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jeudi, 17 décembre 2020

Sur la crèche de Bergoglio, sur la statue de Moloch à Rome

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Sur la crèche de Bergoglio, sur la statue de Moloch à Rome

par Nicolas Bonnal

Vatican et satanisme : regardez ce que Bergoglio et sa clique ont fait de la crèche un an après leur Moloch. Vigilant Citizen : « La scène de la Nativité 2020 du Vatican est une collection bizarre de pièces laides qui incluent un astronaute et un bourreau portant un masque à cornes… Cela reflète la façon dont l’élite occulte a élevé sa tête laide cette année, empoisonnant chaque aspect de nos vies avec son programme toxique. Par une démonstration totalement anti-chrétienne, l’élite a cherché à prouver que son idéologie toxique est également ancrée dans le Vatican…Les satanistes n’auraient pas fait mieux.»

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2019/11/11/consecration-de-rome-et-de-loccident-au-satanisme-une-statue-de-moloch-a-rome/

VIGILANT : Le 11 décembre, le Vatican a dévoilé sa crèche 2020 sur la place Saint-Pierre. Et, une fois que le drap rouge couvrant la scène a été enlevé, la foule a découvert un ange Gabriel imposant, brutaliste et totem qui les regardait, avec un astronaute et un bourreau masqué (oui, ces gars qui tuent des personnes condamnées à mort).

Disons que les applaudissements qui ont suivi le dévoilement ont été «polis». Voici quelques photos de la crèche.

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Un ange à l’air inquiétant regarde la foule pendant que Jésus reste couvert de tissu rouge pendant un moment (je ne sais pas pourquoi). Derrière les personnages se trouve un néon qui est probablement censé ressembler à des montagnes à l’horizon. Cependant, à première vue, il semble que la foudre frappe la scène de la Nativité.

Un astronaute et un bourreau masqué sont également inclus dans la scène de la Nativité.

Dans un communiqué de presse, un gouvernorat de la Cité du Vatican a annoncé que la crèche «vise à être un signe d’espoir et de foi pour le monde entier, en particulier dans cette période difficile due à l’urgence sanitaire du COVID-19».

Mais cette chose n’a pas du tout apporté «espoir et foi». En fait, presque tous les observateurs l’ont absolument détesté.

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C’est presque comme si le Vatican avait créé – exprès – quelque chose de si laid qu’il incite les chrétiens pieux à détester un morceau représentant la naissance de Jésus. Les satanistes n’auraient pas fait mieux.

La laideur armée

Intitulée «Nativité monumentale», cette crèche a été créée entre 1965 et 1975 par des étudiants et des professeurs de l’école d’art FA Grue à Castelli, en Italie. L’œuvre originale contenait plus de 50 pièces, mais seules quelques-unes ont été sélectionnées pour la crèche du Vatican et ils ont choisi un bourreau portant un masque à cornes.

La «Nativité monumentale» serait un hommage aux œuvres céramiques de renommée mondiale de la région des Abruzzes tout en donnant une touche post-moderne à la scène classique de la Nativité.

S’adressant à un journal local, l’historien de l’art italien Andrea Cionci a demandé s’il s’agissait d’un «cauchemar ou d’un chef-d’œuvre».

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«Oubliez le doux visage de la Vierge, l’incarnation tendre et lumineuse de l’Enfant Jésus, la douceur paternelle de saint Joseph et la fervente merveille des bergers. Pour la première fois au milieu de la colonnade du Bernin, le Vatican a érigé une œuvre brutalement postmoderne datant des années soixante.

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Dans le choix de cette crèche, tous les thèmes du pontificat de François sont reconnus: surtout un modernisme lourd et une rupture radicale avec la Tradition.

Les personnages ressemblent aux masques des anciens et féroces Samnites, ancêtres des Abruzzes, qui avaient une religion panthéiste, animiste, fétichiste, magique, un peu à l’image de la déesse andine de la fertilité Pachamama.

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La «scène de la Nativité» de Castelli est une œuvre dépassée et le produit d’une école d’art fortement idéologique. L’œuvre offre une image de la céramique de Castelli qui ne correspond certainement pas à la réalité, étant donné que cet art admirable est célèbre pour son élégance formelle et son inspiration décorative exquise et délicate qui sont complètement absentes ici.

Les références aux sculptures grecques, égyptiennes et sumériennes des personnages suggèrent la méthode historico-critique libérale d’interprétation des Écritures. Les érudits bibliques libéraux ont émis l’hypothèse que divers aspects de la Bible sont des adaptations de cultures païennes plutôt que le résultat d’une révélation divine.

Bien que la «laideur» soit subjective, cette crèche fait presque tout son possible pour être aussi désagréable que possible pour les yeux, ce qui, à son tour, est désagréable pour l’âme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette scène est anti-dévotionnelle. Je veux dire, qui prierait réellement pour cette chose? Vous ne pouvez pas. Et c’est en quelque sorte l’objectif des esprits tordus derrière cette chose.

En outre, au-delà de sa laideur générale, la scène de la Nativité contient également de nombreux symboles et références historiques qui véhiculent un message plutôt flagrant: il s’agit en fait d’une scène anti-Nativité.

Anti-Nativité

Habituellement, le centre d’intérêt des scènes de la Nativité est l’enfant Jésus. Cependant, dans cette chose, le bébé Jésus est fondamentalement un enfant en bas âge au hasard, juste debout là, ressemblant à un bouchon géant.

VÉNÈRE MOI

Le point central de cette pièce n’est pas Jésus mais plutôt l’ange Gabriel. Il est entouré d’une auréole massive alors que Jésus se tient toujours là, ressemblant à un bouchon géant. De plus, l’ange domine tout au sommet d’un pilier nervuré. La forme générale de ce pilier rappelle fortement un symbole important de l’Égypte ancienne: le pilier Djed.

A droite: un pilier de djed dédié à la déesse Hathor.

Le djed est un symbole commun dans l’Égypte ancienne et est censé représenter le dieu Osiris, plus précisément sa colonne vertébrale. Bien que ce symbole ait probablement une signification ésotérique relative aux chakras (qui seraient basés sur la colonne vertébrale), le djed est également de nature phallique et associé aux rites de fertilité. En fait, la «levée du djed» était une cérémonie importante dans l’Égypte ancienne.

La levée de la cérémonie du djed est censée représenter le triomphe d’Osiris sur Set. Lors de la cérémonie, le pharaon utilise des cordes pour élever un pilier, avec l’aide de prêtres. Cela coïncidait avec la période de l’année où l’année agricole a commencé et les champs ont été semés. Ce n’était qu’une partie des 17 jours de vacances de festivals consacrés à Osiris. Dans l’ensemble, la cérémonie de levée du djed représentait à la fois la résurrection d’Osiris et la force et la stabilité du monarque.
– Ancient Origins, le symbole sacré du pilier Djed

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Le Vatican a-t-il faussement fait assister ses croyants à une cérémonie de «lever du djed»? Une chose est sûre, l’influence égyptienne de cette crèche se marie bien avec ce qui se cache immédiatement derrière.

Juste derrière la scène de la Nativité se trouve l’obélisque de Saint-Pierre (originaire d’Égypte).

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La disposition générale du Vatican est la magie égyptienne à la vue de tous. L’obélisque phallique (représentant Osiris et le principe masculin) fait face au dôme en forme d’utérus de la basilique Saint-Pierre (représentant Isis et le principe féminin). La même disposition exacte peut être trouvée dans divers centres de pouvoir du monde, y compris Washington DC.

À Washington DC, un obélisque (le monument de Washington) fait face au dôme du Capitole américain.

Dans la magie égyptienne, l’union des principes masculins et féminins (Osiris et Isis) produit un «enfant étoile» (Horus). En termes ésotériques, cet enfant étoile est une puissante énergie magique.

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Le hiéroglyphe représentant Sirius – l’étoile la plus importante du symbolisme occulte (lisez mon article à ce sujet ici ) est composé de trois éléments de la trinité égyptienne: un obélisque, un dôme et une étoile.

Le Vatican a donc un obélisque et un dôme. Où est l’étoile qui complète cette trinité? C’est là, mais il faut regarder d’en haut.

L’obélisque de Saint-Pierre se trouve au milieu d’une étoile à huit branches, également connue sous le nom d’étoile d’Ishtar.

Une étoile à huit branches surmonte également l’arbre de Noël qui se trouve à côté de la crèche de cette année.

En parlant de choses dans l’espace extra-atmosphérique, la scène de la Nativité du Vatican comprend également un astronaute. Pourquoi? Dieu seul sait.

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L’astronaute semble tenir / donner naissance à quelque chose. En outre, il y a une étoile à huit branches sur le casque.

Compte tenu du fait que cette figure a été créée entre 1965 et 1975, elle pourrait être une référence à l’alunissage de 1969. Mais pourquoi, en 2020, le Vatican a-t-il choisi cette chose pour se tenir à côté de Jésus?

Encore plus déroutant, pourquoi y a-t-il un bourreau portant un masque à cornes debout à côté de Jésus?

Même lui se dit: «Qu’est-ce que je fais ici?».

