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vendredi, 15 novembre 2013

Notes sur le désordre “apolaire” du Moyen-Orient

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Notes sur le désordre “apolaire” du Moyen-Orient

Ex: http://www.dedefensa.org

10 novembre 2013 – L’étrange “politique” américaniste au Moyen-Orient, que certains voient comme un spectacle de “folies-bouffe” (ce 7 novembre 2013), d’autres comme une quête dérisoire et sans fin de l’«America’s Top Diplomat [Kerry] Lost in Space» (voir le 3 novembre 2013, sur TomDispatch.com), conduit à un désordre considérable que certains acteurs mieux organisés songeraient à réorganiser.

De là s’explique l’entêtement considérable du site DEBKAFiles à construire, nouvelle exclusive après nouvelle exclusive, l’impression d’une sérieuse entreprise de réorganisation de la région de la part de la Russie, à laquelle Israël, incontestable pays favori du même DEBKAFiles, ne serait pas indifférent. D’où, selon une logique développée par la même source, cette rencontre Poutine-Netanyahou du 20 novembre à Moscou, annoncée le 5 novembre un peu avant que John Kerry, le “Top Diplomat Lost in Space” ait posé un pied, le gauche ou le droit, sur le sol israélien. La nouvelle de cette rencontre n’a guère suscité de commentaires ni de supputations dans la presse-Système des pays du bloc BAO, à peine son annonce ici et là, ce qui est peut-être un indice de son importance. Ainsi en est-il également (discrétion) de la visite de Lavrov et du ministre russe de la défense russe au Caire, mardi et mercredi prochain.

Note sur un “fil rouge” à suivre avec des pincettes

Si nous citons DEBKAFiles avec toutes ses casseroles des liens avec la propagande et “les services” israéliens, c’est avec les considérables réserves d’usage, maintes fois mentionnées, avec à boire et à manger, avec fort peu à boire (source claire) et beaucoup à manger (débris troubles et stagnants) ... L’expression «se dit d’un liquide, vin, bouillon, café, etc., trouble et épais» et, au figuré, «se dit d’une question qui présente deux sens, d’une affaire qui peut réussir ou ne pas réussir, d’un ouvrage où il y a du bon et du mauvais».

Il faut donc séparer le bon grain de l’ivraie (autre expression, marquant décidément combien cette sorte de situation est courante) ; c’est notre tâche et une tâche délicate, où l’intuition prend le pas sur la connaissance. Si nous citons DEBKAFiles (bis), un peu comme un fil rouge de cette Notes d’analyse, c’est parce qu’il faut reconnaître au site israélien qu’il a beaucoup insisté et “révélé” sur des événements qui commencent à se concrétiser, et notamment (voir ci-dessous), le cas du rapprochement vers une coopération stratégique et militaire, – ce qui n’est pas rien en fait de bouleversement, – de la Russie et de l’Égypte.

Judo Bandar-Poutine

Il y a plusieurs volets, plusieurs orientations, certains diraient “plusieurs pistes” dans cette supputation que constituent ces Notes d’analyse, mais la logique répond à un grand événement qui est celui d’une nouvelle “grande absence”, qui est la politique en pleine dissolution des USA au Moyen-Orient. Le premier signe déjà lointain, entretemps considérablement brouillé par divers événements où l’habileté bien connue mais un peu trop réduite à la tactique de manigance de Prince Bandar-le-diabolique, remonte à la rencontre extrêmement secrète de ce dernier avec Poutine, à la fin juillet. Rarement rencontre “secrète” n’aura reçu autant d’attention et de célébrité, autant d’interprétations, autant d’appréciations impératives et en divers sens contraires.

Le 24 août 2013, nous donnions notre appréciation de cet événement “secret” en signalant au moins un point d’accord, qui aurait été l’idée que la Russie envisage de vendre des armes à l’Égypte (Bandar parlant alors au nom des Saoudiens qui soutiennent financièrement l’Égypte depuis l’intervention des militaires et la chute de Morsi donnent aux Égyptiens une aide financière puissante, supérieure à $10 milliards). Ces échanges de vue se faisaient sur fond de mésentente grandissante entre les USA et l’Égypte, et un sentiment anti-US grandissant en Égypte, – la chose s’étant confirmée depuis par des mesures de restrictions de l’aide militaire US à l’Égypte. Le reste de l’entretien “secret” est plus incertain, voire franchement antagoniste, avec des menaces voilées de Bandar (qui s’en délectaient) à l’intention des Russes et des réactions furieuses de Poutine.

(Un conseiller de Poutine qui se trouvait, avec quelques autres, dans l’antichambre de cette rencontre en tête-à-tête [plus les interprètes] qui dura quatre heures, a fait quelques confidences à quelques amis. Il vit sortir de l’entretien un Poutine manifestement furieux, presque rouge de colère, et un Bandar avec une expression presque triomphante et certainement sardonique. Dans la perspectives qu’on connaît désormais, on fera de ces précisions d’humeur un témoignage des caractères respectifs plus qu’une mesure des résultats de la rencontre. C’est vrai qu’il y eut des mots de Bandar qui ressemblait à des menaces adressées à la Russie [le passage sur le terrorisme tchétchène et les JO de Sotchi], et Poutine n’aime pas qu’on traite la Russie comme une vulgaire Syrie ; peut-être la colère de Poutine, personnage que les gazettes anglo-saxonnes nous décrivent comme “très physique”, vint-elle de son regret qu’il n’y ait pas eu un complément à l’entretien du type rencontre de judo.)

Lavrov au Caire

Nous restons sur cette question des relations Russie-Égypte et des armes russes ... Après diverses affirmations officieuses à cet égard et dans le sens évoqué plus haut, dès le courant août (voir le 19 août 2013), notamment très péremptoires de la part de DEBKAFiles, l’idée a pris une tournure très officielles depuis hier (Novosti, le 8 novembre 2013), et une allure-turbo avec l’annonce de la visite des ministres russes de la défense et des affaires étrangères la semaine prochaine (les 12-13 novembre) pour la négociation de contrat d’armements russes modernes portant sur $4 milliards.

«“We are ready to negotiate with the Egyptian side the possibility of deliveries of new weaponry as well as repairing equipment supplied in Soviet times,” the Rosoboronexport official told RIA Novosti. He said such new deliveries would depend on Egypt’s ability to pay for them. But he noted, “Moscow is ready to discuss with Cairo a possible loan to that country.” [...]

«Russian Foreign Ministry spokesman Alexander Lukashevich said earlier Friday that Russian Defense Minister Sergei Shoigu and Foreign Minister Sergei Lavrov will meet with their Egyptian counterparts during their visit to Egypt on November 13-14. The Russian delegation will include the first deputy director of the Federal Service on Military-Technical Cooperation, Andrei Boitsov, and Rosoboronexport officials. “The upcoming visit will help us to outline the prospects of our [defense] cooperation,” the Rosoboronexport source said...»

Sur cette question des armements russes pour l’Egypte, DEBKAFiles frappait fort, le 29 octobre 2013, en écrivant que les Egyptiens, qui recevaient ce jour-là au Caire le chef d’état-major adjoint russe et chef du GRU, le général Kondrachov, voudraient effectivement beaucoup d’armes russes, dont des missiles balistiques de théâtre à portée moyenne (2 000 kilomètres), des SS-25. («[The Egyptians] told the Russian general that Moscow’s good faith in seeking to build a new military relationship between the two governments would be tested by its willingness to meet this Egyptian requirement. They are most likely after the brand-new SS-25 road-mobile ICBM which has a range of 2,000 km., which the Russians tested earlier this month.») Le 4 novembre 2013, DEBKAFiles remet cela en annonçant que les Russes demanderaient aux Égyptiens la disposition d’une port de relâche qui serait presque une base en Égypte pour leur flotte en Méditerranée (Alexandrie et Port-SaÏd étant parmi les options envisagées). Le site israélien ne manque pas de répéter ce qu’il martèle régulièrement, savoir que tout cela est soutenu, non plus encore, encouragé et même machiné par les Saoudiens de Riyad, comme vu plus haut dans le chef franc et ouvert de prince Bandar : «As DEBKAfile reported earlier, Saudi Arabia engineered the Russian-Egyptian rapprochement with a view to bringing Russian military advisers back to Egypt for the first time since they were thrown out in 1972. Moscow was designated as major arms supplier to the Egyptian army in lieu of Washington.»

Passons donc, puisqu’on nous y invite, à l’Arabie Saoudite.

Fureurs saoudiennes

Depuis près de deux mois, depuis l’attaque US avortée contre la Syrie, l’Arabie tempête. Il y a d’abord le volet opérationnel et stratégique agressif : prendre en mains les affaires, et suppléer à l’inconsistance et à la dissolution de la politique US, contre la Syrie, mais aussi contre la “machination“ US du rapprochement avec l’Iran. Il y a ensuite et surtout la dénonciation extraordinaire des USA par l’Arabie. La fureur anti-US de l’Arabie s’est étalée publiquement à partir de la mi-octobre. La “crise syrienne” (guillemets nécessaire) est ainsi devenue “la crise autour de la Syrie” avec le considérable appendice iranien. Essayons, non pas d’y voir plus clair, mais simplement de dérouler quelques nouvelles qui, mises à bout à bout, rendent un son charmant de désordre chaotique ou de chaos désordonné, c’est selon. Là-dessus, rien n’empêche de construire de grandes prospectives concernant cette région, ce n’est pas Prince Bandar qui démentira.

La colère, voire le mépris furieux des Saoudiens vis-à-vis de leurs tuteurs et alliés de plus de deux tiers de siècle s’est affichée et s’affiche sans la moindre retenue. Le 24 octobre, le service BBC Monitoring Middle East a diffusé une traduction d’un article du Elaph News Website, site réputé comme influent et bien informé pour l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe. Il y a d’abord les remarques extrêmement acerbes, et publiques, de Prince Turki al-Fayçal, membre de la famille royale, ancien chef du renseignement saoudien, ancien ambassadeur du royaume à Londres et à Washington... «Prince Turki al-Faysal made scathing critical remarks of Obama’s policies in Syria and described them as “worthy of lamentation.” [...] Prince Turki described Obama`s policies in Syria as “lamentable” and mocked the US-Russian agreement on getting rid of the chemical weapons of Al-Asad`s government. [...] [Turki] said: “The present drama on the international control of the chemical arsenal of Bashar al-Asad will be comical, if not blatantly ridiculous, and it aims at giving the chance to Mr Obama to back down (on carrying out military strikes) and also help Al-Asad to slaughter his people.”»

Le même texte, après avoir détaillé divers aspects de la situation saoudienne en fonction de sa brouille, ou supposée avec les USA, conclut à partir d’une source saoudienne présentée comme très sûre et de très haut niveau : «The Saudi source said: “All the options are on the table now, and certainly there will be some impact.” He added that no more coordination with the United States will take place concerning the war in Syria where Saudi Arabia provides opposition groups fighting Al-Asad with weapons and money.»

L’idylle Tel Aviv-Ryhad

On sait que cette querelle entre l’Arabie et les USA a été présentée avec le complément d’un rapprochement stratégique remarquable entre les Saoudiens et Israël. Des informations officieuses ont déjà cité des visites de Prince Bandar en Israël et, dans l’autre sens, des déploiement de certains militaires israéliens, notamment en Arabie (voir notre texte du 19 octobre 2013). Le climat de la communication est à mesure ... Un commentaire israélien typique de cette situation est celui de Ariel Kahane, dans Ma’ariv du 25 octobre 2013 : «The rift between the US and its allies in the Middle East on the Iranian issue is widening. For the first time in the region’s history, the Arab countries are forming a united front with Israel against the more lenient position being taken by the Obama administration.» Il y a beaucoup d’écho aux déclarations de la ministre israélienne Tzipi Livni lors d’un récent colloque (voir Gulf News [Reuters], le 25 octobre 2013 : «Israelis, Saudis speaking same language on Iran, says Tzipi Livni. There is a need to cooperate with those who perceive Iran as a threat, says minister...»).

DEBKAFiles s’intéresse évidemment beaucoup à cette querelle entre USA et Arabie, d’autant plus qu’il y a cet élément de proximité de circonstance de l’Arabie avec Israël. Le 25 octobre, le site, dans son domaine payant, affirmait que les Saoudiens avaient décidé de livrer des armes avancées (missiles) antichars et antiaériennes rapprochées, du type que les pays du bloc BAO, et surtout les USA, ont officiellement prohibé de crainte qu’elles ne tombent dans les mains des extrémistes. La décision est aussi bien opérationnelle (en faveur des rebelles syriens) que politique (en défiance des USA). Le rapport de DEBKAFiles annonçait notamment  : «The US media suddenly discovered Tuesday Oct. 22 that Saudi Arabia had a serious bone to pick with US President Barack Obamaover his Middle East policies, a pivotal development which DEBKA has been carefully tracking in the four months since the first major falling-out occurred over Egypt’s military coup. [...] The Saudis had meanwhile gone into action. That same Tuesday, DEBKA's intelligence sources in the Gulf disclose, a small summit met quietly in Riyadh of likeminded Mideast and Gulf heads of state to determine how and from what territory heavy weapons systems would be put in the hands of the Syrian rebel militias backed by Saudi intelligence. They decided that those militias must be given enough anti-aircraft and anti-tank missiles to stand up to Assad’s army – a direct challenge to the Obama administration’s resolve to keep out of rebel hands the heavy hardware capable of contending with Bashar Assad’s tanks and air force.»

L’Amérique qui-n’a-rien-à-craindre

Pour autant, la partie US et le bloc BAO, du côté des commentateurs, ne s’affolent nullement. Ce point de vue du type “pas de panique, la situation est sous contrôle” est appuyé sur les certitudes occidentales et surtout anglo-saxonne, d’une hégémonie continue et de la situation, pour les alliés-vassaux, de ne pouvoir rien faire d’important sans le soutien anglo-saxon. C’est ce que notait Karen Elliott House, dans le Wall Street Journal du 24 octobre 2013 ; elle parlait, pour qualifier la position de l’Arabie, d’une situation où leur propre survivance continue à dépendre de leurs protecteurs de déjà plus d’un demi-siècle : «Sadly for the Saudis, there is no alternative protector, which means the two countries will continue to share an interest, however strained, in combating terrorism and securing stability in the Persian Gulf.» On peut trouver la même analyse, par exemple, chez Shashank Joshi, du Royal United Services Institute (RUSI) britannique, rapporté par Bloomsberg.News le 23 octobre 2013.

Certains vont même jusqu’à rassurer Washington sur l’excellence de sa “politique” en l’assurant que l’Arabie et ses amis du Golfe, avec leur soi-disant politique indépendante, vont rapidement se trouver devant le monstre qu’ils ont contribué à créer : un al Qaïda gonflé aux stéroïdes du Golfe, se retournant contre le Golfe. C’est le cas de David Andrew Weinberg, Senior Fellow à la Foundation for Defense of Democracies (un think tank de tendance néoconservatrice, semble-t-il), sur CNN le 25 novembre 2013...

«Some observers are bullishly optimistic about the foreign policies of America’s Gulf allies, suggesting Saudi Arabia backs “the least Islamist component of the rebellion” and Qatar’s young new emir is displaying a more “mature” foreign policy that seeks to avoid controversy in places like Syria. However, there is worrying news coming from Syria’s Raqqa Province, now controlled by the al Qaeda affiliate Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL). Hateful books described by several different sources as the area’s new academic curriculum,reportedly originate from Saudi Arabia.»

Alerte terrorisée

Tous ces avis sont relatifs dans la mesure où ils parlent d’une “politique” des USA au Moyen-Orient. On sait l’état de la chose. Par contre, là où ils n’ont pas nécessairement tort, même si par inadvertance peut-être, dans l’évaluation des situations et la perception des différents acteurs, c’est pour ce qui concerne la “politique extérieure” de l’Arabie/des pays du Golfe. On peut même prendre l’avis de Weinberg et remarquer qu’il rejoint des appréhensions de DEBKAFiles, pourtant dans le camp opposé pour ce cas puisque favorable in fine à la “politique” saoudienne de la saison, à la fois anti-iranienne et anti-US, donc proche d’Israël, – mais tout ce beau monde se trouvant, à cause de leur autre “politique“ syrienne anti-Assad, effectivement en train de fabriquer un monstre.

Donc, le 26 octobre 2013, DEBKAFiles sonne l’alarme, pour Israël, pour le Liban, pour la Jordanie, pour l’Égypte, enfin pour l’Arabie Saoudite, voire pour l’Irak et le Yemen (sans parler de la Syrie), etc. Soudain, l’on fait état d’une monstrueuse extension des effectifs et des capacités d’al Qaïda à partir du “centre” syrien, et cela malgré que les activités des divers pays cités comme étant menacés aient contribué, au moins indirectement, à cette expansion en affrontant le régime syrien d’Assad. (On notera dans cette citation qu’il est même question d’un apport de djihadistes du Caucase, ce qui nous amène à nous interroger à propos des affirmations bombastiques de prince Bandar face à Poutine fin juillet, sur sa capacité à faire faire ce qu’il veut aux terroristes islamistes du même Caucase...)

«The alarm in the Israeli and Jordanian high commands over Al Qaeda’s looming encroachments is shared by Saudi Arabia, whose intelligence services now estimate that Al Qaeda and its multiple branches have massed some 6,000 fighting activists in Syria – 12 percent of them Saudi nationals. Since more are pouring into the country all the time, intelligence experts in Riyadh calculate that the current number will double itself in the next six months. And that will not be the end: the 12,000 jihadists concentrated in Syria by next spring may have multiplied to 15-18,000 by the winter of 2014. Most of them are streaming in from across the Muslim world including the Russian Caucasian.

»Saudi Intelligence chief Prince Bandar bin Sultan, who is in charge of the Saudi effort in Syria, has warned that Riyadh cannot afford to have al Qaeda hanging massively over its front, back and side doors – in Syria, Iraq, Yemen and Egyptian Sinai, and threatening to overrun Lebanon and Jordan. A jihadi victory in Syria would boost al Qaeda in Iraq on its northern border.

»Israel is in the same position...»

Perspectives iranienne et syrienne

... Tout cela nous conduit à minimiser considérablement le tohu-bohu considérable fait autour de la fronde saoudienne, menaçant de partir en guerre au côté d’un Israël qui ne sait plus exactement qui attaquer en premier. Quant à une alliance israélo-saoudienne pour ramener l’Iran “à l’âge de pierre”, selon la délicieuse recette du général LeMay en mal d’attaque aérienne, on peut s’autoriser quelque scepticisme, – entre Israël qui ne contrôle plus ses propres drones destinés à réduire la défense anti-aérienne iranienne (voir le 19 octobre 2013), et l’Arabie qui attaque à coups de $milliards et de djihadistes qui lui reviennent en boomerang “gonflé aux stéroïdes”. Il y a bien les annonces spectaculaires jusqu’au surréalisme d’une Arabie saoudite devenant nucléaire avant l’Iran, grâce à l’achat d’une bombe pakistanaise, resucée d’un vieux canard relancé par la BBC (le 6 novembre 2013) et dont profite DEBKAFiles pour étoffer ses scoops parfois très fantasyland ; le doute est de rigueur, comme chaque fois lorsqu’une narrative veut nous convaincre que l’Arabie a des muscles et aura l’audace de s’en servir. Comme dit la chanson : «Che sera, sera...»

En attendant, les négociations sur l’Iran, comme on le sait, ont avancé. Prêtes d’être bouclées ce 9 novembre, dans tous les cas pour ce qui est d’un accord intermédiaire, bloquées par la France posant en extrémiste de type neocon et défenderesse des intérêts israéliens selon ses étranges et nouvelles habitudes de politique extérieure correspondantes à une situation intérieure en complète dissolution, on espère que leur reprise, le 20 novembre, permettra effectivement un tel accord. (Voir Russia Today le 9 décembre 2013.) A côté de cela, l’autre point chaud qui faillit, lui aussi (puisqu’on a souvent parlé de guerre mondiale à propos de l’Iran), nous précipiter fin août dans une “Troisième Guerre mondiale” terriblement usée à force de n’avoir pas servi, dito la Syrie, se replie dans les violences coutumières et les amertumes des rebelles, entre ceux de ces rebelles qui croient qu’Assad va gagner (Antiwar.com le 9 novembre 2013) et ceux des rebelles qui espèrent qu’Assad l’emportera, plutôt que les extrémistes djihadistes (Buzzfeed, le 8 novembre 2013). Bien entendu, la perspective de Genève-II continue comme d’habitude à s’éloigner au plus l’on s’en rapproche, et DEBKAFiles clame bien fort (le 6 novembre 2013), se référant à de nouvelles perspectives où la rencontre Poutine-Netanyahou tient une place majeure : «Geneva II cancelled: Moscow I is the big coming event...»

... Si nous sommes si courts sur ces deux chapitres, si importants puisqu’ils ont monopolisé l’essentiel de la tension au Moyen-Orient depuis sept et trois ans, et ’attention officielle par conséquent, c’est parce que notre sentiment est que nous serons très vite en voie de découvrir, si leurs tendances actuelles se poursuivent, qu’ils sont moins importants en eux-mêmes que par les tensions centrifuges et indirectes considérables qu’ils ont suscitées. Ces deux énormes crises ont été suscitées par des montages, par des narrative, essentiellement de fabrication garantie bloc BAO comprenant Israël certes (à peu près dans la proportion, pour la paternité des narrative, de 99% contre 1% en faveur du bloc, pour prendre le rapport favori de notre Système triomphant). Ces deux crises sont, pour leur ampleur et leur expansion, l’expression des phantasmes, des paranoïas, de la “fuite en avant” mâtinée d’hybris grossière, enfin de l’auto-terrorisation des directions politiques du Système attentives aux agitations des basse-cours provinciales de leurs capitales respectives. Leurs issues, si issues il y a et si c’est dans le sens qui se dessine, ne constitueraient pas un bouleversement mais un règlement géopolitique dans une époque qui n’évolue que sous la dynamique du système de la communication. Pour prendre la perspective la plus optimiste, on dirait qu’un accord avec l’Iran ne ferait pas de l’Iran le pays hégémonique et conquérant du Moyen-Orient, parce que l’Iran, qui a une diplomatie avisée et principielle, ne mange pas de ce pain-là ; et un tel accord ne créerait pas un axe Washington-Téhéran, parce que les USA ne peuvent faire d’axe avec personne et qu’ils ont l’esprit ailleurs, complètement ailleurs, c’est-à-dire en plein effacement...

Le changement profond de ce bouleversement tourbillonnant et vibrionnaire actuel se trouve, à notre sens, dans deux orientations respectivement d’influence et de désordre, qui, toutes les deux, dépendent dans leur expansion, moins de la géopolitique que de la communication.

Le triomphe méthodologique russe

Certes, on peut parler dans l’évolution générale de la situation du Moyen-Orient d’un “triomphe russe” dans la méthodologie, obtenu avec un sang-froid remarquable et sans agitation excessive malgré des situations qu’on percevait parfois comme très pressantes, et justement ce sang-froid et cette absence d’agitation ayant projeté une perception à la fois de fermeté de comportement, de sûreté de jugement, de solidité de situation, de retenue de l’ambition. A peu près tout le contraire des USA, qui ont congénitalement un comportement erratique, un jugement changeant, une situation totalement incertaine et des ambitions grotesques de réaffirmation constante d’une hégémonie en pleine dissolution, et ainsi les USA qui ne cessent de s’éclipser de plus en plus rapidement, comme on s’efface, des restes de leur position “impériale”. Ainsi les Russes apparaissent-ils comme une “borne de stabilité” (plutôt que l’expression trop structurée de “pôle de stabilité”, – voir plus loin), dont la proximité n’est pas vraiment dangereuse, au contraire de l’instabilité US qui risquerait à chaque moment de vous emporter. (Même des acteurs devenus secondaires à cause de leur propre comportement erratique, reconnaissent cela, comme la Turquie, qui resserre ses liens aussi bien avec l’Iran qu’avec la Russie, selon cette même logique qu’on décrit ici.)

Les cas les plus remarquables concernent les deux pays les plus instables ou les plus extrêmes dans leurs positions vis-à-vis des USA et vis-à-vis des tensions en cours. D’un côté, beaucoup sinon tout semble opposer, dans nombre de circonstances, Israël et l’Arabie Saoudite d’une part, la Russie de l’autre. Il y a des occurrences où l’on pourrait même envisager qu’ils s’opposent directement dans des situations d’affrontement (la Syrie). Pourtant, la tendance inverse semble devoir trouver une possibilité de s’exprimer, voire de gagner du terrain si l’on accepte certaines interprétation, – , savoir que, pour ces deux pays, une proximité avec la Russie présente de nombreux avantages de situation, – sans qu’il soit question d’“alliance”, de “tutorat”, etc., de quelque façon que ce soit. Ainsi, et pour prendre le cas précis vu plus haut, un mouvement se dessine-t-il pour envisager que la Russie puisse constituer, en échange d’avantages stratégiques, une sorte de soutien extérieur à l’Égypte, pour tenter d’éviter à ce pays de sombrer dans une instabilité meurtrière ou suicidaire. C’est favoriser, dans le chef d’une Arabie anti-Assad, deux pays qui sont ouvertement (Russie) ou discrètement (Égypte) pro-Assad.

On peut certes parler d’un “retour triomphal” des Russes, dans la possibilité de telles perspectives, par rapport aux décennies qui viennent de s’écouler. Mais il s’agit plus d’une situation à la fois méthodologique et sanitaire qui s’imposerait devant les dégâts causés à la structuration de la région durant ces dernières années. La Russie, plus qu’une ambition, plus encore que ses intérêts, représente une référence, voire une influence principielle dont tout le monde sent la force stabilisatrice. Bien entendu, le comportement erratique et incontrôlé des pays du bloc BAO a grandement servi à mettre cette vertu en évidence.

... Mais pourtant triomphe le monde apolaire

Pour autant, nous retenons notre plume en évoquant cette perspective, cette hypothèse de développement, du moins dans toutes ses conséquences. Le côté sombre, inéluctable de la situation, c’est le désordre qui s’est installé, qui a proliféré, qui a transgressé les frontières, qui a infesté les psychologies, imprégné les esprits et orienté les pensées, et que plus rien ne semble pouvoir écarter tant il est devenu naturel aux événements. Il n’y a pas de responsabilité directe pour cette évolution, on veut dire pas un seul acteur, pas une seule politique à mettre en accusation principalement mais les divers outils, accélérateurs, fomenteurs que constituent divers acteurs et leurs politiques, d’une tendance générale et irrésistible. Certains sont des exécutants zélés certes, mais ils suivent plus qu’ils ne provoquent même s’ils contribuent à la préparation des événements.

D’une certaine façon, il y a un besoin de stabilisation des crises impliquant les acteurs étatiques (Iran, Syrie) parce que le désordre prend le dessus partout, que ce soit celui de l’expansion du terrorisme semi-idéologique et d’une exaltation nihiliste, et de plus en plus semi-mafieux ; que ce soit le désordre des pays du bloc BAO qui commence à se plonger dans sa crise interne générale (NSA et le reste) après les aventures extérieures couronnées d’échecs et de déstabilisation de ces dernières années, et eux-mêmes, ces pays, outils majeurs de la déstabilisation que l’on décrit ici et acteurs majeurs du processus d’autodestruction ; que ce soit le désordre d’acteurs incertains et passant d’une position extrême à une autre position extrême (Israël, Arabie) ; que ce soit le désordre des situations internes elles-mêmes, qu’on supposerait stabilisées en fonction des développements politiques généraux (voir l’extraordinaire reportage de Andre Vltchek dans CounterPunch, le 14 octobre 2013, sur le désespoir, l’amertume, la haine anarchiste régnant en Égypte). Ainsi, la phase actuelle où l’on perçoit la possibilité du règlement de grandes crises d’axes jusqu’alors déstabilisateurs, où l’acteur principiel prend la place centrale, n'est en rien synonyme d’apaisement, et certainement pas de restructuration ; tout au contraire, la déstructuration subsiste, et la dissolution intervient dans certains cas. Simplement, et somme toute fort logiquement, il y a de moins en moins de cohérence, de logique politique justement dans cette évolution.

D’une certaine façon, il s’agit, expression appropriée tombée miraculeusement par rapport à la politique française totalement invertie de la bouche du ministre Fabius lors d’une récente conférence à Science Po, de la découverte angoissée d’un monde apolaire (ou bien “zéropolaire”, mais nous préférons nettement la précédente, et la conservons) ; après les épisodes unipolaire et multipolaire, un monde “sans pôle”, qui a perdu toute forme et toute cohésion... Un monde de toutes les opportunités de crises et de tensions souvent surgies par surprise... Un monde de tempêtes, sans vent dominant et où tous les vents prétendent dominer dans une surenchère de souffles furieux, où la tempête lève de tous les côtés.

Historical Reflections on the Notion of “World War”

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Robert Steuckers:

Historical Reflections on the Notion of “World War”

First thesis in this paper is: a World War was started in 1756, during the “Seven Years’ War” or “Austrian Succession War” and has lasted till now. We still experiment the effects of this 1756 World War and present-day events are far results of the scheme inaugurated during that remoted 18th century era.

Of course, it’s impossible to ignore all the dramatic events of the 17th century, which lead to the situation of the mid-18th century, but it would make this short paper too exhaustive. Even if Britain could already master the Western Mediterranean by controling Gibraltar and the Balears Isles after the “Spanish Succession War”, many British historians are anyway aware nowadays that British unmistakeable supremacy was born immediately after the “Seven Years’ War” and that seapower became the most determining factor for global superiority since then. Also it would be silly to forget about a certain globalization of conflicts in the 16th century: Pizzaro conquered the Inca Empire and stole its gold to finance Charles V’s war against the Ottomans in Northern Africa, while the Portuguese were invading the shores of the Indian Ocean, beating the Mameluks’ fleet in front of the Gujarat’s coasts and waging war against the Yemenite and Somali allies of the Turks in Abyssinia. The Spaniards, established in the Philippines, fought successfully against the Chinese pirates, who wanted to disturb Spanish trade in the Pacific. Ivan IV the Terrible by conquering the Volga basin till the Caspian made the first steps in the direction of the Russian conquest of Northern Asia. The war between Christianity (as defined by Emperor Charles V and Philipp II of Spain) and the Muslims was indeed a World War but not yet fully coordinated as it would always be the case after 1759.

For the British historian Frank McLynn, the British could beat their main French enemy in 1759 —the fourth year of the “Seven Years’ War”— on four continents and achieve absolute mastery of the seas. Seapower and sea warfare means automatically that all main wars become world wars, due to the technically possible ubiquity of vessels and the necessity to protect sea routes to Europe (or to any other place in the world), to transport all kind of materials and to support operating troops on the continental theatre. In India the Moghul Empire was replaced by British rule that introduced the harsh discipline of incipient industrialism to a traditional non hectic society and let the derelict Indian masses —of which one-third perished during a famine in 1769— produce huge bulks of cheap goods to submerge the European markets, preventing for many decades the emerging of a genuine large-scale industry in the main kingdoms of continental Europe. While France was tied up in a ruinous war in Europe, the British Prime Minister Pitt could invest a considerable amount of money in the North American war and defeat the French in Canada, taking the main strategical bases along the Saint-Lawrence river and conquering the Great Lakes region, leaving a giant but isolated Louisiana to the French. From 1759 on, Britain as a seapower could definitively control the Northern Atlantic Ocean and the Indian Ocean, even if the French could take revenge by building a new efficient and modern fleet in the 1770s anyway without regaining full global power.

The Treaty of Paris of 1763 marked the end of French domination in India and Canada, a situation that didn’t preoccupy Louis XV and his mistress Madame de Pompadour but puzzled the King’s successor, the future Louis XVI, who is generally considered as a weak monarch only interested in making slots. This is pure propaganda propagated by the British, the French revolutionaries and the modern trends in political thought. Louis XVI was deeply interested in seapower and sea exploration, exactly as the Russian were when they sent Captain Spangberg who explored the Kurils and the main Northern Japanese island of Hokkaido in 1738 and some years or decades later when they sent brilliant sailors and captains around the world such as Bering and his Lieutenant Tshirikov —who was the first officer to hoist the Russian imperial flag on the Pacific coast of Northern America— and Admiral von Krusenstern (who claimed the Hawai Islands for Russia), Fabian Gottlieb Bellingshausen (who circumnavigated the Antarctic for the first time in mankind’s history) and Otto von Kotzebue (who explored Micronesia and Polynesia), working in coordination with land explorers such as Aleksandr Baranov who founded twenty-four naval and fishing posts from the Kamtshatka peninsula to California. If the constant and precious work of these sea and land explorers would have been carried on ceaselessly, the Pacific would have become a Russian lake. But fur trade as a single practiced economical activity was not enough to establish a Russian New World empire directly linked to the Russian possessions in East Siberia, even if Tsar Aleksandr I was —exactly as Louis XVI was for France— in favour of Pacific expension. Tsar Nikolai I, as a strict follower of the ultraconservative principles of Metternich’s diplomacy, refused all cooperation with revolutionary Mexico that had rebelled against Spain, a country protected by the Holy Alliance, which refused of course all modifications in political regimes in name of a too uncompromising traditional continuity.

Louis XVI, after having inherited the crown, started immediately to prepare revenge in order to nullify the humiliating clauses of the 1763 Paris Treaty. Ministers Choiseul and Praslin modernized the dockyards, proposed a better scientific training of the naval officers and favoured explorations under the leading of able captains like Kerguelen and Bougainville. On the diplomatic level, they imposed the Spanish alliance in order to have two fleets totalizing more vessels than the British fleet, especially if they could table on the Dutch as a third potential ally. The aim was to build a complete Western European alliance against British supremacy, while Russia as another latent ally in the East was trying to concentrate its efforts to control the Black Sea, the Eastern Mediterranean and the Northern Pacific. This was a genuine, efficient and pragmatical Eurasianism avant la lettre! The efforts of the French, Spaniards and Dutch contributed to the American revolt and independance, as the colonists of the thirteen British colonies on the East Coast of the present-day US-territory were crushed under a terrible fiscality coined by non-elected officials to finance the English war effort. It is a paradox of modern history that traditional powers like France and Spain contributed to the birth of the most anti-traditional power that ever existed in mankind’s history. But modernity is born out the simple existence of a worldwide thalassocracy. The power which detains seapower (or thalassocracy) is ipso facto the bearer of modern dissolution as naval systems are not bound to Earth, where men live, have always lived and created the continuities of living history.

