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jeudi, 18 octobre 2018

Belligérance tous azimuts : Trump veut reprendre le contrôle de l’Amérique latine

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Belligérance tous azimuts : Trump veut reprendre le contrôle de l’Amérique latine

 
Auteur : Ken Livingstone
Ex: http://www.zejournal.mobi 
 

Trump intensifie ses efforts pour provoquer des changements de régime dans les pays d’Amérique latine qui refusent de se plier à ses desiderata, tout en gardant un silence hypocrite sur les violations des droits humains commises par des alliés américains comme l’Arabie saoudite.

Ces dernières années, la droite a refait surface en Amérique latine. La première étape de l’élection du prochain président du Brésil a vu le candidat de droite Jair Bolsonaro remporter 46 % des voix. À deux semaines du scrutin final, il mène de 16 %.

Même si les gouvernements progressistes qui placent l’égalité, l’éducation, les soins de santé et la lutte contre la pauvreté au premier plan de leur politique, sont toujours puissants dans la région, la dernière période a été difficile, y compris au Venezuela.

Mais il est également vital, en temps de crise, de se rappeler pour quoi se battent ceux qui, comme nous, participent à des campagnes de solidarité. Le décès d’Hugo Chavez en 2013 nous a tous bouleversés, mais les idéaux et les progrès sociaux pour lesquels il s’est battu ne sont pas morts avec lui. Ceux qui écoutent les médias de droite, ne voient en Chavez qu’un dictateur brutal, et refusent d’admettre qu’il a changé Venezuela en mieux. Chavez ne s’intéressait d’ailleurs pas uniquement à son propre pays : il voulait remodeler le continent tout entier. Il a été une inspiration pour ceux qui, comme lui, voulaient s’attaquer aux énormes inégalités et sortir du système néo-libéral qui nuit à la population.

J’ai eu l’honneur de le rencontrer lorsqu’il est venu à Londres en 2006 et de travailler avec lui par la suite. Ce qui m’a le plus frappé chez lui, c’est que contrairement à tant d’autres présidents et premiers ministres, c’était un homme simple, complètement dépourvu de la vanité ou de l’obsession de célébrité qui défigure tant de nos dirigeants. Il n’était pas issu d’un milieu politique et il avait passé sa carrière militaire à mener la lutte contre les guérillas qui tentaient de renverser le gouvernement réactionnaire du Venezuela. J’ai été très ému quand il m’a dit ce qui l’avait fait changer. C’est au cours d’une escarmouche où l’un de ses hommes, un de ses bons amis, a été abattu. Chavez l’a tenu dans ses bras pendant son agonie, et c’est à ce moment que Chavez a décidé que lui-même et son pays devaient changer.

J’ai pris la parole le week-end dernier lors de la campagne de solidarité avec le Venezuela, organisée pour commémorer le vingtième anniversaire de la première victoire électorale de Chavez. J’ai dit que nous devions faire connaître son vrai bilan.

Malgré les campagnes de diffamation des États-Unis et des médias, la tentative de coup d’État et les efforts incessants de l’opposition pour le chasser par des moyens antidémocratiques, Chavez est resté fidèle à son objectif de sauver le Venezuela. Comme on peut le voir par ses actes politiques :

– Il a mis en place le Programme Mission Miracle qui a sauvé plus de 3,5 millions de personnes de la de cécité en Amérique latine.

– Il a fourni 1,2 million de logements bons marchés aux plus démunis du Venezuela, et ce nombre ne cesse de croître depuis 2010.

– Ses programmes d’éducation ont éradiqué l’analphabétisme au Venezuela, 1,5 million d’adultes ont appris à lire et à écrire.

– Le nombre de Vénézuéliens bénéficiant d’une pension d’État a sextuplé.

– Il a également mis en place un service national de santé qui a permis de sauver la vie de millions de personnes.

Malheureusement, l’économie vénézuélienne est aujourd’hui confrontée à de réels défis, la chute massive des prix du pétrole a sapé l’économie, les exportations de pétrole étant la principale source de revenu du pays. Mais ce qui a causé le plus de dégâts, ce sont les sanctions américaines contre le Venezuela, qui ont commencé sous l’administration Obama, et qui ont été considérablement aggravées par Trump. Il s’agit notamment de l’interdiction pour les États-Unis d’acheter toute dette ou créance du gouvernement vénézuélien et du géant pétrolier public PDVSA.

Il n’est pas surprenant que les sanctions économiques aient accru les pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens essentiels tout en limitant la capacité du gouvernement à résoudre les problèmes économiques du pays. Ce sont les Vénézuéliens à faible revenu qui souffrent le plus. Les sanctions ont également accru la polarisation politique, rendant le dialogue indispensable plus difficile au moment où des voix internationales viennent soutenir les efforts du pays pour sortir de la crise.

Pendant sa campagne présidentielle, Trump a clairement indiqué qu’il voulait provoquer un changement de régime au Venezuela et on ne peut pas l’accuser de ne pas tenir sa promesse. Les sanctions contre le Venezuela, en sont la preuve d’autant qu’elles s’accompagnent de menaces d’une intervention armée.

On a appris le mois dernier, grâce au New York Times, que des officiers vénézuéliens dissidents avaient tenu une réunion secrète avec des responsables de l’administration Trump pour discuter du renversement de l’actuel président Nicolas Maduro. L’article expliquait que l’administration Trump avait refusé de les soutenir, mais les sanctions continuent. La Maison-Blanche a refusé de répondre aux questions sur ces entretiens mais a admis « dialoguer avec tous les Vénézuéliens qui manifestent un désir de démocratie afin d’apporter un changement positif à un pays qui a tant souffert ».

Il y a déjà eu deux tentatives ratées pour renverser le gouvernement de Maduro, dont une en août pendant un rassemblement à Caracas, où deux drones ont explosé sans toucher leur cible.

Ce n’est pas la première fois que Trump menace publiquement d’intervenir militairement. En août 2017, il a dit« nous avons le choix entre plusieurs options pour le Venezuela, y compris une option militaire si nécessaire. »

Cela fait des décennies que les Etats-Unis s’efforcent renverser des gouvernements progressistes ou parfois même des gouvernements qui affirment simplement leur souveraineté nationale, en utilisant toutes sortes de méthodes qui vont des coups d’État par des moyens détournés et discrets aux coups militaires, des sanctions aux blocus et de l’isolement international aux interventions militaires.

Les manifestations de belligérance tous azimuts de Trump, y compris sa volonté de construire un mur le long de la frontière avec le Mexique, sont accompagnées du versement de millions de dollars à des organisations qui œuvrent contre des gouvernements qui refusent d’obéir aux Etats-Unis, pour réaffirmer le contrôle américain dans la région.

Il n’y a pas que le Venezuela qui subit des sanctions, la République du Nicaragua et Cuba en subissent depuis près de soixante ans. Ce qui n’est jamais dit dans les médias, c’est que ces sanctions sont illégales en vertu du droit international. Mais l’Amérique a un droit de veto aux Nations-Unies et domine les principales institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Des investissements dans son économie et une diversification qui lui éviterait de dépendre totalement du pétrole permettraient au Venezuela de résister à la politique de Trump. Espérons que le processus de dialogue qui se déroule au Venezuela et le succès des récentes élections régionales permettront de revenir à la normale et de relever les défis auxquels le pays est confronté.

Mais Trump n’a pas que le Venezuela en ligne de mire. Après la réélection des Sandinistes (FSLN) en 2016, la dernière attaque des États-Unis contre le Nicaragua est le Nicaraguan Investment Conditionality Act qui vise à bloquer les prêts de la Banque mondiale, de la Banque internationale de développement et d’autres institutions au Nicaragua. Le Nicaragua reçoit chaque année des millions de dollars de prêts pour investir dans les infrastructures et les programmes éducatifs et sociaux. Cette loi a été largement condamnée, notamment par les représentants des entreprises, le parlement et les syndicats.

Trump reprend l’attitude hostile de George W Bush vis à vis Cuba. En juin de l’année dernière, Trump a promis de revenir sur les modestes progrès réalisés sous Obama et de renforcer le blocus étasunien de l’île, malgré l’opposition de la plupart des Cubano-américains. Trump a aussi expulsé 60% des diplomates cubains pour satisfaire les partisans de la ligne dure.

Il faut savoir qu’il y a une alternative à l’agenda de Trump. L’opposition à Trump se renforce aux Etats-Unis, en Amérique latine et dans le monde entier, y compris ici en Grande-Bretagne, où le dirigeant travailliste Jeremy Corbyn a fait preuve d’une réelle intégrité en étant la première personnalité politique nationale à demander à Theresa May de renoncer à recevoir Trump. Corbyn a dit : « Soyez sûrs que je m’opposerai et que le parti travailliste s’opposera à tous ceux qui attisent les peurs chez nous et à l’étranger, et le parti travailliste se tiendra sans équivoque aux côtés de ceux qui manifestent contre Trump et il le fera jusqu’à notre victoire ».

L'auteur, Ken Livingstone, est un politicien anglais, il a été maire de Londres de 2000 à 2008. Il a également été député et membre du Parti travailliste.

Traduction: Dominique Museletet

Photo d'illustration: © Reuters / Marco Bello


- Source : RT (Russie)

mardi, 16 octobre 2018

L’affaire Kavanaugh est le révélateur du déclin et de la chute des États-Unis

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L’affaire Kavanaugh est le révélateur du déclin et de la chute des États-Unis


Par Martin Armstrong

Source armstrongeconomics.org

L’audition de Kavanaugh a mis en lumière le fait fondamental que le Congrès des États-Unis est désormais trop polarisé pour prétendre seulement gouverner. Ce que subit Kavanaugh est une véritable honte, car si les allégations de Ford sont exactes, et s’il est vrai que cela a affecté tout le cours de sa vie, alors elle aurait dû le poursuivre en justice à l’époque. PERSONNE ne devrait pouvoir porter des accusations contre qui que ce soit des décennies après les faits et sans aucune preuve. On appelle « cold case » une affaire de meurtre qu’on n’arrive pas à résoudre ; à Chicago, on résout moins d’un meurtre sur six, et ce sont des affaires actuelles.
 
Le vote sur Kavanaugh s’est fait strictement selon des lignes partisanes et cela montre l’ampleur du problème. La haine, et la violence des attaques contre les personnes sont telles qu’elles affectent gravement leurs familles et leurs proches. Cela en arrive au point que les candidats à de tels postes vont hésiter à se présenter, de peur que quelqu’un dans leur passé, qui les déteste pour une raison ou une autre, n’en profite pour prendre sa revanche.
 
Le Congrès est désormais complètement étranger sinon hostile aux notions de Dieu, de vérité et de justice pour tous. Il y a un effondrement complet de tout ce qu’il peut y avoir de civilisé dans ce pays au service duquel ils [les parlementaires] prétendent être. La magistrature, qui doit traditionnellement se tenir à l’écart des chamailleries partisanes, en fait maintenant partie intégrante. Les personnes nommées à la Cour ne votent plus que selon des lignes partisanes et c’est un tel non-sens qu’on en vient à souhaiter que la Cour soit remplacée par un système informatique qui statuerait strictement en fonction de la Constitution.
 
Le Congrès actuel ne serait JAMAIS capable de rédiger quelque Constitution que ce soit. S’il avait existé en 1776, les États-Unis d’Amérique n’auraient JAMAIS existé. En supposant qu’ils aient eu assez de cran pour déclencher une révolution contre le roi, ils se seraient vite retournés les uns contre les autres. Très peu auraient survécu. Personnellement, j’en ai assez de la politique. Mon cousin a encore le mousquet que notre famille a utilisé pendant la Révolution américaine. Si ma famille, qui a combattu dans toutes les guerres depuis la Révolution américaine, était vivante aujourd’hui, elle se demanderait vraiment pourquoi elle s’est battue.
 
Il n’y a aucun doute que les historiens qui se pencheront sur cette audition la considéreront, au moins, comme le révélateur du Déclin et de la Chute des États-Unis, et certains y verront même le moment de bascule. Elle a mis au grand jour toute la haine qui couve sous la surface. L’ordinateur ferait sûrement mieux. Nous avons été beaucoup trop loin pour espérer jamais revenir à la normalité.
 
Martin Armstrong
 
Traduction : Dominique Muselet

 

lundi, 15 octobre 2018

La gauche américaine : critique d’une faillite

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La gauche américaine : critique d’une faillite

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

De quoi la gauche américaine est-elle coupable ? Et qu’est-ce que cela nous enseigne à nous autres Européens ? Après l’élection de Trump, beaucoup ont recouru au principe de causalité diabolique : c’était l’interférence russe, Trump avait triomphé de façon déloyale (il avait osé mentir et faire de la démagogie, ce qui est une première dans l’histoire de la démocratie), ou encore c’était de la faute des « déplorables », alcooliques racistes incultes dont il faudrait que le suffrage censitaire nous délivre un jour. L’indignation humaniste ou les appels à la résistance ont servi à faire oublier que la thèse « nous avons perdu parce que nous sommes les meilleurs » n’est pas très subtile. Un général vaincu une fois est excusable, un chef qui s’est laissé surprendre ne l’est guère, mais un stratège qui veut refaire ce qui a échoué et qui attribue sa défaite à la nature perverse de l’adversaire n’est pas un stratège.

Et puis, il y a des Américains intelligents qui se souviennent que si l’on est vaincu, c’est parce que l’on perd.
 
Nous avons déjà cité Y. Mounk (Le peuple contre la démocratie) qui reproche aux libéraux d’en avoir trop fait en méprisant le besoin d’appartenance des classes populaires, de ne pas avoir su faire fonctionner l’État providence au profit de ceux d’en bas. Mais aussi de n’avoir pas compris le rôle des médias sociaux face aux mass médias libéraux bien-pensants.

Dans un autre genre, F. Thomas (Pourquoi les riches votent à gauche) reproche au démocrates d’outre-Atlantique d’avoir laissé tomber les travailleurs qui formaient leur électorat traditionnel, donc d’avoir oublié les inégalités socio-économiques au profit de « la classe de la connaissance émergente ». Traduction : ce sont sinon les bobos, du moins les bénéficiaires de la globalisation, partisans d’une société ouverte, multiculturelle, méritocratique. Ceux qui se voient comme créatifs, dans le sens de l’Histoire, et moralement supérieurs puisque réceptifs à toutes les différences, donc prêts à s’allier avec toutes les minorités.

Un troisième livre apporte quelques lueurs complémentaires : La gauche identitaire de M. Lilla. Il se penche sur l’hystérie morale qui envahit son camp. Sa thèse est qu’après les grands changements de l’ère Roosvelt (la solidarité pour le bien commun comme programme) et de l’ère Reagan (exaltation de la réussite individuelle), l’Amérique est rentrée, au moins à gauche, dans un période post-politique. Comprenez que l’on ne fait plus de projets de réforme de la société par le pouvoir de l’État ou que l’on ne pense plus les rapports politiques comme affrontements d’intérêts et de valeurs, mais comme des problèmes moraux (et nous ajouterions anthropologiques : les ouverts contre les brutes). Pour Lilla, la gauche américaine révoltée dans les années 60/ 70 contre une Amérique ultra-conformiste, inégalitaire et impérialiste, n’a pas seulement abandonné les classes laborieuses. Elle ne s’est pas seulement choisi d’autres alliés (Noirs, hispaniques, femmes, homosexuels) pour accomplir les principes égalitaires diversitaires d’une société qu’elle approuvait globalement (ou du moins la gauche éduquée recrutée sur les grands campus).
 
À l’individualisme reaganien qui exaltait l’homo economicussans entraves étatiques, elle a répondu par un bizarre culte du Moi.
 
Ce fut la lutte pour l’accomplissement de soi ou pour la libération des entraves - sexuelles, culturelles, morales, nationales, sociales...- qui empêchait chacun de se construire librement, hors de toute filiation et de tout déterminisme. Le pathos de l’authenticité et et bientôt de l’Autre l’autonomie s’est accompagné d’une dénonciation des dominants, dont l’inévitable quinquagénaire blanc hétérosexuel, rendus responsables d’une situation qu’il s’agissait de déconstruire (tout est culture et oppression, rien n’est nature et filiation).

Avec deux dérives dans ce mouvement de libération / dénonciation tous azimuts. La dérive communautaire : l’individualise anthropologique conduit à ne plus considérer les citoyens que comme des composés multi-appartenance (Noir, homo, etc.) parce que multi-souffrance. La dérive politique : puisqu’il ne s’agit plus que de dénoncer des méchancetés, on ne comprend plus la notion de Bien commun et moins encore celle de projet politique (avec ce que cela comporte de conquête de l’opinion, de force symbolique, mais aussi d’alliance de catégories et d’intérêts.

Pour reprendre la meilleure métaphore de Lilla : c’est « le modèle Facebook de l’identité : le moi comme page d’accueil que j’élabore à l’instar d’une marque personnelle, lié aux autres à travers des associations que je peux « liker » ou pas à volonté... Le modèle Facebook de l’identité a également inspiré un modèle Facebook de l’engagement politique...le modèle Facebook est entièrement consacré au moi, mon moi chéri, et non à nos histoires communes, ni bien commun, ni même aux idées. Les jeunes gens de gauche - par contraste avec ceux de droite - sont moisn enclins de nos jours à relier leurs engagements à un ensemble d’idées politiques. Ils sont beaucoup plus enclins à dire qu’ils sont engagés politiquement en tant que X, concernés par les autres X, et concernés par les problèmes concernant la Xitude »
 
Le triomphe de l’identitaire sur le social est celui de la supériorité morale sur l’affrontement politique.

Dans les trois livres de déploration et de remords, l’idée que la gauche américaine a démissionné, donc que plus elle paraît triompher comme idéologie ou comme pensée spontanée des médias et des élites, plus elle abandonne à son adversaire le terrain de la citoyenneté et de la solidarité. C’est sans doute une idée vraie et à laquelle réfléchir chez nous.

jeudi, 11 octobre 2018

What is the Alternative Right?

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What is the Alternative Right?

Author’s Note:

This is the opening essay of a forthcoming anthology called The Alternative Right.    

The Alternative Right does not have an essence, but it does have a story, a story that begins and ends with Richard Spencer. The story has four chapters. 

First the term “Alternative Right” was coined in 2008. Then the Alternative Right webzine was launched on March 1, 2010 and ran until December 25, 2013. When it was first coined, the Alternative Right simply referred to an alternative to the American conservative mainstream. When it became the name of a publication, it functioned as a broad umbrella term encompassing such schools of thought as paleoconservatism, libertarianism, race-realism, the European New Right, Southern Nationalism, and White Nationalism. By the time the Alternative Right webzine was shut down, however, the term Alt Right had taken on a life of its own. It was not just the name of a webzine, but a generic term for Right-wing alternatives to the conservative mainstream.

AltRightMockupRedLeather-200x300.jpgThe second chapter is the emergence in 2015 of a vital, youth-oriented, largely online Right-wing movement. This movement encompassed a wide range of opinions from White Nationalism and outright neo-Nazism to populism and American civic nationalism. Thus this movement quite naturally gravitated to the broad generic term Alt Right. The new Alt Right threw itself behind Donald Trump’s run for the presidency soon after he entered the race in 2015 and became increasingly well-known as Trump’s most ferocious defenders in online battles, to the point that Hillary Clinton actually gave a speech attacking the Alt Right on August 25, 2016.

The third chapter is the Alt Right “brand war” of the fall of 2016. The Alt Right “brand” had become so popular that it was being widely adopted by Trumpian civic nationalists, who rejected the racism of White Nationalists. White Nationalists began to worry that their brand was being coopted and started to push back against the civic nationalists. The brand war ended on November 21, 2016 at a National Policy Institute conference with the incident known as Hailgate [2], in which Richard Spencer uttered the words “Hail Trump, hail our people, hail victory!” and raised his whiskey glass in a toast, to which some people in the audience responded with Hitler salutes. When video of this went public, civic nationalists quickly abandoned the Alt Right brand, and the “Alt Lite” was born.

The fourth chapter is the story of the centralization and decline of the Alt Right, largely under the control of Richard Spencer. This period was characterized by polarization and purges, as well as the attempt to transform the Alt Right from an online to a real-world movement, which culminated at the Unite the Right rally in Charlottesville, Virginia on August 11–12, 2017. Both trends led the Alt Right to shrink considerably. Some abandoned the brand. Others abandoned the entire movement. The remnant has retreated back to its strongholds on the internet. As of this writing, there is no fifth chapter, and the Alt Right’s future, if any, remains to be seen. Like cancer, there may be no stage five.

1. The Invention of a Brand

The Alternative Right brand first emerged in the fuzzy space where the paleoconservative movement overlaps with White Nationalism. The term “paleoconservatism” was coined by Paul Gottfried, an American Jewish political theorist and commentator. Paleoconservatism defined itself as a genuinely conservative opposition to the heresy of neoconservatism.

The paleoconservative movement was a safe space for the discussion and advocacy of everything that neoconservatism sought to abolish from the conservative movement: Christianity, tradition, America’s white identity, an America-first foreign policy, immigration restriction, opposition to globalization and free trade, the defense of traditional/biological sexual roles and institutions, and even—although mostly behind closed doors—biological race differences and the Jewish question.

Aside from Gottfried, the leading paleocons included Samuel Francis, who openly associated with White Nationalists; Joseph Sobran, who was purged from National Review for anti-Semitism and who also openly associated with White Nationalists; and Patrick Buchanan, who stayed closer to the political mainstream but was eventually purged from MSNBC for “racism” because his book Suicide of a Superpower [3] defended the idea of the United States as a normatively white society.

William H. Regnery II (b. 1941) is a crucial figure in the rise of the Alt Right because of his work in creating institutional spaces in which paleoconservatives and White Nationalists could exchange ideas. Lazy journalists repeatedly refer to Regnery as a “publishing heir.” In fact, his money came from his grandfather William H. Regnery’s textile business. The conservative Regnery Publishing house was founded by Henry Regnery, the son of William H. Regnery and the uncle of William H. Regnery II. (In 1993, the Regnery family sold Regnery Publishing to Phillips Publishing International.)

In 1999–2001, William H. Regnery II played a key role in founding the Charles Martel Society, which publishes the quarterly journal The Occidental Quarterly, currently edited by Kevin MacDonald. In 2004–2005, Regnery spearheaded the foundation of the National Policy Institute, which was originally conceived as a vehicle for Sam Francis, who died in February of 2005. NPI was run by Louis R. Andrews until 2011, when Richard Spencer took over. Both the Charles Martel Society and the National Policy Institute are White Nationalist in orientation. The Occidental Quarterly is also openly anti-Semitic.

But at the same time Regnery was involved with CMS and NPI, he was also working with Jewish paleocon Paul Gottfried to create two academic Rightist groups that were friendly to Jews. First, there was the Academy of Philosophy and Letters,[1] [4] of which Richard Spencer was reportedly a member.[2] [5] But Regnery and Gottfried broke with the Academy of Philosophy and Letters over the issue of race, creating the H. L. Mencken Club, which Gottfried runs to this day.[3] [6] The Mencken Club, like the Charles Martel Society and NPI, is a meeting ground for paleoconservatives and White Nationalists, although it is also friendly to Jews.

Richard Spencer began as a paleoconservative, entered Regnery’s sphere of influence, and emerged a White Nationalist. In 2007, Spencer dropped out of Duke University, where he was pursuing a Ph.D. in modern European intellectual history. From March to December of 2007, Spencer was an assistant editor at The American Conservative, a paleoconservative magazine founded in 2002 by Scott McConnell, Patrick Buchanan, and Taki Theodoracopulos in opposition to the neocon-instigated Iraq War. By the time Spencer arrived, however, Buchanan and Taki had departed. After being fired from The American Conservative, Spencer went to work for Taki, editing his online magazine Taki’s Top Drawer, later Taki’s Magazine, from January of 2008 to December of 2009. Taki thought his magazine was stagnant under Spencer’s editorship, so they parted ways. With money raised through Regnery’s network, Richard Spencer launched a new webzine, Alternative Right (alternativeright.com) on March 1, 2010.

The phrase “alternative right” first appeared at Taki’s Magazine under Spencer’s editorship. On December 1, 2008, Spencer published Paul Gottfried’s “The Decline and Rise of the Alternative Right [7],” originally given as an address at that year’s H. L. Mencken Club conference in November. Spencer claims credit for the title and thus the phrase “alternative right,” while Gottfried claims that they co-created it.[4] [8] The Alternative Right in decline is, of course, the paleoconservative movement. The Alternative Right on the rise is the more youthful post-paleo movement crystallizing at the Mencken Club and allied forums. The Alternative Right webzine was to be their flagship.

The Alternative Right webzine had an attractive design and got off to a strong start. I particularly respected Spencer’s decision to publish Steve McNallen and Jack Donovan, important writers who were anathema to Christians and paleocons. But after about six months, the site seemed to lose energy. Days would go by without new material, which is the key to building regular traffic, and matters were not helped by the site layout. Instead of simply putting new material at the top of a blog roll, the site had a host of departments, so one had to click six or eight links to discover that there was no new material. After doing this for a couple of weeks, readers would stop coming, waiting to hear about new material by email or on social media. By the beginning of 2012, Spencer had lost interest in editing the webzine. On May 3, 2012, he stepped down and handed the editorship to Andy Nowicki and Colin Liddell.

However, in 2013, Spencer was embarrassed by negative press coverage of one of Liddell’s articles and realized that he would always be linked to Alternative Right, even though he no longer had control of its contents. On Christmas day of 2013, Spencer shut Alternative Right down without consulting or warning Nowicki and Liddell. The domain address was repointed to Spencer’s new webzine, Radix Journal, which would never become a household name. Then, after another strong start, Radix too slumped into a low-energy site.

Nearly four years of articles and comments at Alternative Right—the collective contributions of hundreds of people—simply vanished from the web. Nowicki and Liddell salvaged what they could and carried on with the Alternative Right brand at blogspot.com, although their site had few readers and little influence. In 2018, embarrassed by the decline of the Alt Right brand, they changed the name to Affirmative Right.

Spencer’s greatest mistake in shutting down Alternative Right was not his high-handed manner, which caused a good deal of bitterness, but the fact that he pulled the plug after its name had become a generic term. Just as the brand “Xerox” became a term for photocopying in general, the brand “Hoover” became a verb for vacuuming in general, Sony’s “Walkman” became a generic term for portable cassette players, and “iPod” became a generic term for portable mp3 players, the Alt Right had become a generic term for a whole range of radical alternatives to mainstream conservatism. Imagine Xerox rebranding with a weird sounding Latinate name like Effingo once it had become synonymous with its entire industry.

The beauty of the Alt Right brand is that it signaled dissidence from the mainstream Right, without committing oneself to such stigmatized ideas as White Nationalism and National Socialism. As I put it in an article hailing Alternative Right to my readers at TOQ Online:

I hope that Alternative Right will attract the brightest young conservatives and libertarians and expose them to far broader intellectual horizons, including race realism, White Nationalism, the European New Right, the Conservative Revolution, Traditionalism, neo-paganism, agrarianism, Third Positionism, anti-feminism, and right-wing anti-capitalists, ecologists, bioregionalists, and small-is-beautiful types. . . . The presence of articles by Robert Weissberg and Paul Gottfried indicates that Alternative Right is not a clone of TOQ or The Occidental Observer. (Not that anybody expected that, although some might applaud it.) But that is fine with me. It is more important to have a forum where our ideas interface with the mainstream that to have another Occidental something-or-other.com.[5] [9]

Obviously, a term as useful as Alternative Right was going to stick around, even after being abandoned by its creator. Writers at Counter-Currents, the Alternative Right blogspot site, and even Radix kept the concept of the Alt Right in circulation in 2014 and the early months of 2015, after which it caught on as the preferred name of a new movement.

2. The Emergence of a Movement

The second phase of the Alt Right was quite unlike the first. The new Alt Right had different ideological origins, different platforms, and a radically different ethos. But it rapidly converged on White Nationalism and carried off some of its best ideas, as well as the term Alt Right. Then it became an international media phenomenon.

In terms of ideology, the first Alt Right was heavily influenced by White Nationalism and paleoconservatism. But the new Alt Right emerged largely from the breakdown of the Ron Paul movement, specifically the takeover of the libertarian movement by cultural Leftists, which drove culturally more conservative libertarians to the Right. (In 2009, I predicted that people in the Ron Paul movement would start moving toward white identity politics, so I sponsored an essay contest on Libertarianism and Racial Nationalism at The Occidental Quarterly, which I edited at the time, to develop arguments to ease the conversion of libertarians.[6] [10]) Other factors driving the emerging racial consciousness of this group were the Trayvon Martin and Michael Brown controversies, the rise of the Black Lives Matter movement, and the beginning of the migrant crisis in Europe.

The first Alt Right emerged from a milieu of dissident book publishers and print journals, quasi-academic conferences where speakers wore coats and ties, and middle to highbrow webzines. The new Alt Right emerged on social media, discussion forums, image boards, and podcasts, with the webzines coming later. The most influential incubators of the new Alt Right were 4chan and 8chan, Reddit, and The Right Stuff, especially its flagship podcast, The Daily Shoah, and affiliated discussion forums.

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The new Alt Right also had a very different ethos and style. While the first Alt Right published reasonable and dignified articles on webzines, the new Alt Right’s ethos was emerging from flame wars in the comment threads below. Whereas the first Alt Right cultivated an earnest tone of middle-class respectability, avoiding racial slurs and discussing race and the Jewish question in terms of biology and evolutionary psychology, the new movement affected an ironic tone and embraced obscenity, stereotypes, slurs, and online trolling and harassment.

There were also generational differences between the two Alt Rights. The first Alt Right was the product of a Gen-Xer under the patronage of people born in the Baby Boom and before, who actually had memories of America before the cultural revolution of the 1960s and the massive demographic shifts after 1965, when America opened its borders to the non-white world. The new Alt Right consisted primarily of Millennials and Gen-Zs, some of them as young as their early teens, who were products of a multicultural America with rampant social and familial decay, sexual degeneracy, and drug and alcohol abuse. The first group tended to be conservative, because they had memories of a better country. The latter group had no such memories and tended toward radical rejection of the entire social order.

In 2013, I argued that White Nationalists needed to reach out to significant numbers of white Millennials who had graduated from college during the Obama years, often with crushing debts, and who found themselves unemployed or underemployed, and frequently ended up living at home with their parents.[7] [11] I believed that White Nationalists had better explanations for and solutions to their plight than the Occupy Movement, and this “boomerang generation” could be an ideal “proletariat,” because they were highly educated; they were from middle and upper middle class backgrounds; they had a great deal of leisure time, much of which they spent online; and they were angry and disillusioned with the system, and rightly so.

As is so often the case, our movement’s outreach gestures went nowhere, but the logic of events drove these people in our direction anyway. Boomerang kids became a core group of the new Alt Right known as the “NEETs”—an acronym for Not in Education, Employment, or Training. When these NEETs and their comrades focused their wit, intelligence, anger, tech savvy, and leisure time on politics, a terrible beauty was born.

The Gamergate controversy of 2014 was an important trial run and tributary to what became the new Alt Right in 2015. Gamergate was a leaderless, viral, online populist insurrection of video gaming enthusiasts against arrogant Leftist SJWs (Social Justice Warriors) who were working to impose political correctness on gaming. Gamergate activists turned the tables on bullying SJWs, brutally trolling and mocking them and relentlessly exposing their corruption and hypocrisy. Gamergate got some SJWs fired, provoked others to quit their jobs, and went after the advertisers of SJW-dominated webzines, closing some of them down.[8][12]

Gamergate is important because it showed how an online populist movement could actually roll back Leftist hegemony in a specific part of the culture. Although not everyone involved in Gamergate went on to identify with the Alt Right, many of them did. A leading Gamergate partisan, for instance, was Milo Yiannopoulos of Breitbart, who later gave favorable press to the Alt Right and is now a prominent Alt Lite figure. Moreover, Alt Rightists who had nothing to do with Gamergate eagerly copied and refined its techniques of online activism. Indeed, I would argue that Gamergate was the moral and organizational model for the Disney Star Wars boycott of 2018, which tanked the movie Solo [13] and cost Disney hundreds of millions of dollars in lost revenue.

