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samedi, 25 novembre 2017

Google et le complexe militaro-industriel américain, même combat

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Google et le complexe militaro-industriel américain, même combat

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Jusque vers 2006 ou 2007, les bons moteurs de recherche fournis par les entreprises américaines du web étaient rares.

Celui dit Google Search ou plus simplement Google (voir https://en.wikipedia.org/wiki/Google_Search ) était considéré comme le meilleur, tant par la rapidité de ses réponses, l'étendue des sources consultées que la neutralité des sélections. Néanmoins, certaines recherches très spécifiques ne pouvaient pas être satisfaites, mais cela n'avait rien d'anormal à l'époque compte tenu du fait que les sources recherchées étaient très peu consultées et échappaient donc aux moteurs.

Aujourd'hui, Google reste très généralement utilisé, même au regard des performances bien meilleures de moteurs moins connus, du fait de sa facilité d'emploi. Cependant, beaucoup d'utilisateurs exigeants considèrent qu'il est devenu pratiquement inutile du fait qu'il fournit sur un sujet donné une quantité d'informations provenant de sites différents sans donner aucune indication sur les différences pouvant les distinguer. C'est à l'utilisateur de les essayer tous pour obtenir le correspondant le plus approprié à ces besoins.

On objectera que Google, comme tout moteur, ne peut se substituer aux utilisateurs ayant des besoins spécifiques. C'est à eux de faire le tri. Or il faut considérer que vu le nombre de ceux qui interrogent Internet sans avoir une expérience suffisante du net en général, un peu d'aide du moteur ne serait pas inutile. C'est ce que fournissent beaucoup d'autres moteurs moins connus.

Mais il y a beaucoup plus grave. Il apparaît maintenant que les algorithmes de recherche utilisés par Google sont organisés pour oublier volontairement, ou ne pas mentionner (c'est-à-dire censurer ) des sites ou des thèmes dont la ligne éditorial déplait au gouvernement américain et à ses services spécialisés, notamment le FBI et la CIA.

Il était évident depuis longtemps que les données collectées par Google étaient immédiatement accessibles à ces services du fait que les bases de données collectées par le moteur étaient quasiment communes avec celles conservées par les mémoires gouvernementales, notamment la National Security Agency (https://www.nsa.gov/)  Par ailleurs, les algorithmes de recherche étaient quasiment les mêmes, si bien que l'on pouvait à juste titre considérer que Google pouvait à la demande du FBI ou de la CIA faire à leur place le travail d'espionnage que ces services officiels souvent très encombrés ne pouvaient faire.

De plus, il faut savoir qu'un grand nombre d'informateurs humains travaillant pour ces services orientent les recherches et les interprétations de celles-ci vers des domaines ou des données personnelles insuffisamment explorés par les moteurs. On peut donc suspecter, comme l'a fait l'opposition politique américaine, que ces équipes sont souvent communes à Google et aux services officiels.

Mais c'est de plus en plus une coopération systématique de Google avec les services officiels que dénonce l'opposition. Ainsi, l'essentiel des données géographiques fournies par Google Map proviennent d'observations militaires, aériennes ou satellitaires. Il en est de même des données personnelles « sensibles » collectées par les services de renseignement, qui sont fournies à Google sans difficultés pour lui permettre d'effectuer lui-même des sélections.

Une censure politique

Le site socialiste américain WSWS (World Socialist Web Site) a constaté qu'au moins sur les serveurs de Google anglophone, il n'était plus jamais possible de trouver mention du site ou d'articles faisant allusion au site. Tout se passe désormais comme s'ils n'existaient pas. Plus grave en termes diplomatiques, le même sort frappe les sites russe Russia Today RT ou Sputnik qui ne peuvent en rien être considérés comme des machines de propagande utilisées par la Russie pour conduire une guerre d'information avec les Etats-Unis. Eric Schmidt, PDG exécutif d'une des filiales de Google, s'en est vanté publiquement . https://www.rt.com/document/5a1323f5fc7e9353358b4567/amp/...

Ceci n'est qu'un début. Nous avons nous-mêmes indiqué que, dans le domaine de l'intelligence artificielle, Google avait racheté pratiquement toutes les start up productives. Il en est de même en matière de robotique autonome. On lira à ce sujet notre article, déjà un peu ancien, accessible sous http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/141/googlebot....

Comme ces différents outils sont de ceux qui, au moins dans la sphère anglophone, construiront le monde de demain, ce monde sera un monde Google.

Google, maître du monde? Oui, mais d'un monde défini exclusivement par les divers intérêts politiques, économiques et militaires des Etats-Unis. Même la Russie et la Chine devront en partie s'y soumettre, compte-tenu de la difficulté qu'elles éprouvent aujourd'hui à rattraper leur retard sur Google.

vendredi, 24 novembre 2017

Les antifas sans cagoule...

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Les antifas sans cagoule...

par Ferdinand le Pic

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons c-dessous un article fort intéressant de Ferdinand le Pic, consacré aux antifas et cueilli dans le n°101 d'Antipresse, lettre d'information de Slobodan Despot, dont la nouvelle formule sera disponible en début d'année 2018.

Les antifas sans cagoule

Ils frappent partout, mais semblent venir de nulle part. Ils dénoncent un «fascisme» omniprésent et fantasmé. Ils n’ont aucune existence juridique mais bénéficient d’incroyables indulgences judiciaires. Qui sont-ils?

Les Antifas se plaisent à revêtir le noir, toujours encapuchonnés et masqués comme les Black Blocks, dont ils sont l’avatar. Comme on le sait, la dénomination Schwarzer Block fut imaginée dans les années 1980 par la police de Berlin-Ouest pour désigner les Autonomes de Kreuzberg. Ce quartier jouxtant le «Mur» faisait encore partie du secteur d’occupation US jusqu’en 1990. Autrement dit, les Black Blocks sont nés dans un territoire sous contrôle militaire américain.

C’est important, car au même moment apparaissait aux États-Unis, plus exactement à Minneapolis (Minnesota) l’Anti-Racist Action Network (ARA). Ce groupe recrutait dans les mêmes éprouvettes punk et squat qu’au sein du laboratoire de Berlin Ouest. Entre scientifiques de l’agitprop, on collabore. Dissous en 2013 pour ressusciter sous le nom de Torch Antifa Network, le but de ce mouvement était, dès l’origine, de combattre le sexisme, l'homophobie, les idées anti-immigrationnistes, le nativisme, l'antisémitisme ou encore l'anti-avortement. Bref, quelques-uns des leviers de démantèlement d’une société traditionnelle bordée d’ignobles frontières, que l’on retrouve aussi bien dans les programmes officiels de la Commission de Bruxelles et de ses ONG-écrans que dans les feuilles de route de la galaxie Soros.

Les étranges filières de l’argent «humanitaire»

Mais on a beau se faire appeler du doux nom d’Anti-Racist Action Network, cela ne suffit pas: il faut des sous. En cherchant un peu, on les trouve en Alabama, du côté du SPLC (Southern Poverty Law Center), une ONG qui se targue, sur son propre site web, d’être la matrice de l’ARA. Autrement dit, la genèse des Antifas américains n’a évidemment rien de spontané. C’est à ce richissime SPLC qu’a incombé la tâche de créer cet ARA de laboratoire. Il est vrai qu’avec une dotation de financement de plus de 300 millions de dollars, le SPLC a de quoi voir venir, même si on retranche le salaire net de son président, qui émarge à plus de 300'000 dollars par an. C’est beau le «non-profit» politique au pays de l’oncle Sam!

Mais si ces gens-là ont les moyens, ils ne jouent pas pour autant la transparence sur l’origine des fonds. Il est vrai qu’on n’aime jamais trop raconter pourquoi ces fonds devraient transiter par les Iles Caïmans ni comment ils ont connu la tirelire d’un certain Bernard Madoff.

Mais pourquoi le SPLC? Très simple, en dehors de la défense de ses minorités préférées, la spécialité du SPLC est de ficher ses adversaires politiques, systématiquement qualifiés de «fascistes», qu’ils le soient ou non, puis de publier ses listes noires très élaborées et constamment mises à jour. Un travail de pro qui est devenu une référence du genre.

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Et les barbouzes qui s’en mêlent

Ce modèle d’activisme et de fichage très professionnel ne vient évidemment pas de nulle part. Il est notamment issu du modèle imaginé par le mouvement Friends of Democracy qui était en réalité une antenne américaine des services secrets britanniques durant la Seconde Guerre mondiale. Son but officiel était de pousser les Américains à entrer en guerre, tout en fichant les récalcitrants, ce qu’il a continué à faire jusqu’à la fin du conflit.

Son organe de communication avait pour titre Propaganda Battlefront dont on peut encore trouver des copies en ligne.

On notera, juste en passant, que ce nom a été ranimé en 2012 par Jonathan Soros, fils de George Soros. Ce choix n’est évidemment pas un hasard.

Pour revenir à nos Britanniques, ces derniers furent également très actifs à domicile, puisque, toujours dans les années 1980, ils fondaient à Londres L'Anti-Fascist Action (AFA), recrutant là encore dans les mêmes milieux punk et squat. Le label «action antifasciste» avait quant à lui été inventé par les communistes européens des années trente. Une contrefaçon de marque politique non déposée qui présentait l’avantage de donner l’illusion d’une filiation légitime. (Il paraît que question détournement d’image, on sait très bien faire dans les services.)

A la veille de la chute du Mur, on voit donc bourgeonner aux États-Unis et partout en Europe les mêmes affiliations à un antifascisme «Canada Dry», qui a le goût et l’odeur de l’antifascisme communiste historique, mais pas une goutte de communisme dans sa composition chimique. Une façon de monopoliser l’usage de l’infamante étiquette «fasciste» contre tout adversaire d’un postcommunisme 100 % américanisé, tel qu’il apparaîtra dès 1989, avec la chute du Mur.

Une galaxie hors la loi

Il existe donc une raison objective à la simultanéité de l’apparition des Antifas ces années-là. Mais comme c’est encore le cas aujourd’hui, on se garda bien de créer la moindre structure juridique qui permettrait de remonter jusqu’aux organisateurs et financeurs avérés. Il vaut toujours mieux, surtout lorsqu’on travaille avec le grand banditisme. Un nom fut en effet exposé au grand jour pour ses liens avec la mafia de Manchester. Il s’agissait de Desmond «Dessie» Noonan, grand Antifa devant l’éternel mais surtout braqueur professionnel et chef de gang, soupçonné d’une centaine de meurtres (1). Outre ses responsabilités directes dans l’AFA, il fut également l’un des exécuteurs attitrés des basses œuvres de l’IRA. Il mourut finalement poignardé devant chez lui à Chorlton (sud de Manchester), en 2005.

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Son frère Dominic Noonan prit le relais. Outre ses activités mafieuses, on le filma en train de diriger les graves émeutes de Manchester de 2011, dont le déclencheur fut la mort de son neveu, Mark Duggan. Ce dernier, soupçonné d’être impliqué dans un trafic de cocaïne, s’était fait abattre par la police le 4 août 2011, ayant résisté à son arrestation dans le quartier de Tottenham. Il s’ensuivit une semaine d’insurrection qui s’étendit jusqu’à Liverpool, Birmingham, Leicester ou encore le Grand Londres, faisant 5 morts et près de 200 blessés parmi les seuls policiers.

La porosité des services de renseignement, de la mafia et des activistes d’extrême gauche n’est pas sans nous rappeler le rôle des Brigades rouges dans le réseau Gladio, piloté par l’OTAN. Il se trouve que justement les Autonomes Ouest-berlinois de la guerre froide finissante étaient eux-mêmes affiliés au mouvement italien Autonomia Operaia (« Autonomie ouvrière»), très proche des Brigades rouges. Le monde est si petit!

Tout ce que la police n’ose pas faire

Mais le point commun le plus spécifique à tous ces Antifas du monde demeure le fichage. Derrière leurs épais écrans de fumée lacrymogène, leurs capuches noires et leurs casses de vitrines qui font toujours les gros titres, il leur incombe essentiellement de ficher en masse leurs adversaires politiques et d’en exposer publiquement les identités et les occupations, exclusivement sur la base de leurs opinions politiques ou religieuses. Une tâche qui est précisément interdite aux autorités, en démocratie.

Ces mouvements sont donc objectivement, à cet égard, des supplétifs des services de police et de renseignement. Ce qui explique notamment leur proximité, voire la facilité de leur noyautage, leur impunité ou encore l’extrême difficulté qu’on peut avoir à les identifier.

Le cas Joachim Landwehr

C’est par exemple le cas de Joachim Landwehr (28 ans), citoyen helvétique, condamné à 7 ans de prison le 11 octobre dernier par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir, le 18 mai 2016, bouté le feu à l’habitacle d’une voiture de police grâce à un engin pyrotechnique, avec ses deux occupants encore coincés à bord. Une peine plutôt légère pour une atteinte à la vie de policiers.

On sait que Landwehr est lié au groupe suisse «Action Autonome», dont les mots d’ordre passent notamment par le site <rage.noblogs.org/>, dont 90 % du contenu relève du fichage, avec un degré de précision qui dépasse très largement les capacités d’une équipe d’amateurs, même à temps plein. On se demande d’ailleurs ce qu’attend le Préposé cantonal à la protection de données pour se saisir du dossier.

On sait également qu’il était présent lors de la manif antifa de Lausanne de mai 2011, et que c’est sans doute lui aussi qui a mis en ligne une petite vidéo de propagande à la gloire de sa promenade.

On sait enfin qu’il fut acquitté en août 2017 par le tribunal de police de Genève, alors qu’il y avait participé à une manifestation interdite.

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Des agitateurs venus de la «haute»

En revanche, on connaît mieux les profils de ces complices parisiens. Par exemple, Antonin Bernanos, condamné à 5 ans de prison dont 2 avec sursis, est l’arrière petit-fils du grand écrivain Georges Bernanos. On reste issu d’un milieu plutôt cultivé et protégé chez les Antifas. On imagine que l’œuvre de l’illustre aïeul avait encore sa place dans les discussions familiales. Yves, le père du délinquant et réalisateur sans succès de courts-métrages, le confirmait lors d’une interview pour KTO, l’organe cathodique de l’archevêché de Paris, lequel diffusa d’ailleurs l’un de ces courts-métrages, par charité chrétienne sans doute. Mais on n’a pas trop de mal à comprendre que c’est sa femme, Geneviève, qui fait bouillir la marmite. Elle a la sécurité de l’emploi comme fonctionnaire. Elle est en effet directrice de l’aménagement et du développement à la mairie de Nanterre. Côté convictions, elle est fière de n’avoir pas raté une seule fête de l’Huma depuis ses 15 ans.

Dès l’arrestation de leurs deux fils (Angel, le plus jeune, sera mis hors de cause), Monsieur et Madame Bernanos ont arpenté les radios, les salles de rédaction, les collectifs et manifs en tous genres, pour dénoncer l’ignominie policière montée de toutes pièces par l’État fasciste contre leur digne rejeton. Ils ont reçu le meilleur accueil, notamment chez Médiapart. Ils ont même réussi à enrôler le vieux Me Henri Leclerc, qui osa comparer l’arrestation du jeune Bernanos aux fameux morts du métro Charonne, durant la guerre d’Algérie. Il arrive que les fins de carrières soient pathétiques…

Ce qui frappe, c’est la facilité avec laquelle les relais d’opinions se sont mobilisés en faveur d’un délinquant, dont on omet par ailleurs complètement de dénoncer le racisme, sachant que l’un des policiers qu’il attaqua était noir. Dans les réseaux deep-state, on assure donc autant le service après-vente que l’anesthésie morale.

Même milieu BCBG pour Ari Runtenholz, condamné aussi à 5 ans de prison assorti de sursis, pour avoir défoncé l’arrière de la voiture de police à l’aide d’un plot métallique. Lui, on le trouve classé 34ème de l’épreuve d’épée aux championnats de la fédération française d’escrime de 2013. Il pratique aussi la voile à Granville (Normandie) et participe à des régates officielles. Sports très popu, comme chacun sait.

Nicolas Fensch, informaticien sans emploi, détonne quant à lui par son âge (40 ans). Il prétend être arrivé là par hasard, alors que les vidéos le montrent s’acharnant à frapper le policier noir avec une tige, très semblable à un nerf de bœuf. La parfaite maîtrise du geste trahit néanmoins un entraînement certain. Qui est-il vraiment? Les policiers qui ont gaffé à l’audience sur le noyautage de la bande n’en diront pas plus. Il écopera aussi de 5 ans dont 2 avec sursis.

Il y a enfin le LGBT de service: David Brault, 28 ans, devenu mademoiselle Kara, sans adresse en France. Ce(tte) citoyen(ne) américain(e) a traversé tout spécialement l’Atlantique pour la petite fête improvisée. On se demande tout de même si ce n’est pas le SLPC qui lui aurait payé son billet et ses faux frais? Verdict: 4 ans de prison dont 2 avec sursis pour avoir lancé un plot métallique à travers le pare-brise dans le but d’atteindre les passagers. Pas très doux, le trans. Pendant les audiences, à l’extérieur du Palais de justice, plusieurs centaines d’Antifas viendront, comme il se doit, provoquer violemment la police, en soutien à leurs camarades de promotion. Il faut savoir garder la forme et les écrans de fumée.

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Les confluences profondes

Mais casser de la vitrine ou du flic n’est pas tout. L’idéologie est là. A y regarder de près, elle n’a certes pas grand-chose à voir avec le marxisme, le trotskysme ou l’anarchisme, ni même avec les Gardes rouges de Mao.

Elle égrène en revanche tous les mots d’ordre qu’on lit ouvertement sur tous les sites des ONG-Ecrans du deep-state euro-atlantique et sorosien: défense des LGBT, de la théorie du genre, des migrants, du multiculturalisme, de l’ineptie des frontières, du voile islamique, et même du Kurdistan libre. Et l’inévitable complément: attaques contre Trump, Vladimir Poutine, le «régime» syrien alaouite, etc.

Dans les quincailleries en ligne des antifas, on trouve évidemment toute la panoplie du parfait émeutier connecté et tous les conseils pratiques qui vont avec. Un mode de propagation qui a très largement fait ses preuves depuis les révolutions de couleur. Une routine du «sans limite», car il faut quand même bien les motiver ces jeunes!

Et justement, c’est l’abolition des limites qui est la première condition à la jouissance de la grande casserie. Mais là n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est que, sous couvert de combattre un fascisme fantasmé pour les besoins de la cause, on fiche à tour de bras et on rend tout cela public. Et cela ne scandalise évidemment personne. L’agit-prop manipulée et noyautée par les «services» est donc un leurre. Pendant qu’on s’interroge sur les excuses sociales de leur violence urbaine, ou la qualification juridique de leurs crimes téléguidés, les soutiers de l’antifascisme constituent, là, sous nos yeux, une branche administrative de la police politique du deep-state, qui n’a rien à envier aux recrues de la Stasi.

Fernand Le Pic (Antipresse n°101, 5 novembre 2017)

Note :

  1. Cf. Sean Birchall, Beating The Fascists, Freedom Press, Londres, 2010.

jeudi, 23 novembre 2017

U.S. conspiracy theories and the American mentality

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U.S. conspiracy theories and the American mentality

Ex: http://katehon.com

History shows an increased interest in American society in conspiracy theories, no matter who is represented as the conspirator.

While there are a lot of various extravagant theories in the United States, among which we can find a fantastic story, for example, that the country's leadership are either aliens or reptilians. There is an historical continuity, which confirms that the American consciousness, whether being of the middle class, farmers and influential political circles, are deeply permeated with the idea of the conspiracy.

For example, with their conspirological mentality, Democrats and globalists gave recent statements that Russia had carried out regular hacker attacks, and that this had even affected the outcome of the election campaign in the United States. Political scientists and experts from various American think tanks try to give pseudoscientific data declarations that come from the senior management of the country. Similar operations were being held in relation to other states and even non-state actors, who caused suspicion for unknown reasons among the American establishment (Venezuela, Cuba, North Korea, Iraq, Iran, Hezbollah, the institution of Ayatollahs, the Russian Orthodox Church, Communists, right-wing parties in Europe and so on).

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History of the conspiracy theory in the US

This tradition began to come into being in the United States in the wake of the exclusion of former colonists from the British metropolis. In addition, the powerful stimulus to look at the causal relationships from the perspective of possible conspiracies was the idea of the enlightenment, related to desacralization and attributing all actions exclusively to human will.

Initially, the search for conspiracies with the following “witch-hunt” were peculiar to Western Europe, where, in the Middle Ages, the Inquisition was raging, and the Renaissance palace intrigues had become the norm. In Britain (where the United States largely borrowed this conspiracy tradition) there were a lot of talks about French, Irish, Jacobite and Catholic conspiracies and real attempts to organize a coup or an attack on the government. Only they confirmed rumors that such evil plans did really exist. For example, the failed plan was to blow up the Parliament, masterminded by Guy Fawkes.

According to Gordon Wood, “by the 18th century the conspiracy had become not simply a means of explaining how the rulers were overthrown; it became a commonly used tool for an explanation of how the rulers and the others who controlling political developments acted in real life”.2

Since the Renaissance, God was being gradually squeezed out of the social and political life, so the control of all processes (and promises about domain over natural elements in the future) was assigned to a person. Such a mechanistic paradigm reduced all human actions solely to purposes and motives.

Now everything was conceived in the human mind, and depended on these moral norms, prejudices and beliefs. Therefore, all social processes began to come to reflect individual passions and interests.

Some called for a curbing of these passions by offering a specific plan of socio-political activity, naturally offering themselves to manage these plans, while those first attempting to usurp power were blamed for trying to instill tyranny and oppression.

In this context, the work “the Paranoid Style in American Politics” of Columbia University Professor Richard Hofstadter3 is very interesting, where he shows that a whole generation of Americans thought in terms of conspiracies throughout the US history. In this article, firstly published in 1964, Richard Hofstadter noted: “The idea of the paranoid style as a force in politics would have little contemporary relevance or historical value if it were applied only to men with profoundly disturbed minds. It is the use of paranoid modes of expression by more or less normal people that makes the phenomenon significant. In the history of the United States one find it, for example, in the anti-Masonic movement, the nativist and anti-Catholic movement, in certain spokesmen of abolitionism who regarded the United States as being in the grip of a slaveholders’ conspiracy, in many alarmists about the Mormons, in some Greenback and Populist writers who constructed a great conspiracy of international bankers, in the exposure of a munitions makers’ conspiracy of World War I, in the popular left-wing press, in the contemporary American right wing, and on both sides of the race controversy today, among White Citizens’ Councils and Black Muslims. I do not propose to try to trace the variations of the paranoid style that can be found in all these movements, but will confine myself to a few leading episodes in our past history in which the style emerged in full and archetypal splendor”.4

American historian James Hutson considers American behavior in general as a product manifesting out of envy and suspicion towards the government power.

At the same time he pointed out that the fear of abusing political power led to the American conspiracy being viewed as “completely trustworthy”, at least until about the 1830's. Thereafter, attention was switched over to non-governmental organizations and groups such as the Masons, and the Roman Catholic Church.5 In the 19th century fears of various conspiracies united many groups in the United States. If Abraham Lincoln believed in imaginary subversive activities, then what could be the problem if an anti-Masonic league or some protestant denominations do? At the same time, protestants found the personification of the work of the devil and all sorts of dark forces directly in political activities both inside the US and abroad. Certainly, the rational explanation for this phenomenon could be found in linking this fear with some symptoms of severe social and psychological overload, in which American society was at that period of time.6

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The 20th century and the new myths

The twentieth century has also been full of the conspiracy theories. At the beginning of the century, specific fears in the United States were associated with Germany, the Russian Empire, and China. It would be enough just to mention the book of Brooks Adams “The New Empire”, published in 1902, where he was talking about the need to avoid combining the interests of Russia, Germany and China.7

The situation with the Russian Empire was particularly complex because of the passport issue, which led in 1911 to the break of the US Russian-American treaty of commerce and navigation of 1832. This happened under the influence of the Jewish lobby in the US, which from the second half of the 19th century were actively defending the rights of European and Russian Jews. Naturally, such influential organizations, not without the involvement of big business - in particular money of Jacob Schiff from the American Jewish Committee - which funded the anti-Russian campaign in the media and even blackmailed President Taft, because they could force the country's leadership to meet their demands, automatically fell into the category of 'plotters' in the eyes of American citizens who had no connection with these lobby groups.8

The era of the Great Depression sharply polarized the American society, while Hollywood and its establishment were trying to project their vision of solving problems. Depending on the place of residence and social status, American citizens found their own “scapegoats” in the face of Republicans, bankers, speculator migrants. However, religious preachers thought that the cause of crop failure for several years was the scourge of God, fallen upon the American people for their sins.

Before the Second World War there was a peculiar suspicion among the military and political leadership towards Japan, although at the beginning of the century the United States supported this country during the conflict with Russia.

The era of McCarthyism was a well-known as "witch hunt", but here women were pursued for their difficult to prove relationship with the evil spirit, and those sympathetic to communist ideas. These facts were imposed on the racial issues in the United States and in its broader ideological confrontation.

The murder of John F. Kennedy and Martin Luther King, the emergence of AIDS, global warming, the role of the Trilateral Commission in the international economy, all such cases necessarily were always considered from the perspective of conspiracy theory. Accordingly, within the framework of conspiracy thinking, the murders were implemented or adjusted by CIA agents, doctors commissioned by the federal government developed the deadly virus (this issue was further developed and enriched with new facts and speculations), and the broader phenomena was considered as a kind of cover-up and supporting interests of large companies and lobby groups.

However, the Watergate scandal confirmed that the Republicans were really behind the organization of wiretapping in the room where the Democrats held their talks. In the 50's of the last century the CIA really conducted the experiment MKULTRA, where LSD and other narcotic drugs were administered to subjects in order to obtain “mind control”.9 The US Ministry of Defence plan for Operation Northwoods is also well-known to have been against Cuba in order to organize provocations with further military aggression in the Isla de la Juventud.10

The incident in Roswell (New Mexico) in 1947 is a peculiar episode. According to the official version, aliens landed, and the US government was keeping this information in secret.

Moreover, the publication of declassified documents from both official sources such as the State Department, the Defense Department, the FBI and the CIA, as well as documents of various international groups such as Bilderberg Club and the Club of Rome, show that certain secret plans on various issues were developed and implemented in reality.

In recent years, the most common topics in the United States related to conspiracies, have become the attacks of September 11th, 2001 (9/11, Truth Movement), the influence of the neo-conservatives in the adoption of decisions on the invasion in Iraq in 2003, as well as any facts concerning the corporate influence and the US military-industrial complex. Certainly, some leakage, spread with the help of the resource WikiLeaks, provide additional ground for the circulation of the view that the US establishment holds some secret game and does not work in the interest of the American society, but supply various financial and industrial groups with their preferences.

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Neoliberals’ fears and manipulations

The scandals connected with the financing of Hillary Clinton's campaign, Clinton family ties with all sorts of fund structures and involvement in dubious projects have also shown that in some organizations, the real purposes significantly are at odds with the stated principles. However, in recent years no one is surprised with such level of the corruption, especially since in the US lobbying has become protected by the law.

As these cases are also falling into the categories of the conspiracy theory, representatives of the scientific community in the US, which are connected with the policy, conduct some attempts to present the conspiracy as a “sub broad category of false beliefs”. For example, Cass R. Sunstein pointed it out in his scientific publication, published in 2008, under the auspices of Harvard and Chicago University (Law & Economics Research Paper Series Paper No. 387)11.

To make a following clarification is necessary. Cass R. Sunstein is an American lawyer and scholar, a member of the Democratic Party. In 2008, he actively opposed the attempt to impeach Bill Clinton. He served as administrator of the Information and Regulatory Policy in the White House in 2008 – 2012. Cass R. Sunstein is also a developer of the theory of “Nudge”, the latest trend in behavioral sociology of the USA.12 The main idea of which is that people can be directed to carry out any action. But at the same time, they need to consider this “boost”, as their own decision. To do this it is necessary to create the appearance of alternative choices. Precisely because of Sunstein’s theory Barack Obama signed a decree on the application of behavioral science methods in the public administration and domestic policy, on September 15th.

It was significant that Sunstein treated the possible causes of the conspiracy theory in his own way. At the same time he provides the link to the work of Richard Hofstadter, where he was warned that his proposed "paranoid style" did not refer to psychological abnormalities and diseases, and expressed the social phenomenon.

Obviously Sunstein commissioned by the government to co-author articles suggest measures to counter the conspiracy theories: “We can readily imagine a series of possible responses. (1) Government might ban conspiracy theorizing. (2) Government might impose some kind of tax, financial or otherwise, on those who disseminate such theories. (3) Government might itself engage in counterspeech, marshaling arguments to discredit conspiracy theories. (4) Government might formally hire credible private parties to engage in counterspeech. (5) Government might engage in informal communication with such parties, encouraging them to help." However, the authors advocate that each "instrument has a distinctive set of potential effects, or costs and benefits, and each will have a place under imaginable conditions. However, our main policy idea is that government should engage in cognitive infiltration of the groups that produce conspiracy theories, which involves a mix of (3), (4) and (5).”13

This article was severely criticized by the United States scientific community.

But there is no doubt that the interest to the conspiracy has remained at a fairly high level in the corridors of American power. The question is how to apply and manipulate information according to the interests of the White House.

And Donald Trump’s victory also showed that conspiracy theories were strong enough within the US society. But now the liberals are looking for those responsible within the United States (the right-wing or the conservatives), and outside, in the attempt to accuse Russia of hacking attacks and manipulation of the public opinion.

Conspiracy theories will continue to affect average Americans, as well as decision making at the highest levels.

Notes:

2 Gordon S. Wood. The Idea of America. Reflections on the Birth of the United States. New York: The Penguin Press, 2011.

3Hofstadter, Richard. The Paranoid Style in American Politics, and Other Essays. New York: Vintage Books, 2008.

5 James H. Hutson, "The American Revolution: Triumph of a Delusion? in Erich Angermann, et al., eds., New Wine in Old Skins , 179 - 194.

6 Richard O. Curry and Thomas M. Brown, eds., Conspiracy: The Fear of Subversion in American History. NY: Holt, Rinehart & Winston, 1972.

8 L. Marshall to S. Wolf. Oct. 18,1916 // Louis Marshall: Champion of Liberty. Vol. 1. P. 86.

9 George Lardner Jr. & John Jacobs, Lengthy Mind-Control Research by CIA Is Detailed, WASH. POST, Aug. 3, 1977

10 Memorandum from L. L. Lemnitzer, Chairman, Joint Chiefs of Staff, to the Secretary of Defense, Justification for U.S. Military Intervention in Cuba (Mar. 13, 1962), http://www.gwu.edu/~nsarchiv/news/20010430/northwoods.pdf.

12 Sunstein, Cass R. Why Nudge?: The Politics of Libertarian Paternalism. The Storrs Lectures Series, Yale University Press, 2014.

Au revoir Mutti

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Au revoir Mutti

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
 
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Angela Merkel vient de se prendre les pieds dans le tapis rouge censé la mener vers son quatrième mandat. Les négociations entre partis visant à créer une coalition sous son égide n'ont rien donné.

La situation présente avait été correctement analysée par votre serviteur il y a deux mois:

La seule coalition possible est la "Jamaïcaine" selon les couleurs du drapeau du pays ; noir, jaune et vert - une alliance improbable et fragile entre la CDU/CSU, les libéraux du FDP et les crypto-communistes des Verts. Parvenir à les asseoir autour d'une même table pour établir un programme commun tient de la gageure. Il me paraît improbable qu'un gouvernement parvienne à se bâtir dans ces conditions, et encore plus qu'il tienne pendant les quatre années qui viennent. L'Allemagne pourrait vraisemblablement se diriger vers un blocage ne débouchant sur rien d'autres que de nouvelles élections.

J'avais alors employé le terme de "séisme politique". L'entrée au Bundestag de l'Alternative pour l'Allemagne en fut l'événement majeur. Qualifié "d'infréquentable" sans autre forme de procès par la Chancelière sortante, le parti le lui rendait bien en mettant au cœur de son programme un discours anti-invasion, anti-islam et anti-Merkel. Son score électoral suffit à priver la droite traditionnelle (de plus en plus difficile à distinguer de la gauche) d'une majorité parlementaire.

Aujourd'hui le temps dévolu aux négociations est terminé et l'Allemagne entre donc dans la crise politique:

Depuis la fondation de la République fédérale d'Allemagne en 1949, ce n'était jamais arrivé: le pays n'a pas de majorité pour être gouverné. Dans la nuit de dimanche à lundi, après un mois de tergiversations et de négociations, les conservateurs de Mme Merkel (CDU-CSU), les libéraux (FDP) et les écologistes n'ont pas réussi à former de coalition gouvernementale.

