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jeudi, 02 février 2017

Fête de Sadeh

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Fête de Sadeh

Grandes festivités universelles du feu

Babak Ershadi

Ex: http://www.teheran.ir 

Sadeh (qui veut dire littéralement "centaine" en persan) est la fête de l’apparition du feu, une centaine de jours après la fin de l’été ou une centaine de jours avant le début du printemps, selon la légende. La fête de Sadeh est une fête aussi ancienne que Norouz ou Mehregân. Elle était la plus grande fête du feu de l’antiquité iranienne et également l’une des plus grandes solennités des Perses. A ce titre, elle était célébrée avec magnificence et par des cérémonies publiques. Lorsqu’arrivait le soir de la fête, au dixième jour du mois de Bahman (onzième mois du calendrier persan), sur toute l’étendue du vaste territoire de la Perse antique, la population en liesse célébrait la fête en allumant des feux sur les collines et sur les toits. Les gens se rassemblaient autour des feux et priaient ensemble pour le retour de la saison chaude. Venait ensuite le moment des spectacles, des jeux et des chants d’allégresse autour des feux.

L’histoire de la fête de Sadeh remonte à la plus haute Antiquité. Dès l’origine, Sadeh fut une festivité populaire puisant ses sources dans l’observation par l’homme des changements cycliques des conditions climatiques pendant une année, durée conventionnelle voisine de celle d’une révolution complète de la Terre autour du Soleil. Initialement, la fête de Sadeh n’avait donc aucune origine ethnique ou religieuse : elle était une festivité populaire appartenant à tout le monde, animée du souffle d’un sentiment "cosmique" dans le sens philosophique du terme : sentiment d’appartenir à l’univers considéré comme un système bien ordonné. La fête de Sadeh était célébrée en des temps immémoriaux, et ses sources remontent à une époque si ancienne qu’elle s’est effacée de la mémoire collective. Cette ancienneté est, en réalité, la raison principale de l’hétérogénéité des récits et des légendes que relatent les documents anciens sur les origines de Sadeh, documents qui ne manquent pas d’ailleurs de se contredire parfois concernant la date de l’apparition de la fête de Sadeh.

Dans la mythologie iranienne, la légende attribue l’instauration de la fête de Sadeh au roi Houchang. Dans son "Livre des rois", le poète épique iranien Ferdowsî dépeint la scène de la découverte du feu par l’homme : un jour, le roi Houchang et son cortège suivaient leur chemin au pied de la montagne. Le roi vit un grand serpent noir sur un rocher. Il descendit de cheval, prit une petite pierre et la lança vers le serpent qui avait effrayé les chevaux. La pierre ne toucha pas le serpent, mais le caillou qu’avait lancé le roi Houchang était une pierre à feu, et heurta brusquement une autre pierre à fusil sur le rocher. Le contact brusque des deux petits morceaux de pierre fit jaillir des étincelles. Le serpent prit la fuite, mais les étincelles qui jaillissaient de la pierre mirent le feu à un petit arbrisseau. Le roi Houchang se prosterna devant Dieu et le remercia pour lui avoir appris comment faire du feu. Le dixième jour du mois de Bahman, nous dit Ferdowsî, est devenu ainsi la fête du feu, car l’homme est le seul être qui fasse du feu, ce qui lui a donné l’empire du monde.

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Abû Raihân al-Bîrûnî (973-1048), savant, philosophe, voyageur et historien, a relaté dans Les signes restants des siècles passés (الآثار الباقیة عن القرون الخالیة) et son Comprendre la science de l’astronomie (التفهیم لصناعة التنجیم), que est le roi Fereydoun qui a donné l’ordre, pour la première fois, d’allumer des feux sur les toits. Dans son ouvrage consacré à l’astronomie, Omar Khayyâm (1048-1131) a écrit : "Fereydoun instaura la fête de Sadeh le jour où il vainquit Zahak. Le peuple émancipé de l’oppression de Zahak célébra la fête. Dès lors, les Iraniens et les habitants des pays voisins célèbrent chaque année cette fête pour commémorer les bons rois des époques lointaines."

Les Perses célébraient la fête de Sadeh, une centaine de jours après le début de la saison froide. Ils croyaient que cent jours après le début de la saison froide, l’hiver commençait peu à peu à s’affaiblir. Pour eux, l’hiver était un symbole de stagnation et de chaos, œuvres du diable (Ahriman). Les gens se réunissaient donc dans la plaine, à l’extérieur de leurs villes et villages, pour faire un grand feu au crépuscule. Selon les Perses anciens, le feu était un rayon de la lumière divine et luttait contre le froid. La tradition de faire un grand feu pour la fête de Sadeh s’est institutionnalisée, pour la première fois, à l’époque de la dynastie des Sassanides.

Dans le calendrier ancien des Perses, la fête de Sadeh était célébrée cent jours après le début de la saison froide, et quarante jours après le début de l’hiver. Selon les croyances populaires qui puisent leurs racines dans les légendes mythologiques, au quarantième jour de l’hiver, la terre qui s’est endormie depuis le début de la saison froide, reprend souffle et arrive enfin à respirer. La fête a été appelée "Sadeh" (qui veut dire littéralement "centaine" en persan) car cinquante jours et cinquante nuits après cette fête, commence le printemps.

Selon certains autres récits sur l’origine de la fête de Sadeh, la fête a été appelée ainsi car, dans l’ancien calendrier des Perses, il n’y avait que deux saisons : un été de 210 jours et un hiver de 150 jours. La fête de Sadeh comptait d’une part le centième jour de l’hiver, elle arrivait une centaine de jours avant que ne poussent les céréales, vers le mois de mai (Ordibehesht).

En 226 de notre ère, un grand seigneur perse, Ardeshîr Ier, se rebella contre les Parthes, les battit à la bataille d’Ormuz (en 224 ap. J.-C.) et fonda une nouvelle dynastie perse, les Sassanides. Il fit du zoroastrisme la religion officielle de la Perse. Selon Abu Reyhan al-Birûnî, c’est Ardeshîr Ier qui fit de la fête de Sadeh une fête solennelle. Dans son ouvrage, il relate que cette fête était appelée "Sadeh" (centaine), car le jour de la fête se situait, dans le calendrier ancien, cinquante jours et cinquante nuits avant le début du printemps. Selon des légendes plus anciennes, la fête de Sadeh était le jour où le nombre des enfants du roi Kiyoumars (premier homme et père de la race humaine dans la mythologie perse) était arrivé à cent, et ce jour-là, ils choisirent l’un d’entre eux comme roi.

Le chercheur contemporain, Mehrdâd Bahâr présente une autre théorie pour expliquer l’étymologie du mot "Sadeh" : Selon lui, dans le persan ancien, le mot "Sadeh" voulait dire "apparition", et il était célébré quarante jours après la fête de Yaldâ, la nuit qui précède le premier jour de l’hiver dans l’hémisphère nord, considéré comme jour anniversaire de la naissance du Soleil. Mehrdâd Bahâr écrit : "La fête de Sadeh était célébrée quarante jours après le début de l’hiver. Le même jour, il existait une autre fête avec une origine différente : une fête du feu puisant ses racines dans le mithraïsme, culte de Mithra, dieu de la lumière et de la sagesse dans la Perse antique, qui est devenu plus tard l’une des religions principales de l’Empire romain et le rival du christianisme dans le monde romain. Si la fête de Yaldâ célébrait la naissance du Soleil, la fête de Sadeh était la fête du quarantième jour de sa naissance, comme il est de coutume chez les Iraniens, depuis des temps immémoriaux, de célébrer le quarantième jour d’un événement important." Dans sa recherche étymologique, Mehrdâd Bahâr rappelle que dans l’Avesta, les écritures sacrées zoroastriennes des anciens Perses, le mot "Sadheh" (سذه) a été utilisé à la fois comme "aube" et "crépuscule". Selon les légendes avestiques, il y a cinq mille ans, un événement astronomique se produisit et il devint l’origine de la fête de Sadeh : deux grands astres connus des gens de l’époque apparurent en même temps dans le ciel, l’un en ascension droite, l’autre en déclinaison finale. L’apparition et la disparition de ces deux astres en même temps, créèrent l’idée de la "dualité", notion chère dans l’esprit et les croyances mythiques des Perses d’où, selon Mehrdâd Bahâr les deux significations contradictoires et dualistes du mot Sadeh ou Sadheh dans les textes avestiques.

De nos jours, la fête de Sadeh est célébrée uniquement dans les temples zoroastriens. Cependant, malgré les grands efforts des zoroastriens pour protéger les cérémonies de la fête de Sadeh, une grande partie des us et des coutumes de cette fête ancienne a disparu avec le temps.

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Cérémonies festives de Sadeh

Dans les temps anciens, la cérémonie festive la plus importante de Sadeh était d’allumer un grand feu. La somptuosité de la fête dépendait fondamentalement du feu allumé le dixième jour et le onzième soir du mois de Bahman. Les rois et les grands seigneurs faisaient préparer un très grand feu de bois de tamarix (Gaz), arbuste originaire des pays d’orient. Le feu était parfois si grand que l’on pouvait le voir de très loin. Le célèbre historien de l’époque de la dynastie des Ghaznavides au XIe siècle Beyhaghî relate dans l’un de ses ouvrages que le sultan Massoud de Ghaznî avait fait préparer un très grand feu en l’an 426 de l’Hégire pour la fête de Sadeh, feu dont la lumière était visible, dans la nuit, à une distance d’une dizaine de lieues (environ 40 km). Les grands feux de Sadeh étaient souvent allumés à l’extérieur des villages, dans les plaines, sur les collines ou sur les montagnes. Mais la fête de Sadeh n’était pas seulement une fête royale, car les petites gens aussi la célébraient avec magnificence. Hommes, femmes et enfants sautaient par dessus les feux et chantaient des chants d’allégresse. Aujourd’hui, les zoroastriens célèbrent majestueusement la fête de Sadeh. Ce sont les mages qui allument les premiers feux. Tenant une petite torche à la main, le mage prie et tourne trois fois autour du bois ; il allume ensuite le feu avec sa torche. Les cérémonies, les chants et les jeux s’organisent autour du feu, dans une ambiance de joie et d’allégresse.

Etendue géographique de la fête de Sadeh

La fête de Sadeh était célébrée autrefois dans une vaste étendue géographique, de l’Anatolie, région de l’ouest de l’Asie qui désignait dans l’Antiquité l’Asie Mineure (qui recouvre aujourd’hui l’ensemble de la Turquie d’Asie) à Sin-Kiang, province occidentale de la Chine, en passant par l’ensemble du monde iranien. Les documents historiques témoignent que dans cette vaste partie du monde, la fête de Sadeh était connue des habitants de races, de cultures et de religions différentes, tout comme la fête de Norouz marquant le début du printemps. Aujourd’hui, la fête de Sadeh est propre surtout aux milieux ruraux : les habitants des régions du nord-ouest de la région iranienne du Khorasan, certains groupes ethniques en Afghanistan, en Asie centrale, au Kurdistan iranien, irakien et turc, les habitants des villages du plateau central de l’Iran et les tribus nomades des provinces iraniennes du Lorestan, de Kerman et d’Azerbaïdjan célèbrent encore la fête de Sadeh.

Sadeh à des périodes historiques différentes

Avant la période sassanide :

Comme nous l’avons déjà évoqué, Ferdowsî attribue l’apparition de la fête de Sadeh au roi légendaire Houchang, tandis que pour Abû Raihân al-Bîrûnî et Omar Khayyâm, l’histoire de l’apparition de cette fête remonte au grand roi de la mythologie perse Fereydoun. Les auteurs anciens sont plus ou moins unanimes pour dire que c’est à partir du règne d’Ardeshîr Ier, fondateur de la dynastie sassanide, que la fête de Sadeh fut considérée comme une fête générale dans le calendrier royal.

Pendant la période islamique :

Les grands auteurs de la période islamique tels que al-Bîrûnî, Beyhaghî, Gardizî, ou encore Mekouyeh ont décrit les évolutions des cérémonies de célébration de la fête de Sadeh depuis la dynastie des Ghaznavides (XIe siècle) jusqu’à l’invasion mongole de Gengis Khan et de Tamerlan (XIIe et XIVe siècles). La plupart des documents historiques de cette période décrivent les cérémonies de la fête de Sadeh à la cour des rois perses et des sultans d’origine turque, sans nous donner cependant beaucoup de détails quant à la manière dont le peuple la célébrait.

A l’époque contemporaine :

Dans les régions telles que le Mazandaran, le Lorestan ou le Sistan et le Baloutchistan, les paysans, les éleveurs ou les tribus nomades choisissent un jour de l’hiver, plutôt vers le début ou vers la fin, pour allumer des feux au coucher du soleil, sur le toit d’une maison, au pied de la montagne, près d’un lieu de culte, ou encore près d’une prairie ou d’un champ, sans connaître pour autant la fête de Sadeh, son histoire ou ses cérémonies.

A Kermân, ville du sud-est de l’Iran, chef-lieu de la province du même nom, la population, toutes religions confondues (musulmans, zoroastriens, juifs, …) organise chaque année des cérémonies spéciales le dixième jour du mois de Bahman pour célébrer la fête de Sadeh. Les éleveurs nomades de la province de Kermân, ceux qui vivent aux alentours de Bâft et Sirdjan, allument des feux avec quarante bois, symbole du quarantième jour de l’hiver, au coucher du soleil. Les paysans de la même région allument leurs feux sur la place centrale de leur village, et ils chantent ensemble :

(سده سده دهقانی / چهل کنده سوزانی / هنوز گویی زمستانی)

Sadeh, Sadeh des paysans,

Nous allumons quarante bouts de bois,

Comme si l’hiver allait durer encore très longtemps.

D’après les documents et les ouvrages historiques, la fête de Sadeh est demeurée dépourvue de dimension religieuse, d’autant plus que les légendes et les mythes liés à cette fête ancienne ont tous un aspect profane. Cet héritage culturel appartient donc non seulement aux zoroastriens, mais à tous les Iraniens, héritage que partage également une grande partie des populations des pays voisins de l’Iran.

lundi, 05 décembre 2016

Iranian Renaissance with Jason Reza Jorjani

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Iranian Renaissance with Jason Reza Jorjani

Jason Reza Jorjani is a philosopher and faculty member at the New Jersey Institute of Technology. He is author of Prometheus and Atlas.

Here he discusses the influence of pre-Islamic, Zoroastrian culture on the society within Iran following the Arab conquest. He notes that Islamic Sufism borrowed heavily from an esoteric strain of Zoroastrianism known as Mazdakism. He also maintains that the Arabic preservation of ancient Greek texts was largely done through the auspices of Persian scholars. These texts eventually were instrumental in the vast flowering of European culture known as the Renaissance. Today, within Iran, there exists a movement known as the Iranian Renaissance. Millions of young Iranians are wearing Zoroastrian symbols and are endeavoring to learn about the ancient, Persian past. Much of the inspiration for this movement comes from a text known as the Shahnameh or Persian Book of Kings.

New Thinking Allowed host, Jeffrey Mishlove, PhD, is author of The Roots of Consciousness, Psi Development Systems, and The PK Man. Between 1986 and 2002 he hosted and co-produced the original Thinking Allowed public television series.

samedi, 03 décembre 2016

L'OCS se diversifie et s'agrandit

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L'OCS se diversifie et s'agrandit

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Nous avons vu, dans un article précédent (Offensive de la Chine à l'APEC, Asia Pacific Economic Cooperation (APEC) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2373&r_id=&t=Offensive%20de%20la%20Chine%20%E0%20l%27APEC que face à la déroute de Barack Obama se révélant incapable d'imposer aux Etats asiatiques une Trans Pacific Coopération (TPP) sous le contrôle de Washington, la Chine n'avait pas tardé à exploiter le vide ainsi créé.
 
Sans attendre, elle a entrepris de proposer aux membres de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai), au delà d'une coopération en matière de sécurité et de défense, restée assez timide, un effort supplémentaire d'intégration dans les domaines économiques et financiers.

Durant le quinzième sommet de l'OCS, tenu début novembre 2016, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a proposé à ses membres l'établissement d'une zone de libre échange commercial et la création une banque régionale de développement, qui augmentera l'influence de Pékin et de Moscou sur une région qui, de l'avis des stratèges américains eux-mêmes, définira finalement la capacité de Moscou et Pékin à retirer aux Etats-Unis leur ancienne hégémonie globale.

L'OCS, qui couvre environ 300 millions de kilomètres carrés, 60 % de toute l'Eurasie et abrite un quart de la population mondiale. Elle est composée de la Chine, de la Russie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan. L'Inde et le Pakistan sont dans un processus d'adhésion qui devrait se conclure au sommet d'Astana, qui se tiendra en juin 2017 

Aujourd'hui, non seulement Washington n'a plus de contrôle sur cette zone, mais les Chinois mènent, avec les Russes, la construction d'un réseau économique et financier majeur concernant tous les pays de la région. Il s'agit comme nous l'avions plusieurs fois signalé, d'établir une zone de libre-échange entre les membres de l'OCS visant l'intégration horizontale des chaînes de production de la région eurasienne. À une époque où la Chine accélère la réorientation de son économie vers son marché intérieur, en vue de réduire la prévalence des investissements à l'extérieur dans son modèle de croissance, il est de première importance pour les autres pays de l'OCS de faire de même. Ils ne veulent plus rester des zones d'exportation de main d'oeuvre à bas salaires et de matière première non transformée, afin de s'orienter vers la production de produits à forte valeur ajoutée.

Par ailleurs l'élimination des barrières tarifaires pourrait permettre aux pays de l'OCS d'augmenter les flux commerciaux et les investissements avec les blocs régionaux constitués par les économies émergentes, l'Union eurasienne économique (UEE, composée de la Russie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, de l'Arménie et du Kirghizistan) ou l'Association des nations de l'Asie du Sud-est (ASEAN)

Au cours de la réunion avec ses homologues de l'OCS, Li a promu la mise en service d'une banque régionale de développement, et d'un fonds de crédit spécial. Il s'agirait de répondre aux besoins de financement de la région eurasienne  De telles structures, si elles voyaient rapidement le jour, s'ajouteraient aux institutions financières précédemment mises en place par la Chine, la Nouvelle Banque de développement des BRICS et la Banque asiatique d'investissement dans l'infrastructure (AIIB).

Ces diverses initiatives participent à l'objectif principal de canalisation de l'épargne des pays émergents vers le financement de l'initiative économique internationale la plus ambitieuse, entreprise par la Chine sous le nom de Nouvelle Route de la Soie : « Une Ceinture, une Route », un vaste réseau de transport reliant les pays de l'Est, du Sud, et du Sud-est asiatique avec le Moyen-Orient et l'Afrique du nord jusqu'à l'Europe. Nous avons plusieurs fois souligné l'importance de ce projet. Alors que dans les pays occidentaux, les épargnes provenant des couches favorisées bénéficient non pas à l'investissement productif , mais aux manœuvres spéculatives du secteur financier, le projet de Nouvelle Route de la Soie permettra une intégration des investissements productifs provenant des pays touchés, en vue de réaliser ce que tant l'Amérique que l'Union européenne ont depuis longtemps renoncé à faire.

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On peut espérer que des pays européens comme l'Allemagne et la Grande Bretagne, qui avaient dès le début décidé de coopérer avec ces différents projets eurasiatiques en bravant les foudres d'Obama, ne resteront pas au stade des intentions. La France, malheureusement, obnubilée par un anti-poutinisme radical, n'est pas pour le moment encore en état de suivre cette voie prometteuse.

dimanche, 11 septembre 2016

Erdogan ou Janus, le dieu aux deux visages

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Erdogan ou Janus, le dieu aux deux visages

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Apparemment Moscou attendait beaucoup d'un rapprochement avec Erdogan. Comme nous l'avions montré dans des articles précédents, Poutine espérait détacher la Turquie de l'Otan et de l'influence américaine, ceci au profit d'une nouvelle alliance Syrie, Turquie et Iran soutenant la présence russe en Syrie. Nous mêmes ici y avions cru, parlant naïvement d'un recul peut-être décisif de l'influence américaine au Moyen-Orient, tout au moins dans la partie chiite.
 
Mais il semble aujourd'hui que Erdogan, plus sultan que jamais, soit en train  selon l'expression familière, de rouler tout le monde dans la farine, Moscou, Ankara, Damas et sans doute aussi Washington. Il a obtenu d'eux qu'il laisse faire l'offensive turque à Jarabius en Syrie et au delà. Or, loin de s'en prendre à Daesh, comme initialement affirmé, cette offensive elle dirigée essentiellement contre les Kurdes, eux-mèmes adversaires déclarés de Daesh. Bien plus, elle vise la mise en place le long de la frontière turco-syrienne d'une zone d'exclusion, aérienne mais aussi terrestre, qui serait interdite aux Kurdes et aux soutiens qu'ils pourraient recevoir d'autres pays.

On ne voit pas aujourd'hui ce que gagne la Russie en fermant les yeux sur cette offensive turque, sinon s'attirer l'hostilité, non seulement des kurdes eux-mêmes mais de tous ceux, notamment en Europe, pour qui les revendications kurdes à l'autonomie représentent un facteur d'équilibre au Moyen-Orient et un élément important de la lutte contre l'islamisme radical.

Après avoir rencontré brièvement Poutine au G20 à Hangzou, Erdogan a longuement discuté avec Obama de la possibilité d'une opération militaire conjointe visant à libérer Raqqa, dans le nord de la Syrie, de la présence de l'Etat islamique. La démarche ne serait pas critiquable en soi, sauf qu'elle est manifestement dirigée contre l'Iran et la Russie. Elle vise sinon à éliminer, du moins sensiblement atténuer leur présence militaire dans la région. Comme la nature a horreur du vide, ce seraient les Etats-Unis et leurs alliés, notamment l'Arabie saoudite, qui assureraient la relève. Dans le même temps, Erdogan confirmerait, aux yeux du monde entier, y compris de l'Europe, le caractère incontournable de son influence au Moyen Orient et même auprès des Etats du Caucase.

Les Russes devraient dans ces conditions mieux tenir compte des avertissements de Téhéran leur conseillant de rester prudents avec Erdogan. Les Iraniens, d'après ce que l'on sait, avaient averti Moscou du fait que Erdogan, maître du double jeu, avait certainement un agenda (selon le mot à la mode) qu'il cachait de Poutine. Dans celui-ci figure la volonté de rester actif à l'Otan, ce qu'a confirmé la toute récente visite à Ankara du secrétaire général de celle, Jens Stoltenberg. Le ministre des affaires étrangères saoudien Adel al-Jubeir doit se rendre également à Ankara. L'un et l'autre veulent, selon les informations, négocier avec la Turquie un nouveau plan pour chasser Bashar al Assad. Dans le même temps, il semblerait que la Turquie, se prévalant de ses bonnes intentions occidentales, se prépare à relancer son entrée dans l'Union européenne et dans l'immédiat, l'obtention de visas pour les voyageurs turcs.

De l'observation des experts militaires, Moscou et Damas n'ont plus d'autres choix que chasser définitivement Daesh d'Alep, quelles que soient les pertes collatérales. Sans cela, ce sera la Turquie qui prétendra faire le travail, pour le meilleur bénéfice de son allié renouvelé, l'Amérique – sans pour autant renoncer aux aides diverses qu'elle a toujours prodigué, non sans contreparties financières, à ce même Daesh. 

dimanche, 10 juillet 2016

President Hillary – Be Afraid, Very Afraid

By examining Hillary Clinton's foreign policy record, Pat Harrington concludes that she is a warmonger who favours more US intervention across the globe.

We know quite a bit about Clinton and her foreign policy. What we know indicates that she is a warmonger and interventionist – as bad as any Republican ‘hawk’. I believe that her record on foreign policy should concern not just Americans but the world. A Clinton presidency is likely to lead to confrontations around the globe.