Pitt ,who was governing England at that time, could not tolerate the constant challenge of the French-Spanish-Dutch alliance, that forced Britain to dedicate huge budgets to cope with the united will of the challenging Western European powers. This lethal alliance had to be broken or the civil peace within the enemies’ borders reduced to nothing in order to paralyze all fruitful foreign policies. French historians such as Olivier Blanc put the hypothesis that the riots of the French Revolution were financed by Pitt’s secret funds in order to annihilate the danger of the French numerous and efficient vessels. And indeed the fall of the French monarchy implied the decay of the French fleet: for a time, vessels were still built in the dockyards to consolidate the seapower of which Louis XVI dreamt of but as the officers were mainly noblemen, they were either dismissed or eliminated or compulsed to emigrate so that there was no enough commanding staff anymore and no able personnel that could have been easily replaced by conscription as for the regiments of the land forces. Prof. Bennichon, as a leading French historian of navies, concludes a recent study of him by saying that workers in the dockyards of Toulon weren’t paid anymore, they and their families were starving and consequently looted the wood reserves, so that the new Republican regime was totally unable to engage the British forces on sea. Moreover, the new violent and chaotic regime was unable to find allies in Europe, the Spaniards and the Dutch prefering to join their forces to the British-lead coalition. The English were then able to reduce French naval activities to coastal navigation. A British blocus of the continent could from then on be organized. On the Mediterranean stage, the French after the battle of Abukir were unable to repatriate their own troops from Egypt and after Trafalgar unable to threaten Britain’s coasts or to attempt a landing in rebelling Ireland. Napoleon didn’t believe in seapower and was finally beaten on the continent in Leipzig and Waterloo. Prof. Bennichon: “Which conclusions can we draw from the Franco-British clash (of the 18th century)? The mastery of seapower implies first of all the long term existence of a political will. If there is no political will, the successive interruptions in naval policy compels the unstable regime to repeated expensive fresh starts without being able in the end to face emergencies... Fleets cannot be created spontaneously and rapidly in the quite short time that an emergency situation lasts: they always should preexist before a conflict breaks out”. Artificially created interruptions like the French revolution and the civil disorders it stirred up at the beginning of the 1790s, as they were apparently instigated by Pitt’s services —or like the Yeltsin era in Russia in the 1990s— have as an obvious purpose to lame long term projects in the production of efficient armaments and to doom the adverse power plunged into inefficiency to yield power on the international chessboard.

The artificially created French revolution can so be perceived as a revenge for the lost battle of Yorktown in 1783, the very year Empress Catherine II of Russia had taken Crimea from the Turks. In 1783 the thalassocratic power in Britain had apparently decided to crush the French naval power by all secret and unconventional means and to control the development of Russian naval power in the Eastern Mediterranean and in the Black Sea, so that Russian seapower couldn’t trespass the limits of the Bosphorus and interfere in the Eastern Mediterranean. What concerns explicitly Russia, an anonymous document from a British government department was issued in 1791 and had as title “Russian Armament”; it sketched the strategy to adopt in order to keep the Russian fleet down, as the defeats of the French in the Mediterranean implied of course the complete British control of this sea area, so that the whole European continent could be entangled from Norway to Gibraltar and from Gilbraltar to Syria and Egypt. This brings us to the conclusion that any single largely dominating seapower is strategically compelled to meddle into other powers’ internal affairs to create civil dissension to weaken any candidate challenger. These permanent interferences —now known as “orange revolutions”— mean permanent war, so that the birth of a global seapower implies quasi automatically the emerging process of permanent global war, replacing the previous state of large numbers of local wars, that couldn’t be thoroughly globalized.

After Waterloo and the Vienna Conference, Britain had no serious challenger in Europe anymore but had now as a constant policy to try to keep all the navies in the world down. The non entirely secured mastery of the Atlantic and the Indian Oceans and the largely but not completed mastery of the Mediterranean was indeed the puzzle that British decision-makers had to solve in order to gain definitively global power. Aiming at acquiring completely this mastery will be the next needed steps. Controling already Gibraltar and Malta, trying vainly to annex to Britain Sicily and Southern Italy, the British had not a complete grasp on the Eastern Mediterranean area, that could eventually come under control of a reborn Ottoman Empire or of Russia after a possible push in direction of the Straights. The struggle for getting control overthere was thus mainly a preventive struggle against Russia and was, in fact, the plain application of the strategies settled in the anonymous text of 1791, “Russian Armament”. The Crimean War was a conflict aiming at containing Russia far northwards beyond the Turkish Straights in order that the Russian navy would never become able to bring war vessels into the Eastern Mediterranean and so to occupy Cyprus of Creta and, by fortifying these insular strong points, to block the planned shortest highway to India through a future digged canal through one of the Egyptian isthmuses. The Crimean War was therefore an wide-scale operation directly or indirectly deduced from the domination of the Indian Ocean after the French-British clash of 1756-1763 and from the gradual mastery of the Mediterranean from the Spanish Succession War to the expulsion of Napoleon’s forces out of the area, with as main obtained geostrategical asset, the taking over of Malta in 1802-1804. The mastery of this island, formerly in the hands of the Malta Knights, allowed the British and the French to benefit from an excellent rear base to send reinforcements and supplies to Crimea (or “Tavrida” as Empress Catherine II liked to call this strategic place her generals conquered in 1783).

The next step to link the Northern Atlantic Ocean to the Indian Ocean through the Mediterranean corridor was to dig the Suez Canal, what a French engineer Ferdinand de Lesseps did in 1869. The British by using the non military weapon of bank speculation bought all the shares of the private company having realised the job and managed so to get the control of the newly created waterway. In 1877 the Rumanians and the Bulgars revolted against their Turkish sovereign and were helped by Russian troops that could have reached the coasts of the Aegean Sea and controled the Marmara Sea and the Straights. The British sent weapons, military trainers and ships to protect the Turkish capital City from any possible Bulgarian invasion and occupation in exchange of an acceptance of British sovereignty on Cyprus, which was settled in 1878. The complete control of the Mediterranean corridor was acquired by this poker trick as well as the English domination on Egypt in 1882, allowing also an outright supervision of the Red Sea from Port Said till Aden (under British supervision since 1821). The completion of the dubble mastery upon the Atlantic and the Indian Ocean, that had already been acquired but was not yet fully secured, made of Britain the main and uncontested superpower on the Earth in the second half of the 19th century.

The question one should ask now is quite simple: “Is a supremacy on the Atlantic and Indian Oceans and in the Mediterranean area the key to a complete global power?”. I would answer negatively. The German geopolitician Karl Haushofer remembered in his memoirs a conversation he had with Lord Kitchener in India on the way to Japan, where the Bavarian artillery officer was due to become a military attaché. Kitchener told Haushofer and his wife that if Germany (that dominated Micronesia after Spain had sold the huge archipelago just before the disasters of the American-Spanish war of 1898) and Britain would lost control of the Pacific after any German-British war, both powers would be considerably reduced as global actors to the straight benefit of Japan and the United States. This vision Kitchener disclosed to Karl and Martha Haushofer in a private conversation in 1909 stressed the importance of dominating three oceans to become a real global unchallenged power: the Atlantic, the Pacific and the Indian Ocean. If there is no added domination of the Pacific the global superpower dominating the Atlantic, the Mediterranean and the Indian Ocean, i. e. Britain at the time of Kitchener, will be inevitably challenged, risking simultaneously to change down and fall back.

In 1909, Russia had sold Alaska to the United States (1867) and had only reduced ambitions in the Yellow Sea and the Sea of Japan, especially after the disaster of Tshushima in 1905. France was present in Indochina but without being able to cut maritime routes dominated by the British. Britain had Australia and New Zeland as dominions but no strategical islands in the Middle and the Northern Pacific. The United States had developped a Pacific strategy since they became a bioceanic power after having conquered California during the Mexican-American war of 1848. The several stages of the gradual Pacific strategy elaborated by the United States were: the results of the Mexican-American War in 1848, i. e. the conquest of all their Pacific coast; the purchase of Alaska in 1867; and the events of the year 1898 when they colonized the Philippines after having waged war against Spain. Even if the Russian Doctor Schaeffer tried to make of the volcanic archipelago of Hawai a Russian protectorate in 1817, US American whale hunters used to winter in the islands so that the islands came gradually under US domination to become an actual US strong point immediately after the conquest of the formerly Spanish Philippines in 1898. But as Japan had inherited in Versailles the sovereignty on Micronesia, the clash foreseen by Lord Kitchener in 1909 didn’t happen in the Pacific between German and British forces but during the Second World War between the American and Japanese navies. In 1945, Micronesia came under American influence, so that the United States could control the entire Pacific area, the North Atlantic area and gradually the Indian Ocean, especially when they finished building a navy and airforce strong point in Diego Garcia in the very middle part of the Indian Ocean, from where they can now strike every position along the coasts of the so-called “Monsoon countries”. According to the present-day American strategist Robert Kaplan, the control of the “Monsoon lands” will be crucial in the near future, as it allows the domination of the Indian Ocean linking the Atlantic to the Pacific where US hegemony is uncontested.

Kaplan’s book on the “Monsoon area” is indeed the proof that American have inherited the British strategy in the Indian Ocean but that, contrary to the British, they also control the Pacific except perhaps the maritime routes along the Chinese coasts in the South China Sea and the Yellow Sea, that are protected by a quite efficient Chinese fleet that is steadily growing in strength and size. They nevertheless are able to disturb intensely the Chinese vital highways if Taiwan, South Korea or Vietnam are recruited into a kind of East Asian naval NATO.

What could be the answer to the challenge of a superpower that controls the three main oceans of this planet? To create a strategical thought system that would imitate the naval policy of Choiseul and Louis XVI, i. e. unite the available forces (for instance the naval forces of the BRICS-countries) and constantly build up the naval forces in order to exercice a continuous pressure on the “big navy” so that it finally risks “imperial overstretch”. Besides, it is also necessary to find other routes to the Pacific, for instance in the Arctic but we should know that if we look for such alternative routes the near North American Arctic bordering powers will be perfectly able to disturb Northern Siberian Arctic coastal navigation by displaying long range missiles along their own coast and Groenland.

History is not closed, despite the prophecies of Francis Fukuyama in the early 1990s. The main problems already spotted by Louis XVI and his brilliant captains as well as by the Russian explorers of the 18th and 19th centuries are still actual. And another main idea to remember constantly: A single World War had been started in 1756 and is not finished yet, as all the moves on the world chessboard made by the actual superpower of the time are derived from the results of the double British victory in India and Canada during the “Seven Years’ War”. Peace is impossible, is a mere and pure theoretical view as long as a single power is trying to dominate the three oceans, refusing to accept the fact that sea routes belong to all mankind.

Robert Steuckers.

(Vorst-Flotzenberg, november 2013).

 

Bibliography:

  • Philippe Conrad (ed.), “La puissance et la mer”, numéro spécial hors-série (n°7) de La nouvelle revue d’histoire, automne-hiver 2013.

  • Philippe Conrad, “Quand le Pacifique était un lac russe”, in “La puissance et la mer”, op. cit..

  • Philippe Bonnichon, “La rivalité navale franco-anglaise (1755-1805)”, in “La puissance et la mer”, op. cit.

  • Niall Ferguson, Empire – How Britain Made the Modern World, Penguin, Harmondsworth, 2004.

  • Richard Harding, Seapower and Naval Warfare – 1650-1830, UCL Press, London, 1999.

  • Robert Kaplan, Monsoon – The Indian Ocean and the Future of American Power, Random House, New York, 2011.

  • Charles King, The Black Sea – A History, Oxford University Press, 2004.

  • Frank McLynn, 1759 – The Year Britain BecameMaster of the World, Pimlico, London, 2005.

  • Richard Overy, Atlas of 20th Century History, Collins Books, London, 2005.

  • Tom Pocock, Battle for Empire – The Very First World War – 1756-63, Caxton Editions, London, 1998.

  • Robert Steuckers, “Karl Haushofer: l’itinéraire d’un géopoliticien allemand”, sur: http://robertsteuckers.blogspot.com (juillet 2012).

VS probeert anti-Iranfront Israël-Arabische Golfstaten-Europa uit elkaar te spelen

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VS probeert anti-Iranfront Israël-Arabische Golfstaten-Europa uit elkaar te spelen

Zelfs Rusland erkent dat Amerikaans voorstel slecht is - Bijna bankroet Iran vreest volksopstand

Ex: http://xandernieuws.punt.nl

De deal met Iran was in kannen in kruiken, totdat de Verenigde Staten plotseling onverwachte, forse tegenstand ondervonden van de Fransen, die de hakken in het zand zetten en weigerden akkoord te gaan. Parijs, dat ook namens de Britten sprak, vond de Israëliërs, Saudiërs en Golfarabieren aan zijn zijde. In plaats van dat de VS het unieke front, waarin zowel Israël als de Arabische Golfstaten met één stem spreken, serieus neemt, probeert het Witte Huis hen echter uit elkaar te spelen door uitsluitend Israël de schuld te geven van de niet getekende overeenkomst met Iran, en minister Kerry naar de Verenigde Arabische Emiraten te sturen, om hen alsnog aan Obama's kant te krijgen.

Kerry is vandaag in Abu Dhabi, waar hij na aankomst verklaarde dat 'president Obama een man van zijn woord is. Hij zei in een VN toespraak dat de VS niet zal toestaan dat Iran een kernwapen krijgt. Dat is ons beleid, waar we ons aan houden.'

Zijn woorden konden de Arabieren niet overtuigen. Zij herinneren zich nog goed de verzekering dat Obama niet zou toestaan dat er chemische wapens in Syrië zouden worden gebruikt, en militair zou ingrijpen. Tot hun grote woede kwam Obama hier echter op terug, en sloot een deal met Rusland. Ook verwerpen ze de conceptovereenkomst tussen het Washington en Teheran.

Obama probeert Israël te isoleren

De regering Obama ziet zich geconfronteerd met een breed front dat weigert akkoord te gaan met het intact laten van Irans capaciteiten om binnen zeer korte tijd kernwapens te bouwen. Door vrijwel uitsluitend de Israëlische premier Benyamin Netanyahu op de korrel te nemen en als schuldige van het ophouden van de deal aan te wijzen (3), proberen Obama en Kerry de Joodse staat te isoleren en het front uit elkaar te spelen.

Netanyahu reageerde door erop te wijzen dat Israël beslist niet alleen staat met zijn verzet tegen Amerika, en dat hij in nauw contact staat met de Europese machten en de Arabieren. 'De wereld zou er aandacht aan moeten geven als Israël en de Arabieren met één stem spreken,' zei de premier. 'Dat gebeurt niet vaak.'

Ondanks nederlaag weigert Witte Huis voorstel te wijzigen

Het Witte Huis is echter niet van plan het voorstel te wijzigen, ondanks het feit dat de Russische minister van Buitenlandse Zaken op de conferentie geen enkel commentaar gaf op de positie van de Amerikanen, en leden van de Russische delegatie off-the-record toegaven dat de voorgestelde deal tussen de VS en Iran slecht is.

Diplomatieke bronnen in Washington geven toe dat het front Jeruzalem-Parijs-Riyadh de regering Obama een nederlaag heeft toegebracht. Een official wees op de ongekende gezamenlijke inspanning die Israëliërs, Arabieren en Europeanen leverden bij het mobiliseren van individuele Amerikaanse Congresleden en Senatoren, om zich tegen de deal uit te spreken. Tevens weerspreken deze bronnen de bewering van het Witte Huis, dat de Iraniërs zich als eersten terugtrokken van het tekenen van het conceptakkoord.

Beschuldigende vinger richting EU-buitenlandchef Ashton

Tijdens het drukke overleg in Washington om te bepalen hoe de onderhandelingen met Iran gered kunnen worden, werden beschuldigende vingers gewezen naar de voorzitters in Genève, onderminister van Buitenlandse Zaken Wendy Sherman, en EU-buitenland'chef' Catherine Ashton. Zij zouden de Iraanse minister van Buitenlandse Zaken Javad Zarif op het laatste moment hebben toegestaan nog wijzigingen in het conceptakkoord aan te brengen.

Toen Kerry vervolgens in Genève arriveerde en het gewijzigde voorstel las, begreep hij dat dit voor de Israëliërs, Arabieren en Europeanen onacceptabel zou zijn. Daarom trapte hij zelf op de rem door de voorbereidingen voor de ondertekening van de overeenkomst stop te zetten, en te zeggen dat er verder onderhandeld moet worden.

Bijna bankroet Iran vreest volksopstand

De Iraniërs gaan er nog altijd vanuit dat de deal gewoon zal doorgaan. Zoals we al eerder schreven is IAEA-directeur Yukiya Amanon vandaag in Teheran voor de ondertekening van een gezamenlijke verklaring, waarin Iran het atoomagentschap van de VN toestemming geeft om inspecties te verrichten in onder andere de in aanbouw zijnde zwaarwaterreactor in Arak, en de uraniummijn in Gachin. (1)

Wel verzochten de Iraanse president Hassan Rouhani en minister van BuZa Javad Zarif gisteren een spoedontmoeting met opperleider Ayatollah Ali Khamenei. Nog in Genève belde Zarif de president op, om hem te waarschuwen dat er een flexibelere opstelling nodig was om de deal niet te laten mislukken.

Teheran had er op gerekend dat de overeenkomst zou worden getekend en de sancties zouden worden verlicht, want die hebben het land financieel en economisch op de rand van de afgrond gebracht.

De Amerikaanse regering heeft Iran een pakket verlichtingen ter waarde van bijna $ 20 miljard aangeboden, inclusief het vrijgeven van $ 3 miljard van de $ 50 miljard aan bevroren tegoeden bij Westerse banken. Die miljarden zijn dringend nodig, want Teheran heeft vrijwel geen geld meer in kas, en vreest dat de almaar erger wordende economische crisis zal leiden tot gewelddadige protesten, en misschien zelfs wel een volksopstand tegen het regime. (2)

Xander

(1) DEBKA
(2) DEBKA

(3) Ynet News

Zie ook o.a.:

09-11: Grootste ruzie ooit: Israël beschuldigt VS van misleiding over deal met Iran
08-11: Iraanse staatstelevisie zendt gesimuleerde aanval op Israël uit (/ Iran wordt definitief kernmacht... - Netanyahu: Akkoord is historische fout)
07-11: Breuk Israël en VS over Iran; Kremlin geeft Iraans kernwapenprogramma toe

jeudi, 14 novembre 2013

Hacia un mundo desamericanizado

por Raúl Zibechi 

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Durante siete décadas Estados Unidos fue el pilar del orden mundial. Aunque republicanos y demócratas consiguieron zurcir un acuerdo de último momento para evitar el default, parece necesario indagar en las causas de fondo, donde destaca el concepto de “crisis sistémica”.

El 15 de febrero de 2006 se publicaba el segundo número del Boletín Global Europeo de Anticipación (GEAB, por sus siglas en inglés), una nueva herramienta para el debate político estratégico con una mirada diferente a la que venían exponiendo los hegemónicos  think tanks británicos y estadounidenses, promovido por el Laboratorio Europeo de Anticipación Política (LEAP), localizado tanto geográfica como geopolíticamente en Europa central.

En esa fecha, casi siete años atrás, el boletín titulaba su análisis: “El fin de Occidente como lo conocemos desde 1945”, y anunciaba “una crisis económica y financiera de una dimensión comparable a la de 1929”. Destacaba siete aspectos de la crisis que se estaba gestando: la pérdida de confianza en el dólar, la explosión de los desequilibrios financieros estadounidenses, crisis del petróleo, pérdida de liderazgo global de Estados Unidos, desconfianza del mundo árabe-musulmán, ineficiencia de la gobernanza mundial y creciente incertidumbre en la Unión Europea.

A la vista de lo ocurrido en los últimos siete años, pueden sacarse dos conclusiones iniciales: no estamos frente a una extraordinaria capacidad de predicción sino ante la utilización rigurosa de herramientas analíticas, entre las que destaca la capacidad de mirar en el largo plazo las grandes tendencias, aquellas que no se visibilizan si nos conformamos con pocos datos y del corto plazo. La segunda, es que en momentos de confusión como los actuales, podemos fiarnos de ese tipo de análisis que, aún sin creerlos infalibles, pueden orientar en momentos de incertidumbre.

Euforia en el caos

En febrero de 2006 el GEAB comenzaba a manejar el concepto de “crisis sistémica global”, quizá la más consistente de las herramientas de su arsenal teórico. Más adelante, en febrero de 2009, hablarán de la “desarticulación geopolítica mundial”, para referirse a la completa modificación de la arquitectura política construida por los países triunfantes en la Segunda Guerra Mundial, que tuvo sus manifestaciones en los acuerdos de Bretton Woods (por los que se crearon el Banco Mundial y el Fondo Monetario Internacional), y en la creación de las Naciones Unidas, entre otros.

Cuando el GEAB anunció la crisis con epicentro en Estados Unidos, la Reserva Federal (FED) se aprestaba a dejar de publicar las cifras del M3, que hacen referencia a la masa monetaria que permite medir la liquidez o el dinero circulante. Para los analistas fue un momento de inflexión: en nueve años la masa monetaria se había duplicado. Además la FED dejaba de publicar los datos respecto a depósitos a largo plazo, acuerdos de recompra y datos de los depósitos en dólares en los bancos fuera de los Estados Unidos. Según analistas europeos esa decisión “podría convertir las inversiones al otro lado del Atlántico en un ejercicio de fe ciega en las declaraciones que haga la FED, más que en un ejercicio de toma de decisiones basada en datos económicos concretos” (Mario Mueller en oroyfinanzas.com 14 de noviembre de 2005).

Un pequeño hecho como éste, era capaz de revelar la profunda debilidad del dólar y de la economía estadounidense. Una situación que era, apenas, “indicador y factor central de la crisis sistémica global”. Por ésta entienden un cambio del sistema que, en rigor, comenzó en 1989 con la caída del muro de Berlín y el fin del sistema bipolar Estados Unidos-Unión Soviética. El haber comprendido que se transita una crisis sistémica, les permitió, “en un momento en que todos los indicadores económicos públicos estaban eufóricos”, anticipar la crisis en base al “análisis transdisciplinario” de un equipo de investigadores.

En estos siete años se sucedieron un conjunto de hechos que terminaron de debilitar la posición de Estados Unidos en el mundo. Quizá el hecho mayor sea la crisis de 2008 (anticipada por un puñado de analistas, entre ellos el GEAB), que determina varias transiciones globales. Sólo recordar algunas de las más trascendentes: en 2010, por primera vez desde que existen mediciones, los países emergentes superan a los desarrollados como receptores de inversión extrajera directa según el informe anual de UNCTAD. No fue un año excepcional, ya que la tendencia s confirmó en los tres años siguientes, sino un viraje de hondas repercusiones en el orden global.

En 2010 China destronó a Estados Unidos como la mayor potencia manufacturera, ya que su producción industrial representó el 19,8 por ciento de la mundial, mientras la de su competidor fue del 19,4 por ciento (France Presse, 14 de marzo de 2011). Los principales indicadores de la industria muestran un viraje profundo: China produce más de 20 millones de vehículos por año, frente a la mitad de Estados Unidos que siempre había llevado la delantera (en 2000, Estados Unidos fabricaba 10 millones de vehículos frente a dos millones de China).

En 2011 China se convirtió en la segunda potencia científica del mundo sólo detrás de Estados Unidos, cuya posición se erosiona, superando a todos los países de Europa, mientras países como Irán y Turquía desarrollan su sector científico a ritmos tan vertiginosos como los chinos (El País, 29 de marzo de 2011).

A mediados de 2011 la agencia S&P degradó la calificación de Estados Unidos, lo que debe considerarse como un punto de inflexión que confirmó que “lo imposible estaba plasmándose” (GEAB, 17 de diciembre de 2011). En 2013 llegó la quiebra de la ciudad de Detroit, anunciando que otros municipios seguirían sus pasos.

Más recientemente, el deterioro de la capacidad de liderazgo de Washington comenzó a ser reconocida por una asombrosa variedad de medios, que hasta tiempo atrás ignoraban el asunto. La intervención de Rusia en la crisis de Siria, forzando a Occidente a aplazar indefinidamente la intervención militar, fue anotada como un síntoma mayor de la decadencia estadounidense. A principios de octubre los analistas bromearon al comprobar cómo el “pivote Asia Pacifico” definido con toda pompa por la Casa Blanca, como la clave de su reposicionamiento estratégico para contener a China, fracasaba estrepitosamente.

La reunión del Foro de Cooperación Asia Pacífico (APEC) en Bali, fue la apoteosis para China cuando debería haber sido la puesta en escena del pivote por parte de Barack Obama. La situación interna le impidió viajar. La falta de consenso entre demócratas y republicanos, ha consumido todas las energías de la Casa Blanca. Los presidentes Xi Jingpin (China) y Vladimir Putin (Rusia) fueron las estrellas del encuentro de la APEC en Bali, donde el chino recordó sus deberes a la Casa Blanca, en el sentido de que no puede permitir un default.

Según Pepe Escobar en Asia Times, “China fue la estrella del show de APEC”, una alianza de 21 países que representa la mitad de la producción y el comercio mundiales (Asia Times, 8 de octubre de 2013). China es el mayor socio comercial de la región, cuestión que contrasta con el Acuerdo Transpacífico impulsado por Obama que, según Escobar, es “un gran chanchullo corporativo que reducirá los aranceles para beneficio únicamente de las multinacionales estadounidenses”.

Recuerda que APEC fue inicialmente un foro afín a Estados Unidos, cuando en la cumbre de Indonesia, en 1994, “un incontestable Bill Clinton parecía dictar el futuro de Asia Pacífico”. En contraste, “Obama ha estado demasiado ocupado girando hacia su persona en lugar de girar hacia Asia”. Por eso, cuando se realice la próxima cumbre de APEC, en 2014 en Pekín, para entonces Obama puede haber encontrado tiempo para girar hacia Asia, pero “para entonces será demasiado poco, demasiado tarde”.

El tobogán del dólar

El muy circunspecto Financial Times, portavoz del capital financiero, publicó un artículo titulado “Sistema basado en el dólar es inherentemente inestable” (Financial Times, 2 de octubre de 2013). El artículo firmado por Ousméne Mandeng, actual director del grupo de gestión de inversiones Pramerica, ex director gerente del banco UBS y ex jefe de división en el FMI, sostiene que el sistema monetario internacional no funciona correctamente y que el culpable es el dólar.

El problema, en su opinión, es que Reserva Federal “no es probable que subordine sus objetivos nacionales a las necesidades de la economía internacional” y que siendo el dólar una moneda nacional dominante en el mundo, debería existir una convergencia entre el emisor y el resto del mundo, “lo cual evidentemente no es el caso”. La desestabilizadora guerra de divisas en curso no encuentra organismos internacionales (FMI, G-20) capaces de apaciguarla, mientras “los políticos carecen de coraje para reformar las bases del sistema y se inclinan por jugar en los márgenes”.

Ante este panorama, Mandeng defiende la necesidad de “reducir la dependencia del dólar” para que la economía mundial funcione mejor, y de ese modo se puedan evitar “crisis cambiarias recurrentes y alta volatilidad de precios de los activos”. En suma, dice que “la economía internacional necesita más monedas” y que la diversificación ayudaría a la economía del mundo a sostenerse sobre una base más amplia y “protegerse contra las vicisitudes de la política nacional de Estados Unidos”. Una mirada sugerente, sobre todo porque proviene del núcleo del sistema financiero.

Es justamente lo que vienen haciendo cada vez más países en el mundo. Días atrás trascendió que India está trabajando en “la posibilidad de pagar a Irán por los suministros de petróleo con divisas como el rublo, el yuan o el yen para eludir las sanciones impuestas por Estados Unidos y la Unión Europea a la República Islámica de Irán, de realizar cualquier transacción por el crudo iraní en dólares y euros” (Russia Today, 5 de octubre de 2013).

Mucho más importante es el acuerdo alcanzado por el Banco Central Europeo y el Banco Central de China para intercambiar yuanes y euros, o sea realizar su comercio sin acudir al dólar (CNN Money, 10 de octubre de 2013). La Unión Europea es el mayor mercado de China y acuerdos de este tipo (ya firmó uno similar en junio con el Banco de Inglaterra) debilitan al dólar y aumentan el poder del yuan que ya es la novena moneda más transada en el mundo y camina hacia su creciente internacionalización.

La sustitución del dólar por otras divisas como monedas de reserva, ya no es un tabú y se debate abiertamente en los foros mundiales. No es, en absoluto, un debate ideológico, sino acerca de la creciente desconfianza en la capacidad de Estados Unidos para pagar su enorme deuda de casi 17.000 billones de dólares, mayor que su PIB anual. Lo que está en debate es “la capacidad de Estados Unidos y del Reino Unido para financiar sus déficits públicos, ya descontrolados” (GEAB, 18 de junio de 2009).

Al no haberse reformado el sistema financiero, causante de la crisis de 2008, las cosas no han hecho sino empeorar. La mirada estratégica es nítida: “En 40 años de desequilibrios comerciales estadounidenses y de variaciones bruscas de sus cotizaciones, el dólar como pilar del sistema monetario internacional fue la correa de transmisión de todos los resfriados de Estados Unidos hacia el resto del mundo, y este pilar que ahora se desestabiliza es el núcleo del problema mundial, porque hoy Estados Unidos ya no sufre un resfriado sino de una peste bubónica” (GEAB, 16 de junio de 2013).

En efecto, una economía deficitaria acostumbrada a que el resto del mundo la financiara, pero que a su a vez era garantía de estabilidad, un papel que ya no puede seguir cumpliendo por el deterioro de su posición en el mundo. Cuando las cosas se ponen de ese modo, sólo queda patear la pelota hacia adelante. Eso fue lo que se sucedió con el ataque al euro, decidido por un grupo de banqueros estadounidenses en febrero de 2010 (The Wall Street Journal, 26 de febrero de 2010). La segunda medida para aplazar la crisis fue la “flexibilización cuantitativa” (Quantitave Easing) decida por la FED, por la cual se inyectan 45 mil millones de dólares mensuales a través de la compra de obligaciones públicas. El problema es que cualquier anuncio de que se retirarán esos estímulos tiene efectos nocivos para “los mercados” que se han vuelto dependientes de los estímulos.

Deuda impagable y crisis política

En diciembre de 2001 el GEAB presentó sus anticipaciones referidas al futuro de la superpotencia. El título del boletín lo dice todo: “2012-2016: Estados Unidos insolvente e ingobernable”. La conclusión es que lo alguna fue el “buque insignia” del mundo parece haberse convertido en un “barco a la deriva”. Uno de los núcleos del análisis efectuado hace ya dos años, consiste en lo que denominan “la parálisis institucional estadounidense y la desarticulación del bipartidismo tradicional”. Como se verá, el análisis parece calcado del libreto que demócratas y republicanos están escenificando estas semanas que gira sobre un telón de fondo de recesión y depresión económicas.

El análisis sostiene que las principales instituciones del país, la Presidencia, el Congreso y la FED, “se revelan impotentes para decidir o poner en ejecución políticas significativas”. Este auténtico “bloqueo institucional” está mostrando la desarticulación del bipartidismo republicano-demócrata por la gravedad de la crisis, que no admite paños tibios y, sobre todo, porque en la última década dejó de haber “permeabilidad entre las visiones políticas de ambos partidos”. En efecto, la aparición del Tea Party entre las filas republicanas y de Occupy Wall Street (OWS) en los linderos del Partido Demócrata, supone una fisura entre ambas colectividades en base a intereses irreconciliables.

“El presidente no puede hacer gran cosa cuando el Congreso no tiene mayoría estable al estar profundamente dividido en las grandes orientaciones del país”, que se orienta hacia una división en cuatro fuerzas sociales, apunta el GEAB. Lo posible son apenas acuerdos de último minuto, pero ninguna solución de fondo ante la incapacidad de programar nuevos equilibrios presupuestarios. Detrás del Tea Party y de OWS hay dos propuestas incompatibles: sacrificar la reforma de la salud y otros gastos sociales del gobierno de Obama o sacrificar el gasto militar.

Entre las elecciones de 2014 y las presidenciales de 2016, estiman que podrá situarse el momento más crítico para el país. Los intereses de los poderosos, alineados por el complejo militar-industrial, pueden jugar la carta de un “salvador” para salir del caos actual. El general David Petraeus puede ser un buen candidato. Todo indica que lo peor está por venir: aún cuando negociaciones de última hora consigan (consiguieron..) llegar a un acuerdo para elevar transitoriamente el techo de la deuda, el daño a la credibilidad del país está hecho.

Mucho más allá de la pelea entre republicanos y demócratas, el problema de fondo el otro: “El país no afronta un crisis ´normal´, incluso ´grave´ como la de 1929, sino una crisis histórica del tipo de las que ocurren sólo una vez cada cuatro o cinco siglos” (GEAB, 17 de diciembre de 2011). Tal vez fue esa convicción la que lleva a las autoridades chinas a considerar que “tal vez sea el momento para que un mundo atónito comience a considerar la construcción de un mundo desamericanizado”

Fuente: Dossier Geopolítico

mardi, 12 novembre 2013

Bielorussia e Cina resistono alle pretese occidentali sui diritti umani

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Bielorussia e Cina resistono alle pretese occidentali sui diritti umani

Minsk, 1 novembre (BelTA)

Ex: http://www.statopotenza.eu

Bielorussia e Cina resistono agli assalti delle forze occidentali sui diritti umani. Il presidente della Bielorussia Aleksandr Lukashenko ha dichiarato incontrando Meng Jianzhu, membro dell’Ufficio Politico del Comitato Centrale del Partito Comunista Cinese, segretario della Commissione per gli affari politici e legali del Comitato centrale del PCC, membro del Consiglio di Stato della Cina, a Minsk il 1° novembre. Aleksandr Lukashenko ha detto: “Credo che la vostra visita come rappresentante del presidente cinese aprirà una nuova pagina nelle nostre intense consultazioni e relazioni“. Il Presidente ha osservato che non vi è alcuna necessità di analizzare la situazione nei rapporti bielorusso-cinesi e d’indicare l’importanza e l’intensità di queste relazioni per le nazioni bielorussa e cinese.


La Cina è un alleato strategico della Bielorussia. I nostri rapporti sono stati costruiti fin dal primo giorno dell’indipendenza, mentre le basi furono gettate ai tempi dell’Unione Sovietica“, ha detto il leader bielorusso. Secondo lui non vi sono assolutamente problemi tra la Bielorussia e la Cina dal punto di vista dei futuri sviluppi della situazione globale. “Oggi abbiamo le stesse idee sull’agenda internazionale“, ha sottolineato Aleksandr Lukashenko. Secondo il capo di Stato bielorusso, la Cina è in prima linea nel tentativo volto a realizzare un mondo multipolare. “Sosteniamo anche la stessa visione“, ha detto Aleksandr Lukashenko. “Abbiamo sempre sostenuto e sosterremo la Cina sull’integrità territoriale. Agiremo insieme anche nel contrastare gli assalti attuati da certe forze occidentali sui diritti umani e altre cose che conosciamo bene“. Aleksandr Lukashenko ha anche detto che i buoni rapporti e la visione comune sulle questioni politiche evolvono tra la Bielorussia e la Cina.

