Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 10 juin 2012

Terre & Peuple n°51 - "Fuir la ville?"

 

TP_n51_Copier


Le numéro 51 de Terre & Peuple Magazine est centré autour du thème ‘Fuir la ville ?

Dans son éditorial, Pierre Vial, qui relève l’intérêt et l’importance des résultats électoraux des populistes, rappelle toutefois que ce n’est pas là notre préoccupation première, laquelle est de maintenir le cap sur Thulé, pour préserver la continuité plurimillénaire de notre sang.

Xavier Eeman esquisse le portrait du mouvement politique et social Casa Pound, très actif d’abord à Rome et à présent dans toute l’Italie. Il mène une action permanente (occupation d’immeubles, logements et restaurants sociaux, clubs sportifs, concerts, etc) qui entend inventer l’avenir tout en assumant un passé dans lequel il ne se laisse pas enfermer.

Y fait pendant les confidences d’un cadre de la police judiciaire, notamment sur les règles de procédure rendues absurdes au point qu’il est persuadé que les élus qui les ont pondues pressentaient le risque de se trouver eux-même un jour en garde à vue ! Le même précise qu’il porte toujours un marteau de Thor sous son gilet pare-balles.

Robert Dragan dénonce la prestation désopilante et révélatrice, sur France Culture, de trois historiens du système qui, dans un français aussi approximatif que progressiste, ont prétendu défendre (soutenir) les lois mémorielles qui prétendent défendre (interdire) la contestation de génocides.

Pierre Vial ouvre le dossier central sur le film ‘Une hirondelle fait le printemps’, qui pose les bonnes questions quant à la décision de rompre avec le genre de vie qu’impose le système.

Jean Haudry décline, avec l’inventaire des noms de la ville chez les Indo-Européens, l’histoire de l’évolution de leur habitat, rural à l’origine et ensuite urbain.

Balmat, un ami identitaire qui a fait retour à la terre, se laisse interviewer sur les obstacles à la rupture avec la ville et sur sa faisabilité, notamment en se faisant éventuellement un devoir d’émarger tant que possible à la providence de l’Etat.

Arnaud de Robert, du MAS (Mouvement d’Action Sociale) pousse le cri de la fourmi : l’électoralisme n’est qu’une de nos armes. C’est en lui opposant l’Organique que nous avons à attaquer l’ennemi à sa racine, dans ses valeurs relatives (peurs, individualisme, consumérisme, désinformation, soumission, et). C’est par une organisation en réseau, dans laquelle Terre & Peuple incarne le pôle culturel, que nous avons à développer en synergies parallèles des actions sociales, économiques alternatives, sportives, artistiques, dans la discipline, la joie et la détermination. Il cite l’article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme : ‘Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.’

Pour Yvan Lajeanne, la ville constitue, en cas d ‘effondrement économique, un piège à rats. Il remarque qu’il y a en France mille communes de moins de cinquante habitants.

Robert Dragan note que 90% des Français vivent en EDU (espaces à dominante urbaine), lieux d’échanges des ‘aires de polarisation rurales’.  L’agriculture représente moins de 3% de la population active. Les Français moyens s’évadent vers les grandes banlieues, mais un cadre supérieur ne peut pas survivre loin d’une métropole. Une opération de répartition spatiale des allogènes vise à les essaimer dans les campagnes. On doit relever une ‘diagonale du vide’, des Ardennes au Massif central.

Claude Perrin décortique, dans le sillage de Gustave Le Bon (‘La psychologie des foules’) et de Konrad Lorenz (‘L’agression’), les lois de l’unité mentale des foules et les risques de leur brutalité. Dans les observations du phénomène, il avertit contre la manipulation des statistiques.

Pierre Vial retrace l’histoire, depuis les temps préhistoriques, de la ville, lieu sacré de regroupement privilégié où se retrouver périodiquement, dont les hameaux néolithiques ne sont que la préfiguration. Dans l’Egypte antique, le même hiéroglyphe désigne la mère, la maison ou la ville. Toutefois, si le village invitait à perpétuer la tradition, la cité incite à l’innovation. Redoute défensive et agglutination de réserves humaines mobilisables, la cité se doit d’être un lieu d’ordre juridique souverain. Dans l’orient antique, cette nécessité débouchera sur le schéma totalitaire et l’obsession monothéiste. La cité grecque, au contraire, peuplée de citoyens et non de sujets, est toute autre. Le Grec a inventé la liberté : l’ordre n’est pour lui qu’une application du Beau et du Bien, par la conciliation des forces dionysiaques et apolliniennes. Cet ordre ne peut se fonder durablement que sur l’homogénéité ethnique, Aristote le souligne : l’hétérogénéité est facteur de sédition. Rome, qui en est un bon exemple, ne sera plus dans Rome dès lors que l’édit de Caracalla fera de n’importe qui un Romain. Les villes du moyen âge, sièges d’abord de l’autorité (de l’évêque et du comte) vont s’enrichir et s’affranchir (édifier des beffrois), voire s’associer (la Hanse), s’ériger en républiques, attirer les surplus démographiques des campagnes. Le XIXe siècle industriel va accentuer l’exode rural et l’exploitation capitaliste va rendre la ville révolutionnaire (la Commune).

Yvan Lajeannne, sans prophétiser la ‘Pétrocalypse’, note que l’agriculture industrielle utilise dix calories énergétiques pour fabriquer une calorie alimentaire. Au niveau actuel, il nous reste 40 années de pétrole (à consommation constante). Le sevrage va être douloureux et les tensions ont déjà commencé.

Alain Cagnat épingle, à propos de la Hongrie et de son premier ministre Viktor Orban, l’hostilité agressive de l’Union européenne à l’égard des peuples européens. Ont eu à la subir les Danois, les Français, les Néerlandais, les Irlandais, les Autrichiens. Hystériques, les bonnes âmes démocratiques réclament à présent des sanctions contre la Hongrie, coupable d’avoir abandonné sa dénomination ‘République de Hongrie’ et d’inscrire dans sa constitution « Dieu bénisse le peuple hongrois. » Et d’étendre aux crimes communistes l’imprescriptibilité d’application aux crimes nazis. Et de considérer l’embryon comme un être humain. Et de réserver le mariage aux couples mixtes. Et de reconnaître le droit de vote aux Hongrois de l’étranger (des minorités dans certains pays limitrophes). Enfin, bouquet final, de déprivatiser la banque centrale et d’imposer une taxe de crise aux banques (à 80% étrangères). Si l’Union européenne n’aime pas Orban, les Hongrois l’aiment : ils étaient plus de cent mille à lui manifester leur soutien.

Le même Alain Cagnat dénonce la pratique déloyale des puritains anglo-saxons, qui diabolisent leurs concurrents pour se justifier moralement, au nom d’une prétendue mission messianique, de les anéantir ensuite par les armes.  La première guerre mondiale a ainsi permis aux puissances libérales de liquider les empires centraux réactionnaires, au moment où ceux-ci étaient en passe de devenir des challengers économiques et navals encombrants. Bien plus qu’à éradiquer la peste brune, la deuxième guerre mondiale a servi à empêcher la constitution d’un bloc continental. En trente ans, l’alliance a assujetti l’Europe et n’a plus qu’un adversaire : l’URSS. Au nom de la liberté, celle-ci sera mise à mort par épuisement dans une course aux armements et à l’espace. Dans le monde unipolaire qui fait suite, le Mal qui requiert le feu du ciel a d’abord été l’Irak et sa menace de destructions massives, avant d’être le terrorisme global de l’islamisme incarné par le spectre fantastique de Ben Laden. Dans l’apparente stratégie du chaos qui nous place à la veille de la troisième guerre mondiale, la modération est clairement le fait de l’Iran, de la Russie et de la Chine.

Ce numéro 51 se referme sur le large éventail des recensions des livres et périodiques qu’a lus Pierre Vial durant ce trimestre : une moisson de très riches heures.

 

Volte-face de la Turquie sur la Syrie ?

La Turquie négocie un virage diplomatique dans la crise syrienne. Elle y est bien forcée par une contestation interne grandissante de cette prise de position alignée sur celle des USA. Mais quel voisin la croira dorénavant? L'Empire ottoman avorté?

Volte-face de la Turquie sur la Syrie ?

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Des indications de plus en plus précises montrent que la Turquie serait en train de réviser radicalement sa stratégie et sa politique dans la crise syrienne, vieilles de 14 mois, mises sur la même ligne que le bloc BAO. Déjà, au début mai 2012, le 7 mai 2012, M K Bhadrakumar jugeait qu’il y avait des signes convaincants de l’évolution de la Turquie…

«What gives cautious optimism is also that Turkey has been “retreating”. Notably, FM Ahmet Davitoglu has retracted from his rhetoric. He probably sensed that he crossed a red line and there has been adverse reaction in the Arab world, which is historically very sensitive about the Ottoman legacy. Besides, within Turkey itself, the government’s Syria policy has come under heavy fire. A Turkish intervention in Syria can be safely ruled out in the absence of a national consensus within Turkey.»

Le 3 juin 2012, une analyse de DEBKAFiles tend à confirmer cette évolution turque. Elle confirme par ailleurs, plus précisément, une sensation ressentie durant la semaine qui a suivi le massacre de Houla, où la Turquie s’est montrée extrêmement discrète, voire dispensatrice d’un silence assourdissant. Dans le concert humanitariste général des “Amis de la Syrie”, dont elle était un des membres les plus actifs (jusqu’à accueillir le club en mars à Istanboul), la discrétion de la Turquie a constitué un évènement remarquable… DEBKAFiles écrit :

«…In an astonishing about face, Turkey has just turned away from its 14-month support for the anti-Assad revolt alongside the West and made common cause with Russia, i.e. Bashar Assad. […]

»Washington, London and Paris began rushing forward contingency plans for this eventuality upon discovering that Ankara had secretly notified leaders of the rebel Free Syrian Army Thursday, May 31 that it had withdrawn permission for them to launch operations against the Assad regime from Turkish soil. It was then realized that Turkish Prime Minister Tayyip Erdogan and his Foreign Minister Ahmet Davutoglu had stabbed Western-Arab Syrian policy in the back and moved over to help prop Assad up at the very moment his regime was on the point of buckling under international after-shocks from the systematic massacres of his own people.

»That day, Erdogan’s betrayal was confirmed when Davutoglu announced over Turkish NTV: “We have never advised either the Syrian National Council or the Syrian administration to conduct an armed fight, and we will never do so.” He added: “The Syrian people will be the driving force that eventually topples the Syrian regime. Assad will leave as a result of the people’s will.” This was precisely the view voiced this week by Russian President Vladimir Putin, when he spoke out against violent rebellion, military intervention and sanctions to topple the Syrian ruler.

»For the time being, the pro-Assad Moscow-Tehran front, bolstered now by Ankara, has got the better of Western and Arab policies for Syria…»

Avant le texte cité plus haut, le 30 avril 2012, le même M K Bhadrakumar, lors d’un séjour en Turquie, appréciait sévèrement la position turque dans la crise syrienne, jugeant catastrophique pour ce pays de “suivre la voie des USA”, et s’interrogeant sur les choix d’Erdogan («Isn’t Turkey following the footsteps of the US — getting bogged down in quagmires some place else where angels fear to tread, and somewhere along the line losing the plot? I feel sorry for this country and its gifted people. When things have been going so brilliantly well, Erdogan has lost his way.»). La surprenante et assez incompréhensible politique syrienne de la Turquie depuis le printemps 2011 (expliquée par certains, et à notre sens d’une façon très acceptable, par des traits de caractère et d’humeur des deux principaux dirigeants turcs, Erdogan et Davutoglu , – voir le 29 février 2012) serait ainsi en train de changer et l’on pourrait à nouveau applaudir à la politique de ce pays, – parce qu’Erdogan aurait “retrouvé sa voie” un instant égaré.

DEBKAFiles parle de “la trahison d’Erdogan”, ce qui est un bon signe d’une certaine assurance qu’on pourrait avoir de la réalité de ce tournant. Il y a eu, ces derniers jours, un regain de déclarations officielles turques fortement en faveur de l’Iran (voir PressTV.com, le 31 mai 2012), et ceci va évidemment avec cela.

Dans tous les cas, on observera le caractère de volatilité extrême de la crise syrienne, avec l’apparente affirmation de “lignes” très affirmées (pro ou anti Assad), mais plutôt comme éléments de communication. Du point de vue de la politique suivie, il existe une réelle fluctuation pour la plupart des pays dont la politique n’est pas fondée sur des choix politiques clairs et explicitées par des arguments convaincants, cela montrant qu’il n’y a pas non plus de leadership politique impératif (notamment, rien de ce point de vue, pour le parti anti-Assad de la part des USA) mais des décisions suivant les perceptions générales, les intérêts, les humeurs et les influences temporaires, et les réactions des uns et des autres vis-à-vis de la pression constante et très puissante du Système. Cela rend compte de la manufacture particulière de la crise syrienne, où les facteurs d’idéologies de communication (humanitarisme, libéralisme interventionniste) et d’artificialité de certains groupes (nombre de groupes “rebelles” formés de toutes pièces, sans racines intérieures) tiennent une place très spécifique, où le caractère politique principal est la création du désordre et l’opposition aux principes structurants. Au reste, il s’agit bien d’une situation très caractéristique, d’une époque évidemment “crisique”, faite quasi exclusivement de crises diverses, où domine la dynamique d’autodestruction du Système.

samedi, 09 juin 2012

L'Iran et l'Algérie, cibles de Washington et Ryad

L'Iran et l'Algérie, cibles de Washington et Ryad

Manoeuvres presque ouvertes de l'impérialisme américain et wahhabite


Michel Lhomme
Ex: http://mbm.hautetfort.com/

 
Les pays du Golfe avouent ouvertement souhaiter la création d’une alliance géopolitique autonome incluant au départ deux ou trois pays, dont l’Arabie Saoudite et le Bahreïn. Pourquoi cette soudaine précipitation? Les dirigeants du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG), qui comprend l’Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, le Qatar, les Emirats arabes unis et le sultanat d’Oman, ne cachent pas leur inquiétude face aux ambitions régionales de l’Iran. Le Bahreïn, dirigé par la dynastie sunnite Al Khalifa, est, en particulier, le théâtre, depuis le début du « printemps arabe », d’une contestation de la majorité chiite, soutenue en sous-main par l’Iran, qui a des vues sur le territoire insulaire.
 
Un destin commun ?
 
Par ailleurs, le Qatar, l’Arabie saoudite mais aussi les Frères Musulmans d’Egypte, semblent déterminés à faire chuter l’Algérie. Anna Marie Lisa, présidente honoraire du Sénat belge, accuse ouvertement l'Arabie Saoudite «d’œuvrer à déstabiliser volontairement les frontières sud de l'Algérie », à travers notamment, le financement des salafistes et de groupes djihadistes. Pour l’Arabie saoudite, l'Algérie devra payer, tôt ou tard, pour avoir combattu le terrorisme durant les années 1990. Ceci se produit au moment où de l'argent, provenant de paiements de rançons d’otages européens et des spoliations en Libye arrivent, de la façon la plus illégale qui soit, aux terroristes sévissant dans la région, et plus particulièrement au Nord du Mali, devenu indépendant. En tout cas, cette déclaration confirme qu’il y a bien (ce que nous vous disons ici depuis plusieurs mois déjà: affaire libyenne etc) une déstabilisation en cours de l’Algérie, entretenue par des bailleurs de fonds saoudiens.
 
Eric Denussy, directeur du Centre français de recherches sur le terrorisme, et ancien officier des services secrets, a tiré récemment la sonnette d'alarme : «La situation est très grave. L'Algérie est considérée par le Qatar et l'Arabie Saoudite, et par l'alliance entre les USA et les Frères musulmans, comme le domino du « printemps arabe » qui n'est pas tombé et qui doit tomber, coûte que coûte». L'Otan et les Américains nul doute participent en secret à cette démarche de vouloir reconfigurer le Maghreb et le Machrek, ainsi que le Sahel, par terrorisme interposé et mercenaires richement payés. D’ailleurs, certains pays auraient largué des armes, profitant aux terroristes du GIA, devenu GSPC puis AQMI, après que les terroristes eurent été défaits en Algérie et qu’ils eussent fuient vers le Sud. Pour l’instant, après des législatives sans fraude véritable, l'Algérie, qui se sent menacée, tient bon et n'a pas chuté, malgré toutes ces tentatives de déstabilisation, y compris du côté marocain (le problème du Polisario évoqué au Conseil Européen).
 
Mais au Mali, la crise s’obscurcit et il est un peu difficile d’y voir vraiment clair. La moitié septentrionale de son territoire est toujours sous le contrôle de rebelles touareg, d’islamistes armés et de divers groupes criminels. Un nouveau groupe armé, dénommé Front de Libération Nationale de l’AZAWAD (FLNA), qui revendique 500 éléments, avait annoncé, le 8 avril, sa création dans le Nord-Est du pays. Il se proclame indépendant du groupe islamiste Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghali qui a participé aux accords d’Alger de 2006 entre Bamako, la rébellion touarègue et le Mouvement National de Libération de l’AZAWAD (MNLA).
 
 
Cette nouvelle formation se présente comme un mouvement laïc et explique sa création par l’abandon” de la région par l’Etat malien depuis des années. Il aurait pour objectif la libération de l’AZAWAD, l’instauration d’un climat de confiance entre ses communautés, la sécurisation des personnes et des biens et l’instauration d’un cadre de dialogue pour une paix durable” dans la région, dont le FLNA ne définit pas les limites géographiques et qui, par voie de conséquence, pourraient inclure des territoires algériens et nigériens !
 
Aux côtés de tous ces mouvements touaregs, religieux ou laïcs, du Nord Mali, on retrouve, bien entendu, des éléments du Polisario et ceux de l’AQMI, dont un des chefs, Mokhtar Belmokhtar, vient justement de refaire surface à Gao, avec ses partisans, à la faveur des enlèvements de sept diplomates algériens. Un autre groupe, et pas des moindres, a également signalé sa présence à Gao. Il s’agit du mouvement islamiste nigérian Boko Haram, mouvement violent et extrêmement puritain, très anti-chrétien et dont au moins une centaine d’éléments ont été signalés récemment au Nord du Mali. Par ailleurs, l’exécutif MNLA aurait proposé à l’Algérie son aide pour la libération des diplomates enlevés et son leader, Bilel Ag Cherif, aurait décidé d’enquêter sur les circonstances de ces enlèvements.
 
Face à cette nouvelle donne, les Algériens ont fermé leurs frontières avec le Mali. Mais une telle décision, aussi ferme soit-elle, reste toujours problématique dans cette région : parler de « fermeture des frontières » dans une zone de nomades, cela-t-il encore un sens ? Est-ce qu’elles ont jamais existé, d’ailleurs ? N’est-ce pas comme si on voulait arrêter le vent du sud de souffler ? C’est bien connu, les terroristes d’AQMI et les narcotrafiquants passent par les postes frontières et présentent leurs papiers aux douaniers, aux gardes frontières et aux militaires algériens qui grouillent dans le secteur sans pour cela être forcément inquiétés. Les dollars circulent.
 
L'Algérie prise au piège?
 
C’est pourquoi, à moins de construire un mur sur tout le parcours de cette frontière de plus de 1200 kms, il est réellement impossible de fermer cette passoire, où immigrants, terroristes et contrebandiers se faufilent comme bon leur semble. Le Sud algérien paraît donc bel et bien le ventre mou du pays dans lequel circulent des terroristes d’AQMI et des contrebandiers mais aussi des déstabilisateurs étrangers, payés par les Etats du Golfe.
 
Le ministère algérien de la Défense a annoncé avoir déployé des avions de transport militaires et des hélicoptères aux bases de l’extrême sud et a mis en état d’alerte maximum 3 000 hommes des forces spéciales de l’armée et des unités militaires de la sixième, troisième et quatrième région militaire, notamment dans les wilayas de Tamanrasset, Ghardaïa, Biskra, Bechar et Adrar. Certains se demandent, comme de faux naïfs : pourquoi l’Algérie n'avait pas, plus tôt, lutté contre AQMI et la criminalité transnationale ?
 
Pour l’AQMI, il était, sans doute pour elle plus judicieux de refiler le bébé au Mali (consolidation d’un glacis protecteur) et quant à la drogue venue de Guinée-Bissau, elle rapporte forcément beaucoup au passage. N’oublions pas que toutes les productions du pays (l’agriculture étant moribonde) se concentrent actuellement au Sud, au Sahara où se retrouvent toutes les richesses du pays (hydrocarbures, or, fer).
 
En conclusion, s’il est possible d’émettre l’hypothèse que l’enlèvement des diplomates algériens, la proclamation de l’indépendance de l’AZAWAD par un groupe proche d’Alger et la présence d’AQMI et autres groupes islamiques radicaux sont, directement ou indirectement, liés à l’Algérie, la grande puissance régionale du coin, il est indéniable que sur le terrain, l’opération malienne n’est pas seulement une opération montée de toutes pièces par les autorités militaro-civiles algériennes pour redorer leur blason à l’approche des élections législatives en Algérie.
 
Dans ce pullulement de groupes militarisés divers, la situation sur le terrain est bien trop confuse pour ne pas déceler aussi la rivalité de courants servant d’autres intérêts, comme ceux des monarchies du Golfe ou de l’OTAN, dans la perspective d’une déstabilisation cruciale de l’Algérie ou encore, discrètement, des intérêts chinois, dans la perspective d’un contrôle par Pékin du Niger tant convoité.
 
En tout cas, la seule chose assurée, c’est que, en dehors du coup d’Etat qui a ébranlé le pouvoir légitime au Mali, tous les événements qui secouent aujourd’hui le Nord de ce pays sahélien ne sont que la conséquence trouble d’un jeu de domino dangereux engagé par l’Otan, l’Occident et les pays du Golfe dans la région (Tunisie, Lybie, Egypte). En voulant déstabiliser demain l’Algérie, c’est le Maghreb, en tant que bloc institutionnel qui serait alors géopolitiquement menacé en tant que tel. La démarche algérienne pour contrer le terrorisme au Sahel aurait besoin, à la lumière du drame malien, d’une profonde mise à jour de ses tenants et aboutissants, voire même peut-être d’une petite aide de l'ex-mère patrie. Paris ne peut, sans conséquences directes, laisser tomber aujourd’hui Alger.

vendredi, 08 juin 2012

Sezession, Heft 48, Juni 2012

Sezession

Aktuelle Druckausgabe (10 €)

Heft 48, Juni 2012

 Sez481 121x200 Aktuelle Druckausgabe (10 €): Heft 48, Juni 2012 Abonnement der Sezession

 

Editorial

Kolumnen

Bild und Text

Uniform oder Kostüm?
Arthur East

Grundlagen

Masse und Macht – über Elias Canetti
Martin Lichtmesz

Soft power – sanfte, flexible, subtile Macht
Karlheinz Weißmann

Handlungsanleitung für Putschisten
Manfred Kleine-Hartlage

Verfassungsputsch –
Umsetzung und Finte
Martin Lichtmesz

Die Macht des Geistes
Erik Lehnert

Thesen zur Skandalokratie
Felix Menzel

Machterhalt –
Einsichtselite nach dem letzten Krieg
Thorsten Hinz

Machtfragen – eine Sammlung
Erik Lehnert/Karlheinz Weißmann

Debatte

Günther Grass – ein Machtdiskurs
Günter Scholdt

Bücher

Briefe aus feindlicher Nähe –
neue Schmittiana
Siegfried Gerlich

Rezensionen

Vermischtes

Briefe

00:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, allemagne, nouvelle droite | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Nietzsche vu par Guillaume Faye

Réponses de Guillaume Faye au questionnaire de la Nietzsche académie. Guillaume Faye, ecrivain engagé, ancien membre du GRECE, ancienne figure de la Nouvelle droite, est l'auteur dernièrement de Mon programme aux éditions du Lore.