Faute d'alternative, la première puissance économique européenne se prépare à des semaines ou mois de paralysie, sur le plan national comme en Europe.

En l'état actuel des choses, des élections anticipées semblent la solution la plus probable, Mme Merkel ayant exclu un gouvernement minoritaire et ses anciens alliés sociaux-démocrates (SPD) ayant bruyamment refusé toute coalition sous l'égide de la chancelière.

Les Allemands pourraient donc devoir retourner aux urnes début 2018, alors qu'ils venaient fin septembre d'élire leurs députés.

Angela Merkel va s'entretenir lundi avec le président Frank-Walter Steinmeier qui joue un rôle institutionnel clé pour mettre en oeuvre une dissolution. Celui-ci a laissé entendre dimanche qu'il prendrait son temps, ce scénario n'ayant pas ses faveurs.

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Une surprise de dernière minute est toujours possible mais soyons réaliste, des partis qui n'ont pas réussi à trouver des concessions pour partager le pouvoir en un mois de négociations n'ont guère de chance d'y parvenir maintenant. L'illusion des pourparlers s'est effondrée et le linge sale se lave en public.

Après une courte hébétude, les médias ont rapidement trouvé un coupable: les libéraux du FDP, évidemment, c'est-à-dire le parti le plus à droite de l'improbable coalition. Les odieux libéraux auraient ainsi proposé aux écologistes de limiter l'invasion de migrants à 200'000 nouveaux cas par an (s'ajoutant aux 1,1 millions rien que pour l'année 2016) et de limiter un peu le folklore du regroupement familial, sachant que parmi les populations migrantes, qui sont dans l'ensemble aussi syriennes que vous et moi, la notion de "famille" est aussi souple et approximative que celle "d'enfant mineur".

Les écologistes refusèrent avec indignation cet odieux diktat, mais vous ne trouverez pas un seul journaliste européen pour présenter cela comme, par exemple, de l'intransigeance. Non, les extrémistes sont au FDP. On ne s'étonnera pas davantage, si on les connaît, que les écologistes allemands fassent achopper les négociations sur la question migratoire plutôt que sur d'autres, comme l'énergie, finalement bien moins prioritaires dans la liste de leurs préoccupations. On ne s'étonnera pas non plus que Mme Merkel se soit là aussi liguée avec eux.

L'immigration est donc le nœud du problème. Et aussi la raison pour laquelle la CDU/CSU de Merkel s'est fait grignoter son électorat. Les Allemands n'ont pas forcément envie que les pénibles réformes Hartz de 2002 visant à assainir et réformer leur état social finissent par s'effondrer sous le poids de parasites venus profiter de la social-démocratie jusqu'à ce que la fête se termine, et il est déjà bien tard.

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Les partis sont donc déjà sur les starting-blocks pour les élections de l'année prochaine.

  • L'Alternative pour l'Allemagne a réussi son entrée au Bundestag et vient aujourd'hui de marquer une victoire politique majeure. Ils n'ont rien à perdre à laisser les Allemands retourner devant les urnes, la situation les ayant amenés à voter pour l'AfD empirant jour après jour.
  • Les libéraux du FDP pensent que leur nouvelle orientation, plus réservée sur l'immigration et sur l'Union Européenne, est électoralement payante. S'estimant plus fréquentables que l'AfD, ils pensent qu'ils pourraient eux aussi accroître leurs gains.
  • Les écologistes sont en Allemagne comme pratiquement partout ailleurs: utopistes, intransigeants, pro-islam et incapables de gouverner. Peu importe leurs succès ou leurs échecs, ils seront de la partie.
  • Les socialistes du SPD de Martin Schulz lèchent encore les blessures de leur désillusion électorale de septembre. Réduits à 20% et quelques des suffrages, ils subirent une déroute aussi inattendue que brutale, et tentèrent de redorer leur blason en s'inscrivant résolument dans l'opposition. Même pour eux, il est difficile d'imaginer qu'ils fassent pire en janvier 2018.
  • Les radicaux de Die Linke essayent de viser une meilleure place au sein des "petits partis" et certainement pas d'entrer au gouvernement, mais eux aussi n'ont pas grand-chose à craindre d'une nouvelle élection.

Le seul parti réellement vulnérable est finalement la CDU/CSU de Merkel.

La Chancelière était prête à avaler n'importe quelle couleuvre pour effectuer un quatrième mandat et entrer ainsi dans l'Histoire. Mais "la méthode Merkel --un pragmatisme sans limite et une flexibilité idéologique maximale-- est arrivée à sa fin", explique poliment le Spiegel. Les calculs de la politicienne viennent de se fracasser sur les convictions antagonistes de ses partenaires de coalition.

Aujourd'hui, Angela Merkel s'est faite à l'idée que des élections anticipées seraient sans doute inévitables. Elle s'est naturellement proposée pour être candidate. Le cadeau est empoisonné - elle fait fuir l'électorat traditionnel de sa famille politique.

Les cadres de la CDU/CSU parviendront-il à remettre en question leur soumission à Merkel pour préserver l'avenir de leur parti? Rien n'est certain. Et il n'est pas certain non plus que les élections anticipées de janvier 2018 marquent la fin de l'instabilité politique en Allemagne.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 20 novembre 2017

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Alexandru Petria: «la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád»

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Alexandru Petria: «la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád»

Ex: https://visegradpost.com

Roumanie – Alexandru Petria, poète, prosateur et journaliste roumain : « la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád ».

Modeste Schwartz a écrit récemment à Alexandru Petria et s’en est suivi une discussion amicale entre ces deux auteurs décalés, nageant à contre-courant et trublions reconnus du web roumain. Une discussion transformée en entretien pour le Visegrád Post.


Modeste Schwartz : Pour autant que je sache, ta carrière politique a commencé en décembre 1989, lorsque tu es descendu dans la rue pour renverser la dictature de N. Ceaușescu : une révolution (on l’a su plus tard) mise en scène de l’extérieur, mais qui a tout de même laissé pas mal de morts sur le pavé. Ceaușescu a été exécuté, mais toi, tu es resté révolutionnaire, et aujourd’hui, 27 ans plus tard, nous te retrouvons (virtuellement) « dans la rue » : après de nombreux blocages injustifiés de ton compte, tu as quitté Facebook, et postes désormais sur le réseau vKontakte, dans le cadre de ton opposition non-dénuée de risques à un nouveau consensus de type totalitaire. Peux-tu nous raconter comment ça s’est passé ?

Alexandru Petria : C’est vrai, j’ai risqué ma vie en 1989 ; j’avais 21 ans ; je l’ai fait parce que la situation de la Roumanie sous Ceaușescu semblait être sans issue. Le niveau de vie était désastreux, on n’avait aucune liberté de parole ou de circulation. En tant qu’écrivain, et comme j’ai un style de vie assez simple, ce qui me touchait le plus, c’était l’absence de liberté d’expression. Et c’est ce qui recommence à me toucher en ce moment, avec ce qui se passe sur Facebook, qui me censure pour enfreinte au politiquement correct.

Sous Ceaușescu, nous rêvions de liberté, et à présent, nous avons, hélas, à nouveau l’occasion d’aspirer à la liberté, devant une UE qui bafoue les droits de l’homme. Comme je l’ai écrit ailleurs, tout se passe comme dans le célèbre roman de George R. R. Martin L’Agonie de la lumière, dans lequel une planète s’enfonce dans l’abîme en perdant peu à peu sa lumière : la Roumanie et, dans une certaine mesure, l’Europe toute entière, se sont engagées dans une trajectoire d’autodestruction. Je me demande où il nous serait encore loisible de cultiver des idéaux et des rêves. Et si ces derniers peuvent encore sauver quoi que ce soit. La vague des migrants déferlant sur notre continent, ajoutée à la réglementation infinie de l’existence, qui prétend légiférer même sur la longueur des concombres vendus au marché, nous montrent une UE de plus en plus semblable à l’URSS. Dans cette UE, notre rôle, à nous roumains, c’est principalement de torcher les vieux, d’être ouvriers du bâtiment sur les chantiers et d’absorber les surplus de production. Nous sommes devenus un pays sans voix, incapable de défendre ses intérêts. Il est impossible de ne pas remarquer que le meilleur de la classe entrepreneuriale autochtone a été liquidé presque intégralement. Comment cela s’est fait, quelles étaient les dimensions et la qualité de cette classe – c’est un autre débat. Il est impossible de ne pas remarquer que l’enseignement est devenu une honte institutionnalisée, une presse à diplômes aberrante, produisant pas mal de docteurs en ceci ou cela incapables d’écrire un roumain correct. Or, privés d’enseignement, nous nous préparons un avenir handicapé. Il est impossible de ne pas remarquer que la Roumanie n’a pas de classe politique, mais une armée d’escrocs, d’arnaqueurs répartis en partis sans aucun projet pour le pays. Il est impossible de ne pas remarquer que la presse n’est plus une presse, infiltrée comme elle l’est par des agents sous couverture ou par des individus qui n’ont aucune idée de ce métier. Et si on le remarque, il se passe quoi ? Qui a des solutions ? Il faudrait passer le bulldozer dans chaque domaine, comme avec les maisons instables, construites selon les plans d’architectes hallucinés. Mais qui va conduire le bulldozer ? On sent une atmosphère d’avant-guerre – et que ne donnerais-je pour me tromper ! … La bureaucratie de l’UE et les dictats verbeux de l’Allemagne (qui, ne l’oublions pas, a déjà fait le malheur du monde à deux reprises !) sont en passe de pulvériser le projet européen. Et la Roumanie s’éteint, avec une lourde complicité de la part des Roumains eux-mêmes.

Je pense avoir été suffisamment explicite.

MS : L’aspect le plus ironique de l’histoire, c’est qu’en 1989, tu as risqué ta vie au nom d’un idéal de liberté que tu identifiais à l’époque plus ou moins à la doctrine politique libérale, pour aujourd’hui te retrouver dans notre camp, le camp des « illibéraux ». Qu’a-t-il bien pu t’arriver – ou arriver au libéralisme ?

Alexandru Petria : Cette ironie, c’est l’ironie de l’histoire, rendue possible par le fait que la population est majoritairement constituée d’analphabètes fonctionnels, soumis au lavage de cerveau ou incultes. Leur mémoire est courte, ils oublient les leçons du passé. Et je ne parle pas seulement de la Roumanie : c’est un problème global. Le néolibéralisme d’aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec le libéralisme en lequel moi j’ai cru. Je n’estime pas avoir changé de camp ou rejoint tel ou tel camp, en-dehors d’alliance provisoires ; je suis un adepte du dignitisme, idéologie que je m’efforce d’élaborer en ce moment. Il est caractérisé par trois aspects principaux : 1. L’allocation de dignité, un revenu assuré par l’Etat à chaque citoyen de la naissance à la mort, de telle sorte que les besoins élémentaires ne limitent pas sa liberté. 2. La démocratie directe par vote électronique, qui implique la dissolution des parlements, les gens n’ayant plus besoin d’intermédiaires (de députés) pour représenter leurs intérêts. 3. La souveraineté des Etats comme principe non-négociable.

Chaque Etat doit avoir le contrôle de ses banques, de son industrie d’armement, de son industrie pharmaceutique, de l’énergie et des réserves d’eau. Je suis souverainiste, pas nationaliste ethnique. Le dignitisme prône une interpénétration intelligente de l’Etat et du capital privé. A force d’accumuler de l’expérience, je me suis formé ma propre vision du monde.

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MS : Pour ceux de nos lecteurs (hors de Roumanie) qui n’ont jamais entendu parler de toi, je précise que tu es un poète vétéran, mais absolument pas académique ou « à l’ancienne », auteur, dans les années 2010, d’un come-back médiatique tonitruant, fruit de la décision que tu as prise (très audacieuse dans l’univers culturel roumain d’il y a dix ans) de poster sur Facebook tes poèmes inédits, t’évadant ainsi de l’ésotérisme suranné des cénacles poétiques et des éditions à tirage limité. Or ces poèmes sont pour beaucoup des œuvres pour lesquelles, encore aujourd’hui, il serait difficile de trouver un éditeur en Roumanie, en raison de la franchise avec laquelle elles abordent une thématique sexuelle exploitée sans périphrases, avec, pourrait-on dire, une certaine gauloiserie. On peut donc dire que – sans pour autant être un athée – tu n’as rien d’une grenouille de bénitier. Or, dans la Roumanie d’aujourd’hui, l’opposition au programme LGBT est principalement le fait de groupes ouvertement religieux (soit orthodoxes traditionalistes, soit néo-protestants), généralement aussi caractérisés par un mode de vie et un style discursif nettement plus pudibond. On peut donc dire que tu représentes une forme atypique d’opposition ?

Alexandru Petria : Dès 1991-1992, j’ai publié deux recueils de poèmes accueillis favorablement par la critique, mais par la suite, je ne suis revenu à la littérature qu’au bout de près de vingt ans, consacrés au journalisme. Comme tu l’as dit, je suis revenu à la surface en postant au début mes nouveaux poèmes sur Facebook, à une époque où un tel geste restait scandaleux. Puis, j’ai recommencé à publier dans des revues et sous forme de volumes. J’ai été le premier écrivain roumain à procéder de la sorte, chose qui, au début, m’a attiré une avalanche de reproches, après quoi les gens ont pris l’habitude, et m’ont manifesté pas mal de sympathie. A posteriori, j’estime avoir fait le bon choix.

Je ne suis pas une grenouille de bénitier, mais un croyant non-dogmatique, et un amoureux des femmes. Je m’oppose au programme LGBT parce que je suis contre leurs mariages et contre l’adoption d’enfants par des couples de gays et de lesbiennes. Ce qu’ils désirent est contre-nature, et je ne peux pas être d’accord avec ce qui va contre la nature, avec ces normes du politiquement correct dont les coryphées LGBT portent la traîne. Je ne pense pas que cette opinion m’isole, même si la grande majorité garde le silence par prudence. Comme je l’ai déjà expliqué ailleurs, le politiquement correct, peut-être lancé avec les meilleures intentions humanistes du monde, a dégénéré jusqu’à devenir un monstre à partir du moment où il est monté sur la scène de la politique mondiale. Il a émasculé de leur naturel des communautés entières, débilité des individus, fait le malheur de nombreuses vies par ses abus innombrables. Et le tout au nom d’un bien commun auto-proclamé, qui s’est avéré être une impasse, incompatible avec la nature humaine. Cette dernière, en effet, est ouverte à la compétition, nous incite à nous départager. On te dit que tu es libre, on alimente ton illusion de liberté. Alors qu’en réalité, on te braque un pistolet sur la tempe. Et on te demande même d’être content de l’avoir sur la tempe, voire d’appliquer des bisous sur le canon.

Le bien promis, à l’arrivée, est un enrégimentement, une uniformisation, une immense machine à laver les cerveaux. Une opération de manipulation destinée à produire des populations dociles, incapables de révolte. Et, comme dans n’importe quel cas de manipulation réussie, ceux qui y sont soumis n’ont pas conscience d’être des marionnettes, mais ont l’impression d’avoir découvert le nombril radieux de la démocratie, la culmination pralinée de l’être.

Tout comme le communisme avait nationalisé les moyens de production et la propriété privée, le politiquement correct « nationalise » le comportement humain, le standardise, étant maintenant sur le point d’obtenir un homme nouveau. Comme dans le vieux rêve communiste, mais à un autre niveau : non plus celui des rapports économiques, mais celui de la pensée et des relations humaines. Un monde où il faut religieusement écouter le dernier des imbéciles, le pire des tarés, lui manifester de la considération, le gâter comme un gosse, de peur qu’il ne se sente lésé par le fait d’être sorti tel qu’il est du ventre de sa mère. On ne peut plus relever le niveau, il faut au contraire s’abaisser respectueusement à celui des idiots, et s’en montrer ravi, tout illuminé par une grandiose vérité. L’idiot devient l’étalon global, le marathonien idéal des empires et des multinationales, dont même la chute des fleurs et le vol des libellules n’a plus le droit de troubler le zen. C’est un monde sens-dessus-dessous, d’une artificialité stridente, alimentée par les médias, avec des repères placés en stand-by et soumis à un dictat de l’anormal. La lutte à mener contre un tel monde a l’importance de l’air et l’urgence de la respiration.

La nature elle-même discrimine, et il est impossible de s’opposer à la nature. Comme dit un proverbe, d’une plasticité hyperréaliste, de la paysannerie transylvaine : « on ne peut pas tresser de fouet dans un caca ». Le politiquement correct, c’est la liberté prise en otage par les marginaux.

MS : Pour ta part, comment expliques-tu le manque de réactions « laïques » aux aberrations du programme LGBT ? Par l’intimidation ? Par la vénalité universitaire ? Ou s’agit-il de quelque maladie plus profonde dont souffrirait la culture des élites roumaines ?

Alexandru Petria : Ce sont à la fois les pourliches distribués aux universitaires, la naïveté et l’opportunisme le plus abject, le tout sur fond de servilité endémique. L’opportunisme est inscrit dans les gènes de la majorité des intellectuels roumains – une réalité qui me répugne. Ils ont, pour la plupart, trahi leur vocation, pour se transformer en vulgaires propagandistes.

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MS : Censuré sur Facebook, tu as « migré » (entraînant à ta suite de nombreux admirateurs) vers le réseau social vKontakte, basé en Russie. J’imagine qu’avant 1990, tu faisais partie de ceux qui écoutaient en secret Radio Free Europe. Jusqu’où penses-tu que cette répétition inversée de l’histoire centre-européenne pourra aller ?

Alexandru Petria : Bien sûr que j’écoutais Radio Free Europe. Je me demande bien qui ne l’écoutait pas. Jusqu’où ça peut aller ? En fin de parcours, on va vers de graves troubles sociaux, voire une guerre dévastatrice, dont j’ai déjà exprimé la crainte ci-dessus. Malheureusement, je ne vois pas comment on pourrait les éviter. Il faut méditer les paroles de Saint Antoine le Grand (251-356) : « Le moment viendra où les hommes seront pris de folie, et, quand ils en verront un qui n’est pas fou comme eux, ils se dresseront contre lui en disant ‘tu es fou !’, parce qu’il ne sera pas comme eux. »

MS : En Hongrie, depuis sept ans, on assiste à une puissante réaction face aux excès du libéralisme totalitaire (ou du moins, de l’idéologie occidentale qui a accaparé cette dénomination). Que penses-tu du groupe de Visegrád ? Souhaiterais-tu l’adhésion de la Roumanie à ce groupe ?

Alexandru Petria : Je suis favorable au Groupe de Visegrád, ce sont des pays qui mettent leurs intérêts nationaux avant toute chose. Et ils ont absolument raison de le faire. J’aimerais que la Roumanie ait des dirigeants comme ceux de la Pologne ou de la Hongrie, par exemple, qui jouent la carte de la souveraineté, au lieu de transpirer à force d’agenouillements devant les grands de ce monde.

Oui, la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád. A défaut de mieux, elle y recevrait au moins une leçon de dignité.

mardi, 21 novembre 2017

La Chine intervient directement dans le problème des Rohingyas

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La Chine intervient directement dans le problème des Rohingyas

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 19/11, en visite dans la capitale birmane, Naypyitaw, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a expliqué que des concertations pourraient permettre de trouver une sortie de crise acceptable pour les deux pays voisins dans la crise dite des Rohyngias 1). Il a annoncé en ce sens que la Chine proposait un programme en trois phases pour résoudre la crise.

Il s'agit d'abord d'instaurer un cessez le feu entre la Birmanie et le Bangladesh. Les deux pays en ont accepté le principe et même semble-t-il commencé à l'appliquer. L'armée birmane a annoncé avoir cessé le 5 septembre ses combats contre les rebelles séparatistes rohingyas. Ceci devrait en principe supprimer la fuite des Rohingias de l'Etat birman d'Arakan vers le Bangladesh.

La seconde phase consisterait en discussions bilatérales entre la Birmanie et le Bangladesh pour trouver une solution à court terme. Enfin, la troisième et ultime phase devrait être de travailler sur un dénouement du conflit à long-terme.

Il s'agira ensuite d'organiser le rapatriement des Rohingyas. La tâche, selon nous, devrait être difficile, voire impossible, compte tenu du nombre de ceux-ci soit environ à ce jour 600.000. Ceci en tous cas fera partie des discussions qui se tiendront en début de semaine entre les ministres des Affaires étrangères du Dialogue Asie-Europe (Asem), un rendez-vous programmé tous les deux ans. Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, devrait aussi s'exprimer lors de la réunion Asem après s'être rendue au Bangladesh durant le week-end.

En préambule, Wang Yi a rappelé que pour mettre fin au conflit, il faudrait que la « communauté internationale » et le Conseil de sécurité de l'Onu aident les deux pays à "élaborer les conditions nécessaires à un environnement favorable". On devrait savoir rapidement si ceci fait partie des voeux pieux ou s'il s'agit d'une perspective réaliste.

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Montée en puissance de la Chine

Quoique il en soit, la « communauté internationale » en premier lieu la Birmanie, le Bangladesh et surtout l'Inde, directement intéressée, devrons tenir compte de l'intervention de la Chine dans une zone qu'ils considéraient comme leur pré carré, mais où la non-intervention de l'Inde dans le conflit entre Birmanie et Bangladesh avait pu surprendre. Celle-ci s'explique sans doute par le refus de l'Inde de s'immiscer dans un conflit où l'intervention des Etats-Unis avait joué un rôle déclencheur essentiel (voir notre article). Mais ce faisant, elle avait laissé une chaise vide que la Chine s'est empressée d'occuper.

Cela d'autant plus que les grands projets de la Chine dits One Belt One Road Initiative intéresseront tous les pays traversés. Ainsi Pékin a proposé, comme nous l'avions relaté ailleurs, de mettre en place un « corridor économique » qui partira de la province chinoise du Yunnan vers la ville birmane de Mandalay et s'étendra plus tard à l'est vers la capitale économique birmane de Rangoon, dite auss Yangon, puis à l'ouest vers la « zone économique spéciale » de Kyaukpyu, toujours en Birmanie. formant ainsi trois grands axes de coopération entre divers grands projets situés sur ces trois axes.

La conseillère d'Etat birmane Aung San Suu Kyi a dit avoir pris en haute considération ​cette proposition. La construction d'un couloir économique avec la Chine était conforme selon elle au plan de développement national de la Birmanie. A la suite de quoi, le Général Min Aung Hlaing, président de fait de la Birmanie, vient de rappeler qu'il considérait la Chine comme «  la meilleure amie de la nation ».

Ainsi se précise le projet chinois dit China-Pakistan Economic Corridor (CPEC). Il prolongera vers le Pakistan, avec beaucoup plus de moyens, le China-Myanmar Economic Corridor (CMEC) déjà en cours de négociation.

Tout cela manifeste la volonté de Pékin de jouer un rôle économique et diplomatique essentiel dans une zone jadis soumise à l'influence principale de l'Inde et, à travers celle-ci, des intérêts britanniques et américains. Le profil de la Chine comme première puissance mondiale se précise.

1) Nous avions précédemment rappelé les grandes lignes de cette crise et les raisons d'arrière plan  pouvant l'expliquer
Voir La Birmanie confrontée à un djihad d'inspiration américano-saudienne
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2677...=

La revue de presse de Pierre Bérard (20 novembre 2017)

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La revue de presse de Pierre Bérard (20 novembre 2017)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire:

Sur Métamag un riche entretien entre Thibault Isabel (rédacteur en chef de Krisis) et Michel Lhomme à propos de Proudhon :

 
Pourquoi assistons-nous tous passivement à la dérive suicidaire de nos sociétés ? On détruit tout : structures économiques, diversité culturelle, lien social, sans jamais rien reconstruire. Anselm Jappe propose dans son dernier livre « La société autophage : capitalisme, démesure et autodestruction » (La Découverte, septembre 2017) une critique radicale de l’ordre capitaliste. Mais peut-on détruire le capitalisme sans nous détruire nous même ? :
 
 
Pour le nouveau numéro des « Idées à l’endroit » (sur Tv-Libertés), Alain de Benoist s’est entouré d’invités de choix pour débattre de la souveraineté : le politologue Guillaume Bernard, le philosophe Guilhem Golfin (auteur d’un essai intitulé « Souveraineté et Désordre politique ») et le journaliste-essayiste Aristide Leucate. Un échange de haute tenue où sont fouillées les notions de souverain, souveraineté et souverainisme :
 
 
AL-CS.jpgParution d’un livre d'Aristide Leucate consacré à Carl Schmitt dans la collection « Qui suis-je » aux éditions Pardès. Y sont présentées la vie, l’oeuvre et la pensée d’un juriste talentueux qui a pensé le droit en termes politiques et théologiques et bâti la géopolitique des grands espaces :
 
 
Sur le site de Philitt, une réflexion sur le Katechon selon Carl Schmitt. Que représente la figure du katechon (le retardateur) évoquée par l’apôtre Paul dans sa seconde épitre aux 
Thessaloniciens ? Dans « Le Nomos de la Terre » (Puf) Schmitt, dernier penseur catholique à s’être penché sur cette question, répond que « la foi en une force qui retient la fin du monde jette le seul pont qui mène de la paralysie eschatologique de tout devenir humain jusqu’à une puissance historique aussi imposante que celle de l’Empire chrétien des rois germaniques ». Ainsi la figure duale du katechon s’inscrirait dans les deux ordres distincts de l’imperium et du sacerdotium dévolus respectivement à l’Empereur allemand et au Pape formant une authentique communauté dans la Respublica Chritiana sur laquelle le mal se propageant dans le monde finirait toujours par buter :
 
 
Céline Jouin, Maître de conférences en philosophie à l’Université de Caen-Basse-Normandie, propose une réflexion sur le thème de « Carl Schmitt, penseur de l’empire ou de l’impérialisme ? »
 
 
« Guerre et Polémologie dans la pensée de Julien Freund » tel est le titre d’un Master de Sécurité Défense (117 pages) soutenu par Jean-Baptiste Pitiot dont on peut consulter le contenu ici :
 
 
Dans ce long et très intéressant  entretien  avec Baptiste Rappin, auteur de « Au régal du Management. Le Banquet des simulacres », mis en ligne le 17 novembre, les animateurs de l’émission, Charles de Meyer, Juan Asensio et Rémi Soulié) discutent avec le jeune philosophe, disciple de Jean-François Mattei, des thèses qu’il présente dans son livre. Exercice brillant sur une pensée qui s’inscrit dans la dissidence armée d’un logos, c’est à dire d’une parole métaphysique puisant dans les origines helléniques du discours et de la raison contre « les sectateurs de l’utile » (Nietzsche) qui promeuvent l’homme comme moyen et non plus comme fin. Le management qui repose sur le mythe d’un univers entièrement pacifié par la « gouvernance » est un nouveau messianisme antipolitique :
 

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Régis Debray revient dans une interview sur son dernier livre « Le nouveau pouvoir » (Cerf) où il analyse en quelques formules définitive la victoire d’Emmanuel Macron et sa signification. Il concède que « les décadences sont des moments féconds, créatif » mais ce qui l’embarrasse c’est la victoire absolue d’homo économicus. Pour les gallo-ricains que nous sommes devenus « l’envie d’être milliardaire est légitime, comme l’envie d’être un héros il y a cent ans ou d’être un saint il y a mille ans ». Il ajoute : « aujourd’hui nous avons perdu la conscience de porter une histoire collective… Nous n’avons plus de mythe porteur ». D’où s’ensuit sa conclusion : « le vivre-ensemble, comme on dit, c’est pour une communauté imaginaire… C’est la fin de l’utopie européenne : celle qu’un marché commun peut faire un imaginaire commun ». Certes, Macron tente de catalyser pour rassembler, mais il n’y a plus de peuple derrière lui et son milieu, dominé par la finance et l’économie, s’alimente d’une idéologie individualiste qui a oublié le tragique de l’histoire :
 
 

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Dans un entretien avec RT France (chaîne russe) Olivier Berruyer réagit à la décision de Twitter d’interdire à tous les comptes liés à RT et à Sputnik de faire de la publicité sur son réseau. Signe évident d’une reprise en main d’internet. Berruyer cite également Google et Facebook qui jouent un rôle actif dans la diffusion ou la non diffusion de ce qui doit arriver jusqu’aux oreilles des citoyens. Il est assez cocasse de voir RT boycotté ainsi, sous prétexte d’avoir voulu influencer les élections présidentielles américaines, comme si les États Unis se privaient d’en faire autant avec une remarquable efficacité. Ce délire anti-russe est devenu en occident une obsession qui tourne à l’hystérie quand on nous explique que la défaite de Clinton contre Trump, c’est la Russie et ses manigances, que le Brexit comme la Catalogne c’est encore la Russie et que l’affaire Ramadan ce pourrait bien être un coup de Poutine pour déstabiliser Edwy Plenel ( Une du Monde du 17 novembre sur 5 colonnes). Comme quoi le « complotisme » n’est pas réservé aux seules officines nauséeuses des « populistes » : 
 
 
Elise Blaise et Jean-Yves Le Gallou présente le Conseil d’État sur Tv-Libertés et il apparait que ses membres ne sont pas majoritairement des « sages » mais des idéologues forcenés de la cause immigrationniste : 
 
 
La fondation Polémia met en ligne un article publié par Giulio Meotti dans Il Foglio sur le défi existentiel que représente l’explosion démographique de l’Afrique et ses conséquences pour l’Europe et sa civilisation. Au cours des années 2015 et 2016, 2,5 millions de migrants se sont installés en Europe dont la plupart étaient Africains. Dans le même temps y naissaient 5,1 millions d’enfants dont une bonne part était issue de l’immigration africaine. Cette évolution conjuguée à la « peste blanche » qui frappe les populations autochtones laisse prévoir un devenir sombre à des peuples qui ont abdiqué de leur vouloir-vivre. Comme l’écrit Meotti pour ceux qui se refusent à comprendre : « It’s demography, stupid ! »  :
 
 
L’émission du 17 novembre 2017 d’I-Média présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp poursuit sa tâche : faire toutes les semaines la critique argumentée des médias. Elle aborde successivement l’affaire des manifestations musulmanes illégales de Clichy. Elle dissèque ensuite Médiamétrie à la fois juge et partie. Dans la séquence des tweets l'un montre à quel point la presse est enchaînée à la pub (et aux subventions publiques). Enfin la dernière rubrique s’intitule : « Pologne, tout le monde il est nazi ! », une excellente évaluation de la manipulation des faits par les chiens de garde de l’Agence France Presse que tout bon plumitif se doit de relayer. La nouvelle brute étant que 60 000 patriotes polonais avaient défilé dans les rues de Varsovie afin de célébrer la journée de l’indépendance dans une marée de drapeaux nationaux. Comme la tournure du gouvernement polonais est radicalement opposée aux obligations qu’aimerait lui imposer la Commission  européenne, il fallait bien que la presse mainstream diabolise cette manifestation populaire en l’identifiant au nazisme. Pour qui connait l’histoire récente de la Pologne, une telle identification est contre nature. Il s’agissait de diaboliser le patriotisme polonais. La diabolisation nous dit Le Gallou en conclusion, voilà l’ennemi, la clef de voûte d’un politiquement correct de plus en plus tyrannique et qui se dresse devant les incrédules comme une nouvelle bigoterie. Le mot de Voltaire est plus que jamais d’actualité « écrasons l’infâme ! »  :
 
 
Petit portrait récapitulatif de Patrick Cohen en propagandiste de choc. Contempteur farouche de tous ceux qui osent penser en dehors des clous, il en dresse la liste avec minutie. il a longtemps été l’un des patrons de la matinale de France-inter où affichant sa mine bonhomme il pouvait pratiquer ses talents d’inquisiteur et de censeur en toute impunité. Après le mercato de juin il sévit désormais sur un chaîne privée et y déploie la même ardeur de cénobite retranché derrière les certitudes d’une pensée hémiplégique. Sans le succès espéré puisque Europe 1 a perdu 10% de son audience depuis qu’il y sévit:
 
 

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Adepte de la provocation, l’écrivain Richard Millet propose de troquer comme «personnalité préférée des Français » le porc, animal tutélaire de nos campagnes et totem gaulois par excellence,  contre Omar Sy, sympathique bouffon fabriqué par ce qu’il appelle « le capitalisme mondialisé ». Provocation salutaire qui n’a bien sûr aucune chance de recevoir un écho positif, sauf peut-être à la XVII chambre correctionnelle qui, c’est bien connu, n’apprécie l’humour que lorsqu’il est manié par des rebelles de confort :
 
 
Pierre Guillaume de Roux éditeur indépendant et courageux invité par Tv-Libertés. Sa maison d’édition est un lieu de débats et d’échanges sans exclusive et authentiquement libre :
 