One of the best ways to understand the evolution of the new Alt Right is to read The Right Stuff and listen to The Daily Shoah from its founding in 2014 through the summer of 2015, when Donald Trump declared his candidacy for the President of the United States. The members of The Daily Shoah Death Panel began as ex-libertarians and “edgy-Republicans” and educated themselves about race realism and the Jewish question week after week, bringing their ever-growing audience along with them. In February of 2015, Mike Enoch attended the American Renaissance conference and afterwards started calling himself a White Nationalist.

By the spring of 2015, this new movement was increasingly comfortable with the term Alt Right.

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When Donald Trump declared his candidacy for the US Presidency on June 16, 2015, most White Nationalist currents found common cause in promoting his candidacy. Trump advocacy encouraged cooperation and collegiality within the movement and provided a steady stream of new targets for creative memes and trolling, and as Trump’s candidacy ascended, the new Alt Right ascended with him.

In July of 2015, in the runup to the Republican Primary debates, the new Alt Right scored a major victory by injecting a meme that changed the mainstream political conversation: “cuckservative.” The inception of this meme was at Counter-Currents when on May 2, 2014, Gregory Hood referred to “cuckhold conservatives like Matt Lewis.”[9] [14] At this point, many in the media and political establishment realized that a genuine alternative to the mainstream Right had arrived.

The new Alt Right became skilled in using social media to solicit attention and promote backlashes from mainstream media and politicians. This attention caused the movement to grow in size and influence, reaching its peak when Hillary Clinton gave her speech denouncing the Alt Right on August 25, 2016.

An older generation of white advocates saw the notoriety of the Alt Right as an opportunity to reach new audiences. Jared Taylor, who was never thrilled with the Alt Right label, wrote about “Race Realism and the Alt Right.”[10] [15] Kevin MacDonald wrote about “The Alt Right and the Jews.”[11] [16] Peter Brimelow spoke at National Policy Institute conferences. David Duke began circulating memes.

Although I prefer to describe myself with much more specific terms like White Nationalism and the New Right, I always appreciated the utility of a vague term like Alt Right, so I allowed its use at Counter-Currents and occasionally used it myself. But whenever I use “we” and “our” here, I am referring to White Nationalism and the New Right, not the fuzzy-minded civic nationalists and Trumpian populists who also came to use the term Alt Right.

Some have dismissed the Alt Right as a Potemkin movement because it was small, existed largely online, and grew by provoking reactions from the mainstream. But this ignores the fact that America is ruled by a tiny elite employing soft power propagated by the media. So if the Alt Right is somehow illegitimate, so is the entire political establishment. The new Alt Right was a perfect mirror image of the establishment media: it was a metapolitical movement that promoted political change by transforming values and perceptions, but it was promoting change in the opposite direction by negating the establishment’s values and worldview.

The Alt Right’s particular tactics were dictated by the asymmetries between itself and the mainstream media. They had billions of dollars and armies of professional propagandists. We had no capital and a handful of dedicated amateurs. But new software gave us the ability to create quality propaganda at home, and the Internet gave us a way to distribute it, both at very little cost. The establishment’s vast advantages in capital and personnel were also significantly negated by the facts that the multicultural consensus it promotes is based on falsehoods and can only cause misery, and the people who control it are weakened by arrogance, smugness, and degeneracy. They are easily mocked and triggered into self-defeating behavior. Our great advantage was telling the truth about liberalism and multiculturalism and proposing workable alternatives. As long as we could stay online, and as long as we attacked from our strengths to their weaknesses, we went from success to success.

But many in the movement were not psychologically ready for success.

Notes

[1] [17] https://philosophyandletters.org/ [18]

[2] [19] https://www.buzzfeednews.com/article/aramroston/hes-spent... [20]

[3] [21] http://hlmenckenclub.org/ [22]

[4] [23] Thomas J. Main, The Rise of the Alt-Right (Washington, D.C.: Brookings Institution Press, 2018), p. 63.

[5] [24] Greg Johnson, “Richard Spencer Launches Alternative Right,” TOQ Online, March 2, 2010, https://web.archive.org/web/20161204105956/http://www.toq... [25]

[6] [26] The essays appeared in The Occidental Quarterly, vol. 11, no. 1 (Spring 2011).

[7] [27] Greg Johnson, “The Boomerang Generation: Connecting with Our Proletariant,” Counter-Currents, August 23, 2013, https://www.counter-currents.com/2013/08/the-counter-curr... [28]

[8] [29] For a fuller account of Gamergate, see Vox Day’s SJWs Always Lie: Taking Down the Thought Police (Castalia House, 2015).

[9] [30] Gregory Hood, “For Others and their Prosperity,” Counter-Currents, May 2, 2014, https://www.counter-currents.com/2014/05/for-others-and-t... [31]

[10] [32] Jared Taylor, “Race Realism and the Alt Right,” Counter-Currents, October 25, 2016, https://www.counter-currents.com/2016/10/race-realism-and... [33]

[11] [34] Kevin MacDonald, “The Alt Right and the Jews,” Counter-Currents, September 13, 2016, https://www.counter-currents.com/2016/09/the-alt-right-an... [35]

[12] [36] George Hawley, Making Sense of the Alt-Right (New York: Columbia University Press, 2017), p. 68.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/10/AltRightMockupRedLeather.jpg

[2] Hailgate: https://www.counter-currents.com/2016/11/the-alt-right-obituary-for-a-brand/

[3] Suicide of a Superpowerhttps://www.counter-currents.com/2011/11/he-told-us-so-patrick-buchanans-suicide-of-a-superpower/

[4] [1]: #_ftn1

[5] [2]: #_ftn2

[6] [3]: #_ftn3

[7] The Decline and Rise of the Alternative Right: http://takimag.com/article/the_decline_and_rise_of_the_alternative_right/#axzz5TWrt0Ptw

[8] [4]: #_ftn4

[9] [5]: #_ftn5

[10] [6]: #_ftn6

[11] [7]: #_ftn7

[12] [8]: #_ftn8

[13] Solohttps://www.counter-currents.com/2018/05/solo-a-star-wars-story/

[14] [9]: #_ftn9

[15] [10]: #_ftn10

[16] [11]: #_ftn11

[17] [1]: #_ftnref1

[18] https://philosophyandletters.org/: https://philosophyandletters.org/

[19] [2]: #_ftnref2

[20] https://www.buzzfeednews.com/article/aramroston/hes-spent-almost-20-years-funding-the-racist-right-it: https://www.buzzfeednews.com/article/aramroston/hes-spent-almost-20-years-funding-the-racist-right-it

[21] [3]: #_ftnref3

[22] http://hlmenckenclub.org/: http://hlmenckenclub.org/

[23] [4]: #_ftnref4

[24] [5]: #_ftnref5

[25] https://web.archive.org/web/20161204105956/http://www.toqonline.com/blog/richard-spencer-launches-alternative-right/: https://web.archive.org/web/20161204105956/http://www.toqonline.com/blog/richard-spencer-launches-alternative-right/

[26] [6]: #_ftnref6

[27] [7]: #_ftnref7

[28] https://www.counter-currents.com/2013/08/the-counter-currents-2013-summer-fundraiser-2/: https://www.counter-currents.com/2013/08/the-counter-currents-2013-summer-fundraiser-2/

[29] [8]: #_ftnref8

[30] [9]: #_ftnref9

[31] https://www.counter-currents.com/2014/05/for-others-and-their-prosperity/: https://www.counter-currents.com/2014/05/for-others-and-their-prosperity/

[32] [10]: #_ftnref10

[33] https://www.counter-currents.com/2016/10/race-realism-and-the-alt-right/: https://www.counter-currents.com/2016/10/race-realism-and-the-alt-right/

[34] [11]: #_ftnref11

[35] https://www.counter-currents.com/2016/09/the-alt-right-and-the-jews/: https://www.counter-currents.com/2016/09/the-alt-right-and-the-jews/

[36] [12]: #_ftnref12

 

Guerre froide 2.0 : dépendance de l’Amérique à la guerre

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Guerre froide 2.0 : dépendance de l’Amérique à la guerre
 
Entrevue de Dmitry Orlov avec Global Research
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
GlobalResearch : Nous sommes rejoints par Dmitry Orlov. Il est écrivain, blogueur et analyste géopolitique russo-américain. Son travail s’est concentré sur le déclin et l’effondrement économiques, écologiques et politiques aux États-Unis, et il est également l’auteur de nombreux articles. Ses livres comprennent Réinventer l’Effondrement : L’expérience soviétique et les perspectives américaines et Rétrécissement de la technosphère : Se familiariser avec les technologies qui limitent notre autonomie, notre autosuffisance et notre liberté. Il nous rejoint ici depuis Moscou. Merci beaucoup de revenir dans notre émission Dmitry. 

Dmitry Orlov : C’est bon d’être avec toi Michael. 

GR : Maintenant, je pense que la première chose que je voulais évoquer, ce sont les nouvelles récentes. Il y a eu…. récemment, les forces syriennes ont abattu un avion de reconnaissance russe Il-20, mais l’armée russe a fait valoir qu’il s’agissait en fait d’un résultat des actions israéliennes. Je crois qu’elle a annoncé qu’il s’agissait d’utiliser cet avion pour se cacher dans sa signature radar, et c’est en réponse à cet incident que plusieurs batteries de missiles S-300 sont parvenus en Syrie. 

Je sais qu’il y a des commentaires… Le Saker, par exemple, a dit qu’il s’agit de facto d’une mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie. Nous savons maintenant que les choses ne se sont pas très bien passées jusqu’à présent pour les objectifs impériaux américains dans ce pays. Je me demande quelle est l’importance de ce dernier événement dans le contexte général de ce que nous avons vu ? 

DO : Eh bien, c’est un peu un signal d’alarme pour les Israéliens parce que la Russie a été extrêmement conciliante en ce qui concerne les préoccupations d’Israël en matière de sécurité. On se rend compte que la rhétorique venant de Téhéran a été assez virulente. L’Iran se dit toujours qu’il a pour objectif de détruire Israël. Il n’y a aucun moyen pour Israël de ne pas réagir à une telle provocation, et le fait qu’il y ait maintenant des troupes iraniennes près de la frontière israélienne et qu’il y ait une fabrication d’armes sur le territoire syrien les inquiète au point que les Russes doivent laisser Israël s’occuper de ses propres problèmes de sécurité. 

Mais les Israéliens ont agi de la manière la plus irresponsable parce qu’ils ont donné moins d’une minute d’avertissement avant que cette attaque ne se déclenche. Ils ont de plus mal nommé les cibles et ils se sont mal comportés dans l’espace aérien en ce sens qu’ils n’ont pas pu ne pas voir ce gros avion à hélices qui ne représentait absolument aucune menace pour personne. Ils savaient qu’il y aurait des tirs anti-aériens et ils les ont attirés non sur eux-mêmes mais sur cet avion. Il y a eu d’autres malheureuses mésaventures, qui seront toutes révélées à la suite de l’enquête, il est donc encore trop tôt pour le dire. 

Mais la réponse de la Russie a été essentiellement de dire aux Israéliens qu’ils ne pouvaient plus le faire et qu’ils devaient armer les Syriens d’un système de défense aérienne plus moderne, qui était probablement déjà en place. Il vient d’être remis au commandement syrien. 

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une évolution majeure. Je pense que la Russie et Israël vont arranger les choses. Je ne pense pas qu’Israël va cesser d’attaquer des cibles sur le terrain en Syrie [en réponse] à des actions qu’il considère comme provocatrices. Il craint beaucoup les roquettes de précision, les armes de précision, construites en Syrie ou introduites clandestinement en Syrie, qui peuvent être introduites clandestinement en Israël ou être tirées sur Israël depuis le Liban ou depuis la Syrie elle-même. 

GR : Oui, je veux dire, je pense qu’on voit depuis longtemps que la tentative américaine de renverser ou d’instiguer un changement de régime à Damas ne fonctionne pas. Même le projet de balkanisation, l’idée de balkaniser la Syrie d’une manière qui favorise les États-Unis, l’OTAN et leurs laquais impériaux si vous voulez le dire ainsi, il semble y avoir une certaine agitation. Quelles sont, selon vous, les options qui s’offrent aux États-Unis à l’heure actuelle ? À défaut d’une déclaration de se rendre. 

DO : Eh bien, il n’y aura pas de déclaration de reddition. Ne nous faisons pas d’illusions. Fondamentalement, ce que les États-Unis font en Syrie [est] semblable à ce qu’ils font partout ailleurs : ils génèrent de l’activité afin d’être en mesure de commander plus de systèmes d’armes, plus de munitions, pour essentiellement user du matériel de guerre, parce que c’est ce dont les entrepreneurs ont besoin, et ces entrepreneurs, du complexe militaro-industriel, financent diverses campagnes au Congrès. C’est comme cela que fonctionne l’écosystème politique, et ce qui se passe sur le terrain n’est qu’une sorte de spectacle secondaire. 

Maintenant, en termes d’objectifs stratégiques, quels qu’ils soient, les États-Unis ne les atteignent certainement pas. Il y a ce campement qu’ils ont à Al-Tanf dans le sud, il y a quelques autres endroits dans le nord où ils jouent avec les Kurdes, ce qui empoisonne leurs relations avec la Turquie. Ils ont complètement détruit Raqqa et n’ont fait absolument aucun effort pour nettoyer cette ville, pour la restaurer, de sorte qu’il y a encore des corps en décomposition enterrés sous des tas de décombres, et cela fait plusieurs mois. C’est essentiellement une atrocité humanitaire qu’ils ont perpétrée à Raqqa, mais ils ne font rien d’autre que gaspiller de l’argent et du matériel de guerre. Et je pense que c’est en fait leur but à ce stade-ci : générer une activité militaire. 

GR : Eh bien, c’est un point intéressant. Je veux dire, nous ne parlons pas seulement du contrôle impérial des ressources et des secteurs stratégiques, mais aussi de l’idée d’utiliser les activités militaires comme moyen de générer des fonds pour les principaux entrepreneurs militaires, les entrepreneurs de la défense et les intérêts affiliés. Ce qui m’amène à une autre dynamique en jeu, l’armée américaine. C’est énorme, du moins en termes de sommes d’argent dépensées, plus d’une dizaine de fois [… plus que la Russie, NdT] – plus que les 10 pays suivants réunis. La Russie ne dépense pas autant d’argent, mais pourtant elle est stratégiquement beaucoup plus efficace dans la façon dont elle utilise et dépense son argent pour son armée. 

DO : En termes de parité achat/efficacité, on en est à un dollar russe pour 10 dollars US en dépenses de défense. C’est vraiment le rapport. Les États-Unis doivent dépenser dix fois plus que la Russie pour obtenir des résultats identiques ou inférieurs. Il y a beaucoup de raisons à cela. 

GR : Donc, en termes de parité, diriez-vous que la Russie est effectivement maintenant un rival militaire des États-Unis ? Peut-elle contrebalancer les États-Unis dans tous les domaines ? 

DO : Oh, non, absolument pas. Essentiellement, la position russe consiste à s’assurer que les États-Unis et l’OTAN n’ont absolument aucun plan pour attaquer la Russie ou pour attaquer les alliés de la Russie. Pardonnez cette pensée. Mais à part cela, la position de la Russie est complètement défensive, et la position américaine – parce qu’il n’est pas nécessaire de défendre la patrie américaine contre qui que ce soit, personne ne prévoit d’attaquer les États-Unis – est purement offensive. 

Maintenant, il faut dix fois plus de ressources pour attaquer que pour défendre. C’est généralement compris comme un principe. Ainsi, les États-Unis essaient de mener une politique qui ne les mène pas vraiment à la victoire, ni même à occuper une meilleure position. Cela les conduit à la faillite nationale, rien de plus. 

GR : Eh bien, qu’en est-il de la dynamique économique qui s’est manifestée dernièrement ? Les sanctions qui sont imposées à la Russie et à l’Iran ? Et je me demande comment cela se passe au sein de l’UE, parce que les États-Unis sont alliés à l’Union européenne, mais les intérêts de l’Union européenne sont touchés par les sanctions, et je me demande donc si nous voyons une rupture potentielle de cette alliance ? Bien qu’il y ait eu des efforts, il y a toujours eu des efforts pour briser une alliance entre la Russie et la Chine, je me demande laquelle de ces alliances est la plus fragile, si je peux m’exprimer de cette façon. 

DO : C’est vraiment difficile de savoir ce qui va craquer en premier. Il y a certainement une énorme tension entre Washington et l’Union européenne. Il y a une énorme montée de tension au sein même de l’Union européenne, à cause du mantra des libéraux qui ont commencé à faire entrer des quantités illimitées de migrants en Europe. Cela tourne sans aucun doute à un énorme, énorme problème, un énorme conflit interne à l’UE. 

Aujourd’hui, les relations entre l’UE et la Russie n’ont pas vraiment été gravement endommagées par Washington et par ces sanctions que les Européens ont accepté bon gré mal gré, beaucoup d’entre eux se plaignant, malgré tout, tout au long du processus. En ce qui concerne, par exemple, la coopération énergétique entre l’UE et la Russie, elle est définitivement remise sur les rails, parce qu’il n’y a vraiment pas d’autres options que celle de faire des affaires avec la Russie pour que l’UE se fournisse en gaz naturel, et cela signifie aussi à ce stade de contourner l’Ukraine, car plus personne ne veut vraiment faire affaire avec ce pays. C’est une sorte de calice empoisonné. 

Pour ce qui est de ce que les sanctions ont fait à l’économie russe, oui, elles leur ont coûté quelques points de pourcentage de croissance du PIB, mais l’effet bénéfique de ces sanctions est souvent sous-estimé. Cela a vraiment réveillé la Russie quant au fait qu’elle doit devenir autosuffisante dans de nombreux domaines. Elle est déjà devenue autosuffisante dans de nombreux domaines et elle travaille très dur pour atteindre l’autosuffisance dans davantage de domaines et pour trouver de nouveaux partenaires commerciaux qui ne la sanctionneront pas. Ainsi, les sanctions ont vraiment réveillé les Russes sur le fait que les Américains ne sont pas leurs amis, qu’ils ne seront jamais leurs amis, et cela les a incité à agir en conséquence. 

GR : Au sujet de la situation économique américaine, ils ont une crise de la dette insoutenable. On dirait qu’ils ne pourront jamais s’en sortir même en rampant, qu’ils n’auront pas la capacité de maintenir leur trajectoire actuelle. Je veux dire, nous assistons probablement à un autre krach boursier, probablement le plus tôt sera le mieux, et je pense que c’est déjà écrit. Cela ne manquera pas d’affecter la façon dont les États-Unis se comportent dans le monde, même s’ils ne le disent pas à voix haute. Je veux dire, vous l’avez suggéré tout à l’heure. 

Alors, lorsqu’il s’agit de cette dimension économique, et d’autres pays sont sans doute conscients de la non-durabilité de la situation économique américaine, comment voyez-vous les choses se dérouler ? Les choses vont-elles s’effondrer de façon désastreuse ? Ou est-ce qu’il y aura des gens sournois… des gens qui voudront s’éloigner de ce pôle secondaire, l’axe Russie-Chine-Iran, si vous voulez. Sur le plan économique, comment les gens, comment les pays concurrents vont-ils réagir à ce qui semble être la fin inévitable … et l’effondrement de l’économie américaine ? 

DO : Eh bien, je pense que cette fin est écrite sur le mur depuis très longtemps maintenant. C’est juste une question du quand, et personne ne connaît la réponse. Et la grande tâche à laquelle sont confrontés de nombreux pays dans le monde en ce moment, et c’est une tâche énorme, c’est la dé-dollarisation. Vous avez quelque chose comme cent quatre-vingts monnaies différentes qui utilisent toutes le dollar américain pour commercer les unes avec les autres, qui ont toutes des listes de prix en dollars, qui se convertissent en dollars pour commercer les uns avec les autres, puis se reconvertissent et utilisent le fait qu’il y a cette énorme réserve de liquidités en dollars qu’ils peuvent exploiter en tout temps quand bon leur semble. 

Mais l’inconvénient, c’est que chaque fois que quelqu’un négocie avec le dollar américain, il devient partie intégrante de la juridiction américaine et fait l’objet de sanctions américaines. Et il fut un temps où les États-Unis étaient en quelque sorte un bon citoyen – un bon citoyen du monde – qui se permettait de profiter du fait que tout le monde utilise le dollar américain. Maintenant, il y a d’énormes avantages pour les États-Unis. Mais en retour, ils permettaient aux gens d’utiliser le dollar comme ils le souhaitaient. Mais maintenant, avec Trump en particulier, avec ses politiques commerciales, les États-Unis exigent que d’autres pays utilisent le dollar dans l’intérêt économique des États-Unis et à leur propre détriment. Et c’est là que tout le monde se réveille et le remarque. 

Mais il s’agit ensuite de dé-dollariser, et c’est une tâche énorme, car la Chine n’est pas vraiment prête à remplacer le dollar par son propre yuan. Personne ne s’attend vraiment à ce que la Chine intervienne et joue un rôle aussi important aussi rapidement. La Chine met généralement beaucoup de temps à faire de tels ajustements et fait de nombreux petits pas. Et personne d’autre ne veut vraiment le faire non plus. 

Donc, nous sommes dans une période où il y aura beaucoup de demi-mesures, beaucoup de mesures forcées seront prises si la situation se détériore soudainement. Mais je pense qu’il y a de très bonnes chances que le commerce international et les chaînes d’approvisionnement internationales subissent beaucoup de dommages si ces liquidités en dollars s’évaporent, parce que les deux seules façons, et c’est en fait la même, de sortir de cette crise dans laquelle les États-Unis se sont mis avec le taux de croissance totalement insoutenable de leur endettement, est soit un effondrement déflationniste soit un effondrement inflationniste, ou une combinaison des deux. 

On risque de voir les prix baisser dans certains domaines et une hyperinflation dans d’autres. Il y aura d’énormes distorsions économiques et le reste du monde devra simplement coexister. Ils ont une réserve de dollars, ils utilisent cette réserve de dollars pour commercer entre eux, ils ont des contrats signés qui sont tous en dollars. Alors, comment peut-on dé-dollariser ça ? C’est une tâche gigantesque. 

GR : Oui, je m’intéresse un peu à votre façon de voir… les messages des médias au sujet de ces réalités, parce qu’ils semblent provoquer de fortes diversions. Je veux dire qu’il y a les attaques de longue date…. Eh bien le … Russiagate, les attaques contre Trump que nous voyons de façon continue, je veux dire qu’il y a beaucoup de choses ridicules à ce sujet et particulièrement… ce que nous avons vu récemment dans cette affaire Skripal. 

Et ça… Ce qu’ils essaient d’expliquer, c’est qu’il y a ces deux ex … cet espion qui a été assassiné par ces deux agents russes, et cette histoire semble s’effondrer au fur et à mesure que vous la regardez de plus prêt. Il semble bien que, comme Theresa May et ses alliés, les médias retro-pédalent autour de ce récit défaillant. Que pensez-vous de la façon dont les médias continuent de propager cette mythologie sur la Russie et … sa toxicité sur la scène internationale ? S’agit-il d’une manifestation… Y voyez-vous une manifestation de votre thèse de longue date sur l’effondrement, l’effondrement de l’Empire ? 

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DO : Eh bien, je pense que l’Occident, l’Occident dans son ensemble, s’est heurté à la Russie comme une sorte d’objet inébranlable qui lui est totalement indigeste, qui ne peut être traité. Et cela coïncide avec une baisse catastrophique de la qualité du leadership occidental. Qu’il s’agisse de Trump, de Theresa May, d’Emmanuel Macron ou de tous ces récents dirigeants européens, à quelques exceptions près, ils sont tous absolument incapables d’être cohérents, sans parler de formuler une stratégie ou des plans. Ils échouent, et tout le monde voit qu’ils échouent, et ils ne peuvent pas s’en empêcher. Ils se contentent de continuer le récit qu’ils ont concocté. 

Avec l’affaire Skripal, c’est grotesque. Il n’y a absolument aucune preuve derrière l’histoire britannique, et il y a beaucoup de faits qui sont tout simplement complètement contradictoires et qui nient le récit qui a été exprimé. Les Russes sont donc heureux de rester les bras croisés et d’ignorer tout cela. Ils savent qu’il y aura des sanctions, que ces sanctions n’ont rien à voir avec les armes chimiques, qu’elles n’ont rien à voir avec quoi que ce soit d’autre : la Russie est assise sur un stock de ressources énergétiques qui va durer des centaines d’années. 

Et elle a assez pour exporter aussi longtemps qu’elle le juge bon. Mais en réalité, elle veut devenir indépendante des exportations d’énergie, et c’est un gros problème pour l’Occident, car l’Occident n’a absolument aucune stratégie pour devenir indépendant des importations énergétiques russes. Il n’y a rien qu’il puisse faire à ce sujet, sauf essentiellement faire tout ce que la Russie est prête à faire pour lui, accepter de coopérer avec la Russie. 

Il est fondamentalement en train de sauter dans tous les sens parce qu’il a ce problème qu’il ne peut pas résoudre. Il ne peut pas attaquer la Russie militairement. Il essaie d’attaquer la Russie sur le plan économique, mais cela ne fonctionne pas. Il essaie d’isoler la Russie et, de ce fait, la Russie renforce ses liens avec des pays du monde entier. L’organisation de coopération de Shanghai représente aujourd’hui près de la moitié du PIB mondial, soit près de la moitié de la population mondiale. Et c’est une organisation de sécurité dont la Russie fait partie. 

L’Occident essaie de mettre en scène de petites provocations comme les petits exercices d’entraînement le long de la frontière russe dans les pays baltes qui sont censés effrayer la Russie. Maintenant, si l’OTAN attaquait la Russie, la Russie la stopperait. Cela n’a pas vraiment de sens en tant que plan, mais cela a un sens en tant que récit interne, quelque chose que ces dirigeants occidentaux incompétents peuvent dire à leur propre peuple. 

GR : Dmitry, je pense que nous allons en rester là, mais je tiens vraiment à vous remercier. J’apprécie vraiment votre façon de penser unique et avant-gardiste et les idées que vous partagez avec nous et nos auditeurs. Merci beaucoup de vous joindre à nous. 

DO : Merci, Michael. 

GR : Nous avons parlé avec Dmitry Orlov, ingénieur, écrivain et blogueur russo-américain. Vous pouvez voir plus de ses articles sur le site cluborlov.com

Dmitry Orlov 

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

mardi, 09 octobre 2018

Trump zeigt nur das wahre Gesicht der USA

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Trump zeigt nur das wahre Gesicht der USA

US-Präsident Donald Trump gilt als „Elefant im weltpolitischen Porzellanladen“, doch im Grunde genommen macht er nur das, was Washington immer schon tat: US-Interessen über alles stellen.

Von Marco Maier

Ex: https://www.contra-magazin.com

Donald Trump und dessen neokonservative Administration haben seit seinem Amtsantritt kaum einen Anlass ausgelassen, die eigenen Partner, Alliierten und Vasallen zu brüskieren. Alleingänge aus der Position der Stärke heraus und eine eigenwillige Rosinenpickerei was internationale bzw. multilaterale Abkommen betrifft inklusive. Doch die Empörung darüber ist eigentlich pure Heuchelei.

Denn schon seit vielen Jahrzehnten gilt in der US-amerikanischen Politik die Devise, dass die eigenen nationalen Sicherheits- und Wirtschaftsinteressen im Vordergrund stehen, gefolgt von jenen Israels. Alles Andere spielt faktisch nur eine untergeordnete Rolle. Das war schon früher so und hat sich nicht wirklich geändert. Trump ist lediglich einfach nur deutlich undiplomatischer und direkter in seinen Forderungen, die unter dem alten Establishment noch eher indirekt erhoben wurden.

Und wenn Trump hingeht und die NATO-Staaten dazu auffordert, gefälligst mehr Geld ins Militär zu stecken, dann hat das nicht unbedingt etwas damit zu tun, dass die USA so viel für die „Sicherheit“ Europas ausgeben würden. Nein, es geht darum, dass das US-Imperium völlig überdehnt ist und die militärische Aufrüstung der europäischen Aliierten es den Amerikanern erlauben, sich auf den ostasiatischen Raum zu konzentrieren. Dort wartet nämlich der Gegner China und die Europäer dürfen sich im Weltkriegsfall gegen Russland verheizen lassen.

Das Perfide an der US-Taktik ist, dass sie es in all den Jahrzehnten in denen sie sich über das Völkerrecht, internationale Verträge und Abkommen, sowie die Interessen ihrer Alliierten hinwegsetzten, schafften, ihnen einzureden dass dies auch gut für sie selbst wäre. Und dank der medialen Propaganda hat sich dieses Denken auch in den Köpfen vieler Menschen festgesetzt. Dabei ist gerade für die Europäer diese „transatlantische Partnerschaft“ in weiten Teilen nur ein relativ einseitiges Geschäft gewesen. Mit Großbritannien und Frankreich gibt es da auch zwei Atommächte und ein (west-)europäisches Verteidigungsbündnis hätte auch zu Zeiten des Kalten Krieges ausgereicht, da die Spannungen ohne die US-Einmischung wahrscheinlich nicht so groß gewesen wären.

Und heute? Da lassen sich die Europäer (erneut) gegen Moskau in Stellung bringen. Dabei müsste eine nachhaltige europäische Sicherheitspolitik auf normale, gute Beziehungen zu den anderen Großmächten – also den USA, Russland und China – beruhen und unter Berücksichtigung der geopolitischen Verhältnisse vor allem eine Position des Ausgleichs einnehmen. Doch selbst heute, mit all den Spannungen mit Washington, bleiben die Transatlantiker in Europa stark. Und warum das? Weil die Indoktrinierung durch die ganzen Denkfabriken und Vereine nach wie vor anhält und die USA immer noch ein Orientierungspunkt sind.

Wir müssen uns dennoch bewusst sein, dass die extrem nationalistische Politik Donald Trumps nur ein ungefiltertes Bild dessen ist, was Washington schon seit „Ewigkeiten“ durchzieht. Trump hat den USA nur die Maske vom Gesicht gerissen und setzt einfach auf extremen Unilateralismus, wo sich die meisten seiner Amtsvorgänger zumindest für die Öffentlichkeit noch darum bemühten, den Menschen einen multilateralen Westen zu verklickern. Nun jedoch scheint es tatsächlich zu einem größeren Riss durch den Atlantik zu kommen. Bleibt die Hoffnung, dass dies auch bei einem Trump-Nachfolger anhält, der wieder der alten globalistischen Linie folgt.

vendredi, 05 octobre 2018

La peur d’une révolte populaire

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La peur d’une révolte populaire

par Gareth Porter
Ex: https://echellledejacob.blogspot.com
 
Les votes contestataires, autant à droite qu’à gauche, pendant la présidentielle de 2016 ont secoué les deux ailes de l’establishment. Gareth Porter nous explique comment celles-ci tentent d’y répondre.
 
Les deux groupes de réflexion les plus puissants de Washington, représentant les élites politiques de centre-gauche et de centre-droite, ainsi que les partis démocrate et républicain, ont réagi aux chocs populistes de l’élection présidentielle de 2016 en essayant de se repositionner et de se donner l’apparence d’être plus sensibles aux préoccupations populistes tout en maintenant leur attachement aux intérêts des grandes entreprises et au complexe militaro-industriel. 

Le Center for American Progress (CAP), lié à l’establishment du Parti démocrate, et l’American Enterprise Institute (AEI), proche du Parti républicain, ont publié ces derniers mois deux longs articles reflétant leur vive inquiétude face à la croissance rapide du populisme des deux côtés de l’Atlantique – surtout à la lumière du succès choquant de Bernie Sanders et Donald Trump contre Hillary Clinton et les principaux républicains pendant les élections présidentielles de 2016. 

Mais ces rapports suggèrent qu’aucune des deux organisations n’est prête à s’écarter des politiques économiques et militaires privilégiées par les puissantes élites qui contrôlent encore les deux grands partis. Et le rapport le plus récent attaque Jill Stein et Bernie Sanders parce qu’ils ne sont pas suffisamment bellicistes à l’égard de la Russie et ne soutiennent pas assez l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). 

