Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 12 janvier 2021

Le 6 janvier 2021 à Washington, un autre 6 février 1934 ?

1136_gettyimages-1230453118.jpg

Le 6 janvier 2021 à Washington, un autre 6 février 1934 ?

par Georges FELTIN-TRACOL

La journée du 6 janvier 2021 marquera durablement la mémoire collective des Étatsuniens. Ce jour-là, une foule bon enfant composée de braves gens se mobilise contre le Système politicien en place. Dans une ambiance bientôt chamailleuse, des manifestants déterminés par leur foi dans leurs croyances, leur patrie et leur travail, protestent contre le gigantesque détournement électoral réalisé par la mafia démocrate et ses comparses républicains. Prenant au mot les médiats dominants d’invasion psychologique qui ne cessent de vanter toutes les transgressions possibles et imaginables, ils violent les conventions ploutocratiques et occupent pendant quelques heures le Capitole, siège du pouvoir législatif.

Au printemps 2020, une scène similaire s’était passée au Michigan. Des anti-masques usèrent de leurs droits civiques pour refuser le harcèlement sanitaire et le confinement autoritaire imposées par Gretchen Whitmer, gouverneur démocrate de l’État. Ils occupèrent quelques minutes le parlement local. L’irruption et l’occupation d’une assemblée furent en France monnaie courante entre 1789 et 1870. Se souvenant de ces moments fâcheux, la majorité conservatrice de l’Assemblée nationale s’installa à Versailles afin de négocier la paix avec Bismarck sans craindre la pression populaire parisienne. En revanche, contrairement à un cliché bien répandu à gauche et chez les modérés, le 6 février 1934 ne fut jamais une tentative de coup d’État nationaliste. Les anciens combattants communistes côtoyaient les ligues patriotiques. L’impréparation de la manifestation, l’absence d’intentions communes et la candeur des organisateurs, eux-mêmes divisés en chapelles rivales, empêchèrent tout coup décisif sérieux.

Les images de la prise du Capitole sont jubilatoires. Il ne faut pas comparer ce sympathique charivari aux troubles inhérentes à l’escroquerie intellectuelle estivale Black Lives Matter. Coiffé d’une belle tête de bison, ce qui scandalise déjà les végans, Jake Angeli occupe le perchoir du Sénat. Un autre brandit le drapeau confédéré dans ce haut-lieu de pourriture politico-financière. Un troisième se prend en photographie assis dans le bureau de la présidente de la Chambre des représentants, le troisième personnage de l’État, l’ineffable démocrate californienne Nancy Pelosi. Toute la caste consanguine de la fange politique et du monde médiatique condamne bien évidemment ce coup de vent frais qui aère un instant l’antre putride des compromissions sordides.

cover-r4x3w1000-5ff61b5540cad-000-8ya6xm.jpg

Les médiats dominants d’occupation mentale enragent devant cette réaction populaire qu’ils diabolisent volontiers. La presse hexagonale se distingue par sa partialité. Le correspondant permanent aux États-Unis d’une radio périphérique ose qualifier le réseau QAnon de « secte complotiste ». Les présentateurs des journaux télévisés répètent en bons petits perroquets les éléments de langage distillés par le gang Biden – Harris. Il ne leur viendrait pas à l’esprit l’hypothèse que la foule ait été manipulé dès le départ par quelques provocateurs professionnels de l’« État profond » yankee. Sinon pourquoi les unités de police affectées à la protection de la colline du Congrès étaient-elles en sous-effectifs ? Joe Biden pourra ensuite prétexter la moindre agitation oppositionnelle pour suspendre certaines libertés publiques et réinterpréter par des ordonnances présidentielles (executive orders) la portée des premier et deuxième amendements de la Constitution de 1787.

trump-supporters-hold-stop-the-steal-rally-in-dc-amid-ratification-of-presidential-election_6288894.jpg

En France, toute la coterie politicarde a versé dans une compassion larmoyante. La palme revient néanmoins au garnement de l’Élysée qui, une nouvelle fois, se déconsidère aux yeux du monde entier. Déniant une colère fondée et légitime, le Tartarin présidentiel confirme avec la bannière étoilée derrière lui sa fonction de petit télégraphiste de l’atlantisme, de l’américanisme et de l’occidentalisme. Les trois anciens présidents US ont eux-aussi craché leur venin. Le tueur en série par drone Barry « Barack » Obama poursuit son long travail de sape en faveur du cosmopolitisme avancé. L’expert en stagiaires, Bill Clinton, par ailleurs grand ami de cette haute valeur morale de Jeffrey Epstein, s’indigne des évènements. Le génocideur en chef George W. Bush parle pour sa part de « république bananière ». Il oublie que c’est le cas depuis le temps des « barons – voleurs » de la fin du XIXe siècle. La corruption électorale est même consubstantielle à la vie politique étatsunienne. Dans Alamo, un film de John Wayne sorti en 1960, l’ancien représentant du Tennessee Davy Crockett discute avec un couple de fermiers de cet État réfugiés dans l’ancien monastère texan. La femme avoue que son mari n’a pas voté pour lui, car l’autre candidat lui avait versé un pot-de-vin.

Les médiats rapportent cinq décès parmi lesquels quatre honnêtes manifestants. La première victime est une femme de 35 ans, Ashli Elizabeth Babbitt. Une autre femme de 34 ans, Rosanne Boyland, fait aussi partie des quatre tués. Entendons-nous les habituelles indignations horrifiées alors que les violences policières sont ici incontestables et ces deux « féminicides » bien réels ? Le silence radio et télévisé est assourdissant ! Certaines vies, principalement blanches, ne valent donc moins que d’autres selon les critères du politiquement correct. Les meneurs de l’assaut sont maintenant recherchés par la police politique du Régime yankee. Gageons que les ONG droits-de-l’hommiste ne les défendront pas devant des tribunaux au fonctionnement kafkaïen.

rtx8ks3w1.jpg

Les trublions du 6 janvier 2021 ont investi avec brio, courage et audace l’enceinte du Capitole. Malheureusement, leur coup d’éclat ressemble surtout à un coup de tonnerre solitaire. Faute de disposer des moyens médiatiques, financiers et humains satisfaisants, ils se retrouvent vite esseulés. En effet, Donald Trump vient de dévoiler toute son ambiguïté. Il condamne avec raison l’insincérité du scrutin présidentiel, voire des élections sénatoriales en Géorgie, demande à ses partisans de marcher sur le Capitole, puis se ravise et les invite à rentrer chez eux. L’homme d’affaires de New York s’est appuyé sur un Parti républicain qui ne l’a jamais accepté et qui l’a plutôt soutenu comme une corde soutient le pendu. Les responsables de ce parti sont plus que jamais de formidables planches pourries. Mais le 45e président des États-Unis n’a pas non plus fait preuve de persévérance, de cohérence et de prévoyance. Velléitaire et erratique, il n’a pas sorti son pays du carcan belliciste de l’OTAN. Il n’a jamais voulu purger l’appareil du Great Old Party (GOP) de tous les stipendiés de la Silicone Valley et de la nouvelle finance numérique. Il n’a pas anticipé un trucage massif des élections. Plus grave encore, il n’a jamais nommé aux postes-clé des partisans fidèles et dévoués. Il n’a même pas imaginé une structure parallèle secrète (ou clandestine) capable de se substituer immédiatement aux infrastructures légales militaires, politico-administratives et judiciaires. Il a ensuite désavoué ses propres partisans. Son reniement public n’arrête cependant pas les démissions en chaîne da sa propre équipe. Les Étatsuniens peuvent-ils vraiment encore se fier à un tel gars ? Donald Trump incarne ce que le philosophe catholique Thomas Molnar nommait un « faux héros contre-révolutionnaire (ou réactionnaire) ». Et si Trump avait été un alibi, consentant ou non, de l’« État profond » ? Sa candidature a su canaliser une aspiration qui, autrement, se serait cristallisée sur un autre candidat plus perturbateur encore.

Au moment où cette ignominie de Wikipédia le classe dès à présent parmi les anciens présidents, Donald Trump aurait pu « assécher le marais de Washington »; il aurait même dû passer à l’action ce 6 janvier. Ainsi aurait-il ordonné aux officiers subalternes d’arrêter Biden, Harris, leur équipe pré-gouvernementale, les élus récalcitrants, des généraux, des amiraux, des gouverneurs, des juges, des journalistes et des milliardaires du numérique. Usant de prérogatives exceptionnelles, le chef de l’État aurait dans la foulée proclamé la loi martiale, fédéralisé les gardes nationales et contraint les États où les votes sont les plus litigieux à recommencer le scrutin. Donald J. Trump n’a pas eu le courage de franchir le Rubicon.

La-foule-devant-le-Capitole-a-Washington-ce-mercredi-apres-midi-528188.jpg

À l’instar de Grover Cleveland, 22e et 24e président des États-Unis (1885 – 1889 et 1893 – 1897), il se prépare déjà à la présidentielle de 2024. Or, outre l’opposition des caciques du Parti républicain qui commencent déjà à séduire Mike Pence, plus malléable et intégré aux jeux délétères du Système (il l’a prouvé en contournant la chaîne de commandement dans la journée du 6), les démocrates feront tout pour éviter une nouvelle candidature de l’ancienne vedette de télé-réalité. Leur victoire malhonnête à la présidentielle et aux sénatoriales géorgiennes les incite à poursuivre, à amplifier et à généraliser la fraude aux élections intermédiaires de 2022 et à l’échéance capitale de 2024. En outre, leurs procureurs piaffent d’impatience à l’idée d’inculper l’ancien président populiste. Le 6 janvier 2021 ne restera donc pas dans l’histoire des États-Unis comme un nouveau 2 décembre 1851 français.

Georges Feltin-Tracol.

lundi, 11 janvier 2021

Les rapports de force entre les Five Eyes et des sociétés du numérique

5eyes.jpg

Les rapports de force entre les Five Eyes et des sociétés du numérique

par Marion Rey

Ex: https://www.ege.fr

Depuis les années 2000, le développement de la société de l’information et du monde immatériel facilite les échanges internationaux. Les géants du numérique ont su exploiter la vague de l’Internet et de l’informatique pour accroître leur influence et la dépendance des usagers. Toutefois, ce développement exponentiel comporte un volet transgressif, largement exploité par les services de renseignement dans les opérations cyber, à des fins d’espionnage en masse. Malgré de nouvelles législations depuis les révélations de l’affaire Snowden, les choses ont-elles réellement changé ? Dans le bras de fer entre géants du numérique et services de renseignement, lesquels sortiront finalement vainqueurs de l’affrontement ?

Le droit, bras armé des Five-Eyes

Signé en 1946 dans le contexte de la guerre froide, le UKUSA Agreement[1] est un accord passé entre les services de renseignement britanniques et américains en matière de coopération autour du renseignement électromagnétique, dit SIGINT (Signals intelligence). En 1955 cet accord a été étendu[2] au Canada, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Cette organisation anglo-saxonne du renseignement est plus connue sous le terme Five-Eyes (FVEY).

À la suite du traumatisme du 11 septembre 2001, l’administration de Georges W. Bush déclare la guerre au terrorisme en signant l’USA Patriot Act moins de deux mois après les attentats[3]. Premièrement, cette loi autorise l’usage des nouvelles technologies pour effectuer une surveillance itinérante et une interception des communications électroniques, orales et filaires relatives au terrorisme, à l’immigration, aux infractions de fraude et d'abus informatiques (Sections 201 et 202). Deuxièmement, la loi impose le partage d'informations et la coopération entre les agences gouvernementales en matière de renseignement, de renseignement extérieur et de contre-espionnage (Section 203).

522856-0581b466-fb78-11e3-8184-7d8b4f4697c9.jpg

Sont concernés les 17 agences de la communauté du renseignement (dont la CIA, la NSA et le FBI), les départements de la défense (DOD), de la sécurité intérieure (DHS) et de la justice (DOJ). Initialement, la section 203 devait être valable pour une durée de 4 ans mais a été reconduite pendant près de 15 ans par l’application du USA Patriot Improvement and Reauthorization Act of 2006[4]. Le partage d’informations a été élargi aux agences fédérales, aux États, aux collectivités territoriales, aux entités locales et tribales, et au secteur privé (dont les sociétés du numérique) par deux autres textes (Homeland Security Act of 2002 et l’Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act of 2004). Enfin, la loi prévoit l’accès aux « dossiers et autres éléments » (Section 215), sans autorisation d’un juge, en vertu de la loi sur la surveillance des services de renseignement étrangers, la FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act).

5-eyes-1.png

De son côté, le Royaume-Uni n’est pas en reste. Également conçue pour lutter contre le terrorisme, la loi RIPA 2000 (Regulation of Investigatory Powers Act 2000) autorise les services de renseignement (GCHQ, MI5, SIS), la défense (MoD), les services de la sécurité intérieure et les douanes à intercepter toute information ou communication relative à la sauvegarde du « well-being » de l’économie du Royaume-Uni contre les intérêts des puissances étrangères[5].

En matière de coopération, Américains et Britanniques sont sur la même longueur d’ondes.

Dans le rapport du faible au fort, un lanceur d’alerte peut inverser la tendance

Entre 2010 et 2013, l’ancien agent de la CIA et contractuel de la NSA Edward Snowden, révèle au monde entier l’abus et la déviance de la section 215 du Patriot Act par la méthode SIGINT, sous l’administration de Barack Obama. À ce titre, les services de renseignement américains via la NSA ont mis en place un outil central redoutable du nom de XKEYSCORE[6] utilisant le programme PRISM[7] qui a pour objectif de surveiller massivement la population, les gouvernements ennemis mais aussi alliés, les dirigeants de grandes entreprises ; et d’exploiter les métadonnées collectées (géolocalisation, historique de navigation, historiques d’appels …). Les services de renseignement américains ont obtenu la coopération (contrainte ou consentie) des opérateurs téléphoniques, des géants du numérique et de la Silicon Valley, sous couvert de l’immunité de la FISA offerte par la section 225 du Patriot Act. Par géants du numérique, sont concernés les sociétés de télécommunication comme Verizon, les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et autres entreprises de la Tech californienne, Snap Inc (Snapchat), Twitter ou encore Reddit.

1425759547288.jpg

Dans ses révélations, Edward Snowden n’épargne pas le Royaume-Uni, agissant dans le cadre de l’organisation FVEY, de la loi RIPA 2000 et de XKEYSCORE. Au travers du programme TEMPORA, le GCHQ a installé un système d’interceptions électroniques sur les câbles sous-marins et réseaux de fibres optiques entrants et sortants de Grande-Bretagne. Sachant que 99% des communications mondiales affluent au travers des câbles sous-marins et que la Grande-Bretagne est le principal point d’entrée pour le continent eurasiatique, les Britanniques sont capables de capter près d’un quart des communications mondiales. Tout comme PRISM, TEMPORA collectait et stockait de grandes quantités d’informations (emails, réseaux sociaux, historiques et appels sur Internet …).[8]

La médiatisation des révélations du lanceur d’alerte a un retentissement mondial, l’opinion publique est scandalisée, les sociétés du numérique sont décrédibilisées et les services de renseignement des FVEY sont humiliés.

Une nouvelle législation impulsée par la société civile

Il aura fallu attendre 2015 après d’âpres débats entre la société civile et l’appareil législatif pour que soit signé l’USA Freedom Act[9] en remplacement du Patriot Act. Cette nouvelle loi met fin à la controversée et abusive section 215 concernant la collecte d’informations en masse. La collecte doit désormais être justifiée, interdisant le ciblage par zone géographique, par service de communication électronique ou par service informatique (Section 201). La loi impose à la FISA la désignation de personnes indépendantes, les « amicus curiae », pour examiner les demandes d’ordonnance présentant une interprétation nouvelle ou significative du droit (Section 401). De plus, le Freedom Act impose plus de transparence de la part de la FISA, qui doit fournir certaines informations au gouvernement au travers d’un reporting régulier, telles que le nombre total d’ordonnances de la FISA rendues pour la surveillance électronique, le ciblage de personnes à l'extérieur des États-Unis, les dispositifs de traçage ou les registres des détails des appels (Section 602). Enfin, la loi donne au secteur privé, les possibilités de communiquer publiquement le nombre d’ordonnances reçues de la part de la FISA (Section 603).

RttDN3h.jpgCependant, les organisations de la société civile, à l’image de l’ACLU (American Civil Liberties Union)[10] estiment que cette nouvelle législation n’est pas suffisamment aboutie, dénonçant des failles à propos des fouilles clandestines et des méthodes de déchiffrement des services de renseignement autorisés par la FISA (Section 702). Alors qu’une révision du Freedom Act[11] a été engagée en octobre 2020, l’EFF (Electronic Frontier Foundation)[12] craint que les dispositions expirées (comme la section 215) ou arrivant à expiration, ne soient ré-autorisées ou prolongées par le Congrès, comme cela a déjà pu être le cas par le passé.

L’impact du Freedom Act est davantage retentissant médiatiquement que révolutionnaire dans la réforme du renseignement. En outre, étant donné que cette réforme concerne uniquement la collecte d’informations sur le territoire américain, les FVEY peuvent ainsi poursuivre leur surveillance dans le reste du monde.

Les sociétés du numérique sur la défensive et les FVEY en stratégie de contournement

Alors que les géants du numérique ont activement participé à la fourniture massive de données, ces derniers tentent de redorer leur blason face à la défiance des utilisateurs. Les sociétés du numérique recourent désormais au chiffrement des communications via les applications (telle que WhatsApp de Facebook) et les systèmes d’exploitation des smartphones (comme l’Android de Google ou l’iOS d’Apple). Depuis le scandale, de nouvelles sociétés se sont insérées sur le marché des messageries et des applications chiffrées, à l’image de Telegram, Signal ou encore Wiebo.

Toutefois, malgré l’adoption du Freedom Act, les services de renseignement s’adaptent et contournent le système de chiffrement des géants du numérique. En 2017, un ancien employé du gouvernement américain transmet à Wikileaks[13] (dossier Vault 7) une série de documents confidentiels révélant l’étendue des capacités de piratage et d’écoutes clandestines opérées par la CIA, en collaboration avec le MI5/BTSS (British Security Service) et le GCHQ. En effet, les FVEY ont développé des logiciels malveillants (backdoors, vers, virus, chevaux de Troie) capables de s’introduire dans les smartphones du monde entier en interceptant le trafic de données avant que le chiffrement ne soit appliqué. Principales cibles : Apple, Android et Samsung. Les smartphones infectés transmettent directement à la CIA les données de géolocalisation, les données texte, vidéo et audio.

raw.jpg

En adaptant les logiciels malveillants aux appareils ciblés, la collecte de données en masse n’est finalement pas réellement abolie. En effet, en ciblant Apple et donc une certaine élite de la société mondiale mais aussi Android, plus accessible et plus populaire, les FVEY continuent d’espionner une part massive de la population mondiale. Enfin, les FVEY ont mené une opération clandestine d’attaques sur des téléviseurs intelligents Samsung. Cette intrusion permettait d’utiliser les appareils comme des mouchards transmettant les écoutes des conversations enregistrées à l’insu des propriétaires.

Ainsi, les services de renseignement contournent non seulement le Freedom Act et son système d’ordonnances FISA à destination des géants du numérique, mais aussi les solutions de chiffrement mises en œuvre par ces derniers. De plus, le développement des technologies connectées, souvent plus vulnérables en matière de cybersécurité, ouvre de nouvelles perspectives et de nouvelles opportunités aux FVEY dans leur stratégie de contournement. Dans ce bras de fer, le rapport de force semble perdu d’avance pour les géants du numérique, puisqu’en l’absence de législation contraignante pour les services de renseignement, ces derniers ne cesseront de développer de nouveaux systèmes de contournement, des « cyber armes », pour arriver à leurs fins. L’enjeu sous-jacent de ces opérations est de mettre à disposition des acteurs économiques américains, les données utiles leur procurant des avantages concurrentiels dans la guerre économique qui se joue au niveau mondial.

Marion Rey.

[1] UKUSA agreement of 1946.

[2] 4ème amendement UKUSA agreement of 1955.

[3] USA Patriot Act, 2001. Uniting and strengthening America by providing appropriate tools required to intercept and obstruct terrorism.

[4] Sénat, Février 2016.

[5] 2012 Annual Report of the Interception of Communications Commissioner.  

[6] Le Monde, 2013, 2019, publié le 27 août 2013 et mis à jour le 04 juillet 2019.

[7] Wikileaks, 2015. WikiLeaks release : June 29, 2015.

[8] The Guardian, 2013. E. MacAskill, J. Borger, N. Hopkins, N. Davies et J. Ball, GCHQ taps fibre-optic cables for secret access to world's communications, 21 juin 2013.

[9] Uniting and strengthening America by fulfilling rights and ensuring effective discipline over monitoring Act of 2015.

[10] Lettre au Washington Legislative Office, 29 avril 2015.

[11] USA Freedom Reauthorization Act of 2020

[12] EFF, 16 avril 2015.

[13] Wikileaks, Vault 7: CIA Hacking Tools Revealed, 7 mars 2017.

Marion REY

Promotion SIE 24

Formation Initiale MBA Stratégie et Intelligence Economique - SIE

dimanche, 10 janvier 2021

Les Européens veulent ignorer le visage profond de l'Amérique

2-americas.jpg

Les Européens veulent ignorer le visage profond de l'Amérique

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il s'agit d'une Amérique boueuse, pour reprendre une expression qui n'a rien d'excessif. Donald Trump a incarné parfaitement ce phénomène. Joe Biden n'en changera probablement rien.

Cette Amérique ne croit qu'en Dieu, aux armes à feu et au dollar. Elle ignore tout des rapports entre Etats qui déterminent l'actualité internationale. Elle voit partout des complots visant à déstabiliser les Etats-Unis. Elle ne croit qu'à la force des armements américains pour s'imposer dans le monde. Plus grave, il s'agit d'une Amérique profondément raciste et d'une xénophobie revendiquée. Les manifestations violentes des « suprémacistes blancs » autour du Capitale en ont donné au monde une image qui a surpris les naïfs.

L'Europe et le monde ne regardent les États-Unis qu'à travers ses élites sophistiquées. Ils ne connaissent l'Amérique qu'en lisant les grands médias des côtes est et ouest, New York TimesWashington PostLos Angeles Times, ainsi que ses revues de prestige, New YorkerAtlantic monthlyForeign Policy.

Ils finissent par se persuader de l'« exceptionnalisme » américain et de sa mission universelle. Ils sont pour beaucoup convaincus que l'Amérique, unique superpuissance de la planète, a le devoir de façonner le monde en lui imposant ce qu'elle nomme le Bien et la Norme.

dbtzkp2-7fab8129-3375-4944-b392-a22257af34e3.jpg

En septembre 2003, George W. Bush déclarait sur Fox News, alors qu'il s'apprêtait à recevoir Jacques Chirac : « Je lui rappellerai – et il m'entendra – que l'Amérique est une nation bonne, authentiquement bonne. »  Il s'agit de ce que notait déjà le spécialiste Pierre Hassner quand il parlait de « cette conviction puritaine de la coïncidence entre l'intérêt propre des États-Unis et celui du Bien ».

Le tout récent éditorial du New York Times, appelant solennellement à voter Joe Biden le 3 novembre, reprend ce type d'argument : « M. Biden s'est engagé à “restaurer l'âme de l'Amérique”. Il est bien placé pour relever ce défi. » La veille, le candidat démocrate aux prochaines élections présidentielles, après avoir bruyamment fait savoir qu'il « priait » pour le rétablissement de Trump, s'était solennellement engagé à « restaurer le leadership moral de l'Amérique » sur le monde.

Cette Amérique là tient déjà la rue. Les évangélistes et les  « Christians born again »  voient Dieu partout. Les milices armées préparent la guerre civile. Les habitants des suburbs blancs sont noyés dans un racisme paranoïaque. Les suprémacistes blancs rêvent du Ku Klux Klan. Les classes moyennes se voient assiégées par un monde hostile qui veut détruire leur Amérique. Derrière eux, des centaines de sites internet ultras, des dizaines de radios et de télévisions, relayées par des milliers de pages Facebook achèvent de construire un monde parallèle.

Ceci se traduit par le fait qu'au plan international, depuis 2001, les États-Unis n'ont cessé d'être en guerre et engagés simultanément dans de multiples conflits : Afghanistan, Pakistan, Irak, Yémen, Syrie, Libye, Sahel. Ils n'entendent toujours pas négocier avec les autres grandes puissances, Russie et Chine notamment, sans mentionner les Européens.

Les optimistes disent que cette Amérique boueuse est construite par le Complexe militaro-industriel américain voulant à travers elle s'imposer au reste du monde. Mais il semble bien que la situation soit plus grave. C'est la très grande majorité de l'opinion publique américaine « blanche » qui se rallie derrière cette boue et qui semble prête à soutenir un projet de guerre mondiale nucléaire, espérant contre toute logique que leur Amérique pourrait en sortir, non seulement indemne mais renforcée.

16:45 Publié dans Actualité, Définitions | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : actualité, états-unis, américanisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 09 janvier 2021

USA: Qui a vraiment trahi la démocratie?

10167034.jpg

Cafe Noir N.05

USA: Qui a vraiment trahi la démocratie?

