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mercredi, 07 mars 2018

La Nouvelle Gauche de Macron radicalise la politique du Système

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La Nouvelle Gauche de Macron radicalise la politique du Système

Ex: https://lignedroite.club
 
Texte de la rubrique Situation politique

Durant la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron, désireux d’incarner le renouveau, a eu l’habileté de cacher le détail de son programme. Affirmant tout et son contraire (« en même temps ») et se prétendant « ni de droite ni de gauche », il a réussi, avec la complicité des médias, à tromper ses électeurs. Car Emmanuel Macron n’incarne en aucune façon le renouveau politique qu’attendaient nos concitoyens. Il a été choisi et soutenu pour servir le Système et c’est ce qu’il fait, mieux encore que tous ses prédécesseurs.

Mandaté par l’oligarchie

Quand Emmanuel Macron promet de « changer la France », ce n’est pas pour la placer sur la voie du renouveau. Emmanuel Macron n’est d’ailleurs pas un homme nouveau, mais un pur produit du Système : énarque, banquier et ministre d’un gouvernement socialiste. Quand il évoque le changement, il s’agit seulement de mettre fin à l’exception française qui faisait que notre pays ne se pliait pas encore tout à fait à l’idéologie libre-échangiste, atlantiste et libertarienne du cartel de Davos et de l’Europe de Bruxelles. En réalité, Emmanuel Macron veut non seulement continuer mais radicaliser la politique conduite par ses prédécesseurs, c’est-à-dire la politique voulue par le Système et l’oligarchie transnationale qui l’a mandaté à cet effet.

Fidèle aux conceptions socialistes

Dans le domaine économique, le gouvernement d’Emmanuel Macron a d’abord pris des mesures fiscales qui s’inscrivent dans la ligne de ses prédécesseurs socialistes et qui vont encore alourdir le fardeau de la classe moyenne. Ainsi en est-il de « l’impôt sur la fortune immobilière » qui continuera de frapper les familles qui ont épargné pour se rendre propriétaires de leur logement. De même, la promesse de suppression progressive de la taxe d’habitation jusqu’à un certain seuil conduira l’État, donc l’impôt, à compenser cette perte de ressources pour les collectivités territoriales et ne réduira donc pas les prélèvements globaux. S’agissant par ailleurs du financement de la protection sociale par l’impôt plus que par les cotisations sur le travail, il fut initié par Lionel Jospin dont Emmanuel Macron suit aujourd’hui la lancée. Quant à la hausse de la CSG, contribution inventée par le socialiste Michel Rocard, elle s’inscrit dans un mouvement amorcé il y a plusieurs années et aboutit à taxer les moins riches et les retraités.

Soumis aux exigences de l’ultralibéralisme international

Pour ce qui est des mesures économiques dans lesquelles certains voient à tort des mesures de droite, elles visent en réalité à adapter notre pays à l’ultralibéralisme international et répondent fidèlement aux exigences du grand patronat mondialisé et du cartel de Davos. Et, ce faisant, elles se trouvent en cohérence avec le premier axe idéologique de la Nouvelle Gauche, celui de l’adhésion sans réserve au mondialisme sous toutes ses formes. Ainsi en est-il de la suppression de l’ISF ou de la création d’un taux unique d’imposition (flat tax) sur les revenus mobiliers. Le gouvernement entend, nous dit-on, favoriser ainsi l’investissement dans les valeurs mobilières au profit des entreprises et de l’emploi. Mais cette politique profitera plus sûrement aux super-riches qui tirent l’essentiel de leurs ressources des revenus du capital et des placements sophistiqués qui ne sont pas ouverts aux petits épargnants.
De même, la réforme du code du travail destinée à donner une plus grande flexibilité à l’emploi répond surtout à une demande ancienne du patronat qui prétend paradoxalement que, pour pouvoir recruter, il faut pouvoir licencier. Ses effets positifs sur l’emploi sont cependant douteux à l’âge du mondialisme libre-échangiste qui met en concurrence nos entreprises et nos salariés avec des économies à bas salaires. Dans la mesure en effet où ces réformes sont mises en oeuvre sans protectionnisme raisonné à l’échelle européenne, elles ne pourront que faire progresser la précarité et notamment « l’uberisation » du travail.

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Porté par une vision immigrationniste

Cette vision mondialiste se manifeste également sur la question de l’immigration. Car Emmanuel Macron ne compte nullement mettre un terme à la crise migratoire. Il continue au contraire de soutenir la politique de Mme Merkel en matière d’accueil des immigrants clandestins, n’hésitant pas à affirmer que la France n’a pas encore « pris sa part » en la matière. Il critique les pays du groupe de Visegrád qui refusent la politique migratoire suicidaire de Bruxelles et préconise de mettre en place des hotspots en Afrique pour faciliter l’octroi de l’asile et de multiplier les « hébergements d’urgence » pour bien accueillir les immigrants clandestins chez nous. Comme représentant du parti de Davos, Emmanuel Macron reste immigrationniste : il trouve que l’immigration est « une opportunité économique car ce sont des femmes et des hommes qui ont aussi des qualifications remarquables ». De même, vis-à-vis de l’islam, il s’en tient à la politique de ses prédécesseurs en affirmant que cette religion serait compatible avec les « valeurs de la République » et qu’elle n’aurait rien à voir avec le terrorisme islamiste. Et cette ligne mondialiste se retrouve aussi au plan diplomatique, ce qui conduit Emmanuel Macron à soutenir une ligne européiste, en préconisant de renforcer la « gouvernance », notamment budgétaire, de l’Europe de Bruxelles et en se gardant bien de mettre en cause la soumission européenne à l’Otan.

Attaché à déconstruire nos valeurs

Sur le plan sociétal, et bien que la question n’ait pas encore été abondamment traitée, il est clair qu’Emmanuel Macron ne dévie pas du second axe idéologique de la Nouvelle Gauche, celui de la déconstruction de nos valeurs de civilisation. Son ministre de l’Éducation nationale peut certes tenir des propos de bon sens, il ne faut pas se laisser prendre au piège des apparences et de la communication. Car, au plan des actes, le gouvernement d’Emmanuel Macron continue de s’attaquer aux familles avec la réduction de l’APL, la baisse de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE), la perspective d’individualisation de l’impôt sur le revenu et l’offensive menée contre la propriété foncière, qui constitue une richesse enracinée, à la différence des placements financiers. Bien entendu, Emmanuel Macron n’a nullement l’intention de revenir sur le mouvement de déconstruction familiale lancé avec la loi Taubira sur le mariage des homosexuels, ni sur la PMA ni sur la promotion de l’avortement.

Au service du Système

En résumé, Emmanuel Macron, qui incarne la Nouvelle Gauche ralliée sans complexe au néo-capitalisme mondialiste, sert le Système beaucoup mieux encore que ses prédécesseurs en s’attelant à tous les changements internationalistes et libertariens que celui-ci attend. Il continue de déconstruire ce qu’il faudrait préserver et de poursuivre ce qu’il faudrait arrêter. Il n’incarne pas le renouveau de notre pays et ne répond pas à l’attente de la majorité de nos concitoyens.

L'Italie est-elle en train de s'affranchir de la domination par la finance américaine?

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L'Italie est-elle en train de s'affranchir de la domination par la finance américaine?

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Notre première réaction consiste à se réjouir, essentiellement du fait du succès de 5 Etoiles., lors des élections de dimanche 04/03.

Rappelons les résultats au soir du 5 mars.

Le Mouvement 5 étoiles (M5S) devient le premier parti du pays avec 32 % des voix, selon les premiers résulats. La coalition formée par Forza Italia, de Silvio Berlusconi, la Ligue, de Matteo Salvini (extrême droite) et le petit parti Fratelli d'Italia (« Frères d'Italie »), obtient 37 % des voix, loin devant le Parti démocrate, centre gauche), de Matteo Renzi (19 %), selon des résultats partiels portant sur deux tiers des bureaux de vote.


Sur le Mouvement Cinq étoiles, on peut lire ici un exposé qui nous paraît à peu près objectif
https://www.francetvinfo.fr/monde/italie/elections-italie...

On peut prêter beaucoup d'intentions dites anti-Système à 5 Etoiles. Toutes ne seront pas mises en oeuvre s'il accédait au pouvoir, surtout si c'était dans le cadre d'une coalition quasi inévitable avec Forza Italia et la Ligue, qui se sont toujours montrés obéissants aux consignes de Washington.

Néanmoins 5 Etoiles est le seul mouvement qui présente au moins dans le discours l'originalité de vouloir échapper à la domination de la finance américaine, avant-garde de la domination qu'exerce l'Amérique sur l'Europe depuis 1945. Cette domination se traduit par le mise en tutelle des « élites » italiennes.

5 Etoiles qui prétend ne pas émaner directement de ces élites, mais représenter une aspiration plus profonde des classes travailleuses et de la petite bourgeoisie italiennes, sera le mieux placé pour entreprendre cet effort colossal.

En bonne logique, ceci devrait imposer une sortie de l'Union européenne. Mais celle-ci serait difficile pour l'Italie, à la lumière des difficultés que rencontre actuellement le Brexit. Cependant, grâce à 5 Etoiles au pouvoir, l'Italie deviendrait le seul pays européen a pratiquer un discours d'indépendance à l'égard de l'Union et de tous les intérêts corrompus qui s'y expriment.

En cela, l'Italie se distinguerait favorablement de la France d'Emmanuel Macron, élu et soutenu par Wall Street. Celui-ci est en train de sacrifier tous les acquis scientifiques et économiques du pays ayant fait son originalité et sa force à l'époque des Trente Glorieuses. Elle se distinguerait aussi de l'Allemagne, incapable de se rendre compte que se serait dans le cadre d'une alliance avec la Russie et la Chine qu'elle pourrait au mieux exprimer son génie industriel.

 

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Luigi Di Maio

Nous avions proposé le mois précédent pour cette rubrique Sigmar Gabriel, susceptible de faire sortir un tant soit peu l'Allemagne de la domination Américaine. Mais il semble qu'il n'en prenne pas le chemin, la nouvelle Grande Coalition allemande dirigée par la permanente chancelière Angela Merkel ayant toujours pris ses consignes à Washington. Peut-on cependant reporter cet espoir, concernant cette fois l'Italie, sur Luigi Di Maio, le nouveau chef du Mouvement 5 Etoiles ?

L'agité Beppe Grillo, qui l'avait précédé dans ce rôle, avait suscité un certain intérêt par des propositions susceptibles d'ébranler l'enfermement de l'Italie dans ce que l'on appelle désormais le Système, enfermant les « démocraties européennes » dans la domination de Wall Street, du Pentagone et de leurs relais au sein de l'Union européenne, celle-ci créée à l'initiative de Washington pour jouer ce rôle dans sa lutte contre la Russie. Mais Beppe Grillo avait déçu les militants du Mouvement 5 Etoiles par ses incohérences et son manque de sérieux.

Aujourd'hui 5 Etoiles (voir notre article du 5 mars, L'Italie est-elle en train de s'affranchir de la domination par la finance américaine?) semble avoir repris cette volonté de redonner à l'Italie un minimum de personnalité sur la scène internationale en imaginant des solutions originales permettant un tant soit peu au pays d'échapper au conformisme du Système.

5 Etoiles le doit-il au rôle joué depuis quelques mois en son sein par celui que l'on nomme « le jeune » Di Maio? Wikipedia donne un résumé qui nous paraît à peu près honnête, bien que peu enclin à la sympathie, de son parcours politique (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Luigi_Di_Maio ) Nous ne le reprendrons pas ici.

Les adversaires politiques de 5 Etoiles, parmi lesquels on retrouve tous les défenseurs d'un enfermement de l'Italie dans le rôle qui a toujours été le sien depuis 1945, celui de paradis touristique, de créateur de modes et à travers les industries du Nord, de relais d'un capitalisme industriel et financier bien établi dans l'Europe rhénane, ont reproché à Di Maio de s'appuyer sur un physique agréable et une aisance dans la vie publique pour cacher le vide qui était le sien.

Nous sommes persuadés du contraire, le concernant. Il lui a fallu une sorte de génie politique pour réussir à s'imposer dans une société restée profondément conservatrice et gérontocrate. S'il accédait au gouvernement, seul ou avec des représentants de Forza Italia, il est très probable qu'il continuerait à exploiter les idées qu'il avait représentées les mois précédents.

Qualifiée de « populiste » il a déjà fait entendre que si l'on désignait par ce nom des défenseurs d'un peuple soumis au silence par les élites, il revendiquait le terme. Habileté peut-être, mais qui vient opportunément relayer en Italie un mouvement d'exaspération contre une immigration hors de contrôle et la dictature des anonymes de Bruxelles.

Pour le moment les représentants des gouvernements européens, en général fort éloignés de 5 Etoiles, font diplomatiquement bonne figure. Mais on peut présager que, s'il agi comme il le promet, toutes les armes seront utilisées contre Di Maio pour le déconsidérer. Sera-il capable d'y faire face? Speriamo.

Note. On lira sur les élections en Italie une analyse de Jacques Sapir
https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-seisme-polit...

mardi, 06 mars 2018

Vente de Rafale bloquée: la France subit (encore une fois) la loi américaine

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Vente de Rafale bloquée: la France subit (encore une fois) la loi américaine

Ex: http://www.katehon.com/fr

LE CERCLE/POINT DE VUE - Washington s'appuie sur une réglementation locale sur la vente d'armes pour freiner la vente de Rafale supplémentaires à l'Egypte.

Le succès commercial du Rafale en Egypte, en 2015, présageait un avenir (enfin) souriant pour l’avion de combat français de Dassault. C’était sans compter sur la réaction américaine. Les négociations pour la vente de Rafale supplémentaires entre la France et l'Egypte sont freinées par Washington, indiquait «La Tribune», la semaine dernière. Les Etats-Unis refusent en effet l'exportation d'un composant américain.

La pièce en question ? Une petite puce électronique «made in USA» présentes dans les missiles de croisière Scalp, eux-mêmes fabriqués par l'entreprise européenne MBDA, filiale commune d'Aribus, de BAE Systems et de Leonardo. Washington, s'appuie sur une réglementation américaine - la norme Itar (International traffic in arms regulations) sur les ventes d'armes - pour bloquer l'exportation et, in fine, la vente des Rafale. 

Guerre économique

Cette affaire est une nouvelle illustration de l’extraterritorialité des lois américaines qui ont déjà fait ployer quelques-uns des plus grands groupes européens. Souci, le nouveau locataire de la Maison-Blanche semble plus difficile encore à amadouer que son prédécesseur Barack Obama.

La politique juridique extérieure américaine se fait plus menaçante. Certains observateurs y voient l’incarnation d’un des piliers de la guerre économique dont Donald Trump ne fait aucun mystère. La norme Itar n’est en rien utilisée ici pour prévenir ou sanctionner une quelconque fraude, mais pour protéger un intérêt américain. Le caractère légal de l’opération est parfaitement respecté.

Pour en sortir, soit MBDA change les composants incriminés au profit de produits 100 % européens, soit un accord est trouvé entre autorités françaises et américaines comme ce fut le cas pour la vente de deux satellites aux Émirats Arabes Unis en 2014. François Hollande, l'ancien président français, avait dû aller rencontrer son homologue pour débloquer la crise. La prochaine visite d’Emmanuel Macron aux États-Unis, en avril prochain, pourrait voir ce dossier ajouté à l’ordre du jour.

Une extraterritorialité des lois redoutable

La question de l’extraterritorialité des lois américaines reste entière puisqu’à chaque manifestation, elle oblige le président français à devoir entamer des discussions qui confinent plus ou moins à devoir courber l’échine. Il faut reconnaître à cette mécanique une efficacité absolue puisqu’elle revient, sous le prétexte d’une régulation économique visant à prévenir les fraudes, à arbitrer le droit du commerce international avec comme seul prisme l’intérêt américain.

Car le juge ne sera jamais saisi, aucune incrimination pénale ne sera jamais utilisée ! En l’occurrence, il n’y a pas le plus petit tracas juridique, mais seulement la présence d’un composant américain qui justifie qu’ils donnent leur avis.

L’efficience est telle qu’elle ne repose sur aucun principe, sur aucune règle juridique. Les États-Unis se reconnaissent simplement le droit de contrôle de toutes les opérations dans lesquelles un élément de rattachement à leur droit aussi infime – pour ne pas dire discutable – que l’utilisation de leur monnaie ou d’un trombone.

Le terrain judiciaire n’a jamais été exploré par crainte pour les groupes visés de se voir boycotter en plus d’être déjà sanctionnés financièrement. Leur pusillanimité se comprend quand on examine les maigres chances de succès d’une action devant la Cour suprême des États-Unis.

Nécessaire réaction européenne

Reste à l’Europe à se doter des mêmes armes. Une réforme de la loi de blocage, sur le modèle de la Fema canadienne qui interdit aux entreprises de répondre aux injonctions de quelque nature qu’elles puissent, être pourrait étoffer intelligemment notre droit et donner aux entreprises françaises une protection utile en sus de constituer un signal politique fort. La Commission européenne pourrait également poursuivre ses enquêtes dirigées vers les grands groupes américains, à commencer par Google.

Au-delà, l’Europe pourrait, elle aussi, se doter d’une politique juridique extérieure en exerçant un droit de régulation sur toutes les opérations utilisant l’euro ou un quelconque autre critère de rattachement. Rien n’est plus simple puisque les scrupules juridiques sont remisés au profit d’une vision «normalisée» du commerce, chacun créant ses normes au gré de ses besoins.

Source : Les Echos.fr

The Romanian State – the tip of the spear of American imperialism

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The Romanian State – the tip of the spear of American imperialism

Ex: http://www.geopolitica.ru

When looking from Chișinău, Romania is seen as being in a dishonorable position, namely as the tip of the spear of American imperialism. After more than a quarter of a century of competing in the zeal of submitting the country to the new overlords in Washington, after ruining and giving away the national economy to foreigners, after giving away their arable land to foreign investors, after tailoring society with the recipes of the New World Order string pullers, it looks like Romanian politicians are starting to present themselves as saviors of the Moldovans. After leaving nothing left of their national sovereignty, after the decision-making process was taken over by the Brussels bureaucracy and its overseas patrons, Bucharest has proudly taken the role of the guide for Chișinău towards the enlightened and irreversible path of Euro-Atlantic integration. 

Around 10 years ago, in a visit of a Romanian Minister of Foreign Affairs in Chișinău, the guest made an interesting statement during the press conference held with his Moldovan counterpart – Andrei Stratan, which did not stop the latter in subtly making fun of it. The Romanian official said: “Romania is ready to commit itself to being the lawyer of Moldova in the process of European integration”, to which Andrei Stratan responded: “Thank you very much, dear colleague. But Moldova did not commit any crime on the international scale and does not need a lawyer”. Leaving all jokes aside, the time has come to make some clarifications on the relationship between Bucharest and Chișinău, from a geopolitical perspective. Such types of analysis will not affect consumers of national myths such as “the centenary of the Great Union – an opportunity of repeating history”, those who cannot distinguish between reality and non-reality, but rather choose to force reality according to the oniric state, bringer of hope and delight. It is not for them that we write these lines, but for those who do not confuse the bureaucracy of Bucharest with history, culture, spirituality and the historical development of a people. 

To honour the memory of our ancestors, to experience feelings of national dignity around the glories of Stephen the Great or to drink out of the inexhaustible fountain of the works of Eminescu, Enescu, Brâncuși, Eliade, Noica and so many others who represent our history and our culture does not necessarily mean to have respect and more importantly, be obedient to the envoys of Bucharest, who are insisting on making us happy against our will.

From a wider perspective that takes into account international realities in their whole complexity, things are as follows. After convincing the wayward Saakashvili to measure his military potential with that of Russia in 2008, the adventure concluded itself with the loss (for good?) of two parts of national territory, which became subjects of international law and protectorates of Moscow. After instigating the new regime in Kiev to reckless actions in 2014, which resulted in massive military hostilities, considerable losses of human lives, the takeover of the Crimean peninsula by Russia, and the de facto secession of the eastern parts of the country aspiring to definitively separate from Ukraine, US strategists have achieved their goal: both Georgia and Ukraine have been determined to seriously damage their relations with Russia (to the detriment of their own national interests) and – here is the key !!! – need the US protection against „Russian danger”. Bullseye!

History shows that the Anglo-Saxon string pullers are the finest, the most perverse and experienced masters in stimulating nationalism everywhere in the world, to their imperial advantage and to the misfortune of the blind peoples used in these dirty and bloody geopolitical games. It is enough to take a brief look at the intrigues schemed by them in Asia, in the Arab World or in Africa in the past couple of hundreds of years in order to realize that the state of the relationship between Romania and the Republic of Moldova are not an exception but on the contrary, an example of this old and perfidious imperial logic that conducts itself by the eternal saying “Divide and conquer!”. 

These tools are very effective, as they fill in wonderfully old historical animosities, springing out of the conflicts of the great powers that have not bypassed our people. Cutting and changing of maps, depending on the ability of waging wars, in using military force or the threat of using it, which brought disaster and endless suffering to many millions of people, the plagues of the communist regime, with its repression, deportations, enslavement and denationalization of peoples that found themselves in the middle of the Comintern boiler – all of this is perfectly true in our case too. And it is exactly here that we get caught up in the net of the string pullers from overseas. The thirst for revenge, the ardent desire to restore historical truth are what make up the raw material for the maneuverers from the Euro-Atlantic centers of influence.  

In the case of the Republic of Moldova, after a violent overthrow (the Moldovan Maidan avant la lettre on Aprile 7, 2009), the power was usurped by a couple of mafia-type clans (which in the meantime has reduced to one) and the American prestidigitators managed to accomplish the plan that served in preserving the country’s imperial interest. And it is namely one plan, at the hands of anyone who is not blind or is not playing the fool. That is, to take over the decision-making process in exchange for some financial alms, which are given according to the degree of obedience of the pawns of Moldovan state hierarchies. What exactly are these jacks supposed to do? Barely anything, except: 

  • 1) To open the gates to the free-trade economy of the flow of goods, capital and foreign services (= the death of the national economy);
  • 2) To declare their eternal fidelity to the European course of the country, (the EU being conceived from the start, after 1945, as a vassal of the US);
  • 3) to declare itself an integral part of the US’s total geopolitical war against Russia (a successful mission – the expelling of Russian diplomats, the permanent expulsion of journalists from that country, the banning of TV broadcasting, etc.).
  • 4) to abandon methodically the country’s neutral status in favor of inexorable NATO membership.

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We will need to spend some time on the last point. The whole bustle concerning the opening of the NATO Documentation Center, with visits by the dignitaries of this US-controlled political-military bloc in Chisinau, with the commitments of the Moldovan officials to buy US weapons (why not, if we have a budget surplus and there aren’t any social emergencies to solve, right?) and send Moldovan soldiers to trainings so that they can meet NATO standards. And in this abominable and unfortunate show, our „regional patrons”, the Romanian officials, have also engaged. Even the Romanian Minister of War showed up, who walked arm in arm with our Defense Minister and the Romanian PM too honored us with her presence. We are courted with great insistence by our brothers (and sisters – not to offend the feminists engaged in the gender equality battle) from beyond the Prut river who are trying to do everything just to see us under the big NATO umbrella (and the generous EU, of course).

The siren songs are sung in chorus by the American falcons (disguised as pigeons of peace) and the puppets from Brussels and Bucharest. But instead of a state of bliss, the cacophony with sound of guns and smell of gunpowder causes concern. 

NATO’s lure to Moldova, as well as the fuss regarding the centenary of the Great Union, has no purpose other than to provoke as much internal tension as possible, to get spirits fired up in the Transnistrian region and Gagauz autonomy, and ultimately to create a small civil war, followed by territorial disintegration and the transformation of the country into an ungovernable area. And the end is known. Look at the case of Georgia in 2008 and Ukraine in 2014, which is far from being over.

If we are to take a look at the map of our region, everything becomes extremely clear. Romania has already entered NATO (although the sinister joke, according to which NATO has entered Romania, not vice-versa, is perfectly true), Ukraine is to be incorporated into this bloc in the nearest time, and Moldova, a small, poor and vulnerable country has the ambition to remain neutral. This is not acceptable. This confusion or temporary state, if you wish, can no longer last. The stake of the US military-industrial complex is clear, the tasks are set, and the roles – distributed. 

„Carthage must be destroyed!”  – the falcons of American militarism repeat obsessively to the point of fainting. And the role of Carthage is attributed, as is well known, to Russia. And for this historic mission, prescribed by the god of war, the Atlanticists are ready to sacrifice without remorse a country like Moldova, as they have always done in such situations. It is only regrettable that in this pessimistic scenario, the role of the tip of the spear, of false guide, is given to Bucharest.

It is namely this that causes the biggest mess in the collective mentality from the Republic of Moldova. People who are sympathetic towards Romania are not always able to think of concepts such as the one of the great Romanian sociologist Dimitrie Gusti, who called these types of situations as “a conflict between the state and the nation” or the „superposed strata”, in Eminescu’s words. The superstructure, the ruling class, the anti-elite at the head of the country is not guided by the interests of the nation, but it serves foreign interests to the detriment of its own country and at the same time to the detriment of Moldova. Whether it’s just hypocrisy or plain stupidity, that’s another story. It is likely that we will never know if they are mercenaries who understand and take on their mischievous mission or just blind tools, „useful idiots”, „blind pilots”, as young Eliade would say.

It is certain that heavy clouds are gathering over the already not-so-bright sky of the Bessarabian region. And only God knows if we will be able to avoid a dramatic outcome.

Source - FLUX.md

lundi, 05 mars 2018

La manipulation mentale, une arme de destruction massive de notre démocratie directe et participative

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La manipulation mentale, une arme de destruction massive de notre démocratie directe et participative

Par PD. Dr. méd. Dominique Schwander

Les manipulateurs pervers narcissiques représentent 2 à 3 % de la population occidentale et les psychopathes 1%. Ils sont parmi nous. Des élus, des politiques et, évidemment, des spécialistes en communication, des meneurs de campagne électorale nous manipulent, sans être nécessairement des pervers narcissiques ou des psychopathes. Tous ces gens, les mass médias et leur intelligentsia journalistique qui a trahi sa mission de leader informateur, font des efforts conscients pour manipuler de manière éhontée l’opinion publique et les électeurs. Nous sommes tous plus ou moins manipulés car nous sommes tous humains et donc manipulables.

Les techniques et stratégies de manipulation mentale sont exercées individuellement, par exemple dans une famille ou sur le lieu de travail. Sun Tzu, Mahomet, Pavlov, Schopenhauer, Goebbels, Bernais, Chomsky, Bush, Obama, le couple Clinton, Merkel, Erdogan, Macron, Leuthard, Sommaruga, Berset, Darbellay, etc, étaient/sont des adeptes de la manipulation de masse. Les techniques de manipulations de masse sont exercées sur une population à des fins politiques, idéologiques, religieuses, économiques ou militaires. Depuis Sun Tzu, les armées et les dictatures ont toutes leur manuel de manipulation et de diversion, par exemple l’armée des USA: « Silent weapons for quiets wars". Operations Research Technical Manual TW-SW7905.1.1979. Et bien sûr tant de gouvernements, pas seulement de pays musulmans et de dictatures, ont peur de laisser un libre penseur, un individu critique, voir une partie du peuple Souverain développer leurs propres sphères d’influence, ce qui risque de remettre en question les fondements de la société et leur pouvoir mais surtout créerait des changements sociaux remettant en cause la légitimité, le statut et les avantages d’élus carriéristes et de hauts fonctionnaires.

Les autorités qui manipulent un peuple ne mènent pas une vie exemplaire sur le plan moral, bien au contraire. A force d’être manipulé, tôt ou tard, le peuple  laisse un régime autoritaire puis une dictature être instaurés. Les supporters de cette dictature manipulent à loisir, profitent de la situation, la corruption se généralise et contamine toute la société, de bas en haut. Ils oublient vite que, dès que la classe dominante cesse d’être un symbole des valeurs éthiques, sa chute devient inévitable, même si cela prend beaucoup de temps. Finalement, comme on peut l’observer en Afrique et en Amérique latine, les entrepreneurs et les élus font l’apologie de la corruption en affirmant que grâce à elle l’économie est florissante et le produit national brut augmente chaque année. Promus dans la caste aux côtés d’oligarques enrichis ou rêvant de le devenir, ils ne voient plus que, sauf quelques exceptions semblables à eux, la classe moyenne s’appauvrit, le pouvoir d’achat baisse plus que le PIB augmente, les pauvres augmentent, sont prêts à  écouter un groupe d’aristocrates de l’esprit communistes et à les soutenir afin de rompre sciemment avec le démocratisme ploutocrate, corrompu et exploiteur.