Dans les temps anciens, les bourreaux exécutaient les condamnations à mort des personnes condamnées légalement en se coupant la tête. Dans certains cas, ils portaient des masques grotesques aux traits macabres et menaçants pour terrifier davantage les prisonniers tout en les dépersonnalisant en tant qu’individu. En bref, c’est une figure bizarre à placer à côté d’un nouveau-né Jésus, surtout compte tenu du fait que Jésus lui-même a finalement été condamné à mort.

Selon Religion News Service , le bourreau est là pour représenter l’opposition du Vatican à la peine de mort. C’est un argument assez faible qui n’a guère de sens. Je veux dire, je suis à peu près sûr que le Vatican est également contre le crystal meth. Devraient-ils également ajouter un marchand de méthamphétamine à la scène de la Nativité?

Dans une scène qui est littéralement appelée «Nativité», cette figure cornue représente la mort. C’est l’antithèse d’une «Nativité». Je ne pense pas que les satanistes auraient fait un meilleur travail en profanant une scène représentant la naissance de Jésus.

En conclusion

D’une certaine manière, la crèche de cette année est un triste reflet de l’année 2020. C’est un ensemble de personnages sans expression et socialement distancés qui n’interagissent pas les uns avec les autres tout en se tenant sous la lueur néon des écrans de téléphone et d’ordinateurs.

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Cela reflète également la façon dont l’élite occulte a élevé sa tête laide cette année, empoisonnant chaque aspect de nos vies avec son programme toxique. Par une démonstration totalement anti-chrétienne, l’élite a cherché à prouver que son idéologie toxique est également ancrée dans le Vatican.

Alors que la «Nativité monumentale» a été créée il y a des décennies, elle a été sélectionnée pour la crèche de cette année 2020 pour une raison spécifique: elle contient des symboles spécifiques tout en véhiculant une énergie spécifique. Comme tout ce qui s’est passé cette année, cette scène consiste à mettre en valeur le contrôle de l’élite et la démoralisation des masses.

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15:39 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, crèche, vatican, rome | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le marxisme, l’antifascisme et la gauche fuchsia

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Le marxisme, l’antifascisme et la gauche fuchsia

par Diego Fusaro

Ex : https://legio-victrix.blogspot.com

(texte de 2019)

Je suis très heureux que mon interview avec le journal El Confidencial ait déclenché un grand débat philosophico-politique en Espagne. Je dois bien sûr remercier l'excellent journaliste Esteban Hernández de m'avoir donné cette opportunité. L'interview a suscité un grand débat. Le principal représentant de la gauche espagnole, Alberto Garzón, est également intervenu en émettant quelques réflexions critiques, et a pris une position critique sur mon interview. Le sujet qui a suscité le plus de controverses et de réflexions contradictoires a été celui du fascisme et de l'antifascisme, ainsi que le problème du souverainisme populiste de gauche. Je commence rapidement par le premier problème, puis je passe au second.

9781912142217_p0_v1_s1200x630.jpgBien sûr, la question de l'antifascisme est absolument décisive. Je voudrais résumer la question comme suit : à l'époque de Gramsci ou de Gobetti, en nous limitant au contexte italien, l'antifascisme était indispensable et fondamental, et il avait, du moins chez Gramsci, un but politique communiste, patriotique et anticapitaliste. Le problème, cependant, se pose lorsque l'antifascisme continue à se développer en l'absence de fascisme ou, plus précisément, lorsque le fascisme, si par cette expression nous entendons le pouvoir de manière générique, change de visage.

Donc, de Gramsci, il faut passer à Pasolini pour comprendre le problème. Dans les années 1970, Pasolini avait parfaitement compris que le nouveau visage du pouvoir n'était plus celui d’un clergé-fasciste, mais celui du permissif, du consumériste, de l'hédoniste. Pasolini a déclaré que "l'antifascisme archéologique" était un alibi très commode, qui permettait, sans grand effort, de lutter contre le pouvoir fasciste, qui n'existait plus, et de ne pas prendre position par rapport au nouveau visage du pouvoir : le pouvoir consumériste et hédoniste. C'était la fonction stratégique de l'antifascisme en l'absence de fascisme, si l'on veut le dire ainsi.

Quant aux groupes de jeunes fascistes, Pasolini, dans ses Écrits corsaires, déclare qu'ils sont « paléofascistes » et donc ne sont plus fascistes. Dans quel sens ? Dans le sens où le nouveau fascisme était celui de la civilisation consumériste, un fascisme encore plus totalitaire que le précédent, un fascisme qui a conquis les âmes, alors que l'ancien fascisme, au contraire, créait une dissociation entre les âmes et les corps ; l'uniforme fasciste était porté, mais plus tard, quand il a été enlevé, le fascisme n'avait pas encore affecté l'âme, les gens pensaient encore librement, étant peut-être antifascistes dans l'âme. Au contraire, le nouveau fascisme de la consommation, a dit Pasolini, est un fascisme vraiment totalitaire parce qu'il colonise les âmes et ne permet pas la dissociation entre l'uniforme et le cœur, si on veut l'appeler ainsi.

Je crois, sur les traces de Pasolini, qu'aujourd'hui une grande partie de la gauche n'est plus rouge, mais rose, n’est plus « faucille et marteau », mais « arc-en-ciel », qu’elle utilise l'antifascisme en l'absence de fascisme comme alibi pour ne pas être anticapitaliste en présence du capitalisme. En fait, une grande partie de la gauche, qui est passée de l'internationalisme prolétarien au cosmopolitisme libéral, est véritablement et totalement capitaliste, son programme est celui de la "société ouverte" capitaliste : ouverture illimitée du réel et du symbolique, libre circulation des biens et des personnes, modernisation avancée et, par conséquent, elle lutte contre tout ce qui s'oppose à la modernisation capitaliste, qualifiée de "fasciste", "régressive" et "anti-moderne".

71PUwJ8kV0L.jpgPar conséquent, la gauche, qui ne défend plus les idées de Gramsci et de Marx, mais qui défend directement le capital, du moins la plus grande partie de celui-ci, a besoin de maintenir l'antifascisme en vie pour se légitimer, afin que la contradiction ne soit pas visible et évidente ; c'est-à-dire que cette gauche veut dissimuler le fait pourtant patent que la gauche est restée antifasciste, alors que le fascisme n'existe plus mais n'est pas pour autant anticapitaliste, alors que le capitalisme progresse plus que jamais. Au contraire, les hommes de gauche utilisent l'antifascisme comme prétexte pour adhérer complètement au "fascisme" de la civilisation consumériste, à l'atout invisible de l'économie de marché. Je pense au cas français où la gauche forme un front antifasciste uni contre Le Pen pour accepter pleinement le "fascisme de marché" et l'élite financière cooptée par Rothschild, représentée par le libéral Macron.

C'est le premier point fondamental. Si l'antifascisme était une question indispensable à l'époque de Gramsci, il devient aujourd'hui un alibi pour accepter le cosmopolitisme libéral, de sorte que le véritable antifascisme aujourd'hui est l'anticapitalisme radical de ceux qui n'ont pas encore vendu leur cœur et leur esprit au capitalisme dominant. Sur le deuxième point, il est clair, à mon avis, et je ne suis pas le seul à soutenir cette thèse - en Italie je pense, par exemple, à Costanzo Preve ou, plus récemment, à Carlo Formenti - que la lutte des classes aujourd'hui passe nécessairement par la récupération de la souveraineté nationale contre les dispositifs mondialistes du marché, et passe par ce que Formenti lui-même a appelé le "moment populiste".

En bref, le conflit de classes aujourd'hui est le conflit entre une classe cosmopolite liquide et financière d'une part, et les masses populaires nationales d'autre part, ces dernières subissant les effets de la mondialisation que je définis comme la "classe précaire", précaire non seulement dans le domaine du travail, par le biais du contrat de travail flexible et instable, mais aussi dans le monde de la vie, du Lebenswelt, dirait Husserl, car en fait les dominés d'aujourd'hui ne peuvent pas constituer une famille, avoir une stabilité existentielle ou participer activement à la politique en tant que citoyens de l'État souverain national.

Par conséquent, le conflit, aujourd'hui plus que jamais, est évidemment une lutte entre une "classe mondiale" cosmopolite, liquide et financière, qui est de droite - si l'on veut utiliser les anciennes catégories - dans l'économie, et de gauche dans la culture, et une masse populaire nationale souffrant de la mondialisation, constituée de la vieille classe moyenne précarisée et de la vieille classe ouvrière atomisée et réduite à des conditions précaires. La classe dominante est donc à droite dans l'économie et à gauche dans les coutumes et la culture. De droite sur le plan de l’économie parce qu'elle a assumé l'impératif libéral : privatisation, réduction des dépenses publiques, suppression des droits sociaux accordés jadis par l'Etat-providence. Tout cela se produit dans le cadre de la désobéralisation de l'économie. On dit que l'objectif de la "cession de souveraineté" est d'éviter les conflits, en réalité il s'agit de détruire les États nationaux souverains en tant qu'espaces de démocratie et de droits sociaux.

