Introduction à "World State of Emergency" de Jason Reza Jorjani
World State of Emergency
Jason Reza Jorjani
Arktos, London 2017
Inexorablement, avec hésitation, terrible comme le destin, la grande tâche et question approche : comment la terre dans son ensemble sera-t-elle gouvernée ? Et à quelle fin l’« homme » dans sa totalité – et plus comme un peuple ni une race – sera-t-il élevé et formé ?
--- Friedrich Nietzsche, La Volonté de puissance.
INTRODUCTION
(extraits)
Apocalypse. Dans son sens grec originel, le mot signifie « révélation ». Au cours des prochaines décennies, en l’espace d’une génération, certaines avancées technologiques convergentes révéleront quelque chose de profond sur l’existence humaine. La biotechnologie, la robotique, la réalité virtuelle, et le besoin de rechercher de l’énergie sur notre Lune après le pic pétrolier, convergeront dans des approches se renforçant mutuellement et qui feront éclater le cadre fondamental de nos sociétés. Ce n’est pas une question de changement progressif. L’apocalypse technologique dans laquelle nous entrons est une singularité qui amènera une transformation qualitative dans notre manière d’être. Les systèmes sociopolitiques occidentaux modernes comme les droits humains universels et la démocratie libérale sont tristement inadéquats pour faire face aux défis posés par ces développements.
L’apocalypse technologique représente un état d’urgence mondial, qui est mon concept pour un état d’urgence d’ampleur mondiale qui demande aussi l’établissement d’un Etat mondial. Une analyse de l’incohérence interne des droits humains universels et de la démocratie libérale, spécialement à la lumière des implications sociétales et géopolitiques des technologies, révèle qu’ils ne sont pas des concepts politiques appropriés pour fonder cet Etat mondial. L’urgence planétaire demande plutôt une unification sociopolitique à l’échelle mondiale sur la base d’une tradition profondément enracinée avec un potentiel évolutionnaire maximal. Cet héritage vivant qui doit former l’éthos ou l’ordre constitutionnel de l’Etat mondial post-national, à un niveau existentiel, est la tradition aryenne ou indo-européenne partagée par la majorité des grandes nations de la Terre – de l’Europe et des Amériques jusqu’à l’Eurasie, le Grand Iran ou monde persan, l’Inde hindoue, et l’Orient bouddhiste.
Le terme Aryen (ou Airyânâ, Irân, ou Erin) signifie littéralement « bien mis ensemble » ou « finement forgé », en d’autres mots « habilement fait », et « noble » seulement d’une manière dérivative pour cette raison. Ce fut peut-être un terme que d’autres appliquèrent d’abord aux Indo-Européens ou que ces derniers adoptèrent après leur rencontre avec des cultures qui manquaient complètement de leur maîtrise des arts manuels et de leur génie industrieux. Le terme Aryen est également associé au bon chemin vers la Sagesse ou Prajnâ dans le Buddha Dharma. Le nom natif du bouddhisme, choisi par Siddhârta Gautama lui-même, est Âryâ Ashtangâ Marga ou « Octuple Sentier aryen », qui est fondamentalement basé sur les Âryâ Chatvâri Satyâni ou « Quatre Vérités aryennes » (souvent traduit par « Quatre Nobles Vérités »). Le principal symbole du Dharma, dans ses variétés bouddhistes aussi bien qu’hindoues, est bien sûr le Swastikâ.
L’Ordre Mondial indo-européen est l’une des trois formes possibles que l’Etat mondial peut prendre. Les deux autres sont une hégémonie planétaire chinoise, probablement sous l’apparence de l’Organisation de Coopération de Shanghai ([SCO], et le premier Califat islamique vraiment mondial, qu’il évolue à partir de l’actuel Etat Islamique et d’Al-Qaïda ou à partir de quelque autre mouvement musulman transnational plus modéré mais bien plus dangereux qui remplacerait ces groupes. Bien que ces trois blocs géopolitiques aient à peine commencé à se reconnaître eux-mêmes, en particulier celui des Indo-Européens, ils sont déjà mutuellement engagés dans une Troisième Guerre mondiale. Cette bataille géopolitique finale et absolument décisive sera aussi connue comme la Plus Longue Guerre. C’est en partie parce que, à la différence des première et seconde guerres mondiales, la troisième est un choc de civilisations plutôt qu’un conflit entre Etats-nations. C’est la guerre qui nous mènera au-delà de l’Etat-nation comme unité de base de l’organisation politique. Le Système International des Nations Unies formé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme comme Magna Carta, est voué à être déconstruit par le genre de guerre civilisationnelle qui a commencé le 11 septembre 2001.