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Ci-après une liste non-exhaustive de comportements, de stratégies, de tactiques et de techniques de manipulation mentale, dénommée aussi sujétion psychologique, dont l’objectif est toujours de contrôler notre perception de la réalité en prenant le contrôle psychique du sujet manipulé, qu’il est plus juste de nommer la victime:

    • Le gaslighting est une tactique de manipulation mentale qui consiste à déformer ou à fausser le récit des évènements de manière à faire douter la victime de sa mémoire, de sa perception et de son équilibre psychique, par exemple l’électeur, une femme maltraitée ou un Donald Trump. Cette tactique s’appuie sur la dissonance cognitive, c’est-à-dire le conflit entre deux différentes informations, entre deux pensées contraires, entre deux opinions. Le déni de la réalité et du contenu intolérant, meurtrier et impératif du coran et des autres textes musulmans « sacro-saints » est une telle manipulation mensongère entretenue par des élus islamo-collabos, angéliques ou idiots utiles. Pour ces derniers en déni, l’islam-idéologie est une religion de paix, de tolérance et de bonheur. Pour les autres, qui ont pris connaissance du coran, des hadiths, etc, et qui observent la réalité quotidienne autour d’eux, c’est une idéologie guerrière, militante, envahissante, d’une autre temporalité et irrationnelle.
    • Manipulation du langage: les idéologues et les politiques doctrinaires manipulent le langage. Par exemple l’islam-idéologie est très proche du communisme et du socialisme par leur manipulation du langage.
    • Jouer sur l’émotion est une technique classique pour empêcher toute analyse rationnelle d’une situation. On fait appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion. C’est ce que font quotidiennement les présentateurs à la télévision, des élus, des imams, plutôt que d’essayer d’apporter des faits, des explications objectives, une observation  impartiale et d’encourager les spectateurs et les gens à analyser et à raisonner avant qu’ils choisissent ou décident par eux-mêmes. Manipuler ou susciter des émotions permet d’accéder à l’inconscient et au moi narrateur des individus, à influencer les gens dans leurs idées, leurs peurs individuelles ou collectives, leurs désirs, par exemple le paradis pornographique de Allah et de sa superstar Mahomet. Ce faisant les manipulateurs nous suggèrent des comportements et des décisions que nous croyons venir du plus profond de  notre être, alors que ce n’est pas le cas.
    • La stratégie de la diversion et de la distraction est très utilisée et très efficace. Elle détourne l’attention du public des vrais problèmes pour lui imposer à la place du superflu insignifiant que l’on met savamment en scène dans les émissions d’actualité traitées dans les mass médias. Le réchauffement climatique, la possession légale d’armes, « panem et circenses » de la Rome antique, les manifestations sportives actuelles, les rituels de l’islam-idéologie, le pas d’amalgame, en sont des exemples quotidiens.
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    • La stratégie de l’homme de paille ou sophisme de l’épouvantail est très utilisée en politique et en islam. Elle représente de manière fausse ou exagérée, de façon absurde ou irrationnelle, vos propres pensées et sentiments. Cela finit par invalider totalement notre droit à avoir ou à exprimer des pensées, des émotions, une opinion ou un vote et finalement nous avons des doutes, culpabilisons et changeons d’avis. Les pervers narcissiques, les psychopathes essayent de représenter nos opinions, nos émotions et nos expériences vécues de manière fausse, absurde ou irrationnelle afin de convaincre les autres que nous avons nous des défauts de caractère et sommes irrationnels.
    • Traiter les gens comme des enfants: des émissions grand public ou de la publicité s’adressent à nous comme à des enfants, ce qui génère des réactions émotionnelles « cool » du public confronté en réalité à de graves problèmes qui sont ainsi minimisés, vu qu’ils suscitent bien peu de réactions.
    • Maintenir les gens dans l’ignorance sous prétexte que les gens qui savent sont dangereux, menacent l’équilibre du système en place, de l’établissement politico-économique, religieux ou idéologique. Toute dictature, tout gouvernement autoritaire et/ou théocratique maintiennent l’instruction publique et l’éducation à un niveau très bas. Cela fait partie des techniques pour que des systèmes autoritaires, (Inquisition par exemple), idéologiques (islam-idéologie par exemple) ou corrompus (nation africaine ou sud-américaine), perdurent. C’est attristant. En réalité, l’instruction publique et les mass médias sont les deux secteurs à partir desquels le monde pourrait devenir, sans corruption ni violence, renouvelé et élevé moralement. L’instruction publique nourrit ou empoisonne l’esprit de l’enfant. Les mass médias nourrissent ou empoisonnent l’esprit de l’adulte. De nos jours, l’école et les mass médias sont tous deux aux mains d’une gauche dénuée d’esprit: les remettre aux mains de l’esprit et de la raison serait la plus haute tâche de toute politique idéale, de toute révolution idéale
    • Encourager la médiocrité en érigeant au rang de valeurs, la bêtise, la vulgarité, la sexualisation de tout, l’ignorance, voir un rap idiot, grossier et sexuel ou les émissions de télé-réalité. Plus la chanteuse est vulgaire, sexualisée et désinhibée, plus elle est adulée et considérée une superstar. On encourage le public à se complaire dans la médiocrité puis à élire des médiocres.
    • La stratégie du différé ajourne une mesure impopulaire en la présentant comme une concession équitable, le port du voile islamique ou du burkini, la viande halal. On nous fait accepter finalement telle mesure parce qu’elle ne nous affecterait pas directement ou dans l’immédiat.
    • La stratégie du problème/solution clé en main consiste à faire croire au public que beaucoup de situations ou événements présentés comme aléatoires ou liés au hasard (par exemple le réchauffement climatique), répondent à une logique implacable. Cette manœuvre fait que la  solution apportée qui serait parfaitement inacceptable en temps normal, est non seulement acceptée mais également plébiscitée par ceux-là mêmes qui en feront les frais. Par exemple, en brûlant des cierges et en diminuant les libertés l’une après l’autre, suite à un acte terroriste musulman, en ayant du lait dans nos veines et pas du vitriol comme le terroriste musulman, nous transformons petit à petit une démocratie en une démocrature.

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    • Le manipulateur emploie différentes formes de menaces, de chantage et d’abus mental pour prendre un ou des individus en otage. Il essaye de vous terrifier pour que vous soyez toujours en accord avec lui. C’est ce qui se passe dans les zones de non-droit dites aussi zones islamisées de France, de Suède, etc. Dans le monde des manipulateurs, les pervers narcissiques sont les seules personnes à avoir raison, et tout autre avis ou menace pour leur supériorité entraîne leur rage.
    • Culpabiliser l’esprit de révolte ou d’indignation: en inversant les valeurs dans un Etat-nation, en culpabilisant le révolté et l’indigné, en les tenant pour responsables de leurs peines ou malheur, en leurs faisant accepter progressivement une mauvaise image de soi, les manipulateurs dépriment et inhibent toute nouvelle action. La révolte et l’indignation sont alors remplacées par la culpabilité.
    • Si le manipulateur n’arrive pas à modifier la manière dont vous vous percevez vous-même et vous vous exprimez en public, il cherche, par des campagnes de rabaissement public, de diffamation et d’harcèlement à contrôler et à changer la manière dont les autres personnes vous perçoivent. La diabolisation ad hiltlerum ou traiter d’extrême droite un élu de droite, Christophe Blocher ou Donald Trump, est devenue, depuis Staline, une pratique émotionnelle courante de la politique guerrière que mène la gauche et les partis qui lui sont soumis. Depuis des années, de telles frappes préventives manipulatrices sont faites quotidiennement contre le Front national français et les partis populistes de droite.
    • La triangulation est une technique très utilisée par de nos élus avant les votations concernant une initiative, Elle consiste à faire intervenir l’opinion réelle ou supposée, voire la menace d’une tierce personne, faiseur d’opinion, relais d’opinion, ancien élu, professeur d’université, guide religieux, etc, ou même le public lors d’un débat publique ou télévisé, tout en invalidant en même temps la réaction légitime des  victimes face à l’abus.
    • Le manipulateur est toujours obsédé à maintenir un contrôle permanent des moindres petits aspects de votre vie et de vos émotions. A ce faire, il va même inventer des situations de conflit, afin de vous déstabiliser et de vous affaiblir. Ainsi l’islam-idéologie gère chaque facette de la vie du musulman pratiquant, ne lui laisse aucun espace de liberté, condamne tout individualisme et glorifie son oumma.
    • La projection mentale est un mécanisme de défense des manipulateurs. Ainsi depuis XIV siècles les musulmans utilisent les juifs et Israel comme bouc émissaire et recourent à leur victimisation expiatoire pour justifier leurs razzias, leurs attaques, leurs guerres asymétriques ou hybrides et leurs actes terroristes. Ce faisant, les musulmans manipulateurs déplacent leurs responsabilités, refusent de reconnaître leurs torts et d’assumer leurs actes.
    • Attaqué le manipulateur, par exemple tel Tariq Ramadan, utilise des stratagèmes élaborés, employant des biais cognitifs, des sophismes, des arguments fallacieux et la taqyia de la nébuleuse musulmane, soit une conversation absurde et irrationnelle. Ces stratagèmes lui permettent de crier au complot, de gagner le débat, de manipuler et de vaincre l’adversaire, d’avoir toujours le dernier mot, même en ayant complètement tort. Nombres de manipulateurs dans les débats, plutôt que de prendre le temps d’examiner attentivement différentes perspectives, généralisent tous vos propos et arguments en faisant des discours généralisants qui ne reconnaissent pas les nuances.

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    • Le conditionnement destructeur pratiqué par le manipulateur nous conditionne lentement et durablement parce que, en particulier, il craint tout ce que nous aimons d’autre, à part lui qui s’estime le meilleur. Nos élus eurolâtres et nos bruxellisés s’adonnent à ce travers manipulateur
    • La stratégie du dégradé est classique; quand l’addition est trop lourde, on fait plusieurs tickets. Voyez Berset avec l’AVS, les retraites vieillesse et l’assurance maladie et accident ou les revendications et exigences croissantes des immigrants musulmans.
    • Créer des problèmes, puis offrir des solutions. Le problème peut être par exemple une « false flag operation ». Les raisons données par les Français et leurs alliés pour s’ingérer militairement en Iraq et en Syrie furent des manipulations mensongères bien pires que celles données par les USA de Bush pour s’ingérer militairement en Iraq.
    • Finalement la stratégie et la technique de l’avenir: connaître les gens mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes. Les techniques de pointe en algorithmes, en intelligence artificielle, en biologie, en neurobiologie, en génétique, en psychologie appliquée, par exemple concernant le moi narrateur, toutes exploitées par face de plouc, WhatsApp et autres réseaux « sociaux » scrutinateurs-surveilleurs-contrôleurs-espions apporteront tant de connaissances nouvelles sur la femme, l’homme, la société et leurs fonctionnements, que l’individu lui même ne se connait pas aussi bien que ceux qui ont accès à ce savoir, tout particulièrement aux puissants algorithmes nous concernant. Si nous ne réagissons pas, si nous ne faisons pas de meilleurs choix, ce nouveau savoir représentera un pouvoir et un outil de contrôle puissants et autoritaires pour tous ceux qui ont un intérêt à manipuler les autres et se seront donnés ces nouveaux moyens. Avant une prochaine votation, vous aurez dans votre inconscient, qui face de plouc a décidé que vous choisissiez. Comme l’a écrit en 1925  le visionnaire Comte autrichien R. N. Coudenhove-Kalergi dans son livre « Idéalisme pratique, noblesse, technique, pacifisme »:  « La technique sans l’éthique mène aussi bien à des catastrophes que l’éthique sans la technique. L’éthique et la technique doivent se compléter, doivent avancer ensemble, se réfléchir et se conscientiser ensemble. »Actuellement, chez nous, c’est la télévision, puis l’islam-idéologie, puis les élus eurolâtres et autres bruxellisés, qui contribuent le plus à la manipulation mentale de masse. C’est pourquoi, nos élus de gauche se félicitent que nos chaînes nationales accaparent la quasi totalité, soit beaucoup plus que 1 milliard de CHF, des redevances que tous les citoyens suisses payons ; une bonne raison de voter oui à l’initiative NO BILLAG, de libéraliser et de privatiser le marché de la télévision et de la radio. Notre télévision nationale coûte très cher au peuple et est vraiment mauvaise. Pour le prix que paie chaque famille et même (!) nos entreprises notre télévision est une misère. Les Espagnols et les latino-américains ont deux termes imagés et métaphoriques pour qualifier une télévision comme notre nationale: « telebasura » soit téléordure ou mieux encore « TV chatarra » soit TV ferraille ou TV débris, la « comida chatarra » étant la malbouffe. Nos coûteuses chaînes de télévision nationales ne sont-elles pas une fort coûteuse TV malbouffe contre laquelle nous devons réagir avec fermeté et indignation. 
  • Notre télévision suisse pollue notre mental et celui de nos enfants avec des émissions de plus en plus bêtes et addictives. Elle suggère des idées pauvres, des façons de penser irrationnelles, une inculture, un faux savoir et un tas de choses à consommer. Elle est devenue si mauvaise qu’elle n’incite pas à la réflexion.
  • Il n’y a pas de vrais débats à la télévision. Les débats ne sont plus présidés et dirigés par une personne impartiale et cultivée.

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  • Les invités sont toujours des soit-disants experts qui débitent et débitent comme des journaux pisses-copie, de façon mal dissimulée, une vérité dictée par l’idéologie, une tendance politique le plus souvent de gauche, l’argent, ou le pouvoir, mais bien évidemment jamais discutable.
  • Notre télévision nationale est devenue l’art de perdre du  temps; moins pour les entrepreneurs qui sont eux beaucoup plus axés sur la lecture que la classe ouvrière et les enfants et moins pour les jeunes devenus accrocs au réseaux sociaux et à l’internet.
  • Notre télévision, comme notre presse quotidienne, est un flot ininterrompu d’informations inutiles, sur lesquelles le téléspectateur/lecteur n’a pas d’influence, contrairement aux sites web de réinformation qui publient les nombreux commentaires des internautes. Donald Trump, disant ce qu’il pense et faisant tant d’efforts pour faire ce qu’il a promis avant d’être élu, est passé par là: les journaux quotidiens tel le poubelliste, le liberticide, autres bidonneurs et canards aux accroches, angles, scoops, audience douteux et équivoques, qui ont rien d’interactif, parce que leur redac’chef qui se met en photo en première page refuse de publier les lettres d’opinion et même les articles de lecteurs qui lui paraissent politiquement incorrects, prendront un bouillon puis feront faillite et seules les futures chaînes de télévision privées qui seront vraiment interactives survivront. Réjouissons-nous, la chaîne CNN manipulatrice et tellement menteuse a perdu 30 % de ses annonceurs, les finances du New York Times et du Chicago Tribune, que nos quotidiens copient fidèlement le lendemain matin, vont mal.
  • L’information est tronquée, et manipulée parce que quelques oligarques, la caste pseudo-aristocratique de l’argent, détiennent la très grande majorité des mass médias du monde entier, tous supports confondus. Si bien que ceux qui gobent cette  « info » ne savent plus ce qui se passe réellement dans leur canton, dans leur pays et dans le monde. Ils vivent dans le récit d’un monde factice qui désigne ses gentils et ses méchants au gré des intérêts politiques, idéologiques, économiques et militaires du moment.
  • Notre télévision nationale est la reine de la désinformation. Pour être désinformé rien de rien de tel qu’écouter quotidiennement « les infos » et les « nouvelles ».
  • Notre télévision rend étroit d’esprit et ramollit le cerveau. L’information est déversée tel quelle dans notre cerveau. Nous ingurgitons tout ce que les journaleux ripeurs nous versent. Nous entendons tout le temps les mêmes choses et à longueur de journée (chômage, précarité, immigrés, catastrophes et tant de futilités) à tel point que nous pensons que c’est le seul point de vue viable, que c’est la vérité et finalement nous ne mettons même pas en doute ce que nous entendons et voyons ni ne nous viendrait à l’esprit de soupçonner l’existence d’autres points de vue.
  • A la télévision, la publicité est toujours présente, importante et primordiale. Ce neuromarketing nous fait consommer d’avantage et mal. En outre, toutes ces émissions de télévision subventionnées par les citoyens-contribuables sont pensées et choisies pour mettre le téléspectateur-consommateur dans la meilleure disposition mentale possible pour avaler tant les messages publicitaires que les affirmations et conclusions partiales de journalistes de gauche, de la caste à la Soros et de dits experts.
  • Des études ont montré que l’obésité augmente même chez les enfants à mesure des heures quotidiennes passées devant la télévision et que la télévision est mauvaise pour la santé.Succomber au pouvoir de séduction, de suggestion, de persuasion et de soumission volontaire ou non, des manipulateurs mentaux est facile; c’est même inévitable si nous n’y prêtons pas une attention soutenue et quotidienne. Bien informés, nous sommes des citoyens; mal informés, nous devenons des sujets puis des soumis. Citoyens du peuple Souverain suisse, reprenons tous le contrôle de notre propre vie et de notre cerveau pour revendiquer un monde meilleur, tout simplement; pour cela, le 4 mars prochain, ne nous laissons plus être manipulés par nos dispendieuses chaînes TV malbouffe, leurs bien trop nombreux employés qui luttent pour leur juteux fond de commerce et leurs supporters.

PD. Dr. méd. Dominique Schwander

Russie: en finir avec la guerre froide

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Russie: en finir avec la guerre froide

Ex: https://lignedroite.club
Texte de la rubrique Politique extérieure

Pour les États-Unis et l’Otan, tout se passe comme si le bloc soviétique ne s’était pas effondré et qu’il faille maintenir une stratégie agressive à l’égard de la Russie. Ligne droite n’accepte pas cette prolongation artificielle de la guerre froide qui s’oppose aux intérêts stratégiques et civilisationnels des Européens et menace la paix sur le vieux continent.

Comme si la guerre froide sévissait toujours

Nous vivons aujourd’hui en effet un curieux paradoxe : l’URSS a volé en éclats, le « rideau de fer » a été démantelé et le pacte de Varsovie a disparu. Pourtant l’Otan, qui fut créé pour contrer la menace soviétique, est toujours actif et la russophobie est devenue l’une des composantes de l’idéologie du Système. En outre, les États-Unis ont poursuivi leur stratégie d’isolement stratégique de la Russie, comme au temps de la guerre froide. Et, contrairement à ce qui avait été promis lors de la dislocation du bloc soviétique, les États-Unis n’ont eu de cesse d’étendre l’Otan aux pays de l’Europe de l’Est et, dernièrement, d’empêcher tout rapprochement entre l’Ukraine et la Russie.

La menace vient du Sud et non plus de l’Est

Il fut un temps où la menace soviétique en Europe était réelle. Mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, la menace principale qui pèse sur l’Europe ne vient plus de l’Est mais du Sud. Elle ne se manifeste plus par un danger militaire mais par des migrations incontrôlées, le chaos africain et la poussée de l’islam. Même les pays de l’Est de l’Europe qui ont gardé un mauvais souvenir de leur intégration forcée dans le bloc soviétique sont aujourd’hui plus menacés par l’immigration illégale et le terrorisme islamiste que par les chars russes.

Une politique américaine à contre-temps

L’attitude de l’Otan vis-à-vis de la Russie ne s’explique en réalité que par la volonté des États-Unis de maintenir leur leadership sur le « heartland » européen et, pour ce faire, d’empêcher par tous les moyens la constitution d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural, selon la célèbre formule du général De Gaulle. Mais il s’agit d’une double erreur. D’abord parce qu’à l’âge du monde multipolaire et du retour sur la scène mondiale des grandes civilisations non occidentales, l’Europe n’occupe plus une place centrale. Avec le réveil de l’Asie, l’axe du monde est en train de se déplacer de l’Atlantique vers le Pacifique. Ensuite parce que l’Amérique perd progressivement sa position dominante dans le monde. Elle ne sera bientôt plus le gendarme de la planète. Comme le démontre aujourd’hui la crise nord-coréenne, les États-Unis sont non seulement impuissants à empêcher la prolifération nucléaire mais également de moins en moins en mesure de garantir la sécurité de leurs alliés comme le Japon.

Les intérêts communs russo-européens

Ligne droite est convaincue que, face au choc des civilisations qui s’annonce, l’Europe n’a au contraire aucun intérêt à s’éloigner de la Russie. Rien ne permet en effet d’affirmer que les États-Unis vont continuer d’être un allié sûr, garant de la sécurité européenne. Depuis quelque temps, ils ne cessent de demander aux Européens de mieux prendre en charge leur défense et tournent leur regard vers le Pacifique et l’Asie.

Par ailleurs, l’Europe a désormais de plus en plus d’intérêts communs avec la Russie. Sur le plan de la sécurité, l’une comme l’autre doivent faire face à la menace islamiste. Dans le domaine économique, les deux ensembles sont complémentaires, car la Russie est un très grand marché, un pays immense, peu peuplé mais doté de ressources énergétiques abondantes, quand l’Europe est au contraire très densément habitée, manque de matières premières et recherche des débouchés commerciaux. L’Allemagne l’a d’ailleurs bien compris, qui exporte massivement vers la Russie. L’Europe a également des intérêts stratégiques communs avec la Russie : il suffit pour s’en persuader de regarder un planisphère. La Russie retrouve son rang de puissance mondiale au sein des BRICS, lesquels sont en train de remettre en cause progressivement la suprématie du dollar et des marchés financiers américains, une initiative dont l’Europe ne peut que profiter. Enfin, l’Europe et la Russie appartiennent à la même civilisation européenne et chrétienne, alors que l’Amérique du Nord s’apparente de plus en plus à un chaos multiculturel où les Européens seront bientôt minoritaires.

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Ne pas rester un petit cap de l’Eurasie

À l’échelle du monde multipolaire, l’Europe occidentale n’est plus qu’un petit cap de l’Eurasie. Si elle veut encore compter dans ce « nouveau monde » qui vient, elle ne peut se couper durablement de son grand voisin russe qui, au demeurant, peut faire un heureux contrepoids à l’unilatéralisme américain. L’Europe, qui manque aujourd’hui d’alliés, n’a donc aucun intérêt à entrer dans le jeu américain d’un encerclement et d’un isolement de la Russie. Car isoler la Russie n’est pas renforcer l’Europe, mais au contraire l’affaiblir. C’est aussi courir le risque d’une nouvelle guerre sur le continent qui ne pourrait qu’être catastrophique pour notre civilisation. C’est pourquoi Ligne droite dénonce les provocations croissantes de l’Otan vis-à-vis de la Russie.

Refuser la russophobie

La russophobie maladive des médias du Système ne conduit à rien de bon pour l’Europe. Elle fait avant tout le jeu de la stratégie américaine qui veut empêcher la constitution d’un pôle de puissance autonome sur le continent.
Quant à la Russie, elle n’est pas moins « démocratique » que l’Europe de l’Ouest qui, de son côté, l’est de moins en moins. On peut d’ailleurs s’étonner que ceux qui diabolisent la Russie restent silencieux face à la Turquie d’Erdogan pourtant de plus en plus totalitaire ou face aux pétromonarchies obscurantistes du Golfe qui soutiennent l’islamisme.

Ligne droite dénonce ces manipulations russophobes et se prononce pour une politique réaliste et ouverte vis-à-vis de notre grand voisin russe.

samedi, 03 mars 2018

Chronique d'Outre-Rhin

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Chronique d'Outre-Rhin

par Olivier Tisier

Ex: https://metamag.fr

Le désamour des politiciens de la CDU pour la Groko

De nombreuses voix à la CDU se sont élevées pour critiquer gravement l’accord. « Nous sommes à la limite de la trahison » déclare dans “die Welt” le président du Schlessig Holstein Daniel Günther. ll ajoute : « Nous avons perdu les finances et gagné l’économie. Cela n’est pas pareil. Ainsi, notre parti voit le partage des ministères avec des yeux dubitatifs et déçus. » Plus virulent encore, le député CDU au Bundestag Christian von Stetten déclare à “ARD matin” : « La distribution des cabinets est une erreur politique. La décision d’abandonner le ministère des finances a créé une grande déception chez nos militants. Le risque est grand qu’avec un ministre des finances SPD toujours plus de politique européenne s’engouffre dans le ministère des finances d’Allemagne. »

Ainsi, même dans les rangs de la CDU, la crainte d’une hausse d’impôts due à des transferts de fonds vers d’autres États se fait sentir. La nomination d’un ministre social démocrate aux finances agace aussi dans les rangs des jeunes CDU où son chef Paul Ziemiak déclare : « Il faudra être très vigilant dans les prochaines années sur les questions d’équité entre générations et de politique des ménages, surtout si elles sont gérées par un ministre des finances SPD. » Le député de la CDU au Bundestag Carsten Linneman est lui insatisfait. Il déclare dans “Das Westfalen Blatt” : « La répartition du cabinet manque de pondération. Il existe de profond déséquilibre en défaveur de la CDU et à l’avantage de la SPD qui auront des effets néfastes sur la durée. » Sans vouloir me faire l’avocat du diable ou plutôt d’Angéla Merkel, cette dernière n’avait pas le choix. Elle devait lâcher pour pouvoir constituer une “koalition”. Le FDP a vraiment mis la CDU dans une situation inconfortable qui finalement ne satisfait personne. Le député de la CDU au Bundestag Olav Gutting déclare dans “Die Berliner Zeitung” : « Le retour des militants est le suivant : Nous sommes à la limite du reniement ! L’impression générale est que l’on s’est caché sous la table et que l’on nous à fait chanter »… Enfin le chef de la CSU Bavaroise Horst Seehofer a indiqué clairement que le SPD avait posé comme condition à une coalition l’obtention du ministère des finances. Ministère qui était auparavant la priorité de la CSU.

Ainsi, cela grince de tous les côtés et le leadership d’Angéla Merkel commence à revenir de plus en plus au centre des discussions. A tel point que cette dernière à fait, la semaine passée, une conférence de presse pour affirmer qu’elle avait bien reçu la confiance de son parti et de ses militants pour présider aux destinées de l’Allemagne. Ces propos n’ont guère convaincu et elle est, pour la première fois de sa carrière politique, en position de prêter le flanc et d’être bousculée. Gageons que l’AfD se tient d’ores et déjà en embuscade.

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Le retrait de Martin Schulz

Du côté du SPD, Martin Schulz a annoncé le retrait de sa candidature au poste de ministre des affaires étrangères. Il avait déclaré vouloir que cette nomination soit le fruit du vote des militants SPD. Et en raison de ce qu’incarne sa personne il demeurait sceptique sur l’issue. C’est pourtant le poste qu’il avait réclamé à Angéla Merkel pour participer à une coalition. Ce qui lui avait valu les critiques de son prédécesseur Sigmar Gabriel lui aussi SPD.

Cette semaine Martin Schulz a annoncé son retrait de la tête du SPD pour laisser la place à Andréa Nahles ancienne ministre du travail SPD. Pour faire une comparaison avec les visages politiques français Andra Nahles c’est le QI de Ségolène Royal sans hélas en avoir au moins le physique. C’est l’archétype de la politicienne SPD dans l’idéologie pure et complètement déconnectée de la réalité. Bref, un tract AfD ambulant.

Mais finissons-en avec Herr Schulz. Voila donc un homme qui nous explique au soir des élections qu’il n’acceptera pas de conclure un accord de coalition avec la CDU et qui finit par en accepter un. Il met dans la balance d’obtenir le poste de ministre des affaires étrangères au détriment du ministre existant Gabriel qui lui avait laissé pourtant l’investiture du SPD aux élections avant l’échéance. Herr Schulz sentant le vent tourné dans l’opinion renonce à ce ministère. Enfin il quitte la présidence du parti…Existe-t-il un reniement que ce Monsieur Schulz aurait peur de commettre? Comment les Allemands pourraient-il lui faire confiance à lui, l’homme de Bruxelles ? Ni Merkel, ni lui ne sont en phase avec le peuple. Or en politique la nature a horreur du vide .

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L’AfD a 15% dans les sondages n’est plus qu’à un point et demi du SPD

C’est ce que semblent  nous indiquer les nouveaux sondages où l’AfD à 15% vient talonner le SPD descendu à 16,5%. Si l’AfD montait encore de 2 points, elle deviendrait la seconde force politique d’Allemagne. Le premier parti reste l’Union avec 29,5% bien qu’en baisse elle aussi. Au point que le chef de l’INSA,  Herrmann Binkert plaide pour un nouveau vote. D’après lui jamais dans l’histoire une Groko n’a été aussi peu aimée. A eux seuls, les deux partis ne totalisent que 46% ce qui est insuffisant pour constituer une majorité. Il manque 4%. Pendant ce temps les Grünen grimpent d’un demi point à 13%, idem pour die Linke à 11,5% et le FDP à 10,5. Rappelons que la coalition Jamaïque initialement prévue aurait eu une majorité de 53%.

vendredi, 02 mars 2018

Qui a inventé la lutte contre les «fake news»?...

