vendredi, 21 février 2025
La fin du transatlantisme
La fin du transatlantisme
par Franz Ferdinand
Source: https://unser-mitteleuropa.com/159918
Comme l'a montré le récent discours de J. D. Vance, le changement de paradigme provoqué par l'élection de Trump est vraiment radical. Comme nous l'avons déjà mentionné ici, Trump est une sorte de Gorbatchev américain, qui représente une sorte de glasnost (transparence, ouverture) et de perestroïka (reconstruction).
Il est probable que Trump ne se contente pas d'abattre les remparts intellectuels du bolchevisme en Amérique et en Europe afin de rétablir un espace de débat ouvert.
Sa manière de résoudre le conflit ukrainien sur un mode pragmatique et bilatéral entre la Russie et les États-Unis indique qu'il envisage déjà un tout nouvel ordre mondial dans lequel l'UE ne jouera plus qu'un rôle secondaire. L'UE pourrait s'intégrer dans ce nouvel ordre, mais elle devrait d'abord changer pour cela.
Cette façon de penser est également tout à fait claire, car pour Trump, la musique se joue dans la région Asie-Pacifique. Le centre du monde s'est déplacé de l'Europe vers la Chine, l'Inde et la Russie. C'est là que vivent la plupart des gens et c'est là qu'il y a la plus forte croissance économique et la plus grande quantité de matières premières. C'est là que l'on trouve une croissance dynamique sans œillères idéologiques.
L'Europe sclérosée se trouve en revanche dans une phase de stagnation, car des paradigmes politiques délirants s'y sont consolidés, dont les Etats-Unis viennent de se libérer avec l'élection de Trump à la présidence. Outre l'arnaque climatique et le tournant énergétique absurde, la politique migratoire est catastrophique. En raison de « droits de l'homme » mal compris, l'UE est aujourd'hui l'aimant du lumpenprolétariat du monde entier. Il en résulte un endettement public démesuré et, en fin de compte, l'ingouvernabilité de certains pays. L'UE se trouve aujourd'hui sur la voie d'une évolution qui la conduira vers des conditions latino-américaines. Au lieu d'une prise de conscience, il n'y a plus que de l'arrogance et une surestimation totale de soi. L'Europe n'est plus aujourd'hui qu'une caricature d'elle-même, lorsque certains hommes politiques européens font le tour du monde en donnant des leçons et en voulant prêcher des « valeurs » au monde. Comme on n'a plus rien d'autre à offrir, on croit pouvoir se poser en sauveur du monde en parlant sans cesse du réchauffement climatique.
Donald Trump considère avant tout la Chine comme le principal adversaire dans le nouvel ordre multipolaire qui se met en place. Avec sa politique « l'Amérique d'abord », il a depuis longtemps abandonné la vision unipolaire du monde qui était le propre des démocrates. Il cherche donc logiquement la Russie comme partenaire. Certes, la Russie ne se laissera pas opposer à la Chine, mais une coopération étroite avec la Russie ouvre également de nombreuses possibilités vis-à-vis de la Chine, qui n'existent pas autrement.
Par exemple, Trump a déjà proposé que la Chine, la Russie et les États-Unis puissent réduire de moitié leurs budgets militaires par le biais d'un traité ! Peut-être que cette proposition va dans le même sens que le traité des trois empereurs de Bismarck pour garantir la paix en Europe au 19ème siècle. On ne peut alors qu'espérer que Trump sera plus efficace que Bismarck !
Le statut du Groenland pourrait également être soulevé par ces trois puissances. La Chine s'est déjà définie comme un « État riverain de l'Arctique » !
Bien entendu, cette stratégie suppose de régler d'abord le problème avec la Russie. Il est possible que Trump veuille même sortir les Etats-Unis de l'OTAN ! Lors d'une conversation téléphonique avec Poutine, Trump a reconnu que la tentative d'attirer l'Ukraine dans l'OTAN était une erreur. Mais les politiques européens sont encore très loin d'une telle prise de conscience. Cette prise de conscience est pourtant une condition préalable pour pouvoir entamer des négociations avec la Russie. La fin de la guerre en Ukraine sera donc négociée entre les Etats-Unis et la Russie. Si l'UE s'y oppose, Trump trouvera les moyens de rappeler à l'ordre ses « partenaires » de l'OTAN. C'est alors que certains documents pourraient soudain voir le jour et éclairer les véritables dessous du conflit ukrainien ! On pense par exemple aux accords de Minsk, dont Merkel avait dit qu'ils n'avaient été conclus que pour faire gagner du temps à l'Ukraine. Tant que l'UE, dans sa mégalomanie, ne traitera pas la Russie d'égal à égal, Poutine ne négociera pas non plus avec les représentants de l'UE !
Dans tous les cas, l'UE sera embarrassée jusqu'aux os si le mantra de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine ne tient plus la route. L'UE pourrait soudainement se retrouver isolée sur cette question.
Il est également significatif que Trump veuille rencontrer Poutine pour des négociations de paix en Arabie saoudite et non en Europe, car de nos jours, même la Suisse n'est plus considérée comme neutre. Ni les politiciens européens ni Zelensky ne sont invités !
Les Américains ont même été invités au défilé de la victoire à Moscou le 9 mai. Si Trump y participe vraiment, ce serait un énorme affront pour l'UE ! Les États-Unis se rapprochent donc de plus en plus de la Russie, tandis qu'ils s'éloignent de l'Europe !
La perte de crédibilité des élites de l'UE qui en résulterait aurait également des répercussions sur d'autres questions où les politiciens de l'UE dominent encore l'espace de débat européen, par exemple sur la question de la « crise climatique » ! C'est précisément ce que les élites européennes craignent vraiment, car cela entraînerait une perte de pouvoir massive de ces acteurs. Aujourd'hui déjà, ces escrocs ne peuvent se maintenir péniblement au pouvoir qu'en ignorant les résultats des élections, comme par exemple en Roumanie et en Autriche. Une fois que le mantra russe et climatique sera tombé, les partis du cartel occidental seront balayés par un tsunami !
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Riyad: la Russie et les Etats-Unis négocient - l'Europe déchoit en observateur impuissant
Riyad: la Russie et les Etats-Unis négocient - l'Europe déchoit en observateur impuissant
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/riad-russland-und-usa-ver...
Ambiance détendue : le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain Marco Rubio négocient à Riyad.
Les discussions qui se sont tenues à Riyad ont montré que les relations entre la Russie et les Etats-Unis évoluent vers un nouveau niveau. Alors que l'Europe continue de se complaire dans des débats internes sur une éventuelle autonomie militaire et décide de nouvelles sanctions contre la Russie, Washington et Moscou misent sur une entente diplomatique directe - sans participation européenne.
Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-Unis poursuivent une stratégie claire: l'Ukraine doit être placée entièrement sous contrôle américain, tant sur le plan économique que géopolitique. L'idée que l'Europe puisse jouer un rôle décisif dans l'ordre futur du pays n'est plus partagée par Washington.
Les Etats-Unis revendiquent les infrastructures ukrainiennes de matières premières et de transport et laissent l'Europe de côté. Alors que Bruxelles discute encore d'une politique de défense autonome, il est clair depuis longtemps, à Washington, que les Etats européens ne sont pas considérés comme des partenaires égaux dans ce processus.
Mais l'Ukraine n'est plus depuis longtemps le seul sujet de ces discussions. Il est apparu clairement à Riyad que l'Arctique jouait également un rôle croissant. La présence d'un diplomate russe spécialisé dans les questions arctiques indique que Moscou et Washington délimitent également leurs positions dans cette région stratégique.
Trump avait déjà envisagé, lors de son premier mandat, de lier plus étroitement le Groenland aux États-Unis. Si Washington devait renforcer son influence sur le Groenland et le Canada, les conséquences seraient importantes. Les États-Unis étendraient considérablement leur littoral arctique et feraient ainsi valoir de nouvelles revendications territoriales. Avec la dorsale Lomonossov, la Russie détient une position stratégique forte dans la région et ne devrait guère être prête à l'abandonner sans contrepartie.
Cette évolution montre que les négociations actuelles ne portent pas uniquement sur l'Ukraine. Au contraire, de nouvelles lignes géopolitiques se dessinent, qui impliquent des changements de pouvoir à long terme.
Un autre facteur décisif est la dimension économique des négociations. Pour la première fois, Washington a pris conscience que les Etats-Unis ont déjà perdu plus de 300 milliards de dollars en raison de leurs propres sanctions contre la Russie. Jusqu'à présent, le débat public s'est surtout concentré sur les conséquences des sanctions pour l'économie russe. Il apparaît désormais clairement que l'économie américaine a, elle aussi, subi des pertes considérables.
Pour Trump, ce n'est donc pas seulement l'Ukraine qui est au centre des préoccupations, mais la situation économique et financière des États-Unis. La Russie, en revanche, n'a pas besoin de succès économiques à court terme, mais veut des garanties de sécurité à long terme. Sur cette base, un équilibre pragmatique des intérêts pourrait voir le jour - mais sans que l'Europe ait son mot à dire.
L'Europe est donc confrontée à une réalité inconfortable : tandis que la Russie et les Etats-Unis négocient un nouvel équilibre du pouvoir dans le monde, l'UE reste à l'écart. A Bruxelles, on réfléchit encore à l'autonomie militaire, tandis qu'à Riyad et à Washington, on négocie depuis longtemps l'avenir de l'ordre mondial.
La question décisive est désormais de savoir si l'Europe reconnaît ces réalités géopolitiques modifiées ou si elle continue à s'accrocher à des idées dépassées. La politique mondiale se redessine - et l'Europe ne fait plus partie des processus de décision stratégiques.
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jeudi, 20 février 2025
Le retour de la Realpolitik. La leçon de Kissinger
Le retour de la Realpolitik. La leçon de Kissinger
par Maurizio Bianconi
Source: https://www.destra.it/home/il-ritorno-della-realpolitik-l...
L’administration américaine négocie la paix en Ukraine avec la Fédération de Russie, en excluant toute autre partie prenante. Henry Kissinger est le politicien-diplomate américain le plus célèbre et le plus apprécié de ces dernières décennies. Son action reposait sur le dialogue entre grandes puissances, reléguant au second plan les acteurs secondaires et les « implications régionales », qu'il jugeait négligeables et encombrantes. On a écrit à son sujet : « Sa vision de la realpolitik le conduisait à considérer les conflits internationaux comme faisant partie d’un jeu de pouvoir entre les principaux acteurs mondiaux, plutôt que comme un ensemble de problèmes uniques à traiter individuellement ». Il est hors de propos de s’étonner de la résurgence de la politique de Kissinger, au lieu de simplement l’admettre.
Il déclara un jour : « Être ennemi des Américains peut être dangereux, être leur ami est assurément mortel ». Une prophétie dont Zelensky vérifie aujourd’hui la justesse.
Il en va de même pour son adversaire, qui remet au goût du jour le refrain éternel de la Grande Russie et redonne vie à une politique impériale, interrompue avec la fin de l’URSS. La Russie de Poutine entend reconquérir son hégémonie sur la Baltique et l’Europe de l’Est, tout en repoussant l’avancée des Américains via l’OTAN jusqu’à ses frontières géographiques occidentales. Un sentiment largement partagé en Russie, obsédée par sa propre sécurité et animée par une fierté patriotique. L’occidentalisation de l’Ukraine, terre contestée et jadis soumise, est perçue comme une humiliation, qui revêt également des dimensions économiques et des enjeux liés à l’exploitation de ses ressources minières.
Pour éviter de finir comme l’agneau face au loup de la fable d’Ésope, la meilleure stratégie pour l’Europe occidentale serait de garder ses distances avec les deux puissances et de se rappeler que, dans les affaires géopolitiques, il n’existe ni raison ni tort absolus, ni bons ni mauvais. Il n’y a que des acteurs plus ou moins acceptables aux yeux de l’opinion publique et des normes culturelles, qui ne poursuivent que leurs propres intérêts.
Soudain, l’Occident prend conscience que la Chine progresse – trop et trop vite, aussi bien aux yeux des États-Unis que de la Russie. Contenir et ralentir son expansion est, malgré leurs différences, un objectif commun aux deux puissances. Le Moyen-Orient reste une priorité pour les États-Unis, tandis que la Russie semble vouloir relâcher son emprise – mais sans pour autant ouvrir la porte à la Chine. Washington referme la plaie ukrainienne, et Moscou lui laisse le champ libre au Moyen-Orient, abandonnant la Syrie d’Assad à son sort. L’Arabie saoudite se joint à la manœuvre pour apaiser la situation, maintenir les marchés ouverts et trouver des alliés pour contenir les influences turques, iraniennes et chinoises – autant de foyers potentiels de nouveaux conflits dans la région. Gaza elle-même devient une plaie à suturer.
Ce nouvel ordre mondial a pris au dépourvu les principales nations d’Europe occidentale, qui se retrouvent humiliées et confrontées à la preuve de leur propre insignifiance dans un monde structuré en blocs.
Ce n’est pas tant la faiblesse économique que l’inconsistance politique de l’Union européenne qui a scellé son sort. Les États européens ont démontré qu’ils étaient désorganisés, enfermés dans une cage bureaucratico-financière qu’ils ont eux-mêmes construite, affaiblis par des pratiques autodestructrices et dépourvus de stratégies et de dirigeants de valeur. Chacun agit pour son propre compte, avec 27 gouvernements avançant en ordre dispersé, certains se comportant comme si les autres étaient à leur service.
Ces élites dirigeantes se sont réveillées un matin, complètement désorientées, cherchant non seulement à se rhabiller, mais surtout à brouiller les caméras en attendant de trouver une direction. Cela a donné lieu à une farce indécente : chacun a tiré la couverture à soi. Macron organise un petit-déjeuner privé réservé à quelques privilégiés. Son idée ? Entrer en guerre au nom de la grandeur française. D’autres fantasment sur la création d’une « armée européenne », idée portée par le ministre italien des Affaires étrangères, aussi utopique que la fable des « deux peuples, deux États ». Le président de la République française établit un parallèle hasardeux entre le Troisième Reich et la Russie, une comparaison discutable mais suffisante pour susciter les réactions escomptées. D’autres encore, pour sortir de l’impasse, imaginent un rôle de médiatrice pour la Première ministre italienne.
Le grand responsable de cet échec collectif déclare que les 27 doivent parler « d’une seule voix ». Comme si l’on pouvait faire remonter le Pô de l’Adriatique jusqu’au Mont Viso…
Le meilleur moment revient sans doute à Ursula von der Leyen, qui, imperturbable, annonce un 16ème paquet de sanctions contre la Russie. Chacun essaie de sauver ce qui peut l’être, exposant au grand jour son impuissance. Pendant ce temps, les peuples se recroquevillent et attendent.