Ex: http://nietzscheacademie.over-blog.com/

 

- Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

- La lecture de Nietzsche a constitué la base de lancement de toutes les valeurs et idées que j’ai développées par la suite. Quand j’étais élève des Jésuites, à Paris, en classe de philosophie (1967), il se produisit quelque chose d’incroyable. Dans ce haut lieu du catholicisme, le prof de philo avait décidé de ne faire, durant toute l’année, son cours, que sur Nietzsche ! Exeunt Descartes, Kant, Hegel, Marx et les autres. Les bons pères n’osèrent rien dire, en dépit de ce bouleversement du programme. Ça m’a marqué, croyez-moi. Nietzsche, ou l’herméneutique du soupçon... C’est ainsi que, très jeune, j’ai pris mes distances avec la vision chrétienne, ou plutôt christianomorphe du monde. Et bien entendu, par la même occasion, avec l’égalitarisme et l’humanisme. Toutes les analyses que j’ai développées par la suite ont été inspirées par les intuitions de Nietzsche. Mais c’était aussi dans ma nature. Plus tard, beaucoup plus tard, récemment même, j’ai compris, qu’il fallait compléter les principes de Nietzsche par ceux d’Aristote, ce bon vieux Grec au regard apollinien, élève d’un Platon qu’il respecta mais renia. Il existe pour moi un phylum philosophique évident entre Aristote et Nietzsche : le refus de la métaphysique et de l’idéalisme ainsi que, point capital, la contestation de l’idée de divinité. Le « Dieu est mort » de Nietzsche n’est que le contrepoint de la position aristotélicienne du dieu immobile et inconscient, qui s’apparente à un principe mathématique régissant l’univers. Aristote et Nietzsche, à de très longs siècles de distance, ont été les seuls à affirmer l’absence d’un divin conscient de lui-même sans rejeter pour autant le sacré, mais ce dernier s’apparentant alors à une exaltation purement humaine reposant sur le politique ou l’art. Néanmoins, les théologiens chrétiens n’ont jamais été gênés par Aristote mais beaucoup plus par Nietzsche. Pourquoi ? Parce qu’Aristote était pré-chrétien et ne pouvait connaître la Révélation. Tandis que Nietzsche, en s’attaquant au christianisme, savait parfaitement ce qu’il faisait. Néanmoins, l’argument du christianisme contre cet athéisme de fait est imparable et mériterait un bon débat philosophique : la foi relève d’un autre domaine que les réflexions des philosophes et demeure un mystère. Je me souviens, quand j’étais chez les Jésuites, de débats passionnants entre mon prof de philo athée, nietzschéen, et les bons Père (ses employeurs) narquois et tolérants, sûrs d’eux-mêmes.

     

- Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

- Le premier que j’ai lu fut Le Gai Savoir. Ce fut un choc. Et puis, tous après, évidemment, notamment Par-delà le bien et le mal où Nietzsche bouleverse les règles morales manichéennes issues du socratisme et du christianisme. L’Antéchrist, quant à lui, il faut le savoir, a inspiré tout le discours anti-chrétien du néo-paganisme de droite, dont j’ai évidemment largement participé. Mais on doit noter que Nietzsche, d’éducation luthérienne, s’est révolté contre la morale chrétienne à l’état pur que représente le protestantisme allemand, mais il n’a jamais vraiment creusé la question de la religiosité et de la foi catholique et orthodoxe traditionnelles qui sont assez déconnectées de la morale chrétienne laïcisée. Curieusement le Ainsi parlait Zarathoustra ne m’a jamais enthousiasmé. Pour moi, c’est une œuvre assez confuse où Nietzsche se prend pour un prophète et un poète qu’il n’est pas. Un peu comme Voltaire qui se croyait malin en imitant les tragédies de Corneille. Voltaire, un auteur qui, par ailleurs, a pondu des idées tout à fait contraires à cette « philosophie des Lumières » que Nietzsche (trop seul) a pulvérisée.

 

- Etre nietzschéen, qu'est-ce que cela veut dire ?

- Nietzsche n’aurait pas aimé ce genre de question, lui qui ne voulait pas de disciples, encore que… (le personnage, très complexe, n’était pas exempt de vanité et de frustrations, tout comme vous et moi). Demandons plutôt : que signifie suivre les principes nietzschéens ? Cela signifie rompre avec les principes socratiques, stoïciens et chrétiens, puis modernes d’égalitarisme humain, d’anthropocentrisme, de compassion universelle, d’harmonie utopique universaliste. Cela signifie accepter le renversement possible de toutes les valeurs (Umwertung) en défaveur de l’éthique humaniste. Toute la philosophie de Nietzsche est fondée sur la logique du vivant : sélection des plus forts, reconnaissance de la puissance vitale (conservation de la lignée à tout prix) comme valeur suprême, abolition des normes dogmatiques, recherche de la grandeur historique, pensée de la politique comme esthétique, inégalitarisme radical, etc. C’est pourquoi tous les penseurs et philosophes auto-proclamés, grassement entretenus par le système, qui se proclament plus ou moins nietzschéens, sont des imposteurs. Ce qu’a bien compris l’écrivain Pierre Chassard, qui, en bon connaisseur, a dénoncé les « récupérateurs de Nietzsche ». En effet, c’est très à la mode de se dire « nietzschéen ». Très curieux de la part de publicistes dont l’idéologie, politiquement correcte et bien pensante, est parfaitement contraire à la philosophie de Friedrich Nietzsche. En réalité, les pseudo-nietzschéens ont commis une grave confusion philosophique : ils ont retenu que Nietzsche était un contestataire de l’ordre établi mais ils ont fait semblant de ne pas comprendre qu’il s’agissait de leur propre ordre : l’égalitarisme issu d’une interprétation laïcisée du christianisme. Christianomorphe de l’intérieur et de l’extérieur. Mais ils ont cru (ou fait semblant de croire) que Nietzsche était une sorte d’anarchiste, alors qu’il prônait un nouvel ordre implacable, Nietzsche n’était pas, comme ses récupérateurs, un rebelle en pantoufles, un révolté factice, mais un visionnaire révolutionnaire.

 

- Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

- Les imbéciles et les penseurs d’occasion (surtout à droite) ont toujours prétendu que les notions de droite et de gauche n’avaient aucun sens. Quelle sinistre erreur. Même si les positions pratiques de la droite et de la gauche peuvent varier, les valeurs de droite et de gauche existent bel et bien. Le nietzschéisme est à droite évidemment. Nietzsche vomissait la mentalité socialiste, la morale du troupeau. Mais ce qui ne veut pas dire que les gens d’extrême-droite soient nietzschéens, loin s’en faut. Par exemple, ils sont globalement anti-juifs, une position que Nietzsche a fustigée et jugée stupide dans nombre de ses textes et dans sa correspondance, où il se démarquait d’admirateurs antisémites qui ne l’avaient absolument pas compris. Le nietzschéisme est de droite, évidemment, et la gauche, toujours en position de prostitution intellectuelle, a tenté de neutraliser Nietzsche parce qu’elle ne pouvait pas le censurer. Pour faire bref, je dirais qu’une interprétation honnête de Nietzsche se situe du côté de la droite révolutionnaire en Europe, en prenant ce concept de droite faute de mieux (comme tout mot, il décrit imparfaitement la chose). Nietzsche, tout comme Aristote (et d’ailleurs aussi comme Platon, Kant, Hegel et bien entendu Marx – mais pas du tout Spinoza) intégrait profondément le politique dans sa pensée. Il était par exemple, par une fantastique prémonition, pour une union des nations européennes, tout comme Kant, mais dans une perspective très différente. Kant, pacifiste et universaliste, incorrigible moralisateur utopiste, voulait l’union européenne telle qu’elle existe aujourd’hui : un grand corps mou sans tête souveraine avec les droits de l’Homme pour principe supérieur. Nietzsche au contraire parlait de Grande Politique, de grand dessein pour une Europe unie. Pour l’instant, c’est la vision kantienne qui s’impose, pour notre malheur. D’autre part, le moins qu’on puisse dire, c’est que Nietzsche n’était pas un pangermaniste, un nationaliste allemand, mais plutôt un nationaliste – et patriote – européen. Ce qui était remarquable pour un homme qui vivait à une époque, la deuxième partie du XIXe siècle (« Ce stupide XIXe siècle » disait Léon Daudet) où s’exacerbaient comme un poison fatal les petits nationalismes minables intra-européens fratricides qui allaient déboucher sur cette abominable tragédie que fut 14-18 où de jeunes Européens, de 18 à 25 ans, se massacrèrent entre eux, sans savoir exactement pourquoi. Nietzsche, l’Européen, voulait tout, sauf un tel scénario. C’est pourquoi ceux qui instrumentalisèrent Nietzsche (dans les années 30) comme un idéologue du germanisme sont autant dans l’erreur que ceux qui, aujourd’hui, le présentent comme un gauchiste avant l’heure. Nietzsche était un patriote européen et il mettait le génie propre de l’âme allemande au service de cette puissance européenne dont il sentait déjà, en visionnaire, le déclin.

     

- Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

- Pas nécessairement ceux qui se réclament de Nietzsche. En réalité, il n’existe pas d’auteurs proprement “nietzschéens”. Simplement, Nietzsche et d’autres s’inscrivent dans un courant très mouvant et complexe que l’on pourrait qualifier de “rébellion contre les principes admis”.Sur ce point, j’en reste à la thèse du penseur italien Giorgio Locchi, qui fut un de mes maîtres : Nietzsche a inauguré le surhumanisme, c’est-à-dire le dépassement de l’humanisme. Je m’en tiendrai là, car je ne vais pas répéter ici ce que j’ai développé dans certains de mes livres, notamment dans Pourquoi nous combattons et dans Sexe et Dévoiement. On pourrait dire qu’il y a du ”nietzschéisme” chez un grand nombre d’auteurs ou de cinéastes, mais ce genre de propos est très superficiel. En revanche, je crois qu’il existe un lien très fort entre la philosophie de Nietzsche et celle d’Aristote, en dépit des siècles qui les séparent. Dire qu’Aristote était nietzschéen serait évidemment un gag uchronique. Mais dire que la philosophie de Nietzsche poursuit celle d’Aristote, le mauvais élève de Platon, c’est l’hypothèse que je risque. C’est la raison pour laquelle je suis à la fois aristotélicien et nietzschéen : parce que ces deux philosophes défendent l’idée fondamentale que la divinité supranaturelle doit être examinée dans sa substance. Nietzsche jette sur la divinité un regard critique de type aristotélicien. La plupart des auteurs qui se disent admirateurs de Nietzsche sont des imposteurs. Paradoxal : je fais un lien entre le darwinisme et le nietzschéisme. Ceux qui interprètent Nietzsche réellement sont accusés par les manipulateurs idéologiques de n’être pas de vrais « philosophes ». Ceux-là même qui veulent faire dire à Nietzsche, très gênant, l’inverse de ce qu’il a dit. Il faut dénoncer cette appropriation de la philosophie par une caste de mandarins, qui procèdent à une distorsion des textes des philosophes, voire à une censure. Aristote en a aussi été victime. On ne pourrait lire Nietzsche et d’autres philosophes qu’à travers une grille savante, inaccessible au commun. Mais non. Nietzsche est fort lisible, par tout homme cultivé et censé. Mais notre époque ne peut le lire qu’à travers la grille d’une censure par omission.

 

- Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

- Nietzsche a volontairement donné une définition floue du Surhomme. C’est un concept ouvert, mais néanmoins explicite. Évidemment, les intellectuels pseudo-nietzschéens se sont empressés d’affadir et de déminer ce concept, en faisant du Surhomme une sorte d’intellectuel nuageux et détaché, supérieur, méditatif, quasi-bouddhique, à l’image infatuée qu’ils veulent donner d’eux-mêmes. Bref l’inverse même de ce qu’entendait Nietzsche. Je suis partisan de ne pas interpréter les auteurs mais de les lire et, si possible, par respect, au premier degré. Nietzsche reliait évidemment le Surhomme à la notion de Volonté de Puissance (qui, elle aussi, a été manipulée et déformée). Le Surhomme est le modèle de celui qui accomplit la Volonté de Puissance, c’est-à-dire qui s’élève au dessus de la morale du troupeau (et Nietzsche visait le socialisme, doctrine grégaire) pour, avec désintéressement, imposer un nouvel ordre, avec une double dimension guerrière et souveraine, dans une visée dominatrice, douée d’un projet de puissance. L’interprétation du Surhomme comme un ”sage” suprême, un non-violent éthéré, un pré-Gandhi en sorte, est une déconstruction de la pensée de Nietzsche, de manière à la neutraliser et à l’affadir. L’intelligentsia parisienne, dont l’esprit faux est la marque de fabrique, a ce génie pervers et sophistique, soit de déformer la pensée de grands auteurs incontournables mais gênants (y compris Aristote ou Voltaire) mais aussi de s’en réclamer indument en tronquant leur pensée. Il y a deux définitions possibles du Surhomme : le surhomme mental et moral (par évolution et éducation, dépassant ses ancêtres) et le surhomme biologique. C’est très difficile de trancher puisque Nietzsche lui-même n’a utilisé cette expression que comme sorte de mythème, de flash littéraire, sans jamais la conceptualiser vraiment. Une sorte d’expression prémonitoire, qui était inspirée de l’évolutionnisme darwinien. Mais, votre question est très intéressante. L’essentiel n’est pas d’avoir une réponse “ à propos de Nietzsche ”, mais de savoir quelle voie Nietzsche, voici plus de cent ans, voulait ouvrir. Nietzsche ne pensait pas, puisqu’il était anti-humaniste et a-chrétien, que l’homme était un être fixe, mais qu’il était soumis à l’évolution, voire à l’auto-évolution (c’est le sens de la métaphore du « pont entre la Bête et le Surhomme »). En ce qui me concerne, (mais là, je m’écarte de Nietzsche et mon opinion ne possède pas une valeur immense ) j’ai interprété le surhumanisme comme une remise en question, pour des raisons en partie biologiques, de la notion même d’espèce humaine. Bref. Cette notion de Surhomme est certainement, beaucoup plus que celle de volonté de puissance, un de ces pièges mystérieux que nous a tendu Nietzsche, une des questions qu’il a posée à l’humanité future Oui, qu’est-ce que le Surhomme ? Rien que ce mot nous fait rêver et délirer. Le Surhomme n’a pas de définition puisqu’il n’est pas encore défini. Le Surhomme, c’est l’homme lui-même. Nietzsche a peut-être eu l’intuition que l’espèce humaine, du moins certaines de ses composantes supérieures (pas nécessairement l’”humanité”), pourraient accélérer et orienter l’évolution biologique. Une chose est sûre, qui écrase les pensées monothéistes fixistes en anthropocentrée : l’Homme n’est pas une essence qui échappe à l’évolution. Et puis, au concept d’Ubermensch, n’oublions jamais d’adjoindre celui de Herrenvolk... prémonitoire. D’autre part, il ne faut pas oublier les réflexions de Nietzsche sur la question des races et des inégalités anthropologiques. La captation de l’œuvre de Nietzsche par les pseudo-savants et les pseudo-collèges de philosophie (comparable à celle de la captation de l’œuvre d’Aristote) s’explique par le fait très simple suivant : Nietzsche est un trop gros poisson pour être évacué, mais beaucoup trop subversif pour ne pas être déformé et censuré.

     

- Votre citation favorite de Nietzsche ?

- « Il faut maintenant que cesse toute forme de plaisanterie ». Cela signifie, de manière prémonitoire, que les valeurs sur lesquelles sont fondées la civilisation occidentale, ne sont plus acceptables. Et que la survie repose sur un renversement ou rétablissement des valeurs vitales. Et que tout cela suppose la fin du festivisme (concept inventé par Phillipe Muray et développé par Robert Steuckers) et le retour aux choses sérieuses.

 

jeudi, 07 juin 2012

Ray Bradbury, R.I.P.

Ray Bradbury, R.I.P.

By John Morgan

Ex: http://www.counter-currents.com/  

Ray Bradbury, the writer best known for his novels The Martian Chronicles and Fahrenheit 451, as well as a hundreds of short stories, passed away on Tuesday, June 5 at the age of 91. With him we have lost not only one of America’s greatest writers, but also one of our last genuine writers.

However, I don’t use either of these words – genuine or writer – lightly. I say writer, because I most emphatically do believe that Bradbury, while certainly not one of the most “deep” or sophisticated writers of the past century, certainly came closer to capturing the Angst of our age better than just about anyone else.

I very deliberately did not call him a “science fiction writer,” either, since, as he himself once pointed out, the only one of his major works that could be accurately defined as science fiction is Fahrenheit 451, while the bulk of his work could be more accurately be described as fantasy or horror fiction, with some mainstream works, such as Dandelion Wine, included as well.

As for “genuine,” I used that word for several reasons. One is that Bradbury was part of a vanishing set of writers who learned how to write before America became a post-literate, “information” society that looked to television and, later, the Internet rather than books for entertainment and social commentary. Another is that Bradbury, by his own account, became a writer because of an innate need to write – both because he felt he had a calling for it, and because he quite literally depended on his writing for his livelihood.

I remember reading him recount how, back in 1949 when he was staying at the YMCA in New York and desperately attempting to find a publisher for his short stories about Mars, an editor at Doubleday advised him to turn the book into a novel instead, as novels tend to be more marketable than collections of stories. Bradbury then stayed up all night at the Y, adding a superstructure to his Mars stories modeled on Sherwood Anderson’s Winesburg, Ohio, and thus The Martian Chronicles was born.

That used to be the crucible in which great writers were born. Writers were made of equal parts inspiration and determination, prepared to risk everything in the hope, often bordering on insanity, that someone else would actually like what they were doing. These days in America, if someone decides he wants to be a writer, he usually ends up taking creative writing courses at a college or university, and then, if he’s really driven, he’ll continue on to graduate school and get a Master of Fine Arts degree, attending endless “workshops” where teachers of less-than-dazzling talent of their own try to teach him how to write in a style that will appeal to the editors of the prestigious literary magazines – magazines that only a few thousand people nationwide actually read, but which count for everything in the world of academic literary writing.

If he perseveres and actually manages to publish a few things, and is a bit lucky, he can then find a cozy tenure-track position at some school, teaching writing to other writing students, and giving him the leisure time to write books that will only ever be of interest to other MFA students and professors of writing, since the incestuous world of academic writing is the only world he’s ever lived in. With a few exceptions, that is the state of the field of literary writing in America today. The only living American writers I can think of off the top of my head who I would term “genuine” writers of the same caliber as Bradbury would be Cormac McCarthy, Don DeLillo, and Tito Perdue. They are a vanishing breed.

One might ask why Bradbury should matter to readers of Counter-Currents. One reason is that Bradbury was one of the few people still engaged in a process that is fast becoming a rarity – namely, the actual production of “Western culture,” rather than mere lamentation at its absence. He was very much a writer in the Western, and more specifically American, literary tradition. There is very little overt political content to his work, however, and apart from his public objections to Michael Moore stealing the name of his 2004 film, Fahrenheit 9/11, from his book without permission (a complaint which Bradbury insisted was not politically motivated), as far as I knew, he had never done anything political at all.

In looking over the coverage of Bradbury’s death in the online media, however, I came across a tribute in the National Review entitled “Ray Bradbury, a Great Conservative,” which describes how he was initially a staunch Democrat but started to become disillusioned with liberalism during Lyndon Johnson’s administration, and became more and more of a conservative after that. The article quoted Bradbury as saying in 2010, “I think our country is in need of a revolution. There is too much government today. We’ve got to remember the government should be by the people, of the people, and for the people.” That’s good to know, but I still view Bradbury as essentially an apolitical man.

For me personally, the most relevant thing in Bradbury’s work is his anti-modern spirit. This is why it’s ridiculous to try to classify him as a science fiction writer. Bradbury made his bones as a writer in the 1940s and ’50s, at a time when the vast majority of science fiction was about one-dimensional characters serving as chess pieces in a game of depicting futuristic technology or some fantastic alien world. This is the tradition into which today’s “hard” science fiction falls – stories which are more about being scientifically and technologically plausible than interesting as literature.

Bradbury was never a part of this school. If a rocket appears in a Bradbury story, it’s just a rocket – he assumes you know what one is, and leaves all the technical details to your imagination. This isn’t just laziness on his part – in truth, Bradbury saw advancing technology as a threatening thing, and in his own life he was actually a technophobe who never learned to drive and who apparently refused to fly for much of his life. In the final years of his life, to his credit, he also resisted allowing his works to be turned into e-books, claiming that American life had become too mechanized – although apparently, he changed his mind about this, since Fahrenheit 451 was released as a Kindle in 2010 (ironically enough).

The most important aspect of a Bradbury tale is the depth of feeling and passion felt by the characters, and the uncompromising demand they make to remain human in the face of technology and other popular trends of modernization. Bradbury’s best stories are about solitary men who sense that their souls are being threatened by forces driven by the massive engines of progress, and who then embark on an insane battle which they know they cannot win, but which they also know is preferable to continuing to live as one of the mindless herd.

The quintessential character of this type in Bradbury’s corpus is Guy Montag in 1953’s Fahrenheit 451. In this future America (as I recall he never states exactly when it takes place), all books have been banned for decades, television has taken on the character of what is now termed “virtual reality” and dominates most citizens’ lives, presidents are elected on the basis of their looks rather than their policies, actual communication between individuals never rises above the banal, suicide and drug addiction are rife, and personalities never develop beyond childish immaturity.

Montag is a firefighter, but now that all buildings are fireproof, their only job is to show up whenever books are discovered so that they can be promptly burned. Montag grows curious, however, and eventually starts to read some of the books, and discovers the world that has been denied to him. Once exposed to it, he can’t go back to the mindless world he knew before. He ends up conspiring to destroy the firemen, leaves his television-addicted wife, kills the Fire Chief, goes on the run, and ends up joining a small, underground sect of derelict literati in the countryside who have each committed a book to memory, so that they can preserve some of them without fear of arrest. The book ends as America is destroyed in a long-anticipated nuclear war, and Montag and his fellows begin to walk back toward the ruins of the cities, determined to use their knowledge to rebuild a genuine civilization once again.

This is incredibly radical stuff. These are Evola’s “men among the ruins,” doing their part to save something of a genuine tradition even when all seems lost, in the hope that, eventually, a new world will arise. It’s amazing that Fahrenheit 451 is often required reading in public school courses, when you think about it, even though the popular wisdom is that the book is about the “dangers of censorship” – which is rather like saying that Moby Dick is a story about a man who is chasing a whale. The world Bradbury depicts says much more about the dark side of modern life, and is much more horrifying than mere “censorship.” He is a poet for the man who stands by tradition while being at war with the modern world all around. One of my favorite passages of the book has Montag attempting to read the Book of Matthew on a commuter train, while an obnoxious commercial for toothpaste blares in the background, making it impossible to think. Such moments remain strikingly relevant and symbolic.

I’ve always been struck that George Orwell’s Nineteen-Eighty-Four is held up as the classic dystopian novel. While Nineteen-Eighty-Four has considerable merit in its own right, it is also quite obvious by comparing the two that Bradbury had a much greater understanding of the real dangers lurking in Western civilization in the mid-20th century, and of how they would end up playing out in our time. Orwell’s dystopia is about a crushing, all-powerful government that rules with an iron fist, something that seems quite dated today.

Bradbury’s dystopia really isn’t all that different from the America we now inhabit, where the soft touch of commercialization and materialism is used to enforce state power instead. It’s true that books haven’t actually been banned, although they have been rendered irrelevant.

Another classic Bradbury tale of a man rebelling against the spirit of his times is “Usher II,” which was included in The Martian Chronicles and is in part an homage to Edgar Allan Poe, Bradbury’s literary mentor. In this story, we learn that America has imposed moral laws on its citizens, and as a result, nothing deemed disturbing is permitted. A man named William Stendahl, frustrated with the lack of freedom on Earth, goes to the fledgling colony on Mars, where he builds a massive, automated haunted house based on Poe’s stories. Hearing of it, government officials named “Moral Climate Monitors” are dispatched to investigate its decency.

When they arrive, they immediately decide to have the house torn down, but Stendahl convinces them to go through the house once before passing judgment on it. He also reveals that he has had android doubles of all the officials made. As they walk through the house, the officials see the android versions of themselves being killed, one by one, in particularly gruesome fashion, as Stendahl condemns them for their efforts to sanitize the human experience. Finally, when he gets the Chief Inspector alone, Stendahl reveals that it is the real officials who have been getting killed, while the android doubles were looking on. Stendahl traps the Chief Inspector behind a wall in imitation of “The Cask of Amontillado,” and then whisks away by helicopter as the house collapses into the surrounding swamp.

Although perhaps the simplest version of his “man among the ruins” character is the one in his story “The Pedestrian” (1953), which is about life in 2053, when television has become so predominant that no one leaves their homes at night. Leonard Mead takes a walk through his city, enjoying the solitude he finds and wishing to differentiate himself from those who are forever huddled in front of their screens. Crime, we are told, has disappeared, since television keeps everyone constantly amused. He is finally stopped by a police car on his walk, and when he can’t offer any explanation for why he is walking, he is arrested and told that he will be taken to a psychiatric ward. The crowning dénouement comes when Mead is forced into the car and realizes that there are no police officers, and that it is completely automated.