Un premier document conjoint, publié le 10 mai, a exhorté les deux parties à apporter des changements profonds à leurs politiques et à leurs actions, citant leur « besoin de reconnaître qu’elles sont dans un moment de crise – un moment qui pourrait présager un réalignement à long terme – et d’élaborer une stratégie pour gérer le changement ». Il avertit également qu’ils « sont entrés dans la crise actuelle en semblant indifférents aux préoccupations qui poussent les électeurs à se tourner vers les populistes extrémistes ». 

Les auteurs du document ont en outre identifié une série de « points communs frappants » entre le populisme de gauche et celui de droite, aux États-Unis, concernant les attitudes à l’égard de questions clés : « Un profond doute envers les actions militaires américaines à l’étranger, une inquiétude au sujet de la montée en puissance d’un État de surveillance, une méfiance à l’égard des grandes institutions et une suspicion envers les élites mondiales. »

Des guerres sans fin et une récession 

Ils mettent en garde, avec raison : « Une grande partie de ce cynisme est dû aux guerres sans fin qui ont éclaté depuis le début du XXIe siècle, ainsi qu’à l’expérience de la Grande Récession – attribuée par beaucoup aux méfaits d’une élite qui a tout fait pour éviter de rendre des comptes. » 

Le document indique également que les partis « doivent soutenir les changements structurels du système politique pour augmenter la réactivité et la responsabilité des représentants électoraux ». 

Ces recommandations suggèrent qu’il est urgent d’apporter des changements radicaux. Mais aucun des 31 cadres supérieurs et vice-présidents du CAP n’ont participé à la rédaction ou à l’approbation de ce texte. Il a été co-écrit par Vikram Singh, ancien vice-président de la CAP pour la sécurité nationale et la politique internationale et aujourd’hui chercheur principal ; Liz Kennedy, directrice principale de la CAP pour la démocratie et la réforme gouvernementale, et Dalibor Rohac, chercheur associé sur les tendances politiques et économiques européennes à l’AEI. 

Dans un entretien qu’il m’a accordé, Singh m’a expliqué que les opinions exprimées n’étaient que celles des auteurs et n’avaient pas été approuvées par les hauts dirigeants de la PAC. 

Tout comme le document initial, une déclaration conjointe de la CAP et de l’AEI, publiée le 31 juillet et cosignée par Singh, Rohac et Danielle Pletka, vice-présidente principale de l’AEI pour la politique étrangère et de défense, prend un ton conciliant envers la vague croissante du populisme. Cette déclaration reconnaît également l’échec lamentable des institutions et des politiques dans lesquelles les deux parties se sont engagées. Mais en fin de compte, elle s’abstient de recommander toute politique alternative. 

Les trois co-auteurs suggèrent que le populisme « n’est pas mauvais en soi » et rejettent « les tentatives futiles de conserver le statu quo ». Ils concèdent que « les lacunes de l’Union européenne, de l’OTAN, de l’Organisation mondiale du commerce et d’autres formes de coopération internationale ont fourni un terrain fertile à ceux qui appellent à modifier les structures existantes ». 

Plus remarquable encore, ils reconnaissent que les interventions militaires menées par les États-Unis et l’Europe en Afghanistan, en Irak et en Libye ont embourbé ces deux entités occidentales dans « de longues et impopulaires guerres » et que « l’intervention limitée en Syrie » a « provoqué la crise des réfugiés qui a frappé les côtes européennes durant l’été 2015 ». 

Il n’a pas dû être facile pour Danielle Pletka de l’AEI d’accepter ce langage, surtout en ce qui concerne l’Irak. Elle faisait partie du petit groupe de néoconservateurs à Washington qui avait fait pression pour la mise au pouvoir forcée d’Ahmad Chalabi, un dirigeant irakien pro-américain en exil. Mme Pletka n’a jamais admis que cette guerre fut une erreur et a continué à prétendre que l’état de chaos en Irak était du à l’incapacité de l’administration Obama d’y maintenir ses troupes.

Conscient de la souffrance 

Les auteurs font référence à une « frustration croissante » face à une mondialisation qui a apporté « une croissance mondiale sans précédent » mais qui a aussi « conduit à la stagnation économique et au chômage structurel, en particulier en Occident ». Ils reconnaissent en outre que la crise financière de 2008 a eu un « impact sur la classe moyenne dans les économies développées ainsi que sur la confiance dans la capacité du système de libre entreprise à assurer une prospérité partagée ». 

Les auteurs préviennent que « la menace du populisme autoritaire ne disparaîtra pas si une nouvelle génération de dirigeants politiques n’offre pas un programme crédible pour améliorer la vie des gens, programme qui soit plus attrayant pour le public que les alternatives populistes ». 

Mais Singh et Pletka ne proposent aucune solution de rechange au modèle de gestion économique qui a causé de telles distorsions et dislocations socioéconomiques. Comme seule indication de l’orientation future de la politique, ils écrivent : « Tant la droite que la gauche politiques doivent plaider plus fermement en faveur de l’ouverture économique comme pierre angulaire de la prospérité occidentale ». 

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En outre, Singh et Pletka utilisent la déclaration commune pour faire pression en faveur d’un durcissement des positions américaines et européennes à l’égard de la Russie et pour accuser deux principaux opposants à gauche de l’establishment du Parti démocratique, la candidate à la présidence du Parti vert Jill Stein et le sénateur indépendant Bernie Sanders, d’avoir été des apologistes de la Russie ou du président russe Vladimir Poutine ou très proches de celui-ci. Dans les deux cas, toutefois, les accusations sont sans fondement et équivalent à une utilisation par le CAP et l’AEI de diffamations politiques dignes de McCarthy. 

Ils écrivent que Stein a « justifié l’agression russe » en déclarant que « l’OTAN a entouré la Russie de missiles, d’armes nucléaires et de troupes ». Et dans l’interview qu’il m’a accordée la semaine dernière, Singh dit : « Stein est une apologiste de la Russie et de Poutine. Elle a tendance à dire que c’est la faute des États-Unis. » 

Dans l’interview à laquelle la déclaration de la CAP-AEI fait référence, le chef du Parti Vert a en effet déclaré : « L’OTAN a encerclé la Russie avec des missiles, des armes nucléaires et des troupes », ce qui est littéralement exact. Mais elle n’a pas laissé entendre que cette situation « justifiait l’agression russe ». En réponse à une question sur l’annexion de la Crimée par la Russie et sa participation à la guerre en Ukraine, Mme Stein a évoqué le soutien américain au « changement de régime » et au soulèvement armé en Ukraine en 2014. « Nous devons être très prudents en ce qui concerne le changement de régime », avait-elle déclaré. « Et c’est un changement de régime très dangereux à cause de la puissance nucléaire située à côté. » 

L’affirmation de Stein selon laquelle les mesures prises par la Russie en Crimée et en Ukraine ont été prises en réponse à l’appui des États-Unis au changement de régime n’est pas très différente d’un commentaire publié par la CAP en 2017. La seule différence entre eux est que la CAP soutenait la politique américaine de soutien au changement de régime en Ukraine plutôt que de s’y opposer. 

Contactée pour faire un commentaire sur les déclarations de la CAP-AEI et de Singh à son sujet, Stein a déclaré : « C’est révélateur que quiconque rejette le récit trop simplifié de la guerre froide et aborde la complexité réelle de la géopolitique soit accusé par la CAP et d’autres stratèges du parti bipartisan de la guerre d’être du côté de l’ennemi. » 

Pletka et Singh se demandent également si le sénateur Bernie Sanders a suffisamment soutenu l’OTAN. Tout en reconnaissant que Sanders avait publié une déclaration en 2016 en faveur d’un rôle de l’OTAN dans la protection de l’Europe de l’Est « contre toute forme d’agression russe », ils accusent Sanders d’avoir été « préoccupé que l’expansion de l’alliance à l’Est », en 1997, soit considéré comme une provocation par la Russie. 

Dans une interview accordée à Truthout, Singh a admis que le scepticisme de Sanders au sujet de l’expansion de l’OTAN en 1997 « n’est pas en soi une preuve qu’il soit un apologiste de la Russie ». Mais il a ajouté : « Mais cela revient à dire que c’est de notre faute, qu’on les a provoqués. » 

Singh et Pletka ignorent le fait qu’au milieu des années 1990 nombre des spécialistes du gouvernement américain les plus expérimentés sur l’Europe s’étaient opposés à la décision de l’administration Clinton d’étendre l’OTAN aux anciens territoires soviétiques en Europe centrale et balte. En 1995, un groupe de 18 anciens hauts fonctionnaires et diplomates du Pentagone et du département d’État avaient mis en garde contre une expansion de l’OTAN susceptible de provoquer des contre-mesures géopolitiques russes et proposé comme solution de rechange non proactive l’intégration des États d’Europe centrale dans l’Union européenne et son émergente organisation de défense. 

Parmi ceux qui s’opposaient à la politique de Clinton figuraient Paul Nitze, l’un des principaux stratèges de la guerre froide américaine et le principal négociateur américain des accords de maîtrise des armements avec l’Union soviétique, ainsi que d’anciens ambassadeurs américains en Union soviétique, en Allemagne de l’ouest, en Allemagne de l’est, en Pologne, en Hongrie, en République tchèque et en Bulgarie. 

Singh et Pletka utilisent donc ce document qui est censé être une prise de conscience du populisme pour stigmatiser les figures de proue de la gauche américaine sur leurs positions envers la politique étrangère américaine, positions partagées par de nombreux analystes reconnus. Cette tactique prend des allures sinistres dans l’atmosphère actuelle de quasi-unanimité politique et médiatique pour faire croire que la Russie est une menace existentielle pour la démocratie américaine. 

Ces attaques contre Stein et Sanders prouvent une fois de plus que ces centres de pouvoir centristes n’arrivent pas à se détacher des politiques et des stratégies politiques habituelles, même si elles se révèlent être la voie vers un désastre politique. 

Gareth Porter 

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

For US, Meddling in Orthodox Church Affairs Is Just Another Tool Against Russia

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For US, Meddling in Orthodox Church Affairs Is Just Another Tool Against Russia

JAMES GEORGE JATRAS 
Ex: http://www.strategic-culture.org 

Probably not many people who follow international affairs think the intricacies of Orthodox Church governance are particularly important.

Well, the US Department of State does.

Barely a week ago, the State Department, via the statement of a senior official, Ambassador Michael Kozak, publicly pledged that Washington would stay out of the contentious question of the status of the Orthodox Church in Ukraine: “any decision on autocephaly is an internal church matter.” (Without repeating all of the details of my previous commentaries on what some may regard as an arcane and peripheral issue, there is reason to expect that Patriarch Bartholomew of Constantinople may soon issue a “tomos” [decree] of autocephaly [self-rule] for the Orthodox Church in Ukraine, thereby purporting to rip it out from the Russian Orthodox Church, of which the canonical Ukrainian Orthodox Church, which has not asked for autocephaly, is an autonomous part.)

Especially for a government like that of the United States, which claims to have no particular religious agenda, respecting the internal canonical integrity of the Orthodox Church as a spiritual community was the only correct position.

But it didn’t last long.

Kozak’s declaration must now be considered inoperative. On September 25, the noted theologian Heather Nauert, the State Department’s spokesperson, issued the following statement:

Press Statement

Heather Nauert 
Department Spokesperson

Washington, DC

September 25, 2018

The United States strongly supports religious freedom, including the freedom of members of groups to govern their religion according to their beliefs and practice their faiths freely without government interference. The United States respects the ability of Ukraine’s Orthodox religious leaders and followers to pursue autocephaly according to their beliefs. We respect the Ecumenical Patriarch as a voice of religious tolerance and interfaith dialogue.

The United States maintains unwavering support for Ukraine and its territorial integrity in the face of Russian aggression in eastern Ukraine and the Russian occupation of Crimea. We also support Ukraine as it charts its own path and makes its own decisions and associations, free of external interference. [emphasis added]

No doubt drafted not by Nauert herself but by someone in the Bureau of European and Eurasian Affairs (EUR) the press statement avoids directly calling for autocephaly while unmistakably giving the impression of such endorsement, which is exactly how it was reported in the media, for example, “US backs Ukrainian Church bid for autocephaly.” The State Department’s praise for the Ecumenical Patriarchate reinforces that clearly intended impression.

Thus, the State Department must now be considered a party to triggering violent religious strife that will soon grip Ukraine and cause a split in the Orthodox world rivaling even the Great Schism between Orthodoxy and Roman Catholicism that took place in 1054. (Unlike the US, the Vatican commendably has maintained a principled position of non-interference. The Papal Nuncio in Kiev even issued a statement answering Ukrainian government spin that falsely claimed the support for autocephaly: “In order to partially correct the news given by official Government sources with regard to the meeting that took place yesterday… the Apostolic Nunciature in Ukraine wishes to once again state the position of the Holy See in the question of the creation of one Local Ukrainian Orthodox Church, namely that this is an internal question of the Orthodox Church, on which the Holy See never did and has no intention whatsoever of expressing any evaluation, in any venue.”)

No doubt the official US imprimatur will be taken both by Kiev and the Phanar (the district in Istanbul, formerly Constantinople, where the Ecumenical Patriarchate is located) as a green light to press forward with the impending schism. That in turn will inevitability lead to violence – which of course will be blamed exclusively on Ukrainians loyal to the canonical Church and on Russia.

The game plan for such seizures was laid out by false “Patriarch Filaret” Denysenko last week in Washington, in his remarks to the Atlantic Council. He specified that following expected recognition of autocephaly by Constantinople (which uncanonically claims such authority) members of Ukrainian parishes can choose which jurisdiction to adhere to by a two-thirds vote. This opens the door to packing the putative membership in a parish by people who have no connection to it and who might not even be Orthodox believers, who will then “democratically” outvote the genuine parishioners. As for monastic establishments, that’s simple according to Denysenko: the Ukrainian government will grab them. The Ukrainian Ministry of Culture has already begun compiling an inventory of properties belonging to the canonical Ukrainian Orthodox Church in preparation for their forcible seizure by state authorities, to be turned over the Denysenkoite schismatics.

One should not suppose that the Nauert statement means the US government or the State Department has taken a sudden interest in theology and ecclesiology. Rather, it is a new twist in what always must be kept in mind (and certainly officials in Kiev never forget): that nobody in Washington really cares much about Ukraine or Ukrainians per se. They matter only to the extent to which US officials believe that keeping Ukraine out of Russia’s orbit means preventing Moscow from regaining superpower status.

To that end, pulling Ukraine firmly in to the western camp of NATO (the 2008 Bucharest declaration that Ukraine, along with Georgia, will become a member has never been rescinded) and the European Union presents Russia with an insoluble security vulnerability. Ukraine’s President Petro Poroshenko repeated insists Ukraine will become a “full member of NATO and of the European Union.”

Hence, Poroshenko’s drive for autocephaly has exactly zero to do with spiritual values and everything to do with slamming Russia: “We will have an independent Ukrainian church as part of an independent Ukraine. This will create a spiritual independence from Russia.” His rival for the presidency, front-runner and former prime minister, Yulia Tymochenko supports it for the same reason. If that results in bloodshed, well, too bad...

The State Department’s decision to become involved in a religious matter that does not concern the US is likewise narrowly political and reflects the schizophrenia in the Trump administration concerning Russia. Trump’s 2016 declarations that he wanted to improve ties with Moscow terrified the post-Maidan leadership in Kiev, who were overtly in Hillary’s camp. When Trump unexpectedly won, they were afraid he would make a deal with Moscow over their heads.

However, with the moving into political positions of influence strongly anti-Russian figures, many of them Bush retreads and even some with “Never Trump” credentials, Ukrainian officials have good reason to feel that that danger has largely been averted. With hostility toward Russia seemingly permanent and deepening, they believe they have Washington back where they want them.

Viewed through that lens, egging on religious dissension is just another item in the toolkit. 

Photo: uocofusa.org

jeudi, 04 octobre 2018

Silicon Valley’s War Against ‘White, Male Conservatives’ Is a War Against America

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Robert Bridge:

Silicon Valley’s War Against ‘White, Male Conservatives’ Is a War Against America

Ex: http://www.strategic-culture.org 

With the termination of a YouTube account, or simple tweak of an algorithm, the tech company monsters - Google, Facebook, YouTube and Twitter - are able to deprive millions of Americans of conservative news sources, undermining both the Constitution and the spirit of democracy.

In a perfectly wired world, the gatekeepers of the Internet would limit themselves specifically to the technical aspects of their job, ensuring that a well-oiled matrix runs smoothly and effectively for the end user. But alas, we do not inhabit a perfect world.

Political bias runs far and deep inside of Silicon Valley, and following the defeat of Hillary Clinton in the 2016 presidential election, the tech giants are now poised to make life very difficult for conservatives. That much was plain to see in a shocking video of a Google meeting, chaired by the company’s founders Larry Page and Sergey Brin, just days after U.S. voters sent Donald Trump to the White House.

Brin kicked off the cry fest by stating, “Let’s face it, most people here are pretty upset and pretty sad because of the election…As an immigrant and a refugee I certainly find this election deeply offensive and I know many of you do too.”

What followed from there was one Google executive after another describing their disappointment with the election, some actually shedding tears, interspersed with bold promises to better “advocate for our values,” which is just another way of saying that Conservative values are worthless and the Democrats now have a moral duty to fulfill. 

Now had this been an Alcoholics Anonymous meeting, or a get together of Democratic political pollsters, such lamentations would have been understandable. But coming from Google, the world’s premier search engine of news and information, it was downright creepy.

There were already calls of despair coming from inside the Google fortress before this very cringe-worthy meeting. James Damore, an engineer at the tech company, made headlines with a 10-page memo he wrote entitled, “Google's Ideological Echo Chamber,” which exposed the ‘discriminatory’ hiring practices Google allegedly endorses.

Damore, together with another former Google engineer, David Gudeman, followed up on the memo with a lawsuit that accused Google of cultivating a corporate culture that regularly admonishes “politically conservative white men”.

“Google’s management goes to extreme — and illegal — lengths to encourage hiring managers to take protected categories such as race and/or gender into consideration as determinative hiring factors, to the detriment of Caucasian and male employees and potential employees at Google,” the suit reads. “Not only was the numerical presence of women celebrated at Google solely due to their gender, but the presence of Caucasians and males was mocked with ‘boos’ during company- wide weekly meetings."

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1034456273306243076?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1034456273306243076&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.cnet.com%2Fnews%2Ftrump-is-turning-up-the-heat-against-google%2F

Perhaps most explosive, Damore and Gudeman’s lawsuit goes on to claim that the company maintains "blacklists," which are allegedly designed to prevent employees with conservative views from obtaining promotions within Google, which also, incidentally, owns YouTube.

Earlier this month, Google, which came under attack by Donald Trump for "suppressing voices of Conservatives," refused to attend a Senate Select Committee on Intelligence. This would have given lawmakers the chance to grill the company over claims of bias, which does seem to have a tendency to skew algorithms against white males.

To illustrate the point, as The Unz Review reported, I would encourage the reader to perform a quick Google search for ‘American inventors’ and see where famous white innovators rank in Google’s world.  Of the top ten names on the list, only Alexander Graham Bell represents the white Caucasian males, the other nine are African Americans. Clearly, something is very wrong with that picture. While the black community certainly had their share of innovators, how is it remotely conceivable that the Wright Brothers, Henry Ford, Albert Einstein, Nikola Tesla, Bill Gates and Steve Jobs – and so many other creative white guys - fail to rank not just in the top ten, but in the top twenty?  

What seems to be happening is that the aversion to the “white male conservatives” that Damore and Gudeman spoke of inside of Google is starting to radically impact search results, gradually denying white males their proper place in the history books. This is nothing less than the deliberate rewriting of history. Personally speaking, these efforts must be challenged before it gets completely out of control and reality is turned on its head by a ‘private company’ with a noxious, biased and prejudiced worldview.

In any case, it seems James Damore became an inspiration to other right-leaning (or simply 'freedom leaning') Silicon Valley employees, and not just those getting bean bag chairs, neck massages and free lunches while they sell out white male Conservatives down the river on Google’s sprawling campus. Last month, Brian Amerige, a senior Facebook engineer, disseminated on Facebook’s internal message board a memo entitled,“We Have a Problem With Political Diversity,” which was obtained by The New York Times.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1022447980408983552?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1022447980408983552&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.vox.com%2Fpolicy-and-politics%2F2018%2F8%2F18%2F17749450%2Ftrump-twitter-bias-alex-jones-infowars

“We are a political monoculture that’s intolerant of different views,” Amerige proclaimed. “We claim to welcome all perspectives, but are quick to attack — often in mobs — anyone who presents a view that appears to be in opposition to left-leaning ideology.”

Since news of the letter went viral, more than 100 Facebook employees joined Amerige in a call for more diversity inside of the social media titan. However, that is a tiny fraction of the company’s some 25,000 employees, which don’t seem ready to declare mutiny against its founder and chief executive, Mark Zuckerberg. Indeed, just after publication of the memo, Alex Jones, founder of InfoWars, was banned from Facebook, Youtube and Twitter, as the internet inquisition against conservative voices ratcheted up, and just as the momentous midterm elections approaching fast.

Speaking of Twitter, last month its Jack Dorsey admitted the company has a problem when it comes to making sure its politics, which are left-leaning, do not manipulate profiles.

“I mean, we have a lot of conservative-leaning folks in the company as well, and to be honest, they don’t feel safe to express their opinions at the company,” Dorsey told Recode in an interview.

“They do feel silenced by just the general swirl of what they perceive to be the broader percentage of leanings within the company, and I don’t think that’s fair or right.”

But it’s not just Twitter employees who are feeling silenced.

This month, actor James Woods, who has over 1 million followers on Twitter, was locked out of his Twitter account over a humorous meme he sent out months ago that the social media company said “has the potential to be misleading in a way that could impact an election.”

In an interview with The Associated Press, Woods said he was told he’d be allowed back on Twitter only if he deletes the tweet. Woods said he would not comply.

“Free speech is free speech — it’s not Jack Dorsey’s version of free speech,” the actor said.

Given this oppressive, anti-conservative mindset that now dominates the major tech firms - which only appears in rare and very brave manifestations of employees risking their jobs and reputations to get the truth out, or from conservative voices getting censored - the need for some sort of ‘Internet Constitution’, which promotes the rights of every man, woman and child to express themselves as they feel appropriate, seems to be the only answer.

In the meantime, we can be sure that the grand myth being peddled by our politicians and tech firm CEOs about how the Russians are destroying our democratic institutions will only get louder. 

Le yuan chinois se renforce en tant que monnaie de réserve malgré la guerre commerciale alors que le dollar américain s’affaiblit

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Le yuan chinois se renforce en tant que monnaie de réserve malgré la guerre commerciale alors que le dollar américain s’affaiblit

Ex: http://www.zejournal.mobi 

Le yuan chinois a renforcé sa position parmi les devises de réserve mondiales, atteignant 1,84% au deuxième trimestre de l’année, selon le Fonds monétaire international.

Les banques centrales détenaient 193,4 milliards de yuans au deuxième trimestre de cette année, révèle un rapport du FMI. La part mondiale du renminbi a augmenté malgré les tensions commerciales sino-américaines, et la monnaie a consolidé sa sixième place parmi toutes les devises.

La part de 1,84 % est encore modeste par rapport à d’autres monnaies mondiales comme le dollar américain, l’euro et le yen japonais. La part des réserves en dollars américains a diminué à 62,25 % au deuxième trimestre pour atteindre son niveau le plus bas depuis 2013.

« Certaines banques centrales considèrent que l’incertitude découlant de la guerre commerciale n’est que temporaire et restent optimistes quant aux perspectives à long terme de la Chine », a déclaré au South China Morning Post Chris Leung, économiste de la DBS Bank pour la Chine et Hong Kong. « Ils augmentent peut-être leurs avoirs en yuans parce que la devise a tellement chuté, ce qui en fait un investissement bon marché ».

Le dollar américain s’est raffermi de plus de 10 % par rapport au yuan depuis avril. Toutefois, la dépréciation du yuan pourrait être considérée comme un signe que la banque centrale chinoise accepte une monnaie plus faible. Contrairement au dollar ou à l’euro, le yuan ne flotte pas librement contre les autres devises. Au lieu de cela, la banque centrale chinoise fixe une fourchette de négociation quotidienne.

Le président américain Donald Trump a critiqué à plusieurs reprises Pékin pour avoir affaibli sa monnaie à un moment où le dollar américain gagnait du terrain. « Notre monnaie est en hausse. Je dois vous dire que cela nous désavantage », a dit M. Trump en juillet.

Photo: Un drapeau chinois géant décoré de piments rouges ornant une façade d’un bâtiment © China Stringer Network / Reuters

Traduction Avic – Réseau International

Lire aussi: Le SWIFT va parler chinois pour ne pas «perdre un marché au grand potentiel de croissance» (Sputnik)


- Source : RT (Russie)

mercredi, 03 octobre 2018

Neoconservatisme : Qu’est ce que la doctrine de dominance énergétique de Trump signifie pour le monde

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Neoconservatisme : Qu’est ce que la doctrine de dominance énergétique de Trump signifie pour le monde

Par Alastair Crooke

Source Strategic culture

Il y a deux semaines, nous écrivions sur la façon dont la politique étrangère du président Trump s’était en quelque sorte « transmutée » en un « néo-américanisme », et nous avions cité l’expert concernant les affaires étrangères états-uniennes, Russell-Mead, qui suggérait que la métamorphose du 8 mai de Trump (la sortie de l’accord iranien), représentait quelque chose de nouveau, un changement de direction (abandonnant son style d’âpre négociateur), pour adhérer à – selon les termes de Russell-Mead – « une ère néo-américaine dans la politique mondiale – plutôt qu’une ère post-américaine [de style d’Obama] ». « L’administration veut élargir le pouvoir américain, plutôt que s’adapter à son déclin (comme l’aurait fait Obama). Pour l’instant, le Moyen-Orient est la pièce maîtresse de cette nouvelle tendance ». Russell-Mead explique que cette nouvelle direction prise par Trump provient de « son instinct (celui de Trump) lui disant que la plupart des Américains sont tout sauf avides d’un monde ‘post-américain’. Les partisans de M. Trump ne veulent pas de longues guerres, mais ils ne sont pas prêts non plus à une acceptation stoïque du déclin national ».

Il y a là quelque chose de paradoxal : Trump et sa base déplorent le coût de l’engagement dans cet immense parapluie de défense américaine, disséminée dans le monde entier par les mondialistes (sentiments aggravés par l’ingratitude supposée de ses bénéficiaires) – mais le Président veut « élargir le pouvoir américain, plutôt que de s’adapter à son déclin ». C’est-à-dire qu’il veut plus de pouvoir, mais moins d’empire. Comment pourrait-il résoudre cette quadrature du cercle ?

Eh bien une indication est apparue presque un an plus tôt lorsque, le 29 juin 2017, le Président a utilisé un mot tout à fait inattendu lors d’un discours donné à une conférence du département de l’énergie intitulée : « Libérer l’énergie américaine ». Au lieu de parler de l’indépendance énergétique américaine, comme on pouvait s’y attendre, il a plutôt annoncé une nouvelle ère de « dominance » énergétique américaine.

Dans un discours « qui cherchait à souligner une rupture avec les politiques de Barack Obama », note le Financial Times« M. Trump a lié l’énergie à son programme America First… »« La vérité est que nous avons maintenant des réserves d’énergie presque illimitées dans notre pays », a déclaré M. Trump. « Nous sommes vraiment aux commandes, et vous savez quoi : nous ne voulons pas que d’autres pays nous enlèvent notre souveraineté et nous disent quoi faire et comment le faire. Ça n’arrivera pas. Avec ces ressources incroyables, mon administration recherchera non seulement l’indépendance énergétique américaine que nous recherchons depuis si longtemps, mais aussi la dominance énergétique américaine. ».

Il semble, comme l’explique Chris Cook, que Gary Cohn, alors conseiller économique du Président, ait joué un rôle dans la genèse de cette ambition. Cohn (alors chez Goldman Sachs) a conçu en 2000, avec un collègue de chez Morgan Stanley, un plan pour prendre le contrôle du marché mondial du pétrole par le biais d’une plateforme de trading électronique, basée à New York. En bref, les grandes banques ont attiré d’énormes quantités d’argent (provenant de fonds spéculatifs, par exemple), vers ce marché, pour parier sur les prix futurs (sans qu’elles ne prennent jamais réellement livraison de pétrole brut : le commerce de « pétrole papier », plutôt que de pétrole physique). En même temps, ces banques travaillaient en collusion avec les principaux producteurs de pétrole (y compris, plus tard, l’Arabie saoudite) pour préacheter du pétrole physique de telle manière que, en retenant ou en libérant du brut physique sur le marché, les grandes banques de New York pouvaient « influencer » les prix (en créant une pénurie ou une surabondance).

Pour donner un ordre d’idée de la capacité de ces banquiers à « influencer » les prix, au milieu de 2008, on estimait que quelque 260 milliards de dollars d’investissements « gérés » (spéculatifs) étaient en jeu sur les marchés de l’énergie, éclipsant complètement la valeur du pétrole qui sort effectivement de la mer du Nord chaque mois, peut-être de 4 à 5 milliards de dollars, tout au plus. Ces jeux d’options pétrolières « papier » l’emporteraient donc souvent sur les « fondamentaux » de l’offre réelle et de la demande réelle par l’utilisateur final.

Pour Cohn, la première étape consistait donc, pour les États-Unis, à gérer ce marché commercial, à la fois en termes de prix et d’accès, les antagonistes américains tels que l’Iran ou la Russie pouvant accéder au marché à des conditions inférieures, voire pas du tout. La « deuxième étape » présumée a été de pousser la production américaine de schistes, de construire de nouveaux terminaux américains d’exportation de GNL et d’ouvrir l’Amérique à la poursuite de l’exploration pétrolière et gazière, tout en forçant tout le monde, de l’Allemagne à la Corée du Sud et à la Chine, à acheter des exportations américaines de GNL. Et troisièmement, avec les exportations de pétrole du Golfe déjà sous l’égide des États-Unis, restaient alors deux grands producteurs d’énergie du Moyen-Orient au-delà des frontières de l’« influence » du cartel (tombant davantage dans le « cœur » stratégique producteur d’énergie de la Russie rivale) : l’Iran – qui fait maintenant l’objet d’une tentative de changement de régime et d’un blocus économique sur ses exportations de pétrole, et l’Irak, qui fait l’objet d’intenses (mais douces) pressions politiques (comme la menace de sanctionner l’Irak en vertu de la loi dite Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act) pour forcer son adhésion à la sphère occidentale.

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Que signifie donc cette notion « trumpienne » de dominance énergétique dans un langage simple ? Les États-Unis – si cette dominance énergétique réussissait − contrôleraient simplement le robinet du développement économique – ou son absence – pour des rivaux comme la Chine et le reste de l’Asie. Et les États-Unis pourraient diminuer les revenus de la Russie de cette façon aussi. En bref, les États-Unis pourraient mettre un frein aux plans de développement économique de la Chine et de la Russie. Est-ce la raison pour laquelle les accords avec l’Iran ont été révoqués par le Président Trump ?

Voici donc la quadrature du cercle (plus de puissance américaine, mais moins d’empire) : les objectifs américains de Trump pour la « dominance », non pas par le biais de l’infrastructure permanente des globalistes de la défense américaine, mais par l’effet de levier intelligent du dollar américain et du monopole de compensation financière, par la protection et le maintien de la supériorité technologique américaine, et par la domination du marché de l’énergie, qui à son tour représente le robinet marche/arrêt de la croissance économique pour les rivaux américains. De cette façon, Trump peut « ramener les troupes à la maison », tout en faisant que l’Amérique garde son hégémonie. Le conflit militaire ne servant plus qu’en dernier recours.