During her period in the Senate (2001-2008), she sat on the Armed Services Committee. The Village Voice dubbed her ‘Mama Warbucks’ in 2005. Clinton voted for war against Iraq and peddled the same lies as Tony Blair and his dodgy dossier. In a speech to the Senate in 2002 she said:

In the four years since the inspectors left, intelligence reports show that Saddam Hussein has worked to rebuild his chemical and biological weapons stock, his missile delivery capability, and his nuclear program. He has also given aid, comfort, and sanctuary to terrorists, including Al Qaeda members…

It was not until December 2006, as she began her first presidential campaign, that she changed her position by blaming her original viewpoint on bad intelligence during a spot on NBC’s Today programme. ‘If we knew then what we know now, I certainly wouldn’t have voted that way’, she said in reference to her initial support for the Iraq War.

When Clinton was US Secretary of State between 2009 and 2013, she showed the same eagerness for threatening or for the actual use of force. Anne-Marie Slaughter, Clinton’s Director of Policy Planning at the State Department, said of her, ‘When the choice is between action and inaction, and you’ve got risks in either direction, which you often do, she’d rather be caught trying.’  She is therefore an interventionist by nature.

To give you an understanding of what this interventionist instinct brings about, I want to look at some of the countries she has directed it toward and its consequences.

Honduras

In 2009, the State Department supported the CIA-backed coup against Honduras’ democratically elected President, Manuel Zelaya.

E-mails subsequently released from Clinton’s time as Secretary of State show that some of her top aides urged her to dub the putsch a military coup and to cut off US aid. She refused to do so. Instead, the US pushed for the world to recognise the coup’s new government.

In her memoir, Hard Choices, she described the events in Honduras as a ‘victory for democracy’.

The coup was followed by a wave of political violence which targeted a range of activists. Statistics from the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) show that the murder rate increased from 60.8 per 100,000 in 2008 to 81.8 in 2010 following the coup, continuing to increase to 91.4 in 2011 and remaining high at 90.4 in 2012. Honduras is now a corrupt narco-state.

Kosovo

During the 1999 Kosovo War, in which Bill Clinton called in NATO to bomb Belgrade (resulting in 500 civilian deaths), Hillary, whilst traveling in Africa, telephoned her husband to offer him some advice. ‘I urged him to bomb’, she told reporter Lucinda Frank. As First Lady from January 1993, she encouraged her husband, and later also his Secretary of State, Madeleine Albright, to attack Serbian forces in the disintegrating Yugoslavia – not just in Bosnia in 1994 but also in Serbia in 1999.

When Hillary Clinton visited Pristina as Secretary of State, her support for Kosovo was clear: “For me, my family and my fellow Americans this is more than a foreign policy issue,” she affirmed. “It is personal.”

Whilst the case for some form of intervention in Kosovo is more hotly debated than those in other areas, the events which led to the recognition of the state by President George W Bush had unintended consequences. At the time, Russian President Putin said:

The precedent of Kosovo is a terrible precedent, which will de facto blow apart the whole system of international relations, developed not over decades, but over centuries. They have not thought through the results of what they are doing. At the end of the day it is a two-ended stick and the second end will come back and hit them in the face.

The Republic of Crimea proclaimed its independence from Ukraine on 11 March 2014, citing the Kosovo precedent.

Afghanistan

As Secretary of State, Hillary Clinton supported the ‘surge’ in Afghanistan: she supported sending a further 40,000 US troops there (on top of the 70,000 which were already present).

drone-firing-400x300.jpgDespite the high level of civilian casualties, Clinton has long been a strong supporter of drone strikes in Afghanistan and Pakistan. In an interview with The Guardian in July 2014, Clinton said:

Clearly, the efforts that were made by the United States, in cooperation with our allies in Afghanistan and certainly the Afghan government, to prevent the threat that was in Pakistan from crossing the border, killing Afghans, killing Americans, Brits and others, was aimed at targets that had been identified and were considered to be threats. The numbers about potential civilian casualties I take with a somewhat big grain of salt because there has been other studies which have proven there not to have been the number of civilian casualties. But also in comparison to what? The Pakistani armed services were always saying, ‘Well, let us bomb these places.’ That would have been far more devastating in terms of casualties. But of course anyone who is an innocent bystander, especially a child, who’s caught up in any operation against terrorists, that is a cause of great concern and it is a cause of real disappointment and regret on our part.

Armed conflict in Afghanistan continues. Afghanistan now produces around 90 per cent of the world’s heroin. The Taliban had banned the production of opium in 2000.

Syria

In 2011, as Arab regimes were overthrown in the so-called ‘Arab Spring’, Hillary’s State Department decided to withdraw diplomatic recognition of Syria. The US began to help the armed opposition, secretly at first. Although there was much talk of assisting a ‘moderate opposition’, it soon became clear that the ‘allies’ Clinton wanted to use to topple the secular Syrian regime were radical Islamists aligned with the al-Nusra Front, a branch of al-Qaeda. Yet, even now, Clinton defends US intervention in Syria, speaking of a ‘failure to help build up a credible fighting force of the people who were the originators of the protests against Assad – there were Islamists, there were secularists, there was everything in the middle – the failure to do that left a big vacuum, which the jihadists have now filled.’ Clinton expresses no regret over the civil war she helped start in Syria. Her only regret is that more arms and ammunition were not supplied to her favoured side. In recent debates, Clinton has advocated a no-fly zone over Syria: ‘ I am advocating the no-fly zone both because I think it would help us on the ground to protect Syrians; I’m also advocating it because it gives us some leverage in our conversations with Russia.’ The potential for conflict with Russia and Iran, both of whom are supporting the Syrian government, is both obvious and frightening.

The result of her policies toward Syria is that millions of Syrians have been displaced, and that refugees are drowning in the Mediterranean or else threatening the stability and identity of Greece, Turkey, and the European Union itself. Not to mention the fact that ISIS has a base in Syria from which to launch terrorist attacks across the world.

Libya

Clinton was an enthusiastic player in the destruction of the Libyan state by the US and NATO during 2011. Robert M Gates, the Secretary of Defense at the time, described President Obama’s decision to intervene as a ’51-49′ proposition, adding, ‘I’ve always thought that Hillary’s support for the broader mission in Libya put the president on the 51 side of the line for a more aggressive approach.’ It started with a ‘no-fly zone’, allegedly to protect civilians and dressed-up in all kinds of humanitarian language, and ended with a US-led bombing campaign which killed over 1,100 civilians. Her humanitarianism was absent in an interview with ABC’s Diane Sawyer. She was asked about the brutal murder of Col. Gadaffi by jihadists (after being sodomised with a knife on camera). Paraphrasing Julius Caesar, she said, ‘We came, we saw, he died!’ amidst much laughter and chuckling.

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The result of her policies in Libya is that the country descended into civil war. Unsecured arms stashes in Libya soon spread west across the African Sahel and east to Syria. The Libyan catastrophe has led to war in Mali, made more weapons available to Boko Haram in Nigeria, and assisted ISIS in Syria and Iraq. One could also reference the persecution of Black Africans and Tuaregs within Libya and the emergence of Benghazi as a jihadist stronghold.

Clinton has continued to defend US intervention in Libya, claiming that the situation would have been worse without it: ‘We would be looking at something much more resembling Syria now.’

NATO

As Senator in 2008, Hillary co-sponsored 2008-SR439, which called to integrate Ukraine and Georgia into NATO. Whilst Clinton was Secretary of State, two more countries, Albania and Croatia, joined the US-dominated alliance. Many Russians believe they are now surrounded by an anti-Russian military alliance along their borders, stretching from the Baltic states in the north to Romania and Bulgaria. Clinton favours even further expansion.

Israel

As Secretary of State, Clinton oversaw the Obama Administration’s first attempt to broker an Israeli-Palestinian peace deal. She took a stance against Jewish settlements on land claimed by the Palestinians. However, in her memoir she noted that ‘[o]ur early hard line on settlements didn’t work.’

During her last year as Secretary of State, the Israeli newspaper Haaretz characterised her as ‘Israel’s new lawyer’ in response to her sympathetic view toward Binyamin Netanyahu’s 2014 bombardment of Gaza and his desire to maintain ‘security’ throughout the occupied West Bank.

More recently, Clinton drew applause for a speech to lobbyists for Israel when she declared,

The United States and Israel must be closer than ever, stronger than ever, and more determined than ever to overcome our common adversaries and advance our shared values. […] We will never allow Israel’s adversaries to think a wedge can be driven between us,” she said, explaining that when the U.S. and Israel have differences, she would work quickly to resolve them.

Clinton further added that America and Israel ‘must take our alliance to the next level’ through reaching a new 10-year memorandum of understanding on defence ‘as soon as possible’.

Iran

Clinton still publicly favours the Iran nuclear deal. In fact, she has claimed that it was her work to impose ‘crippling sanctions’ that forced Iran to the negotiating table. She said that the deal ‘put a lid’ on the Iranian nuclear programme by increasing Iran’s potential breakout time and creating new  verification measures. Nevertheless, she said that the approach to Iran should be ‘distrust and verify’.

Her language toward Iran is bellicose:

This deal must come with vigorous enforcement…and a broader strategy to confront Iran’s aggression across the region,” said Clinton. “We cannot forget that Tehran’s fingerprints are on almost every conflict across the Middle East….There’s a big difference between talking about holding Tehran accountable and actually doing it…. The United States will act to stop [Iranian violations of the nuclear deal] and we will do so with force if necessary.

China

A Clinton presidency is a concern to China.

The State Department’s traditional stance  was that ‘we take no position’ on the Sino-Japanese dispute concerning sovereignty over the Senkaku/Daioyutai islands in the East China Sea, which had been seized by Japan in 1895. As Secretary of State, Clinton departed from this by emphasising that the islands fall within the defence perimeter of the US-Japanese alliance.

In a 2011 interview, Clinton attacked China’s ‘deplorable’ human rights record, calling the government’s efforts to crack down on dissent ‘a fool’s errand’. China is wary of the way in which human rights issues are used tactically by the United States to sow dissent abroad and soften domestic public opinion for confrontation. No fools, those Chinese!

In 2010, she intervened in the South China Sea disputes at the ASEAN Regional Forum. Beginning by stating that Washington had no stake in the territorial disputes, she then laid out US interests in the South China Sea: ‘[A] national interest in freedom of navigation, open access to Asia’s maritime commons, and respect for international law in the South China Sea.’  Clinton further said that ‘legitimate claims to maritime space in the South China Sea should be derived solely from legitimate claims to land features’. China took this to mean that the US views the nine-dash line, which encircles almost all of the South China Sea, as not a ‘legitimate claim’.

China’s then-Foreign Minister, Yang Jiechi, walked out of the meeting. When he returned, he told the ASEAN members, ‘China is a big country and other countries are small countries, and that’s just a fact.’

China is deeply suspicious of Clinton and her views on rebalance which were set out in her 2011 Foreign Policy article, ‘America’s Pacific Century’. China views this as part of a strategy of containment.

The state-run China Daily commented regarding her departure as Secretary of State, ‘Clinton always spoke with a unipolar voice and never appeared interested in the answers she got.’

Conclusion

A brief look at the record and statements of Hillary Clinton shows how frightening the prospect of her becoming the American President is. Her confrontational instinct has led only to misery and death. We should all be very concerned about this woman gaining one of the most powerful positions in the world. My next article will explore whether Donald Trump is a better choice.

lundi, 20 juin 2016

L’Iran se relie à l’Eurasie avec le Canal Perse

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L’Iran se relie à l’Eurasie avec le Canal Perse

F. William Engdahl

Ex: http://reseauinternational.net

Avec la disparition des sanctions économiques étasuniennes et européennes, il devient manifeste que l’Iran veut aujourd’hui construire, pas détruire comme l’Occident semble le vouloir à tout prix. La toute dernière annonce  est que Téhéran a décidé de se lancer dans un grand projet d’infrastructure qui demandera peut-être une dizaine d’années pour être achevé: un canal navigable, reliant pour la première fois la mer Caspienne au golfe Persique en traversant l’Iran. Compte tenu de la topographie très montagneuse de l’Iran, il n’est pas facile à creuser. Ce sera également un grand avantage pour la Russie et les autres pays bordant la mer Caspienne, ainsi qu’une infrastructure exactement adaptée au grand projet chinois de la Route de la Soie.

Pour sa marine et son commerce, la Russie cherche un lien vers les mers chaudes depuis l’époque des tsars Romanov. Aujourd’hui, sur une voie très étroite traversant Istanbul entre mer Noire et mer de Marmara, les navires russes doivent franchir les détroits turcs du Bosphore, les Dardanelles, la mer Egée et la mer Méditerranée. Compte tenu des relations glaciales entre Moscou et Ankara aujourd’hui, depuis que les forces aériennes turques ont l’année dernière abattu délibérément un jet russe dans l’espace aérien syrien, en violation de toutes les normes du droit international, la traversée du Bosphore par les navires russes est une entreprise très incertaine, malgré les traités internationaux sur la liberté de passage.

D’ailleurs, pour les navires iraniens ou chinois aussi, atteindre les ports méditerranéens de l’Europe, exige maintenant qu’ils traversent le canal de Suez appartenant au gouvernement égyptien. En dépit de la Convention de 1888 de Constantinople, qui accorde le droit de libre accès à toute nation et navire en temps de guerre ou de paix, le gouvernement égyptien, comme cela a été évident lors du coup d’État des Frères musulmans de Mohammed Morsi soutenu par les USA, présente aussi un très important risque politique. En contournant les détroits turcs et le canal de Suez égyptien, le canal iranien offre aussi à la Russie et aux autres États le chemin le plus court vers l’océan Indien.

Téhéran a dévoilé les plans de construction d’une voie artificielle qui reliera pour la première fois la mer Caspienne et le golfe Persique. Son achèvement est prévu dans une dizaine d’années. Elle a d’énormes implications économiques, militaires et économiques.

Le « Canal de Suez » de l’Iran

canalphoto_3321_5183249.jpgDu point de vue économique et géopolitique, ce sera, dans tous les sens du terme, un rival au canal de Suez. Selon un article publié par Sputnik International de Russie, le projet a été approuvé en 2012 par l’ancien Président iranien Mahmoud Ahmadinejad, au moment où les sanctions occidentales étaient toujours en place. Le coût avait été estimé alors par Khatam-al Anbiya, une société d’ingénierie appartenant à la Garde révolutionnaire iranienne, à environ sept milliards de dollars. À cette époque, dans une démarche visant à bloquer le projet, Washington avait imposé des sanctions économiques aux entreprises qui participaient au projet. Maintenant, pour d’autres raisons géopolitiques, Washington a levé de nombreuses sanctions et Téhéran va de l’avant.

Le canal de la mer Caspienne de l’Iran a un avantage majeur de sécurité. Il traverse strictement l’espace iranien, espace qui est bien défendu.

Deux itinéraires sont envisagés pour le « Canal de Suez » iranien. Le plus court à l’ouest traverserait le territoire montagneux, tandis que le plus long permettrait l’irrigation des vastes régions désertiques de l’est de l’Iran et éviterait l’étroit chenal d’Ormuz, entre Oman et Iran.

L’itinéraire oriental, entre l’est du Golfe d’Oman et le sud-est de la mer Caspienne a une longueur totale comprise entre 1465 et 1600 kilomètres, en fonction du cheminement interne. Il aurait l’avantage supplémentaire de permettre l’irrigation et le développement de l’agriculture dans les provinces sèches du pays, à l’est et au centre, là où l’absence de précipitations a créé une énorme sécheresse ces dernières décennies. La voie navigable permettrait de recharger la nappe phréatique en eau.

L’itinéraire occidental, bien que plus court, présente des inconvénients majeurs. Faisant environ 950 km, empruntant des lits de fleuves partiellement navigables, il devrait traverser les vallées des montagnes Zagros sur 600 kilomètres. L’inconvénient majeur de cette voie est la traversée des hauteurs de Zagros et des provinces du Kurdistan et d’Hamedan, où il doit grimper à plus de 1800 mètres.

Quel que soit l’itinéraire choisi, et apparemment des raisons de sécurité nationale l’ont fait garder secret jusqu’ici, plusieurs avantages majeurs se développeront à partir du canal reliant la mer Caspienne à l’océan Indien. D’abord, d’une part, il créera le lien maritime le plus court entre le golfe Persique et l’Inde et l’Europe de l’est, du centre et du nord; d’autre part, il sera en concurrence directe avec le canal de Suez et l’instabilité politique égyptienne. Pour la Russie, il aura l’avantage géopolitique majeur d’offrir un accès facile et direct à l’océan Indien, indépendant du canal de Suez et des détroits turcs du Bosphore. Pour l’Iran, sur le plan économique, ce serait un créateur d’emploi majeur. Il ajouterait environ deux millions de nouveaux emplois dans la construction et l’entretien le long du canal. Il permettra aussi à Téhéran de relancer les régions isolées de l’est qui se chargeraient de l’infrastructure, incluant la construction d’un nouveau port moderne dans les régions économiques libres de Bam et Tabas, de chantiers navals et d’aéroports, et des villes prévues. Il permettrait aussi d’éviter ou de réduire considérablement la désertification en créant un obstacle à la propagation du désert vers les terres iraniennes fertiles.

Cela arrive au moment où l’Iran se prépare à devenir membre à part entière de l’Organisation de coopération eurasienne de Shanghai (OCS). L’Iran avait le statut de nation observatrice à l’OCS depuis 2008, mais les sanctions de l’ONU ont empêché sa pleine adhésion jusqu’à janvier dernier. La Russie et la Chine soutiennent fermement sa pleine adhésion, qui sera vraisemblablement ratifiée plus tard cet été, lors de la réunion annuelle. En février 2016, en visite à Téhéran, le Président chinois Xi Jinping a discuté de la participation de l’Iran au projet d’infrastructure eurasiatique de la Chine, de la création d’un réseau de ports et des réseaux ferroviaires à grande vitesse sillonnant l’Eurasie de Pékin à la Biélorussie et au-delà. Il est très probable que Xi et le Premier ministre Rouhani ont aussi discuté de la participation de la Chine au financement et peut-être aussi à la construction du Canal persan, alternative iranienne au canal de Suez.

D’après ce que j’ai observé personnellement lors d’une récente visite à Téhéran, les Iraniens en ont assez de la guerre. Ils ne se sont pas totalement remis des pertes et des destructions de la guerre Iran-Irak initiée par les USA dans les années 1980, ni des déstabilisations US ultérieures. Ils veulent plutôt un développement économique pacifique et être en sécurité chez eux. Le projet du Canal Persan de l’Iran est une belle étape dans cette direction.

  1. William Engdahl est consultant en risques stratégiques et conférencier. Titulaire d’un diplôme en politique de l’université de Princeton, il est auteur de best-sellers sur le pétrole et la géopolitique. En exclusivité pour le magazine en ligne New Eastern Outlook.

NEO, F. William Engdahl

Original : journal-neo.org/2016/04/07/iran-links-to-eurasia-with-per...
Traduction Petrus Lombard

mardi, 14 juin 2016

Iran-Afghanistan-Inde ouvrira l’Asie centrale à l’Inde

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Iran-Afghanistan-Inde ouvrira l’Asie centrale à l’Inde

Par Karel Vereycken

Ex: http://www.agora-erasmus.be

Vendredi 10 juin 2016 - A l’occasion de leur visite officielle à Téhéran les 22 et 23 mai 2016, le Premier ministre indien Narendra Modi et le président afghan Achraf Ghani ont conclu, avec le président iranien Hassan Rohani, un important accord tripartite Iran-Afghanistan-Inde pour l’agrandissement du port de Chabahar, une ville de 85000 habitants dans le golfe d’Oman.

Le projet portuaire, dans lequel l’Iran investira au total 20 milliards de dollars, est destiné à devenir un pôle de transit entre ces trois pays, et plus généralement « un hub sur l’océan Indien ». Pour accélérer le projet, l’accord conclu prévoit que la banque indienne d’exportation-importation débloque une première ligne de crédit de 500 millions de dollars pour le développement et l’exploitation de la phase 1 du port, qui comprend le développement de 2 terminaux et de 5 postes à quais polyvalents.

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Le Premier ministre indien Narendra Modi (à gauche), le président iranien Hassan Rouhani (au centre) et le président afghan Ashraf Ghani (à droite) se réjouissent des accords de coopération signés le 23 mai 2016 à Téhéran.

 

Une portée économique, politique et régionale

Le port de Chabahar a une portée stratégique pour l’Inde. Il lui permettra d’accéder aux marchés centrasiatique et afghan en contournant le Pakistan qui pour l’instant bloque le transit des produits indiens.

Pour améliorer les échanges commerciaux, New Delhi prévoit également 100 millions de dollars pour la construction d’une route de 220 km dans la province de Nimroz au nord de l’Afghanistan, route qui pourrait être prolongée jusqu’à Chabahar. Prévus également, 100 millions de dollars pour la construction d’une ligne ferroviaire reliant l’Afghanistan au golfe d’Oman.

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A cela il faut ajouter que l’Inde, dont l’Iran était le deuxième fournisseur d’hydrocarbures jusqu’en 2012, pourrait, grâce à la levée des sanctions, envisager de doubler ses importations de pétrole iranien.

Pour le président iranien Hassan Rohani, l’accord constitue un levier de développement autant politique qu’économique « nous pouvons coopérer dans de nombreuses industries comme l’aluminium, l’acier et la pétrochimie. » Selon lui, « l’accord n’est pas seulement économique, il est politique et régional ».

Le Japon s’est montré également intéressé dans le projet. Une délégation de chefs d’entreprises japonaises, emmenée par l’ambassadeur japonais en Iran a visité les installations pétrochimiques et sidérurgiques l’année dernière. Et selon la presse japonaise, le Premier ministre japonais Abe Shinzo espère concrétiser un accord lors de sa visite à Téhéran cet automne.

Une complémentarité avec le port de Gwadar

Bien qu’en Occident on préfère y voir avant tout la réponse indienne à la décision chinoise d’investir 46 milliards de dollars dans le couloir économique Chine Pakistan (CPEC) qui comprend le port pakistanais de Gwadar, à une centaine de kilomètres à l’est de Chabahar, c’est justement la complémentarité des deux projets qui dépasse leur imagination.

Bien que, pour l’instant, les gouvernements pakistanais et chinois, bien que sollicités à cet effet par l’Iran, ont décliné toute participation au projet de Chabahar, l’économiste pakistanais Kaiser Bengali, un ancien conseiller du gouvernement de l’État du Baloutchistan, installé à Karachi, souligne la complémentarité des deux ports.

Car, dit-il, l’expansion du port de Chabahar en Iran ne va pas réduire mais augmenter l’activité de celui de Gwadar au Pakistan. Et ceci pour une raison toute simple : Gwadar est un port en eau profonde ce que Chabahar ne sera jamais. Les très gros navires déchargeront donc obligatoirement leurs marchandises à Gwadar. De là, elles repartiront vers l’Asie centrale via Chabahar.

Avis partagé par Ikram Sehgal, le rédacteur en chef de la revue Defense Journal of Pakistan qui affirme que l’expansion du port de Chabahar « va rapporter au Pakistan sans que ce dernier dépense le moindre centime ». Soulager le réseau du transport pakistanais, par où passe aujourd’hui tous les échanges avec l’Afghanistan serait plutôt une bonne chose : « A l’heure actuelle, tout le commerce afghan passe par le Pakistan, ce qui empiète sur nos priorités domestiques ». Pour lui, c’est Dubaï qui perdra un peu mais il ne croit pas que cela fera du tort à Gwadar. Et il incite son gouvernement à ne pas s’enfermer dans un partenariat exclusif avec la Chine.