18:48 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, realpolitik, henry kissinger, europe, affaires européennes | |
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lundi, 17 février 2025
Les six points du (faux) plan de paix de Trump pour l'Ukraine
Les six points du (faux) plan de paix de Trump pour l'Ukraine
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/29850-i-se...
Le Daily Mail a présenté les points de la « feuille de route » américaine. Il s'agirait d'une grave défaite politique et diplomatique de la part de la Russie
Au fil des jours depuis l'entrée de Donald Trump à la Maison Blanche, les rumeurs d'un éventuel sommet entre le tycoon américain et le président russe Vladimir Poutine se font de plus en plus insistantes, dans le but de débloquer au plus vite la crise ukrainienne et de la ramener à une résolution du conflit par la diplomatie.
Outre les rumeurs évoquant la possibilité d'un sommet entre les deux dirigeants, les rumeurs se font de plus en plus insistantes sur les points possibles de la feuille de route qui devrait conduire à la paix en Europe de l'Est. À cet égard, un article du journal britannique Daily Mail a présenté hier le plan possible proposé par la partie américaine.
Selon le journal britannique, les points de la feuille de route pour la paix en Ukraine, étudiés par l'équipe de Trump, seraient les suivants :
- Zelensky doit accepter un cessez-le-feu d'ici le 20 avril, afin de mettre un terme à l'avancée de la Russie ;
- Une déclaration annonçant officiellement l'interdiction pour l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN doit être signée ;
- Kiev reconnaîtra la souveraineté de la Russie sur les zones occupées (qui ont déjà été annexées par la Fédération de Russie en vertu du droit constitutionnel) et se retirera de l'oblast russe de Koursk ;
- Une zone démilitarisée (dont la profondeur n'a pas été précisée) sera établie sur la ligne de contact entre les deux forces armées ;
- Cette zone démilitarisée sera gardée par des troupes européennes et éventuellement britanniques. La zone démilitarisée sera donc gardée par des troupes européennes et éventuellement britanniques, mais aucune troupe américaine ne sera envoyée ;
- La reconstruction de l'Ukraine sera financée par des investissements de l'UE estimés à 486 milliards d'euros sur une décennie ;
En ce qui concerne le calendrier de mise en œuvre de l'accord, la feuille de route publiée par le Daily Mail prévoit ce qui suit :
a) Des entretiens téléphoniques entre Zelensky et Poutine d'ici février ;
b) Une rencontre entre les dirigeants serait prévue fin février ou début mars ;
c) Le 20 avril, la déclaration de cessez-le-feu serait annoncée ;
d) Le 9 mai, les termes de l'accord seront rendus publics, ce qui permettra d'éviter l'imposition de la loi martiale et la mobilisation.
En outre, une aide américaine supplémentaire sera fournie - on ne sait pas exactement à quel titre - également en termes militaires, afin de faciliter l'adhésion de l'Ukraine à l'UE d'ici 2030.
Un plan de paix, comme on peut le voir, à étapes forcées et très habilement conçu pour laisser, à la lecture superficielle, le sentiment d'un accord égalitaire qui tente de servir de médiateur entre les intérêts de tous. Mais en réalité, il s'agit d'un accord qui sanctionnerait la nette défaite de la Russie sur le plan diplomatique. En d'autres termes, la Russie, après avoir vu ses armées clairement victorieuses sur le champ de bataille, devrait accepter une défaite nette sur la table diplomatique.
Cette thèse peut être soutenue, tout d'abord, sur la base de ce que les Russes ont déclaré en 2021 dans leurs lettres aux États-Unis et à l'OTAN (et les sommets de Genève qui ont suivi), dans lesquelles ils ont exigé une nouvelle architecture de sécurité européenne qui prévoyait essentiellement le retrait des armes nucléaires américaines du théâtre européen, le retrait des troupes de l'OTAN sur leurs positions de 1991 (comme l'avait d'ailleurs promis le secrétaire d'État américain de l'époque, James Baker) et, bien sûr, la promesse solennelle que l'OTAN ne s'étendrait plus jamais vers l'est en menaçant directement la Russie.
De toutes ces exigences, il n'y a aucune trace dans la proposition de paix que les Américains voudraient imposer, et même, à y regarder de plus près, il y a un rejet total des vraies demandes russes. D'une part, en effet, l'accord proposé traite le conflit ukrainien comme un simple différend territorial, sans tenir compte du fait que le véritable conflit n'était pas entre la Fédération de Russie et l'Ukraine, mais entre la Fédération de Russie et l'OTAN qui se cachait derrière le paravent du gouvernement fantoche de Kiev. Comme si cela ne suffisait pas, l'utilisation prévue de troupes européennes et britanniques sur la ligne de front du conflit en tant que forces d'interposition aboutirait au résultat paradoxal que les troupes de l'OTAN se trouveraient toujours à la frontière de la Russie. Peu importe que la « marque » de ces troupes ne porte pas les symboles graphiques de l'OTAN mais ceux des puissances européennes et l'Union Jack, il s'agirait toujours de troupes des pays de l'OTAN. En d'autres termes, nous assisterons au paradoxe suivant : après avoir vu la Russie entrer en guerre pour que l'Ukraine ne rejoigne pas l'OTAN, nous verrons l'OTAN entrer en Ukraine sous le déguisement de troupes de maintien de la paix.
Une autre question à ne pas sous-estimer est l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, essentiellement promise par Washington. Outre la saignée que l'Europe devrait subir pour reconstruire l'ancien pays soviétique, il ne faut pas oublier un autre aspect fondamental: l'UE travaille à la mise en place de l'Armée unique européenne. Le problème de base se poserait donc à nouveau: l'OTAN entrerait de facto en Ukraine pour la simple raison que l'Ukraine, en rejoignant l'UE, participerait à l'armée européenne, qui est principalement composée de pays qui appartiennent également à l'OTAN. Si ce n'est pas de la soupe, c'est du pain mouillé !
Bref, à y regarder de plus près, le plan américain semble avoir été conçu par des joueurs à trois cartes dans le but d'escroquer les pigeons qui leur tombent sous la main. Mais le fond du problème est tout autre: un vieux renard de la diplomatie comme Sergey Lavrov ne risque pas de se faire rouler dans la farine, et ils ne peuvent pas le savoir à Washington.
Dès lors, une question fondamentale se pose: le plan américain a-t-il pour objectif réel de parvenir à la paix ou veut-il simplement pousser la Russie à renverser la table diplomatique en faisant porter à Moscou la responsabilité d'une aggravation (voire d'une extension) du conflit ?
21:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, ukraine, russie, politique internationale, donald trump | |
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Le discours de J. D. Vance à Munich était plein de contradictions
Le discours de J. D. Vance à Munich était plein de contradictions
Source: https://dissident.one/de-toespraak-van-jd-vance-in-munche...
Il est facile de comprendre pourquoi tout le monde politique parle du discours de J. D. Vance lors de la conférence de Munich sur la sécurité qui s'est tenue cette semaine. C'était un discours étonnant, pour plusieurs raisons, et qui restera probablement dans les mémoires comme un tournant dans les relations transatlantiques de l'après-Seconde Guerre mondiale, écrit Thomas Fazi.
Contrairement aux platitudes diplomatiques souvent entendues lors de ces événements publics, le vice-président américain a lancé une attaque cinglante et étonnamment directe contre la dérive autoritaire et antidémocratique de l'Europe, accusant les dirigeants du continent de pratiquer une censure rampante et même d'annuler des élections, comme cela s'est produit récemment en Roumanie. Selon lui, les gouvernements européens agissent ainsi dans une tentative désespérée de rester au pouvoir et d'étouffer les réactions démocratiques qui se dressent contre leurs politiques aberrantes - principalement l'immigration de masse.
Vance a directement critiqué la Commission européenne pour avoir menacé de fermer les médias sociaux en cas d'agitation populaire. Il s'est dit choqué d'entendre un ancien commissaire européen (il faisait référence à Thierry Breton) applaudir la décision sans précédent de la Roumanie d'invalider les élections à la suite des pressions exercées par l'UE évoquant une hypothétique ingérence de la Russie. Ce même commissaire a également menacé de faire de même en Allemagne en cas de victoire de l'AfD.
Dans son attaque en règle, M. Vance n'a pas écarté le Royaume-Uni, condamnant la criminalisation de la prière silencieuse comme le signe d'une tendance plus large des gouvernements européens à empiéter sur les libertés fondamentales sous le couvert du progressisme social. Il a conclu en appelant les dirigeants européens à « croire en la démocratie » - en d'autres termes, à s'effacer et à laisser une nouvelle génération de populistes prendre les choses en main.
Comme prévu, les remarques de M. Vance ont provoqué une onde de choc en Europe, suscitant de vives critiques de la part des dirigeants et des experts du courant dominant et des louanges enthousiastes de la part des conservateurs et des sympathisants des mouvements populistes. Ceux d'entre nous qui ont depuis longtemps mis en garde contre l'aversion de l'Europe pour la démocratie auront ressenti une vague de Schadenfreude en voyant ces dirigeants imprudents se faire réprimander par leur maître transatlantique.
Toutefois, les remarques de M. Vance étaient également pleines de contradictions, notamment parce que les États-Unis ont participé activement - et souvent joué un rôle de premier plan - à la mise en œuvre de bon nombre des politiques qu'il a condamnées à Munich. Si l'attaque de Vance contre l'autoritarisme européen est convaincante, son omission du rôle des États-Unis dans cette évolution est tout aussi remarquable. Le cas de la Roumanie l'illustre parfaitement. Comme l'a fait remarquer l'entrepreneur et commentateur politique Arnaud Bertrand sur X, c'est le département d'État américain qui a été le premier à publier une déclaration exprimant son inquiétude quant à l'implication de la Russie dans les élections roumaines, deux jours avant que la cour constitutionnelle roumaine n'annule celles-ci. L'implication américaine s'étend également au rôle crucial joué par les ONG financées par les États-Unis dans l'orchestration de cette intervention judiciaire sans précédent.
En résumé, l'UE n'a pas agi de manière indépendante: elle a suivi l'exemple des États-Unis. Il est donc un peu exagéré de la part de Vance de parler aux Européens de régression démocratique sans reconnaître le rôle instrumental de l'Amérique dans la création de ce précédent. Il en va de même pour les politiques de censure. Une grande partie de l'approche de l'UE en matière de censure en ligne a été élaborée en étroite collaboration avec des agences et des entreprises technologiques américaines. Le cadre actuel mis en place par Bruxelles pour imposer la modération des contenus n'est pas une conception exclusivement européenne - il a été fortement influencé par les pratiques et les pressions américaines, en particulier dans le sillage des préoccupations américaines en matière de « désinformation ».
Comme l'a souligné Mike Benz, ancien fonctionnaire du département d'État américain, l'OTAN - une organisation largement dirigée par Washington - a joué un rôle déterminant dans l'élaboration d'un cadre « anti-désinformation » qui a eu un impact significatif sur la politique de censure de l'internet au niveau mondial. M. Vance ignore complètement cette réalité, présentant l'Europe comme le seul architecte de politiques qui ont en fait été coordonnées et transatlantiques, voire dirigées par les États-Unis.
Plus généralement, il est important de reconnaître que la faiblesse du leadership européen actuel n'est pas accidentelle. Elle est en partie le résultat de décennies d'efforts américains pour maintenir l'Europe dans un état de vassalité et de subordination stratégique. Washington n'a cessé d'engendrer des politiciens européens désireux de donner la priorité aux intérêts américains plutôt qu'à ceux de leurs propres nations et citoyens. Ce contexte plus large est également complètement absent du discours de Vance.
En outre, malgré tous les discours sur le « découplage » des États-Unis par rapport à l'Europe, la réalité est que l'administration Trump perpétue la longue tradition d'ingérence américaine dans la politique européenne - comme en témoigne son soutien explicite aux partis populistes tels que l'AfD. Que l'on soutienne ou non ce programme, il n'en demeure pas moins qu'il représente une autre forme d'influence extérieure.
Les commentaires de M. Vance ne représentent pas nécessairement une rupture dans les relations américano-européennes, mais plutôt le début d'une nouvelle phase de domination idéologique des États-Unis. Plutôt que de promouvoir l'autonomie européenne, ce changement marquerait simplement la transition de la phase hégémonique libérale-progressiste à une phase post-libérale, dont les États-Unis continueraient à dicter les termes.
20:47 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : europe, affaires européennes, j. d. vance, politique internationale | |
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samedi, 15 février 2025
Affrontement avec Trump: l’Europe est désormais réduite à un théâtre de l’absurde
Affrontement avec Trump: l’Europe est désormais réduite à un théâtre de l’absurde
Fulvio Scaglione
Source: https://it.insideover.com/politica/e-confronto-scontro-co...
Il était évident que la seconde présidence Trump, survenue après un succès électoral quasi triomphal, pouvait déranger (d’un point de vue idéologique) ou inquiéter (d’un point de vue des rapports de force) la Commission von der Leyen, née d’une majorité des plus fragiles dans l’histoire de l’UE. Cependant, il était difficile de prévoir que les tensions éclateraient aussi rapidement et de manière aussi spectaculaire, révélant une Europe manifestement au bord de la crise de nerfs.
Le vice-président américain, J. D. Vance, est arrivé en Europe tout juste après les menaces quant aux droits de douane émises par Trump sur l’acier et l’aluminium européens, et en quelques jours, il a distribué des coups de gueule à tout-va. Le Digital Service Act de l’UE ? Des règles absurdes: protéger les enfants des pédophiles est une chose, prétendre dire à un adulte ce qu’il peut lire ou non en est une autre. L’intelligence artificielle ? Nous n’en avons pas peur, nous la laisserons libre et deviendrons une référence mondiale. Vous craignez la Russie et la Chine? Préoccupez-vous plutôt de ce que vous avez fait en Roumanie et de ce que vous voulez faire en Allemagne... Mis à part les oreilles de Thierry Breton, grand admirateur du travail des services secrets roumains qui a conduit à l’annulation du premier tour des élections présidentielles roumaines (achèteriez-vous une voiture d’occasion aux services secrets roumains ?), il fallait voir les visages de von der Leyen et de ses collègues.
