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mercredi, 14 novembre 2018

Le naufrage de l’ordre libéral mondial

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Le naufrage de l’ordre libéral mondial

Ex: https://www.geopolitica.ru

Il y a quelques semaines, le président du think tank Council on Foreign Relations, Richard Haass, a publié un article intitulé « Ordre mondial libéral, RIP ». Il y établit que la menace actuelle contre l’ordre mondial libéral ne provient pas d’Etats-voyous, de régimes totalitaires, de fanatiques religieux ou de gouvernements obscurantistes (des termes spéciaux employés par les libéraux en référence à des pays qui ne s’alignent pas sur le modèle de développement capitaliste), mais de son architecte principal – les États-Unis d’Amérique.

« Nous assistons à l’émergence d’ordres régionaux. Les tentatives de construction de cadres mondiaux sont en train d’échouer. »

Haass écrit : « Le libéralisme recule. Les démocraties ressentent les effets de la montée des mouvements populaires. Les partis des extrêmes politiques gagnent du terrain en Europe. Le vote britannique en faveur de la sortie de l’Union atteste de la perte d’influence de l’élite. Même les USA subissent des attaques sans précédent de la part de leur propre président contre les médias du pays, les cours de justice et les institutions de maintien de l’ordre. Les systèmes autoritaires, y compris la Chine, la Russie et la Turquie ont acquis de l’influence. Des pays comme la Hongrie et la Pologne semblent indifférents au sort de leurs jeunes démocraties…

« Nous assistons à l’émergence d’ordres régionaux. Les tentatives de construction de cadres mondiaux sont en train d’échouer. »

Haass avait déjà publié des affirmations alarmistes, mais cette fois, il emploie cette rhétorique pour souligner la nature mondiale du phénomène. Bien qu’entre les lignes, on puisse aisément lire, d’abord un certain degré d’arrogance – l’idée que seuls les libéraux et les mondialistes savent vraiment comment administrer la politique étrangère – et ensuite, un certain complotisme.

« Les autres grandes puissances d’aujourd’hui, y compris l’UE, la Russie, la Chine, l’Inde et le Japon pourraient être critiquées pour ce qu’elles font, pour ce qu’elles ne font pas ou pour les deux. »

Cette liste pourrait probablement s’étendre à un certain nombre de pays d’Amérique latine, plus à l’Égypte qui signe des contrats de ventes d’armes avec la Corée du Nord en violation des sanctions de l’ONU, et au nouvel axe chiite Iran-Irak-Syrie-Liban.

Mais Haass est navré parce que c’est Washington elle-même qui change les règles du jeu et semble totalement indifférente à ce que vont faire ses alliés, partenaires et clients dans divers coins du monde.

« La décision de l’Amérique d’abandonner le rôle qu’elle joue depuis sept décennies marque ainsi un tournant. L’ordre mondial libéral ne peut pas survivre de lui-même, parce que les autres manquent soit d’intérêt, soit de moyens de le maintenir en vie. Le résultat en sera un monde qui sera moins libre, moins prospère et moins paisible, pour les Américains comme pour les autres. »

Un confrère de Haass au CFR, Stewart Patrick est d’accord avec lui sur le fait que les USA sont en train d’enterrer l’ordre mondial libéral. Ils ne le font toutefois pas seuls, mais avec la Chine. Si les USA avaient auparavant entretenu l’espoir que le processus de mondialisation allait graduellement transformer la Chine (et possiblement la détruire, comme dans le cas de l’Union Soviétique plus tôt), alors les Américains doivent avoir été très surpris de ce qui s’est en fait produit. Le pays s’est modernisé sans s’occidentaliser, une idée qui avait été également préconisée par le leader de la révolution islamique iranienne, l’Ayatollah Khomeini.

Aujourd’hui, la Chine étend son influence en Eurasie dans le respect de son modèle, et elle est généralement bien accueillie par ses pays partenaires.

Mais cela a été un processus douloureux pour les USA, parce qu’elle grignotait progressivement et irrévocablement son hégémonie.

« Son ambition à long terme est de démanteler le système des alliances des USA en Asie, pour le remplacer par un ordre régional de sécurité plus bienveillant (dans la vision de Pékin), dans lequel elle aurait une place d’honneur, et idéalement une sphère d’influence proportionnelle à sa puissance. L’initiative Belt and Road (nouvelle Route de la soie) fait parie intégrante de cet effort, en offrant non seulement des investissements (hautement bienvenus) dans des infrastructures pour les pays voisins, mais aussi la promesse d’une plus grande influence politique dans le Sud-Est, le Sud et l’Asie Centrale. Sur un ton plus agressif, la Chine continue de réclamer scandaleusement pour elle-même la presque intégralité de la Mer de Chine méridionale, où elle continue à bâtir ses îles artificielles, et aussi à mener des actions de provocation contre le Japon dans la Mer de Chine orientale, » écrit Patrick.

Quant aux USA, « Les États-Unis, pour leur part, sont un titan las, qui ne veut plus assumer la charge du leadership mondial, que ce soit économiquement ou géopolitiquement. Trump traite les alliances comme un racket mafieux de protection et l’économie mondiale comme une arène de compétition à somme nulle. Le résultat en est un effilochage de l’ordre libéral international sans champion prêt à investir dans le système lui-même. »

On peut tomber d’accord avec les analyses des deux auteurs sur le changement de comportement d’un secteur de l’élite américaine, mais il est lié à beaucoup plus que Donald Trump (qui est si imprévisible qu’il s’est entouré de créatures du marécage même qu’il disait vouloir drainer) ou la classe populaire nord-américaine. Il faut regarder bien au delà.

Dans son livre Nation of Devils:  Democratic Leadership and the Problem of Obedience, Stein Ringen, un politicien norvégien fort d’une longue carrière dans des institutions internationales, note, « Aujourd’hui, l’exceptionnalisme démocratique américain est défini par un système qui est dysfonctionnel à tous les niveaux nécessaires à des règlements amiables et à la loyauté… Le Capitalisme s’est effondré dans une crise due à une orgie de dérégulations. L’argent s’ingère dans la politique et mine la démocratie elle-même. » Et, en citant son confrère Archon Fung de la Harvard Kennedy School, « La politique américaine n’est plus caractérisée par le vote de l’électeur moyen, si cela avait jamais été le cas. Aujourd’hui, dans l’Amérique contemporaine, le capitaliste moyen règne, et les partis démocrate et républicain ajustent leurs politiques à des intérêts d’argent pour les attirer. » Et finalement, Mr Ringen ajoute, « Les politiciens américains réalisent qu’ils ont sombré dans un bourbier de corruption, mais ils sont piégés. »

Trump ne fait que refléter la dysfonction et les contradictions internes de la politique américaine. C’est le Gorbachev américain, mais qui a lancé la perestroïka au mauvais moment. Il doit être malgré tout concédé que si Hillary Clinton était devenue présidente, l’effondrement des USA n’en aurait été que plus douloureux, surtout pour les citoyens du pays. Nous aurions vu des réformes encore plus calamiteuses, un afflux accru de migrants, un déclin encore plus prononcé de la base industrielle du pays, et encore plus d’incitations à de nouveaux conflits. Trump tente de garder le corps de la politique nationale américaine à peu près en vie à l’aide de rustines, mais ce qu’il lui faut est une restructuration majeure, avec des réformes politiques de grande portée qui permettraient à ses citoyens de penser qu’ils peuvent jouer un rôle dans la destinée du pays.

Ces développements se sont étendus à de nombreux pays d’Europe, un continent qui, à cause de son engagement transatlantique, était déjà vulnérable et susceptible de turbulences géopolitiques dans le contexte actuel – dont l’émergence, au passage, est une des principales conséquences des politiques néolibérales elles-mêmes.

Stein Ringen continue sur ce sujet, « Les services financiers mondiaux exercent un pouvoir de monopoles sur les politiques nationales, sans une seule entrave de la part de la moindre apparence de pouvoir politique mondial. La confiance s’évapore, l’Union Européenne, la plus grande expérience historique en démocratie supranationale, est en train d’imploser… »

Il est intéressant de noter qu’une panique s’est emparée l’Europe de l’Ouest et les USA – la maison-mère de l’atlantisme, bien que diverses versions de cette recette de libéralisme aient été appliquées dans d’autres régions – par exemple, Singapour et le Brésil. Mais ils ne semblent pas aussi paniqués là-bas que dans l’Occident. C’est probablement parce que le modèle occidental de néolibéralisme n’accorde pas de liberté réelle de commerce, d’expression ou d’activité politique, mais impose plutôt un régime de soumission inscrit dans un cadre clairement défini. De sorte que la destruction du système actuel implique la perte de tous les dividendes précédemment acquis par les élites politiques libérales de l’Occident, qu’elles obtenaient en spéculant en bourse, par les mécanismes des paiements en devises étrangères (le système du dollar) et à travers les instruments des institutions supranationales (l’ONU, l’OMC et la Banque mondiale). Et, bien sûr, il y a des différences fondamentales dans la variété des cultures mondiales.

Dans son livre Le Dieu caché, Lucien Goldmann tire quelques conclusions intéressantes, qui suggèrent que les fondations de la culture occidentale ont des origines rationalistes et tragiques, et qu’une société immergée dans ces concepts qui a « aboli Dieu et la communauté… [voit rapidement]… la disparition de toutes les normes externes qui peuvent guider l’individu dans sa vie et ses actions ». Et, parce que de par sa nature intrinsèque, le libéralisme doit continuer, mécaniquement, à « libérer » l’individu de toute forme de structure (classes sociales, église, famille, société et genre, jusqu’à libérer l’homme de sa propre individualité), en l’absence de normes communes dissuasives, il est très logique que le monde occidental ait été destiné à se trouver en crise. Et la montée de mouvements populaires, de mesures protectionnistes et des politiques conservatrices dont Haass et d’autres mondialistes libéraux parlent ne sont rien de plus que des exemples de l’instinct d’auto-préservation de ces nations.