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde. Émission du Vendredi 08 Janvier 2021 avec Pierre Le Vigan et Gilbert Dawed.
 

jeudi, 07 janvier 2021

Ecrabouillement de Trump et soumission de la masse occidentale

les-folles-images-de-l-envahissement-du-capitole-a-washingto_5472748_820x500.jpg

Ecrabouillement de Trump et soumission de la masse occidentale

par Nicolas Bonnal

Je n’ai pas longtemps cru à la prise d’assaut du capitole par les patriotes américains ; je me disais en effet que les patriotes resteraient chez eux à cliquer et à râler comme nous. Et j’avais raison, puisque Mike Adams sur naturalnews.com a vite parlé de masse endormie et surtout de false flag. Après le printemps arabe on a créé un printemps américain pour imposer ici comme dans ces braves pays jadis nationalistes, socialistes et libres (aujourd’hui islamistes et technophiles) l’idéologie woke dont a besoin le système non pas pour nous soumettre, mais pour nous exterminer – surtout dans les pays occidentaux, qui sont ceux de la vieille race blanche que j’ai dénoncée il y a dix ans.

Trump, dont j’ai toujours parlé amusé, est un Berlusconi yankee, un idiot utile qui a servi à radicaliser le système, mais aussi un idiot inutile. La rage du petit blanc était plus forte en 2012  ou en 2016, et si la Clinton était passée en 2016 on aurait assisté à une résistance. Le Donald a radicalisé l’ennemi qui est revenu plus fort que jamais et il a anesthésié et neutralisé les petits blancs (je me suis fait insulter pour écrire cela, mais insulter…) ; il a enrichi la Chine et Wall Street comme personne, obéi à Fauci comme personne, et démantibulé l’occident comme personne. Il a aussi repoussé Poutine et la Russie comme personne, et je n’ai pas envie de continuer, les aveugles parmi les antisystèmes étant devenus pires que les aveugles du système.

les-manifestants-pro-trump-a-l-interieur-du-capitole-photo-saul-loeb-afp-1609963838.jpg

Il fallait être « un optimiste, c’est-à-dire un imbécile heureux » (Bernanos) pour penser que « trahi de toute part, accablé d’injustices », le guignol orange prendrait des risques pour sauver son électorat qui préfère le clic et la télé à la liberté, ou qui s’achète des armes comme des médicaments. Dans cette histoire le smartphone a joué un rôle fantastique : regardez autour de vous dans la rue et vous verrez que, masqués ou pas, les zombis ont tous ou presque le pif dans le smartphone. Masqué et vacciné fera partie du kit. On est déjà en mode techno-zombi, ils le savent en en profitent.

On nous a fait le coup du coup d’Etat fasciste et cela a marché comme à la parade, avec ce viking indien vu déjà chez les antifas et BLM, que Mike Adams a eu tôt fait de reconnaître. Cela montrait que le Donald était totalement isolé dans son narcissisme obtus, lui qui de toute manière a fait comme personne la pub du vaccin avant de le refourguer aux israéliens (les pauvres…). Trump aura marqué pour la énième fois la bouffonnerie des populistes et des libéraux de droite, des vieux droitistes et des je-ne-sais-quoi encore. Pour moi qui ai étudié et vécu cela depuis quarante ans, cette sanie confirme la notion de présent éternel avec un ricanement. Car Trump ce n’est que leur général Boulanger. Une coterie de mécontents, de réacs et de bidons qui se réunissent pour râler et tempêter, puis se dispersent à la première pluie, au premier vent, comme dirait  le vieux Rutebeuf.

1dc044b694365936861c9cd5fe4bd223.jpg

La suite va être abominable mais comme je l’ai dit le peuple la veut cette suite. Il faut arrêter de s’aveugler, rares résistants. Le peuple veut du grand Reset lui aussi : il veut moins travailler, se vacciner, moins polluer, moins se reproduire. Il est fatigué le peuple, comme l’a vu Nietzsche dès la fin des années 1880. On pourra aussi relire Maupassant qui montre comme Drumont l’arrivée du parisien moderne. C’est une médiocrité ontologique séculaire comme le catho d’aujourd’hui ou son monstre de pape, médiocrité que l’on assoupit ou que l’on conditionne pour les guerres contre l’Allemagne, l’arabe, le chinois, le virus. Ce type-là disait Drumont est un nihiliste qui ne tient à rien, pas même à la vie qu’on va lui enlever avec le Reset. De toute manière Greta lui a expliqué l’an dernier qu’il était de trop : du coup les maires écolos ont pris toutes les grandes villes françaises d’assaut, et on ne parlera pas de ce qui se passe en Angleterre ou en Allemagne ! Le système n’impose rien, c’est ce que je veux dire.

La suite va être une abomination. La grosse masse des zombis va se faire liquider ou va être privée de tout, tout en étant contente. La plupart des résistants trop vieux et trop mous continueront de cliquer et subiront le joug comme les autres. Refuge alors avec armes et pièces d’argent dans les campagnes dans des coins reculés, dans les montagnes ? Attention, ils ont la technologie, ils ont les drones (voyez l’excellente séquence de Bourne avec le drone) et ils auront tous les moyens de couper (cf. le général Barrons de l’OTAN) électricité, comptes bancaires, eau, etc. aux contrevenants et même aux autres. Certes si nous avions plus résisté ils auraient été moins méchants. Ils créent maintenant l’élite de SS  et de kapos, de commissaires politiques et médicaux dont ils ont besoin pour liquider la masse.

rtx8ks3w1.jpg

Tout se sera passé comme dans le western de Richard Brooks La Dernière chasse : on voit les bisons se faire abattre (to shoot : vacciner) et continuer de brouter et de bailler. Les autres bisons peu fûtés s’en foutent.

Notre esclavage n’a fait que progresser depuis trois siècles. Il a été hallucinatoire (politique) et technique. Sur ce thème Jünger a tout dit dans son Traité du rebelle :

« L’homme tend à s’en remettre à l’appareil ou à lui céder la place, là même où il devrait puiser dans son propre fonds. C’est manquer d’imagination. Il faut qu’il connaisse les points où il ne saurait trafiquer de sa liberté souveraine…Tout confort se paie. La condition d’animal domestique entraîne celle de bête de boucherie. »

Cela c’est pour la masse. Pour l’élite dont a bien parlé Jack London (le Talon de fer) l’expression-clé c’est : « conviction de bien faire ».

Sources:

Nicolas Bonnal – Littérature et conspiration

Guénon, Bernanos et les gilets jaunes

mardi, 05 janvier 2021

Le Moyen-Orient entre Trump et Biden

imagesMOTB.jpg

Le Moyen-Orient entre Trump et Biden

par Alberto Negri

Sources : Il Manifesto & https://www.ariannaeditrice.it

Le pacte abrahamique entre Israël et les monarchies arabes, plus qu'une stabilisation, est un moyen d'annuler les droits des peuples et s'applique négativement aux Iraniens, Palestiniens, Kurdes, Libanais, Irakiens, Yéménites, et à tous ceux qui n'ont pas l'intention d'obéir. Au Moyen-Orient, Biden est déjà sous le poids des décisions de Trump.

La nouvelle année s'ouvre alors que l'année de la pandémie se termine. Les Américains peuvent faire ce qu'ils veulent contre l'Iran et les Israéliens aussi peuvent faire tout ce que les autres ne peuvent jamais faire : agir contre le droit international. Une synthèse du double standard qui, en négatif, s'applique aux Iraniens, Palestiniens, Kurdes, Libanais, Irakiens, Yéménites, et à tous ceux qui n'ont généralement pas l'intention d'obéir. Ces peuples, au mieux, peuvent obtenir des "concessions" mais ne sont pas titulaires de "droits". L'Alliance Abrahamique a sanctionné cet état de fait.

Au milieu se trouvent Erdogan et Poutine : le premier s’avère fonctionnel pour le second. Non seulement parce que le sultan de l'OTAN s'oppose à Moscou et traite en même temps avec la Russie en Libye et en Syrie, mais aussi parce qu'il sert les États-Unis en endiguant l'influence russe, comme en témoigne la guerre du Haut-Karabakh contre les Arméniens soutenue par les Turcs et les armes israéliennes. Biden déteste Erdogan (il l'a également attaqué quand il était l’adjoint d'Obama) mais l'affrontera non pas sur la base de ses aversions ou de ses références démocratiques mais sur son utilité sur le flanc oriental de l'Alliance atlantique.

Un an après l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien Al Muhandis à Bagdad le 3 janvier dernier par les Américains, nous pouvons aujourd’hui en mesurer pleinement les conséquences. 2020 était l'année de l'attaque contre l'Iran - illustrée également par le meurtre en novembre du scientifique Mohsen Fakhrizadeh, attribué au Mossad – et celle du Pacte d'Abraham concocté dans une optique hostile à Téhéran, et scellé entre Israël et les monarchies du Golfe, suivies rapidement par le Soudan et le Maroc. Plus qu'une stabilisation, c'est un bond en avant vers de nouvelles annulations de droits des peuples : au Moyen-Orient, l'administration Biden, qui entrera en fonction le 20 janvier, pèse déjà sous le poids des décisions de Trump.

L'héritage contrasté d'Obama au printemps 2011 dans le monde arabe - soutien en Égypte aux Frères musulmans, guerre contre Kadhafi et soutien à la déstabilisation de la Syrie - avait eu comme issue positive le 14 juillet 2015 l'accord nucléaire avec l'Iran qui avait exaspéré Israël et jeté la panique en l'Arabie saoudite et dans les monarchies du Golfe. Trump est sorti unilatéralement de ce traité international et a établi de nouvelles règles de jeu qui n'étaient finalement pas si nouvelles que cela car elles remontent au président démocrate Roosevelt et à l’année 1945 : les monarchies devaient payer "cash" et par le truchement d’achats d'armes américaines pour la protection des intérêts des Etats-Unis ; s’ajoutait à la facture la normalisation avec Israël, la vente aux Arabes de pétrodollars comme artifice de survie face à la menace réelle ou présumée de l'Iran.

C'est ainsi que sont apparues les "incitations". Nétanyahou, qui se prépare à de nouvelles élections en mars, a profité de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les Américains de Trump et de l'annexion du plateau du Golan. En 2020, l’Israélien n'a eu besoin que d'un coup de pouce pour l'annexion annoncée de la Cisjordanie et pour concrétiser les nouvelles alliances avec les Arabes. Le pacte abrahamique a été rejoint par les Emirats et le Bahreïn, puis est venue la normalisation entre Israël et le Soudan, puis celle avec le Maroc.

L'Égypte d'Al Sisi fait déjà partie du jeu : elle reçoit l'argent des Émirats et des Saoudiens ayant comme tâche idéologique et répressive d'éliminer les Frères musulmans. Même le général Haftar en Cyrénaïque, s'il adhère au Pacte Abrahamique, serait entièrement recyclé.

Le souverain Mohammed VI a obtenu des incitations financières mais surtout il a obtenu la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. L'occupation marocaine des territoires sahraouis comme l'occupation israélienne de la Palestine est contraire au droit international et à toutes les résolutions de l'ONU sur l'autonomie et l'autodétermination des peuples. Ce sont là les deux mots que la philosophie lapidaire du pacte abrahamique fait oublier aux Kurdes, ainsi qu'aux Yéménites.

L'autonomie des Kurdes irakiens s’est désormais réduite à une peau de chagrin : le Premier ministre Al Khadimi préfère rencontrer Erdogan dans le cadre d'opérations anti-Pkk que "ses" Kurdes d'Erbil ou de Suleimanya. Ceux de Rojava, alliés des Occidentaux contre l’Etat islamique, avaient déjà payé le prix du sang en 2019, en subissant le retrait américain du nord de la Syrie. La réalité est que tant les Américains que les Européens sont prêts à sacrifier les Kurdes à tout moment si Erdogan garde trois millions de réfugiés chez lui et modère ses revendications en Méditerranée orientale où il se heurte à l'axe France-Grèce-Chypre-Egypte-Israël-Emirats.

Le pacte d'Abraham a également divisé les Yéménites en bons et en mauvais. Selon le Financial Times, avant le 20 janvier, le Département d'Etat américain se préparait à inclure les alliés houthis de l'Iran dans la liste des organisations terroristes. C'est l'une des conditions que l'Arabie saoudite demande, avec le protectorat sur le Yémen, pour la reconnaissance d'Israël, objectif recherché par le prince meurtrier Mohammed bin Salman et jusqu'ici rejeté par le roi Salman.

Mais c'est probablement encore en Irak qu'il faudra s'attendre à de nouvelles opérations des milices pro-américaines et pro-israéliennes anti-iraniennes et anti-chiites. Un récent rapport du Monde le prétend, tout comme le ministre iranien des affaires étrangères Javad Zarif hier. L'année à venir ressemble déjà beaucoup, trop, à celle qui vient de s'écouler.

 

Scénarios probables en cas de victoire de Biden ou en cas de victoire de Trump

biden-trump.jpg

Scénarios probables en cas de victoire de Biden ou en cas de victoire de Trump

Nous portons  à votre attention, les documents de synthèse prospective ci-dessus, élaborés sur base des travaux du think thank indépendant "Aurora".

Scénario de victoire Biden

Quelle sera la stratégie des «Financiers et banquiers Transnationaux» (le Finintern) si ils battent Trump et que ses réseaux n’arrivent pas à reprendre la main et le contrôle de l’appareil d’état dans les mois qui viennent.

  • Début de la nouvelle Grande Dépression (2020 avec l’affaire du «Coronavirus»)
  • Reprise du contrôle des États-Unis par le Finintern, notamment de la bureaucratie d’état
  • (2021-2025) Guerre civile «froide» grandissante aux États-Unis sur fond d’affrontement souterrain entre les milieux industriels (Trump) et financiers (Biden / Clinton / Harris), avec les premiers qui ne parviennent pas à reprendre le contrôle, dégradation accélérée de l’industrie par une accélération des délocalisations vers les autres pays, augmentation importante du chômage.
  • Retour de la politique financière libérale (création monétaire généreuse) et augmentation de la tension militaire à travers le monde, réactivation de nombreux conflits, notamment au Moyen-Orient, en Afrique et à la périphérie de l’Europe.
  • (2022-2025) Tentatives de coups d’état à travers toute la planète afin de renverser tous les régimes politiques indésirables, notamment ceux qui ont peu de dettes, beaucoup seront mis sous embargo (Iran, Belarus, Cuba, Corée du Nord, Russie, Venezuela, Argentine, Algérie…), intensification de guerres commerciales avec certains pays, relance en version durcie du TTIP et du TPP, retour de l’UE sous dépendance américaine, notamment militaire et commerciale.
  • Création massive de monnaie par les banques centrales (FED) afin de sauver le système bancaire mondial et financier transnational au bord de la faillite, cela en parallèle à l’anéantissement de l’économie réelle des États-Unis écrasé par les impôts levés afin de financier les subventions aux clientèles du Parti Démocrate.
  • Faillites massives des entreprises petites et moyennes ainsi que des particuliers (les exigences de paiement des dettes des ménages, notamment de la classe moyenne, elles restant bien en place sur fond de chute des revenus provoquées par la faillite des entreprises).
  • (2022-2025) Chute du niveau de vie moyen de 50% en 3 ans; famines localisées aux États-Unis, notamment dans les milieux ruraux, chômage qui s’élève à plusieurs dizaines de % (2025), répression sanglantes d’émeutes rurales aux États-Unis avec tirs à balles réelles, application localisée de la loi martiale dans certains états et comtés (la quasi-totalité des subventions est envoyée vers les minorités clientes du parti démocrate).
  • Fermeture définitive de toutes les industries de pointe (industrie 4.0), les crédits et les conditions n’étant pas réunies en situation d’hypercrise.
  • (2025-2027) Tentatives infructueuses de stabilisations de la situation aux États-Unis dont l’économie est tombée à 30% de celui de 2020, le budget militaire qui reste colossal est l’un des principaux piliers de cette tentative de stabilisation ainsi que l’utilisation de ce qui reste d’influence politique internationale.
  • Vers 2027-2030 dégradation irréversible de la structure de l’économie (par rupture des filières et chaines d’approvisionnement restantes) sortie du rang des grandes puissances mondiales, déménagement du QG du FinIntern hors des États-Unis.
  • 2030–2040 гг. très difficile et lente reconstruction de l’appareil productif, sur la base des 4èmes (milieu-fin du XXème siècle moteur à combustion interne, moteur à réaction, premiers ordinateurs, début de l’ère nucléaire…) et 5èmes (fin XXème-début XXIème siècle microélectronique, informatique, biotechnologies, télécoms, fibres optiques…) paradigmes technologiques, convergence du niveau de vie moyen, des structures économiques et sociales avec celles de l’Amérique du Sud
  • 2045 reprise d’une souveraineté et d’un poids politique minimal, à un niveau comparable à celui de l’Inde.
  • Tous les pays de la planète sentiront les conséquences de ces évènements.

donald-trump-a-thanksgiving-e6f563-0@1x.jpg

Scénario de victoire Trump

Temporalité de la stratégie MAGA en cas de victoire/refus de passation de pouvoir de la part du Président Trump et des industriels qui l’appuient.

  • Début de la Nouvelle Grande Dépression (2020 avec l’affaire du «Coronavirus»)
  • Maintien du contrôle des États-Unis par les élites industrielles et Donald Trump & Co.
  • 2021-2024 émission monétaire, orientée en priorité vers le sauvetage du secteur réel de l’économie au dépens de l’économie financière chute massive, mais contrôlée, totale de l’économie de 40% à 50%
  • Annulation de dette pour l’essentiel des ménages et entreprises du secteur réel de l’économie, faillite du secteur financier
  • (2021-2025) Guerre civile «froide» grandissante aux États-Unis sur fond de purge des élites établies
  • 2022/2023 Nouveau Yalta et établissement des nouvelles règles de fonctionnement internationales sur la période courant jusqu’à 2040, fractionnement de fait du monde en blocs macro régionaux.
  • Retrait des troupes américaines de l’Hémisphère Oriental du globe : Moyen-Orient (2021-2022), Asie Centrale (2022-2024), Europe (2023-2025), Extrême-Orient (2024-2027);
  • 2023-2026 préparation d’un nouveau redécoupage du Moyen-Orient, préparation du démantèlement de la Turquie (NDT : pas d’accord) et de l’Arabie Saoudite.
  • 2025-2030 relocalisation de l’appareil productif sur base des 4èmes (milieu-fin du XXème siècle moteur à combustion interne, moteur à réaction, premiers ordinateurs, début de l’ère nucléaire…) et 5èmes (fin XXème-début XXIème siècle microélectronique, informatique, biotechnologies, télécoms, fibres optiques…) paradigmes technologiques
  • 2027 lancement des projets de développement des technologies du 6ème paradigme technologique (spatial, nanotechnologies, IA, industrie 4.0, technologies additives…) représenté par des industriels comme Elon Musk.
  • 2030-2035 reconfiguration de l’ensemble de l’appareil productif sur base du 6ème paradigme technologique, États-Unis le font les premiers au monde.
  • 2030-2040 expansion et formation-consolidation du bloc macro régional étasunien;
  • 2040-2060 mondialisation alternative sur certains principes helleno-chrétiens actualisés et remaniés dans un monde multipolaire

lundi, 04 janvier 2021

Le soft power américain comme instrument d'hégémonie mondiale

The-American-Dream--1024x629.jpg

Le soft power américain comme instrument d'hégémonie mondiale

Par Giuseppe Gagliano

Ex: https://moderndiplomacy.eu

Christian Harbulot, directeur et fondateur de l'Ecole de guerre économique de Paris, a consacré une grande partie de ses travaux à l'étude de la guerre économique et du rôle qu'elle a joué dans la dynamique des conflits de ce siècle. Mais à côté de la guerre économique, un instrument d'une importance similaire, qui a permis l'obtention de l'hégémonie américaine dans le monde dit multipolaire, est certainement le soft power.

En se posant comme le pays phare de la libre concurrence, les États-Unis ont réalisé la meilleure opération d'influence du XXe siècle. Ils ont réussi à déguiser leur agression économique en attirant l'attention sur la dénonciation des empires coloniaux européens. Ce tour de passe-passe rhétorique a bien fonctionné. La stigmatisation des grandes puissances dirigeantes leur a permis de déguiser leurs propres initiatives de conquête, comme cela s'est produit avec la colonisation d'Hawaï. C'est dans le même esprit qu'elles ont pu banaliser leurs multiples interventions militaires extérieures en les décrivant comme des opérations de protection de leurs citoyens durant la période cruciale entre le XIXe et le XXe siècle.

51oIV87oqdL._AC_SY400_.jpgLa puissance économique douce de l'Amérique s'est construite autour de cette idée fausse. Les États-Unis ont soutenu l'émancipation des peuples vis-à-vis de l'oppression coloniale et, en même temps, ont soutenu les notions de "porte ouverte" et de libre-échange. Une de leurs principales critiques à l'égard des empires coloniaux européens était les échanges privilégiés entre ces empires et leurs métropoles. Le Commonwealth a été particulièrement visé lors des négociations du GATT (1947) et Washington a refusé de signer la Charte de La Havane (1948) qu'il avait souhaitée mais qui maintenait le principe des "préférences impériales" entre les pays européens et leurs colonies.

En se présentant comme le garant du discours sur la libre concurrence et l'ouverture des marchés, les États-Unis se sont construit une image de "juge de paix" dans le commerce international. Cet avantage cognitif leur a permis de masquer leurs initiatives de conquête. L'emprise américaine sur les champs pétroliers du Moyen-Orient et de l'Iran a été l'illustration la plus visible de la machine de guerre économique américaine. Le département d'État, les agences de renseignement et les compagnies pétrolières ont travaillé ensemble pour imposer leur volonté aux pays intéressés et aux concurrents potentiels. Les moyens d'action utilisés étaient souvent basés sur l'usage de la force (participation indirecte puis directe à des conflits armés au Moyen-Orient, coups d'État comme le renversement de Mossadegh en Iran en 1953, déstabilisation de régimes qui soutenaient le nationalisme arabe).

Le "soft power" économique des États-Unis a pris forme au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Forts de leur supériorité militaire décisive, les États-Unis cherchent à établir un processus de domination sur certains marchés vitaux. Les planificateurs du plan Marshall encouragent l'agriculture européenne à acheter du soja américain pour l'alimentation animale. Cette volonté d'établir une relation de dépendance vis-à-vis des États-Unis s'étendra par la suite à d'autres secteurs clés tels que l'industrie informatique, puis les technologies de l'information. Le stockage de données (Big Data) est l'un des domaines dans lesquels le système américain est le plus déterminé à maintenir sa primauté et sa domination. Pour "masquer" ces logiques de domination et de dépendance, les élites américaines ont eu recours à deux types d'actions.

1) Le formatage des connaissances. Les grandes universités américaines ont progressivement imposé leurs vues sur le fonctionnement du commerce mondial, en prenant bien soin de ne pas parler de luttes de pouvoir géoéconomiques. Cette omission a été lourde de conséquences car elle a privé les élites européennes d'un regard critique sur la nature de l'agression des entreprises américaines sur les marchés étrangers. Des disciplines académiques telles que les sciences de la gestion ou l'économie ont banni de leur champ de vision toute analyse du phénomène de la guerre économique, que les États-Unis ont pourtant pratiquée avec discrétion.

2) La captation de la connaissance. Pour éviter d'être submergés par des dynamiques d'innovation concurrentes, les Etats-Unis ont développé au fil du temps un système de veille très sophistiqué pour identifier les sources d'innovation dans le monde afin de contacter au plus vite les chercheurs et ingénieurs étrangers et leur proposer des solutions d'expatriation ou de financement par le biais de fonds privés. Si ce type d'acquisition de connaissances échoue, l'utilisation de l'espionnage n'est pas exclue.

3) La désinformation et la manipulation

La montée en puissance des économies européennes et asiatiques depuis les années 1970 a obligé les défenseurs des intérêts économiques américains à adapter leurs techniques de guerre économique au contexte de l'après-guerre froide. Les alliés et les principaux opposants ont dû faire face à l'émergence décisive de l'économie chinoise.

ob_4ddd05_spot-the-aggressor.jpg

Dans les années 1990, les États-Unis ont ouvert plusieurs fronts. Le plus visible a été la politique de sécurité économique mise en œuvre par Bill Clinton sous prétexte que les entreprises américaines à l’étranger étaient victimes de "concurrence déloyale". Les Européens ont été les premières cibles. La dénonciation de la corruption est devenue une arme favorite de la diplomatie économique américaine. Mais derrière ce principe, il y avait des opérations beaucoup plus offensives. En 1998, le groupe Alcatel a subi une série d'attaques informatiques sur Internet, par le biais de rumeurs médiatiques sur le manque de transparence financière de la direction générale. Cette campagne a conduit à la chute historique d'une action à la Bourse de Paris. Pour agir dans cedomaine, les industriels américains ont soutenu financièrement la création d'ONG telles que Transparency International. Ces partisans de la moralisation des affaires ont stigmatisé les pays qui ne respectaient pas les règles mondiales. En revanche, aucun acteur de ce mouvement ne s'est intéressé à l'opacité des modes de paiement chez les principaux protagonistes des grands cabinets d'audit, fortement impliqués dans la signature des grands contrats internationaux. L'exploitation d'un discours moralisateur connaît aujourd'hui son apogée opérationnel avec l'extra-territorialité du droit.