C’est le sujet de mon premier chapitre. Il dit que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (UDHR) est intérieurement incohérente et se sape elle-même. En établissant une liberté de religion sans réserve comme l’un des principaux droits humains avec une applicabilité universelle, les rédacteurs dédaignèrent la possibilité qu’une « majorité morale » dans un pays particulier pourrait utiliser les préceptes fondamentaux de sa religion comme une base pour nier les droits humains putatifs des minorités dissidentes. En se basant sur une philosophie politique des Lumières européennes, les fondateurs des Nations Unies ne virent pas qu’une certaine religion, comme l’islam, peut entrer en conflit avec certains des plus importants droits humains que ces gentlemen voudraient croire universels, tout en étant une religion qui s’affirme tout à fait consciemment comme fermée à la réforme ou à l’évolution progressive.
Samuel Huntington dit que dans le « choc des civilisations », la religion est plus déterminante que les idéologies politiques laïques. En tant que principal antagoniste dans ce choc civilisationnel, l’Oumma musulmane mondiale est en possession d’une religion dont le livre saint est aussi une constitution politique cohérente. Bien qu’ayant été « révélés » dans l’Arabie du VIIe siècle, beaucoup d’articles de cette constitution, incluant ceux qui sont les plus répugnants pour les défenseurs des droits humains universels, ne peuvent pas être amendés. Je le dis très clairement. Un Ordre Mondial islamique ou Califat Mondial est un ordre où les femmes, à l’échelle mondiale, seront légalement subordonnées aux hommes et auront très peu de droits, un ordre où l’esclavage sera légalisé ; la dissidence religieuse et intellectuelle sera criminalisée, les minorités seront obligées de payer un tribut, et les voleurs ordinaires subiront des punitions draconiennes comme l’amputation.
Il est important de se rappeler que l’islam n’a même pas besoin de conquérir le monde par la force des armes. Sa conquête de la Terre par la seule démographie est presque assurée. Dans la dernière partie de ce siècle, les musulmans auront une majorité décisive sur cette planète. Cela nous amène à la question de la globalisation de la démocratie, le sujet du chapitre 2. En se basant sur les tendances démographiques actuelles, en 2075 une démocratie globale signifiera un Etat mondial islamique. Point-barre. Je dis que cela montre à quel point la démocratie libérale est incohérente. Le libéralisme est une idéologie politique européenne distincte qui peut facilement être séparée de la démocratie.
En fait, la démocratie eut des racines extrêmement conservatrices et autoritaires, dans la Grèce classique et lorsqu’elle fut remise à l’honneur par Jean-Jacques Rousseau au début de l’ère moderne comme antidote romantique aux théories rationalistes des Droits Naturels (c’est-à-dire les Droits Humains). Les Grecs classiques aussi bien que Rousseau reconnurent que les besoins religieux doivent être la base de la volonté générale qui constitue d’une manière cohésive le pouvoir décisionnaire souverain d’un régime politique. Rousseau fit même l’éloge de l’islam comme étant le meilleur type de « religion civique » précisément parce que, à la différence du christianisme, dans son fondement même il refuse de reconnaître toute séparation entre l’autorité religieuse et l’autorité politique laïque. Cependant, le libéralisme, parfaitement illustré dans sa forme la plus pure par John Stuart Mill, défend une neutralité de l’Etat fausse et intenable concernant le choix personnel des citoyens à vivre leur vie de la manière qu’ils veulent. Je montre que Mill, d’une manière caractéristique des libéraux, glisse vers des préjugés culturels injustifiés concernant les sortes de conduites individuelles qui sont acceptables dans une société libérale ou libre. Son « principe de tort » est mal défini et motivé par une tentative malencontreuse de forger un ordre politique qui rejette l’ethos civilisationnel et l’identité collective. L’individualisme radical libéral est certainement radicalement anti-démocratique.