From these examples, it should be clear that Bradbury nursed a hatred for the modern world that bordered on the violent, as evinced by the extreme reactions many of his characters have to it. The modern world for Bradbury, as it is for the traditionalists, is a place of soulless materialism, sterility, and stupidity divorced from anything authentic, as well as from the past.

My personal favorite since childhood among Bradbury’s rebellious characters, however, is Spender, in “And the Moon Be Still as Bright,” from The Martian Chronicles. In this story, following the disappearance of several earlier expeditions to Mars from Earth, a large and heavily-armed group of astronauts lands on Mars, only to discover that all of the Martians have recently died as a result of being exposed to chickenpox by the previous expeditions from Earth, and against which their immune systems had no defense.

Spender is enchanted by the remnants of the Martian civilization, but his colleagues are mostly contemptuous of it, breaking things and spending their time getting drunk. Spender disappears for several weeks, exploring the Martian ruins on his own, and then returns, lulling his colleagues into a false sense of security and then gunning down six of them. He flees into the hills, where he is pursued by the commander of the expedition, Captain Wilder, and a large force of armed men.

Wilder approaches Spender one last time before he attacks him, to try to talk him into surrendering. The conversation they have has always been among my favorite passages, and I think it’s worth quoting in full:

The captain considered his cigarette. “Why did you do it?”

Spender quietly laid his pistol at his feet. “Because I’ve seen that what these Martians had was just as good as anything we’ll ever hope to have. They stopped where we should have stopped a hundred years ago. I’ve walked in their cities and I know these people and I’d be glad to call them my ancestors.”

“They have a beautiful city there.” The captain nodded at one of several places.

“It’s not that alone. Yes, their cities are good. They knew how to blend art into their living. It’s always been a thing apart for Americans. Art was something you kept in the crazy son’s room upstairs. Art was something you took in Sunday doses, mixed with religion, perhaps. Well, these Martians have art and religion and everything.”

“You think they knew what it was all about, do you?”

“For my money.”

“And for that reason you started shooting people.”

“When I was a kid my folks took me to visit Mexico City. I’ll always remember the way my father acted – loud and big. And my mother didn’t like the people because they were dark and didn’t wash enough. And my sister wouldn’t talk to most of them. I was the only one really liked it. And I can see my mother and father coming to Mars and acting the same way here.

“Anything that’s strange is no good to the average American. If it doesn’t have Chicago plumbing, it’s nonsense. The thought of that! Oh God, the thought of that! And then – the war. You heard the congressional speeches before we left. If things work out they hope to establish three atomic research and atom bomb depots on Mars. That means Mars is finished; all this wonderful stuff gone. How would you feel if a Martian vomited stale liquor on the White House floor?”

The captain said nothing but listened.

Spender continued: “And then the other power interests coming up. The mineral men and the travel men. Do you remember what happened to Mexico when Cortez and his very fine good friends arrived from Spain? A whole civilization destroyed by greedy, righteous bigots. History will never forgive Cortez.”

“You haven’t acted ethically yourself today,” observed the captain.

“What could I do? Argue with you? It’s simply me against the whole crooked grinding greedy setup on Earth. They’ll be flopping their filthy atoms bombs up here, fighting for bases to have wars. Isn’t it enough they’ve ruined one planet, without ruining another; do they have to foul someone else’s manger? The simple-minded windbags. When I got up here I felt I was not only free of their so-called culture, I felt I was free of their ethics and their customs. I’m out of their frame of reference, I thought. All I have to do is kill you all off and live my own life.”

The captain nodded. “Tell me about your civilization here,” he said, waving his hand at the mountain towns.

“They knew how to live with nature and get along with nature. They didn’t try too hard to be all men and no animal. That’s the mistake we made when Darwin showed up. We embraced him and Huxley and Freud, all smiles. And then we discovered that Darwin and our religions didn’t mix. Or at least we didn’t think they did, We were fools. We tried to budge Darwin and Huxley and Freud. They wouldn’t move very well. So, like idiots, we tried knocking down religion.

“We succeeded pretty well. We lost our faith and went around wondering what life was for. If art was no more than a frustrated outflinging of desire, if religion was no more than self-delusion, what good was life? Faith had always given us answers to all things. But it all went down the drain with Freud and Darwin. We were and still are a lost people.”

“And these Martians are a found people?” inquired the captain.

“Yes. They knew how to combine science and religion so the two worked side by side, neither denying the other, each enriching the other.”

“That sounds ideal.”

 …

Spender led him over into a little Martian village built all of cool perfect marble. There were great friezes of beautiful animals, white-limbed cat things and yellow-limbed sun symbols, and statues of bull-like creatures and statues of men and women and huge fine-featured dogs.

“There’s your answer, Captain.”

“I don’t see.”

“The Martians discovered the secret of life among animals. The animal does not question life. It lives. Its very reason for living is life; it enjoys and relishes life. You see – the statuary, the animal symbols, again and again.”

“It looks pagan.”

“On the contrary, those are God symbols, symbols of life. Man had become too much man and not enough animal on Mars too. And the men of Mars realized that in order to survive they would have to forgo asking that one question any longer: Why live? Life was its own answer. Life was the propagation of more life and the living of as good a life is possible. The Martians realized that they asked the question ‘Why live at all?’ at the height of some period of war and despair, when there was no answer. But once the civilization calmed, quieted, and wars ceased, the question became senseless in a new way. Life was now good and needed no arguments.”

“It sounds as if the Martians were quite naïve.”

“Only when it paid to be naïve. They quit trying too hard to destroy everything, to humble everything. They blended religion and art and science because, at base, science is no more than an investigation of a miracle we can never explain, and art is an interpretation of that miracle. They never let science crush the aesthetic and the beautiful. It’s all simply a matter of degree. An Earth Man thinks: ‘In that picture, color does not exist, really. A scientist can prove that color is only the way the cells are placed in a certain material to reflect light. Therefore, color is not really an actual part of things I happen to see.’ A Martian, far cleverer, would say: “This is a fine picture. It came from the hand and the mind of a man inspired. Its idea and its color are from life. This thing is good.’”

There was a pause. Sitting in the afternoon sun, the captain looked curiously around at the little silent cool town.

“I’d like to live here,” he said.

“You may if you want.”

“You ask me that?”

“Will any of those men under you ever really understand all this? They’re professional cynics, and it’s too late for them. Why do you want to go back with them? So you can keep up with the Joneses? To buy a gyro just like Smith has? To listen to music with your pocketbook instead of your glands? There’s a little patio down here with a reel of Martian music in it at least fifty thousand years old. It still plays. Music you’ll never hear in your life. You could hear it. There are books. I’ve gotten on well in reading them already. You could sit and read.”

“It all sounds quite wonderful, Spender.”

“But you won’t stay?”

“No. Thanks, anyway.”

“And you certainly won’t let me stay without trouble. I’ll have to kill you all.”

“You’re optimistic.”

“I have something to fight for and live for; that makes me a better killer. I’ve got what amounts to a religion, now. It’s learning how to breathe all over again. And how to lie in the sun getting a tan, letting the sun work into you. And how to hear music and how to read a book. What does your civilization offer?”

This is the crux of the traditionalist argument in a nutshell. I would add, however, that while it can be beneficial for a Western traditionalist to look to the other traditional civilizations of old for instruction and inspiration, the past of our own civilization is just as alien to modern man as a Martian civilization would be. The real battle is not that of the “West” versus the intrusion of outside elements, because even the “West” of today is not really Western anymore. The battle of our time is, at essence, really about the traditional versus the modern. Everything else is just a manifestation of this basic struggle. And this is a war that is happening everywhere. And it begs the question: what, exactly, are we fighting for? For the traditionalist, at least, the fight must, and can only be for our souls.

Spender adopted the Breivik approach in his war for the traditional, sparking violence that had no chance of success (in the story, he is killed). We can understand the motives and frustrations that lead to such actions, but ultimately, they don’t get us anywhere. The more correct approach, however, is Montag’s – of going underground, and trying to preserve our traditions, until the moment arises when more is possible. As Evola put it, one must become one of “those who have kept watch during the long night [so that they] might greet those who will arrive with the new dawn.” I doubt whether Bradbury had ever heard of the traditionalists, but he was certainly one of them in spirit, if not in doctrine.

I’ll end a bit indulgently and mention the one time I met Bradbury face-to-face. It was in 1996, and he was on a book tour promoting his latest book (Quicker Than the Eye), and he made a stop at the Borders in Ann Arbor, which is where I was living at the time. He had been scheduled to give a reading followed by a book signing, but so many thousands of people came that the reading was abandoned and the poor man simply sat and signed books for seven hours. I got there early and only had to wait for three. When I finally got in front of him and plunked my stack of books down for him to sign, I could feel the air as if it were charged with electricity. I was standing in front of a man who had been as much a part of my childhood as my friends and relatives. Even though I must have been indistinguishable from the legions of other drooling fans to him, he was a perfect gentleman, and I was even able to engage him in conversation for a few moments. I admitted to him that, when I made my first attempts at writing as a teenager, many of my early stories were blatant imitations of his own themes and style. He just waved his hand and said, “That’s OK. All these years, I’ve just been ripping off H. G. Wells!” And he even wished me luck in my own writing career. That will always be how I’ll remember him – every bit as legendary as I had imagined he would be.

The thoughts and feelings which Bradbury’s work inspired in me as a youth have become part of the fabric that underlies my mental and emotional makeup to the point that I can’t even recognize it anymore. He helped to show me what is truly important in life, what is going wrong with the world and what needs to be done about it. Everything else I’ve done since then has just been a continuation of this crusade. There is a direct line between my reading of Bradbury’s works as a child and the urge that has led me to my present-day engagement with Arktos and Counter-Currents. I know that, whatever else happens, he will always be a part of my own being.

Thank you, Mr. Bradbury.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/06/ray-bradbury-r-i-p/

Politiquement correct, occidentalisme impérialiste et fondamentalisme sunnite

Politiquement correct, occidentalisme impérialiste et fondamentalisme sunnite

par Costanzo PREVE

I

1e05225eed30502e1f4540fba2cfd9c6_xl_5qfbhvj46zs4okgs8co4swow8_brydu4hw7fso0k00sowcc8ko4_th.jpgMa déclaration écrite que, si j’avais été Français, j’aurais voté pour Marine Le Pen au premier tour, et Hollande contre Sarkozy au second tour ne pouvait m’attirer que des critiques. Je ne prendrai ici en considération que celles qui m’ont été adressées par des amis : Andrea Bulgarelli, Lorenzo Dorato, Alessandro Monchietto, Maria Serban.

Ces critiques sont de trois sortes.

La première porte sur la brutalité avec laquelle j’ai violé le Politiquement correct. Cette violence serait une attitude inconsciente et même provocatrice, puisque le Politiquement correct demeure un code d’accès au seul domaine qui aujourd’hui m’importe vraiment, qui est celui de la philosophie. Du calme ! – me dit-on. C’est une chose que d’être une voix qui chante en solo, comme tu le fais depuis vingt ans, c’en est une autre que de vouloir épater le gauchiste (1), ce que je traduis ici par « scandaliser la gauche ». Par là, je fournirais trop facilement un prétexte à ceux qui prétendent faussement que je serais passé de gauche à droite.

La seconde concerne la pensée même de Marine Le Pen. Celle-ci aurait tout au plus une conception « de droite sociale traditionnelle », se rapportant à une prépondérance « impériale » française rénovée (2), mais sans considérer le moins du monde les rapports sociaux de production entre les classes.

La troisième sorte de critiques vise l’anti-islamisme (3) radical de Marine Le Pen; si radical, qu’il confinerait à la théorie du « choc des civilisations », et aux invectives d’Oriana Fallaci.

Ce troisième type de critiques est fondamental. Je répondrai d’abord brièvement à celles des deux premiers, mais seules celles du troisième type sont importantes.

II

J’ai des amis personnels de droite, du centre, de gauche, apolitiques, laïcs, religieux. Le bon usage de l’amitié ne suppose pas de considérations doctrinales. Mais je n’ai plus d’« amis politiques » de gauche (ni évidemment « de droite ») depuis une bonne quinzaine d’années. Internet donne d’étonnantes possibilités de diffamation, et je tiens pour sottise d’en avoir peur. Dire que l’on peut voter Le Pen représente une violation extrême du politiquement correct du monde des intellectuels, qui depuis une vingtaine d’années a pris pour ennemi d’élection le « populisme raciste », substitué au vieux capitalisme archaïque. Je considère, quant à moi, qu’accepter par introjection les valeurs du Politiquement Correct, c’est offrir la victoire à l’adversaire, qui n’est ni de droite ni de gauche, mais qui est celui qui ne peut en aucune façon supporter les nouveautés « inquiétantes » qui poussent à réviser des synthèses acquises et assimilées. Depuis une quinzaine d’années, je me soucie peu de cet adversaire. Quand bien même il y aurait là l’influence d’un subconscient infantile et provocateur, on m’accordera que je n’ai pas besoin de faire les frais d’une psychanalyse pour savoir quelle est la vérité.

III

L’objection de Lorenzo Dorato est plus importante. À ses yeux, Marine Le Pen « n’a pas un programme de correction politique structurelle et forte, dans un sens solidariste », car « la contradiction économique essentielle du capitalisme n’y est traitée en aucune façon ».

Très juste. Soit. Je suis tout à fait d’accord. Mais Dorato affirme aussi que « cela vaut mieux que n’importe quelle perspective globaliste et européiste des néo-libéraux de droite comme de gauche ». Parfait, Dorato a répondu lui-même à sa propre question ! Que le programme de Marine Le Pen ne puisse « être partagé » par un communiste communautaire (4) et anticapitaliste, cela est absolument évident.

Le fait qui importe est que Marine Le Pen est moins « dans le système » qu’un Mélenchon. Tout ce que le système médiatique unifié diabolise en le qualifiant de populiste et de raciste doit être considéré non pas comme bon a priori, mais du moins comme intéressant. Si Marine Le Pen était victorieuse (ce qui, malheureusement, est improbable), elle ferait un trou dans le mur, et de là il naîtrait peut-être quelque chose. Dorato écrit lui-même que « toute proposition politique qui mette en question les dogmes du néolibéralisme et du capitalisme globalisé est meilleur que la direction politique monstrueuse prise par les classes dominantes depuis une vingtaine d’années ». Par ces lignes, Dorato n’a-t-il pas trouvé tout seul la bonne réponse ?

IV

Venons-en à « l’anti-islamisme ». Sur ce point, mes remarques seront nécessairement pauvres et boiteuses, vu mon ignorance fondamentale de la question. Sur le monde arabe et musulman, mes principales lectures ont été les œuvres de Maxime Rodinson, sur la question du rapport entre l’islam et le capitalisme, et Giancarlo Paciello sur la question palestinienne. Récemment, un gros livre d’Eugène Rogan, Les Arabes, traduit en italien en 2012, m’a beaucoup appris. Les remarques que je vais faire sont d’un dilettante, et politiquement incorrectes. Si j’écris des sottises, ce n’est pas grave. Que celui qui les trouvera me corrige. La seule chose qui soit insensée est de s’autocensurer par peur de violer le politiquement correct. Par là, on est perdant sans même avoir joué.

V

Commençons par une évidence historique, qu’il n’est cependant jamais mauvais de rappeler: avant que les musulmans n’« envahissent » l’Europe, par émigration massive, c’est l’Europe qui a « envahi » le monde arabe et musulman, du Maroc à l’Irak et jusqu’à l’Afghanistan, et c’est l’entreprise politique sioniste qui a chassé de la Palestine ses habitants arabes, tant musulmans que chrétiens. Le monde arabe a dû s’engager dans des guerres de libération particulièrement difficiles et sanglantes. Mais il serait insensé de prétendre culpabiliser les peuples français, anglais, et italien. Si on le veut, on peut fort bien utiliser encore la catégorie, toujours nouvelle,  d’« impérialisme ». Cette catégorie est le seul antidote contre le racisme ethnique ou le fondamentalisme religieux; et l’abandon qui s’est fait en Europe de ce concept, depuis une trentaine d’années, a entraîné bien des conséquences regrettables.

VI

L’assimilation de Nasser à un « chef fasciste » a été opérée par la propagande sioniste, et puis ç’a été la même chose avec Saddam Hussein, Kadhafi et Assad. On sait que, depuis 1967, l’État sioniste d’Israël a politiquement, et militairement décidé d’annexer toute la ville de Jérusalem et des tranches de la Cisjordanie rebaptisée « Judée-et-Samarie ». Mais à mon avis (et qu’un expert, me corrige, s’il le veut) le véritable « anti-islamisme » a été postérieur à l’effondrement endogène de la vieille bicoque communiste; il est une suite de 1989 et de la théorie impérialiste du « choc des civilisations », qui, selon la version de Bush, oppose l’Occident et deux cultures (5) qui lui sont « incompatibles »: l’Islam et la Chine.

Vous rappelez-vous Oriana Fallaci ? Si elle avait osé écrire sur les juifs un quart de ce qu’elle a écrit sur les Arabes, elle aurait été arrêtée pour « incitation à la haine raciale », au lieu d’avoir l’honneur des colonnes du Corriere della Sera (6). Et puis tout à coup, à partir environ de 2005, les musulmans sont redevenus « bons »; comme déjà un peu auparavant, sporadiquement, dans les affaires du Kossovo et de Sarajevo. Qu’est-il donc arrivé qui a soudain produit cette volte-face déconcertante ? Elle est à mon avis la clef de la question, et je vais me permettre de faire à ce sujet une hypothèse un peu artisanale.

VII

Dans son roman Kim, Rudyard Kipling parle du « Grand Jeu », en Afghanistan, entre l’Empire britannique victorien et la Russie des tsars. Puisqu’il faut entreprendre un rapide examen de la connexion entre le fondamentalisme sunnite armé (appelé improprement islam politique), l’occidentalisme impérialiste américain, et la stratégie sioniste, commençons donc par le « Grand Jeu » en Afghanistan dans la décennie 1980 – 1990. Après l’intervention soviétique en Afghanistan, l’alliance stratégique entre les services secrets des États-Unis, les monarchies des pétrodollars, et l’armée pakistanaise entra en action. Dans le cadre de cette alliance, les musulmans devinrent « bons » : voir Ken Follet, Les lions du Panshir, dédié à Massoud en 1986, ou le film de Stallone, Rambo III.

Mais ils ne furent « bons » que pendant un temps limité. Il y eut ensuite l’incident de parcours d’Al-Qaïda avec Ben Laden, jusqu’au 11 septembre 2001. Les musulmans devinrent « mauvais » à partir de l’invasion de l’Afghanistan des Talibans, jusqu’à l’attaque de l’Irak en 2003. Cette agression fut si contraire au droit international, si injuste et si éhontée, qu’elle a nécessité toute une couverture symbolique-médiatique « humanitaire » (les peuples contre un féroce dictateur moustachu, puis pendu), associée cependant à un radical « anti-islamisme » (ici encore, à la manière de Fallaci). Il y a même eu des sots d’« extrême gauche » qui dans leur quête tourmentée d’un sujet révolutionnaire de substitution à la décevante classe ouvrière salariée et prolétaire (ou aux invisibles « multitudes »), se sont figurés qu’ils l’avaient trouvé chez les barbus de l’Islam politique armé.

Brève saison d’erreur. Al-Qaïda s’est avéré un sanguinaire mais provisoire « incident de parcours » : si l’on eût bien analysé le rapport entre l’islam et le capitalisme étudié par Rodinson, et quelques autres, on eût compris que l’islamisme fondamentaliste est tout aussi homogène au capitalisme globalisé que l’a été le protestantisme étudié par Weber, avec un élément plus important et plus institutionnel d’assistance sociale obligatoire organisée, mais sur une base purement privée et « tribale ». Au lieu que le nationalisme pan arabe anti-impérialiste lui est au contraire incompatible : il suffit de considérer la férocité avec laquelle l’impérialisme américain, européen et sioniste l’a détruit, comme en Irak, en 2003, en Libye, en 2011, et s’évertue en ce moment à continuer en Syrie. Le cas de l’Iran, nation perse et chiite, doit être considéré séparément.

VIII

C’est pourquoi nous nous trouvons devant un paradoxe, qui, comme tous les paradoxes, paraîtra moins « kafkaïen » dès qu’on l’aura interprété selon sa rationalité secrète, apparemment irrationnelle. D’une part, le fondamentalisme sunnite, avec sa violence et son intolérance, paraît être le milieu culturel le plus insupportable à notre société dont la matrice est occidentale (européenne) et chrétienne avec la modulation des Lumières (et ses nuances de gauche, du centre ou de droite n’importent pas ici). D’autre part, le fondamentalisme sunnite, après l’incident de parcours limité Al-Qaïda – Ben Laden, paraît l’instrument idéal pour normaliser politiquement et militairement les vestiges d’indépendance dans le monde arabe et musulman, entre les mains d’une alliance où l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Europe sont subordonnés aux États-Unis.

IX

Dans un pays comme la France, ce paradoxe provoque une espèce de schizophrénie et de paranoïa tout à fait particulière, étant donné la présence de millions de musulmans sur son territoire, dont une part de fondamentalistes sunnites et salafistes, qui n’est pas majoritaire, mais visible et tapageuse. Avec tous ses défauts, la France a été dans l’histoire un pays capable d’assimiler des vagues de millions d’immigrés portugais, espagnols, polonais, italiens, arméniens, et même de l’Afrique noire. Cela avait donné cette civilisation populaire que l’on peut trouver par exemple dans des romans comme ceux de Simenon sur le commissaire Maigret. La seule composante ethnique qui se révèle inassimilable, et qui proclame qu’elle refuse l’assimilation, est celle qui se réfère au fondamentalisme sunnite.

En ce qui me concerne, cela ne me rend pas anti-musulman. Au contraire, et je serais favorable à bien des idées de Tariq Ramadan, si la nouvelle de son recrutement par l’Université du Qatar et la Qatar Foundation ne m’inspirait quelque prudence… Mais si je ne peux partager un certain « anti-islamisme » (7) français, j’en suis  d’autant moins scandalisé que je tiens compte de ce caractère inassimilable.

Au moment même où j’écris, je ne sais pas encore qui sortira  vainqueur des élections présidentielles en France; mais je vois un grand paradoxe dans la manière sont Sarkozy, d’un côté, cajole électoralement l’« anti-islamisme » (8), tandis que, de l’autre côté (en Libye, en Syrie, etc.), il est le principal allié de l’islam politique,  lequel s’est désormais complètement aligné sur l’émir du Qatar, les États-Unis, l’Arabie saoudite : voyez la propagande cynique de la publicité faite par les médias occidentaux au prétendu « printemps arabe ». L’Occident arme politiquement les mêmes forces qui ont atrocement lynché Kadhafi, font exploser des voitures piégées au milieu de la population civile de Damas, et massacrent des enfants juifs français à Toulouse. Recadrer ainsi le problème, ce n’est pas justifier certaines pointes « anti-islamiques » de Madame Le Pen (9); mais c’est comprendre pour le moins, que ces pointes sont un problème mineur.

Le problème majeur, c’est que l’Occident impérialiste a décidé, pour de sordides intérêts néo-colonialistes, de soutenir l’islam politique « modéré » : si modéré, que marchent derrière lui les assassins salafistes qui sont au service de l’Arabie saoudite, du Qatar, et des États-Unis.

Costanzo Preve

traduit de l’italien par Yves Branca

 

Notes du traducteur

• Avertissement : le texte de cet article, écrit à Turin à la fin avril 2012, comporte des différences de détail avec le texte italien envoyé par l’auteur à quelques correspondants français qui lisent sa langue. Les notes qui suivent rendent compte de la plupart de ces modifications.

Pour le reste, Costanzo Preve m’a honoré de sa confiance pour  adapter encore mieux cet article à la conjoncture française, et à la sensibilité française dans cette conjoncture; et rien n’a été modifié sans lui en référer.

1 : En français dans le texte.

2 : Il n’y a ici aucune allusion ni à l’empire colonial français, ni à l’idéologie impériale européenne moderne, mais au souverainisme du Front national, qui est aujourd’hui l’héritier de l’ancienne politique naturelle capétienne rénovée par de Gaulle : le mot « imperiale » reste  plus proche en italien de son étymologie latine : l’imperium est le commandement, le pouvoir, l’autorité, et donc la souveraineté.

Sur l’idée « impériale » française, Rodolphe Badinand est lumineux dans son chapitre « Quand la France prétendait à l’Empire » de son essai Requiem pour la Contre-Révolution et autres essais impérieux, Alexipharmaque, 2008.