Comme quoi construire la paix par le développement mutuel, dans le cadre de la Nouvelle route de la soie, reste un combat quotidien pour tous les hommes de bonne volonté !

samedi, 11 juin 2016

Iran as a Multipolar anchor

mardi, 26 avril 2016

Géopolitique de l’Arménie

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Géopolitique de l’Arménie

Ex: https://globalediplomatie.com

Pour comprendre la situation géopolitique de l’Arménie, il faut d’abord comprendre ses frontières, et donc son Histoire. En effet, la République d’Arménie tire ses forces et ses faiblesses diplomatiques de sa géographie et de son histoire.

 D’une superficie d’environ 29 000 km2, soit un peu plus petit que la Belgique, l’Arménie est enclavée au cœur du Caucase, au croisement des mondes perses, russes et turcs. Cette situation « inconfortable » est d’abord le fruit des relations houleuses entre ces grandes puissances dans l’Histoire. En effet à la fin du XVIIIème siècle, les arméniens vivent principalement dans l’Empire Ottoman et dans l’Empire Perse. Mais la progression de l’Empire Russe dans la région, notamment à partir d’Alexandre, va conduire à un premier bouleversement démographique, politique et géographique : près de 100 000 arméniens quittent les territoires musulmans, ottomans ou perses, pour se mettre sous la protection de la Russie, désormais présente dans le Caucase. D’une certaine manière, deux « Arménies » existent alors : l’une russe, l’autre ottomane.

Le sentiment national arménien émerge à partir de la fin du XIXème siècle et il rencontre de plein fouet le nationalisme turc, le « pan-turquisme », qu’on pourrait comparer au « pan-germanisme ». Quand ce dernier visait à rassembler les peuples germanophones d’Europe, le nationalisme turc vise à remplacer l’Empire Ottoman multi-ethnique et multi-confessionnel, par une nation turque qui engloberait les peuples turcophones d’Asie centrale. Or, l’Arménie et les arméniens étaient précisément une entrave au projet des « jeunes turcs », ce qui explique les premiers massacres à partir de 1895.

Géographiquement, les arméniens empêchaient la création d’une grande nation turque. Le génocide de 1915 s’inscrit dans ce contexte tendu, exacerbé par la première guerre mondiale où la Russie et la Turquie s’affrontent dans la région. En effet, bon nombre d’autorités turques craignent une alliance implicite entre les populations arméniennes présentes dans l’Empire Ottoman et l’ennemi russe.

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Indépendante en 1918 à la chute de l’Empire Ottoman, l’Arménie ne le restera pas longtemps : dès 1920, par un accord entre Atatürk et Staline, elle bascule dans le giron soviétique, comme son nouveau voisin et rival l’Azerbaïdjan. Or, Moscou va appliquer dans le Caucase la même politique territoriale qu’en Asie centrale : « diviser pour mieux régner », c’est à dire dessiner des frontières complexes et alambiquées, qui compliqueraient tout projet d’indépendance. C’est ainsi que les frontières arméniennes coupent en deux l’Azerbaïdjan, ou que la province historiquement arménienne du Haut-Karabakh est rattaché à Bakou. L’Arménie resta tout au long de la guerre froide une sorte d’Etat-tampon entre les deux blocs, entre l’URSS et la Turquie de l’OTAN.

La première faiblesse de l’Arménie, c’est sa démographie : alors que plus de 600 000 arméniens ont quittés le pays à la fin de l’ère soviétique, il ne reste qu’un peu moins de trois millions d’habitants dans le pays. Difficile de peser sur la scène internationale, l’Arménie est « prise en sandwich » entre 6 millions d’azéris, et 75 millions de turcs. Entourée d’États hostiles, l’Arménie n’a pas, comme Israël exemple, un accès à la mer pour se décloisonner.

Drapeau de la République du Haut-Karabagh
Drapeau de la République du Haut-KarabaghA la chute de l’Empire Soviétique en 1991, après une guerre gagnée (mais toujours officiellement en cours) pour la récupération du Haut-Karabakh, l’Arménie se retrouve sous la pression des trois blocs : Russie, Turquie, Iran. Ses frontières, contestées, et sa situation, en plein milieu du monde turc, rendent la situation diplomatique et géopolitique de l’Arménie difficile. Mais comme au judo, l’Arménie sait retourner la puissance de ses adversaires à son avantage. Erevan sait utiliser habilement les rivalités entre les grandes puissances qui l’entourent, pour tirer son épingle du jeu.La première faiblesse de l’Arménie, c’est sa démographie : alors que plus de 600 000 arméniens ont quittés le pays à la fin de l’ère soviétique, il ne reste qu’un peu moins de trois millions d’habitants dans le pays. Difficile de peser sur la scène internationale, l’Arménie est « prise en sandwich » entre 6 millions d’azéris, et 75 millions de turcs. Entourée d’États hostiles, l’Arménie n’a pas, comme Israël exemple, un accès à la mer pour se décloisonner.

arhASSOC arménie.jpgSeconde faiblesse de l’Arménie : la faiblesse de ses ressources naturelles, surtout comparées à son rival azerbaidjanais, riche en pétrole et en gaz, puisé notamment dans la mer Caspienne. L’Arménie est d’autant plus défavorisée que l’Azerbaïdjan achemine son gaz vers son principal client, son « grand frère » turc, en contournant soigneusement les frontières arméniennes, en passant par la Géorgie. C’est ainsi le cas avec l’oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Cyhan), actif depuis 2005, et le gazoduc SCP (South Caucasian Pipeline) bâti en 2007. L’Arménie assiste ainsi impuissante au renforcement des liens entre Ankara et Bakou, et à leur enrichissement mutuel. En effet, grâce à ces gazoducs et oléoducs qui contournent l’Arménie, l’Azerbaïdjan a multiplié par 4 sa capacité transport d’hydrocarbure. Le pays s’est donc considérablement enrichi, et cette nouvelle manne financière lui a permis d’accroître ses moyens militaires, au point que désormais, le budget militaire azéri est comparable… au budget global de l’État arménien.

Prise en étau entre une Turquie menaçante et un Azerbaïdjan qui monte en puissance, la petite république d’Arménie paraît condamnée à subir l’influence de ses dangereux voisins. Et pourtant, elle va habilement faire de sa faiblesse une force.

Une fois encore, il est utile de faire appel à l’Histoire, l’Histoire du temps long : l’Arménie est située  dans une zone stratégique, au croisement de l’Asie et l’Europe. Depuis la route de la Soie, le sud du Caucase est une zone incontournable de rencontre, d’échanges et de rapports de force. Après la chute de l’URSS, dans laquelle l’Arménie avait un rôle secondaire, le pays est redevenu mécaniquement une clef de voûte des réseaux économiques et politiques des grandes puissances. L’Histoire et la Géographie offrent des déterminismes qui transcendent les siècles.

Habilement, l’Arménie utilise cette situation géographique, fait « monter les enchères », et sait se faire courtiser. C’est ainsi que le pays est l’un des rares au monde à bénéficier simultanément de bonnes relations avec la Russie, les États-Unis et l’Iran. Chacune de ces puissances a en effet une bonne raison de se rapprocher d’Erevan.

Les États-Unis – qui ont d’ailleurs installé en Arménie l’une de leur plus imposantes ambassade – voient en effet dans l’Arménie un intermédiaire pour amorcer une détente des relations avec l’Iran, et cherchent à tout prix à limiter l’influence russe dans le Caucase.

 L’Iran de son côté a historiquement de liens étroits avec l’Arménie et les arméniens (importante diaspora arménienne dans le nord du pays). La courte frontière entre les deux pays suffit à développer des relations particulièrement étroites. Téhéran, longtemps isolé sur la scène internationale, a en effet compté sur l’Arménie pour défendre sa cause. Enfin et surtout, l’Iran redoute la montée en puissance de l’axe « turc » Ankara-Bakou. L’Arménie, située pile entre les deux pays, coupant l’Azerbaïdjan en deux, est un véritable caillou dans la chaussure pour ce rapprochement. Mécaniquement, l’Iran est très proche de l’Arménie diplomatiquement, et entretiennent des liens économiques étroits.

La Russie est quant à elle un allié solide de l’Arménie, en dépit de la chute de l’URSS. Les relations russo-arméniennes représentent l’archétype de la diplomatie d’Erevan. En effet, la Russie a de multiples raisons de s’implanter dans la région, et comme au temps de l’URSS, Moscou cherche à limiter l’influence à la fois turque et américaine. Simultanément, l’importante diaspora arménienne en Russie (1,1 millions d’arméniens, soit 0,78% du pays), et les années passées dans le giron soviétique on crée des liens culturels très forts. Ce rapprochement se traduit concrètement par des accords à la fois militaires et économiques. Au niveau militaire, la Russie dispose de trois bases en Arménie, qui représentent en tout près de 5 000 hommes. Les deux pays font partie depuis 1992 de l’OTC (Organisation du Traité de sécurité Collective), et en 2011, ils ont signés un accord de défense mutuelle. Parallèlement, la Russie est très présente dans l’économie arménienne, notamment dans l’agriculture, l’aluminium, l’uranium, ou le secteur bancaire. Dans le secteur de l’énergie, les entreprises russes sont propriétaires des 5 barrages hydrauliques du pays, ainsi que des deux centrales nucléaires. Ainsi, 80% du parc énergétique en Arménie appartiens à investisseurs russes.

Pendant que la Russie investit en Arménie, celle-ci profite du soutien diplomatique et militaire de Moscou. C’est grâce à cette « protection » russe que l’Arménie peut s’offrir le luxe de tenir tête à l’Azerbaïdjan et la Turquie (notamment sur le dossier du Haut-Karabakh), qui sont pourtant bien plus riches et plus peuplés que la petite république caucasienne.

Simultanément, « l’eldorado énergétique » azerbaidjanais s’est révélé ses dernières années décevant, la croissance engendrée par les ressources en hydrocarbures n’étant pas à la hauteur des prévisions. Condamné à revoir ses ambitions à la baisse, le grand rival de l’Arménie ne deviendra pas comme il l’espérait une sorte « d’Arabie Saoudite du Caucase ». C’est une mauvaise nouvelle pour l’Azerbaïdjan, pour la Turquie, mais aussi la Géorgie qui est le pays de transit de ces flux gaziers et pétroliers. Ce dernier pays s’est avéré d’autant plus fragile et vulnérable lors de la « guerre des 5 jours » contre la Russie, en Août 2005.

Pour l’Arménie, la situation est donc moins désespérée qu’il n’y paraît. Entourée d’États hostiles, elle a su en retour habilement s’attirer les faveurs d’autres puissances régionales (Iran, Russie) ou Internationale (USA). Comme dans les arts martiaux, elle a utilisé la puissance de ses adversaires à son propre bénéfice.

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dimanche, 24 avril 2016

Russie, Iran et Azerbaïdjan d’accord sur un corridor de transport qui bouleverse le Grand Jeu

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Russie, Iran et Azerbaïdjan d’accord sur un corridor de transport qui bouleverse le Grand Jeu

Ex: http://zejournal.mobi

Tout à fait négligé par les médias PC[1] occidentaux, davantage focalisés sur le récent regain de tensions militaires entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, au gré du conflit lancinant se déroulant dans l’enclave montagneuse du Nagorno-Karabakh [Sud de l’Azerbaïdjan], c’est l’annonce faite par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, des suites de pourparlers avec son homologue iranien, que le travail va à présent pouvoir commencer sur le Corridor de Transport Nord-Sud en discussion depuis longtemps, le long de la Mer Caspienne. Significatif est le fait que l’Azerbaïdjan a aussitôt accepté de participer à ce projet. Si c’est bien le cas, ceci suggère que la diplomatie ainsi que le développement des infrastructures économiques russes, ont une fois de plus trompé la course à la guerre de Washington qui se déploie partout, afin de s’agripper le plus possible à son hégémonie globale superpuissante qui s’érode.

Le 7 avril, lors d’une réunion tenue dans la capitale azérie de Bakou, quelques heures à peine après que l’Azerbaïdjan eut renoncé à un assaut militaire à grande échelle contre l’enclave du Nagorno-Karabakh (une attaque urgemment pressée par le Président turc Erdogan de plus en plus désespéré), le Ministre des Affaires étrangères russe a déclaré aux médias que la Russie, l’Iran et l’Azerbaïdjan étaient tombés d’accord afin de débuter des pourparlers concernant la mise en œuvre du Corridor de Transport Nord-Sud [North-South Transportation Corridor]. Aux côtés de Lavrov lors de cette annonce, se trouvaient le Ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif, et le Ministre azéri des Affaires étrangères Elmar mamamdyarov

Lavrov a déclaré : « nous avons discuté d’enjeux relevant de la sphère matérielle de coopération. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que nos agences institutionnelles concernées vont à présent devoir commencer à détailler les aspects pratiques de la mise en œuvre de ce projet de Corridor de Transport « Nord-Sud », le long de la côte Ouest de la mer Caspienne. Ceci implique également d’envisager une coopération entre les services consulaires et coutumiers, et nous nous sommes mis d’accord sur ce point aujourd’hui[2]».

En complétant le triangle d’or …

Avec cet accord entre la Russie, l’Iran et l’Azerbaïdjan, un grand pas a été fait afin de sécuriser le plus grand espace économique du monde: le « Coeur de Pays » [HearthLand] Eurasien. Il s’agit de cet espace au sujet duquel le Parrain britannique de la géopolitique, Sir Halford Mackinder, n’avait cessé d’avertir sa vie durant, comme constituant la seule menace majeure contre l’hégémonie de l’Empire britannique, et plus tard de son héritier américain, le Siècle Américain.

Ce corridor de transport moderne et direct, connu depuis le lancement de ses pourparlers initiaux en 2002 en tant que « Corridor de Transport Nord-Sud » [North-South Transportation Corridor], reliera au final l’Inde, l’Iran et l’Azerbaïdjan jusqu’aux pays et aux marchés de l’Union Economique Eurasiatique qui inclut non seulement l’Arménie, mais également la Russie, Kazakhstan, Kirghizistan et la Biélorussie.

Le Corridor de Transport Nord-Sud, depuis l’Inde à travers l’Iran et l’Azerbaïdjan le long de la mer Caspienne jusqu’à Moscou et au-delà, va transformer l’espace économique de l’Eurasie.

Le corridor de transport va transformer les économies de l’Eurasie tout entière, de la Russie à l’Inde en parallèle au développement de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Les membre de cette OCS à l’importance stratégique croissante sont la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan, et l’Ouzbékistan. En outre, cette année l’Inde et le Pakistan ont accédé formellement à un plein statut de membre de l’OCS, et il est attendu que l’Iran, qui a pour l’instant un statut d’Observateur officiel, se verra offrir une pleine capacité de membre plus tard cette année, à présent que les sanctions qui la frappaient ont été levées. Le Président chinois Xi Jinping a du reste annoncé son soutien à une pleine qualité de membre pour l’Iran, à l’occasion des importants pourparlers de janvier 2016 s’étant tenus à Téhéran: à cette occasion, les deux pays se sont mis d’accord sur une participation iranienne formelle au projet chinois de Nouvelle Route de la Soie Economique « une Ceinture, Une Route« [3], lancé sur l’Eurasie par la Chine de Xi. À présent, ce corridor sera en effet une route moderne par bateau, par rail et par route destinée à acheminer du fret entre l’inde, l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Russie, l’Asie centrale, et potentiellement (si les pays de l’Union Européenne redevenaient enfin sensés en cessant leur soutien au gouvernement belliqueux d’Ukraine, ainsi que leurs sanctions contre la Russie) vers les économies battant de l’aile de l’Union Européenne. Le nouveau corridor va connecter certaines des plus grandes villes du monde incluant Mumbaï, Moscou, Téhéran, depuis le port iranien de Bandar Anzali sur la Caspienne jusqu’au port russe d’Astrakhan, à l’embouchure du grand fleuve qu’est la Volga[4].

En 2014 des tests furent réalisés sur deux routes sèches. Le premier de Mumbaï à Bakou via un port iranien donnant sur le détroit stratégique d’Ormuz, goulot d’étranglement majeur pour les flux de pétrole et gaz liquéfié du golfe Persique. Le second test fut réalisé de Mumbaï jusqu’au port russe d’Astrakhan via Bandar Abbas, Téhéran puis le port iranien de la Caspienne de Bandar Anzali. Le but de cette étude était d’identifier et d’aborder correctement les principaux obstacles à attendre. Significativement, l’étude comparative démontre que les coûts de transport de l’Inde à la Russie seraient réduits de quelques « 2500$ par 15 t de fret »[5].

Une étude conduite par la Fédération des associations indiennes des transporteurs de fret conclue que la route serait « 30 % moins chers et 40 % plus courte que les routes traditionnelles habituelles ». La route actuelle part de Mumbaï vers la mer Rouge puis le canal de Suez vers la Méditerranée jusqu’à Gibraltar, ensuite vers la Manche jusqu’à Saint-Pétersbourg, puis Moscou[6]. Un simple coup d’œil sur la carte révèle à quel point cette route existante est stratégiquement vulnérable face à une possible interdiction de l’OTAN ou des États-Unis.

Le coup d’État* américain de février 2014 en Ukraine, ayant installé toute une brochette d’oligarques « pro-Washington » corrompus et de néonazis à la solde du Département d’État américain, afin de brouiller les relations entre la Russie et l’Union Européenne, força temporairement ce projet de Corridor de Transport Nord-Sud à mettre les bouchées doubles. À présent, tandis que la réalité du Grand Projet eurasien « Une Ceinture, Une Route » de la Chine prend une forme concrète, cette addition d’un axe constitué par ce nouveau Corridor de Transport Nord-Sud Iran–Azerbaïdjan–Russie, achève de créer un espace cohérent économique, politique et militaire, qui pourrait bientôt augurer ce que les historiens futurs appelleront le Siècle Eurasiatique, tandis que le Siècle Américain né de son hégémonie mondiale post-1944, tomberait en ruine de la même manière que l’Empire romain au cinquième siècle de notre ère. Une nouvelle fois, l’Est créé tandis que les seuls succès que l’Ouest semble capable de remporter le sont en matière de destruction…

Traduit par Jean-Maxime Corneille

[1]NDT : Médias PC = Principaux Courants (Mainstream) / Politiquement Corrects.

[2] TASS, Russia Iran and Azerbaijan start working on North South transport corridor Lavrov,

April 07, 2016,  http://tass.ru/en/economy/867976

[3] La Ceinture Economique de la Route de la Soie d’une part [Silk Road Economic Belt], et la Route de la Soie Maritime du XXIe siècle [21st-century Maritime Silk Road], dyptique abrégé en tant que « La Ceinture et la Route » (« C & R » [« The Belt and Road », B&R]) ou bien encore « Une Ceinture, Une Route » (UCUR, [One Belt, One Road, OBOR]): nom donné à l’Initiative chinoise pour une Route et une Ceinture  [Belt and Road Initiative], c’est à dire une stratégie et un cadre de développement, proposés par le dirigeant chinois Xi Jinping, mettant l’accent sur la connectivité et la coopération entre la République Populaire de Chine et les différents pays d’Eurasie. Cette stratégie illustre la manœuvre de la Chine vers un plus grand rôle dans les affaires mondiales, ainsi que les besoins d’exporter la capacité de production de la Chine dans certains domaines en surproduction.

Elle consiste en deux composants principaux :

– sur terre la « Ceinture Economique de la Route de la Soie » (CERS)

– sur les océans la « Route de la Soie Maritime » (RSM).

Voir pour plus de détails :

– « Construire ensemble la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route de la Soie maritime du XXIe siècle–Perspectives et actions » (Commission nationale du Développement et de la Réforme, Ministère des Affaires étrangères et Ministère du Commerce chinois, Mars 2015),  

– « L’initiative “Une ceinture, une route” dope le commerce bilatéral » (CCTV, 11 mai 2015).

– « L’initiative « La Ceinture et La Route » promeut le développement au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Europe » (Xinhua en français, 19 janvier 2016).

– « “Une Ceinture, une Voie“ :la nouvelle Route de la Soie chinoise »  (Revue Défense Nationale, Tribune n°694, 2 octobre 2015).

– « Une ceinture, une route, par Qiao Liang Général Major de l’Armée Populaire de Chine » (LesCrises, 4 octobre 2015).

[4] Russia & India Report, Transport Corridor offers many opportunities for Indo-Russian trade,  Russia& India Report, 29 November 2012, http://in.rbth.com/articles/2012/11/29/north-south_transport_corridor_offers_many_opportunities_for_indo-ru_19421.

[5] Business Standard, Dry Run Study of INSTC Trade Route,

March 20, 2015, http://www.business-standard.com/article/government-press-release/dry-run-study-of-instc-trade-route-115032000589_1.html

[6] Bipul Chatterjee and Surendar Singh, An Opportunity for India in Central Asia, May 4, 2015,   http://thediplomat.com/2015/05/an-opportunity-for-india-in-central-asia/.

*En français dans le texte.

lundi, 11 avril 2016

Die Legionäre des Iran

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Die Legionäre des Iran

Ex: http://younggerman.de

Junge, Greise und Kinder. Die Basij sind die gelbe Legion der Märtyrer der Schia. Ihre Zahl geht in die Millionen und man muss anerkennen, dass der Iran und die schiitische Welt, die Idee des Volksheeres verwirklicht haben. Der momentane Kommandant, Mohammad Reza Naqdi, schätzt die Stärke seiner Freiwilligenmiliz auf etwa 23 Millionen, was gut einem Drittel der iranischen Bevölkerung entspricht. Diese Zahl könnte aus propagandistischen Gründen übertrieben sein. Allerdings ist es ein Fakt, dass die Basij sich auf eine gewaltige Masse und Popularität stützen können. Sie sind vielleicht am ehesten vergleichbar mit einer echten mittelalterlichen Miliz. So umfassen die Aufgaben der Basij nicht so sehr den brutalen Kampf, wenngleich sich zehntausende von ihnen im Iran-Irak Krieg in sogenannten „Human-wave(Menschenwellen) Angriffen opferten und auch heute viele von ihnen für iranische Interessen in Syrien kämpfen. Ihre Hauptaufgaben liegen eher im lokalen bzw. regionalen Bereich, wo sie die Polizei unterstützen oder gar ersetzen. Die Aufrechterhaltung der religiöses Kleidungsvorschriften für Frauen gehört genauso dazu wie die Bekämpfung von Kriminalität. Dabei ist noch eine ganz wichtige Komponente dabei, die Volksmilizen des Mittelalters nicht hatten. Die Basji sind schiitische Glaubenskrieger des Islam und gleichzeitig beinharte Nationalisten des Iran. Die Regierung in Teheran rekrutiert die Massen an Basji aus den durch echten Glauben und krude Propaganda getränkten Millionen der Städte und Dörfer. Nicht nur aus iranischem Gebiet, sondern auch im Libannon, wo die schiitische Position ebenfalls stark ist.

Menschliche Wellen

Groß – Ajatollah Chomeinei gründete die Organisation 1979 und machte klar, dass sie sich aus den Landeskindern des Iran zusammensetzen musste. Und zwar allen Landeskindern. Ob jung oder alt – alle waren aufgerufen der Volksmiliz beizutreten. Und man muss anerkennen, dass die gelbe Legion unglaubliche Menschenmassen auf den Plan gerufen hat. Vor allem während des verherrenden Iran-Irak Krieges starben zehntausende von ihnen auf den staubigen Schlachtfeldern des Mittleren Ostens. Die berüchtigten Kindersoldaten mit den harten Augen sind keine ausschließliche Domäne der Sunniten. Es zeigte sich, dass die schiitische Lust am Märtyrertod riesige Volksmassen begeistern konnte.  Die Zahlen der einberufenen Basij schwankt je nach Quellen zwischen 1 Millionen und 3 Millionen. In Großangriffen gegen Saddams Linien eingesetzt, verreckten zehntausende von ihnen elendig in den Giftgasfeldern dieses Golfkrieges.