Carl Schmitt analysa le conflit entre le libéralisme et la démocratie comme faisant partie de sa formulation de ce qu’il appelait « le concept du politique ». D’après Schmitt, les libéraux et les démocrates confondent le politique avec l’économique et les autres structures sociales, alors que le politique en tant que tel n’est pas ouvert à des débats et à des négociations sans fin et n’est pas non plus une question de préférence personnelle. Le concept même du politique concerne celui qui a le pouvoir de prendre une décision souveraine sur la vie et la mort de ceux qui sont à l’intérieur de l’Etat. Pendant un état d’urgence ou d’exception, la constitution écrite d’un Etat est suspendue et le Parlement ne peut pas tenir de débat sur ce qu’il convient de faire. Cet état d’urgence révèle non seulement qui est le souverain, mais aussi sur quelles bases il prend des décisions affectant la vie et les biens de ses sujets. Dans la mesure où cette prise de décision est efficace, elle révèle la vraie constitution existentielle ou ethos de son peuple. Celui-ci sous-tend la constitution écrite et est la base de l’acceptation au moins tacite par son peuple de ses ordres même s’ils violent la constitution légale plus superficielle et dérivative. Une telle crise peut finir par la restauration de l’ordre légal établi, mais l’état d’urgence peut aussi être un état d’urgence où un nouvel ordre constitutionnel se révèle comme un reflet plus fidèle de l’esprit d’un peuple qui parvient à se renouveler.
Au cœur de la prise de décision souveraine durant l’état d’urgence se trouve la détermination de l’Ami et de l’Ennemi. Carl Schmitt dit que le souverain est la personne ou le conseil qui peut effectivement décider, dans une situation d’urgence, qui sont les « siens », qui sont les amis ou les alliés, et qui est l’ennemi, même si cet ennemi est à l’intérieur des frontières. Les lignes sur une carte ne définissent pas une nation. C’est l’ethos ou caractère existentiel d’une communauté historique mondiale qui le fait. Une nation peut s’étendre par-dessus de nombreuses frontières arbitraires tracées du fait d’une incapacité à saisir les distinctions politiques conceptuellement. Une telle nation peut avoir un ou plusieurs ennemis parmi elle – des ennemis qui menacent son ordre constitutionnel à un niveau existentiel. En accord avec cette analyse, Schmitt pensait qu’il ne pourrait jamais y avoir un Etat mondial unique et que toute tentative d’en appeler à une « humanité commune » comme concept politique était une tromperie, parce que l’Humanité-dans-son-ensemble n’a pas d’ennemi concret. Ce qui est pire est que le discours universaliste sur les droits politiques de l’Humanité ou sur une démocratie universelle diabolise en réalité tous ces humains qui, sur la base de leurs propres cultures, rejettent ce discours. Schmitt considérait que cet impérialisme planétaire des Humanistes était l’idéologie la plus tyranniquement inhumaine, et que celle-ci avait été illustrée, à son époque, par l’OTAN aussi bien que par l’Union soviétique.
Cependant, tout à la fin de sa vie, Schmitt commença à reconsidérer cette position. Il le fit en pensant que les développements technologiques spectaculaires qu’il constatait pourraient être considérés comme quelque chose ressemblant à une menace pour toute l’humanité. Pour lui, les principaux de ces développements était la prolifération des armes nucléaires miniaturisées à une époque de guerre de partisans déterritorialisée (c’est-à-dire le terrorisme transnational), et une militarisation de l’espace qui pour la première fois englobe et définit la Terre entière comme un théâtre de combat. Bien qu’il admettait que cela pourrait requérir de repenser le concept du politique, et sa distinction cruciale Ami-Ennemi, Schmitt n’eut jamais vraiment le temps ou l’énergie pour développer ces idées dans sa Théorie du Partisan. D’une certaine manière, ses derniers aperçus étaient aussi prématurés. C’est seulement maintenant, alors que nous faisons face à des développements technologiques qui pourraient nous permettre de modifier notre forme humaine d’incarnation, de nous perdre dans des simulacres spectaculaires, ou de faire face à une guerre interplanétaire contre quelque intelligence cybernétique post-humaine, que nous avons un contexte concret pour penser ce qui restait encore impensable pour Carl Schmitt, c’est-à-dire un état d’urgence mondial. Dans les chapitres 3 à 5 de ce livre, je montre qu’un certain nombre d’innovations technologiques requiert pour chacune une dimension mondiale de la décision souveraine, par souci de la simple survie de quelque chose de reconnaissable comme Humanité et pour éviter toutes sortes de futurs horriblement inhumains.