Mais la principale transformation du soft power américain au cours des vingt dernières années est l'exploitation totale de la société de l'information. Chacun se souvient de l'importance du système Echelon ou des déclarations de Snowden sur l'ampleur de l'espionnage américain par le biais d'Internet et des médias sociaux. En revanche, les techniques de guerre de l'information appliquées à l'économie sont encore mal connues du grand public. Les États-Unis sont aujourd'hui en guerre pour savoir comment utiliser les acteurs de la société civile pour déstabiliser ou affaiblir leurs adversaires.

vendredi, 01 janvier 2021

« Avantage en mer » : la nouvelle stratégie navale des Etats-Unis

201217-M-CD983-002.JPG

« Avantage en mer » : la nouvelle stratégie navale des Etats-Unis

Par Marco Ghisetti

Ex: https://www.eurasia-rivista.com

La marine américaine, le corps des Marines et les garde-côtes ont publié conjointement le 17 décembre 2020 un document intitulé Advantage at Sea. Soit le prédominance de la puissance navale intégrée, tous domaines confondus "1

La publication de tels documents est un événement assez rare (l'avant-dernier a été publié en 2015, avec le document qui a officiellement lancé la stratégie du "multilatéralisme" suivie par Obama et Trump). De telles publications ne se produisent que sous les auspices des chefs d'état-major conjoints des États-Unis, c'est-à-dire l'institution qui rassemble les chefs d'état-major de toutes les branches de l'armée américaine. La divulgation de ce document signifie que les chefs des différentes institutions militaires américaines se sont mis d'accord sur le type de stratégie à suivre "pour la prochaine décennie" - une stratégie qui fournira donc la directive générale aux forces armées américaines, indépendamment des locataires de la Maison Blanche. La prochaine décennie, comme l'écrit l'exergue du document, "façonnera l'équilibre de la puissance maritime pour le reste du siècle".

Le raisonnement cardinal du document peut être résumé comme suit :

(1) "Les États-Unis sont une nation maritime. Notre sécurité et notre prospérité dépendent des mers".

(2) La Chine et la Russie (en particulier la Chine) constituent des menaces pour la sécurité nationale des États-Unis, car en raison de leurs "développements et modernisations navales agressives", sur le plan militaire, elles pourraient tenter d’expulser et de réussir à expulser les États-Unis de certaines mers et de la gestion de certains "points stratégiques clés" (détroits, isthmes), faisant perdre aux États-Unis "l'avantage en mer" qu'ils ont acquis par leur victoire lors de la Seconde Guerre mondiale et dont ils tirent toujours leur superpuissance. L'Iran et la Corée du Nord sont également définis comme des "rivaux".

(3) En conséquence, le document expose les principales directives visant à maintenir "l'avantage en mer" des États-Unis et à le refuser aux autres pays. Essentiellement : intégration accrue des différentes divisions armées, amélioration technologique de l'appareil de guerre (également dans le domaine de la guerre hybride et de l'intelligence artificielle), demande d'une plus grande collaboration de la part des "alliés", gestion directe des routes commerciales, de transport et de navigation, obstruction ferme et décisive de toute tentative de fermeture des zones maritimes dominées jusqu’ici par les États-Unis ou d’abandon de celles-ci aux pays rivaux surtout dans la gestion des "points focaux", défense de la suprématie navale américaine dans les mers traditionnelles (en particulier le Pacifique) et obtention de la supériorité dans l'Arctique.

***

Plus précisément, la déclaration commune commence par souligner la nature "maritime" de la puissance globale des États-Unis, une nature qui a été établie grâce à la "domination au-dessus et au-dessous des vagues et dans les cieux" obtenue après la "victoire de la Seconde Guerre mondiale" et maintenue "pendant 75 ans" depuis lors. Grâce à cette domination, affirme le document, les États-Unis ont pu promouvoir la sécurité, le bien-être et la prospérité non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour tous les pays qui ont décidé de participer aux règles du jeu.

USS-Carl-Vinson-600x337.jpg

Aujourd'hui comme hier, dit le secrétaire de la marine Kenneth J. Braithwaite dans un appel lancé dans l'exergue au "peuple des États-Unis", "l'ordre international fondé sur le droit est à nouveau attaqué". La menace à laquelle sont confrontés les États-Unis et d'autres pays est due au fait qu'en raison de "développements technologiques importants et d'une modernisation militaire agressive", ainsi que d'une tendance générale au "révisionnisme", la Chine et la Russie menacent l'ordre mondial actuel en "contestant l'équilibre des pouvoirs dans des régions clés et en cherchant à saper l'ordre mondial existant".

Cette menace est due au fait que "les États-Unis ne peuvent plus supposer que l'accès aux océans du monde", c'est-à-dire la condition sine qua non de la mondialisation centrée sur les États-Unis, "reste illimité [sans entraves] en cas de conflit". Si, en fait, les États-Unis ont rendu possible leur propre prospérité et celle des autres grâce à l'ouverture et à la sécurité des océans qu'ils ont assurée pour eux-mêmes et pour les autres par leur suprématie maritime, cet avantage militaire "s'érode à un rythme alarmant", menaçant par conséquent "cette ère de paix et de prospérité". "Le rapport de force", en fait, dans certaines régions, penche en faveur de ces deux acteurs révisionnistes, qui montrent des signes non seulement qu'ils ne veulent pas agir en tant qu'acteurs respectueux de l'ordre mondial établi, mais plutôt qu'ils veulent utiliser leur pouvoir pour poursuivre des "intérêts autoritaires".

BAMX4UUYVBER3FUTCW6W7UDLTY.jpg

"En cas de conflit, la Chine et la Russie essaieront probablement de s'emparer d'un territoire avant que les États-Unis et leurs alliés ne préparent une réponse efficace - ce qui aboutira à un fait accompli." De plus, ces deux États ont le potentiel de causer des dommages massifs à l'économie mondiale par des cyberattaques et des attaques cinétiques ou en s'attaquant aux câbles sous-marins. Quoi qu'il en soit, le principal ennemi à "long terme" est la Chine, car elle "a mis en œuvre une stratégie et une approche révisionnistes qui visent le cœur de la puissance maritime américaine [c'est-à-dire] cherche à corroder la gouvernance maritime internationale, à refuser l'accès aux centres logistiques traditionnels, à entraver la liberté des mers, à gérer l'utilisation des goulets d'étranglement névralgiques, à dissuader notre engagement dans les différends régionaux et à remplacer les États-Unis comme collaborateur privilégié dans les pays du monde entier". De plus, alors que la flotte américaine est dispersée dans le monde entier, celle de la Chine est concentrée dans le Pacifique, où elle "cherche à établir sa propre hégémonie régionale [et] étend également sa portée mondiale [avec la] nouvelle route de la soie", devenant ainsi capable de se projeter aussi loin de ses propres côtes qu'elle n'a jamais pu le faire auparavant.

Selon la déclaration commune, l'importance traditionnelle de la domination sur les mers et les océans n'a pas diminué en raison des récents développements technologiques et de l'approfondissement de la mondialisation ; en fait, ce n'est pas seulement la domination des mers qui a rendu ces développements possibles, mais c'est en intégrant la puissance navale dans les différents domaines qu'il est possible de "multiplier l'influence traditionnelle de la puissance maritime afin de produire une force totale plus compétitive et plus meurtrière". En ce sens, on comprend l'impératif catégorique de la stratégie commune, consistant à réaffirmer et à défendre la domination maritime américaine sur les anciens et les nouveaux théâtres maritimes, à faire en approfondissant le niveau d'intégration des différents départements militaires : intégration qui doit également englober des domaines qui, à première vue, pourraient sembler sans rapport avec la fonction de "préservation de la sécurité maritime", notamment "la diplomatie, l'application des lois, l'habileté politique", ainsi que la gestion plus ou moins directe des "navires marchands, des infrastructures portuaires, des constructeurs de navires". Toutes ces relations sont d'une importance capitale pour garantir l'utilisation sans restriction du domaine maritime, assurer notre sécurité et protéger notre prospérité".

PILLGNZKGVH6JBMUL6GEN4ACNA.JPG

En tout état de cause, le fait que la stratégie décrite dans "Avantage en mer" ne constitue pas un changement fondamental de la stratégie de domination américaine est confirmé par le document lui-même, qui indique que "les objectifs de sécurité des États-Unis sont restés constants depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis ont cherché à protéger leur territoire et à assurer des conditions mondiales favorables à la liberté, au commerce et à la paix. Nous avons déjoué les tentatives de nos rivaux de soumettre des régions ou d'empêcher l'accès aux océans du monde. Chaque fois que ces intérêts durables ont été menacés, les États-Unis ont agi de concert avec des nations partageant les mêmes idées pour protéger nos objectifs communs et changer le comportement des nations qui opèrent en dehors des normes internationales établies".

1400867965078.jpgEn effet, la doctrine maritime américaine a fait preuve d'une constance de plusieurs siècles depuis qu'elle a été élaborée pour la première fois par Alfred Thayer Mahan, l'influent amiral qui a systématisé les bases théoriques de l'influence de la puissance maritime sur l'histoire, fournissant aux États-Unis l'étoile polaire qui a guidé leur politique navale dans le monde entier depuis la fin du XIXe siècle. Pour Mahan, en effet, les États-Unis étaient les héritiers nécessaires de l'empire maritime britannique, un héritage qui les a élevés au rang de "véritable île contemporaine", d'"île majeure" et qui, après être devenu le seul État à avoir atteint une hégémonie régionale complète, sûrs de leur "caractère insulaire" à l'échelle du continent, ont projeté leur puissance navale dans le monde entier grâce à leur domination sur la puissance maritime. Et dans cette optique, les États-Unis empêchent tout autre acteur de devenir hégémonique dans sa propre région, ce qui impliquerait l'expulsion de la marine américaine des eaux de cette région.

Ce qui constitue plutôt, d'une certaine manière, une nouveauté dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, c'est l'importance accordée à la région arctique, une zone inaccessible à l'époque de Mahan mais désormais ouverte à l'influence de la puissance maritime. Et en fait d'une ouverture à la concurrence maritime que la stratégie énonce lorsqu'elle affirme que "nous ne pouvons pas renoncer à notre influence [...]. Les prochaines décennies apporteront des changements dans la région arctique qui auront un impact significatif" sur l'équilibre mondial des pouvoirs ; une région où, cependant, la marine américaine souffre de lourds retards technologiques et stratégiques par rapport à la Russie et à la Chine.

Cela signifie que le besoin perçu de contenir la Russie et la Chine dans l'Arctique, associé à leur retard général par rapport à ces deux acteurs, conduira probablement les États-Unis à une course à la militarisation de la macro-région arctique dans une tentative de saboter, en particulier, la branche polaire de la nouvelle route de la soie. En tout cas, depuis quelques années, les stratèges américains insistent sur l'importance stratégique que prend l'Arctique : l'idée avancée en 2019 d'acheter le Groenland au Danemark n'est que l'exemple le plus frappant mais, malgré ces tentatives, la Russie et la Chine avancent plus vite que les États-Unis dans leurs projets arctiques.

080701-n-4305c-002.jpg

Si l'on tient bien compte des idées énoncées dans la stratégie de l'"avantage en mer", le fait majeur à retenir est que la sécurité des États-Unis dépend essentiellement de leur supériorité maritime et qu’ils doivent dès lors agir pour réaffirmer cette supériorité qu'"ils perdent à un rythme alarmant". L'idée-force est énoncée dès la première ligne de l'introduction du document, qui stipule que "nos actions au cours de cette décennie façonneront l'équilibre des pouvoirs pour le reste du siècle". Par conséquent, il est difficile de ne pas conclure qu'une telle stratégie entraînera une course aux armements impulsée par les États-Unis pour imposer leur suprématie dans l'Arctique en militarisant la macro-région et, en outre, pour empêcher la Chine d'obtenir l'hégémonie dans la Méditerranée asiatique, avec des risques énormes pour la sécurité internationale. 

  1. 1) Ce document peut être consulté ici: https://media.defense.gov/2020/Dec/16/2002553074/-1/-1/1/...

 

Marco Ghisetti

Marco Ghisetti est titulaire d'un doctorat en politique mondiale, en relations internationales et en philosophie. Il a travaillé et étudié en Europe, en Russie et en Australie. Il s'occupe principalement de géopolitique, tant pratique que théorique, de théorie politique et de philosophie politique. Parmi les différents centres d'études ou revues qui ont publié ses articles, outre Eurasia, figurent Osservatorio Globalizzazione et Geopolitical News PR.

mercredi, 30 décembre 2020

La formation de la mentalité américaine

Depositphotos_59925895_m-2015.jpg

La formation de la mentalité américaine

par Ernesto Milà

Ex: https://legio-victrix.blogspot.com

Peu à peu, la mentalité américaine a pris forme dans ce que l'on appelle aujourd'hui l'American way of life. La "Terre promise" ne pouvait être atteinte que par la souffrance et le travail. Persister dans cette ligne conduirait graduellement à une progression infinie dont le but logique serait la reconstruction du Paradis originel.

Lorsque les impulsions religieuses initiales se sont atténuées, l'idée séculaire d'un progrès et d'un travail infini a persisté. L'enracinement du calvinisme aux États-Unis fut immédiat; pour cette doctrine, la fortune et le succès constituaient le signe indubitable avec lequel la divinité marquait les élus. Le juste était le multimillionnaire, l'homme qui réussissait, et le paria dans sa misère semblait être coupable devant la loi de Dieu.

De tels concepts ne pouvaient qu'aboutir à faire des colons du Nouveau Monde quelque chose de radicalement différent des sujets la métropole. Le problème théologique consistait à expliquer comment le mal était apparu dans le Nouveau Monde, considéré comme une réédition du Paradis, et était même comme le Paradis lui-même. L'explication, d'un manichéisme exaspérant, reliait fondamentalement l'entrée du mal en Amérique à la présence de colons catholiques, français et espagnols. Ce sont eux qui ont armé les indigènes et qui leur ont inculqué leurs mauvaises habitudes. Ce sont eux qui avaient amené l'Antéchrist en Amérique. Les "pères pèlerins" devaient construire un mur contre le mal : ils devaient terminer le cours traditionnel de l'histoire et commencer quelque chose d’entièrement nouveau.

indians.jpg

C'est de ce point de vue que l'on peut comprendre l'inclusion de l'adjectif "New" dans la plupart de leurs fondations : "New York", "Nouvelle-Angleterre", "New Harbor", "Nouvelle-Écosse", etc. Ce n'était rien d'autre que la traduction d'une impulsion intérieure ancrée dans la mentalité des colons : il s'agissait de renouveler le monde.

Bientôt, lorsque l'impulsion religieuse originelle a cédé la place, en sécularisant l'idéal eschatologique, les conceptions du progrès infini et du culte de la jeunesse ont pris forme. Le slogan psychologique associé à la société américaine de ce siècle est "le pays où tout le monde peut devenir président". Harry S. Truman n'était-il pas, par hasard, un vendeur de chemises ? Et Clinton ? N'est-il pas le fils du bourgeois moyen et honnête ?

Comme nous le voyons, l'un des moteurs organisationnels de l'américanisme était la franc-maçonnerie, des institutions qui étaient également influencées par cet esprit. Là, ils ont pris la forme de légendes maçonniques spécifiquement américaines qui distillaient l'identique esprit messianique et régénérateur du monde. L'un d'eux - pourtant en usage dans les magasins américains - affirme qu'un groupe de Templiers a réussi à atteindre les côtes américaines après la persécution de Philippe le Bel. Ils y ont apporté des trésors, des reliques et des rites qui allaient passer à la maçonnerie locale. On dit que les Templiers ont apporté le Graal au Nouveau Monde. Les Indiens n'ont pas partagé cette version...

Du bon sauvage et de l'homme naturel

L'affrontement avec les Indiens a été immédiat : dès les premiers moments de la colonisation, il y a eu confrontation avec les "païens". Les Indiens, bien ancrés dans leur conception du monde, n'étaient pas prêts à embrasser le puritanisme ; leurs principes religieux étaient fortement ancrés dans leur vie sociale, la conversion n'aurait pas représenté seulement l'adoption d'une nouvelle foi, mais le renoncement à la totalité de leur mode de vie.

lazarus.jpgEn 1624, Thomas Morton, un avocat anglais, un des fondateurs du Massachusetts, vendait déjà des armes aux indigènes au nom du vieux paganisme. En 1629, les puritains l'arrêtent après avoir organisé une fête du "mât de mai", équivalent des rites païens de consécration de l'arbre de vie. Ceux qui assistaient à la fête portaient des cornes de cerf et pratiquaient des rites orgiaques. Brûlé à son domicile et arrêté, il est déporté en Angleterre ; il retourne en 1643 en Amérique et est arrêté à nouveau, il meurt en 1647.

Thomas Morton nous met sur la piste d'un élément nouveau qui apparaît dans certains collectifs de la société américaine des origines : des restes déformés du paganisme européen, probablement des cultes telluriens et cinétiques qui, survivants au Moyen Age, ont été assimilés aux rites sataniques du vieux continent. Clandestins et cachés en Europe, ils ont pu s'exprimer avec plus de liberté et de confiance dans le Nouveau Monde.

Le point de vue de Morton ne diffère pas de celui qui a donné la vie aux États-Unis : pour Morton, il s'agissait aussi de retrouver sur le sol américain la pureté des origines. L'Amérique était la patrie du "bon sauvage" ou si vous voulez de "l'homme naturel".

Malgré les activités de Morton en faveur des Indiens, qu'il considérait comme de "bons sauvages", ces derniers avaient, en les puritains, qui exprimaient la tendance dominante de la société américaine, leurs ennemis les plus impitoyables. Les puritains ne pouvaient pas admettre que les "bons sauvages" non seulement ignoraient le message du Christ, mais étaient aussi imperméables à leur prédication.

Depuis le début du XVIIe siècle, parallèlement à la colonisation, les Indiens ont été décimés ; mais ce ne fut pas le cas sur l'ensemble du territoire. Seulement dans le Nord et le Nord-Ouest. Il est curieux de constater que pendant la guerre civile, les tribus indiennes les plus combatives constituaient des unités de cavalerie régulières qui combattaient aux côtés des Confédérés du Sud chez qui le puritanisme était presque totalement absent. Les Indiens Cherokee, les Séminoles, les Choctaws, les Creeks, ont non seulement versé leur sang pour la Confédération et mis leur valeur à son service mais, en plus, ont été les dernières troupes confédérées à se rendre. Il faut savoir que les deux brigades de cavalerie légère, dirigées par le chef cherokee Stan Watie, ont déposé les armes deux mois après la reddition du général Lee.

7cd2af45f1e7b7ee5e0df1f6bab0e430.jpg

imagescavcherokee.jpg

Cavalier cherokee, armée confédérée.

Les puritains voulaient s'adapter au schéma qui avait créé leur fanatisme religieux : eux et pas d'autres étaient les "hommes naturels", les "bons sauvages". Ils vénéraient la simplicité et considéraient l'intelligence comme un trait diabolique : "Plus vous cultivez l'intelligence, plus vous travaillez pour Satan", a exprimé John Cotton. Là où un fermier puritain vivait dans les plaines, il y avait un homme juste. Les villes ont été rejetées comme étant des foyers de corruption dont les ports du vieux continent étaient l’expression la plus extrême et la plus décadente.

Cette conception constitue l'une des origines de l'antagonisme entre les États du Nord et du Sud, qui a conduit d'abord à la guerre d'indépendance, puis à la guerre de sécession. Les colons puritains ont d'abord pensé que la condition sine qua non pour l'avènement du "millénaire" était le retour à la pureté du christianisme primitif, qui se heurtait aux forces démoniaques venues d'Europe, à leurs gentlemen urbains oisifs et vicieux, bref, à la pratique religieuse anglaise comme culte voué à l'Antéchrist.

Mircea Eliade reconnaît que dans la marche vers l'indépendance "l'Angleterre prend la place de Rome", dès que le Sud sera considéré comme l'ennemi pour son raffinement, devant le Nord qui n'a pas hésité à proclamer sa supériorité morale en reconnaissant avec jubilation son infériorité culturelle. Il est frappant de voir comment, pendant la guerre civile américaine, les troupes de Grant, Sherman et Sheridan ont pillé les grandes villes du Sud avec une singulière bonne conscience. Et pourtant, il est strictement vrai que l'esprit missionnaire, puritain et messianique était présent dans une certaine mesure dans les États et les peuples du Sud. Le plus grand des généraux du Sud, Jonathan Jackson, s'est fait l'écho du même esprit lorsqu'il a écrit à sa femme : "Dieu a voulu accorder à ma brigade le rôle le plus important. Je dis cela uniquement pour vous informer d'où vient ma gloire". L'une des raisons de la victoire du Nord sur le Sud est son homogénéité : en effet, le Sud est un agrégat de tendances, parfois opposées, dont le seul élément cimentant est d’être né sur un même territoire.

VHE_StonewallJackson.1946.41.jpg

Général Thomas Jonathan Jackson, armée confédérée.

La vie urbaine n'a été considérée comme respectable que dans les dernières années du XIXe siècle. Et même à cette époque, la vie urbaine était suspecte. Lorsque la révolution industrielle aux États-Unis a triomphé et que les grandes villes ont été créées, les magnats de l'industrie ont mené des activités et offert des dons philanthropiques pour tenter de démontrer que la science et la technologie pouvaient également contribuer à faire triompher les valeurs spirituelles.

Pendant ce temps, l'Europe languissait dans les bouleversements qui ont précédé le renversement de l'ancien régime absolutiste. Les Américains étaient considérés depuis l'Europe, surtout par l'idéologie des Lumières, comme des hommes simples, ressemblant dans leur essence à l'état d'enfance primitive et dotés d’une ingéniosité naturelle spontanée. Leur situation et leurs habitudes contrastaient avec la décadence sophistiquée de la noblesse poudrée, celle des perruques et du tabac à priser, qui détenait le pouvoir en Europe. C'était précisément la vertu la plus appréciée des puritains: la simplicité rustique des gens qui rejetaient la culture parce qu'ils la considéraient comme une démonstration de satanisme emblématique. On peut ainsi comprendre la haine puritaine des Jésuites, grands cultivateurs d'intelligence au service de la papauté. Les "bons sauvages" jouissaient sur le vieux continent d'une réputation exotique étrangère à la mentalité nord-américaine.

C'est précisément cette opinion qui a sauvé l'Europe de l'influence de la mentalité américaine. Tout au long du XVIIIe siècle et après une longue guerre d'émancipation, les colonies du Nouveau Monde ont été libérées de la métropole. La nouvelle société qui y est créée suscite une certaine admiration dans les milieux intellectuels européens, mais c'est précisément cette simplicité primitive qui constitue un obstacle incontournable pour que ces conceptions influencent l'Europe. Ils étaient considérés comme des gens simples et pieux, tolérants, et on les tenait pour des philosophes nés, des hommes justes qui avaient éradiqué le luxe, les privilèges et la corruption ; pourtant, ils demeuraient quelque chose d'impossible à traduire dans les faits quotidiens en Europe.

Il fallait qu'un homme providentiel vienne établir un pont entre le Nouveau Monde et la Vieille Europe. Cet homme fut Benjamin Franklin.

a2c5d65fe2_50141962_franklin-1000.jpg

Franklin est arrivé en Europe avec la réputation d'être un homme juste, simple et sage. La plupart des sources le dépeignent dans le dernier quart du XVIIIe siècle, légèrement chauve, tirant vers l’avant le peu de cheveux qui lui restaient ; un beau jour, alors qu'il voyageait à bord du "Reprisal", il a jeté sa perruque par-dessus bord et ne l'a plus jamais portée. Ce fait apparemment banal a fait sensation dans la société française, où même ses représentants les plus progressistes n'ont pas pu se passer de cet ornement inutile. Ils ont vu dans ce geste une démonstration de simplicité et de pragmatisme. L'anecdote, mille fois répétée dans les salons intellectuels français, suscite un courant de sympathie pour le personnage ; Franklin sait canaliser ce flot d'adhésions au profit des intérêts de la nouvelle nation américaine et de ses idéaux qu'il diffuse en Europe avec un zèle missionnaire.

Condorcet a écrit à propos de Franklin : "C'était le seul homme en Amérique qui avait une solide réputation en Europe... Son arrivée a fait de lui un objet de vénération. On considérait comme un honneur de l'avoir vu : tout ce qu’il disait était répété. Dans chaque invitation mondaine qu'il a dû accepter, dans chaque maison où il a consenti à aller, il a gagné de nouveaux admirateurs dans la société, ce qui a eu pour résultat de faire naître de nombreux autres partisans de la révolution américaine". Voltaire a dit des Quakers américains - une dérivation du puritanisme - que « ces primitifs sont les hommes les plus respectables de toute l'humanité ». Le philosophe allemand Immanuel Kant a écrit à propos de Franklin que « c'est le nouveau Prométhée qui a volé le feu du ciel ». En 1767, il rencontre Mirabeau, au cours de son premier voyage en Europe, l'un des grands animateurs de la future Révolution française. Mirabeau l'a chaleureusement loué : "Franklin est l'homme qui a le plus contribué à étendre la conquête des droits de l'homme sur terre. L'historien Bernard Fay reconnaît l'importance qu'il a eue dans la gestation de la Révolution française : "Tout le groupe des futurs révolutionnaires est autour de lui : Brissot, Robespierre, Danton, La Fayette, Marat, Bailly, Target, Pétion, le duc d'Orléans, Rochefoucauld". Van Doren reconnaît également ce rôle : "Pour les Français, il est le chef de leur rébellion : celle de l'Etat de la nature contre la corruption de l'ordre ancien".

4445988bfa1c370b91a1a9499412c1e6.jpg

Benjamin Franklin a sans doute été le diffuseur des idées de la Révolution américaine en Europe. Certes, certaines de ses valeurs coïncidaient avec celles de l'encyclopédisme, mais, pour celui-ci, il s'agissait d'une idée philosophique, très bien considérée par la monarchie (D'Holbach, un des grands encyclopédistes français a décrit Louis XVI - plus tard guillotiné – comme un "monarque juste, humain, bienfaisant ; père de son peuple et protecteur des pauvres"). Il manquait à l'encyclopédisme un modèle de société alternatif à l'"ancien régime", un lieu réel où il avait été réalisé et où il avait montré sa capacité à vertébrer un nouveau modèle d'organisation sociale. Depuis l'arrivée de Franklin en Europe, la levure révolutionnaire a acquis un modèle et un exemple à suivre.