Aucun besoin de concocter des théories du complot sur l’ingérence de la Russie ou de Poutine dans les élections américaines (que Donald Trump a également niée, se contentant de noter que le seul soutien de la Russie s’est porté sur Hillary Clinton, et il est absolument vrai qu’une partie de son financement provenait de Russie). Les décisions politiques prises par l’Occident obéissent à la logique interne de la crise actuelle : comme toujours, les élites occidentales ont besoin d’un bouc émissaire. Ce bouleversement géopolitique a commencé en Occident à cause de la nature du projet occidental lui-même, qui portait les germes de sa propre destruction.

Mais comme des scénarios de développement alternatifs existent, ils érodent le système actuel. Et d’autres projets politiques commencent à remplir le vide idéologique qui résulte de l’échec de la vision libérale – à la fois dans la forme et sur le fond.

Il est donc assez probable que la crise actuelle du libéralisme enterrera définitivement le système de l’hégémonie unipolaire occidentale.

Et les mouvements populaires naissants, et le protectionnisme régional peuvent servir de base à un nouvel ordre mondial multipolaire.

___

Traduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia.

https://wp.levilainpetitcanard.be/le-naufrage-de-lordre-l...

Baisse de QI en Occident : et si notre « fake culture » était en cause ?

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Baisse de QI en Occident : et si notre « fake culture » était en cause ?

Ex: http://www.entelekheia.fr

Note : dans cette traduction, le mot « Américain » a été changé en « Occidental » parce que la problématique abordée par l’auteur se pose en termes à peu près identiques ici, en France, ce qui démontre bien que nous sommes dans l’orbite culturelle des USA. Y laissons-nous des plumes ?


Par David Masciotra
Paru sur The American Conservative sous le titre Fake Culture is Hastening Our Idiocracy


Carl Wilson, critique musical pour Slate, s’est assis à son bureau, a placé ses doigts sur son clavier et a réellement tapé les phrases suivantes dans une critique du premier album de Cardi B, une ancienne strip-teaseuse actuellement « Star d’Instagram ».

Le meilleur exemple, toutefois, est la façon dont elle cite et sample le membre de Three 6 Mafia Project Pat dans « Bickenhead », un jeu de mots sur son classique du Rap sudiste « Chickenhead » de 2001. Cette chanson était pleine de mépris pour les « putes » sans cervelle (à part un bref moment de réponse de la rappeuse La Chat), et tirait son titre et son refrain d’une ancienne insulte envers les femmes qui pratiquent la fellation. Cardi la retourne à l’avantage des femmes qui utilisent la sexualité pour manipuler des hommes d’esprit faible – « la chatte est bonne, le nègre investit » – et pas seulement pour y gagner financièrement : « Faites-lui un enfant dans le dos, » rappe-t-elle, et dans la vie, c’est exactement ce qu’elle a fait.

Ce douloureux exercice d’humiliation est un sommet, non dans la démission de Wilson, mais dans la présentation de son idée selon laquelle Cardi B a un « impact féministe sur le hip hop ». Un triomphe rare ; le disque démontre, dans le manque de distance des mots de Wilson, qui mêle les cris d’extase de la fan de douze ans à la prétention du diplômé d’université, « ce qui se passe quand l’esprit d’une femme l’élève du bas de la barre d’une strip-teaseuse jusqu’aux hauteurs d’un autel ».

Pour ceux qui ne connaissent pas la beauté artistique et la virtuosité de Cardi B, ce qui suit est un échantillon de paroles de ce que Wilson appelle « son titre le plus touchant », « Be Careful » (« Fais attention »).

Tu disais que tu bossais, mais tu chassais le cul
et les putes, cool à côté de la piscine, tu vivais deux vies,
J’aurais pu faire ce que tu m’as fait plusieurs fois
Mais si je décide de déraper, trouver un nègre
le baiser, sucer sa bite, tu serais emmerdé
mais c’est pas mon MO*, je suis pas ce type de pute
Et le karma pour toi va êt’ avec qui tu vas finir
Me rends pas malade, nègre.

Dans l’incarnation précédente de Wilson, non pas comme star d’Instagram, mais comme auteur intelligent, il tentait d’analyser le mystère du goût artistique. Son livre, le brillant Let’s Talk About Love, explore son mépris envers Céline Dion pour enquêter sur ce qui, au delà des préférences esthétiques, influence les loyautés et les aversions artistiques que se forgent les gens. Le goût, argumente Wilson comme beaucoup de théoriciens de la culture avant lui, est partiellement une fonction du capital social. Mépriser Dion signifie s’élever au-dessus de la masse de ses fans – pour la plupart des banlieusardes d’âge moyen qui achètent leurs CD dans les supermarchés. « Il est difficile d’imaginer un public qui conférerait encore moins de glamour à un musicien, » écrit Wilson.

L’ironie de la transformation de Wilson est qu’elle confirme précisément la critique qui fait le cœur de son livre. La critique musicale – pour Wilson comme pour de nombreux autres – n’est pas une expression honnête de l’analyse et de l’interprétation, mais le moyen par lequel des critiques d’art peuvent s’identifier avec la tendance la plus « cool » et politiquement correcte.

Les lamentables manœuvres pour se garantir une chaise dans la cafétéria à la mode, à côté des hommes et des femmes qui comptent dans le campus, et le remplacement de tous les critères esthétiques par une liste de bons points communautaristes ont vidé les arts populaires de leur signification et vandalisé la crédibilité de prix autrefois prestigieux.

Le comité du Prix Pulitzer a récemment attribué sa récompense pour la meilleure composition musicale à Kendrick Lamar avec ces mots sur son disque DAMN, « une collection virtuose de chansons unifiées par une authenticité vernaculaire et un dynamisme rythmique qui dessinent des portraits de la complexité de la vie moderne afro-américaine ».

« Humble », la chanson la plus populaire et applaudie de DAMN fait la contribution suivante à la chanson américaine :


Si je quitte tes mauvaises manières (jeu de mot avec BM, « bad manners »), je saute quand même Mercedes, funk
Si je quitte cette saison, je suis quand même le plus grand, funk
Ma gauche est devenue virale
Mon droite a envoyé ma meuf en spirale
Soprano do, nous aimons rester sur une note élevée
Cela nivelle, tu le sais et moi aussi, salope, sois humble

Assise !
(Stop, petite salope, stop petite salope) sois humble
(Stop, salope), assise !
(Assied-toi, stop, petite salope )
Sois humble (salope)

En fait, c’est le 37ème emploi du mot « salope » qui donne tout son punch à « Humble ».

Dans son roman épique qui chronique les combats de l’empereur apostat de la Rome antique, Julian (Julien), Gore Vidal écrit « L’Histoire est une somme de commérages sur un événement dont la vérité est perdue à l’instant même où il a lieu ».

La pop culture contemporaine dégrade à la fois le travail de l’historien et celui de la commère en les mêlant, et en injectant ce qui en reste dans son divertissement. Le nouveau disque de Kanye West, Ye, a joui d’une couverture médiatique typiquement réservée à des événements de moindre importance, comme la Révolution bolchevique ou la fin de la Guerre du Vietnam. Dans une chanson, West se souvient de la réaction de sa tendre moitié, Kim Kardashian, quand elle avait appris son incursion dans le révisionnisme historique où il avait déclaré que « l’esclavage était un choix » : « La femme appelle en hurlant que nous allons tout perdre / J’ai dû la calmer parce qu’elle pouvait plus respirer / Je lui ai dit qu’elle pouvait me quitter mais elle ne veut pas partir / C’est ça qu’ils voulaient dire avec pour le meilleur et pour le pire ha. »

La popularité de Kanye West comme celle de Cardi B, dont le déjà mentionné « Be Careful » est la réponse à la sex tape de son boy-friend avec une autre femme, menacent de réduire l’écriture moderne de paroles de chanson à des statuts Facebook rythmiquement chargés et rien de plus. Musicalement, la plupart de ces chansons sont des produits dérivés trop dépendants de programmes d’ordinateurs et d’échantillonnages de hits de véritables musiciens. « Be Careful », par exemple, inclut tellement d’emprunts à des standards de la pop et de la soul qu’elle ne compte pas moins de 16 signatures créditées pour sa composition.

La légende du jazz et directeur artistique du Lincoln Center Wynton Marsalis a récemment décrit le rap comme « un pipeline d’obscénités » et a exprimé sa perplexité consternée face à l’accueil artistique qui lui est réservé, « C’est presque comme si tous les adultes étaient partis ».

Mais le hip hop n’est pas le seul élément de la culture moderne à bénéficier d’une absence de perspective adulte. Le cinéma, ou du moins la perception populaire du cinéma, a également pris un virage malencontreux vers le juvénile.

Les films de super-héros et autres bédés pour ados sont devenus le genre dominant en Occident. Plutôt que de déplorer le manque de films pour adultes comme ils le faisaient auparavant, les critiques considèrent aujourd’hui les empires cinématographiques Marvel et DC comme légitimes, et même excellents, pour autant que les justiciers à capes se tiennent bien accrochés à des problématiques communautaristes politiquement correctes.

Le Guardian a célébré Wonder Woman comme « un chef-d’œuvre de féminisme subversif », mais Slate a contre-attaqué avec un essai sur la façon dont « le féminisme de Black Panther est plus progressiste que celui de Wonder Woman ».

Un des points communs de la plupart des critiques de spectacles à gros budget, à part leur ignorance de grands auteurs féministes comme Virginia Woolf et Erica Jong, est qu’ils ne s’intéressent que très peu aux qualités esthétiques et artistiques des films.

Vox a passé plusieurs articles sur le dernier épisode de la saga Star Wars (Solo: A Star Wars Story), dont la plupart se concentrent sur « l’identité pansexuelle » de l’un des personnages, et sur le robot « éveillé » qui joue une sorte de rôle oraculaire dans l’histoire.

En tant que personne qui n’a vu aucun de ces films, je ne suis pas qualifié pour émettre un jugement sur leur valeur de divertissement ou leur excellence artistique. Je sais, toutefois, que l’évaluation des mérites d’une œuvre d’art à l’aune d’une idéologie devrait être le fait exclusif de fondamentalistes religieux.