Le conseiller principal Peter Navarro déclarait cette semaine sur NPR que « nous pouvons les empêcher [les Chinois] de mettre nos entreprises de haute technologie hors service ‘et’ d’acheter nos joyaux technologiques …. Chaque fois que nous innovons, la Chine vient l’acheter ou le voler. »

Est-ce le plan de Trump : par la domination du marché et la guerre commerciale, prolonger la « supériorité » de l’Amérique en matière de technologie, de finance et d’énergie – et ne pas être obligée d’une manière ou d’une autre de s’adapter au déclin ? Et en agissant de la sorte, réduire – ou du moins retarder – l’émergence de rivaux ? Dans ce contexte, deux questions se posent immédiatement : cette formule est-elle l’adoption d’un néo-conservatisme, par l’administration américaine, que la propre base de Trump déteste tant ? Et, deuxièmement, cette approche peut-elle fonctionner ?

Il ne s’agit peut-être pas de néo-conservatisme, mais plutôt de retravailler un ancien thème. Les néo-conservateurs américains voulaient surtout utiliser un marteau contre les parties du monde qu’ils n’aimaient pas ; et le remplacer par quelque chose qu’ils voulaient. La méthode de Trump est plus machiavélique dans sa forme.

Les racines de ces deux courants de pensée résident cependant – en grande partie – dans l’influence de Carl Schmitt sur la pensée conservatrice américaine par l’intermédiaire de son ami Leo Strauss, à Chicago (que Trump ait lu ou pas l’un ou l’autre penseur, les idées circulent toujours dans l’éther américain). Schmitt soutenait que la politique (contrairement à la pensée libérale/humaniste) n’a rien à voir avec l’équité ou la justice dans le monde – c’est-à-dire le travail des moralistes et des théologiens – la politique, pour Schmitt, concerne le pouvoir et la survie politique, et rien de plus.

Les libéraux (et les globalistes), suggérait Schmitt, ont du mal à utiliser le pouvoir pour écraser les forces alternatives qui émergent : leur vision optimiste de la nature humaine les amène à croire en la possibilité de médiation et de compromis. L’optique schmittienne rejetait comme dérisoire l’opinion libérale et mettait l’accent sur le rôle du pouvoir, pur et simple – basé sur une compréhension plus sombre de la vraie nature des « autres » et des rivaux. Ce point semble être la racine de la pensée de Trump : Obama et les « libéraux »étaient prêts à échanger les « joyaux de la couronne » de « Notre culture »(expertise financière, technologique et énergétique) par le biais d’« actions positives » multilatérales qui aideraient les États moins développés (comme la Chine). C’est peut-être la raison pour laquelle Trump s’est retiré de l’Accord sur le climat : pourquoi aider des rivaux potentiels, tout en imposant des handicaps volontaires à sa propre culture ?

C’est sur ce dernier point commun, assez étroit (l’impératif de garder le pouvoir américain intact), que les néo-conservateurs et les trumpistes, s’unissent : et tous deux partagent aussi leur mépris pour les libéraux utopiques qui gaspilleraient les joyaux de la culture occidentale – pour de soi-disant idéaux humanitaires – et permettraient aux rivaux déterminés de l’Amérique de se dresser pour renverser l’Amérique et sa culture (selon leur point de vue).

Le terrain d’entente entre ces deux courants s’exprime avec une candeur remarquable à travers le commentaire de Berlusconi selon lequel « nous devons être conscients de la supériorité de notre civilisation [occidentale] ». Steve Bannon dit quelque chose de très similaire, bien qu’exprimée sous la forme de la préservation d’une culture judéo-chrétienne occidentale (menacée).

Ce sens de l’avantage culturel qui doit à tout prix être récupéré et préservé explique peut-être un peu (mais pas totalement) l’ardent soutien de Trump envers Israël : s’adressant à la Channel Two israélienne, Richard Spencer, un leader éminent de l’Alt-Right américain (et une composante de la base de Trump), soulignait le sentiment profond de dépossession des Blancs, dans leur propre pays [les États-Unis] :

« …. un citoyen israélien, quelqu’un qui comprend votre identité, qui a le sentiment d’être une nation et un peuple, ainsi que l’histoire et l’expérience du peuple juif, vous devriez respecter quelqu’un comme moi, qui a des sentiments analogues à l’égard des Blancs. Vous pourriez dire que je suis un sioniste blanc – dans le sens où je me soucie de mon peuple, je veux que nous ayons une patrie sûre pour nous tous et pour nous-mêmes. Tout comme vous voulez une patrie sûre en Israël. »

Ainsi, la tentative d’exploiter et d’utiliser comme une arme la culture élitiste américaine – par le dollar, l’hégémonie supposée dans le domaine de l’énergie et son emprise sur le transfert de technologie − peut-elle réussir à faire perdurer la « culture » américaine (selon la vision réductionniste de la base électorale de Trump) ? C’est la question à soixante-quatre mille dollars, comme on dit. Cela peut facilement provoquer une réaction tout aussi puissante ; et beaucoup de choses peuvent se produire au niveau national aux États-Unis, entre aujourd’hui et les élections de mi-mandat de novembre, qui pourraient soit confirmer le pouvoir du président – soit le défaire. Il est difficile de faire une analyse au-delà de cet horizon.

Mais un point plus important est que si Trump se passionne pour la culture américaine et l’hégémonie, les dirigeants non occidentaux d’aujourd’hui ressentent tout aussi fortement qu’il est temps pour « le siècle américain » de céder la place. Tout comme après la Seconde Guerre mondiale, les anciens États coloniaux voulaient l’indépendance, les dirigeants d’aujourd’hui veulent la fin du monopole du dollar, ils veulent la fin de l’ordre mondial dirigé par les États-Unis et de ses institutions dites « internationales » ; ils veulent « exister » selon leur culture propre et ils veulent retrouver leur souveraineté. Il ne s’agit pas seulement d’un nationalisme culturel et économique, mais d’un point d’inflexion significatif − loin de l’économie néolibérale, de l’individualisme et du mercantilisme brut – vers une expérience humaine plus complète.

La marée, dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale, était certainement irréversible à l’époque. Je me souviens même que les anciens colonialistes européens ont ensuite déploré leur retrait forcé : « Ils vont [les anciennes colonies] le regretter », prédisaient-ils avec confiance. (Non, ce ne fut jamais le cas.) La marée d’aujourd’hui est tout aussi forte et s’est même étendue à l’Europe. Qui sait si les Européens auront la force de repousser les machinations financières et commerciales de Trump ? Ce sera un test important pour la suite.

Mais ce qui est différent aujourd’hui (par rapport à l’époque), c’est que l’hégémonie monétaire, les prouesses technologiques et la « dominance »énergétique ne sont plus du tout des possessions assurées de l’Occident. Elles ont commencé à changer de mains, il y a déjà quelque temps.

Alastair Crooke

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone.

http://lesakerfrancophone.fr/quest-ce-que-la-doctrine-de-...

mardi, 02 octobre 2018

Réfugiés, terreur et libéralisme institutionnel : comment l’Occident se suicide

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Réfugiés, terreur et libéralisme institutionnel : comment l’Occident se suicide

par Christopher Pisarenko

Ex: https://versouvaton.blogspot.com

Article original de Christopher Pisarenko, publié le 3 octobre 2017 sur le site Katehon
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Certes, des murs avec des barbelés de fortune ont déjà été érigés sur tout le vieux continent, comme si les Européens ne se souvenaient pas de l’échec total d’une barrière particulière tristement célèbre qui s’est effondrée il y a 26 ans (pour le meilleur ou pour le pire). Bien sûr, la grande différence ici, c’est qu’à l’époque – même dans la frénésie qui s’est développée parmi la foule des Allemands qui ont fini par réduire le mur de Berlin en poussière – il y avait encore deux sociétés ordonnées d’Allemands qui vivaient de chaque côté du mur depuis des décennies.
 
Aujourd’hui, cependant, aucune société ordonnée de ce genre n’existe plus derrière les clôtures de barbelés qui ont vu le jour dans toute l’Europe. Il n’y a que du désespoir et de la haine aux yeux de ceux qui se trouvent dans les camps – le résultat direct d’innombrables années de chauvinisme occidental militairement imposé à l’étranger et de libéralisme institutionnel en Occident même. Certes, le chauvinisme et l’agressivité de l’Occident à l’étranger (c’est-à-dire dans les pays non occidentaux) sont eux-mêmes le résultat direct du libéralisme institutionnel interne qui existe dans toutes les nations occidentales. Ce libéralisme institutionnel est exceptionnaliste ou suprémaciste de par sa nature même – et donc, en ce sens, il ressemble beaucoup au racisme institutionnel occidental. Un autre bon descriptif pour un système aussi fanatique serait le « totalitarisme libéral ». Il faut donc comprendre que les conditions misérables dans lesquelles se trouvent les réfugiés, ainsi que l’énorme crise démographique qui touche les pays européens, en moyenne, sont toutes deux directement liées au chauvinisme libéral institutionnel.

Aujourd’hui, une situation se développe à l’échelle du continent où les camps de réfugiés, comme ce qu’on appelle la « jungle » à Calais [en France, NdT], s’étendent rapidement au-delà de leur pleine capacité, débordant sur les zones voisines peuplées par des indigènes européens craintifs. C’est la recette d’une catastrophe créée délibérément par les gouvernements occidentaux eux-mêmes. Pour aggraver le problème, il existe un nombre croissant de collectivités locales en Allemagne – comme celles de Hambourg, Nieheim et Olpe (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) et Braunsbedra (Saxe-Anhalt) – qui ont confisqué les biens des particuliers et expulsé des personnes de leur foyer pour y loger des réfugiés supplémentaires. En conséquence de ces politiques insensées, il semble y avoir une augmentation soudaine du soutien populaire à un certain nombre de partis d’extrême droite et d’extrême gauche à travers l’Europe. Et c’est en effet un résultat logique.

Cependant, ce qui est manifestement absent de la rhétorique politique incessante entourant la crise des réfugiés, c’est la reconnaissance du fait que le libéralisme institutionnel est la cause profonde du problème. De plus, le libéralisme institutionnel (tant au niveau national, qu’international) est la raison fondamentale pour laquelle l’ensemble du monde occidental semble destiné à l’autodestruction dans un avenir proche. À l’exception des paléo-conservateurs comme Pat Buchanan (aux États-Unis) – qui ont longtemps prédit la « mort imminente de l’Occident » si les politiques actuelles ne sont pas radicalement modifiées – et bien sûr aussi des partisans de la troisième position marginalisée qui, comme Oswald Spengler (1880-1936), parlent encore de « Déclin de l’Occident », il n’y a pas de factions politiques en Occident attirant l’attention sur les politiques chauvines libérales institutionnelles qui ont déjà ruiné des nations comme l’Irak, la Libye et la Syrie, et qui continuent pourtant à détruire les nations occidentales de l’intérieur, socialement, culturellement et économiquement.

Même les groupes néonazis ou fascistes marginaux (eux-mêmes, ironiquement, le produit idéologique du nationalisme libéral du XIXe siècle) – même eux ne portent pas le blâme de sa source. Au lieu de cela, ils ne font que produire ou perroquetter la même vieille rhétorique haineuse contre l’Islam dans son ensemble, ou contre les étrangers dans leur ensemble, ou contre tel ou tel homme politique occidental. Bien sûr, ces derniers (les politiciens) ne sont que de simples marionnettes des grandes institutions libérales transnationales qui ont leur origine aux États-Unis et en Europe occidentale. Ces institutions libérales comprennent, entre autres, les consortiums (p. ex. le Groupe Bilderberg) ; les sociétés de médias (p. ex. Rupert Murdoch’s News Corp.) ; les think tanks (p. ex. Council on Foreign Relations) ; les ONGs (p. ex. George Soros’s Open Society Foundations) ; Wall Street et la Réserve fédérale ; la franc-maçonnerie mondiale ; les multinationales de services énergétiques et pétroliers (ExxonMobil et Halliburton) ; les industries de l’armement (Lockheed Martin, par exemple), etc., etc. Toutes ces institutions économiques, culturelles, sociales, politiques et militaro-industrielles travaillent en synergie au sein de la grande matrice libérale pour produire des résultats mutuellement bénéfiques pour elles-mêmes, c’est-à-dire les élites atlantiques libérales et leurs laquais politiques. Le groupe Bilderberg est peut-être l’exemple le plus grand et le plus puissant d’une super-élite libérale, qui réunit en son sein tous les types d’institutions les plus influents parmi ceux mentionnés ci-dessus, donnant ainsi les meilleurs résultats. Néanmoins, toutes ces institutions – et les élites libérales qui les dirigent – l’emportent complètement sur l’influence dont on pourrait penser qu’un politicien ou un groupe de politiciens occidentaux serait théoriquement susceptible d’avoir, sans parler du « pouvoir » que les réfugiés totalement opprimés auraient (une revendication typique chez les fascistes).

Ne vous y trompez donc pas, c’est le libéralisme – le libéralisme institutionnel – qui est en fin de compte à l’origine des nombreuses erreurs de politique intérieure et étrangère de l’Occident. De la promotion fanatique du multiculturalisme et des normes sociales « politiquement correctes » connexes à la destruction génocidaire de pays comme le Vietnam et l’Irak, en passant par les bombardements aveugles d’autres pays comme la Serbie, la Libye et (jusqu’à l’arrivée de la Russie) la Syrie du président Assad.

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À ceux qui insistent sur le fait que seuls les éléments néoconservateurs de l’élite du pouvoir occidental sont responsables de tels actes, vous avez tort. Les principaux manipulateurs derrière Lyndon Johnson (le ravageur du Vietnam) étaient-ils des néoconservateurs ? Les principaux responsables derrière Bill Clinton (le bourreau de la Serbie) étaient-ils des néoconservateurs ? Et même si une minorité considérable de néoconservateurs travaillent au sein de l’administration actuelle, la majorité des élites tirent-elles les ficelles « néoconservatrices » d’Obama ? Non. Les présidents américains susmentionnés ont tous mené des politiques intérieures et étrangères d’origine spécifiquement libérale – tout cela au nom de l’élite libérale « les pouvoirs derrière le trône ». Seule une partie de ces politiques coïncide avec le néoconservatisme tel qu’il est compris dans sa forme la plus pure à travers les œuvres, les discours et les carrières politiques de personnalités néoconservatrices comme Irving et William Kristol, Nathan Glazer, Norman et John Podhoretz, Charles Krauthammer, David Frum, Paul Wolfowitz. Richard Perle, etc. Essentiellement, les néoconservateurs sont conservateurs, libéraux sur les questions de société et d’économie, fortement pro-Israël et « faucons » quand il s’agit d’affaires militaires et géopolitiques.

Ainsi, pour être honnête, le néoconservatisme n’est qu’une secte ou un microcosme modérément bien défini dans l’ensemble du macrocosme du libéralisme (la première théorie politique). En d’autres termes, le néoconservatisme n’est qu’une souche du virus libéral qui s’adapte sans cesse – une souche qui s’est développée il y a longtemps à partir de la forme la plus libérale du marxisme de gauche (trotskiste), (la seconde théorie politique). Afin de survivre à la guerre froide au sein des nations capitalistes, le virus a commencé à se propager de plus en plus à droite sur l’échiquier politique. Pour l’instant, il suffit de dire que le libéralisme (pris dans son ensemble) est la plus grande maladie à laquelle il faut faire face – il doit être attaqué, repoussé et vaincu sur tous les fronts précisément parce que le libéralisme lui-même attaque sur tous les fronts (ethnique, culturel, politique, social, économique, etc) et par tous les moyens possibles. Lorsque le libéralisme sera finalement détruit, le néoconservatisme sera également anéanti, de même qu’une foule d’autres troubles d’origine libérale. Certes, le libéralisme est l’idéologie principale (ou stimulus radical) responsable de la propagation du terrorisme aux quatre coins du monde.

Et si nous voulons nous pencher sur le problème actuel du terrorisme, nous devons le faire de manière critique. En effet, nous devons traiter la grave maladie du terrorisme de la même manière qu’un médecin traiterait un patient gravement malade. Si nous faisons cela, nous devons alors reconnaître certains faits – en particulier à la suite de l’écrasement du vol Metrojet 9268 au-dessus du Sinaï et des récentes attaques à Beyrouth et à Paris. Plus précisément, nous devons reconnaître que le chaos actuel au Moyen-Orient et la montée de État islamique sont le résultat direct de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 et, plus récemment, du soutien français et anglo-américain apporté aux « rebelles modérés » en Syrie. Nous devons également reconnaître que l’attaque de l’OTAN contre la Libye en 2011 a fait de ce pays un véritable repaire des activités d’État islamique (ISIS).

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La France, en particulier, est en guerre contre la Syrie (c’est-à-dire le gouvernement Assad) depuis un certain temps. Rappelons qu’en plus de toutes les armes et fonds que le gouvernement français a fournis aux groupes terroristes devenus ISIS/ISIL (en violation flagrante du droit international), la France est aussi la seule nation occidentale à avoir cessé officiellement sa reconnaissance du gouvernement Assad – un gouvernement qui est justement le gouvernement légitime reconnu par l’ONU en Syrie. Le gouvernement français a choisi, pour des raisons de propagande, de reconnaître plutôt un conseil de l’opposition totalement absurde (sinon fictif). Ainsi, depuis quelques années, on a laissé se développer une situation où la République française, institutionnellement libérale, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour délégitimer Assad et, en même temps, aider à la création par les États-Unis de l’actuel « ennemi islamiste », un faux drapeau, qui s’est maintenant libéré sur le sol français. On pourrait donc dire que le gouvernement français, en tant qu’incarnation de la politique libérale occidentale, se tranche finalement lui-même la gorge – tout comme l’Occident au sens large fait de même.

Il convient également de souligner qu’au cours des deux derniers mois, la France a non seulement lutté contre le gouvernement légitime de la Syrie, mais qu’elle a été de facto en guerre avec la Fédération de Russie, qui (aux côtés de l’Iran, de l’Irak et du Hezbollah) a mené la véritable guerre contre le terrorisme jihadiste salafiste ou ce que l’on peut justement considérer comme le grand « Frankenstein » occidental, le symbole de la quintessence de la décadence occidentale. Ainsi, dans un sens, la France, dans son opposition à la Russie (du moins avant les attentats de Paris), est comparable à une patiente hospitalisée mourante qui se bat contre son médecin – un médecin qui a le remède à sa propre maladie auto-infligée. Il s’agit d’un remède qui ne tient pas compte de la dépendance persistante de la France à l’égard de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe, qui échangent des armes contre du pétrole. Espérons que le lecteur comprendra déjà que lorsqu’il s’agit d’islamisme, de wahhabisme ou de jihadisme salafiste (quelle que soit l’interprétation extrémiste de l’islam sunnite), toutes les voies mènent au régime saoudien. En effet, les Saoudiens sont responsables à 100 % du financement des mosquées les plus radicales dans le monde.

Cela nous amène directement à un autre point : pour combattre et vaincre efficacement le terrorisme (tant au pays qu’à l’étranger), il est absolument nécessaire que les gouvernements occidentaux combattent et éradiquent d’abord leur propre libéralisme « national ». Par exemple, ceux qui ont commis les attentats du 13 novembre étaient eux-mêmes de Paris et de Bruxelles – ils ont eux-mêmes bénéficié de leurs propres sociétés libérales nationales. À peine symboles d’un islam respectable, ce sont plutôt des symboles (et symptômes) paradigmatiques de la grotesque civilisation postmoderne dans laquelle ils ont grandi. De même, les djihadistes étrangers (non occidentaux) ne doivent pas être considérés comme des représentants de l’islam dans le monde musulman, mais comme de simples symptômes de la politique étrangère occidentale – en fait, ils sont le prolongement de la politique étrangère occidentale.

La crise actuelle des réfugiés en Europe n’a fait qu’attiser les flammes du recrutement pour des activités terroristes dans le monde entier. Il n’est pas nécessaire d’être un « scientifique dans le domaine spatial » pour comprendre qu’il s’agit d’une crise auto-infligée créée par la bête occidentale libérale elle-même. C’est ainsi que les deux problèmes existentiels les plus urgents pour l’Europe ont convergé : le terrorisme et les migrations de masse. Bien sûr, la France, en particulier, reste une cible extrêmement vulnérable pour tout type de terrorisme futur qui pourrait potentiellement se camoufler dans les rangs des réfugiés. Il y a un certain nombre de raisons très évidentes à cela, parmi lesquelles la politique d’ouverture des frontières menée de longue date par la France, sa société fondamentalement ouverte et cosmopolite, et bien sûr le grand nombre de ses citoyens et résidents nés à l’étranger qui sont des adeptes du salafisme.

Sur ce dernier point, il faut savoir que le très respecté institut de sondage ICM a réalisé un sondage en 2014 qui a révélé que jusqu’à 15 % de la population française totale soutient ISIS, et que chez les 18-24 ans, ce chiffre atteint des pics d’environ 25 %. Dire que ces conclusions scientifiques et impartiales sont alarmantes est certainement un euphémisme. Mais ils sont tout à fait crédibles si l’on tient compte du fait que, sur le plan intérieur, les médias français ont constamment diabolisé Bachar al-Assad pendant des années. Dans le même temps, les médias français ont glorifié tous les opposants d’Assad, qu’il s’agisse des islamistes ou des soi-disant « modérés » (qui n’existent pas). Il est donc tout à fait compréhensible que tant de jeunes impressionnables soient attirés par le message des djihadistes radicaux. Par extension, il est aussi facile de comprendre pourquoi toute la classe politique française, à l’exception du Front national, s’accroche encore à la croyance irrationnelle que le principal ennemi de la politique française est la droite nationaliste.

En conclusion, les récents attentats de Paris et la crise des réfugiés qui se poursuit dans toute l’Europe ne sont rien d’autre que des retombées karmiques pour toutes les politiques étrangères et intérieures totalement libérales que les gouvernements français et d’autres pays occidentaux encouragent depuis des générations. Pour résoudre le problème des réfugiés, il faut mettre fin au terrorisme au pays et à l’étranger. Et mettre fin au terrorisme signifie que les Français et les Occidentaux doivent commencer immédiatement à réévaluer le libéralisme institutionnel qui domine leur vie et celle des autres dans le monde (d’où le mondialisme). En d’autres termes, ils doivent au moins commencer à étudier toutes les ramifications négatives du libéralisme institutionnel aux niveaux local, national et international.

La France et les autres pays occidentaux qui ont créé ISIS/ISIL et qui ont été responsables du déclenchement (puis de l’attisement) de la guerre civile en Syrie doivent alors avaler leur fierté mal placée et renverser complètement la vapeur – ils doivent faire un virage complet à 180 degrés moralement et politiquement, puis peut-être culturellement, socialement et économiquement aussi. Ils doivent soit soutenir la coalition internationale de la Russie contre le terrorisme, soit s’y joindre. Tout ce qui est en deçà de ce changement tant nécessaire dans la vision du monde que dans les politiques entraînera certainement la MORT irréversible de l’Occident dans un avenir pas trop lointain.

Mais l’Occident pourra-t-il avaler sa fierté narcissique ? Telle est la question.

lundi, 01 octobre 2018

Cómo EEUU desmanteló Brasil

Vicky Peláez

Ex: http://elespiadigital.com

"Solamente los muertos están contentos en Brasil".

(dicho popular)

Sin embargo, en el caso de Brasil, que siempre ocupó un lugar privilegiado como aliado incondicional de Washington, se le terminó toda ventaja cuando llegaron al poder los gobiernos populistas de Luiz Inacio Lula da Silva y Dilma Rousseff.

Desde el día que Lula da Silva asumió la presidencia, los 'grandes manipuladores' de la democracia: la CIA, la Agencia de Seguridad Nacional (NSA), Soros Quantum Hedge Fund y el Grupo Stonebridge (ASG) de la ex secretaria de Estado norteamericano, Madeleine Albright, promovieron una guerra mediática contra el populismo brasileño a nivel mundial y nacional.

En Brasil, 551 medios de comunicación pertenecientes a seis familias que controlan el 98% de la información divulgada en el país escribieron miles de artículos y presentaron un sinnúmero de informes de TV en los que acusaban al gobierno populista de ser corrupto, ineficiente, incapaz de terminar con la violencia, vendido a los chinos, etc.

De acuerdo con el periodista norteamericano y exempleado de la NSA, Wayne Madsen, la lucha contra el populismo se intensificó después de asumir Dilma Rousseff su segundo mandato en 2014. La Fundación Soros, la Agencia de Estados Unidos para el Desarrollo Internacional (USAID, por sus siglas en inglés), la Fundación Nacional para la Democracia (NED) y cientos de ONG usaron organizaciones como Vem Pra Rua, el Movimiento Brasil Libre para desatar protestas callejeras y tratar de convertirlas en un tipo de Revolución de Colores. No lograron 'crear' una 'revolución', pero sí desestabilizaron al país.

La CIA y la NSA infiltraron, de acuerdo con The Real Agenda News, no solamente instituciones judiciales, legislativas y al propio Gobierno sino que reclutaron a varios líderes de movimientos sociales, inclusive penetraron el Partido de los Trabajadores (PT) en el Gobierno, se contactaron con servicios de inteligencia militar, con los directivos del Banco Central y con ejecutivos de Petrobras.

Lo interesante fue que después de comprobarse por varios estudios geofísicos que frente a Río de Janeiro, en el mar a una profundidad de 2.000 metros, hay más de 100.000 millones de barriles de petróleo, en mayo de 2013 el vicepresidente de EEUU en aquel entonces, Joe Biden, fue a Brasil para convencer a Dilma Rousseff de dar permiso a las corporaciones energéticas norteamericanas y participar en la explotación de aquel yacimiento de oro negro.

El representante norteamericano recibió una respuesta negativa y desde que Biden regresó a su país con las 'manos vacías', las protestas contra el Gobierno de Rousseff se intensificaron y la aceptación de la presidenta bajó estrepitosamente del 70 al 30%, según los medios de comunicación. Inmediatamente a Dilma Rousseff la implicaron en el escándalo de Petrobras por recibir aparentemente de esta corporación estatal dinero usado para 'comprar' votos en el Congreso. Nada de esto fue probado pero el proceso de 'impeachment' contra la presidenta arrancó.

Los impulsores de la destitución de Dilma Rousseff, el presidente de la Cámara de Diputados, Eduardo Cunha, y el presidente del Senado, Renan Calheiros, después de hacer varias consultas con el Departamento de Estado norteamericano promovieron la acusación contra la presidenta de violar normas fiscales para maquillar las finanzas del país. En Brasil, estas decisiones fiscales se conocen como 'pedaladas fiscales' y consisten en usar fondos de bancos públicos para cubrir gastos de programas que están bajo la responsabilidad del Gobierno. No había ningún gobierno brasileño que no recurriera a esta práctica. En realidad, este método lo han estado utilizando prácticamente todos los gobiernos del mundo en el transcurso de la historia para cubrir gastos urgentes.

Sin embargo, el 'impeachment' de Dilma Rousseff fue sancionado en Washington y el 31 de agosto de 2016 después del voto en el Senado, la primera mujer presidenta en la historia del país fue destituida. Dos horas después, Michel Temer, que hasta aquel momento era el presidente interino, se transformó en seguida de vicepresidente y aliado de Dilma en su enemigo y el nuevo presidente de Brasil después de jurar apresuradamente el cargo.

Poco tiempo después, uno de los principales autores de la destitución de Dilma Rousseff, Eduardo Cunha, fue condenado a 15 años de prisión por tener en Suiza cinco millones de dólares provenientes de sobornos por un contrato de Petrobras. El presidente del Senado, Roman Calheiros, tuvo que pasar por 11 investigaciones en la corte suprema por corrupción, lavado de activos, desvío de dinero y fraude público, pero el Tribunal Supremo de Justicia lo absolvió milagrosamente de todas las acusaciones. A la vez, 34 legisladores que votaron por el 'impeachment' de la presidenta terminaron en la cárcel junto con 51 políticos acusados de corrupción y lavado de dinero.

Así, después de una larga 'labor' encubierta, Washington logró terminar con el populismo en Brasil e instalar a un presidente a su gusto, Michel Temer, que en seguida promovió un proyecto elaborado por el Fondo Monetario Internacional, que él mismo bautizó como el 'Plan Puente al Futuro'.

Este plan incluye el recorte de gasto público para los programas sociales de vivienda, educación y combate de la pobreza; reforma del sistema jubilatorio y flexibilización de las leyes laborales y aprobación de un 'contrato intermitente', que se caracteriza por ausencia de jornadas fijas regulares sino esporádicas, de acuerdo a la necesidad del empleador; cierre del programa 'Mi Casa — Mi Vida', que permitía a los trabajadores adquirir su casa propia; revisión del Sistema universal de Salud Pública; privatización de aeropuertos, carreteras, ferrocarriles y empresas energéticas estatales al estilo de Alberto Fujimori en Perú o Mauricio Macri en Argentina. Hace poco el Gobierno anunció 34 licitaciones y subastas de bienes públicos.

Desde la llegada de Temer al poder en 2016, Brasil va camino a su peor ciclo de crecimientos de los últimos 100 años. La expansión del Producto Interno Bruto (PIB) en 2017 era solo de 1% y para 2018 los economistas pronostican un crecimiento del 1,47%, según el Instituto de Investigación Económica Aplicada. Tal es la situación en el país que el 70% de los brasileños considera a Michel Temer como el peor presidente desde el retorno del país a la democracia en 1985.

Los únicos contentos con su llegada al poder son los oligarcas nacionales y los dueños de las transnacionales energéticas y militar-industriales, pues Temer les está ofreciendo las riquezas nacionales a cambio de una simple promesa de inversiones e interés en una cooperación militar. También está feliz el Pentágono que por fin se acerca a su meta de instalarse en la Amazonía brasileña, algo que no logró ni con el Gobierno militar.

Para alcanzar todo esto, los norteamericanos no escatimaron dinero para sus operaciones abiertas y en especial, encubiertas. Según documentos de Edward Snowden, desde 2002 la CIA y la NSA instalaron en conjunto dos estaciones de espionaje y de interceptación de la comunicación electrónica SCS (Special Collection Service) llamado en privado 'College Park'. Precisamente sus datos fueron usados tanto en la Operación Lava Jato, como en la destitución de Dilma Rousseff y el encarcelamiento de Lula da Silva.

Las mismas estaciones conectadas al sistema Primary Fornsat Collection Information (La Red de Interceptación Global de la NSA) fueron instaladas en la Ciudad de Panamá, Ciudad de México, Bogotá y Caracas, de acuerdo a la información revelada por Snowden (estas estaciones están operando actualmente en 88 países, según Electroslaces.net). Precisamente, estos sistemas SCS permitieron a Estados Unidos interferir en las elecciones de 41 países de 1946 a 2000, de acuerdo al estudio de Carnegie Mellon University. Tras analizar los últimos acontecimientos en el mundo, podríamos decir sin equivocarnos que estas interferencias ya pasaron para 2018 el número 50 de lejos.

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A pesar de que los fallidos regímenes populistas representados por Cristina Fernández en Argentina, Dilma Rousseff en Brasil, Rafael Correa traicionado en Ecuador por su aliado, Lenín Moreno, todos estos líderes populistas proclamaron una política de 'Equilibrio y Reconciliación' entre pobres y ricos. No obstante, las élites nacionales toleraron esta política mientras no interfería seriamente con sus ganancias y la rechazaron inmediatamente cuando las condiciones económicas ya no les convenían. Al mismo tiempo, EEUU ha percibido desde el principio que el populismo sería aprovechado en términos geoeconómicos por China y Rusia. En el caso de Brasil, a Washington le irritó inmediatamente la membresía del país en BRICS y el apoyo de Dilma Rousseff a la creación de una nueva moneda de reserva.

Después, cuando el Gobierno brasileño inició la colocación de cables de fibra óptica a través del Atlántico hacia Europa para lograr su propio sistema de telecomunicación independiente de EEUU, inclusive su internet para evitar la interceptación por la NSA, la Casa Blanca se puso en alerta.

Finalmente, todos estos hechos colmaron la paciencia norteamericana y aceleraron el golpe judicial legislativo contra Dilma Rousseff y de paso contra Lula da Silva que se proyectaba como un favorito para las elecciones presidenciales programadas para el próximo 7 de octubre. El candidato de la CIA, NSA y Soros para las elecciones de 2014, Aecio Neves, no está participando en esta contienda electoral, pero la otra favorita del trío, mencionado para las elecciones anteriores, Marina Silva, se está presentando como candidata aunque está bastante 'quemada'.