 
Hervé Juvin était l’invité du Cercle Aristote en décembre 2016 pour y traiter de son dernier livre « Le gouvernement du désir » (le débat, Gallimard) qui traite de la révolution anthropologique majeure intervenue durant ces trente dernières années. En effet nos sociétés sont désormais gouvernées par le désir des choses qui s’achètent et qui se vendent. Addiction qui, nous dit-il, est en train de s’épuiser laissant la place au désir de ce qui ne se vend ni ne s’achète : le désir de politique, le désir de survivre en faisant un nous en commun et de reconquérir les biens immatériels laissés en jachère :
 
 

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Le même Hervé Juvin sur Tv-Libertés s’en prend très justement aux conséquences mortifères des ravages de l’agriculture industrielle :
 
 
Pour aller plus loin on peut se référer aux travaux de Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur livre « Comment tout peut s’effondrer » (Seuil, collection anthropocène, 2015) et « Nourrir l’Europe en temps de crise » (Babel, 2017) qui formulent une bonne introduction à la collapsologie (étude transdisciplinaire des conséquences de l’effondrement). Pour ces auteurs « l’individualisme est un luxe que seule une société richissime en énergie peut se payer. Selon eux la meilleure manière de résister à l’effondrement consiste à reconstruire des pratiques collectives « que notre société matérialiste et individualiste a méthodiquement et consciencieusement détricotées ». Tout cela suppose une relocalisation et de petites communautés très homogènes quant à leur culture, leur style de vie et à leurs objectifs. On en trouvera un bref résumé ici : 
 
 
Et une bonne bibliographie ici :
 
 
Paul Jorion s’interresse également à cette problématique comme le montre son dernier livre « À quoi bon penser à l’heure du grand collapse ?» (Fayard)  :
 
 

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Xavier Raufer fait le point sur les attentats en France. Première chose, pour lui les « revenants ne seront pas aussi nombreux que l’on a pu l’estimer (7 ou 8 depuis le début de l’année). Ceux qui passent les filtres sont le plus souvent traumatisée par leur expérience dans les zones de guerre syro-irakienne. Enfin la réorganisation des services mise sur pied par le nouveau pouvoir serait des plus performantes. Aucun nouveau Bataclan n’est susceptible d’arriver, à moins d’être pris en main par des services étrangers: 
 
 
Afin de casser son image de président des riches, Emmanuel Macron relance un énième plan banlieue. Or depuis 37 ans l’État a injecté près de 100 milliards d’euros dans ce gouffre abyssal. Sans résultat probant. Jordan Bardella élu du FN de Seine Saint-Denis est l’invité de Elise Blaise pour son émission « Hebdo Politique » pour faire le point. Il entend regarder la réalité en face  sans outrager le sens commun :
 
 
La revue Rébellion propose un texte de Charles Robin intitulé « La fabrique de l’aliénation ». Charles Robin, jeune philosophe montpelliérain, disciple de Jean-Claude Michéa, a collationné l’état de ses recherches dans deux livres parus aux éditions Krisis : «La gauche du capital, libéralisme et idéologie du marché » (2014) et « Itinéraire d’un gauchiste repenti, pour un anticapitalisme intégral » (2017). Dans le texte précité il s’en prend au dogme libéral du progrès :
 
 
Le samedi 11 novembre France culture proposait une excellente émission à propos de Guy Debord et de La Société du Spectacle. Décryptage et dépassement d’une œuvre dont le classicisme revendiqué tranche avec l’esprit révolutionnaire. « Il faut lire ce livre, déclarait son auteur, en considérant qu’il a été sciemment écrit dans l’intention de nuire à la société spectaculaire » :
 
 
Éric Zemmour célèbre « le bonheur des nations homogènes » sises dorénavant à l’est de l’Europe et seulement là :
 
 
Wauquiez général d’une armée morte selon Éric Zemmour. À propos de Laurent Wauquiez Patrick Buisson déclarait récemment dans les colonnes de Marianne que « son corpus est assez mince » et qu’il avait un doute sur la rénovation partidaire à laquelle le futur chef des Républicains entend se livrer. Dans un entretien à Valeurs Actuelles sur l’état de la droite paru le 16 novembre, il enfonce le clou. Pourquoi la droite et le FN se montrent ils incapables de faire émerger une véritable opposition ? « Parce que l’une et l’autre se dérobent au bon diagnostique. L’élection de 2017 aura mis à bas leurs vieux schémas. La droite et le FN ont fait la démonstration, chacun à leur tour, de leur incapacité à reconquérir ou à conquérir le pouvoir sur la base de leurs seules forces ». 
Les désillusions  s’annoncent cruelles pour l’une comme pour l’autre. L’une engluée dans « l’incantation rituelle du rassemblement » de la droite et du centre, c’est à dire dans le syndrome Chirac qui consiste à marier les contraires dans un grand magma sans substance idéologique. Quant au FN, faute d’avoir su construire une offre politique crédible, il « est resté ce qu’il a toujours été : le meilleur allié du système, son assurance vie ». Aussi propose-t-il ce qu’il croit être la seule configuration possible pour gagner : l’alliance d’une droite conservatrice débarrassée de ses élites orléanistes c’est à dire libérale, et du vote populiste incarné par le FN  :
 
 

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Zemmour encore qui en veut décidément au demi-habile Laurent Wauquiez qui se serait coupé les deux bras en imaginant que le monde politique fonctionne en 2017 comme il fonctionnait en 2007. Prêtant au futur président des Républicains (un ancien normalien) cette phrase célèbre : « Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux » , il poursuit : «Wauquiez est un des derniers hommes politiques vivants à savoir que ce vers est d’Alfred de Musset. Mais Laurent  Wauquiez est aussi le dernier homme politique à comprendre que cette phrase célèbre pourrait bien résumer son destin politique. Avant même qu’il ne prenne la présidence des républicains, le parti se désagrège sous ses yeux » :
 
 
France d’en haut et France d’en bas. Dans cette tribune du Figaro Maxime Tandonnet rappelle que la fracture qui s’est emparée de la société française depuis de nombreuses années ne fait que se creuser. Jusqu’à l’étincelle qui mettra le feu aux poudres ? Ce phénomène n’est pas propre à la France. Dans toute l’Europe, aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest le schisme travaille en profondeur les sociétés. Et, il s’aggrave. Il oppose des élites libérales-libertaires condescendantes et totalement déconnectées du réel d’une part, et les classes populaires et moyennes en insécurité culturelle d’autre part. Ces dernières dénoncent l’impuissance d'un pouvoir qui a abandonné la puissance de l'État aux seules lois du marché. Or ces classes sont largement majoritaires :
 
 
Dans le bilan des six premiers mois de la présidence Macron, Christophe Guilluy, en réponse à L'Express (15 novembre 2017), décèle des éléments de continuité, entre autre le fait que la mondialisation poursuit ses ravages (externalisation de l’industrie vers des pays à bas coûts et avènement du tertiaire concentré dans les coeurs palpitants des grandes métropoles y fixant l’emploi et les richesses, tandis que dans la France périphérique le processus de désertification du travail se poursuit et que la classe moyenne s'y défroque rapidement). Mais phénomène nouveau, l’argent public se raréfiant, les retraités et les fonctionnaires encore protégés qui avaient massivement accordé leur soutien à Emmanuel Macron qui s’en prend désormais à leur niveau de vie. Bref la France d’en haut est en train de scier la branche sur laquelle elle est assise et qui lui assurait la garantie d’un barrage efficace contre le vote « populiste ».
 
Jacques Julliard entonne le requiem de la gauche. Une gauche qui a successivement abandonné trois de ces thème d’élection, l’école tout d’abord abandonnée aux amis du désastre « pédagogiste » , la laïcité ensuite laissée en jachère aux Islamo-gauchistes et finalement le peuple lui même plaqué en rase campagne et métamorphosé en une bande de Dupont Lajoie assoiffée de ratonnades : 
 
 
L’hégémonie américaine est en berne selon Daniel Lazare qui explique que par delà l’hystérie de Washington au sujet de la Russie, de la Syrie et de la Corée du Nord, l’hégémonie américaine est en décomposition ce qui la rend dangereuse. L’État profond parviendra-t-il à retenir Trump l'impulsif, et à permettre la reconfiguration du monde en un nouvel ordre multipolaire ? :
 
 

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Victor Orban, premier ministre hongrois, dénonce le « réseau Soros » qu’il accuse de promouvoir une Europe métissée et d’encourager pour ce faire l’immigration massive (première référence). Notons par ailleurs que Soros vient de doter sa fondation « Open society », aux activités foisonnantes dans le monde des médias, de 18 milliards de dollars supplémentaires (seconde référence) :
 
 
 
Serafin Fanjul, docteur en philologie sémitique, professeur de littérature arabe à la Complutence de Madrid et ancien directeur du Centre culturel hispanique du Caire, publie aux éditions de L’Artilleur une somme de 708 pages consacrée à « al Andalus, l’invention d’un mythe ». Le traduction française est préfacée par Arnaud Imatz qui revient sur les procédés de la manipulation du passé appliquée de manière générale à l’histoire de l’Espagne, longtemps victime de la légende noire diffusée par ses adversaires depuis l’époque des Lumières. Compte rendu de Philippe Conrad ci-dessous. On notera également l’excellente critique sur cette somme érudite dans Le Figaro du 26 octobre signée de Paul-François Paoli et de Remi Brague. Rappelons que le professeur Brague est un spécialiste de la philosophie arabe médiévale. Ils signalent la galéjade qui consiste à vanter le niveau culturel atteint par al Andalus : l’arc outrepassé qui lui est attribué est attesté dès 269 chez les Wisigoths d’Espagne, les romains et les byzantins, le patio des demeures sévillanes date de la Renaissance tandis que les mots d’origine arabe ne représentent que 0,5 du lexique espagnol, et aucun ne concerne la vie intellectuelle ou spirituelle. Quant au fameux vivre ensemble des trois religions du livre, elle n’est pas le paradis perdu de la tolérance que les sots s’imaginent puisque elle ne fut qu’un sorte d'apartheid médiéval avec son lot de dhimmitude frappant les juifs et les chrétiens. L’idéalisation d’al Andalus repose sur un mélange d’ignorance et d’idéologie unissant le victimaire et l’exotisme et servant de compensation à des peuples dont la situation présente est bien peu enviable.
 
 
À lire également sur le même livre l’entretien que Daoud Boughezala a conduit avec Serafin Fanjul pour le site Causeur. Il traite en première partie du séparatisme catalan et basque et rétablit, en tant qu’historien des vérités bien oublié (première référence). Il aborde ensuite al Andalus, démolissant un à un les différents mythe élaborés pour rendre possible un multiculturalisme   de l’image défigurée
 
 
 
Michel Drac dans une nouvelle vidéo  fait une synthèse  du livre de David Thomson « Les revenants. Ils étaient partis faire le jihad, ils sont de retour en France »( Seuil, décembre 2016). Et, secondairement du livre de Xavier Crettiez et Bilel Aibine « Soldats de Dieu. Paroles de djihadistes incarcérés » paru aux éditions de L’aube, septembre 2017. Exposé lumineux comme l’auteur en fait régulièrement :
 
 
Dans une autre vidéo mise en ligne le 12 novembre Michel Drac essayant de dégager les lignes de force de l’actualité récente analyse les risques de désagrégation des États Unis d’Amérique dus à la guerre sourde qui oppose deux clans au sein du capitalisme américain. Autre thème abordé par Drac, celui qui oppose à l’intérieur de l’Union européenne les tenants de l’Europe de l’Est et ceux de l’Ouest pour des raisons de choix géopolitique qui se doublent de raisons sociétales, mais aussi la cassure entre Europe du Nord et Europe méditerranéenne qui s’explique par l’excédant commercial gigantesque de l’Allemagne alors que le Portugal, l’Espagne et surtout l’Italie comme la Grèce s’effondrent car ils fonctionnent avec une monnaie « allemande » beaucoup trop forte pour leur économie paient d’une certaine façon par leur stagnation, voire leur récession, l’avantage compétitif germanique. Ajouté à cela pointe la possibilité d’un brexit sans accord. Londres qui pesait d’un poids certain en faveur des sanctions envers la Russie, Merkel lui emboitait le pas mais dorénavant isolée, pourra-t-elle résister aux exigences pressantes du patronat allemand qui entend bien reprendre ses affaires avec un marché russe prometteur ? Par la suite il étudie brièvement les problèmes inhérents à l’OTAN qui est en train de perdre la Turquie, puis la prolifération étatique avec la question de la Catalogne. Il conclue sur une stratégie de régression sociale qui serait préparée par le gouvernement technocratique de Macron. Tout cela amène Drac à prévoir un retournement conjoncturel majeur dans les années qui viennent. Et de s’interroger, la stratégie de la tension serait-elle à l’ordre du jour en Europe ? :
 
 
À propos du livre de Jean-Yves Frétigné consacré à Antonio Gramsci, une bonne présentation radio :
 
 
Éric Branca qui a publié récemment chez Perrin « L’ami américain, Washington contre de Gaulle, 1940-1969 » revient sur cette véritable somme dans un entretien  avec Jean-François Fiorina. « Rien ne nous séparera jamais des États Unis » déclarait Emmanuel Macron le 14 juillet, mais le mot amitié a-t-il pour autant le même sens des deux côtés de l’Atlantique ? Branca démontre en s’appuyant sur les archives déclassifiées des services secrets américains que tel n’est pas le cas dès lors qu’un chef d’État comme de Gaulle se refuse à confondre amitié et vassalité. 
 
 
À « ceux qui ne sont rien » (Macron), aux « sans dent » (Hollande), à la multitude des losers que la  France start-up nation abandonne sur le bord du chemin un film est consacré. « Sans adieu » est le récit poignant des derniers lambeaux d’une paysannerie qui fut des siècles durant la matrice de nos pays. Balade sans pathos dans la misère d’une France qui s’étiole (le Forez) dans l’indifférence générale. Cette France là se cramponne à ses traditions et refuse de se plier aux règles souvent illusoire d’une modernité que chacun sait pourtant sans avenir :
 
 

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Fabrice Balanche, chercheur sur le monde arabe et l’islam, a du s’exiler aux États Unis. Il travaille désormais pour le Washington Institute for Near East Policy et déplore dans un entretien percutant paru le 29 janvier 2017 que les postes universitaires de sa spécialité soient accaparés par une minorité idéologique casée sous la houlette du vigilant Laurent Fabius. Cette situation est d’autant plus déplorable que toutes les expertises de Fabrice Balanche au sujet de la Syrie se sont révélés justes, contrairement au parti pris par Fabius et Hollande. Un autre universitaire, Frederic Pichon, avait tenté d’avertir dans son livre « Syrie. Pourquoi l’occident s’est trompé » (Le Rocher). C’était en mai 2014 ! Mais notre diplomatie à la remorque des États Unis avait perduré dans ses erreurs, pour les résultats que l’on constate aujourd'hui :
 
 
À l’issu de la révolution orange du Maïdan qui ne fut qu’un putsch réalisé avec l’appui décisif des États Unis d’Amérique et de ses alliés de l’Union Européenne, quelle est la situation présente en Ukraine ? Réponse de Xavier Moreau sur la site Stratpol :
 
 
Dans sa lettre dominicale « Antipresse » Slobodan Despot rappelle que Arte a diffusé récemment un documentaire fort bien fait sur la baisse du quotient intellectuel dans plusieurs pays occidentaux, dont la France. Le documentaire attribue cet effondrement aux perturbateurs endocriniens en négligeant d’autres facteurs possibles. Titre de l’information révélée par l’Antipresse : « Et si l’avenir appartenait aux imbéciles ? » Une anticipation qui peut paraitre généreuse quand on regarde objectivement l’état de nos sociétés… :
 
 
Dans le Journal du MAUSS Adrien Jahier propose un entretien avec Aurélien Berlan autour de son livre « La fabrique des derniers hommes. Retour sur sur le présent avec Tönnies, Simmel et Weber » (La découverte, 2012). Un livre qui s’inscrit dans la critique du progrès réellement existant, c’est à dire dans l’évolution du capitalisme, comme ceux de Jean-Claude Michéa et de Christopher Lasch :
 

lundi, 20 novembre 2017

Presseschau November 2017

dimanche, 19 novembre 2017

Terrorisme: l’impossible définition

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Terrorisme: l’impossible définition

par François-Bernard Huyghe
Ex: http://www.huyghe.fr

Quiconque a assisté à un colloque sur le terrorisme connaît la scène. Au moment des questions, quelqu'un se lève pour en dénoncer les causes globales - misère, inégalité, intolérance, exclusion, etc. -. Un autre ajoute aussitôt qu'il faudrait s'accorder sur une vraie définition du terrorisme.

Une étude presque trentenaire comptabilisait 202 de ces définitions. Celle que nous ajouterions (plutôt "technique" : la pratique de l'attentat politique, symbolique et spectaculaire) ne clorait pas le débat. Mais, si nous ne sommes guère partisans du substantif "terrorisme", l'adjectif (terroriste) peut légitimement distinguer un groupe, une méthode, un acteur, etc.

Faute de consensus sur la terminologie exacte, il importe surtout de savoir ce qui ne relève pas du terrorisme, et surtout ce qui décide de son succès, sa durée ou sa disparition. Car, après-tout l'action terroriste, moyen au service d'une fin, recherche une victoire au moins symbolique.

Métamorphoses terroristes

Certes, l'assassinat politique, la révolte. le régicide et le tyrannicide (déjà approuvé par Platon) ont quelque siècles, comme le massacre d'innocents, les tueries systématiques et, plus généralement, toute horreur pouvant provoquer l'épouvante dans l'autre camp (terror, qui littéralement fait trembler). Mais, il faut attendre la Terreur avec majuscule pour que la terreur avec minuscule gagne sa désinence en "isme". Le "terrorisme" (tout comme "propagande" au sens politique) apparaît dans les dictionnaires, d'abord français en 1793, en référence à la terreur révolutionnaire d'État, celle qui fait trembler les opposants, celle qui coupe les têtes que la République n'a pu gagner. C'est la terreur "d'en haut", pratiquée par un appareil répressif public. Bien plus tardivement apparaît un terrorisme "d'en bas", ou plutôt des terrorismes, violence des individus ou de petits groupes contre le pouvoir, d'abord en Russie à la fin du XIX° siècle (le terme s'applique aux attentats d'abord dits nihilistes ou populistes), avant que le mot s'impose en français, entre deux guerres et ne remplace la notion des "crimes anarchistes".

Le terrorisme "d'en bas", le seul dont nous traiterons ici, celui du révolté, du révolutionnaire et bientôt du séparatiste ou indépendantiste, reflète d'abord un manque et une faiblesse : il utilise dans une première phase des pistolets et des bombes, en jouant la clandestinité et la surprise, faute de pouvoir aligner des foules et des mitrailleuses dans la rue. Il traduit aussi une impatience - frapper les représentants de la tyrannie avant que les masses aient développé une conscience et se soient révoltées, et, comme le reprocheront beaucoup les bolcheviks à leurs concurrents socialistes révolutionnaires, sans attendre que les "conditions objectives" soient réunies.

Au cours de la seconde guerre mondiale - où les résistants sont qualifiés de terroristes par les occupants- puis juste après, lorsque les chefs des mouvements anticolonialistes commencent par l'action armée clandestine avant que leurs chefs accèdent parfois à la la présidence d'un nouveau pays indépendant, la question se pose autrement. De Gaulle ou Mandela furent en leur temps considérés comme chefs terroristes. Yasser Arafat et Menahem Begin prix Nobel de la Paix furent assimilés à des poseurs de bombes avant de devenir des symboles de tolérance et de dialogue. Hier criminel, demain allié, admis dans les couloirs des Nations unies, l'ex terroriste mérite un traitement à part.

Il est tentant de distinguer en fonction de la cause ; il y aurait des terroristes criminels par essence d'une part et d'autre part d'authentiques insurgés, résistants et combattants de la liberté - contraints de lutter contre l'oppression et n'ayant d'autre moyen de protestation que les armes ; ils le feraient donc par nécessité et pour rétablir la démocratie. Ce distinguo est fort pratique, car il permet de faire passer une organisation de la catégorie criminelle à celle des partisans ou des freedom fighters, comme l'UCK kosovare lorsque l'Otan commença à bombarder la Serbie de Milosevic.

Mais si l'on met de côté la question du jugement moral ou politique sur l'acte terroriste, il faut bien constater qu'il sert les causes les plus contradictoires. Le terrorisme (attentat) se pratique pour détruire l'État (anarchistes, nihilistes...), pour se séparer de l'État (nationalistes, indépendantistes ou anticolonialistes), pour contraindre l'État (à libérer un prisonnier, à cesser d'aider un pays...), pour le provoquer par le chaos (comme les attentats "aveugles" des années de plomb italiennes que l'on nomme là-bas "strage di Stato", massacres d'Etat) mais aussi pour des justifications liées à l'écologie, au racisme, à la défense des animaux, à l'attente de l'Apocalypse... Et, bien sûr, au règne de Dieu.

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Outre le critère de finalité, beaucoup insistent sur le fait que l'acte terroriste touche des victimes "innocentes" ce qui implique a contrario que frapper des coupables relèverait de la légitime révolte. Mais qui est coupable de quoi et qui en juge ? Pour certains, même un soldat est une cible illégitime dès lors qu'il n'est pas en armes ou prêt au combat. Pour d'autres une femme ou enfant, un civil qui passe est "coupable" pour peu qu'il paie des impôts, puisse devenir ou engendrer un jour un soldat : il participe du système oppressif ou impie. On est toujours le coupable de quelqu'un et le complice de quelque chose : "aucun bourgeois n'est innocent" disait l'anarchiste Henry en lançant sa bombe sur le café Terminus. Tous les non jihadistes sont criminels, rappelle le discours de l'État islamique. La question de la juste fin juste renvoie à celle de la force juste.

Violences, visions et stratégies

Ici intervient un problème de perspective. Du point de vue de l'État ou des organisations internationales, le terroriste lance une attaque criminelle : il vise en cercles concentriques contre le gouvernement, les autorités et les forces de l'ordre et les fonctionnaires, les élites, les représentant de la classe, de l'ethnie, de la religion au pouvoir, les partisans de l'ordre établi, voire par extensions contre un citoyen lambda. Et il le fait de son initiative, sans être mandaté par une autorité élue ou sans représenter un peuple souverain (comme un armée, une police, une résistance...), il agit pour paniquer et contraindre.

Mais pour le terroriste, c'est la violence de l'autre qui est première : il ne ferait que riposter à une domination, à une occupation à une persécution. L'action terroriste est un crime qui se pense comme châtiment : elle s'adresse toujours à un État, ou à un groupe dénoncé comme agresseur, si bien que c'est celui qui réprime qui serait le "vrai terroriste". À la légalité formelle - la loi qui interdit de poser des bombes - le terroriste oppose une légitimité supérieure : il se réclame de la Nation occupée, de la classe dominée ou de la religion pure, il est l'instrument d'une justice plus haute. Il punit et dit souvent exécuter une sentence ou constituer un tribunal (éventuellement "révolutionnaire"). Pas de mouvement terroriste qui ne prétende tirer sa légitimité d'une injustice, venger des victimes et parler au nom d'une communauté plus large que la communauté combattante : elle "représente" les patriotes, le pays réel, les prolétaires, les colonisés, l'Oumma... Les masses suivront : il faut leur faire comprendre.

Une troisième façon de délimiter le champ du terrorisme le situerait par rapport à d'autres formes de violence politique suivant des critères stratégiques :

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Ce n'est pas la guerre en ce sens que la partie dite terroriste au conflit n'a ni État, ni armée pour la faire, ni possibilité de signer une paix qui s'inscrirait dans l'Histoire. Cela n'empêche pas que l'on veuille parfois "faire la guerre" au terrorisme comme G.W. Bush et François Hollande. On a même vu des terroristes participer à des "négociations" ou réconciliations, mais précisément, à la seconde où ils s'assoient à la table, ils cessent d'être réputés terroristes et deviennent "les représentants de l'insurrection" ou "la partie adverse". De leur côté, les partisans de l'attentat aiment souvent se désigner comme armée révolutionnaire ou armée secrète, avant-garde armée, résistance armée, soldats de Dieu, etc. Ils sont fiers de pratiquer la "guerre du pauvre", celle des gens qui n'ont ni avions ni canons, ne sortent pas en uniforme. Mais, là encore, au moment où un mouvement dit terroriste commence à occuper des zones territoriales, à gérer un appareil administratif et à défiler avec des drapeaux, il a franchi le stade purement terroriste et ouvre celui de la guerre civile. Le califat qui bat monnaie et lève l'impôt n'est plus exactement un groupuscule sur son territoire. D'où, par exemple, l'embarras du gouvernement qui dit que nous sommes en guerre ou subissons des actes de guerre, qui les bombarde "chez eux", mais qui est incapable de nous dire comment faire la guerre en France : il n'y a ni envahisseurs en uniforme à repousser, ni, comme autrefois au Liban, de quartiers entiers occupés par des milices bien visibles. La guerre donne au citoyen le droit de tuer légitimement une ennemi "public" (et non à titre "privé"), mais qui en l'occurrence?

Ce n'est pas non plus la guérilla ou la guerre de partisan. La guérillero, "à la campagne" et harassant des soldats ou des autorités locales, ne fait pas -stratégiquement parlant- comme le terroriste qui passe de la clandestinité à l'action brusque, commet des attentats dans les villes, et vise davantage suivant le mot de Raymond Aron à un effet psychologique qu'à un effet militaire.

Ce n'est pas une guerre civile, celle qui suppose l'hostilité de tous contre tous au sein de la Cité ; c'est une méthodes d'avant-gardes qui, se prétendent plus conscientes que le peuple (ou que les minorités opprimés ou que la masse des musulmans). Ce n'est pas non plus l'émeute. Dresser des barricades n'est pas la même chose que poser une bombe.

Ce n'est pas un "simple" massacre, au moins aux États-Unis où l'on tend à appeler "massacre de masse" des tueries dont la motivation idéologique est évidente mais que l'on préfère dire "motivés par la haine" . Ainsi, lorsqu'un blanc tire sur des noirs dans une église à Charleston, ou lorsque qu'un noir tire sur des policiers à Dallas, pour "tuer des blancs", les autorités commencent par exclure la qualification terroriste au profit de l'acte "de haine". Rhétoriques d'évitement assez subtiles qui rappellent celle des commentaires expliquant en France que des gens qui tuent en criant "Allah Akbar" ne sont pas forcément terroristes puisqu'ils sont déséquilibrés (la preuve : ils tuent).

Tout ces distinctions byzantines s'éclairent si l'on songe que le même courant politique peut pratiquer simultanément ou successivement diverses formes de violence. Il théorise avant de terroriser. Ainsi Daech pratique à la fois la "vraie" guerre en Irak et en Syrie où il prétend avoir créé un État, anime ou inspire des mouvements d'insurrection et de guérilla dans le Sahel, au Mali, etc., envoie des commandos (comme celui du 13 novembre 2015) exécuter des opérations extérieures, encourage un terrorisme plus ou moins spontané en recommandant aux croyants de prendre des pierres et des couteaux ou des véhicules pour attaquer près de chez eux, etc. Le tout sous l'étiquette englobante de djihad. Dans un tout autre genre, et sans amalgame, un mouvement politique peut avoir, comme les indépendantistes basques un bras armé et une façade politique légale, etc. Bref le terrorisme se prête à des stratégies hybrides et changeantes. Cette forme de violence se veut provisoire et qui vise, paradoxalement, à sa propre disparition, en vertu du principe que ce n'est qu'une étape en attendant un vraie mobilisation des masses, la constitution d'une vraie armée, une vraie révolution...

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Action et message

De tout ce qui précède, il ressort qu'il n'y a pas un terrorisme en soi, ni comme doctrine (au sens où l'on parle du bouddhisme, du marxisme, de l'existentialisme...), ni comme système permanent (tel le capitalisme ou le protectionnisme). En revanche, il y a des stratégies, intégrant la terreur et servant des buts divergents : pas de terrorisme sans passage à l'acte et sans recherche d'un dommage grave, souvent létal, mais cette action reste de l'ordre des moyens.

Mais moyens de quoi ? Par analogie avec la guerre au sens de Clausewitz, c'est "un acte de violence dont l'objet est de contraindre l'adversaire à se plier à notre volonté" mais sans les appareils militaires. Des législations caractérisent le terrorisme par la coercition ou la contrainte qu'il cherche à exercer sur un peuple ou son gouvernement. Son message de revendication dit souvent : nous sommes l'organisation Untel, nous poursuivons tel objectif proche (élargissement d'un prisonnier politique, abandon de tel décret) ou lointain (comme une société parfaite), nous allons continuer jusqu'à ce que vous cessiez de nous bombarder ou de nous réprimer, jusqu'à ce que vous libériez nos camarades, jusqu'à ce que disparaisse votre système odieux, etc.

L'équation dommage / menace / résultat, ne doit pourtant pas occulter le principal : l'action terroriste vise à faire comprendre quelque chose (suivant la formule : poudre plus encre, tuerie de masse plus réseau social...), donc à symboliser un rapport de force. Il s'agit de convaincre pour vaincre. D'où un message terroriste à décrypter.
Il arrive, du reste, que des groupes se dispensent de revendication explicite (tel al Qaïda qui estimait que la destruction des Twin Towers était un acte plus éloquent que n'importe quel discours, tant sa dimension emblématique était évidente). D'autre part, ils ne s'adressent pas seulement à leurs adversaires et pas que pour proposer l'alternative "cédez ou ce sera pire".

Ils ont énormément à raconter et cherchent autant à séduire ceux qu'ils appellent à rejoindre leur camp qu'à affaiblir les forces matérielles et surtout morales de leurs ennemis. La notion de "propagande par le fait", la théâtralité du terrorisme comme spectacle ou la phrase "les terroristes ne veulent pas que beaucoup de gens meurent, ils veulent que beaucoup de gens regardent" reflètent cette réalité.

Tout acte terroriste est publicitaire en ce qu'il cherche à attirer une attention maximale, et symbolique parce que, quand il frappe un homme (ou éventuellement, un bâtiment, un monument, etc.), la cible touchée est sensée être représenter une idée plus vaste qu'elle-même. La victime est là comme signifiant d'un signifié détesté : un fonctionnaire pour l'État, un policier pour la Répression, un banquier pour le Capitalisme, un juif pour les crimes sionistes, les Twin Towers pour l'orgueil idolâtre de l'Amérique, un jeune qui assiste à un concert pour Paris capitale de l'iniquité, un contribuable pour le gouvernement qui bombarde le califat, un passant devant une mosquée pour les chiites hypocrites complices de l'Iran et ainsi de suite.

Quand part la balle ou explose la bombe, le terroriste a déjà trouvé sa récompense et son sens : il a exprimé qu'il vengeait un tort et témoigné devant l'histoire que des hommes se sont dressés contre la force et l'injustice.

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Dans un second temps, le spectacle terroriste gagne encore plus d'audience et d'impact par la réaction même de la cible. Les médias qu'il juge vendus au système ennemi mais sur qui il exerce un effet judo, le servent objectivement : ils amplifient l'écho de l'acte et avec lui le sentiment qu'a chacun de pouvoir être menacé demain. Ces médias sont obligés d'en expliquer les motivations, ils spéculent sur de futures attaques et augmentent l'effet d'attente. Quand aux autorités, elles peuvent elles-mêmes aggraver l'impact de l'attentat par des mesures d'exception, des déclarations alarmistes, en suscitant des réflexes de solidarité des populations visées. Et si elles se livrent à une répression indistincte, cela revient aux yeux des terroriste à révéler leur "vrai visage" et à obliger chacun à choisir son camp, le vieux cycle provocation répression solidarité.

Transmettre par la violence

Ce que le terroriste est en mesure communiquer dans l'espace et de transmettre dans le temps a un effet à plus long terme.

Il arrive qu'il possède ses propres médias, ses propres réseaux comme Daech avec ses revues multilingues, ses agences de presse, des chaînes de diffusion Web 2.0. De là, une nouvelle capacité de recruter, de donner l'exemple, de provoquer des contagions d'idées et d'action. La technique de communication est fondamentale : chaque phase de l'histoire du terrorisme correspond à un média dominant : presse à imprimer (celle des quotidiens, mais aussi celle que l'on cache dans une cave pour imprimer des brûlots), radio à l'époque des mouvements séparatistes ou anticolonialistes, télévision internationale à l'époque du terrorisme pro-palestinien et d'extrême-gauche, Internet avec le djihadisme moderne.
Les réseaux sociaux ont pris le relais pour permettre une communication descendante (les superproductions des professionnels du califat : scènes d'exécutions, du front ou de la vie utopique au califat de Cham), une communication frère-vers-frère ou sœur-vers-sœur pour le recrutement ou le retour d'expérience du pays de djihad, et une communication "remontante", y compris sous forme de l'attentat filmé, une sorte de selfie sanguinolent pour l'édification des "bons croyants",... Face à cela, les pays occidentaux, sensés avoir inventé la technologie "2.0" doivent se contenter de fermer des comptes qui seront aussitôt recréés avec légère modification. Ou alors, ils produisent des vidéos de contre-influence et de contre-radicalisation qui disent en substance la même chose que les journaux télévisés.

