vendredi, 01 septembre 2023
9/11: Origines et développement du néolibéralisme
9/11: Origines et développement du néolibéralisme
Carlos X. Blanco
Le néolibéralisme a commencé le 11 septembre. Mais ce n'est pas le 11 septembre 2001, date à laquelle ont été commis les attentats contre les tours jumelles de New York, causant des milliers de morts dans cette ville et, immédiatement après, des centaines de milliers d'autres dans le reste du monde, avec la pléthore des guerres "justifiées" par l'Empire, victime de ces attentats. Non : le libéralisme a commencé exactement trois décennies plus tôt : le 11 septembre 1973. Cette terrible date inaugurale a également eu lieu dans les Amériques, mais dans l'hémisphère sud : au Chili.
Dans une démocratie consolidée, dans l'une des républiques hispaniques les plus avancées sur le plan éducatif et social, dirigée par un gouvernement désireux d'exercer sa souveraineté sur les ressources du pays et au profit de son peuple, c'est-à-dire la démocratie chilienne, les néolibéraux de Chicago ont décidé d'entreprendre une expérience.
Leur premier 11 septembre destiné à changer le monde est, comme le second, sans subtilité. Bombarder le palais présidentiel, faire descendre des chars dans les rues, utiliser des troupes et des avions pour intimider la population. Arrêter, torturer et assassiner des milliers de personnes. Instaurer un régime de terrorisme d'État dans lequel l'État devient un instrument féroce contre son propre peuple, et où les forces armées - qui ont juré de défendre leur patrie et de défendre leur peuple, auquel elles appartiennent - sont transformées en gorilles et en voyous à la solde d'une mafia étrangère d'économistes yankees. Une mafia dirigée par les Friedman et les Hayek, loués et fêtés dans tout l'Occident, endoctrinés dans des théories ridicules de "liberté" qui, dans l'économie orthodoxe du monde capitaliste bourgeois lui-même, étaient minoritaires. Mais vous savez que les théories les plus anthropologiquement absurdes, si elles sont soutenues par la CIA, le Pentagone et des millions d'euros d'armes et de pots-de-vin, sont des doctrines qui sont souvent imposées.
La dictature militaire, comme je l'ai lu ici chez de nombreux libéraux anglophiles, ferait partie de la "morbidité hispanique". Si l'on regarde l'Espagne en 1973, on y voit aussi un régime général né d'une violence originelle et sans démocratie dans le pays depuis 1939, ou même avant, si l'on considère le coup d'État ("soulèvement") de 1936. Si l'on remonte au moins jusqu'à la guerre d'indépendance contre Napoléon, tout le 19ème siècle espagnol, ainsi que celui de l'Amérique latine, n'est qu'une suite de "coups d'État" et de "soulèvements" militaires (les "espadones"). Il semble que les coups d'État et l'allergie à la démocratie soient dans le sang des Espagnols des deux hémisphères.
J'ai toujours trouvé ironique que les amis de la légende noire anti-hispanique dénoncent avec une telle régularité la "morbidité hispanique" des dictatures militaires et, en même temps, se taisent sur les machinations britanniques et yankees qui peuvent si souvent les expliquer. La prétendue "morbidité" de la race hispanique devrait plutôt être considérée comme une double morbidité : la morbidité des Anglo-Saxons, depuis qu'ils sont devenus un peuple de pirates, c'est-à-dire depuis le 16ème siècle, un peuple et un royaume de pirates consistant à briser des nations et à réduire des peuples en esclavage. L'idiotie hispanique, je veux bien le reconnaître, consiste à les laisser faire. Mais l'impitoyabilité pirate et prédatrice des deux empires anglo-saxons ne me semble pas pouvoir être sérieusement liée à un quelconque idéal de "liberté". Nos libéraux et néo-libéraux, même s'ils maltraitent la langue de Cervantès, le font.
Ce premier 11 septembre a été terrible. Autour de lui, le continent américain était rempli de dictatures militaires. En 1976, la démocratie argentine survivait à peine, mais un coup d'État à cette date y mit fin et installa un régime de terreur, frère de celui du Chili en termes de férocité. La stratégie néolibérale des Américains était implacable : la liberté des marchés exigeait la réification et l'avilissement maximum du peuple. Torture, mort, disparition, extinction de la loi, vol d'enfants, techniques de terreur psychologique... Exactement ce que nous voyons aujourd'hui dans le "jardin" ukrainien de Zelensky et Borrell, mais que nous avons connu il y a plusieurs décennies en Amérique latine.
Comme le disent d'éminents philosophes italiens (Preve, Lazzarato, Fusaro), le néolibéralisme n'est pas exactement une phase ou un ornement idéologique du capitalisme. En réalité, le néolibéralisme est la méthode de "gouvernance" de l'empire américain, avec l'aide des vestiges mourants de l'empire britannique (non moins dangereux) pour préserver ses taux de profit et ses activités d'extraction prédatrices, même au prix du maintien du chaos. Son "ordre" n'est rien d'autre que la production croissante du chaos. Ce chaos grandit et se répand au sein même des populations des empires pirates. Les Américains "moyens" ne comprennent pas pourquoi tant de guerres à l'étranger, tant d'impérialisme et tant de pillage ne signifient pas une amélioration pour eux. Cette situation, qui pourrait être interprétée comme la situation habituelle dans l'histoire des empires (les bénéfices d'un empire prédateur vont principalement à une élite et le peuple est laissé à lui-même), est néanmoins différente et unique dans l'histoire : jamais un empire n'a généré autant de chaos autour de lui et dans ses propres entrailles, et ce non pas pour son propre bénéfice, mais pour les élites privées, anonymes et cachées qui le dirigent. Jamais l'État impérial n'a été instrumentalisé à ce point. L'Empire yankee est aujourd'hui un cheval emballé qui semble n'obéir qu'à un cavalier fou, fonçant tête baissée vers l'abîme. Le cheval détruit tout sur son passage et n'est efficace que dans ses effets destructeurs, jamais dans ses effets positifs.
Lorsque Naomi Klein, au début du siècle, a développé sa Shock Doctrine (2007), elle a eu raison d'inclure les techniques psychologiques d'endoctrinement, de terrorisme et de vidage de conscience parmi les armes les plus efficaces des Américains (et des Anglo-Saxons) pour compléter l'action de leurs militaires - nationaux ou étrangers -, de la contre-guérilla et des politiciens autochtones perfides. L'École de Francfort elle-même avait proposé des résultats psychosociaux allant dans le même sens pendant une grande partie du siècle précédent. Des résultats sur les techniques mentales et médiatiques qui pouvaient être perçus de manière ambiguë : comme une dénonciation de ce que le capitalisme a l'intention de nous faire, ou comme des outils au service du capitalisme lui-même, qui, de manière suspecte, finançait une école "critique", oui, très critique, mais qui, en même temps, n'était pas une école "critique", mais une école "critique". Elle était ouvertement antisoviétique, et remplaçait la "science révolutionnaire" par une approche "critique" qui n'était en réalité qu'un nouveau conformisme, pas du tout mal à l'aise avec le dollar qui la payait.
Vingt ans après la chute des tours jumelles et la croisade américaine contre l'"Axe du mal", et un demi-siècle après le coup d'État néolibéral confié à Pinochet et à sa junte militaire, il convient de faire le point et de dessiner un paysage conceptuel très fin et rigoureux du néolibéralisme. Le penseur franco-italien (fortement contaminé par le jargon philosophico-psychanalytique des penseurs français des années 1970), Maurizio Lazzarato (1955), est actuellement l'un des meilleurs analystes de l'"Empire du dollar". En se soumettant à cette monnaie, une grande partie des nations du monde finance le chaos consubstantiel au mode de "gouvernance" que l'empire yankee exerce sur la planète. Aucune des puissances qui existaient en 1898 n'a tenu tête au mastodonte yankee ; elles ont cru pouvoir trouver un modus vivendi avec la pseudo-engeance nationale qui était alors une puissance émergente ayant porté le coup de grâce à l'empire espagnol dans une guerre illégale contre la momie qui conservait encore des prolongements outre-mer en Asie et dans les Caraïbes.
Le monde a fermé les yeux à la fin du 19ème siècle et n'a pas voulu comprendre ce qui se préparait : la combinaison des techniques journalistiques les plus sournoises (véritable "ingénierie sociale" de l'époque) avec la pratique du génocide de masse : camps d'extermination, terrorisme colonial par massacres systématiques, comme le million d'ex-espagnols philippins exécutés dès la "libération" de l'archipel.
Le monde se réjouit de la montée en puissance de la "jeune nation américaine" et de la ramification de ses tentacules, d'abord aux dépens de l'Espagne, puis aux dépens de tous les autres. L'ingénierie sociale et le terrorisme psychologique très efficaces des Américains gagneront les batailles les plus difficiles, celles que les marines, toujours douteux en termes de virilité et de qualité militaire professionnelle, ne pourront pas gagner à eux seuls.
L'Europe est tombée aux pieds de l'empire du dollar lorsque la guerre a éclaté en 1914. Lazzarato a tout à fait raison de qualifier cette catastrophe de "guerre civile". Les guerres du dollar sont toutes des guerres civiles, même si le carnage nécessite des drapeaux "nationalistes". Les ouvriers allemands tirent de leurs tranchées sur les ouvriers français ou anglais, et vice-versa : c'est la fin de l'internationalisme. Il n'y a plus d'histoire à raconter. Le socialisme a toujours été et sera toujours un socialisme national. Une autre chose est qu'un jour le moral des peuples atteindra des sommets et qu'une véritable solidarité entre les peuples s'établira au-dessus des machinations de leurs élites respectives, c'est-à-dire au-dessus des desseins et des machinations du Capital. Mais à quoi bon faire une "histoire de l'avenir", à quoi bon souhaiter une boule de cristal pour y voir, au fond, nos désirs les plus candides et non l'avenir réel ?
Lazzarato décèle dans la dette le principal mécanisme de domination de notre époque. Les individus et les peuples sont pris au piège d'un dispositif infernal, d'un véritable esclavage. L'"aide", si elle est acceptée, signifie une perte de souveraineté, une perte de décision sur les questions ultimes et transcendantales. L'économie mondiale, financiarisée à outrance, est un immense piège qui attire, comme les toiles d'une araignée mortelle, les unités susceptibles de s'endetter par des mécanismes financiers indépendants du degré de richesse ou de misère de l'entreprise ou du peuple endetté. Cela signifie que ce ne sont pas nécessairement ceux qui "n'ont pas" d'argent à payer qui s'endettent, mais ceux qui en ont déjà, mais qui ont "besoin de plus", qui s'endettent souvent. Beaucoup d'entreprises, d'individus et d'États atteignent cette catastrophe de l'endettement sans retour précisément parce qu'ils souffrent du "développementalisme", de la "croissance". Accroissant leurs besoins par l'accumulation de richesses et la nécessité d'une "croissance soutenue", ils se soumettent aux règles étrangères de la financiarisation de l'économie et perdent toute souveraineté.
À la souveraineté économique s'ajoute la souveraineté éducative, culturelle et diplomatique. Les pays et les peuples destinés à disparaître (l'Espagne en fait partie, ne vous y trompez pas) sont ceux qui s'obstinent à céder d'immenses pans de leur souveraineté dans toutes sortes de chapitres sous prétexte de "financer" un développement qui n'en est pas un. Tous les secteurs directement productifs sont détruits : agricoles, industriels. Il ne reste pratiquement plus rien du secteur des services où se nichent les pires larves de la surexploitation et du "précariat". Le néolibéralisme n'est donc pas le capitalisme. Le néolibéralisme est plutôt une certaine combinaison synergique de manipulations et de violences sociales et psychologiques permettant à quelques élites très déterminées d'imposer leur empire du chaos et de maintenir ainsi leur domination mondiale sur le plus grand nombre possible d'individus, d'entreprises, de peuples et d'États. Il est clair que l'analyse marxiste classique qui parle d'une dialectique bipolaire entre le Capital et le Travail est une analyse trop abstraite, qui ne mène en aucun cas à une "lutte finale", comme le chante l'Internationale. Il est clair, après ce premier 11 septembre qu'a été le coup d'Etat chilien, que le capitalisme pouvait (et peut d'ailleurs) suivre plusieurs voies d'évolution. Nous le verrons bientôt dans le feu des mouvements des Russes, des Chinois, des Indiens, de l'ensemble des pays BRICS. Le capitalisme est toujours le capitalisme, et cela inclut l'exploitation de la force de travail. Voilà pour ce qui est de l'analyse marxiste classique. Mais ce qu'il faut approfondir, voire bouleverser, c'est l'étude du capitalisme néolibéral. Cette sous-espèce est un conglomérat dans lequel, comme le disent Fusaro, Lazzarato, Douguine et d'autres, il n'y a pas de lignes de fracture entre la guerre, l'exploitation économique, la violence psychosociale. C'est une unité entière, granitique, qui étend ses griffes sur le globe et sur les hommes, quelle que soit leur condition. Le capital ainsi muté en néolibéralisme "hait tout le monde" et est une hyperbombe atomique : il est la menace permanente et définitive pour la vie - et pas seulement la vie humaine - sur cette planète.
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Il y a 100 ans, mourait Vilfredo Pareto. Winfried Knörzer nous rappelle l'importance de son oeuvre
Il y a 100 ans, mourait Vilfredo Pareto. Winfried Knörzer nous rappelle l'importance de son oeuvre
Source: https://sezession.de/67937/vor-100-jahren-verstarb-vilfredo-pareto
Vilfredo Pareto (1848 - 1923) est un classique de l'économie politique et de la sociologie. Comme c'est souvent le cas avec les classiques, Pareto est souvent mentionné, mais rarement lu.
Les manuels d'histoire de la sociologie traitent de lui de manière obligatoire, mais la traduction française de son œuvre principale, Trattato di sociologia generale, qui se limitait de toute façon aux chapitres les plus importants, est épuisée depuis des décennies. Seul un recueil d'articles sélectionnés est actuellement disponible en Allemagne. Les efforts méritoires de Gottfried Eisermann dans les années 1960 pour faire connaître Pareto dans notre pays sont tombés à l'eau.
Pareto est encore populaire aujourd'hui grâce à l'une de ses nombreuses contributions à la théorie de l'utilité - la règle dite 80 : 20 (principe de Pareto). Exemple : si vous nettoyez une pièce encombrée de déchets, vous avez déjà mis de l'ordre à 80% avec 20% de l'effort total ; pour ranger les objets restants de manière judicieuse, un effort toujours plus important est nécessaire.
Les hypothèses de base de la théorie de l'utilité ont également influencé les travaux sociologiques ultérieurs de Pareto. Pour analyser les actions des personnes, il ne faut pas partir d'un homo oeconomicus construit de manière abstraite, qui s'oriente sur le marché uniquement en fonction du rapport entre l'offre et la demande, mais il faut observer les actions qui ont réellement lieu et essayer de comprendre leurs motivations. La notion d'utilité fait elle-même le lien entre l'économie et la sociologie ; il ne s'agit pas d'une donnée rationnelle, car l'"utilité" dépend du contexte.
Si l'on se penche sur le portrait intellectuel de Pareto, les zones d'ombre et de lumière apparaissent dans un contraste saisissant. Il a été ingénieur pendant vingt ans et a donc été particulièrement influencé par l'esprit positiviste de son époque. Les sciences naturelles étaient son modèle, c'est pourquoi il s'est toujours efforcé d'appliquer leur modèle de connaissance aux sciences sociales.
En tant que positiviste, il pensait qu'il était possible de découvrir une vérité objective en se débarrassant des préjugés de la doctrine dominante et de ses propres préjugés. Mais c'est précisément cette croyance qui l'a conduit au-delà du positivisme, puisqu'elle l'a amené à pousser la recherche de la vérité jusqu'à ses ultimes conséquences. Il a en effet découvert que l'action humaine était bien moins déterminée par la raison que ne le prétendait la science.
Chaque ligne de son œuvre témoigne de son étonnement et parfois de son indignation face au fait que le monde n'est pas aussi raisonnable qu'il devrait l'être. Cette prise de conscience a eu deux conséquences : d'une part, elle lui a permis d'acquérir une vision du monde sans illusion et sans jugement de valeur, ce qui lui a permis de mettre à nu, par l'interprétation, les motivations qui sous-tendent les phénomènes sociaux. Cet art de l'interprétation fait la force de Pareto.
D'autre part, il a tenté d'extraire du chaos varié des actions non rationnelles un ordre analysable rationnellement sous la forme d'un système. Avec cette approche, il est cependant retombé derrière le positivisme, dans une taxinomie baroque avec des classifications confuses et des déductions abstruses.
Ce n'est pas grâce à sa théorie, mais en dépit de celle-ci, que Pareto est parvenu à ses conclusions révolutionnaires sur le fonctionnement des processus sociaux. Le système sociologique de Pareto est en quelque sorte la dérivation de ses connaissances intuitives. La faiblesse de la construction du système de Pareto apparaît déjà dans l'un de ses éléments centraux : la définition des résidus. Même les interprètes les plus bienveillants ont reproché à cette définition son manque de cohérence. Les résidus sont des complexes idéaux de motivation, souvent appelés simplement instincts par Pareto. Pareto interprète l'action sociale en la ramenant aux résidus qui la sous-tendent. Seuls les deux premiers résidus d'un groupe de six ont acquis une notoriété générale.
Le contenu de "l'instinct de combinaison" est relativement précis : il comprend une attitude progressive, la recherche de la nouveauté, l'audace, l'utilisation de la ruse et de la persuasion dans les relations humaines et de l'imagination dans le travail créatif. Cette disposition mentale s'incarne dans les idéaux-types du spéculateur en économie et du renard en politique. Ce résidu passe au premier plan dans les époques hautement civilisées. Lorsque ce type est parvenu au leadership, il règne par consensus.
La deuxième catégorie s'intitule "Persistance des agrégats". Elle est incarnée par les types du rentier et du lion. Le retraité vit de ses économies, de ses avantages, de ses privilèges ou d'autres revenus fixes et est donc réticent au changement ; il est passif et anxieux. Le Lion tire sa confiance en lui de sa force et de son agressivité ; il domine par la violence.
Cependant, les dispositions mentales des deux types s'excluent mutuellement : On ne peut pas être à la fois passif et agressif, prendre le pouvoir par la force et avoir peur du changement.
Malgré ce manque de précision définitionnelle, le génie de Pareto apparaît toutefois ici, car en distinguant ces deux types, il a anticipé presque mot pour mot celui de Daniel Goodhart entre les "somewheres" et les "anywheres" : "Dans la première catégorie se trouvent les "enracinés", dans la seconde les "déracinés"".
Pareto a acquis une importance durable grâce à sa théorie des élites, dont l'originalité réside avant tout dans l'analyse de la circulation des élites. L'idée de la circulation des élites découle nécessairement des hypothèses théoriques de base de Pareto :
- 1) ce sont principalement les instincts qui déterminent l'action ;
- 2) chaque grand groupe délimitable, y compris la classe dirigeante, est composé de personnes ayant la même constitution instinctive ;
- 3) comme la constitution instinctive et donc le type d'homme de la classe dominante ne peuvent pas changer, la classe dominante ne peut changer que si le type d'homme jusqu'ici dominant est remplacé par un autre.
Au début de chaque nouveau cycle, il y a la violence. Un groupe d'individus agressifs (résidu de la "persistance des agrégats") s'est emparé du pouvoir par la conquête ou la révolution. La domination ne peut toutefois pas être maintenue durablement par l'utilisation de la violence nue. Elle doit être légitimée et se fonder sur le consentement de ceux qui sont soumis à la domination. Dans le même temps, l'économie commence à prospérer grâce à la paix civile et à la sécurité juridique.
Ces deux évolutions, l'établissement d'un consensus et la croissance économique, favorisent l'émergence d'un type d'homme caractérisé non pas par l'agressivité mais par l'intelligence (résidu de "l'instinct des combinaisons"). Les productions de discours et de biens gagnent en importance, et avec elles le type d'homme qui exerce ces activités. Celui-ci accède donc à la classe supérieure, mais est encore exclu de la domination politique proprement dite. Il existe donc dans la classe supérieure deux fractions distinctes : l'une dominante (les établis, qui règnent par l'épée) et l'autre dominée (les ascendants, dont le pouvoir repose sur leur force mentale ou leur richesse).
C'est maintenant qu'il faut décider si l'évolution future sera pacifique ou violente. Elle est pacifique lorsque certains membres de la faction dominante, particulièrement incompétents, quittent la société et que des membres de la faction dominée prennent la place laissée vacante par cooptation. La révolution survient lorsque la faction dominante se ferme complètement et, surtout, lorsqu'elle tente de maîtriser la situation par la carotte et le bâton.
Dans cette phase, la faction dominée se fait le porte-parole des couches dominées, inférieures. Elle utilise l'agressivité, la colère et la force numérique des classes inférieures comme instrument pour parvenir elle-même à la domination. Une fois cet objectif atteint, l'alliance est rompue et le Maure, qui a fait son devoir, est apaisé par quelques cadeaux et phrases. Les classes inférieures n'accèdent jamais au pouvoir en tant que telles, mais seulement la petite partie, l'élite, qui a déjà accédé à la classe supérieure.
La véritable lutte des classes ne se produit jamais que dans l'affrontement entre la fraction dominante et la fraction dominée au sein de la classe dirigeante.
Pareto a été courtisé par Mussolini dans la dernière année de sa vie, ce qui l'a exposé au soupçon de sympathie avec le fascisme. Mais : Pareto n'est ni de droite ni de gauche, mais un analyste de la société devenu cynique et incorruptible.
Il semble être de gauche parce qu'il dénonce impitoyablement les agissements des classes dirigeantes et leur exploitation du peuple.
Il semble être de droite parce qu'il méprise la faiblesse des décadents hypercivilisés qui reculent devant tout usage de la violence, et parce qu'il se moque de l'hypocrisie humaniste.
17:20 Publié dans Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théorie politique, politologie, sciences politiques, philosophie politique, sociologie, vilfredo pareto | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 29 août 2023
États de la Corne de l'Afrique
États de la Corne de l'Afrique
Suleiman Walhad
Source: https://katehon.com/ru/article/gosudarstva-afrikanskogo-roga
Pourquoi ils sont importants pour le monde
La mer Rouge, le détroit de Bab el Mandeb, le golfe d'Aden et la mer de Somalie constituent les principales voies maritimes utilisées par les nations les plus puissantes. Le Nil fournit la majeure partie de l'eau douce de l'Afrique du Nord-Est.
La région est l'un des principaux fournisseurs de viande de la péninsule arabique, en particulier pendant la saison du Hadj, au cours de laquelle des millions de bovins sont envoyés à l'abattoir dans le cadre de l'un des rituels les plus importants de l'islam.
Le long littoral de la région s'étend sur quelque 4 770 kilomètres, du sud de la mer Rouge à Ras Quiamboni, l'extrémité sud de la Somalie dans l'océan Indien, et recèle un potentiel considérable en matière d'économie bleue, ce qui ajoute à la valeur et à l'importance de la région pour les principales puissances régionales et mondiales.
Sans surprise, cinq des six pays qui seront admis au sein des BRICS en 2024 sont liés à la région : l'Éthiopie, l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Iran. Tous se caractérisent par d'importantes ressources, qu'elles soient actuellement exploitées ou en cours de développement dans un avenir pas si lointain. La richesse actuelle de l'ensemble de la région et des cinq pays mentionnés comprend, entre autres, du pétrole et du gaz, un vaste marché et une base manufacturière importante. Le potentiel de la région se cache également, comme nous l'avons vu précédemment, dans les vastes étendues de l'économie bleue: les plages blanches accueilleront le tourisme international, la pêche, les minéraux et les sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie éolienne, solaire, géothermique et hydroélectrique. En outre, un tiers des réserves mondiales d'uranium ont été découvertes dans la région.
La Corne de l'Afrique dispose également de vastes terres cultivables et de beaucoup d'eau douce sous forme de précipitations, de rivières et de lacs. Des cultures locales telles que le café, le teff (une céréale sans gluten), l'enseta (un type de banane) et d'autres sont développées dans la région. Parmi les avantages de la région, citons une population jeune et nombreuse et une grande variété d'oiseaux, de faune et de flore. La région exporte une quantité importante d'encens vers de nombreux marchés, y compris le Vatican.
Avec tous ces atouts et ressources, un climat varié et une superficie d'environ 1,9 million de kilomètres carrés, la région de la Corne de l'Afrique est vraiment importante pour le monde et les dirigeants doivent utiliser cette richesse pour un développement autonome au lieu de chercher de l'aide auprès des ONG et des organisations des Nations unies qui, malgré leur présence dans ces pays depuis plus de trente ans, n'ont pas amélioré d'un iota la situation dans la région. En fait, beaucoup pensent que leur présence est à l'origine de la plupart des conflits dans ces pays.
Il y a quelques années, les pays de la région ont commencé à se rapprocher, mais l'opposition des parties intéressées par le maintien des conflits s'est manifestée, ce qui a causé davantage de problèmes, principalement liés à la concurrence ethnique pour le pouvoir. En effet, d'autres blocs commerciaux tels que la Communauté de l'Afrique de l'Est semblent avoir persuadé certains pays de la Corne de l'Afrique d'abandonner leurs alliés naturels et de rejoindre la paix swahilie. La Somalie avait déjà commis l'erreur d'adhérer à la Ligue arabe, à laquelle elle n'appartient pas. Il semble que le pays soit sur le point de commettre à nouveau une erreur similaire en rejoignant un autre groupe avec lequel il n'a pas grand-chose en commun. La cohésion naturelle des États de la Corne de l'Afrique (Somalie, Éthiopie, Érythrée et Djibouti), ou "pays SEED", s'en trouve affectée. Ces quatre pays ont des populations similaires, des racines historiques similaires et une coopération traditionnelle entre les hautes terres et les basses terres.
L'économie de la région devrait croître à mesure que sa population augmente et que les investissements de son importante diaspora et d'autres parties prenantes augmentent. On s'attend également à ce que la nécessité d'une présence dans la région contraigne les pays à revenu élevé et moyen à tirer parti des possibilités offertes par la région dans la plupart des activités économiques, qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé, de l'industrie manufacturière, du commerce, des services portuaires et, bien sûr, du tourisme.
Un domaine à ne pas négliger est le développement de l'économie et de la technologie numériques, dans lequel les jeunes de la région sont appelés à jouer un rôle important. Notez que l'économie somalienne est pratiquement dépourvue d'argent liquide et qu'au fil des ans, d'autres pays de la région devraient suivre cet exemple. Les riches ressources minérales de la région comprennent de nombreux éléments nécessaires aux nouvelles technologies, tels que le cuivre, le lithium, le cobalt et les terres rares. La région possède également d'importantes réserves d'or, d'uranium, de platine et d'autres minéraux. Cela devrait placer la région au premier rang des investissements, à condition que les dirigeants de la région soient capables de gérer les conflits tribaux et ethniques, et que les dirigeants soient capables de travailler ensemble plutôt que l'un contre l'autre en premier lieu.
Cette collaboration permettrait à la région d'entretenir des relations internationales, économiques, commerciales et politiques communes avec d'autres régions et pays du monde. Cela devrait permettre à chaque pays de gérer plus facilement son espace, son économie et sa population, et donc de favoriser un développement durable et inclusif. Cela permettrait sans aucun doute d'éliminer ou au moins de minimiser la concurrence ethnique pour le pouvoir. Les luttes de pouvoir ethniques du type "c'est mon tour maintenant" seraient éliminées des mélodrames politiques de la région.
20:57 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, géopolitique, afrique, affaires africaines, corne de l'afrique, éthiopie, somalie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Alexandre Douguine: Un monde heptapolaire
Un monde heptapolaire
Alexandre Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/un-mondo-eptapolare
Ce qui s'est passé lors du 15ème sommet des BRICS à Johannesburg est véritablement historique. Même si le président de la Russie, fondateur des BRICS, n'y a pas participé, il s'agit d'un tournant dans l'histoire moderne. L'ordre mondial est en train de changer sous nos yeux. Essayons de comprendre la signification des changements tectoniques en cours.
À l'origine, "BRIC" était un acronyme pour quatre pays - Brésil, Russie, Inde, Chine - que l'économiste Jim O'Neill a proposé en 2001 pour résumer les caractéristiques des pays dont les économies se développent activement et qui cherchent à rattraper les pays développés de l'Occident dans un certain nombre de paramètres clés. En ce sens, les pays BRIC ont été considérés comme ce qu'Immanuel Wallerstein a appelé des "pays de semi-périphérie". Dans la conception du système mondial de Wallerstein, le monde était divisé en trois zones.
- le noyau (l'Occident riche)
- la semi-périphérie (les BRIC) et
- la périphérie (le Sud pauvre).
Wallerstein lui-même, dans l'esprit de l'idéologie trotskiste, prédit l'effondrement des pays de la semi-périphérie. Les élites, selon lui, s'intégreraient dans le système occidental (l'oligarchie russe en est un exemple typique, de même que les magnats de la finance en Inde et, dans une certaine mesure, en Chine). Et les masses opprimées et ruinées par ces élites seraient forcées de glisser vers le prolétariat mondial, c'est-à-dire de s'assimiler à la périphérie. Dans cette conception, la migration mondiale est le principal moteur de cette stratification de la semi-périphérie en une élite coloniale qui aspire à devenir le noyau (c'est-à-dire à rejoindre l'Occident) et en une sous-classe internationale, dans laquelle les travailleurs migrants s'égaliseront et se mélangeront à la population locale appauvrie.
Une autre définition des pays BRIC est celle de "second monde". Là encore, le "premier monde" est l'Occident riche et le "tiers monde" les pays désespérément arriérés. Le "second monde" se situe entre les deux : il vit beaucoup mieux que le tiers monde, mais est loin derrière le "premier monde".
Les pays BRIC ont donc montré des signes de conscience et ont décidé en 2006, à l'initiative du président russe Vladimir Poutine, de former un club de pays du "second monde" ou de la "semi-périphérie".
Il s'est avéré que les BRIC étaient fondés sur quatre civilisations -.
- Le Brésil, qui représente une civilisation latino-américaine particulière ;
- La Russie-Eurasie (après tout, les slavophiles et les eurasiens considéraient la Russie comme une civilisation indépendante, un État mondial) ;
- l'Inde et
- la Chine, dont l'identité et l'ancienneté civilisationnelle ne font aucun doute.
On a ainsi découvert que les pays de la semi-périphérie ou du second monde ne représentaient pas seulement un certain niveau de développement économique ou une étape sur la voie de la modernisation selon les principes occidentaux, mais des civilisations anciennes et distinctes. Ainsi, beaucoup ont vu dans la création du BRIC un club multipolaire et donc une confirmation de la justesse de Samuel Huntington, qui prévoyait un retour aux civilisations et un système multipolaire à l'avenir, qui remplacerait la division bipolaire du monde (sur le principe camp socialiste/camp capitaliste) par le monde unipolaire proclamé par les libéraux et les mondialistes ("la fin de l'histoire" par Fukuyama, le principal opposant de Huntington).
Quatre civilisations ou civilisations-états (Zhang Weiwei) ont rejoint le BRIC dans la première phase. Le principe de l'association était de se placer en dehors de la zone d'influence dominante de l'hégémonie occidentale. Chaque civilisation avait ses propres justifications fondamentales pour sa souveraineté.
- L'économie, le système financier et la démographie de la Chine,
- L'Inde - économie, démographie et haute technologie ;
- La Russie - ressources, armes nucléaires et histoire politique de l'affirmation obstinée de la souveraineté face à l'Occident ;
- le Brésil - économie, industrie et démographie.