3 : « Islamisme », chez les Italiens qui, comme Preve, écrivent le mieux leur langue, est seulement un doublet du mot « Islam », comme on le trouve encore en français dans le Littré ou chez Ernest Renan : « La religion de Mahomet », et «  l’ensemble des pays qui suivent cette religion ». Le mot « islamiste » n’existe pas encore en italien. Ce terme, « islamista », ne désigne pas, en bon italien, un croyant fanatique, mais seulement un “ islamologue ”.

L’italien distingue plus rigoureusement « Islam », « islam politique » (moderne) et intégrisme ou fondamentalisme islamique. Il n’emploie pas « islamisme » dans ces dernières significations.

On doit donc bien entendre que le terme d’« anti-islamisme » désigne seulement ici une hostilité à l’islam (une « islamophobie », dans l’actuel jargon de la manie « polémique »), prêtée à Marine Le Pen par les interlocuteurs italiens de Preve, auxquels il répond ici. C’est pourquoi j’ai mis ce terme entre guillemets.

4 : Le communisme critiqué et redéfini par Preve est désigné par le terme italien de « comunitarismo », qui, littéralement, devrait se traduire par « communautarisme », et que j’ai provisoirement traduit ainsi, avec note explicative, et quelquefois guillemets, ou italiques; car on connaît la connotation de ce terme en français, qui dépend de la situation même de la France, à laquelle Preve fait allusion à la fin du présent article.

Preve a bien précisé, au début d’une « Autoprésentation » de 2007, que « Monsieur Costanzo Preve a été longtemps un “ intellectuel ” [qui se voulut engagé, puis organique] […], mais aujourd’hui il ne l’est plus. Et de plus, il demande à être jugé, non plus sur la base d’illusoires appartenances à un groupe, mais sur celle, exclusivement, de ses acquis théoriques ».

Entre ces « acquis théoriques », le concept (au sens hégélien du terme) de communauté est absolument central; et ce que Preve appelle communautarisme est non seulement la théorie de la communauté sociale et nationale, mais encore la communauté comme concept. Mais disons d’abord ce que n’est pas le communautarisme, dans cette perspective.

Bien que Preve fasse très clairement raison des formes de communautarisme à rejeter, et des acceptions du terme à réfuter, il importe tout particulièrement de préciser en France, nation formée autour d’un État que les rois appelaient déjà, à la romaine, République (respublica), qu’il ne s’agit pas le moins du monde de « l’utilisation du communautarisme ethnique (ou religieux, ou tribal postmoderne, ou tout cela ensemble), pour ruiner aujourd’hui la souveraineté des États nationaux » (écrit Preve dans son Elogio del comunitarismo – Éloge du « communautarisme »). Preve y comprend le fameux multiculturalisme « emballage pittoresque de la totale américanisation du monde ». La crise de l’État-nation selon le modèle français, qui paraît aujourd’hui m’être plus « producteur de socialité », comme l’écrit Alain de Benoist, a fait en France de communautarisme un terme  effrayant, mais il n’y a pas de fumée sans feu, et la réalité qui lui correspond est en effet « effrayante ».

En Italie, c’est une autre acception du terme qui produit des « réactions pavloviennes », comme le dit Preve, qui affectent le mot « communautarisme » d’une connotation « d’extrême droite » se rapportant  principalement au fascisme, au nazisme, aux prétendues « métaphysiques » contre-révolutionnaires et traditionalistes (Chamberlain, Guénon, Evola) qui assez confusément s’y sont mêlées. Pour élégantes qu’elles puissent être, comme chez Evola, ces « métaphysiques » ont en commun d’être des reconstructions qui mythifient d’anciennes formes d’autorité par nostalgie d’une communauté hiérarchique « naturelle », en remontant toujours plus « haut », de l’« Idée impériale gibeline » jusqu’à l’Âge d’Or de la « Tradition primordiale », en passant par les Hyperboréens, ou les Mages d’Orient, ou le Chakravartin… Les formes d’autorité politique qui en sont issues dans l’Europe du XXe siècle n’ont vu le jour que par la vertu d’un organicisme plus ou moins teinté de naturalisme romantique, mais qui ne pouvait échapper au modèle rigoureusement matérialiste et individualiste du Léviathan de Hobbes, et a produit des régimes à parti unique « interprète des secrets de l’histoire », comme l’écrit Preve, sous un Conducteur suprême. Le collectivisme issu du marxisme a pris une forme analogue (du « petit père des peuples » au « Conducator »), moins par la sécularisation d’idéaux religieux, que par un déjettement théorique scientiste et positiviste, qui est en soi d’essence religieuse : « Le communisme historique du XXe siècle (1917 – 1991) et en particulier sa première période stalinienne furent en tout point et intégralement des phénomènes religieux » (cf. Preve, Histoire critique du marxisme, IV, 10); et Preve a merveilleusement cerné la parenté secrète de l’organicisme social réactionnaire et du collectivisme stalinien : « Le matérialisme dialectique est une variante positiviste tardive d’un code conceptuel primitif, fondé sur l’indistinction et la fusion du macrocosme naturel et du microcosme social ».

Mercantilisme ultra-libéral « multiculturel » d’aujourd’hui, organicisme social ou collectivisme d’hier : Preve en traite comme de « pathologies du communautarisme », dont le diagnostic conduit négativement à la définition même de ce dernier, puisque toutes nient en pratique, ou en théorie, « la constitution irréversible, et historiquement positive, de l’individu moderne responsable de choix éthiques, esthétiques, et politiques ».

Pour Costanzo Preve, la « communauté » est la société même, et le «communautarisme », la communauté pour soi, et/ou sa théorie, laquelle est une correction des idées marxiennes et marxistes de communisme. Cette correction s’opère par une critique  du « matérialisme dialectique », auquel il tente de substituer un idéalisme méthodologique qui implique un retour, qui est un recours, à la philosophie grecque antique et à Aristote : « Comme on le voit, il n’est pas possible même en grec moderne de différencier sémantiquement la “ société ” de la “ communauté ” (respectivement : koinotita, koinonia). Cela ne doit pas nous surprendre, puisque la vie sociale des Grecs était la vie communautaire de la polis, et le mot qu’utilise Aristote pour définir l’homme, politikon zoon (animal politique) pourrait être traduit sans forcer par “ animal social ” ou “ animal communautaire ” […]. Il est bon d’avoir clairement à l’esprit cette origine sémantique et de ne pas penser que le débat commença avec la distinction de Tönnies entre “ société ” (Gesellschaft) et “ communauté ” (Gemeinschaft) – a écrit Preve » dans un article que j’ai traduit pour la revue Krisis (cf. Costanzo Preve, « Communautarisme et communisme », dans Krisis, « Gauche/droite ? », n° 32, 2009).

5 : Le mot italien « Civilta » traduit indifféremment « culture » au sens allemand ou spenglerien de « Kultur » (intériorité spirituelle d’une grande nation à son apogée), et « civilisation » (les formes plus extérieures de la vie civile).

6 : Quotidien milanais qui est l’équivalent italien du journal Le Monde et, autrefois, du Temps.

7, 8, 9 : Voir la note 3.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2174

mercredi, 06 juin 2012

Le revenu de citoyenneté, une fausse bonne idée

Le revenu de citoyenneté, une fausse bonne idée

par Pierre LE VIGAN

944825_5877469.jpgLe revenu de citoyenneté a été défendu par des hommes venus de la droite comme de la gauche. Il relève malheureusement d’idées floues et de beaucoup de confusion.

Attribuer un revenu de citoyenneté, c’est monétariser ce qui ne doit pas l’être : la citoyenneté. Pour les gens aisés, ce revenu sera un supplément inutile, pour les gens pauvres, il sera insuffisant. Il est prévu que ce revenu remplace les multiples aides existantes. Mais celles-ci ont chacune une fonction, et celle–ci est différente : l’allocation logement ne sert pas aux mêmes personnes que l’allocation perte d’autonomie, ou la pension d’invalidité pour les invalides, ou l’allocation adulte handicapé. Ces aides ont chacune une fonction et ne peuvent être ramenées à une seule : le revenu de citoyenneté. Comment une personne invalide ayant besoin d’être aidée dans ses gestes quotidiens peut-elle se passer d’une prise en compte spécifique de sa situation ?

Avec le revenu de citoyenneté, il s’agirait d’attribuer un revenu sans qu’il y ait un engagement réciproque. C’est renforcer la logique d’une société d’ayants droits, ce qui est le contraire d’une société de citoyens.

Le revenu de citoyenneté est aussi une façon de tourner la page d’une société du travail, alors que le travail reste le seul producteur de richesse (relisons Marx). Prôner le revenu de citoyenneté, c’est une façon d’abandonner toute ambition, autrement plus nécessaire, de changer le travail. Dans le travail salarié, il faut donner plus de contenu à l’épanouissement, et limiter au mieux l’aliénation, et il faut développer des alternatives au travail salarié lui-même. Il faut aussi créer une sécurité sociale professionnelle, un droit à la formation et à la reconversion. Des enjeux qui correspondent à des besoins réels des hommes au travail et non pas à une négation de la place du travail.

Plutôt que le revenu de citoyenneté, il faut développer des gratuités c’est-à-dire des prises en charge collectives de certains coûts. Ce peut être la gratuité des transports collectifs, des musées, etc.

Le revenu de citoyenneté accroît la monétarisation de la vie, les gratuités (rien n’est jamais gratuit, tout a un coût, mais par la gratuité la collectivité peut indiquer ses priorités), éventuellement avec des contreparties en termes de service civique permettent au contraire un dépassement de la marchandisation.

Quel en est son coût ?

Si 1000 euros par mois sont distribués à 26 millions de Français (soit la population active), le coût est de 26 000 millions donc 26 milliards par mois (ce qui équivaut au plan de relance Sarkozy – Devedjian de 2008-2009, mais qui, lui, est annuel) donc 312 milliards par an.

Si 500 euros sont distribués aux 60 millions de Français, le coût est de 30 milliards par mois, soit 360 milliards par an.

Pour information, le budget de l’État français en 2010 était d’environ 400 milliards dont 150 milliards de déficit.

Conclusion : le revenu de citoyenneté ne peut se faire qu’avec une suppression de toutes les autres politiques sociales, souvent utiles, hormis le fait qu’elles servent de pompes aspirante pour l’immigration, en les remplaçant par un revenu de citoyenneté… inutile et malsain.

Pierre Le Vigan


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2400

 

mardi, 05 juin 2012

Der Himmel glüht wie bei einem Vulkanausbruch

wwii-bombing-cc-gordonr.jpg

„Der Himmel glüht wie bei einem Vulkanausbruch“

Von Egon W. Scherer

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Am 4. Juni 1942 notiert der SS-Sicherheitsdienst in seinen geheimen „Meldungen aus dem Reich“: „Die verstärkte Angriffstätigkeit der britischen Luftwaffe auf deutsche Städte, insbesondere der Terrorangriff auf Köln, haben im gesamten deutschen Volk Bestürzung ausgelöst und stehen zahlreichen Meldungen zufolge im Mittelpunkt aller Gespräche und Erörterungen der Volksgenossen...“

Wenige Tage zuvor war es mit dem britischen Luftschlag gegen Köln zum ersten Tausend-Bomber-Angriff auf eine deutsche Stadt und zum Auftakt des sogenannten „Moral Bombing“ gekommen. Verantwortlich dafür: Der Oberbefehlshaber der britischen Bomberflotte, Luftmarschall Sir Arthur Harris.

Harris wird immer ein Kriegsheld von zweifelhaftem Ruhm bleiben. Unter seinem Kommando und nach seinem Konzept überzogen die Flieger der Royal Air Force Deutschlands Städte mit einem gezielten Flächenbombardement, dem mehr als 600 000 Zivilisten zum Opfer fielen. Die Luftangriffe galten bewußt den Wohnvierteln der Städte, und zwar da, wo sie am dichtesten waren, speziell in den Arbeitervierteln.

Die „Moral“ der Zivilbevölkerung sollte gebrochen werden, sie sollte kriegsmüde werden und gegen die eigene Regierung revoltieren. Allerdings führte dieses „Moral Bombing“ nie zum erstrebten Ziel.

In Deutschland als „Bomber-Harris“ eine Schreckgestalt, sah sich Harris auch im alliierten Lager zunehmender Kritik ausgesetzt, die dazu führte, daß er nach dem Krieg lange bei Auszeichnungen übergangen wurde. Doch schließlich stiftete ihm eine Veteranen-Vereinigung ehemaliger Bombenflieger ein überlebensgroßes Bronzedenkmal, das am 31. Mai 1992 in London, sogar durch die Königinmutter, feierlich eingeweiht wurde. Proteste von Bürgermeistern deutscher Städte, die von den Harris-Bombern besonders schwer getroffen wurden, verhallten ungehört.

Klotzen, nicht kleckern

50 Jahre vor dieser denkwürdigen Denkmalseinweihung erbrachte Luftmarschall Harris den Beweis für die von ihm propagierte Effektivität massiver Bombardierungen mit einem spektakulären Ereignis: dem ersten „Tausend-Bomber-Angriff“ der britischen Luftwaffe, der vor jetzt 70 Jahren, in der Nacht vom 30. auf den 31. Mai 1942, die Stadt Köln traf.     

Am 14. Februar 1942 hatte das englische Luftfahrtministerium die Area Bombing Directive („Anweisung zum Flächenbombardement“) herausgegeben. Anlaß war, daß alle bisherigen Angriffe auf Punktziele schlechte Ergebnisse erbracht hatten. Am 22. Februar wurde Arthur Harris zum Oberbefehlshaber des Strategischen Bomberkommandos der britischen Luftwaffe ernannt.

Er galt als konsequenter Vertreter der Lehren von Douhet – eines 1930 verstorbenen italienischen Generals, nach dessen Auffassung künftige Kriege allein durch rücksichtslose Luftangriffe entschieden werden sollten (Hauptwerk: „Il dominio dell' aria“ = „Die Luftherrschaft“, 1921). Auch Harris war davon überzeugt, daß Bomber den Krieg gewinnen könnten. Allerdings – dabei mußte geklotzt, nicht gekleckert werden.

Paukenschlag ohnegleichen

Schon Ende März hatte der neue Chef des „Bomber Command“ die Angriffstaktik gewechselt. Statt wie bisher Luftangriffe mit kleineren Bomberverbänden in mehreren Wellen zu fliegen, ging er zu Flächenbombardements mit starken Verbänden über. Opfer der ersten Aktion von „Area Bombing“ wird die Stadt Lübeck. In der Nacht vom 28. zum 29. März 1942 werfen 234 Maschinen 304 Tonnen Brand- und Sprengbomben über der Stadt ab, darunter auch die bisher noch nicht erprobten Flüssigkeitsbrandbomben (im Volksmund „Kanister“).

32 Stunden lang brennt die Lübecker Altstadt und wird fast völlig zerstört. Wichtigste Erkenntnis für die Briten aus diesem Angriff: Brandbomben verursachen im Vergleich zu Sprengbomben rund das Sechsfache an Zerstörungen.    

Die Brandbombe hatte also ihre Generalprobe bestanden. Ein neuer Schlag vier Wochen später, gegen Rostock, bestätigte die Wirksamkeit der neuen Angriffstaktik. Da gewinnt Harris die Zustimmung von Premierminister Churchill zu einer gewaltigen Machtdemonstration der Royal Air Force: Mit einem Paukenschlag ohnegleichen will er die Deutschen das Fürchten lehren und in England alle Skeptiker zum Schweigen bringen, die daran zweifeln, daß man das Dritte Reich auch ohne Invasion, allein durch den Bombenkrieg, in die Knie zwingen kann.

Über Köln bricht die Hölle los

Mit tausend Bombern, das doppelte von dem, was die deutsche Luftwaffe bei ihren schwersten Angriffen 1940/41 gegen England aufgeboten hat, soll Köln niedergebomt werden. Allerdings hat das Bomberkommando nur eine Einsatzstärke von etwa 480 Maschinen. Daher werden die fehlenden Flugzeuge von überallher zusammengetrommelt. Selbst Flugschüler und die unersetzlichen Fluglehrer sitzen in den akquirierten Maschinen.

In der Nacht zum 31. Mai 1942 startet tatsächlich eine Luftarmada von 1.047 Flugzeugen von 53 Flugplätzen in Richtung Deutschland. 13 verschiedene Bombertypen sind dabei, aber auch zum erstenmal Langstrecken-Nachtjäger. Sir Harris hat dem Vorhaben den Titel „Operation Millennium“ („Unternehmen Jahrtausend“) gegeben.

Über Köln bricht in dieser Nacht die Hölle los. Bis zu diesem Zeitpunkt haben schon 106 britische Luftangriffe die leidgeprüfte Stadt getroffen, aber diese sind nur von jeweils bis zu 40 Maschinen geflogen worden. Nun lassen 890 Bombenflugzeuge, die Köln erreichen, innerhalb von 90 Minuten rund 1.500 Tonnen Bomben, darunter zwei Drittel Brandbomben, auf die Domstadt prasseln.

„Bomber-Harris“ konnte zufrieden sein

Tausende von Bränden werden entfacht, tausende von Häusern sinken in Schutt und Asche. Der angerichtete Schaden ist viermal größer als bei allen früheren Luftangriffen zusammen. „Der Himmel über Köln glüht wie bei einem Vulkanausbruch“, notiert ein mitfliegender Kriegsberichter.

Die Verluste unter der Zivilbevölkerung sind angesichts des furiosen Angriffs noch erstaunlich gering: 469 Tote, 5.000 Verletzte. Es erweist sich, daß die Kölner schon hinreichend Luftkriegserfahrung haben und zudem über gut ausgebaute Luftschutzräume verfügen. Die Briten verloren bei dem Tausend-Bomber-Angriff 44 Maschinen, also vier Prozent. „Bomber-Harris“ konnte zufrieden sein. Wenige Tage später startete das Bomberkommando seinen nächsten Tausend-Bomber-Angriff, diesmal auf Essen.

Presseschau - Mai 2012 (1)

1658390-vecchio-stile-vintage-bussola-sulla-mappa-con-il-giallo-caldo-illuminazione.jpg

Presseschau

Mai 2012 (1)

Anbei einige Links. Bei Interesse anklicken...

###

AUßENPOLITISCHES

Investmentfonds kaufen tonnenweise Gold
http://www.unzensuriert.at/content/008447-Investmentfonds-kaufen-tonnenweise-Gold

Etappensieg für Okinawa
Teil der auf der japanischen Insel stationierten US-Marines wird abgezogen
http://www.jungewelt.de/2012/05-02/038.php

(Wieder mal so ein Irrer komplett durchgedreht)
Blutbad im US-Bundesstaat Arizona
Neonazi soll vier Menschen erschossen haben
Kleinkind unter den Opfern!
http://www.bild.de/news/ausland/schiesserei/arizona-neonazi-soll-vier-menschen-erschossen-haben-23958242.bild.html
http://www.hna.de/nachrichten/welt/fuenf-tote-blutbad-arizona-2301861.html

Kommunalwahlen in Großbritannien: EU-feindliche UKIP legt kräftig zu
http://deutschlandecho.org/index.php/2012/05/05/kommunalwahlen-in-grosbritannien-eu-feindliche-ukip-legt-kraftig-zu/

Pleite-Griechen mit österreichischen Orden überhäuft
http://www.unzensuriert.at/content/008297-Pleite-Griechen-mit-oesterreichischen-Orden-ueberhaeuft

Griechenland
Von der Nazi-Truppe zur Partei der Unzufriedenen
http://www.zeit.de/politik/ausland/2012-05/griechenland-rechtsextreme

Griechenland Unheilvolle Morgendämmerung
Die rechtsextreme Partei Chrysi Avgi steht vor dem Einzug ins griechische Parlament. Das Parteiprogramm sieht Schießbefehle gegen Flüchtlinge und Arbeitslager für kriminelle Ausländer vor.
http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/griechenland-unheilvolle-morgendaemmerung-11736252.html

Hellas ante Portas
http://heinzsauren.wordpress.com/2012/05/20/hellas-ante-portas/

Kurioser Streit um Schwedendemokraten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M505de02c390.0.html

Jagd auf Karl Lueger geht bis nach Vorarlberg
http://www.unzensuriert.at/content/008382-Jagd-auf-Karl-Lueger-geht-bis-nach-Vorarlberg

Italienisches Kommunistenblatt "Il Manifesto" muss schließen
http://www.unzensuriert.at/content/008610-Italienisches-Kommunistenblatt-Il-Manifesto-muss-schlie-en

Israel
Gewalttätige Übergriffe auf afrikanische Immigranten
http://www.hagalil.com/archiv/2012/05/24/uebergriffe/

Fremdenhass
Israelis machen Jagd auf Migranten in Tel Aviv
http://www.welt.de/politik/ausland/article106372274/Israelis-machen-Jagd-auf-Migranten-in-Tel-Aviv.html

"Bagdad ist eine Leiche"
Der irakische Schriftsteller Abbas Khider floh vor Saddam Hussein nach Berlin. Nun ist er zurück in seiner Heimat und entsetzt. Ein Gespräch
http://www.welt.de/print/die_welt/literatur/article106339823/Bagdad-ist-eine-Leiche.html

Moçambique
Die Rückkehr der Kolonialherren
Seitdem Portugal in der Wirtschaftskrise steckt, wandern nicht mehr Afrikaner aus Moçambique in das Land der einstigen Kolonialmacht aus, sondern Portugiesen in die frühere Kolonie. Willkommen sind die Neuankömmlinge nicht.
http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/mocambique-die-rueckkehr-der-kolonialherren-11760187.html

Ostafrika: Ritualmorde an Albinos an der Tagesordnung
http://www.unzensuriert.at/content/008285-Ostafrika-Ritualmorde-Albinos-der-Tagesordnung

(Na dann kann ja alles nicht besonders wild sein…)
Lage verfolgter Christen undramatischer als angenommen
Experten berichten im Menschenrechtsausschuss des Bundestages über Nahost und Nordafrika
http://www.24pr.de/article/Lage+verfolgter+Christen+undramatischer+als+angenommen/173662.htm

Südafrika
Entblößter Zuma zieht vor Gericht
"Künstler oder Idiot"
Ein Gemälde sorgt für Diskussionen in Südafrika. Präsident Zuma klagt gegen die öffentliche Darstellung seiner Geschlechtsteile. Aber letztlich geht es auch um Rassenprobleme, Meinungsfreiheit und Demokratie
http://www.monopol-magazin.de/artikel/20105439/Suedafrikas-Praesident-Zuma-Kunstwerk-verbieten.html

23 Ermordete in Mexiko
Drogenmafia hängt Leichen an Autobahnbrücke auf
http://www.focus.de/panorama/welt/23-ermordete-in-mexiko-drogenmafia-haengt-leichen-an-autobahnbruecke-auf_aid_747840.html

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

Olaf Henkel zu den Wahlen in Frankreich und Griechenland
Die Folgen könnte Frankfurt spüren
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=302

EU-Ausländer haben Anspruch auf deutsche Sozialhilfe
http://www.welt.de/politik/deutschland/article106259773/EU-Auslaender-haben-Anspruch-auf-deutsche-Sozialhilfe.html

Heftige Kritik an Sarrazin-Auftritt bei Günther Jauch
http://www.welt.de/fernsehen/article106346383/Heftige-Kritik-an-Sarrazin-Auftritt-bei-Guenther-Jauch.html?wtmc=stickyticker2

Sarrazin: „Der Euro stiftet Unfrieden in Europa!“
http://www.unzensuriert.at/content/008563-Sarrazin-Der-Euro-stiftet-Unfrieden-Europa

(Zu Sarrazin)
Deutschland halt´s Maul!
http://www.blu-news.org/2012/05/20/deutschland-halts-maul/

Sarrazin geißelt „deutsche Reflexe“
von Ronald Gläser
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50c6b42633d.0.html

Thilo Sarrazin
Kommentar: Erfolgsrezept Populismus
Das Rezept des Thilo Sarrazin ist bedenklich einfach, und es hilft nur einem: Thilo Sarrazin. Von Manfred Brackelmann
http://www.op-online.de/nachrichten/politik/kommentar-buch-thilo-sarrazin-2327833.html

Joschka Fischer: Deutsche sollen zahlen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57de71f6ad6.0.html

(Zu den „Piraten“)
Identitätssuche
Seid ihr noch eine Partei, oder lebt ihr schon?
http://www.freitag.de/politik/1218-seid-ihr-noch-eine-partei-oder-lebt-ihr-schon