Armee aus dem Volk gegen das Volk

Es ist kein Geheimnis, dass die Revolutionsgardisten und Milizen nach dem Krieg eine viel dubiosere Rolle eingenommen hatten, als während des Krieges. Wo vorher vielleicht glühender Patriotismus sich mit islamischer Überzeugung mengte, rückte nun die Hand des neuen Gottesstaates am persischen Golf an die Schalthebel der jungen Freiwilligen. Aus den Legionären wurden schnell die Vollstrecker und Wächter der Revolution und ihrer Ideen. Die Hüter der islamischen Revolution im Iran, welche nun vor allem die Aufgaben typischer Geheimpolizei übernahmen: Überwachung, Kontrolle und Repression.

Erst mit dem Beginn des Syrien-Krieges sahen die Basij wieder häufigeren Einsatz außerhalb des eigenen Landes. Wo sie vorher noch in den Protesten 2009 in Teheran gegen das eigene Volk eingesetzt wurden, beschwört die iranische „Propganda“ nun wieder ihren Heldenmut in Syrien, wo sie die Regierung Assads und ihre glaubensnahen Brüder der Alawiten unterstützen. Aber vor allem sichern sie den iranischen Zugang zum Mittelmeer und schützen das schiitische Kerngebiet im Libannon. Das dabei gleichzeitig gegen die USA und Großbritannien und gegen die von den Saudis unterstützten Sunniten ausgeteilt wird, kommt der Regierung in Teheran wohl sehr gelegen. Es handelt sich um eine Erprobung der eigenen strategisch-militärischen Fähigkeiten in Echtzeit und unter realen Bedingungen. Die iranischen Soldaten erweisen sich laut den syrischen Verbündeten zumindest als überaus hilfreich. So hilfreich, dass die syrischen Offiziere oftmals um ihre Authorität bangen müssen, da sie der Professionalität der iranischen Geheimdienstler nicht viel entgegen zu setzen haben.

Syrien? Das ist nur die Fortführung des „Great game“, welches man schon seit Jahrhunderten im Orient spielt. Nur die Spielfiguren ….die Spielfiguren haben ihr Eigenleben entwickelt.

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dimanche, 14 février 2016

Teheran will keine Dollars mehr

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Teheran will keine Dollars mehr

von Robin Classen
Ex: http://www.blauenarzisse.de

In Deutschland war es nur wenig mehr als eine Randnotiz, in den USA ist es gerade eines der Wahlkampfthemen: Die Abschaffung der Iran-​Sanktionen.

Der Konflikt mit Weltkriegspotential um die iranischen Versuche, Atomkraft zu nutzen, besteht schon seit 2002, als bekannt wurde, dass das Land einige geheime Atomanlagen unterhielt. Ab 2005 begann der Konflikt dann zu eskalieren, als mit Mahmud Ahmadinedschad ein Islamist zum Präsident des Irans gewählt wurde. Er ersetzte den gemäßigten iranischen Unterhändler Hassan Rohani durch Ali Laridschani, der seinen kompromisslosen Standpunkt teilte.

Ahmadinedschads Rückzug ermöglichte eine friedliche Lösung

Von 2006 an wurden durch UN-​Resolutionen und Maßnahmen der USA sowie der EU Embargos und Sanktionen zunächst für militärische und später auch für zivile Güter verhängt, die die wirtschaftliche Entwicklung des Landes seitdem massiv negativ beeinflusst haben. Die Aufhebung der Sanktionen war daher für das Land von unvorstellbarer wirtschaftlicher Bedeutung und eröffnet ein enormes Wachstumspotential in den nächsten Jahren.

Als 2012 Ahmadinedschad seinen Rückzug aus der Politik mit dem Ende seiner Amtszeit im August 2013 bekannt gab, entspannte sich die Lage erstmals und es konnte immerhin ein Übergangsabkommen abgeschlossen werden, was den IAEA-​Kontrolleuren Zugang ermöglichte, den Iran zu einer Verlangsamung der Anreicherung verpflichtete und allgemein den Konflikt entschärfte, der insbesondere zwischen 2008 und 2011 beinahe zu einem militärischen geworden wäre. Seit dem 14. Juni 2013 ist nun der ehemals von Ahmadinedschad geschasste Unterhändler Hassan Rohani Präsident des Landes und betreibt eine Politik der Entspannung, was sich schon bald sehr positiv auf die Verhandlungslage auswirken sollte.

Durchbruch im April 2015

Anfang April des letzten Jahres gelang nun ein weiterer Durchbruch: Der Iran sicherte in Lausanne zu, sein Atomprogramm für zehn Jahre unter Aufsicht zu stellen, die Zentrifugen auf ein Drittel zu reduzieren, Uran nicht über 3,67 Prozent anzureichern und den Uranbestand von 10 Tonnen auf nur noch 300 Kilogramm zu verringern. Die „Breakout-​Time“ für die Herstellung von genügend spaltbarem Material zum Bau einer Atombombe soll von nur noch drei Monaten auf immerhin ein Jahr erhöht werden. Des Weiteren wurde die Umgestaltung von zwei besonders problematischen iranischen Atomanlagen vereinbart. Am 16. Januar 2016 wurden auf Grund der bis dahin gegebenen Vertragstreue des Irans die Sanktionen schließlich aufgehoben.

Für Israel war das Abkommen ein Schlag ins Gesicht und ein Beleg für den immer weiter sinkenden Einfluss des Judenstaates, der nun nicht einmal mehr den traditionellen Partner USA von diesem Abkommen abhalten konnte. Die Mainstream-​Republikaner aus dem Partei-​Establishment in den Vereinigten Staaten waren ähnlich unzufrieden mit Obamas Kompromissvorschlag. Hauptkritikpunkt war der Umstand, dass das illegale Programm des Irans nun letztlich doch legitimiert worden sei und das Land, selbst wenn es sich an das Abkommen halten sollte, immer noch in nur einem Jahr zur Atombombe kommen könnte.

In Wahrheit war der Abschluss des Abkommens, an dem auch Deutschland einen enormen Anteil hatte, wohl alternativlos in diesem festgefahrenen und brandgefährlichen Konflikt. Sollte die Einhaltung der Vereinbarungen nun auch entsprechend sichergestellt und kontrolliert werden, könnte das Abkommen als einer der wenigen Erfolge Obamas in die Geschichte eingehen. Wäre 2008 hingegen McCain Präsident geworden, hätte es wohl stattdessen einen militärischen Konflikt von unabschätzbarem Ausmaß gegeben.

Rohani greift nun den Dollar an

Auch für die deutsche Wirtschaft hat sich die Aufhebung der Sanktionen als absolut positiv herausgestellt. Noch im Januar reiste Sigmar Gabriel nach Teheran und auch Rohani reiste durch Europa, um die sich bereits abzeichnenden Kooperationen mit der Automobilindustrie, der Pharmaindustrie, der Kommunikationsbranche und natürlich dem Energiesektor zu besprechen. Allein Siemens hofft auf den Auftrag, eine rund 1000 Kilometer lange Hochgeschwindigkeitstrasse bauen und 500 Züge liefern zu dürfen.

Doch ist Rohani womöglich nur geschickter als Ahmadinedschad? Vielleicht hat er den Atomstreit, der das Land seit mehr als zehn Jahren lähmt, als Sackgasse begriffen und will nun den Iran über die wirtschaftliche Schiene zur Großmacht und zum Einflussfaktor weit über die Region hinaus machen. Dafür sprechen sein rigoroses Vorgehen gegen Blogger und Internetaktivisten und der massive Anstieg der Todesstrafen nach seinem Wahlsieg. Nach dem Knüpfen wirtschaftlicher Beziehungen folgte nun schließlich der nächste Paukenschlag: Ölgeschäfte wird der Iran künftig in Euro abwickeln – und nicht mehr mit der bisherigen De-​Facto-​Weltwährung US-​Dollar. Auch China bezahlt bereits russisches Öl in seiner Landeswährung Yuan.

Wird der Euro doch noch gerettet?

Eventuell ist also in den nächsten Jahren damit zu rechnen, dass Russland, China und der Iran ihre Zusammenarbeit weiter vertiefen und der US-​Dollar international an Bedeutung verliert. Dies wäre wohl auch der einzige Weg für die autoritäreren Schwellenländer die USA zu schlagen: Was militärisch kaum möglich ist, kann über eine Entwertung des Dollars recht leicht erreicht werden. Einziger Wehrmutstropfen: Auch die Chinesen haben gigantische Dollar-​Reserven, die in diesem Fall entwertet würden. Deshalb will das Großreich künftig stärker diversifizieren: Gerade der Euro soll im Blick sein. Retten also am Ende geostrategische Überlegungen östlicher Großmächte die angeschlagene Gemeinschaftswährung? Der jüngste Schritt des Irans dürfte jedoch nicht nur eine Schwächung der USA, sondern auch eine engere Bindung Europas an sich zum Ziel gehabt haben, um künftige Sanktionen unwahrscheinlicher zu machen.

mardi, 09 février 2016

Iran Completes Eurasian Golden Triangle

Ex: http://journal-neo.org
 
Iran Completes Eurasian Golden Triangle

Sometimes profound tectonic shifts in the global politics arise from least noticed events. Such is the situation with Iran and the recent visit to Teheran of China’s President Xi Jinping. What emerged from the talks confirms that the vital third leg of what will become a genuine Eurasian Golden Triangle, of nations committed to peaceful economic development, is now in place. Now Iran, Russia and China have all indicated a will to cooperate that has the potential to change the current Western course of wars and destruction in favor of peace and cooperation. Consider some aspects of recent events since lifting of economic sanctions on Teheran only days ago.

What emerges in the public announcements following talks between China’s President and all top Iranian leaders from Prime Minister Rouhani to Iranian Parliament Speaker Ali Larijani and Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei, merely hints at what is clearly a profound shift in the relations between China and Iran. On January 23, an official Chinese Xinhua news agency statement on Xi’s Iran trip, the first by any Chinese leader in fourteen years, declared the visit will, “lift their ties to a comprehensive strategic partnership.” In Teheran the Chinese President noted, “China stands ready to work with Iran to seize the momentum and further elevate our relationship and practical cooperation, so as to usher in a new chapter for our ties featuring comprehensive, long-term and stable development.”

Developing the economic fibers

The content of that cooperation is of a major geopolitical and geo-economical importance for not merely Eurasia, but for the world. Iran has just formally requested to join the world’s most important infrastructure project, China’s One Belt, One Road initiative, often called the New Silk Road Economic Initiative. The New Silk Road initiative was first proposed during a September 2013 meeting in Astana between Xi and Nursultan Nazarbayev, the President of Kazakhstan. Kazakhstan today is also a member with Russia of the Eurasian Economic Union and also of the Shanghai Cooperation Organization. Keep these various threads of an evolving economic fiber in mind as we proceed.

Since that initial 2013 discussion in Astana, the One Belt, One Road has begun to transform the political and economic map of all Eurasia. Last year in talks in Moscow just prior to the May 9 Russian Victory Day celebrations, where Xi was a specially honored guest, Vladimir Putin announced that the Eurasian Economic Union–Russia, Belarus, Kazakhstan, Armenia and Kyrgyzstan–will formally integrate its own infrastructure development with China’s New Economic Silk Road.

Now the formal addition of Iran to the expanding Eurasian Silk Road is a giant positive step. It will allow Iran to break years of economic isolation and Western sanctions, and to do so over land where NATO color revolutions and other shenanigans are rendered largely impotent. It will open for the rest of Eurasia, especially China, but also Russia, vast new economic potentials.

Iran’s extraordinary resources

Iran has a young, educated population of more than 80 million, more than half under 35 years old, and a strategic land expanse twice the size of the state of Texas. It has the ninth highest literacy rate in the world–82% of the adult population, and 97% among young adults between 15 and 24 without gender discrepancy. Iran has 92 universities, 512 online University branches, and 56 research and technology institutes around the country with almost four million university students, one million of them medical students. One third or 31% are studying in Engineering and construction programs, one of the highest rates in the world. Iran today is not the primitive backwater many American policymakers imagine it to be. I’ve witnessed that first hand.

The country has also been blessed with vast undeveloped economic resources, not only its huge reserves of oil and natural gas. It is situated adjacent to Armenia and Azerbaijan on the north, Afghanistan and Pakistan on the east, and Iraq and Turkey on the west. The Persian Gulf and the Gulf of Oman lie south, and the Caspian Sea—the largest inland body of water in the world—lies to the north, giving Iran most of the water needed for its agriculture.

In terms of other natural resources it has one of the world’s largest copper reserves, as well as bauxite, coal, iron ore, lead, and zinc. Iran also has valuable deposits of aluminum, chromite, gold, manganese, silver, tin, and tungsten, as well as various gemstones, such as amber, agate, lapis lazuli, and turquoise. It’s a beautiful, rich country, as I can personally attest.

Now, by connecting the country to the expanding network of high-speed rail infrastructure in Eurasia’s One Belt, One Road, Iran’s future will become firmly tied to the most vibrant economic space on the planet–Eurasia–from the Pacific to India to Russia and, whenever the EU decides to stop being suicidal vassals to a Washington gone mad, also to Europe.

Notably, the peaceful economic relations between Iran and China go back some 2,000 years, when Persia was a key part of the ancient Silk Road trade route from China to the west. That fact was underscored by President XI. For the past six years, China has been Iran’s largest trading partner, which, despite western sanctions, reached $52 billion in 2014. That is now set to vastly increase, as Western sanctions are gone.

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Iran as NATO pawn?

There are some who have speculated in recent months that, with US sanctions now lifted, Iran will become a pawn of Washington geopolitical games. While the Obama Administration clearly would relish the prospect, it will not happen. A recent event that has been covered up in Western, especially USA media coverage, illustrates Iran’s clear intent to defend its autonomy and sovereignty, much as her allies China and Russia do, all to the chagrin of NATO and the Pentagon.

In early January Iran seized two US Navy small ships that had violated its territorial waters in the Persian Gulf. They were captured and boarded and the 10 sailors on board taken into custody before being released, unharmed, allowed to continue their journey in their own boats. Their boats had “wandered” into Iranian territorial waters around Farsi Island.

US Defense Secretary Ash Carter claimed it was “apparently” because of mechanical and navigational failure. Farsi is the home base for the naval wing of Iran’s Revolutionary Guard Corps, in the center of the Gulf. Rear Admiral Ali Fadavi, the commander of the naval branch of the Revolutionary Guard, publicly agreed with Carter, stating to press, “They were positioned in that area due to the failure of their navigation systems and they were not aware of being close to Farsi Island.”

Admiral Ali Fadavi was being diplomatic and more than a bit coy. Farsi Island is one of the most strategic bases in Iran, home to Iran’s maritime unconventional warfare force. The US claims that their two boats “lost” their GPS satellite abilities at precisely the same time, and the Secretary of Defense claims that he isn’t sure what happened? That the two boats also lost radio communication and all other communication during the incident, is a huge embarrassment for the US Navy, who only recently described Iran as an “ox-cart technology culture.”

The loss of all communication equipment and GPS systems on two US Navy boats at the same time means one thing: Iran has developed highly sophisticated electronic means to blind the GPS guidance systems essential to all operations of the world’s most powerful navy. Iran is no ox cart technology culture. In cooperation with Russia and Syria in the war to defeat ISIS, Iran has demonstrated it is no push-over as was Saddam Hussein’s Iraq in 2003. And, despite years of US sanctions, Iran today in military terms is not comparable to Iran during the US-instigated Iran-Iraq war in the 1980’s.

The recent incident recalls the event on December 4, 2011 when a US a Lockheed Martin RQ-170 Sentinel spy drone, the premier spy drone in the US fleet, crashed into the Iranian countryside. Iran claimed its electronic warfare unit brought the plane down. Washington laughed. Iran was right. They didn’t just down the aircraft, they took control of it mid-flight: “Using its knowledge of the frequency Iran initiated its ‘electronic ambush’ by jamming the bird’s communications frequencies, forcing it into auto-pilot. By putting noise [jamming] on the communications, you force the bird into autopilot. This is where the bird loses its brain.’” Iran managed to guide the drone to a peaceful landing inside Iran with the drone “believing” it was Afghanistan. This most recent Iranian capture of two US Navy boats well in Iranian waters by sophisticated electronic jamming says that Iran is hardly bowing before the temple of Washington power. She has become a very formidable military force. This ability for self-defense is very important in today’s hostile world.

SCO membership

Now, with Iran a formal partner in the Eurasian New Silk Road infrastructure development, and with US sanctions finally lifted, Iran will certainly be formally admitted as a full member of the Shanghai Cooperation Organization at their next annual meeting this summer. Iran currently has SCO Observer status.

Presently SCO members include China, Russia, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Uzbekistan and most recently, India and Pakistan.

In coming months the SCO, if present dynamics continue, will form the seed crystal of an emerging unified Eurasia, cooperating economically, politically, and importantly, militarily, as well as in counter-terrorism. It will tend to become the forum where vital issues among all SCO member nations will be worked out, as the Chinese are fond of saying, on a “win-win” manner.

We’re seeing the emergence of a true Eurasian Golden Triangle with China, Russia and Iran as the three key points. With the stated plan to route the Silk Road rail infrastructure to assist the mining of new gold for currency backing of the Eurasian member states, including now Iran with its significant own unexploited gold, the hyper-inflated, debt-bloated dollar system is gaining a formidable positive alternative, one committed to peace and development. Isn’t that a nice prospect?

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
http://journal-neo.org/2016/02/03/iran-completes-eurasian...

dimanche, 03 janvier 2016

L'Amérique ne recherche-t-elle pas une guerre avec l'Iran?

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L'Amérique ne recherche-t-elle pas une guerre avec l'Iran?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'Iran, compte tenu de ses liens stratégiques avec la Russie, compte tenu aussi du rôle stratégique que lui permet sa position géographique en bordure des détroits, restera plus que jamais une ennemie potentielle de l'Amérique.
 
Un accord de long terme avait été obtenu concernant l'abandon par l'Iran de son programme d'armement nucléaire. Cet accord doit en principe entraîner une levée rapide des sanctions décrétées par Washington à l'égard des entreprises et des personnes impliquées dans des relations commerciales avec l'Iran. Ces sanctions gênent d'ailleurs tout autant les Européens que les Iraniens. Leur levée est donc attendue avec impatience.

Mais tout se passe comme si les Etats-Unis voulaient continuer à traiter l'Iran comme présentant pour eux une menace militaire imminente. Le Wall Street Journal vient d'indiquer que Washington prépare dorénavant des sanctions à l'égard des firmes et personnes supposées collaborer au programme iranien de missiles balistiques.

Deux réseaux de telles entreprises et personnes ont été identifiés. Les firmes américaines ou étrangères se verront interdire de mener des relations commerciales avec les entités mentionnées par ces réseaux. Les banques américaines gèleront leurs dépôts.

L'abus de droit est manifeste, compte-tenu du fait qu'un grand nombre de pays développent de tels missiles, militaires ou civiles, sans vouloir leur confier de charges nucléaires. Pour les autorités américaines, l'Iran serait susceptible d'utiliser ces vecteurs, même sans têtes nucléaires, dans le cadre d'attaques contre les Etats voisins ou en soutien au terrorisme.

Pour Téhéran au contraire, de tels missiles, dont deux exemplaires ont déjà expérimentés, n'ont que des objectifs défensifs. Il en sera de même des matériels livrés par la Russie. Faut-il rappeler que l'Arabie Saoudite, Israël et quelques autres continuent à menacer l'Iran de raids dévastateurs. Doit-on aller jusqu'à interdire l'Iran la fabrication de valises de voyage, sous prétexte que celles-ci peuvent être utilisées par des terroristes pour transporter des bombes?

L'Iran n'a pas encore réagit à l'annonce de telles nouvelles sanctions. Mais précédemment l'Ayatollah Ali Khamanei avait indiqué que le maintien de celles-ci serait considérées comme une violation de l'accord sur le nucléaire.


vendredi, 01 janvier 2016

La fortuna di Heidegger in Oriente

La fortuna di Heidegger in Oriente

Ex: http://4pt.su

“Un tempo l’Asiatico portò tra i Greci un oscuro fuoco ed essi, con la loro poesia e il loro pensiero, ne composero la natura fiammeggiante disponendola in una forma dotata dichiarezza e di misura”.     
                       

M. Heidegger, Aufenthalte

La fortuna di Heidegger in Iran

Nel 1977 Hans Georg Gadamer notava come Was ist Metaphysik?, la prolusione tenuta da Heidegger a Friburgo in Brisgovia nel 1929, avesse avuto una vasta risonanza fuori dalla Germania e come il pensiero heideggeriano fosse rapidamente penetrato in aree culturali ascrivibili all’Oriente. “È assai rivelativo – scriveva Gadamer – che siano state tanto immediate le traduzioni in giapponese e persino in turco, in lingue cioè che non rientrano nell’area linguistica dell’Europa cristiana. Sembra pertanto che il tentativo heideggeriano di pensare oltre la metafisica abbia riscontrato una precipua disponibilità alla sua ricezione proprio dove la metafisica greco-cristiana non orientava tutto il pensiero come suo sfondo naturale”1.

Tre anni più tardi un ex allievo persiano di Heidegger, Ahmed Fardid (1909-1994), diventava l’elemento di spicco di un organismo fondato dall’Imam Khomeyni, il Consiglio Supremo per la Rivoluzione Culturale Islamica, e costituiva il punto di riferimento di un gruppo di intellettuali che si richiamava esplicitamente al pensiero heideggeriano e si contrapponeva al gruppo dei “popperiani”.

“Gli ‘heideggeriani’ – si legge nell’articolo di un loro avversario – si erano proposti un obiettivo essenziale: la denuncia della democrazia in ogni sua forma, in quanto del tutto incompatibile con l’Islam e con la filosofia. Cercavano di dimostrare che Socrate era stato giustiziato perché avversario della democrazia e sostenevano che l’ordinamento politico difeso dal suo discepolo Platone era antesignano del governo islamico. (…) Fino al 1989 gli ‘heideggeriani’ furono la forza filosofica dominante nel sistema creato da Khomeini. Il primo ministro di allora, Mir Hussein Musavi, e il giudice supremo Abdul Kerim Erdebili (…) appartenevano entrambi al gruppo degli ‘heideggeriani’. Per un breve periodo i ‘popperiani’ furono in grado di invertire parzialmente la rotta del potere, ma la loro sorte fu segnata quando la presidenza della Repubblica Islamica venne conquistata da Mahmud Ahmadinejad. Il nuovo presidente era infatti un attivo seguace di Fardid e di Heidegger”2.

La fortuna di Heidegger nella Repubblica Islamica dell’Iran venne ufficializzata dal convegno internazionale organizzato nel 2005 a Teheran dall’Istituto Iraniano di Filosofia e dall’Ambasciata della Confederazione Elvetica sul tema “Heidegger e il futuro della filosofia in Oriente e in Occidente”. Il prof. Reza Davari-Ardakani, un ex allievo di Ahmed Fardid diventato presidente dell’Accademia delle Scienze, espose i risultati dei suoi studi sul pensiero di Heidegger. Il prof. Shahram Pazouki, che oltre ad aver tenuto due corsi su Heidegger aveva assegnato tesi di dottorato su “Dio nel pensiero di Heidegger” e sulla “Filosofia dell’arte di Heidegger”, stabilì un confronto fra Sohrawardi e il filosofo tedesco, indicando la gnosi islamica e la filosofia di Heidegger come i mezzi ideali per la comunicazione spirituale tra l’Asia e l’Europa. Benché attestato su posizioni distanti da quelle degli relatori precedenti, il prof. Bijan Karimi riconobbe l’importanza fondamentale del pensiero heideggeriano dell’essere nel mantener viva la dimensione del sacro3.