41XioJlMwsL._SY445_QL70_ML2_.jpgIl n'y a pas d'autre réalité, dans la modernité, pour les droits sociaux et les démocraties en dehors des États souverains nationaux. C'est pourquoi l'expression de Che Guevara "la patrie ou la mort" a sa propre validité aujourd'hui encore, non seulement parce qu'elle revendique l'identité contre l'anonymat impersonnel des marchés, mais aussi parce qu'elle revendique l'idée de souveraineté nationale contre les processus de déracinement voulus par le capitalisme mondialiste. La classe dominante est de gauche en matière de coutumes et de culture parce qu'elle n'a pas fait sien l'impératif de la gauche anticapitaliste de Gramsci ou de Lénine, qu'elle a d'ailleurs répudié, mais a adopté celui de la gauche rose de 1968, qui identifie le communisme à la libéralisation individualiste de la consommation et des coutumes ; c'est-à-dire à la société de libre-service des consommateurs individuels qui ont toute la liberté qu'ils peuvent concrètement acheter et se sentir libres comme des atomes de Nietzsche, comme des surhommes avec une volonté de pouvoir illimitée, c'est-à-dire qu'ils conçoivent la liberté comme la propriété de l'individu déraciné par rapport aux communautés sédentaires qu’ils posent comme autoritaires : la communauté familiale, la communauté politique, la communauté religieuse.

C'est l'absurdité, la confusion, qui caractérise le monstre de la pensée unique dominante de l'élite capitaliste, contre laquelle, pour récupérer un discours de classe qui protège ceux d'en bas contre ceux d'en haut, le travail contre le capital, il est évidemment nécessaire de reprendre le contrôle de l'économie. C'est le thème du beau livre de Fazi et Mitchell Reclaiming the State, qui est sorti en italien sous le titre Sovranità o Barbarie [Souveraineté ou Barbarie]. Aujourd'hui, les classes dominées n'ont d'autre choix que de récupérer complètement la souveraineté nationale, économique, politique et géopolitique et de réintroduire des formes de lutte de classe dans les espaces de l'État souverain national, afin que le Serviteur et le Seigneur (ou l’Esclave et le Maître), selon les termes de Hegel, puissent à nouveau se regarder en face et que le conflit de classe, impossible à réaliser dans les espaces mondialisés, puisse être récupéré. Si nous voulons le dire autrement, l'État national souverain peut être démocratique et socialiste.

413hJnFH1dL._SX356_BO1,204,203,200_.jpgUne économie sans politique et sans État ne sera jamais démocratique ou socialiste, elle sera toujours l'humus idéal pour le capital cosmopolite, qui est tout sauf socialiste et démocratique. D'où l'importance de ce que j'appelle le souverainisme internationaliste et populiste. Souveraineté parce que la souveraineté nationale est pleinement récupérée comme base des droits et des démocraties, du socialisme et des conquêtes sociales. Internationaliste parce que ce n'est pas le nationalisme de la droite réactionnaire, xénophobe et autoritaire, c'est une souveraineté internationaliste ouverte aux autres nations socialistes et démocratiques, elle crée un internationalisme prolétarien, comme on l'appelait autrefois, qui est à l'opposé du nationalisme individualiste et réactionnaire et du cosmopolitisme libéral auxquels la gauche rose a vendu sa tête et son cœur, comme je l'ai dit précédemment.

C'est pourquoi il me semble important de récupérer le principe de la souveraineté internationaliste qui se fonde sur le populisme, compris comme une théorie du peuple et pour le peuple, comme une vision qui s'oppose aux processus de post-démocratisation administrés par les élites financières liquides et qui réaffirme le principe du national-populaisme, compris à la manière de Gramsci. Un populisme conçu non pas dans un sens régressif, c'est-à-dire, pour le dire clairement, dans un sens émancipateur, comme Laclau et Mouffe l'ont très bien écrit, un populisme de gauche, si l'on veut encore utiliser cette catégorie, un populisme dont le but est l'émancipation objective des classes dominées et qui est basé sur la démocratie socialiste. C'est le point fondamental qui apparaît également dans les œuvres de Carlo Formenti. Le paradoxe est que ce discours, qui en d'autres temps aurait été appelé léniniste, marxiste ou gramscien, aujourd'hui la gauche rose et arc-en-ciel le qualifie de fasciste.

C'est un paradoxe car je me réfère évidemment à Gramsci, à la démocratie socialiste, à la solidarité internationale, au slogan de Che Guevara "La patrie ou la mort", au modèle de solidarité souveraine et d'internationalisme, aux expériences bolivariennes en Amérique du Sud : àbnChávez au Venezuela, à Morales en Bolivie et à toutes les expériences de socialisme patriotique anti-américain et anti-mondialiste qui ne peuvent sans doute pas être qualifiées de fascistes. La catégorie du fascisme, de ce point de vue, nous introduit dans un paradoxe logique, aujourd'hui le fascisme est utilisé comme une catégorie complètement a-historique. Le fascisme n'est plus seulement et essentiellement celui de Mussolini, qui est mort en 1945. Aujourd'hui, nous comprenons le fascisme, je donne cette définition, comme tout ce qui n'est pas organiquement lié à la pensée unique politiquement correcte et éthiquement corrompue, plus précisément, le fascisme est, du point de vue du seigneur cosmopolite sans-frontiériste et de celui de la gauche colorée rose, fuchsia et en arc-en-ciel, tout ce qui s'oppose à la domination de la classe dominante, et je vous donne un exemple concret observé de nos jours. Aujourd'hui, l'une des thèses dominantes du seigneur cosmopolite est l'ouverture des ports et des frontières. Pourquoi ? Parce que le monde entier doit être réduit à un espace ouvert et déréglementé pour la libre circulation des biens et des personnes.

61OmDpTKMoL.jpgPar conséquent, quiconque s'oppose à cette vision, revendiquant la primauté de l'humain et du politique, défendant la nécessité de réguler, réclamant la primauté du politique et de la démocratie sur les flux de capitaux, de personnes, de désirs, de consommation, est automatiquement calomnié comme fasciste par la gauche rose-fuchsia, pour qui tout ce qui ne se met pas au diapason avec le seigneur cosmopolite, dont ils sont les idiots utiles, est fasciste. Le paradoxe est le suivant, je le résume ainsi, cette gauche diffame tout ce qui s'oppose à l'ordre de la classe dominante sans-frontiériste, de la classe globocratique du capital, elle diffame comme fasciste l'idée de l'intervention de l'État dans l'économie, elle diffame comme fasciste le réveil des classes dominées, des opprimés qui, comme le disait Fichte, sont au-dessus de toute autorité qui prétend être supérieure.

Le peuple est souverain, la démocratie, après tout, est la souveraineté du peuple qui, pour s'exercer, a besoin d'un État souverain où le peuple est, à son tour, souverain ; sans souveraineté d'État, il ne peut y avoir de souveraineté d'État, de souveraineté populaire et, par suite, de démocratie. C'est précisément sur cette base que l'Union européenne se fonde, en éliminant la souveraineté des États afin d'anéantir la souveraineté populaire dans les États donc d'anéantir les démocraties et les droits sociaux qui y sont liés. Ainsi, l'antifascisme redevient la clé fondamentale des classes dominantes et des partisans de la gauche rose-fuchsia, afin de délégitimer toutes les propositions de renouvellement et de démocratisation de l'espace mondial.

Le paradoxe est qu'aujourd'hui, comme l'a dit Orwell, le rapport entre les mots et les choses est subverti, aujourd'hui la violence et la persécution de la libre pensée qui caractérisaient le fascisme réapparaissent sous le nom d'antifascisme, dans la figure sans précédent des brigades roses de l'antifascisme arc-en-ciel et des escadrons qui, au nom de l'antifascisme, attaquent, souvent non seulement de manière métaphorique, tous ceux qui n'adhèrent pas au seul verbe politiquement correct de la classe dirigeante.

Aujourd'hui, nous devons donc en prendre conscience et, évidemment, garder une distance de sécurité par rapport au fascisme historique, qui n'existe plus, et nous opposer au néolibéralisme cosmopolite, réellement existant et faussement progressiste d'aujourd'hui, auquel la gauche s'est lâchement adaptée en cultivant le paradoxe que nous avons décrit. Chaque fois que la gauche évoque « le retour du fascisme », elle crée un "front unique" qui légitimise le cosmopolitisme libéral ou, comme dirait Pasolini, le nouveau fascisme de la civilisation glamour des marchés.

Adriano Romualdi aurait eu 80 ans !

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Adriano Romualdi aurait eu 80 ans !

Hommage

Idées (à droite) pour une vision politique organique

Il y a 80 ans, le 9 décembre 1940, naissait l’intellectuel italien, demeuré jeune parce que décédé prématurément. Il impulsa dynamisme et solidité aux idées non-conformistes

par Mario Bozzi Sentieri

Ex : https://www.barbadillo.it

conservatore.jpgIl y a 80 ans, le 9 décembre 1940, Adriano Romualdi naissait à Forlì. Cet anniversaire est important pour se souvenir de cet intellectuel, demeuré jeune parce que décédé prématurément, le 12 août 1973, à la suite d'un accident de voiture. Son souvenir est resté gravé dans la mémoire de la jeune génération des années cinquante, confrontée à l'engagement politique et culturel des années soixante-dix. Adriano Romualdi était, pour cette génération, une sorte de grand frère, capable d'offrir à la vision néo-fasciste des raisons d'être plus profondes, puis d’emprunter de manière autonome les chemins d'un nouveau dynamisme culturel. Dans cette perspective, sa personnalité reste encore un exemple.