L’Occident subit une véritable démolition culturelle, comme le démontrent l’élévation de polémiques de caniveau (dans les cas de Kanye West, Cardi B et autres) au rang d’art digne de faire l’objet de critiques expertes, et le traitement de l’art comme simple extension d’échanges sur des réseaux sociaux.

Le terme « fake news » est désormais omniprésent dans les débats politiques. Bien qu’il se soit déjà transformé de quelque chose de spécifique – la dissémination délibérée de fausses informations destinées à tromper les électeurs – en insulte générale à l’adresse de tout reportage désapprouvé par tel ou tel personnage, il continuera à influencer le débat national sur le journalisme et la politique.

Mais au cours de ces dernières décennies, un nouveau développement inquiétant s’est produit. Des membres éminents des médias de masse, des critiques réputés et des campagnes publicitaires déguisées ont fusionné pour amplifier et magnifier des productions médiocres de pop culture et des amuseurs dont le travail est dénué d’intérêt, mais joue un rôle dans le renforcement de l’orthodoxie politico-culturelle dominante (et permet de préserver la richesse des dirigeants de ces entreprises).

Les « fake news » dans leur nouvelle acception présentent un problème alarmant, mais c’est le cas aussi de la prolifération d’une nouvelle monstruosité de la vie occidentale : la fake culture.

 

Traduction et notes Entelekheia
Photo Pixabay : Art de rue, fresque.

* Modus operandi, mode opératoire

mardi, 13 novembre 2018

"Een sterke plaats voor de Lage Landen in het Verre Westen van Eurazië"

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"Een sterke plaats voor de Lage Landen in het Verre Westen van Eurazië"

Kort gesprek met Robert Steuckers

Op 17 november aanstaande organiseert het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland voor de tweede maal een congres in Leuven, ditmaal onder het thema ‘Een eerlijke kijk op geopolitiek’. Eén van de sprekers op dat congres is de Brusselse publicist Robert Steuckers, Novini sprak met hem.

Meneer Steuckers, u spreekt op 17 november aanstaande op het congres van het GIVN, over welk onderwerp zult u daar spreken en waarom juist dat onderwerp?

Eerst over een algemene definitie van wat in mijn ogen geopolitiek wel is: de noodzakelijkheid de lessen van de geschiedenis te onthouden op ieder specifiek stuk land op deze aarde. Geschiedenis is tijd en aardrijkskunde is ruimte. Niets gebeurt buiten tijd en ruimte. Dan, in het tweede deel, over geopolitiek in de specifieke tijd en de eigen ruimte van onze Lage Landen. Welke geopolitieke lessen kunnen wij trekken uit ons verleden, een verleden dat wij niet altijd zelfstandig hebben kunnen bepalen?

U heeft al veel geschreven over de geopolitiek van Europa, wat heeft in eerste instantie uw belangstelling voor die materie gewekt?

Ik werd altijd, zelfs als kind, gefascineerd door geschiedenis en door atlassen, in het bijzonder door historische atlassen. Met historische kaarten heb ik kunnen ontdekken dat door overwinningen en nederlagen onze huidige tijd er heel anders uit had kunnen zien. De regels van deze vooruit- of achteruitgangen uit het verleden moeten onderzocht worden. Daarom de drie delen van mijn recente drieluik, dat als titel “Europa” draagt. Wat in het verleden is gebeurd kan zich vaak herhalen op dezelfde plaatsen waar ze ooit aan de oude geschiedenis vorm en inhoud hebben gegeven.

Zijn er uit de huidige trends op dit gebied bepaalde ontwikkelingen voor de middellange termijn af te leiden? Zo ja, welke ontwikkelingen kunnen we als eerste verwachten? Zijn er bepaalde zaken die onze bijzondere aandacht verdienen als het om de toekomst van Europa gaat?

De trend die men vanuit Amsterdam, Rotterdam, Antwerpen of Brussel moet observeren en volgen, is ontwijfelbaar de strijd tussen een hernieuwde poging om de verschillende grote regio’s van Eurazië communicatief (spoorwegen, wegen, kanalen) te verbinden, meestal vanuit China, en de inspanningen van Amerika om de realisatie van deze verbindingen binnen de Euraziatische landmassa te verhinderen. Wij moeten schema’s en plannen schetsen om een sterke plaats voor de Lage Landen en voor Midden-Europa te vinden of beter, terug te vinden, hier in het Verre Westen van Eurazië. Daarom is het ook nodig de tot hiertoe verborgen gebleven wortels van een potentiële geopolitiek voor de Lage Landen grondig te doordenken.

Hartelijk dank voor uw antwoorden!

Het 2e congres van het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland (GIVN) onder het thema ‘Een eerlijke kijk op geopolitiek’ vindt plaats op zaterdag 17 november 2018, van 14.00 tot 17.00 uur aan de Andreas Vesaliusstraat 2 te Leuven. Van deelnemers wordt een kleine bijdrage in de onkosten gevraagd.

Le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol: "Pour la troisième voie solidariste"

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Le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol:

"Pour la troisième voie solidariste"

Aristide Leucate

sur Boulevard Voltaire cliquez ici

Arlésienne de l’histoire des idées, la « troisième voie », oscillant entre instrumentalisation partisane et slogan déclaratif, est aussi insaisissable qu’indéfinissable. À en croire la notice que Wikipédia consacre à cette notion, celle-ci, apparue avant les années 1880 lorsque le pape Pie XI appelait à une troisième voie entre socialisme et capitalisme, serait distribuée entre tenants d’une alternative sincère au libéralisme et à l’économie planifiée de type marxiste ou socialiste et défenseurs d’une synthèse pragmatique dépassant autant les clivages traditionnels droite/gauche que toute opposition (considérée comme implicitement stérile) à l’économie de marché acceptée sans combattre comme étant la norme.

En résumé, si les premiers n’ont pas paru obtenir la visibilité médiatique et le rayonnement intellectuel qu’ils attendaient, les seconds, en revanche, sans doute au prix d’une tromperie n’ayant pas peu contribué à diluer l’expression dans un flou sémantique improbable, ont clairement triomphé, de Tony Blair et Gerhard Schröder, hier, à Emmanuel Macron et Justin Trudeau ou Matteo Renzi, aujourd’hui.

Dans un récent ouvrage, Georges Feltin-Tracol fait brillamment le point sur cette question et se met littéralement en quête des racines d’un corpus doctrinal dont l’originalité tient au fait qu’il emprunte sans dogmatisme ni sectarisme, tout à la fois, au syndicalisme, au socialisme, au solidarisme, à la doctrine sociale chrétienne, au personnalisme, au gaullisme de gauche, au nationalisme révolutionnaire, à l’identitarisme, au corporatisme, au distributisme, au justicialisme péroniste, à l’organicisme fasciste, au subsidiarisme, au thomisme, au mutuellisme fédéraliste proudhonien, à la révolution conservatrice ou au communautarisme symbiotique d’Althusius.

Dressant un éclairant panorama haut en couleur et fort instructif du tercérisme, en France et dans le monde, l’auteur nous fait voisiner avec des personnalités intellectuelles et politiques aussi hétéroclites que Pierre Leroux (inventeur du mot « socialisme »), Maurice Barrès, Louis-Auguste Blanqui, Pierre-Joseph Proudhon, Georges Sorel, Léon Bourgeois, René de La Tour du Pin, Emmanuel Mounier, Jean Mabire (dont le socialisme européen enraciné s’abreuvait aux meilleures sources du socialisme utopique français), Maurice Bardèche, Georges Valois, Henri Lagrange, Charles Maurras, Louis Salleron, Maurice Allais, Christian Bouchet (auquel on doit, dès les années 1980, l’introduction en France du substantif « tercérisme »), Alexandre Douguine (qui prônait, quant à lui, la recherche d’une « quatrième théorie politique au-delà du communisme, du fascisme et du libéralisme »), Guy Debord, Juan Domingo Perón, Mouammar Kadhafi, Gabriele Adinolfi, etc.

Rejoignant « des positions de bon sens, une adhésion au bien commun de la civilisation européenne », le tercérisme tente de conjuguer une approche fondée sur la solidarité des individus liés entre eux par le souci d’œuvrer à la conservation matérielle et spirituelle de la communauté, en rupture tant avec le capitalisme et son corrélat turbo-consumériste qu’avec l’étatisme socialisant, tous deux foncièrement caractérisés par la concentration des moyens de production. Ce faisant, le tercérisme solidariste repose sur une conception organique de l’entreprise au sein de laquelle des « œuvriers contractuels » (et non plus des ouvriers salariés) participeraient directement tant à la propriété qu’au capital d’icelle. Loin des expériences d’autogestion ou de cogestion, le tercérisme se veut d’abord ergoniste (du grec ergo, le travail, du nom de son inventeur, Jacob Sher), soit un mutuellisme ni droite-ni gauche, coopératif, participatif et autonome fondé sur la collaboration des classes.

Inspiré du socialisme utopique, le tercérisme solidariste n’en a pas moins été concrètement illustré, tant par la « participation » gaulliste que par les nombreuses expériences de SCOP (sociétés coopératives ouvrières de production) ou de démocratie directe dans l’entreprise. Un exemple à développer à l’heure du chômage de masse et de la raréfaction des métiers…

Pour la troisième voie solidariste, un autre regard sur la question sociale, Georges Feltin-Tracol, Les Bouquins de Synthèse nationale, collection "idées", 2018, 170 pages, 20 € + 4 € de port cliquez ici

Les relations internationales dans un monde multipolaire

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Les relations internationales dans un monde multipolaire

par Hans Köchler*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Afin d’éviter tout malentendu, il est judicieux d’entreprendre d’abord une clarification concernant la formulation du sujet qui m’a été assigné «Les relations internationales dans un monde multipolaire». Pour le terme «international», c’est assez simple. Il faut cependant souligner spécifiquement ce qu’on entend par ce terme «interétatique», puisque qu’en allemand «nation» a encore une autre signification. Il s’agit donc des relations entre les Etats et implicitement, de celles entre les peuples et les individus. Cela n’entre pas en contradiction avec le fait que l’Etat obtienne sa légitimité du statut souverain du citoyen dans l’action commune.