Para la agencia Bloomberg News, los más visibles candidatos a la Presidencia actualmente son Jair Bolsonaro, un excapitán de las Fuerzas Armadas que representa a la extrema derecha del Partido Social Liberal (PSL), cuyo índice de aceptación aumentó después de sufrir un atentado; lo sigue Marina Silva de Unidas para Transformar Brasil (REDE); y el heredero político de Lula da Silva, Fernando Haddad, del Partido de los Trabajadores (PT) quien es doctor en filosofía. Ultimamente está creciendo la aceptación de Geraldo Alckmin del Partido de la Socialdemocracia Brasileña (PSDB) debido al apoyo de los empresarios. En fin, nada está claro y todo indica que habrá una segunda vuelta el próximo 28 de octubre. Se espera también que un 20% de los votantes se abstenga de dar su voto.

En todo caso, será el pueblo quien decida, como dijo alguna vez Lula da Silva, si seguirán a "los críticos del PT que piensan que debemos empezar el día pidiendo a EEUU permiso a estornudar o a Europa, permiso dee toser" o ser un país orgulloso, independiente y soberano.

Révolte d’un gars d’Amérique

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Révolte d’un gars d’Amérique

par Georges FELTIN-TRACOL

En août 2017, le public européen découvrait lors des incidents de Charlottesville l’existence d’une nébuleuse radicale constituée de suprémacistes blancs, de nationalistes euro-américains, de néo-confédérés sudistes et de membres de l’Alt Right (la « Droite alternative »). Quelques semaines plus tard paraissait en français Un ciel sans aigles, un recueil d’articles de Jack Donovan, déjà signataire chez le même éditeur français de La Voie virile en 2014.

Le gauchisme culturel et les petits-enfants de la sociologie bourdivine ont depuis quelques temps mis en exergue la notion d’intersectionnalité, c’est-à-dire une soi-disant situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société à majorité blanche. Ainsi peuvent-ils saper les ultimes bases de la civilisation européenne traditionnelle en propageant le féminisme, l’anti-racisme, la lutte contre les phobies LGBTQIAXYZ+++, l’anti-spécisme, le véganisme, l’anti-colonialisme, etc. Jack Donovan pratique lui aussi à sa manière l’intersectionnalité puisque son nouvel ouvrage se situe à la confluence du nationalisme euro-américain, du masculinisme, du néo-traditionalisme et de la pensée libertarienne.

Une autre intersectionnalité

Les sbires du culturo-gauchisme et de l’anti-fascisme convulsionnaire se pavanent d’université en université, tous frais payés, pour répandre leurs folles lubies. Jack Donovan, lui, est un prolétaire. Vivant sur la Côte Ouest des États-Unis, soit l’antre le plus achevé du progressisme ultra-libéral, il se débrouille chaque jour en faisant au gré de la conjoncture économique « trente-cinq boulots différents (p. 121) ». Dans « Le défi physique », il raconte l’un d’eux, payé « douze dollars bruts (p. 121) » de l’heure.

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Il décharge pour le compte d’une brasserie « quarante-quatre sacs de vingt kilos chacun environ (p. 120) ». L’établissement se trouve au deuxième étage et on y accède par des escaliers. C’est un travail éprouvant qui lui convient. Il « aime vraiment travailler dur (p. 121) ». Il décide de porter sur ses épaules deux sacs à la fois. « Il est surprenant de constater ô combien le fait de porter des saloperies dans les escaliers vous fait travailler les abdominaux (p. 124) ». Certes, l’auteur est un solide gaillard qui sait que « s’entraîner est un substitut au travail. Il oblige votre corps à faire ce qu’il désire faire, ce pour quoi il est fait (p. 123) ». Cet exercice physique compense les heures d’entraînement qu’il passe en club de musculation.

Pourquoi alors s’entraîner, s’interroge-t-il dans un autre texte ? Il avoue « s’entraîner pour l’honneur (p. 105) ». Alors que « la véritable norme américaine est un physique empâté, boursouflé, diabétique (p. 117) », Jack Donovan s’« entraîne car il est mieux de s’imaginer comme un soldat s’exerçant physiquement et appartenant spirituellement à un centre d’entraînement, en prévision d’une guerre à venir, qui n’éclatera peut-être jamais, plutôt que d’être dans un monde informe, ennuyeux et traîné dans un futur dystopique et dysgénique (p. 119) ».

Par Crom !

Ce goût pour l’effort physique le distingue de ses compatriotes obèses. Il s’en félicite et se différencie encore plus en n’adhérant pas aux mirages monothéistes. L’auteur aime sculpter son corps comme le faisait Robert E. Howard, le père texan de Conan le Barbare. Ce n’est pas anodin parce que Jack Donovan a pour dieu Crom, la divinité tutélaire des Cimmériens, le peuple de Conan. Bien sûr, il aurait pu choisir le panthéon greco-romain, germanique, viking ou celtique; il a préféré Crom, une invention littéraire, qui « est l’opposé de ces dieux interventionnistes qui s’intéressent aux petits détails de la vie des hommes. Vous ne le priez pas parce qu’il n’écoutera probablement pas, et s’il vous écoute il ne dira sûrement pas qu’il s’intéresse à vous. Crom est l’anti-Facebook (p. 156) ». Il croit plutôt que « Crom ne s’intéresse qu’à une seule chose et cette chose est la VALEUR (p. 156) », c’est-à-dire la force, le courage, la qualité de faire face aux épreuves.

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Jack Donovan s’abstient le jour des élections, car « ne pas voter c’est voter contre le système (p. 61) ». Il reconnaît ne pas être conservateur surtout quand « les conservateurs pensent qu’ils peuvent encore inverser le cours des choses (p. 59) ». Il s’affirme au contraire archéofuturiste ! Il a lu la traduction anglaise de l’essai de Guillaume Faye paru en 1998. Il approuve cette « approche générale visant à créer une vision positive du futur afin de réconcilier les nouvelles technologies et l’informatique dernier cri avec les idées de nos ancêtres sur la nature humaine et ses modes de vie (p. 172) ». Pour lui, « l’archéofuturisme est une approche radicale à ce moment précis de l’histoire (p. 174) ». Par l’archéofuturisme, il soutient la « Fraternité », à savoir les communautés autochtones enracinées.

Il reconnaît enfin être « anarcho-fasciste ». S’il reste volontiers discret sur ce qu’il entend par anarchiste, on peut néanmoins supposer qu’il se méfie de l’intrusion de l’État dans la vie privée et reprend à son compte les critiques libertariennes. Quant au fascisme, il veut surtout renouer avec le faisceau. Ce tribaliste pense que « le faisceau symbolise des gens, prêts à l’action, groupés autour d’une hache, représentant une menace violente ou quelque chose d’« autre encore ». Le faisceau est un avertissement, une promesse de représailles, un signal à destination des traîtres, des jean-foutre et de ceux qui violent la loi (p. 39) ». C’est l’avenir de notre époque dans laquelle « les États bourgeois, efféminés, modernes du “ premier monde ” ne peuvent plus produire de nouvelles cultures de l’honneur (p. 41) ».

Anti-féministe

Jack Donovan combat, vomit même, le féminisme, ce qui est courageux, voire presque insensé, dans le contexte étatsunien. En Amérique du Nord, la soi-disant émancipation féminine a suscité un nouvel ordre moral dément qui réussit l’exploit de cumuler puritanisme, gendérisme et cosmopolitisme. Encore moins aujourd’hui qu’auparavant, « il n’y a aucun honneur à se mesurer aux femmes (p. 72) ». « On ne mélange pas les torchons et les erviettes (p. 76). » Mieux, « quelque chose au plus profond de notre âme nous dit que se battre contre une femme est déshonorant (p. 76) ».

Il s’insurge contre « la seule liberté que le féminisme offre aux hommes est de faire exactement ce que les femmes veulent que les hommes fassent. La liberté de servir (p. 80) ». En masculiniste revendiqué, en viriliste patenté, son avis est tranché. « Les hommes doivent cesser de s’excuser d’être des hommes. Il est en tout premier lieu nécessaire qu’ils arrêtent de demander la permission d’être des hommes (p. 84). »

Cela ne signifie pas que le virilisme de Jack Donovan verse dans la luxure. Attention au piège, prévient-il ! « Nos maîtres féministes et mondialistes aimeraient, par-dessus tout, voir les jeunes hommes totalement absorbés par le sexe, parce qu’ils sont dans toute civilisation la frange la plus dangereuse et potentiellement la plus révolutionnaire de la population (p. 97). » Il réclame une révolution si possible violente.

Salutaire violence

Pour Jack Donovan, elle « est l’étalon-or, le trésor qui garantit l’ordre. En réalité, elle est supérieure à l’étalon-or car elle a une valeur universelle. La violence transcende les bizarreries de la philosophie, de la religion, de la technologie et de la culture (p. 13). » Mieux, d’après lui, « l’ordre exige de la violence (p. 11) ». C’est le moteur du monde; il ne faut ni s’en féliciter, ni le déplorer. « Il est temps d’arrêter de s’inquiéter et d’apprendre à aimer la hache de guerre (p. 18) », surtout si « la Voie virile ne peut être redécouverte que dans la Nuit et le Chaos (p. 41) ».

Jack Donovan ne fera pas la Une du Financial Times, du Washington Post ou du Monde. Il s’en moque : il ne recherche pas la vaine gloriole médiatique. Il œuvre pour un nouvel ordre social dans lequel les hommes et les femmes auront enfin retrouvé leur condition anthropologique initiale respective et complémentaire, très loin des fadaises égalitaristes, féministes et misandriques actuellement en vigueur dans l’Occident globalitaire malade.

Georges Feltin-Tracol

• Jack Donovan, Un ciel sans aigles, Le Retour aux Sources, 2017, 176 p., 15 €.

09:37 Publié dans Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, virilisme, masculinisme, jack donovan, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 26 septembre 2018

La stratégie de diabolisation de la Russie

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La stratégie de diabolisation de la Russie

Auteur : Manlio Dinucci 
Ex: http://www.zejournal.mobi
(image: Davide Bonazzi pour "The Boston Globe")

Le contrat de gouvernement, stipulé en mai dernier par le M5Stelle et par la Lega, confirme que l’Italie considère les États-Unis comme son “allié privilégié”. Lien renforcé par le Premier ministre Conte qui, dans sa rencontre avec le président Trump en juillet, a établi avec les USA “une coopération stratégique, presque un jumelage, en vertu duquel l’Italie devient un interlocuteur privilégié des États-Unis pour les principaux défis à affronter”. En même temps cependant le nouveau gouvernement s’est engagé dans le contrat à “une ouverture à la Russie, à percevoir non pas comme une menace mais comme un partenaire économique” et même comme “potentiel partenaire pour l’Otan”. C’est comme concilier le diable avec l’eau bénite.

On ignore de ce fait, au gouvernement comme dans l’opposition, la stratégie USA de diabolisation de la Russie, visant à créer l’image de l’ennemi menaçant contre qui nous devons nous préparer à combattre.

Cette stratégie a été exposée, dans une audition au Sénat (21 août), par Wess Mitchell, vice-secrétaire du Département d’État pour les Affaires européennes et eurasiatiques : “Pour faire face à la menace provenant de la Russie, la diplomatie USA doit être soutenue par une puissance militaire qui ne soit seconde à personne et pleinement intégrée avec nos alliés et tous nos instruments de puissance”.

Augmentant le budget militaire, les États Unis ont commencé à “re-capitaliser l’arsenal nucléaire”, y compris les nouvelles bombes nucléaires B61-12 qui à partir de 2020 seront déployées contre la Russie en Italie et d’autres pays européens.

Les États-Unis, précise le vice-secrétaire, ont dépensé depuis 2015 11 milliards de dollars (qui monteront à 16 en 2019) pour l’ “Initiative de dissuasion européenne”, c’est-à-dire pour potentialiser leur présence militaire en Europe contre la Russie.

À l’intérieur de l’Otan, ils sont arrivés à faire augmenter de plus de 40 milliards de dollars la dépense militaire des alliés européens et à établir deux nouveau commandements, dont celui pour l’Atlantique contre “la menace des sous-marins russes” situé aux USA. En Europe, les États-Unis soutiennent en particulier “les États sur la ligne de front”, comme la Pologne et les pays baltes, et ils ont supprimé les restrictions à la fourniture d’armes à la Géorgie et à l’Ukraine (c’est-à-dire aux États qui, avec l’agression contre l’Ossétie du Sud et le putsch de Place Maïdan, ont amorcé l’escalade USA/Otan contre la Russie).

Le représentant du département d’état accuse la Russie non seulement d’agression militaire mais d’opérer aux États-Unis et dans les États européens des “campagnes psychologiques de masse contre la population pour déstabiliser la société et le gouvernement”. Pour conduire ces opérations, qui entrent dans le “continuel effort du système poutinien pour la domination internationale”, le Kremlin utilise “la panoplie de politiques subversives employé autrefois par les Bolcheviques et par l’État soviétique, mis à jour pour l’ère digitale”.

Wess Mitchell accuse la Russie de ce dans quoi les USA sont les maîtres : ils ont 17 agences fédérales d’espionnage et subversion, parmi lesquelles celle du Département d’État. Celui-là même qui vient de créer une nouvelle figure : “le Conseiller senior pour les activités et tendances malveillantes de la Russie”(1), chargéde développer des stratégies inter-régionales. Sur ces bases, les 49 missions diplomatiques étasuniennes en Europe et Eurasie doivent mettre en oeuvre, dans leurs pays respectifs, des plans d’action spécifiques contre l’influence russe.

Nous ne savons pas quel est le plan d’action de l’ambassade USA en Italie. Mais, en tant qu’”interlocuteur privilégié desÉtats-Unis”, le premier ministre Conte le saura. Qu’il le communique au parlement et au pays, avant que les “activités malveillantes” de la Russie ne déstabilisent l’Italie.

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

(1) Senior advisor forRussian malign activities and trends” ou SARMAT, nom aussi du dernier missile intercontinental russe. “Réaction amusée de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères : «C’est une violation des droits d’auteur», a déclaré Mme Zakharova. https://fr.sputniknews.com/russie/201808241037798441-depa...(NDT pour la version française)

dimanche, 23 septembre 2018

La lutte pour le pouvoir à l’intérieur des Etats-Unis met en péril la paix dans le monde

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La lutte pour le pouvoir à l’intérieur des Etats-Unis met en péril la paix dans le monde

L’Allemagne adhère encore à l’alliance belliciste américaine

par Willy Wimmer

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Au cours d’une seule semaine, nous nous sommes aperçus de la dimension des événements auxquels nous tous sommes confrontés, même en n’étant pas Américains. Deux personnes ont posé les jalons, représentant les phares de l’establishment belliciste dominant de Washington.

L’un est l’ancien sénateur John McCain, auquel fut rendu un dernier hommage dans le pays entier et dont le cercueil fut placé de façon spectaculaire dans la salle à coupole du Capitole, un traitement d’honneur tout à fait à l’opposé du peu de considération accordé à l’actuel président Donald Trump. Chaque année, il se manifestait à la fameuse conférence de Munich, et il était évident que nul ne pouvait contester sa réputation d’«archiprêtre de la guerre» au sein du parti républicain. Il n’était pas seul, cela fut visible avec l’alliance des va-t’en-guerre englobant également le parti démocratique et sa dernière candidate suprême Hillary Clinton.

Pour des millions d’Américains, Trump est le contrepoids à l’alliance des va-t’en-guerre

Des millions d’Américains ont perçu Washington comme insensible à leurs besoins et ont pensé devoir placer un contrepoids sous forme du président Donald Trump pour sauver l’«Amérique» en tant que pays libre. Toutefois, la Washington politique actuelle éprouve une telle haine contre son propre président, perçu comme «arriviste politique», que l’on doit se demander comment un chef d’Etat peut survivre à une telle menace subversive. Avec John McCain une icône républicaine de la coalition belliciste a disparu, et aucun successeur n’est en vue. La prochaine guerre sera-t-elle donc renvoyée à plus tard?

Bob Woodward: «La grande peur dans la Maison Blanche»

Non, ni à Washington, ni parmi les partisans internationaux des troupes de la sainte croisade washingtonienne, on est forcé d’attendre. Avec la prépublication du livre rédigé par le fameux auteur américain Bob Woodward et intitulé «Fear: Trump in the White House» [La grande peur: Trump à la Maison Blanche], on prépare le terrain. Il semblait que la situation à Washington ne pouvait empirer. Après la mort de John McCain, tout ce qu’on voulait pouvait être mis en route à Washington. Mais une seule chose ne pouvait se faire: attendre jusqu’à ce que le bouquin sur cet abominable actuel habitant de la Maison Blanche sorte de presse – car il ne fallait surtout pas perdre de temps …

Depuis presque deux ans, le président Trump est constamment mis sous pression. Le livre de Bob Woodward est sensé contribuer à l’éliminer de sa présidence et de toute influence politique. Nous Européens pourrions observer cette vision d’autodestruction américaine en nous délectant dans notre fauteuil. Cela est cependant la dernière chose que nous pouvons nous permettre. Pourquoi? Parce que l’establishment washingtonien et ses éminences grises londoniennes sont en train de bricoler des prétextes pour déclencher la prochaine guerre, tant en Syrie qu’avec l’empoisonnement des Skripal. En Europe, nous devons garder les yeux ouverts. Entre la prochaine guerre et nous Européens, il n’a plus que Donald Trump. Selon Sigmar Gabriel, cette guerre pourrait nous éliminer tous. Tant que le président américain ne déclenche pas sa propre guerre, on ne peut prouver le contraire, même si notre espoir de paix ne tient plus qu’à un fil, vu la rage belliqueuse washingtonienne.

Souvenez-vous des mots de Roosevelt – une caractérisation de la politique américaine

On n’a qu’à prendre en compte les transformations de la situation mondiale dont les Etats-Unis sont principalement responsables depuis des décennies. Selon l’auteur allemand Wolfgang Effenberger, dans son livre sur la «Pax Americana» paru déjà en 2004, le président de l’époque Roosevelt a affirmé le 5 octobre 1937 à Chicago dans son texte écrit que «sous la terreur actuelle de l’absence du droit international, des peuples innocents sont brutalement sacrifiés sur l’autel de l’avidité du pouvoir et de la domination sans égard pour la justice et le respect humain.»


Suite à ce discours, il est difficile de s’opposer à l’impression que Roosevelt aurait également – concernant l’Europe et ses régions limitrophes – fustigé à juste titre la politique menée par son pays depuis le déclenchement de la guerre criminelle contre la République fédérale de Yougoslavie et tout ce qui a suivi.

Précarité de la situation actuelle pour nous tous

Cela met en évidence à quel point la situation est précaire pour nous tous qui aimons notre vie tout autant que la vie d’autrui. Le système qui a produit ces guerres doit être maintenu sans pitié, car sinon il faudrait s’attendre à une vague mondiale de procès contre les criminels de guerre. La situation syrienne est hautement dangereuse pour nous tous, car la situation qui s’y dessine à l’horizon est perçue par l’alliance des va-t’en-guerre de Washington comme un gros feu rouge» pour la poursuite de leur politique interventionniste pratiquée depuis 1999. Des bouleversements géopolitiques pourraient suivre presque immédiatement.

«Shareholder Value» et l’establishment libéral de gauche

En analysant de plus près la situation de «Washington», nous réalisons que ce ne sont pas que les guerres qui nous menacent. La campagne électorale du candidat présidentiel Bernie Sanders nous l’avait déjà montré. Tout ce qui pourrait s’opposer au «Shareholder Value» et à l’establishment libéral de gauche doit être abattu inconditionnellement. Ainsi, les rencontres entre la chancelière allemande et le président américain Obama [juste après l’élection de Donald Trump, ndlr.] ayant eu lieu avant et pendant le «Kirchentag protestant allemand» à Berlin font sens: si déjà l’alliance multipartite belliciste avec sa candidate présidentielle Hillary Clinton n’a pas réussi à empêcher l’accès au pouvoir de Donald Trump, il fallait qu’au moins l’establishment libéral de gauche au sein de l’OTAN puisse survivre. Toutes les forces furent mobilisées. Si on analyse la situation en Allemagne, on voit que cette clique défendra sa position de pouvoir avec «bec et ongles».

Le sombre rôle de l’Allemagne

C’est depuis longue date qu’il ne s’agit plus de chercher le «meilleur pour la cité». Après l’expérience de cette dernière élection présidentielle aux Etats-Unis, on ne veut plus remettre en question le système social. Depuis de longues années déjà, les pourfendeurs de l’«économie de marché sociale» sont insultés et étiquetés de «communistes». Quiconque exige que l’«Etat de droit démocratique» soit le fondement pour les droits humains et citoyens est exposé à des attaques, par l’entremise d’agents provocateurs, rappelant le passé allemand, et on leur montre ainsi qu’on ne lâchera plus jamais le pouvoir. Au pire des cas, on mobilisera la Bundeswehr contre son propre peuple, ce qui est d’ailleurs prévu dans le malfamé Traité de Lisbonne de l’Union européenne.


Les sbires du dernier système d’injustice en terre allemande sont mobilisés avec de l’argent étatique pour s’attaquer aux démocrates sincères, pour influencer les gens avec des diffamations auto-fabriquées. On se sert du bourbier politique «rouge-brun» pour obtenir les résultats souhaités en Allemagne.

En Europe, on ne respecte plus les voisins

La candidature de Manfred Weber – candidat de pointe du PPE (parti populaire européen) pour le poste de président de l’organe exécutif de l’UE – illustre parfaitement de quoi la politique berlinoise est capable. Plus personne ne cache le fait que le comportement de la Berlin politique est une des causes principales du Brexit. Avec la chancelière Angela Merkel, le principe du respect pour les voisins, recette du succès de la politique allemande de l’après-guerre, a été abandonné. Manfred Weber fut un éminent pourfendeur de l’immigration de masse organisée par Mme Merkel. Que veut-on atteindre avec un tel président allemand pour l’UE? Servir l’Europe ou plutôt le système de pouvoir berlinois, entièrement soumis à l’alliance des va-t’en-guerre washingtoniens?    •


(Traduction Horizons et débats)

vendredi, 21 septembre 2018

Ces multiples Coups d’État ratés mènent-ils à la chute de l’Amérique?

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Ces multiples Coups d’État ratés mènent-ils à la chute de l’Amérique?

par Brandon Smith
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

On a beaucoup parlé de « coups d’État » au cours des deux dernières années, non seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. Comme je l’ai noté dans des articles récents, les coups d’État ratés, en particulier, ont été très populaires comme moyen pour certains gouvernements de consolider le pouvoir et d’affirmer des changements dictatoriaux. Dans certains cas, aucune preuve concrète n’a été présentée que le coup d’État a réellement existé. 

En Turquie, en 2016, Recep Erdogan a revendiqué le « succès » du blocage d’un coup d’État potentiel impliquant de nombreux employés du gouvernement et du personnel militaire qui comprenait des combats actifs autour des principaux sites gouvernementaux tels que le palais présidentiel et le parlement turc. Erdogan soutient que le coup d’État venait du « Mouvement Gulen », un mouvement d’opposition politique entourant Fethullah Gulen, un ancien allié d’Erdogan qui réside aux États-Unis depuis 1999 et qui s’est brouillé avec le président turc en 2013 après avoir critiqué sa corruption. 

Jusqu’à présent, les preuves d’un « combat » réel avec des forces de ce « coup d’État » sont minces au point qu’on peut se demander si un « coup d’État » s’est réellement produit. La plupart des rapports citent des tirs de chars et d’avions, ainsi que près de 300 personnes tuées. Des images vidéo montrent des tirs aléatoires, des explosions dans des zones civiles ainsi que des citoyens turcs qui se déplacent sans but autour des chars d’assaut. Avec des dizaines de milliers d’employés du gouvernement emprisonnés ou licenciés après l’événement, le nombre de combats réels semble avoir été plutôt limité et sous contrôle. 

Deux ans plus tard, la Turquie n’a pas encore produit de preuve tangible d’un « coup d’État », sans parler de la preuve que le « Mouvement Gulen » était impliqué. En juillet de cette année, Erdogan a soumis des « preuves » qui, selon lui, sont des motifs d’extradition de Fethullah Gulen. Cette preuve semble tourner autour des visites présumées effectuées dans le complexe du mouvement en Pennsylvanie par des membres accusés du « coup d’État », mais ne fournit aucune clarification sur la preuve du « coup d’État » lui-même. 

L’événement chaotique n’a duré que quelques heures et sent le scénario du type « remuer la queue du chien » ; une attaque comme celle de « l’incendie du Reichstag », complètement fabriquée, qui aurait pu être facilement scénarisée par Erdogan lui-même comme excuse pour affirmer des contrôles totalitaires en Turquie et pour éliminer les critiques politiques et certaines personnes au sein du gouvernement et de l’armée qui avaient des opinions contraires à celles d’Erdogan. Erdogan a pointé du doigt le Mouvement Gulen avant même que la fumée ne se soit dissipée lors de la tentative de « coup d’État », ce qui suggère un bouc émissaire prédéterminé. Erdogan contrôle les médias turcs (y compris l’accès aux médias sociaux) et le pouvoir judiciaire, ce qui signifie qu’il contrôle également le récit qui quitte le pays en termes de faits et de preuves. 

Les seules choses que le « coup d’État » semble avoir accomplies sont de cimenter Erdogan comme centre de domination politique pour les années à venir, et de causer une division considérable entre les États-Unis et la Turquie, menaçant sa sortie de l’OTAN. La Turquie s’oriente maintenant vers des accords bilatéraux avec la Russie, ce qui était peut-être le plan depuis le début. 

Comme je l’ai noté dans mes articles sur le faux paradigme Est/Ouest, les élites financières se préparent à lancer ce qu’elles appellent la « réinitialisation économique mondiale », et cette réinitialisation déplacera le pouvoir économique (et donc géopolitique) des États-Unis et de certaines parties de l’Ouest vers les mains des nations de l’Est ainsi que vers des institutions comme le FMI et la BRI. La Turquie est un élément clé de la domination géostratégique pour les États-Unis et l’OTAN. Le réalignement de la nation vers l’Est changera le centre du pouvoir pour le globe. 

Un « coup d’État raté » ou ce que certains analystes pourraient appeler un « coup d’État contre son camp » a également eu lieu cette année chez un autre allié clé des États-Unis, l’Arabie saoudite. Des rumeurs d’attentats sur la vie du prince Mohammad Bin Salman ainsi que des appels au « coup d’État » du prince Khaled bin Farhan en exil ont abouti à l’arrestation et à la détention de nombreux responsables saoudiens par MBS. Aucune preuve d’un coup d’État réel contre le Prince n’a été présentée jusqu’à présent. 

220px-Crown_Prince_Mohammad_bin_Salman_Al_Saud_-_2017.jpgSalman a procédé dans le sillage de la crise à une consolidation de son pouvoir en tant que successeur du roi, ainsi qu’à l’extorsion de milliards de dollars à ses captifs en échange de leur liberté. Il a conservé pour lui-même les postes les plus importants au sein du gouvernement saoudien, y compris les postes de ministre de la Défense, de ministre de l’Intérieur et de chef de la Garde nationale. Son seul obstacle est d’attendre que le roi abdique officiellement ou meurt. 

MBS est surtout connu dans le monde économique pour sa « Vision 2030 », qui vise à mettre fin à la dépendance de l’Arabie saoudite à l’égard des recettes pétrolières, mais qui semble également chercher des alternatives au pétrodollar en termes de commerce à mesure que la nation renforce ses liens avec la Chine et la Russie. Si l’Arabie saoudite rompt avec le dollar américain comme principal moyen de commerce du pétrole, cela tuera inévitablement le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar. La « Vision 2030 » semble également s’aligner exactement sur les « objectifs de développement durable » de l’Agenda 2030 du FMI. [Plutôt celui de l’ONU, NdT] 

Salman est soutenu dans son projet 2030 par l’intermédiaire de son Fonds d’investissement public (qui, dans un style globaliste ironique, n’est en fait pas un fonds public). Le fonds est largement financé par d’importants donateurs globalistes, dont The Carlyle Group, Goldman Sachs, ainsi que Blackstone et Blackrock. Ce soutien à une Arabie saoudite découplée par les entreprises internationales suggère une fois de plus que l’objectif globaliste est de tuer le statut de réserve mondiale du dollar, plutôt que de le protéger. 

Alors que le récit du « coup d’État raté » continue de s’intensifier, j’ai remarqué une tendance inquiétante en Amérique qui correspond à certains éléments des « coups d’État » en Turquie et en Arabie saoudite. C’est-à-dire qu’il est possible qu’un autre « coup d’État raté » soit en attente pour les États-Unis, ouvrant la voie à Donald Trump pour initier des mesures de type loi martiale. 

J’ai mis en garde contre cette possibilité des mois avant l’élection dans mon article « Clinton contre Trump et la cooptation du Mouvement de la Liberté », ce qui explique en partie les raisons pour lesquelles j’ai prédit que Trump gagnerait et entrerait au Bureau Ovale. 

À l’époque, j’étais certain que les globalistes feraient un grand usage de la présidence Trump, plus en fait que d’une présidence Clinton. Cependant, je n’étais pas sûr si Trump était une opposition contrôlée ou simplement un bouc émissaire utile pour la crise économique que les globalistes sont clairement en train de manigancer. Maintenant, il semble qu’il soit les deux. 

L’histoire de Trump était déjà suspecte. Il a été libéré sous caution de ses dettes considérables entourant son casino Taj Mahal à Atlantic City au début des années 1990 par Wilber Ross, agent bancaire de Rothschild, ce qui l’a sauvé de l’embarras et peut-être même sauvé toute sa fortune. Cela n’était pas nécessairement suffisant pour refuser à Trump le bénéfice du doute, à mon avis. 

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Beaucoup d’hommes d’affaires finissent par faire affaire avec des banques élitistes à un moment donné de leur carrière. Mais lorsque Trump est entré en fonction et a commencé à charger son cabinet avec des goules de Goldman Sachs, JP Morgan, du Council on Foreign Relations et a donné à Wilber Ross le poste de secrétaire au commerce, il est devenu évident que Trump est en fait une marionnette pour les banques. 

Certains militants du mouvement pour la liberté ignorent cette réalité et tentent d’argumenter autour des faits de ces associations avec Trump. « Qu’en est-il de toute l’opposition des médias à Trump ? Est-ce que cela n’indique pas qu’il n’est pas contrôlé ? ». Je dis, pas vraiment. 

Si l’on examine l’histoire des « faux coups d’État », il y a TOUJOURS un élément de division orchestrée, parfois entre les globalistes et leurs propres marionnettes. C’est ce qu’on appelle la « guerre de 4ème génération », dans laquelle presque toutes les divisions sont une illusion et la véritable cible est la psyché publique. 

Cela ne veut pas dire que l’opposition de gauche à Trump et chez les conservateurs n’est pas réelle. C’est tout à fait vrai. La gauche est passée d’une extrémité idéologique profonde à un abîme de folie enragée, mais le tableau d’ensemble n’est pas aussi simple que « Gauche contre Droite ». Au lieu de cela, nous devons regarder la situation plus comme un échiquier, et au-dessus de cet échiquier se dessinent les globalistes, essayant de contrôler toutes les pièces nécessaires des DEUX côtés. Chaque provocation des gauchistes vise à susciter une réponse prévisible de la part des conservateurs au point que nous devenions ce que les globalistes veulent que nous devenions. 

Ce qui veut dire que les globalistes espèrent qu’à travers l’exploitation d’idiots utiles à gauche, ils peuvent exaspérer les conservateurs au point d’abandonner leurs principes constitutionnels. Par exemple, l’utilisation de la censure des médias sociaux des opinions conservatrices est clairement conçue pour inciter les conservateurs à se tourner vers les grands gouvernements pour forcer des entreprises comme Twitter, Facebook et YouTube à jouer le rôle de « services publics ». En d’autres termes, les conservateurs abandonneraient leurs principes sur la propriété privée en nationalisant les médias sociaux comme le feraient les communistes. 