Adriano Romualdi, professeur d'université en histoire contemporaine, allait assurément connaître une brillante carrière. Il a su lier l'originalité de ses études, les aspects marginaux et sous-estimés de son œuvre dans les années 1960 et 1970 (pensez à la révolution conservatrice allemande, à la relecture de la pensée de Nietzsche, à l'européanisme intégral, aux auteurs du "romantisme fasciste", à Platon) à une vision organique cohérente et intégrale pour la droite. Ses études l’ont de fait renforcée, la faisant sortir de l’ombre, de la banalité d'un certain qualunquisme patriotique, toujours lourdement présent.

Il y a eu sa lecture du Nietzsche de la Wille zur Macht dans la perspective - il l’écrit, en 1971 – d’une "...volonté de travailler à la création d'une droite moins pathétique, plus consciente de ce qu’elle représente et plus férocedanssescombats, car, certainement, malgré la question de Longanesi, les vieilles lunes ne nous sauveront pas".

Il y a eu sa fresque intitulée "Sur le problème d'une tradition européenne" (1973) : elle constitue une synthèse exemplaire dans la perspective de révéler une physionomie méta-historique de notre Occident, physionomie qui sait, en même temps, être une future préfiguration, une recherche problématique d' « une forme spirituelle capable de contenir trois millénaires et plus de spiritualité européenne ».

Et encore, de manière explicite, il y a eu son questionnement, dans "Idées pour une culture de droite" (1965, 2e édition 1970), sur "l'être de droite", figé dans le refus des mouvements "subversifs", issus de la révolution française (du libéralisme au socialisme) et sur la "décadence des mythes rationalistes, progressistes, matérialistes" ; ce refus était soutenu par la vision d'une étatisation organique, "où les valeurs politiques prédominent sur les structures économiques", et par une revendication altière de la "droite", revendication d'une "spiritualité aristocratique, religieuse et guerrière".

Cette revendication englobait certains des principaux courants de la culture traditionnelle: de Joseph de Maistre et de Louis de Bonald, mais aussi du Hegel de La philosophie du droit, bien sûr aussi le Nietzsche de la Volonté de puissance, de la "révolution conservatrice", de Julius Evola. Ces auteurs et ces références étaient fortement ancrés dans sa vision du monde mais ne lui ont pas fait perdre de vue les "nouvelles tâches" d'une culture engagée "à droite", qui devait pouvoir affronter la réalité, en intégrant aussi les visions mythiques aux énucléations logiques, la pensée scientifique et l'anthropologie, l'écologie (alors balbutiante, mais considérée par Adriano Romualdi comme la préservation des différences et des particularités "nécessaires à l'équilibre spirituel de la planète") et évidemment la recherche historique, soutenue par une vision qui n'était pas banalement évolutive.

WhAEoo.jpegSon idée d'un droit politique "non égalitaire" repose sur ces solides fondements spirituels, que je viens d’exposer ici. C'est en septembre 1972 qu'Adriano Romualdi, à l'occasion de la conférence annuelle de la revue L'Italiano, dirigée par son père Pino, figure historique du MSI, met en évidence la distinction entre la droite (politique et culturelle) et le qualunquisme, sous ses différentes formes (qualunquisme politique, patriotique, culturel).

Protestations frivoles et « critique des prudents »

La critique d'Adriano Romualdi s'adresse à ceux qui protestent "contre quelque chose", sans bien savoir "pour quoi". C'est également une critique des "prudents", qui se plaignent dans l'ombre et s’expriment discrètement dans les urnes, mais ne veulent pas analyser en profondeur les raisons de la crise en cours. Ils se contentent donc des petits horizons du qualunquisme patriotique, de "ce pays pavoisant en rouge-blanc-vert, avec des compatriotes sympas, beaucoup de drapeaux à la main, et des majorités silencieuses de femmes au foyer et de retraités. Un pays ordinaire pour les qualunquistes, où la dimension conflictuelle planétaire - nous parlons des années 70 - est celle qui oppose deux empires aux dimensions continentales, les USA et l'URSS.

Pour se débarrasser du qualunquisme politique et "patriotique", qui ne résout rien, il est essentiel - dit Adriano Romualdi - de vaincre le "qualunquisme culturel" qui est "L'acceptation de la culture pour la culture, presque comme si l'intelligence représentait une valeur en soi et l'intellectuel une figure à défendre en tant que tel".

Dans ce choix de méthode et de valeur, il y a le rejet d'un "ordre" de droite - comme c'était à la mode à l'époque - qui "garde" l'École, l'Université et donc aussi le monde de la culture, sans aborder le problème des contenus qui sont véhiculés dans ces domaines.

Et il y avait aussi la conscience que le rapport entre la droite en place à l’époque, rapport qui n'était pas nié, avec le fascisme ne pouvaient pas être réduit à de la simple "nostalgie".

En ce début de nouvelle ère de la Droite Nationale, Adriano Romualdi souligne plutôt la nécessité d'aller au-delà de l'hagiographie facile, encore répandue dans les milieux du MSI, celle des ornements, de la pure nostalgie, faite de médailles, de pendentifs, d’images sacralisées, de bustes du Duce.

unnamedarrc.jpgEn dehors des contingences d'une situation politique et culturelle de cette époque d’avant 1973, qui sont nettement perceptibles dans certains passages de son œuvre écrite, inévitablement affectée par le temps qui a passé. Les bouleversements de notre époque ont changé la donne (il suffit de penser à la fin de l'URSS, à la crise de l'empire américain, à l'émergence de la mondialisation, à la montée des nouvelles économies asiatiques). Les propositions de Romualdi conservent leur valeur, dans la mesure où elles se nourrissent d'une vision profonde de la culture et donc de la politique, rejetant tout minimalisme et toute respectabilité rassurante.

Par conséquent, plus qu'une simple célébration, le souvenir d'Adriano Romualdi, en ce jour de son 80ème anniversaire, apparaît aujourd'hui comme une nécessité, la nécessité d’une interprétation non triviale de la réalité politique. Il y a la valeur de certains choix, le sentiment d'une appartenance idéologique/politique, qui, libéré des références contingentes, doit être "repensé" sur la base d'une vision plus élevée de la politique, et surtout de la culture qui la soutient, de la "vision de la vie et du monde" qui doit l'animer.  

Dans ce sens, ce que Donoso Cortes a prédit correspond bien à l'œuvre d'Adriano Romualdi : "Je vois venir le temps des négations absolues et des affirmations souveraines".  Il y a, aujourd'hui, un grand besoin de "négations absolues" et d'"affirmations souveraines", à droite et pas seulement à droite.

L’Art poétique de Charles Maurras

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Luc-Olivier d’Algange:

L’Art poétique de Charles Maurras

«  Le Dieu t'encoche à l'arc de la mer »

Charles Maurras

Charles Maurras est un illustre méconnu. On retient de son œuvre   des idées générales, transmises par des historiens hostiles ou des vulgarisateurs. Quelques formules suffisent à l'intellectuel qui se targue de culture générale. Il parlera d'empirisme organisateur, de nationalisme intégral, de germanophobie et d'antisémitisme, et la démonstration lui semblera faite de la désuétude et de l'inanité de l'œuvre. Ces méthodes expéditives, que l'on applique également à Gobineau et qui trahissent l'inculture croissante de nos contemporains, n'expliquent rien de l'influence profonde que l'œuvre de Maurras exerça sur des hommes aussi divers que Maurice Blanchot, Jean Paulhan, Paul Valéry, Marcel Proust, Robert Brasillach, Daniel Halévy, Pierre Boutang ou Georges Bernanos, - auquel nous devons aussi la critique la plus forte, sinon féroce,  de l'Action française.

La lecture est un art qui diffère presque insensiblement de l'art d'écrire. Autant dire que nos censeurs modernes ne lisent plus: ils compulsent, classent, étiquettent, en se fiant le plus souvent à des lectures secondaires, le recours à l'original étant considéré comme une perte de temps.  On oublie trop que le droit à la critique dépend de la fréquentation des oeuvres et non seulement de compte-rendu ou de fiches de police plus ou moins sommaires. Dans l'histoire de la philosophie politique et de la littéraire, la place de Charles Maurras, n'en déplaise à certains, est irrécusable.

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Dans la mouvance de l'Action française, il est permis, certes, de lui préférer le « libre réactionnaire » Léon Daudet, auteur de l'admirable Voyage de Shakespeare ou Jacques Bainville dont la pertinence historiographique n'a cessé d'être corroborée par les événements qui suivirent sa disparition prématurée, mais ni l'un ni l'autre n'eussent trouvé le centre de gravitation de leur pensée sans l'influence de Charles Maurras. Il est certes légitime d'être accablé par l'immense masse de ses éditoriaux quotidiens souvent répétitifs, et parfois fallacieux, dont on ne peut se défendre de penser qu'ils dissipèrent son talent et défavorisèrent son cheminement de poète et de philosophe, mais dans cette masse, les incidentes lumineuses ne manquent pas et la langue française y trouve un de ses beaux élans combatifs .