Le ridicule de Kaja Kallas
Mais la véritable étincelle qui a mis le feu aux poudres fut l’initiative veni, vidi, vici de Donald Trump sur une hypothèse de négociation entre la Russie et l’Ukraine pour mettre fin à la guerre déclenchée par l’invasion ordonnée par le Kremlin le 24 février 2022. En deux semaines, Trump a repris contact avec Vladimir Poutine et a convaincu ce dernier, ainsi que Volodymyr Zelensky, d’explorer la possibilité d’une négociation. C’en fut trop ! Les nerfs européens ont lâché d’un coup, offrant un spectacle à mi-chemin entre le ridicule et le pathétique. Une réaction d’autant plus incompréhensible que l’Europe n’a ni cherché la paix, ni su gagner la guerre, et s’est alignée sur l’orbite des Démocrates américains comme si ceux-ci étaient des locataires éternels de la Maison Blanche. Ce sera une pax americana, évidemment, mais que peut-on espérer d’autre ?
Dans la section des personnages ridicules, Kaja Kallas arrive en tête : l’ancienne Première ministre d’un pays d’un million d’habitants, propulsée de façon incroyable au poste de Haute représentante de l’Union européenne, forte de 450 millions d’habitants. Regardez la vidéo où Kallas affirme qu’aucun accord sur l’Ukraine n’aura de valeur sans la participation de l’UE. Vous n’en croirez pas vos oreilles. Ce n’est pas seulement une question de relation entre les États-Unis de Trump et l’UE de von der Leyen, mais aussi de rapport avec l’Ukraine.
Car même Zelensky a accepté l’idée de négociation. Il est évident que cela ne l’enchante pas, mais mettez-vous à sa place: les Russes progressent, il tente d’enrôler même des jeunes de 18 à 24 ans (avec un prêt immobilier à 0% d’intérêts, quelle aubaine !) et il sait pertinemment (et le dit un jour sur deux) que sans les États-Unis – et avec seulement l’UE à ses côtés – les espoirs seraient réduits à néant. Lui le sait, mais Kallas, non. Que croit-elle donc en affirmant qu’un accord entre la Russie, les États-Unis et l’Ukraine serait nul sans l’UE ? Que l’UE pousserait l’Ukraine à poursuivre la guerre ? Ou que le conflit devrait continuer même contre la volonté de l’Ukraine ?
L’Europe, un théâtre de l’absurde
C’est un théâtre tragique de l’absurde qu’il faudrait rapidement clôturer. Un théâtre sans frontières. Emmanuel Macron, grand rhéteur, exhorte déjà : « Que la paix ne soit pas une capitulation face à la Russie. » Lui, évidemment, ne se demande pas qui a contribué à en arriver là, quels sont les dirigeants (lui compris) qui ont répété pendant trois ans qu’il fallait vaincre la Russie sur le terrain, l’étrangler avec des sanctions et la briser. Et maintenant que le contraire se produit, c’est... la faute de Trump.
Je termine avec l’inénarrable Frank-Walter Steinmeier, président de l’Allemagne, qui ne veut pas que « nos sociétés soient détruites par TikTok ou X ». Il a probablement déjà oublié qu’il était ministre des Affaires étrangères lors de la crise du Donbass (2014-2022), donc garant du processus de paix avorté des Accords de Minsk. Est-il en paix avec sa conscience ? Est-il satisfait des résultats de son travail qui ont tant influencé nos sociétés ?
Une bouffonnerie après l’autre, avec malheureusement quelques intermèdes sérieux. Comme ce rapport des services secrets danois prévoyant une guerre de grande ampleur entre la Russie et l’Europe d’ici cinq ans. Un scénario également envisagé par les Polonais, dont le ministre des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, occupait déjà ce poste lors de l’Euromaidan en 2014. Même histoire que pour Steinmeier. Ou encore les hasardeuses comparaisons entre l’invasion russe de 2022 et le nazisme, insoutenables face à toute analyse historique, politique et militaire sérieuse, mais qui maintiennent inexorablement une tension élevée dans les relations avec la Russie.
La réaction de la Russie
Il est incroyable que personne ne réfléchisse aux torts causés à l’Ukraine, au bord de l’effondrement, et aux dégâts accumulés au fil des ans par cette obsession d’assimiler chaque événement contemporain au fascisme ou au nazisme (sauf évidemment pour les militants du Bataillon Azov, qui lisent Kant...), une obsession qui, avec la manière dont les démocraties abattent un État après l’autre et massacrent les Palestiniens, explique en partie pourquoi les droites véritables progressent partout : de la France à l’Allemagne, de l’Autriche aux Pays-Bas et à l’Europe du Nord (et l’Italie ?).
La Russie a réagi tardivement et avec colère. Certains idiots persistent à croire que les Russes sont de grands benêts mangeurs d’enfants. Réfléchissez-y et observez autour de vous : la diplomatie russe vous semble-t-elle si naïve ? Si elle réagit à froid, il n’y a que deux raisons. La première : Sergueï Lavrov et ses collègues ont l’impression que certains cherchent à torpiller les perspectives de cessez-le-feu en Ukraine. La deuxième, conséquente : la Russie tient à parvenir à un accord. Elle est fatiguée de cette guerre qu’elle a déclenchée il y a trois ans. Sur le terrain, elle gagne : n’est-ce pas le moment d’en profiter ?
18:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes | |
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vendredi, 14 février 2025
Bruxelles va-t-elle devenir le «Marseille du Nord»?
Bruxelles va-t-elle devenir le «Marseille du Nord»?
Peter Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Nouvelle fusillade à Anderlecht, cette fois avec un mort. Troisième fusillade en autant de jours à Anderlecht. Quatre incidents de graves tirs à l'arme à feu à Bruxelles.
L’incident mortel s’est produit dans le quartier du Peterbos, décrit par la VRT comme un « hotspot » de la criminalité liée à la drogue à Anderlecht. Mais les deux autres fusillades à Anderlecht ont eu lieu à la station de métro Clemenceau, un autre « hotspot bien connu du trafic et de la criminalité liés à la drogue à Anderlecht », selon un autre article de presse.
Si ce n’est pas maintenant le moment de faire un grand nettoyage, alors quand ?
Quand ce trafic sera-t-il enfin exposé ? Quand les citoyens auront-ils enfin, sur leur chaîne publique, une émission de longue durée qui aborde tous ces sujets « sensibles » jusqu’ici largement sous-exposés :
- Combien de « hotspots » liés à la criminalité de la drogue y a-t-il réellement à Bruxelles ? À Anvers ? Dans d’autres grandes villes ? Un « hotspot » implique-t-il automatiquement une présence policière accrue ? Ou au contraire une absence plus marquée des forces de l’ordre ?
- Combien d’infractions liées à la drogue ? Combien de fusillades ? Quelle est l’évolution de ces chiffres ces dernières années ?
- Combien de réseaux internationaux de trafic de drogue sont actifs à Bruxelles, à Anvers et dans d’autres grandes villes ?
- De la même manière que la distinction entre garçons et filles me semble pertinente dans l’étude du décrochage scolaire et des comportements problématiques à l’école, l’origine des auteurs de crimes graves liés à la drogue me paraît PARTICULIÈREMENT RELEVANTE. Combien des criminels arrêtés pour trafic de drogue ont donc un passé migratoire ? Combien possèdent une double nationalité ?
- Qu’en est-il des liens avec Marseille, jusqu’ici la capitale incontestée du crime lié à la drogue en Europe ?
Encore plus important qu’un programme télévisé sur les aspects méconnus du problème de la drogue, c’est évidemment la mise en place d’une politique antidrogue efficace et ferme.
Il est clair que la population attend des mesures radicales, que l’insécurité à Bruxelles (et dans d’autres grandes villes) exaspère les citoyens, et que ceux-ci se détourneront des partis traditionnels si la politique actuelle échoue.
Le temps des discussions et des débats touche à sa fin. Il est temps d’agir – le cœur même de la politique, en d’autres termes.
14:12 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drogues, bruxelles, anderlecht, criminalité, belgique, europe, affaires européennes | |
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mercredi, 12 février 2025
Gregor Gysi : Sahra Wagenknecht prépare des coalitions avec l'AfD
Gregor Gysi : Sahra Wagenknecht prépare des coalitions avec l'AfD
Berlin. La fin imminente de la domination des anciens partis dans le paysage politique allemand ouvre des perspectives intéressantes. Il est même possible qu'une alliance entre l'AfD et le Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW) ne soit plus exclue. C'est en tout cas ce qu'affirme le vétéran de la gauche, Gregor Gysi (anciennement chef du parti SED).
Il peut s'imaginer que le Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW) pourrait, à l'avenir, former des coalitions avec l'AfD. "Oui, je peux l'imaginer," a déclaré Gysi à des journalistes du groupe de presse "Ippen-Media" en réponse à une question. Car: "Sahra a dit un jour : Höcke est un extrémiste de droite, mais les autres sont conservateurs-libéraux." Et: "Avec de telles formulations, Sahra prépare une collaboration avec l'AfD".
Selon Gysi, une coopération gouvernementale au sein des Länder est envisageable. "En Thuringe, Höcke est trop extrême, mais dans d'autres Länder, je leur fais confiance, à condition que l'AfD se montre un peu plus modérée".
Cependant, de telles spéculations ne sont que des suppositions. Il n'est actuellement pas du tout certain que le BSW ait un avenir politique. Le parti traverse actuellement une vague de départs et aura des difficultés à franchir la barre des 5% lors des élections fédérales du 23 février (mü).
Source: Zu erst, Feb. 2025.
20:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, allemagne, sahra wagenknecht, bsw, afd | |
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Erdogan part à la conquête de la Circassie russe
Erdogan part à la conquête de la Circassie russe
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/erdogan-parte-alla-conquista-de...
Il a dévoré la Syrie sans coup férir, abandonnant une partie du territoire à Israël. Mais à Tel-Aviv, il ne faudrait pas être trop tranquille pour l’avenir. Désormais, Erdogan tourne son regard vers l’Abkhazie sous contrôle russe, première étape dans la construction d’une Circassie indépendante de Moscou mais dépendante d’Ankara. Évidemment, les dirigeants de l’Union européenne – tous absents lorsque a eu lieu la distribution d’intelligence – célèbrent l’événement. Porter un coup à Poutine mérite d’être fêté avec champagne et caviar, aux frais des sujets européens.
Prendre l’Abkhazie aux Russes signifie aussi se rapprocher de la Géorgie, en poussant Tbilissi à abandonner ses relations avec Moscou pour se tourner vers Bruxelles. Naturellement, les grands politiciens européens ne se rendent pas compte que le passage de l’Abkhazie sous l’hégémonie turque précéderait celui de toute la Géorgie. Et ensuite, pas à pas, viendrait le tour des autres pays du Caucase.
Ursula sera surprise, tout comme toute sa clique, mais Erdogan agit dans l’intérêt de la Turquie, pas dans celui de Bruxelles. On peut même comprendre Zelensky, qui rêve d’affaiblir Poutine grâce à Erdogan, car le bandit de Kiev n’a absolument rien à faire de l’Europe. Mais l’enthousiasme de l’UE, occupée à attiser des troubles à Tbilissi, est totalement déplacé.
Quant à la Russie, une fois de plus, elle paie son incapacité totale à agir sur le front du soft power. Ce n’est qu’à l’approche du scrutin en Abkhazie que Moscou a pris conscience du problème et de l’efficace campagne électorale turque. Ankara a avancé sur le terrain culturel et des revendications ethniques. Moscou, avec un énorme retard, a simplement envoyé un peu d’argent. Cette affaire est assez pathétique et se révèle totalement inefficace. D’ailleurs, les Russes ont commis les mêmes erreurs en Europe occidentale, persuadés que les missiles et les drones suffisent à faire basculer les équilibres.
Staline, sur ce point, était bien plus malin.
19:55 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : erdogan, turquie, circassie, abkhazie, caucase, europe, affaires européennes | |
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Ukraine: les cinq déclarations qui créent une « tragédie parfaite »
Ukraine: les cinq déclarations qui créent une « tragédie parfaite »
Par Alessandro Orsini
Source : Alessandro Orsini & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/ucraina-le-cinque...
Zelensky continue de perdre des territoires et des bastions dans le Donbass. Sur le plan militaire, la guerre reste la même: un désastre sans fin pour Zelensky. Sur le plan politique, en revanche, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la guerre que je qualifie de phase de la «tragédie parfaite». Cette phase présente deux caractéristiques. La première est la culpabilisation de Zelensky et la deuxième est l'humiliation de l'Union européenne par la Maison Blanche. C’est une tragédie politique parfaite, puisque ceux qui ont mené cette guerre contre leurs propres intérêts – l'Union européenne et Zelensky – sont maintenant ridiculisés, insultés et moqués par ceux qui ont tiré les ficelles de loin: la Maison Blanche. Une tragédie politique parfaite est avant tout faite de déclarations constamment exposées sur la scène médiatique. Il est nécessaire de tenir un journal des déclarations parfaitement tragiques depuis la victoire de Trump. À l'heure actuelle, je compte cinq déclarations parfaitement tragiques.
La première provient de Mark Rutte, selon lequel la Russie produit en trois mois les armes que l'OTAN produit en un an, de Los Angeles à Ankara. Dire « de Los Angeles à Ankara » revient à dire qu'il y a, dans ce conflit, 32 pays contre un. Imaginez si les armes de la Russie étaient ajoutées à celles de la Chine, de l'Iran et de la Corée du Nord. Question: si l'industrie militaire de la Russie, seule, domine celle de l'OTAN, quels seraient les rapports de force entre l'OTAN d'une part, et la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l'Iran de l'autre? L'Union européenne continue de dire qu'elle doit se préparer à la guerre avec la Russie dans deux ou trois ans. Il est clair que la classe dirigeante de l'Union européenne a complètement perdu le contact avec la réalité.
La deuxième déclaration nous vient de Trump, selon lequel Zelensky est le véritable coupable de la tragédie de son peuple pour avoir cru qu’il pouvait vaincre la Russie. Sur Fox News, Trump a accusé Zelensky de ne pas avoir négocié avec Poutine immédiatement après l'invasion.
La troisième déclaration parfaitement tragique vient de Zelensky lui-même, qui déclare que « l'Ukraine n’a pas les forces pour reconquérir les territoires perdus ».
La quatrième déclaration est de Marco Rubio, selon lequel quiconque a affirmé que l’Ukraine pouvait vaincre la Russie est un « malhonnête ». Cette accusation peut s'adresser à 99% des médias italiens et à tous les leaders européens, d’Ursula von der Leyen à Giorgia Meloni. La Première ministre italienne a toujours soutenu que les Ukrainiens pouvaient vaincre les Russes. Lors du G20 à distance du 22 novembre 2023, Poutine a demandé une solution diplomatique. Meloni lui a répondu que la Russie devrait se retirer sans rien demander en retour. La grande presse italienne a célébré ce qui était en réalité une fanfaronnade: « Quant au fait que, comme l'a dit Poutine, la Russie veut travailler à la paix, cela – a dit Meloni – me rend contente, mais s’il veut la paix, il suffirait de retirer les troupes ».