Die Piratenpartei verstehen – drei Kernbotschaften der Piraten
http://substanz.davidherzog.ch/?p=2160

Augen zu und durch
Keine Partei stößt auf so viel Misstrauen wie die Berliner Piraten. Dabei haben sie jede Menge gute Ideen für die Politik der Zukunft. Sie müssen bloß durchhalten.
Von Juli Zeh
http://sz-magazin.sueddeutsche.de/texte/anzeigen/36648/1/1

Der Koalitionspoker wird kreativer
Die neue Farbenlehre
http://www.n-tv.de/politik/Die-neue-Farbenlehre-article6203716.html

(Zum „Fachkräftemangel“)
Ganz „gechillt“ zum Abitur!
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55c31326552.0.html

Baumholder
Nach dem Goldrausch
Kalter Krieg, schummrige Bars und Kneipenschlägereien – 60 Jahre lang brachten Tausende US-Soldaten die große weite Welt nach Baumholder. Jetzt sollen sie abgezogen werden – und in der Kleinstadt wird es dunkel.
http://www.fr-online.de/panorama/baumholder-nach-dem-goldrausch,1472782,15217036.html

Müllentsorgung
Parkwächter oder Pädagogik: Städte kämpfen gegen Müll
http://m.faz.net/aktuell/rhein-main/muellentsorgung-parkwaechter-oder-paedagogik-staedte-kaempfen-gegen-muell-11732715.html

Grüner verlangt "Patriotismus ohne Deutschland"
http://www.welt.de/kultur/literarischewelt/article7099471/Gruener-verlangt-Patriotismus-ohne-Deutschland.html

2013 - so sähe Deutschland nach Regierungsübernahme der „Piraten“ aus…
http://www.youtube.com/watch?v=M0dq6lZHNVo&list=UU4rJzokl6-XaUmZmDFd1_Og&index=1&feature=plcp

Nationalsozialismus Opas Krieg
Ein junger Historiker interviewt seinen Großvater, steigt ins Archiv und prüft die Erinnerungen. Die Geschichte eines ungewöhnlichen Buches
http://www.zeit.de/2012/19/Zweiter-Weltkrieg-Zeitzeuge

„Anständig gehandelt - Widerstand und
Volksgemeinschaft 1933 - 1945“
Sonderausstellung im Haus der Geschichte vom 9. Mai 2012 bis zum
31. März 2013
http://www.hdgbw.de/ausstellungen/wechselausstellung/anstaendig-gehandelt-widerstand-und-volksgemeinschaft/

Hanau: Schweigemarsch als mahnende Erinnerung
„Nur weil sie Juden waren“
http://www.op-online.de/nachrichten/hanau/nur-weil-juden-waren-2338564.html

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS

(Wen interessiert das und warum wird das veröffentlicht???)
BKA zeigt: So machten die NSU-Terroristen Urlaub
Berlin - Das Bundeskriminalamt hat auf seiner Internetseite private Fotos der Mitglieder der Zwickauer Terrorzelle veröffentlicht. Die Bilder zeigen das Terroristentrio Uwe Böhnhardt, Uwe Mundlos und Beate Zschäpe im Urlaub.
http://www.op-online.de/nachrichten/deutschland/nsu-bka-veroeffentlicht-urlaubsbilder-nazi-trios-2309821.html

Zwickauer Terrorzelle: Gericht hebt Haftbefehl auf
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54ff0026bb6.0.html

(Zur Kampagne gegen Burschenschaften…)
Fundamentale Entsolidarisierung
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f0abf90638.0.html

Piraten und die Presse
Die Freiheit der Rechten
Auf dem Parteitag der Piraten wird ein Journalist der rechten Zeitung „Junge Freiheit“ geschnitten. Weil sich die Sprecherin bei ihm dafür entschuldigt, kriegt sie nun Ärger.
http://www.taz.de/Piraten-und-die-Presse/!92517/

„Druck auf Zeitungshändler steigern“
Von Felix Krautkrämer
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M530df527821.0.html

Niedersächsische Verfassungsschützer haben „Antinationale“ im Visier
http://www.unzensuriert.at/content/008299-Niedersaechsische-Verfassungsschuetzer-haben-Antinationale-im-Visier

(Zum 1. Mai-Krawall)
Die Revolution wird Tradition
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54d038b8c0c.0.html

1. Mai in Berlin Behörden vermuten terroristischen Akt hinter Rohrbomben-Fund
Am 1. Mai wurden bei einer Demo in Berlin drei Sprengsätze gefunden. Inzwischen stellen die Behörden einen Zusammenhang zwischen den Funden her und sprechen von Terrorismus.
http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2012-05/berlin-rohrbombe-terror

Linksextremisten greifen Polizisten mit Säure an
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M521194d83dc.0.html

Der 8. Mai am Heldenplatz
http://www.sezession.de/32145/der-8-mai-am-heldenplatz.html

Mediaprint bei Strache-Hetze dabei
http://www.unzensuriert.at/content/008463-Mediaprint-bei-Strache-Hetze-dabei

Liest Udo Pastörs Metapolitika/Diskuswerfer und VoxPopuli?
http://deutschlandecho.org/index.php/2012/05/02/liest-udo-pastors-metapolitikadiskuswerfer-und-voxpopuli/

Anti-Nazi-Demonstration
Wissler soll 3000 Euro Strafe zahlen
http://www.fr-online.de/rhein-main/anti-nazi-demonstration-wissler-soll-3000-euro-strafe-zahlen,1472796,15131626.html

Kolumne zur Politik von rechts
Lieber Neofaschismus!
Fast überall in Europa sind rechtsextreme Parteien auf dem Vormarsch. Es herrscht rassistische Sehnsucht.
http://www.fr-online.de/meinung/kolumne-zur-politik-von-rechts-lieber-neofaschismus-,1472602,15144020.html

Computerhacker greifen PI und Pro an
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50ad5aafd61.0.html

Neuer hinterhältiger antifa-Anschlag gegen Kirche der Piusbrüder in Stuttgart
http://michael-mannheimer.info/2012/05/11/neuer-hinterhaltiger-antifa-anschlag-gegen-kirche-der-piusbruder-in-stuttgart/

Farbbeutel gegen Fassaden – In Stuttgart las Manfred Kleine-Hartlage
http://www.sezession.de/32243/farbbeutel-gegen-fassaden-in-stuttgart-las-manfred-kleine-hartlage.html#more-32243

Gesinnungsjournalismus macht Jagd auf Frei.Wild
http://www.unzensuriert.at/content/008429-Gesinnungsjournalismus-macht-Jagd-auf-FreiWild

EKD fordert verstärkten Kampf gegen Rechtsextremismus
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50c53464c4d.0.html

(ein anderes Gedenken an die Bücherverbrennung)
Das bewaffnete Wort
http://www.besseres-hannover.info/wordpress/?p=1890

CDU-Politiker Eichelbaum: Linkspartei verherrlicht Kommunisten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5315cab3380.0.html

(Zu Jelpke)
Nur ein roter Soldat ist ein guter Soldat
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5492f3935ab.0.html

Strafe für Willi van Ooyen wegen Anti-Nazi-Demo
http://www.welt.de/print/welt_kompakt/frankfurt/article106319817/Strafe-fuer-Willi-van-Ooyen-wegen-Anti-Nazi-Demo.html

Aachener Polizeipräsident suspendiert Pro-NRW-Funktionär
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5e17d6797a7.0.html

Blockupy Linksextremismus
Ein Resümee der linksextremen Festtage am Main
http://www.blu-news.org/2012/05/20/blockupy-linksextremismus/

Nach Protesten - Blockupy-Bündnis will weitermachen
http://www.fnp.de/fnp/region/hessen/nach-protesten-blockupybuendnis-will-weitermachen_rmn01.c.9865206.de.html

Buch zur Occupy-Bewegung
Ansichten eines aufgeschlossenen Anarchisten
http://www.sueddeutsche.de/politik/buch-zur-occupy-bewegung-ansichten-eines-aufgeschlossenen-anarchisten-1.1362106

Großfeuer in Coburg während Landsmannschafter-Treffen
http://www.unzensuriert.at/content/008664-Gro-feuer-Coburg-w-hrend-Landsmannschafter-Treffen

Coburg
Linksextremisten prügeln 81 Jahre alten Mann ins Krankenhaus
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59a19ad41e7.0.html

Schweiz
Gewalt fast nur von Linksextremisten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57edf82ccc9.0.html

Antifa-Video zum „Tag der deutschen Zukunft“ (Hamburg, 2.6.12)
http://www.youtube.com/watch?v=TISrbmTQynY
und die Mobilisierungs-Videos von www.tddz.info
http://www.youtube.com/watch?v=LIRyDS429Yo
http://www.youtube.com/watch?v=Ujr_eeYvheo

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

Frankfurt, Mikrokosmos der Neuen Weltordnung - Manfred Kleine-Hartlage
http://www.youtube.com/watch?v=7IPYrIF5uy8

Nachlese: Veranstaltungen in Frankfurt und Stuttgart
http://korrektheiten.com/2012/05/11/nachlese-veranstaltungen-in-frankfurt-und-stuttgart/

Manfred Kleine-Hartlage in Stuttgart
http://www.kybeline.com/2012/05/11/manfred-kleine-hartlage-in-stuttgart/

Neue Weltordnung will die Auflösung
G. Andreas Kämmerer: Eine Nachlese zu Manfred Kleine-Hartlage
http://www.blu-news.org/2012/05/15/neue-weltordnung-will-die-auflosung/

Religion und Demografie
http://www.blume-religionswissenschaft.de/reli_demo.html

Ausländer dürfen nicht deutsche Namen annehmen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57636d5c087.0.html

(Ein Beispiel für die irreführende Berichterstattung der SPD-Presse. Zitat: „Die Polizei in Bochum hat einen jungen Mann festgenommen, der eine Bomben-Attrappe in der Nähe einer Moschee versteckt hatte. Bei der Kundgebung der rechtspopulistischen Pro NRW vor der Moschee kam es anschließend zu Auseinandersetzungen.“ Von wem die Gewalt ausging, wird in der Überschrift nicht erwähnt, und später erfährt man im Kleingedruckten von dem „Bombenleger“: „Der vorläufig festgenommene junge Mann wird offenbar der linken Szene zugeordnet.“…)
Bomben-Attrappe
Krawall zwischen Pro-NRW-Anhängern und Gegnern bei Kundgebung in Bochum
http://www.derwesten.de/staedte/bochum/krawall-zwischen-pro-nrw-anhaengern-und-gegnern-bei-kundgebung-in-bochum-id6617591.html

Lassen auch Salafisten heute die Antifa die „Arbeit“ machen?
http://www.freiheitlich.me/?p=7711

(auch dies ein Schmankerl…)
Solingen: Salafisten prügeln auf Antifaschisten ein
https://linksunten.indymedia.org/de/node/59620

(Zitat: „Nordrhein-Westfalens Innenminister Ralf Jäger (SPD) warf den Rechtsextremisten im WDR-Fernsehen vor, die gewalttätigen Salafisten gezielte provoziert zu haben.“ Würde er also auch Gewalt von NPD-Anhängern verstehen, wenn diese sich durch eine Demo provoziert fühlen?)
Nordrhein-Westfalen
Erneut Ausschreitungen bei Aktionen von Salafisten und Islam-Gegnern
http://www.tagesspiegel.de/weltspiegel/nordrhein-westfalen-erneut-ausschreitungen-bei-aktionen-von-salafisten-und-islam-gegnern/6595310.html
http://www.youtube.com/watch?v=wRHMHB_EzHA

Gericht erlaubt "Pro NRW" das Zeigen von Mohammed-Karikaturen
http://www.derwesten.de/politik/gericht-erlaubt-pro-nrw-das-zeigen-von-mohammed-karikaturen-id6630356.html

(Sehr interessante Leserdebatte…)
Ausnahmezustand und Souveränität – ProNRW demonstrierte
http://www.sezession.de/32125/ausnahmezustand-und-souveranitat-pronrw-demonstrierte.html

Salafisten rufen für den 8. Mai zur “Endschlacht” auf!
http://sosheimat.wordpress.com/2012/05/07/salafisten-rufen-fur-den-8-mai-zur-endschlacht-auf/

Schwere Panne bei Pro-NRW-Kundgebung
Mutmaßlicher Hintermann der Bali-Anschläge trickst Polizei aus
http://www.focus.de/politik/deutschland/tid-25733/schwere-panne-bei-pro-nrw-kundgebung-mutmasslicher-hintermann-der-bali-anschlaege-trickst-polizei-aus_aid_749546.html

Salafisten
Kommissar aus Duisburg wegen Salafismus suspendiert
http://www.derwesten.de/region/kommissar-aus-duisburg-wegen-salafismus-suspendiert-id6634263.html

Islamist war beim NRW-Verfassungsschutz
Erst wurde er wegen seiner Nähe zum radikalislamischen Salafismus suspendiert: Jetzt stellt sich heraus, dass ein Essener Polizist auch für den Verfassungsschutz gearbeitet haben soll.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article106270877/Islamist-war-beim-NRW-Verfassungsschutz.html

Pro NRW-Demo: Mutmaßlicher Terrorist unter Hardcore-Salafisten
http://www.net-tribune.de/nt/node/107254/news/Pro-NRW-Demo-Mutmasslicher-Terrorist-unter-Hardcore-Salafisten

Pro NRW
Die Rückkehr der rechten Zündler
http://www.zeit.de/politik/deutschland/2012-05/koeln-salafisten-pro-nrw

Generalbundesanwalt gegen Islamisten
Ermittlungen nach Mordaufruf
http://www.taz.de/Generalbundesanwalt-gegen-Islamisten/!93745/

Islamisten eskalieren Konflikt um „Pro NRW“
„Tötet alle Pro-NRW-Mitglieder“
http://www.taz.de/Islamisten-eskalieren-Konflikt-um-Pro-NRW/!93689/

Muslimische Begräbnisse
SPD für Bestattung ohne Sarg
http://www.fr-online.de/rhein-main/muslimische-begraebnisse-spd-fuer-bestattung-ohne-sarg,1472796,15203848.html

(Für mehr Willkommenskultur…)
Muslimische Bestattungen
Kommentar: Überfällige Änderung
Eigentlich sollte es eine Selbstverständlichkeit sein, dass Menschen dort, wo sie ihren Lebensmittelpunkt hatten, ihre letzte Ruhe finden können. Von Petra Wettlaufer-Pohl
http://www.op-online.de/nachrichten/hessen/kommentar-muslimischen-bestattungen-2310138.html

Mord-Aufruf gegen in Deutschland lebenden Rapper
Teheran - Weil er in einem Song den zehnten Propheten der schiitischen Muslime beleidigt haben soll, muss der iranische Rapper Shahin Najafi um sein Leben fürchten.
http://www.op-online.de/nachrichten/deutschland/todesdekret-gegen-iranischen-rapper-deutschland-2311515.html

Bürgerstreife für Chemnitz-Ebersdorf!
http://www.sezession.de/32218/burgerstreife-fur-chemnitz-ebersdorf.html#more-32218

Deutscheopfer.de: Die Bewusstlosen
http://www.sezession.de/32255/deutscheopfer-de-die-bewustlosen.html#more-32255

Fest in Mandern nimmt gewaltätigen Verlauf - Ursache unklar
Kirmes: Verletzte durch Schlägertrupp
http://www.wlz-fz.de/Lokales/Blaulicht/Kirmes-Verletzte-durch-Schlaegertrupp
http://eder-diemel-tipp.de/2012/05/14/pol-kb-bad-wildungen-mandern-schlagertrupp-bei-kirmes/
(hier wird betont "auch Deutsche" seien angeblich unter den Schlägern)
http://www.hna.de/nachrichten/kreis-waldeck-frankenberg/korbach/mandern-noch-keine-spur-schlaegertruppe-2318103.html

Bocholt: Wegen Rauchverbots Gast erstochen
http://newpi.wordpress.com/2012/05/26/bocholt-wegen-rauchverbots-gast-erstochen/#more-1208

Frankfurt
Jagd auf Schläger aus der City
Polizei fahndet nach Gewalttäter, der zwei junge Männer zu Boden prügelte
http://www.fnp.de/fnp/region/lokales/frankfurt/jagd-auf-schl-ger-aus-der-city_rmn01.c.9678160.de.html

Polizei fasst Schläger von Konstablerwache
http://www.fr-online.de/polizeireport-frankfurt/polizei-fasst-schlaeger-von-konstablerwache,11245052,16109878.html
http://www.ffh.de/news-service/ffh-nachrichten/nController/News/nAction/show/nCategory/rheinmain/nId/13245/nItem/polizei-schnappt-mutmasslichen-brutalo-schlaeger.html

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

Dem baukulturellen Erbe Zukunft geben.
Sieben Punkte, damit München München bleibt
http://muenchen-mitdenken.de/vorschlag/dem-baukulturellen-erbe-zukunft-geben-sieben-punkte-damit-muenchen-muenchen-bleibt

Nordhausen: Ein Dachziegel für Altendorf 48
http://nordhausen.thueringer-allgemeine.de/web/lokal/wirtschaft/detail/-/specific/Nordhausen-Ein-Dachziegel-fuer-Altendorf-48-274390494

Sanierung alter Häuser
So bleiben Denkmäler lebendig
http://www.br.de/fernsehen/bayerisches-fernsehen/sendungen/unkraut/energie-umwelt-energiewende-denkmalschutz100.html

Leipziger Familie restauriert Völkerschlacht-Quartier Wir retten die Blücher-Mühle
http://www.bild.de/regional/leipzig/voelkerschlacht-bei-leipzig/leipziger-familie-restauriert-die-bluecher-muehle-24105600.bild.html

Oldenburg soll schöner werden
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f6d2ace26d.0.html

Stuttgarts aktuelle Stadtzerstörung
http://www.german-architects.com/de/pages/page_item/21_12_stadtzerstoerung

(Brüx - Eine verschwundene Stadt. Einst geopfert für den Braunkohleabbau)
Stary Most, Old city Most, Das Verschwundene Brux _1238-1982
http://www.youtube.com/watch?v=lFOwPrpY-Vs

Bayern drängt Deutsch zurück
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5158af90a6f.0.html

Islamische und neudeutsche Vornamen
http://www.sezession.de/32215/islamische-und-neudeutsche-vornamen.html#more-32215

(Gender-Propaganda)
Schwarze Magie in der Wiener Straßenbahn
http://www.sezession.de/32089/schwarze-magie-in-der-wiener-strasenbahn.html

(Antideutsches von der Bauhaus-Uni Dessau)
Wo wohnt das Böse im Schland?
http://www.spiegel.de/karriere/berufsstart/was-mit-werbung-wo-wohnt-das-boese-im-schland-a-761215.html
http://www.tlz.de/web/zgt/kultur/detail/-/specific/Schland-Ein-Projekt-der-Bauhaus-Universitaet-Weimar-219718892

(offenbar senil)
Englischer TV-Astronom: „Nur ein toter Kraut ist ein guter Kraut“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f04549061f.0.html

Israelischer Botschafter bedrängt Schriftstellerverband
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d58e3b837c.0.html

"Zug nach Auschwitz"-Durchsage schockt Fahrgäste
http://www.welt.de/vermischtes/article106259974/Zug-nach-Auschwitz-Durchsage-schockt-Fahrgaeste.html

Vorwurf Antisemitismus
"Basic Instinct"-Autor attackiert Mel Gibson
http://www.spiegel.de/panorama/leute/0,1518,827256,00.html

„Sitze nicht zwischen Antisemiten“
Rolf Hochhuth verlässt die Akademie der Künste
http://www.focus.de/kultur/kunst/sitze-nicht-zwischen-antisemiten-rolf-hochhuth-verlaesst-die-akademie-der-kuenste_aid_748351.html

Die Theodizee der politischen Korrektheit II
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f6aea89923.0.html

Sarah Kuttner und die Negerpuppe
http://newpi.wordpress.com/2012/05/25/sarah-kuttner-und-die-negerpuppe/#more-1191

(Das neueste Geschenk des EU-Filz…)
Verbraucher Schadstoffe im Spielzeug: Bundesregierung verklagt EU
http://www.zeit.de/news/2012-05/11/verbraucher-schadstoffe-im-spielzeug-bundesregierung-verklagt-eu-11120007

Fiat-Money = Schuldgeld - Prof. Dr. Franz Hörmann
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=vDyYe4iss4A

Automatisierungsdividende für alle
Roboter müssen unsere Rente sichern
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/automatisierungsdividende-fuer-alle-roboter-muessen-unsere-rente-sichern-11754772.html

(Zur Zeitschrift „Vice“)
Globalistische Kulturszene
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f7ee37d35f.0.html

Reisen mit der "Hindenburg"
"Das Schiff war wie ein großer Kindergarten"
http://einestages.spiegel.de/external/ShowTopicAlbumBackground/a24724/l18/l0/F.html#featuredEntry

Aus dem Maschinenraum
Und hinter tausend Masken kein Gesicht
„Anonymous“ ist nicht nur eine Protestbewegung, sondern längst auch eine Marke. Wie alle erfolgreichen Marken wird sie kopiert und kann missbraucht werden.
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/aus-dem-maschinenraum/aus-dem-maschinenraum-und-hinter-tausend-masken-kein-gesicht-11762376.html

(Zum Urheberrechts-Streit)
Wer den Apfel küsst
http://www.perlentaucher.de/blog/270_wer_den_apfel_kuesst

(Jetzt müssen die „Nazis“ wieder herhalten…)
Urheberrecht – Was die Piraten mit den Nazis WIRKLICH gemeinsam haben
http://www.journalistenwatch.com/2012/05/13/urheberrecht-was-die-piraten-mit-den-nazis-wirklich-gemeinsam-haben/

Nashornhörner verschwinden aus Naturkundemuseen
http://www.stern.de/panorama/nashornhoerner-verschwinden-aus-naturkundemuseen-1826097.html

Der Feminismus und die "freie Begegnung der Geschlechter"
http://www.heise.de/tp/artikel/36/36916/1.html

Azerbaïdjan: pas de sanctions!

 

azerbaidjan-haut-karabakh.png

Bernhard TOMASCHITZ:

Azerbaïdjan: pas de sanctions!

L'Azerbaïdjan est candidat à l'adhésion à l'OTAN!

 

L’emprisonnement de Ioulia Timochenko, chef de l’opposition ukrainienne, fait que Kiev, juste avant la Coupe européenne de football, essuie un feu roulant de critiques. Ce n’est pas le cas de l’Azerbaïdjan où a eu lieu, le 26 mai, la finale du concours de l’Eurovision. Le président autoritaire Ilham Aliyev n’a rien à craindre: le ministère allemand des affaires étrangères a fait savoir qu’il n’y aurait pas de “campagne systématique” contre cette ancienne république soviétique.

 

Pourtant l’Azerbaïdjan devrait faire rugir de colère cet Occident si zélé à défendre les droits de l’Homme: les manipulations électorales y sont à l’ordre du jour tout comme les entorses lourdes à ces mêmes droits de l’Homme. Amnesty International estime que le nombre de prisonniers politiques est de 75 à 80; quant à l’organisation indépendante “Reporters sans frontières”, qui établit une liste des pays selon qu’ils accordent ou non une liberté de la presse pleine et entière, elle classe l’Azerbaïdjan à la 162ème place sur les 179 Etats qui ont été passés au crible de la grille d’analyse. L’Ukraine, elle, est au 116ème rang. Ensuite, il me paraît opportun d’ajouter que le clan Aliyev a fondé une sorte de dynastie post-communiste (Ilham Aliyev a succédé à son père Heydar en octobre 2003).

 

Mais contrairement à l’Ukraine, l’Azerbaïdjan n’a commis aucune grosse faute: il ne s’est jamais heurté de front aux intérêts géostratégiques des Etats-Unis. Enfin, ce pays caucasien, riche en ressouces et d’une grande importance stratégique, se trouve, depuis l’effondrement de l’Union Soviétique, tout en haut sur la liste des Etats prioritaires bénéficiant de l’aide américaine. Dans un rapport de planification stratégique édité par l’organisation d’aide au développement USAID, inféodée au ministère américain des affaires étrangères, on a pu lire le constat suivant dès juin 2000: “L’Azerbaïdjan possède d’énormes réserves prouvées de pétrole et de gaz naturel. De plus, il se situe dans une zone géostratégique cruciale entre la Russie et l’Iran”. Par voie de conséquence, Washington ne néglige rien pour mettre Bakou de son côté, tandis que les Azéris louvoient, depuis leur indépendance en 1991, entre les Etats-Unis et la Russie. Si les plans américains réussissent, Washingon pourra tuer deux mouches d’un seul coup de savatte: d’une part, la Russie sera encore un peu plus houspillée hors du Caucase mériodional; ce sera le deuxième revers après la Géorgie. D’autre part, les Américains pourraient créer une pierre d’achoppement entre Moscou et Téhéran.