A celui qui aborde l'œuvre de Charles Maurras sans préventions excessives, maintes richesses sont offertes, à commencer par celles du style, beaucoup moins froid et sec qu'on ne le prétend, chargé d'images, de saveurs et de lumières provençales, mais aussi de nuits vaincues, de ferveurs musiciennes. Le poète Charles Maurras n'est pas moins présent dans sa prose que dans ses prosodies. Son écriture n'est pas seulement le procès-verbal d'une pensée figée, elle poursuit sa propre aventure à la fois résolue et inspirée. Maurras, et c'est là toute sa philosophie politique, ne croit pas au sujet insolite, à l'individu interchangeable. Sa politique provient de la poésie du Chœur tragique: « Suivis avec art et science, écrit Maurras, les beaux mystères de la langue des poètes ont la vertu fréquente d'ajouter aux idées d'un rimeur isolé le chœur universel de l'expérience de tous; les moindres paroles y gagnent on ne sait quel accent de solidité séculaire; l'antique esprit qu'elles se sont incorporé multiplie saveur, résonnance et portée d'ensorcellement... » 

Si Maurras fut un grand raisonneur, avec la nuance légèrement péjorative qui s'attache à ce mot, il fut aussi poète et c'est ne rien entendre à ses écrits, c'est ignorer la nature même  de ses raisons que de s'en tenir à une seule lecture rationaliste ou « empirique ». La raison, que Maurras vénère, compose selon les mêmes mesures que la poésie. Pour cet esprit guerrier, et même belliqueux, et dont les Principes valent sans doute mieux que les stratégies, il importe d'abord de vaincre « l'informe et le bâclé, le vague et le diffus ». 

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Poésie et politique s'accordent en ce dessein formateur. L'Art politique, n'est plus alors que l'expression d'un Art poétique: « Emporter dans sa tête un certain nombre de ses ébauches, d'abord informes, aspiration confuse à un conglomérat de sonorités et de rêves tendus vers un beau plutôt pressenti que pensé; puis, quand les mots élus abondent, en éprouver la densité et la vitesse au ballet des syllabes que presse la pointe du chant; en essayer, autant que le nombre matériel, le rayon lumineux et l'influx magnétique; voir ainsi, peu à peu s'ouvrir et se fermer la gerbe idéale des voix; élargir de degrés en degrés l'ombelle odorante; lui imposer la hiérarchie des idées qui sont des principes de vie; lever en cheminant les yeux vers le ciel nu, ou garni de pâles étoiles, pour y goûter le sentiment de la légèreté du monde et de la puissance du cœur... »

Pour Maurras, la clarté, la certitude, la forme ne sont point les adversaires des « mots élus » ni de « la gerbe idéale des voix ». L'ordre classique qu'il entrevoit n'est pas une représentation préalable à la création, une administration vétilleuse du langage, un purisme dépourvu de sève, mais « une ombelle odorante ». L'art poétique de Maurras nous redonne à penser que la nature même du classicisme naît de « la densité et de la vitesse », de « l'influx magnétique ».  La perfection des rapports et des proportions que chante le poète roman n'est pas schématique mais éprouvée, elle n'est point l'abstraite vérité détachée de l'aventure poétique, mais la « pointe du chant » ! Le sentiment précède l'harmonie prosodique et intellectuelle ; il n'est pas seulement un effet de l'art, mais son origine. La différence majeure entre Maurras et, par exemple, André Breton (dont la prose « Grand Siècle », et fortement ordonnancée était, au demeurant, fort loin de respecter les préceptes d'automatisme et d'anarchie qu'elle énonçait) tient à ce que, pour Maurras, l'origine n'est jamais belle en soi, qu'elle ne brille de la platonicienne splendeur du vrai qu'au terme de son accomplissement dans la précision de l'intellect.

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L'écriture de Charles Maurras, plastique, surprenante, saisie d'incessantes variations de vitesse et d'humeur est bien loin d'avoir livré tous ses secrets. Cet auteur qui, jeune homme, fut mallarméen, pythagoricien et proudhonien porte dans son style une puissance libertaire sans cesse contrariée et renaissante. Sa fougue exigeait d'être jugulée pour mieux se dire. Quelque profond sentiment d'effroi n'est pas à exclure, dont ses premières œuvres gardent la trace, - contre lequel il éprouva le besoin d'armer son intelligence. Peut-être eût-t-il trop d'ardeur à contenir le vertige de l'étoile dansante du chaos dont parle Nietzsche ? Mais qui peut s'en faire juge ?

Serviteur des Muses et de l'Idée, « chanteur et songeur » selon la formule de Pierre Boutang, Maurras poursuivit toute sa vie une méditation sur les limites de la raison et de la poésie. La limite idéale n'est pas une limite prescrite, imposée de l'extérieur mais une limite inscrite par le heurt et par la rencontre nuptiale de la poésie et de la raison. Maurras n'oppose point à l'infini romantique un plat réalisme mais une pensée de la forme nécessaire et salvatrice.  Ainsi, la France sera pour lui une forme, au sens grec, une Idée: « N'être point un profane, entendre le mystère de conciliation que suppose une chose belle, sentir avec justesse le mot du vieux pacte conclu entre la savante fille du ciel et le tendre enfant de l'écume, enfin de rendre compte que ce parfait accord ait été proprement la Merveille du Monde et le point d'accomplissement du genre humain, c'est toute la sagesse qu'ont révélée successivement à leurs hôtes la Grèce dans l'Europe, l'Attique dans la Grèce, Athènes dans l'Attique, et, pour Athènes, le rocher où s'élève ce qui subsiste de son cœur. » 

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Le dessein poétique de Maurras, dont découle sa volonté politique,  étant de « rétablir la belle notion du fini », la Merveille est ce qui précise et se précise. Le propre du poème sera d'être « ce rocher où s'élève ce qui subsiste » et qui rend perceptible et le ciel et l'écume. Dans la forme, qui consacre la finitude, la raison et la poésie s'accordent. Toute l'œuvre de Maurras consistera à décliner ces accords et à en sauvegarder les nuances et les gradations: « Il est bien de sentir qu'une belle colonne dorique, c'est le beau parfait. Il est meilleur de le sentir et de savoir la raison de son sentiment ».

Les confusions et les malheurs du temps proviennent, pour Charles Maurras, de la dissociation de la beauté et de la vérité. Aristotélicien par son recours à Saint-Thomas d'Aquin et à l'empirisme organisateur d'Auguste Comte, Maurras est platonicien dans sa poétique et les raisons d'être qu'il accorde à l'Idée. Les adeptes d'un Maurras « tout d'une pièce » n'ont peut-être pas assez médité le jeu de cette contradiction créatrice. Au voisinage d'Homère et de Platon, Maurras entretient une conversation soutenue avec le limpide mystère des Idées et des Dieux, alors qu'aussitôt paraît-il s'accorder au Dogme et à l'Eglise que son argumentation se fait pragmatique. Sans doute ne voit-il dans le Dogme qu'une limite opportune à la confusion, alors son âme frémit à l'incandescente proximité des Idées.

Hôte du Banquet en compagnie de Diotime, Maurras entrevoit la métaphysique dont il se défia, au contraire de Léon Daudet, lorsqu'elle lui advint par l'entremise des œuvres de René Guénon; alors qu'apologiste du Dogme, la métaphysique et le Mystère semblent céder la place à des considérations organisatrices. S'il est, pour Maurras, un Mystère vécu, un Mystère éprouvé, ce n’est point le Mystère christique de l'Eucharistie et de la Résurrection des corps, mais, ainsi que le nomme son poème, Le Mystère d'Ulysse:

         « Guide et maître de ceux qui n'eurent point de maître

         Ou, plus infortuné, que leur guide trompa,

         Donne-leur d'inventer ce qu'ils n'apprirent pas,

         Ulysse, autre Pallas, autre fertile Homère,

         Qui planta sur l'écueil l'étoile de lumière

         Et redoubla les feux de notre firmament ! »

         « La beauté parfaite, écrit Maurras, est tel un signe de la vérité qu'il devient presque superflu de se demander si la poésie d'Horace est sincère ». 

unnamedcmpoe.jpgN'étant guère enclin à nous faire procureurs en poésie ou en métaphysique, les postulants à ces titres douteux ne manquant pas, nous nous contenterons de percevoir, à travers les incertitudes maurrassiennes, dissimulées sous un ton péremptoire, le beau signe de la vérité qui nous est ainsi adressé. Cette vérité est la connaissance de nos limites. Le paradoxe de cette connaissance est d'être à la fois humble et orgueilleuse. Elle est humble, car elle présume que nous sommes essentiellement redevables de ce que nous sommes à notre tradition, à notre Pays et à notre langue. Ecrivain, moins que tout autre je ne peux oublier que ma pensée circule comme une sève dans le grand arbre héraldique et étymologique de la langue française et que ma liberté est constituée par celle de mes prédécesseurs. Chaque mot dont s'empare notre pensée s'irise de ses usages révolus. Notre orgueil n'est alors que la juste mesure de notre humilité: il nous hausse, par la reconnaissance que nous éprouvons, à la dignité d'intercesseurs. Maurras ne cesse de nous redire que notre legs est à la fois fragile et précieux.  Si Maurras se fourvoie quelquefois lorsqu'il tente de définir ce qui menace, il discerne bien ce qui est menacé.