L'action terroriste est une action pour l'Histoire, Histoire qu'elle veut accélérer (en évitant des années d'attente par la violence), Histoire qu'elle veut rejouer ou dans laquelle elle veut s'inscrire. En ce sens, ceux qui recourent au terrorisme ont besoin de créer des mythes et des mémoires. Les victoires de Ravachol ou de la bande à Bonnot, ont été remportées dans la littérature ou le cinéma, celles de l'Ira sur les fresques des murs de Dublin et dans les cérémonies commémoratives. Il ne faudrait pas, le jour - quand même envisageable - où Daech aura perdu ses derniers bastions territoriaux et où ses chefs autant été atteints par les derniers drones - que le souvenir de de l'Etat islamique se perpétue à travers la prolifération des opérations jihadistes plus ou moins spontanées (pour venger un califat une nouvelle fois détruit par les mécréants). Mais il pourrait aussi perdurer à travers les mémoires numériques, mythifié et incontrôlable sur les réseaux que nous ne savons ni interrompre, ni contrôler.

La méthode terroriste ne sert guère à conquérir un territoire ni à infliger de grandes pertes à l'adversaire, manières traditionnelles d'atteindre la victoire, mais elle parvient à démoraliser, à délégitimer ou à diviser avec une remarquable économie de moyens. Comme rhétorique s'adressant aux masses elle a aussi d'un surprenant rapport coût/résultat : elle transforme les armes les moins sophistiquées en médias et les médias les plus high-tech tech en armes. Le terrorisme est hybride et changeant. Il combine violence pure et intention stratégique, ostentation des supplices qu'il administre, secret de leur préparation et séduction de l'idéal. Daech en est l'exemple le plus fou : il attire des dizaines de combattants en leur promettant qu'ils pourront sacrifier des mécréants et des "hypocrites" (musulmans non jihadistes), et puis mourir pour se retrouver au plus près d'Allah...

Plutôt qu'une définition politico-philosophique du terrorisme, nous avons besoin d'une compréhension de leur désir politique. Car nous sommes surtout incapables de comprendre des gens qui disent haïr notre démocratie, notre prospérité et notre tolérance au profit du salut de leur âme et de la conquête du monde.

Le Southern Command à l'assaut de l'Amérique latine

Le Southern Command à l'assaut de l'Amérique latine

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

southern-command-vinyl-transfer-decal-1.jpgLes Etats-Unis ont mis en place des bases militaires et déployé des troupes dans toute l'Amérique Latine. Elles dépendent du Southern Command. www.southcom.mil/ De son côté la 4e flotte patrouille dans toutes les eaux avoisinantes. Y préparent-—ils une guerre de grande ampleur? Veulent-ils occuper des territoires? Le gouvernement a toujours répondu que ces forces étaient là pour combattre des terroristes ou des narco-trafiquants.

Personne de sensée ne peut croire de telles raisons. Des forces aussi importantes ne sont pas nécessaires dans cet objectif. Il s'agit en fait d'associer militairement les Etats du continent à une présence de l'Armée américaine. Ces Etats, qui avaient il y a quelques années, tel le Brésil, sous le président Lula, voulu se dérober à cette forme d'occupation, sont aujourd'hui, ayant perdu toute indépendance, obligés de l'accepter. Non seulement ils doivent l'accepter, mais ils doivent remercier le Pentagone de tant de sollicitude.

Ainsi l'ambassade américaine à Brasilia vient de faire connaître (voir https://br.usembassy.gov/southcom-observe-humanitarian-lo... que le Southern Command a organisé les 6/13 novembre 2017 des séances d'entrainement à Tabatinga en Amazonie brésilienne. Celles-ci ont permis à l'US Army, associée à des personnels civils et militaires des Etats voisins, de conduire des « opérations de Pacification et d'Assistance humanitaire » dans cette région jusqu'ici considérée comme une chasse gardée par le Brésil, le Pérou et la Colombie. Un effectif de 50 soldats d'active de l'armée américaine, complétés par 31 membres de la Garde Nationale, ont participé à cette généreuse opération, baptisée “AmazonLog 17” ou “Operation America United,”

Les organisateurs de l'opération ont annoncé qu'elle préludait à la mise en place d'une base logistique américaine dans la région, base qui a été présentée comme internationale (Integrated Multinational Logistics Units). En clair il s'agira d'une base américaine pouvant accueillir des hélicoptères, des troupes terrestres et du matériel militaire.

De nombreux autres bénéficiaires

D'autres Etats ont depuis longtemps bénéficié d'une telle assistance. Citons entre autres le Guatemala, la Jamaïque, Panama, l'Argentine, le Pérou et le Chili. Plus récemment, en Antarctique, dans des régions dédiés en principe à des recherches scientifiques, des militaires américains pourront intervenir à partir d'une base en Terre de Feu.

Plus grave, il apparaît que les bases du Brésil, du Pérou et de la Colombie sont de plus en plus organisées pour conduire de véritables opérations militaires contre le Vénézuéla et le cas échéant la Colombie. Lorsque Donald Trump avait menacé Caracas d'une offensive de grande ampleur, si Ernesto Maduro s'entêtait à coopérer pour l'exploitation de ses considérables ressources pétrolières avec Moscou et Pékin il ne plaisantait pas. La frontière du Vénézuéla se trouve à quelques 500 km au nord de Tabatinga, précité.

Mais là encore, le prétexte humanitaire est évoqué. C'est ce que vient de déclarer l'amiral Kurt Kidd, chef du Southern Command. « L'Amérique doit se préparer à protéger les populations vénézuéliennes de l'instabilité et des famines qui se préparent ».

vendredi, 17 novembre 2017

21st-Century Geopolitics Of Japan

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21st-Century Geopolitics Of Japan

Andrew Korybko
Ex: https://www.geopolitica.ru

Japan, as the Asian geographic analogue of Great Britain, is a strategic outlier in the Eurasian supercontinent by virtue of its location, which has in turn greatly influenced its political decisions across the centuries and shaped it into an historically thalassocratic power. The Oriental state prudently chose to implement selective Westernization following the Meiji Restoration in 1868, which allowed it to grow by leaps and bounds ahead of its regional competitors and ultimately emerge as a Great Power in its own right. Japan’s grand strategy was to literally become the Great Britain of Asia, and to that end it sought to carve out its own empire in the Eastern Hemisphere through brutal conquest and a divide-and-rule strategy which would ultimately enable it to replace its European counterparts as the uncontested hegemon in this part of the world.

The World War II-era “Greater East Asian Co-Prosperity Sphere” was the high point of Japan’s “traditional” geostrategic ambitions, after which it was humiliatingly occupied by the US until the present day following the two devastating nuclear bombings in Hiroshima and Nagasaki. From 1945 onwards, Tokyo has been Washington’s “Lead From Behind” partner in East and Southeast Asia, being encouraged by the US to take on a leading regional role in order to give America a “local face” behind which it could project its dominance. It’s for this reason why the US appointed Japan to become the main player in the Asian Development Bank (ADB) and actively supported its efforts to invest in the former territories that had briefly constituted its imperial realm during the Second World War.

The end of the Cold War and subsequent rise of China as a Global Power (inadvertently aided and abetted by US investments) saw Japan’s role progressively transform from a solely economic-institutional “Lead From Behind” capacity to a military one, with Tokyo only just recently “reinterpreting” its post-war constitution in order to allow the deployment of military troops abroad and sale of military equipment to foreign partners. For all intents and purposes, the US is tacitly encouraging Japan to “more peacefully” follow in its pre-World War II-era footsteps in reasserting its traditional Rimland ambitions in East and Southeast Asia, though for as much as this might lead one to believe that Tokyo is still acting as a total puppet of Washington, its leadership has surprisingly begun a fast-moving rapprochement with Moscow.

This seemingly inexplicable turn of events is but one of the many paradigm shifts taking place all across the globe and in every single sphere as the Multipolar World Order gradually enters into being, and the consequences of this comprehensive change are expected to impact on the grand strategies of each Great Power, Japan included. It’s therefore of heightened relevancy to examine the 21st-century geopolitics of the country, though taking care to note that all future developments concerning this state are much more dependent on domestic trends than they are for most other players. That being the case, the analysis will begin by examining how Japan’s domestic situation influences its foreign policy, after which it will then elaborate more on the external manifestations of Tokyo’s grand strategy. The final part of the research will then summarize the prevailing trends that one can expect from Japan’s 21st-century geostrategy.

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Demographic Die-Out

Japan’s population is dying out, and fast. The number of senior citizens is surging, while child births are way below replacement level. To make matters worse, Japanese young adults are eschewing sex for a variety of socio-cultural reasons, mostly thought to have something to do with the typically stressful life of urban workers and the convenience that the near-ubiquity of technology provides in “satisfying” carnal desires and creating the easily manageable illusion of a “relationship”. If the present trends continue, then Japan is expected to suffer one of the most profound population losses ever for a peacetime population in the coming decades, which has led to many observers becoming extraordinarily concerned about the country’s overall future. Considering Japan’s global importance as the world’s third-largest economy, this could be expected to have major implications for all of its partners, both fellow Great Powers and developing states alike.

Robotic Replacements

There is, however, a chance that no dire scenarios will unfold so long as Japan is successful in replacing its shrinking population with robots. It may sound futuristic but it’s already happening, at least when it comes to the economy. “This Company’s Robots Are Making Everything—and Reshaping the World”, a very insightful article published by Bloomberg in mid-October 2017, provides an eye-opening look at just how important the Japanese robotics company Fanuc has been in making this happen. It’s by and far the world leader in this field, having already captured a quarter of the global market. In addition, nearly one-third of all the world’s industrial robotics orders last year were Fanuc sales to China, which interestingly tightens the complex economic interdependency between these two rivals and shows just how important of a driver this company is for the global economy at large. Accordingly, it’s only natural then that Fanuc takes the lead in replacing Japan’s dwindling human workforce with robots in the future, since it’s already replacing the labor force of other countries as it is.

So long as there’s a stable and inversely proportional relationship between the decrease in Japan’s population and the rise of its industrial robotic sector, then theoretically speaking, there isn’t much for Tokyo to worry about on the structural level. Instead of fretting about what to do with its newfound unemployed masses like the rest of the world is doing, Japan could just work on retraining its citizens to fill the crucial non-robotic niches that are still left in its economy. It remains likely that the world will nevertheless eventually employ some combination of “universal basic income” (UBI) and virtual reality (VR) to placate the population along the lines of the long-term scenario forecast in the author’s work about “The Geopolitics Of The Techno-Civilizational World Order”, but Japan will probably have the least difficulty in doing this because of the “natural” rate at which the country is transitioning to it anyhow.

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Without any undemocratic subversive behavior on the part of the Japanese elites, their country is already moving towards the dystopian outcomes associated with “Agenda 21”, but with the key difference being that Japan will experience minimal social disruption so long as its food and energy needs continue to remain provided for. The first of course deals with feeding the remaining human population, which shouldn’t be too troublesome if their numbers continue to diminish and technological advances in industrial-scale urban agriculture continue. As for the latter, no robotic-driven civilization-society can function without reliable energy supplies, and it’s here where many believe that Japan will forever remain dependent on geopolitical processes beyond its control in the Mideast, though the reality of the matter is that Tokyo has sought to preemptively avoid this crippling vulnerability through alternative energy advancements and a game-changing rapprochement with Moscow.

The Russian Rapprochement

The geopolitical dimension of Japan’s energy policy has seen it rapidly improve relations with Russia, which were stagnant for decades because of the US-manufactured issue that Tokyo refers to as the “Kuril Islands Dispute”. The contours of this conundrum are outside the scope of this analysis, but it’s relevant to say that it took Japan’s flexibility on the issue to rejuvenate ties with Russia, which are currently on the rise and better than at any time in the post-war period. Russia is receptive to Japan’s outreaches because it needs investment in its resource-rich but underpopulated Far East, and likewise, Japan needs reliable access to these said resources, be they agricultural, mineral, or especially energy. Altogether, the dynamics of the Russian-Japanese partnership represent a dual balancing act for both parties that was described at length in the author’s 2016 work about how “Russia’s Diplomatic Balancing Act In Asia Is To The Benefit Of Its Chinese Ally”, with the obvious caveat being that Tokyo isn’t doing this to aid Beijing even if that’s indeed the inadvertent outcome of what’s happening.

Carrying on, Russia is seen as a reserve of immense energy wealth which could easily power Japan’s future robotic society for decades to come, and without any of the attendant geostrategic risks that come from importing resources from the conflict-prone Mideast across the bottlenecked Strait of Malacca and then through the contentious waters of the South China Sea. Russia is therefore conceptualized as Japan’s neighboring “battery”, though one which will only share its power provided that Tokyo concedes to accept Moscow’s sovereignty over the Kuril Islands, albeit possibly through the unique NISEC sub-state socio-economic sharing arrangement that the author suggested last year. On a larger level, the Japanese-Russian rapprochement is geostrategically advantageous for Tokyo because it gives the island nation a bit more maneuverability for negotiating with the US, and it also sends a signal to China that Japan is interested in an apolitical non-hostile presence along its northeastern continental borderland. This plays into the prestige that Japan is trying to cultivate as it reestablishes itself as a Great Power and attempts to lessen the complete strategic dependence that it’s historically had on the US since the post-war military occupation.

The Race For Resources

Russia can be very useful for powering Japan’s energy-intensive robotic society in the future, but these automated replacement workers won’t do anything for the country’s economy unless they have raw materials to work with in producing items for export. The Russian Far East can only provide some of what’s needed, and definitely not on the scale that the Japanese economy requires, which is why Tokyo has had to scour the world for the necessary resources. This has seen the country establish a post-war economic presence in Southeast Asia with the encouragement of the US, as well as engaging in sizeable investments all across Africa after the end of the Cold War. The parallel rise of China during this latter period meant that the world’s most populous country was now competing for the same number of finite physical resources, therefore turning this relaxed search mission into a pressing race against Japan’s historic rival.

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Trade Route And Transit State Tango

Prospecting resources and developing new marketplaces is one thing, but accessing them is another, and that’s why the world is presently in the midst of an intense period of competitive connectivity. China’s One Belt One Road global vision of New Silk Road connectivity is slated to transform the declining unipolar global system into an emerging Multipolar World Order, and Tokyo is simply unable to compete with Beijing because of the disparity in scale between their two economies. It’s for this reason why Japan decided to partner with India in pioneering the so-called “Asia-Africa Growth Corridor”, also known as the “Freedom Corridor”, in order to collectively pool their existing resources and economic complementarities in carving out a niche for themselves in the Greater Indian Ocean Region. The specific geopolitics of the wider Chinese-Indian New Cold War that this is a part of were examined in detail in the author’s book-length article series on the topic for the Islamabad-based political consultancy firm CommandEleven, but it’s enough for the casual reader to understand that there’s a complex tango going on between Japan and China for access to trade routes and transit states.

The partnership with India obviously allows Japan to strengthen its presence in the Indian Ocean, while the one with Russia interestingly provides Tokyo with the chance to become the East Asian “gatekeeper” along the Northern Sea Route to Europe. Altogether, Japan’s strategic cooperation with these two Great Powers is predicated on the self-interested idea of securing its access to crucial trade routes and transit states, though this also in and of itself gives Tokyo influence over regions that are strategically important for Beijing as well. The ideal outcome would be that these two East Asian powerhouses join forces in strengthening Silk Road Globalization through a combination of active cooperation and friendly competition with one another institutionalized through Japan’s prospective membership in the Chinese-led Asian Infrastructure Investment Bank and the possible establishment of the megaregional Free Trade Area of the Asia-Pacific (FTAAP) and Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP) economic deals. Heavy US influence on Japan will probably preempt this from happening, however, and therefore lead to Tokyo continuing to function as one of the key pillars in the “China Containment Coalition” that’s being built all across the Indo-Pacific. 

The antagonistic scenario that the US is pushing Japan towards with China is the same as what it’s doing vis-à-vis the EU and Russia, though in a different manner accommodating for the changed situational relations between them. Instead of deceptively emphasizing a “zero-sum” outcome when it comes to competitive connectivity projects and the race for resources, the US is promoting a “zero-sum” mentality in relation to “values”, having spared no expense or effort to convince the EU elites that Russian “values” are purportedly incomparable with Western ones and therefore constitute a “threat”. The whole point of this massive disinformation operation on both ends of Eurasia is to prevent the ultimate Great Power convergence between the EU and Russia on the Western half and China and Japan on the Eastern one, which would collectively result in most of the supercontinent being liberated of unipolar influence when accounting for the multipolar impact of Russia’s “Ummah Pivot” in the “Greater Mideast” and China’s Silk Road success in ASEAN. India is of course the geostrategic exception in this model, but it would likely be forced to fall into line with the Multipolar World Order in this scenario or otherwise risk hemispheric isolation as the US’ last main outpost.

The Intricacies Of The Japanese-Chinese Competition

Accepting that the current trends indicate that the US-provoked Japanese-Chinese competition will probably extend into the indefinite future, the most responsible thing that can be done is to examine the intricacies of this New Cold War rivalry from a thought-provoking perspective uncommon to most analyses on this topic. Instead of focusing on the advantages that China has in this rivalry like a lot of analysts have already done, it’s worthwhile exploring the topic from the reserve angle in looking at it from Japan’s perspective in order to identify what possible advantages Tokyo might have as well. For instance, the Japanese “Maritime Self-Defense Force” already functions as a blue-water navy even if it does so unofficially, and there’s a chance that it could give China a serious run for its money in any potential clash between the two. Added to that is Japan’s robotic prowess, which could lead to pivotal military advances in the future that might decisively shift the balance of power between the two.

That said, the above factors are only applicable when it comes to military affairs, but the likelihood of a hot conflict between the two isn’t too probable for a variety of reasons, partly having to do with the complex economic interdependence between them but also the US’ mutual defense obligations to Japan. Both parties are vulnerable to Hybrid War disruptions in the shared transit states constituting their respective competitive connectivity projects in mainland ASEAN (the “Greater Mekong Subregion”), the Mideast and Central Asia, and East Africa, but China will always be more at risk than Japan because of how much it depends on these routes in order to secure its own domestic stability. The inverse proportional relationship between Japan’s declining population and rising robotic replacements means that Tokyo could theoretically weather any transit state disruptions much better than China, which has staked its entire 21st-century future on the New Silk Roads in order to sustain domestic growth and prevent the socio-political unrest that would inevitably accompany any Hybrid War-inflicted economic downturn.

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Veiled Vulnerabilities

Despite its salient strategic advantage in being comparatively (key word) less dependent on transit state volatility than China, Japan isn’t exactly in a position to directly press its advantage against its rival if times got tough for Beijing. Neither side can afford a trade war against the other, which in any case would be more devastating for Japan than for China because of the monopoly that the People’s Republic enjoys on rare earth mineral production. Japan needs these resources in order to sustain its technological-robotic future, so it’s not in a position to tempt China to cut off its exports like it temporarily did in 2010 in connection with a flare-up of the East China Sea dispute. Nor, for that matter, could Japan afford for Chinese cobalt and coltan companies in the Congo to decline selling this necessary component for electric vehicle batteries, cruise missiles, and almost every ubiquitous modern-day technological gadget such as smartphones. After all, China controls roughly 60% of the global cobalt market, the demand of which is expected to spike by two-thirds in the next decade, and securing reliable access to this indispensable resource is a pressing priority for Japan.

Another veiled vulnerability affecting Japan’s 21st-century geostrategy is closer to home in the form of the Ryukyu Islands, of which anti-American Okinawa is a part. This island chain only became part of Japan relatively recently in the late 19th century, and the population of its most militarily important island resents the American bases there which are responsible for insufferable noise and a spree of high-profile crimes include rapes and murders. The locals don’t want the US to remain in their homeland, but are powerless to evict them due to the overriding influence that Washington has over Tokyo and the near-impossibility of this ever happening. Nevertheless, an asymmetrical measure that China could in theory employ (key conditional, as there isn’t any existing proof of this) would be to encourage the anti-American protest movement and help it develop to the level of an autonomous, “federalist”, or even separatist one despite the improbable odds of it actually succeeding. The point, though, would just be to cause maximum disruption at one of Japan’s most sensitive military locations in the hopes of provoking an escalating spiral of violence that could partially distract Tokyo from whatever hostile proxy action it would be engaged in against China at the time (e.g. trade war).

Prevailing Trends

All told, there are several prevailing trends that are forecast to guide Japan’s 21st-century geostrategy. In the order that they were introduced in this analysis, these are:

* Japan’s demographic die-out and replacement with robotic workers;

* The Russian-Japanese rapprochement to secure reliable energy supplies for Tokyo’s continued technological-robotic rise;

* The race for finite manufacturing resources in the “Global South” regions of mainland ASEAN (the “Greater Mekong Region”), South Asia, and East Africa, as well as the need to develop Japanese-friendly markets in this part of the world and the Mideast-Central Asia;

* The resultant competition with China for the aforesaid, and the disruptive role of American influence in turning Tokyo into Beijing’s chief Asian rival instead of its natural strategic partner in jointly advancing Silk Road Globalization in the Multipolar World Order;

* Japan’s advantageous geostrategic position in being comparatively less affected by future American-managed Hybrid Wars in the Greater Indian Ocean Region;

* and Tokyo’s veiled vulnerabilities in being dependent on China’s export of rare earth minerals to power its technological-robotic industries and the risk that Beijing could clandestinely destabilize the Ryukyu Islands through various degrees of pro-autonomy movements all the way up to separatism.

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Concluding Thoughts

The simplified points mentioned above demonstrate the phased logic that goes into Japan’s grand strategy and explain some of its more recent moves, whether the surprising decision to enter into a rapprochement with Russia or the somewhat overdue one to partner up with India in the Greater Indian Ocean Region. Everything ultimately comes down to Japan’s seemingly inevitable transition into becoming the world’s first large-scale techno-robotic civilization, however, as it’s from this core trend that all the others are derived to some degree or another. Altogether, the bigger picture behind Japan’s 21st-century geostrategy should allow one to get an idea about the structural limitations inherent to its “China Containment Coalition” actions, as there’s only so much that Tokyo can do and so far that it can go against Beijing before it begins to feel the consequences from the People’s Republic discretely suspending the sale of rare earth minerals to the island nation and/or supporting a destabilizing Ryukyu autonomy campaign.  

The already existing and multidimensional system of complex economic interdependency, coupled with both sides’ near-equal naval capabilities, acts as a form of checks and balances between the two Asian Great Powers and could ideally be reframed in such a way as to convince Japan’s decision makers and strategists of the mutually disadvantageous nature of the Chinese-Japanese rivalry that their American military occupier encouraged them to aggravate over the past couple of years. A reconceptualization of the relationship between these two related civilization-states could inject fresh thinking into this dynamic and demonstrate how beneficial the win-win possibilities of bilateral Silk Road cooperation are in comparison to the lose-lose “zero-sum” game that the US is provoking between them. The US wants to continue using Japan as its “unsinkable aircraft carrier” in perpetuity so that it can “contain China”, but reversely, the failure of this policy would “unchain China” by accelerating the global trend towards a Multipolar World Order.          

As it stands, there aren’t any indications that Japan desires to redirect its grand strategy away from “zero-sum” unipolarity and towards win-win multipolarity, however it nonetheless can’t be ignored that Tokyo is indeed behaving in a relatively independent fashion by continuing to restore its relations with Moscow. Washington obviously isn’t too happy about this, though at the same time, the pragmatic strategists in the US’ permanent military, intelligence, and diplomatic bureaucracies (“deep state”) understand the necessity of this move and appreciate how its optics could be manipulated by savvy propagandists in an attempt to instigate suspicion between Moscow and Beijing, capitalizing on the fact that Russia hasn’t publicly explained its grand strategic balancing act. Looking forward, it’s expected that the Chinese-Japanese competition will continue all along the Greater Indian Ocean Region, merging with the Chinese-Indian one of which it’s now inextricably a part, in order to add critical mass to the Asian component of the New Cold War. 

DISCLAIMER: The author writes for this publication in a private capacity which is unrepresentative of anyone or any organization except for his own personal views. Nothing written by the author should ever be conflated with the editorial views or official positions of any other media outlet or institution.

jeudi, 16 novembre 2017

Carnets d’outre-Rhin: l’Allemagne jamaïque entre coalitions, fusions et adoptions

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Carnets d’outre-Rhin: l’Allemagne jamaïque entre coalitions, fusions et adoptions

Olivier Tisier
Correspondant de Métamag et Méridien Zéro en Allemagne

Ex: https://metamag.fr

L’automne splendide de Berlin a cette année les couleurs d’une coalition jamaïque, qualificatif ironique que l’on a donné aux prémisses de l’accord entre les différents partis de la future coalition qui gouvernera l’Allemagne. La CDU/CSU, le FDP et les Grûnen se sont rencontrés pour discuter de la constitution du prochain gouvernement. A la fin de la réunion, chacun des représentants à montré un visage enthousiaste et s’est félicité d’une atmosphère cordiale propice à la recherche de solution. Chacun éspérant naturellement figuré prochaînement à la tête du ministère de son choix.

« Entre l’Allemagne et la Jamaïque il y a environ 8500 km, je pense que nous avons fait les premiers pas, les premiers kilomètres du chemin », a déclaré le secrétaire générale du parti libéral FDP Nicola Beer. D’après lui, les chances que l’on obtienne une coalition jamaïque sont de 50-50. Il y a bien sûr dans ses propos, l’idée de vendre chèrement sa participation et d’annoncer qu’il ne s’alliera pas avant d’avoir obtenu ce qu’il recherche. Le secrétaire général de la CDU Peter Tauber parle lui d’un premier échange constructif. Le but final étant de former un bon gouvernement pour l’Allemagne, de ses propres mots. Et pour cela il faut une compréhension réciproque de chacun. Voila bien l’art de faire passer le marchandage d’influence pour une quête d’unité.

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Pour la CSU, représenté par Andreas Scheuer le bilan est tout autant positif.

L’échange fût intéressant. Mais il admet que la coopération entre la CSU bavaroise et les verts sera difficile a construire. Il est vrai qu’on aurai du mal chez nous à imaginer l’ancienne droite populaire de PACA travailler de concert avec les Verts. Avec par exemple Eric Ciotti assis en conseil des ministres à côté de Cécile Duflot… Le dernier blade runner semble encore plus réaliste. Le FDP et les verts vont encore se rencontrer pour discuter de la possibilité de travailler ensemble. Enfin ils vont surtout aligner leurs prétentions face à la CDU pour ne pas se marcher sur les pieds. C’est vraiment le grand regga entre les 4 partis.

Le Schleswig-Holstein pour servir d’exemple

C’est la région la plus au nord de l’Allemagne à la frontière avec le Danemark. Elle est bien connue des amoureux de la révolution conservatrice allemande pour ses révoltes paysannes contre la banque pendant les années 20. Dans ce Land existe déja une coalition jamaïque. Aussi la chef des Grünen (les Verts) à l’assemblée du Land à incité ses partenaires au respect dans les échanges. Chacun doit, selon elle, s’entendre et prendre en considération le point de vue de l’autre même s’il est en contradiction avec le sien. On se croirait retourner à l’école. Le président du Land a lui même déclaré au Frankfurter Rundschau que la constellation de partis autrefois très antagonistes pouvaient tout à fait cohabiter dans le cadre d’une coalition. Après tout, c’est vrai, tant que tout le monde mange comme disait Mitterrand… Notons toutefois que le land à une position plus favorable encore aux réfugiés que la CDU puisqu’ils ont réduit le délai permettant le regroupement familial.

Seul, le SPD enfin, grand absent de cette coalition à plaider pour un nouveau vote au lieu de l’instauration de cette coalition jamaïquaine élargie qu’il accepte cependant en Basse-Saxe où il a remporté les dernières élections en raison du charisme du dirigeant local du parti.

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La fusion Alstom / Siemens : un rachat déguisé

Si ce qui nous est présenté comme un mariage va bien accoucher du numéro 2 mondial de la construction ferroviaire, l’avenir d’Alstom et de ses salariés est désormais bien incertain. C’était pourtant plus que prévisible car le rachat de la branche énergie par General Electric avait déjà bien affaibli l’entreprise, ne lui permettant plus d’avoir la fameuse taille critique au niveau mondial. Aussi un rachat par un concurrent était à terme inévitable.

Si l’on nous présente la future joint venture comme un airbus du train, il est surtout en réalité la vente par Emmanuel Macron d’un joyaux français à la Reich chancelière Merkel. C’est d’ailleurs clair à qui veut voir la réalité en face, puisque Siemens détiendra de peu, mais quand même la majorité des parts du nouveau groupe. Ajoutons aussi que l’état français va aussi baisser sa participation de 20 à 7,5% et n’aura en conséquence plus de représentant au conseil d’entreprise dominé par Siemens. Si l’existence de l’ogre chinois CRRC est une réalité, il a dans les faits plus servi de prétexte car le marché européen lui est encore relativement peu accessible. Ce rapprochement est aussi propre à susciter des inquiétudes légitimes au niveau de l’emploi dans l’hexagone mais aussi en Allemagne. Que vont devenir les 8000 salariés d’Alstom en France ? Pour seules garanties, il est annoncé que le siège restera en France et le niveau d’emploi sera maintenu pendant les 4 prochaines années or 4 ans ne correspondent qu’à la durée de 2 appels d’offres gagnés. Aussi il est là aussi inévitable qu’au delà des 4 ans, les effectifs soient diminués en France de 10 à 20%.

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Enfin terminons ces carnets d’Outre-Rhin par une information sur l’évolution de la société allemande

En effet un couple homosexuel berlinois vient de se voir autoriser à adopter un enfant. C’est la première fois qu’un couple gay adopte en Allemagne. Cela fait suite à l’entrée en vigueur de la loi sur le mariage pour tous. Ainsi le juge pour la famille de Tempelhof-Kreutzberg en a accepté la validité. Michael et Kai ont le 2 Octobre 2017 enregistré leur vie commune auprès de l’administration du quartier de Marzahn. Les 2 hommes avaient déposé une demande devant la cour constitutionnelle pour obtenir l’adoption de l’enfant. « Nous sommes à présent très contents d’avoir pu obtenir cette reconnaissance » a déclaré Michael au Tagesspiegel. La loi sur le mariage pour tous est effective en Allemagne depuis le premier octobre, les homosexuels et les lesbiennes ont donc à présent les mêmes droits en Allemagne que les couples hétérosexuels. Et l’adoption en fait partie.

Mohammad bin Salman pris dans les conflits géopolitiques mondiaux

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Mohammad bin Salman pris dans les conflits géopolitiques mondiaux

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce texte fait suite à deux précédents articles, référencés ci-dessous, que nous avions consacrés à un effort pour tenter de comprendre ce qui se passe depuis quelques semaines en Arabie saoudite

Addendum au 13/11/2017

Voir la mise à jour que nous venons de publier
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2757...

***

Lors de sa visite surprise à Riyad le 10/11 auprès du nouvel homme fort de l'Arabie Saoudite, le prince héritier Mohammad bin Salman (MBS), Emmanuel Macron a voulu rappeler la position de la France. Le communiqué diffusé par l'Elysée à l'issue de la rencontre semble vouloir, derrière les généralités diplomatiques, indiquer que Paris s'inquiète de voir Riyad qui poursuit une guerre de plus en plus meurtrière au Yemen, qui participe à une « coalition arabe » menée par les Etats-Unis laquelle accumule les échecs au Sahel, et plus récemment qui fait monter la tension avec l'Iran jusqu'à risquer un affrontement militaire.

Au Liban, la France traditionnelle alliée des partis libéraux et francophones libanais, se demande si, sous couvert de lutter contre une prétendue emprise du Hezbollah dans ce pays, l'offensive menée par MBS contre le premier ministre Hariri, l'ayant poussé à démissionner et se réfugier à Rihad, où il semble aujourd'hui détenu, ne marque pas la volonté de la maison des Saoud de reprendre la main sur le Liban tout entier, ceci au détriment des intérêts français.