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Qui a inventé la lutte contre les «fake news»?...

par Fernand le Pic

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un article de Fernand le Pic, publié par Antipresse et repris par l'Observatoire du Journalisme, dans lequel il explique qui sont les promoteurs de cette lutte contre les fake news qui s'est soudainement imposée dans l'agenda des états européens...

Qui a inventé la lutte contre les « fake news »?

Comme un seul homme, les dirigeants des pays occidentaux tombent tous à bras raccourcis sur les «fake news». Comment et pourquoi en est-on arrivé à une aussi belle unanimité? Et où se trouve le chef d’orchestre ?

On s’inquiète en France de l’annonce d’Emmanuel Macron relative à son projet de loi anti-fake news. Comme les Français n’ont jamais été très bons en anglais, ils ont tendance à traduire fake news par fausses nouvelles. Le mot « fake » ne connote pourtant pas la même notion que celle du faux (tromper, faillir). Son étymologie le relie plutôt au nettoyage (cf. fegen en allemand), voire à l’embellissement par des moyens artificiels comme le maquillage, le lustrage, etc. On ne cherche pas à tromper sur la nature des choses mais à les rendre plus présentables.

Qu’à cela ne tienne, les Français aiment discuter, alors ils glosent juridiquement, politiquement ou encore philosophiquement sur le sujet. Curieusement, ils n’abordent jamais le volet militaire. On sait pourtant que l’arrangement de la réalité est consubstantiel à l’art de la guerre.

Là se trouve pourtant l’origine de cette dissémination simultanée d’un vocable anglophone dans le discours gouvernemental de presque tous les pays d’Europe, Suisse comprise, et bien sûr des États-Unis.

Réatlantiser l’Europe…

En 2010, un rapport du CEPA (Center for European Policy Analysis), un de ces énièmes laboratoires d’influence basés à Washington, pond un rapport intitulé « Keeping new allies ». Il s’alarme d’un risque de perte de contrôle des anciens pays du pacte de Varsovie, que l’arrivée d’Obama n’aurait fait qu’aggraver. Ce dernier avait en effet annoncé sa volonté de se rapprocher de la Russie sous présidence Medvedev et pour faire bonne figure, il avait osé enterrer le déploiement du très dispendieux bouclier antimissiles, décidé par le Deep state sous la présidence de Bush Jr.

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Face au désintérêt que suscitent les États-Unis dans ces pays, le CEPA recommande de procéder à une « opération de réassurance », qui, seulement quatre ans plus tard, deviendra la « European Reassurance Initiative » que l’on sait. On s’en doute un peu, le CEPA est évidemment une courroie de transmission du Deep state américain. Il est officiellement financé entre autres par la National Endowment for Democracy, la Mission US auprès de l’OTAN, la division Diplomatie publique de l’OTAN, l’École navale des États-Unis, le Pentagone, le Département d’État américain, les groupes habituels comme Raython, Lockheed Martin, Chevron, Bell Helicopter, Textron Systems, etc. Et puis, tout de même, l’Agence de défense européenne.

Aurions-nous oublié Soros ? Rassurez-vous, il n’est jamais bien loin. Ici, c’est dans le recrutement des cadres qu’on en trouve une ventouse, avec notamment le Bulgare Ivan Krastev, à la fois membre du conseil consultatif du CEPA et du Global Advisory Board d’Open society, lequel Krastev est par ailleurs expert encarté de la National Endowment for Democracy.

Que dit fondamentalement ce rapport du CEPA ? Eh bien, que la relation avec la ceinture orientale de l’Europe se relâche, se détériore très vite même, et qu’il faut d’urgence reprendre les choses en mains, car on discerne déjà «des signes que la région devient plus européenne qu’atlantiste». Diantre! Que nous dites-vous là ?! Le remède prescrit ? La création de nouvelles structures bilatérales et de think tanks atlantistes pour ranimer la flamme américaine, l’établissement de nouveaux «Centres d’excellence» de l’OTAN, sur le modèle du Centre de cyberdéfense de Tallinn (Estonie), de belles visites de haut rang plus fréquentes et en fanfare, l’augmentation du nombre d’étudiants boursiers dans les universités américaines, un investissement massif dans les médias, et des accords de livraison d’armes, notamment de missiles antibalistiques SM-3, produits par Raytheon à 15 millions de dollars pièce, c’est-à-dire le retour sine die au bouclier antimissile, contre la volonté du locataire de la Maison blanche. Sans oublier de bons vieux exercices militaires de la Baltique à la Mer Noire, sur fond de scénarios d’attaques majeures imminentes. Oui mais venant de qui ?

…en recréant un ennemi

Tant pis pour le reset d’Obama avec Moscou, ce sera un remake de la guerre froide avec la Russie, que l’on accusera de « révisionnisme ». Un terme pourtant plus naturel au lexique soviétique qu’américain. Mais après tout, pourquoi chercher plus loin ? Alors on ira provoquer la Russie. Un peu de temps pour préparer l’opération et réunir les fonds nécessaires et ce sera le coup d’État de Maïdan, avec la perspective assurée de voir l’armée américaine s’installer bientôt à demeure en Ukraine et plus particulièrement en Crimée. On connaît la suite.

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Le Kremlin n’a pas le choix, ce sera le retour du drapeau russe sur l’intégralité de la péninsule et de ses infrastructures militaires : bases stratégiques pour l’accès de la Russie aux mers chaudes. Tout cela, comme on s’en souvient, sans un seul coup de feu tiré. Un vent de panique souffle tout de même dans les États-majors occidentaux, qui résumeront l’opération en deux mots : guerre hybride.

Le concept était encore flou. Il signalait entre autres l’association de ressources civiles et militaires, de forces conventionnelles et spéciales, d’expositions médiatiques brutes et d’opérations d’influence secrètes, avec en particulier un usage très maîtrisé des réseaux sociaux.

Le Deep state américain a eu ce qu’il voulait : un beau discours de peur sur « l’invasion » russe de l’Ukraine, « l’annexion illégale » de la Crimée, ou encore l’hégémonie renaissante de la Russie qu’il faut contenir militairement. On va pouvoir exiger des européens qu’ils passent à la caisse de contributions et augmentent de quelques pourcents leurs budgets militaires au bénéfice des équipements « interopérables », comprenons américains. Et puis on va enfin pouvoir détruire définitivement toute velléités de la Maison blanche de persévérer dans son resetpro-russe.

Ce sera la carte de la propagande internet et des manipulations de l’information par les Russes, sous l’appellation de marque de «fake news». L’équation est on ne peut plus simple: « c’est russe, donc c’est fake». Sauf que les Américains, via l’OTAN, exigent de l’Europe qu’elle criminalise l’information d’origine russe.

Quand les barbouzes jouent au théâtre d’ombres

Officiellement, c’est depuis 2015 que les Européens ont reçu leur sommation militaire. Le général Philip Breedlove, à l’époque commandant suprême de l’OTAN, déclarait le 22 mars 2015, que l’Occident devait s’engager dans une guerre de l’information avec la Russie afin de contrecarrer ses « faux récits », notamment sur les réseaux sociaux. Curieusement, on avait déjà créé le Centre d’excellence de communication stratégique de l’OTAN (StratCom COE) à Riga, dès 2013. Peut-être voulait-on en faire un usage offensif, camouflé aujourd’hui en « réponse » à l’hégémonie russe?

GEN_David_H_Petraeus_-_Uniform_Class_A.jpgJustement, dès 2010, le général Petraeus, qui connut tout de même la case menottes aux poignets, avait passé commandé de logiciels permettant de créer des faux profils multiples à usage d’internet, avec une panoplie de fausses informations à la clé (faux CV crédibles, etc.) donnant l’illusion de la réalité à ces personnages virtuels (des _sock puppets dans le jargon). Autrement dit, le Pentagone utilise exactement ce qu’il reproche à la Russie d’employer! Nom de code:Operation Earnest Voice (OEV). C’est la société Ntrepid, propriétaire d’Anonymizer, qui a développé cette solution. Au passage, on apprendra que cette société a été fondée par Richard « Hollis » Helms, un ancien officier de la CIA. Également fondateur d’Abraxas. On sait que Hollis n’y a embauché que des anciens de la CIA, à 100% des effectifs. Un spin off en quelque sorte.

Le déploiement simultané de la censure

L’Union Européenne aussi, en tant que telle, a créé une ressource similaire avec East StratCom, qui travaille à contrer la campagne d’information russe. Un acronyme qui sonne décidément proche de US Stratcom, l’unité américaine regroupant la compétence notamment pour traiter une guerre nucléaire et les opérations psychologiques.

En plus des sanctions économiques contre la Russie, on s’apprête donc à mettre en place des sanctions informationnelles. Limitées au tempo des élections, nous dit-on. A voir! Dans le temps, on appelait cela de la censure. Aussi l’on ne peut que sourire lorsque M. Macron déclare qu’il veut, de sa propre initiative, censurer les médias russes! En l’occurrence, Macron ne fait qu’appliquer les ordres militaires de l’Etat major américain et du deep state, via l’OTAN. Idem pour Angela Merkel qui a déjà fait passer une loi, en douce, entre Noël et le nouvel an, obligeant les GAFA à censurer toute pensée déviante sous peine de lourdes amendes. Idem aussi pour le Royaume Uni, qui a carrément créé une brigade militaire dédiée de près de 1500 hommes (et femmes), la 70ème brigade, afin de mener cette guerre contre la Russie.

Marshall_Webb_and_Pixelated_Classified_Document.jpgLe général Marshall Webb (ça ne s’invente pas), confirmait quant à lui ce recours à des scénarios hybrides par ses troupes, lorsqu’il était encore patron des forces spéciales de l’OTAN. C’est ce même général qu’on voit sur la célèbre et curieuse photo de l’état-major suivant en direct la mise à mort de Ben Laden dans la salle de crise de la Maison blanche.

Et notre chère Suisse n’est pas à l’abri. Lors de sa première visite officielle à l’étranger, en Autriche, notre nouveau président de la Confédération Alain Berset a fait un petit crochet pour embrasser Harlem Désir, parachuté «représentant pour la liberté des médias» au sein de l’OSCE. Et de quoi ont-ils parlé? De la manière de juguler les fake news! Il n’y a décidément plus de sujet plus pressant!

Mais c’est le Vietnam qui devrait nous intéresser le plus. Ce pays a voulu faire comme les Européens. Il vient de créer son unité militaire de contrôle de l’orthodoxie médiatique : la Force 47. Composée de pas moins de 10.000 hommes, son rôle est de tout surveiller sur le Net et de supprimer tout contenu jugé déviant et offensant par le pouvoir en place. Certes, les Vietnamiens vivent toujours sous un régime communiste avec parti unique. Ce qui est très différent de chez nous.

Fernand Le Pic (Antipresse n°112, 21 janvier 2017)

La Turquie, possible détonateur d'une crise prochaine de la dette

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La Turquie, possible détonateur d'une crise prochaine de la dette

Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Les raisons à venir d’un krach financier sont malheureusement très nombreuses et pourraient concerner de nombreux pays. La Turquie, dont on ne parle jamais, pourrait bien être le canari dans la mine de l’explosion de la dette. Comme la France médiatique de Macron, la Turquie est censée bien se porter mais, en fait, son économie très fragile est au bord du gouffre.

Les entreprises turques sont trop endettées en dollars et la réaction du dirigeant autocratique Erdoğan face aux Kurdes, au coup d’État manqué de Fethullah Gülen avec la bénédiction des États-Unis, aggrave la situation. Suite à l’arrestation de 60.000 personnes, au licenciement de 150.000 autres, les intellectuels et les possédants, et non plus seulement les classes populaires, quittent aujourd’hui le pays.

La corruption est omniprésente ; le niveau de l’éducation baisse et les tribunaux sont ultra-politisés.

L’inflation est de 11,9 % en 2017, tandis que la livre turque, de 0,5 euro en 2011, n’en finit pas de s’effondrer à 0,22 euro en février 2018, ce qui renchérit la dette de 450 milliards de dollars aux créanciers étrangers, dont 276 milliards en euros et dollars. Les taux d’intérêt, en Turquie, sont passés de 6 %, en 2013, à 12 %, en 2018. Les taux américains ainsi qu’européens pour les dettes des entreprises libellées en devises étrangères sont, eux aussi, en augmentation rapide. 170 milliards de dollars doivent être remboursés en 2018. La dette extérieure, qui représentait 39 % du PIB en 2012, s’élève aujourd’hui à 58 % du PIB.

La bulle immobilière est en train d’exploser, avec une augmentation des faillites de 120 % dans le bâtiment et les travaux publics. Des constructions immobilières sont déjà à l’arrêt au milieu de tours gigantesques, de bureaux et de logements en surnombre. On sent la démesure avec le nouvel aéroport d’Istanbul, le plus grand du monde (200 millions de passagers), les appels d’offres pour un deuxième Bosphore, le « Grand Canal Istanbul », ainsi que pour le plus grand tunnel au monde « Eurasia » devant relier l’Europe et l’Asie avec un tunnel à trois voies superposées en étages.

La bulle boursière est aussi sur le point de crever, suite à la hausse des taux d’intérêt et à la fuite des capitaux. Depuis la tentative de coup d’État en 2016, les actions turques ont quasiment triplé.

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Une menace de plusieurs milliards de dollars pour non-respect des scandaleuses sanctions imposées par les États-Unis pour commerce non autorisé avec l’Iran pèse sur les banques locales turques, alors qu’un banquier turc a déjà été reconnu coupable par un tribunal new-yorkais.

La Turquie, hors Union européenne et Suisse, est le 4e partenaire commercial de la France, ce qui pourrait avoir des conséquences, en cas de défaut turc, pour des ventes de missiles antiaériens, pour les 400 entreprises françaises implantées, dont Renault et Peugeot. BNP Paribas a déjà déprécié la valeur de sa filiale dans son bilan. Quant au flux des migrants afghans, syriens et irakiens, momentanément tari contre le versement d’une honteuse et stupide rançon annuelle, à Erdoğan, de trois milliards d’euros, alors que nos pères européens auraient déjà depuis longtemps envoyé des navires de guerre au large des côtes turques pour régler le problème, il pourrait reprendre !

Si Erdoğan devait mettre en place un contrôle des capitaux, l’impossibilité pour les investisseurs étrangers de vendre des obligations et des actions contre des devises fortes aurait pour effet de déclencher un krach financier.

La crise des liquidités en Turquie pourrait, alors, ressembler à celle de la Thaïlande en 1997 et à celle de la Russie en 1998, mais au-delà de la crise ponctuelle d’un pays, cela pourrait bien être, dans le contexte mondial actuel, l’étincelle imprévue qui met le feu aux poudres dans les pays émergents, en Europe, à Wall Street, Shanghai et Tokyo.

Presseschau - März 2018

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Presseschau

März 2018

AUßENPOLITISCHES

 

Weitere Spenden nach Kritik

George Soros finanziert Brexit-Gegner

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/george-soro...

 

Rechtsextremismus

Jagdszenen in der polnischen Provinz

http://www.sueddeutsche.de/politik/rechtsextremismus-jagd...

 

Sozialdemokraten wollen Asylrecht auf dänischem Boden abschaffen

https://www.welt.de/politik/ausland/article173471518/Daen...

 

Kurswechsel

Dänemarks Sozialdemokraten für Abschaffung des Asylrechts

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/daenemarks-...

 

Armes, dummes Schweden

Die schwedische Regierung leugnet das krachende Scheitern der Integration. In Städten bildeten sich unterdessen rechtsfreie No-Go-Zonen.

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Tschechische Regierung will Schulfach „Wehrerziehung“ einführen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/tschechisch...

 

Erdogan beim Papst : Ein historischer Besuch auf Augenhöhe

http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/papst-franzisk...

 

Türkische Offensive in Afrin

Syrische Armee soll sich mit Kurden verbündet haben

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/syrische-ar...

 

Nach Freilassung von Deniz Yücel – Türkei hofft auf Panzer-Kooperation mit Deutschland

http://www.epochtimes.de/politik/deutschland/nach-freilas...

 

Israel verschickt Ausweisungsbescheide an ungewollte Migranten

https://www.welt.de/politik/ausland/article173197265/Ruec...

 

Bagdad: Deutsche IS-Anhängerin zu sechs Jahren Haft verurteilt

Laut einem Medienbericht muss die 17-jährige Linda W. im Irak sechs Jahre ins Gefängnis. Sie war nach ihrer Radikalisierung zum IS nach Mossul gereist.

http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2018-02/bag...

https://www.mdr.de/sachsen/bautzen/urteil-gegen-linda-w-i...

 

(Abenteuerliche Konstruktion der linksliberalen Internetpresse. So wird ohne Beweise eine Linie vom jugendlichen Amokläufer über rechtsextreme Gruppen in den USA zu "weißen, jungen Männern" gezogen. Gedankenmanipulation vom Feinsten. Überschrift auf der Gesamt-Webseite: "Weiß, gewalttätig und hasserfüllt.")

"Republic of Florida": So gefährlich sind rechtsextreme Gruppen in den USA

https://www.gmx.net/magazine/news/republic-of-florida-gef...

 

„O Canada“ : Kanadische Hymne wird genderneutral

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/menschen/o-canada...

 

Erste staatliche Kryptowährung

Venezuelas neues Geld aus dem Nichts

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/venezuelas-neues...

 

„Landumverteilung“

Südafrika will weiße Farmer enteignen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/suedafrika-...

 

„Landreform“

Südafrikanisches Parlament stimmt für Enteignung von Weißen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/suedafrikan...

http://www.sueddeutsche.de/politik/besitzverhaeltnisse-su...

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Merkel und ihre Zukunft, Flüchtlinge, Islam, Kika und das Alter. Wenn Wahnsinn zum Programm wird

https://www.youtube.com/watch?v=vyliXWDgfvg

 

Die deutsche Lust am Niedergang

Wer die Politik in Deutschland verfolgt, den überkommt Unbehagen. Wo bloss sind Tatkraft und Willensstärke hin? Die Deutschen scheinen sich selbst ein Bein nach dem anderen stellen zu wollen. Sie gefährden damit nicht nur ihren Wohlstand.

https://www.nzz.ch/meinung/die-deutsche-lust-am-niedergan...

 

Ressortverteilung

Gabriel fühlt sich von der SPD respektlos behandelt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gabriel...

 

Verzicht auf Ministeramt

Hoch gepokert, völlig verzockt – das Ende für Martin Schulz

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173392949/...

 

Laschet warnt CDU vor Rechtsruck

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/laschet...

 

Kramp-Karrenbauer strikt gegen Rechtsruck der CDU

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173900093/...

 

Heimatministerium: Deutschland soll werden, wie es nie war

"Heimat" ist kein politisch unschuldiger Begriff, daran ändert ein Ministerium nichts. Wir sollten das Wort dem rechten Rand überlassen.

Von Daniel Schreiber

http://www.zeit.de/kultur/2018-02/heimatministerium-heima...

 

(Dazu ein Kommentar)

Debatte um Heimatministerium

Globalisierer sorgen sich um einen Begriff

von Claus-M. Wolfschlag

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/globalisi...

 

("Grüne")

Deutsche Identität

Hofreiter: „Fixierung auf Nationalstaat ist etwas Irrtümliches“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hofreit...

 

Warnung vor falscher Toleranz

Gauck zeigt sich erschreckt von Multikulti-Folgen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gauck-z...

http://www.rp-online.de/nrw/staedte/duesseldorf/joachim-g...

 

581 Millionen Euro für 2017

Rekordzuschuss für parteinahe Stiftungen

https://www.tagesschau.de/inland/parteinahe-stiftungen-10...

 

Überlastete Beamte

Berliner Polizei: Über 55.000 Verbrechen bleiben unbearbeitet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

AfD-Anfrage

Beim Kindergeld für EU-Ausländer gibt sich die Bundesregierung ahnungslos

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/beim-ki...

 

Bundestag

AfD: Bundesregierung muß sich von Yücel distanzieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-bun...

 

Äußerungen von Deniz Yücel

Deutscher Journalistenverband wirft AfD „Medienhetze“ vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsch...

 

Gottfried Curio (AfD) über Deniz Yücel

https://www.youtube.com/watch?v=G6XBRzcwOtQ

 

(Krematorium mit Hochofen verwechselt…)

Wegen Volksverhetzung

Grüner Landtagsvize zeigt AfD-Fraktionschef an

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173378611/...

 

Aschermittwochs-Rede

Poggenburg: Man muß auch mal verbal die Sau rauslassen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/poggenb...

 

Anmerkungen zum Poggenburg-Defekt

Für die Alternative ist immer Aschermittwoch

http://www.pi-news.net/2018/02/fuer-die-alternative-ist-i...

 

AfD

Wie man Kredit verspielt

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/wie-man...

 

(CDU/CSU)

Mögliche Beobachtung durch Verfassungsschutz

Kooperationsverbot: AfD kritisiert Unions-Beschluß

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koopera...

 

Zum Islam konvertiert: „Ich werde der AfD immer treu bleiben“

Nach seinem Rücktritt als Landesvorstandmitglied und seinem Übertritt zum Islam beteuert Wagner, weiterhin AfD-Mitglied sein zu wollen. Wie die Zukunft des Islam aussehen soll, weiß er auch schon.

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/islam-konvertit...

 

AfD-Konvertit

„Wenn du den Islam angefasst hast, kannst du nicht Nein sagen“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173085483/...

 

Zur Antisemitismus-Tagung der AfD im Bundestag

Paukenschläge ohne Nachhall

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/paukenschlaege-oh...

 

Veranstaltung zu Antisemitismus im Bundestag

Früherer israelischer Minister lobt AfD

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/frueherer-i...

 

Debatte über neuen Antisemitismus

Israelischer Botschafter rügt Eitan für AfD-Lob

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/israelische...

 

Israels Botschafter und die AfD

Ein Diplomat in den Niederungen der Innenpolitik

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ein-diplo...

 

Das ist erst der Anfang, der Anfang von etwas ganz Großem – Hamburgs Merkel-muss-weg-Demo

https://juergenfritz.com/2018/02/13/der-anfang/

 

(Zur "Merkel muss weg"-Demonstration)

Alsterblick von drinnen

Hamburg: Bericht aus einer verwunschenen Welt

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/hamburg-bericht-a...

 

03.02.2018 - Unendlicher Strom von Demonstranten bei "Zukunft Heimat" in Cottbus.

https://www.youtube.com/watch?v=vOJXfZMY6Ng

 

Debatte um Cannabis-Konsum

Kriminalbeamten-Chef: Gebt das Hanf frei

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/krimina...

 

Holocaust-Professorin: «Arisierung» in Frankfurt erforschen

http://www.allgemeine-zeitung.de/politik/hessen/holocaust...

 

Millionenbetrag für NS-Verfolgte

Deutschland entschädigt algerische Juden

https://www.n-tv.de/politik/Deutschland-entschaedigt-alge...

 

Meinung

Stolpersteine und falsche Juwelen

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/falsche-j...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Fördergelder

Extremismusbekämpfung: 1,5 zu 116 Millionen

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/extremi...

 

Staatliche Förderung

Geldsegen in Millionenhöhe für Amadeu-Antonio-Stiftung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/geldseg...

 

Frankfurt

Oberbürgermeister der Intoleranz

Peter Feldmanns Begünstigung der Antidemokraten

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1278

 

SPD: „Kampf gegen Links“ ist gescheitert

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/spd-kam...

 

(Ein Einblick in die linksextreme Psyche)

Staat.Nation.Buchmesse.Scheisse – ein Aufruf zur Gewalt

https://sezession.de/58240/staat-nation-buchmesse-scheiss...

 

Nach Immobiliengeschäft

Berliner Verein "Gesicht Zeigen!" vor die Tür gesetzt

Der Geschäftsstelle einer antirassistischen Initiative muss ihre bislang mietfreien Büros räumen. Trotz prominenter Hilfe gibt es bisher keinen Ersatz.

http://www.tagesspiegel.de/berlin/nach-immobiliengeschaef...

 

Fall für den Verfassungsschutz

Die AfD tritt das Erbe der NPD an

https://www.n-tv.de/politik/politik_kommentare/Die-AfD-tr...

 

(Immerhin eine Überzeugungstäterin…)

Ersatzfreiheitsstrafe

Tortenwurf auf AfD-Politikerin: Studentin muß ins Gefängnis

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/tortenw...

 

Karnevalsumzug

"Die Wanne ist voll" - Staatsschutz ermittelt wegen Mottowagen

http://www.rp-online.de/panorama/karneval-2017-2018-staat...

 

Falsche Parteienzugehörigkeit

AfD-Mitgliedschaft: Sozialverband will Kreisvorstand absetzen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-mit...

 

Kritik an SPD und Union

Heimatministerium: Linkspartei wittert Deutschtümelei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/heimatm...

 

„heute-show“ vs. AfD

Das Staatskabarett hat wieder zugeschlagen

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/staatskabaret...

 

„heute show“

AfD fordert „Entfernung“ von Welke nach fragwürdigem Scherz

https://www.welt.de/kultur/medien/article173237864/heute-...

 

Ihre Gebühren bei der Arbeit: Behindertenwitze beim ZDF

http://www.achgut.com/artikel/ihre_gebuehren_bei_der_arbe...

 

heute-show

Staatskabarett auf Kosten Andersdenkender

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/staatskab...

 

"Die braune Fratze lugt hervor" - Gmx verrät Ausrichtung seiner Nachrichtendarstellung

https://unzensuriert.de/content/0026110-Die-braune-Fratze...

 

(Krudes Urteil)

Staatsanwaltschaft Berlin

Deutsche Diplomatin darf AfD als „Nazis“ bezeichnen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsch...

 

Tweet von grünem Landtagsabgeordneten

Polizisten unter Generalverdacht

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/poliziste...

 

Die Eintracht weiter im Kampf gegen die dunkle Macht

Der oberste Vorsitzende wurde wieder gewählt

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/02/20/die-eint...

 

„Widerstand als Christenpflicht“

Katholische Jugend fordert Katholikentag ohne AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/katholi...

 

("Zentrum für politische Schönheit")

Sonntagsheld (47) – Die Revolution frisst ihre Kinder

https://sezession.de/58178/sonntagsheld-47-die-revolution...

 

Getarnt als Gamer: Einblicke in eine rechtsradikale Troll-Armee

https://netzpolitik.org/2018/getarnt-als-gamer-einblicke-...

 

(Horror. So etwas gab es ja noch nie…)

Gegen alle, für die AfD

Rechte Trolle wollten Wahl beeinflussen

https://www.n-tv.de/politik/Rechte-Trolle-wollten-Wahl-be...

 

Stelle im Dornbusch

NPD-Mann Jagsch arbeitet für Frankfurt

Die Stadt Frankfurt hatte dem NPD-Politiker zunächst gekündigt. Doch nach langem Rechtsstreit ist er jetzt wieder im Jugend- und Sozialamt tätig.

http://www.fr.de/frankfurt/stelle-im-dornbusch-npd-mann-j...

 

Verfahren eingestellt

Justiz zeigt Nachsicht für AfD-Plakat-Zerstörer

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nachsic...

 

Angriff auf Wohnhaus

Anti-Merkel-Demo: Hamburgerin will sich Gewalt nicht beugen

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/anti-me...

 

("Antifa" kämpft für Merkels Machterhalt)

„Merkel muß weg“-Demo

„Die Antifa hat keine Hemmungen“

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-ant...

 

Nach Gewalt gegen Initiatorin

Antifa jubelt: Keine „Merkel muß weg“-Demo mehr

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/antifa-...

 

Uta Ogilvie gibt auf – der Kampf aber hat gerade erst begonnen

https://juergenfritz.com/2018/02/15/uta-gibt-auf/

 

Hamburg

Fünfte Anti-Merkel-Demo unter massivem Polizeischutz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fuenfte...

 

Sechs Teilnehmer einer Neonazi-Demo in Dresden verprügelt

https://www.op-online.de/politik/sechs-teilnehmer-einer-n...

 

JF-TV Aktuell

Dresden: Gestörtes Gedenken

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/dresden...

 

Wegen Blockade

Frauenmarsch: AfD zeigt Politiker von Linkspartei und Grünen an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/frauenm...

 

Antifa-Angriff auf bekannte Gaststätte am Berliner Wannsee

https://www.signal-online.de/2018/02/18/antifa-angriff-au...

 

Rote SA spuckt Essen ins Essen

AntiFa-Anschlag auf Tafel – der Linksstaat schlägt zurück!

http://www.pi-news.net/2018/02/antifa-anschlag-auf-tafel-...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

(Politikwissenschaftler findet Konflikte wunderbar und integrationsfördernd, weil sie die Modernisierung vorantreiben...)

PNN-Interview: Migration in Deutschland „Konflikte sind wunderbar“

Der Politikwissenschaftler Aladin El-Mafaalani geht davon aus, dass durch gelungene Integration das Stresspotential in einer Gesellschaft steigt. Aber die Konflikte sieht er als Motor für sozialen Wandel.

http://www.pnn.de/potsdam/1254727/

 

"Wir tauschen euch aus"

Bevölkerungsaustausch in den Tagesthemen

https://www.youtube.com/watch?v=aP2F6brrJXQ

https://www.compact-online.de/wir-wagen-ein-historisch-ei...

