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vendredi, 22 juin 2012

Hongrie : le retour en force du néo-paganisme

Hongrie : le retour en force du néo-paganisme

 

Par Vincent Baumgartner et Corentin Léotard


Ex: http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/

 

Les néo-païens sont de retour en Hongrie ! Dernière preuve en date de leur influence grandissante, leur don au Kazakhstan d’un « arbre de la vie » de 9 mètres de haut en l’honneur de leurs « peuples frères des steppes ». Cet « életfa » symbolise dans la mythologie hongroise la résistance au Christianisme et constitue un élément essentiel des croyances táltos, les chamanes hongrois. Plus significatif encore, une scène extraordinaire s'est déroulée quelques semaines plus tôt au sein du parlement hongrois : Ojun Adigzsi See-Oglu, un grand chamane venu de la République russe de Touva aux confins de la Sibérie, s’est livré à une danse rituelle devant la Sainte-Couronne, le symbole du christianisme en Hongrie. Ces anecdotes illustrent un renouveau identitaire plus profond et une contre-culture qui prend de l'ampleur.

 

Face au catholicisme romain imposé par la force il y a mille ans par le roi Szent-Istvan (Saint-Étienne), le paganisme est en train de renaître de ses cendres. De nombreux courants néo-païens se sont développés au cours de ces dernières années avec le dépoussiérage d’une histoire hongroise mythifiée et régulièrement célébrée dans des festivals. Il est fréquent de rencontrer l’aigle Turul ou le cerf merveilleux Csodaszarvas au détour d’un village, dont le nom sur le panneau est désormais écris en proto-hongrois (les runes hongroises), banni jadis par Saint-Étienne. Emese, Magor, Koppány, Álmos… ces prénoms issus de la mythologie hongroise sont très populaires. A tel point qu’il semble que la mythologie païenne et chamanique soit en train de devenir un élément symbolique de l’identité nationale.

 

Un pays « fondamentalement païen et en pleine crise identitaire »

Avec l'arrivée au pouvoir au moi de mai 2010 de la Fidesz et de son « éminence grise » - le parti chrétien-démocrate (KDNP) - la Hongrie actuelle se verrait bien en porte-étendard de la Chrétienté en Europe. En fait, comme l’explique l'historien des religions Attila Jakab, "la Hongrie est un pays chrétien seulement dans la rhétorique politique de la droite. En réalité c'est un pays frustré, en pleine crise identitaire, en quête effréné de soi, et fondamentalement païen". Il affirme aussi que "le fondement sociopolitique de ce néo-paganisme hongrois est constitué des frustrations et de l’inculture. Une bonne partie des Hongrois cherche à s’évader et à s’imaginer un passé glorieux, à rechercher le paradis perdu, car le présent est de plus en plus perçu comme invivable". Selon son analyse, habitués à la servitude pendant de longs siècles - le communisme couronnant le tout- les Hongrois sont toujours en attente d’une Moïse-Messie qui les conduirait dans le Canaan de l’abondance pour résoudre leurs problèmes, sans efforts ni sacrifices individuels en contrepartie.

« De même que l’univers des croyances du chamanisme a toujours fait partie de la culture hongroise, il semble que la mythologie chamanique se soit transformée en élément symbolique de l’identité nationale. », écrit pour sa part l’ethnologue Mihály Hoppál [1]. Cette mythologie est particulièrement attrayante pour l’extrême-droite car elle constitue un trait d’union avec d’autres peuples d’Asie centrale et renforce sa thèse selon laquelle les Hongrois ne seraient pas un peuple finno-ougrien (proche des Finlandais et des Estoniens), comme cela est admis par une majorité des scientifiques, mais partageraient des racines communes avec d’autres peuples d'Asie centrale : les Turcs, les Kirghizes, les Turkmènes, les Ouïgours, les Tatars et même les Tchétchènes. Le festival « Nagy-Kurultaj » célèbre chaque année ce « touranisme », un courant idéologique qui vise à l’union des peuples issus des tribus turcophones d’Asie centrale.

 

L’Eglise catholique sonne l’alarme

En 2009, la « Conférence Hongroise des Évêques Catholiques » [2] publiait une lettre qui a été lue dans toutes les églises et qui dénonçait le paganisme véhiculé par les divers courants de la droite extrême. « Il y a quelques années nous pensions que la sécularisation était pratiquement le seul danger. La mentalité de consommation, l’idole de l’hédonisme sont toujours présents chez notre peuple, mais aujourd’hui on assiste aussi à un renforcement du néo-paganisme », indiquait le communiqué. Le président de la « Fédération des Intellectuels Chrétiens » (KÉSZ), le très influent Evêque Zoltán Osztie, déclarait quant à lui que "le néo-paganisme comporte également un aspect anti-hongrois incarné par une certaine forme de radicalisme politique et surtout par le parti d’extrême-droite Jobbik".

Le professeur Attila Jakab explique aussi que "l’Église catholique en Hongrie est plutôt de type byzantin. Elle fut toujours une servante du pouvoir politique en contrepartie de privilèges et d’avantages matériels". En effet, bien que certains religieux aient courageusement tenu tête aux différentes dictatures – tels que le cardinal Mindszenty, célèbre opposant au régime communiste - force est de constater que la majorité d'entre eux n'a fait qu'obéir docilement au pouvoir en place. A présent, les Églises traditionnelles (catholique et protestante) sont "vides d’un point de vue spirituel et intellectuel. Elles n’ont plus les ressources humaines pour faire face au déferlement du néo-paganisme. D’autant plus, qu’une partie des prêtres et des pasteurs, théologiquement très mal formés (à une théologie datant du XIXe siècle), est aussi adepte ou sympathise avec ces idées néo-païennes".

 

Un mouvement porté par le parti Jobbik

Cette contre-culture rampante au sein de la société hongroise se manifeste à plusieurs niveaux. Une partie de la nébuleuse néo-païenne actuelle en Hongrie n’est pas politiquement marquée et se réclame plutôt proche d’un courantNew Age, plus ou moins sectaire. Mais, comme le relève le sociologue des religions Miklós Tomka, la majorité des cultes païens se développent actuellement de paire avec une idéologie d'extrême-droite. Ils ont effectués leur grand retour dans l’espace publique avec le parti parlementaire Jobbik, le principal parti d’opposition à Viktor Orbán avec le parti socialiste.

L’opposition entre christianisme et paganisme trouve un débouché  politique, comme l’explique Attila Jakab : "Le néo-paganisme est déjà un puissant facteur de division entre la droite traditionnelle - qui se définie comme chrétienne et bénéficie de l’appui des Eglises traditionnelles - et l’extrême-droite pour qui le christianisme redéfini est un décor rhétorique. Comme une partie de la droite traditionnelle peut basculer à tout moment vers l’extrême-droite, Viktor Orbán est contraint de jouer double-jeu : préserver les chrétiens traditionnels (de plus en plus fondamentalistes) et ménager les néo-païens". Mais l'opposition entre christianisme et paganisme n’entraîne pas un clivage politique absolu. La droite extrême se trouve elle-même divisée sur le sujet et, tout en se défendant d’être païen, Jobbik accuse la droite traditionnelle Fidesz de renier les racines de la culture hongroise en rejetant le paganisme.

 

Entre Erzsébet et Edit, deux femmes d’une soixantaine d’années habitant un petit village du nord du pays, la conversation est animée. La première soutient le parti socialiste (chassé du pouvoir en 2010) et se dit "scandalisée que n’importe qui puisse venir faire le clown dans un endroit comme le parlement hongrois".

"En quoi ce chamane menaçait-il la Sainte-Couronne ?!", lui rétorque la seconde, à la fois fervente catholique et proche de Jobbik. Elle relativise la portée de ce mouvement néo-païen et, à l’en croire, si la société hongroise est réellement secouée de spasmes de paganisme, c’est inconscient. "La plupart des gens n’ont même jamais entendu parler des táltos [sorte de  chamanes hongrois]. Ici les gens ne croient en rien", regrette-t-elle.

Ce néo-paganisme reste encore flou, si bien qu’il est plus juste de parler d'un syncrétisme composé d’éléments religieux – un chamanisme hongrois réinventé s’articulant avec un christianisme imaginé – et d’un élément d’ordre idéologique : l’antisémitisme. Car l’une des raisons de l'attrait des croyances païennes, c’est le rejet du judaïsme à travers celui du christianisme.

Pour une partie de la nébuleuse néo-païenne, le christianisme n’est qu’un avatar du judaïsme. Comme le proclame le site catholique d'extrême-droite « Regnum Sacrum », « Les adeptes du néo-paganisme considèrent le christianisme comme une secte juive qui est devenue religion universelle et qui a conquise et détruite l'Europe païenne en volant et en détournant ses fêtes et ses mythes. »

Malgré la volonté du gouvernement conservateur de faire du Christianisme le ciment de la nation hongroise, la résurgence d’un néo-paganisme mêlant croyances anciennes et fantasmées, nationalisme et antisémitisme apparaît comme un symptôme d’une société qui n’a pas encore digéré son histoire récente et à la recherche de repères identitaires. Comme l'a écrit le philosophe Alain : « Mais les dieux païens, aussi, croyez-vous qu'on puisse les mépriser ? Le catholicisme en porte l'empreinte, par ses Saints, ses chapelles et ses miracles... ».

 

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[1] « Le chamanisme dans la culture hongroise », Mihály Hoppál, Institut d’ethnologie, Académie hongroise des sciences.

[2] A Magyar Katolikus Püspöki Konferencia

 

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http://www.hu-lala.org/2012/05/17/hongrie-le-retour-en-force-du-neo-paganisme/

 

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Csodaszarvas


jeudi, 21 juin 2012

La démocratie jusqu’à l’indigestion

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La démocratie jusqu’à l’indigestion

par Pierre LE VIGAN

Une société suppose des règles de civilité. Et ce sont ces règles qui rendent possible le droit, et la démocratie, en d’autres termes un code raisonné des affrontements politiques. La civilité, c’est le dépassement des préjugés, des tribus, des égoïsmes. C’est un horizon commun donc une culture commune. Disons le mot : ce sont des mœurs communes. Or à quoi assistons-nous ? À la réduction de la démocratie à des procédures, à des droits sociaux déconnectés des usages culturels de notre pays.

 

Ces droits appliqués à tout constituent une hyper-démocratie : droit à la santé, à la culture, etc. Mais l’inconvénient, c’est que l’hyper-démocratie tue la vraie démocratie. Car l’hyper-démocratie est démesure, hubris (outrage), tandis que la démocratie est l’apprentissage du temps, de la patience, du travail, de l’effort. C’est l’effort même de la civilisation.

 

Nous en sommes là. L’hyper-démocratie est, explique Renaud Camus, « la transposition plus ou moins opportune de la démocratie dans des domaines où sa pertinence est moins immédiatement évidente qu’en celui qui circonscrit le processus décisionnel au sein de la cité ». Par voie de conséquence, les mots perdent leur sens. La culture ne consiste plus à élever tout le monde dans la mesure des possibles de chacun mais à dire que tout est culture. Il en est de même pour l’éducation. Tout le monde a « le niveau » puisque le niveau est celui de tout le monde. Au terme de cela, c’est une moyennisation du monde qui se met en place. Ce sont les vraies hiérarchies qui s’effacent pour laisser la place aux seules hiérarchies de l’argent. Les riches ne sont plus des gens cultivés et aisés (ce qu’ils n’étaient pas toujours mais ce que l’on attendait d’eux !). Ce sont des pauvres qui ont réussis. « Les riches ne sont plus que des pauvres avec plus d’argent », note Renaud Camus. Le festivisme de la vie sociale et l’ironisation de tout sont les conséquences de cela, avec la dépolitisation qui va avec. L’enseignement de l’ignorance se combine avec la généralisation de la muflerie. Pour refaire une démocratie, c’est tout le problème de l’éducation du peuple qui devra être repris.

 

Pierre Le Vigan

 

• Renaud Camus, Décivilisation, Fayard, 212 p., 17 €.

 


 

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Jean Prévost, homme libre et rebelle

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Jean Prévost, homme libre et rebelle

par Pierre LE VIGAN

 

Qui connaît encore Jean Prévost ? Assurément plus grand monde. Cet oubli est de prime abord étonnant. Voici un écrivain français, intelligent bien qu’intellectuel, patriote sans être anti-allemand, anti-hitlérien sans être communiste, il fut aussi maquisard et fut tué dans le Vercors durant l’été 44.

 

La France d’après-guerre a fort peu honoré cet homme, non plus que la France actuelle. L’air du temps est à la contrition mais pas à l’admiration. Jean Prévost a pourtant des choses à nous dire : sur le courage et sur l’intelligence, et sur le premier au service de la seconde comme l’avait rappelé Jérôme Garcin (1).

 

Dominique Venner écrit de son côté : « Pamphlétaire, critique littéraire et romancier, Jean Prévost venait de la gauche pacifiste et plutôt germanophile. C’est le sort injuste imposé à l’Allemagne par les vainqueurs de 1918 qui avait fait de lui, à dix-huit ans, un révolté. Depuis l’École normale, Prévost était proche de Marcel Déat. Il fréquentait Alfred Fabre-Luce, Jean Luchaire, Ramon Fernandez. À la fin des années Trente, tous subirent plus ou moins l’attrait du fascisme. Tous allaient rêver d’une réconciliation franco-allemande. Tous devaient s’insurger contre la nouvelle guerre européenne que l’on voyait venir à l’horizon de 1938. Lui-même ne fut pas indifférent à cet « air du temps ». En 1933, tout en critiquant le « caractère déplaisant et brutal » du national-socialisme, il le créditait de certaines vertus : « le goût du dévouement, le sens du sacrifice, l’esprit chevaleresque, le sens de l’amitié, l’enthousiasme… (2) ». Une évolution logique pouvait le conduire, après 1940, comme ses amis, à devenir un partisan de l’Europe nouvelle et à tomber dans les illusions de la Collaboration. Mais avec lui, le principe de causalité se trouva infirmé. « Il avait choisi de se battre. Pour la beauté du geste peut-être plus que pour d’autres raisons. Il tomba en soldat, au débouché du Vercors, le 1er août 1944.  (3) ».

 

Jean Prévost est d’abord un inclassable : ni communiste, ni catholique, ni même communiste-catholique comme beaucoup, rationnel sans être rationaliste, progressiste sans être populiste au sens démagogique, patriote sans être nationaliste. Un intellectuel nuancé et, dans le même temps, un homme privé vif, tourmenté, sanguin, passionné, exigeant vis-à-vis de lui-même. Un aristocrate. Stendhal dont Prévost fut un bon spécialiste disait que le « vrai problème moral qui se pose à un homme comblé » est : « que faire pour s’estimer soi-même ? ». Jean Prévost fit sien ce problème. Pour y répondre, il « raturait sa vie plutôt que son œuvre ». Et il se « dispersait » dans une multiplicité de centres d’intérêt : critique littéraire, cosmologie et polémologie, philosophie du droit et architecture… En fait, Jean Prévost foisonnait. Sa pseudo-dispersion était profusion. « Jamais de ma vie je n’ai pu rester un jour sans travailler. »

 

Éloigné de tout dandysme, Jean Prévost veut savoir pour connaître. Son travail intellectuel est ainsi un « rassemblement » de lui-même, une mise en forme de son être, qui se manifeste par des prises de position rigoureuses et souvent lucides. Grand travailleur tout autant que grand sportif, Jean Prévost attend que le sport lui fournisse « ce bonheur où tendait autrefois l’effort spirituel ». C’est aussi pour lui un antidote à la civilisation moderne. « Les Grecs, écrit-il, s’entraînaient pour s’adapter à leur civilisation. Nous nous entraînons pour résister à la nôtre. »

 

Malgré la diversité de ses dons, Prévost évoque le mot de Stendhal sur ceux qui « tendent leur filet trop haut ». Il fait partie de ceux qui « pêchent par excès ». Mais c’est un moindre défaut car, comme Roger Vaillant le dit à propos de Saint-Exupéry, « l’action le simplifie ». Et Prévost est un homme d’action. Jean Prévost est aussi aidé par une idée simple et robuste de ses devoirs et de ce qui a du sens dans sa vie : le plaisir, l’amour de ses enfants, les amis, le souci de l’indépendance de son pays.

 

vercors-tombe-jean-prevost-img.jpgTrop païen pour ne pas trouver que la plus détestable des vertus – ou le pire des vices – est la « reconnaissance » envers autrui, trop français pour ne pas avoir le sens de l’humour, « décompliqué des nuances », mais plein de finesse et de saillies (en cela nietzschéen). Jean Prévost se caractérise aussi par la temporalité rapide de son écriture qui est celle du journalisme. C’est ce sens du temps présent qui l’amène (tout comme Brasillach, mais selon des modalités fort différentes), à l’engagement radical, c’est-à-dire, dans son cas, à la lutte armée contre les Allemands dans le maquis du Vercors. C’est là que cet homme, multiple, entier, solaire, trouva sa fin. Il avait écrit : « il manque aux dieux-hommes ce qu’il y a peut-être de plus grand dans le monde; et de plus beau dans Homère : d’être tranché dans sa fleur, de périr inachevé; de mourir jeune dans un combat militaire ».

 

Pierre Le Vigan

 

Notes

 

1 : Jérôme Garcin, Pour Jean Prévost, Gallimard, 1994.

 

2 : Idem.

 

3 : Dominique Venner, dans La Nouvelle Revue d’Histoire, n° 47, 2010.

 

• Publié initialement dans Cartouches, n° 8, été 1996, remanié pour Europe Maxima.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

mercredi, 20 juin 2012

Edgar Allan Poe – Meister der Dunkelheit

Edgar Allan Poe – Meister der Dunkelheit      
Geschrieben von: Christoph George   
Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Es gibt Literaten, die man aufgrund ihres Stiles noch viele Jahre nach ihrem Ableben hoch schätzt. Der amerikanische Schriftsteller Edgar Allen Poe gehört unzweifelhaft zu eben jenen. Neben romantischen Erzählungen, Detektivgeschichten und anderen literarischen Gattungen prägte er vor allem die Horrorgeschichte wie wenige andere. Bis heute gilt er als kaum übertroffen.

Sprach der Rabe: „Nimmermehr.“ – Poe und die Horrorgeschichte

Edgar Poe wurde 1809 als Sohn eines Schauspielerehepaares in Boston geboren und schon in frühester Kindheit von schweren Schicksalsschlägen geprägt. Nachdem 1811 die Eltern verstarben, wurde er mit seinen beiden Geschwistern neuen Familien zugewiesen, die sich ihrer annahmen. Der junge Edgar kam zu den Allans, deren Nachnamen er von nun an zusätzlich trug. Sein Bruder William starb im Alter von nur 24 Jahren. Ebenso seine 14 Jahre jüngere Frau Virginia, seine Cousine, die er 1936 geheiratet hatte. Derlei tragische Schicksalsschläge verarbeitete Poe später in jenen Gruselgeschichten, für die er noch heute weltberühmt ist. Der Tod schöner junger Frauen, wie er in Der Untergang des Hauses Usher, Der schwarze Kater, Das ovale Portrait, Morella, oder auch in seinem bekanntesten Gedicht Der Rabe dargestellt wird, blieb nicht zuletzt deswegen ein sich ständig wiederholendes Motiv in Poes Werk.

Die innere Hölle

Die Beschäftigung mit den Grenzen des für den Menschen ertragbaren, die Konfrontation mit dem teils puren Grauen, ist typisch für diese Art der Literatur und beinhaltet den Kern ihrer Anziehungskraft. Das Beleuchten der dunklen Seite der Seele, nicht als bloßer Kitzel der Unterhaltung gedacht, sondern insbesondere als Vortasten an das heran, was man im 16. Jahrhundert noch die „innere Hölle“ nannte, macht gerade ihr eigentliches Vermögen aus. Poe beherrschte es in Perfektion, den Leser genau dorthin zu führen.

Nach seinem frühen Tode schnell vergessen

Der Autor selbst erlangte durch Publikationen seiner Arbeiten in mehreren Zeitschriften bereits zu Lebzeiten einige Bekanntschaft, wurde aber nach seinem mysteriösen Tod im Alter von nur 40 Jahren schnell vergessen. Zu dessen postumen Ruhm, welchem wir heute seine allgemeine Popularität verdanken, kam es erst, nachdem er in Europa entdeckt wurde. So erschien eine u.a. von Arthur Moeller van den Bruck herausgegebene ins Deutsche übersetzte 10 bändige Ausgabe seines Werkes am Anfang des 20. Jahrhunderts, welche half, den Schriftsteller einer breiten Öffentlichkeit vorzustellen. Erst später wurde er aufgrund dieser Popularität auch in seiner Heimat Amerika wiederentdeckt.

Eine Entdeckung wert

Gerechtfertigt ist seine allgemeine Bekanntschaft dabei in der Tat, verweist man auf die Intensität seiner erzählten Bilder. Kurzgeschichten wie Der Fall Valdemar sind es, die den Leser auch noch nach über 150 Jahren zum Erschauern bringen; die zu der Identifikation mit den literarischen Figuren einladen, um dann kurz und grausam ihren ganzen Schrecken zu entfalten. Trotz der die Gemüter vermeintlich abstumpfenden Horrorfilmindustrie, haben Poes Gruselgeschichten nach wie vor nichts an ihrer Faszination eingebüßt, und den Autor so zu einem zeitlosen Literaten gemacht, den es weiterhin zu entdecken lohnt.

(Bild: Daguerreotypie von Edgar Allan Poe 1848)

mardi, 19 juin 2012

Ray Bradbury ist tot – Chiffre 451

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Götz Kubitschek:

Ray Bradbury ist tot – Chiffre 451

Ex: http://www.sezession.de/

Wer nach den berühmten Dystopien unserer Zeit gefragt wird, nennt George Orwells 1984, Aldois Huxleys Schöne Neue Welt, vielleicht Ernst Jüngers Gläserne Bienen, ganz sicher Das Heerlager der Heiligen von Jean Raspail (wenn er einer von uns ist!) und vor allem den Roman Fahrenheit 451 von Ray Bradbury. „451″ ist eine meiner Lieblingschiffren, und die Hauptfigur aus Bradburys Roman – der Feuerwehrmann Montag – ist Angehöriger der Division Antaios.

Bradbury – geboren 1920 – ist am 5. Juni verstorben. Fahrenheit 451 ist sein bekanntester Roman. In ihm werden Bücher nicht mehr gelesen, sondern verbrannt, wenn der Staat sie findet: Ihre Lektüre mache unglücklich, lenke vom Hier und Heute ab, bringe die Menschen gegeneinander auf. Vor allem berge jedes Stück Literatur etwas Unberechenbares, Freigegebenes, etwas, das plötzlich und an ganz unerwarteter Stelle zu einer Fanfare werden könne. In den Worten Bradburys: „Ein Buch im Haus nebenan ist wie ein scharfgeladenes Gewehr.“

Montag indes greift heimlich nach dem, was ihm gefährlich werden könnte. Er rettet ein paar Dutzend Bücher vor den Flammen, versteckt sie in seinem Haus und vor seiner an Konsum und Seifenopern verlorengegangenen Frau. Heimlich liest er, zweifelt, befreit sich und wird denunziert (von seiner eigenen, an den Konsum und die Indoktrination verlorengegangenen Frau); er kann fliehen und stößt in einem Waldstück auf ein Refugium der Bildung, auf eine sanfte, innerliche Widerstandsinsel, eine Traditionskompanie, eine Hundertschaft von Waldgängern: Leser wandeln auf und ab und lernen ein Werk auswendig, das ihnen besonders am Herzen liegt, um es ein Leben lang zu bewahren, selbst dann noch, wenn das letzte Exemplar verbrannt wäre.

Ich korrespondiere derzeit mit einem bald Achtzigjährigen, der insgesamt sieben Jahre im Gefängnis verbrachte und in dieser Zeit nichts für seinen Geist vorfand als das, was er darin schon mit sich trug. In Dunkelhaft war er allein mit den memorierten Gedichten, Dramenstücken, Prosafetzen, und er war dankbar für jede Zeile, die er in sich fand. Er kannte Fahrenheit 451 noch nicht und las begierig wie ein Student (wie er mir schrieb). Und er schrieb, daß er in Montags Waldstück keinen Prosatext verkörpern würde, wenn er dort wäre, sondern fünfhundert Gedichte – den Ewige Brunnen sozusagen.

Und Sie?

Ellen Kositza:

Nicht jeder kann Bradbury auswendig können

fhlg.jpgIch will direkt an Kubitscheks Bradbury-Text anknüpfen: Sein leicht verbrämter Aufruf, das Memorieren poetischer Texte einzuüben, kommt aus berufenem Munde. Kubitschek kann mehr Gedichte aufzusagen, als ich je gelesen habe, gar auf russisch, ohne daß er die Sprache beherrschte. Ein seltener Fleiß, ich werde mir keine Sorgen machen, wenn er mal ins Gefängnis muß.

In der zeitgenössischen Pädagogik ist vor lauter Selberdenkenmüssen das Auswendiglernen ja stark in den Hintertreffen geraten. Unsere Kinder tun sich nicht besonders schwer damit, es wird ihnen aber kaum – und stets nur minimal – abverlangt. Nun kam es hier im Hause kam  öfters vor, daß die müden Kinder inmitten des Abendgebets gähnen mußten; ein bekanntes Phänomen, das dem Nachlassen der Konzentration und weniger mangelnder Frömmigkeit anzulasten ist. Nun lernen wir seit einigen Monaten das Vaterunser in verschiedenen Sprachen, mühsam Zeile für Zeile zwar (so daß für jede Sprache mehrere Wochen benötigt werden), aber die abendliche Leistung zeigt Wirkung; kein Gähnen mehr.

Jetzt gibt es vermehrt Leute, die sich ihre Lieblingszeilen nicht so gut merken können. Es hat nicht jeder den Kopf dafür. Es gilt nicht mehr für gänzlich unzivilisiert, sich ein nettes Lebensmotto mit Farbe unter die Haut ritzen zu lassen. Dann kann man es stets nachlesen oder sich wenigstens vorlesen lassen. Bekanntermaßen hat sich Roman, der deutsche Kandidat des Europäisches Liederwettbewerb, ein gewichtiges Lebensmotto (samt Mikro!) auf die Brust stechen lassen: Never fearful, always hopeful. Eine hübsche, gleichsam allgemeingültige Ermunterung!

Internationale Sangesgrößen haben es ihm vorgemacht. Rihanna trägt die Weisheit never a failure, always a lesson auf der Haut, Katy Perry schürft noch tiefer und ließ sich (Sanskrit!!) Anungaccati Pravaha!, zu deutsch „Go with the flow!“ stechen, und der intellektuell unangefochtene Star des Pophimmels, Lady Gaga, uferte gar aus und verewigte ihren „Lieblingslyriker Rilke“ mit folgen Worten auf einem Körperteil:

“Prüfen Sie, ob er in der tiefsten Stelle Ihres Herzens seine Wurzeln ausstreckt, gestehen Sie sich ein, ob Sie sterben müßten, wenn es Ihnen versagt würde zu schreiben. Dieses vor allem: Fragen Sie sich in der stillsten Stunde Ihrer Nacht: Muss ich schreiben?“

Aber auch (noch) wenig prominente Zeitgenossen mögen es philosophisch-lyrisch. Jessica, Studentin und Trägerin der Playboy-Preises „Cybergirl des Monats“ läßt auf ihrer glatten Haut in wunderschön geschwungener Schrift das Cicero zugewiesene Motto Dum spiro spero blitzen, und jüngst kamen mir hier im wirklich ländlichen Landkreis zwei weitere tätowierte Kalligraphien unter´s Auge: Einmal in fetter Fraktur an strammer Männerwade unterhalb eines kahlrasierten Schädels Carpe Diem, andermal , als Schultertext: Mann muß Chaos in sich tragen, um einen tanzenden Stern zu gebären. Nietzsche hatte , glaub ich, „man“ geschrieben, aber er schrieb wohl mehr so für Männer, und der Spruchträger war tatsächlich männlichen Geschlechts, also hatte ja alles seine Richtigkeit.

Nun mag mancher Tätowierungen an sich für ein Zeichen von Asozialität halten. Wir mögen es mit Güte betrachten: Schlägt sich darin nicht eine Sehnsucht nach Dauer, nach Absolutheit, nach Schwur und Eid nieder? Nicht jeder hat Geld, Zeit, Fähigkeit und Phantasie, ein Haus zu bauen, einen Baum zu pflanzen, ein Kind zu zeugen. Wenn er schon die eigene Haut zu Markte tragen muß, dann wenigstens symbolisch aufgeladen! Nun fragt sich manche/r schlicht: womit bloß? Stellvertretend möchte ich “ Adrijanaa“ zitieren, die auf einem Forum namens gofeminin händeringend fragt:

Hallo zusammen!
Ich liebe Tattoos und möchte endlich selbst eins haben. Habe mich für ein Zitat auf dem Schulterblatt entschieden (so ähnlichw ie bei Megan Fox). Das Problem: Mir föllt keins ein. Es ist schon irgednwie blöd im Internet nach zu fragen, aber ich bin momentan einfach sowas von einfallslos. Ich lege in diesem Fall auch nicht viel Wert darauf, ob jemand diesen Spruch schon auf eienr Körperstelle besitzt oder nicht. Ein englischer Zitat wäre am besten. Es können Weisheiten, Zitate aus Songlyrics oder Filmen sein. Falls ihr ein paar Ideen habt, wäre ich sehr froh darüber, was von euch zu hören!

LG, Adi

Die Adi wurde dann von einigen „Mitusern“ nachdrücklich gefragt, ob sie denn nicht selbst auf ein paar fesche Zitate käme, die ihr aus der „Seele“ sprächen. Aber:

Ich überleg ja schon die ganze Zeit. . . Hab einige gute Lieder, die ich ganz gerne mag, aber die Texte sind manchmal zu primitiv für ein Tattoo. . . Es ist nicht so einfach

Dabei ist es eben doch ganz einfach! Es gibt bereits einige Netzseiten mit hübschen Sprüchen, die unter die Haut gehen könnten. In einem entsprechenden Ratgeberforum für tätowierbare Sprüche habe ich den hier gefunden:

Wer singt und lacht, braucht Therapie.
Alfred Adler

Das ist tiefsinnig, und mit etwas Mühe könnte man es sogar auswendig lernen – für den Fall, daß man das Zitat im Nacken oder auf dem Po unterbringen will.

Ray Bradbury. Le mille facce di un genio inafferrabile

Ray Bradbury. Le mille facce di un genio inafferrabile

Autore: Gianfranco de Turris

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

 

Parlare di Ray Bradbury significa far correre subito il pensiero ai suoi due capolavori, Cronache marziane (1950) e Fahrenheit 451 (1953), anche se lo scrittore, deceduto ieri a Los Angeles a quasi 92 anni (li avrebbe compiuti il 22 agosto), ha avuto una carriera più che settantennale (avendo esordito a 21 anni nel 1941, su Weird Tales) nel corso della quale ha pubblicato storie di tutti i generi, e non solo quel particolare tipo di fantascienza che a suo tempo si definì «umanistica», comunque tutte caratterizzate dal suo tocco personale, dal suo stile unico, evocativo, dalla singolare aggettivazione che avvolge il lettore senza che se ne accorga.

Con lui scompare uno degli ultimi rappresentanti (è ancora vivo Frederik Pohl, classe 1919) della grande e irripetibile «età d’oro della fantascienza». Pochi lo sapevano, ma negli ultimi anni era bloccato su una sedia a rotelle, però continuava a scrivere con regolarità pur se per interposta persona: ogni mattina per tre ore dettava telefonicamente alla figlia Alexandra, perché non poteva più usare la sua vecchia macchina da scrivere meccanica a causa di un malanno al braccio.

 

A suo tempo, negli anni Cinquanta-Settanta, ciò che colpì di Bradbury fu la visione malinconica e tragica del destino dell’uomo contemporaneo e futuro preda della massificazione totale, dello sradicamento dell’Io individuale e della sua personalità, succube di una macchinificazione della vita, intendendo con questo non solo i marchingegni meccanici e robotizzati, ma anche la virtualità che in America si stava già imponendo a metà del Novecento, mentre da noi ci si sarebbe accorti di tutto questo soltanto a partire dagli anni Ottanta con il moltiplicarsi dei canali televisivi. Non c’è dunque da meravigliarsi che lo scrittore nei suoi ultimi interventi pubblici se la sia presa con gli aggeggi elettronici che hanno invaso la nostra vita e la condizionano. «Abbiamo troppi telefonini. Troppo internet. Dobbiamo liberarci di quelle macchine», ha detto in un’intervista per il suo novantesimo compleanno al Los Angeles Times. Perché meravigliarsene, come fece a suo tempo qualcuno? È la logica conseguenza delle critiche che alle «macchine», anche se di altro genere, Bradbury ha fatto in tutte le sue opere e specialmente in Fahrenheit 451: anche cellulari, iPad, iPod, lettori elettronici, smartphone lo sono e producono conseguenze. Delle chat e di Facebook ha detto: «Perché tanta fatica per chiacchierare con un cretino col quale non vorremmo avere a che fare se fosse in casa nostra?». La sua crociata contro i deficienti e l’incultura risale ai primordi della sua carriera. Un precursore di certe critiche oggi comuni, insomma.

Tutto sta in quel capolavoro antiutopico che è appunto Fahrenheit 451. Un libro che è l’esaltazione dell’uomo e della cultura vera dell’uomo, quella trasmessa dai libri e non dalle finzioni virtuali della televisione. Già nel ’51-53 Bradbury immaginava schermi grandi come una parete e la vita falsa che trasmettevano tramite quelle che oggi si chiamano sitcom e vanno avanti per decenni quasi fosse una realtà parallela a quella del telespettatore, o reality show dove la gente comune diventa protagonista attiva (tema, questo, di molti suoi tragici racconti come il famoso La settima vittima). È contro la pandemia televisiva che lo scrittore si scaglia in difesa di un altro tipo di cultura che questa cercava di sommergere e annullare, e non aveva affatto di mira il senatore McCarthy o una specifica dittatura parafascista o paranazista, come volevano dare a intendere certi critici «impegnati» qui in Italia. Fu lo stesso scrittore, con grande delusione di certi suoi fans, a confermarlo: nel 2007, sempre in un’intervista al Los Angeles Times, affermò che il suo famoso romanzo non si doveva interpretare come una critica alla censura o specificatamente al senatore McCarthy, perché era piuttosto una critica alla televisione e al tipo di (in)cultura che essa trasmette. Insomma, Bradbury ce l’aveva e ce l’ha avuta sino all’ultimo, contro la pseudo-informazione, la pseudo-vita, gli pseudo-fatti, quelli che Gillo Dorfles ha battezzato «fattoidi», e che sono ormai la «normalità» delle tv di tutto il mondo, specie in Italia.

In un’altra intervista ha detto: «I libri e le biblioteche sono davvero una parte importante della mia vita, perciò l’idea di scrivere Fahrenheit 451 è stata naturale. Io sono una persona nata per vivere nelle biblioteche». Scoramento profondo, quindi, di tutti i suoi lettori e analizzatori progressisti: nessuna motivazione politica e/o ideologica dietro il famoso romanzo strumentalizzato in tal senso per decenni, anche se, leggendo bene quel che Bradbury scriveva, non era affatto impossibile afferrarlo. Tanto è vero che spesso, negli Stati Uniti, Bradbury si è platealmente irritato quando qualcuno gli voleva spiegare quel che aveva scritto, le sue intenzioni. Come si vede, la tanto apprezzata e semplicistica equivalenza fantascienza/progressista e fantastico/reazionario è una solenne sciocchezza, anche se purtroppo ancora qualcuno ci crede, magari forzando le tesi espresse dagli scrittori nelle loro opere. Bradbury è sempre stato sostenitore di una cultura umanistica e ci ha dato una fantascienza di questo genere con veri e propri capolavori: ma non sta scritto da nessuna parte che ciò sia sinonimo di progressismo ideologico e politico.

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Tratto da Il Giornale del 7 giugno 2012.

lundi, 18 juin 2012

Krantenkoppen Juni 2012 (2)

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Krantenkoppen

Juni 2012 (2)

SYRIAN CONFLICT THREATENS TO DEGENERATE INTO WORLD WAR.

"Putin has demanded that the CSTO (Collective Security Treaty Organization) ready itself to deploy (...) in Syria (...). Nicolai Bordyuzha, secretary-general of the CSTO, has confirmed that he is ready to deploy 20,000 men trained for this type of mission and immediately available. (...)

The message is clear: Moscow is ready for world war if NATO and the GCC do not comply with the international obligations as defined in the Annan Plan and persist in aiding terrorism."

http://www.champress.net/index.php?q=en%2FArticle%2Fview%2F1692

LE PRESIDENT CHAVEZ PRESENTE UN DRONE FABRIQUE AU VENEZUELA.

"Le Venezuela disposera bientôt d’une flotte de drones. En effet, le président Hugo Chavez a dévoilé, le 13 juin, le Sant Arpia, un appareil fabriqué localement par la Compagnie vénézuélienne d’industrie militaire (Cavim) et développé en coopération avec la Russie, la Chine et surtout l’Iran. (...) Ce drone, d’une longueur de 3-4 mètres, a été assemblé avec des composants fabriqués au Venezuela et les ingénieurs qui ont travaillé à ce projet ont été formés en Iran. (...) 
Non armé, le Sant Arpia est doté de caméras qui peuvent transmettre en temps réel des images vidéos. Il est servira ainsi à surveiller les pipelines, les barrages et d’autres infrastructures importantes."
http://www.opex360.com/2012/06/16/le-president-chavez-presente-un-drone-fabrique-au-venezuela/

VENEZUELA'S COOPERATION WITH BIG SISTER CHINA.

"China’s growing economic role in Venezuela is a direct result of Hugo Chávez’s systematic drive to supplant U.S. influence over his country, a trend that is spreading throughout Latin America. This staggering compendium of Sino-Venezuela co-operation projects (…) is emblematic of the shift (…) towards China occurring in a region that Washington has traditionally regarded as its own backyard and which is now hanging the U.S. out to dry.  Since 2009, a boost in Sino-Venezuelan cooperation can be remarked in agriculture, energy, housing, telecommunications, trade, transport and tourism."

http://www.voltairenet.org/Venezuela-s-cooperation-with-Big

MEER DAN 60 BASISSEN MET DRONES OP AMERIKAANSE BODEM.

"De meeste Amerikanen denken bij drones aan conflicten in verre continenten. Maar uit een rapport van de organisatie Public Intelligence blijkt dat er in de VS zelf meer dan 60 basissen zijn voor de onbemande vliegtuigen. Op 12 van de 64 basissen zijn bewapende toestellen te vinden, zoals de Reaper en de Predator. (...) Op nog 22 andere locaties is een basis gepland. Volgens Public Intelligence is het erg waarschijnlijk dat (...) er nog meer basissen bestaan in de VS."
http://www.mo.be/artikel/meer-dan-zestig-basissen-met-drones-op-amerikaanse-bodem

L'UNION EURASIATIQUE, PROJET RUSSE CONCURRENT DE L'OCS.

"La création de l'Union eurasiatique est à l'heure actuelle l'objectif prioritaire de la politique étrangère de Moscou, et la Russie devra développer ce projet en tant que principal concurrent de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS). (…) Au milieu des années 2000, la Russie était partisan le plus ardent de l'idée de la transformation de l'OCS en bloc militaro-politique ‘anti-Otan’. Cependant, cette idée n'a pas reçu le soutien des autres membres, la Chine étant le principal adversaire de cette initiative. (...) Le principal concurrent de l'OCS sera apparemment l'Union eurasiatique, priorité de la politique étrangère de la Russie."
http://fr.rian.ru/discussion/20120615/195052802.html

RUSLAND BEREID TOT KREDIET VAN 5 MILJARD EURO VOOR CYPRUS.

"Rusland is bereid om het noodlijdende Cyprus een nieuw krediet te verschaffen tot 5 miljard euro. (...) In december had Cyprus al een Russisch staatskrediet van meer dan 2,5 miljard euro gekregen voor 4,5 jaar aan een rente van 4,5%. (...) Op Cyprus zijn grote Russische olie- en metaalconcerns actief, die een deel van hun geld bij Cypriotische banken plaatsten."
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20120614_143

RUSSIA INCREASES FLIGHTS OVER ARMENIA.

"Russian fighter jets are conducting an increasing number of training flights over Armenia, a military spokesman said Saturday, sending a clear warning that Russia could intervene at any moment should violence escalate further in the territorial dispute between Armenia and Azerbaijan. (…)
Violence has flared recently along the border of Armenia and Azerbaijan, the former Soviet republics, which have been at war over the disputed territory of Nagorno-Karabakh (…). At least 8 soldiers — 5 Azerbaijanis and 3 Armenians — were killed in clashes along the border last week. (…) Russia maintains a military base in Armenia and regularly sells weapons to Armenia."
http://www.nytimes.com/2012/06/10/world/europe/russia-increases-military-flights-over-armenia.html?_r=1&ref=europe

LA ISLAMIZACIÓN FORZADA DE BOSNIA-HERZEGOVINA

LA ISLAMIZACIÓN FORZADA DE BOSNIA-HERZEGOVINA

 

 
Ex: http://enricravello.blogspot.com/

Bosnios, serbios y croatas son el mismo pueblo de la familia eslava llegado a los Balcanes alrededor del siglo VII d. C,  hablan un mismo idioma –el serbocroata, aunque cada país lo llame de una manera: serbio, bosnio o croata-, que croatas y bosnios escriben con alfabeto romano, mientras que los serbios usan le cilírico. Pero existe un elemento que los diferencia hasta contraponerlos y enfrentarlos a lo largo de la historia: la religión.  Eslavos cristianizados, los serbios lo fueron entre 867 y 869 por el emperador bizantino, Basilio I, después de que reconociesen su autoridad, y por lo tanto se hicieron cristianos ortodoxos, mientras que tenemos el dato de que en 879 el papa Juan VIII reconocía al soberano croata, el duque Branimir, lo que índica que su cristianización se realizó en un contexto romano-católico.
 
 La situación permaneció así hasta que el impacto de la conquista de los Balcanes por el Imperio turco en 1463, cuando Bosnia, que hasta entonces había sido parte de Croacia, pasa a manos de los otomanos y la mayor parte de su población se convirtió al Islam, lo que no ocurrió con los serbio que mantuvieron su religión aún bajo la época de dominio otomano. Croacia siempre estuvo defendida de la avalancha turca por la Serenísima República de Venecia primero, y por el Imperio austro-húngaro después. Éste es el origen de la atávica enemistad entre croatas, serbios y bosniacos (nombre que se da a los bosnios de religión musulmana).
Geográficamente el país se divide en dos zonas: Bosnia, el norte del país y Herzegovina, que debe su nombre a Stefan Vukcic, quien en una carta al Emperador Federico II fechada poco antes de la invasión turca, firmaba como Gran Duque de Bosnia. Duque en alemán se dice Herzog, de ahí que la zona pasase a ser conocida como Herzegovina (El Ducado) en los documentos de la época, siendo oficializado a mediados del siglo XIX, cuando, aún como provincia turca se llamó oficialmente Bosnia-Herzegovina.
 
Bosnia permaneció bajo domino turco hasta 1878 (aunque entre 1718-1739 fue liberada por los austriacos), cuando los bosnios se revelaron contra el Sultán Abdulhamit II, contagiados por la revolución nacionalista de sus vecinos y hermanos de etnia (aunque no de religión) serbios. Estas revueltas motivaron la intervención a su favor de los austro-húngaros y los rusos que terminaron por expulsar a los otomanos de Bosnia, que pasó a ser administrada por el Imperio Austro-Húngaro, como Croacia y Serbia. Después de la desmembración del mismo tras la Primera Guerra Mundial, Bosnia pasó a formar parte de un nuevo Estado: Yugoslavia, que sería dividió en la Segunda Guerra Mundial, cuando Bosnia formó parte del Estado independiente de Croacia, y rehecho tras 1945.
 
Durante varios siglos los católicos (croatas) y los ortodoxos (serbios) que habitaban en Bosnia Herzegovina, se autodefinían como cristianos mientras que a los musulmanes se le llamaba turcos, término que no equivale al de osmanlíes o turkuse, referidos a los propiamente turcos (1). Si los bosnio-católicos estaban plenamente identificados con Croacia, y lo serbo-bosnios con Serbia, ponían a los bosniaco-musulmanes en la tesitura de tomar al Islam como su principal rasgo identificativo. Así es como surge la cuestión fundamental. Para fundamentar la  existencia de un Estado bosnio-herzegovino había dos posibilidades: incluir a católicos, ortodoxos y musulmanes en una sólo República unitaria (nacionalismo bosnio), o tomar el Islam como elemento sobre el que construir su identidad nacional (2) dejando (nacionalismo islámico)  sin resolver el caso de las “minorías” católicas y ortodoxas (3) y su papel en un Estado entendido como musulmán.
Alija Izerbegovic
Bajo el Titismo, Bosnia-Herzegovina era la república yugoslava donde más ciudadanos inscribían en el espacio reservado a “nacionalidad” el término yugoslavos (son ninguna otra referencia), en el registro civil. Es durante los años 60 y más marcadamente aún entre la emigración bosnia a Alemania cuando empieza a difundirse el sentimiento identitario musulmán entre los bosniacos, sentimiento al que el mismo Tito hizo sus guiños, reconociendo a los musulmanes como una “nacionalidad yugoslava” en 1961, cuando éstos –debido a su alto índice de natalidad– pasaron a  ser el grupo más númeroso en Bosnia-Herzegovina  en detrimento de los serbios ortodoxos. Estos guiños de Tito se entienden dentro del contexto de una Yugoslavia que apostaba por integrase en los llamados Países No Alineados, donde se incluía varios Estados de confesión musulmana.
El inicio del proceso de desintegración de Yugoslavia con la independencia de Eslovenia y Croacia abrió las puertas al conflicto interno en Bosnia y la posibilidad de crear un Estado bosnio independiente. Para algunos iluminados, era el momento de construir su Estado musulmán en los Balcanes, entre éstos iluminados el más peligroso era un tal Alija Izerbegovic quien llegaría a convertirse en presidente de la República de Bosnia- Herzegovina. Evidentemente esta definición confesional-nacional era la declaración de exclusión para los serbios y croatas de Bosnia de un proyecto nacional común, de ahí su voluntad y su necesidad de “re-unirse” a los Estados nacionales donde se les reconocía como tales. Croacia y la entonces Yugoslavia, respectivamente.
 