Dell’attuale situazione degli studi filosofici in Iran si è occupato anche Jürgen Habermas, che l’ha riassunta in questi termini: “Davari-Ardakani è oggi presidente dell’Accademia delle Scienze e passa per essere uno dei ‘postmoderni’. Questi hanno assunto innanzitutto l’analisi heideggeriana dell’ ‘essenza della tecnica’ e la utilizzano come la critica più coerente della modernità. Suo contraltare è Abdul Kerim Sorus, che difende – in quanto ‘popperiano’ – una divisione cognitiva tra religione e scienza, anche se personalmente tende a identificarsi con una certa corrente mistica islamica. Davari è un difensore filosofico dell’ortodossia sciita, mentre Sorus, come critico, ha già perso molta della sua pur scarsa influenza”4.

L’interesse manifestato dall’intellettualità iraniana nei confronti di Heidegger può trovare una spiegazione in ciò che dice Henry Corbin, studioso di Sohravardi e traduttore francese di Was ist Metaphysik?5, circa le corrispondenze esistenti fra la teosofia islamica e l’analitica heideggeriana. “Quello che cercavo in Heidegger, quello che ho compreso grazie a Heidegger, è la stessa cosa che ho cercata e trovata nella metafisica islamico-iraniana, in alcuni grandi nomi (…) Non molto tempo fa Denis de Rougemont ricordava, con un certo umorismo, che all’epoca della nostra gioventù aveva constatato che la mia copia di Essere e tempo recava sul margine numerose glosse in arabo. Credo che per me sarebbe stato molto più arduo tradurre il lessico di un Sohravardi, di un Ibn ‘Arabi, di un Molla Sadra Shirazi, se prima non mi fossi impegnato nella traduzione dell’inaudito lessico tedesco di Heidegger. Kashf al-mahjûb significa esattamente ‘disvelamento di ciò che è occulto’. Pensiamo a tutto quello che Heidegger ha detto circa il concetto di aletheia6.

heidegger2.jpgMa questa analogia non è la sola che possa essere citata. Lo stesso Corbin ne sottintende un’altra dello stesso genere allorché, avvalendosi di una terminologia heideggeriana, ci ricorda che “il passaggio dall’essere (esse) all’ente (ens), i teosofi islamici lo concepiscono come il porre l’essere all’imperativo (KNEsto). È in forza dell’imperativo Esto che l’ente è investito dell’atto di essere7.

Osiamo allora abbozzare altre corrispondenze: per esempio, quella che si può intravedere fra l’Andenken, la “rimemorazione” finalizzata a mantener vivo il problema dell’essere, e il dhikr, la “rimemorazione” rituale cui il sufismo assegna il compito di attualizzare la presenza divina nell’individuo.

Così l’Ereignis, l’”evento” che si configura come l’Essere stesso in quanto tempo originario e costituisce perciò lo spazio di un nuovo apparire divino, viene ad assumere le dimensioni di una realtà ierostorica, individuabile nel momento della Rivelazione o in corrispondenza della parusia del Mahdi o comunque su uno sfondo escatologico.

O ancora: l’essere-per-la-morte, la decisione anticipatrice in cui viviamo la morte come la possibilità più incondizionata e insuperabile, non trova un parallelo islamico nel hadîth profetico riportato da As-Samnânî  “morite prima di morire” (mûtû qabla an tamûtu)?

Heidegger e l’Estremo Oriente

L’Oriente islamico non è la sola area culturale dell’Asia in cui il pensiero di Heidegger ha suscitato interesse. Non è un caso che Unterwegs zur Sprache8 cominci con un colloquio tra l’Autore e un Giapponese buddhista, Tomio Tezuka: in Giappone, dove Heidegger è il filosofo europeo più tradotto e dove sono stati affrontati temi quali “le religioni nel pensiero di Heidegger”9 o “Heidegger e il buddhismo”10, le prime pubblicazioni sul suo pensiero risalgono agli anni Venti del secolo scorso11, ossia al periodo in cui i corsi del filosofo a Friburgo e a Marburgo cominciarono ad essere frequentati da studiosi buddhisti giapponesi. Tra questi, a suscitare l’interesse di Heidegger per il Giappone pare sia stato il Barone Shûzô Kuki (1888-1941), “un pensatore che riveste nel panorama filosofico giapponese ed europeo di questo secolo una singolare importanza”12; tornato in patria, Kuki tenne corsi su Heidegger presso l’Università Imperiale di Kyôto.

I contatti di Heidegger col Giappone proseguirono dopo la guerra: nel 1953 egli conobbe personalmente Daisetz Teitaro Suzuki (1870-1966), il noto studioso e divulgatore del buddhismo zen, del quale aveva letto i pochi libri accessibili. “Se comprendo correttamente quest’uomo, – aveva detto di lui – questo è quanto io ho cercato di dire in tutti i miei scritti”13. Da parte sua, Suzuki rievocò così l’incontro avuto con Heidegger: “Il tema principale del nostro colloquio è stato il pensiero nel suo rapporto con l’essere. (…) ho detto che l’essere è là dove l’uomo, che medita l’essere, avverte se stesso, senza però separare sé dall’essere (…) ho aggiunto che nel Buddhismo Zen il luogo dell’essere è mostrato evitando parole o segni grafici, poiché il tentativo di parlarne finisce inevitabilmente in una contraddizione”14.

Nel 1954 ebbe luogo il colloquio con Tomio Tezuka (1903-1983), traduttore, oltre che di Goethe, Hölderlin, Rilke e Nietzsche, anche di alcuni testi di Heidegger. Dopo essere stato sollecitato a chiarire numerose questioni relative al vocabolario giapponese, Tezuka chiese a Heidegger quale fosse il suo parere circa il significato attuale del cristianesimo per l’Europa. Il filosofo definì il cristianesimo “imborghesito”, espressione di “religiosità convenzionale” e per lo più privo di una “fede viva”15.

Nel 1958 Heidegger tenne all’Università di Friburgo un seminario che vide la partecipazione di Hôseki Shin’ichi Hisamatsu (1889-1980), monaco zen di scuola rinzai e maestro di calligrafia16. Dopo che Heidegger ebbe chiesto a Hisamatsu di illustrare la nozione giapponese di arte e la relazione fra arte e buddhismo zen, ebbe luogo un dialogo sul carattere dell’opera d’arte e sulla sua origine, che Hisamatsu attribuì al libero movimento del non-ente (nicht-Seiende). Heidegger concluse il seminario riproponendo il celebre kôan del Maestro Hakuin Ekaku (1686-1769): “Ascolta il suono del battito di una sola mano!”17.

L’interesse di Heidegger per lo Zen e la consonanza esistente fra il suo pensiero e questa forma di buddhismo sono state riassunte da uno studioso nepalese nei termini seguenti: “Il disinteresse per ciò che è ‘rituale’ e l’attenzione data allo spirito da parte dello Zen potrebbero essere considerati equivalenti al rifiuto di Heidegger della struttura filosofica convenzionale delle nozioni, dei termini e delle categorie classiche in favore di un ‘filosofare vero’”18.

Nel 1963 ebbe luogo uno scambio di lettere tra Heidegger e Takehiko Kojima, direttore di un’istituzione filosofica giapponese. In una lettera aperta pubblicata su un giornale di Tokyo, Kojima si riferiva alla conferenza di Heidegger sull’era dell’atomo19 considerandola un discorso rivolto ai Giapponesi stessi. Con l’occidentalizzazione, proseguiva Kojima, è scesa sul Giappone quella notte che Kierkegaard e Nietzsche avevano già vista incombere sull’Europa. “L’unica cosa a cui possiamo credere – concludeva – è una parola tale che, precorrendo il mattino del mondo, del quale non possiamo sapere in che momento arriverà, sia in grado di scendere in questa lunga notte. Possa una tale parola sempre di nuovo giungerci vicino, richiamare il nostro passato e risuonare nel futuro”20. Nella sua risposta, prendendo atto del dominio mondiale che la scienza moderna assicura all’Occidente (“ovunque regna lostellen che provoca, assicura e calcola”), Heidegger affermava l’insufficienza del pensiero occidentale di fronte al problema posto dalla potenza dello stellen. Affermava poi che il pericolo più grande non consiste tanto nella “perdita di umanità” denunciata da Kojima, quanto nell’ostacolo che impedisce all’uomo di diventare ciò che ancora non ha potuto essere. Infine enunciava la necessità di un “passo indietro” che consentisse di meditare sulla potenza dello stellen; ma un tale meditare, concludeva, “non può più compiersi attraverso la filosofia occidental-europea finora esistente, ma neppure senza di essa, cioè senza che la sua tradizione, fatta propria in modo rinnovato, venga impiegata su una via appropriata”21.

Heidegger_green_crop.jpgNel 1964 avvenne l’incontro di Heidegger col monaco buddhista Bikkhu Maha Mani, docente di filosofia all’Università di Bangkok, che era venuto in Europa per conto della Radio tailandese. “Convinto sostenitore di un uso misurato della tecnologia e dei mass media come strumenti educativi, in Germania aveva voluto incontrare Heidegger proprio per confrontarsi sul problema della tecnica”22. Nel colloquio privato che ebbe luogo fra i due il giorno prima che venisse registrato un loro dialogo sul ruolo della religione, destinato ad essere trasmesso da un’emittente televisiva di Baden-Baden, Heidegger parlò di “abbandono” e di “apertura al mistero” e domandò al suo ospite che significato avesse, per l’Orientale, la meditazione. “Il monaco risponde del tutto semplicemente: ‘Raccogliersi’. E spiega: quanto più l’uomo, senza sforzo di volontà, si raccoglie, tanto più dis-fa [ent-werde] se stesso. L”io’ si estingue. Alla fine, vi è solo il niente. Il niente, tuttavia, non è ‘nulla’, ma proprio tutt’altro: la pienezza [die Fülle]. Nessuno può nominarlo. Ma è, niente e tutto, la piena realizzazione [Erfüllung]. Heidegger ha compreso e dice: ‘Questo è ciò che io, per tutta la mia vita, ho sempre detto’. Ancora una volta il monaco ripete: ‘Venga nella nostra terra. Noi La comprendiamo’”23.

Non diverse le parole del professor Tezuka: “Noi in Giappone siamo stati in grado di intendere subito la conferenza Was ist Metaphysik? (…) Noi ci meravigliamo ancor oggi come gli Europei siano potuti cadere nell’errore d’interpretare nihilisticamente il Nulla di cui si ragiona nella conferenza accennata. Per noi il Vuoto è il nome più alto per indicare quello che Ella vorrebbe dire con la parola ‘Essere’”24.

Infatti nella prolusione del 1929, subito tradotta in giapponese dal suo allievo Seinosuke Yuasa (1905-1970), Heidegger si era soffermato sul problema del Niente, argomentando che il Niente si identifica con lo sfondo originario tramite cui l’ente appare e che, siccome tale sfondo dell’ente coincide con l’Essere, fare esperienza del Niente equivale a fare esperienza dell’Essere.

Una tale convinzione non poteva non trovare ulteriore sostegno nella dottrina taoista, secondo la quale “tutte le cose vengono all’esistenza mediante l’essere (yu), e questo mediante il wu, termine che non traduciamo semplicemente come ‘non-essere’ (…), bensì come l”essere non-essere’, cioè l’atto che trascende e determina il porsi della realtà”25. Oltre a manifestare per il Chuang-tze un interesse che è attestato da varie parti26, nell’estate del 1946 Heidegger tradusse in tedesco i primi otto capitoli del Tao-tê-ching, avvalendosi della mediazione di uno studioso cinese, Paul Shih-yi Hsiao (1911-1986)27, che del testo di Lao-tze aveva già pubblicato una versione italiana28.

Frequenti riferimenti a Heidegger si trovano nel commento che accompagna la traduzione del Tao-tê-ching iniziata nel 1973 da Chung-yuan Chang, autore di diversi studi sul taoismo e sul buddhismo ch’an. Rievocando un suo colloquio dell’anno precedente con Heidegger, Chang si sofferma sull’affinità del pensiero di quest’ultimo col taoismo, in relazione sia alla poesia sia al problema del Niente; osserva che la nozione heideggeriana di Aufheiterung (“schiarita”) è presente nella tradizione cinese e designa “un modo per entrare nel Tao”29; ricorda che Heidegger e lui concordarono nell’identificare la nozione diLichtung (“radura”) con quella taoista di ming; ecc.

L’individuazione di tutte queste analogie, lungi dal costituire un banale gioco di parole e di concetti, ci rimanda alla vitale necessità del Dasein europeo di confrontarsi con quello asiatico. Lo ha detto d’altronde lo stesso Heidegger in Aufenthalte: “Il confronto con l’asiatico fu per l’esserci greco una profonda necessità. Esso oggi rappresenta per noi, in maniera assai diversa ed entro un orizzonte molto più ampio, la decisione sul destino dell’Europa”30.


NOTE:
 

1. H. G. Gadamer, Prefazione, in: M. Heidegger, Che cos’è metafisica?, Libreria Tullio Pironti, Napoli 1982, p. ix.

2. Amir Taheri, Mollarin Felsefe [La filosofia dei mullah], “Radikal” (Istanbul), 8 marzo 2005.

3. Dieter Thomä, Heidegger und der Iran, “Neue Zürcher Zeitung”, 10 dicembre 2005.

4. Jürgen Habermas trifft in Iran auf eine gesprächbereite Gesellschaft, “Frankfurter Allgemeine Zeitung”, 13 giugno 2007.

5. Martin Heidegger, Qu’est-ce que la Métaphysique?, trad. par H. Corbin, Gallimard, Paris 1938.

6. Philippe Némo, De Heidegger à Sohravardî, “France-culture”, 2 giugno 1976 (www.amiscorbin.com).

7. H. Corbin, Il paradosso del monoteismo, Marietti, Casale Monferrato 1986, p. 7.

8. Trad. it.: M. Heidegger, Da un colloquio nell’ascolto del Linguaggio, in: In cammino verso il Linguaggio, Mursia, Milano 1973, pp. 83-125.

9. M. Inaba, Heideggâ no Shii no Shûkyôsei, Tokyo 1970.

10. T. Umehura e M. Oku, Heideggâ to Bukkyô, Tokyo 1970.

11. Satô Keiji, Heideggâ Hihan-sono Riron-Keitai ni tsuite, Tokyo 1926; Yoneda Shôtaro, Heideggâ no Kanshinron, Keizaironso XXVI-1, Kyoto 1928.

12. C. Saviani, L’Oriente di Heidegger, Il Melangolo, Genova 1998, p. 54.

13. W. Barrett, Zen for the West, in: Zen Buddhism: Selected Writings of D. T. Suzuki, W. Barrett ed., Doubleday Anchor Books, Garden City 1956, xi.

14. D. T. Suzuki, Erinnerungen an einen Besuch bei Martin Heidegger, in: Japan und Heidegger (hrsg. H. Buchner), Sigmaringen 1989, p. 169.

15. T. Tezuka, Drei Antworten, in Japan und Heidegger, cit., p. 179.

16. H. Sh. Hisamatsu, La pienezza del nulla, Il Nuovo Melangolo, Genova 1985; Idem, Una religione senza dio, Il Nuovo Melangolo, Genova 1996.

17. M. Heidegger – Hôseki Shinichi Hisamatsu, L’arte e il pensiero, in: C. Saviani, L’Oriente di Heidegger, cit., pp. 97-104.

18. Kumar Dipak Raj Pant, Heidegger e il pensiero orientale, Il Cerchio, Rimini 1990, p. 66.

19. Trad. it. in: M. Heidegger, L’abbandono, Il Melangolo, Genova 1986, pp. 25-43.

20. M. Heidegger, Briefwechsel mit einem japanischen Kollegen, in: Japan und Heidegger, cit., p. 220.

21. M. Heidegger, Briefwechsel mit einem japanischen Kollegen, cit., p. 226.

22. C. Saviani, L’Oriente di Heidegger, cit., p. 77.

23. H. W. Petzet, Auf einen Stern zugehen. Begegnungen mit Martin Heidegger 1929 bis 1976, Societäts Verlag, Frankfurt a. M. 1983, p. 191.

24. M. Heidegger, Da un colloquio nell’ascolto del Linguaggio, cit., p. 97.

25. P. Filippani-Ronconi, Storia del pensiero cinese, Boringhieri, Torino 1964, p. 58.

26. C. Saviani, L’Oriente di Heidegger, cit., pp. 41-42.

27. P. Shih-yi Hsiao, Heidegger e la nostra traduzione del Tao Te Ching, in: C. Saviani, L’Oriente di Heidegger, cit., pp. 105-118.

28. P. Siao Sci-Yi, Il Tao-te-King di Laotse, Laterza, Bari 1941.

29. Ch.-y. Chang, Reflections, in: Erinnerung an Martin Heidegger (hersg. G. Neske), Pfullingen 1977, p. 66.

30. M. Heidegger, Soggiorni. Viaggio in Grecia, Guanda, Parma 1997, p. 31.

vendredi, 25 décembre 2015

The Hundred Years’ War

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The Hundred Years’ War

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

When the British armed forces occupied the Middle East at the end of the war, the region was passive.

From chapter 43: “The Troubles Begin: 1919 – 1921”; A Peace to End All Peace, David Fromkin

With this sentence, Fromkin begins his examination of the troubles for western imperialists throughout the Middle East, North Africa, and Central Asia.  Of course, there were interventions before this time (Britain already had significant presence in Egypt and India, for example), yet – corresponding with the overall theme of Fromkin’s book – his examination centers on the aftermath of the fall of the Ottoman Empire.

Fromkin summarizes the situation and conflict in nine different regions (many of which were not “countries” as we understand the term).  He suggests that the British did not see a connection in these difficulties, one region to the other:

In retrospect, one sees Britain undergoing a time of troubles everywhere in the Middle East between 1919 and 1921; but it was not experienced that way, at least not in the beginning.

As I have found repeatedly throughout this book, while history might not repeat, it rhymes so obviously that one could suggest plagiarism.

This is a long post – 3500 words; for those who want the summary, I offer the following: Egypt, Afghanistan, Arabia, Turkey, Syria and Lebanon, Eastern Palestine (Transjordan), Palestine – Arabs and Jews, Mesopotamia (Iraq), Persia (Iran).

Promises made during war, promises broken during the peace; local factions at odds with each other; most factions at odds with the imperialists; intrigue and double-dealing; fear of the Bolshevik menace; costly wars and occupations; the best laid plans of mice….

There you have it – you can skip the details if you like.  Alternatively, just pick up a copy of today’s paper.

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Egypt

…Britain had repeatedly promised Egypt her independence and it was not unreasonable for Egyptian politicians to have believed the pledges…

These were useful promises to make during the war; they became a source of conflict after:

Neither negotiations nor independence were what British officials had in mind at the time.

Britain allowed no delegation from Egypt to go to either London or Paris during 1918. When Egyptian officials protested their exclusion from the Paris peace conferences of 1919, the British deported the lead delegate, Saad Zaghlul, and three of his colleagues to Malta.

A wave of demonstrations and strikes swept the country.  The British authorities were taken by surprise.

Telegraph communications cut, attacks on British military personnel ensued – culminating, on March 18, with the murder of eight of them on a train from Aswan to Cairo.  Christian Copts demonstrated alongside Moslems; theological students alongside students from secular schools; women (only from the upper classes) alongside men. Most unnerving to the British: the peasantry in the countryside, the class upon whom British hopes rested.

Britain returned Zaghlul from Malta, and negotiated throughout the period 1920 – 1922. The process yielded little, and Zaghlul once again was deported.

The principal British fantasy about the Middle East – that it wanted to be governed by Britain, or with her assistance – ran up against a stone wall of reality.  The Sultan and Egypt’s other leaders refused to accept mere autonomy or even nominal independence; they demanded full and complete independence, which Britain – dependent on the Suez Canal – would not grant.

British (continuing with American) domination has been maintained more or less ever since.

Afghanistan

The concern was (and presumably remains) containing and surrounding Russia – the Pivot Area of Mackinder’s world island:

The issue was believed by British statesmen to have been resolved satisfactorily in 1907, when Russia agreed that the [Afghan] kingdom should become a British protectorate.

Apparently no one asked the locals: after the Emir of Afghanistan was assassinated on 19 February 1919, his third son – 26-year-old Amanullah Khan – wrote to the Governor-General of India…

…announcing his accession to the “free and independent Government of Afghanistan.”

What came next could be written of more recent times: Afghan attacks through the Khyber Pass, the beginning of the Third Afghan War.  Further:

For the British, the unreliability of their native contingents proved only one of several unsettling discoveries…

…the British Government of India was obliged to increase its budget by an enormous sum of 14,750,000 pounds to cover the cost of the one-month campaign.

…the British forces were inadequate to the task of invading, subduing, and occupying the Afghan kingdom.

What won the day for them was the use of airplanes…it was the bombing of Afghan cities by the Royal Air Force that unnerved Amanullah and led him to ask for peace.

In the ensuing treaty, Afghanistan secured its independence – including control of its foreign policy.  Amanullah made quick use of this authority by entering into a treaty with the Bolsheviks.  Britain attempted to persuade Amanullah to alter the terms of the treaty…

But years of British tutelage had fostered not friendship but resentment.

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Arabia

Of all the Middle Eastern lands, Arabia seemed to be Britain’s most natural preserve.  Its long coastlines could be controlled easily by the Royal Navy.  Two of its principal lords, Hussein in the west and Saud in the center and east, were British protégés supported by regular subsidies from the British government.

No European rival to Britain came close to holding these advantages.

Yet, these two “protégés” were “at daggers drawn” – and Britain was financially supporting both sides in this fight.  A decision by the British government was required, yet none was forthcoming – different factions in the government had different opinions; each side in Arabia had its supporters in London; decisions were made in one department, and cancelled in another.

Ibn Saud was the hereditary champion of Muhammed ibn Abdul Wahhab; in the eighteenth century, Wahhab allied with the house of Saud, reinforced through regular intermarriage between members of the two families.

The Wahhabis (as their opponents called them) were severely puritanical reformers who were seen by their adversaries as fanatics.  It was Ibn Saud’s genius to discern how their energies could be harnessed for political ends.

Beginning in 1912, tribesmen began selling their possessions in order to settle into cooperative agricultural communities and live a strict Wahhabi religious life

The movement became known as the Ikhwan: the Brethren.  Ibn Saud immediately put himself at the head of it, which gave him an army of true Bedouins – the greatest warriors in Arabia.

It was the spread of this “uncompromising puritanical faith into the neighboring Hejaz” that threated Hussein’s authority.  The military conflict came to an end when a Brethren force of 1,100 camel riders – armed with swords, spears, and antique rifles – came upon the sleeping camp of Hussein’s army of 5,000 men – armed with modern British equipment – and destroyed it.

Britain intervened on Hussein’s behalf.  Ibn Saud, ever the diplomat, made a show of deferring to the British and “claimed to be trying his best to restrain the hotheaded Brethren.”  Meanwhile, Saud and his Wahhabi Brethren went on to further victories in Arabia.  Ultimately, Ibn Saud captured the Hejaz and drove Hussein into exile.

Yet the British could do nothing about it.  As in Afghanistan, the physical character of the country was forbidding.

There was nothing on the coast worth bombing; Britain’s Royal Navy – its only strength in this region – was helpless.

Turkey

Lloyd George changed his mind several times about what to do with Turkey.  Ultimately decisions were taken out of his hands via the work of Mustapha Kemal – the 38-year-old nationalist general and hero.  He began by moving the effective seat of government power inland and away from the might of the Royal Navy – to Angora (now Ankara).

In January 1920, the Turkish Chamber of Deputies convened in secret and adopted the National Pact, calling for creation of an independent Turkish Moslem nation-state.  In February, this was announced publicly.  While Britain and France were meeting in Europe to discuss the conditions they would impose on Turkey, the Chamber of Deputies – without being asked – defined the minimum terms they were willing to accept.