 

(Erhöhung der Konsumentenquote)

Migranten aller Welt, vereinigt euch in Deutschland!

Das Institut der deutschen Wirtschaft hat heute eine neue Studie mit der Überschrift „Zuwanderung: Mehr Menschen, mehr Geld, mehr Konsum“ beworben.

Von Felix Menzel

https://www.blauenarzisse.de/migranten-aller-welt-vereini...

 

Bosbach deckt CDU/CSU Lügen auf - 6.2.2018

https://www.youtube.com/watch?v=-lJ3Gd9FnaA&spfreload=1

 

EU-Parlament bestimmt die Regeln: Die GroKo hat beim Thema "Obergrenze" nichts zu melden

https://www.focus.de/finanzen/experten/fluechtlings-oberg...

 

Der Soziologe Robert Hepp ist 80 – ein Interview

https://sezession.de/58228/der-soziologe-robert-hepp-ist-...

 

Hamburg: Jeder zweite untersuchte Flüchtling lügt beim Alter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hamburg...

 

Illegale Grenzübertritte

Migranten suchen neue Routen nach Deutschland

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/fluechtlinge-il...

 

("Weiter so"…)

Cottbus

Mit Scheuklappen durch die Asylkrise

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/mit-scheu...

 

Integration gefährdet

„Wir saufen ab“: Freiberg stoppt Zuzug von Flüchtlingen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wir-sau...

 

Aufnahmekosten

50.000 Euro pro unbegleitetem jungen Flüchtling

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173425414/...

 

Asyl-Posse

Mohamed alias Fahtl alias Kamal alias …?

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mohamed...

 

Bayern

Abschiebeflug startet mit weniger Passagieren

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/abschiebeflug-sta...

 

Religionsfreiheit

Gericht verbietet Muezzin-Ruf in Oer-Erkenschwick

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/gericht...

 

(Essener Tafel)

Streit um Nationalität

Keine ausländischen Neukunden: Tafel-Bundeschef hat Verständnis

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/keine-a...

 

(Essener Tafel)

Die letzten beißen die Hunde

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-letzt...

 

Ein Wort zur Essener Tafel

https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=lg4oT...

 

Streit bei der Tafel | SAT.1 Frühstücksfernsehen

https://www.youtube.com/watch?v=SFp-YhpQbRE

 

Nach Farbanschlag

Essener Tafel-Chef: „Bin kurz davor hinzuschmeißen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

(Interview)

Guido Reil

Die wirklich Bedürftigen werden verdrängt

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2018/die-wirkl...

 

Meinung

Merkels heuchlerische Kritik an der Essener Tafel

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/merkels-h...

 

Heilbronn

Ausländerfeindliches Motiv

Rentner sitzt nach Messerattacke gegen Flüchtlinge in Haft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/rentner...

 

„Staatsanwälte vor Ort“

NRW geht gegen Duisburger Familienclans vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nrw-geh...

 

Schweiz

Kanton Wallis erteilt Flüchtlingen Sexualkundeunterricht

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kanton-wall...

 

Köln, Cottbus, Kandel

https://sezession.de/58175/koeln-cottbus-kandel

 

Beziehungsdrama in Neukölln

Syrer sticht Ex-Freundin auf Sonnenallee nieder – Flüchtlinge schreiten ein

https://www.bz-berlin.de/berlin/neukoelln/syrer-sticht-ex...

 

Frankfurt

Sex-Angriffe an Goethe-Uni

Polizeigewerkschafter Wendt: „Lebenswirklichkeit hat Goethe-Uni eingeholt“

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Polizeigewerkschafter...

 

Vergewaltigungsattacken an Frankfurter Universität

Die Realität blamiert brutal ideologische Verblendungen

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1271

 

Mehr sexuelle Übergriffe in Berlin an Silvester

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mehr-se...

 

JF-TV-Reportage

Frauen in Gefahr

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/frauen-in-gef...

 

Troisdorf

Geldbuße für Angriff auf Arzt – Palästinenser geht in Berufung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/geldbus...

 

Mord aus Christenhaß: Lebenslang für Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mord-au...

 

(Remmidemmi im beschaulichen Donauwörth…)

Donau-Ries

Gelage und Pöbeleien am Donauwörther Bahnhof

Die Beschwerden über Zustände in Donauwörth werden lauter. Gruppen schwarzafrikanischer Asylbewerber stehen dabei im Fokus. Betroffen ist oftmals der Stadtbus.

http://www.augsburger-allgemeine.de/donauwoerth/Gelage-un...

 

(Der Zugverkehr zwischen Augsburg, Nürnberg und Ulm kam zum Erliegen…)

Donauwörth

Abgelehnte Asylbewerber sorgten für Bahnhofssperrung

Rund 150 Asylbewerber machten in Donauwörth mobil – und wollten offenbar nach Italien. Der Zugverkehr kam zeitweise zum Erliegen.

http://www.augsburger-allgemeine.de/donauwoerth/Abgelehnt...

 

Hund auf Passanten gehetzt, Polizist geschlagen, keine Haft

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/hund-au...

 

Pöbeleien und Drohungen: Die Stimmung in Sigmaringen trübt sich ein

Eine Handvoll Flüchtlinge verunsichert Sigmaringer. Zuletzt kam es rund um den Sigmaringer Bahnhof und in der Bahnhofshalle zu großen Problemen. Bürgermeister Schärer will nun schärfere Sanktionen.

https://www.suedkurier.de/nachrichten/baden-wuerttemberg/...

 

Fulda

Männer mit Messer treiben Opfer vor sich her

http://www.nh24.de/index.php/polizei/98658-2018-02-13-15-...

 

Ausländerkriminalität

Jugendbande tyrannisiert Jena

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/jugendb...

 

Berlin

Getöteter Pfarrer: Verdächtiger in Psychiatrie eingeliefert

https://www.morgenpost.de/berlin/article213537429/Getoete...

 

Krefeld

Jugend-Trainer krankenhausreif getreten

Nach Gewalt: Kreisklasse-Vereine boykottieren Türken-Club

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/nach-gewalt-kreis...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Das Haus der drei Religionen in Berlin

House of One – Der Traum der Gnosis von der Welteinheitsreligion

https://www.katholisches.info/2018/02/house-of-one-der-tr...

 

GEZ-Medien

Der Staatsfunk kriegt die Krise

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-staat...

 

FDP fordert Senkung des Rundfunkbeitrags

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fdp-for...

 

Gericht: Keine Barzahlung von Rundfunkgebühren

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/gericht-keine...

 

(Zensur im Internet)

Twitter

Der, vor dem Sie Ihr Blogwart immer gewarnt hat

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-vor-d...

 

Grand Prix de Prüderie: Das Ende der Boxenluder

http://www.achgut.com/artikel/grand_prix_de_pruederie_das...

 

#metoo-Kampagne statt Realität auch in Frankfurt

Verdrängung der konkreten Ursachen sexueller Belästigung

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1275

 

  1. Internationale Filmfestspiele

#MeToo: Schauspielerin fordert schwarzen Berlinale-Teppich

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/metoo-s...

 

(Identitäre Aktion gegen verlogene #MeeToo-Veranstaltung auf der Berlinale)

Identitäre stürmen Veranstaltung der Berlinale zu "MeToo"

http://www.bento.de/today/berlin-identitaere-stuermen-ver...

 

db120 auf der Berlinale – ein Interview

https://sezession.de/58238/db120-auf-der-berlinale-ein-in...

 

„Sexismus“: Museum hängt Gemälde mit nackten Frauen ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/sexismus-mu...

 

Gender-Idiotie in fünf Minuten offengelegt

https://www.youtube.com/watch?v=MqoHeZlAaEg&feature=y...

 

Rechtsextremismus und Frauenrechte

Im Feminismus geht es gerade um das Gegenteil

http://www.sueddeutsche.de/kultur/metoo-debatte-feminismu...

 

Sind wir Feministinnen?

In der "Süddeutschen Zeitung" schreibt man zur Kampagne #120Dezibel:

Rechte Gruppen wollen in der „Me Too“-Debatte den Kampf um Frauenrechte kapern. Das kann niemals Feminismus sein.

https://sezession.de/58185/sind-wir-feministinnen

 

Zu viele "weiße glückliche Christen"? Ungarns Stadt vom EU-Kulturwettbewerb ausgeschlossen

https://deutsch.rt.com/newsticker/65577-zu-viele-weisse-g...

 

Kapitaldelikte (1): Was in der Wirtschaft Werte schafft

https://sezession.de/58211/kapitaldelikte-1-was-in-der-wi...

 

Sozialpopulismus, aber wie?

https://sezession.de/57450/sozialpopulismus-aber-wieij

 

Meinung

Metapolitik und die Lage

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/metapolit...

 

Die Mohrenjagd in Frankfurt

Zwei Apotheken unter Rassismusverdacht

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1269

 

Die „Mohren-Jagd“ war eine Zumutung zu viel

Kater und Jammer bei der Frankfurter Ausländervertretung

http://www.bff-im-roemer.de/index.php?id=44&no_cache=...

 

Rassismus

Das sagt eine Konfliktforscherin zur Diskussion um die Frankfuter "Mohren-Apotheke"

http://www.fnp.de/nachrichten/politik/Das-sagt-eine-Konfl...

 

Fuldaer Rosenmontagszug findet dieses Mal ohne den „Südend-Neger“ statt

http://www.fuldaerzeitung.de/regional/fulda/fuldaer-rosen...

 

Nach Nazi-Vergleich: VW will US-Prozesse verschieben lassen

http://www.waz-online.de/Wolfsburg/Volkswagen/VW-will-US-...

 

«Der andere Blick»: Wo sind die deutschen Tugenden geblieben?

Fleiss und Pflichtgefühl stehen 2017 nicht mehr hoch im Kurs. Auszug aus dem neuen Politik-Newsletter der NZZ für Deutschland.

https://www.nzz.ch/international/der-andere-blick-wo-sind...

 

Vom konservativen Minimum zum konservativen Manifest!

http://www.pi-news.net/2018/02/vom-konservativen-minimum-...

 

Der Sonntagsfahrer: Der Konformisten-Test

http://www.achgut.com/artikel/der_sonntagsfahrer_der_konf...

 

Kapitaldelikte (2): Wachstum ohne Ende

https://sezession.de/58212/kapitaldelikte-2-wachstum-ohne...

 

Solidarische Landwirtschaft

https://www.solidarische-landwirtschaft.org/solawis-finde...

 

„Geofencing”: Wie Händler Smartphones für Werbung nutzen

http://www.taunus-zeitung.de/ratgeber/netzwelt/Geofencing...

 

Glanz und Elend der Weimarer Republik

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/02/22/glanz-un...

 

(Jubliäum der Goebbels-Rede)

„Wollt ihr den totalen Krieg?“

Ausrufungszeichen mit blanker Verzweiflung

von Stefan Scheil

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/ausrufung...

 

75. Jahrestag der Hinrichtung der Geschwister Scholl

Die Ehre des Vaterlands retten

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-ehre-...

 

Der schwarze Grundzustand

https://morgenwacht.wordpress.com/2014/05/13/der-schwarze...

 

(TV-Kritik "Aufbruch ins Ungewisse")

Die Läuterung wird ausbleiben

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/die-laeuterung-wird-...

 

(TV-Kritik "Aufbruch ins Ungewisse")

Aufbruch nach Wakanda (1): Passion der Bobos

https://sezession.de/58215/aufbruch-nach-wakanda-1

 

Aufbruch nach Wakanda (2): Black Panther Supremacy

https://sezession.de/58230/aufbruch-nach-wakanda-2-black-...

 

»Soldat ohne Befehl« – Neue Biographie über Ernst von Salomon erschienen

https://sezession.de/58176/soldat-ohne-befehl-neue-biogra...

 

Martin Mosebachs Buch über koptische Märtyrer

Rekonstruktion eines Massenmords

http://www.deutschlandfunkkultur.de/martin-mosebachs-buch...

 

Neu: Lisa Fitz brisanter Song zensurgefährdet?

https://www.youtube.com/watch?v=XT8rb56jn8s

 

jeudi, 01 mars 2018

La stratégie américaine du gaz liquide contre l’Europe

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La stratégie américaine du gaz liquide contre l’Europe: la Pologne devient l’allié continental des Etats-Unis contre son propre environnement historique et politique !

Bruxelles/Varsovie: Les Etats-Unis ne laissent rien en plan pour torpiller le projet germano-russe du gazoduc “Nordstream 2” et parient de plus en plus nettement pour un partenariat gazier avec la Pologne.

Grâce à une augmentation des livraisons américaines de gaz liquide (lequel nuit à l’environnement et provient de la technique d’exploitation dite du “fracking” ou de la fracturation, interdite dans l’UE), la Pologne est sur la bonne voie pour devenir le carrefour d’acheminement du gaz américain en Europe centrale et orientale, en se débarrassant ainsi des acheminement traditionnels, qui suivent un axe Est/Ouest.

Entretemps, 12% du volume total des importations polonaises arrivent via un terminal installé à Swinemünde (Swinoujscie) en Poméranie ex-allemande. Un volume croissant de ce gaz provient des Etats-Unis. Ce glissement observable dans la politique énergétique polonaise vise bien évidemment la Russie. Maciej Wozniak, vice-président de l’entreprise PGNiG, appartenant pour moitié à l’Etat polonais, a expliqué récemment et sans circonlocutions inutiles aux médias : « Nous envisageons d’arrêter toute importation de gaz russe d’ici 2022 ».

Par ailleurs, PGNiG a pu, au cours de ces derniers mois, fournir un milliard de mètres cubes de gaz naturel à l’Ukraine. Outre cette livraison de gaz à l’Ukraine, on observe l’émergence, en Pologne, d’un réseau de gazoducs qui, dans l’avenir, acheminera du gaz importé d’outre-mer vers les pays de l’Europe de l’Est et du Sud-Est. Le ministre américain des affaires étrangères, Rex Tillerson, a déclaré que les Etats-Unis soutiendraient le projet. On devine aisément que c'est pour des raisons géostratégiques évidentes!

L’eurocratie bruxelloise, elle aussi, soutient, avec l’argent des contribuables européens et avec le soutien américain, la construction et le développement de sites d’arrivée et de débarquement de gaz naturel ou liquide ainsi que de gazoducs venant de Scandinavie pour aboutir en Europe orientale voire en Azerbaïdjan et au Turkménistan, pour faire concurrence au projet germano-russe « Nordstream 2 » et pour limiter l’influence dominante de Gazprom, le consortium russe du gaz naturel. Le programme « Connecting Europe Facility » (CEF) installe des ports d’importation de gaz liquide en provenance de la Mer du Nord en Baltique et en Méditerranée. Le système des gazoducs, qui y est lié, forme un demi-cercle parfait autour du territoire de la Fédération de Russie. Le gaz qui est importé via ce système provient de plus en plus de pays où les gisements sont exploités par la méthode de « fracking » (de « fracturation »), laquelle est préjudiciable à l’environnement : ces pays sont le Canada, les Etats-Unis et l’Autstralie.

Dans ce contexte, les Etats-Unis, la Pologne et les Pays baltes poursuivent des intérêts économiques et politiques particuliers : ils veulent imposer un bloc anti-russe, d’inspiration transatlantique, aux pays de l’Europe orientale membres de l’UE et à tous leurs voisins d’Europe de l’Est, au détriment de la coopération entre Européens et Russes, déjà mise à mal par les sanctions que l’Occident impose à la Russie.

Articld paru sur : http://www.zuerst.de  

La réintégration du Donbass décidée par l'Ukraine: une guerre sans fin

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La réintégration du Donbass décidée par l'Ukraine: une guerre sans fin

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Parlement ukrainien avait voté le 18 janvier 20I8 dernier une loi sur la réintégration du Donbass dans la République d'Ukraine. Il en a été peu parlé à ce jour en Europe. Il s'agit en fait d'une bombe à retardement.

La loi vise à restaurer « l'intégrité territoriale » du pays, et désigne les territoires de Donetsk et de Louhansk, dans la région du Donbass, comme «occupés» par la Russie. Elle dénonce nommément une «agression russe». L'évènement a été peu commenté, notamment en Allemagne et en France, pourtant signataires de l'accord dit de Minsk 2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Minsk_II  visant à établir un cessez-le feu. L'accord n'avait jamais été respecté par Kiev qui a multiplié les agressions contre les russophones du Donbass, entrainant plus de 10.000 de morts chez les civils, sans mentionner la destruction de quartiers urbains entiers.

Avec la nouvelle loi les opérations dites « anti-terroristes » de Kiev n'auront plus lieu d'être puisque c'est l'armée régulière ukrainienne qui réprimera tous les mouvements séparatistes. Le président ukrainien Petro Porochenko a vu également ses pouvoirs considérablement élargis. Il lui revient notamment de déterminer la limite des territoires occupés, ainsi que des zones de sécurité près des lieux de combats.

La loi sur la réintégration du Donbass ne comporte aucune mention des accords de Minsk, signés en 2015 avec la médiation de la Russie, de la France et de l'Allemagne, visant à une désescalade de la tension et à une démilitarisation dans la région disputée par les autonomes pro-russes et les forces loyalistes.

La "main de Washington" 

En décembre 2017, Washington avait annoncé renforcer son soutien à Kiev en fournissant des armes létales. La porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, avait expliqué le renforcement comme une aide visant à «bâtir sa défense sur le long terme, défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et se prémunir de toute agression à venir».

Il est évident que le Pentagone souhaite pousser les Russes à intervenir militairement, ce qui lui donnerait un prétexte, au nom notamment de l'Otan, de répondre par les mêmes moyens militaires. Mais jusqu'ici Vladimir Poutine s'en était gardé, sachant bien que ceci pourrait dégénérer rapidement en guerre mondiale. Mais son opposition lui avait reproché sa passivité. On peut penser qu'il continuera à s'abstenir, malgré les appels au secours que ne cessent de lui adresser les Républiques auto-proclamées de Lougansk  et de Donetsk .

Tout laisse craindre une intensification des attaques de Kiev contre ces deux républiques, utilisant les nombreux armements lourds procurés par les Etats-Unis. Il est peu probable cependant que les russophones, directement menacés désormais de déportations et de fusillades, se soumettent.

Il faut donc s'attendre dans les prochaines semaines à une intensification des combats et un accroissement important des morts parmi les civils du Donbass. Beaucoup de bruit est fait actuellement sur les morts de la région de la Ghutta en Syrie que cherche à réoccuper Bashar el Assad, mais curieusement un silence épais s'est fait sur ce qui se passe et sur ce qui se prépare dans le Donbass.

La moindre des choses que l'on attendrait de l'Allemagne et de la France signataires de Minsk 2, seraient qu'elles interviennent, au moins diplomatiquement, en accord avec la Russie, pour prévenir les massacres qui se préparent.

Pour plus de détails, on pourra lire l'article Ukraine passes Donbass 'reintegration' law, effectively terminating Minsk peace accord http://russiafeed.com/and-so-it-begins-donbass-reintegrat... Bien qu'il émane d'une source proche des Russes, nous n'avons pour notre part rien trouvé de fondamental à en redire.

mercredi, 28 février 2018

Vous êtes tous sous surveillance : les boîtes noires contrôlées par les services de renseignement sont actives !

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Vous êtes tous sous surveillance : les boîtes noires contrôlées par les services de renseignement sont actives !

Ex: http://echelledejacob.blogspot.com
 
Le président de la CNCTR, qui doit contrôler l'usage des boîtes noires par les services de renseignement, a déclaré que celles-ci étaient actives depuis un mois maintenant.

L’information a été lâchée ce mardi 14 novembre par Francis Delon, le président de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) : depuis maintenant un mois, les fameuses boîtes noires nées dans le cadre de la loi relative au renseignement, et qui sont censées repérer des "comportements suspects" en se basant sur les données de connexion, sont actives.

Cette annonce, faite lors d’une journée d’étude à Grenoble sur le thème « contrôle du renseignement : comment concilier surveillance et respect des droits de l’homme ? », a été rapportée par des journalistes présents sur place, comme Pierre Alonso de Libération et Elsa Trujillo du Figaro, ainsi que par Serge Slama, professeur de droit public à Grenoble.

Jusqu’à présent, il était considéré que ce dispositif prévu à l’article 851-3 du code la sécurité intérieure n’était pas actif. Mais à la suite d’un certain nombre de navettes entre le gouvernement et la CNCTR, cette dernière a fini par « valider l’algorithme [au cœur des boîtes noires, ndlr] début octobre », indique Pierre Alonso. Donc dans la plus grande discrétion. La matière est, il est vrai, très sensible.

Les boîtes noires doivent en effet servir à observer en temps réel les métadonnées, sans regarder le contenu des communications :

« Pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme, il peut être imposé aux opérateurs la mise en œuvre sur leurs réseaux de traitements automatisés destinés, en fonction de paramètres précisés dans l’autorisation, à détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste », lit-on dans la loi. Pour cela, un algorithme est employé mais sa conception est classifiée.

Il peut être imposé aux opérateurs la mise en œuvre de traitements automatisés pour détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste

« Ces traitements automatisés utilisent exclusivement les informations ou documents mentionnés à l’article L. 851-1, sans recueillir d’autres données que celles qui répondent à leurs paramètres de conception et sans permettre l’identification des personnes auxquelles les informations ou documents se rapportent », poursuit le texte Les éléments dont il est question sont :

Les informations ou documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques des opérateurs et des hébergeurs, les données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement ou de connexion à des services de communications électroniques, le recensement de l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne désignée, la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu’aux communications d’un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelants, la durée et la date des communications.

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Mais à en croire le président de la CNCTR, dont les propos ont été repris par Serge Slama, il y a eu un « travail long » avec le gouvernement pour examiner l’algorithme, évaluer sa finalité, la lutte contre le terrorisme, et vérifier sa proportionnalité. Sur l’algorithme lui-même, il est fait état, sans plus de précision, d’un « contrôle technique très poussé » et de modifications avant l’autorisation. Deux ans plus tôt, le même président de la CNCTR avait jugé que le contrôle des algorithmes sera très difficile à effectuer.

Par contre, ajoute pour sa part Pierre Alonso, la CNCTR « n’a pas encore été saisie de demande de désanonymisation de données collectées ». « Les données récoltées sont des données de connexion anonymisées, recueillies de façon non ciblée pour être mises dans une sorte de grande marmite étanche », cite de son côté Elsa Trujillo.

Gare toutefois à l’abus de langage : comme l’a pointé Daniel Le Métayer, le directeur de recherche de l’Inria à Lyon et membre de la Commission de réflexion de l’Assemblée nationale sur le droit et les libertés à l’âge du numérique, il est plus juste de parler de « dépseudonymisation » que de désanonymisation, puisque ces boîtes noires visent justement à pouvoir remonter à un utilisateur final.

2015, année de la loi Renseignement

C’est en juillet 2015 que le Conseil constitutionnel a validé la loi relative au renseignement, en ne censurant que quelques dispositions relativement anecdotiques du texte. Les boîtes noires sont pourtant très vite apparues comme la disposition la plus controversée et la plus inquiétante sur le plan des libertés publiques, avec le risque que le dispositif conduise à d’inévitables violations des droits de l’homme.

Pour valider les boîtes noires, le Conseil se contente de rappeler le dispositif prévu et d’estimer sans argumenter davantage qu’en raison de l’encadrement des algorithmes, « ces dispositions ne portent pas une atteinte manifestement disproportionnée au droit au respect de la vie privée ». C’est d’ailleurs peu ou prou le seul commentaire qu’a fait le Conseil, contrairement à la coutume.

Cette disposition et le texte en général avaient pourtant réuni contre eux un front inédit de la société civile, incluant des avocats, des magistrats, des associations de protection des droits de l’homme, des institutions (le Conseil national du numérique, Commission nationale consultative des droits de l’homme, la CNIL, le Défenseur des droits…) et des organisations professionnelles.

Même l’association des victimes du terrorisme avait jugé que le texte allait trop loin dans l’atteinte à la vie privée.
 
 
Les vrais terroristes sont à la tête de l'Etat et des multinationales... 

http://echelledejacob.blogspot.fr/2017/12/anonymiser-votr...

Je plaide pour un protectionnisme rationnel et pour la préservation des valeurs traditionnelles

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Je plaide pour un protectionnisme rationnel et pour la préservation des valeurs traditionnelles

Entretien accordé en exclusivité au site flux.md par le Président de la République Moldave, Igor Dodon
 
Propos recueillis par Ghenadie Vaculovschi
 
Ex: http://echelledejacob.blogspot.com

FLUX : – Monsieur le Président, plus d’un an s’est déjà écoulé depuis les élections présidentielles, lors desquelles vous avez remporté une victoire écrasante. Depuis lors, le monde découvre en vous un chef d’État adepte du courant souverainiste. Ce courant prend aussi de plus en plus d’ampleur en Europe occidentale où la souveraineté des États est de jour en jour plus précaire. Quels sont, à votre avis, les facteurs qui mettent en péril la souveraineté de notre pays ?

Igor Dodon : – C’est une question très complexe ; il y de très nombreux éléments, tant internes qu’externes, et, tandis que certains dépendent de nous, d’autres relèvent de la géopolitique régionale et mondiale. Et puisque nous parlons de souveraineté, comme vous l’avez fort justement dit, je donne ma préférence à des politiques visant, d’une part, à conserver les valeurs et les traditions nationales, à l’encontre du courant mondialiste qui devient actuellement de jour en jour plus agressif à l’échelle mondiale. D’autre part, je suis un adepte du protectionnisme économique en ce qui concerne le marché interne. Au moins ces deux éléments de base – les valeurs nationales, notre spécificité nationale, qui nous caractérise en tant que nation civique, en tant qu’État, en tant que citoyens – nous devons tout faire pour les conserver. En même temps, nous avons besoin d’un protectionnisme rationnel, qui nous permette de régler nos problèmes économiques internes : la création d’emplois, etc.

FLUX : – Dans le contexte créé par la mondialisation, comment la République moldave peut-elle se soustraire à la condition d’une colonie des grandes puissances ?

Igor Dodon : – Les petits pays sont toujours en danger. Les grands n’ont de cesse de vouloir les transformer en subalternes. C’est arrivé de nombreuses fois, à de nombreux pays. Dès que les dirigeants de petits pays se laissent attendrir par certaines faveurs – y compris de nature économique – que leur proposent les grandes puissances géopolitiques, ils sacrifient leur peuple tout entier, et nous devenons les otages d’une politique pro-occidentale ou pro-orientale. Il est très difficile de garder l’équilibre. Pour être sincères, nous devons reconnaître que, pendant diverses étapes de son histoire, la République moldave n’a pas été capable de maintenir l’équilibre. Au cours des années 1990, par désir de nous rapprocher de l’Occident, nous avons laissé l’Ouest nous donner de nombreux conseils et nous l’avons imité dans bien des domaines, détruisant tout ce que nous avait laissé l’Union soviétique – ou du moins, ce qu’elle nous avait laissé de bien. Je pense notamment aux infrastructures. Ces derniers temps, on constate à nouveau une volonté de complaire aux Européens ou aux Américains, et cette volonté nous met en danger. La République moldave ne peut survivre qu’à condition de conserver de bonnes relations avec l’Est comme avec l’Ouest. Cela reste-t-il possible, surtout dans le contexte de la mondialisation ? C’est difficile, mais pour ma part, j’estime que c’est possible. Bien entendu, pour s’assurer un tel statut, outre le désir de le faire, nous avons besoin à l’interne d’une volonté politique des dirigeants et de la société, or c’est là qu’apparaît le problème : notre société est divisée – entre pro-occidentaux et pro-orientaux.

Le premier pas pour nous consisterait à comprendre que nous ne devons pas être pro-quoi que ce soit, mais pro-Moldavie. Le pas suivant serait d’obtenir un consensus des forces géopolitiques. Lorsque la Suisse a été créée comme État neutre entre plusieurs grands empires de l’époque – la France, l’Allemagne, l’Italie – les grands empires ont donné leur accord à l’existence d’un pays où une partie des habitants parle le français, une autre partie une langue ressemblant plutôt à l’italien, tandis qu’une troisième partie parle un dialecte allemand. Les grands du continent, d’un commun accord, ont décidé que cet État, dont le nom signifiait à l’origine « pays limitrophe » aurait le droit de vivre neutre en leur milieu. Sans subir d’annexion. Eh bien, la République moldave aurait de bonnes chances de devenir une nouvelle Suisse, à condition de disposer préalablement d’un consensus social interne dans ce sens, à l’échelle de la nation. La seconde condition importante, c’est que les grandes puissances réussissent à résister à la tentation de nous annexer.