Mais la promptitude avec laquelle Franklin se fit connaître dans les Gaules est inconcevable si l'on fait abstraction d'un élément capital : l'appartenance du missionnaire américain à la franc-maçonnerie et l'importance exceptionnelle qu'avaient les loges maçonniques pour faire fermenter les idées des intellectuels lors des prémisses de la Révolution française.

Le parti maçonnique est autant le parti de la révolution américaine que celui de la révolution française.

00:49 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, états-unis, mentalité américaine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Kinsey, Rockefeller et la CIA : philanthropie et révolution sexuelle au service du Nouvel ordre mondial

makinsey.jpg

Kinsey, Rockefeller et la CIA : philanthropie et révolution sexuelle au service du Nouvel ordre mondial

Par Judith Reisman et Marion Sigaut

Ex: https://strategika.fr

Dévouée depuis quarante ans à la défense des enfants contre la pieuvre pédosadique, Judith Reisman nous livre sa dernière analyse des liens entre la révolution sexuelle, la philanthropie des Rockefeller et les manipulations de la CIA. Ou la collusion entre la dépravation sexuelle, la science sans conscience et les services secrets.

Marion Sigaut 

Cette traduction et présentation du dernier livre de Judith Reisman est le fruit d’un travail collaboratif. Aussi elle peut comporter des coquilles. Ce dossier vous est offert gratuitement, n’hésitez pas à nous soutenir.  La rédaction de Strategika

RÉSUMÉ

kinsey-la-face-obscure-de-la-revolution-sexuelle.jpgEn 1932, le communiste W.Z. Foster a prédit que la destruction de plusieurs facteurs – « enseignement, moralité, éthique, science, art, patriotisme, religion » – était nécessaire pour l’établissement d’un « Nouvel Ordre Mondial »[1]. La stabilité sociale, économique et sexuelle de l’Amérique reposait jusqu’alors sur les croyances et les lois judéo-chrétiennes : abstinence avant et fidélité pendant un mariage hétérosexuel consenti. La santé et la prospérité américaines attestaient du succès de ce modèle biopsychologique sexuel normal. À partir de 1941, quand l’Amérique s’engagea dans la Deuxième Guerre mondiale, la Rockefeller Foundation (Fondation Rockefeller) commença de financer les travaux du Dr Alfred Kinsey, qu’elle connaissait pour être un sadomasochiste bi- et homosexuel. Le soutien de la Fondation Rockefeller assura un succès immédiat au livre publié par Kinsey en 1948 sous le titre « Sexual Behavior in the Human Male » [Le comportement sexuel de l’homme] ; l’« échelle Kinsey » codifia la « fluidité sexuelle » pour la postérité, assurant à l’auteur une célébrité internationale durable. La Fondation Rockefeller mit Kinsey en relation avec un réseau plus vaste de scientifiques financés également par elle. À partir de 1946 environ, Kinsey travailla en partenariat avec le Columbia-Greystone Brain Project de la Fondation Rockefeller au « Snake Pit »[2] de New York, le Rockland Mental Hospital. Les résultats des études de Kinsey faisant état des réactions sexuelles de patients lobotomisés sont exposés de façon édulcorée dans le livre de l’intéressé paru en 1953 sous le titre « Sexual Behavior in the Human Female » [Le comportement sexuel de la femme].

Le présent document fournit de nouvelles preuves que les 2.034 enfants et bébés (nombre approximatif) violés sexuellement pour établir la « preuve scientifique » – affirmée par Kinsey et appelée à révolutionner le monde – d’un orgasme chez l’enfant et le bébé, ont été trouvés notamment dans ces institutions. 82% des expériences réalisées par Kinsey sur des enfants sont l’équivalent des « techniques d’interrogatoire renforcées » utilisées sur les détenus de Guantanamo Bay soupçonnés de terrorisme. Comme la définition de l’« orgasme » par Kinsey repose sur une symptomatologie qu’on ne peut distinguer d’une crise d’épilepsie, d’un accès de terreur ou de détresse et (ou) d’un traitement par électrochocs, les réactions physiologiques en lesquelles il prétend identifier  un « orgasme » enfantin étaient en réalité d’authentiques réactions traumatiques. Il s’agit donc là d’une fraude kinseyienne découverte récemment, alors qu’elle était présentée comme relevant de la « science » par ceux qui finançaient l’intéressé à la Fondation Rockefeller. Bien loin de confirmer l’authenticité du « choc » organique dans lequel on a voulu voir une spectaculaire découverte scientifique, le présent ouvrage soutient que les travaux sexuels de Kinsey ont servi en partie à des opérations psychologiques (ou OPSPSY)[3] plus poussées servant à justifier un changement social complet.

Alfred Kinsey.jpgDernièrement encore, en 2020, la Fondation Rockefeller s’est vantée d’avoir « financé une révolution sexuelle » par le biais des « rapports Kinsey ». Depuis 1954, on assiste à un blocage efficace des efforts déployés au Congrès pour enquêter sur les travaux sexuels de Kinsey et sur le lien de cause à effet entre la pornographie et l’augmentation incessante des abus sexuels commis sur des enfants. Ceux qui agissent pour les intérêts des Rockefeller ont empêché toute dénonciation publique de Kinsey, non sans promouvoir encore ses conclusions. C’est par l’intermédiaire de Playboy que Hefner, le « héraut de Kinsey », a vendu les mensonges de la Fondation Rockefeller et du protégé de celle-ci.

La retenue sexuelle des générations antérieures – celles qui ont construit l’Amérique – a été travestie en un monceau de fabulations hypocrites ; les relations sexuelles préconjugales, extraconjugales, insignifiantes et sans amour ont été présentées sous un jour séduisant ; et une génération entière ayant Hefner pour gourou a adhéré au cynisme vis-à-vis des relations humaines, au nihilisme et au rejet de toute sagesse reçue. Le Code pénal modèle (MPC) – financé par la Fondation Rockefeller en 1955, élaboré par une équipe ayant l’approbation de celle-ci et citant Kinsey – prétendait inverser les lois relatives au comportement sexuel, y compris celles de 1957 réprimant l’obscénité, et il banalisait les abus sexuels. En 1964, le Conseil d’information et d’éducation sur la sexualité des États-Unis (SIECUS), créé par Playboy et ayant son siège à l’Institut Kinsey (KI), enseignait aux écoles à dénigrer la chasteté, l’hétérosexualité et la monogamie. Bientôt, les dérogations à la législation contre l’obscénité autorisées dans le domaine de l’« enseignement » permirent au projet d’éducation sexuelle K-12 (du jardin d’enfants à la Terminale) d’enseigner aux enfants des comportements sexuels érotiques. Il en a inévitablement découlé une progression constante des viols d’enfants, de la pornographie et des maladies sexuellement transmissibles (MST). En 2014, l’Institut Kinsey a obtenu un statut consultatif auprès des Nations Unies s’agissant des matériels « éducatifs » qui ont pour but de surmonter les instincts d’autoprotection les plus fondamentaux des enfants de tous âges, préparant efficacement ceux-ci à coopérer avec le programme de changement social de la Fondation Rockefeller. Depuis 2019, l’application du KI intitulée « Kinsey Reporter » incite les « scientifiques citoyens » (de tous âges) à enregistrer et signaler anonymement tous les actes ou crimes sexuels. Une enquête congressionnelle sur le réseau criminel constitué par la Fondation Rockefeller, KI, Big Pharma, Big Porn, Big Abort[4], ainsi que les pourvoyeurs et éducateurs en « santé sexuelle », passés et actuels, s’impose d’urgence afin de mettre un terme aux dommages que ces entités ont infligés à trois générations successives dans leur volonté obsessionnelle de mettre en place un Nouvel Ordre Mondial.

la-subversion-sexuelle-nee-des-rapports-kinsey.jpg


[1] William Z. Foster (1932-2016). Toward Soviet America, Hauraki Publishing, Kindle Edition, p. 313.

[2] NdT (Wikipedia) : Mary Jane Ward (ou M. J. Ward), née en 1905 dans l’Indiana et décédée en 1981, était une musicienne et romancière américaine connue pour son roman « La Fosse aux serpents » (The Snake Pit) publié en 1946, puis devenu un film sous le même titre en 1948. Elle s’est mariée à vingt-huit ans à un statisticien. Elle souffrait de troubles psychotiques lorsqu’elle a été hospitalisée au Rockland State Hospital de New York en 1941.

[3] Opérations psychologiques…destinées à faire passer des informations et des indicateurs choisis à des publics dans le but d’influencer leurs émotions, leurs motifs, leur raisonnement objectif, de même que le comportement des gouvernements, organisations, groupes et individus.

[4] NdT : c’est-à-dire – outre la Fondation Rockefeller et l’Institut Kinsey – les grands laboratoires, les éditeurs de pornographie et les partisans de l’avortement.

Présentation vidéo du dossier de Judith Reisman par Marion Sigaut :

00:04 Publié dans Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sociologie, rapport kinsey, sexualité, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 29 décembre 2020

Que deviendra l'Europe de la défense sans Trump ?

Soldat-devant-drapeau-européen.jpg

Que deviendra l'Europe de la défense sans Trump ?

L'Union européenne continuera à être seule face à ses démons

Par Raul Suevos

Ex : https://www.tradicionviva.es

Nous sommes en pleine période d'euphorie depuis la victoire de Biden ; il semble que le « président de l'Europe » ait été élu sur base d'innombrables articles dans la presse européenne et espagnole. On mesure la rapidité avec laquelle les dirigeants de chaque pays se sont félicités ou, selon le cas, on interprète l'absence de réaction. Il en va toujours de même avec l'intronisation du nouveau César, dans tout l'Empire, des gestes sont attendus, d'une manière ou d'une autre.

Il y a un aspect, je crois, que les analystes n'ont pas encore abordé et qui cache une importance de tout premier ordre pour l'avenir de l'Europe. C'est la Défense, la Défense européenne, avec des majuscules, un élément sous-jacent dès le début, dès la création même du sujet politique européen. La défense est évidemment un élément intégrateur auquel Donald Trump avait donné, indirectement, la plus grande impulsion depuis la naissance de l'Union avec la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951, un instrument destiné uniquement, au départ, au maintien indéfini de la paix sur le continent et qui a fini par donner naissance à un géant économique.

La politique étrangère de Trump a été farouchement isolationniste, avec des manifestations constantes de désaffection envers les pays européens, individuellement et dans leur ensemble. Certains de ses débordements resteront dans l'histoire de la diplomatie mais, dans l'ensemble, ils ont servi à mettre la peur dans le corps des dirigeants européens qui, ces dernières années, coïncidant avec sa présidence, ont mené un énorme effort dans la construction de cette nécessaire Défense européenne, avec le Fonds européen de Défense, au sein de la Coopération structurée permanente : il s’agit là d’une réalisation majeure parmi d'autres également significatives.

Il reste beaucoup à faire, surtout dans le domaine des opérations à l'étranger, où des vies nationales sont perdues et avec elles le soutien électoral dans le pays, mais la situation actuelle est bien meilleure qu'à la fin du mandat d'Obama. Les attentes sont grandes maintenant avec l'arrivée de Biden, mais je ne suis pas sûr que cela suscitera un avenir brillant.

europe_defense_-_la_croix.png

Il est difficile de croire que le nouveau président va soudainement changer la politique étrangère isolationniste ; sa préoccupation restera la Chine, vers laquelle Obama a déjà infléchi l'intérêt des États-Unis. Et Poutine, malgré sa guerre et ses préoccupations politiques - il vient d'obtenir un cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh dont le principal bénéficiaire sera Erdogan - ne sera pas une raison suffisante pour modifier le retrait américain en Europe. L'Union européenne continuera à être seule avec ses démons.

Le problème est qu'une lecture superficielle peut amener de nombreux partenaires à penser qu'avec Biden ici, il ne vaut plus la peine de poursuivre la construction de la Défense européenne, et cela nous laisse nus au milieu d'un monde en ébullition, alors qu’aucune des menaces n’a disparu, bien au contraire.

mercredi, 23 décembre 2020

L'Arctique est le prochain théâtre de l'Amérique pour le double endiguement de la Russie et de la Chine

infographie-route-maritime-Arctique-164564.png

L'Arctique est le prochain théâtre de l'Amérique pour le double endiguement de la Russie et de la Chine

Par Andrew Korybko

Ex : http://oneworld.press

L'Arctique, c'est l'Amérique

La doctrine "Avantage en mer" récemment dévoilée par la marine américaine identifie l'océan Arctique comme le prochain théâtre de la tentative américaine de double endiguement de la Russie et de la Chine. À cette fin, le document propose que Washington recoure à des moyens désespérés tels que le déploiement délibéré de ses forces navales à des fins supposées de "désescalade" qui risquent en fait de provoquer une guerre nucléaire.

La doctrine de « Avantage en mer » de l'Amérique

La date du 17 décembre 2020 a été un jour très important pour plus d'une raison. Alors que le monde entier regardait la conférence de presse de fin d'année du président Poutine, la marine américaine a dévoilé sa doctrine "Avantage en mer". Cette dernière a attiré l'attention de la RT pour avoir identifié la Russie et la Chine comme les principaux rivaux des Etats-Unis, mais n'a depuis lors pas réussi à générer une réponse significative dans la Communauté Alt-Media. C'est une erreur, car le document est un must pour tous ceux qui veulent mieux comprendre la stratégie navale américaine pour le siècle à venir. Après tout, les tout premiers mots de son avant-propos se lisent de façon inquiétante : "Nos actions au cours de cette décennie vont façonner l'équilibre des forces maritimes pour le reste de ce siècle", soulignant ainsi la signification stratégique suprême de cette doctrine. De nombreux aspects de cette doctrine peuvent et doivent être analysés, mais le plus prometteur d'entre eux concerne peut-être la tentative américaine de double endiguement de la Russie et de la Chine dans l'océan Arctique.

polar-silk-road-1.png

La concurrence polaire

Le texte ne dit pas grand-chose à ce sujet, mais il est tout à fait clair que cette région deviendra le prochain théâtre de cette stratégie jusqu'ici vouée à l'échec. Les deux grandes puissances multipolaires y ont des intérêts quasi identiques en ce qui concerne l'utilisation de ce que la Russie considère comme la route maritime du Nord et que la Chine considère comme la « route polaire de la soie » comme un raccourci pour faciliter le commerce maritime avec l'Europe. Elles sont également toutes deux très intéressées par les énormes gisements d'hydrocarbures de la région. L'Amérique est donc naturellement obligée d'interférer avec ces deux objectifs afin de retarder le plus longtemps possible la disparition de son hégémonie unipolaire. Elle rend son intention transparente en écrivant ce qui suit dans le texte :

"Nous ne pouvons pas céder notre influence dans des domaines où la concurrence quotidienne se fait jour, y compris dans les eaux régionales américaines et dans l'Arctique. Les décennies à venir apporteront des changements dans la région arctique qui auront un impact significatif sur l'économie mondiale, étant donné l'abondance de ses ressources naturelles et sa situation stratégique. La Chine considère cette région comme un maillon essentiel de son initiative "One Belt One Road". Les nations arctiques rouvrent d'anciennes bases, déplacent des forces et revigorent les exercices régionaux. Ces tendances vont persister dans les décennies à venir. Nous devons continuer à aller de l’avant et à positionner nos forces de manière appropriée".

26april_Arctic-.jpg

Les autres très rares références à la région concernent l'impact géostratégique du recul des glaces océaniques dans cette région, la construction par la Chine de brise-glaces polaires et d'autres navires "à une vitesse alarmante", et les prétendues ambitions de Pékin d'exploiter son initiative "Belt & Road" (BRI) dans le but de "permettre à ses forces d'opérer au plus loin de ses côtes que jamais, y compris dans les régions polaires". Il y a aussi une brève mention de l'acquisition prévue du "Polar Security Cutter" par les garde-côtes, mais ce sont les seules fois où l'Arctique ou les régions polaires sont mentionnés dans la doctrine. Néanmoins, elles sont suffisantes pour prouver qu'il s'agit d'un théâtre émergent de la rivalité entre grandes puissances.

Proposition provocatrice

Ce qui est particulièrement inquiétant dans tout cela, c'est que la doctrine "Avantage en mer" fait une proposition très provocante sur le positionnement naval des Etats-Unis dans le monde, y compris dans l'Arctique, en envisageant son inclusion dans le document. La plus inquiétante concerne l'observation selon laquelle "les activités qui ne sont pas des guerres peuvent avoir des effets stratégiques", qui est utilisée comme base pour affirmer que "le fait de déployer nos forces navales loin en avant - au péril de la vie et dans des environnements contestés - augmente les risques pour les rivaux qui envisagent la voie de l'escalade et empêche la crise de dégénérer en guerre". Cette affirmation est censée contrecarrer de manière préventive la "tentative probable de la Russie et de la Chine de s'emparer d'un territoire avant que les États-Unis et leurs alliés ne puissent mettre en place une réponse efficace, ce qui les mettrait devant le fait accompli", mais elle crée en réalité les conditions d'une guerre nucléaire dans le pire des cas, c'est-à-dire dans le cas où cette manœuvre imprudente conduirait à une guerre nucléaire par erreur de calcul.

846ice_1.jpg

Biden : une politique de la corde raide

Le président élu Biden héritera donc de ce qui pourrait bien être la doctrine militaire la plus dangereuse que les États-Unis aient jamais connue, à savoir celle de mettre délibérément leurs forces navales en danger dans le but supposé d'"empêcher qu'une crise ne dégénère en guerre". En d'autres termes, il cherche à insérer de manière provocante les forces navales américaines au centre d'une crise en espérant que personne n'osera tirer sur elles, sinon elles risqueraient de déclencher une guerre nucléaire. Cette stratégie est extrêmement dangereuse et peut théoriquement se jouer n'importe où dans l'océan, mais son apparition potentielle dans l'Arctique pourrait très facilement impliquer les deux rivaux nucléaires des États-Unis, étant donné que c'est le seul endroit au monde où leurs intérêts se chevauchent de très près, comme cela a été expliqué précédemment. Comme certains pensent que les États-Unis sont déjà très en retard sur ce front, ils pourraient donc recourir à des mesures aussi désespérées dans le but de forcer leurs rivaux à faire des concessions ou de risquer une guerre nucléaire.

xue_long_snow_dragon_sinoshipnews_com.jpg

Réflexions finales

La doctrine "Avantage en mer" de la marine américaine n'est pas de bon augure pour la paix mondiale, surtout si l'on considère le fait qu'elle propose une politique de ce que l'on ne peut qualifier que de « bravade nucléaire de facto », en insérant délibérément ses forces au centre d'une crise avec la Russie et/ou avec la Chine dans un but supposé de "désescalade". L'océan Arctique est le point de convergence des intérêts navals des trois parties, ce qui en fait donc le théâtre où cette politique pourrait avoir l'effet le plus déstabilisant. S'il est vrai que les États-Unis pourraient l'employer dans la mer Baltique, la mer Noire ou la mer de Chine méridionale, aucun de ces endroits ne risquerait d'impliquer ses autres rivaux eurasiens, donc de provoquer une véritable crise mondiale, comme si cela se produisait dans l'Arctique. L'Amérique pourrait même donner la priorité à cette question si elle pense que son bluff de guerre nucléaire pourrait conduire à la régulation des forces militaires dans l’Arctique, puisque, là, sur ce théâtre, les Etats-Unis sont si loin derrière la Russie et ont donc le plus à gagner d'une rétro-ingénierie belliciste dans ces eaux glacées.

mardi, 22 décembre 2020

Un tripoteur à la Maison Blanche

imagesbidmas.jpg

Un tripoteur à la Maison Blanche

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Viré ! Donald Trump est viré ! Les grands électeurs ont voté. Le coup d’État électoral a bien eu lieu. Principale cible pendant tout son mandat du complexe politico-médiatique, de la nouvelle industrie numérique et des factions de l’État profond, en particulier la Stasi locale, à savoir le FBI, l’homme d’affaires new-yorkais quitte la Maison Blanche, victime de fraudes électorales massives, de la participation illégale dans les fiefs démocrates d’immigrés clandestins et des défunts, et d’un vote par correspondance largement trafiqué. Toutes ces conditions grossières prouvent que les États-Unis d’Amérique demeurent une ploutocratie bananière. Il faut voir et entendre depuis plus d’un mois le ravissement non dissimulé des éditorialistes radio, la jubilation non masquée des correspondants, la satisfaction non feinte des journalistes télé pour comprendre la gravité du moment. Joseph Biden devient à 78 ans le 46e président des États-Unis d’Amérique. Quant à sa colistière, Kamala Harris, elle entre déjà dans l’histoire comme première femme de couleur d’origine tamoule et jamaïcaine à devenir vice-présidente et donc à diriger les séances du Sénat fédéral.

Ce n’est malheureusement que le début de l’ascension de cette VRP du cosmopolitisme progressiste et libéral-sécuritaire. Président le plus âgé à entrer en fonction le 20 janvier prochain, Joe Biden ne fera certainement qu’un seul mandat d’autant qu’il accusera 82 ans dans quatre ans. Il est déjà probable que dans cette perspective, Kamala Harris se présentera aux primaires démocrates de 2024 afin de faire des États-Unis le moteur de l’hyper-globalisation. Elle entend en effet imposer par la contrainte, légale ou implicite, des normes délirantes pour un « vivre ensemble » fallacieux, restreindre le port d’arme chez les honnêtes gens et limiter la liberté d’expression.

800.jpg

On peut même penser qu’elle occupera plus tôt que prévu le Bureau ovale et qu’elle y restera une décennie si elle succède à Biden au premier jour de la seconde moitié de son mandat. Le coronavirus le frapperait une fois son travail effectué : écarter définitivement Donald Trump et ses partisans des cercles du pouvoir visible. Les procureurs démocrates de l’État de New-York trépignent déjà d’impatience à l’idée d’inculper un ancien chef d’État pour de troubles raisons fiscales. Deux autres paramètres peuvent par ailleurs jouer dans le départ anticipé de l’ineffable « Sleepy » Biden.

Il y a d’abord les nombreuses magouilles financières qui concernent le nouveau président US et surtout son fils, Hunter, en français « Chasseur », un prénom prédestiné. Grâce à la notoriété de son père, vice-président d’Obama pendant huit ans et sénateur du Delaware de 1973 à 2009, le fiston a su dénicher de juteuses affaires. Les pots de vin en Ukraine ne sont que la partie visible de scandales vite étouffés par des journalistes bienveillants. Le « Huntergate » se décline en divers volets aussi édifiants les uns que les autres. Outre une âpreté aux gains, le fiston, toxicomane, aurait entretenu une liaison avec sa belle-sœur, la veuve de son frère aîné, et aurait été très très très affectueux avec sa nièce à l’époque mineure… Les Biden semblent se comporter en parfaits sybarites. L’ancien vice-président de Barry – et non Barack ! – Obama présente, y compris en public, un comportement pervers à l’égard des jeunes filles. Bien des images officielles le montrent tripoter machinalement leur poitrine naissante. Le regard et le visage des adolescentes ne font aucun doute sur son attitude plus que déplacée. Le père Biden leur répète souvent une blague salace : « Pas de petit copain avant trente ans ! » Si on trouve ça drôle…

L’élection catastrophique de Biden sauve les milieux pédophiles liés à la voyoucratie démocrate et à la canaille néo-conservatrice. Les révélations autour des réseaux de Jeffrey Epstein montrent l’implication de la « Jet Set » et du « show biz » (voir les numéros 471 à 479 de l’excellente lettre confidentielle fondée par Emmanuel Ratier, Faits & Documents). Cette victoire frelatée signifie l’oubli prochain du « Pizzagate ». Non, contrairement à ce qu’affirme cette saloperie de Wikipédia, le « Pizzagate » n’est pas une invention de l’Alt Right et de QAnon. Cette sordide affaire n’éclaire que très partiellement les turpitudes courantes de l’hyper-classe globalitaire.

5eacc7451e634.image.jpg

On peut raisonnablement penser que Biden le Tripoteur soit tenu par des affaires de mœurs jamais évoquées par des biographies complaisantes. Ancien procureur général de Californie (2011 – 2017) et sénatrice fédérale depuis 2017, Kamala Harris connaît sûrement les penchants réels de son colistier. Son maintien à la Maison Blanche dépendra de sa docilité à l’égard de ses financiers et de ses pourvoyeurs en Lolitas (souvent les mêmes !). Occupé à tripoter des fillettes comme Clinton s’offrait du bon temps avec de mignonnes stagiaires (Monica Lewinski n’étant qu’un exemple quelque peu entaché), le nouveau président ordonnera l’envoi de soldats étatsuniens et de leurs supplétifs otaniens mourir pour les intérêts de Wall Street et de la Silicon Valley, ce que refusait avec insistance Donald Trump malgré les pressions de certains de ses conseillers dont le criminel de guerre John Bolton. Les crises internationales s’aggraveront encore plus au nom de l’hégémonisme fétide des droits de l’homme (et des poux) tandis que disparaîtra la plus modeste esquisse d’« Europe – puissance » libre, indépendante et souveraine.

Par-delà une attitude privée abjecte, Joe Biden tentera, si l’hyper-classe s’accorde sur les objectifs à atteindre, de freiner l’ascension réelle des autres puissances, à moins que son élection ne soit vraiment contestée et que les tensions perceptibles dans une société étatsunienne éclatée ne dégénèrent enfin en véritable conflit armé intérieur. Plus que jamais, America delenda est !