 

Le but principal des stratèges de Washington est donc de favoriser une adhésion à l’OTAN de l’Azerbaïdjan. Le 3 juin 2009, dans le magazine “Eurasianet”, qui s’affiche sur la grande toile, on pouvait lire un article de Shahin Abbasov, conseiller du spéculateur en bourse Georges Soros, financé par l’”Open Society Institute Azerbaidjan”, où l’auteur évoquait une rencontre avec un responsable très haut placé de l’OTAN, dont il ne citait pas le nom, selon qui l’Azerbaïdjan aurait plus de chance d’adhérer rapidement à l’OTAN que la Géorgie. “Il y a quelque temps, au quartier général de l’OTAN à Bruxelles comme à Bakou, on pensait que la Géorgie serait la première à adhérer au Pacte nord-atlantique et que l’Azerbaïdjan ne suivrait qu’ultérieurement”. Mais la donne a changé depuis la guerre entre la Géorgie et la Russie en août 2008; voilà pourquoi “l’Azerbaïdjan pourrait plus vite devenir membre de l’OTAN que la Géorgie ou l’Ukraine”. Ensuite, dit-on dans l’article, l’Azerbaïdjan dispose de “quelques atouts particuliers”, notamment ses “liens culturels étroits” avec la Turquie, partenaire à part entière de l’OTAN et son importance stratégique cardinale sur le tracé prévu de l’oléoduc Nabucco.

 

Mais avant que les démarches ne soient entreprises en vue de l’adhésion de l’Azerbaïdjan au Pacte nord-atlantique, il faut d’abord briser les bonnes relations qui existent entre Bakou et Moscou. La Russie a conservé, depuis la fin de l’Union Soviétique, la station de radar de Gabala en Azerbaïdjan, une station de haute importance stratégique. Le bail se termine à la date du 24 décembre 2012. A l’heure actuelle, les deux Etats négocient un prolongement de ce bail jusqu’en 2025, mais Bakou exige comme prix de la location non plus la somme de sept millions de dollars par an mais celle de 300 millions! Jusqu’en novembre 2011, on parlait de quinze millions de dollars.

 

Apparemment le prix a été réévalué à la hausse afin que Gabala soit trop cher pour la Russie et qu’ainsi la voie soit ouverte à l’OTAN. En janvier 2010, le politologue Vafa Guluzade, conseiller de l’ancien président Heydar Aliyev, soulignait dans un article: “Le territoire et le peuple de l’Etat d’Azerbaïdjan s’avèrent idéaux pour une coopération avec l’OTAN. Le pays dispose d’une situation géostratégique favorable, sa population est éduquée et capable de se servir de nouvelles technologies. L’Azerbaïdjan dispose aussi de terrains d’aviation militaires, qui pourraient servir de bases à l’OTAN”.

 

Bien sûr, il faut également tenir compte de solides intérêts économiques. A ce propos, on a pu lire les lignes suivantes dans le texte qui exposait en juin 2000 la planification stratégique de l’USAID: “La participation de firmes américaines dans le développement et l’exportation du pétrole et du gaz naturel azerbaïdjanais s’avère importante pour la diversification des importations américaines d’énergie et pour la promotion des exportations américaines. Les Etats-Unis soutiennent l’utilisation de divers tracés d’oléoducs pour faciliter l’exportation du pétrole d’Azerbaïdjan”. Il s’agit surtout de contourner la Russie et l’Iran dans l’acheminement du pétrole et du gaz naturel. Le tracé Bakou/Tiflis (Tbilissi)/Ceyhan achemine déjà le gros du pétrole de la zone caspienne via la Géorgie en direction de la côte méditerranéenne de la Turquie. Cet oléoduc est contrôlé par un consortium anglo-américain sous la direction du géant pétrolier britannique BP.

 

D’autres tracés d’oléoducs devront être construits à court ou moyen terme. On est actuellement en train de boucler les négociations quant à la construction de l’oléoduc TANAP (“Trans-Anatolian Pipeline”) qui devrait acheminer le gaz naturel azerbaïdjanais en Europe via la Turquie. Le projet TANAP, qui aura coûté sept milliards d’euro, devrait avoir une capacité de 16 milliards de m3 par an, ce qui constitue une concurrence majeure pour la Russie, et aussi, bien sûr, pour l’Iran.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°21-22/2012; http://www.zurzeit.at/ ).

lundi, 04 juin 2012

Globalistische Kulturszene

Claus WOLFSCHLAG:

Globalistische Kulturszene

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Die „Neue Weltordnung“ führt zu neuen globalen Menschentypen. Menschentypen, die von der Verbindung zu einer Heimat, zu Nation, Religion, überlieferten Traditionen und Werten weitgehend abgeschnitten sind. Eine Gliederung dieser angestrebten Weltgesellschaft erfolgt demnach nicht mehr auf der Ebene verschiedener Völkerschaften, sondern nur noch durch kurzlebige Subkulturen oder Hobby-Gemeinschaften und die soziale Schichtung.

Der stumpfe Discounter-Konsument gehört somit ebenso zum Spiel wie der global austauschbare Bürohengst, der dauerflugreisende Manager oder eine sich im Globalismus sonnende Kulturszene. Will man der Seele der „Neuen Weltordnung“, des westlichen Kapitalismus und der globalistischen Ideologie auf die Spur kommen, dann blättere man einfach ein bißchen im Zentralorgan der spezifischen Kreativszene: Der Zeitschrift Vice.

Das kostenlose Blatt liegt in Musikläden und Szene-Boutiquen aus, kann aber auch abonniert werden. Gegründet wurde das Magazin 1994 von drei arbeitslosen Freunden in Montreal, wechselte dann nach Entzug der staatlichen Förderung nach New York, um dort zur beliebten Lektüre der städtischen Subkultur zu werden. Der Habitus eines skurrilen Kunststudenten-Magazins soll nicht täuschen, denn hinter Vice versteckt sich mittlerweile ein weltweit agierendes Medienunternehmen mit 3000, großenteils freien, Mitarbeitern und festen Niederlassungen in vier Ländern.

Vermeintlich gebildete Großstädter als Zielgruppe

Das Magazin erscheint entsprechend seiner globalistischen Ausrichtung in 26 Staaten mit einer Gesamtauflage von 1,2 Millionen Exemplaren. Angeschlossen sind Musiklabel, Buchverlag, Werbeagentur, Filmproduktionen und eine Bekleidungsreihe. Für die zugehörige Fernsehfirma vbs.tv wurde der Anspruch formuliert, das MTV des 21. Jahrhunderts zu werden. Vice ist somit die konsequente Weiterentwicklung einstiger Szene-Magazine der 90er Jahre, beispielsweise „Tempo“. Es ist nahe liegend, daß die deutsche Redaktion in Berlin, Prenzlauer Berg, untergebracht ist.

Die Zielgruppe sind junge, vermeintlich gebildete Großstädter. Viele haben wohl ihre Wurzeln im Punk und der Skateboardkultur. Die meisten Mitarbeiter kommen aus dem Bereich der bis 25-jährigen Jungkreativen und Dauerpraktikanten, deren Motiv der Stolz ist, zum Geringverdienst für ein globales Szenemagazin arbeiten zu dürfen.

Mit-Gründer Suroosh Alvi klassifizierte den Lesertypus folgendermaßen: „Uns überraschte, daß sich unsere Leser überall auf der Welt sehr ähneln. Ganz gleich, ob in Rio, Moskau oder Sydney: Unsere Fans hören die gleichen Bands und tragen die gleichen Jeans.“ Lars Jensen ergänzte in der FAZ: „Sie kennen sich mit Turnschuhen aus, tragen originell bedruckte T-Shirts, halten Porno für eine Kunstform, und in einem Magazin sehen sie gerne kraß ausgeleuchtete Fotos von kotzenden Mädchen.“

Kokain, AIDS und Wohlstandskinder

Nachdem sich das Magazin anfangs um den eigenen Kosmos drehte, um Kokain und Trainingsjacken mit asymmetrischen Reißverschlüssen, begann man sich zunehmend auch für Auslandsreportagen zu interessieren. Dabei geht es vor allem um spektakuläre Bilder, die dem Nervenkitzel gesättigter Wohlstandskinder dienen, zum Beispiel um Kinder tötende afrikanische Warlords, in Abwasserkanälen hausende kolumbianische Obdachlose, nordkoreanische Soldatinnen oder die größte Puffsiedlung des Kongo mit einer AIDS-Rate von 100 Prozent.

Irakische Derwische werden als „echte Stecher“ präsentiert, denn sie „feiern Gott, indem sie sich selbst durchbohren“. Ein afrikanisches Flüchtlingslager wird als „die heißeste Scheiße der Welt“ betitelt. Die Artikel dienen meist nicht wirklicher tiefer Erkenntnis durch die Begegnung mit dem Fremden, sondern nur der Vorführung von vermeintlicher Skurrilität. Das Fremde ist hier das kauzige Überbleibsel einer langsam verschwindenden Welt. Der Zug fährt schließlich in eine Richtung, und der „kosmopolitische Trendsetter“ ist der Leitstern.

Das Rezept der teils durchaus unterhaltsamen Berichte ist, daß diese möglichst spektakulär oder irre sein müssen. Am besten beides zusammen. Nun ist insofern dagegen nichts zu sagen, als Boulevard-Medien oftmals nach dieser inhaltlichen Devise verfahren. Das Spezifikum von „Vice“ aber ist, daß sich Macher und Leser meilenweit über Medien wie der Bild-Zeitung, The Sun oder dem Kölner Express stehend wähnen.

Die Faszination des Abstoßenden

Sie bedienen somit das trügerische Selbstbild scheinbarer geistiger Überlegenheit. Zweitens aber, und das ist das fatalere, präsentieren sie ihren Boulevard-Journalismus bewußt im Gewand der Verhäßlichung. Sie richten sich also an eine satte, gelangweilte urbane Jugendszene, deren letzter Nervenkitzel es ist, möglichst wackelige Fotos von möglichst häßlichen Objekten zu erstellen oder sich daran zu ergötzen.

Die Faszination des Abstoßenden ist es, die viele Leser zu Vice lockt. Das ist natürlich auch der Zielgruppe angepaßt, bedient das „Anti“ gegen die schöne Welt der Tradition (auf der einen Seite) und der Hochglanzmagazine (auf der anderen Seite) doch oft nur die intellektuelle Selbstüberschätzung weiter Teile des kreativen Milieus.

Über die 14-tägige Feier der Insassen des psychiatrischen Klinikums Wahrendorff wird als „Klapsen-Disco“ berichtet. Eine brasilianische Dragqueen erklärt, „wie Mann sich eine Pussy macht“. Ein Bericht über Karatschi wird als „Reportage aus Pakistans verrücktester Stadt“ angekündigt. Man begegnet tätowierten Rockers, skurrilen NPD-Politikern, drogensüchtigen Russen in Abbruchhäusern. Man kann eine Fotostrecke von „Hunden mit Perücken“ betrachten. „Gibt es etwas Amüsanteres als verkleidete Hunde?

Der globalistische Menschentyp

Wir glauben kaum“, heißt es dazu im typischen Vice-Jargon. Auf Fotos sieht man aufgeplatzte Jeans, einen halbnackten Weihnachtsmann mit grünem Bart, dicke Frauen in engen bunten Leggins, Models mit angekauten Pizzastücken auf der Zunge, mit Lackfarbe bemalte Finger, einen entblößten Hintern mit Zigarette zwischen den Backen, einen körperbehaarten Gewichtheber, ein halb gegessenes Sandwich auf einer Mauerbrüstung, debil blickende Zwillinge, eine alte Frau mit blauem Auge in der U-Bahn. Comicfiguren übergeben sich in kleinen Strips, erledigen ihr kleines und großes Geschäft oder werden brutal verstümmelt.

Der globalistische Menschentypus, der von Vice als Zielgruppe angesprochen werden soll, wird als der „kosmopolitische Trendsetter“ klassifiziert. Hier kann man exemplarisch sehen zu welch geistiger Armseligkeit die Globalisierung und ihre schleichende Gleichschaltung der weltweiten Lebensstile als Endprodukt führt. Die FAZ schrieb über sie: „Von den etablierten Medien haben sie sich längst abgewendet, wie die ihre Weltsicht nicht abbilden.“ Doch das stimmt nicht wirklich. Vice treibt die Weltsicht des westlichen Linksliberalismus nur bis zur konsequenten Spitze. Alles andere ist Attitüde einer sich überlegen wähnenden Lifestyle-Avantgarde.

Ungezügelter Kapitalismus

Es ist ähnlich wie einst beim alten Punk, der oft die gleichen Dreßcodes und hedonistischen Lebensvorstellungen vertrat wie der verhaßte Yuppie. Nur die äußerlichen Merkmale unterschieden sich. Wo hier die Bierflasche gehoben wurde, war es dort das Sektglas.

Das Zusammenspiel von avantgardistischer Rebellenpose und finanzstarker Werbeindustrie läuft dabei wie geschmiert. Werbekunden sind unter anderem Nike, Adidas, Calvin Klein, Sony und Diesel. Auch hierin zeigt sich, daß der Inhalt der global agierenden Konzerne allein der Profitmaximierung dient. Wenn sich mit Kot und Kotze Geld machen läßt, stehen Geldgeber jederzeit bereit, auch fragwürdigste Projekte zu stützen. Bei Vice darf der Kapitalismus eben ungeniert seine häßliche Seite zeigen.

 

Dr. Claus Wolfschlag wurde 1966 in Nordhessen geboren. Er ist seit vielen Jahren als Journalist, Kultur- und Geisteswissenschaftler für diverse Magazine, Wochen- und Tageszeitungen tätig. Zudem veröffentlichte er mehrere Bücher zu den Themenbereichen Geschichte, Politik und Kunst. 2007 erschien sein Buch „Traumstadt und Armageddon“ über die Geschichte des Science-Fiction-Films.

dimanche, 03 juin 2012

Intervista a Claudio Mutti

305369177.jpg

Intervista a Claudio Mutti

La traduzione della tragedia “Ifigenia” di Mircea Eliade è pubblicata dalle Edizioni all’insegna del Veltro


Ultimamente fioccano le “censure di presentazione” di libri ritenuti - per lo più a torto - politicamente o culturalmente scorretti. Tutti lettori sanno qualcosa del recente divieto di presentazione del “Così parlò Zarathustra” edito da Ar. O della richiesta dell’associazione “Gherush” di sospendere l’insegnamento di Dante e della sua “Comoedia” perché... antisemita.


Ma c’è un altro precedente, forse ignoto, che riassumiamo in breve.
Un paio d’anni fa Claudio Mutti - il filologo di Parma tacciato di rossobrunismo e eresia - aveva tradotto e pubblicato in italiano una tragedia di Mircea Eliade, “Ifigenia”, che fu messa in scena un paio di volte in Romania (prima sotto Antonescu e poi sotto Ceausescu).
Alcuni mesi fa un regista teatrale, Gianpiero Borgia, ha letto il libro e gli è piaciuto. Così ha preparato un allestimento dell’Ifigenia di Eliade per il Teatro Festival di Napoli (12 giugno) e per la stagione teatrale del Teatro Stabile di Catania (26 giugno).


Qualche giorno fa, però ha ricevuto un diktat dall’erede dei diritti d’autore di Eliade, tale Sorin Alexandrescu, attivista liberale e fondatore di un Comitato per i diritti umani: la tragedia non deve essere rappresentata nella traduzione di Claudio Mutti, perché ha pubblicato tre saggi storici sul rapporto di Eliade con la Guardia di Ferro di Corneliu Codreanu. Proponiamo ai lettori di “Rinascita” un’intervista al professore fatta da un giovane studioso della lingua romena, che ha appena pubblicato un libro presso Aliberti un libro sul colpo di Stato del dicembre 1989.
 
Bistolfi:
Claudio Mutti, antichista, filologo, linguista, poliglotta, traduttore e molto altro: una delle Sue ultime fatiche è stata la traduzione della tragedia Ifigenia di Mircea Eliade, pubblicata dalle Edizioni all’insegna del Veltro. Lei ha così portato alla luce un testo pressoché sconosciuto dello studioso romeno. Quando ha scoperto questo lavoro? Di che cosa tratta?


Mutti: Sono debitore della prima lettura di Ifigenia al mio amico Ion Marii, che alcuni decenni fa mi donò un esemplare dell’ormai irreperibile edizione uscita grazie ai suoi sforzi nel 1951, quando era esule in Argentina. A tale proposito, Mircea Eliade scrisse nel dicembre di quell’anno su un periodico dell’emigrazione romena: “Talvolta arrivano degli operai dall’anima angelica e donano i loro averi affinché si possano stampare i versi e le prose dei nostri sognatori o dei nostri veglianti; è il caso di quell’operaio che sta in Argentina, Ion Marii, il quale ha donato all’editore di Cartea Pribegiei tutto quello che aveva risparmiato in un anno e mezzo di lavoro (Ion Marii, primo membro d’onore della Società degli Scrittori Romeni, quando ritorneremo a casa…)”. Norman Manea invece raccontò su “Les Temps Modernes” che Ifigenia venne pubblicata… dal proprietario “della stampa di destra argentina” (sic)!


Di che cosa si tratta? Ifigenia è una tragedia che riprende il mito trattato da Euripide nell’Ifigenia in Aulide, ma si caratterizza per il risalto attribuito al motivo del sacrificio, motivo di cui Eliade si occupò, in quegli stessi anni, nei Commenti alla leggenda di Mastro Manole. La figlia di Agamennone accetta e sollecita il proprio sacrificio affinché la spedizione contro Troia possa compiersi con successo.
La tesi di Eliade è che Ifigenia, accettando e sollecitando il proprio sacrificio, acquisisce un “corpo di gloria” che consiste nel successo della spedizione bellica; essa vive nell’impresa degli Achei proprio come la moglie di Mastro Manole vive nel corpo di pietra e calce del monastero.
 
Nel mese di giugno il regista Gianpiero Borgia presenterà la versione italiana di Ifigenia, in prima assoluta per l’Italia, al Teatro Festival di Napoli e al Teatro Greco-Romano di Catania. Abbiamo però notato che il Suo nome non compare più nel cartellone. Si tratta di un “refuso” oppure c’è stato qualche problema “tecnico”?


L’erede di Mircea Eliade, suo nipote Sorin Alexandrescu, ha posto come condizione irrinunciabile per la concessione dei diritti che la rappresentazione dell’opera non si avvalesse della mia traduzione e che questa venisse sostituita dalla traduzione inedita di Horia Corneliu Cicortas. Il motivo di questo aut-aut dell’erede di Eliade è dovuto ad un puro e semplice pregiudizio ideologico. Infatti Sorin Alexandrescu, già fondatore di un comitato per i “diritti umani”, ritiene che oggi, “grazie al trionfo mondiale del liberalismo, noi comprendiamo più facilmente quello che molti intellettuali e cittadini non potevano comprendere allora [cioè nel periodo interbellico], ossia che la società liberale è la società meno imperfetta”. Ora, siccome lo zio non ebbe la possibilità di comprendere quello che invece è stato compreso dal nipote, quest’ultimo si trova in grande imbarazzo allorché il nome di Eliade viene associato alla cultura del tradizionalismo o, peggio ancora, al movimento legionario; perciò si sforza di dissociare Eliade da tutto ciò che è culturalmente e politicamente scorretto. Ai suoi occhi io ho commesso la grave colpa di pubblicare in più lingue alcuni studi che sine ira et studio documentano le liaisons dangereuses di Eliade sia col tradizionalismo (Eliade, Vâlsan, Geticus e gli altri. La fortuna di Guénon tra i Romeni) sia con il legionarismo (Mircea Eliade e la Guardia di Ferro e Le penne dell’Arcangelo). Di qui il diktat di Sorin Alexandrescu al regista italiano.
 
Leggendo Eliade si ha l’impressione che egli abbia rivelato di se stesso molto di più nei romanzi e, scopriamo oggi, in questa tragedia, che non nei diari e nella sua produzione saggistica. Qual è la Sua impressione a riguardo?


Credo di essere stato il primo, oltre una ventina d’anni fa, ad affermare che “sotto il velame” della narrazione romanzesca Eliade ha celato qualcosa che non poteva o non voleva dire esplicitamente in altra maniera: un qualcosa che aveva a che fare con il “culturalmente e politicamente scorretto” di cui ho detto poc’anzi. La mia convinzione è stata poi confermata da altri studiosi, i quali hanno scrutato le pagine della narrativa eliadiana cercando di mettere in luce quelli che Marcello De Martino definisce come i “non detti” e i “frammenti di un insegnamento sconosciuto”.
 
In Romania è mai stata rappresentata questa tragedia? Quali riscontri ha avuto?


Eliade si trovava all’estero allorché il 12 febbraio 1941 Ifigenia venne rappresentata per la prima volta al Teatro Comedia di Bucarest (il Teatro Nazionale era in restauro in seguito ad un terremoto). Una ventina di giorni prima, il generale Antonescu aveva espulso i legionari dal governo ed aveva instaurato una dittatura militare; dato il successo riscosso dalla prima dell’opera, la moglie di Eliade temeva che le autorità potessero vietare ulteriori rappresentazioni, perché, come si legge nel Diario di Petru Comarnescu, con la figura di Ifigenia “Eliade vuole ricordare Codreanu”. Col Diario di Comarnescu converge il Diario di Mihail Sebastian, il quale non si era recato alla prima di Ifigenia: “Avrei avuto l’impressione di assistere – annotò il drammaturgo ebreo – ad una seduta di cuib”, ossia ad una riunione legionaria. Dovette trascorrere una trentina d’anni, prima in Romania si potesse leggere di nuovo il testo di Ifigenia o assistere ad una rappresentazione della tragedia. Il testo fu pubblicato su “Manuscriptum”, una rivista culturale edita a Bucarest, nel 1974, nel quadro di un’operazione di “recupero” della produzione eliadiana da parte del regime nazionalcomunista. Negli anni Ottanta, la tragedia di Eliade venne rappresentata due o tre volte.
 
Qual è la percezione che oggi in Romania si ha dell’adesione di Eliade al Movimento legionario? E in Italia?


Per i Romeni che hanno un’opinione positiva del Movimento legionario, l’adesione di Eliade (così come quella della maggior parte dell’intellettualità romena dell’epoca) è motivo d’orgoglio. Per gli altri, a partire dall’erede dei diritti delle sue opere, è motivo d’imbarazzo. Quanto all’Italia, alcuni hanno demonizzato Eliade come un aguzzino che “consegnava alle SS gli ebrei romeni” (così scrisse testualmente “Repubblica”), mentre altri hanno cercato a lungo di sottacerne l’impegno legionario, poi si sono arrampicati sugli specchi per negarlo o minimizzarlo.


26 Maggio 2012 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=15103

samedi, 02 juin 2012

La Turquie face au front Syrie-Irak-Iran

La Turquie face au front Syrie-Irak-Iran

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/


irak_2

Après avoir «perdu» la Syrie, la Turquie serait elle en train de perdre l’Irak?


- Cérémonie de fin de formation de recrues de l’armée irakienne à Kirkourk, dans le nord du pays. REUTERS/Ako Rasheed. -

Comme un air de déjà vu, déjà entendu. Après Bachar el-Assad, c’est au tour de Nouri al-Maliki, le premier ministre irakien, de renvoyer l’ancienne puissance ottomane dans ses cordes. Alors que les Turcs pouvaient, en Irak comme en Syrie, se prévaloir de beaux succès économiques et d’une percée politico-diplomatique, le climat entre Ankara et Bagdad se dégrade à grande vitesse (après celui entre Ankara et Damas, l’année dernière). La rupture n’est, ici, pas encore totalement consommée. Mais pour combien de temps encore?

Le 9 mai, Ankara refuse de livrer à Bagdad l’ancien vice-président irakien, Tarek al-Hachémi. Recherché pour avoir commandité l’assassinat de plusieurs officiels, objet d’une «notice rouge» d’Interpol, c’est un sunnite qui a regretté que l’Irak soit devenu un véritable couloir d’acheminement d’armes iraniennes à destination de la Syrie.