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L’Union européenne peut très bien vivre sans nous, tout comme la Russie ; or, soumis à une force d’attraction, les pays comme la Moldavie tombent en morceaux. C’est ce qui s’est passé en Ukraine. La grande erreur des puissances géopolitiques a été d’adopter une approche « si, si » – avec nous ou contre nous. Pour des États comme la République moldave, l’Ukraine et autres, on ne peut pas accepter une telle approche de la part de nos partenaires géopolitiques. Car si on le fait, tant va la cruche à l’eau qu’elle casse. Vous voyez bien ce qui se passe en Ukraine. La Moldavie est exposée au même risque. C’est du moins mon opinion, dont j’ai eu l’occasion de discuter aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est, avec M. Poutine à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée, mais aussi avec les autorités de Bruxelles, comme Mme Mogherini et d’autres – et j’ai l’impression que, de plus en plus souvent, mon approche suscite la compréhension de nos partenaires externes.

FLUX : – La Moldavie peut-elle amener les acteurs principaux de l’échiquier à adopter un tel consensus ? Il nous est, bien entendu, impossible de les contrôler, mais peut-on jouer un rôle dans ce processus ? Et quelle serait la nature de ce rôle ?

Igor Dodon : – Nous devons tout faire pour les convaincre. Il s’agit de quelques grandes puissances : la Fédération de Russie, l’Union européenne, mais aussi l’Allemagne qui joue un rôle important dans l’UE, et les États-Unis d’Amérique, qui se trouvent à une plus grande distance, mais ont une grande influence dans la région, et notamment sur ce qui se passe en Roumanie, qui est un pays de première importance à l’échelle régionale. J’estime que notre but stratégique doit être que la Moldavie figure à l’ordre du jour de ces grandes puissances comme l’endroit où il est possible de parvenir à un compromis géopolitique régional. À mon avis, la nécessité d’un compromis régional est évidente et va devenir encore plus évidente au cours des prochains temps. Une fois les élections russes terminées, je suis convaincu que la Fédération de Russie et les États-Unis vont partir à la recherche de points d’accord dans cette région. Après tout, ils ont aussi des programmes communs dans d’autres parties du monde. Or dans cette région-ci, ils vont avoir besoin d’un ordre du jour commun et d’un exemple positif dont les deux parties puissent se réclamer. Voilà ce que je me suis efforcé de faire comprendre en Allemagne, dans la Fédération russe, à Bruxelles, aux États-Unis : tel a été mon but tout au long de cette première année de mandat – de démontrer que l’endroit où nous nous trouvons est le point où chacun d’entre vous pourrait s’enorgueillir d’une réussite. Vous pouvez envisager de venir ici sous les auspices d’une réussite qui soit celle de tous, et non d’un seul ; et cette réussite pourrait, à l’avenir, servir de modèle pour résoudre d’autres problèmes. Sincèrement, j’attends avec optimisme la période qui s’ouvrira après la finalisation de tous les processus électoraux de l’année en cours : chez nous, en Russie, aux États-Unis (élections de mi-mandat au Congrès). J’espère qu’après cela, 2019 sera l’année des compromis, et que la Moldavie figurera à l’ordre du jour des grandes puissances. Ces derniers temps, nous n’étions pas à l’ordre du jour. Ou du moins, pas en première page.

FLUX : – Les promoteurs du discours pro-occidental vous présentent comme étant pro-russe. En revanche, j’ai suivi avec beaucoup d’attention votre intervention du 15 décembre 2017 lors de la conférence internationale organisée autour du thème des Alternatives au capitalisme financier ; or, dans le cadre de cette intervention, vous vous êtes positionné comme adepte du concept de Grande Europe, « de Lisbonne à Vladivostok » que certains auteurs appellent aussi « l’axe Paris-Berlin-Moscou ». Quel est le rôle que peut jouer la République moldave dans ce concept, dont nous savons qu’il est en proie au sabotage constant d’autres forces, qui ne relèvent pas forcément du continent eurasiatique ?

Igor Dodon : – La Moldavie est un petit pays, mais qui est appelé à jouer un rôle décisif. À condition d’en avoir l’intelligence, nous pouvons devenir le pont par lequel cette route peut s’ouvrir. Au lieu d’être ignorés par le monde entier, nous pourrions servir d’exemple, de point d’entente entre les grandes puissances, comme je le disais à l’instant. Si nous ne réussissons pas à avoir l’intelligence et la compétence nécessaires, alors ce pays va être déchiré et tomber en morceaux. Ceux qui s’efforcent de me faire passer pour un politicien pro-russe sont précisément ceux qui ne veulent pas que nous arrivions à ce consensus. Parce qu’il est beaucoup plus facile de dire qu’il y a les pro-russes d’un côté, les pro-européens de l’autre, et de continuer à diviser la société. Je vous le dis sincèrement : c’est une réalité dont, moi-même, je prends de plus en plus conscience ; j’admets que par le passé, j’ai pu, moi aussi, être trop catégorique sur certains points, mais de plus en plus, je me rends compte que la Moldavie a besoin d’équilibre dans sa politique étrangère. Et, pourvu que nous fassions preuve d’assez de compétence, de maturité politique et d’intelligence pour en assurer les conditions internes, la Moldavie aura un rôle décisif dans la création de cet axe [Paris-Berlin-Moscou – n.d.l.r.].

FLUX : – Ces derniers temps, les États du Groupe de Visegrad promeuvent une politique commune face à Bruxelles, qui, pour sa part, s’efforce, à travers sa bureaucratie, de saper leur souveraineté. C’est du moins ce qu’affirment les politiciens du V4. Ils arrivent à le faire ! En tant que chef d’État, ne pensez-vous pas qu’il conviendrait d’intensifier votre dialogue avec les dirigeants de ces pays ?

Igor Dodon : – Je suis de votre avis ; l’année dernière, déjà, nous avons établi quelques contacts dans ce sens : j’ai rencontré le premier ministre hongrois, M. Viktor Orbán ; au terme d’une discussion des plus cordiales, nous avons conclu sur des positions communes à propos de très nombreux aspects de la politique régionale. Ce qui m’a hautement réjoui. M. Orbán appartient à la famille européenne des partis de droite, tandis que je suis un homme politique de gauche, mais sur une grande majorité de thèmes – par exemple les migrants, le besoin d’un équilibre entre Russie et Occident – nous nous sommes trouvés des atomes crochus. Cette année, j’ai bon espoir de rencontrer le président tchèque. Je lui ai adressé mes vœux à l’occasion de son anniversaire. Nous devrions prochainement décider de l’endroit où cela aura lieu : à Chișinău ou en République tchèque. L’année dernière, j’ai eu des contacts avec les autorités bulgares. La vice-présidente de la Bulgarie s’est rendue à Chișinău et cette année j’espère m’entretenir avec le président bulgare, qui est comme moi socialiste. Et nous tâcherons aussi d’intensifier nos contacts avec les autres.

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FLUX : – Pour revenir à la politique intérieure, au protectionnisme économique et à la souveraineté économique, j’ai une question concernant les terrains agricoles. En Hongrie, un référendum a entériné le droit exclusif des citoyens hongrois à la propriété des terrains cultivables. Peut-être conviendrait-il que la République moldave en fasse de même ?

Igor Dodon : – Sur ce point, ma position est tout aussi catégorique. Regardez donc ce qui est arrivé en Roumanie, et dans d’autres pays qui ont opté pour une approche libérale de cette question : en pratique, les terrains agricoles y constituent désormais pour la plupart la propriété de personnes physiques ou morales étrangères, à qui leur intérêt ne dicte pas toujours qu’il faudrait développer l’agriculture. Dans certains cas, ils trouvent plus simple de ruiner l’agriculture, pour faire entrer sur ces marchés leur propre marchandise, produite dans d’autres pays. Et cela, c’est une tragédie pour le pays concerné, pour l’État : les terrains sont dans des mains étrangères, l’agriculture est ruinée, les emplois ont disparu et le marché interne est inondé de produits agricoles venus d’ailleurs. J’ai lu récemment une analyse portant sur la Roumanie, qui calculait les milliards d’euros que les Roumains paient pour importer des produits agro-alimentaires qu’ils produisaient jadis. Regardez ce qui s’est passé en Bulgarie : l’adhésion à l’UE et la libéralisation totale s’est soldée par la faillite d’au moins 50% des capacités de production autochtones. De ce point de vue, la Hongrie est un exemple à suivre. Bien évidemment, il convient de contenir ce phénomène en République moldave. Car pour l’instant, par divers moyens, les citoyens étrangers parviennent à acheter des terrains agricoles. Ce qui est très dangereux.

FLUX : – Vous avez récemment rencontré le président de l’Organisation mondiale des familles, l’Américain Brian Brown. D’un commun accord, vous avez décidé d’organiser le prochain congrès de cette organisation en septembre à Chișinău. Qu’est-ce qui vous a amené à prendre cette initiative ? Pensez-vous, vous aussi, qu’à l’heure actuelle la famille fait l’objet d’attaques sans précédent dans l’histoire ?

Igor Dodon : – Qu’est-ce qui fait la puissance d’un État ? C’est par cette question que commence la réponse à votre question. Il existe diverses réponses philosophiques et rhétoriques. Certains vous diront que l’État est puissant quand il dispose d’une armée puissante. Mais il existe des États puissants sans armée, ou avec une petite armée, et qui ne disposent pas non plus de l’arme nucléaire. L’État est puissant, en premier lieu, quand il repose sur une histoire, une nation consolidée, une société qui tient à ses valeurs. Voilà l’État puissant. Voilà l’État qu’il est difficile de détruire de l’extérieur. En République moldave, nous autres chrétiens orthodoxes représentons plus de 98% de la population. En République moldave, la tradition et la normalité dictent qu’il existe de bonnes relations familiales. On nous a d’ailleurs appris que la famille est la cellule de base de la société. Or regardez ce qui se passe : à quoi s’en prennent le plus souvent nos opposants – les ennemis du caractère étatique de notre pays – ces dernières années ? À notre histoire, à notre religion et à nos traditions – et à notre famille. Ils nous proposent d’adopter l’histoire d’autres États, ils tentent de dénigrer l’Église en Moldavie, et promeuvent l’officialisation des minorités sexuelles. Si nous les laissons faire, à mon avis, ils vont détruire l’État, en sapant les piliers qui le soutiennent. Voilà les raisons pour lesquelles, depuis plusieurs années, je me prononce catégoriquement contre toute tentative de mettre à mal ces valeurs. J’ai pris plusieurs initiatives, débouchant sur des actions de protection desdites valeurs. Cette année, quand l’occasion s’est présentée de convaincre nos partenaires étrangers d’organiser à Chișinău le Congrès mondial des familles, j’en ai profité. Il y a deux ans, en 2016, j’ai assisté au même événement à Tbilissi. L’année dernière, il a eu lieu à Budapest. J’ai réussi à convaincre Brian Brown de le faire venir chez nous. Et, à n’en pas douter, en septembre, nous accueillerons les représentants de dizaines de pays, non seulement orthodoxes, mais aussi catholiques, qui soutiennent les mêmes valeurs. Je pense que c’est un énorme succès pour notre pays.

D’ici à septembre, bien évidemment, nous organiserons divers événements. En mai, je tiens absolument à l’organisation d’un festival de la famille sur la place du Grand Rassemblement national ; nous y arriverons. L’événement aura lieu sous le patronage de la présidence de la République moldave. Nous prévoyons aussi certains événements à l’étranger : M. Brown m’a invité aux États-Unis en vue de l’organisation de tables rondes consacrées à cette question et je prévois d’accepter son invitation.

Nous, citoyens de la République moldave, devons comprendre que, même sans armée puissante, nous sommes puissants par nos traditions, par notre culture, par nos familles. Et que nous devons donc les défendre.

FLUX : – Vous vous positionnez comme un défenseur de l’orthodoxie. Ne pensez-vous pas que cela risque de nuire à votre image ? Sachant que notre société s’est convertie à la mode des attaques anticléricales permanentes…

Igor Dodon : – Nous devons régler notre conduite sur ce que nous ressentons et sur ce en quoi nous croyons, et non sur les campagnes de presse et de communication organisées par nos adversaires dans le but de nous imposer un ordre du jour choisi par eux et d’induire la société en erreur. Tout ce dont vous parlez comme d’une mode, ce sont en réalité des campagnes payées à prix d’or, une agitation artificiellement créée dans l’espoir qu’une partie de la société finisse par y croire. C’est là, bien évidemment, une chose extrêmement dangereuse. En ce qui me concerne, je ne compte pas céder sous prétexte que quelqu’un, à la télé, dit qu’il vaudrait mieux faire ceci ou cela, ou parce que tels ou tels jeunes gens – à mon grand regret – se laissent piéger par ce genre de spéculations. Je suis fermement convaincu que cette position jouit du soutien de la majorité de nos concitoyens, à qui je ne ferai pas défaut.

FLUX : – Votre conception d’une Grande Europe, ainsi que vos convictions en faveur de la préservation des valeurs traditionnelles, auront-elles un impact plus marqué après les élections législatives qui vont prochainement être tenues en République moldave ? Quelles sont les chances de les voir déboucher sur la formation d’une majorité parlementaire favorable à un tel programme ?

Igor Dodon : – Cela dépend beaucoup de nous, en premier lieu, mais aussi du contexte géopolitique. Si les grandes puissances, une fois leur ordre du jour commun établi – ce qui sera certainement le cas d’ici à la fin de l’année – s’accordent pour ne pas tirailler la Moldavie dans un sens et dans l’autre, et la laissent rester un État neutre, en relations amicales tant avec les uns qu’avec les autres, ce sera plus simple. Car pour une bonne part, ce qui va arriver l’année prochaine dépend aussi de l’ordre du jour des acteurs géopolitiques majeurs de la région. Pour ma part, je ne songe pas un instant à céder. Bien sûr, ce n’est pas simple. Les attaques sont très violentes. Vous voyez bien toutes ces campagnes de presses sur moi – orchestrées par l’Occident –, qui ne s’arrêtent plus. Ceux qui se cachent derrière de telles campagnes doivent bien voir en moi un danger : le danger d’un leader opposé au mondialisme. Je l’ai dit ouvertement, dès l’année dernière, au forum économique à Saint-Pétersbourg : je suis pour la protection de nos valeurs et pour que nous nous axions en permanence sur notre intérêt national. Ce n’est pas à Washington, ni à Bruxelles, ni à Moscou de nous dicter notre programme. Dans tout ce que nous faisons, nous devons nous baser sur notre intérêt national. S’il est souhaitable pour la République moldave d’avoir un régime d’entrée sans visa en Europe pour nos concitoyens, faisons en sorte de l’avoir. Appartenir au marché eurasiatique est souhaitable et nous y avons déjà un statut d’observateur, il existe un mémorandum dans ce sens, donc ce mémorandum doit être signé.

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Nous devons toujours avoir notre propre ordre du jour, de façon à ne laisser personne nous en dicter un de l’extérieur, en nous expliquant que « ce serait dans votre intérêt ». Ces dernières années, à mon grand regret, c’est ce qui est arrivé à la République moldave: l’ordre du jour nous était imposé depuis l’étranger, et nos gouvernants n’ont pas été en mesure d’exprimer leur propre position. D’une part parce qu’ils avaient peur, étant soumis à des chantages liés à leurs avoirs en Occident, d’autre part, par manque de compétence, de fermeté, de verticalité. Quoi que leur dise le Fond monétaire international : « Augmentez l’âge de départ à la retraite ! » ou autre consigne – elle était exécutée. « Ouvrez votre marché aux produits agro-alimentaires européens ! » – et nous voici important de la viande d’Europe, tandis que presque tous nos produits laitiers viennent d’Ukraine… À la longue, une telle attitude nous mènerait où ? C’est pourquoi, pour répondre à la question, j’estime que c’est une possibilité réelle. Cela dépendra beaucoup de nous. Pour ma part, je ne songe pas un instant à céder, mais tout va aussi dépendre de la conjoncture géopolitique de la fin de cette année et tout particulièrement du début de l’année prochaine.

FLUX : – Cet entretien va être publié simultanément en quatre langues sur le portail FLUX.MD, de façon à pouvoir être repris par nos partenaires media d’Europe occidentale et de Russie. Comme l’occasion s’en présente donc, quel message souhaitez-vous adresser à nos lecteurs étrangers ?

Igor Dodon : – En premier lieu, je les invite à venir en République moldave. En dépit des affrontements géopolitiques de la région, la République moldave est un pays d’une grande beauté. Je veux aussi les remercier pour leur soutien. Ces derniers temps, je reçois de très nombreux messages d’encouragement, y compris sur les réseaux sociaux. On m’écrit par exemple : « Monsieur Dodon, nous voyons que vous vous battez et, bien qu’étant citoyens de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France, des États-Unis, nous sommes de votre côté. Nous considérons que vous avez raison quand vous parlez de la protection de la famille, des valeurs traditionnelles, de la religion, ou du protectionnisme économique. »

Je tiens à les remercier pour ces messages et à leur dire que nous ne céderons pas. La position que j’ai exposée, dont nous avons discuté aujourd’hui, jouit du soutien de la grande majorité des citoyens de la République moldave. Quand il est question de neutralité et de rester en-dehors de l’OTAN, c’est une option en faveur de laquelle se prononcent de 65% à 70% de la population moldave. Quand nous parlons de notre foi orthodoxe, en Moldavie elle est partagée par plus de 90% des citoyens. S’il s’agit de conserver les valeurs familiales traditionnelles, c’est une option qui, là aussi, rassemble plus de 90% des Moldaves. C’est pourquoi en République moldave, en dépit de toutes les pressions et tentatives de nous imposer des normes et des valeurs qui ne nous ressemblent pas, nous sommes un pays ouvert à tous, mais très patriotique. Et je vous invite à venir nous rendre visite pour vous en convaincre.

FLUX : – Monsieur le Président, merci de nous avoir accordé cet entretien.
 

Le Viet Nam et la Russie

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Le Viet Nam et la Russie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Viet Nam est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien. Cependant, à partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant conservateur Lê Duan, il a entrepris sa propre perestroïka. Il a libéralisé son économie, et s'affirme progressivement comme un pays émergent dynamique.

On a même parlé d'un nouveau Tigre Asiatique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant seul.  Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Vi%C3%AAt_Nam

Rappelons qu'après la guerre dite d'Indochine, perdue en fait par les Français lors de la bataille de Diên Biên Phu, la France a renoncé à poursuivre un conflit trop éloigné d'elle pour être gagnable. Lors des accords de Genève de 1954, négocié par Pierre Mendès-France pour le compte de la France, celle-ci a reconnu l'indépendance du pays.

Mais ce faisant elle a ouvert grand la porte aux Américains, qui ne voulaient pas que la Chine et derrière elle la Russie, ne fasse du Viet Nam un pays communiste. Une seconde guerre du Viet Nam en a résulté. Elle a opposé, de 1955 à 1975, d'une part la République démocratique du Viet Nam dit aussi Nord Viet Nam dont l'armée, dite Populaire vietnamienne a été soutenue matériellement et militairement par la Chine et la Russie soviétique - et d'autre part la République du Viet Nam (ou Sud Viet Nam), massivement représentée militairement par les États-Unis appuyés par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippine). Un mouvement insurrectionnel d'inspiration communiste, le Front national de libération du Sud Viet Nam (dit Viet Cong) a par ailleurs combattu de l'intérieur le Sud-Viet Nam.

En 1964, la résolution dite du golfe du Tonkin a donné au président des États-Unis la mission de prendre en mains militairement le Viet Nam. L'intervention américaine a ravagé les infrastructures et l'environnement du Viet Nam, avec notamment des moyens chimiques constituant de véritables crimes de guerre . Mais malgré les moyens militaires considérables engagés, l'Amérique a échoué à mettre un terme à l'insurrection.

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A la fin des années 1960, la guerre était devenue de plus en plus impopulaire aux États-Unis. Des mouvements d'opposition de plus en plus violents – les seuls qu'aient jamais connu et que connaitront jamais sans doute les Etats-Unis - ont obligé le gouvernement américain à reconnaître son incapacité à gagner la guerre. De longues négociations ont abouti en 1973 aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viet Nam a mené une offensive victorieuse contre le Sud. Le Viet Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, a été réunifié en 1976.

À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant conservateur Lê Duan, le Viet Nam a entamé une sorte de perestroïka sur le modèle russe. Il a libéralisé son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.

Le Viet Nam entre la Russie et les Etats-Unis

Aujourd'hui, un point important en termes de politique internationale est le poids que peut avoir le Viet Nam dans les rapports de plus en plus conflictuels entre la Russie et les Etats-Unis, du fait d'ailleurs essentiellement de ce dernier pays.

Dans les dernières décennies, le Viet Nam, considéré initialement comme un des pays les plus pauvres d'Asie, s'est rapproché économiquement de Hong Kong, de Singapour, de Taiwan et dans une certaine mesure de la Corée du Sud. Les éléments de marché que le gouvernement avait introduit à la fin des années 1980, sans abandonner le principe d'une économie socialiste partiellement dirigée, lui ont procuré une base industrielle, énergétique, scientifique et agricole lui permettant de subvenir à ses propres besoins et de se donner une balance commerciale et touristique favorable. Il a encouragé également les investissements étrangers, inévitablement américains mais aussi chinois.

Le Viet Nam est désormais un membre influent de l'ASEAN ou Association des nations de l'Asie du Sud-Est https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_nations_de_... . Celle-ci était censée à sa fondation s'opposer aux pays dits communistes, mais la Chine y joue désormais un rôle important. Face au déclin de l'influence américaines surtout au poids que prennent désormais dans la région les grands programmes chinois tels que l'OBOR (One Belt, One Road). Le Viet Nam est intéressé par certains des projets de l'OBOR, notamment la voie ferrée Kunming Singapour qui devrait traverser l'ensemble de la péninsule.

Cependant, Hanoï n'entend pas devenir une sorte de satellite de la Chine dont il se distingue par ailleurs sur de nombreux plans, notamment culturel et ethnique. Il entretient des rapports fructueux avec le Laos son voisin où son armée avait joué un rôle important dans la guerre civile laotienne de 1968-1973. De même, il coopère étroitement avec son autre voisin le Cambodge. Il existe deux organisations en ce sens, le Committee of the Vietnam-Laos Solidarity and Friendship et le Vietnam-Cambodia Solidarity and Friendship.

Mais pour équilibrer le poids de la Chine, c'est surtout sur la Russie que le Viet Nam compte désormais. La Russie a bien compris le poids du Viet Nam et de ses voisins et compte de son côté en profiter. La Russie communiste avait, tout autant sinon plus que la Chine, soutenu le Viet Nam dans la seconde guerre d'Indochine avec l'Amérique. Après la chute de l'URSS, les deux pays avaient signé en 1994 un Traité d'Amitié. Depuis, ils ont développé leur coopération dans les domaines économique, politique et militaire. En 2012, ils ont publié une Déclaration Commune de Partenariat Stratégique.

Aujourd'hui la Russie fournit des armements modernes à l'armée et à la marine Vietnamiennes dont elle entraine des contingents sur son territoire. Tout aussi important est le travail en commun sur les questions financières, d'extraction pétrolière et gazière comme dans des projets de centrales nucléaires. En 2015, leurs échanges ont atteint une valeur de 4 milliards de dollars. Ce niveau s'est accru de 25% en 2016. Il est positif en faveur de la Russie d'environ 1 milliard.

Par ailleurs, en 2015, un accord de Libre-Echange a été signé entre le Viet Nam et l'organisme dit Union Economique Eurasiatique https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_%C3%A9conomique_euras... où la Russie joue un rôle dominant.

Ceci ne veut pas dire que le Viet Nam ne tienne pas à conserver de bonnes relations diplomatiques et économiques avec les Etats-Unis. Mais manifestement, il donnera si cela s'imposait la préférence à la Russie. Vladimir Poutine le sait mais n'en abuse pas. 

mardi, 27 février 2018

Iran and India: Belt and Road by Another Name

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Iran and India: Belt and Road by Another Name

Don’t tell the Iran hawks in D.C., isolating Iran won’t work.  Iranian President Hassan Rouhani met with his Indian counterpart Narendra Modi this week and the two signed a multitude of agreements.

The most important of which is India’s leasing of part of the Iranian port of Chabahar on the Gulf of Oman.  This deal further strengthens India’s ability to access central Asian markets while bypassing the Pakistani port at Gwadar, now under renovation by China as part of CPEC – China Pakistan Economic Corridor.

CPEC is part of China’s far bigger One Belt, One Road Initiative (OBOR), its ambitious plan to link the Far East with Western Europe and everyone else in between.  OBOR has dozens of moving parts with its current focus on upgrading the transport infrastructure of India’s rival Pakistan while Russia works with Iran on upgrading its rail lines across its vast central plateaus as well as those moving south into Iran.

India is investing in Iran’s rails starting at Chabahar and moving north.

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Just Part of the Much-Needed Rail Upgrade Iran Needs to Connect it to India

Chabahar has long been a development goal for Russia, Iran and India.  The North-South Transport Corridor (NSTC) was put on paper way back when Putin first took office (2002). And various parts of it have been completed.  The full rail route linking Chabahar into the rest of Iran’s rail network, however, has not been completed.

The first leg, to the eastern city of Zahedan is complete and the next leg will take it to Mashhad, near the Turkmenistan border.  These two cities are crucial to India finding ways into Central Asia while not looking like they are partaking in OBOR.

Also, from Zahedan, work can now start on the 160+ mile line to Zaranj, Afghanistan.

The recent deal between Iran and India for engines and railcars to run on this line underscores these developments.  So, today’s announcements are the next logical step.

The U.S. Spectre

As these rail projects get completed the geopolitical imperatives for the U.S. and it’s anti-Iranian echo chamber become more actute.  India, especially under Modi, has been trying to walk a fine line between doing what is obviously in its long-term best interest, deepening its ties with Iran, while doing so without incurring the wrath of Washington D.C.

India is trapped between Iran to the west and China to the east when it comes to the U.S.’s central Asian policy of sowing chaos to keep everyone down, otherwise known as the Brzezinski Doctrine.

India has to choose its own path towards central Asian integration while nominally rejecting OBOR. It was one of the few countries to not send a high-ranking government official to last year’s massive OBOR Conference along with the U.S.

So, it virtue signals that it won’t work with China and Pakistan.  It’s easy to do since these are both open wounds on a number of fronts.  While at the same time making multi-billion investments into Iran’s infrastructure to open up freight trade and energy supply for itself.

All of which, by the way, materially helps both China’s and Pakistan’s ambitions int the region.

So much of the NTSC’s slow development can be traced to the patchwork of economic sanctions placed on both Russia and Iran by the U.S. over the past ten years.  These have forced countries and companies to invest capital inefficiently to avoid running afoul of the U.S.

The current deals signed by Rouhani and Modi will be paid for directly in Indian rupees.  This is to ensure that the money can actually be used in case President Trump decertifies the JCPOA and slaps new sanctions on Iran, kicking it, again, out of the SWIFT international payment system.

Given the currency instability in Iran, getting hold of rupees is a win.  But, looking at the rupee as a relatively ‘hard’ currency should tell you just how difficult it was for Iran to function without access to SWIFT from 2012 to 2015.

Remember, that without India paying for Iranian oil in everything from washing machines to gold (laundered through Turkish banks), Iran would not have survived that period.

Don’t kid yourself.  The U.S. doesn’t want to see these projects move forward.  Any completed infrastructure linking Iran more fully into the fabric of central Asia is another step towards an economy independent of Western banking influences.

This is the real reason that Israel and Trump want to decertify the Iran nuclear deal.  An economically untethered Iran is something no one in Washington and Tel Aviv wants.

The Fallacy of Control

The reason(s) for this stem from the mistaken belief that the way to ensure Iran’s society evolves the right way, i.e. how we want them to, is to destabilize the theocracy and allow a new government which we have more control over to flourish.

It doesn’t matter that this never works. Punishment of enemies is a dominant neoconservative trait.

When the truth is that the opposite approach is far more likely to produce an Iran less hostile to both Israel and the U.S.  Rouhani is the closest thing to a free-market reformer Iran has produced since the 1979 revolution.  Putting the country on a stronger economic footing is what will loosen the strings of the theocracy.

We’re already seeing that.  Rouhani’s re-election came against record voter turnout and gave him a 57% mandate over a candidate explicitly backed by the mullahs.

That said, there is no magic bullet for solving Iran’s economic problems, which are legion, after years of war both physical and economic.  Inflation is down to just 10%, but unemployment is at depression levels.  It will simply take time.

The recent protests started as purely economic in nature as the people’s patience with Rouhani’s reforms are wearing thin, not because they aren’t for the most part moving things in the right direction, but because they aren’t happening fast enough.

And you can thank U.S. and Israeli policy for that.  Trump’s ‘will-he/won’t-he’ approach to the JCPOA, the open hostility of his administration has the intended effect of retarding investment.

The country’s current economic problems come from a woeful lack of infrastructure thanks to the U.S.’s starving it of outside investment capital for the past seven years alongside a currency collapse.