It was estimated that twenty-seven army divisions would need to be provided by the British and French to impose upon the terms which were acceptable in London and Paris.  This was well beyond any commitment that could be made.  Still, Lloyd George would not concede.

France attempted to come to terms with the Turks.  Britain would not, leading an army of occupation into Constantinople.  France and Italy made clear to the Turks that Britain was acting alone.

Britain’s occupation of Constantinople did not damage Kemal – 100 members of the Chamber of Deputies who remained free reconvened in Angora, and with 190 others elected from various resistance groups, formed a new Parliament.

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Treaties with Russia ensued – misread by Britain as an alliance.  Instead, Kemal – an enemy of Russian Bolshevism – suppressed the Turkish Communist Party and killed its leaders.  Stalin, recognizing that Kemal could inflict damage to the British, put Russian nationalism ahead of Bolshevik ideology and therefore made peace.  Soviet money and supplies poured over the Russo-Turkish frontier to the anti-Bolshevik Nationalists for use against the British.

Britain – acting at least in part on their misreading of the Russo-Turkish actions – threw in with the Greeks, a willing party desiring to recover former Greek territory populated throughout by a Greek minority.

Kemal attacked British troops in Constantinople.  London recognized that the only troops available to assist were the Greeks.  Venizelos agreed to supply the troops as long as Britain would allow him to advance inland.  Lloyd George was more than willing to agree.

The Greeks found early success, advancing to the Anatolian plateau:

“Turkey is no more,” and exultant Lloyd George announced triumphantly.  On 10 August 1920 the Treaty of Sèvres was signed by representatives of the virtually captive Turkish Sultan and his helpless government.

Helpless because it was Mustapha Kemal in charge, not the Sultan.

The treaty granted to both Greece and London all that each was seeking.  Yet, how to keep the terms from being overthrown by the reality on the ground?  Without a continued Allied presence, Kemal might well descend from the Anatolian plateau and retake the coast.

Meanwhile, the pro-British Venizelos lost an election to the pro-German Constantine I (there is a deadly monkey bite involved in this intrigue).  This turnabout opened the possibility for those who desired to abandon this quagmire to do so.  Italy and France took advantage of this; Lloyd George did not.  Again, incorrectly viewing Kemal as a Bolshevist ally, Lloyd George could not compromise on his anti-Russian stand.

The Greeks went for total victory and lost, ending in Smyrna.  Mustafa Kemal Atatürk – “Father of the Turks” – is revered to this day for securing the ethnically- and religiously-cleansed Turkish portion of the former Ottoman Empire.

Syria

Feisal – who led the Arab strike force on the right flank of the Allied armies in the Palestine and Syria campaigns – was the nominal ruler of Syria.  Feisal – a foreigner in Damascus – spent much of 1919 in Europe negotiating with the Allies.  In the meantime, intrigue was the order of the day in Damascus.

The old-guard traditional ruling families in Syria were among those whose loyalty to the Ottoman Empire had remained unshaken throughout the war.  They had remained hostile to Feisal, the Allies, and the militant Arab nationalist clubs…

In mid-1919, the General Syrian Congress called for a completely independent Syria – to include all of the area today made up of Syria, Lebanon, Israel and Jordan.  Matters seemed to be passing out of Feisal’s control.  France was willing to grant some autonomy to Syria, but many Syrians saw no role for the French.

Intrigue followed intrigue; factions formed and dissolved.  Eventually France issued an ultimatum to Feisal – one considered too onerous for Feisal to accept, yet he did.  The mobs of Damascus rioted against him.  By this time, the French marched on Damascus – supported by French air power.

The French General Gouraud began to divide Greater Syria into sub-units – including the Great Lebanon and its cosmopolitan mix of Christians and Moslems – Sunni and Shi’ite.

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Eastern Palestine (Transjordan)

France was opposed to a Zionist Palestine; Britain, of course, was a sponsor.  France opposed a Jewish Palestine more than it was opposed to a British Palestine.  France had commercial and clerical interests to protect, and felt these would be endangered by a British sponsored Zionism.

The dividing lines between places such as Syria-Lebanon, Palestine, and Jordan were vague at best.  Where lines were drawn would make or break French interests.  In British support for Zionism, France saw British desires to control ever-larger portions of this as-of-yet undefined region.

[France] also claimed to discern a Jewish world conspiracy behind both Zionism and Bolshevism “seeking by all means at its disposal the destruction of the Christian world.” …Thus the French saw their position in Syria and Lebanon as being threatened by a movement that they believed to be at once British, Jewish, Zionist, and Bolshevik….”It is inadmissible,” [Robert de Caix, who managed France’s political interests in Syria] said, “that the ‘County of Christ’ should become the prey of Jewry and of Anglo-Saxon heresy.  It must remain the inviolable inheritance of France and the Church.”

Britain was not in a position to militarily defend Transjordan from a French invasion; therefore it worked to avoid provoking France.  Yet, there was still the concern of the French propaganda campaign – designed to draw Arab support for a Greater Syria to include Transjordan and Palestine via an anti-Zionist platform.

Palestine – Arabs and Jews

Beginning in 1917-1918, when General Allenby took Palestine from the Turks, there was established a British military administration for the country:

Ever since then, throughout the military administration there had been a strong streak of resentment at having been burdened by London with an unpopular and difficult-to-achieve policy: the creation of a Jewish homeland in Palestine pursuant to the Balfour Declaration.

The Zionists emphasized their desire to cooperate with the local Arab communities; the Jewish immigrants would not be taking anything away but would buy, colonize and cultivate land that was not then being used.  This desire was made more difficult given the rivalries between great Arab urban families.

As an aside, during this time – the late 19th / early 20th century – there was a movement that took root in Britain known as British Israelism:

British Israelism (also called Anglo-Israelism) is a doctrine based on the hypothesis that people of Western European and Northern European descent, particularly those in Great Britain, are the direct lineal descendants of the Ten Lost Tribes of the ancient Israelites. The doctrine often includes the tenet that the British Royal Family is directly descended from the line of King David.

At the end of the 19th century Edward Hine, Edward Wheeler Bird and Herbert Aldersmith developed the British Israelite movement. The extent to which the clergy in Britain became aware of the movement may be gauged from the comment made by Cardinal John Henry Newman (1801-1890); when asked why in 1845 he had left the Church of England to join the Roman Catholic Church, he said that there was a very real danger that the movement “would take over the Church of England.” (emphasis added)

The extent to which this effort in Britain influenced British policies toward Palestine are beyond the scope of this post, yet clearly the connection cannot be ignored.

Returning to Fromkin, from a note written by Churchill to Lloyd George on 13 June 1920:

“Palestine is costing us 6 millions a year to hold.  The Zionist movement will cause continued friction with the Arabs.  The French…are opposed to the Zionist movement & will try to cushion the Arabs off on us as the real enemy.  The Palestine venture…will never yield any profit of a material kind.”

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Mesopotamia (Iraq)

At the close of the war, the temporary administration of the provinces was in the hands of Captain (later Colonel) Arnold Wilson of British India, who became civil commissioner.

While he was prepared to administer the provinces of Basra and Baghdad, and also the province of Mosul…he did not believe that they formed a coherent entity.

Kurds of Mosul would likely not easily accept rule by Arabs of other provinces; the two million Shi’ite Moslems would not easily accept rule by the minority Sunni Moslem community, yet “no form of Government has yet been envisaged, which does not involved Sunni domination.”  There were also large Jewish and Christian communities to be considered.  Seventy-five percent of the population of Iraq was tribal.

Cautioned an American missionary to Gertrude Bell, an advocate of this new “Iraq”:

“You are flying in the face of four millenniums of history if you try to draw a line around Iraq and call it a political entity!  Assyria always looked to the west and east and north, and Babylonia to the south.  They have never been an independent unit.  You’ve got to take time to get them integrated, it must be done gradually.  They have no conception of nationhood yet.”

Arnold Wilson was concerned about an uprising:

In the summer of 1919 three young British captains were murdered in Kurdistan. The Government of India sent out an experienced official to take their place in October 1919; a month later he, too, was killed.

There were further murdered officers, hostage rescues, and the like.  According to Colonel Gerald Leachman, the only way to deal with the disaffected tribes was “wholesale slaughter.”

In June the tribes suddenly rose in full revolt – a revolt that seems to have been triggered by the government’s efforts to levy taxes.  By 14 June the formerly complacent Gertrude Bell, going from one extreme to another, claimed to be living through a nationalist reign of terror.

According to Arnold Wilson, the tribesmen were “out against all government as such…” yet this was not a satisfactory explanation, as every region of the British Middle East was in some state of chaos and revolt.

For one reason or another – the revolt had a number of causes and the various rebels pursued different goals – virtually the whole area rose against Britain, and revolt then spread to the Lower Euphrates as well.

On 11 August, Leachman, the advocate of “wholesale slaughter,” was murdered on order of his tribal host while attending a meeting with tribal allies – blowback of a most personal nature.  Before putting down the revolt, Britain suffered 2,000 casualties with 450 dead.

Persia (Iran)

“The integrity of Persia,” [Lord Curzon] had written two decades earlier, “must be registered as a cardinal precept of our Imperial creed.”

The principal object of his policy was to safeguard against future Russian encroachments.  Unfortunately, the means to secure this “integrity” were limited, and hindered further by mutinies and desertions in the native forces recruited by Britain.  The solution was thought to be a British-supervised regime in Persia:

Flabby young Ahmed Shah, last of the fading Kadjar dynasty to sit upon the throne of Persia, posed no problem; he was fearful for his life and, in any event, received a regular subsidy from the British government in return for maintaining a pro-British Prime Minister in office.

Under the supervision of Lord Curzon, the Persians signed a treaty.  The Persian Prime Minister and two colleagues demanded – and received – 130,000 pounds from the British in exchange.  What was worth this payment?  British railroads, reorganization of Persian finances along British lines, British loans, and British officials supervising customs duties to ensure repayment of the loans.

With the collapse of the Russian Empire, fear of the Russians faded in Persia; therefore Britain represented the only threat to the autonomy of various groups in Persia.  Public opinion weighed strongly against the Anglo-Persian agreement.

Meanwhile, the Bolsheviks were courting the Persians – forgiveness of debts, renouncing of prior political a military claims, cancelling all Russian concessions and surrendering all Russian property in Persia.  Of course, the Soviet government was too weak to enforce any of these claims anyway; still these gestures were seen in great contrast to the measures taken by Britain.

Nationalist opinion hardened; in the spring of 1920, events took a new turn.  The Bolsheviks launched a surprise naval attack on the British position on Enzeli; Soviet troops landed and cut off the British garrison at the tip of the peninsula.  The commanding general had little choice but to accept the Soviet surrender terms, surrendering its military supplies and a fleet of a formerly British flotilla – previously handed by the British to the White Russians and held by the Persians upon collapse of the Russian Empire.

Within weeks, a Persian Socialist Republic was proclaimed in the local province.  Britain, having entered into the Anglo-Persian Agreement in significant measure to contain Soviet expansion, was clearly failing at this task.  The War Office demanded that the remaining British forces in Persia should be withdrawn.

This was not yet to occur.  In February 1921, Reza Khan marched into Tehran at the head of 3,000 Cossacks, seizing power.  In a manner, this entire escapade was instigated by the British General Ironside, who had approached Reza Khan about ruling once Britain departed.  Reza Khan did not wait, it seems.

Within five days, the new Persian government repudiated the Anglo-Persian Agreement. On the same day, a treaty was signed with Moscow – now looking for Russian protection from Britain instead of the other way around.

Conclusion

I don’t know – it isn’t over yet.

Reprinted with permission from Bionic Mosquito.

vendredi, 04 décembre 2015

L’IRAN EST LA SEULE ARMÉE CAPABLE DE VAINCRE DAECH

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L’IRAN EST LA SEULE ARMÉE CAPABLE DE VAINCRE DAECH

Entretien avec Ardavan Amir-Aslani


Daoud Boughezala*
Ex: http://metamag.fr
Ardavan Amir-Aslani est un avocat et essayiste spécialiste du Moyen-Orient. Il a notamment publié Juifs et Perses. Iran et Israël (Nouveau monde), Iran-États-Unis, les amis de demain ou l’après-Ahmadinejad (Pierre-Guillaume de Roux) et L’âge d’or de la diplomatie algérienne (Editions du Moment).

Daoud Boughezala. Avant d’aborder les questions géopolitiques, commençons par vos activités professionnelles. Vous venez d’ouvrir le cabinet d’avocats d’affaires “Cohen-Amir-Aslani” à Téhéran. En vous permettant de vous installer en Iran sous ce nom à consonance juive, la République islamique entend-elle se laver des soupçons d’antisémitisme qui pèse sur elle? 
Ardavan Amir-Aslani. La République islamique n’a pas eu son mot à dire quant au lancement de notre cabinet, et aucun de ses représentants n’est venu nous interroger sur la question. La loi iranienne ne connaissant pas la notion de cabinet d’avocats en tant que telle, le barreau de Téhéran est exclusivement constitué d’avocats « individuels » à l’exercice libéral qui s’y inscrivent à titre personnel. Lorsque je distribue les cartes de visite de mon cabinet en Iran, j’ai droit à des sourires, parce que les gens reconnaissent le nom à consonance juive, mais sans aucune remarque désobligeante. D’ailleurs, les employés de mon cabinet sont issus de familles religieuses, pratiquent l’islam et ne trouvent rien à redire au fait de travailler pour nous.

Il n’est pourtant pas toujours très plaisant d’être Juif en Iran…
C’est une erreur de considérer le peuple iranien comme un peuple antisémite. Même la République islamique permet constitutionnellement aux minorités religieuses et ethniques d’être surreprésentées à l’Assemblée nationale iranienne. C’est à ce titre-là que les juifs, qui sont environ 30.000 en Iran, élisent un député. Ceci dit, je ne prétends pas qu’il n’y ait pas d’antisémites en Iran, l’ancien président Ahmadinejad en est un bon exemple.

La signature de l’accord de Vienne sur le nucléaire aiguise l’appétit des investisseurs européens. Proche de l’Arabie Saoudite et du Qatar, la France a-t-elle raté le coche avec les milieux d’affaires iraniens ?
Le retour de l’Iran dans le concert des nations à l’issue de la levée des sanctions va être l’équivalent, d’un point de vue économique, du retour de l’ensemble des pays de l’Est-européen dans le camp occidental après la chute du mur de Berlin. Il s’agit de la première réserve gazière, de la quatrième réserve d’hydrocarbures au monde. C’est un pays de 83 millions d’habitants, un marché domestique important qui occupe une place centrale au Moyen-Orient. Je crois que la France a un coup à jouer parce que les secteurs les plus porteurs de l’économie iranienne - secteurs pétrolier, aéroportuaire, aérien, du traitement de l’eau – trouveront naturellement comme partenaires les grands groupes français comme Total, Airbus, Suez environnement ou Véolia. Malgré le positionnement particulièrement dur de la diplomatie française tout au long des négociations sur le nucléaire iranien, la France a su revenir dans le cœur des Iraniens. Quelques jours après l’accord de Vienne, Laurent Fabius a été parmi les premiers politiques d’envergure à faire son chemin de Damas en se rendant à Téhéran. Aujourd’hui, les Iraniens n’ont qu’une seule envie : pouvoir de nouveau commercer avec la France, laquelle pourra redevenir un partenaire industriel et commercial majeur.

Le Président iranien Hassan Rohani a vivement condamné les derniers attentats de Paris, les qualifiant de “crimes contre l’humanité” et contestant le caractère islamique de Daech. Est-ce une manière de conjurer le choc des civilisations ?
La journée tragique du vendredi 13 novembre était hélas prévisible. On aurait pu voir venir les choses depuis l’attaque des tours jumelles à New York le 11 septembre 2001. Ce jour-là, dix-sept personnes dont une majorité de Saoudiens et de Qataris, se sont écrasés sur des cibles civiles. C’est alors qu’a commencé le conflit de civilisations qui oppose l’Occident – c’est-à-dire non pas les pays de l’Ouest mais ceux qui sont attachés à la volonté de vivre et de laisser vivre – à une certaine version de l’islam. Il s’agit de la lecture wahhabite sunnite de l’islam marquée par l’Arabie Saoudite. Or, il se trouve que cet islamo-fascisme djihadiste a également comme ennemi principal l’Iranien chiite. Ce dernier est le principal objet de leur haine, devant le Juif et le Chrétien.

Iranian-Army1.jpgPartant de ce constat, pensez-vous crédible une inflexion de la politique étrangère française en faveur de l’Iran et de la Russie afin de combattre l’État islamique ?
Au Moyen-Orient, la France a construit tout son système d’alliances sur l’appui aux pétromonarchies sunnites wahhabites. Elle devrait réfléchir à  changer de stratégie. Tandis que Daech sert de pôle d’attraction sanguinaire et médiéval à nos jeunes frustrés d’origine musulmane, le seul moyen d’avoir la paix dans la région, c’est d’éradiquer l’État islamique. Pour l’instant, les bombardements contre Daech qui contrôle un territoire grand comme l’Angleterre à cheval sur l’Irak et la Syrie, ne l’ont pas fait reculer d’un mètre. Par contre, lorsque la volonté est là et des troupes au sol engagées, des milices pro-chiites irakiennes encadrés par des Iraniens ont mis vingt-quatre heures pour reprendre Tikrit à l’Etat islamique. Quand on veut, on peut.

Justement, aucun pays occidental, États-Unis et France compris, n’est prêt à envoyer des hommes au sol lutter contre l’Etat islamique. Que faire ?
Aujourd’hui, l’Iran est la seule armée capable de vaincre Daech et se montre d’autant plus déterminée qu’elle constitue une des cibles prioritaires du groupe djihadiste. Il faut donc permettre à l’armée iranienne, aidée des milices chiites de la région, de combattre au sol. Téhéran ne demande que ça.

En êtes-vous bien sûr ? Tant que l’État islamique reste cantonné à plus de quarante kilomètres de la République islamique, les pasdarans et les forces iraniennes se gardent bien d’intervenir massivement…
Le seul pays qui a fait qu’Assad tient bon depuis cinq ans, c’est l’Iran. Sans les forces armées chiites venues prêter main forte à l’armée syrienne, il serait tombé. Idem en Irak, s’il n’y avait pas de troupes pro-iraniennes à Samarra ou aux abords du Kurdistan irakien, le pays serait tombé entre les mains de Daech. Certes, il n’y a pas de troupes iraniennes au sol déployées massivement dans ces pays mais des milices proches de Téhéran. 60% de la population irakienne étant chiite, cela représente suffisamment de combattants prêts à prendre les armes contre l’Etat islamique sans que l’Iran ait besoin d’y envoyer des soldats. En Syrie, où les chiites sont minoritaires, l’Iran a fait en sorte que des chiites irakiens, pakistanais et afghans constituent des brigades chiites internationales pour sauver le pouvoir de Damas.

Mais sur un plan plus politique, la relégation des sunnites dans l’Irak post-Saddam Hussein a fait le lit de l’État islamique. De ce point de vue, la proximité entre Téhéran et Bagdad, en confortant la mainmise des chiites sur l’Irak, n’a-t-elle pas fait le jeu de Daech ?
C’est une question décisive. Quand on regarde la carte, on voit que l’Iran contrôle les capitales historiques de la civilisation arabe comme Damas (ville des Omeyyades), Bagdad (ville des Abbassides), Beyrouth (avec le Hezbollah) et Sanaa (au Yémen). Il y a une survisibilité de la puissance iranienne dans la région. Par conséquent, il n’y aura pas de paix durable dans la région tant que les Iraniens et leurs alliés occidentaux – car l’Iran est de facto l’allié des Occidentaux – n’auront pas réussi à fédérer les tribus sunnites en Irak et en Syrie. L’immense majorité des sunnites n’est pas sur la ligne idéologique de Daech ; il suffit d’observer la colère des sunnites de Mossoul sous le joug de l’Etat islamique. Tant en Irak qu’en Syrie, avec l’aide des Américains, se constituent déjà des brigades sunnites anti-EI. Il faudrait y ajouter des brigades mixtes chiites-sunnites pour faire battre en retraite Daech.

Rappelons que les deux tiers des combattants de l’État islamique sont des étrangers, dont la moitié de Saoudiens et un tiers de Caucasiens (Tchetchènes, Ingouches, Daguestanais), indifférents au sort des populations locales qui leur sont étrangères. Tous ces djihadistes aspirent à revenir dans leur pays d’origine commettre des attentats comme ceux que l’on a connus à Paris.

*rédacteur en chef de Causeur

jeudi, 03 décembre 2015

Iran in context of Syrian conflict

dimanche, 29 novembre 2015

La menace terroriste qui plane sur l’Iran

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La menace terroriste qui plane sur l’Iran

Auteur : Mahan Abedin pour  Middle East Eye
Ex: http://zejournal.mobi

Tandis que l’Iran s’implique de plus en plus en Syrie et en Irak, la République islamique se retrouve pour la première fois dans le viseur de réseaux djihadistes transnationaux

La semaine dernière, une flopée de hauts responsables de la sûreté et de l’armée en Iran ont prévenu de l’existence d’une menace d’attentats terroristes en provenance du groupe État islamique et des réseaux djihadistes affiliés.

La dernière annonce en date est celle de Mohammad Ali Jafari, le commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique, qui a averti ce dimanche que Daech cherchait depuis quelque temps à générer « de l’instabilité » en Iran.

L’avertissement de Mohammad Ali Jafari faisait suite à l’interview dimanche du ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli par la chaîne nationale, au cours de laquelle il a affirmé que les forces de sécurités iraniennes avaient découvert plusieurs « bombes » rien que le jour de l’interview.

En plus de ces déclarations, les agences de sécurité ont révélé au cours des derniers jours des informations sur la découverte d’explosifs, des complots qui auraient été déjoués et des groupes terroristes qui auraient été démantelés. La plus récente de ces annonces nous vient du ministère du Renseignement, qui a précisé que les projets d’une équipe de terroristes qui prévoyaient de faire exploser des bombes sur des autoroutes stratégiques de la province orientale du Sistan-et-Balouchistan avaient été contrecarrés.

La succession rapide de ces avertissements et un flot continu d’informations sur des conspirations apparemment déjouées indiquent à n’en pas douter que les autorités iraniennes sont aux prises avec une imminente menace terroriste d’une ampleur et d’une étendue sans précédent.

Ce qui démarque cette menace terroriste, ce n’est pas seulement son association avec Daech, mais le fait qu’elle englobe un plus large spectre de réseaux djihadistes, dont al-Qaïda. De plus, la perte d’immunité de la République islamique face au terrorisme djihadiste international n’est pas seulement liée à son implication en Syrie, mais est également symptomatique d’un effondrement de ses relations à plus grande échelle avec les groupes islamistes sunnites.

Une menace imminente

La dégradation de l’environnement sécuritaire de la République islamique est en grande partie liée à l’évolution rapide du paysage géopolitique. L’escalade des combats en Syrie, amplifiée par les forces aériennes russes et l’intensification des opérations iraniennes au sol, a eu pour effet immédiat de renforcer la posture du président syrien Bachar al-Assad.

La transformation du champ de bataille syrien finira inévitablement par déclencher une réaction contre l’Iran. Les attentats-suicides qui ont eu lieu un peu plus tôt ce mois-ci à Bourj al-Brajneh (au sud de Beyrouth) et qui ont été revendiqués par Daech visaient manifestement le Hezbollah, allié de l’Iran, et représentaient un message clair envoyé à Téhéran.

Cependant, les évolutions géopolitiques et les menaces à l’ordre public qui les accompagnent vont bien au-delà de la guerre en Syrie et de son voisinage immédiat au Levant. Le responsable de l’armée iranienne, le brigadier général Ahmad Reza Pourdastan, a récemment lancé un avertissement au sujet d’une menace de Daech qui pèserait sur l’Iran depuis le nord de l’Afghanistan.