Traduzione di Alessandro Lattanzio

lundi, 11 novembre 2013

Las siete lecciones geopolíticas de las revelaciones de Edward Snowden

Ex: http://www.elespiadigital.com

EE.UU. se muestra tan preocupado por las filtraciones de Edward Snowden porque estas revelaron que la escala del control ejercido por Washington sobre numerosos países es tan grande que varían el panorama de toda la política mundial.

El portal de la Fundación rusa de la Cultura Estratégica publicó una lista de las lecciones geopolíticas que ofrecen al mundo las revelaciones del extécnico de la CIA sobre el espionaje de las agencias de inteligencia estadounidenses.

La primera y principal lección geopolítica de Snowden, según indica el analista Dmitri Minin, es que EE.UU. realiza constantemente un control tanto abierto como encubierto del ciberespacio mundial con el fin de mantener su liderazgo y al mismo tiempo de aprovechar los beneficios de las relaciones internacionales.

Minin señala que no se trata solo de recoger información confidencial sobre el resto de la humanidad a una escala sin precedentes, sino también del desarrollo de su capacidad de causar, a través del ciberespacio, daños materiales y militares a un enemigo potencial.

La NSA elaboró en secreto métodos que permiten eludir los principales tipos de encriptación de información en Internet que se utilizan para proteger una gran variedad de datos, desde correos electrónicos a transacciones financieras.

Como parte de un programa secreto, la NSA, en colaboración con el Centro de Comunicaciones del Gobierno británico (GCHQ, por sus siglas en inglés), logró acceder a los protocolos de seguridad de la información más conocidos y supuestamente más fiables del mundo, entre ellos el protocolo SSL. El ‘hackeo’ de la protección criptográfica se realizó en el marco del programa de alto secreto BullRun. Actualmente, la NSA es capaz de interceptar el 75% de todo el tráfico de Internet en EE.UU., a través de cuyo territorio pasa la mayor parte del tráfico internacional.

Segunda lección. EE.UU. controla el ciberespacio con el apoyo de determinados países anglosajones vinculados con el país norteamericano cultural e históricamente: el Reino Unido, Canadá, Australia y Nueva Zelanda. Según Minin, el grado de participación de este grupo en las operaciones conjuntas de control cibernético global supera considerablemente al que tiene en los programas similares de cooperación entre Washington y sus otros aliados. Además, el intercambio de información entre los países anglosajones es más completo. Esta alianza informal se aprovecha, con fines geopolíticos entre otros, de la supremacía absoluta de las comunicaciones internacionales en el idioma inglés.

Snowden reveló que otros países aliados de EE.UU., como Dinamarca, Holanda, Francia, Alemania, España e Italia, también tienen acuerdos con Washington para proporcionar datos de sus líneas de comunicación a los estadounidenses. Sin embargo, el Reino Unido , Canadá, Australia y Nueva Zelanda gozan del nivel más alto de confianza.

Tercera lección. Las relaciones amistosas con Washington no garantizan a otros Estados que estén protegidos ante la violación de su soberanía sobre la información por parte de EE.UU. Con el control del ciberespacio los estadounidenses buscan principalmente lograr un objetivo estratégico tradicional que consiste en obtener el dominio geopolítico sobre los “grandes espacios”, publica el portal.

Los documentos presentados por Snowden demuestran que la NSA vigiló tanto a las autoridades de la Unión Europea como a las de los países no pertenecientes a la UE, incluidos sus aliados cercanos no anglosajones, como Japón, México, Corea del Sur y Turquía.

La mayoría de los 35 líderes mundiales, cuyas llamadas telefónicas fueron espiadas por la NSA son aliados del país norteamericano. Entre ellos figura el presidente francés, François Hollande, que siempre ha mostrado un grado elevado de solidaridad frente a Washington, y la canciller alemana, Angela Merkel, que fue sometida a escuchas durante años.

Cuarta lección. La vigilancia más persistente por parte de la NSA se realiza contra las principales potencias emergentes del mundo como China, India, Brasil y México. El portal destaca que Washington considera a estos países como Estados ‘que cambian de juego’ (‘game changers’, capaces de tener un impacto significativo en el equilibrio del poder existente en el mundo.

La intrusión cibernética de la NSA en estos países alcanzó una escala tan grande que la presidenta de Brasil, Dilma Rousseff, llegó a cancelar su visita oficial a EE.UU. y Canadá y a exigirles explicaciones en relación con el espionaje contra el país sudamericano. Un escándalo similar está a punto de estallar en México. China e India, por su parte, anunciaron el desarrollo de programas nacionales a gran escala de contramedidas cibernéticas.

Quinta lección. Rusia sigue siendo objetivo prioritario de las operaciones del ciberespionaje estadounidense. En contraste con las declaraciones públicas, en los documentos secretos de la NSA Moscú se considera un “socio condicional” contra el que se permite poner en práctica medidas extremas.

Asimismo, según un mapa entregado por Edward Snowden al diario británico ‘The Guardian’ que marca toda la red del espionaje extranjero de la NSA con el uso del sistema de vigilancia XKeyscore, uno de los servidores de XKeyscore más grandes se encuentra en la embajada de EE.UU. en Moscú.

Sexta lección. Las principales organizaciones internacionales, entre ellas la ONU y el Organismo Internacional de Energía Atómica (OIEA), son consideradas por EE.UU. como adversarios en la lucha global por el control del planeta, y por lo tanto, también son objeto de su permanente vigilancia, opina el analista Minin.

La NSA mantiene bajo un control total todo lo que sucede en la ONU, obteniendo así importantes beneficios para la diplomacia estadounidense. En las Naciones Unidas, así como en el OIEA y otra serie instituciones internacionales, siempre trabaja un grupo de especialistas de la agencia bajo cobertura diplomática que recopilan y transmiten datos importantes directamente a Washington.

Séptima lección. El control del ciberespacio implementado por EE.UU. no solo tiene el objetivo de recopilar información, sino también de poner en práctica acciones masivas dirigidas a generar un impacto psicológico a una escala sin precedentes y un control de la conducta de los usuarios de la Red global.

El portal concluye que es lógico que con el fin de proteger la seguridad nacional, los estadounidenses actúen del mismo modo que lo han hecho otras potencias de todo el mundo durante siglos. Sin embargo, en sus operaciones EE.UU. superó todos los límites imaginables y creó un ‘monstruo’ que actualmente trata de controlar todo lo que sucede en el planeta.

dimanche, 10 novembre 2013

Syrie-Iran-Arabie : Nouvel ordre mondial

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Syrie-Iran-Arabie : Nouvel ordre mondial
 

Global Research, novembre 04, 2013

Les informations en provenance de mes contacts en Syrie et au Liban confirment mes analyses de géopolitique : le monde bascule dans un nouvel ordre, les pôles de puissance changent entraînant de nouveaux rapports de forces qui s’exercent  sur de nouveaux points d’appui.

Le « pivotement » américain vers l’Asie, s’il est exagéré par certains n’en est pas moins réel. Il implique l’apaisement des tensions au Proche et Moyen-Orient en réglant les crises syrienne et iranienne et en mettant un terme aux affrontements chiites-sunnites instrumentés à des fins stratégiques.

L’Iran retrouvera prochainement sa place géostratégique essentielle dans la région, avec la « modération » dans les relations internationales prônée par le Président Rohani dans son discours aux Nations Unies fin septembre. Plusieurs pays l’ont compris qui cherchent à se rapprocher de Téhéran, comme la Turquie et même le Qatar et l’Arabie.

L’islam politique vit son chant du cygne : ce sont des musulmans sincères qui ont renversé Morsi en Egypte le 30 juin dernier. Les Frères Musulmans, organisation longtemps souterraine dans les états arabes,qui a remporté toutes les élections car elle était la seule structurée depuis longtemps et a disposé de puissants moyens financiers des pays du Golfe,  est l’expression politique de cette idéologie qui proposait de gouverner au nom de la charia. Ils ont prouvé leur incompétence et leur incapacité à répondre aux aspirations des peuples et à gérer des états modernes: la Tunisie les rejette, de même que l’Egypte et le chaos libyen finira par en faire de même. Les musulmans veulent vivre selon leur foi mais entendent être en harmonie avec le « village mondial ». (Expression de René Girard)

Dans les bouleversements politiques et sociaux du monde arabe, les chrétiens qui étaient présents sur ces terres six siècles avant l’islam, ont un rôle essentiel à jouer pour la cohésion sociale des populations et seront un facteur important des réconciliations nationales partout où des drames ont eu lieu. Les rapprochements entre Patriarches orientaux et Imams dans les pays en crise montrent que les appels du Pape François à l’union des fidèles chrétiens et musulmans  répondent à un besoin vital et sont entendus par les populations comme par les dirigeants. Par leurs positions en dehors des rivalités internes aux musulmans, mais profondément patriotes et ancrés dans la vie des pays arabes, ils sont un catalyseur d’harmonie entre les différentes ethnies et confessions de ces pays souvent très composites, notamment la Syrie.

Les islamistes takfiristes restent nombreux, encore soutenus par l’Arabie Séoudite pour les détourner de menacer le royaume des Séoud désormais menacé dans son existence même. Ce sera la tâche la plus ardue d’en finir avec eux après la solution négociée de la crise syrienne. Avec le revirement du Qatar qui cherche à se rapprocher de la Syrie de Bachar el Assad, on assiste à l’isolement des positions séoudiennes et israéliennes. Les deux pays ont d’ailleurs compris qu’ils n’étaient plus les alliés indéfectibles des Etats-Unis qui attendent d’eux des changements de position.

La destruction du stock d’armes chimiques syriennes, constitué pour répondre aux armes de destructions massives israéliennes, notamment nucléaires, biologiques et chimiques, met Tel Aviv en position délicate face aux initiatives pour un PO débarrassé de ces menaces.
L’Arabie est menacée par des dissensions internes à la famille régnante et des irrédentismes qui déboucheraient en une partition possible en trois parties, le nord avec la Jordanie et les Palestiniens, le centre avec  le sud du Yémen de l’Hadramaout à la mer, et l’est chiite et pétrolier.


Le terrorisme islamiste international pourra être éradiqué quand il aura perdu ses commanditaires et soutiens, d’autant plus qu’il représente aux yeux des musulmans sincères un véritable blasphème de l’interprétation du Coran. Simultanément au changement de stratégie américaine dans la région, l’Arabie Séoudite va devoir mettre un terme à sa croisade sunnite contre un axe chiite centré sur l’Iran et appuyé sur l’Iraq, la Syrie et le Liban. Il semble d’ailleurs que la brouille avec les Etats-Unis sur la question syrienne amène la monarchie à revoir ses fondamentaux, comme en attestent des visites récentes en Iran. Son refus d’occuper le siège où elle avait été élue à l’AG de l’ONU est à la fois un signe de son irritation et de sa prise de conscience des nouveaux rapports de force dans la région.

En réalité les Etats-Unis ne font qu’accompagner l’évolution du monde comme Chuck Hagel l’avait annoncé avant même sa prise de fonction de Secrétaire d’état à la Défense (voir PJ).

L’Occident dirigé par l’Amérique a fait croire, grâce à un énorme budget de communication, qu’il représentait le bien et la justice et qu’il avait le soutien de la majorité des peuples pour ses aventures guerrières. Mais lors des menaces de frappes occidentales contre la Syrie fin août-début septembre derniers, qu’en réalité Obama n’avait proférées que pour lâcher du lest aux groupes de pression américains, alors qu’il y était hostile au fond de lui en raison des conséquences catastrophiques qu’elles auraient entraînées, et que son Etat-Major connaissait, cette coalition guerrière « occidentale » ne représentait que 800 millions d’habitants, non consultés d’ailleurs sauf les Britanniques qui s’y étaient opposés, contre les quelques 6 milliards du reste du monde soutenant la Russie et la Chine. On sait les artifices qu’il a utilisés pour retarder la décision et ensuite s’engouffrer dans la proposition russe de destruction du stock d’armes chimiques de la Syrie. Simultanément, cette proposition acceptée avec soulagement entérinait la reconnaissance de Bachar el Assad comme Président d’une Syrie chargée de la faire appliquer jusqu’à son terme.

La réunion de la conférence de Genève II pour régler la crise est désormais inéluctable, quelles que soient les manœuvres de ceux qui y sont hostiles comme l’Arabie, et le plus intelligent est de s’en accommoder.

Les organisations rebelles civiles qui s’y opposent ne représentent que quelques poignées de Syriens déracinés et les militaires, comme les brigades Liwad al Tawhidi, Ahrar al Cham, Souqour al Cham sont des organisations terroristes composées majoritairement d’étrangers qui combattent pour un état islamique mondial et n’ont aucune identité syrienne.  Les forces de l’Armée Syrienne Libre sont devenues insignifiantes ou ont fait allégeance aux djihadistes, quand elles n’ont pas déposé les armes ou rejoint les forces régulières syriennes.

Quant aux Kurdes, l’Armée syrienne leur a donné la responsabilité de tenir leurs régions et ils s’en acquittent au prix de pertes sévères contre les djihadistes mais ils prennent le dessus de plus en plus.

Simultanément le dossier iranien sera également bouclé, peut-être même avant le syrien qui demande du temps pour régler le sort des takfiristes fanatiques qui sévissent sur le terrain. La reconstruction de la Syrie demandera du temps et beaucoup d’argent, de nombreuses infrastructures ayant été détruites. Mais il n’y a pas de solution sans Bachar et les Américains le savent, même si John Kerry est obligé, lui aussi,  de lâcher du lest par des déclarations hostiles ou ambiguës.

Le Liban multiconfessionnel, fragilisé par son voisinage de la Syrie d’où il reçoit plus d’un million de réfugiés de toutes confessions n’a toujours pas de gouvernement pérenne du fait des désaccords attisés par les appuis étrangers des parties prenantes. Cependant les structures étatiques comme l’Armée et la police restent cohérentes et accomplissent leur tâche malgré les difficultés. L’alliance, sans doute majoritaire dans le pays, entre les chrétiens du CPL du général Aoun, le Hezbollah composé principalement de chiites mais pas exclusivement, et le parti Amal de Nabih Berri reste la force politique dominante qui a soutenu le régime en place à Damas Habitués des discussions de diwan pour trouver des compromis, les dirigeants des grandes familles analysent les situations au regard de leurs alliances extérieures et, fins observateurs, ils semblent avoir admis que le régime syrien sortirait vainqueur de la crise et en tirent les conséquences ; le chef druze Walid Joumblatt a récemment apporté son soutien à Nabih Berri pour la formation d’un gouvernement, signe qu’une issue pourrait s’ouvrir, d’autant plus que l’Arabie pourrait la souhaiter aussi et le faire savoir à ses alliés locaux, le chrétien Samir Geagea et le sunnite Saad Hariri.

En l’absence d’état  solide, la fragilité du Liban tient à la présence armée forte du Hezbollah, au nom de la résistance à Israël, simultanément avec celle des milices sunnites présentes officiellement pour certaines ou dans les camps palestiniens, qui en sortent pour combattre en Syrie voisine ou dans la région de Tripoli au Nord, faisant déjà plusieurs dizaines de morts, soldats et civils. Ce mélange est dangereux et pourrait exploser dramatiquement si les djihadistes venaient à quitter la Syrie pour attaquer le Hezbollahau Liban. Des menaces sérieuses sont d’ailleurs annoncées sur la FINUL au Sud contre les soldats occidentaux, dont les Français.

La France a tout intérêt à reprendre langue diplomatiquement avec un régime qui sortira vainqueur d’une crise tragique et à utiliser les liens d’amitié qui demeurent malgré tout entre Syriens et Français, ancrés dans des échanges culturels anciens, en dépit des affrontements qui les ont aussi émaillés.

Elle aurait aussi tout intérêt à se rapprocher de la Russie dont la diplomatie toute en finesse a montré son efficacité. La Russie va marquer des points dans le règlement de ce conflit parce qu’elle a su offrir une porte de sortie honorable à la grande Amérique dans une crise où elle s’était embourbée. Elle défend  ses intérêts stratégiques mais aussi tactiques car de nombreux djihadistes sont des combattants tchétchènes qui se retourneront contre elle s’ils le peuvent.

La Turquie, la Jordanie, l’Arabie Séoudite seront les perdants à divers égards du règlement de la crise, de même qu’Israël. Sans doute ces états sauront-ils trouver une nouvelle posture pour limiter les dégâts avec opportunisme et s’adapter aux nouveaux équilibres du monde. Il faut s’attendre que la Chine nouera ou développera des liens avec les pays de la région, elle qui propose des investissements en échange de la fourniture de l’énergie dont elle a besoin pour sa croissance toujours forte.

Alain Corvez

Le colonel Alain Corvez est Conseiller en stratégie internationale.

samedi, 09 novembre 2013

L’OCCIDENT MET LA MAIN SUR L’EAU

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L’OCCIDENT MET LA MAIN SUR L’EAU
Le grand enjeu du XXIème siècle


Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Parmi les produits fondamentaux pour la vie humaine on trouve l’eau, bien collectif pour les groupes humains, mais les congrégations multinationales la commercialisent désormais. Cette privatisation de l’eau est susceptible de servir de détonateur à des conflits entre groupes multinationaux et populations autochtones, puisque l’eau de qualité est de plus en plus difficile à obtenir. La chaîne allemande de télévision DW a produit un reportage dans lequel est exposé comment trois entreprises commercialisent 70% de l’eau qui se vend sur la planète. Le groupe Nestlé - puis Coca Cola et Pepsi Cola - est propriétaire de 73 marques et il en résulte à la fois une destruction de la qualité des eaux thermales lorsque le groupe a pu s’approprier l’exploitation de celles-ci et une spoliation de la population chaque fois que des accords ont été passés avec les politiciens locaux pour que le groupe Nestlé utilise l’eau déjà traitée par le pays. 

Un débat sans fin

 
Deux positions prétendent synthétiser les attitudes possibles à l’égard des droits de consommation et d’usage de ce produit indispensable. Certains Etats et des ONG affirment qu’il s’agit d’un bien public auquel chacun doit accéder ; le secteur “privé” considère qu’un produit alimentaire comme l’eau n’a rien qui justifie une modalité d’administration publique. Si des individus ne peuvent la payer, il appartient à l’Etat dont ils dépendent de prendre les mesures nécessaires. 

De temps à autre, on arrive à entendre la voix de Maude BARLOW, la spécialiste mondialement reconnue du thème, auteur du livre “l’or bleu”. Elle explique que les quelques entreprises qui ont accaparé le marché de l’eau se retrouvent dans plus de cent pays et dominent 70 % du marché. Elles utilisent pour arriver à leurs fins une méthode bien huilée. D’abord, elles demandent une concession et, en échange, fournissent prébendes, gratifications et soultes aux décideurs qui ont donné cette autorisation. Puis les prix augmentent car chaque activité est soumise à une tarification spéciale : la distribution, la purification, etc., Tout processus est calculé et justifie une hausse. Comme il est fréquent que des pays n’aient pas la technologie dont disposent ces multinationales, le discours en faveur de la privatisation - et des prix de pillage - en est facilité.
 
Le fait que des zones entières manquent d’eau ou en nécessitent pour l’agriculture justifie des évolutions comme le transport par tankers, soit dans des cuves soit dans des sacs plastiques gigantesques. On envisage cette dernière solution pour déplacer par remorquage de grandes quantités d’eau depuis le lieu d’origine jusqu’au pays de destination. Il y a aussi les nouvelles constructions d’aqueducs  prévues par exemple à partir des Alpes pour l’Europe ou vers la Californie,aux Etats-Unis.

Il y a quelques années, à l’époque où le FMI avait à sa tête le français Camdessus, qui fut aussi un bon serviteur des néantologues mondialistes, il fut mis en avant le principe de la désalinisation de l’eau de mer. Mais le coût en limite la pratique à quelques pays aux revenus pétroliers plantureux. Les multinationales comme Nestlé, Coca-Cola, Pepsi-Cola, … préfèrent vider les nappes phréatiques que les techniques actuelles ont détectées. Un exemple très significatif se trouve en Amérique Latine avec la “quadruple frontière”.

Le cas de la quadruple frontière 

 
La nappe phréatique “Guaraní”, dans le sous-sol de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay est une justification à la présence de militaires étrangers qui disposent de bases, comme celle des USA au Paraguay, lieu où s’entraînent aussi des commandos aux fonctions douteuses. Il a déjà été évoqué, dans les années écoulées, la possibilité de transporter l’eau de cette réserve vers des pays demandeurs en utilisant les voies des fleuves Parana et Paraguay. Cela est susceptible de démarrer à n’importe quel moment car la corruption est aussi facile à mener à bien là-bas qu’ici.
 
L’été dernier, entre le 1 juillet et le 31 août, l’armée du Paraguay et les forces américaines ont mené de concert des exercices, dans la zone du “Chaco Paraguayo”, connue pour être un terrain très inhospitalier. Les trompettes de la propagande assurent que l’empathie et la camaraderie entre les militaires des Etats-Unis et du Paraguay est parfaite, aussi parfaite que l’était celle qui régnait en 1960 entre les pays bolchéviques et leur grand frère.  L’astuce, quoique grossière, continue à s’utiliser avec succès : nous sommes tous camarades et le pouvoir infâme aime tout le monde, à condition d’être son esclave obéissant. 

Depuis le 5 mai 2005, le Paraguay a autorisé le gang des néantologues à s’installer de manière permanente dans le pays. Les étatsuniens entrent et sortent sans contrôle, avec toutes les cochonneries qu’ils veulent, sous forme d’armes et autres...Ils ne sont responsables de rien vis à vis de la population ou du milieu ambiant. Leur base militaire est établie dans la province de Boqueronen à l’Ouest du Paraguay, soit à 250 Km de la Bolivie et proche de l’Argentine. Elle est dotée d’une piste d’atterrissage pour les avions B52 et autres Galaxie. De là, elle surveille les réserves de gaz et de pétrole de la Bolivie, puis la réserve d’eau douce, seconde en importance sur la planète, la nappe Guarani.

Les Israéliens aussi

Le Président Horacio Cartes est protégé par 5 gardes du corps israéliens, auxquels il conviendrait d’ajouter ceux qui veillent sur ses filles, sa femme, sa mère, etc., lesquels profitent de leur position pour inviter des coreligionnaires à arpenter le pays et ses frontières, afin de connaître et combattre l’Armée du Peuple Paraguayen. D’un bout à l’autre de l’Occident, les mensonges se ressemblent. Cette Armée du Peuple n’existe que dans l’imagination de ceux qui en ont besoin pour camoufler leurs infamies. Elle justifie une militarisation du pays et surtout la mise sous tutelle israélienne des ressources en eau. La nappe Guarani n’est pas une ressource pour les populations, mais un butin que les pillards de la planète veulent s’approprier.

Tout prendre, tout contrôler

 
La spécialiste de la question de l’eau en Argentine, Elsa Bruzzone, a rappelé qu’en 2004, le Pentagone avait adressé un rapport au gouvernement des Etats-Unis pour proposer de prendre le contrôle militaire des ressources en eau de la planète. Le rapport s’appuyait sur l’analyse des experts de l’ONU affirmant qu’entre 2020 et 2030, 90% de la population n’aura plus accès à une eau vraiment saine. Laissera-t-on piller l’eau de la réserve Guarani et organiser le contrôle de l’accès à l’eau un peu potable à travers quelques congrégations multinationales.
 
Comment tolérer cette infamie?

vendredi, 08 novembre 2013

Die Annäherung zwischen den USA und Iran: die Entwicklung einer neuen geopolitischen Lage?

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Die Annäherung zwischen den USA und Iran: die Entwicklung einer neuen geopolitischen Lage?

von Prof. Dr. Albert A. Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Vor wenigen Wochen haben kurz vor dem Rückflug des iranischen Präsidenten nach Teheran Rouhani und Obama miteinander telefoniert. Beinahe gleichzeitig fand auch ein Treffen zwischen dem amerikanischen und dem iranischen Aussenminister statt. Zum ersten Mal seit der Besetzung der US-Botschaft in Teheran 1979 hat damit wieder eine direkte Begegnung zwischen den beiden Staaten stattgefunden. Obwohl das Treffen wie auch das Telefongespräch nur ein erster Schritt zu einer Normalisierung der Beziehungen zwischen den USA und Iran sein kann, könnte sich daraus eine neue geopolitische Lage im Mittleren Osten entwickeln.


Die Annäherung ist für beide Staaten zum gegenwärtigen Zeitpunkt notwendig und sinnvoll. Während die Wirtschaft Irans unter den Sanktionen leidet, wollen die USA ihre Präsenz im Mittleren Osten aus zwei Gründen reduzieren. Erstens wollen sie ihre Alliierten mit ihren Machtmitteln und mit ihrer Seemacht im westlichen Pazifik vermehrt bei der Eindämmung von China unterstützen und damit ihren neuen Rivalen in Schach halten. Zweitens müssen sie aus Gründen ihrer wirtschaftlichen und finanziellen Schwäche die Überdehnung ihrer Machtmittel dringend reduzieren. Eine gleichzeitige Präsenz in zwei Regionen können sich die USA nicht mehr leisten. Die Annäherung an Iran erfolgt deshalb zur richtigen Zeit und ist auch von der Obama-Administration in der letzten Zeit gefördert worden. Auch die Ayatollahs in Teheran dürften die Kontakte von Rouhani unterstützen. Wenn Revolutionsführer Khamenei öffentlich vor einer überhasteten Annäherung an die USA warnt, so ist dies als Beruhigung der Konservativen in Teheran zu verstehen. Rouhani hat mit Sicherheit seine Aktion mit Khamenei abgesprochen.


Zu welchen Folgen und Auswirkungen könnte eine Annäherung zwischen Iran und den USA führen? Zunächst einmal werden die USA schrittweise die Sanktionen und das Embargo gegenüber der iranischen Volkswirtschaft reduzieren müssen. Mit dieser Reduzierung dürfte auch die Aufnahme direkter diplomatischer Beziehungen einhergehen. Mittelfristig wird Teheran sein nukleares Programm der engen Kontrolle der Internationalen Energieagentur unterwerfen müssen. Im Gegenzug werden die USA die zivile Nutzung der Kernenergie durch Iran akzeptieren. Langfristig werden die USA nur schon wegen der Reduzierung ihrer Verpflichtungen im Mittleren Osten auch die iranische Vorherrschaft im Persischen Golf akzeptieren. Dies bedeutet, dass die Vereinigten Staaten das neue geopolitische Einflussgebiet Teherans, das sich auf Grund der verfehlten Intervention der Bush-Administration im Irak entwickelt, anerkennen werden. Dieses Einflussgebiet könnte sich nach dem Abzug der USA aus Afghanistan 2014 von Afghanistan bis einschliesslich Libanon erstrecken. Die Partnerschaft mit Iran wäre für die USA auch eine willkommene Eindämmung und Bekämpfung der sunnitischen Salafisten in Afghanistan, Pakistan und Syrien. In Syrien werden die Iraner im Gegenzug dem Ersatz von Assad durch einen anderen Alawiten zustimmen müssen.


Das eigentliche Opfer dieser geopolitischen Neuorientierung wird Saudi-Arabien sein. Die Zukunft des Königreichs, das bis anhin sehr aktiv die sunnitischen Extremisten weltweit unterstützt hat, könnte in Frage gestellt sein. Was Israel betrifft, so werden die USA weiterhin die Sicherheit des jüdischen Staates garantieren, allerdings ohne sich den Launen der jeweiligen Regierungen in Jerusalem unterwerfen zu wollen. Die Zeiten, in denen die USA im Mittleren Osten geopolitisch in israelischer Geiselhaft waren, dürften vorbei sein.
Die ersten Schritte der Obama-Administration zur Annäherung an Iran sind zu begrüssen. Sie waren dringend notwendig. Die Perser sind nur schon auf Grund der geostrategischen Lage Irans der natürliche Verbündete der USA in der Region.    •

mercredi, 06 novembre 2013

House of Saud May Throw Oily Spanner into US-Iran Talks Gambit

House of Saud May Throw Oily Spanner into US-Iran Talks Gambit

by Finian Cunningham

Ex: http://www.strategic-culture.org/

Obama-and-Hassan-Rohani.jpgThe Saudi spat with its historic Washington ally has several ways of playing out. Jilted over American «double standards» in the Middle East (how ironic is that?), senior members of the House of Saud, including intelligence chief Prince Bandar bin Sultan, have hinted that the oil-rich kingdom may shop elsewhere for its billion-dollar weapons toys that it traditionally sources from Washington. Given the parlous state of the US industrial economy, such a loss of exports in a key revenue sector, would be a nasty blow... 

Another line for a Saudi sting against the «feckless Americans» might be to throw an oily spanner into US-Iran talks over the long-running nuclear dispute. Specifically, Saudi Arabia – the main productive force in the OPEC oil cartel – could make sanctions relief for Iran a problematic order.

Not that Washington cares too much about affording sanctions relief per se, but the Saudi recalcitrance could damage what appears to be a cynical gambit by the US to engage with Iran diplomatically for geo-strategic reasons. 

For the Saudis, this opportunity for vandalism would be sweet revenge for their exasperation with perceived American flip-flopping on Syria and Iran. The Wahhabi Saudi kingdom is obsessed with the defeat of Shia Islam represented by Iran and its allies in Syria and the Hezbollah militia in Lebanon. That obsession is borne out of arcane sectarian religious animosity and also out of more mundane political rivalry. The prestige of the Iranian revolution across the Middle East and its trenchant anti-imperialism are dangerous inspirations to the Arab Street, from the House of Saud’s point of view. 

So, the apparent about-turn in US policy, first in baulking at the launch of an all-out military strike on Syria last month, and then secondly, the surprise US-led rapprochement towards Tehran over the decade-old nuclear dispute, has provoked Saudi ire to its very theocratic foundations. 

That explains the extraordinary huff expressed recently by Prince Bandar, the Saudi spymaster. Given his close contacts with the Washington establishment owing to his role as ambassador for 22 years (1983-2005), we can be sure that Bandar’s reported griping and threat-making to Western diplomats was designed to send a stern message from the House of Saud to senior US government figures. The Saudis are not merely disgruntled with their American patron; they are aggrieved by what they perceive as betrayal.

From the House of Saud’s precarious position as unelected rulers of the world’s biggest oil-exporting country – where elite wealth sits incongruously alongside massive poverty among the 20 million indigenous population – there stems an intense zero-sum mentality. Any perceived setback to the rulers or concession to rivals is intolerable to the despotic regime’s sense of its own insecure authority, both at home and regionally. That is why its reactions are so vehement, such as the furious rejection earlier this month of a non-permanent member seat on the UN Security Council – again, another action aimed at showing displeasure with Washington. 

Saudi animosity towards Iran, Syria and Hezbollah – the Shia Crescent – is of course nothing new. Such geopolitical envy can be traced back to the Islamic Revolution of 1979. For its own hegemonic reasons, Washington has cultivated the Saudi rivalry with Iran, viewing the Saudi-led Sunni monarchies of the Persian Gulf as a bulwark against Iranian-inspired popular uprisings. Bahrain is perhaps the best example, where the US and Saudi Arabia have colluded in crushing the pro-democracy movement in Bahrain that arose during the Arab Spring of 2011. The counter-insurgency propaganda of the Bahraini and Saudi regimes, with tacit approval from Washington, blames the uprising on the subversive agency of Iran and Hezbollah. Iran denies any such political interference in the internal affairs of the Sunni monarchies. Tehran maintains, with sound reasoning, that the unrest in Bahrain, Saudi Arabia and the other oil sheikhdoms is simply a reflection of the gross democratic deficit in these fascistic states. 

The Arab Spring also gave the House of Saud a golden opportunity to hit back against the Shia Crescent by joining in the Western-led covert war for regime change in Syria. By unseating the government of President Bashar al-Assad that would, so the logic went, deliver a powerful blow to Iran’s regional influence. 

But the military option against Syria and Iran has proven to be a blunt instrument that has yielded little result, as far as Western strategic objectives are concerned. Both Syrian and Iranian governments remain unbowed despite years of brutal aggression in the form of proxy mercenary armies against the former and a barrage of economic sanctions on the latter.   

This would explain why Washington and its Western allies, Britain and France, now seem prepared to exercise the political option through diplomatic negotiations. It’s not that Washington has given up on its strategic objectives of thwarting both Syria and Iran. It is just that the tactics are shifting, from military aggression to political wrestling. As Prussian military theorist Carl Von Clausewitz (1780-1831) aptly put it, war is but a continuation of politics by other means, and vice versa. 

From Washington’s point of view, this shift would kill two strategic birds with one stone. By engaging Iran and Syria into a political process, concessions might be traded one against another, with the all-important result of undermining both governments. A potential point of attack would be Iran’s urgent need for economic sanctions to be lifted.

The alacrity of Iran’s new diplomatic push over the nuclear deadlock shows that the Islamic Republic has an acute need to remove the Western embargo on its economy. It is reckoned that the combination of US and European Union sanctions imposed on Iran in mid-2012 alone has hit oil exports by more than half, resulting in a loss of revenues of $35 billion over the past year. That can only be described as devastating, to say nothing of criminal aggression.

The Iranian election of President Hassan Rouhani in mid-June and the appointment of Western-educated Mohammed Javad Zarif as foreign minister have brought a sea-change in Iran’s relations with Washington, the P5+1 group of UN Security Council members plus Germany, the EU and the UN’s atomic watchdog, the International Atomic Energy Agency. Talks with the IAEA this week in Vienna were described as «serious and earnest». All such talks have been reported as «constructive» and «progressive». This dramatic change can largely be seen as a manifestation of Iran’s pressing need to alleviate Western strictures on its economy.

But this diplomatic development can also be viewed as Washington and its Western allies wanting to engage Iran politically for their own pressing tactical reasons, with regards to realizing strategic objectives towards both Iran and Syria. 

Following the first round of negotiations between Iran and the P5+1 group in Geneva last month, there was dizzying high praise from Washington and European powers. But ahead of the second round of talks scheduled in Geneva next week, there have been assorted signals that Washington and the Europeans are reverting to playing hardball. 

The Obama administration is saying that there will no sanctions relief any time soon and that Iran will have to present concrete evidence that it is not pursuing nuclear weapons. The US Congress is also preparing to pass a bill that will ratchet up the sanctions regime even more, while the EU is reportedly stepping up enforcement of its embargoes on Iranian shipping and finance. 

The effect of this hardball will make Iran amenable to acceding to political concessions, especially as it gains the tantalizing whiff of sanctions relief. Here Iran has to tread carefully because of its own domestic population who are deeply suspicious of Western intentions. So far, the Rouhani presidency insists that the country’s right to enrich uranium at the 20 per cent level for civilian purposes is non-negotiable. It is inconceivable that the government in Tehran would survive politically if it were to give way on such a redline issue. That raises the question of what other concessions the West might demand from Iran for the latter’s much-needed sanctions relief?