Le BRIC, initialement très prudent et pacifique, s'est néanmoins présenté en quelque sorte silencieusement comme le pilier d'une alternative à l'unipolarité, rejetant l'hégémonie rigide de l'"Occident collectif" (OTAN et autres organisations rigoureusement unipolaires dominées par les États-Unis). Alors que la civilisation occidentale se proclame unique, la civilisation singulière qui est l'essence du mondialisme et de l'unipolarité, les pays BRIC représentent des civilisations souveraines et indépendantes, différentes de l'Occident, avec une longue histoire et un système de valeurs traditionnelles tout à fait original. Le club multipolaire a donc exprimé sa détermination à défendre cela à l'avenir.
En même temps, chacun des pays BRIC est plus qu'un simple pays.
Le Brésil, la plus grande puissance d'Amérique du Sud, représente l'ensemble du continent latino-américain.
La Russie, la Chine et l'Inde sont suffisamment grandes pour être considérées comme des civilisations. Mais elles sont aussi plus que des États-nations.
La Russie est l'avant-garde de l'Eurasie, le "grand espace" eurasien.
La Chine est responsable d'une grande partie des puissances voisines de l'Indochine. Le projet "One Belt One Road" délimite précisément la zone d'influence en expansion du pôle chinois.
L'Inde étend également son influence au-delà de ses frontières, au moins jusqu'au Bangladesh et au Népal.
Lorsque l'Afrique du Sud a rejoint les pays BRIC en 2011 (d'où l'acronyme BRICS - le "S" à la fin de Afrique du Sud), le continent a été symboliquement représenté par ce plus grand pays africain.
Mais l'événement le plus important dans l'histoire des BRICS a eu lieu lors du 15ème sommet, qui s'est tenu du 22 au 24 août 2023 à Johannesburg. C'est là qu'a été prise la décision historique d'admettre 6 pays supplémentaires au sein de l'organisation : l'Argentine, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Iran, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Chacun de ces pays, en rejoignant le club multipolaire, a apporté plus qu'une nouvelle demande de participation à des associations internationales, déjà nombreuses sans les BRICS.
L'adhésion de quatre puissances islamiques - l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, les Émirats arabes unis et l'Égypte - a été cruciale. Elle a consolidé la participation directe au monde multipolaire de l'ensemble de la civilisation islamique, représentée à la fois par les branches sunnites et chiites.
En outre, outre le Brésil lusophone, l'Argentine hispanophone, une autre puissance forte et indépendante, a rejoint les BRICS. Dès le milieu du 20ème siècle, les théoriciens de l'unification de l'Amérique du Sud en un grand espace consolidé - en particulier le général argentin Juan Perón et le président brésilien Getúlio Vargas - considéraient le rapprochement du Brésil et de l'Argentine comme l'accord décisif dans ce processus. S'il se réalise, le processus d'intégration de l'écoumène ibéro-américain (A. Buela) sera irréversible. Et c'est exactement ce qui se passe actuellement dans le contexte de l'adhésion des deux principales puissances d'Amérique du Sud - le Brésil et l'Argentine - au club multipolaire. Ce n'est pas une coïncidence si les mondialistes ont été exaspérés par le fait même de l'adhésion de l'Argentine aux BRICS, mobilisant tous leurs agents d'influence dans la politique argentine pour empêcher que cela ne se produise.
L'acceptation de l'Éthiopie est également hautement symbolique. C'est le seul pays africain à être resté indépendant tout au long de l'ère coloniale, préservant sa souveraineté, son indépendance et sa culture unique (les Éthiopiens sont le plus ancien peuple chrétien). Avec l'Afrique du Sud, l'Éthiopie renforce sa présence dans le club multipolaire du continent africain.
En effet, dans la nouvelle composition des BRICS, nous obtenons un modèle complet d'union des six pôles - civilisations, "espaces majeurs" qui existent sur la planète. À l'exception de l'Occident, qui tente toujours désespérément de préserver son hégémonie et sa structure unipolaire. Mais aujourd'hui, il n'est pas confronté à des pays disparates et fragmentés, pleins de contradictions internes et externes, mais à une force unie de la majorité de l'humanité, déterminée à construire un monde multipolaire.
Ce monde multipolaire se compose des civilisations suivantes :
- L'Occident (USA+UE et leurs vassaux, y compris, hélas, le Japon, autrefois fier et original) ;
- La Chine (+Taïwan) et ses satellites ;
- La Russie (en tant qu'intégrateur de l'ensemble de l'espace eurasien) ;
- L'Inde et sa zone d'influence ;
- L'Amérique latine (avec le noyau du Brésil et de l'Argentine) ;
- l'Afrique (Afrique du Sud + Éthiopie, avec le Mali, le Burkina Faso, le Niger, etc. qui sortent de l'influence coloniale française).
- Le monde islamique (les deux versions - Iran chiite, Arabie saoudite sunnite, Émirats arabes unis, Égypte).
Nous avons donc la structure du monde heptapolaire, composé de sept civilisations à part entière, dont certaines sont déjà complètement formées (l'Occident, la Chine, la Russie, l'Inde) et d'autres en cours de formation (le monde islamique, l'Afrique, l'Amérique latine).
En même temps, dans le contexte du monde heptapolaire, sorte d'heptarchie émergente, une civilisation - l'Occident - revendique l'hégémonie, tandis que les six autres lui dénient ce droit, n'acceptant qu'un ordre multipolaire et ne reconnaissant l'Occident que comme l'une des civilisations, parmi d'autres.
Ainsi, la justesse de Samuel Huntington, qui voyait l'avenir dans le retour des civilisations, s'est confirmée dans les faits, tandis que la fausseté de la thèse de Fukuyama, qui croyait que l'hégémonie mondiale de l'Occident libéral (la fin de l'histoire) était définitivement acquise, est devenue évidente. Il ne reste donc plus à Fukuyama qu'à faire la leçon aux néo-nazis ukrainiens, dernier espoir des mondialistes d'arrêter la montée du multipolarisme, pour lequel la Russie en Ukraine se bat aujourd'hui.
Le mois d'août 2023 peut être considéré comme l'anniversaire du monde multipolaire - et même plus précisément heptapolaire.
L'heptarchie est là. Il est temps de regarder de plus près comment les pôles civilisés eux-mêmes interprètent la situation dans laquelle ils se trouvent.
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Darya Douguina - Combattante pour la renaissance de la Russie et la liberté de l'Europe
Darya Douguina - Combattante pour la renaissance de la Russie et la liberté de l'Europe
Alexander Markovics
Source: https://www.geopolitika.ru/de/article/darja-dugina-kaempferin-fuer-die-wiedergeburt-russlands-und-die-freiheit-europas
Discours prononcé lors de la conférence "En mémoire de Darya Douguina"
Mesdames et Messieurs !
Chers amis de l'Institut Souvorov !
Je vous souhaite aujourd'hui la bienvenue à un autre événement de l'été. Nous sommes rassemblés, ici, aujourd'hui, pour des choses sérieuses. Aujourd'hui, nous rendons hommage à Darya Douguina. Darya a été brutalement assassinée par les services secrets ukrainiens, le SBU, il y a plus d'un an déjà. Aujourd'hui, nous nous souvenons d'elle. De qui était Darya, de ce qui la caractérisait, de ce qu'elle faisait. Mais ce n'est pas tout : nous ne voulons pas seulement commémorer la personne de Darya Douguina, mais aussi sa mission, ce qui nous touche encore aujourd'hui.
Rappelons simplement la situation : aujourd'hui, Darya n'est pas seulement commémorée en Russie, où elle a péri et où elle a principalement œuvré, mais des manifestations sont organisées en son honneur dans le monde entier, notamment ici à Vienne, où nous voulons aujourd'hui la commémorer. Avec ses parents, le professeur Alexander Douguine et Natalya Melentyeva, mais bien sûr aussi pour nous, car la mission de Darya n'a pas seulement une dimension russe, une dimension eurasienne, mais aussi une dimension européenne. Darya était d'une part une partisane du traditionalisme, mais aussi de la quatrième théorie politique. En tant que telle, elle n'a pas seulement agi en Russie, mais aussi dans de nombreux autres pays, comme la France. Son combat a été consacré d'une part au réveil de la Russie, mais aussi à la renaissance européenne. Car elle n'était pas simplement une militante politique se consacrant à un parti politique particulier, mais sa mission était de lutter pour l'éternité. Pas seulement la lutte pour l'idée chrétienne, mais plus généralement l'idée de l'éternité, du logos apollinien et bien sûr aussi du logos dionysiaque, précisément ce que nous entendons aujourd'hui par tradition européenne. En même temps, elle était aussi une artiste et une philosophe.
Je vais donc consacrer ma courte conférence à la mission de Darya, mais nous avons également invité Marco Malaguti d'Italie du groupe Fuori Perimetro, qui parlera du combat philosophique de Darya et de ce qui la relie au philosophe et activiste français Dominique Venner, mais aussi mon bon ami et collègue Fabian Stummer, qui fera une conférence aujourd'hui en se penchant sur le concept clé de l'optimisme eschatologique. On peut donc voir, rien qu'à travers ces thèmes de conférence, que le travail de Darya a couvert un large champ, des sujets très divers, des domaines très variés, et nous voulons aujourd'hui en commémorer quelques-uns. Cela signifie bien sûr que nous donnerons la parole à ceux dont la tristesse et la douleur sont les plus grandes, à savoir son père, le professeur Alexandre Douguine, et sa mère, Natalya Melentyeva, qui se sont tous deux penchés sur la dimension philosophique de son œuvre, mais aussi sur son travail en rapport avec l'eschatologie.
Cette notion d'optimisme eschatologique est très importante pour nous, Européens, car elle décrit en quelque sorte notre existence actuelle. Une existence qui s'exprime par le fait que nous persévérons au plus profond de l'enfer. Nous voyons chaque jour notre identité détruite, nos traditions ridiculisées, Dieu et Jésus tournés en dérision, les dimensions du masculin et du féminin brouillées, déformées et détruites, tout cela au service d'une révolution schizophrénique qui s'est emparée de toute notre société et qui touche tous les domaines de la vie. Vladimir Poutine a sans doute eu raison de dire à ce propos que l'Occident est un royaume du mensonge parce qu'il est celui qui a le plus piétiné la vérité, c'est-à-dire Dieu, et qui s'en est le plus éloigné. Donc, si nous considérons que l'enfer est le lieu qui s'est le plus éloigné de Dieu, il ne fait aucun doute que nous nous trouvons dans celui-ci.
Mais comment faire face à cela ? Comment faire face au fait de devoir séjourner chaque jour dans cet enfer et surtout de devoir le combattre ? C'est à cela que sert la thèse de Darya sur l'optimisme eschatologique, qui nous motive justement à continuer à nous battre, à aller de l'avant, à continuer à croire en Dieu, en la sainte tradition et en sa grâce, malgré les difficultés. Cette notion est surtout importante parce qu'elle nous fait comprendre que nous sommes dans une guerre spirituelle, une guerre de la lumière contre les ténèbres, des armées de Dieu contre celles du diable, de la Grande Prostituée, de l'Antéchrist. Dans cette bataille, il ne peut y avoir de neutralité. Car celui qui choisit de ne pas prendre parti dans cette lutte entre le bien et le mal se voit réserver, selon l'expression de Dante Aligheri, le coin le plus reculé de l'enfer. Et c'est précisément pour ce combat que nous avons besoin des meilleurs cerveaux, comme Marco le mentionnera dans son discours. Nous n'avons pas besoin pour lui de créateurs de contenu, d'activistes politiques qui ne font cela que pour flatter leur narcissisme, nous n'avons pas besoin pour lui d'escrocs diplômés en PNL qui veulent finalement se profiler en tant que politiciens. Nous avons besoin de guerriers de l'esprit, de philosophes. Et c'est exactement ce que Darya a incarné en fin de compte. Ce courage dans cette guerre de l'esprit, de la noomachie, de prendre cette position pour l'éternité, pour Dieu et pour notre sainte tradition. Lors de l'une de mes dernières conversations avec Darya, nous avons évoqué le concept de katehon, un concept qui a une longue histoire en Autriche, à Vienne également. C'est l'idée qu'il faut lutter contre les forces de l'obscurité et former un arrêtoir, ce qui était par exemple lié, dans le Saint Empire romain germanique, à la figure de l'empereur qui devait empêcher le diable de s'échapper de l'enfer.
Et aujourd'hui encore, dans la postmodernité, nous devons nous pencher sur cette question. Comment pouvons-nous devenir Katechon ? Comment pouvons-nous lutter contre les forces des ténèbres ? Heureusement, il existe quelques modèles à cet égard : Par exemple, le diplomate au service des Habsbourg Sigismund von Herberstein, qui a fondé la recherche moderne sur la Russie dès le XVe siècle et qui luttait à l'époque à Moscou pour forger une alliance avec la Russie contre l'Empire ottoman. Dans ce contexte, le prince Eugène de Savoie est une autre figure héroïque autrichienne qui a non seulement lutté contre une France qui voulait devenir l'hégémon de l'Europe, mais qui a également joué un rôle décisif dans la résistance à la pénétration des Ottomans et de l'Islam en Europe. Mais nous pouvons également citer le prince Clemens Wenzel von Metternich, le prince qui a non seulement réorganisé le continent, mais qui a également entrepris de forger une alliance antilibérale mondiale pendant la montée du libéralisme. Ils sont tous des modèles et ont une chose en commun : ils étaient tous chrétiens. Et c'est précisément en tant que chrétiens orthodoxes que nous avons le devoir de lutter contre ces forces du mal et de leur résister. C'est pourquoi nous avons le devoir de former à nouveau un katechon étroitement lié à l'idée de l'Empire romain. En tant que chrétiens, comme je l'ai dit, il est de notre devoir de suivre Jésus-Christ et cela signifie aussi souffrir. Souffrir dans cet enfer qu'est devenue l'Europe. Ce processus peut aller jusqu'à la crucifixion, comme pour Darya, mais nous ne devons pas avoir peur de cette mort, car en tant que chrétiens, nous savons qu'elle sera suivie de la résurrection. C'est donc cet optimisme eschatologique qui nous conduit à mourir, si nécessaire, pour nos idéaux, mais aussi à ressusciter et, en fin de compte, à triompher des forces des ténèbres.
Mot de la fin
Nous arrivons maintenant à la conclusion de notre cérémonie d'hommage à Darya Douguina. Je remercie tous les intervenants pour leur travail et leur engagement. Je pense qu'il est important de perpétuer le souvenir de Darya. Non seulement parce qu'elle nous a précédés dans son action politique et eschatologique, mais aussi parce qu'elle nous montre qu'il n'y a aucune raison d'être défaitiste dans la situation actuelle, qui peut sembler très confuse, notamment en Europe. Il n'y a aucune raison de jeter l'éponge et de dire que tout est désespéré et perdu, bien au contraire. Aujourd'hui plus que jamais, nous devons nous battre, nous devons faire la guerre aux forces qui nous nient. Nous devons nous battre contre les forces du Logos de Cybèle, contre le postmodernisme, contre l'antichristianisme, si nous voulons en fin de compte créer un avenir pour l'Europe. Tout cela requiert notre engagement personnel. Et la meilleure façon de le faire est de s'engager dans ce combat spirituel, de prendre position dans la noomachie, cette guerre de l'esprit. Prendre position pour l'éternité, pour le sacré, contre la profanation de toute la vie, le désenchantement du monde et la virtualisation de toute la vie. Ce n'est que si nous reconnaissons cela, si nous reconnaissons ce pour quoi il faut se battre aujourd'hui, mais aussi ce pour quoi cela vaut la peine de se battre, que nous pourrons suivre l'exemple de Darya Douguina et vivre selon son exemple. Car il n'est pas seulement important de la commémorer, mais aussi de vivre ce qu'elle a fait, de suivre son exemple et, finalement, de se battre. Faire la guerre pour l'éternité et contre les courants qui pensent que nous sommes en train de vivre la fin de l'histoire. En ce sens, j'appelle tous les gens - jeunes et vieux - qui se sont engagés dans ces idéaux d'éternité à se joindre à cette guerre, à se battre pour notre tradition, à se battre pour Dieu et à devenir ce qui nous différencie de l'idéologie du porc : des philosophes, des gens capables de penser réellement et de ne pas se perdre dans la vie quotidienne.
Darya, nous poursuivrons votre mission !
La lutte pour la libération de l'Europe continue !
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lundi, 28 août 2023
Ancien étudiant de Madeleine Albright et russophobe patenté: il devient le nouvel ambassadeur d'Allemagne à Moscou!
Ancien étudiant de Madeleine Albright et russophobe patenté: il devient le nouvel ambassadeur d'Allemagne à Moscou!
Source: https://zuerst.de/2023/08/25/er-studierte-bei-madeleine-albright-russland-gegner-wird-neuer-deutscher-botschafter/
Berlin/Moscou. Si la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (Verts), ne peut pas elle-même pester et ruiner la réputation de l'Allemagne à l'étranger, elle envoie au moins quelqu'un d'autre pour le faire à sa place. C'est ce qui échoit dorénavant au nouvel ambassadeur allemand à Moscou, le Comte Alexander Lambsdorff. Il s'est notamment distingué par le passé comme un adversaire acharné de la Russie et un partisan des livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine.
Il est donc peu surprenant que Moscou ne soit pas satisfaite de cette nouvelle nomination. L'ancien député de la FDP a présenté ces jours-ci ses lettres de créance au ministère des Affaires étrangères de Moscou, ce que la partie russe a accueilli par des constatations peu flatteuses, mais pertinentes. Elle a critiqué le "caractère conflictuel et inamical" de la politique allemande dans les relations bilatérales. La politique antirusse de l'Allemagne réduit à néant des décennies de coopération mutuellement bénéfique ; il règne en Allemagne une "russophobie déraisonnable", a fait savoir le ministère.
M. Lambsdorff succède à Géza Andreas von Geyr en tant que chef de la diplomatie allemande en Russie. Sa nomination en tant que nouvel ambassadeur est une initiative personnelle de la ministre des Affaires étrangères Baerbock. Ces dernières années, M. Lambsdorff a non seulement plaidé en faveur d'un soutien militaire à Kiev, mais il a également joué le rôle de haut-parleur transatlantique en qualifiant le gazoduc germano-russe Nord Stream 2 - qui aurait été détruit par les Etats-Unis en septembre 2022 - de "bêtise géopolitique et de débâcle diplomatique".
De telles prises de position ne sont pas surprenantes. Lambsdorff, qui a commencé sa formation de diplomate en 1995, a étudié auparavant, entre autres, à Washington. L'une de ses enseignantes y était l'ancienne secrétaire d'État américaine controversée Madeleine Albright (mü).
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La relation Europe-Orient vue par le philosophe Schubart
La relation Europe-Orient vue par le philosophe Schubart
La lecture du livre "L'Europe et l'âme de l'Orient" a marqué un lecteur exceptionnel, Ernst Jünger.
par Giovanni Sessa
Source: https://www.barbadillo.it/110840-il-rapporto-europa-oriente-visto-dal-filosofo-schubart/
Un livre important est désormais en librairie grâce aux éditions Oaks. Il s'agit de l'essai du philosophe allemand Walter Schubart, L'Europe et l'âme de l'Orient, qui a vu le jour en 1938 (sur commande: info@oakseditrice.it, pp. 399, euro 28,00). Schubart était un éminent spécialiste du "continent russe" et a su capter la profondeur de l'âme de la "mère Russie" dans ses écrits. Avec la prise du pouvoir par Hitler, il a quitté sa patrie en 1933 et, avec sa femme d'origine juive, s'est réfugié à Riga où, en 1942, après avoir été arrêté et déporté par les Soviétiques, il a trouvé la mort dans un goulag soviétique au Kazakhstan. Inutile de souligner que le thème abordé dans les pages de ce volume est d'une grande actualité: les relations entre l'Ouest et l'Est, entre l'Europe et la Russie. Le développement argumentatif de l'essai repose, d'une part, sur la prose narrative de l'écrivain, apte à captiver le lecteur, et, d'autre part, sur le caractère prophétique de ses pages. À la fin des années 1930, la situation spirituelle et géopolitique du monde présentait, selon Schubart, les caractéristiques suivantes : "Ce qui [...] s'approche, c'est la lutte de deux mondes, la composition finale entre l'Occident et l'Orient et la naissance d'une culture occidentalo-orientale à travers l'homme johannique, en tant que représentant d'un nouvel âge" (p. 5).
Avec le recul, il semble facile d'affirmer que la prémisse de cette affirmation était certainement vraie, alors que la conclusion entrevue par le penseur n'a pas été réalisée. La référence à l'homme johannique et à la régénération du monde dans une nouvelle ère montre clairement que le cadre herméneutique de l'auteur est certainement apocalyptique, puisque l'apocalyptique est l'animus russe. En Italie, des positions similaires se sont manifestées dans le catholicisme johannique et universaliste de Silvano Panunzio.
La lecture de l'ouvrage a beaucoup impressionné un lecteur exceptionnel, Ernst Jünger. Ce dernier, dans son livre Le Nœud gordien, a posé l'Orient et l'Occident comme des archétypes, des mythes éternels à travers la leçon de Schubart. Cela dit, le lecteur doit savoir que le philosophe déclare explicitement qu'il reprend la conception éonico-cyclique de l'histoire, articulée autour de quatre âges, chacun centré sur un type humain spécifique: l'homme harmonieux, héroïque, ascétique et messianique. À la fin des années 1930, le monde se trouverait dans une phase de transition, entre le monde ascétique et le monde messianique. Une époque de mutations et d'attentes naissantes, où l'on peut déceler la crise du monde bourgeois-industriel, mais où il est difficile de saisir les traits salutaires de l'ère nouvelle : "Nous vivons une époque de transition [...] elle est pleine de mélancolie, mais aussi d'espérance" (p. 15).
Au cours du dernier millénaire, l'Europe, rappelle l'auteur, a connu deux époques: la gothique et la prométhéenne. La première, qui se développe entre le 11ème et le 16ème siècle, incarne le prototype de l'homme harmonieux, parfaitement réconcilié avec le surnaturel et dont la vie a pour but la paix accordée par la Grâce. Entre 1450 et 1550, le passage au monde prométhéen s'opère, notamment avec la Réforme: "L'homme nouveau tourne son regard vers la terre, vers les lointains, vers le globe, et non plus vers les hauteurs infinies" (p. 16). L'homme nouveau veut posséder le monde, sa nature est la volonté de puissance, c'est un Titan qui s'est rebellé contre l'ordre divin des choses. L'ère prométhéenne du 20ème siècle touche à sa fin: "l'ère johannique est annoncée, dans laquelle le prototype messianique façonnera l'homme" (p. 16).
Schubart est convaincu que l'esprit du paysage est une constante de l'histoire, que le genius loci agit sur le sentiment animique des hommes. Les Russes ont été forgés par les plaines sans limites, dans lesquelles l'éternel les regarde majestueusement, les détachant de leur attachement au fini, à la terre comprise en termes de simple matérialité. La force du paysage agit dans l'histoire, tandis que les forces du sang, les forces purement biologiques sont soumises au vieillissement. Contrairement à la culture nationale socialiste: "Le sang et la terre désignent des éléments différents, qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre sur le plan conceptuel" (p. 20). Dans l'ère johannique, l'autre monde reviendra s'affirmer, c'est pourquoi un rôle de premier plan, selon le penseur, sera joué par les Russes, peuple métaphysique: "Le grand événement qui se prépare est l'accession du slavisme au pouvoir déterminant de la culture" (p. 27). Le problème des relations Est-Ouest n'est pas un problème historico-politique, il est de nature spirituelle et philosophique.
Revenant à cette espérance messianique, le message goethéen-leibnizien concernant l'avènement d'une future grande civilisation occidentalo-orientale. L'Europe pourra se retrouver elle-même, sa grandeur homérique et médiévale, à travers le choc avec la Russie. L'homme grec est pour l'Allemand la première apparition de l'homme harmonieux, alors que Rome et sa civilisation juridique annoncent l'ère prométhéenne. L'Occident "a donné à l'humanité les formes les plus perfectionnées de la technique, de l'État [...] mais il lui a volé son âme. C'est à la Russie qu'il incombe de la restituer à l'humanité. La Russie possède précisément les forces que l'Europe a perdues et détruites" (p. 41). En effet, les Russes possèdent "l'idée nationale la plus profonde et la plus universelle: la rédemption de l'humanité [...]. L'idée de la rédemption du monde est l'expression du sentiment de fraternité, de l'humanitarisme universel au niveau de la politique internationale" (p. 248). Schubart, en reconstituant les étapes historico-idéales de la formation de l'idée nationale russe, en confrontant les principaux représentants de la slavophilie et de l'eurasianisme, s'attarde sur Dostoïevski. Ses personnages témoignent, par leurs conflits intérieurs, de la lutte entre les valeurs prométhéennes de l'Occident, qui ont fait irruption dans le pays oriental avec Pierre Ier, et l'âme originelle.
Dans Crime et Châtiment, l'issue du récit est un réquisitoire contre l'exaltation de la personnalité libre et forte affirmée en Occident avec la ligne spéculative Machiavel-Nietzsche, tandis que dans Démons, c'est l'État-Moloch qui montre ses limites. Le salut vient de la reconnaissance des limites humaines, il mûrit à travers un repentir intensément vécu. C'est ainsi que l'homme se rachète. Le salut du peuple russe est centré sur la récupération de la transcendance et de la tradition. Le bolchevisme lui-même a paradoxalement contribué, malgré l'athéisme d'État, à protéger la "Mère Russie" de la dissolution dans les eaux usées de la société post-moderne. La redécouverte stalinienne de l'idée nationale et de sa primauté le confirmera.
Dans le même ensemble historique, la crise de la culture prométhéenne et les signes de renaissance spirituelle en Occident ont convaincu Schubart de la proximité de la rencontre, sous le signe apocalyptique de Jean, de l'Europe et de la Russie. Il nous semble que les choses se sont passées et se passent autrement. La théologie johannique de l'histoire, qui soutient les thèses de Schubart, n'est pas proprement européenne. Seul un retour à la physis grecque peut ramener les Européens à leurs origines.
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BRICS. Un nouveau monde étonnant !
BRICS. Un nouveau monde étonnant!
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/brics-oh-incredibile-mondo-nuovo/
L'élargissement de la zone des BRICS a laissé de nombreux analystes perplexes. Et a plongé les hommes politiques et les opérateurs économiques dans une sorte d'état de confusion. La démonstration - s'il en était besoin - du vieil adage selon lequel les dieux aveuglent ceux qu'ils veulent perdre. Car ce qui se passe était évident et implicite dans l'évolution des choses. Mais, dans ce qu'il est convenu d'appeler l'Occident, nous avons continué à jouer avec l'idée que les BRICS n'étaient qu'un acronyme sans substance. Et que les désaccords entre les membres historiques ne déboucheraient sur rien de concret lors du sommet sud-africain.
Et au lieu de cela?
Et bien, au lieu de cela, ce sommet a changé la carte du monde.
Essayez de la regarder.
Avec l'entrée de l'Égypte, les BRICS contrôlent effectivement Suez. Avec l'entrée de l'Éthiopie dans le club, ils dominent le détroit de Djibouti et les pays bordant la mer Rouge.
Avec l'Arabie saoudite, ils contrôlent non seulement la mer Rouge, mais aussi l'accès au golfe Persique. Une coopération jusqu'alors impensable avec l'Iran. Et les Émirats arabes contrôlent Ormuz et le passage entre le golfe Persique et l'océan Indien.
Un Océan qui est occupé par le colosse Inde. Et le long duquel court la route de la soie maritime, qui part de la mer de Chine méridionale.
Si, comme cela semble très probable, l'Indonésie devait bientôt rejoindre les BRICS, les étendues maritimes de la Chine à la Méditerranée deviendraient une sorte de mer intérieure "bricsienne". Totalement contrôlée par le nouveau géant multinational.
Il ne s'agit pas seulement d'échanges et de commerce. Il s'agit d'une révolution radicale de l'échiquier géopolitique. Ce qui ne fait pas dormir Washington et, peut-être surtout, le Pentagone sur leurs deux oreilles. Ce n'est pas un hasard si l'US Navy concentre depuis des années l'essentiel de ses forces dans l'océan Indien. Et que les secrétaires d'État des derniers présidents, de Rice à Clinton, se sont efforcés de resserrer une "ceinture de retenue" autour de la Chine. En misant sur une alliance avec l'Inde, les Saoudiens, l'Indonésie.
Un projet stratégiquement fondamental, contrarié en un jour au sommet sud-africain. Effet boomerang, en outre, de la politique insensée de Biden en Ukraine. De même que la stratégie de confrontation, peut-être encore plus folle, avec Pékin au sujet de Taïwan.
Si vous regardez la carte de l'Afrique, vous constaterez qu'avec l'Afrique du Sud, l'Éthiopie et l'Égypte, les BRICS occupent trois côtés et centres névralgiques du continent. Il ne manquerait plus que le Nigeria pour compléter le tableau. Le grand jeu africain serait alors terminé.
Mais le Nigeria, malgré la présence économique massive de la Chine, est encore trop subordonné via ses élites à l'Occident. Et avec trop de conflits internes. Trop de risques.
En revanche, au Maghreb, l'intégration prochaine de l'Algérie et de la Tunisie consolidera l'hégémonie des BRICS sur l'ensemble de l'Afrique du Nord méditerranéenne.
Seule la Turquie manque à l'appel. Mais c'est un pays lié (encore) à l'OTAN. Et, comme on peut le constater, les BRICS ont jusqu'à présent banni les pays ayant des liens politico-militaires étroits avec Washington.
C'est peut-être ce qui explique la énième valse d'Erdogan. Qui, après plus d'un an de neutralité substantielle, est soudain devenu un ardent défenseur de la cause ukrainienne. Du moins en paroles... car, on le sait, le sultan est connu pour sa capacité à négocier. Et augmenter le prix de son amitié.
Sans oublier l'Amérique latine. L'entrée de l'Argentine crée un axe sans précédent entre les deux géants du continent. Ouvrant, comme je l'ai déjà écrit, à une agrégation des pays andins. Ce qui conduirait à un marché sud-américain - l'ancien modèle MERCOSUR - toujours plus fort et plus intégré.
Et, en perspective, à la réalisation d'une unité substantielle d'intentions politiques, clairement opposée à l'hégémonie des "gringos". C'est le rêve de la "Bolivarie".
Cependant, l'Argentine semble être le talon d'Achille des BRICS. En effet, les prochaines élections argentines pourraient amener Javier Milei, ultra-libéral et totalement aplati face à Washington, au gouvernement.
Et vous pouvez parier que de nombreuses personnes à Langley et à Wall Street travaillent d'arrache-pied pour que cela se produise. Et pour éviter la victoire du péroniste Massa.
Quoi qu'il en soit, regardez la carte. Avec attention. Car ce qui se dessine aujourd'hui, c'est bel et bien un incroyable nouveau monde.
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Niger : ethnosociologie et géopolitique
Niger : ethnosociologie et géopolitique
Katehon
Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/niger-etnosociologia-e-geopolitica?fbclid=IwAR2hEeAj_1QidUMPVA4qPeBK7gDoVd2Jew5vw9PFStj43yc1GH1tnBKiQV8
L'une des grandes questions mondiales des prochaines semaines est la possible intervention de la France et de ses alliés au Niger. Cette invasion, si elle a lieu, se fera sous la bannière de la CEDEAO, la communauté économique ouest-africaine dominée par des éléments pro-français. L'État du Niger lui-même est étroitement lié à de nombreux pays, de sorte que les conséquences d'une invasion pourraient entraîner une réaction en chaîne dans la région.