Pour les forces de l’armée et de la sûreté iranienne, le groupe qu’on appelle État islamique représente une menace dans la mesure où celui-ci, à l’inverse de ses compatriotes idéologiques d’al-Qaïda et des groupes djihadistes affiliés, voit les musulmans chiites, et par extension la République islamique, comme ses principaux ennemis.

Ce problème est aggravé par le fait que même al-Qaïda, qui a évité pendant des années de s’en prendre à l’Iran pour des raisons politiques et logistiques, adopte maintenant une attitude plus belliqueuse envers la République islamique. Ceci est presque entièrement dû à l’engagement sans réserve de l’Iran en faveur de la défense du gouvernement syrien.

Cette agressivité a été soulignée par des propos particulièrement impressionnants d’Abou Mohammed al-Joulani, le chef du Front al-Nosra (le groupe syrien affilié à al-Qaïda), qui, dans un entretien avec Al Jazeera au mois de juin, a menacé de transporter le conflit « à l’intérieur » de l’Iran.

Alors qu’il est indéniable que de telles menaces élèvent les enjeux pour l’Iran, leur mise a exécution est un tout autre problème. En Iran, les groupes comme le Front al-Nosra et le groupe autoproclamé État islamique sont confrontés à un environnement sécuritaire musclé qui prend la forme d’un grand nombre de services de sécurité et de renseignement très vigilants, qui bénéficient d’une grande expérience et de grandes ressources.

Pour les forces de sécurité iraniennes, l’un des défis urgents est de retrouver les groupes activistes qui se trouvent dans les régions frontalières sensibles et de les empêcher de soutenir Daech et le Front al-Nosra, en particulier dans les provinces du Sistan-et-Balouchistan et de l’Azerbaïdjan occidental.

Les groupes militants sunnites originaires de ces régions ont déjà officiellement à leur actif plusieurs attaques contre le gouvernement et la sûreté à l’échelle locale. L’une des inquiétudes principales concerne le fait qu’en récupérant les ressources de ces groupes et leur connaissance du terrain, Daech pourrait chercher à s’attaquer à des cibles faciles dans des centres urbains importants, et en particulier la capitale, Téhéran, sous la forme d’attentats terroristes tragiques perpétrés par des hommes en maraude, ce qui ne serait pas sans rappeler les récentes attaques qui ont frappé Paris.

Des relations de cause à effet

La dégradation de la sécurité dans la région, comme le montre l’ascension de Daech, est prise tellement au sérieux à Téhéran que même le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a jugé utile de parler du sujet de manière répétée et sans détour au cours des derniers mois.

Lors de sa dernière intervention de dimanche, à l’occasion d’une rencontre avec le président turkmène Gurbanguly Berdimuhamedow, Ali Khamenei a affirmé que pour s’en sortir face aux courants « terroristes », il fallait impliquer la population dans des activités islamiques « acceptables » en vue de renforcer les courants islamiques « modérés » et « rationnels ».

Le problème de la République islamique est qu’au cours des dernières années, elle a progressivement perdu sa capacité à influencer ou même à générer des activités islamiques « acceptables » dans le domaine de l’Islam sunnite. L’impressionnante diminution de cette capacité a eu un impact sur une grande partie de la politique étrangère iranienne, en plus d’avoir rendu l’Iran plus vulnérable au terrorisme international.

Contrairement à la méprise largement répandue dans les médias et la sphère universitaire, le problème principal n’est pas lié au sectarisme mais, avec ironie, à la rationalisation accentuée de la politique étrangère iranienne, qui met en avant l’intérêt national aux dépens de l’éthique islamique révolutionnaire.

Tandis que le processus de rationalisation est en route depuis des décennies, il s’est terriblement amplifié sous le gouvernement du président Hassan Rohani, dont la priorité sur la scène internationale est de complètement déradicaliser la politique étrangère.

L’un des symptômes notables de ce processus, qui est également en lien avec la guerre en Syrie, est la rupture des relations de l’Iran avec le Hamas. Une évolution bien plus profonde concerne l’érosion des liens entre la République islamique et les Frères musulmans, aussi bien dans leur mère patrie égyptienne que dans des régions plus éloignées.

Ces évolutions résultent en une perte d’influence sur les cercles politiques islamiques sunnites, et par conséquent en l’incapacité de mettre un terme par voie de négociations aux désaccords et aux méprises qui émergent à cause de l’implication de l’Iran dans les conflits de la région.

Vis-à-vis du terrorisme, la République islamique se trouve aujourd’hui dans la même position inconfortable que d’autres États, et souffre notamment de ne plus être à l’abri de la fureur du djihad à l’échelle mondiale. Désormais, ce n’est peut-être plus qu’une question de temps avant que des atrocités en lien avec Daech ou bien simplement inspirées par ce mouvement ne surviennent à Téhéran.

Mahan Abedin

Traduction par Mathieu Vigouroux


- Source : Middle East Eye

jeudi, 12 novembre 2015

Les seigneurs de l'anneau

Les seigneurs de l'anneau

Ex: http://www.chroniquesdugrandjeu.com 

Les seigneurs de l'anneau

En attendant l'Inde, qui mettra encore quelques années pour participer pleinement aux dynamiques du continent-monde (ce qui fera d'ailleurs l'objet d'un prochain article), un spectaculaire triangle eurasien se met en place, qui donne vertiges et sueurs froides aux stratèges américains. Les amoureux de la géométrie insisteront certes sur la forme circulaire du nouveau colosse qui émerge et ils n'auront pas tout à fait tort (nous y reviendrons en fin d'article).

Nous avons déjà montré à plusieurs reprises à quel point le rapprochement entre Moscou, Pékin et Téhéran s'est accéléré ces dernières années. Nous écrivions le 20 octobre :

"Tout ceci n'est cependant rien en comparaison de ce qui se prépare avec l'Iran, grande puissance régionale si l'en est, case cruciale de l'échiquier eurasiatique. Si Obama pensait amadouer les ayatollahs avec l'accord sur le nucléaire, il s'est planté en 3D. La marche de Téhéran vers l'alliance sino-russe est inarrêtable. Coopération militaire renforcée avec Pékin, navires iraniens invités en Russie, et bien sûr une position commune sur les grands dossiers internationaux dont la Syrie. L'entrée de l'Iran dans l'OCS n'est qu'une question de temps.

Les liens énergétiques entre Téhéran et Pékin sont déjà anciens mais se consolident chaque jour. Ceci en attendant l'oléoduc irano-pakistanais qui verra prochainement le jour, reliant la base chinoise de Gwadar avant, un jour, de remonter tout le Pakistan et rejoindre la Karakoram Highway dans les somptueux décors himalayens."

Et le 25 octobre :

"Quant à l'Iran, qui ne sert désormais plus de prétexte fallacieux au bouclier anti-missile, sa lune de miel avec Moscou est à la hauteur de la désillusion de l'administration Obama qui espérait sans doute, avec l'accord sur le nucléaire, intégrer Téhéran dans son giron et l'écarter du grand mouvement de rapprochement eurasien. Et bah c'est raté, et drôlement raté...

En l'espace de quelques jours : accords sur des projets d'infrastructure (dont une ligne ferroviaire. Eurasie, Eurasie) d'une valeur de 40 milliards, établissement d'une banque commune pour favoriser les échanges (qui se feront évidemment en monnaies locales. Dédollarisation, dédollarisation). Cerise sur le gâteau, l'Iran va participer la banque des BRICS.

Leur future victoire en Syrie rapprochera encore Moscou et Téhéran, qui entrera bientôt, sous les auspices chinoises, dans l'Organisation de Coopération de Shanghai."

En ce moment, ô temps géopolitiquement excitants, pas une semaine ne passe sans qu'un jalon supplémentaire ne soit posé. Il y a quatre jours, l'Iran a proposé à la Chine d'organiser des exercices militaires communs. Pékin devrait évidemment accepter. Avant-hier, le fameux contrat pour la livraison des S-300 russes à Téhéran a enfin été signé, qui mettra à peu près définitivement l'Iran à l'abri de toute intervention aérienne étrangère.

Résumons :

  • dans le domaine militaire : manoeuvres/coopération sino-russes + sino-iraniennes + russo-iraniennes.
  • sur le plan énergétique : contrats gaziers du siècle sino-russes en 2014 + achats massifs de pétrole iranien par Pékin + entente russo-iranienne vis-à-vis de l'Europe (blocage des pipelines qataris et saoudiens en Syrie, accord sur le statut de la Caspienne...)
  • dans le domaine politique, géopolitique et géo-économique : entente totale des trois sur le dossier syrien, opposition commune aux tentatives unilatérales américaines, marche à la dédollarisation. Future entrée de l'Iran dans l'OCS sino-russe et participation à la banque des BRICS.

Il paraît que Brzezinski en a renversé son bol de café...

En 2013 paraissait un intéressant essai géopolitique intitulé Chine, Iran, Russie : un nouvel empire mongol ? La présentation de l'éditeur mérite qu'on s'y attarde :

"Le 20 mars 2013, le Homeland Security Policy Institute désignait des hackers chinois, russes et iraniens comme auteurs des attaques déstabilisant les systèmes de sécurité américains. Non contents de multiplier les cyber-intrusions, la Chine, la Russie et l'Iran collaborent aujourd'hui de façon croissante dans le domaine des nouvelles technologies. Dans un contexte marqué par l'effacement des frontières, ces trois pays sont-ils en train de fonder un nouvel empire mongol ou à l'inverse tentent-ils désespérément de préserver leurs influences régionales respectives ? Contrairement à la construction politique de Gengis Khan, ayant unifié l'Eurasie à partir d'un centre turco mongol, ces alliés encerclent une aire de civilisation turque dont ils se sont détournés. Cette alliance pragmatique, fondée sur l'axe sino-iranien, se matérialise par des appuis géopolitiques réciproques, une coopération étroite avec l'arrière-pays énergétique russe et la diffusion d'une vision du monde allant à rebours de nos propres stéréotypes. Étrangers à la chimère du dépassement des cultures par l'abolition des frontières, la Chine, la Russie et l'Iran peuvent puiser dans leurs histoires respectives des raisons d'exister sous une autre forme que celle d'une citadelle continentale résistant à la mondialisation océanique. Au delà de ses carences maritimes, le nouvel empire souffre toutefois de nombreuses fragilités telles que son affaiblissement démographique ou les intérêts parfois divergents des pays qui le composent. Aussi pourrait-il bouleverser soudainement nos repères géopolitiques avant de connaître une recomposition."

Si certaines bases de la coopération Moscou-Pékin-Téhéran étaient déjà là, que de chemin parcouru en deux petites années... Les "intérêts parfois divergents" ont presque totalement disparu, balayés par la dangereuse hystérie états-unienne en Ukraine et en Syrie. C'est désormais un triangle, pardon, un anneau extrêmement solide qui émerge, uni par des liens énergétiques, militaires et géopolitiques irréversibles.

A noter l'intéressante référence historique au coeur turco-mongol, centre de l'empire de Gengis Khan mais naine blanche de la nébuleuse annulaire russo-sino-iranienne, tournée vers les extrémités de l'échiquier eurasien. Les pays turcophones d'Asie centrale, qui appartiennent déjà à l'OCS et/ou à l'Union eurasienne, ne feront que suivre le mouvement, se coupant sans doute encore un peu plus d'une Turquie d'ailleurs elle-même embarquée dans un voyage bien turbulent...

Les seigneurs de l'anneau

lundi, 14 septembre 2015

Zarathoestra beleeft revival in Noord-Irak

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Door: Dirk Rochtus - Ex: http://www.doorbraak.be

Zarathoestra beleeft revival in Noord-Irak

Koerden in Noord-Irak herontdekken de oude religie van Zarathoestra als een wapen in de strijd tegen het door IS belichaamde Kwaad.

Een golf van politiek, religieus en sektarisch geweld overspoelt het Midden-Oosten. In Syrië woedt de soennitische terreurorganisatie Islamitische Staat (IS) in alle hevigheid tegen andersdenkenden en aanhangers van andere geloofsstrekkingen. In Turkije escaleert de strijd tussen het Turkse leger en de milities van de Koerdische Arbeiderspartij PKK. Iran en Saoedi-Arabië wedijveren met elkaar om de macht in de regio. Sjiieten en soennieten bestrijden elkaar om de juiste uitlegging van de islam.

Ware cultuur

De chaos drijft niet alleen vele mensen op de vlucht, maar doet ook velen onder de thuisblijvers snakken naar zekerheid en geborgenheid. Zo komt het bijvoorbeeld dat meer en meer Koerden een oude religie herontdekken. In de provincie Suleiman, in de Koerdische deelstaat van Noord-Irak, vond in de maand mei een merkwaardige ceremonie plaats. Honderden Koerden deden er een gewijde gordel, de 'koeshti', om. Ze betoonden zo hun gehechtheid aan het zoroastrisme, de religie van de Perzische profeet Zarathoestra (ook Zarathustra of Zoroaster genaamd). Ook dienden ze bij de overheid van de Kurdistan Regional Government (KRG) een aanvraag in voor de bouw van twaalf zoroastrische tempels en voor de erkenning van het zoroastrisme als officiële godsdienst. Volgens Luqman al Hadsch Karim van de zoroastrische organisatie Zand zouden met de revival van het zoroastrisme de 'ware cultuur en religie van de Koerden' weer in ere worden hersteld.

De 'betere Bijbel'

Over het leven van Zarathustra is niet veel geweten. Hij zou rond 1200 voor Christus geleefd hebben in Perzië, het huidige Iran. Hij predikte als eerste het geloof in 'één God' - Ahura Mazda, de 'Wijze Heer' of de god van het goede die strijdt tegen de duivel Ahriman -, het bestaan van engelen, van hemel en hel en het Laatste Oordeel. Al deze geloofsbeelden zouden via de Joden in ballingschap in Babylon binnengeslopen zijn in de latere monotheïstische religies. Voor de publicist Paul Moonen schreef Zarathustra daarom ook de 'betere Bijbel'. Maar juist omdat Zarathoestra als de 'vader' van het monotheïsme geldt, gebruikte de godloochenende Duitse filosoof Friedrich Nietzsche hem in een ironische omkering in zijn poëtisch meesterwerk 'Also sprach Zarathustra' om de 'dood van God' te verkondigen.

zor520-9-8df4d.jpgVuur

De zoroastriërs vereren in hun vuurtempels het eeuwig brandende vuur als afbeeld van Ahura Mazda. Het zoroastrisme groeide later uit tot de staatsgodsdienst van het Perzische Rijk. Toen de islam in de zevende eeuw Perzië veroverde, vluchtten vele zoroastriërs naar het naburige India. Vandaag de dag leven er vooral nog in Bombay een paar tienduizend 'parsi's' die vasthouden aan het zoroastrische geloof. In Iran zelf telt de zoroastrische gemeenschap een dertigduizend leden. Ze wordt in de Islamitische Republiek van Iran erkend als een minderheid. Net zoals de Armeense en de Joodse gemeenschap heeft ze recht op één zetel in de Majlis, het Iraanse parlement. Toch moet ze nog heel wat onderdrukking en discriminatie doorstaan. Ook de Jezidi's, de aanhangers van een door IS vervolgde Koerdische 'volksreligie', zouden door het zoroastrisme beïnvloed zijn. Zijzelf wijzen elke band met de leer van Zarathoestra af.

Strijdtoneel

Het zoroastrisme leek de laatste jaren op de terugweg. Het aantal gelovigen in Iran en India was aan het slinken ten gevolge van lagere geboortecijfers, vervolging en discriminatie. Merkwaardig is het dan ook dat Koerden in Noord-Irak de Oud-Perzische religie van Zarathoestra herontdekken. Sowieso zijn er culturele verbanden. De Koerden spreken een met het Farsi (Perzisch) verwante taal en in Newroz, hun nieuwjaarsfeest, speelt het vuur een grote rol. Volgens analisten zou de onzekerheid over wat nu de ware islam is nationalistische en liberaal denkende Koerden in de armen van een tolerante religie als het zoroastrisme drijven. Zarathoestra zag in de wereld het strijdtoneel van het Goede en het Kwade en riep de mensen op om de zijde van de goede god Ahura Mazda te kiezen. In zulk een wereldbeeld past voor vele Koerden ook de strijd tegen IS als de belichaming van het Kwade.

 

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lundi, 01 juin 2015

Iraqi Kurds revive ancient Kurdish Zoroastrianism religion

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Thanks to Islamic extremism, Iraqi Kurds revive ancient Kurdish Zoroastrianism religion

by Alaa Latif

Ex: http://ekurd.net

The One, True Kurdish Prophet

SLEMANI, Kurdistan region ‘Iraq’,— The small, ancient religion of Zoroastrianism is being revived in Iraqi Kurdistan. Followers say locals should join because it’s a truly Kurdish belief. Others say the revival is a reaction to extremist Islam.

One of the smallest and oldest religions in the world is experiencing a revival in the semi-autonomous region of Iraqi Kurdistan. The religion has deep Kurdish roots – it was founded by Zoroaster, also known as Zarathustra, who was born in Iranian Kurdistan (the Kurdish part of Iran) and the religion’s sacred book, the Avesta, was written in an ancient language from which the Kurdish language derives. However this century it is estimated that there are only around 190,000 believers in the world – as Islam became the dominant religion in the region during the 7th century, Zoroastrianism more or less disappeared.

Until – quite possibly – now. For the first time in over a thousand years, locals in a rural part of Slemani (Sulaymaniyah) province conducted an ancient ceremony on May 1, whereby followers put on a special belt that signifies they are ready to serve the religion and observe its tenets. It would be akin to a baptism in the Christian faith.

The newly pledged Zoroastrians have said that they will organise similar ceremonies elsewhere in Iraqi Kurdistan and they have also asked permission to build up to 12 temples inside the region, which has its own borders, military and Parliament. Zoroastrians are also visiting government departments in Iraqi Kurdistan and they have asked that Zoroastrianism be acknowledged as a religion officially. They even have their own anthem and many locals are attending Zoroastrian events and responding to Zoroastrian organisations and pages on social media.

Although as yet there are no official numbers as to how many Kurdish locals are actually turning to this religion, there is certainly a lot of discussion about it. And those who are already Zoroastrians believe that as soon as locals learn more about the religion, their numbers will increase. They also seem to selling the idea of Zoroastrianism by saying that it is somehow “more Kurdish” then other religions – certainly an attractive idea in an area where many locals care more about their ethnic identity than religious divisions.

As one believer, Dara Aziz, told Niqash: “I really hope our temples will open soon so that we can return to our authentic religion”.

“This religion will restore the real culture and religion of the Kurdish people,” says Luqman al-Haj Karim, a senior representative of Zoroastrianism and head of the Zoroastrian organisation, Zand, who believes that his belief system is more “Kurdish” than most. “The revival is a part of a cultural revolution, that gives people new ways to explore peace of mind, harmony and love,” he insists.

In fact, Zoroastrians believe that the forces of good and evil are continually struggling in the world – this is why many locals also suspect that this religious revival has more to do with the security crisis caused by the extremist group known as the Islamic State, as well as deepening sectarian and ethnic divides in Iraq, than any needs expressed by locals for something to believe in.

“The people of Kurdistan no longer know which Islamic movement, which doctrine or which fatwa, they should be believing in,” Mariwan Naqshbandi, the spokesperson for Iraqi Kurdistan’s Ministry of Religious Affairs, told Niqash. He says that the interest in Zoroastrianism is a symptom of the disagreements within Islam and religious instability in the Iraqi Kurdish region, as well as in the country as a whole.

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“For many more liberal or more nationalist Kurds, the mottos used by the Zoroastrians seem moderate and realistic,” Naqshbandi explains. “There are many people here who are very angry with the Islamic State group and it’s inhumanity.”

Naqshbandi also confirmed that his Ministry would help the Zoroastrians achieve their goals. The right to freedom of religion and worship was enshrined in Kurdish law and Naqshbandi said that the Zoroastrians would be represented in his offices.

Zoroastrian leader al-Karim isn’t so sure whether it is the Islamic State, or IS, group’s extremism that is changing how locals think about religion. “The people of Kurdistan are suffering from a collapsing culture that actually hinders change,” he argues. “It’s illogical to connect Zoroastrianism with the IS group. We are simply encouraging a new way of thinking about how to live a better life, the way that Zoroaster told us to.”

On local social media there has been much discussion on this subject. One of the most prevalent questions is this: Will the Kurdish abandon Islam altogether in favour of other beliefs?

“We don’t want to be a substitute for any other religion,” al-Karim replies. “We simply want to respond to society’s needs.”

However, even if al-Karim doesn’t admit it, it is clear to everyone else. Committing to Zoroastrianism would mean abandoning Islam. But even those who want to take on the Zoroastrian “belt” are staying well away from denigrating any other belief system. This may be one reason why, so far, Islamic clergy and Islamic politicians haven’t criticised the Zoroastrians openly.

As one local politician, Haji Karwan, an MP for the Islamic Union in Iraqi Kurdistan, tells Niqash, he doesn’t think that so many people have actually converted to Zoroastrianism anyway. He also thinks that those promoting the religion are few and far between. “But of course, people are free to choose whatever religion they want to practise,” Karwan told Niqash. “Islam says there’s no compulsion in religion.”

On the other hand, Karwan disagrees with the idea that any religion – let alone Zoroastrianism – is specifically “Kurdish” in nature. Religion came to humanity as a whole, not to any one specific ethnic group, he argues.

By Alaa Latif
Regions and cities names in Kurdish may have been changed or added to the article by Ekurd.net.

dimanche, 24 mai 2015

Turkish-Iranian Competition in the Middle East

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Turkish-Iranian Competition in the Middle East

Publication: Eurasia Daily Monitor

By: Orhan Gafarli

The Jamestown Foundation & http://www.themoderntokyotimes.com

Turkish President Recep Tayyip Erdogan paid a formal visit to Iran on April 7, 2015. The trip was designed to try to repair bilateral relations after their severe breakdown linked to the crisis in Yemen. Indeed, the conservative wing of the ruling establishment in Tehran, including the head of Iran’s Parliamentary National Security and Foreign Policy Commission, Huseyn Nakavi, demanded that Erdogan’s Iran visit should be delayed (BBC–Turkish service, April 7). Some even warned the government that if Erdogan did not cancel the visit, the issue would be brought before Iran’s Guardian Council. Despite this negative pressure, the Turkish president did end up traveling to Tehran to clarify Ankara’s position (Radikal, April 7).

Four significant issues have contributed to this nadir in Turkish-Iranian relations: Iraq, Syria, Yemen and energy. Regarding Syria, the only area of agreement between Ankara and Tehran is their firm opposition to the Islamic State. However, Iran has continued to support the beleaguered Syrian regime of President Bashar al-Assad, while Turkey backs the united opposition. On Iraq, Turkey still sees Iran acting as a manipulator in bilateral Ankara-Baghdad relations. Although from time to time Tehran sends positive messages on this issue, in reality, these are tactical games on Iran’s part (Internet Haber, March 4). In recent months, as the war in Yemen continued to spiral out of control, Turkey has sided with Saudi Arabia, Egypt, and the United Arab Emirates and supported their international military action backing the embattled Yemeni regime. Iran, on the other hand, stands behind the Houthi rebels who are fighting on the other side of this conflict.

Over the past fifteen years, these regional issues have become increasingly contentious for Ankara and Tehran. The reason, as many experts contend, is related to the relative power of Iran in the region. For one thing, its power and ability to influence other regional actors has grown after the Arab Spring. Moreover, Iran has been strengthening regional Shia groups and building a crescent of influence in the Middle East. In addition, some have argued that Iran now feels more confident after reaching a framework agreement with the 5+1 Western countries on its nuclear program (Internet Haber, March 4; Radikal, March 18).