Perhaps the Iranians might be asked to act as an interlocutor to enable the West to extract concessions from the government in Damascus regarding the imposition of a transitional government there.  

In pursuing its political machinations, the West has to proceed smartly and delicately too. For one thing, it has to appear to be giving the Iranians something, otherwise Iran will not engage, or the Iranian masses will demand complete withdrawal from a futile process. 

In that regard, it is significant that the White House is saying that it is considering the unfreezing of Iranian assets worth up to $50 billion. That amount would more than compensate for the loss in oil revenues for Iran over the past year. 

And it seems that Iran is anticipating a return to international oil markets because of the warmer diplomatic climate. The Reuters news agency reported last week: «Iran is reaching out to its old oil buyers and is ready to cut prices if Western sanctions against it are eased.»

The report added: «New Iranian President Hassan Rouhani's ‘charm offensive’ at the United Nations last month, coupled with a historic phone call with US President Barack Obama, revived market hopes that Iranian barrels could return with a vengeance if the diplomatic mood music translates into a breakthrough in the standoff over Tehran's disputed nuclear program.»

Reuters quoted a senior oil trader as saying: «The Iranians are calling around already saying ‘let's talk’ ... You have to be careful, of course, but there is no law against talking.»

Now, here is where the Saudis smarting over US «betrayal» could play havoc with Washington’s tactical engagement with Iran and Syria. 

Iran’s forced withdrawal from oil markets due to Western sanctions has been replaced by a spike in Saudi oil production, which has helped to maintain market prices at around $100 a barrel over the past year. Saudi oil output is said to be at an all-time high, towards its full capacity of 12 million barrels a day. 

For Washington to engage Iran in a political process, even for entirely cynical reasons, it will need to show a certain degree of flexibility in allowing Iran to resume at least a portion of vital oil exports. However, that overture is, as it turns out, the prerogative of Saudi Arabia, whose extra oil output has covered the global shortfall from sanctioned Iranian supplies. The Saudis are unlikely to facilitate any resumption of Iranian oil business. 

In that way, the Saudis have the power to throw a very oily spanner in the diplomatic wheels that Washington is trying to turn with Iran.




Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

Europa opta por South Stream

Ex: http://www.elespiadigital.com/

Continúa el tendido del gasoducto South Stream (Flujo Sur) en Europa. Bulgaria ha empezado a constuir el tramo que suministrará el gas ruso a Europa Central y del Sur. En lo que resta de año, se dará inicio a la construcción de la correspondiente infraestructura en Serbia, luego de lo cual le tocará el turno a Hungría. Además, los contratos sobre el tendido ya están suscritos con Grecia, Eslovenia, Croacia y Austria.

La extensión del tramo búlgaro supera 500 kilómetros. Las obras de construcción se iniciaron en la más económicamente deprimida parte noroccidental de Bulgaria, donde la tasa de desempleo supera el 20 %. Se pronostica que la ejecución del proyecto impulsará el crecimiento económico del país. Gracias a South Stream, Bulgaria recibirá inversiones por importe de tres mil quinientos millones de euro, casi tres mil millones de euro engrosarán sus arcas públicas, exenciones sobre el precio del gas y trabajo para los contratistas locales.

Además, al Holding energético de Bulgaria, socio del gigante gasístico ruso Gazprom, se le otrogará un crédito por el monto de seiscientos veinte millones de euro.

South Stream es un proyecto costoso, los gastos en su tendido ascienden a 16 mil millones de euro. Pero, desde la óptica de la seguridad energética, sus ventajas son evidentes, según ha expresado en Bulgaria el presidente de Gazprom, Alexéi Míller:

–Se trata de un importantísimo componente de la seguridad energética para todo el continente europeo, pues el gas se suministrará directamente desde Rusia a Bulgaria y a la Unión Europea, sin atravesar los países de tránsito.

Bajo el término "los países de tránsito" se sobrentiende a Ucrania que sistemáticamente genera problemas, icnumpliendo los compromisos de pago, bombeando ilíctamente este hidrocarburo en sus depósitos subterráneos. En un pasado, este país eslavo causó irregularidades en el suministro de gas a Europa. Al alcanzar South Stream la capacidad proyectada, estos problemas pasarán a la historia, se muestra seguro el director del departamento analítico en la entidad Alpari, Alexánder Razuváev:

–Después de que Gazprom adquiriera Beltransgaz (operadora del sistema de gasoductos de Bielorrusia) y se pusiera en marcha la tubería North Stream, estos riesgos disminuyeron considerablemente. Cuando comience a funcionar South Stream, los riesgos prácticamente dejarán de existir. Por lo que se refiere a Europa, tendrá los suministros garantizados. Se barajaba una variante optativa, el gasoducto Nabucco, que no resultó ser viable. Correspondientem ente, Europa optó por South Stream.

South Stream empezará a suministrar gas a la población de Europa ya a finales de 2015. La capacidad de su primera ramificación superará los quince mil millones de metros cúbicos anuales. En toral, a esta arteria gasera le corresponderá un 10 % del consumo continental de este hidrocarburo.

south-stream-bulgaria-first-welding.jpg


mardi, 05 novembre 2013

La Turquie déjà en Europe grâce au Kosovo

La Turquie déjà en Europe grâce au Kosovo
 
Erdogan jette le masque

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
1372453379-people-in-kosovo-protest-in-favor-of-turkish-pm-erdogan_2203285.jpgLes turcs ne se sentent certes pas européens mais ils sont en Europe physiquement déjà et de plus en plus. L’Europe s’est laissée entraîner par les Usa et l’Otan dans une guerre stupide contre la Serbie, contre le dictateur Milosevic pour les gentils kosovars.

C’était objectivement faire le jeu des musulmans contre les chrétiens dans une région d’affrontement historique entre la civilisation helléno- judéo-chrétienne et la civilisation arabo musulmane. Le perdre de vue était totalement stupide. La reconquête de la quasi-totalité des Balkans sur les turcs qui ont achevé contre l’empire romain d’orient ce que les arabes avaient commencé, est comparable à la reconquista espagnole.
 
Le Kosovo, patrie d’origine des Serbes, devenu un état musulman kosovar, c’est une chose terrible et parlante au niveau du poids de la démographie et des migrations de remplacement. La revendication de cette terre, au nom d’un passé commun, par la Turquie est plus terrifiante encore et rappellera, à certains démocrates sourcilleux, des thèses de l’époque la plus sombre de notre histoire.

En visite officielle au Kosovo à l’occasion de l’inauguration de l’aéroport de Pristina, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lâché une petite bombe en déclarant : « la Turquie, c’est le Kosovo, et le Kosovo, c’est la Turquie ». Le chef du gouvernement turc a déclaré que les citoyens du Kosovo et de Turquie faisaient toujours partie d’un même pays. « Chers frères et amis, nous partageons la même histoire culturelle et la même civilisation. N’oubliez pas que la Turquie, c’est le Kosovo et que le Kosovo, c’est la Turquie. Nous sommes à ce point proches que l’auteur de l’hymne turque, Mehmet Akif Ersoj, est originaire du Kosovo, de la ville d’Ipek-Peć-Peja », s’est exclamé Recep Tayyip Erdoğan. 

 
Hashim Thaçi, le Premier ministre du Kosovo, a remercié son homologue turc de la qualité de la coopération entre les deux pays et a rappelé que la Turquie était le premier pays à avoir reconnu l’indépendance du Kosovo. Le Premier ministre albanais, Edi Rama a, quant à lui, déclaré que les citoyens du Kosovo et de la Turquie, Albanais et Turques, étaient des peuples frères, qui devaient travailler ensemble à construire un avenir meilleur. Banques, autoroutes, aéroport de Pristina : la Turquie est le premier investisseur étranger au Kosovo. Cette présence économique massive alimente toutes les théories du complot. Le Kosovo serait-il, comme certains le prétendent, le « point d’ancrage » dans les Balkans d’une Turquie, qui aurait retrouvé ses ambitions impériales ?

Du côté de Belgrade, les propos de Recep Tayyip Erdoğan ont provoqué de très vives réactions. « Je considère ces déclarations scandaleuses  et j’attends des excuses rapides de la Turquie et de son Premier ministre. Ce comportement est inacceptable et incompatible avec de bonnes relations diplomatiques », a déclaré jeudi 24 octobre le vice-Premier ministre Aleksandar Vučić, avant d’ajouter que la Turquie savait très bien que le Kosovo n’était plus turc « depuis les Guerres balkaniques ».

Ce que semble oublier ce premier ministre très pro-occidental, c’est que les guerres balkaniques ont repris, menées par l’occident contre la Serbie et apparemment au profit de l’ottoman. Détruire la grande Serbie pour instaurera au cœur de l’Europe une nouvelle grande Turquie, ça c’est bien joué !

samedi, 02 novembre 2013

Types de civilisation et paramètres géopolitiques

Types de civilisation et paramètres géopolitiques

Esquisses historiosophiques

par Vladimir Wiedemann

INTRODUCTION      

Le boom géopolitique, qui a gagné ces dix dernières années l’espace opérationnel de la pensée politologique russe, rappelle, dans un certain sens, le boom du marxisme au début de ce siècle.

Il est très curieux qu’aujourd'hui en Russie la géopolitique ne soit pas encore une discipline scientifique spécialisée, mais ne constitue qu'un nouveau symbole de croyance qui a donné les réponses à toutes les questions que l’on se posait depuis longtemps, y compris les questions à caractère spirituel que l'on n'avait jamais abordées avec le marxisme. Dans notre article, nous n’avons pas pour objectif de révéler les parallèles ultérieurs entre l’influence du marxisme et de la géopolitique sur la mythologie de la conscience populaire en Russie. Notre objectif est plutôt de dégager la nouvelle inclinaison de la pensée géopolitique russe en particulier (non dans le sens du symbole de croyance) vers la grande objectivité factuelle en ce qui concerne le discours général de la géopolitique et en particulier en tant que science spécialisée

En géopolitique, il y a une idée standard, la notion/l’idée qu'il existe dans l’histoire deux types fondamentaux de civilisation : la thalasso-civilisation (civilisation maritime) et la civilisation tellurique (la civilisation continentale). Dans le monde règne, pour ainsi dire, une situation générale, mais comme on le sait, l’essentiel de tout processus est toujours dissimulé par des détails, et ce sont ces détails en particulier, qui, à notre avis, s'imposent aux esprits, souvent au détriment de « l’inviolabilité » du paradigme métaphysique fondamental, où tout est blanc ou noir (c'est le cas pour la thèse, fort répandue, qui souligne le contraste fondamental entre thalassocratie et tellurocratie, notamment dans une variante plus concrète: entre l’atlantisme et l’eurasisme. En fait, l’image de l’opposition des civilisations dans le monde est excessivement complexe et paradoxalement très dynamique (en l'occurrence, plutôt agir/fonctionner avec des codes binaires et non deux codes). 

Même la logique élémentaire suggère que le type le plus universel de civilisation apparaîtra où l’on aura atteint l’union la plus harmonieuse des « vents » marins et continentaux de l’histoire, et avec cela sans perdre leur contrôle.

Plus concrètement, ce sont les différences —mais en même temps les similitudes— entre les différents types de civilisations qui nous exposent l’histoire des puissances coloniales. En fait, ici nous pouvons observer les formes les plus diverses de colonisation de l'espace habitable, la colonisation maritime comme la colonisation continentale. Nous allons aborder des exemples concrets.

L’ANTIQUITE          

Déjà, dès les débuts de l’histoire, on voit des peuples accomplir des expansions maritimes et continentales. Ainsi, la colonisation de la Palestine par l’antique peuple d'Israël est un bon exemple d’expansion continentale et son soulèvement contre le « peuple de la mer » est un des prototypes du conflit historique entre thalassocratie et tellurocratie. En outre, la puissance assyrienne illustre très bien l’impérialisme continental et la puissance phénicienne s’illustre sur la mer. Mais il faut ajouter que pour asseoir n’importe quelle puissance assez consolidée, il est nécessaire de contrôler les réseaux de communications correspondants : les réseaux maritimes, continentaux et autres. Pendant l’Antiquité, c’étaient, avant tout, les voies fluviales qui assuraient le pouvoir sur le continent, et, par après, petit à petit, l’importance des voies terrestres a également augmenté. Le pouvoir de la thalassocratie était déterminé par le contrôle des zones de navigation côtière, à laquelle s’ajouteront plus tard les détroits et les courants marins. Depuis des temps immémoriaux, les rivières relient la mer aux profondeurs du continent, les cultures côtières et continentales.     

La Grèce, en tant qu’exemple d’une authentique universalité, est un cas particulier : la civilisation grecque a commencé par être maritime (c’était une civilisation de police côtière et insulaire), et au fil du temps, elle devint la force continentale la plus puissante. Avant tout, nous voulons ici parler de l’expansion coloniale terrestre de l’hellénisme vers l’Est, et ce, jusqu’aux profondeurs continentales de l’Asie centrale. L’Empire romain a lui aussi connu ce type de civilisation universelle : la flotte romaine ne valait pas moins sur la mer Méditerranée que les légionnaires romains ne l’étaient sur les étendues continentales de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique. Par la suite, Byzance applique cette même tradition géopolitique des « deux composantes » (la symphonie de la Mer et de la Terre).

MOYEN AGE

Avec le début du Moyen Âge commençait une nouvelle étape de l’opposition géopolitique des peuples et des civilisations. L’espace de l’Empire romain, en tant que civilisation universelle de l’Antiquité, s’est exposé à une expansion coloniale prolongée autant sur terre que sur mer, ce qui entraîna, dans chaque cas, l’apparition de formes particulières de cultures nouvelles. « Les peuples de la mer » de l’Europe du Moyen Âge sont des conquérants normands-varègues, qui s’étaient emparé de l’Empire suite à des encerclements militaires. Partis en campagne depuis les étendues de l’Europe du Nord (baltique) s’imposèrent sur le « front occidental » atlantique depuis l’Angleterre jusqu’à l’Afrique du Nord et l’Italie du Sud ; alors que les Varègues, sur le « front oriental », affirmèrent leur pouvoir le long de toute la route continentale des Varègues et des Grecs, de la Baltique à la mer Noire, et jusqu’à Constantinople elle-même.

C’est ainsi que l’Europe donna lieu à plusieurs genres de cultures coloniales aux tendances géopolitiques différentes. C’est alors au tour de Venise, héritière originale de Byzance, de devenir, et pour longtemps, le type de thalassocratie le plus authentique. Les célèbres Croisades, continuation de la tradition des invasions normandes, furent l’instrument de la politique de Venise, qui avait pour objectif final un contrôle géopolitique total des bassins de la Méditerranée orientale et de la Mer Noire. Byzance fut la seule, de par sa nature, à être la plus thalassocratique, attitude qui fut cependant déterminée, non pas par un refus de son élite politique pour les principes de l’universalisme antique, mais héritée de circonstances bien concrètes : la perte d’une grande partie du territoire (en tant que facteur « continental ») suite aux expansions arabe et turque.

La colonisation arabe, à son tour, est un exemple à l’opposé de l’hellénisme; elle est la transformation de l’espace civilisationnel du tellurocratique profond (continentalisme d’Arabie) à l’universel. De même, la colonisation arabe s’est propagée autant par voies terrestres (du Maroc à l’Asie centrale) que par voies maritimes (de célèbres navigateurs arabes n’ont pas été que des concurrents sérieux pour les Vénitiens, ils ont aussi contrôlé presque tout le bassin de l’Océan Indien). Et il faut attendre l’invasion mongole, la tellurocratie la plus radicale du Moyen Âge, pour voir la fin de l’universalisme arabe.

Par la suite, la colonisation turque  était elle aussi, de par sa nature, tellurocratique, vu sa propre prétention à l’universalisme. Si les Mongols, dont les territoires côtiers conquis ne relevaient pas de l’universalisme civilisationnel, s’étaient de nouveau retirés dans les profondeurs du continent, c’était de la faute des Turcs, issus de ces mêmes profondeurs, qui, historiquement, avaient conservé leur accès à la mer et qui avaient tenté de s’approprier/d’imiter la tradition de l’universalisme géopolitique des Arabes et des Byzantins. Toute fois, l’Empire d’Osman resta davantage une puissance tellurocratique. L’avantage de conserver ce statut géopolitique (et en même temps par contrainte technique pour un développement adéquat de l’universalisme ottoman) a servi de circonstance pour que la Sublime Porte se concentre considérablement sur sa politique extérieure pour s’opposer à la tellurocratie européenne la plus fondamentale du Moyen Âge, le Saint Empire romain germanique (conflit au-delà du bassin danubien).

Le Saint Empire romain germanique fut le résultat d’une expansion coloniale germanique en Europe. Cette expansion avait un caractère double : elle était maritime et terrestre. Nous avons déjà parlé d’une thalassocratie germanique antique (les invasions normandes). À l’origine, les Goths, et ensuite les Francs, constituaient la tellurocratie germanique. Initialement, la nation de Charlemagne était une puissance très continentale, où le pouvoir tellurocratique assurait le contrôle sur les bassins des voies fluviales les plus importantes du Nord-Ouest de l’Europe (y compris les embouchures et les courants moyens du Danube). Malgré la tentative de la Rome latine d’introduire en Allemagne par les terres « le virus » de l’universalisme antique (Charlemagne proclamé Empereur romain), l’Etat de Carolingiens resta fidèle à ses principes tellurocratiques, ce qui, plus tard confirma sa division par Charlemagne lui-même en trois parties qui correspondaient en fait, aux trois « bassins de contrôle » : la France, la Germanie et l’Italie du Nord. Par la suite (Xe siècle), la Germanie et l’Italie du Nord constituaient la partie principale du nouvel Etat européen, qui nominalement, issus des traditions impériales des Romains et des Carolingiens, celles du Saint Empire romain germanique.

La colonisation germanique sur le pourtour de la Baltique possédait principalement un caractère thalassocratique, issu des traditions des troupes de Normands et de Varègues et s’est maintenue lors de la Ligue hanséatique des villes. En ce qui concerne les territoires baltes germanisés, ils n’ont jamais été officiellement repris dans l’Empire germanique médiéval bien qu’ils en dépendaient politiquement. La flotte hanséatique opérait de la même manière sur la Baltique et les mers du Nord que les Vénitiens sur la Méditerranée. L’Europe, située entre les mers du Nord et du Sud, était dirigée par l’élite tellurocratique germanique qui menait une implantation coloniale successive dans les profondeurs du continent vers l’Est, jusqu’aux frontières de la sphère d’influence géopolitique de la Russie.

L’ancienne Russie fut une variante très originale de l’universalisme géopolitique et s’institua surtout une élite thalassocratique (la Russie varègue) qui se retrouva au beau milieu d’un entourage hautement tellurocratique (khanat Khazar et Empire germanique). Suite à l’invasion mongole, la Russie s’est divisée en trois composantes : la Russie occidentale (Kiev), la Russie orientale (Moscou) et la Russie du Nord (Novgorod). La Russie occidentale qui s’est retrouvée enclavée dans les tenailles germano-turco-mongoles, perdit la possibilité d’une expansion coloniale propre et qui s’est transformée en périphérie, en confins, géopolitiques (Ukraine). La Russie orientale, dont l’accès à la mer fut coupé par les Tataro-Mongols, prit les traits typiques d’une puissance tellurocratique (le pouvoir des grands Princes moscovites s’est basé sur le contrôle des sources et des courants moyens d’une série de rivières importantes du massif de la Russie ancienne), et, jusqu’au XVIe siècle, la Russie du Nord conserva ses traits universalistes anciens (thalasso-tellurocratique) rappelant d’une certaine manière l’Empire germanique : un commerce maritime (sur les mers Baltique et Blanche) ajouté à une assimilation systématique des nouveaux espaces continentaux à l’Est, jusqu’à la "ceinture de pierre" (Oural).   

L’unification des Russies de Novgorod et de Moscou fut un puissant stimulant pour le développement  de l’universalisme géopolitique russe spécifique, historiquement exprimée dans l’idée de la Troisième Rome. Suite à l’accès de l’Etat russe aux mers Baltique et Blanche au Nord-Ouest, et de même aux mers Noire et Caspienne au Sud-Est, fut introduite dans la politique russe l’intuition thalassocratique avec une force particulière, déployée par Pierre le Grand. En même temps, la colonisation russe continua dans les espaces continentaux internes, et de cette manière, la combinaison harmonieuse des vecteurs "thalasso" et "telluro" dans la politique coloniale russe mena à la création d’un empire universel sans précédent de par son échelle, un réseau géopolitique qui est paradoxalement exprimé dans la formule : « Moscou, le port aux cinq mers ».

LES TEMPS MODERNES

Les grandes découvertes géographiques des 15ième et 16ième siècles ont entraîné une expansion coloniale mondiale des nations européennes : le monde entier devient l’objectif de leurs stratégies géopolitiques. Nous observons ici, avant tout, l’établissement de deux puissances coloniales universalistes : l’Espagne et le Portugal. L’universalisme latin, incarné par ces deux puissances, possédait trois composantes historiques : l’universalisme impériale antique de Rome (Eglise romaine), les gènes tellurocratiques de l’aristocratie espagnole (issue des traditions de la colonisation terrestre de la Germanie antique et des Goths occidentaux), et le thalassocratisme méditerranéen (vénitien) apporté par les croisés, les templiers qui s’y étaient réfugiés après le début de la répression de l’Ordre en Europe au 14ième siècle et qui, par la suite, ont activement participé au projet de colonisation de l’Amérique. Christophe Colomb (un Génois d’origine) représenta le thalassocratisme méditerranéen.

Il faut attirer une nouvelle fois l’attention sur le fait que, malgré une flotte mondiale plus puissante en ce temps-là, l’Espagne ne se transforma pas en puissance thalassocratique avec une stratégie géopolitique logique propre au vrai thalassocratisme. La colonisation espagnole de l’Amérique portait surtout le caractère d’une colonisation continentale et elle n’était pas seulement la mise en œuvre des régions côtières clefs. À cet égard, la colonisation portugaise des côtes d’Amérique, d’Afrique et d’Asie fut la plus thalassocratique. Ce sont justement les Portugais qui se sont les premiers heurtés aux intérêts de la nouvelle thalassocratie européenne, c'est-à-dire la Hollande, qui est entrée dans l’arène mondiale de l’époque des Temps Modernes.

La thalassocratie hollandaise, malgré la situation continentale des Néerlandais, est, si l’on peut s’exprimer ainsi, la plus classique. Au 17ième siècle, Amsterdam devint la nouvelle Venise d’Europe. La colonisation hollandaise visait, avant tout, le contrôle des voies marchandes maritimes et des points stratégiques le long des côtes de l’Afrique du Nord jusqu’au Japon y compris ainsi que le long des côtes de l’Amérique du Nord et centrale. Les points stratégiques pour soutenir la politique coloniale hollandaise : Nieuw Amsterdam (qui deviendra plus tard New York), le Cap (l’extrémité sud de l’Afrique, position-clef sur la route maritime de l’Europe à l’Océan Indien), Java (contrôle sur l’archipel indonésien et les détroits de la route maritime de l’Inde à la Chine).

La stratégie coloniale hollandaise fut appliquée ultérieurement avec succès par la Grande-Bretagne et, avant tout, contre la Hollande elle-même dans la lutte pour la primauté mondiale sur les océans. C’est ainsi que la Grande Bretagne s’empare de Nieuw Amsterdam et continue la colonisation entreprise par les Hollandais des côtes orientales de l’Amérique du Nord (Nouvelle Angleterre) ; s’empare d’une série de péninsules clefs dans les Caraïbes et de territoires côtiers de l’Amérique centrale ; s’implante en Afrique du Sud (tire le verrou à Cape Town, etc) ; s’introduit dans l’Océan Indien, assurant le contrôle sur les côtes d’Afrique orientale (prise de Zanzibar, etc) et s’implante en Inde et en Malaisie (routes maritimes entre l’Inde et la Chine) et enfin, en Chine même (Hong Kong). 

La colonisation britannique est typiquement thalassocratique quand elle ne se passe pas au plus profond des continents (l’Australie est intensément colonisée sur ses côtes, c’est le caractère thalassocratique, mais dans le cas de l’Inde, on parle non seulement de colonisation civilisationnelle mais aussi politique – voir l'accord entre la Grande Bretagne et le Grand Moghol. À cet égard, l’histoire de l’assimilation de l’Amérique du Nord fut tout aussi exemplaire. Là, la colonisation thalassocratique britannique se limitait, strictement parlant, aux zones côtières de la Nouvelle Angleterre, alors que les étendues intérieures du continent nord-américain avaient d’abord été occupés par les Espagnols (Californie, Texas) et les Français (Louisiane). Dans les territoires plus intérieurs encore, les Etats-Unis se sont constitués plus spécialement, avec pour matériel humain, les descendants des colons germaniques (jusqu’à la création des Etats-Unis, ils constituaient la moitié de la population du pays) et les immigrants d’Europe occidentale à la mentalité « européenne ».

La tradition géopolitique américaine contient, ainsi, des éléments contradictoires qui constituent en même temps les prémisses d’un universalisme propre à l’Amérique. Jusqu’à présent, les Etats-Unis restent dominés par l’élite thalassocratique d’origine anglo-hollandaise dont le fondement politico-spirituel est constitué par l'atlantisme. Cependant, il existe aussi une forte « opposition continentale » contre l’atlantisme, représentée par les « patriotes », les fondamentalistes-nativistes, auxquels on peut également ajouter les Indiens. Certes, pour finir, les Etats-Unis imitèrent la stratégie géopolitique de la Grande Bretagne qui comprenait la dernière structure néo-coloniale propre, sortant du cadre du véritable atlantisme.

Les autres voies de la colonisation. La victoire historique de la flotte britannique sur l’Espagne marqua un renforcement de la position géopolitique de la nouvelle thalassocratie anglo-saxonne, et dans le monde romain (latin), un nouveau projet universaliste vit le jour, l’universalisme français.

La colonisation française est, d’une certaine mesure, le cumul, la réunion, des types de colonisation espagnole (continentale) et portugaise (maritime). D’une part, les Français se sont assidûment battus pour le contrôle des détroits et des péninsules, suivant ainsi une logique purement thalassocratique. Pendant ce temps, leur implantation était plus continentale que celle des Anglais. À part la Louisiane et le Québec en Amérique du Nord, les Français maîtrisèrent un immense espace continental en Afrique. Cependant, la France manquait de forces propres pour mener cette double tâche et asseoir son impérialisme universel auquel Napoléon aspirait jusqu'à la folie.

La colonisation allemande fut encore moins thalassocratique et plus tellurocratique que celle de la France. Jusqu’à la fin du 19ième siècle, l’Allemagne ne se décida pas à mener une politique de colonisation d’outre-mer et Bismarck, plongé dans des incertitudes, ne donna pas son accord pour la création d’un espace colonial germanique. Les pressentiments de Bismarck se révélèrent vrais : en principe, cette politique n’apporta aucun succès à l’Allemagne. Le colonialisme d’outre-mer italien et belge avait aussi un caractère très continental ; il consistait en l’occupation et l’exploitation de régions délimitées en Afrique (Congo, Libye, Erythrée).

Le colonialisme  russe était  loin d’être d’outre-mer, il était très continental ; et ce n’est qu’après la Deuxième Guerre Mondiale qu’en Russie (URSS), qu’apparurent des points d’appui stratégiques en dehors de l’Eurasie : en Amérique (Cuba, Nicaragua) et en Afrique (Egypte, Somalie, Libye, Ethiopie, Angola, etc). aujourd'hui, tous ces pays sont pratiquement déchirés. Mais, il existe un colonialisme continental encore plus fondamental, c’est celui de type turco-mongol (de Gengis Khan) qui s’est manifesté historiquement au sein des territoires de Gengis Khan et de ses descendants : la Chine Han, la Horde d’or, l’Etat de Timour, l’empire des Grands Mongols.

Le colonialisme chinois (non pas le colonialisme mongolo-han mais plutôt khano-confucéen) est plus penché vers l’universalisme tel que par exemple une colonisation chinoise active des côtes et des péninsules en Asie du Sud-Est et un développement important de la navigation côtière. Pendant ce temps, la colonisation continentale des vastes régions de l’Asie médiévale et centrale maintient la Chine en tant que puissance tellurocratique principalement. Le colonialisme japonais lui aussi avait un caractère double, et même radicalement double. Ce radicalisme était dû à deux vecteurs opposés : un vecteur tellurocratique visant une colonisation des régions intérieures du continent (Mandchourie, Mongolie, Tibet) et un autre thalassocratique, fondé sur une colonisation très thalassocratique de tout le bassin de l’Océan Pacifique.

Après la Deuxième Guerre Mondiale, les conditions générales de la réalité géopolitique se sont essentiellement transformées en rapport avec le progrès important des nouvelles formes visant à s’assurer une communication mondiale. Les voies de communications fluviales et terrestres du monde ont été ébranlées par l’aviation et, plus tard, par l’astronautique. L’introduction du facteur « aérien » dans la géopolitique amena la notion « d’aérocratie ». Les possibilités techniques actuelles permettent déjà, en principe, de ne pas dépendre (au niveau militaire) de l’aviation pour autant que les satellites armés dirigés à partir d’un tableau de commandes pourraient pratiquement assurer une extinction totale de n’importe quel objectif sur n’importe quel point de la planète. Pour mettre hors service la logistique d’un adversaire, il n’est plus nécessaire de transférer les grandes ressources humaines et techniques vers de vastes étendues, il suffit de mettre hors service son système énergétique, d’éliminer « avec précision » les nœuds stratégiques du gouvernement.

A l’heure actuelle, les Etats-Unis se révèlent être la principale force aérienne au monde et forment une alliance étroite avec la Grande Bretagne et l’OTAN. Le porte-avions symbolise au mieux l’union stratégique entre la mer et l’air. Néanmoins, vu les possibilités d’observation constante par satellite, l’avantage de la mobilité des porte-avions (ils sont les moins vulnérables lors d’offensives à l’étranger) face aux aérodromes stationnaires se relativise sensiblement.

Vladimir WIEDEMANN.

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dimanche, 27 octobre 2013

Saudi Arabië dreigt te breken met VS

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Saudi Arabië dreigt te breken met VS vanwege Iran, Egypte en Syrië

Saudi's spreken van 'schaamteloos verraderlijke' deal met Rusland - Palestijnse leider Mahmoud Abbas sluit overeenkomst met Syrische president Assad

In 2009 boog Obama opzichtig voor de Saudische koning Abdullah. In Riyad is men nu heel wat minder blij met hun protegé in het Witte Huis. Inzet: Prins Bandar bin Sultan bezweert dat een breuk met de VS zeer grote gevolgen zal hebben.

Als er een land is dat Saudi Arabië en Iran nog meer haten dan Israël, dan is het elkaar. De Saudi's waren erg boos toen president Obama openlijk de Moslim Broederschap in Egypte begon te steunen, en ronduit woedend toe hij terugkwam op een zeker lijkende aanval op Syrië. Nu het Witte Huis ook nog eens toenadering zoekt tot aartsvijand Iran en bereid lijkt om tenminste een deel van het nucleaire programma van de Islamitische Republiek te accepteren, hebben leden van het Saudische koningshuis gedreigd om de toch al onder grote druk staande banden met de VS te verbreken.

Prins Bandar bin Sultan, het hoofd van de Saudische inlichtingendiensten, bezwoer dat er een 'grote verandering' in de relaties met de VS aankomt, als protest tegen Obama's beleid ten aanzien van Iran, Egypte en Syrië. Ook voelen de Saudi's zich door hun Westerse bondgenoot in de steek gelaten toen het Witte Huis weigerde zijn steun uit te spreken voor het neerslaan van de Shi'itische opstand door Saudische troepen in buurlandje Bahrein in 2011.

'Schaamteloos verraderlijke' deal met Rusland

'De breuk met de VS is fors,' aldus een bron. 'De Saudi's willen niet langer in een afhankelijke situatie zitten.' Ook prins Turki al-Faisal noemde in Washington Obama's Syriëbeleid 'betreurenswaardig'. Tevens bespotte hij de Amerikaanse deal met Rusland over de Syrische chemische wapens, en zei dat dit een list was om militair ingrijpen te voorkomen.

'De huidige schertsvertoning over internationale controle over Bashars chemische arsenaal zou grappig zijn, als het niet zo schaamteloos verraderlijk zou zijn. Het werd niet alleen opgesteld om Obama de gelegenheid te geven om zich terug te trekken (van een militaire aanval), maar ook om Assad te helpen zijn volk af te slachten,' aldus Turki, voormalig directeur van de Saudische inlichtingendienst.

Saudi's weigeren VN-Veiligheidsraadzetel om Syrië

Het is de derde keer dat er grote spanningen zijn tussen de VS en Saudi Arabië, die al sinds 1932 bondgenoten zijn. De eerste crisis leidde in 1973 tot een olie-embargo, omdat het Westen Israël steunde in de Yom Kippuroorlog. De tweede crisis was vlak na de aanslagen op 9/11 (2001), toen bleek dat de vermeende daders uit Saudi Arabië kwamen.

Het weigeren van een tijdelijke zetel in de VN Veiligheidsraad vorig week was een duidelijk signaal dat het de Saudi's menens is. Prins Turki gaf aan dat zijn land niet van plan is om terug te komen op dat besluit. Saudi Arabië eist dat de VN eerst alles doet om president Assad te stoppen. Daarnaast willen de Saudi's dat hun 'vredes'plan voor het Israëlisch-Palestijnse conflict dwingend aan de Joodse staat wordt opgelegd.

Palestijnse leider Abbas sluit deal met Assad

Het is de vraag of de Saudiërs ook hun onvoorwaardelijke steun aan de Palestijnen gaan herzien, nu militaire en inlichtingenbronnen melden dat de Palestijnse president Mahmoud Abbas een geheim samenwerkingsakkoord met president Assad heeft gesloten. Noch Israël, noch de VS waren hiervan op de hoogte. Abbas heeft Assad beloofd dat de Palestijnse strijders niet langer met de Syrische rebellen zullen meevechten en hun wapens zullen neerleggen (2).

'Grote gevolgen voor wapenaankopen en olie-export'

Prins Bandar suggereerde dat de geplande herziening van de relaties met de VS verregaande gevolgen zal hebben voor de Saudische wapenaankopen en olie-export. De Saudische centrale bank heeft zo'n $ 690 miljard aan (olie)dollar'assets' op de balans staan, voornamelijk Amerikaanse staatsobligaties. Riyad koopt regelmatig voor tientallen miljarden dollars Amerikaanse vliegtuigen en ander wapentuig.

'Bandar gaf Syrische rebellen chemische wapens'

Tevens zei de inlichtingenchef dat er in de oorlog in Syrië niet langer met de VS zal worden samengewerkt. De Saudi's steunen de Al-Qaeda rebellen in Syrië met geld en wapens. Ook de chemische wapens waarmee de beruchte aanval in Damascus werd uitgevoerd, waren volgens Syrische bronnen en enkele Westerse journalisten afkomstig uit Saudi Arabië. AP/BBC schrijver Dale Gavlak en Yahya Ababneh schreven onlangs op MintPress News dat prins Bandar deze wapens inderdaad aan de rebellen lijkt te hebben gegeven.