Ethnosociologie du Niger
L'État du Niger a une histoire et une structure ethnique et géopolitique complexes. Sa population est composée de plusieurs groupes ethniques: les Berbères touaregs au nord, les Haoussa de la branche nilo-saharienne mélangés aux Fulbe nilo-congolais au sud-est, et les Jerma, également de la branche nilo-saharienne, les Songhai, qui jouent un rôle important. Les ethnies nomades du nord du Niger - Kanuri, Tihishit et Tasawak - appartiennent au même groupe nilo-saharien.
Pendant la période coloniale, le territoire a été brutalement conquis par la France et incorporé à l'Afrique occidentale française. Mais bien avant les colonisateurs français, des entités politiques distinctes et même des empires existaient sur le territoire.
Les Songhaïs : les Jerma
Les peuples de langue Songhaï (dont le Jerma fait partie) ont créé l'Empire Songhaï aux 15ème et 16ème siècles, qui s'est étendu aux États du Mali, du Niger et du Nigeria. L'empire Songhaï a succédé à l'empire du Mali et est devenu l'hégémon de l'Afrique de l'Ouest pendant un certain temps.
L'État Songhaï s'est construit dans le bassin du fleuve Niger (cours supérieur et moyen), à partir duquel il s'est étendu dans les deux directions, d'abord au nord et au sud, puis, après Gao, à l'ouest et à l'est.
Les sultans du Maroc ont conquis l'empire Songhaï en 1591. Par la suite, le Songhaï est devenu l'une des principautés régionales, au même titre que de nombreuses autres.
L'empire Songhaï était fondé sur une stratification rigide et formalisée des castes, qui a survécu à l'ère coloniale et a été maintenue par les Jerma, les Dendi et d'autres peuples jusqu'à aujourd'hui.
Les sociétés des peuples Songhai se composaient de trois castes strictement endogames. La première comprenait les personnes libres - les chefs (Zarmakoi des Jerma), les propriétaires de troupeaux (éleveurs) et les propriétaires de terres (agriculteurs). La strate supérieure de ce groupe endogame, lui-même subdivisé en une série de clans et de sous-castes endogames, était constituée des descendants de Sonni Ali, aujourd'hui considérés comme un type particulier de prêtres et de faiseurs de miracles (sohanche). Le deuxième groupe était constitué des employés (artisans, forgerons, musiciens, poètes). Enfin, le troisième groupe était celui des esclaves.
Les esclaves étaient une catégorie héréditaire et les descendants des esclaves devenaient esclaves à leur tour. Cependant, après quatre générations, les esclaves pouvaient prétendre au statut de personne libre. Dans le même temps, la caste dépendante ne pouvait pas changer de statut.
La différenciation des castes chez les Songhai est associée à un patriarcat prononcé et stable, ce qui constitue une différence significative par rapport à la stratification des castes chez les Berbères, qui présente certains parallèles avec les Songhai, mais conserve des liens avec d'anciens modèles matriarcaux qui, dans le cas des tribus Songhai (Jerma, etc.), sont totalement absents. La proximité avec les Berbères pourrait conduire à l'échange de certains éléments culturels, mais le patriarcat nilo-saharien original des Songhai est un trait distinctif de leur peuple.
Il est révélateur que la structure des huttes Jerma - rondes et à toit pointu - reproduise entièrement la forme des maisons nilotiques, ce qui démontre non pas tant l'origine orientale des Songhai que l'unité du type culturel. Parallèlement, la société Jerma est désormais sédentaire et la majorité de la population se consacre à la culture des céréales, à l'entretien des arbres fruitiers et à l'horticulture, avec une pratique de l'élevage largement développée.
Les membres de la classe supérieure des Jerma considèrent qu'il est de leur devoir de posséder un cheval, signe de leur appartenance à l'aristocratie militaire. Les Jerma sont belliqueux et ont de tout temps mené des raids contre les peuples voisins, s'emparant du bétail et réduisant les captifs en esclavage pour les utiliser dans l'agriculture ou les vendre sur les marchés d'esclaves. Le commerce des esclaves était une institution économique traditionnelle chez les Songhai, ainsi que chez les Berbères et les Arabes voisins.
Le peuple Jerma a joué un rôle important dans l'histoire de l'État du Niger moderne. Par exemple, le premier président du Niger après l'indépendance était le Jerma Amani Diori (1916-1989). En 1974, il a été renversé par un coup d'État militaire par un autre Jerma, Seyni Kuntche (1931-1987), qui est devenu président du Niger et l'est resté jusqu'à sa mort.
Salou Djibo (photo, ci-dessus), qui a mené un coup d'État en 2010, était également un Jerma.
Aujourd'hui, les Songhaïs - Jerma et autres - ne représentent que 21 % de la population du Niger. Néanmoins, ils contrôlent les principaux processus politiques.
Les Haoussas
Les Haoussas, comme les Jerma, appartiennent à la famille des langues nilo-sahariennes. Historiquement, les Haoussas sont étroitement liés au groupe ethnique nomade nigéro-congolais, les Fulbe (ou Fulani), largement répandus en Afrique de l'Ouest, qui ont été une force précoce et majeure dans la propagation de l'Islam parmi les peuples négroïdes.
Le territoire habité par les Haoussas en Afrique de l'Ouest est parfois appelé "Hausaland". Dans l'Antiquité, les Haoussas disposaient d'un réseau de cités-états développées, liées par la langue, la culture et le commerce. La majeure partie du Hausaland se trouve aujourd'hui au Nigeria, mais un pourcentage important de Haoussas constitue la population du Niger voisin.
Les légendes haoussas font remonter leurs origines au plateau de l'Aire, dans le centre du Niger. Plusieurs groupes ethnographiques de Haoussas s'appellent eux-mêmes par le nom d'états qui ont existé ou existent (sous forme traditionnelle). Ainsi, les Haoussas du Niger comprennent les Gobirawa (cité-État de Gobir, le souverain traditionnel est le Sarkin de Gobira, qui vit sur le territoire du Nigeria), les Katsinawa ou Maradawa (État de Katsina, le souverain est le Sarkin de Katsina, exilé par les Fulbe à Maradi), les Damagarawa (sultanat de Damagaram), les Daurawa (État de Daura), les Konnawa (ville de Birnin-Konnie), les Aderawa, les Mauri et d'autres encore.
Au début du 19ème siècle, la plupart des cités-états du Hausaland ont été conquises par une armée islamiste Fulbe ("Jihad Fulani") dirigée par Usman dan Fodio et incorporées au califat de Sokoto. Les cités-états de Maradi et de Damagaram étaient situées en territoire nigérien. Après les conquêtes d'Usman dan Fodio, les Haoussas ont commencé à se déplacer en masse sur le territoire de l'actuel Niger.
Les Haoussas sont un peuple sédentaire qui se consacre à l'agriculture, à l'artisanat et au commerce. Aujourd'hui, les Haoussas constituent la majorité de la population nigérienne (55%). Ils vivent dans le sud du pays, le long de la frontière avec le Nigeria, de Dogonduchi à l'ouest à Zinder à l'est. Les Haoussas sont également nombreux dans les régions de Tahoua et de Niamey.
Le président du Niger, Mahamadou Issoufou (photo, ci-dessus), qui a gouverné de 2011 à 2021, était d'origine haoussa.
Les Fulbe
Autre grand peuple d'Afrique de l'Ouest, les Fulbe, au Niger, sont étroitement mêlés aux Haoussas et la plupart des Fulbe nigérians parlent la langue haoussa. Dans les sociétés haoussa-fulbe, le groupe ethnique Fulbe tend à former une noblesse, le Toronkawa (au Nigeria).
Socialement et culturellement, les Fulbe ne font qu'un avec les Haoussas. Cela dit, la plupart des Fulbe sont répartis sur une vaste zone de l'Afrique de l'Ouest, allant de la Mauritanie, de la Gambie, du Sénégal et de la Guinée au Cameroun et au Soudan.
Traditionnellement, la société Fulbe comprend trois castes : les dirigeants, les Rimbbe ; les intellectuels, gardiens de l'héritage culturel, les Ninbbe ; et les esclaves, les Jayabbe.
Les Fulbe sont des nomades et des pasteurs qui considèrent l'intérieur aride de l'Afrique de l'Ouest comme leur territoire, indépendamment des frontières nationales. Certains Fulbe vivent aujourd'hui dans des zones urbaines.
Ils représentent 8,5 % de la population du pays.
Le premier président Fulbe du Niger fut Mamadou Tandja (photo, ci-dessus) (1938-2020).
Les Touaregs
L'ouest du Niger et, plus généralement, le nord de l'État sont traditionnellement habités par des membres d'un autre peuple non nigérien, les Touaregs.
Les Touaregs sont nomades et vivent dans tout le Sahara : la moitié nord dans le sud-ouest de la Libye et le sud-est de l'Algérie, et la moitié sud dans l'ouest du Niger, l'est du Mali et le nord du Burkina Faso. Le territoire occupé par les Touaregs est comparable à celui d'un grand État africain. Les Touaregs sont l'un des peuples berbères les plus archaïques, qui a conservé les coutumes et les traditions les plus anciennes. En particulier, aujourd'hui encore, les Touaregs interdisent aux hommes d'exposer leur visage. Les femmes touaregs ne se couvrent pas le visage. Les femmes jouissent d'une position privilégiée dans la société touareg ; le système de parenté est matrilinéaire et matrilocal. De nombreuses décisions importantes dans la société sont prises par la mère du chef (aminokal), qui jouit d'une grande autorité. Malgré la propagation de l'islam et la pratique de la polygamie, le mariage touareg est strictement monogame.
Les Touaregs ont conservé l'ancienne langue berbère, le tamashek, et un système d'écriture particulier, le tifinag, basé sur l'ancienne écriture libyenne.
En raison de leur mode de vie essentiellement nomade et pastoral et de leurs modèles sociopolitiques non verticaux, les Touaregs n'ont jamais eu leur propre État, mais ont activement résisté à l'intégration dans d'autres systèmes politiques existants. Les Touaregs ont traditionnellement dominé les sociétés sédentaires adjacentes aux zones touaregs, les attaquant régulièrement, leur imposant un tribut et les réduisant en esclavage (les Touaregs ont une caste spéciale d'esclaves, les forgerons Inclans et Ineden, qui sont ethniquement différents des Touaregs eux-mêmes et qui sont composés de Noirs). Une partie des Touaregs pratique la culture à la houe. Les Touaregs se caractérisent également par l'habitude d'élever des chèvres, une caractéristique des anciennes cultures matriarcales.
Lors de la création de l'Afrique occidentale française, ce sont les Touaregs qui ont opposé la résistance la plus farouche aux Français, ce qui a culminé avec la rébellion touarègue de 1916-1917. Les Touaregs n'ont pu être persuadés de reconnaître l'autorité française qu'en soudoyant les chefs de certaines tribus influentes.
Après l'indépendance des pays du Maghreb et de l'Afrique centrale, où les Touaregs représentaient un pourcentage important de la population, le modèle traditionnel de l'équilibre ethno-sociologique au Sahara et le rôle des Touaregs dans cet équilibre ont commencé à changer rapidement. Le mode de vie des Touaregs s'en est trouvé affecté, l'intensité de leur influence a diminué et les structures séculaires des relations avec les peuples voisins ont été perturbées.
Peu à peu, des concepts de nationalisme touareg sont apparus. Il s'appuie sur des précédents historiques. Ainsi, au Niger, les Touaregs ont créé le sultanat d'Agadez en 1449. En 1500, il est conquis par l'empire Songhaï, mais retrouve son indépendance en 1591. Le sultanat est florissant au 17ème siècle. Les Français l'ont conquis en 1900, mais les Touaregs ont résisté pendant quatre ans et n'ont jamais reconnu la légitimité de la domination française.
Dans les régions occidentales du Niger, les Touaregs sont traditionnellement forts et représentent une grande partie de la population.
Dans les années 1990, les Forces armées touarègues du désert du Sahara ont été créées au Niger. Ce groupe s'est rebellé en 1990 et a poursuivi ses actions militaires contre le gouvernement jusqu'en 1995, après quoi une trêve a été conclue. Les Touaregs ont repris leur lutte contre le gouvernement nigérien en 2007 sous la forme du Mouvement nigérian pour la justice, auquel se sont joints des groupes antigouvernementaux du peuple Fulbe (famille nigéro-congolaise) et des nomades Toubou (famille nilo-saharienne). Le chef du Mouvement nigérian pour la justice est un Touareg, Agali Ag Alambo (photo, ci-dessus).
Entre 2007 et 2009, des troubles touaregs ont éclaté non seulement au Niger, mais aussi au Mali voisin, car les Touaregs habitent également les territoires contigus de ces deux États. Par conséquent, la rébellion armée touareg au Niger a également impliqué les Touaregs maliens, en particulier l'un des hommes politiques et chefs de guerre les plus influents, Ibrahim ag Bahanga (photo, ci-dessus).
En 2012, les Touaregs ont profité du coup d'État au Mali pour proclamer la création de l'État indépendant de l'Azawad sur le territoire du même nom. La capitale de cette région est Tombouctou. Les Touaregs ont par la suite assoupli leurs exigences, acceptant l'autonomie et de larges pouvoirs au sein du Mali. C'est au Mali que le nationalisme touareg s'est manifesté le plus clairement, car les Touaregs constituent la principale population du nord du pays, mais en termes politiques, ils ne sont pas bien représentés au niveau de l'État.
Au Niger actuel, les Touaregs représentent 9% de la population et vivent principalement dans le nord du pays, dans la région d'Agadez (du nom de l'ancien État) et dans la vallée du Niger. Il est important de noter que les Touaregs du Niger forment une seule et même communauté avec les Touaregs du Mali, de l'Algérie et de la Libye voisins.
La géopolitique du Niger
En 2021, Mohamed Bazoum (photo, ci-dessus), un homme politique entièrement dévoué aux Français, d'origine arabe et originaire du Fezzan, proche de l'ancien président Mahamadou Issouf, auquel il a succédé, devient président du Niger.
Le 26 juillet 2023, Mohamed Bazoum est renversé par les forces armées nigériennes dirigées par le général de brigade Abdurahmane Tchiani (photo, ci-dessus), issu d'une ethnie haoussa.
Les rebelles capturent Mohamed Bazoum et l'accusent de corruption et de favoriser la France coloniale. En même temps, les rebelles ont proclamé une voie de rapprochement avec les régimes antifrançais et anticoloniaux du Mali et du Burkina Faso, orientés vers un monde multipolaire et favorables à un rapprochement avec la Russie.
Pour la France, le Niger est une source importante d'uranium. Paris est extrêmement préoccupé par sa sécurité énergétique, qui a été maintenue depuis un demi-siècle aux dépens de ce pays le plus pauvre d'Afrique. Au centre de la zone naturelle du Sahel, les régions septentrionales du Niger revêtent une importance géostratégique. C'est notamment une route caravanière pour le transport de l'or, de la drogue, des armes, de la main d'œuvre illégale et des groupes terroristes qui déstabilisent l'ensemble de l'Afrique. Par exemple, la drogue arrive en Europe via le Niger et les régions du nord du Mali, où les Français empêchent les autorités locales d'entrer depuis 2013. Dans la même région, Agadez accueille une base militaire américaine dotée d'un aérodrome pouvant accueillir des avions de transport militaire.
Ni les États-Unis ni la France n'ont l'intention de retirer leurs troupes du Niger. Du moins, aucune déclaration officielle n'a été faite en ce sens. Toutefois, l'expérience du Mali voisin suggère que la présence des militaires français pourrait être remise en question après la consolidation du nouveau gouvernement.
La possibilité d'une intervention militaire de la France et de ses alliés au Niger demeure.
Outre le rétablissement du président "légitime" Bazoum, la situation sécuritaire pourrait servir de prétexte à une intervention. Après le renversement du président pro-français, les djihadistes de l'État islamique, interdits en Russie, sont devenus plus actifs au Niger. Dans le même temps, l'ancien chef rebelle touareg Rissa Ag Boula (photo, ci-dessus) a annoncé la création du "Conseil de résistance pour la République" (CRR) et le début de la lutte contre l'armée nigérienne. Les rebelles touaregs se sont manifestés ces dernières années tant en Algérie qu'au Mali, ce qui a coïncidé avec la détérioration des relations de ces pays avec la France.
L'intervention militaire de la France et de ses alliés, si elle a lieu, s'accompagnera de tentatives de déstabilisation de la zone sahélienne en utilisant les facteurs touaregs et djihadistes. Les groupes peuls et touaregs servent actuellement de base aux mouvements extrémistes dans la région, notamment l'État islamique au Grand Sahara, une branche d'ISIS interdite en Russie, et une coalition de groupes loyaux à Al-Qaïda (JNIM), également interdite en Russie, dirigée par l'ancien nationaliste touareg Iyad Ag-Ghali. Cependant, même en l'absence d'intervention, des forces extérieures pourraient chercher à fomenter l'instabilité au Niger, avec le risque d'une escalade des tensions dans l'ensemble du Sahel, où les mêmes populations et les mêmes groupes transfrontaliers opèrent.
L'intervention de l'OTAN en Libye en 2011 n'a pas seulement porté atteinte à l'intégrité territoriale du pays pendant une décennie, en le transformant en un bastion de l'extrémisme et de la criminalité. Les Touaregs déplacés de Libye par les forces de Mouammar Kadhafi sont devenus la force derrière le soulèvement dans le nord du Mali en 2012, qui a ensuite été rejoint par les djihadistes. La déstabilisation de la Libye a fini par déstabiliser le Sahel et les actions de la France contre les djihadistes ont renforcé les groupes séparatistes locaux, qui pullulent au Mali et au Niger. En cas de tentatives de déstabilisation et d'ingérence dans les affaires du Niger, auxquelles s'opposent les puissances régionales que sont le Mali, le Burkina Faso et l'Algérie, il faut s'attendre à ce que le conflit dégénère en une guerre majeure au Sahel. Cela affectera à son tour la situation dans toute l'Afrique de l'Ouest et du Nord.
En théorie, la menace peut être éliminée si le Niger se tourne vers de nouveaux partenaires. De toute évidence, il pourrait s'agir de la Russie et de la PMC "Wagner", qui ont fait leurs preuves en RCA et au Mali. Cependant, la Turquie tente également de s'implanter activement dans la région. Ankara développe des liens avec des pays qui soutiennent le Niger face à une éventuelle intervention - le Mali et le Burkina Faso - et s'est déjà opposée à une intervention au Niger. Il est à noter que le Burkina Faso est un important consommateur de produits militaires turcs.
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dimanche, 27 août 2023
Réflexions sur la Russie en tant que "grand espace"
Réflexions sur la Russie en tant que "grand espace"
Piotr Apokov
Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/riflessioni-sulla-russia-come-grande-spazio?fbclid=IwAR1V6SWnoPcL2hnzlrTjyvrsbDEloBF7C7nvUVKQJ2Xl__RCIeLlt3HkkXE
Un véritable empire ne peut être créé que dans un espace fermé, car l'autarcie, c'est-à-dire la fermeture de son espace économique aux marchés extérieurs, est la seule façon possible d'asseoir une véritable souveraineté économique, sans laquelle aucun empire souverain ne peut voir le jour. Alexandre Douguine appuie cette affirmation en se référant aux plus grands économistes des deux derniers siècles - List et Keynes - et à l'expérience des pays occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne et Allemagne) qui ont créé leurs propres empires. En d'autres termes, la Russie a besoin de son propre "grand espace" pour créer son empire, et comme l'empire est non seulement naturel, mais aussi la seule forme de notre existence, ce n'est qu'en présence d'un "grand espace" que nous pourrons préserver notre civilisation et assurer l'avenir de notre peuple. Cet espace existe-t-il, pouvons-nous le créer et les conditions de son existence sont-elles réunies?
Historiquement, la Russie - par exemple, à l'intérieur des frontières du milieu du 19ème siècle - disposait déjà d'un tel espace. Sous Nicolas Ier, nous étions répartis sur trois continents, de Varsovie à la Californie, et il ne s'agissait pas d'un empire colonial, mais d'un espace d'expansion naturelle de la civilisation russe. Mais il était si grand que nous ne pouvions pas suivre son développement. La mondialisation qui a commencé dans la seconde moitié du 19ème siècle et la concurrence croissante des puissances occidentales (en particulier anglo-saxonnes) ont fait que nous avons d'abord vendu la Californie et l'Alaska, puis, à deux reprises au cours du siècle dernier, nous avons plongé dans la tourmente, et lorsque nous en sommes sortis, nous n'avons récupéré qu'une partie de notre "grand espace". L'exception a été la période 1945-1989, au cours de laquelle nous avons d'abord pris le contrôle de l'Europe de l'Est (et dans les années 1950, nous étions également alliés à la Chine), puis nous avons construit tout un système de pays "à orientation socialiste" en Asie et en Afrique, mais nous avons tout perdu pendant la perestroïka. Aujourd'hui, la Russie a retrouvé sa force intérieure, mais ni les frontières actuelles ni les moins de 150 millions d'habitants de notre pays ne nous permettent de parler de "grand espace". Non seulement parce qu'il a été beaucoup plus grand dans l'histoire de la Russie, mais aussi parce que l'édification d'un nouvel ordre mondial nécessite des forces importantes.
Bien sûr, la Russie ne peut pas le construire seule, mais nous avons besoin d'autres forces pour participer pleinement à sa construction. Quel type de forces? Les économistes parlent généralement de la nécessité d'un marché d'au moins 300 millions de personnes, bien que certains portent ce chiffre à 500 millions. Mais il est clair qu'il ne s'agit pas seulement d'une question de population. Le Nigeria compte déjà 220 millions d'habitants et, au milieu du siècle, il en comptera presque le double, mais cela ne signifie pas qu'il deviendra un empire au rôle mondial, ou du moins qu'il prendra sa place parmi ceux qui déterminent réellement les règles du jeu. Le nombre d'habitants, c'est-à-dire la taille du marché, n'est qu'un indicateur, au même titre que l'esprit créatif des gens, le territoire, les ressources naturelles, etc.
La Russie dispose d'un immense territoire et de toutes les ressources naturelles nécessaires, mais c'est justement pourquoi le nombre d'habitants est si important pour nous. Sans une population suffisante, nous ne pourrons pas au moins nous développer et tout au plus nous maintenir sur le territoire actuel - le maintenir non pas tant en termes militaires qu'en termes civils: il y aura un remplacement progressif du peuple russe sur son territoire historique.
En tout état de cause, il ne suffit pas de sortir du trou démographique, nous avons besoin d'un véritable retournement démographique: les familles nombreuses avec au moins trois enfants doivent devenir la norme. Mais nous ne pouvons pas le faire à la hâte, idéalement c'est une question de deux ou trois décennies. Et nous devons construire et reconstruire l'empire maintenant: le monde est entré dans la phase de réforme globale, et les retardataires seront les perdants. Si nous avions 300 millions d'habitants et des perspectives de croissance jusqu'à 500 millions, nous pourrions considérer même la Russie d'aujourd'hui comme un "grand espace" et utiliser l'autarcie comme une recette pour renforcer l'empire. Mais notre situation est différente et nous devons acquérir un "grand espace" à court terme. Où le trouver?
La réponse tombe sous la main : il s'agit de l'ancien espace post-soviétique. En effet, Vladimir Poutine est toujours parti de là et tous ses efforts pour construire la Communauté économique eurasienne visaient à recréer le "grand espace" historique. Mais les véritables processus d'agrégation ont commencé dans la seconde moitié des années 2000, alors que l'Occident considérait déjà l'espace post-soviétique comme le sien et n'était pas prêt à le laisser dans l'orbite de la Russie. Tout d'abord l'Ukraine, dont le bras de fer contre nous, Russes, a débouché sur le conflit actuel.
L'EurAsec, la communauté économique eurasienne, compte aujourd'hui 190 millions d'habitants et, avec l'arrivée de l'Ouzbékistan, 220 millions. Une fois que la Russie aura ramené l'Ukraine (ou, hélas, ce qu'il en restera) dans son orbite, l'Union eurasienne comptera déjà un quart de milliard d'habitants, ce qui est suffisant pour former la base d'un "grand espace".
Ce "grand espace" nécessite non seulement une unité civile, historique, économique ou gravitationnelle, mais aussi des conditions historiques mûres. C'est précisément le moment : le modèle anglo-saxon de mondialisation a échoué et le monde commence à se disperser pour quitter l'américanosphère et rejoindre "ses propres appartements". Non pas nationaux, mais régionaux et civilisationnels. D'ici quelques décennies, un nouveau modèle d'équilibre des pouvoirs émergera dans le monde, dans lequel jusqu'à dix grandes civilisations-puissances et blocs régionaux détermineront tout.
La Chine, l'UE, l'Inde, les États-Unis, l'ANASE (une organisation de pays d'Asie du Sud-Est), la Communauté des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, l'Union africaine, la Ligue des États arabes - et la Russie avec l'Union eurasienne dans la même rangée. Bien sûr, nous serons les plus petits en termes de population (les États-Unis nous rejoindront à la fin), mais en tant que leaders du "grand espace", nous aurons plus de possibilités qu'un simple État-Nation. Et même certains de ces États subsisteront et auront une influence sur l'équilibre mondial des pouvoirs : la Turquie, l'Iran, le Japon... Dans le même temps, le "grand espace" de la Russie aura un potentiel de croissance (par exemple en direction de l'Europe de l'Est - la présence de cette partie-là de l'Europe dans l'UE est loin d'être éternelle) et d'alliance étroite avec certains acteurs puissants. L'Iran et même la Turquie pourraient devenir des partenaires très proches de l'Union eurasienne, ce qui renforcerait la position de la Russie dans la formation d'un nouvel ordre mondial.
Qu'en est-il de la fermeture du "grand espace", du protectionnisme et d'autres mesures visant à créer un marché unique et une économie de développement commune? Tout cela est nécessaire et inévitable, mais seulement après la formation physique de ce "grand espace". C'est-à-dire sur le terrain, y compris par des victoires militaires. Le système financier et commercial mondial actuel (anglo-saxon par sa naissance et sa gestion) est de toute façon déjà entré dans la phase de fragmentation et d'effondrement - les principaux acteurs mondiaux non occidentaux (principalement la Chine et le monde islamique) ont déjà pour objectif de l'éliminer en le déplaçant et en le remplaçant par de nouveaux mécanismes. Bien sûr, la promotion de nouveaux mécanismes et instruments dans le domaine du commerce et de la finance sera plus lente que nous le souhaiterions, mais elle se fera néanmoins.
La Russie doit à la fois construire ses propres projets (également en coopération avec des participants potentiels au "grand espace" élargi tels que l'Iran) et participer à des projets mondiaux non occidentaux (chinois et islamiques), mais elle doit avant tout reprendre le contrôle physique de la partie occidentale du monde russe. Ce n'est qu'une fois ce processus achevé que nous pourrons entamer une discussion pratique sur les options et les formes d'autarcie - sinon, en fermant la porte, nous laisserons derrière nous une partie d'un espace non majeur, mais indigène.
Source : https://ria.ru/
18:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, grand espace, politique internationale, eurasisme, géopolitique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La création de l'empire et la rapidité de la guerre
La création de l'empire et la rapidité de la guerre
Alexander Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/creation-empire-and-speed-war?fbclid=IwAR0OH66xjgcIyj9qvLX7Zzmg2A4q362E3QZxiOh5C7Li1oZ5lx80FzVsjdI
La guerre qui nous oppose à l'Occident sur le territoire du sud-ouest de la Russie présente un trait caractéristique: la différence de timing, c'est-à-dire de vitesse de mobilisation, d'action et de réaction, et de prise de décision.
D'une part, il est évident que dans la plupart des cas, l'ennemi agit plus vite que nous, s'oriente plus rapidement, adopte avec audace les technologies avancées de la guerre des réseaux, combine des stratégies d'information avec un système d'attaques terroristes, des atrocités comme outils de démonstration, des attaques dans des endroits inattendus, mène des opérations par de petits DRG dans le style des attaques DDoS, utilise rapidement des scènes montées avec art et les projette rapidement dans la sphère médiatique occidentale. L'ennemi fait passer ses attaques terroristes pour des "opérations brillamment menées", tandis que les échecs sont habilement dissimulés. Les victimes sont présentées comme des "agresseurs".
À tout cela, nous, Russes, répondons par un net retard, pas aussi rapide, pas aussi efficace, pas aussi cohérent. Oui, nous menons une contre-propagande massive et frontale, mais elle s'adresse presque exclusivement à un public intérieur russe (ce qui, soit dit en passant, est très, très important, car au début de la guerre, la société n'était absolument pas préparée à cela). Nous n'avons pratiquement pas de transmission de sens et de vecteurs vers l'Ukraine. Ce que nous faisons sur cette terre, nous ne pouvons pas le transmettre clairement aux Ukrainiens, et apparemment nous ne le ferons pas, laissant à l'ennemi un immense territoire pour mener sa guerre psychologique. Il n'y a qu'une chose à dire ici, à propos de l'Ukraine : nous disons aux Ukrainiens que nous sommes l'Empire et que nous les considérons également comme une partie constitutive de notre Empire, comme une province rebelle ; nous leur disons, en fait: "vous nous avez trahis en faveur d'un autre "empire", l'"empire du mal", la civilisation occidentale satanique". Il s'agit de la quatrième guerre punique, dans laquelle nous sommes Rome et, eux, ils ont pris le parti de Carthage. C'est pourquoi nous sommes ici, et c'est pourquoi nous nous dirigeons vers les frontières occidentales, car c'est notre empire (que nous partageons avec vous).
Il aurait fallu le dire il y a longtemps, rapidement et efficacement, puis trouver un moyen de le présenter à chaque Ukrainien et le laisser choisir. Plus d'un aurait certainement fait un choix en notre faveur, pas seulement à cause de l'inertie, du passé soviétique ou de la langue russe, mais pour des raisons plus fondamentales et plus lourdes.
Pour une raison ou une autre, nous ne cessons de nous excuser auprès de l'Occident et de nous plaindre de l'existence de deux poids, deux mesures; là-bas, en Occident, dans l'Otanosphère, les avis sur la guerre sont pourtant partagés, la moitié du monde occidental est pour ainsi dire de notre côté. Oui, les élites occidentales sont contre nous et sont unanimes à ce sujet, mais les sociétés occidentales ne le sont pas du tout. Avons-nous fait quelque chose à ce sujet en un an et demi ? Avons-nous parlé au-delà du discours des élites atlantistes mondialistes pour atteindre les peuples d'Europe et d'Amérique ? C'est là que réside le problème. Nous continuons - apparemment par inertie - à nous chamailler avec ceux qui ne nous voient pas, ne nous entendent pas et ne veulent pas nous connaître tant que nous sommes en vie, tant que nous sommes libres, tant que nous sommes la Russie, alors aidons les peuples de l'Ouest à renverser ces régimes libéraux-mondialistes corrompus et pourris. N'est-ce pas logique?
Nous invitons également les collectivités non occidentales à imaginer par elles-mêmes ce que nous faisons, pourquoi et dans quel but. Nous n'avons pas envoyé de message clair à la Chine, au monde islamique, à l'Inde, à l'Afrique ou à l'Amérique latine. La seule exception est l'idée fondamentale de multipolarité, où, en effet, les significations sont là et sont extrêmement profondes; mais après avoir identifié ce vecteur très important, nous ne le cultivons pas, nous ne le développons pas, nous ne le saturons pas de contenu, nous ne mettons pas les structures en place.