Le communiqué, de façon non conflictuelle, s'est félicité de " la stratégie de développement " du prince héritier définie dans sa “vision 2030” , ainsi que de « son discours sur l'ouverture de son pays et l'appui à un islam modéré ». Mais là encore le communiqué fait silence sur les doutes de la France quant à la viabilité d'une « vision » visant à remplacer le pétrole comme facteur de développement par de nouvelles sciences et technologies. Les Saoudiens seront incapables de le faire par eux-mêmes faute de compétences.

De même, en France, on ne perçoit pas clairement, quelles que soient les ambitions affichées par MBS, comment le pays qui a toujours abondamment financé et politiquement aidé le djihadisme islamique, cesserait de le faire. Comment notamment pourrait il se débarrasser d'un islam whahabite de plus en plus extrémiste, présent dans l'ensemble de la société. Concernant les mœurs, le fait d'avoir autorisé les femmes à conduire des automobiles ne sera qu'un alibi pour protéger voire renforcer la domination absolue des hommes.

Que deviendra MBS?

La visite de Emmanuel Macron, autant que l'on puisse l'interpréter sans connaître les pensées et arrières pensées de ce dernier, vise à conforter l'avenir de MBS. Celui-ci, malgré les apparences découlant du succès momentané de son « coup d'état », sous prétexte de lutte anti-corruption, contre une partie de la monarchie et des pouvoirs jusqu'ici dominants, n'est en rien à l'abri d'un éventuel « contre-coup d'état » provenant des intérêts momentanément écartés.

On parle beaucoup de la possibilité d'une prise de pouvoir provenant de militaires humiliées par les échecs de la guerre au Yemen et les reculs, face notamment aux Turcs. Les généraux saoudiens sont incapables de commander efficacement des forces sur le terrain, mais seraient parfaitement capables d'un putsch comme il y en a eu de nombreux autres de par le monde. Derrière les militaires se rassembleraient probablement les princes et hommes d'affaires évincés par MBS.

Même s'il n'y avait pas de coup d'état militaire, il pourrait y avoir un coup d'état d'inspiration whahabite qui mobiliserait tous les conservatismes refusant les réformes que, pour son propre avenir politique, MBS voudrait imposer au pays.

Mais dans de telles perspectives, comme l'Arabie Saoudite n'est qu'un pion dans des affrontements géopolitiques mondiaux la dépassant, l'avenir de MBS ou celui de ses opposants dépendra presqu'exclusivement de la façon dont les Etats-Unis pourront les utiliser dans leur volonté d'éliminer l'influence russe au Moyen-Orient.

Eliminer l'influence russe

Jusqu'à ce jour, le pouvoir saoudien s'était inscrit en tête de la coalition sunnite visant à combattre ce que l'on a nommé l'axe chitte, comprenant en premier lieu l'Iran, l'actuel gouvernement de Damas et certains représentants de Bagdad. Cet axe ne se caractérise pas seulement par des convictions religieuses à faibles conséquences politiques, mais par la volonté de s'affranchir de l'influence américaine qui jusqu'à ces derniers temps avait mis l'ensemble du Moyen-Orient au service des intérêts politiques et pétroliers américains. Les Russes, depuis l'allocation de bases militaires par Damas et leurs interventions armées ayant réussi à sauver le pouvoir de Bashar el Assad, sont une composante essentielle de cet axe chiite s'opposant à la coalition sunnite.

Plus personne ne discute aujourd'hui le fait que les Etats-Unis se soient engagés depuis la fin de la 2e guerre mondiale dans un effort de longue haleine visant à neutraliser la Russie, seule puissance disposant d'une arme nucléaire suffisante pour leur tenir tête. Dans cette perspective, leur capacité de mobiliser à leur service la totalité de l'Arabie saoudite a toujours constitué, en dehors des enjeux pétroliers et économique, la raison essentielle de l'alliance américaine avec un pays par ailleurs aussi rétrograde.

Il faut donc se demander, sans pouvoir apporter de réponse claire vu l'opacité du pouvoir saoudien, si le coup d'état de MBS n'aurait pas été provoqué, ou tout au moins fortement aidé, par les services américains au prétexte de rallier à l'influence américaine les composantes les plus modernistes de la société saoudienne. Il est difficile en effet de croire que subitement un prince saoudien, aussi ambitieux soit-il, surnommé récemment le prince rouge compte tenu de son ouverture apparente à une certaine forme de démocratie sociale, aurait pu décider seul de s'opposer à une partie très puissante de la monarchie saoudienne, et plus encore réussir à le faire.

Si donc comme il est probable, Washington continuait à soutenir de multiples façons MBS contre des opposants restés très puissants, ledit MBS n'aurait pas trop d'inquiétude à avoir concernant sa possibilité de s'imposer à la totalité du Royaume et les multiples princes dont il a fait ses ennemis. Ceci d'autant plus qu'il continuera à apparaitre, y compris à Tel Aviv, comme un adversaire déterminé de l'Iran

Les choses seraient très différentes si Washington découvrait que MBS pourrait être d'une certaine façon influencé par Moscou et indirectement par l'Iran dont Donald Trump affirme vouloir la perte. Ceci paraissait inimaginable jusqu'à ces derniers temps. Cependant Vladimir Poutine a fait récemment quelques avances au Royaume, qui été bien accueillies.  La visite du roi Salman à Moscou le 5 octobre, a constitué la première venue officielle d'un dirigeant saoudien en Russie. Elle a marqué la volonté russe de se rapprocher du monde sunnite, et celle du Roi Salman, avec l'appui russe, de s'opposer à l'influence grandissante de l'Iran. A la suite de cette visite a été définitivement signé l'accord permettant à Rihad de se doter de missiles russes S.400. Il est vrai que ceux-ci ne pourraient être utilisés que contre d'éventuels missiles iraniens ou venant du Hezbollah,  ce dont le Pentagone se réjouirait.

Ceci ne signifie pas que l'alliance russo iranienne sera remise en question ni que l'Arabie se rangera subitement du côté russe.  Mais ces divers éléments ne doivent pas manquer d'inquiéter Washington. Dans ce cas, MBS pourrait perdre brutalement l'appui américain et se retrouver à son tour dans des geôles saoudiennes. Ni la Russie, ni moins encore la France, à défaut d'interventions militaires improbables, ne pourraient alors le sauver

Références

06/11 http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2749...?

08/11 http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2751...?

Note

Sans partager nécessairement en tous points l'analyse d'Alexandre del Valle, nous conseillons la lecture de son article bien documenté 

http://www.atlantico.fr/rdv/geopolitico-scanner/tres-bonn...

Mohammad bin Salman pris dans les conflits géopolitiques mondiaux

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Mohammad bin Salman pris dans les conflits géopolitiques mondiaux

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce texte fait suite à deux précédents articles, référencés ci-dessous, que nous avions consacrés à un effort pour tenter de comprendre ce qui se passe depuis quelques semaines en Arabie saoudite

Addendum au 13/11/2017

Voir la mise à jour que nous venons de publier
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2757...

***

Lors de sa visite surprise à Riyad le 10/11 auprès du nouvel homme fort de l'Arabie Saoudite, le prince héritier Mohammad bin Salman (MBS), Emmanuel Macron a voulu rappeler la position de la France. Le communiqué diffusé par l'Elysée à l'issue de la rencontre semble vouloir, derrière les généralités diplomatiques, indiquer que Paris s'inquiète de voir Riyad qui poursuit une guerre de plus en plus meurtrière au Yemen, qui participe à une « coalition arabe » menée par les Etats-Unis laquelle accumule les échecs au Sahel, et plus récemment qui fait monter la tension avec l'Iran jusqu'à risquer un affrontement militaire.

Au Liban, la France traditionnelle alliée des partis libéraux et francophones libanais, se demande si, sous couvert de lutter contre une prétendue emprise du Hezbollah dans ce pays, l'offensive menée par MBS contre le premier ministre Hariri, l'ayant poussé à démissionner et se réfugier à Rihad, où il semble aujourd'hui détenu, ne marque pas la volonté de la maison des Saoud de reprendre la main sur le Liban tout entier, ceci au détriment des intérêts français.

Le communiqué, de façon non conflictuelle, s'est félicité de " la stratégie de développement " du prince héritier définie dans sa “vision 2030” , ainsi que de « son discours sur l'ouverture de son pays et l'appui à un islam modéré ». Mais là encore le communiqué fait silence sur les doutes de la France quant à la viabilité d'une « vision » visant à remplacer le pétrole comme facteur de développement par de nouvelles sciences et technologies. Les Saoudiens seront incapables de le faire par eux-mêmes faute de compétences.

De même, en France, on ne perçoit pas clairement, quelles que soient les ambitions affichées par MBS, comment le pays qui a toujours abondamment financé et politiquement aidé le djihadisme islamique, cesserait de le faire. Comment notamment pourrait il se débarrasser d'un islam whahabite de plus en plus extrémiste, présent dans l'ensemble de la société. Concernant les mœurs, le fait d'avoir autorisé les femmes à conduire des automobiles ne sera qu'un alibi pour protéger voire renforcer la domination absolue des hommes.

Que deviendra MBS?

La visite de Emmanuel Macron, autant que l'on puisse l'interpréter sans connaître les pensées et arrières pensées de ce dernier, vise à conforter l'avenir de MBS. Celui-ci, malgré les apparences découlant du succès momentané de son « coup d'état », sous prétexte de lutte anti-corruption, contre une partie de la monarchie et des pouvoirs jusqu'ici dominants, n'est en rien à l'abri d'un éventuel « contre-coup d'état » provenant des intérêts momentanément écartés.

On parle beaucoup de la possibilité d'une prise de pouvoir provenant de militaires humiliées par les échecs de la guerre au Yemen et les reculs, face notamment aux Turcs. Les généraux saoudiens sont incapables de commander efficacement des forces sur le terrain, mais seraient parfaitement capables d'un putsch comme il y en a eu de nombreux autres de par le monde. Derrière les militaires se rassembleraient probablement les princes et hommes d'affaires évincés par MBS.

Même s'il n'y avait pas de coup d'état militaire, il pourrait y avoir un coup d'état d'inspiration whahabite qui mobiliserait tous les conservatismes refusant les réformes que, pour son propre avenir politique, MBS voudrait imposer au pays.

Mais dans de telles perspectives, comme l'Arabie Saoudite n'est qu'un pion dans des affrontements géopolitiques mondiaux la dépassant, l'avenir de MBS ou celui de ses opposants dépendra presqu'exclusivement de la façon dont les Etats-Unis pourront les utiliser dans leur volonté d'éliminer l'influence russe au Moyen-Orient.

Eliminer l'influence russe

Jusqu'à ce jour, le pouvoir saoudien s'était inscrit en tête de la coalition sunnite visant à combattre ce que l'on a nommé l'axe chitte, comprenant en premier lieu l'Iran, l'actuel gouvernement de Damas et certains représentants de Bagdad. Cet axe ne se caractérise pas seulement par des convictions religieuses à faibles conséquences politiques, mais par la volonté de s'affranchir de l'influence américaine qui jusqu'à ces derniers temps avait mis l'ensemble du Moyen-Orient au service des intérêts politiques et pétroliers américains. Les Russes, depuis l'allocation de bases militaires par Damas et leurs interventions armées ayant réussi à sauver le pouvoir de Bashar el Assad, sont une composante essentielle de cet axe chiite s'opposant à la coalition sunnite.

Plus personne ne discute aujourd'hui le fait que les Etats-Unis se soient engagés depuis la fin de la 2e guerre mondiale dans un effort de longue haleine visant à neutraliser la Russie, seule puissance disposant d'une arme nucléaire suffisante pour leur tenir tête. Dans cette perspective, leur capacité de mobiliser à leur service la totalité de l'Arabie saoudite a toujours constitué, en dehors des enjeux pétroliers et économique, la raison essentielle de l'alliance américaine avec un pays par ailleurs aussi rétrograde.

Il faut donc se demander, sans pouvoir apporter de réponse claire vu l'opacité du pouvoir saoudien, si le coup d'état de MBS n'aurait pas été provoqué, ou tout au moins fortement aidé, par les services américains au prétexte de rallier à l'influence américaine les composantes les plus modernistes de la société saoudienne. Il est difficile en effet de croire que subitement un prince saoudien, aussi ambitieux soit-il, surnommé récemment le prince rouge compte tenu de son ouverture apparente à une certaine forme de démocratie sociale, aurait pu décider seul de s'opposer à une partie très puissante de la monarchie saoudienne, et plus encore réussir à le faire.

Si donc comme il est probable, Washington continuait à soutenir de multiples façons MBS contre des opposants restés très puissants, ledit MBS n'aurait pas trop d'inquiétude à avoir concernant sa possibilité de s'imposer à la totalité du Royaume et les multiples princes dont il a fait ses ennemis. Ceci d'autant plus qu'il continuera à apparaitre, y compris à Tel Aviv, comme un adversaire déterminé de l'Iran

Les choses seraient très différentes si Washington découvrait que MBS pourrait être d'une certaine façon influencé par Moscou et indirectement par l'Iran dont Donald Trump affirme vouloir la perte. Ceci paraissait inimaginable jusqu'à ces derniers temps. Cependant Vladimir Poutine a fait récemment quelques avances au Royaume, qui été bien accueillies.  La visite du roi Salman à Moscou le 5 octobre, a constitué la première venue officielle d'un dirigeant saoudien en Russie. Elle a marqué la volonté russe de se rapprocher du monde sunnite, et celle du Roi Salman, avec l'appui russe, de s'opposer à l'influence grandissante de l'Iran. A la suite de cette visite a été définitivement signé l'accord permettant à Rihad de se doter de missiles russes S.400. Il est vrai que ceux-ci ne pourraient être utilisés que contre d'éventuels missiles iraniens ou venant du Hezbollah,  ce dont le Pentagone se réjouirait.

Ceci ne signifie pas que l'alliance russo iranienne sera remise en question ni que l'Arabie se rangera subitement du côté russe.  Mais ces divers éléments ne doivent pas manquer d'inquiéter Washington. Dans ce cas, MBS pourrait perdre brutalement l'appui américain et se retrouver à son tour dans des geôles saoudiennes. Ni la Russie, ni moins encore la France, à défaut d'interventions militaires improbables, ne pourraient alors le sauver

Références

06/11 http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2749...?

08/11 http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2751...?

Note

Sans partager nécessairement en tous points l'analyse d'Alexandre del Valle, nous conseillons la lecture de son article bien documenté 

http://www.atlantico.fr/rdv/geopolitico-scanner/tres-bonn...

Bashar al-Assad définit l'arabisme du 21e siècle

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Bashar al-Assad définit l'arabisme du 21e siècle

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans ce qui est considéré comme le plus important discours de sa carrière, le président Syrien Bashar al-Assad a défini ce qu'il a nommé l'Arabisme du 21e siècle. Il l'a fait à Damas devant l' Arab Forum for Confronting the Zionist-US Reactionary Alliance and Supporting the Resistance of the Palestinian People, dont l'intitulé résume le programme.

Il a mis l'accent sur l'importance de cet Arabisme du 21e siècle pour rassembler tous les peuples au sein du monde arabe qui se veulent fidèles aux anciennes traditions mais se veulent aussi ouverts à toutes les formes de progrès.

On peut considérer ce long discours comme la version panarabe de la pensée du président chinois Xi Jinping qui propose un « socialisme doté de caractéristiques chinoise pour une nouvelle ère ». Il est caractéristique qu'il n'a en rien définit ce panarabisme comme devant s'opposer au socialisme chinois. Dans une certaine mesure, il en sera le pendant.

Pour lui, l'arabisme est un mouvement qui unit tous les peuples parlant la langue arabe et luttant contre l'impérialisme américain et l'hégémonie des entreprises financières soutenues par Washington. Ceci exclut donc d'emblée l'Arabie saoudite et les pétro-monarchies arabes.  

Il voit dans le sionisme, non pas la défense du peuple juif, mais le dernier aspect de l'entreprise coloniale à l'oeuvre depuis des décennies pour diviser le monde arabe.

Il a présenté son armée, l'Armée Arabe Syrienne, comme le seul instrument s'étant montré capable de défendre le monde arabe contre de multiples attaques extérieures provenant de l'impérialisme américain et des complices qu'il s'était donné dans certains Etats du Moyen-Orient.

Concernant l'islam, il a affirmé qu'il n'y avait pas de conflit entre lui et l'arabisme, comme il n'y a pas – ou ne devrait pas y avoir - de conflits entre ce dernier et le monde chrétien. L'un et l'autre doivent être considérés comme instituant une atmosphère civilisée entre des peuples exaltant leurs traditions individuelles et familiales tout en s'efforçant de construire des Etats modernes au service notamment d'une élévation du niveau de vie.

L'arabisme doit en conséquence rejeter l'ethno-nationalisme de même qu'une vision sectaire de la religion. Celle-ci a toujours été utilisé par les ennemis du monde arabe comme une façon de le diviser et de lui susciter des ennemis extérieurs. L'aide depuis longtemps apportée par ces derniers aux divers djihadismes n'est que la forme moderne de cet effort de division.

Quelques remarques

- Bashar al-Hassad, tout en s'en félicitant, n'a pas mis l'accent sur l'importance de l'aide apportée par la Russie à la République Arabe de Syrie. Ceci peut s'expliquer pour des raisons évidentes, qu'il n'est pas utile de développer ici.

- Parallèlement, il a pris soin de distinguer la République islamique d'Iran de la République Arabe de Syrie. Même si ces deux pays partagent une vision religieuse commune, la seconde n'est pas systématiquement au service du monde arabe.

- Il considère enfin que si enfin Israël ne renonce pas à ses prétentions sur la Palestine, qui pour lui fait partie du monde arabe, et s'il continue à faire appel pour sa défense aux forces américaines, il ne pourra pas y avoir de détente entre les deux pays.

- Observons que si Bashar al-Assad définit le panarabisme comme unissant tous les peuples parlant la langue arabe, il réunit de facto les arabisants du monde arabe tels que son panarabisme veut les regrouper sous sa direction, et d'autres Etats principalement arabisant comme ceux d'Afrique du Nord. Il n'est pas certain que ceux-ci accepteraient d'être ainsi enrôlés sans avoir été consultés.

- On notera enfin que Bashar al-Assad n'a pas mentionné l'athéisme comme un facteur possible d'union entre le monde arabe et le monde occidental, il n'en a pas fait cependant un ennemi à combattre par le nouvel arabisme. Les athées du monde entier ne manqueront pas, disons-le non sans ironie, de s'en réjouir.

Note

On peut noter la synchronisation de ce discours avec la quasi officialisation en cours de l'alliance entre Mohammed bin Salman et Israël au détriment de l'autonomie palestinienne.
 

mercredi, 15 novembre 2017

The Syria Obsession

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The Syria Obsession

–        Secretary of State John Foster Dulles to Archie Roosevelt

It has been sixty years; not much has changed.

America’s Great Game: The CIA’s Secret Arabists and the Shaping of the Modern Middle East, by Hugh Wilford.

With this charge, Archie, accompanied by the CIA’s “Mr. Middle East,” Kim Roosevelt, arrived in Beirut.  The cousins were to begin a three-week tour of the region to size up the possibility of covert action in Syria and to mobilize Arab opposition to Nasser (perhaps the first “next Hitler” in the long list of the many since).  Nasser was seen as the root of the new Arab nationalism problem, his nationalization of the Suez Canal being perhaps the biggest concern.

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As was – and will always be – the case, supporters in opposition to the standing government could often be found.  What was proposed by the opposition was a coup.  Archie was unfazed, a strange reaction given that Archie was a strong Arabist, previously supportive of Arab nationalism and even a supporter of Nasser in Egypt.

Wilford focusses on the issues of the Cold War in turning Archie and other Arabists against their previously-held views – but this seems unsupportable; even in later years when writing his memoirs, Archie recognized that the goals of Arab nationalists and communists were diametrically opposed.  Yet, this is ultimately the reason that Wilford identifies as the cause of Archie’s switch.

Things didn’t go as well in Syria for the Americans as it had in Iran a few years earlier.  The reasons are familiar: Arab resistance, British duplicity, and the inherent contradictions in America’s policy.  A critical factor sixty years ago was the position of the Saudis – not in support of the American plan.

The Saudis were threatened: America is prepared to meet its energy needs with nuclear power, and also to provide nuclear energy to all of Europe; your oil will no longer be needed (a familiar play today regarding America’s promises of natural gas to Europe in the face of Russia).  The Saudi king replied with a handwritten note the next day: I don’t believe you.  He knew that it was a bluff, and the Americans were caught bluffing.

In the midst of all of this, the British, French and Israelis went after Egypt and the Suez, with Eisenhower forcing them to stand down.  Several reasons are offered, perhaps most convincing is that the Americans were left out of the planning and execution – this all occurred in a manner hidden from the Americans.

This American rebuke brought down Anthony Eden as Prime Minister and raised, once again, the profile of America in the Arab world.  The feeling did not last long.  Eisenhower quickly swallowed his anger with the British, and once again the Americans and the British were working together for empire.

As a play against Nasser, Jordan and Lebanon would have to be co-opted in addition to the hoped-for action against Syria.  The story takes an interesting detour – and one that will sound familiar to more recent events.  A coup in Jordan, taken by elements opposed to the young King Hussein – at least that is the official story.

The story remains controversial, yet it appears that the “coup” attempt was, in fact, staged by Hussein himself, perhaps with American help.  The king played the hero against the supposed plotters; the supposed ring leader was offered rather lenient treatment; Hussein went from being a “playboy” to being a serious Arab leader in the eyes of the west – now receiving tens of millions of dollars in aid.

Western-friendly political candidates in Lebanon were funded with briefcases full of cash, in an effort to secure election victory.  With western-favored politicians in place in Lebanon, and Hussein’s position secured in Jordan, Americans could once again focus on Syria.

It was apparent to the Americans that there was no indigenous opposition in Syria – the Americans would have to manufacture the opposition.  For this, they had to reach down to junior army officers; unfortunately for the Americans, the one they found turned out to be a Syrian government informer.

The Syrians spoiled the American plans: they surrounded the American embassy with thirty police officers, ordered the expulsion of Americans directly behind the plot.  Worse, friendly Arab elements throughout the region were turning cold regarding American designs on the country, with one exception: Turkey.

But bringing Turkey into the Syrian situation could very well provoke a Soviet response.  Dulles was willing to take the chance.  Eventually, cooler heads prevailed – something lacking in today’s replay of these events, it seems.

Conclusion

This post is my final post in review of Wilford’s book.  I very much appreciated the many details of events, but I cannot help but consider a few gaping holes in his analysis – left unsaid or barely mentioned:

First, Eisenhower: We all know of his warning regarding the military-industrial complex.  In reading this history, one cannot help but conclude that Eisenhower was a hypocrite.  I recognize that comments after the fact can be self-serving, but I offer the following:

The Eisenhower administration’s “adventurist policy” was “intolerable…You can’t go around overthrowing any gov[ernmen]t.”  Allen Dulles “sympathized,” Kim [Roosevelt] recalled, “but said there was nothing he could do about it.”

The CIA went from an intelligence gathering organization to one directly involved in covert operations; this is Eisenhower’s legacy.

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Second, Saudi Arabia: a more drastic change cannot be suggested in regarding the Saudi view toward their Arab brothers in this Great Game.  Whereas sixty years ago the Saudis were strongly concerned about their standing with Arabs in the Middle East, no such concern is evident today.

Third, Israel: Barely addressed by Wilford is the dramatic shift in American policy in the region – from sympathy for the Arabs to reverence for the state of Israel.

Fourth: Nothing has changed – change a few dates and names and this is the same story that has been witnessed and repeated even in the last ten years.

Reprinted with permission from Bionic Mosquito.

mardi, 14 novembre 2017

Puissance et dangers de la désinformation

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Puissance et dangers de la désinformation

 
Auteur : Eric Woillez 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Article écrit d’après l’oeuvre de Vladimir Volkoff « petite histoire de la désinformation ». Cet article a pour but de donner les principes généraux de la désinformation afin d’avertir le public du danger qu’elle représente pour la liberté de pensée.

Qu’est ce que la désinformation?

La notion de désinformation est passée dans le vocabulaire courant. Cependant, ce concept est encore mal compris voir inconnu du grand public. Malgré son importance dans les société modernes, aucun cours fouillé sur le traitement de l’information et les techniques de désinformation n’a jamais figuré dans les programmes scolaires. On peut proposer pour la désinformation la définition suivante [1]:

La désinformation est une manipulation de l’opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés.

Il est important de distinguer la désinformation de deux pratiques voisines, l’intoxication et la publicité. L’intoxication vise un groupe restreint de décideurs, l’état-major ennemi par exemple lorsqu’il s’agit d’intoxication militaire. La publicité vise à séduire le public, elle peut être fallacieuse, mais elle va droit au but et n’emploie pas de moyens détournés.

Cet article a donc pour but de donner les principes généraux de la désinformation afin d’avertir le public du danger qu’elle représente pour la liberté de pensée. Il n’a pas pour but de faire un cours complet sur la notion de désinformation. Chacun pourra, s’il le souhaite, approfondir tel ou tel aspect dans des ouvrages plus spécialisés.

Nous donnerons tout d’abord brièvement le contexte historique dans lequel est née la désinformation (1). Puis nous analyserons de façon théorique comment est conçue une opération de désinformation (2) et sa mise en oeuvre concrète (3). L’analyse sera illustrée par deux exemples concrets (2-4). Enfin nous verrons comment agit la désinformation sur la population et comment s’en protéger (5).

1-Contexte historique

L’idée d’utiliser la désinformation à des fins militaires est très ancienne. L’art de la guerre( V I è ou I V è siècle av. J.C.) [5] du général chinois Sun Tzu est le premier ouvrage connu à donner les principes fondamentaux de la désinformation. Le général Sun Tzu voyait dans la désinformation une technique de guerre efficace: “L’art suprême de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combattre”. Celui-ci résume sa théorie en quelques grands principes qui eurent une influence considérable et servirent de références aux stratèges futurs qui voulurent pratiquer la désinformation (voir le tableau ci dessous). Nous voyons donc que la désinformation fut dès l’origine une technique de guerre, destinée à détruire l’adversaire avec un minimum de forces.

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Quelques bons principes du général Sun Tzu

  • Discréditez tout ce qu’il y a de bien dans le pays adverse.
  • Impliquez les représentants des couches dirigeantes du pays adverse dans des entreprises illégales. Ebranlez leur réputation et livrez les le moment venu au dédain de leurs concitoyens.
  • Répandez la discorde et les querelles entre les citoyens du pays adverse.
  • Excitez les jeunes contre les vieux. Ridiculisez les traditions de vos adversaires.

La pratique de la désinformation est restée balbutiante dans les siècles qui suivirent par manque de moyens techniques. La situation devait changer substantiellement à l’époque moderne avec l’arrivée des médias de masse, l’invention de l’imprimerie, de la TSF et l’apparition de journaux quotidiens. L’opinion publique prit aussi un rôle croissant dans la vie politique, d’où la tentation bien naturelle pour certains individus ou groupes de s’en emparer et de s’en servir à leurs propres fins.

Lors de la seconde guerre mondiale, la guerre de l’information fut un élément essentiel du conflit. Elle fut pratiquée sous la forme d’opérations d’intoxication et de propagande, qui ne sont pas à proprement parler de la désinformation mais qui utilisent des techniques très similaires. Citons en particulier deux virtuoses des opérations d’intoxication, Sefton Delmer chez les Britanniques et le tristement célèbre Goebbels chez les nazis. Goebbels avait d’ailleurs coutume de se vanter de  » jouer de l’âme populaire comme on joue du piano ».

On peut penser que la désinformation dans sa forme la plus moderne et la plus raffinée apparaît en URSS. Lénine a beaucoup pratiqué la propagande et la désinformation et on lui doit quelques citations remarquables de sincérité:  » Dites-leur ce qu’ils veulent entendre », ce qui est la devise même de toute espèce de désinformation, ou encore « dire la vérité est un préjugé bourgeois mesquin ». Sous Staline, la désinformation prend une ampleur mondiale. Elle est confiée à une élite de spécialistes regroupés dans le département A du KGB qu’on appelait en russe les chapeaux-cachettes. Le but clairement affiché de l’URSS était de faire triompher le communisme partout dans le monde. Le département A a donc organisé entre 1950 et 1989 plusieurs opérations de désinformation maintenant reconnues comme telles.[2] L’opération Tanzanie en 1964 qui avait pour but de monter l’opinion publique en Afrique contre les Etats-Unis, fut un succès total. En France, un agent d’influence travaillant pour le compte du KGB fut pris et condamné en 1979. Une grande opération de désinformation eut lieu qui aboutit à sa grâce en 1981.

Bien qu’ayant pris du retard dans la guerre de l’information et la maîtrise de l’opinion publique, les puissances occidentales ont rapidement pris conscience de la puissance de la désinformation et ont su en faire aussi leur profit, et la désinformation n’a pas été bien longtemps le seul privilège de l’URSS. Un exemple historique sera traité plus en détail dans la section (5).

Notons simplement pour conclure cette section que la désinformation a acquis de plus en plus d’efficacité grâce à l’apparition d’internet et des réseaux sociaux. Elle n’est plus du tout le privilège d’états puissants et de leur services spéciaux. Les opérations de désinformation – aussi appelés montages- sont parfois menées par des agences privées contre rétribution d’un client qui préfère rester dans l’ombre.

2-Schéma type d’une opération de désinformation

Une opération de désinformation n’a pas de schéma fixe puisqu’elle doit impérativement s’adapter au contexte social et politique et aux possibilités techniques. Nous allons cependant essayer de décrire la conception d’une opération dans ses grandes lignes.

Elle commence sous l’impulsion d’un client qui est le financeur et le bénéficiaire de l’opération. Ce client peut être aussi bien une compagnie privée qu’un état ou un homme politique. Comme le client reste généralement dans l’ombre, il est toujours très difficile de savoir qui a lancé une campagne de désinformation.

Le client s’adresse alors à un agent, c’est un professionnel qui est responsable de l’ensemble de l’opération de désinformation. Les agents furent souvent les services secrets lorsque l’opération était lancée par un état, mais aujourd’hui des agences de communication spécialisées peuvent parfaitement assurer ce rôle.

S’il souhaite réussir, l’agent doit obligatoirement faire une bonne étude de marché pour concevoir une campagne qui a des chances d’être bien acceptée par le public. Ceci l’amènera à bien choisir le support et le thème de la désinformation. Le but est toujours d’amener le public à croire à la désinformation, il faut donc que les supports aient l’air aussi vrais que possible. Toutefois la désinformation ne s’adresse qu’en surface à l’intelligence du public qu’elle prétend induire en erreur; en profondeur elle s’adresse à sa sensibilité: ”visez les tripes “ disait Goebbels. Aussi si le thème n’est pas entièrement rationnel, il a des chances d’être mieux accepté, car -ne l’oublions pas- les passions sont toujours plus fortes en l’Homme que les convictions.

Enfin, l’opération de désinformation utilise plusieurs relais pour diffuser le thème choisi. Le message est ensuite amplifié par les caisses de résonances. Les caisses de résonances sont en général de bonne foi, elles croient vraiment au message qu’elles relaient et sont de ce fait d’autant plus convaincantes. On peut comparer la situation à un instrument de musique: le thème de la désinformation, s’il est choisi avec une bonne fréquence, va entrer en résonance et s’amplifier grâce au soutien des médias et du public, jusqu’à devenir une véritable symphonie désinformante.

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L’exemple du cheval de Troie

L’épisode du cheval de Troie est décrit dans Virgile comme une astucieuse ruse de guerre, mais l’épisode peut se voir aussi comme l’allégorie d’une opération de désinformation réussie.

Les Grecs abandonnent sans explications un cheval de bois sur la rive, c’est le support de la désinformation. Le Grec Sinon qui s’est intentionnellement constitué prisonnier sert d’agent pour lancer le thème de la désinformation: ”Les Grecs ne veulent à aucun pris que le cheval rentre dans Troie, sinon les Troyens bénéficieraient à nouveau de la protection de Pallas Athéna “. Le hasard ou les dieux contribuent alors au succès de l’opération car Laocoon et ses fils sont engloutis par des serpents, eux qui avaient conseillé aux Troyens de détruire le cheval. En quelque sorte, on peut dire que le ”vent historique “ soufflait dans la bonne direction pour les Grecs à ce moment.

Sur quoi les Troyens convaincus détruisent eux-mêmes leur protection militaire la plus sûre, ils font une une brèche dans leurs remparts pour faire entrer le cheval qui va précipiter leur perte! ”Tous s’attellent à l’ouvrage “ et ”alentour, jeunes garçons et jeunes filles de chanter des hymnes sacrés, joyeux de toucher au câble… “. L’opération de désinformation s’amplifie, entre en résonance, par l’action des Troyens: plus personne ne se méfie du cheval, tous œuvrent de concert à leur propre destruction. A ce moment, l’opération a parfaitement réussi car elle a abouti à l’autodésinformation. Il n’est plus besoin d’aucune influence extérieure pour entretenir le thème, il est alimenté directement par l’opinion publique.