'Machten der duisternis stevig geworteld in Teheran'

Saudi Arabië zeer bezorgd over een eventuele verzoening tussen de VS en Iran, dat in Syrië, Libanon, Jemen, Irak en Bahrein probeert om de rivaliserende Shi'itische moslims te laten zegevieren. 'Of (de Iraanse president) Rouhani het zal lukken om Iran een verstandige koers op te sturen, wordt in Iran al betwist. De machten der duisternis zijn stevig geworteld in Qom en Teheran.'

Xander

(1) Daily Mail
(2) DEBKA

samedi, 26 octobre 2013

Agitprop occidental sobre Siria, un arte en el que nada se deja al azar

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Agitprop occidental sobre Siria, un arte en el que nada se deja al azar

BAHAR KIMYONGUR



Hay que reconocerlo: en asuntos internos al igual que en geopolítica, nuestros medios, intelectuales y estrategas mainstream manejan a la perfección el arte, por no decir el arma, de la retórica de la inversión. Queriendo por un lado enfrentarse a cualquier precio con el gobierno de Damasco, y por el otro purgar el espacio público de las voces críticas y disidentes sobre el conflicto sirio, no temen adherir a ideologías, propagandas y militantismos dignos de las compañías de teatro soviéticas de agitprop. Encontraremos bajo sus plumas, por aquí y por allá, un toque autocrítico para darse aires libertarios y de pluralismo. Pero conscientemente o no, nos vuelven a servir la vieja sopa de siempre en sus fiambreras de soldados del sistema. Pongamos el foco en la guerra del lenguaje llevada a cabo por nuestros “expertos” empotrados en Siria. Sin blindado y sin camuflaje.

Ya fue el caso del conflicto libio en 2011. Un joven de las afueras de Bengazi, reclutado en una mezquita salafista y haciendo un gesto de degollar el cuello con su pulgar mientras grita Allah ou Akbar, se convertía de manera milagrosa en un encantador luchador por la libertad.

En cambio, sus compañeros franceses del “gang de Roubaix” o de “Forsane Al Izza” no fueron objeto de los mismos elogios. Recordemos que las unidades del RAID no se anduvieron con miramientos
para “neutralizar” al hermano tolosano del barbudo de Benghazi.

Entonces, imaginad la cara y el discurso de los presentadores de telenoticias de TF1, imaginad la actitud del ejército francés si entre 6.000 a 8.000 Mohamed Merah se desplegasen en Paris, Marsella o Lyon, como eso sucede en Homs, Damasco o Alepo.

Ídem respecto a los comandos catarís, saudíes o egipcios que fueron a emprender el yihad contra la Libia verde de Muamar El Gadafi. Todos aquellos legionarios fueron descritos como humanistas apasionados por la democracia. Sin embargo, un militante panafricano de origen nigeriano, maliense o saharaui que combatía al lado de Moammar Gadafi se transformaba en vulgar mercenario, preferentemente “violador”, para conservar la fantasía del Negro libidinoso. Con cargamentos de viagra suministrados por el coronel, ¡por favor!

En lo que se refiere a Libia, ha habido tanta desinformación como arena en el desierto de Sirte...

Es la misma historia en Siria.

Al yihadista sirio armado por Riad y Doha que remata a su víctima según prácticas satánicas, se le disfraza como un guerrillero romántico bajo el teclado mágico de nuestros “spin doctors”. Pero un soldado sirio que resiste a una invasión extranjera es presentado secamente como una especie de SS a sueldo de la “secta alauí”. Un civil armado progubernamental que defiende su barrio contra las incursiones terroristas, contra los secuestradores de rehenes, y los ladrones, es de oficio un chabbiha (partidario
armado del régimen) “quebrantador de huesos y cráneos”.

Incluso el miliciano disciplinado y patriota del Hezbollah libanés que se encuentra en su tierra, se convierte en un odioso terrorista “auxiliar de la dictadura alauí”.

Otra comparación: cuando nuestros soldados matan inocentes, a eso se le llama un error.

A los milicianos del Ejército sirio libre (ESL), por ser nuestros protegidos, las masacres que cometen se maquillan en errores incluso cuando sus salvas tienen como objetivo los barrios residenciales, hospitales, escuelas, y cuando asesinan al periodista Gilles Jaquier, al igual que a nueve manifestantes pro-Assad en Homs.

Al contrario, cuando es el ejército sirio quien mata a inocentes, lo que desafortunadamente sucede muy a menudo, a eso se le llama una masacre premeditada.

Un cazabombardero de la OTAN lleva a cabo golpes dirigidos, quirúrgicos, se nos dirá, aun a riesgo de hacer un pleonasmo.

Pero cuando el ejército sirio envía sus MIG o acciona su artillería contra terroristas y mercenarios después de haber evacuado a la población civil (si los secuestradores lo permiten) para evitar las victimas colaterales, a eso se le llama un “machaque intensivo”, una “masacre”, o una “carnicería”.

Otro descubrimiento brillante de nuestros fabricantes del prêt-à-penser, el terrorismo existiría en todas partes del mundo excepto en Siria, donde esa etiqueta sería una exclusividad del régimen de Damasco.

Mejor aún, el terrorismo que hace estragos
en Siria desde mucho antes del comienzo de la primavera árabe sería una “profecía que se auto cumple”, o de cómo la prensa occidental inventa leyendas urbanas. [1]

Puede entenderse fácilmente la falta de afán por parte de Occidente en reconocer ese tipo de terrorismo: implicaría un reconocimiento del derecho del régimen sirio a la legítima defensa.

Para hacer conocer la realidad del terrorismo anti-sirio a pesar del catecismo maniqueo dentro del que algunos “expertos” de Siria pretenden encerrarnos, publiqué, en abril de 2012, un texto titulado El terrorismo anti-sirio y sus conexiones internacionales, en el que describía la consanguinidad entre los tres movimientos yihadistas anti-sirios de antaño, de ayer y de hoy. Es decir, entre los Hermanos musulmanes sirios que devastaron el país en los años 70 y 80 antes de ser eliminados en 1982 en Hama por el ejército sirio; los movimientos anti-chiíes como Ousbat al Ansar, Fatah Al Islam o Jound Al Cham que contaminaron los campos palestinos del Líbano al comienzo de los años 2000, y que luego vieron incrementarse sus fuerzas tras la partida de las tropas sirias del país del Cedro ( abril 2005), sobre todo por la zona de Trípoli, hasta el punto de acosar al ejército sirio en su propio territorio y golpear Damasco; y por fin, las actuales filiales de Al Qaeda en Siria, como el Frente al Nosrah, Ahrar Al Cham, la Brigada Tawhid ,etc. que van viento en popa gracias a la pretendida “primavera siria”.

Salvo algunos medios alternativos, nadie de la gran prensa se ha interesado en la génesis del terrorismo anti-sirio. Hay como una especie de tabú respecto a ese tema.

A tal punto que, desde el comienzo de la primavera siria, algunos “expertos” quisieron hacernos creer que en Siria no existía tradición del Islam takfirista y conquistador.

Por mucho que quisiéramos recordarles que los mayores Inquisidores del Oriente medieval eran sirios, en especial Ibn Taymiyya, al igual que sus discípulos Ibn Kathir y Ibn Qayyim, que algunas regiones del país se ven inundadas a diario de las prédicas retransmitidas por cadenas satélites saudíes como Iqraa, Wessal o Safa TV, que describen a los alauíes como más viles que los judíos y los cristianos, y que exigen “purificar” el país de los “impíos”, que por esa razón, en algunos lugares recónditos de Siria, especialmente en la periferia de las zonas de población alauí, los no suníes e incluso los suníes laicos no son bienvenidos desde hace lustros, según nuestra prensa oficial sería el gobierno laico y multi-confesional de Damasco el responsable a pesar de todo de la “comunitarizacion”
del conflicto sirio.

Nos preguntamos qué interés podría tener Damasco alimentando la hostilidad hacia la población suní mientras que el grueso de los efectivos militares y en lo esencial la élite política y económica del país es suní.

¿Por qué pues un gobierno que se beneficia del apoyo de la mayoría suní del país querría alienarse esa mayoría?

Los que conocen el país saben perfectamente bien que la ideología oficial no tolera de ningún modo el discurso sectario. Toda propaganda de carácter « ta’ifiyyé » (sectario) está sometida al castigo penal en Siria.

Ahora bien, sólo la oposición utiliza la retórica sectaria, designa a los alauíes como a “los enemigos” o los responsables de la represión y de las injusticias reales o supuestas, acusa a los drusos y a los cristianos de colusiones con el “régimen alauí” y amenaza a los suníes que ocupan un lugar en el gobierno con represalias por su pretendida traición hacia sus correligionarios.

Llevadas de la mano por las potencias suníes (Turquía, Jordania, Estados miembros del Consejo de cooperación del Golfo), la oposición siria es el único bando que verdaderamente puede sacar provecho de la “confesionalización” del conflicto.

En realidad, el fermento que une a todas esas fuerzas contra el régimen sirio no tiene nada que ver con la democracia.

Es esencialmente la guerra contra Irán y sus apoyos políticos (Siria) y religiosos (Hezbollah) lo que interesa a los socios capitalistas de la “revolución siria”. [2]

Conviene recordar aquí que el odio anti-chií destilado por los regímenes reaccionarios árabes de inspiración suní se exacerbó en particular después de las dos victorias de Hezbollah frente a Israel, la del 25 de mayo de 2000 que permitió liberar el Sur del Líbano de la ocupación sionista, y la que coronó la “Guerra de los 33 días” durante el verano de 2006.

Aquellas dos victorias fueron obtenidas gracias al apoyo infalible de Damasco. Desde entonces, las fotos de Hassan Nasrallah, secretario-general de Hezbollah, al lado de Bachar El-Assad, florecieron por todo el país, lo que no satisfizo a todo el mundo.

Efectivamente, el refuerzo de la fraternidad estratégica e ideológica entre la Siria resistente y el Líbano resistente fue el argumento esgrimido por los fundamentalistas suníes apasionados por las teorías del “complot chií” como amenaza para « Ahl Al Sunna », la comunidad de los suníes.

Gracias a nuestra prensa, la gran mayoría de la opinión pública occidental ignora que los reyezuelos del Golfo se asustaron a tal punto de ver a un movimiento chií humillar a Israel y generar una simpatía supra-confesional en la opinión árabe, que le acusaron de “aventurista”, “provocador” e “irresponsable”.

Después de esta precisión necesaria, volvamos a otros casos de abuso de lenguaje de nuestra prensa desplazada al frente sirio.

Cuando a un país aliado se le ataca por grupos armados, estos últimos son de oficio terroristas.
Así, el 5 de agosto de 2012, dieciséis militares egipcios fueron asesinados en el Sinaí, no por rebeldes sino por “terroristas”. [3]

En cambio, los miles de soldados sirios asesinados en el mismo tipo de emboscadas son los objetivos legítimos de los “revolucionarios” y de los “rebeldes”.

Un periodista del bando enemigo asesinado por terroristas también es un objetivo legítimo ya que no es más que una vulgar “herramienta de propaganda”. [4]

Reducidos al estado de simples objetos, de engranajes inertes, los periodistas que trabajan para las cadenas públicas sirias no pueden pues esperar la menor compasión por parte de sus colegas occidentales.

El silencio observado por las organizaciones internacionales de defensa de la prensa respecto a la censura impuesta por la Liga árabe a las cadenas públicas sirias no tiene entonces nada de sorprendente.

Para descalificar de manera definitiva a un enemigo, nada mejor que una buena dosis de reductio ad hitlerum stalinumque.

El anti-hitlerismo y el anti-estalinismo son dos productos inamovibles de lo que Noam Chomsky llama “la fábrica del consentimiento”.

Las exacciones cometidas por la policía política del régimen de Damasco se asimilan de ese modo a las prácticas “gestapistas” o “estalinianas” [5] pero jamás a la represión que tuvo lugar en la guerra de la Vandea, ni a los horrores perpetrados por Francia durante la insurrección malgacha de 1947, ni al uso masivo de la tortura mediante la aplicación de descargas eléctricas contra el pueblo argelino o en Indochina, ni a las torturas y ejecuciones perpetradas por el ejército US en Vietnam, en Bagram en Afganistan, en Abou Ghraib en Irak o en América Latina.

Nuestra prensa no osaría nunca tratar a nuestros aliados regionales de nazis, ni a la Arabia wahabí de la dinastía Saud poblada de príncipes sádicos y de predicadores del odio, ni al emir golpista y esclavista de Catar, ni al régimen militar-islamista de Ankara. Sin embargo, esos tres regímenes reprimen, torturan y aprisionan.

Dicho esto, es cierto que el primero nos provee petróleo, el segundo nos suministra gas y compra nuestros clubs de fútbol y nuestros bonitos barrios, y el tercero tiene una tasa de crecimiento económico de dos cifras. Y, además, los tres son Israel friendly.

En los medios atlantistas, ya sean de izquierda o de derechas, es de buen tono referirse al antifascismo para “ayudar” al lector profano a descifrar el conflicto sirio.

Para Thomas Pierret, maestro (indiscutido) de conferencias en islam contemporáneo en la universidad de Edimburgo, los yihadistas que convergen en Siria para combatir al régimen “impío” en Siria hacen pensar en las “Brigadas internacionales” movilizadas al lado de la República durante la guerra civil española de 1936-39. [6]

Pero no se le ocurriría comparar a esos combatientes con los reclutas de la División de Granaderos SS Charlemagne que fueron a enfrentarse contra el bolchevismo en el Frente del Este durante la segunda guerra mundial o con los Contras que combatieron al gobierno sandinista de Nicaragua con el apoyo financiero... ¡de Arabia Saudí!

La utilización abusiva de la guerra antifascista española se ha convertido en un clásico de los marcadores ideológicos que permiten distinguir a los buenos de los malos.

Recordemos que, hace dos años, el filósofo mercenario franco-israelí Bernard-Henri Levy se tomó por la reencarnación de André Malraux enfrentándose a las balas franquistas en las trincheras de la República española. Aquel Don Quijote súper-millonario había confundido incluso a las Brigadas internacionales de inspiración comunista con los ejércitos coloniales de la OTAN y sus refuerzos
al qaedistas.

Los rebeldes sirios y sus aliados yihadistas llegados para “morir en Alepo” han tenido derecho en nuestra prensa a verdaderos cantares de gesta donde se les ha comparado periódicamente a los antifascistas del mundo entero que fueron a “morir a Madrid” frente a las tropas de Franco. [7]

Dudo que BHL se digne a ofrecer una imagen tan épica de la Internacional yihadista que combate y muere de manera igualmente “heroica” en Yemen o en Pakistána la sombra de los drones americanos.

Y luego, está ese lenguaje tan devastador como las bombas...

Tras el atentado del 18 de julio que tuvo como objetivo las oficinas de la seguridad de Damasco, el periodista de Le Figaro Pierre Prier interrogó al bloguero asociado del periódico Le Monde, Ignace Leverrier, cuyo nombre verdadero es Wladimir Glassman, el famoso sionista tuerto que echa « una mirada (de tuerto) a Siria ».[8]

Los dos comparsas están de acuerdo al afirmar que el general Daoud Rajha, víctima del atentado era un “aval cristiano” y “un idiota útil” del régimen. Para el señor Leverrier/Glassman y para muchos otros observadores, el régimen sirio procede mediante cálculos étnicos para « corromper » a las minorías y volverlas responsables de su « política de terror ».

En cambio, no se les oirá utilizar los mismos términos insultantes hacia el kurdo Abdel Basset Sayda, quien no fue elegido a la cabeza del Consejo nacional sirio (CNS) sino para seducir a los kurdos sirios y para de esa forma dar un sello pluralista a una oposición dominada por los Hermanos musulmanes.

Sin embargo, Sayda, en adelante el gran amigo de Sarkozy, es el idiota útil por excelencia, un perfecto desconocido que una gran mayoría de kurdos sirios rechazan a la vez porque no tiene ningún pedigrí militante y porque reside
en una estructura próxima a los servicios secretos turcos.

Volvamos al campo de batalla de la guerra del lenguaje. Un imam suní apoyando al gobierno de Bachar El-Assad es un agente del régimen. Pero no se utilizará jamás esa palabra infamante a propósito de un imam de la oposición, inspirada por las prédicasanti chiíes y sometida al wahabismo.

Un gobierno enemigo siempre es calificado de “régimen”. Nunca se nos ocurriría la idea de hablar de “régimen” de Londres, de Paris, de Berlín o de Washington.

Un gobierno enemigo debe inspirar odio y desprecio de manera continua. Por eso, se le debe mostrar bajo su aspecto más repugnante.

Por consiguiente, Siria que es a la vez un Estado del Bienestar inspirado del modelo soviético en el que la política regula en gran parte la economía, en el que la masa de funcionarios es pletórica, en el que la enseñanza es gratuita y de calidad al igual que el sistema de salud, un Estado no endeudado en nuestras instancias económicas y por ello liberado de la dictadura financiera occidental, un Estado autosuficiente promotor de la soberanía alimentaria, un Estado tercermundista y pro palestino, un Estado laico y multi confesional, pero también un Estado policial donde la tortura y las ejecuciones sumarias son moneda corriente, esta Siria de múltiples facetas es reducida en nuestra prensa a su único perfil represivo. Los atributos del Estado sirio que le convierten en algo menos repulsivo serían, según nuestros ideólogos, lisa y llanamente fabricados, simulados, manipulados y falsificados.

Un gobierno enemigo es profundamente maquiavélico. Es la encarnación del Mal. Mata a sus enemigos pero también a sus propios amigos para acusar a sus enemigos. El asesinato del hijo del muftí pro-Bachar, ¡es Bachar! El atentado contra los generales de Bachar, ¡es Bachar! Los yihadistas anti-Bachar, ¡una obra de Bachar! Los estudiantes pro-Bachar asesinados en la universidad por anti-Bachar, ¡una jugadade Bachar! Las masacres de aldeanos, obreros, funcionarios, periodistas, profesores, cineastas, deportistas pro-Bachar, ¡un crimen de Bachar! Nuestros medios no retroceden ante ninguna teoría del complot a propósito del enemigo.

En las redacciones occidentales al igual que en la calle, aquel que no asocie los términos “cínico”, “brutal”, “totalitario”, “feroz”, “mafioso”, “sanguinario”, “odioso”, “bárbaro”, “sectario”, “corrompido”, “asesino”, etc. al Estado sirio, es sospechoso de simpatizar con el enemigo.

A menos que uno se llame Kofi Annan, defender la paz, la moderación, la reconciliación en Siria como lo hizo el difunto (primer) presidente argelino Ben Bella para poner fin a la guerra civil que desgarró a su país, se convierte en algo sospechoso. Maccarthysmo, el retorno.

Un gobierno enemigo esta “aislado” incluso si disfruta del apoyo de los BRICS (Brasil, Rusia, India, China, Sudáfrica), es decir de las naciones que contabilizan más del 40% de la población mundial. Añadan a esa dinámica los Estados-miembros del ALBA, Argelia, Irán o aún Bielorrusia y se acercarán a la mitad de la humanidad. Después de todo, son muchos amigos para un Estado puesto en cuarentena.

Un gobierno enemigo como el de Damasco tiene como único apoyo popular a una banda de “oportunistas”, de “clientes” y de “apparatchiks” [9] pero los opositores comprados a precio de oro en el mercado de Riad y Doha son, por supuesto, demócratas sinceros y desinteresados.

Respecto al pueblo, siempre según nuestros medios, es la oposición quien tendría su exclusividad. En cambio, el otro pueblo, el que rechaza participar en la anarquía, que muestra un apoyo total o condicional al gobierno, que encarna la mayoría silenciosa, ese pueblo, no existe. Como mucho, se le menciona vagamenteen algunos raros artículos de análisis.

En el caso de la guerra civil siria, la lista de palabras cuyo significado es desviado por la corriente de pensamiento dominante es larga, y el tema merecería que se le dedicase un diccionario.

Los pocos ejemplos citados en este texto muestran que en una guerra, el lenguaje no es neutro. Su opción está determinada por nuestras convicciones. Es la prolongación, el espejo de nuestras ideas, de nuestra sensibilidad. Los periodistas de guerra no contravienen las normas. Sus palabras, fuentes o interlocutores no se escogen al azar. Tener una ideología y hacer propaganda no es sorprendente en sí, cuando se tiene por misión interesar a un público sobre acontecimientos políticos que contienen una pesada carga emotiva. Son los intereses subyacentes los que deberían plantearnos una interrogación, e incitarnos a seguir vigilantes, sobre todo cuando el así llamado periodista disimula su propaganda bajo los atavíos de una moral superior pretendidamente universal.

Bahar Kimyongur es el autor del libro Syriana, la conquête continue

Fuente: michelcollon.info

Traducción : Collectif Investig'Action


Notas:
[1] Alain Jaulmes, Le Figaro, 31 julio 2012
[2] No siempre es fácil separar la política de la religión. Las corrientes ortodoxas como las heterodoxas acumulan a menudo una dimensión a la vez política y religiosa.
[3] France 24, 11 agosto 2011
[4] AFP, 6 agosto 2012
[5] Koen Vidal, De Morgen, 3 julio 2012
[6] Le Vif, 6 agosto 2012, Gokan Gunes, Syrie : qui sont ces djihadistes dont se sert Damas ?
[7] Mourir en Madrid est un famoso documental de Frédéric Rossif consagrado a la guerra civil española.
[8] Le Figaro, 19 julio 2012
[9] Le Soir, 30 enero 2012

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mardi, 22 octobre 2013

Propedeútica a un mundo multipolar o la Tercera Guerra Mundial

Por Dr. Sebastián Ballesteros Walsh* - El Espía Digital

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Archive: novembre 2012

Las calles del Imperio

Washington DC, como Roma, Londres, o París o San Petersburgo, es majestuosa ciudad imperial, desde la idea urbanística, el diseño arquitectónico de sus edificios públicos, sus Museos y Ministerios y Bancos, pulcros parques y jardines y los miles de cerezos que florecen en abril, con un toque de millonaria policromía japonesa, contrastada con los verdes de la frondosa vegetación perenne.

Es una hermosa ciudad, si prefiere Georgetown o vivir en los barrios de la periferia, lo suficientemente lejos de la Casa Blanca, el Capitolio y el corazón urbano del Distrito de Columbia, una zona delincuencial verdaderamente peligrosa, que lo pueden despojar de sus bienes en un santiamén y por la corrupción que se ha enseñoreado del Congreso, dominado por los lobbies de Nueva York, la verdadera capital del Imperio, que han despojado de sus libertades y de sus bienes a la mayoría de los norteamericanos, y consentido guerras injustificables.

Envuelta en la cautivamente e hipnótica parafernalia presidencialista de la marcha Heil to the Chieff, paradójicamente una de las metrópolis con mas alta mortalidad presidencial por atentados, solo comparable con la Roma decadente, de pretores, degenerados y lunáticos. Los mitos aglutinantes del Imperio y de su Pax Americana, imagen del faro luminoso que guía a la humanidad por la segura ruta de la democracia, manteniendo en alto la flama de la libertad en la Isla de Ellis, el libre comercio, los derechos humanos y todas las libertades de la Constitución, que fue modelo de las Constituciones liberales de las Naciones Latinoamericanas, traerían progreso, abundancia y prosperidad, pero las copias no han funcionado, al menos no para todos.

El trabajo sí es para todos pero, al final la tajada de león es sólo para banqueros, plutócratas, usureros y sus legiones de eficientes abogados y contadores, directores de medios masivos obsecuentes, y la renovada clase de ciertos generales y almirantes, incompetentes y corruptos, trepadores en las estructuras de poder—- ascendieron lejos de la línea de fuego, centrados en sus carreras políticas más que en el destino de la nación, que no decir de sus propias armas—, puestos a su servicio desde de su retiro temprano con jugosas pensiones, para ascender al Directorio de Corporaciones, las puertas del verdadero poder que domina al Imperio, previas voluntarias concesiones de conciencia hasta quedar como lujosos instrumentos del verdadero poder sin alma, con bonos, acciones y cuentas de cheques.

Distantes e ignorados, los combatientes de la línea de fuego, generales brillantes, oficiales comprometidos y soldados valientes, que sudan, sangran y sufren en lejanas guerras incomprensibles, caprichosas, donde domina el espíritu aniquilador de Hiroshima, Dresde, Nagasaki y Hamburgo. Las legiones están cansadas, desmoralizadas y asqueadas de haber cambiando de branding, de bravos y patriotas, a criminales, sicarios y asesinos seriales.

Si Ud no se ha percatado, la Estatua de la Libertad, símbolo del nuevo mundo, tiene la cabeza hueca como lo es el resto del monumento donado por la Francia de la Revolución y la guillotina. Bajo su antorcha millones han llegado para compartir un sueño, el sueño americano que toca a su fin. Hoy los inmigrantes pasan a ser los villanos inasimilables de Samuel Huntington, el placebo de enemigo necesario para justificar un clima paranoico de guerra interna, la sociedad de la vigilancia electrónica, el dominio del protector Hermano Mayor, el sueño cumplido del suicida Arthur Koestler en 1984. No hay guerra sin enemigo agresor, por eso es necesario inventarlo, fabricarlo, aderezarlos con todos los ingredientes truculentos de la maldad y la sevicia amenazante, e inminente, para entregar con cuentagotas rebanadas de libertad a cambios de una mítica seguridad evasiva siempre amenazada.

Y claro serán los hispanos, morenos y mestizos, el blanco preferido de la propaganda de guerra del Ministerio de la Verdad, encarnada en CNN y en Fox, para demonizar al inmigrante inasimilable porque habla español, ama su familia y su terruño y ora a la Virgen de Guadalupe, casus belli declarado Huntington dixit. Los mexicanos, Osama Bin Laden y Al Qaeda, son los fantasmas que agita la propaganda de guerra para devorar libertades y aumentar presupuestos de guerra y de seguridad, clima mental de paranoia, violencia, distractores eficaces del problema real que enfrenta el Imperio.

El Almirante Mullen, Jefe del Comando Conjunto de las FFAA de USA, declaró sin ambages que el peor enemigo de la seguridad nacional de su país, no era Al Qaeda, sino la burbuja especulativa inmobiliaria gestada por la usura de la Calle del Muro, el otro muro. Pues 40 millones de hipotecas tóxicas, tienen en vilo o en la calle a otras tantas familias, 20 millones de desempleados, 50 millones de adictos que no pueden vivir una semana sin drogas, el déficit fiscal trillonario, el dólar sobrevaluado en un 20%, el riesgo de la recesión, y un país en una larga guerra by proxy, que puede sufragar hipotecando el futuro de generaciones nonatas de nietos y bisnietos. Estos son en conjunto indicadores precisos de que el Imperio unipolar más poderoso en la historia de la humanidad, esta tocado en la línea baja de flotación. Pero un pueblo guerrero, con la maquinaria militar mas avanzada y los recursos tecnológicos impensables, el control de los siete mares, del espacio y las 1000 bases en todo el mundo, guerras en 30 países, 120 mil contratistas privados en Afganistán y otros tantos en Irak, no se bajará del ring sin pelear.

Por eso en mis cavilaciones, me pregunto qué dilemas pasan por la mente de los políticos que mandan a los militares, para engarzarlos en otra guerra mas, en donde tienen mas que perder que ganar, sólo para servir a la minoría fanática que dirige a Israel, poniendo en riesgo la seguridad del pueblo judío todo, en el umbral de un Holocausto nuclear.

¿Cómo dejar Afganistán e Irak retornando las legiones de combatientes sin haber ganado nada? ¿Cómo dejar ahora al África del Norte y Central, en el caos provocado por la guerra de intervención contra el Coronel Gadafi y contra Libia que recuerda al Congreso de Bruselas de fines del siglo XIX en que los imperios se repartieron las colonias como lo harían después en Versalles? ¿Cómo seguir adelante con la destrucción de Siria paso previo a una desastrosa intervención militar contra Irán?. ¿Cómo soslayar que el nuevo Versalles del Medio Oriente diseñado por los tanques de cerebros del occidente plutócrata, no sea el mapa para reproducir después y pronto en América Latina, empezando con México, convertido en proconsulado, víctima de una violencia importada desde el Norte, ocupando con mil excusas humanitarias y ambientales, los espacios vacíos de la región, los Petenes, la Amazonia y la Patagonia? ¿Cómo no elevar el grado de alerta con probables movimientos secesionistas en el Sureste Mexicano, en el Soconusco sobre el Pacífico, en Guayas en Ecuador, en los llanos venezolanos, en Santa Cruz de la Sierra y en el Paraguay?. ¿Qué reacción esperar de Brasil cuando el Comando de la Cuarta Flota reactivada desde después del fin de la Segunda Guerra Mundial declara que navegarán por aguas turbias, clara definición de la Amazonia, al mismo tiempo que la UE y la OTAN solicitan su internacionalización pues Brasil no podría administrar ese pulmón de la humanidad? Tanta generosidad del Imperio es realmente embargante.

Si Mitt Romney declara que el enemigo es Rusia, esto es el retorno a la Guerra Fría, es perfectamente congruente con el pensamiento estratégico neocons. Después de la caída del Muro de Berlín, el cambio de la doctrina de Guerra norteamericana que declara la legalidad del ataque estratégico preventivo—al demonio con la jurisprudencia del Tribunal Militar de Núremberg y con los ejecutados por crímenes de guerra — tira por la borda todos los avances de desarme nuclear, y provoca el rearme de Rusia.

El Imperio contrataca: la instalación de sistemas misilísticos en el Centro de Europa, sólo significa la capacidad instalada para abatir la segunda ola de misiles desde Rusia, si ésta es atacada por la OTAN, no por Irán. La base militar en Darwin Australia, retrotrae la historia a la Segunda Guerra Mundial, en un clima de asedio y contención contra la Republica Popular China, a la que el Asesor de NSA ha declarado el enemigo a aislar en el Lejano Oriente.

El Imperio tiene las tasas mas altas de generales y almirantes por soldados que cualquier fuerza armada de la tierra, y el Departamento de Defensa se ha convertido en un burocracia infernal con 2 millones de empleados en todo el mundo, y en el mayor terrateniente global, superando las aspiraciones de Donald Trump o Ted Turner o (el mexicano de origen libanés) Carlos Slim (el hombre más rico del mundo según revistas especializadas).

Washington DC con todo su glamour atractivo para incautos, es una vanidosa galería de espejos, de pasadizos traseros del poder, por donde caminan presurosos hombres y mujeres talentosos, dispuestos a prestar servicio a los lobbies, dejando en su idílica caja fuerte hogareña, los restos de conciencia, valores y principios éticos WASP a buen recaudo.

Washington es el escaparate del poder imperial, es la rama ejecutiva, legislativa y judicial, de una democracia de partidos, que ha dejado de ser democrática hace muchas décadas atrás, casi un siglo, cuando los plutócratas tomaron el control del timón de la nación en vías de convertirse en Imperio. Las poderosas maquinarias burocráticas de ambos partidos son tan corruptas, como lo son el Congreso y Senado resultantes, dominados por las aportaciones para sus campañas políticas de los lobbies todopoderosos que se ufanan de tener a congresistas y senadores en su bolsillo. Estas minorías partidistas representan los intereses, creencias y ambiciones del 1% que domina al Imperio, pero no representan en absoluto la voluntad del electorado norteamericano tan arrogante como dócil, tan pendular como ingenuo, al hacerse cómplice activo con un sistema basado en mentiras, verdades a medias, rampante corrupción y perpetuo auto engaño, de seguir las reglas del juego del sistema, incrédulamente creyente de que es el mejor del orbe.

Los candidatos políticamente incorrectos, que los hay en el espectro político norteamericano, que arrastran muchos más de los que desearía la Homeland Security, la nueva onerosa y obesa burocracia represiva del Big Brother, desaparecen por arte de magia de las mass media, víctimas de la ley del silencio y la censura impuesta por las corporaciones que pagan anuncios y los lobbies que actúan como desbastadores ejércitos privados.

Los presidentes llegan al poder mintiendo y mienten deliberadamente. Nixon ganó con los votos conservadores, pero fue uno de los presidentes más liberales de su época. Barak Obama recibió el Premio Nobel de la Paz, -como Henry A. Kissinger, el hombre de los Rockefeller, quien al menos cumplió en entregar el sudeste asiático a la esfera comunista-, pero BO lo recibió en estado de gracia, como premio anticipado, antes de haber pacificado nada. La devaluación de los Premios Nobel, desde que se lo negaran al original Jorge Luis Borges, ha puesto en la vitrina de los cambalaches y las vanidades un premio ignominioso. Una vez en el poder, el presidente demócrata resulto más belicoso, intervencionista y desestabilizador que el joven Bush, fiel al apotegma wilsoniano de la guerra perpetua para la paz perpetua. Las doctrinas, políticas y estrategias de los neoconservadores de Brooklyn, aquellos impetuosos jóvenes judíos trotskistas del 68, transformados en “tanque de cerebros” de las administraciones republicanas, primero volcaron en nuevos odres los viejos vinos de la revolución cultural mundial permanente, continuaron con BO su marcha en todos los frentes de guerra, aceleraron las intervenciones abiertas y encubiertas y azuzaron los conflictos por venir en las zonas geopolíticas de tensión, montados en la administración demócrata.

La dinámica democrática

Miente, gana votos y después en el poder haz exactamente lo contrario a lo que has prometido, al cabo dispones de legiones de cerebros capaces de justificar cualquier tropelía, asesinato, tortura, invasión, bloque o destrucción de una nación colocada en la lista negra del Imperio. Al cabo es un empleado de lujo, pero fiel y obediente CEO del verdadero poder plutócrata, que dirige los destinos del Imperio hacia nuevos espacios, nuevas guerras, nuevos órdenes mundiales, fraguados por el complejo industrial-militar-financiero-usurero, que profetizara infructuosamente el Presidente Dwight Eisenhower.

Los resultados de las elecciones presidenciales norteamericanas, descritas cáusticamente por el místico ruso Alexander Solzhenitsin como una pasajera locura carnavalesca, son realmente irrelevantes, pues la competencia electoral y los debates kabuki entre Romney-Obama sólo son una exhibición publica de sus debilidades y flaquezas, del poder de los lobbies poderosos que dirigen la política exterior norteamericana: quién era más fervoroso sionista—aunque no fuera judío—y quién era más agresivamente belicoso en propagar el nuevo evangelio del globalismo capitalista salvaje que ha de dar nacimiento al Nuevo Orden Mundial, anunciado por el viejo Bush hace mas de dos décadas, propulsado por la Revolución Mundial Cultural.