With the JCPOA in place the investment capital is now just beginning to make its way into the country.  It’s taken nearly three years for the fear of U.S. reprisal to wear off sufficiently to allow significant deals to be reached, like these.

Last summer President Trump began making noise over the JCPOA and John McCain pushed through the sanctions bill that nominally targeted Russia, but actually targeted impending European investment into Iran’s oil and gas sectors.

It didn’t and France’s Total still signed a $4+ billion exploration deal with Iran.  European majors are lined up to do business with Iran but the sanctions bill is stopping them.  And Trump is too much of a mercantilist to see the effects.  Iran is evil and blocking them is good for our oil companies.

Full Stop.

Don’t forget last year’s announcement of a new Iran to India gas pipeline, in a deal facilitated by Russia’s Gazprom to ensure a part of India’s future energy needs.  This was a pipeline project delayed for nearly two decades as the U.S. (and Hillary Clinton) tried to bring gas down from Turkmenistan, the TAPI pipeline, and cut Iran out of the picture.

Both countries have not benefitted from this mutually-beneficial energy trade for more than fifteen years because of U.S. meddling.

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India’s Future Is Iran’s

What this summit between Modi and Rouhani ultimately means is that despite all attempts at intimidation and control, self-interest always wins.  There are too many good reasons for India and Iran to be allies economically.

And despite our increased military presence in both Afghanistan and Syria beyond all rationality, designed to surround and pressure Iran into submission, in the end it won’t work.  India imports 60% of its energy needs.

And while the two countries have been sparring over particulars in developing the important Farzad-B gas field in the Persian Gulf, Rouhani and Modi seem to have created a framework where the two can get a deal done.

On Farzad-B, [Indian Oil Minister] Pradhan said both sides agreed to reove “all the bottlenecks on capex, return (on indina investments) and timeline. We have decided today to reopen and re-engage on all three issues again.”

The oil deal appears to be the most crucial breakthrough since India had reduced Iranian crude imports by a quarter in retaliation for, what officials described as, Iran’s flip-flop over sealing a deal over Farzad-B.

Those words came after Iran cut a better deal for oil exports to India, up to 500,000 more barrels per day, more than doubling 2017’s 370,000 barrels per day.

If Rouhani’s visit can nail down these deals and build further trust between the two countries, he will have moved the ball way down the field for Iran as it pertains to its improving regional relationships with Russia, Turkey and even China.

Because, by getting India to help stabilize Iran’s energy industry and build its transport infrastructure in the east it’s assisting Russia and China’s goals of opening up the former Soviet ‘Stans as well as give them more leverage to craft a security deal in Afghanistan between the Kabul government and the amenable parts of the Taliban.

dimanche, 25 février 2018

Que fera Macron?

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Que fera Macron?

par Georges FELTIN-TRACOL

Le nouvel ouvrage de Michel Drac intrigue autant par son titre que par sa couverture. Conçue par Manu DeLille, elle s’inspire de l’artiste contemporain Andy Warhol : on y voit cinq portraits multicolorés du jeune et sémillant président de l’Hexagone. Quant au titre, Voir Macron, il s’agit d’une interrogation sur les actions à venir du nouveau dirigeant français.

MacronQF2.jpgBien que ce livre soit dédié « aux fainéants, aux cyniques, aux extrêmes » – il aurait pu l’être aussi à tous ceux qui dans les gares « ne sont rien », ce n’est pas le premier pamphlet contre l’ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée aux temps de « Flamby». Michel Drac prévient qu’il « n’a rien contre Macron en tant que personne. En fait, c’est le contraire : le nouveau Président ne nous fait pas honte. Il n’a pas l’attitude d’un agité (Sarkozy), et ses discours ne rassemblent pas à de mauvaises rédactions de troisième (Hollande). Le problème, ce n’est pas Macron. C’est le système derrière lui (p. 140) ».

L’État a retrouvé une tenue certaine. Contrairement à ces deux prédécesseurs immédiats, la communication est maîtrisée, les journalistes mis à l’écart, les ministres ne se tirent pas – pour l’instant ! – dans les pattes, les entourages sont professionnels et assez compétents, et la fameuse rivalité Élysée – Matignon se trouve atténuée par l’existence de conseillers communs. Il faut reconnaître qu’Emmanuel Macron a bien observé François Hollande afin de ne répéter le même comportement. Constater le professionnalisme de Macron et de son équipe ne signifie pas approuver son comportement, ses propos et son action politique. « Macron a un côté violent. Ce type a qualifié son opposition de “ foyer infectieux ”, imposé un mandat impératif à ses députés, engueulé le chef d’état-major des armées, expliqué que “ la politique c’est mystique ”, prôné une présidence “ jupitérienne ”, jugé que la France était “ en deuil d’un roi ” (p. 78). » Quel serait son dessein ? « Rendre le monde intégré, donc hyper-complexe. Le rendre incontournable en étant le seul capable de gérer cette hyper-complexité (p. 194). »

Deviner les prochaines lignes de fractures

De quoi traite Voir Macron ? Le sous-titre aide à comprendre : « Huit scénarios pour un quinquennat ». Tout en laissant ouvert le vaste champ des possibles, Michel Drac émet huit hypothèses de crises variées entre 2018 et 2022, voire au-delà. Il part de « trois incertitudes majeures : – Vers un resserrement monétaire brutal ? – La zone euro va-t-elle exploser ? – Vers une ou plusieurs grandes guerres avant 2022 ? (p. 93) ». Inimaginable à l’heure actuelle, ce dernier point semble toutefois le plus probable, sinon pourquoi Macron se démènerait-il autant auprès de l’opinion avec son stupide projet de « Service national universel », un substitut de mobilisation générale de la population non pas contre l’islamisme, mais plutôt contre la Russie, la Syrie et leurs alliés ?

La présidence soi-disant « jupitérienne » cache une « débâcle de la pensée (p. 12) ». Exemple de cet effondrement intellectuel, le débat de l’entre-deux-tours du 3 mai 2017 fut « le choc des néants. Macron, c’est le vide dans la continuité. Le Pen, c’est la rupture qui ne va nulle part. Le vide dans la continuité est plus rassurant : il gagne (p. 10) ». Élu président, Macron hérite de pesanteurs dont il ne peut ni ne veut se défaire. « Notre monde est totalement intégré. Des enchaînements de causalités impossibles à anticiper peuvent répercuter une onde de choc d’un bout à l’autre de la structure globale (p. 173). » Par conséquent, « les crises financières sont le mode de régulation ultime d’un système financier structurellement déséquilibré (p. 37) ». C’est au cours des années 1980 que « les marchés financiers renforcent leur capacité à peser sur la politique économique des États-nations (p. 35) ». Le premier scénario, le plus plausible, celui de la « mort douce », « est un scénario de stabilité planétaire. […] Les élites mondialisées sont relativement intégrées, elles font collectivement le choix de la paix (p. 108) ». Si c’est le cas, Michel Drac pense que « Paris n’a […] pas besoin de choisir entre Washington et Berlin (p. 109) ». Michel Drac soulève un dilemme pour nos gouvernants. « Depuis 2010, la France a resserré son alliance avec la Grande-Bretagne. Mais dans le même temps, Paris suit l’Allemagne dans l’Euroland. Macron devra peut-être choisir entre Londres et Berlin (p. 56). » Ce choix éventuel n’est pas binaire. Il faut rappeler que « la politique étrangère française est sous influence des États-Unis et de leurs associés, Grande-Bretagne et Israël. Mais seulement dans une certaine mesure (p. 52) ». La réalité est encore plus complexe. À la Conférence annuelle sur la sécurité de Munich, la ministresse allemande de la Défense a déclaré, le 16 février dernier, que « nous voulons rester transatlantiques et en même temps devenir plus européens (dans Le Figaro des 17 – 18 février 2018) ». Ces propos ambigus témoignent de l’atlantisme de la CDU – CSU et leur rejet implicite de toute véritable coopération politique européenne qui pourrait se révéler à terme capable de s’émanciper de la tutelle étatsunienne.

MacronQF1.PNGUn pessimisme certain imprègne les scénari diplomatiques pour la Gâteuse républicaine hexagonale. Dans l’un d’eux, « la politique euro-salafiste se conclut par un désastre complet. La France a cessé d’être une puissance mondiale aux yeux des classes dirigeantes de la planète. C’est maintenant une puissance régionale dont le rayonnement ne dépasse pas l’Europe, la Méditerranée occidentale et l’Afrique occidentale. Et cela malgré l’étendue de son domaine maritime et des armes nucléaires. Hors de sa zone d’influence restreinte, Paris n’existe plus que comme supplétif des États-Unis (p. 106) ». Michel Drac insiste sur la souveraineté très limitée de l’Hexagone qui « n’est plus un pays indépendant. Sa politique étrangère est définie entre Washington, Londres, Bruxelles – OTAN et tel-Aviv. Sa politique économique est décidée à Berlin. Sa législation est dictée par la Commission européenne (p. 86) ». Que fera Macron s’il doit choisir entre un pôle atlantique et un autre continental, entre Washington (et plus secondairement Londres) et Berlin ? Nul ne le sait. Devant la montée en puissance irrésistible des États extrême-orientaux (Chine, Inde, Singapour, Corée du Nord) qui contrarie la domination planétaire des États-Unis, la France « doit choisir entre la neutralité et la vassalité. Si elle se reconnaît vassale des États-Unis, elle sauvera peut-être ses intérêts impérialistes en Afrique. Mais elle risque d’être entraînée dans des combats périlleux au service d’un suzerain déloyal. Si elle choisit la neutralité, elle devra le faire en lien avec les autres Européens (p. 49) ».

L’Europe sous emprise atlantiste

Or l’ensemble européen est bien mal en point. Très tôt, « les Anglo-Saxons ont choisi de soutenir la construction européenne pour la détourner (p. 180) ». N’oublions jamais qu’« en profondeur, c’est l’emprise étatsunienne qui explique l’incapacité des États européens à reconquérir leur souveraineté (p. 150) ». Certes, « Madrid se méfie des États-Unis depuis que le rôle de la CIA dans l’indépendantisme catalan a été mis en lumière (p. 170) ». Il pourrait aussi mentionner le jeu fort trouble des agences de Sa Gracieuse Majesté. Néanmoins, avec Donald Trump à la Maison Blanche, de nombreuses rivalités internes minent le « bloc anglo-saxon ». Aux États-Unis, « les milieux d’affaires se déchirent entre capitalisme industriel, capitalisme financier et acteurs de la nouvelle économie (p. 131). » Mieux encore, Michel Drac pronostique que la politique de Trump « sera déterminée par l’évolution erratique des rapports de force à l’intérieur des oligarchies étatsuniennes. L’opposition frontale entre capitalisme bancaire mondialisé et capitalisme industriel américain se complique de nombreuses lignes de fractures. Il y a des bureaucraties rivales, des groupes ethniques rivaux, des réseaux financiers et entrepreneuriaux en compétition (p. 83) ». Quant à l’actuelle Union pseudo-européenne, elle est surtout « pilotée en vue des enjeux de court terme et pour la protection des situations acquises (p. 24) ». Il est vrai que l’entité de Bruxelles « a tendance à se réduire à sa technostructure. Comme projet politique, elle est évanescente. Deux pôles de puissance se sont constitués. D’un côté, des institutions bureaucratiques centralisatrices, Commission et Banque centrale. De l’autre, des institutions interétatiques, Eurogroupe et Conseil européen. Le premier pôle donne l’illusion de la primauté. En réalité, les États-nations lui confient le rôle de père Fouettard. Les décisions économiques sont prises par l’Eurogroupe : renégociation permanente entre États égoïstes (p. 81) ».

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Pour qui suit Michel Drac à travers ses ouvrages, ses conférences et ses interventions sur sa chaîne YouTube, sa critique de l’euro prime sur d’autres considérations plus politiques. Il faut néanmoins lui reconnaître son pragmatisme puisqu’il conclut l’une de ses prévisions de manière optimiste. « Dix ans plus tard, la Confédération européenne fait ratifier sa Constitution par des référendums simultanés dans les dix-sept États-membres (p. 158). » Dans « Euro 2.0 », l’auteur imagine l’Italie émettre une nouvelle monnaie nationale, l’« eurolire » en réponse au Diktat de la monnaie unique. Répliquant à cette décision, la Lombardie, puis la Vénétie fondent le ducat pendant que la Sicile revendique son auto-détermination. C’est une possibilité, difficilement compréhensible pour les Français, en raison de l’unité récente de la péninsule. « L’Italie, explique Luigi Di Maio, chef parlementaire du Mouvement Cinq Étoiles, c’est en réalité une vingtaine de pays très différents, et peut-être même plus (dans Le Monde du 16 février 2018). »

Dans ce contexte volatile, à l’hiver 2019, la conférence du Mont-Tremblant au Québec des grands argentiers du monde décide que « ces monnaies seront entièrement dématérialisées, les paiements s’effectuant par téléphone portable (p. 125) », mesures que proposait l’économiste gréco-australien Yanis Varoufakis quand il était ministre des Finances d’Athènes et cherchait à s’opposer aux créanciers de la Grèce par dès règlements novateurs. Résultat, « l’euro sera la monnaie des échanges extérieurs et inter-régionaux. Les monnaies régionales seront réservées aux échanges intra-régions. Elles pourront être dévaluées par rapport à l’euro (p. 121) ».

macronqf4.jpgLa « stratégie de la tension » et les autres manipulations terroristes plus ou moins sous faux-drapeau contribuent aux moments de crise majeure. Celles-ci se préparent au cœur de divers cénacles intérieurs (les services secrets français) ou extérieurs (les officines anglo-saxonnes, mais pas seulement…). Michel Drac envisage par exemple la CIA inciter son vieux complice, Cosa Nostra, à soutenir l’indépendantisme sicilien tandis que le gouvernement italien très anti-euro obtient le soutien, direct ou non, de la City de Londres, ce qui attise les tensions financières (et même politiques) entre Londres et Berlin. Londres et Washington choisissent finalement l’explosion de la monnaie unique européenne afin de briser nette toute puissance européenne émergente. Comment dans ces circonstances peut se positionner Macron qui se veut en même temps proche des protagonistes ? De son choix dépendra l’avenir du projet européen. « Le point de rupture est proche. De trois choses l’une. Ou bien l’euro engendre un super-État européen. Ou bien la zone explose. Ou bien une combinaison des deux : le super-État naît, mais restreint à certains membres de la zone. Allemagne et périphérie, peut-être avec la France. Mais pas avec l’Europe du Sud (p. 46). » Cette dernière correspond assez bien aux thèses de Laurent Wauquiez avancées dans son essai de 2014, Europe : il faut tout changer. Laurent Wauquiez devient d’ailleurs le Premier ministre de Macron dans une nouvelle cohabitation dans l’une des hypothèses envisagées.

Quels enjeux politico-sociaux ?

Dans une autre, Michel Drac parie sur le retour en politique de Marion Maréchal – Le Pen qui réunit autour d’elle l’aile droite des Républicains, les souverainistes et les frontistes, avant d’accéder à Matignon, toujours dans le cadre d’une cohabitation. L’égérie de la droite en loden reviendra-t-elle ? Pas certain après cinq années d’engagement difficile et exténuant… Cette incroyable cohabitation serait la conséquence du déferlement massif de populations extra-européennes sur le Vieux Continent et aux sanglantes troubles qui en découleraient. On s’approche du gouffre. Déjà, « la République devient grotesque. Elle reconnaît le Conseil représentatif des associations noires, mais interdit l’usage juridique du mot race. Le Blanc et le Noir n’existent pas, sauf le Noir. Absurde. L’antiracisme rend fou (p. 69) ». Cela ne l’empêche pas de se méfier d’« une nouvelle droite européiste anti-immigration (p. 90) » animé par le détonnant maire de Béziers, Robert Ménard. Regrettons que Michel Drac traite à plusieurs reprises des groupes dissidents en France, en Italie et en Ukraine d’« extrême droite ». C’est dommageable et inutile. C’est à se demander s’il ne chercherait pas à obtenir une invitation au prochain dîner du CRIF sous la Pyramide du Louvres en mars 2018.

L’auteur s’arc-boute aussi sur le fétichisme démocratique. La démocratie, qu’il faudrait plutôt parler de « Laosarchie », n’est possible que dans des cadres géographiques restreints et si le politique n’est pas neutralisé par le droit positiviste, la technocratie inféodée aux groupes d’influence et de pression et les médiats. L’abstention massive révèle un je-m’en-foutisme, conscient ou non, des citoyens hexagonaux. Les deux tours des législatives françaises de juin 2017 ont été marqués par une abstention élevée (51,29 et 57,36 %). Dans une démocratie traitée d’« illibérale » comme la Hongrie, elles auraient été tout bonnement annulées. La présente Assemblée nationale dominée par les macronistes, le MoDem, les « Constructifs » et autres radicaux unifiés est peut-être légale, mais elle n’est pas légitime.

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Les saines réactions contre les « migrants » ne sont pas qu’identitaires. Elles comportent un aspect socio-économique indéniable. « La quatrième révolution industrielle détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée (p. 27). » Parce que « le e-commerce détruit à peu près trois emplois chaque fois qu’il en crée un (p. 27) », « l’immigration contemporaine s’insère mal dans la société postindustrielle (p. 23) ». Pourquoi recourir à une main-d’œuvre non qualifiée alors que de maintes tâches sont bientôt assumées par des robots ? C’est un autre « grand remplacement »… Dans cette perspective, Michel Drac imagine l’avènement d’une « Europe-forteresse » parce qu’elle « a enfin trouvé une définition. Une définition simple, directe, compréhensible par tous : l’Europe est le sanctuaire de l’homme blanc (p. 190) ». Pour y arriver, il faudra bien sûr défier la clique anglo-saxonne, en particulier les chantres du pandémonium métissé étatsunien. Ces derniers pourraient favoriser en 2022 l’arrivée d’un « président qu’il faut à une nation d’ados attardés (p. 169) », à savoir « un geek sociopathe (p. 166) », « un individu d’une agressivité exceptionnel (p. 162) », le dénommé Mark Zuckerberg. Pas sûr que Michel Drac ait raison, car ce serait une première : la Maison Blanche occupée par un non-chrétien marié à une Asiatique ! Tronche des Texans surarmés… Le combat à venir risque d’être ardu. Michel Drac devine en outre de nouvelles configurations politiques. « En Grèce, d’ex-paramilitaires russes du Donbass se retrouvent du même côté de la barricade que des nationalistes ukrainiens. Dans le camp d’en face, des militants anarchistes formés au Rojava combattent aux côtés d’anciens djihadistes de Daesh (p. 187). »

Ambigu populisme européen…

Beppe-Grillo.jpgSi l’auteur décrit de manière convenable le « système russe : oligarchie hyper-centralisée tempérée d’anarchie provinciale (p. 54) » malgré une erreur vénielle sur le titre du premier ministre russe – celui-ci n’est pas président du Conseil des ministres, mais Président du gouvernement -, certaines de ses conjectures n’emportent pas l’adhésion. Prenons la plus optimiste d’entre elles, « Le printemps italien », qui voit la victoire du Mouvement Cinq Étoiles (M5S) aux législatives italiennes de mars prochain. Il prévoit un gouvernement de coalition entre la Lega de Matteo Salvini et le M5S, puis, dans la foulée, l’émergence d’une force semblable en France, d’abord apparue sur Facebook, Clair et Net, qui s’impose à la surprise aux élections anticipées et cohabite avec Macron. Or ce mouvement dégagiste exige déjà avec la seule différence de taille qu’il est « contre-populiste » : La République en Marche. En outre, Michel Drac ignore la réalité du mouvement fondé par le comique anti-berlusconien Beppe Grillo. Celui-ci se met désormais en retrait de sa création qui cumule les contradictions. Rapporté aux candidatures présidentielles françaises de 2017, le programme « grilliniste » emprunterait à Benoît Hamon, à Jean-Luc Mélenchon, à Marine Le Pen, à Jean Lassalle et à Jacques Cheminade. Grillo est hostile à l’euro et au droit du sol. Depuis quelques mois, le premier-ministrable du mouvement, Luigi Di Maio, s’est exprimé devant les cénacles atlantistes, a autorisé la liberté de vote sur le droit du sol, et ne souhaite plus quitter l’OTAN. En plus, « nous voulons rester dans l’Union européenne, exprime-t-il, et bien sûr, nous voulons rester dans l’euro (dans Le Monde, art. cit.) ». Le véritable danger pour l’Euroland surgirait probablement d’un gouvernement néo-berlusconien avec Forza Italia, la Lega et Frères d’Italie. En revanche, la situation rêvée des oligarques serait une entente surprise entre Forza Italia et le Parti démocrate au pouvoir actuellement, ce qu’envisage Berlusconi si la Lega passe devant lui en nombre de suffrages.

wauquiez-preservatif-21-janv.jpgDans un autre scénario, plus terrifiant intitulé « La grande spolation », Michel Drac postule la destitution de Trump, l’assassinat de son successeur, Mike Pence, un 4 juillet 2019, la proclamation de la loi martiale par le gouvernement de continuité institutionnelle et l’instauration d’un État policier proche des intérêts israéliens. En prenant exemple sur les événements survenus outre-Atlantique, les grands États membres de l’Union soi-disant européenne (Allemagne, Espagne, France) renforcent leur législation anti-terroriste et l’étendent à des domaines inattendus tels les grèves, les manifestations et l’opposition verbale aux dirigeants. Dans ce scénario en partie tiré des rapports de la Trilatérale et du Club Bilderberg, Jean-Luc Mélanchon se trouve assigné à résidence et interdit de communication Internet et Marine Le Pen « internée en hôpital psychiatrique comme “ conspirationniste ” (p. 141) ». Suite à de fortes pressions gouvernementales, Laurent Wauquiez démissionne au profit de Valérie Pécresse. Toute opposition est assimilée à du terrorisme, ce qui facilite les « ajustements financiers […] opérés dans tous les pays de la zone par confiscation pure et simple des propriétés, via le plus souvent des moyens insidieux et indirects. En France par exemple, l’État est maintenant copropriétaire de toutes les propriétés immobilières. Il perçoit donc une redevance de copropriété (p. 144) ». Remplaçant l’ISF, le nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui exonère au passage les plus-values colossales de la Finance anonyme et vagabonde, internationale préfigure des mesures semblables au champ d’expérience réelle grec (blocage des comptes bancaires des particuliers, contrôle des changes, prélèvement autorité de l’épargne par des gouvernements corrompus).

Michel Drac ne sombre pas totalement dans le pessimisme. Au moment où les grands États d’Europe occidentale sont gouvernés par des coalitions plus ou moins bancales, grâce à la robustesse des institutions toujours polémogènes de la Ve République, « la France reste l’État le plus solide de l’Europe occidentale, malgré sa déliquescence économique. Elle n’est pas confrontée à des séparatismes problématiques, comme la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne. La Corse ? Une petite île. Paris n’a pas non plus le problème que devient pour Berlin son industrie exportatrice, une fois la mondialisation libre-échangiste remise en cause par la montée des protectionnismes. Soudain, la petite France retrouve une liberté de mouvement depuis longtemps perdue (p. 154) ». Que ce soit Macron ou un(e) autre (?), sera-t-il capable de redonner à l’Hexagone éclatée sociologiquement, géographiquement et ethniquement une revendication de puissance ? Et si Emmanuel Macron n’était pas moins que le Poutine tricolore, celui qui établira une « verticale du pouvoir » ? On en frémit d’avance…

Georges Feltin-Tracol

• Michel Drac, Voir Macron. 8 scénarios pour un quinquennat, Le Retour aux Sources, 2017, 197 p., 17 €.

Afrin: Moscou maître du jeu?

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Afrin: Moscou maître du jeu?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'enclave kurde d'Afrin, district du gouvernorat d'Alep, dans le nord-ouest de la Syrie, se retrouve actuellement l'enjeu et la victime d'un affrontement indirect entre les Etats-Unis et la Russie. Celui-ci se traduit sur le terrain par une confrontation militaire directe entre la Turquie et des milices soutenues par la Syrie de Bashar al Assad.

La Turquie, dans le cadre d'une suite de l'opération Rameau d'olivier lui ayant permis d'entrer en Syrie, veut prendre le contrôle d'Afrin afin d'en éliminer les milices kurdes qu'elle considère comme terroristes et dont la présence selon elle encourage les opérations menées sur son territoire par des combattants kurdes favorables aux revendications indépendantistes des Kurdes turcs.

La Syrie veut empêcher tout démembrement ou fédéralisation de son territoire national. Elle se battra, dans la limite de ses forces, contre toute puissance étrangère susceptible d'encourager des régions potentiellement autonomistes. C'est ce qu'à tort ou à raison elle accuse aujourd'hui la Turquie d'être.

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La Russie considère dorénavant la Turquie, pourtant encore membre de l'Otan, comme un élément essentiel d'une alliance chiite irano-irako-syrienne visant à contrer l'axe sunnite de l'Arabie saoudite et des monarchies pétrolières, qui joue globalement le jeu américain. Si la Syrie s'opposait ouvertement à la Turquie, elle ne pourrait pas compter sur l'appui russe. Sa situation se compliquerait radicalement. Mais Bashar al Assad le veut-il vraiment?

Quant aux Etats-Unis, leur politique déjà ancienne visant à abattre Bashar allié des Russes, pour éliminer ceux-ci de Syrie, se confirme. Loin de se retirer ils veulent maintenir un fort contingent de l'US Army en Syrie, notamment pour:

- imposer une partition de celle-ci en prenant le contrôle de son territoire à l'est de l'Euphrate;

- mettre la main sur les champs gaziers situés au nord-est de la Syrie;

- créer une zone de transit contrôlée à partir de laquelle les opérations des Kurdes et des milices terroristes contre la Russie et ses alliés pourraient être planifiées et exécutées. Ils visent par ailleurs à soutenir les opérations israéliennes contre les forces iraniennes et du Hezbollah au Liban et en Syrie.

Le point d'interrogation posé par les Kurdes

L'enjeu essentiel aujourd'hui est représenté par les Kurdes. Vont-ils jouer le jeu américain? Vont-ils au contraire se rapprocher des Russes, notamment dans le cadre des prochaines négociations de paix prévues par Moscou, pour bénéficier de leur protection? C'est manifestement ce que les Kurdes de Syrie, et plus particulièrement ceux d'Afrin, envisagent aujourd'hui. Dans ce cas, ils attendront de Moscou qu'il tempère les ardeurs de Bashar al Assad. En échange de quoi, ils cesseraient de faire le jeu des Américains.

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Les milices assyriennes se battent désormais aux côtés des Kurdes dans le gouvernorat d'Afrin

Or c'est ce qui se passera probablement. Les Russes rassureront Bashar en lui confirmant qu'ils n'accepteront jamais une partition de la Syrie et qu'en conséquence, il n'a pas intérêt à s'affronter militairement tant avec les Kurdes qu'avec les Turcs. Bashar qui est réaliste le comprendra.

Les Kurdes, à commencer par ceux d'Afrin, comme bientôt ceux d'Iblid, en grand péril actuellement, se tourneront vers Moscou comme vers un sauveur. Les Américains en seront pour leurs frais. Et Vladimir Poutine, déjà considéré comme le seul arbitre désormais dans la région, verra son influence encore renforcée.

Certains observateurs suggèrent même que les Russes ont poussé Bashar à s'en prendre aux Turcs pour que ce soit lui que les Kurdes considèrent comme un sauveur. En ce cas, ils se rallieront à lui et refuseront les manipulations américaines. Quant aux Turcs, qui ne veulent pas vraiment attaquer Damas, mais se protéger des Kurdes, ils devraient comprendre le jeu.

Nous verrons dans les prochains jours si la présente analyse se trouve vérifiée par les évènements. Qu'il en soit, le sujet est loin d'être clos.

samedi, 24 février 2018

La Turquie menace d’envahir des îles grecques

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La Turquie menace d’envahir des îles grecques

Ex : http://xandernieuws.punt.nl

L’Empire ottoman en voie d’être reconstitué suite aux conquêtes militaires turques

Le retour des années 30 : l’Europe ne fait rien contre les menées d’un dictateur toujours plus agressif

Les chars turcs entrent en Syrie, suite à une opération cyniquement nommée “Rameau d’Olivier”. Si tout dépendait d’Erdogan, d’autres pays voisins de la Turquie connaîtraient le même sort que la région d’Afrin.