« On est bon démocrate, écrit Maurras, on se montre bon serviteur de la démocratie, dès que l'on apporte aux citoyens des raisons nouvelles de quitter la mémoire de leurs pères et de se haïr fermement. »  Maurras ne voit pas seulement que la démocratie « servira les factions, les intérêts, la ploutocratie, enfin cette cacocratie devenue maitresse de tout », il comprend aussi qu'exaltée en démagogie, la démocratie prépare un totalitarisme indiscernable à ceux qui le subissent: « La démagogie, c'est la démocratie lorsque la canaille a la fièvre; mais quand la canaille est sans fièvre, qu'au lieu d'être exaltée, elle est somnolente, torpide, son gouvernement n'est guère meilleur. Un peu moins violent peut-être ? Oui, mais plus vil, plus routinier et plus borné. » 

La décomposition du Pays en factions rivales présage cette grande uniformisation qui sera le triomphe de l'informe, du confus et du vulgaire, le mépris de la mémoire et l'obscurcissement de l'entendement humain dans une goujaterie généralisée. Maurras ne nous induit pas en erreur lorsqu'il voit dans la perpétuité dynastique un remède à la guerre de tous contre tous et une chance de subordonner le pouvoir à l'Autorité. Si nous dégageons l'œuvre de la gangue des préjugés de son temps, il nous est même permis d'y choisir ce qui n'est point frappé d'obsolescence: « Vivre proprement c'est choisir; et l'activité intellectuelle est, de toutes les activités permises à l'homme, celle qui renferme la plus grande somme de choix, et de choix de la qualité la plus raffinée. »

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Les civilisations ne sont pas plus issues du seul hasard que de la seule nécessité. Elles sont, selon la formule de Henry Montaigu, « des dispositions providentielles » que soutient l'effort humain. Cet effort est moral, esthétique et métaphysique et la moindre défaillance menace de réduire ses œuvres à néant. La civilité est un savoir qui distingue. « L'individu qui vient au monde dans une civilisation trouve incomparablement plus qu'il n'apporte. » Lorsque le sentiment contraire l'emporte, la civilisation est déchue.

Charles Maurras, s'il lui est arrivé de la pressentir, n'a pas connu l'extension planétaire de la démocratie totalitaire, avec son infatuation et sa pruderie, sa brutalité et ses leurres publicitaires. Face à ce « libéralisme » culminant en une société de contrôle secondée par l'informatique et la génétique, face à cette barbarie technologique, accordée à la soumission, peut-être eût-t-il renoncé à ses anciennes inimitiés pour nous inviter à d'autres formes de résistance. J'en vois la preuve dans ce qu'il écrivait le 8 août 1927 dans les colonnes de l'Action française, à propos de l'exécution des anarchistes Sacco et Vanzetti, après sept ans d'emprisonnement dans les geôles américaines: « L'aventure présente montre que cette race sensible et même sentimentale, profondément élégiaque, a du chemin à faire, it is a long way, oui, une longue route, pour devenir un peuple classique. Ni le progrès matériel représenté par le perfectionnement illimité du water-closed, ni la traduction puritaine de The Holy Bible dans toutes les langues du monde n'ont encore créé, là-bas, cette haute et subtile discipline du sourire et des larmes qui entre dans la définition du génie latin. »

Cette « haute et subtile discipline du sourire et des larmes », certes, nous la reconnaissons également chez Novalis, Hölderlin, Nietzsche ou Heine, mais nous n'oublions pas davantage que cette reconnaissance, nous la disons en français. De même que Léon Daudet rendit un magnifique hommage à Shakespeare, Maurras sut prolonger dans son œuvre les résonnances du Colloque entre Monos et Una d'Edgar Poe. Pourquoi être français plutôt qu'autre chose ? La réponse est dans le Colloque qui se poursuit entre les vivants et les morts, entre les prochains et les lointains. Que ce Colloque se poursuive, d'âme en âme, c'est là toute la raison d'être de la tradition, et de la traduction, dont surent si bien s'entretenir Pierre Boutang et Georges Steiner.

Que retenir de l'œuvre de Charles Maurras ? Peut-être cette obstination à défendre les limites où l'universel se recueille. « Ai-je découvert plusieurs choses ? Je ne suis sûr que d'une, mais de conséquence assez grave: car de ce long Colloque avec tous les esprits du regret, du désir et de l'espérance qui forment le Chœur de nos Morts, il ressortait avec clarté que l'humaine aventure ramenait indéfiniment sous mes yeux la même vérité sous les formes les plus diverses. » Cette vérité, pour Charles Maurras, fut celle des « métamorphoses de l'amitié et de l'amour » de ses Maîtres platoniciens. La véritable leçon de ces Maîtres, à qui sait les entendre, n'est point dans l'abstraction, mais dans la métamorphose. La phrase, ou, plus exactement, le phrasé maurrassien, dans ses périodes les mieux inspirées, s'entrelace à ce mouvement d'inépuisable diversité. Ce sont « de rapides alternances de lune et de soleil, or liquide, argent vif, qui me réchauffaient le cœur, me déliaient l'esprit, et, d'un seul coup, m'ouvraient la conscience et la mémoire toutes grandes. »  L'espace à défendre est celui où cette extase est possible, où ni la conscience, ni la mémoire ne sont obscurcies ou avilies.

Luc-Olivier d’Algange

Lessons from the Collapse of Catholicism in France

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The Postwar Triumph of Social Liberalism
Lessons from the Collapse of Catholicism in France

Ex: https://www.unz.com

Jérôme Fourquet’s The French Archipelago provides a kind of dynamic radioscopy of the French nation as she has developed in recent decades. The picture, as detailed in my review of the book, is one of the fading away of the old sociological left and right, leaving behind a fragmented subcultural and political landscape, divided in multiple ways along educational/economic, ethnic, and religious lines.

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As part of this, Fourquet meticulously documents the decline of Catholicism and the triumph socially liberal values in postwar France. The pollster identifies a number of patterns which are instructive both for France and other Western nations, which are virtually all experiencing similar changes.

The decline of Catholicism in France is overwhelming and apparent in innumerable areas:

  • Baptism: once overwhelming, down to around 30% of newborns in 2015 (p. 25)
  • Regular mass-going: from 35% in 1961 to 6% today.
  • Divorce: taboo until the 1960s, then steadily rising.
  • Marriage: once a “hegemonic social norm,” declining since the 1973 Oil Shock (p. 37). Out-of-wedlock births have steadily risen from 5.9% in 1965 to 59.9% in 2017. A caveat: this figure is not synonymous with broken homes and single mothers, as many unwed couples live together, typically within a civil union (PACS, p. 42).
  • Abortion: 48% of French supported in 1974 (moreso among the young), with hegemonic 75% support across generations in 2014 (p. 44).
  • Gay marriage: steady support of over 60%, though only around half of French support adoption by gay couples, with some fluctuation (p. 48). Older people’s opinion on the matter is rapidly converging with the young, with little class divide.
  • Gay children: There is a marked male-female divide on the acceptance of homosexuality among one’s children. In 2000-03, two thirds of women said they would be perfectly happy with their child being gay, but only half of men said the same (p. 52).
  • Medically-assisted procreation: half of French support allowing lesbians and single mothers to conceive children through in vitro fertilization, with the mention that “fatherless children” would be born. Two thirds of young people support the measure (p. 55).

Catholicism’s decline to marginality and even oblivion in France is evident from the number of Catholic priests. In 1950, there were about as many priests and monks in France as during the French Revolution in 1789 (around 170,000, bearing in mind the general population had more than doubled). Today, they number only 51,500 and the authors predict that Catholic parish priests will be a virtually extinct breed within 30 years (p. 28).

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Number of Catholic diocesan priests in France

At the end of the nineteenth and in the early twentieth centuries, France provided three quarters of the Catholic missionaries proselytizing in Africa and Asia. Today, in a dramatic reversal, the bulk of new Catholic priests comes from the Third World. Some African prelates, such as Cardinal Robert Sarah, have themselves expressed grave alarm at Europe’s godlessness, infertility and invasion by Muslim immigration.

Catholicism has gone from forming the core of one of France’s two primary subcultures to merely one subculture for the 6-12% of French who remain practicing Catholics (6% being the ones who go to mass, 12% those who claim to be practicing). Even these have embraced many aspects of social liberalism (e.g. acceptance of sex before marriage). Practicing Catholics tend to be older than the general population.

Fourquet also documents other social changes. Only Muslims and practicing Catholics still prefer the traditional funerary practice of burial, with a majority of French now wishing to be incinerated after death (p. 57). Fourquet links this to the fact that most people no longer live in their old villages near to their ancestors’ graves and thus no longer feel the importance of lineage.

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Tattooing used to be a very marginal practice (sailors, soldiers . . .) but has steadily risen and now stabilized, with a quarter of young people having tattoos (p. 59). Tattoos and the adoption of rare names represent “a major phenomenon of today’s societies: mass narcissism” (60). There has also been a steady growth in the number of young people who have engaged in oral sex.