Sentado en una banca frente al Monumento a Lincoln al final del Mall en el corazón de la capital exotérica del Imperio, las cavilaciones se refrescan con el fluir del rio que toda capital imperial tiene por natura.

Las cavilaciones giran en torno al reordenamiento del mapa político del Medio Oriente, iniciada con la invasión y conquista de Irak, balcanizada sobre líneas étnicas y religiosas, remodelación del divide et impera, al wilsoniano modo versallesco de 1918. Esa remodelación ad hoc a los intereses plutocráticos del Imperio, USA-OTAN, que arrastra una larga costosa y desgastante guerra en Irak y Afganistán, sólo augura más guerra, sufrimiento y muerte.

El primer ensayo fue la intervención en los Balcanes, que culmina exitosamente con el reconocimiento unilateral de Kosovo, el nido de mafiosos, terroristas, tratantes de blancas, fundamentalistas musulmanes y traficantes de drogas, que como modelo a seguir, nos deja pasmados por las contradicciones y la hipocresía del discurso legitimador que justifica la peor atrocidad como los ataques terroristas en Siria perpetrados por mercenarios financiados por Qatar y Arabia Saudita, unos a los salafistas, los otros a la Hermandad Musulmana. Hipocresía similar a la violación de Libia y del África por los aliados de USA, la Francia de Sarkozy, la Gran Bretaña de Cameron y la omnipresente Hillary Clinton.

El primer Versalles fue Iberoamericano

Aconteció a principios del siglo XIX cuando el Barón de Humboldt, después de largo periplo por las Colonias Borbónicas de América Española, comparte información privilegiada con sus amigos Jefferson, Madison, sobre las debilidades y fortalezas de la América Hispana. En su juicio geopolítico y racial, no era bueno para las Colonias Inglesas recién independizadas, tener un poder al sur de sus fronteras que compitiera con fuerza e intereses contrapuestos. Deciden que lo mas sabio seria que la América Hispana se dividiera en tres bloques, mientras contenía al Imperio del Brasil anglófilo costero y periférico.

Entre banquetes, cenas, degustaciones privadas de finos vinos y oporto, se diseñó la política de divide et impera para América Latina, antes que iniciaran los procesos de independencia de la España invadida por Napoleón Bonaparte, al desaparecer la autoridad de los Reyes Borbones, calamidad de una casa reinante decadente. El ministro especial norteamericano en América del Sur primero y en México después, Joel Poinsett, sembraría de logias masónicas yorkinas anticatólicas y antiespañolas, jacobinas virulentas, que darían origen a las sangrientas guerras civiles que desgarraron la región por más de un siglo. Y el resto, lo hicieron los caudillismos hasta quedar pulverizadas en veintitantas republicas, exangües y desangradas, económicamente en quiebra por tanta guerra civil, inspirada desde fuera, mientras el Imperio de Brasil, después Republica, permaneció unido y es hoy un obstáculo geopolítico para el Imperio.

América para los americanos

Enunciada en 1820, era en realidad América para los norteamericanos. La construcción veterotestamentaria del Destino Manifiesto, inspirada en las más semitizadas corrientes puritanas escocesas en las Colonias Inglesas del Este, es el antecedente teológico de las guerras de conquista inspiradas por los neocons hebreos de Brooklyn, los cristianos evangelistas sionistas, y los católicos sionistas como el Vicepresidente Biden, el lobby poderoso AIPAC y los fundamentalistas sionistas en el poder en Israel.

Es equívoco confundir el Dios lo Quiere de las Cruzadas, con el Destino Manifiesto, esto es una expresión teológica de iluminación a un pueblo elegido para que llegara a su tierra prometida, a su paraíso terrenal, al paraíso de los trabajadores de Lenin y Marx, el paraíso capitalista de las bancas neoyorquinas, londinenses, parisinas y frankfurtianas, teología que inspira a los neocons y a los fanáticos sionistas que sueñan con el Gran Israel del Nilo al Éufrates, meta sobre la que avanzan paso a paso sin descanso.

Las Cruzadas terminaron sangrando a la nobleza de la espada, drenando las finanzas de los reinos cristianos, y engordando las bolsas de los prestamistas, usureros de los guetos, de los navieros y financieros venecianos en su propio provecho. Hoy se cocina una nueva Cruzada neocons contra el Islam en general pero en especial contra la Republica Islámica de Irán, impulsada por conversos al catolicismo vaticano como el británico Tony Blair y el norteamericano Greenwich, con la bendición del Vaticano y la colaboración de la fatídica Compañía de Jesús, la decadente orden de Los Legionarios de Cristo, y los nuevos fariseos del Opus Dei. No debe extrañar que enarbolen el estandarte de la Virgen de Guadalupe, quien en el imaginario popular, sufre ahora una metamorfosis esquizoide manipulada con una interpretación indigenista que ha de complacer al Comandante Marcos y a sus mentores habaneros y defeños ensotanados.

Esta guerra teológica de expansión geopolítica asume la convergencia de las tres religiones monoteístas en una empresa jerarquizada donde Israel tiene la preminencia sobre el Catolicismo Vaticano, que ha transitado de los hermanos separados, a los hermanos mayores, hasta la paternidad judía sobre el Catolicismo, en boca de Juan Pablo II y Benedicto XVI. El Vaticano es una internacional más en el juego geopolítico del Nuevo Orden Mundial, auxiliar y sierva del Sionismo, al transformar al Gólgota en Auschwitz, a las persecuciones de los primeros cristianos en el fantasma del Holocausto, y al consagrar a Europa, no a San Esteban o Santa Juana de Arco, sino a una santa al vapor, Edith Stein, muerta de tifus en un campo de concentración, una intelectual activista de la resistencia militante.

La expansión hacia el Oeste y hacia el Sur produjo la inevitable guerra contra México, que inicia en Tejas y termina con la ocupación de Chapultepec en 1847. Los amigos y discípulos de Poinsett , Lorenzo de Zavala, Gómez Farías, Justo Sierra Méndez, y otros hicieron su tarea para que triunfaran sus ideas de libertad y progreso, aunque México resultara el amargo perdedor, las libertades se evaporaran y el retraso, los odios y el saqueo fueron herencia maldita de las guerras de intervención e invasiones extranjeras.

El segundo Versalles condujo a la Segunda Guerra Mundial y a un nuevo Versalles, en Yalta, donde los aliados configuraron el reparto de Europa, de las colonias de África y Asia, y de las zonas de influencia de las potencias vencedoras.

No hay duda que después de dos guerras europeas, Estados Unidos, intervino para desnivelar la balanza siempre a su favor, desplazando a los poderes europeos occidentales, para emerger como el nuevo Imperio, la potencia unipolar que brilla con la caída del Muro de Berlín y la implosión de la antigua URSS, dando fin a la guerra fría, al menos en apariencia.

El aire frío y una pertinaz llovizna me hace buscar refugio junto a Abraham Lincoln, quien murió asesinado en situaciones más que sospechosas por ser un obstáculo para los intereses de las Bancas inglesas que habían apoyado al esclavista Sur.

Hay mucho que caminar bajo la lluvia y el frente de tormenta se acumula frente a mis ojos, muy lejos de aquí, en las zonas de fricción donde el Imperio Unipolar se resiste a la realidad de un mundo multipolar, a un equilibrio de fuerzas, tan cebado de haberse convertido en la primer potencia sin rival capaz de derrotarlo.

Me vienen a la mente los textos del bardo ingles Guillermo El que agita la Lanza, en su Enrique V , las guerras feudales que duraron más de 100 años y en una batalla inolvidable, a 160 kilómetros de Calais, pasando el Rio Somme, un lejano 25 de octubre de 1415, en Agincourt , cuyo desenlace arroja una lección que muchos prefieren ignorar: el pequeño, hambriento y cansado ejército ingles derroto a la poderosa, mejor armada y mejor blindada caballería pesada francesa, que sucumbió en el campo de batalla víctima del peso de sus armaduras. De ahí el famoso fervorín de Enrique V y la banda de hermanos que conformaron los victoriosos combatientes en que los arcos largos vencieron a las armaduras pesadas de la caballería francesa.

Enrique V arenga a sus tropas antes de la batalla: Ojala fuésemos menos, así la Gloria de la Victoria será mayor y desde este día seremos recordados hasta el fin de los tiempos…

“We few,

we happy few,

we band of brothers…. Saint Crispin Day!!.

Mientras recuerdo el texto de William Shakespeare y la celebración dando gracias Dios por la victoria, enderezo mis pasos hacia uno de los Museos del Mall en busca de alguna sorpresa agradable, como una exposición de Rodin.

Mientras camino por los senderos voy tarareando la pegajosa melodía de la pelicula:

NON NOBIS DOMINE,

DOMINE NON NOBIS DOMINE
SED NOMINI,

SED NOMINI,

TUO DA GLORIAM.

El poeta nicaragüense Rubén Darío en su Oda a Roosevelt, durante la guerra contra la España borbónica, denunció tardíamente lo que ya México había experimentado en carne propia, tuvo una lúcida inspiración pues en cada línea, adquieren hoy una dimensión paradójicamente de claroscuro:

¡Es con voz de la Biblia, o verso de Walt Whitman,
que habría que llegar hasta ti, Cazador!
Primitivo y moderno, sencillo y complicado,
con un algo de Washington y cuatro de Nemrod.
Eres los Estados Unidos,
eres el futuro invasor
de la América ingenua que tiene sangre indígena,
que aún reza a Jesucristo y aún habla en español.

Eres soberbio y fuerte ejemplar de tu raza;
eres culto, eres hábil; te opones a Tolstoi.
Y domando caballos, o asesinando tigres,
eres un Alejandro-Nabucodonosor.
(Eres un profesor de energía,
como dicen los locos de hoy.)
Crees que la vida es incendio,
que el progreso es erupción;
en donde pones la bala
el porvenir pones.
No.

Los Estados Unidos son potentes y grandes.
Cuando ellos se estremecen hay un hondo temblor
que pasa por las vértebras enormes de los Andes.
Si clamáis, se oye como el rugir del león.
Ya Hugo a Grant le dijo: «Las estrellas son vuestras».
(Apenas brilla, alzándose, el argentino sol
y la estrella chilena se levanta…) Sois ricos.
Juntáis al culto de Hércules el culto de Mammón;
y alumbrando el camino de la fácil conquista,
la Libertad levanta su antorcha en Nueva York.

Mas la América nuestra, que tenía poetas
desde los viejos tiempos de Netzahualcóyotl,
que ha guardado las huellas de los pies del gran Baco,
que el alfabeto pánico en un tiempo aprendió;
que consultó los astros, que conoció la Atlántida,
cuyo nombre nos llega resonando en Platón,
que desde los remotos momentos de su vida
vive de luz, de fuego, de perfume, de amor,
la América del gran Moctezuma, del Inca,
la América fragante de Cristóbal Colón,
la América católica, la América española,
la América en que dijo el noble Guatemoc:
«Yo no estoy en un lecho de rosas»; esa América
que tiembla de huracanes y que vive de Amor,
hombres de ojos sajones y alma bárbara, vive.
Y sueña. Y ama, y vibra; y es la hija del Sol.
Tened cuidado. ¡Vive la América española!
Hay mil cachorros sueltos del León Español.
Se necesitaría, Roosevelt, ser Dios mismo,
el Riflero terrible y el fuerte Cazador,
para poder tenernos en vuestras férreas garras.

Y, pues contáis con todo, falta una cosa: ¡Dios!

* Experto en Geoestrategia y en Prospectiva de escenarios. Académico en varias Universidades Latinoamericanas, analista político. Forma parte del equipo para la sección latinoamericana de “El Espía Digital”.

Extraído de: El Espía Digital.

lundi, 21 octobre 2013

La geopolítica rusa del siglo 21

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

La Jornada, Bajo la Lupa – Entre los prominentes invitados al seminario internacional del Centro de Estudios de la Transición/Centro de Estudios Geoestratégicos de la UAM-X estuvo Sivkov Konstantin Valentinovich, primer vicepresidente de la Academia de Problemas Geopolíticos y doctor en ciencias militares.

Konstantin es segundo de a bordo de Leonid Ivashov, anterior jefe del departamento de asuntos generales en el Ministerio de Defensa de la URSS. Cobra mayor relieve su postura a raíz del triunfo diplomático de Rusia en Siria (ver Bajo la Lupa, 22/9/13).

Ivashov es muy conocido en los multimedia internacionales y sus puntos de vista suelen ser polémicos (v.gr. el terrorismo internacional no existe: su despliegue beneficia a la oligarquía global) y considera que mientras el imperio de Estados Unidos se encuentra al borde del colapso, corresponde a los BRICS la misión de reconfigurar el mundo (Réseau Voltaire, 15/6/11).

De la ponencia de Konstantin, La geopolítica de la URSS y Rusia, me enfocaré en la parte de Rusia.

A su juicio, la lucha geopolítica global basada en la ideología fue cambiada a la confrontación de civilizaciones: la civilización occidental (euro-estadunidense) confronta las civilizaciones ortodoxa, islámica, confuciana (china). Resalta la similitud con la tesis huntingtoniana del choque de civilizaciones que lleva a la inevitabilidad del conflicto de la civilización occidental con el resto (del planeta).

Identifica cuatro de los más importantes factores al desarrollo de la geopolítica mundial:

1. Formación intensiva de un único sistema mundial de poder dominado por EEUU.

2. Intenso crecimiento poblacional y presión al ecosistema por consumismo occidental.

3. Desequilibrio global industrial y de materias primas: el mayor potencial industrial se concentra en EEUU/Europa/Japón, mientras los recursos de materias primas se concentran en Rusia y en los países del tercer mundo, y

4. El carácter independiente de las trasnacionales como sujeto geopolítico

La activación de los cuatro actores genera una crisis global por la contradicción entre el consumismo y la escasez de materias primas. Define a Rusia como una entidad geopolítica cuya base es Eurasia.

Su inmenso potencial intelectual, su posición del centro euroasiático y su potencial militar significativo pone en duda la durabilidad del modelo unidireccional sin remover (sic) a Rusia como sujeto de la geopolítica” a la que habría que demoler como a su antecesora URSS.

Arguye que la etapa más lúgubre de la historia de Rusia en la década de los 90 del siglo 20 (nota: la era entreguista Yeltsin) encontró a la élite política rusa bajo el control total (¡supersic!) de EEUU.

Ocurre el desmantelamiento científico de Rusia y la privatización de sus joyas geoestratégicas, llegando hasta el asesinato de sus principales científicos, mientras las principales empresas de petróleo/gas e infraestructura de transporte acabaron en manos de compradores (sic) domésticos y trasnacionales.

Así la geopolítica de Rusia operó bajo el control directo de los servicios de espionaje de EEUU: capitulación total. ¡Uf!

Peor aún: el liderazgo ruso fomentó la de-sintegración interna. Pero no contaron con la resistencia oculta de los bajos niveles de la jerarquía y las protestas de la población que hicieron fracasar el esquema desintegrativo que permitió la llegada al poder de Putin, con su equipo proveniente de las fuerzas armadas y los servicios de seguridad, como nuevo estadio de la geopolítica rusa.

Considera que el fracaso de las campañas de Irak y Afganistán, la liberación de Sudamérica de la hegemonía de EEUU, en particular Venezuela, y el fracaso de la operación (¡supersic!) Primavera Árabe, debilitaron la influencia de EEUU en Rusia cuando Occidente exhibió sus pies de barro.

Rusia se libera así de su subordinación a los dictados de EEUU en la esfera de la geopolítica global y comienza un regreso suave a los principios de la geopolítica soviética, pero con diferentes bases conceptuales e ideológicas.

Juzga que los instrumentos más importantes de la influencia geopolítica rusa fueron creados con el único plan de una red de oleo/gasoductos.

A partir de la derrota de EEUU en Irak, Rusia operó un acercamiento con China cuando estableció sus tres proyectos geopolíticos exitosos: el Grupo de Shanghai, los BRICS y la Unión Euroasiática. El Grupo de Shanghai genera el espacio euroasiático de Bielorrusia a China mediante una unión económica.

Los BRICS han cortado en términos económicos el asa Anaconda (nota: del nombre de la ominosa serpiente constrictora más grande del mundo) rompiendo una profunda brecha en el sistema de zonas, la influencia de EEUU que cubre a Rusia.

En una entrevista a Pravda.ru (15/9/11), Konstantin explica el significado del cerco a Rusia por EEUU y su despliegue misilístico en la periferia inmediata rusa, parte del proyecto Anaconda: Rusia es todavía percibida por EEUU como el principal adversario estratégico y su tarea consiste en neutralizar las armas nucleares de Rusia y empujarlo fuera de las principales áreas de los océanos mundiales, aun del mar Negro.

La Unión Euroasiática (Rusia, Bielorrusia y Kazajstán) cubre 85 por ciento del territorio de la ex URSS y es el precursor de mayor integración en el espacio postsoviético.

Rusia se pronuncia por la multipolaridad, en cooperación particular con Europa continental que desea sacudirse la hegemonía de EEUU.

Juzga que los cambios tectónicos en la geopolítica global asociados a la transferencia del centro económico de gravedad a la región Asia/Pacífico, sumado de la crisis financiera occidental, implican la inevitabilidad de una seria reorganización del panorama geopolítico, acoplado con la amenaza de conflictos militares de gran escala (sic).

Aduce que el triunfo presidencial de Putin significó una fuerte derrota para las fuerzas occidentales internas en Rusia, lo cual disminuyó considerablemente su impacto en la geopolítica rusa, ya que el control occidental del país es un factor crítico para la restauración y conservación de la dominación del mundo por Occidente.

Los vectores prioritarios de la geopolítica rusa: 1. Al oeste: desarrollo de relaciones igualitarias con Europa y normalización de relaciones con EEUU, para prevenir el desliz a una nueva guerra fría. 2. Al sur: la zona del Cáucaso, medioriente y noráfrica, donde Rusia aspira a normalizar la situación militar y política y frenar los conflictos militares, sobre todo en Siria (¡supersic!) 3. En Sudamérica (nota: no Norteamérica ni Centroamérica: desarrollo de relaciones económicas), y 4. En Asia: el más importante hoy (¡supersic!) para Rusia donde se compromete a un mayor reforzamiento de buenas relaciones con sus grandes vecinos China e India, Vietnam, las dos (sic) Coreas, y la normalización de relaciones con Japón.

Llama la atención que Konstantin no haya citado la invasión de Georgia a Osetia del Sur y la vigorosa respuesta rusa que, a mi juicio, cambió dramáticamente al mundo (El mundo cambió en el Cáucaso; Bajo la Lupa, 20/8/08).

Ahora al unísono de Rusia, la misma serpiente constrictora Anaconda ha reaparecido en el océano Pacífico, donde tiene en la mira a la apetecible China, muy difícil de digerir.

Fuente: alfredojalife.com

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Nr. 319 vom 17.10.2013

Crash-Gefahr in den USA steigt: die Hintergründe

Redaktion

Die Einigung der Politik in den USA auf eine neue Schuldenobergrenze wurde weltweit erleichtert kommentiert. Dieses Theater jedoch ist für objektive Betrachter nicht nachzuvollziehen. Denn das Problem wurde nicht aufgeschoben, sondern sogar noch verschlimmert.

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Geopolitische Kräfteverlagerung: Russland sucht Handel und Investitionen mit China

F. William Engdahl

Während sich die meisten Medien im Westen auf den Fortschritt bei den Gesprächen über die dubiose, von den USA unterstützte Transpazifische Partnerschaft (TPP) zur Liberalisierung des Handels konzentrieren - China ist von den Verhandlungen ausgeschlossen -, zeigt man sich darüber in China nicht allzu betrübt. Denn zurzeit werden Investitionen und Handelsbeziehungen im und zum Nachbarland Russland, dem ehemaligen Gegner im Kalten Krieg, stark ausgeweitet. Die auf den ersten Blick unspektakulären Vereinbarungen deuten auf eine tektonische geopolitische Verschiebung hin, die dem Westen, vor allem den USA, noch zu schaffen machen wird.

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dimanche, 20 octobre 2013

La geopolítica existencial de Carlo Terracciano

   


por Alexander Dugin

E: http://paginatransversal.wordpress.com

La elección de Carlo Terracciano

Creo que Carlo Terracciano es uno de los más importantes geopolíticos europeos de los últimos decenios. Estoy convencido de que va a ser reconocido como uno de los clásicos  autores modernos de esta disciplina. Tuve la oportunidad de conocer a Carlo Terracciano personalmente, y siempre he admirado la rectitud de su posición ideológica en la vida: La geopolítica era para él una elección existencial, vivió en plena conformidad con sus principios, lo que demuestra algo impensable en nuestra época: Una actitud personal romana, olímpica – la lealtad, el apego total a la causa, la integridad moral completa sin tener en cuenta los efectos de las presiones de la modernidad.

Carlo Terracciano era un hombre de ideas y un hombre de acción, al mismo tiempo. En su caso, la teoría y la práctica se fusionaron en algo indivisible. ¿Cuál era su idea principal y cuál fue su acto esencial?

El nacimiento de la geopolítica de la espuma del mar

Carlo Terracciano heredó la tradición geopolítica del continentalismo europeo. En sus escritos (recopilados en una serie de artículos en “Nel Fiume della storia”), traza la génesis ideológica de esta escuela. El imperialista británico H. Mackinder fue el primero en articular la principal ley geopolítica – oposición dualista entre la civilización del Mar (talasocracia) y la civilización de la Tierra (telurocracia). Mackinder mismo era un brillante representante de la talasocracia y se encargó de transmitir la tradición de la estrategia talasocrática, el procedimiento de la percepción geopolítica de Gran Bretaña a los Estados Unidos. Mackinder fue uno de los fundadores de la London School of Economics, contribuyó a la aparición de “Chattem House”, el Real Centro de Estudios Estratégicos e inspiró el primer equipo del CFR (Consejo de Relaciones Exteriores), publicando en «Foreign Affairs» sus posteriores artículos. De él al americano A. Mahan se puede trazar la línea recta de la geopolítica atlantista, pasando por el realismo americano (con algo de “liberalismo muscular”, transnacionalismo y globalización) hasta llegar a Kissinger, Brzezinski, D. Rockefeller, por un lado, y los neocons en el otro.

La hegemonía planetaria de Estados Unidos y la idea de talasocracia global con el Gobierno Mundial deriva de la visión planetaria de Mackinder, llevada a sus límites lógicos. El mundo puede llegar a ser realmente global, sólo cuando el poder del Mar definitivamente acabe con el poder de la Tierra (o viceversa). Ese fue el objetivo de la vida de Mackinder. Y ahora vemos que muchos de sus proyectos se cumplen: insistía en el desmantelamiento de Rusia, en la creación de un “cordón sanitario” en Europa del Este, en la necesidad de derrotar a Alemania y Rusia, y todo esto de alguna manera se realizó a finales del siglo XX, proporcionando así las condiciones para el surgimiento de un mundo unipolar y la hegemonía global de EE.UU. Este imperio talasocrático se convierte en una realidad ante nuestros ojos.

Respuesta Continental

 

carlterr44.jpegPero en el primer cuarto del siglo XX, el desafío conceptual de H. Mackinder fue contestado por los geopolíticos que se ubicaron en el lado de la telurocracia. Se trataba, en primer lugar, de la escuela alemana de Karl Haushofer, quien comenzó a desarrollar una base geopolítica telurocrática, Geopolítica-2 (mientras que la geopolítica talasocrática anglosajona se puede llamar “Geopolítica-1″). Así se sentaron las bases para la tradición continentalista.

La escuela de Haushofer ofreció a Alemania realizar su naturaleza telurocrática y unificar Europa sobre la base continental; para lograrlo era necesario concluir una alianza con la Unión Soviética y fortalecer los lazos con Japón y así destruir la talasocracia mundial – la alianza de Inglaterra, EE.UU. y Francia. La consolidación de todas las potencias terrestres era la única manera de deshacerse de las potencias marítimas y la tentación de organizar el espacio mundial bajo su modelo talasocrático. Este concepto fue desarrollado por el proyecto de una nueva división del mundo sobre la base de las Pan-ideas – cuatro áreas que iban a ser integradas económicamente, políticamente y estratégicamente a lo largo del meridiano – de norte a sur. Haushofer había creado un importante baluarte conceptual de la Geopolítica-2, con el cual se sentaban las bases para el continentalismo europeo en el que Alemania fue concebida como el centro de la telurocracia europea (un hecho natural reconocido por el propio Mackinder).

Tras la derrota de Alemania y las potencias del Eje en la Segunda Guerra Mundial la geopolítica telurocrática ha sido desacreditada durante mucho tiempo y se perdió entre las sombras. Autores americanos han llegado a sugerir que habría que distinguir la anglosajona «Geopolitics» de la alemana «Geopolitik», identificando la primera como un “método completamente aceptable de análisis de la ciencia política en el ámbito de las relaciones internacionales”, y la segunda como”Fantasías imperialistas”. En estas definiciones de lo que es “científico” y lo que no, vemos sólo el típico doble rasero y la clásica propaganda política de los ganadores. Las potencias marítimas derrotaron a las potencias terrestres, y establecieron una disciplina colonial – en particular en el campo de la ciencia, porque el conocimiento, como Michel Foucault ha mostrado, es sinónimo de poder.

Sin embargo, la escuela continentalista de la geopolítica telurocrática continuó existiendo en Europa en condiciones marginales también después de la Segunda Guerra Mundial. Los ejemplos son las obras del general austríaco Jordis von Lohausen, el teórico belga y fundador del movimiento pan-europeo “Joven Europa” Jean Thiriart (a quien, casualmente, Carlo Terracciano encontró por primera vez en Moscú en mi apartamento en 1992) y el destacado filósofo francés Alain de Benoist. La característica principal de esta continental Gepolítica 2 es la visión del mundo desde el punto de vista de la Tierra. De esto podemos deducir fácilmente el papel de cada jugador en la “gran guerra de los continentes.” Los que están en el lado de la Tierra están automáticamente contra el mar, es decir, contra el mundo anglosajón, en contra de la dominación de EE.UU. y en contra de la globalización occidental  (mundialismo).

Testimonio telurocrático de Carlo Terracciano

Carlo Terracciano era un sucesor directo de la tradición geopolítica continentalista, el teórico más notable y persistente practicante de la Geopolítica-2. Su obra es quizás el ejemplo más completo y coherente de esta tradición. No se limita a seguir reciclando teorías pre-existentes, sino que aplica los principios básicos de la geopolítica telurocrática para analizar la situación actual en el mundo. No dejó una sombra de duda en su elección personal: habla en nombre de todo el continente de Europa, de la telurocracia. En las condiciones de ocupación y dominación atlantista talasocrática es un gesto viril de la rebelión espiritual y cognitiva. Así Terracciano lleva a cabo un acto simbólico importante: lo que constituye el polo subjetivo, dotado de la voluntad y de la mente, que surge del vertedero de la Europa post-moderna, convirtiéndose en un proyecto alternativo revolucionario de los países de Europa. Ésta posible pero aún no realizable Europa surge – aunque sea sólo en teoría – de entre las ruinas de la modernidad agonizante. Terracciano es una especie de testigo geopolítico, en sus escritos y acciones testifica que la victoria del Mar no es absoluta y que en Europa permanece una red de decidida resistencia geopolítica continentalista y que esta red es plenamente consciente de la naturaleza, finalidad y participaciones en la gran guerra de los continentes. Por lo tanto, Carlo Terracciano está salvando la geopolítica continental europea tradicional, preparando así el restablecimiento teórico de Europa.

Terracciano como Eurasiatista

Además, el momento decisivo en la evolución de las teorías Carlo Terracciano fue su encuentro con la tradición geopolítica eurasiatista restablecida en Rusia desde finales de los 80. La escuela moderna eurasiatista rusa de la geopolítica fue fundada a finales de los años 80 como una reflexión geopolítica post-soviética en la visión de mundo de Mackinder, como una especie de respuesta al desafío talasocrático. La lógica constituyente de la construcción de la geopolítica Eurasiatista era muy similar a la génesis de la geopolítica alemana de la escuela de Haushofer. Pero en el caso de Rusia, la simetría era aún más perfecta: Mackinder identificó como el principal enemigo del poder marítimo al Heartland, cuyo control garantiza a la talasocracia la dominación del mundo. Los eurasiatistas rusos en los últimos años 80 aceptaron el marco principal del mapa geopolítico y acordaron reconocer la esencia de la historia de Rusia en la telurocracia. La Rusia es el Heartland, así Geopolítica-2 es la causa rusa. Así se sentaron las bases del moderno neo-eurasismo.

La geopolítica euroasiática rusa se reunió con el continentalismo europeo en 1992 – durante una visita conjunta a Moscú de Carlo Terracciano y Jean Thiriart. Jean Thiriart fue el autor del concepto de “Imperio Euro- soviético de Vladivostok a Dublín” y Carlo Terracciano en esa época escribió su obra programática “En la espuma de la historia” (“Nel fiume della Storia”). Desde entonces el continentalismo europeo y el eurasismo ruso se convirtieron casi en la misma  línea geopolítica. Algo similar se describe en el concepto de Haushofer del proyecto continental del bloque geopolítico “Berlín-Moscú-Tokio”. La misma idea fue revivida en el plano teórico en los años 90 en Rusia. El estrecho diálogo geopolítico ruso – europeo comenzó entonces en Moscú y sigue creciendo hasta la actualidad. Al mismo tiempo, otros geopolíticos europeos, en particular Alain de Benoist y Claudio Mutti, visitaron Moscú, entrando en la misma dirección de consideraciones geopolíticas. En Francia, unos puntos de vista muy similares fueron desarrollados por el excelente escritor tradicionalista Jean Parvulesco.

Carlo Terracciano tuvo en esa amistad eurasiática el papel principal. Con una energía apasionada comenzó a desarrollar la tendencia eurasiatista, invitando a la unión en un bloque continental telurocrático de todos aquellas fuerzas inconformistas contra el status quo. Su obra, aunque se ha desarrollado en el ámbito de una élite intelectual y de escuelas geopolíticas, ha tenido un impacto considerable. Las ideas son importantes, y cualquier acción política siempre se inicia con el proyecto, el programa, la estrategia.

Islam y telurocracia

El análisis de la situación actual ha llevado a Carlo Terracciano a la conclusión de que muchos países islámicos y la civilización islámica en su conjunto debe ser considerada como una aliada crucial en la alianza telurocrática en la lucha común contra la hegemonía estadounidense y la globalización plutocrática. Por lo tanto, la importancia del factor islámico se ha convertido en un componente vital del neocontinentalismo moderno. Terracciano debe considerarse como uno de sus fundadores. El Islam es un Poder telurocrático – esta fue la conclusión a la que llegó Carlo Terracciano. Se convirtió desde entonces en una especie de axioma geopolítico para el eurasismo contemporáneo.

Terracciano hizo una serie de viajes y dio una serie de conferencias en los países islámicos – Irán, Siria, etc, promoviendo por todas partes la geopolítica euroasiática continentalista. Ideas y acciones, como siempre en el caso de Carlo Terracciano no difirieron.

Nacional comunismo

carloTerr.jpegLa formación de puntos de vista geopolíticos han estado acompañados por Terracciano con los correspondientes cambios ideológicos y políticos. La apelación a los criterios geopolíticos, los conceptos y la evaluación del significado crucial de telurocracia exigió la revisión de los fundamentos políticos del patriotismo clásico europeo, que por lo general se refiere a la “Tercera Posición” (anti-liberalismo y anti-comunismo), en el espíritu de Evola, Heidegger y Yockey. Si aceptamos el punto de vista de la potencia terrestre, la Unión Soviética pasó inmediatamente de ser uno de los dos enemigos de Europa (junto con el Occidente capitalista liberal, personificada en los EE.UU.) a ser un aliado. Esto requiere una revisión radical de la “Tercera Posición” y la transición a una fusión entre el europeísmo y el sovietismo, el nacional-bolchevismo. Por una evolución semejante a mediados de los 80′ pasó el máximo teórico de la europea “Nouvelle Droite” Alain de Benoist. A diferencia de muchos otros “nacional revolucionarios” Carlo Terracciano, sin dudarlo, aceptó la dirección ideológica nacional-comunista y se convirtió en uno de los líderes del comunismo nacional en Italia. El Anti-sovietismo y el anticomunismo (sobre todo ahora, después de la caída de la Unión Soviética) se convirtieron en obsoletos y sirven como herramientas en las manos de talasocracia, los liberales y los globalistas. Así que cada ciudadano europeo coherentemente revolucionario debe resueltamente terminar con eso y cooperar activamente con todas las fuerzas de izquierda que luchan contra la hegemonía estadounidense y el capitalismo liberal, que encarnan la esencia de la talasocracia y la civilización del mar. Este giro a la izquierda de Terracciano fue la conclusión lógica de su análisis geopolítico, y él ha dado pasos más decisivos en esta dirección uniéndose así con la tradición de la “Joven Europa” (siguiendo el ejemplo de Claudio Mutti, amigo y colega de Carlo Terracciano ), y convirtiéndose en un pionero de las nuevas tendencias nacional-comunistas y eurasiatistas en la política moderna italiana y europea. Para esta posición política Carlo Terracciano consagró todo un libro bajo el expresivo nombre de “Comunismo Nacional”.

La justicia social es un valor de la sociedad tradicional. La jerarquía basada en el principio material y la estratificación de clases, que constituye la base del capitalismo, es el mal absoluto y debe ser abolida. La lucha contra el liberalismo, el capitalismo y la oligarquía global por la libertad, la justicia y el orden social basado en la solidaridad y la ayuda mutua es la principal tarea de los nacional-revolucionarios. No se puede tolerar compromiso alguno con la burguesía y sus valores mercantilistas, materialistas y egoístas. El hombre es un ser social. La tradición es una causa del ser colectivo, una causa social. Con el fin de afirmar la sociedad tradicional y aplicarla a escala mundial, es necesario destruir la cosmópolis capitalista fundada en la veneración incondicional del “becerro de oro”. Y en este caso las fuerzas de izquierdas que luchan por la justicia social, son aliadas y amigas, así como las fuerzas de la derecha, que defienden los valores tradicionales – como la espiritualidad, la fe y la fidelidad a las raíces (de hecho, todos éstos valores son incompatibles con el capitalismo y el espíritu comercial).

Tradicionalismo y la geopolítica de lo Sagrado

Por último, el aspecto crucial del pensamiento de Carlo Terracciano se asocia con el tradicionalismo y la Tradición. Terracciano siguió el camino trazado por Julius Evola, viéndose a sí mismo como portador de las tradiciones espirituales de Occidente, que se remontan a las profundidades de la antigüedad, al neoplatonismo greco-romano. Era respetuoso frente al Islam y el hinduismo, sentía simpatía por la ortodoxia griega y rusa, pero hasta el final de sus días se abstuvo de aclarar sus puntos de vista religiosos con una confesión concreta. Él era un tradicionalista y un fuerte partidario de los antiguos valores indoeuropeos. Estos valores, a su juicio, tenían que estar en el centro de la guerra santa que él libró contra el mundo moderno.