«L’avantage décisif de la configuration multipolaire – plutôt complexe, il faut le reconnaître – est que chaque acteur, indépendamment de sa taille et de son pouvoir, a une marge de manœuvre – on pourrait aussi dire un espace de liberté – relativement plus grande que dans l’ancienne configuration unipolaire. Pour les Etats de moindre importance, un cadre multipolaire constitue clairement une meilleure garantie pour la sauvegarde de leur indépendance, qu’un système hégémonique ou aussi bipolaire.»

«Multipolaire» et «multilatéral»

Cependant, la notion de «multipolaire» nécessite d’être expliquée de manière plus précise. Il ne faut pas la confondre avec la notion de «multilatéral». Cette dernière se rapporte à la forme ou plutôt à la méthode de l’action en politique extérieure des Etats, alors qu’au contraire l’adjectif «multipolaire» met l’accent sur la configuration de pouvoir entre les Etats. Ce sont deux niveaux de compréhension totalement différents de l’application de cette notion. Les accords, par exemple, peuvent être soit bilatéraux, soit multilatéraux; ils ne peuvent cependant jamais être unilatéraux, puisque on ne peut conclure un accord avec soi-même. Les sanctions peuvent être unilatérales, si elles sont imposées par une seule partie, soit par un seul Etat, soit par un groupe ou une organisation d’Etats. Les sanctions ne deviennent des mesures de contrainte collectives, donc multilatérales, que si elles sont dispensées par le Conseil de sécurité des Nations Unies au nom de tous, donc au nom de la communauté des nations. On peut donc dire qu’un Etat agit dans un certain cas, de façon multilatérale, c’est-à-dire, qu’il prend des décisions en commun avec d’autres Etats, ou alors, dans un cas isolé ou de façon générale, il peut également agir de façon unilatérale.


Il en va tout autrement avec l’adjectif «multipolaire». A un moment donné, la configuration de pouvoir au niveau global ou régional peut être unipolaire, bipolaire ou multipolaire. Ici, il n’est pas question – tout autrement qu’avec «unilatéral», «bilatéral» ou «multilatéral» – du nombre des Etats trouvant un accord au sujet de mesures particulières, mais du nombre de pôles de pouvoir au niveau global. Juste un indice pour préciser cette différence: dans un ordre multipolaire, un Etat peut – s’il le souhaite – agir de manière unilatérale, s’il pense être assez puissant pour le faire. S’il n’y a qu’un seul centre de pouvoir, l’Etat dominant sera constamment tenté d’agir comme il le désire, sans rechercher l’entente avec les autres Etats, puisqu’il n’existe aucun contrepoids à son pouvoir. Dans une telle configuration, il peut cependant de son propre chef également agir de manière multilatérale, c’est-à-dire, accorder sa position avec d’autres Etats – s’il en ressent la magnanimité ou – selon le point de vue – suffisamment d’indulgence.

Trois questions déterminantes concernant le sujet

Après cette clarification, nous pouvons rentrer in medias res, dans le vif du sujet. Comme je vois la chose, il y a trois questions déterminantes concernant le sujet – comment avancer au niveau international dans un monde multipolaire:

  1. Quelle est la marge d’action des acteurs étatique dans une constellation multipolaire, induisant idéalement, mais non nécessairement, aussi un équilibre de pouvoir multipolaire?
  2. Quelle est la particularité des relations internationales, lorsqu’il y a plus de deux pôles de pouvoir, c’est-à-dire, quelle en est la différence d’avec une configuration unipolaire ou bipolaire?
  3. Quelles sont les perspectives d’avenir de l’action interétatique dans un contexte multipolaire – ou, très concrètement, hic et nunc: comment passer d’une configuration unipolaire à une configuration multipolaire?

Le monde est dans une phase transitoire

Je pense qu’il est clair pour nous tous que le monde se trouve actuellement dans une telle phase transitoire et que nous nous trouvons pour l’instant dans une sorte de mélange hybride. L’ordre mondial n’est plus exclusivement unipolaire, mais il n’est pas non plus entièrement multipolaire. Il est évident qu’une telle époque de bouleversements comprend pour tout le monde de l’instabilité et des risques. Il y a cependant encore une autre incertitude. Dans cette phase transitoire, il est tout à fait possible que se forme une nouvelle bipolarité – par exemple «Etats-Unis – Chine». Il n’est pas possible de donner une évaluation exacte du parallélogramme des forces globales en présence.

Rétrospective historique

Afin de comprendre correctement la situation actuelle et estimer d’une manière réaliste les chances et les perspectives de l’action étatique, il faut effectuer une brève rétrospective historique. Au cours des siècles depuis le début de l’organisation étatique, les relations internationales ont essentiellement été des démonstrations de force régies par la loi du plus fort. Il n’y avait à cela aucun cadre (légal) normatif. Pour décrire cette situation, il y a en allemand une expression adaptée: l’«anarchie de la souveraineté».


Dès le XVIIe siècle, et surtout depuis le Traité de Westphalie qui mit fin à la guerre de 30 Ans, on a essayé de formuler des règles du jeu pour les relations interétatiques – et cela dans une sorte de cadre multipolaire. Mais ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que sont apparus les prémisses d’une codification universelle des règles devant être suivies par les Etats, ou plus exactement des règles que les Etats se sont volontairement engagés à respecter. On pourrait citer en exemples la Sainte-Alliance qui fit suite aux guerres napoléoniennes ou – à la fin du XIXe siècle – l’unification par les Conventions de La Haye et enfin, au siècle dernier déjà, la mise en forme d’un statut pour l’organisation nommée Société des Nations, devenue – après une autre guerre mondiale – l’Organisation des Nations Unies. Mais on doit admettre qu’il n’existe, à l’heure actuelle, aucun système de règles pour la mise en application homogène et généralisée de normes internationales sur lesquelles on se soit mis d’accord. Finalement, tout au long des siècles, le progrès a seulement consisté à continuellement préciser et à codifier davantage ces règles et principes.

Potentiel de la Realpolitik et le cadre légal

Ainsi, en ce qui touche au positionnement de chaque Etat dans la communauté mondiale, les relations internationales sont définies, aussi au début de notre millénaire, par une sorte d’interaction entre deux facteurs: d’une part, le potentiel de la realpolitik et d’autre part, le cadre légal. On ne peut considérer aucun de ces aspects isolés l’un de l’autre.
Passons ensuite au potentiel de realpolitik: on entend par là la capacité d’un Etat à exprimer ses intérêts vitaux – soit, à l’américaine «the national interest». Ceux-ci sont déterminés d’une part par les paramètres économiques, militaires et technologiques, donc selon le potentiel de pouvoir effectif d’un Etat. Entretemps, il est devenu à la mode d’y adjoindre l’aspect de «soft power». D’autre part, il dépend aussi du savoir-faire tactique et diplomatique d’un Etat, de la manière dont il s’investit concrètement – avec le potentiel de pouvoir dont il dispose – dans les divers débats et de sa capacité à participer à l’articulation mutuelle des intérêts, ou à négocier ses intérêts avec les autres sur la base de la réciprocité. Cette habileté diplomatique – comme on peut l’observer dans les politiques d’alliance d’un Etat – fait essentiellement partie de la force de realpolitik et se joint donc au potentiel effectif du pouvoir. Le rôle joué par Talleyrand lors du Congrès de Vienne en est un exemple particulièrement frappant: il était le représentant de la France postnapoléonienne – le perdant de la guerre! – et malgré le potentiel de pouvoir radicalement réduit de son pays, il a été capable de jouer un rôle tout à fait décisif dans les pourparlers.

Des principes légalement codifiés plutôt que l’«anarchie des souverainetés»

Le deuxième facteur important, outre le potentiel de la realpolitik, est le cadre légal. A cet égard il y a une différence fondamentale avec l’époque pré-moderne de l’anarchie des souverainetés. Alors que les conflits d’intérêts précédents prenaient un tour essentiellement belliqueux, ils peuvent à présent être négociés selon des règles précises – depuis que les principes légaux sont codifiés dans des accords. La structure des normes interétatiques toujours plus complexe devrait offrir – tout au moins selon sa conception – de la sécurité à l’acteur étatique de deux façons: d’une part dans la vie réelle, on pourrait aussi dire, au sens physique – en tant que protection des attaques et interventions contre sa souveraineté. C’est, par exemple, l’importance des dispositions dans la Charte des Nations-Unies ou, auparavant, dans le Pacte Briand-Kellog. D’autre part, l’ensemble codifié des normes devrait offrir un genre de sécurité de planification – selon le principe de la bonne foi. Un Etat doit pouvoir être sûr que les autres Etats agissent également selon le système de règles sur lequel il y a eu accord préalable.

Le dilemme des Nations Unies

Ce deuxième facteur – le cadre légal – n’est toujours pas entièrement développé. Il reste abstrait, si l’on ne le considère pas en rapport avec le potentiel de la realpolitik. A quoi servent les plus belles règles – sur le papier –, si un Etat n’est pas en mesure d’exiger leur respect face à d’autres acteurs potentiellement plus forts. Voilà en quoi consiste exactement, depuis sa fondation, le dilemme de l’Organisation des Nations Unies en tant que garant du droit et de la paix au niveau mondial.

L’unipolarité rend le cadre légal presque totalement inefficace

Les deux facteurs – le potentiel de la realpolitik et le cadre légal – sont mis en œuvre différemment selon la structure du système international (unipolaire, bipolaire, multipolaire). Quand l’un des deux domine – dans une situation d’unipolarité – les facteurs que j’ai mentionnés dans le second point – le cadre légal – demeurent en grande partie sans effet. Dans une telle configuration, ce sont avant tout les petits et moyens Etats qui y perdent leur marge de manœuvre – ce que nous avons tous pu observer durant les dernières décennies – par exemple, dans l’ordre bipolaire de la guerre froide. Dans des conditions d’unipolarité, l’Hégémon s’en tiendra au cadre légal uniquement tant que celui-ci ne s’oppose pas à ses intérêts vitaux. Pour illustration, on pourrait renvoyer à la politique de Donald Trump. La résiliation unilatérale par les Etats-Unis du traité conclu avec l’Iran a démontré de façon drastique aux gens de bonne foi les conséquences d’une politique unilatérale. Lorsqu’un Etat se sent si puissant qu’il pense ne pas devoir prendre en considération les intérêts d’autrui, alors il est capable d’ignorer les engagements des résolutions obligatoires du Conseil de sécurité des Nations-Unies ou ceux conclus par un précédent gouvernement, dans le cas où le gouvernement en poste pense qu’une telle position correspond mieux à ses intérêts nationaux.