En avril, un autre rival du Premier ministre irakien, le président de la région kurde autonome d’Irak Massoud Barzani, avec lequel Ankara a noué d’étroits liens (commissions conjointes, ouverture d’un consulat turc, visites de ministres et omniprésence des entrepreneurs turcs) est reçu en grandes pompes.

Il  accuse Nouri al-Maliki de se conduire en dictateur et s’oppose à la vente par les Etats-Unis de F-16 à Bagdad. On voit mal l’ancien peshmerga Barzani lancer des opérations militaires contre le PKK (mouvement séparatiste kurde en guerre contre Ankara depuis 28 ans et dont les bases arrières se situent dans les montagnes d’Irak du nord) – ce serait un suicide politique. Mais le Président de la région kurde autonome d’Irak peut resserrer l’étau logistique et psychologique autour des rebelles qui sévissent, à partir de son territoire.

Les Kurdes d’Irak, partenaires fiables

Paradoxalement, Massoud Barzani, proche des Israéliens, constitue désormais le seul partenaire vraiment fiable des Turcs dans la région.

A peine les troupes américaines parties qu’en janvier, le ton était donné: trois roquettes tirées sur l’ambassade de Turquie à Bagdad. Cette attaque faisait suite au coup de téléphone de  Tayyip Erdogan à  Nouri al-Maliki,  durant lequel le Premier ministre turc se serait inquiété du sort fait au bloc Iraqiya d’Iyad Allawi, un  ancien baassiste, chiite,  opposé à Nouri al-Maliki et soutenu par la Turquie avec financements largement saoudiens. En jeu: l’équilibre confessionnel et politique de  la coalition gouvernementale mise laborieusement sur pied à la suite des élections de mars 2010.

Depuis plusieurs années, la Turquie intervient dans la politique intérieure irakienne, et ne s’en cache pas. Elle  cherche, selon Beril Dédéoglu, professeure turque de relations internationales, à  «limiter l’emprise d’al-Qaïda sur les sunnites et à gagner le cœur des chiites pour les détourner de l’Iran». 

«C’est en prenant de telles initiatives que la Turquie pourrait conduire la région au désastre et à la guerre civile», aurait rétorqué, une fois le combiné raccroché, le Premier ministre irakien.

Nouvelle passe d’armes verbales, crescendo, en avril. Après avoir été  accusé par son alter égo turc de monopoliser le pouvoir, d’«égocentrisme» politique et de discriminations à l’égard des groupes sunnites dans son gouvernement, Nouri al-Maliki  déclare que la Turquie est sur le point de se transformer en un «Etat hostile» pour «tous».

Téhéran, puissance de référence

C’est «la fin d’une période d’innocence: les Turcs commencent à prendre des coups au Moyen-Orient, ce qui n’est pas nouveau, mais ça l’est pour l’AKP (le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002), suggère le chercheur Julien Cécillon. L’Irak et par extension le Moyen-Orient, deviennent plus une zone à risque qu’un espace d’opportunités pour la Turquie», selon le co-auteur de «La Turquie au Moyen Orient, le retour d’une puissance régionale?» (dirigé par D. Schmidt, IFRI, 2011).

En couverture de l’ouvrage publié en décembre 2011, une photo montre R .T Erdogan et N. al-Maliki, debout côte à côte et au garde-à-vous sur le tarmac de l’aéroport de Bagdad. La photo qui veut symboliser le «nouvel espace de déploiement de la puissance turque» ne remonte qu’à 2009. Elle parait pourtant presque «datée», d’une autre époque : quand certains faisaient référence au «modèle turc» et  la Turquie se flattait d’être une «source d’inspiration» pour les pays arabes.

Les Turcs sont en train de réaliser qu’ils ont aussi peu d’influence sur Nouri al-Maliki qu’ils n’en avaient sur Bachar al-Assad. Et que Téhéran reste la puissance de référence,  à Bagdad comme à Damas. Mais «Ankara a déjà les mains pleines avec Assad et  souhaite  éviter un autre scénario de choc!», analyse Sinan Ulgen, également chercheur associé à Carnegie Europe à Bruxelles. Or comme la Syrie, l’Irak est crucial pour les ambitions régionales de la Turquie.

D’abord économiquement: les routes d’Irak sont essentielles pour que les camions turcs –désormais interdits de Syrie— accèdent aux marchés proche-orientaux. L’instabilité politique irakienne empêche la croissance économique du pays sur laquelle misent les hommes d’affaires turcs (la grande majorité des compagnies étrangères en Irak sont turques et ce sont elles qui reconstruisent le pays). De même qu’elle bride l’exploitation des richesses pétrolières et gazières pour l’acheminement desquelles la Turquie constitue un important pays de transit.

Paix froide Ankara-Téhéran

Et puis, «la déstabilisation du pays, quelques mois après le rapatriement des troupes américaines est de mauvaise augure pour le maintien de l’ordre politique en Irak», prédit Sinan Ulgen, directeur d’Edam, un think-thank turc. «Les risques d’une désintégration de l’Irak sont bien plus élevés qu’en Syrie», ajoute la professeure Béril Dédéoglu, et pourraient conduire à la  constitution d’un Etat kurde indépendant au nord du pays. Une perspective que craignent les autorités civiles et militaires turques, en guerre depuis 28 ans contre «leur» propre mouvement séparatiste kurde, le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan).

Soner Cagaptay du  Washington Institute for Near East Policy nuance: «Ankara juge que le gouvernement de Maliki est autoritaire et qu’il prend ses ordres à Téhéran. Mais elle ne s’affole pas autant qu’elle a pu le faire par le passé d’une division de  l’Irak».  

L’idée d’un Kurdistan indépendant au nord de l’Irak ne constitue donc plus un cauchemar absolu pour Ankara. «Pour autant qu’il conserve les gisements pétroliers de Kirkouk, obtienne un quasi contrôle de Mossoul, et ne s’adjoigne pas une partie du territoire kurde de Syrie!», précise Béril Dédéoglu, spécialiste de relations internationales parfois consultée par le gouvernement turc. Lequel aurait eu connaissance des plans d’indépendance «déjà prêts» de Massoud Barzani.

On assiste donc actuellement au réalignement de Bagdad aux côtés du régime syrien et de l’Iran face à une Turquie qui soutient, elle, l’opposition au régime de Bachar al-Assad. «Il est probable que Téhéran continue à encourager Bagdad contre  Ankara,  en espérant qu’en retour la Turquie s’inclinera face à Assad», avertit Soner Cagaptay. Longtemps en «paix froide», les pouvoirs turc et iranien se sont rapprochés ces dernières années, mais en 2011 Téhéran a très mal pris qu’Ankara autorise l’installation du bouclier antimissile aérien de l’Otan sur son territoire.

C’est donc peut-être un front Iran-Irak-Syrie qui se dessine face à une Turquie moins repliée sur elle-même. L’esquisse d’une recomposition régionale?

L’un des scénarios verrait la Turquie à la tête d’un bloc sunnite, peut-être allié à l’Occident, et opposé à l’Iran et son fameux «croissant chiite» dont la continuité territoriale («du Tadjikistan au sud-Liban») aurait été contrariée par la dislocation de l’Irak et la création d’un Etat kurde au nord avec une entité sunnite au centre du pays.

Un tournant stratégique «sunnite» pour la Turquie, dont la politique étrangère à l’égard de la Syrie, et dans une moindre mesure de l’Irak ne fait cependant pas du tout l’unanimité: ni dans son opinion publique (en particulier dans la minorité alévie, une branche proche des chiites) ni pour le principal parti d’opposition (CHP, le parti républicain du peuple) ni même, en ce qui concerne la Syrie, jusqu’au président de la République de Turquie, Abdullah Gül.

Ariane Bonzon

Démythifier Mai 68

Archives - 2001

Werner OLLES:
Démythifier Mai 68 ou comment l’idéologie soixante-huitarde est devenue un instrument de domination

Werner Olles, ancien activiste du 68 allemand, a été membre du SDS de Francfort-sur-le-Main puis de divers groupes de la “nouvelle gauche” avant de rejoindre les cercles nationaux-révolutionnaires et néo-droitistes allemands; Dans cet article, rédigé en 2001, il explique les raisons qui l’ont poussé à abandonner l’univers politico-intellectuel des gauches extrêmes allemandes. On notera qu’il cite Pier Paolo Pasolini et déplore que l’arrivée aux postes du pouvoir des premiers anciens activistes, avec un Joschka Fischer devenu ministre des affaires  étrangères, n’a rien changé à la donne: l’Allemagne est toujours dépendante des Etats-Unis, sinon davantage, et le débat intellectuel est toujours bétonné...

Marx, en se référant à Hegel, avait dit, à propos du 18 brumaire de Napoléon, que les événements historiques importants, touchant le monde entier, se déroulaient toujours deux fois: la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Cette remarque est également pertinente quand s’échaffaudent les mythes politiques. Mais tandis que les mythologies qui évoquent les fondations d’une nation articulent toujours les actions collectives d’un peuple, qui se hisse d’un état de nature à un degré plus élevé de civilisation, l’histoire du mouvement soixante-huitard ressemble plus à une parodie de ce passage qu’à une véritable transition “anamorphique”. Mais cette histoire du soixante-huitardisme a tout de même un point commun avec la formation des mythes nationaux: “Le mensonge du mythe héroïque culmine dans l’idolâtrie du héros”, comme l’écrit Freud dans sa “Psychologie des masses”. En ce sens, le mythe de mai 68 n’est rien de plus, aujourd’hui, qu’un instrument servant à asseoir la domination d’une nouvelle classe politique.

M24_image.gif



Pier Paolo Pasolini, le célèbre écrivain, poète, journaliste et metteur en scène italien, nous a laissé un poème, écrit justement en 1968: “Le PCI aux jeunes!”. Pasolini, observateur très précis de l’aliénation généralisée qui frappait toutes les couches de la population et tous les domaines de l’existence, était communiste et homme de gauche, une équatioin qui n’est pas toujours évidente, mais qui l’était dans son cas. Dans ce fameux poème, il prend ses distances expressis verbis et en termes clairs avec les étudiants radicaux de gauche, qui avaient pourtant réussi à faire battre la police en retraite, lors des premières grandes batailles de rue, à Rome, au printemps de l’année 1968. Il désignait ces étudiants comme des “bourgeois, fils à la mamma” et se solidarisait avec les policiers rossés, parce qu’ils étaient “les fils de pauvres gens nés dans les zones déshéritées des campagnes ou des grandes villes”.

En tant que marxiste, Pasolini ne rejettait pas la violence en général mais s’insurgeait contre celle que pratiquaient les “Brigades rouges” des années 70 qui commettaient des attentats et des enlèvements, tout en menant une guérilla urbaine assez efficace dans toute l’Italie. La gauche lui a en voulu. Et quand il s’est opposé à la libéralisation de l’avortement et s’est insurgé avec véhémence contre la permissivité sexuelle dans la société nouvelle, la mesure était comble pour les gauches conventionnelles: en effet, pour Pasolini, la libéralisation des moeurs et de la sexualité ne voulait qu’en apparence le bonheur des gens; en réalité, il s’agissait d’introduire les ferments d’un dressage des corps pour qu’ils soient le support d’homoncules destinés à une seule chose: accroître démesurément la consommation et ce qui en découle logiquement, la croissance exponentielle des marchés. Du coup l’hérétique et dissident Pasolini a subi un cordon sanitaire: on ne le reconnaissait plus comme un clerc de la religion marxiste.

Pasolini a donc reconnu la montée du nouveau totalitarisme introduit par le mouvement soixante-huitard, quand les plupart des conservateurs et des droitiers dormaient encore du sommeil du juste. Pasolini désignait la tolérance pour ce nouveau système de domination et son “idéologie hédoniste incontournable” comme “la pire de toutes les formes de répression de l’histoire de l’humanité”, parce qu’elle niait les anciens schémes culturels. Malheureusement, son message n’est pas passé en République fédérale allemande dès la fin des années 60 et le début des années 70. Pasolini était animé d’un courage désespéré quand il s’est opposé au libéralisme débordant mis en selle par le carnaval de 68, un libéralisme qui n’avait qu’un seul objectif: dilater démesurément la sphère de l’économie marchande. En Allemagne, personne n’a posé d’analyse aussi pertinente, certainement pas les “intellectuels”.

Ce sont surtout les ouvriers des usines qui ont compris; nous, les intellectuels soixante-huitards, ricanions avec méchanceté et affichions un net complexe de supériorité: nous les traitions de “masses dépendantes du salariat”, trahissant du même coup que nous ne voulions pas leur émancipation. Pour eux, nous ne prévoyions pas “l’auto-réalisation de l’individu”. Les ouvriers comprenaient que le démontage systématique des valeurs traditionnelles par l’esprit de 68 ouvrait la voie à un capitalisme débridé, consumériste et utilitariste, cynique et détaché de tout impératif éthique ou social. Sans jamais avoir entendu parler de “Diamat”, de “matérialisme dialectique”, sans jamais avoir lu Marx —qui considérait la persistance des sociétés traditionnelles comme le plus grand obstacle à la percée du socialisme et, qui, logique avec lui-même, saluait la destruction des vieilles cultures d’Inde par les impérialistes britanniques— les ouvriers allemands de la fin des années 60 comprenaient instinctivement que les schèmes, les structures et les valeurs traditionnelles du monde traditionnel leur offraient encore une protection, certes limitée et fragile, contre le déferlement d’un capitalisme sans plus aucun garde-fou: ils barraient la route à nos équipes subversives devant la porte des usines, généralement sans y aller par quatre chemins.

La classe qui aurait dû incarner ces valeurs traditionnelles, c’est-à-dire la bourgeoisie d’après-guerre, très vite, s’est retrouvée la queue entre les pattes, a exprimé toute sa lâcheté et n’a pas forgé une alliance avec la classe ouvrière contre les “soixante-huitards” et leurs épigones. De plus, elle a tout fait pour interdire à l’Etat, détenteur du monopole de la violence, d’intervenir efficacement contre ses propres gamins et gamines, tourneboulés par les “idées nouvelles”. Alors, forcément, la dynamique de cette lutte des classes exemplaire a pu se déployer sans entraves venues de haut. Après la lecture d’Herbert Marcuse, notamment sa “Critique de la tolérance pure”, ouvrage-culte et vulgarisation extrême du néo-marxisme de l’époque, et surtout le chapitre intitulé “La tolérance répressive”, on s’est senti autorisé à commettre les pires violences irrationnelles. A cela s’est ajouté le refus net, dans l’Allemagne d’alors, de prendre en compte les contradictions entre la rhétorique catastrophiste du SDS (l’opposition extra-parlementaire étudiante) et de ses épouvantables successeurs, d’une part, et, d’aute part, la réalité socio-économiques e l’Allemagne de l’Ouest des années 60, réalité encore acceptable, potable, contrairement à ce qui se passait dans les pays du Tiers Monde.

Dans le processus politique et historique qu’elle inaugurait, la mentalité de 1968 anticipait tout ce que nous déplorons à juste titre aujourd’hui: une société désormais totalement massifiée, l’omnipotence des médias, la destruction de traditions culturelles aux racines pourtant profondes, le processus ubiquitaire de nivellement, par lequel tout ce qui est authentique et particulier se voit détruit et qui, finalement, ne tolère que la seule idéologie du consumérisme, flanquée d’une industrie des loisirs, des variétés et de la comédie qui se déploie jusqu’à la folie. Le processus de destruction de toute forme de culture et la perte de tout socle identitaire, qui est allée en s’accélérant depuis les années 70, ne cessent de s’amplifier et d’atteindre tous les domaines de nos existences.

Certes, les valeurs traditionnelles, dites “bourgeoises” par leurs adversaires, n’étaient déjà plus assez fortes, avant 1968, pour constituer un contre-poinds à la “révolution culturelle”. Quasiment personne, à l’époque, n’a eu le courage de s’opposer aux bandes violentes qui déferlaient sur les universités et les hautes écoles, personne, sauf le professeur social-démocrate Carlo Schmid, n’a osé dire: “l’autorité ne cèdera pas!”. Personne n’a eu le courage de dire, sauf sans doute, le bourgmestre de Francfort, le chrétien-démocrate Wilhelm Fay, que la violence et le fanatisme du SDS et de l’APO constituaient un retour à l’exigence, par la coercition, d’un nouveau conformisme, d’une nouvelle fidélité forcée à des idéaux minoritaires, d’une obligation à suivre les impératifs idéologiques d’une caste réduite en nombre, comme ce fut le cas sous le national-socialisme.

Après que le mouvement et sa mythologie aient littéralement remplacé la réalité, tout en refusant avec entêtement la sanction du réel, une forme imprévue jusqu’alors d’hystérie de masse s’est libérée, alors qu’on imaginait qu’une telle hystérie n’était le fait que des seules sectes religieuses. On peut affirmer que les groupuscules nés de la dissolution du SDS, comme les partis “ML” (marxistes-léninistes), n’ont pas été autre chose qu’un mélange d’aveuglement politique, qu’un cocktail perfide de “scientologie” et d’“Hell’s Angels”, où les phénomènes psychopathologiques donnaient le ton, avec tout le cortège voulu de dérives emblématiques: lavage de cerveau, apologie du pire kitsch révolutionnaire, et surtout les fameuses “discussions” sans fin, épouvantablement emmerdantes, crispées et sans épaisseur. Le sommet de la bêtise a été atteint quand ces associations staliniennes de “sports de combat”, avec leurs jeunes bourgeois se complaisant dans une culture fabriquée sur le mode “sous-prolétarien”, se vantaient d’être des analphabètes politiques et culturels complets, tout en voulant imiter dans les rues les bagarres qui avaient opposé, dans les années 20 et 30, les nationaux-socialistes aux communistes. Pendant que ces bourgeois de souche se donnaient des airs de révolutionnaires prolétariens d’antan, les jeunes ouvriers, eux, roulaient vers le soleil de l’Espagne (franquiste!) au volant de leurs Ford Taunus flambant neuves.

Quand on lit aujourd’hui les textes de ces activistes, tentant de justifier et d’expliquer leurs revendications ou leurs actes —et on les lira avec profit— on perd le souffle. Jamais, ils ne se montrent honteux de leurs simplismes. Jamais ils ne s’excusent d’avoir commis des dépradations ou des dérapages. Jamais un regret. On dirait que la table de bistrot, autour de laquelle ils refaisaient le monde ou jouaient à préparer l’hypothétique révolution finale, en usant d’un jargon intellectuel de gauche, est toujours la même: les discours sont toujours impavides, inflexibles, relèvent toujours d’une bande qui n’a rien appris, ne veut rien apprendre. Ce n’est peut-être pas évident chez tous les protagonistes du 68 allemand, ou ce n’est pas immédiatement perceptible, comme chez un Gerd Koenen, un K. D. Wolff ou un Christian Semmler. Mais ce l’est assurément chez un Joseph Fischer ou un Joscha Schmierer. On nage là dans le “radical chic” et toutes les idées avancées ne sont rien d’autre que des déductions ultérieures des vieilles et fausses visions de la fin des années 60 et du début des années 70.

La République Fédérale en est sortie ébranlée et ce n’est finalement qu’une maigre consolation de savoir qu’Ulrike Meinhof n’est pas devenue Chancelière, que Joscha Schmierer n’est pas devenu ministre de la justice, que Jürgen Trittin n’est pas devenu un nouveau “ministre de la propagande”, bref, que la République Fédérale n’est pas devenue une “République Ouest-Allemande des Conseils” (“Westdeutsche Räterrepublik”). Mais si c’est une consolation, ce n’est pas pour autant matière à réjouissance. Dans le gouvernement Schröder/Fischer, finalement, nous avons vu surgir l’accomplissement du mouvement soixante-huitard: nous avons une démocratie très teintée à gauche (la gauche de 68 et non plus la vieille social-démocratie), sans personnalité d’envergure, avec une médiocrité très nettement perceptible, où l’on se bornera à l’avenir de changer les pions: tous auront les mêmes réflexes, les mêmes tares, répéteront les mêmes schèmes mentaux. Car il n’est pas resté davantage de 68. Et aussi longtemps que les intérêts des “Global Players” sont plus ou moins identiques à ceux de cette gauche allemande aux assises branlantes, on peut s’attendre au retour récurrent de ces schèmes mentaux dans les allées du pouvoir en Allemagne.

Werner OLLES.
(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°9/2001; trad. franç.: avril 2012; http://www.jungefreiheit.de/ ).

vendredi, 01 juin 2012

Entretien avec Alexandre Douguine

dugin_by.jpg

Entretien avec Alexandre Douguine

Propos  recueillis  par le magazine allemand “Zuerst”

( http://www.zuerst.de )

Q.: Monsieur Douguine, la Russie subit un feu roulant de critiques occidentales, surtout depuis  la  réélection de Vladimir Poutine à la présidence  de la fédération de Russie. Les politiciens etl es médias prétendent que les élections ont été truquées, que Poutine n’est pas un démocrate et qu’il bafoue les “droits de l’Homme”...

AD: Vladimir Poutine, qu’on le veuille ou non, apprtient aux vrais grands sur la scène politique internationale. Pourtant, il faut dire que la  politique qu’il préconise est très spéciale, ce que bon nombre de politiciens et de médiacrates occidentaux ne sont apparemment pas capables de comprendre. D’une part, Poutine est un libéral, un homme politique résolument tourné vers l’Occident; d’autre part, il est un défenseur acharné de laa  souveraineté et de l’indépendance russes. C’est pourquoi il s’oppose de front aux Etats-Unis et à  leurs intérêts géopolitiques. Poutine est donc simultanément libéral-démocrate et souverainiste. Il est ensuite un réaliste politique absolu, une personnalité politique non fantasque. Poutine serait par voie de  conséquence  le partenaire idéal de tout pays occidental qui accorderait à la  souveraineté une valeur identitque et aussi élevée. Mais les pays  d’Occident ont abandonné depuis longtemps les valeurs du réalisme politique...

Q.: Que voulez-vous dire par là?

AD: Voyez-vous, ce que croit l’Occident aujourd’hui, c’est qu’un jour toutes  les démocraties libérales abandonneront leur souveraineté et se fonderont dans une sorte de “super-nation” sous l’hégémonie américaine. Telle est bien l’idée  centrale de la globalisation à l’oeuvre aujourd’hui. Ce projet est irréalisable avec un Vladimir Poutine car il s’y oppose et défend la souveraineté russe. Ensuite, il ne reconnaît pas la  prétention américaine à exercer cette hégémonie en toute exclusivité. C’est là qu’il faut chercher la vraie raison des attaques acharnées que commet l’Occident contre lui et de sa diabolisation. C’est aussi la  raison pour laquelle l’Occident soutient de manière aussi spectaculaire l’opposition russe: il s’agit d’acquérir de l’influence et de consolider l’hégémonie occidentale.

Q.: D’après vous donc, Poutine fait tout ce qu’il faut faire...

AD: Bien sûr que non. Il a commis  des erreurs, notamment lors des dernières élections pour le Parlement. Elles n’ont pas été aussi transparentes qu’elles auraient dû l’être.

Q.: La critique occidentale s’adresse surtout aux élections présidentielles...

AD: Pourtant, lors de ces élections-là, c’était le contraire: elles ont été parfaitement transparentes. La  grande  majorité des électeurs  soutient Poutine, voilà tout, même si l’Occident ne peut ni ne veut le comprendre. L’étranger ne soutient qu’une minorité pro-américaine, ultra-libérale et hostile à toute souveraineté russe, pour qu’elle s’attaque à Poutine. Tel est l’enjeu. Voyez-vous, Poutine peut être bon ou mauvais en politique intérieure, cela n’a pas d’importance pour l’Occident. La mobilisation de ses efforts pour maintenir l’idée de souveraineté  —et pas seulement la souveraineté russe—  et l’existence d’un monde  multipolaire fait qu’il est la cible de toutes les attaques occidentales.

Q.: L’Ukraine aussi subit désormais de lourdes attaques médiatiques en provenance de l’Occident. C’est surtout la détention de Ioulia Timochenko  que critiquent les médias. Est-ce que l’enjeu en Ukraine est le même qu’en Russie?

AD: La situation en Ukraine est complètement différente, même si les critiques occidentales visent également la souveraineté du pays.

Q.: Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch est considéré par les agences médiatiques occidentales comme “pro-russe”...

AD: C’est pourtant faux. Ianoukovitch tente de maintenir un équilibre politique entre la  Russie et l’Union Européenne. Bien sûr, il n’estp as aussi pro-occidental que ne l’était Mme Timochenko. Ce qui dérange l’Occident, c’est que Ianoukovitch s’est à nouveau rapproché de la Russie. C’est contraire aux intérêts atlantistes. Ioulia Timochenko est aujourd’hui le symbole de ce que l’on a appelé  la “révolution orange”  —que l’Occident a soutenu matériellement et idéologiquement en Ukraine. C’est pour cette raison  que les forces atlantistes la considèrent comme une héroïne.