La tradición está ligada a la tierra. La modernidad está vinculada al mar. Telurocracia significa Tradición, la modernidad significa talasocracia. Así la geopolítica de Terracciano obtiene una dimensión sagrada. No es sólo un instrumento técnico para el correcto análisis político o la planificación estratégica, sino una ideología, una elección espiritual, una llamada para una batalla sagrada escatológica, un Endkampf, que nos exige movilizar todo nuestro ser.

Muy buen guerrero

Carlo Terracciano nos da un ejemplo de cómo debería ser la vida de un auténtico geopolítico en el campo de la ciencia, la teoría, la existencia, la ontología, la escatología. Esta es la movilización total del alma, el pago completo de las creencias de todo el contenido de la vida heroica y trágica.

Hoy en día muchos se quejan de que no hay más lugar para los actos heroicos y luchas, todo está condenado a perder desde el principio, nada puede dar resultados empíricos. Esto sólo demuestra debilidad, cobardía y bajeza. Si creemos en algo y nuestra fe es suficientemente fuerte, somos siempre capaces de cambiar el mundo. No hay enemigo imbatible para el ardiente espíritu humano. Carlo Terracciano nos da el ejemplo de un hombre que hasta su último aliento defendió sus creencias. Sus creencias son nuestras creencias. Su lucha es nuestra lucha. Y la lucha de aquellos que vendrán después de nosotros.

Confieso que no me interesa qué clase de hombre era Carlo Terracciano, aunque sus amigos afirman que era genial, amable, honesto. No importa. Es subjetivo. Objetivamente, él era un héroe. El verdadero héroe del continente, de la civilización de la tierra, de Eurasia. Y eso es mucho más importante. Sólo la idea sí importa. Y otra cosa también tiene importancia – la vida humana arrojada al fuego de una gran fe y una gran causa.

Un tradicional proverbio japonés dice: No sólo es bueno el guerrero que sirve honestamente a un buen Estado, bueno es el guerrero que sirve honestamente a cualquier estado – entre ellos el muy malo, y este servicio honesto es el que convierte al mal estado en uno bueno. Carlo Terracciano era un guerrero muy bueno. El guerrero de Europa.

Texto original: Open Revolt

Traducido para TM por Felix W.

Fuente: Tribulaciones Metapolíticas

Entretien avec Aymeric Chauprade sur la Russie

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"Si la Russie court derrière le modèle occidental, elle sera toujours en retard"

Aymeric Chauprade bonjour, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de RIA-Novosti qui ne vous connaîtraient pas?

Je suis géopolitologue. Une formation scientifique d'abord (mathématiques) puis de sciences politiques (docteur) et dix années titulaire de la Chaire de géopolitique de l'Ecole de Guerre à Paris, entre 1999 et 2009. J'ai aussi enseigné la géopolitique et l'histoire des idées politiques en France à la Sorbonne et en Suisse à l'Université de Neuchâtel.

Je suis maintenant également consultant international et très heureux de travailler de plus en plus avec la Russie. Mais je suis également souvent en Amérique Latine et j'ai des réseaux africains développés.

Vous êtes considéré comme l’un des fondateurs de la nouvelle géopolitique française, pluridisciplinaire, attentive à décrire le « continu et le discontinu » dans l’analyse des questions internationales, pourriez vous expliquer aux lecteurs de RIA-Novosti ce qu’il en est exactement?

Je me rattache au courant dit réaliste qui tient compte de la force des facteurs de la géographie physique, identitaire et des ressources, dans l'analyse des relations internationales. Mais pour autant, je ne néglige pas les facteurs idéologiques. Ils viennent en combinaison des facteurs classiques de la géopolitique que j'évoquais à l'instant à savoir les déterminants liés à l'espace, aux hommes dans leur identité culturelle (ethnie, religion...), et à la quête des ressources. J'insiste sur la multicausalité (il n'y a pas de cause unique mais chaque situation est la combinaison unique, un peu comme l'ADN d'une personne, d'une multiplicité de facteurs déterminants) et sur la multidisciplinarité (je refuse l'idée que ma matière, la géopolitique, puisse rendre compte à elle seule de la complexité de l'histoire ; attention au "tout géopolitique", au "tout économique" ou "tout sociologique"). La tentation de tout expliquer par sa discipline, comme le font beaucoup les sociologues aujourd'hui, est une dérive née de l'hyperspécialisation qui nous éloigne de l'époque des savants généralistes, ces savants du XVIe siècle qui étaient à la fois philosophes, mathématiciens et souvent hommes de lettres!

Quant au "continu et au discontinu" c'est ce souci qui me vient de ma première formation scientifique de séparer la dimension continue et même parfois linéaire des phénomènes, de leur dimension discontinue et parfois erratique. Il faut savoir suivre les courbes des facteurs de temps long (la démographie par exemple) mais il faut aussi savoir lire les discontinuités, les sauts, de l'Histoire.

Vous avez le mois dernier été invité au prestigieux Forum Valdaï, cofondé par RIA-Novosti. Pourriez-vous nous faire part de vos impressions sur ce forum?

D'abord j'ai été très honoré de figurer parmi les nouveaux invités du Forum de Valdaï. Ce fut une expérience véritablement passionnante. Les débats sont de qualité, l'organisation rigoureuse. C'est une sorte de Davos russe mais avec une différence notable : il n'y a pas de pensée unique mondialiste unanimement partagée. Des sensibilités différentes sont représentées. Si l'on voulait simplifier d'un côté, les Occidentalistes qui, Russes ou Occidentaux, célèbrent le "modèle démocratique occidental", essentiellement américain et considèrent que celui-ci doit être l'horizon vers lequel doit tendre la société russe, et de l'autre côté, les partisans d'un modèle original russe, dont je fais partie, bien que n'étant pas russe, qui considèrent que la Russie n'est pas seulement une nation, mais une civilisation, dont la profondeur historique est telle qu'elle permet de proposer aux Russes un modèle original. A Valdai, j'ai beaucoup entendu les Occidentalistes se lamenter du fait que la Russie était encore loin des standards occidentaux, à cause d'un prétendu déficit démocratique et d'une forte corruption. Je n'idéalise pas la Russie sous Poutine qui travaille d'arrache-pied au redressement de ce pays depuis 13 ans ; j'en mesure les maux mais je dis simplement que lorsque l'on parle de corruption il faudrait premièrement rappeler que les indicateurs de mesure sont faits pour l'essentiel par les Occidentaux, et les Américains en particulier, ce qui n'est pas une assurance d'objectivité, et deuxièmement s'intéresser non seulement à la corruption de l'Occident lui-même mais à son fort pouvoir corrupteur dans les pays en voie de développement!

Par ailleurs je considère que si la Russie court derrière le modèle occidental, elle sera toujours en retard. Bien au contraire, un pays qui a su pousser si loin la création artistique et scientifique, me paraît plus que capable de proposer un contre-modèle, lequel ne devra pas être fondé sur la toute puissance de l'individualisme, mais au contraire sur l'âme russe, sur la dimension spirituelle de ce pays. Il faut faire attention à une chose : le communisme, comme rouleau compresseur de l'esprit critique et de la dimension spirituelle de l'homme, a été un préparateur redoutable pour le projet de marchandisation de l'homme que propose l'individualisme américain.

Je suis convaincu que le retour à la Sainte Russie, au contraire, peut être un formidable réveil du génie créateur russe, qui seul lui permettra de reconstruire, au-delà des hydrocarbures et d'autres secteurs, une économie performante et innovatrice.

La question de l’identité a été extrêmement discutée et le président russe a utilisé une rhétorique eurasiatique pour parler de l’Etat Civilisation russe, pensez vous comme certains que le réveil russe l’éloigne de l’Occident, et donc de l’Europe, et devrait intensifier son rapprochement avec la Chine?

Si la Russie s'éloigne de l'Occident ce sera de la faute de l'Occident américain. La Russie est en effet diabolisée dans les médias américains dominants et par conséquent dans les médias européens qui s'en inspirent. Cette diabolisation est injuste, c'est de la mauvaise foi qui vise à présenter le redressement russe comme agressif alors que celui-ci cherche à consolider sa souveraineté face à l'impérialisme américain qui fait glisser les frontières de l'OTAN aux frontières de la Russie et de la Chine.

La Russie développe ses relations avec la Chine, dans le cadre notamment du groupe de Shangaï et aussi parce que les Chinois ont compris que les Russes pouvaient être des partenaires solides dans un monde multipolaire. De fait, ces deux puissances partagent la même vision de l'organisation du monde : elles respectent la souveraineté des Etats, refusent l'ingérence chez les autres, veulent l'équilibre des puissances comme garantie de la paix mondiale. Toutes deux s'opposent au projet unipolaire américain qui, il suffit de le constater, a déclenché une succession de guerres depuis l'effondrement soviétique : Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Libye, Syrie maintenant... Où avez-vous vu les Russes dans toutes ces guerres?

Je pense que la Russie ne veut pas se contenter d'un partenariat avec la Chine. Certes la Russie est une puissance eurasiatique, mais il suffit de s'intéresser à son histoire, à son patrimoine culturel, pour voir qu'elle est une puissance profondément européenne et qu'elle n'entend pas se couper de l'Europe. Si les Européens se libéraient de leur dépendance à l'égard des Etats-Unis tout pourrait changer et un fort partenariat stratégique pourrait se nouer entre l'Europe et la Russie.

Vous aviez lancé le 13 juin dernier un « Appel de Moscou », quel regard global portez vous sur la Russie d’aujourd’hui?

aymchaup55.jpgD'abord j'essaie de ne pas idéaliser la Russie même si je ne vous cache pas que je me sens extrêmement bien dans ce pays, parce que le matérialisme m'y paraît sans cesse équilibré par une sorte de profondeur d'âme insondable. Je pense que quelque chose est en train de se passer dans la Russie de Poutine et j'espère seulement que le Président Poutine pense à la manière de perpétuer son héritage, car la pire chose qui pourrait arriver ce serait le retour des occidentalistes de l'ère Eltsine, qui prennent la Russie pour un pays du Tiers monde qu'il faudrait mettre aux normes occidentales. L'appel de Moscou que j'ai lancé poursuivait deux buts: d'abord montrer mon soutien au refus russe du programme nihiliste venu d'Occident (mariage homosexuel, théorie du genre, merchandisation du corps), ensuite montrer aux Français qui défendent la famille et les valeurs naturelles que la Russie peut être une alliée précieuse dans ce combat. Je suis très surpris et heureux de constater à quel point mon appel de Moscou lancé à la Douma le 13 juin 2013 a circulé en France dans les milieux catholiques qui se sont mobilisés contre le mariage homosexuel.

Le souverainisme est à vos yeux une notion clef de l’équilibre mondial. Très curieusement ce concept est abandonné en Europe alors qu’en Russie et dans nombre de pays émergents l’affirmation et le maintien de la souveraineté semble au contraire un objectif essentiel. Comment expliquez-vous cette différence d’orientation?

La souveraineté est une évidence pour tous les peuples du monde, et en particulier pour ceux qui ont pris leur indépendance récemment ou qui aspirent à créer un Etat indépendant. Les Européens de l'Ouest, ou plutôt leur fausses élites gouvernantes, sont les seules du monde à avoir abdiqué la souveraineté de leurs peuples. C'est une trahison dont elles devront répondre devant l'Histoire. Des millions de Français ont péri à travers l'Histoire pour défendre la liberté et la souveraineté du peuple français, sous les monarques comme en République. Mon nom est inscrit sur les monuments aux morts français. Si les Français voulaient s'en souvenir, il n'est pas une famille française qui n'ait son nom inscrit sur ces monuments aux morts, de la Première, de la Deuxième ou des guerres de défense de l'Empire français.

Imaginez-vous un Américain ou un Russe abdiquer sa souveraineté? Pour eux le patriotisme est une évidence, qui va d'ailleurs tellement de soi que tout parti affirmant un programme nationaliste en Russie est perçu comme extrémiste parce qu'il n'y a nul besoin là-bas d'affirmer l'évidence. Nos amis russes doivent comprendre en revanche qu'en France ce n'est plus l'évidence et par conséquent qu'il est normal qu'un parti politique qui veut rendre au peuple la souveraineté, mette celle-ci au sommet de son programme!

Aujourd’hui nous assistons à une relative rapide modification des relations internationales, avec le basculement du monde vers l’Asie et la potentielle fin du monde unipolaire. Comment envisagez vous que cette transition puisse se passer?

Ce que je vois c'est que les Etats-Unis refusent de perdre leur premier rang mondial et peuvent créer de grands désordres, peut-être même des guerres de grande ampleur, dans les décennies à venir, et que les Européens, quant à eux, sont dans la gesticulation kantienne, la proclamation de belles leçons de morale qui s'accompagnent d'un déclin en puissance dramatique et donc pathétique.

Au sein de cet basculement, la France semble quant à elle pourtant de plus en plus aligner sa politique étrangère sur les intérêts américains, cela est visible avec la crise en Syrie. Comment l’expliquez-vous?

Je l'explique très simplement. L'oligarchie mondialiste a pris le contrôle des principaux partis de gouvernement français, le PS et l'UMP. La majorité de ses dirigeants ont été initiés dans les grands clubs transatlantiques. Ils ont épousé le programme mondialiste et ne raisonnent plus en patriotes français comme le faisait le général de Gaulle. Lorsque le peuple français l'aura compris, ces fausses élites seront balayés car elles n'ont pour bilan que le déclin en puissance de la France et la perte de sa souveraineté.

Vous avez soutenu Philippe de Villers en 2004, auriez appelé à Voter pour Nicolas Sarkozy en 2007 et vous venez de vous ranger au coté de Marine Le Pen. Souhaitez-vous désormais entamer une carrière politique?

Le mot carrière ne me va guère. Si j'avais choisi de faire une carrière dans le système, alors j'aurais choisi de proclamer autre chose que des vérités qui dérangent. Je n'ai qu'une ambition, pouvoir dire à mes enfants, au seuil de la mort, que j'ai fait ce que je pouvais pour défendre la liberté et la souveraineté du peuple français. J'ai soutenu Philippe de Villiers que je respecte.

Mais je n'ai jamais appelé à voter pour Nicolas Sarkozy, que je vois comme soumis aux intérêts américains. Je ne sais qui a pu dire une chose pareille mais je vous mets au défi de trouver un seul texte de soutien de ma part à Nicolas Sarkozy. C'est d'ailleurs son gouvernement, en la personne de son ministre de la défense Hervé Morin, qui m'a brutalement écarté de l'Ecole de Guerre parce j'étais trop attaché à l'indépendance de la France et que je m'opposait au retour de la France dans les structures intégrées de l'OTAN. Donc de grâce que l'on ne dise jamais que j'ai soutenu ou appelé à voter Sarkozy.

En revanche, oui je soutiens Marine le Pen et il est possible que je joue prochainement un rôle sur la scène politique à ses côtés. Marine a un caractère fort, une carapace héritée des coups que son père a pris pendant tant d'années, et je la sens donc capable de prendre en main avec courage le destin du pays. Le courage plus que l'intelligence est ce qui manque aux pseudo-élites françaises, lesquelles sont conformistes et soumises à l'idéologie mondialiste par confort.

Comment envisageriez vous la relation franco-russe?

Je l'ai dit et je le redis haut et fort. Si le Front national arrive au pouvoir, il rompra avec l'OTAN et proposera une alliance stratégique avec la Russie. Ce sera un tremblement de terre énorme au niveau international et c'est la raison pour laquelle, avant d'arriver en haut des marches, et même avec le soutien du peuple, il nous faudra affronter des forces considérables. Nous y sommes prêts. Et n'oubliez pas que la France est le pays de Jeanne d'Arc. Tout est possible donc, même quand tout semble perdu!

Merci Aymeric Chauprade.

Les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter votre blog ou le site Realpolitik-TV.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

samedi, 19 octobre 2013

Zankapfel Balkan

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Dr. T. Sunic:

„ Zankapfel Balkan“

(Interview)

Deutsche Militärzeitschrift-DMZ (10/2013. Nr.96)

DMZ: Herr Dr. Sunić, der Balkan ist stets Zankapfel der europäischen Großmächte und auch innerlich zerstritten gewesen. 1913 – vor 100 Jahren – kam es zum Zweiten Balkankrieg. Nur wenige Monate zuvor endete der Erste Balkankrieg. Warum ging es vor 100 Jahren so heiß her im südöstlichen Europa?

Sunic: Auf dem Balkan prallen viele Interessen aufeinander. Der Erste Balkankrieg begann als eine romantische Bewegung an, als Bündnis der sudostslawischen, christlich-orthodoxen Völker - also der Serben, Bulgaren, Montenegriner und Griechen - gegen die jahrhundertlange osmanische Despotie. Also in diesem Sinne war der erste Balkankrieg in dem Jahre 1912 eine positive Bewegung, da endlich eine fremde, nichteuropäische Macht aus Europa rausgeworfen wurde.

DMZ: Allerdings führte der Krieg schnell zu Revanchegedanken und Zwist unter den Bundesgenossen und mündete wenig später im nächsten Balkankrieg…

Sunic: Ja, Bulgarien griff kurz nach dem Krieg Serbien und Griechenland an, woraufhin Rumänien seine Chance sah, sich auf Kosten des kriegführenden Bulgariens zu vergrößern. Und das Osmanische Reich erkannte die Chance, die Niederlage im Ersten Balkankrieg zu revidieren.

sunic.jpgDMZ: Welche Rolle spielten dabei die europäischen Großmächte?

Sunic: Vor allem der russische, christlich-orthodoxe Panslawismus spielte dabei eine große Rolle. Die zaristische Politik am Anfang des 20. Jahrhunderts sah in der österreichischen Annexion Bosniens im Jahr 1908 nicht nur eine geopolitische Gefahr sondern auch eine kulturelle Einmischung des dekadenten Westens. Alles was in Europa im 20. Jahrhundert geschah, war ein kausaler Nexus, wenn ich hier Nolte paraphrasieren darf. So wird es in Europa auch in der Zukunft weiter sein - abgesehen davon, daß die Türken heute besser in Europa eingewurzelt sind, als sie es sich 1683 vor den Toren Wiens auch nur erträumt hätten. 

DMZ: Welche Folgen hatte der Krieg für den Balkan und für Europa? Die Balkankriege werden oft als Wegbereiter für den Eintritt der südosteuropäischen Staaten in den Ersten Weltkrieg betrachtet. Das Pulverfaß Balkan war zudem erst die Initialzündung für den Weltkrieg.

Sunic: Über die Ansprüche oder die Komplotttheorien der damaligen Großmächte läßt sich viel debattieren. Es herrschten auch damals zwischen den Politikern in Frankreich, Rußland, und Großbritannien schwere Divergenzen – von den Interessenskonflikten mit dem Deutschen Reich und Österreich-Ungarn ganz zu schweigen. Der Erste Weltkrieg hatte mehrere Väter.

DMZ: Das gesamte 20. Jahrhundert über war allerdings der Balkan immer wieder von Spannungen gezeichnet. Warum ist die Region so instabil? Woher rühren die Konflikte?

Sunic: Das dauernde Problem auf dem Balkan ist die mangelnde Staatsidentität der verschieden christlichen Völker und Völkerschaften. Der jahrhundertelange türkische Despotismus hat außerdem ein großes Trauma bei allen Völkern auf dem Balkan verursacht. Auch heute hat das Wort „Türke“ dort eine negative Bedeutung, und man hört täglich die jungen Serben und die Kroaten in abschätzender Weise auch die muslimischen Bosniaken und Albaner als „Türken“ beschimpfen.

DMZ: Warum schimpfen die Völker des nördlichen Balkans auf jene des südlichen Balkans, wenn es um die Türken geht?

Sunic: Der Balkan ist innerlich zerrissen. „Balkan“ hat neben der topographischen auch eine geopolitische Bedeutung, die zudem oft abwertende belegt ist. Der Balkan ist wie gesagt von einem seelischen Mangel an Staats- und Volksidentität gezeichnet. Im Nordwesten des ehemaligen Jugoslawiens, bzw. in Kroatien und Slowenien, werden die Begriffe „Balkanismus“ und „Balkanesen“ von den Leuten in abschätzender Weise  für die südöstlichen Nachbarvölker, vor allem für Montenegriner, Bosniaken, Bulgaren und Albaner benutzt. Jahrhundertlang waren Slowenen und Kroaten, diese zwei katholische Völker, Teil der Donaumonarchie, und sie gehören immer noch dem mitteleuropäischen Kulturraum an – sie fühlen sich nicht als Teil des Balkans. Ein durchschnittlicher Kroate kennt besser die Lage in Bayern oder in der Lombardei als die historischen Ereignisse in Mazedonien oder in Griechenland. Geographisch liegen Wien, München oder Triest näher an Zagreb, der Hauptstadt Kroatiens, als Belgrad oder Skopje.

DMZ: 1998 griff die NATO Jugoslawien an. Haben die Einsätze des Westens zur Stabilität auf dem Balkan beigetragen?

Sunic: Da sprechen Sie etwas Wichtiges an! Solange es die UN- und NATO-Truppen gibt, wird es tatsächlich eine relative Scheinruhe geben. Aber nur solange die selbsternannten Weltverbesserer da sind! Eines Tages - wenn sie weg sind - werden die neuen Sippenkriege beginnen. Kroatien und Slowenien sind heute Mitglieder der EU und der NATO. Mazedonien und Albanien sind zumindest Schützlinge der NATO. Serbien aber nähert sich militärisch und ökonomisch wieder an die Schutzherrschaft Rußlands.

Die Frage nach der Stabilität wird im Westen auch oft überheblich behandelt. Was meinen Sie denn, wie lange eine getürktes Deutschland noch stabil ist? Was glauben Sie, wie lange ein von Einwanderung geprägtes Frankreich stabil ist? Oder die Europäische Union?

Und vergessen Sie eines nicht: Die NATO-Bombardierung Serbiens im Jahr 1999 war ein völkerrechtswidriger Akt. Zwar wollte die NATO den Angriff mit der Verhinderung einer „humanitären Katastrophe“ begründen, aber das ist Heuchelei.

DMZ: Heuchelei? Das Leiden der Menschen und die Brutalität des Krieges können Sie kaum von der Hand weisen…

Sunic: Nein. Aber was hatte denn der Westen zuvor 1991 im Kroatienkrieg getan, um den Kroaten in ihrem Unabhängigkeitskrieg zu helfen und damit den unnötigen, brutalen Krieg mit serbischen Kämpfern und der Jugoslawischer Armee zu stoppen? Gar nichts. Kriegsgreuel aber gab es auch in diesem dort bereits.

Die Kommunistische Partei Jugoslawiens hatte von 1945 bis 1990 kein einziges ethnisches Problem gelöst, sondern mit ihren Hofhistorikern und ihren Lügen über die angebliche „kroatische Faschistengefahr“ nur den interethnischen Haß weiter verschärft. 1991 resultierte diese falsche antifaschistische Mythologie in einem Krieg, in dem letztlich gefühlt alle gegen alle standen.

DMZ: Hat die NATO-Intervention die Lage nicht aber verbessert?

Sunic: Wie gesagt: Es gibt jetzt eine Scheinruhe. Aber die psychologische Lage von Kroatien im Norden bis hin zu Mazedonien im Süden hat sich nicht geändert. Jeder neue Staat hat heute seine  eigenen territorialen Ansprüche - und jeder hebt sein tatsächliches oder angeblich historisches Recht auf Kosten der anderen vorher. Die heutigen „Opferrollen“ aller ehemaligen jugoslawischen Völker sind nur die Fortsetzung des Krieges, wobei jeder Staat seine eigene Identität auf Kosten des Anderen aufbaut. 

DMZ: Insbesondere das Kosovo ist nach wie vor Streitthema. Viele Staaten erkennen dessen Unabhängigkeit nicht an – darunter Serbien.

Sunic: Ob die Unabhängigkeit des Kosovo legitim oder illegitim ist, spielt gar keine Rolle. Zwei Millionen muslimische Kosovare haben mit ihrer hohen Geburtrate ihre eigene Legitimität seit langem erworben. Die Serben sind eine kleine verschwindende Minderheit im Kosovo geworden. Es ist eine Frage der Zeit, bis das Kosovo ein Teil Großalbaniens sein wird. Und die Türkei mit ihren historischen Ansprüchen ist nicht weit weg von diesem neuen Kunststaat, der einst - zusammen mit Bosnien - das Juwel des Osmanischen Reiches war.

DMZ: Noch heute stehen Bundeswehrsoldaten im Kosovo…

Sunic: Wie seit 1955 üblich, befolgt die Bundesrepublik Deutschland offenbar nur amerikanische Direktiven. Oft schon in vorauseilendem Gehorsam! Das gilt unter anderem für die deutsche Sado-Maso-Geschichtsbewältigung, die Lieferung von U-Booten an Israel – und eben auch für die deutschen Soldaten auf dem Balkan oder in Afghanistan.

vendredi, 18 octobre 2013

Aymeric Chauprade: entretien accordé à Reopen 911

Aymeric Chauprade: entretien accordé à Reopen 911

jeudi, 17 octobre 2013

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

Ex: http://www.realpolitik.tv

Nous avions déjà fait un parallèle entre les faux-massacres attribués aux Serbe en Bosnie et au Kosovo, et les tentatives de montages du même type en Syrie. La manipulation des cadavres des civils, la volonté de faire fi des inspections de l’ONU, le règne absolu de la mauvaise foi et du mensonge, le soutien total au terrorisme, sont bien les marques de la diplomatie américaine.

La question est de savoir désormais si les États-Unis vont intervenir. Le rôle de la France et de l’Angleterre n’étant important que pour donner une légitimité à cette fameuse communauté internationale, incarné en fait par les États-Unis et eux seuls.

Pour continuer notre parallèle avec le Kosovo, il faut prendre en compte plusieurs facteurs.

Premièrement, les opérations au sol au Kosovo ont été un échec. La mafia albanaise, même encadrée par les services secrets occidentaux, s’est faite laminer par les unités serbes. L’OTAN n’a jamais osé venir affronter les Serbes directement, consciente de la faible valeur combattive du soldat américain face à son homologue serbe. De plus dans le cas de la Syrie, les États-Unis n’ont pas 250.000 hommes prêts à envahir le pays comme pour l’Irak.

Deuxièmement, le bombardement par des missiles de type « Tomawak » n’aura pas plus d’effet sur l’armée syrienne que sur l’armée serbe. Rappelons que l’action de « Raytheon » avait été diminuée de moitié après les résultats de la campagne de bombardement sur la Serbie. Du point de vue militaire, ces bombardements n’auront en effet que peu d’efficacité. Les troupes syriennes combattent imbriquées avec les islamistes dans des zones urbanisées. Il restera aux Américains les bombardements pour terroriser les populations civiles, ce qui constitue leur spécialité, mais qui en Serbie a au contraire mobilisé la population contre l’envahisseur. Ils pourront cependant être utilisés pour éviter la débandade des islamistes, en leur faisant croire à une intervention américaine. L’enjeu étant d’arriver à Genève 2 avec quelque chose à négocier.

Troisièmement, les bombardements aériens à haute altitude. Ils n’auront guère plus d’efficacité que les missiles, et comme eux pourraient viser les cibles fixes des infrastructures civiles ou militaires, aéroports, centrales électriques, bâtiments administratifs ou de télévision, etc. En outre la DCA syrienne, même avec des bombardements à haute altitude, risque de faire des dégâts dans une aviation habituée à bombarder impunément les civils comme les militaires.

F117 "furtif" abattu au-dessus de l'ex-Yougoslavie le 27 mars 1999, à l'aide d'un vieux radar des années 70...

F117 “furtif” abattu au-dessus de l’ex-Yougoslavie le 27 mars 1999, grâce un vieux radar des années 70…

Quatrièmement, les bombardements d’appuis au sol. Dans ce cas-là, les pertes seront encore plus grandes, et à moins que l’armée turque envahisse la Syrie, elles seront sans effet réel sur les résultats des combats, à moins de concéder la perte de dizaines d’avions.

Cinquièmement, la suprématie aérienne. C’est un objectif auquel l’OTAN peut prétendre, avec également de nombreuses pertes à la clé, et toujours un faible impact sur les combats au sol. Le fait que le ciel serbe fut américain n’a rien changé sur les combats d’infanterie.

Sixièmement, l’action diplomatique. Ce qui fit basculer la volonté au demeurant très faible de Milošević en 1999, fut le soutien insignifiant de la Russie et pour finir, la pression de Viktor Tchernomyrdine sur le Président serbe. La Russie d’alors avait un Président malade, une oligarchie corrompue et pro-américaine et était ruinée après la crise de 1998. Seule l’action symbolique du Premier Ministre de l’époque, Evguéni Primakov, sauva en partie l’honneur de la Russie. Rappelons tout de même que Milošević obtint satisfaction sur tout ce qu’il demandait déjà à Rambouillet.

Aujourd’hui, la Russie de Vladimir Poutine est tout sauf un pays faible, et ce sont les pays occidentaux, qui sont ruinés et qui ne peuvent plus se permettre d’autres aventures militaires. Les systèmes S-300 sont sans doute déjà en Syrie, même s’ils n’ont pas encore été livrés. Dans ce cas les pertes en chasseurs bombardiers seront importantes. Le dernier sondage montre que seuls 9% de la population américaine est favorable à une intervention. Comment expliquer la mort de pilotes dans un conflit qui, une fois de plus, ne mènera qu’à une impasse ?

Si l’on part du principe, pas toujours évident, que les États-Unis sont un acteur rationnel, l’agitation actuelle ne se justifie une nouvelle fois, uniquement par le fait qu’il faut donner de l’espoir aux djihadistes, pour éviter une débandade complète, et que le conflit syrien s’arrête avant même la réunion de Genève 2. Il est possible que les menaces soient suivies de bombardements, mais leur efficacité restera limitée et risque de provoquer une escalade dans la région où l’Iran n’a pas l’intention d’abandonner son allié. Pour les États-Unis, l’enjeu est de taille, une défaite des islamistes par l’armée syrienne les privera de leur meilleur allié depuis l’Afghanistan, en passant par la Yougoslavie, jusqu’à aujourd’hui. Plus que jamais, la Russie, comme le prévoyait Emmanuel Todd en 2002, est la puissance pacificatrice nécessaire à l’ordre multipolaire, qui quoi que fassent les États-Unis, se met en place peu à peu.

Xavier Moreau

dimanche, 13 octobre 2013

La Serbie a servi de laboratoire

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La Serbie a servi de laboratoire

 
Alexandre Latsa Texte français original de mon interview pour la revue serbe Geopolitica :

1)      Alexandre Latsa bonjour! Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Geopolitika et expliquer vos liens avec la Serbie ?

 
Bien sûr, je suis un citoyen français de 36 ans. Après avoir grandi en Afrique noire, j’ai fait mes études en France, à Bordeaux. Depuis 2008 je réside et travaille en Russie, à Moscou. J’y dirige une petite société de conseil en ressources humaines et suis aussi un blogueur et un analyste politique et géopolitique pour les agences russes RIA-Novosti et Voix de la Russie. Je tiens aussi un site d’information (www.alexandrelatsa.ru) et écris principalement sur la politique en Russie, la géopolitique et les rapports Est-Ouest, la désinformation médiatique ainsi que sur la démographie.

 
J’ai en outré publié cette année un premier ouvrage intitulé « La Russie de Poutine telle qu’elle est », disponible en anglais et russe, et un second ouvrage intitulé « Mythes sur la Russie » disponible lui uniquement en russe. Un ouvrage en français devrait prochainement sortir (sans doute en 2014) et j’espère aussi pouvoir publier un roman (entre 2014 et 2015) qui d’ailleurs concerne la Serbie.

 
En 1999 lors de la guerre en Serbie, j’ai assez activement soutenu la petite Serbie et milité assez activement pour l’arrêt de la campagne de bombardements de l’Alliance Atlantique. A la fin de la guerre, j’ai appris le serbe à l’université de Bordeaux et co-créé deux associations, l’une, humanitaire qui a travaillé principalement avec des orphelinats et des pharmacies à Novi-Sad et en Voïvodine, et la seconde visant à opérer des jumelages culturels entre la Voïvodine et l’Aquitaine, la région de France dans laquelle j’habitais.
 
 
2)      Qu’est ce qui vous a poussé à soutenir la Serbie ?

 
Dur à dire !

 
En 1997, soit deux ans après mon départ du Congo, une guerre civile y a éclaté avec l’appui de puissances étrangères et notamment la France. Connaissant bien le pays après y avoir vécu 18 ans j’ai pu constater a quel point le gap entre la réalité et ce que le mainstream médiatique a pu présenter aux français était important. Je me suis mis à m’intéresser aux événements internationaux et à me méfier des versions officielles et médiatiques.

 
Lorsque la guerre en Serbie a eu lieu en 1999 je me suis penché de façon « journalistique » (j’étais alors étudiant en droit) sur la réalité de l’histoire et de la situation en Serbie via notamment les ouvrages de l’âge d’homme, dirigé par feu Vladimir Dimitrijevic. Le Gap qui m’est apparu entre la réalité et ce que l’on nous disait via les médias français m’a simplement révolté. Les premières images des bombardements de Belgrade au JT m’ont bouleversé et cela m’est apparu comme une lourde injustice. Je suis sorti à Bordeaux et toute la nuit ai recouvert les murs d’inscriptions proserbes à la bombe de peinture! Certains de ces tags sont restés des années et je prenais plaisir à les montrer à mes amis qui venaient visiter la ville.

 
Plus sérieusement j’ai ensuite décidé de faire quelque chose et ai donc rejoint le « collectif non à la guerre » qui militait assez activement contre les bombardements de l’OTAN, que nous percevions comme une agression américaine contre l’Europe. La désinformation sans précédent qui a frappé le peuple serbe et la Serbie m’ont convaincu de me pencher de façon générale sur les processus d’information/désinformation et de propagande moderne.

 
3)      Vous revenez justement de Serbie et de la République Serbe de Bosnie, quelles sont vos impressions ?

 
Plutôt bonnes, la République Serbe bénéficie toujours d’une énorme économie souterraine du fait de sa diaspora a l’étranger j’imagine et globalement le moral des serbes de Bosnie semble assez bon. Le salaire moyen y dépasse officiellement celui de la Serbie ce qui est une surprise pour un étranger. D’Europe de l’Ouest on imagine toujours la Bosnie comme un gigantesque trou noir. J’étais invité à un mariage et les quelques invités français qui découvraient la région et la culture ont été assez sidérés par le patriotisme ambiant, la musique, l’énergie, la culture affichée… Toutes ces magnifiques traditions qui n’existent plus vraiment à l’Ouest.