Dans une configuration unipolaire, ce ne sont, pour les membres de la communauté internationale, pas tant les normes formellement en vigueur qui comptent, mais leur positionnement en realpolitik: soit en tant que vassal de l’Hégémon – ce qui a été, par exemple, pendant longtemps le rôle de l’Allemagne à l’égard des Etats-Unis – ou dans une tentative de se regrouper avec d’autres Etats. Nous en trouvons un exemple pour ce cas, dans les formes transnationales de coopération, comme par exemple les BRICS ou les initiatives au niveau régional telle l’Organisation de coopération de Shanghai. Il s’agit là d’une coordination politique entre Etats sympathisants dans le but de résister à la pression de l’Hégémon.

Stratégie d’accès au pouvoir dans le domaine purement militaire

Parmi les options de la realpolitik, il y a aussi la possibilité que certains Etats poursuivent une stratégie d’accès au pouvoir dans le domaine purement militaire, notamment en recourant à des armes de destruction massive. Cela signifie, on a pu l’observer tout récemment avec l’exemple de la crise au sujet de la Corée du Nord. Concernant la problématique des armes nucléaires dans le contexte de la realpolitik, il existe également une intéressante – et sibylline – étude («Advisory Opinion») de la Cour de justice internationale qui a évoqué le tabou de la question de l’admissibilité des armes nucléaires dans sa réponse à la question qui lui avait été posée à ce sujet par l’Assemblée générale, à savoir si, dans un cas où il s’agit de la survie d’un Etat en tant que tel, la question de l’utilisation d’armes de destruction massive ne devait pas être considérée autrement que seulement sur un plan formel (uniquement aux termes de la loi).

Davantage de marge de manœuvre dans un ordre multipolaire

Les options – brièvement esquissées – d’action des Etats dans le contexte unipolaire contiennent déjà en elles-mêmes les prémisses de l’émergence d’un ordre multipolaire dans lequel plus de deux centres de pouvoir négocient les règles du jeu des relations internationales et articulent ensuite leurs intérêts dans le cadre de ces règles. Il est évident que dans un tel cadre l’acteur indépendant – en comparaison du scénario unipolaire – possède une marge de manœuvre clairement plus étendue. Il n’est plus alors livré, pour le meilleur et pour le pire, à la volonté d’un Hégémon, mais peut articuler ses intérêts en coopération avec d’autres acteurs, ce qui lui ouvre toujours plusieurs options. Il peut rejoindre un groupement régional ou en créer un autre, ou participer à un forum de coopération transnational. Mentionnons comme exemples, les BRICS ou le G20. Un Etat peut également se positionner en tant que médiateur neutre, comme le démontre manifestement la politique extérieure de la Suisse. Dans une constellation bipolaire, comme durant la guerre froide, cette politique peut cependant développer une plus importante efficacité. (Cela correspond aussi à l’expérience de la diplomatie autrichienne jusqu’à son entrée dans l’Union européenne.)

Aucune obligation à participer à un des centres du pouvoir

Dans cette comparaison des différents types d’ordre universel, il est important de souligner que la multipolarité ne veut pas dire que chaque Etat aurait l’obligation de se joindre à l’un des centres du pouvoir existant (et donc de se soumettre) – et que de cette façon, les petits Etats seraient pour ainsi dire marginalisés. La multipolarité signifie au contraire l’existence de plusieurs pôles de pouvoir pouvant se former autour d’Etats indépendants, mais aussi autour de groupements d’Etats ou d’organisations interétatiques ne s’étendant pas nécessairement au monde entier. Là aussi, il y a pour un Etat indépendant la possibilité fondamentale de s’abstenir ou de décider de façon autonome s’il nécessite une sécurité supplémentaire en intégrant une organisation existante ou non. Il y a donc une large marge d’appréciation et de manœuvre diplomatique. Les petits Etats ne sont donc pas contraints à se joindre à un groupe de pays.


L’avantage décisif de la configuration multipolaire – plutôt complexe, il faut le reconnaître – est que chaque acteur, indépendamment de sa taille et de son pouvoir, a une marge de manœuvre – on pourrait aussi dire un espace de liberté – relativement plus grande que dans l’ancienne configuration unipolaire. Pour les Etats de moindre importance, un cadre multipolaire constitue clairement une meilleure garantie pour la sauvegarde de leur indépendance, qu’un système hégémonique ou aussi bipolaire.


Même si dans une configuration à deux pôles de pouvoir des Etats neutres avec un bon savoir-faire diplomatique parviennent dans des cas isolés, à avoir un «poids» plus considérable que dans un contexte multipolaire, il y a, vu les conditions structurelles de cet équilibre de pouvoir, toujours un danger accru d’être aspiré dans la domination régionale d’un des deux pôles ou alors d’être repoussé dans l’«arrière-cour» d’une des superpuissances. Les risques sont donc plus élevés que de se placer dans le cadre d’une multitude d’Etats se trouvant en concurrence ou en coalition et s’inscrivant avec dynamisme dans le polygone des forces continuellement changeantes.

Ni Etat mondial, ni gouvernement mondial

Dans le monde multipolaire de l’avenir se dessinant d’ores et déjà, il y a l’opportunité pour chaque Etat d’affirmer sa souveraineté dans la coopération librement négociée sur la base de la réciprocité avec les autres pays. Malgré la grande fluctuation – il faut en convenir – de cette configuration, il s’agit probablement de la meilleure option que la formation d’un Etat mondial dont le quotidien politique – si j’ose ironiquement m’exprimer ainsi – serait structurellement absolument semblable aux conditions dans un ordre mondial unipolaire. L’Hégémon imposant sa volonté à tous les Etats, serait, au sein de la construction d’un Etat planétaire, remplacé purement et simplement par une sorte de gouvernement mondial qui absorberait la diversité des peuples et des cultures par son exercice de son pouvoir central. Il y a là une forte ressemblance structurelle avec l’unipolarité.


Pour terminer, permettez-moi mon ceterum censeo, en dernier ajout. L’ONU, l’Organisation des Nations-Unies fondée à la suite de la Seconde Guerre mondiale, ne pourra survivre en tant que projet mondial que si elle fait son deuil de l’idée d’un gouvernement mondial exercé par un Conseil de sécurité doté de plein-pouvoirs dictatoriaux et qu’elle réussit à se transformer en un cadre normatif et organisationnel pour un nouvel équilibre multipolaire des pouvoirs. La subordination persistante de la communauté mondiale à la volonté des cinq Etats les plus puissants de l’époque – c’était la multipolarité de 1945! – est, au sein du nouveau cadre se dessinant actuellement, un anachronisme dangereux pouvant finalement faire éclater tout le système.    •
(Traduction Horizons et débats)

 
Hans Köchler

Hans Köchler a été de 1990 à 2008 directeur de l’Institut de philosophie de l’Université d’Innsbruck. Aujourd’hui, il est président du Groupe de travail autrichien pour la science et la politique, co-président de l’Académie inter­nationale de philosophie et président de l’International Progress Organization qu’il a fondée en 1972. On ne peut ici rappeler que quelques-uns des points marquants de l’activité débordante de Hans Köchler.
Les axes de recherche de Köchler sont, entre autres, la philosophie juridique, la philosophie politique et l’anthropologie philosophique, dans lesquelles ses résultats de recherche scientifique convergent sur de nombreux points avec les vues du cardinal polonais Karol Wojtyla, devenu plus tard le pape Jean Paul II.
Hans Köchler s’est fait connaître dès le début des années soixante-dix par de nombreuses publications, des voyages, des rapports, et par sa participation, au sein de diverses organisations internationales, à un dialogue des cultures, en particulier le dialogue entre le monde occidental et le monde islamique. En 1987, le professeur Köchler a lancé, en collaboration avec le lauréat du prix Nobel Sean McBride l’«Appel des juristes contre la guerre nucléaire» et a en conséquence contribué à une expertise, selon laquelle la Cour de justice internationale a établi que l’éventuelle utilisation d’armes nucléaires était incompatible avec le droit international public.
Hans Köchler a toujours pris position sur la question de la réforme des Nations Unies et a exigé leur démocratisation. Il a, en particulier, également pris position sur la question de la concrétisation du droit international, et s’est en cela opposé à une instrumentalisation politique des normes du droit international. Faisant partie des observateurs envoyés au procès de Lockerbie par Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations Unies, il a rédigé un rapport critique, paru en 2003 sous le titre «Global Justice or Global Revenge? International Justice at the Crossroads». Son impression était que le procès de Lockerbie s’était déroulé sous influence politique, et il en retirait l’exigence d’une séparation des pouvoirs ainsi qu’une totale indépendance de la juridiction pénale internationale.
Le texte que nous reproduisons ici est la version autorisée d’un discours donné par M. Köchler lors du colloque de septembre «Mut zur Ethik», le 1er  septembre 2018 à Sirnach en Suisse.

Apokalypse auf halbem Weg

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Apokalypse auf halbem Weg

 

In seinem neuesten Buch sieht Michael Lüders den Orient am Abgrund. Und spiegelt dabei deutsche Dämonen.

„Armageddon im Orient – wie die Saudi-Connection den Iran ins Visier nimmt“, so der programmatische Titel. Der Autor der beiden Bestseller „Wer den Wind sät“ und „Die den Sturm ernten“ legt damit nach.