Georges Feltin-Tracol.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 195, mise en ligne sur TVLibertés, le 16 décembre 2020.

samedi, 19 décembre 2020

Les États-Unis veulent dominer l'espace

gallery-1467055947-gps-satellite-nasa-art-iif.jpg

Les États-Unis veulent dominer l'espace

par Manlio Dinucci

Source : Il Manifesto & https://www.ariannaeditrice.it

Le cap Canaveral en Floride, où la NASA a lancé la fusée de la mission Apollo en 1969, est devenu le siège de la force spatiale américaine, en même temps que la base Patrick, également située en Floride.

Lors de la cérémonie inaugurale du 9 décembre, le vice-président Mike Pence a annoncé : « notre force spatiale se renforce chaque jour davantage ».

L'U.S. Space Force est une nouvelle branche des forces armées américaines, créée en décembre 2019. Sa mission est de "protéger les intérêts américains et alliés dans l'espace, acquérir des systèmes spatiaux militaires, former des militaires professionnels de l'espace, développer une doctrine militaire pour la puissance spatiale, et organiser des forces spatiales à la disposition de nos commandants combattants".

La tâche centrale de la nouvelle Force, le président Trump l'a dit explicitement, en annonçant en août 2019 sa création imminente : "Assurer la domination américaine dans l'espace, prochain champ de bataille".

479261441232a828b66d5oedit-8.jpg

Dans le sillage de la nouvelle force spatiale américaine, l'OTAN a également lancé un programme spatial militaire, préparé par le Pentagone et le leadership militaire européen étroitement lié aux principales industries aérospatiales.

L'importance de l'espace est démontrée par le fait qu'il y a aujourd’hui environ 2.800 satellites artificiels opérationnels en orbite autour de la Terre. Parmi eux, plus de 1.400 sont américains. En deuxième position vient la Chine avec plus de 380 satellites, et en troisième position, la Russie avec un peu plus de 170. La plupart des satellites, plus de 1.000, sont commerciaux. Viennent ensuite ceux destinés à un usage militaire, gouvernemental et civil (ces deux derniers types étant souvent utilisés pour des activités militaires également). En plus de ceux-ci, il y a environ 6.000 satellites qui ne fonctionnent plus et qui continuent à tourner autour de la Terre, ainsi que des millions d'objets et de fragments de différentes tailles.

L'espace est de plus en plus encombré et de plus en plus sujet à contestations. Les géants des télécommunications, les bourses, les grands groupes financiers et commerciaux y exploitent leurs satellites. Le nombre de satellites devrait être multiplié par cinq au cours de cette décennie, principalement grâce à la technologie 5G. Le réseau commercial de la 5G, construit par des sociétés privées, pourra être utilisé à des fins militaires, notamment pour des armes hypersoniques, à un coût bien moindre.

Dans ce contexte, on peut comprendre pourquoi les États-Unis ont formé cette Force spatiale. Voyant leur marge d'avantages économiques et technologiques diminuer, notamment par rapport à la Chine, la puissance américaine joue la carte de la force militaire déployée dans l'espace. L'objectif est clair : dominer l'espace afin de maintenir une supériorité non seulement militaire, mais aussi économique et technologique.

Le résultat de cette stratégie est tout aussi clair. La Russie et la Chine ont proposé à plusieurs reprises aux Nations unies, depuis 2008, un nouveau traité (après celui de 1967) qui interdit le déploiement d'armes dans l'espace, mais les États-Unis ont toujours refusé. La Russie et la Chine se préparent donc à une confrontation militaire dans l'espace, en ayant la capacité de le faire.

La création de la force spatiale américaine déclenche donc une nouvelle phase encore plus dangereuse dans la course aux armements, y compris les armes nucléaires. De l'utilisation des systèmes spatiaux pour l'espionnage, pour les télécommunications militaires, pour le guidage des missiles, des bombes et des drones, nous passons à des systèmes d'armes qui, placés dans l'espace, peuvent aveugler les satellites de l'ennemi avant de les attaquer et de détruire des cibles terrestres, comme des villes entières, directement depuis l'espace.

Tout cela est couvert par le silence des médias. Le monde politique, scientifique, universitaire et culturel n'émet aucune critique ni aucun désaccord.

Dans le même temps, les gouvernements et les industries de guerre augmentent leur financement à accorder aux instituts scientifiques et aux universités pour des recherches qui, souvent déguisées en recherches civiles, servent au développement de systèmes spatiaux militaires.

Des voix font écho à celles de la nouvelle force spatiale américaine, qui expliquent que l'espace est "essentiel pour notre sécurité et notre prospérité dans notre vie quotidienne, même lorsque nous utilisons notre carte de crédit à la station-service".

lundi, 14 décembre 2020

L'OTAN cherche le conflit

20191204_191204g-004.jpg

L'OTAN cherche le conflit

Par Finian Cunningham

Source : https://www.ariannaeditrice.it

L'alliance militaire queconstitue l'OTAN, dirigée par les États-Unis, est comme un junkie belliciste  qui a besoin d'injecter des conflits et des tensions pour obtenir une "justification" de son existence.

La dépendance pathologique de l'OTAN à cette drogue belliciste s’est révélée à l’évidence avec la publication, la semaine dernière, de sa déclaration intitulée "OTAN 2030 - Unis pour une ère nouvelle".

En lisant entre les lignes de cette déclaration, il est clair que les planificateurs de l'alliance cherchent désespérément une justification officielle "pour pouvoir demeurer pertinents", plus de 70 ans après la création du bloc militaire en 1949, au début de la guerre froide avec l'Union soviétique.

Et les dirigeants de l’OTAN trouvent "justification" à leur existence en parlant de menaces imaginaires, posées par la Russie et la Chine. La guerre froide doit être maintenue, sinon l'OTAN deviendra lettre morte. Et les drogués au bellicisme ne peuvent pas laisser cela se produire.

Dans ses discours, Jens Stoltenberg, dirigeant civil de l'OTAN, a exagéré la menace d'agression en accusant la Russie et la Chine de "se rapprocher de nous" de "l'Arctique à l'Atlantique". Selon le chef de l'OTAN, le remède pour relever ce "défi" consiste, pour l'alliance, à déployer encore plus de forces et de bases militaires aux frontières de la Russie et probablement aussi de la Chine.

Imperialisme-Moyen-Orient-521x312.jpg

En guise de rappel à la réalité, le Commandement de la flotte russe de la Baltique a publié cette semaine des données montrant qu'au cours des douze derniers mois, les États-Unis ont multiplié par cinq les vols de bombardiers stratégiques près des frontières occidentales de la Russie par rapport à l'année précédente. Ces avions sont capables de lancer des armes nucléaires. Cela s'est fait sous la présidence de Trump qui était censé être "modéré" face à la Russie et essayait de "normaliser" les relations bilatérales (selon ses critiques libéraux).

En outre, les États-Unis et la Pologne, membres de l'OTAN, ainsi que la Roumanie, déploient des missiles balistiques capables de frapper la Russie dans les minutes qui suivent leur lancement.

Pendant ce temps, Washington a mis au rebut une autre institution de contrôle des armements, le traité "Ciel ouvert", ce qui signifie que la Russie a été empêchée d'effectuer des vols de surveillance réguliers pour surveiller l'éventuelle montée en puissance de l'armée américaine.

Ce qui précède fait suite à la destruction, l'année dernière, par l'administration Trump du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) de l'époque de la guerre froide, qui pourrait ouvrir la voie au déploiement par les Américains d'armes nucléaires dites "tactiques" en Europe, dirigées contre la Russie. Une fois de plus, Trump, selon les médias mainstream, était censé être un "larbin" de la Russie. Arrêtez la propagande !

Les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN ont également l'intention de déployer davantage d'armes nucléaires tactiques près du territoire chinois. Cela expliquerait pourquoi Washington a abandonné le traité FNI. Alors que les Américains accusaient la Russie de violer ce traité, la vraie raison était que Washington se donnait carte blanche pour déployer des armes qui auraient été interdites dans des positions offensives vis-à-vis de la Chine.

Alors, qui menace qui ? La "déclaration d'intention" de l'OTAN accusant la Russie et la Chine de représenter une menace croissante est manifestement absurde. Elle met la réalité sens dessus dessous et l'articule avec une double pensée flagrante, ou une duplicité pure et simple.

L'OTAN est accro à la création d'ennemis parce qu'elle doit trouver un moyen de justifier les dépenses de près d'un trillion de dollars par an en armements militaires. Il s'agit des dépenses combinées de "défense" des États-Unis et de leurs alliés de l'OTAN. Ces dépenses représentent environ 20 fois celles de la Russie et de ses forces armées et cinq fois celles de la Chine.

ob_290f92_2729941.jpg

Le complexe militaro-industriel est une composante essentielle de la politique économique du capitalisme occidental. Les lobbyistes de l'industrie et les pots-de-vin substantiels font en sorte que les politiciens de Washington et de l'Europe sont achetés pour danser joyeusement au son des flûtes atlantistes et ainsi, pour maintenir en vie tout le racket de l'argent militaire. Cela explique les achats très onéreux de chasseurs-bombardiers F-35 et le remplacement des armes nucléaires en Italie, en Belgique et en Allemagne.

Mais au-delà de tout cela, l'OTAN n’est rien d’autre que le fer de lance de l'impérialisme américain. Sans la couverture politique de l'OTAN, Washington n'a pas le vernis du "multilatéralisme" quand il veut lancer des guerres à travers la planète. Garder l'OTAN unie, ou "rester pertinente" comme le disent par euphémisme ses planificateurs, est essentiel pour blanchir les opérations criminelles de l'impérialisme américain.

Avec une audacieuse distorsion orwellienne de la réalité, l'OTAN se retourne ensuite et accuse la Russie et la Chine de menacer la paix et la sécurité mondiales.

Le président élu Joe Biden parle de renforcer l'alliance de l'OTAN tout en pointant du doigt la Russie et la Chine, ce qui est inquiétant. Et les laquais euro-américains semblent disparaître du débat face à la perspective d'un plus grand aventurisme de l'OTAN. L'Amérique "est de retour", comme le déclare Biden, et les larbins européens sont ravis d'être impliqués dans de nouvelles guerres et de nouvelles agressions (celles perpétrées en Irak, en Afghanistan, en Somalie, en Libye, en Syrie, n'ont pas suffi).

Les fous bellicistes s'agitent dans cet asile qu’est devenu l'OTAN. Les camés bellicistes aspirent à une solution apocalyptique.

Avec les économies capitalistes occidentales en pleine crise et les problèmes sociaux en hausse, le danger est bien réel que les hallucinations de l'OTAN sur la Russie et la Chine finissent par déclencher des guerres.

Les gouvernements imbéciles d'Europe sont tous, autant qu’ils sont, à la merci de Washington et des centres de commandement de l'OTAN ; ils acceptent les mensonges de la propagande et les font leur, niant ainsi la réalité. L'exemple le plus frappant est la complicité de l'OTAN avec les groupes terroristes djihadistes sur les théâtres du Moyen-Orient, en particulier en Libye et en Syrie, où l'OTAN a utilisé ces fanatiques pour renverser des gouvernements légitimes que Washington n'aime pas, pour ensuite devoir faire face au retour de ces terroristes, ceux qui ont quitté l'Europe (les fameux combattants étrangers) et tirer la sonnette d'alarme sur le danger d'attentats, qui se sont régulièrement produits en France, en Allemagne, en Belgique et en Grande-Bretagne. Cependant, la leçon de ces épisodes n'est jamais apprise par les laquais européens de Washington et de l'OTAN.

Note sur l’auteur :

*Finian Cunningham a beaucoup écrit sur les questions internationales, avec des articles publiés dans plusieurs langues. Il est diplômé en chimie agricole et a travaillé comme rédacteur scientifique pour la Royal Society of Chemistry, à Cambridge, en Angleterre, avant de poursuivre une carrière de journaliste d'investigation. Il est également musicien et auteur de chansons. Pendant près de 20 ans, il a travaillé comme rédacteur et écrivain dans des médias de premier plan, dont The Mirror, Irish Times et Independent.

Source : Information Clearing House

Traduction et note de bas de page : Luciano Lago

 

mercredi, 02 décembre 2020

Un bilan de l’ère Trump

https _cdn.cnn.com_cnnnext_dam_assets_170427181224-06-100-day-trump-cartoon.jpg

Un bilan de l’ère Trump

Par Daniele Perra

Ex: https://www.eurasia-rivista.com

L'élection de Donald J. Trump a été décrite et soulignée à plusieurs reprises comme un tournant dans l'histoire récente des États-Unis et de la partie du monde à laquelle ils ont imposé leur hégémonie. Dans cette analyse, nous essaierons de comprendre si, en termes géopolitiques, il était vraiment possible de parler d'un tournant et quel héritage la période de quatre ans de trumpisme laissera à l'"empire" en déclin du Far West.

J’ai écrit une analyse publiée sur le site d'"Eurasia", quelques semaines après l'élection de Donald J.Trump. J’analyse aujourd’hui la situation à la fin de son mandat. Trump est devenu président des États-Unis en 2016[1], il présente une similitude avec l'histoire de la secte soloviévienne des "adorateurs de trous", une pseudo-religion répandue dans les steppes russes désolées, dont la liturgie consistait à creuser un trou dans le mur de l'izba ; puis, une fois les lèvres approchées du trou, la prière était dite : "ma maison, mon trou, sauve-moi et protège-moi". Solov'ëv a comparé ce culte particulier au christianisme humaniste d'inspiration tolstoïenne en vogue en Russie à la fin du XIXe siècle, en concluant que les deux doctrines étaient substantiellement identiques. Le christianisme sans le Christ, selon Solov'ëv, était en fait comme un lieu vide, comme un trou dans un mur. Cependant, les "adorateurs du trou" avaient au moins le mérite d'appeler les choses par leur nom.

Si l'administration Trump avait un mérite (du moins au début et avant le retour au "monde libre" de Pompeo face à la tyrannie du communisme chinois), c'était sans doute celui d'avoir surmonté la rhétorique maladive de la "responsabilité de protéger", ou d'avoir à exporter la démocratie et les droits de l'homme, montrant ainsi le vrai visage de l'Amérique.

imagestreur.jpg

En fait, Donald J. Trump n'a pas hésité à définir l'Europe comme un "ennemi"[2], montrant que toute forme d'unification continentale européenne (qu'elle soit techno-libérale, communautariste ou socialiste, etc.) est toujours perçue comme une menace par les États-Unis si elle n'est pas directement contrôlée par Washington.

Et Trump lui-même n'a pas hésité à admettre que les Etats-Unis occupaient le nord-est de la Syrie dans le seul but de contrôler les ressources pétrolières du pays : c'est-à-dire pour empêcher la reconstruction économique du pays dévasté par le conflit commandité par l'Occident [3]. Motif qui a poussé Bachar al-Assad (d’ores et déjà objectif, comme le président vénézuélien Maduro, d'un éventuel assassinat ciblé d'abord nié puis confirmé, peut-être à des fins électorales) à définir Trump comme "le plus transparent des présidents américains" [4].

Une opinion qui ne diffère pas de celle du Guide suprême de la révolution islamique Ali Khamenei, qui, en son temps, déclarait: "Nous apprécions Trump, car il a fait le travail pour nous en révélant le vrai visage de l'Amérique".

À ce stade, il est bon de souligner qu'en termes géopolitiques, malgré une diffusion considérable (surtout dans les rangs des collaborationnistes européens) de la thèse de propagande du "Trump" pacifiste (une thèse qui, à vrai dire, n'a pas de véritable contrepartie dans la réalité), il n'y a pas eu de discontinuité substantielle entre la dernière administration nord-américaine et celles qui l'ont précédée (surtout la très critiquée - par les principaux représentants et idéologues du trumpisme - de l'administration Obama). Au contraire, la géopolitique des trompettes, si on l'analyse dans une perspective essentiellement nord-américaine, représente une accélération tourbillonnante de la dynamique mise en place lors du second mandat de Barack Obama.

Comme le directeur d'"Eurasia", Claudio Mutti, l'a souligné à juste titre dans une interview au magazine serbe Pečat, dès 2014, dans un discours prononcé à l'Académie militaire de West Point, l'ancien président nord-américain "a déclaré que le coût des actions militaires à l'étranger était trop élevé et que celles entreprises sans tenir compte des conséquences se résolvent en catastrophes économiques. Par conséquent, dans les cas où les États-Unis ne sont pas directement menacés, une intervention directe n'est pas nécessaire, mais il faut faire appel à des alliés régionaux, en les impliquant dans les guerres par procuration"[5].

CWnQLJWUAAA5Y75.jpg

Obama, bien avant Trump, était arrivé à la conclusion qu'à une époque d'érosion progressive de la puissance nord-américaine, la simple force militaire ne pouvait plus être le seul moyen de dissuasion possible de l'hégémonie américaine. Dans une version atténuée de la doctrine Cebrowski, la stratégie obamienne s'est concentrée (comme dans le cas de la Libye, de la Syrie et du Yémen) sur l'utilisation de forces mercenaires et de groupes terroristes directement liés aux services de renseignement occidentaux pour déterminer le chaos dans diverses régions du continent eurasien, du Levant aux frontières de la Russie.

L'administration Trump a poursuivi dans cette voie. Elle a habilement exploité son capricieux allié turc en Syrie pour prolonger le conflit. Elle n'a jamais cessé de fournir un soutien logistique à l'agression saoudienne au Yémen. Il a créé un accord fallacieux, condamnant le peuple palestinien à la non-existence après avoir reconnu la souveraineté sioniste sur Jérusalem et le Golan syrien (également pour rendre la pareille aux nombreux et généreux donateurs de sa campagne, Sheldon Adelson surtout). Il a imposé un régime de sanctions unilatérales et pénales à l'Iran en utilisant le poids du dollar comme monnaie de commerce international. Or les guerres commerciales sont considérées comme des guerres à part entière depuis l'Antiquité ! Il a fait assassiner le général Soleimani en mission diplomatique, pour éviter toute médiation possible entre l'Iran et les monarchies du Golfe Persique et pour poursuivre ses plans stratégiques précis : par exemple, la signature des "accords d'Abraham", qui seront discutés prochainement.  Il a annulé l'"accord nucléaire" avec l'Iran, dont les termes, à vrai dire, n'ont été en aucune façon respectés par son prédécesseur.

Une autre ligne de continuité absolue avec la présidence précédente est représentée par la doctrine d'endiguement envers la Russie et la Chine, définie à plusieurs reprises dans les documents du ministère de la défense comme des "entités malignes".

Sous Trump, la doctrine obamienne du "Pivot vers l'Asie" (liée au déplacement du centre du commerce mondial dans la région indo-pacifique) est devenue l'épine dorsale de la géopolitique nord-américaine. Ainsi, outre la présence navale et militaire croissante en mer de Chine méridionale (2000 opérations militaires au cours des seuls six premiers mois de 2020), la vente massive d'armements à des ennemis potentiels de la Chine (Taiwan en premier lieu) et la déstabilisation de Hong Kong et de plusieurs pays qui occupent une place prépondérante dans le projet de coopération eurasienne et d'intégration de la nouvelle route de la soie, de la Thaïlande au Kirghizstan, en passant par la région du Cachemire, le Liban et le cas emblématique de la Belarus (sans compter les pressions répétées à Pékin à propos du Xinjiang, qui ont culminé avec le récent retrait de la liste des groupes terroristes du soi-disant Mouvement islamique du Turkestan oriental)[6].

Washington, de manière particulière, s'est concentré sur l'Inde et a exploité les relations non idylliques entre New Delhi et Pékin pour déclencher un conflit régional (entre deux des principaux pays producteurs du monde) qui, en fait, retarderait considérablement le déclin hégémonique des États-Unis.

bannoncomunnist-1200x857.jpg

La figure du célèbre escroc Steve Bannon, qui, malgré son départ de la Maison Blanche, en vertu du soutien économique que lui garantit le magnat corrompu Guo Wengui, a continué à faire la propagande de ses thèses anti-chinoises. Cela mérite une attention particulière.

Le rôle de Bannon dans l'administration précédente a été sous-estimé à plusieurs reprises. En fait, celui que l'on peut volontiers définir comme le véritable idéologue du trumpisme, avant de quitter son rôle de stratège en chef, a réussi à placer au sein des centres névralgiques de l'administration plusieurs hommes qui ont ouvertement poursuivi ce qui était ses objectifs stratégiques. L'un d'eux est certainement Randall G. Schriver : fondateur avec Richard Armitage (d'orientation démocratique) du groupe de réflexion "Projet 2049" et ancien assistant du secrétaire à la défense pour la région indo-pacifique. En fait, c'est lui qui a planifié le récent renforcement des liens militaires et commerciaux avec Taiwan d'une manière clairement anti-chinoise.

L'action de l'administration Trump en Europe et aux frontières russes est aussi particulièrement intéressante. Washington s'est ici concentré sur la rupture des relations entre l'Europe occidentale et la Russie (affaire North Stream 2) et sur le renforcement de sa présence en Europe de l'Est également par la mise en place de l'initiative des "Trois Mers" (autre héritage de l'ère Obama), qui, réunissant douze pays de la zone allant de la mer Baltique à la mer Noire et à la Méditerranée sous le parapluie protecteur des Etats-Unis, forme un véritable cordon sanitaire aux frontières de la Russie[7].

Si l'on ajoute à cette initiative la déstabilisation actuelle de la région caucasienne, qui empêche actuellement la formation d'un corridor nord-sud de Moscou à Téhéran et à l'océan Indien, on peut dire sans risque que la politique d'endiguement de la Russie est bien engagée. Et si l'on ajoute à l'Initiative des Trois Mers, les accords d'Abraham qui lient Israël à certaines monarchies de la péninsule arabique (avec l'exclusion temporaire de l'Arabie Saoudite, dont les relations en matière de renseignement avec Tel-Aviv n'ont cependant jamais été remises en question), un bloc d'opposition se forme entre l'Europe occidentale ("joyau" de l'empire nord-américain) et le reste de l'Eurasie, bloc dont le but est de rendre vains tous les projets de coopération entre les deux parties de ce vaste continent et, par conséquent, de garantir la suprématie nord-américaine pour quelques décennies encore.

Paradoxalement, à l'exception du cas brésilien où un président a été installé qui restera un allié loyal des États-Unis quel qu’en soit le responsable, c'est précisément dans le "patio trasero" (l’arrière-cour) que la présidence désormais passée a enregistré des échecs stratégiques importants. Le coup d'État bolivien d’hier a été annulé avec la victoire électorale de Luis Arce, tandis que la stratégie de pression et de blocus naval sur le Venezuela n'a pas (pour l'instant) eu les effets escomptés. Mais rien n'empêchera la nouvelle administration Biden-Harris de poursuivre et d'intensifier ses efforts dans la même direction.

Dans l'ensemble, l'administration Trump, mis à part le prétendu et ostentatoire "isolationnisme" (peu se souviennent que le prétendu isolationnisme a été la première manifestation d'une forme impérialiste typiquement nord-américaine), a été préparatoire à la mise en oeuvre et à l'accélération (surtout après l'explosion d'une crise pandémique qui a généré pas mal de problèmes pour une classe dirigeante qui s'est avérée inadéquate dans la grande majorité des pays sous l'influence de Washington) de la stratégie géopolitique nord-américaine pour la prochaine décennie. Une stratégie qui, même si elle devait être à nouveau voilée par la rhétorique démocratique, ne changera pas substantiellement ses objectifs finaux.

NOTES

[1]    Donald Trump, “uomo nel tempo”, www.eurasia-rivista.com.

[2]    Donald Trump: European Union is a foe on trade, www.bbc.com.

[3]    US troops will remain in Syria to ‘protect’ oil fields from ISIS, www.southfront.com. Dans un premier temps, le pétrole syrien a été passé en contrebande en Turquie par l’Etat islamique. Ensuite, dans une deuxième étape, grâce à l’occupation des champs pétrolifères par les « forces démocratiques syriennes » (en grande majorité d’ethnie kurde) et par les forces américaines, le pétrole a été transporté illégalement en Israël par l’entremise d’un obscur affairiste, Mordechai Kahana (qui entretenait d’excellents rapports avec John McCain) A cepropos, voir, Arab paper reveals Syrian Kurds oil privilege to Israeli businessmanwww.farsnews.com

[4]    Syria’s Assad calls Trump the “most transparent president”, www.politico.com.

[5]    Trump interrompe la strategia di Obama?, intervista a Claudio Mutti sulla rivista serba Pečat, www.eurasia-rivista.com.

[6]    L’Administration Trump (comme celle de ses prédécesseurs) a exploité à plusieurs reprises divers groupes terroristes du Proche-et du Moyen-Orient pour atteindre ses propres objectifs stratégiques. Il vaut la peine de mettre en exergue la forte amitié qui lie Rudy Giuliani (avocat de Trump) aux dirigeants de l’organisation terroriste iranienne du MeK (Mujaheedin e-Khalq) qui vise au changement de régime à Téhéran. Voir : Rudy Giuliani calls for Iran regime change at rally linked to extreme group, www.theguardian.com.

[7]    Voir C. Mutti,  Il cordone sanitario atlantico, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici” 3/2017. A ce projet est lié le transfert récent d’importantes unités militaires américaines de l’Allemagne à la Pologne.