3-Mise en oeuvre d’une opération

Comment concrètement concevoir une opération de désinformation? Les possibilités sont infinies, elles s’adaptent au contexte et à la mentalité du temps. Cependant, on peut déterminer quelques grandes manières ”classiques “ de désinformer, que nous présentons ici sans prétendre être exhaustifs. (lire [3]  pour approfondir)

Il est en général difficile de nier totalement une réalité, surtout lorsqu’elle est déjà connue du public. Il est donc judicieux de présenter des affirmations en mélangeant le vrai et le faux. Comme une partie des affirmations est vraie et reconnue publiquement, cela donnera confiance à l’auditoire et celui-ci pensera naturellement que l’ensemble des affirmations est vrai. Dans un conflit faisant des victimes par exemple, il est très facile de grossir ou de diminuer abusivement le nombre de victimes selon l’impression que le désinformateur veut créer. Le désinformateur peut aussi modifier les circonstances de l’évènement ou passer sous silence une partie des informations. Il dira qu’une armée A forte d’un million d’hommes a attaqué une armée B de seulement dix mille hommes en oubliant sciemment de préciser que l’armée B a des chars lourds et pas l’armée A.

Nous laissons au lecteur le plaisir de compléter cette liste de techniques à loisir, interprétation sous-jacente des faits, modification ou suppression des motifs, donner des parts inégales aux adversaires, etc… Aucune affirmation n’est abusive en désinformation, il suffit qu’elle soit adaptée à l’auditoire. On observe même des occasions où il est judicieux d’inverser totalement la réalité ( voir l’exemple de la section 2): ”plus c’est gros, plus ça passe “ est également un principe fondamental de la désinformation.

Les médias comme caisses de résonance

Dans notre société, il est très facile de trouver les caisses de résonance pour diffuser de la désinformation, ce sont les médias, internet, les réseaux sociaux. Plusieurs facteurs contribuent à en faire des instruments très puissants de désinformation. Il y a d’abord le fait que le public est très réceptif à une information écrite ou visuelle. ”c’est vrai puisque je l’ai vu “ est souvent notre premier réflexe face à une information visuelle. Or une image se manipule à volonté aussi bien qu’un texte écrit, en jouant sur le cadrage, en la sélectionnant soigneusement, ou tout simplement en la fabriquant par un montage. Si l’opérateur sait s’y prendre, elle peut contenir une charge émotive très forte ce qui en fait un objet idéal pour s’adresser aux passions de l’Homme. N’oublions pas que les buts du désinformateur et ceux du journaliste se recoupent en un point: ils sont l’un et l’autre amenés à créer une émotion. Pour le désinformateur, c’est l’émotion qui entraînera les actions qu’il veut provoquer, et pour le journaliste, l’émotion se vend toujours mieux que le renseignement.

Un autre aspect des médias favorise grandement le désinformateur. Les médias ont une forte tendance à se copier les uns les autres, à parler de ”ce dont on parle “ et à créer ainsi des bouffées éphémères d’informations. Il y a bien sûr des émissions ou des journaux considérés comme les plus importants et au pas de qui les autres ont tendance à se mettre. Lorsqu’un nouveau sujet sort, on observe souvent que l’ensemble des médias s’y concentre rapidement, tel un orchestre qui brode à l’unisson sur le même thème, lequel est ensuite relégué dans l’oubli lorsque le public commence à se lasser. Ce phénomène d’amplification rapide d’un sujet est à l’avantage du désinformateur qui pourra ainsi facilement créer dans le public une sorte de psychose collective.

Il pourrait alors être tentant de ne lire que des journaux ”sérieux “ qui affichent une volonté d’objectivité. En réalité, rien n’est plus favorable à la désinformation que l’objectivité d’apparence [7] . Il faut absolument prendre conscience qu’une information est nécessairement biaisée. Un fait n’est pas une information. Les médias ne donnent jamais des faits, ils donnent des informations. Lorsque le biais n’est pas ouvertement déclaré, il intervient de façon bien plus subtile dans les détails de l’information: mise en page, choix de l’information délivrée, utilisation d’adjectifs valorisants ou dépréciatifs, dessin humoristique, avis de la rédaction… Tous ces petits détails sont des techniques d’influence d’autant plus efficaces qu’elles amènent l’auditeur à croire à ce qu’il lit. L’objectivité d’apparence amène donc à interpréter l’information, non directement, mais par des moyens détournés, exactement ce que recherche le désinformateur lui-même (cf la définition en introduction). Un organe médiatique affichant clairement sa ligne politique et les idées qu’il défend fait parfois de la propagande, mais pas de la désinformation, il est donc plus aisé de s’en protéger.

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La logomachie et la langue de bois

La logomachie, i.e bataille à coup de mots, et la langue de bois [6]  sont deux procédés distincts de désinformation, mais tous deux ont pour objectif d’attaquer le vocabulaire et la façon de parler pour mieux désinformer. Ces procédés se fondent sur le principe que la pensée est impuissante sans parole et qu’un certain vocabulaire condamne non seulement au mensonge exprimé mais aussi au raisonnement tordu. Le but consiste à créer au sens propre une nouvelle langue, en choisissant avec soin un nouveau vocabulaire, afin que tout discours devienne désinformant, même sans mauvaises intentions de la part de celui qui le prononce. La langue de bois appauvrit le vocabulaire en ne retenant que les mots et expressions qui servent la cause choisie. Un appauvrissement du vocabulaire a comme répercussion immédiate un appauvrissement de la pensée. Aussi, lorsque la langue de bois est solidement installée, même un individu voulant penser autrement que la pensée dominante sera automatiquement limité et recadré par l’usage du vocabulaire. La langue de bois fait sien l’aveu de Goebbels: ”Nous ne parlons pas pour dire quelque chose, mais pour obtenir un certain effet “.

La logomachie, elle, va créer de nouvelles expressions pour porter un jugement de valeur sur l’adversaire. Sous la Révolution française par exemple, on avait forgé avec beaucoup de bonheur des expressions telles que ”ennemi du peuple “ ou mieux encore ”ennemi de la liberté “. Le lecteur n’aura aucun mal à décrypter la charge émotionnelle de ces deux expressions.

D’ANOUVILE un peu triste -Votre Majesté compte faire une épuration?

NAPOLÉON frappé – Épurer! Voilà un mot auquel je n’aurais pas pensé. (il considère d’Anouvile.) Vous ne manquez pas de talent mon petit. C’est dommage que vous soyez dans la lune, je vous aurais employé! Jusqu’ici on avait toujours parlé de répression. C’était trop franc. (Il se met le mot dans la bouche avec ravissement.) “L’épuration.” Cela a un petit air hygiénique. C’est une trouvaille! Vous avez des tablettes? (D’Anouvile lui en tend.) Je note le mot. (Il répète, ravi.) “L’épuration.” (Il a une idée.) Et purge, peut-être? Non, ça fait sale, ça fait colique. (Il répète, satisfait. “L’épuration”.)

NAPOLÉON – Je fais ma liste pour l’épuration. J’ai besoin de vous.

LE MARÉCHAL surpris – L’épuration?

NAPOLÉON ravi – Oui. C’est un nouveau mot que j’ai trouvé! Répression n’est plus dans ma nouvelle ligne.

Jean Anouilh, La Foire d’empoigne

4-Un exemple de désinformation moderne: la guerre serbo-croate

Les guerres en ex-Yougoslavie furent l’occasion à partir d’août 1991 d’une magnifique opération de désinformation couronnée de succès, que nous allons présenter en détails dans cette section. L’opération ”Bosnie “, ainsi qu’elle fut appelée, contient tous les éléments d’une opération de désinformation moderne telle que nous l’avons évoquée dans les sections précédentes, un véritable cas d’école.

L’opération avait pour but de flétrir la réputation des Serbes dans l’opinion publique mondiale. Les clients de cette opération, du moins ceux que nous connaissons, furent donc successivement entre 1991 et 1992 la Croatie, puis la république de Bosnie-Herzegovine, et enfin le Kosovo. Il est probable qu’un client bien plus puissant pilotait cette opération, tant les enjeux politiques des Balkans sont importants, mais nous n’en aurons jamais connaissance.

L’opération ”Bosnie “ fut confiée à une agence privée américaine dont nous tairons le nom, puisqu’elle existe toujours. Nous connaissons actuellement les coulisses de cette opération grâce à des confidences de son directeur M.H. [4]  L’agence commença par l’étude de marché, c’est-à-dire par jauger l’état de l’opinion mondiale au sujet de la Serbie. La situation se présentait très mal, du fait de plusieurs facteurs:

1-Les Serbes s’étaient battus héroïquement au côtés des Alliés pendant les deux guerres mondiales

2-Les nazis avaient fondé un État croate dont les Croates se réclamaient alors sans pudeur

3-Certains chefs des fractions croates et de la fraction musulmane en Bosnie avaient déjà fait des déclarations antisémites.

Le génie de l’agence de désinformation fut, comme nous allons le voir, d’inverser les faits et de faire passer les Serbes pour des nazis auprès de l’opinion mondiale. Le support fut la publication par le New-York Newsday d’articles sur des camps de prisonniers où étaient enfermés des musulmans. L’agence choisit ensuite avec intelligence trois grandes organisations juives américaines. Le simple terme de ”camps “, était suffisant pour émouvoir cette communauté, et faire coïncider dans leurs esprits Serbes et nazis. C’était un coup de maître. Le directeur de l’agence explique: ”Aussitôt, il y eut un très net changement de langage dans la presse avec l’emploi de termes à très forte valeur émotive, tels que purification ethnique, camps de concentration, etc…, le tout évoquant l’Allemagne nazie, les chambres à gaz et Auschwitz. La charge émotive était si forte que plus personne ne pouvait aller contre, sous peine d’être accusé de révisionnisme. “

En temps de guerre, il n’est pas difficile de trouver des supports à la désinformation. Chacun des adversaires commet le lot d’atrocités qui sont caractéristiques des situations de guerres. Pour flétrir irrémédiablement les Serbes, il suffisait donc de montrer les atrocités commises par eux, éventuellement de les grossir démesurément ou d’en inventer de nouvelles si elles venaient à manquer. D’autre part, on passait totalement sous silence les crimes commis par le parti opposé, ce qui devait signifier implicitement que seuls les Serbes étaient responsables. L’équation Serbe=nazi était ancrée tellement fortement dans l’opinion publique que n’importe quelle opération de guerre de la part de Serbes passait immédiatement pour un crime contre l’humanité similaire à ceux perpétrés par les nazis.

Principalement sept supports ont servi à l’opération de désinformation: les destructions, la purification ethnique, les camps, les viols, les gaz, les charniers, les massacres de Sarajevo. La presse s’empressa de grossir les destructions faites par les Serbes, allant jusqu’à affirmer que certaines villes, qui sont encore debout à l’heure actuelle, avaient été rasées. Les camps n’étaient pas des camps de concentration mais des camps de prisonniers, mais la presse influença l’opinion publique en allant jusqu’à publier une fausse image d’ un homme émacié derrière des barbelés, image qui n’était absolument pas celle d’un camp Serbe. L’idée que les Serbes avaient un ”plan systématique “ de viol n’avait aucun fondement réel, de même que celle affirmant qu’ils utilisaient des armes chimiques. Enfin, les observateurs militaires de l’ONU, ont montré que les prétendus massacres de Sarajevo, qui ont tant ému la communauté internationale, étaient probablement l’œuvre des musulmans attaquant leur propre population pour faire accroire ensuite l’idée d’une provocation serbe.

Durant toute l’opération, un vocabulaire particulier à été soigneusement employé. Les mots de camp, charnier, purification ethnique ont servi de supports. En parlant des Serbes, on disait qu’ils avaient occupé des villes ou des régions, et assassiné leurs adversaires, tandis que les Croates libéraient les villes, et tuaient les Serbes. Une expression fut employée avec succès, celle de république autoproclamée pour parler de la république Serbe, dans le but de contester sa légitimité, alors qu’il est clair qu’une république indépendante est toujours et par définition autoproclamée.

Ainsi, l’opération ”Bosnie “ fut menée de main de maître. Quelques observateurs vigilants prirent bien conscience qu’une opération de désinformation était en cours et publièrent des articles d’avertissement, mais leurs voix comptaient bien peu au regard de la grande symphonie désinformante en cours. Ironie du sort, toute information qui allait dans le sens de la défense des Serbes était aussitôt appelée ”désinformation Serbe “.

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5-La cible: l’opinion publique

La cible de la désinformation est, par définition, l’opinion publique. La désinformation joue de la paresse intellectuelle de l’Homme, et utilise le fait que la cible se laisse désinformer. Elle ne peut aboutir sans l’acquiescement de ceux qu’on vise. Nous l’avons vu dans la section 2, les Grecs ont bâti le cheval de Troie, mais la ruse aurait été vaine si les Troyens ne l’avaient eux-mêmes introduit dans la ville. Pour obtenir facilement cet acquiescement, la désinformation s’adresse aux passions de l’Homme, et particulièrement à la haine ou à la peur. Une opération de désinformation consiste souvent à donner d’abord à la cible des préjugés qui seront favorables à la future campagne de désinformation, puis à lancer cette campagne. Par exemple, on créera ou on accroîtra l’hostilité que telle population peut éprouver pour l’ennemi qu’on veut lui donner. Une opération de désinformation crée presque toujours deux camps, les bons et les mauvais. Elle vise à dire le plus de mal possible de l’ennemi, à le noircir de sorte qu’il apparaît comme totalement mauvais: c’est le procédé de diabolisation. C’est un procédé extrêmement vicieux, car nous le savons bien, aucun groupe d’humains, aucun individu n’est totalement bon ou mauvais, la réalité est toujours plus subtile que cette vision manichéenne. Mais il est tellement plus confortable d’avoir un ennemi clairement défini, qui joue le rôle de bouc émissaire, et que l’on peut haïr et mépriser sans retenue. Retenons que l’information ne va jamais sans une déformation, hélas toujours dans le sens d’une simplification moralisatrice.

L’opération de désinformation est réussie lorsqu’elle crée dans le public une quasi-unanimité de caractère psychotique. Le public est alors dans un état irrationnel qui le pousse à ne plus voir que ce qui va dans le sens de la désinformation, à en rajouter en se désinformant lui-même. Lorsque cette psychose est atteinte, le désinformateur n’a plus besoin d’agir car le désinformé devient lui-aussi désinformateur et amplifie l’opération. L’Homme possède en lui un instinct grégaire qui le conduit à penser avec la masse, à créer une sorte de pensée unique rassurante parce qu’elle est partagée par tous. Ce type de terrain favorise la désinformation puisqu’il a tendance à éliminer ceux qui pensent autrement. Le ”Dites-leur ce qu’ils veulent entendre. “ de Lénine résume en peu de mots l’essence même de la désinformation.

Vigilance vis à vis de l’image

A titre d’exercice, et afin de montrer au lecteur que la désinformation est un procédé parfaitement actuel, voici deux images du président Vladimir Poutine tirées d’un calendrier paru en Russie en janvier 2017. Que vous soyez partisan fervent ou adversaire acharné de ce personnage ne vous empêche pas de vous interroger sur l’utilisation de ce genre d’information. Quelle représentation de Vladimir Poutine ces photos visent-elles à créer? A quel sentiments font elles appel? Sont-elles réelles ou est ce un montage?…etc

http://www.20minutes.fr/insolite/diaporama-7854-photo-870...

Ces photographies constituent un magnifique support de désinformation. Ce qui est intéressant pour notre étude, c’est de constater qu’elles peuvent être utilisées à loisir pour glorifier ou pour ridiculiser le président Poutine. En Russie, ce calendrier est diffusé avec la claire intention de donner une bonne image du Président. Il fait en quelque sorte la publicité du président, par un moyen direct et non détourné, c’est donc de la propagande. En Europe occidentale au contraire, les médias sont très méprisants. Pour eux, la diffusion de ce calendrier relève d’une pratique dictatoriale (puisque c’est de la propagande) et ils s’en servent donc pour donner de Poutine l’image d’un dictateur essayant de redorer son blason. Les médias occidentaux n’accusent pas directement le président Poutine d’être un tyran, ils s’en prennent à lui par un moyen détourné, c’est de la désinformation.

Que faire?

Il faut d’abord prendre conscience d’une chose: il n’existe pas d’information vraie, objective, décrivant parfaitement la réalité. C’est pourquoi il est inutile de tomber dans la paranoïa en voyant des opérations de désinformation dès qu’une information est biaisée ou mensongère. La prudence et la réserve bien légitime que l’on doit avoir vis-à-vis de l’information ne doit pas nous conduire à une théorie du complot, ce serait de la désinformation au second degré. De même, les médias ne sont pas nécessairement désinformants, ils jouent leur rôle de relais de l’information et ne portent pas à eux seuls la responsabilité des opérations de désinformation. Ne l’oublions pas, c’est l’acquiescement et la paresse intellectuelle de la cible qui fait aboutir l’opération de désinformation.

Cependant une opération de désinformation se repère assez facilement lorsqu’on est sur ses gardes: il y a anguille sous roche quand des journaux, même de bords opposés, se trouvent d’accord jusqu’aux détails près, quand plus personne n’ose soutenir publiquement une thèse contraire à la thèse dominante. On observe alors que les médias peuvent diffuser des informations grossièrement fausses ou absurdes avec le plus grand sérieux, sans même se rendre compte du ridicule de la situation. Et lorsqu’une désinformation flagrante est en cours, il faut la combattre farouchement et intelligemment. Vladimir Volkoff donne pour ce faire quelques conseils pratiques:

  •  N’avoir une opinion que sur les sujets sur lesquels nous pouvons avoir accès à des sources distinctes d’information (en France, presque toutes les informations proviennent de la même agence de presse, l’AFP).
    Lire des journaux extrémistes opposés, ou lire la presse étrangère, sont de bonnes techniques pour obtenir des informations bien distinctes.
  • S’informer via des médias annonçant ouvertement leur appartenance politique et leur ligne éditoriale, afin de n’être pas dupe de l’objectivité d’apparence.
  • Essayer de se faire une opinion plutôt que de les acheter toutes faites.
  • Refuser par-dessus tout de censurer ses propres idées. Le refuser systématiquement, farouchement, intelligemment.

En fin de compte, la désinformation doit questionner notre honnêteté intellectuelle. Il est tentant dans un conflit d’idées de vouloir faire triompher les siennes, en utilisant tous les moyens possibles, y compris le mensonge. Et d’un autre côté, refuser de considérer avec attention les arguments adverses de peur d’être mis en tort, car il est tout aussi difficile de reconnaitre et d’accepter ses erreurs lorsque la vérité apparaît clairement. La désinformation impose à chacun d’entre nous de faire ce choix crucial: ”Est-il plus important de faire triompher mes idées ou de chercher la vérité? “

L'auteur,Eric Woillez, est  Docteur en physique à l’ENS de Lyon

Notes:

[1] Vladimir Volkoff. Petite histoire de la désinformation. Edi- tions du ROCHER, 1998.

[2] Jacques Vindex et Véraldi Gabriel. Les Onagres. L’Âge d’homme, 1988.

[3] Vladimir Volkoff Le Montage. L’Âge d’homme,1982.

[4] Jacques Merlino. Les vérités yougoslaves ne sont pas toutes bonnes à dire. Albin Michel, 1993.

[5] Sun Tzu. L’Art de la guerre. Flammarion, 1972.

[6] Françoise Thom. La Langue de bois. Julliard, 1987.

[7] Jacques Legris. « Le Monde » tel qu’il est. Plon, 1976.

dimanche, 12 novembre 2017

Libre journal des Européens du 7 novembre 2017

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Libre journal des Européens du 7 novembre 2017: “L’avenir du nationalisme européen: la nécessité d’une géopolitique européenne; La question de la Catalogne”

Patron d'émission : Thomas Ferrier - le 7 novembre 2017

Thomas Ferrier reçoit :

  • Georges Feltin-Tracol, rédacteur en chef du site Europe Maxima, journaliste, écrivain, conférencier, historien des idées
  • Robert Steuckers, politologue

Thèmes : “L’avenir du nationalisme européen : la nécessité d’une géopolitique européenne ; La question de la Catalogne”

Pour écouter:

https://www.radiocourtoisie.fr/2017/11/07/libre-journal-e...

 

La condamnation d'Abdelkader Merah masque le rôle de l'Otan dans les réseaux islamistes

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La condamnation d'Abdelkader Merah masque le rôle de l'Otan dans les réseaux islamistes

Par Anthony Torres
Ex: https://www.wsws.org

Abdelkader Merah, le frère du meurtrier responsable des attentats de Montauban et de Toulouse en 2012 a été condamné à 20 ans de prison pour « association de malfaiteur », sans être reconnu coupable de complicité d’assassinat. Cette peine extraordinaire, vu l'issue du procès, vise à renforcer l'atmosphère d'intimidation contre les Musulmans qui pèse déjà sur la France. Elle cache également le rôle des réseaux du renseignement français, actifs dans la guerre en Syrie à l'époque, et auxquels participait le frère d'Abdelkader, Mohamed Merah.

Mohamed Merah a tué sept personnes entre le 11 et le 19 mars 2012 dans le sud-ouest de la France : trois parachutistes d’origine maghrébine de régiments déployés en Afghanistan et trois enfants et un professeur d’une école juive. Il a trouvé la mort lors d’un assaut du Raid.

Abdelkader Merah a été arrêté et est emprisonné depuis cinq ans dans l’attente de son procès pour complicité d’assassinat. Après cinq semaines de procès, la cour a souligné que Mohamed Merah a « toujours été seul » pendant les sept assassinats, les 11, 15 et 19 mars 2012.

La cour a donc jugé «que les éléments à charge existant contre l'accusé étaient insuffisants et que le doute devait lui profiter». Pour la cour, la simple participation à une association de malfaiteurs est «insuffisante» pour le condamner pour complicité d’assassinat. Il n'a pas été prouvé qu'Abdelkader Merah avait apporté une «aide ou une assistance» à son frère.

Abdelkader Merah a été reconnu coupable d’« association de malfaiteur », et condamné à la peine maximale pour ce type d’infraction, pour avoir aidé Mohamed Merah a voler un scooter qui servit à mener les tueries. 20 ans de prison est une peine lourde pour ce genre d’infraction. Le parquet qui avait réclamé la perpétuité pour Abdelkader a fait appel de la décision.

Dans un éditorial de l’Express, Christophe Barbier écrit : « Décréter qu’Abdelkader Merah n'est pas complice d’assassinats revient à dire que son frère Mohamed était un loup solitaire. Or, nous savons que cela est faux. Ce procès n'a donc pas permis de faire toute la lumière sur la nébuleuse Merah. Ensuite, la décision du tribunal sous-entend qu'il n'y a pas de complicité lorsque l'on arme intellectuellement, religieusement et mentalement un tueur. Pourtant, il est évident que l'influence d'Abdelkader sur Mohamed a été décisive. »

Barbier a prétendu qu'une peine extraordinaire était nécessaire pour faire peur aux islamistes : « Enfin, c'est un message politique que la France a envoyé aux djihadistes. Les différents groupuscules vont se dire que la République Française est faible, qu'elle retient ses coups. La France doit montrer qu'elle sait combattre ses ennemis. »

Les réactions des médias et de la classe dirigeante sont une fraude politique. En mettant les tueries sur le compte de l' « emprise idéologique » qu’Abdelkader Merah aurait eu sur son frère, on cherche à couvrir le rôle réactionnaire de l’État et du renseignement, qui connaissaient Mohamed Merah bien avant les attentats. En prétendant faussement que l’État était dépassé par l'islamisme et qu'il fallait lui accorder des pouvoirs draconiens pour lutter contre le terrorisme, on a créé un prétexte pour l'état d'urgence et des attaques massives contres les acquis des travailleurs.

En fait, quelques semaines après les tueries, le magazine Les Inrockuptibles citait ainsi des sources italiennes : «Selon des sources au sein des services de renseignement qui ont parlé avec ll Foglio, la Direction générale de la sécurité extérieure a obtenu pour lui [Mohamed Merah] - en le présentant comme un informateur - une entrée en Israël en septembre 2010, via un poste de contrôle à la frontière avec la Jordanie. Son entrée en Israël, couverte par les Français, visait à prouver au réseau djihadiste sa capacité à passer à travers la frontière avec un passeport européen.»

De l'aveu même de l'ex-chef du renseignement intérieur Bernard Squarcini, Merah s'était rendu à plusieurs reprises dans les locaux de la DCRI après ses voyages en Afghanistan et au Pakistan - en Octobre et novembre 2011 - pour discuter de ce qu'il avait vu. Squarcini appelle cela un «entretien administratif sans contrainte, puisque nous n'étions pas dans un cadre judiciaire.» Merah donnait donc librement à la DCRI les informations qu'elle lui demandait ; c'est-à-dire qu'il fonctionnait comme un informateur, que ce soit officiellement ou non.

Dans La Dépêche du Midi, Yves Bonnet, ex-chef de la Direction de la surveillance du territoire (DST) aujourd'hui absorbée par la DCRI, se demandait à l'époque si Merah était un informateur de la DCRI : « Ce qui interpelle, quand même, c'est qu'il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu'il était islamiste, mais parce qu'il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Or, avoir un correspondant ce n'est pas tout à fait innocent. Ce n'est pas anodin. ... [J]e ne sais pas jusqu'où allaient ces relations, voire cette "collaboration" avec le service, mais on peut effectivement s'interroger sur ce point.»

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Le procès d'Abdelkader Merah a confirmé ces éléments. Interrogé par la cour, l’ex-chef du renseignement toulousain, Christian Balle-Andui a expliqué que le 15 juin et le 29 juin 2011, il avait demandé une procédure de judiciarisation, notant l’attitude « inquiétante » de Mohamed Merah. Selon Balle-Andui, Mohamed Merah était fiché. Le 15 mars, Balle-Andui s’est vu refusé l’accès aux images de vidéo surveillance. Après, il a estimé qu’il « aurait pu à 60 pour cent identifier le tueur au scooter au vu de sa silhouette ».

L’information la plus importante fournie par Balle-Andui est que Merah faisait partie d’une liste de terroristes de « premier ordre » sur Toulouse comprenant « l’émir blanc Olivier Corel, les frères Clain, voix des attentats du 13 novembre ou encore le djihadiste de l’Etat Islamique Sabri Essid ». Ces révélations de l’ex-patron du renseignement sur Toulouse confirment l’analyse du WSWS sur l'implication de l’Etat et des services de renseignement dans les guerres au Moyen-Orient comme dans les attentats islamistes en France.

Ces attentats sont la conséquence des guerres menées à partir de 2011 par l’OTAN, en s’appuyant sur des groupes islamistes liés à Al Qaida et Daech contre les régimes de Kadhafi en Libye et d’Assad en Syrie. Les agences de renseignement entraient en contact avec des éléments tels que Merah et les aidaient à se déplacer internationalement pour faire fonctionner les réseaux qui envoyaient des combattants au Moyen-Orient depuis l’Europe et la France.

On a présenté Merah comme un « loup solitaire » pour cacher le fait que les réseaux dont il faisait partie, et qui combattaient à l'époque dans les guerres impérialistes en Libye et en Syrie, comprenaient les responsables des attentats du 13 novembre 2015, revendiqué par Daech. Ceci s'est avéré être le prétexte que la classe dirigeante française a utilisé pour légitimer l'imposition de l'état d'urgence, la loi travail de Myriam El Khomri et les ordonnances de Macron.

samedi, 11 novembre 2017

Le conflit Iran/Arabie Saoudite va-t-il prendre de l'ampleur?

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Le conflit Iran/Arabie Saoudite va-t-il prendre de l'ampleur?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans un article précédent, Changement de cap en Arabie Saoudite? 1)  ? nous nous demandions quel sens prendra le coup de force du prince héritier Mohammed Bin Salman (dit MBS) contreune partie des « élites » du Royaume et même contre une partie de la famille royale, ceci au prétexte de lutte-anti-corruption, Il apparaît aujourd'hui que cette opération vise en profondeur l'Iran, qui est en train de devenir la rivale majeure de l'Arabie Saoudite au Moyen-Orient.

MBS vient d'accuser l'Iran d'un « acte de guerre », au prétexte d'un tir de missile des rebelles houthistes sur Riyad, intercepté et détruit par la défense anti-missiles saoudienne. “The involvement of Iran in supplying missiles to the Houthis is a direct military aggression by the Iranian regime » , vient il de déclarer , “and may be considered an act of war against the Kingdom. Il est possible que les houthistes disposent de missiles en provenance d'Iran, mais ce genre d'armes fait l'objet d'une intense contrebande et tracer l'origine du missile est difficile. Dans un communiqué, l'Iran a « rejeté les accusations de la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite « en les qualifiant d'« injustes, irresponsables, destructrices et provocatrices ».

Rappelons que la guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, qui ont été chassées en septembre 2014 de la capitale, Sanaa, aux rebelles houthistes, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme représentant environ 40 % de la population yéménite) très présente dans le nord et soutenus par l'Iran chiite. En mars 2015, le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi avait reçu le soutien d'une coalition militaire de pays musulmans, à majorité sunnite et emmenée par l'Arabie saoudite. Parallèlement les houthistes sont soutenus par l'Iran, le Hezbollah libanais et tous les pays ou groupes d'inspiration chiite.

L'affaire du missile, qui n'est pas la première, est manifestement dramatisée par Riyad qui veut en faire un prétexte pour accuser Téhéran d'un acte de guerre et préparer en représailles d'autres actes de guerre contre ce pays. Jusqu'où une telle guerre pourrait-elle s'étendre?

Donald Trump met de l'huile sur le feu

Or Donald Trump vient de se saisir d cet incident pour donner une nouvelle impulsion à son projet de guerre ouverte contre l'Iran, qui faisait partie de son programme électoral et qu'il n'a jamais abandonné. Il vient lui-même d'accuser l'Iran, sans apporter aucune preuve, d'être derrière le tir de missile et laissé entendre que des représailles pourraient être envisagés. Le chef de la Garde Révolutionnaire iranienne a nié en retour toute implication de l'Iran, tandis le ministre des affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif accusait sur twitter Rihad de mener des guerres d'agressions régionales, déstabilisant la région et poussant à des ripostes militaires.

Il désignait manifestement par ces termes une possible attaque d'ampleur contre l'Iran provenant des Etats-Unis et que pouvait laisser craindre l'intervention de Donald Trump. Certes, celui-ci ne sera peut-être pas suivi par le quatuor de généraux qui exercent le pouvoir de fait à la Maison Blanche, compte tenu des risques de guerre mondiale pouvant en découler. La Russie viendrait très probablement au secours de son allié l'Iran . Cependant aux Etats-Unis même, le lobby pétrolier qui convoite les considérables ressources iraniennes en gaz et pétrole et qui craint la concurrence de plus en plus affirmée de l'Iran, ne fera rien pour affaiblir les tensions. Au contraire.

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C'est dans cette perspective que le coup de force de MBS prend tout son sens. L'arrivée au pouvoir d'un prince héritier qui s'est montré allié sans failles des Etats-Unis prend sa place dans une offensive plus générale dont la première victime a été le Premier ministre libanais Saad Hariri. Celui-ci vient de démissionner et d'annoncer depuis Riyad qu'il risquait de connaître dans son pays le même sort que son père Rafiq Hariri, assassiné par le Hezbollah en 2005, ceci parce que, a-t-il dit, il ne supportait plus « la mainmise destructrice » de l'État iranien sur le Liban. Or il semblerait qu'il ait subi de fortes pressions, assorties de menaces, de la part de la coalition américano-saoudienne pour qu'il entre en confrontation directe avec le Hezbollah allié de l'Iran. Hariri pouvait craindre qu'en conséquence un nouveau conflit d'ampleur ne déchire le Liban.

Comme dans le même temps, Binyamin Netanyahu, qui considère l'Iran comme une menace primordiale pour Israël, soutient la posture agressive de MBS, celui-ci, fort de l'appui américain et israélien, risque lui aussi de s'engager dans des offensives militaires contre l'Iran. Celles-ci n'auraient de sens, vu la faiblesse militaire récurrente des Saoudiens, que si elles étaient directement appuyées par l'Armée américaine. Elles pourraient se traduire par des bombardements de grande ampleur visant les sites stratégiques iraniens. Inutile ici d'en souligner les conséquences catastrophiques.