Q.: Ce que l’on critique surtout, ce sont les conditions de  détention de Ioulia Timochenko. On dit que ces conditions bafouent lourdement les règles convenues quant aux droits de l’Homme...

AD: L’Occident utilise les droits de l’Homme à tour de bras pour pouvoir exercer influence et chantage sur les gouvernements qui lui déplaisent. Si l’on parle vrai et que l’on dévoile sans détours ses plans hégémoniques et ses véritables intérêts politiques, on obtient moins de succès que si l’on adopte un langage indirect et que l’on évoque sans cesse les droits de l’Homme. Voilà ce qu’il faut toujours avoir en tête.

Q.: Vous venez d’évoquer la “révolution orange” qui a secoué l’Ukraine en 2004. Les protestations et manifestations contre Poutine à Moscou, il y a quelques mois et quelques semaines, ont-elles, elles aussi, été une nouvelle tentative de “révolution colorée”?

AD: Absolument.

Q.: Pourquoi ces manifestations se déroulent-elles  maintnenant et pourquoi cela ne s’est-il pas passé auparavant?

AD: Il me paraît très intéressant d’observer le “timing”. Il y a une explication très simple. Le Président Dmitri Medvedev est considéré en Occident comme une sorte de nouveau Gorbatchev. L’Occident avait espéré que Medvedev aurait introduit des réformes de nature ultra-libérales lors de son éventuel second mandat présidentiel et se serait rapproché des Etats-Unis et de l’UE. Mais quand Medvedev a déclaré qu’il laisserait sa place de président à Poutine et qu’il redeviendrait chef du gouvernement, la “révolution” a aussitôt commencé en Russie.

Q.: Les protestations et manifestations visaient cependant les fraudes supposées dans le scrutin et le manque de transparence lors des présidentielles...

AD: Non, ça, c’est une “dérivation”. Il s’agissait uniquement d’empêcher tout retour de Poutine à la présidence. Une fois de plus, bon nombre d’ONG et de groupes influencés par l’Occident sont entrés  dans la danse. Cela a permis d’accroître l’ampleur des manifestations, d’autant plus que certains déboires el a politique de Poutine ont pu être exploités. La politique de Poutine n’a pas vraiment connu le succès sur le plan social et il restait encore quelques sérieux problèmes de corruption dans son système. C’était concrètement les points faibles de sa politique. Mais répétons-le: la révolte contre Poutine a été et demeure inspirée et soutenue par l’étranger et n’a finalement pas grand chose à voir avec ces faiblesses politique: il s’agissait uniquement de barrer la  route au souverainisme qu’incarne Poutine.

Q.: D’après vous, Medvedev serait pro-occidental...

AD: La politique russe est plus compliquée qu’on ne l’imagine en Occident. Laissez-moi vous donner une explication simple: d’une  part, nous avons le souverainiste et le Realpolitiker Poutine, d’autre part, nous avons les “révolutionnaires (colorés)” et les atlantistes ultra-libéraux soutenus par l’Occident. Medvedev se situe entre les deux. Ensuite, les oligarques comme, par exemple, Boris Abramovitch Beresovski qui vit à Londres, jouent un rôle important aux côtés des révolutionnaires ultra-libéraux.

Q.: A ce propos, on ne fait qu’évoquer la figure de Mikhail Khodorkovski, sans cesse arrêté et emprisonné. Dans les médias occidentaux, il passe pour un martyr du libéralisme et de la démocratie. Comment jugez-vous cela?

AD: Il représente surtout le crime organisé en Russie. Dans un pays occidental, on n’imagine pas qu’un individu comme Khodorkovski ne se retrouverait pas aussi en prison. Il est tout aussi criminel que les autres oligarques qui ont amassé beaucoup d’argent en très peu de temps.

Q.: Et pourquoi les autres ne sont-ils pas en prison?

AD: C’est là que je critiquerai Poutine: les oligarques qui se montrent loyaux à son égard sont en liberté.

Q.: Quelle a été la faute de Khodorkovski?

AD: Khodorkovski n’a fait que soutenir les positions pro-occidentales, notamment quand il a plaidé pour un désarmement de grande envergure de l’armée russe. Il a soutenu les forces libérales et pro-occidentales en Russie. Pour Khodorkovski, le “désarmement” de la  Russie constituait une étape importante dans l’ouverture du pays au libéralisme et à l’occidentalisation. Il fallait troquer l’indépendance et la souveraineté contre un alignement sur les positions atlantistes. Alors qu’il était l’homme le plus riche de Russie, Khodorkovski a annoncé qu’il était en mesure d’acheter non seulement les parlements mais aussi les électeurs. Il est même allé plus  loin: il a fait pression sur Poutine pour faire vendre aux Américains la plus grosse entreprise pétrolière russe, “Ioukos”.

Q.: Khodorkovski était donc opposé à Poutine en bien des domaines?

AD: Effectivement. Khodorkovski a ouvertement déclaré la guerre à Poutine. Et Poutine a réagi, fait traduire l’oligarque en justice, où il a été condamné, non pas pour ses vues politiques mais pour les délits qu’il a commis. Pour l’Occident, Khodorkovski est bien entendu un héros. Parce qu’il s’est opposé à Poutine et parce qu’il voulait faire de la Russie une part du “Gros Occident”. Voilà pourquoi de nombreux gouvernements occidentaux, les agences médiatiques et les ONG prétendent que Khodorkovski est un “prisonnier politique”. C’est absurde et ridicule. Ce qui mérite la critique, en revanche, c’est que dans notre pays un grand nombre d’oligarques sont en liberté alors qu’ils ont commis les mêmes délits que Khodorkovski. Ils sont libres parce qu’ils n’ont pas agi contre Poutine. Voilà la véritable injustice et non pas l’emprisonnement que subit Khodorkovski.

Q.: Peut-on dire que, dans le cas de Khodorkovski, Poutine a, en quelque sorte, usé du “frein de secours”?

AD: Oui, on peut le dire. Avant que Khodorkovski ait eu la possibilité de livrer à l’étranger le contrôle des principales ressources de la Russie, Poutine l’a arrêté.

Q.: Vous  parlez de groupes et d’ONG pro-occidentaux qui soutiennent en Russie les adversaires de Poutine et qui, en Ukraine et aussi en Géorgie, ont soutenu les “révolutions colorées”. Qui se profile derrière ces organisations?

AD: Celui qui joue un rôle fort important dans toute cette agitation est le milliardaire américain Georges Soros qui, par l’intermédiaire de ses fondations, soutient à grande échelle les groupements pro-occidentaux en Russie; A Soros s’ajoutent d’autres fondations américaines comme par exemple “Freedom House” dont les activités sont financées à concurrence de 80% par des fonds provenant du gouvernement américain. “Freedom House” finance par exemple la diffusion de l’ouvrage de Gene Sharp, politologue américain auteur de “The Politics of non violent Action”, auquel se réfèrent directement les “révolutionnaires colorés” d’Ukraine. Beaucoup d’autres groupements et organisations sont partiellement financés par le gouvernement américain ou par des gouvernements européens en Russie ou dans des pays qui firent jadis partie de l’Union Soviétique. Nous avons affaire à un véritable réseau. Toutes les composantes de ce réseau sont unies autour d’un seul objectif: déstabiliser la Russie pour qu’à terme le pays deviennent une composante de la sphère occidentale.

Q.: Est-ce là une nouvelle forme de guerre?

AD: On peut parfaitement le penser. Les révolutions colorées représentent en effet une nouvelle forme des guerre contre les Etats souverains. Les attaques produisent des effets à tous les niveaux de la société. Dans cette nouvelle forme de guerre, on ne se pas pas en alignant et avançant des chars ou de l’artillerie mais en utilisant toutes les ressources des agences de propagande, en actionnant la pompe à finances et en manipulant des réseaux avec lesquels on tente de paralyser les centres de  décision de l’adversaire. Et l’une des armes les plus importantes dans le nouvel arsenal de  cette nouvelle forme de guerre, c’est la notion des “droits de l’Homme”.

Q.: Monsieur Douguine, nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien.

Guerre médiatique de l’OTAN

Guerre médiatique de l’OTAN: le gouvernement syrien blâmé pour des atrocités commises par les escadrons de la mort soutenus par les Etats-Unis

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/


SYRIA-POLITICS-UNREST

Alors que les informations fuitent depuis Houla en Syrie, ville voisine de Homs et de la frontière libano-syrienne, il devient de plus en plus clair que le gouvernement syrien n’est pas responsable des tirs d’artillerie ayant tué quelques 32 enfants et leurs parents, comme cela est périodiquement affirmé puis nié par les médias occidentaux et même les Natons-Unies elles-mêmes. Il apparaît que ce massacre serait l’œuvre d’escadrons de la mort ayant agit directement en contact avec les victimes, ces escadrons accusés par les “activistes” anti-gouvernement d’être des “sbires du régime” ou des “milices” et par le gouvernement syrien d’être des terroristes d’Al Qaïda connectés avec l’ingérence étrangère.

Alors que les assassinats se déroulaient, les représentants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, se préparaient déjà à accuser, à condamner et à punir le gouverneent syrien, appelant pour une réunion immédiate du conseil de sécurité de l’ONU ainsi que laisser libre-court pour les “Amis de la Syrie” à invoquer l’augmentation des livraisons d’armes et de l’aide aux militants. Ceci représentait une hâte politiquement motivée, une opportunité créée ou pas, pour que l’occident pousse son  agenda de longue date à changer le régime syrien. Pendant la même période, l’OTAN a massacré une famille de 8 personnes en Afghanistan, incluant 6 enfants, donc sûrement si l’humanitaire et la justice étaient vraiment les préoccupations motivant ces intérêts occidentaux, alors le cas de l’Afghanistan aurait tout aussi été mis en question avec celui de Houla. Ce ne fut malheureusement pas le cas.

Ce fut aussi durant cette hâte à mettre les feux de la rampe sur l’évènement et à rendre une effet maximum à cette violence, que la BBC a publié une fausse image de l’endroit, qui en fait était la photo d’un massacre prise en Irak, vieille de plusieurs années, disant que cette “preuve”, comme toutes celles fournies, venait “d’activistes pro-démocratie”, ceci une fois de plus mettant en doute la véracité même des affirmations provenant de ces sources douteuss et constantes depuis plus d’un an.

Il est clair que même après un crime typique qui serait commis dans une nation occidentale, la police ne pourrait pas déduire de la scène du crime des conclusions si rapidement, à moins que la police ne soit biaisée et connaisse déjà tous les détails du crime parce qu’elle aurait été elle-même personnellement impliquée dans celui-ci.

Il est clair que quoi qu’il se soit passé à Houla est utilisé de manière désespérée comme point de levier pour faire avancer la prochaine étape de l’agenda insidieux occidental, décrit avec beaucoup de détails dans l’article de Seymour Hersh du New Yorker en 2007 et intitulé: “La redirection”, où il exposa un complot américano-israélo-saoudien qui consiste à armer des extrémistes sadiques et sectaires et de les lâcher contre la Syrie. En fait, dans l’article de Hersh, il interviewait plusieurs sources qui craignaient que ce type de violence ne soit inéluctable, c’est ce que nous voyons se dérouler à Houla.

Alors que certains trouvent difficile de croire que l’occident pourrait mettre en scène, promouvoir et / ou exploiter ce type de violence telle que celle vue à Houla, nous devons nous demander: “Y a t’il des précédents historiques qui pourraient nous donner une idée ou des points de repère sur les ‘si’ et les ‘pourquoi’ “. En de fait, il y en a.

Nous devons nous rappeler de l’été 1939, lorsque les nazis voulant désespérément se faire passer pour de pauvres victimes et jusitifer des actes d’agression militaire, ont mit en scène un incident frontalier dont l’intention était de faussement impliquer la Pologne voisine. Le résultat fut que des troupes allemandes attaquèrent une station radiophonique allemande, et ceci mena à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie. De manière sufisamment ironique, c’est le musée américain de la commémoration de l’holocauste qui nous donne non seulement un compte-rendu de ces évènements, mais aussi une leçon sur “comment tromper le public”:

“Durant toute la seconde guerre mondiale, les propagandistes nazis ont déguisé l’agression militaire destinée à la conquête territoriale en acte d’auto-défense nécessaires et justes. Ils ont toujours dépeint l’Allemagne comme une victime ou victime potentielle d’agresseurs étrangers et étant une nation pacifique, celle-ci a dû prendre les armes pour défendre sa population ou défendre la civilisation européenne contre le communisme. Les buts de guerre professés à chaque étape des hostilités ont presque toujours déguisé les intentions réelles des nazis pour leur expansion territoriale et leur guerre raciste. Ceci fut une propagande de la tromperie, faite pour leurrer ou diriger dans une direction le peuple allemand, les pays occupés par l’Allemagne et les pays neutres.

Durant l’été 1939, alors qu’Hitler et ses aides finalisaient les plans de l’invasion de la Pologne, l’opinion publique allemande était tendue et craintive. Les Allemands étaient encouragés par le gain énorme de territoires et l’extension des frontières de l’Allemagne en Autriche et en Tchécoslovaquie sans avoir eu à tirer un seul coup de feu, mais elle ne participait pas aux manifestations de rues appelant à la guerre, comme la génération de 1914 l’avait fait.

Avant l’attaque de l’Allemagne sur la Pologne le 1er Septembre 1939, le régime nazi lança une campagne médiatique agressive pour construire un soutien populaire pour une guerre que bien peu d’Allemands désiraient. Pour présenter l’invasion comme un acte moralement justifié, une action de self-defense, la presse allemande relaya des informations sur les “atrocités polonaises”, se référant à des accusations réelles ou inventées sur la discrimination et la violence contre la minorité allemande en Pologne. Déplorant l’attitude “belliqueuse” et le “chauvinisme” polonais, la presse attaqua également la Grande-Bretagne qui encourageait à la guerre en promettant de défendre la Pologne en cas d’invasion par l’Allemagne.

Le régime nazi mit même en scène un incident frontalier créé pour faire croire que la Pologne avait de fait déclanché les hostilités. Le 31 Août 1939, des soldats de la SS se déguisèrent en soldats polonais et “attaquèrent” une station radiophonique allemande à Gleiwitz (Gliwice). Le lendemain, Hitler annonçait à la nation allemande et au monde, qu’il avait pris la décision d’envoyer des troupes allemandes en Pologne en réponse à ”l’incursion” polonaise dans le Reich. Le bureau de presse du parti nazi donna pour instruction à la presse allemande de ne pas utiliser le mot “guerre”. Il devait rendre compte simplement du fait que les troupes allemandes avaient repoussé les attaques polonaises, une tactique mise en place pour victimiser l’Allemagne dans le processus. La responsabilité de déclarer la guerre serait laissé aux Britanniques et aux Français.”

Pour l’occident qui avait juré après les pertes catastrophiques de la seconde guerre mondiale que des actes d’agression étrangère à une nation ne serait plus jamais tolérés, nous avons autorisés les pouvoirs de Wall Street et de la City de Londres et ceux dans leur orbite, de continuer leurs conquêtes militaires pas à pas, de l’Afghanistan à l’Irak en passant pas la Libye, la Somalie, le Yémen et maintenant la Syrie. Nous sommes au bord d’une guerre avec l’Iran et tout comme l’Allemagne nazie, ceux qui nous y mènent utilisent une gamme de menaces, de terreur, de promesses et d’excuses intenables pour une fois de plus franchir les frontières d’une autre nation souveraine, de faire la guerre à un peuple et de lui imposer nos systèmes et nos institutions que nous affirmons être “supérieurs”.

Depuis les années 1990, d’après le général américain Wesley Clark, l’occident à rechercher la conquête du Moyen-Orient par l’installation de régimes clients. Depuis 2002, l’occident à chercher à renverser le gouvernement syrien. Clairement, depuis 2007, l’occident conspire contre la Syrie. Des années avant que le terme “printemps arabe” ne fut proféré par les médias occidentaux, la violence qui ravage maintenant la Syrie fut planifiée, avec des militant étant entrainés, financés, armés et mis en place. Le désir de l’occident d’intervenir en Syrie n’est certainement pas pour sauver le peuple syrien de la violence créée par l’occident lui-même, mais d’utiliser cette violence pour s’étendre, tout comme Hitler le fît, par le biais de la conquête militaire.

Si l’ONU permet de manière tragique aux forces du fascisme mondialiste, pauvrement déguisé en “défenseur de la civilisation”, de prévaloir en Syrie, ne vous leurrez pas pour croire, comme le fit le peuple allemand en son temps, qu’il y ait quoi que ce soit de justifiable dans cet état de fait. Houla, tout comme Gleiwitz, est une mauvaise excuse et non pas un impératif moral. L’Allemagne a fini par payer très cher ses transgressions continuelles contre l’humanité, cela a coûté des millions de morts, des décennies d’opportunités perdues, divisés et conquis après avoir été battus et porter la charge d’un lourd passé pour toujours. Quelle récompense osons-nous attendre aujourd’hui de notre ignorance et de notre apathie ?

Tony Cartalucci

Url de l’article:

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=31081

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Guillaume Faye’s Why We Fight

The Rectification of Names:
Guillaume Faye’s Why We Fight

By F. Roger Devlin

Ex: http://www.counter-currents.com/

Guillaume Faye
Why We Fight: Manifesto of the European Resistance
London: Arktos Media, 2011

Available from Counter-Currents [2] and from Amazon.com [3]

Guillaume Faye’s newly translated Kampfschrift aims to rally Europe, “our great fatherland, that family of kindred spirits, however politically fragmented, which is united on essentials, favoring thus the defense of our civilization.” He sees even nationalism as a kind of sectarianism which European man cannot afford at present: “when the house is on fire domestic disputes are put on hold.” For this reason, Faye has never belonged to the Front National, but has more recently lent support to the French Euronationalist organization Nationality-Citizenship-Identity (see www.nationalite-citoyennete-identite.com [4]).

Over three-quarters of the present volume is devoted to what a Confucian philosopher would call “the rectification of names [5].” It is interesting to observe how revolutionary ideologies are never able to express themselves in ordinary language. Being based upon a partial and distorted view of reality, they necessarily create a jargon all their own. Once they succeed in imposing it upon a subject population, they have won half their battle. Who exactly decided that loyalty to one’s people, known since time immemorial as patriotism and considered as one of the most essential virtues, would henceforth become the crime of racism? Faye’s “metapolitical dictionary” is a blow directed against such semantic distortion.

Here follows a brief sample:

Aristocracy: those who defend their people before their own interests. An aristocracy has a sense of history and blood lineage, seeing itself as the representative of the people it serves, rather than as members of a caste or club. Not equivalent to an economic elite, it can never become entirely hereditary without becoming sclerotic.

Biopolitics: a political project oriented to a people’s biological and demographic imperatives. It includes family and population policy, restricts the influx of aliens, and addressed issues of public health and eugenics.

Devirilisation: declining values of courage and virility for the sake of feminist, xenophile, homophile and humanitarian values.

Discipline: the regulation and positive adaptation of behavior through sanction, reward and exercise. Egalitarian ideology associates discipline and order with their excesses, i.e., with arbitrary dictatorship. But just the contrary is the case, for freedom and justice are founded on rigorous social discipline. Every society refusing to uphold law and order, i.e., collective discipline, is ripe for tyranny and the loss of public freedoms.

Germen: a people’s or civilization’s biological root. In Latin, germen means ‘germ’, ‘seed.’ If a culture is lost, recovery is possible. When the biological germen is destroyed, nothing is possible. The germen is comparable to a tree’s roots. If the trunk is damaged or the foliage cut down, the tree can recover—but not if the roots are lost. That’s why the struggle against race-mixing, depopulation and the alien colonization of Europe is even more important than mobilizing for one’s cultural identity and political sovereignty.

Identity: etymologically, ‘that which makes singular’. A people’s identity is what makes it incomparable and irreplaceable.

Involution: the regression of a civilization or species to maladaptive forms that lead to the diminishing of its vital forces. Cultural involution has been stimulated by the decline of National Education (40% of adolescents are now partially or completely illiterate), the regression of knowledge, the collapse of social norms, the immersion of youth in a world of audio/visual play [and] the Africanization of European culture.

Mental AIDS: the collapse of a people’s immune system in the face of its decadence and its enemies. Louis Pauwels coined the term in the 1980s and it set off a media scandal. In general, the more the neo-totalitarian system is scandalized by an idea and demonizes it, the more likely it’s true.

With biological AIDS, T4 lymphocytes, which are supposed to defend the organism, fail to react to the HIV virus as a threat, and instead treat it as a ‘friend’, helping it to reproduce. European societies today are [similarly] menaced by the collapse of their immunological defenses. As civil violence, delinquency and insecurity explode everywhere, police and judicial measures that might curb them are being undermined. The more Third World colonization damages European peoples, the more measures are taken to continue it. Just as Europe is threatened with demographic collapse, policies which might increase the birth rate are denounced and homosexuality idealized. Catholic prelates argue with great conviction that ‘Islam is an enrichment’, even as it clearly threatens to destroy them.

Museologicalization: the transformation of a living tradition into a museum piece, which deprives it of an active meaning or significance. A patrimony is constructed every day and can’t, thus, be conserved in a museum. Modern society is paradoxically ultra-conservative and museological, on the one hand, and at the same time hostile to the living traditions of identity.

Populism: the position which defends the people’s interests before that of the political class—and advocates direct democracy. This presently pejorative term must be made positive. The prevailing aversion to populism expresses a covert contempt for authentic democracy. For the intellectual-media class, ‘people’ means petits blancs—the mass of economically modest, non-privileged French Whites—who form that social category which is expected to pay its taxes and keep quiet. On the subjects of immigration, the death penalty, school discipline, fiscal policies—on numerous other subjects—it’s well known that the people’s deepest wishes as revealed in referenda and elsewhere never, despite incessant media propaganda, correspond to those of the government. Anti-populism marks the final triumph of the isolated, pseudo-humanist, and privileged political-media class—which have confiscated the democratic tradition for their own profit.

Resistance and Reconquest: faced with their colonization by peoples from the south and by Islam, Europeans, objectively speaking, are in a situation of resistance. Like Christian Spain between the Eighth and Fifteenth centuries, their project is one of reconquest. Resistance today is called ‘racism or ‘xenophobia’, just as native resisters to colonial oppression were formerly called ‘terrorists.’ A semantic reversal is in order here: those who favor the immigrant replacement population ought, henceforward, to be called ‘collaborators.’

Many of our false sages claim that it’s already too late, that the aliens will never leave, that the best that can be expected is a more reasonable form of ethnic cohabitation. [They] do so on the basis not of reasoned analysis, but simply from their lack of ethnic consciousness.

Revolution: a violent reversal of the political situation, following the advent of a crisis and the intervention of an active minority.

For Europeans, revolution represents a radical abolition, a reversal, of the present system and the construction of a new political reality based on the following principles: 1) an ethnocentric Eurosiberia, free of Islam and the Third World’s colonizing masses; 2) continental autarky, breaking with globalism’s free-trade doctrines; 3) a definitive break with the present organization of the European Union; and 4) a general recourse to an inegalitarian society that is disciplined, authentically democratic, aristocratic and inspired by Greek humanism. (Faye has previously written of the need for Euronationalists to reclaim the idea of revolution from the poseurs of the left.)

In a brief closing chapter, Faye answers the question posed by his book’s title:

We fight for Europe. We fight for a Europe infused with ideas of identity and continuity, of independence and power—this Europe that is an ensemble of ethnically related peoples. We fight for a vision of the world that is both traditional and Faustian, for passionate creativity and critical reason, for an unshakable loyalty and an adventurous curiosity, for social justice and free inquiry. We fight nor just for the Europeans of today, but for the heritage of our ancestors and the future of our descendents.

Faye’s writing has a bracing quality which never lapses into elegy or pessimism:

Nothing is lost. It’s completely inappropriate to see ourselves in the nostalgia of despair, as a rearguard, a last outpost, that struggles with panache for a lost cause. World events give us cause to believe that the situation is heading toward a great crisis—toward a chaos from which history will be reborn.

Two years after Why We Fight (2001), Faye published his analysis of the coming crisis under the title The Convergence of Catastrophes. This will be the next of Faye’s works to be brought out in English translation by Arktos.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/05/the-rectification-of-names/