La cinquième déclaration est de Boudanov, le chef des services de renseignement militaires ukrainiens, selon laquelle l'Ukraine risque de mourir en tant qu'État si Poutine n'est pas arrêté avant l'été. Ces cinq déclarations doivent être conservées car beaucoup d'autres, encore plus humiliantes pour l'Europe et Zelensky, s'ajouteront. Le risque est de perdre le compte. La question que tout le monde devrait discuter, mais que tout le monde évite, est la suivante: comment l'Union européenne peut-elle se préparer à la guerre avec Poutine dans deux ou trois ans si l'écart entre la puissance militaire de l'Europe et celle du bloc sino-russe est presque infranchissable? Il semble qu'à l'Union européenne, il manque l'arme la plus importante: un cerveau qui fonctionne correctement.
14:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, ukraine, affaires européennes | |
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mardi, 11 février 2025
La route de la soie septentrionale de la Chine et le grand jeu de l'Arctique
La route de la soie septentrionale de la Chine et le grand jeu de l'Arctique
par Fabrizio Verde
Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-la_china_ice_sil...
En août de l'année dernière, la Chine et la Russie ont lancé un service rail-mer, l'Arctic Express No.1, qui transportera des conteneurs par voie ferrée de Moscou à Arkhangelsk, le seul port du nord-ouest de la Russie. À partir d'Arkhangelsk, des porte-conteneurs achemineront les conteneurs vers la Chine via l'océan Arctique.
La liaison maritime arctique pour conteneurs, longue de 13.000 km, permettra d'acheminer les marchandises en 20 à 25 jours. C'est une semaine de plus que la route maritime du Nord russe (NSR).
« Les infrastructures de nos pays sont insuffisantes pour répondre à nos besoins croissants en matière de logistique et de transport, et il est impératif d'ouvrir de nouvelles voies logistiques pour développer la coopération économique et commerciale sino-russe », a déclaré l'ambassadeur de Chine en Russie, Zhang Hanhui. « La Chine a toujours soutenu l'établissement de routes maritimes arctiques. Au cours des dix dernières années, les dirigeants chinois et russes ont continué à prêter attention au développement des routes maritimes arctiques et les gouvernements ont établi des mécanismes pour explorer la coopération arctique », a-t-il ajouté.
À cet égard, il convient de mentionner que la Chine elle-même s'est définie comme un « État proche de l'Arctique », affirmant ses intérêts dans l'exploration et l'exploitation des ressources de l'Arctique, soulignant sa présence légitime dans la région en vertu du traité de Svalbard de 1925, qui accorde à plusieurs pays le droit de mener des recherches scientifiques dans l'Arctique. Par le biais d'investissements stratégiques, tels que la construction de la station du fleuve Jaune en Norvège, Pékin a montré qu'il considérait l'Arctique comme un élément crucial de sa stratégie économique et de sécurité. Cette initiative a été considérée comme une réponse à l'évolution du paysage géopolitique, en particulier à la suite des tensions avec les pays occidentaux après le début de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine.
Revenant sur le lancement du service ferroviaire arctique, M. Zhang a souligné que 14 allers-retours avaient déjà été effectués depuis juillet 2023, date à laquelle la société chinoise Yangpu New New Shipping a lancé le premier service régulier de transport de conteneurs entre la Chine et les ports russes de l'océan Arctique.
L'ambassadeur a expliqué: "Les liaisons intermodales mer-rail et la coopération entre la Russie et la Chine dans le domaine de la construction navale donneront une nouvelle importance au développement de la Route de la soie arctique".
La route de la soie arctique chinoise, également connue sous le nom de route de la soie polaire, est une initiative stratégique lancée par Pékin pour développer des routes maritimes le long du cercle arctique. Alors que la route de la soie traditionnelle reliait la Chine au Moyen-Orient et à l'Europe par des voies terrestres, la route de la soie arctique vise à créer de nouvelles routes commerciales grâce à la fonte des glaces marines dans la région arctique. Cette initiative a des implications géopolitiques et stratégiques importantes pour la Chine et la communauté internationale.
L'une des principales implications géopolitiques de la route de la soie arctique chinoise est la possibilité pour la Chine d'accroître son influence et sa présence dans la région arctique. La fonte des glaces de l'Arctique ouvre de nouvelles voies de navigation qui peuvent réduire considérablement le temps et le coût du transport des marchandises entre la Chine et l'Europe. En investissant dans les infrastructures et la recherche dans l'Arctique, la Chine peut renforcer sa position dans la région et s'imposer comme un acteur clé dans les affaires arctiques.
En outre, la route de la soie arctique chinoise peut également aider la Chine à diversifier ses sources d'énergie et à réduire sa dépendance à l'égard des routes maritimes traditionnelles qui traversent des zones politiquement « sensibles » telles que la mer de Chine méridionale. En développant de nouvelles routes maritimes à travers l'Arctique, la Chine peut s'assurer des sources d'énergie alternatives et garantir la sécurité de sa chaîne d'approvisionnement énergétique. Cette démarche stratégique vise également à améliorer la sécurité énergétique de la Chine et à réduire sa vulnérabilité aux perturbations des marchés mondiaux de l'énergie.
La route de la soie arctique peut également avoir des retombées économiques importantes pour la Chine et les autres pays participant à l'initiative. En reliant la Chine à l'Europe via l'Arctique, elle peut faciliter les échanges commerciaux et les investissements entre les deux régions, stimuler la croissance économique et créer de nouvelles possibilités de coopération. Ce scénario peut être particulièrement bénéfique pour les pays situés le long de l'itinéraire, qui peuvent tirer parti des avantages économiques liés à l'augmentation des échanges et des investissements.
Ainsi, Pékin peut également étendre son influence dans l'économie mondiale et s'imposer comme un acteur de premier plan dans le commerce international. En développant de nouvelles routes commerciales à travers l'Arctique, la Chine peut renforcer sa position en tant que partenaire commercial clé pour les pays d'Europe et d'ailleurs. Une autre façon d'améliorer la diplomatie économique et de tenter de façonner les politiques commerciales mondiales.
En outre, la route de la soie acrtique pourrait également avoir des implications écologiques significatives. Alors que la fonte des glaces de l'Arctique se poursuit, la région est confrontée à des défis environnementaux sans précédent qui nécessitent une action urgente. En investissant dans le développement durable et dans des infrastructures respectueuses du climat dans l'Arctique, la Chine peut contribuer à atténuer l'impact de ce changement et à promouvoir la protection de l'environnement dans la région.
Dans l'ensemble, l'initiative chinoise a le potentiel de remodeler le commerce mondial et les schémas de transport, de renforcer l'influence de la Chine dans la région arctique et de promouvoir le développement durable et la protection de l'environnement. En investissant dans les infrastructures et la recherche dans l'Arctique, la Chine peut exploiter de nouvelles opportunités et relever des défis géopolitiques et stratégiques majeurs. Alors que la Route de la soie arctique continue d'évoluer, il sera crucial pour la Chine et les autres pays de travailler ensemble pour assurer le succès et la durabilité de cette initiative ambitieuse.
Les actions de Trump
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, considère ce scénario comme un véritable cauchemar. Ainsi, face à cette avancée (pacifique) de la Chine et de la Russie dans l'Arctique, les États-Unis, sous la houlette de Donald Trump, ont décidé d'adopter une approche plus affirmée. Les déclarations sur la possible prise de contrôle du Groenland, qualifiée, un peu timidement, d'« absurde » par certains dirigeants européens, reflètent la crainte des États-Unis de perdre leur influence dans une région stratégiquement cruciale. Cette attitude reflète une stratégie réactive, davantage orientée vers l'endiguement de la Chine et de la Russie que vers la promotion d'un développement positif et inclusif dans la région.
Outre son intérêt pour le Groenland, l'administration Trump pourrait prendre plusieurs mesures pour contrer l'influence sino-russe dans l'Arctique :
- Renforcer la présence militaire : augmenter les forces armées et les infrastructures dans la région pour dissuader la Russie et la Chine.
- Former une coalition arctique : obliger des pays comme le Canada, la Norvège et le Danemark à suivre les politiques de sécurité et de développement de Washington dans l'Arctique.
- Développement économique : promouvoir l'investissement dans des projets énergétiques et d'infrastructure dans l'Arctique pour assurer une présence économique significative et tenter de réduire l'influence chinoise.
- Diplomatie internationale : travailler dans le cadre de forums internationaux, tels que le Conseil de l'Arctique, afin d'établir des règles et des réglementations visant à limiter les initiatives commerciales de la Chine et de la Russie.
Cependant, les politiques américaines semblent se concentrer principalement sur le renforcement militaire, dans l'intention de contrer les initiatives sino-russes de construction d'infrastructures et de routes commerciales dans l'Arctique. Toutefois, cette réponse manque d'une vision stratégique à long terme qui aille au-delà du simple maintien d'une hégémonie mondiale qui semble irrémédiablement perdue à ce stade. Il en résulte une perception croissante de l'isolement des États-Unis face à un ordre mondial de plus en plus multipolaire.
Un conflit de visions
Alors que l'approche américaine repose sur une logique de confrontation, la Chine et la Russie promeuvent une vision de développement partagé et de coopération internationale. La Route de la soie arctique représente une nouvelle opportunité de créer des liens économiques plus étroits entre l'Asie et l'Europe, en ouvrant des routes commerciales plus efficaces et moins vulnérables aux interférences géopolitiques. Cette initiative illustre également la manière dont la multipolarité peut promouvoir la stabilité mondiale par le dialogue et la collaboration, plutôt que par l'escalade militaire.
Les initiatives chinoises et russes dans l'Arctique représentent un modèle de coopération stratégique dans un monde de plus en plus multipolaire. Alors que les États-Unis cherchent à maintenir leur rôle dominant, comme ils le font toujours par des stratégies agressives et réactives, l'approche sino-russe se distingue par sa promotion d'un développement inclusif et durable. Le défi mondial n'est pas seulement d'accroître les échanges commerciaux, mais de le faire d'une manière qui profite à toutes les nations concernées, en renforçant un ordre mondial plus équitable et plus coopératif. Une application pratique du concept de création d'une communauté avec un avenir commun pour l'humanité, tel que préconisé par le président chinois Xi Jinping.
Fabrizio Verde, Directeur de l'AntiDiplomatico. Napolitain, promotion 80.
20:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, océan arctique, arctique, chine, russie, affaires européennes, géopolitique | |
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samedi, 08 février 2025
Petr Bystron (AfD) exige des éclaircissements sur les activités de l’USAID dans l’UE
Petr Bystron (AfD) exige des éclaircissements sur les activités de l’USAID dans l’UE
Source: https://report24.news/afd-bystron-fordert-aufklaerung-ueb...
L'eurodéputé de l'AfD, Petr Bystron, exige une enquête immédiate sur les activités de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) au sein de l'Union européenne. Cette demande fait suite à des accusations selon lesquelles l’USAID aurait influencé les élections européennes de 2024 à travers des campagnes de désinformation dans plusieurs pays de l'UE, sur la base des révélations d'Elon Musk et de Donald Trump concernant les pratiques illégales au sein de l'agence.
Rédaction / Communiqué de presse de l’AfD
Alors qu'en Autriche, la chaîne de radiodiffusion publique ORF continue de fantasmer en présentant l’USAID comme une "importante organisation humanitaire", le reste du monde a déjà pris plusieurs longueurs d'avance. À travers l'USAID, le terrorisme et les "changements de régime" ont été financés à l'échelle mondiale. Une grande partie des impôts des Américains a également été versée à George Soros et aux médias de gauche afin d’influencer les populations dans le sens du globalisme progressiste.
La suppression de l’USAID représente la mesure la plus significative contre le terrorisme mondial – qu'il s'agisse de terreur psychologique exercée sur les populations ou de violences islamistes – depuis des décennies. Il faut en remercier le gouvernement Trump, même si, de manière tout à fait compréhensible, son action vise avant tout à préserver les intérêts des États-Unis. Mais cette dynamique bénéficiera également à de nombreux autres pays du monde.
Dans son communiqué de presse, l'AfD déclare:
"Trump a fait un travail préparatoire fantastique, mais nous devons maintenant, en Europe, élucider rapidement et de manière approfondie les manipulations électorales illégales orchestrées par des puissances étrangères", a déclaré Bystron. Il existe de sérieuses suspicions selon lesquelles ces ingérences étrangères auraient massivement influencé la composition du Parlement européen. "L’UE doit combattre sans compromis toute forme de guerre hybride, de propagande étrangère et de désinformation".
Bystron critique également le fait que les médias financés par l’USAID ont ciblé de manière délibérée les forces d’opposition. "Notre démocratie doit être protégée contre les influences extérieures", a affirmé le député de l’AfD. Il incombe aux institutions européennes de faire la lumière sur ces manipulations et de garantir la sécurité des élections futures.
L’Agence américaine pour le développement international (USAID) est actuellement sous le feu des critiques pour avoir utilisé des fonds issus des services de renseignement afin d’influencer les élections et de provoquer des changements de régime à travers le monde. Le président américain Donald Trump a, en conséquence, drastiquement réduit le budget de l'USAID et mis l'ensemble de son personnel en congé forcé à compter du 7 février.
19:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afd, petr bystron, allemagne, europe, parlement européen, affaires européennes, usaid | |
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La droite transhumaniste yankee est-elle un bon modèle pour la droite fluide italienne et européenne?
La droite transhumaniste yankee est-elle un bon modèle pour la droite fluide italienne et européenne?
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/la-destra-transumanista-yankee-...
L’ennemi de mon ennemi est-il toujours mon ami ? Non, pas toujours. En fait, parfois, il est même encore plus dangereux. La droite fluide italienne s’est enthousiasmée pour le triomphe de Trump, car, enfin, les maîtres de Washington mettront fin à toutes les idioties du politiquement correct, à la folie woke, à la démence de la cancel culture. Finies les absurdités des quotas – pour les genres et orientations sexuelles variés, pour les Noirs, les Asiatiques, les Latinos, les autochtones, les métis asiatiques et noirs, les métis latinos et indiens – sans la moindre considération pour le mérite et la compétence.
Même l’attaque de Trump contre la Cour pénale internationale de La Haye peut être approuvée si l’on considère le parti pris honteux de cette cour lors de la guerre civile en Yougoslavie.
Mais ensuite ? À quel point une droite yankee est-elle une amie si elle vous considère comme un idiot utile destiné à transformer votre pays en colonie ? À quel point est-elle une amie si, pour soutenir ses industriels et ses agriculteurs, elle est prête à détruire votre économie ?