Le chapitre 3 traite des biotechnologies néo-eugénistes qui requièrent une réglementation mondiale. La biotechnologie nous offre toute une variété de potentiels pour promouvoir l’épanouissement humain. En utilisant la sélection des embryons, qui est un processus augmenté de fertilisation in-vitro lorsqu’on est capable de profiler les embryons qui sont ensuite réinsérés dans la matrice pour se développer, il est possible d’éliminer les maladies héréditaires. On sait aussi qu’il y a environ 15 points de différence de QI entre l’enfant le plus brillant que l’on pourrait avoir et celui qui aura le plus de difficulté à étudier diverses disciplines. Le QI peut être accru d’environ 15 points par génération, rien qu’en utilisant la sélection des embryons (sans modifier la structure génétique de l’embryon). Bien sûr, « intelligence » est un terme imprécisément défini. Mais il y a certains facteurs d’intelligence qui ont un lien avec la capacité d’apprendre la physique et de manipuler des mathématiques complexes, qui ont de très fortes corrélations génétiques. Il est très important que nous établissions un certain consensus concernant la manière dont cette technologie sera utilisée. Si nous devions avoir un accroissement de 15 points de QI par génération dans un seul pays ou une seule culture, cela introduirait un dangereux déséquilibre de puissance géopolitique.
En raison de l’histoire de l’eugénisme dans le monde occidental, les vues sur l’utilisation de cette technologie à des fins essentiellement néo-eugénistes sont largement négatives en Occident. Par comparaison, l’establishment scientifique, académique et politique chinois est presque à 100% favorable à l’utilisation des biotechnologies émergentes pour, par exemple, accroître le QI de sa population. Les facteurs spécifiques d’intelligence qui peuvent être manipulés par ce processus sont précisément ceux qui conduisent à des percées technologiques, qui historiquement, malheureusement, ont eu leurs premières manifestations dans la technologie militaire. Même dans un pays unique, si seuls les riches ont accès à ce genre de technologie, nous pourrions voir des disparités de classes se transformer en véritables distinctions de castes entre une aristocratie génétique et ceux qui ne sont pas aussi chanceux génétiquement.
Les implications sociétales sont encore plus importantes si nous pensons aux manipulations génétiques qui modifient réellement la structure de l’embryon. Nous pouvons augmenter la durée de vie. On a découvert que les souris qui avaient été génétiquement modifiées pour une durée de vie plus longue, ont aussi une morbidité plus courte – ce qui veut dire qu’à la fin de leur vie elles déclinent très rapidement au lieu de passer par un processus de vieillissement prolongé. Nous serions aussi capables de renforcer le physique. Les mêmes techniques qui furent initialement développées pour traiter la maladie de Lou Gehrig ont été appliquées dans le but de développer la masse musculaire et de diminuer les risques d’obésité. Ensuite, en termes de fonctionnement cognitif, il y a aussi des techniques de manipulation génétique qui furent développées initialement pour traiter l’Alzheimer et qui ont été utilisées pour augmenter la capacité de mémoire par un facteur de deux ou trois. Ces renforcements particuliers semblent très positifs, mais la manipulation génétique nous donne aussi la capacité de raccorder des gènes humains et animaux. Nous devrions vraiment nous demander si nous voulons créer une espèce hybride. Ce n’est pas une décision qui devrait être laissée à un seul pays ou à une seule culture, et encore moins à une grande entreprise opérant dans le libre marché global.
L’une des biotechnologies les plus controversées est le clonage humain. Même si nous devions avoir un consensus assez large pour dire que le clonage humain en vue de la reproduction de personnes identiques (en d’autres termes, la création d’un grand nombre de « jumeaux ») n’est pas une grande idée, le clonage humain fait implicitement partie de la sélection des embryons. Il arrive souvent que quand un embryon optimal est inséré dans la matrice pour se développer, l’implantation initiale échoue et une autre tentative doit être faite. Par conséquent, si l’on est déjà arrivé à un embryon optimal, le clonage de cet embryon un certain nombre de fois permet des tentatives répétées d’implantation. Puisque le clonage va faire partie de l’augmentation de la sélection des embryons (une forme plus acceptable de biotechnologie), il n’y a pas besoin de dire comment le clonage pourrait être utilisé si nous n’avons pas un système de réglementation efficace à l’échelle mondiale.
La pire chose qui pourrait arriver avec la biotechnologie, ce qui nous amène aussi dans le domaine de la robotique ou de la cybernétique, est qu’un certain pays ou une certaine civilisation pourrait décider unilatéralement de créer génétiquement une race d’esclaves. Les créateurs de ces robots biomécaniques pourraient trouver un moyen de nous convaincre que leurs créatures ne sont pas vraiment des êtres humains qui seraient porteurs de droits politiques. Le raccordement des gènes qui incorpore des éléments du génome d’autres animaux pourrait permettre à ces humanoïdes de travailler dans des conditions environnementales hostiles qui seraient difficiles à supporter pour des humains.