Mutig für Moslems

Lüders, so viel zur Person, ist studierter Politologe und Islamwissenschaftler, betreibt eine auf den Mittleren Osten spezialisierte Beraterfirma, ist Autor zahlreicher Sachbücher zu dieser Region, sowie einer Handvoll Romane. Er ist außerdem der Nachfolger Peter Scholl-Latours als Präsident der Deutsch-Arabischen Gesellschaft.

Die emotionale Bindung an die islamische Welt mag erklären, warum sich Lüders mit seinem neuen Buch so weit aus dem Fenster lehnt und gleichzeitig im Rahmen bleibt. „Armageddon im Orient“ ist ein sehr mutiges Buch, allerdings nur im Einsatz für Orient und Islam.

Lüders stellt darin nicht nur die im Untertitel so bezeichnete „Saudi-Connection“ an den Pranger, sondern ebenso in einer für westliche Länder und insbesondere Deutschland ganz außergewöhnlichen Schärfe und Deutlichkeit den jüdischen Einfluß auf die amerikanische Politik.

Von dieser amerikanischen Politik zeichnet er allerdings ein Zerrbild, daß primitiver in keinem Pamphlet gegen die „alten weißen Männer“ zu finden ist. Präsident Trump sei „die Verkörperung eines karikaturhaften Simpels“, dessen Politik der Gipfel der Plutokratie sei, in der reiche Großspender für die entsprechende Summe alles haben könnten. Seine Präsidentschaft sei die unverhüllte Fortsetzung der Privatgeschäfte mit anderen Mitteln.

Beweise?

Aus diesem Grund folgt Lüders Entstehungsgeschichte der Trumpschen Nahostpolitik auch großteils den Spuren von Jared Kushner. Die Geschäfte des jüdischen Schwiegersohns von Trump mögen noch so zwielichtig und seine Parteinahme für Israel noch so offensichtlich sein, Lüders Behauptung, der saudische Boykott Katars sei von Kushner eingefädelt worden, um Katar dafür zu bestrafen, daß sein Staatsfonds eine Verhandlung über die Refinanzierung einer Immobilie der Kushner Company platzen ließ, bedürfte starker Indizien und nicht nur der Spekulation.

Mit zweierlei Maß

Während Lüders seinen Lesern kompetent die politischen Verstrickungen des Orients entwirrt, bleibt die westliche Politik holzschnittartig primitiv: Trump habe sich von Saudis und jüdischen Zionisten kaufen lassen. Eine Betrachtung über die Verbindung von Innen- und Außenpolitik, wie er sie den Ländern des Orients angedeihen läßt, findet nicht statt.

Während er richtigerweise vor den Falschbehauptungen und der Gräuelpropaganda in der westlichen Presse warnt und seinen Lesern den machtpolitischen Hintergrund dieser Berichterstattung vor Augen führt, belegt er Behauptungen über den amerikanischen Präsidenten unreflektiert mit Zitaten aus amerikanischen Zeitungen, die Trump aus hauptsächlich innenpolitischen Gründen seit drei Jahren bis aufs Messer bekämpfen.

Selbst bei Zitaten aus „Fire and Fury“ läßt Lüders jegliche Quellenkritik vermissen. Obwohl es sich beim Autor dieses Buches um den Skandaljournalisten Michael Wolff handelt, gegen dessen Arbeitsweise auch bei früheren Veröffentlichungen erhebliche Vorwürfe erhoben wurden.

Während er immer wieder vor den moralischen Simplifizierungen warnt, mit denen die Propagandapresse die Weltpolitik in Gut und Böse einteilt, hat er am Ende seines Buches einfach die Rollen vertauscht. Nun steht das „anti-schiitische Dreieck“ aus Washington, Tel Aviv und Riad als großer Bösewicht da, während man für die Interessen Assads, Rußlands und des Irans Verständnis aufzubringen habe.

Dieses Messen mit zweierlei Maß hat System. Lüders füllt eine bestimmte Nische aus. Er bietet seinen Lesern scharfe Kritik an dem Narrativ, das uns tagtäglich aus der Mainstreampresse entgegenschallt. Diese Kritik untermauert er mit einer einseitig vereinfachten, aber umso eindringlicheren Beschreibung der Machtfaktoren, die den Mittleren Osten prägen.

Das ist erst einmal nicht schlecht. Aus meiner eigenen Jugenderfahrung kann ich bestätigen, daß dergleichen Literatur gerade bei jungen Menschen geeignet ist, überhaupt erst einmal die Ausbildung eines Bewußtseins zu fördern, das in politischen Tatsachen denkt, anstatt der planmäßigen Verblödung durch unsere politische Bildung zu folgen.

Trotzdem gegen das Eigene

Lüders liefert seinen Lesern aber gleichzeitig etwas, wovon ein Großteil des kritischen politischen Publikums doch nicht lassen will: Jenem schäbigen Überlegenheitsgefühl, daß dadurch entsteht, die eigenen Leute herunterzumachen. Das Selbstbild eines aufgeklärten Kämpfers für die von der eigenen Gemeinschaft Unterdrückten. Es ist die stärkste Triebkraft des etwas unglücklich als „Ethnomasochismus“ bezeichneten Phänomens.

Der Leser bekommt von Lüders ein Gefühl vermittelt, ähnlich demjenigen, daß ein grüner Student hat, nachdem ihm sein Postkolonialismusprofessorx erklärt hat, wie der strukturelle Rassismus Braune und Schwarze überproportional arbeitslos macht.

Am Ende seines Buches fordert Lüders die europäischen Staaten auf, Washington gegenüber entschlossen und einig ihre Interessen zu wahren. Doch diese Interessen bestehen für Lüders nur darin, keine armen Moslems zu bombardieren und keine Flüchtlingsströme abzubekommen, welche den Populismus förderten und der liberalen Demokratie schadeten. Eine sichere Grenze scheint ihm hierfür allerdings keine Lösung zu sein.

Keine eigenen Interessen

Hier liegt der Hund begraben. Lüders kennt keine eigenen Interessen Deutschlands, jedenfalls nicht des deutschen Volkes, allenfalls der Bundesrepublik. Für seine Liebe zur islamischen Welt riskiert er das Todesurteil der westlichen Nachkriegsöffentlichkeit: Antisemit zu sein. Doch bricht er nicht aus dem Opferspiel aus, er nimmt nur die Underdogs unter den Opfern, die Muslime, gegen die jüdischen Edelopfer in Schutz.

Seinem eigenen Nicht-Opfer-Volk fehlt in diesem Schema die Rechtssubjektivität. Ebenso allen anderen westlichen Ländern. Deshalb kann er nicht verstehen, daß der Orient nicht gerade Trumps oberste Priorität ist, er es sich aber nicht leisten kann, jene Republikaner im Kongreß zu verlieren, die bei AIPAC auf der Soldliste stehen. Lüders kommt gar nicht auf den Gedanken, daß ein Amerikaner die geplante Umsiedelung der Palästinenser auf die Sinaihalbinsel bedauern mag, die geplante Umsiedelung von Guatemalteken nach Iowa und Wisconsin hingegen als direkte Bedrohung auffaßt.

Kein Horrorszenario im Orient, sondern nur die Wiedergewinnung unseres Status als eines eigenständigen Rechtssubjekts kann uns die Handlungsfähigkeit zurückgeben, eigene Interessen zu vertreten und unabhängig von dem heuchlerischen Geschrei fremder Interessengruppen zu wahren.

Michael Lüders: Armageddon im Orient, Wie die Saudi-Connection den Iran ins Visier nimmt, München 2018, 272 S., 14,95 €. ISBN 978-3-406-72791-7

lundi, 12 novembre 2018

L’extrême gauche du capital

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L’extrême gauche du capital

A propos du gauchisme d'hier et du gauchisme d'aujourd'hui

Par Denis Collin

Ex: https://la-sociale.viabloga.com


 
Comme tout le monde, j’emploie souvent le terme « gauchiste » pour caractériser des courants très variés, aussi bien des courants politiques structurés comme le NPA que des courants plus informels, des black blocks » aux diverses variétés du « gauchisme sociétal ». Mais l’usage de ce terme est le plus souvent inadéquat et finalement obscurcit la compréhension des phénomènes politiques.

Historiquement, le gauchisme est défini comme tel par Lénine, dans un livre fameux, Le gauchisme maladie infantile du communisme. Les courants gauchistes brocardés par Lénine, avaient cependant peu de choses à voir avec ce que l’on désigne aujourd’hui par cette étiquette. Le gauchisme classique se situait à « l’extrême-gauche » du mouvement communiste. Comme les bolchéviks, il voulait le renversement du mode de production capitaliste et l’établissement du pouvoir de la classe ouvrière à travers les conseils ouvriers. Mais à la différence des léninistes, les gauchistes refusaient tout ce qu’ils considéraient comme de compromis avec l’ordre capitaliste. Ainsi ils s’opposaient à la participation aux élections des parlements bourgeois tout autant qu’au travail militant à l’intérieur des syndicats réformistes. Il faudrait faire une typologie des différents courants gauchistes : ainsi les « conseillistes » comme Pannekoek ou les spartakistes étaient-ils éloignés des disciples d’Amedeo Bordiga, mais tous se voulaient des marxistes purs et durs, des défenseurs d’un communisme fondé sur la lutte des classes, des militants intransigeants du prolétariat. Le gauchisme soixante-huitard et post-soixante-huitard n’a presque rien en commun avec ces courants. On les appelle « gauchistes » parce que c’est le qualificatif que leur a attribué Georges Marchais et avec lui le parti communiste. Certes, dans l’ensemble de ces courants qui se sont manifestés bruyamment en mai 1968 et dans les années qui suivent, il y avait de « vrais » gauchistes à l’ancienne. Mais ceux qui ont dominé la scène de la société du spectacle n’étaient plus l’extrême gauche du mouvement communiste, mais l’extrême gauche du capital. Mes amis « lambertistes » les appelaient « gauchistes décomposés » pour les distinguer du gauchisme honorable des années 1920. Ce nouveau gauchisme est celui qui se manifeste d’abord par un changement de terrain de la lutte. Les ouvriers étant considérés comme des réformistes incurables, on va leur trouver un substitut dans les « nouvelles avant-gardes larges à caractère de masse » qui sont constituées par la « petite-bourgeoisie radicalisée » issue des couches intellectuelles. Au sein des organisations d’ascendance marxiste, c’est Daniel Bensaïd, alias Ségur, membre du « bureau politique » de la Ligue Communiste qui sera le grand théoricien de ce changement de « sujet révolutionnaire » (il y a sur cette question un « bulletin intérieur », n°30, fameux dans l’histoire de la LC devenue LCR avant de se dissoudre dans le NPA).