Mais le problème est plus profond. Il réside dans la nature même des deux droites. Hypertechnologique, la droite américaine est engagée dans la construction d'un monde pour le Grand Consommateur Indifférencié. C'est la droite du transhumanisme, du turbocapitalisme, du libéralisme sans contrôle. L’homme y est réduit à une marchandise, la valeur y est mesurée à la richesse, avec la haine absolue de toute forme de socialité, du concept de communauté.
Est-ce ce modèle que la droite fluide italienne veut reproduire ? Une droite des riches qui partage bien des "valeurs" avec la gauche caviar ? Difficile de concilier un monde nord-américain qui génère des millions de sans-abri avec les propositions italiennes et allemandes de participation des salariés à la gestion des entreprises.
La confusion et les mensonges ne peuvent durer éternellement. D’autant plus que, du moins, les néo-féodaux américains misent sur l’intelligence et non sur des amis et des proches de bas niveau.
19:12 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, europe, affaires européennes, droite transhumaniste | |
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Allemagne: le BSW envisage de changer de nom: bientôt «Alliance pour la Sécurité et la Prospérité»?
Allemagne: le BSW envisage de changer de nom : bientôt «Alliance pour la Sécurité et la Prospérité»?
Berlin – L'Alliance Sahra Wagenknecht prévoit un changement de nom pour son parti. Le nom de la fondatrice ne devrait donc plus y figurer à l’avenir, mais l’abréviation reconnaissable « BSW », elle, sera conservée, a déclaré Wagenknecht au Spiegel. « Nous ne changerons certainement pas l’abréviation. Nous sommes heureux que les gens sachent désormais ce qu'est le BSW », a-t-elle affirmé.
Le nom « Alliance pour la Sécurité et la Prospérité » (Bündnis für Sicherheit und Wohlstand) serait en discussion comme nouveau nom du parti. Cependant, aucune décision définitive n’a encore été prise. La première année après la fondation du parti a été très chargée, et la question du nom définitif « a été mise de côté pour le moment ».
Le changement de nom est en discussion depuis un certain temps. Sahra Wagenknecht ne cache pas que son nom personnel avait initialement été choisi pour des raisons de reconnaissance. Désormais, elle déclare : « Ce n’est pas pour l’éternité. » Elle a également précisé au Spiegel qu’elle n’avait pas l’intention de se retirer.
Dans le dernier sondage de Deutschlandtrend, BSW se retrouve pour la première fois derrière le parti de gauche Die Linke. Par rapport au dernier sondage début janvier, le parti de Wagenknecht a perdu un point de pourcentage, tombant à 4 %, son score le plus bas jusqu’à présent dans le baromètre politique dominical d’ARD. Die Linke obtiendrait 5 %. (rk)
Source: Zu erst, Feb. 2025.
15:25 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allamagne, actualité, europe, affaires européennes, sahra wagenknecht, politique, bsw | |
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Quelle Europe face au défi américain?
Quelle Europe face au défi américain?
Augusto Grandi
Bron: https://electomagazine.it/quale-europa-di-fronte-alla-sfi...
Il suffirait d’étudier les faits de ce monde. Il suffirait aussi d’apprendre de la dignité dont a fait preuve Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique, face aux menaces et à l’arrogance de Trump. Et pourtant, l’Union européenne a présenté son image habituelle de faiblesse et de médiocrité. D’ailleurs, pouvait-on s’attendre à mieux d’Ursula von der Leyen et de sa bande ? Évidemment non.
Et pourtant, le défi lancé par Trump aurait pu et dû offrir l’opportunité de repenser le sens même de l’Union. Quelle Europe construire sur les ruines de la farce actuelle qui se joue à Bruxelles ? Quelle Europe alternative au projet de Musk ? Car les partisans européens de Musk sont les mêmes qui se prétendent "patriotes" ou "souverainistes" et qui, pourtant, décident de protéger avant tout les intérêts des multinationales américaines.
Or, une vision de l’Europe est indispensable pour survivre. Et l’idée de la socialiste italienne Elly Schein, qui consiste à effacer les racines et la culture européennes pour créer un Grand Indifférencié dénué de tout lien avec l’histoire de son propre territoire, en vue d’une société forgée pour des "citoyens du monde", n’est pas une vision d’Europe.
Ce n’est pas non plus une vision d’Europe que celle des "souverainistes" qui rêvent de parler anglais, d’être officiellement une colonie, de transformer l’Italie en un immense restaurant avec plage attenante, où accueillir les maîtres anglo-américains en remuant la queue dans l’attente d’un pourboire et d’une caresse.
Ce n’est pas une vision que celle des centristes qui rêvent de ramasser, sous la table, les miettes des affaires des milliardaires américains.
Ce n’est pas une vision que celle de ceux qui s’illusionnent en pensant pouvoir jouer un rôle en agissant seuls face aux États-Unis et à la Chine, ou même face à la Turquie et à l’Inde.
Mais le summum de la bêtise est sans doute atteint par ceux qui voudraient détruire l’État social et l’industrie européenne pour consacrer 5% du PIB à l’achat d’armes américaines dans l’espoir de s’attirer les faveurs de Trump.
Et il n’y a personne pour proposer une vision forte d’une Europe qui redécouvre ses racines, qui les transforme en idées pour un développement futur et qui retrouve un rôle d’intelligence et de beauté. Non, il vaut mieux se contenter de la rhétorique du Quirinal, de l’art de Fedez, et du niveau culturel des protagonistes de la série télévisée Grande Fratello.
14:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, union européenne, états-unis | |
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vendredi, 07 février 2025
Écœurant et dans la ligne des mondialistes: l’UE fait des vers de farine un aliment de base
Écœurant et dans la ligne des mondialistes: l’UE fait des vers de farine un aliment de base
Source: https://report24.news/eklig-und-auf-globalistenlinie-eu-m...
Bientôt, les producteurs alimentaires seront autorisés à incorporer des larves de vers de farine moulues dans leurs produits. Selon la propagande mondialiste, celles-ci seraient « durables et nutritives ». Combien de temps faudra-t-il avant qu’on nous impose aussi des cafards et autres insectes rampants à manger ?
La Commission européenne a donné son feu vert à l’utilisation des larves de vers de farine dans les aliments du quotidien via le « Règlement d’exécution (UE) 2025/89 de la Commission ». À partir du 10 février 2025, ces insectes moulus pourront légalement se retrouver dans le pain, les produits de boulangerie et une multitude d’autres denrées alimentaires – une évolution qui ne manquera pas d’inquiéter, notamment les personnes allergiques.
Ce qui a été combattu pendant des siècles comme un parasite nuisible pour les céréales est soudainement censé enrichir notre alimentation. La Commission européenne présente les larves de vers de farine comme une source de protéines durable, tandis que les voix critiques alertent sur les risques sanitaires. Pour ces dernières, la requalification des nuisibles en aliments marque un changement de paradigme dangereux.
Un aspect particulièrement préoccupant est que ces nouveaux additifs peuvent provoquer de graves réactions allergiques chez les personnes souffrant d’allergies aux crustacés et aux acariens. Bien qu’un étiquetage obligatoire prévoie des avertissements spécifiques, leur mise en œuvre effective reste incertaine. Les consommateurs devront redoubler de vigilance, non seulement pour le pain et les produits de boulangerie, mais aussi pour les pâtes, les fromages, les produits à base de pommes de terre ainsi que les compotes de fruits et légumes, qui pourront désormais contenir ces insectes moulus.
Présentée comme une « solution innovante », cette mesure s’inscrit en réalité dans une tentative supplémentaire de manipulation de nos aliments de base. La tendance est inquiétante: ce qui était autrefois considéré comme une infestation devient aujourd’hui un additif alimentaire sous couvert de durabilité. Dans les médias grand public – par exemple chez « Chip », suivant la ligne mondialiste du Forum économique mondial –, on vante déjà ces vers de farine comme étant « durables et nutritifs ». Peut-être en réaction au fait qu’une start-up suédoise spécialisée dans la farine d’insectes a récemment fait faillite, faute de clients prêts à en consommer ?
À l’avenir, les consommateurs devront scruter encore plus attentivement les listes d’ingrédients. Comme on le dit désormais: ne demandez pas seulement conseil à votre médecin ou votre pharmacien, mais aussi à votre boulanger pour savoir si ses produits sont exempts de vers ou non. La seule véritable alternative semble être l’achat direct auprès de producteurs de confiance. Les marchés régionaux et circuits courts pourraient bien tirer profit de cette évolution douteuse, tandis que le consommateur moyen devra se demander quelle sera la prochaine « surprise » dans son assiette.
16:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alimentation, vers de farine, commission européenne, union européenne, europe, affaires européennes | |
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jeudi, 06 février 2025
Trump veut imposer des droits de douane punitifs sur les produits de l’UE
Trump veut imposer des droits de douane punitifs sur les produits de l’UE
Source: https://dissident.one/trump-wil-strafheffingen-opleggen-o...
Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il allait imposer des droits de douane punitifs sur les produits en provenance de l’Union européenne. Il a justifié cette décision en dénonçant ce qu’il considère comme des pratiques commerciales déloyales de la part des Européens. Aux États-Unis, des droits d’importation sont déjà en place sur les marchandises en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, rapporte RT.de.
Le président Trump a confirmé son intention d’appliquer ces nouvelles taxes en répondant à une question lors d’une déclaration à la Maison-Blanche, récemment :
« Vais-je imposer des tarifs douaniers à l’Union européenne ? […] Absolument, absolument. »
Et d’ajouter :
« Nous sommes traités de manière exécrable. Ils n’achètent pas nos voitures, ils n’achètent pas nos produits agricoles, en réalité, ils n’achètent presque rien ».
C’est parce que c’est de la camelote. Vos produits agricoles sont remplis de poisons OGM et d’hormones de croissance.
Il existe un énorme déficit commercial avec l’UE. « Nous allons donc prendre des mesures très significatives contre l’Union européenne ». Toutefois, le président n’a pas donné plus de précisions.
Des taxes supplémentaires sur divers secteurs
Trump a également annoncé que les États-Unis allaient, dans les semaines à venir, imposer des droits de douane sur l’acier, le cuivre, l’aluminium et les puces électroniques, ainsi que sur « tous types de médicaments et de produits pharmaceutiques ».
Lors de sa campagne électorale, Trump avait proposé des droits d’importation de 10 à 20% sur les produits venant de tous les pays. À partir du 1er février, des droits de douane étendus entreront en vigueur sur les produits en provenance de Chine, du Canada et du Mexique. Des taxes de 25% sont prévues pour les produits mexicains et canadiens, tandis que les marchandises chinoises seront soumises à un tarif de 10%. Ces nouveaux droits s’ajoutent aux taxes déjà existantes.
L’UE prépare sa riposte
La Commission européenne a commencé dès l’été à préparer la transition vers la nouvelle présidence Trump. Le commissaire européen aux Affaires économiques, le Letton russophobe Valdis Dombrovskis, a déclaré il y a quelques jours à CNBC que l’UE ne resterait pas passive face aux nouvelles taxes imposées par Washington :
« Si nous devons défendre nos intérêts économiques, nous réagirons de manière appropriée ».
Eh bien, faites la paix avec Poutine et rouvrez Nord Stream si vous voulez vraiment riposter, serais-je tenté de dire.
Dès son premier mandat, Trump avait déjà déclenché une guerre commerciale avec l’UE. En 2018, il avait imposé des droits de douane spéciaux sur les importations d’acier et d’aluminium. Bruxelles avait alors répliqué en taxant des produits américains comme le whisky, les motos et les jeans. Après sa réélection en novembre, Trump a menacé les Européens de « tarifs douaniers sans fin » s’ils refusaient d’acheter du pétrole et du gaz américain.
15:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, union européenne, donald trump, droits de douane | |
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mardi, 04 février 2025
Slovaquie: le prochain «changement de régime»?
Slovaquie: le prochain «changement de régime»?
par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/slowakei-der-naechste-reg...
Ce n’est pas seulement l’opposition politique qui veut faire tomber Fico. Des rapports des services de renseignement indiquent qu’un tiers des manifestants appartient au groupe des réfugiés ukrainiens.
Le 25 janvier, une grande manifestation a eu lieu à Bratislava contre le Premier ministre Robert Fico, où des drapeaux de l’UE ont été brandis et où l’on a scandé « La Slovaquie, c’est l’Europe ! ». Les participants ont exigé la démission de Fico, l’accusant de tendances autoritaires et mettant en garde contre un rapprochement avec Moscou. Les médias occidentaux ont parlé d’un soulèvement populaire pour la démocratie. Mais un examen plus attentif révèle un schéma bien connu : un mouvement de protestation bien organisé, soutenu professionnellement et poursuivant des objectifs politiques clairs. La Slovaquie est-elle la prochaine victime d’une campagne globaliste de déstabilisation ?
La politique pragmatique de Fico sous pression
Robert Fico n’est pas un politicien qui se laisse facilement enfermer dans un cadre prédéfini. Depuis son retour au pouvoir en 2023, il mène une politique pragmatique qui déplaît à la fois à Bruxelles et à Washington. Il remet en question les sanctions contre la Russie, met en garde contre un soutien aveugle à l’Ukraine et revendique une politique étrangère souveraine. Une rupture avec les tabous de l’Union européenne, qui attend une loyauté inconditionnelle de la part de ses États membres.
Le véritable tournant est cependant survenu en décembre 2024. Lorsque l’Ukraine a soudainement bloqué le transit du gaz vers la Slovaquie, Fico s’est rendu à Moscou pour explorer des alternatives. Une décision pragmatique visant à éviter une pénurie énergétique pour son pays. Mais à Bruxelles et Washington, l’alarme a été déclenchée. Quelques heures seulement après son retour, les premières manifestations ont commencé.
Les ONG à la manœuvre
Un hasard ? Peu probable. Ce qui s’est passé dans les semaines suivantes portait toutes les marques d’une campagne orchestrée. À première vue, les manifestations à Bratislava semblaient être un soulèvement spontané du peuple contre un gouvernement impopulaire. Mais en y regardant de plus près, on constate qu’il s’agit de bien plus que cela.
L’organisation des manifestations suit un schéma déjà observé dans d’autres pays où des gouvernements indésirables ont été renversés. Des organisations non gouvernementales (ONG) étroitement liées aux réseaux globalistes animent les protestations. Le mouvement "Za slušné Slovensko" reçoit des financements de l’Open Society Foundation de George Soros, "Progresívne Slovensko" est soutenu par des think tanks occidentaux, et des groupes d’activistes se coordonnent via des canaux Telegram qui ont déjà été utilisés dans des scénarios de changement de régime.