Nous sommes à la traîne sur le plan technologique et, une fois encore, la question est la suivante: où en étions-nous auparavant? Comment nous préparions-nous à la guerre? Où sont nos drones et les appareils les plus récents? Où sont les compétences pratiques de la guerre en réseau, dont les stratégies ont dominé le Pentagone et les pays de l'OTAN depuis le début des années 1990? Eh bien, nous sommes en train de rattraper notre retard, tant au niveau de l'État que du ministère de la défense, et surtout grâce à l'élan héroïque des volontaires, tels que Vladlen Tatarsky et ses collègues de "Dronnitsa" et de bien d'autres initiatives.
La première conclusion que nous pouvons tirer est la suivante: le fait que nous soyons à la traîne est négatif, mais n'est pas fatal. L'essentiel est la détermination à construire l'empire, c'est elle qui décidera du résultat, pas le moment.
Cependant, une autre chose mérite d'être soulignée : la chance que nous avons eue de lancer l'opération militaire spéciale. De manière inattendue, en avance sur le calendrier, rapidement, avec audace. Quatre vastes zones d'importance stratégique pour l'Empire (sans compter la Crimée, qui était déjà rentrée chez elle en notre giron) ont été libérées, à la vitesse de l'éclair, et là, nous n'avons ni attendu ni tergiversé. Malheureusement, nous avons dû abandonner Sumy, Chernigov, la région de Kharkov et, en dessous de Kiev, même la ville russe de Kherson. Nous y reviendrons plus tard. Une erreur de calcul fondamentale a été commise quelque part, mais en agissant avec une rapidité maximale, nous avons obtenu de nombreux résultats. C'est notre principale tête de pont aujourd'hui, solide et fortifiée. Malgré tout, ce fut un grand succès.
La deuxième conclusion est que, dans certains cas, même l'Empire doit faire un bond soudain, rapide comme l'éclair et irrésistible, comme le fait un tigre. Non pas la morsure douloureuse d'un rat, mais le coup de grâce impeccablement calibré d'une bête grande et fière. Le coup brutal de l'Empire.
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Les talibans et la politique en Afghanistan
Les talibans et la politique en Afghanistan
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/08/22/taliban-ja-politiikka-afganistanissa/
Lorsque les talibans afghans font la une des journaux, le ton est presque toujours négatif. Différents médias ont rapporté que le mouvement taliban continuait à "monopoliser le pouvoir" et, selon les opposants à l'émirat islamique, n'avait aucune intention de permettre le "pluralisme politique" dans le pays.
Depuis le retour au pouvoir des talibans il y a quelques années, l'Occident et les voisins de l'Afghanistan appellent à la formation d'un "gouvernement inclusif" dans le pays, qui, dans la pratique, autoriserait également les activités politiques des ennemis des talibans.
Les talibans se sont opposés à l'admission dans le gouvernement actuel de "politiciens discrédités et fantoches" de l'ancien régime. Ils affirment que le gouvernement actuel est encore suffisamment large, avec une représentation de différents groupes.
Le retour d'une cinquième colonne pro-occidentale, même en marge du pouvoir, constituerait, selon le mouvement taliban, une trahison pure et simple de tous les Afghans qui se sont longtemps battus contre les forces d'occupation étrangères et leurs "marionnettes" et "larbins" locaux.
Avant que les talibans ne reprennent le contrôle de l'Afghanistan déchiré par la guerre, après que les forces d'occupation dirigées par les Américains et l'ancien président Ashraf Ghani aient fui le pays avec ses mallettes bourrées de billets il y a deux ans, le ministère de la justice dénombrait plus de soixante-dix partis politiques, petits et grands, inscrits sur son registre.
Dernière mesure en date des talibans, le ministre de la justice Abdul Hakim Sharaee a annoncé qu'il interdirait ces partis, car "leurs activités ne sont pas fondées sur la charia, elles ne servent pas les intérêts nationaux et le peuple n'a aucun respect pour eux".
Bien que le gouvernement taliban ait interdit toute activité politique depuis le début, la déclaration du procureur général est largement considérée comme la première position officielle sur la question.
Ces dernières années, les talibans ont été accusés de restreindre la liberté d'association, de réunion et d'expression afin d'étouffer les critiques et de n'autoriser que les partisans du mouvement à s'engager dans de telles activités.
Les institutions créées par l'élite dirigeante occidentale, au premier rang desquelles l'ONU, ont condamné à plusieurs reprises la "détérioration de la situation des droits de l'homme" en Afghanistan et ont appelé le mouvement taliban à revenir sur les "restrictions imposées aux femmes et aux libertés civiles".
Les talibans, quant à eux, pensent que la soi-disant "communauté internationale" voudrait rétablir un gouvernement libéral fantoche en Afghanistan. C'est pourquoi l'Occident et ses vassaux ne sont pas prêts à reconnaître et à soutenir l'Émirat islamique et son régime légitime. L'administration Biden continue également à s'approprier les actifs de la Banque centrale afghane.
Comme l'indique le site officiel de l'émirat, "les Afghans se battent pour le système islamique depuis plusieurs décennies et ont renversé des régimes pro-étrangers". Après de tels sacrifices, ils ne sont pas prêts à faire des compromis.
"Au lieu de mettre en garde, de prendre des sanctions, de geler les avoirs, d'interdire aux autorités de l'Émirat islamique de voyager et d'invoquer les droits de l'homme, le monde devrait chercher à établir une bonne interaction avec l'Afghanistan, dans le cadre de son système islamique actuel, qui est solide.
"Si le reste du monde veut faire de l'Afghanistan un ami économique proche, il n'a pas d'autre choix que de se rapprocher et de rétablir un engagement fondé sur des relations bilatérales", peut-on lire sur le site web du régime taliban.
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Revue de presse de CD - 27 août 2023
Revue de presse de CD
27 août 2023
Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle
LA CITATION DE LA SEMAINE
« Parler morale n’engage à rien ! Ça pose un homme, ça le dissimule. Tous les fumiers sont prédicants ! Plus ils sont vicelards plus ils causent ! »
Louis-Ferdinand Céline, Mea Culpa. Denoël, 1936.
EN VEDETTE
Souveraineté nationale en péril : l’alerte de Philippe Séguin
Dans son discours historique à l’Assemblée nationale en 1992, Philippe Séguin dénonce les accords de Maastricht et la perte imminente de la souveraineté nationale française. Son argument central réside dans la violation du pacte originel de la souveraineté nationale, ainsi que l’abdication de la démocratie en faveur des organes communautaires. Comment concilier la coopération européenne avec le maintien des droits nationaux et la démocratie ? Le 5 mai 1992, Philippe Séguin invitait l’Assemblée nationale à opposer l’exception d’irrecevabilité au projet de loi constitutionnelle présenté par le gouvernement aux députés comme préalable à la ratification des accords de Maastricht négociés le 10 décembre 1991 par les chefs d’État et de gouvernement des pays membres des communautés européennes, et signés le 7 février 1992. Selon Philippe Séguin, ce projet de loi violait le principe même de la souveraineté nationale inaliénable et imprescriptible, ainsi que le principe de la séparation des pouvoirs, en dehors duquel une société doit être considérée comme dépourvue de Constitution. Article écrit à partir d’extraits du discours de Philippe Séguin de 2 h 30 sur l’Europe le 5 mai 1992 à l’Assemblée nationale…
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/08/24/462274-souveraine...
AFRIQUE
Denis Sindete : « La CEDEAO, isolée des populations, fonctionne comme une caisse de résonance de la France et de l’OTAN »
Alors que les enjeux réels sont la plupart du temps survolés de manière légère et arbitraire, les médias occidentaux évoquent à peine les manifestations qui ont lieu contre la guerre au Niger. Nous abordons ces enjeux avec Denis Sindete mais aussi les causes profondes du djihadisme dans la région, peut-être à chercher par exemple du côté de la guerre en Libye voulue par Nicolas Sarkozy ? Denis Sindete est rédacteur en chef de La Flamme (organe politique du Parti Communiste du Bénin- PCB) et président de l’Association Béninoise de Solidarité et d’Amitié avec les Peuples (ABÉSAP).
investigaction.net/fr
https://www.investigaction.net/fr/denis-sindete-la-cedeao...
AMÉRIQUE DU SUD
L’Argentine, désarmée et fragilisée
Forgée il y a un peu plus de deux siècles à l’issue d’un puissant élan fondateur, richement dotée tant en étendue géographique qu’en ressources, la nation argentine est aujourd’hui en panne et au bord du gouffre politique et culturel. Étoile mondiale du ballon rond, l’Argentine jouit d’une position beaucoup moins glorieuse sur le plan géopolitique et stratégique. Quarante années de démocratie (depuis la fin de la dernière dictature militaire) ont été célébrées discrètement en 2023 et semblent avoir miraculeusement survécu à l’évolution que vit le pays depuis plusieurs décennies. Érosion profonde de l’appareil politico-stratégique, théâtres d’ombres des partis reconvertis en coalitions circonstancielles, économie au bord du précipice, société ouverte mais défiante et fragmentée. Par François Soulard, auteur de Une nouvelle ère de confrontation informationnelle en Amérique latine (Ciccus, 2023).
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/largentine-desarmee-et-frag...
Argentine. Qui est Javier Milei (Parti Libertaire) ?
Les 22 octobre et 19 novembre prochains auront lieu les élections présidentielles en Argentine. Un homme nouveau semble émerger dans la faveur populaire : son nom ? Javier Milei. Il y a peu de chance que cette candidature de Javier Milei obtienne l’agrément des USA qui viennent tout juste d’apprendre que la candidature de l’Argentine à l’adhésion aux BRICS vient d’être retenue. Il y a donc de fortes chances que nous assistions, dans les mois qui viennent, à une ingérence étrangère dans les élections Argentines, ingérence dont les USA et leur « État Profond » ont le secret. Javier Milei, le diablotin sorti des urnes à l’occasion des primaires du 13 août en Argentine, est président du Parti Libertaire et de la coalition électorale La Liberté Avance. Cependant ce député au parlement national n’est pas un homme politique et encore moins un politicien, mais un économiste.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/08/26/223828/argentine-q...
BELGIQUE
Les statistiques interpellantes concernant l’insécurité à la gare du Midi
Le Premier ministre Alexander De Croo a décidé de se pencher sur le problème de l'insécurité à la gare du Midi. Quelque 3 500 infractions pénales y ont lieu chaque année, soit une dizaine par jour. On dénombre ainsi autant d’actes criminels et délictueux dans et aux abords de la gare de Bruxelles-Midi que dans toutes les gares des 13 centres urbains flamands réunis, rapportent De Standaard, Het Nieuwsblad et Gazet van Antwerpen. Ces quotidiens néerlandophones se basent sur des chiffres de la police que le député N-VA Tomas Roggeman a demandés à la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V).
lalibre.be
https://www.lalibre.be/belgique/mobilite/2023/08/22/les-s...
COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)
Marché des « armes à énergie dirigée (AED) » de plusieurs milliards de dollars, à usage militaire et « civil » (?). Les AED ont-elles été utilisées à Hawaï ?
Les armes à énergie dirigée (AED) constituent une activité de 5,3 milliards de dollars (2022) qui devrait atteindre 12,9 milliards de dollars d'ici 2027. Ce marché militaro-industriel axé sur le profit est dominé par six « entreprises de la défense » (US Defense contractors), dont Raytheon, Northrup Grunman , BAE Systems (plc), Boeing, Lockheed Martin et L3Harris Technologies. Selon Raytheon : « Le développement de la technologie à énergie dirigée (DE) est utilisé pour contrer la menace des drones ». Il existe plusieurs technologies sophistiquées d'armes à énergie dirigée : laser à haute énergie (Hel), armes à radiofréquence haute puissance, armes soniques, armes électromagnétiques. (Pour plus de détails, voir le tableau ci-dessous intitulé Faits saillants du marché de l'énergie dirigée). Alors que les AED sont largement destinés à un usage militaire, des armes à énergie dirigée dites « non létales » et/ou « moins létales » sont également envisagées pour des applications dites « de sécurité intérieure » (Homeland Security) (voir tableau ci-dessous). La preuve (encore à confirmer) est que l'utilisation des AED n'est pas limitée à Hawaï.
fr.sott.net
https://fr.sott.net/article/42529-Marche-des-armes-a-ener...
DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ
Edimbourg : capitale de la cancel culture ?
En Écosse, la cancel culture passe à l’offensive. À l’occasion de l’Edinburgh Festival Fringe, un des humoristes les plus célèbres du monde anglophone a vu annuler son spectacle, à cause de ses opinions sur la question trans. Reportage au wokistan. Leith Arches est une salle de concert et de spectacle réputée, située au cœur d’Edimbourg. Chaque année, elle reçoit de nombreux chanteurs et artistes de tout le Royaume Uni et au-delà. En août et septembre, elle accueille certaines des manifestations du célèbre Edinburgh Festival Fringe, version « off » du Festival international d’Edimbourg. Le 15 août, Leith Arches a annoncé l’annulation d’un spectacle organisé par Comedy Unleashed, un club d’humoristes engagés en faveur de la liberté d’expression. Parmi eux, Andrew Doyle, le créateur de Titania McGrath, un personnage fictif qui satirise les absurdités de la culture woke. La raison de l’annulation ? La participation au spectacle de l’humoriste et scénariste, Graham Linehan, créateur de plusieurs téléséries comiques ayant connu un grand succès outre-Manche, comme Father Ted (1995-1998), Black Books (2000-2004) et The IT Crowd (2006-2013). Linehan n’a jamais caché ses opinions critiques au sujet du transgenrisme. La direction de Leith Arches, qui a accueilli de nombreux spectacles de drag queens, a justifié la censure de Lineham en prétendant que sa présence n’était pas en accord avec ses valeurs inclusives. Dans un poste Instagram publié le 16 août, la direction s’est expliquée de manière décomplexée : « Nous travaillons en étroite relation avec la communauté LGBT+, qui représente une part considérable de nos revenus. Nous croyons qu’accueillir [Graham Linehan] aurait des répercussions négatives sur nos futures recettes ». Elle a ajouté que « la décision n’a pas été influencée par la pression d’activistes en ligne, mais par la communauté qui utilise régulièrement cet espace de manière hebdomadaire et mensuelle ». Après qu’une deuxième salle l’a annulé, l’humoriste a reprogrammé son spectacle, le 17 août,… devant le Parlement écossais, à Edimbourg, permettant aux spectateurs ayant réservé leur place d’assister tout de même à ses numéros comiques.
causeur.fr
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Perrault, Andersen, Disney et la mimésis : la marmite woke
Par Jean-Paul Brighelli. La Petite Sirène est noire, Blanche-Neige est désormais bronzée. Les producteurs et dirigeants de Disney sont-ils dingues ? Visent-ils des segments spécifiques du marché ? Ou peut-être sont-ils malencontreusement tombés dans la marmite woke ? La mimésis, explique Aristote, repose sur une identification en profondeur. Œdipe, le héros de Sophocle, est un modèle parce qu’il peut prendre n’importe quelle apparence — sinon, le rôle serait mort après la disparition du premier acteur à l’avoir porté à la scène. Blanche-Neige est la gamine (ou le gamin) rejeté par un père remarié (même problématique dans Cendrillon, au passage). Si même on va creuser plus loin, du côté de la psychanalyse des contes de fées, on comprend bien que le mécanisme de la mimésis ne tient pas à une apparence externe, mais à un fonctionnement inconscient. Mais ce sont là des concepts culturels assez loin des préoccupations (et des capacités) des partisans du wokisme. Tout ce qui s’appuie sur une histoire, sur une armature culturelle, est systématiquement nié par nos petits marquis de la pensée immédiate et du ressenti considéré comme mode absolu de savoir. Ce n’est plus seulement Blanche-Neige, mais le monde occidental tout entier que l’on enferme dans un cercueil de verre — sans prince charmant pour le délivrer.
causeur.fr
https://www.causeur.fr/perrault-andersen-disney-et-la-mim...
DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES
Il ne vous reste que 3 jours... (Prépare Toi)
Bonjour dans 4 jours [c’est-à-dire aujourd’hui dimanche pour nos lecteurs] le DSA va entrer en vigueur, et comme je l'ai dit « tout sera possible » même la fermeture du blog, nous allons aussi à terme quitter Twitter je pense... Dans cette vidéo, nous explorons une réalité troublante qui se met en place en Europe : la création d'un « Ministère de la Vérité ». Cette entité, née d'une nouvelle législation européenne, aurait le pouvoir de contrôler la vérité et de décider ce qui est vrai ou non sur Internet. Nous plongeons dans les détails de cette initiative controversée et découvrons pourquoi elle suscite autant de débats. Quelles pourraient être les conséquences de la création d'un tel Ministère de la Vérité ? Au-delà de la lutte contre la désinformation et les discours haineux, certains craignent que cela ne conduise à une forme de pensée unique imposée, où seules les opinions approuvées par l'État seraient autorisées. Nous examinons également les implications potentielles pour les créateurs de contenu et les utilisateurs d'Internet. Imaginez un monde où les grandes plateformes en ligne doivent supprimer rapidement les contenus dits illégaux, les discours de « haine » et la soi-disant désinformation, sous peine de lourdes amendes. Nous levons le voile sur les aspects de cette loi sur les services numériques de l'Union européenne et ses répercussions sur les géants de la technologie tels que Google, Facebook et Twitter. Vous serez surpris d'apprendre comment ces entreprises devront désormais rendre des comptes et se conformer à de nouvelles règles strictes. Enfin, nous discutons des implications de cette loi pour la liberté d'expression et la diversité des opinions, piliers de notre société. Ne manquez pas cette vidéo essentielle pour comprendre comment cette loi influence activement l'avenir d'Internet. Partagez cette vidéo avec votre entourage tant que vous le pouvez encore.
crashdebug.fr
https://www.crashdebug.fr/il-ne-vous-reste-que-3-jours-pr...
Covid non-censuré : l’industrie de la censure (2)
Analyse fine et circonstanciée des « fack checkers », des Big Pharma, des Gafam, des ONG « humanitaires » et autre CIA. Bref, du circuit totalitaire qui nous empêche de « penser par nous-même » mais qui nous entraîne dans le cul de sac de la doxa…
Jean-Dominique Michel
https://reseauinternational.net/covid-non-censure-lindust...
Faire du journalisme comme Le Progrès à Givors
« Faire du journalisme comme à Givors », le titre et le contenu d’un billet humoristique publié début juillet sur les réseaux sociaux par un élu givordin divers-droite, Fabrice Riva, chef du groupe d’opposition municipale Givors Fière, pourraient respectivement servir à définir et illustrer les méthodes journalistiques désormais pratiquées par Le Progrès dans sa manière de couvrir l’actualité politique sur cette commune de la métropole de Lyon. Bien loin des traditions d’indépendance et de contre-pouvoir dont tente encore de se prévaloir la presse, Le Progrès (quotidien régional de la région lyonnaise) apparait en effet comme un exemple des dérives d’une partie de la presse quotidienne régionale qui se cantonne bien souvent à un rôle d’auxiliaire du pouvoir local, dans sa manière de sélectionner et de présenter l’information. Visiblement reconverti en lustreur d’escarpins du maire d’extrême-gauche Mohamed Boudjellaba, ce qu’il semblait tenter de nier avant de finir par l’avouer, peut-être à la faveur des effluves d’un penchant pour la dive bouteille, l’ancien journaliste que décrit de manière truculente l’élu divers-droite dans son billet est-il lui-même un ex-employé du Progrès ? L’histoire ne le dit pas, mais le personnage en possède quelques caractéristiques compte tenu de la couverture très sélective et particulièrement favorable au maire de Givors que le quotidien de presse régionale assure sur l’actualité locale, en se montrant très peu disert sur certains agissements du premier édile de la ville.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/faire-du-journalisme-comme-le-progres...
Revue de presse alternative du 21 aout 2023
Au sommaire de cette RDP venue de l’Est qui nous permet de nous confronter à « l’information » des médias de grand chemin qui mène de l’autre côté de l’Atlantique. Les États-Unis avec la quatrième inculpation de Donald Trump et toujours rien pour Joe Biden ; des éléments d’information sur les deux institutions géantes Blackrock et Vanguard ; les deux hommes à abattre pour les médias américains mainstream : Trump et Kennedy junior. Le Niger et la débandade française dans ses anciennes colonies. L’Ukraine et son impossible victoire, d’où les prémisses de portes de sortie de ce bourbier dans lequel les occidentaux se sont fourvoyés. Le Pakistan contre qui les États-Unis montent le ton. Le Moyen Orient qui réfléchit à de nouvelles alliances. Au total, beaucoup de liens pour affiner sa réflexion !
lesakerfrancophone.fr/
https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-alternative...
ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)
La non-durabilité des énergies renouvelables
La demande des écologistes d'abandonner les combustibles fossiles comme sources d'énergie au profit des énergies renouvelables pose des problèmes majeurs. Vouloir consommer moins d'essence et de gaz doit être compensé par l'utilisation d'une plus grande quantité d'électricité pour alimenter les voitures et chauffer les bâtiments. Pour un pays comme l'Italie, qui n'est pas autosuffisant sur le plan énergétique et qui a également décidé de se joindre aux sanctions contre la Russie, cela pose problème. L'électricité doit être produite d'une manière ou d'une autre et, pendant des années, on nous a vanté les mérites des énergies renouvelables et les nombreux avantages de la production d'électricité à l'aide de l'énergie photovoltaïque, de l'énergie éolienne et de l'énergie hydroélectrique. Pourtant, nous ne nous rendons souvent pas compte des limites technologiques et des impacts sociaux potentiels qu'un investissement massif dans les énergies renouvelables pourrait avoir.
bloccostudentesco.org
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/21/l...
Mise à jour du destin du carbone
Rien de sert de comptabiliser en détail les émissions de gaz carbonique de chaque individu, ou même de chaque pays. Elles ne diminueront qu’au fur et à mesure que les consommations de carburants fossiles seront remplacées ou réduites, ce qui doit se réaliser par un changement conséquent de l’offre énergétique. Et ce n’est pas demain la veille du Grand Soir du net-zéro-carbone puisque les émissions globales ne cessent d’augmenter afin de satisfaire les besoins de chacune et chacun. Aucun panneau solaire, aucune éolienne, aucune batterie électrique ne peut être construit sans l’apport d’énergies d’origine fossile. La dépendance est à 88 %. Se donner bonne conscience en se payant du décarboné n’a pas de sens car le jeu global reste à somme nulle.
Le blog de Michel de Rougemont
https://blog.mr-int.ch/?p=10925
Sarah el Hairy, secrétaire d'État à la Biodiversité, aurait été un parfait juge au tribunal de l’inquisition
Le député RN Thomas Ménagé ayant osé contester les affirmations et recommandations du GIEC concernant la crise climatique est actuellement victime d’une violente charge de la part de tous les « croyants » des théories fumeuses du GIEC. C’est volontairement que j’écris « croyants », car la plupart de ceux qui s’expriment sur ces sujets sont juste des convertis n’ayant aucune connaissance sur le sujet et se contentant de répéter la messe, sans même s’interroger sur ce qu’ils affirment et professent. Tenez, faites un petit test : interrogez autour de vous les gens qui affirment que le GIEC a raison et posez-leur cette simple question : quel est le pourcentage de CO2 dans l’air (atmosphère) ? Fort peu sauront vous répondre (0,04 %). Et pourtant, alors qu’ils ne savent même pas ce qui est pourtant une information des plus basiques, ils prennent fait et cause pour le GIEC. La raison en est simple : les thèses du GIEC sont un dogme quasi religieux. Donc on y croit ou pas, mais ça ne se discute pas. Et si vous doutez vous êtes diabolisé et classé « climato-sceptique », ce qui dans le domaine revient à se faire traiter d’extrême droite en politique. Et comme dans toutes les histoires de croyances religieuses, si vous osez contester, il y a des accusateurs - l’inquisition espagnole ou romaine hier, les bienpensants et leurs médias aujourd’hui - et leurs agressions verbales ou plus. Dans le cas de Thomas Ménagé, il y a eu par exemple Sarah el Hairy, secrétaire d'État à la Biodiversité, qui a osé qualifier ces paroles de « propos honteux et graves ». On croit rêver. En bon français, cela veut dire que ce député n’a même pas le droit d’exposer un point de vue qui conteste la thèse « officielle » du GIEC reprise par les gouvernants.
synthesenationale.hautetfort.com
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/08/2...
ÉCONOMIE
Les BRICS, de l’économie vers la construction d’un monde multipolaire
Depuis 2006, les BRICS sont dans une dynamique positive d’affirmation de leur poids économique et politique, avec la volonté de provoquer un changement du paradigme géopolitique. Ils ont été confrontés à de nombreuses vicissitudes, et apparaissent comme un ensemble hétéroclite comparé aux organisations occidentales (OTAN ; Union européenne) ce qui peut expliquer que l’Occident a longtemps sous-estimé leur potentiel d’attractivité, surestimé le sien propre et n’a pas avancé dans les recommandations faites par le rapport de Goldman-Sachs. L’inscription de l’élargissement et de la dé-dollarisation au XVe sommet montre que cette organisation n’a plus aucune crainte de s’affirmer face aux États-Unis et à l’Occident et à affirmer ses ambitions. Enfin au cœur de ces changements et de la force centripète des BRICS, le partenariat stratégique Chine-Russie qu’il serait imprudent de penser fragile à la seule vue des déséquilibres de puissance réels entre les deux. L’alliance Russie-Chine représente un formidable potentiel de puissance (matières premières, énergie, agroalimentaire, nucléaire civil, technologie, militaire…) pouvant être amplifié par les multiples réseaux d’alliances favorisés par les BRICS et les nombreux États gravitant autour, l’ensemble soudé par leur défiance vis-à-vis de l’Occident.
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/les-brics-de-leconomie-vers...
L'autarcie : l'économie souveraine de l'Empire
Par Alexandre Douguine. Mon ami (hélas décédé), le grand homme d'affaires et patriote Mikhail Youriev, a un jour posé une question : pourquoi l'équilibre dans la balance du commerce extérieur est-il idéal, c'est-à-dire reflète une situation dans laquelle un pays vend autant qu'il achète (le volume des importations est égal à celui des exportations) ? Il se trouve, concluait-il, que l'idéal serait de réduire le commerce extérieur à zéro. C'est un très bon point. C'est sur ce point qu'il a construit son curieux livre La forteresse Russie. L'idée principale en est la suivante : la Russie doit se fermer au monde et construire une société autonome basée uniquement sur nos valeurs traditionnelles russes. Vous voulez une balance du commerce extérieur parfaite, obtenez-la. C'est une façon de penser très productive.
geopolitika.ru
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/24/l...
ÉDUCATION
« Les écoles privées sous contrat sont prises dans une seringue »
Ils vous avaient peut-être échappé. Cet été, nous vous proposons de lire ou relire les meilleurs articles publiés cette année par BV. Le 17 mai, Pap Ndiaye, encore ministre de l'Éducation nationale, et le secrétaire général de l'Enseignement catholique (SGEC) signaient un accord, toujours d’actualité, afin de renforcer la mixité sociale dans les établissements privés. Anne Coffinier, présidente de l'association Créer son école, analysait pour BV les conséquences de ce protocole.
bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/la-gauche-veut-aller-plus-loin-l...
Abayas, qamis : les atteintes à la laïcité à l’école explosent
C'est une note de trois pages, réalisée par les services de l'État et que Le Figaro s'est procurée, qui confirme un phénomène désormais connu : la hausse des atteintes à la laïcité à l'école, et notamment l'augmentation préoccupante du port des signes et tenues religieuses. Parmi ces derniers, les abayas, longues robes islamiques féminines, et dans une moindre mesure les qamis, leurs pendant masculins, sont particulièrement concernés. « L'année scolaire 2022-2023 a été marquée par une forte hausse du nombre de signalements d'atteintes à la laïcité et de la catégorie port de signes et tenues ne respectant pas la loi du 15 mars 2004 », insiste cette note des services de l'État. Une comparaison à elle seule résume la situation : de septembre à novembre 2021, 91 signalements pour port de signes et tenues étaient remontés au ministère, soit 14 % des atteintes à la laïcité sur la période ; d'avril à juillet 2023, ce sont désormais 923 signalements qui étaient relevés, soit 49 % des atteintes à la laïcité. Selon le document, au moins 150 établissements doivent faire face au phénomène des abayas, qui se révèle parfois massif. « Le nombre de jeunes filles portant de telles tenues au sein d'un même établissement est parfois relativement important, supérieur à 30 par jour », assure ainsi un acteur de terrain.
lefigaro.fr
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ÉTATS-UNIS
La guerre civile judiciaire aux USA
Quiconque s’intéresse aux États-Unis ne peut qu’être surpris par le niveau de dégradation qui atteint la première puissance mondiale. Il y a d’abord ces incroyables vidéos prises dans les rues des grandes villes où s’affichent le phénomène massif des « homeless » qui voit des milliers de sans-abri installés dans les rues et les ravages de la drogue sur ces populations. Il y a aussi ces nouvelles formes de violence que sont les attaques de magasins où spectacle incroyable, des groupes venant littéralement les piller sans que quiconque, personnel ou forces de l’ordre n’essayent de s’y opposer. Et bien sûr la violence endémique à base d’usage d’armes à feu qui semble incontestablement exploser. Avec le spectacle de l’immigration incontrôlable aux frontières. Il y a bien sûr la situation politique avec un parti démocrate installé dans l’état profond et fermement décidé à ne céder en aucun cas le pouvoir. Un opposant emblématique sorte de cocktail Molotov politique aussi fermement décidé à retourner à la Maison-Blanche. Le consensus qui permettait à cette démocratie de fonctionner cahin-caha n’existe plus et certains observateurs avisés se posent sérieusement la question de savoir si le scrutin présidentiel de 2024 pourra bien se tenir.
vududroit.com
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Une nouvelle stratégie pour la communauté du renseignement américaine
Les agences de sécurité américaines continueront à prendre des mesures contre la Russie, la Chine et d’autres pays. Mais aussi contre leurs propres citoyens. Le 10 août, la directrice du renseignement national, Avril D. Haines, a publié la stratégie nationale de renseignement (NIS) pour 2023. Cette stratégie définit l’orientation stratégique de la communauté du renseignement pour les quatre prochaines années. Le communiqué de presse indique que « la stratégie nationale de renseignement définit l’orientation que doit suivre la communauté du renseignement pour être efficace à l’avenir : supériorité en matière d’information et de technologie, large éventail de partenariats et main-d’œuvre talentueuse et diversifiée. Notre vision de la stratégie de renseignement incarne les valeurs de l’Amérique. […] Elle souligne également le rôle croissant de la communauté du renseignement dans le soutien à la résilience de nos infrastructures critiques nationales et de celles de nos alliés et partenaires ». En d’autres termes, les infrastructures américaines ne dépendent pas des ingénieurs et de l’industrie des États-Unis, mais de ce que les services de renseignement américains présentent aux entrepreneurs sur le terrain ou, en d’autres termes, des renseignements commerciaux volés à d’autres pays. C’est là « l’incarnation des valeurs de l’Amérique » – le vol de la propriété intellectuelle d’autrui (et pas seulement). Des « valeurs » connues de tous depuis l’indépendance des colonies anglaises vis-à-vis de la métropole britannique et leur expansion sur le continent nord-américain, puis dans le monde entier.