 
Belgrade a aussi beaucoup changé, la ville est vraiment devenue agréable malgré la terrible crise que connaît le pays et ce qui est surprenant est la relative propreté, ainsi que la présence de main d’œuvre serbe partout même et surtout, pour les petits boulots. On se sent toujours bien à Belgrade, je ne peux pas l’expliquer, la ville est apaisante, je crois que c’est lié à ce caractère propre aux serbes d’être si calmes et sereins, Опуштено je crois? 

4)      La France a eu un comportement pour le moins inamical en 1999, comment l’expliquez-vous ? Les choses ont-elles changées au sein de la classe politique française actuelle?

 
La politique française n’est pas ce qu’elle devrait être. Notre pays est aux mains de Lobbies, de groupes de pressions et de réseaux qui agissent dans leurs intérêts et non pas dans l’intérêt du pays. L’Europe est aujourd’hui totalement sous tutelle morale et politique des États-Unis et la France en premier lieu. La souveraineté nationale n’existe plus depuis la fin de cette période Gaullienne et malheureusement les élites politiques qui se succèdent sont différentes sur la forme mais pas sur le fond. Les Serbes ont souffert de la politique Chirac, les Libyens de la politique Sarkozy et les Syriens sont sur le point de souffrir de la politique Hollande.

 
Je crois aussi  que fondamentalement nos élites n’ont surtout ni courage ni idées, il est sans doute plus confortable et moins dangereux d’obéir à Washington. D’ailleurs de cette période dans l’avenir il est probable que les manuels d’histoire parleront de l’énorme incompétence des élites qui nous aurons gouverné.

 
5)      Cette guerre de 1999 a mis en lumière l’absence d’une ossature continentale de sécurité. Prés de quinze ans plus tard, pensez-vous que les pays du continent paneuropéen soient sur la bonne voie à ce sujet ?

 
Oui c’est exact, en fait l’ossature de la sécurité européenne est l’Otan, dont les deux premières puissances ne sont pas Européennes: les États-Unis et la Turquie! Je crois que la situation s’est en fait aggravée. Fondamentalement la mainmise américaine est plus forte que jamais. Les pays européens sont en crise profonde, politique bien sur, mais aussi économique et on imagine mal l’Europe exsangue financièrement se lancer maintenant dans une telle aventure surtout avec les élites qui sont les siennes.

 
La Russie avait proposé en 2008, au moment de la crise en Géorgie, d’entamer une réflexion commune avec les pays européens sur la création d’une architecture européenne et continentale de sécurité. On voit bien aujourd’hui a quel point on s’est également éloigné d’une telle opportunité et d’une telle direction. La Russie voit avec inquiétude le bouclier anti-missile s’approcher de ses frontières et constitue son entité militaire de défense en Eurasie avec d’un côté l’Union Eurasiatique et de l’autre la Chine via l’Organisation de Shanghai. L’Europe elle se demande si elle passera la crise pour pouvoir rester couverte par l’Otan.
 
C’est pour cela que je crois que la Serbie ne pourra pas continuer à rester dans sa position actuelle, il va bien falloir qu’elle rejoigne un de ces blocs pour ne pas être totalement isolée.

 
6)      On parle souvent des amitiés Franco-serbe et Russo-serbe, ou en est-on a votre avis en 2013 ?

 
La France trahit il me semble tous ces alliés, sauf certains états africains et encore… Je crois que l’amitié franco-serbe sera toujours une amitié historique, une amitié de patriotes sincères et d’honnêtes gens, éduqués, cultivés ou simplement initiés. Mais pour la masse des gens la Serbie et les serbes, c’est le peuple des charniers, le peuple qui a élu Milosevic et qu’on a puni militairement. Le bourrage de crâne médiatique sur la Serbie a entrainé la naissance d’une Serbophobie 2.0 essentiellement politique et basée sur des mensonges médiatiques. C’est un cas historique unique, qui a fait jurisprudence et qu’on peut rapprocher de la guerre médiatique qui est en cours aujourd’hui contre la Russie.

 
En Russie les serbes sont clairement vues comme des alliés traditionnels et les serbes comme un peuple frère. Bien sûr en 1999 la Russie de Eltsine était un état trop faible pour pouvoir réagir et protéger la Serbie. En 2004, la Russie faisait face à une guerre sur son territoire, avec de nombreux attentats terroristes. Aujourd’hui la Russie devrait sans doute plus s’impliquer dans les affaires serbes et pousser les serbes il me semble a rejoindre l’Alliance eurasiatique. Des intellectuels russes pensent même que Belgrade devrait être l’une des quatre capitales, la plus occidentale, de cette Eurasie.

 
7)      Comment jugez-vous les différentes étapes politiques qu’a connu la Serbie depuis la guerre de 1999 ? Que pensez-vous de l’élite politique serbe actuelle ?

 
La Serbie est, il me semble, victime d’un long processus que la plupart des pays européens ont connu, et qui est un préalable à leur asservissement total: la destruction de toute opposition patriotique. La prise de pouvoir des libéraux a été voulue afin de faire main basse sur ce pays stratégique, le sortir du giron russe et l’intégrer par la force à la communauté euro-atlantique.

 
Dans le même temps l’opposition patriotique a été démantelée. La destruction et la manipulation du SRS a été un modèle du genre. Le DSS n’a pas su saisir il me semble l’incroyable fenêtre historique qui se présentait à lui, on peut se demander pourquoi. Aujourd’hui le gouvernement d’union nationale, composé de membres du SPS, du SNS et de consultants technocrates achève donc placidement le processus de décomposition nationale (Kosovo) tout en maintenant discrètement une intégration a l’Ouest, en gros ce que les libéraux n’auraient pu eux se permettre de faire. On voit bien qu’il n’y a presque plus d’opposition réelle et concrète, un peu comme en Europe ou les clivages politiques se résument à une opposition droite/gauche, soit à une opposition factice entre des partis au fond tous d’accord sur le principal à savoir: le modèle économique, la politique internationale et financière ou encore le modèle de société.

 
En France par exemple, on sait désormais que droite et gauche votent 95% des mêmes lois dans les parlements régionaux, nationaux ou européens. Il n’y a plus d’opposition du tout. Le candidat de gauche contre le candidat de droite lors du second tour de la présidentielle c’est une mascarade et une opposition entre deux candidats de Goldman Sachs, autant dire entre deux clones. Je pense que la Serbie se dirige doucement vers cette situation ou en gros il n’y aura bientôt que des candidats pro UE et pro Gaypride.

 
8)      Dans votre dernier ouvrage, vous parlez de la Serbie comme du pays qui a éveillé votre foi orthodoxe pouvez-vous nous en dire plus ?

 
Oui la Serbie est le pays qui a fait de moi un orthodoxe. Je n’ai jamais été baptisé et jamais souhaité être catholique, je ne peux l’expliquer. Quelque chose qui ne s’insérait pas correctement sur le plan spirituel. Lorsque pour la première fois de ma vie je suis allé à l’Est (de l’Europe) et en terre orthodoxe j’ai senti un attachement fondamental à la terre orthodoxe serbe justement. Le Danube m’a fasciné tout autant que la grande culture orthodoxe serbe. En visitant des monastères en Voïvodine durant l’été 99, dans cette Serbie d’après guerre ou le temps semblait s’être arrêté, j’ai totalement et profondément souhaité devenir orthodoxe, ce qui est chose faite aujourd’hui. Paradoxalement, c’est aussi durant cet été 1999 que j’ai pour la première fois concrètement entendu parler de la Russie. La Serbie m’a donc ouvert à l’orthodoxie et à la Russie.

 
9)      Vous résidez et travaillez à Moscou, quel regard portez vous, en tant que Français de Russie, sur la Russie d’aujourd’hui ? 

 
La Russie sort du coma et se reconstruit. C’est un pays qui a la chance de bénéficier d’un territoire gigantesque, de ressources et d’une élite politique assez exceptionnelle, à commencer par l’actuel président. Le pays fait cependant face à des difficultés gigantesques et on peut dire que les 12 dernières années de gouvernement Poutine ont été consacrées à la réaffirmation de l’autorité de l’état et au retour de l’ordre constitutionnel au sein des frontières russes.

 
Le pays est clairement un laboratoire a ciel ouvert et tente de développer un modèle de société conservateur tout en ayant les moyens d’être totalement souverain, de par sa taille, sa richesse et aussi le potentiel militaire dont il dispose. Le potentiel y est énorme, il faut qu’il ne soit pas gâché et pour cela il faut espérer que la politique menée actuellement se poursuivre dans l’après Poutine et il me semble que sur ce front, la guerre a commencé en Russie.

 
C’est donc clairement de Russie et de Russie seule que le salut peut venir, mais pour autant, le challenge pour la Russie me semble justement d’arriver à se constituer en pôle souverain et quasi autonome, pôle que d’autres pays rallieront par nécessité ou par choix politique et stratégique. Je crois qu’il faut souhaiter que la Russie soit le pays qui propose un autre modèle de société et de développement car fondamentalement on peut aujourd’hui en 2013 affirmer que le système d’exploitation occidental pour la planète, qui a émergé en 1991, ne fonctionne plus.

 
10)  Vous écrivez et travaillez énormément sur la désinformation et la guerre médiatique contre la Russie. Cette guerre continue t-elle d’après vous et la Serbie est elle encore autant visée qu’elle ne l’a été durant les années 90 ?

 
Je pense que la guerre médiatique contre la Serbie a été menée, imposée et gagnée par l’Ouest, contre la Serbie. Cette guerre médiatique a justifié la guerre totale contre la Serbie, sa diabolisation, son démantèlement, l’agression militaire et enfin sa mise au ban de la communauté internationale. Plus sournoisement cette guerre médiatique a aussi fait sans doute douter les serbes d’eux-mêmes.

 
La Serbie a en outre servi de laboratoire à un nouveau type de révolution: pacifique et dite de couleur. On peut donc imaginer que la Serbie a été un pays test pour la mise au point de ces dispositifs de renversement sans violences de gouvernements non-alignés. On a du reste vu que ce dispositif a été déployé avec plus ou moins de succès dans d’autres pays d’Europe de l’Est et d’Eurasie. Cette pression médiatique semble s’atténuer alors que la Serbie rentre dans le ban, rejoint l’axe euro-atlantique, s’éloigne du Kosovo, que ses dirigeants s’excusent a genoux pour Srebrenitsa …

 
Paradoxalement, le front médiatique s’est aujourd’hui déplacé plus à l’est, contre la Russie. La bataille médiatique en cours contre la Russie est de basse intensité, mais extrêmement sophistiquée, bien plus que ne l’était celle contre la Serbie. Elle a lieu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays mais les élites russes actuelles semblent avoir pleinement conscience du danger.

 
Il reste donc à espérer que pour la première fois depuis 1991, l’extension vers l’est du dispositif américano-centré puisse enfin être arrêté et même qu’un reflux s’établisse, permettant à Belgrade d’équilibrer ses positions et de recouvrir sa souveraineté et la liberté.

 
C’est bien tout le mal qu’on peut souhaiter à cet héroïque petit pays qui n’a pas été épargné par l’histoire.

La crisi finanziaria e il nuovo ordine economico mondiale

La crisi finanziaria e il nuovo ordine economico mondiale

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org
La crisi finanziaria e il nuovo ordine economico mondiale

In distribuzione

Geopolitica, vol. II, no. 1 (Primavera 2013)

 
Nel 2008 una grave crisi finanziaria sistemica, legata soprattutto al fenomeno dei “derivati”, ha colpito il mondo intero, facendo ancora oggi sentire i suoi effetti sull’economia globale. Da allora, diverse ricette sono state presentate e applicate per risolvere il rallentamento della crescita, che in alcuni paesi è stagnazione e in altri, tra cui l’Italia, vera e propria recessione. I cinque anni successivi all’esplodere della crisi hanno visto fronteggiarsi le rivendicazioni dei paesi emergenti rispetto alle tradizionali potenze economiche legate al sistema di Bretton Woos, ma anche i fautori dell’austerità fiscale a quelli di un risveglio di politiche di stampo keynesiano. Cosa provoca il perdurare della crisi? Come è possibile risolverla?
274 pp, cartografie b/n, ISBN

Indice:

EDITORIALE

La globalizzazione della crisi e lo shift geopolitico (Tiberio Graziani)

FOCUS

Economia reale vs. speculazione. Una disputa irrisolta nel mezzo di rischi sistemici (Paolo Raimondi)
La crisi finanziaria e la guerra per il governo globale (Kees van der Pijl)
Lo stallo del mondo contemporaneo (Andrej Volodin)
L’inevitabile declino? L’ordine occidentocentrico alla prova dell’understretching (Davide Borsani) Peer reviewed
La crisi finanziaria e l’ordine economico mondiale (Angela De Martiis) Peer reviewed
L’oro come asset strategico in un contesto di guerre valutarie (Enrico Ferrini) Peer reviewed
Tramonto dell’egemonia americana? Implicazioni economiche e geopolitiche dei nuovi scenari energetici e tecnologici (Enrico Mariutti) Peer reviewed
Le ragioni della crisi europea. Una visione dalla periferia (Marcelo Gullo)
Europa, vantaggio posizionale ed Euro (Peter Holland)
L’Unione Europea in recessione sceglie l’austerità (Nancy De Leo) Peer reviewed
Capire la crisi europea contro l’ortodossia vigente: la Modern Money Theory e la comprensione dei sistemi monetari (Diego Del Priore) Peer reviewed
L’India e la crisi dell’eurozona (Jayshree Sengupta)
I Brics e la crisi della governance globale (Zorawar Daulet Singh)
Il Corridoio Trans-Euroasiatico Razvitie (Sviluppo): un nuovo polo di generazione di ricchezza sociale (Michail Bajdakov, Jurij Gromyko, Viktor Zjukov)
Lo sviluppo industriale innovativo e la politica dell’istruzione del Kazakhstan di oggi (Nazhen Sarsembekov)
Lotta alla corruzione e difesa degli interessi nazionali in Kazakhstan (Luca Bionda)
Le misure politico-economiche adottate dal Giappone per contrastare la crisi (Massimiliano Porto)
Il modello della knowledge-based economy: il caso di Israele (Cinzia Bianco) Peer reviewed

ORIZZONTI

La situazione degli studi geopolitici in Iran (Mohammad Reza Dehshiri)
Contro l’unità mondiale. Carl Schmitt e l’ordine liberale (Fabio Petito)

RECENSIONI

Edward Luttwak, Il risveglio del drago (Daniele Scalea)

Autori:

MICHAIL BAJDAKOV Presidente di Millennium Bank, Mosca
CINZIA BIANCO M.A. in Middle East and Mediterranea Studies (King’s College, Londra)
LUCA BIONDA Direttore di Programma nell’IsAG
DAVIDE BORSANI Dottorando di ricerca in Istituzioni e politiche (Università Cattolica di Milano)
ZORAWAR DAULET SINGH Dottorando al King’s College di Londra
NANCY DE LEO Cultore di Scienza e storia delle Relazioni Internazionali (Università Kore di Enna)
ANGELA DE MARTIIS Ricercatrice associata dell’IsAG
MOHAMMAD REZA DEHSHIRI Professore di Scienze Politiche (Facoltà di Relazioni internazionali, Ministero degli Affari Esteri della Repubblica Islamica dell’Iran)
DIEGO DEL PRIORE Ricercatore associato dell’IsAG
ENRICO FERRINI Dottore in Economia aziendale (Università di Firenze), lavora presso una società di trading e raffinazione metalli
TIBERIO GRAZIANI Presidente dell’IsAG, direttore di “Geopolitica”
JURIJ GROMYKO Direttore dell’Istituto di Ricerche Avanzate “E.L. Shiffers”, Mosca
MARCELO GULLO Professore alla Scuola Superiore di Guerra e all’Accademia Diplomatica dell’Argentina
PETER HOLLAND School of Economic Science
ENRICO MARIUTTI Laureando in Storia moderna e contemporanea (Università di Roma Sapienza)
FABIO PETITO Docente di relazioni internazionali presso la University of Sussex
MASSIMILIANO PORTO Direttore del programma “Asia Orientale” dell’IsAG
PAOLO RAIMONDI Editorialista di “Italia Oggi” e “La Finanza”
NAZHEN SARSEMBEKOV Vice-Presidente del Comitato Innovazione del partito kazako “Nur Otan”
JAYSHREE SENGUPTA Senior Fellow della Observer Research Foundation di Nuova Delhi
KEES VAN DER PIJL Professore emerito di Relazioni internazionali (University of Sussex)
ANDREJ VOLODIN Professore presso l’Accademia Diplomatica del Ministero degli Affari Esteri della Federazione Russa
VIKTOR ZJUKOV Produttore della piattaforma intellettuale RAZVITIE, Mosca

Sommari:

Il Corridoio Trans-Euroasiatico Razvitie (Sviluppo): un nuovo polo di generazione di ricchezza sociale
MICHAIL BAJDAKOV, JURIJ GROMYKO, VIKTOR ZJUKOV

L’articolo esamina le possibili trasformazioni del quadro economico-finanziario mondiale sulla base dell’idea del Corridoio Trans-Euroasiatico “Razvitie”: uno spazio di investimenti a lungo termine di tipo nuovo. Scopo di tale progetto è la creazione di un nuovo polo in grado di generare ricchezza sociale nel territorio euroasiatico, lungo cioè tutta la massa continentale. Il Corridoio Trans-Euroasiatico “Razvitie” va inteso come una complessa e dinamica rete infrastrutturale basata sull’uso di alta tecnologia e su una nuova concezione socio-culturale dello sviluppo. Una rete da realizzarsi non solo tenendo conto del sistema dei mercati esistenti ma soprattutto in considerazione della possibilità che sorgano nel futuro nuovi mercati che ancora non esistono.

Il modello della knowledge-based economy: il caso di Israele
CINZIA BIANCO

Questa analisi sostiene che il modello economico conosciuto come “knowledge economy” (economia della conoscenza, ndt.) rappresenti una valida alternativa per Stati di minore entità, soprattutto in vista degli sviluppi che hanno seguito al crisi finanziaria mondiale del 2009. Per convalidare questa tesi, sarà esposto da un punto di vista teorico e poi pragmatico il modello israeliano, una delle economie che meglio ha resistito alla recessione, e si tratterà degli Stati che già hanno applicato questo modello. L’analisi si chiuderà con delle riflessioni sulle ripercussioni a livello strategico che potrebbero verificarsi con l’acquisizione da parte di Stati minori di un nuovo ruolo sullo scacchiere geoeconomico internazionale.

Lotta alla corruzione e difesa degli interessi nazionali in Kazakhstan
LUCA BIONDA

Il governo kazako pare impegnarsi sempre più nella lotta ai suoi “cattivi ragazzi”, politici e uomini d’affari saliti coinvolti in scandali finanziari e altri reati commessi soprattutto all’estero. Ciò si inserisce nel più vasto programma nazionale di accreditamento del paese presso gli organismi internazionali e le strutture chiave dell’economia mondiale. La lotta alla corruzione costituisce una premessa indispensabile per uniformare lo sviluppo delle regioni economicamente periferiche e migliorare l’immagine del paese all’estero. Non c’è dunque da stupirsi se il governo di Astana ha deciso di correre ai ripari agendo su diversi fronti. In tale contesto si inseriscono le vicende che hanno coinvolto gli oligarchi Rakhat Aliyev (Shoraz), Mukhtar Ablyazov e diversi loro collaboratori.

L’inevitabile declino? L’ordine occidentocentrico alla prova dell’understretching
DAVIDE BORSANI

In Europa e negli Stati Uniti, la crisi finanziaria ha causato importanti ricadute sull’organizzazione delle finanze statali e sulla politica di potenza. Con il sostegno delle opinioni pubbliche, il welfare State è stata privilegiato rispetto al warfare State. Gli Stati Uniti hanno così avviato un processo di understretching, mentre l’Europa non sembra avere le risorse e la volontà di assumersi nuove responsabilità geopolitiche. Pur non crollando, il ponte che collega le due sponde dell’Atlantico poggia su due piloni traballanti. Il flusso di potenza in uscita dall’Occidente, se non invertito, potrebbe quindi cambiare l’equazione globale del potere con radicali conseguenze per l’attuale ordine mondiale.

I Brics e la crisi della governance globale
ZORAWAR DAULET SINGH

I BRICS hanno oggi l’opportunità di promuovere, all’interno della comunità internazionale, un dialogo che possa svincolarsi dal discorso dominante sulla governance globale, ampiamente screditato nell’ultimo decennio. Il primo vertice dei BRIC(S) si è tenuto nel 2009 sullo sfondo di una crisi finanziaria occidentale. I BRICS sono apparsi sulla scena mondiale in una fase in cui le potenze tradizionali stavano perdendo il loro storico dominio sull’economia mondiale. Per quale motivo l’ordine economico liberale post-1945 costruito dagli USA sta attraversando ora una profonda crisi strutturale? La globalizzazione sopravviverà alla fine dell’unipolarismo? I BRICS possono costituire un ordine mondiale alternativo? Tali sono i temi su cui riflette quest’articolo.

L’Unione Europea in recessione sceglie l’austerità
NANCY DE LEO

Le misure economiche, imposte dall’Unione Europea agli Stati vittime della crisi economico-finanziaria, non frenano la recessione economica in corso, generando danni sul piano sociale. Partendo da questa considerazione, il paper intende rivedere alcuni fondamenti economici adottati sino ad oggi dall’UE, principalmente tramite le recenti critiche dei Premi Nobel per l’economia Joseph Stiglitz e Paul Krugman. Ritorna in auge la politica economica keynesiana e si ripropongono le grandi riforme statunitensi del New Deal, all’epoca della Grande Crisi del 1929. Altresì l’inefficienza dei mercati finanziari richiede l’intervento dello Stato nei processi economici, al fine di regolarli. Il caso europeo, nella sua fattispecie, non consente ai singoli Stati membri di effettuare in autonomia delle scelte di natura economica, perché vincolati dagli altri Stati membri. Ciò che maggiormente emerge dalla crisi economica europea è la mancanza di solidarietà tra gli Stati membri. Non tenendo conto dell’importanza dell’esternalità, la Germania bloccando gli investimenti produce un effetto negativo anche per sé stessa. L’esternalità ci insegna che in un mondo integrato come il nostro, avere dei vicini con una economia in crescita produce effetti positivi anche su noi stessi.

La crisi finanziaria e l’ordine economico mondiale
ANGELA DE MARTIIS

Nell’attuale assetto globale, che vede Stati Uniti e Cina come principali partner e competitor della scena internazionale, si vanno delineando nuovi assetti politico-economici che inducono all’analisi di un nuovo ordine economico. La globalizzazione ha determinato lo sviluppo di nuovi mercati strategici, primo fra tutti la Cina, seguita da Brasile, Russia, India e Sud Africa, un arcipelago di paesi che rappresenta la futura geografia economica mondiale. All’interno di un difficile scenario economico-politico si assiste quindi ad una riconfigurazione geoeconomica, incoraggiata da una severa crisi finanziaria, che oltre ad aver messo a dura prova il circolo virtuoso Stati Uniti-Cina ha ridefinito la traiettoria di sviluppo dei futuri leader mondiali.

La situazione degli studi geopolitici in Iran
MOHAMMAD REZA DEHSHIRI

Lo studio della geopolitica e della geografia politica in Iran ha avuto una grande crescita negli ultimi trent’anni. La guerra con l’Iraq ha dato un primo impulso, con tendenza verso la geografia militare, alla diffusione di corsi universitari. Successivamente a catalizzare l’attenzione su questi rami di studio sono stati la dissoluzione dell’URSS (con la nascita di nuovi Stati indipendenti nell’Asia Centrale e nel Caucaso confinanti con l’Iran) e, in tempi più recenti, le rivolte arabe. Questo articolo mira a fare il punto sugli studi di geografia politica e geopolitica in Iran, individuando le cause della loro fortuna, presentandone i temi principali e analizzandone i cambiamenti nel corso degli anni.

Capire la crisi europea contro l’ortodossia vigente: la Modern Money Theory e la comprensione dei sistemi monetari
DIEGO DEL PRIORE

In tempi di crisi un graduale deteriorarsi dello status quo favorisce un’attenzione ed un ascolto più sensibile nei confronti del non ortodosso, del fino ad allora inascoltato. La presente analisi si prefigge di offrire una visione alternativa dell’economia, rovesciando totalmente i dogmi correnti. Comprendere come funzionano i sistemi monetari, che cos’è la moneta e le sue implicazioni politiche e sociali, è l’asse portante della Modern Money Theory (MMT), una scuola di pensiero economico che, sull’eredità di John Maynard Keynes, solo per citare uno dei suoi più autorevoli ispiratori, ci aiuta a capire l’Eurozona, la sua crisi e le potenzialità di uno Stato che possegga una sovranità monetaria.

L’oro come asset strategico in un contesto di guerre valutarie
ENRICO FERRINI

A cinque anni dallo scoppio della crisi, gli squilibri economici e finanziari che ne sancirono l’inizio nel 2008 sembrano ancora oggi irrisolti se non ingigantiti. In mancanza di un sufficiente grado di cooperazione internazionale che potesse attenuare questi squilibri, le svalutazioni monetarie sono diventate con la crisi lo strumento attraverso cui i paesi perseguono le proprie finalità economiche, aggiungendo instabilità al sistema monetario internazionale. In questo contesto l’ oro si sta riaffermando con sempre maggior forza nel suo storico ruolo monetario, arrivando a rappresentare oggi un asset di grande valore strategico e politico da utilizzare per dare credibilità ai sistemi valutari se non per lanciarne altri in alternativa a quello vigente.

La globalizzazione della crisi e lo shift geopolitico
TIBERIO GRAZIANI

A distanza di circa un lustro dall’esplosione della crisi economico-finanziaria e nonostante le numerose analisi prodotte, gli studi ad essa dedicati e i suggerimenti proposti, le leadership dei paesi coinvolti ancora non sono riusciti a trovare e a mettere in campo soluzioni soddisfacenti, né per un suo contenimento, né per un suo superamento. Giacché la particolarità di questa crisi epocale – che mette a nudo le contraddizioni del sistema neoliberista – è da ricercarsi anche nella sua relazione con il cambio geopolitico globale in atto, lo stallo in cui si dibattono i decisori politici, economici e finanziari costituisce una particolare espressione della tensione che sussiste tra i sostenitori del vecchio assetto unipolare e le spinte verso l’evoluzione multipolarista dello scenario internazionale.

Le ragioni della crisi europea. Una visione dalla periferia
MARCELO GULLO

La crisi economico-finanziaria europea discende tanto da quella globale originatasi negli USA, quanto da sviluppi propri e peculiari dell’Europa. Negli anni ’70 il capitalismo finanziario-speculativo ha preso il sopravvento su quello industriale-produttivo, e in Europa si è rotta l’alleanza tra borghesia e lavoratori mediata dalla classe politica. La classe politica si è schierata col capitalismo finanziario dando avvio a una stagione di delocalizzazione industriale e politiche neoliberali. La crisi attuale ha portato al culmine di questo processo: il personale degl’istituti del capitalismo finanziario stanno sostituendosi ai funzionari politici alla guida degli Stati, ed anche agli Stati al centro del sistema mondiale vengono imposte le politiche neoliberali prima riservate al Terzo Mondo. La dinamica interna è invece l’affermarsi dell’egemonia (involontaria) della Germania sugli altri paesi dell’Unione Europea a seguito dell’introduzione della moneta unica, che l’ha resa una grande potenza esportatrice a discapito delle periferie europee e anche della Francia.

Europa, vantaggio posizionale ed Euro
PETER HOLLAND

La prima integrazione pacifica degli Stati nazionali europei è cominciata nel 1957 con la Comunità Economica Europea (CEE). L’enfasi era sull’economia, ma alcuni dei padri fondatori – come Jean Monnet – ambivano a un’integrazione più complessiva. È questa ambizione ad aver guidato il continuo progresso dell’integrazione europea, malgrado i dubbi di molti cittadini. Sfortunatamente le disposizioni della CEE hanno fin dall’inizio ignorato un principio fondamentale, la Teoria della localizzazione, i cui effetti causeranno gravi tensioni internazionali e probabilmente la disintegrazione dell’UE se si dovesse continuare a ignorarla. Questo saggio spiega la Teoria della localizzazione e i suoi effetti, con un esempio numerico tratto dalle prime fasi della CEE, e suggerisce possibili correzioni all’errore di modo da garantire a tutte le nazioni europee eguali opportunità di prosperare.

Tramonto dell’egemonia americana? Implicazioni economiche e geopolitiche dei nuovi scenari energetici e tecnologici
ENRICO MARIUTTI

Grazie al fenomeno shale gas e shale e tight oil, gli USA potranno contare, nei prossimi 10/15 anni, su una netta riduzione del costo dell’energia. Confrontando il costo attuale del Kw/h tra UE, USA e Cina e le oscillazioni previste nei prossimi 10/15 anni si può valutare il riassetto del mercato globale dei combustibili fossili e dell’energia, le possibili evoluzioni delle dinamiche industriali di alcune regioni (concentrazione di produzioni ad alto costo energetico, spinta a una maggiore automazione dei cicli industriali, riallocazione di parte dell’industria manifatturiera) e i nuovi equilibri di alcune aree del pianeta particolarmente interessate dall’evoluzione del fenomeno (Medio Oriente, Sud-Est Asiatico).

Contro l’unità mondiale. Carl Schmitt e l’ordine liberale
FABIO PETITO

Il presente articolo è tratto da un capitolo di The International Political Thought of Carl Schmitt: Terror, liberal war and the crisis of global order, libro collettaneo edito da Routledge (Londra-New York 2007) e curato da Fabio Petito e Louiza Odysseos. Si prende in considerazione la critica di Carl Schmitt all’idea della necessità politica e/o morale di unificazione planetaria, la sua analisi dell’ordine post-bellico e la ricerca d’un nuovo Nomos della Terra. Infine da una prospettiva schmittiana si critica una tesi di Alexander Wendt.

Le misure politico-economiche adottate dal Giappone per contrastare la crisi
MASSIMILIANO PORTO

L’articolo tratta delle misure politico-economiche adottate dal Giappone all’indomani della crisi finanziaria globale del 2007-2008. Nella prima parte dell’articolo ci si sofferma brevemente sull’andamento della crisi e sulla sua trasformazione da crisi finanziaria a crisi reale. Successivamente si fanno dei richiami alla precedente crisi finanziaria che ha colpito il Giappone negli anni Novanta del secolo scorso che ha avuto pesanti conseguenze sull’economia nipponica ma ha anche costituito una lezione per i policy-makers giapponesi. Infine si conclude l’articolo con le misure di politica economica adottate dal governo e dalla Banca centrale del Giappone per contrastare gli effetti della crisi.

Economia reale vs speculazione. Una disputa irrisolta nel mezzo di rischi sistemici
PAOLO RAIMONDI

La crisi del 2008 non ha cancellato certi comportamenti irresponsabili da parte delle banche e della grande finanza. All’orizzonte si profilano nuovi colossali disastri sistemici se i governi non sapranno reagire come F.D. Roosevelt negli anni ’30, costruendo una nuova Bretton Woods i cui pilastri siano la responsabilizzazione delle banche, il controllo del mercato tramite un nuovo Glass-Steagall Act e la Tobin Tax, politiche d’investimento che vadano a favore dell’economia reale. Il denaro che con tanta celerità e prodigalità è stato trovato per aiutare gli speculatori finanziari, dovrebbe essere destinato a investimenti infrastrutturali di lungo periodo.

Lo sviluppo industriale innovativo e la politica dell’istruzione del Kazakhstan di oggi
NAZHEN SARSEMBEKOV

In quest’articolo viene discussa la politica industriale innovativa realizzata in Kazakhstan riguardo all’innalzamento della qualità del capitale umano attraverso lo sviluppo della scienza e della formazione. L’Autore evidenzia l’importanza e il tempismo della realizzazione del programma statale “SIII 2010-2014″, il quale avrà un’influenza positiva sulla crescita dell’economia del Paese. L’Autore arriva alla conclusione che per rispettare i parametri di crescita prestabiliti dell’economia è indispensabile aumentare la qualità del capitale umano attravero la formazione.

L’India e la crisi dell’eurozona
JAYSHREE SENGUPTA

L’India, al pari di gran parte dell’Asia Meridionale, sta attraversando una fase di brusco rallentamento della crescita indotta principalmente dalla crisi dell’eurozona. Il governo indiano, malgrado alcuni interventi sociali populisti, ha adottato una risposta per lo più neoliberale, con l’apertura del mercato interno agl’investimenti esteri e politiche monetarie deflattive. Tali politiche, molto simili a quelle dell’Unione Europea, hanno però costi sociali ancora più gravi in India, dove già una grossa fetta della popolazione vive in condizioni di povertà, anche estrema, e dove gl’investimenti in campo sanitario o educativo sono molto bassi. Tutto ciò sta allargando la sperequazione sociale e gettando nell’indigenza milioni di persone, con effetti non solo sul futuro dell’economia ma anche sull’ordine interno, come dimostra la crescente insorgenza maoista.

La crisi finanziaria e la guerra per il governo globale
KEES VAN DER PIJL

Il militarismo di Reagan e la rivolta dei mercati finanziari contro il keynesismo hanno segnato la transizione dal liberismo corporativo al neoliberismo e la proiezione del controllo globale da parte dell’Occidente. Nei primi anni ’90 il complesso militare-industriale statunitense è stato riorganizzato in modo da renderlo dipendente dagli investimenti bancari, accrescendo l’interconnessione tra la finanza internazionale e l’attivismo militare nel processo di globalizzazione neoliberista. Nell’espansione della NATO e nell’intervento in Jugoslavia, e nella serie di guerre in Medio Oriente in risposta agli attacchi del 11 settembre, il dilatato complesso finanziario-industriale-militare ha creato una condizione di guerra e tensione permanenti. Ciò si è verificato soprattutto dopo che l’asse finanziario si è disintegrato nella crisi del 2007-08 e gli Stati Uniti, trascinando con loro l’Europa attraverso la NATO, hanno fatto sempre più affidamento sul “vantaggio competitivo” della loro macchina militare.

Lo stallo del mondo contemporaneo
ANDREJ VOLODIN

L’attuale fase del sistema di relazioni internazionali può essere descritta come uno stallo, un’incapacità collettiva di assumere decisioni importanti e lavorare congiuntamente sugli scenari di lungo periodo. Nell’articolo ne viene proposta una ricostruzione che coinvolge aspetti economici, storici e geopolitici. Alla crisi economica del capitalismo anti-statalista e liberista figlio della rivoluzione thatcheriano-reaganiana si è aggiunta quella dell’unipolarismo geopolitico che ha le sua radici nella dissoluzione dell’URSS. Soltanto l’inclusione dei Paesi emergenti in organizzazioni internazionali dal profilo istituzionale rinnovato può mettere fine a questa fase di stallo ed aprire un nuovo orizzonte nella storia politica internazionale.