De ces changements, toutes les conséquences seront tirées progressivement, au fur et à mesure que se déferont les derniers espoirs révolutionnaires. À la place de la lutte du travail contre le capital, on va mettre la lutte contre la domination patriarcale sous toutes ses formes, le patriarcat étant répandu dans toutes les classes sociales, on pourra construire des rassemblements interclassistes regroupant les fils à papa opprimés par leur riche père et les intellectuels « radicalisés ». Plutôt que de lutter contre un fascisme (au demeurant inexistant sauf sous des formes résiduelles), on va déclarer la langue fasciste, la vérité tyrannique et le post-modernisme va pouvoir déployer ses mille et une volutes enivrantes qui vont empester progressivement la vie universitaire. En tombant sur les écrits des années 70 de MM. Foucault ou Barthes, on se demande comment de telles sornettes ont pu être lues et écoutées dans l’enceinte prestigieuse du collège de France.

La lutte pour l’instruction pour tous étant déclarée « bourgeoise », nos nouveaux gauchistes vont apporter un concours remarqué à la destruction de l’école. Ainsi Alain Geismar, secrétaire général du SNESup en 1968, passa-t-il à « Gauche prolétarienne » qui s’adressait aux lycéens en ces termes : « ne dis plus ‘Bonjour Monsieur le professeur’, dis ‘Crève salope’ ». Il devait sans doute gagner là les titres qui en feront un conseiller très écouté d’un des pires des ministres de l’éducation nationale, le sinistre Claude Allègre. Le féminisme 2.0 des Caroline De Haas et tutti quanti, l’antiracisme raciste de Rhokaya Diallo et des « indigènes de la République », toute cette gadoue dans laquelle se roulent des petits-bourgeois en goguettes est l’héritière directe du « gauchisme décomposé » post-soixante-huitard.

Pourquoi cela a-t-il marché ? Parce que le capital non seulement s’accommode des rebelles aristocratiques mais encore les recherche, les développe et les subventionne. Car le capital est tout sauf un défenseur de la famille et de la tradition. Ceux qui ont pris la peine de lire le Manifeste du Parti de Communiste de et Engels (1848) le savent car c’est écrit en toutes lettres. Mais nos gauchistes de l’extrême gauche du capital méprisent , le combattent ou le travestissent quand ils font mine de s’en réclamer. Abattre toutes les limites morales et matérielles qui s’opposent au développement sans fin de l’accumulation, tel est l’objectif central de la politique du capital qui a trouvé un précieux concours dans le nouveau « gauchisme sociétal ». La substitution de droits individuels, plus délirants les uns que les autres aux droits collectifs imposés par la lutte des classes, quoi de mieux pour procurer au capital des soupirs de jouissance. Que François Ewald, maoïste et disciple de Foucault devienne conseiller du MEDEF et développe une « pensée du risque », c’est assez naturel.

Ces quelques remarques pourraient être développées et solidement étayées. Mais il s’en déduit immédiatement une conséquence : il est impossible de reconstruire un mouvement sérieux d’émancipation sociale, collective, de mise en cause du capital sans une rupture radicale avec toutes les formes de ce nouveau gauchisme du capital qu’on ne peut même plus qualifier de « gauchisme décomposé ». Toute concession aux sornettes LGBTQOO+, au féminisme absurdissime, à l’antifascisme d’opérette et à l’antiracisme raciste est une aide indirecte au lepénisme. Ceux qui se veulent les représentants du peuple et des travailleurs et ne comprennent pas cela vont droit dans le mur et y précipitent ceux qui les suivent.

Denis COLLIN – 5 novembre 2018
 

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Pétrole iranien: les clients font la queue!

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Pétrole iranien: les clients font la queue!

Ex: http://www.zejournal.mobi

 
Auteur : | Editeur : Walt | Lundi, 12 Nov. 2018 - 01h25

Cinq jours après le retour des sanctions américaines contre le peuple iranien, de nouveaux détails ont été révélés sur les dérogations aux nouvelles sanctions décidées par Washington.

De sorte que des délégués de certains pays exemptés tel la Corée du Sud se sont rendus à Téhéran pour négocier la reprise de l’achat du pétrole iranien.

Au terme de plusieurs mois de propagande et d’efforts vains visant à réduire à zéro les exportations pétrolières iraniennes, l’administration américaine s’est vue obligée d’attribuer des dérogations à huit États acheteurs du pétrole iranien, à savoir la Chine, la Grèce, l’Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan.

L’état du marché mondial du pétrole explique en grande partie la marche arrière de l’administration Trump. Les acheteurs du pétrole iranien ne tolèrent pas que les sanctions US menacent leur sécurité énergétique. L’Inde est même allée jusqu’à installer des raffineries adaptées au pétrole venant de l’Iran.

L’Inde n’est pas le seul pays à se battre pour continuer d’acheter du pétrole de l’Iran. La Corée du Sud s’est mise de son côté aussi à redoubler d’efforts pour pouvoir s’approvisionner en pétrole iranien. En effet, Reuters a annoncé qu’une délégation sud-coréenne est attendue à Téhéran ces jours-ci pour pouvoir négocier la reprise de l’importation du pétrole iranien.

Dans le cadre d’une dérogation aux sanctions US attribuée par Washington, Séoul sera autorisé à importer chaque jour jusqu’à 200 000 barils de pétrole condensat iranien qui est une forme de pétrole ultra-léger censé être utilisé par l’industrie pétrochimique, ont expliqué des sources informées à Reuters.

Avec une importation moyennant 159 770 barils de pétrole brut iranien entre janvier et août 2018, Séoul était, avant l’entrée en vigueur des sanctions, le troisième plus grand importateur du pétrole iranien et le premier acheteur du pétrole condensat de l’Iran.

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait annoncé la semaine dernière que Séoul paierait le pétrole iranien en won, la monnaie nationale de son pays. Le pétrole iranien sera probablement livré par les pétroliers de la Société nationale iranienne de pétrole à Séoul.

À noter que, Emirates National Oil Company (ENOC) a augmenté l’importation du condensat du champ gazier iranien de Pars-Sud.

En ce qui concerne la Turquie, les experts et les marchands de pétrole pensent que ce pays est l’un de ceux les plus touchés par les sanctions américaines contre l’Iran. Lors d’une interview accordée à la chaîne allemande, Deutsche Welle, Umer Kiler, président du comité pour les relations commerciales turco-iraniennes au sein du Conseil du commerce extérieur a affirmé : « La Turquie sera la plus affectée par les sanctions américaines contre l’Iran. Nous attendions à ce que Washington fasse plus de concessions à notre égard ! ».

L’Irak qui compte parmi les grands acheteurs d’électricité à l’Iran, a réussi aussi en faisant pression sur Washington à faire figurer son nom sur la liste des pays ayant droit à une exemption aux sanctions.

- Source : Pars Today (Iran)

Pacte de l’ONU sur les migrations : «Déséquilibré, relativement, vide et inapplicable»

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Jean-Paul Gourévitch sur RT Ferance

Pacte de l’ONU sur les migrations : «Déséquilibré, relativement, vide et inapplicable»

 
Entretien du 7/11/2018 avec Jean-Paul Gourévitch, consultant international sur les migrations. Pour RT France, il revient sur le pacte de l’ONU sur les migrations qui est de plus en plus contesté par de nombreux pays dont l’Autriche, les Etats-Unis ou encore la Croatie.
 
Abonnez-vous à la chaîne YouTube de RT France : https://www.youtube.com/rtenfrancais
RT en français : http://rtfrance.tv
 

Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique

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Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
On sait que Patrick Buchanan, qui commença sa carrière avec Nixon, tient à Washington D.C. le rôle de “vieux sage” du parti républicain, et aussi représentant de la fraction dite “paléoconservatrtice” regroupant les conservateurs historiques qui entretiennent une hostilité certaine à l’encontre d’un establishment globaliste et néocon. Du fait de cette position d’hostilité à l’encontre de l’establishment, les “paléos” se regroupent derrière Trump bien qu’ils soient en général très critique de sa politique extérieure, tout en reconnaissant qu’elle est essentiellement le fait de l’appareil militaro-industriel sur lequel Trump cherche à s’appuyer.

Buchanan suit avec attention la situation interne du système de l’américanisme (“D.C.-la-folle”). Il avait cru déceler quelque signe d’un apaisement qui aurait pu se concrétiser après les élections à mi-mandat, entre les deux factions qui s’écharpent, – trumpistes et antitrumpistes. Cet article signale que cet espoir n’a valu que pour quelques heures, que l’espoir d’un arrangement s’est complètement évanoui avec l’attitude de Trump(que Buchanan approuve après tout) vis-à-vis de la presse et surtout la liquidation du ministre Session. Buchanan juge que Trump, comme son modèle Andrew Jackson en d’autres temps, est dans la position avantageuse de pouvoir choisir le moment de l’attaque...

Désormais, Buchanan croit qu’il s’agit de la phase finale de la bataille qui s’engage, qu’il n’y aura pas de compromis, que l’un des adversaires doit l’emporter et l’autre être réduit complètement sinon disparaître.L’enjeu, c’est “l’âme de l’Amérique”. Mais allons plus loin, comme Buchanan le suggère sur la fin de son article : l’enjeu, c’est l’Amérique elle-même, et son sort est déjà réglé parce qu’il est absolument impossible d’envisager l’élimination physique de l’un ou l’autre adversaire, et qu’il est désormais évident que ces deux-là ne peuvent plus vivre ensemble...