Daniele Perra

Daniele Perra, à partir de 2017, a collaboré activement avec  "Eurasia/Magazine d'études géopolitiques" et à son site internet. Ses analyses sont principalement axées sur les relations entre la géopolitique, la philosophie et l'histoire des religions. Diplômé en sciences politiques et en relations internationales, il a obtenu en 2015 le Master en études moyen-orientales à l'ASERI - Haute école d'économie et de relations internationales de l'Université catholique du Sacré-Cœur de Milan. En 2018, son essai sur la nécessité de l'empire comme entité géopolitique unitaire pour l'Eurasie a été inclus dans le volume VI des "Quaderni della Sapienza" publiés par Irfan Edizioni. Il collabore assidûment avec de nombreux sites internet italiens et étrangers et a donné plusieurs interviews à la station de radio iranienne Radio Irib. Il est l'auteur du livre Essere e Rivoluzione. Ontologia heideggeriana e politica di liberazione, Préface de C. Mutti (Nova Europa 2019).

lundi, 30 novembre 2020

Blinken, le complice interventionniste de Clinton dans les catastrophes libyenne et syrienne

anthony-blinken-nouveau-secretaire-detat-de-joe-binden.jpg

Blinken, le complice interventionniste de Clinton dans les catastrophes libyenne et syrienne

par Alberto Negri

Source : Quotidiano del Sud & https://www.ariannaeditrice.it

Le Washington Post nous informe que le nouveau secrétaire d'État, Antony Blinken, en tant que conseiller de Clinton, a fortement soutenu l'intervention en Libye et aussi en Syrie. Les médias italiens l'ont encensé comme étant "pro-européen" et se sont bornés à répéter cette vérité propagandiste.

Politique étrangère : l'"équipe cauchemardesque" de Biden

Les ennuis ne s'arrêtent pas avec Trump. L'équipe de Biden, avec le secrétaire d'État Blinken, et le responsable de la sécurité nationale, Sullivan, aurait eu toutefois l'occasion de rectifier les erreurs dévastatrices commises en Syrie et en Libye par l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton, qui fut conseillère stratégique.

La "dream team" de Biden fait référence aux pires cauchemars de la Méditerranée. Lorsqu'en 2011, Mme Clinton a convaincu Obama d'attaquer la Libye de Kadhafi avec la France et la Grande-Bretagne, elle avait l'intention de renverser le Raïs libyen, le plus grand allié de l'Italie en Méditerranée.

Le Washington Post nous informe qu'Antony Blinken, en tant qu'adjoint de Clinton, a fortement soutenu l'intervention en Libye ainsi qu'en Syrie, se démarquant en cela des positions prises à la même époque par Biden. "C'était un interventionniste acharné", écrit le journal américain. Peut-être a-t-il changé d'avis, étant donné les ennuis que Clinton avait causés dans notre arrière-cour méditerranéenne.

Il faut rappeler que le soulèvement populaire de Benghazi en 2011 n'a été que partiellement spontané : il a été en partie organisé par les Français qui, après avoir perdu la Tunisie de Ben Ali, ont poussé vers un soulèvement déjà préparé des mois plus tôt avec Musa Kusa, le chef des services de Kadhafi qui s'est rendu à Paris en octobre 2010 pour un mois et a ensuite abandonné Kadhafi, partant en exil à Londres, d’où il avait été expulsé en 1980 comme instigateur d'assassinats politiques commis contre des opposants au régime. Il l'a même revendiqué dans une interview au Times.

0-13460.jpg

Les Français, comme l'ont révélé les dépêches du département d'Etat dirigé par Clinton à l'époque, ont été poussés à bombarder Kadhafi parce qu’ils n’admettaient pas le plan du Raïs libyen de créer une monnaie africaine qui mettrait hors jeu ou saperait sérieusement le franc CFA, géré par Paris, qui détient les réserves monétaires de treize pays africains.

Après avoir libéré Benghazi, où ont été inventés des massacres qui n'avaient jamais ressemblé aux célèbres fosses communes des plages, il a fallu des mois aux rebelles pour parvenir à Tripoli. J'étais là et je l'ai vu de mes propres yeux : sans les tapis de bombes de l'OTAN, auxquels l'Italie elle-même a participé, ils n'auraient jamais réussi. Ensuite, il y a eu l'intervention des forces spéciales britanniques: notre consul à Benghazi les a fait libérer après qu'ils aient été faits prisonniers par les factions pro-Khadafi. A Tobrouk, en effet, la population a continué à recevoir les subventions du régime. Résultat : ces interventions ont permis aux djihadistes de s'emparer de la Cyrénaïque en divisant en deux un pays qui ne s'est jamais recomposé, comme cela avait été écrit dès le premier jour. Obama lui-même, dans un entretien avec The Atlantic, a admis qu'il avait commis une erreur en intervenant en Libye parce que les Occidentaux n'avaient pas de solution politique pour remplacer le régime, comme cela s'était produit en Irak en 2003. A tel point qu'en Syrie, Obama a ensuite évité l'intervention directe (bien avant l'arrivée des Russes en 2015).

Les interventions "humanitaires" de l'Occident ont créé plus de problèmes et de morts qu'elles n'avaient imaginés. Clinton, avec Blinken, est largement responsable des catastrophes en Libye et en Méditerranée. Des témoins oculaires des réunions entre Clinton et le ministre des affaires étrangères de l'époque, Frattini, ont déclaré que la secrétaire d'État riait en expliquant à notre représentant comment ils allaient éliminer le Raïs de Tripoli. Obama lui-même, dans son dernier livre, The Promised Land, mentionne à plusieurs reprises le nouveau secrétaire d'État Blinken comme l'un des grands experts du Moyen-Orient au sein de son administration. Après tout, Obama, à part l'accord avec l'Iran, qu'il n'a pas lui-même mis en œuvre comme il aurait dû le faire, a toujours mal compris la politique étrangère.

AP_20323203310786.jpg

Il est affolant de lire dans ce volume les passages consacrés aux dirigeants étrangers (Poutine, Sarkozy, Merkel, Cameron, Erdogan) : ces lignes révèlent un mauvais leader qui ne comprend pas le monde, guidé qu’il est par des stéréotypes et des clichés. Avec Cameron et Sarkozy  -dont Obama se moque en le traitant de « coq nain »-  il a également détruit la Libye de Khadafi en laissant Clinton combiner les catastrophes au Moyen-Orient. En Syrie, c'est Clinton, accompagnée de ses conseillers, qui a voulu à tout prix la chute du régime de Bachar El-Assad, laissant Erdogan soutenir les coupeurs de gorge djihadistes du Moyen-Orient et même d'Europe, les fameux combattants étrangers qui ont inspiré les attaques sur notre continent par des partisans de l’Etat islamique.

Si, aujourd'hui, Erdogan domine en Libye, en Méditerranée orientale, en Syrie et en Azerbaïdjan, nous le devons aussi à cette politique, qui était également soutenue par les Européens à l'époque. Nous verrons ce que les Américains vont faire maintenant qu'il y a une lutte à couteaux tirés pour le pouvoir en Libye : vont-ils utiliser le Sultan de l'OTAN ici aussi ? C'est possible, voire probable. Et à propos d'interventions humanitaires : comment l'administration Biden va-t-elle traiter avec l'Égypte ? Nous laisseront-ils tranquilles, comme l'a déjà fait l'Amérique de Trump, en demandant en vain justice pour Julius Regeni ? Il est évident que c'est le cas. Il y a des dictateurs et des dictateurs. Kadhafi était indépendant et ils l'ont éliminé. Al Sisi dépend des monarchies du Golfe, les plus gros clients d'armes des Américains, et il peut faire ce qu'il veut. Et maintenant vous avez la "dream team" de Biden et une justice qui ne viendra jamais pour nous, pour les Palestiniens, pour les Kurdes, pour les réfugiés, pour tous ceux qui croient naïvement, comme l'étudiant égyptien Zaki, en un monde différent.

vendredi, 27 novembre 2020

Préparez-vous au chaos, peu importe qui finira à la Maison Blanche

838_063_1268412082.jpg

Préparez-vous au chaos, peu importe qui finira à la Maison Blanche

Par Brandon Smith

Source Alt-Market

En juillet de cette année, dans mon article « Élection 2020 », j’ai fait des prévisions sur les élections de 2020 dans cet autre article : « Élection 2020 : Le pire scénario est le plus probable« , après avoir décrit les facteurs étranges entourant Biden et Trump, j’ai déclaré que

Ces facteurs et d’autres encore me poussent à prédire que l’élection 2020 sera une élection contestée qui se terminera par le maintien de Trump au pouvoir, mais qui sera accusé d’usurper le processus démocratique. Ce résultat est le pire résultat possible et aussi le plus avantageux pour l’establishment globaliste.

J’ai également noté la campagne de programmation prédictive menée par les médias et les membres du Council on Foreign Relations, comme Max Boot, pour acclimater le public à l’idée d’une élection contestée tout en « planifiant » ce résultat exact. J’ai déclaré :

…Boot est de retour, cette fois-ci en écrivant comment il pense que Donald Trump va tenter de « détourner » la présidence en 2020.

Dans un article pour le Washington post intitulé « What If Trump Loses But Insists He Won« , Boot décrit un scénario de « jeu de guerre » par un groupe appelé le Transition Integrity Project. Le groupe a mis en place un scénario dans lequel Joe Biden remporte une victoire à peine croyable, suivie d’actions de Trump pour garder le contrôle de la présidence par le biais de mensonges et de querelles juridiques. Le groupe a également prédit des troubles civils conduisant à une potentielle « guerre civile » à mesure que la lutte pour la Maison Blanche s’intensifie.

Cet article est, je crois, une tentative de programmation prédictive par l’establishment. Ils nous disent exactement ce qui est sur le point de se passer. Une élection contestée, une guerre civile, la loi martiale, l’effondrement économique et les États-Unis seront détruits de l’intérieur.

imageschaosusa.jpg

Jusqu’à présent, il semble que ma prédiction était correcte. Au moment où j’écris ces lignes, l’administration Trump intente une action en justice en Pennsylvanie pour des actes de vote suspects, notamment pour empêcher les observateurs républicains de surveiller le décompte des voix. Le fait que la Pennsylvanie autorise le décompte des votes par correspondance même s’ils ont été postés bien après la date limite sera également remis en question. Des preuves de fraude électorale apparaissent dans de nombreux États clés ; il semble que M. Trump pourrait rester au pouvoir après tout.

Si l’un des rapports de fraude est vérifié par les tribunaux, la situation électorale change complètement. Des millions d’Américains perdront confiance dans le processus et l’élection elle-même sera invalidée. Même s’il n’est pas prouvé que la fraude découverte a effectivement fait basculer le vote en faveur de Biden, aucun conservateur n’acceptera Biden comme président, et l’administration Trump aura une parfaite justification pour refuser de concéder la Maison Blanche.

De nombreux Américains ne semblent pas comprendre la dynamique en jeu ici. Ils pensent que « gagner » le décompte des votes signifie une présidence automatique de Biden, mais ce n’est pas le cas. Trump est déjà en possession de la Maison Blanche – S’il ne veut pas partir à cause d’une éventuelle falsification des élections, alors qui va le démettre de ses fonctions ? Peut-être l’une des agences à 3 lettres, mais sur ordre ou sous l’autorité de qui? Les militaires ne le feront pas partir car la majorité d’entre eux sont conservateurs, et certainement pas les Démocrates car ils n’ont pas la capacité de se projeter au pouvoir. Trump peut rester en place parce que les seules personnes qui pourraient éventuellement le pousser à partir (les conservateurs) ne le feront probablement pas.

MODE_D-EMPLOI-USA2020.jpg

Un autre scénario pourrait impliquer des électeurs « activistes » de l’État. Les électeurs du collège électoral ne doivent pas nécessairement voter en fonction du vote populaire dans leurs États respectifs. Certains États ont des lois qui lient les électeurs, mais beaucoup n’en ont pas, notamment la Pennsylvanie, la Géorgie, l’Arizona et le Minnesota. Les États qui ont des lois ont peu de moyens de les faire appliquer, et les électeurs militants ne peuvent être sanctionnés que pour un délit. Fondamentalement, personne ne peut empêcher le collège électoral de voter pour Trump au lieu de Biden.

Si les électeurs des États clés se réunissent en décembre pour voter et décident de voter pour Trump au lieu de Biden parce qu’ils soupçonnent une fraude électorale, ce serait parfaitement légal et, là encore, Trump restera au pouvoir.

Ensuite, il y a la question du Congrès qui doit finaliser les résultats des élections. Aucun des deux partis ne détient actuellement une majorité de 218 sièges au Congrès, et si la moitié des représentants refuse de valider l’élection, les résultats seront contestés. Une fois de plus, un problème de légitimité se poserait pour Joe Biden.

Je me rends compte que ces facteurs et bien d’autres encore donnent aux conservateurs l’espoir permanent de remporter une « victoire » électorale. Cependant, je voudrais que les lecteurs mettent de côté le concept de « victoire » pendant un moment et qu’ils considèrent la situation dans son ensemble.

J’ai pu prédire le résultat de l’élection de 2020 (jusqu’à présent) parce que j’ai basé mon analyse sur ce qui serait le résultat le plus avantageux pour l’establishment globaliste. Autrement dit, même si Trump reste dans le bureau ovale, les globalistes ont beaucoup à gagner.

Tout d’abord, ne soyons pas naïfs sur la situation – le cabinet de Trump est chargé de globalistes du Council on Foreign Relations ainsi que de nombreuses élites bancaires. S’ils veulent orienter la réponse électorale du côté de Trump, ils peuvent facilement le faire. Trump se présente aux élections parce qu’on lui a conseillé de le faire.

OFONMVUL5P3H3ZDMUYXJEDBX6M.jpg

CJ2U7WQ5S7CC5WJEMMG6L3UAXY.jpg

Deuxièmement, les grands médias et la campagne de Biden déclarent déjà Biden vainqueur à titre préventif. Cela prépare le terrain pour une dynamique dangereuse ; imaginez ce qui se passerait si les gauchistes arrivaient en décembre/janvier persuadés qu’ils ont la présidence dans la poche, mais que soudain tout leur soit arraché ? Ce récit créerait un scénario de rage ultime pour la gauche politique ; elle considérerait Trump comme un usurpateur de la présidence et, à partir de ce moment, elle rationaliserait toute violence collective. Ces troubles civils seront entièrement imputés à Trump et aux conservateurs.

Troisièmement, un événement de troubles de masse peut déclencher une demande de maintien de l’ordre. Il y a deux façons d’y parvenir : Une voie constitutionnelle et une voie anticonstitutionnelle. Les élites du cabinet de M. Trump feront pression pour obtenir une réponse anticonstitutionnelle, ce qui signifie qu’elles feront pression pour obtenir la loi martiale. La loi martiale entraînera inévitablement de nombreuses violations de la Déclaration des droits, qui sont INACCEPTABLES en TOUTES circonstances.

Non seulement cela, mais que se passerait-il si les conservateurs, normalement de fervents défenseurs des droits individuels, décidaient soudainement qu’il est acceptable de piétiner ces droits au nom de la « défaite de la gauche politique » ? Nous devenons les plus grands hypocrites de l’époque, nous perdons la supériorité morale à long terme et personne ne nous écoutera plus quand nous plaiderons pour la liberté à l’avenir. Les plus grands défenseurs de la liberté deviendraient les plus grands destructeurs de la liberté. Là encore, les globalistes en sortiraient vainqueurs.

Quiconque vous dit que la loi martiale est « le moindre mal » et que nous n’avons pas d’autre choix, n’est pas honnête.

mondialistes-le-grand-reset.jpg

Quatrièmement, alors que M. Trump est toujours en fonction, le programme de « Grand Reset » de l’establishment continuera à utiliser les conservateurs comme boucs émissaires de l’effondrement économique qu’ils ont créé. Au-delà de cela, l’élection contestée peut être utilisée comme une excuse supplémentaire pour l’instabilité économique. Les banques centrales qui ont utilisé des mesures de relance sans fin pour gonfler l’énorme « bulle de tout » depuis 2008 doivent détourner les responsabilités de l’implosion éventuelle de la bulle, et elles disposent maintenant de nombreuses distractions qui leur permettront de le faire.

Cinquièmement, même si des millions d’Américains considèrent les actions de Trump comme justifiées et les résultats des élections comme truqués, une grande partie du reste du monde traitera Trump et les conservateurs comme des parias. La situation devient bien pire si les conservateurs soutiennent la loi martiale. On dira que l’Amérique est sous un régime illégitime et tyrannique, et qu’une intervention internationale pourrait être nécessaire. Au minimum, il y aura des pénalités économiques mondiales, y compris la perte du statut de réserve mondiale du dollar qui entraînera un flot de dollars revenant aux États-Unis depuis l’étranger et une hyperinflation des prix.

Ne vous méprenez pas, une présidence Biden aura également des répercussions immédiates et violentes, mais les conservateurs doivent se rendre compte qu’une présidence Trump n’est pas une réponse à leurs problèmes ou à leurs craintes. C’est une situation sans issue.

Sous la présidence de M. Biden, il faut s’attendre à ce que le krach économique s’accélère considérablement. Biden lancera des mesures de confinement de niveau 4 dans tout le pays dans les semaines qui suivront son élection à la présidence, ce qui entraînera la destruction du secteur des petites entreprises, qui s’accroche déjà à peine à la vie. Les globalistes devront faire chuter l’économie plus rapidement sous Biden afin de pouvoir prétendre que le krach est un effet résiduel de l’administration Trump. S’ils attendent trop longtemps, la faute en reviendra à Biden et, par extension, aux globalistes.

richmond-rally.jpg

Le confinement de niveau 4 contribuerait également à empêcher les conservateurs de se délocaliser dans des États et régions plus amicaux. Et ils empêcheraient les conservateurs de se rassembler en grands groupes et d’organiser la résistance aux politiques de gauche.

La censure des voix et des plate-formes conservatrices devra également s’accélérer sous Biden, car plus les conservateurs seront capables de partager des informations en temps réel, plus ils seront galvanisés et plus ils seront confiants en refusant de se soumettre aux restrictions liées à la pandémie (entre autres). Je pense que les fournisseurs de services web vont commencer à censurer directement les sites web conservateurs qui utilisent leurs serveurs. Des sites comme le mien seront entièrement retirés du web, ou filtrés complètement par des algorithmes de recherche.

Enfin, sous Biden, il y aura un appel immédiat à des mesures draconiennes de contrôle des armes à feu et peut-être même à la confiscation des armes. Cela se fera par décret, et il est probable que les lois Red Flag seront utilisées. Un programme de gauche ou globaliste ne peut pas progresser tant que les conservateurs sont armés. C’est impossible. Personne n’acceptera les restrictions en cas de pandémie dans les États à tendance conservatrice. Personne n’acceptera les contrôles autour de la production de carbone. Personne n’adoptera de nouvelles lois insensées sur les discours de haine conçus par des fous de la justice sociale.

Une présidence Biden galvaniserait et unifierait les groupes conservateurs plus que tout autre chose dans l’histoire récente. A terme, les conservateurs se révolteront (y compris de nombreux militaires et policiers) et la gauche et les globalistes ne pourront rien y faire. Le désarmement devra se faire rapidement.

C’est pourquoi je pense que le fait que Trump reste au pouvoir est un meilleur modèle pour les globalistes. Il est préférable de piéger les conservateurs pour qu’ils soutiennent avec jubilation les mesures de la loi martiale et introduisent la tyrannie sous leur propre bannière que de créer une confrontation directe entre les conservateurs et les globalistes par le biais du confinement de Biden.

Comme mentionné ci-dessus, il existe cependant une solution. Accueillir une présidence Trump si une fraude est découverte, mais refuser de soutenir la loi martiale. Au lieu de cela, les conservateurs peuvent protéger leurs propres villes et comtés en organisant eux-mêmes la sécurité de la communauté. Il n’est pas nécessaire que l’armée prenne en charge les questions de sécurité intérieure. Les conservateurs doivent plutôt réagir comme beaucoup l’ont fait dans l’Idaho lors des émeutes des BLM.

protest__4_of_12_.jpg

Lorsque le BLM et les Antifa ont essayé de faire venir par bus des centaines de manifestants dans les zones rurales du Nord-Ouest, les groupes conservateurs ont envoyé des centaines de membres armés de la communauté pour maintenir la sécurité. Les militants BLM et les Antifa sont restés relativement pacifiques et silencieux, il n’y a eu aucun pillage et personne n’a été blessé (contrairement à de nombreuses autres villes). C’était le meilleur résultat possible.

Ce modèle doit être appliqué dans tout le pays, et les Américains doivent prendre leur sécurité en main. Je suggère même que nous recommencions à utiliser le « mot M » : Milice.

Les États et les comtés conservateurs devraient commencer à envisager sérieusement la formation de milices communautaires, car on ne peut pas faire confiance au gouvernement pour rester bienveillant ou juste quand on lui donne le pouvoir ultime de la loi martiale. Dans l’éventualité d’une présidence Biden, les milices seront également nécessaires pour dissuader un renforcement totalitaire des mesures fédérales de confinement du fait des pandémies. Si les gauchistes veulent détruire leurs propres économies locales par des mesures de confinement inutiles, qu’ils le fassent. Les conservateurs n’ont pas besoin de suivre les lemmings vers cette falaise.

Constitutionnellement, les milices sont censées être contrôlées par les gouvernements des États. Cela pourrait ne pas être possible. Si ce n’est pas le cas, les communautés devraient quand même former des milices ; mais n’appelez pas cela une milice officielle ou « organisée ». Si les gouvernements des États tentent de saboter ces mesures, elles doivent être contournées et ignorées. Nous n’avons pas besoin d’elles pour assurer notre sécurité.

Si cette solution n’est pas prise au sérieux et que les conservateurs ne prennent pas les choses en main, je prévois une catastrophe. Soit nous serons amenés à donner foi à la liberté en refusant la loi martiale, soit nous serons à la merci de la tyrannie médicale de Biden. L’avenir dépend de nous…

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

00:17 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un autre regard sur l’équipe de politique étrangère de Joe Biden

maxresdefaultjbfp.jpg

Un autre regard sur l’équipe de politique étrangère de Joe Biden

Par Moon of Alabama

Les choix que le nouveau président Joe Biden a faits jusqu’à présent ne sont pas du tout formidables. Les personnes qu’il a choisies pour l’instant sont des interventionnistes convaincus qui voudront continuer les guerres qu’ils ont commencées lors de leurs précédent mandats.

Tony Blinken deviendra secrétaire d’État. On a probablement pensé qu’il était trop difficile d’obtenir la confirmation du Sénat pour la tout aussi nullissime Susan Rice. En 2013, le Washington Post a décrit son pedigree de haut vol :

ADRxwqCK49wAozr7A84Xb3.jpg

Blinken est le conseiller adjoint à la sécurité nationale du président 
Obama, qui a également invoqué l’Holocauste alors que son administration
se débat, souvent douloureusement, pour savoir comment réagir à
l’utilisation présumée d’armes chimiques par le président syrien
Bashar al-Assad. L’un des acteurs clés du gouvernement dans l’élaboration
de la politique syrienne, Blinken, 51 ans, a des références de l’administration
Clinton et des liens étroits avec le vice-président Biden et l’establishment de
la politique étrangère et de la sécurité nationale à Washington. Il a attiré
l'attention sur lui dans des photos de la salle de situation de crises, y
compris celle emblématique lors du raid de mai 2011 dans la résidence
d'Oussama ben Laden, pour ses cheveux sel et poivre élégamment ondulés. Mais ce qui le distingue des autres puissances intellectuelles du sanctuaire
du cercle intérieur, c'est une biographie qui se lit comme un scénario sur la
haute société juive, que l'ancien producteur de films en herbe avait peut-être
déjà rêvé d'écrire. Il y a son père, un géant du capital-risque ; sa mère, une
patronne des arts ; et son beau-père, qui a survécu à l'Holocauste pour
devenir l'un des avocats les plus influents sur la scène mondiale. C'est un
roman-photo pour le jeune Blinken - jouant dans un groupe de jazz parisien,
débattant de politique avec des hommes d'État - avec un casting de
personnages autour de lui, entre autres, Leonard Bernstein, John Lennon,
Mark Rothko, Valéry Giscard d'Estaing, Abel Ferrara et Christo.

Cet homme est un psychopathe belliciste :

Blinken en a surpris certains dans la salle des situations de crise en 
s'opposant à Biden pour soutenir une action militaire en Libye, ont
déclaré des responsables de l'administration, et il a plaidé pour une
action américaine en Syrie après la réélection d'Obama. Ces sources
ont déclaré que Blinken était moins enthousiaste que Biden à propos
de la décision d'Obama de demander l'approbation du Congrès pour
une frappe en Syrie, mais qu'il est maintenant à bord - peut-être par
nécessité - et partisan de négociations diplomatiques avec la Russie.
Bien que moins idéologue que Samantha Power, l'ambassadrice des
États-Unis aux Nations Unies - un poste pour lequel il était considéré
- il n'est pas surprenant qu'il partage sa conviction que les puissances
mondiales telles que les États-Unis ont la «responsabilité de protéger»
contre les atrocités.

Il n’a depuis montré aucun remords à propos de ces échecs de politique étrangère :

Blinken soutient que l'échec de la politique américaine en Syrie est que 
notre gouvernement n'a pas employé assez de forces. Il soutient le faux
argument selon lequel le vote de Biden pour autoriser l'invasion de l'Irak
était un «vote pour une diplomatie dure». Il aurait été en faveur de
l'intervention libyenne, à laquelle Biden s'est opposé, et il était initialement
un défenseur du soutien américain à la guerre de la coalition saoudienne
contre le Yémen. En bref, Blinken a accepté certaines des plus grandes
erreurs de politique étrangère que Biden et Obama ont commises, et il a
eu tendance à être plus interventionniste que les deux.