Bien sûr, une solution plus simple serait que les conservateurs lancent leurs propres plateformes de médias sociaux et offrent une meilleure alternative. Nous devrions réduire l’influence du gouvernement dans ces secteurs et mettre fin à la protection des entreprises, au lieu d’accroître encore davantage l’influence du gouvernement. Mais cette solution n’est jamais proposée dans le récit, de sorte que le discours public est complètement contrôlé. 

Au fur et à mesure que cela se produit, les conservateurs sont de plus en plus sensibles à l’idée d’un coup d’État venant de la gauche, allant du silence des voix conservatrices à la mise en accusation de Trump sur la base d’idées frauduleuses de « collusion russe ». 

Pour être clair, l’extrême gauche n’a aucun respect pour les libertés individuelles ou le droit constitutionnel. Elle utilise la Constitution quand cela lui convient, puis essaie de la démolir quand cela ne lui convient pas. Cependant, l’extrême gauche est aussi un tigre de papier ; ce n’est pas une véritable menace pour les valeurs conservatrices parce que ses membres sont marginaux, faibles, immatures et irrationnels. Leur seul pouvoir réside dans leur influence au sein des médias grand public, mais avec l’évanouissement des médias dominants face aux médias alternatifs, leur influence sociale est limitée. Il suffit peut-être d’organiser un « coup d’État », mais ce serait inévitablement un « coup d’État raté ». 

Ce ne sont donc pas les gauchistes qui représentent la plus grande menace pour la liberté individuelle, mais le globalisme qui influence l’administration de Trump. Un « coup d’État raté » venant de la gauche pourrait servir de justification à des « sauvegardes » incrémentielles et inconstitutionnelles. Et les conservateurs peuvent être amenés à soutenir ces mesures car la menace serait exagérée. 

J’ai toujours dit que les seuls qui peuvent détruire les principes conservateurs sont les conservateurs. Les conservateurs diminuent leurs propres principes chaque fois qu’ils abandonnent leur conscience et deviennent exactement comme les monstres qu’ils espèrent vaincre. Et ne vous y trompez pas, les globalistes sont bien conscients de cette stratégie. 

51458BPRMWL._SX309_BO1,204,203,200_.jpgCarroll Quigley, professeur pro-globaliste et auteur de Tragedy and Hope, un livre publié il y a plusieurs décennies qui décrit le plan d’un système économique et politique mondial unique, est cité dans son discours « Dissent : Do We Need It » : 

« Ils disent : ‘Le Congrès est corrompu.’ Je leur demande : ‘Que savez-vous du Congrès ? Connaissez-vous le nom de votre député ?’ D’habitude, ils ne le savent pas. C’est presque un réflexe avec eux, comme de voir un cochon fasciste dans chaque policier. Pour eux, tous les membres du Congrès sont des escrocs. Je leur dis qu’ils doivent passer beaucoup de temps à apprendre le système politique américain et son fonctionnement, puis à travailler au sein du système. Mais la plupart d’entre eux n’y croient pas. Ils insistent sur le fait que le système est totalement corrompu. J’insiste sur le fait que le système, l’establishment, quel que soit le nom que vous lui donnez, est tellement équilibré par des forces diverses que de très légères pressions peuvent produire des résultats perceptibles. 

Par exemple, j’ai parlé de la classe moyenne inférieure en tant qu’épine dorsale du fascisme dans l’avenir. Je pense que cela peut arriver. Les membres du parti nazi en Allemagne étaient toujours de la classe moyenne inférieure. Je pense que les mouvements de droite dans ce pays sont assez généralement bien représentés dans ce groupe. » 


Est-ce qu’un « coup d’État raté » est mis en scène pour influencer les conservateurs à devenir les « fascistes » que la gauche nous accuse d’être ? La suite du récit suggère certainement qu’il s’agit du plan de jeu. 

Brandon Smith
 
Note du Saker Francophone
 
Cette vision de False Flag en Turquie a été évoquée à l'époque, moins en Arabie saoudite. Brandon Smith n'y voit pas la main de la CIA. C'est une opinion qui se défend car on sent Erdogan capable d'une telle machination surtout qu'il en sort grand vainqueur, ayant fait le grand ménage parmi ces opposants. Dans le cas de l'Arabie saoudite, c'est encore moins flagrant et les rumeurs de blessures de MBS semblent infondées, celui-ci étant apparu à Moscou pendant le Mondial. Maintenant, derrière le rideau, tout est possible. Tous ceux qui ont des leviers de pouvoir les utilisent au mieux de leurs intérêts réels ou supposés. On vit une époque formidable où tout est possible. Est-ce que le plan de « fasciser » la classe moyenne américaine en souffrance est réel ? L'avenir le dira. Vu le peu d'engouement des manifestations néo-nazies aux USA, on peut en douter, fort heureusement. En Europe, le risque tourne autour des migrants qui sont importés massivement et donc la publicité autour de faits réels ou fabriqués pourrait soulever une vague de violence en retour, qui nous serait bien sûr reprochée collectivement par la suite. Il faut donc dénoncer sans relâche les grosses mains derrière le rideau, tenant le système financier et l'outil militaire et utiliser le droit pour faire respecter l'ordre.

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

dimanche, 16 septembre 2018

Qui est Tulsi Gabbard?

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Qui est Tulsi Gabbard?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Tulsi Gabbard est une femme politique américaine, membre du parti démocrate et représentante depuis 2013 à la Chambre des Représentants du deuxième district d'Hawaï, un des Etats des Etats-Unis.

Note de la rédaction: ce mois-ci, nous avons deux invitées du mois. Ne nous en plaignons pas

Tulsi Gabbard  se distingue par son courage, dans la vie politique de ce pays où les femmes sont rares et où l'on n'entend guère de voix osant contester les décisions du complexe politico-militaro-industriel dont Donald Trump est est devenu à son tour l'otage. Une balle perdue est vite arrivée. 

Il serait vain d'espérer qu'elle puisse sérieusement contribuer à faire modifier la politique internationale du pouvoir. Néanmoins sa voix se fera sans doute de plus en plus entendre, alors que cette politique rencontre des difficultés croissantes à s'imposer notamment face à la Russie et à la Chine. Les nombreux électeurs (trices) qui commencent à remettre en question cette politique et lui cherchent des alternatives seront certainement influencé(e)s par Tulsi Gabbard.

Ainsi, lors d'une séance de la Chambre des représentants, elle vient de reprocher à l'actuelle politique américaine en Syrie de « se tenir aux côtés de 20 000 à 40 000 terroristes d'al Qaïda et d'autres groupe djihadistes, et de menacer d'attaquer militairement la Russie, la Syrie et l'Iran s'ils osent attaquer ces terroristes ».  Ceci constitue pour elle une « trahison du peuple américain, et spécialement des victimes de l'attaque du 9/11 », et également de « ses compagnons d'armes» ayant servi et servant dans les nombreuses campagnes depuis le 9/11. Elle accuse Trump de se conduire dans cette circonstance en « parrain protecteur d'al Qaïda et des autres terroristes ».

Elle peut parler légitimement de ses « compagnons d'armes » car elle a elle-même servi dans l'armée américaine lors de trois déploiements en Irak en 2004.

Références
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tulsi_Gabbard

Voir aussi en anglais
https://en.wikipedia.org/wiki/Tulsi_Gabbard

page personnelle sur Facebook https://www.facebook.com/VoteTulsi

Elle ne manque pas d'ennemis virulents, comme on peut le supposer. Voir par exemple
ttps://www.tulsigabbard.guru/

 

mercredi, 12 septembre 2018

Un empire diabolique de faux drapeaux

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Un empire diabolique de faux drapeaux

par Edward Curtin 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le passé n’est pas mort, ce sont les gens qui dorment. Les cauchemars et les rêves éveillés que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de meurtres qui se sont perpétués au plus profond de notre passé et qui se sont perpétués dans le présent. Aucune fausse amnésie n’effacera la vérité sanglante de l’histoire américaine, la grâce bon marché que nous nous accordons à nous-mêmes ; nous nous sommes, comme l’a dit Harold Pinterdans son discours du prix Nobel, nourris « du vaste tapis de mensonges » qui nous entoure, mensonges proférés depuis très longtemps par des dirigeants nihilistes et leurs porte-parole médiatiques ; nous avons ou devrions avoir mauvaise conscience de ne pas reconnaître être complices actifs ou silencieux de la répression de la vérité et de millions de crimes vicieux au Canada et ailleurs.

Mais, comme l’a dit Pinter :

« Je crois qu’en dépit des énormes obstacles qui existent, une détermination intellectuelle inébranlable, inébranlable et féroce, en tant que citoyens, à définir la vérité réelle de nos vies et de nos sociétés est une obligation cruciale qui nous incombe à tous. C’est en fait obligatoire ».

Nul n’est plus emblématique de ce noble effort que David Ray Griffin, qui, livre après livre depuis les attentats du 11 septembre 2001, a méticuleusement exposé les dessous de l’empire américain et de ses méchants maîtres. Sa persévérance à essayer d’atteindre les gens et de les mettre en garde contre les horreurs qui en ont résulté est extraordinaire. En excluant ses travaux philosophiques et théologiques, c’est son quinzième livre depuis 2004 sur ces graves questions de vie et de mort et sur l’avenir du monde.

Dans ce livre magistral, il fournit un argument historique puissant selon lequel, dès le début, avec l’arrivée des premiers colons européens, ce pays, malgré toute la rhétorique selon laquelle il a été fondé et guidé par Dieu, a été « plus malveillant que bienveillant, plus démoniaque que divin ». Il présente chronologiquement cette histoire, étayée par une documentation minutieuse, pour appuyer sa thèse.

Dans son livre précédent, Bush et Cheney : Comment ils ont ruiné l’Amérique et le monde, Griffin a catalogué les mauvaises actions qui ont découlé des attaques du 11 septembre, alors que dans celui-ci – un préquelle – il offre une leçon d’histoire américaine qui remonte à des siècles, et il montre qu’on aurait raison en traitant les États-Unis « d’empire de faux drapeaux ».

Les attentats du 11 septembre 2001 sont le point d’appui de ses deux livres. On ne saurait surestimer leur importance, non seulement en raison de leur cruauté inhérente qui a causé la mort de milliers d’Américains innocents, mais aussi depuis qu’ils sont devenus la justification des campagnes meurtrières des États-Unis, appelées « guerres contre le terrorisme », qui ont fait des millions de victimes dans le monde. Un éventail international de personnes sacrifiables. Aussi terrifiants qu’elles aient été, et devaient être, il y a de nombreux précédents, bien qu’une grande partie de cette histoire soit cachée dans l’ombre. Griffin les éclaire d’une lumière vive, la plupart de ses analyses se concentrant sur les années 1850-2018.

dRGri.jpgEn tant que théologien et philosophe, il est bien conscient de l’importance de la nécessité pour la société de légitimer religieusement son autorité séculière, d’offrir à son peuple un bouclier contre la terreur et les craintes multiples de la vie par un mythe protecteur qui a été utilisé avec succès par les États-Unis pour terroriser les autres, de montrer comment les termes selon lesquels les États-Unis sont légitimés comme « nation choisie » par Dieu et les Américains comme « peuple élu » par Dieu ont évolué au fil du temps, à la lumière de l’avancée des processus de sécularisation et de pluralisme qui se sont développés. Les noms ont changé, mais la signification est la même. Dieu est de notre côté, et quand c’est ainsi, l’autre côté est maudit et peut être tué par le peuple de Dieu, qui se bat toujours contre le Diable.

Il l’illustre en commençant par une citation de la première allocution inaugurale de George Washington, où ce dernier parle de « la main invisible » et « d’agence providentielle » qui guide le pays, et en terminant par Obama qui dit « Je crois en l’exceptionnalisme américain de tout mon être ».  Entre les deux, nous entendons Andrew Jackson dire que « la Providence s’est déversée sur cette terre bénie » et Henry Cabot Lodge en 1900 qualifie la mission divine de l’Amérique de « destinée manifeste ». La religion américaine d’aujourd’hui est l’exceptionnalisme américain, un euphémisme actualisé pour le « Nouvel Israël de Dieu » ou la « Nation rédemptrice ».

Au cœur de ce verbiage se trouve l’illusion que les Etats-Unis, en tant que pays béni et bon, ont une mission divine de répandre la « démocratie » et la « liberté » à travers le monde, comme l’a déclaré Hilary Clinton lors de la campagne présidentielle de 2016 en disant que « nous sommes grands parce que nous sommes bons » et en 2004 quand George W. Bush disait : « Comme des générations précédentes, nous avons un appel venant d’au-delà les étoiles pour défendre notre liberté ». De tels sentiments ne pouvaient être reçus qu’avec un rire sardonique de la part des innombrables victimes par-ci par-là « libérées » par les dirigeants violents de l’Amérique, comme l’atteste Griffin.

Ayant établi le fait que l’Amérique revendique le statut divin, il guide ensuite le lecteur à travers divers penseurs qui ont pris parti sur la question des États-Unis, qu’ils soient indulgents ou malveillants. Tout ceci est préliminaire au cœur du livre, qui est une leçon d’histoire documentant la malignité au cœur de la trajectoire américaine.

« On dit souvent que l’impérialisme américain a commencé en 1898, lorsque Cuba et les Philippines furent les principales récompenses », commence-t-il. « Ce qui était nouveau à cette époque, cependant, c’est que l’Amérique a pris le contrôle de pays en dehors du continent nord-américain ».

Le « droit divin » de s’emparer des terres des autres et de les tuer a commencé bien avant, et bien qu’aucune mer n’ait été traversée selon la conception habituelle de l’impérialisme, le génocide des Amérindiens a largement précédé 1898. De même que le « destin manifeste » qui a déclenché la guerre avec le Mexique, la confiscation de ses terres et l’expansion vers l’ouest, jusqu’au Pacifique.

Cette période de construction de l’empire dépendait fortement de « l’autre grand crime contre l’humanité » qu’était la traite négrière, où l’on estime que 10 millions d’Africains sont morts, en plus de la brutalité malsaine de l’esclavagisme lui-même.

« Peu importe la brutalité des méthodes, les Américains étaient employés comme instruments à des fins divines, écrit Griffin. Et, ajoute-t-il à juste titre, il n’est pas vrai que les entreprises impérialistes américaines à l’étranger ne se sont imposées qu’en 1898, car dans les années 1850, le commodore Perry a forcé « les arrogants japonais » à ouvrir leurs ports au commerce américain par la diplomatie de la canonnière ».

Puis, en 1898, le rythme de l’expansion impériale outre-mer s’est accéléré de façon spectaculaire avec ce qu’on a appelé « la guerre hispano-américaine » qui a abouti à la prise de Cuba et des Philippines et à l’annexion d’Hawaii. Griffin dit que ces guerres pourraient être appelées « les guerres pour s’emparer des colonies espagnoles ». Son analyse de la brutalité et de l’arrogance de ces actions fait comprendre au lecteur que le massacre de My Lai au Vietnam et d’autres atrocités plus récentes ont un lourd pedigree qui fait partie d’une structure institutionnelle, et pendant que les Philippins, les Cubains et tant d’autres étaient massacrés, Griffin écrit :

« Anticipant la déclaration du Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, qui a dit : « Nous ne sommes pas un empire », le Président McKinley a déclaré que l’impérialisme était étranger au tempérament et au génie de ces peuples généreux et libres ».

A l’époque comme aujourd’hui, un fou rire peut-être est la seule réponse à de telles conneries, et comme Griffin cite Mark Twain qui dit qu’il serait facile de créer un drapeau pour les Philippines :

« Nous prenons juste notre drapeau habituel, avec les rayures blanches peintes en noir et les étoiles remplacées par le crâne et les os en croix ».

Cela aurait également fonctionné pour la Colombie, le Panama, Porto Rico, la République dominicaine, Haïti, le Nicaragua et d’autres pays soumis à l’idéologie de la Doctrine Monroe ; partout où la liberté et l’indépendance nationale ont soulevé la tête, les États-Unis sont intervenus rapidement avec leur puissante armée antirévolutionnaire et leurs brutalités financières. En Extrême-Orient, la politique de la « porte ouverte » a été utilisée pour piller la Chine, le Japon et d’autres pays.

Mais tout cela n’était que le début. Griffin montre comment Woodrow Wilson, la quintessence du libéral démocrate sournois et traître, qui prétendait vouloir tenir l’Amérique à l’écart de la Première Guerre Mondiale, a fait exactement le contraire pour s’assurer que les États-Unis en viennent à dominer les marchés étrangers que ses maîtres capitalistes demandaient. Ainsi, Griffin explore comment Wilson a conspiré avec Winston Churchill pour utiliser le naufrage du Lusitania comme un casus belli et comment le dur traitement de l’Allemagne par le Traité de Versailles a préparé le terrain pour la Deuxième Guerre Mondiale.

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Il nous raconte comment, entre les deux guerres mondiales, la diabolisation de la Russie et de la nouvelle Union Soviétique a commencé. Cette déprédation de la Russie, qui rugit à plein régime aujourd’hui, est un thème qui revient tout au long de La Trajectoire américaine. On ne saurait trop insister sur son importance. Wilson qualifia le gouvernement bolchevique de « gouvernement de terreur » et, en 1918, « envoya des milliers de soldats dans le nord et l’est de la Russie, les laissant là jusqu’en 1920 ».

Que les États-Unis aient envahi la Russie est un fait rarement mentionné et même à peine connu des Américains. Peut-être que la prise de conscience et la diabolisation séculaire de l’URSS/Russie éclaireraient ceux qui achètent la propagande anti-russe actuelle appelée « Russiagate ».

Pour égaler cet acte « divin » d’intervention impériale à l’étranger, Wilson a fomenté la Peur Rouge chez nous, qui, comme le dit Griffin, avait une importance durable et incalculable car elle a créé la peur américaine de la pensée radicale et de la révolution qui existe encore aujourd’hui et sert de justification pour soutenir des dictateurs brutaux dans le monde et réprimer la liberté chez nous (comme cela se passe actuellement).

Il nous donne de brefs résumés de certains dictateurs que les États-Unis ont soutenus, et nous rappelle le dicton d’un autre démocrate libéral, Franklin Roosevelt, qui a dit du brutal dictateur nicaraguayen Anastasio Somoza :

« C’est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute ».

Somoza terrorisera son propre peuple pendant 43 ans. Il en a été de même à Cuba, au Chili, en Iran, au Guatemala, en République dominicaine, en Haïti, etc. Les États-Unis ont également soutenu Mussolini, n’ont rien fait pour empêcher le renversement fasciste de la République espagnole par Franco et ont soutenu le gouvernement de droite de Chiang-Kai Shek dans ses efforts pour dominer la Chine.

C’est une histoire très sombre et très laide qui confirme la nature démoniaque des actions américaines dans le monde.

Puis Griffin fait exploser les nombreux mythes sur ce que l’on appelle la « Bonne Guerre » – la Seconde Guerre Mondiale. Il explique les mensonges racontés au sujet de l’attaque « surprise » japonaise contre Pearl Harbor, comment Roosevelt souhaitait faire entrer les Etats-Unis dans la guerre, tant dans le Pacifique qu’en Europe, et à quel point les intérêts économiques américains étaient en jeu. Il critique le mythe selon lequel l’Amérique souhaitait avec désintéressement défendre les peuples épris de liberté dans leurs batailles contre les régimes brutaux et fascistes. Cela, nous dit-il, n’est qu’une petite partie de l’histoire :

« Il ne s’agit toutefois pas d’une image exacte de la politique américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Certes, beaucoup de gens ont été libérés de terribles tyrannies par les victoires alliées.  Mais le fait que ces personnes en aient profité n’était qu’un résultat fortuit et non un motif de la politique américaine. Ces politiques, comme l’a découvert Andrew Bacevich, étaient fondées sur un « intérêt personnel inébranlable ».

Ensuite, il y a les bombardements conventionnels et atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Rien n’est plus démoniaque, comme le montre Griffin. Si ces massacres de civils de sang-froid et les mensonges qui les justifient ne convainquent pas le lecteur qu’il y a longtemps eu quelque chose de radicalement mauvais au cœur de l’histoire américaine, rien ne le fera. Griffin montre comment Truman et ses conseillers et généraux, y compris Dwight Eisenhower et l’amiral William D. Leahy, chef d’état-major de Truman, savaient que le largage des bombes atomiques était inutile pour mettre fin à la guerre, mais ils le firent quand même.

Il nous rappelle la réponse de la secrétaire d’État, Mme Madeline Albright, à la question de savoir si elle pensait que la mort de plus de 500 000 enfants irakiens à la suite des sanctions économiques paralysantes imposées par Mme Clinton valait la peine :

« Mais, oui, nous pensons que le prix en vaut la peine » (remarquez l’utilisation du présent « en vaut la peine » exprime la nature continue de ces crimes de guerre). Mais c’est aussi la femme qui a dit : « Nous sommes la nation indispensable. Nous restons grands… »

Griffin consacre d’autres chapitres à la création de la guerre froide, à l’impérialisme américain pendant la guerre froide, aux interventions de l’après-guerre froide, à la guerre du Vietnam, à la course à la domination mondiale et aux opérations sous faux drapeaux, entre autres sujets.

Quant aux opérations de faux drapeaux, il affirme :

« En effet, la trajectoire de l’Empire américain s’est tellement appuyée sur ce type d’attaques qu’on pourrait le décrire comme un empire de faux drapeaux ».

Dans le chapitre sur les faux drapeaux et tout au long du livre, il discute de plusieurs des faux drapeaux dans lesquels les États-Unis se sont engagés, y compris l’Opération Gladio, l’opération terroriste États-Unis/OTAN dans toute l’Europe que l’historien suisse Daniele Ganser a largement documentée, une opération visant à discréditer les communistes et socialistes. Ces opérations étaient directement liées à l’OSS, à la CIA et à son directeur Allen Dulles, à son acolyte James Jesus Angleton et à leurs complices nazis, comme le général Reinhard Gehlen. Lors d’un attentat de ce type en 1980 à la gare de Bologne, en Italie, ces terroristes américains ont tué 85 personnes et en ont blessé 20 autres. Comme pour les bombes larguées aujourd’hui par l’Arabie Saoudite sur des écoliers yéménites, l’explosif utilisé a été fabriqué pour l’armée américaine. À propos de ces atrocités américaines avérées, Griffin dit :

« Ces révélations montrent la fausseté d’une hypothèse largement répandue chez les Américains. Tout en reconnaissant que les militaires américains font parfois des choses terribles à leurs ennemis, la plupart des Américains ont supposé que les chefs militaires américains n’ordonneraient pas le meurtre de civils innocents dans les pays alliés à des fins politiques. L’opération Gladio a montré que cette hypothèse était fausse ».

Il a raison, mais j’ajouterais que les dirigeants derrière tout cela étaient des civils, tout autant, voire plus que des militaires.

Dans le cas de l’Opération Northwoods, ce sont les chefs d’état-major interarmées qui ont présenté au président Kennedy cette proposition de faux drapeaux qui justifierait une invasion américaine à Cuba. Cela aurait impliqué le meurtre de citoyens américains sur le sol américain, des bombardements, des détournements d’avions, etc.

Le président Kennedy considérait de telles personnes et de tels plans comme insensés, et il les a rejetés en tant que tels. Ce faisant, il nous en dit long, car beaucoup d’autres présidents les auraient approuvés. Et encore une fois, combien d’Américains sont au courant de cette proposition dépravée qui est documentée et facilement accessible ? Combien d’entre eux veulent même la consulter ?  Car la nécessité de rester dans le déni des faits de l’histoire et de croire en la bonté essentielle des dirigeants de l’Amérique est une noix très difficile à casser. Griffin a écrit une douzaine de livres sur le 11 septembre 2001, en essayant de le faire.

Si l’on est prêt à embrasser les faits historiques, ce livre exceptionnel ouvrira les yeux sur la nature démoniaque de longue date des actions des dirigeants des États-Unis. Un lecteur ne peut sortir de son histoire lucidement présentée sans être affecté, à moins de vivre dans un monde fantastique qu’il s’impose. Le dossier est clair, et Griffin le présente dans toute son horreur graphique. Ce qui ne veut pas dire que les États-Unis n’ont pas « fait à la fois le bien et le mal, et qu’ils ne peuvent donc pas raisonnablement être considérés comme purement divins ou purement démoniaques« . Les questions de pureté ont pour but d’obscurcir les vérités fondamentales. Et la question qu’il pose dans son sous-titre – Divin ou démoniaque ? – est vraiment une question rhétorique, et quand il s’agit de la « trajectoire » de l’histoire américaine, le démon gagne haut la main.

Je m’en voudrais de ne pas signaler un endroit où Griffin laisse tomber le lecteur. Dans son long chapitre sur le Vietnam, qui regorge d’excellents faits et analyses, il commet une erreur cruciale, ce qui est inhabituel pour lui. Cette erreur apparaît dans une section de quatre pages sur la politique du président Kennedy à l’égard du Vietnam. Dans ces pages, Griffin s’appuie sur le terrible livre de Noam Chomsky – Rethinking Camelot : JFK, la guerre du Vietnam et la culture politique américaine (1993), un livre dans lequel Chomsky ne montre aucun respect pour les preuves ou les faits – pour peindre Kennedy comme étant en accord avec ses conseillers, la CIA, et l’armée concernant le Vietnam. C’est tout à fait faux. Griffin a dû être plus attentif et l’a compris.

La vérité est que Kennedy a été assiégé et entouré par ces gens démoniaques, qui voulaient l’isoler, ignorer ses instructions et l’assassiner pour atteindre leurs objectifs au Vietnam. Au cours de la dernière année de sa vie, JFK avait pris un virage radical vers l’établissement de la paix, non seulement au Vietnam, mais aussi avec l’Union Soviétique, Cuba et dans le monde entier. Un tel revirement était anathème pour les amoureux de la guerre. Il devait donc mourir.

Contrairement aux tromperies de Chomsky, motivé par sa haine de Kennedy et peut-être quelque chose de plus sinistre (il soutient aussi la Commission Warren, pense que l’assassinat de JFK n’était pas grave, et accepte la version officielle manifestement fausse des attaques du 11 septembre 2001), Griffin aurait dû affirmer avec insistance que Kennedy avait publié la NSAM 263 le 11 octobre 1963 appelant au retrait des troupes américaines du Vietnam, et qu’après son assassinat un mois plus tard, Lyndon Johnson avait annulé cet ordre de retrait avec la NSAM 273. Malgré Chomsky, toutes les meilleures études et preuves documentaires le prouvent. Et pour Griffin, un merveilleux érudit, écrire que le passage de Kennedy à Johnson n’entraînerait aucun changement fondamental de politique est si scandaleusement faux que j’imagine que Griffin, un homme passionné par la vérité, s’est simplement trompé et qu’il a été négligent ici. Car rien n’est plus faux.

Ironiquement, Griffin présente un dossier magistral pour sa thèse, tout en oubliant le seul homme clé, le président John Kennedy, qui a sacrifié sa vie pour tenter de changer la trajectoire de l’histoire américaine de son cours démoniaque.

C’est une erreur dans un livre par ailleurs très important et excellent qu’il devrait être obligatoire de lire pour quiconque doute de la nature maléfique de la politique étrangère continue de ce pays. Ceux qui en sont déjà convaincus devraient également le lire, car il fournit une ressource historique et une impulsion nécessaires pour aider à changer la trajectoire qui mène le monde vers l’oubli nucléaire, si elle se poursuit.

Si – un vœu fantastique ! – La Trajectoire américaine : Divin ou Démoniaque ? étaient des lectures obligatoires dans les écoles et collèges américains, peut-être qu’une nouvelle génération se lèverait pour transformer nos démons en anges, l’arc de l’univers moral futur de l’Amérique au profit de la justice, et loin d’être le plus grand pourvoyeur de violence dans le monde actuel comme cela a été le cas si longtemps.

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La Trajectoire américaine : Divine ou démoniaque de David Ray Griffin

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International

A Diabolic False Flag Empire: A Review of David Ray Griffin’s The American Trajectory: Divine or Demonic?

 

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A Diabolic False Flag Empire: A Review of David Ray Griffin’s The American Trajectory: Divine or Demonic?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

But, as Pinter said, “I believe that despite the enormous odds which exist, unflinching, unswerving, fierce intellectual determination, as citizens, to define the real truth of our lives and our societies is a crucial obligation which devolves upon us all. It is in fact mandatory.”

No one is more emblematic of this noble effort than David Ray Griffin, who, in book after book since the attacks of 11 September 2001, has meticulously exposed the underside of the American empire and its evil masters.  His persistence in trying to reach people and to warn them of the horrors that have resulted is extraordinary.  Excluding his philosophical and theological works, this is his fifteenth book since 2004 on these grave issues of life and death and the future of the world. 

In this masterful book, he provides a powerful historical argument that right from the start with the arrival of the first European settlers, this country, despite all the rhetoric about it having been divinely founded and guided, has been “more malign that benign, more demonic than divine.”  He chronologically presents this history, supported by meticulous documentation, to prove his thesis.  In his previous book, Bush and Cheney: How They Ruined America and the World, Griffin cataloged the evil actions that flowed from the inside job/false flag attacks of September 11th, while in this one – a prequel – he offers a lesson in American history going back centuries, and he shows that one would be correct in calling the United States a “false flag empire.”

The attacks of 11 September 2001 are the false flag fulcrum upon which his two books pivot. Their importance cannot be overestimated, not just for their inherent cruelty that resulted in thousands of innocent American deaths, but since they became the justification for the United States’ ongoing murderous campaigns termed “the war on terror” that have brought death to millions of people around the world.  An international array of expendable people.  Terrifying as they were, and were meant to be, they have many precedents, although much of this history is hidden in the shadows.  Griffin shines a bright light on them, with most of his analysis focused on the years 1850-2018.

As a theological and philosophical scholar, he is well aware of the great importance of society’s need for religious legitimation for its secular authority, a way to offer its people a shield against terror and life’s myriad fears through a protective myth that has been used successfully by the United States to terrorize others.  He shows how the terms by which the U.S. has been legitimated as God’s “chosen nation” and Americans as God’s “chosen people” have changed over the years as secularization and pluralism have made inroads.  The names have changed, but the meaning has not. God is on our side, and when that is so, the other side is cursed and can be killed by God’s people, who are always battling el diabalo.

He exemplifies this by opening with a quote from George Washington’s first Inaugural Address where Washington speaks of “the Invisible Hand” and “Providential agency” guiding the country, and by ending with Obama saying “I believe in American exceptionalism with every fiber of my being.”  In between we hear Andrew Jackson say that “Providence has showered on this favored land blessings without number” and Henry Cabot Lodge in 1900 characterize America’s divine mission as “manifest destiny.”  The American religion today is American Exceptionalism, an updated euphemism for the old-fashioned “God’s New Israel” or the “Redeemer Nation.”

At the core of this verbiage lies the delusion that the United States, as a blessed and good country, has a divine mission to spread “democracy” and “freedom” throughout the world, as Hilary Clinton declared during the 2016 presidential campaign when she said that “we are great because we are good,” and in 2004 when George W. Bush said, “Like generations before us, we have a calling from beyond the stars to stand for freedom.”   Such sentiments could only be received with sardonic laughter by the countless victims made “free” by America’s violent leaders, now and then, as Griffin documents.

Having established the fact of America’s claim to divine status, he then walks the reader through various thinkers who have taken sides on the issue of the United States being benign or malign.  This is all preliminary to the heart of the book, which is a history lesson documenting the malignancy at the core of the American trajectory.

“American imperialism is often said to have begun in 1898, when Cuba and the Philippines were the main prizes,” he begins.  “What was new at this time, however, was only that America took control of countries beyond the North American continent.”  The “divine right” to seize others’ lands and kill them started long before, and although no seas were crossed in the usual understanding of imperialism, the genocide of Native Americans long preceded 1898.  So too did the “manifest destiny” that impelled war with Mexico and the seizure of its land and the expansion west to the Pacific.  This period of empire building depended heavily on the “other great crime against humanity” that was the slave trade, wherein it is estimated that 10 million Africans died, in addition to the sick brutality of slavery itself.  “No matter how brutal the methods, Americans were instruments of divine purposes,” writes Griffin.  And, he correctly adds, it is not even true that America’s overseas imperialistic ventures only started in 1898, for in the 1850s Commodore Perry forced “the haughty Japanese” to open their ports to American commerce through gunboat diplomacy.