[…]
Malheureusement, l’émergence de cet Etat mondial profondément unifié par un ethos unique sera un processus violent. Ce n’est pas dire qu’il sera établi par la force arbitraire. C’est plutôt, tout à fait en conformité avec l’analyse de Carl Schmitt sur la vraie constitution d’un Etat, un peuple historique-mondial distinct qui subira une transformation alchimique dans le chaudron de l’apocalypse technologique et qui revendiquera son destin d’hégémonie planétaire. Face aux ennemis externes et internes incapables de guider la Terre d’une manière responsable à travers l’apocalypse technologique, la communauté indo-européenne se définira comme une nation souveraine de dimension planétaire ou même interplanétaire. Avec leur origine commune dans une ethnicité et une langue uniques, les Indo-Européens surgirent d’un heartland proto-iranien ou aryen en Ukraine (Scythie) et dans le Caucase pour former les civilisations européenne, iranienne, hindoue et bouddhiste. Ils continuèrent à s’influencer les uns les autres par l’intermédiaire de la nation quintessentiellement indo-européenne, l’Irân-Shahr ou Imperium Aryen (connu en Occident sous le nom d’« Empire perse »). Collectivement, leurs contributions aux religions mondiales, aux arts, à la philosophie, à la science et à la technologie établissent les Indo-Européens comme les candidats les plus viables pour former un Etat mondial à partir de l’urgence planétaire.
Les chapitres 6 et 7 se concentrent sur l’histoire et la culture des Indo-Européens, et disent que notre convergence en une seule civilisation de dimension planétaire peut devenir la base pour l’Etat mondial dont nous avons tellement besoin pour survivre à l’apocalypse technologique. L’alternative est l’intervention de l’Islam ou de la Chine pour sauver l’Humanité du génie prométhéen des Indo-Européens. Au lieu de cela, nous devrions maîtriser cet esprit faustien d’une manière qui évitera des monstruosités inhumaines et nous conduira dans un avenir d’épanouissement surhumain. Puisque, comme le comprend Samuel Huntington, l’Islam joue le rôle le plus catalytique dans le choc des civilisations, parmi toute la communauté indo-européenne l’Iran est la nation dont le rôle dans la Troisième Guerre mondiale sera le plus décisif pour notre avenir commun. En plus d’être le carrefour interculturel du monde indo-européen depuis plus de 3.000 ans, l’Irân-Shahr ou « Imperium Aryen » offre à l’Occident des principes et des valeurs qui ont déjà profondément influencé les siens et qui pourra catalyser une revitalisation culturelle après l’échec des concepts modernes comme la démocratie libérale et les droits humains universels.
Dans le septième et dernier chapitre, j’expose comment depuis 2012 un renouveau néo-zoroastrien connu sous le nom de Renaissance Iranienne s’est répandu dans le Grand Iran comme un feu de broussaille. Il est profondément significatif qu’en cela les Perses et les Kurdes sont les premiers des peuples aryens à avoir traversé toute la tradition religieuse abrahamique et à être ressortis de l’autre coté. L’Europe est seulement maintenant à la veille d’être conquise par l’Islam, alors que les Iraniens sont finalement en train de surmonter 1.400 ans de colonisation arabo-islamique oppressive qui s’est appropriée d’une manière parasite le génie persan dans les arts et les sciences. Partageant une longue frontière avec la Chine en Asie Centrale iranienne ou Khorasan, et étant située au cœur d’un Califat Islamique émergeant contrôlé par ISIL dans ses territoires de l’ouest et Al-Qaïda vers l’est, une renaissance du Grand Iran ou Irân-Shahr sera le fer de lance de la guerre pour un Ordre Mondial indo-européen.
Si nous sommes un jour capables de sortir et d’explorer le cosmos, si nous parvenons à traverser cette apocalypse technologique, nous découvrirons que l’état d’urgence mondial est survenu dans l’histoire de toutes les espèces intelligentes. Si les développements technologiques peuvent continuer au-delà de ce point, cela représente vraiment une sorte de singularité. La période avant lui et la période après lui seront incommensurables l’une avec l’autre. En ce sens, c’est une catastrophe classique. Un moment exceptionnel. Le temps approche où des technologies seront développées qui remettront en question la forme même de la vie d’une certaine espèce, et les membres de cette espèce doivent tenter collectivement de parvenir à une compréhension d’eux-mêmes qui leur permettra d’utiliser ces technologies pour obtenir un épanouissement de leur existence, plutôt qu’une dégradation. Que l’on soit prêt ou pas, le temps est venu de poser la question : « Qui parle pour la Terre ? ».
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