Jake Sullivan Square_0.jpg

Jake Sullivan deviendra conseiller à la sécurité nationale. Il est une réplique d’Hillary Clinton :

Si vous ne pouvez pas tout à fait placer Jake Sullivan, il a été un assistant 
de longue date d'Hillary Clinton, à commencer par sa compétition de 2008
contre Barack Obama, puis en tant que chef de cabinet adjoint et directeur
du Bureau de la planification politique du département d'État lorsque Clinton
était secrétaire d'État d'Obama. (...) En 2016, lors de l'échec de sa campagne
présidentielle, Sullivan a de nouveau fait équipe avec Clinton, et il était
largement attendu qu'il soit nommé pour servir de conseiller à la sécurité
nationale ou même de secrétaire d'État si elle avait gagné. Depuis 2016, et depuis la création de la NSA, Sullivan est apparu comme
une sorte de réprimandeur de la politique étrangère, critiquant doucement
- et parfois pas si doucement que ça - ceux qui s'opposent par réflexe à
l'intervention américaine à l'étranger et qui dénigrent l'idée de
«l'exceptionnalisme» américain. En effet, dans un article du numéro
de janvier-février de The Atlantic, «What Donald Trump et Dick Cheney
Got Wrong About America»
, Sullivan dit explicitement qu'il a l'intention
de «sauver l'idée de l'exceptionnalisme américain» et présente des
arguments pour un "nouvel exceptionnalisme américaine".

Sullivan a envoyé des documents classifiés au serveur de messagerie privé d’Hillary Clinton. Il lui a écrit qu’Al Qaida est «de notre côté en Syrie». Il a également lancé de fausses allégations de collusion entre Trump et la Russie.

1000x-1.jpg

On ne sait pas encore qui deviendra secrétaire à la Défense. Michèle Flournoy

est l’option la plus nommée mais il y a une certaine opposition à sa nomination :

Les soutiens  de Michèle Flournoy, son choix probable pour le poste de 
secrétaire à la défense, tentent de contenir une initiative de dernière minute
menée par certains Démocrates de gauche essayant de faire dérailler sa
sélection, car de nombreux progressistes voient sa nomination comme
une continuation de ce que les critiques appellent les “guerres éternelles
de l'Amérique.”

Je m’attends à ce que les progressistes perdent le combat et que Flournoy ou une autre figure belliciste obtienne cette position de lobbyiste des fabricants d’armes.

Wang-Yellen.jpg

Les progressistes ont également perdu le poste pour le Trésor. Biden a nommé Janet Yellen qui est connue pour être un faucon inflationniste.

Il est peu probable qu’elle soutienne des dépenses importantes pour les priorités des progressistes.

Comme d’habitude avec une victoire électorale du parti Démocrate, les gens qui ont apporté les votes et l’engagement décisifs, c’est à dire ceux qui plaident pour des politiques plus socialistes et pacifiques, n’auront aucun accès aux leviers du pouvoir.

Dans trois ans, ils seront à nouveau appelés à se mobiliser pour un autre miroir aux alouettes.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone

jeudi, 26 novembre 2020

La lutte de l’Amérique pour un nouveau paradigme de civilisation

pok.jpg

La lutte de l’Amérique pour un nouveau paradigme de civilisation

Par Alastair Crooke

Source Strategic Culture

Le corps politique américain est pris de frissons au lendemain de cette élection. Le mécontentement face à notre modernité hyper-monétarisée et totalement inéquitable explose. Les gens se sentent écrasés, leur humanité amputée :

Je suis né à la fin de la Génération X ... et j'ai grandi dans une ville de 
classe moyenne. La vie était belle ... Notre maison était modeste, mais nous
allions en vacances, nous avions 2 voitures ... J'ai grandi en pensant qu'être
Américain était le plus beau cadeau ... En tant qu'adulte, je suis témoin de
la ruine du monde dans lequel j'ai grandi. J'ai vu notre monnaie et notre
économie se corrompre de façon éhontée, au-delà de toute rédemption. J'ai vu mon col bleu de mari se lever à une heure impossible chaque jour
et rentrer à la maison avec le dos si douloureux que nous priions qu’il
puisse tenir assez longtemps pour pouvoir vieillir en un seul morceau.
En dehors des chaussures, des chaussettes et des sous-vêtements, presque
tout ce que ma famille porte a été acheté d'occasion. Nous n'avons pas de
téléphone portable ... Nous ne mangeons presque jamais au restaurant. Ce
que je viens de décrire, c'est une vie avec 60 000 $ par an sans s'endetter.
Nous, les travailleurs, nous ne pouvons compter sur personne.

0d2a551c159ec5aa5b34bb0e123e6427.jpg

Nous travaillerons jusqu'à notre mort, parce que la sécurité sociale à laquelle 
nous avons été obligés de cotiser nous a également été volée. J'ai vu l'assurance maladie de ma famille être vidée de sa substance et
détruite. J'ai vu l'éducation, qui était déjà sommaire quand j'étais enfant,
devenir une plaisanterie à base de mathématiques totalement non mathématiques,
de bons points pour tous et d'anti-américanisme dégoûtant. Ma famille supporte
un énorme poids financier car je reste à la maison pour scolariser notre enfant. Je suis resté assis et j'ai tenu ma langue pendant que l’on me traitait de
déplorable et de raciste, de xénophobe, d'idiote et même de "sale personne".
On m'a dit que j'avais des privilèges, que j'avais des préjugés inhérents à
la couleur de ma peau, et que mon mari et mon père bien-aimé faisaient partie
d'un patriarcat horrible. Rien de tout cela n'est vrai, mais si j'ose en parler,
cela sera utilisé comme preuve de mon racisme et de ma fragilité blanche. Et
maintenant, j'ai vu des gens qui me haïssent et qui haïssent les miens - et qui
appellent à notre destruction de manière flagrante et ouverte - voler l'élection
et ensuite nous allumer en nous disant qu'elle était honnête et juste. Je suis à bout. Ne me demandez pas de saluer le drapeau, ou de saluer les troupes,
ou de tirer des feux d'artifice le 4 juillet. C'est une mauvaise blague, tordue
et déchirante, ce cadavre gonflé et méconnaissable d'une république qui fut autrefois
la nôtre. Je ne suis pas la seule. Je ne sais pas comment les choses continuent de fonctionner
lorsque des millions de citoyens ne ressentent plus aucune loyauté envers ou de la
part de la société dans laquelle ils vivent. J'ai été élevée pour être une dame,
et les dames ne jurent pas, mais j’en*ule ces bran*eurs, pour ce qu'ils ont fait,
à moi et à mon pays. Tout ce que nous, les Américains moyens, avons toujours voulu,
c'est un petit lopin de terre pour élever une famille, un travail pour payer les
factures, et au moins une illusion de liberté, et même ça, c'était trop pour ces
parasites humains. Ils veulent tout, l'esprit, le corps et l'âme. Qu'ils soient
maudits. Qu'ils soient tous maudits.

america-economy-50-swscan01581.jpg

L’Amérique est prise de frissons. Ce n’est pas seulement de la « politique habituelle ». Il ne s’agit même pas du président Trump (même si la plupart des supporters des Bleus le pensent). Il ne s’agit même pas seulement de l’Amérique. Il y a des moments où – collectivement et individuellement – les civilisations arrivent à une bifurcation. La civilisation américaine et ouest-européenne se trouve à un tel point. Deux pôles, les élites côtières et le centre du pays, entrent en collision et les étincelles et le métal tordu résultant de ce choc frontal seront la chaleur qui forcera le pôle rouge américain à changer de cap (quoi que cela puisse entraîner). Les conséquences de cette collision formeront la future Amérique, et la future Europe aussi, où les euro-élites ne sont souvent que des simulacres des « élites côtières » américaines.

Quel que soit l’individu qui se retrouve à la Maison Blanche, l’Amérique est désormais irrémédiablement divisée. Comme l’écrit l’historien américain Mike Vlahos : « Les progressistes consacrent leur vie à cette mission, tandis que les électeurs rouges jurent tout aussi passionnément de l’arrêter. Ce mot marque le titre, la bannière et le proscenium encadrant une lutte existentielle. La transformation est le mot d’ordre de notre champ de bataille national ».

Les Américains des États rouges – comme l’illustre l’extrait ci-dessus – considèrent que l’élection est un « coup monté » contre eux. Ils estiment que les Américains blancs ont été diabolisés en raison de leur racisme naturel et (tout naturellement) se sentent vulnérables. Il leur a fallu beaucoup de temps pour comprendre, mais maintenant ils « comprennent » : la blancheur est considérée par une grande partie de l’Amérique bleue comme une suprématie « pathologique », et le « racisme pathologique » doit être exorcisé, insistent ces derniers.

Le problème auquel l’Amérique est confrontée est que les initiés de l’alliance Silicon Valley/Bleus seront conscients qu’il y a eu des irrégularités électorales. (Les manigances électorales ne sont pas nouvelles aux États-Unis, et l’ampleur de cet épisode reste à prouver). Pourtant, l’Amérique rouge parle de fraudes. Une narrative est en cours d’élaboration. Biden aura un problème de légitimité – quelle que soit la façon dont vous expliquerez le résultat.

anti-trump-manifestations-pussy-investiture.jpg

Les membres de l’Axe détestent totalement Trump et, en tout cas, considéreraient probablement tout « vol » putatif comme légitime – afin de se débarrasser pour toujours de Trump. Peut-être que l’ampleur du soutien apporté à Trump dans ces États clés les a pris au dépourvu. Après l’échec du Russiagate, et après l’échec de la mise en accusation, l’abandon d’un soutien de pure forme à la démocratie américaine – en acte, si ce n’est en paroles – peut leur sembler être un prix raisonnable à payer. Tout pour virer Trump…

« Trump est un raciste et un misogyne. Cela devrait être suffisant ? Pointer du doigt des faits, ce n’est pas diaboliser », rétorquent les partisans des Bleus. En d’autres termes, « comment les électeurs ont-ils pu être assez bêtes pour voter deux fois de suite pour Trump ». « Toute personne « rationnelle » comprendrait que les quatre dernières années ont été une catastrophe permanente », se plaignent ces partisans, en toute perplexité.

Un professeur d’histoire dans une prestigieuse école américaine suggère :

J'ai une réponse simple à cette [mentalité] qui vient de l'observation rationnelle 
d'étudiants adolescents, pour la plupart issus de milieux aisés : Les élites
cosmopolites des médias et du monde universitaire, comme l'adolescent
qui est supposé aller à l'université, qui a de l'ancienneté et qui a "tout bien
compris"
le monde, ne saisissent pas le coté aveuglé de leur propre vision
du monde ; du coup, ils ne comprennent pas toute la complexité de la réalité
elle-même". La vision du monde à laquelle je fais référence porte plusieurs noms :
le rationalisme, la laïcité, l'humanisme, etc. C'est une vision qui émane
de ce que j'appelle le mythe des Lumières : l'idée que nous sommes
arrivés au monde moderne en abandonnant complètement la religion,
la tradition et la coutume. C'est l'idée que la modernité a été construite
à partir de la base, par la raison sécularisée. Comme l'expose sans
critique le concept d'histoire européenne dans mon manuel : "Ils [les
penseurs du Siècle des Lumières] ont cherché à faire en sorte que la
lumière de la raison puisse s'opposer à l'obscurité des préjugés, des
traditions dépassées et de l'ignorance - en remettant en question les
valeurs traditionnelles"
. Ce qui est remarquable, ce n'est pas la déclaration elle-même, mais le fait
que ses auteurs, comme mes étudiants et les sondeurs qui ont prédit un
carnage électoral pour Trump, prennent [l'inévitable défaite de Trump]
comme un fait avéré - par opposition à une historiographie idéologique,
ouverte au débat. C'est-à-dire qu'ils [les adhérents bleus], ont cherché à
apporter la lumière de la raison sur l'obscurité des préjugés, des traditions
dépassées et de l'ignorance - en remettant en question les valeurs
traditionnelles des électeurs de Trump vivant à l’intérieur du pays.

B9710199254Z.1_20161111075108_000+GCS7VBJ1D.2-0.jpg

Cela nous dit pourquoi la collision est inévitable en fin de compte. Le Zeitgeist bleu voit des faits qui ne sont pas sujets à discussion. Il n’y aura « pas de prisonniers » dans leur quête pour débarrasser l’Amérique du racisme systémique – ce sont leurs « faits ». Comme le met en garde le professeur Vlahos : « A la fin de ce long jeu, le résultat souhaité pour notre avenir est une civilisation différente ».

Voici donc les principaux éléments du naufrage à venir. Tout d’abord – contrairement à son orgueil – l’élection n’a pas que tourné autour de Trump en tant qu’individu : Le vitriol bleu a touché bien au-delà de Trump, il a touché quelque 70 millions d’Américains qui ont été traités de vilains, de bigots, de racistes, etc. Dire « nous devons nous écouter les uns les autres » ne suffira pas pour revenir en arrière. Le bromure ne suffit pas. Cette circonscription rouge est maintenant « verrouillée et chargée ».

Deuxièmement, les résultats contestés des élections ont ouvert la voie à la Maison Blanche, non seulement pour contester certains résultats électoraux pour cause d’irrégularités, mais aussi, dans le cas de la Pennsylvanie, pour saisir la Cour suprême pour des motifs (distincts) de violation de la constitution par les États, qui ont fixé des règles électorales non autorisées par leur législature, ce qui pourrait avoir des répercussions beaucoup plus larges sur toute la question des bulletins de vote par correspondance.

Et – même – cela ouvre la possibilité de persuader les législateurs des États républicains de choisir les délégués du Collège électoral en toute conscience (s’ils en viennent à croire que le scrutin dans leur État a été entaché d’irrégularités. C’est légal pour la plupart des États). Tout cela peut aboutir à ce que le Congrès soit l’arbitre (s’il le peut) le 20 janvier, ou conduire à ce que la base Démocrate proteste, si Biden n’est pas inauguré ce jour-là.

Bien sûr, comme nous le savons tous, la perspective du « droit » n’est jamais certaine, mais même dans ce cas, ce que fait l’équipe de Giuliani – à part le contentieux – c’est d’organiser une « divulgation » publique d’irrégularités, d’improbabilités statistiques et de désordre postal. Il semble que Trump et Giuliani vont écrire leur propre « histoire révisionniste » de l’élection (indépendamment de l’issue des litiges). C’est sans doute la raison pour laquelle la Silicon Valley tente d’écarter l’argument de la fraude généralisée et parle de fraude spécifique. Cette publicisation de la fraude lors de rassemblements publics va presque certainement élargir encore le fossé existant entre une moitié de l’Amérique et l’autre.

Troisièmement, la Silicon Valley, avec les médias grand public à la suite, ont pris des mesures de répression ou ont fermé les sites alléguant de fraudes, les qualifiant de non fondées. Mais le hic, c’est que si les Bleus se qualifient de progressistes malgré tout cela, la Silicon Valley peut peut-être parler d’identité et de genre, mais elle n’est pas « progressiste ».

95989f5f2ec0a46dbb3573d079f8b624.jpg

Cela nous mène à « Davos » : Biden, s’il devient président, aura besoin de Républicains modérés pour faire passer les projets de loi sur le budget, bien plus qu’il n’aura besoin du caucus d’extrême gauche de son propre parti. Qu’en est-il alors, de AOC et du Squad ? Son administration sera donc ancrée dans le soutien à Big Tech et au « Re-set », ce qui n’est rien d’autre qu’un réaménagement du vieil Universalisme Millénaire.

L’essentiel est que les Américains vivent, en plus d’être enterrés dans leurs mécontentements, un moment important : L’Amérique rouge s’est réveillée face au vitriol qui lui était destiné. Et la Silicon Valley et l’assaut médiatique auront servi à souligner leur isolement. En temps de crise, les hommes et les femmes cherchent des explications, et des solutions.

Ils ne sont pas pour eux les collectivistes de « Davos », qui n’est qu’un nouveau projet de plus dans ces trois longs siècles de projets millénaristes et mondialistes, qui semblaient tous promettre, au début, un « nouveau monde », mais qui ont tous finalement mal fini. Non, il est plus probable que ce que nous verrons sera le « libertarianisme » rouge contre le « collectivisme » bleu. Les confinements dus à la Covid-19 ont accentué ce fossé au point qu’il est devenu l’icône de ce qui sépare l’Amérique aujourd’hui.

Aujourd’hui, les élites côtières américaines et européennes tentent d’empêcher ces « désordres » de glisser vers la violence. Ces tensions, craignent-elles, menacent la durabilité de la notion d’une humanité mondiale fondée sur des « valeurs » communes, poursuivant un itinéraire vers un ordre et une gouvernance mondiale.

L’Amérique rouge – pour survivre – va revenir aux anciennes valeurs (comme le fait toute société en crise), et essayer de tirer, du récit de leur érosion et de leur négligence, une explication – une histoire – de leur détresse actuelle. Ils peuvent déjà observer que les « autres » valeurs, opposées au collectivisme, ont toujours surgi des couches profondes de l’expérience et de l’histoire humaines.

Beaucoup de mécontents d’aujourd’hui n’ont jamais réfléchi aux valeurs civilisationnelles qu’ils vont maintenant chercher à adopter et à renouveler. Peu importe, ce n’est pas la question ; les graines d’une nouvelle étape civilisationnelle sont placées dans leur psyché collective. Nous verrons où cela mène.

Alastair Crooke

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

00:14 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, américanisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 24 novembre 2020

L'effondrement des Etats-Unis

im-94627.jpg

L'effondrement des Etats-Unis

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Avec le recul, les historiens de demain ne manqueront pas de s'étonner de constater qu'en quelques années, entre 2010 et 2020, les Etats-Unis, la première des superpuissances mondiales, est devenue une sorte de navire en dérive, sans moteur ni gouvernail.

Concernant la Maison Blanche, le Président apparemment battu, Donald Trump, s'accroche au pouvoir et multiplie les décisions contradictoires.  On l'a comparé à une grosse tortue sur le dos.  Quant au Président élu, Joe Biden, surnommé Pappy Chaos, il s'agit d'un quasi vieillard, à la limite de la débilité psychique, sans lignes politiques précises, sauf à se vouloir le représentant d'une Amérique industrielle en voie de disparition. En fait les intérêts politiques qui le soutiennent chercheront à contrôler les discours, censurer les informations, mettre la main sur les activités culturelles. Son fils est réputé comme profondément corrompu et pourra grâce à la position de son père accroître encore les profits illicites dont il a toujours vécu.

20110314_400.jpgL'affaire des fraudes électorales à grande échelle ayant accompagné voire provoqué l'élection de Joe Biden, a montré par ailleurs que l'Amérique considérée jusqu'alors comme une démocratie relativement exemplaire, se révèle l'égale des dictatures « modérées » que l'on trouve par dizaines dans le monde et où les élections n'ont que l'apparence de la démocratie électorale dont les Etats européens sont des modèles.

Dans le domaine économique, les Etats-Unis accumulent actuellement les échecs. Le PIB stagne voire baisse dans certains domaines. La dette publique prend des proportions généralement qualifiées d'astronomiques et ne sera jamais remboursée, ceci au détriment de ceux qui jusqu'ici considéraient l'Etat américain comme un débiteur exemplaire. Ces difficultés sont aggravées par la crise due au coronavirus contre laquelle les Etats-Unis se montrent incapables de lutter efficacement, contrairement à la Chine, au Japon et à l'Europe. Il en résulte que le dollar en tant que monnaie de change internationale perd sans cesse des positions face au yen japonais et au yuhan chinois, voire face à l'euro.

Par ailleurs, l'Amérique jusqu'ici, d'ailleurs à tort, considérée comme un modèle de coexistence pacifique entre les Blancs, les Noirs et les Asiatiques, apparaît désormais comme un théâtre permanent de conflits, de plus en plus armés, provoqués par des structures s'étant arrogé sans débat la responsabilité de défendre les intérêts respectifs des Noirs et des Blancs. Dans plusieurs villes, certaines organisations, notamment les Antifas se réclamant d'un antifascisme sommaire, ont tourné au gangstérisme, pillant les commerces et rendant la vie difficile dans de nombreux quartiers pour les Blancs ayant le seul tort que de n'être pas être Blacks.

On fera valoir, non sans raisons, que l'Amérique restera gouvernée par ce que l'on nomme l'Etat profond ou complexe militaro-industriel. Mais sera-ce un bien ? Les représentants de celui-ci, chefs d'entreprises et haut-gradés, ont pris en main depuis quelques années tous les centres de décision, depuis le Parlement jusqu'à la Maison-Blanche, sans mentionner les grandes administrations fédérales et les principaux médias. Le Département de la Justice, le FBI, la CIA et une vingtaine d'autres agences de renseignement peuvent désormais surveiller hors de tout contrôle parlementaire les citoyens américains et leurs activités.

Sur le plan militaire, l'Etat profond a accumulé les échecs et les reculs, notamment au Moyen Orient face à un Bachar al-Assad président de la Syrie et soutenu par la Russie. Il en est de même en Amérique Latine et en Afrique. Même dans l'Union européenne, notamment en Allemagne et en France, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont pris les décisions nécessaires pour construire une défense européenne pouvant désormais se passer du « soutien » de l'US Army.

C'est seulement dans le domaine spatial, militaire ou civil, que les Etats Unis ont jusqu'ici conservé une incontestable « full spatial dominance ». Mais la Chine multiplie actuellement les investissements et les projets destinés à leur disputer cette domination.

Traité "Ciel ouvert" : Les Etats-Unis exigent des Européens les informations concernant la Russie

56f751f4c2f63.image.jpg

 

Traité "Ciel ouvert" : Les Etats-Unis exigent des Européens les informations concernant la Russie

par Karine Bechet-Golovko

Ex: https://russiepolitics.blogspot.com

Alors que les Etats-Unis sont officiellement sortis depuis dimanche du traité Ciel ouvert, la Russie déclare avoir connaissance de négociations entre les Etats-Unis et leurs Etats satellites européens, afin que ces deniers leur transmettent les informations concernant la Russie, auxquelles ils n'ont formellement plus accès. En considérant la capacité de résistance des pays européens aux exigences américaines, il y a de fortes chances que la Russie, qui reste elle étrangement dans cet accord, n'ait plus les informations concernant les Etats-Unis, alors qu'eux pourront bénéficier d'une coopération intra-globaliste à ce jour sans faille. Nous assistons à l'aboutissement de la globalisation en voyant la tentative de faire fonctionner ses instruments ouvertement au profit du seul centre politique, les Etats-Unis, sans que celui-ci, en surplomb, n'ait plus besoin de donner l'illusion d'y participer.

Comme nous l'avions écrit en mai (voir notre texte ici), le traité sur le Ciel ouvert est entré en vigueur en 2002 et compte 34 signataires qui, outre les Etats-Unis, le Canada, la Turquie et le Kirghizistan sont essentiellement les pays européens, et la Russie. Il permet le survol des territoires des pays membres, avec certaines restrictions (notamment une bande de non-survol de 10 km à la frontière) pour vérifier les mouvements militaires et les infrastructures militaires. Cette idée n'est pourtant pas nouvelle, elle avait été proposée dans le milieu des années 50 (après la mort de Staline) par les Etats-Unis, mais refusée par Khrouchtchev, qui y avait, à juste titre, vu une tentative d'espionnage. L'on pourrait même dire de légalisation de l'espionnage. Bush, en 1989, quand l'URSS est en pleine "ouverture", relance l'idée, qui sera alors circonscrite aux pays de l'OTAN, mais ne sera réellement formalisée qu'en 2002, lorsque la Russie de Poutine et les Etats-Unis parviennent à cet accord. Il semblerait donc que ce Traité sur le Ciel ouvert n'ait pris tout son sens qu'avec l'entrée de la Russie et donc l'accès à son espace aérien, surtout que les tentatives historiques de le faire passer coïncident avec des périodes de l'histoire politique russe considérées comme zones de transition, donc de faiblesse.

c2b70666ce4b422b94c90654e29fb3d2.jpeg

Dans ce contexte, le retrait des Etats-Unis prend tout son sens et un déséquilibre dangereux apparaît, car leur ciel ne sera plus accessible à la Russie, qui, elle, laisse le sien ouvert aux "partenaires" des Etats-Unis. Le risque se réalise, si l'on en croit les déclarations du chef de la délégation russe pour les négociations de Vienne, Konstantin Gavrilov :

"Il n'y a pas si longtemps, nous avons appris que Washington joue un jeu de dupes et exige de ses partenaires se signer des documents, selon lesquels ils s'engagent à transmettre aux Etats-Unis leurs observations lors des survols de la Russie. Les Etats-Unis exigent des pays européens qu'ils refusent à la Russie le survol des sites militaires américains en Europe."

Dans le cas contraire, la Russie s'engage à prendre des mesures de représaille. A juste titre, K. Gavrilov parle d'une violation ouverte de l'accord international. Mais le droit international n'étant que la matérialisation à un certain moment d'un certain rapport de forces, soit la Russie continue à participer à cet accord et entérine le nouvel équilibre des forces, renforçant la position américaine, soit elle le dénonce en raison la violation par les participants de leurs obligations.

Etrangement, sortir de cet accord déséquilibré et potentiellement dangereux pour la sécurité nationale, justement en raison de ce déséquilibre, ne semble pas à l'ordre du jour en Russie. La globalisation est manifestement devenue un fait incontestable et les Etats jouent selon des règles qu'ils ne maîtrisent pas - et ne remettent plus en cause sur le fond. Seules les modalités de leur mise en oeuvre peuvent encore être discutées.

jeudi, 19 novembre 2020

Voici l’équipe chargée de la politique étrangère de Joe Biden

JA20-Guyer-1.JPG

Voici l’équipe chargée de la politique étrangère de Joe Biden

Par Moon of Alabama

Comme ce blog s’intéresse souvent à la politique étrangère américaine et aux dommages qu’elle cause, un regard sur l’équipe chargée de la politique étrangère de Biden semble adéquat.

En deux mots, c’est horrible.