Euro-Synergies
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Le feuilleton du Comité National Démocrate s’enrichit d’un nouveau méchant: RFK Jr
Ce fut une semaine importante pour Robert F. Kennedy Jr. Son témoignage devant une sous-commission de la Chambre des représentants sur l’armement du gouvernement fédéral a suscité un véritable tollé. Personne ne devrait être surpris d’apprendre que le Comité National Démocrate s’est engagé à tuer la candidature de RFK Jr. La prestation des membres Démocrates de la commission n’était que cela : une prestation. Ils avaient préparé leurs déclarations, non pas pour le grand public, mais pour générer des extraits sonores que le reste du complexe médiatique contrôlé par Davos utilisera pour assembler des éléments de propagande contre RFK Jr, indépendamment de ce qui a été dit, des données présentées ou de toute autre chose. C’est ainsi que le jeu se déroule en réalité. Des personnes comme Debbie Wasserman-Schultz sont là pour jouer leur rôle, s’accaparer le micro lorsque c’est nécessaire et « prendre la photo ». Et le but, c’était d’essayer de censurer le témoignage de RFK Jr. lors d’une audition sur la censure gouvernementale, parce qu’il avait donné son avis sur la recherche concernant l’apparente sélection ethnique du COVID-19.
lesakerfrancophone.fr
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FRANCE
Marie Toussaint: une radicale déguisée en sainte à la tête d’EELV
L’émergence de l’écologie politique a sensibilisé davantage de personnes aux enjeux environnementaux. Marie Toussaint, nommée tête de liste d’EELV aux élections européennes, est avant tout une activiste aux positions radicales, malgré l’image lisse d’une juriste en droit international de l’environnement. Une image destinée à masquer les dérives d’un parti incarnant aujourd’hui l’importation du wokisme américain et dont nous peinons à comprendre la réelle signification du vert porté fièrement par ce mouvement. Le clientélisme de l’édile strasbourgeoise, puis l’invitation d’un rappeur soupçonné d’antisémitisme à ses universités d’été mettent l’accent sur le caractère désormais accessoire d’un écologisme pourtant fondateur du mouvement. L’élection européenne ayant toujours été la plus favorable à ce parti, il semble avoir décidé de placer une écologiste pur fruit. Le principal fait d’armes de la nouvelle égérie écologiste n’est autre que la condamnation de l’État français pour inaction climatique en 2021 dans ce qu’on a appelé L’Affaire du siècle. Cette affaire est le fruit d’un travail intellectuel et juridique ayant conduit à l’émergence d’une justice climatique. Ce raisonnement tient en une phrase simple : la Nature est un sujet de droit, il est donc possible de condamner quelqu’un pour l’avoir agressé ou pour non-assistance à personne en danger. Autant dire que nous sommes face à un changement de paradigme juridique total.
contrepoints.org
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« Déferlement migratoire », « Situation explosive », « Services de l’État dépassés » : le président des Alpes-Maritimes écrit à Emmanuel Macron et à Élisabeth Borne afin d’alerter, une fois de plus, sur l’afflux de migrants
Dans une lettre adressée au président de la République et à la première ministre, que Le Figaro s’est procurée, Charles-Ange Ginésy déplore « une situation migratoire explosive » et alerte sur les mineurs isolés que ses services ne peuvent plus prendre en charge.
fdesouche.com
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GÉOPOLITIQUE
BRICS 11 : Tour de force stratégique
Le président chinois Xi Jinping a qualifié d’« historiques » toutes les décisions majeures prises lors du 15ème sommet des BRICS en Afrique du Sud. On peut considérer qu’il s’agit là d’un euphémisme. Il faudra du temps pour que le Sud mondial, ou la Majorité mondiale, ou le « Globe mondial » (copyright président Loukachenko), sans parler de l’Occident collectif stupéfait, saisisse pleinement l’énormité des nouveaux enjeux stratégiques. Le président Poutine, pour sa part, a qualifié les négociations sur l’expansion des BRICS de très difficiles. On commence à avoir une idée relativement précise de ce qui s’est réellement passé sur la table à Johannesburg. L’Inde voulait trois nouveaux membres. La Chine en voulait jusqu’à 10. Un compromis a finalement été trouvé, avec 6 membres : L’Égypte, l’Iran, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), l’Argentine et l’Éthiopie. Il s’agit donc désormais des BRICS 11. Et ce n’est qu’un début. À partir de la présidence tournante russe des BRICS, le 1er janvier 2024, d’autres partenaires seront progressivement inclus, et très certainement une nouvelle série de membres à part entière sera annoncée lors du sommet des BRICS 11 à Kazan en octobre de l’année prochaine. Nous pourrions donc bientôt atteindre les BRICS 20 – en route vers les BRICS 40. Le G7, à toutes fins utiles, glisse vers l’oubli.
Sputnik Globe
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L’Asie centrale est le principal champ de bataille du Nouveau Grand Jeu
Par Pepe Escobar. Tant que la Russie et la Chine resteront les puissances politiques et économiques dominantes de la région, le Heartland d’Asie centrale demeurera une cible des États-Unis et de l’Union européenne pour les menaces, les pots-de-vin et les révolutions de couleur. Samarcande, Ouzbékistan – Le Heartland historique – ou Eurasie centrale – est déjà, et continuera d’être, le principal champ de bataille du nouveau Grand Jeu, qui oppose les États-Unis au partenariat stratégique Chine-Russie. Le premier Grand Jeu opposait les empires britannique et russe à la fin du XIXe siècle et n’a en fait jamais disparu : il s’est simplement métastasé en une entente entre les États-Unis et le Royaume-Uni contre l’URSS et, par la suite, entre les États-Unis et l’Union européenne contre la Russie. Selon le jeu géopolitique conçu par Mackinder et imaginé par la Grande-Bretagne impériale en 1904, le Heartland est le proverbial « pivot de l’histoire », et son rôle historique redynamisé au XXIe siècle est aussi pertinent qu’il l’était il y a des siècles : un moteur essentiel de la multipolarité émergente. Il n’est donc pas étonnant que toutes les grandes puissances soient à l’œuvre dans le Heartland/Eurasie centrale : la Chine, la Russie, les États-Unis, l’UE, l’Inde, l’Iran, la Turquie et, dans une moindre mesure, le Japon. Quatre des cinq « stans » d’Asie centrale sont membres à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) : Le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Et certains, comme le Kazakhstan, pourraient bientôt devenir membres des BRICS+.
new.thecradle.co
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GRANDE-BRETAGNE
Le cabinet du maire de Londres, Sadik Khan, publie un guide dans lequel il est indiqué que les familles blanches « ne représentent pas les vrais Londoniens »
Sadiq Khan a été contraint de prendre ses distances avec une affirmation sur son site Web selon laquelle une photo d’une jeune famille blanche « ne représente pas les vrais Londoniens ». Le maire travailliste de Londres a été critiqué pour le message, qui est apparu dans le cadre d’un guide de sa marque et de celle de la Greater London Authority (GLA). Le guide s’ouvrait sur les mots : « Une ville pour tous les Londoniens », et promettait de plaire à tous les âges, sexes, orientations sexuelles et compositions familiales. Mais une photo d’une famille blanche composée d’un couple et de leurs deux enfants marchant le long de la Tamise, avec le parlement en arrière-plan, a été mise en avant comme exemple d’images à ne pas utiliser. Une étiquette sur la photo disait : « Ne représente pas les vrais Londoniens ».
fdesouche.com
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IMMIGRATION
L’immigration coûte plus qu’elle ne rapporte : « 53,9 milliards par an. Elle génère des recettes et des contributions sociales, mais ces rentrées pèsent peu face aux dépenses multiples qu’elle engendre. »
L’immigration est-elle une « chance pour la France », comme le proclament la gauche et, quand il ne dit pas l’inverse, Emmanuel Macron ? Ou bien, au contraire, participe-t-elle à son déclassement, comme on l’affirme à droite, de Laurent Wauquiez à Éric Zemmour en passant par Marine Le Pen ? L’étude réalisée par le spécialiste des migrations Jean-Paul Gourévitch pour Contribuables associés a le grand mérite de verser des éléments factuels et chiffrés au débat idéologique qui nous agite depuis cinquante ans. Il ne prétend pas embrasser le phénomène dans toutes ses dimensions, notamment humaines, mais fournir des données objectives dans un domaine qui en manque singulièrement.
fdesouche.com
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PSG : apparition en cette rentrée d’un nouveau groupe de supporters au sein de la tribune Auteuil avec le « Beriz (Paris en arabe) Crew », qui organise des prières islamiques dans les coursives du stade
Depuis le début de la saison, un nouveau groupe a fait son apparition dans le Virage Auteuil du Parc des Princes, le « Beriz Crew ». Ce petit nouveau prend physiquement la place des LPA, auto-dissous pendant l’été. En interne, certains choix de la direction du collectif posent question avec des visions très différentes sur les combats à mener.
rmcsport.bfmtv.com
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De Tondelier à Rousseau et Mélenchon, 50 nuances d’absolution de Médine
Dans la chronique du naufrage annoncé de la gauche française, cet été 2023 sera à marquer d'une pierre noire et d'un nom : Médine. On ne présente plus ce rappeur islamiste qui célèbre djihad et crucifixion des laïcards au Golgotha. Et c'est bien pour cela qu'il est devenu la coqueluche de toute la gauche, une gauche en panne d'idées et d'électeurs qui ne doit sa survie qu'au plébiscite des banlieues en sa faveur. Une gauche qui vous dira, dans le même mouvement de danse du ventre devant Médine, que l'islamo-gauchisme est un concept aussi dénué de réalité que celui de Grand Remplacement. Mais voilà, notre idole des banlieues a récidivé : lui que ses supporters Verts présentaient en cheminement et qui voulaient justement l'entendre sur son évolution s'est fendu d'un tweet en forme de mauvais jeu de mots sur le nom de Rachel Khan, petite-fille de déportés.
bvoltaire.fr
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ITALIE
Immigration : les maires italiens dénoncent l’inaction du gouvernement Meloni
Des maires de gauche dénonçant l’immobilisme d’un gouvernement dit d’extrême droite sur le thème migratoire ? Cela peut, à première vue, paraître contradictoire, mais c’est pourtant ce qu’il se passe actuellement en Italie. Preuve que la question dépasse bien les clivages des politiques actuels…. et qu’on aurait tort de se fier à ces derniers pour la résoudre. Une question gravissime, qui met en péril la survie même de notre civilisation.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/08/25/223766/immigration...
LECTURE
Une « Histoire de la guerre d’Espagne »… pour mieux comprendre la guerre d’Ukraine
Sous l’égide des « Sept Couleurs », la maison d’édition fondée en 1948 par Maurice Bardèche, la vénérable mais plus que jamais dynamique Association des Amis de Robert Brasillach vient de rééditer Histoire de la guerre d’Espagne, livre passionnant et plein d’enseignements cosigné par Robert Brasillach (qui en écrivit la majeure partie) et son beau-frère Bardèche et publié en juillet 1939, alors que le conflit s’était achevé le 31 avril 39 sur la défaite des Rouges. Une prouesse éditoriale. « Confrontations par procuration, débats sur la nécessité d’intervenir (ouvertement ou non), prises de position polémiques des intellectuels, “brigades internationale”, populations civiles bombardées, propagandes et multiplication des fausses nouvelles… » Pour l’Europe, les parallèles sont frappants avec la guerre d’Ukraine sévissant depuis 2014. Aussi cette Histoire de la guerre d’Espagne devrait-elle figurer dans la bibliothèque de tous les amoureux tout à la fois de Clio et de l’Espagne, d’autant que c’est aussi un superbe objet : à un index et à un appareil de notes très complet s’ajoute l’iconographie exceptionnelle (plus de 300 photos) réunie par David Gattegno. Connaitre le passé pour mieux comprendre et affronter le présent n’est-il pas indispensable dans les temps ô combien agités et incertains que nous vivons ?
Histoire de la guerre d’Espagne, par Robert Brasillach et Maurice Bardèche. 560 pages, 35 € ou 43 € port compris. A commander à A.R.B. (ou M. Delcroix), Boite postale 19, F-60240 Chaumont-en-Vexin. Courriel : arbfrance@orange.fr
polemia.com
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Terre de racines contre mer de finances
Dans cette inimitié entre l'élément thalassique des flux de capitaux (de désirs, de marchandises, de personnes marchandisées, de valeurs boursières, etc.) et la dimension tellurique des « lieux de l'autoproduction des mondes de vie », la seule chance de succès du pôle dominé réside dans la reconquête de l'État et du politique comme puissance capable de limiter la voracité insatiable de l'autovalorisation de la valeur.
La vie liquide, par Zygmunt Bauman. Pluriel, 2013.
Terre et mer. Un point de vue sur l’histoire mondiale, par Carl Schmitt. Krisis, 2023.
posmodernia.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/19/t...
Poésie : Laurence Guillon contre « les dévoués valets des Ténèbres »
Par Nicolas Bonnal. Ce texte sur des vers rimés promis à de rares Happy Few (l’expression n’est pas de Stendhal mais de Shakespeare comme toujours) s’adresse aux fans de Laurence Guillon, qui offre l’originalité d’un blog double – de combat et de lutte contre les ténèbres du mondialisme ; et de survie et résurrection intérieure, résurrection qui se passe dans le cadre qui lui convenait de notre Russie orthodoxe et profonde. Le cas est assez exceptionnel : on pense à cette autrichienne ministre persécutée depuis et qui était aussi polymathe, et que Poutine avait salué le jour de son mariage. Laurence poétesse est aussi traductrice, jardinière, musicienne, chanteuse et peintre – elle m’a offert un très beau tableau solaire qui orne mon deuxième appartement de travail dans mon bled andalou. Je ne peux malheureusement pas dire que l’Espagne ait gardé les vertus que Laurence trouve en Russie profonde, à cent bornes de Moscou ? Mais Laurence est tout sauf une illuminée, cette aventurière voit les choses telles qu’elles sont, c’est une mystique avec un regard réaliste et parfois profane. Le mystique trop rêveur a vite fait de se faire bouffer – esprit compris – par les Temps qui courent. Quant au prosaïque malin (Poutine obéit aussi à Davos…) il peut crever.
À l’ombre de Mars, par Laurence Guillon. www.leseditionsdunet.com
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/25/p...
MONDIALISME
Vaccin covid, des contrats qui sentent le souffre et le déni de démocratie
Une chaîne mainstream allemande se saisit de l’affaire des contrats secrètement gérée par la Commission européenne de Ursula von der Leyen avec Pfizer. Les ultrapuissants délèguent leurs personnes de confiance qui n’ont de compte à rendre qu’à leurs mentors privés… Un scandale qui n’est finalement que le reflet de la prise de pouvoir politique par un petit club d’ultrapuissants. Ce petit mot devrait être un jour défini sérieusement, car il ne s’agit pas forcément des milliardaires de la planète. Ceux-là peuvent s’enrichir puis aller rejoindre la plèbe d’un jour à l’autre. Les ultrapuissants détiennent des prérogatives régaliennes qui transforment par leur signature un simple papier en ordonnances / décrets. Ces gens disposent dès lors non plus des avoirs des citoyens, mais aussi des avoirs futurs des contribuables, puisque le même signataire peut charger en dettes le territoire dont il a la charge.
Le blog de Liliane Held Khawam
https://lilianeheldkhawam.com/2023/08/21/vaccin-covid-des...
ONG
Covid non-censuré : Gates, bienfaiteur ou danger public ?!
Faire confiance à Bill Gates pour votre santé est-ce comme faire confiance à Jeffrey Esptein pour s’occuper de votre fille ?! Analyse des fondations de Gates dont les actions oscillent entre ONG et banques d’investissements dans l’opacité la plus totale. Excellente analyse de la montée en puissance de ces pieuvres tentaculaires qui nous veulent du… mal, sous couvert de « philanthropie capitaliste ».
Jean-Dominique Michel
https://odysee.com/@JeanDominiqueMichel:e/6.4-covid-non-c...
La Fondation Soros semble se désintéresser de l’Union européenne
L’Open Society Foundation de George Soros, désormais contrôlée par son fils Alexander, va cesser la plupart de ses activités dans l’Union Européenne. Cette décision, qui intervient après que des ONG financées par la fondation ont transporté des migrants vers l’Europe pendant plus d’une décennie (mission accomplie ?), fait suite à l’annonce du budget de la fondation familiale 25 milliards de dollars et qu’elle supprimerait au moins 40 % de ses effectifs après l’ascension du fils Alexander Soros. Invoquant un « changement radical d’orientation stratégique », l’OSF déclare que son nouveau modèle opérationnel nécessitera « une restructuration significative et la fermeture de tous les programmes régionaux et mondiaux. » Cette information figure dans une lettre envoyée aux bénéficiaires de subventions en Hongrie, et a été relayée par Bloomberg.
geopolitique-profonde.com
https://geopolitique-profonde.com/articles/soros-operatio...
OTAN
L'OTAN entre autisme et désengagement
Face à l'impossibilité désormais évidente de récupérer ne serait-ce qu'une partie des territoires perdus par l'Ukraine, l'OTAN cherche désespérément une issue qui ne la démolisse pas politiquement. Mais piégée dans sa propre propagande, elle semble en proie à une sorte d'autisme qui l'empêche de voir/d'accepter la réalité stratégique - à la fois celle du conflit et celle du multipolarisme émergent. La conséquence est une impasse dangereuse, qui fera durer la guerre au moins jusqu'à l'année prochaine.
sinistrainrete.info/geopolitica
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/24/l...
PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE
La boîte Collector 2019 La vache qui rit® par Daniel Buren
Retrouvez les dessous de la création de la boîte collector 2019 La vache qui rit® par Daniel Buren. Attention, ce n’est pas un gag. Il s’agit de « création ». Et pas n’importe quelle création. Il en aura fallu du temps à l’inventeur des « Colonnes » qui bandent dans la cour d’honneur du Palais Royal pour dessiner de nouvelles boîtes pour La Vache qui rit. Il nous raconte ces réflexions tel un monsieur Homais du XXIe siècle. C’est totalement affligeant mais, avec un peu d’humour, on peut en rire, comme la malheureuse vache qui n’en demandait sûrement pas tant !
Boutique officielle La vache qui rit
https://www.youtube.com/watch?v=3aCJmZyKbzg
RÉFLEXIONS
Manipulation des masses : cet avion sans pilote que nous laissons voler
Par Xavier Azalbert. Il y a une dizaine d'années, une liste des « Dix Stratégies de Manipulation des masses » a été diffusée, dont la paternité a été attribuée de manière erronée à Noam Chomsky, l'éminent linguiste américain. S'il est assez marrant de considérer que cette « manipulation » a fonctionné (le texte sur internet est à l'heure actuelle toujours associé à Chomsky), on ne peut vraiment faire de lien entre ce texte et celui qui fut aussi professeur de sciences politiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Pourquoi ? Parce que l'auteur (véritable) de l'essai « la Fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie », co-écrit avec l'économiste Edward Erman, aborde la question de l'industrie médiatique aux États-Unis non pas en essayant de savoir « qui » la dirige, mais « comment », notamment avec « quel modèle de propagande ». La question est donc de savoir de quelle façon des messages et des symboles sont transmis à la population dans le cadre d'une communication qui s'attache à soutenir, notamment et selon Chomsky, le libéralisme économique tout en soutenant la politique étrangère américaine. Le linguiste montre avec brio que les médias de masse ont disposé cinq « filtres » pour « fabriquer le consentement » de la population. Détaillons-les.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/opinions-editos/manipulation-ma...
Réchauffement climatique, éco-anxiété et nouvelles restrictions
La pandémie mortelle de COVID-19 (avec un taux de mortalité en Italie inférieur à 1 % !) est désormais derrière nous et l'imminence d'une guerre nucléaire ne nous inquiète plus autant. Un nouveau croquemitaine fait son apparition dans les journaux, à la télévision et sur les forums de discussion des réseaux sociaux : le réchauffement climatique. On répète à l'envi que cet été est le plus chaud des deux derniers siècles alors que, données à l'appui, il y a eu des vagues de chaleur estivales bien plus intenses, comme l'été historique de 2003 ou, auparavant, celui de 1957. De nombreuses personnes semblent tellement terrifiées par les conséquences du changement climatique qu'un nouveau mot a été inventé pour décrire ce sentiment d'incertitude et d'anxiété face aux éventuelles conséquences catastrophiques du réchauffement de la planète : l'« éco-anxiété ».
bloccostudentesco.org
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/21/r...
RUSSIE
Vladimir Poutine a adressé un message vidéo aux participants du Forum des Affaires des BRICS
Pour réinformation, car ce discours n’a pas été repris ni même cité par les médias de grand chemin, voici les messages principaux du discours vidéo (sous-titré en français) de Vladimir Poutine aux participants du sommet des BRICS.1. Le processus de dédollarisation dans les règlements entre les pays BRICS est devenu irréversible ; 2. Le chiffre d’affaires commercial entre la Russie et les partenaires de l’organisation a dépassé 230 milliards de dollars ; 3. La Fédération de Russie dirigera ses flux de transport et de logistique vers des partenaires fiables, notamment parmi les membres des BRICS ; 4. Moscou prône une coopération plus étroite pour un approvisionnement stable en ressources alimentaires et énergétiques ; 5. la Russie restera un fournisseur fiable de produits alimentaires pour le continent africain ; 6. La Russie est prête à revenir à l’accord céréalier, sous réserve du respect de ses obligations.
Russophère
https://www.youtube.com/watch?v=5-aYPO1Fg7M
SUÈDE
Charlie Weimers (Démocrates de Suède) : « Nous sommes entièrement derrière la ligne du gouvernement suédois en matière de soutien à l’Ukraine » [Interview]
Charlie Weimers est député européen du parti nationaliste suédois Sverigedemokraterna (Démocrates de Suède). Lionel Baland l’a rencontré et interrogé pour Breizh-info.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/08/23/223728/charlie-wei...
SYRIE
Les États-Unis sanctionnent les « rebelles modérés » syriens qu’ils avaient armés
En 2013, la CIA a distribué des missiles antichars TOW à des groupes de « rebelles modérés » qui combattaient le gouvernement en Syrie. Ces groupes étaient prétendument « contrôlés » avant de recevoir de l’argent et des armes. Malheureusement, la CIA n’a jamais été douée pour ce type de contrôle. L’un des groupes ayant bénéficié d’un tel soutien est la Division Hamza (Forqat al-Hamza – فرقة الحمزة) : un groupe sous la bannière de l’ASF composé de six brigades substitutives qui opèrent principalement dans les environs d’Inkhil, à Daraa. La division Hamza a reçu des ATGM TOW et travaille sous la supervision du Conseil militaire de Daraa. Elle reçoit un soutien étranger de la part de bailleurs de fonds occidentaux et arabes et est membre de la coalition du Front Sud. Le Front Sud a déclaré son engagement en faveur d’un État civil et a publié un programme politique complet en faveur des réformes démocratiques. La division s’est associée au Front révolutionnaire syrien et au 1er régiment d’artillerie pour créer la 1ère armée, qui s’est ensuite dissoute. La Division Hamza continue d’utiliser le blason de la 1ère Armée en même temps que la sienne, alors que les autres anciens supplétifs ne le font pas. Par la suite, Hamza a également été soutenu par le Pentagone. Sans ce soutien, le groupe ne serait jamais devenu une entité viable. Les choses se sont compliquées lorsque les milices armées par le Pentagone ont commencé à combattre celles armées par la CIA…
lesakerfrancophone.fr
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UKRAINE
BlackRock, la 3ème puissance mondiale
Lorsque nous parlons de l’Ukraine, nous pensons immédiatement à la guerre, aux vies déchirées par les bombes, aux hommes enrôlés de force, des adolescents aux personnes âgées, et, en définitive, à un État défaillant incapable de générer du bien-être et un développement évolutif pour ses citoyens. Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas le cas de tous les Ukrainiens. Il existe une élite corrompue qui accumule des richesses en profitant de la situation. Cette élite, représentée aujourd’hui par le régime de Volodymyr Zelensky, est totalement étrangère aux intérêts nationaux. Au mois de mai, le gouvernement ukrainien et BlackRock ont signé un accord sur la création du Fonds de Développement ukrainien. L’objectif officiel était d’attirer les investissements dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et de l’agriculture. En réalité, il s’agit de l’aboutissement de la vente complète des principaux actifs publics de l’Ukraine, des terres noires aux réseaux électriques. C’est apparemment ainsi que Kiev entend rembourser ses dettes. Zelensky scelle ainsi la vente de l’Ukraine aux fonds de vautours américains. BlackRock représente le plus grand fonds de gestion d’actifs au monde.
pressenza.com
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UNION EUROPÉENNE
L'UE n'a pas de volonté politique propre
Quoi que dise l'UE sur la nécessité d'une approche plus indépendante de la prise de décision sur les questions clés, toutes les déclarations et affirmations de ce type, comme les plans d'autonomie stratégique de l'Allemagne et de la France, peuvent être considérées comme des sons creux. À la veille du sommet de l'OTAN, le New York Times a publié un article de deux auteurs (Grey Anderson et Thomas Meaney) au titre retentissant : « L'OTAN n'est pas ce qu'elle prétend être ». Les auteurs commencent l'article par les développements récents, notamment l'admission de la Finlande et l'invitation à la Suède, et font ensuite une révélation extrêmement importante : « L'OTAN, depuis sa création, n'a jamais été concernée au premier chef par le renforcement de ses capacités militaires. Avec 100 divisions au plus fort de la guerre froide, soit une petite fraction des effectifs du Pacte de Varsovie, l'organisation ne pouvait espérer repousser une invasion soviétique, et même les armes nucléaires du continent étaient sous le contrôle de Washington. Elle visait plutôt à lier l'Europe occidentale à un projet beaucoup plus vaste d'ordre mondial dirigé par les États-Unis, dans lequel la défense américaine servait de levier pour obtenir des concessions sur d'autres questions telles que le commerce et la politique monétaire. Cette mission a été remarquablement réussie ».
katehon.com/ru
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samedi, 26 août 2023
EUROSTAT - L'UE enregistre un nombre record de faillites d'entreprises
EUROSTAT - L'UE enregistre un nombre record de faillites d'entreprises
Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-eurostat__lue_raggiunge_il_numero_record_di_fallimenti_aziendali/11_50549/
Le nombre de faillites d'entreprises dans l'Union européenne a augmenté de 8,4% entre avril et juin de cette année par rapport au trimestre précédent. Il s'agit du chiffre le plus élevé depuis 2015, selon les données publiées par l'Office européen des statistiques (Eurostat). La Hongrie (40,8%), la Lettonie (24,8%) et l'Estonie (24,6%) ont été les pays les plus touchés.
Selon Eurostat, il s'agit du sixième trimestre consécutif d'augmentation exponentielle. Les secteurs les plus durement touchés sont l'hôtellerie et la restauration, où les dépôts de bilan ont augmenté de 23,9%, et les transports et la logistique, avec une hausse de 15,2%.
La récession économique, la hausse des taux d'intérêt - qui entraîne une augmentation des coûts d'emprunt - et l'expiration des mesures d'aide gouvernementale prises à l'époque de la pandémie sont les facteurs à l'origine de cette augmentation exponentielle.
Eurostat n'inclut pas dans ce rapport les derniers chiffres pour l'Allemagne, qui a fait l'objet de la dernière couverture de The Economist avec le titre : "L'homme malade de l'Europe à nouveau". Les chiffres de l'Office fédéral allemand des statistiques pour le mois de juillet révèlent que le nombre d'entreprises ayant déposé le bilan a augmenté de 23,8% en glissement annuel. Nous assistons à un choc du marché", a déclaré Christoph Niering, directeur de l'association professionnelle allemande des praticiens de l'insolvabilité, au Wall Street Journal.
L'institut Ifo, basé à Munich, a signalé en juillet que son indice de confiance des entreprises avait chuté pour le troisième mois consécutif et que les entrepreneurs étaient désillusionnés par l'état actuel de leurs entreprises, réduisant ainsi leurs attentes pour l'avenir. La situation de l'économie allemande devient de plus en plus sombre", a déclaré Clemens Fuest, président de l'Ifo.
L'une des plus anciennes entreprises métallurgiques du pays, Eisenwerk Erla, s'est déclarée insolvable en mars. La direction de l'entreprise, vieille de plus de 600 ans, a attribué la situation à des problèmes d'approvisionnement et à l'augmentation des tarifs de l'énergie. La chaîne de grands magasins Galeria Karstadt Kaufhof a fait faillite à la fin de l'année dernière et s'apprête à fermer un tiers de ses plus de 100 magasins dans le pays. Les dirigeants attribuent la crise aux coûts élevés de l'énergie et à la faiblesse de la consommation. Le détaillant de mode Gerry Weber Retail a également annoncé des procédures d'insolvabilité cette année et ferme 122 de ses 171 magasins en Allemagne. Cette crise a surtout touché les entreprises de taille moyenne, qui dépendaient fortement des subventions publiques et qui ont beaucoup perdu", a déclaré Natalia Schaubert, directrice de l'organisation sociale allemande Kolorit, à BFM.
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La sortie de l'OTAN/UE est le plus grand devoir patriotique de notre temps
La sortie de l'OTAN/UE est le plus grand devoir patriotique de notre temps
Par Juan A. Aguilar (*)
Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/newsletter/newsletter/40944-2023-06-18-20-49-55
Le 23 juillet, les Espagnols ont été appelés aux urnes. Avant cette date, ce furent des semaines où les citoyens eurent à subir une cascade de "propositions électorales", de programmes, de slogans, d'insultes, de bassesses et de coups de poignard dans le dos entre les partis du régime de 78, afin de gagner des positions... Cependant, nous pouvons tous constater que, alors qu'ils ont la bouche pleine du mot Espagne, aucun des partis ayant la possibilité d'obtenir une représentation n'a proposé quelque chose de si évident pour ceux qui veulent la paix, la justice et la souveraineté de notre Patrie: la promesse de sortir l'Espagne de l'OTAN/Union européenne.
Ne vous laissez pas impressionner par le Régime servile et ses furies médiatiques. L'OTAN et l'UE sont dans le même paquet. Il a été prouvé dans la pratique que l'UE n'est rien d'autre que le bras politique de l'OTAN, et l'OTAN l'appareil militaire des élites mondialistes néocoloniales.
Qu'est-ce que ce sinistre tandem OTAN/UE nous a appris depuis des décennies ? Que ses fonctionnaires, une bande de parasites que personne n'a élus, ne servent que leurs maîtres, qu'ils ont honte lorsqu'ils reçoivent un appel de la Maison Blanche, qu'ils sont hautains et arrogants envers les faibles, mais qu'ils sont pires que des rats lorsqu'ils sont confrontés à une puissance capable de leur tenir tête. Et "rien n'est plus bas et vil que d'être hautain avec les humbles", disait Sénèque il y a deux mille ans.
Pour saisir la bassesse morale des racailles qui se protègent sous les sinistres acronymes susmentionnés, il suffit de passer en revue quelques-unes des déclarations faites ces derniers jours.
- Le président tchèque Petr Pavel a déclaré que "tous les Russes vivant dans les pays occidentaux devraient être surveillés de beaucoup plus près que par le passé", rappelant qu'à l'époque de la Seconde Guerre mondiale, les descendants de Japonais vivant aux États-Unis étaient également soumis à "un régime de surveillance stricte". Pour ceux qui l'ignorent : le président tchèque vient d'appeler à appliquer aux Russes le régime que la Maison Blanche a imposé à 120.000 Japonais, en les plaçant dans des camps de concentration, dans des conditions inhumaines, en les expropriant de leurs biens et en les soumettant à un test de "loyauté" qui comprenait non seulement le rejet de l'empereur du Japon, mais aussi l'acceptation d'aller faire la guerre dans les rangs de l'armée américaine, alors que nombre d'entre eux étaient déjà des citoyens américains à part entière. Ce monsieur n'est qu'un misérable représentant de la Tchéquie otaniste et des "valeurs européennes", un psychopathe aux envies génocidaires qui se croit impuni en disant de telles choses... À l'écouter... Comment ne pas se souvenir du bon vieux temps du Pacte de Varsovie ?