Le paysage médiatique joue également parfaitement son rôle. Tandis que les journaux slovaques critiques envers le gouvernement rapportent presque minute par minute la prétendue menace autocratique de Fico, les médias internationaux reprennent et amplifient ce récit. BBC, CNN et "Die Zeit" mettent en garde contre l’éloignement de la Slovaquie de l’Europe. À Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, exprime son inquiétude quant à l’état de la démocratie.
De nombreux réfugiés ukrainiens parmi les manifestants
Mais ce n’est pas seulement l’opposition politique qui cherche à faire tomber Fico. De nouveaux rapports des services de renseignement révèlent qu’un tiers des manifestants est constitué de réfugiés ukrainiens. Ces mêmes groupes, qui critiquent Fico pour sa position ferme envers Kiev, manifestent désormais aux côtés de l’opposition pro-européenne à Bratislava.
Ce qui se déroule en Slovaquie suit une chorégraphie bien connue. Des schémas similaires ont été observés en Géorgie, en Ukraine et en Serbie.
Les étapes d’un changement de régime :
1) Un mouvement de protestation est construit et financé par l’Occident. Les manifestants sont présentés comme la « voix du peuple », tandis que le gouvernement est dépeint comme répressif. En parallèle, Bruxelles utilise la pression économique pour attiser la situation.
2) Vient ensuite l’escalade. Des provocations ciblées de la part des manifestants entraînent des affrontements avec la police. Des images de violences étatiques présumées contre des manifestants pacifiques deviennent virales, et des organisations internationales dénoncent des violations des droits de l’homme.
3) À la fin, soit le gouvernement tombe, soit il est complètement paralysé. La révolution colorée a atteint son objectif.
La situation à Bratislava s’aggrave. Mais quelle direction prendra le pays ? Trois scénarios sont possibles :
1) La chute de Fico. Les manifestations s’intensifient, l’UE augmente la pression, des troubles éclatent, voire de nouvelles élections sont organisées. Un gouvernement de transition pro-européen remplace Fico, avec une loyauté garantie envers Bruxelles.
2) Fico résiste. S’il parvient à mobiliser le soutien de son électorat, il pourrait tenir bon. La population rurale et les forces conservatrices sont derrière lui. Mais cela impliquerait une longue lutte pour le pouvoir – avec une instabilité économique et politique persistante.
3) Un compromis. Sous la pression des acteurs internationaux, Fico pourrait être contraint de faire des concessions. Peut-être une rhétorique plus modérée envers l’UE, un éloignement partiel de Moscou – mais sous la menace constante de nouvelles manifestations.
Fico défend le droit à la souveraineté
Les événements en Slovaquie montrent qu’il ne s’agit plus seulement d’un pays en particulier. Il s’agit du droit à la souveraineté dans une Europe qui devient de plus en plus un système centralisé.
Les gouvernements qui s’opposent au programme globaliste sont sous pression. Ceux qui poursuivent une politique énergétique indépendante ou refusent de suivre Bruxelles aveuglément deviennent la cible d’attaques politiques et économiques. Viktor Orbán en Hongrie, Giorgia Meloni en Italie, Donald Trump aux États-Unis – les méthodes pour évincer les dirigeants indésirables se ressemblent.
La Slovaquie pourrait être le prochain domino à tomber. Ou bien le pays résistera à ce coup orchestré – envoyant ainsi un message à tous ceux qui croient encore en l’idée de l’autodétermination nationale.
Les prochaines semaines seront décisives pour Bratislava. Et peut-être pour toute l’Europe.
08:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : regime change, slovaquie, robert fico, europe centrale, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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lundi, 03 février 2025
L'UE envisage un retour au gaz russe comme gage de paix
L'UE envisage un retour au gaz russe comme gage de paix
Source: https://report24.news/eu-erwaegt-rueckkehr-zu-russischem-...
Un débat controversé se profile au sein de la politique énergétique européenne concernant la possible reprise des importations de gaz russe. Selon des informations provenant de cercles européens, des discussions intenses ont lieu à huis clos à Bruxelles sur la réactivation des infrastructures de gazoducs dans le cadre d’un éventuel accord de paix pour l’Ukraine.
L'Allemagne et la Hongrie, soutenues par plusieurs autres États membres de l’UE, considèrent la reprise des relations gazières avec Moscou comme un moyen potentiel de réduire les coûts énergétiques élevés en Europe. Un haut fonctionnaire de l'UE, souhaitant rester anonyme, a confié au Financial Times: « La pression exercée par certains grands États membres en raison des prix de l’énergie est considérable, et cela pourrait être une solution pour les faire baisser. »
Nord Stream 2 sera-t-il réparé ?
Ce débat s’inscrit dans un contexte de flambée spectaculaire des prix de l’énergie en Europe, qui ont atteint trois à quatre fois le niveau des États-Unis. Avant la guerre, le gaz russe acheminé par gazoducs couvrait environ 40% des besoins de l’UE, l’Allemagne étant le principal importateur. Dans ce cadre, il est intéressant de noter que le Danemark a récemment autorisé Gazprom à effectuer des travaux de réparation sur Nord Stream 2, officiellement pour des raisons environnementales.
Des avis partagés parmi les pays de l'UE
La société slovaque EP Infrastructure, qui subit des pertes annuelles de transit de 500 millions d’euros en raison de l’arrêt des livraisons, y voit une opportunité économique. Son PDG, Gary Mazzotti, déclare : « Lorsque viendra le jour de la paix, des discussions majeures auront inévitablement lieu sur les volumes de gaz appropriés pour l’Europe et leur provenance. »
Cependant, cette initiative rencontre une opposition farouche, notamment de la part des États membres d’Europe de l’Est. « C’est de la folie », s’exclame un diplomate européen haut placé. Les détracteurs estiment que cela compromettrait des années d’efforts pour réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Les exportateurs américains de gaz naturel liquéfié (GNL) partagent également ces inquiétudes, craignant que leurs contrats d’approvisionnement à long terme avec les entreprises européennes deviennent non rentables face à un gaz russe acheminé par pipeline à moindre coût.
La Commission européenne prône l’abandon du gaz russe
Jusqu’à présent, la Commission européenne maintient officiellement son objectif d’éliminer totalement les combustibles fossiles russes d’ici 2027. Le commissaire à l’Énergie, Dan Jørgensen, prévoit de présenter en mars un plan détaillé pour atteindre cet objectif.
Ce débat illustre les tensions croissantes entre les intérêts économiques et les objectifs géopolitiques de la politique énergétique européenne. Tandis que certains perçoivent dans la reprise des relations gazières avec la Russie une voie vers la paix et une baisse des prix de l’énergie, d’autres mettent en garde contre une dépendance dangereuse vis-à-vis de Moscou.
12:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : union européenne, actualité, russie, sanctions, europe, affaires européennes, gaz, hydrocarbures | |
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Engrais: les prix explosent en raison des sanctions contre la Russie
Engrais: les prix explosent en raison des sanctions contre la Russie
Source: https://report24.news/duenger-schock-preise-explodieren-d...
Les coûts élevés de l’énergie en Allemagne et les nouvelles sanctions contre la Russie pèsent lourdement sur le marché allemand des engrais. Les agriculteurs souffrent énormément de cette situation. À court ou à long terme, cela aura également un impact négatif sur la production agricole et la sécurité de l’approvisionnement.
Dans un marché européen des engrais déjà sous tension, un nouveau développement dramatique se profile, selon un rapport récent. Cette semaine, un important fabricant européen de nitrate d’ammonium a déclenché une nouvelle flambée des prix avec une augmentation de 30 euros par tonne, un signal qui risque d’ébranler l’ensemble du secteur.
La situation est complexe: en plus de l’augmentation des coûts de production, le nouveau paquet de sanctions contre la Russie jette une ombre menaçante. Une éventuelle restriction des importations d’engrais russes pourrait gravement affecter le marché européen. Ironiquement, ce sont précisément ces importations qui, l’année dernière, avaient permis d’atténuer la hausse des prix – au grand dam des producteurs européens, déjà écrasés par des coûts de production élevés.
La Chambre agricole de Rhénanie-du-Nord-Westphalie confirme la tendance: “Dans le secteur de l’azote, les prix des engrais augmentent continuellement.” Cette évolution se reflète aussi dans les chiffres des ports d’importation allemands: l'urée atteint 525 euros la tonne, soit une hausse de 75 euros par rapport à fin décembre. Le nitrate d’ammonium calcaire (KAS) atteint 370 euros la tonne, son plus haut niveau depuis un an.
Pour les agriculteurs allemands, cela signifie une détérioration supplémentaire de leur situation économique. Les prix des engrais liquides AHL (311 euros/tonne), du chlorure de potassium granulé (325 euros/tonne) et du phosphate diammonique (DAP), un engrais essentiel (672 euros/tonne), sont tous en forte hausse. Sans un approvisionnement suffisant en engrais, les rendements agricoles – et la qualité des aliments – risquent de se détériorer.
Les voisins français vivent déjà ce qui attend les agriculteurs allemands : sur les marchés français, les prix des engrais azotés augmentent sensiblement. Les négociants allemands, encore prudents pour le moment, devraient rapidement suivre cette tendance. Tous les indicateurs sont au rouge, et aucun signe d’apaisement n’est en vue.
12:07 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, sanctions, engrais, agriculture, europe, affaires européennes | |
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dimanche, 02 février 2025
L’outre-mer danois d’hier à aujourd’hui
L’outre-mer danois d’hier à aujourd’hui
par Georges Feltin-Tracol
Les revendications étatsuniennes sur le Groenland rappellent que cette immense île arctique dépend encore du royaume de Danemark. En effet, cet État se compose de trois pays constitutifs: le Danemark proprement dit, le Groenland et, en Atlantique Nord, l’archipel des Féroé.
Le Groenland et les Féroé disposent de leur propre gouvernement et d’un premier ministre distinct de celui de Copenhague. Le lien avec la couronne repose sur un haut-commissaire nommé. En outre, le Groenland et les Féroé ne sont pas membres de l’Union dite européenne. En théorie, la convention de Schengen sur la libre-circulation des personnes ne s’y applique pas. Ces deux territoires dotés d’une large souveraineté interne représentent les derniers vestiges d’un domaine ultra-marin bien méconnu.
Longtemps, le Danemark fut une puissance scandinave et maritime de premier ordre. L’actuelle famille royale danoise de la branche cadette de la maison d'Oldenbourg, les Schleswig – Holstein – Sonderbourg – Glücksbourg, cousine avec les familles royales britannique et norvégienne. Souvent allié de la France, en particulier au temps de Napoléon Ier, le Danemark regarde plutôt vers l’Atlantique et la mer du Nord, lointaine réminiscence de l’empire nordique de Knut le Grand (985/995 – 1035) qui régnait sur le Danemark, la Norvège et l’Angleterre bien avant l’Union de Kalmar (1397 – 1438 ou 1448) regroupant le Danemark, l’Islande, la Norvège et la Suède. Avant de revenir à l’Écosse en 1468 – 1469, les îles Orcades et Shetland étaient danoises.
À partir de 1536 commence une longue période d’union personnelle entre le Danemark et la Norvège. Vers 1660 apparaît dans ces « royaumes – jumeaux » une structure étatique commune dans laquelle se pratiquaient les langues officielles danoise et allemande sans pour autant limiter l’emploi des autres langues vernaculaires.
Le Groenland devient danois en 1397 et l’Islande en 1536. Le traité de Kiel en 1814 contraint Copenhague à céder la Norvège à la Suède d’un certain général Bernadotte désormais connu sous le nom de Charles XIV - Jean. Ainsi la Norvège eut-elle des monarques d’origine française jusqu’en 1905, année de la séparation pacifique et de son indépendance nationale.
Le Danemark ne se contente pas des horizons boréaux. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des navires au service des compagnies commerciales coloniales privées parcourent les océans et fondent, le cas échéant, des postes marchands. La ville de Canton en Chine présente un quartier danois. Les Danois bâtissent vers 1618 au Bengale occidental en Inde Tranquebar et cinq autres comptoirs (dont Serampore) avant de s’emparer en 1756 des îles Nicobar en mer d'Andaman. En Afrique existe dans l’actuel Ghana la Côte-de-l’Or danoise, territoire que convoite la colonisation brandebourgeoise, c’est-à-dire de la future Prusse… Les Danois parcourent enfin la mer des Caraïbes et débarquent vers 1672 sur les îles Saint-Thomas, Saint-John et Sainte-Croix qui forment les îles Vierges danoises (à ne pas confondre avec leurs voisines, les îles Vierges britanniques). Ces trois îles antillaises relèvent alors de la Compagnie danoise des Indes Occidentales et de Guinée.
Scandinavie, Atlantique Nord, océan glacial Arctique, mer du Nord, Extrême-Orient, Afrique du golfe de Guinée et Petites Antilles, l’expansion coloniale du Danemark est incontestable. Pourtant, les dirigeants montrent assez tôt une lassitude envers ce domaine d’outre-mer qui pourrait, tôt ou tard, leur poser problème. Le Danemark choisit alors de vendre ses territoires ultra-marins. La Grande-Bretagne achète en 1845 Tranquebar, en 1850 la Guinée danoise pour environ 50.000 livres anglaises, et en 1868 l’archipel des Nicobar. En 1917, Washington acquiert pour un montant de vingt-cinq millions de dollars les îles Vierges qui deviennent un territoire non incorporé des États-Unis d’Amérique.
La disparition de l’outre-mer danois se poursuit ensuite au gré des événements historiques. Les visées étatsuniennes sur le Groenland ne sont pas récentes. En 2019 et en 2024, Donald Trump ne fait que reprendre de vieilles revendications. Forts de l’achat de l’Alaska en 1867, les États-Unis proposent cette année-là au Danemark de lui vendre le Groenland et l’Islande. En 1946, le président Truman offre cent millions de dollars pour acquérir le seul Groenland.
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Groenland devient un point stratégique occidental crucial dans sa confrontation avec l’URSS. Les accords conclus avec le Danemark autorisent l’implantation de l’US Army qui y installe des missiles à têtes nucléaires. Territoire protégé dans le cadre de l’OTAN, le Groenland est de facto un protectorat des États-Unis. Libérée de toute tutelle danoise, Nuuk, la capitale groenlandaise, serait bien incapable d’adopter une neutralité complète. Plutôt que l’indépendance ou même l’intégration aux États-Unis, un statut d’État libre associé inspiré du cas de Porto Rico ne serait-il pas une solution plus réaliste ?