Another key point of contention between Turkey and Iran has become the issue of energy. “Turkey, as a country, is the largest consumer of [natural] gas from Iran, and yet it pays the highest price,” President Erdogan declared while in Tehran (BBC–Turkish service, April 7). Turkey expects a possible discount on the gas volumes it already imports from Iran; but Tehran has, so far, ignored these pleas. Speaking to journalists, on April 14, Iranian Fuel Minister Bijen Namdar Zengene said that Tehran’s proposal of lowering the gas purchase in exchange for Turkey buying double the volumes was rejected by Ankara. Annually, Turkey buys 10 billion cubic meters (bcm) of natural gas from Iran. Sources from the Turkish Ministry of Energy confirm that Iran proposed selling Turkey another 10 bcm of gas at a gradually decreasing price scheme, but without changing the price it charges Ankara for the first 10 bcm. Turkish Foreign ministry sources declared that this proposal was not acceptable to authorities in Ankara (Hurriyet, April 17).

In addition to the subject of energy sales, the website Iran.ru, controlled by the Iranian embassy to Moscow, earlier this year published an article criticizing Turkey’s developing role as a regional gas hub. “Turkey, as an ‘Energy Hub’ country, [will be] dangerous for Iran,” the article asserts, adding, “and Iran does not understand why Russia has been helping Turkey in this process. Russia supports Iran via strategic cooperation [but] assists Ankara on the energy issue—which is not preferable for these nations [Russia and Iran]. Russia must defend Iran’s interests” (Iran.ru, January 23).

Relations between Russia, Turkey and Iran are being influenced by a complicated set of cross-cutting and often contradictory interests. Ankara, expecting that its warm relations with Russia would bolster Turkey’s international role, has felt uncomfortable with growing Iranian strength in the Middle East as a result of improving relations between Tehran and the West (Iran.ru, February 27). For one thing, Turkey is concerned about the fact that Iran has not taken any firm action on helping to resolve the conflicts in Syria and Iraq. Furthermore, if the economic sanctions on Iran are terminated, the Islamic Republic could grow to become the preeminent power in the region. That is why Ankara is assisting Saudi Arabia, Egypt and the United Arab Emirates in their campaign over Yemen (Hurriyet, April 24). This support clearly has a tactical dimension, particularly against the background of Turkey’s own disagreements with Saudi Arabia on Yemen. Moreover, relations between Ankara and Cairo have been virtually frozen after Mohamed Morsi was overthrown in Egypt two years ago (Turkiye, April 25).

Meanwhile, Turkish media has been hinting that relations with Israel might again come up for debate following Turkey’s parliamentary elections, scheduled for June 7. The geopolitical struggles in the Middle East are encouraging Turkey and Israel to rebuild a new, cordial relationship. But some experts infer that, in exchange for re-normalizing relations, Turkey will expect help from Israel on Syria. Without any dedicated alliances in the Middle East, Turkey is pursuing a series of tactical policy steps wherever it can find areas of common interest with other regional players. In the absence of any other allies in the Middle East, Turkey has been relying on political support from the United States—a fellow North Atlantic Treaty Organization (NATO) member. But the insufficient backing it has received from Washington on the Syria issue has left Ankara feeling uncomfortable (CNN–Turkish service, April 24).

Turkey’s Middle East policy is thus in a current state of flux. But in its quest for new regional partnerships, it is unlikely to seek out either Iran or Russia. Rather, Turkey may be expected to seek closer cooperation with Saudi Arabia or re-build its relations with Israel. Recently, Turkey appears to have swung its attention more toward Saudi Arabia—President Erdogan attended the funeral of Saudi King Abdullah (Today’s Zaman, January 23) and later paid a formal visit to the country in March (Al-Monitor, March 3). These exchanges may herald a coming breakthrough in bilateral Saudi-Turkish relations in the near future. Though Turkey’s ultimate decision between moving closer to Israel or Saudi Arabia will undoubtedly have to wait until after the June 7 elections.

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mercredi, 06 mai 2015

Une coalition sino-russo-iranienne opposée à l’Otan débute-t-elle à Moscou?

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Une coalition sino-russo-iranienne opposée à l’Otan débute-t-elle à Moscou?

La Conférence de Moscou sur la sécurité internationale, en avril, a été une occasion de faire savoir aux Etats-Unis et à l’OTAN que d’autres puissances mondiales ne les laisseront pas faire comme ils l’entendent.

Le thème portait sur les efforts communs de la Chine, de l’Inde, de la Russie et de l’Iran contre l’expansion de l’OTAN, renforcés par des projets de pourparlers militaires tripartites entre Pékin, Moscou et Téhéran.

Des ministres de la Défense et des responsables militaires venus du monde entier se sont réunis le 16 avril au Radisson Royal ou Hotel Ukraina, l’une des plus belles réalisations de l’architecture soviétique à Moscou, connue comme l’une des Sept sœurs construites à l’époque de Joseph Staline.

L’événement de deux jours, organisé par le ministère russe de la Défense était la quatrième édition de la Conférence annuelle de Moscou sur la sécurité internationale (CMSI/MCIS).

Des civils et des militaires de plus de soixante-dix pays, y compris des membres de l’OTAN, y ont assisté. A part la Grèce, toutefois, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN n’ont pas participé à la conférence.

Contrairement à l’année dernière, les organisateurs de la CMSI n’ont pas transmis d’invitation à l’Ukraine pour la conférence de 2015. Selon le vice-ministre russe de la Défense Anatoly Antonov, «à ce niveau d’antagonisme brutal dans l’information par rapport à la crise dans le sud-est de l’Ukraine, nous avons décidé de ne pas envenimer la situation à la conférence et, à ce stade, nous avons pris la décision de ne pas inviter nos collègues ukrainiens à l’événement.»

A titre personnel, le sujet m’intéresse, j’ai suivi ce genre de conférences pendant des années, parce qu’il en émane souvent des déclarations importantes sur les politiques étrangères et de sécurité. Cette année, j’étais désireux d’assister à l’ouverture de cette conférence particulière sur la sécurité. A part le fait qu’elle avait lieu à un moment où le paysage géopolitique du globe est en train de changer rapidement, depuis que l’ambassade russe au Canada m’avait demandé en 2014 si j’étais intéressé à assister à la CMSI IV, j’étais curieux de voir ce que cette conférence produirait.

Le reste du monde parle: à l’écoute des problèmes de sécurité non euro-atlantiques

La Conférence de Moscou est l’équivalent russe de la Conférence de Munich sur la sécurité qui se tient à l’hôtel Bayerischer Hof en Allemagne. Il y a cependant des différences essentielles entre les deux événements.

Alors que la Conférence sur la sécurité de Munich est organisée autour de la sécurité euro-atlantique et considère la sécurité globale du point de vue atlantiste de l’OTAN, la CMSI représente une perspective mondiale beaucoup plus large et diversifiée. Elle représente les problèmes de sécurité du reste du monde non euro-atlantique, en particulier le Moyen-Orient et l’Asie-Pacifique. Mais qui vont de l’Argentine, de l’Inde et du Vietnam à l’Egypte et à l’Afrique du Sud.  La conférence a réuni à l’hôtel Ukraina tout un éventail de grands et petits joueurs à la table, dont les voix et les intérêts en matière de sécurité, d’une manière ou d’une autre, sont par ailleurs sapés et ignorés à Munich par les dirigeants de l’OTAN et des Etats-Unis.

Le ministre russe de la Défense Sergey Shoigu, qui a un rang d’officier équivalent à celui d’un général quatre étoiles dans la plupart des pays de l’OTAN, a ouvert la conférence. Assis près de Shoigu, le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov a aussi pris la parole, et d’autres responsables de haut rang. Tous ont parlé du bellicisme tous azimuts de Washington, qui a recouru aux révolutions de couleur, comme l’Euro-Maïdan à Kiev et la Révolution des roses en Géorgie pour obtenir un changement de régime. Shoigu a cité le Venezuela et la région administrative spéciale chinoise de Hong Kong comme exemples de révolutions de couleur qui ont échoué.

Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a rappelé que les possibilités d’un dangereux conflit mondial allaient croissant en raison de l’absence de préoccupation, de la part des Etats-Unis et de l’OTAN, pour la sécurité des autres et l’absence de dialogue constructif. Dans son argumentation, Lavrov a cité le président américain Franklin Roosevelt, qui a dit:

«Il n’y a pas de juste milieu ici. Nous aurons à prendre la responsabilité de la collaboration mondiale, ou nous aurons à porter la responsabilité d’un autre conflit mondial «Je crois qu’ils ont formulé l’une des principales leçons du conflit mondial le plus dévastateur de l’Histoire: il est seulement possible de relever les défis communs et de préserver la paix par des efforts collectifs, basés sur le respect des intérêts légitimes de tous les partenaires » , a-t-il expliqué à propos de ce que les dirigeants mondiaux avaient appris de la Seconde Guerre mondiale.

Shoigu a eu plus de dix réunions bilatérales avec les différents ministres et responsables de la Défense qui sont venus à Moscou pour la CMSI. Lors d’une réunion avec le ministre serbe de la Défense Bratislav Gasic, Shoigu a dit que Moscou considère Belgrade comme un partenaire fiable en termes de coopération militaire.

Russie

De g. à dr.: Sergei Lavrov, ministre des Affaires étrangères, Sergei Shoigu, ministre de la Défense, Nikolai Patrushev, secrétaire au Conseil de sécurité et Valery Gerasimov, chef de l’état-major général, participant à la 4e Conférence de Moscou sur la sécurité (RIA Novosti / Iliya Pitalev)

Une coalition sino-russo-iranienne: le cauchemar de Washington

Le mythe que la Russie est isolée sur le plan international a de nouveau été démoli pendant la conférence, qui a aussi débouché sur quelques annonces importantes.

Le ministre kazakh de la Défense Imangali Tasmagambetov et Shoigu ont annoncé que la mise en œuvre d’un système de défense aérienne commun entre le Kazakhstan et la Russie a commencé. Cela n’indique pas seulement l’intégration de l’espace aérien de l’Organisation du traité de sécurité collective, cela définit aussi une tendance. Cela a été le prélude à d’autres annonces contre le bouclier de défense antimissile de l’OTAN.

La déclaration la plus vigoureuse est venue du ministre iranien de la Défense Hossein Dehghan. Le brigadier-général Dehghan a dit que l’Iran voulait que la Chine, l’Inde et la Russie s’unissent pour s’opposer conjointement à l’expansion à l’est de l’OTAN et à la menace à leur sécurité collective que constitue le projet de bouclier antimissile de l’Alliance.

Lors d’une réunion avec le ministre chinois des Affaires étrangères Chang Wanquan, Shoigu a souligné que les liens militaires de Moscou avec Beijing étaient sa «priorité absolue». Dans une autre rencontre bilatérale, les gros bonnets de la défense iraniens et russes ont confirmé que leur coopération sera une des pierres angulaires d’un nouvel ordre multipolaire et que Moscou et Téhéran étaient en harmonie quant à leur approche stratégique des Etats-Unis.

Après la rencontre de Hossein Dehghan et la délégation iranienne avec leurs homologues russes, il a été annoncé qu’un sommet tripartite se tiendrait entre Beijing, Moscou et Téhéran. L’idée a été avalisée ensuite par la délégation chinoise.

Le contexte géopolitique change et il n’est pas favorable aux intérêts états-uniens. Non seulement l’Union économique eurasienne a été formée par l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie au cœur post-soviétique de l’Eurasie, mais Pékin, Moscou et Téhéran – la Triple entente eurasienne – sont entrés dans un long processus de rapprochement politique, stratégique, économique, diplomatique et militaire.

L’harmonie et l’intégration eurasiennes contestent la position des Etats-Unis sur leur perchoir occidental et leur statut de tête de pont en Europe, et même incitent les alliés des Etats-Unis à agir de manière plus indépendante. C’est l’un des thèmes centraux examinés dans mon livre The Globalization of NATO [La mondialisation de l’OTAN].

L’ancien grand ponte états-unien de la sécurité Zbigniew Brzezinski a mis en garde les élites américaines contre la formation d’une coalition eurasienne «qui pourrait éventuellement chercher à contester la primauté de l’Amérique». Selon Brzezinski, une telle alliance eurasienne pourrait naître d’une «coalition sino-russo-iranienne» avec Beijing pour centre.

«Pour les stratèges chinois, face à la coalition trilatérale de l’Amérique, de l’Europe et du Japon, la riposte géopolitique la plus efficace pourrait bien être de tenter et de façonner une triple alliance qui leur soit propre, liant la Chine à l’Iran dans la région golfe Persique/Moyen-Orient et avec la Russie dans la région de l’ancienne Union soviétique», avertit Brzezinski.

«Dans l’évaluation des futures options de la Chine, il faut aussi considérer la possibilité qu’une Chine florissante économiquement et confiante en elle politiquement – mais qui se sent exclue du système mondial et qui décide de devenir à la fois l’avocat et le leader des Etats démunis dans le monde –  décide d’opposer non seulement une doctrine claire mais aussi un puissant défi géopolitique au monde trilatéral dominant», explique-t-il.

C’est plus ou moins la piste que les Chinois sont en train de suivre. Le ministre Wanquan a carrément dit à la CMSI qu’un ordre mondial équitable était nécessaire.

La menace pour les Etats-Unis est qu’une coalition sino-russo-iranienne puisse, selon les propres mots de Brzezinski, «être un aimant puissant pour les autres Etats mécontents du statu quo».

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Un soldat pendant un exercice impliquant les systèmes de missiles sol-air S-300/SA sur le terrain d’entraînement d’Ashuluk, dans la région  d’Astrakhan (RIA Novosti / Pavel Lisitsyn)

Contrer le bouclier anti-missile des Etats-Unis et de l’OTAN en Eurasie

Washington érige un nouveau Rideau de fer autour de la Chine, de l’Iran, de la Russie et de leurs alliés au moyen de l’infrastructure de missiles des Etats-Unis et de l’OTAN.

L’objectif du Pentagone est de neutraliser toutes les ripostes défensives de la Russie et des autres puissances eurasiennes à une attaque de missiles balistiques US, qui pourrait inclure une première frappe nucléaire. Washington ne veut pas permettre à la Russie ou à d’autres d’être capables d’une seconde frappe ou, en d’autres termes, ne veut pas permettre à la Russie ou à d’autres d’être en mesure de riposter à une attaque par le Pentagone.

En 2011, il a été rapporté que le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine, qui était alors envoyé de Moscou auprès de l’OTAN, se rendrait à Téhéran pour parler du projet de bouclier antimissile de l’OTAN. Divers articles ont été publiés, y compris par le Tehran Times, affirmant que les gouvernements de Russie, d’Iran et de Chine projetaient de créer un bouclier antimissile commun pour contrer les Etats-Unis et l’OTAN. Rogozine, toutefois, a réfuté ces articles. Il a dit que cette défense antimissile était discutée entre le Kremlin et ses alliés militaires dans le cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

L’idée de coopération dans la défense entre la Chine, l’Iran et la Russie, contre le bouclier antimissile de l’OTAN est restée d’actualité depuis 2011. Dès lors, l’Iran s’est rapproché pour devenir un observateur dans l’OTSC, comme l’Afghanistan et la Serbie. Beijing, Moscou et Téhéran se sont rapprochés aussi en raison de problèmes comme la Syrie, l’Euro-Maïdan et le pivot vers l’Asie du Pentagone. L’appel de Hossein Dehghan à une approche collective par la Chine, l’Inde, l’Iran et la Russie contre le bouclier antimissile et l’expansion de l’OTAN, couplé aux annonces faites à la CMSI sur des pourparlers militaires tripartites entre la Chine, l’Iran et la Russie, vont aussi dans ce sens.

Les systèmes de défense aérienne russes S-300 et S-400 sont en cours de déploiement dans toute l’Eurasie, depuis l’Arménie et la Biélorussie jusqu’au Kamchatka, dans le cadre d’une contre-manœuvre au nouveau Rideau de fer.  Ces systèmes de défense aérienne rendent beaucoup plus difficiles les objectifs de Washington de neutraliser toute possibilité de réaction ou de seconde frappe.

Même les responsables de l’OTAN et le Pentagone, qui se sont référés aux S-300 comme le système SA-20, l’admettent. « Nous l’avons étudié nous sommes formés pour le contrer depuis des années. Nous n’en avons pas peur, mais nous respectons le S-300 pour ce qu’il est: un système de missiles très mobile, précis et mortel », a écrit le colonel de l’US Air Force Clint Hinote pour le Conseil des relations étrangères basé à Washington.

Bien qu’il y ait eu des spéculations sur le fait que la vente des systèmes S-300 à l’Iran serait le point de départ d’un pactole provenant de Téhéran dû aux ventes internationales d’armes, résultat des négociations de Lausanne, et que Moscou cherche à avoir un avantage concurrentiel dans la réouverture du marché iranien, en réalité la situation et les motivations sont très différentes. Même si Téhéran achète différentes quantités de matériel militaire à la Russie et à d’autres sources étrangères, il a une politique d’autosuffisance militaire et fabrique principalement ses propres armes. Toute une série de matériel militaire – allant des chars d’assaut, missiles, avions de combat, détecteurs de radar, fusils et drones, hélicoptères, torpilles, obus de mortier, navires de guerre et sous-marins – est fabriqué à l’intérieur de l’Iran. L’armée iranienne soutient même que leur système de défense aérienne Bavar-373 est plus ou moins l’équivalent du S-300.

La livraison par Moscou du paquet de S-300 à Téhéran est plus qu’une simple affaire commerciale. Elle est destinée à sceller la coopération militaire russo-iranienne et à renforcer la coopération eurasienne contre l’encerclement du bouclier anti-missiles de Washington. C’est un pas de plus dans la création d’un réseau de défense aérienne eurasienne contre la menace que font peser les missiles des Etats-Unis et de l’OTAN sur des pays qui osent ne pas s’agenouiller devant Washington.

Par Mahdi Darius Nazemroaya –  23 avril 2015

Mahdi Darius Nazemroaya est sociologue, un auteur primé et un analyste géopolitique.

Article original : http://rt.com/op-edge/252469-moscow-conference-international-security-nato/

Traduit de l’anglais par Diane Gilliard

URL de cet article : http://arretsurinfo.ch/une-coalition-sino-russo-iranienne-opposee-a-lotan-debute-t-elle-a-moscou/

mardi, 21 avril 2015

Keep That Iranian Genii Bottled Up!

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Keep That Iranian Genii Bottled Up!

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

The deal reached in Lausanne, Switzerland by Iran and five powers, led by the US, appears to be about nuclear capability.

In fact, the real issue was not nuclear weapons, which Iran does not now possess, but Iran’s potential geopolitical power.

Iran, a nation of 80.8 million, has been bottled up like the proverbial genii by US-led sanctions ever since the 1979 Islamic Revolution deposed Shah Pahlavi’s corrupt royalist regime. The Shah had been groomed to be the chief US enforcer in the Gulf.

More than a dozen American efforts to overthrow the Islamic government in Tehran have failed. Washington resorted to sabotage and economic warfare, sought to throttle Iran’s primary exports, oil and gas,  to derail its banking system, and prevent imports of everything from machinery to vitamins. 

The US and Israel have used the extremist group People’s Mujahidin to murder Iranian officials and scientists.

There is no doubt that this western economic siege drove Iran to make major concessions over its nuclear energy program, a source of great national pride and prestige that broke what Grand Ayatollah Ali Khamenei called the “backwardness” imposed by the western powers on the Muslim world to keep it weak and subservient.

Like Cuba, another state that long defied Washington, Iran eventually found the price of its independence and self-interest too high to bear. As with Saddam’s Iraq, US-led sanctions caused its military to rust away and its oil exports to fall painfully.

Israel’s anguished alarms over Iran’s supposed nuclear “threat” were not even believed by its own crack intelligence services or those of the United States, but the relentless drumbeat of hate Iran propaganda convinced many in North America and even better-informed Europe that Iran is a menace.

What Israel really feared was not Iran’s non-existent nuclear threat  but rather its ongoing support for the beleaguered Palestinians.

Iran became the last Mideast nation giving strong backing to creation of a Palestinian state. The Arab states opposing Israel have been silenced: Syria, Libya and Iraq crushed by war and torn asunder, Egypt and Jordan bought off with huge bribes. The Saudis have secretly allied themselves to Israel. So only Iran was left to champion Palestine.

That is why Israel made such a determined effort to push the US into war with Iran. With the feeble Arab states largely demolished or gelded, Israel’s hold on the Occupied West Bank and Golan would be unchallenged.

But for the United States, the geostrategic calculus is somewhat different. The Iranian revolution of 1979 profoundly challenged America’s Mideast imperium – what I call the American Raj after the manner in which  the British Empire ruled India.

Washington’s Mideast political-strategic architecture was built on feudal and brutal military regimes. Ever since 1945, the deal was that the feudal oil states supplied oil at bargain basement prices in exchange for US military and political protection. In addition, the Arab oil monarchies undertook to buy huge amounts of American arms from plants in key political states that none of them knew how to effectively use. The most recent deal amounts to $46 billion of US weapons for the Saudis.

Washington’s Mideast Raj  forms one of the enduring pillars of American global power. Though America consumes less and less Mideast oil each year, its control of  the flow of oil from Arabia to Europe, Japan, China and the other parts of the Asian economy gives it huge strategic leverage. Japan and Germany both vividly remember they lost WWII because of lack of oil.

The 1979 Iranian Revolution gravely threatened this sweetheart arrangement. Iran demanded that its Arab neighbors follow Islam’s calls to share wealth, avoid ostentation, live modestly, and care for the needy – in short, the very opposite of the flamboyant Saudis and Gulf Arabs.

Iran set the example by funding extensive social programs and education. Of course, Iran’s challenge to share the wealth was anathema to the oil monarchs and their American patrons. By 1980, an undeclared conflict was underway across the Muslim world between the Saudis and Iran – one that still rages today as we see most recently in the expanding Yemen war.

iran-fenced-in.gifUS policy has been to keep the infectious, troublesome Iranians isolated and contained, rather as Europe’s reactionary powers did with revolutionary France at the end of the 18th century. While the reason given by Washington was Iran’s alleged nuclear threat, the sanctions regime was really aimed at fatally weakening Iran’s economy and provoking the overthrow of the Islamic government and its replacement by tame Beverly Hills Iranian exiles.

Unfortunately for US imperial policymakers, the dangerous chaos they created  in Iraq and Syria, and the rise of ISIS, necessitated working with Iran to keep a lid on this boiling pot. That means easing sanctions on Tehran and allowing its economy to start coming back to life.

Hence the Lausanne deal. But Tehran does not trust Washington to adhere to the pact. Grand Ayatollah Khamenei asserted last week there would be no deal unless sanctions against Iran were lifted “immediately.” To many Iranians it seemed clear that Washington had no intention of lifting key sanctions, only slowly lessening relatively unimportant ones.

Washington faces a major dilemma over the isolation of Iran. If sanctions are substantially lifted, Iran will increase oil and gas exports and begin rebuilding its industrial base and obsolete military forces. Europe,  Russia, China and India are all eager to resume doing business with Iran.

But lifting sanctions will make Iran stronger and even more of a political threat to America’s Mideast satraps – who want the Persian genii bottled up. Claims that Mideast states like Egypt, Saudi Arabia and the UAE fear a nuclear arm race are spurious. Save Egypt and Jordan, all are next door to Iran.  Nuclear weapons have no use in such close quarters.  Egyptians lack food, never mind nuclear arms.

Israel and its partisans, who have successfully purchased much of the US Congress, remain determined to scupper the nuclear deal. There are so many potential slips between cup and lip that reaching an effective, lasting deal will be very difficult. Iran is not wrong to be skeptical.