Comme quoi, comme nous l'évoquions dans notre article précité, le prétendue « lutte contre la corruption » entreprise par MBS s'inserrerait dans une une perspective de bien plus grande ampleur: permettre à Washington de reprendre le terrain perdu au profit de la Russie depuis trois ans, c'est-à-dire depuis les chois désastreux de Hillary Clinton alors au Département d'Etat. Manifestement Trump ne tient aucun compte des échecs de la précédente présidence.

1) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2749...

Entrevista sobre Cataluña al hispanista francés Arnaud Imatz

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"Ya se sabe que Cataluña no ha sido un reino como Aragón"

Entrevista sobre Cataluña al hispanista francés Arnaud Imatz

Ex; http://www.latribunadecartagena.com

Hablar de Arnaud Imatz es hablar del hispanista más prestigioso del siglo XXI. Doctor en Ciencias Políticas, diplomado en Derecho y Economía, este vasco-navarro francés, nacido en Bayona, en 1948, en el seno de una familia tradicional, fue funcionario internacional en la OCDE.

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Autor de numerosos libros y artículos, ha publicado en España: “José Antonio: entre odio y amor. Su historia como fue”  (Áltera, Madrid, 2006, 2007), “Los partidos contra las personas. Izquierda y derecha: dos etiquetas” (Áltera, Barcelona, 2005) o “Juan Donoso Cortés: Contra el liberalismo. Antología política” (Áltera, Madrid, 2014) entre otras muchísimas obras. Su pensamiento político disidente siempre le convierten en un referente de independencia académica y rigor histórico.

Para La Tribuna de Cartagena es un honor entrevistar al prestigioso profesor, francés según reza su pasaporte, pero más español que muchos de los nacidos bajo la vieja piel de toro.

¿Cómo vive alguien como Arnaud Imatz, tan enamorado de España, la actual situación que atraviesa la nación?

Pues mal. Mire Usted hace más de cuarenta años que estudio la historia de España. Es una historia extraordinaria, la de una de las cinco grandes naciones que han construido la historia universal. Digan lo que digan los hispanófobos la huella de España en el mundo es imborrable. Par mí  España no es solo 46 millones de habitantes, la quinta potencia de la Unión Europea, o uno de los veinte países más ricos del planeta. España es la nación con una cultura impresionante y que posee una de las dos o tres lenguas más habladas del planeta. Son 550 millones de personas que hablan "el español" (como se dicen sin vacilar en el extranjero). España es un mediador indispensable para Europa, un puente con los 19 países de América. Además de esto Nueva York es hoy prácticamente bilingüe. Resumiendo: España es un rico patrimonio histórico-cultural y una voluntad constantemente renovada de seguir adelante, de hacer que fructifique todo ese legado material y espiritual excepcional. Así que imagínese lo que opino de la situación actual, de la mediocridad, apatía y pusilanimidad de la clase política nacional. Imagínese como juzgo el fanatismo, el sectarismo y el clarísimo anti-democratismo de los secesionistas catalanes radicales. Entiendo perfectamente y puedo justificar el regionalismo, el autonomismo o el federalismo, pero la fobia, el odio, el espíritu de venganza de los secesionistas ¡no! Esa situación me entristece y me da asco. Admiro todo tipo de búsqueda de la excelencia en mis semejantes. Pero nunca se puede alcanzar eso a partir de una tabula rasa. Requiere respeto a la historia, a las obras lentas, progresivas y desinteresadas de nuestros antepasados. No acepto la pequeñez, el rencor, el sórdido resentimiento de unos locos ideólogos que arrojan todo por la borda como en los peores momentos de la humanidad. Cuando los observo me desespera nuestra especie.

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¿Cómo hemos llegado hasta aquí?

Esencialmente por dos series de razones que van mucho más allá de la cuestión catalana: primero, los defectos inherentes a la oligarquía política española moderna. Solo les interesa permanecer en el poder cuando lo detienen o alcanzarlo cuando están en la oposición. Además todos estos señores comulgan en la misma suposición según la cual la economía ocuparía la primera plaza antes de la política, de la cultura, de la moral y de la religión. Son y quieren ser solo administradores de la economía, y como tales inquebrantables vasallos de las autoridades de Bruselas. Pero hay una segunda serie de razones indirectas: a partir de la caída del muro de Berlín, en todo el Occidente las nuevas Tablas de la ley han sido el mundialismo, el mercado, los derechos del hombre, el individualismo, el hedonismo y el consumismo. Dicho de otra forma, en el trasfondo se pueden distinguir los efectos devastadores de la crisis moral, social, política, económica (a partir de 2008) y por no decir de civilización  de toda  Europa y Occidente. En España, gran parte de las generaciones postfranquistas han confundido el progresismo con el "disfrutar sin límites". Muchos han adoptado más o menos conscientemente como forma de vida el lema:"antes de mi la nada, después de mí, el diluvio". Y eso tarde o temprano se paga.

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¿Qué repercusión internacional puede llegar a tener el propagandismo victimista de los secesionistas catalanes?

La repercusión internacional ya la tenemos a la vista: Washington, Londres, París, Berlín y los tecnócratas de la UE no quieren saber. El victimismo catalán es otra cosa. Es un subproducto de la propaganda y de la desinformación moderna. "El centralismo borbónico", "España nos roba" son patrañas. Ya se sabe que Cataluña no ha sido un reino como Aragón que hubo condados bajo Carlomagno, luego en el siglo XVI un virrey nombrado por Carlos V, en 1641, un sometimiento absoluto y vergonzante al rey de Francia, en 1700, una guerra civil  al lado del reino de Aragón y contra el Borbón Felipe V, en el siglo XIX unas guerras carlistas... pero ¿Quien abrió el fructífero mercado de América a los catalanes? Pues precisamente el llamado "centralista" Felipe V.

¿Quién permitió que Cataluña tenga un casi monopolio del comercio con Cuba en el siglo XIX?

También la corona borbónica de España. Cuál es la región que recibió la mayor parte de las subvenciones y que se beneficio más del "milagro español" bajo la dictadura de Franco (1959-1973)? Otra vez Cataluña. Las primeras disposiciones legales contra la lengua catalana se adoptaron no durante el régimen conservador y autoritario de Franco sino en los siglos XVIII y XIX. Y no han sido promocionadas por los borbones más conservadores sino por los reformistas, progresistas francófilos, masones y liberales de izquierda. Para ellos, el castellano debía ser la lengua modernizadora de España a imagen del francés en Francia. En realidad, el catalanismo político (el regionalismo, el federalismo no el independentismo) tiene ciento treinta años. Nace en los años 1880 poco antes de que se hunda definitivamente el Imperio hispánico. Y es casi, casi cuando España pierde Cuba la perla que beneficio tanto a Cataluña. Otro dato revelador es el siguiente: durante la dictadura de Franco la oposición catalana brillo por su ausencia. Los únicos que se enfrentaron realmente a Franco son los comunistas, los anarquistas y los vascos de la ETA. Lo demás es pura ficción.

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¿Podría darse una situación similar en Francia?

Es impensable. El jacobinismo francés es radical, incuestionable. No permite que se discute lo más mínimo lo que llama la unidad e indisolubilidad de la nación francesa.  No tiene absolutamente nada que ver con el pretendido "centralismo" borbónico español. Un solo ejemplo: en un cuarto de siglo los gobiernos y parlamentos franceses de derecha y de izquierda han sido incapaces de ratificar la muy inofensiva Carta europea de las lenguas europeas minoritarias o regionales, adoptada por el Consejo de Europa en 1992.  Se pueden imaginar lo que pasaría con los líderes secesionistas si parte de los Corcegas, Vascos, Alsacianos, Bretones o catalanes de los Pirineos Orientales (el antiguo Rosellón) se declarasen unilateralmente independientes en violación de la Constitución de 1958.

¿Cómo valora la actuación de Jefe del Estado y presidente del Gobierno de España respecto al problema catalán, tanto a nivel nacional como internacional?

El rey ha sido digno y firme, a la altura de las circunstancias. Rajoy sigue navegando a ojo sin brújula. Es un buen burócrata.

¿La España de siempre ya no sirve para el futuro?

Mire Ud. en democracia el soberano es el pueblo. En última instancia no son los representantes del pueblo sino el pueblo mismo en su totalidad que debe pronunciarse inequívocamente. "Pueblo habla" se dijo antaño, pues que hable e inequívocamente.

¿Cuáles son, a su juicio, los mayores problemas que España no ha sabido resolver para mantener un sentido de "lo hispánico" común a la mayoría de los españoles?

La clave es el pueblo no los políticos que desgraciadamente son veletas en su gran mayoría. Podría contestarle: "Dios, que buen vasallo, si tuviese buen señor" o, al contrario, como Montesquieu y Maistre: "los pueblos tienen los gobiernos que se merecen". Pero soy optimista y creo en la capacidad del pueblo español para actuar, movilizarse, salir de su dormición, presionar, influir sobre los políticos.

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Usted conoce, mucho mejor que la mayoría de los historiadores españoles, la figura de José Antonio Primo de Rivera ¿No cree que adelantó, ochenta años, el problema actual que vivimos con Cataluña?

Desde luego José Antonio Primo de Rivera no era solamente "un cerebro privilegiado, quizás el más prometedor de Europa" como dijo Unamuno, sino también un político inteligente, sutil, honesto y moderno. No olvidemos que el mismísimo ex presidente de la Generalitat, Jordi Pujol, dijo un día (Tiempo, 22 de diciembre de 1997, nº 816) que era uno "de los que mejor había entendido a Cataluña, y en circunstancias muy difíciles". José Antonio dijo textualmente lo siguiente: "[...] para muchos, el problema catalán es un simple artificio y, para otros, no es más que un asunto de codicia; sin embargo, estas dos actitudes son perfectamente injustas y desacertadas. Cataluña es muchas cosas a la vez, y mucho más profundas que un simple pueblo de mercaderes. Cataluña es un pueblo profundamente sentimental; el problema de Cataluña no es sobre importaciones y exportaciones; es un problema- muy difícil-, un problema de sentimientos". Dijo también muy acertadamente: "Ni autonomismo viejo, ni viejo centralismo. Entiendo que cuando una región solicita la autonomía, en vez de inquirir si tiene las características propias más o menos marcadas, lo que tenemos que inquirir es hasta qué punto está arraigada en su espíritu la conciencia de la unidad de destino; que si la conciencia de la unidad de destino está bien arraigada en el alma colectiva de una región, apenas ofrece ningún peligro que demos libertades a esa región para que, de un modo u otro, organice su vida interna".

¿Entiende usted que el federalismo pueda ser una vertebración válida para España o contribuiría a desintegrala más todavía?

El federalismo es una solución válida efectivamente pero cuando los dos partes son sensatas, racionales y cuando quieren emprender esa vía. El problema es que los radicales catalanes no lo quieren, ellos quieren la independencia, la secesión y nada más. A ellos no les importa que casi 2000 grandes empresas se hayan exiliado. Ellos dicen "las grandes cosas siempre se hacen sacrificando a unas generaciones". Es el argumento típico de los totalitarios.

¿Cómo cree que acabará la situación? ¿Existirá una reforma constitucional que colabore a la desintegración de España como proyecto común y sugestivo a todos los españoles.

Para impedirlo creo que el pueblo español tiene que evitar las trampas politiqueras y para eso tiene que volver a ser el primer actor de la política por la vía del referendo.

jeudi, 09 novembre 2017

Suffisante Catalogne pleine d’insuffisances. Jusqu’où ira le bluff catalan?

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Suffisante Catalogne pleine d’insuffisances. Jusqu’où ira le bluff catalan?

par Gustin Sintaud

Ex: https://metamag.fr

Aujourd’hui, l’extravagante fuite très léninienne  de Carles Puigdemont, accompagné de certains de ses ministres, ne serait-elle pas d’une intelligence rouée ? Le chef suprême de l’irréelle république catalane, pseudo-libérée de la tutelle de l’État Espagnol, a-t-il, par cette dérobade, stoppé le rêve séparatiste catalan, ou plutôt jusqu’à quand ?

Pour éviter une poursuite judiciaire pour sédition et rébellion à son encontre et échapper, de sa retraite belge, à un légal procès pour ses délictueux agissements, le madré meneur de toute cette agitation, préfère se soustraire à ses responsabilités : pas fou le stratège à l’aspect minable d’un petit bureaucrate sans relief !

Certes, il n’a rien du tribun persuasif, ni d’un charismatique meneur d’hommes, mais ne nous trompons pas, le rusé est un fieffé manipulateur ! De sa quiète retraite, ce fade personnage poursuit méthodiquement son combat occulte et cherche à peaufiner une stature de révolutionnaire vertueux, quand il affirme n’agir ainsi qu’en toute bonne foi pour vouloir absolument éviter d’éventuelles suites violentes au processus qu’il a généré et amené, jusqu’ici sans grand risque, à ce point de grave rupture.

On pourrait le lui reprocher, si ce n’était qu’astucieux prétexte, de l’énoncer trop tardivement, après n’avoir cessé de jeter de l’huile sur le brasier qu’il a consciencieusement allumé et minutieusement attisé. Comment s’est-il drapé dans un accoutrement de pure et noble démocrate ! Fort de ce trouble bon droit, il va même jusqu’à affirmer perfidement son accord pour les élections proposées pour le 21 Décembre 2017 par l’exécutif madrilène dont il promet même d’admettre la sentence populaire ; mais, par ailleurs, il continue de se retrancher derrière l’incontournable résultat très contestable du référendum du 1er octobre qu’il avait organisé fort litigieusement de son propre chef. De là- bas, bien tranquille le drôle , il sera toujours prêt à parler et agir, soit pour en profiter si cela le conforte, soit pour en contester la validité : à l’abri, il se tient en vaillante réserve.

Mais pour bien percevoir l’esprit de cet agenceur tortueux, il suffit, pour ne point se laisser trop abuser par son doux machiavélisme, d’ausculter les tenants du système qu’il a patiemment suggéré et dont il use, depuis le début, pour pouvoir animer le problème catalan si déstabilisant.

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On s’est efforcé, sous sa baguette de chef d’orchestre, de créer un fausse réalité car totalement dépourvue de solides fondations ; pour compenser cette légèreté remarquable, il faut mentir effrontément, tricher sans le moindre soupçon de probité : la catalogne chérie par une bande de militants peut scrupuleux, comment aurait-elle sa vérité encensée ? Sur quoi s’est -on appuyé pour la stipuler ? Qu’en est-il vraiment de cette histoire revendiquée, de ce peuple catalan ayant la prétention au droit de disposer de lui-même, et de cette nation si mise en avant ? Que savoir aussi sur cette langue catalane comme exclusive et suffisante spécificité ?

Les derniers bonshommes cathares, pourchassés dans le royaume de France, avaient le réflexe de se réfugier au-delà des Pyrénées. Ils y trouvaient accueil sympathique, amitiés protectrices auprès d’une population « cousine » par sa façon de vivre, de semblable mentalité, et surtout dont-ils partageaient totalement le moyen oral de communication usuelle, le même dialecte de langue d’oc.

Ce langage commun était un dérivé de la koïné d’oc du XIIIe siècle ; il s’utilisait quasi uniformément depuis le territoire qui devint l’espace catalan français par le traité des Pyrénées de 1659, et surtout le nord-est de la péninsule ibérique jusqu’à Elche, comme l’atteste toujours le dialecte patoisant valencien.

Le parlé courant aujourd’hui, plus en Catalogne espagnole que Française, est toujours assez proche de ce dialecte d’oc médiéval, même s’il s’est quelque peu distancé de l’actuel occitan moyen, comme l’a toujours affirmé feu le Professeur Robert Laffon grand spécialiste de la langue occitane, animateur charismatique de l’IEO (Institut d’Etudes Occitanes), et expert reconnu de tous le dialectes et patois d’oc. Ce langage sert toujours, plus ou moins harmonieusement, dans les échanges quotidiens, avec le Français en Pyrénées orientales et Cerdagne en territoire Français, et avec le Castillan en catalogne hispanique et un peu plus au sud.


L’usage de ce moyen de communication vernaculaire semble l’argument le moins contestable pour être brandi comme l’élément le plus manifeste d’une unité catalane. Est-il suffisant pour donner tout son sens et sa crédibilité à une nation à par entière ? Depuis quand la réalité linguistique serait-elle seule déterminante pour signifier une nation ? Bien d’autres paramètres, qui doivent lui être associés, semblent tout aussi indispensables : une probante spécifique culture doit tout autant se partager, comme il faut qu’une histoire reconnue comme constituante puisse animer la juste volonté nationale d’une population.

Cette Catalogne qui exige bruyamment et véhémentement son indépendance pour s’extraire de l’Espagne et en divorcer constitutionnellement , ne veut plus se contenter de la large autonomie qu’elle acquit en 1979, comme la lui avait consenti la constitution Espagnole d’après Franquisme de 1978. Celle-ci lui abandonnait toute latitude pour décider et gérer son éducation, sa santé publique, son économie, une large part de son administration, jusqu’à lui permettre une police régionale propre.

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La Catalogne de Puigdemont affirme donc son idée de nation catalane, accomplie pour prétendre à l’indépendance pleine et entière, en commençant par se référer à la constitution de l’Espagne, en ce qu’elle précise que l’État espagnol intègre la « nation catalane ». Que dire de cette argutie qui utilise abusivement à son avantage un terme utile lors de la rédaction d’un ensemble, alors qu’elle ne veut rien reconnaître du tout dont elle le tire ?

Cette discutable prétention de pseudo-nation par ses instigateurs n’en n’est pas à un paradoxe près : leur Catalogne séparatiste, indépendantiste ne se proclame et ne se reconnaît que selon des dispositions espagnoles. Ainsi se satisfait-elle pour son territoire propre des quatre seules provinces administratives que l’État espagnol lui a concédées : celles de Barcelone, de Gérone, de Lérida, et Tarragone …., exit tout ou partie du Levant, malgré toute son ancienneté catalane et son parlé valencien …

De même, comme il ne suffit pas de clamer l’existence d’une histoire catalane efficiente pour lui accorder une plus notable ancienne réalité que sa récente historicité référentielle ; et le délégué pour la catalogne en France a beau assurer les « dix siècles de l’histoire de la catalogne » sur LCI, le 19.10.2017, il ne fait qu’agiter une contre vérité comme assertion non contestable.


Après avoir fait partie de la province ibérique de l’Empire romain, sans statut particulier, elle servit de marche francque jusqu’au IXe siècle, toujours sans notable particularité. Son territoire actuel fut ensuite conquis et occupé par les Wisigoths, puis elle devint dépendante, comme presque toute la superficie de la péninsule ibérique, des envahisseurs arabo-maures, servant alors surtout de base arrière pour raids et razzias de ces Mahométans sur le sud de l’ex Galo-romania.

Ce n’est qu’en 1137, après le début de la Reconquista qu’elle fut annexée au royaume d’Aragon où elle se fondit, alors qu’une part faisait partie de celui de Majorque de 1276 à 1344. Le traité de Pyrénées de 1659 amputa la zone de parlé catalan de son espace transpyrénéen que le roi d’Espagne céda au royaume de France.

Comme tous les corridors géographiques pratiques pour passages, souvent axes faciles pour invasions successives, la catalogne n’exista jamais réellement comme ensemble politique ni entité spécifique ; elle ne fut qu’un territoire peu précisément défini, diversement occupé et gouverné, rarement unitairement.

Ce n’est qu’à partir du XVIe siècle que la partie ibérique catalane, après un remarquable essor économique, aurait pris conscience de sa nouvelle dimension. Elle put entrevoir de réelles intéressantes possibilités qui, associées à de réelles caractéristiques linguistiques et ethniques, ont certainement engendré des balbutiements de prétentions d’autonomie et d’aspirations à plus de liberté. Celles-ci se seraient déjà manifestées durant l’intrusion armée française de Louis XIV en « 1756 ».

Dès lors, étape par étape, la velléité de se prendre librement en charge se développa systématiquement, tout d’abord en privilégiant le catalan comme aspect linguistique déterminant, c’était sa revendication première. Toutes ses manigances impérieuses parvinrent à l’obtenir comme langue officielle en 1967 ; elle avait été revendiquée fortement mais vainement, tant auprès de la république du Frente popular, alors que catalogne et Barcelone se révélaient des centres actifs républicano-anarchistes, que sous la moins condescendante autarcie franquiste si vilipendée : ces deux types totalement différents de gouvernances tout autant unionistes espagnoles, avaient pressenti avec détestation, sous ces futiles revendications, une toute autre détermination de sécession, bien plus profonde, viscéralement destabilisatrice.

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Par- delà tous ces subterfuges pour obtenir tout en excitant et gagnant une population en mal de reconnaissance, et particulièrement inquiétée par les secousses espagnoles d’un crise économique et financière mondiale sauvage, les instigateurs veulent exacerber les revendications primaires en argumentant avec insistance sur la réussite économique et financière exceptionnelle de leur Catalogne, utilisée abusivement par une Espagne centraliste plus nécessiteuse. Ce type de propos incendiaires en un si morose climat général qui ne connaît que balbutiante et très incertaine reprise de sortie de crise, ne permet guère de rêver autrement qu’à travers la bien facile émancipation proposée. Pour cette population habilement aiguillonnée de la sorte, il ne peut plus être question de nationalisme espagnol, et moins encore d’une nécessaire solidarité.

Il est vrai qu’avec son agriculture variée de belle performance, une industrie moderne efficace, une croissance économique appréciable, à plus de trois points, une infrastructure auto-routière, routière, et ferroviaire bien modernisée, des ports de pointe, un niveau de vie moyen à l’égal de ceux des nations européennes les plus dynamiques, bien supérieur à celui de tout le reste de l’Espagne, la population de Catalogne, ne retient rien d’autre que ces atouts, si bien qu’ainsi obnubilée, elle ne peut ni percevoir ni comprendre tous les avantages et bénéfices que sa Catalogne, intégrée à l’Espagne, et grâce à celle-ci, à l’Union européenne, tire de son actuelle situation.

Que l’on se défie, avec raison des États-nations pour un avenir plus performant de l’Europe politique, que l’on ait aussi bon droit de rêver d’une Europe fédérale des régions comme plus vraie, plus juste et plus forte des réalités populaires qui la composeraient, dans tous les cas, ces options s’attachent à une commune démarche identitaire ; cela ne se constate pas du tout dans l’agitation catalane actuelle, sinon peu franchement, ou bien fourbement.

Dans son très utilitaire attachement au respect démocratiste à la mode de la bien pensance, surtout pour faire apprécier le score en faveur de l’indépendance comme seul acceptable objectif, l’ayant droit à un bulletin de vote dans l’urne référendaire s’est défini en personne majeure oeuvrant en sol catalan. Ce qui signifie que les penseurs de la future république catalane n’ont cure de véritable identité toute catalane, puisque leur citoyen de plein droit futur serait quelles que soient ses origines nationales ou ethniques, quelle que puisse être sa langue parlée, sa suffisante connaissance du catalan, son ancienneté participative dans le champ culturel purement catalan… C’est exactement conforme à la nouvelle tendance moralisatrice de juger politiquement incorrect concevoir quelque vérité fondatrice à la notion d’identité populaire stricte ; il faut assurément lui préférer un virtualité de faits sans rappel de racine ou âme particulière !

Dans ce cas catalan, on se prévaut d’identitarisme revendicatif seulement pour donner force à une contestation courbe, alors qu’on se moque profondément de sa propre identité. Alors suffira-t-il de préférer le symbole de l’âne catalan, à afficher ostensiblement, à celui du torro bravo espagnol, pour être reconnu comme pur Catalan séparatiste, que l’on soit tout autre, même noir ou marron… (on avait déjà, par autoritaire décision de l’exécutif et du législatif catalans, pour se couper résolument du culturel hautement espagnol, interdit la corrida dans toutes les places de tous le villages et de toutes les villes catalanes, et ainsi sanctionné comme ignoble collaborateur le séculaire et vivant aficion catalan!) . Dans cette très spécieuse dynamique, il est gentiment envisageable d’imaginer une perceptive républicaine où pourraient être proscrits flamenco et sévillanes pour n’être tolérées que sardanes !

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Regretté Salvador Dali, marquis Grand d’Espagne, tout aussi illustre et fier catalan, peintre génial célébrateur tant de l’Espagne que de votre Catalogne natale, vous qui gisez sous votre dalle mortuaire de votre musée voulu par vous à Figueres, tout proche de votre chère résidence de Purto Llegat sur le cabo Creus, vous devez vous insurger dans votre fosse, en constatant tout ce remue-ménage , et ces grotesques manifestations d’un pseudo-peuple catalan indépendantiste, agitations absurdes , dangereuses revendications, telles celles du CUP. ce petit parti ultra d’extrème gauche. Il est à penser que votre collègue illustre peintre, Pablo Picasso, lui le contestataire espagnol intransigeant, ne comprendrait rien non plus à cette démarche insensée de sécession. En définitive, ne doit-on retenir, qu’à partir d’une indéniable originalité catalane dans le royaume espagnol, l’idée de l’existence d’un peuple catalan homogène, absolument déterminé à promouvoir l’idéologie minoritaire de politiques rouées et de groupes de pression intéressés et cupides, est fallacieuse !

Mais quand bien même tous les vrais Catalans soutiendraient le retors Puigdemont et sa clique hétéroclite mais décidée à gérer une Catalogne indépendante et républicaine, et auraient voté en faveur de son indépendance, la seule volonté populaire n’a jamais attesté seule d’une nation, sauf dans l’inepte conception du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », qui brilla pour accompagner les décolonisations ! Ici n’ont plus, point de génération spontanée acceptable, n’en déplaise au grand prestidigitateur et vrai apprenti sorcier, Carles Puigdemeont, comme à ses intraitables collaborateurs, entre autres les deux Jordi : Sanchez et Cuixart, qui ont précédé en prison espagnole, le vice- président du gouvernement de la Généralitat de Catalogne et tous ses ministres restés en Espagne, à l’inverse du fourbe enfui à l’étranger, qui préfère, à l’ombre carcérale, la lumière médiatique dont-il sait utiliser toutes les possibilités.

Puigdemont sait parfaitement qu’encore ni l’Espagne ni l’Europe ne peuvent le suivre, avec le plus petit soupçon d’intérêt ou de complaisance. Sa tentative de démolition programmée déstabilise un trop fragile équilibre devenu quasi-naturel et vital ; tout autant le succès de sa démarche bousculerait un quiétude difficilement acquise entre véritables et stables Etats-Nations d’Europe, pacification bien déréglée déjà par les régionalismes libérés dans les Balkans lors de l’implosion de l’ex-Yougoslavie, et sapée particulièrement avec l’insensée reconnaissance du Kosovo.

Aucune identité régionale même bien réelle, forte, pleine ne supporte agréablement le carcan d’un État-nation trop centralisateur, mais Basques de part et d’autre de la frontière franco-espagnole, Corses, Bretons même les plus bretonnants, Ecossais, Flamands de Belgique, Lombards et Vénitians de la ligue du nord en Italie…. ne peuvent s’extraire de l’actuel système politique européen, peu confortable pour eux et bien d’autres, fort critiquable somme toute, sans ébranler dangereusement l’ensemble. Presque toute l’Europe l’a clairement signifié en soutenant l’intraitable réaction de Mariano Rajoy qui venait de recevoir en outre l ‘approbation de ses opposants : P.S.O.E. , Podémos, Ciudadamos.

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En jouant avec le feu, Puigdemont a bien déstabilisé l’économie catalane, si flambante il y a peu ; elle commence même à vaciller sérieusement avec le risque de sortie du confort d’avant l’idée d’indépendance et de sécession. S’il espère encore, malgré cet avertissement, arriver à ses fins tortueuses ce sera la preuve du nihilisme à peine et mal dissimulé de la folle programmation de son passage en force, énorme coup de bluff comme au poker menteur avec peuple, histoire et nation catalans totalement préfabriqués et ne servant qu’à dissimuler autres objectifs et prétentions moins avouables.


Même si l’on peut croire, avec le politologue Fernendo Vallespin que : « Puigdemont joue plus à capter l’attention médiatique qu’à échapper à la justice », on le suivra encore plus quant il écrit : « c’est une guerre médiatique, le récit de la Généralitat à été d’essayer de présenter l’État espagnol comme un état oppresseur. », afin de tout circonscrire de l’honnêteté des partisans de l’indépendance catalane à tout prix.

« L’ingénuité » de Puigdemont, selon l’ex-ministre des entreprises du gouvernement catalan, Santi Villa cacherait-elle un manque « d’intelligence politique » de ce prince de luminosité tamisée . En cela, il est permis d’en douter !

mercredi, 08 novembre 2017

»Im Innersten des bundesdeutschen Elends«

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»Im Innersten des bundesdeutschen Elends«

von Nils Wegner

Ex: http://www.sezession.de

Mit "Die entfesselte Freiheit" fordert Thor v. Waldstein nach "Metapolitik" erneut realpolitisches Denken und Handeln ein – wir sprachen über das Buch!

Sezession: Sehr geehrter Herr Dr. Dr. v. Waldstein, Ihr Sammelband Die entfesselte Freiheit ist ausweislich des Untertitels »wider die liberalistische Lagevergessenheit« gerichtet.

Die Berufung auf »die Lage« als Fundament politischen Denkens und Handelns findet sich bei Gottfried Benn, findet sich auch in der Arbeit des Politologen Hans-Joachim Arndt, der sich um eine Rückbesinnung der Deutschen auf ihre Eigeninteressen bemühte und dem Sie ein Porträt gewidmet haben, schlußendlich findet er sich ausdrücklich in Ihrem kaplaken-Band Metapolitik.

Worin unterscheidet sich diese »politische Lageanalyse« vom Pragmatismus, der Handeln und Ziele je nach Tagesform wechselt, um das Risiko eines Mißerfolgs zu minimieren?

v. Waldstein: Die Deutschen werden in der Sphäre des Politischen nur bestehen können, wenn es ihnen gelingt, ihre vielfach beschädigte Identität als Volk zurückzugewinnen.

Eine politische Lageanalyse, die nicht nur an den Symptomen herumdoktert, sondern Roß und Reiter benennen will, wird nicht umhin kommen, sich mit den tieferliegenden Ursachen der deutschen Tragimisere zu befassen. Umgekehrt kennzeichnet es die seit 1949 etablierten politischen Kräfte, daß sie das Wahlvolk ebenso planmäßig wie erfolgreich davon abgehalten haben, sich über die Lage der Nation im klaren zu werden.

Diese Verhältnisse scheinen aufgrund der historischen Umbrüche, deren Zeuge wir sind, derzeit ins Rutschen zu geraten, was man nur begrüßen kann. Gleichwohl stehen wir erst am Anfang einer ehrlichen Diagnose.

Wie es im Innersten des mit konsumistischem Flittergold nur mühsam bedeckten, bundesdeutschen Elends tatsächlich aussieht, entzieht sich nach wie vor dem Vorstellungsvermögen der meisten Akteure, leider auch vieler widerständiger Kräfte. Für diese nun anstehenden, wenig erbaulichen, aber unumgänglichen Detailanalysen versucht mein Buch einen ersten Orientierungsrahmen zu geben.

Daß in der Tagespolitik pragmatische Schachzüge vonnöten sein können, die entsprechend den wechselnden Gegebenheiten der Situation variieren (müssen), ist unstreitig. Über „die Kunst, aus Gelegenheiten Ereignisse zu machen“ (Politikdefinition von Helmuth Plessner), verfügt aber nur derjenige, der genau weiß, wohin er will.

Es gehört zu dem Schicksal Deutschlands, daß seit dem Abgang Bismarcks – mit wenigen Ausnahmen – Politiker die Szene bestimmen, denen solche Ziele fehlen, an denen sich der vorzitierte Pragmatismus ausrichten könnte.

Wer diese Dinge permanent durcheinander bringt, endet in dem Muddling-Through, von dem der BRD-Politikbetrieb, dem Treiben in einem Hühnerstall nicht unähnlich, unverändert gekennzeichnet ist.

Sezession: Die Lage der Parteipolitik hat sich in Deutschland mit der Wahl am 24. September von Grund auf geändert. Nicht nur haben wir jetzt das größte Parlament in der Nachkriegsgeschichte; mit der AfD hat auch eine neue, gerade einmal viereinhalb Jahre alte Partei das bundespolitische Parkett betreten, die ausdrücklich mit dem Anspruch angetreten ist, das Establishment durcheinanderzuwirbeln.

Nun haben Sie im Laufe Ihrer eigenen metapolitischen Arbeit viele neue, dissidente Parteien kommen und gehen sehen – wie schätzen Sie die neue Situation ein? Kann diese Partei ebenfalls ihr Scherflein zu einer Abkehr von der »liberalistischen Lagevergessenheit« beitragen?