Then in 1898 the pace of overseas imperial expansion picked up dramatically with what has been called “The Spanish-American War” that resulted in the seizure of Cuba and the Philippines and the annexing of Hawaii.  Griffin says these wars could more accurately be termed “the wars to take Spanish colonies.”  His analysis of the brutality and arrogance of these actions makes the reader realize that My Lai and other more recent atrocities have a long pedigree that is part of an institutional structure, and while Filipinos and Cubans and so many others were being slaughtered, Griffin writes, “Anticipating Secretary of Defense Donald Rumsfeld’s declaration that ‘we don’t do empire,’ [President] McKinley said that imperialism is ‘foreign to the temper and genius of this free and generous people.’”

Then as now, perhaps mad laughter is the only response to such unadulterated bullshit, as Griffin quotes Mark Twain saying that it would be easy creating a flag for the Philippines:

We can have just our usual flag, with the white stripes painted black and the stars replaced by the skull and cross-bones.

That would have also worked for Columbia, Panama, Puerto Rico, the Dominican Republic, Haiti, Nicaragua, and other countries subjugated under the ideology of the Monroe Doctrine; wherever freedom and national independence raised its ugly head, the United States was quick to intervene with its powerful anti-revolutionary military and its financial bullying.  In the Far East the “Open Door” policy was used to loot China, Japan, and other countries.

But all this was just the beginning.  Griffin shows how Woodrow Wilson, the quintessentially devious and treacherous liberal Democrat, who claimed he wanted to keep America out of WW I, did  just the opposite to make sure the U.S. would come to dominate the foreign markets his capitalist masters demanded.  Thus Griffin explores how Wilson conspired with Winston Churchill to use the sinking of the Lusitania as a casus belli and how the Treaty of Versailles’s harsh treatment of Germany set the stage for WW II.

He tells us how in the intervening years between the world wars the demonization of Russia and the new Soviet Union was started. This deprecation of Russia, which is roaring at full-throttle today, is a theme that recurs throughout The American Trajectory.  Its importance cannot be overemphasized.  Wilson called the Bolshevik government “a government by terror,” and in 1918 “sent thousands of troops into northern and eastern Russia, leaving them there until 1920.”

That the U. S. invaded Russia is a fact rarely mentioned and even barely known to Americans.  Perhaps awareness of it and the century-long demonizing of the U.S.S.R./Russia would enlighten those who buy the current anti-Russia propaganda called “Russiagate.”

To match that “divine” act of imperial intervention abroad, Wilson fomented the Red Scare at home, which, as Griffin says, had lasting and incalculable importance because it created the American fear of radical thought and revolution that exists to this very day and serves as a justification for supporting brutal dictators around the world and crackdowns on freedom at home (as is happening today).

He gives us brief summaries of some dictators the U.S has supported, and reminds us of the saying of that other liberal Democrat, Franklin Roosevelt, who famously said of the brutal Nicaraguan dictator Anastasio Somoza, that “he may be a son-of-a-bitch, but he’s our son-of-a-bitch.”  And thus Somoza would terrorize his own people for 43 years.  The same took place in Cuba, Chile, Iran, Guatemala, the Dominican Republic, Haiti, etc.  The U.S. also supported Mussolini, did nothing to prevent Franco’s fascist toppling of the Spanish Republic, and supported the right-wing government of Chiang-Kai Shek in its efforts to dominate China.

It is a very dark and ugly history that confirms the demonic nature of American actions around the world.

Then Griffin explodes the many myths about the so-called “Good War” – WW II.  He explains the lies told about the Japanese “surprise” attack on Pearl Harbor; how Roosevelt wished to get the U.S. into the war, both in the Pacific and in Europe; and how much American economic self-interest lay behind it.  He critiques the myth that America selflessly wished to defend freedom loving people in their battles with brutal, fascist regimes.  That, he tells us, is but a small part of the story:

This, however, is not an accurate picture of American policies during the Second World War.  Many people were, to be sure, liberated from terrible tyrannies by the Allied victories.  But the fact that these people benefited was an incidental outcome, not a motive of American policies.  These policies, as [Andrew] Bacevich discovered, were based on ‘unflagging self-interest.’

Then there are the conventional and atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki.  Nothing could be more demonic, as Griffin shows.  If these cold-blooded mass massacres of civilians and the lies told to justify them don’t convince a reader that there has long been something radically evil at the heart of American history, nothing will.  Griffin shows how Truman and his advisers and top generals, including Dwight Eisenhower and Admiral William D. Leahy, Truman’s Chief of Staff, knew the dropping of the atomic bombs were unnecessary to end the war, but they did so anyway.

He reminds us of Clinton’s Secretary of State Madeline Albright’s response to the question whether she thought the deaths of more than 500, 000 Iraqi children as a result of Clinton’s crippling economic sanctions were worth it: “But, yes, we think the price is worth it.”  (Notice the “is,” the ongoing nature of these war crimes, as she spoke.)  But this is the woman who also said, “We are the indispensable nation.  We stand tall…”

Griffin devotes other chapters to the creation of the Cold War, American imperialism during the Cold War, Post-Cold War interventions, the Vietnam War, the drive for global dominance, and false flag operations, among other topics.

As for false flag operations, he says, “Indeed, the trajectory of the American Empire has relied so heavily on these types of attacks that one could describe it as a false flag empire.”  In the false flag chapter and throughout the book, he discusses many of the false flags the U.S. has engaged in, including Operation Gladio, the U.S./NATO terrorist operation throughout Europe that Swiss historian Daniele Ganser has extensively documented, an operation meant to discredit communists and socialists.  Such operations were directly connected to the OSS, the CIA and its director Allen Dulles, his henchman James Jesus Angleton, and their Nazi accomplices, such as General Reinhard Gehlen.  In one such attack in 1980 at the Bologna, Italy railway station, these U.S. terrorists killed 85 people and wounded 20 others.  As with the bombs dropped by Saudi Arabia today on Yemeni school children, the explosive used was made for the U.S. military.  About these documented U.S. atrocities, Griffin says:

These revelations show the falsity of an assumption widely held by Americans.  While recognizing that the US military sometimes does terrible things to their enemies, most Americans have assumed that US military leaders would not order the killing of innocent civilians in allied countries for political purposes.  Operation Gladio showed this assumption to be false.

He is right, but I would add that the leaders behind this were civilian, as much as, or more than military.

In the case of “Operation Northwoods,” it was the Joint Chiefs of Staff who presented to President Kennedy this false flag proposal that would provide justification for a U.S. invasion of Cuba.  It would have involved the killing of American citizens on American soil, bombings, plane hijacking, etc.  President Kennedy considered such people and such plans insane, and he rejected it as such.  His doing so tells us much, for many other presidents would have approved it.  And again, how many Americans are aware of this depraved proposal that is documented and easily available?  How many even want to contemplate it?  For the need to remain in denial of the facts of history and believe in the essential goodness of America’s rulers is a very hard nut to crack.  Griffin has written a dozen books about 11 September 2001, trying to do exactly that.

If one is willing to embrace historical facts, however, then this outstanding book will open one’s eyes to the long-standing demonic nature of the actions of America’s rulers.  A reader cannot come away from its lucidly presented history unaffected, unless one lives in a self-imposed fantasy world.  The record is clear, and Griffin lays it out in all its graphic horror. Which is not to say that the U.S. has not “done both good and bad things, so it could not sensibly be called purely divine or purely demonic.” Questions of purity are meant to obfuscate basic truths. And the question he asks in his subtitle – Divine or Demonic? – is really a rhetorical question, and when it comes to the “trajectory” of American history, the demonic wins hands down.

I would be remiss if I didn’t point out one place where Griffin fails the reader.  In his long chapter on Vietnam, which is replete with excellent facts and analyses, he makes a crucial mistake, which is unusual for him.  This mistake appears in a four page section on President Kennedy’s policies on Vietnam.  In those pages, Griffin relies on Noam Chomsky’s terrible book – Rethinking Camelot: JFK, the Vietnam War, and US Political Culture (1993), a book wherein Chomsky shows no regard for evidence or facts – to paint Kennedy as being in accord with his advisers, the CIA, and the military regarding Vietnam.  This is factually false. Griffin should have been more careful and have understood this.  The truth is that Kennedy was besieged and surrounded by these demonic people, who were intent on isolating him, disregarding his instructions, and murdering him to achieve their goals in Vietnam.  In the last year of his life, JFK had taken a radical turn toward peace-making, not only in Vietnam, but with the Soviet Union, Cuba, and around the globe.  Such a turn was anathema to the war lovers. Thus he had to die.  Contrary to Chomsky’s deceptions, motivated by his hatred of Kennedy and perhaps something more sinister (he also backs the Warren Commission, thinks JFK’s assassination was no big deal, and accepts the patently false official version of the attacks of 11 September 2001), Griffin should have emphatically asserted that Kennedy had issued NSAM 263 on October 11, 1963 calling for the withdrawal of American troops from Vietnam, and that after he was assassinated a month later, Lyndon Johnson reversed that withdrawal order with NSAM 273.  Chomsky notwithstanding, all the best scholarship and documentary evidence proves this.  And for Griffin, a wonderful scholar, to write that with the change from Kennedy to Johnson that “this change of presidents would bring no basic change in policy” is so shockingly wrong that I imagine Griffin, a man passionate about truth, simply slipped up and got sloppy here.  For nothing could be further from the truth.

Ironically, Griffin makes a masterful case for his thesis, while forgetting the one pivotal man, President John Kennedy, who sacrificed his life in an effort to change the trajectory of American history from its demonic course.

It is one mistake in an otherwise very important and excellent book that should be required reading for anyone who doubts the evil nature of this country’s continuing foreign policy.  Those who are already convinced should also read it, for it provides a needed historical resource and impetus to help change the trajectory that is transporting the world toward nuclear oblivion, if continued.

If – a fantastic wish! – The American Trajectory: Divine or Demonic? were required reading in American schools and colleges, perhaps a new generation would arise to change our devils into angels, the arc of America’s future moral universe toward justice, and away from being the greatest purveyor of violence in the world today, as it has been for so very long.

Reprinted with the author’s permission.

mardi, 11 septembre 2018

Les sanctions contre l’Iran, les marchés émergents et la fin de la domination du dollar

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Les sanctions contre l’Iran, les marchés émergents et la fin de la domination du dollar

par Brandon Smith

Ex: http://versouvaton.blogspot.com

Article original de Brandon Smith, publié le 28 Août 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La guerre commerciale est une affaire assez étrange et déconcertante si vous ne comprenez pas l’objectif sous-jacent. Si vous pensez que l’objectif est d’équilibrer le déficit commercial et de fournir un meilleur accord pour les producteurs américains sur le marché mondial, alors vous vous retrouvez probablement soit confus, soit acceptant avec une foi aveugle que les détails s’arrangeront d’eux-mêmes.
À titre d’exemple, les derniers rapports indiquent que le déficit commercial des États-Unis est maintenant sur la bonne voie pour atteindre des sommets depuis 10 ans, après une augmentation de 7 % en juin. C’est exactement le contraire de ce qui était censé se produire lorsque les tarifs douaniers ont été mis en place. En fait, je me souviens de nombreuses discussions dans les cercles médiatiques alternatifs qui prétendaient que la simple menace des tarifs douaniers allait effrayer les exportateurs étrangers et les pousserait à équilibrer le commerce par leurs propres moyens. De toute évidence, cela n’a pas été le cas.

Les rumeurs selon lesquelles la Chine s’engagerait dans des négociations commerciales ou « plierait » sous la pression se sont avérées fausses à plusieurs reprises. Bien que les marchés boursiers semblent bénéficier de telles manchettes, les résultats positifs tangibles sont inexistants. Alors que le monde se concentre principalement sur les réactions de la Chine, les sanctions contre d’autres nations se poursuivent pour des raisons difficiles à comprendre.
 
Les sanctions contre la Russie ont été renforcées à la suite de l’empoisonnement de Serguei et Ioulia Skripal au Royaume-Uni, même si nous n’avons encore aucune preuve concrète que la Russie a quelque chose à voir avec l’attaque.

Les sanctions contre l’Iran ont été réintroduites sur l’accusation que le gouvernement iranien est engagé dans la mise au point secrète d’armes nucléaires. Et encore une fois, nous n’avons pas encore vu de preuves tangibles que ce soit vrai.

De telles sanctions, fondées sur des ouï-dire, des rumeurs et des données « classifiées » que le public n’est jamais autorisé à examiner, présentent ce qui équivaut à un brouillard de guerre économique. Ce qui semble être un gâchis chaotique, cependant, pourrait en fait être une distraction par rapport à un projet plus vaste.

Je parle de ce que le FMI appelle communément le « reset économique mondial ». Ils ont tendance à en discuter de façon vague, mais d’après ce que j’ai tiré de la documentation du FMI et de ce que réclament d’autres grandes puissances économiques, cette réinitialisation comprend une voie vers la dé-dollarisation. Cela signifie la fin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, qui sera remplacée par les DTS, un système de panier monétaire contrôlé par le FMI.

Les sanctions iraniennes, en elles-mêmes, ne représentent pas un déclencheur d’un affaiblissement du dollar au niveau mondial. Cependant, les globalistes au sein du FMI pourraient préférer que la personne ou l’analyste économique moyen pense que c’est possible. De cette façon, ils veulent éviter d’être blâmés pour la souffrance financière potentielle qui résulterait du déclassement du dollar et des conséquences stagflationnistes.

Beaucoup de dominos doivent être soigneusement et délibérément placés et renversés pour que le dollar perde son statut de réserve, mais le processus est bien engagé. Les effets des sanctions sur le pétrole iranien en sont un parfait exemple.

Plutôt que de créer un « monde multipolaire » comme le suggère la propagande dominante, nous assistons à une centralisation encore plus globale face à la guerre commerciale. Récemment, cinq pays, dont la Russie et l’Iran, ont signé un accord sur la mer Caspienne. Le différend de longue date au sujet de cette région riche en ressources naturelles s’est soudainement terminé alors que la mise en place de tarifs douaniers contestés avec les États-Unis s’accélèrent.

L’Iran était initialement réticent à signer l’accord, mais ce succès marque aujourd’hui une étape importante dans les relations entre la Russie et l’Iran. Je le répète, deux pays qui ont été sanctionnés par les États-Unis se rapprochent maintenant pour réaliser des gains stratégiques et économiques. Mais cela ne s’arrête pas là.

L’Europe a exprimé son dégoût pour les sanctions iraniennes et tarde à réduire ses achats de pétrole brut et de gaz naturel iraniens. Ce faisant, les pays de l’UE perdraient l’un de leurs plus gros fournisseurs d’énergie. La France et l’Allemagne envisagent d’utiliser des systèmes de paiement alternatifs afin de contourner les États-Unis et de poursuivre leurs échanges commerciaux avec l’Iran. Cette décision s’inscrit dans le droit fil des informations selon lesquelles l’Allemagne s’éloigne du réseau de paiement SWIFT dominé par les États-Unis au profit du CIPS basé en Chine.

Le gaz naturel est vital pour l’économie européenne, y compris pour le chauffage pendant les mois d’hiver. Au départ, avant l’ouverture des marchés d’exportation de l’Iran, l’UE était fortement dépendante du gaz naturel et du pétrole russes pour satisfaire sa demande. Avec la menace de sanctions contre l’Iran en novembre prochain, devinez quel fournisseur est de retour en ville. La Russie et l’Allemagne sont sur le point de signer un accord sur un gazoduc appelé Nord Stream 2, qui augmentera considérablement les exportations russes d’énergie. Donald Trump a attaqué cette proposition, affirmant qu’elle fait de l’Allemagne « un captif des Russes ». Cette rhétorique ne fait qu’accélérer le processus.

Je note que les sanctions contre l’Iran sont probablement la cause d’un soutien élevé de l’Europe en faveur d’un resserrement des liens économiques avec la Russie. Encore une fois, nous voyons le monde se rapprocher de la centralisation alors que les États-Unis en sont systématiquement éliminés.

L’Iran a déclaré ouvertement qu’il a l’intention de défier les sanctions américaines et ce défi a reçu le soutien non seulement de la Russie, mais aussi de la Chine. La puissance asiatique en terme d’exportation et de d’importation, déjà engagée dans une guerre commerciale avec les États-Unis, a déclaré qu’elle ne réduira pas ses importations de pétrole brut iranien et a même suggéré de supprimer le dollar comme mécanisme commercial pour l’achat du pétrole.

La question iranienne s’enflamme à un moment intéressant. Les économies de marché des pays émergents sont confrontées à des pressions considérables alors que la Réserve fédérale poursuit ses hausses de taux d’intérêt et ses réductions de bilan au nom d’un resserrement budgétaire pour lutter contre « l’inflation ». Comme je l’ai mentionné dans des articles précédents, les banques et les sociétés américaines n’étaient pas les seules bénéficiaires des renflouements de la FED, de l’assouplissement quantitatif et des prêts de refinancement. Selon l’audit initial de renflouement du TARP, qui ne nous donne qu’un petit aperçu de la quantité de monnaie fiduciaire injectée dans le système mondial par la FED, des milliers de milliards de dollars ont été injectés dans les banques et les entreprises étrangères.

Les pays émergents sont devenus dépendants des liquidités de la FED au cours de la dernière décennie, utilisant les prêts sans frais et le dollar affaibli pour soutenir leurs marchés boursiers, leurs obligations et leurs propres devises. Ils ont été les premiers à voir un rebond des marchés boursiers après le lancement des renflouements, et maintenant ils sont les premiers à voir leurs marchés boursiers plonger alors que la FED retire le bol de punch. Les actions des marchés émergents ont récemment subi une baisse d’environ 15 % en raison de l’assèchement des liquidités du dollar.

Les guerres commerciales ont fourni une couverture parfaite, distrayant le public du fait que sans la création constante et croissante de monnaie par la Réserve fédérale, les actifs dans le monde entier auraient plongés en valeur.

Ce déséquilibre dans le déclin des marchés a trompé les analystes des médias dominants, qui prétendent que la guerre commerciale de Trump « fonctionne » et que les opposants au commerce capituleront bientôt. En réalité, c’est l’inverse qui est probablement vrai.

Comme nous l’avons vu avec le pétrole iranien, les économies émergentes ne se précipitent pas pour apaiser les États-Unis. Et même des pays européens comme l’Allemagne cherchent des alternatives qui ne correspondent pas aux souhaits des États-Unis. L’Inde s’est plainte ouvertement que les réductions du bilan de la FED et des hausses des taux d’intérêt qui causeront une grave instabilité économique. Bien que les banques étrangères détiennent encore des milliards de dollars à l’étranger, la liquidité du dollar est devenue un facteur psychologique majeur. Au-delà de cela, c’est le COÛT plus élevé des prêts basés sur le dollar en raison de la hausse des taux d’intérêt que les analystes traditionnels semblent ignorer. La dette déjà accumulée par les banques des marchés émergents devrait devenir beaucoup plus chère, et c’est probablement le déclencheur de la volatilité des marchés actions dans une grande partie du monde en développement à l’heure actuelle. Plus la dette est chère, moins les banques internationales et les banques centrales étrangères emprunteront pour soutenir les marchés dans ces régions.

Lorsqu’un toxicomane est incapable d’obtenir la drogue qu’il désire de sa source traditionnelle, il en cherchera d’autres. Autrement dit, les marchés émergents vont chercher d’autres options pour remplacer le dollar par nécessité.

On peut se demander si la FED est consciente qu’elle crée les conditions mêmes qui causeront la chute du dollar. Et la réponse est oui – ils sont parfaitement au courant. Jerome Powell a admis en octobre 2012 que le resserrement de l’assouplissement quantitatif et la hausse des taux d’intérêt pourraient provoquer une grave crise financière. Aujourd’hui, Powell est le président de la FED, et il poursuit les actions dont il prévenait des effets en 2012. Si cela ne vous dit pas que la FED est un saboteur délibéré de notre système, alors je ne sais pas ce qui pourrait le faire.

Nous nous concentrons généralement sur les conséquences des politiques de la FED aux États-Unis, mais nous considérons rarement comment les actions de la FED pourraient frapper les marchés étrangers, puis revenir comme un boomerang pour frapper les États-Unis.

Nous savons que la hausse des taux d’intérêt finira par arrêter les rachats de leurs actions par des sociétés, qui ont maintenu les marchés boursiers américains dans un marché haussier artificiel pendant des années. Le mois d’août est connu comme le mois le plus agressif pour ces rachats d’actions et cela s’est reflété jusqu’à présent avec la récente reprise du marché. Mais les entreprises ont déjà des niveaux d’endettement historiques jamais vus depuis la crise de Lehman Brother en 2008, et des taux plus élevés les entraîneront dans des eaux encore plus profondes. Cependant, avec les marchés émergents, nous voyons la menace de quelque chose de beaucoup plus dommageable [pour les USA, NdT] – la fin du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Les conséquences ? Il est possible, quoique peut-être sans précédent, que le dollar index diminue même si la liquidité du dollar est réduite. En d’autres termes, une forte inflation des prix alors que les détenteurs étrangers de dollars les revendent sur les marchés américains pour se tourner vers un système monétaire basé sur un panier de monnaie, les DTS.

Cela mènerait probablement à une explosion du prix de l’or [en dollar, NdT], mais au-delà, une explosion du prix de la plupart des matières premières pour les Américains [toujours en dollar, NdT]. Les banques mondiales sont plus qu’heureuses d’entamer leur « réinitialisation » de cette manière, car les guerres commerciales de Trump peuvent être utilisées comme couverture parfaite pour prévenir toute douleur ressentie pendant la transition.

Si les prix montent en flèche et que les marchés chutent, les tarifs douaniers seront accusés au lieu des banquiers centraux. Quand assez de peur aura été induite dans la population, le FMI et ses clients banquiers peuvent « monter à la rescousse » avec le même système de panier de monnaies basé sur le DTS que la Chine et la Russie ont appelé de leurs vœux en remplacement de l’hégémonie du dollar. Dans ce scénario, l’Amérique sera présentée comme le méchant qui n’obtient que ce qu’il mérite, tandis que le monde sera sauvé du bord de la destruction par les élites bancaires qui ont initialement créé la catastrophe.

Brandon Smith

lundi, 10 septembre 2018

Le duel Trump – Erdogan

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Le duel Trump – Erdogan

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le mois d’août 2018 a été particulièrement difficile pour la monnaie turque qui a subi une très forte dépréciation par rapport au dollar. Donald Trump a doublé les taxes douanières pour l’acier et l’aluminium turcs, ordonné le gel des avoirs financiers des ministres turcs de l’Intérieur et de la Justice et exigé la libération immédiate d’Andrew Brunson. Accusé de terrorisme pro-kurde et d’espionnage au profit de l’Occident, ce pasteur étatsunien d’une secte évangélique a été détenu un an et demi avant d’être récemment assigné à résidence.

Loin de se laisser impressionner, le chef de l’État turc, Tayyep Recep Erdogan, résiste aux États-Unis si bien que les relations sont dorénavant glacées entre Ankara et Washington. Ce nouveau contentieux s’ajoute à d’autres divergences profondes concernant le sort du Kurdistan syrien et l’achat par l’armée turque du système de missiles russes S – 400. La brouille entre les deux principales puissances de l’OTAN risque de durer d’autant que l’émirat du Qatar vient d’accorder une aide financière élevée à son allié turc. La Turquie se rapproche de l’Iran et de la Russie et renoue le dialogue avec les Européens en général et les Grecs en particulier. Deux garde-frontière hellènes viennent juste d’être libérés et expulsés.

Concentrant tous les pouvoirs, le président turc, réélu en juin dernier, s’affranchit de plus en plus de la pesante tutelle yankee, atlantiste et occidentale. La confrontation qui commence risque à terme d’être explosive quand on sait le caractère affirmé et déterminé des deux présidents. Les Turcs soutiennent dans leur majorité l’action de leur gouvernement. Ils ont encore en tête le roman de Burak Turna, La Troisième Guerre mondiale, grand succès en librairie de 2005.

Prenons en effet garde de ne pas sous-estimer la littérature de gare comme le polar ou la science-fiction parce qu’elles véhiculent plus facilement dans l’opinion de fortes idées. Dans ce récit d’anticipation politique, Burak Turna imagine un conflit entre le Bloc occidental atlantiste et une alliance eurasiste formée de la Turquie et du monde musulman, de la Russie et du monde orthodoxe, de l’Inde et du monde hindou et de la Chine et du monde confucéen. Une fois encore, dans la réalité ou pas, l’Europe paie cher son absence criante de volonté d’indépendance vis-à-vis de Wall Street et de la City.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 89.

La situation financière US…

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La situation financière US…


Dix indicateurs qui montrent que la situation financière actuelle des États-Unis est une vision d’horreur


Par Michael Snyder –

Source TheEconomicCollapse

Les prévisions à long terme du bilan des États-Unis continuent à s’aggraver progressivement. Malheureusement, depuis que le marché boursier a flambé et que les chiffres du PIB semblent satisfaisants, la plupart des Étasuniens supposent que l’économie de leur pays se porte bien. Mais il faut dire que le marché boursier montait en flèche et les chiffres du PIB semblaient corrects juste avant la grande crise financière de 2008, et nous avons vu ce que cela a donné. La vérité est que le PIB n’est pas la meilleure mesure pour la santé de l’économie. Juger l’économie étasunienne par rapport au PIB revient essentiellement à mesurer la santé financière d’une personne relativement à ses dépenses. C’est ce que je vais essayer d’illustrer ici.

Si je sortais tout de suite, obtenais un certain nombre de nouvelles cartes de crédit et commençais à dépenser comme si demain n’existait pas, cela signifierait-il que ma situation financière se serait améliorée ?

Non, en fait, cela signifierait que ma situation financière à long terme a au contraire empiré.

Le PIB est une mesure de l’activité économique de notre société, et c’est essentiellement une indication du montant d’argent échangé.

Mais le fait que plus d’argent change de mains ne veut pas dire que les choses s’améliorent. Ce qui compte vraiment est ce qui arrive aux actifs et aux passifs. En d’autres termes, est-ce que de la richesse a été créée ou bien a-t’on simplement accumulé de la dette ?

Malheureusement, il n’y a qu’une poignée de points positifs dans notre économie. Quelques très grandes entreprises technologiques, comme Apple, amassent de la richesse, mais à peu près partout la dette augmente à un rythme sans précédent. La dette des ménages n’a jamais été aussi élevée. La dette des entreprises a doublé depuis la dernière crise financière. La dette publique des États et des collectivités locales a atteint un niveau record et la dette publique étasunienne est complètement hors de contrôle.

Si je sortais demain et dépensais $20 000 avec un lot de nouvelles cartes de crédit, je pourrais prétendre que mon « PIB personnel » monte en flèche parce que je dépense beaucoup plus qu’avant. Mais ma vantardise serait inutile car, en réalité, je mettrais simplement ma famille dans une situation financière extrêmement précaire.

La croissance économique qui résulte de l’accroissement continu de la dette n’est pas une chose positive. Je souhaite que plus de gens comprennent ce concept très basique. Voici dix indicateurs qui montrent que la situation financière actuelle des États-Unis est une vision d’horreur…

1. Le crédit à la consommation aux États-Unis vient d’atteindre un nouveau record. Au deuxième trimestre de 2008, le total des crédits à la consommation avait atteint $2 630 milliards et, dix ans plus tard, ce chiffre a grimpé à $3 870 milliards. Cela représente une augmentation de 48% en une seule décennie.

2. La dette étudiante a pour la première fois dépassé les $1 500 milliards. Au cours des huit dernières années, le montant total de l’endettement des étudiants aux États-Unis a augmenté de 79%.

3. Selon la Réserve fédérale, le taux de défaillance des cartes de crédit aux États-Unis a augmenté pendant sept trimestres consécutifs.

4. Une enquête récente a révélé que 42% des consommateurs étasuniens ont payé en retard leur factures de carte de crédit « au moins une fois au cours de la dernière année » et 24% des consommateurs étasuniens les ont payées en retard « plus d’une fois au cours de la dernière année ».

5. Les salaires réels aux États-Unis viennent d’atteindre leur niveau le plus bas depuis six ans.

6. Selon une étude récente, « le taux de faillite personnelle des gens âgés de 65 ans et plus est trois fois supérieur à celui de 1991 ».

7. Nous sommes au cœur de la plus grande « apocalypse de la vente au détail » dans l’histoire étasunienne. À ce jour, en 2018, 57 grandes surfaces ont annoncé des fermetures de magasins.

8. Le déficit budgétaire officiel des États-Unis est en hausse de 21% sous le président Trump.

9. On prévoit que le service de la dette publique cette année dépassera pour la première fois les $500 milliards.

10. Goldman Sachs prévoit que le déficit budgétaire annuel dépassera les $2 000 milliards d’ici 2028.

Et je n’ai même pas parlé des passifs non capitalisés. Ce sont essentiellement des engagements futurs pour lesquels nous n’avons pas d’argent.

Selon le professeur Larry Kotlikoff, en ce moment nos engagements non capitalisés dépassent largement les $200 000 milliards.

Si les personnes, les entreprises, les États et gouvernements locaux et le gouvernement fédéral cessaient tous de s’endetter, nous nous enfoncerions immédiatement dans la plus grande dépression économique de l’histoire des États-Unis.

Le système est profondément brisé, et la seule façon de maintenir cette bulle de dette est de continuer à l’accroître encore plus.

Toute personne qui croit que l’économie étasunienne est « réparée » est complètement dans l’erreur. RIEN n’a été arrangé. Au lieu de cela, nos déséquilibres financiers à long terme s’aggravent à un rythme croissant.

Malheureusement, l’attitude du grand public est exactement similaire à ce qu’elle était juste avant la grande crise financière de 2008. La plupart des gens semblent assumer que n’ayant pas subi jusqu’à présent de conséquences néfastes résultant de nos très idiotes décisions, aucune conséquence dommageable ne se produira.

Beaucoup supposent également que depuis que le contrôle de la Maison Blanche a changé, les choses vont s’améliorer par magie.

Bien sûr, la vérité est que la seule façon de résoudre nos problèmes à long terme est de s’attaquer à leur origine, ce qui n’est tout simplement pas le cas.

Comme j’ai beaucoup voyagé au cours de l’année écoulée, j’ai découvert que la plupart des Étasuniens ne veulent pas apporter de changements fondamentaux au système actuel, car ils ont l’illusion qu’il fonctionne très bien. Donc, il faudra probablement une autre crise majeure avant que la plupart des gens soient prêts à envisager des changements fondamentaux, et quand cela arrivera, nous devrons être prêts à l’expliquer au public.

Le système que nous avons aujourd’hui, est fondamentalement malsain. Nous avons désespérément besoin de revenir aux valeurs et aux principes sur lesquels notre pays a été fondé, mais tant que les choses n’ont pas commencé à aller vraiment, vraiment mal, il est fort peu probable que le peuple étasunien soit prêt à accepter ces changements.

Michael Snyder  est un écrivain syndiqué, une personnalité médiatique et un militant politique. Il est l’éditeur de The Most Important News et l’auteur de quatre ouvrages, dont The Beginning of the End et Living A Life That Really Matters

Traduit par Alexandre Moumbaris  relu par Marie-José Moumbaris

jeudi, 06 septembre 2018

Il fondamentalismo protestante negli USA

Alcune note su religiosità evangelical e dissimulazione della postmodernità

Gli avvenimenti succedutisi dopo gli attentati dell’11/9/2001 hanno sensibilmente accresciuto l’interesse deimedia sulla questione delle relazioni tra USA ed Europa e tra il cosiddetto “Occidente” – che queste rappresenterebbero – e il mondo islamico. Tenuto conto che le vaghe nozioni di “Occidente” e di “Islam”, come è stato a lungo ripetuto, non possono sic et simpliciter rimandare a blocchi culturalmente monolitici, è lecito,da europei, chiedersi se il primo dei due concetti possa correttamente indicare la sostanziale unità di “visioni del mondo” ­­– e quindi di intenti geopolitici – tra gli Stati Uniti d’America e l’Europa (un’Europa che, peraltro, consiste attualmente solo in un moloch burocratico privo di una politica e di un esercito comuni, senza considerare gli enormi squilibri economici che la caratterizzano al suo interno).