Comme ils l’ont dit et répété au cours des dernières années écoulées, le dictateur turc Recep Tayyip Erdogan, son parti l’AKP et aussi une bonne part de l’opposition sont obsédés par la restauration de l’Empire ottoman, s’il le faut par des conquêtes militaires. La campagne contre les Kurdes dans le Nord de la Syrie se poursuit. La Turquie erdoganienne n’a pas cessé de chercher la confrontation avec la Grèce au cours de ces dernières semaines : l’espace aérien grec a été violé 138 fois et un navire patrouilleur turc a éperonné un bateau des garde-côtes grecs. « Ceux qui pensent que nous avons oublié les pays dont nous nous sommes retirés il y a cent ans, se trompent », a dit Erdogan le 12 février. Ces territoires comprennent non seulement la            Grèce mais aussi de larges portions de l’Europe sud-orientale, de l’Afrique du Nord et du Proche- et Moyen-Orient, y compris Israël. « Ce que nous avons réalisé jusqu’ici n’est que pâle esquisse par rapport aux attaques de grande envergure que nous planifions pour les temps à venir, Inch’Allah ».

Les îles touristiques grecques convoitées dans la Mer Egée se trouvent certes devant les côtes turques mais appartiennent légalement et historiquement à la Grèce. Malgré cela, le monde politique turc, dans sa majorité, réclame ouvertement  la reconquête de ces îles. Ainsi, Kemal Kilicdaroglu, chef du plus grand parti d’opposition, le CHP, a promis en décembre dernier que, s’il gagne les élections de l’an prochain, il « envahira et annexera dix-huit îles grecques, exactement comme l’ancien premier ministre Bülent Ecevit le fit en 1974 avec Chypre ». Meral Aksener, chef du nouveau « Bon Parti », lui aussi, a appelé à l’invasion : « Ce qui doit arriver, arrivera ».

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Erdogan menace ouvertement les pays voisins d’une invasion militaire

Le dictateur Erdogan a refait usage le 12 février dernier d’un langage martial, renforcé suite à son invasion de la région d’Afrin en Syrie septentrionale, sous prétexte d’attaquer les Kurdes, invasion qui n’a quasiment reçu aucune réprobation de l’Amérique, de l’Europe et de l’OTAN. « Nous avertissons ceux qui, dans la Mer Egée et à Chypre, ont dépassé les bornes. Ils n’ont du courage que tant qu’ils ne voient pas notre armée, nos navires de guerre et nos avions de combat… Ce que représente Afrin pour nous, vaut aussi pour nos droits en Mer Egée et à Chypre. Ne croyez jamais que l’exploitation des gisements de gaz dans les eaux chypriotes et les actes opportunistes en Mer Egée échappent à nos radars ».

“Tout comme nous avons mis fin aux intrigues par les opérations ‘Bouclier de l’Euphrate’ et ‘Rameau d’Olivier’ (en Syrie), et bientôt à Manbij et dans d’autres régions, nous pourrions mettre un terme aux intrigues de ceux qui se fourvoient le long de notre frontière méridionale… Nos navires de guerre et notre force aérienne surveillent étroitement la région pour intervenir de toutes les manières possibles, si nécessaire ».

“Et ceux qui croient que nous avons oublié les territoires dont nous nous sommes retirés, les larmes au coeur, il y a cent ans, sont dans l’erreur”, a poursuivi Erdogan. « Nous ne cessons de répéter que la Syrie, l’Irak et d’autres territoires sont incrits dans nos cœurs et ne sont pas différents, pour nous, de notre territoire national turc. Nous luttons pour que, partout où l’on entend l’adhan (l’appel islamique à la prière), aucun drapeau étranger ne flottera. Les actions que nous avons menées jusqu’ici ne sont que de pâles esquisses par rapport aux attaques de plus grande envergure que nous planifions pour les temps à venir, Inch’Allah ».

La Turquie exalte des siècles de pure brutalité et d’oppression

Durant les 600 années d’existence du Califat islamique, jusqu’à la première guerre mondiale environ, celui-ci prit la forme de l’Empire ottoman. Pendant ces six siècles, bon nombre de guerres saintes ont été lancées, de nombreux pays ont été occupés, des massacres de grande envergure y ont été perpétrés, des peuples ont été chassés de leurs terres ou partiellement exterminés et tous les ‘kafirs ‘, c’est-à-dire les non-musulmans, ont subi des discriminations et ont été rudement oppressés, tant les juifs que les chrétiens. Ce passé impérialiste, extrêmement violent où se sont succédé de manière ininterrompue des assassinats, des enlèvements, des viols et des conversions forcées, est exalté aujourd’hui par le monde politique turc, où Erdogan semble jouer le rôle du nouveau calife du monde musulman tout entier.

La plus grande attaque turque contre des populations non-musulmanes (chrétiennes en l’occurrence) a eu lieu entre 1914 et 1923, lorsque les Turcs ont exterminé près d’un million et demi d’Arméniens, de Grecs et d’Assyriens et en ont déporté ou chassé des millions d’autres. Malgré ce lourd passé, la Turquie a pu devenir membre de l’OTAN en 1952. Cette adhésion n’a pas empêché les Turcs de commettre, trois ans plus tard, un pogrom anti-grec d’une violence inouïe à Istanbul et d’expulser en 1964 tous les Grecs qui étaient restés dans le pays (alors que la Grèce, elle aussi, était membre de l’OTAN, et l’est toujours. De plus, les Turcs occupent illégalement le Nord de l’île de Chypre depuis 1974.

« La Turquie doit être rendue responsable de ses crimes »

Il faut se rendre compte que, pour Ankara, ces actes relèvent d’une guerre de religion. Le chef du « Directorat d’Etat » pour les affaires religieuses, le « Diyanet », a littéralement décrit l’invasion turque d’Afrin comme un « djihad ». Le Diyanet est également responsable d’un prêche particulièrement agressif, appelant au djihad et au martyr, tenu à Hoorn aux Pays-Bas et que le quotidien néerlandais De Telegraaf a évoqué. Le ministre néerlandais des affaires sociales Koolmees a promis d’enquêter sur cette affaire mais nous ne devons pas nous attendre à une action substantielle de la part des autorités de La Haye puisque nous avons affaire, une fois de plus, à un « islam bénéficiant d’une protection spéciale » dans notre pays.

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“C’est justement parce que les Turcs n’ont jamais été tenus pour responsables de leurs actes criminels et de leurs agressions qu’ils continuent à menacer la sécurité et la souveraineté de leurs voisins », nous avertit le journaliste turc Uzay Bülüt. « Il est grand temps que l’Occident s’éveille et s’occupe d’Ankara » (1).

La question demeure ouverte: ce réveil aura-t-il lieu…? Au cours de ces dernières années, nous avons pu observer qu’à la moindre critique que les Européens leur adressent, les Turcs répondent par des menaces, notamment en promettant de « lâcher » encore quelques millions de « réfugiés syriens ».

Un retour aux années 1930 – Y aura-til une troisième guerre mondiale ?

Les temps que nous vivons aujourd’hui nous rappellent cruellement  les années 1930, lorsqu’un autre dictateur ne fut jamais contrecarré et pouvait utiliser le même langage agressif, avant de commencer, comme les Turcs aujourd’hui, à perpétrer des conquêtes à « petite échelle » comme, par exemple, au Pays des Sudètes. Les historiens sont d’accord entre eux pour dire que l’Allemagne nationale-socialiste n’a pu devenir puissante que grâce à la politique d’apaisement occidentale, avant de déclencher le pire cataclysme guerrier que fut la seconde guerre mondiale.

Cette seconde guerre mondiale pourra toutefois être dépassée en horreur et en victimes par un cataclysme équivalent ou pire que serait un troisième conflit global si on laisse la bride sur le cou d’Erdogan et de ses séides qui commencent aujourd’hui à grignoter le territoire syrien puis grignoteront le territoire grec pour ensuite conquérir quelques territoires balkaniques voire l’Egypte, la Libye et même Israël. L’Europe sera tenue en échec parce que les Turcs la menaceront de lui envoyer quelques millions de réfugiés et d’organiser en son sein une « cinquième colonne », recrutée dans l’immigration d’origine turque, jusqu’au jour où les conquérants turcs se sentiront assez forts pour nous affronter militairement afin de nous inclure dans le califat. 

Xander

(1) Gatestone Institute

Iurie Rosca : Chisinau, capitale des "anti-système"

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Iurie Rosca : Chisinau, capitale des "anti-système"

 
Ancien vice-premier ministre de Moldavie, Iurie Rosca, a organisé une série de conférences sur l’Eurasie et sur les alternatives au capitalisme financier. Il a choisi la capitale de son pays, Chișinău, pour installer une forme d’anti-Davos. Une ambition qui prend forme dans ce pays neutre “bloqué” entre la Roumanie et la Russie. L’Europe de l’Est bouge et envoie des messages à l’Europe de l’Ouest. Iurie Rosca les évoque comme observateur et acteur.
- Colloque de Chisinau 2017 : https://www.tvlibertes.com/2017/12/18...
- Colloque de Chisinau 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=3mplk...
- Entretien avec Igor Dodon : https://www.tvlibertes.com/2018/01/03...
 
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jeudi, 22 février 2018

Diriger dans l’ombre: comment l’unipolarité s’adapte à la multipolarité

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Diriger dans l’ombre: comment l’unipolarité s’adapte à la multipolarité

Auteur : Andrew Korybko

Ex: http://zejournal.mobi

Les États-Unis sont en train de construire un système mondial d’alliances bilatérales et multilatérales pour les aider à projeter plus efficacement leur pouvoir tout au long de ce XXIe siècle. Alors que le monde se dirige vers la multipolarité, les États-Unis sont prêts à exploiter cette tendance à leur avantage géopolitique.

Au lieu de « faire cavalier seul » comme Bush était enclin à le faire, les États-Unis trouvent maintenant des moyens d’amener les autres à faire leur sale boulot en convainquant leurs « partenaires » qu’ils ont un intérêt commun à le faire. Au cours de la guerre de Libye de 2011, la France et le Royaume-Uni ont pris l’initiative tandis que les États-Unis, comme il a été décrit, « dirigeait dans l’ombre ». Un éditorial du New York Times de l’époque définissait cela comme « une assistance militaire américaine discrète avec [les autres] sonnant du clairon ». Quatre ans plus tard, ce concept s’est développé à partir du tube à essai libyen et il est devenu mondial, les États-Unis mettant en place des systèmes d’alliance similaires dans le monde entier afin de projeter indirectement leur volonté de puissance dans des régions clés. Comme le dit le dicton cynique, « Pourquoi faire par vous-même ce que les autres peuvent faire pour vous ? ».

« Amis » à travers le monde

Jetons un coup d’œil aux partenaires américains « dirigés dans l’ombre » (DDO), en commençant par l’hémisphère occidental et en allant vers l’Est :

Amérique latine

Les États-Unis travaillent en étroite collaboration avec l’Alliance du Pacifique, un groupe de négociation économique néolibéral composé de proches alliés comme le Mexique, le Costa Rica, Panama, la Colombie, le Pérou et le Chili. Leur objectif commun est de contrer la vision économique de gauche émanant du Venezuela et de démanteler son réseau de résistance géopolitique au Nicaragua, à Cuba, en Équateur et en Bolivie. Le résultat final est de cerner et de contenir le Brésil au cas où il déciderait de contrer sérieusement l’influence des États-Unis.

Europe

L’Allemagne, moteur économique de l’UE, est le principal État DDO pour les affaires inter-européennes, mais les États-Unis ont également désigné des partenaires secondaires DDO pour trois régions stratégiques.

Les pays baltes : La Suède est tout sauf un membre officiel de l’OTAN mais elle est occupée à une militarisation croissante basée sur une menace sous-marine russe fantôme. Son objectif est d’amener formellement la Finlande, neutre, avec sa frontière longue et exposée avec la Russie, à provoquer une nouvelle crise dans les relations Est-Ouest.

Europe de l’Est : La Pologne a toujours nourri l’ambition de restaurer son ancien Commonwealth polono-lituanien sur la version moderne de la Biélorussie et de l’Ukraine, et elle s’est associée aux États-Unis pour déstabiliser l’Ukraine et fortifier les forces de Kiev afin d’étendre sa sphère d’influence convoitée.

Croisée des chemins entre les Balkans et le Moyen-Orient : La Turquie, membre de l’OTAN, était censée « tenir le fort » pour les États-Unis à ce moment géopolitique crucial, mais après que Washington eut commencé à utiliser l’outil du nationalisme kurde comme moyen de pression sur Ankara, la Turquie a rapidement redirigé une partie de sa loyauté vers le monde multipolaire.

Afrique

En général, la France est le bras armé des États-Unis pour le continent, vu qu’elle compte quelques milliers de soldats disséminés dans une douzaine de pays, mais comme en Europe, les États-Unis ont aussi quelques partenaires secondaires DDO en Afrique :

Afrique de l’Ouest/Afrique centrale : L’organisation d’intégration régionale de la CEDEAO a dernièrement déployé ses forces militaires au Mali (quelle que soit la durée de son déploiement), tandis que l’armée tchadienne au centre du continent a projeté son pouvoir là-bas, au Cameroun et en République centrafricaine. Bien que le Nigeria fasse partie de la CEDEAO, les États-Unis ne lui font pas confiance en tant que proxy unipolaire loyal et cherchent donc à renforcer les États qui l’entourent (en fermant les yeux sur Boko Haram) en tant qu’influence tampon.

Afrique de l’Est : L’Ouganda et le Rwanda avaient précédemment fait équipe sous la direction des États-Unis pour occuper la plus grande partie de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et piller les vastes ressources minérales du pays. Après avoir connu quelques turbulences au cours de la dernière décennie, l’Ouganda tient maintenant la barre et a suivi les « suggestions » américaines en envoyant ses troupes en République centrafricaine, au Soudan du Sud et en Somalie, tout en continuant à administrer une grande partie de la RDC.

Golfe Persique

L’Arabie saoudite est l’évident DDO désigné ici, et à travers le CCG, elle contrôle une moindre constellation de proxy qui ont tous été armés jusqu’aux dents par des expéditions d’armes américaines et occidentales dirigées contre l’Iran.

Asie du sud

Les États-Unis n’ont encore couronné officiellement aucun État en tant que partenaire DDO, mais si le récent voyage d’Obama en Inde s’avère être une indication, alors il a certainement jeté son dévolu sur l’Inde pour ce rôle important. La question est : l’Inde va-t-elle mordre l’appât et risquer la confrontation avec la Chine ? [Depuis 2015, cette idée s’est renforcée même si l’Inde continue de souffler le chaud et le froid, NdT].

Asie du sud-est

Les choses sont un peu plus délicates dans cette région, mais les États-Unis aimeraient que le Vietnam et les Philippines s’associent dans une alliance politico-militaire pour contrer les revendications de la Chine dans la mer de Chine méridionale. Le Vietnam, une puissance terrestre, servirait de complément aux Philippines, qui pourraient devenir un « porte-avions insubmersible ». Les États-Unis encouragent également une coopération indo-japonaise plus profonde dans cette région, en particulier sur le front naval, en tant que forme de confinement chinois. Plus au sud, l’économie énorme de l’Indonésie pourrait devenir un hybride sino-occidental, formant ainsi un rempart partiel contre une région entièrement influencée par la Chine. [La situation s’est ici renversée avec un président philippin atypique qui a plutôt fait pivoter son pays vers la Chine, NdT].

Asie de l’Est

Le Japon est la pierre angulaire de la stratégie des États-Unis en Asie de l’Est, mais il y a une tentative d’intégrer la Corée du Sud (traditionnellement pragmatique et économiquement proche de la Chine) dans un cadre de sécurité pro-américain plus large. La première étape a déjà été franchie, puisque les trois États partagent désormais des renseignements sur la Corée du Nord, créant ainsi des mécanismes stratégiques qui pourraient être rapidement redirigés vers la Chine dans le futur.

Tromperie par la diplomatie

Les États-Unis ont récemment tenté de « renverser » certains États multipolaires et de les inclure dans leur giron, leur offrant des accords et de la « diplomatie » pour leur faire baisser la garde (comme ce fut le cas pour la Libye avant la guerre de 2011). Les deux exemples actuels sont Cuba et l’Iran, le premier ayant dangereusement accepté la carotte alors que le second semble bien comprendre le bâton qui l’accompagne silencieusement. Les intentions des États-Unis dans ces manifestations «pacifiques » hautement médiatisées doivent être remises en question, car le rejet immédiat de l’offre de la Corée du Nord d’arrêter son programme nucléaire en échange de la cessation des exercices militaires conjoints américano-sud-coréens montre qu’il s’agit d’« accords » unilatéraux en faveur d’un seul camp. En définitive, si les États-Unis ne peuvent pas indirectement contrôler un État par le biais du DDO ou l’amener à réduire ses défenses stratégiques, la tromperie cède la place à la destruction, comme le savent malheureusement trop bien les habitants de Syrie et d’Ukraine orientale.

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

L'auteur, Andrew Korybko, est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie « Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime » (2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.

mercredi, 21 février 2018

Aveu de l’ancien directeur de la CIA: les Etats-Unis se mêlent des élections à l’étranger

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Aveu de l’ancien directeur de la CIA: les Etats-Unis se mêlent des élections à l’étranger

Bernhard Tomaschitz

Ce n’était pas un secret ce que James Woolsey a dévoilé sur la chaîne de télévision américaine Fox. Quand on lui a posé la question pour savoir si les Etats-Unis s’immisçaient dans les élections des pays étrangers, cet ancien directeur de la CIA a répondu : « Ben, oui, mais uniquement dans un but très positif, celui de l’intérêt de la démocratie ». Ce « bon but qui va dans l’intérêt de la démocratie » consiste, selon Woolsey, à « éviter que des communistes prennent le pouvoir ».

Apparemment, Woolsey, qui était directeur de la CIA sous la présidence de Bill Clinton, faisait référence aux élections présidentielles russes de 1996, où les Etats-Unis ont mis tout en œuvre pour aider Eltsine, miné par l’alcoolisme, à se faire réélire. Le 15 juillet 1996, la couverture du magazine Time présentait une caricature d’Eltsine, qui tenait en main un drapeau américain. La narration principale du magazine portait pour titre «Histoire secrète : comment des conseillers américains ont aidé Eltsine à gagner ».

On sait donc désormais que les Etats-Unis s’arrogent le droit de manipuler les élections à l’étranger, tout en s’insurgeant, sans preuves, du fait que les Russes se seraient mêler des élections présidentielles américaines de 2016. Le 17 février 2018, le New York Times confirme cette tradition américaine à influencer les élections ailleurs dans le monde. « Il n’y a pas que la Russie qui s’immisce dans les élections », titrait ce journal. Et il poursuit : « Des sacs plein d’argent liquide ont été donnés à Rome dans un hôtel pour un candidat italien qui plaisait à Washington. Pour influencer des élections au Nicaragua, des scandales ont été révélés par une presse étrangère au pays. Des millions de dépliants, d’affiches et d’autocollants ont été imprimés pour vaincre un élu en Serbie ».

Article paru sur le site : http://www.zurzeit.at  

L’Autriche se branche sur la “nouvelle route de la Soie”: la voie ferrée russe à large écartement arrivera jusqu’à Vienne

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L’Autriche se branche sur la “nouvelle route de la Soie”: la voie ferrée russe à large écartement arrivera jusqu’à Vienne

Vienne/Moscou – A l’ombre des sanctions de l’UE contre la Russie, le nouveau gouvernement autrichien opte pour une politique originale et prouve par là sa vision à long terme. Le ministre autrichien des communications, Hofer (FPÖ) négocie avec son homologue russe Sokolov la prolongation d’une voie ferrée à large écartement. Celle-ci permettra de relier l’Autriche au Transibérien et, via celui-ci, à la Chine. La petite république alpine aura ainsi accès à la « nouvelle route de la Soie », pour l’essentiel promue par la Chine.

Les négociations entre Hofer et Sokolov indiquent qu’il y a désormais un rapprochement politique entre Vienne et Moscou, en dépit des sanctions systématiques qu’impose l’UE à la Russie, sanctions que l’on critique avec véhémence en Autriche depuis quelques années déjà.

Concrètement, il s’agit de réaliser des plans qui sont dans les tiroirs depuis plusieurs années, notamment celui visant à prolonger jusqu’à Vienne la voie à large écartement du Transibérien qui arrive en Europe dans l’Est de la Slovaquie. Le projet envisage la construction d’une gare à conteneurs pour les frets arrivant d’Asie en Europe. Elle se situerait soit à Parndorf ou près du Kittsee dans le Burgenland.

Le ministère autrichien des communications prépare d’ores et déjà l’étape suivante : calculer et choisir le modèle économique et financier approprié pour ce projet estimé à 6,5 milliards d’euros. Après cette mise au point, les consultations commenceront avec les pays partenaires ; ensuite, on mettra cette politique au diapason avec la Commission européenne et on entamera tous les processus nécessaires pour obtenir les autorisations requises.

Article paru sur: http://www.zuerst.de  

mardi, 20 février 2018

Comment Internet et l'informatique ont créé notre dystopie

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Comment Internet et l'informatique ont créé notre dystopie

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Pendant que nous avons le nez plongé dans nos portables ou nos écrans d’ordinateur, le monde s’endette, s’enlaidit et s’appauvrit. Les huit hommes les plus riches du monde ont autant que les quatre ou cinq milliards les plus pauvres, et cent millions de gamines pas forcément idiotes s’extasient tous les jours de la page Instagram de la fille Jenner. On peut continuer pendant des pages…

Les hommes les plus riches du monde sont souvent jeunes et sortis de la nouvelle économie. Ils hypnotisent ou contrôlent des milliards d’hommes (Alfred Hitchcock parle d’une orgue dont les touches sont l’humanité, et que les malins font résonner à volonté), emploient des milliers ou des millions de personnes en Inde ou ailleurs, et payés au lance-pièces. La globalisation est néo-féodale et divise le monde en deux castes principales : les brainlords, les manipulateurs de symboles, qui ont détruit les classes moyennes en occident par le « progrès technologique » (défense d’exploser de rire) et les techno-serfs. On va tout expliquer.

Voici comment j’annonçais la situation présente à la fin de mon livre sur Internet nouvelle voie initiatique (les Belles lettres, 2000), traduit en portugais et recensé par Roger-Pol Droit dans le Monde.

« Si le programme de la nouvelle économie est la richesse et l'information pour tout le monde, la réalité est tout autre. Robert Reich avait déjà remarqué en 1990 que l'informatique ne nourrissait pas du tout son homme. Il distingue une élite, des cadres et des mainteneurs, chargés de vider ou de recharger les machines. L'assemblage des ordinateurs ne coûte guère non plus, quand il est fait au Mexique ou en Malaisie.

L'externalisation vers les pays les plus pauvres est contemporaine de cette explosion de richesses soudaines concentrée entre les mains de quelques-uns. 85 % de la croissance boursière américaine est restée entre les mains de 10 % de la population. En France même, paradis autoproclamé du socialisme, les richesses boursières ont décuplé en dix ans ; et pendant que les médias célèbrent les stock-options et les richesses en papier des créateurs de start-up, ils passent sous silence les difficultés de dix millions de personnes.

Drucker-portrait-bkt_1014.jpgL'émergence d'une nouvelle économie techno-féodale qui distingue les information rich et les information-poor (et certes il ne suffit pas de se connecter sur le réseau pour être information rich) fait les délices des polémistes. Le gourou du management moderne Peter Drucker (photo) dénonce cette société qui fonctionne non plus à deux mais à dix vitesses : « Il y a aujourd'hui une attention démesurée portée aux revenus et à la richesse. Cela détruit l'esprit d'équipe. » Drucker comme le stupide Toffler, qui devraient se rappeler que Dante les mettrait au purgatoire en tant que faux devins, font mine de découvrir que la pure compétition intellectuelle génère encore plus d'inégalités que la compétition physique. C'est bien pour cela que les peuples dont les cultures symboliques sont les plus anciennes se retrouvent leaders de la Nouvelle Économie.

C'est encore un artiste, un écrivain de science-fiction, qui a le mieux décrit le monde féodal en train d'émerger, et qui disloque les schémas keynésiens archaïques.

neuromancer_by_davidsimpson2112-d4ft3sr.jpgWilliam Gibson, l'inventeur du cyberspace, imaginait en 1983 une société duale gouvernée par l'aristocratie des cyber-cowboys naviguant dans les sphères virtuelles. La plèbe des non-connectés était désignée comme la viande. Elle relève de l'ancienne économie et de la vie ordinaire dénoncée par les ésotéristes. La nouvelle élite vit entre deux jets et deux espaces virtuels, elle décide de la consommation de tous, ayant une fois pour toutes assuré le consommateur qu'il n'a jamais été aussi libre ou si responsable. Dans une interview diffusée sur le Net, Gibson, qui est engagé à gauche et se bat pour un Internet libertaire, dénonce d'ailleurs la transformation de l'Amérique en dystopie (deux millions de prisonniers, quarante millions de travailleurs non assurés...).

Lui-même souffre d'agoraphobie cyber-spatiale et ne se connecte jamais ; mais il encourage les pauvres, I’underclass, à le faire pour oublier ou dépasser le cauchemar social américain. Et de regretter que pendant les émeutes de Los Angeles les pauvres ne volaient pas d'ordinateurs, seulement des appareils hi-fi ... Comme nos progressistes, Gibson n'admet pas que les pauvres ne veuillent pas leur bien. Une classe de cyber-shérifs obligera sans doute un jour les pauvres et les autres à se connecter pour leur bien.

Pour Michael Vlahos, dans la Byte City de l'an 2020 qu'il décrit sur le Web, les castes dirigeantes regrouperont les gens les mieux informés. Ce sont les brainlords. Viennent ensuite les cyber-yuppies puis les cyber-serfs, le peuple perdu (on retrouve cette division chez Reich, Huxley, et mon ami Raymond Abellio avait recyclé les castes hindoues dans ses romans du huitième jour). L'inégalité n'est ici pas dénoncée avec des larmes de crocodiles, elle est au contraire encouragée et célébrée avec cynisme. Pendant longtemps – avant la révolution industrielle - les forts en thème et en maths n'ont pas été riches ; ils le deviennent avec le réseau, la technologie et le néocapitalisme qui ne récompense plus seulement les meilleurs, mais les plus intelligents. C'est à une domination néo-cléricale qu'il faut s'attendre maintenant. Abellio me parlait du retour de la caste sacerdotale ; lui-même écrivit deux livres sur la bible comme document chiffré (voyez mon chapitre sur la technognose).

lessard1.pngLes rois de l'algorithme vont détrôner les rois du pétrole. Les malchanceux ont un internaute fameux, Bill Lessard (photo), qui dénonce cette nouvelle pauvreté de la nouvelle économie. Lessard évoque cinq millions de techno-serfs dans la Nouvelle Économie, qui sont à Steve Case ce que le nettoyeur de pare-brise de Bogota est au patron de la General Motors. Dans la pyramide sociale de Lessard, qui rappelle celle du film Blade Runner (le roi de la biomécanique trône au sommet pendant que les miséreux s'entassent dans les rues), on retrouve les « éboueurs » qui entretiennent les machines, les travailleurs sociaux ou webmasters, les « codeurs » ou chauffeurs de taxi, les cow-boys ou truands de casino, les chercheurs d'or ou gigolos, les chefs de projet ou cuisiniers, les prêtres ou fous inspirés, les robots ou ingénieurs, enfin les requins des affaires. Seuls les quatre derniers groupes sont privilégiés. Le rêve futuriste de la science-fiction est plus archaïque que jamais. Et il est en train de se réaliser, à coups de bulle financière et de fusions ...

Gibson reprend dans son roman le thème gnostique du rejet du corps. Case « taille des ouvertures dans de riches banques de données », il est donc un hacker. Puni, il voit son système nerveux endommagé par une myxotonine russe (toujours ces Russes ! Sont-ils utiles tout de même !), et c’est « la Chute. Dans les bars qu'il fréquentait du temps de sa gloire, l'attitude élitiste exigeait un certain mépris pour la chair. Le corps, c'était de la viande. Case était tombé dans la prison de sa propre chair. »

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Gibson a popularisé le cyberspace. Le héros Case, un cow-boy donc, avait « projeté sa conscience désincarnée au sein de l'hallucination consensuelle qu'était la matrice ». L'expression « hallucination consensuelle » évoque les univers conditionnés de Philip K. Dick, elle évoque surtout le réseau des réseaux, paramétré pour nous faire vivre une seconde et meilleure vie. « La matrice tire ses origines des jeux vidéo, explique Gibson, des tout premiers programmes holographiques et des expérimentations militaires ... une guerre spatiale en deux dimensions s'évanouit derrière une forêt de fougères générées de manière mathématique, démontrant les possibilités spatiales de spirales logarithmiques ... le cyberspace est une représentation graphique extraite des mémoires de tous les ordinateurs du système humain ... des traits de lumière disposés dans le non-espace de l'esprit. »

Cet univers algorithmique et non-spatial est dominé par des Modernes, « version contemporaine des grands savants du temps de ses vingt ans ... des mercenaires, des rigolos, des techno-fétichistes nihilistes ». Gibson nous fait comprendre de qui ces Modernes sont les héritiers : « Pendant des milliers d'années, les hommes ont rêvé de pactes avec les démons. »

Sur ces questions lisez Erik Davies.