- Le corps des volontaires polonais a admis avoir collaboré avec le corps des volontaires russes, combattant aux côtés des forces armées ukrainiennes, pour attaquer plusieurs villages de Belgorod, province frontalière de la Russie, tuant un civil et en blessant douze autres. Le Washington Post a révélé que ces groupes extrémistes ont attaqué des civils avec des armes de l'OTAN. Voilà donc les "braves" Polonais pratiquant le terrorisme selon les "valeurs européennes". Leur exploit n'a fait que blesser ou tuer les civils d'un petit village. Quelle grandeur, quel héroïsme, quelle place dans l'OTAN/UE !
- L'oligarque italien Mario Draghi a déclaré dans un discours au MIT de Boston sur la guerre de l'OTAN en Ukraine : "Le slogan est unique, catégorique et contraignant pour tous. Il vole déjà et enflamme les cœurs, des Alpes à l'océan Indien : "Gagnons ! et nous gagnerons !". "Les États-Unis, l'Europe et leurs alliés n'ont pas d'autre choix que de s'assurer que l'Ukraine gagne cette guerre, sinon ce sera la fin de l'UE. En effet, à quoi sert l'UE si son existence dépend du maintien de la dictature de Zelensky ? Ce représentant des "valeurs européennes" devrait se rappeler que "l'Italie répudie la guerre en tant que [...] moyen de règlement des différends internationaux", selon l'article 11 de la Constitution, mais les constitutions des pays du "jardin de Borrell" souffrent à présent d'interprétations surréalistes.
- Ce n'est pas la première fois que le banquier Draghi nous "enseigne les valeurs européennes". On se souvient que, dans un discours au Parlement italien, Draghi a voulu rendre un hommage inhabituel à Robert Kagan, inconnu de la plupart des gens mais fils de Donald, le fondateur du mouvement néo-conservateur américain. Robert est le mari de Victoria Nuland, protagoniste absolue du coup d'État de Maidan en 2014, et figure clé des cercles qui alimentent le conflit ukrainien (sur Robert Kagan voir Piccolenote (https://www.piccolenote.it/mondo/guerra-ucraina-fanculo-e...), tandis que sur la relation étroite entre Frederick Kagan - le fils de Donald et le frère de Robert - et sa femme Kimberly avec le général Petraeus voir le Washington Post (https://www.washingtonpost.com/world/national-security/ci... ). Tout reste dans la famille...
- L'ancien secrétaire de l'OTAN Anders Rasmussen, qui a récemment rejoint Zelensky en tant que conseiller présidentiel, est un autre infâme personnage. Dans un récent discours résumé par The Guardian, il nous a dit: "Un groupe de pays de l'OTAN pourrait être prêt à déployer des troupes sur le terrain en Ukraine si les États membres, y compris les États-Unis, ne fournissent pas de garanties de sécurité tangibles à Kiev lors du sommet de l'Alliance à Vilnius". Les nations qui, selon M. Rasmussen, seraient prêtes à envoyer des troupes en Ukraine seraient la Pologne et les États baltes. Et ainsi entraîner toute l'Europe dans la guerre... où, bien sûr, les fils et petits-fils de tous ces prébendiers n'iront pas dans les tranchées...
- Il est à noter que l'intervention en Ukraine d'une "coalition de volontaires", semblable à celle formée pour l'invasion de l'Irak, avait été préconisée à l'époque par le général David Petraeus, le principal protagoniste de la saison des guerres sans fin menées par les États-Unis dans leur "moment unipolaire". D'où un retrait de Washington, qui observerait d'outre-Atlantique ce qui prendrait la forme d'une grande guerre européenne, les autres nations européennes ne pouvant manquer de soutenir à leur tour le contingent des pays de l'OTAN déployé en Ukraine.
La liste est longue. Voilà suffisamment d'exemples de figures significatives du "monde libre", celui qui est toujours du "bon côté de l'histoire", avec son "ordre fondé sur des règles" (les leurs), résilient, inclusif, durable et sexué... Ils donnent assurément un spectacle sombre et grossier de leur vraie nature. Et comme l'a décrit Emile Zola : "En vérité, le spectacle a été inouï, il a surpassé en brutalité, en impudence, en déclarations indignes, les pires instincts, les plus grandes bassesses jamais avouées par la bête humaine". Ne nous faisons pas d'illusions. Il y aura toujours des gens qui pueront comme ceux que nous venons d'évoquer. Cela fait partie de la condition humaine. Cela ne vaut pas la peine de chercher à comprendre la racaille. Ce qu'il faut, c'est les éviter. Et pour cela, il faut quitter les porcheries indignes où ils s'ébattent. Nous devons quitter l'OTAN/l'UE.
Les citoyens peuvent constater que rien de ce que disent ces personnages n'est consulté par les peuples européens respectifs. Ils alimentent la guerre... sans nous consulter. Ils appliquent des "sanctions" illégales au regard du droit international sans nous consulter, ils ciblent la Chine comme une menace sans nous consulter. Cependant, les sondages indiquent que les peuples européens ont une autre perception des choses, une idée très différente d'"eux" qui gagne du terrain au fil du temps. Par exemple, selon un récent sondage réalisé auprès de plus de 16.000 personnes interrogées dans 11 pays européens, près des trois quarts des Européens soutiennent la position du président français Emmanuel Macron selon laquelle l'UE devrait cesser de compter sur les États-Unis pour sa sécurité et investir dans ses propres capacités de défense militaire. Le sondage indique également que 43% des personnes interrogées considèrent la Chine comme "un partenaire nécessaire" et seulement 35% comme "un rival" ou "un adversaire" pour leur pays. Et le soutien au régime de Kiev est en baisse depuis des mois. Pourquoi devrions-nous continuer à supporter la bassesse de castes qui ne représentent qu'elles-mêmes ?
Le cas de l'Espagne est particulièrement saignant. Au cours d'une législature, nous avons eu le gouvernement le plus "à gauche" et le plus "progressiste" de ces dernières décennies (c'est ce qu'ils disent). En réalité, il s'agit du gouvernement le plus capitulé, le plus sordide, le plus exécrable, le plus otaniste et le plus vendu du siècle dernier. Un gouvernement qui croit que les Espagnols sont prêts à vendre leur dignité, leur souveraineté, leur indépendance et leur liberté pour quelques fonds européens... c'est-à-dire pour quelques pièces de monnaie.
Les Espagnols doivent se réveiller. L'Espagnol doit mépriser ces pièces de monnaie tachées du sang de décennies de guerres et de néocolonialisme. L'Espagnol doit mémoriser une citation classique de Léon Tolstoï (un Russe, bordel) : "L'argent est une nouvelle forme d'esclavage qui ne diffère de l'ancienne que par son caractère impersonnel ; il n'y a pas de relation humaine entre le maître et l'esclave".
Nous ne savons pas s'il restera de la place pour cette "fureur espagnole", mais au moins les Espagnols devraient-ils puiser un peu d'amour-propre dans leurs tripes pour dire "ça suffit !" à toute l'ignominie et la bassesse que représente l'OTAN/UE.
Il reste à comprendre pourquoi ces manifestations spectaculaires de turpitude morale ont lieu en ce moment même. En d'autres termes, pourquoi les faucons de l'OTAN et des États-Unis poussent si fort à l'élargissement d'un conflit qui, jusqu'à présent, est resté dans des limites de risque gérables et avec des marges résiduelles pour des solutions négociées.
En fait, ils craignent à juste titre que la contre-offensive de l'OTAN n'obtienne pas le succès escompté. La fiction jusqu'ici entretenue d'une victoire ukrainienne sur le champ de bataille ne résistera pas à la dure réalité. Elle ne pourra pas non plus éroder les ressources de Moscou de manière à "affaiblir" la Russie de manière significative sur le plan international.
L'absence de victoire sera perçue à juste titre comme un revers par les élites oligarchiques. Et oui, la victoire de la Russie pourrait être la fin de l'OTAN/UE.
C'est pourquoi nous parions sur une telle victoire. Par patriotisme.
*Directeur de l'Institut espagnol de géopolitique
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Tucker Carlson après l'interview du président serbe Vucic : l'OTAN et les États-Unis détruisent l'économie allemande
Tucker Carlson après l'interview du président serbe Vucic : l'OTAN et les États-Unis détruisent l'économie allemande
Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/historico-de-noticias/41336-2023-08-24-12-07-00
C'est ce qu'a déclaré Tucker après sa rencontre et son entretien avec le président serbe Aleksandar Vucic, ce que ce dernier a confirmé.
"L'intérêt principal des États-Unis, pour lequel nous avons mené des guerres pendant des siècles - la Première, la Seconde et la Guerre froide - a été la relation entre l'Allemagne et la Russie, parce qu'unies, elles sont la seule force qui peut nous menacer. Et nous devons nous assurer que cela ne se produise pas".
George Friedman, directeur général de STRATFOR au Conseil des affaires étrangères de Chicago
De plus en plus de journalistes renommés et d'hommes politiques internationaux confirment ce qui est déjà clair pour tout le monde.
L'un des principaux objectifs de la guerre en Ukraine est d'empêcher la coopération commerciale germano-russe, qui constitue une menace majeure pour la puissance économique des États-Unis.
C'est un sujet sur lequel j'ai écrit à plusieurs reprises. Avec l'énorme croissance de la Chine et la croissance rapide actuelle des économies de l'Inde, de l'Indonésie, etc., le monde devient trop petit pour trois empires économiques ou plus donc l'un des empires en déclin (les États-Unis et/ou l'Europe) devra bien vite être inscrit sur la liste des pays du tiers monde. Les États-Unis utilisent leur puissance militaire dans le monde pour s'assurer que l'Europe soit précisément celle qui échoue.
L'Allemagne, qui possède la plus grande économie d'Europe, avait commencé, bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, à développer des liens commerciaux et à forger des accords avec la Russie. La Russie a approvisionné l'industrie allemande en énergie bon marché et a fourni du gaz bon marché aux ménages allemands.
L'Allemagne et la Russie avaient commencé à créer du progrès économique et une prospérité énorme pour leurs citoyens et les citoyens de toute l'Europe, tandis que les États-Unis assistaient depuis leur fenêtre d'Outre-Atlantique au déploiement de cette vaste synergie.
Celle-ci a également constitué une grande menace pour l'OTAN, dont l'organisation n'existe que grâce à la propagande des médias en raison d'une hypothétique menace de la part de la Russie qui, à l'époque, coopérait pourtant étroitement avec l'Europe. Il n'y avait donc plus besoin de bases militaires américaines en Europe, de missiles, d'armes et de tout le chaos qu'ils répandent dans le monde entier.
Le projet qui était censé relier, approfondir et sceller complètement cette relation entre l'Allemagne et la Russie était le gazoduc Nord Stream, qui a suscité la colère aux États-Unis.
Joe Biden a déclaré ouvertement : "Nous y mettrons fin". Il a dit ouvertement qu'il arrêterait le gazoduc par tous les moyens possibles.
Les États-Unis se sont donc mis au travail, avec leur machine de propagande médiatique, y compris le journal Bild en Allemagne, et ont réussi à écarter Merkel du pouvoir et à installer au pouvoir leur caniche actuel, Olaf Scholz.
Ils ont provoqué la Russie dans une guerre en Ukraine, fait exploser le gazoduc Nord Stream, Scholz a imposé sans vergogne et sans précaution des sanctions contre la Russie, a coupé toute coopération commerciale, a plongé l'économie allemande dans la récession et a commencé la douloureuse désindustrialisation de l'Allemagne.
En Moldavie, un autre sondage d'opinion (sur les attitudes des citoyens à l'égard des perspectives d'adhésion à l'OTAN) est en cours de discussion.
Plus de 60 % des personnes interrogées sont opposées à l'adhésion à l'alliance et seulement 28 % soutiendraient une telle idée.
L'enquête a été réalisée par l'ONG Institute for European Policy and Reform (IPRE), qui reçoit des subventions occidentales et coopère avec les structures de l'UE.
Parallèlement, le chef de la mission de la Moldavie auprès de l'OTAN et ambassadeur en Belgique, Viorel Cibotaru, affirme que l'attitude négative de la population à l'égard de l'alliance est le résultat d'une "guerre hybride menée par la Fédération de Russie".
Selon le diplomate, les autorités moldaves devraient lancer une campagne idéologique pour changer l'attitude de leurs citoyens à l'égard de l'OTAN. Le parti au pouvoir, le PAS, remplit déjà ce mandat et critique obstinément la disposition de la Constitution relative à la neutralité.
Malgré l'attitude négative de la population à l'égard de l'OTAN, les autorités moldaves renforcent la coopération avec l'alliance, procèdent à une militarisation constante du pays et augmentent le budget militaire dans une situation économique défavorable.
Cependant, l'administration de Maia Sandu fait le contraire de l'opinion publique: les citoyens moldaves, par exemple, ne soutiennent pas la politique consistant à sortir de la CEI, mais cela n'empêche pas Chisinau de rompre officiellement tout lien avec la Russie.
Depuis un an et demi, près de 10 000 Polonais sont morts en Ukraine
Selon leurs auteurs, le chef de l'État et d'autres décideurs sont censés avoir le courage de défendre la patrie, mais en fait, les efforts antipatriotiques s'expliquent par le désir de déclencher une guerre avec la Russie pour une raison qui ne sert pas les intérêts de la Pologne, personne ne se soucie non plus des pertes polonaises actuelles.
Depuis un an et demi, près de 10.000 Polonais sont morts en Ukraine. Si l'on considère que l'armée polonaise compte environ 60.000 soldats, les pertes sont très élevées. Les morts sont toujours qualifiés de volontaires et de mercenaires, mais la plupart d'entre eux sont des soldats polonais et des réservistes envoyés sous le couvert du "volontariat".
Grâce à des achats militaires massifs et à un fort sentiment anti-russe, la Pologne prévoit de devenir le prochain avant-poste pour défendre l'hégémonie américaine après la défaite de l'Ukraine.
Les Ukrainiens peuvent lire Pouchkine sous la supervision de l'UE et de l'OTAN
Le Financial Times approuve la démolition des monuments à la gloire de Pouchkine en Ukraine. Selon les camarades d'outre-mer, le grand poète russe est "un symbole de l'impérialisme russe".
Ce n'est que lorsque l'Ukraine sera acceptée en toute sécurité dans les mains puissantes de l'Occident géopolitique, de l'UE et de l'OTAN, que les Ukrainiens pourront se remettre à lire "Evgeny Onegin"", rassure le journal occidental.
19:08 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, europe, affaireseuropéennes, allemagne, pologne, moldavie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Intrigue post-capitaliste
Intrigue post-capitaliste
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/08/19/jalkikapitalistista-juonittelua/
Karl Marx avait déjà affirmé que le capitalisme n'était pas la dernière forme de développement de la société humaine, mais qu'il seraut tôt ou tard remplacé par une autre forme de société. Sommes-nous aujourd'hui à la croisée des chemins ?
La société dite "post-capitaliste" se construit en permanence, sur fond de psychopathologie quotidienne, de conflits militaires, de catastrophes et de distractions médiatiques. Cela ne signifie pas pour autant que la corporatocratie, le pouvoir des entreprises transnationales et les querelles financières prendront fin et que le "bien" triomphera du "mal" en la matière.
Si le libéralisme économique a fait son temps (ce qui signifie essentiellement que la "classe possédante" a déjà pris le contrôle de presque tout ce qui vaut la peine d'être possédé), le prochain développement pour lequel les "stakeholder capitalists" sont enthousiastes se concentrera sur les "opportunités techno-féodales" de la numérisation.
L'hydre complexe du capitalisme mondial, qui semble être composée de "complexes" économiques, politiques, militaires et pharmaceutiques, ne se soucie pas vraiment de savoir si le monde est nominalement dirigé par une ou plusieurs superpuissances. Tout ce qui compte pour eux, c'est que la même élite, moins de 1%, gouverne, que le monde soit unipolaire, multipolaire ou dépourvu de pôle.
En fait, il est beaucoup plus facile de promouvoir la vision techno-totalitaire de l'élite si l'éthique creuse de la "liberté et de la démocratie" est ouvertement abandonnée et si le peuple stupide est forcé de se soumettre à une discipline plus stricte au nom de la "crise climatique" ou d'autres "problèmes mondiaux" nécessitant des "circonstances exceptionnelles".
Le développement technologique, l'automatisation et la robotique entraînent également une augmentation du chômage. Le pouvoir financier est-il alors prêt à payer les personnes inactives pour leur simple existence ? Bien que l'on parle parfois d'un "revenu de base", je soupçonne que l'élite n'est pas intéressée par l'idée d'un "communisme sans pénurie" où les nécessiteux n'existeraient plus.
Bien que de nombreux oligarques occidentaux se présentent comme des "philanthropes", le masque du faux humanisme est transparent : il n'y a pas si longtemps, les mêmes personnes qui parlaient de la surpopulation et de l'importance de réduire la population humaine prétendaient vouloir sauver des vies avec les vaccins qu'ils recommandaient.
Dans les villes intelligentes des sociétés numériques, les citoyens sont plus facilement surveillés et les opinions erronées peuvent être censurées à l'abri des regards. Les pires bègues peuvent de toute façon être transformés en inadaptés de routine, car même la fermeture du compte bancaire d'un dissident est une opération qui se fait en un tourne-main dans le corporato-fascisme, où les banques n'acceptent que certaines opinions de la part de leurs clients.
Mais qu'en est-il du présent et de la "guerre d'agression russe en Ukraine" qui, selon les recherches, peut même provoquer des symptômes dépressifs? Comment l'élite va-t-elle gérer cette plaie ouverte sur le flanc de l'Europe? Ou est-ce que l'objectif a toujours été l'état du monde tel qu'il était dans le roman 1984 de George Orwell ?
Comme dans la dystopie d'Orwell, les grandes puissances jouent peut-être ensemble, pleinement conscientes qu'elles sont engagées dans une guerre permanente qui provoquera un état d'urgence permanent, entravera les voyages, le mouvement des chaînes d'approvisionnement, mais surtout, ralentira la chute du système capitaliste et l'effondrement socio-économique.
Je ne serais pas surpris que la cause sous-jacente de tous les jeux géopolitiques en cours soit simplement le banal das Kapital, qui exige une crise sanitaire, une urgence climatique, une guerre, une politique de sanctions, un blanchiment d'argent et d'autres stratégies pour empêcher la bulle des banquiers centraux d'éclater avant que les fondations du nouveau système économique - ou de la prochaine escroquerie pyramidale - ne soient posées.
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vendredi, 25 août 2023
Commentaires sur les élections en Argentine
Commentaires sur les élections en Argentine
Enric Ravello Barber
Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2023/08/comentarios-sobre-las-elecciones-paso.html
La presse argentine et mondiale s'accorde à qualifier d'énorme surprise le résultat des élections des élections dites "PASO" qui se sont déroulées le dimanche 13 août en Argentine. Pour expliquer cette surprise au public non argentin, il faut tenir compte de l'énorme désastre économique et social que ces dernières années de gouvernement du parti justicialiste (péroniste) ont entraîné.
Les quatre candidats qui se sont présentés aux élections PASO avec une chance de devenir le prochain président argentin à l'automne partagent tous une idéologie libérale - à des degrés divers - et font partie du parti atlantiste - dans ses différentes familles - de Milei à Massa, les différences sont de l'ordre de la nuance, jamais de l'essence.
Le grand vainqueur Javier Milei (photo, ci-dessus), fondateur du parti La Libertad Avanza, doit son triomphe à son attaque constante contre la classe politique dont l'inaptitude a conduit l'Argentine à la situation chaotique actuelle; il n'a pas tort sur ce point. Mais Milei est de ceux qui ne critiquent jamais la classe économique mondialiste qui est la première responsable de toute gabegie, où que ce soit dans le monde. Politiquement, il se situe à l'extrême droite, mais en réalité, c'est un ultra-libéral (un anarcho-libéral, aime-t-il à dire de lui-même), un admirateur de Margaret Thatcher, qui a déclaré la guerre à l'Argentine et qui est favorable au libre marché des organes humains, comme il l'a lui-même répété. Le parti espagnol VOX a été le premier à le féliciter.
La coalition d'opposition de centre-droit JxC (Juntos por el Cambio) est le perdant politique de la soirée, sa deuxième place est loin des attentes et la distance avec le Justicialismo est très faible. Lors de l'élection interne, l'ultra-libérale Patricia Bullrich (photo, ci-dessus) l'a emporté sur le plus centriste Larreta, l'actuel maire de Buenos Aires. Bullirch, militante des Montoneros dans les années 1970, est aujourd'hui très proche de Milei dans sa vision économique, sans pour autant tomber dans l'histrionisme de ce dernier. Du fait de son mari juif argentin, elle a des liens étroits avec Israël.
La coalition gouvernementale Unidos por la Patria (UxP) est arrivée en troisième position, son noyau politique, le Partido Justicialista, enregistrant les pires résultats de son histoire. Le candidat soutenu par Cristina Kirchner et l'aile gauche qui gouverne le Parti obtiennent un résultat ridicule. L'élection interne a été remportée par Sergio Massa, un autre centriste, lié au groupe de communication de Vila Manzano, soutenu par les exilés cubains et le Parti démocrate américain.
Les PASO (Primeras, Abiertas, Simultáneas, Obligatorias) n'ont pas d'effet administratif immédiat, mais ils permettent d'élire les candidats de chaque bloc et de voir qui pourrait être le vainqueur. Après les résultats d'hier, le scrutin d'octobre risque d'être un duel Milei-Bullirch - tant pis - et l'Argentine entrera dans quatre années d'ultralibéralisme et de soumission servile à l'atlantisme, avec une possible dollarisation de l'économie. Le péronisme passera à l'opposition, lourdement défait, la bonne nouvelle étant que cette défaite sans appel signifierait des changements internes au parti justicialiste et une activation politique des secteurs nationaux et sociaux du péronisme qui sont actuellement dispersés et sans cohésion politique en Argentine.
Les élections PASO ont été un premier avertissement du panorama politique actuel en Argentine. En octobre, nous reviendrons sur les résultats électoraux définitifs.
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Trois leçons pour l'Europe suite aux élections en Espagne
Trois leçons pour l'Europe suite aux élections en Espagne
Par Andrea Muratore
Source: https://osservatorioglobalizzazione.it/osservatorio/tre-lezioni-per-leuropa-dal-voto-in-spagna/
Le scrutin en Espagne s'est achevé et ni les Populaires ni les Socialistes n'ont remporté la majorité absolue des sièges. La Droite populaire, dirigée par Alberto Nunez Feijoo, a fait un retour en force et est désormais le premier parti. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), dirigé par le Premier ministre Pedro Sanchez, s'est toutefois maintenu et, bien que dépassé par ses rivaux, a conservé un rôle décisif au sein du Parlement ibérique.
L'élection espagnole avait été présentée comme un scrutin pouvant décider de nombreux équilibres d'ici les élections européennes de 2024. En particulier, le thème de la potentielle nouvelle bipolarité européenne avait émergé dans toute sa grandeur, puisque tant les Populaires que les Socialistes comptaient pouvoir entrer au gouvernement avec le soutien des ailes politiques situées aux extrêmes de leurs formations. Cela a renforcé l'idée d'une Espagne comme laboratoire de l'Europe, compte tenu des nouveaux équilibres qui pourraient être créés sur diverses questions, de la transition verte aux questions de genre, de l'avenir de l'austérité à la question de la politique industrielle dans l'hémicycle strasbourgeois à venir.
Fondamentalement, le résultat parle d'un contexte tout à fait différent où des questions politiquement polarisantes mais résolument locales ont prévalu dans l'analyse du vote, comme le problème de la sécheresse qui a dévasté le centre de l'Espagne au cours des derniers mois, punissant Sanchez et l'environnementalisme de gauche dans la Rioja, La crainte des régionalistes d'une victoire de la droite qui a sauvé le PSOE en Catalogne et au Pays basque, le conflit intergénérationnel entre une jeunesse qui a récompensé les socialistes et leurs réformes du travail et une génération plus âgée qui a principalement voté pour le centre-droit. Les deux leaders ont voulu faire de l'élection un véritable derby entre eux et, d'une certaine manière, ils y sont parvenus en l'emportant nettement sur les composantes radicales, respectivement la gauche de Sumar et la droite nationaliste de Vox.
Si l'on veut donner une perspective européenne au vote espagnol, on peut difficilement, avec le recul, le considérer comme un référendum susceptible de dire si le virage à droite de l'Europe s'est consolidé ou si une gauche moderne a encore la possibilité de jouer ses cartes. Certes, on a l'impression que la large coalition du deuxième gouvernement Sanchez est peut-être vouée à l'échec. Mais il n'y a pas de majorité alternative et le risque d'un Parlement-Vietnam est susceptible d'amener le modèle actuel de Strasbourg à Madrid, et non l'inverse.
Cependant, plusieurs interprétations peuvent être données sur le poids européen de ce vote. Tout d'abord, les élections espagnoles sont apparues comme les plus idéologisées depuis des décennies. Et une volonté croissante de lier la vision de l'avenir des grands partis à des systèmes de valeurs précis s'est manifestée. Sans aucune ambiguïté. D'une certaine manière, cela contribue certainement à clarifier la vision politique des partis en présence, mais cela ouvre aussi la perspective d'une confrontation brutale. Comme celle qui est destinée à s'ouvrir sur des positions idéologiques différentes au sein même du prochain parlement européen. Et si l'on peut dire que la gauche espagnole est beaucoup plus radicale que celle de l'Allemagne, de l'Italie, de la France et d'autres pays, dans le même temps, les Populaires espagnols se consolident comme l'emblème de la formation conservatrice typique en Europe. Ainsi, Sanchez et Feijoo dirigent des partis qui sont destinés à jouer un rôle prédominant dans les futurs accords de coalition de l'UE, caractérisant leurs Euro-groupes respectifs.
Deuxièmement, un thème fondamental est apparu: dans cette nouvelle bipolarité, ce sont les formations traditionnelles qui peuvent encore avoir les cartes en main. En d'autres termes, la vague de protestation populiste et souverainiste, qui s'est manifestée en Espagne tant à droite qu'à gauche avec la montée de nouvelles coalitions, a été progressivement réabsorbée par les centres de pouvoir traditionnels. Cela consolide ce qui s'est déjà produit dans d'autres pays, en éloignant les formations majoritaires du centre. Mais en même temps, précisément en raison de leur différence de taille politique, cela renforce le rôle potentiellement décisif des radicaux. Sumar et Vox n'ont plus le consensus qu'ils avaient autrefois, mais ils restent indispensables aux principaux alliés. Ainsi, si l'on regarde l'Europe, on peut imaginer un contexte dans lequel les Populaires et les Socialistes, bien qu'alignés sur des positions plus radicales, devront nécessairement rallier les autres groupes de l'espace européen à leur cause pour compléter la majorité au sein du futur Parlement de l'UE. Si l'on regarde l'Italie, cela ne peut que suggérer ceci: un rôle décisif pourrait être joué par l'exécutif de Giorgia Meloni dans un contexte où, par ailleurs, Fratelli d'Italia est de plus en plus majoritaire parmi les conservateurs européens, peut-être aussi en raison de l'échec de Vox lors de ce vote.
Le troisième point est lié à la dynamique de la présidence espagnole de l'Union européenne. Celle-ci se montre potentiellement capable de paralysie décisionnelle au moment où Madrid devra prendre en charge la question des priorités à donner à l'Europe. Dans cette optique, un trou peut accentuer les différences entre les camps. Par exemple, l'Espagne partage avec l'Italie l'idée d'accélérer la réforme du Pacte de stabilité dans un sens anti-régime. Mais entre les Socialistes et les Populaires, les différences sont considérables sur le sujet des réformes, allant des maisons vertes à la réforme de l'immigration, la Gauche se concentrant surtout sur la transition énergétique et les Populaires sur le sujet d'une Europe plus sûre sur le plan politique et sur le plan des valeurs. Le Vietnam espagnol au Parlement peut-il nuire au processus décisionnel de l'Europe à la fin de l'année 2023 ? Difficile à dire. Ce qui est certain, c'est que même en Espagne, la politique, avec ses confrontations d'idées et de valeurs, est de retour. Et dans une Europe où les impulsions technocratiques de Bruxelles sont de plus en plus indigestes, c'est un nouveau signal à ne pas sous-estimer.
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Dilemme de la démocratie: influence américaine contre valeurs traditionnelles
Dilemme de la démocratie: influence américaine contre valeurs traditionnelles
Par Chōkōdō Shujin
Source: https://arktos.com/2023/08/20/democracys-dilemma-americas-influence-vs-traditional-values/
Chōkōdō Shujin explore l'influence mondiale dominante de l'Amérique, opposant ses efforts pour une démocratie dégénérative opposée aux traditions riches et nobles de pays comme le Japon et la Russie, et s'interroge sur l'opportunité de la démocratie pour tous.
"Heureux celui qui confie toutes les convictions de sa vie littéraire à un seul gouvernement, ou qui se fie aux enseignements d'un seul journal. Mais l'esprit critique se nourrit toujours de la recherche historique. Notre époque impose l'obéissance en lieu et place de l'esprit critique. L'ère Meiji a été marquée par de fortes injonctions. Cependant, ses directives n'ont pas été appliquées au mépris du peuple..."
- Yojūrō Yasuda, "L'esprit de Meiji".
Je ne suis en aucun cas un spécialiste des questions politiques et je ne prétends pas avoir une expertise particulière en matière d'actualité. Cependant, j'ai toujours porté un vif intérêt à l'histoire, et certains schémas sont indubitables. À savoir que l'Amérique, en tant que pays, fonctionne comme un tyran international, pour dire les choses en termes certes trop simplistes et peut-être un peu grandiloquents. Il n'en reste pas moins que ce postulat est difficilement contestable. Naturellement, quelqu'un doit donc s'opposer à ce tyran, mais, chose terrifiante, peu semblent vouloir ou pouvoir le faire. En outre, peu de gens semblent voir la nécessité d'une telle action. La plupart des nations civilisées ont succombé à la propagande américaine ; en effet, depuis sa création, l'Amérique a fonctionné à la propagande, se présentant d'abord comme l'intrépide outsider, une vaillante petite nation luttant contre la puissance et la cruauté de sa mère patrie. Les fondateurs de l'Amérique étaient en quelque sorte les premiers pamphlétaires. Puis, après la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique s'est présentée comme le défenseur droit et noble de la liberté, une image étoilée que le pays conserve encore aujourd'hui. La démocratie est présentée et souvent perçue comme un bien incontestable et inaltérable, bénéfique pour tous et recherché par tous, quelle que soit l'adéquation de la démocratie à la culture en question. Cela dénote une grave méconnaissance de soi ainsi qu'un chauvinisme et un esprit de clocher intenses. Mais avant tout, cette démocratie américaine est un mensonge, un mythe de plus, un vernis d'utopie qui cache la corruption la plus basse que l'on puisse imaginer. Si les résultats d'une élection ne satisfont pas la classe que j'appellerai les défenseurs professionnels de la démocratie, les résultats sont considérés comme frauduleux, le résultat d'une conspiration internationale, et, ironiquement, quiconque remet en question cette dénonciation est à son tour dénoncé comme un théoricien de la conspiration. Ce n'est rien d'autre que le règne des médias, de ces agitateurs professionnels qui se posent comme perpétuellement lésés. La démocratie américaine représente les pires aspects du communisme et du capitalisme. Lors des tristement célèbres procès de Tokyo, l'écrivain et traducteur Shūmei Ōkawa les a qualifiés avec humour de "démo-fous".
... La Russie a réussi à repousser l'ennemi américain jusqu'à présent.