Accusee-d-avoir-ecoute-Donald-Trump-l-ex-conseillere-d-Obama-Susan-Rice-dement.jpg

Susan Rice, célèbre à cause de Benghazi, conseillère à la sécurité nationale sous Obama, deviendrait secrétaire d’État.

FlournoyM_WEB_HIGH.jpg

Michele Flournoy, co-fondatrice du Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNAS), deviendrait Secrétaire à la défense. Flournoy est un faucon une buse. Le CNAS est financé par les dons du « who’s-who » du complexe militaro-industriel. Elle a également co-fondé WestExec Advisors, une société de conseil qui tire les ficelles pour aider les entreprises à obtenir des contrats avec le Pentagone.

tony_blinken.jpeg

Tony Blinken, qui est sur le point de devenir le conseiller à la sécurité nationale, est également actif chez WestExec Advisors. Il a été conseiller à la sécurité nationale pour le vice-président Biden, conseiller adjoint à la sécurité nationale pour Obama et secrétaire d’État adjoint.

Tous les trois, avec Joe Biden, ont poussé à la guerre de 2003 contre l’Irak et soutenu celles que l’administration Obama a lancées ou poursuivies contre sept pays différents.

Ils continueront ces guerres et en ajouteront probablement quelques nouvelles.
Joe Biden a déclaré qu’il rétablirait l’accord nucléaire avec l’Iran, mais avec des « amendements ». Une analyse réaliste montre que l’Iran est susceptible de rejeter toute modification de l’accord initial :

L'administration Biden sera confrontée à la dure réalité quand elle réalisera que 
les amendements au JCPOA dont elle a besoin pour rendre son retour à l'accord
politiquement viable sont inacceptables pour l'Iran. La nouvelle administration
américaine se trouvera plus que probablement dans une situation où les sanctions,
y compris celles sur les exportations de pétrole, doivent être maintenues dans un
effort pour faire pression sur l'Iran afin qu'il cède aux demandes américaines de
modification du JCPOA.

Les faucons libéraux exerceront une forte pression pour terminer la guerre qu’ils avaient lancée contre la Syrie en l’intensifiant à nouveau. Trump avait mis fin au programme d’approvisionnement des djihadistes par la CIA. L’équipe de Biden pourrait bien réintroduire un tel programme.

bc9e1f7_GGGBAG590_USA-AFGHANISTAN-TALIBAN_0229_11.JPG

Susan Rice a critiqué l’accord de Doha que Trump a signé avec les talibans. Sous l’administration Biden, le niveau des troupes américaines en Afghanistan risque donc d’augmenter à nouveau.

Un changement possible pourrait intervenir dans le soutien américain à la guerre saoudienne contre le Yémen. Les Démocrates n’aiment pas Mohammad bin Salman et pourraient essayer d’utiliser la question du Yémen pour le pousser à quitter son poste de prince héritier.

Biden et son équipe ont soutenu la tentative de coup d’État au Venezuela. Ils l’ont seulement critiqué pour ne pas avoir été bien menée et vont probablement trouver leur propre « solution ».

Après quatre années de non-sens autour du RussiaGate, que Susan Rice a contribué à lancer, il est impossible de « réinitialiser » les relations avec la Russie. Biden pourrait accepter immédiatement de renouveler le traité New START qui limite les armes nucléaires stratégiques, mais il est plus probable qu’il voudra ajouter, comme dans le cas de l’accord nucléaire avec l’Iran, certains « amendements » qui seront difficiles à négocier. Sous Biden, l’Ukraine pourrait être poussée vers une autre guerre contre ses citoyens de l’Est. La Biélorussie restera sur la liste des pays visés par un « changement de régime ».

L’Asie est l’endroit où la politique de Biden pourrait être moins conflictuelle que celle de Trump :

La Chine pousserait un grand soupir de soulagement si Biden choisissait Rice comme 
secrétaire d'État. Pékin la connaît bien, car elle a joué un rôle actif dans la
refonte de la relation, de l'engagement à la concurrence sélective, qui pourrait
bien être la politique post-Trump de la Chine.

im-180926.jpg

Pour le public indien, qui est obsédé par la politique de Biden à l'égard de la 
Chine, je recommande la vidéo YouTube suivante sur l'histoire de Rice, quand elle
raconte son expérience à la NSA et la façon dont les États-Unis et la Chine ont pu
se coordonner efficacement, malgré leur rivalité stratégique, et comment la Chine
a réellement aidé l'Amérique à combattre Ebola. Il est intéressant de noter que l'enregistrement a été réalisé en avril de cette
année, dans le contexte de la pandémie du "virus de Wuhan" aux États-Unis et de la
guerre commerciale et technologique de Trump avec la Chine. En bref, Mme Rice a mis
en évidence une relation productive avec Pékin tout en partageant probablement,
avec de nombreux experts et législateurs américains en matière de politique étrangère,
un scepticisme envers la Chine.

En gros, le régime Biden/Harris sera la continuation du régime Obama. Sa politique étrangère aura des conséquences terribles pour beaucoup de gens sur cette planète.

Sur le plan intérieur, Biden/Harris ravivera tous les mauvais sentiments qui ont conduit à l’élection de Donald Trump. La démographie de l’élection ne montre aucun signe de majorité durable pour les Démocrates.

Il est donc très probable que Trump, ou un Républicain populiste plus compétent et donc plus dangereux, remportera à nouveau la victoire en 2024.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone

dimanche, 15 novembre 2020

Élections aux USA: lettre de Dominique Delawarde à ses amis

image_0932250_20201114_ob_812925_trump-bident.jpeg

Élections aux USA: lettre de Dominique Delawarde à ses amis

13 novembre 2020

Mes chers amis,

    Général-Dominique-Delawarde-300x292.jpgNombre d'entre vous m'ont demandé quel était mon opinion sur les événements qui se sont déroulés aux USA entre le 3 novembre et ce jour dans le cadre de l'élection présidentielle américaine. Ma double casquette d'expert du renseignement et de spécialiste des États-Unis m'a valu de nombreuses questions que je résumerai en deux grandes séries:

     1 – Y-a-t-il eu fraude électorale et l'hypothèse d'un coup d'état visant à inverser le résultat  de l'élection est -elle crédible ?

   2 – Si Biden devait être élu le 8 décembre prochain et intronisé le 20 janvier 2021, quelles conséquences faudrait-il attendre de sa prise de pouvoir.

    Je vais m'efforcer de répondre clairement à ces deux questions dans les lignes qui suivent.

***

Conflits d'intérêt de l'auteur ?

    Il est important pour chacun d'entre vous de savoir, avant d'entamer la lecture de ma lettre, si son auteur a un quelconque conflit d'intérêt pouvant orienter son propos sur le sujet traité.

    Ma réponse est non. J'ai bien vécu aux USA, dans le Kansas, sous administration démocrate (Clinton) entre 1995 et 1998,  époque dont je garde un excellent souvenir. J'ai effectué de multiples autres séjours aux USA, avant et après cet épisode professionnel, pour rendre visite à ma nombreuse famille proche qui compte 3 de mes sœurs et 48 de leurs descendants directs, tous  citoyens américains et résidant dans divers états gouvernés tant par les démocrates que par les républicains. J'ai visité 46 des 50 états de l'Union. La «Meritorius Service Medal» US m'a été remise à l'été 1998 dans un pays sous leadership démocrate. Je ne suis membre d'aucun des principaux partis politiques français (LR, PS, RN, Insoumis, LREM-Modem, EELV).

    Si ma sévérité s'exerce parfois avec véhémence sur les «gouvernances» américaines, démocrates ou républicaines, elle ne s'adresse jamais au peuple américain qui, comme beaucoup d'autres peuples, est plutôt généreux et sincère, mais naïf et manipulé.

    Je suis devenu très réservé, voire hostile à l'OTAN, ayant constaté ses dérives depuis 1990, dans le cadre de mes fonctions: http://www.revuemethode.org/m042017.html

    Mon expérience du renseignement m'a conduit à n'accorder qu'une crédibilité de plus en plus faible à l'énorme majorité des agences de presse et des médias mainstream, occidentaux en particulier. https://reseauinternational.net/le-grand-naufrage-des-med...

    Je n'apprécie pas l'action et/ou «l'influence puissante et nocive des lobbies» transnationaux sur la marche du monde, que ces lobbies soient financiers, médiatiques, communautaires, ou de toute autre nature.

    L'auteur ayant mis les choses au clair, passons au vif du sujet.

_114606887_index_promo_simple_guide_976_v7.jpg

Contexte pré-electoral de la présidentielle américaine.

    Depuis l'échec d'Hillary Clinton à l'élection de 2016, les USA se sont profondément divisés en 2 camps irréconciliables, qui se détestent et sont désormais engagés dans un combat «à mort». Contrairement à ce que les gens pensent en France ou en Europe, ces deux camps ne sont pas les camps républicain et démocrate qui ne constituent que les parties émergées de l'iceberg. Ces deux camps sont les tenants de deux conceptions du monde opposées: les «souverainistes» et les «mondialistes». On retrouve les représentants des «mondialistes» majoritairement chez les démocrates, mais on en trouve aussi, en  moindre proportion, chez les républicains.

    A la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le 24 septembre 2019, Donald Trump a clairement choisi son camp, exprimé sa vision du monde et déclaré la guerre aux mondialistes en déclarant: «Comme mon pays bien-aimé, toutes les nations présentes dans cette enceinte  ont une histoire, une culture et un héritage qu'elles   chérissent et qui méritent d'être défendus et célébrés, et qui nous donnent une force et un potentiel particulier. Le monde libre doit embrasser ses fondations « nationales». Il ne doit pas chercher à en faire table rase et à les remplacer…..»

    Il a ajouté quelques secondes après: «Si vous voulez la liberté, soyez fiers de votre pays, si vous voulez la démocratie, accrochez vous à votre souveraineté, si vous voulez la paix, aimez votre nation. Les  chefs d'état avisés font toujours passer l'intérêt de leur propre pays en premier. L'avenir n'appartient pas aux mondialistes, l'avenir appartient aux patriotes. L'avenir appartient aux nations indépendantes et souveraines qui protègent leurs citoyens, respectent leurs voisins et acceptent les différences qui rendent chaque pays spécial et unique. 

https://www.youtube.com/watch?v=dxNkhsihHHg&feature=y...

    Chacun peut comprendre qu'un tel discours puisse susciter l'adhésion d'une large part de la population américaine: plus de 73 millions de votes «Trump» comptabilisés en novembre 2020 soit 10 millions de plus qu'en 2016 où il avait obtenu moins de 63 millions de suffrages)….. Pour tous ceux qui croyaient que Trump était en perte de vitesse, ce +15% est une immense surprise, comme en 2016.

2020-09-10-vote-correspondace-1920x1080-1-1200x675.jpg

Le camp des mondialistes ne peut évidemment pas accepter un tel «discours-programme». Il va donc faire tout ce qui est en son pouvoir pour barrer la route de la ré-élection au président sortant. Majoritaire dans «l'état profond US» (deep state), contrôlant la finance et les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazone, Microsoft et Tweeter), contrôlant aussi la quasi-totalité des médias mainstream et des agences de presse anglo-saxonnes et européennes, le camp des mondialistes va coordonner l'action de ses «bras armés» pour tenter de sortir Donald Trump de la présidence des USA.

    Le président Trump, de son côté, n'est ni stupide, ni seul. Il dispose d'un très fort soutien populaire, d'une majorité au Sénat, à la Cour Suprême et 27 des 50 gouverneurs des États de l'Union sont républicains. A la chambre des représentants, il vient de réduire l'écart qui séparait son camp républicain du camp démocrate de 12 sièges (pour l'instant…) Il a mis en place une administration fédérale qui lui est majoritairement fidèle (pas totalement …). Il a changé une majorité des juges fédéraux. Il a résisté victorieusement à deux tentatives de l'état profond et des démocrates de le destituer (L'affaire du Russiagate montée de toute pièce dès 2016 et qui a fait flop ….. parce qu'elle était «bidon» et que les enquêteurs, les juges et l'opinion publique US ont fini par s'en apercevoir,  et la tentative de destitution par la Chambre des représentants qui a tourné court au Sénat en 2019…..

    Par ailleurs Trump est lucide lorsqu'il dit dans son dernier discours électoral du 2 novembre 2020, en Caroline du Nord : «S'il y a une chose que j'ai faite au cours de mon mandat, c'est de mettre en évidence la malhonnêteté des médias.» Les médias mainstream US ont toujours suscité et soutenu les actions anti-Trump.     https://www.realclearpolitics.com/video/2020/11/02/trump_...

    C'est donc dans ce contexte de tensions extrêmes et au terme d'une campagne électorale au cours de laquelle tous les coups les plus tordus ont été observés, de part et d'autre, que survient le scrutin du 3 novembre 2020.

B9725149634Z.1_20201104130449_000+G7FH0MD6S.2-0.jpg

Les médias et les instituts de sondage américains ont-ils été honnêtes, lors de la campagne électorale ou ont-ils cherché à manipuler l'opinion ?

    Les médias mainstream US, tout comme les médias européens d'ailleurs, ne brillent pas par leur honnêteté, leur pluralité et leur impartialité. Contrôlés par une poignée de milliardaires, ces médias défendent les causes et les intérêts qui sont ceux de leurs «patrons», membres actifs ou simples collaborateurs de l'état profond. Tous les moyens sont bons, y compris, les mensonges les plus éhontés. On met en évidence tout ce qui porte préjudice à l'adversaire (Trump), on occulte tout ce qui pourrait porter préjudice au camp que l'on défend (Biden). Les journalistes ne peuvent faire carrière que s'ils se soumettent et/ou s'autocensurent. On se trouve aujourd'hui dans une situation de «guerre de l'information» électorale:  https://reseauinternational.net/la-guerre-de-linformation/ . Le commun des mortels a beaucoup de difficultés à s'informer correctement. https://reseauinternational.net/etre-bien-informe-ca-se-m...

    Depuis 4 ans déjà, ces médias US, parfaitement relayés par les médias «frères» européens n'ont eu de cesse, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, de noircir l'image du président Trump dans l'opinion publique US, occidentale et mondiale. Dans les mois précédant l'élection, ils se sont appuyés sur des sondages largement biaisés pour faire croire au peuple américain et au monde, comme en 2016, que l'élection était «pliée» et qu'une grande vague démocrate allait submerger le pays. Pour ne donner que l'exemple de la Floride, une forte majorité des sondages dans les 4 jours précédant le scrutin donnait Biden gagnant de 1 à 5 points. C'est Trump qui l'a emporté de 3,4 points. Les écarts constatés entre ces derniers sondages et le résultat du scrutin sont tels qu'ils ne relevaient pas de la marge d'erreur, mais du mensonge manipulateur, intéressé, et ...éhonté. Ces sondages et articles mensongers ont été appliqués à la quasi totalité des états de l'Union. Les scores de Trump et du parti républicain, au jour de l'élection, ont révélé l'ampleur de ces «mensonges-manipulateurs» médiatiques et sondagiers pré-électoraux.

L'Hypothèse d'une fraude importante appliquée à quelques états clefs le jour du scrutin est-elle crédible?

    Mon intime conviction me dit que oui car il y a, à mes yeux, trop d'indices concordants pour permettre à la meute «médiatique» occidentale, dont nous savons qui la contrôle, de me convaincre du contraire. Les présidents chinois et russes ne s'y sont pas trompés en attendant la proclamation du résultats officiels, qui n'interviendra que le 8 décembre, avant de féliciter le vainqueur, lorsqu'il sera vraiment connu.

MODE_D-EMPLOI-USA2020.jpg

Voici les éléments qui me font douter de l'honnêteté du scrutin.

1 - Il y a eu cette précipitation curieuse, voire suspecte de la meute médiatique US, suivie par la meute «soeur» de l'UE dont nous savons qui la contrôle, à vouloir imposer un vainqueur alors que les résultats officiels de 5 ou 6 états ne sont pas encore connus. Nous savons tous que ces médias US sont «partisans» et qu'ils sont les plus farouches adversaires de Trump. Nous connaissons leur habitude récurrente à vouloir critiquer, contester, modifier, ne pas reconnaître, remettre en cause tous les résultats électoraux qui ne leur conviennent pas sur la planète (Syrie 2014, Venezuela 2018, Bolivie 2019, Biélorussie 2020 pour n'en citer que quatre). Nous connaissons aussi leur propension à vouloir promouvoir, voire imposer le candidat qui leur convient même lorsque celui ci est très minoritaire dans le pays (France 2017, Bolivie 2019, Biélorussie 2020, Navalny qui ne représente strictement rien en Russie, mais qui nous est «vendu», par nos médias, comme le challenger numéro un de Poutine.)

2 – Il y a ces actions très inhabituelles de Google, Face book, You tube, Twitter censurant purement et simplement le Président en exercice des États-Unis, en agissant de concert et simultanément. Cette collusion évidente de ces grandes sociétés de service, dont nous savons qui les contrôle, n'est tout simplement pas «naturelle», ni démocratique ….

3 – Pour la première fois dans l'histoire des USA, le vote par correspondance a été massivement utilisé puisque plus de 42% des électeurs qui se sont exprimés l'ont fait par correspondance (plus de 64 millions). Il est mondialement reconnu que ce type de vote favorise la fraude électorale. 

bc0e20d9-1a9d-11eb-b8ad-02fe89184577.jpg

Le vote par correspondance a d'ailleurs été supprimé en France en 1975 parce qu'il était jugé propice à la fraude électorale. https://www.lemonde.fr/archives/article/1975/11/13/pour-r...

    Il est, soit dit en passant, étrange que des députés de la majorité LREM

cherchent aujourd'hui à rétablir, en France, le vote par correspondance,

en profitant de l'opportunité «Covid».

http://www.francetvinfo.fr/elections/regionales/des-deput...

Auraient-ils l'intention, eux aussi, de rouvrir plus largement les possibilités

de fraude en France et de faire bourrer les urnes de leur circonscription

pour se faire réélire au prochain scrutin ?…..

    Prétendre aujourd'hui qu'il n'y a pas eu la moindre fraude électorale aux USA avec 64 millions de votes par correspondance n'est tout simplement pas crédible.   

    Sans reprendre à mon compte l'ensemble des fraudes dénoncées par les républicains,  et énumérées dans cet article: http://www.profession-gendarme.com/etats-unis-la-tempete-...   je retiendrai, tout de même, un seul exemple, reconnu par les deux partis, démocrate et républicain, et qui est donc ni contestable, ni contesté.

    Selon son propre aveu au New York Times, Abigail Bowen, la greffière des élections du comté de Shiawassee dans le Michigan a ajouté, par erreur selon elle, un zéro en trop au décompte des voix de Joe Biden. Au lieu d’entrer 15.371 voix en faveur du démocrate, son équipe a ajouté 150.371. La touche 0 n'étant pas, sur un clavier d'ordinateur, voisine de la touche 5 ou de la touche 3, plaider l'erreur involontaire paraît bien étrange …. Elle ajoute avoir été notifiée de l’erreur 20 minutes plus tard et l’avoir corrigée ensuite. (Heureusement que quelqu'un s'est aperçu de cette erreur dont tout semble indiquer qu'elle était volontaire…..)

    C'est très bien que cette erreur ait été rectifiée, mais cela pose tout de même questions : 

Combien d'«erreurs» de 0 de ce genre ont-elles été commises, volontairement ou non ? …..

Combien d'«erreurs» de ce genre ont elles été repérées, notifiées et corrigées ? …..

Combien de ces «erreurs» ont-elles été validées dans le décompte final ?

838_20201022_105554-01.jpg

Un candidat, démocrate ou républicain, est-il fondé ou non à demander un recomptage lorsque l'écart dans le résultat est dans la marge des 1% dans un des États de l'Union ? Cela ne se fait-il pas dans toutes les démocraties dignes de ce nom ? Est-ce aux médias de proclamer un vainqueur sans disposer de résultats validés ?

    J'observe que, dans cette marge de 1%, se trouvent les résultats de 5 états qualifiés de swing states: L'Arizona, la Georgie, le Wisconsin, la Pensylvanie et le Nevada. http://nypost.com/2020/11/08/if-theres-fraud-in-the-2020-... Dans ces 5 états, Trump était en tête mais Biden aurait repris l'avantage de quelques milliers de voix dans tous ces états grâce à l'arrivée opportune, miraculeuse, massive et soudaine, en fin de dépouillement du scrutin, de votes par correspondance qui lui auraient été très, très, très favorables.

    Vous l'aurez compris le vote par correspondance est, pour moi, la porte ouverte à la fraude. Lorsque ce vote par correspondance est massif, la fraude peut être importante et largement suffisante pour inverser un résultat dans la marge des 1%. Il est infiniment peu probable qu'il n'y ait pas eu de fraudes. Je me garderai bien de dire à qui cette fraude a profité et je ne suis pas sûr qu'on puisse en avoir un jour toutes les preuves. Je dis simplement que les médias mainstream «bisounours» US et européens qui aimeraient refuser à Trump le droit aux recomptages, aux enquêtes et aux vérifications mais qui, lorsqu'il s'agit d'autres pays, sont très regardants sur les comptages, et crient facilement «à la fraude électorale» ne se grandissent pas. Nous savions que la France et ses journalistes qui se moquent du perdant présumé, parce qu'il s'appelle Trump, donnaient l'image d'une «médiocre'atie», mais doit-elle devenir aussi une média'cratie qui tente de nous imposer nos Présidents et tout ce qu'il faut penser, sur tous les sujets ?

    Il est, soit dit en passant, étrange que des députés de la majorité LREM

cherchent aujourd'hui à rétablir, en France, le vote par correspondance,

en profitant de l'opportunité «Covid».

http://www.francetvinfo.fr/elections/regionales/des-deput...

Auraient-ils l'intention, eux aussi, de rouvrir plus largement les possibilités

de fraude en France et de faire bourrer les urnes de leur circonscription

pour se faire réélire au prochain scrutin ?…..

    Prétendre aujourd'hui qu'il n'y a pas eu la moindre fraude électorale aux USA avec 64 millions de votes par correspondance n'est tout simplement pas crédible.

    Sans reprendre à mon compte l'ensemble des fraudes dénoncées par les républicains,  et énumérées dans cet article: http://www.profession-gendarme.com/etats-unis-la-tempete-...   je retiendrai, tout de même, un seul exemple, reconnu par les deux partis, démocrate et républicain, et qui est donc ni contestable, ni contesté.

    Selon son propre aveu au New York Times, Abigail Bowen, la greffière des élections du comté de Shiawassee dans le Michigan a ajouté, par erreur selon elle, un zéro en trop au décompte des voix de Joe Biden. Au lieu d’entrer 15.371 voix en faveur du démocrate, son équipe a ajouté 150.371. La touche 0 n'étant pas, sur un clavier d'ordinateur, voisine de la touche 5 ou de la touche 3, plaider l'erreur involontaire paraît bien étrange …. Elle ajoute avoir été notifiée de l’erreur 20 minutes plus tard et l’avoir corrigée ensuite. (Heureusement que quelqu'un s'est aperçu de cette erreur dont tout semble indiquer qu'elle était volontaire…..)

    C'est très bien que cette erreur ait été rectifiée, mais cela pose tout de même questions : 

Combien d'«erreurs» de 0 de ce genre ont-elles été commises, volontairement ou non ? …..

Combien d'«erreurs» de ce genre ont elles été repérées, notifiées et corrigées ? …..

Combien de ces «erreurs» ont-elles été validées dans le décompte final ?

Un candidat, démocrate ou républicain, est-il fondé ou non à demander un recomptage lorsque l'écart dans le résultat est dans la marge des 1% dans un des États de l'Union ? Cela ne se fait-il pas dans toutes les démocraties dignes de ce nom ? Est-ce aux médias de proclamer un vainqueur sans disposer de résultats validés ?

    J'observe que, dans cette marge de 1%, se trouvent les résultats de 5 états qualifiés de swing states: L'Arizona, la Georgie, le Wisconsin, la Pensylvanie et le Nevada. https://nypost.com/2020/11/08/if-theres-fraud-in-the-2020... Dans ces 5 états, Trump était en tête mais Biden aurait repris l'avantage de quelques milliers de voix dans tous ces états grâce à l'arrivée opportune, miraculeuse, massive et soudaine, en fin de dépouillement du scrutin, de votes par correspondance qui lui auraient été très, très, très favorables.

cover-r4x3w1000-5f86ddfc48027-715e368d94fb5a0061e4e6c4dd8b4f275b318059-jpg.jpg

Vous l'aurez compris le vote par correspondance est, pour moi, la porte ouverte à la fraude. Lorsque ce vote par correspondance est massif, la fraude peut être importante et largement suffisante pour inverser un résultat dans la marge des 1%. Il est infiniment peu probable qu'il n'y ait pas eu de fraudes. Je me garderai bien de dire à qui cette fraude a profité et je ne suis pas sûr qu'on puisse en avoir un jour toutes les preuves. Je dis simplement que les médias mainstream «bisounours» US et européens qui aimeraient refuser à Trump le droit aux recomptages, aux enquêtes et aux vérifications mais qui, lorsqu'il s'agit d'autres pays, sont très regardants sur les comptages, et crient facilement «à la fraude électorale» ne se grandissent pas. Nous savions que la France et ses journalistes qui se moquent du perdant présumé, parce qu'il s'appelle Trump, donnaient l'image d'une «médiocre'atie», mais doit-elle devenir aussi une média'cratie qui tente de nous imposer nos Présidents et tout ce qu'il faut penser, sur tous les sujets ?

Dominique Delawarde: général (2s), ancien chef du bureau Situation-Renseignement-Guerre Électronique de l’Etat-major Interarmées de Planification Opérationnelle.

Par Dominique Delawarde, sur "France-Irak Actualité":  Cliquer ici