Membre fondateur de l’Alliance Atlantique, l’Islande est le seul État de l’OTAN à ne pas avoir d’armée. En 1940, les Britanniques envahissent l’île afin de pouvoir mieux coordonner la lutte sous-marine. Ils sont suivis l’année suivante par les Étatsuniens. Cette occupation favorise l’émancipation envers le Danemark lui aussi occupé par les Allemands. En 1944, le royaume d’Islande dont le souverain est le roi de Danemark est aboli en faveur d’une république indépendante. Cette situation aurait aussi pu concerner les Féroé. En avril 1940, Churchill déclenche l’opération Valentin et permet l’invasion britannique de cet archipel. Cette occupation militaire jusqu’en septembre 1945 est si paisible que des soldats britanniques vont trouver des épouses parmi les Féringiennes. Cependant, à la différence de l’Islande sous influence yankee, Londres y réaffirme la souveraineté danoise. Les Britanniques empêchent les indépendantistes féringiens de rompre avec le Danemark en échange de l’autonomie obtenue dès 1948.
Ces derniers temps, l’idée de l’indépendance redevient tendance au Groenland et aux Féroé où se pratique toujours la chasse à la baleine. Le gouvernement danois n’exprime aucune hostilité à l’égard de l’indépendance peut-être prochaine de ses deux territoires d’outre-mer à la condition sine qua non que les deux futurs États, nonobstant leur indépendance nominale, demeurent dans le giron occidental. D’ailleurs, leurs faiblesses démographiques et économiques en font dès à présent des proies géopolitiques faciles, d’où une surveillance sourcilleuse permanente de la part de l’Oncle Sam et de Sa Gracieuse Majesté.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 141, mise en ligne le 28 janvier 2025 sur Radio Méridien Zéro.
13:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : groenland, danemark, îles féroé, islande, atlantique nord, états-unis, histoire, europe, affaires européennes | |
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samedi, 01 février 2025
La stratégie "futée" de l'Allemagne: acheter du gaz russe via la France en le payant plus cher
La stratégie "futée" de l'Allemagne: acheter du gaz russe via la France en le payant plus cher
Andrea Muratore
Source: https://it.insideover.com/energia/lastuta-strategia-della...
Rien ne fonctionne dans la stratégie énergétique de l’Allemagne en pleine crise économique, politique et stratégique. Après avoir subi le double coup dur de la fin des achats de gaz russe par gazoduc et, en septembre 2022, du sabotage de Nord Stream dans la mer Baltique, il apparaît désormais que Berlin continue tout de même de recevoir l’or bleu de Moscou, mais sous une forme plus coûteuse et plus complexe. Plus précisément, depuis Dunkerque, dans le nord de la France. Près des plages où, en 1940, la Wehrmacht d’Adolf Hitler laissa échapper l’occasion d’asséner un coup fatal au corps expéditionnaire britannique fuyant la France alors occupée; une nouvelle humiliation, bien que plus subtile, est aujourd’hui infligée à Berlin par un pays considéré comme adversaire : la Russie.
Le court-circuit allemand
Le Financial Times a révélé que la compagnie énergétique nationale allemande Sefe a acheté 58 cargaisons de GNL russe en provenance du terminal de Yamal, en Sibérie, et arrivées à Dunkerque en 2024, contre seulement dix en 2023. Angelos Koutsis, responsable de la politique énergétique au sein de la boîte à penser belge Bond Beter Leefmilieu, a déclaré au FT que « l’Allemagne a interdit l’importation de GNL russe dans ses ports. Mais les importations officiellement en provenance de France et de Belgique sont en réalité en partie composées de gaz russe. »
Nous sommes certes loin de l’ancienne hégémonie russe dans le mix énergétique allemand, mais le FT estime que Berlin « reçoit encore entre 3% et 9,2% de son approvisionnement en gaz depuis la Russie via d’autres pays».
Le GNL russe ne disparaît pas de l’UE
En 2024, les importations de GNL russe en Europe ont atteint un niveau record, avec plus de 17 milliards de mètres cubes d’or bleu transportés par voie maritime. Un tiers de ces cargaisons ont été achetées via des contrats négociés au jour le jour au prix marginal (spot market), ce qui signifie que les navires sont « achetés » avec leur cargaison après leur mise en mer. En tirant parti d’économies d’échelle favorables, la Russie parvient ainsi à récupérer des parts de marché face aux États-Unis, au Qatar et à la Norvège dans la course au GNL européen, réintroduisant sur le marché une partie du gaz évincé par l’Union européenne.
À l’avenir, après avoir augmenté de 500% ses achats de GNL russe en 2024 et s’être imposé des coûts de transport plus élevés via la France, Berlin, dont l’industrie est en grande difficulté, pourrait devenir l’un des principaux contributeurs indirects au boom de la demande de gaz russe par voie maritime. Un phénomène qui s’est déjà manifesté dans les quinze premiers jours de 2025, période durant laquelle, selon Sky Insider, « l’Europe a acheté à la Russie plus de 837.000 tonnes de GNL, soit une augmentation de 10% par rapport à la même période en 2024 et de 23% par rapport à 2023 ».
Pour l’Allemagne, cette situation soulève une fois de plus des questions sur ses choix politiques, impliquant à la fois le gouvernement sortant d’Olaf Scholz et son successeur probable, le leader de la CDU, Friedrich Merz. Ce dernier mène une campagne électorale en attaquant agressivement Moscou, mais pourrait, en cas de victoire le 23 février, se retrouver à gérer un nouvel énième paradoxe berlinois, après ces trois longues années de turbulences.
17:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, gaz, allemagne, europe, affaires européennes | |
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jeudi, 30 janvier 2025
L’extrême-droite en Europe: tout va changer pour que rien ne change
L’extrême-droite en Europe: tout va changer pour que rien ne change
Pierre-Emile Blairon
Toujours en retard d’une guerre ou, en l’occurrence, d’un changement de pouvoir aux Etats-Unis, l’extrême-droite française tente de sauver la face en vantant les mesures radicales prises par la nouvelle administration Trump ; c’est le choix fait in extremis par Marion Maréchal en étant présente à l’investiture du nouveau Président américain ; elle tente de sauver les meubles face au Président du RN, Jordan Bardella, qui a stupidement moqué les figures politiques françaises qui ont fait le voyage à Washington.
Las, cette « extrême-droite » n’est plus crédible : en voulant se « dédiaboliser », c’est-à-dire en renonçant à ses fondamentaux et à ses convictions, elle a donné trop de gages à l’idéologie « woke » qui régissait l’ancienne administration américaine qui n’a plus sa place aux Etats-Unis. Mais qui sévit toujours en France et en Europe (celle de Bruxelles) pour le plus grand bonheur de Trump qui verrait d’un mauvais œil une nouvelle Europe se réveiller et redevenir une concurrente pour l’Amérique qu’il espère great again.
Ce n’est donc pas L’Amérique américaine de Trump qui servira de modèle à une éventuelle Europe dont Trump ne veut pas mais, comme si l’ancien deepstate de Biden avait choisi de se réfugier en Europe, c’est sur les bases décadentes de ce dernier que va se restructurer la nouvelle élite européenne où l’extrême-droite prendra vraisemblablement une position dominante.
L’Europe identitaire des peuples, des menhirs et des cathédrales, de l’honneur et des combats, c’était celle d’hier et ce n’est pas encore celle de demain.
Chauve qui peut !
« Je suis revenu d’entre les chauves » a récemment déclaré au Parisien l’ancien Premier ministre Edouard Philippe qui, souffrant d’alopécie, a vu soudain, ô miracle, ses cheveux repousser.
Il est surtout revenu d’entre les morts… politiques grâce à Marion Maréchal qui a ressuscité l’un des personnages les plus falots de la vie politique française.
Elle a en effet émis l’hypothèse que, dans une (très) large coalition de la « droite », il serait envisageable « qu’on puisse un jour travailler avec des gens comme Edouard Philippe ou une partie des macronistes de centre-droit[1] » (RMC les Grandes Gueules, 23 janvier 2025)
Il faut dire que « l’Etat profond » français n’a pas cessé de soutenir le Young world leader Edouard Philippe (promotion 2011) après son départ de Matignon le 3 juillet 2020.
Il va alors créer en 2021 un parti nommé Horizons qui se situera à « droite » de la majorité présidentielle pour annoncer, en 2024, qu’il sera candidat à la Présidence en 2027.
Ce que j’appelle « l’Etat profond » français est essentiellement constitué par les classes politique, médiatique et oligarchique (la dernière, représentée par la petite caste des milliardaires français, possédant la deuxième qui, elle-même, influence la première).
Cette expression, « Etat profond », en traduction française mot à mot, a une signification plutôt approximative.
En anglais, ou plutôt en américain, « deep state », elle désigne habituellement les forces occultes (qui me paraît une traduction plus judicieuse), qui gouvernaient l’Amérique avant la prise de pouvoir de Trump et qui sont en passe d’être éradiquées tout au moins aux Etats-Unis.
Quelle mouche a piqué Marion Maréchal ?
Les observateurs, comme on dit, ne s’attendaient pas à une telle prise de position de la belle et fringante députée européenne, surtout quelques jours après le décès de son mythique grand-père qui voit, une fois de plus et, cette fois post-mortem, son combat trahi au sein de sa propre famille. On appréciera à sa juste valeur la remarque ironique -mais cinglante - de Campagnol tvl : « La petite fille de l'éborgné fricote avec l'éborgneur », l’éborgneur désignant Edouard Philippe dans sa gestion féroce de la révolte des Gilets jaunes.
Car, dans l’exercice que s’est imposé Marion Maréchal, il faut maîtriser l’art du grand écart, ou celui de la schizophrénie (dans ce dernier cas, il ne s’agit pas d’une maladie psychiatrique, mais de la faculté de se dédoubler avec élégance, en n’y laissant rien paraître) pour, en même temps, comme dirait l’autre, pratiquer le discours souverainiste, si ce n’est nationaliste, constitué de l’annonce de mesures fermes et de bon sens qu’attendent les Français qui ont apporté leurs voix à « l’extrême-droite » et, d’un autre côté, prôner un rapprochement avec des politicards de métier (la « droite ») dont elle sait pertinemment qu’ils n’ont pas la moindre conviction, sinon celle de leur durée pantouflarde et rémunératrice au sein du Système et qu’ils se contentent de gesticulations verbales pour faire croire qu’ils vont prendre, enfin !, des décisions.
L’affaire Retailleau-Némésis
La récente affaire Retailleau-Némésis est symptomatique, voire caricaturale, de ce comportement.
Selon Sud-Ouest-AFP du 24 janvier 2025, « mardi, lors d’une conférence sur la sécurité intérieure, Bruno Retailleau a voulu « féliciter » Alice Cordier, présidente et fondatrice du collectif Némésis présente dans la salle, qui lui avait demandé la dissolution de La Jeune Garde antifasciste, un mouvement d’extrême gauche. « Bravo pour votre combat. Vous savez que j’en suis très proche », a déclaré le ministre… »
Mais le ministre de l’Intérieur a rapidement fait marche arrière en répondant à la journaliste Sonia Mabrouk : « J’ai vu, après, que c’était une association qui avait des positions très radicales, qui avait très brutalement d’ailleurs, par exemple, attaqué Valérie Pécresse, et je ne me sens pas du tout proche de cette association en tant que telle. »
Marion Maréchal a accordé à Benjamin Duhamel un entretien sur BFMTV le 23 janvier 2025 [1].
Le journaliste lui demandait, après avoir souligné que la députée RN Laure Lavalette avait dit de Bruno Retailleau qu’il « pourrait être le porte-parole du RN », ce qu’elle pensait du ministre de l’Intérieur qui félicitait la présidente du groupe Némésis, en précisant toutefois que ses proches avaient souligné que Retailleau « ne semblait pas tout à fait savoir ce qu’était le collectif Némésis ».
Marion Maréchal, qui avait anticipé, en toute connaissance de cause, ce qui allait se passer avait répondu qu’elle approuvait totalement les paroles de Retailleau sur Némésis avec, toutefois, un bémol « Je ne suis pas dans la tête de Bruno Retailleau, j’espère qu’il n’y aura pas de rétropédalage » prouvant ainsi qu’elle n’était pas dupe du comportement de cette droite dont elle souhaite rassembler les diverses composantes.
Le refus d’être soi-même et de défendre ses convictions
C’est l’art du mensonge et de l’illusion, une attitude qui peut payer à court terme, qui peut donner le change, artificiellement et superficiellement, mais qui ne tient pas sur la longue durée, ni confrontée à la vérité et aux exigences morales et spirituelles qui se font jour à nouveau contre le délitement de notre cadre de vie et la décadence de nos élites.
Le double discours, mais surtout la double attitude de Marion Maréchal, comme celle de sa tante Marine Le Pen ou du président du RN, Jordan Bardella, n’a pas de quoi nous surprendre ; c’est une constante depuis l’éviction de Jean-Marie Le Pen de son propre parti, le Front national, par sa fille en manque de respectabilité « républicaine » et, surtout, depuis le premier débat présidentiel Marine Le Pen-Emmanuel Macron où l’on a vu Marine le Pen refuser de donner ses propres arguments pour contrer les attaques de Macron, et bis repetitam avec le deuxième débat des présidentielles pour la deuxième investiture de Macron à la présidentielle. Nous avons régulièrement traité de ces curieux comportements qui s’apparentent à de véritables forfaitures dans nos colonnes depuis de nombreuses années.
Ce double discours a cependant permis au RN de rassembler les voix de près de 11 millions de Français ainsi grugés, et souvent contents de l’être, et ces voix constituent désormais un réservoir à disposition de qui saura habilement les utiliser puisqu’il semble que le légitime détenteur de ce pactole, le RN, ne sait pas quoi en faire et, en tout cas, n’en fait rien, sauf à profiter pour ses députés des ors de la République car il y a longtemps que Macron aurait pu être dégagé par une motion de censure.
Rappelons enfin que le discours de l’actuelle « extrême-droite » essentiellement représentée par le RN et, à un degré moindre, par Reconquête, s’appuie presque exclusivement sur la dénonciation de l’immigration incontrôlée et de l’insécurité qui en découle, et il ne s’agit plus alors que de vœux pieux ou, encore une fois, de gesticulation verbale car les Etats européens n’ont aucune possibilité d’agir dans ce domaine en restant affiliés à l’Union européenne qui dicte avec de plus en plus d’intransigeance ses lois à l’ensemble des pays adhérents et, particulièrement en ce qui concerne la gestion idéologique de l’immigration qui va à l’encontre des intérêts des pays membres à qui l’Union européenne impose des frontières-passoires et l’impossibilité juridique d’expulser ses clandestins.