El islam y los EE.UU del lado bosniaco.
 
Alija Izerbegovic habría formado parte de la organización Jóvenes Musulmanes, creada bajo la influencia de los Hermanos musulmanes egipcios. En 1970 publicó un texto titulado Declaración islámica, reeditado en Sarajevo en 1990, donde explicitaba sus intenciones político-religiosas: “Nuestro fin: la islamización… todo lo que en la historia de los pueblos musulmanes constituye un recuerdo de grandeza y valor ha sido creado bajos los auspicios del Islam. Turquía, en tanto que país islámico ha reinado sobre el mundo, en tanto que copia europea, representa un país de tercer orden como tantos otros en el mundo. El movimiento islámico debe y puede tomar el poder desde el momento en que tenga la fuerza numérica y moral para hacerlo  (…) La conclusión es importante: no puede haber coexistencia entre las creencias islámicas y las instituciones políticas y sociales no islámicas…”.  Durante la década de los 70 y 80 a la importante influencia del islamismo egipcio en Bosnia, hay que sumar una nueva y más importante: la iraní. El islamismo iraní era más atractivo para los bosnios, Irán aprovechó esta circunstancia, ganándose el apoyo de los futuros dirigentes del SDA (Partido de Acción Democrática, presidido por Izerbegovic), algunos de los cuales fueron detenidos en 1983 cuando volvían de un congreso en Teherán para la unidad de los chiitas y los sunitas, que el régimen iraní, entonces en guerra con el Irak de Saddam Hussein, había organizado.
 
Una vez estalló el conflicto bosnio, el grueso de la ayuda musulmana a los bosniacos venía de Irán cuyas redes de apoyo –sanitario y logístico– demostraron una alta eficacia, así el 86% de los musulmanes bosnios, decían tener una opinión “favorable o muy favorable” de Irán. En 1992, los Hermanos Musulmanes hicieron llamamientos a la yihad contra los serbios, si bien su ayuda fue menor que la iraní, con ella ponían las bases a una peligrosa relación entre Bosnia y lo más radical del fundamentalismo islámico.
Bosnios integristas
Estados Unidos hizo aparición en el conflicto de la ex Yugoslavia apoyando al bando musulmán y apostando por la unidad de una Bosnia-Herzegovina que incluyera a serbios y croatas bajo el mando de los musulmanes y la presidencia de Alija Izerbegovic, anulando cualquier posibilidad de que la minoría croata se uniera a Croacia (tradicional aliado de Alemania) y que  lo hiciera con Serbia (amigo de Rusia). Recortar la ventaja adquirida por Alemania-UE con las independencias de Croacia y Eslovenia, e impedir  una poderosa Gran Serbia aliada con Rusia, hizo que Washington tomara la bandera musulmana (como luego haría en Kosovo por idénticos motivos) formalizándose de nueva una entente islamo-estadounidenses contra cualquier acercamiento posible entre las dos grandes potencias continentales: Alemania y Rusia.
 
Por su lado el gobierno musulmán de Sarajevo (la capital Bosnia), asesorado y armado por el Pentágono, provocó una situación irreversible para croatas y serbios de Bosnia, esperando que sus constantes provocaciones desataran una ola de violencia que permitiera a la Bosnia musulmana contar con la simpatía de Europa occidental, y la consiguiente intervención armada en su favor. Como reconocía el responsable de la Secretaría de Estado para Exteriores de EEUU en Bosnia: “Lo que en principio era un gobierno bosnio multiétnico y elegido legalmente, se ha convertido en una entidad musulmana extremista y antidemocrática”. El Gobierno de Sarajevo y su Armija (nombre de su ejército) no tuvieron demasiados escrúpulos para conseguir que los serbios fueran presentando como bárbaros en Occidente, y así permitir que los norteamericanos alargaran el conflicto con el objetivo de desestabilizar y debilitar lo más posible esta zona vital para el equilibrio europeo. Así el 27 de mayo de 1992, una explosión delante de una panadería causó 16 muertos bosniacos, las impactantes y horrorosas imágenes aparecieron en las televisiones de todo el mundo y fueron repetidas hasta la saciedad por la CNN, culpando sin la menor duda a los paramilitares serbios de tan espeluznante crimen. Posteriormente los servicios secretos británicos y franceses reconocieron que fue un auto-atentado de los musulmanes cuya única finalidad era atribuírselo a los serbios antes la opinión pública mundial: de esta último “detalle” no se informó en los telediarios mundiales. El 27 de agosto del mismo año, otra masacre arrasaba un mercado de Sarajevo. La OTAN respondió a la masacre con una gran acción: 60 bombarderos atacan las posiciones serbias. Un mes después, expertos británicos también concluyeron que el misil lanzado contra el mercado lleno de civiles provenía de las filas musulmanas: de nuevo se extendió el velo del silencio mediático.
 
El radicalismo islámico, una amenaza para Bosnia-Herzegovina.
 
“Bosnia era un modelo de tolerancia inter-religiosa. El islamismo presente en aquella zona era más laico de lo que se podía imaginar. Los musulmanes de Sarajevo estaban a distancia sideral de los de Oriente Medio. Hoy, por el contrario, después de diez años de turbulencias, también los musulmanes bosnios han entrado en el juego internacional del integrismo” (4)
 
Entre 1992 y 1995 Bosnia-Herzegovina se convierte en una cuestión de primer orden para el islamismo internacional. Después de 2001, las investigaciones sobre redes terroristas islamistas pasan siempre por suelo bosnio. Entre que islamistas procedentes de África y Asia obtienen con asombrosa facilidad la ciudadanía bosnia, con una actitud claramente cómplice por parte de las autoridades locales, parecería más bien que la llegada de estos africanos y asiáticos responda a una determinada voluntad del gobierno musulmán de Sarajevo. Esta campaña de “nacionalizaciones express” respondió a dos motivos; reconocer los méritos de guerra a los muyaidines que tomaron las armas por la Armija; y por otro, permitir la llegada a suelo bosnio de conocidos integrista con los que “reislamizar”· a la población local. Este segundo objetivo provocó y provoca aún hoy  un grado de enfrentamiento entre el “islam tradicional bosnio de impronta moderada” y el “islam integrista importado” por esos neo misioneros wahabitas, que consideraron Bosnia un territorio a “reislamizar”.
 
Esa Bosnia presidida por Alija Izerbegovic no pudo contener las ansias de autodeterminación de las comunidades croatas y serbias. El conflicto bélico que provocó esta tensión  ocupó durante los inicios de la década de los 90 la primera plana de todos los periódicos internacionales, la Paz llegó con el acuerdo de Dayton de 1995, según el cual Bosnia-Herzegovina quedaba dividida en dos entidades pero siempre dentro de un mismo estado. Estas entidades son la Federación de Bosnia Herzegovina –que incluye a musulmanes y croatas– y la Republica Srpska para los serbios, esta última goza de una gran autonomía y sólo las presiones internaciones le impiden que se una a Serbia. Con esta división el órgano de gobierno de la República de Bosnia Herzegovina es colegiado; dos representantes de la Federación (uno católico y otro musulmán) y un tercer serbio de la República Srpska, siendo el que más votos obtenga de estos tres, el presidente nominal de la República. Desde esta división la zona serbia tiene una relación superficial y administrativa con el resto del país, el problema es que en la Federación asistimos a un doble fenómeno, la reislamización en clave wahabita de los bosniacos musulmanes y la marginación y acoso a los católicos croatas.
 
Desde la salida del poder de Alija en 2000 –murió en 2003– hasta hoy los presidentes de la Federación (al frente e la cual está hoy Barik Izerbegovic, hijo del Alija) han intensificado el proceso de islamización, especialmente visible en la capital Sarajevo, antaño conocida por la buena convivencia entre serbios, católicos y musulmanes y hoy con un paisaje más parecido a Ankara que la ciudad europea que siempre fue. En palabras del cardenal Franc Rodé “Sarajevo se ha convertido en una ciudad prácticamente musulmana”, después de su viaje a la zona en junio de 2009 , el cardenal declaró en Radio Vaticano “los católicos fueron las principales víctimas de la guerra y muchos huyeron del país, a Croacia y también a países más lejanos como Australia, Canadá y Nueva Zelanda (…) En Sarajevo, una ciudad de 600.000 habitantes, hoy quedan sólo 17.000 católicos”, señalando también que en muchos pueblos donde no las había habido nunca se han construidos mezquitas, indicando que “existe una clara voluntad de islamizar la región de Sarajevo”. Este mismo año el cardenal de Sarajevo, Vinko Puljic, ha denunciado el crecimiento del fundamentalismo en Bosnia, sin que las autoridades hagan nada para detenerlos, como en muchos otros países europeos, la construcción de mezquitas y las madrasas (escuelas coránicas) están financiadas con petrodólares saudíes.
 
Serbios y croatas han sido víctimas de esta “limpieza religiosa” hecha a base de kalashnikov y medias lunas, pero queremos terminar este artículo señalando que los principales perdedores son los propios bosniacos de religión musulmana, un pueblo eslavo europeo, islamizado a la fuerza por el invasor Turco en la Edad Moderna, y ahora reislamizado con petrodólares y fanatismo saudí.  Para ellos sería necesario replantearse la idea del Estado bosnio como un Estado nacional musulmán. Ellos deberían ser los que combatieran ese islamismo integrista que amenaza la identidad de su pueblo y con convertir a Bosnia en una base logística islamista en su ataque a nuestra Europa.
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya.
 
 
Algo que ya apuntaba E.J. Hosbawn en su libro Naciones y nacionalismos desde 1870. Ed. Crítica,
 
 NOTAS:
 
(1)   Therry Mudry “Bosnia-Erzegovina. La nascita di una nazione” en Orion, nº5, mayo 1996. Milán
(2)   Barcelona 1991, p. 79: “sin duda los musulmanes bosnios y los musulmanes chinos acabarán considerándose una nacionalidad, toda vez que sus gobiernos los tratarán como si lo fueran”.
(3)   “Minorías” relativamente. Los serbios suponen el 38% de la población de Bosnia, y los croatas el 22%. La suma de ambas “minorías” da el 60% de la población frente al 40% de bosniacos musulmanes.
(4)   Aldo dei Lello, L´utopia con la toga. L´ideologia del triunale internazionale e il proceso Milosevic. Ed. Sovera Multimedia. Roma 2002-
 

Il delirio delle libertà, per Luigi Iannone, porta verso un nuovo totalitarismo

Il delirio delle libertà, per Luigi Iannone, porta verso un nuovo totalitarismo

di Francesco Lamendola

Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]

Da quando l’Illuminismo ha incominciato a predicare la continua perfettibilità dell’uomo, giungendo al suo corollario inevitabile, che il progresso è il motore della storia e che esso è per sua natura illimitato, l’Occidente - e, al suo rimorchio, un po’ alla volta, il mondo intero - si è avviato per una strada che non può non condurre all’implosione.


Un progresso illimitato è una contraddizione in termini, sia sul piano materiale, sia sul piano spirituale. Sul piano materiale, perché un pianeta dalle risorse limitate non può offrire materia ad esso sufficiente (e una eventuale colonizzazione di altri corpi celesti non farebbe che spostare temporaneamente il problema); sul piano spirituale, perché pretende di spostare sul piano del quantitativo ciò che, per sua natura, non può che essere esclusivamente qualitativo: prima cosa fra tutte, appunto, la qualità della nostra vita, che non si misura in base al P.I.L. o ad altri indicatori economici, anzi non si può misurare  affatto.

La libertà, il grande feticcio dei tempi moderni, dopo aver prodotto innumerevoli ecatombi e crudeltà, si è rivelata infine per quel che era: un vuoto simulacro, una parola d’ordine dietro la quale fa capolino la schizofrenia di una ideologia che, per garantire la massima fruizione di essa al maggior numero di persone, giunge al tragico paradosso di toglierne quote sempre più rilevanti ai cittadini, proprio in nome della difesa dell’ordine senza il quale la libertà stessa non può concretamente esistere.

Prima, dunque, si è predicato che la società ad altro non serve che ad assicurare la libertà a tutti, intesa come godimento del maggior numero possibile di diritti; poi, per poter mantenere la promessa, si è introdotta una legislazione sempre più restrittiva della libertà medesima, al fine di tutelarne il godimento, si dice, da parte dei cittadini virtuosi che la rispettano, e contro i cattivi cittadini che ne abusano. Fatto sta che l’erosione della libertà colpisce tutti indiscriminatamente e che le istituzioni coercitive (giudici, tribunali, forze dell’ordine) stanno invadendo, su mandato dei parlamenti democraticamente eletti, spazi sempre più ampi della vita privata dei cittadini, guardati ormai tutti con sospetto dalle autorità, quali possibili sovvertitori dell’ordine costituito.

Il serpente si morde la coda. Si voleva sempre più libertà per godere di sempre maggiori diritti; ma, nello stesso tempo, si pretende sempre più ordine pubblico, perché l’esercizio della libertà sia possibile: il risultato è la tendenza verso una società poliziesca, sul modello del Grande Fratello orwelliano, dove le cose proibite, non solo in ambito pubblico, ma perfino in quello privato o semi-privato (di fatto, in molti casi la distinzione netta é impossibile) diventano talmente numerose, che al comune cittadino diviene praticamente impossibile conoscerne e rispettarne l’elenco completo, trovandosi così perennemente esposto ai rigori della legge.

Questa è una delle aporie della moderna società “democratica”, esemplarmente messe a nudo nel nuovo libro di Luigi Iannone, «Il profumo del nichilismo. Viaggio non moralista nello stile del nostro tempo» (Chieti, Solfanelli, 2021), preceduto da una ricca presentazione di Alain de Benoist e scandito in quattro agili ma incisivi capitoli che passano in rassegna, con un taglio sociologico che ricorda un po’ gli «Scritti corsari» di Pier Paolo Pasolini, gli aspetto più invasivi e allarmanti di questa tarda modernità: «Il paese dei balocchi», «Civili e democratici», «L’insostenibile leggerezza delle idee», «La comunicazione globale».

Il libro è una vera miniera di spunti di riflessione: argomentato con logica stringente, ma anche con ironia e un certo qual humour che ricorda un po’ Cioran, un po’ il Leopardi delle «Operette morali», persegue una tesi che non perde mai di vista, pur nella discussione degli aspetti particolari, e che si può riassumere in questa formula: in nome di una tecnologia disumana che avrebbe dovuto portarci il Paradiso in terra, stiamo costruendo volonterosamente, pezzo per pezzo, giorno per giorno, qualche cosa che finirà per somigliare molto, ma molto, all’Inferno.

Così Iannone  in un passo particolarmente efficace (pp. 80-82; ma avremmo potuto sceglierne parecchi altri):

 

«… in una società che si vorrebbe senza rischi e in cui il primato ella ragione dovrebbe sovrastare ogni cosa, la libertà personale è sempre minata da divieti moralizzatori che tentano di influenzare nel profondo il modo di agire e di pensare, palesando una impercettibile ma incombente tendenza totalitaria. […]

Nel 2009, “The Independent” aveva avvertito i turisti inglesi con una frase perentoria: “Se una cosa è divertente, l’Italia ha una legge che lo vieta”. Eppure, proprio perché ideologico, è un declivio di portata mondiale. Quasi tutte le città occidentali vanno infatti dietro un modello leggibile e lo perseguono con tenacia, perennemente insoddisfatte del livello di ordine sociale raggiunto, e quindi facilitano obblighi e divieti.

Quando anche New York, che ancor oggi nell’immaginario collettivo funge da terra promessa delle libertà, diventa - come ci ricorda Marcello Fa - il ricettacolo di tutti i divieto possibili, allora si palesa cin tutta la sua forza lo snodo cruciale delle tesi che ho fin qui sostenuto: proprio in questa città si passati dalla TOLLERANZA ZERO, che aveva delle sue precipue motivazioni di ordine pubblico e di decoro urbano, alla continua erosione di quote di libertà in cambio di sicurezza.

Proposte in apparenza strambe e in molti casi inapplicabili (il divieto di fumo nei parchi ma esteso alle spiagge; l’idea, davvero peregrina, di vietare il sale nelle pietanze dei ristoranti; di ascoltare gli iPod durante la maratona, ma un senatore aveva chiesto di estendere il divieto ai pedoni newyorchesi per tutto l’anno; di bere bibite troppo gasate; di baciare la ragazza in strada, di sbattere la scopa anche su un cortile interno ad un palazzo, e così via) possono farci gettare uno sguardo lungimirante sulle regole del gioco, su quelle che si stanno preparando per il futuro e sule finalità che alimentano percorsi solo apparentemente privi di logica.

Ora,. Al di là dell’ironia che per fortuna ancora marca il confine fra lecito e surreale e fa apparire tutto ciò meno invadente di quanto in effetti sia, sembra chiaro che le sanzioni possono rappresentare un deterrente efficace per regolare i confini del vivere civile e la loro legittimità un cardine della convivenza da cui non possiamo prescindere. Ciò che però preoccupa non è la ricerca disperata dell’ordine ma l’intento censore, soprattutto quando ostentato come valore dominante e alòl’interno del quale i divieti sono solo la precondizione, la parte più superficiale di una battaglia della restrizione delle libertà individuali che si gioca su più campi.

Ecco perché deve farsi largo la convinzione che il più orribile dei fantasmi potrebbe impadronirsi del nostro tempo. E cioè, una generalizzata tendenza alla perfezione che si caratterizza per le grandi opportunità economiche e sociali offerte dalla competizione globale  e, contemporaneamente, una non percezione del moltiplicarsi delle limitazioni e dei divieti. Insomma, il delirio delle libertà.»

 

Ed era inevitabile che così avvenisse, viste le premesse.

L’ideologia del progresso illimitato porta al conformismo di massa e, a sua volta, il conformismo di massa porta all’individualismo di massa; per reagire ai cui effetti distruttivi non resta che innalzare un idolo all’Ordine pubblico, delegandolo a fare da super-guardiano dei cittadini, nei quali non si è voluto, saputo o potuto gettare nemmeno un seme di spirito critico individuale, unica radice del senso di responsabilità che rappresenta la vera garanzia del vivere civile.

Abbiamo eliminato i doveri dal nostro codice etico; anzi, abbiamo gettato via l’etica, considerata, al pari della metafisica, una anticaglia del passato; abbiamo creduto che, per garantire i diritti di tutti, fosse sufficiente stabilire una società perfettamente ordinata. Ora ci stiamo accorgendo che l’ordine presuppone il senso del dovere e non solo la coscienza dei propri diritti; ma, invece di comprendere l’errore commesso e tornare a parlare dei doveri, consumisti fino all’ultimo, stiamo preferendo affidarci al “deus ex machina” della legge, che ci salverà dall’anarchia e farà rigare dritto anche i soggetti meno propensi al bene comune.

Insomma: se gli uomini non vogliono diventare perfetti con le buone, allora bisognerà renderli tali con le cattive, magari costringendoli sul letto di Procuste; perché è certo che non ci si può accontentare di niente di meno della perfezione. Infatti, una volta tolta di mezzo la scomoda, ingombrante figura di un Dio che tiene l’uomo in un perpetuo stato di minorità e che gli proibisce di mangiare i frutti dell’albero della conoscenza del Bene e del Male, a chi dare la colpa del fatto che il Paradiso in terra non sia stato ancora realizzato seguendo i dettami della Ragione?

Rimane, in mezzo ai fumi dell’individualismo di massa, con tutti i suoi miti e i suoi discutibili riti, una diffusa carenza di senso del bene comune: questo è il problema più urgente che la nostra società dovrebbe affrontare, prima ancora della crisi economica che ci attanaglia: perché questa nasce da quello, e non viceversa.

E tuttavia, da dove potrebbe mai scaturire il senso del bene comune, se l’ideologia dominante non ha fatto altro che battere e ribattere sul tasto dei diritti privati, della libertà privata, dell’edonismo individuale? Se non ha fatto altro che insegnare che la società esiste per garantire al singolo individuo il massimo della libertà possibile, del profitto possibile, della felicità possibile?

Si raccoglie quel che si semina…


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dimanche, 17 juin 2012

Il mondo anglosassone costituisce una ci­vi­ltà totalmente diversa da quella europea con­tinentale

Il mondo anglosassone costituisce una ci­vi­ltà totalmente diversa da quella europea con­tinentale

di Francesco Alberoni

Fonte: il giornale [scheda fonte]


Il mondo anglosassone - Inghilterra, Stati Uniti, Canada, Australia- costituisce una civiltà totalmente diversa da quella europea continentale. Fino al 1600 non c’era questa separazione. Ha inizio in Inghilterra con Hobbes e Locke, secondo cui lo Stato non sorge dal desiderio di realizzare valori più alti, ma come strumento per garantire ai cittadini la pace e la proprietà. Il sovrano non deve additare al popolo nobili mete, ma solo curarne gli interessi pratici. In seguito Adam Smith mostrerà che la ricchezza delle nazioni è prodotta da chi persegue fini egoistici. Bentham che anche quello che sembra altruismo è in realtà egoismo mascherato. Darwin che nell’evoluzione sopravvive chi ha un vantaggio competitivo sugli altri. Come in economia, dove vince chi sa fare meglio concorrenza.

Questo modo di pensare economicistico è stato esteso a poco a poco alla filosofia, alla sociologia, alla psicologia. Per spiegare come nasce una formazione sociale gli anglosassoni immaginano sempre che la gente si riunisca in vista di un vantaggio, faccia un calcolo dei costi benefici. Non è vero! Le chiese, i partiti, i sindacati, le nazioni si sono tutti formati attraverso movimenti collettivi a cui la gente ha aderito per una spinta ideale, mossa dalla fede. Pensiamo alla nascita del Cristianesimo,dell’Islam,al Risorgimento italiano. Gli anglosassoni non hanno mai fatto una teoria dei movimenti collettivi. E nemmeno una teoria dell’innamoramento perché scientificamente trovano assurdo che due persone si gettino l’uno nelle braccia dell’altro prima di sapere che vantaggio ne avranno, se saranno ricambiati e felici.

Nel Medioevo la gente considerava scientifico solo ciò che era scritto in latino ed aveva l’imprimatur della Chiesa. Gli anglosassoni molto semplicemente leggono solo quello che è scritto in inglese e che è pubblicato da loro. Negli ultimi decenni hanno imposto questo loro modo di pensare anche in Europa. Oggi anche da noi nessuna idea viene considerata scientifica se non è scritta in inglese e approvata dall’accademia anglosassone. L’alta cultura europea, la filosofia, le scienze umane non hanno più niente da dire, sono sparite, ammutolite. Domina solo l’economia coi suoi numeri,ma non ci sono più spiegazioni di ciò che succede veramente, e soprattutto non ci sono più idee, progetti, mete, piani valori.


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Géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord

Géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord

Une présentation complète et structurée des grands enjeux géopolitiques et géoéconomiques du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, à l’heure de la mondialisation.

Caractéristiques

  • 192 pages
  • 25.00 €
  • ISBN : 978-2-13-060638-3
  • N° d'édition : 1
  • Date de parution : 25/04/2012

L'ouvrage

Du Maroc à l’Iran en passant par l’Égypte, on disait le « grand Moyen-Orient » (Middle East and North Africa pour les Anglo-Saxons) immobile. Le voilà en ébullition. L’ambition de cet ouvrage est d’offrir les outils pour comprendre cette région au cœur de l’actualité, dont l’intelligence est souvent obstruée par le flot d’idées reçues et de contre-vérités qu’elle charrie.
A contrario d’une vision simpliste qui réduirait le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à un univers soudé autour du dénominateur commun islamique, l’ouvrage explique en quoi la diversité, voire la fragmentation, en constitue la caractéristique fondamentale. Une pluralité qui est une inestimable richesse en termes de civilisations, mais provoque en contrepartie une très forte instabilité.
Cependant, loin de réduire le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à un terrain d’affrontement entre des impérialismes venus d’ailleurs, l’ouvrage montre surtout comment certains pays qui les composent s’affirment progressivement comme des acteurs à part entière de la mondialisation.

Table des matières

Un Orient simple mais pluriel. Introduction

Au centre de l’ancien monde : le Moyen-Orient. Contraintes et horizons

I.Entre montagne et désert

II.Du sable, des cailloux, de l’eau et des hommes
III.Entre terre et mer
IV.Des constances naturelles
V.Le nœud gordien

La terre des prophètes. L’empreinte de l’histoire et des religions

I.L’islam comme ciment
II.La ville et le bédouin
III.Les religions du livre
IV.La tour de Babel
V.Peuple de la steppe et peuple du désert
VI.Le choc de l’Occident

Le rejet de la soumission étrangère. Le Moyen-Orient du XIXe siècle à nos jours

I.Déclin ottoman et intrusion européenne

II.Le grand bouleversement de la Première Guerre mondiale
III.Le Moyen-Orient face aux défis des indépendances
IV.L’impossible démocratie ?

La malédiction de la rente. Des économies déficientes

I.Au pays de l’or noir : économie et géopolitique des hydrocarbures
II.Des économies rentières et peu diversifiées
III.Des économies en panne
IV.Un tropisme méditerranéen ?

Le bal des puissances. Une région en quête de leadership

I.La lutte pour le leadership régional des puissances non arabes

II.Le monde arabe en quête de leader

Sous le signe de Mars. Une zone de conflits

I.Les frontières de sang
II.Caïn contre Abel : la guerre civile
III.Briser les chaînes : les conflits pour l’indépendance
IV.Les guerriers de Dieu

Un épicentre de la géopolitique mondiale. Une région au cœur des rivalités de puissance planétaires

I.Une région au cœur d’enjeux planétaires
II.Le Moyen-Orient vu d’ailleurs

Un acteur de la mondialisation. Une intégration croissante à l’espace mondial

I.Une puissance multiforme
II.Le monde vu du Moyen-Orient

Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’épreuve de la mondialisation

Bibliographie
Glossaire des termes arabes, hébreux et turcs
Index

A propos des auteurs

Tancrède Josseran, auteur de La nouvelle puissance turque, prix Anteios du livre de géopolitique, collabore à l’observatoire du monde turc dans la Lettre Sentinel. Analyses et solutions.

Florian Louis est agrégé d’histoire.

Frédéric Pichon est auteur d’une thèse sur la Syrie, diplômé d’arabe et enseigne l’histoire et la géopolitique en classes préparatoires.

Les directeurs

Pascal Gauchon

Où se procurer cet ouvrage ?

samedi, 16 juin 2012

Artists of the Right: Resisting Decadence

Forthcoming from Counter-Currents!
Artists of the Right: Resisting Decadence

We are pleased to announce our thirteenth title:

Kerry Bolton
Artists of the Right: Resisting Decadence
Edited by Greg Johnson
San Francisco: Counter-Currents, 2012
210 pages

hardcover: $35

paperback: $20

We will announce the publication date when we receive and approve final proof copies from the printers. We estimate an early July date.

About Artists of the Right

Kerry Bolton’s Artists of the Right: Resisting Decadence is a study of ten leading 20th-century literary artists—including pioneering modernists—who were sympathetic with Fascism and/or National Socialism:

D. H. Lawrence
H. P. Lovecraft
Gabriele D’Annunzio
Filippo Marinetti
W. B. Yeats
Knut Hamsun
Ezra Pound
Wyndham Lewis
Henry Williamson
Roy Campbell

Bolton relates their political commitments to their lives, their art, and their economic, religious, and philosophical convictions. In lucid, driving prose, Kerry Bolton utterly demolishes some of the sturdiest prejudices of the liberal mind.

Advance Praise for Artists of the Right

“Kerry Bolton’s book Artists of the Right blows away the notion of right-wing philistinism and, instead, leads to a radically different assessment of the arts during the first half of the 20th century. For it now appears that almost every significant artist of the period (Pound, Yeats, Lewis) rejected both materialism and the egalitarian solutions of the Left. Bolton’s analysis is brash, opinionated, peppery, honest, and trail-blazing. In the biographies of his major figures he tends to include the material which is habitually left out or skirted over.”

—Jonathan Bowden

“Kerry Bolton is a maverick among scholars. In Artists of the Right he distills for us the political, social, and religious thinking of some of the most outstanding artists of the twentieth century in infinitely readable prose. This is a book that belongs on the shelf of every free-thinking patriot and defender of European man.”

—Leo Yankevich

“K. R. Bolton’s Artists of the Right is something that we have needed for a long time: a clear and unapologetic study of those literary and artistic figures of the last century who explicitly and forthrightly rejected leftism and left-liberalism. Marxist and socialist ideologies are too easily assumed to be the natural badges of modern artists. Bolton shows that was certainly not the case for a great many major figures of the 20th century. His straightforward exposition of the lives and work of these men shows two things: first, that many important poets, novelists, and thinkers of the 20th century were profoundly rightist in their political views; and second, that they by no means presented a seamless front of solidarity in their opinions. Their independence of mind saved them from leftist groupthink, but it also guaranteed that even among themselves they would be strongly divided on many issues. Bolton’s approach is sympathetic and appreciative, and that in itself is a welcome departure from the condemnatory or patronizing tone that a typical liberal academic would have brought to this task.”

—Dr. Joseph S. Salemi, Hunter College, C.U.N.Y.

“Kerry Bolton is the Noam Chomsky of the New Right. His double doctorates in theology and encyclopedic knowledge of 20th century history qualify him as a guru, and as such I recommend his writings on geopolitics, culture, and spirituality to anyone with more than a passing interest in these subjects. Every day since VE Day has been a Marxist holiday for the culture makers of the West. Artists on the Right is a declaration of the manifest bankruptcy of this legacy.”

—Charles Krafft

“Eye-opening, exhilarating, and inspiring, Bolton examines figures both familiar and almost unknown, constructing a counter-canon to show that, no matter what your teachers told you, the great minds of the 20th century were culturally, politically and spiritually of the Right.”

—James J. O’Meara

Contents

Introduction by Greg Johnson
D. H. Lawrence
H. P. Lovecraft
Gabriele D’Annunzio
Filippo Marinetti
W. B. Yeats
Knut Hamsun
Ezra Pound
Wyndham Lewis
Henry Williamson
Roy Campbell
Index

About the Author

Kerry Bolton holds Doctorates in Theology and a Ph.D. h.c. He is a contributing writer for Foreign Policy Journal and a Fellow of the Academy of Social and Political Research in Greece. His books include Revolution from Above (London: Arktos Media, 2011). His articles have been published by both scholarly and popular media, including the International Journal of Social Economics; Journal of Social, Political, and Economic Studies; Geopolitika; World Affairs; India Quarterly; The Occidental Quarterly; North American New Right; Radio Free Asia; Irish Journal of Gothic & Horror Studies, Trinity College; International Journal of Russian Studies, and many others. His writings have been translated into French, German, Russian, Italian, Czech, Latvian, Farsi, and Vietnamese.

Ordering Information

hardcover: $35

paperback: $20

NB: We will announce the publication date when we receive and approve final proof copies from the printers. We estimate an early July date.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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Il Mediterraneo tra l’Eurasia e l’Occidente: i sommari

Il Mediterraneo tra l’Eurasia e l’Occidente: i sommari

Il Mediterraneo tra l’Eurasia e l’Occidente: i sommari

È uscito il numero XXVI (2/2012) della rivista di studi geopolitici “Eurasia”, un volume di 264 pagine intitolato:

IL MEDITERRANEO TRA L’EURASIA E L’OCCIDENTE

Ecco di seguito l’elenco degli articoli presenti in questo numero, con un breve sommario per ciascuno di essi.

IL MEDITERRANEO TRA L’EURASIA E L’OCCIDENTE di Claudio Mutti

“Chi controlla il territorio costiero governa l’Eurasia; chi governa l’Eurasia controlla i destini del mondo”. Questa celebre formula, proposta dallo studioso americano Nicholas J. Spykman (1893-1943) in un libro che apparve postumo mentre era in corso il secondo conflitto mondiale, può aiutare a comprendere il significato geopolitico della “primavera araba”. Ricordiamo che secondo Spykman, esponente della scuola realista, gli Stati Uniti dovrebbero concentrare il loro impegno su un’area fondamentale per l’egemonia mondiale: si tratta di quel “territorio costiero” (Rimland) che, come una lunga fascia semicircolare, abbraccia il “territorio centrale” (il mackinderiano Heartland), comprendendo le coste atlantiche dell’Europa, il Mediterraneo, il Vicino e il Medio Oriente, la Penisola Indiana, l’Asia Monsonica, le Filippine, il Giappone. Non appare perciò infondata una lettura della “primavera araba” alla luce dei criteri geostrategici dettati da Spykman, i quali suggeriscono agli Stati Uniti l’esigenza di mantenere in uno stato di disunione e di perenne instabilità il “territorio costiero” – nel quale rientrano anche le sponde meridionali ed orientali del Mediterraneo.

AL DI LÀ DELL’ETHOS DELL’OCCIDENTE di Fabio Falchi

Nella conferenza “La fine della filosofia e il compito del pensiero” Martin Heidegger non esita ad asserire che «la fine della filosofia significa: inizio della civilizzazione mondiale fondata sul pensiero occidentale-europeo».Tuttavia, se da un lato si deve riconoscere nella tecnoscienza il centro ordinatore della nostra epoca, dall’altro è innegabile che l’Occidente non possa non entrare in relazione con culture “diverse”, in grado di “resistergli” sotto il profilo geopolitico, e che esso stesso rechi in sé ciò che lo “contraddice”, vuoi sotto l’aspetto economico e antropologico (Karl Marx e Karl Polanyi), vuoi sotto quello politico e culturale (Carl Schmitt). Non si dovrebbe allora vedere in ciò, tenendo anche conto che “occidentale” ed “europeo” non sono affatto sinonimi, il segno di «un primo incalzante lampeggiare dell’Ereignis», cioè di una “luce” al di là dell’ethos dell’Occidente?

LA LIBIA CHE È STATA DISTRUTTA di Giovanni Armillotta

Nel saggio si esaminano essenzialmente i processi istituzionali e l’ingegneria costituzionale che hanno presieduto alla fondazione della Prima Repubblica Libica (1969-1977) e della Jamâhîriyya (1977-2011). Analizziamo la tal forma di governo venuta alla luce nella comunità internazionale: le novità e le differenze rispetto ai tradizionali significati della repubblica nei sensi liberal-democratico “occidentale” che democratico-popolare in adozione nei Paesi marxisti posti sia ad Ovest che in Estremo Oriente. Vediamo le cause che hanno favorito l’emergere della Libia quale primo Paese africano ai vertici del prodotto interno lordo procapite, fino al crollo – auspici le liberalizzazioni economiche – della Jamâhîriyya, il cui soffocamento da parte delle potenze postcolonialiste ha fatto precipitare l’ex Stato maghrebino nel tribalismo, nella violenza e nell’integralismo islamico a tutto vantaggio dell’imperialismo e dello sfruttamento dei popoli.

QUO VADIS, TURCHIA? di Aldo Braccio

C’è una duplice possibilità, un diverso destino che incombe sulla Turchia nel medio e lungo termine: sovranità e indipendenza, ovvero essere parte integrante dell’”asse del male” di occidentale invenzione, o essere “serva (alleata di ferro) della NATO”, in prosecuzione dell’impegno filoatlantico imposto al Paese a partire dal secondo dopoguerra. In altri termini, vi è la possibilità di una Turchia ancorata  a una concezione unipolare del mondo, a guida occidentale e particolarmente a guida statunitense, e quella di un Paese che fa affidamento su una futura, prossima dimensione multipolare del pianeta e cerca di favorirne l’avvento.

TURCHIA E SIRIA di Aldo Braccio

Il dipanarsi delle relazioni storiche fra queste due nazioni – sorte dalla dissoluzione dell’impero ottomano – è significativo della difficoltà di ricostruire uno stabile centro geopolitico nell’area vicinorientale. Le contraddittorie strategie di Ankara sono oggi all’origine di una nuova fase di tensione che non corrisponde agli interessi e alle aspirazioni né dello Stato turco né di quello siriano e che provoca evidente imbarazzo nell’opinione pubblica dei due Paesi.

BOICOTTAGGIO CONTRO IL REGIME SIONISTA di Claudia Ciarfella

La campagna di Boicottaggio, Disinvestimento e Sanzioni (BDS) contro le politiche del governo israeliano in Palestina, avviata il 9 luglio 2005, costituisce ad oggi il caso più cruciale e delicato di boicottaggio per fini politici e umanitari: la campagna fu lanciata attraverso un appello della società civile palestinese, sottoscritto poi da numerose altre associazioni, sindacati e personalità di spicco in tutto il mondo, e punta a colpire Israele su vari fronti. Il movimento BDS non tenta di salvaguardare solamente la categoria dei palestinesi nei Territori Occupati, bensì mira al rispetto dei diritti fondamentali dei cittadini arabo-palestinesi di Israele ed, infine, di quelli dei profughi palestinesi, in primis circa il loro diritto al ritorno nelle proprie terre, così come stabilito dalla Risoluzione 194/1948 delle Nazioni Unite. Il grado di incisività della campagna BDS in relazione alla forza politica ed economica di Israele è ancora oggetto di accesi dibattiti.

“TRIPOLI, SUOL DEL DOLORE…” di Alessandra Colla

Dopo una gestazione trentennale, il 29 settembre 1911 le ambizioni colonialistiche del giovane Regno d’Italia sfociano nell’aggressione alla Libia: dichiarata guerra con un pretesto all’Impero ottomano, possessore di quella regione nordafricana, l’Italia si imbarca in un’avventura destinata a segnare irrimediabilmente il corso degli eventi futuri che vedranno protagonista il bacino del Mediterraneo e le terre che vi si affacciano. Sorta di prova generale della guerra 1915-1918, il conflitto italo-turco costituisce da un lato la prima grande campagna di informazione/disinformazione di massa della storia italiana, e dall’altro il terreno ideale per la sperimentazione della nuova tipologia bellica che s’imporrà nel XX secolo: il bombardamento aereo.

LA “PRIMAVERA” DELLA LEGA ARABA di Finian Cunningham

Dal 1945 in poi, la Lega degli Stati Arabi ha sospeso due soli Stati membri: la Libia e la Siria, ambedue nel 2011. L’organizzazione araba ha fornito un sostegno all’azione neocolonialista degli USA e dei loro alleati.

L’EVOLUZIONE NEOOTTOMANA di Federico Donelli

L’articolo analizza il fondamento ideologico e culturale dell’attuale politica estera della Turchia. Definita da molti analisti come una politica di stampo neoottomano, questa, fonda le proprie radici negli anni ottanta e nella carismatica figura di Turgut Ozal che per primo cercò di rilanciare le ambizioni turche attraverso un deciso richiamo del glorioso passato imperiale. L’idea che l’odierna Turchia possa rivivere il ruolo centrale degli antichi fasti ottomani è alla base della dottrina e dell’azione politica del Primo Ministro Erdoğan e del suo ideologo Davutoğlu. In un Vicino Oriente in cui regna un clima di generale instabilità la Turchia è quindi sempre più legittimata a proporsi come il Paese guida della regione.

UN PERICOLO PER L’EURASIA di Andrea Fais

Mentre negli USA e in Europa i canali d’informazione hanno scatenato un clima di entusiasmo per le “primavere arabe”, altrove le reazioni a questi eventi hanno registrato toni contrastanti e umori controversi. Mosca ed Astana avvertono la minaccia di una destabilizzazione che, come auspicato negli USA, potrebbe far saltare le cerniere eurasiatiche comprese tra Egitto e Xinjiang e tra Siria e Tatarstan; Pechino vede nello sconvolgimento del Nordafrica un attacco occidentale all’Unione Africana e ai programmi di sviluppo patrocinati dalla Cina nel Continente Nero.

CHE COSA VUOL DIRE REPUBBLICA ISLAMICA? di Ali Reza Jalali

Il sistema politico iraniano si basa sull’Islam ed in particolare sulla forma sciita, corrente minoritaria per numero di fedeli rispetto all’Islam sunnita. Le istituzioni iraniane quindi sono sottoposte alla tutela di una guida religiosa di alto rango, che ha il compito di intervenire nelle attività dei tre poteri dello Stato (legislativo, esecutico, giudiziario) quando questi si allontanano dai principi islamici. I fondatori della Repubblica Islamica dell’Iran hanno però voluto adattare all’idea tradizionale di Stato islamico i precetti di un moderno sistema costituzionale: questa interessante sfida,che si è concretizzata con la Rivoluzione islamica del 1979, continua oggi ad affascinare gli intellettuali, iraniani e non.

INTRIGO CONTRO LA SIRIA di Alessandro Lattanzio

La Siria è sottoposta a una pressione internazionale, che viene esercitata tramite diversi mezzi: militari, spionistici, terroristici, economici e mediatici. Organizzare una simile operazione ha richiesto molto tempo, grandi risorse ed un’ampia rete internazionale, che comprende sia capi di stato ed ex-ministri, sia docenti, politici e militanti arabi, turchi e occidentali, ovviamente con il necessario sostegno di dissidenti, terroristi e traditori di origine siriana. L’articolo si propone di definire il quadro dell’intrigo contro la Siria.

LA SFIDA DELLA MEZZALUNA TURCA di Vincenzo Maddaloni

Se si pensa che fino ad alcuni mesi fa la marina israeliana e quella turca compivano le manovre congiunte sotto l’egida della NATO, si può capire l’ansia di Tel Aviv quando si è saputo che nei radar della flotta turca le navi e gli aerei israeliani non sono più segnalati come «amici» ma come «ostili». Con i suoi ottantacinque milioni di abitanti a schiacciante maggioranza islamica la Turchia è il secondo paese NATO per potenza militare e ha un forte orgoglio nazionale, memore della storia imperiale ottomana.

GUERRA DI LIBIA: BANCHE, PETROLIO E GEOPOLITICA di Claudio Moffa

Gen. Wesley Clark: “… Una decina di giorni dopo l’11 settembre 2011, andai al Pentagono. Un Generale che aveva collaborato con me mi chiamò: ‘Sir, vi devo parlare un secondo … abbiamo preso la decisione di attaccare l’Iraq’. ‘Una guerra contro l’Iraq? E perché?’ ‘Non lo so! Credo che non sanno più che fare’ . ‘Hanno trovato forse qualche prova di legami tra Saddam e Al Qaeda?’ ‘No, No ..” … Tornai a trovarlo qualche settimana dopo, erano cominciati i bombardamenti in Afghanistan. ‘Stiamo ancora preparandoci ad attaccare l’Iraq?’ ‘Ancora peggio, Sir!’. Prese un foglietto dal tavolo e disse: ‘l’ho appena avuto dalla Segreteria della Difesa. E’ un promemoria che illustra un piano per prendere (to take) 7 paesi in 5 anni’ ” “Cominciamo con l’Iraq, poi la Siria e il Libano, la Libia, la Somalia, il Sudan e infine l’Iran” (http://blog.alexanderhiggins.com/2011/05/22/general-wesley-clark-revealsplan-invade-iraq-syria-lebanon-lybia-somalia-sudan-iran-22858/)

LA FUNZIONE EURASIATICA DELL’IRAN di Claudio Mutti

La strategia statunitense, finalizzata a conseguire il controllo del bordo esterno del continente eurasiatico, ha individuato nell’Iran il segmento centrale di quella fascia islamica che rappresenta il potenziale presidio dell’Eurasia sul versante meridionale. Nell’area che va dall’Asia centrale al Vicino Oriente, l’influenza iraniana è in grado di contrastare la penetrazione occidentale, che ha i suoi attuali veicoli nei movimenti settari appoggiati dalle petromonarchie del Golfo. L’asse Mosca-Teheran può risolvere le contraddizioni esistenti tra la Russia e i musulmani dell’Asia centrale e caucasica, contraddizioni alimentate ed utilizzate dall’Occidente per destabilizzare l’area.

LA DESTABILIZZAZIONE DELLA SIRIA di Carlo Remeny

Ma che cosa c’entra la violenza in Siria con la “Primavera araba”, ammesso che di primavera si possa parlare? Nulla. Si tratta, invece, di un attacco ben preparato da Paesi che per anni hanno recitato la parte degli amici di Damasco con l’obiettivo di monitorare la Siria per lanciare al momento opportuno la loro sfida mortale ad una componente fondamentale dell’alleanza tra Iran, Siria e Resistenza libanese, tanto temuta dall’Occidente.

LA PRIMAVERA EGIZIANA DEL 1919 di Lorenzo Salimbeni

Nell’autunno del 1919 l’Egitto, all’epoca sotto protettorato britannico ed ancora unito con il Sudan, fu attraversato da un movimento rivoluzionario che si opponeva al persistere della presenza britannica, nonostante le promesse di piena indipendenza con le quali era stato stimolato il coinvolgimento egiziano nella Prima Guerra Mondiale. Gli insorti ricevettero la solidarietà di Gabriele d’Annunzio e della Lega dei popoli oppressi che stava prendendo corpo nell’ambito dell’impresa che aveva portato il poeta abruzzese a prendere il controllo di Fiume: non mancarono gli abboccamenti fra emissari fiumani ed egiziani, però non vi furono risultati concreti.