The attitude of the French towards animals is also changing. In the mold of the Old Testament, the French used to consider animals as essentially humans’ slaves, to be used however they saw fit. Today, two thirds of French oppose the use of circus animals or the stuffing of geese to make famous French delicacy of foie gras. “Anti-specism” is a new fashion among academics and talking heads.

The evolutionary meaning of traditional culture

Many see in the decline of Catholic practice and customs a triumph over the irrational superstitions inherited from the ignorant past. Even a secularist should ask however: How did these values come to predominate and what do they represent?

In The Descent of Man, Charles Darwin himself had stressed that traditional cultures tend in a crude and primitive way to be guided by what is good for the community: “The judgment of the community will generally be guided by some rude experience of what is best in the long run for all the members; but this judgment will not rarely err from ignorance and weak powers of reasonings.”

Many traditional cultures, including those of the West, emphasize patriarchy, the specialization of gender norms, child-rearing, and familial responsibilities. It’s easy to conceive how nations and families adhering to such norms would naturally outcompete those who did not.[1] This is especially so if we recall the conditions of premodern life: a fairly high fatality risk for pregnant mothers, high infant mortality, and constant struggle – undertaken especially by men – in the physical and social world to secure the one’s security and livelihood.

After the Second World War, the emergence of an affluent society meant that the egalitarian and individualist tendencies of liberalism, which had always been present since at least the eighteenth century, would dramatically radicalize and upturn the social order.

Human beings have always chafed against the apparently, and often actually, arbitrary rigors and constraints of their particular culture. As the sophist Hippias is supposed to have said some 2400 years ago: “I regard you all as relatives and family and fellow citizens – by nature, not by custom. For by nature like is akin to like, but convention is a tyrant over mankind and often constrains people to act contrary to nature” (Plato, Protagoras, 337c-d).

Put simply, young people increasingly could no longer accept the traditional familial and religious constraints of the past and no other coherent value system could rise to replace them – besides, precisely, an ethos of individual entitlement. What’s more rising prosperity and the welfare state actually meant that people could, more and more, get by materially with looser family ties. The father and husband’s economic responsibilities to the household were increasingly substituted by the corporation and the State.

Patterns of cultural change: deep generational shifts, not events

Fourquet identifies a recurring pattern to these trends: the new values first emerge among French youth and the secularizing geographical core (the greater Parisian basin in particular), then gradually spread to the whole population and territory. He does not discuss whether the media and educational systems shape these youthful attitudes, or whether these arise more spontaneously.

It is easy to underestimate the scale and speed of social changes because of a generational lag effect: even as the youth overwhelmingly adopt a new practice, one may have the impression the country has not changed much because the older generations representing the bulk of the population have not adopted them. The effect has gotten more marked as the French population has aged, the average now being over 41 years old.

When the population is evenly split on a new social practice, Fourquet describes this as like a chemical “unstable equilibrium” which can rapidly shift as the old generation dies out and the new norm becomes hegemonic. Indeed, eventually the old adopt the new norms, sometimes even before dying out. All these trends remind us of the importance of the young, as against the peculiar obsessions and taboos of older generations.

On all these issues, Fourquet shows that events tend to have a marginal impact on the overall trend. Neither the infamous May ’68 protests nor Pope Paul VI’s July 1968 encyclical Humanae vitae recalling of the ban on contraception seem to have had much impact. The decline of mass attendance did see a bump when it became no longer mandatory to attend systematically to receive communion, but this was only an accelerant.

France’s spectacular 2012 anti-gay-marriage protests, with hundreds of thousands of people marching across the country, may have a served as a moment of organization and consolidation for French conservatism, but appears to have had little impact on opinion. There appears to be a fait accompli effect whereby a portion of population switches to supporting a measure once it is passed into law.

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French public support for gay marriage (in blue) and adoption by gay couples (in red)

The appeal of liberal nihilism

The basic human drive beneath these changes seems quite straightforward: a rejection of traditional constraints in favor of new norms concerned primarily with maximizing personal choice and economic security.

It is unclear what are the limits, if any, to the disintegration of traditional norms, roles, and identities. The French have disconnected sex from procreation (contraceptives, abortion), mother-father complementarity in parenting (divorce, gay marriage), and the idea of the individual as part of a lasting family, lineage, or nation.

Fourquet highlights as an example of the reigning moral relativism the comments of Jean-François Delfraissy, President of the National Consultative Council on Ethics (CCNE), who said in 2018 that “The refusal to establish a framework or to give reference points is seen at all levels of society,” that “everyone has their own vision of ethics,” and that he did know what “good and evil” are (p. 56). Ultimately for Fourquet, what matters is demographics: “You [the losing side of culture wars] are philosophically wrong because you are sociologically and demographically in the minority” (p. 64).

The biotechnologies of enhancement . . . and disintegration

We can go much further on the road of identitarian disintegration. Will the youth accept transgenderism – that is to say the rejection of biological sex as such, letting people “choose” their sex, whatever their chromosomes or genitalia, through genital self-mutilation and hormonal manipulation? There is currently little pushback across the West, with the partial exception of the irreversible mutilation of children by transgender activists (see the recent court ruling in England requiring children under 16 to get court approval to access puberty blockers).

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With new biotechnologies, disintegration of traditional identities can go much further. Currently, enhanced reproductive techniques (procréation médicalement assistée or PMA, including notably in vitro fertilization or IVF) are only legal in France for heterosexual couples. However, there are efforts underway, which will likely be successful and widely accepted, to broaden access to PMA to single mothers and lesbian couples. After all, many ask, why shouldn’t such women be able to have children? The effect will be to have new generations of children willingly deprived of their biological father. The fatherless child may well become a normality. Such practices are already legal in France’s neighbor Belgium.

Single women and lesbians with access to IVF can of course choose from a wide variety of sperm without having to seduce the father. This is likely having eugenic and Nordicist effects as women disproportionately choose sperm from well-educated, healthy, and attractive White fathers. The demand seems to be strongest precisely where northern features are scarce. Serbian women, including Gypsies it seems, are fertilizing their eggs with Danish sperm. Indeed, Danish sperm is perhaps the most popular in the world. In multiracial Brazil, White Americans’ sperm is extraordinarily popular. Such practices further loosen the ties between fatherhood, family, and race.

Then there is the practice of surrogacy or gestation pour autrui (GPA), in which a woman carries to term another person’s embryo. Women who can’t or don’t want to face the hardships and risks of pregnancy could pay another woman to carry their child for them. Homosexual males, who obviously cannot become pregnant, could do the same. This could become a particularly profitable business in which Third-World women in particular could carry wealthy couples’ children. Pierre Bergé, the wealthy homosexual owner of the fashion label Yves Saint Laurent, once notoriously defended the marketization of surrogacy on television saying: “I am for all freedoms. Whether you rent your belly to make a child or rent your arms to work in a factory, what’s the difference? It’s the distinction which is shocking.”

Another technique is artificial gametogenesis. Scientists are learning how to create sperm or ovules from an organisms’ other cells. The most obvious application is in allowing infertile heterosexual couples to create working sperm or ovules and thus conceive. However, there are more radical possibilities: such techniques could enable you to create sperm from a woman or an ovule from a man. Lesbian couples could then have biological children as a couple as such. (Try to wrap your head around the implications for “motherhood” and “fatherhood.”)

The most promising techniques for eugenicists are embryo selection and CRISPR gene editing. The former already takes place in a certain sense: it is common practice in many countries for a woman to abort her fetus if it is found to have severe congenital defects such as Down’s syndrome. Wider embryo selection would allow parents to choose to a child with more genes predisposing to certain traits, such as intelligence or good health, without genetic modification. CRISPR could enable almost unlimited possibilities, including the creation of monstrosities.

Such biotechnologies, which are in principle neither good nor bad and anyway are probably inevitable in the long run, become dangerous in a nihilistic context like ours.

Catholic embers

Still, we should not write off traditional values yet. Fourquet also highlights another trend: the more economically backward, farmer-heavy, and religious regions of France in 1960 – especially concentrated in the western regions – are today among the most economically dynamic and socially cohesive. Demographers Hervé Le Bras and Emmanuel Todd have attributed this to what they call “Zombie Catholicism,” though it might be fairer to speak of residual Catholic traditional values. Fourquet “completely agrees with their analysis when they describe, for example, the higher educational performance and greater social cohesion reigning in the Grand Ouest as being the shadow of Catholicism, whose flame has since gone out” (p. 14).

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Percentage of farmers as a share of the active population in 1968

By contrast, the precociously dechristianized and industrialized regions of northern and eastern France are now economically depressed and culturally alienated. The Whites there often in a bad state. This may be because of the collapse of traditional values which imposed some structure on lower class Whites’ lives. This is an intriguing hypothesis. Then again, the reversal of economic fortunes between western and northeastern France may also be part of a cycle of difficult economic reconversion for regions heavily invested in now-obsolete industries.

In any case, religious minorities often have high fertility while liberal nihilists, understandably, do not. For those who see no particular importance for lineage, nation, or God, who consider that all human beings are basically equal atoms in an empty universe, raising children naturally seems a meaningless chore or, at best, a mere lifestyle choice. Enhanced or modified reproduction, at this is stage, make up a very small minority of births.