Mais pourquoi, précisément, la démocratie à l'américaine était-elle considérée comme nécessaire ou souhaitable, même avant d'avoir atteint de tels excès ? Quels sont les avantages qu'ils vantent avec tant d'ostentation, ces vendeurs naturels ? J'ai posé cette question à plusieurs connaissances, et les réponses ont toutes été vagues, et parfois légèrement évocatrices de sentiments bien plus gauchistes que ceux que ces personnes épouseraient autrement, des variations sur le thème "Le pouvoir entre les mains du peuple". Ces jingoistes ne parlent que des platitudes les plus alambiquées. Comment se fait-il que personne n'ait jugé nécessaire de s'opposer à ces hommes creux ? Peut-être est-ce dû en grande partie à la simple lâcheté. L'intimidation américaine est une chose effrayante.
Dans cette ère moderne, je ne vois qu'un seul dirigeant national qui ait osé le faire, en ignorant à plusieurs reprises les nombreuses menaces vides et les vagues insultes du président Joe Biden. Bien sûr, mon opinion sera controversée, mais cet homme n'est autre que Vladimir Poutine. À mon humble avis, ce grand homme est un Meiji moderne. Je fais la comparaison avec l'empereur Meiji, Mutsuhito, pour une raison très délibérée et spécifique. "L'esprit de l'ère Meiji était un esprit tourné vers le monde qui émergeait de l'intérieur", a écrit Yojūrō Yasuda dans "L'esprit de Meiji". Le Japon a été ouvert à l'Occident sous la menace d'une arme. La nation, aussi ancienne soit-elle, n'avait pas son mot à dire : les épées et les fusils ne faisaient pas le poids face aux canons des navires. Malgré cela, le Japon continue de conserver une nature japonaise singulièrement élégante. Après le fléau des canonnières du commodore Matthew Perry, les fameux "navires noirs" qui menaçaient une petite île, Meiji n'a eu d'autre choix que de moderniser sa nation à toute vitesse. En quelques décennies, le Japon a absorbé des siècles de pensée des Lumières. "Ils connaissaient l'histoire du Japon et croyaient au peuple japonais, et ils savaient comment élever le Japon au niveau des nations modernes avec une grande détermination", écrit Yasuda. Des émissaires ont été envoyés du Japon dans différents pays pour absorber divers aspects de la modernité et revenir ensuite au Japon pour les adapter à la société japonaise.
Sōseki Natsume, par exemple, fut envoyé à Londres pour apprendre la "littérature anglaise" et devint à son retour le plus grand romancier japonais, bien qu'il ait souffert d'une dépression nerveuse. L'expérience de Sōseki n'est pas inédite : le chirurgien Ōgai Mori, envoyé en Allemagne, a connu des difficultés similaires. Mais, comme l'a écrit Yasuda, "notre lignée Meiji n'a pas perdu l'esprit directeur que les érudits en littérature devraient posséder."
L'empereur Meiji
À la mort de l'Empereur Meiji, cependant, le Japon apparaissait comme une nation tout à fait moderne, dotée d'une formidable capacité d'autodéfense, forte de son histoire, de sa culture et de ses traditions. "C'était une véritable expression de l'esthétique japonaise, qui s'enorgueillissait du fait que l'esprit du Japon pouvait être transmis d'une âme à l'autre", écrit Yasuda. Plus loin dans l'article, il précise : "L'esprit du samouraï était plus qu'une instruction artistique, c'était l'esprit de jugement et de créativité d'un législateur fort. Les traditions transmises par des générations de féodalisme ont pris une ampleur considérable le jour où nous avons découvert le monde pour la première fois. En cela, l'esprit de l'ère Meiji dans les arts et la littérature a réuni le meilleur de l'esthétique japonaise et de l'esprit des lettrés au fil des générations. Ils étaient conscients de la nécessité d'exprimer leur force d'âme dans toute sa splendeur. C'est en effet la grande transformation que l'esprit de la littérature et de l'art japonais a trouvée dans le nom de Meiji. C'était la triste force de ceux qui étaient en retard".
Le président Joe Biden ressemble à Lénine dans ses dernières années, un vieil homme chétif soutenu en tant que chef d'État, moins élu qu'installé.
En Russie, en particulier dans l'histoire, l'art et la littérature, on peut facilement ressentir une force d'esprit et de caractère similaire. La Russie conserve elle aussi une identité singulièrement russe, malgré les auspices inéluctables de la modernité. La Russie n'est pas actuellement menacée par les canonnières américaines, bien sûr, et je suis heureux qu'une telle chose ne se produise pas. On pourrait même dire que la Russie a réussi à repousser l'ennemi américain jusqu'à présent. Bien sûr, je ne peux pas parler du point de vue russe, mais du point de vue du nationaliste japonais, voici ce que j'ai observé. Il n'y a pas de vaisseaux noirs prêts à dévaster une nation beaucoup plus petite et totalement mal équipée pour vaincre cette menace étrangère sans précédent. Mais l'Amérique a assailli le monde avec une vaste et inéluctable campagne médiatique éclair, comme le monde n'en a jamais vu. On pourrait dire que toute l'anglosphère est tombée. La Grande-Bretagne est tombée. L'Australie est tombée encore plus bas. On pourrait facilement décrire cela comme une forme de mesmérisme. Une grande partie du monde s'incline devant le mastodonte américain, redevable de ses valeurs sacrées de diversité, d'équité, d'inclusion et, bien sûr, de la plus récente d'entre elles, la "sécurité". Ils vivent dans le déni du beau, du noble et du sublime. La grandeur est offensante pour les sensibilités américaines. Même leur religion est diluée. Il semble que ce soit, du moins en partie, la raison pour laquelle ils détestent tant Vladimir Poutine, le diabolisant comme un tyran. Mais c'est l'Amérique qui est dirigée par une bureaucratie débauchée et incompétente. À quoi ressemble un tel état de fait si ce n'est aux derniers stades du léninisme ? En effet, le président Joe Biden, en particulier, ressemble à Lénine dans ses dernières années, un vieil homme chétif soutenu en tant que chef d'État, moins élu qu'installé. Aucune nation occidentale ne dira cela.
Il serait trop charitable de ma part de comparer cette situation aux "Nouveaux habits de l'empereur" : tout le monde voit bien que l'empereur est nu, mais par crainte d'être puni, tout le monde reste silencieux, le complimentant sur ses beaux habits. Mais il semble que les dirigeants mondiaux voient vraiment de magnifiques vêtements là où il n'y en a pas. Ces hommes et ces femmes y croient vraiment ; l'hallucination est devenue réalité. Ils ont tellement gobé les mensonges qu'ils ont perdu la capacité de voir la vérité, et la vérité elle-même semble fausse. Vladimir Poutine, cependant, résiste à cet assaut, ignorant les menaces que les médias américains ne se donnent même pas la peine de voiler. Joe Biden, vieillard sénile, n'est pas à prendre au sérieux. Il a insinué que les Russes n'avaient pas d'âme. Ses balles sont, pour ainsi dire, du vaporware. Cet homme, indigne de respect, est à la tête d'une superpuissance mondiale. À ses côtés se trouve une vice-présidente qui a été choisie explicitement en raison de sa race et de son sexe, une femme qui peut à peine énoncer une seule pensée cohérente. Eux et leurs partisans ne doivent pas être pris au sérieux, et pourtant ils le sont par tant de gens. La situation politique actuelle dépasse la satire.
Pour revenir à l'essentiel, l'Amérique, qui prétend mépriser l'impérialisme et l'empire, tente de vendre la perspective de la démocratie avec le zèle d'un évangéliste. Qu'est-ce que c'est sinon une expansion de ce que l'on pourrait appeler un empire américain, même s'il n'a pas de nom ?
Dans une brochure datant de 1947 et diffusée par le ministère japonais de l'éducation sous les forces d'occupation, la constitution d'après-guerre du général MacArthur est discutée. "La première idée qui sous-tend cette constitution est la démocratie. Au fait, qu'est-ce que la démocratie ? Vous avez probablement entendu ce mot dans le passé. Si c'est la base de la nouvelle Constitution, vous devez le savoir clairement. De plus, vous devez la connaître correctement".
La brochure poursuit de manière prévisible et condescendante : "...la meilleure façon d'éviter les erreurs est que chacun discute pleinement de ses propres opinions avant de décider d'une question sur la base des opinions de la majorité. Ensuite, le reste du peuple devrait suivre les opinions de la majorité du peuple. La démocratie consiste à prendre des décisions en tenant compte de l'avis du plus grand nombre. Il en va de même pour la gouvernance d'un pays. Il n'est pas bon de gouverner un pays en se basant sur les opinions de quelques personnes. Il est préférable de gouverner le pays en se basant sur l'opinion de tous les citoyens. En d'autres termes, la nation tout entière doit être gouvernée par le peuple tout entier - c'est ainsi que l'on gouverne une démocratie". Plus loin : "Par conséquent, la démocratie signifie que tous les habitants du pays dirigent le pays. Prendre des décisions sur la base de l'opinion de tous les citoyens est le moyen le plus sûr d'éviter les erreurs. Par conséquent, si vous gouvernez votre pays par le biais de la démocratie, vous serez heureux et votre pays sera prospère". La section se termine sur une note plutôt collectiviste : "Il n'y a rien de plus agréable que de voir tout le monde travailler ensemble pour s'occuper des affaires de son propre pays. C'est cela la démocratie".
En fait, le mot "démocratie" pourrait facilement être remplacé par "communisme".
Si l'Amérique déteste tant la Russie, c'est en partie parce qu'elle ne peut pas comprendre la perspective d'un monde non unipolaire.
J'ai traduit plusieurs documents de propagande de guerre rédigés par des militaristes japonais, et celui-ci est bien plus subtil que n'importe lequel d'entre eux. Selon eux, la démocratie est synonyme de liberté et d'indépendance. Mais qu'est-ce que la démocratie si ce n'est la tyrannie des masses ? Le meilleur vendeur est toujours le vainqueur ; la qualité n'a pas d'importance. Une fois de plus, ils détestent la supériorité. Pendant l'occupation américaine du Japon, par exemple, les forces américaines ont aboli les titres héréditaires pour tous, à l'exception de la famille impériale. Elles ont forcé l'empereur à renoncer à sa divinité, ce qui constitue encore aujourd'hui un grand traumatisme national pour de nombreuses générations plus âgées. L'Amérique, une nation sans titres héréditaires ni noblesse, une nation fondée par des puritains sans grandes traditions religieuses, a ardemment imposé son esthétique prolétarienne au Japon dès qu'elle en a eu l'occasion. Il ne fait guère de doute dans mon esprit qu'ils feraient la même chose à n'importe quelle nation dotée d'une noblesse titrée s'ils en avaient l'occasion ; l'Amérique semble préférer réduire la grandeur au nom de l'égalité afin que tout le monde puisse être également médiocre. Après le largage de deux bombes atomiques et la destruction de Tokyo par des bombes incendiaires, tuant un nombre incalculable de civils, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, c'est ainsi que l'Amérique a puni le Japon. Mais comme le Japon, au lendemain de la restauration Meiji, s'était en apparence modernisé, à l'intérieur de lui-même, la culture est restée largement inébranlable. L'Amérique, une nation avec un peu plus de trois siècles d'histoire, ne pouvait pas détruire une nation avec une culture vraie et profondément enracinée, la nation qui a apporté au monde le Bushido.
L'Amérique ne pourra pas non plus vaincre la Russie. "Si vous pouvez couper le peuple de son histoire, alors il peut être facilement persuadé", a écrit Karl Marx, et nulle part ailleurs cela ne s'est produit aussi intensément qu'en Amérique. Mais comme le Japon, la Russie possède une culture magnifique et ancienne. C'est une terre de foi, d'histoire et de tradition, autant d'éléments qui font manifestement défaut à l'Amérique. L'Amérique n'a pas produit de Dostoïevski ou de Boulgakov, ni de ballet Bolchoï, ni de grandes écoles d'art, de littérature, de foi ou de philosophie. C'est cette force de caractère farouche qui empêchera la domination américaine. Au-delà, c'est le leadership de Vladimir Poutine. Si l'Amérique déteste tant la Russie, c'est en partie parce qu'elle ne peut pas comprendre la perspective d'un monde non unipolaire. Mais pourquoi toutes les cultures du monde devraient-elles être gouvernées de la même manière ? Il est ironique que l'Amérique prétende accorder une si grande valeur à l'"individualisme sauvage". Comment se fait-il qu'ils croient que la démocratie convient à toutes les cultures et à toutes les nations ? Si j'affirmais que toutes les nations devraient être gouvernées par une monarchie héréditaire, je serais dénoncé comme un extrémiste, un dangereux radical qui devrait être déplacé, et pourtant ils font des affirmations aussi absurdes au sujet de leur forme de démocratie. Toutes les nations ne souhaitent pas être gouvernées par les masses. C'est franchement une façon puérile de voir le monde. "Tout le monde est fondamentalement le même", affirment-ils, "tout le monde est égal". Mais comme je prétends que tout le monde n'est pas capable de piloter un avion, de pratiquer la chirurgie ou de composer de la poésie, tout le monde n'est pas non plus capable de participer à la gouvernance. Franchement, toutes les voix ne devraient pas être entendues. Tout le monde ne devrait pas avoir son mot à dire dans le discours national. Cela ne veut pas dire que les gens doivent être réduits au silence par la force. Aucun dissident ne devrait être réduit au silence, même si, de nos jours, ce sont les progressistes classiques qui se considèrent comme des dissidents. Je ne préconise pas la censure, bien sûr ; c'est ce que mes adversaires préconisent, avec leur utilisation maladroite des mots "désinformation" et tout autre jargon à la mode parmi les élites sociales autoproclamées. Je m'oppose simplement à ce que l'on encourage activement chaque médiocre à s'intéresser aux questions d'importance nationale et internationale. Je m'oppose à ce que l'on offre des tribunes à ceux qui n'ont pas la capacité intellectuelle de comprendre les nuances et à ceux qui n'ont pas la force mentale de voir la propagande flagrante pour ce qu'elle est. Ils devraient être autorisés à dire leur mot, aussi banal et mal informé soit-il, mais à qui profite le fait qu'un public anonyme crie ses opinions du haut des combles ? Ces voix ne devraient pas façonner le discours.
Cet intérêt massif du public pour la politique explique en partie l'extrême vilipendage de la Russie par les Américains : ils s'y intéressent parce que même les magazines féminins promeuvent agressivement le suivi de la politique comme s'il s'agissait d'un feuilleton ou d'un sport de spectateur. La plupart des gens devraient s'intéresser très peu à la politique au-delà du niveau local. La politique ne devrait pas être un passe-temps, un produit de masse bon marché à importer, exporter et consommer. Et pourtant, une grande partie du monde consomme ce produit avec délectation. De même que le Japon est, pour l'essentiel, une exception, je prédis que la Russie le restera également.
La Russie ne deviendra pas de sitôt, si elle le devient un jour, une seconde copie des États-Unis ou de l'Angleterre - où les valeurs libérales ont de profondes racines historiques", a déclaré Vladimir Poutine dans "La Russie à l'aube du nouveau millénaire". Il faut le prendre au mot.
Qui est Chōkōdō Shujin?
Chōkōdō Shujin est un artiste qui s'inscrit dans la tradition de l'école Shirakaba-ha, ou école du Bouleau blanc, de la littérature japonaise. En tant que tel, son travail est fortement ancré dans l'esthétique, le pessimisme et un fort scepticisme à l'égard de la modernité et des "avancées" technologiques. Convaincu de l'importance de l'art pour l'art, Shujin est poète, essayiste, romancier et auteur de nouvelles. Ses traductions de la littérature japonaise en anglais sont disponibles sur son blog : https://teikokubungaku.substack.com, et sur son compte Twitter : @CShujin. Il aime fumer des cigarettes et avoir des pensées désagréables. Il réside à Aomori, au Japon.
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Poésie: Laurence Guillon contre « les dévoués valets des Ténèbres »
Poésie: Laurence Guillon contre « les dévoués valets des Ténèbres »
Nicolas Bonnal
Ce texte sur des vers rimés promis à de rares Happy Few (l’expression n’est pas de Stendhal mais de Shakespeare comme toujours) s’adresse aux fans de Laurence Guillon, qui offre l’originalité d’un blog double – de combat et de lutte contre les ténèbres du mondialisme ; et de survie et résurrection intérieure, résurrection qui se passe dans le cadre qui lui convenait de notre Russie orthodoxe et profonde. Le cas est assez exceptionnel : on pense à cette autrichienne ministre persécutée depuis et qui était aussi polymathe, et que Poutine avait salué le jour de son mariage. Laurence poétesse est aussi traductrice, jardinière, musicienne, chanteuse et peintre – elle m’a offert un très beau tableau solaire qui orne mon deuxième appartement de travail dans mon bled andalou. Je ne peux malheureusement pas dire que l’Espagne ait gardé les vertus que Laurence trouve en Russie profonde, à cent bornes de Moscou ? Mais Laurence est tout sauf une illuminée, cette aventurière voit les choses telles qu’elles sont, c’est une mystique avec un regard réaliste et parfois profane. Le mystique trop rêveur a vite fait de se faire bouffer – esprit compris – par les Temps qui courent. Quant au prosaïque malin (Poutine obéit aussi à Davos…) il peut crever.
Soyons réalistes donc. J’ai demandé ses poèmes à Laurence par curiosité et aussi ai-je ajouté parce qu’ils sont trop chers. Ancien poète amateur moi-même j’ai bradé les mieux (écrits depuis trente-cinq ans quand même) à trois euros sur Amazon. Et j’ai des couillons de lecteurs qui tentent de le revendre à deux euros. La poésie est un risque à courir par les temps qui courent, puisqu’il n’y a plus de lecteurs – ou peu s’en faut. Le mieux est de lui virer une somme sur un compte français et de recevoir le PDF. Ou de commander le livre, si mon texte le justifie !
J’ai aimé le ton et les sujets guerriers des textes, et j’ai pensé au fabuleux peintre Desvallières, l’ami flamboyant de Léon Bloy, génie méconnu, mystique et expressionniste, père de toute une tribu, et qui s’engagea sous les drapeaux à 53 ans pour défendre sa patrie, dans cette guerre où tous nobles moururent. Après on n’eut plus que des électeurs et des consommateurs. Dans ses alexandrins (donc dans ses vers de mirliton, car il faut se mettre à la portée du public contemporain), Laurence écrit dans son très grand poème l’Arche, toute conscient des enjeux apocalyptiques actuels :
« Le monde s’ouvre en deux, comme un crâne brisé,
Coulent les ténèbres, avec le sang versé,
Où se noient emmêlés les bêtes et les gens,
Trop peu de coupables et beaucoup d’innocents. »
Je trouve malheureusement qu’il y a bien moins d’innocents que jadis, qu’il s’agisse de guerre américaine, de vaccins, de credo climatique ou autre. Avant le paysan sacrifié par Robespierre ou Gambetta n’était pas informé, maintenant on aime se désinformer, fût-ce au risque de se faire écharper, affamer et ruiner. Le troupeau est enthousiaste comme Céline avant la giclée de Quarante. Il aime le mensonge, il aime le chiqué.
Refusons alors leur sabbat (climat vaccin guerre totale) :
« Les voilà tous dansant sur nos tombes futures.
Et l’unique chose dont je puis être sûre,
C'est qu'à leur bal maudit, je n'irai pas valser
Sans doute je mourrai, mais sans avoir chanté
Les louanges du diable et de ses diablotins
Qu'encensent bégayant tous ces tristes pantins. »
C’est tout ce qu’on peut faire en effet : refuser de chanter avec ce pape (lui ou un autre) le diable et ses sacrements.
Laurence visionnaire écrit ensuite dans son Echo secret des massacres :
« Voilà qu’arrive l’impossible...
Ces cohortes épouvantées
Devant le fracas des armées,
Et ces nuages invisibles,
Depuis ces villes écharpées,
Sont pleins des présences terribles
Que vous nous avez déchaînées,
Dévoués valets des ténèbres,
Malfaiteurs puissants et célèbres,
Aux âmes déjà remplacées
Par ceux qui vous les ont volées. »
Ce grand remplacement des âmes est en effet grandiose ; je cite toujours le film de Don Siegel l’Invasion des profanateurs de sépultures. Nous voulions montrer que les gens devenaient des légumes, disait le maître de Clint Eastwood. On est au milieu des années cinquante: la télé bouffe tout, l’autoroute (voyez aussi Stanley Donen) aussi, et bientôt le monde cybernétique qui inspire à Debord des lignes superbes.
Le combat du système technétronique pour reprendre un terme célèbre passe par une censure de la terre, une interdiction de tous les éléments : terre, air, soleil, eau. L’écologiste rêve d’une terre brûlée et d’un homme affalé effaré. En effet le diable veut nous priver de la nature pas seulement de la vie (voyez et écoutez Harari sur les Territoires occupés).
Laurence écrit dans Joyeux Noël :
« C’est la terre qu’ils n’aiment pas,
Et qu’ils nous ont privée de voix,
Et puis le ciel bleu par-dessus,
Qui leur blesse par trop la vue.
Ils n’aiment pas la vie qui sourd
Des moindres failles du béton,
Tout ce qui brûle avec passion
Et sanctifie le fil des jours. »
C’est le sujet de mon libre sur la Destruction de la France au cinéma, France bétonnée et remplacée dans les années soixante par un gouvernement soi-disant souverainiste. Voyez Mélodie en sous-sol (ô Gabin à Sarcelles ville nouvelle…), Alphaville de Godard ou Play Time de Tati pour comprendre.
Laurence ajoute :
« Ils sont laids, froids, méchants et bas
Mais on n’entend plus que leurs voix,
Leurs mille voix dans le désert
De nos pays prêts à la guerre. »
Les techno-démocraties sont toujours en guerre depuis des siècles, mais ces guerres sentent la mort, elles ne témoignent jamais d’un excès de vie. De pures guerres d’attrition, celle de Quatorze et de Quarante, des guerres voulues par la bulle financière « anglo-saxonne » (ouaf), comme celle d’Ukraine. Une élite aux vues reptiliennes ou extraterrestres dirait-on.
Dans Cassandre (lisez le chant II de l’Enéide mon Dieu) Laurence écrit superbement :
« La bêtise aux cent mille bouches,
Le grand tohu-bohu du diable,
S’en va remplir ses desseins louches
En rameutant la foule instable,
Chien noir de cet affreux berger,
Glapissant à tous les échos,
Elle pousse à courir nos troupeaux
Sur les chemins qu’il a tracés.
Et comme il y va volontiers,
Le grand troupeau des imbéciles,
A l’abattoir sans barguigner,
Se pressant pour doubler la file. »
Le troupeau des imbéciles a été fabriqué artificiellement par la culture et l’art moderne (lisez Jacques Barzun, qui en parle bien, un autre exilé lui aussi) ; mon ami Paucard avait excellemment titré : la crétinisation par la culture – et par la télé, et par les médias, et par l’immobilier, et par l’économie, et par les vacances, et par la politique (quel candidat fera enfin la guerre à la Russie, merde ?).
C’est Alain Soral qui disait l’autre jour que la France ne pourrait être sauvée que par un miracle : que c’est juste !
Car la France est tombée plus bas que la plupart des pays, même d’Europe. Et comme je l’ai montré, ce n’est pas parce qu’elle est une victime ; c’est parce qu’elle l’a voulu. C’est le coq hérétique, ou comme dit Van Helsing la concubine de Satan, et depuis longtemps.
Très beau poème aux teintes géographiques : Aigues-mortes, Saintes-Maries. Laurence pense à Saint-Louis tandis que l’emplâtre revote Macron :
« Aigues-Mortes, Saintes-Maries,
Aux quatre vents bien élargies,
Reviendra-t-il jamais le saint roi d’autrefois
Dans sa robe de lys, sur son blanc palefroi ?
Aigues-Mortes, Saintes-Maries,
Verrons-nous demain déferler,
Sur vos ruines de sel blanchies,
De sombres foules d’étrangers,
De conquérants et de bandits,
De bateleurs et d’usuriers,
Qui vendront vos fils au marché
Sous l’amer soleil du midi ? »
Quand on est Français sincère et lucide on a de quoi désespérer – j’en sais quelque chose. Laurence écrit sans hésiter dans la Fin du jour :
« Je meurs sans descendance et j’en rends grâce à Dieu,
Sur l’autel de Moloch, je n’étendrai personne.
Pas de fille soumise au plaisir des messieurs,
Pas de garçon brisé par le canon qui tonne. »
Sur l’imbécillité cosmique qui frappe ce peuple depuis longtemps (revoir Drumont, Céline ou Bernanos) Laurence écrit un texte admirable, l’abîme :
« L’abîme s’élargit et le tumulte croît
Sur la terre entière, le grand tohu-bohu…
Mais la France ébahie ne le voit toujours pas
Et n’entend pas les voix de ses anges perdus.
Elle ne comprend pas que déjà tout finit,
Qu’en bradant son honneur aux bandits de rencontre,
Elle dut en concevoir tous ces horribles fruits
Qui, mûris à présent, vont et partout se montrent.
Etrangers à la terre et bien trop loin du ciel,
Nous voici pourrissants dans cet entre-deux,
Sans idées, sans patrie, sans famille et sans Dieu,
Mollusques accrochés au néant démentiel. »
Mollusques accrochés au néant démentiel : je parlais Desvallières, on dirait du Goya. Il faudrait être Tarkovski pour filmer un texte comme celui-là.
Pour se raccrocher on a les animaux (je repense toujours à Leopardi et à ses oiseaux) ; dans Hommage notre poétesse écrit :
« Mon gentil petit chien, vas-tu me pardonner
De recueillir si tôt ce chien qui te ressemble ?
Malgré tout, je le sais, dedans l’éternité,
Nous nous retrouverons à jamais tous ensemble.
Et tu ne seras plus, là-bas, aussi jaloux,
Car d’amour jaillissant nous ne manquerons point. »
L’amitié des animaux est un don divin comme on sait (elle peut aussi devenir un don pour crétins, tout étant parodié en nos temps retournés) ; alors Laurence ajoute :
« Et toi, pendant neuf ans, mon joli petit chien,
Tu fus le gai soleil des instants quotidiens,
Gracieux comme un lutin.
Je t’ai porté là-bas, dans notre monastère,
Je t’ai bercé longtemps dans le vent de l’été,
Qui croyait avec toi pouvoir encore jouer,
Puis j’ai dû te coucher, souple et doux, dans la terre
Pour la première fois, j’ai dû t’abandonner. »
Parfois Laurence sur son blog écrit des phrases fulgurantes sur son paysage russe, et surtout sur le ciel. Je ne me suis jamais risqué à décrire le ciel moi (trop peur qu’il me tombe sur le ciel !) ; mais dans l’Arc-en-ciel elle écrit :
« De tous ces plats d’argent renversés sur les champs,
Coule le lait de la lumière qui s’étale,
Et dans les blancs remous de cette gloire pâle,
De scintillants oiseaux montent tourbillonnants.
Au loin, l’ourlet bleui des collines dormantes
Borde de noirs labours et des vignes crispées,
Les nuées soulevées basculent, chancelantes,
De lourdes draperies au nord-ouest épanchées.
Et sous leurs plis violets s’esquisse l’arc-en-ciel… »
C’est très beau, innocent, et cela me mène à mon poème préféré (techniquement – au sens de Platon dans le dialogue Ion), que je ne commenterai pas :
Pressentiment
« Il est des jours d’été pleins d’automne secret,
Comme au sein d’un beau fruit l’obscur noyau repose.
Leur lumière est plus douce et leur vent est plus frais,
Je ne sais quel mystère imprègne toutes choses.
Sur le ciel trop brûlant passe un voile doré
Qui donne à la nature un fond glorieux d’icône,
Les arbres s’illuminent et les prés desséchés
Font au nimbe solaire un drap de paille jaune.
Et mon cœur s’éclairant, pareil au verre frêle
De la lampe allumée, couvant la jeune flamme,
Laisse monter sereine à timide coups d’ailes,
La lente adoration qui embrase mon âme. »
On a ici un bel héritage de cette culture française qui n’existe pas. Mais pas de commentaires !
Dans Sainte Rencontre, Laurence écrit :
« Le vieillard Siméon prit le petit enfant,
Qui portait les étoiles dedans son corps langé,
Et vit dans ce moment jusqu’au fond le passé
Qui monte vers demain sous le flot des instants.
La grande croix du temps qui perce nos destins,
Irradiant nos larmes d’une lumière sans fin,
Instrument de supplice qui jette sur nos vies
L’éclat écartelé qui les réconcilie.
Verticale des siècles dans la mer éternelle,
Astre des jours plongé sous l’écume actuelle,
Qui tremble à la surface de l’océan profond
De l’antique existence au centre des éons. »
Ici on se promène dans le cosmos et à travers le temps.
Dans Croquis sinon Laurence renonce à nos alexandrins et affronte un mètre brutal :
« Ruissellement
Roucoulements
Tout petit chant
Intermittent
File une abeille.
Le grand azur bascule à l’orée des murailles,
Lisses, lents déplacements, très hauts lacis
Des martinets précis.
Le soleil assis sur le toit,
Rêve et balance ses pieds d’or.
L’ombre bleue le boude à l’écart,
Sous les loques lourdes de la pierraille,
Fuyant l’effroyable et douce lumière… »
On arrive à l’acédie, thème qui me préoccupe depuis toujours ; j’en ai parlé dans mon Graal et dans mon livre sur Cassien. Les moines les premiers ont vécu cette épreuve qui frappe aussi des chevaliers dont Galehot :
« Mon cœur est sourd
Comme le plomb,
Etanche et lourd
Et sans passion.
Lampe sans feu,
Miroir sans tain
Des vieux chagrins,
Vide de Dieu.
Pourquoi Seigneur
Me laisser choir
Dans ce trou noir
Et sans lueur ? »
Il y a un ton saturnien (le plomb) qui évoque Verlaine bien sûr et le titre même du recueil : A l’ombre de Mars.
Dans Vieil ami on a un ton hugolien, quand la nature parle (cf. Stella : « un vent frais m’éveilla, je sortis de mon rêve… ») :
« Le vent frais me caresse et sa chanson me suit,
De l’orée de mes jours à leur issue prochaine,
Mon plus fidèle amant me chante la rengaine
Dont jamais ne fut las mon cœur par trop meurtri.
J’écoute autour de moi son verbiage indistinct,
Ses cent chuchotements et ses multiples ailes,
Dans les remous d’azur du glorieux matin
Qui célèbre toujours son enfance éternelle.
Je passerai bientôt, mais son mouvement bleu
Et sa folle oraison ne prendront jamais fin.
Je laisserai sur terre à ses jeux incertains
La trace de mes pas et mes derniers adieux. »
Quel beau chuchotement éolien tout de même. J’ai toujours sinon pensé que trois quatrains aussi c’est mieux que deux quatrains et deux tercets.
Un dernier Lac final alors que la patrie trahie s’en est allée :
« Et je me souviendrai, devant l’espace ouvert,
De la mer vivante et douce, des rivages
Où j’allais tout enfant cherchant des coquillages
Dans la tiédeur salée, dans les parfums amers.
Large mer des larmes, ma douce France enfuie
Je m’écarte de toi comme on quitte un tombeau,
Sur nos tendres années implacablement clos,
Gisant silencieux en notre terre trahie. »
SOURCES:
Laurence Guillon, à l’ombre de Mars.
www.leseditionsdunet.com
Sur les sites Internet : Amazon.fr, Chapitre.com, Fnac.com, etc.
Auprès de votre libraire habituel
https://www.amazon.fr/DESTRUCTION-FRANCE-AU-CINEMA/dp/B0C...
https://www.amazon.fr/Perceval-reine-%C3%A9tudes-litt%C3%...