STRATEGIA E GEOPOLITICA DELL’AMERICA LATINA, parte seconda, di Miguel Ángel Barrios

Di fronte alle novità geopolitiche di grandezza epocale di cui è apportatore il secolo XX, l’autore si domanda se l’America Latina possa trasmettere un suo specifico contributo ad un mondo multipolare, che affermerà e sottolineerà le differenze, le diversità e le pluralità. Egli ritiene che, perconseguire un tale scopo, sia indispensabile recuperare l’esercizio del pensiero strategico, al fine di riscattarlo e renderlo capace di far fronte alle molteplici sfide della globalizzazione. L’argomentazione si articola dunque in tre parti, tre veri e propri saggi, il primo dei quali (“Approssimazioni teorico-pratiche”) si prefigge di mettere in luce l’importanza del pensiero strategico e dell’azione strategica. L’autore effettua preliminarmente una panoramica storica della strategia, dalla prospettiva in cui prende forma una teoria generale della guerra; quindi egli colloca la strategia, in quanto metodo di ragionamento, nel campo dell’azione sociale.

INTERVISTA AD ALDO COLLEONI, ex Console della Corea del Nord a cura di Marco Bagozzi

A COLLOQUIO CON MASSIMO FINI di Luca Bistolfi

INTERVISTA A FRANCO CARDINI a cura di Enrico Galoppini

INTERVISTA A SERGEI MARTYNOV, Ministro degli Affari Esteri della Repubblica di Bielorussia a cura di Stefano Vernole

L’INDIPENDENZA DELL’EGITTO NEI PIANI DELL’ASSE a cura di Stefano Fabei

Alessandro Lattanzio, Songun, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2012. Recensione di Augusto Marsigliante

Domenico Quirico, Primavera araba. Le rivoluzioni dall’altra parte del mare, Bollati Boringhieri, Torino 2011. Recensione di Claudio Mutti

vendredi, 15 juin 2012

De la géopolitique du pétrole à celle du gaz La Syrie se trouve au centre de la guerre du gaz

De la géopolitique du pétrole à celle du gaz

La Syrie se trouve au centre de la guerre du gaz

par Imad Fawzi Shueibi,* Damas

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

L’attaque médiatique et militaire à l’encontre de la Syrie est directement liée à la compétition mondiale pour l’énergie, ainsi que l’explique le professeur Imad Shueibi dans l’article magistral que nous publions. A un moment où la zone euro menace de s’effondrer, où une crise économique aiguë a conduit les Etats-Unis à s’endetter à hauteur de 14 940 milliards de dollars, et où leur influence s’amenuise face aux puissances émergentes du BRICS, il devient clair que la clé de la réussite économique et de la domination politique réside principalement dans le contrôle de l’énergie du XXIe siècle: le gaz. C’est parce qu’elle se trouve au cœur de la plus colossale réserve de gaz de la planète que la Syrie est prise pour cible. Les guerres du siècle dernier étaient celles du pétrole, mais une nouvelle ère commence, celle des guerres du gaz.

Avec la chute de l’Union soviétique, les Russes ont réalisé que la course à l’armement les avait épuisés, surtout en l’absence des approvisionnements d’énergie nécessaires à tout pays industrialisé. Au contraire, les USA avaient pu se développer et décider de la politique internationale sans trop de difficultés grâce à leur présence dans les zones pétrolières depuis des décennies. C’est la raison pour laquelle les Russes décidèrent à leur tour de se positionner sur les sources d’énergie, aussi bien pétrole que gaz. Considérant que le secteur pétrolier, vu sa répartition internationale, n’offrait pas de perspectives, Moscou misa sur le gaz, sa production, son transport e t sa commercialisation à grande échelle.
Le coup d’envoi fut donné en 1995, lorsque Vladimir Poutine mis en place la stratégie de Gazprom: partir des zones gazières de la Russie vers l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Iran (pour la commercialisation), jusqu’au Proche-Orient. Il est certain que les projets Nord Stream et South Stream témoigneront devant l’histoire du mérite et des efforts de Vladimir Poutine pour ramener la Russie dans l’arène internationale et peser sur l’économie européenne puisqu’elle dépendra, durant des décennies à venir, du gaz comme alternative ou complément du pétrole, avec cependant une nette priorité pour le gaz. A partir de là, il devenait urgent pour Washington de créer le projet concurrent Nabucco, pour rivaliser avec les projets russes et espérer jouer un rôle dans ce qui va déterminer la stratégie et la politique pour les cents prochaines années.
Le fait est que le gaz sera la principale source d’énergie du XXIe siècle, à la fois comme alternative à la baisse des réserves mondiales de pétrole, et comme source d’énergie propre. Par conséquent, le contrôle des zones gazières du monde par les anciennes et les nouvelles puissances est à la base d’un conflit international dont les manifestations sont régionales.
De toute évidence, la Russie a bien lu les cartes et a bien retenu la leçon du passé, car c’est le manque de contrôle au niveau des ressources énergétiques globales, indispensables à l’injection de capital et d’énergie dans la structure industrielle, qui fut à l’origine de l’effondrement de l’Union soviétique. De même la Russie a compris que le gaz serait la ressource énergétique du siècle à venir.

Historique du grand jeu gazier

Une première lecture de la carte du gaz révèle que celui-ci est localisé dans les régions suivantes, en termes de gisements et d’accès aux zones de consommation: 

1.    Russie: Vyborg et Beregovaya 

2.    Annexé à la Russie: Turkménistan 

3.    Environs plus ou moins immédiats de la Russie: Azerbaïdjan et Iran 

4.    Pris à la Russie: Géorgie
5.    Méditerranée orientale: Syrie et Liban
6.    Qatar et Egypte.
Moscou s’est hâté de travailler sur deux axes stratégiques: le premier est la mise en place d’un projet sino-russe à long terme s’appuyant sur la croissance économique du Bloc de Shanghai; le deuxième visant à contrôler les ressources de gaz. C’est ainsi que furent jetées les bases des projets South Stream et Nord Stream, faisant face au projet étasunien Nabucco, soutenu par l’Union européenne, qui visait le gaz de la mer Noire et de l’Azerbaïdjan. S’ensuivit entre ces deux initiatives une course stratégique pour le contrôle de l’Europe et des ressources en gaz.

Pour la Russie:

Le projet Nord Stream relie directement la Russie à l’Allemagne en passant à travers la mer Baltique jusqu’à Weinberg et Sassnitz, sans passer par la Biélorussie.
Le projet South Stream commence en Russie, passe à travers la mer Noire jusqu’à la Bulgarie et se divise entre la Grèce et le Sud de l’Italie d’une part, et la Hongrie et l’Autriche d’autre part.

Pour les Etats-Unis:

Le projet Nabucco part d’Asie centrale et des environs de la mer Noire, passe par la Turquie où se situent les infrastructures de stockage, puis parcourt la Bulgarie, traverse la Roumanie, la Hongrie, arrive en Autriche et de là se dirige vers la République tchèque, la Croatie, la Slovénie et l’Italie. Il devait à l’origine passer en Grèce, mais cette idée avait été abandonnée sous la pression turque.
Nabucco était censé concurrencer les projets russes. Initialement prévu pour 2014, il a dû être repoussé à 2017 en raison de difficultés techniques. A partir de là, la bataille du gaz a tourné en faveur du projet russe, mais chacun cherche toujours à étendre son projet à de nouvelles zones.
Cela concerne d’une part le gaz iranien, que les Etats-Unis voulaient voir venir renforcer le projet Nabucco en rejoignant le point de groupage de Erzurum, en Turquie; et de l’autre le gaz de la Méditerranée orientale: Syrie, Liban, Israël.
Or en juillet 2011, l’Iran a signé divers accords concernant le transport de son gaz via l’Irak et la Syrie. Par conséquent, c’est désormais la Syrie qui devient le principal centre de stockage et de production, en liaison avec les réserves du Liban. C’est alors un tout nouvel espace géographique, stratégique et énergétique qui s’ouvre, comprenant l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Liban. Les entraves que ce projet subit depuis plus d’un an donnent un aperçu du niveau d’intensité de la lutte qui se joue pour le contrôle de la Syrie et du Liban. Elles éclairent du même coup le rôle joué par la France, qui considère la Méditerranée orientale comme sa zone d’influence historique, devant éternellement servir ses intérêts, et où il lui faut rattraper son absence depuis la Seconde Guerre mondiale. En d’autres termes, la France veut jouer un rôle dans le monde du gaz où elle a acquis en quelque sorte une «assurance maladie» en Libye et veut désormais une «assurance-vie» à travers la Syrie et le Liban.
Quant à la Turquie, elle sent qu’elle sera exclue de cette guerre du gaz puisque le projet Nabucco est retardé et qu’elle ne fait partie d’aucun des deux projets South Stream et Nord Stream; le gaz de la Méditerranée orientale semble lui échapper inexorablement à mesure qu’il s’éloigne de Nabucco.

L’axe Moscou-Berlin

Pour ses deux projets, Moscou a créé la société Gazprom dans les années 1990. L’Allemagne, qui voulait se libérer une fois pour toutes des répercussions de la Seconde Guerre mondiale, se prépara à en être partie prenante; que ce soit en matière d’installations, de révision du pipeline Nord, ou de lieux de stockage pour la ligne South Stream au sein de sa zone d’influence, particulièrement en Autriche.
La société allemande Gazprom Germania a été fondée avec la collaboration de Hans-Joachim Gornig, un Allemand proche de Moscou, ancien vice-ministre du charbon et de l’industrie minière pour l’énergie, qui a supervisé la construction du réseau de gazoducs de la RDA. Gazprom Germania a été dirigée jusqu’en octobre 2011 par Vladimir Kotenev, ancien ambassadeur de Russie en Allemagne.
Gazprom a signé nombre de transactions avec des entreprises allemandes, au premier rang desquelles celles coopérant avec Nord Stream, tels les géants E.ON pour l’énergie et BASF pour les produits chimiques; avec pour E.ON des clauses garantissant des tarifs préférentiels en cas de hausse des prix, ce qui revient en quelque sorte à une subvention «politique» des entreprises du secteur énergétique allemand par la Russie.
Moscou a profité de la libéralisation des marchés européens du gaz pour les contraindre à déconnecter les réseaux de distribution des installations de production. La page des affrontements entre la Russie et Berlin étant tournée, débuta alors une phase de coopération économique basée sur l’allégement du poids de l’énorme dette pesant sur les épaules de l’Allemagne, celle d’une Europe surendettée par le joug étasunien. Une Allemagne qui considère que l’espace germanique (Allemagne, Autriche, République tchèque, Suisse) est destiné à devenir le cœur de l’Europe, mais n’a pas à sup­porter les conséquences du vieillissement de tout un continent, ni celle de la chute d’une autre superpuissance.
Les initiatives allemandes de Gazprom comprennent le joint-venture de Wingas avec Wintershall SA., une filiale de BASF, qui est le plus grand producteur de pétrole et de gaz d’Allemagne et contrôle 18% du marché du gaz. Gazprom a donné à ses principaux partenaires allemands des participations inégalées dans ses actifs russes. Ainsi BASF et E.ON contrôlent chacune près d’un quart des champs de gaz Loujno-Rousskoïé qui alimenteront en grande partie Nord Stream; et ce n’est donc pas une simple coïncidence si l’homologue allemand de Gazprom, appelé «le Gazprom germanique», ira jusqu’à posséder 40% de la compagnie autrichienne Austrian Centrex Co., spécialisée dans le stockage du gaz et destinée à s’étendre vers Chypre.
Une expansion qui ne plaît certainement pas à la Turquie qui a cruellement besoin de sa participation au projet Nabucco. Elle consisterait à stocker, commercialiser, puis transférer 31 puis 40 milliards de m3 de gaz par an; un projet qui fait qu’Ankara est de plus en plus inféodé aux décisions de Washington et de l’OTAN, d’autant plus que son adhésion à l’Union européenne a été re­jetée à plusieurs reprises.
Les liens stratégiques liés au gaz déterminent d’autant plus la politique que Moscou exerce un lobbying sur le Parti social-démocrate allemand en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, base industrielle majeure et centre des conglomérats allemands RWE et E.ON.
Cette influence a été reconnue par Hans-Joseph Fell, responsable des politiques énergétiques chez les Verts. Selon lui, quatre sociétés allemandes liées à la Russie jouent un rôle majeur dans la définition de la politique énergétique allemande. Elles s’appuient sur le Comité des relations économiques de l’Europe de l’Est – c’est-à-dire sur des entreprises en contact économique étroit avec la Russie et les pays de l’ex-Bloc soviétique –, qui dispose d’un réseau très complexe d’influence sur les ministres et l’opinion publique. Mais en Allemagne, la discrétion reste de mise quant à l’influence grandissante de la Russie, partant du principe qu’il est hautement nécessaire d’améliorer la «sécurité énergétique» de l’Europe.
Il est intéressant de souligner que l’Allemagne considère que la politique de l’Union européenne, pour résoudre la crise de l’euro, pourrait à terme gêner les investissements germano-russes. Cette raison, parmi d’autres, explique pourquoi elle traîne pour sauver l’euro plombé par les dettes européennes, alors même que le bloc germanique pourrait, à lui seul, supporter ces dettes. De plus, à chaque fois que les Européens s’opposent à sa politique vis-à-vis de la Russie, l’Alle­magne affirme que les plans utopiques de l’Europe ne sont pas réalisables et pourraient pousser la Russie à vendre son gaz en Asie, mettant en péril la sécurité énergétique européenne.
Ce mariage des intérêts germano-russes s’est appuyé sur l’héritage de la Guerre froide, qui fait que trois millions de russophones vivent en Allemagne, formant la ­deuxième plus importante communauté après les Turcs. Poutine était également adepte de l’utilisation du réseau des anciens responsables de la RDA, qui avaient pris soin des intérêts des compagnies russes en Allemagne, sans parler du recrutement d’ex-agents de la Stasi. Par exemple, les directeurs du per­sonnel et des finances de Gazprom Germania, ou encore le directeur des finances du Consortium Nord Stream, Matthias Warnig qui, selon le Wall Street Journal, aurait aidé Poutine à recruter des espions à Dresde, lorsqu’il était jeune agent du KGB. Mais il faut le reconnaître, l’utilisation par la Russie de ses anciennes relations n’a pas été préjudiciable à l’Allemagne, car les intérêts des deux parties ont été servis sans que l’une ne domine l’autre.
Le projet Nord Stream, le lien principal entre la Russie et l’Allemagne, a été inauguré récemment par un pipeline qui a coûté 4,7 milliards d’euros. Bien que ce pipeline relie la Russie et l’Allemagne, la reconnaissance par les Européens qu’un tel projet garantissait leur sécurité énergétique a fait que la France et la Hollande se sont hâtées de déclarer qu’il s’agissait bien là d’un projet «européen». A cet égard, il est bon de mentionner que M. Lindner, directeur exécutif du Comité allemand pour les relations économiques avec les pays de l’Europe de l’Est a déclaré, sans rire, que c’était bien «un projet européen et non pas allemand, et qu’il n’enfermerait pas l’Alle­magne dans une plus grande dépendance vis-à-vis de la Russie». Une telle déclaration souligne l’inquiétude que suscite l’accroissement de l’influence russe en Alle­magne; il n’en demeure pas moins que le projet Nord Stream est structurellement un plan moscovite et non pas européen.
Les Russes peuvent paralyser la distribution de l’énergie en Pologne et dans plusieurs autres pays comme bon leur semble, et seront en mesure de vendre le gaz au plus offrant. Toutefois, l’importance de l’Allemagne pour la Russie réside dans le fait qu’elle constitue la plate-forme à partir de laquelle elle va pouvoir développer sa stratégie continentale: Gazprom Germania détient des participations dans 25 projets croisés en Grande-Bretagne, Italie, Turquie, Hongrie et d’autres pays. Cela nous amène à dire que Gazprom – après un certain temps – est destinée à devenir l’une des plus importantes entreprises au monde, sinon la plus importante.

Dessiner une nouvelle carte de l’Europe, puis du monde

Les dirigeants de Gazprom ont non seulement développé leur projet, mais ils ont aussi fait en sorte de contrer Nabucco. Ainsi, Gazprom détient 30% du projet consistant à construire un deuxième pipeline vers l’Europe suivant à peu près le même trajet que Nabucco, ce qui est, de l’aveu même de ses partisans, un projet «politique» destiné à montrer sa force en freinant, voire en bloquant le projet Nabucco. D’ailleurs Moscou s’est empressé d’acheter du gaz en Asie centrale et en mer Caspienne dans le but de l’étouffer, et de ridiculiser Washington politiquement, économiquement et stratégiquement par la même occasion.
Gazprom exploite des installations gazières en Autriche, c’est-à-dire dans les environs stratégiques de l’Allemagne, et loue aussi des installations en Grande-Bretagne et en France. Toutefois, ce sont les importantes installations de stockage en Autriche qui serviront à redessiner la carte énergétique de l’Europe, puisqu’elles alimenteront la Slovénie, la Slovaquie, la Croatie, la Hongrie, l’Italie et l’Allemagne. A ces installations, il faut ajouter le centre de stockage de Katharina en Saxe-Anhalt, que Gazprom construit en coopération avec l’Alle­magne, afin de pouvoir exporter le gaz vers les grands centres de consommation de l’Europe occidentale.
Gazprom a mis en place une installation commune de stockage avec la Serbie afin de fournir du gaz à la Bosnie-Herzégovine et à la Serbie elle-même. Des études de faisabilité ont été menées sur des modes de stockage similaires en République tchèque, Roumanie, Belgique, Grande-Bretagne, Slovaquie, Turquie, Grèce et même en France. Gazprom renforce ainsi la position de Moscou, fournisseur de 41% des approvisionnements gaziers européens. Ceci signifie un changement substantiel dans les relations entre l’Orient et l’Occident à court, moyen et long terme. Cela annonce également un déclin de l’influence étasunienne, par boucliers antimissiles interposés, voyant l’établissement d’une nouvelle organisation internationale, dont le gaz sera le pilier principal. Enfin cela explique l’intensification du combat pour le gaz de la côte Est de la Méditerranée au Proche-Orient.

Nabucco et la Turquie en difficulté

Nabucco devait acheminer du gaz sur 3900 kilomètres de la Turquie vers l’Autriche et était conçu pour fournir 31 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an depuis le Proche-Orient et le bassin caspien vers les marchés européens. L’empressement de la coalition OTAN – Etats-Unis – France à mettre fin aux obstacles qui s’élevaient contre ses intérêts gaziers au Proche-Orient, en particulier en Syrie et au Liban, réside dans le fait qu’il est nécessaire de s’assurer la stabilité et la bienveillance de l’environnement lorsqu’il est question d’infrastructures et d’investissement gaziers. La réponse syrienne fut de signer un contrat pour transférer vers son territoire le gaz iranien en passant par l’Irak. Ainsi, c’est bien sur le gaz syrien et libanais que se focalise la bataille, alimentera-t-il Nabucco ou South Stream?
Le consortium Nabucco est constitué de plusieurs sociétés: allemande (REW), autrichienne (ÖMV), turque (Botas), bulgare (Energy Holding Company) et roumaine (Transgaz). Il y a cinq ans, les coûts initiaux du projet étaient estimés à 11,2 milliards de dollars, mais ils pourraient atteindre 21,4 milliards de dollars d’ici 2017. Ceci soulève de nombreuses questions quant à sa viabilité économique étant donné que Gazprom a pu conclure des contrats avec différents pays qui devaient alimenter Nabucco, lequel ne pourrait plus compter que sur les excédents du Turkménistan, surtout depuis les tentatives infructueuses de mainmise sur le gaz iranien. C’est l’un des secrets méconnus de la bataille pour l’Iran, qui a franchi la ligne rouge dans son défi aux USA et à l’Europe, en choisissant l’Irak et la Syrie comme trajets de transport d’une partie de son gaz.
Ainsi, le meilleur espoir de Nabucco demeure dans l’approvisionnement en gaz d’Azerbaïdjan et le gisement Shah Deniz, devenu presque la seule source d’approvisionnement d’un projet qui semble avoir échoué avant même d’avoir débuté. C’est ce que révèle l’accélération des signatures de contrats passés par Moscou pour le rachat de sources initialement destinées à Nabucco, d’une part, et les difficultés rencontrées pour imposer des changements géopolitiques en Iran, en Syrie et au Liban d’autre part. Ceci au moment où la Turquie s’empresse de réclamer sa part du projet Nabucco, soit par la signature d’un contrat avec l’Azerbaïdjan pour l’achat de 6 milliards de mètres cubes de gaz en 2017, soit en s’emparant de la Syrie et du Liban avec l’espoir de faire obstacle au transit du pétrole iranien ou de recevoir une part de la richesse gazière libano-syrienne. Apparemment une place dans le nouvel ordre mondial, celui du gaz ou d’autre chose, passe par rendre un certain nombre de service, allant de l’appui militaire jusqu’à l’hébergement du dispositif stratégique de bouclier antimissiles.
Ce qui constitue peut-être la principale menace pour Nabucco, c’est la tentative russe de le faire échouer en négociant des contrats plus avantageux que les siens en faveur de Gazprom pour Nord Stream et South Stream; ce qui invaliderait les efforts des Etats-Unis et de l’Europe, diminuerait leur influence, et bousculerait leur politique énergétique en Iran et/ou en Méditerranée. En outre, Gazprom pourrait devenir l’un des investisseurs ou exploitants majeurs des nouveaux gisements de gaz en Syrie ou au Liban. Ce n’est pas par hasard que le 16 août 2011, le ministère syrien du Pétrole a annoncé la découverte d’un puits de gaz à Qara, près de Homs. Sa capacité de production serait de 400 000 mètres cubes par jour (146 millions de mètres cubes par an), sans même parler du gaz présent dans la Méditerranée.
Les projets Nord Stream et South Stream ont donc réduit l’influence politique étasunienne, qui semble désormais à la traîne. Les signes d’hostilités entre les Etats d’Europe centrale et la Russie se sont atténués; mais la Pologne et les Etats-Unis ne semblent pas disposés à renoncer. En effet, fin octobre 2011, ils ont annoncé le changement de leur politique énergétique suite à la découverte de gisements de charbon européens qui devraient diminuer la dépendance vis-à-vis de la Russie et du Proche-Orient. Cela semble être un objectif ambitieux mais à long terme, en raison des nombreuses procédures nécessaires avant commercialisation; ce charbon correspondant à des roches sédimentaires trouvées à des milliers de mètres sous terre et nécessitant des techniques de fracturation hydraulique sous haute pression pour libérer le gaz, sans compter les risques environnementaux.

Participation de la Chine

La coopération sino-russe dans le domaine énergétique est le moteur du partenariat stratégique entre les deux géants. Il s’agit, selon les experts, de la «base» de leur double véto réitéré en faveur de la Syrie.
Cette coopération ne concerne pas seule­ment l’approvisionnement de la Chine à des conditions préférentielles. La Chine est amenée à s’impliquer directement dans la distribution du gaz via l’acquisition d’actifs et d’installations, en plus d’un projet de contrôle conjoint des réseaux de distribution. Paral­lèlement, Moscou affiche sa souplesse concernant le prix du gaz, sous réserve d’être autorisé à accéder au très profitable marché intérieur chinois. Il a été convenu, par conséquent, que les experts russes et chinois travailleraient ensemble dans les domaines suivants: «La coordination des stratégies énergétiques, la prévision et la prospection, le développement des marchés, l’efficacité énergétique, et les sources d’énergie alternative».
D’autres intérêts stratégiques communs concernent les risques encourus face au projet du «bouclier antimissiles» américain. Non seulement Washington a impliqué le Japon et la Corée du Sud mais, début septembre 2011, l’Inde a aussi été invitée à en devenir partenaire. En conséquence, les préoccupations des deux pays se croisent au moment où Washington relance sa stratégie en Asie centrale, c’est-à-dire, sur la Route de la soie. Cette stratégie est la même que celle lancée par George Bush (projet de Grande Asie centrale) pour y faire reculer l’influence de la Russie et de la Chine en collaboration avec la Turquie, résoudre la situation en Afghanistan d’ici 2014, et im­poser la force militaire de l’OTAN dans toute la région. L’Ouzbékistan a déjà laissé entendre qu’il pourrait ac­cueillir l’OTAN, et Vladimir Poutine a estimé que ce qui pourrait déjouer l’intrusion occidentale et empêcher les USA de porter atteinte à la Russie serait l’expansion de l’espace Russie–Kazakhstan–Biélorussie en coopération avec Pékin.
Cet aperçu des mécanismes de la lutte internationale actuelle permet de se faire une idée du processus de formation du nouvel ordre international, fondé sur la lutte pour la suprématie militaire et dont la clé de voute est l’énergie, et en premier lieu le gaz.

Le gaz de la Syrie

Quand Israël a entrepris l’extraction de pétrole et de gaz à partir de 2009, il était clair que le bassin méditerranéen était entré dans le jeu et que, soit la Syrie serait attaquée, soit toute la région pourrait bénéficier de la paix, puisque le XXIe siècle est supposé être celui de l’énergie propre.
Selon le Washington Institute for Near East Policy (WINEP, le think-tank de l’AIPAC), le bassin méditerranéen renferme les plus grandes réserves de gaz et c’est en Syrie qu’il y aurait les plus importantes. Ce même institut a aussi émis l’hypothèse que la bataille entre la Turquie et Chypre allait s’intensifier du fait de l’incapacité turque à assumer la perte du projet Nabucco (malgré le contrat signé avec Moscou en décembre 2011 pour le transport d’une partie du gaz de South Stream via la Turquie).
La révélation du secret du gaz syrien fait prendre conscience de l’énormité de l’enjeu à son sujet. Qui contrôle la Syrie pourrait contrôler le Proche-Orient. Et à partir de la Syrie, porte de l’Asie, il détiendra «la clé de la Maison Russie», comme l’affirmait la ­Tsarine Catherine II, ainsi que celle de la Chine, via la Route de la soie. Ainsi, il serait en capacité de dominer le monde, car ce siècle est le Siècle du Gaz.
C’est pour cette raison que les signataires de l’accord de Damas, permettant au gaz iranien de passer à travers l’Irak et d’accéder à la Méditerranée, ouvrant un nouvel espace géopolitique et coupant la ligne de vie de Nabucco, avaient déclaré: «La Syrie est la clé de la nouvelle ère».    •

*Philosophe et géopoliticien. Président du Centre de documentation et d’études stratégiques (Damas, Syrie)


Source: http://www.voltairenet.org/La-Syrie-centre-de-la-guerre-du 
(Traduction Réseau Voltaire avec Sega Ndoye)

Les tensions augmentent entre l’Iran et l’Azerbaïdjan

Les tensions augmentent entre l’Iran et l’Azerbaïdjan

Ex: http://medianews.wordpress.com/

Les relations déjà tendues entre l’Iran et l’Azerbaïdjan qui opère comme un avant-poste des Etats-Unis et d’Israël dans la mer Caspienne, ont continué de se détériorer ces derniers jours.

 

Il y avait eu un durcissement de ton de part et d’autre suite au Concours Eurovision de la Chanson qui s’est tenu cette année à Bakou. Le 29 mai, l’Azerbaïdjan avait empêché un influent imam iranien d’entrer dans le pays après que les Islamistes iraniens ont qualifié le concours de la chanson de « parade pour homosexuels. » Il y a eu des protestations réciproques dans les deux pays durant le concours. Téhéran et Bakou ont depuis tous deux rappelé leur ambassadeur.

Le 30 mai, le gouvernement de Bakou avait aussi envoyé une note à Téhéran lui demandant des informations sur le lieu de séjour de deux écrivains d’Azerbaïdjan qui auraient disparu en Iran. Les médias russes parlent maintenant ouvertement d’une « guerre diplomatique. »

La raison de ces relations tendues est l’étroite collaboration de l’Azerbaïdjan avec les Etats-Unis et Israël dans les préparatifs de guerre contre l’Iran. Téhéran a accusé plusieurs fois le gouvernement de Bakou d’être impliqué dans les assassinats de scientifiques nucléaires iraniens qui ont été très probablement perpétrés par des agences du renseignement américain et israélien. L’Iran se sent à juste titre menacé par le réarmement systématique de l’armée d’Azerbaïdjan qui est assuré par Israël et les Etats-Unis.

Les Etats d’Azerbaïdjan, de Russie, du Turkménistan, du Kazakhstan et d’Iran se querellent depuis des années au sujet d’un relevé de frontière dans la mer Caspienne riche en pétrole dont le statut territorial n’a pour cette raison toujours pas été défini. Tahir Zeynalov, analyste de l’Académie diplomatique d’Azerbaïdjan, a dit au journal en ligne Eurasianet.org que l’Azerbaïdjan aura à se défendre contre d’éventuelles tentatives de l’Iran d’effectuer des forages d’exploration pétrolière dans la région que son pays pourrait revendiquer « comme étant le nôtre. »

Durant le récent Concours Eurovision de la Chanson, deux vaisseaux garde-côtes d’Azerbaïdjan ont patrouillé dans le port de Bakou et il y a des divulgations d’articles de presse associant cette manoeuvre à de prétendues menaces de l’Iran. En réaction à cette provocation ouverte, l’Iran a procédé à des exercices militaires impliquant six navires de guerre près de la frontière avec l’Azerbaïdjan.

L’armée de l’Azerbaïdjan, et particulièrement la marine, a été systématiquement réarmée ces dernières années par les Etats-Unis. Entre 2010 et 2011, les dépenses militaires de l’Azerbaïdjan sont passées de 3,95 pour cent à 6,2 pour cent du PIB, voire 3,1 milliards de dollars. Dans un télégramme de 2009 du gouvernement américain, publié par WikiLeaks, l’Azerbaïdjan est décrit comme « un partenaire important dans la guerre contre le terrorisme. » Les dirigeants de l’Azerbaïdjan avaient soutenu les guerres contre le Kosovo, l’Irak et l’Afghanistan.

La dépêche dit aussi: « En tant que partie intégrante du plan d’action individuel pour le partenariat de l’OTAN (NATO Individual Partnership Action Plan), l’Azerbaïdjan a promis d’accroître la capacité de ses forces navales pour empêcher les menaces dans la mer Caspienne et pour apporter sa contribution dans la lutte contre le terrorisme. A cette fin, le ministre de la Défense travaille en étroite collaboration avec le Département d’Etat à la Défense des Etats-Unis depuis deux ans … Les plongeurs et les commandos de la marine de l’Azerbaïdjan ont reçu un entraînement et de l’équipement de la part des Etats-Unis.

L’Azerbaïdjan est non seulement riche en pétrole et en gaz, qui est largement exporté vers les Etats-Unis et l’Union européenne, mais elle est aussi un important pays de transit pour des ressources provenant du reste du bassin Caspien et d’Asie centrale. La dépêche précitée l’indique clairement : « L’un des intérêts clé américain est ici la capacité de l’Azerbaïdjan à continuer à produire et à exporter des ressources en hydrocarbures provenant de réserves qui sont situées au large de la mer Caspienne. »

Israël est aussi directement impliqué dans l’armement de l’Azerbaïdjan. En février de cette année, Bakou a accepté d’acheter d’Israël des armes d’une valeur de 1,6 milliard de dollars. Les nouveaux systèmes d’armes commandés à Israël comprennent des missiles basés en mer et des drones. Grâce au soutien des Etats-Unis et d’Israël, Bakou dispose à présent d’une marine plus lourdement armée dans la région Caspienne que la Russie.

Selon un rapport publié par le magazine américain Foreign Policy, Israël a maintenant accès aux bases aériennes près de la frontière au Nord de l’Iran, d’où des frappes aériennes pourraient être lancées contre Téhéran.

On a aussi pu voir la semaine dernière à quel point l’Azerbaïdjan est impliqué dans les préparatifs de guerre contre l’Iran, dans un article du Washington Post détaillant la suggestion absurde d’une tentative d’assassinat présumé de l’Iran contre des responsables américains en Azerbaïdjan. (Voir : « Washington Post airs another unlikely Iranian assassination plot »)

La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, est attendue à Bakou le 6 juin pour rencontrer le président d’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, et le ministre des Affaires étrangères, Elmar Mamedyarov. A l’ordre du jour figurera le conflit du Haut-Karabakh (Nargorny-Karabagh), une région au sujet de laquelle l’Azerbaïdjan a été en conflit pendant des années avec son voisin l’Arménie.

Le conflit territorial au sujet du Haut-Karabakh est un motif important pour le soutien que l’Azerbaïdjan apporte à présent aux Etats-Unis et à Israël. En cas de guerre au sujet du Haut-Karabakh, la Russie et l’Iran se rallieraient à l’Arménie tandis que l’Azerbaïdjan compterait évidemment sur un soutien de Washington.

La question de l’Iran est aussi d’une importance capitale. Selon le journal en ligne de l’Azerbaïdjan AKZ.az, les experts s’attendent à ce que Clinton discute du « programme de la guerre contre le terrorisme et de l’aide à l’Azerbaïdjan, » et du « rééquipement technique des services secrets de l’Azerbaïdjan. »

La Turquie qui appuie aussi une intervention militaire contre la Syrie, et qui joue actuellement un rôle de premier plan pour équiper les rebelles syriens, envoie quatre hauts responsables militaires comme occasion de manifester publiquement son soutien à Bakou, en soulignant les liens de longue date qui existent entre Ankara et ce pays de langue turque. L’agence d’information russe Regnum a cité une source anonyme proche de l’armée turque disant : « Par cette mesure, la Turquie veut faire comprendre à l’Iran qu’elle ne laissera pas l’Azerbaïdjan toute seule. »

Clara Weiss

11-Septembre, de nouveaux indices démentent la version officielle…

11-Septembre, de nouveaux indices démentent la version officielle…

Ex: http://medianews.wordpress.com


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Par Giulietto Chiesa, IlFattoQuotidiano.it, le 6 juin 2012

 

Giulietto Chiesa est journaliste. Il fut correspondant de presse d’El Manifesto et d’Avvenimenti, et collaborateur de nombreuses radios et télévisions en Italie, en Suisse, au Royaume-Uni, en Russie et au Vatican. Auteur du film “Zéro – Enquête sur le 11-Septembre” et de divers ouvrages, il a notamment écrit sur la dissolution de l’URSS et sur l’impérialisme états-unien. Ancien député au Parlement européen (Alliance des démocrates et libéraux, 2004-2008), il est membre du Bureau exécutif du World Political Forum

 

Traduction GV pour ReOpenNews

 

Le comité d’experts internationaux dont j’ai l’honneur de faire partie a publié hier ses dernières conclusions (chronologiquement parlant) sur la question cruciale des faux comptes-rendus des actions et des endroits où se trouvaient les plus hauts responsables politiques et militaires américains au cours de cette journée fatale.

Ces conclusions s’articulent en huit chapitres, dont les détails peuvent être consultés sur le site www.consensus911.org/fr [en français - NdT], et qui éclairent d’une lumière nouvelle et impressionnante ce sur quoi, à presque onze ans de distance, des millions de personnes dans le monde entier (disons l’immense majorité) ne savent absolument rien. À commencer par les mensonges officiels qui ont été diffusés pour empêcher que le public – et en premier lieu les Américains – sache où se trouvaient et ce que faisaient les quatre plus hauts responsables de l’époque : le président américain George W. Bush, le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, et le général en charge de tout l’État major, Richard Myers.

Ces huit nouveaux chapitres ont été élaborés par les vingt membres du 9/11 Consensus Panel, sur la base de documents obtenus grâce à la loi sur la liberté de l’information (FOIA), et par l’analyse de toutes les sources journalistiques disponibles. Et en prenant comme point de départ les propres affirmations de la Commission d’enquête officielle.

La documentation est effectivement impressionnante et les mensonges officiels y coulent à torrents. A commencer par le fait avéré et proprement stupéfiant du nombre sans précédent d’exercices militaires qui se déroulaient précisément le 11 septembre 2001. Il y en avait pas moins de sept. Mais la Commission d’enquête officielle ne fait mention que d’un seul, celui qui portait le nom de « Vigilant Guardian ». Cet exercice était habituellement organisé chaque année en octobre. Mais en 2001, il fut avancé à septembre. Il y eut au même moment l’exercice « Global Guardian », du NORAD (North American Aerospace Defense Command), qui lui aussi était normalement planifié au mois d’octobre. Et ainsi de suite : « Amalgam Warrior » (vaste exercice portant sur plusieurs régions du NORAD, conduit normalement aux mois d’avril et d’octobre). Cette année-là, l’exercice fut lui aussi déplacé en septembre.

Le 4e est intéressant, « Northern Vigilance », qui eut pour effet ce matin-là de déplacer pratiquement toute la flotte aérienne militaire américaine au Canada et en Alaska. Suivirent, ou plutôt furent organisés au même moment « Vigilant Warrior » (exercice d’entrainement en vol), et « Red Flight » (qui prévoyait le transfert d’avions de chasse de la base de Langley, Virginie, vers d’autres bases). Et enfin, n’oublions pas le National Reconnaissance Office (NRO) qui – quelle coïncidence extraordinaire – prévoyait justement ce matin-là, exactement à 9 h 10, l’impact d’un petit avion contre l’une des tours de l’Agence, dans les environs de Washington.

Il est impossible de résumer ici tous les points les plus criants qui émergent de ces huit chapitres. Une chose est sure : la Commission officielle, présidée (illégalement) par Philip Zelikow, ami intime et collaborateur de Condoleezza Rice, oublia de mentionner les sept exercices militaires en cours ce jour-là, mais sous-estima de manière incroyable la confusion provoquée par tous ces entrainements et ces simulations alors que se produisaient les quatre détournements d’avion. En outre, il parait irréfutable que ce matin-là, les écrans radars de la défense aérienne américaine furent criblés de faux échos par rapport à ce qui se passait en réalité dans le ciel de l’Amérique du Nord. Ces faux échos radars furent retirés des écrans seulement après les frappes contre la Tour Sud du World Trade Center.

Mais qui commandait pendant ces heures [cruciales] ? Les sources officielles répètent sans cesse que Bush, Cheney, Rumsfeld, Richard Myers (qui remplaçait le général Hugh Shelton), Montague Winfield, lui aussi général et à la tête de la « War room » étaient tous (de façon totalement inexplicable) loin de leurs postes de responsabilité. C’est-à-dire qu’ils n’étaient pas là où ils auraient dû être. Et qu’ils n’y retournèrent qu’après la frappe contre le Pentagone, à 9 h 37. Mais les documents démentent cette version des faits. Certains d’entre eux, non seulement se trouvaient à leur poste, mais ils étaient parfaitement informés  sur ce qui se passait et ils discutèrent même de la nécessité ou pas d’abattre le 4e avion détourné, le Vol 93, dont les débris furent retrouvés non pas à Shanksville (comme le dit la version officielle) mais sur un périmètre de plusieurs kilomètres de diamètre. Encore un démenti de la version officielle.

Le 9/11 Consensus Panel n’est pas un tribunal, mais il recueille les éléments qui pourront être utiles aux recherches ultérieures, peu importe qui les conduit, une institution publique, les médias, des sites académiques. Ceux qui veulent ouvrir les yeux peuvent aller s’en assurer sur le site. Le site du Consensus 9/11 est une contribution à l’enquête que Ferdinando Imposimato (ci-contre) compte mener à bien pour exposer les chefs d’accusation devant le Tribunal pénal international de La Haye, afin que celui-ci puisse examiner l’hypothèse d’incriminer d’importants membres de l’administration américaine de l’époque, sur l’accusation de « participation à un crime ».

Giulietto Chiesa

Traduction GV pour ReOpenNews

jeudi, 14 juin 2012

Krantenkoppen Juni 2012 (1)

 Krantenkoppen

Juni 2012 (1)

RUSSIA PREPARES ARMY FOR SYRIAN DEPLOYMENT.

"President Vladimir Putin ordered the general staff to work out a plan for military operations (…) in Syria. The units being prepared for an intervention are the 76th Division of airborne forces (an especially experienced unit of the Russian army), the 15th Army Division, as well as special forces from a brigade of the Black Sea fleet, which has a base in the Syrian port of Tartus.  
The details of the operational plan are being prepared by the (…) Collective Security Treaty Organisation, to which most of the post-Soviet states belong, as well as the Shanghai Cooperation Organization, to which China and Russia belong. (…) Deployment depends on the decision of the Russian government and the UN. However, the plans also foresee that the troops might intervene without UN approval."

http://www.informationclearinghouse.info/article31559.htm

BLOEDBAD HOULA MOGELIJK WERK VAN REBELLEN.

"Syrische rebellen zijn verantwoordelijk voor het bloedbad van Houla op 25 mei. Daarbij werden 108 mannen, vrouwen en kinderen vermoord. (…) Als gevolg van Houla wezen bijna alle westerse landen (…) de ambassadeurs (…) van Syrië uit, waardoor het regime van president Assad volledig geïsoleerd raakte.
Maar de Duitse krant Frankfurter Algemeine Zeitung kreeg een heel ander verhaal te horen van Syrische opposanten afkomstig uit de streek, die op basis van geloofwaardige getuigenverslagen het waarschijnlijk verloop van de aanval op Houla reconstrueerden. (…) De slachtoffers zouden voornamelijk alawitische en sjiitische families zijn in het voor 90% soennitische Houla (…), door de rebellen beschouwd als collaborateur. Alles lijkt dus meer op een godsdienstige eliminatie.
Ook de in Damascus wonende Nederlandse Arabist Martin Janssen zet vraagtekens bij de beweringen dat het bloedbad van Houla het werk is van het regime. (…) Hij baseert zich op verscheidene bronnen. De rooms-katholieke organisatie Fides meldt dat steeds meer christenen en alawieten uit de regio naar Libanon vluchten omdat ze geviseerd worden door gewapende bendes. Voorts is er het klooster van Qara, waar veel mensen naartoe gevlucht zijn. (…) En op 25 mei waren er ook 2 Russische journalisten in Houla die vastgesteld zouden hebben dat de meeste slachtoffers alawieten waren. "

http://www.vandaag.be/buitenland/99003_bloedbad-houla-mogelijk-het-werk-van-rebellen.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

SYRIEN: DIE KRIEGSTREIBER BENUTZEN DEN ALTEN MASSAKER-TRICK.

"Das Massaker in Hula erinnert an das ‘Massaker von Racak‘ in Kosovo. (…) Gegenwärtig instrumentalisieren die westlichen Medienbosse ein Massaker, daß sich in dem westsyrischen Marktflecken Hula zugetragen hat.
Die Meldung wurde am Samstag von der westlichen Propaganda-Organisation mit Berufung auf das ‘Syrische Überwachungszentrum für Menschenrechte‘ in London verbreitet. Die Organisation behauptete, daß die syrische Regierungsarmee die Stadt Hula mit Artillerie beschossen habe.
Eine Schuld der syrischen Regierung an dem Massaker ist nicht bewiesen – im Gegenteil. Doch das Ziel der Übung ist nicht die Wahrheitsfindung. Vielmehr benützen die westlichen Kriegstreiber den Vorfall, um die syrische Regierung zu beschuldigen und die eigene Öffentlichkeit auf einen US-Überfall auf das Land vorzubreiten.
Die syrischen Behörden haben kategorisch dementiert, an dem Massaker beteiligt zu sein: (…)‘Getötet wurden Kinder, Frauen und Greise – die syrische Armee handelt nicht auf diese Weise‘. (…) 
Die Webseite ‘nocheinparteibuch.wordpress.com’ wies am 28. Mai darauf hin, daß sogar in deutschen Systemmedien berichtet wurde, daß sogenannte Freischärler in Hula von Haus zu Haus gegangen seien und dabei wahllos Menschen, darunter Kinder, ermordet hätten. Die Bilder der ermordeten Kinder würden – zumindest in einigen Fällen – darauf hinweisen, daß sie durch Schüsse oder Stich-, Schnitt- und Hiebwaffen ermordet wurden: ‘Opfer von Artillerie sehen anders aus.‘ Der Blog weist darauf hin, daß der Hinweis auf die sogenannten Freischärler plötzlich wieder aus den Internet-Berichten verschwand.
Fazit: Die Morde wurden von Al-Kaida-nahen, wahhabitischen Extremisten ausgeführt. Diese werden von der NATO und den Golf-Staaten als angebliche syrische ‘Opposition‘ unterstützt."

http://kreuz.net/article.15267.html

MEN MOET STOPPEN MET LEUGENS OVER SYRIE.

Pater Daniël Maes, een 73-jarige pater Norbertijn, woont sinds 2010 in Syrië (…). Tijdens een kort verblijf in België getuigde hij (onder andere in Terzake op de VRT) over de toestand in Syrië. (…):  

"Ik zie vooral 2 mechanismen die het Westen gebruikt in de desinformatiecampagne die we ook in het geval van Irak en van Libië hebben gezien. Vooreerst is er de demonisering van de leider, hier dus Assad. Verder het stelselmatig omdraaien van slachtoffer en agressor. De agressors worden in de Westerse pers als slachtoffers voorgesteld en de slachtoffers als agressors. Er zijn me genoeg verhalen bekend van aanvallen door bandieten of terroristen, waarbij er een cameraploeg aanwezig is die alles doorgeeft aan Al Jazeera, die het dan presenteert als een aanval van het regeringsleger. In werkelijkheid wordt het leger door de buitenlandse druk strenge regels opgelegd. In Homs smeekten sommige burgers het leger ‘Kom ons beschermen’. Maar het leger vreesde een grote slachting en wilde eerst de gewapende groepen lokaliseren. (…)
In een opiniestuk op de website deredactie.be (2 juni) citeert Martin Janssen, een arabist die in Damascus woont, uit een rapport over de gebeurtenissen in Houla (bij een bombardement werden daar tientallen volwassenen en kinderen gedood, volgens het Westen het werk van het regeringsleger) dat hij ontving van religieuzen uit het klooster in Qâra, waar pater Maes naar terugkeert: ‘(…) Gewapende rebellen, wier aantal wordt geschat op tussen de 700 en 800 personen, zijn op donderdag 24 mei richting Hama getrokken waar ze het al-Watani ziekenhuis aanvielen en de bewakers doodden. Ooggetuigen verklaren: ‘Vervolgens zijn ze het ziekenhuis binnengevallen waar de gewapende rebellen alle aanwezigen hebben vermoord en nadat ze de lijken naar buiten hadden gesleept, hebben ze het ziekenhuis in brand gestoken. Op video’s is te zien dat de rebellen de lijken hadden gewikkeld in lakens die het Arabische opschrift ‘ministerie van Gezondheid’ hadden’. In Tal Daw, een dorpje in de buurt van Houla, hebben deze gewapende opstandelingen vervolgens hele alawitische families vermoord. Al deze lijken werden vervolgens in Houla voor de moskee verzameld'."

http://mediawerkgroepsyrie.wordpress.com/2012/06/13/men-moet-stoppen-met-leugens-over-syrie-quon-cesse-de-mentir-en-occident-nl-fr/

 

PRIESTER DANIEL MAES BERICHT VANUIT SYRIE.

"Het Westen stelt zich voor als ‘de internationale gemeenschap’ maar vertegenwoordigt in werkelijkheid een steeds kleiner deel van deze internationale gemeenschap. Rusland bv. is ondertussen als werkelijke vriend van Syrië flink aanwezig in het land, weet wat er echt gebeurt en meldt het ook, terwijl het Westen zijn opgeschroefde verontwaardiging met vervalste berichtgeving probeert te etaleren. Meer dan ooit blijven wij hopen op een vrede, vooraleer het Westen met zijn schatrijke corrupte Arabische bondgenoten dit land heeft kunnen ontwrichten. (…) 
De grenscontroles verlopen met de gewone drukte. Aan de eerste grenspost in Syrië hangt een grote spotprent tegen de muur: een Amerikaan die Syrië als een ballon probeert op te blazen met daar onder de tekst 'Het vuur dat ze hier aansteken, zal hun as worden'. Ook op weg naar huis is er niets speciaals te merken. Alle beelden en foto’s van de president staan of hangen er nog zoals voorheen. Misschien is er hier of daar een wachtpost bij gekomen. Het doet me denken aan de journalist van Le Vif-L’Express die me 2 dagen voor mijn vertrek nog kwam opzoeken voor een interview. Hij had zelf na Pasen nog Syrië bezocht en er een reportage over geschreven onder de titel: Waar is de revolutie? Hij had niet veel bijzonders gemerkt, tenzij hier en daar wat georkestreerde herrie. En het zijn deze bendes die nu het grote gevaar vormen. (...)
Uiteindelijk zijn het Amerika met Europa en zijn corrupte Golfstaten die Syrië willen destabiliseren om ook hier hun eigen macht te vestigen, zoals ze al in zovele landen gedaan hebben. Tot heden is er in Syrië geen sprake van een opstand tegen de regering of van een burgeroorlog. De VN-waarnemers zijn uiteindelijk alleen maar hier om het leger te verlammen, terwijl de bendes ongestraft verder kunnen doen. Rusland is alom aanwezig maar laat (…) begaan om groter kwaad te vermijden. Het leger laat ook begaan omdat de media de kleinste stap van het leger kunnen misbruiken. Als Kofi Anan met zijn volk weg is, bestaat er een kans dat Syrië met de hulp van Rusland zelf orde op zaken kan stellen en die doodseskaders van de CIA en consoorten uiteindelijk ook overwonnen kunnen worden. Ondertussen leven we hier in een versterkte burcht."

http://mediawerkgroepsyrie.wordpress.com/2012/06/08/priester-daniel-maes-bericht-vanuit-syrie-7-juni-2012/

CONFLICT SYRIE OOK INFORMATIEOORLOG.

“Volgens de Franse bisschop Philip Tournyol Clos zijn de opstandelingen vooral buitenlandse strijders. De Grieks-katholieke (Melkitische) Archimandriet deed tegenover het Vaticaanse persbureau Fides verslag van zijn reis naar Syrië. Daar bezocht hij onder meer Damascus, Aleppo en (…) Homs. ‘(…) De realiteit ter plaatse is heel anders dan het desinformerende beeld dat de Westerse media opleggen’, aldus Mgr. Clos.
In (…) Homs hebben de opstandelingen 2 wijken bezet, Diwan Al Bustan en Hamidieh, waar zich ook alle kerken en bisschopshuizen zich bevinden. Volgens de archimandriet bieden die een ‘totaal desolate aanblik’. ‘De kerk van Mar Elian is voor de helft verwoest en die van Onze-Lieve-Vrouw-van-de-Vrede is nog steeds bezet door de rebellen. Alle christelijke huizen zijn door hun bewoners met achterlating van al hun eigendommen verlaten en zijn zwaar beschadigd door de gevechten.’
De wijk Hamidieh is nog steeds in handen van verschillende zwaar bewapende en van elkaar onafhankelijke strijdgroepen die worden betaald door Qatar en Saoedi-Arabië. Alle 138.000 christenen zijn gevlucht naar Damascus en Libanon, terwijl anderen hun toevlucht hebben gezocht op het omliggende platteland. Een priester is gedood en een ander is door 3 kogels geraakt. Er wonen er nog maar een paar, maar de 5 bisschoppen zijn moeten vluchten naar Damascus en Libanon.
‘(…) Het bloedige werk van niet uit Syrië afkomstige avonturiers dreigt het land nog verder te destabiliseren’, aldus Mgr. Clos. Hij beroept zich op de vroegere Franse ambassadeur, Eric Chevallier, die dit soort informatie meldde, maar altijd werd afgewezen. Tegelijkertijd zou er voortdurend informatie in het nadeel van het regime vervalst worden. (…) 
‘De Syriërs zijn eenvoudige en vrolijke mensen’, zegt de bisschop. ‘Christenen leven er in vrede en (…) erkennen dat ze zich nog nooit zo vrij hebben kunnen voelen en hun rechten volledig erkend hebben gezien als onder deze regering.’
Volgens Mgr. Philip Tournyol Clos zijn Syrische christelijke en islamitische leiders het erover eens dat ‘de vijanden van Syrië enkele leden van de Moslimbroederschap over hebben gehaald om de broederlijke betrekkingen die vanouds tussen de moslims en christenen bestaan te vernietigen’. ‘Maar dat is ze tot op heden niet geluk en beide gemeenschappen zijn meer eensgezind dan ooit.’
De Syrische soldaten staan nog steeds tegenover buitenlandse strijders, huurlingen, Libiërs, Libanezen, militanten uit de Golf, Afghanen en Turken.”

http://www.katholieknieuwsblad.nl/nieuws/item/2158-%E2%80%98conflict-syri%C3%AB-ook-informatie-oorlog%E2%80%99.html

SANCTIES TEGEN SYRIE DODELIJKER DAN REGIME ASSAD.

"Met hun sancties tegen Syrië en steun voor de rebellen produceren de VN en de westerse landen 'meer slachtoffers dan het regime zelf'. Dit zei de katholieke bisschop van Aleppo, Mgr. Giuseppe Nazzaro (...).
De uit Italië afkomstige franciscaan keerde zich tegen een te snelle veroordeling van het regime van president Assad door de Verenigde Naties. Er is een 'morele plicht' eerst de omstandigheden, achtergronden en aanstichters van de moordpartijen van de afgelopen weken op te helderen alvorens veroordelingen uit te spreken, aldus de apostolisch vicaris van Aleppo. (...) 
Nazzaro zei verder dat er momenteel een campagne aan de gang is van Qatar, Saoedi-Arabië en andere Arabische Golfstaten om Syrië te 'vernietigen'."

http://www.katholieknieuwsblad.nl/nieuws/item/2171-sancties-tegen-syrië-dodelijker-dan-regime-assad.html

EEUW LANG GEEN GAY PRIDE IN MOSKOU.

"Russische homo's en lesbiennes mogen de komende 100 jaar geen gay pride organiseren. Dat heeft het stadsbestuur beslist. Eerder al oordeelde een rechtbank dat het verbod op gay pride parades tot mei 2112 wettig is."

http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20120608_101

"DIT IS EEN KATHOLIEK LAND EN GEEN VAN FLIKKERS DIE ZIEKTES EN AFWIJKINGEN PROMOTEN."

"In Kroatië is een zitting van het parlement geschorst omdat meerdere parlementsleden homofobe uitlatingen hadden gedaan. (...) 'Dit is een katholiek, normaal land en geen land van flikkers die ziektes en afwijkingen promoten', zei afgevaardigde Zoran Vinkovic."
http://www.demorgen.be/dm/nl/990/Buitenland/article/detail/1447117/2012/06/01/Dit-is-een-katholiek-land-en-geen-van-flikkers-die-ziektes-en-afwijkingen-promoten.dhtml

7 JUNE 2012: RUSSIA DISPLAYS INTERCONTINENTAL NUCLEAR BALLISTIC SUPERIORITY.

"On Thursday, 7 June 2012, Russia conducted 2 ballistic missile launches. (...)
The Bulava R-30 [is] Russia’s most advanced generation of intercontinental ballistic missiles which represents the future of the Russian missile arsenal. With a range of 8000 km, it can be equipped with 10 hypersonic warheads with a yield between 100 and 150 kilotons each on independently-controlled trajectories. Its flight characteristics and highly sophisticated electronic measurement instruments are technically far more advanced than those of their U.S. rivals, to the point that the missile defense system currently being developed by NATO has already been superseded. (...) 
Without an identical show of strength on the part of the Pentagon in the coming days, the successful test launches of the Bulava and Topol have shifted the global ballistic balance in favor of the Russian Federation."

http://www.voltairenet.org/7-June-2012-Russia-displays

SERBIA SAYS 'NYET' TO NATO MEMBERSHIP.

"President-elect Tomislav Nikolic, who is looking for more intensive relations with Russia, has promised that Serbia will never become a member of NATO. (…) He added that he wasn’t sure if Serbia would be admitted into the EU unless ‘we recognize the independence of Kosovo and Metohija.’ 
Many Serbs are ambivalent, if not outright hostile to the idea of restoring full relations with the EU, not to mention the NATO. In 1999 Belgrade was on the receiving end of a massive 78-day bombing campaign by the alliance (…) aimed at removing Yugoslav forces from Kosovo. ‘Our constitution forbids us to abandon Kosovo and Metohija’, Nikolic said. (…) 
Nikolic heaped praise on Moscow, which (…) has never placed demands on the Serbian people. (…) Nikolic went on to thank Russia for supporting Serbia, while stressing that his country ‘would never join NATO’. He also suggested that Putin choose a date to visit the Balkan country. ‘You have earned your prestige with the way you govern Russia. And although Serbia is on a road to the EU … we will be building out our relations with Russia meanwhile’, the Serbian president-elect said at the meeting in Moscow with Putin. (…) 
It should be noted that Serbia also ranks high on Russia's list of respected allies, which was proven by the fact that Nikolic was Putin’s first meeting with a foreign leader since being elected. Meanwhile, Russia is ready to allocate the second loan tranche of $800 million to Serbia, Putin assured his Serbian guest. (…) Earlier, Russia already provided a $200 million loan to Serbia in an effort to consolidate the country's budget. (…) Putin also referred to Serbia as Russia’s ‘spiritual brother’."

http://rt.com/politics/serbia-russia-nato-eu-crisis-377/

AZERI'S VERHOGEN PACHTGELD RUSSISCH RADARSTATION MET 4.000%.

"Rusland dreigt een strategisch belangrijk radarstation in Azerbeidzjan, in de zuidelijke Kaukasus, kwijt te spelen. (...) Bakoe verhoogde immers het pachtgeld voor de installatie met meer dan 4.000%. In plaats van de jaarlijkse som van 7 miljoen dollar (...) wil Bakoe plots 300 miljoen dollar (...). 
Deskundigen in Moskou wijzen voor de uiterst forse verhoging van het huurgeld met de beschuldigende vinger naar de VS. Washington wil wegens haar conflict met het aan Azerbeidzjan grenzende Iran zelf de regio 'controleren', luidde het. De relaties tussen Moskou en Bakoe verlopen ook niet vlekkeloos, gezien Rusland optreedt als beschermheer van Armenië, de aartsvijand van Azerbeidzjan wegens de conflicten om de enclave Nagorno-Karabach.
Het na de implosie van de Sovjet-Unie afgesloten verdrag voor het radarstation dat een radius van ongeveer 6.000 km controleert, loopt dit jaar af."

http://www.demorgen.be/dm/nl/990/Buitenland/article/detail/1443506/2012/05/24/Azeri-s-verhogen-pachtgeld-Russisch-radarstation-met-4000.dhtml

COMPUTERS ALS SPION.

"De oorsprong van het virus is nog onbekend. Maar de besmette pc's bevonden zich vooral in Iran. En de Israëlische minister Moshe Ya'alon liet tijdens een interview (...) vallen dat hij het gebruik van dergelijke technieken gerechtvaardigd vindt. (...) Hij voegde eraan toe dat Israël sterk staat op technologisch vlak en dat dit 'allerlei mogelijkheden opent voor ons'. Het Iraanse nieuwsagentschap Fars interpreteert die uitspraken als een schuldbekentenis."
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=IO3QL6H1

RUSLAND ONDERZOEKT OF SUPERJET CRASHTE DOOR SABOTAGE VS.

"In een artikel onder de titel 'Zijn de Amerikanen betrokken bij de crash van de Superjet?' citeert de [Russische massakrant Komsomolskaja Pravda] bronnen binnen de geheime militaire diensten die stellen dat de handelsrivalen van Rusland in de burgerluchtvaartsector belang hebben bij een mislukking van het Soechoj Superjet-project. (...) 'Wij weten dat ze een speciale technologie hebben, net als wij, waardoor signalen vanop de grond geblokkeerd kunnen worden, wat foute analyses van de vluchtparameters oplevert'. De crash vond plaats tijdens een demonstratievlucht om de Superjet 100 te promoten. Dat toestel, het nieuwste model van vliegtuigbouwer Soechoj, is de grote hoop voor de toekomst van de Russische burgerluchtvaart."
http://www.demorgen.be/dm/nl/990/Buitenland/article/detail/1443447/2012/05/24/Rusland-onderzoekt-of-Superjet-crashte-door-sabotage-VS.dhtml

MALI: SELF-DETERMINATION OR RECOLONALISATION?

"The nationalist aspirations of the Tuareg have been manipulated by foreign governments and politicians to undermine Mali's territorial integrity. Islamic extremists in Mali are backed by NATO's allies in the feudal tyrannies of Saudi Arabia and the Gulf States and have been directly supplied by Qatar by air at the northern Mali city of Gao. These ethnic and Islamic insurgencies have brought chaos to northern and central Mali. (…) The insurgencies threaten Mali's territorial integrity and also the stability of North Africa's main regional power, Algeria. (...)

What has happened in Mali makes no sense unless seen in the geopolitical context of neocolonial terrorist aggression by the NATO powers and their allies. The scale of that military and economic aggression is global, reaching from the Korean Peninsula, to the South China Sea, through Afghanistan, Iran, Iraq and Syria, through Somalia, Sudan and Libya, to Mali and its neighbours and across the Atlantic to Latin America. Their mineral wealth and oil and gas reserves make Mali, Niger and Algeria targets for yet another neocolonial NATO intervention. (…) 
The confluence of NATO neocolonial aggression in North and West Africa follows a familiar pattern. Like Ivory Coast President Ouatarra, Burkina Faso's President Blaise Compaoré is also a sinister enforcer for the NATO powers. Compaoré came to power in 1987 by betraying and murdering legendary revolutionary leader Thomas Sankara. Ouatarra and Compaoré are determined defenders of (…) French interests in West Africa. Their role is the same as that of ruthless repressive leaders like Paul Kagame of Rwanda and Yowere Museveni in Uganda. They defend NATO country corporate interests in Africa against the expansion of Chinese trade and investment interests. (...)

Algeria views with great suspicion the French government's undisguised desire to get unrestricted use of the Malian military air base at Tessalit near the Algerian border, ostensibly for operations against terrorist groups and organized crime. Algeria's leaders, like other African leaders, may come to regret the passive role they took in relation both to NATO's aggression against Libya and NATO country manipulation of the secession of Southern Sudan. 
Surrounded now by unsympathetic or downright hostile governments and extremist Islamic movements, Algeria can hardly welcome the collapse of central authority in Mali. (...) 

The NATO powers have shown in Lebanon, Libya and Syria that they will work closely with Islamic extremists if it suits their neocolonial agenda. They do so either directly as they did in Afghanistan in the 1980s or, as they have done more recently, in alliance with the feudal tyrannies of Saudi Arabia and the Gulf States who have directly supported terrorism against the peoples of Lebanon, Libya and Syria.
The double-game played by the NATO powers in relation to Islamic extremist movements is matched by their hypocrisy in addressing organized crime and narcotics in the region. Narcotics, people trafficking and contraband of all kinds are lucrative multinational businesses generating hundreds of billions of dollars a year. That money flows into the Western financial system propping up its virtually insolvent major banks, as even the relevant UN organization has acknowledged."

http://lizzie-phelan.blogspot.com/2012/05/mali-self-determination-or.html

TAALLESSEN EN STRIKTE REGELS IN KRAAKPAND.

"Met hun sociaal engagement gaan de krakers in tegen de Warschause woonpolitiek die wolkenkrabbers boven betaalbaar wonen verkiest. Hun aanhang groeit. 
Je zou het niet meteen verwachten in een krakerspand, maar in het Warschause Kolektyw Przychodnia houden ze van regels. Op een poster in de vergaderzaal van het afgedankte tbc-ziekenhuis worden ze een voor een opgesomd. 1. We respecteren andermans werk. We houden alles netjes. 2. Vlees en andere niet-vegetarische producten zijn taboe. 3. Hier is geen plaats voor drugs. 4. Tijdens vergaderingen zijn we altijd nuchter. (...)
Maar hun sociaal engagement heeft het begrip van het stadbestuur er niet groter op gemaakt. Toen de bewoners van Kolektyw Przychodnia enkele weken geleden hun ziekenhuis kraakten, verscheen onmiddellijk de politie op het toneel. Door op het dak te klimmen wisten ze het pand bezet te houden. Het was al de tweede keer in een maand tijd dat de Warschause politie de krakers het leven zuur maakt. In april was ze massaal aanwezig tijdens een poging een ander pand te ontruimen.
Het offensief van het stadsbestuur heeft tE maken met de groei van het aantal kraakpanden. Twee jaar geleden telde Warschau amper 1 pand, vorig jaar 2 en dit jaar 4. Het is niet veel in een stad van 1,7 miljoen inwoners, maar de toekomst oogt positief. Dankzij het optreden van het stadsbestuur hebben de krakers in heel Polen aan sympathie gewonnen. Tot enkele weken geleden hadden weinig Polen zelfs maar van hun bestaan gehoord.
Die positieve commentaren hebben de krakers te danken aan de woonpolitiek van het Warschause stadsbestuur. Dat zou meer aandacht hebben voor de bouw van wolkenkrabbers en winkelcentra dan voor de huisvesting van zijn inwoners. Burgemeester Hanna Gronkiewicz-Waltz, een partijgenote van premier Donald Tusk, wordt er door de krakers van beschuldigd Warschau in handen te geven van gewiekste vastgoedmakelaars. Vooral bij de privatisering van stadseigendom zou veel fout gaan. In plaats van de onteigeningen uit het communistische verleden ongedaan te maken komen de teruggeschonken panden vaak in handen van speculanten die de rechten op het onroerend goed voor een appel en een ei hebben afgekocht van de oorspronkelijke eigenaars.
(...) Met de bouw van kantoren of luxeflats kunnen miljoenen worden verdiend."

http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20120606_00175036

EASTERN RIGHT.

"In part because Orthodox countries did not undergo the Enlightenment, the Orthodox way of thinking about social and political life is so far outside the Western experience that it can sometimes seem barely relevant to American challenges. On the other hand, Orthodoxy’s pre-modern traditionalism can be a rich new source of spiritual and cultural renewal."
http://www.theamericanconservative.com/articles/eastern-right-2/

WIE ZIT ER ACHTER DE 'ONAFHANKELIJKE BLOGSTER' YOANI SANCHEZ?

"De laatste dagen verschenen opnieuw een aantal artikels van de ‘onafhankelijke blogster’ Yoani Sánchez in de pers, o.a. in de gratis krant Metro. Yoani pretendeert er vervolgd te worden omwille van haar vrije mening over het Cubaanse regime. Een beetje duiding over haar persoon en haar geschiedenis ontbreekt in die berichten. Cubanismo vult dit hiaat graag aan.
(...) Yoani Sánchez is een speciaal individu in (...) de Cubaanse dissidentie. Nooit tevoren had een Cubaans dissident zoveel airplay in de media en zoveel internationale erkenning op zo korte tijd. In 2004, 2 jaar nadat ze naar Zwitserland verhuisd was, beslist ze terug te keren naar Cuba. In 2007 wordt ze actief lid van de Cubaanse 'dissidentie' door haar blog 'Generatie Y' op te starten. Ze wordt een fervente criticaster van de regering. Nooit heeft een Cubaans - en misschien wel van de hele wereld - dissident zoveel internationale prijzen verzameld in zo korte tijd. Het aardige daarvan is dat ze daardoor nu al ruimschoots geld heeft om comfortabel te leven op het eiland voor de rest van haar leven. In totaal heeft ze immers 250.000 euro's 'verdiend' met haar blog (…)!
Een gelekt ‘top secret’ bericht uit de SINA (de VS-vertegenwoordiging in Havana) onthult de nauwe relaties van de Amerikaanse regering met Yoani. Michel Parmly, een oud chef van de SINA die regelmatig met haar samen zat in zijn diplomatieke residentie, heeft volgens dit document zijn bezorgdheid geuit over Wikileaks: ‘Ik zou erg gegeneerd zijn moesten de vele gesprekken die ik met Yoani Sánchez had gepubliceerd worden.' (…) 
In 2009 heeft de Westerse pers het interview dat ze had met Obama enorm gemediatiseerd. Yoani zei toen dat ze dezelfde vragen schriftelijk had voorgelegd aan Raúl Castro, maar dat die zich niet heeft verwaardigd erop te antwoorden. De Wikileaks-documenten tonen echter aan dat het een ambtenaar van de SINA is geweest, en niet Obama zelf, die de vragen beantwoorde. Straffer nog: de documenten stellen dat Sánchez nooit iets opstuurde naar Castro. 
Naast haar blog heeft Yoani ook een Twitteraccount die 214.000 volgers had op 12/02/12. Slechts 32 ervan op Cuba. Zij zelf 'volgt’ meer dan 80.000 personen. Ze presenteert zich als volgt op haar blog: ‘Ik woon in Havana en vertel mijn leven hier in stukjes van 140 karakters. Ik twit via SMS, zonder toegang tot het internet’. Dat is nogal moeilijk te geloven: 80.000 personen volgen enkel via SMS en door één keer per week te internetten in een hotel?
Via
www.followervonk.com kan je een analyse maken van de Twitterprofielen. Wat Yoani betreft, kan je zien dat ze sinds 2010 geabonneerd is op meer dan 200 twitteraccounts per dag, met pieken tot 700! Dat kan enkel als je dag en nacht niets anders doet dan twitteren, en dan nog. Het is dus erg waarschijnlijk dat hier een duur PC-programma wordt gebruikt.
Uit de analyse blijkt ook dat 50.000 van de 'volgers' spookaccounts zijn: 27.000 hebben geen foto en 20.000 hebben sinds hun opening minder dan 4 berichten gepost. 3363 volgen niemand en 2897 volgen enkel Yoani of nog 1 account meer. Deze operatie om een opgepompte netpopulariteit te creëren is onmogelijk zonder een goede internetverbinding. Er is goede technische uitrusting en geld voor nodig.
In 2011 verzond Yoani 400 berichten per dag. In Cuba is de prijs voor een SMS 1 CUC, 400 CUC per maand dus, terwijl het gemiddelde maandloon 16 CUC bedraagt ... En er zijn nog meer vragen te stellen natuurlijk: Wie financiert dit alles? Wie creëert de fictieve volgers? Waarom? Welke belangen zitten er achter Yoani?"

http://www.cubanismo.net/cms/nl/artikels/wie-zit-er-achter-de-onafhankelijke-blogster-yoani-s-nchez

HET PLATTELAND VERPAARDT.

"Paarden nemen vandaag 1/3 van het weiland in beslag. Ze vormen pittige concurrentie in de strijd om de landbouwgrond (…). ‘Er is een ongemerkte transformatie bezig die tot een clash zal leiden.'
‘Groentegemeente' lees je bij het binnenrijden van Sint-Katelijne-Waver op een bordje naast de weg. De buurgemeente van Mechelen dankt die titel aan de belangrijke groenteveiling die er staat en aan een lange traditie van tuinbouwbedrijven. Maar als je erdoorheen rijdt, zie je nergens groenten. Je ziet veel serres, dat wel, en nog meer paarden. Kleine weiden met koddige schuilhokjes, een prestigieuze springpaardenfokkerij met alles erop en eraan, villa's met luxestallen, trainingspistes.
‘Het is typisch voor de streek', zegt Greet Lambrecht, die een gemeente verderop een tuinbouwbedrijf heeft met haar man. ‘Vroeger zag je overal tuinbouw, nu zie je overal paarden. Er zijn veel boeren die ermee stoppen en hun grond verkopen. Soms wordt die opgekocht door grotere bedrijven, soms blijft die braak liggen en vaak komen er paardenliefhebbers in de plaats. Nieuwe tuinbouwbedrijven zie je zelden, daarvoor zijn de gronden veel te duur en de winstmarges veel te klein geworden. De hele tuinbouwsector zit in het slop. Je betaalt hier makkelijk 75.000 euro per hectare landbouwgrond. Voor een kapitaalkrachtige paardenliefhebber is dat haalbaar, voor een jonge tuinbouwer niet.'
Het platteland verpaardt, niet alleen in Sint-Katelijne-Waver, maar in heel Vlaanderen (…). Zo'n 155.000 paarden telt Vlaanderen intussen. Niemand heeft iets tegen die beesten, maar hun opmars heeft wel tot een nieuw landschap geleid, en tot spanningen. ‘Paardenhouders zijn vaak typische nieuwe plattelanders, zegt Nicole Vreys, de landschapsarchitecte van de provincie Limburg. ‘Boeren hebben open terreinen, die overlopen in het landschap, terwijl je bij de nieuwe plattelanders net de neiging ziet om alles steriel te maken en af te sluiten, het liefst met hoge geplastificeerde draad en coniferenrijen. (…)'
En dat is niet het enige. ‘Paardenhouders maken gebruik van de landbouwzone, maar ze doen niet aan landbouw. Terwijl dat wel de bedoeling is van die ruimte: eten produceren', zegt Greet Lambrecht. Walter Coen, die een gemengd landbouwbedrijf heeft in het Oost-Vlaamse Machelen, maakt er zich nog drukker in. ‘(…) Ik zie de domste dingen als ik hier rondfiets: paarden, reeën, everzwijnen: allemaal goede landbouwgrond die door rijke mensen aan de landbouw onttrokken wordt. (…) Maar bij landbouwgrond hoort een taak: voedsel produceren.' (…) 
We zien niet alleen verpaarding in landbouwgebied, maar ook een heel sterke toename van zonevreemde bedrijven, zoals aannemers, transporteurs, wellnesscentra, noem maar op. (…) 8% van de open ruimte bestaat uit hobbyweiden, voornamelijk voor paarden. Steeds meer voormalige hoeves worden villa's of huisvesten zonevreemde bedrijven. (…) ‘De transformatie gaat heel snel en grotendeels ongemerkt. Maar ze wekt veel spanning op, die tot een clash zal leiden. Je merkt enerzijds dat de landbouwbedrijven afnemen, maar wel grootschaliger en industriëler worden, wat op weinig vertrouwen en sympathie van de bevolking kan rekenen. Anderzijds ontstaan er spontaan allerlei andere activiteiten, die vaak goed gedijen in onze versnipperde ruimte, maar waar geen beleid voor bestaat."

http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20120601_00170108

ZWARE CRIMINELEN MOGEN VOORTAAN PROCES AFKOPEN.

"Openbaar aanklagers mogen voortaan voor misdrijven waarop tot 20 jaar cel staat, deals sluiten met de (…) criminelen. Dat staat in een rondzendbrief die het gebruik van minnelijke schikkingen in strafzaken sterk uitbreidt (…). De rondzend...brief bevat een lijst van misdrijven waarvoor criminelen hun proces mogen afkopen: (…) o.m. corruptie, computercriminaliteit, bepaalde gevallen van slagen en verwondingen, van bendevorming en van diefstallen, en alle vormen van bedrog en oplichting. 
(…) De deal kan op elk moment gesloten worden, ook tijdens of zelfs na een proces (…). De schikking kan zelfs lager uitvallen dan de uitgesproken straf en de (…) rechters mogen niet oordelen of de schikking opportuun of proportioneel is. Verdachten die kunnen betalen, behouden ook een blanco strafblad, terwijl andere verdachten in dezelfde zaak nog altijd vervolgd kunnen worden."

http://www.demorgen.be/dm/nl/989/Binnenland/article/detail/1444450/2012/05/26/Zware-criminelen-mogen-voortaan-proces-afkopen.dhtml

Pourquoi BHL est intouchable

Pourquoi BHL est intouchable

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Une bataille judiciaire va-t-elle s’ouvrir entre Marine Le Pen et Bernard-Henry Lévy ? Ce dernier a reproché, mardi, à la patronne du Front national de «faire systématiquement huer, dans ses meetings, des noms à consonance juive». Philippe Bilger, notre blogueur associé, explique pourquoi l’éditorialiste du «Point» a gagné d’avance.

(Bernard-Henry Lévy à Cannes - UPUY FLORENT/SIPA)
 
Marine Le Pen va assigner Bernard-Henry Lévy en justice parce qu’en substance, dans son bloc-notes du Point, celui-ci lui a imputé une responsabilité dans l’agression odieuse des trois jeunes Juifs à Villefranche, près de Lyon (le Point, Nouvelobs.com, Marianne2, le Monde). Le combat n’est même pas inégal, BHL est gagnant par KO avant même de l’avoir livré.

Avec Marine Le Pen, on a le droit de tout se permettre

Marine Le Pen, après tout, ne représente que plus de six millions d’électeurs qui sont par définition des obtus et des fascistes. En plus, elle n’est même pas reçue à l’Elysée par un président qui pourtant semblait avoir fait de l’équité et de la normalité ses guides.

Il est évident qu’elle n’a pas d’honneur, qu’on a le droit de tout se permettre avec elle. Elle a beau avoir renvoyé aux oubliettes les obsessions de son père sur la seconde guerre mondiale, le nazisme et l’antisémitisme, même si elle a connu une terrifiante rechute à Vienne sans doute à cause d’une fidélité à la part sombre de son père si obstinément présent. Ses paroles et ses déclarations n’ont pas l’ombre d’une importance puisque, comme pour Eric Zemmour ou quelques autres, on lui impute, derrière elles aussi décentes qu’elles soient, pensées forcément mauvaises et, s’il le faut, arrière-pensées nauséabondes. Marine Le Pen est faite comme un rat dans l’étau et la bonne conscience de ses adversaires fanatiques. Pour la politique, elle s’en débrouille.

Elle a fait huer le nom de BHL dans ses meetings. Quoi qu’ait accompli ou dit ce dernier, il est scandaleux de s’en prendre à lui parce que ce ne sont jamais ses actions, ses attitudes et ses invectives qui sont mises en cause mais seulement la donnée qu’il est juif. Il est donc interdit, dans tous les cas, d’avoir un différend avec lui : on est naturellement indigne. Celui qui prétendrait ne pas l’aimer à cause de ses oeuvres, de ses écrits, de ses paroles et, plus généralement, de la haute opinion qu’il a de lui-même et que la révérence médiatique lui permet de cultiver serait inéluctablement de mauvaise foi puisqu’il se méprendrait sur la cause exclusive de son dissentiment : parce que BHL est juif ! Peu importe le fait que lui-même, à tous moments et sur tous les plans, l’évoque. C’est comme cela : il est intouchable.

Triomphe sans gloire

Marine Le Pen n’a pas d’honneur ni de sens de l’honneur. Donc tout outrage est possible, confortable, bienvenu.  BHL, lui, a tous les honneurs. Ceux qu’on lui octroie et ceux dont il se pare. Son omniprésence, sa surabondance, son film sélectionné à Cannes en dernière extrémité dans l’urgence, la Libye surexploitée sur le vif, par le livre, par l’image, la rhubarbe et le séné pour Nicolas Sarkozy et lui, sa volonté de se constituer et d’apparaître sans cesse comme un justicier éthique, l’arbitre des élégances morales et des initiatives historiques, le vibrion exemplaire des causes dans l’instant sublimes et durablement perverses – encore la Libye ! –, BHL incontestable, incontesté, applaudi, fêté, encensé, une ou deux critiques négatives sur son film n’altèrent pas sa médiatisation forcenée, BHL une lumière, une clarté pour notre monde sans repères ! On a le droit, même le devoir de dire du bien de lui, ce n’est pas parce qu’il est juif. Du mal : c’est parce qu’il l’est.

Comment BHL aurait-il dû, dans ces conditions, s’abstenir d’accabler MLP ? Il n’avait aucune raison de se gêner puisqu’avec elle on a toute licence, même celle de lui imputer une quelconque responsabilité dans la commission d’actes odieux et qu’elle a jugés très graves avant même l’intimidation de BHL. Il sera assisté, lors de l’audience où tel que je le devine il sera présent, par un avocat remarquable tandis que MLP sera aux côtés d’un conseil obligatoirement choisi par connivence politique et donc perfectible. Parce que d’autres meilleurs, sans doute scandalisés autant qu’elle dans leur for intérieur, se garderaient bien, sollicités, de venir plaider sa cause. On n’est jamais trop prudent, trop lâche !
Je ne doute pas une seconde que BHL saura, si on lui objecte que l’influence de Merah a été peut-être décisive sur le comportement de ces brutes, par un habile retournement démontrer que MLP et Merah doivent être unis dans la même opprobre. Je relève avec intérêt que l’auteur principal présumé des violences s’est présenté à la police mais qu’aucune indication n’est fournie sur son identité et son origine (20 minutes).
A vous dégoûter donc de pourfendre, de dénoncer et d’être injuste puisque, quand on s’appelle BHL, on triomphe sans gloire, on est vainqueur avant le match.

http://www.philippebilger.com

Quando Evola e Eliade vollero «fare fronte» spirituale

Quando Evola e Eliade vollero «fare fronte» spirituale

Autore:

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Quella fra Julius Evola e Mircea Eliade fu, come scrisse molti anni fa Philippe Baillet, «una amicizia mancata», o meglio fu Un rapporto difficile: è questo il titolo di un saggio scritto da Liviu Bordas, dell’Istituto Studi Sud-Est Europei dell’Accademia Romena di Bucarest, pubblicato sul nuovo numero di Nuova Storia Contemporanea.

Uno studio ricco di analisi e interrogativi sull’incontro fra i due studiosi, che si basa sul ritrovamento di 8 lettere inedite del periodo 1952-1962 dell’italiano al romeno, scovate da Bordas tra i Mircea Eliade Papers custoditi all’Università di Chicago e che si aggiungono alle 16 pubblicate poco tempo fa dalla casa editrice Controcorrente (Julius Evola, Lettere a Mircea Eliade 1930-1954).

I rapporti tra Evola e Eliade furono soprattutto epistolari e sicuramente comprendono molte più missive di quelle sino a oggi rintracciate: nell’immediato dopoguerra, Evola cercò di riprendere i contatti con le sue maggiori conoscenze culturali, scrivendo loro sin da quando era in ospedale, nel 1948-49: a Carl Schmitt, a René Guénon, a Gottfried Benn, a Ernst Jünger e a diverse altre personalità fra cui, appunto, Eliade. Lo scopo ideale era non solo riallacciare contatti personali ma cercare di ricostruire una specie di fronte spirituale nella nuova situazione pubblicando in Italia la traduzione di alcune delle opere delle sue antiche conoscenze. Non tutti compresero le sue intenzioni.

Nell’epistolario con Eliade, a esempio, il problema che si pose in quei primi anni Cinquanta nei quali Evola si diede molto da fare per la pubblicazione dei più importanti libri dello studioso romeno, come documentano le nuove e vecchie lettere, fu quello di quanta poteva essere l’influenza degli autori «tradizionalisti» sugli scritti scientifici e divulgativi di Mircea Eliade e il fatto che questi non citasse quasi mai certe sue fonti che alla «Accademia» potevano sembrare sospette. Erano anni turbolenti e anche pericolosi per chi era stato sul fronte degli sconfitti e lo studioso di certo non amava che gli si ricordasse la sua vicinanza prima della guerra alla Guardia di Ferro di Codreanu. Sta di fatto che, nonostante l’aiuto concreto che Evola diede alla pubblicazione dei libri di Eliade, dopo l’uscita della sua autobiografia Il cammino del cinabro (1963) in cui venivano ricordati certi precedenti «politici» eliadiani, questi sospese ogni contatto e, come rivela Bordas, che ha esaminato i diari inediti dello storico delle religioni romeno, confessò nelle sue note di essere molto amareggiato.

Insomma, il rapporto fra i due andò avanti sempre fra alti e bassi, comprensioni e incomprensioni che avevano radici culturali e psicologiche, come ben documenta Bordas. Il quale ha fatto un ottimo lavoro di esegesi incurante dei pregiudizi «politici» che man mano negli anni sembrano accentuarsi sia per Evola sia per Eliade. Ultimo esempio è un recentissimo articolo di Claudio Magris, in cui l’autore, elogiando lo scrittore romeno Norman Manea, afferma che Eliade è «il più grande rappresentante» di quella «grande e spesso cialtronesca cultura romena che genialmente ha indagato e talora pasticciato e falsificato l’universo del mito, disprezzando le ideologie (quelle liberali e democratiche) in nome delle ineffabili verità dell’occulto». Parole che rispecchiano una conoscenza di seconda e terza mano, sorprendente in una personalità come Magris, il quale confonde «occulto» con «esoterismo».

Eliade fu sempre contro l’occulto (anche Guénon ed Evola lo furono) e, come dimostra il saggio di Bordas, elaborò studi «scientifici» anche se si interessava degli autori «tradizionalisti».

* * *

Tratto da Il Giornale del 21 maggio 2012.

mercredi, 13 juin 2012

Civilization as political concept

Civilization as political concept

Interview with the leader of the International “Eurasian Movement”, a philosopher, and a  professor at Moscow State University Alexander Dugin

Interviewed by the Global Revolutionary Alliance’s own Natella Speranskaja 

Ex: http://www.granews.info/

- The crisis of identity, with which we faced after the Cold War and the collapse of the communist world, is still relevant. What do you think is capable of lifting us out of this crisis  – a religious revival or creation of a new political ideology? Which of the options are you  inclined to yourself?

- After the collapse of communism came the phase of the “unipolar moment” (as Charles Krauthammer called it). In geopolitics, this meant the victory of unilateralism and Atlanticism, and because the pole was left alone, the West has become a global phenomenon. Accordingly,  the ideology of liberalism (or more accurately, neo-liberalism) is firmly in place crushing the two alternative political theories that existed in the twentieth century – communism and fascism . The Global liberal West has now defined culture, economics, information and technology, and politics. The West’s claims to the universalism of it’s values, the values of Western modernity and the Postmodern era, has reached its climax. 

Problems stemming from the West during the “unipolar moment” has led many to say that this “moment” is over, that he could not yet be a “destiny” of humanity.That is, a “unipolar moment” should be interpreted very broadly – not only geopolitical, but also ideologically, economically, axiologically, civilization wide. The crisis of identity, about which you ask, has scrapped all previous identities – civilizational, historical, national, political, ethnic, religious, cultural, in favor of a universal planetary Western-style identity  – with its concept of individualism, secularism, representative democracy, economic and political liberalism, cosmopolitanism and the ideology of human rights.Instead of a hierarchy of identities, which have traditionally played a large role in sets of collective identities, the “unipolar moment” affirmed a flat one-dimensional identity, with the absolutization of the individual singularity.  One individual = one identity, and any forms of the collective identity (for example, individual as the part of the religious community, nation, ethnic group, race, or even sex) underwent dismantling and overthrow. Hence the hatred of globalists for different kind of “majorities” and protection of minorities, up to the individual.

The Uni-polar Democracy of our moment - this is a democracy, which unambiguously protects the minority before the face of the majority and the individual before face of the group.  This is  the crisis of identity for those of non-Western or non-modern (or even not “postmodern”) societies,since this is where customary models are scrapped and liquidated. The postmodern West with  optimism, on the contrary, asserts individualism and hyper-liberalism in its space and zealously  exports it on the planetary scale.

However, it’s not painless, and has caused at all levels it’s own growing rejection.  The problems, which have  appeared in the West in the course of this “uni-polar moment”, forced many to speak, that this “moment’s” conclusion, has not succeeded in becoming “the fate” of humanity.  This, therefore,  was the cost of the  possibility of passage to some other paradigm…

So, we can think about an alternative  to the “unipolar moment” and, therefore, an alternative to liberalism, Americanism, Atlanticism, Western Postmodernism, globalization, individualism, etc. That is, we can, and I think should,  work out plans and strategies for a “post-uni polar world “, at all levels – the ideological and political, the economic, and religious, and the philosophical and geo-political, the cultural and civilizational, and technology, and value.

In fact, this is what I call multi-polarity. As in the case of uni-polarity it is not only about the political and strategic map of the world, but also the paradigmatic philosophical foundations of the future world order.  We can not exactly say that the “uni-polar moment” has finally been completed. No, it is still continuing, but it faces a growing number of problems. We must put an end to it – eradicate it. This is a global revolution, since the existing domination of the West, liberalism and globalism completely controls the  world oligarchy, financial and political elites.

So they just will not simply  give up their positions. We must prepare for a serious and intense battle.   Multi-polarity will be recaptured by the conquered peoples of the world in combat and it will be able to arise only on the smoking ruins of the global West.  While the West is still dictating his will to the rest, to talk about early multipolarity  – you must first destroy the Western domination on the ground.   Crisis – this is much, but far from all.

- If we accept the thesis of the paradigmatic transition from the current unipolar world order model to a new multi-polar model, where the actors are not nation-states, but  entire civilizations, can it be said that this move would entail a radical change in the very human identity?

- Yes, of course. With the end of the unipolar moment, we are entering a whole new world. And it is not simply a reverse or a step back, but it is a step forward to some unprecedented future, however, different from the digital project of “lonely crowds”, which is reserved for  humanity by globalism. Multi-polar identity will be the complex nonlinear collection of different identities – both individual and collective, that is varied for each civilization (or even inside each civilization).

This is something completely new that  will be created.

And the changes will be radical. We can not exclude that, along with known identities, civilizations, and offering of  new ways … It is possible that one of these new identities will become the identity of “Superman” – in the Nietzschean sense or otherwise (for example, traditionalist) …  In the “open society” of globalism the individual is, on the contrary, closedand strictly self-identical.

The multi-polar world’s anthropological map will be, however, extremely open, although the boundaries of civilizations  will be defined clearly. Man will again re-open the measurement of inner freedom – “freedom for”, in spite of the flat and purely external  liberal freedom – “freedom from” (as John Mill), Which is actually,  not freedom, but its simulacrum, imposed for a more efficient operation of the planetary masses by a small group of global oligarchs.

- Alexander Gelevich Dugin, you are the creator of the theory of a multi-polar world, which laid the foundation from which we can begin a new historical stage. Your book“The theory of a multi-polar world” has been and is being translated into other languages. The transition to a new model of world order means a radical change in the foreign policy of nation-states, and in today’s global economy, in fact, you have created all the prerequisites for the emergence of a new diplomatic language. Of course, this is a challenge of the global hegemony of the West. What do you think will be the reaction of your political opponents when they realize the seriousness of the threat posed?

- As always in the vanguard of  philosophical and ideological ideas, we first have the effect of bewilderment, the desire to silence or marginalize them. Then comes the phase of severe criticism and rejection. Then they begin to consider. Then they become commonplace and a truism. So it was with many of my ideas and concepts in the past 30 years. Traditionalism, geopolitics, Sociology of imagination , Ethnosociology, Conservative Revolution , National Bolshevism, Eurasianism, the Fourth Political Theory, National-structuralism, Russian Schmittianism, the concept of the three paradigms, the eschatological gnosis, New Metaphysics and Radical Theory of the Subject , Conspiracy theories, Russian haydeggerianstvo , a post-modern alternative , and so on – perceived first with hostility, then partially assimilated, and finally became part of mainstream discourse in academia and politics of Russia, and in part, and beyond.

Each of these directions has their fate, but the diagram of their mastering is approximately identical. So it will be also with the theory of a multipolar world   It will be hushed up, and then demonized and fiercely criticized, and then they will begin to look at it closely, and then accepted. But for all this it is necessary to pay for it and to defend it in the fight.  Arthur Rimbaud said that “the spiritual battle as fierce and hard, as the battle of armies.” For this we will have to struggle violently and desperately. As for everything else.

- In the “Theory of a multipolar world,” you write that in the dialogue between civilizations the responsibility is born by the elite of civilization. Do I understand correctly, it should be a “trained” elite, that is, the elite, which has a broad knowledge and capabilities, rather than the present “elite”? Tell me, what is the main difference between these elites?

- Civilizational elite – is a new concept. Thus far  it does not exist. It is a combination of two qualities – deep assimilation of the particular civilizational culture (in the philosophical, religious, value levels) and the presence of a high degree “of drive,” persistently pushing people to the heights of power, prestige and influence. Modern liberalism channels passion exclusively in the area of economics and business, creating a preference for a particular social elevator and it is a particular type of personality (which is an American sociologist Yuri Slezkine called “mercurial type”) .

The Mercurial elite of globalism, “aviakochevniki” mondialist nomadism, sung by Jacques Attali, should be overthrown in favor of radically different types of elites. Each civilization can dominate, and other “worlds”, not only thievish, mercurial shopkeepers and  cosmopolitans.  Islamic elite is clearly another – an example of this we see in today’s Iran, where the policy (Mars) and economics (Mercury) are subject to  spiritual authority, of the Ayatollah (Saturn).

But the “world” is only a metaphor. Different civilizations are based on different codes. The main thing is that the elite must be reflected in the codes themselves, whatever they may be. This is the most important condition. The will to power inherent in any elite, shall be interfaced with the will to knowledge, that is intellectualism and activism in such a multipolar elite should be wedded. Technological efficiency and value (often religious) content should be combined in such an elite. Only such an elite will be able to fully and responsibly participate in the dialogue of civilizations, embodying the principles of their traditions and engaging in interaction with other civilizations of the worlds.

- How can you comment on the hypothesis that the return to a bipolar model is still possible?

- I think not, practically or theoretically. In practice, because today there is no country that is comparable to the basic parameters of the U.S. and the West in general. The U.S. broke away from the rest of the world so that no one on its own can compete with them. Theoretically, only the West now has a claim to universality of its values, whereas previously Marxism was regarded as an alternative. After the collapse of the Soviet Union it became clear that universalism is only  liberal, capitalist. To resist Western imperialism there can only be a coalition of large spaces – not the second pole, but immediately multiple poles, each of them with its own strategic infrastructure and with a particular civilizational, cultural and ideological content.

- How real is the sudden transition to a non-polar model? What are the main disadvantages of this model?

- Passage to a non-polar model, about which leaders are increasingly talking of in the Council on Foreign Relations (Richard Haass, George Soros,etc.), means the replacement of the facade of a uni-polar hegemony, the transition from the domination based on military and strategic power of the United States and NATO (hardware ) to dispersed domination of the West as a whole (software). These are two versions – hard-hegemony and soft-hegemony. But in both cases the West, its civilization, its culture, its philosophy, its technologies, its political and economic institutes and procedures come out as the standard universal model.  Over the long term, this will indicate  the transfer of power to a “world government”, which will be dominated by all  the same Western elites, the global oligarchy. It will then  discard it’s  mask and will act directly on behalf of the transnational forces. In some sense non-polarity is worse than uni-polarity, though, it would seem hard to believe.

Non-polarity itself, and even more sharply and rapidly, will not yet begin. For this, the world must go through the turmoil and trials until a desperate humanity itself cried for the world elite with a prayer for salvation. Prior to that, to weaken the power of the United States, world disasters occur, and war. Non-polar world under the control of a world government, consisting of direct representatives of the global oligarchy,  is expected by many religious circles as the coming “of the kingdom of the Antichrist.”

As for the “shortcomings” of such a model, I believe that it is just  “a great parody of” the sacred world empire, which  Rene Guenon warned of in his work The Reign of Quantity and the Signs of the Times. This will be a global simulacrum.  To recognize these “deficiencies” will  not be so easy, otherwise opposition “to the antichrist” would be too simple a matter, and the depth of his temptation would be insignificant.

The true alternative is a multi-polar world, everything else – evil in the truest sense of the word.

- The “counter-hegemony” by Robert Cox, who you mention in your book aims to expose the existing order in international relations and raise the rebellion against it. To do this, Cox called for the creation of counter-hegemonic bloc, which will include political actors who reject the existing hegemony. Have you developed the Fourth Political Theory as a kind of counter-hegemonic doctrine that could unite the rebels against the hegemony of the West?

- I am convinced that the Fourth Political Theory fits into the logic of building counter-hegemony, which Cox spoke of. By the way, also inthe proximity of critical theory in the MO theory, and multi-polar world is a wonderful text by Alexandra Bovdunova ,voiced at the Conference on the Theory of a multipolar world in Moscow, Moscow State University on 25-26 April 2012 .

4PT is not a complete doctrine, this is still the first steps toward the exit from the conceptual impasse in which we find ourselves in the face of liberalism, today rejected by more and more people around the world, in the collapse of the old anti-liberal political theories – Communism and Fascism. In a sense, the need for 4PT – is a sign of the times, and really can not be disputed by anyone. Another matter, what will be 4PT in its final form. The temptation appears to build it as a syncretic combination of elements of previous anti-liberal doctrines and ideologies …

I am convinced that we should go another way. It is necessary to understand the root of the current hegemony. This coincides with the root of modernity as such, and it grows from the roots of modernity in all three pillars of political theories – liberalism, communism and fascism. To manipulate them to find an alternative to modernity and liberalism, respectively, and of the liberal hegemony of the West, is in my view, pointless. We must move beyond modernity in general, beyond the range of its political actors – individual, class, nation, state, etc.

Therefore 4PT as the basis of a counter-hegemonic planetary front should be constructed quite differently. Like the theory of a multipolar world 4PT operates with a new concept – “civilization”, but 4PT puts special emphasis on the existential aspect of it. Hence the most important, the central thesis of 4PT that its subject is the actor -  Dasein. Every civilization, its Dasein, which means that it describes a specific set of existentials. On their basis, should be raised a new political theory  generalized at the following level into a “multipolar federation Of Dasein” as the concrete structure of counter – hegemony. In other words, the very counter-hegemony must be conceived existentially, as a field of war between the inauthentic globalization (global alienation) and the horizon of authentic  peoples and societies in a multipolar world (the possibility of overcoming the alienation  of civilizations).

- When we talk about cognitive uprising, however first of all, our actions should be aimed at the overthrow of the dictatorship of the West?

- The most important step is the beginning of the systematic preparation of a global revolutionary elite-oriented to multi-polarity 4PT. This elite must perform a critical function – to be a link between the local and global. At the local level we are talking about the masses and the clearest exponents of their local culture (religious leaders, philosophers, etc.). Often, these communities do not have a planetary perspective and simply defend their conservative identity before the onset of toxic globalization and Western imperialism.

Raising the masses and the traditionalist-conservatives  to a realized uprising in the context of a complex union of a counter-hegemonistic block is  extremely difficult. Simple conservatives and their supportive mass, for example, of the Islamic or Orthodox persuasion are unlikely to realize the necessity of  alliances with the Hindus or the Chinese. This will be the play  (and they are already actively playing it) of the globalists and their principle of “divide and conquer!” But the revolutionary elite, which is the elite, even within a particular traditionalist elite of society, should take the , heartfelt deep and deliberate feelings of local identity and correlate it within a total horizon of multi-polarity, and  4PT.

Without the formation of such a elite the revolt against the  post-modern world and the overthrow of the dictatorship of the West will not take place. Every time and everywhere   the West has a problem, he will come to the aid of anti-Western forces, which, however, will be motivated by narrow bills to specific civilizational neighbors – most often, just as anti-Western as they are. So it will be and already is the instrumentalization of globalists of various conservative fundamentalist and nationalist movements. Islamic fundamentalists to help the West is one. European nationalists – is another. So a “unipolar moment” extends not only to exist in itself, but also playing the antagonistic forces against him. The overthrow of the dictatorship of the West will become possible only if this strategy  will be sufficient enough to create or make appear a new counter-hegemonic elite. A initiative like Global Revolutionary Alliance – the unique example of really revolutionary and effective opposition to hegemony.

- You have repeatedly said that Eurasianism is a strategic, philosophical, cultural and civilizational choice. Can we hope that the political course chosen by Vladimir Putin (establishment of a Eurasian Union ) Is the first step towards a multipolar model?

- This is a difficult question. By himself, Putin and, especially, his environment, they act  more out of inertia, without calling into question the legitimacy of the existing planetary status quo. Their goal – to win his and Russia’s  rather appropriate place within the existing world order. But that is the problem: a truly acceptable place for Russia is not and can not exist, because the “uni-polar moment”, as well as the globalists stand for the desovereignization of Russia, eliminating it as an independent civilization, and strategic pole.

This self-destruction seems to suit, Dmitry Medvedev and his entourage (INSOR) for he was ready to reboot and go for almost all of it. Putin clearly understands the situation somewhat differently, and his criteria of “acceptability” is also different. He would most of all psychologically  arrange  a priority partnership with the West while maintaining the sovereignty of Russia. But this is  something  unacceptable under any circumstances to the unipolar globalists -  practically or theoretically.

So Putin is torn between multipolarity, where he leads the orientation of  sovereignty and Atlanticism, where he leads the inertia and the tireless work of a huge network of influence that permeates all of the structure of Russian society. Here’s the dilemma. Putin makes moves in both directions – he proclaims multi-polarity, the Eurasian Union, to protect the sovereignty of Russia, even spoke of the peculiarities of Russian civilization, strengthening vertical power, shows respect (if not more) to Orthodoxy, but on the other hand, surrounds himself with pro-American experts (eg, “Valdai Club”), rebuilds, education and culture under the globalistic Western models, has a liberal economic policy and suffers comprador oligarchs, etc.

The field for maneuver Putin is constantly shrinking. The logic of the circumstances pushes him to a more unambiguous choice. Inside the country this uncertainty of course causes growing hostility, and his legitimacy falls.

Outside the country  the West only increases the pressure on Putin to persuade him towards globalism and the recognition of “unilateralism”, specifically – to cede his post to the Westerner Medvedev. So Putin, while continuing to fluctuate between multipolarity and Westernism, loses ground and support here and there.

The new period of his presidency will be very difficult. We will do everything we can to move it to a multipolar world, the Eurasian Union and 4PT. But we are not alone in Russian politics – against us for influence in Putin’s circles we have an army of liberals, agents of Western influence and the staff of the global oligarchy. For us, though, we have the People and the Truth. But behind them – a global oligarchy, money, lies, and, apparently, the father of lies. Nevertheless, vincit omnia veritas. That I have no doubt.

Pan-European Preservationism

Pan-European Preservationism

By Ted Sallis

Ex: http://www.counter-currents.com/

As a long-time “pan-Europeanist,” I have read a number of critiques of pan-Europeanism focused on that ideology’s alleged opposition to the preservation of differences that exist between various European peoples. Further, it is said that pan-Europeanism believes that all whites are identical and interchangeable; therefore, the pan-European worldview has been viewed as fundamentally incompatible with intra-European ethnoracial activism. These critics do not distinguish between a pan-Europeanism that does value, and wishes to preserve, intra-European differences and a more panmictic version of pan-Europeanism that does not.

I would argue that—at least theoretically—a person can be, at the same time, both pan-Europeanist and Nordicist, or pan-Europeanism and pan-Slavist, pan-Germanist, ethnic nationalist, etc., so long as the all the latter “ists” in question are of a “defensive” nature, and that the pan-Europeanism respects and values narrower particularisms. Of course, even if this is true, it is natural to expect that certain levels of ethnic interests[1] would be more important to an activist than others (e.g., a Russian may be a Russian nationalist first, a pan-Slavist second, and a pan-Europeanist third).

More importantly, even if this melding of activist identities does not often occur in the real world, it should, at minimum, be possible for individuals identifying themselves solely as pan-European or Nordicist or pan-Slavic or pan-German or Basque nationalist-separatist or English/British nationalist to productively and respectfully work together to achieve common objectives, even if there are important points of disagreement remaining between them. Indeed, a British nationalist had the following comments on this subject:

I think it is perfectly feasible for a British Nationalist to have a hierarchy of levels within which he or she operates and thinks when it comes to the rest of the world around us and its structure and integrity. Ethno British Nationalism need not conflict to any severe degree with racial nationalism as I see it to be, because I don’t believe “racial nationalism” seeks to forge the ties mentioned above, just care for and preserve our fellow Nationalists and European peoples by supporting their right to do what we are trying to do.

A calm and rational approach to looking after ourselves first whilst keeping an eye out and an interest in (and a support to) our European counterparts and the order of the world around us is no bad thing in my view, but yes, of course, we have to be careful of what others commonly perceive the definitions to be, and ensure that we split off what to me is “traditional” Nationalism from anything that aims to go further than that.

Does caring about their plight and the wider European nation states and the dwindling European racial presence on planet Earth make me somehow beyond the pale or some wild extremist or supremacist? I do not believe so.[2]

This is reasonable, and stands in contrast to certain British National Party operatives who believe that any concern for the broader race must be detrimental to ethnic nationalism. The opposite is more likely, since a nationalist Britain will more secure in a European, white Europe, and infinitely less secure as a lone white island in a continental sea of color.

Although we should never let the opponents of preservationism define us, it is still interesting that “divide and conquer” is a tactic used against nationalists. One suspects that our opponents would most dread the varied European peoples coming to an agreement on fundamental interests, to work together for Western survival.

Indeed, if we reach the point in which Basque separatists can work with Spanish nationalists, Irish Republican nationalists with Ulster Protestant Unionists, Padanian separatists with Ausonian nationalists, Flemish separatists with Wallonian nationalists, Hungarian nationalists with their Romanian counterparts, pan-Slavists with pan-Germanists, and American pan-Europeanists with American Nordicists—all in the cause of white, Western survival—this will be a development which will give the enemies of white, Western survival cause for grave concern.

Perhaps pan-Europeanism is best viewed as a flexible meme and not as a rigid set of specific polices; it generally promotes the idea of mutual respect among the varied European peoples, and therefore attempts to search for solutions that will allow for the biological and cultural preservation of all Europeans worldwide.

Pan-Europeanism asserts that all persons of European descent should have a “seat at the table” when decisions are made about the fate of the West and its peoples. Pan-Europeanism, properly considered, can be consistent and compatible with concerns about narrower ingroups: Nordicism, pan-Slavism, pan-Germanism, or whatever ethnic or subracial nationalism one wishes to consider.

What pan-Europeanism introduces to these other ideologies is an additional concern for the broader European family. What if an individual does not care about the broader family of Europeans, and has an interest solely in his ethnic group or subrace? There is certainly nothing inherently wrong with that; everyone has the right to define the limits of his ingroup as he sees fit, and invest in that defined ingroup as is appropriate.

However, the purpose of this essay is not to proselytize, but rather to explain how a specific strain of pan-Europeanism is compatible with the preservation of narrower particularisms, and to place the history of pan-Europeanism within the context of the overarching objectives of “White Nationalism.” I will start with the issue of ethnic interchangeability and panmixia, and move on to an examination of other facets of pan-Europeanism, including a very brief historical survey.

Interchangeability & Panmixia

One meme asserts that pan-Europeanism means that all whites are “fungible/interchangeable.” I do not believe that most responsible pan-Europeanists hold that view. I certainly do not. I believe in a mixture of racial conservationism—making certain that extant ethnoracial stocks are preserved in significant numbers in specific territorial states—and racial palingenesis—which supports eugenics as well as the acceptance of new, stabilized Euro-breeds that may occur in the European Diaspora and that can constitute new ethnies and expand the range of European-specific genetic and phenotypic biological diversity.

When the two ideas are in conflict, racial conservatism trumps racial palingenesis, since the original stocks, once lost, can never be recovered. Hybridization, if it occurs in Diaspora regions, should be carefully monitored so as to create productive new stabilized strains while, at the same time, not resulting in the elimination of parental stocks. This pan-Europeanism, which values and wishes to preserve intra-European differences, can be contrasted to other viewpoints.

One can occasionally encounter a more panmictic vision of pan-Europeanism. For example, in his otherwise useful and interesting preface to Norman Lowell’s important book Imperium Europa, Constantin von Hoffmeister writes:

The mixing of different European nationalities should therefore be encouraged. We must support sexual unions between Russian women and German men, Spanish men and Swedish women. Only by radically breaking down the artificial barriers dividing Europe can we create the new breed of man . . .[3]

Von Hoffmeister’s overall pan-European vision is positive, I agree with much of it, and he should be commended for his support of Norman Lowell, who is a real fighter for our race and our civilization. However, I do not agree with the specific viewpoint quoted here, which does not represent the totality of pan-Europeanist thought. I believe that we should not be in the business of encouraging mating between Russians, Germans, Swedes, Spaniards, or any other groups within Europe. One could imagine Russian, German, Swedish, and Spanish nationalists—people who may otherwise agree to the basic premises of pan-Europeanism—objecting quite strongly to the idea of a general panmixia involving their respective peoples.

We already have here in America an experiment in intra-European cross-breeding, which may produce productive and useful stabilized blends—all at relatively minimal costs to ethnic genetic interests due to the relative genetic closeness of Europeans. However, responsible stewardship of our ethnoracial-genetic patrimony requires that we at least maintain the original ethnic stocks in their European homelands. If these stocks are completely hybridized out of existence, the loss would be permanent and irreversible. I do not believe that the genetic diversity that currently characterizes the extant European ethnies should be lost; while additional stocks and additional diversity may be created in the Diaspora through cross-ethnic mating and breed stabilization, the original genetic strains of Europe need to be preserved.

Indeed, it is wrong to completely erase any legitimate differences between peoples, including groups that are relatively highly related: Norwegians and Swedes are not interchangeable, Englishmen and Danes are not interchangeable, Germans and the Dutch are not interchangeable, Italians and Greeks are not interchangeable, Spaniards and Portuguese are not interchangeable, and Russians and Poles are not interchangeable. And while the differences between the major subraces are certainly greater than that between groups within each subrace, one cannot draw a line within Europe and say that one group of differences are completely inconsequential, and another group of differences are absolutely essential. At the intra-continental level, it is a difference of degree. This can be contrasted to the wider gulf that exists between continental groups, differences that are magnified, in a synergistic fashion, by the overlay of the great civilizational divides.

In summary, pan-Europeanism is an ideology which respects, strives to preserve, and fights for the interests of, all peoples of European descent worldwide—whether these peoples are of single ethnic origin or if they are of “combinative” ethnic European ancestry. There is nothing in this definition which asserts that panmixia must take place and certainly nothing which can be characterized as a lack of interest in preserving various ethnies (keeping in mind, of course, that “ethny” is not always the same as “ethnic group”). To say that pan-Europeanists in general do not see an intrinsic value in individual ethnic groups is simply not true. Thus I argue against the assertion that pan-Europeanism means that all whites are “fungible” and “interchangeable” and that this will lead to a panmixia resulting in a complete loss of biological and cultural particularisms. Instead, pan-Europeanism is better viewed as a cooperative effort, aimed toward the objective of Race-Culture preservation and renewal, an effort that recognizes both the differences and the commonalities of Western peoples.

History

A brief history of pan-European racial nationalism is summarized below, to contrast to some assertions concerning the origins of pan-European racial nationalism.

Pre-WWII pan-Europeanism had a varied pedigree, including of course Nietzsche’s call to be a “good European,” and the thoughts of individuals such as William Penn, Napoleon Bonaparte, Victor Hugo, and Giuseppe Mazzini—all focused on a pan-Europeanism that would preserve the diversity of the European peoples within the large context of unity. What about more recent pan-Europeanism?

In Dreamer of the Day,[4] Kevin Coogan describes one strand of pan-European thought that originated from competing visions within National Socialist (NS) Germany. Coogan identifies two SS factions: the so-called völkisch, Germanic, Nordicist “Black SS” whose ideology was based on the work of Hans F. K. Günther; and the pan-European, pan-Aryan “Waffen SS” faction led by SS Brigadier General Franz Alfred Six, SS Lieutenant General Werner Best, and SS Colonel Alfred Franke-Gricksch.

For most of the NS regime, the “Black SS” was dominant; however, after Stalingrad, the need for a pan-European crusade against Bolshevism, as well as a growing realization that the war may be lost and the groundwork for a post-war movement needed to be begun, led to a shift in power to the pan-European SS faction.

One consequence of this change in emphasis was the “rehabilitation” within the SS of the Italian theorist Julius Evola, who was recruited into the Germans’ pan-European program. The Italian connection to this German-dominated movement also leads us to consider Mussolini’s contributions; for example, before he fell into Hitler’s orbit, Il Duce promoted such activities as the pan-European “pan-Fascist” Montreux conference of 1934. In addition, in his last years, during the Italian Social Republic, Mussolini promoted the idea of a unified and socialist/fascist (western) Europe.

After the war, a number of individuals and groups continued to promote a pan-European fascist/racial nationalist perspective. Francis Parker Yockey of course comes to mind, as does Oswald Mosley, with his “Europe a Nation” idea. Indeed, the following description of Mosley’s ideas is of relevance, stressing as it does the fundamental point that a larger scale interest in Europe as a whole does not preclude narrower, national-ethny interests:

In October 1948—the dangerous year of Stalin’s blockade of Berlin—Mosley spoke to an enthusiastic meeting of East London workers and called for “the making of Europe a Nation.” Yet, as he said in later years, making Europe into a nation with its own common government did not make him feel any less an Englishman, and an Englishman of Staffordshire where he was born. All other Europeans, Normans and Bretons, Bavarians and Prussians, Neapolitans and Milanese, would through his idea remain Frenchmen, Germans, and Italians, as would Britons remain Britons, yet they would all think and act together as Europeans.

In those later years he also proposed a three-tier order of governments in Europe, each with a different function. In fact this was taking the best part of the old fascism, the corporate state, and the best of the old democracy, creating something higher and finer than either, through yet another synthesis. The corporate state had envisaged the nation like a human body, having a head, with a brain, with all members of the body working together in political harmony. Thus in Mosley’s vision of the future nation of Europe the first tier, the head, would be a common government—freely elected by all Europeans—for Europe’s defense and to organize a single continental economy. The second tier would be national governments for all national questions—elected as today—and at the third level many local governments for the regions and small nations like Wales and Scotland. They would have the special task of preserving the wide diversity of Europe’s cultural life: regional democracy with a new meaning.

Mosley’s concept of Europe thus went much further than the present “European Community” and was a direct contrast with it, replacing the national jealousies and economic rivalry of today’s “common market” with an essential harmony. “Europe a Nation” included the whole life of the continent from the head organizing a single economy down to the many cultures of Europe. It was perhaps his greatest concept: a new order of governments giving a new meaning to democracy, to be achieved through a synthesis of those two old opponents, pre-war fascism and pre-war democracy.[5]

The journal Nation Europa, founded by Arthur Ehrhardt and Herbert Boehme, with support from Swedish far-Rightist Per Engdahl, also strongly promoted a pan-European “Mosleyite” agenda. Coogan discusses other theorists and activists, but it is well established that modern pan-European racial nationalism in Europe has a pedigree going back to the attempts of pre-war, and war-era, (real) fascists and “fascists” to develop an ideology beyond that of narrow single-state nationalism.

In America, before the war, Lothrop Stoddard in Re-forging America argued for assimilation of the “white ethnics” and the need for white solidarity against the rising tide of color. Similarly, Charles Lindbergh, in a famous pre-war essay on aviation and race stated:

We, the heirs of European culture, are on the verge of a disastrous war, a war within our own family of nations, a war which will reduce the strength and destroy the treasures of the White race, a war which may even lead to the end of our civilization. And while we stand poised for battle, Oriental guns are turning westward, Asia presses towards us on the Russian border, all foreign races stir restlessly. It is time to turn from our quarrels and to build our White ramparts again. This alliance with foreign races means nothing but death to us. It is our turn to guard our heritage from Mongol and Persian and Moor, before we become engulfed in a limitless foreign sea. Our civilization depends on a united strength among ourselves; on strength too great for foreign armies to challenge; on a Western Wall of race and arms which can hold back either a Genghis Khan or the infiltration of inferior blood; on an English fleet, a German air force, a French army, an American nation, standing together as guardians of our common heritage, sharing strength, dividing influence.[6]

Other factors leading to a pan-European White Nationalism in America include the assimilation of the aforementioned “white ethnics”; the “civil rights movement” which counter-posed general white interests with those of Negroes, Levantines, and other “colored” groups; and the mass post-1965 immigration which even more sharply contrasted the differences between white Americans, derived from the Western civilization, and the hordes of others.

A useful simplification suggests that in Europe (where ethnic, single-state nationalism is still a potent force) pan-Europeanism was initially a top-down phenomenon theorized by “far-Right elites,” while in America, it has been predominantly characterized by “bottom-up” growth due to “white ethnic” assimilation coupled to a growing and increasingly militant colored populace. Today’s global pan-Europeanism, joining like-minded activists in Europe and the European Diaspora, is the result of a convergence of these European and American trends.

The growing race/immigration/Islamic problem in Europe, concerns about Turkey in the EU, along with the understandable reaction to the two World Wars and the consequences of intra-European hostility, has led a growth in “bottom-up” pan-Europeanism in Europe; while the increasing theoretical depth of American White Nationalism, and the recognition that America’s race problem is of global scope, has led to increased “top-down” pan-Europeanism in the Diaspora. This convergence, over time, may lead to increased integration between European and Euro-American pan-European nationalists.

From a very broad, sweeping historical perspective, Charlemagne, the Holy Roman Empire, Napoleon, Mussolini, and even Hitler, can be viewed as attempts to restore the earlier unity of the Roman Empire; in other words, these were attempts to build a new empire of the West. For centuries in the modern historical era, Latin was the common language of educated people throughout the West. Orders like the Knights Hospitallers were drawn from various nations of Western Europe, together fighting for Europe and the West. And the contribution of our eastern European brothers to the defense of the West is also a fact of history (e.g., Poles vs. Turks at Vienna). That the theme of Western Unity has existed as an undercurrent throughout Europe since the birth of the modern “Western” or “Faustian” High Culture cannot be denied.

Also of relevance are Greg Johnson’s comments at the Counter-Currents website:

If you go back far enough in history, you find times, such as the high Middle Ages, when there was a sense of the unity of the European race. Petty state nationalism is a far more modern phenomenon. . . . During the high Middle Ages, there was a sense of European Unity as “Christendom” that was not explicitly racial but was implicitly so. The first Crusade in particular was an expression of this sense of unity. Of course even then Christianity was not coextensive with the European race, for there were Nestorian and Arab and African Christians, but the average European did not know that.

If you go back even farther, you find the essential genetic unity of all European peoples. The concept of “whiteness” today can be seen as an attempt to recapture that essential unity. . . . In North America, Australia, New Zealand, and South Africa, the mixing of recently differentiated European stocks is bringing us back to that original unity.

Whiteness also is natural as a unifying concept in the face of non-whites, particularly in the colonies. . . . In the end, though, the political validity of the concept of whiteness has nothing to do with its temporal pedigree, but with the fact that all whites are perceived by our enemies as essentially the same, thus we are treated as the same. Our skin is our uniform in the global struggle for domination.[7]

Which is an effective summary of the fundamental thesis of the current essay.

This historical survey is not meant as an “appeal to authority”; the pan-European idea should today be evaluated on its own merits. However, it is important to contrast the actual historical background with contrary assertions that modern pan-Europeanism is merely the recent invention of ethnically self-interested activists narrowly derived from specific areas of Europe (e.g., Norman Lowell has been unfairly criticized in this regard). Whether or not one agrees with pan-Europeanism, the origins of this worldview have strong roots throughout Europe (at least, Western Europe), and individuals of varied ethnic/subracial European ancestries have championed the idea throughout the centuries—and, in some cases, like the knightly orders, put the idea into practice.

Culture, Civilization, Yockey, & Some Biology

One thread which is often prominent in modern pan-European thought is the work of its foremost post-war proponent: Francis Parker Yockey. It is therefore important to take a brief look at some of Yockey’s relevant statements on this issue.

In The Proclamation of London Yockey wrote:

From the beginning, the Western Culture has been a spiritual unit. This basic, universally formative fact is in the sharpest contrast to the shallow and ignorant outlook of those who pretend that the unity of the West is a new idea, a technical thing which can only be brought about on a limited and conditional basis.

From its very birth-cry in the Crusades, the Western Culture had one State, with the Emperor at its head, one Church and religion, Gothic Christianity, with an authoritarian Pope, one race, one nation, and one people, which felt itself, and was recognized by all outer forces, to be distinct and unitary. There was a universal style, Gothic, which inspired and informed all art from the crafts to the cathedrals. There was one ethical code for the Culture-bearing stratum, Western chivalry, founded on a purely Western feeling of honour. There was a universal language, Latin, and a universal law, Roman law. Even in the very adoption of older, non-Western things, the West was unitary. It made such things into an expression of its proper soul, and it universalized them.

More important than anything else, this Culture felt itself to be a power-unit as against all outer forces, whether barbarians like the Slavs, Turks, and Mongols, or civilized like the Moors, Jews, and Saracens. Embryonic national differences existed even then within the West, but these differences were not felt as contrasts, and could not possibly become at that time the focus of a struggle for power. A Western knight was fighting equally for his Fatherland whether in battle against the Slav or the Turk on the Eastern Marshes of Germany, against the Moor in Spain, Italy, or Sicily, or against the Saracen in the Levant. The outer forces recognized as well this inner unity of the West. To Islam, all Westerners whatever were lumped together as Franks, giaours.

This higher Cultural unity embraced within its rich possibilities the several Nation-Ideas which were to actualize so much of Western history, for it is obviously a part of the divine plan that a High Culture create as phases of its own unfolding, not only higher aesthetic units, schools of music, painting, and lyric, higher religious and philosophical units, schools of mysticism and theology, higher bodies of nature-knowledge, schools of technics and scientific research, but also higher power-units within itself, Emperor versus papacy, Estates versus Emperor and Pope, Fronde versus King, Nation versus Nation. In Gothic times, the intra-Cultural power struggle between Emperor and Pope was always strictly subordinated, by the universal conscience, to the outer tension with the non-member of the Culture, the barbarian and heathen. The Nations existed then, but not as power-units, not as political organisms. The members of the nations felt themselves to be different from one another, but the differences were in no case determining of the whole orientation to life. A Slavic, Turkish, or Moorish attack on Europe was met by forces drawn from all parts of Europe. . . . In this great struggle for the Liberation of Europe, every European of race, honour, and pride belongs with us, regardless of his provenance.[8]

 

And, importantly, considering the issue of preserving intra-European differences:

Local cultures in Europe may be as diversified as they wish, and they will enjoy a perfect autonomy in the European Imperium . . .

Please note that I do not agree with Yockey’s oft-cited hostility toward Slavs and other eastern Europeans, for these people need to be fully integrated into the pan-European project. Preferably, the eastern Europeans can join their western brethren in the same racial-civilizational entity, but if this is not possible then at least we need to have closely linked and cooperative dual white entities, perhaps analogous to the western and eastern halves of the latter Roman Empire. In any case, we are in this together. Indeed, there are those in Russia who know what is at stake and who are willing to cooperate to save white civilization; for example Dmitry Rogozin.[9]

In Imperium Yockey wrote, at different places throughout the book:

If any Westerner thinks that the barbarian makes nice distinctions between the former nations of the West, he is incapable of understanding the feelings of populations outside a High Culture toward that Culture. . . .

. . . But the greatest opposition of all has not yet been named, the conflict which will take up all the others into itself. This is the battle of the Idea of the Unity of the West against the nationalism of the 19th century. Here stand opposed the ideas of Empire and petty-stateism, large-space thinking and political provincialism. Here find themselves opposed the miserable collection of yesterday-patriots and the custodians of the Future. The yesterday-nationalists are nothing but the puppets of the extra-European forces who conquer Europe by dividing it. To the enemies of Europe, there must be no rapprochement, no understanding, no union of the old units of Europe into a new unit, capable of carrying on 20th century politics. . . .

. . . Against a united Europe, they could never have made their way in, and only against a divided Europe can they maintain themselves. Split! divide! distinguish!—this is the technique of conquest. Resurrect old ideas, old slogans, now quite dead, in the battle to turn European against European. . . .

. . . The touching of this racial-frontier case of the Negro, however, shows to Europe a very important fact—that race-difference between white men, which means Western men, is vanishingly small in view of their common mission of actualizing a High Culture. In Europe, where hitherto the race difference between, say, Frenchman and Italian has been magnified to great dimensions, there has been no sufficient reminder of the race-differences outside the Western Civilization. Adequate instruction along this line would apparently have to take the form of occupation of all Europe, instead of only part of it, by Negroes from America and Africa, by Mongols and Turkestani from the Russian Empire. . . .

. . . Gothic instincts of the Western Culture are still present in the Imperium-Idea. It cannot be otherwise. Also present are the various Ideas which these instincts, within the framework of this Culture, shaped for itself, the religions, the nations, the philosophies, languages, arts and sciences. But they are present no longer as contrasts, but as mere differences.

Gone—forever gone—is any notion that one of these Ideas—national, linguistic, religious, social—has the mission of wiping out another Idea. The adherents of Empire are still distinct from the adherents of Papacy—but this distinction does not rule their minds, for uppermost now is the Idea of Imperium, the return to superpersonal origins, and both of these mighty Ideas have the same spiritual source. The difference between Protestant and Catholic—once excited into a casus belli—has gone the same way. Both continue to exist, but it is inconceivable that this difference could again rend the Western Civilization in twain. There have been also the racial and temperamental differences of Teuton and Latin, of North and South. Once these may have contributed to the furnishing of motives to History—this can they no longer do. Again, both are part of the West, even though different, and the Imperium-Idea monopolizes the motivation of History. . . . The former nations, the religions, the races, the classes—these are now the building-blocks of the great Imperial structure which is founding itself. Local cultural, social, linguistic, differences remain—it is no necessity of the Imperium-Idea that it annihilate its component Ideas, the collective products of a thousand years of Western history. On the contrary, it affirms them all, in a higher sense it perpetuates them all, but they are in its service, and no longer in the center of History.[10]

Again, this is no “appeal to authority”; one is free to agree or disagree with Yockey’s views as one sees fit. However, Yockey’s views can be considered a reasonable summary of pan-Europeanism from a more historical, cultural, civilizational perspective.

So far, this discussion has emphasized culture and civilization, which was Yockey’s specialty. I have often brought up biology and genetics elsewhere; here, I will briefly cite the following. In Lao et al., it is reported that European genetic differentiation mirrors geography and that Europe as a whole is relatively genetically homogeneous:

. . . we found only a low level of genetic differentiation between subpopulations, the existing differences were characterized by a strong continent-wide correlation between geographic and genetic distance. . . . This implies that genetic differences between extant European subpopulations can be expected to be small indeed. . . . Overall, our study showed that the autosomal gene pool in Europe is comparatively homogeneous but at the same time revealed that the small genetic differentiation that is present between subpopulations is characterized by a significant correlation between genetic and geographic distance.[11]

This view is supported by Bauchet et al.:

In line with previous studies, there is low apparent diversity in Europe, with the entire continent-wide sample only marginally more dispersed than single-population samples from elsewhere in the world.[12]

In other words, the extent of genetic diversity in the entire continent of Europe is in the same range as what is found within single ethnic groups of other continents. Certainly, important racial/genetic differences exist between European peoples, particularly along the north-south and east-west axes. Further, researchers can now distinguish the gene pools of quite closely related European peoples; for example, Norwegians vs. Swedes, or French, German, and Italian-speaking Swiss. All these differences are important; nevertheless, the similarities are important as well.

A pan-Europeanism that respects and preserves genetic and cultural differences, while also respecting genetic and cultural similarities, is wholly consistent with ethnic genetic interests. For example, in On Genetic Interests,[13] Frank Salter cites the Civilizations of Huntington[14] as possible core units of ethnic genetic interests for defense against other genetic/civilizational entities. Note that Salter speculated that Huntington’s “Orthodox” eastern European bloc may be considered a subsection of the West.

In summary, Europeans are relatively genetically similar and share a core civilizational history. This is the fundamental foundational basis for pan-Europeanism.

Balancing Particularisms: Broader & Narrower

Specifics of how to balance broader and narrower particularisms are beyond the scope of this essay. However, I point the reader to an examination of pan-European genetic interests1 as “concentric circles” of genetic interests, which is similar to, and partially based upon an analysis of ethnic relations by Kevin MacDonald[15] as well as, of course, the work of Frank Salter.13 MacDonald states:

The problem, then, is how to best create strategies, including control of land areas, which promote ethnic genetic interests in the current environment. There is no precise or entirely natural way to establish the best boundaries for such an endeavor, but it certainly does not follow that such boundaries are arbitrary. It is the sort of problem that is solvable with rational choice mechanisms. For example, in the United States I propose that a grouping of people deriving from Europe, including Eastern and Southern Europe, would be far preferable to a strategy in which there were a large number of separate European groups (e.g., Danish, Scottish, English, Italian, etc.) each acting independently of the others.[16]

Similarly, there is a rational and fitness-preserving pan-East Asian strategy that would follow the same logic as that of pan-Europeanism. Therefore, this Asian strategy would in no way no suggest that the Japanese give up their national identity, or that Koreans or Chinese do the same, or that all Asians intermix and erase all distinctions; nevertheless, they do have fundamentally important shared interests in their larger ethnic commonality. Indeed, Asian racial militants in the USA in some cases do adopt such as pan-East Asian policy. Ethnoracial interests can always be considered from a universalist perspective; i.e., to situate particular European interests within a broader framework.

I suppose that in order to build a united Euro-Western front, a pan-European compact, compromise will be necessary. For example, if US immigration policy greatly restricts Asian and African immigration, that benefits all Americans of European descent. However, if it also restricts non-“Celto-Germanic” immigration (e.g., the 1924 act[17]) that will theoretically benefit some American whites more than others (although full assimilation of these others would make the point moot). Alternatively, if it does not discriminate at all between European immigrants (e.g., pre-1924) that could disadvantage the original founding stock American population. Therefore, I believe that the “1924 immigration act” national origins approach is essentially valid, and Stoddard’s demand that the earlier Euro-American population maintain control and preeminence while assimilating the later Euro-American “ethnics” is perfectly reasonable.

Of course, the fundamental threat to the interests of all Euro-Americans originates from both elite non-Western groups (e.g., those of Asiatic origin) coupled with a mass of alien lower types (e.g., those of African and Latin American ancestries). In Europe itself, the threat also includes mass migration across racial and civilizational divides from north Africa/Middle East as well as from groups similarly invading the USA (e.g., there is a growing “Latino” population in Spain, and of course sub-Saharan Africans are present as well). Certainly, the narrower particularist viewpoint can be expressed in ethnic genetic interest terms, and that it is valid as far as it goes. But it misses the larger point: the threat is not superficial or temporary but fundamental and encompasses the totality of Western civilization and all of the European peoples. The worldwide racial crisis exists and the fundamental issue remains: European-descended populations are threatened with replacement by Third World peoples.

As a general model for balancing broader and narrower particularisms, one could envision—along the lines of Norman Lowell’s Imperium/Dominion split[18]—an overarching pan-European, Western Confederation resting on the framework of internally autonomous states that safeguard their narrower biological and cultural uniqueness. Regardless of these details, the fundamental point remains that all parties to preservationist solutions need to have their voices heard; in particular, all groups that make up the Western family of peoples need to join in this endeavor and participate in the process.

Conclusion

An optimal outcome would be if pan-Europeanists, Nordicists, pan-Slavists, pan-Germanists, ethnic nationalists, and all the other “ists” and “isms” within the white activist framework can work together in a productive fashion to achieve common objectives, even if fundamental points of important disagreement remain. If the majority of such people share a common goal of European, Western survival—albeit with different emphases, strategies, and tactics—then this could be a starting point to consider the possibilities. Given the immensity of the task before us, it would be helpful to at least be “in the same book,” if not “on the same page.”

The following quote from Yockey’s The Enemy of Europe summarizes the palingenetic objective that we could, if we so wished, strive for:

Our European Mission is to create the Culture-State-Nation-Imperium of the West, and thereby we shall perform such deeds, accomplish such works, and so transform our world that our distant posterity, when they behold the remains of our buildings and ramparts, will tell their grandchildren that on the soil of Europe once dwelt a tribe of gods.[19]

That this tribe is not homogeneous, and contains within itself smaller tribes with unique and valued characteristics, is a given. But I believe, nevertheless, that this greater Western tribe does exist—and that together we can achieve great things, if we only can take the essential first steps forward. This essay is an open call for a paradigm shift in the relations of the varied types of (Western) ethnoracial nationalism to each other, a shift in the direction of increased cooperation. For approximately the last ten years there has been (sometimes acrimonious and mostly online) debate between proponents of these various “ists” and “isms” with no furthering of those objectives we all hold in common. Careful consideration of the possibilities for cooperation in areas of overlap should occur, and hopefully, these possibilities will become manifest in real-world collegial, productive endeavors.[20] We can and should be able to move forward together to achieve our common objectives. The status quo has not been productive.

Notes

[1] Michael Rienzi, “Pan-European Genetic Interests, Ethno-States, Kinship Preservation, and the End of Politics,” The Occidental Quarterly, vol. 3, no. 1 (Spring 2003): 31–43.

[2] Independent British Nationalist, “What’s in a name? Perhaps some confusion, even on my part,” March 7, 2010, http://independent-british-nationalist.blogspot.com/2010/03/whats-in-name-perhaps-some-confusion.html/ [2]

[3] Constantin von Hoffmeister, “Our Motherland: Imperium Europa,” in Norman Lowell, Imperium Europa: The Book that Changed the World (Imperium Publishing, 2008), 24.

[4] Kevin Coogan, Dreamer of the Day: Francis Parker Yockey and the Postwar Fascist International (Brooklyn: Autonomedia, 1999).

[5] Friends of Oswald Mosley, “Oswald Mosley, Briton, Fascist, European,” http://www.oswaldmosley.com/briton-fascist-european.htm [3] (emphasis added).

[6] Charles Lindbergh, “Aviation, Geography, and Race,” Readers Digest (1939), http://library.flawlesslogic.com/lindy.htm [4]

[7] Greg Johnson, “Explicit White Nationalism,” October 2010, http://www.counter-currents.com/2010/10/explicit-white-nationalism/ [5] (emphasis added).

[8] Francis Parker Yockey, The Proclamation of London, 1949, http://home.alphalink.com.au/~radnat/fpyockey/proclamation.html [6](emphasis added).

[9] “Interview with Dmitry Rogozin,” Nov. 18, 2008, http://rt.com/ Interview/2008-11-18/Interview_with_Dmitry_Rogozin.html [7]

[10] Francis Parker Yockey (“Ulick Varange”), Imperium (Costa Mesa, Cal.: The Noontide Press, 1962).

[11] Lao et al., “Correlation between Genetic and Geographic Structure in Europe,” Current Biology, vol. 18, no. 16 (2008), 1241–48. PMID: 1869188

[12] Bauchet et al., “Measuring European Population Stratification with Microarray Genotype Data,” The American Journal of Human Genetics, vol. 80, no. 5 (2007), 948–56 doi:10.1086/513477

[13] Frank Salter, On Genetic Interests: Family, Ethny, and Humanity in an Age of Mass Migration (Frankfurt am Main: Peter Lang, 2003).

[15] Kevin MacDonald, “An Integrative Evolutionary Perspective on Ethnicity,” Politics and the Life Sciences, vol. 20 no. 1 (2001), 67–79. http://www.csulb.edu/~kmacd/PLS2001-3-067.pd [9]f

[16] Kevin MacDonald, “On the Rationality of Ethnic Conflict,” http://www.kevinmacdonald.net/RubinRev.htm [10]

[18] Lowell, Imperium Europa.

[19] Francis Parker Yockey, The Enemy of Europe (York, S.C.: Liberty Bell Publications, 1981), 93.

[20] Some discussion of these issues with respect to white separatism can be found Ted Sallis, “Racial Nationalism and Secession: Ideas, Critiques, Perspective, and Possibilities,” The Occidental Quarterly vol. 10, no. 4 (Winter 2010–2011): 103–115.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/05/pan-european-preservationism/

mardi, 12 juin 2012

Multipolarity as challenge

Multipolarity as challenge

Interview with political analyst Alexander Latsa by N.Speranskaya for GRAnews

Ex: http://www.granews.info/

The collapse of the Soviet Union meant the cancellation of the Yalta system of international relations and the triumph of the single hegemony - the United States, and as a consequence, transformations of the bipolar world order to a unipolar model. Nevertheless, some analysts are still talking about a possible return to a bipolar model. How do you feel about this hypothesis? Is there a likelihood of emergence of a power capable of challenging the global hegemony?

The collapse of the Soviet Union has indeed led directly to an American domination of the world affairs. When Bush father proclaimed the new world order in the sands of Iraq, many (in the Western world) even thought that it would be so forever, that the history of ideas had stopped and that the world would from now on forever be under American domination. 

We can see today that those who thought so were wrong, and it only took a decade for History to take back its rights, leading America into wars that will accelerate its decline, while paradoxically, they were supposed to establish its domination. 

During the same decade, Russia was reborn from its ashes and has once again become a strong regional power, a power that has visions of domination of Eurasia, as Vladimir Putin hammered during his first speech as the elected president on May 7, 2012. 

We hear a lot more about the Russia / America confrontation than at the beginning of this century but these countries will probably never be anymore the main key players in the world of tomorrow, unlike America and the USSR in the world of yesterday. 

Logically, China is today targeted by the American strategists as being a main adversary as it is most likely to become the leading world power during this century, on an economical, financial and demographic level - perhaps even a military one. China should therefore become the biggest competitor of an America in decline, and if nothing is done, the world of tomorrow will be punctuated by the China/America opposition.

Zbigniew Brzezinski openly admits that the U.S. is gradually losing its influence. Here it is possible to apply the concept of "imperial overstretch", introduced by renowned historian Paul Kennedy. Perhaps, America has faced that, what was previously experienced by the Soviet Union. How do you assess the current state of the U.S.?

Zbigniew Brzezinski is getting older and is probably aware of his mistakes, realizing that his outlook for the future world (under an American domination) have not fully come true. I say "not fully” because today the world is still dominated by the American hyper-power. The dollar is still the dominant currency in 2012 and America remains the world's largest economy, although the 2008 crisis seems to have been almost fatal to this financial domination. On the military level, its predominance is also over. Iraq and especially Afghanistan have shown the limits of the American military supremacy. Nobody longer sees America as an invulnerable power as it was the case a decade ago. Curiously though, America just like the USSR chose to die and go to prove their vulnerability to the world in the same location:Afghanistan. I would like to add that this “end of Empire” had already been planned by a French sociologist, Emmanuel Todd, in 2002.

The loss of global influence of the U.S. means no more, no less, as the end of the unipolar world. But here the question arises as - to which model will happen the transition in the nearest future? On the one hand, we have all the prerequisites for the emergence of the multipolar world, on the other – we face the risk of encountering non-polarity, which would mean a real chaos.

In fact, no one knows what direct and indirect consequences the collapse of this superpower may have. Neither do we know if the unilateral post-transition will not be chaotic, nor how this potential chaos will occur. One can really wonder who the future major players will be in a "world of post-American domination."
China and India are likely to become (in that order) the two dominant powers in the Southern Eurasia and in the South East Asia. Russia will likely become the dominant power in Northern and Western Eurasia but it will also probably be a new pole of attraction for the European nations, for cultural, political and religious reasons.

I would also add that if neither China nor Russia nor India have and probably should not have, global ambitions, those powers should have strong regional ambitions in their respective zones of influence, that is to say in Eurasia / Central Asia / South East Asia. And yet this area is obviously a key strategic geopolitical area. Russian, Indian, Chinese and American regional interests will therefore probably continue to cross, and accentuate the new great game between these great powers at the heart of Eurasia. Thus it is doubtful that the transition towards a multipolar world (or at least towards a world that will no longer be under American control) happens in a non-chaotic, at least initially.

The project of "counter-hegemony", developed by Cox, aims to expose the existing order in international relations and raise the rebellion against it. For this, Cox calls for the creation of counter-hegemonic bloc, which will include those political actors who reject the existing hegemony. The basis of the unipolar model imposed by the United States, is a liberal ideology. From this we can conclude that the basis of the multipolar model just the same has to be based on some ideology. Which ideology, in your opinion, can take replace the counter-hegemonic one, capable of uniting a number of political actors who do not agree with the hegemony of the West?

The opposition of the communist and liberal ideologies had the advantage of structuring the world. With the victory of the liberal ideology, through the military and political victory of the Western coalition, there was more or less  a sense of global unity  because "the world" thought that victory was final and that the ideology of the winner would be "functional". But three decades later (and this has accelerated since the crisis of 2008) the system now appears to be corrupt, probably unsustainable and not adapted to the world. 

The liberal ideology has accelerated the globalization process, but this globalization has probably contributed indirectly to the destruction of the Western domination and of the related liberal ideology, that had put the economy at the heart of human history, just as Marxism had somehow done it before.

To have a glance at the emerging powers undoubtedly gives clues about the near future. The  new emerging  players of the world (BRICS for example), are a group of emerging powers that despite their important cultural, civilizational, geopolitical and demographic differences, also appear to have a lot of similarities. Their emergence is characterized by a type of development that challenges the recommendations of economic liberalism. These powers are characterized by strong state intervention. The BRICs are also societies in transition from an authoritarian tendency (China, Russia) or conservative societies dominated by a cast system (India, Brazil). Consequently they do not accept Western standards i.e. the rule of law and democracy. Their foreign policies are converging to challenge the status quo of the post-Cold War and the Western domination as it is American-centered. BRICS share a core value: a national sovereignty as a basic structural element  of the international system. Last, the BRICS systems have focused on societal systems based on traditions, identity and religion. All these are probably indications on the possible BRICS ideologies in construction, that will replace the current reigning ideology.

If we project the multipolar model on the economic world map, then we’ll get the coexistence of multiple poles, and at the same time, will create a complete matrix for the emergence of a new economy - outside of Western capitalist discourse. In your opinion, is the concept of “autarky of big spaces”, suggested by List, applicable for this?

I think we should differentiate the end of the unipolar world, and its corollary - the end of the current Western-centered world - from the globalization process, as the latter will continue. The Western world collapses mainly for political, demographic and economic reasons but also for spiritual ones. Its "code" of operation is clearly not functional anymore, nor adapted to today's world. Globalization will be lethal to the system that helped to accentuate it. Besides, the dominant power since the end of World War II (America) does not have the means anymore to promote its system of values and of thoughts, nor to impose its military domination. Therefore, America cannot control the Western world any longer.

That said, even if the Western world disappeared and even if the weakening of America continued during the first half of this century, globalization will spread culturally and demographically. As an example, in 2030, the world will perhaps count 8.5 billion people, and all the younger generation of the entire planet will read and write, which never happened before. There are human upheavals to come that are probably unprecedented. I do not think the anti-Western ideology is a sufficient vector to build a new world. BRICS though probably give a “first and vague” idea of what tomorrow's world could be: a world of civilizational and identity consolidation. Actually, it will be world made of a self-centered and wide open spaces.

Globalization should therefore widen and force "the worlds of tomorrow" to get more in contact the ones with the others, but one can sincerely doubt that this will happen in a friendly way and without tension. All this will probably be happening in a very chaotic way at first, since there will not be one dominant power able to more or less control, structure or master these flows.

Do you agree that now the fate of the world order is solved in Russia, that is, in the Heartland, to contain and weaken of which aims the Planetary U.S. strategy?

I see several interrelated equations together, and they are all related to the Heartland. First the global takeover of America and its globalist device happened via a projection capacity, that is to say, by extension beyond its borders to its military, economic and political devices, through NGOs and the revolutions of colours for example. This extension occurred through a unique  military control of the oceans in History, but also by using the dominated Western Europe as a bridgehead to attack Eurasia. This battle against the USSR for the global control turned  (since the fall of the Soviet Union) in a battle against Russia for the control of Eurasia.

Today the U.S. project is weakened by the financial, social, moral and political situation of the country. The expansion of NATO is jammed: the U.S. strategists surely foresaw Russia as a compliant bridgehead to America and that could attack an awakening China. But the reconstruction of Russia since March 2000 and the development of China hamper those plans. This is the reason why Russia is again the main enemy, as it prevents the American’s interference in what is known as the Heartland. 

Russia is now the key equation to prevent the unilateral world under American domination, to turn into a bilateral America / China world. Paradoxically, Russia will now have to deal with China in a subtle balance of forces, both friendly but firm.

We are now on the verge of paradigmatic transition from the unipolar world order model to the multi-polar one, where the actors are no more nation-states, but entire civilizations. Recently in Russia was published a book "Theory of multipolar world," written by the Doctor of Political and Social Sciences, Professor Alexander Dugin. This book lays the theoretical foundation, basis, from which a new historical stage can start, and describes a number of changes both in the foreign policy of nation-states and in today's global economy, which involve a transition to the multipolar model. Of course, this also means the emergence of a new diplomatic language. Do you believe that multipolarity is the natural state of the world and that transition to the multipolar model is inevitable?

I do not believe in the unipolar world and it seems to me that a multipolar world is best able to preserve the overall balance. But this requires several consistent players, of equivalent size and weight and whose own interests do not intersect. We know very well that this is not the case. The grandees of today and of tomorrow have their own interests in mind. I do not believe in an eternal honeymoon between non-western victorious countries.

In that sense, Russia may be facing a very difficult equation to contain an explosion in Asia: first, China will probably naturally and very quickly have its own sphere of influence felt in the pre-squared Russian Central Asia, and second, a Western coalition is currently installing a military device on the Western Russian side. Therefore, the collapse of the U.S. in my opinion refers directly to the place of Europe and Russia in the world of tomorrow. I put these two blocks together for several reasons. Neither Russia nor Europe can afford to face each other, as they both have strategic and structural weaknesses. Europe is currently an economic giant but a political and spiritual dwarf. On the opposite, Russia is a political and spiritual giant but also relatively an economic dwarf, apart from its raw materials.

The Europe / Russia relationship is one of the key points of the future. The political, economic and military potential of a European-Russian block, from the Atlantic to the Pacific Ocean, could make it become one of the giants of tomorrow's world.Of course it also means that Europe must accept to become part of a Eurasian  block, allied with Russia and all the countries that would choose to ally themselves with Russia too, in the near future. 

I spoke of the need to have players of similar size; As a French of Eurasia - and in order for this Eurasian block to constitute itself, I believe in the creation of a Paris-Berlin-Moscow-Astana axis. This huge Euro-Eurasian pole would be a sovereign power and would be essential to contribute to peace on the continent, and why not, in the world.

 

 

Recension: le livre de cécile Vanderpelen-Diagre sur la littérature catholique belge dans l’entre-deux-guerres

Recension: le livre de cécile Vanderpelen-Diagre sur la littérature catholique belge dans l’entre-deux-guerres

Script du présentation de l’ouvrage dans les Cercles de Bruxelles, Liège, Louvain, Metz, Lille et Genève

Recension : Cécile Vanderpelen-Diagre, Écrire en Belgique sous le regard de Dieu, éd. Complexe / CEGES, Bruxelles, 2004.

89714410.jpgDans son ouvrage majeur, qui dévoile à la communauté scientifique les thèmes principaux de la littérature catholique belge de l’entre-deux-guerres, Cécile Vanderpelen-Diagre aborde un continent jusqu’ici ignoré des historiens, plutôt refoulé depuis l’immédiat après-guerre, quand le monde catholique n’aimait plus se souvenir de son exigence d’éthique, dans le sillage du Cardinal Mercier ni surtout de ses liens, forts ou ténus, avec le rexisme qui avait choisi le camp des vaincus pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pendant plusieurs décennies, la Belgique a vécu dans l’ignorance de ses propres productions littéraires et idéologiques, n’en a plus réactivé le contenu sous des formes actualisées et a, dès lors, sombré dans l’anomie totale et dans la déchéance politique : celle que nous vivons aujourd’hui. Plus aucune éthique ne structure l’action dans la Cité.

Le travail de C. Vanderpelen-Diagre pourrait s’envisager comme l’amorce d’une renaissance, comme une tentative de faire le tri, de rappeler des traditions culturelles oubliées ou refoulées, mais il nous semble qu’aucun optimisme ne soit de mise : le ressort est cassé, le peuple est avachi dans toutes ses composantes (à commencer par la tête...). Son travail risque bien de s’apparenter à celui de Schliemann : n’être qu’une belle œuvre d’archéologue. L’avenir nous dira si son livre réactivera la “virtù” politique, au sens que lui donnaient les Romains de l’antiquité ou celui qui entendait la réactiver, Nicolas Machiavel.

“Une littérature qui a déserté la mémoire collective”

Dès les premiers paragraphes de son livre, C. Vanderpelen-Diagre soulève le problème majeur : si la littérature catholique, qui exigeait un sens élevé de l’éthique entre 1890 et 1945, a cessé de mobiliser les volontés, c’est que ses thèmes “ont déserté la mémoire collective”. Le monde catholique belge (et surtout francophone) d’aujourd’hui s’est réduit comme une peau de chagrin et ce qu’il en reste se vautre dans la fange innommable d’un avatar lointain et dévoyé du maritainisme, d’un festivisme abject et d’un soixante-huitardisme d’une veulerie époustouflante. Aucun citoyen honnête, possédant un “trognon” éthique solide, ne peut se reconnaître dans ce pandémonium. Nous n’échappons pas à la règle : né au sein du pilier catholique parce que nos racines paysannes ne sont pas très loin et plongent, d’une part, dans le sol hesbignon-limbourgeois, et, d’autre part, dans ce bourg d’Aalter à cheval sur la Flandre occidentale et orientale et dans la région d’Ypres, comme d’autres naissent en Belgique dans le pilier socialiste, nous n’avons pas pu adhérer (un vrai “non possumus”), à l’adolescence, aux formes résiduaires et dévoyées du catholicisme des années 70 : c’est sans nul doute pourquoi, en quelque sorte orphelins, nous avons préféré le filon, alors en gestation, de la “nouvelle droite”.

L’époque de gloire du catholicisme belge (francophone) est oubliée, totalement oubliée, au profit du bric-à-brac gauchiste et pseudo-contestataire ou de parisianismes de diverses moutures (dont la “nouvelle droite” procédait, elle aussi, de son côté, nous devons bien en convenir, surtout quand elle a fini par se réduire à son seul gourou parisien et depuis que ses antennes intéressantes en dehors de la capitale française ont été normalisées, ignorées, marginalisées ou exclues). Cet oubli frappe essentiellement une “éthique” solide, reposant certes sur le thomisme, mais un thomisme ouvert à des innovations comme la doctrine de l’action de Maurice Blondel, le personnalisme dans ses aspects les plus positifs (avant les aggiornamenti de Maritain et Mounier), l’idéal de communauté. Cette “éthique” n’a plus pu ressusciter, malgré les efforts d’un Marcel De Corte, dans l’ambiance matérialiste, moderniste et américanisée des années 50, sous les assauts délétères du soixante-huitardisme des années 60 et 70 et, a fortiori, sous les coups du relativisme postmoderne et du néolibéralisme.

L’exigence éthique, pierre angulaire du pilier catholique de 1884 à 1945, n’a donc connu aucune résurgence. On ne la trouvait plus qu’en filigrane dans l’œuvre de Hergé, dans ses graphic novels, dans ses “romans graphiques” comme disent aujourd’hui les Anglais. Ce qui explique sans doute la rage des dévoyés sans éthique — viscéralement hostiles à toute forme d’exigence éthique — pour extirper les idéaux discrètement véhiculés par Tintin.

Les imitations serviles de modèles parisiens (ou anglo-saxons) ne sont finalement d’aucune utilité pour remodeler notre société malade. C. Vanderpelen-Diagre, qui fait œuvre d’historienne et non pas de guide spirituelle, a amorcé un véritable travail de bénédictin. Que nous allons immanquablement devoir poursuivre dans notre créneau, non pour jouer aux historiens mais pour appeler à la restauration d’une éthique, fût-elle inspirée d’autres sources (Mircea Eliade, Seyyed Hossein Nasr, Walter Otto, Karl Kerenyi, etc.). Il s’agit désormais d’analyser le contenu intellectuel des revues parues en nos provinces entre 1884 et 1945 au sein de toutes les familles politiques, de décortiquer la complexité idéologique qu’elles recèlent, de trouver en elles les joyaux, aussi modestes fussent-ils, qui relèvent de l’immortalité, de l’impassable, avec lesquels une “reconstruction” lente et tâtonnante sera possible au beau milieu des ruines (dirait Evola), en plein désert axiologique, où qui conforteront l’homme différencié (Evola) ou l’anarque (Jünger) pour (sur)vivre au milieu de l’horreur, dans le Château de Kafka, ou dans labyrinthe de son Procès.

Les travaux de Zeev Sternhell sur la France, surtout son Ni gauche, ni droite, nous induisaient à ne pas juger la complexité idéologique de cette période selon un schéma gauche/droite trop rigide et par là même inopérant. Dans le cadre de la Belgique, et à la suite de C. Vanderpelen-Diagre et de son homologue flamande Eva Schandervyl (cf. infra), c’est un mode de travail à appliquer : il donnera de bons résultats et contribuera à remettre en lumière ce qui, dans ce pays, a été refoulé pendant de trop nombreuses décennies.

La “Jeune Droite” d’Henry Carton de Wiart

de_wia10.jpgPour C. Vanderpelen-Diagre, les origines de la “révolution conservatrice” belge-francophone, essentiellement catholique, plus catholique que ses homologues dans la France républicaine, plus catholique que l’Action Française trop classiciste et pas assez baroque, se trouvent dans la Jeune Droite d’Henry Carton de Wiart (1869-1951), assisté de Paul Renkin et de l’historien arlonnais germanophile Godefroid Kurth, animateur du Deutscher Verein avant 1914 (le déclenchement de la Première Guerre mondiale et le viol de la neutralité belge l’ont forcé, dira-t-il, de « brûler ce qu’il a adoré » ; pour un historien qui s’est penché sur la figure de Clovis, cette parole a du poids...). La date de fondation de la Jeune Droite est 1891, 2 ans avant l’encyclique Rerum Novarum. La Jeune Droite n’est nullement un mouvement réactionnaire sur le plan social : il fait partie intégrante de la Ligue démocratique chrétienne. Il publie 2 revues : L’Avenir social et La Justice sociale. Les 2 publications s’opposent à la politique libéraliste extrême, prélude au néo-libéralisme actuel, préconisée par le ministre catholique Charles Woeste. Elles soutiennent aussi les revendications de l’Abbé Adolf Daens, héros d’un film belge homonyme qui a obtenu de nombreux prix et où l’Abbé, défenseur des pauvres, est incarné par le célèbre acteur flamand Jan Decleir.

Henry Carton de Wiart, alors jeune avocat, réclame une amélioration des conditions de travail, le repos dominical pour les ouvriers, s’insurge contre le travail des enfants, entend imposer une législation contre les accidents de travail. Il préconise également d’imiter les programmes sociaux post-bismarckiens, en versant des allocations familiales et défend l’existence des unions professionnelles. Très social, son programme n’est pourtant pas assimilable à celui des socialistes qui lui sont contemporains : Carton de Wiart ne réclame pas le suffrage universel pur et simple, et lui substitue la notion d’un suffrage proportionnel à partir de 25 ans, dans un système de représentation également proportionnelle.

En parallèle, Henry Carton de Wiart s’associe à d’autres figures oubliées de notre patrimoine littéraire et idéologique, Firmin Van den Bosch (1864-1949) et Maurice Dullaert (1865-1940). Le trio s’intéresse aux avant-gardes et réclame l’avènement, en Belgique, d’une littérature ouverte à la modernité. Deux autres revues serviront pour promouvoir cette politique littéraire : d’abord, en 1884, la jeune équipe tente de coloniser Le Magasin littéraire et artistique, ensuite, en 1894, 3 ans après la fondation de la Jeune Droite et un an après la proclamation de l’encyclique Rerum Novarum, nos 3 hommes fondent la revue Durandal qui paraîtra pendant 20 ans (jusqu’en 1914). Comme nous le verrons, le nom même de la revue fera date dans l’histoire du “mouvement éthique” (appellons-le ainsi...). Parmi les animateurs de cette nouvelle publication, citons, outre Henry Carton de Wiart lui-même, Pol Demade, médecin spécialisé en médecine sociale, et l’Abbé Henri Moeller (1852-1918). Ils seront vite rejoints par une solide équipe de talents : Firmin Van den Bosch, Pierre Nothomb (stagiaire auprès du cabinet d’avocat de Carton de Wiart), Victor Kinon (1873-1953), Maurice Dullaert, Georges Virrès (1869-1946), Arnold Goffin (1863-1934), Franz Ansel (1874-1937), Thomas Braun (1876-1961) et Adolphe Hardy (1868-1954).

Spiritualité et justice sociale

Leur but est de créer un “art pour Dieu” et leurs sources d’inspiration sont les auteurs et les artistes s’inspirant du “symbolisme wagnérien”, à l’instar des Français Léon Bloy, Villiers de l’Isle-Adam, Francis Jammes et Joris Karl Huysmans. Pour cette équipe, comme aussi pour Bloy, les catholiques sont une “minorité souffrante”, surtout en France à l’époque où sont édictées et appliquées les lois du “petit Père Combes”. Autres références françaises : les œuvres d’Ernest Psichari et de Paul Claudel. Le wagnérisme et le catholicisme doivent, en fusionnant dans les œuvres, générer une spiritualité offensive qui s’opposera au “matérialisme bourgeois” (dont celui de Woeste). La spiritualité et l’idée de justice sociale doivent donc marcher de concert. Le contexte belge est toutefois différent de celui de la France : les catholiques belges avaient gagné la bataille métapolitique, ils avaient engrangé une victoire électorale en 1884, à l’époque où Firmin Van den Bosch tentait de noyauter Le Magasin littéraire et artistique. Dans la guerre scolaire, les catholiques enregistrent également des victoires partielles : face aux libéraux, aux libéraux de gauche (alliés implicites des socialistes) et aux socialistes, il s’agit, pour la jeune équipe autour de Carton de Wiart et pour la rédaction de Durandal, de « gagner la bataille de la modernité ». À l’avant-garde socialiste (prestigieuse avec un architecte “Art Nouveau” comme Horta), il faut opposer une avant-garde catholique. La modernité ne doit pas être un apanage exclusif des libéraux et des socialistes. La différence entre ces catholiques qui se veulent modernistes (sûrement avec l’appui du Cardinal) et leurs homologues laïques, c’est qu’ils soutiennent la politique coloniale lancée par Léopold II en Afrique centrale. Le Congo est une terre de mission, une aire géographique où l’héroïsme pionnier ou missionnaire pourra donner le meilleur de lui-même.

Quelles valeurs va dès lors défendre Durandal ? Elle va essentiellement défendre ce que ses rédacteurs nommeront le “sentiment patrial”, présent au sein du peuple, toutes classes confondues. On retrouve cette idée dans le principal roman d’Henry Carton de Wiart, La Cité ardente, œuvre épique consacrée à la ville de Liège. La notion de “sentiment patrial”, nous la retrouvons surtout dans les textes annonciateurs de la “révolution conservatrice” dus à la plume de Hugo von Hofmannsthal, où l’écrivain allemand déplore la disparition des “liens” humains sous les assauts de la modernité et du libéralisme, qui brisent les communautés, forcent à l’exode rural, laissent l’individu totalement esseulé dans les nouveaux quartiers et faubourgs des grandes villes industrielles et engendrent des réflexes individualistes délétères dans la société, où les plaisirs hédonistes, furtifs ou constants selon la fortune matérielle, tiennent lieu d’Ersätze à la spiritualité et à la charité. Cette déchéance sociale appelle une “restauration créatrice”. Le sentiment d’Hofmannsthal sera partagé, mutatis mutandis, par des hommes comme Arthur Moeller van den Bruck et Max Hildebert Boehm.

L’idée “patriale” s’inscrit dans le projet du Chanoine Halflants, issu d’une famille tirlemontoise qui avait assuré le recrutement en Hesbaye de nombreux zouaves pontificaux, pour la guerre entre les États du Pape et l’Italie unitaire en gestation sous l’impulsion de Garibaldi. Avant 1910, le Chanoine Halflants préconisera tolérance et ouverture aux innovations littéraires. Après 1918, il prendra des positions plus “réactionnaires”, plus en phase avec la “bien-pensance” de l’époque et plus liées à l’idéal classique. Qu’est ce que cela veut dire ? Que le Chanoine entendait, dans un premier temps, faire figurer les œuvres littéraires modernes dans les anthologies scolaires, ainsi que la littérature belge (catholique qui adoptait de nouveaux canons stylistiques et des thématiques romanesques profanes). Il s’opposait dans ce combat aux Jésuites, qui n’entendaient faire étudier que des auteurs grecs et latins antiques. Halflants gagnera son combat : les Jésuites finiront par accepter l’introduction de nouveaux écrivains dans les curricula scolaires. De ces efforts naîtra une “anthologie des auteurs belges”. L’objectif, une fois de plus, est de ne pas abandonner les formes modernes d’art et de littérature aux forces libérales et socialistes qui, en épousant les formes multiples d’ “Art Nouveau” apparaissaient comme les pionniers d’une culture nouvelle et libératrice.

Bourgeoisie ethétisante et prêtres maurrassiens

Cette agitation de la Jeune Droite et de Durandal repose, mutatis mutandis, sur un clivage bien net, opposant une bourgeoisie industrielle et matérialiste à une bourgeoisie cultivée et esthétique, qui a le sens du Bien et du Beau que transmettent bien évidemment les humanités gréco-latines. La bourgeoisie matérialiste et industrielle est incarnée non seulement par les libéraux sans principes éthiques solides mais aussi par des catholiques qui se laissent séduire par cet esprit mercantile, contraire au “sentiment patrial”. Cette idée d’un clivage entre matérialistes et esthètes, on la retrouve déjà dans l’œuvre laïque et irreligieuse de Camille Lemonnier (édité en Allemagne, dans des éditions superbes, par Eugen Diederichs). La bourgeoisie affairiste provoque une décadence des mœurs que l’esthétisme de ceux de ses enfants, qui sont pieux et contestataires, doit endiguer. Pour enrayer les progrès de la décadence, il faut, selon les directives données antérieurement par Louis de Bonald en France, lutter contre le libéralisme politique.

C’est à partir du moment où certains jeunes catholiques belges, soucieux des questions sociales, entendent suivre les injonctions de Bonald, que la Jeune Droite et Durandal vont s’inspirer de Charles Maurras, en lui empruntant son vocabulaire combatif et opérant. Les catholiques belges de la Jeune Droite et les Français de l’Action française s’opposent donc de concert au libéralisme politique, en le fustigeant allègrement. Dans ce contexte émerge le phénomène des “prêtres maurrassiens”, avec, à Liège, Louis Humblet (1874-1949), à Mons, Valère Honnay (1883-1949) et, à Bruxelles, Ch. De Smet (1833-1911) et J. Deharveng (1867-1929). Ce maurrasisme est seulement stylistique dans une Belgique assez germanophile avant 1914. Les visions géopolitiques et anti-allemandes du filon maurrassien ne s’imposeront en Belgique qu’à partir de 1914. D’autres auteurs français influencent l’idéologie de Durandal, les 4 “B” : Barrès, Bourget, Bordeaux et Bazin.

C’est Bourget qui exerce l’influence la plus importante : il veut, en des termes finalement très peu révolutionnaires, une “humanité non dégradée”, reposant sur la famille, l’honneur conjugal et les fortes convictions (religieuses). Le poids de Bourget sera de longue durée : on verra que cette éthique très pieuse et très conventionnelle influencera le groupe de la “Capelle-aux-Champs” que fréquentera Hergé, le créateur de Tintin, et Franz Weyergans, le père de François Weyergans (qui répondra par un livre aux idéaux paternels, inspirés de Paul Bourget, livre qui lui a valu le “Grand Prix de la langue française” en 1997, ce qui l’amena plus tard à occuper un siège à l’Académie Française ; cf. : Franz et François, Grasset, 1997 ; pour comprendre l’apport de Bourget, tout à la fois à la modernisation du sentiment littéraire des catholiques et à la critique des œuvres contemporaines de Baudelaire, Stendhal, Taine, Renan et Flaubert, lire : Paul Bourget, Essais de psychologie contemporaine, Plon, Paris, 1937).

La Première Guerre mondiale va bouleverser la scène politique et métapolitique d’une Belgique qui, de germanophile, virera à la francophilie, surtout dans les milieux catholiques. La Grande Guerre génère d’abord une littérature inspirée par les souffrances des soldats. Parmi les morts au combat : le jeune Louis Boumal, lecteur puis collaborateur belge de L’Action française. Autour de ce personnage se créera le “mythe de la jeunesse pure sacrifiée”, que Léon Degrelle, plus tard, reprendra à son compte. Mais c’est surtout son camarade de combat Lucien Christophe (1891-1975), qui a perdu son frère Léon pendant la guerre, qui défendra et illustrera la mémoire de Louis Boumal. Celui-ci, tout comme Christophe, était un disciple d’Ernest Psichari, chantre catholique de l’héroïsme et du dévouement guerriers. Les anciens combattants de l’Yser, Christophe en tête, déploreront l’ingratitude du pays à partir de 1918, l’absence de solidarité nationale une fois les hostilités terminées. Christophe et les autres combattants estiment dès lors que les journalistes et les écrivains doivent s’engager dans la Cité. Un écrivain ne peut pas rester dans sa tour d’ivoire. C’est ainsi que les anciens combattants rejettent l’idée d’un art pour l’art et ajoutent à l’idée d’un art pour Dieu, présent dans les rangs de la Jeune Droite avant 1914, celle d’un art social. Le catholicisme militant, social dans le sillage de Daens et de Rerum Novarum, national au nom du sacrifice de Louis Boumal et Léon Christophe, réclame, à l’instar d’autres idéologies, d’autres milieux sociaux ou habitus politiques, l’engagement.

ACJB et Cercle Rerum novarum

Lucien Christophe va donner l’éveil à une génération nouvelle, qui comptera de jeunes plumes dans ses rangs : Luc Hommel (1896-1960), Carlo de Mey (1895-1962), Camille Melloy (de son vrai nom Camille De Paepe, 1891-1941) et Léopold Levaux (1892-1956). C’est au départ de ce groupe, inspiré par Christophe plutôt que par Carton de Wiart, que se forme l’ACJB (Association Catholique de la Jeunesse Belge). Pierre Nothomb, qui entend préserver l’unité du bloc catholique, œuvrera pour que le groupe rassemblé au sein de la revue Durandal fusionne avec l’ACJB. Quant à la Jeune Droite de Carton de Wiart, avec ses aspirations à la justice sociale, elle fusionnera avec le Cercle Rerum Novarum, animé, entre autres personnalités, par Pierre Daye, futur sénateur rexiste en 1936. Daye a des liens avec les Français Marc Sangnier et l’Abbé Lugan, fondateurs d’une Action Catholique, hostile à l’Action française de Maurras et Pujo.

Le Cercle Rerum Novarum poursuivait les mêmes objectifs que ceux de la Jeune Droite de Carton de Wiart, dans la mesure où il s’opposait à toute politique économique libérale outrancière, comme celle d’un Charles Woeste pourtant ponte du parti catholique, entendait ensuite remobiliser les idéaux de l’Abbé Daens. Il n’était pas sur la même longueur d’onde que l’Action française, plus nationaliste que catholique et plus préoccupée de justifier la guerre contre l’Allemagne (même celle de la république laïcarde) que de réaliser en France, et pour les Français, des idéaux de justice sociale. En Belgique, nous constatons donc, avec C. Vanderpelen-Diagre, que les idéaux nationaux (surtout incarnés par Pierre Nothomb) sont intimement liés aux idéaux de justice sociale et que cette fusion demeurera intacte dans toutes les expressions du catholicisme idéologique belge jusqu’en 1945 (même dans des factions hostiles les unes aux autres, surtout après l’émergence du rexisme).

En 1918, Pierre Nothomb et Gaston Barbanson plaident tous deux pour une “Grande Belgique”, en préconisant l’annexion du Grand-Duché du Luxembourg, du Limbourg néerlandais et de la Flandre zélandaise. Ils prennent des positions radicalement anti-allemandes, rompant ainsi définitivement avec la traditionnelle germanophilie belge du XIXe siècle. Ces positions les rapprochent de l’Action française de Maurras et du maurrassisme implicite du Cardinal Mercier, hostile à l’Allemagne prussianisée et protestante comme il est hostile à l’éthique kantienne, pour lui trop subjectiviste, et, par voie de conséquence, hostile au mouvement flamand et à la flamandisation de l’enseignement supérieur, car ce serait là offrir un véhicule à la germanisation rampante de toute la Belgique, provinces romanes comprises.

Les annexionnistes sont en faveur d’une alliance militaire franco-belge, qui sera fait acquis dès 1920 mais que contesteront rapidement et l’aile gauche du parti socialiste et le mouvement flamand (cf. Dr. Guido Provoost, Vlaanderen en het militair-politiek beleid in België tussen de twee wereldoorlogen – Het Frans-Belgisch militair akkoord van 1920, Davidsfonds, Leuven, 1977). En adoptant cette démarche, les adeptes de la “Grande Belgique” quittent l’orbite du “démocratisme chrétien” qui avait été le leur et celui de leurs amis pour fonder une association nationaliste, le Comité de Politique Nationale (CPN), où se retrouvent Pierre Daye (qui n’est plus alors à proprement parler un “rerum-novarumiste” ou un “daensiste”), l’historien Jacques Pirenne (qui renie ses dettes intellectuelles à l’historiographie allemande), Léon Hennebicq, le leader socialiste et interventionniste Jules Destrée, ami des interventionnistes italiens regroupés autour de Mussolini et d’Annunzio, et un autre socialiste, Louis Piérard.

Les annexionnistes germanophobes et hostiles aux Pays-Bas réclament une occupation de l’Allemagne, son morcellement à l’instar de ce que venait de subir la grande masse territoriale de l’Empire austro-hongrois défunt ou l’Empire ottoman au Levant. Ils réclament également l’autonomisation de la Rhénanie et le renforcement de ses liens économiques (qui ont toujours été forts) avec la Belgique. Enfin, ils veulent récupérer le Limbourg devenu officiellement néerlandais en 1839 et la Flandre zélandaise afin de contrôler tout le cours de l’Escaut en aval d’Anvers. Ils veulent les cantons d’Eupen-Malmédy (qu’ils obtiendront) mais aussi 8 autres cantons rhénans qui resteront allemands. Le Roi Albert Ier refuse cette politique pour ne pas se mettre définitivement les Pays-Bas et le Luxembourg à dos et pour ne pas créer l’irréparable avec l’Allemagne. Les annexionnistes du CPN se trouveront ainsi en porte-à-faux par rapport à la personne royale, que leur option autoritariste cherchait à valoriser.

Le ressourcement italien de Pierre Nothomb

nothom10.jpgLe passage du démocratisme de la Jeune Droite au nationalisme du CPN s’accompagne d’un véritable engouement pour l’œuvre de Maurice Barrès. Plus tard, quand l’Action française, et, partant, toutes les formes de nationalisme français hostiles aux anciens empires d’Europe centrale, se retrouvera dans le collimateur du Vatican, le nouveau nationalisme belge de Nothomb et la frange du parti socialiste regroupée autour de Jules Destrée va plaider pour un “ressourcement italien”, suite au succès de la Marche sur Rome de Mussolini, que Destrée avait rencontré en Italie quand il allait, là-bas, soutenir les efforts des interventionnistes italiens avant 1915. Nothomb   [ci-contre] traduira ce nouvel engouement italophile, post-barrèsien et post-maurrassien, en un roman, Le Lion ailé, paru en 1926, la même année où la condamnation de l’Action française est proclamée à Rome. Le Lion ailé, écrit C. Vanderpelen-Diagre, est une ode à la nouvelle Italie fasciste. Celle-ci est posée comme un modèle à imiter : il faut, pense Nothomb, favoriser une “contagion romaine”, ce qui conduira inévitablement à un “rajeunissement national”, par l’émergence d’un “ordre vivant”. Jules Destrée, le leader socialiste séduit par l’Italie, celle de l’interventionnisme et celle de Mussolini, salue la parution de ce roman et en encourage la lecture. La réception d’éléments idéologiques fascistes n’est donc pas le propre d’une droite catholique et nationale : elle a animé également le pilier socialiste dans le chef d’un de ses animateurs les plus emblématiques.

Nothomb avait créé, comme pendant à son CPN, les Jeunesses nationales en 1924. Ce mouvement appelle à un renforcement de l’exécutif, à une organisation corporative de l’État, à l’émergence d’un racisme défensif et d’un anti-maçonnisme, tout en prônant un catholicisme intransigeant (ce qui n’était pas du tout le cas dans l’Italie de l’époque, les Accords du Latran n’ayant pas encore été signés). Le CPN et les Jeunesses nationales entendant, de concert, poser un “compromis entre la raison et l’aventure”. Ce message apparaît trop pauvre pour d’autres groupes en gestation, dont la Jeunesse nouvelle et le groupe royaliste Pour l’autorité. Ces 2 groupes, fidèles en ce sens à la volonté du Roi, refusent le programme de politique étrangère du CPN et des Jeunesses nationales : ils veulent maintenir des rapports normaux avec les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Allemagne. Ils insistent aussi sur la nécessité d’imposer une “direction de l’âme et de l’esprit”. En réclamant une telle “direction”, ils enclenchent ce que l’on pourrait appeler, en un langage gramscien, une “bataille métapolitique”, qu’ils qualifiaient, en reprenant certaines paroles du Cardinal Mercier, d’“apostolat par la plume”. Ils s’alignent ainsi sur la volonté de Pie XI de promouvoir un “catholicisme plus intransigeant”, en dépit de l’hostilité du Pontife romain à l’endroit de la francophilie maurrassienne du Primat de Belgique. Enfin, les 2 nouveaux groupes sur l’échiquier politico-métapolitique belge entendent suivre les injonctions de l’encyclique Quas Primas de 1925, proclamant la « royauté du Christ », du « Christus Rex », induisant ainsi le vocable “Rex” dans le vocabulaire politique du pilier catholique, ce qui conduira, après de nombreux avatars, à l’émergence du mouvement rexiste de Léon Degrelle, quand celui-ci rompra les ponts avec ses anciens associés du parti catholique. Le « catholicisme plus intransigeant », réclamé par Pie XI, doit s’imposer aux sociétés par des moyens modernes, par des technologies de communication comme la “TSF” et l’édition de masse (ce à quoi s’emploiera Degrelle, sur ordre de la hiérarchie catholique la plus officielle, au début des années 30).

Beauté, intelligence, moralité

L’appareil de cette offensive métapolitique s’est mis en place, par la volonté du Cardinal Mercier, au moins dès 1921. Celui-ci préside à la fondation de La Revue catholique des idées et des faits (RCIF), revue plus philosophique que théologique, Mercier n’étant pas théologien mais philosophe. Le Cardinal confie la direction de cette publication à l’Abbé René-Gabriel Van den Hout (1886-1969), professeur à l’Institut Saint Louis de Bruxelles et animateur du futur quotidien La Libre Belgique dans la clandestinité pendant la Première Guerre mondiale. L’Abbé Van den Hout avait également servi d’intermédiaire entre Mercier et Maurras. Volontairement le Primat de Belgique et l’Abbé Van den Hout vont user d’un ton et d’une verve polémiques pour fustiger les adversaires de ce renouveau à la fois catholique et national (ton que Degrelle et son caricaturiste Jam pousseront plus tard jusqu’au paroxysme). En 1924, avant la condamnation de Maurras et de l’Action française par le Vatican, les Abbés Van den Hout et Norbert Wallez, flanqués du franciscain Omer Englebert, envisagent de fonder une Action belge (AB), pendant de ses homologues française et espagnole (sur l’Accion Española, cf. Raùl Morodo, Los origenes ideologicos del franquismo : Accion Española, Alianza Editorial, Madrid, 1985). On a pu parler ainsi du “maurrassisme des trois abbés”. Le programme intellectuel de la RCIF et de l’AB (qui restera finalement en jachère) est de lutter contre les formes de romantisme, mouvement littéraire accusé de véhiculer un “subjectivisme relativiste” (donc un individualisme), ou, comme le décrira Carl Schmitt en Allemagne, un “occasionalisme”. Les abbés et leurs journalistes plaideront pour le classicisme, reposant, lui, à leurs yeux, sur 3 critères : la beauté, l’intelligence et la moralité (le livre de référence pour ce “classicisme” demeure celui d’Adrien de Meeüs, Le coup de force de 1660, Nouvelle Société d’Édition, Bruxelles, 1935 ; à ce propos, voir plus bas notre article « Années 20 et 30 : la droite de l’établissement francophone en Belgique, la littérature flamande et le ‘nationalisme de complémentarité’ »).

Revenons maintenant à l’ACJB. En 1921 également, les abbés Brohée et Picard (celui-là même qui mettra Degrelle en selle 10 ans plus tard) entament, eux aussi, un combat métapolitique. Leur objectif ? “Guider les lectures” par le truchement d’un organe intitulé Revue des auteurs et des livres. Au départ, cet organe se veut avant-gardiste mais proposera finalement des lectures figées, déduites d’une littérature bien-pensante. L’ACJB a donc des objectifs culturels et non pas politiques. C’est cette option métapolitique qui provoque une rupture qui se concrétise par la fondation de la Jeunesse nouvelle, parallèle à l’éparpillement de l’équipe de Durandal, dont les membres ont tous été appelés à de hautes fonctions administratives ou politiques. La Jeunesse nouvelle se donne pour but de “régénérer la Cité”, en y introduisant des ferments d’ordre et d’autorité. Elle vise l’instauration d’une monarchie antiparlementaire et nationaliste. Elle réagit à l’instauration du “suffrage universel pur et simple”, imposé par les socialistes, car celui-ci exprimerait la “déchéance morale et politique” d’une société (sa fragmentation et son émiettement en autant de petites républiques individuelles – la “verkaveling” dit-on en néerlandais ; cf. l’ouvrage humoristique mais intellectuellement fort bien charpenté de Rik Vanwalleghem, België Absurdistan – Op zoek naar de bizarre kant van België, Lannoo, Tielt, 2006, livre qui met en exergue l’effet final et contemporain de l’individualisme et de la disparition de toute éthique). La Jeunesse nouvelle s’oppose aussi au nouveau système belge né des “accords de Lophem” de 1919 où les acteurs sociaux et les partis étaient convenus d’un “deal”, que l’on entendait pérenniser jusqu’à la fin des temps en excluant systématiquement tout challengeur survenu sur la piste par le biais d’élections. Ce “deal” repose sur un canevas politique donné une fois pour toutes, posé comme définitif et indépassable, avec des forces seules autorisées à agir sur l’échiquier politico-parlementaire.

L’organe de la Jeunesse nouvelle, soit La Revue de littérature et d’action devient La Revue d’action dès que l’option purement métapolitique cède à un désir de s’immiscer dans le fonctionnement de la Cité. La revue d’Action devient ainsi, de 1924 à 1934, la porte-paroles du mouvement Pour l’autorité, dont la cheville ouvrière sera un jeune historien en vue de la matière de Bourgogne, Luc Hommel. Pour celui-ci, la revue est un “laboratoire d’idées” visant une réforme de l’État, qui reposera sur un renforcement de l’exécutif, sur le corporatisme et le nationalisme (à références “bourguignonnes”) et sur le suffrage familial, appelé à corriger les effets jugés pervers du “suffrage universel pur et simple”, imposé par les socialistes dès le lendemain de la Première Guerre mondiale. Hommel et ses amis préconisent de rester au sein du Parti Catholique, d’y être un foyer jeune et rénovateur. Les adeptes des thèses de la La Revue d’action ne rejoindront pas Rex. Parmi eux : Etienne de la Vallée-Poussin (qui dirigera un moment Le Vingtième siècle fondé par l’Abbé Wallez), Daniel Ryelandt (qui témoignera contre Léon Degrelle dans le fameux film que lui consacrera Charlier et qui était destiné à l’ORTF mais qui ne passera pas sur antenne après pression diplomatique belge sur les autorités de tutelle françaises), Gaëtan Furquim d’Almeida, Charles d’Aspremont-Lynden, Paul Struye, Charles du Bus de Warnaffe. La revue et le groupe Pour l’autorité cesseront d’exister en 1935, quand Hommel deviendra chef de cabinet de Paul van Zeeland. Plusieurs protagonistes de Pour l’autorité œuvreront ensuite au Centre d’Études pour la Réforme de l’État (CERE), dont Hommel, de la Vallée-Poussin et Ryelandt. Ils s’opposeront farouchement Rex en dépit d’une volonté commune de renforcer l’exécutif autour de la personne du Roi. L’idéal d’un renforcement de l’exécutif est donc partagé entre adeptes et adversaires de Rex.

La “Troisième voie” de Raymond De Becker

raymon10.jpgLa période qui va de 1927 à 1939 est aussi celle d’une recherche fébrile de la “troisième voie”. C’est dans ce contexte qu’émergera une figure que l’on commence seulement à redécouvrir en Belgique, en ce début de deuxième décennie du XXIe siècle : Raymond De Becker. Contrairement à tous les mouvements que nous venons de citer, qui veulent demeurer au sein du pilier catholique, les hommes partis en quête d’une “troisième voie” cherchent à élargir l’horizon de leur engagement à toutes les forces sociales agissant dans la société. Ils ont pour point commun de rejeter le libéralisme (assimilé au “vieux monde”) et entendent valoriser toutes les doctrines exigeant une adhésion qu’ils apparentent à la foi : le catholicisme, le communisme, le fascisme, considérés comme seules forces d’avenir. C’est la démarche de ceux que Jean-Louis Loubet del Bayle nommera, dans son ouvrage de référence, les “non-conformistes des années 30”. Loubet del Bayle n’aborde que le paysage intellectuel français de l’époque. Qu’en est-il en Belgique ? Le cocktail que constituera la “troisième voie” ardemment espérée contiendra, francophonie oblige, bon nombre d’ingrédients français : Blondel (vu ses relations et son influence sur le Cardinal Mercier, sans oublier sa “doctrine de l’action”), Archambault, Mounier (le personnalisme), Gabriel Marcel (la distinction entre l’Être et l’Avoir), Maritain et Daniel-Rops. Après la condamnation de Maurras et de l’Action française par le Vatican, Jacques Maritain, que Paul Sérant classe comme un “dissident de l’Action française”, remplace, dès 1926, Maurras comme gourou de la jeunesse catholique et autoritaire en Belgique. R. de Becker et Henry Bauchau (toujours actif aujourd’hui, et qui nous livre un regard sur cette époque dans son tout récent récit autobiographique, L’enfant rieur, Actes Sud, 2011 ; R. De Becker y apparaît sous le prénom de “Raymond” ; voir surtout les pp. 157 à 166) sont les 2 hommes qui entretiendront une correspondance avec Maritain et participeront aux rencontres de Meudon. Du “nationalisme intégral de Maurras”, que voulait importer Nothomb, on passe à l’“humanisme intégral” de Maritain.

Le passage du maurrassisme au maritainisme implique une acceptation de la démocratie et de ses modes de fonctionnement, ainsi que du pluralisme qui en découle, et constate l’impossibilité de retrouver le pouvoir supratemporel du Saint Empire (vu de France, on peut effectivement affirmer que le Saint Empire, assassiné par Napoléon, ou l’Empire austro-hongrois, assassiné par Poincaré et Clemenceau, est une “forme morte” ; ailleurs, notamment en Autriche et en Hongrie, c’est moins évident... Il suffit d’évoquer les propositions très récentes du ministre hongrois Orban pour “resacraliser” l’État, notamment en le dépouillant du label de “république”). Par voie de conséquence, les maritainistes ne réclameront pas l’avènement d’une “Cité chrétienne”. En ce sens, ils vont plus loin que le Chanoine Jacques Leclercq (cf. infra) en Belgique, dont le souci, tout au long de son itinéraire, sera de maintenir une dose de divin et, subrepticement, un certain contrôle clérical sur la Cité, même aux temps d’après-guerre où le maritainisme débouchera partiellement sur la création et l’animation d’un parti politique “catho-communisant”, l’UDB (auquel adhèrera un William Ugeux, ancien journaliste au Vingtième Siècle et responsable de la “Sûreté de l’État” pour le compte du gouvernement Pierlot revenu de son exil londonien).

La Cité, rêvée par les adeptes d’une “troisième voie” d’inspiration maritainiste, est un “contrat entre fidèles et infidèles”, visant l’unité de la Cité, une unité minimale, certes, mais animée par l’amitié et la fraternité entre les hommes. Cette vision repose évidemment sur la définition “ouverte” que Maritain donne de l’humanisme. D’où la question que lui poseront finalement R. de Becker et Léon Degrelle : “Où sont les points d’appui ?”. En effet, l’idée d’une “humanité ouverte” ne permet pas de construire une Cité, qui, toujours, par la force des choses, aura des limites et/ou des frontières. Le maritainisme ne fera pas l’unité des anciens maurrassiens, des chercheurs de “troisièmes voies” voire des thomistes recyclés, modernisant leur discours, ou des “demanistes” socialistes non hostiles à la religion : le monde catholique se divisera en chapelles antagonistes qui le conduiront à l’implosion, à une sorte de guerre civile entre catholiques (surtout à partir de l’émergence de Rex) et à une sorte d’aggiornamento technocratique (qui, parti du technocratisme à l’américaine de Van Zeeland, donnera à terme la “plomberie” de Dehaene et son basculement dans les fiascos financiers postérieurs à l’automne 2008) ou à un discours assez hystérique et filandreux, évoquant justement le thème de l’humanisme maritainien, avec Joëlle Milquet qui abandonne l’appelation de Parti Social-Chrétien pour prendre celle de CdH (Centre Démocrate et Humaniste).

Marcel De Corte

mdecor10.jpg[En septembre 1975, Marcel De Corte accorde une entretien au Front de la jeunesse publié dans la rubrique "Europe-Jeunesse" du Nouvel Europe magazine (NEM)]

Quelles seront les expressions de l’humanisme intégral de Maritain en Belgique ? Il y aura notamment la Nouvelle équipe d’Yvan Lenain (1907-1965). Lenain est un philosophe thomiste de formation, qui veut “une Cité régénérée par la spiritualité”. Si, au départ, Lenain s’inscrit dans le sillage de Maritain, les évolutions et les aggiornamenti de ce dernier le contraindront à adopter une position thomiste plus traditionnelle. Par ailleurs, l’ouverture aux gens de gauche, les “infidèles” avec lesquels on aurait pu, le cas échéant, conclure un contrat, s’est avérée un échec. Le repli sur un thomisme plus classique est sans doute dû à l’influence d’une figure aujourd’hui oubliée, Marcel De Corte (1905-1994), professeur de philosophie à l’Université de Liège. De Corte, actif partout, notamment dans une revue peu suspecte de “catholicisme”, comme Hermès de Marc. Eemans et René Baert, est beaucoup plus ancré dans le catholicisme traditionnel (et aristotélo-thomiste) que ne l’était Lenain au départ : il rompra d’ailleurs avec Maritain en 1937, comme beaucoup d’autres auteurs belges, qui ne supportaient pas le soutien que l’humaniste intégral français apportait aux républicains espagnols (en Belgique, l’hostilité, y compris à gauche, à la République espagnole vient du fait que l’ambassadeur de Belgique, qui avait fait des locaux de l’ambassade du royaume un centre de la Croix Rouge, fut abattu par la police madrilène en 1936, laquelle vida ensuite le bâtiment de la légation de tous les réfugiés et éclopés qui s’y trouvaient et massacra les blessés dans la foulée). La pensée de De Corte, consignée dans 2 gros volumes parus dans les années 50, reste d’actualité : la notion de “dissociété”, qu’il a contribué à forger, est reprise aujourd’hui, même à gauche de l’échiquier politique français, notamment par le biais de l’ouvrage de Jacques Généreux, intitulé La dissociété (Seuil, 2006 ; pour se référer à De Corte directement, lire : Marcel De Corte, De la dissociété, éd. Remi Perrin, 2002).

Raymond De Becker : électron libre

Entre toutes les chapelles politico-littéraires de la Belgique francophone des années 30, R. De Becker va jouer le rôle d’intermédiaire, tout en demeurant un “électron libre”, comme le qualifie C. Vanderpelen-Diagre. De Becker, bien que catholique à l’époque (après la guerre, il ne le sera plus, lorsqu’il œuvrera, avec Louis Pauwels, dans le réseau Planète), ne plaide jamais pour une orthodoxie catholique : il incarne en effet un mysticisme très personnel, rétif à tout encadrement clérical. Dans ses efforts, il aura toujours l’appui de Maritain (avant la rupture suite aux événements d’Espagne) et du Chanoine Jacques Leclercq, qui fut d’abord un maritainiste plus ou mois conservateur avant de devenir, via les revues et associations qu’il animait, le fondateur du nouveau démocratisme chrétien, à tentations marxistes, de l’après-1945. De Becker va jouer aussi le rôle du relais entre les “non-conformistes” français et leurs homologues belges. En 1935, il se rend ainsi à la fameuse abbaye de Pontigny en Bourgogne, véritable laboratoire d’idées nouvelles où se rencontraient des hommes d’horizons différents soucieux de dépasser les clivages politiques en place. C’est à l’invitation de Paul Desjardins (2), qui organise en 1935 une rencontre sur le thème de l’ascétisme, que De Becker rencontre à Pontigny Nicolas Berdiaev, André Gide et Martin Buber.

Le reproche d’antisémitisme qu’on lui lancera à la tête, surtout dans le milieu assez abject des “tintinophobes” parisiens, ne tient pas, ne fût-ce qu’au regard de cette rencontre ; par ailleurs, les séminaires de Pontigny doivent être mis en parallèle avec leurs équivalents allemands organisés par le groupe de jeunesse Köngener Bund, auxquelles Buber participait également, aux côtés d’exposants communistes et nationaux-socialistes. En étudiant parallèlement de telles initiatives, on apprendra véritablement ce que fut le “non-conformisme” des années 30, dans le sillage de l’esprit de Locarno (sur l’impact intellectuel de Locarno : lire les 2 volumes publiés par le CNRS sous la direction de Hans Manfred Bock, Reinhart Meyer-Kalkus et Michel Trebitsch, Entre Locarno et Vichy – les relations culturelles franco-allemandes dans les années 30, CNRS éditions, 1993 ; cet ouvrage explore dans le détail les idéaux pacifistes, liés à l’idée européenne et au désir de sauvegarder le patrimoine de la civilisation européenne, dans le sillage d’Aristide Briand, du paneuropéisme à connnotations catholiques, de Friedrich Sieburg, des personnalistes de la revue L’Ordre nouveau, de Jean de Pange, des germanistes allemands Ernst Robert Curtius et Leo Spitzer, de la revue Europe, où officiera un Paul Colin, etc.).

De Becker, toujours soucieux de traduire dans les réalités politiques et culturelles belges les idées d’humanisme intégral de Maritain, accepte le constat de son maître-à-penser français : il n’est plus possible de rétablir l’harmonie du corporatisme médiéval dans les sociétés modernes ; il faut donc de nouvelles solutions et pour les promouvoir dans la société, il faut créer des organes : ce sera , d’une part, la Centrale politique de la jeunesse, présidée par André Mussche, dont le secrétaire sera De Becker, et, d’autre part, la revue L’esprit nouveau, où l’on retrouve l’ami de toujours, celui qui ne trahira jamais De Becker et refusera de le vouer aux gémonies, Henry Bauchau. Les objectifs que se fixent Mussche, De Becker et Bauchau sont simples : il faut traduire dans les faits la teneur des encycliques pontificales, en instaurant dans le pays une économie dirigée, anti-capitaliste, ou plus exactement anti-trust, qui garantira la justice sociale. Toujours dans l’esprit de Maritain, De Becker se fait le chantre d’une “nouvelle culture”, personnaliste, populaire et attrayante pour les non-croyants (comme on disait à l’époque). Il appellera cette culture nouvelle, la “culture communautaire”. Lors du Congrès de Malines de 1936, Bauchau se profile comme le théoricien et la cheville ouvrière de ce mouvement “communautaire” ; il est rédacteur depuis 1934 à La Cité chrétienne du Chanoine Leclercq, qui essaie de réimbriquer le christianisme (et, partant, le catholicisme) dans les soubresauts de la vie politique, animée par les totalitarismes souvent victorieux à l’époque, toujours challengeurs. Cette volonté de “ré-imbriquer” passe par des compromissions (qu’on espère passagères) avec l’esprit du temps (ouverture au socialisme voire au communisme).

“Communauté” et “Capelle-aux-Champs”

evany_pv182030.jpgEn 1937, les “communautaires” maritainiens créent l’École supérieure d’humanisme, établie au n°21 de la Rue des Deux Églises à Bruxelles. Cette école prodigue des cours de “formation de la personnalité”, comprenant des leçons de philosophie, d’esthétique et d’histoire de l’art et de la culture. Le corps académique de cette école est prestigieux : on y retrouve notamment le Professeur De Corte. Cette école dispose également de relais, dont l’auberge “Au Bon Larron” de Pepinghem, où l’Abbé Leclercq reçoit ses étudiants et disciples, le cercle “Communauté” à Louvain chez la mère de De Becker, où se rend régulièrement Louis Carette, le futur Félicien Marceau. Enfin, dernier relais à signaler : le groupe de la “Capelle-aux-Champs”, sous la houlette bienveillante du Père Bonaventure Feuillien et du peintre Evany [Eugène van Nijverseel] (ami d’Hergé). Le créateur de Tintin fréquentera ce groupe, qui est nettement moins politisé que les autres et où l’on ne pratique pas la haute voltige philosophique. Quelles autres figures ont-elles fréquenté le groupe de la “Capelle-aux-Champs” ? La “Capelle-aux-Champs” ou Kapelleveld se situe exactement à l’endroit du campus de Louvain-en-Woluwé et de l’hôpital universitaire Saint Luc. C’était avant guerre un lieu idyllique, comme en témoigne la fresque ornant la station de métro “Vandervelde” qui y donne accès aujourd’hui.

C’est donc là, au beau milieu de ce sable et de ces bouleaux, que se retrouvaient Marcel Dehaye (qui écrira dans la presse collaborationniste sous le pseudonyme plaisant de “Jean de la Lune”), Jean Libert (qui sera épuré), Franz Weyergans (le père de François Weyergans) et Jacques Biebuyck. L’idéal qui y règne est l’idéal scout (ce qui attire justement Hergé) ; on n’y cause pas politique, on vise simplement à donner à ses contemporains “un cœur simple et bon”. L’initiative a l’appui de Jacques Leclercq. En dépit de ses connotations catholiques, le groupe se reconnaît dans un refus général de l’esprit clérical et bondieusard (voilà sans doute pourquoi Tintin, héros créé par la presse catholique, n’exprime aucune religion dans ses aventures. Comme bon nombre d’avatars du maritainisme, les amis de la “Capelle-aux-Champs” manifestent une volonté d’ouverture sur l’“ailleurs”. Mais leurs recherches implicites ne sont pas tournées vers une réforme en profondeur de la Cité. Les thèmes sont plutôt moraux, au sens de la bienséance de l’époque : on y réfléchit sur le péché, l’adultère, un peu comme dans l’œuvre de François Mauriac, qui avait appelé à jeter « un regard franc sur un monde dénaturé ».

L’esprit de “Capelle-aux-Champs” est également, dans une certaine mesure, un avatar lointain et original de l’impact de Bourget sur la littérature catholique du début du siècle (pour saisir l’esprit de ce groupe, lire entre autres ouvrages : J. Libert, Capelle aux Champs, Les écrits, Bruxelles, 1941 [5°éd.] et Plénitude, Les écrits, 1941 ; J. Biebuyck, Le rire du cœur, Durandal, Bruxelles, [s. d., probablement après guerre] et Le serpent innocent, Casterman, Tournai, 1971 [préf. de F. Weyergans] ; Franz Weyergans, Enfants de ma patience, éd. Universitaires, Paris, 1964 et Raisons de vivre, Les écrits, 1944 ; cet ouvrage est un hommage de F. Weyergans à son propre père, exactement comme son fils François lui dédiera Franz et François en 1997).

Notons enfin que les éditions “Les Écrits” ont également publié de nombreuses traductions de romans scandinaves, finnois et allemands, comme le firent par ailleurs les fameuses éditions de “La Toison d’Or”, elles carrément collaborationnistes pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le but de dégager l’opinion publique belge de toutes les formes de parisianismes et de l’ouvrir à d’autres mondes. Le traducteur des éditions “Les Écrits” fut-il le même que celui des éditions “La Toison d’Or”, soit l’Israélite estonien Sulev J. Kaja (alias Jacques Baruch, 1919-2002), condamné sévèrement par les tribunaux incultes de l’épuration et sauvé de la misère et de l’oubli par Hergé lors du lancement de l’hebdomadaire Tintin dès 1946 ? Le pays aurait bien besoin de quelques modestes traducteurs performants de la trempe d’un Sulev J. Kaja...) (2).

Revenons aux animateurs du groupe de la Capelle-aux-Champs. Il y a d’abord Marcel Dehaye (1907-1990) qui explore le monde de l’enfance, exalte la pureté et l’innocence et, avec son personnage Bob ou l’enfant nouveau campe un garçonnet « qui ne sera ni banquier ni docteur ni soldat ni député ». Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Dehaye collabora au Soir et au Nouveau Journal sous le pseudonyme de “Jean de la Lune”, ce qui le sauvera sans nul doute des griffes de l’épuration : il aurait été en effet du plus haut grotesque de lire une manchette dans la presse signalant que « l’auditorat militaire a condamné Jean de la Lune à X années de prison et à l’indignité nationale ».

Jacques Biebuyck (1909-1993) est issu, lui, d’une famille riche, ruinée en 1929. Il a fait un séjour de 3 mois à la Trappe. Il a d’abord été fonctionnaire au ministère de l’intérieur puis journaliste. C’est un ami de Raymond De Becker. Il professe un anti-intellectualisme et prône de se fier à l’instinct. Pour lui, la jeunesse doit demeurer “vierge de toute corruption politique”. Biebuyck rejette la politique, qui se déploie dans un “monde de malhonnêtes”. Il renoue là avec un certain esprit de l’ACJB à ses débuts, où le souci culturel primait l’engagement proprement politique. L’illustrateur des œuvres de Biebuyck, et d’autres protagonistes de la Capelle-aux-Champs fut Pierre Ickx, ami d’Hergé et spécialisé dans les dessins de scouts idéalisés.

Jean Libert (1913-1981), lui, provient d’une famille qui s’était éloignée de la religion, parce qu’elle estimait que celle-ci avait basculé dans le “mercantilisme”. À 16 ans, Libert découvre le mouvement scout (comme Hergé auparavant). Ses options spirituelles partent d’une volonté de suivre les enseignements de Saint François d’Assise, comme le préconisait aussi le Père Bonaventure Feuillien. “Nono”, le héros de J. Libert dans son livre justement intitulé Capelle-aux-Champs (cf. supra), va incarner cette volonté. Il s’agit, pour l’auteur et son héros, de conduire l’homme vers une vie joyeuse et digne, héroïque et féconde. Libert se fait le chantre de l’innocence, de la spontanéité, de la pureté (des sentiments) et de l’instinct.

Jean Libert et la “mystique belge”

En 1938, avec Antoine Allard, Jean Libert opte pour l’attitude pacifiste et neutraliste, induite par le rejet des accords militaires franco-belges et la déclaration subséquente de neutralité qu’avait proclamée le Roi Léopold III en octobre 1936, tout en arguant qu’une conflagration qui embraserait toute l’Europe entraînerait le déclin irrémédiable du Vieux Continent (cf. les idées pacifistes de Maurice Blondel, à la fin de sa vie, consignée dans son ouvrage, Lutte pour la civilisation et philosopohie de la paix, Flammarion, 1939 ; cet ouvrage est rédigé dans le même esprit que le “manifeste neutraliste” et inspire, fort probablement, le discours royal aux belligérants dès septembre 1939). J. Libert signe donc ce fameux manifeste neutraliste des intellectuels, notamment patronné par Robert Poulet.

Parallèlement à cet engagement neutraliste, dépourvu de toute ambigüité, Libert plaide pour l’éclosion d’une “mystique belge” que d’autres, à la suite de l’engouement de Maeterlinck pour Ruusbroec l’Admirable au début du siècle, voudront à leur tour raviver. On pense ici à Marc. Eemans et René Baert, qui, outre Ruusbroec (non considéré comme hérétique par les catholiques sourcilleux car il refusera toujours de dédaigner les “œuvres”), réhabiliteront Sœur Hadewijch, Harphius, Denys le Chartreux et bien d’autres figures médiévales (cf. Marc. Eemans, Anthologie de la Mystique des Pays-Bas, éd. de la Phalange / J. Beernaerts, Bruxelles, s. d. ; il s’agit des textes sur les mystiques des Pays-Bas publiés dans les années 30 dans la revue Hermès). R. De Becker se penchera également sur la figure de Ruusbroec, notamment dans un article du Soir, le 11 mars 1943 (« Quand Ruysbroeck l’Admirable devenait prieur à Groenendael »). Comme dans le cas du mythe bourguignon, inauguré par Luc Hommel (cf. supra) et Paul Colin, le recours à la veine mystique médiévale participe d’une volonté de revenir à des valeurs nées du sol entre Somme et Rhin, pour échapper à toutes les folies idéologiques qui secouaient l’Europe, à commencer par le laïcisme républicain français, dont la nuisance n’a pas encore cessé d’être virulente, notamment par le filtre de la “nouvelle philosophie” d’un marchand de “prêt-à-penser” brutal et sans nuances comme Bernard-Henri Lévy (classé récemment par Pascal Boniface comme « l’intellectuel faussaire », le plus emblématique).

Fidèle à son double engagement neutraliste et mystique, Jean Libert voudra œuvrer au relèvement moral et physique de la jeunesse, en prolongeant l’effet bienfaisant qu’avait le scoutisme sur les adolescents. Au lendemain de la défaite de mai 1940, J. Libert rejoint les Volontaires du Travail, regroupés autour de Henry Bauchau, Théodore d’Oultremont et Conrad van der Bruggen. Ces Volontaires du travail devaient prester des travaux d’utilité publique, de terrassement et de déblaiement, dans tout le pays pour effacer les destructions dues à la campagne des 18 jours de mai 1940. C’était également une manière de soustraire des jeunes aux réquisitions de l’occupant allemand et de maintenir sous bonne influence “nationale” des équipes de jeunes appelés à redresser le pays, une fois la paix revenue. Pendant la guerre, J. Libert collaborera au Nouveau Journal de Robert Poulet, ce qui lui vaudra d’être épuré, au grand scandale d’Hergé qui estimait, à juste titre, que la répression tuait dans l’œuf les idéaux positifs d’innocence, de spontanéité et de pureté (le “cœur pur” de Tintin au Tibet). Jamais le pays n’a pu se redresser moralement, à cause de cette violence “officielle” qui effaçait les ressorts de tout sursaut éthique, à coup de décisions féroces prises par des juristes dépourvus de “Sittlichkeit” et de culture. On voit les résultats après plus de 6 décennies...

Franz Weyergans

Parmi les adeptes du groupe de la “Capelle-aux-Champs”, signalons encore Franz Weyergans (1912-1974), père de François Weyergans. Lui aussi s’inspire de Saint François d’Assise. Il sera d’abord journaliste radiophonique comme Biebuyck. La littérature, pour autant qu’elle ait retenu son nom, se rappellera de lui comme d’un défenseur doux mais intransigeant de la famille nombreuse et du mariage. Weyergans plaide pour une sexualité pure, en des termes qui apparaissent bien désuets aujourd’hui. Il fustige notamment, sans doute dans le cadre d’une campagne de l’Église, l’onanisme.

Franz Weyergans est revenu sous les feux de la rampe lorsque son fils François, publie chez Grasset Franz et François une sorte de dialogue post mortem avec son père. Le livre recevra un prix littéraire, le Grand Prix de la Langue Française (1997). Il constitue un très beau dialogue entre un père vertueux, au sens où l’entendait l’Église avant-guerre dans ses recommandations les plus cagotes à l’usage des tartufes les plus assomants, et un fils qui s’était joyeusement vautré dans une sexualité picaresque et truculente dès les années 50 qui annonçaient déjà la libération sexuelle de la décennie suivante (avec Françoise Sagan not.). Deux époques, deux rapports à la sexualité se télescopent dans Franz et François mais si François règle bien ses comptes avec Franz — et on imagine bien que l’affrontement entre le paternel et le fiston a dû être haut en couleurs dans les décennies passées — le livre est finalement un immense témoignage de tendresse du fils à l’égard de son père défunt.

L’angoisse profonde et terrible qui se saisit d’Hergé dès le moment où il rencontre celle qui deviendra sa seconde épouse, Fanny Vleminck, et lâche progressivement sa première femme Germain Kieckens, l’ancienne secrétaire de l’Abbé Wallez au journal Le Vingtième siècle, ne s’explique que si l’on se souvient du contexte très prude de la “Capelle-aux-Champs” ; de même, son recours à un psychanalyste disciple de Carl Gustav Jung à Zürich ne s’explique que par le tournant jungien qu’opèreront R. De Becker, futur collaborateur de la revue Planète de Louis Pauwels, et Henry Bauchau dès les années 50.

Biebuyck et Weyergans, même si nos contemporains trouveront leurs œuvres surannées, demeurent des écrivains, peut-être mineurs au regard des critères actuels, qui auront voulu, et parfois su, conférer une “dignité à l’ordinaire”, comme le rappelle C. Vanderpelen-Diagre. Jacques Biebuyck et Franz Weyergans, sans doute contrairement à Tintin (du moins dans une certaine mesure), ne visent ni le sublime ni l’épique : ils estiment que “la vie quotidienne est un pèlérinage ascétique”.

De l’ACJB à Rex

Mais dans toute cette effervescence, inégalée depuis lors, quelle a été la genèse de Rex, du mouvement rexiste de Léon Degrelle ? Les 29, 30 et 31 août 1931 se tient le congrès de l’ACJB, présidé par Léopold Levaux, auteur d’un ouvrage apologétique sur Léon Bloy (Léon Bloy, éd. Rex, Louvain, 1931). À la tribune : Monseigneur Ladeuze, Recteur magnifique de l’Université Catholique de Louvain, l’Abbé Jacques Leclercq et Léon Degrelle, alors directeur des Éditions Rex, fondées le 15 janvier 1931. Le futur fondateur du parti rexiste se trouvait donc à la fin de l’été 1931 aux côtés des plus hautes autorités ecclésiastiques du pays et du futur mentor de la démocratie chrétienne, qui finira par se situer très à gauche, très proche des communistes et du résistancialisme qu’ils promouvaient à la fin des années 40. L’organisation de ce congrès visait le couronnement d’une série d’activités apostoliques dans les milieux catholiques et, plus précisément, dans le monde de la presse et de l’édition, ordonnées très tôt, sans doute dès le lendemain de la Première Guerre mondiale, par le cardinal Mercier lui-même. L’année de sa mort, qui est aussi celle de la condamnation de l’Action française par le Vatican (1926), est suivie rapidement par la fameuse “substitution de gourou” dans les milieux catholiques belges : on passe de Maurras à Maritain, du nationalisme intégral à l’humanisme intégral. En cette fin des années 20 et ce début des années 30, Maritain n’a pas encore une connotation de gauche : il ne l’acquiert qu’après son option en faveur de la République espagnole.

C’est une époque où le futur Monseigneur Picard s’active, notamment dans le groupe La nouvelle équipe et dans les Cahiers de la jeunesse catholique. En août 1931, à la veille de la rentrée académique de Louvain, il s’agit de promouvoir les éditions Rex, sous la houlette de Degrelle (c’est pour cela qu’il est hissé sur le podium à côté du Recteur), de Robert du Bois de Vroylande (1907-1944) et de Pierre Nothomb. En 1932, l’équipe, dynamisée par Degrelle, lance l’hebdomadaire Soirées qui parle de littérature, de théâtre, de radio et de cinéma. Les catholiques, auparavant rétifs à toutes les formes de modernité même pratiques, arraisonnent pour la première fois, avec Degrelle, le secteur des loisirs. La forme, elle aussi, est moderne : elle fait usage des procédés typographiques américains, utilise en abondance la photographie, etc. La parution de Soirées, hebdomadaire en apparence profane, apporte une véritable innovation graphique dans le monde de la presse belge. Les éditions Rex ont été fondées “pour que les catholiques lisent”. L’objectif avait donc clairement pour but de lancer une offensive “métapolitique”.

L’équipe s’étoffe : autour de Léon Degrelle et de Robert du Bois de Vroylande, de nouvelles plumes s’ajoutent, dont celle d’Aman Géradin (1910-2000) et de José Streel (1911-1946), auteur de 2 thèses, l’une sur Péguy, l’autre sur Bergson. Plus tard, Pierre Daye, Joseph Mignolet et Henri-Pierre Faffin rejoignent les équipes des éditions Rex. Celles-ci doivent offrir aux masses catholiques des livres à prix réduit, par le truchement d’un système d’abonnement. C’est le pendant francophone du Davidsfonds catholique flamand (qui existe toujours et est devenu une maison d’édition prestigieuse). Cependant, l’épiscopat, autour des ecclésiastiques Picard et Ladeuze, n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier. À côté de Rex, il patronne également les Éditions Durandal, sous la direction d’Edouard Ned (1873-1949). Celui-ci bénéficie de la collaboration du Chanoine Halflants, de Firmin Van den Bosch, de Georges Vaxelaire, de Thomas Braun, de Léopold Levaux et de Camille Melloy. L’épiscopat a donc créé une concurrence entre Rex et Durandal, entre Degrelle et Ned. C’était sans doute, de son point de vue, de bonne guerre. Les éditions Durandal, offrant des ouvrages pour la jeunesse, dont nous disposions à la bibliothèque de notre école primaire (vers 1964-67), continueront à publier, après la mort de Ned, jusqu’au début des années 60.

Degrelle rompt l’unité du parti catholique

rex-0410.jpgLéon Degrelle veut faire triompher son équipe jeune (celle de Ned est plus âgée et a fait ses premières armes du temps de la Jeune Droite de Carton de Wiart). Il multiplie les initiatives, ce qui donne une gestion hasardeuse. Les stocks d’invendus sont faramineux et les productions de Rex contiennent déjà, avant même la formation du parti du même nom, des polémiques trop politiques, ce qui, ne l’oublions pas, n’est pas l’objectif de l’ACJB, organisation plus culturelle et métapolitique que proprement politique et à laquelle les éditions Rex sont théoriquement inféodées. Degrelle est désavoué et Robert du Bois de Vroylande quitte le navire, en dénonçant vertement son ancien associé. Meurtri, accusé de malversations, Degrelle se venge par le fameux coup de Courtrai, où, en plein milieu d’un congrès du parti catholique, il fustige les “banksters”, c’est-à-dire les hommes politiques qui ont créé des caisses d’épargne et ont joué avec l’argent que leur avaient confié des petits épargnants pieux qui avaient cru en leurs promesses (comme aujourd’hui pour la BNP et Dexia, sauf que la disparition de toute éthique vivante au sein de la population n’a suscité aucune réaction musclée, comme en Islande ou en Grèce par ex.).

Degrelle, en déboulant avec ses “jeunes plumes” dans le congrès des “vieilles barbes”, a commis l’irréparable aux yeux de tous ceux qui voulaient maintenir l’unité du parti catholique, même si, parfois, ils entendaient l’infléchir vers une “voie italienne” (comme Nothomb avec son “Lion ailé”) ou vers un maritainisme plus à gauche sur l’échiquier politique, ouvert aux socialistes (notamment aux idées planistes de Henri De Man et pour mettre en selle des coalitions catholiques / socialistes) voire carrément aux idées marxistes (pour absorber une éventuelle contestation communiste). De l’équipe des éditions Rex, seuls Daye, Streel, Mignolet et Géradin resteront aux côtés de Degrelle : ils forment un parti concurrent, le parti rexiste qui remporte un formidable succès électoral en 1936, fragilisant du même coup l’épine dorsale de la Belgique d’après 1918, forgée lors des fameux accords de Lophem. Ceux-ci prévoyaient une démocratie réduite à une sorte de circuit fermé sur 3 formations politiques seulement : les catholiques, les libéraux et les socialistes, avec la bénédiction des “acteurs sociaux”, les syndicats et le patronat. Les Accords de Lophem ne prévoyaient aucune mutation politique, aucune irruption de nouveautés organisées dans l’enceinte des Chambres. Et voilà qu’en 1936, 3 partis, non prévus au programme de Lophem, entrent dans l’hémicycle du parlement : les nationalistes flamands du VNV, les rexistes et les communistes.

Toute innovation est assimilée à Rex et à la Collaboration

Les rexistes (en même temps que les nationalistes flamands et les communistes), en gagnant de nombreux sièges lors des élections de 1936, relativisent ipso facto les fameux accords de Lophem et fragilisent l’édifice étatique belge, dont les critères de fonctionnement avaient été définis à Lophem. Depuis lors, toute nouveauté, non prévue par les accords de Lophem, est assimilée à Rex ou au mouvement flamand. Fin des années 60 et lors des élections de 1970, des affiches anonymes, placardées dans tout Bruxelles, ne portaient qu’une seule mention : “FDF = REX”, alors que les préoccupations du parti de Lagasse n’avaient rien de commun avec celles du parti de Degrelle. Ce n’est pas le contenu idéologique qui compte, c’est le fait d’être simplement challengeur des accords de Lophem. Même scénario avec la Volksunie de Schiltz (qui, pour sauver son parti, fera son aggiornamento belgicain, lui permettant de se créer une niche nouvelle dans un scénario de Lophem à peine rénové). Et surtout même scénario dès 1991 avec le Vlaams Blok, assimilé non seulement à Rex mais à la collaboration et, partant, aux pires dérives prêtées au nazisme et au néo-nazisme, surtout par le cinéma américain et les élucubrations des intellectuels en chambre de la place de Paris.

Le choc provoqué par le rexisme entraîne également l’implosion du pilier catholique belge, jadis très puissant. Le voilà disloqué à jamais : une recomposition sur la double base de l’idéal d’action de Blondel (avec exigence éthique rigoureuse) et de l’idéal de justice sociale de Carton de Wiart et de l’Abbé Daens, s’est avérée impossible, en dépit des discours inlassablement répétés sur l’humanisme, le christianisme, les valeurs occidentales, la notion de justice sociale, la volonté d’être au “centre” (entre la gauche socialiste et la droite libérale), etc. Une telle recomposition, s’il elle avait été faite sur base de véritables valeurs et non sur des bricolages idéologiques à base de convictions plus sulpiciennes que chrétiennes, plus pharisiennes que mystiques, aurait permit de souder un bloc contre le libéralisme et contre toutes les formes, plus ou moins édulcorées ou plus ou moins radicales, de marxisme, un bloc qui aurait véritablement constitué un modèle européen et praticable de “Troisième Voie” dès le déclenchement de la guerre froide après le coup de Prague de 1948.

Cet idéal de “Troisième Voie”, avec des ingrédients plus aristotéliciens, grecs et romains, aurait pu épauler avec efficacité les tentatives ultérieures de Pierre Harmel, un ancien de l’ACJB, de rapprocher les petites puissances du Pacte de Varsovie et leurs homologues inféodées à l’OTAN (sur Harmel, lire : Vincent Dujardin, Pierre Harmel, Le Cri, Bruxelles, 2004). L’absence d’un pôle véritablement personnaliste (mais un personnalisme sans les aggiornamenti de Maritain et des personnalistes parisiens affectés d’un tropisme pro-communiste et craignant de subir les foudres du tandem Sartre-De Beauvoir) n’a pas permis de réaliser cette vision harmélienne d’une “Europe Totale” (probablement inspirée de Blondel, cf. supra), qui aurait parfaitement pu anticiper de 20 ans la “perestroïka” et la “glasnost” de Gorbatchev.

Une véritable implosion du bloc catholique

Le pilier catholique de l’après-guerre n’ose plus revendiquer expressis verbis un personnalisme éthique exigeant. Fragmenté, il erre entre plusieurs môles idéologiques contradictoires : celui d’un personnalisme devenu communisant avec l’UDB (où se retrouve un William Ugeux, ex-journaliste du Vingtième Siècle de l’Abbé Wallez, l’admirateur sans faille de Maurras et de Mussolini !), qui, après sa dissolution dans le désintérêt général, va générer toutes les variantes éphémères du “christianisme de gauche”, avec le MOC et en marge du MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien) ; celui du technocratisme qui, comme toutes les autres formes de technocratisme, exclut la question des valeurs et de l’éthique de l’orbite politique et laisse libre cours à toutes les dérives du capitalisme et du libéralisme, provoquant à terme le passage de bon nombre d’anciens démocrates chrétiens du PSC, ceux qui confondent erronément “droite” et “libéralisme”, dans les rangs des PLP, PRL et MR libéraux ; le technocratisme fut d’abord importé en Belgique par Paul Van Zeeland, immédiatement dans la foulée de sa victoire contre Rex, lors des élections de 1937, provoquées par Degrelle qui espérait déclencher un nouveau raz-de-marée en faveur de son parti.

Van Zeeland avait besoin d’un justificatif idéologique en apparence neutre pour pouvoir diriger une coalition regroupant l’extrême-gauche communiste, les socialistes, les libéraux et les catholiques. Les avatars multiples du premier technocratisme zeelandien déboucheront, dans les années 90, sur la “plomberie” de Jean-Luc Dehaene, c’est-à-dire sur les bricolages politiciens et institutionnels, sur les expédiants de pure fabrication, menant d’abord à une Belgique sans personnalité aucune (et à une Flandre et à une Wallonie sans personnalité séduisante) puis sur une “absurdie”, un “Absurdistan”, tel que l’a décrit l’écrivain flamand Rik Vanwalleghem (cf. supra). Enfin, on a eu des formes populistes vulgaires dans les années 60 avec les “listes VDB” de Paul Van den Boeynants qui ont débouché au fil du temps dans le vaudeville, le stupre et la corruption. Autre résultat de la mise entre parenthèse des questions axiologiques ou éthiques...

De l’UDB au PSC et du PSC au CdH, l’évacuation de toutes les “valeurs” structurantes a été perpétrée parce que Degrelle avait justifié son “Coup de Courtrai”, son “Opération Balais” et ses éditoriaux au vitriol au nom de l’éthique, une éthique qu’il avait d’abord partagée avec bon nombre d’hommes politiques ou d’écrivains catholiques (qui ne deviendront ni rexistes ni collaborateurs). Toute référence à une éthique (catholique ou maritainiste au sens du premier Maritain) pourrait autoriser, chez les amateurs de théories du complot et les maniaques de l’amalgame, un rapprochement avec Rex, donc avec la collaboration, ce que l’on voulait éviter à tout prix, en même temps que les campagnes de presse diffamatoires, où l’adversaire est toujours, quoi qu’il fasse ou dise, un “fasciste”. Cette éthique pouvait certes indiquer une “proximité” avec Rex, sur le plan philosophique, mais non une identité, vu les différences notoires entre Rex et ses adversaires (catholiques) sur les réformes à promouvoir aux plans politique et institutionnel. Le fait que Degrelle ait justifié ses actions perturbantes de l’ordre établi à Lophem au nom d’une certaine éthique catholique, théorisée notamment par José Streel, qui lui ajoute des connotations populistes tirées de Péguy (“les petites et honnêtes gens”), n’exclut pas qu’un pays doit être structuré par une éthique née de son histoire, comme des auteurs aussi différents que Colin, Hommel, Streel, Libert, De Becker ou Bauchau l’ont réclamé dans les années 30.

En changeant de nom, le PSC devenu CdH (Centre démocrate et humaniste) optait pour un retour à l’universalisme gauchisant du dernier Maritain, s’ôtant par là même tout socle éthique et concret sous prétexte qu’on ne peut exiger de la rigueur au risque de froiser d’autres croyants ou des “incroyants” ; on se privait volontairement d’une éthique capable de redonner vigueur à la vie politique du royaume. L’idéologie vague du CdH, sans plus beaucoup de volonté affichée d’ancrage local en Wallonie et même sans plus aucun ancrage catholique visibilisé, laisse un pan (certes de plus en plus ténu en Wallonie mais qui se fortifie à Bruxelles grâce aux voix des immigrants subsahariens) de l’électorat ouvert à toutes les dérives du festivisme contemporain ou d’un utilitarisme libéral, néo-libéral et sans profondeur : la société marchande, la dictature des banquiers et des financiers, ne rencontre plus aucun obstacle dans l’intériorité même des citoyens. Cette fraction de l’électorat, que l’on juge, à tort, susceptible d’opposer un refus éthique, puisque “religieux” ou “humaniste”, à la dicature médiatique, festiviste et utilitariste dominante, est alors “neutralisé” et ne peut plus contribuer à redonner vigueur à la virtù de machiavélienne mémoire. De cette façon, on navigue de Charybde en Scylla. La spirale du déclin moral, physique et politique est en phase descendante et “catamorphique” sans remède apparent.

La théorie de Pitirim Sorokin pour théoriser la situation

Quel outil théorique pourrait-on utiliser pour saisir toute la problématique du catholicisme belge, où il y a eu d’abord exigence d’éthique dans le sillage du Cardinal Mercier, sous l’impulsion directe de celui-ci, puis déconstruction progressive de cette exigence éthique, après le paroxysme du début des années 30 (avec l’ouvrage de Monseigneur Picard, Le Christ-Roi, éd. Rex, Louvain, 1929). La condamnation de l’Action française par Rome en 1926, le remplacement de l’engouement pour l’Action Française par l’universalisme catholique de Maritain, qui deviendra vite vague et dépourvu de socle, la tentation personnaliste théorisée par Mounier, le choc du rexisme qui fait imploser le bloc catholique sont autant d’étapes dans cette recherche fébrile de nouveauté au cours des années 30 et 40.

Le sociologue russe blanc Pitirim Sorokin (1889-1968), émigré aux États-Unis après la révolution bolchevique, nous offre sans doute, à nos yeux, la meilleure clef interprétative pour comprendre ce double phénomène contradictoire d’exigence éthique, parfois véhémente, et de deconstruction frénétique de toute assise éthique, qui a travaillé le monde politico-culturel catholique de la Belgique entre 1884 et 1945 et même au-delà. P. Sorokin définit 3 types de mentalité à l’œuvre dans le monde, quand il s’agit de façonner les sociétés. Il y a la mentalité “ideational”, la mentalité “sensate” et la mentalité intermédiaire entre “ideational” et “sensate”, l’”idealistic”. Pour Sorokin, les hommes animés par la mentalité “ideational” sont mus par la foi, la mystique et/ou l’intuition. Ils créent les valeurs artistiques, esthétiques, suscitent le Beau par leurs actions. Certains sont ascètes. Ceux qui, en revanche, sont animés par la mentalité “sensate”, entendent dominer le monde matériel en usant d’artifices rationnels. Les “idealistic” détiennent des traits de caractère communs aux 2 types. La dynamique sociale repose sur la confrontation ou la coopération entre ces 3 types d’hommes, sur la disparition et le retour de ces types, selon des fluctuations que l’historien des idées ou de l’art doit repérer.

La civilisation grecque connaît ainsi une première phase “ideational” (quand émerge la “période axiale” selon Karl Jaspers ou Karen Armstrong), suivie d’une phase “idealistic” puis d’une phase de décadence “sensate”. De même, le Moyen Âge ouest-européen commence par une phase “ideational”, qui dure jusqu’au XIIe siècle, suivie d’une phase hybride de type “idealistic” et du commencement d’une nouvelle phase “sensate”, à partir de la fin du XVe siècle. Sorokin estimait que le début du XXe siècle était la phase terminale de la période “sensate” commencée fin du XVe siècle et qu’une nouvelle phase “ideational” était sur le point de faire irruption sur la scène mondiale. La vision du temps selon Sorokin n’est donc pas linéaire ; elle n’est pas davantage cyclique : elle est fluctuante et véhicule des valeurs toujours immortelles, toujours susceptibles de revenir à l’avant-plan, en dépit des retraits provisoires (le “withdrawal-and-return” de Toynbee), qui font croire à leur disparition. Une volonté bien présente dans un groupe d’hommes à la mentalité “ideational” peut faire revenir des valeurs non matérielles à la surface et amorcer ainsi une nouvelle période féconde dans l’histoire d’une civilisation (cf. Prof. Dr. S. Hofstra, « Pitirim Sorokin », in : Hoofdfiguren uit de sociologie, deel 1, Het Spectrum, coll. “Aula”, nr. 527, Utrecht / Antwerpen, 1974, pp. 202-220).

De l’”ideational” au “sensate”

La phase “ideational” est celle qui recèle encore la virtus politique romaine, ou la virtù selon Machiavel. Elle correspond au sentiment religieux de nos auteurs catholiques (rexisants ou non) et à leur volonté d’œuvrer au Beau et au Bien. Face à ceux-ci, les détenteurs de la mentalité “sensate” qui, dans une première phase, sont matérialistes ou technocratistes ; ils ne jugent pas la recherche du profit comme moralement indéfendable ; ils seront suivis par des “sensate” encore plus radicaux dans le sillage de mai 68 et du festivisme qui en découle puis dans la vague néo-libérale qui a conduit l’Europe à la ruine, surtout depuis l’automne 2008. Le bloc catholique en liquéfaction dans le paysage politique belge a d’abord été animé par une frange jeune, nettement perceptible comme “ideational”, une frange au sein de laquelle émergera un conflit virulent, celui qui opposera les adeptes et les adversaires de Rex.

Au départ, ces 2 factions “ideational” partageaient les mêmes aspirations éthiques et les mêmes vues politiques (renforcement de l’exécutif, etc.) : les uns feront des compromis avec les tenants des idéologies “sensate” pour ne pas être marginalisés ; les autres refuseront tout compromis et seront effectivement marginalisés. Les premiers se forceront à oublier leur passé “ideational” pour ne pas être confondus avec les seconds. Ces derniers seront mis au ban de la société après la défaite de l’Allemagne en 1945 et des mesures d’ordre judiciaire les empêcheront de s’exprimer aux tribunes habituelles d’une société démocratique (journalisme, enseignement, etc.). Toute forme d’expression politique de nature “ideational” sera réellement ou potentiellement assimilée à Rex (et à la collaboration). C’est ce que C. Vanderpelen-Diagre veut dire quand elle dit que les valeurs véhiculées par ces auteurs catholiques, les scriptores catholici, « ont déserté la mémoire collective ». On les a plutôt exilé de la mémoire collective...

Sa collègue de l’ULB, Bibiane Fréché, évoque, elle, l’émergence dans l’immédiat après-guerre d’une « littérature sous surveillance », bien encadrée par les institutions étatiques qui procurent subsides (souvent chiches) et sinécures à ceux qui veulent bien s’aligner en « ignorant le présent », « en se détachant des choses qui passent », bref en ne prenant jamais parti pour un mouvement social ou politique. On préconise la naissance d’une nouvelle littérature post-rexiste ou post-collaborationniste, et aussi post-communiste, qui serait détachée des réalités socio-politiques concrètes, des engagements tels qu’ils sont exaltés par les existentialistes français : bref, la littérature ne doit pas aider à créer les conditions d’une contestation des accords de Lophem. Il y a donc bien eu une tentative d’aligner la littérature sur des canons “gérables”, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale (Bibiane Fréché, Littérature et société en Belgique francophone (1944-1960), Le Cri / CIEL-ULB-Ulg, Bruxelles, 2009). L’implosion du bloc catholique suite à la victoire de Rex en 1936 et la volonté de “normaliser” la littérature après 1945 créent une situation particulière, un blocage, qui empêche la restauration du politique au départ de toute initiative métapolitique. Les verrous ont été mis.

Quand un homme comme le Sénateur MR de Bruxelles, Alain Destexhe, entend, dans plusieurs de ses livres, “restaurer le politique” contre la déliquescence politicienne, il exprime un vœu impossible dans le climat actuel, héritier de cet envahissement du “sensate”, de cette inquisition répressive des auditorats militaires de l’après-guerre et de la volonté permanente et vigilante de “normalisation” voulue par les nouveaux pouvoirs : on ne peut restaurer ni le politique (au sens où l’entendaient Carl Schmitt et Julien Freund) ni la force dynamisante de la virtù selon Machiavel, sans recours à l’ “ideational” fondateur de valeurs qui puise ses forces dans le plus lointain passé, celui des périodes axiales de l’histoire (Jaspers, Armstrong). Pour revenir à Sorokin, la transition subie par la Belgique au cours du XXe siècle est celle qui l’a fait passer brutalement d’une période pétrie de valeurs “ideational” à une période entièrement dominée par les non valeurs “sensate”.

La réhabilitation tardive de Raymond De Becker

La récente réhabilitation de R. De Becker par les universités belges, exprimée par un long colloque de 3 jours au début avril 2012 dans les locaux des Facultés Universitaires Saint Louis de Bruxelles, est une chose dont il faut se féliciter car De Becker a d’abord été totalement ostracisé depuis sa condamnation à mort en 1946 suivie de sa grâce, sa longue détention sur la paille humide des cachots et le procès qu’il a intenté à l’État belge en 1954 et qu’il a gagné. Il est incontestablement l’homme qu’il ne fallait plus ni évoquer ni citer pour “chasser de la mémoire collective” une époque dont beaucoup refusaient de se souvenir. La fidélité que lui a conservée Bauchau a sans doute été fort précieuse pour décider le monde académique à réouvrir le dossier de cet homme-orchestre unique en son genre. L’intérêt intellectuel qu’il y avait à réhabiliter complètement De Becker vient justement de sa nature d’”électron libre” et de “passeur” qui allait et venait d’un cénacle à l’autre, correspondait avec d’innombrables homologues et surtout avec Jacques Maritain.

Cécile Vanderpelen-Diagre, dans un ouvrage rédigé avec le Professeur Paul Aron (Vérités et mensonges de la collaboration, éd. Labor, Loverval, 2006 ; sur De Becker, lire les pp. 13-36) souligne bien cette qualité d’homme-orchestre de De Becker et surtout l’importance de son ouvrage Le livre des vivants et des morts, où il retrace son itinéraire intellectuel (jusqu’en 1941). Elle reproche à De Becker, qui n’avait jamais été germanophile avant 1940-41, de s’octroyer dans cet ouvrage une certaine germanophilie dans l’air du temps. Ce reproche est sans nul doute fondé. Mais l’historienne des idées semble oublier que la conversion, somme toute assez superficielle, de De Becker à un certain germanisme (organique et charnel) vient de l’écrivain catholique Gustave Thibon, inspirateur de Jean Giono, qui avait rédigé sa thèse sur le philosophe païen et vitaliste Ludwig Klages, animateur en vue de la Bohème munichoise de Schwabing au début du siècle puis exilé en Suisse sous le national-socialisme mais inspirateur de certains protagonistes du mouvement anti-intellectualiste völkisch (folciste), dont certains s’étaient ralliés au nouveau régime.

Ubiquité de De Becker : personnalisme, socialisme demaniste + “Le Rouge et le Noir”

Vu l’ubiquité de De Becker dans le paysage intellectuel des années 30 en Belgique comme en France, et vu ses sympathies pour le socialisme éthique de Henri De Man, il est impossible de ne pas inclure, dans nos réflexions sur le devenir de notre espace politique, l’histoire des idées socialistes, notamment après analyse de l’ouvrage récent d’Eva Schandevyl, professeur à la VUB, qui vient de consacrer un volume particulièrement dense et bien charpenté sur l’histoire des gauches belges : Tussen revolutie en conformisme – Het engagement en de netwerken van linkse intellectuelen in België, 1918-1956 (ASP, Bruxelles, 2011). Sans omettre non plus l’histoire du mouvement et de la revue Le Rouge et le Noir, organe et tribune anarchiste-humaniste avant-guerre, dont l’un des protagonistes, Gabriel Figeys (alias Mil Zankin), se retrouvera sous l’occupation aux côtés de Louis Carette (le futur Félicien Marceau) à l’Institut National de Radiodiffusion (INR) et dont l’animateur principal, Pierre Fontaine, se retrouvera à la tête du seul hebdomadaire de droite anti-communiste après la guerre, l’Europe-Magazine (avant la reprise de ce titre par Émile Lecerf).

Les aléas du Rouge et Noir sont très bien décrits dans l’ouvrage de Jean-François Füeg (Le Rouge et le Noir : La tribune bruxelloise non-conformiste des années 30, Quorum, Ottignies / Louvain-la-Neuve, 1995). Füeg, professeur à l’ULB, montre très bien comment l’anti-communisme des libertaires non-conformistes, né comme celui d’Orwell dans le sillage de l’affontement entre anarcho-syndicalistes ibériques et communistes à Barcelone pendant la guerre civile espagnole, comment le neutralisme pacifiste des animateurs du Rouge et Noir a fini par accepter la politique royale de rupture de l’alliance privilégiée avec une France posée comme indécrottablement belliciste et première responsable des éventuelles guerres futures (Koestler mentionne cette attitude pour la critiquer dans ses mémoires), ce qui conduira, très logiquement, après l’effondrement de la structure que constituait “le rouge et le noir”, à redessiner, pendant la guerre et dans les années qui l’ont immédiatement suivie, un paysage intellectuel politisé très différent de celui des pays voisins. La lecture de ces itinéraires interdit toute lecture binaire de notre paysage intellectuel tel qu’il s’est déployé au cours du XXe siècle. Ce que nous avions toujours préconisé depuis la toute première conférence de l’EROE sur Henri De Man en septembre 1983, en présence de témoins directs, aujourd’hui tous décédés, tels Léo Moulin, Jean Vermeire (du Vingtième Siècle et puis du Pays Réel) et Edgard Delvo (sur Delvo, lire : Frans Van Campenhout, Edgard Delvo – Van marxist en demanist naar Vlaams-nationalist, chez l’auteur, Dilbeek, 2003 ; l’auteur est un spécialiste du mouvement “daensiste”).

Au-delà du clivage gauche/droite

Nos initiatives ont toujours voulu transcender le clivage gauche/droite, notamment en incluant dans nos réflexions les critiques précoces du néo-libéralisme par les auteurs des éditions “La Découverte” qui préconisaient le “régulationnisme”. C’était Ange Sampieru qui se faisait à l’époque le relais entre notre rédaction et l’éditeur parisien de gauche, tout en essuyant les critiques ineptes et les sabotages irrationnels d’un personnage tout à la fois bouffon et malfaisant, l’inénarrable et narcissique Alain de Benoist, qui s’empressera de se placer, 2 ou 3 ans plus tard, dans le sillage de Sampieru, qu’il ignorera par haine jalouse et complexe d’infériorité et qu’il évincera avant de l’imiter. Le “Pape de la ‘nouvelle droite’” ira flatter de manière ridiculemernt obséquieuse les animateurs du MAUSS (Mouvement Anti-Utilitariste dans les Sciences Sociales), qui publiaient chez “la Découverte”, pour essuyer finalement, sur un ton goguenard, une fin de non recevoir et glâner une “lettre ouverte” moqueuse et bien tournée... Notre lecture de Nietzsche était également tributaire de ce refus, dans la mesure où nous n’avons jamais voulu le lire du seul point de vue de “droite” et que nous avons toujours inclu dans nos réflexions l’histoire de sa réception à gauche des échiquiers politiques, surtout en Allemagne.

Quant au catholicisme politique belge, il s’est suicidé et perpétue son suicide en basculant toujours davantage dans les fanges les plus écœurantes du festivisme (Milquet) ou de la corruption banksterienne (Dehaene), au nom d’une très hypothétique “efficacité politique” ou par veulerie électoraliste. Il est évident qu’il ne nous attirera plus, comme il ne nous a d’ailleurs jamais attiré. Il n’empêche que la Belgique, de même qu’une Flandre éventuellement indépendante et que la Wallonie, est le produit de la reconquête des Pays-Bas par les armées de Farnèse et de la Contre-Réforme, comme le disait déjà avant guerre le Professeur louvaniste Léon van der Essen et que cette reconquête est celle des iconodules pré-baroques qui reprennent le contrôle du pays après les exactions des iconoclastes, qui avaient ravagé le pays en 1566 (3) : un Martin Mosebach, étoile de la littérature allemande contemporaine, dirait qu’il s’agit d’une victoire de la forme sur la “Formlosigkeit”, tout comme l’installation des “sensate” dans les rouages de la politique et de l’État est, au contraire, une victoire de la “Formlosigkeit” sur les formes qu’avaient voulu sauver les “ideational” ou gentiment maintenir les “idealistic”.

Même si la foi a disparu sous les assauts du relativisme postmoderne ou par épuisement, 2 choses demeurent : le territoire sur lequel nous vivons est une part détachée de l’ancien Saint-Empire, dont la référence était catholique, et la philosophie qui doit nous animer est surtout, même chez les adversaires de Philippe II ralliés au Prince d’Orange ou à Marnix de Sainte-Aldegonde, celle d’Érasme, très liée à l’antiquité et très marquée par le meilleur des humanismes renaissancistes. Érasme n’a pas rejoint le camp de la Réforme non pas pour des raisons religieuses, mais parce qu’un retour au biblisme le plus littéral, hostile au recours de la Renaissance à l’Antiquité, le révulsait et suscitait ses moqueries : autre volonté sereine de maintenir les formes antiques, née à la période axiale de l’histoire et ravivée sous Auguste, contre la “Formlosigkeit” que constitue les autres formes, importées ou non. Nous devons donc rester, devant cet héritage du XXe siècle et devant les ruines qu’il a laissés, des érasmiens impériaux, bien conscients de la folie des hommes.

► Robert Steuckers (Forest-Flotzenberg, mai 2012).

Notes :

(1) Paul Desjardins inaugure un filon de la pensée qui apaise et fortifie les esprits tout à la fois. Dreyfusard au moment de l’”affaire”, il achète en 1906 l’Abbaye de Pontigny confisquée et vendue suite aux mesures du “P’tit Père Combes”. Dans cette vénérable bâtisse, il crée les Décades de Pontigny, périodes de chaque fois 10 jours de séminaires sur un thème donné. Elles commencent avant la Première Guerre mondiale et reprennent en 1922. Parallèlement à ces activités qui se tenaient dans le département de l’Yonne, P. Desjardins suit les Cours universitaires de Davos, en Suisse, où, de 1928 à 1931, des intellectuels français et allemands, flanqués d’homologues venus d’autres pays, se rencontreront en terrain neutre. En 1929, Heidegger, Gonzague de Reynold, Ernst Cassirer et le théologien catholique et folciste (völkisch) Erich Przywara y participent en tant que conférenciers. Parmi les étudiants invités, il y avait Norbert Elias, Karl Mannheim, Emmanuel Lévinas, Léo Strauss et Rudolf Carnap. L’axe des réflexions des congressistes est l’anti-totalitarisme. En 1930, on y trouve Henri De Man et Alfred Weber (le frère trop peu connu en dehors d’Allemagne de Max Weber, décédé en 1920). En 1931, on y retrouve l’Italien Guido Bartolotto, théoricien de la notion de “peuple jeune”, Marcel Déat, Hans Freyer et Ernst Michel (disciple de Carl Schmitt). On peut comparer mutatis mutandis ces activités intellectuelles de très haut niveau au projet lancé à l’époque par Karl Jaspers, visant à établir l’état intellectuel de la nation (allemande) dans une perspective pluraliste et constructive, initiative que Jürgen Habermas tentera, à sa façon, d’imiter à l’aube des années 80 du XXe siècle. P. Desjardins collabore également à la Revue politique et littéraire, plus connue sous le nom de Revue Bleue, vu la couleur de sa couverture. Sa fille Anne Desjardins, épouse Heurgon, poursuit l’œuvre de son père mais vend l’Abbaye de Pontigny pour acheter des locaux à Cerisy-la-Salle, où se tiendront de nombreux colloques philosophico-politiques.

Plus tard, surgit sur la scène française un auteur, apparemment sans lien de parenté avec P. Desjardins, qui porte le même patronyme, Arnaud Desjardins (1925-2011). Ce disciple de Gurdjieff, comme le sera aussi Louis Pauwels qui s’assurera pour Planète le concours de Raymond De Becker, influence également De Becker (et par le truchement de De Becker, Hergé) et infléchit les réflexions de ses lecteurs en direction du yoga et de la spiritualité indienne, dans le sillage de Swâmi Prâjnanpad. Son ouvrage Chemins de la sagesse influencera un grand nombre d’Occidentaux friands d’un “ailleurs” parce que leur civilisation, sombrant dans le matérialisme et la frénésie acquisitive, ne les satisfaisait plus. A. Desjardins participera à plusieurs expéditions, en minibus Volkswagen, en Afghanistan, dont il rapportera, à l’époque, des reportages cinématographiques époustouflants. Signalons également qu’A. Desjardins fut un animateur en vue du mouvement scout, auquel il voulait insuffler une vigueur nouvelle, plus aventureuse et plus friande de grands voyages, à la façon des Nerother allemands. Le scoutisme d’A. Desjardins participera à la résistance, notamment en facilitant l’évasion de personnes cherchant à fuir l’Europe contrôlée par l’Axe.

Le fils d’Arnaud, Emmanuel Desjardins, prend le relais, œuvre actuellement, et a notamment publié Prendre soin du monde – Survivre à l’effondrement des illusions (éd. Alphée / Jean-Paul Bernard, Monaco, 2009), où il dresse le bilan de la « crise du paradigme du progrès » inaugurant le « règne de l’illusion » suite au « déni du réel » et de la « dénégation du tragique ». Il analyse de manière critique l’”intransigeance idéaliste” (à laquelle un De Becker, par ex., avoue avoir succombé). E. Desjardins tente d’esquisser l’émergence d’un nouveau paradigme, où il faudra avoir le « sens du long terme » et « agir dans la complexité ». Il place ses espoirs dans une écologie politique bien comprise et dans la capacité des êtres de qualité à « se changer eux-mêmes » (par une certaine ascèse). Enfin, E. Desjardins appelle les hommes à « retrouver du sens au cœur du tragique » (donc du réel) en « renonçant au confort idéologique » et en « prenant de la hauteur ».

La trajectoire cohérente des 3 générations Desjardins est peut-être le véritable filon idéologique que cherchaient en tâtonnant, et dans une fébrilité “pré-zen”, ceux de nos rêveurs qui cherchaient une “troisième voie” spiritualisée et politique (qui devait spiritualiser la politique), surtout De Becker et Bauchau, dont les dernières parties du journal, édité par “Actes Sud”, recèlent d’innombrables questionnements mystiques, autour de Maître Eckart notamment. Hergé, très influencé par De Becker en toutes questions spirituelles, surtout le De Becker d’après-guerre, avait reconnu sa dette à l’endroit d’Arnaud Desjardins dans un article intitulé « Mes lectures » et reproduit 23 ans après sa mort dans un numéro spécial du Vif-L’Express et de Lire – Hors-Série, 12 déc. 2006. Hergé insiste surtout sur l’œuvre de Carl Gustav Jung et sur les travaux d’Alan Wilson Watts (1915-1973), ami d’A. Desjardins. Alan Watts est considéré comme le père d’une certaine “contre-culture” des années 50, 60 et 70, qui puise son inspiration dans les philosophies orientales.

(2) Sur Sulev J. Kaja, lire : Michel Fincœur, Sulev J. Kaja, un Estonien de cœur.

(3) Lire : Solange Deyon et Alain Lottin, Les casseurs de l’été 1566 : l’iconoclasme dans le Nord de la France, Hachette, 1981.

lundi, 11 juin 2012

Mut zur Identität: Das Eigene erkennen und verteidigen!

Mut zur Identität: Das Eigene erkennen und verteidigen!

Seminar „Identität“ des Bildungswerks fand am 2./3. Juni 2012 im Erzgebirge statt

Das Bildungswerk für Heimat und nationale Identität e. V. führte am 2./3. Juni 2012 sein erstes Seminar in diesem Jahr durch, das sich mit dem Thema „Identität“ be-schäftigte. Über 40 Teilnehmer, darunter zahlreiche Schüler, Studenten und junge Nachwuchskräfte, trafen sich im Erzgebirge, um zwei Tage lang sachkundigen Vor-trägen zu lauschen und offen und ohne Scheuklappen über Identitätsfragen zu de-battieren. Wie bei allen vorherigen Seminarveranstaltungen des Bildungswerks spiegelte die Teilnehmerschaft auch diesmal die gesamte Bandbreite der politischen Rechten wider: von Nationalkonservativen, Burschenschaftern und Freiheitlichen bis zu Nationalrevolutionären und nationalen Solidaristen; von Anhängern des katholischen Traditionalismus und nationalen Protestanten bis zu Unitariern und bekennenden Neuheiden; von eher bürgerlichen Rechten bis zu aktivistisch orientierten Jugendlichen – über alle weltanschaulichen, politischen und strategischen Differenzen in Einzelfragen hinweg wurde der Diskurs in geistiger Offenheit, oftmals kontrovers, aber stets sachlich und in kameradschaftlichem Geist geführt.

Thorsten Thomsen, Vorsitzender des Bildungswerks

Thorsten Thomsen, Vorsitzender des Bildungswerks

In seinen einleitenden Worten stellte der Vorsitzende des Bildungswerks, Thorsten Thomsen, die Arbeit der unabhängigen Bildungsvereinigung kurz vor, zumal der eine oder andere der Teilnehmer zum ersten Mal dabei war. Zweck des Vereins sei es, so Thomsen, staatsbürgerliche Bildung zu ermöglichen und zu fördern. Die Bildungsarbeit stehe dabei auf dem Boden nationaler und demokratischer Grundanschauungen und orientiere sich an den Werten der deutschen und abendländischen Kultur. Eine organisatorische oder finanzielle Abhängigkeit von einer Partei bestehe nicht, zudem erhalte das Bildungswerk keine staatlichen Fördermittel, sondern finanziere sich ausschließlich durch Spenden, Mitgliedsbeiträge, Fördermitgliedsbeiträge und über den Verkauf der Zeitschrift „hier & jetzt“. Thomsen stellte daraufhin das Theorieorgan des Bildungswerkes in Grundzügen vor und betonte, daß sowohl die Zeitschrift als auch die Seminare die offene Diskussion fördern und Impulse für das national-identitäre Lager in Deutschland aussenden wollen.

Im ersten Sachvortrag mit dem Titel „Die Identität von Grundgesetz und Bundesre-publik Deutschland“ erläuterte der Düsseldorfer Rechtsanwalt Dr. Björn Clemens, der auch als Publizist mit spitzer Feder bekannt ist, inwieweit schon in der Verfaßtheit des Staates eine spezielle Identität angelegt ist.

Dr. Björn Clemens, Rechtsanwalt

Dr. Björn Clemens, Rechtsanwalt

Hierbei wies Clemens auf den anti-preußischen Charakter des Grundgesetzes und somit auch der Bundesrepublik hin, der schon dadurch zum Ausdruck komme, daß der Aufbau des Staates erst in Art. 20 GG geklärt werde, während in Art. 1 GG von individueller Würde und allgemeinen Menschenrechten die Rede sei. Dieser Aufbau folge einer gezielten politischen Zwecksetzung. „Die Rechte des Einzelnen sollen im Vordergrund stehen. Erst kommt der ‚Gott’ Ich, dann der Staat“, so Clemens. Das Grundgesetz sei jedoch nicht nur vornehmlich individualistisch, sondern auch universalistisch ausgelegt, was insbesondere in den Art. 23, 24 und 25 GG zum Ausdruck komme. Hierbei sei die Einbindung in die „goldene Internationale“, das internationale Finanzkapital, erkennbar. Des weiteren manifestiere sich z. B. in den Art. 21 GG (Parteienverbot) oder Art. 9 GG (Vereinsverbot) der Kampf gegen eine „falsche Gedankenwelt“, was auf einen „staatlichen Antifaschismus“ hinauslaufe. Demnach könne man davon sprechen, daß der Staat und seine Verfassung spiegelbildlich identitär zum historischen Nationalsozialismus ausgerichtet seien, was letztlich auch den heilsgeschichtlichen und metaphysischen Charakter des Grundgesetzes begründe. Damit fuße die Bundesrepublik Deutschland auf einer negativen Identität und sei ein radikaler Gegenentwurf zum klassisch-preußischen Staat.

Dr. Tomislav Sunic, Politikwissenschaftler

Dr. Tomislav Sunic, Politikwissenschaftler

Unter anderem über negative Identitäten, so deutsche Selbstbeschreibungen vor dem Hintergrund von Auschwitz oder die Definition des Kroatentums primär als Anti-Serbentum, sprach auch der Politikwissenschaftler und ehemalige Professor an der California State University Dr. Tomislav Sunic aus Zagreb (Kroatien) in seinem Vortrag „Die ethnische Frage als Frage der Identität – Unterschiede zwischen den USA und Europa“. Mit Alain de Benoist und Oswald Spengler bezeichnete er dabei den Begriff der Identität als ambivalent und unscharf. Auch „ethnisch“ sei eher ein „amerikanisches Modewort“, um Begriffen wie „völkisch“ oder „rassisch“ auszuweichen. Rasse und Volk seien früher selbstverständliche Kategorien gewesen, über die jetzt nur noch polemische oder gar juristische Auseinandersetzungen möglich seien. „Nach liberaler Auffassung gibt es keine rassische Identität mehr, sondern nur noch kulturelle Identitäten“, so Sunic, der auch Vorstandsmitglied der „American Third Position“ ist. In den USA gebe es unterschiedliche Identitäten, aber keine speziell amerikanische; aufgrund der unterschiedlichen völkischen Herkunft diene weißen Ethnozentristen daher die rassische Identität als gemeinsame Klammer, während bei europäischen Nationalisten die Volkszugehörigkeit im Vordergrund stehe. Spezielle Bür-gerkriegsidentitäten und auch Zufallsidentitäten spielten hingegen in Mittel- und Osteuropa, vor allem auf dem Balkan, eine herausragende Rolle. Abschließend plädierte Sunic auch im Hinblick auf Europa für eine Überwindung der „Klein-Nationalismen“ und eine stärkere Betonung der gemeinsamen rassischen Identität und des genetischen Erbes. Hierbei stellte er klar, daß der Rassebegriff nicht im Sinne eines biologischen Determinismus zu verstehen ist, sondern gemäß Julius Evola als Einheit des physisch-biologischen und geistigen Elements.

Dr. Baal Müller, Philosoph und Publizist

Dr. Baal Müller, Philosoph und Publizist

Als dritter Referent am ersten Seminartag trat schließlich der Philosoph, Germanist, Publizist und Verleger Dr. Baal Müller auf, der zum Thema „Wider die Konstruktionen – das gefühlte Ich“ sprach und dabei „Grundzüge einer Theorie von Identität und Selbstbewußtsein“ aufzeigte. Hierbei definierte Müller Identität zunächst als vollständige Übereinstimmung von etwas mit sich selbst, grenzte dies vom Begriff der Gleichheit ab und erläuterte anhand der Entwicklung der neuzeitlichen Philosophie, beginnend mit Descartes und seiner Definition des Menschen als „res cogitans“, den Übergang von der „Identität des Ich“ zur „Identität des Wir“. Einen Schwerpunkt legte Müller dabei auf Kant und die Frage der Subjektivität sowie auf den deutschen Idealismus und die Frühromantik, insbesondere Fichtes „Wissenschaftlehre“ und Novalis, der Selbstbewußtsein nicht als rationale Selbstreflexion, sondern als Selbst-Gefühl verstand. Mit Bezug auf Wittgenstein, Nietzsche und Heidegger erläuterte der Referent daraufhin den Übergang von einer Philosophie der Ich-Identität zu einer Identität des Wir, also einer kollektiven Identität, wobei er sich auch intensiv den Grundzügen der Lebensphilosophie nach Ludwig Klages und Alfred Schuler widmete. Nicht zuletzt die geographische Identität, die Frage der Landschaft, in der Gruppen beheimatet sind, sei dabei ein bestimmendes Element, so Müller. So neigten Seevölker eher zum Handel und zur Multikulturalität, während bei Bergvölkern die Sprachvielfalt stärker ausgeprägt seien. Völker, die in geographisch weiten Räumen leben, wiesen hingegen oft eine Tendenz zur Begründung von Imperien auf.

Am zweiten Seminartag standen schließlich noch zwei Kurzvorträge mit anschlie-ßendem Streitgespräch und Diskussion zum Thema „Streitpunkt Zionismus: Legitime jüdische Nationalbewegung und Ausdruck jüdischer Identität oder völkerrechtswidriges Kolonialprojekt“ auf dem Programm. Der Schriftsteller, Freidenker und Anhänger des Guilllaume-Faye-Flügels der „Eurosibirier“ Constantin von Hoffmeister aus Moskau (Rußland) trat dabei in der Position des Fürsprechers des Zionismus auf und bezeichnete Israel als ein „europäisches Kolonialprojekt“ und als „Teil Europas, nicht in geographischer, aber in kultureller Hinsicht“. Ebenso wie der bekannte Vordenker der französischen „Neuen Rechten“ Guillaume Faye oder der nationale Publizist Herbert Schweiger in seinem Buch „Evolution und Wissen“ brachte von Hoffmeister dabei eine europäisch-israelische Bündnisoption zur Abwehr des expansiven Islam ins Gespräch, den er – wie Faye – als „Hauptfeind“ bezeichnete. Demgegenüber vertrat der nationalrevolutionäre Publizist und Initiator der Gruppe „Sache des Volkes“ Jürgen Schwab eine strikt antizionistische Position. Wie von Hoffmeister billigte er dabei dem jüdischen Volk, „auch vor dem Hintergrund seiner Leidensgeschichte“, einen eigenen Na-tionalstaat zu, prangerte jedoch die Gründung des Staates Israel 1948 als völkerrechtswidrig an. Die Vertreibung der Palästinenser bezeichnete er dabei als „ethnische Säuberung“, die von deutschen Nationalisten verurteilt werden müsse. Scharf kritisierte er dabei auch die Position der Bundesregierung, die das Be-kenntnis zum Existenzrecht Israels zur Staatsräson erklärt hatte. Der Islam sei in Deutschland innenpolitisch als Gegner zu betrachten, außenpolitisch jedoch nicht als Feind.

Streitgespräch zwischen Constantin v. Hoffmeister und Jürgen Schwab

Streitgespräch zwischen Constantin v. Hoffmeister und Jürgen Schwab

Für Constantin von Hoffmeister hingegen ist Israel „Teil der westlichen Zivilisation“ und potentieller Bündnispartner des „europäischen Abwehrkampfes gegen den Islam“. Der Zionismus sei als nationalistische und sozialistische Bewegung den nationalen Bewegungen in Europa wesensverwandt. Hierbei verwies von Hoffmeister, der in Moskau als Deutsch- und Englischlehrer an einer Privatschule arbeitet, unter anderem auf das Ha’avara-Abkommen von 1933 zwischen der Jewish Agency, der Zionistischen Vereinigung für Deutschland und dem nationalsozialistischen deutschen Reichsministerium für Wirtschaft, das die Auswanderung deutscher Juden nach Palästina erleichtern sollte. Zudem habe sich eine Persönlichkeit wie der mit Mussolini und dem italienischen Faschismus sympathisierende Avraham Stern von der zionistischen Untergrundorganisation „Irgun“ im Zweiten Weltkrieg für eine Zusammenarbeit mit Deutschland und Italien gegen die Briten eingesetzt. An diese Traditionen könnten deutsche und europäische Nationalisten im Hinblick auf die israelische Rechte wieder anknüpfen. Schwab verwarf diesen Gedanken und wies auf die Feindstellung der israelischen Zionisten und ihrer Verbündeten gegenüber deutschen Nationalisten und Geschichtsrevisionisten hin. „Die Zionisten instrumentalisieren den Holocaust permanent gegen Deutschland und den deutschen Nationalismus“, so Schwab, der auf die nicht nur in der Bundesrepublik existierenden Sondergesetze hinwies, die auch auf Druck der Israel-Lobby zustande gekommen seien. Gleichwohl erteilte er dem Antisemitismus im Sinne eines reinen Ressentiments klare Absage. Dieser sei zwar „emotional verständlich“, aber politisch abzulehnen, „zumal er uns als nationale Deutsche schwächt“. Ebenso abzulehnen sei allerdings auch die „Anbiederung des Rechtspopulismus“ an den Zionismus, wie sie in der „Jerusalemer Erklärung“ zum Ausdruck komme. Für den Nahen Osten schlug Schwab schließlich eine „Drei-Staaten-Lösung“ vor. Neben den eigenständigen Nationalstaaten Israel und Palästina sei ein „Gesamtjerusalem unter deutscher oder europäischer Verwaltung“ in der Tradition des Staufer-Kaisers Friedrich II. zu schaffen, der nach dem Kreuzzug 1229 die Krone des Königreichs Jerusalem erlangte. Von Hoffmeister lehnte eine solche Lösung ab und plädierte stattdessen für ein Groß-Israel und eine geopolitische Achse Jerusalem-Berlin-Moskau. „Palästinenser sind in Wirklichkeit Jordanier und sollten von Jordanien aufgenommen werden“, so der bekennende Eurosibirier und Pro-Zionist. Eine solche Allianz sieht von Hoffmeister als wirksamen Gegenpol zur liberal-kapitalistischen Welt unter der Führung der USA einerseits und zum Vordringen des Islam und der farbigen Völker andererseits.

Insbesondere an diesem letzten Seminarthema und den vorgetragenen Standpunkten entbrannte eine heftige Debatte, die jedoch stets auf hohem akademischem Niveau und in kameradschaftlicher Atmosphäre ausgetragen wurde. Hier prallen zwei Positionen aufeinander, wie sie gegensätzlicher kaum sein können. Aus dem Auditorium wurde mehrfach darauf hingewiesen, daß die eigene deutsche Identität auf keinen Fall vor dem Hintergrund dieser Auseinandersetzung definiert werden dürfe. Stattdessen müsse Identität selbstbewußt vor allem auf Grundlage der eigenen ethnischen, kulturellen und historischen Wurzeln beschrieben werden. Fremdzuschreibungen und sogenannte „negative Identität“ seien abzulehnen. Zusammenfassend war man sich also einig, daß Deutsche und Europäer wieder mehr Mut zur eigenen Identität aufbringen müssen – und vor allem auch den Mut, diese Identität gegen fremdkulturelle Einflüsse wie die Islamisierung oder Amerikanisierung zu verteidigen. Ziel müsse es sein, dem Diktat einer nebulösen „westlichen Wertegemeinschaft“ ebenso eine Absage zu erteilen wie der zersetzenden Ideologie des Multikulturalismus. Die Schwäche des Eigenen bedingt zu einem nicht geringen Teil die Stärke des Fremden. Nur durch eine Wiederentdeckung und wehrhafte Verteidigung der eige-nen Identität ist das weitere Vordringen fremder Identitäten, die als unvereinbar mit deutschen wie europäisch-abendländischen Traditionen bezeichnet werden müssen, wirksam zu verhindern.

Dresden, 05.06.2012

Bildungswerk für Heimat und nationale Identität e.V.
Postfach 32 01 33
01013 Dresden
www.heimat-bildungswerk.de

PORTRAIT PSYCHOLOGIQUE DES “BABA COOLS”

 

olcovers220-L.zip&file=2205096-L.jpgPORTRAIT PSYCHOLOGIQUE DES “BABA COOLS”

Je confesse avoir commis une négligence, avoir laissé moi­sir pendant 5 ans un excellent livre dans un coin sombre de la petite bibliothèque qui se dresse à mon chevet. Ce livre est l'œuvre de Matthias Horx (né à Düsseldorf en 1955), chroniqueur à Pflasterstrand, Tempo et Die Zeit, auteur de 2 ouvrages de science-fiction et de 2 critiques des engouements contemporains (ceux des alternatifs et ceux des “battants” reagano-thatchériens du début des années 80). Son titre ? Aufstand im Schlaraffenland (Révolte au pays de cocagne). C'est une sorte de biographie politique et culturelle d'une génération d'enfants gâtés, la première gé­nération du siècle qui n'a pas été confrontée à une grande guerre et qui n'avait qu'un souci, fort fébrile : expérimenter du neuf, être contre tout, rêver d'un trip à la marijuana ou d'une passe exaltante, comme dans les manuels de sexualité a­vancée, mais qui n'est évidemment jamais venue. Horx :

« Si nous sommes honnêtes, nous devons confesser que nous étions tout de même des privilégiés. Enfants, nous avons encore vécu dans de petites familles intactes, dans le con­texte d'un progrès ininterrompu et c'est avec cet arrière-plan finalement solide que nous avons expérimenté la révolution tout en grandissant, alors que les utopies, promettant une “autre vie” ; n'avaient pas encore été tentées et n'avaient pas encore déçu ; à l'époque, existait encore bel et bien un “système” que l'on pouvait critiquer radicalement, pour de bonnes raisons. Nous, garçons et filles d'une génération qui, comme aucune autre, a cherché l’ALTERNATIVE, le HORS­-NORMES, n'avons, en fin de compte qu'accélérer un pro­cessus que cette société, que nous faisions mine de haïr, a “normalisé”. Car notre révolte, avec ses rêves à la fois fous et comiques, ses prétentions ridicules, ses appels empha­tiques à l'émancipation totale, n'a finalement contribué qu'à maintenir à flot la modernité dans la société. En empruntant les chemins de détour du fondamentalisme le plus bizarre, elle a fait en sorte que l'héritage de nos pères, c'est-à-dire un pays un peu figé, encore marqué par notre passé pré-­démocratique mais où le miracle économique a été possible, soit devenu le chaos actuel. La démocratie de nos pères é­tait imparfaite : elle était encore en chantier, mais ce chantier n'était pas le plus mauvais du monde ».

Ensuite, Matthias Horx croque avec cruauté et à propos les 11 principaux défauts du fondamentaliste soixante-huitard :

1. La rouspétance idéologique.

Elle a pris des proportions insoupçonnées. Indice quotidien de cette maladie : le courrier des lecteurs des journaux de la “gauche branchée” : « Si X écrit encore des articles dans vo­tre journal, je me désabonne sur le champ ». La menace : je vous retire mon amour. Règne des positionnements binaires : l'homme (nous) et les cochons (les autres, les vieux cons, les beaufs et les inévitables fachos), l'État (policier, bien sûr) et la Résistance (nous), le Bien et le Mal. Sur la persistance de ces agrégats, il est impossible de bâtir un corpus idéolo­gique pragmatique, donc le seul exercice que peuvent en­core pratiquer ces messieurs-dames, conclut Horx, c'est la dénonciation. On pense à messires Monzat, Soudais, O­lender, Grodent, Brewaeys, Duplat et à d'autres reliques ina­movibles du sous-journalisme contemporain.

2. La régression permanente.

Dans les résidus du soixante-huitardisme allemand, le voca­bulaire infantile fait recette : « Mon nounours adoré, Ta petite souris te salue, te fait un bisou, Je t'aime mon gros Lapinos, etc. ». Horx a repéré cette phraséologie dans le courrier des lecteurs du TAZ berlinois, organe par excellence de ce pu­blic infantilisé. Les petits couples, né sur les campus, d'in­tellos branchés sur les idées abstraites et déconnectés du réel charnu ou âpre, rugueux ou enflammé, sont aujourd'hui bien fânés, affectés de vilains embonpoints, aiment les auto­collants pour orner l'arrière de leur Golf orange : les plus pri­sés sont ceux avec un gros matou yankee fatigué : Garfield. Symptomatique. D'un rousseauisme non individualiste, ajou­te Horx, posant comme acquis que nous serions tous des “copains solidaires”, si la société ne nous avait pas pervertis, n'avait pas cassé nos réflexes communautaires. L'axiome de cette démarche, c'est que les conflits sociaux ne surviennent qu'à cause des institutions (État, justice, etc.). Mais le temps a prouvé que même (et surtout) dans les “communes alter­natives”, les “communautés de squatters”, les “groupes de base”, inimitiés, jalousies, incompatibilités d'humeur, luttes pour la conquête sexuelle, étaient le lot quotidien. Les re­cours artificiels à des “communautés”, sectes détachées des flux réels de l'existence, conduit à des chamailleries à l'infini. En dehors de la famille réelle, des liens de sang, il n'y a pas de communauté idéale possible. Les imitateurs droitiers de ce régressisme de 68 (où la psychologie est la même que dans cette gauche infantilisée, mais où seul varient discours et références) tombent dans les mêmes travers, comme le souligne par ailleurs le philosophe allemand Günter Masch­ke, issu des agitateurs du SDS gauchiste pour déboucher aujourd'hui dans le “schmittisme” contre-révolutionnaire : la lecture rapide et impréparée, a-critique, de Nietzsche entraîne souvent, si elle est concomitante à celle des aventures d'Astérix, vers un imaginaire néo-païen qui reconstitue in­consciemment le petit village d'Armorique, protégé des a­gressions du monde extérieur par la potion magique d'un discours jugé “vrai et pur”, baptisé “nos idées” (à prononcer avec trémolos dans la voix). Aux fermes biologiques des gauchistes devenus “verts” correspondent certaines de­meures “communautaires” avec pierre solaire ou menhir, où quinquagénaires bedonnants et adolescents boutonneux dansent en rond, au coucher du soleil, en évoquant les Gau­lois, les Vikings ou la Hitlerjugend. À gauche comme à droi­te, en dépit des “façons de parler” idéologiques, en dépit des poses que l'on prend, on est finalement fils d'une même é­poque, enfants gâtés d'une même civilisation de la consom­mation, où s'estompe le sens du réel et des responsabilités, au profit d'esthétismes inféconds et d'utopies niaises (cf. G.Maschke, « Kraut & Rüben : Vorletzte Lockerungen », in E­tappe, 3, 1989, p.136).

3. Se complaire dans les (auto)applaudissements.

Toutes les réunions sont ponctuées d'applaudissements, comme les messes de jadis étaient ponctuées d'amen. L'ou­vrier qui a basculé dans le chômage et qui s'égare dans ces poulaillers pour lever timidement le doigt et demander au pu­blic de retomber à pieds joints dans le concret est applaudi. Ses contradicteurs du podium qui lui reprochent sa naïveté, de ne pas comprendre les mécanismes subtils de l'aliéna­tion, sont également applaudis. Les rituels sont immuables : désigner l'ennemi, prononcer une blague amère sur Helmut Kohl, critiquer les flics, entrelarder le tout d'appels au concret jamais suivis d'effets.

4. La pensée d'un camp retranché.

Toute question doit être éludée si elle ne conforte pas les certitudes du groupe, de la “gauche” comme “camp my­thique” : toute démarche critique, tout apport de paramètres nouveaux sont exclus. Il est interdit de penser ce qui peut re­lativiser les certitudes. Risque : l'ensemble du corpus doctri­nal perdra toute crédibilité sur le long terme, parce que toute innovation, tout écart, sont soustraits au discours, à la dis­cussion, réduisant par là même le corpus à un jeu de co­quilles vides : celui qui voit dans l'adversaire, ou dans l'esprit critique de son propre camp, un “mauvais” ou un “traître” fini­ra par perdre la bataille. Rigidifiée, pétrifiée, la doctrine ne travaille ni n'absorbe plus de substance et ne peut pas faire face à l'adversaire qui, ignorant les interdits de langage, récupère cette substance, la travaille et l'instrumentalise.

5. Un besoin et une nostalgie d'identification.

Il faut s'identifier à quelque chose, à un camp, à un petit groupe replié sur lui-même, jouissant de l'infaillibilité, fermé à tout compromis. Survient la moindre contrariété, le camp n'offrant plus la perfection tant attendue et espérée, ne cor­respondant plus à 100% à l'idée, le militant, rigoriste, migre vers une nouvelle “totalité”, où il croit pouvoir s'investir à fond, réaliser son fantasme à 100%. Ces militants-fan­tasmeurs, ces fanas du 100%, s'avèrent vite inintéressants : leurs images du monde ne tolèrent plus de contradictions fé­condes.

6. Tout savoir.

Croire qu'on sait tout, qu'on est détenteur d'une infaillible Besserwisserei. Le militant de la commune sait tout : com­ment on règle la politique extérieure du Zimbabwe, la politi­que économique du Cuba de Castro, les négociations améri­cano-soviétiques sur la réduction des missiles nucléaires balistiques, comment on met une pièce de Brecht en scène, on joue le rôle de modérateur dans un talkshow. Ce savoir implicite du sectaire ou du gourou, expert universel, est bien entendu pourvu de toutes les qualités, sauf une : la curiosité. Plus besoin de chercher, on sait déjà tout, on a des recettes pour tout. Affirmer joyeusement ses propres vérités peut être fécond, à la condition, ajoute Horx, que l'on garde une distance critique.

7. La nostalgie.

Les activistes d'hier se sont calmés. Ils sont rassis. Mais ils croient toujours aux phrases qu'ils ont hurlées dans les ma­nifs ou aux oreilles de leurs contradicteurs, musclés ou ironiques. Toutes les sous-cultures, de gauche comme de droite, réagissent à des chiffres, signes et symboles, à des petits dessins connus, des lettrages complices, à des petites faucilles et croix, à des marteaux soviétiques ou de Thor, etc. La réalité, hyper-complexe, que ces malheureux mili­tants sont incapables de saisir, cette réalité qui fait peur, cet­te réalité que l'on doit malgré tout affronter quand on quitte papa et maman, son ours en peluche ou sa petite armée de soldats Airfix qui ne peut prendre aucun palais d'hiver, ne délivrer aucun Stalingrad, ne sauter sur aucun Diên Biên Phu, est réduite à des dénominateurs communs forts sim­ples. À gauche, les termes “solidarité”, “révolution”, “émanci­pation”, etc., sont investis d'une aura positive : il suffit de les évoquer, même furtivement, pour que les circonstances dé­signées sous l'un ou l'autre de ces labels soient d'office considérées comme “positives”. Ainsi, la “révolution iranien­ne” est restée longtemps une “chose finalement positive” pour les tenants de l'idéologie de 68, qui pourtant, selon leur propre logique, devaient refuser toute forme d'autoritarisme religieux. Horx cite l'ambivalence des discours de gauche sur l'Iran (“Chah t'Iran”), sur le port du tchador (symbole d'anti-impérialisme), sur les nationalismes basque et irlan­dais (pourtant bel et bien farouchement identitaires), sur la corruption de la junte révolutionnaire nicaraguéenne, etc. La nostalgie d'une “bonne révolution”, non encore advenue, se retrouve dans les jugements sur les révolutions réelles, qui ont utilisé, pour briser les résistances des régimes en place, des argumentaires non progressistes, archétypaux, religieux (opium du peuple ?), théocratiques, nationalistes, mytholo­giques, etc. Sans de tels agrégats et résidus, aucune foule ne peut être activée, aucun bouleversement violent n'est possible. Le progressisme n'est donc pas bon pour la révo­lution : il l'inhibe. Constat qui aurait dû forcer les soixante­-huitards à davantage de scepticisme.

8. Le statut de victime.

La sempiternelle et aveugle glorification des “petits et des justes" conduit à un culte de l'échec. Le militant, que Horx nomme le Politfreak, a connu tant de révolutions qui, au lieu d'apporter libération et émancipation, ont mis en place des régimes durs, policiers et obscurantistes, qu'il en vient à croi­re que les vaincus seuls restent purs. Sentiment que parta­gent désormais droites post-collaborationnistes et gauches post-modernes. Il vaut dès lors mieux demeurer victime des circonstances, rester un opprimé que de se rendre complice d'un activisme qui trahit l'idée, l'utopie. Ce sentiment d'im­puissance se transpose dans la vie quotidienne : je trouve pas d'appart' ? C'est la faute à la société ; pas de boulot... ? Toujours cette foutue société... J'peux plus parler à France-­Culture ? C'est la société d'exclusion qui m'exclut, moi, le gé­nie tant attendu, l'infaillible d'entre les infaillibles...

9. L'envie sociale.

Certains soixante-huitards ont réussi : dans la publicité, dans le dessin, dans la création culturelle. Cette réussite a géné­ralement exigé beaucoup de travail, d'abnégation : mais les vieilles règles du labeur acharné paient toujours. Malheur à ces battants ! Leurs camarades-victimes leur en veulent à mort, leur reprochent leur petite Golf, leur appartement, leur vacances. Mais la pauvreté de ces jaloux n'est pas pauvreté réelle, explique Horx, c'est une pauvreté “idéologisée”, arti­ficielle : le jaloux qui feint de haïr l'argent est en réalité obnubilé par l'argent. Il en veut, et il veut du luxe, mais sans efforts, pour récompenser son génie, même si celui-ci n'est producteur de rien. La conjugaison de ces désirs et de cette paresse le conduit dans l'ornière de l'incompatibilité sociale. Le marginal de ce type, plus que le capitaliste, fait de l'ar­gent la mesure de toutes choses.

10. Le mélange des genres.

Le soixante-huitard G., pas plus doué qu'un autre, parvient à gérer ses salles de cinéma. Il distingue la sphère privée de la sphère professionnelle. Sa copine K. ne parvient pas à fai­re tourner sa petite boutique alternative : mais elle engage des copains, se fournit chez d'autres camarades, paie des salaires que ne peut rapporter l'entreprise, etc. Elle mélange politique et privé, entreprise et copinage, idéologie et réalité. Ces pratiques conduisent à des bricolages inimaginables, à de la corruption, à une dictature des paramètres psycho-af­fectifs. Une quantité inutile de grains de sable s'infiltre dans les rouages de la machine, des intérêts qui ne sont pas ra­tionnellement définissables, et que personne d'extérieur n'est à même de comprendre, bloquent le bon fonctionne­ment de l'entreprise ou de l'appareil.

11. L'exagération obligatoire.

Les exagérations de la scène 68arde sont bien connues : en France, une Claire Brétecher et un Lauzier les ont croquées avec une causticité aussi vraie que pertinente. Quand la po­lice ouest-allemande recherchait la bande à Baader, c'était le fascisme qui revenait, la peste brune qui se réinstallait ; quand le gouvernement organise un recensement, il met un terme à la démocratie ; etc. Ces métaphores didactiques avaient, aux yeux de ceux qui les ont employées pour la pre­mière fois, une valeur “éducative”. Faire réfléchir, montrer les déviances possibles, nuancer, contraindre à plus de modéra­tion, etc., au départ d'une description volontairement carica­turale, sont des pratiques rhétoriques très anciennes : le pro­blème, c'est que la génération 68 a pris les figures de style, les métaphores, pour des réalités bien tangibles. Et les a transposées dans la vie quotidienne privée, affective, poli­tique. On a commencé à parler d'“exploitation émotionnelle” dans le ménage, de “fonctionnalisation” dans le travail mili­tant au sein même du projet alternatif, etc. Ce soupçon per­manent, qui voit en tout une simple façade masquant une exploitation ou une tromperie, conduit à tout examiner, tout retourner, tout décortiquer, pour trouver, en bout de course, quelque chose de fondamentalement pourri, mauvais, per­vers. La conséquence de cette méfiance quasi pathologique, paranoïaque, c'est l'incapacité à nouer des relations nor­males avec des hommes et des femmes d'un autre parti, d'un autre bord, avec d'autres catégories professionnelles, plus axées sur la technique, plus focalisées sur des critères pragmatiques, à accepter les goûts d'autrui, pire, dans les cas extrêmes, à n'être plus capable de nouer des relations humaines normales. Fatalité : l'exagérateur a toujours raison: il est vrai que l'amour, le couple, recèlent toujours, quelque part, une forme ou une autre de dépendance, que la vie de groupe implique toujours une dose d'exploitation réciproque. Mais le soupçon incessant, la volonté constante de dénon­cer l'exploitation larvée, le défaut caché, l'immoralité oc­cultée, conduit au néant social, au solipsisme. Le jusqu'au­boutisme du processus de dénonciation conduit à des pro­blématisations ad infinitum. La vie ne peut se déployer que si l'on refuse ces problématisations inutiles. Si on est capa­ble de “laisser tomber”... Horx : « Cela, justement, nous l'a­vons très mal appris ».

◘ Matthias Horx, Aufstand im Schlaraffenland. Selbsterkenn­tnisse einer rebellischen Generation, Carl Hanser Verlag, München, 1989, 216 p.

► Robert Steuckers, Nouvelles de Synergies Européennes n°6, 1994.