Prendiamo le mosse dalla storia religiosa, a nostro parere punto di osservazione privilegiato per tentare di comprendere le dinamiche culturali sottese alla formazione dell’identità americana, che, senza menzionare altri influssi certamente determinanti ma posteriori, può essere a ragione ritenuta un’identità “religiosa”, nello specifico fondata sul protestantesimo di orientamento congregazionalista. Come è noto, la società statunitense si costituì a partire da una frattura con quella europea; per i Pilgrim Fathers, i poco più di 100 puritani inglesi che nel 1620, sbarcati dal Mayflower, fondarono la colonia di Plymouth (Massachussets), l’Europa costituiva una realtà oppressiva da cui separarsi per inaugurare una nuova civiltà (se si dà uno sguardo ai biglietti americani da un dollaro, vi si legge l’inequivocabile mottoNovus Ordo Seclorum)[1]: in questo senso, gli USA possono essere considerati da un lato come il prodotto storico-culturale del rifiuto europeo di una Weltanschauung calvinista radicale, dall’altro come il tentativo di formazione, per l’appunto, di un nuovo ordine, fondato su principi etico-religiosi incompatibili con quelli del vecchio continente. 

Attualmente, il camaleontico panorama religioso a stelle e strisce è caratterizzato dalla presenza di un crogiolo di fedi e credenze nel quale non è sempre facile districarsi: ad una robusta dose di cattolicesimo non del tutto romano si giustappongono ­– per citare due forme di espressione del “sacro” tipicamente statunitensi – le evasioni neo-gnostiche del New Age e la più inquietante deriva satanica, nelle sue declinazioni “acida” ovvero “occulta”; oltre, ovviamente, alla galassia delle denominazioni protestanti, che vanno dalle Chiese liberal che ammettono il sacerdozio femminile e sdoganano l’omosessualità alle apparentemente sedate milizie antigovernative: il pluralismo, si dirà, è l’anima della democrazia (in particolare statunitense).

Ora, i principi informatori del congregazionalismo seicentesco costituiscono il punto di partenza di un iter che, sulla base del minimo comune denominatore del ritorno ai fundamentals della fede e di una ermeneutica biblica rigidamente letterale – ciò che inevitabilmente produce una prospettiva di stampo apocalittico-millenaristico –, ha condotto alla nascita del cosiddetto “fondamentalismo”, venuto alla luce per l’appunto in contesto protestante statunitense nei primi decenni del XX secolo. Oggi una tale tendenza si concentra per lo più nell’ambito delle denominazioni pentecostali, battiste ed evangelical, riscuotendo particolare successo fra i ceti medio-borghesi e nelle aree rurali della Bible belt; ma non risulta essere assente neanche negli stati a forte maggioranza liberal, motori dell’economia e della cultura americana, quali New York e California.

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Il fondamentalismo, categoria tassonomicamente utilissima ma necessariamente generalizzante (in quanto costituita a partire da un processo di astrazione), costituisce negli USA un fenomeno articolato, anche in ragione della complessità della società in cui è inserito: in primis, esso non è in toto riducibile – come talune generalizzazioni giornalistiche sembrerebbero far credere – all’ambito della destra religiosa[2], sebbene questa ne abbia spesso egemonizzato la visibilità a livello mass-mediatico e l’influenza a livello politico. A tal riguardo, si pensi al caso dell’ex presidente degli Stati Uniti J. Carter, battista georgiano di orientamento politicamente e teologicamente progressista (a motivo del quale si è staccato dalla Chiesa battista del sud, che al contrario mantiene posizioni conservatrici in materia di omosessualità, sacerdozio femminile ed evangelizzazione degli ebrei)[3]; si noti in particolare che l’orizzonte dei valori etici dei protestanti “radicali” à la Carter, fondato sull’umanitarismo e sul solidarismo, risulta essere indubbiamente più prossimo ai fermenti controculturali di fine anni ’60 che agli orientamenti della medesima destra religiosa. Anche sulla questione centrale delle relazioni tra fede e politica, il fondamentalismo statunitense propone una serie di posizioni contrastanti, che spazia dall’assoluto disimpegno degli Amish – dipendente dal loro “escatologismo spiritualizzato” di fondo – alla prepotente pressione esercitata sull’amministrazione Bush, all’inizio del nuovo millennio, dalla religious right, che tende alla sacralizzazione della nation under God: sacralizzazione che, nelle discutibili elucubrazioni di P. Robertson, massimo rappresentante dei telepredicatori statunitensi ed intimo di G.W. Bush, si realizzerà secondo il modello di una teocrazia americano-cristiana che, a parte la difficoltà storica di applicare un tale sistema nell’ambito del Cristianesimo (per di più anglosassone!), appare certamente meno una opzione meditata che non una involontaria parodia di lontani e maldigeriti echi provenienti da certa teologia politica medioevale. L’adesione ad una chiesa fondamentalista, peraltro, garantisce generalmente una esperienza emotivamente forte e totalizzante, in cui non vi è posto per la separazione tra vita e fede – e dunque tra politica e religione –, semplicemente perché la prima è inglobata nella seconda: dal che promana un sostanziale disconoscimento del principio occidentale (statunitense) di separazione dell’autorità civica da quella religiosa.

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Agli occhi di un europeo, le modalità di estrinsecazione del culto delle sette protestanti determinano, in linea generale, due ordini di reazioni: da un lato, di fronte alle forme di espressione rituale della “Chiesa elettronica”, vi è l’impressione di un trattamento “grossolano” del sacro, neanch’esso esentato da quella tendenza alla spettacolarizzazione che costituisce uno dei tratti essenziali dell’American way of life; dall’altro, la liturgia e l’iconografia in uso in special modo presso le chiese calviniste suscitano la percezione di una assenza della dimensione simbolica: ciò si manifesta significativamente secondo le polarità, opposte ma in certo senso convergenti, dell’eccesso e della “semplificazione”. Nell’arcipelago fondamentalista si passa, infatti, da “chiese” che sono teatri, palazzetti dello sport o stadi, nei quali la musica gospel e rock (!) fa da contraltare ad un atteggiamento e ad un vestiario sommamente irrituali, a luoghi di culto freddi, spogli e banali, del tutto privi dei simbolismi propri dell’arte cristiana tradizionale.

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Il fondamentalismo statunitense, piuttosto che attuare il topos protestante del recupero del Cristianesimo originario, sembra quindi, da questo punto di vista, dar luogo ad una “fuga in avanti” che mescola un’attitudine postmoderna inevitabilmente influenzata dallo stile di vita statunitense, una teologia ridotta appunto ai fundamentals e la riduzione della religiosità ad ethos e/o ad esperienza emotiva: la religione è, in specie nel caso emblematico dei pentecostali, spiritual healing, culto di guarigione, ovvero counselling, cura pastorale talora esperibile via cavo. Le derive “miracolistiche” non sono peraltro del tutto sconosciute nel cattolicesimo, manifestandosi in particolare nell’ambito del movimento del “Rinnovamento nello Spirito” – che gode di solidi sostegni anche all’interno della Chiesa romana –, all’interno del quale, non a caso, si “scavalca” di fatto la gerarchia ecclesiastica (in altro abito, negli “scrutini” dei neocatecumenali, un laico può giudicare i progressi spirituali di un sacerdote, decidendone l’avanzamento ai livelli superiori del “cammino”): in questo senso, una relazione “pubblica” con il sacro assolutamente priva di mediazioni non può non avere come corollario la negazione dell’idea di gerarchia. Inoltre, lo spirito “settario”, elemento che accomuna i pentecostali ai carismatici nostrani, costituisce sia una indiscutibile forza di attrazione verso tali movimenti – garantendo al fedele la partecipazione ad un sistema chiuso ed autoreferenziale, che propone una visione del mondo accessibile a tutti e delle risposte chiare ai quesiti essenziali –, sia la sua intrinseca debolezza, impedendo in tal modo l’adesione ai movimenti in questione da parte di fette maggiori di credenti.

Ad ogni modo, il fondamentalismo costituisce, a ben guardare, l’altra faccia del laicismo, rispetto al quale si è storicamente posto come reazione: reazione in specie rivolta contro l’illanguidimento delle Chiese storiche protestanti, compromesse, mediante l’elaborazione di una teologia “liberale”, con i processi di laicizzazione/secolarizzazione operanti in Occidente; la posizione al riguardo della destra religiosa, al contrario improntata alla valorizzazione pubblica della fede cristiana, risulta significativamente in contrasto con la linea dello stesso protestantesimo “tradizionale”, se si pensa solamente al fatto, da tempo acclarato sulla base dei celeberrimi studi di M. Weber, che è stata proprio l’etica protestante (nello specifico calvinista) ­– e non genericamente “il Cristianesimo” – a plasmare il capitalismo e, di rimando, il mondo moderno con il suo corollario di riduzione della fede a fatto privato[4].

Tuttavia, il rimedio fondamentalista al decadimento del protestantesimo istituzionale, cui si faceva cenno sopra, rischia di rivelarsi più problematico del male che vorrebbe curare, essendo privo di autorevoli riferimenti ad un saldo “centro”. Inevitabili sono, in tal senso, ulteriori degenerazioni, di segno apparentemente opposto, ad esempio di ordine “sincretistico”: a dimostrazione di ciò, si pensi al caso della Chiesa cristiana avventista del settimo giorno, che mescola un messianismo a base di continue profezie sulla parousía – peraltro costantemente smentite dai fatti! –, usanze ebraiche (il sabato come giorno di riposo), un salutismo tipicamente moderno inaugurato dai corn flakes del dott. Kellog ed un orientamento politicamente e socialmente progressista, fondato su di una ideologia umanitaria ed espresso, tra l’altro, nella ferma condanna della pena di morte (ciò in netta controtendenza rispetto alle altre Chiese evangelical)[5]. A questo proposito, ci sembra che una tale problematicità derivi essenzialmente da quello che può essere considerato il “peccato originale” del protestantesimo, condotto alle estreme conseguenze nei suoi (inevitabili?) esiti fondamentalisti: l’incomprensione del fatto che, laddove la relazione “privata” del credente con Cristo è eminentemente personale e diretta, quella “pubblica” con il sacro – implicante in primo luogo l’interpretazione del testo biblico – deve di necessità assumere una mediazione ecclesiastica autorevole.

Alcuni temi etici concernenti in particolare il versante della difesa della vita, portati avanti per lo più dalla destra religiosa, inoltre, non contrastano con il magistero della Chiesa romana; anzi, in alcuni casi la critica dei telepredicatori alla ingiustizia di alcuni provvedimenti legislativi in materia di aborto e di eutanasia sembra essere più convinta di quella cattolica, grazie ai toni generalmente urlati che contraddistinguono gli infiammati sermoni dei pastori fondamentalisti (si pensi anche alla questione della preghiera nelle scuole pubbliche, sulla quale gli ambienti evangelical continuano a dare battaglia: questione, tra l’altro, inestricabilmente legata al principio di laicità dello stato, in merito al quale si sono più volte favorevolmente pronunciati gli esponenti del protestantesimo storico): in effetti, a parte gli irriducibili contrasti a livello antropologico, ecclesiologico e teologico con la Chiesa cattolica ed ortodossa, colpiscono le forme del discorso pubblico proprie della “Chiesa elettronica”. In questa declinazione postmoderna della fede cristiana è del tutto assente – anzi, è negata ­– la nozione di tradizione, perlomeno nell’intendimento cattolico e ortodosso del termine. In realtà, la prospettiva dei settori più aggressivi degli evangelical americani è basata sulla necessità di una “guerra culturale” – ciò che riduce il Cristianesimo a fatto politico e morale.

Preaching_at_Bele_Chere_2007.jpgIl protestantesimo, e a maggior ragione le sue derive fondamentaliste, costituiscono dunque la recisa opposizione al Cristianesimo “tradizionale”, annoverando tra i loro principi fondanti un’antropologia tendenzialmente disincarnata, il recupero di una dimensione morale che sfocia spesso nel moralismo, la tesi della predestinazione assoluta calvinista, che rischia di ridurre l’uomo a “burattino” della divinità, la critica del ritualismo cattolico; si aggiungano a ciò il totale misconoscimento della nozione di gerarchia, operato in virtù di un livellamento democratico ed egualitario tipicamente anglosassone, e la commistione tra un’ostentata morigeratezza pubblica (cui non sempre corrisponde un’analoga condotta privata…) ed un individualismo che trova la sua sublimazione nel liberismo economico: uno dei classici topoi, quest’ultimo, del discorso di certo protestantesimo, estremizzato dalla asserzione calvinista secondo cui il successo economico è segno della benedizione divina. A questo proposito, si dovrà prima o poi riconoscere che le presunte “conquiste” della società postmoderna (comunque quasi esclusivamente di ordine tecnologico e materiale) dipendono in larga misura dal notevole abbassamento degli standards morali in uso presso la civiltà occidentale[6], e sono state ottenute a costo di una gigantesca sperequazione nella distribuzione delle ricchezze: ciò che costituisce il portato di una concezione mercantilistica dell’esistenza (applicata persino alla divinità!), concezione di cui l’assunto calvinista sopra citato rappresenta un significativo esempio.

Per concludere queste brevi osservazioni, ci sia concessa una provocazione di ordine storico-culturale. La civiltà postmoderna, nata con la legittimazione morale del bombardamento atomico di Hiroshima, operazione che ha contribuito a liberare l’umanità dal tabù dell’indiscriminato massacro di civili[7] e dall’imperativo etico della pietà per i vinti, può essere considerata in questo senso l’esito apocalittico dell’utilitarismo liberale di scuola anglosassone. La giustificazione di quella immane strage – che ha costituito la eloquente dimostrazione della barbarie della guerra moderna (si badi bene: non tanto della guerra in sé, ma della guerra moderna) – ha determinato il definitivo collasso di un Occidente già in crisi secolare: in una parola, la morte dell’Europa. Pure, siamo certi che l’avanzamento politico della destra evangelica, in particolare negli anni dell’amministrazione Bush jr, abbia coinciso con il riemergere del sacro negli Usa? Oppure eravamo di fronte ad una colossale, ma al tempo stesso sottile dissimulazione di concreti interessi economici e geopolitici – peraltro contrastanti con quelli del resto del mondo –, che si occultavano dietro la maschera di quei “valori cristiano-americani” formalmente accettabili (e spesso in buona fede e sostanzialmente accettati) agli occhi di un’opinione pubblica spesso fuorviata dalla “civiltà delle immagini”?

Marco Toti.



[1]D. Fennell, La fragilità della civiltà postoccidentale, Trasgressioni, 28, maggio-agosto 1999, 68-69.

[2]P. Naso, God bless America. Le religioni degli americani, Roma 2002, 67-68.

[3]Ibidem, 68-69.

[4]A tal proposito, riteniamo in questa sede opportuno smascherare il gigantesco equivoco, alimentato in Italia da potenti lobbies di “atei devoti” e di più o meno “strani cristiani”, rappresentato dalla tesi della “discendenza diretta” del liberalismo classico  ­– e dunque di uno dei fondamentali nutrimenti ideologici del mondo moderno ­– dal Cristianesimo (ovvero dal cattolicesimo: ma il liberalismo fu condannato, ad es. da S. Pio X!): ciò che consente la quantomeno spericolata asserzione di una naturale convergenza-complementarità di valori tra l’amministrazione statunitense di Bush jr e la gerarchia vaticana. Equivoco, questo, motivato da un intento politicamente e scopertamente antiislamico ed “occidentalista”: dunque, a ben guardare, antioccidentale in quanto “filoamericano”. In realtà, il mondo moderno, sia nella sua declinazione “giacobina” che in quella liberale di origine anglosassone, nasce da una interpretazione specifica dei precetti cristiani, ossia dal loro trasferimento dall’ambito spirituale a quello mondano: tanto è vero che il medesimo liberalismo, molto spesso supporto politico del protestantesimo statunitense, costituisce, allo stesso modo del socialismo scientifico, un’ideologia in nuce economicistica; e proprio in quanto ideologia, come il materialismo marxiano, si sviluppa a partire da un “escatologismo”, a sua volta procedente da una lettura non “tradizionale” del Nuovo Testamento.

[5]Naso, op. cit., 69-71.

[6]Fennell, cit., 73.

[7]Ibidem, 66 (l’espressione “liberazione dal tabù del massacro dei civili” si trova ibidem, 72).

mardi, 04 septembre 2018

Le néo-impérialisme américano-britannique et ses « missionnaires » des temps modernes

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Le néo-impérialisme américano-britannique et ses « missionnaires » des temps modernes

 
 
Auteur : Tony Cartalucci
Ex: http://www.zejournal.mobi

La pire des tromperies est celle perpétrée par ceux qui prétendent défendre les plus vulnérables alors qu’ils tirent profit de leur situation, exploitent leur souffrance et, dans de nombreux cas, jouent un rôle direct dans la perpétuation des deux.

Il s’agit d’une description pertinente du racket mondial des droits de l’homme par Washington, Londres et Bruxelles – utilisé à plusieurs reprises comme prétexte à l’ingérence politique et parfois même à la guerre.

Un exemple particulièrement cynique de ce phénomène se produit au Myanmar, un pays d’Asie du Sud-Est.

Alors que les liens entre le Myanmar et la Chine se resserrent, les États-Unis et leurs partenaires européens s’efforcent de faire pression, de coopter, voire de renverser l’ordre politique actuel du Myanmar, qui comprend non seulement une armée puissante et indépendante, mais aussi un gouvernement civil que les États-Unis et le Royaume-Uni ont directement aidé à mettre au pouvoir.

Les décennies de soutien américano-britanniques à Aung San Suu Kyi – l’actuelle conseillère d’État du Myanmar – s’accrochent à elle et aux membres de son parti politique de la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD) comme un boulet. Les réseaux parrainés par l’étranger qu’ils ont faits entrer au Myanmar pour les aider à prendre le pouvoir sont maintenant utilisés contre eux pour contraindre la politique intérieure et étrangère du Myanmar.

Un autre rapport douteux de l’ONU

Un récent rapport de l’ONU sur les atrocités présumées commises contre la minorité Rohingya au Myanmar s’est accompagné d’une campagne de relations publiques coordonnée menée par les médias occidentaux et les organisations non gouvernementales (ONG) financées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Dans le cadre de cette campagne de relations publiques, de nombreux chefs militaires du Myanmar ont été appelés à saisir la Cour Pénale Internationale (CPI) – une institution considérée dans le monde entier comme la continuation de la colonisation occidentale – en particulier en Afrique. Des pressions ont également été exercées sur le gouvernement civil du Myanmar, dirigé par Aung San Suu Kyi et son parti, la NLD.

Cela se traduit par la capacité de l’Occident à tirer parti de la violence ethnique pour faire pression sur le Myanmar, ce qui permet à l’Occident d’exiger des concessions et d’imposer des sanctions ou de retirer du pouvoir à volonté toute personnalité politique ou militaire de premier plan.

L’objectif principal de la politique étrangère de l’Occident est de rompre les liens du Myanmar avec la Chine, de transformer le Myanmar en un État client obéissant et d’utiliser le succès de ce pays pour étendre des actions similaires dans le reste de l’Asie du Sud-Est.

Le rapport de l’ONU intitulé officiellement « Rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le Myanmar » (PDF), révèle que sa méthodologie a été basée sur des entretiens. Il prétend :

« La Mission a rassemblé une grande quantité d’informations essentielles. Elle a réalisé 875 entretiens approfondis avec des victimes et des témoins oculaires, ciblés et choisis au hasard. Elle a obtenu des images satellites et authentifié une série de documents, de photographies et de vidéos. Elle a comparé ces informations à des informations secondaires jugées crédibles et fiables, y compris les données brutes ou les commentaires des organisations, les interviews d’experts, les contributions et le matériel open source ».

Le rapport admet également :

« La Mission a également tenu plus de 250 consultations avec d’autres parties prenantes, y compris des agences transgouvernementales et non gouvernementales, des chercheurs et des diplomates, en personne et à distance. Elle a reçu des soumissions écrites, et par appel public ».

C’est ce deuxième point qui est particulièrement préoccupant.

Il semble qu’une grande partie de ce que contient le rapport de l’ONU n’est qu’une simple répétition d’informations que des « ONG » supposées, financées par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE – éléments centraux du racket des droits de l’homme en Occident – ont déjà rapportées dans leurs propres publications hautement suspectes.

Parmi celles-ci, il y a Fortify Rights – financé par les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et des Pays-Bas, ainsi que l’Open Society Foundation de George Soros, un criminel financier reconnu coupable. Le rapport de l’ONU semble n’être qu’un bref résumé du rapport de Fortify Rights, « They gave them long swords » (PDF).

Les « Missionnaires » des temps modernes financés par les États-Unis et le Royaume-Uni 

Fortify Rights divulgue son financement dans au moins deux rapports annuels de 2015 et 2016.

En 2015 (PDF), les sponsors comprenaient les gouvernements néerlandais, canadien et américain par l’intermédiaire du National Endowment for Democracy (NED). Elle comprenait également Open Society Foundations et Avaaz. En 2016 (PDF), le gouvernement du Royaume-Uni a également été inclus dans sa liste de donateurs.

Face aux questions concernant l’acceptation par Fortify Rights de l’argent des gouvernements actuellement engagés dans des violations des droits de l’homme dans le monde entier – y compris la vente d’armes à Riyad et l’assistance dans la guerre de Riyad contre le Yémen – le fondateur de Fortify Rights, l’Américain Matthew Smith, a tenté de détourner et de minimiser le financement de son organisation.

Il a affirmé que l’argent de la NED ne constituait pas un financement du gouvernement américain parce que les fonds du Congrès américain ont transité par la NED avant de lui parvenir.

Il a également affirmé que l’argent que son organisation a accepté du Royaume-Uni n’a pas été utilisé pour le Myanmar, prétendant qu’il avait servi à la place à un programme que son organisation dirige en Thaïlande – apparemment convaincu que cette explication résoudrait les inquiétudes sur le conflit d’intérêts évident que représentent les activités de son organisation et son financement.

Pire encore, Smith a reconnu le rôle du Royaume-Uni dans la crise actuelle au Myanmar. C’est le colonialisme britannique qui a intentionnellement fomenté et exploité les tensions ethniques qui existent encore aujourd’hui au Myanmar. Cela inclut pratiquement tous les groupes ethniques pour lesquels Fortify Rights se pose en champion.

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Smith et d’autres membres de Fortify Rights ont été interrogés à plusieurs reprises et n’ont pas expliqué comment des étrangers financés par les gouvernements qui ont créé les tensions ethniques au Myanmar, peuvent servir de solution à ce conflit en s’insérant dans la violence actuelle.

Au lieu de cela, il est clair que ce que les Britanniques avaient intentionnellement accompli il y a des générations pour diviser et conquérir la Birmanie d’alors, se poursuit dans le Myanmar d’aujourd’hui.

Matthew Smith et son organisation, Fortify Rights, sont les équivalents modernes des missionnaires qui ont contribué à la conquête d’une grande partie de la planète par l’Empire britannique.

« L’avant-garde du colonialisme : Missionnaires et frontières en Afrique australe au XIXe siècle », écrit par le professeur Paul Gifford, donne un aperçu utile du rôle des missionnaires à l’apogée de la colonisation européenne :

« Le rôle des sociétés missionnaires en Afrique australe est controversé. À bien des égards, leurs objectifs déclarés étaient admirables : la création d’une société pacifique sans guerre intestine, l’éducation et l’élévation du peuple, et ainsi de suite. Mais dans la pratique, les missionnaires rempliraient des rôles très similaires et souvent interchangeables avec les explorateurs et diplomates européens laïcs, utilisant et manipulant les Africains qu’ils ont rencontrés comme il leur convient le mieux« .

Le professeur Gifford conclut :

« En fin de compte, la guerre n’était pas entre Dieu et Satan pour les âmes des Africains, mais entre l’Europe et l’Afrique pour les cœurs et les esprits des peuples, et le résultat final de cette bataille est encore indécis à ce jour ».

L’histoire du colonialisme européen en Asie du Sud-Est n’est pas différente.

Et ironiquement, Matthew Smith de Fortify Rights admettrait lui-même :

« …nous ne sommes pas du tout satisfaits de l’approche britannique au Myanmar en ce qui concerne l’avancée de la responsabilisation. Et nous sommes bien conscients de la terrible histoire coloniale et de ses conséquences, qui se poursuit encore aujourd’hui ».

C’est ironique parce que Smith soit ignore, soit refuse de reconnaître que la crise du Myanmar n’est pas seulement la « conséquence » de l’histoire coloniale britannique, c’est une continuation de celle-ci, et le Fortify Rights de Smith sert le rôle – textuellement – décrit par le professeur Gifford concernant les missionnaires dans la facilitation de la colonisation occidentale.

La NED finance Fortify Rights, et cette même Fortify Rights est supposée « enquêter »

Le rapport de l’ONU – 20 pages au total – ne mentionne Aung San Suu Kyi qu’une seule fois et uniquement dans le contexte de l’absence de condamnation de la violence en cours. Le rapport de l’ONU ne mentionne que les acteurs non militaires impliqués dans les violences ethniques en une seule phrase.

Pourtant, la vérité est que beaucoup de ceux qui ont directement facilité la prise de pouvoir politique par Aung San Suu Kyi en 2016 encouragent ouvertement la haine envers des groupes ethniques comme le Rohingya au Myanmar depuis des décennies. Ils ont aussi ouvertement incité et appelé à la violence contre les Rohingya. Personne n’a attiré autant l’attention que Fortify Rights ou l’ONU.

Une grande partie de la base de soutien de Aung San Suu Kyi est infectée. Les groupes qui ont reçu les éloges et le soutien des États-Unis ont ouvertement nié la reconnaissance ou la protection des groupes ethniques – en particulier des Rohingya. Beaucoup ont ouvertement incité à la haine et même à la violence contre les Rohingya.

Cela inclut non seulement les extrémistes se faisant passer pour des moines bouddhistes, mais aussi des groupes politiques comme le Groupe d’Étudiants de la Génération 88 dont le membre fondateur Min Ko Naing a reçu le prix « Democracy Award » 2012 de la NED.

L’Irrawaddy – un autre front financé par la NED américaine – dans son article « Analyse : Utiliser le terme « Rohingya », dévoile une liste de militants financés par les États-Unis et de membres de la NLD soutenus par les États-Unis et le Royaume-Uni qui dénoncent les Rohingya, contribuant ainsi à alimenter les lignes de fractures ethniques qui ont divisé le pays et apporté la violence des deux côtés.

Selon Irrawaddy, Min Ko Naing, lauréat du prix « Democracy Award » du NED, affirmerait que :

« Ils (ceux qui s’auto-identifient Rohingya) ne font pas partie des 135 groupes ethniques du Myanmar ».

U Win Tin, membre fondateur de la NLD de Suu Kyi, et récompensé par Reporters sans frontières pour le titre de « journaliste de l’année », a recommandé l’internement des Rohinya dans des camps, en revendiquant :

« Ma position est que nous ne devons pas violer les droits humains de ces personnes, les Rohingya, ou quoi qu’ils soient. Une fois qu’ils sont à l’intérieur de nos terres, nous devons peut-être les contenir en un seul endroit, comme un camp, mais nous devons respecter leurs droits humains ».

Ko Ko Gyi, un autre membre du Groupe d’Étudiants de la Génération 88, financé et soutenu par les Etats-Unis, irait jusqu’à jurer de prendre les armes contre les Rohingya qu’il appelle « envahisseurs étrangers ».

Dans un autre article sur l’Irrawaddy financé par le NED, publié en 2012 et intitulé « Le traumatisme va durer longtemps : Ko Ko Gyi », il serait révélé que :

« Début juin, Ko Ko Gyi a accusé les « pays voisins » d’alimenter les troubles dans l’État d’Arakan, et a déclaré catégoriquement que le groupe de la génération 88 ne reconnaîtra pas les Rohingyas comme une ethnie du Myanmar. Il a déclaré que son organisation et ses partisans sont prêts à prendre les armes aux côtés de l’armée pour lutter contre les « envahisseurs étrangers ».

Ko Ko Gyi – qui s’est juré en 2012 de commettre les violences qui se déroulent aujourd’hui au Myanmar – s’est retrouvé à Washington D.C. en 2013 après avoir fait ses remarques virulentes en faveur du génocide. Il a été invité spécifiquement par le NED américain à participer à une table ronde sur le thème « Examiner la transition vers la démocratie en Birmanie » (vidéo).

Même à première vue, Fortify Rights, chargée « d’enquêter » sur la violence contre les Rohingya et d’autres groupes minoritaires – y compris la violence et les appels à la violence lancés par d’autres bénéficiaires du soutien de la NED – représente un énorme conflit d’intérêts qui compromet entièrement la légitimité de l’enquête et renforce la légitimité de Fortify Rights en tant que groupe « de défense des droits de l’homme ».

Il n’est pas étonnant que dans le rapport de 162 pages de Fortify Right, « They gave them long swords » (PDF), seulement 4 pages soient consacrées aux « auteurs civils » qui sont directement reliés aux militaires et il n’y est jamais fait mention des organisations financées par les Etats-Unis auxquelles ils sont liés et par lesquelles ils sont incités.

Perpétuer la violence, ne pas protéger les personnes vulnérables

Fortify Rights rend compte de manière sélective de ce qui se passe au Myanmar. Pour l’instant, elle blâme l’armée de la retirer entièrement du paysage politique du Myanmar, expulsant ainsi une obstruction de longue date aux intérêts américains et britanniques. Elle prépare également le terrain pour contraindre le gouvernement civil si nécessaire.

Fortify Rights fournit à son gouvernement occidental, aux entreprises et aux fondations missionnaires qui la financent, un prétexte pour s’insérer dans les tensions ethniques afin de reprendre le contrôle du Myanmar, de son gouvernement, de son armée, de sa population, de ses ressources et de sa politique – comme l’ont fait les Britanniques lorsque le Myanmar était une colonie.

Il existe une véritable défense des droits de l’homme et des organisations non gouvernementales. Elle existe dans les communautés, soutenue par les personnes qu’elle prétend représenter. La défense internationale des « droits de l’homme » a toujours été, et continue d’être aujourd’hui, un écho vivant du passé colonial de l’Europe. Cela inclut les « missionnaires » qui ont aidé à la faciliter et qui se manifestent maintenant en tant « qu’ONG ».

Fortify Rights a catégoriquement échoué à répondre aux questions légitimes concernant son financement et ses méthodes, y compris pourquoi les « auteurs civils » financés – comme elle – par la NED américaine ne sont mentionnés nulle part dans leur long rapport de 162 pages.

Bien que Smith reconnaisse lui-même que la colonisation britannique a ouvert la voie à la violence ethnique au Myanmar, il couvre sciemment son propre rôle dans sa continuation aujourd’hui.

La crise du Myanmar se poursuivra tant qu’elle donnera à l’Occident l’occasion de s’impliquer dans les affaires intérieures du Myanmar par la coercition fondée sur des « préoccupations humanitaires« , alors que l’Occident lui-même alimente intentionnellement toutes les parties au conflit.

Pour le peuple du Myanmar, tenté par des querelles ethniques persistantes, le seul moyen d’expulser l’ingérence étrangère est la seule façon de parvenir à l’indépendance de la nation – une indépendance qui a toujours été incomplète en raison des vestiges du colonialisme britannique qui pèsent encore aujourd’hui sur la nation. C’est la division qui a permis aux Britanniques de s’installer, et c’est aujourd’hui la division qui continue de permettre au Royaume-Uni, aux États-Unis et à l’UE de rester sur le territoire.

Photo d'illustration: membres de la Fortify Rights

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International


- Source : NEO (Russie)