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jeudi, 24 août 2023
L'OTAN entre autisme et désengagement
L'OTAN entre autisme et désengagement
par Enrico Tomaselli
Source: https://www.sinistrainrete.info/geopolitica/26179-enrico-tomaselli-la-nato-tra-autismo-e-disimpegno.html
Face à l'impossibilité désormais évidente de récupérer ne serait-ce qu'une partie des territoires perdus par l'Ukraine, l'OTAN cherche désespérément une issue qui ne la démolisse pas politiquement. Mais piégée dans sa propre propagande, elle semble en proie à une sorte d'autisme qui l'empêche de voir/d'accepter la réalité stratégique - à la fois celle du conflit et celle du multipolarisme émergent. La conséquence est une impasse dangereuse, qui fera durer la guerre au moins jusqu'à l'année prochaine.
* * * *
Le piège de la narration
Lorsque, après huit ans de guerre civile, le conflit ukrainien s'est finalement transformé en guerre ouverte avec la Russie, l'objectif des États-Unis était d'écraser Moscou par le biais d'une guerre hybride, dont la durée était estimée à moins d'un an. Et, bien sûr, une partie de cette guerre a consisté en une mobilisation sans précédent de la propagande anglo-américaine et de l'appareil médiatique. Si l'on tient compte du fait que le système médiatique, pratiquement dans le monde entier, mais certainement dans les pays occidentaux, est totalement entre les mains d'un petit nombre de producteurs/distributeurs de nouvelles (tous issus de pays de l'OTAN), et que ceux-ci sont à leur tour contrôlés - directement ou indirectement - par les agences de renseignement britanniques et américaines, il est facile de comprendre à quel point cette mobilisation était logique et nécessaire.
De toute évidence, la guerre médiatique a également été conçue et mise en œuvre sur la base du projet global, qui, comme nous l'avons mentionné, avait un horizon temporel relativement court. La fonction de la propagande était relativement simple : non seulement donner un sens au conflit, mais aussi construire un récit reposant sur deux piliers : la diabolisation de l'ennemi et la certitude de la victoire.
Ces deux éléments fondateurs du récit de guerre occidental sont étroitement et fonctionnellement liés, dans la mesure où - si vous considérez la défaite de l'ennemi comme acquise - sa diabolisation virulente devient non seulement utile, mais possible. L'hypothèse, en effet, est que si l'adversaire est écrasé et humilié, le fait de le dépeindre comme un monstre légitimera davantage cette approche; et, inversement, puisque la possibilité d'une négociation est exclue a priori, elle ne constituera en aucun cas un obstacle.
C'est d'ailleurs dans cette logique que le gouvernement Zelensky avait adopté une loi interdisant toute négociation avec la Russie (tant que Poutine était en fonction).
Le problème de cette posture est que si les choses tournent autrement que prévu, on se retrouve coincé dans ses propres présupposés; en clair, la négociation (avec Poutine) devra être faite par un autre gouvernement, ou par l'actuel, mais après s'être renié lui-même.
Ayant fait du conflit ukrainien une guerre par procuration, l'OTAN se retrouve aujourd'hui dans un double piège, construit par ses propres erreurs. Premièrement, la guerre s'est avérée non seulement loin d'être courte, mais aussi très sanglante et coûteuse, ce qui a mis à rude épreuve l'ensemble du système militaro-industriel de l'Alliance atlantique et la confronte aujourd'hui à l'impossibilité de maintenir un tel niveau de soutien économique et militaire dans la durée.
Deuxièmement, après avoir martelé pendant un an et demi les deux piliers susmentionnés ("Poutine = Hitler", "L'Ukraine va gagner"), face à l'évidence que la victoire ukrainienne est littéralement impossible, elle ne peut pas facilement faire un virage à 180° et, en plus d'avoir à accepter la défaite, elle doit aussi faire face à Hitler
Le problème gigantesque auquel l'OTAN est confrontée aujourd'hui est donc fondamentalement de trouver une stratégie de sortie viable. Mais, une fois de plus, ce qui rend les choses très compliquées, c'est précisément l'auto-narration dans laquelle le leadership atlantique persiste.
Si l'on regarde, par exemple, les États-Unis, qui restent le pivot de toute prise de décision réelle, on observe que la polarisation extrême qui a été déterminée (Biden vs Trump, Démocrates vs Républicains) fait que les deux électorats ont tendance à embrasser les positions des dirigeants, indépendamment de leurs convictions personnelles. Ainsi, l'électorat pro-Trump critique majoritairement le maintien du soutien à Kiev, tandis que l'électorat démocrate y est fortement favorable. Le résultat est que Biden, maintenant lancé dans sa campagne présidentielle pour un second mandat, ne peut pas facilement revenir sur sa position sur cette question, sous peine de perdre l'élection. Son électorat, en effet, a été fortement poussé à un soutien inconditionnel (précisément par la propagande démocrate), et ne le lui pardonnerait pas.
L'administration Biden, et en son sein surtout les néocons, était tellement sûre que tout se passerait comme prévu, qu'elle n'a même pas préparé une véritable stratégie globale pour atteindre ses objectifs, et encore moins pensé à un éventuel plan B.
En bref, l'OTAN est restée prisonnière de sa propre "rhétorique hyperbolique", comme l'a définie avec acuité Branko Marcetic [1] dans "Responsible Statecraft" [2], qui a fait croire à l'opinion publique "que l'issue de la guerre ne concernait pas seulement Kiev et sa reconquête du territoire perdu, mais qu'elle avait des enjeux existentiels, pour la sécurité des États-Unis, pour l'ensemble de l'ordre mondial et même pour la démocratie elle-même" [3].
La radicalisation extrême du discours public sur la guerre détermine en somme un effet boomerang, agissant non seulement comme un outil de motivation pour l'opinion publique occidentale, mais aussi comme un rappel pour ses dirigeants, qui sont dans une certaine mesure contraints de s'en tenir à leur propre narration du conflit.
Et ce piège agit à deux niveaux, correspondant précisément aux deux piliers de la guerre médiatique.
La recherche d'une issue
Le premier niveau est celui déterminé par la diabolisation de l'ennemi, qui rend impossible le retrait d'une confrontation présentée comme apocalyptique, tout comme elle rend impossible l'acceptation du nouvel Hitler.
Mais le second niveau, non moins complexe, est lié à la rhétorique de la victoire inéluctable des bons. Dès lors qu'une telle victoire apparaît impossible, il s'agit d'une part de trouver la responsabilité d'un tel renversement, et d'autre part de savoir comment gérer la défaite. Car, bien sûr, une guerre n'est pas un match de Ligue des champions, elle ne peut pas se terminer par un match nul. On gagne ou on perd. Donc, si la guerre est gagnée par la Russie, c'est l'OTAN qui est vaincue. Une perspective inacceptable pour Washington, d'autant plus à un moment où la domination mondiale est extrêmement fragile - quand même un pays africain comme le Niger se permet de claquer la porte au nez de Nuland...
Cette situation, ajoutée bien sûr à un certain nombre d'autres facteurs, détermine l'incertitude avec laquelle ces questions sont abordées à Washington. En fait, pour l'instant, l'idée de reporter les choix semble prévaloir, ce qui signifie que la guerre se poursuivra indéfiniment.
Bien entendu, dans l'intervalle, les États-Unis débattent, plus ou moins ouvertement, de la manière de sortir du piège. Depuis des mois, les grands journaux américains débattent de ces questions, à la fois en analysant plus objectivement la situation sur le terrain et en s'interrogeant sur les voies de sortie possibles. La plus grande limite à ces réflexions reste malheureusement une sorte d'autisme politique dans lequel elles semblent enfermées, et dont le récent sommet de Jeddah est une parfaite représentation. En effet, toutes les discussions sur ces questions se font en ignorant totalement l'existence de l'autre partie; les intérêts stratégiques et politiques russes, les développements concrets de la guerre, pratiquement le fait même que toute négociation doit envisager la participation de la Russie, sont constamment évacués. L'OTAN, de facto déjà vaincue sur le terrain, continue de raisonner comme si la Russie était une entité inepte, qui ne peut qu'accepter les éventuelles offres de l'Alliance.
On voit ainsi que, par exemple, au sujet de la responsabilité de la défaite, un sordide blame game a déjà commencé, les milieux de l'OTAN attribuant la faute aux Ukrainiens, accusés en gros d'être incapables d'appliquer les doctrines militaires indiquées par les stratèges de l'Alliance, et d'une mauvaise utilisation des moyens mis à leur disposition, tandis que les Ukrainiens accusent à leur tour l'OTAN d'un approvisionnement rare et tardif, et de proposer des tactiques inadaptées et impossibles à mettre en oeuvre. Il s'agit évidemment d'un triste jeu de dupes, où chacun tente de sauver la face vis-à-vis de ses propres opinions publiques, alors qu'en réalité, ils sont tous deux et également co-responsables. La grande contre-offensive ukrainienne, sur laquelle la machine médiatique travaille depuis des mois, et qui a été planifiée de concert par les états-majors de l'OTAN et de l'Ukraine, était la tentative politico-militaire extrême de changer le cours du conflit, non pas tant dans l'intention illusoire d'une impossible reconquête territoriale, mais plus modestement dans celle d'obtenir un minimum d'effet de levier. Mais ce ne fut pas le cas.
Dans la matrice imaginative dans laquelle flottent les dirigeants de l'OTAN, c'est jusqu'à présent l'hypothèse du gel coréen qui semble prévaloir, c'est-à-dire une sorte d'arrêt sur image du film de guerre censé figer le statu quo. Cette hypothèse repose sur l'idée que le conflit est dans une impasse immuable et qu'un arrêt serait donc bénéfique pour les deux belligérants. J'ai déjà écrit [4] plus haut à quel point cette hypothèse est irréaliste d'un point de vue stratégique; en effet, elle ne correspond en rien aux intérêts de la Russie. Mais il y a plus. Si l'on peut parler d'impasse, cela s'applique uniquement et exclusivement à la guerre ukrainienne par procuration, alors que la situation sur le terrain raconte une toute autre histoire.
En deux mois et demi, la contre-offensive ukrainienne s'est effectivement enlisée, qui plus est après avoir payé (une fois de plus, après Bakhmout) un prix du sang très élevé [5]. En revanche, les forces armées russes sont à l'offensive dans deux zones significatives. Au nord-est, elles ont progressé de quelques kilomètres en profondeur, s'approchant de la ville de Koupyansk, qui risque fort de devenir le prochain hachoir à viande, à tel point que les Ukrainiens l'ont déjà évacuée de ses civils, ainsi que ceux d'une trentaine d'agglomérations voisines.
Cette pression offensive est importante non seulement sur le plan militaire, en raison des développements qui pourraient suivre la chute de la ville sur un large secteur du front, mais aussi parce qu'elle se développe dans l'oblast de Kharkov, qui ne fait pas partie des quatre régions annexées à la Fédération de Russie.
Cela indique clairement que la Russie n'envisagera certainement pas d'arrêter ses opérations militaires tant qu'elle n'aura pas établi une ceinture de protection à l'ouest des quatre oblasts. Ce n'est peut-être qu'à ce moment-là qu'un gel de la situation serait possible.
Par ailleurs, depuis des semaines, les forces aérospatiales frappent nuitamment dans toute l'Ukraine, ciblant les infrastructures portuaires, les installations industrielles, les dépôts de munitions et les centres de commandement. Tout cela témoigne sans doute du fait qu'il n'y a pas d'impasse générale, mais que le conflit subit une pression constante de la part de la Russie, même si celle-ci ne produit pas (pour l'instant) de changements majeurs sur la ligne de front.
Adieu, l'Ukraine
Une variante plus avancée de cette hypothèse a été émise par Stian Jensen [6], chef d'état-major du secrétaire général de l'OTAN, avant d'être rapidement désavouée. Dans cette variante, un échange serait supposé: les territoires libérés par les Russes seraient reconnus comme faisant partie de la Fédération de Russie, qui en retour accepterait l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.
Même si Jensen, après la réaction brutale du porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, est revenu partiellement sur ses propos, il semble évident que cette hypothèse a également été formulée au sein de l'OTAN. Qu'elle ait été divulguée par naïveté de la part de Jensen ou pour tâter le terrain n'a qu'une importance secondaire. Ce qui importe, c'est que l'hypothèse coréenne fasse un nouveau pas en avant, mais toujours sans tenir compte des intérêts russes.
Si, en effet, l'autre hypothèse est au fond une sorte de Minsk III, qui servirait aux Ukrainiens et à l'OTAN à se remettre sur pied et à se préparer à une nouvelle guerre, celle-ci prévoit au contraire une stabilisation formalisée.
Le point faible de cet échange est que non seulement Moscou n'acceptera jamais l'entrée de l'Ukraine dans l'Alliance atlantique - après tout, c'est la raison principale pour laquelle elle est entrée en guerre - mais que l'offre est dérisoire : l'Occident mettrait en effet sur la table quelque chose que la Russie possède déjà, et qu'elle ne risque pas de perdre.
Nous sommes donc toujours dans le domaine de l'autisme politique occidental.
En partie par nécessité matérielle, en partie par opportunisme politique, l'OTAN sera donc poussée à un désengagement progressif. Elle continuera à fournir de l'aide, désormais essentiellement des paquets à haute valeur symbolique (et économique...), tels que des missiles à longue portée et des avions de chasse F-16, mais totalement hors de propos, incapables d'apporter une contribution décisive à la capacité opérationnelle des forces armées ukrainiennes, à la fois en termes de quantité et parce que ce dont Kiev aurait besoin est tout à fait autre chose [7].
En conséquence, mais pas seulement, la coordination stratégique entre les commandements de l'OTAN et de l'Ukraine se relâchera, le premier étant de plus en plus sceptique quant aux capacités du second, et le second se méfiant de plus en plus des partisans de l'Atlantique.
La première nécessité pour Washington, et donc pour l'OTAN, d'autant plus que la campagne présidentielle américaine approche, est de procéder à un désengagement en douceur, en rejetant la responsabilité sur les Ukrainiens ; le récit commence déjà à s'orienter vers la trame "nous avons fait tout ce que nous pouvions, mais ils ne sont pas capables...", qui pourrait également préluder - si nécessaire - à un remplacement (plus ou moins indolore) de Zelensky, et se diriger ensuite vers une conclusion bienvenue.
Le problème, bien sûr, est d'en trouver une, qui soit aussi praticable, c'est-à-dire qui prenne enfin en considération la Russie non pas comme une entité abstraite, mais comme une réalité porteuse d'intérêts, et qui tienne compte à la fois des équilibres internes et des coûts impliqués. Mais cela semble pour l'instant très difficile.
Bien sûr, au pire, il y a toujours la solution afghane. Lâchez tout et tout le monde, remballez le drapeau et rentrez chez vous.
Nous pouvons donc nous attendre à un gel, certes, mais des capacités offensives ukrainiennes et d'un soutien occidental important. Kiev sera contraint d'adopter une stratégie défensive, renonçant à toute ambition de reconquête, et exploitant ainsi l'avantage d'une conduite opérationnelle minimisant les pertes. Les Russes, pour leur part, reprendront l'offensive, mais sans abandonner la ligne de conduite qui, elle, vise à minimiser les pertes. Les attaques aériennes et la destruction systématique des infrastructures logistiques et militaires se poursuivront. L'hiver arrive, et les dommages causés aux installations énergétiques et électriques sont ressentis par la population ukrainienne, épuisée par le grand nombre de morts et de blessés et par la destruction de l'économie. Sauf effondrement brutal [8], la guerre s'éternisera jusqu'en 2024, en attendant que le match Biden-Trump soit résolu.
En Europe, pendant ce temps, la crise continuera de mordre, et les leaderships vassaux auront de plus en plus de mal à garder la tête froide. Le monde glisse vers la multipolarité, et nous vers l'abîme. Tôt ou tard, il faudra se rendre à l'évidence : "nous avons besoin des Russes et ils ont besoin de nous" [9].
Notes
1 - Marcetic est membre de la rédaction du magazine de gauche Jacobin, et a collaboré avec diverses publications américaines.
2 - "Can Washington pivot from its maximalist aims in Ukraine", Branko Marcetic, Responsible Statecraft
3 - Ibidem
4 - Voir "Two Wars", Redcoats News
5 - Comme le résume bien l'analyste américain Daniel L. Davis, "la dure et froide vérité dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine aujourd'hui, c'est que la dernière offensive de l'Ukraine a échoué, et qu'aucune pirouette ne changera le résultat". Voir "La dure réalité : la dernière offensive de l'Ukraine a échoué", Daniel L. Davis, 19fortyfive.com
6 - Voir "War in Ukraine/Territories to Moscow in exchange for NATO access", Giulia Lecis, Quotidiano Sociale
7 - Voir "Effondrement", Giubbe Rosse News
8 - Ibidem
9 - Nicolas Sarkozy, interview dans Le Figaro
19:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan, actualité, politique internationale, ukraine, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'Allemagne perd sa compétitivité: "Made in China" au lieu de "Made in Germany"
L'Allemagne perd sa compétitivité: "Made in China" au lieu de "Made in Germany"
Source: https://zuerst.de/2023/08/22/deutschland-verliert-konkurrenzfaehigkeit-made-in-china-statt-made-in-germany/
Pékin/Berlin. La Chine est en train de devenir la nouvelle Allemagne en Europe, ce qui signifie que les fabricants chinois concurrencent les entreprises allemandes dans l'UE elle-même, précisément là où l'Allemagne est actuellement leader, à savoir dans le domaine des biens industriels sophistiqués. Les parts de marché allemandes diminuent au même rythme que les parts de marché chinoises augmentent.
C'est ce qui ressort d'une étude de l'institut de recherche économique privé de l'économie allemande (IW). Il existe un danger pour les perspectives de vente sur les principaux marchés d'exportation allemands - jusqu'au risque de perte de prospérité pour l'Allemagne dans son ensemble, avertit l'auteur de l'étude et directeur de l'IW pour le cluster Marchés mondiaux et régionaux, Jürgen Matthes.
Derrière cette évolution se cache une stratégie chinoise implacable, poursuit-il. Avec sa stratégie "Made-in-China-2025", le gouvernement de Pékin veut faire de l'économie chinoise, grâce à un soutien massif, un leader de l'innovation à long terme dans des secteurs où l'économie allemande dispose jusqu'à présent d'avantages de spécialisation, notamment dans le développement de voitures et de moteurs, de produits pharmaceutiques et surtout de matières premières et de produits chimiques.
Mais la politique de soutien active de la Chine n'est qu'une moitié de la vérité. Les entreprises allemandes sont également soumises à une pression massive en raison de la hausse des coûts de l'énergie et de l'inflation, et perdent en compétitivité. "Compte tenu des défis de la transition énergétique et des problèmes fondamentaux de compétitivité en Allemagne, les résultats empiriques sont préoccupants", écrit Matthes, économiste à l'IW. Les coûts élevés de l'énergie pèsent également sur les exportations automobiles allemandes. (rk)
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19:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, chine, europe, affaires européennes, économie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'autarcie : l'économie souveraine de l'Empire
L'autarcie : l'économie souveraine de l'Empire
Alexandre Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/article/avtarkiya-suverennaya-ekonomika-imperii
Mon ami (hélas décédé), le grand homme d'affaires et patriote Mikhail Youriev, a un jour posé une question: pourquoi l'équilibre dans la balance du commerce extérieur est-il idéal, c'est-à-dire reflète une situation dans laquelle un pays vend autant qu'il achète (le volume des importations est égal à celui des exportations) ? Il se trouve, concluait-il, que l'idéal serait de réduire le commerce extérieur à zéro. C'est un très bon point. C'est sur ce point qu'il a construit son curieux livre La forteresse Russie. L'idée principale en est la suivante: la Russie doit se fermer au monde et construire une société autonome basée uniquement sur nos valeurs traditionnelles russes. Vous voulez une balance du commerce extérieur parfaite, obtenez-la. C'est une façon de penser très productive.
Mais il s'agit ici d'un manque de ressources, de biens et de technologies qui ne peuvent être reçus que de l'extérieur. Une telle idylle d'une balance commerciale strictement nulle basée sur un commerce extérieur strictement nul n'est possible que si le pays a suffisamment de tout. Tout est là - et, dans ce cas hypothétique, tout lui appartient.
Une telle autosuffisance est appelée "autarcie". Ce mot sonne comme un "juron" et une "hérésie" pour les économistes élevés dans le paradigme libéral. Mais les partisans de l'autarcie économique n'étaient pas des marginaux, mais des sommités de la pensée économique à l'échelle mondiale, comme Friedrich List et même John Maynard Keynes.
C'est Friedrich List qui a le mieux étayé cette théorie dans sa doctrine dite de "l'autarcie des grands espaces". List lui-même s'est inspiré de deux sources: la théorie du philosophe allemand Johann Gottlieb Fichte, qu'il a exposée dans son ouvrage-programme L'État commercial fermé, et l'expérience de l'économie américaine du 19ème siècle, que List a étudiée attentivement.
La logique de List est la suivante: si nous prenons deux États, l'un économiquement, industriellement et financièrement développé, et l'autre - sensiblement en retard, et que nous supprimons complètement toutes les barrières commerciales entre eux, le niveau de développement des économies ne sera jamais égalisé. Au contraire, le fossé entre les économies développées et non développées ne fera que se creuser, car, en fait, le système le plus développé absorbera le système le moins développé et ne lui donnera pas la possibilité de se développer de manière autonome. La croissance de l'économie la plus faible ne sera qu'une apparence et sera payée par le renoncement total à la souveraineté économique. Que faire dans une telle situation ? Pour l'économie moins développée, il est nécessaire de se fermer face à l'économie plus développée. Mais cela conduira à la stagnation. Oui, à moins que l'économie moins développée ne couvre une zone critique géographiquement, démographiquement, en termes de ressources, de préférence avec des sociétés qui sont plus ou moins proches culturellement, historiquement, civilisationnellement, ethniquement. C'est alors ce que nous appelons le "grand espace". S'il existe déjà, il doit se fermer face à un concurrent plus développé et se concentrer sur le développement de son potentiel (en mode mobilisation). S'il n'existe pas encore ou si l'espace n'est pas assez grand, il faut le créer par l'instrument d'une union douanière (Zollverein).
Les États de petite et moyenne taille ne pratiqueront pas l'autarcie. Même un grand État n'y parviendra pas. Mais un très grand État (= Empire) y parviendra. Par conséquent, la création d'un empire est une nécessité économique. En écoutant List, Bismarck a créé une "union douanière" avec les nations allemandes d'Europe centrale et l'Empire allemand. Et sur le plan économique, cela a fonctionné.
Comme l'a montré l'éminent économiste russe Alexander Galouchka, Staline a également écouté un disciple de List, l'économiste letton Karlis Balodis (Carl Ballod), auteur de Der Zukunftstaat / The State of the Future, qui a proposé un modèle de développement pour la Russie similaire à l'autarcie de vastes régions. Ce n'est pas du marxisme classique, mais de List et de Balodis qu'il faut déduire l'algorithme économique de la percée de Staline, comme le montre de manière convaincante Galouchka dans son livre Le cristal de la croissance. Une fois de plus, comme en Allemagne, le modèle a fonctionné. Avant l'adoption du modèle de la liste Balodis et après la mort de Staline, l'économie soviétique, tout en restant idéologiquement la même, a donné des résultats très différents, beaucoup moins convaincants. Le secret n'est donc pas dans le marxisme, mais dans Balodis, car avant et après Staline, l'économie soviétique était idéologiquement la même, mais l'effet était complètement différent. La poussée n'a rien à voir avec le dogme socialiste - en soi, il est neutre du point de vue de l'effet. Si elle est combinée à l'autarcie de vastes régions et à un équilibre subtil entre l'initiative économique d'en bas (artels) et une planification étatique raisonnable d'en haut - c'est une chose, si vous vous en tenez au dogme et ne tenez pas compte de la réalité - c'en est une autre. Galouchka montre que ce même modèle de liste a joué un rôle décisif dans l'ascension fulgurante de l'Allemagne hitlérienne, où l'économiste Hjalmar Schacht a suivi la logique de l'autarcie de vastes régions contre les économies supérieures de l'Angleterre et des États-Unis, et cela a fonctionné une fois de plus.
Dans la théorie de Keynes, nous trouvons un terme qui n'est guère utilisé : l'"isolation économique". Il s'agit de créer une île autosuffisante (insula) dans l'espace économique, en combinant l'initiative privée et la gestion publique (jusqu'à l'armée de travailleurs) afin de parvenir à une indépendance totale vis-à-vis des marchés extérieurs. Cette théorie était adaptée aux conditions de la Seconde Guerre mondiale, où les relations économiques avec l'étranger étaient gravement interrompues. Elle correspondait largement à la politique économique isolationniste des États-Unis face à la métropole britannique, le protectionnisme ayant toujours été un outil privilégié de l'économie américaine.
Écoutant Keynes, Roosevelt a lancé le New Deal. Et cela a marché.
Il s'avère que ce n'est pas une question d'idéologie. L'autarcie de vastes régions fonctionne dans le cas des États-Unis républicains, du Reich allemand (le deuxième et le troisième) et de l'URSS de Staline. Et inversement, lorsque ce modèle est abandonné, alors, quelle que soit l'idéologie, les succès économiques s'avèrent beaucoup plus modestes ou inexistants.
Par essence, l'idée d'autarcie des grands espaces est la même chose que l'idée d'Empire.
Ainsi, une grande étendue d'Empire est également une nécessité économique. L'autarcie est la seule version possible de la souveraineté économique totale.
La logique est la suivante: d'abord, un grand espace fermé est créé et renforcé par une union douanière, une intégration régionale, une unification des peuples et des sociétés sur la base de modèles culturels, historiques et civilisationnels proches, avec un niveau de développement économique plus ou moins égal. Et ici, comme l'a suggéré Mikhail Youriev, un équilibre économique extérieur idéal en vertu d'un commerce extérieur nul. Pas de monétarisme. Une émission totalement souveraine, de préférence une émission à deux circuits avec un compte d'État spécial pour les projets d'importance stratégique. Dans ce cas, le change n'a plus de sens, l'État dispose d'autant d'argent qu'il en a besoin. Ce n'est qu'alors que l'Empire pourra commencer à s'ouvrir peu à peu, tout en conservant un strict monopole sur le commerce extérieur.
Le commerce extérieur aura un effet positif en tant que complément à l'autarcie, et non en tant que substitut. D'ailleurs, les Anglo-Saxons le savent très bien, eux qui ont bâti deux empires commerciaux au cours des derniers siècles - le britannique et l'américain. Tous deux ont commencé par l'autarcie dans de vastes espaces (List lui-même a emprunté quelques-unes de ses principales idées à l'expérience américaine du 19ème siècle), et ce n'est qu'ensuite, après avoir traversé les époques du mercantilisme et fait un usage intelligent du protectionnisme lorsque cela s'avérait nécessaire, qu'ils sont passés au marché libre. Seul un empire économiquement établi peut se permettre d'être ouvert. Si l'on s'ouvre sans devenir un Empire, le retard, la dégradation, la dépendance et la perte de souveraineté sont garantis. C'est à partir de ce constat que List a commencé à construire sa théorie de l'autarcie des grandes régions, c'est-à-dire la construction de l'Empire allemand. Jusqu'à ce que l'Empire devienne suffisamment puissant et indépendant, il était préférable qu'il restât fermé. Ce n'est qu'ensuite qu'il pourra s'ouvrir peu à peu, en intégrant d'autres économies dans sa structure. C'est exactement ce que fait la Chine aujourd'hui: "One Belt, One Road", qu'est-ce que c'est sinon la construction du grand espace chinois, c'est-à-dire la construction de l'Empire chinois?
Nos économistes se sont trompés d'auteurs. Coïncidence? Je ne le crois pas. Il s'agit plutôt d'un sabotage. Qu'ils lisent maintenant les bons.
19:07 Publié dans Actualité, Economie, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie, théorie politique, sciences politiques, politologie, friedrich list, alexandre douguine, russie, autarcie, autarcie économique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Gouvernance mondiale et darwinisme social des élites
Gouvernance mondiale et darwinisme social des élites
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/08/20/globaalihallinto-ja-eliitin-sosiaalidarwinismi/
Comme je l'ai répété ad nauseam, le monde est en train d'être réorganisé, mais même cette réorganisation n'est effectuée que pour mieux servir les sociétés transnationales et leurs parties prenantes. Tout cela se déroule sous l'égide d'un "gouvernement mondial" informel auquel les États et leurs élites politiques semblent obéir.
À ce stade du changement, de nombreux critiques de l'ordre occidental parlent en termes élogieux de l'"alternative" émergente connue sous l'acronyme BRICS (acronyme formé à partir des initiales des noms anglais de cinq pays : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
Le terme a été utilisé pour la première fois par l'économiste britannique Jim O'Neill en 2001 dans un rapport de la banque d'investissement Goldman Sachs intitulé Building Better Global Economic BRICs.
O'Neill, un initié de l'élite financière, prédisait déjà à l'époque que "les BRIC, et la Chine en particulier, augmenteront leur poids dans le PIB mondial" et que cela aura des "implications pour l'économie mondiale". Compte tenu de ces perspectives, "les forums politiques mondiaux devraient être réorganisés".
Pour être honnête, je ne placerais pas beaucoup d'espoir dans les BRICS en tant que force pionnière pour le changement. Toute politique n'est, en fin de compte, qu'une sournoiserie machiavélique. Il n'y a pas d'amitiés durables entre différents pays, seulement des "partenariats stratégiques" qui peuvent changer à tout moment lorsque l'intérêt particulier l'exige.
Dans le monde globalisé d'aujourd'hui, les "nations" d'antan n'ont plus beaucoup de sens, car elles sont elles aussi détenues par les banques et les grandes entreprises. Malheureusement, le monde réel est un système darwiniste social où seuls l'argent et le pouvoir permettent d'obtenir la "justice". Sous la surface de l'humanisme occidental se cache une philosophie du pouvoir.
Même les concurrents des États-Unis ne peuvent être pris entièrement au sérieux, car ils sont tous (y compris la Russie et la Chine) de bons membres des Nations unies et d'autres institutions créées par des élites supranationales et cherchent à promouvoir leurs agendas douteux à long terme dans leurs propres sociétés.
Même Vladimir Poutine, diabolisé par les médias occidentaux, semble être un fanatique de l'ONU, tant il mentionne souvent cette organisation et son importance. Dans leurs déclarations, les représentants de la politique étrangère russe font également référence de manière répétée au système de règles du "droit international", bien que celui-ci n'existe littéralement dans des documents, et non dans la vie réelle, où les véritables dirigeants plient toutes les lois à leur avantage.
Si un parti voulait vraiment défier l'hégémonie de l'establishment "occidental" (c'est-à-dire anglo-américain), il devrait le démontrer en cessant de se soumettre à ces institutions corrompues et à la puissance de l'argent qui les sous-tend. Mais il semble que cela n'arrivera pas.
Soit personne n'est assez fort, assez intelligent ou même assez désireux de changer le système, soit l'oligopole mondial a effectivement réussi à créer un énorme "système de systèmes" qui, à ce stade, inclut même les soi-disant "ennemis" comme faisant partie de l'ensemble.
Malgré leurs différences et leurs conflits, toutes les puissances, grandes et petites, avancent actuellement dans la même direction technocratique. Qu'importe si, de temps à autre, des gens doivent être tués par dizaines de milliers dans les guerres par procuration des banquiers : l'essentiel est que "des progrès soient accomplis" et que l'humanité prenne de nouvelles directions, guidée par les détenteurs du pouvoir qui restent dans l'ombre.
18:32 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, gouvernance mondiale, élites mondiales | | del.icio.us | | Digg | Facebook