In France, Catholic religiosity is not synonymous with being a hick. Rather, provincial bourgeois Catholic families are famous for being high-functioning, educated, and high-fertility, providing the cadres for the country’s anti-gay-marriage movement in past years. A friend of mine from my university days is such a Catholic, an engineer, apologist of Marshal Philippe Pétain (finding “Work, Family, Fatherland” a much more constructive slogan than “Liberty, Equality, Fraternity”), and is currently expecting his fifth child.

But how significant are high-functioning Catholics actually? This is difficult to say, as there is a lack of data. It is noteworthy that today’s practicing French Catholics are much more likely to be religious out of sincere individual zeal rather than socially conformist pressure. If we look a century or two ahead, assuming humans are still ruling the roost, it seems probable the Earth will naturally fall to believers.

Notes

[1] Of course, traditional norms are not uniformly adaptive in an evolutionary sense. In Catholic Europe, the specific expression of these norms was partially determined in a top-down fashion by the particular doctrines of the Church. Several important Catholic doctrines may be considered maladaptive or dysgenic, notably the the sacralization of fetuses (retarding the development of medical technologies), the ban on abortion, and the drive to convert all human beings to the faith regardless of ethnicity.

Noël, fête immémoriale en Europe

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Noël, fête immémoriale en Europe

Par Robert Steuckers

Article rédigé pour la revue Cultura Identità (Naples)

La sédentarisation des tribus en Europe, et ailleurs dans le monde indo-européen, implique l’émergence définitive de l’agriculture et donc l’obligation pratique de tenir compte des saisons et d’observer le rythme de l’astre solaire. Les hommes vivront dans notre continent septentrional au rythme d’une liturgie. La liturgie est de fait le fondement le plus solide de la religion : nul autre livre ne l’explique mieux que celui de David Herbert Lawrence, intitulé Apocalypse. L’année est de fait un cycle où l’on trouve un point le plus bas (et le plus froid) et un point le plus haut (le plus chaud). Ce sont les solstices : l’un, estival, annonce pourtant le déclin du soleil ; l’autre, hivernal, annonce son retour, le triomphe de la vie sur la mort de la nature, qui avait commencé avec les premiers frimas de l’automne. Le solstice d’été est une fête triste pour nos ancêtres, qui s’affairaient à rentrer les récoltes, à faire des conserves pour la saison froide. Le solstice d’hiver, en revanche, est une fête joyeuse, où l’on consomme dans la joie, où l’on offre des mets et des cadeaux, où l’on promet, à ses proches, gentillesse et affabilité.

567488175f41676bbdc9762d9f0f229a.jpgLes festivités solsticiales de l’hiver ont été célébrées depuis des temps immémoriaux : ce furent les premiers rites romains des Saturnales, qui finirent par avoir mauvaise réputation mais qui, au départ, avaient le sens de la mesure et de la tenue. Dans le Nord de l’Europe, on célèbre notamment Iduna, déesse de la jeunesse et de la fertilité, des fruits et des pommiers, qui pourra à nouveau s’épanouir grâce au retour du Soleil. Parallèlement à ces cultes d’Europe du Nord et du Sud, la période de l’Empire romain a également connu l’existence d’une fête solsticiale mithraïque, apportée sous nos latitudes par les cavaliers sarmates engagés dans les légions romaines.

Le christianisme primitif, issu de traditions sémitiques où de tels cultes avaient disparu, entendait mettre un terme aux Saturnales et, plus tard, aux rites liés au retour certain de la fertilité en Europe du Nord. La Bible ne parle jamais de « solstice », terme signifiant étymologiquement l’ « arrêt du soleil », sauf dans Josué, 10, v. 12 à 14. Yahvé arrête la course du soleil pour que les Hébreux puissent massacrer leurs ennemis les Amorites. La règle générale est donc une hostilité rabique à l’encontre des traditions païennes européennes, à l’instar de ce que manifestent aujourd’hui les témoins de Jéhovah ou les salafistes radicaux, qui aiment à perturber les festivités de Noël dans nos villes, en adoptant un comportement agressif, contraire à la mansuétude que nos traditions veulent que nous manifestons. 

L’impossibilité d’éradiquer les festivités solsticiales ou leurs rituels transposés dans la pratique des masses christianisées contraint les premiers théologiens chrétiens à la souplesse, surtout parce que le culte de Mithra, véhiculé par les légions de Rome, risquait bel et bien de les supplanter. C’est la raison pour laquelle les conciles finissent par fixer la date de la naissance du Christ au 25 décembre, date de la principale fête mithraïque. La même tolérance vaut alors pour tous les symboles utilisés par la coutume, telles les garnitures faites de feuilles de houx, de branches de sapin, etc. autant d’éléments végétaux vus comme impérissables et, par conséquent, liés à la pérennité de la vie.

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Les princes et les rois, eux aussi, n’ont jamais renoncé aux rites traditionnels immémoriaux des peuples européens, même quand ils utilisaient la puissance de l’Eglise pour consolider leur pouvoir. Le jour de Noël, ils offrent des banquets ; dansent, distribuent des aliments aux miséreux et choisissent le 25 décembre pour se faire couronner et commencer leur règne, en le plaquant sur le début d’un nouveau cycle solaire. Ainsi, Charlemagne se fait couronner Empereur le jour de Noël de l’an 800. Ces banquets, jeux, danses et saynètes seront vus d’un mauvais œil par les théologiens sourcilleux mais rien n’y fera : ils seront maintenus. Quand les saynètes étaient dans le collimateur des théologiens les plus fanatiques, elles ont été remplacées par des mises en scènes figées, faites de figurines sommaires qui donneront à terme les santons de nos crèches.

Noël est donc une christianisation des Saturnales, des rites agraires de toute l’Europe et du culte de Mithra. L’Eglise, ne pouvant éradiquer ces cultes, va plaquer sur les journées qui suivent les solstices deux fêtes de sa propre liturgie : celle de Saint Jean Baptiste (le 24 juin) et celle de Saint Jean l’Evangéliste (le 27 décembre). Le 24 juin donnait lieu, dans les campagnes, à des brèves festivités solaires, consistant souvent à lancer du haut de monticules des roues enflammées, lesquelles amorçaient donc un mouvement descendant comme le soleil qui commençait à perdre de sa vigueur. Le 27 décembre, la fête de Saint Jean d’hiver annonce la Bonne Nouvelle, comme le sont les Evangiles, dont celui du disciple préféré du Christ. L’annonce de la Bonne Nouvelle par le plus jeune des disciples du Christ est assimilée au retour victorieux du Soleil, astre invaincu, comme disaient les Romains.

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En France, récemment, le philosophe en vogue Michel Onfray, qui se pose comme non chrétien et anticlérical, a produit une excellente vidéo montrant que la religiosité populaire a toujours fait l’équation entre le Christ (plus pantocrator que souffrant) et les cultes solaires immémoriaux : les chœurs des églises reçoivent les rayons du soleil sur le maître autel le jour du solstice d’été, les coqs de métal surmontent les clochers parce que le coq est l’animal qui annonce chaque matin le lever du soleil.

Dans les pays catholiques, cette fusion des cultes agraires et christiques n’a que rarement fait problème mais, avec l’avènement de filons fanatiques lors de la Réforme, surtout dans les territoires soumis au calvinisme et aux presbytériens, les fêtes de Noël sont interdites ; ce fut le cas en Ecosse en 1583 et en Angleterre en 1642, quand les puritains de Cromwell tinrent provisoirement le haut du pavé. Sous Cromwell, les Anglais avaient l’obligation de travailler le 25 décembre. Les sectes protestantes, qui animent encore et toujours le deep state des Etats anglo-saxons, ont tout de même vaincu d’une certaine manière car les festivités de Noël se sont, depuis lors, repliées sur la sphère privée et familiale, n’ont plus eu vraiment droit de cité sur les places publiques. L’offensive généralisée des milieux protestants et salafistes, sionistes chrétiens et sectaires, contre la fête de Noël prend aujourd’hui une tournure inattendue : l’expression de leur radicalisme iconoclaste est désormais la pratique économique du néolibéralisme, qui tente de garder ouverts les supermarchés jusqu’à la dernière minute avant la veillée de Noël, tente de supprimer les fêtes du calendrier liturgique (immémorial ou chrétien). Un bel exemple de ces efforts pour détruire définitivement nos traditions les plus belles et les plus innocentes est bien, de nos jours, la France de Macron, créature des Young Leaders néolibéraux qui prennent leurs modèles et leurs ordres dans les officines du deep state aux Etats-Unis. Ce néolibéralisme macronien est couplé au voltairianisme persifleur du filon laïque et révolutionnaire à la française, qui est un avatar particulièrement pervers des volontés éradicatrices toujours à leur œuvre de destruction dans l’histoire : Notre-Dame a brûlé, pas une semaine ne se passe sans qu’une église ou une statue mariale ne soit détruite par le feu ou à coups de maillet, les crèches sont interdites par une flicaille particulièrement brutale : le travail des théologiens du Bas-Empire, des presbytériens, des puritains de Cromwell, des sans-culottes fanatiques et des djihadistes salafistes (alliés objectif du pouvoir en place) est bel et bien parachevé dans les anciennes provinces gauloises de l’Imperium Romanum.

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