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v. Waldstein: Die politischen Parteien, zu deren gesetzlichen Aufgaben es u.a. gehören würde, „für eine ständige lebendige Verbindung zwischen dem Volk und den Staatsorganen (zu) sorgen“ (§ 1 Abs. 2 Parteiengesetz), sind in den bleierner Jahrzehnten der BRD zu monolithischen Machtblöcken geronnen, die sich systematisch gegen frischen Wind von außen abgeschirmt haben und die es seit langem gewohnt sind, untereinander die Beute zu teilen.

Die Repräsentanten dieser Parteien sind nicht selten geprägt von Persönlichkeitsdeformationen und sonstigen oligarchischen Abschleifeffekten, die den schönen Charakterzügen des Menschengeschlechts eher abträglich sind.

Das Spinnen von Intrigen, das Ausleben von Geltungssucht und die Pflege der sattsamen Seilschaften bestimmen viel mehr den Politikeralltag als alles andere. Im Lichte dieser strukturellen Verkrustung und personellen Negativauslese ist das Bild einer „flüssigen Demokratie“, die durch einen (teilweisen) politischen Ölwechsel von innen heraus gereinigt werden könnte, wenig realitätsbezogen.

Die Leute, die solch‘ rührende Gemeinschaftskundelyrik unter’s Volk bringen, haben von den filigranen Machtstrukturen in der BRD keine Ahnung. Wie alle alteingesessenen Eliten wird sich auch das hiesige Amalgam aus strippenziehenden Politikern und machtverliebten Journalisten mit allen zu Gebote stehenden Mitteln der eigenen Verabschiedung entgegenstemmen.

Manches spricht indes für den erfreulichen Befund, daß diese Beharrungskräfte eines obszönen selbstreferentiellen Systems angesichts der schon beschriebenen historischen Umbruchsituation mehr und mehr schwinden.

In dieser Lage ist es m.E. nicht Aufgabe der AfD, ein abgewirtschaftetes und deutsche Interessen mit Füßen tretendes Parteiensystem zu erneuern; vornehmstes Ziel sollte es stattdessen sein, auf der Basis einer stolzen zweihundertjährigen deutschen Demokratietradition erst wieder die Voraussetzungen für eine echte Volksherrschaft auf deutschem Boden zu schaffen.

Die – im Vergleich zur FPÖ, die hoffentlich aus ihren Fehlern von 1999 gelernt hat – beneidenswerte Lage der AfD als Oppositionspartei erlaubt einen beinharten Konfrontationskurs gegen diejenigen, die danach trachten, den Ausverkauf Deutschlands auch nach der Bundestagswahl 2017 fortzusetzen.

Getreu dem römischen Motto fortiter in re, suaviter in modo (Bestimmt in der Sache, umgänglich im Ton) müssen die Überlebensfragen der deutschen Nation wieder und wieder in das Zentrum der politischen Debatte gelenkt werden. Will die AfD das Schicksal von DRP, NPD, Republikanern, Schill-Partei, Bund freier Bürger usw. usf. vermeiden, muß die Partei unbedingt ihren Glutkern bewahren.

Zu keinem Zeitpunkt dürfen die AfD-Mandatare vergessen, wer sie warum gewählt hat. Das schließt die weitere Verpflichtung ein, sich von den Verlockungen auf eine harmonieselige und finanziell schmackhaft gemachte „Teilhabe“ an den Trögen der Macht konsequent fernzuhalten.

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Das ist und bleibt die Gretchen-Frage des politischen Dienstes an einem Volk, an dessen „grauenhafter Anpassungsfähigkeit“ (Ernst Kantorowicz) und lebensgefährlicher Konsenssehnsucht man gelegentlich verzweifeln könnte. Ist diese Gefahr eines parteipolitischen Wärmetods gebannt und scheut man sich auch nicht, da, wo nötig, mit der erforderlichen Unversöhnlichkeit dem ancien regime gegenüberzutreten, laufen die Dinge fast automatisch auf einen weiteren, womöglich sogar stürmischeren Stimmenzuwachs für die Partei zu.

Nachdem die AfD mit dem Lucke-Abtritt 2015 und der Petry-Selbstdemontage 2017 zwei wichtige positive Häutungen vollzogen hat, sollte jetzt die Zeit gekommen sein, auf den neugewonnenen parlamentarischen Bühnen den Deutschlandabschaffern auf allen Feldern in die Parade zu fahren.

Sezession: Sie widmen sowohl dem bereits genannten Hans-Joachim Arndt als auch dem Philosophen Bernard Willms, der einer Ihrer beiden Doktorväter war, jeweils ein Porträt.

Nimmt man noch den Erlanger Historiker Hellmut Diwald hinzu, so lassen sich diese Wissenschaftler als das Dreigestirn einer Ende der 1970er aufkeimenden und in den 1980ern für Furore sorgenden nationalen deutschen Geisteswissenschaft bezeichnen. Alle drei sind mittlerweile verstorben; an den Universitäten scheint niemand ihr Erbe angetreten zu haben.

Wie schätzen Sie – vom metapolitischen Standpunkt aus – den Stellenwert und die Chancen einer Renationalisierung der Academia ein? Kann von dort nochmals ein prägender Einfluß auf die Gesellschaft ausgehen, wie dies vor fünfzig Jahren der Fall war? Oder ist der universitäre Betrieb inzwischen selbst ganz den Marktgesetzen unterworfen?

v. Waldstein: Das nationale Renouveau Ende der 1970er Jahre war ein zartes Pflänzchen, das schon damals nur zum Teil auf universitärem Humus aufkeimte. Den von Ihnen genannten drei Personen würde ich gerne noch die Namen Hans-Dietrich Sander und Heinrich Jordis von Lohausen zurechnen.

Von diesen fünf Männern hatte allein Arndt ein vollwertiges C4-Ordinariat (in Heidelberg). Willms und Diwald hatten wackelige, Sander und von Lohausen überhaupt keine universitären Wirkungsmöglichkeiten (mehr).

venohrDEKBd2296741435.jpgDennoch gelang es diesen Patrioten, im Verein mit mutigen Publizisten bemerkenswerte Schneisen in ein damaliges Meinungsklima zu schlagen, in dem die deutsche Teilung als „Garant des Friedens in Europa“ abgefeiert wurde. Ich erinnere nur an den großartigen, von Wolfgang Venohr 1982 herausgegebenen Band Die deutsche Einheit kommt bestimmt, der im Establishment für einige Unruhe sorgte.

Die Lage der deutschen Universität des Jahres 2017 ist eine ganz andere: Von deren Vorlesungssälen und/oder Campusfeldern geht alles aus, nur nicht eine „Renationalisierung“. Nicht erst seit der Bologna-Reform findet dort – insbesondere an den sozialwissenschaftlichen Fakultäten – ein geistiger Niedergang statt, der historisch ohne Beispiel ist.

Allenfalls 40 Prozent der Erstsemester sind überhaupt studierfähig. Anstatt von Humboldtschen Idealen ist die heutige deutsche Universität erfüllt von konformistischen Turnübungen, Denunziantentum und einem wirklich unfaßbaren Gender-Gaga.

Gegen die Vorteilsverlogenheit, die dort tagtäglich unter dem Banner der angeblichen Freiheit der Wissenschaft zelebriert wird, erscheint Heinrich Manns Untertan noch als wahrer Wutbürger. Abgerundet wird dieses Bild durch „Junior-Professoren“, die vor lauter Drittmitteljagd kaum mehr Zeit für wissenschaftliches Arbeiten haben.

Angesichts dieser Zustände kommen einem als Steuerzahler die Tränen; als Bürger überkommt einen die Wut über den Verrat an den geistigen Potentialen der deutschen Jugend. Nein, Herr Wegner, ich bedaure: ein „nationales 1968“ an den deutschen Hochschulen halte ich leider für gänzlich ausgeschlossen.

Die Lebenslügen der BRD werden in den kommenden Jahren nicht in einem universitären, auf Gleichschaltung dressierten Binnenklima verabschiedet werden, sondern auf Straßen, Plätzen und anderen Orten, an denen das freie Wort nach Deutschland zurückkehrt.

SezessionZwei längere Texte in Ihrem Buch scheinen in unmittelbarer Beziehung zueinander zu stehen: »Seit wann wird Deutschland BRDigt?« und »Deutsche Entscheidungen im asiatischen Jahrhundert«.

Beide arbeiten die spezifisch deutsche Lagevergessenheit trennscharf heraus, sowohl im innen-, geschichts- und kulturpolitischen Bereich wie auch vor allem auf geopolitischer Ebene; ein enorm wichtiges Themenfeld, dem sich vielleicht einzig hierzulande allerdings aus einer historisch konnotierten Büßermentalität verweigert wird.

Nun scheinen seit einigen Jahren nationale bis nationalistische und insbesondere antiglobalistische Bewegungen und Parteien in der ganzen westlichen Welt im Aufwind zu sein; insbesondere die Wahl Donald Trumps zum 45. US-Präsidenten vollzog sich unter beinahe schon isolationistischer Rhetorik, die der Neocon-Politik einer Weltbeglückung durch Democracy Absage um Absage erteilte.

Bislang hat sich die Lage als solche gleichwohl nicht spürbar verschoben – wie ist Ihre Meinung dazu, gerade im Angesicht weltwirtschaftlicher Szenarien wie der Aufzehrung fossiler Brennstoffe, die das ganze Globalisierungsgefüge zusammenbrechen lassen könnten?

Die klassische und vielbeschworene Mittellage Deutschlands in einem sich zunehmend polarisierenden Europa in Rechnung gestellt – wie sähe ein Mittelweg zwischen Amerika und Rußland aus? Oder geht es nicht ohne eine von beiden Mächten? Oder doch China?

v. Waldstein: Voraussagen über konkrete politische Entwicklungen sind schon in nationalstaatlichen Rahmen schwierig; auf internationaler Ebene halte ich sie für schlicht unmöglich.

Eine seriöse Politikbeobachtung muß sich daher darauf beschränken, wichtige Tendenzen und entstehende neue Machtpotentiale so früh wie möglich zu erfassen und zu beschreiben.

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Nach meiner Überzeugung wird das Schicksal Europas und Deutschlands bis zur Mitte des 21. Jahrhunderts u.a. von zwei Faktoren wesentlich bestimmt werden: Von dem (weiteren) explosionsartigen Anstieg der afrikanischen Bevölkerung, die derzeit täglich (!) netto um ca. 110 000 Menschen wächst (1900: 200 Mio.; 2000: 1,2 Mrd.; und nach vorsichtigen Schätzungen: 2050: 2,5 Mrd.; 2100: 5 Mrd. = Wachstum um das 25fache in 200 Jahren).

Und außerdem von dem (weiter) wachsenden globalen Machtanspruch Asiens, insbesondere Chinas, und der damit verbundenen, allmählichen Auflösung der pax americana.

Hinsichtlich des ersten Themas haben die Europäer die Wahl, sich nach der ungarischen Blaupause vollständig gegen die in Gang befindliche und von den Feinden der europäischen Völker befeuerte Invasion aus Afrika abzuschotten oder unterzugehen. Ein Mittelweg ist nicht denkbar.

Bei dem zweiten Thema brauchen Sie nur einen Blick auf das Südchinesische Meer werfen, um zu sehen, wie sich die Chinesen dort nach und nach ihren geopolitischen Vorhof zurückholen. Manches spricht dafür, daß sich in diesen Jahren die Völkerrechtliche Großraumordnung mit Interventionsverbot für raumfremde Mächte herausbildet, die Carl Schmitt schon in seiner gleichnamigen Schrift im April 1939 skizziert hatte.

Eine solche Aufteilung des Globus in vier oder fünf solcher Großräume würde auch auf der Ebene der politischen Inhalte neuen, kleinteiligeren Konzepten jenseits von One-World-Ideologien den Weg bahnen.

Für Deutschland böte eine solche Neuordnung die Chance, sich des alten geopolitischen Widerlagers im Osten zurückzuerinnern und zusammen mit den Russen eine europäische Politik zu rekonstruieren, die sich von den transatlantischen Fesseln befreit hat und aus eigener Machtvollkommenheit für die Sicherheit des Kontinents Verantwortung trägt.

–––––

Thor v. Waldstein: Die entfesselte Freiheit. Vorträge und Aufsätze wider die liberalistische Lagevergessenheit, Schnellroda 2017. 287 S., 22 € – hier einsehen und bestellen!

mardi, 07 novembre 2017

Quel avenir ?...

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Quel avenir ?...

par Dmitry Orlov

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dmitry Orlov, cueilli sur Arrêt sur info et consacré aux scénarios de l'avenir qu'il privilégie. D'origine russe, ingénieur, Dimitry Orlov, qui a centré sa réflexion sur les causes du déclin ou de l'effondrement des civilisations, est l'auteur d'un essai traduit en français et intitulé Les cinq stades de l'effondrement (Le Retour aux sources, 2016).

Quel avenir ?

J’aime me flatter en pensant que la raison principale pour laquelle tant de gens ont creusé un chemin vers mon blog et continuent à acheter mes livres est que pendant plus d’une décennie j’ai toujours deviné correctement quelle forme prendrait l’avenir ; pas tout le temps, mais suffisamment souvent pour inciter les gens à y prêter attention. J’essaie d’être très prudent dans mes pronostics. Je ne prédis jamais des événements relativement insignifiants tels que les krachs boursiers, les changements dans la composition des gouvernements nationaux et d’autres incidents qui ne se produisent que sur le papier ou sur un coup de tête.

stadeseff.jpgAu lieu de cela, j’essaie de me concentrer sur les aspects de la réalité physique – les flux d’énergie en particulier – qui limitent la forme de l’avenir. Je ne fais pas non plus de prédiction en ce qui concerne le calendrier : savoir si quelque chose va arriver est souvent une question qui a une réponse ; savoir quand quelque chose se produira est souvent une question pour laquelle aucune méthode ne donne de réponse fiable. En gardant cela à l’esprit (pour ne pas être déçu), je vais prendre quelques risques et faire quelques prédictions sur la forme générale de l’avenir qui se matérialisera au cours d’une seule vie humaine et peut-être même un peu plus vite.

Je crois que l’on peut deviner la forme générale de l’avenir en se concentrant sur les quatre facteurs suivants : le climat, l’énergie, la population et la géopolitique. Regardons chacun.

Climat

Les changements à court terme des conditions météorologiques, entraînés par le changement climatique à plus long terme résultant de l’augmentation spectaculaire des niveaux de dioxyde de carbone et de méthane dans l’atmosphère, permettent déjà d’envisager plusieurs impacts importants. Les cyclones tropicaux sont plus intenses et plus humides, entraînant des inondations massives et des dommages aux infrastructures. Cette année, les tempêtes ont assommé une grande partie de Houston, un bout de la Floride et pratiquement tout Porto Rico, plus quelques autres îles des Caraïbes. Pendant ce temps, des incendies sans précédent ont ravagé certaines parties de la Californie et du nord-ouest sur la côte Pacifique. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées ou sont restées sans abri. De telles tendances continueront vraisemblablement à mesure que ces événements destructeurs vont augmenter en intensité. Pendant un certain temps, les gens tenteront de récupérer et de reconstruire après chaque événement, mais après, ces efforts cesseront. En reconstruisant, je suis certain que la plupart des gens refuseront de prendre des mesures raisonnables pour éviter que cela ne se répète, comme la construction de maisons sur pilotis en matériaux ininflammables ; au lieu de cela, ils vont mettre en place les mêmes structures inflammables et sujettes aux inondations, parce que c’est à cela qu’ils pensent qu’une maison doit ressembler.

En plus des inondations et des incendies, il y a de fortes chances que des vagues de chaleur estivales catastrophiques suffiront à mettre en panne le réseau électrique dans des pays comme les États-Unis, où la population dépend de la climatisation pour survivre et où le réseau électrique est terriblement périmé. De tels événements se traduiront instantanément par des morts dans les villes du sud, où les gens, en particulier les malades, les personnes âgées et les obèses morbides, succomberont à des coups de chaud. La plupart des États de l’ouest des États-Unis seront confrontés à de tels événements catastrophiques et progresseront lentement vers des conditions beaucoup plus arides, où l’agriculture deviendra peu à peu intenable à mesure que le paysage redeviendra désertique.

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Un autre effet sous-estimé des changements climatiques continus sera la sévérité accrue des hivers de l’hémisphère nord. L’Arctique est maintenant beaucoup plus chaud et sans glace durant l’été. Cela a ouvert de nouvelles voies maritimes le long des côtes nord de la Russie et du Canada, ce qui a permis de gagner des semaines d’expédition, en contournant les canaux de Suez et de Panama. La diminution de la couverture de glace de l’océan Arctique a réduit l’albédo de l’océan (la fraction du rayonnement solaire réfléchie dans l’espace), ce qui a provoqué un réchauffement encore plus rapide. En raison de ce réchauffement, le gradient des températures hivernales entre l’Arctique et les zones tempérées plus au sud sera réduit et les flux d’air ne seront plus stratifiés le long des lignes latitudinales mais serpenteront entre le nord et le sud, amenant des tempêtes hivernales depuis l’Arctique vers le sud et rendant les gelées d’hiver très sévères beaucoup plus fréquentes.

Dans le cas de l’Europe de l’Ouest, cet effet sera exacerbé par le ralentissement du Gulf Stream, qui avait pour effet de la rendre beaucoup plus chaude que la  grande partie de l’Europe qui s’étend des Carpates à l’Oural. Le Gulf Stream dépend de la capacité de son courant remontant vers le nord, rendu plus salin par évaporation, de couler au fond quand il atteint une zone autour de l’Islande, puis de refluer vers le sud le long du fond océanique. Mais le taux de fonte des glaciers a créé une lentille d’eau douce en expansion le long de la surface de l’océan dans cette zone, limitant l’étendue du mécanisme. En raison de cet effet, les gelées hivernales profondes commenceront à affecter les régions précédemment tempérées de l’Europe occidentale et des îles britanniques.

Énergie

Les combustibles fossiles resteront le pilier de l’industrie énergétique jusqu’à ce que celle-ci se réduise à un niveau permettant d’obtenir suffisamment d’énergie en ne brûlant que de la biomasse. Mais ce processus devrait prendre au moins deux ou trois décennies de plus. Les sources renouvelables, telles que les éoliennes et les panneaux solaires, ne peuvent pas être produites ou entretenues sans une industrie basée sur les combustibles fossiles et elles vont produire une électricité pour laquelle il n’y aura pas beaucoup de demande une fois que l’industrie des combustibles fossiles aura disparu. De plus, ces sources d’électricité sont intermittentes, alors que l’électricité est notoirement chère et difficile à stocker, tandis que les utilisations résiduelles de l’électricité – communications, sécurité, équipement de contrôle, etc. – nécessitent un approvisionnement régulier.

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Même s’il n’y aura pas de rupture soudaine dans la disponibilité de l’énergie fossile, nous continuerons de voir une diminution constante de la capacité des consommateurs d’énergie à travers le monde à payer pour cela, ainsi que la disparition de la rentabilité des entreprises énergétiques. À la place de puits d’où le pétrole a jailli pendant des années, tout ce qui restera aux États-Unis, ce sont des puits qui nécessitent des forages horizontaux et une couteuse fracturation hydraulique, mais qui ne laissent suinter du pétrole que pendant un an ou deux avant d’être à sec. La situation est similaire en ce qui concerne le charbon et le gaz naturel. Bien que les États-Unis soient maintenant alimentés avec cette nouvelle production basée sur la fracturation hydraulique, très peu d’argent a été gagné avec ce boom temporaire, laissant les entreprises impliquées embourbées dans leur dette. Une fois terminée, les États-Unis seront à nouveau obligés d’importer de grandes quantités de pétrole et de gaz naturel – s’ils peuvent trouver l’argent nécessaire pour le faire.

Entre-temps, la Russie restera l’une des principales sources d’exportations mondiales de pétrole et de gaz naturel pendant encore de nombreuses décennies. Les ressources énergétiques de la Russie sont de bien meilleure qualité qu’ailleurs dans le monde et, bien que la Russie possède plus de pétrole et de gaz de schiste que tout autre pays, l’exploitation de ces ressources n’est pas considérée comme une priorité.

Population

Compte tenu de ces tendances en matière de météorologie et d’énergie, les pays auront des capacités différentes pour maintenir une population importante. Un autre facteur qui jouera un rôle majeur sera l’infrastructure locale. Par exemple, en Russie, les gens vivent principalement dans de grands immeubles le long des lignes de chemin de fer desservies par des transports en commun et chauffés à l’aide de vapeurs chaudes provenant des centrales électriques. Toutes les infrastructures russes sont construites selon les mêmes normes et sont conçues pour bien fonctionner à des températures inférieures à -40º et sous plusieurs mètres de neige. En comparaison, en Amérique du Nord, la plupart de la population vit dans des maisons individuelles, dont beaucoup sont mal isolées, dont beaucoup ne sont pas desservies par des transports en commun et dont le chauffage revient plutôt cher en utilisant des chaudière à gaz ou à pétrole. En hiver, face à un blizzard, de nombreuses zones aux États-Unis sont simplement bloquées, tandis qu’en Russie, le concept de « journée enneigée » est inconnu : la neige est enlevée (et non repoussée) au fur et à mesure qu’elle tombe et la circulation continue. Cette comparaison implique que les Russes pourront continuer à se permettre de vivre là où ils vivent beaucoup plus longtemps que les Américains. Des types similaires de comparaisons peuvent être appliqués à de nombreux autres endroits si vous cherchez un lieu où survivre.

Mis à part cela, et peut-être couplé avec des facteurs tels que la météo et l’énergie, certaines populations ne parviendront pas à prospérer et subiront une forte mortalité. Les États-Unis sont déjà en train de mourir de faim, les taux d’alcoolisme ayant doublé en une décennie, et une épidémie d’abus d’opioïdes rivalise avec l’expérience de la Chine d’avant les années 1950. L’esprit de désespoir absolu qui enserre maintenant les États-Unis est semblable à ce qui est arrivé à l’ex-URSS après l’effondrement soviétique, avec des conséquences démographiques similaires.

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L’expérience de l’Europe occidentale sera peut-être plus bénigne : les populations indigènes diminueront en raison de leurs très faibles taux de natalité. Entre-temps, l’Europe occidentale est de plus en plus touchée par les enclaves ethnico-religieuses de migrants qui, de plus en plus, ne parviennent pas à s’intégrer et à subsister avec les maigres subsides de l’État. Une fois ces bénéfices épuisés, ces enclaves imploseront. Elles représentent déjà un pourcentage disproportionné de la criminalité ; cette tendance va probablement s’aggraver, les habitants de ces enclaves devenant à la fois les auteurs et les victimes.

Dans d’autres parties du monde, telles que l’Afrique sub-saharienne et certaines régions du Moyen-Orient, la mortalité sera provoquée par l’effet contraire : des taux de natalité très élevés conduiront à des conditions misérables et un surpeuplement menant à la violence et à la guerre. Ces conditions seront exacerbées par diverses catastrophes, naturelles ou artificielles, jusqu’à ce que l’on parvienne finalement à un niveau de population stabilisé beaucoup plus bas.

Géopolitique

Jusqu’à tout récemment, les États-Unis et l’Europe de l’Ouest ont réussi à rediriger vers eux la part du lion de la richesse naturelle restante de la planète. Le système financier érigé après la Seconde Guerre mondiale a été truqué afin que les institutions bancaires occidentales puissent servir de garde-chiourme au monde entier, prêtant à faible taux à leurs copains et à des taux élevés au reste du monde, menaçant quiconque refusant de jouer à ce jeu par des sanctions économiques, des assassinats politiques ou des guerres. Globalement, cela leur a permis de simplement imprimer de l’argent pour acheter ce qu’ils voulaient tout en forçant les autres à travailler pour eux. Un aspect clé de ce régime était que les exportations mondiales de pétrole étaient cotées et devaient être payées en dollars américains. Ce programme est actuellement en phase terminale.

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Ce qui le remplacera est encore incertain. Peut-être le nouvel arrangement tiendra sur un trépied composé de la Chine, la Russie et l’Iran. Ces trois pays ont des populations bien éduquées, disciplinées et patriotiques, et leurs jeunes ont tendance à regarder vers l’avenir avec beaucoup d’enthousiasme. Peut-être que d’autres pays pourront jouer un rôle majeur dans ce nouveau club eurasien. Mais ce qui est certain, c’est qu’à l’avenir, les gouvernements d’Europe occidentale et d’Amérique ne seront pas en mesure d’extorquer tout ce dont ils ont besoin au reste du monde pour soutenir artificiellement leur si confortable niveau de vie. Ceci va certainement causer beaucoup de ressentiment et d’agitation politique.

Dmitry Orlov (Arrêt sur info, 29 octobre 2017)

dimanche, 05 novembre 2017

Public Loathing as Deification

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Public Loathing as Deification

by Dmitry Orlov

Ex: http://cluborlov.blogspot.com

Before going on with discussing the many ways in which linguistic limitations, deficits and defects imperil our ability to think and to communicate our thoughts and cause us to obscure what is tangibly, experientially real behind a veil of artifice and nonsense, I want to focus on a certain phenomenon that has become particularly widespread lately and has been causing many of us to inadvertently become members of political hate cults.

Cults are often nasty things that subordinate the free will of their neighbors to all sorts of preposterous and outrageous notions. They are the breeding grounds of political and religious extremism and intolerance. They splinter societies and turn relatives, friends and neighbors against each other. Governments periodically find it necessary to suppress them, even resorting to violence—all the way to actually destroying them with fire, as happened with the Branch Davidians in Waco, Texas on 19 of April 1993. Cults that combine politics with religion, such as the Wahhabi state cult of Saudi Arabia that has been breeding extremism all over the world, are particularly nasty.

But the type of cult I want to discuss is quite different from these.

In fact, it is not even commonly perceived as a type of cult. Its main focus is the construction of Cathedrals of Hate centered on political figureheads. By means of public hate, these figureheads are transformed into deities—demons, to be exact.

Hate is one specific type of emotion; love is another. But all strong emotions are of a kind. Essentially, they are chemical imbalances within the brain that cause us to lose self-control and to act irrationally. Because they are chemically rather than electrically based, they are never fleeting, like thoughts can be, but arise over time and take time to dissipate. And they are all of a kind: we could be variously infatuated or enraged, and love can turn to hate rather suddenly, laying bare the chemical similarity between these two opposite emotions. Individually, privately experienced emotions are inevitable, spontaneous expressions of our animal natures, and the best we can do is sublimate them through art or, failing that, try to repress them. But public emotions, such as rage expressed by large groups, are far from inevitable. They are also far from spontaneous.

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If we look around, we can see Cathedrals of Hate being erected all around us by those who feel that they have something to gain politically from doing so. Construction at the building sites of the Putin Hate Cult (PHC) and the Trump Hate Cult (THC) has been particularly active of late, resulting in structures so out of proportion that they seem poised to topple under their own weight and crush their followers. Historical Hate Cults, such as the Hitler Hate Cult (HHC) and the Stalin Hate Cult (SHC) are carefully maintaining their respective Cathedrals of Hate and offering their services to the others by, for instance, allowing PHC’s or THC’s Hate Idol to temporarily don the mantle and wield the scepter of HHC’s or SHC’s Hate Idol. Smaller Hate Cults are also getting quite a lot of attention, such as those of Barak Obama (OHC), Hillary Clinton (CHC), Bashar Assad of Syria (AHC), Kim Jong Un of North Korea (UHC) and Nicolás Maduro of Venezuela (MHC).

Please forgive me for pointing out something glaringly obvious. None of the individuals mentioned in the preceding paragraph, whether dead or alive, is, has ever been or will ever be your girlfriend or your boyfriend. No matter what you do or don’t do, you are not going to either bed or get raped by any of them. The most you’ll ever manage, with one or two of them, is to shake his hand under the watchful eye of his bodyguards, or maybe ask him a polite question at a press conference, and even that would only be possible if you are one of the carefully screened few who are allowed near him. And whatever it is that happens to you, none of them will ever be held personally responsible because of a certain legal principle called raîson d’État that grants them dispensation from human moral norms.

But what you can do is jump up and down and shout obscenities about them with likeminded others, or stand around with signs declaring them to be criminals (or whatever else), or accessorize yourself with hate paraphernalia. Walking around St. Petersburg recently, I saw a fat slob digging around in garbage bins near Sennaya Square while sporting a t-shirt emblazoned with “ПУТИН Х**ЛО”; let a Russian friend translate that for you if you are curious. If you don’t wish to be a socially active worshiper at a Cathedral of Hate, you can stay home and seethe with hatred there, annoying your friends and relatives while marinating your brain in the vitriol of strong political sentiment. You’d think that I’ve seen just about everything by now, but even I have been amazed recently by some perfectly intelligent and otherwise clear-thinking people expressing strong emotions about political figureheads that are, by their very nature, unworthy of any emotions whatsoever—good or bad.

Let me explain why it is that political figureheads are by their nature unworthy of any emotions whatsoever.

We live in a world dominated by machines. Agricultural machines produce our food; industrial machines produce out shelter, clothing and tools; various other types of plant and equipment keep us warm or cool, watered and safe and allow us to move about the landscape (generally in triangular patterns between home, work and shopping). And keeping all of this machinery functioning are social machines. These are unlike all the other machines, which consist mostly of hardware or software, because the moving parts of social machines are composed of meatware—human meatware, to be exact. Human meatware is composed of humans that act like robots.

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What is a social machine? Here is how I defined it in my book Shrinking the Technosphere:

“A social machine is a form of organization that subordinates the will of the participants to an explicit, written set of rules, that is controlled based on objective, measurable criteria, and that excludes, to the largest extent possible, individual judgment, intuition and independent, spontaneous action. In the process, it becomes blind to all the things that cannot be measured, such as meaning, beauty, happiness, justice and compassion.” [p. 189]

Lest you think that social machines are some sort of pathological aberration, perish the thought! They are perfectly normal for all human societies beyond a certain scale:

“The progression from a humanistic organization that functions on the basis of common understanding, spontaneous cooperation, shared values and individual judgment and initiative to a social machine in which people behave like robots, is automatic: it is simply a question of scale.” [p. 190]

Essentially, humanistic organizations don’t scale. Thus, it is pointless to either like or dislike social machines; their existence is simply a fact that you have to accept and learn to cope with as best you can. You can perhaps opt out of them, based on your own individual likes and dislikes.

For instance, if you dislike industrial agriculture with its chemically poisoned fields, rows upon rows of plastic greenhouses, inhumane factory farms and all the rest, then you can take up homesteading. Then, instead of spending your days sitting in an air-conditioned office looking at a screen you would spend them walking slowly while looking at the rear end of a draft horse, or working a pitchfork while your children grope around in the dirt looking for potatoes to throw in a bucket (as we were doing a couple of weeks ago). But no matter what you do, there will still be social machines, and you will still have to deal with them.

Next, we have to accept that social machines are to a large extent staffed and almost exclusively run by psychopaths:

“…What to a healthy society looks like a terrible character flaw appears perfectly normal, even laudable, in the context of a social machine. Lack of empathy is seen as cool, professional detachment; a psychopath would never let emotion cloud her judgment. Sadistic tendencies (psychopaths hurt people in order to make themselves feel something) are perceived as signs of an incorruptible nature: the rules are the rules! … Because of this, social machines act as psychopath incubators. Psychopaths are not the healthiest of specimens, but because of their greater inclusive fitness within social machines, psychopaths tend to persist and thrive within them while non-psychopaths do not.” [p. 194]

The fact that within social machines psychopaths rise to the top is easy to grasp:

“If having some psychopathic tendencies is helpful for fitting in within a social machine, having more psychopathic tendencies is even more helpful. Consequently, within social machines, pure psychopaths rise through the ranks and concentrate at the top. It should be entirely unsurprising, then, that when we look at the upper echelons of business and government—the C-suite, the boards of directors, the executive branches, the legislatures and the courts—we find that they are pretty much stocked with total psychopaths.” [p. 195]

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Finally, let’s draw some conclusions, which should by now be perfectly obvious. All of the Hate Cults mentioned above are focused on national leaders. Nation-states are social machines par excellence. Social machines are run by psychopaths. Whatever it is they do, you can be absolutely sure that it's nothing personal, entirely beyond your control, and nothing to get worked up about. My sincere and earnest hope is that once you digest and accept these facts, becoming emotional about some psychopathic figurehead or other will start to look silly to you, the spell will be broken, the political vitriol in your brain will eventually get metabolized to something less toxic (urine, probably) and you will stop wasting your energies and feel better. As far as all of the Cathedrals of Hate—please don’t go near any of them. Cults are bad; political hate cults doubly so.

02:57 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dmitry orlov, actualité, haine, politique de la haine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook