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dimanche, 30 juillet 2017

Une praxis révolutionnaire et conservatrice est-elle encore possible...?

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Une praxis révolutionnaire et conservatrice est-elle encore possible...?

par Jure VUJIC

Ex: http://www.polemia.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jure Vujic, cueilli sur Polémia et dans lequel il s'interroge sur les conditions de l'efficacité d'une action conservatrice-révolutionnaire visant à abattre le système dominant. Il rappelle notamment la nécessité de penser politiquement le « système des objets » qui enserre nos vies et conditionne nos façons de penser...

Une praxis révolutionnaire et conservatrice est-elle encore possible ?...

Trop souvent on oublie que la reconduction au pouvoir du Système dominant et de la classe gouvernementale tient plus à l’internalisation et la reproduction des modes de pensée dominants au niveau social, culturel, sur le plan individuel comme sur le plan collectif.

On se souvient que la praxis, notion philosophique théorisée par Aristote dans l’Ethique à Nicomaque et qui initialement renvoyait à l’idée d’une pratique ou une action qui, transformant le sujet, a été plus tard reprise par les marxistes, par Antonio Gramsci et les situationnistes pour lesquels la philosophie de la praxis désignait la pratique qui se reconnaît elle-même par la théorie qui découle de son action, mais qui, de par sa fonction révolutionnaire, devait transformer les esprits.

Force est de constater que depuis Mai 68, le discours libertaro-marxiste a fait bon ménage avec le capitalisme libéral qui se traduit aujourd’hui par une praxis sociétale parfois schizophrène d’hyper-individualisme festif et de domination capitaliste marchande que l’on accepte comme une fatalité irréversible. Promouvoir une politique de gauche et des valeurs de droite, employer un discours à la fois révolutionnaire et conservateur impliquerait au préalable de reconnaître, en dépit des avancées les plus fines sur le plan social et politique, l’absence d’une praxis adéquate, susceptible de transformer les rapports sociaux, les façons de sentir, de penser. En effet, face à la praxis bien rodée du marché déstructurant du social, il faudra jeter les bases d’une praxis de restructuration des valeurs. D’autre part, on oublie souvent que la technique, les gadgets omniprésents dans notre société hightech constituent de puissants vecteurs d’individuation et de socialisation et trop souvent d’aliénation plus que les principes de l’éducation familiale et scolaire. Il s’agit ici de ce que Jean Francois Dufour appelle les percipiens (le principe de sentir), l’idée de forces mécaniques pesant sur notre pensée et notre entendement et qui préexistent et façonnent notre comportement, notre agir, notre praxis. Jean Baudrillard parle de « système des objets » pour rendre compte de cette mutation dans nos sociétés postmodernes du sens et du rȏle des objets de l’utilité vers la matérialité autonome (qui annule le symbolique), indéfiniment modulables et constituant un ensemble systémique cohérent de signes.

Notre rapport au monde se réduit le plus souvent au rapport aux objets quotidiens avec lesquels nous nouons une complicité profonde entre les investissements psychologiques, souvent induits et extorqués, et les impératifs sociaux de prestige, entre les mécanismes projectifs et le jeu complexe des modèles et des séries. Pier Paolo Pasolini parlait du vrai visage du fascisme qu’il voyait dans la société de consommation, mais non plus celle d’une mécanique d’exploitation extérieure à nous-mêmes, mais d’un système de pensée et de comportement internalisé par nos sens et notre mental.

Introduire une nouvelle praxis réellement révolutionnaire et non purement expérimentale sur le plan social et culturel suppose alors de dégager un nouveau sens du social, de produire de nouvelles formes de vivre-ensemble qui remettraient en cause de façon profonde la praxis dominante de la « valeur marché », le « fonctionnement » dont parle Gilbert Simondon, qui réside, non plus dans l’usage, mais « dans sa dimension anthropologique », dans le marché en tant que valeur et mode de reproduction des rapports sociaux.

Même si les résultats des dernières élections parlementaires et présidentielles dans de nombreux pays européens confirment la poussée de mouvements anti-Système populistes de gauche comme de droite, on est loin d’une remise en cause générale et massive du Système libéral marchand dominant, susceptible de menacer l’ordre établi. Le conditionnement médiatique, la manipulation mentale et politique des masses semblent encore marcher à merveille en tant que mécanique à discréditer et à démoniser les alternatives politiques potentielles. La victoire de Macron en France, qui l’opposait au second tour de la présidentielle à Marine Le Pen, en est une parfaite illustration. L’abrutissement politico-médiatique et la production de la peur sociale principalement dans les classes moyennes déclassées permet encore de reproduire les schémas de domination et de gouvernance oligarchique. On se rappellera à ce titre du Prince de Machiavel qui renvoie à l’emploi de la ruse, de la fraude et de la corruption, les armes de la ruse du «renard », afin d’empêcher la violence de masse et les soulèvements révolutionnaires, un softpower qui constitue le moyen de domination principal de la classe gouvernante.

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Pourtant ce constat d’échec nous permet de nous interroger sur l’avenir du discours anti-Système qui articule à raison le fossé grandissant qui se creuse entre l’oligarchie et le peuple, et plus précisément sur la question de l’existence et l’efficacité d’une praxis réellement révolutionnaire et son adéquation avec ce que l’on peut appeler les valeurs, le discours, le narratif conservateur. Car si une infime minorité se reconnaît dans le discours et les valeurs anti-Système, lesquelles circulent par les réseaux d’informations alternatifs, on est encore loin de l’assentiment de larges masses de citoyens qui baignent dans le breuvage quotidien des médias officiels et se contentent très bien de ce déni de vérité. « L’esprit » d’une époque dépend de l’ensemble de ses faits sociaux, y compris le développement technique. Dans ce sens, les objets techniques qui s’autonomisent de plus en plus portent avec eux un impact considérable sur la manière dont nous nous représentons le monde, même des notions très abstraites comme le temps ou l’espace. Bien sûr, le rȏle des idées et le combat des idées tiennent encore une place importante dans la transformation des esprits, mais le changement de paradigme dans la praxis sociale comme cela été le cas pour le rȏle de la technique dans les révolutions scientifiques étudiées par T. Kuhn (dans La Structure des révolutions scientifiques) sera déterminant.

Le mérite de Kuhn a été celui de développer la thèse selon laquelle une science progresse de manière fondamentalement discontinue, c’est-à-dire non par accumulation mais par ruptures. Ces ruptures, appelées révolutions scientifiques, sont selon Kuhn analogues à un renversement des représentations (ce que les psychologues de la perception appellent un gestalt switch). Appliqué à la sphère sociale et politique, ce renversement des valeurs, qui correspondrait à une rupture épistémologique de paradigmes, aboutirait donc à l’issue de cette crise de légitimation à l’avènement d’un nouveau paradigme de système de valeurs. Pourtant, nul ne sait à quel moment, dans quelle situation de crise survient ce facteur d’anomalie perturbateur qui préside à la naissance d’un nouveau paradigme révolutionnaire, processus cyclique de gestation qui peut très bien perpétuer une longue agonie avant sa pleine reconnaissance et son adoption sociale.

Alors que les grands systèmes d’idées ne mobilisent plus, il faudra s’interroger sur quelles bases praxistes et idéologiques reconstruire. Alors que l’on dit volontiers que la révolution est une nostalgie de la gauche, force est de constater que la contre-révolution, voire les nombreux mythes de la « renaissance » de la « restauration », de l’ordre, constituent aussi une certaine forme de mélancolie de la droite, dont il est difficile de faire le deuil. A ces mythes sotériologiques et holistes se sont substitués, de façon indolore, des mythes technicistes consuméristes : le mythe de l’ouverture, le mythe de la communication, le présentisme, comme celui d’une mythologie du portable beaucoup plus attrayant pour les jeunes générations que celui des grandes luttes politiques et sociales ou du mythe Sorelien de la grève générale.

Cette praxis du marché est celle de l’ostensible, du conditionnement opérant que génèrent les concepteurs de produits par la dissémination de besoins artificiels vérifiables dans le domaine numérique de la communication. Un conditionnement   basé sur une stratégie de dépendance qu’on dissimule derrière le leurre d’une utilisation agréable et supposée enrichissante, pouvant préparer le terrain de l’addiction. Le facteur du libre choix et de la personnalité diminue considérablement, alors que l’emprise manipulatrice et l’autorégulation des comportements sociaux neutralisent la capacité réactive de résistance au stress social à mesure que s’amoindrissent les facultés de concentration et de l’intelligence émotionnelle. Il s’agit bien d’une praxis de la narcomanie sociétale   qui fonctionne sur un mode de dépendance-approvisionnement marché/dealeur et junkies/consommateur, une oniomanie organisée et généralisée, qui se traduit par de nombreuses pathologies sociales. Cette consommation compulsive est surtout visible sur le marché du smartphone par une hausse constante de la dépendance ou l’addiction au smartphone, une cyberaddiction (dépendance à Internet), pathologie s’exprimant par un curieux mélange d’anxiété phobique, d’euphorie hystérique et de dépression.

A l’administration des choses il faudra pourtant, tout comme le soutient Bruno Latour, re-politiser le « système des objets » et substituer le gouvernement des hommes, dire que tous les objets, la technique, ne sont pas neutres et même nocifs. En effet, alors que l’on a dépolitisé les questions de nature, il conviendra de re-politiser la question de l’impact sociétal des objets Il faudra se réapproprier l’utilité et la finalité des choses et dénoncer les stratégies de l’ostensible du marché. L’homme occidental n’est plus « mobilisable » au sens de l’ « Homme-masse », il est un agent-réseau autoconstitué connectable à l’infini, volontairement soumis à une discipline de dé-virilisation, du féminisable et de l’infantilisation à outrance. En un mot, c’est un objecteur de dé-conscience né, récalcitrant à toute forme d’engagement, de conscientisation, à la fois un nomade-déserteur. Lorsque Salvador Dali parlait de la télévision comme « instrument de crétinisation universelle », il annonçait déjà l’ouverture vers une humanité « homononcule » en voie de trollisation.

Jure Georges Vujic (Polémia, 7 juillet 2017)
7/07/2017

Notes

–     Jean Baudrillard, Le Système des objets, Gallimard, 1968 [1978].
     Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, Aubier, Paris 1958 ; dernière réédition corrigée et augmentée, Flammarion, Paris 2012.
–     Thomas Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques, Coll. « Champs/791 », Flammarion, Paris 2008.
–     Bruno Latour, Enquête sur les modes d’existence : Une anthropologie des modernes, La Découverte, Paris 2012.

dimanche, 09 juillet 2017

Karl Marx et notre Etat profond français de souche

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Karl Marx et notre Etat profond français de souche

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

On se moque de leur Etat profond…

Voyons l’Etat profond français sur lequel Marx écrit en 1851 :

« On se rend compte que, dans un pays comme la France, où le pouvoir exécutif dispose d’une armée de fonctionnaires de plus d’un demi-million de personnes et tient, par conséquent, constamment sous sa dépendance la plus absolue une quantité énorme d’intérêts et d’existences, où l’État enserre contrôle, réglemente, surveille et tient en tutelle la société civile, depuis ses manifestations d’existence les plus vastes jusqu’à ses mouvements les plus infimes, de ses modes d’existence les plus généraux jusqu’à la vie privée des individus, où ce corps parasite, grâce à la centralisation la plus extraordinaire, acquiert une omniprésence, une omniscience une plus rapide capacité de mouvement et un ressort, qui n’ont d’analogues que l’état de dépendance absolue, la difformité incohérente du corps social, on comprend donc que, dans un tel pays, l’Assemblée nationale, en perdant le droit de disposer des postes ministériels, perdait également toute influence réelle, si elle ne simplifiait pas en même temps l’administration de l’État, ne réduisait pas le plus possible l’armée des fonctionnaires et ne permettait pas, enfin, à la société civile et à l’opinion publique, de créer leurs propres organes, indépendants du pouvoir. Mais l’intérêt matériel de la bourgeoisie française est précisément lié de façon très intime au maintien de cette machine gouvernementale vaste et compliquée. C’est là qu’elle case sa population superflue et complète sous forme d’appointements ce qu’elle ne peut encaisser sous forme de profits, d’intérêts, de rentes et d’honoraires…

La bohême à la française :

KM-18bru.jpgA côté de « roués » ruinés, aux moyens d’existence douteux, et d’origine également douteuse, d’aventuriers et de déchets corrompus de la bourgeoisie, des forçats sortis du bagne, des galériens en rupture de ban, des filous, des charlatans, des lazzaroni, des pickpockets, des escamoteurs, des joueurs, des souteneurs, des tenanciers de maisons publiques, des porte-faix, des écrivassiers, des joueurs d’orgues, des chiffonniers, des rémouleurs, des rétameurs, des mendiants, bref, toute cette masse confuse, décomposée, flottante, que les Français appellent la « bohème ». C’est avec ces éléments qui lui étaient proches que Bonaparte constitua le corps de la société du 10 Décembre.

Ce pouvoir exécutif, avec son immense organisation bureaucratique et militaire, avec son mécanisme étatique complexe et artificiel, son armée de fonctionnaires d’un demi-million d’hommes et son autre armée de cinq cent mille soldats, effroyable corps parasite, qui recouvre comme d’une membrane le corps de la société française et en bouche tous les pores, se constitua à l’époque de la monarchie absolue, au déclin de la féodalité, qu’il aida à renverser. »

L’extrait préféré de Guy Debord :

« Chaque intérêt commun fut immédiatement détaché de la société, opposé à elle à titre d’intérêt supérieur, général, enlevé à l’initiative des membres de la société, transformé en objet de l’activité gouvernementale, depuis le pont, la maison d’école et la propriété communale du plus petit hameau jusqu’aux chemins de fer, aux biens nationaux et aux universités. La république parlementaire, enfin, se vit contrainte, dans sa lutte contre la révolution, de renforcer par ses mesures de répression les moyens d’action et la centralisation du pouvoir gouvernemental. Toutes les révolutions politiques n’ont fait que perfectionner cette machine, au lieu de la briser. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considérèrent la conquête de cet immense édifice d’État comme la principale proie du vainqueur. »

Fiscalité et fonctionnarisme (57% de prélèvement en 2017) :

« La machine d’État s’est si bien renforcée en face de la société bourgeoise qu’il lui suffit d’avoir à sa tête le chef de la société du 10 Décembre, chevalier de fortune venu de l’étranger, élevé sur le pavois par une soldatesque ivre, achetée avec de l’eau-de-vie et du saucisson, et à laquelle il lui faut constamment en jeter à nouveau. C’est ce qui explique le morne désespoir, l’effroyable sentiment de découragement et d’humiliation qui oppresse la poitrine de la France et entrave sa respiration. Elle se sent comme déshonorée… »

Plus loin :

« L’impôt est la source de vie de la bureaucratie, de l’armée, de l’Église et de la cour, bref de tout l’appareil du pouvoir exécutif. Gouvernement fort et lourds impôts sont deux termes synonymes. La propriété parcellaire, par sa nature même, sert de base à une bureaucratie toute-puissante et innombrable. Elle sur toute la surface du pays l’égalité de niveau des rapports et des personnes et, par conséquent, la possibilité pour un pouvoir central d’exercer la même action sur tous les points de cette même masse. Elle anéantit les couches aristocratiques intermédiaires, placées entre la masse du peuple et ce pouvoir central. Elle provoque, par conséquent, de toutes parts, l’intervention directe de ce pouvoir, et l’ingérence de ses organes directs. Elle crée enfin une surpopulation sans travail qui, ne trouvant pace ni à la campagne ni dans les villes, recherche, par conséquent, les postes de fonctionnaires comme une sorte d’aumône respectable, et en provoque la création. »

Un idéal national :

« Une énorme bureaucratie chamarrée de galons et bien nourrie, voilà l’idée napoléonienne qui sourit le plus au second Bonaparte. Comment ne lui plairait-elle pas, à lui qui se voit contraint de créer, à côté des véritables classes de la société, une caste artificielle, pour laquelle le maintien de son régime devient une question de couteau et de fourchette ? Aussi, l’une de ses dernières opérations fut-elle le relèvement des appointements des fonctionnaires à leur ancien taux et la création de nouvelles sinécures ».

L’armée en 1870 :

« L’armée elle-même n’est plus la fleur de la jeunesse paysanne, c’est la fleur de marais du sous-prolétariat rural. Elle se compose en grande partie de remplaçants, de succédanés, de même que le second Bonaparte n’est que le remplaçant, le succédané de Napoléon. Ses exploits consistent maintenant en chasses à courre et en battues contre les paysans, en un service de gendarmerie, et lorsque les contradictions internes de son système pousseront le chef de la société du 10 Décembre hors des frontières françaises, elle récoltera, après quelques actes de banditisme, non des lauriers, mais des coups. »

Bonne chance à ceux qui prétendraient mettre cette chaumière en ordre.

Sources

Bonnal - Chroniques sur la fin de l’histoire ; pourquoi les Français sont morts

Marx - Le dix-huit Brumaire

samedi, 08 juillet 2017

Rutherford Instituut: Toekomst Westerse burgers is totalitaire controle en onderdrukking

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Rutherford Instituut: Toekomst Westerse burgers is totalitaire controle en onderdrukking

Ex: http://xandernieuws.punt.nl

‘Het onbenullige Westerse publiek bestaat voornamelijk uit niet-lezers en televisie- en internet zombies’

‘Als u wilt weten hoe de toekomst eruit ziet: een laars die op een menselijk gezicht stampt – voor altijd’


Social media, en vooral Facebook, zijn een machtig wapen in de hand van overheden, multinationals en lobbygroepen, die de mensheid in één politiek-correcte richting willen dwingen, en alle afwijkende meningen stapsgewijs willen criminaliseren.

John W. Whitehead, oprichter van The Rutherford Institute en auteur van ‘Battlefield America: The War on the American People’, schrijft dat een groot aantal bekende science fiction films uit het verleden over een totalitaire staat waarin de burgers in ruil voor ‘veiligheid’ al hun vrijheden zijn kwijtgeraakt, in het Westen inmiddels waarheid zijn geworden, of dat in de nabije toekomst zullen worden. ‘De overheid en grote concerns volgen alles wat we doen, net zoals Big Brother in Orwells ‘1984’. We veranderen in een samenleving van toeschouwers wier vrijheden worden afgepakt, maar daar blij om zijn, omdat de mensen door propaganda en hersenspoeling (door de media) geen enkele neiging meer hebben om in opstand te komen.’ Dat kan maar tot één soort toekomst leiden: totalitaire controle en onderdrukking.

Het gros van de Amerikanen en Europeanen ‘weten hun plek en hun plichten, en begrijpen dat ze geen echte rechten hebben, maar dat ze zullen worden beschermd zolang ze zich conformeren en zo min over zichzelf denken, dat ze hun aangewezen lot accepteren, en niet in opstand komen of vluchten.’ Zo’n samenleving wordt omschreven in ‘The Handmaid’s Tale’.

Minority Report voor groot deel realiteit geworden

15 jaar geleden was Steven Spielbergs Minority Report –met megaster Tom Cruise- een wereldwijde sf-kaskraker. Die film, gebaseerd op Philip K. Dicks duistere, bijna profetische visie van een toekomstige politiestaat, speelde zich in 2054 af, maar dat had volgens Whitehead net zo goed 2017 kunnen zijn. ‘We zitten nu al gevangen in een wereld met een alziende, alwetende en almachtige overheid. Als je het waagt buiten de lijnen te treden zullen in het zwart geklede SWAT teams en pre-crime eenheden een paar hoofden platstampen om de bevolking onder controle te brengen.’

Toezicht- en bewakingscamera’s die overal worden opgehangen, en deels worden uitgerust met gedrag-voorspellende software (vooral op luchthavens), enorme datacenters die miljarden telefoongesprekken en emails van nietsvermoedende burgers opslaan, (in ontwikkeling zijnde) zelfrijdende auto’s, spraakgestuurde apparaten, gezichtsherkenningsystemen, drones, cyberaanvallen (niet in het minst door de overheid zelf), en politie eenheden die speciaal gericht zijn op het stoppen van criminelen (en terroristen) vóordat ze hun slag slaan – al deze aspecten uit ‘Minority Report’ zijn realiteit geworden.

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Onbenullige Westerse publiek bestaat voornamelijk uit zombies

Al deze zaken konden zonder slag of stoot worden ingevoerd, omdat ‘het onbenullige Amerikaanse (en Europese) publiek voornamelijk bestaat uit niet-lezers en televisie- en internet zombies. Toch zijn we jarenlang in boeken en films gewaarschuwd voor zo’n onheilspellende toekomst. De volgende films geven wellicht het best weer waar we ons als samenleving nu mee geconfronteerd zien: ‘

Fahrenheit 451 (1966): In een futuristische samenleving zijn boeken verboden. De maatschappij is zo obsessief politiek-correct geworden, dat vrijwel iedereen zijn gewone spreken en praten vooraf (zelf) censureert. (Kortom: de grote droom van modern ‘links’).

THX 1138 (1970): Een ontmenselijkte samenleving wordt totaal gecontroleerd door een politiestaat. De burgers moeten gedwongen pillen slikken om hen passief te houden. Hun namen zijn vervangen door cijfer/letter combinaties zoals THX1138. Iedereen die het waagt de regels te trotseren wordt onmiddellijk door de politie met elektroshock wapens (inmiddels ook in Nederland realiteit) tot gehoorzaamheid gedwongen.

Soylent Green (1973): In het overbevolkte New York zijn de mensen afhankelijk van synthetisch voedsel geproduceerd door de Soylent Corporation. De chaotische wereld wordt beheerst door gewetenloze multinationals wier enige doel het maken van zoveel mogelijk winst is.

Blade Runner (1982): In het 21e eeuw is een mensenleven weinig meer waard. Iedereen kan naar believen worden geëlimineerd door de politie (of ‘blade runners’). Androïden (robots) lijken in zowel uiterlijk als gedrag als twee druppels water op echte mensen, en hebben hen in veel beroepen vervangen.

Nineteen Eighty-Four (1984): De beste verfilming van George Orwells beroemde sf-roman. In een door technologie gedomineerde wereld zijn de mensen al hun vrijheden kwijtgeraakt, en worden ze 24/7 totaal gecontroleerd en gemanipuleerd door het complex van overheid-media en multinationals. Beroemd geworden slogans zoals ‘Vrijheid is Slavernij’ en ‘Onwetendheid is Kracht’ gelden anno 2017 voor steeds meer mensen die onvoorwaardelijk blijven geloven dat de overheid altijd het goede met hen voorheeft, en de media hen de waarheid vertellen.

They Live (1988): Mensen zijn gevangenen geworden van hun eigen apparaten, en worden zo in beslag genomen door entertainment en de media, dat ze niet in staat zijn om effectief in opstand te komen – of enkel elkaar aanvallen.

The Matrix (1999): De mensheid wordt door technologie, die de vorm heeft aangenomen van hyperintelligente wezens, in een constante droomstaat, de ‘Matrix’ gehouden. Hacker Thomas Anderson, wier alias ‘Neo’ is, ontdekt dat de complete realiteit om hem heen niet echt is, maar een illusie om alle mensen volgzaam en onder controle te houden.

Minority Report (2002): Zoals eerder in dit artikel omschreven laat deze film een wereld zien waarin technologie autonoom is geworden (zoals zelfrijdende auto’s), en alle mensen bij voorbaat verdachten zijn in een wereld die zo strak wordt bestuurd en gecontroleerd door computers en machines, dat alle misdaad is uitgebannen.

V for Vendetta (2006): Een corrupte en totalitaire overheid houdt door middel van een keihard optredende geheime politie de controle over de samenleving. Iedereen die hier aan probeert te ontsnappen of zelfs maar een afwijkende mening heeft, is automatisch een ‘terrorist’.

Land of the Blind (2006): Gebaseerd op een aantal historische gebeurtenissen, waarin tirannen tijdens revoluties omver werden geworpen, en werden vervangen door nieuwe leiders die net zo kwaadaardig bleken te zijn.

Bevolking wordt wakker, maar te laat

De rode draad in al deze films is het (te) langzaam groeiende besef bij een deel van de Westerse bevolking dat de overheid niet per se het goede met hen voorheeft, en niet meer luistert naar hun wensen en zorgen. In Europa en Nederland geldt dat met name de massa immigratie en islamisering van onze landen. Denk ook aan genegeerde referendums zoals dat over de Europese Grondwet, en vorig jaar over Oekraïne.

De sluipend sterker wordende politiestaat, waarin nog maar één politiek-correcte mening wordt toegestaan, is wellicht het duidelijkste zichtbaar in Duitsland en Zweden, waar overheidsmedewerkers die zich kritisch uitlaten over het massa immigratie beleid en over de islam worden berispt en/of ontslagen, en social media inmiddels miljoenenboetes kunnen krijgen als ze weigeren vergelijkbare kritische berichten van bezorgde burgers te verwijderen.

Maar ook in ons eigen land gaat het hard die kant op. Voorbeeld: het bijna collectief in de ban doen van de tweede politieke partij, waarmee de mening en –gezien de toenemende criminaliteit en terreuraanslagen meer dan terechte- zorgen van anderhalf miljoen kiezers als niet-politiek-correct worden genegeerd.

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Blijven slapen... totdat het ook met u en uw geliefden gebeurt

‘Zelfs de beste intenties van mensen bij de overheid moeten onvermijdelijk wijken voor het streven om ten koste van alles de macht en controle behouden,’ vervolgt Whitehead. ‘Uiteindelijk zullen de mensen wakker moeten worden voor de politiestaat. Vroeg of laat zullen de zaken die nu alleen andere mensen overkomen, ook ons en onze geliefden overkomen.’

‘Zodra die pijnlijke realiteit begint door te dringen, zal dat gebeuren met de kracht van een SWAT team dat door uw voordeur heen breekt, een taser op uw buik zet, en een pistool tegen uw hoofd zet. En dan kunt u niet wegzappen, niet naar een andere realiteit, en u nergens achter verschuilen.’

‘Zoals George Orwell al waarschuwde: ‘Als u wilt weten hoe de toekomst eruit ziet: een laars die op een menselijk gezicht stampt – voor altijd.’

Xander

(1) The Rutherford Institute via Zero Hedge

 

vendredi, 07 juillet 2017

Was treibt die deutsche Politik ins Feindbild Russland?

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Was treibt die deutsche Politik ins Feindbild Russland?

von Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Der deutsche Bundespräsident Frank-Walter Steinmeier hat sich in einem Interview mit der «Frankfurter Allgemeinen Zeitung» (16. Juni 2017) zum deutsch-russischen Verhältnis ge­äussert. Alle, die sich vom Bundespräsidenten ein Signal der Entspannung in den bilateralen Beziehungen erhofft hatten, wurden enttäuscht. Auch der Bundespräsident hat ins gleiche Horn geblasen wie der überwiegende Teil der deutschen Politik und Medien. Steinmeier rückte Russland mit Unterstellungen in ein schiefes Licht und sprach von einer zu erwartenden weiteren Abkühlung in den Beziehungen beider Länder. Wörtlich sagte er: «Käme es zu einer Einfluss­nahme Moskaus auf die Bundestagswahl, dann wird sich der Vorrat an Gemeinsamkeiten notwendigerweise weiter verringern. Das wäre für beide Seiten schlecht.» Und: «Wir haben nun anderthalb Jahrzehnte wachsender Entfremdung zwischen Europa und Russland hinter uns.» Heute suche Russland seine Identität eher in Abgrenzung zu Europa und zum Westen als in Gemeinsamkeiten. Und dann spricht er noch von der «Annexion» der Krim und von den militärischen Aktivitäten Russ­lands in der Ost-Ukraine, die alles zugespitzt hätten.

Viele Fragen bleiben unbeantwortet

Diese Äusserungen des deutschen Bundespräsidenten zeugen erneut von einer Denkungsart, die partout nicht zur Kenntnis nehmen will, dass die Tatsachen ein anderes Licht auf die Vorgänge werfen. Es ist wohl kein Zufall, dass Frank-Walter Steinmeier nichts Substantielles sagt, keine Fakten nennt und statt dessen auf Stimmungsmache setzt. Zu fragen ist zum Beispiel:

  • Wie soll «Moskau» Einfluss auf die Bundestagswahlen nehmen? Dass die russische Regierung eine eigene Meinung zu den verschiedenen Parteien und deren Kandidaten hat, ist ihr nicht vorzuwerfen. Dass sie insbesondere die politischen Kräfte in Deutschland, die den Konflikt mit Russland schüren, kritisch betrachtet, ebenso nicht. Dass deutschsprachige russische Medien wie Sputnik und rt deutsch ihr Recht auf Meinungsäusserungsfreiheit nutzen, ist selbstverständlich. Dass Wähler von «Moskau» aus «manipuliert» werden, entspringt wohl eher dem Menschenbild der Kräfte in Deutschland (und anderswo), die ihrerseits alles versuchen, um die deutschen Wähler zu beeinflussen. Die Idee, russische Hacker könnten in die geheimsten Daten der Parteien und Kandidaten eindringen und durch deren Veröffentlichung die Wahlen beeinflussen, ist bemerkenswert. Gibt es vielleicht wichtige politische Informationen über Parteien und Kandidaten, die nicht ans Tageslicht kommen sollen? Das macht einen als Wähler doch eher neugierig …

Soll Russlands Regierung noch danke sagen zum Feindbild Russland?

  • Mit Blick auf die tatsächlich wachsende Entfremdung: Wäre es nicht vernünftig, auch einmal auf den eigenen Anteil an dieser Entfremdung zu schauen? Seit Beginn des Jahrhunderts haben der jeweilige russische Präsident und die russische Regierung immer wieder Signale an die anderen Staaten Europas und auch ganz speziell an Deutschland gesendet, die in Richtung mehr Beziehung und mehr Kooperation gingen. Die Reaktionen darauf waren zwiespältig. Einerseits hat der Rest Europas, insbesondere Deutschland, versucht, gute Geschäfte mit Russland zu machen. Auch sind Foren des Gedankenaustausches wie der «Petersburger Dialog» oder das «Deutsch-Russische Forum» entstanden. Zugleich aber hat sich die Nato in Richtung russischer Grenze vorgeschoben, die EU hat die Nachbarn Russlands enger an sich binden wollen und – die Ukraine ist nur ein Beispiel dafür – dabei zugleich versucht, die besonderen Beziehungen der westlichen Nachbarn zu Russland auszuhöhlen. Und was die Foren betrifft: Aus westlicher Sicht gab es keinen gleichwertigen Austausch auf Augenhöhe; statt dessen sollte Russland «verwestlicht» werden. Was das bedeutet, hatten die Menschen in Russland während der Jelzin-Ära erlebt und erlitten. Ist es da so verwunderlich, dass die russische Politik immer mehr einen eigenständigen Weg sucht und nicht noch danke sagt zum Feindbild Russland?

Was passierte tatsächlich auf der Krim und in der Ukraine?

  • Warum werden beim Blick auf die Krim und die Ukraine die Tatsachen ausgeblendet? An der Zuspitzung seit dem Herbst 2013 hatten die EU-Staaten und auch hier insbesondere Deutschland einen massgeb­lichen Anteil. Als deutscher Aussenminister war Frank-Walter Steinmeier zwar im Februar 2014 aktiv an einem Versuch beteiligt, einen verfassungsmässigen Übergang der Regierungsgewalt in der Ukraine zu bewerkstelligen, aber die getroffene Vereinbarung war einen Tag später nur noch Makulatur, und es kam zu einem verfassungswidrigen Sturz der Regierung. Dagegen hat der deutsche Aussenminister, der ja Mitunterzeichner der Vereinbarung war, nichts unternommen, obwohl ihn der russische Aussenminister eindringlich dazu aufgefordert hatte. Im Gefolge des ukrainischen Staatsstreiches und der offenen Feindseligkeit der neuen Regierung nicht nur gegen Russland, sondern auch gegen die mit Russland sympathisierenden Bevölkerungsteile in der Ukraine hatten diese den Wunsch nach mehr Eigenständigkeit von Kiew – und auf der Krim mit grosser Mehrheit nach einer Mitgliedschaft in der Russischen Föderation. Die grosse Mehrzahl der Krim-Bewohner hatte und hat nicht den Eindruck, von Russland annektiert worden zu sein … und die völkerrechtliche Beurteilung der Vorgänge im Frühjahr 2014 fällt unterschiedlich aus.

Recht hat der deutsche Bundespräsident mit der Feststellung, dass eine weitere Verschlechterung der deutsch-russischen Beziehungen für «beide Seiten schlecht» wäre. Um so mehr stellt sich die Frage, warum die deutsche Politik und warum so viele deutsche Medien alles tun, damit sich diese Beziehungen weiter verschlechtern. Den Wünschen und Interessen der meisten Deutschen entspricht dies nicht. Aber was treibt die deutsche Politik ins Feindbild Russland?

Was «stört» wirklich an Russland?

Betrachtet man die Tatsachen, so kann es nicht der Inhalt der Unterstellungen gegenüber Russland sein. Die Tatsachen werden auch der deutschen Politik bekannt sein. Auch der deutsche Bundespräsident wird wissen, dass das Argumentarium beim Feindbild Russland nicht stimmt.
Ist es die deutsche Abhängigkeit von den Kreisen in den USA, die an einer Konferenz in Bratislava – der ehemalige Staatssekretär im deutschen Verteidigungsministerium Willy Wimmer erwähnt diese zurecht immer wieder – im April 2000 bekundet haben, sie wollten den europäischen Kontinent teilen und einen neuen «Eisernen Vorhang» hochziehen? Alles westlich dieser Grenzziehung sollte unter US-amerikanischem Einfluss stehen.
Mit 97 zu 2 Stimmen hat der US-Senat erneut verschärfte Sanktionen gegen Russland beschlossen und zugleich dem US-Präsidenten Trump untersagen wollen, von sich aus Sanktionen gegen Russland aufzuheben. In den USA hat das Feindbild Russland wahnhafte Züge angenommen – und dafür gibt es viele Gründe: Sie reichen vom inneramerikanischen Krieg des «tiefen Staates» gegen den amtierenden US-Präsidenten und seine politischen Ideen bis hin zu handfesten wirtschaftlichen Interessen, nicht zuletzt an den riesigen Rohstoffvorkommen Russlands.
Vor allem aber: Russland ist ein Vorreiter der Idee geworden, dass jedes Land über sein Schicksal selbst bestimmen soll und dass es der Menschheit nicht guttut, wenn ein Staat alleine oder gar eine Art von «Weltregierung» die Weltgeschicke bestimmen will.

Soll Deutschland wieder gegen Russland in Stellung gebracht werden?

Schon zweimal im 20. Jahrhundert hat sich Deutschland für verheerende Kriege gegen Russland beziehungsweise die Sowjetunion instrumentalisieren lassen. Soll Deutschland wieder – erneut gegen den Willen der Bevölkerung – gegen Russland in Stellung gebracht werden?
Gibt es Kräfte in Deutschland selbst, die davon profitieren wollen, dass sich das deutsch-russische Verhältnis immer weiter verschlechtert? Zugespitzt formuliert: Überall auf der Welt, auch in Deutschland, gibt es Kräfte, die von Konflikten (und Kriegen) profitieren – obwohl man auch mit Russland gute Geschäfte machen könnte. In den USA spricht man vom militärisch-industriellen Komplex, wenn von der ersten Gruppe die Rede ist.
Deutschland ist das Land Europas, in dem die Kräfte der kulturellen Zersetzung den grössten Einfluss haben: von der Gender­ideologie bis hin zur gezielten Verdummung und Atomisierung unserer Kinder und Jugendlichen. Diese Kräfte treibt eine erbitterte Feindschaft gegen alle Staaten und Völker, die kulturelle Substanz erhalten, pflegen und weiterentwickeln wollen. Die schärfsten ­Polemiken gegen Russland finden sich im deutschen Feuilleton.
Und so weiter, und so fort. Eine definitive Antwort muss noch offenbleiben.

Eigenständiges Denken wird überlebenswichtig

Um das zum Schluss zu klären: Der Verfasser dieser Zeilen ist deutscher Staatsbürger, das Schicksal seines Landes ist ihm ein grosses Anliegen. Er ist kein Sprachrohr der russischen Regierung, bekommt kein Geld aus Russland, wird von niemandem aus Russland gesteuert, sondern hat sich lediglich vorgenommen, eigenständig zu denken. Er weiss, dass der Konflikt mit Russland eine Sackgasse ist, die schon jetzt viele Opfer fordert. Er ist überzeugt davon, dass Deutschland mit Russland gut auskommen könnte, wenn die deutsche Politik den Willen dazu hätte. Er plädiert für Dialog statt Konfrontation. Er hält es mit dem ehemaligen Bundeskanzler Willy Brandt: «Der Frieden ist nicht alles, aber alles ist ohne den Frieden nichts.»    •

jeudi, 06 juillet 2017

Island in der Hochkonjunktur – in Griechenland ein Trauerspiel

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Island in der Hochkonjunktur – in Griechenland ein Trauerspiel

Zwei Länder – die die Finanzkrise ganz unterschiedlich angepackt haben

von Dr. rer. publ. Werner Wüthrich

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Island, das noch vor wenigen Jahren in einer schlimmen Finanz- und Wirtschaftskrise gefangen war, geht es gut. («Neue Zürcher Zeitung» vom 19.5.2017) Beflügelt vom Wirtschaftswachstum hat die isländische Währung, die Krone, im vergangenen Jahr gegenüber dem Euro um 24 Prozent zugelegt. In diesem Jahr geht die Aufwertung weiter. Allein im April hat die Krone um 7 Prozent an Wert gewonnen. Es wird in diesem Jahr ein Wirtschaftswachstum von über sechs Prozent erwartet, und es zeigen sich die Probleme der Hochkonjunktur. Die Löhne und die Preise steigen. Vor allem die touristischen Einrichtungen sind voll ausgelastet. Touristen müssen auf Privatwohnungen ausweichen, weil die Hotels ausgebucht sind. Fischerei und Hotels machen sich Sorgen, dass das Land teuer wird. Die Isländer überlegen sich, wieder vermehrt zu importieren, um den Wechselkurs zu schwächen.


Vor knapp zehn Jahren war die Situation noch ganz anders. Dazu ein Vergleich mit Griechenland. Im Jahr 2008 – auf dem Höhepunkt der Finanzkrise – hatte Griechenland Schulden in der Höhe von etwa 180 Prozent des BIP. Die Verschuldung ist seither kaum gesunken. Aktuell stagniert die Wirtschaft nach massiven Einbrüchen in den letzten Jahren. Der aktuelle Aufschwung im Tourismus hilft etwas (auch weil der Hauptkonkurrent Türkei zum Kriegsland geworden ist und Probleme hat). Ob das eine nachhaltige Wende einleiten kann, ist offen. Die Arbeitslosigkeit liegt nach wie vor deutlich über 20 Prozent, und die Jugendarbeitslosigkeit noch weit höher. Vier von zehn Beschäftigten verdienen weniger als 1000 Euro brutto. Die öffentlichen Kassen sind leer. Im Juli ist wieder Zahltag. Der griechische Finanzminister muss 8,5 Milliarden Euro für Zinsen und Tilgung der Schulden auftreiben. Der IWF und die Euro-Gruppe haben in diesen Tagen bekanntgegeben, dass sie dieses Geld zur Verfügung stellen werden. («Neue Zürcher Zeitung» vom 16.6.2017) Der grösste Teil ist bestimmt, alte Schulden meist von ausländischen Banken mit Zinsen zurückzuzahlen. Schulden von privaten Gläubigern werden – wie schon oft – ersetzt durch öffentliche Schulden, für die die Steuerzahler direkt oder indirekt geradestehen müssen. Mit einem kleinen Teil sollen offene Rechnungen der Regierung bezahlt werden.

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In den Verhandlungen mit den Geldgebern muss Premier Alexis Tsipras – mittlerweile so unbeliebt wie seine Vorgänger – Zugeständnisse machen. Ab 2019 sollen die Renten weiter um jährlich 1,8 Milliarden Euro gekürzt werden. Noch einmal der gleiche Betrag soll 2020 über Steuererhöhungen in die Kasse kommen. Die Finanzminister der Euro-Gruppe sind bereit, Kredite um bis zu fünfzehn Jahre zu verlängern – eine unendliche Geschichte.


Anders dagegen in Island: Hier war die Situation 2008 nicht besser – sondern noch schlimmer. Die Schulden betrugen nicht 180 Prozent, sondern etwa das Zehnfache des BIP – also etwa 1000 Prozent – eine Katastrophe grössten Ausmasses. Zeit-Fragen hat mehrfach darüber berichtet. Seither ist jedoch viel passiert. Dazu kurz zusammengefasst einige Episoden und Massnahmen aus den Krisenjahren. (vgl. dazu auch Zeit-Fragen vom 31.3.2015)

Das Volk weist in der Frage der Auslandschulden den Weg

Das Hauptproblem waren die Auslandschulden der drei grossen Banken, für die der Staat gemäss EU-Doktrin die Haftung übernehmen sollte. Die Regierung des Nicht-EU-Landes Island verhandelte – vor allem mit Grossbritannien und den Niederlanden, von wo die meisten ausländischen Gelder (die sogenannten Ice­save-Gelder) kamen. Icesave war die Internetbank der isländischen Landsbanki, die ausländische Sparer über viele Jahre mit hohen Zinsen angelockt hatte. Die beiden Regierungen verlangten die Rückzahlung der Gelder und kamen Island mit niedrigen Zinsen und langen Rückzahlungsfristen entgegen. Das isländische Parlament verabschiedete am 30.12.2009 ein Gesetz, das die Rückzahlungsmodalitäten regelte. Nun aber ging das Volk mit Kochtöpfen auf die Strasse und brachte seinen Unwillen zum Ausdruck, für ein Debakel bezahlen zu müssen, das es nicht zu verantworten habe. Ausländische Spekulanten müssten die Folgen für ihr Tun selber tragen. Sie hätten schliesslich für ihr Geld viele Jahre 10 Prozent Zins und mehr erhalten. «Ist es moralisch und rechtlich gerechtfertigt, das Risiko einfach dem Staat und dem Steuerzahler zu übertragen?» stand auf den Transparenten und Flugblättern. Die Bürgerinitiative DeFence (Widerstand) organisierte Protestaktionen verschiedenster Art. Sie sammelte über 60 000 Unterschriften (bei 350 000 Einwohnern) und verlangte eine Volksabstimmung. Die Bürger belagerten den Wohnsitz des Präsidenten mit roten bengalischen Kerzen, die weit sichtbar ein «Stopp» für diese Politik signalisierten. Staatspräsident Olaf Ragnar Grimsson hörte die Stimme des Volkes und veranlasste eine Volksabstimmung: «Den Kern unseres isländischen Staatswesens macht aus, dass das Volk der oberste Richter über die Gültigkeit der Gesetze ist. In diesem Licht habe ich beschlossen, in Übereinstimmung mit der Verfassung, die Entscheidung über das fragliche Gesetz an das Volk zu überweisen.» – 93 Prozent der Stimmbürger sagten im März 2010 nein zur Bezahlung der Bankschulden durch den Staat.


Grossbritannien und die Niederlande waren daraufhin wohl oder übel bereit, die Rückzahlung der Bankschulden neu zu verhandeln. Island erhielt in einem neuen Abkommen weitere Zugeständnisse und Zahlungserleichterungen. Die Rückzahlung wurde bis 2046 verlängert, womit die nächste Generation belastet würde. Die Volksvertreter im Parlament akzeptierten das Ergebnis mehrheitlich. Der Staatspräsident setzte erneut eine Volksabstimmung an. Das Volk sagte im April 2011 wiederum massiv nein. «Was nun?» wird sich mancher Beobachter damals gedacht haben.


Die Isländer lösten ihr Bankenproblem: Alle drei grossen Banken mussten Konkurs anmelden. Einige der für den Schlamassel Hauptverantwortlichen kamen ins Gefängnis. Die Landsbanki mit ihrer Internetbank Icesave wurde verstaatlicht, die beiden anderen wurden in eine «New Bank» und eine «Old Bank» aufgeteilt. Zur New Bank (die mit neuem Kapital ausgestattet wurde) gehörten alle Geschäftsbereiche, die im Inland benötigt werden, wie der Zahlungsverkehr, die Bankomaten, eine Kreditabteilung usw. Der Old Bank wurde der riesige Schuldenberg und das gesamte Auslandgeschäft mit vielen zweifelhaften Vermögenswerten übertragen, die im Konkursverfahren liquidiert wurden. Auf diese Weise blieben die Schalterhallen offen, und die Bankomaten waren immer in Betrieb. Die Banken erhielten neue Namen. Die frühere Kaupthing-Bank heisst heute Arion, die frühere Glitinir heisst heute Islandsbanki. Alle drei Banken (die heute zum Teil in ausländischer Hand sind) beschränken sich auf traditionelle einheimische Bankgeschäfte. Die isländische Währung war angesichts des «Erdbebens» im Finanzbereich und der Wirtschaftskrise massiv eingebrochen, und Kapitalverkehrskontrollen wurden notwendig.


Resultate zeigten sich bald: Der Tourismus und die Fischereiindustrie profitierten von der schwachen Währung. Island wurde billig und warb vor allem in europäischen Ländern, die sympathische Insel mit ihren Naturschönheiten zu besuchen. Es wurden weniger teure Gebrauchsgüter importiert, dafür mehr im Inland selber produziert. Der «Sozialabbau» hielt sich in Grenzen. Auf den Einbruch der Wirtschaftsleistung von sieben Prozent im Jahr 2009 folgte bereits drei Jahre später ein Plus von drei Prozent – ein Wert, der über dem EU-Durchschnitt lag. Die Arbeitslosenquote sank wieder. Die Rating-Agentur Fitch erhöhte die Kreditwürdigkeit des Landes wieder und begründete dies explizit mit dem «Erfolg unorthodoxer Antworten auf die Krise». («Frankfurter Allgemeine Zeitung» vom 21.2.2015) Geholfen hat weiter der Entscheid des EFTA-Gerichtshofes im Jahr 2013, der in diesem Fall volksnah urteilte und die Staatshaftung für die ausländischen Bankschulden ablehnte. Das Beitrittsgesuch zur EU hat das Land zurückgezogen. Kapitalverkehrskontrollen sind bereits Geschichte und Kredite des IWF wieder zurückbezahlt.

Erfolg auf dem Boden der Souveränität und der direkten Demokratie

Warum hat sich das Land so schnell wieder erholt? Entscheidend für die Rettung war zum einen die Stimme des Volkes. Die Isländer haben nicht nur in zwei Volksabstimmungen entscheidende Weichen gestellt. Die Bevölkerung hat in einer Vielzahl von Aktionen das Geschehen aktiv – aber immer gewaltfrei – mitbestimmt. So wehrte sie sich mit originellen Internetauftritten gegen Versuche von Grossbritannien, die Isländer in die Terrorecke zu drängen und sämtliche isländischen Bankguthaben in Grossbritannien einzufrieren. Zum anderen haben die Isländer die Ärmel hochgekrempelt, ihr marodes Bankwesen und ihre angeschlagene Volkswirtschaft wieder auf Vordermann gebracht.

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Weiter war für die Rettung entscheidend, dass Island eine eigene Währung hat: Der massive Einbruch der isländischen Krone führte nicht in den Untergang (wie manche Finanzpropheten geunkt hatten), sondern er war eine entscheidende Voraussetzung für die schnelle Erholung. Der isländische Weg aus der Bankenkrise unterscheidet sich markant vom europäischen Weg der Bankenrettung, der Schuldenbewirtschaftung und der Staatsfinanzierung, die die EZB über die elektronische «Notenpresse» heute betreibt (indem sie Staatspapiere in grossen Mengen aufkauft).


Selbstverständlich ist die Situation in jedem Land anders, und der isländische Weg kann nicht 1 : 1 auf andere Länder übertragen werden. Er zeigt jedoch, wie eine Regierung, verbunden mit dem Volk, mutig neue Wege sucht und in der ärgsten Krise einen Ausweg findet. Er zeigt auch, wie ein kleines Land mit eigener Währung beweglich ist und sich in der globalen Finanz- und Wirtschaftswelt behaupten kann. Es spricht für sich, dass der IWF vor drei Jahren den isländischen Finanzminister Steingrimur Sigfusson angefragt hat (der jedoch ablehnte), bei der Bewältigung der Schuldenkrise in Griechenland mitzuhelfen. («Frankfurter Allgemeine Zeitung» vom 21.2.2015)


Es beindruckt, wie Island in wenigen Jahren seine katastrophale Finanzsituation bereinigen konnte, was dem kleinen Land wohl niemand zugetraut hat. Dabei hat das Volk über die direkte Demokratie eine wichtige Rolle gespielt. Finanzprobleme dürfen nicht von einer kleinen Elite hinter geschlossenen Türen gelöst werden. Sonst kommt heraus, was wir heute in Griechenland beobachten können – ein Debakel. Die Frage stellt sich unweigerlich, weshalb ein solcher oder ein ähnlicher Weg nicht auch in andern Ländern möglich ist, und wie man das lähmende und einengende Korsett des Euro-Systems sprengen könnte.


Unweigerlich kommt einem die griechische Mythologie in den Sinn: die Parabel über den Gordischen Knoten. Als Gordischer Knoten werden die kunstvoll verknoteten Seile bezeichnet, die am Streitwagen des phrygischen Königs Gordios befestigt waren und die Deichsel des Wagens mit dem Zug­joch der Pferde verbanden. Der Sage nach prophezeite ein Orakel, dass derjenige die Herrschaft Asiens erringen werde, der den Gordischen Knoten lösen könne. Viele kluge und starke Männer versuchten es, und keinem gelang es, bis Alexander der Grosse auf seinem Zug Richtung Persien diesen Knoten einfach mit seinem Schwert durchschlug und damit den Siegeszug durch Asien eingeläutet hat. – Ähnlich bräuchte es heute die mutige Tat eines Volkes, um sich aus der Verstrickung zu lösen.     •

Les LGTBQ remplacent les neocons

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Les LGTBQ remplacent les neocons

Ex: http://www.dedefensa.org

De grandes et profondes transformations se font sous nos yeux, à l’occasion d’événements s’entremêlant dans les “tourbillons crisiques” et développant spontanément, pour se justifier, des simulacres de situation. (Opposera-t-on, pour mieux s’en expliquer et améliorer le rangement de notre perception quelque chose que l’on pourrait baptiser “simulacres-de-situation” s’opposant aux vérités-de-situation ? Le simulacre-de-situation intégrant alors à la fois la narrative et le déterminisme-narrativiste pour atteindre le rang d’un concept fondamental et se suffisant à lui-même ? On y travaille...)

Il est certain que l’antirussisme, cet événement psychologique et pathologique majeur, fournit un formidable champ de manœuvre pour cette sorte d’exercice de développement accéléré des situations psychologiques couplées à la puissance du système de la communication, le tout engendrant de nouvelles situations (de nouveaux “simulacres-de-situation”). Dans sa dernière chronique du 19 juin 2017, Justin Raimondo, revient sur le cas de James T. Hodgkinson, l’homme qui a attaqué des parlementaires républicains et qui en a blessé un très sérieusement avant d’être lui-même abattu. Raimondo rappelle qu’outre d’être partisan de Sanders, Hodgkinson était un fervent admirateur de Rachel Maddow, présentatrice-vedette de MSNBC, la chaîne-TV pourtant complètement intégrée dans la presseSystème, la plus radicalisée.

Maddow elle-même, lesbienne et fervente partisane des causes LGTBQ, tient une tribune qu’on ne peut que qualifier d’antirusse selon le concept d’antirussisme par la densité et l’importance accordées au sujet. The Intercept a montré que le traitement du Russiagate sur le très important segment de Maddow sur MSNBC est largement supérieur, en temps d’antenne, au traitement de tous les autres sujets réunis. Exemple de déclaration de Maddow que signale Raimondo : « Si cette présidence est effectivement le résultat d’une opération des Russes, eh bien, si cette présidence américaine est effectivement la production d’une collusion entre des services de renseignement russes et d’une équipe de campagne présidentielle US, je veux dire que c’est quelque chose d’énorme... [NDLR : on comprend ici, dans cette intervention du 17 avril 2017, que, pour Maddow, le “si” est de pure forme] Ce n’est plus une partie de la politique américaine ; ce n’est plus, vous voyez, la bataille partisane habituelle entre Républicains et Démocrates. C’est une guerre internationale conduite contre notre pays. »

Autour de Maddow à qui Hodgkinson a beaucoup écrit en tant qu’animatrice vedette-LGBTQ de MSNBC, et de l’acte commis par Hodgkinson et qui fut escamoté dans les émissions de Maddow, Raimondo présente une analogie qui peut surprendre à première vue, mais à première vue seulement. Maddow n’est pas une gauchiste émeutière et ultra-marxiste comme celles des années 1960-1970, non elle est d’abord et avant tout scrupuleusement progressiste et sociétale (progressiste-sociétale, selon notre rangement), c’est-à-dire d’abord enflammée pour la cause des minorités et “pseudo-déviances” sexuelles (LGTBQ) ; pourtant Raimondo insiste pour la placer exactement là où se trouvaient les fous de l’hyper-extrême-droite du début des années 1960 qui voyaient les Russes-Soviétiques partout :

« This sort of craziness is usually reserved for the farther fringes of the American polity. Back in the 1960s, far-right groups like the Minutemen – who believed the United States government was effectively under the Kremlin’s control – armed themselves to prepare for the day when they would “liberate” America. Indeed, this sort of lunacy has traditionally been a fixture of extreme right-wing politics in this country: that it has now appeared on the left – and not the far-left, but in the “mainstream” of the Democratic party, which has taken up the Russia-gate conspiracy theory to the virtual exclusion of all else — is the proximate cause of what I call Hodgkinson’s Disease: the radicalization of formerly anodyne Democrats into a twenty-first century version of the Weathermen.

» How did this happen? Democratic party leaders, in tandem with their journalistic camarilla, have validated an unconvincing conspiracy theory for which not a lick of definitive evidence has been provided: the idea that the Russians “stole” the election on behalf of Trump, and that the Trump campaign cooperated in this treasonous effort... »

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Nous rappelions dernièrement, sous le titre « The Russians are coming ! The Russians are coming ! » cette atmosphère des années 1960 au travers de deux films, en plus du Manchurian Candidate qui magnifiait le complot communiste, et qui fut d’ailleurs rappelé à propos de Trump (The Siberian Candidate) par rien de moins que le brillant et rationnel Prix Nobel d’Economie Paul Krugman :

« Nous sommes désolés, ou peut-être enchantés après tout, de devoir rappeler que cette exclamation redoublée est aussi le titre d’une comédie désopilante de 1966 contant l’histoire d’un brave sous-marin soviétique en assez mauvais état et en difficulté, accostant sur une côte US pour demander de l’aide et déclenchant une panique affreuse achalandés d’un appel aux armes général chez les locaux tandis que les matelots soviétiques/russes tentent de les calmer, – tout cela, deux ans après le “Dr. Strangelove, Or How I Learned To Love The Bomb”, de Kubrick, qui nous avait instruit sur l’état de l’esprit des dirigeants du système de l’américanisme et autres membres du Deep State... »

Comme on le lira, la colonne de Raimondo est pleine d’intérêt, mais surtout elle nous confronte indirectement, sans que Raimondo lui-même ne le souligne, avec le fait de la radicalisation et la politisation extrêmes d’un sentiment progressiste qui est au départ, ou se prétend, sociétal ; jusqu’à sa transformation en une pathologie d’une politique absolument belliciste, complotiste et jusqu’auboutiste. La différence avec la référence des Minutemen d’extrême-droite des années 1960, et aussi avec les gauchistes extrémistes jusqu’aux années 1970 (Weathermen et Black Panthers) tient en ceci que ces extrémistes disons de la gauche LGTBQ ne sont justement pas en position extrémiste dans le système de la communication. Comme on l’a dit, MSNBC et Maddow font partie de la presseSystème, ou Mainstream (MSM) aux USA. On aura ainsi remarqué que, depuis des mois sinon une ou deux années, parallèlement à la candidature évidemment à tendance féministe d’Hillary Clinton, tout se passe comme si les phalanges progressistes-sociétales les plus engagées dans le mouvement LGTBQ avaient remplacé les neocons dans leur rôle de warmongers (“fauteurs de guerre”), avec cette même position, sinon plus puissante, que celle que les neocons avaient occupée dans la presseSystème et le système de la communication. Les progressistes-sociétaux/LGTBQ ont cet avantage d’une sorte de “légitimité morale”, d’un magistère moral postmoderne placé au centre du Politically Correct (PC) qui exerce, lui, une dictature intellectuelle, et caractérisé justement par l'exercice d'une complète terreur intellectuelle, à l’intérieur du Système.

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Les neocons se sont divisés à propos de Trump et ils se trouvent aujourd’hui confrontés au désordre extrême de la politique extérieure US produit aussi bien par le président que par le Congrès, que par une multitude de contradictions qui lui donnent un aspect complètement erratique, ce que le ministre allemand des affaires étrangères a désigné comme une “trumpisation”. (Cette division des neocons est en fait apparue dès 2011 avec l’affaire libyenne où ils se sont séparés en partisans et adversaires de l’intervention ; depuis, chaque “incident” de ce genre tend à les diviser encore davantage et leur influence a fortement pâti de cette division...) Au contraire, les progressistes-sociétaux/LGTBQ se trouvent rassemblés sur une ligne de force d’une puissance extrême, notamment contre la Russie avec le Russiagate dont ils sont les principaux incendiaires. Pour eux, en effet, il s’agit d’une ligne de force belliciste extrêmement cohérente, aussi bien du point de vie politique (géopolitique) selon la tradition américaniste de la Guerre froide ; idéologique selon la mantra démocratique et droitdel’hommiste qu’on connaît bien ; et, surtout, ligne de force de type-PC et postmoderne, déconstructrice évidemment, complètement anti-traditionnelle et s'exercçant dans ce sens contre les Russes et Poutine qui, comme nous le rappelons souvent depuis au moins 5 ans, représentent aujourd’hui le plus puissant pôle de défense de la tradition, dans son sens le plus large, clairement explicitée et puissamment affirmé dans les termes les plus fermes.

Cette évolution est passée par une phase intermédiaire avec le surgissement avec Obama de la tendance R2P (“Right To Intervene”), qui était une sorte de néoconservatisme de la gauche humaniste, mais dont on a rapidement perçu l’aspect LGTBQ avec l’implication de l’administration Obama et sa dimension antiraciste et féministe (il va sans dire que l’antiracisme trouve naturellement sa place au sein des LGTBQ). On se rappelle que les principales avocates du R2P était justement des femmes militantes en situation directe de pouvoir (les “harpies” d’Obama : Clinton, Rice, Power, Nuland, Flournoy) suivant et dirigeant la présence d’un affectivisme puissant dans la politique extérieure d’Obama. Parallèlement, diverses affaires médiatico-sociétales (les Pussy Riots) contribuaient à installer un antirussisme radical dans le mouvement LGTBQ. Bien entendu, ces créatures de genre féminin qui feraient croire à l’intolérance de ceux qui les mettent en cause sont totalement opposées à des femmes politiques développant une réflexion rationnelle, telle Tulsi Gabbard, ce qui montre que l’argument LGTBQ est complètement idéologisé et politisé puisque Gabbard est aussi bien, – sinon mieux, – une femme avec une conscience politique que ne l’est une Maddow. Bien entendu (suite), tout cela prétend se situer à gauche (“progressiste”) de façon à poursuivre l’usage de l’arme de communication du PC, malgré les intéressants enseignements des vérités de l’Histoire. (*) Le mouvement LGTBQ n’est ni de gauche ni de droite, il ne peut être réduit à ce rangement : dans sa forme actuelle, il est radicalement déconstructeur et, en cela, il poursuit à sa façon le rôle des homosexuels allemands dans le développement du pangermanisme et la formation du nazisme.

Ci-dessous, le texte de Justin Raimondi du 19 juin 2017, sur Antiwar.com.

dedefensa.org

Note

(*) Le mouvement LGTBQ, qui se veut sociétal progressiste, s’affirme donc de gauche, et notamment l’homosexualité postmoderne qui s’affiche de gauche dans la tradition (?) de Foucault et des déconstructeurs ; ce qui conduit à installer l’homosexualité masculine à gauche et à évacuer l’un des principaux mouvements homosexuels politisés de l’histoire, qui est l’homosexualité allemande du XIXème et du début du XXème siècle. Ce mouvement, comme le rappelle Robert Simonnot dans son livre Rose et Brun fut très largement impliqué dans la dynamique pangermaniste à laquelle il participa conceptuellement, et, au-delà, à la dynamique nazie avec Röhm et ses SA. Röhm est considéré par certains comme le véritable inspirateur de la doctrine nazie et de Hitler, et s’il fut liquidé avec ses SA au moment de la Nuit des Longs Couteaux de 1934, ce fut moins à cause de l’homosexualité que de la crainte de Hitler de voir Röhm prendre la direction du parti NSDAP grâce à la puissance des SA, véritable armée parallèle qui rassembla plus d’un million d’hommes à son sommet. La persécution des homosexuels qui suivit (“étoile rose”) fut un moyen pour Hitler de se gagner le soutien des conservateurs traditionnalistes allemands autant que de verrouiller cette purge à l’intérieur du parti nazi... Où l’on voit que le parallèle établi par Raimondo entre les LGTBQ et l’extrême-droite complotiste du début des années 1960 n’est pas seulement symbolique. Les “Queer” (“étrange” en anglais) du Q de LGTBQ ne sont pas si “étranges” qu’ils veulent bien le faire croire : ils ont une ascendance extrêmement significative et qui a sa place dans les grandes dynamiques politiques que ces mêmes LGTBQ vomissent aujourd’hui avec entrain. Tout cela, malgré les maquillages de fortune, se retrouve dans la logique de la postmodernité et des déconstructeurs.

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Hodgkinson’s Disease: Politics and Paranoia in the Age of Trump

James T. Hodgkinson, the would-be assassin of Republican congressmen, wasn’t a radical. If you look at his published output – a series of letters to his local newspaper in Belleville, Illinois, as well as the majority of his Internet postings – it’s mostly about matters nearly every progressive cares about: taxes (the rich don’t pay enough), healthcare (the government must provide), income inequality (it’s all a Republican plot). All in all, a pretty unremarkable worldview that any partisan Democrat – either a Bernie Sanders supporter, as Hodginkinson was, or a Hillary fan – could sign on to. 

So what drove him over the edge?

One of his more recent Facebook posts was a link to a petition that called for “the legal removal of the President and Vice-President, et. al., for Misprision of Treason.” Hodgkinson had signed it and he was asking his readers to follow suit: “Trump is a Traitor,” he wrote, “Trump Has Destroyed Our Democracy. It’s Time to Destroy Trump & Co.”  He was also a big fan of Rachel Maddow, who – incredibly — has spent the majority of her airtime ranting about “The Russian Connection,” as this Intercept piece documents. Hodgkinson was also a member of a Facebook group ominously dubbing itself “Terminate the Republican Party,” an appellation Hodgkinson apparently took quite literally. The group has over 13,000 members. The main page of the Terminators is adorned with a cartoon of Putin manipulating Trump like a puppet.

When Hodgkinson left his home and his job to travel to Alexandria, Virginia, he told his wife he was going to “work on tax issues.” But is that what motivated his murderous spree? Do “tax issues” really seem like something that would inspire someone to plan and carry out an assassination attempt that, but for the presence of Capitol police on the scene, would have certainly resulted in a massacre?

Hodgkinson clearly believed that the President of the United States was an agent of a foreign power. He had signed on to the idea that Trump not only benefited from a Russian campaign to discredit Hillary Clinton, but that he is engaged in a war against his own country. As Maddow put it in one of her more unhinged broadcasts:

“If the presidency is effectively a Russian op, right, if the American Presidency right now is the product of collusion between the Russian Intelligence Services, and an American campaign, I mean, that is so profoundly big. This is not part of American politics; this is not, you know, partisan warfare between Republicans and Democrats. This is international warfare against our country.”

“International warfare” – and Hodgkinson, a soldier in that fight, saw it as his duty to use the sort of weapons that are commonly used in international warfare. That’s why he sprayed that baseball field with a hail of gunfire – over fifty rounds. And when his rifle ran out of ammunition, he took out his handgun and continued firing. Because “this is not, you know, partisan warfare between Republicans and Democrats. This is international warfare against our country” – and it’s the obligation of patriotic citizens to take up that fight and take out the enemy.

This sort of craziness is usually reserved for the farther fringes of the American polity. Back in the 1960s, far-right groups like the Minutemen – who believed the United States government was effectively under the Kremlin’s control – armed themselves to prepare for the day when they would “liberate” America. Indeed, this sort of lunacy has traditionally been a fixture of extreme right-wing politics in this country: that it has now appeared on the left – and not the far-left, but in the “mainstream” of the Democratic party, which has taken up the Russia-gate conspiracy theory to the virtual exclusion of all else — is the proximate cause of what I call Hodgkinson’s Disease: the radicalization of formerly anodyne Democrats into a twenty-first century version of the Weathermen.

How did this happen? Democratic party leaders, in tandem with their journalistic camarilla, have validated an unconvincing conspiracy theory for which not a lick of definitive evidence has been provided: the idea that the Russians “stole” the election on behalf of Trump, and that the Trump campaign cooperated in this treasonous effort.

Yet that hasn’t stopped the Democratic party leadership from taking this ball and running with it. As Jennifer Palmieri, a top official in the Clinton campaign, put it, Democrats should push the “collusion” issue “relentlessly and above all else. They should talk about it in every interview.” The New York Times writes about this conspiracy theory as if it is uncontested fact. Democratic officeholders have declared that the alleged “hacking” of the election was an “act of war” – with the NeverTrump Republicans echoing the party line – and the Twitterverse’s conspiracy theorists are having a field day with the dangerously loony contention that we are at war with Russia. What’s more, the wildest imaginings of the nutjob crowd are being taken up and amplified by “respectable” people like constitutional lawyer Laurence Tribe.

In this way Hodgkinson’s Disease was incubated, its toxicity penetrating the mind of a suggestible and embittered little man until the poison had accumulated to such an extent that it burst through to the surface in an explosion of uncontrollable rage. Rachel Maddow is the theory: James T. Hodgkinson is the practice. The ultimate result is civil war.

That such a conflict would be born out of a full-scale delusional system that resembles a third-rate cold war era thriller just adds a Bizarro World cast to the whole sorry spectacle. The “Russia-gate” conspiracy theory that has consumed the energies of the media, the Congress, and President Trump is an elaborate hoax. This farrago of falsehood rests on a fallacious assumption: that the Russians necessarily “hacked” the DNC and John Podesta’s emails. The contention is that the methods supposedly utilized by the alleged hackers were similar to those used in the past by “suspected” Russian hackers, and that this makes the case. Yet this argument ignores the fact that these tools and methods were already out there, available for anyone to use. This is a textbook example of what cyber-security expert Jeffrey Carr calls “faith-based attribution,” which amounts to, at best, an educated guess, and at worst is the end result of confirmation bias combined with the economic incentive to tell a client what they want to hear. In the case of the DNC/Podesta “hacks,” the company hired to investigate, CrowdStrike, had every reason to echo Hillary Clinton’s contention that the Russians were the guilty party. CrowdStrike, by the way, never gave US law enforcement authorities access to the DNC’s servers: indeed, the FBI’s request for access was rebuffed.

The “Russia-gate” hoax has injected a pernicious and highly dangerous theme into our political discourse: the accusation that the Trump administration is a traitorous cabal intent on “destroying democracy,” as Hodgkinson put it, and handing over the country to the tender mercies of a foreign power. Taken seriously, this theme necessarily and inevitably leads to violence, which means there’s a good chance we’ll see more Hodgkinsons in the headlines. 

And standing behind it all is the Deep State – the leakers (with access to all our communications) who are feeding disinformation to the Washington Postand the New York Times in order to bring down this presidency. One prong of this operation is embodied in the Special Counsel, Robert Mueller, whose investigation was provoked and fueled by Deep State leakage. The other prong consists of the useful idiot crowd, those who believe the propaganda and can be mobilized to take to the streets.

The Deep State types don’t have to get in direct contact with people like Hodgkinson in order to provoke violence against this administration or Trump’s supporters. They have only to continue to do what they’ve been doing since before Trump even took office, covertly spreading the idea that Trump is “Putin’s puppet,” as Mrs. Clinton put it: radicalized useful idiots like Hodgkinson will do the rest. It is eerily similar to the methods the CIA has used to overthrow foreign governments: spread rumors, utilizing their journalistic sock-puppets, and indirectly motivate and mobilize mobs to carry out their “regime-change” agenda. The only difference now is that they’re doing what they’ve always done on the home front instead of in, say, Lower Slobbovia.

Yes, that’s where we are right now – we’ve become Lower Slobbovia. Get used to it, folks, because it won’t end until the Deep State is defeated and dismantled.

Justin Raimondo

Peut-on mondialiser la démocratie?

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Peut-on mondialiser la démocratie?

par Eberhard Hamer, professeur d’économie

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Démocratie signifie souveraineté par le peuple lui-même, celui-ci élisant ses représentants pour une durée déterminée et pouvant lors des prochaines élections également les destituer – contrairement aux princes héréditaires «de droit divin», aux dictateurs ou aux commissions politiques nommées.


La démocratie directe avec ses initiatives populaires régulières et ses votations populaires à l’échelon national sur des questions politiques de fond n’existe actuellement qu’en Suisse. Toutes les autres démocraties sont des démocraties indirectes, dans lesquelles de la commune jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, ce sont les partis qui organisent les majorités des électeurs – c’est-à-dire que le citoyen ne peut élire presque que des partis. Puis, les mandataires des partis élisent l’exécutif. Mais à qui ces mandataires politiques et les membres des exécutifs doivent-ils rendre compte?


Au-dessus de cette démocratie indirecte, le véritable pouvoir ou le pouvoir économique est exercé par des organisations et des réseaux supranationaux, qui ne sont pas même élus de manière indirecte et démocratique. Ainsi, par exemple, le bureau politique de Bruxelles est nommé par les pays de la zone euro. Dans les banques centrales (BCE, FED), encore plus puissantes, les directeurs sont également nommés ou – concernant la FED – même placés par les propriétaires de la banque. Puis, il y a également les organisations internationales et les centres de pouvoir tels la Banque mondiale, le FMI, les agences de notations américaines, etc.


La haute finance et les multinationales ainsi que les médias – leur appartenant ou contrôlés par elles – prétendent pour cette raison depuis 20 ans que l’ère des Etats nationaux est terminée. Sous le leadership des syndicats américains de la haute finance, ils ont édifié un empire du dollar, en multipliant, à l’aide de le FED, les dollars sans aucune retenue. Puis, ils les ont diffusés, sous forme de crédits dans les 200 pays du monde, afin que ces pays deviennent des colonies tributaires (taux d’intérêt et amortissements). Cet empire mondial ne tient naturellement pas compte des besoins des nations – et a donc exigé et mis en place la globalisation.


Entre-temps, à l’aune internationale du «politiquement correct», il n’y a plus que le monde global qui compte: «la liberté de l’Allemagne est défendue au Hindou Kouch», le devoir d’«assumer toujours plus de responsabilité» (c’est-à-dire mettre à disposition davantage d’argent et de soldats) pour soutenir les buts économiques et militaires de l’«unique puissance au monde», l’«obligation» d’accueillir «par souci d’humanité» les flux de réfugiés du monde entier, provoqués par les conflits de la puissance mondiale, etc.
Par contre, toute personne se référant au peuple allemand ou à la nationalité est diffamé par les élites au pouvoir et leurs médias alignés comme étant «populiste», de «droite» ou même «raciste». Avec de telles campagnes médiatiques, on veut créer un lien avec les terribles atrocités que les dominateurs européens ont commis sous forme de meurtres, de persécutions et de discriminations en se référant à la nation. Initialement – et formulé ainsi au XVIIIe siècle par le philosophe allemand Herder – la conscience du peuple était un cadeau de Dieu. Mais à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, l’idée du peuple et de la nation a été détournée et utilisée pour des excès violents, avant tout en Europe et en particulier en Allemagne. Ainsi, les notions «national» et «peuple» devinrent un danger politique – non sans l’influence de la rééducation par les Américains. Au début, cela fut illustré par la lutte de la politique et de l’administration contre toute publication nationale, contre tout parti invoquant la nationalité et plus tard même contre le danger suivant: que suite à la fierté des «Ossis» [habitants de l’ancienne RDA, ndt.] après la réunification ou suite au championnat du monde de football, l’«Allemagne» puisse redevenir une valeur politique prisée.


Nous vivons actuellement dans une époque, où l’élite politique dominante et les médias qu’elle contrôle, exigent de la population et des électeurs de soutenir la globalisation pendant qu’elle-même se soumet – sans impliquer le Parlement – aux objectifs mondiaux poursuivis par l’«unique puissance». (Responsabilité de l’Allemagne pour toutes les banques internationales et pays membres de l’UE surendettés, invitation des réfugiés du monde selon la volonté des Etats-Unis et de Bruxelles, sans se référer au Parlement, transition énergétique sans se référer au Parlement selon la volonté des protecteurs internationaux du climat, etc.). Entre temps, les désirs de la population du pays n’ont plus aucune importance – la seule chose qui compte, c’est ce que les réseaux internationaux dictent et attendent des gouvernements.


Cependant, la domination au nom de la globalisation ne correspondra jamais à l’exercice de la volonté du peuple dans sa forme démocratique, mais sera toujours une dictature hiérarchique. Cela explique pourquoi notre élite dominante est si étonnée, offensée et fait preuve d’incompréhension face à l’opposition croissante de ses populations – non seulement dans le cas de l’élection de Donald Trump, mais aussi suite au fait qu’entre-temps un quart du peuple allemand cherche une «alternative» [allusion au nouveau parti politique AfD, Alternative für Deutschland, ndt.]. Notre élite dominante a perdu tout contact avec le peuple, n’est plus que l’exécutant d’ordres internationaux et a – comme dans le cas de la responsabilité pour l’euro et de l’accueil des réfugiés – travaillé contre les intérêts du peuple, en le sacrifiant lui et la démocratie pour répondre à des intérêts étrangers.


Si les élites politiques ne s’étaient pas soumises aux intérêts étrangers, mais avaient garanti les intérêts de leur peuple, il n’y aurait pas eu un tel développement des mouvements alternatifs et démocratiques («populistes») aux Etats-Unis et en Allemagne. Et Mmes Clinton et Merkel ainsi que le bureau politique de Bruxelles n’auraient pas été si surpris par leur perte de popularité.


La démocratie a besoin d’harmonie entre le peuple et les dirigeants élus. Si nous voulons la démocratie, ce n’est pas au peuple de s’adapter mais aux dirigeants. S’ils refusent, ils seront un jour destitués par la partie grandissante de la population et des électeurs mécontents.


Il est donc absurde que notre élite dominante diffame la partie croissante de la population et des électeurs mécontents en parlant de «populisme». Ce n’est pas seulement antidémocratique, mais également politiquement suicidaire.


Seulement si la «voix et la force du peuple», en tant qu’expressions du pouvoir du peuple, restent vivantes et fortes, un changement de pouvoir pacifique et non révolutionnaire sera possible.     •
(Traduction Horizons et débats)

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Apocalypse touristique en Islande

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Apocalypse touristique en Islande

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

L’Islande c’était l’île sauvage, magique et sous-peuplée. Un rêve pour Jules Verne et tous nos rayons verts.

L’Islande c’était aussi le pays du ragnarok, du grand crépuscule des dieux. Or on a ici le tsunami de l’invasion touristique. Deux millions de touristes, en attendant dix ou cent pour exciter les enthousiastes des réseaux sociaux, pour 340 000 habitants. Au boom spéculatif qui ruina cette pauvre île, succède le boom touristique qui la dévaste. Mais c’est comme ça. J’ai vu d’autres coins comme ça disparaître à la surface de la terre, et j’ai bien lu la thérapie de choc de Naomi Klein qui explique comme le tsunami précipita la vraie dévastation, celle touristique, de l’océan indien. Mais qui va interdire aux milliards de Tartarin de voyager ?

On a parlé ici de la catastrophe touristique. Elle n’est pas seulement grave pour le paysage, elle est grave pour l’humain qui pratique ce tourisme.

On a connu le romantique qui écrivait et qui gravait, le petit éduqué qui lisait le Guide bleu, maintenant on a le massifié abruti qui se fait un selfie et se fout de tout le reste. Il veut se prendre en photo devant une chute d’eau, descend du bus pour ça et puis c’est tout. On est tous cons, mais pas au point de voyager, disait Sam Beckett.

Lisons le Monde pour une fois :

« Ce sont eux qui font la renommée du bourg, dont la plage est souvent classée parmi les plus belles du monde. En se retournant, la vue porte sur le glacier Myrdalsjökull, qu’on pourrait presque toucher par temps clair. Bienvenue en Islande, à Vik, 572 âmes, 1,2 million de touristes attendus en 2017.

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A la sortie du village, le long de la route circulaire qui fait le tour de l’Etat insulaire sur 1 339 kilomètres, trois autocars déversent leurs passagers à doudounes, tout sourire, à la porte du magasin de souvenirs. Devant la station-service, c’est un ballet incessant de voitures : en mars, il en est passé près de 3 000 par jour en moyenne. Il y a encore cinq ans, le touriste était pourtant une espèce essentiellement estivale, comme la sterne.

A seulement 186 kilomètres de Reykjavik, Vik était l’étape idéale sur la route du Sud et ses merveilles naturelles : plages, ­ cascades, glaciers, icebergs. Mais d’octobre à juin, sous un ciel souvent maussade, le village hibernait.

C’est un temps révolu. A l’office du tourisme, Beata Rutkowska travaille à un nouveau plan du bourg. De nombreuses adresses sont à modifier : « Ici vont s’ouvrir deux chambres d’hôte. Là, nous allons mettre en service une tyrolienne. Le loueur de chevaux a changé de place, pour avoir des écuries plus grandes. »

On frétille en continuant, à 400 euros la nuit de base :

« La boutique, déjà vaste, va encore s’agrandir. Deux hôtels vont augmenter leur capacité. Un autre ouvrira en 2018. Vik et ses environs proches disposent à ce jour de 1 800 lits. Mais inutile de chercher une chambre pour le pic de l’été. Rien n’est disponible à moins de 50 kilomètres. A 400 euros la nuit minimum, pour une famille de quatre.

Le village fait face au cyclone touristique qui s’est emparé de toute l’Islande. L’île accueillait 400 000 visiteurs en 2006. Elle en a reçu 1,7 million en 2016. Les prévisions pour cette année font état de 2,3 millions. La moitié de ces voyageurs, au moins, transitent par la commune, qui compte plusieurs spots touristiques… »

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Chose importante : « Il est impossible de trouver une maison à louer à Vik. Dès qu’une se ­libère, les hôtels se jettent dessus pour loger leurs employés », explique l’édile.

J’ai déjà expliqué que comme on ne peut plus se loger sur terre, les employés écossais d’Amazon par exemple campent. On organise des tombolas pour les distraire. 200 000 parisiens dorment sous la tente, et peut-être dix millions d’Américains, pour rester dans les légendaires pays dits développés.

Car on n’arrête pas le progrès.

Après la journaliste du Monde est toute triste : « Effets sur l’environnement. »

Mot magique ! L’environnement !

Car si la population islandaise devant les billets oublie toute pudeur, la population touristique n’oublie pas de déféquer.

« Voici une retombée du tourisme de masse dont l’Islande se serait bien passée. Les sites d’information locaux ne parlent que de ça : la fâcheuse tendance qu’ont les visiteurs de faire leurs besoins n’importe où, dans la nature et même en zone urbaine. Une photo prise par un fermier de Fljotsdalur (sud) a récemment fait le tour des réseaux ­sociaux. On y voit un touriste, pantalon sur les chevilles, ­accroupi devant la boîte aux lettres de Thorkell Daniel ­Eiriksson, pourtant venu lui dire son mécontentement. » 

On continue sur les urinoirs :

« Les Islandais attribuent ce comportement au manque de lieux d’aisance, en rapport au nombre croissant de touristes. Et au fait que plein de cafés et restaurants réservent leurs toilettes à la clientèle – ou font payer les gens de passage. Cela ne suffit pas toujours à éviter les malentendus. Ainsi, des instructions placées dans les WC publics demandent ­expressément de ne pas poser les pieds sur la lunette – une habitude asiatique, selon les gérants. Des panneaux de signalisation ronds encore plus explicites sont parfois ­accolés à ceux qui interdisent le camping sauvage. Ils sont, pour l’heure, réservés aux ­propriétés privées. »

Pourquoi parler des chiottes ?

Lisez Léon Bloy pardi :

« Par nature le Bourgeois est haïsseur et destructeur de paradis. Quand il aperçoit un beau Domaine, son rêve est de couper les grands arbres, de tarir les sources, de tracer des rues, d'instaurer des boutiques et des urinoirs. Il appelle ça monter une affaire. »

Pour le reste, rappelez-vous Apocalypse now : le baba cool cite TS Eliot (The Hollow men, les hommes creux), et son monde qui ne crèvera pas dans un boom, mais dans un pleurnichement. La vraie apocalypse, c’est le triomphe de la médiocrité et de la massification que nous vivons !

Mais rassurez-vous : on fabriquera plus de chiottes trois étoiles Michelin, on mettra les piaules à 2000 euros la nuit pour les familles, et on balisera tous les sentiers GR. 10mn maximum selfies compris !!!

Sources

Nicolas Bonnal – Le voyageur éveillé

Bloy – Exégèse des lieux communs

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2017/06/02/en-islande-un-village-submerge-par-les  touristes_5137763_4497916.html#qhDt2veJT1fkx6Wk.99

mercredi, 05 juillet 2017

Pourquoi cette attitude hostile de la politique allemande envers la Russie?

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Pourquoi cette attitude hostile de la politique allemande envers la Russie?

par Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le président de l’Allemagne fédérale Frank-Walter Steinmeier s’est exprimé sur la relation germano-russe dans une interview accordée à la «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 16 juin 2017. Ce fut une déception pour tous ceux ayant espéré entendre un signal de détente dans ces relations bilatérales. Le président fédéral s’est exprimé très exactement comme la grande majorité du monde politique allemand et des médias du pays. Steinmeier a placé la Russie, par insinuations, dans une vision négative et a exprimé ses attentes de voir les relations se détériorer. Mot pour mot, il a dit: «Si la Russie devait prendre une influence sur les élections au Bundestag, on assisterait forcément à un recul de ce qui reste de commun. Ce serait négatif pour les deux côtés.» Puis, il a ajouté: «Depuis une quinzaine d’années, nous sommes confrontés à une aliénation croissante entre l’Europe et la Russie.» Aujourd’hui, la Russie semble chercher son identité plus en se séparant de l’Europe et de l’Occident qu’en recherchant des points communs. Il s’est également exprimé sur l’«annexion» de la Crimée et sur les activités militaires russes en Ukraine orientale qui auraient tout aggravé.

Il reste nombre de questions sans réponses

Ces affirmations du président fédéral démontrent à nouveau une manière de penser voulant à tout prix ignorer les faits offrant un autre regard sur les évènements concrets. Ce n’est certes pas par hasard que Frank-Walter Steinmeier ne présente rien de substantiel, ne cite aucun fait et se contente de propagande. On peut donc se poser les questions suivantes:

  • Comment «Moscou» peut-elle prendre quelque influence sur les élections parlementaires? On ne peut guère reprocher au gouvernement russe d’avoir son opinion quant aux différents partis et à leurs candidats. Pas plus qu’on ne peut lui en vouloir d’avoir un regard critique sur les forces politiques qui incitent au conflit. Il va de soi que des médias russes de langue allemande, tels Sputnik et rt deutsch, ont le droit d’utiliser la liberté d’expression. L’idée que des électeurs seraient «manipulés par Moscou» relève davantage d’une certaine image de l’homme prévalant dans certains cercles en Allemagne (et dans d’autres pays), qui eux-mêmes ne se gênent pas de tenter d’influencer les électeurs allemands. L’idée que des pirates informatiques russes pourraient s’infiltrer dans les données les plus secrètes des partis et des candidats afin d’influencer les élections en les rendant publiques est remarquable. Est-ce possible qu’il existe des données et des informations politiques importantes sur les partis et les candidats ne devant pas être dévoilées? Voilà de quoi éveiller la curiosité des électeurs …

Le gouvernement russe doit-il, en plus, dire merci pour le cliché négatif qu’on présente de lui?

  • Vu la réelle aliénation actuelle, ne serait-il pas plus judicieux d’analyser quelle est notre propre part dans cette situation? Depuis le début du siècle, les présidents russes et leurs gouvernements ont régulièrement lancé des signaux aux autres Etats européens, et spécialement à l’Allemagne, proposant de renforcer des relations et d’opter pour davantage de coopération. Les réactions furent contradictoires. D’une part, le reste de l’Europe, notamment l’Allemagne, tentent de faire de bonnes affaires avec la Russie et on a créé des forums en vue d’échanges d’idées, tels que le «dialogue de Saint-Pétersbourg» ou le «Forum germano-russe». D’autre part, l’OTAN s’est rapprochée de la frontière russe et l’UE a tenté de lier à elle plus étroitement les voisins de la Russie – l’Ukraine n’en est qu’un exemple – et a en même temps tenté de saboter les bonnes relations des voisins occidentaux de la Russie. En ce qui concerne les forums, il faut préciser que du point de vue occidental, il n’y a jamais eu d’échanges sur un pied d’égalité; le but était d’«occidentaliser» la Russie. Le peuple russe a vécu ce scénario sous l’ère Eltsine et savait à quoi s’en tenir. Est-ce vraiment si surprenant que la politique russe ait cherché de plus en plus sa propre voie, sans dire merci pour l’entreprise de diabolisation effectuée à son égard?

Que s’est-il réellement passé en Crimée et en Ukraine?

  • Pourquoi occulte-t-on les faits lorsqu’on lance son regard sur la Crimée et l’Ukraine? Les pays de l’UE, et particulièrement l’Allemagne, ont une large responsabilité dans l’accentuation de la situation depuis l’automne 2013. Certes, le ministre des Affaires étrangères allemand de l’époque Frank-Walter Steinmeier fut très actif en février 2014 lors de la tentative de procéder à un transfert de façon constitutionnelle du pouvoir du pays en Ukraine, mais les accords obtenus furent rejetés le lendemain et remplacés par la chute anticonstitutionnelle du gouvernement. Le ministre allemand des Affaires étrangères, cosignataire de l’accord, n’entreprit rien dans ce domaine, alors même que le ministre russe des Affaires étrangères l’en pria instamment. À la suite de ce coup d’Etat en Ukraine et de l’attitude ouvertement hostile du nouveau gouvernement non seulement contre la Russie, mais aussi contre la partie de la population ukrainienne favorable à la Russie et souhaitant davantage d’indépendance de Kiev – et en Crimée, où la population largement russophone souhaitait un rattachement à la Fédération de Russie. La grande majorité des habitants de la Crimée n’ont nullement l’impression d’avoir été annexés par la Russie …, et les analyses au niveau du droit international des événements du printemps 2014 sont diverses.

Le président allemand a raison de constater qu’une nouvelle détérioration des relations germano-russes serait dommageable «pour les deux parties». On peut donc se demander pourquoi le monde politique allemand et tant de médias allemands s’efforcent d’envenimer ces relations. Cela ne correspond certainement pas aux vœux ou aux intérêts de la grande majorité de la population allemande. Alors pourquoi cette attitude hostile de la politique allemande envers la Russie?

En quoi la Russie dérange-t-elle?

Lorsqu’on s’en tient aux faits, il est évident que ceux-ci ne peuvent être considérés comme la véritable raison du dénigrement constant de la Russie. La politique allemande connaît aussi les faits. Le président allemand sait parfaitement que les affirmations avancées contre la Russie ne tiennent pas la route.
Serait-ce la dépendance allemande à certains cercles américains ayant déclaré – lors d’une importante conférence tenue à Bratislava en avril 2000 – vouloir scinder le continent européen et installer un nouveau «rideau de fer»? Puis, tout ce qui se trouverait à l’ouest de cette frontière serait sous la coupe des Etats-Unis.
Le sénat américain a promu à 97 voix contre 2 de nouvelles sanctions renforcées contre la Russie et a tenté d’interdire au nouveau président Donald Trump, la possibilité de les abroger. Aux Etats-Unis, la haine contre la Russie a pris des proportions démentielles – et il y a plusieurs raisons à cela: elles vont de la guerre interaméricaine, menée par l’«Etat profond» contre l’actuel président américain et ses idées politiques, jusqu’aux sérieux intérêts économiques, notamment pour les immenses ressources naturelles de la Russie.
Une autre raison repose sur le fait que la Russie est devenue pionnière dans la conception du droit de chaque pays de décider lui-même de son destin. En effet, il n’est pas de bon augure pour l’humanité qu’un seul pays tels les Etats-Unis, ou bien une sorte de «gouvernement mondial», puisse décider du destin du monde.

Veut-on préparer un affron­tement de l’Allemagne contre la Russie?

Par deux fois au cours du XXe siècle, l’Allemagne s’est laissée embarquer dans des guerres dévastatrices contre la Russie ou plutôt l’Union soviétique. Veut-on à nouveau préparer un affrontement de l’Allemagne contre la Russie – à nouveau contre la volonté des populations allemandes?
Y a-t-il en Allemagne même des forces voulant profiter de la dégradation des relations entre les deux pays? Partout dans le monde, y compris en Allemagne, il y a des forces profitant des conflits (et des guerres) – alors même qu’on pourrait aussi faire de bonnes affaires avec la Russie. Lorsqu’on parle du premier groupe aux Etats-Unis, on évoque le complexe militaro-industriel.
L’Allemagne est le pays en Europe, où les forces destructives de la culture profitent de la plus grande influence: allant de l’idéologie du genre jusqu’à l’abêtissement voulue et l’atomisation individuelle de nos enfants et adolescents. Ces forces sont les ennemis jurés de tous les Etats et les peuples voulant préserver, soigner et développer leur substance culturelle. On trouve la plus forte hargne envers la Russie dans les pages culturelles (Feuilleton) des grands journaux allemands.
Et ainsi de suite – il faudra patienter pour obtenir une réponse définitive.

La pensée individuelle est de première importance

En guise de conclusion: l’auteur de ces lignes est citoyen allemand et il est très préoccupé du sort de son pays. Il n’est pas porte-parole du gouvernement russe, ne reçoit aucun subside de Russie et n’est dirigé par personne. Il a simplement décidé de se fier entièrement à sa pensée individuelle. Il sait que le conflit avec la Russie ne peut que mener dans l’impasse et qu’il a déjà causé de nombreuses victimes. Il est convaincu que l’Allemagne peut s’entendre avec la Russie, si la politique allemande le veut bien. Il plaide pour le dialogue à la place de l’affrontement. Il honore les mots de l’ancien chancelier allemand Willy Brandt: «La paix, ce n’est pas tout, mais sans la paix, tout n’est rien.»    •

Comment les Etats-Unis ont réduit à néant les espoirs des Afghans

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Comment les Etats-Unis ont réduit à néant les espoirs des Afghans

A propos de l’histoire contemporaine du pays de l’Hindou Kouch

par Matin Baraki

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

hd. Il y a quelques semaines, un attentat faisant plus de 90 morts dans la capitale afghane de Kaboul a de nouveau épouvanté l’opinion mondiale. L’Afghanistan ne revient pas à une vie normale. Dans ce pays, la guerre continue et elle demeure quotidienne – à présent depuis déjà pratiquement 40 ans. Le texte ci-dessous de Matin Baraki, chercheur en sciences politiques et enseignant à l’Université de Marbourg, donne un aperçu des rapports historiques et politiques. Baraki, lui-même originaire d’Afghanistan, l’a quitté en 1974, rend compte des tentatives – depuis le début des années 1960 – de construction d’une démocratie dans le pays, de l’échec de ces tentatives et de la responsabilité des pouvoirs étrangers impliqués, notamment les Etats-Unis et leurs alliés.

Le 9 mars 1963, le roi Mohammad Saher annonça la démission de son Premier ministre, Mohammad Daud. Cela devait éviter au royaume d’Afghanistan une révolution venue de la rue. Il s’agissait d’une tentative de transformation partant d’une monarchie absolue pour aboutir à une monarchie constitutionnelle. La monarchie afghane s’était décidée, «à laisser au peuple l’entière liberté du choix de la forme sous laquelle il souhaitait voir s’exercer le gouvernement et l’administration». La population pouvait être sûre, «que nous irons jusqu’au bout dans le domaine des principes démocratiques et des réformes sociales. Nous voulons que notre peuple détermine son destin. Nous voulons que les partis politiques puissent y souscrire»1, soulignait-on du côté officiel.

Tentative de monarchie constitutionnelle (1964–1973)

Le 11 mars 1963, Mohammad Jossof, jusqu’alors ministre de l’Industrie minière et de l’Industrie, fut nommé nouveau ministre-président. Avec Jossof, des forces extérieures à la dynastie accédaient pour la première fois aux affaires gouvernementales tout en jouissant de la confiance du roi ainsi que de la classe dirigeante aristocratique. Dès sa première déclaration gouvernementale, le 28 mars 1963, Jossof annonça des réformes dans la politique du pays, dont l’élément essentiel devait être l’élaboration d’une nouvelle Constitution et d’une loi électorale. En septembre 1964, une Loyah Djergah (Grand Conseil) accepta le projet constitutionnel et le 1er octobre 1964, la nouvelle Constitution fut ratifiée par le roi.
Dans l’article 1 de la Constitution, il est dit: «L’Afghanistan est une monarchie constitutionnelle et un Etat unitaire indépendant et indivisible.» Soutenues par la Constitution, toutes les tendances politiques furent rendues publiques, ainsi que leurs programmes. Le 1er janvier 1965, les forces politiques d’orientation marxiste fondèrent en toute illégalité le Parti populaire démocratique d’Afghanistan (PPDA). Un an plus tard fut adoptée une loi sur les partis politiques. Le 30 avril 1963, Jossof, alors Premier ministre, avait déclaré que la seule solution valable pour l’Afghanistan était un système bipartite. Cela était dans l’intérêt d’un pouvoir exécutif stable et il fallait barrer la voie de la formation politique aux groupes minoritaires. Le parti au pouvoir devait être composé des partisans du roi et de ses proches pouvoirs, le second parti faisant fonction de «parti d’opposition», avec obligation de loyauté envers le roi.
Pour la première fois eurent lieu des élections législatives (du 10 au 25 septembre 1965) avec une forte participation populaire. Le 25 octobre 1965, lycéens et étudiants manifestèrent publiquement pendant le débat parlementaire sur la question de confiance au cabinet nouvellement formé et qui serait de nouveau sous la direction de Mohammad Jossof.
Leur protestation concernait la composition du cabinet Jossof au sein duquel on trouvait des personnalités réputées extrêmement corrompues telles Said Qasem Reschtia, le ministre des Finances. La police et l’armée réagirent par la force des armes envers les manifestants; selon les chiffres officiels, il y eut trois morts et plusieurs douzaines de blessés. Selon les informations diffusées par des observateurs indépendants, il y eut entre 20 et 30 morts parmi les lycéens et les étudiants.
Afin d’apaiser la situation, Jossof démissionna de ses fonctions de chef du gouvernement le 29 octobre 1965. Cela marque l’échec de la première tentative de démocratisation, connue comme la «révolution tranquille». Les neuf gouvernements qui se succédèrent jusqu’en avril 1978 ne parvinrent pas non plus à satisfaire mêmes les besoins élémentaires de la population.

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Le roi Saher («ombre d’Allah») est balayé (1973–1978)

Dans de nombreux domaines, l’Afghanistan se rangeait parmi les pays les moins développés et les plus pauvres du monde. C’était déjà à l’époque, selon les statistiques de l’ONU, le pays le plus sous-développé d’Asie.
Malgré l’aide au développement «néocolonialiste» accordée depuis des décennies par les nations occidentales – principalement les Etats-Unis et la RFA – la situation socio-économique s’était aggravée en Afghanistan d’année en année. A lui seul, l’endettement, résultant notamment de nombreux projets de développement partiellement aboutis ou carrément avortés,2 était en forte hausse au point que la situation générale devenait de plus en plus menaçante pour la monarchie.
La majorité de la population afghane vivait de toute façon déjà à la limite du minimum vital. La famine, dont furent victimes près de 1,5 millions de personnes suite à la période de sécheresse dévastatrice de 1971/1972, scella la fin du règne du roi Mohammad Saher. «Le temps approchait de prendre des décisions au sujet, soit de la révolution de ceux qui attendaient dans l’ombre […] soit des mesures radicales menant à une démocratie moderne. Il fallait que quelque chose se produise tôt ou tard venant de la monarchie, ou alors il y aurait quelque chose qui se passerait avec la monarchie.»3
Le 17 juillet 1973, les officiers appartenant au Parti populaire démocratique d’Afghanistan (PPDA) lancèrent un coup d’Etat contre la monarchie et portèrent au pouvoir Mohammad Daud (ministre-président de 1953 à 1963 et, en outre, beau-frère et cousin du roi). Cependant le gouvernement Daud ne mis en œuvre aucune des réformes qu’il avait promises dans son premier «discours à la nation». Sur le plan de la politique extérieure, il jeta par-dessus bord la politique traditionnelle de non-alignement de l’Afghanistan tout en intensifiant les relations avec le Shah d’Iran, le président égyptien Anwar Al Sadat, l’Arabie saoudite et le Pakistan.
En premier lieu, Daud exclut peu à peu toutes les forces de gauche de toutes les positions importantes et passa de plus au printemps 1978 à la répression ouverte contre la direction du PPDA. S’y ajoutèrent en outre le terrorisme politique islamiste et la terreur exercée par les services secrets dont étaient victimes des politiciens connus et des représentants du PPDA. Mir Akbar Chaibar, membre fondateur du parti et membre du bureau politique, fut assassiné en pleine rue le 18 avril 1978. En outre, Daud fit arrêter tous les membres de la direction du parti, à quelques exceptions près; ils devaient être liquidés.
Lorsqu’on annonça cette nouvelle aux actualités du soir à la télévision afghane, cela amena le 27 avril 1978 une révolte de l’armée contre le régime de Daud sous la conduite du parti PPDA et initia en conséquence un processus révolutionnaire (révolution d’avril).4 Les militaires libérèrent la direction de parti et lui transmirent le gouvernement de l’Etat: le secrétaire général Nur Mohammad Taraki fut nommé à la présidence du Conseil de révolution et ministre-président et Babrak Karmal son adjoint, ainsi qu’Hafisullah Amin ministre des Affaires étrangères. Ainsi échoua la deuxième tentative de démocratisation du pays de l’Hindou Kouch.

Afghanistan, un modèle à ne pas imiter (1978–1980)

Après la réussite de la révolte du 27 avril 1978, le gouvernement révolutionnaire entreprit des mesures de réforme comme la législation sur le mariage et le divorce (Décret no 7 du 17/10/78), la réforme agraire (Décret no 8 du 28/11/78) ainsi qu’un programme exhaustif d’alphabétisation, ceci afin de s’attaquer et casser les structures féodales et semi-féodales encore en place.5 Dès le début, le combat contre l’analphabétisme remporta un tel succès qu’en 6 mois près de 1,5 millions de personnes apprirent à lire et à écrire, ce pour quoi l’UNESCO décerna un prix à l’Afghanistan. Dans le pays tout entier, on organisa 27 000 cours de formation permanente auxquels participèrent en tout 600 000 personnes.6
De nombreuses erreurs furent commises dans le mouvement de réformes. Entre autres choses, on négligea de préparer la population aux mesures révolutionnaires, ce qui renforça la contre-révolution. Fin 1979, la situation du gouvernement était si désespérée qu’ils demandèrent l’aide militaire soviétique «afin d’empêcher l’Afghanistan de devenir un second Chili (putsch militaire contre le gouvernement Allende du 11/9/73).7 Le gouvernement afghan demanda au total 21 fois8 l’aide de l’Union soviétique, entre autres lors d’une conversation téléphonique le 18 mars 1979 entre N.M. Taraki et Alexej N. Kossygin, président du Conseil des ministres de l’URSS. 9
Avec l’engagement militaire soviétique à partir du 27/12/79, fondé sur le traité d’amitié soviéto-afghan du 5/12/78 et l’article 51 de la Charte de Nations-Unies, le conflit afghan s’internationalisa et fut attisé d’abord de façon occulte puis plus tard ouvertement par les plus grands pays occidentaux, y compris la RFA et ses alliés régionaux. A l’époque, le porte-parole du groupe parlementaire de la CDU/CSU au Bundestag, Jürgen Todenhöfer, plaida avec véhémence pour l’équipement et le réarmement des contre-révolutionnaires avec les armes les plus modernes et motiva sur place les fanatiques du combat et de la destruction de l’Afghanistan.
Les pays impérialistes se réjouirent tout haut d’avoir attiré l’Union soviétique dans un piège. Dans une interview pour le «Le Nouvel Observateur» Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de sécurité du président américain Jimmy Carter (1977–1981), souligna: «Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir,10 cependant nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent.»11
A partir de 1979, on lança contre l’Afghanistan «la plus grande opération secrète dans l’histoire de la CIA».12 Immédiatement après la révolution d’avril, sous la houlette des services secrets américains CIA et de son organisme-frère pakistanais, l’Inter Service Intelligence (ISI), on réorganisa environ 35 000 islamistes radicaux issus de 40 pays islamiques13 en puissantes organisations armées qui furent lâchées à l’attaque contre l’Afghanistan.14 Plus de 100 000 islamistes ont ainsi été directement influencés par la guerre contre l’Afghanistan.15 En 1985, la CIA a soutenu la contre-révolution afghane «avec un montant record de 250 millions de dollars».16 Cela constituait «plus de 80% du budget pour les opérations secrètes de la CIA».17 Selon le Spiegel, dans les dix premières années de la guerre civile en Afghanistan, les islamistes ont été officiellement armés pour «plus de deux milliards de dollars».18

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Il fallait absolument empêcher que l’Afghanistan devienne un modèle. Sinon les souverains de toute la région, depuis l’Iran – l’allié le plus proche des Etats-Unis – jusqu’aux potentats arabes despotiques, auraient été emportés par des tempêtes révolutionnaires. La révolution iranienne de février 1979 en fut un exemple patent: le Shah d’Iran, l’un des souverains les plus puissants de la région et, à côté de la Turquie – partenaire de l’OTAN – l’allié le plus important du monde occidental, fut chassé. Les Etats-Unis furent ensuite contraints de transférer leurs stations d’espionnage de la frontière soviéto-iranienne à la Turquie, de retirer près de 40 000 de leurs conseillers militaires et de fermer le siège de la centrale régionale de la CIA à Téhéran.19
Comme les efforts des autorités afghanes pour résoudre politiquement le conflit n’eurent aucun succès, elles décidèrent de capituler. La voie vers l’islamisation était ainsi aplanie et l’immense espoir de la population, détruit.

Début de l’islamisation (1992)

Le nouveau gouvernement formé autour du ministre des Affaires étrangères Abdul Wakil, Najmudin Kawiani, Farid Masdak (tous trois étaient membres du bureau politique) et l’ex-représentant et successeur de Najibullah, Abdul Rahim Hatef, avait décidé de transmettre le pouvoir aux contre-révolutionnaires le 27 avril 1992. Leur président en exil Sebghatullah Modjadedi devint ainsi le premier chef d’Etat de la République islamique d’Afghanistan.
Cependant les islamistes ne réussirent pas non plus à gouverner ensemble le pays, en raison d’intérêts politiques et économiques divergents. La paix, si ardemment souhaitée par le peuple, ne revint pas. Au contraire, la guerre continua avec une brutalité jusque là inégalée. L’opinion mondiale s’en apercevait à peine, mais «les dernières nouvelles de Kaboul, la capitale afghane faisaient en sorte que même la guerre civile en Bosnie-Herzégovine apparaissait presque comme un conflit inoffensif: 3000 à 4000 morts,20 200 000 réfugiés, une ville sans eau, ni électricité ou denrées alimentaires».21
Les grandes villes, au nombre desquelles Kaboul, furent réduites en ruines et en cendres. Des observateurs parlaient même de l’incinération de Kaboul.22 Cet échec historique des islamistes contredisait les intérêts stratégiques et politico-économiques de leurs commanditaires étrangers. Car de leur avis, un régime d’Afghanistan coopérant avec les Etats-Unis et le Pakistan devait réussir à créer des conditions de stabilité politique favorables à la conception du capital pakistanais et américain dans la région du Moyen-Orient – en particulier dans les républiques d’Asie centrale. C’est ainsi que cette situation donna naissance aux talibans dont les accoucheurs furent les Etats-Unis.

La talibanisation (1994)

Longtemps oublié de l’opinion mondiale et rétrogradé au stade d’«orphelin» de la politique mondiale23, l’Afghanistan redevint un sujet prépondérant pour les médias internationaux avec l’apparition des talibans en 1994, la prise de Kaboul le 27 septembre 1996, et leur politique fondamentaliste, extrêmement misogyne et hostile à toute forme de culture, laquelle culmina lors de la destruction des statues de Bouddha dans le Bamyan (Afghanistan central) début mars 2001.
La catastrophe du 11 septembre 2001 à Washington et New York aurait pu devenir un point d’inflexion pour l’Afghanistan, si la communauté internationale avait pris en considération non seulement les intérêts particuliers de certains pouvoirs déterminés, mais aussi ceux des Afghans. Bien que l’apparition publique des talibans ne date que de septembre 1994, ils étaient cependant déjà constitués en force militaire dans le nord-est de l’Afghanistan dès 1985/86, selon les informations recueillies auprès du général Aslam Beg, l’ancien chef d’état-major général du Pakistan. Ils étaient principalement passés par les «Madrasah», des écoles religieuses dispensant une formation fondamentaliste aussi bien militaire que religieuse. Olivier Roy, expert français de l’Afghanistan, avait, dès l’été 1984, pu observer l’action sur les fronts des talibans dans les régions du sud de l’Afghanistan, à Orusgan, Sabul et Kandahar.

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«Il s’agissait en principe de la transformation d’une Madrasah villageoise en un front militaire.»24 Ils recrutaient entre autres parmi les enfants issus des orphelinats en Afghanistan et dans les camps de réfugiés au Pakistan. Sous le commandement direct de l’armée pakistanaise et des services secrets de l’ISI, ils étaient utilisés selon les besoins dans divers groupes de moudjahidins. D’après le général Beg, les moudjahidins «ont été financés généreusement par les gouvernements du Pakistan et de l’Arabie saoudite et, éventuellement des Etats-Unis».25 Pour ce qui est de la décision d’utiliser les talibans en tant que formation militaire indépendante dans la guerre civile afghane, les motivations principales en étaient, selon ma propre estimation, les suivantes:

  1. Au printemps 1994, les chefs des groupes rivaux de moudjahidins en Afghanistan furent cités à comparaître devant la Commission des Affaires étrangères du Congrès américain lors d’un entretien à Washington. Les moudjahidins n’envoyèrent que leurs dirigeants secondaires ou ne répondirent simplement pas du tout à cette «invitation». On présenta aux chefs de moudjahidins présents un plan de réalisation d’un projet d’oléoduc qui aurait fait transiter par l’Afghanistan le pétrole et le gaz de l’Asie centrale – troisième réserve mondiale – jusqu’à l’océan Indien. C’est la raison pour laquelle les plus grands groupes pétroliers occidentaux avaient mené depuis 1990 une «lutte sans merci».26 Il fut donc demandé aux représentants des moudjahidins de conclure une entente dès que possible afin de ne pas retarder la réalisation du projet.27 Ils promirent alors à leurs interlocuteurs américains qu’ils désiraient résoudre le conflit afghan rapidement et pacifiquement – une promesse jamais tenue.
    Les talibans ne sont rien d’autre que le produit des intérêts économiques des Etats-Unis et de leurs alliés régionaux. L’échec historique des moudjahidins a vu la naissance des talibans en tant qu’unité tactique organisée et indépendante sur le théâtre des opérations d’Afghanistan.
    Sorties en apparence du néant, des unités militaires bien organisées, connues à présent sous le nom de talibans, attaquèrent en septembre 1994 la ville afghane de Kandahar à partir de leurs bases du Pakistan. C’était le début d’une nouvelle tentative de résolution militaire du conflit afghan, ayant la préférence des Etats-Unis et de leurs alliés régionaux. La mission historique des talibans telle qu’on la voyait alors, était d’occuper tout l’Afghanistan afin de créer les conditions favorables à la réalisation des projets économiques, politiques et idéologiques des Etats-Unis, du Pakistan et de l’Arabie saoudite. S’y rajoutait encore l’intérêt géostratégique spécifique du Pakistan envers le pays voisin. «Ce serait bien d’avoir un gouvernement fantoche à Kaboul qui contrôlerait le pays tout entier et serait favorablement disposé face au Pakistan»28 constata alors un stratège pakistanais.
  2. Gulbuddin Hekmatyar, le moudjahid favori des Etats-Unis et de leurs alliés dans le conflit afghan, était tombé en disgrâce à cause de ses discours anti-occidentaux et de son soutien au dictateur irakien Saddam Hussein pendant la deuxième guerre du Golfe, ainsi que son refus catégorique de retourner les missiles Stinger encore en sa possession et dont il avait reçu de grandes quantités des Etats-Unis. Il suscita même un affront direct envers les Etats-Unis en en vendant une partie à l’Iran.
  3. Le marché de l’Asie centrale était considéré comme le terrain privilégié des exportations pour les produits pakistanais. Cependant l’unique voie de transit pour y accéder passe par le territoire afghan. Après une rencontre avec des représentants des compagnies pétrolières saoudiennes et américaines, le ministre-président pakistanais Nawaz Sharif de l’époque invita impérativement les talibans à finaliser l’occupation totale de l’Afghanistan avant la fin de l’été 1997.29 Depuis longtemps, cela n’était plus un secret que des unités régulières de l’armée pakistanaise étaient associées aux opérations de combat amplifiant encore l’injonction de Nawaz Sharif, car «livrés à eux-mêmes, les talibans ne seraient pas capables de s’emparer d’un seul village».30
  4. Les Etats-Unis ainsi que l’Arabie saoudite voulaient endiguer l’influence idéologique de leur rival iranien en Afghanistan. Les groupes de moudjahidins s’étant ici aussi révélés incapables, ils devaient appuyer les talibans à leur place.

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La guerre des Etats-Unis dans l’Hindou Kouch (2001–jusqu’à?)

Le 5 décembre 2001, alors que la guerre américaine en Afghanistan était encore en cours, un gouvernement pour l’Afghanistan fut constitué, sous la responsabilité des Nations Unies, sur le Petersberg près de Bonn. Y étaient représentés des chefs de moudjahidins qui se connaissaient depuis plusieurs années de guerre civile. Les forces rassemblées étaient principalement celles qui avaient participé de façon décisive à la destruction de Kaboul durant laquelle plus de 50 000 civils avaient trouvé la mort. Le général ouzbek Abdul Raschid Dostum, le seul chef de milice séculaire d’Afghanistan n’avait pas été invité à cette conférence.
Parmi les observateurs internationaux, seuls étaient représentés les Etats-Unis avec 20 participants. Cette énorme présence laissait présager une influence déterminée du déroulement et du résultat des pourparlers. Les Etats-Unis s’imposèrent ainsi avec la nomination de Karsei au poste de ministre-président bien que ce dernier n’était pas présent au Petersberg, car il se trouvait sur un navire de guerre des Etats-Unis dans l’océan Indien.
La communauté internationale sous l’égide américaine parlait d’une «démocratisation» de l’Afghanistan, et pourtant elle portait au pouvoir des islamistes, des seigneurs de guerre et des criminels de guerre. C’était à présent la quatrième fois qu’étaient déçus les espoirs de paix durable et de démocratie de la population afghane meurtrie: 1) En 1989, après le départ des forces armées soviétiques, 2) suite à la prise de pouvoir des moudjahidins en 1992, 3) avec l’arrivée des talibans en 1994–1996, 4) avec l’expulsion des talibans en 2001. Ainsi la communauté internationale a non seulement gaspillé une autre chance d’aider l’Afghanistan sur la voie de la démocratisation, mais encore a dûment entériné l’échec d’une solution au conflit par la voie militaire.

Tentative d’intégration des talibans

Lors de la guerre d’Afghanistan, l’administration Bush avait présenté la destruction d’Al-Kaida sous la direction d’Oussama ben Laden et des talibans comme l’objectif direct de la guerre. Quand ils finirent par se rendre compte qu’on ne pouvait détruire les talibans aussi facilement qu’Al-Kaida et encore moins les éliminer d’Afghanistan, les stratèges occidentaux entreprirent alors de les différencier. Al-Kaida avait un agenda international, les talibans demeuraient à l’échelon national, c’était le nouveau mot d’ordre. C’est-à-dire que la lutte des talibans avait à présent un objectif national, de plus orienté uniquement contre les armées occidentales en Afghanistan. On devait donc tenter de les intégrer dans les structures politiques quasi-coloniales dans l’Hindou Kush. Pour mettre cette stratégie en pratique avec succès, il fallait avant tout renforcer la pression sur les talibans en les divisant et en éliminant physiquement certains des chefs locaux.
Les experts gouvernementaux auprès de la Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) de Berlin plaidèrent pour un «‹coup fatal› à porter contre les instances dirigeantes des groupes de résistance afghans [Quetta-Shura, qui comprend les talibans, le réseau d’Haqqani et le Hezb-e Islami de Gulbuddin Hekmatyar] avec pour objectif d’affaiblir significativement l’opposition militante […]».31 Cela ressemblait à une incitation au meurtre, ce qui d’après le code pénal allemand (StGB § 26 Anstiftung) est interdit et condamnable: «L’instigateur est punissable de la même façon que l’auteur du crime, celui qui a intentionnellement incité un tiers à commettre un acte illégal avec préméditation.» En conséquence, l’instigateur devrait être condamné exactement comme l’auteur du délit lui-même.
Les exigences politiques et militaires des talibans devaient ultérieurement être présentées de telle manière qu’elles puissent être satisfaites.
Les stratèges occidentaux découvrirent alors les «talibans modérés» qui entrèrent en ligne de compte comme partenaires de négociations. En avril 2007, le chef du SPD de l’époque, Kurt Beck avait convoqué une conférence pour la paix pour l’Afghanistan, à laquelle tous les groupes importants de l’Hindou Kush, dont les talibans auraient dû participer. Cela ne mena nulle part. On continua néanmoins les négociations secrètes entre les diverses parties impliquées dans le conflit, avec plusieurs rencontres en Allemagne. C’est seulement six ans plus tard, le 18 juin 2013, que les talibans ouvrirent leur bureau de liaison à Doha, capitale du Qatar. C’est là que les islamistes, les Etats-Unis et le gouvernement afghan entreprendraient des pourparlers.
L’arrière-plan sous-tendant la volonté des Etats-Unis de conduire les négociations résidait dans le fait que pour ceux-ci la guerre était devenue trop chère. D’après les informations officielles, la guerre de l’Hindou Kouch, lorsqu’elle atteignit son paroxysme, coûtait 1,5 milliards de dollars par semaine. Pour cette raison, plus de 135 000 hommes appartenant aux troupes d’intervention des Etats-Unis et de l’OTAN devaient être retirées d’Afghanistan avant la fin 2014. Les occupants américains et leurs alliés avaient depuis longtemps fait leur deuil des paysages riants et autres augustes objectifs qui avaient été projetés pour l’Afghanistan en 2001 par l’Occident, comme par exemple la démocratie, les droits de l’homme, une bonne politique gouvernementale. «Aussi longtemps que les talibans renonceront à faire usage de leur souveraineté pour servir de base arrière aux terroristes internationaux, ils pourront y fonctionner et y agir à leur guise, firent savoir les Etats-Unis.»32 Les talibans suspendirent dans leur siège de Doha la bannière de l’«Emirat islamique d’Afghanistan» et cela, en tant que gouvernement parallèle, ce qui fut perçu comme un affront par l’administration de Kaboul. Jusque là les talibans avaient refusé toute discussion avec cette dernière, car ils considéraient Karsei comme une marionnette des Etats-Unis.

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A la fin des pourparlers, les talibans devaient être associés au gouvernement et ils auraient donc dû pour cette raison accepter la Constitution afghane de 2004. Les talibans se référèrent cependant à la Charia. C’est ainsi que l’échec des pourparlers de Doha fut rétrospectivement influencé par les exigences maxima des deux parties.
Au début de 2016, une nouvelle tentative fut entreprise pour ranimer en Afghanistan le processus de paix, qui était resté au point mort. Le 11 janvier, des représentants des gouvernements afghans, pakistanais, chinois et américains se rencontrèrent dans la capitale pakistanaise d’Islamabad afin d’élaborer un plan de paix pour le pays de l’Hindou Kouch. Suite à cela, Sartaj Aziz, conseiller en politique extérieure du gouvernement pakistanais, indiqua dans son discours d’ouverture qu’on devait proposer aux talibans des incitations pour qu’ils cessent d’utiliser la violence. «Nous ne devrions avoir aucune attente excessive» restreignait-il donc.33
Après des pourparlers secrets de plusieurs années, l’administration de Kaboul réussit à intégrer Gulbuddin Hekmatyar, criminel de guerre et chef du parti islamique afghan, dans les structures existantes de l’Afghanistan. Puisque son groupe n’a militairement joué plus aucun rôle au cours des dernières années, il ne s’agit donc que d’une opération à la signification psychologique et propagandiste.

La Chine et la Russie, nouveaux acteurs

Les tentatives de l’Occident d’intégrer également l’opposition armée regroupée sous la bannière des talibans ont échoué. «Les interventions de l’Occident ont été contreproductives», souligna, apparemment fâché, Khawaja Muhammad Asif, ministre pakistanais de la Défense34 en marge de la Conférence de sécurité de Munich de 2017. L’Occident est responsable des interventions militaires manquées en Afghanistan de même qu’en Irak, en Libye et en Syrie et de leurs conséquences, soulignait Asif, en ajoutant que dans l’Hindou Kouch, une coalition militaire internationale sous commandement américain avait «laissé derrière elle un réel chaos». Pour une résolution politique du conflit en Afghanistan et dans la région, une coopération régionale de pays tels que l’Afghanistan, le Pakistan, la Chine, l’Iran et l’Inde aurait des perspectives de succès.
Deux nouveaux acteurs, les gouvernements de la Chine et de la Fédération de Russie, essaient à présent en tant qu’intermédiaires neutres de trouver une solution politique. La Chine, étant considérée comme un partenaire stratégique du Pakistan, les talibans ont donné leur accord. La Russie participera également, étant acceptée comme intermédiaire neutre par toutes les parties. Fin décembre 2016, la Chine, la Russie et le Pakistan se sont mis d’accord pour retirer les représentants des talibans de la liste des sanctions établie par l’ONU. De cette façon, on peut encourager un dialogue apaisé entre l’administration de Kaboul et les talibans.
Alors que le gouvernement de Kaboul réagit avec réserve, les talibans saluèrent la proposition. Le porte-parole de l’OTAN à Kaboul, Charles Cleveland, déclara à Kaboul sur Tolo-TV que «l’engagement russe avec les talibans» lui causait des soucis.35 Cela donnait une légitimation aux talibans en tant qu’organisation. Cependant, souligna Cleveland, nous voulons renforcer le gouvernement de Kaboul.
Le gouvernement russe a cependant invité à nouveau à des pourparlers sur l’Afghanistan pour le 14 avril 2017 à Moscou, comme l’annonça le 18 mars 2017 Mohammad Hanif Atmar, expert pour la sécurité de la présidence de Kaboul à l’agence de presse Interfax. Pendant que l’administration de Kaboul envoyait un chef de service à Moscou, des représentants de la Chine, de l’Iran, de l’Inde et du Pakistan ainsi que de cinq ex-républiques soviétiques centrales-asiatiques étaient associés à la rencontre aux côtés d’experts de la Russie et de l’Afghanistan. Les Etats-Unis et les talibans y étaient invités eux aussi.36 Tous deux avaient refusé leur participation37, ce qui équivalait à un boycott. Les participants de la conférence appelèrent les talibans à des pourparlers de paix. Leurs dirigeants devaient s’écarter d’une résolution violente du conflit et entreprendre des pourparlers avec le gouvernement de Kaboul, disait-on le 14 avril 2017 au ministère russe des Affaires étrangères. De possibles pourparlers de paix pourraient avoir lieu à Moscou.
Au lieu de participer aux négociations de paix, l’armée américaine avait, à la veille de la Conférence de paix de Moscou, lancé une bombe à «16 millions de dollars»38 dans l’est de l’Afghanistan.39 «Cependant, lancer une bombe de 10 000 kg sur un groupe de terroristes légèrement équipés, c’est comme tirer au canon sur des moineaux.»40 Selon les premières estimations, 36 personnes désignées par l’armée américaine comme des combattants de l’Etat islamique avaient été tuées.41 D’après les informations du gouvernement régional, il y aurait eu au moins 94 morts, comme l’a relevé la Deutsche Welle.42 La population afghane considère ce bombardement massif comme un acte de vengeance de la part des Etats-Unis. En effet, quelques jours auparavant un soldat d’élite américain avait été tué durant les opérations dans cette même région.43

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L’Afghanistan pourrait avoir des perspectives d’avenir

Les facteurs extérieurs n’ont pas pu résoudre le conflit en Afghanistan. Au contraire, ils ont uniquement importés des intérêts étrangers en Afghanistan et ont ainsi détruit les solutions politiques.
Ce n’est qu’après 16 ans de guerre de l’OTAN, de destruction et de catastrophes humanitaires dans le Hindou Kouch que certains politiciens occidentaux, tel le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, réalisent que «les interventions militaires ont échoué et […] n’ont apporté aucune stabilisation».44 C’est la raison pour laquelle les populations quittent l’Afghanistan en grand nombre. Il est temps de laisser les Afghans de trouver une solution au conflit en Afghanistan et dans le sens des intérêts nationaux de l’Afghanistan.
La «Communauté internationale» mène depuis plus de 39 ans une guerre larvée et depuis quinze ans une guerre ouverte contre l’Afghanistan et a ainsi détruit en grande partie la structure sociale du pays: les infrastructures, les bases économiques, politiques et sociales sont désorganisées dans une telle mesure qu’il ne pourra y avoir dans l’avenir immédiat de société capable de fonctionner dans l’Hindou Kouch.
Sur la base de mes propres recherches sur le terrain et de nombreux entretiens avec la population issue des couches et des classes sociales les plus différentes en Afghanistan, je suis arrivé à la conviction qu’il est grand temps de réfléchir à des alternatives à la guerre de l’OTAN. 39 ans de guerre, c’est plus qu’assez. Nous devons sérieusement rechercher des voies nouvelles vers la paix. Les thèses suivantes pourraient servir de base de discussion:
1.    Armistice unilatéral et sans condition de la part d’OTAN, d’abord pour une durée d’au moins six mois.
2.    Remplacement des unités d’OTAN par une International Security Assistance Force (Isaf), comprenant des unités en provenance d’états musulmans et non alignés. Parmi les Casques bleus des Nations-Unies, 80% proviennent d’Etats non-alignés, pourquoi pas aussi en Afghanistan.
3.    Démantèlement de toutes les bases militaires de l’OTAN ainsi que les contrats conclus avec l’administration de Kaboul.
4.    Invitation à une politique de réconciliation nationale comprenant tous les groupements politiques, y compris ceux estampillés islamiques, tels les talibans, l’Hesbe Islami de Gulbudin Hekmatyar et le réseau d’Haqani.
5.    Formation d’une Commission de vérité d’après le modèle de l’Afrique du Sud.
6.    Démantèlement de toutes les troupes militaires et paramilitaires des seigneurs de guerre ainsi que des sociétés de sécurité privées, étrangères et afghanes.
7.    Préparation d’élections nationales dans les villages, les communes, les arrondissements etc. pour une Loya Djerga (Conseil national) sous le contrôle d’organisations internationales indépendantes, tels les mouvements pacifistes, féministes, les associations d’étudiants et les syndicats.
8.    Institution d’une Loya Djerga élue par le peuple, sans possibilité de désignation de ses députés par le président.
9.    Un gouvernement provisoire et des commissions pour l’élaboration d’un projet constitutionnel basé sur l’abolition du système présidentiel, d’une loi électorale, d’une loi sur les partis et d’une loi sur les syndicats doivent être élus par cette Loya Djerga.
10.    Conduite d’élections législatives générales, libres et contrôlées par des organisations indépendantes.
11.    Election d’un nouveau gouvernement directement par le Parlement, sans proposition préalable du ministre-président par intérim encore en fonction.
12.    Abolition de la politique de la porte ouverte et la mise en place d’une politique économique, financière, juridique et fiscale basée sur les intérêts nationaux.
13.    Mesures de reconstruction du pays détruit auxquelles serait affecté un quart du budget de guerre de l’OTAN. Ces fonds seraient déposés sur un compte de tutelle lui-même contrôlé de façon indépendante et uniquement dévolu à ce projet.
14.    Les voisins de l’Afghanistan devaient être des associés privilégiés dans les mesures de reconstruction. Cela encouragerait la coopération régionale et la stabilité.
15.    Il faudrait mettre en place dans la région périphérique de l’Afghanistan une Union d’Asie du centre et du Sud. Outre l’Afghanistan, y participeraient les cinq pays d’Asie centrale (Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan et Kazakhstan) ainsi que l’Iran, le Pakistan et l’Inde. Tous ces pays ont en effet beaucoup de points communs, tels les langues, les religions et l’histoire.
16.    Comme mesure de renforcement de la confiance, l’Afghanistan devrait commencer par être le premier pays à dissoudre son armée nationale, au bout d’environ cinq ans.
17.    Une Union d’Asie du centre et du Sud pourrait contribuer à résoudre définitivement le conflit du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan et le conflit autour de la Ligne Durand entre l’Afghanistan et le Pakistan.
18.    Il serait alors temps de réduire et de supprimer les arsenaux d’armes nucléaires de l’Inde et du Pakistan. Ainsi l’une des régions les plus riches en conflits du continent asiatique pourrait devenir une zone de la paix, de stabilité et de prospérité.     •

(Traduction Horizons et débats)

1    Cité selon: Afghanistan nach dem Besuch Chruschtschews – Erklärungen des Fürsten Daud. In: «Neue Zürcher Zeitung» du 9/3/1960
2    Cf. Baraki, Matin. Die Beziehungen zwischen Afghanistan und der Bundesrepublik Deutschland 1945–1978. Frankfurt/M. 1996. p. 201–548
3    Ackermann, Klaus. Stille Revolution in Afghanistan. In: Aussenpolitik. H. 1, Jg. 16. Stuttgart 1965, p. 34
4    Cf. aussi: Baraki, Matin. Theorie und Praxis der nationaldemokratischen Revolution am Beispiel Afghanistans. In: Kraft, Dieter (Hrsg.). Aus Kirche und Welt: Festschrift zum 80. Geburtstag von Hanfried Müller. Berlin 2006, p. 284–310
5    Cf. Taraki, Nur Mohammad. Grundlinie der revolutionären Aufgaben der Regierung der Demokratischen Republik Afghanistan, 9. Mai 1978. In: Brönner, Wolfram. Afghanistan, Revolution und Konterrevolution. Frankfurt/M. 1980, p. 203
6    Cf. Karmal, Babrak. Rede auf dem neunten Plenum des Zentralkomitees der Demokratischen Volkspartei Afghanistans. Kabul. Asad 1361 [Juli/August 1982]. p. 18 in Dari (Archives de l’auteur)
7    «Ich sehe nicht ein, warum wir ein Land marxistisch werden lassen sollen, nur weil sein Volk verantwortungslos ist», verkündete US-Aussenminister Henry Kissinger am 27. Juni 1970 in vertrauter Washingtoner Runde im Hinblick auf seinen Beitrag beim Sturz der Regierung Salvador Allendes am 11.9.1973 in Chile. In: Dederichs, Mario R. Reagan legt die Lunte an. In: Stern, Nr. 32 vom 4.8.1983, S. 102. Schmid, Thomas. Der andere 11. September. In: Die Zeit. No 38 du 11/9/03, p. 90
8    Cf. Sapper, Manfred. Die Auswirkungen des Afghanistan-Krieges auf die Sowjetgesellschaft. Münster 1994, p. 68
9    Cf. Protokoll der Sitzung des Politbüros des ZK der KPdSU, 18. März 1979, nach Sapper, M. Die Auswirkungen des Afghanistan-Krieges auf die Sowjetgesellschaft. a.a.O., p 385 s.
10     L’armée soviétique s’est retirée de l’Afghanistan le 15 février 1989 après 10 ans d’engagement.
11    Les révélations de l’ancien conseiller de sécurité de Jimmy Carter, «Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes […]». In: Le Nouvel Observateur du 15 au21 janvier 1998, p. 76
12    Chossudovsky, Michel. Global brutal. Frankfurt/M. 2002, S. 359
13    Un de mes amis était professeur à l’Université de Riad en Arabie saoudite. Il m’a raconté que 5% des salaires des employés et des fonctionnaires étatiques saoudiens étaient déduits sans leur accord en faveur du djihad en Afghanistan. La situation était semblable dans d’autres Emirats arabes.
14    Cf. Baraki, A. Matin. Nacht über Afghanistan. In: Marxistische Blätter. Jg. 31. Essen 1993, Nr. 4, p. 17s.
15    Chossudovsky, Michel. Global brutal, a.a.O., p. 359
16    CIA-Hilfe für afghanischen Widerstand höher denn je. In: «Frankfurter Rundschau» du 14/1/85, p. 2
17    idem.
18    Absolut blind. In: Der Spiegel, Nr. 38, 1989, p. 194
19    Cf. Brönner, Wolfram. Afghanistan, a.a.O., p. 18
20    Après la destruction totale de Kaboul, on rescensa 50 000 morts.
21    Sichrovsky, Peter. Ein Land zerfleischt sich selbst. In: «Süddeutsche Zeitung» du 31/8/92, p. 4
22    Cf. Gatter, Peer. Hoffnung in Trümmern. In: Mahfel. Berlin 1995. Nr. 5, p. 7
23    Cf. Ghali, Butros Butros. Die Aufgabe des Sisyphus. In: Der Spiegel. Nr. 31/96 du 29/7/96, p. 116
24    Roy, Olivier. Die Taleban-Bewegung in Afghanistan. In: Afghanistan-Info. Neuchâtel. no 36, février 1995. Cité d’après: Mahfel, H. 2. Berlin 1995, p. 8
25    Jang, The News du 3/3/95, cite d’après: Taleban schon seit 1985/86? In: Ebenda, p. 5
26    Newsweek du 17/4/95 et Artico, A. Afghanistans ferngesteuerte Glaubenskrieger. In: Le Monde Diplomatique/Tageszeitung. novembre 1995, p. 15.
Il s’agissait là aussi d’Usbekistan, situé au nord de l’Afghanistan, ou se trouvent les plus riches mines d’or du monde avec une production annuelle d’environ 50 tonnes et des plus grandes reserves d’argent du monde ainsi que de l’uranium au Kirgistan.
27    Malgré la présence américaine massive au Hindou Kouch, le projet n’était toujours pas concrétisé 20 ans plus tard.
28    Haubold, Erhard: In Afghanistan spielen die UN noch eine untergeordnete Rolle, in: «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 26/10/96, p. 1
29    Krieg um Bodenschätze. In: Der Spiegel Nr. 22/1997 du 26/5/97
30    Haubold, Erhard. In Afghanistan spielen die UN noch eine untergeordnete Rolle, a.a.O., p. 2
31    Wörmer, Nils/Kaim, Markus. Afghanistan nach den gescheiterten Präsidentschaftswahlen im April 2014. S. 23. In: Perthes, Volker/Lippert, Barbara (Hrsg.). Ungeplant bleibt der Normalfall – Acht Situationen, die politische Aufmerksamkeit verdienen. Berlin, SWP-Studie du 16/9/13
32    Sydow, Christoph: Die Kapitulation des Westens in Afghanistan. Spiegel Online du 20/6/13
33    Bemühungen um Frieden für Afghanistan,
in: «Neue Zürcher Zeitung» du 12/1/16, p. 3
34    Matern, Tobias. Eine Sache von Jahrzehnten.
In: «Süddeutsche Zeitung» du 20/2/17, p. 2
35    Petersen, Britta. Die Rückkehr des «Grossen Spiels» um Afghanistan. In: «Neue Zürcher Zeitung» du 3/1/17, p. 4
36    Cf. Russland organisiert Afghanistan-Treffen. dpa du 19/3/17 et Deutschlandfunk du 14/4/17
37    Cf. Böge, Friederike/Schmidt, Friedrich. Kratzen an der Nato-Flanke. In «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 13/4/17, p. 5.
38    «Gazeta Wyborcza» du 15/4/17. Cf. Tagesschau.de du 14/4/17
39    Avec ce bombardement, les Etats-Unis ont détruit un système de tunnels qu’ils avaient eux-mêmes construit dans les années 1980 pour les moudchahidin terroristes.
40    «De Telegraaf» du 15/4/17
41    Cf. dpa du 14/4/17
42    Afghanistan-Konferenz ruft Taliban zu Frieden auf. Deutsche Welle Online du 14/4/17
43    Cf. Böge, Friederike. Bombe mit Signalwirkung. In: «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 15/4/17, p. 2
44    Gabriel sucht die Konfrontation in der Nato. In: «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 1/4/17, p. 2

mardi, 04 juillet 2017

Introducing the Fifth Political Theory

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Introducing the Fifth Political Theory

The De-Nationalization of the Global European Diaspora

When the Alt Right speaks about a rise in “white identity politics” or increasing racial tensions, they are observing phenomena which could lead to nationalist politics and the reorientation of Western society towards ethnocentrism and cultural preservation. Conversely, they may also be observing the dying gasps of an older model of existence for Western peoples. Outside of a few Eastern European countries, nationalism is largely civic, not ethnic or racial, for Europeans and Eurocolonials. Anyone can be or become an American. Anyone can be or become British. Anyone can be or become French. Anyone can be or become German. And so forth. Expressions of nationality are almost purely based on location and [sometimes] language rather than, say, a shared biological, cultural, historical, political, and geographic heritage. Most Americans agree that an American can be of any race, ethnicity, or religion. Increasing numbers of Europeans feel that way about Europeans as well. With that attitude, how can one speak of a European or Eurocolonial nation as anything other than an administrative unit of the Atlanticist social and economic order (which is founded upon anti-nationalism in the first place)?

Despite nationalist politics being mostly civic rather than ethnic or “identitarian”—those are more metapolitical and largely lacking in formal representation— nationalist parties and movements are treated as if they were ethnic or identitarian by their opponents. And that’s only when slightly exaggerating. When they really want to throw a punch, they label these parties, movements, and ideologies as fascist or nazi.

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It is hard to say which has done more to undo the national sentiments created in the nineteenth and twentieth centuries: globalization and the erosion of local identity, or deliberate social and political initiatives to suppress and morally deconstruct national sentiments. The poisoning of the nationalist “brand” is potent, but so too are the effects of global mass media in homogenizing and leveling the interests and tastes of their consumers across the Western world. Just as media was instrumental in creating a sense of national unity, it may have become instrumental in undermining it. Even civic nationalist outbursts like 2016’s Brexit or the election of Donald Trump as President of the United States are still taking place within a firmly integrated Atlanticist context (which is a form of liberal globalism). Britain will remain economically and ideologically tied to continental Europe, even if it has its own currency and trade regulations. The United States will remain the engine of NATO and heavily involved in the geopolitics of Europe.

Regardless of what has greater explanatory power in determining why nationalism is dying on the long arc of history, nationalism is evidently dying. If most members of the ethnic French nation or the ethnic (white) American nation saw themselves as members of ethnic nations, there would be ethnic nationalist politicians in power. Labeling them as “nazi” would fall flat. Most people would not view themselves as the political personification of evil for sharing views with ethnic nationalists, if most people were ethnic nationalists. The fascist/nazi accusation works precisely because an audience of people who are either civic nationalists or liberals are already primed to oppose nazism and fascism, as such ideologies are popularly conceived of as forms of evil.

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Narratives of these nations being oppressed by “globalists” fall flat when one realizes that most Westerners outside of Eastern Europe see themselves not as members of an ethnic nation, but as colorblind communities of people whose ethnic or racial similarities are politically irrelevant to them. The most agency rests in the ethnic nation itself in suppressing its ethnic nationalism. Otherwise there would simply be too large of a politically nationalist majority for it to be discarded.

What this means is that we should not be terribly surprised when Westerners have little or no reaction to the projection that they are going to become minorities in their historical geographic ranges of Europe, North America, and British Oceania due to mass migration and declining fertility. (The Southern Cone [2] as well may become less European over time due to migration from the rest of South America and intermarriage, though the racial and political contexts are different in Latin America).

These are powerful currents. We should not assume that the attempt to form a global order built upon the free movement of capital, goods, and people will fail any time soon. Capitalism generates lots of profits. Entertainment technologies give idle minds something to be engrossed in. And diversity and multiculturalism are popular enough to remain the elected state ideology of much of the Western world. These are all things that the masses permit, out of choice or inaction. As long as they can still go shopping, what does it matter? Also if you care about the ethnic composition of a country you are a bad person.

The reality is that Europeans and Eurocolonials in the aggregate do not believe their own nations matter enough to be perpetuated as demographic majorities inside what were once their nation-states. While an extremely grim picture for people who believe in celebrating and continuing our Western heritage and legacy for generations to come, the problem is ultimately one of attachment to a form of social organization, that of the nation-state. The notion that “we” will become minorities in “our own countries” is not appealing to us, but it is of no negative political consequence to everyone else. A minority of Westerners care about this (and of that minority, some actually celebrate becoming a minority as atonement for racism or colonialism, etc.). As the minority that cares about this from a self-interested perspective and not one of masochism, we need to ask ourselves different questions about how to continue our traditions, our cultures, and our lines. We need to think in the terms of the world we are living in, a de-nationalized world.

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Europeans and Eurocolonials are de-nationalized peoples. Most became political nations, centered around a shared biological, cultural, historical, political, and geographic heritage in the nineteenth and twentieth centuries, but they have since lost this feeling. The national sentiment, the concept of a folk-based unity and shared ethno-cultural identity, is clearly gone to anyone observing our politics from a mental state of non-hysteria, no matter what the paranoid style of political journalism churns out. America, Britain, France and the like have still refused to ban immigration knowing full well it will make Americans, the British, the French, and so forth, into minorities. For them, there is no fundamental distinction between current Americans and to-become Americans, current Britons and to-become Britons. They are separated by paperwork, perhaps an ocean or two.

Once a civilizational feeling of that magnitude is lost, it is very difficult to resurrect. It may remain in our memories like the Roman Empire has—who could ever forget the centuries of splendor of Britain, France, and the United States for that matter—but in the political lives of Westerners it will be a corpse.

You cannot bring a corpse back to life. That’s the premise of the Fifth Political Theory (5PT [3]) with regard to ethnic nationalism. The way forward is not to cling to the nation-state or to try to carve one out of a multi-ethnic imperial state. It is to reorient ourselves towards a diaspora model. The West is becoming de-nationalized. Years from now, all these national identities that existed are going to be gone and the people inside the former nation-states will look and behave quite differently. If we are to become a minority in what is becoming someone else’s country, and we want to continue our Western heritage, we will need to embrace the ur-identity, that of the tribe. Because we are a tribe inside a vast, multi-ethnic superstate that is increasingly foreign to us (and us foreign to it), we are also a diaspora.

The nation was, in many respects, just a large tribe. But with it came increasing social complexity and geographic dispersal that resulted in regionalism and political splintering. We who embrace our identity and heritage as sons and daughters of Europe are a minority among people who share “our” heritage in all its forms (cultural, genetic, ethnic, political, religious, etc.), and we can only convert so many people to our way of thinking in what is frankly a race against time at the national level. As our tribe scales down, it will fortunately become more cohesive and resilient. And if we reject the national model, we do not need to burden ourselves with pursuing fruitless objectives at that level. We can focus on the tribal level.

Ultimately, 5PT sees nationalist politics and building a mass movement to “take our country back” or “save our nation” as a futile waste of resources that we need to build our tribe. 5PT is about Westerners with a future, not Westerners with a death wish. You cannot save those who do not want to be saved. What you can do is find those who want to save themselves, and build them into the network. If those of us alive today fail to link together the remnants of our atomized people who still feel the vague stirrings of self-preservation and civilizational perpetuation, it will not happen. We will fold into the new kind of race and materialistic philosophy that is being created, and all that came before it will be obliterated to make room for more shopping malls and immigrant communities. We shall lose our noble virtues, our Promethean fire, and the legacy of thousands of years to the successors of managerial liberalism and their precious “end of history.”

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5PT says our choices are as such: We become that immigrant community living in a strange land, or we go to the mall and never come back. There are forces which cannot be fought, but only ridden. The Atlanticist order will not allow itself to be voted out of existence, and if we are to be pushed from the world stage as nations, we will simply have to find another abode as a people.

Source: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-na... [4]

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[2] The Southern Cone: https://www.amren.com/features/2017/04/argentina-a-mirror-of-your-future-buenos-aires-latin-america/

[3] 5PT: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/04/29/5pt-intro/

[4] https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/

Sub-National & Trans-National Identity as a Response to the Loss of Nation-Statehood

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Sub-National & Trans-National Identity as a Response to the Loss of Nation-Statehood

For the most part, Western nations are over. There will only be the diaspora, or there will be nothing at all. We are faced with the choice of being absorbed into a materialistic, multicultural mess, or becoming who we are, that is to say, exiles of a defunct world.

The Fifth Political Theory (5PT [2]) believes we should work towards becoming a diasporic tribe rather than focusing on state-level nationalism(s). In other words, we can only “save” European and Eurocolonial peoples who want to be saved by bringing them into a networked tribal community, not converting the de-nationalized masses to an increasingly occult worldview of ethnocentrism, race realism, gender norms, nativism, reactionary politics, etc. I say this not as an evil racist or fascist, but as someone who cares about the continuity of my people, who cannot exist if they are transformed from their roots into something completely foreign. While a certain amount of change and flexibility is endurable, and even in some cases desirable, total replacement is not. And because the national subdivisions of Western civilization are moribund and unable to assert their own existence, we must return to the primordial levels of human social organization if we are to keep the totality of our heritage alive while innovating for an interconnected future.

5PT means fully embracing de-nationalization [3] and working the terms of that situation to our advantage within the post-modern, globalized world. As always, we cannot reverse the flows but only ride them out. Western peoples are going to become a diaspora, even in the West itself. Our response must be to engineer a tribe to face the problem of anomic, atomized life in our society and the failure of political nationalist movements to preserve European and Eurocolonial heritage against the decline in all its forms. We achieve this not by standing athwart history yelling stop, but by grasping the flow of history and letting it pull us as we adjust to the changes of post-modernity.

Put less esoterically, the breakdown of national borders and of national sentiment among Western peoples is not the end of Western peoples but of the nation-state as the organizational unit where our affinities stop. This collapse, rather than leading to seamless superstate blocs as predicted, has created immense identity-driven angst and convulsion as every matter of local folk resists the sprawling explosion of the soulless, materially-driven cosmopolis. These identitarian outbursts are telling us something about the fringes of Western political life. People who care about more than material growth or achieving progressive utopia are speaking up louder than ever. Yet, they often do so out of a passionate bond to dilapidated, outdated, and doomed forms of modern social organization—most problematically they do so as a minority. The ethnos squirms but the demos, which has voted for de-nationalization, retains a firm grip around its neck.

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The demos are ultimately following the lead of the cosmopolis. Its paradigms demand that all “citizens of the world” are eligible to live there, whether there is work or not, whether they are assimilable or not. What matters is the ability to be an economic cog, not national integrity. So if anyone can politically belong to any “nation” and claim it as their identity simply by moving there and demanding accommodation, what is to stop the people who resist their grand remplacement [4]from being bound into one identity, which like the one opposing it crosses all borders and subverts all national sentiments? Just as we see a current of decline, we must also look for that counter-current.

Communication technologies and our ability to correspond with one another in real-time—about the social, political, cultural, economic, moral, and spiritual challenges we face as members of the European and Eurocolonial family—draw us closer together than ever before. This happens without regard for borders and makes the decline of the nation-state all the more salient. We become less American or Norwegian or German, and more composite, more Western. Our tribe is already being created from this diaspora of of like-minded Westerners, out of our pre-existing similarities and affinities which technology has seen fit to amplify, even as our nations are being dissolved.

In the long-term, 5PT seeks to make this identity formation more geographically concentrated and clustered, while maintaining its sense of global connectivity and fraternity. We want to reach a point where we can talk concretely about the size, dispersion, and economic niche of the Western diaspora in any given country. The diaspora model thus posits the adoption of sub-national and trans-national identity as a response to the death of national identity and as an extension of the identity formation processes granted to us by post-modern technology.

By sub-national we mean that the Western diaspora will exist in any state where we intentionally form generational communities and tribal networks. Thus there will be a Western diaspora in countries in North America, Europe, and British Oceania, and perhaps further in Latin America and South Africa. There will be American Westerners, French Westerners, Australian Westerners, and so forth. These will have their own local concerns and idiosyncrasies and practices, as they must. At the same time, they will not become those local traits. The Western diaspora of France is not synonymous with “French people.” French people vote for their extinction while the Western diaspora will elect to perpetuate itself.

By trans-national we mean that the Western diaspora will not be walled off into geopolitical cells. Our congregations will be in communion with one another, and our tribal networks will be borderless. Our concerns will be mutual. Since we are all living in foreign countries so to speak, we will naturally have more affinity for one another as members of the same tribe than we do with our out-group neighbors. To be trans-national is to belong to a community not limited by territory. So the Western diaspora will exist in multiple countries, but not be of those countries. I am a Westerner if I am in Chile or in Britain, though I may have come from the Western congregation in Chile to the one in Britain. Our shared culture and values will be deeper than that we have with other peoples living in Chile or Britain.

Members of a foreign minority form their own distinct people regardless of where they dwell, so long as their ties to their own kind remain stronger than their ties to those who are foreign to them. That is the power of the diasporic model, that congregations of Westerners can exist anywhere enough former European or Eurocolonial nation-states are found, and retain their sense of cohesion. They are in, but not of.

In many ways, it is a return to the ways of the Old World and its scatterings of people across pre-modern states both large and small, such as the Jews, Armenians, Greeks, and Germans of Europe and the Middle East. This rather differs from the modern, national impulse of gathering of all X into the state of X-land, or converging all people of X-land into the identity of X. And it of course challenges the contemporary impulse of denying that X exists in the first place while claiming that X-land belongs to the world. Rather, we observe that the borders and demographics have fallen where they are, and that X can be found irrespective of where X is “supposed to be” or originally from. We are interested in the ur-identity of the tribe, not in the ancestral urheimat. This detachment will become our strength.

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This is an entirely different way of thinking about ourselves and our place in the world than Westerners are accustomed to. Even the descriptive terms I have preferred to use in place of “white people” so preferred by nationalists—Europeans and Eurocolonials—reflect that older (but not primordially older) conception of geography-plus-nationality. What we are approaching now is the possibility of nationality-sans-geography. The European stock and its extra-continental stocks overseas are part of the same people. Even if all other ethnocentric and civilizational rationalizations for this could be deconstructed it would still be so that they are one people, if only because a coalition of Others have declared them so. Rome and her allies became Rome just as Carthage and her allies became Carthage.

The external pressures upon the Western diaspora will facilitate this, since those who are most ethnocentric and culturally traditionalist will react by doubling down and passing those memes and genes on, while those who are the least will leave the diaspora and fold into the identity of the state they live in and the people they dwell among. The sub-national, trans-national character of the Western diaspora will intensify as time progresses.

This is not necessarily a happy situation. But the worst that can be said about the diaspora model is that people do not want it to happen, not that it can’t work. Reaching back into history for the super-structure we called the nation-state and trying to drag it into the future is not viable. What is viable is the primordial sentiment, that most basic idea that kindred people are an extended tribe, regardless of their geographic dispersal and the composition of the polities they dwell in. If my brother lives in Britain, he is still my brother.

Source: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-natio... [5]

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[2] 5PT: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/04/29/5pt-intro/

[3] de-nationalization: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/

[4] grand remplacement : https://translate.google.com/translate?hl=en&sl=fr&u=https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_remplacement&prev=search

[5] https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-national-and-trans-national-identity/: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-national-and-trans-national-identity/

 

Machiavel et les armes de migration massive

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Machiavel et les armes de migration massive

La base d'un empire multiculturel - et un empire est toujours multiculturel - est de conquérir des territoires et de transférer des populations pour les amadouer et les contrôler (1). C'est maintenant ce que l'on fait en Europe. Il faut amener des colons, et remplacer les populations rétives qui sont dominées - ou se laissent mourir. Car comme le remarque Madison Grant dans son Passage d'une grande race, une immigration non désirée doit éteindre la natalité dans les pays nouvellement conquis ou occupés. C'est comme cela que le Wasp a commencé à disparaître en Amérique du Nord dans les années 1880. Kipling s'en plaint dans sa correspondance (il vivait alors à Boston), Lovecraft dans sa nouvelle La rue, Henry James dans son journal, O'Henry dans ses petits contes, Edward Ross dans son œuvre de sociologue, Scott Fitzgerald dans Gatsby (2).

On ne va pas pleurer le Wasp bien sûr, ni celui (comme dit Woody Allen, « la nature est un grand restaurant ») qui fut chassé de son île irlandaise par une politique froide de famine appliquée par Londres (qui a toujours su manipuler les famines dans un but politique). Le Wasp lui-même avait remplacé les Indiens peu avant. La tragédie des îles hawaïennes et autres fut identique. Des populations furent massacrées, empoisonnées et remplacées par d'autres plus soumises et plus travailleuses. Le Grand Remplacement est hélas une donnée éternelle, mais il importe de rappeler qu'il est rarement naturel ; il est presque toujours politique et il sert aussi à faire du fric. Le capitalisme joue ici avec le pouvoir et la militarisation. J'ai parlé de ces jeunes Écossais qui dorment sous la tente en Écosse alors qu'ils travaillent pour Amazon (entreprise qui me publie gentiment, ce n'est pas le problème). Simplement nous revenons à la plantation et au cannibalisme financier que la peur du gendarme soviétique avait calmé un temps.

La tactique est toujours la même. Car grand remplacement rime avec déplacement, mais aussi avec un ensemble de dépècements psychologiques, de brouillages de codes, ou de déprogrammation mentale (voyez l'école socialiste et son enseignement liquide en France et en Europe). On citera Tocqueville qui écrivait cette fois à propos des Indiens :
« En affaiblissant parmi les Indiens d'Amérique du Nord le sentiment de la patrie, en dispersant leurs familles, en obscurcissant leurs traditions, en interrompant la chaîne des souvenirs, en changeant toutes leurs habitudes, et en accroissant outre mesure leurs besoins, la tyrannie européenne les a rendus plus désordonnés et moins civilisés qu'ils n'étaient déjà. »
Les observations de Tocqueville sur le devenir des minorités US sont admirables.

Et j'en viens au cher Machiavel (3). Les Italiens (plus haut QI d'Europe) seront toujours nos maîtres et nos éclaireurs, pour la bonne et simple raison qu'ils ont déjà vu et tout commenté, et le plus souvent pour rien hélas ! La connaissance, comme dit Salomon, ne sert qu'à accroitre sa douleur (qui auget scientiam, et auget dolorem, dit ma Vulgate !). La Renaissance permit de connaître de nouvelles expériences passionnantes, et aussi de revivre l'Antiquité d'une certaine manière. Voyez La Boétie qui publie à la même époque le meilleur texte sur notre aliénation moderne.

J'ignore si Machiavel connaissait le procédé inca du mitmae (remplacement de population après la conquête de ce même « empire socialiste inca »), mais il savait décrire comment s'y prenaient les princes néo-grecs de la Renaissance :
« Pour conserver une conquête... Le meilleur moyen qui se présente ensuite est d'établir des colonies dans un ou deux endroits qui soient comme les clefs du pays : sans cela, on est obligé d'y entretenir un grand nombre de gens d'armes et d'infanterie. »
Oui, mieux vaut des « colons » que des gens d'armes pour assurer l'ordre. D'autant que l'on peut comme en Allemagne nommer ces réfugiés policiers : ils empêcheront les machos allemands de violer leurs compatriotes, m'a dit une étudiante espagnole vivant à Bamberg ! Cette ânesse passe son nez toute la journée dans son téléphone portable, et on peut dire que le système la tient bien en laisse, comme un ou deux milliards d'autres « jeunes » de son acabit, bien formatés et surtout distraits, tous sortis des pires cauchemars de Plutarque ou de La Boétie (de qui ?).
 

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Machiavel ajoute avec le cynisme toxique qui caractérise sa prose impeccable :
« L'établissement des colonies est peu dispendieux pour le prince ; il peut, sans frais ou du moins presque sans dépense, les envoyer et les entretenir ; il ne blesse que ceux auxquels il enlève leurs champs et leurs maisons pour les donner aux nouveaux habitants. »
Ce que vit l'Italie en ce moment est incroyable. On ruine le contribuable pour sauvegarder des banques insolvables, on remplace un peuple déjà vieillissant pour le plaisir de plaire à des élites humanitaires, on remet au pouvoir des gens qui ont été reniés par les urnes mais choisis par l'Otan, Bruxelles ou les banques...

Machiavel explique comment on divise la population.
« Or, les hommes ainsi offensés n'étant qu'une très faible partie de la population, et demeurant dispersés et pauvres, ne peuvent jamais devenir nuisibles ; tandis que tous ceux que sa rigueur n'a pas atteints demeurent tranquilles par cette seule raison ; ils n'osent d'ailleurs se mal conduire, dans la crainte qu'il ne leur arrive aussi d'être dépouillés. »
La lâcheté et le refus de s'informer font partie du complot. Comme disait MacLuhan, le héraut catholique-cathodique du village global, « les plus grands secrets sont gardés par l'incrédulité publique ».

On recommandera au lecteur la lecture de Kelly Greenhill sur ces armes de migration massive [Traduction à venir, NdSF]. Greenhill en bon agent impérial les impute à des tyrans putatifs et oublie les responsabilités impériales et capitalistes de nos chères élites occidentales !

C'est pourquoi je recommande les classiques. Il n'est pas de situation qu'ils n'expliquent mieux que leurs experts. Regardez Marx par exemple qui nous parle du dépeuplement nazi (féodal) des clans écossais au profit d'une certaine duchesse Sutherland :
« Mais à tout seigneur tout honneur. L'initiative la plus mongolique revient à la duchesse de Sutherland. Cette femme, dressée de bonne main, avait à peine pris les rênes de l'administration qu'elle résolut d'avoir recours aux grands moyens et de convertir en pâturage tout le comté, dont la population, grâce à des expériences analogues, mais faites sur une plus petite échelle, se trouvait déjà réduite au chiffre de quinze mille.

De 1814 à 1820, ces quinze mille individus, formant environ trois mille familles, furent systématiquement expulsés. Leurs villages furent détruits et brûlés, leurs champs convertis en pâturages. Des soldats anglais, commandés pour prêter main forte, en vinrent aux prises avec les indigènes. Une vieille femme qui refusait d'abandonner sa hutte périt dans les flammes. C'est ainsi que la noble dame accapara 794 000 acres de terres qui appartenaient au clan de temps immémorial (4). »
Et pourquoi changer une équipe - et une méthode - qui gagne ? La faiblesse de nos réactions favorise le retour du comportement barbare chez les élites. Elles n'ont plus peur de nous.

Nicolas Bonnal

Notes

(1) Kelly Greenhill - Weapons of Mass Migration : Forced Displacement as an Instrument of Coercion. Bientôt traduit par le Saker francophone
(2) Naomi Klein, La stratégie du choc, chapitre II
(3) Machiavel, Le Prince, chapitre III
(4) Marx, Le Capital, livre I, chapitre VIII, l'accumulation primitive

Libye, Syrie… À qui le tour ? Entretien avec Emmanuel Leroy

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Libye, Syrie… À qui le tour ?

Entretien avec Emmanuel Leroy

Ex: http://zejournal.mobi

Le Moyen-Orient devient une fois de plus l’arène de la confrontation entre les deux plus puissantes forces. Emmanuel Le Roy, célèbre politologue français, président du mouvement humanitaire « Save the Children of Donbass », nous a accordé une interview et nous a parlé de ce qui attise la guerre au Moyen-Orient et de ceux qui bénéficient des attentats terroristes contre les civils.

K.- La guerre en Syrie, ainsi que nombre d’attentats terroristes dans les villes contre les civils, se poursuit. Les USA ajoutent toujours de l’huile sur le feu. Cette fois, ils prétendent que le gouvernement syrien préparerait des attaques chimiques. Or, la Maison Blanche a, bien sûr, refusé d’en apporter la preuve. Que pensez-vous de l’efficacité de la lutte actuelle contre le terrorisme en France ?

E.L.- La situation avec le terrorisme est extrêmement compliquée. L’année dernière, j’ai été invité à Moscou pour assister à la conférence donnée par RISI (Institut russe des études stratégiques) sur les questions de terrorisme. L’article du New York Times daté du 23 avril 2016, a été abordé. L’auteur disait que le terrorisme prenait racine aux USA, que dans les années 1970, la CIA et l’Arabie Saoudite avaient monté un complot visant à soutenir les terroristes et Oussama ben Laden, à provoquer une division et des menées terroristes en Afghanistan, dans le but de chasser de là-bas les Soviétiques.

Rien n’a changé depuis cette époque. Les USA et l’Arabie Saoudite coopèrent toujours ensemble dans ce domaine. Le principal moteur du terrorisme mondial est l’armée anglo-saxonne.

Le terrorisme qui a touché la Russie et l’Occident est différent. Par exemple, ce qui s’est passé en Tchétchénie, au Daghestan, en Ingouchie, est l’œuvre de réseaux wahhabites aiguillonnés par les Anglo-saxons. Ils voulaient déstabiliser la Russie.

Et le terrorisme que nous avons combattu depuis le 11 septembre 2001 (la série de quatre attaques terroristes coordonnées aux USA, avec la destruction des tours jumelles), est le fruit de démarches visant à créer le chaos dans les sociétés occidentales. Le but est de les frapper jusqu’à ce qu’elles changent de forme institutionnelle et finissent par perdre leur liberté.

La deuxième option, qui est en cours aujourd’hui, consiste à provoquer un conflit en Europe occidentale, entre la population locale et les Musulmans (qui arrivent sans fin). Et cela, à son tour, mène aussi au chaos.

Ce sont d’ores et déjà les intérêts US. L’objectif est de créer une situation conflictuelle dans laquelle l’Europe perdra sa compétitivité et ne sera à même de former une alliance avec la Russie contre la thalassocratie.

L’État orwellien est déjà là

Ainsi, la première sorte de terrorisme a été créée artificiellement contre la Russie et ses intérêts. C’est le même plan qui se joue en Syrie : Mêmes gens, mêmes armes, mêmes fonds utilisés contre la Syrie de Bashar El-Assad. C’est le terrorisme de la dévastation, nécessaire pour saper la Russie.

Et la deuxième sorte de terrorisme est plus calme, moins extrême. Son but est de créer une situation de chaos maîtrisé. Cela signifie supprimer 10 personnes ici, puis 15 autres ailleurs. Il est utile pour maintenir la population en état de terreur et perpétuer la situation d’urgence. Et c’est ce qui se passe depuis plus d’un an en France.

La situation de contrôle est semblable à celle de l’État décrit par Orwell dans son roman « 1984 ». Aujourd’hui, nous voyons que l’Europe ressemble à un État totalitaire. Comparé à l’Europe actuelle, l’URSS de l’ère de Brezhnev était un paradis.

La confrontation des deux forces s’est intensifiée

K.- La Libye est détruite. Maintenant, comme nous le voyons, ils achèvent la Syrie. Que pouvons-nous attendre de la suite ?

E.L.- Ceux que je qualifie d’archéo-mondialistes protègent la suprématie du dollar et l’État profond. Ils ont provoqué la crise en Libye pour planifier de nouvelles destructions et remodeler le Moyen-Orient.

Mais il semble qu’il y ait eu des tentatives de lutte contre les archéo-mondialistes ces dernières années, surtout depuis le Brexit. Aujourd’hui, dans ce système mondialiste, Londres qui est aussi impliquée, essaie de jouer la carte chinoise… La stratégie est purement anglaise, et n’est pas dans l’intérêt des USA.

Je pense que le Brexit était une sorte de guerre entre la City de Londres et Wall Street, et que la compétition présidentielle entre Clinton et Trump était une suite de cette dure confrontation.

En France, les élections sont aussi devenues l’illustration de la confrontation entre les deux forces. Je suppose que les archéo-mondialistes, dont Clinton, pariaient sur Alain Juppé, candidat idéal pour eux qui pouvait devenir le pendant de Clinton. Mais les amis de Trump et les partisans du Brexit se prononçaient pour François Fillon, plus en faveur de relations russo-françaises. Mais ils se sont rendu compte à temps qu’il y avait un autre substitut, Macron…

L’Iran est le prochain, et puis se sera la Russie

Revenons à la question de la Libye et de la Syrie (qui ne sont qu’un même front). Il s’agit de tentatives de certains archéo-mondialistes qui cherchent à poursuivre les manœuvres de déstabilisation des États laïques du Moyen-Orient. Mais cette guerre ne vise pas seulement à réformer le monde musulman, elle prépare un objectif futur : L’Iran, une voie d’accès au Caucase.

Et le tour de la Russie viendra après l’Iran. Il s’agit d’une guerre géopolitique qui passe inaperçue.

Pour mieux comprendre la situation, rappelons l’exclusion du Qatar du Conseil de coopération des États arabes du golfe Persique. Bien qu’il y ait des intérêts de M. Rockefeller, le Qatar a toujours été sous protectorat britannique. Et M. Trump a négocié avec l’Arabie saoudite pour dire « stop » au Qatar, arrêtez de financer les « Frères musulmans », qui sont aussi subordonnés à la Grande-Bretagne (les « Frères musulmans » est une organisation terroriste interdite en Russie). Même si Clinton a introduit leurs représentants dans son entourage, ils sont toujours sous contrôle britannique.

La situation est donc complexe. Je pense qu’il y a de la concurrence au sein même du système mondialiste. La crise du Qatar, le Brexit ou les élections françaises, montrent que ce n’est pas une bataille pour la vie, mais une lutte à mort aux USA et en France.

Il s’agit d’une confrontation très obscure entre différents concepts. Je pense que la Grande-Bretagne rejoue son unique carte, comme à la veille de la Première Guerre mondiale. Pendant ce temps, le premier travail des USA est de préserver la suprématie du dollar. Sans le dollar, les USA ne peuvent rien faire…

Traduction Petrus Lombard


- Source : Katehon (Russie)

lundi, 03 juillet 2017

Finis Germania (JF-TV Im Fokus): Der Fall Rolf Peter Sieferle

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Finis Germania (JF-TV Im Fokus): Der Fall Rolf Peter Sieferle

19:01 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rolf peter sieferle, allemagne, hommage | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Presseschau - Juli 2017

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Presseschau
Juli 2017
 
Liebe Leser, wieder einmal eine Presseschau. Bei Interesse einfach anklicken...

AUßENPOLITISCHES

(Soros – oder die Mächtigen hinter der NS-Vergangenheitsbewältigung)

Klassenfahrt mit Soros

https://sezession.de/57277/klassenfahrt-mit-soros

Ernst Wolff erklärt den IWF in 5 Minuten.

https://www.youtube.com/watch?v=Zt7lONlgU-o

IWF verlangt steigende Verbraucherpreise in Deutschland

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2017/iwf-verlangt-ste...

(Verordneter Euro-Segen für Alle)

Brüssel

Der Euro für alle

Es soll der Siegeszug des Euro werden: Innerhalb der nächsten Jahre will die EU-Kommission die Gemeinschaftswährung in allen Mitgliedstaaten durchsetzen. Es ist der Auftakt zu einer großen Reform.

http://m.mainpost.de/ueberregional/wirtschaft/mainpostwir...

Bundeskanzlerin Merkel für gemeinsamen Euro-Finanzminister

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2017/bundeskanzlerin-...

(Dazu…)

Abschaffung der Nationalstaaten Europas

Die Katze ist aus dem Sack!

http://www.pi-news.net/die-katze-ist-aus-dem-sack/

Griechenland: bis zur Bundestagswahl Konkursverschleppung

https://think-beyondtheobvious.com/stelters-lektuere/grie...

AFD Fraktion Hamburg: Vortrag von Vaclav Klaus am 7.6.2017

"Die unverantwortlichen Träume der EU-Eliten", ein Vortrag von EU-insider Vaclav Klaus am 7.Juni 2017 im vollbesetzten Festsaal des Rathaus Hamburg.

https://www.youtube.com/watch?v=agWOGmcsN-Y

„Hunger-Bonds“

Goldman Sachs rettet Venezuelas Diktator vor der Pleite

https://www.welt.de/finanzen/article165136242/Goldman-Sac...

Anschlag in London Sieben Tote, zwei Tatorte - Polizei erschießt drei Angreifer

https://www.welt.de/politik/ausland/article165227140/Sieb...

Tote bei Anschlag in London

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/tote-bei-an...

Anschlag in London

Von Storch beschimpft Maas und Merkel nach Beileids-Tweets

https://www.welt.de/politik/deutschland/article165228419/...

Aufregung im Netz

London: CNN arrangierte muslimische Friedensdemo

http://www.krone.at/medien/london-cnn-arrangierte-muslimi...

https://www.youtube.com/watch?v=2ObbTX_nMGk&feature=y...

(Selbstrechtfertigung der tagesschau)

Fake-News-Vorwurf im Netz

Wirbel um CNN-Dreh in London

http://faktenfinder.tagesschau.de/ausland/london-389.html

Schweigeminute für Londoner Terroropfer

Unsensible Saudis

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/unsensible-...

(Das Twitter-Posting der ARD-Journalistin Julie Kurz nach dem aktuellen Terroranschlag in London.)

http://archive.li/be0EI

(Auch bei den Trauermeldungen darf "Vielfalt"-Propaganda nicht fehlen)

Nach Anschlag

Londons Polizeichefin freut sich über Vielfalt von Terroropfern

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/londons-pol...

(Und was machen die Briten als Reaktion auf Islamisierung und Terror? Sie wählen Labour…)

Unterhauswahlen

Großbritannien: Konservative verlieren absolute Mehrheit

https://jungefreiheit.de/allgemein/2017/grossbritannien-k...

Anschlag auf Moschee in London

Polizei nennt Namen des Terrorverdächtigen

Nach dem Anschlag auf eine Moschee in London veröffentlichen die Behörden neue Details. Demnach war der Täter der Polizei bislang nicht bekannt, er handelte wohl allein. Und er hatte es ganz offensichtlich auf Muslime abgesehen.

http://www.spiegel.de/politik/ausland/london-anschlag-auf...

Brüssel

Belgische Soldaten erschießen Terroristen und vereiteln Anschlag

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/belgische-s...

(Zum Angriff in Paris)

EU ehrte Moslemterroristen mit Journalistenpreis

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/eu-ehrt-mos...

Frankreich

Alle Ergebnisse der Parlamentswahl im Überblick

https://www.welt.de/politik/ausland/article165652134/Alle...

Österreich

Van der Bellen kritisiert Burkaverbot

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/van-der-bel...

Tschechien verankert Recht auf Waffenbesitz in Verfassung

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/tschechien-...

Michigan

„Allahu Akbar“: Mann sticht Polizisten auf US-Flughafen nieder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/allahu-akba...

Schüsse auf US-Republikaner

Linkes Haßverbrechen

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/linkes-ha...

Referendum

Puerto Rico will US-Staat werden

https://www.tagesschau.de/ausland/puerto-rico-105.html

Erstmals seit über 20 Jahren

Trump streicht Ramadan-Feier

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/trump-strei...

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

(Trotz angeblicher Hochkonjunktur…)

Rentenkasse mit 2,2 Milliarden Euro Minus

http://www.boerse-online.de/nachrichten/aktien/Presse-Ren...

Merkels Beliebtheit erreicht Zweijahreshoch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/merkels...

Über die Monarchin

Schily: Abrechnung mit Merkel

Von Rainer Zitelmann

https://www.tichyseinblick.de/feuilleton/medien/schily-ab...

Soziale Netzwerke

Kauder will Maas-Gesetz möglichst schnell beschließen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/kauder-...

Die Maas-Regeln – Angriff auf die Meinungsfreiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2017/die-maas-rege...

Auch Thomas de Maizière fordert Zugriff auf Whatsapp-Daten

http://t3n.de/news/whatsapp-daten-maziere-fordert-zugriff...

Staatstrojaner: Bundestag hat das krasseste Überwachungsgesetz der Legislaturperiode beschlossen (Updates)

https://netzpolitik.org/2017/staatstrojaner-bundestag-bes...

Neues Gesetz führt zur totalen Überwachung der Bürger

https://www.youtube.com/watch?v=j-tRjC76CGs

Kritik an NetzDG

„Die freie Meinungsäußerung bleibt auf der Strecke“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/die-fre...

Gegen Haßpostings im Internet

Bundestag beschließt NetzDG

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/bundest...

Bundesweiter Aktionstag

Großrazzia gegen Hetze im Internet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/grossra...

Steuergeld

Goldstaub für das Doppeleinhorn

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2017/goldstaub-fue...

Autobahnprivatisierung

Was sich jetzt für das Rückgrat der deutschen Infrastruktur ändert

http://www.focus.de/finanzen/praxistipps/autobahnprivatis...

Sahra Wagenknecht rastet aus über die Privatisierung der Autobahnen ! 01.06.2017

https://www.youtube.com/watch?v=t_9Oz1A5Zc0&feature=y...

Betreute Demokratie - das deutsche Missverständnis

http://www.achgut.com/artikel/demokratie_das_deutsche_mis...

Legal, illegal, scheißegal ist das unausgesprochene Motto der Groko

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article166079900/L...

Eine AfD-Stellungnahme zur Klima-, Umwelt- und Energiepolitik

https://irisnieland.wordpress.com/2017/06/30/eine-afd-ste...

Bundeswehr

Das Schweigen der Männer

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/das-schwe...

Bundesregierung verbietet Erdoğan-Auftritt in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/erdogan...

Kölner Anti-Terror-Farce

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/koelner-a...

Anti-Terror-Demo

Özoguz: Nicht nur Moslems, sondern alle müssen sich vom Terror distanzieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/oezoguz...

Köln Nur ein paar Hundert Muslime demonstrieren gegen Terror

https://www.welt.de/politik/deutschland/article165642675/...

Der Staat wird zum Zuhälter

Das neue "Prostituiertenschutzgesetz" dient vor allem den Staatsfinanzen

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1189

Abgeordneter klagt

Von AfD-Fraktion zum Schweigen gebracht

Immer wieder ist Heinrich Fiechtner auf der politischen Bühne als Außenseiter aufgefallen. Nun zieht der baden-württembergische AfD-Landtagsabgeordnete vor Gericht – gegen die eigene Partei.

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/afd-politiker-f...

(AfD fordert Straßenbenennung nach Ronald Reagan)

30 Jahre Reagan-Rede

„Herr Gorbatschow, öffnen Sie dieses Tor“

von Christian Vollradt

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2017/herr-gorb...

Helmut Kohl ist tot

16 Jahre regierte er die Bundesrepublik - länger als jeder andere Bundeskanzler. Helmut Kohl wurde als "Kanzler der Einheit" verehrt, polarisierte aber auch. Er starb am Freitagmorgen im Alter von 87 Jahren in seinem Haus in Oggersheim.

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/helmut-kohl-ist...

Wir Kinder Helmut Kohls

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2017/wir-kin...

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

Die entfesselte Freiheit im Zeichen der Kulturrevolution – mit Folgen bei PayPal

https://sezession.de/57296/die-entfesselte-freiheit-im-ze...

Totalitäre Methoden

Plötzlich am Pranger

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/ploetzlic...

"Deutschland den Deutschen"

Empörung über WhatsApp-Chat der AfD

http://www.rp-online.de/politik/deutschland/afd-leaks-sch...

SPD-Parteitag

Schulz nennt AfD „NPD light“, die nicht zu Deutschland gehöre

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/schulz-...

AfD-Politiker Höcke gewinnt Prozess in Neubrandenburg

http://www.nordkurier.de/mecklenburg-vorpommern/afd-polit...

"Repolitisierung der Debatte" - Marc Jongen im Gespräch

Marc Jongen, einer der beiden Landessprecher der AfD in Baden-Württemberg, hat Alain de Benoist für die Zeitschrift "éléments" ein Interview gegeben. Hier die Übersetzung

https://sezession.de/57282/marc-jongen-%C2%BBgegen-techno...

Wegen Kritik an von der Leyen

Bundeswehr-Uni setzt AfD vor die Tür

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/bundesw...

(SPD unterstützt offen "Antifa"-Gruppierung)

„Preis der Vielfalt“

SPD zeichnet Anti-AfD-Bündnis aus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/spd-zei...

(Studie von Wolfgang Schröder, Mitglied der Grundwertekommission der SPD…)

Die Arbeit der AfD in den Landtagen

http://www.juraforum.de/wissenschaft/die-arbeit-der-afd-i...

(Entscheidung für Abschaffung der demokratischen Chancengleichheit)

Grundgesetz wird geändert

Bundestag dreht NPD den Geldhahn zu

Die ohnehin klamme NPD soll in Zukunft noch weniger Geld bekommen: Der Bundestag beschließt, das Grundgesetz zu ändern und die rechtsextreme Partei so von der Parteienfinanzierung auszuschließen.

http://www.n-tv.de/politik/Bundestag-dreht-NPD-den-Geldha...

(Dazu…)

Parteienfinanzierung

Ein Verbot „light“

von Werner Patzelt

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/ein-verbo...

(Hauptsache "antirassistisch"…)

Auftritt einer linksradikalen Band

Alles scheiße in Bamberg?

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/kultur/2017/alles-scheisse-in-ba...

(Mal wieder die alte Leier der "Toten Hosen"…)

Tote Hosen

Campino beklagt mangelndes Anti-Rechts-Engagement von Helene Fischer

https://jungefreiheit.de/kultur/2017/campino-beklagt-mang...

Linke Gewalt in Berlin

„Wir werden gesetzlose Gebiete schaffen“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article165230230/...

Piratenpolitiker Thomas Goede

Hass-Tweet gegen angeschossene Polizistin

http://www.berliner-kurier.de/news/politik---wirtschaft/p...

„Interventionistsiche Linke“

Beim Thema Linksextremismus fehlen Özdemir die Worte

von Lukas Steinwandter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/beim-th...

Frankfurt

Dauerskandal: „Antifa“-Besetzung in Rödelheim

Stadt Frankfurt toleriert Jahrzehnte währenden Rechtsbruch

http://www.bff-im-roemer.de/index.php?id=44&no_cache=...

AfD-Stammtische

Wieder muß ein Gastwirt nach linksextremen Attacken schließen

von Lukas Steinwandter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/wieder-...

Gewalt gegen AfD

Sieben Attacken auf Schweriner AfD-Büro binnen zwei Wochen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/sieben-...

Vor G20-Gipfel in Hamburg

AfD-Fraktion erhält Anthrax-Drohung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/afd-fra...

Hamburg

Linkes Bündnis will AfD-Wahlkampf mit Aktionen stören

http://www.abendblatt.de/hamburg/kommunales/article210935...

Leipzig

Richterin ermuntert linke Gewalttäter zum Kampf gegen Rechts

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/richter...

Berlin: Antifa, Senat und Polizei blockieren Identitären-Demo

http://www.pi-news.net/berlin-antifa-senat-und-polizei-bl...

(Antifa-Provinzposse in Offenbach. Da die Jungs im Hauptort der bevorstehenden Umvolkung schon lange unterbeschäftigt sind, müssen in irgendwelche Aktivitäten verfallen. Dass es ihnen dabei nicht um Diskussionen geht, hat die Volkshochschul-Leiterin mit einigen Jahrzehnten Verspätung bemerkt...)

Antifa-Aktivisten attackieren Vhs-Referenten

https://www.op-online.de/offenbach/vermummte-stuermen-vor...

BDS-Kampagne

Linksextreme brüllen Knesset-Abgeordnete in Humboldt-Uni nieder

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/linksex...

Linksextreme Gewalt in Rigaer Straße nimmt laut Senat zu

https://jungefreiheit.de/allgemein/2017/linksextreme-gewa...

„Friedel 54“

Linksextreme behindern Räumung von Berliner Szenelokal

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/linksex...

(Angriffe auf Bahnlinien)

Koordinierte Aktion

Polizeigewerkschaft bezeichnet Brandanschläge als Terror

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/brandan...

Diskussion über Brandanschläge

Linke Feuerteufel mit reichlich Zündstoff

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/linke-f...

Hamburg

G20-Soko ermittelt

Unbekannte lockern Radmuttern von Polizistenautos

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/unbekan...

„Über die Bullen herfallen“

Linksextremisten drohen Polizei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/linksex...

ZL-juli4.jpg

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

Pro Asyl und Co.

Asyl-Lobby fordert unbegrenzte Flüchtlingsaufnahme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asyl-lo...

Grüne wollen syrische Dörfer in Osteuropa ansiedeln

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/gruene-woll...

Ska Keller will „Flüchtlinge“ in Osteuropa zwangsansiedeln

http://www.pi-news.net/ska-keller-will-fluechtlinge-in-os...

Franziska „Ska“ Keller - die Zweite

Eine Herrenmenschin aus Merkel-Deutschland

http://www.pi-news.net/eine-herrenmenschin-aus-merkel-deu...

NGOs als Menschenschleuser

Sie fluten Europa

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/sie-flute...

Sonntagsheld (18) – O Captain, my Captain!

https://sezession.de/57312/sonntagsheld-(18)-%E2%80%93-o-...!

Sachsen

Köpping bedauert Abwanderung von Einwanderern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/koeppin...

Das Gespenst der Überalterung

Demografischer Wandel und Armutsmigration

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/demografischer-wa...

Große Koalition beschließt Abschiebestopp nach Afghanistan

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/grosse-...

Kommentar zum Abschiebestopp

Verantwortungslos und unzurechnungsfähig

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/verantwor...

Libyen: Hilfsorganisationen bezahlen Schlepper für Einwanderer

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/libyen-hilf...

Calais

Tödlicher Unfall nach Straßen-Blockade durch Migranten

https://www.tag24.de/nachrichten/calais-toedlicher-unfall...

Behörden melden mehr Heimatreisen von Asylsuchenden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/behoerd...

Flüchtlingsumverteilung

Juncker kritisiert Blockadehaltung Polens und Ungarns

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/juncker-kri...

Ernüchternde Bilanz von Handwerk und Industrie 

„Flüchtlinge als Arbeitskräfte bringen nichts“

Mercedes-Chef Dieter Zetsche glaubt an ein „neues Wirtschaftswunder“. Politik und Wirtschaft sehen offiziell „große Chancen“. Aber ist das die Realität? Kreishandwerksmeister Rudolf Waxenberger behauptet: „Flüchtlinge als Lehrlinge und Arbeitskräfte bringen nichts.“

https://www.merkur.de/lokales/erding/erding-ort28651/ernu...

Perfider Ramadan-Rummel

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/perfider-...

Meinung

Ramadan als Machtdemonstration

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/ramadan-a...

Ramadan jetzt Frankfurter Volksfest?

Im Stadtteil Rödelheim wird es am Abend anatolisch laut

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1185

"Ich schweige nicht" - Unbekannter stört Schweigeminute für Flüchtlinge am Kirchentag

https://www.youtube.com/watch?v=yHbHsCb_q9Y

Geschmacklose Aktion gegen Flüchtlinge

Der Sarg-Skandal von Eppendorf

http://www.mopo.de/hamburg/geschmacklose-aktion-gegen-flu...

Asylkrise: Über eine Milliarde Euro vergeudet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asylkri...

Hattingen erläßt Haushaltssperre wegen Flüchtlingskosten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/hatting...

Nur wenige Bewohner

Münchner Asylunterkunft verursacht Millionenkosten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/muenchn...

Zahl der Flüchtlinge, die Hartz IV beziehen, nimmt rapide zu

https://www.waz.de/politik/zahl-der-fluechtlinge-die-hart...

Wolfsburg Familie kämpft für den IS – und erhält weiter Sozialleistungen

https://www.welt.de/politik/article165450291/Familie-kaem...

Bochum

Aufnahme von Flüchtlingskindern

Klassengemeinschaft der Integration geopfert

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/klassen...

(Fundis gegen Realo. Interner Streit unter Einwanderungslobbyisten…)

Schulpflicht für Asylbewerber

Erfurts SPD-Oberbürgermeister fliegt aus Flüchtlingsverein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/erfurts...

(Die übliche Herzschmerz-Story zur Ablenkung von den Folgen… Petitionen unterschreiben kostet eben persönlich erst einmal noch nichts…)

„Weil er mein Freund ist“

Eine Schule kämpft gegen die Abschiebung des 16-jährigen Fadi

https://www.op-online.de/hessen/wiesbadener-schule-kaempf...

Nürnberg

Gewaltsame Proteste

Polizei verteidigt Abschiebeversuch: Afghane droht mit Anschlag

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/polizei...

Asylbetrug: Geschäft mit falschen Vätern boomt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asylbet...

Niedersachsen

Arbeitsvermittlungsstelle zahlt Flüchtling Taxi zur Arbeit

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Musikfestival auf dem Nürburgring

„Rock am Ring“ wegen Terrorgefahr unterbrochen

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Jetzt müssen wir uns zuhause gegen den “Hindukusch” verteidigen

http://www.achgut.com/artikel/auf_dem_weg_in_den_ausnahme...

Asylbewerber sorgen für Kriminalitätsanstieg

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asylbew...

Ines Laufer: Die „Flüchtlings“-Kriminalität zwischen Fakten und Medienlügen

Die Polizeiliche Kriminalstatistik (PKS) für das Jahr 2016 birgt heftigen faktischen Sprengstoff in Bezug auf die Kriminalität der "Flüchtlinge". Gastautorin Ines Laufer ist in die Tiefen der Statistik abgetaucht, um die Fakten - für jeden verständlich und nachprüfbar - aufzubereiten.

http://www.epochtimes.de/politik/welt/ines-laufer-die-flu...

Niedersachsen

Syrer werden 176 Straftaten zur Last gelegt

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2017/syrer-w...

Dresden

Asylbewerber randalieren wegen Verletzung des Ramadan

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Tatort Asylunterkunft

Arnschwang (Bayern): Afghane ersticht fünfjähriges Kind

http://www.pi-news.net/arnschwang-bayern-afghane-ersticht...

Oberpfalz

Mann ersticht Kind in Asylunterkunft - wohl wegen Ruhestörung

http://www.augsburger-allgemeine.de/bayern/Mann-ersticht-...

Saarland

Syrer ersticht Rotkreuz-Mitarbeiter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/syrer-e...

(Angeblich "kein Mord")

Cottbus

19 Messerstiche, aus dem Fenster geworfen, Kehle durchgeschnitten

https://www.welt.de/vermischtes/article165382489/19-Messe...

„Gefährliche Körperverletzung“

Obdachlosen-Zündler: Nur Haupttäter bekommt Haftstrafe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/obdachl...

Bonn

Syrischer Sextäter springt auf Flucht vor Polizei in den Rhein

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Frankfurt am Main

Fehde zwischen Familienclans löst Polizei-Großeinsatz aus

https://www.welt.de/vermischtes/article165921535/Fehde-zw...

Herzberg

Vorzeigeflüchtling schneidet Friseurchefin in den Hals

https://jungefreiheit.de/allgemein/2017/vorzeigefluechtli...

http://www.lr-online.de/regionen/elbe-elster/herzberg/Syr...

Ostkreuz

Nach Kinderwagen-Rempler: Mutter bespuckt und geschlagen

Das unbekannte Paar griff die 24-Jährige nach einem harmlosen Kinderwagen-Rempler heftig an. Nun sucht die Bundespolizei nach Zeugen.

https://www.morgenpost.de/berlin/polizeibericht/article21...

Jüterbog (Teltow-Fläming)

Drei junge Männer greifen Vater und Tochter an

Sie pöbeln Passanten an, belästigen eine 18-Jährige und greifen deren Vater an: Drei junge Männer haben am Montagabend am Bahnhof Jüterbog randaliert und sogar mit Steinen aus dem Gleisbett geschmissen. Ein Lokführer hatte den Vorfall beobachtet und die Polizei alarmiert.

http://www.maz-online.de/Lokales/Teltow-Flaeming/Drei-jun...

Frankfurt

Mit abgeschlagener Glasflasche

Angriff Millimeter an der Halsschlagader vorbei

https://www.op-online.de/region/frankfurt/angriff-millime...

(Tunesier in Linz)

Mann tötete aus Hass auf FPÖ Ehepaar – Kanzler Kern "tief bestürzt" –

http://derstandard.at/2000060637242/Verdaechtiger-toetete...

ZL-juli5.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

Der asoziale Wohnungsbau geht weiter

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article165154871/D...

Fassadenbrände: Dämmokratie leben!

http://www.achgut.com/artikel/fassadenbrand_in_london_dae...

„Betonmuslime“

Katar verhüllt barbusige Figur an Botschaftsgebäude

https://www.welt.de/vermischtes/article165581334/Katar-ve...

IS sprengt offenbar Moschee in Mossul

"Das Eingeständnis der Niederlage"

http://www.spiegel.de/politik/ausland/is-sprengt-offenbar...

(Opfer eines religiösen Anschlags?)

Norwegen

"Trollpenis" abgehackt - viele Spenden für kaputten Felsen

http://www.spiegel.de/reise/europa/norwegen-trollpenis-ab...

(Homosexuelle Vielehe in Kolumbien)

Dreier-Ehe

Männer-Trio teilt sich Haus, Bett, alles

https://www.welt.de/vermischtes/article165517995/Maenner-...

(Lobpreisung des Mannes)

Montagsheld (17) – Check your privilege!

Irgendwann mußte es soweit kommen – der erste Archetyp betritt das Podium.

https://sezession.de/57306/montagsheld-(17)-%E2%80%93-che...!

Kommunikationsplattform Gab

„Wer Meinungen reguliert, will Gedanken kontrollieren“

https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2017/wer-meinu...

(Läuterung oder Beruhigungspille?...)

DPA will Täterherkuft häufiger angeben

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2017/dpa-will-taet...

Ludwig-Börne-Preis

Merkel-Kritiker Safranski ausgezeichnet

http://hessenschau.de/kultur/merkel-kritiker-safranski-au...

Das neurechte Wäldchen

Von Martin Sellner

https://sezession.de/57278/?komplettansicht=1

Der Sonntagsheld (14) - Im Würgegriff der Unheimlichkeiten

https://sezession.de/57279/der-sonntagsheld-(14)---im-wue...

Hatune Dogans "Helfende Hände"

https://sezession.de/57287/hatune-dogans-%22helfende-haen...

Mein Schnellkurs in moralischem Höhenflug

Von Alain Pichard

http://www.achgut.com/artikel/mein_praktischer_schnellkur...

Mensch, Untermensch, Unmensch

https://sezession.de/57281/mensch,-untermensch,-unmensch

(Aufregung um Sieferle-Buch)

Buch-Empfehlung für NDR und SZ

Redakteur des "Spiegel" gab rechtsextreme Leseempfehlung

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/wer-setzte-rech...

Sachbücher des Monats Juni 2017

http://www.ndr.de/kultur/buch/Sachbuecher-des-Monats-Juni...

NDR Kultur setzt Zusammenarbeit aus

http://www.ndr.de/kultur/NDR-Kultur-setzt-Zusammenarbeit-...

Panikreaktionen - Sieferle auf Platz 1

https://sezession.de/57290/panikreaktionen---sieferle-auf...

Finis Germania

Ein Sieg für die dumme Linke

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/ein-sieg-...

Finis Germania: Spiegel-Redakteur Johannes Saltzwedel tritt aus Sachbuch-Jury zurück

In eigener Sache: Der Fall "Finis Germania"

Die fragwürdige Nominierung eines rechtslastigen Buches für die "Sachbücher des Monats".

http://www.spiegel.de/kultur/literatur/finis-germania-spi...

Skandal um Sieferle-Buch

Der Speit-Effekt

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/der-speit...

(Zum "antifaschistischen" Autor Andreas Speit und der Aufregung um das Sieferlel-Buch)

Die Denunzianten und der Streisand-Effekt

https://sezession.de/57289/?komplettansicht=1

Annotationen zum Sieferle-Skandal

https://sezession.de/57291/annotationen-zum-sieferle-skan...

Offener Brief an Herfried Münkler

https://sezession.de/57298/offener-brief-an-herfried-muen...

Bemerkungen zur Verleumdung Rolf Peter Sieferles durch den "Spiegel"

von Frank Böckelmann

https://www.facebook.com/525624937616422/photos/a.5257563...

Finis Germania (JF-TV Im Fokus): Der Fall Rolf Peter Sieferle

https://www.youtube.com/watch?v=cYcT5ztFXtI

„Fall Sieferle“

Geheimes Einverständnis

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/geheimes-...

Blick auf den Gegner (I): Ulrike Guérot

https://sezession.de/57299/blick-auf-den-gegner-(i):-ulri...

Mutige Aktion: Bild veröffentlicht die umstrittene Antisemitismus-Doku, die Arte und der WDR nicht zeigen wollen

http://meedia.de/2017/06/12/mutige-aktion-bild-veroeffent...

(dazu…)

Dokumentation

Judenhaß hat viele Gesichter

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2017/judenhass-hat...

Dialoge mit H.: Rahmenbedingungen

H. reichte mir von hinten zwei handgeschriebene Zettel auf den Schreibtisch, dies sei sein Beitrag zum Zusammenleben mit Rechten.

https://sezession.de/57304/?komplettansicht=1

(50. Todestag von Benno Ohnesorg)

Benno Ohnesorg

Der euphorische Funken

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2017/der-eupho...

Karlheinz Weißmann und die Hippies

https://sezession.de/57309/karlheinz-weissmanns-missverst...

(Konsumgesellschaft)

Umfrage zum Einzelhandel

Mehrheit will sonntags einkaufen können

http://www.spiegel.de/wirtschaft/service/einzelhandel-meh...

(Das nächste Überwachungsgerät…)

Apple präsentiert HomePod

Das sind die inneren Werte des Siri-Lautsprechers

http://www.focus.de/digital/multimedia/technik-siri-lauts...

http://www.stern.de/digital/smartphones/apple-homepod--da...

Zu viele Missverständnisse um WTF - Taekwondo-Verband ändert seinen Namen

https://www.welt.de/newsticker/news1/article165951565/Zu-...

Generalmajor a. D. Schultze-Rhonhof: Der lange Weg zum 2. Weltkrieg

https://www.youtube.com/watch?v=cBOSuctccRM&feature=y...

Die deutschen Nationalsymbole

https://www.youtube.com/watch?v=msP7oJ7oUYc

Heinz Rudolf Kunze - Willkommen liebe Mörder

https://www.youtube.com/watch?v=MqngpOweOKI

(und Kunze distanzierte sich natürlich gleich von der "Umarmung seines Liedes durch fremdenfeindliche Strömungen". Das Spiel hat er also verloren…)

https://www.morgenpost.de/kultur/article207092267/Dieses-...

 

Texte aus dem Nachlass des deutschen Historikers Rolf Peter Sieferle

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Schriften wider alle Dogmen

Texte aus dem Nachlass des deutschen Historikers Rolf Peter Sieferle

Ex: http://www.preussische-allgemeine.de

Der Historiker Rolf Peter Sieferle hat im September 2016 den Freitod gewählt. Sein umfassendes Werk harrt noch immer einer angemessenen Rezeption. Unter mehreren posthum publizierten Schriften befindet sich ein Band, welcher 31 skizzenartige Darlegungen vereint. Um Deutschland geht es. Um Geschichte und Gegenwart, Bewertungen, Perspektiven, Politik, Anthropologisches und Philosophisches. Es sind, je nach Standpunkt, Provokationen oder wohltuende, sachlich-argumentativ unterfütterte Ansichten. Der Titel „Finis Germania“, welcher den Lateiner zunächst stutzen lässt, ist bewusst gewählt. Die vor Jahren verfassten, aber nichtsdestotrotz für die Gegenwart aktuellen Texte enthalten viele Thesen, geeignet als Ansatzpunkte für fundierte Ausarbeitungen. Liberale Demokratie und technische  Moderne sind, wenn auch durch Wissenschaft und Politik anders postuliert, für Sieferle nicht zwingend miteinander verbunden. Er weist darauf hin, dass es gerade in einer modernen Welt zum Holocaust gekommen ist – eine Tatsache, die dem Glauben an einen positiven Fortschritt per se oder gar an eine „irreversible Entwick-lung der Moral“ stark den Wind aus den Segeln nimmt.


sieferlebuch.jpgAuch der vielfach in der Geschichtsschreibung aufgenommene Terminus vom „deutschen Sonderweg“, der mit dieser Problematik eng verknüpft ist, lasse sich allein mit dem Hinweis darauf relativieren, dass er die Annahme eines „Normalweges“ voraussetze. Dieser wiederum sei abhängig vom Definierenden und damit ebenso hypothetisch wie an Zeit und persönlichen Standort gebunden.


Für Sieferle ist Verantwortung individuell zu betrachten. Schuldkategorien seien eine Frage des Strafrechts, nicht der Geschichte. Gegen Kulturlosigkeit der gegenwärtigen politischen Klasse zieht er zu Felde und konstatiert, historisch und parteiübergreifend, einen deutschen Hang zum „Sozialdemokratismus“. Der den Menschen verändernde Verlust der Kulturlandschaft, welche weit mehr als eine geografische Kategorie sei, wird angeprangert. Sieferle glaubt, dass der öffentliche Umgang mit dem durch den Terminus „Vergangenheitsbewältigung“ charakterisierten Komplex dem vorgegebenen Anliegen alles andere als dienlich sei. Konformitätsdruck, erkenntnislähmender Moralismus sowie der dogmatisch-doktrinäre und erstaunlich widersprüchliche „Antifaschismus“ stehen seiner Meinung nach einem wirklich freien Diskurs unverrück-bar im Wege.


Bezüglich der Zukunft der von ihm analysierten und geschätzten Werteordnung war Sieferle tief pessimistisch. In einem Jüngerschen „Waldgang“, einer inneren Emigration, sah er keine Lösung für sich. Dem weiteren ohnmächtigen Verfolgen der seiner Meinung nach verhängnisvollen  Wege der deutschen Gegenwart hat er das vorzeitige Ende seiner physischen Existenz vorgezogen.     

E. Lommatzsch


Rolf Peter Sieferle: „Finis Germania“, Verlag Antaios, Schnellroda 2017, gebunden, 104 Seiten, 8,50 Euro

dimanche, 02 juillet 2017

L’européisme (l’idée européenne) comme volonté de puissance

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L’européisme (l’idée européenne) comme volonté de puissance

par Gérard Dussouy*, Professeur émérite à l’Université de Bordeaux
Ex: http://metamag.fr

Tout le monde connaît l’aphorisme de Nietzsche « l’Europe se fera au bord du tombeau » !

He bien, elle n’en est plus très loin, de ce bord ! De tous les points de vue, mais plus particulièrement de ceux de la démographie (la dimension qui conditionne toutes les autres) et de la culture. C’est, probablement, une affaire de trente à cinquante ans, compte tenu de la concomitance de la dénatalité européenne et de l’amplification continue de l’immigration (Cf. les dernières données de l’INED), pour que la civilisation européenne, engloutie ou ravagée, perde toute son authenticité !

Or, rien ne dit que les Européens ne vont pas y aller sans réagir, dans le tombeau de l’Histoire, les uns après les autres, faute d’une prise de conscience rapide, et faute de s’être unis, car il n’existe aucune réponse nationale possible, sauf pour les Tartarins du souverainisme, aux défis du monde du XXI° siècle. Sans une volonté de puissance de leur part, leur destin, commun et funeste, est scellé.

La revitalisation de l’idée européenne, qui a perdu tout son sens, dénaturée et dévaluée qu’elle a été, toutes ces dernières années, par l’idéologie libérale et mondialiste, est le dernier espoir. Après avoir permis l’instauration de la paix entre les Européens, l’européisme est désormais la condition de leur survie. Conçu sous la forme d’une volonté de puissance qui permet d’articuler prise de conscience et praxis.

Nous entendons ici, par volonté de puissance, deux choses

D’abord, la volonté d’être et de durer, de rester soi-même dans l’Histoire d’un monde devenu connexe et synchrone, en se donnant pour cela les moyens politiques adaptés, ceux de la puissance continentale.

Ensuite, et cela va de pair, la volonté de déclencher, à l’échelle du continent, un processus de convergence. Celui par lequel des forces ou des configurations de forces donnent sens à une action, à une politique, en permettant de créer une autre configuration que celle que l’on subit. Pour tout dire, en rendant possible une métamorphose, celle  de l’Europe, bien entendu.

C’est, autrement dit, la volonté de rassembler les forces vives du continent pour re-construire l’Europe sauvegarde (comme entité politique souveraine, protectrice de ses nations et de leur civilisation singulière) et pour réinventer l’Europe des esprits libres (ceux qui sont débarrassés de toute anxiété métaphysique ou moraliste) qu’elle a été.

Ceci implique la réfutation du nationalisme, parce qu’il est source de repli et de dispersion et par conséquent d’affaiblissement, et qu’il ne permet pas de lutter contre le mondialisme, qu’il soit libéral et affairiste, tel qu’on le connaît aujourd’hui, dominant et arrogant, ou qu’il procède du vieil internationalisme marxiste qui aspire à une « autre mondialisation », mais qui reste un melting pot idéalisé. Car dans ces deux cas les intérêts et les identités des peuples européens sont sacrifiés au nom d’une vision millénariste du monde qui les invite à disparaître. Et puis, ce n’est pas l’heure de rouvrir des querelles entre Européens. Ce que pourraient être tentés de faire des partis populistes-nationalistes parvenus au pouvoir, dont les programmes économiques démagogiques auraient aggravé les problèmes qu’ils prétendaient résoudre.

L’européisme est donc la volonté de penser le monde tel qu’il est, sans illusion, et de permettre aux Européens d’affronter ses défis en créant pour cela de nouvelles formes politiques, en donnant à l’Europe l’instrument étatique indispensable à sa continuité. Et dans ce but, la volonté d’organiser la configuration de forces qui permettra de forger cet instrument.

Etre et durer en changeant l’Union européenne

L’Europe politique, ou l’État européen, fédéral, régional et multinational, est une nécessité historique.

La mondialité a sonné le glas des États-nations, tous aussi impuissants les uns que les autres. Leur cycle s’achève, et les peuples en ont bien conscience qui, au cours des dernières consultations électorales en Autriche, aux Pays-Bas et en France ont, finalement, refusé leurs suffrages aux partis séparatistes, à ceux qui préconisent la sécession, soit avec la zone euro, soit avec l’Union européenne.

Le cycle moderne des États-nation est en train d’être remplacé par le cycle postmoderne des hégémonies. Celui des puissances qui ne se limitent pas à  contrôler de vastes territoires, comme au temps pré-moderne des empires, mais qui détiennent des positions dominantes dans les sphères économique, financière, technologique, et idéelle. Celles qui ont accès au pouvoir mondial et qui fixent les normes.

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Comme parler de pouvoir, c’est parler de domination, les nations européennes sont désormais face à un dilemme :

– ou bien elles s’accrochent à leurs États nationaux respectifs, et alors, elles demeureront ou passeront sous l’influence de l’une des grandes hégémonies ;

- ou bien, elles se sauveront ensemble en abandonnant l’État national pour se retrouver dans un autre Etat , un Etat de taille continentale, à la mesure de ceux qui mènent déjà le monde. Dans cette perspective, répétons le, les derniers échecs électoraux des populistes n’impliquent pas une adhésion ferme des Européens à l’UE telle qu’elle existe, et surtout pas à sa politique, mais ils révèlent un sentiment, même implicite, de solidarité européenne face aux périls et aux expansionnismes.

Certes, l’hégémonie américaine qui a imposé le libre-échange et le règne de la finance sur toute la planète, semble sur le recul. Surtout que Donald Trump a promis à ses électeurs d’en finir avec les traités de libre-échange contractés par les États-Unis. Ce qui met un terme à la négociation du traité transatlantique, et ce qui est toujours cela de gagné. Mais, il faut rester méfiant, parce qu’il ne pourrait s’agir que de velléités du nouveau président qui, dans bien domaines, est déjà revenu sur ses positions électorales. Il faut s’attendre à d’autres volte-face de sa part. Et, de toutes les façons, un mandat de quatre ans, cela ne représente rien dans la longue durée, celle à laquelle appartient la politique interventionniste américaine, inchangée depuis Théodore Roosevelt.

Cependant, la mondialisation est maintenant de plus en plus chinoise

La montée en puissance de la Chine est irrésistible. Il faut avoir conscience que son niveau actuel correspond à la modernisation, d’à peine, oserait-on dire, 300 à 400 millions de Chinois. Et il en reste plus d’un milliard en réserve ! D’ailleurs le plan 2049 (en l’honneur du centenaire de la révolution) arrêté par Pékin ne cherche pas à dissimuler ses intentions de permettre à la Chine de prendre le leadership mondial. Les Européens n’ont pas encore compris que la réorganisation des affaires planétaires se fait à partir de l’Asie orientale.

Non seulement le monde a basculé, du mauvais côté pour les Européens, mais il est aussi le champ des expansionnismes démographiques et culturels, issus du monde musulman et d’Afrique, dont l’Europe commence, seulement, à ressentir les premiers effets. Il est probable que la conjonction des crises politiques, économiques, climatiques et alimentaires, inéluctables, va les renforcer, de manière quasiment mécanique.

Ni l’Union européenne, parce que ses dirigeants ne veulent pas connaître la nouvelle donne mondiale lourde d’adversités, ni les États-nation, parce qu’ils ne le peuvent pas, sont en mesure de faire face. Il faut dire qu’un grand nombre de ces derniers, parce qu’ils sont mal gérés depuis longtemps, et qu’ils se sont fortement endettés, sont passés sous le contrôle des oligopoles financiers et bancaires auprès desquels ils ont emprunté sans discernement. Les abus de l’État-providence (le laxisme social dans beaucoup de pays européens) ont abouti à l’épuisement et au démantèlement de la puissance publique.

Comment, dans ces conditions, peut-on, renouer avec la souveraineté qui, en termes concrets, réalistes, signifie la levée des contraintes extérieures les plus lourdes, et se traduit par la possibilité de s’auto-organiser en fonction de ses propres valeurs, de ses identités, de ses préférences éthiques, sociales, et de ses traditions ? Sinon qu’en envisageant la chose dans un cadre politique autonome parce que puissant, suffisamment vaste et riche en ressources pour conduire des politiques de restructuration et des stratégies impossibles à mener à l’échelle nationale. La seule option réaliste est la prise du pouvoir dans l’Union Européenne, avec comme but sa transformation en un Grand Régulateur.

La volonté de réunir la configuration de forces favorable au changement

La politique de la table rase, prônée par certains, comme le voie du repli, choisie par d’autres, sont des impasses. Il est toujours difficile de reconstruire sur des ruines, surtout quand la convergence des volontés est faible.

Malgré l’europessimisme écrasant, l’alternative reste « l’Europe ou la mort », comme le stipulait, dans un livre déjà ancien, Michel Poniatowski. En dépit de tout ce qui peut être dit et écrit, il n’en existe pas d’autres. C’est bien pourquoi, l’européisme se comprend comme la volonté d’organiser la configuration de forces capable d’obtenir le changement en Europe.

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Il ne faut pas détruire Bruxelles, mais s’en emparer. Et dans cet objectif, il convient de fédérer toutes les forces éclairées qui entendent sauvegarder les identités et les intérêts des peuples européens, à quel qu’échelon territorial que ce soit. La dispersion et la prétention à faire bande à part sont des faiblesses rédhibitoires. Au contraire, le regroupement des forces populaires dans un même faisceau et dans la même direction est la seule force qui, d’ores et déjà, ferait pâlir de peur la Commission européenne, et l’obligerait à revoir sa politique.

Pour inspirer confiance aux électeurs européens, ces forces identitaires doivent montrer qu’elles sont responsables, qu’elles sont en prise avec le réel, celui du monde globalisé, sans nostalgie. Et qu’elles sont capables d’innover, de créer des formes politiques adaptées au monde d’aujourd’hui. C’est par l’agrégation de leurs moyens, par l’agglutination de leurs déterminations que les partisans européens pourront se réapproprier l’Union.

Le mot d’ordre est à la convergence, au rassemblement

Face à un environnement mondial plein de risques et de menaces, l’État communautaire est le seul cadre de survie des nations européennes. Cela les mouvements protestataires ne l’ont pas encore compris. Et s’ils ne le comprennent pas, Ils sont condamnés à n’être que les témoins d’une désespérance à laquelle ils n’ont pas les moyens de répondre. La solution n’est pas dans le retour aux frontières intérieures de l’Europe, mais dans le renforcement de la frontière extérieure de l’Europe.

L’Histoire est une succession de contextes et tout reste possible

L’Histoire n’a aucun sens obligatoire. Elle est une succession de configurations dont chacune est héritière de la précédente, sans jamais être une réplique de ce qui a déjà existé. Et chaque configuration n’est pas autre chose que le résultat de l’interaction des hommes. Autrement dit, ceux d’entre eux qui le veulent et qui s’en donnent les moyens, peuvent toujours recontextualiser leur monde, le refaire. Rien n’est jamais acquis, mais rien n’est jamais perdu. Rien n’est prescrit, et il n’y a pas de complot.

Certes, la situation actuelle de l’Europe est déprimante, plus par la léthargie des Européens et par la résignation qui semble les avoir gagnés. La crise sociale qui frappe une partie des populations européennes épargne tous ceux que le système libéral mondialisé favorise et tous ceux qui vivent sur les acquis d’un système qui n’est plus finançable. Dès lors, les élites qui dirigent ce système fondent son maintien sur l’approfondissement du marché et la libération totale des flux humains, matériels et immatériels.

Mais cette politique engendre une endogamie sociale de plus en plus aiguë, entre les élites mondialisées et leurs peuples originaires, et communautaire, de moins en moins lisse, entre les populations autochtones et les différents groupes ethnoculturels allogènes.

Dans ces conditions, le contexte historique pourrait vite devenir un contexte de crises. A commencer par un nouvel accès de fièvre dans la crise migratoire non-stop, compte tenu des masses de migrants qui se pressent sur la rive sud de la Méditerranée. La France, plombée par ses déficits jumeaux(public et commerce extérieur), évitera-t-elle encore longtemps la faillite ? Et combien de temps le colosse économique allemand, où la précarisation sans fin de l’emploi pallie au drame du chômage, tiendra-t-il sur son pied d’argile démographique ? Selon les réponses apportées, ou pas, à ces questions cruciales et à bien d’autres encore résulteront, peut-être, des situations favorables au changement.

Dans cette perspective, deux types d’acteurs existent, qui sont compatibles et qui pourraient converger dans leurs actions : certains des États existant et des mouvements de partisans européens. En effet, parmi les Etats, quelques uns comptent des gouvernants qui ont pris acte de toutes les dérives de l’Union européenne, de toutes ses orientations politiques nocives pour les peuples européens, de l’insignifiance ou de l’indifférence à la cause européenne de ceux qui la dirigent, et qui tentent déjà de changer le cours des choses. On pense ici aux États du groupe dit de Višegrad.

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Au plan des mouvements de partisans, tout reste à faire. Peut-être que les échecs répétés des populistes-nationalistes ouvriront bien des yeux ? Il n’est pas impossible, en tout cas risquons l’analogie, que ce qui s’est passé dans la Chine subjuguée et en partie démembrée de la fin du 19ème siècle, où la révolte des Boxers a abouti à la révolution nationaliste de 1911, se répète dans une Europe en crise et ouverte à toutes les pénétrations étrangères. Le souci, par rapport à cette expérience historique victorieuse, est l’absence, dans le Vieux continent, de générations conséquentes de jeunes adultes, homogènes parce qu’ouvrières et paysannes, comme il en existait au siècle dernier. La résignation guette les peuples vieillissants.

Quoi qu’il en soit, le processus à engager est celui d’une agrégation  de tous les acteurs potentiels. Il faut inventer des organes politiques transnationaux dont l’objectif, à terme, est l’investissement coordonné du Parlement européen. Car le Parlement a les pouvoirs de changer l’Union européenne de l’intérieur, dès lors qu’existerait en son sein un bloc nettement majoritaire de députés solidaires dans leur vision d’une Europe émancipée de ses vieux tabous idéologiques, et conscients de la précarité de son avenir.

Le changement est toujours possible, à la condition qu’il soit voulu, quand le contexte lui devient favorable. Et c’est l’organisation de la lutte qui permet de garder l’espoir.

Der neue Pirinçci: Ellen Kositza bespricht »Der Übergang«

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Der neue Pirinçci: Ellen Kositza bespricht »Der Übergang«

samedi, 01 juillet 2017

Révolutions de couleur: une technologie perfide et les enjeux de l’avenir

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Révolutions de couleur: une technologie perfide et les enjeux de l’avenir

par Célestin Komov et Elena Bernard

Ex: http://zejournal.mobi

1. Révolutions de couleur

En cette année du centenaire de la Révolution d’Octobre, ses ennemis de longue date peuvent se targuer d’un bilan « formidable ». En plus de l’effondrement de l’URSS, ils ont su réaliser d’étonnants « progrès » en matière de révolutions lesquelles ont pris de belles couleurs et se comptent désormais par dizaines !

Il est vrai qu’il ne s’agit en réalité que de coups d’Etat. Mais les médias s’ingénient à les qualifier de révolutions. En Russie, des propos au sujet de futures perturbations, émanant de diverses personnalités, contiennent souvent un message plus ou moins latent qu’une nouvelle révolution pourrait être « aussi horrible » que la Révolution d’Octobre ! Certains libéraux, au contraire y appellent. Mais dans tous les cas, la réalité – historique et actuelle – se trouve totalement pervertie.

Voyons d’abord ce que représentent les révolutions de couleur. A leurs origines il y a des théoriciens. Les plus importants en sont Gene Sharp avec son concept d’« action non violente » et Joseph Nye, auteur de la théorie de « Soft power ».

Selon Joseph Nye, il faut que l’objet de votre domination soit poussé à vouloir ce que voulez vous-même. C’est-à-dire qu’il faut que les populations des pays dominés désirent du Coca-cola, des films de Hollywood, des objets prestigieux de consommation, etc. En même temps, ils doivent croire que tout cela ne peut être obtenu que par une économie de libre-échange, par la « démocratie », le pluralisme et autres « valeurs occidentales ». Il faut, naturellement, qu’ils croient que les Etats-Unis sont prêts à leur apporter le maximum d’aide pour y parvenir.

Un flux énorme de propagande a été déversé sur le monde pour bien enraciner ces idées : agences de presse, médias, cinéma, Internet, enfin les réseaux sociaux depuis 2008. Mais le pire arrive à l’étape suivante. C’est l’implantation dans différents pays de la « lutte politique non-violente » décrite par Gene Sharp dans plusieurs ouvrages dont « La politique de l’action non-violente » (1973).

Remarquez que ces démarches théoriques ne sont que du recyclage de mauvaise foi d’idées rebattues depuis bien des lustres (il suffit de penser à la « résistance non-violente » de Ghandi dont Sharp « s’inspire » ouvertement). Leur perversion intellectuelle, leur enfumage, leur novlangue ne sont comparables qu’aux farces pseudo-révolutionnaires qui en sont ressorties.

La théorie toute seule n’est cependant pas suffisante. Il fallait un appui des institutions. Pour appliquer les concepts de Sharp, on a mis en place un grand réseau d’organisations. Ce sont divers ONG, instituts, fondations, destinés à soutenir, à sponsoriser et à piloter les révolutions de couleur et autres changements de régime. Une partie importante d’elles est directement financée par les Etats-Unis (comme USAID ou NDI). D’autres sont privés, comme les Open Society Institutes de George Soros.

Depuis une vingtaine d’années, on compte à leur actif les révolutions en Yougoslavie (2000), Géorgie (2003), Ukraine (2004), Kirghizistan (2005), Liban (2005)… A partir de 2011 le rythme s’accélère : Tunisie, Egypte, Libye, Syrie, à nouveau Ukraine, Brésil… Sans compter quelques avant-coureurs, comme la « révolution de velours » de 1989 en Tchécoslovaquie. Parmi de rares échecs il y a les révolutions avortées en Biélorussie (« révolution bleue », 2006), en Arménie (2008), en Iran (« révolution verte », 2009), en Russie (2011).

Parmi les institutions, une place de choix appartient au « Center for applied Nonviolent Action and Strategies » (CANVAS), créé à Belgrade en 2003. Le centre forme des centaines d’activistes qui travaillent ensuite sur le terrain. Ces activistes sont présents dans plusieurs dizaines de pays. La Russie est un de leurs objets d’intérêts privilégiés.

Le site de CANVAS laisse l’impression d’une organisation respectable qui met en avant son caractère strictement non-violent. Mais les conséquences de ses agissements ont été destructrices, sanglantes, parfois très sanglantes. Aussi, on peut remarquer que son action est d’une envergure impressionnante pour une modeste ONG serbe.

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Ils ont crée une véritable chaîne industrielle d’encadrement et de canalisation du mécontentement de masses ou de groupes de population. Les emblèmes singeant des symboles et des gestes des mouvements révolutionnaires historiques sont repris d’un pays à l’autre :

Les slogans exploitent les émotions et accentuent le pathos moral : « Marche de colère et de dignité », « Le pays est au bout du rouleau », « La démocratie est tuée », « Non à la corruption », etc.

Lors de l’Euromaïdan à Kiev, les conseillers serbo-américains ne se gênaient pas de réutiliser des tracts, des formules et des visuels déjà éprouvés lors des évènements de 2000 à Belgrade, de 2011 au Caire, etc.

Dans nos précédentes interventions, nous avons déjà parlé de l’absence totale de scrupules dans le choix des forces agissant sur le terrain. Les libéraux, les classes moyennes adossées à la bourgeoisie compradore, les partis d’extrême droite et les fascistes déclarés y font un bon ménage.

Les quatre composantes du scénario classique de révolution de couleur se présentent ainsi :

1- Les masses populaires exprimant leur mécontentement sont encadrées et menées par des structures constituées (par exemple, fans de foot, nationalistes, néonazis, etc.). Le thème de protestation glisse dans le sens souhaité par les organisateurs sans que les gens comprennent ce qu’il se passe.

2- Le noyau des protestataires est représenté par la bourgeoisie compradore et leurs serviteurs (intellectuels, artistes, blogueurs), qui partagent les valeurs du consumérisme. Souvent ils font partie des réseaux d’ONG pro-américaines. Ce noyau applique les instructions reçues par des réseaux sociaux.

3- Les structures d’Etat (forces d’ordre, médias, communications, etc.) sont discréditées, déroutées et paralysées, notamment par une pression sur les responsables qui ont leurs biens et leurs comptes à l’Occident.

4- Trahison d’une partie des élites au pouvoir.

La révolution colorée est ainsi une technologie qui permet de gérer l’énergie de la protestation sociale (souvent juste) pour la diriger dans le sens voulu par une puissance impérialiste extérieure. Ce n’est donc qu’une version modernisée des coups d’Etat d’extrême droite qu’organisaient jadis les Etats-Unis et leurs alliés pour renverser les gouvernements indésirables, essentiellement pro-soviétiques (Pakistan, Brésil, Iran, Indonésie, Chili…).

2. Révolutions classiques : différence fondamentale

Faute de mieux, nous appellerons « classiques » les révolutions qui ont façonné notre histoire, et qui sont aux révolutions de couleur ce que la tragédie est à la farce. Le temps étant limité, allons droit à l’essentiel.

Les révolutions historiques sont une culmination de la lutte des classes. Elles sont précédées par un processus lent d’accumulation de contradictions au sein de la société, de contradictions entre les anciennes classes dominantes, attachées aux anciens rapports de production, et des classes qui ont un projet de l’avenir cherchant à établir des rapports de production nouveaux. Si le passage du pouvoir d’une classe à une autre n’est pas prévu, s’il ne s’agit que du changement de dirigeants soutenus par tel ou tel groupe d’influence (comme c’est le cas dans les révolutions de couleur), il ne peut être question d’une révolution mais d’un putsch, d’une révolution de palais, d’un « changement de régime », etc.

Mais le plus important en l’occurrence c’est qu’une vraie révolution vise toujours le progrès de l’Homme et de la société, le passage de la société à un stade supérieur du développement. Certes, dans les conditions historiques réelles, lors d’un remue-ménage révolutionnaire se croisent différentes forces et différents intérêts. Mais les forces humaines – en particulier, les forces intellectuelles –, actives dans les noyaux même de la révolution sont nécessairement porteuses d’un projet progressiste.

Qu’en est-il dans les révolutions de couleur ? Il n’est pas difficile de voir que leurs noyaux sont composés uniquement des forces régressives. Sans parler de la présence et du rôle décisif des curateurs extérieurs.

Les organisateurs des révolutions de couleur, ainsi que toutes les forces réactionnaires, rêvent pour qu’au sujet des révolutions (vraies et fausses) règne la plus grande confusion. Et ils y travaillent sérieusement. Notez qu’en français la révolution, l’adjectif « révolutionnaire » garde toujours une connotation positive. Eh bien, ce n’est plus du tout le cas en Russie. Bien sûr, la campagne de dénigrement de la révolution d’Octobre, menée depuis la perestroïka, y a joué un rôle important, mais les révolutions de couleur y ont également beaucoup contribué.

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3. La Russie : après une « révolution » déjouée, danger de nouvelles perturbations

Les présidentielles en Russie auront lieu en mars 2018. Elles seront très certainement une occasion pour des perturbations « colorées ». En 2012 cela déjà été le cas. La seule chose qui a permis alors de contrer le coup d’Etat a été la création d’une vaste coalition « anti-orange » qui a su sortir dans la rue, au meeting du Mont Poklonnaya, une quantité de gens de plusieurs fois supérieure aux meetings « colorés ». A la tête de cette coalition se trouvait le mouvement Essence du temps et son leader Sergueï Kurginyan. La « révolution » a été déjouée et les protestations se sont progressivement dégonflées.

Les émeutes à venir risquent d’être encore plus virulentes et plus élaborées dans leur organisation. Depuis plus d’un an, l’on observe en Russie une alliance des libéraux et des nationalistes fascisants locaux. Les organisations comme CANVAS ont une grande expérience de travail avec des binômes de ce type. Ainsi, en Ukraine ils collaboraient de près tant avec les protestataires gauchisants qu’avec les fascistes avoués du Pravy Sektor et consort. Les premiers assuraient la partie pacifique du scénario, alors que les seconds passaient à l’acte après des provocations sanglantes.

Les attaques contre le pouvoir se multiplient et viennent non seulement de l’opposition libérale très peu influente et détestée, mais de différents côtés, y compris de l’intérieur même de l’élite en place.

Nous devons être prêts à réagir de manière ferme et efficace.

4. Stratégie des élites occidentales : vers le changement de l’ordre mondial

La stratégie du chaos, dont on entend beaucoup parler, est loin de se réduire à l’idée simple de créer le désordre dans le camp ennemi. Elle fait partie d’un projet qui vise une réorganisation profonde de l’ordre mondial. Plusieurs facteurs ont poussé les élites occidentales à envisager cette réorganisation. Notamment c’est le développement rapide de nouveaux grands concurrents (surtout de la Chine) ; le manque de forces pour entretenir la Pax Americana, confirmé par les guerres en Iraq et en Afghanistan (du coup, l’option est de remplacer l’ordre par le désordre) ; le risque de la revalorisation de la mémoire de l’époque de l’URSS dans les pays de l’Europe de l’Est et ailleurs dans le monde, etc.

Le principe d’inhibition du développement des concurrents potentiels n’est évidemment pas nouveau pour les Etats-Unis. Dans son livre Les 100 Ans à venir : Un Scénario pour le XXIème siècle (2009), George Friedman, fondateur de l’agence de renseignements STRATFOR a écrit :

Atteignant systématiquement ses objectifs stratégiques, les Etats-Unis avaient comme ultime but la prévention de l’émergence de n’importe quelle grande puissance en Eurasie. Le paradoxe réside, toutefois, en ceci : le but de ces interventions n’a jamais été d’accomplir [de développer] quelque chose – quelle que fût la rhétorique politique – mais d’empêcher quelque chose. Les Etats-Unis veulent empêcher la stabilité dans les régions où une autre puissance peut émerger. Son objectif était non pas de stabiliser mais de déstabiliser. (Notre traduction)

Le fond est toujours le même. Ce qui est nouveau, c’est la façon de procéder, les groupes d’appui, le discours, ainsi que l’envergure industrielle de l’action.

En ce qui concerne les groupes d’appui, il s’agit notamment du rôle qui est dévolu aux classes moyennes. Ainsi dans le rapport du Ministère de la défense de la Grande-Bretagne intitulé « Inégalité globale » (2007) on lit :

L’écart entre les riches et les pauvres ira probablement croissant et l’extrême pauvreté demeurera un défi global. (…). L’extrême pauvreté et l’inégalité des chances vont exacerber le sentiment de l’injustice parmi ceux dont les espérances avaient été frustrées, ce qui augmentera les tensions et l’instabilité. (…) Elles peuvent également conduire à la résurgence non seulement d’idéologies anti-capitalistes – éventuellement liées aux mouvements religieux, anarchistes ou nihilistes – mais aussi au populisme et à la renaissance du marxisme.

(…)

Les classes moyennes pourraient devenir une classe révolutionnaire, assumant le rôle dont Marx chargeait le prolétariat. (…) les classes moyennes du monde devraient s’unir et façonner les processus transnationaux selon leurs propres intérêts de classe, en utilisant leurs compétences, leurs accès aux savoirs et aux ressources.

(Cité d’après : Marshall, Andrew G. « Are We Witnessing the Start of a Global Revolution? », Global Research, January 27, 2011. http://www.globalresearch.ca/are-we-witnessing-the-start-..., notre traduction).

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Nous vous laissons apprécier l’art de l’argumentation sinueuse. Ne manquons pas de noter que par-delà les élucubrations on comprend que les classes moyennes sont incitées à récupérer et à détourner dans leur propre intérêt l’énergie du mécontentement de masses à l’échelle planétaire.

Certes les classes moyennes ne sont bonnes que pour le déclenchement des protestations. Lorsque la situation commencera à s’envenimer, d’autres forces, beaucoup plus énergiques (djihadistes, néonazis…) prendront le relais. Et l’affaire est en boîte, comme ce fut le cas en Ukraine, en Syrie, en Lybie, en Iraq ou au Mali.

Le travail sérieux sur l’adaptation militaire et politique des théories scientifiques du chaos a commencé à l’Institut de Santa Fe, créé en 1984 et spécialisé dans l’étude des systèmes complexes. Steven Mann, diplomate de haut rang et analyste politique, qui a travaillé sur le concept de criticalité auto-organisée, développé dans cet institut, écrit :

Le fait qu’à présent nous décrivons le monde en termes de criticalité ne nous renseigne pas encore sur utilisation qui peut en être faite. La recommandation que toutefois je peux donner, est que nous avons besoin d’être ouvert aux voies d’accélération et d’exploitation de la criticalité si c’est nécessaire pour nos intérêts nationaux, par exemple en détruisant l’armée iraquienne et l’Etat de Saddam. La clé est l’intérêt national et non pas la stabilité internationale. En réalité, nous mettons déjà en œuvre des approches politiques qui accroissent le chaos, que nous en soyons conscients ou pas, lorsque nous promouvons la démocratie, stimulons des réformes du marché et développons, par le biais du secteur privé, la communication de masse.

(Mann, Steven R., The Reaction to Chaos, in : Complexity, global Politics, and National security, Ed. by D.S. Alberts, T.J. Czerwinski. Washington: National Defense University, 1997. http://www.dodccrp.org/files/Alberts_Complexity_Global.pdf, notre traduction).

Résumons. L’Occident, mené par les Etats-Unis, a donc besoin de zones de chaos et de régression, sans lesquelles il n’arrive pas à asseoir son hégémonie. Mais l’Occident lui-même, n’est-il pas également dans le processus de chaotisation et régression ? Confusion de notions, destruction de l’éducation, perte de la mémoire historique, sans parler du social… Seulement c’est un processus plus lent et plus paisible.

Dans le cadre théorique développé par le mouvement Essence du temps cette décomposition lente porte le nom de Post-modernité. La Post-modernité est une adaptation à la vie sur les décombres de la Modernité qu’elle a détruite. Certains pays émergeants, la Chine en premier chef, se trouvent toujours dans la dynamique progressiste de la Modernité et sont ainsi regardés comme des concurrents très dangereux.

Pour continuer à régner, la Post-modernité fomente le chaos dans de vastes régions périphériques en y laissant monter des forces de la Contre-modernité, c’est-à-dire des agents de la régression accélérée (notamment, les islamistes ou les néonazis). Aussi, l’Occident compte sûrement de les utiliser un jour contre la Modernité restante (Chine et autres). C’est pour ces raisons-là qu’en luttant en façade contre l’Etat Islamique, la coalition occidentale les soutient en arrière-boutique.

Ce pourrissement à deux vitesses ne peut être dépassé que par un projet de Supra-modernité pour lequel milite l’Essence du temps. Au cœur de ce projet se trouve une idée progressiste de l’Homme dont nous parlerons dans la partie suivante, ainsi que l’expérience historique de l’Union Soviétique. Celle-ci doit être mise à jour et libérée de certaines faiblesses et erreurs qui ont fini par la conduire à sa chute.

5. Voie du dépassement : la gauche et l’humanisme prométhéen

Le fonctionnement des révolutions de couleur implique, comme nous l’avons vu la récupération des slogans et de postures de la gauche, jadis progressiste et révolutionnaire. L’imposture a un double effet : d’une part elle permet de capter l’énergie de protestation et d’autre part, elle souille et raille ces postures et ces slogans en désactivant ainsi leur potentiel offensif et unificateur. Les anciens militants n’en garderont qu’une grimace amère de désillusion.

En France il n’y a pas eu de révolutions de couleur (inutile, tout est déjà coiffé). Mais on a eu droit à Attali se positionnant à « gauche », à BHL lançant de grands cris en défense de la liberté et de la démocratie, au quinquennat Hollande, au brave Mélenchon et autres combattants pour toutes les meilleures choses. D’ailleurs on a eu aussi mai 68, précurseur des révoltes colorées (« ridicules événements estudiantins », disait Desproges. Avait-il tort ?).

Comme l’a écrit récemment Claude Zylmans dans un message collectif, « le néolibéralisme a défait la démocratie par la gauche ». Les élites et les intellectuels de l’Occident ont implanté un ver idéologique dans le corps des mouvements de gauche. C’est le ver de « liberté » personnelle et sociétale, de permissivité, du plaisir à court terme, du « bien-être » individuel ; des droits et libertés de consommation, de jouissance, de subversion, et enfin, de régression (mais pas celle du développement humain, de l’éducation, de construction de l’avenir…). Une autre question est de savoir d’où vient ce ver exactement, mais pareille enquête nous entraînerait trop loin.

La gauche des pays d’Occident est gravement intoxiquée par ce parasite. Celui-ci est en grande partie responsable de l’absurdité et l’incohérence des campagnes politiques des dernières années. Le sinistre sens fondamental de cette maladie est à chercher dans la vision de l’Homme qui domine aujourd’hui dans la société et qui a été imposée par les élites dirigeantes et les intellectuels qui les servent.

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Cette vision de l’Homme est profondément régressive. l’Homme, d’après elle, est foncièrement méchant, incorrigible et incapable à évoluer. Il est entièrement déterminé par ses instincts primitifs, par ses pulsions, par des impératifs de l’adaptation… En cela, entre les néo-libéraux, les néo-conservateurs, les fascistes d’hier et d’aujourd’hui, les écologistes et d’autres euro-gauchistes, il n’y a aucune différence.

En 1932, Léo Strauss, un intellectuel juif allemand, émigré aux Etats-Unis, influent surtout parmi les néo-conservateurs, dans une lettre au juriste nazi Carl Schmitt, a écrit : « Le fondement ultime du droit est le principe du mal naturel de l’homme, [et] parce que l’homme est mauvais par nature il a besoin d’être dominé. On peut établir la domination, c’est-à-dire les hommes peuvent être unifiés, mais uniquement dans l’union contre d’autres hommes » (source : http://www.solidariteetprogres.org/actualites-001/barack-...). L’élite, d’après Strauss, doit gouverner en manipulant les masses bêtes par le biais de « mensonges nobles ». [Est-on loin des pratiques des organisateurs des révolutions colorées ?]

Cependant, la gauche a connu jadis une toute autre vision de l’Homme. « L’histoire humaine n’est qu’un effort incessant d’invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création ». « Qu’est-ce que l’idéal ? C’est l’épanouissement de l’âme humaine. Qu’est-ce que l’âme humaine ? C’est la plus haute fleur de la nature ». « Le courage, c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense ». On doit ces mots à Jean Jaurès. Et si l’on regarde du côté de Marx, on découvre que pour lui, « l’émancipation humaine » était la véritable finalité de la société. Cette émancipation (qui n’est pas identique à l’émancipation politique), n’est autre qu’émancipation des capacités créatrices de l’Homme. C’est cela, selon Marx, « le saut du royaume de la nécessité au royaume de la liberté ».

L’humanisme qui croit en les capacités créatrices infinies de l’Homme est tout le contraire de celui qui prend appui sur le « bien-être » ou le « bonheur », somme toute philistins. Il y a peu de notions qui ont été manipulées, tiraillées et défigurées autant que celle de l’humanisme. Au point que les personnalités comme Bertrand Russell, Abraham Maslow ou Burrhus Skinner – de vrais apôtres de l’inégalitarisme et, en fin de compte, de la haine pour l’Homme, sont présentés comme de notables humanistes du XXe siècle.

Le mouvement EOT rejette cet « humanisme » dévoyé, qui cherche à cantonner l’Homme dans ces petites préoccupations, dans sa réussite et ses sentiments personnels. Il prône l’humanisme prométhéen, pour lequel l’Homme est un être libre et créateur, qui doit évoluer et s’améliorer, tant individuellement que collectivement. Pour cet humanisme-là, le développement, le progrès humain (et non simplement technologique) doit être le but de la société.

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Les révolutions de couleur, qui instrumentalisent le mécontentement social et démolissent ensuite des pays entiers, fonctionnent comme de puissants outils de régression. En même temps, d’autres outils sont mis en place au sein même des pays de l’Occident, par exemple la destruction de l’éducation, l’abrutissement médiatique ou l’industrie de divertissements. Ces outils sont efficacement exportés vers un pays comme la Russie. A cela s’ajoutent d’autres éléments extrêmement corrosifs, comme l’instauration de la législation relative à la justice de mineurs (loi de la fessée et autres) qui détruit la famille, qui lui impose un contrôle extérieur sous peine de retrait des enfants, et provoque la rupture de la continuité culturelle entre les générations. Or pareille rupture est un super-accélérateur de la régression. Il faut remarquer par ailleurs, que la régression est une condition préalable pour l’instauration de l’inégalité fondamentale dans la société. Les forces qui s’appuient sur la vision négative et régressive de l’Homme travaillent forcément pour une perspective d’une future société de castes, où la majorité, sera réduite à l’état quasi-animal. Les masses abandonnées aux instincts élémentaires, y seront manipulées et gouvernées avec une haine et un despotisme inouïs.

Pour contrer le danger de futures tentatives d’émeutes colorées (en Russie, les prochaines sont à attendre vers 2018, à l’occasion des présidentielles), pour éviter les écueils des dérives sociétales de la gauche, pour faire barrage à la destruction rampante de la société, l’Essence du temps a lancé un appel à la création d’une alliance de gauche conservatrice. Il est vrai que le terme peut laisser l’impression d’un oxymore. Mais il est à l’image de la situation politique actuelle, qui est paradoxale et inédite. Cette démarche apparaît comme une réponse à l’expansion de l’impérialisme globaliste qui utilise une certaine gauche servile comme une machine à embrouiller, à dérouter et à avilir l’Homme. La valeur des concepts de ce type ne se vérifie que dans la praxis. Sur le champ de bataille politique russe, cette valeur se confirme pleinement. Cependant, l’appel s’adresse également aux autres peuples, notamment aux Français. La lutte du XXIème siècle sera surtout une lutte pour l’Homme et la gauche conservatrice peut en devenir un appui solide.

Conférence à l’espace Maymana, le 24 juin 2017


- Source : Essence du temps

vendredi, 23 juin 2017

Elections parlementaires britanniques : le demi-échec de Theresa May

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Elections parlementaires britanniques : le demi-échec de Theresa May

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Ce devait être le scrutin du renforcement pour les Conservateurs de Theresa May en route vers un « hard brexit ». Malgré le peu de charisme de ce premier ministre qui après avoir été opposé au brexit est devenu partisan d’un brexit radical, Theresa May espérait s’imposer largement et c’est ce qui était prévu selon les sondages de l’époque où elle a décidé d’organiser un scrutin anticipé.

Mal lui en a pris car le candidat du Labour Jeremy Corbyn, qui a lancé des attaques sur l’économie et sur la sécurité, sans évoquer le brexit contre lequel il s’était très timidement opposé, a bénéficié alors d’une dynamique favorable.

Avec 42,4% (+5,5 points), les Conservateurs l’emportent mais ils n’obtiennent que 318 sièges (contre 331 auparavant) et perdent ainsi la majorité absolue (326 sièges). Leur progression se fait surtout au détriment du parti UKIP. Ils devront s’allier pour gouverner avec probablement le parti DUP d’Irlande du Nord, les protestants d’Ulster, qui obtient 0,9% des voix (+0.3) et 10 sièges (+2). Mais même leur soutien éventuel n’offrirait qu’une majorité très faible. En outre, le DUP est assez dur et pourrait relancer la crise en Irlande du Nord.

Avec 40% des voix (+ 9,5) et 262 sièges (+30), le Labour de Jeremy Corbyn fait presque jeu égal avec les conservateurs même s’ils ont moins d’élus. Ils progressent notamment au détriment d’UKIP mais surtout des nationalistes écossais du SNP. Ceux-ci avec 3% des voix (-1,7) et 35 sièges (-21) sont ainsi fragilisés et la perspective d’obtenir un nouveau référendum sur l’indépendance semble pour le moment s’éloigner. Réunis, Labour et SNP ne sont pas en mesure de gouverner.

Les Libéraux Démocrates, seuls partisans de l’Union Européenne, n’obtiennent que 7,4% des voix (-0,5) et devront se contenter de 12 sièges (+4). Leur rôle sera modeste dans cette nouvelle assemblée.

UKIP s’effondre littéralement, tombant à 1,8% (-10,8) et perdant son seul siège. C’est une sévère déconvenue pour la formation souverainiste qui avec le Brexit perd sa seule raison d’être, après avoir tué la seule voix un peu identitaire, le BNP n’obtenant que 4000 voix et donc 0%. Le départ de Nigel Farage a également fait beaucoup. Présents avec 25 députés à Bruxelles, qu’ils perdront avec le brexit en 2019, ils seront absents du parlement national. L’impasse souverainiste, qu’on constate aussi dans le cas français, est ainsi démontrée.

Les nationalistes gallois obtiennent 0,5% (-0,1) et 4 sièges (+1), le Sinn Fein irlandais 0,7% (+0,2) et 7 sièges (+3). Les Verts avec 1,6% (-2,1) et un siège demeurent à un niveau très bas, en dehors de leur seule implantation locale.

Minoritaires ou avec une majorité fragile, Theresa May n’est donc pas du tout renforcée à l’issue de ce scrutin. Au contraire, dans le cadre des négociations avec le Brexit, elle aura du mal à se présenter en position de force. Le Brexit n’est d’ailleurs pas si certain que tous semblent le dire. Beaucoup d’eau coulera avant 2019.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Elections législatives françaises : une abstention record, une opposition affaiblie

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Elections législatives françaises : une abstention record, une opposition affaiblie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Un 1er tour macroniste.

Au premier tour, le mouvement « La république en marche » du nouveau président Emmanuel Macron s’est imposé comme la première force politique du pays, avec 28,21% des voix, ce qui n’est pas néanmoins un score exceptionnel, d’autant plus que ce résultat a lieu dans un contexte d’abstention record, puisque 48,7% des électeurs seulement s’étaient déplacés pour ce scrutin. L’effet « président » a joué évidemment son rôle pour doter le nouveau gouvernement d’une légitimité parlementaire.

Le Front National connaît quant à lui une sévère déconvenue, n’obtenant que 13,2% des voix (contre 13,6% en 2012) et perdant 61% des électeurs qui avaient voté Marine Le Pen au 1er tour des présidentielles. Ce vote sanction a manifesté la déception de ces derniers quant au résultat du 2ème tour et quant à la prestation catastrophique de la candidate le 3 mai dernier lors du débat face à Emmanuel Macron. Marine Le Pen atteint 46% des voix à Hénin-Beaumont, ce qui pouvait laisser penser au fait qu’elle se retrouverait seule à l’assemblée pour représenter son parti.

Quant au mouvement de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), il est écrasé avec 1,17% des voix, seul son président réussissant à passer le cap du 1er tour mais en étant très menacé dans sa propre circonscription. Son alliance ratée avec le FN a considérablement affaibli sa formation politique.

Avec 11,03% des voix, La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon faisait également une contre-performance, mais à ce pourcentage il faudrait ajouter les 2,7% des voix obtenus par le PCF. Son recul était donc moindre que celui du FN, sans pour autant être un bon résultat.

Avec 7,44% des voix, malgré son implantation ancienne, le Parti Socialiste réalise un score très médiocre et perd ainsi dès le 1er tour un certain nombre de ténors et aussi son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis étant éliminé dès cette étape. C’est la fin qui se profile à l’horizon pour le parti mitterrandien qui a été séché par Macron à droite et par Mélenchon à gauche.

Le Modem, avec 4,1% des voix, fait un score en apparence modeste mais étant allié avec La République en Marche, il ne présentait pas des candidats partout sur le territoire. Il n’existe que dans le cadre de cette coalition, sinon il aurait été réduit à un résultat dérisoire.

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Les diverses formations écologistes totalisent quant à elles 4,3% des voix mais se retrouvent extrêmement fragilisées, et même dépouillées. L'extrême-gauche est réduite à 0,8% des voix et l'UPR, la formation ultra-souverainiste d'Asselineau, se situe aux alentours de 0,5% des voix et n'obtiendra en conséquence aucun financement.

Enfin, la droite républicaine, LR, UDI et divers droites, totalise 21,6% des voix (dont 15,8% pour LR), ce qui est un résultat modeste, lié notamment à la stratégie gagnante de Macron consistant à débaucher et/ou à séduire un certain nombre de figures de LR, comme son premier ministre Edouard Philippe par exemple. Le choix de Baroin pour mener la campagne, un candidat Macron-compatible, ne pouvait aboutir à autre chose qu’à un échec. PS et LR ont donc été les victimes d’un président centriste particulièrement habile pour semer le trouble chez ses adversaires et qui s’est révélé un politicien beaucoup plus redoutable que ce que pensaient ses adversaires d’un nouveau venu sans implantation électorale antérieure.

Un léger rééquilibre au 2ème tour.

Les sondages annonçant plus de 400 députés pour la majorité présidentielle, les électeurs ont voulu dans un certain nombre de cas rééquilibrer le jeu. Avec une abstention record de 58%, l’élection n’a pas passionné les Français, mais il est aussi probable que des électeurs de Macron du 1er tour n’ont pas voté, soit parce que les « bourgeois » de centre-gauche ont pensé que les jeux étaient faits, soit parce que le haut degré d’ensoleillement les a amenés à d’autres activités qu’électorales ce dimanche.

En conséquence de quoi, le FN et LFI (Mélenchon) ont connu une légère embellie, ainsi que les candidats de droite très implantés. Avec 8 députés dont Marine Le Pen elle-même, élue avec 58,6% des voix mais avec une participation de 44%, indiquant l’absence de mobilisation contre elle, et dont Emmanuelle Ménard à Béziers, Gilbert Collard (réélu) dans le Gard, le FN obtient son meilleur résultat au scrutin majoritaire. Mais on est loin des 45 à 80 députés que le FN ambitionnait d’obtenir. Les candidats philoppotistes, dont Florian Philippot lui-même, ont en revanche échoué nettement. Avec ses 8 députés, Marine Le Pen limite la casse et va sans doute tenter d’empêcher la remise en cause de son autorité en interne et d’éviter de pourtant nécessaires remises en question. Jacques Bompard (Ligue du Sud) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) sont également réélus, mais même leur éventuel soutien au FN ne permettrait pas la constitution d’un groupe parlementaire. Autres gagnants, ce sont les nationalistes corses qui font rentrer 3 députés à l’Assemblée nationale, un record.

LFI, Mélenchon étant lui-même élu à Marseille-nord, réussit à obtenir au moins 15 députés, ce qui leur permet d’avoir un groupe indépendant du PCF, ce dernier n’en disposant en revanche pas (10 députés à 23h30). Il est à cette heure difficile de savoir s’ils formeront un groupe uni.

La droite républicaine sauve également la tête d’un certain nombre de ses figures dont Eric Ciotti et Claude Goasguen. Néanmoins elle n’aurait obtenu que 130 députés environ, dont beaucoup lorgnent déjà vers La République en Marche, à l’instar de Thierry Solère qui a envoyé des clins d’œil appuyés aux gagnants de ce soir.

Le PS et ses alliés de gauche n’obtiennent qu’entre 44 et 46 sièges. Manuel Valls, qui avait rompu avec lui, gagne de justesse dans l’Essonne, même si sa victoire sera contestée par son adversaire du LFI. En revanche, des figures comme El Khomry, Touraine et Vallaud-Belkacem sont éliminées, malgré parfois le soutien de LREM de Macron. Les personnalités trop associées à l’ancien gouvernement ont ainsi été sanctionnées.

La République en Marche (LREM) et le Modem de François Bayrou obtiennent environ 360 sièges, leur donnant la majorité absolue (sur 577 sièges) mais avec moins de sièges qu’espérés. Les électeurs n’ont pas voulu donner un blanc-seing au nouveau président. Par ailleurs, il sera bien difficile à ce dernier de tenir un groupe parlementaire avec de nouveaux élus dont l’expérience politique est parfois très limitée et dont les positions politiques peuvent être parfaitement antagonistes dans les faits.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

lundi, 12 juin 2017

Réflexions sur la guerre civile

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Réflexions sur la guerre civile

 
Que la guerre civile ne soit plus seulement un sujet de politique-fiction mais se voit saisie par les philosophes nous dit beaucoup sur l’heure qu’il est. Le titre du vigoureux essai de Damien Le Guay, La Guerre civile qui vient est déjà là, ne pouvait être plus clair. Mais, avant de plonger dans cet ouvrage, précisons. Le Larousse définit la guerre civile comme la « lutte armée, au sein d’un même Etat, entre les partisans du pouvoir en place et une fraction importante de la population ». Nous n’y sommes pas. Le dictionnaire de l’université de Sherbrooke nous dit, pour sa part, que cette lutte armée « oppose, à l’intérieur d’un Etat, des groupes importants (classes sociales, ethnies ou groupes religieux) », voilà qui est mieux.

Disperser le brouillard

Damien Le Guay publie un essai courageux. Pour ceux qui savent peser leurs mots, celui-ci est important dans une époque de lynchage et de dictature morale du clergé bien-pensant. Pour Le Guay, il y a une guerre civile culturelle déjà à l’œuvre en France, prodrome d’une militarisation du conflit dont les territoires perdus et les attaques terroristes témoignent. Peut-on parler d’une guerre civile dans un pays désarmé ? Le Guay utilise la belle expression de « fatigues civilisationnelles » pour nommer la léthargie des peuples européens qui, pendant des siècles, avaient diffusé leur vitalité à travers le vaste monde. Il réalise un solide travail de diagnosticien. Pour susciter une réaction du malade ? Irresponsabilité de l’antiracisme officiel, qui a fourni aux racailles de glorieux motifs à leur haine de « l’oppresseur blanc », magouilles et trahisons d’une « élite endogamique » qui ne comprendra jamais l’infernal quotidien de Mme Michu dans son HLM de la France périphérique, mensonges d’un multiculturalisme qui portait en lui les germes d’une société multiconflictuelle, piège de la prétendue « islamophobie », mythe d’une Europe post-nationale qui brise les peuples et laisse les portes grandes ouvertes. Peu craintif du terrorisme intellectuel, Le Guay invite à considérer « le ressentiment des Français à l’égard des musulmans (…) plutôt que de s’en inquiéter ».

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Quand nos pseudo-élites avouent du bout des lèvres une sécession sociale, économique et culturelle, l’auteur prouve que le conflit est beaucoup plus profond : politique, anthropologique et religieux. Il ne tient pas à quelques points de PIB ou de pouvoir d’achat, mais aux raisons qui font que l’on accepte de vivre… et de mourir. Une telle fracture ne se résout pas grâce à une idéologie bisounours, et c’est un traitement de cheval qu’il faut imposer à ceux qui ont choisi de vivre en étrangers sur le territoire français. Damien Le Guay n’hésite pas sur ce point.

« La vérité, toute la vérité »

Alors, certes, la vision du philosophe est encore fortement teintée de républicanisme. L’intégration lui semble encore possible, au prix d’un violent coup de collier. « Une réunification des territoires, des cœurs et des Français » est espérée. Ce serait un euphémisme de dire que ce n’est pas l’issue qui nous semble la plus probable. En conservateur mesuré, Le Guay se montre défenseur du peuple demos plutôt que du peuple ethnos. Mais l’essayiste ne tombe jamais dans la moraline tarte à la crème. Si son cœur bat pour Fillon – sans passion délirante, d’ailleurs – il ne jette jamais la pierre aux sympathisants de Marine Le Pen, ne les rabaisse pas et explique avec beaucoup d’honnêteté que leurs inquiétudes sont à la fois généreuses et justifiées. Généreuses, car fondées sur la volonté de protéger les leurs (immigration et insécurité) avant même de penser à eux (motifs économiques). Justifiées, car ils ne font que dire la vérité difficile qu’ils voient – ce à quoi se refusent toutes nos pseudo-élites tarées – selon la belle formule de Péguy : « La vérité, toute la vérité, (…) la vérité bête, (…) la vérité ennuyeuse, la vérité triste. »

Le Guay n’est pas un philosophe en pantoufles, et il ose tendre l’oreille aux cris du populiste que marginalise la classe politico-médiatique. Avec beaucoup de hauteur, il participe à « bien nommer les choses », pour renverser la formule de Camus. Il nous livre un essai apte à ouvrir les yeux des « inclus », qui complète très bien Le Multiculturalisme comme religion politique publié il y a quelques mois par Mathieu Bock-Côté. Bock-Côté, Finkielkraut, Brague, Guilluy, Taguieff et leurs grands aînés : Arendt, Weil, Bernanos et le cher Péguy, voici les références qui nourrissent la réflexion de Damien Le Guay, auteurs nourrissants qui peuvent nous aider à comprendre le temps qui vient.

  • La Guerre civile qui vient est déjà là, par Damien Le Guay, éditions du Cerf.

Pierre Saint-Servant

Comment nos peuples sont devenus jetables

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Comment nos peuples sont devenus jetables

 
On en revient toujours à Alien : expendable crew.

C’est la phrase du siècle, équipages et peuples sont jetables.

Or les peuples sous le régime de la mondialisation sont tous devenus jetables, quoique à des degrés divers. On expédie rapidement les Musulmans quand ils ne conviennent pas aux maîtres ; on attend paisiblement l’extinction démographique des Japonais ou des Chinois, on accélère le remplacement des vieux peuples de l’Europe ou de l’Amérique. La lente application de ce méli-mélo flamboyant impérial est cependant vieille de deux siècles.

Le capitalisme impérial a toujours voulu remplacer les peuples. La plantation (territoire-prototype mondialisé et déjà hyper-capitaliste, avec esclaves, bourreaux et contremaîtres) ayant exterminé les Indiens, on alla chercher les Noirs d’Afrique. Pendant la révolution industrielle, on eut une seule fièvre : trouver de la main d’œuvre moins  chère. L’Irlandais, le Chinois, la femme et les enfants.

Car sinon le capital s’évanouit. Notre torture est son droit de l’homme.
Dans une lettre du 18 juin 1871 adressée à son ami Kugelmann, Marx écrit que…
Le citoyen Jung annonça que les menuisiers de Newcastle étaient en grève pour la journée de neuf heures et que les patrons avaient fait venir des ouvriers de Belgique et essayaient d’en recruter de nouveaux.
Il fut aussitôt décidé de se mettre en relation avec la Section belge en vue d’arrêter l’immigration d’ouvriers belges.
Ce texte m’avait été envoyé jadis par un lecteur communiste (ou ce qu’il en reste). Marx explique aussi qu’il faudra un beau jour remplacer le yankee par trois chinois.
Eh bien c’est fait. Et par des démocrates encore.
Trente ans plus tard le sociologue Edward Allsworth Ross souligne la dureté sociale des USA. On y revient. Le moyen pour le capital : accélérer le remplacement de la main d’œuvre par l’immigration est et sud-européenne.
Lisons-le dans un anglais simple :
« The Slavs and Magyars were introduced into Pennsylvania forty-odd years ago by mine-operators looking for more tractable miners. Agents were sent abroad to gather up labour, and frequently foreigners were brought in when a strike was on. Poles were introduced into South Cleveland in 1882 to replace strikers in the wire-mills. The meat-packing strike of 1904 in Chicago was broken with trainloads of Negroes, Italians and Greeks.”
 Toujours aussi gaiement Ross continue :
 “In 1887 a coal-dockers’ strike was broken with Magyars, and in 1904 striking boilermakers were replaced by Poles. The striking glass-workers in 1904 were beaten by the introduction of Slovaks, Italians, Poles and Magyars.”
Il conclut sur un travers qui n’a en rien changé : dans le monde du capital tout le monde se déteste.
« Barriers of speech, education, and religious faith split the people into unsympathetic, even hostile camps.”
Les immigrants étaient trompés dès l’Europe, comme les Joad plus tard (Steinbeck), par la propagande des ramasseurs et autres rabatteurs de pauvres (Daniel Boorstyn). La vie en Amérique a été déformée par les mauvais westerns et tout le reste. Lisons un peu Dostoïevski, qui remet les pendules à l’heure dans les Possédés :
« Eh bien, nous travaillâmes comme des nègres, nous souffrîmes le martyre ; à la fin, Kiriloff et moi n’y pûmes tenir, nous étions rendus, à bout de forces, malades. En nous réglant, l’entrepreneur nous retint une partie de notre salaire ; il nous devait trente dollars, je n’en reçus que huit et Kiriloff quinze ; on nous avait aussi battus plus d’une fois. Après cela, nous restâmes quatre mois sans travail dans une méchante petite ville ; Kiriloff et moi, nous couchions côte à côte, par terre, lui pensant à une chose et moi à une autre. »
La vie était chère en Amérique. Ce sont les fournisseurs qui ont fait fortune lors des Gold rush, pas le Charlot. Il vaut mieux escroquer le mineur que creuser soi-même. Dostoïevski poursuivait en ricanant :
« Que vous dirai-je ? Quand, pour un objet d’un kopek, on nous demandait un dollar, nous payions non seulement avec plaisir, mais même avec enthousiasme.
Nous admirions tout : le spiritisme, la loi de Lynch, les revolvers, les vagabonds…’
A partir de la Deuxième Guerre Mondiale, lors du triomphe mondial de l’américanisme, la situation se clarifie. Avant on mutilait ou on massacrait pour engranger, mais pas tout le monde. Aujourd’hui plus personne n’est hors d’atteinte du hachoir du capital et de sa technoscience. La présence de l’U.R.S.S. tempéra le processus (Stieglitz). Maintenant les chiens sont lâchés.

Je cite le peu recommandable Maurice Bardèche qui décrit le monde qui naît après 1945. Je déteste comme vous le fascisme, mais je trouve que ce normalien critique de Balzac décrivait bien les faits ici :
« La loi internationale s’installera d’autant mieux que la loi indigène n’aura plus de défenseurs… les Etats ne seront plus que les arrondissements administratifs d’un seul Empire. Et d’un bout à l’autre du monde, dans des villes parfaitement pareilles puisqu’elles auront été reconstruites après quelques bombardements, vivra sous des lois semblables une population bâtarde, race d’esclaves indéfinissable et morne, sans génie, sans instinct, sans voix. L’homme déshydraté régnera dans un monde hygiénique. D’immenses bazars résonnants de pick-up symboliseront cette race à prix unique. »

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La race à prix unique est une expression très juste. On ajuste, on liquéfie, on modélise, on homogénéise. Le chien de collection a droit à sa race, pas l’esclave du capital mondialisé.
Bardèche continue sur notre Metropolis :
« Des trottoirs roulants parcourront les rues. Ils transporteront chaque matin à leur travail d’esclave la longue file des hommes sans visage et ils les ramèneront le soir. Et ce sera la terre promise. Ils ne sauront plus, les usagers du trottoir roulant, qu’il y eut jadis une condition humaine. Ils ne sauront pas ce qu’étaient nos cités, quand elles étaient nos cités : pas plus que nous ne pouvons imaginer ce qu’étaient Gand ou Bruges au temps des échevins. »
On est loin de cette beauté pure et traditionnelle ; ou de l’Alhambra, ou du Taj Mahal. Ou de la cité interdite incendiée et pillée par les preux soldats français et anglais lors d’une deuxième guerre de l’opium destinée à enrichir Sassoon.
Le même capital qui martyrise ces peuples martyrisa nos peuples, les envoya à la guerre. Il ose incriminer le racisme européen après avec sa télé, pour accélérer notre disparition, et on n’y voit que du feu.
 
Bardèche décrit nos maîtres de Metropolis :
« Penchés sur des graphiques, ils canalisent les millions d’esclaves du trottoir roulant et ils fixent dans leur sagesse le nombre de chemises qu’il leur sera permis de s’acheter dans l’année et le chiffre des calories qui leur seront attribuées pour vivre. Et le travail des autres hommes circule et s’inscrit sur les murs de leur cabinet comme en ces panneaux aux tubulures transparentes sur lesquels courent sans arrêt diverses sèves colorées. Ils sont les machinistes de l’univers. »
Chateaubriand voyait la destruction des nations arriver à la fin de ses mémoires :
Quelle serait une société universelle qui n’aurait point de pays particulier, qui ne serait ni française, ni anglaise, ni allemande, ni espagnole, ni portugaise, ni italienne ? Ni russe, ni tartare, ni turque, ni persane, ni indienne, ni chinoise, ni américaine, ou plutôt qui serait à la fois toutes ces sociétés ? Qu’en résulterait-il pour ses mœurs, ses sciences, ses arts, sa poésie ? »
Il n’en résulterait pas grand-chose, et on le sait tous très bien. Pour parler comme notre Balzac, les peuples ne sont plus des œuvres, mais des produits.
Ne nous plaignons pas de vivre cette époque exaltante.
Nous sommes les premiers à assister à la liquidation en direct de toute l’humanité ; jamais une telle puissance d’anéantissement et d’abêtissement culturel n’a été ainsi mise en œuvre ; jamais les Néron n’auront été si puissants.
 
Bibliographie
  • Bardèche – Nuremberg, ou la terre promise
  • Balzac – Béatrix (ebooksgrauits.com)
  • Bonnal – Comment les Français sont morts ; chroniques sur la fin de l’histoire
  • Chateaubriand – Mémoire d’outre-tombe, conclusion
  • Dostoïevski – Les possédés, p. 160 (ebooksgratuits.com)
  • Karl Marx – Lettre à Kugelmann, 18 juin 1871 (marxists.org)
  • Edward Allsworth Ross – The old world in the new, chapter 9, pp.207-208, archive.org
Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles chez:
La bataille des champs patagoniques

dimanche, 11 juin 2017

Insultes, verrouillage, pression: la communication de l’Élysée sur le banc des accusés

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Insultes, verrouillage, pression: la communication de l’Élysée sur le banc des accusés

Ex: M6info

Depuis quelques jours, la polémique enfle : la communication sans faute d’Emmanuel Macron cacherait-elle un verrouillage qui menace la liberté de la presse ? Dernier éclat en date : le choix des journalistes autorisés à suivre le chef d’Etat en déplacement imposé par l’Élysée. Un choix démenti par la présidence.

L’Elysée assure ne pas avoir cherché à “imposer un journaliste plutôt qu’un autre” lors du déplacement du chef de l’État au Mali. C’est la réponse donnée par l’équipe du nouveau président aux sociétés de journalistes de plusieurs grands médias.

Plusieurs quotidiens français ont en effet publié jeudi une lettre ouverte, intitulée  “Monsieur le président, il n’appartient pas à l’Elysée de choisir les journalistes”, pour protester contre l’organisation de la communication du nouveau président de la République.

Ils pointaient du doigt notamment le fait que ce soit la présidence qui choisisse les journalistes autorisés à l’accompagner lors de son premier déplacement au Mali ce vendredi. “Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse”, écrivent-ils.

“L’Élysée n’entend pas faire le travail des rédactions”

Dans son courrier adressé ce vendredi à Reporters sans frontières (RSF), la présidence indique : “Il va de soi que nous avons ouvert l’option aux rédactions mais jamais imposé un journaliste plutôt qu’un autre (…). Les journalistes qui se sont inquiétés peuvent se rassurer : l’Élysée n’entend pas faire le travail des rédactions”.

Selon le courrier cité par RSF, l’Élysée affirme que sa démarche “est le contraire d’une démarche de fermeture : elle est une démarche d’ouverture”.

Il y est expliqué que le chef de l’État “est très attaché au traitement de fond des sujets et souhaite ouvrir l’Élysée aux journalistes sectoriels qui portent sur l’action présidentielle un autre regard. C’est dans cet esprit qu’il a été proposé aux rédactions d’élargir aux journalistes spécialisés Défense ou Diplomatie le voyage officiel auprès des forces armées”. Sous-entendu que ce ne soit pas seulement les journalistes politiques qui suivent le chef de l’État.

Il s’inspire d’Obama

Cette polémique pourrait retomber comme un soufflé s’il n’y avait pas d’autres signaux de verrouillage plus inquiétants. Alors la communication d’Emmanuel Macron va-t-elle trop loin ? C’est la question à laquelle tentent de répondre des journalistes dans une enquête publiée dans M le magazine Le Monde.

Ils décortiquent le système de communication autour du candidat, qui s’inspirerait grandement du précédent Obama, ce président cool et irréprochable sur papier glacé.

Mais comme pour le président américain, cette image parfaite a un revers : celui d’un verrouillage extrême de la communication avec un conseiller de l’Èlysée parfois prêt à décrocher son téléphone pour injurier les journalistes…

“Gros connard”

Deux exemples sont cités dans l’article. Le premier remonte au soir du premier tour et au traitement de l’affaire de la Rotonde, du nom de cette brasserie parisienne parfois comparée au Fouquet’s de Nicolas Sarkozy.

Le lendemain, selon le magazine M, le directeur de la communication d’Emmanuel Macron, appelle l’émission Quotidien, et “l’animateur de l’émission, se fait agonir par Sylvain Fort. ‘Gros connard.’ ‘Débile profond.’ (après lecture le 18 mai, l’intéressé dément le deuxième terme)”. Sylvain Fort confirme donc implicitement avoir usé du premier à l’endroit de Yann Barthès…

Michel Field également aurait fait les frais de la nervosité du même Sylvain Fort. Au soir du second tour, ce dernier aurait reproché à France 2 de ne pas consacrer toute sa soirée à la victoire d’Emmanuel Macron et de diffuser par exemple le discours de Jean-Luc Mélenchon en direct.