Le monde techno-paranoïaque de Gibson, où l'on est identifié par son code de Turing, est dirigé par des multinationales à qui il donne le fameux nom nippon de zaibatsu. Ces derniers, « qui modèlent le cours de l'histoire humaine, avaient transcendé les vieilles barrières. Vus comme des organismes, ils étaient parvenus à une sorte d'immortalité ». Le Neuromancien s'achève par la vision d'une araignée cybernétique qui tisse sa toile pendant le sommeil de tous (…).

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Les brainlords nous laissent miroiter la noosphère, et accaparent la bonne terre. Ils sont les dignes héritiers des évêques médiévaux. Evoquons la résistance maintenant.

L'injustice moderne génère alors ses hérétiques et ses rebelles, les hackers. Les hackers, ou pirates du Web, sont les nouveaux brigands de la société techno-féodale. Sans scrupules et surdoués, ils reproduisent les archétypes des voleurs de Bagdad et des Mandrins d'antan. C'est sans doute pour cela qu'ils sont rarement condamnés sévèrement: ils suscitent trop d'admiration. Ils sont susceptibles d'autre part de pirater les puissants, sociétés, administrations, portails importants, et donc de venger l'internaute moyen. Ils font peur, comme le dieu Loki de la mythologie scandinave qui passe des farces et attrapes au Ragnarök ; car ils peuvent déclencher l'apocalypse virtuelle qui fascine tout le monde et justifient les stocks d'or ou les garde-manger des milices et des paranoïaques.

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Le hacker représente le dernier bandit de l'histoire, et le premier criminel du cyberspace. Il y a une mystique du hacker qui recoupe celle du Graal. C'est le très professionnel Mark Pesce qui l'affirme dans un texte baptisé Ignition et adressé aux world movers, aux cyber-nomades du Grand Esprit. L'inventeur du langage virtuel énonce les vérités suivantes : « Commençons par l'objet de notre désir. Il existe, il a existé de tout temps, et il continuera éternellement. Il a retenu l'attention des mystiques, des sorcières et des hackers de toutes les époques. C'est le Graal. La mythologie du Sangraal - du Saint-Graal - est l'archétype de l'illumination retirée.

La révélation du Graal est toujours une expérience personnelle et unique ... Je sais – parce que je l'ai entendu d'innombrables fois de beaucoup de gens dans le monde - que le moment de la révélation est l'élément commun de notre expérience en tant que communauté. Le Graal est notre ferme fondation. »

(…)

Le cyberspace de Pesce correspond à l'espace sacré antérieur décrit par Mircea Eliade. Dans un monde pollué et réifié par la consommation touristique, le cyberspace devient le nec plus ultra du pèlerinage mystique.

Pesce présente ici le hacker comme un mystique hérétique en quête du Graal. Le Graal est lié au centre sacré, Montsalvat ou le château du roi-pêcheur. Il est père nourricier, donne vie éternelle et santé, et la connaissance absolue du monde : tout ce qui est attendu par les prêtres du cyberspace et du Net, censés résoudre toutes les contradictions de l'humanité. Le hacker dans ce cadre fait figure de chevalier sauvage. L'expression chevalier sauvage désigne le guerrier initié, soumis à la solitude et à l'effroi des lieux les plus sinistres, mais également à la volonté du Bien, celui qui comme Lancelot n'a pas un sillon de terre et qui sillonne toute la terre pour quérir les aventures les plus étranges et merveilleuses. Comme le jongleur (joker de Batman, homme qui rit de Hugo), initié mué en bouffon, l'extraordinaire Lancelot se déplace sans cesse dans un espace-temps où rien ne le retient, si ce n'est ce lien particulier qui le relie à l'Esprit, et qui est figuré par sa Dame la Reine, source de de vie et de sagesse pour tout chevalier sauvage, tout Fidèle d' Amour. Montsalvat est un lieu où l'espace rejoint le temps, comme dit Wagner. L'ère numérique répond ainsi à des aspirations immémoriales.

Bibliographie

Nicolas Bonnal – Perceval et la reine (alchimie et ésotérisme dans la littérature arthurienne, préface de Nicolas Richer, professeur à l’EN.S., Amazon.fr) – Internet nouvelle voie initiatique (Amazon.fr, Avatar éditions) – Comment les peuples sont devenus jetables (Amazon.fr)

William Gibson – Le neuromancien (Editions j’ai lu)

Erik Davies – Techgnosis

Roger-Pol-Droit-.jpgRoger-Pol Droit, "Les démons du web" (29.09.2000). Je cite un extrait de son article :

« Nicolas Bonnal brosse le portrait de cette résurgence de vieilles terreurs sur les réseaux nouveaux. D'après lui, nous serions en pleine croissance de la technognose. Ainsi, le « w » correspondant en hébreu au chiffre 6, beaucoup se préoccuperaient aujourd'hui que le World Wide Web (www) équivale à 666, soit le chiffre de la Bête dans l'Apocalypse de Jean. Le Net, ce serait le filet contre lequel Job se battait déjà. Dans la kabbale, il n'est question, comme sur Internet, que de portails, de codes, de nœuds. Comme dans la gnose, la vieille lutte contre le corps, ses pesanteurs et ses incohérences, est à l'ordre du jour : certains rêvent d'entrer dans le réseau, de devenir téléchargeables, de survivre comme pure information. Pour ces anges New Age, évidemment, notre viande est une gêne. Ils rêvent de n'être que lumière, instantanément diffusée dans un monde sans pesanteur ni animalité.

Les hackers, ces pirates qui contournent les barrières et les mesures de sécurité des systèmes informatiques, sont les chevaliers d'Internet, selon Nicolas Bonnal. Déjouer les plus retorses défenses est leur quête du Graal, aussi interminable que celle des compagnons du roi Arthur. Ce ne serait donc pas un hasard si les jeux de rôles - donjons, dragons et autres occasions de mortels combats - se sont développés sur la Toile de manière spectaculaire. Les ordinateurs se délectent d'anciennes légendes. Ils brassent allégrement Pythagore et la Kabbale, des secrets chiffrés et des mœurs médiévales. On les croyait postmodernes. Ils risquent de se révéler préclassiques.

…Nicolas Bonnal, en dépit de certaines imperfections, met le doigt sur une question importante : le monde hypertechnique est aussi un univers mythologique, régressif, crédule, traversé éventuellement de toutes les hantises et les phobies des âges les plus anciens, celles que l'on avait cru trop vite révolues. Sans doute ne faut-il pas noircir aussitôt le tableau. Il n'est pas vrai que nos disques durs soient truffés de signes maléfiques et nos modems peuplés de gremlins prêts à bondir. Mais il y a une tendance. Une sorte de boucle possible entre l'avenir et le passé. Le futur risque d'être archaïque. On pense à ce mot attribué à Einstein : “Je ne sais pas comment la troisième guerre mondiale sera menée, mais je sais comment le sera la quatrième : avec des bâtons et des pierres.” » 

Revoir l’Europe: la construction européenne selon Laurent Wauquiez

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Revoir l’Europe: la construction européenne selon Laurent Wauquiez

par Georges FELTIN-TRACOL

LW-livbre.jpg« La force de l’Europe est sans doute d’avoir été perpétuellement traversée par une envie d’ailleurs, une forme de doute existentiel qui nous a poussés à aller toujours plus loin, à nous questionner et à nous remettre sans cesse en cause. Ce besoin de dépassement est pour moi la plus belle forme de l’esprit européen (p. 290). » C’est à tort qu’on attribuerait ces deux phrases à Guillaume Faye. Leur véritable auteur n’est autre que Laurent Wauquiez, le nouveau président du parti libéral-conservateur de droite Les Républicains. Il avait publié au printemps 2014 Europe : il faut tout changer. Cet essai provoqua le mécontentement des centristes de son propre mouvement, en particulier celui de son mentor en politique, Jacques Barrot, longtemps député-maire démocrate-chrétien d’Yssingeaux en Haute-Loire. Après sa sortie sur le « cancer de l’assistanat » en 2011, ce livre constitue pour l’ancien maire du Puy-en-Velay (2008 – 2016) et l’actuel président du conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes une indéniable tunique de Nessus. Il convient cependant de le lire avec attention puisqu’il passe de l’européisme béat à un euro-réalisme plus acceptable auprès des catégories populaires.

Laurent Wauquiez avoue volontiers avoir cru à 16 ans que « nous serions cette génération qui accoucherait du fédéralisme européen (p. 9) ». Le projet européen conduit par François Mitterrand, Helmut Kohl et Jacques Delors stimulait son imagination juvénile. « La cause était entendue : les limites nationales étant trop étroites pour enfermer nos rêves de grands espaces, c’est résolument vers l’Europe que nos regards rêveurs se tournaient (p. 9). » Il ne s’agit pas d’une allusion aux grands espaces schmittiens : l’auteur ignore tout de ce penseur majeur du XXe siècle… Ce n’est pas son seul manque. Bien que major à l’agrégation d’histoire, il avoue volontiers ignorer la vie et l’action de Grundtvig (p. 256). Preuve qu’il n’a jamais lu les ouvrages de Jean Mabire. Trois décennies plus tard et après ses expériences d’élu local et de secrétaire d’État porte-parole du gouvernement (2007 – 2008), de secrétaire d’État chargé de l’Emploi (2008 – 2010), de ministre des Affaires européennes (2010 – 2011), et de ministre de l’Enseignement supérieure et de la Recherche (2011 – 2012), son enthousiasme s’étiole et se tiédit. Certes, « les grands desseins politiques ont besoin d’incarnation (p. 27) ». Or, il remarque à juste titre que « l’Europe manque cruellement de grands projets mobilisateurs et fédérateurs (p. 27) ».

Ses critiques font mouche quand il ironise respectivement sur la Commission européenne qualifiée de « tapir qui se regarde le nombril (p. 112) », le Conseil européen de « tribu des Lémuriens (p. 119) » dont « les grandes manœuvres [… en font un] pays des grands fauves (p. 123) », le Parlement européen de « grenouille et […] bœuf (p. 128) » et la Banque centrale européenne de « dernier rempart fédéral (p. 213) ». Il prévient que les bâtiments à Bruxelles – Strasbourg – Francfort – Luxembourg sont cernés par « la meute des lobbies (p. 135) ». À qui la faute ? À la sempiternelle coalition libérale – sociale-démocrate-chrétienne qui monopolise l’eurocratie ?

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Refonder politiquement l’Europe ?

Cet ouvrage s’inscrit dans la continuité des essais signés naguère par Michel Poniatowski, Philippe de Villiers, voire Bruno Mégret (1), avec cette sous-estimation notable des enjeux de puissance. Les manques y sont notables ! Laurent Wauquiez agrémente sa démonstration de nombreuses et parfois savoureuses anecdotes ministérielles. Ainsi, dès qu’il faut aborder les questions européennes, les députés français quittent-ils en masse l’hémicycle… Il déplore « la démission du politique face à l’expertise administrative (p. 121) » et constate que « c’est le politique qui a abandonné Bruxelles et non le fonctionnaire qui a pris la place (p. 123) ». Comment alors redonner aux institutions européennes un sens politique quand celles-ci persévèrent à neutraliser toute action du politique ?

Si les plumitifs le poursuivent de leur vindicte, c’est probablement parce que Laurent Wauquiez défend un « choc des civilisations » et les racines spirituelles de l’Europe. Outre l’humanisme et les Lumières, il se rabat sur l’habituel et paresseux triangle Athènes – Rome – Jérusalem bien qu’il reconnaisse que l’« apport barbare constituera la matrice des futurs États-nations (p. 287) ». À ses yeux, les billets en euro témoignent de l’absence d’identité concrète. « L’identité européenne vue par les institutions actuelles s’y trouve toute entière résumée : une construction artificielle, sans frontière, sans début, sans fin, sans contenu (p. 276). » Il assume pour sa part que « l’Europe a été chrétienne et on se condamne à ne rien comprendre si l’on cherche à tout prix à nier ce pan de notre histoire (p. 284). » En revanche, il ne voit pas Charlemagne en père de l’Europe. « Le véritable enfantement historique de l’Europe est le Moyen Âge. Cette naissance […] est la résultante de deux tendances : l’action du christianisme et l’opposition à l’islam (p. 279). » Il souligne que « notre histoire est une histoire commune, mais c’est l’histoire d’un affrontement entre la civilisation européenne et la civilisation ottomane (p. 168) ». Par conséquent, « historiquement, la Turquie n’a jamais été un pays européen. […] Le combat entre la Sublime Porte et les puissances européennes était un combat à mort pour la suprématie d’une puissance sur l’autre (p. 167) ». Cette logique d’affrontement est plus qu’actuelle avec la nouvelle Turquie du Reis Erdogan qui maintient son inacceptable occupation du Nord de Chypre et son blocus scandaleux envers la vaillante Arménie.

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La Turquie ne devrait pas rejoindre l’Union européenne comme d’autres États candidats à l’adhésion tels que « l’Ukraine a vocation à être un pays charnière entre Europe et Russie et doit le rester (p. 88) ». Il rappelle qu’à l’instar d’Emmanuel Macron, Nicolas Sarközy défendait l’élargissement aux États des Balkans, ce que ne veut pas Wauquiez qui rejette, quant à lui, les élargissements récents. Il considère même que « c’est l’élargissement qui a tué l’Europe (p. 293) ».

Pour ce livre, l’auteur entreprend un vibrant « plaidoyer pour une rupture (p. 171) ». Il existe une particularité européenne par rapport à d’autres continents eux aussi européens. « Il y a en Europe une combinaison de facteurs que l’on ne trouve pas en Amérique : l’enracinement dans un paysage (l’architecture, la nature travaillée par l’homme, les frontières); l’enracinement dans des langues et, au final, une recherche permanente d’équilibre (pp. 289 – 290). » C’est quand même à demi-mot que Laurent Wauquiez s’insurge contre une certaine forme du politique correct. « Tétanisés par Maastricht, les pro-européens n’osent plus émettre la moindre critique. Ils ont abdiqué toute forme d’esprit critique (p. 16). » D’après lui, « dénoncer les défaillances de l’Union européenne ne revient pas à se classer automatiquement dans le camp des anti-européens (p. 22) ». Les pro-européens manquent de lucidité critique, ce qui favorise la perdition certaine des institutions de l’Union pseudo-européenne. Il condamne l’idéologie mortifère de la Direction générale de la concurrence sise à Bruxelles. Ses lubies idéologiques ultra-libérales nuisent aux intérêts européens. « La concurrence devrait être un moyen et non une fin en soi (p. 47). » Quant aux normes de plus en plus intrusives et dispendieuses, elles « ne sont pas une dérive, elles sont le mal profond d’une Europe qui faute de faire des grands projets s’ennuie dans des sujets accessoires (p. 34) ». Les instances soi-disant européennes ne sont pas les seuls responsables de cet ennui existentiel. « Les États membres contribuent à cette dérive (p. 33). » Qu’on ne s’étonne pas ensuite que « l’Europe n’arrive plus à dépasser les lobbies et les querelles d’intérêts entre États membres (p. 34) ». En effet, « dans les négociations européennes, chacun met toute sa pugnacité à faire reconnaître tel ou tel particularisme local, qui alimente encore plus le luxe de détail des directives européennes (p. 33) ». L’absence de coordination effective incite les participants à jouer leur propre carte sans s’aviser de la dimension continentale des défis. Par ailleurs, bien qu’impolitique, « l’Europe a une capacité étonnante à se faire des ennemis. L’accès aux aides européennes est ainsi un épouvantable parcours du combattant (p. 25) ». Il regrette par exemple la lenteur d’application du programme Galileo du fait de la nonchalance du commissaire italien de l’époque, Antonio Tajani, « un homme sympathique mais qui a manqué de rigueur et de détermination (p. 29) ». Aujourd’hui, Antonio Tajani préside le Parlement européen et serait le probable candidat Forza Italia de Silvio Berlusconi à la fonction de président du Conseil en cas de victoire aux législatives de mars prochain de la Coalition des droites.

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Pour l’euro

Laurent Wauquiez se veut pragmatique. S’il s’oppose à « notre folie libre-échangiste (p. 226) », il aimerait que « l’Europe doit nous permettre de bâtir un patriotisme industriel européen à même de faire face à la Chine et aux États-Unis (p. 53) ». Cela ne l’empêche pas d’approuver la logique libre-échangiste globalitaire de l’OMC. Il paraît ne pas connaître les travaux d’Emmanuel Todd, ni même les écrits du Prix Nobel d’économie Maurice Allais qui était un libéral atypique. Wauquiez aurait tout intérêt à s’en inspirer. Mais il ne le fera pas de crainte de déplaire aux médiats officiels de désinformation.

L’entité soi-disant européenne est une bureaucratie. Soit ! Mais « quand la technocratie prend le pouvoir, ce n’est pas la technocratie qu’il faut blâmer mais le politique (p. 214) ». Comment politiser l’Europe alors que celle-ci est foncièrement impuissante ? La question se fait pressante. Par « un réarmement intellectuel à un moment où l’Europe doit faire face aux défis venus des continents qui se réveillent (p. 279) », écrit-il. Il se doute que « le danger est tout simplement que l’Europe sorte de l’histoire et s’enfonce dans une molle décadence (p. 21) ». Pour Laurent Wauquiez, l’Europe est une nécessité, sinon « ce rendez-vous est sans doute le dernier. […] Différer, attendre, revient à choisir de sortir de l’histoire. Nous sommes dans la position des empires décadents. Nous avons encore la possibilité de choisir notre destin, mais demain il sera trop tard et l’avenir se fera alors sans nous (p. 297) ». Il réclame un changement profond des structures institutionnelles européennes. La France devrait sortir de l’Espace Schengen, retrouver la maîtrise complète de ses frontières, exiger que l’immigration revienne aux États membres et que Paris pratique une politique migratoire fondée sur des quotas ! Dans le même temps, l’Union dite européenne devrait établir des limites géographiques précises à son extension. « Oui, il faut des frontières, oui, il faut des protections et des règles : cela vaut pour l’immigration comme pour l’économie. L’Europe, si elle renonce à défendre son limes, se condamne (p. 252). »

Hostile au sans-frontièrisme, il conspue l’action délétère de la Cour européenne des droits de l’homme et invite les fonctionnaires européens à travailler pour de courtes périodes dans les administrations nationales. Là où son discours ne surprend plus concerne la monnaie unique. Laurent Wauquiez « reste convaincu que renoncer à l’euro serait une folie (p. 195) ». Parlant des États membres de l’Eurolande, il a bien compris que « l’euro les oblige à être ensemble mais la réalité est que leurs divergences restent fortes et ne permettent pas de constituer un véritable affectio societatis européen (p. 181) ». En fait, « la crise de l’euro n’est pas une crise de la dette ou des déficits excessifs. […] La crise de l’euro est avant tout la crise de pays dont les chemins économiques divergeaient de plus en plus et qui n’avaient plus du tout la même compétitivité. Les marchés se sont tout simplement pris à douter qu’il soit possible de tenir la même monnaie entre une Allemagne forte et une Grèce ou une Espagne exsangues sur le plan économique (p. 199) ». Il ignore là encore l’influence néfaste de la Haute Finance cosmopolite. Donc, conclut-il, « l’euro a besoin d’un exécutif fort (p. 217) ». Oui, mais comment ?

euro-373008_640.jpgIl reste sur ce point d’une grande ambiguïté. « Toute tentation fédéraliste, tout renforcement quel qu’il soit des institutions européennes dans le cadre actuel doit être systématiquement rejeté (pp. 293 – 294). » Il est révélateur qu’il n’évoque qu’une seule fois à la page 187 la notion de subsidiarité. Il pense en outre qu’« il n’y a pas un peuple européen, et croire qu’une démocratie européenne peut naître dans le seul creuset du Parlement européen est une erreur. Il faut européaniser les débats nationaux (p. 139) ». Dommage que les Indo-Européens ne lui disent rien. Il reprend l’antienne de Michel Debré qui craignait que le Parlement européen s’érigeât en assemblée constituante continentale. « Construire l’Europe avec la volonté de tuer la nation est une profonde erreur (p. 285). » À quelle définition de la nation se rapporte-t-il ? La nation au sens de communauté de peuple ethnique ou bien l’État-nation, modèle politique de l’âge moderne ? En se référant ouvertement à la « Confédération européenne » lancée en 1989 – 1990 par François Mitterrand et à une « Europe en cercles concentriques » pensée après d’autres par Édouard Balladur tout en oubliant que celui-ci ne l’envisageait qu’en prélude à une intégration pro-occidentale atlantiste avec l’Amérique du Nord, Laurent Wauquiez soutient une politogenèse européenne à géométrie variable. Dans un scénario de politique-fiction qui envisage avec deux ans d’avance la victoire du Brexit, il relève que « le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne suite à son référendum, mais a contribué à faire évoluer les 27 autres États membres pour qu’ils acceptent une forme plus souple de coopération autour d’un marché commun moins contraignant (p. 191) ». D’où une rupture radicale institutionnelle.

Un noyau dur « néo-carolingien »

EUR6.pngLa configuration actuelle à 28 ou 27 laisserait la place à une entente de six États (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie et Pays-Bas) qui en exclurait volontairement le Luxembourg, ce paradis fiscal au cœur de l’Union. « Le noyau dur à 6 viserait une intégration économique et sociale forte (p. 185). » Il « pourrait s’accompagner d’un budget européen, poursuit encore Wauquiez, qui aurait comme vocation de financer de grands projets en matière de recherche, d’environnement et de développement industriel (p. 186). » On est très loin d’une approche décroissante, ce qui ne surprend pas venant d’un tenant du productivisme débridé. Cette « Union à 6 » serait supervisée par « une Commission restreinte à un petit nombre de personnalités très politiques qui fonctionnerait comme un gouvernement élu par le Parlement (pp. 187 – 188) ». S’il ne s’agit pas là d’une intégration fédéraliste, les mots n’ont aucun sens ! Laurent Wauquiez explique même que « la politique étrangère et la défense sont d’ailleurs toujours parmi les premières politiques mises en commun dans une fédération ou une confédération d’États (p. 92) ». Il n’a pas tort de penser que ce véritable cœur « néo-carolingien » (2) serait plus apte à peser sur les décisions du monde et surtout d’empêcher le déclin de la civilisation européenne. Faut-il pour le moins en diagnostiquer les maux ? « La première défaite, observe-t-il, c’est d’abord une Europe qui a renoncé à être une puissance mondiale. Elle accepte d’être un ventre mou sans énergie et sans muscle. Elle a abandonné toute stratégie et ne cherche plus à faire émerger des champions industriels (pp. 250 – 251) ». L’effacement de l’Europe a été possible par l’influence trouble des Britanniques. Londres imposa la candidature de l’insignifiante Catherine Ashton au poste de haut-représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité « a méthodiquement planifié par son inaction l’enlisement de la politique étrangère de sécurité et de défense (p. 90) ». Un jour, Laurent Wauquiez discute avec son homologue britannique. Quand il lui demande pourquoi avoir choisi cette calamité, le Britannique lui répond qu’« elle est déjà trop compétente pour ce qu’on attend d’elle et de la politique étrangère européenne, c’est-à-dire rien (p. 90) ». Résultat, le projet européen verse dans l’irénisme. « L’Europe a pensé que sa vertu seule lui permettrait de peser alors qu’il lui manquait la force, la menace, les outils d’une diplomatie moins morale mais plus efficace (p. 93). » L’essence de la morale diverge néanmoins de l’essence du politique (3).

Map_of_Visegrad_Group.pngAutour de ce Noyau dur européen s’organiseraient en espaces concentriques une Zone euro à dix-huit membres, puis un marché commun de libre-échange avec la Grande-Bretagne, la Pologne et les Balkans, et, enfin, une coopération étroite avec la Turquie, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. Cette vision reste très mondialiste. L’auteur n’envisage aucune alternative crédible. L’une d’elles serait une Union continentale d’ensembles régionaux infra-européens. Au « Noyau néo-carolingien » ou « rhénan » s’associeraient le « Groupe de Visegrad » formellement constitué de la Pologne, de la Hongrie, de la Tchéquie, de la Slovaquie, de l’Autriche, de la Croatie et de la Slovénie, un « Bloc balkanique » (Grèce, Chypre, Bulgarie, Roumanie), un « Ensemble nordico-scandinave » (États baltes, Finlande, Suède, Danemark) et un « Axe » Lisbonne – Dublin, voire Édimbourg ? C’est à partir de ces regroupements régionaux que pourrait ensuite surgir des institutions communes restreintes à quelques domaines fondamentaux comme la politique étrangère, la macro-économie et la défense à condition, bien sûr, que ce dernier domaine ne soit plus à la remorque de l’Alliance Atlantique. Il est très révélateur que Laurent Wauquiez n’évoque jamais l’OTAN. Son Europe ne s’affranchit pas de l’emprise atlantiste quand on se souvient qu’il fut Young Leader de la French-American Foundation.

Dès lors, il a beau proclamé que « l’Europe c’est […] faire ensemble des projets que l’on ne peut faire seul, aborder fièrement la concurrence et montrer à la face du monde qu’unis, les Européens ont de l’énergie à revendre, qu’ils forment un continent d’ingénieurs et d’industriels capables de relever tous les défis (p. 39) ». Cela reste de pieuses intentions. Tout son exposé se fonde sur les méthodes viciées de la démocratie bourgeoise libérale représentative et de la sinistre partitocratie.

Étonnante synthèse

JMon-Time.jpgLaurent Wauquiez méconnaît les thèses fédéralistes intégrales et non-conformistes. Il semble principalement tirailler entre Jean Monnet et Philippe Seguin. « Les deux sont morts aujourd’hui, et c’est la synthèse de Monnet et Séguin qu’il faut trouver si l’on veut sauver l’Europe (p. 18). » Cette improbable synthèse ne ferait qu’aggraver le mal. Wauquiez affirme que « Monnet et Séguin avaient raison et il faut en quelque sorte les réconcilier (p. 17) ». À la fin de l’ouvrage, il insiste une nouvelle fois sur ces deux sinistres personnages. « La vision de Monnet n’a sans doute jamais été aussi juste ni d’autant d’actualité (p. 293) » tandis que « définitivement, Philippe Séguin avait raison et le chemin suivi depuis maintenant vingt ans est en mauvais chemin (p. 291) ». Se placer sous le patronage à première vue contradictoire de Monnet et de Séguin est osé ! Jean Monnet le mondialiste agissait en faveur de ses amis financiers anglo-saxons. Quant à Philippe Séguin qui prend dorénavant la posture du Commandeur posthume pour une droite libérale-conservatrice bousculée par le « bougisme » macronien, cet ennemi acharné de la Droite de conviction représentait toute la suffisance, l’illusion et l’ineptie de l’État-nation dépassé. Sa prestation pitoyable lors du débat avec François Mitterrand au moment du référendum sur Maastricht en 1992 fut l’un des deux facteurs décisifs (le second était la révélation officielle du cancer de la prostate de Mitterrand) qui firent perdre le « Non » de justesse le camp du non. François Mitterrand n’aurait jamais débattu avec Marie-France Garaud, Philippe de Villiers ou Jean-Marie Le Pen…

Europe : il faut tout changer est un essai qui tente de trouver une voie médiane entre une Union actuelle en dysfonctionnement total et l’option souverainiste. Certaines suggestions paraissent intéressantes, mais Laurent Wauquiez demeure malgré tout un modéré. S’il a les mêmes convictions que Séguin, voire du Chirac de l’« appel de Cochin » (décembre 1978), les droitards sans cesse cocufiés risquent de voir leurs cornes encore plus poussées… Wauquiez devine l’enjeu européen sans s’extraire du train-train politicien. Pas sûr que cet entre-deux de pondération mitigé incite les électeurs de la « France périphérique » à voter pour la liste que soutiendra Wauquiez aux élections européennes de 2019.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : cf. de Michel Poniatowski, l’excellent L’avenir n’est écrit nulle part, Albin Michel, 1978, et L’Europe ou la mort, Albin Michel, 1984; de Philippe de Villiers, Notre Europe sans Maastricht, Albin Michel, 1992, La Machination d’Amsterdam, Albin Michel, 1998, etc., de Bruno Mégret, La Nouvelle Europe. Pour la France et l’Europe des nations, Éditions nationales, 1998, L’Autre Scénario pour la France et l’Europe, Éditions Cité Liberté, 2006, ou Le Temps du phénix. Récit d’anticipation, Éditions Cité liberté, 2016.

2 : Ce cœur « néo-carolingien » ou « rhénan » s’apparente aux thèses de Marc Rousset développées dans La nouvelle Europe de Charlemagne. Le pari du XXIe siècle (Économica, 1995), préface d’Alain Peyrefitte.

3 : cf. Julien Freund, L’essence du politique, Dalloz, 2003.

• Laurent Wauquiez, Europe : il faut tout changer, Odile Jacob, 2014, 302 p.