Pour toutes les autres questions de société, « l’extrême-droite » ne se distingue en rien de la droite molle, voire de la gauche, sur des sujets aussi importants et scandaleux que la pseudo pandémie, les pseudo vaccins dont on commence à constater les effets létaux, la guerre de l’OTAN contre la Russie sous faux drapeau ukrainien, les énormes sommes d’argent supposées alimenter cette guerre grâce à nos impôts mais dépensées en pure perte puisque destinées à un gouvernement ukrainien corrompu qui les détourne, la blague du réchauffement climatique et toutes les contraintes absurdes qui en découlent comme la discrimination sociale par la vignette crit’air, (qui en parle ? qui la dénonce ?), la désindustrialisation de la France par la mise en place d’une dictature pseudo écologiste (nos fabricants automobiles acculés à la faillite, les ventes à l’encan de nos perles technologiques…), l’avortement constitutionnel, l’extension des théories du genre dans nos écoles primaires… et il y aurait des dizaines d’autres récriminations à formuler si « l’extrême-droite » française avait encore la moindre conscience politique et la moindre attention pour le peuple dont elle a su s’attirer les voix.
Tous ces importants problèmes qui nous pourrissent quotidiennement la vie sont justement ceux que l’administration Trump a pris en compte dès le premier jour de son arrivée aux affaires par la signature de centaines de décrets qui vont abolir toutes ces incongruités que le deep state américain avait mis en place sous la présidence de la marionnette sénile, Joe Biden.
Marion Maréchal n’a que peu de légitimité à invoquer les mesures radicales effectivement prises par le président Trump alors que la plupart de ces mêmes scandales n’ont pas été dénoncés, ne serait-ce qu’en paroles, ni par elle ni par sa tante lorsqu’il en était temps, alors que certaines questions de société ou de politique prônées par le macronisme, la gauche et l’U.E. ont même été appuyées par l’une et l’autre, et aussi par le président du RN Bardella, tout simplement pour faire plaisir au Système et à la bien-pensance en vertu de la fameuse « dédiabolisation », et pour donner des gages de soumission sans même qu’on le leur demande.
Les Young leaders
Revenons à notre mouton, Edouard Philippe, dont les sondages truqués annoncent régulièrement la victoire aux lointaines élections de 2027 alors que le personnage est totalement ignoré et oublié par l’ensemble des Français, mais c’est un Young leader, et c’est pour cette raison qu’il est poussé dans cette voie par ses mandants oligarques.
Qui sont ces Young leaders ? Il s’agit des alumni, mot latin qui signifie élèves, issus d’un programme mis en place par une école créée en 1981, un organisme privé d’obédience américaine, la French-American Foundation.
Cette école est le lien qui existe entre des personnages aussi disparates que François Hollande, Leonardo Di Caprio, Elon Musk, Nicolas Dupont-Aignan, Thomas Pesquet, Hillary Clinton, Valérie Pécresse, Charlize Théron, Emmanuel Macron, Marlène Schiappa, Christine Ockrent…
Difficile de leur trouver des points communs et de déterminer une méthode de sélection ; le fait est que beaucoup d’entre eux se sont bien intégrés dans le Système jusqu’à en devenir des piliers et d’autres s’en sont éloignés et ont réussi différemment.
Le Monde diplomatique de novembre 2016, sous la signature de Jean-Michel Quatrepoint, nous indique le but de cette entreprise : « Depuis 1981, cette fondation privée organise des séminaires de deux ans où une douzaine de jeunes Français côtoient les élites américaines de la même classe d’âge. Officiellement, l’objectif est de favoriser le dialogue franco-américain. En réalité, il s’agit de bien faire comprendre aux futurs décideurs français — entrepreneurs, responsables politiques, journalistes — les bienfaits de la mondialisation à l’anglo-saxonne. Certes, on constatera ultérieurement que, ici ou là, l’opération de séduction a échoué (avec M. Nicolas Dupont-Aignan, par exemple). Mais, dans l’ensemble, ces jeunes gens effectueront une brillante carrière au sein des structures de pouvoir et dans les affaires. Des personnalités qui ne feront pas dans l’antiaméricanisme…
Ce programme est révélateur de la stratégie d’influence des États-Unis. Celle-ci s’exerce de manière encore plus spectaculaire à travers le pantouflage des élites, notamment européennes, dans de grandes entreprises américaines. »
Est-ce une structure qui va perdurer avec l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump ?
Voilà qui me paraît fort vraisemblable parce que cela ne peut que faire perdurer l’influence américaine en Europe ou, pour être plus précis, la soumission de cette dernière aux diktats américains.
L’extrême-droite européenne : une cible idéale pour Trump et Musk
La doctrine de Trump et de Musk consiste à protéger l’Amérique et les Américains des dérives décadentes qui ont empoisonné son pays à l’intérieur et, à l’extérieur, de maintenir coûte que coûte la prépondérance du dollar et l’hégémonie financière, industrielle et économique des USA, l’une et l’autre mises en danger par la création des Brics.
Dans un article fort intéressant paru dans Euro-synergies intitulé « Cher Monsieur Musk, nous n'avons pas besoin que vous nous disiez comment rendre l'Europe formidable [2] », l’auteur, Lorenzo Maria Pacini, démonte l’entreprise de séduction menée par Elon Musk afin de rallier à la cause américaine les extrêmes-droites européennes qui sont l’élément faible de la classe politique européenne, puisqu’elles sont novices en politique, pour la plupart sincères dans leur démarche, quelque peu naïves donc, puisque leurs idées n’ont jamais réussi à les porter au pouvoir jusqu’à une période très récente ; elles sont, d’autre part, prêtes à composer avec toutes les forces qui leur permettront d’accéder à ce pouvoir qu’elles briguent depuis tant d’années.
C’est donc principalement dans cette frange de l’offre politique que les Américains vont tenter de raffermir leur contrôle sur cette Union européenne qu’ils ont créée, ne l’oublions pas, après-guerre le 9 mai 1950, tel que nous l’annoncions dans notre article du 4 mars 2023 : L’Ukraine, berceau et tombeau des Européens [3] ? : « Cette Amérique sera tout aussi présente après la guerre pour créer un organisme à sa botte qui s’appellera l’Union Européenne. L’un des fondateurs de cette structure sera Jean Monnet, agent de la CIA selon Marie-France Garaud, Philippe de Villiers, François Asselineau et bien d’autres, tandis que d’autres fondateurs de cette institution comme Robert Schuman et le belge Paul-Henri Spaak tiendront le rôle de simples exécutants au service des États-Unis. »
C’est donc dans cette même perspective que Lorenzo Maria Pacini écrit pertinemment :
« La campagne de restructuration de l'élite politique européenne a littéralement commencé, avec le même spoil system qui est déjà utilisé depuis un certain temps aux États-Unis et qui se poursuivra bientôt, avec Trump au pouvoir à toutes fins utiles, à un rythme soutenu.
Comme l'a noté l'analyste italien Matt Martini, le soutien à l'AfD, à Meloni, à Le Pen, voire à Farage, visera probablement à renforcer le bloc militaire euro-atlantique et israélien, mais sans aucune possibilité de croissance pour l'Europe, qui devra être définitivement désindustrialisée en faveur de la réindustrialisation des États-Unis, selon toute vraisemblance.
L'idée serait de consolider un bloc euro-atlantique, au moins temporairement, avec des Etats-Unis renforcés et dotés d'une plus grande profondeur stratégique (idéalement après l'annexion du Canada et du Groenland s'ils y parviennent), avec une Europe, réduite à un tampon militaire et économique pour contenir la Russie. La même chose sera recherchée dans le Pacifique en direction de la Chine.
Incapables d'éviter l'urgence multipolaire, les États-Unis chercheront à ériger de hautes clôtures en se retranchant dans leurs propres zones d'influence ».
C’est donc en toute logique que Marion Maréchal suggère un rapprochement avec Edouard Philippe que les Américains du deepstate de l’époque Biden avaient choisi pour succéder à Macron.
C’est aussi en toute logique que Marion Maréchal prend pour modèle Giorgia Meloni qui s’insère elle aussi dans cette restructuration de l’élite européenne soumise à l’Amérique, d’une part parce que le mari de la députée française est, lui aussi, député européen dans le groupe de Giorgia Meloni, Frères d’Italie, et, d’autre part, parce que cette dernière est pleinement en accord avec les options pro-européennes et pro-guerre de Marion Maréchal, ou vice-versa, et aussi parce qu’elle proche d’Elon Musk et d’Ursula von der Leyen.
Dans France-Soir, Xavier Azalbert, dans un article titré : Giorgia Meloni : un peuple averti en vaut deux, daté du 11 août 2023, écrit ceci qui va dans le sens du présent article et de ses références :
« Allons droit au but. Giorgia Meloni est un cheval de Troie. Volontairement ou involontairement, peu importe, elle permet la continuité d’une politique par d'autres moyens que la conviction et le respect de la parole électorale donnée. (…) Présentée comme une féroce adversaire à l'Union européenne, présentée à tort ou à raison comme responsable de tous les maux de l'Italie, la voilà désormais dans ses déclarations pro-UE, pro-Euro et pro-Otan. Un virage à 180°, à la vitesse d'une Maserati, qui a déjà été pris lors de plusieurs déplacements et rencontres internationales.
(…) Hé oui ! Cela se vérifie à chaque fois : l’engouement unanime des médias mainstream pour un ou une candidat(e) qui semble sortir des clous ou être le garant d'un renouveau se révèle systématiquement être le Cheval de Troie d'une politique pro-européenne et atlantiste. Les promesses n'engagent évidemment que ceux qui y croient mais, diable ! Jusqu'à quand?
Mais quid aujourd'hui des millions d'Italiens qui, eux, n'ont pas vu venir l'affaire et n'ont pas su reconnaître un authentique produit du système ? Que vont devenir leurs espoirs déçus devant tant d'hypocrisie ? »
Nous pouvons en dire autant des personnalités de l’extrême-droite française, hélas, et nous l’avons dit, qui vont nous concocter, avec leur homologues européens, une Europe au rabais sous la férule américaine.
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] A partir de 20’ : https://www.bfmtv.com/replay-emissions/tout-le-monde-veut-savoir/marion-marechal-invitee-de-bfmtv-23-01_VN-202501230933.html
[2] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/01/25/cher-monsieur-musk-nous-n-avons-pas-besoin-que-vous-nous-dis-6532532.html
[3] https://nice-provence.info/2023/03/04/ukraine-berceau-tombeau-europeens/
19:49 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, extrême-droite, politique, france | |
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mercredi, 29 janvier 2025
La tempête financière (parfaite) que l'administration Trump s'apprête à déclencher en Europe
La tempête financière (parfaite) que l'administration Trump s'apprête à déclencher en Europe
par Alessandro Volpi (*)
Bron: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-la_tempesta_fina...
La présidence de Trump est en passe de déclencher une tempête contre l'Europe. Les signaux sont nombreux. Les « Big Three » — Vanguard, BlackRock et State Street — ont décidé d'étendre leur empire infini en utilisant deux outils supplémentaires.
Le premier, en parfait accord avec la vision trumpienne, réside dans l’adhésion complète aux bitcoins qui, selon Larry Fink, pourraient atteindre une valeur de 700.000 dollars. Ce message, envoyé par le PDG de BlackRock, est véritablement impressionnant par les effets qu'il aura sur les marchés. Cela signifie que l'épargne européenne sera massivement orientée vers les cryptomonnaies, un secteur dans lequel l'Europe est pratiquement absente.
Le deuxième signal vient encore de Larry Fink, qui a exprimé son intérêt pour les titres européens et, surtout, pour l'épargne du Vieux Continent: un intérêt accentué par les craintes de rencontrer davantage d'obstacles sur les marchés américains en raison des « politiques » du nouveau président. Dans ce contexte, les choix de Vanguard et BlackRock, grands actionnaires des banques italiennes par exemple, seront déterminants pour les opérations en cours chez Unicredit, MPS, Mediobanca et BPM. Il est probable, à la lumière de cela, que ces fonds se rangent du côté de ceux qui continuent à leur garantir le monopole de notre épargne gérée.
Il est vraiment curieux, alors, que Giorgia Meloni s’efforce de soutenir et de définir comme nationale une opération telle que celle de la banque MPS, pleinement intégrée dans l'œuvre de colonisation de l'Europe par la finance américaine. En ce sens, avec Trump comme président, la soumission européenne risque d’être encore plus rude, car elle sera l’objet d’une action convergente des Big Three et de l’élite même du président, à commencer par la famille Musk. Et l’Italie se trouve véritablement au cœur de la tempête, incapable de se défendre tout en continuant à pratiquer le culte du capitalisme.
(*) Post Facebook du 27 janvier 2025
16:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : finances, blackrock, états-unis, donald trump, europe, affaires européennes | |
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mardi, 28 janvier 2025
Un nouveau câble endommagé en mer Baltique
Un nouveau câble endommagé en mer Baltique
Source: https://report24.news/wieder-wurde-ein-datenkabel-in-der-...
Dans les premières heures de ce dimanche matin, un incident s’est produit en mer Baltique, aggravant la situation déjà tendue dans la région: un important câble de données sous-marin reliant la Lettonie à la Suède a été endommagé, le troisième incident de ce type en seulement trois mois.
Le câble à fibre optique concerné, qui relie la ville portuaire lettone de Ventspils à l’île suédoise de Gotland, a été endommagé à un moment où les tensions géopolitiques dans la région atteignent des sommets. Le Centre letton de radio et télévision a confirmé la perturbation, tout en assurant que des itinéraires de transmission alternatifs ont été activés pour maintenir la connexion des données.
La Première ministre lettone, Evika Siliņa, a réagi immédiatement, soulignant que l’incident était traité en priorité : « Nous travaillons en étroite collaboration avec nos alliés suédois et l’OTAN pour enquêter sur cet incident », a-t-elle déclaré dans un communiqué officiel. Les autorités ont déjà ouvert une enquête pénale et renforcé la surveillance dans la région.
Fait particulièrement préoccupant: au cours des 18 derniers mois, trois incidents similaires ont été enregistrés, où des navires marchands se rendant ou revenant de ports russes ont été soupçonnés d’avoir endommagé des câbles sous-marins. Bien que des responsables occidentaux, comme l’a rapporté le Washington Post, attribuent plutôt ces incidents à des accidents maritimes qu’à des actes de sabotage délibérés de la part de la Russie ou de la Chine, l’inquiétude quant à la vulnérabilité des infrastructures critiques ne cesse de croître.
La répétition de ces incidents a déjà conduit à des mesures concrètes. Le géant technologique Meta prévoit, selon TechCrunch, une nouvelle route de câbles sous-marins en forme de “W” autour du globe, spécialement conçue pour éviter les zones de tensions géopolitiques. Cette nouvelle route reliera la côte est des États-Unis à Cape Town et Durban en Afrique du Sud, puis passera par Mumbai en Inde, Darwin en Australie, avant de traverser le Pacifique pour rejoindre la côte ouest des États-Unis.
18:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mer baltique, baltique, europe, affaires européennes | |
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