« La guerre à Washington ne se terminera pas avant la fin de la présidence de Donald Trump. Tout le monde semble le ressentir maintenant. C’est une guerre sans merci qui ira jusqu’au bout.

» La trêve postélectorale qui a eu lieu lorsque Trump a félicité la chef de la minorité de la Chambre, Nancy Pelosi, – “Je lui reconnais beaucoup de crédit pour ce qu’elle a fait et ce qu’elle a accompli”, – n’a duré que quelques heures, c’est désormais de l’histoire ancienne. » Avec la démission forcée du procureur général Jeff Sessions et son remplacement par son chef de cabinet, Matthew Whitaker, la confrontation tant attendue avec Robert Mueller apparaît très probable. Sessions s’était récusé pour la supervision de l’enquête du conseil spécial sur le Russiagate, Whitaker n'a rien fait de semblable. [...]


» Depuis deux ans, Trump est sous le feu d’allégations non prouvées et de suspicions selon lesquelles lui et les plus hauts responsables de la campagne se sont entendus avec la Russie de Vladimir Poutine pour critiquer et publier les emails de la campagne Clinton et du Comité national démocrate. Il est grand temps que Mueller prouve ces accusations ou admette qu’il a bluffé, qu’il termine son enquête et rentre chez lui.

» Désormais, selon les mots de T.S. Eliot, Trump semble avoir trouvé “la force de choisir le moment de la crise”. Son attitude vis-à-vis de l’enquête de Mueller rappelle celle de Andrew Jackson vis-à-vis de Nicholas Biddle : “Tu as essayé de me tuer, moi je te tuerai”.

» Les démocrates du Congrès ont averti Trump que s’il entravait de quelque manière que ce soit le travail du bureau de Mueller, il risquait la destitution. Eh bien, nous verrons. [...]


» Nous savons ce que la gauche pense de la "base" de Trump. Hillary Clinton nous l’a dit : la moitié de ses partisans, dit-elle, est une “bande de de déplorables” qui sont “racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes – choisissez ce qui vous va”.

» Comment la gauche peut-elle “s'unir” avec des gens comme ça ? Comment la gauche ne devrait-elle pas essayer de chasser du pouvoir par tous les moyens nécessaires de tels “racistes” ? C’est le constat qui a engendré les Antifa. Quant à ceux de droite, voyant la gauche dénigrer les grands héros du passé, démolir leurs monuments, purger de tout christianisme leurs écoles publiques, – ils en sont venus à la conclusion que leurs adversaires sont antichrétiens et anti-américains.

» Comment unifier une nation où les camps opposés croient tout cela ?


» L’enjeu de la guerre de l’establishment contre Trump est l’âme de l’Amérique, une guerre dans laquelle l’idée même de la possibilité d’un compromis est considérée comme une trahison. »

dimanche, 11 novembre 2018

Irnerio Seminatore: les élections du midterm aux Etats-Unis

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Editions BIOS - Pragma n°3

Irnerio Seminatore: les élections du midterm aux Etats-Unis

Natif de Turin, Irnerio Seminatore est le directeur de l'IERI (Institut Européen des Relations Internationales) et le fondateur-directeur de l'Academia Europaea, créée en 2004 et basée à Bruxelles; il est également directeurs des "Cahiers de la PESC/PESD", revue européenne de politique étrangère. Il répond ici aux questions des animateurs des éditions Bios sur les élections du midterm dans les Etats-Unis de Donald Trump.

Presseschau November 2018

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Presseschau

November 2018

AUßENPOLITISCHES

Bargeldabschaffung: So weit ist es schon gekommen - Interview Dr. Norbert Häring

https://www.youtube.com/watch?v=S3R6Dx8jT9A&t=3s

 

Vier von fünf Deutschen glauben an die EU

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/vier-von-fu...

 

Ungarns Regierung erhöht Druck

Soros-Stiftung zieht von Budapest nach Berlin

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/soros-s...

 

(Italien-EU-Krise)

Fragwürdige Stellungnahme im Italien-Konflikt

Da liegt Alice Weidel leider falsch

von Wolfgang Hübner

http://www.pi-news.net/2018/10/da-liegt-alice-weidel-leid...

 

Frankreich

Stinkefinger-Foto mit Macron löst Ärger aus

https://www.welt.de/politik/ausland/article181722320/Emmanuel-Macron-Aerger-um-Stinkefinger-Foto-in-Saint-Martin.html

https://twitter.com/MLP_officiel/status/1046427743905353729/photo/1

 

Saint-Martin

Oben-Ohne-Foto mit Macron: Krimineller Schwarzer muß in Haft

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/oben-ohne-f...

 

Vortrag bei der Gates-Stiftung

Macron: Nur ungebildete Frauen kriegen viele Kinder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/macron-nur-...

 

Emanuel Macron

Le Zeitgeist c‘est moi

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/le-zeitge...

 

Jeremy Hunt

Nach Sowjetunion-Vergleich: EU-Politiker fordern Entschuldigung von britischem Außenminister

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/nach-sowjetunion-vergleich-eu-politiker-fordern-entschuldigung-von-britischem-aussenminister/

 

Österreich

Strache enthüllt Denkmal für Trümmerfrauen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/strache-enthuellt-denkmal-fuer-truemmerfrauen/

 

Griechenland fordert weiter Reparationen von Deutschland - Gregor Gysi macht Vorschlag für Zwangskredit

https://web.de/magazine/politik/griechenland-reparationen...

 

Wahlen in einem zerrissenen Land

Eliten in Bosnien wollen das Chaos erhalten

https://www.n-tv.de/politik/Eliten-in-Bosnien-wollen-das-...

 

Vorläufiges Endergebnis nach Parlamentswahl in Lettland

https://www.zeit.de/news/2018-10/07/vorlaeufiges-endergeb...

 

Vorsitzender der belgischen Islam-Partei: „Islamischer Staat ist mit dem belgischen Gesetz konform“

https://www.epochtimes.de/politik/europa/vorsitzender-der...#

 

Norwegen entschuldigt sich bei „Deutschenflittchen“

https://www.welt.de/geschichte/zweiter-weltkrieg/article1...

 

Mittelamerikaner marschieren Richtung USA

Trump warnt vor Migranten: „Das ist ein Angriff“

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/trump-warnt...

 

(Diese Studie zeigt offenbar das Forschungsniveau in Kalifornien und Arizona)

Studie

Wegen Trump: Studenten leiden an Posttraumatischem Belastungssyndrom

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/wegen-trump...

 

Verwaltungsräte

Kalifornien beschließt Frauenquote und Bußgelder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kalifornien...

 

Abstimmung im Senat

Brett Kavanaugh als Richter am Supreme Court vereidigt

https://www.welt.de/politik/ausland/article181789522/Abst...

 

(Richterwahl in den USA)

Was uns das angeht

Die Vereinigten Staaten haben als „Elitenation“ (offizieller Terminus Technicus der Medienwissenschaften!) einen besonderen Nachrichtenwert.

https://sezession.de/59481/was-uns-das-angeht

 

Transgender-Politik

Trump gegen die Apostel der Vielfalt

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/trump-geg...

 

Attentate: Die obszöne Schuld-Verlagerung auf Trump

https://www.achgut.com/artikel/attentate_obszoene_schuldv...

 

Richtungsweisende Wahlen : Wie weit nach rechts rutscht Brasilien?

http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/wahlen-wie-wei...

 

Präsidentschaftswahl in Brasilien

Rechtspopulist Bolsonaro gewinnt erste Runde deutlich

Es ist eine der wichtigsten Wahlen in Brasilien seit Jahrzehnten: In der ersten Runde hat der rechte Kandidat Jair Bolsonaro gewonnen. Im Kampf um das Präsidentenamt muss er gegen den Linken Fernando Haddad in die Stichwahl.

http://www.spiegel.de/politik/ausland/brasilien-jair-bols...

 

Wahlamt bestätigt

Rechtspopulist Bolsonaro wird nächster Präsident Brasiliens

Jair Bolsonaro hat die Stichwahl um das Präsidentenamt in Brasilien gewonnen. In einer ersten Reaktion kündigte der ultrarechte PSL-Kandidat an: "Ich werde das Schicksal des Landes verändern."

http://www.spiegel.de/politik/ausland/brasilien-jair-bols...

 

Fall Khashoggi

Merkel gegen weitere Rüstungsexporte nach Saudi-Arabien

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Graffiti an altem Gebäude in Thailand – Touristen droht Haft

https://orf.at//stories/3070261/

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

Wachsendes Wohlstandsgefälle

Deutschland driftet auseinander

Digitalisierung, Rente, Landflucht und eine alternde Bevölkerung - das sind die Herausforderungen, denen sich Deutschland bis zum Jahr 2045 stellen muss. Während der

Süden und die Städte weiter aufblühen, droht der Osten abgehängt zu werden.

https://www.n-tv.de/politik/Deutschland-driftet-auseinander-article20648998.html

 

Über 67. Lebensjahr hinaus

Rentenexperte Rürup für noch späteres Renteneintrittsalter

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/rentenexperte-ru...

 

Tag der Deutschen Einheit

Ein gespaltenes Land

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ein-gespaltenes-land/

 

Debatte in der CDU

„Mit Konservatismus wird man nicht weit kommen“

Aus Sicht des Politologen Jens Hacke hat Konservatismus als ideologischer, übergreifender Terminus ausgedient. Die Themen, die damit aktuell in Verbindung gebracht würden – etwa Heimat oder Familie – fielen gar nicht in die Zuständigkeit der Politik. Die aktuelle Debatte innerhalb der CDU bezeichnete Hacke als „typische Reanimationsversuche“.

https://www.deutschlandfunk.de/debatte-in-der-cdu-mit-konservatismus-wird-man-nicht-weit.694.de.html?dram:article_id=415057

 

Parteitag der Saar-CDU

Merkel warnt vor Nationalismus: „Wehret den Anfängen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Die „Austriakisierung“ Deutschlands und der VS

von Martin Sellner

https://sezession.de/59482/die-austriakisierung-deutschla...

 

Bosbach möchte nicht mehr nach Merkel gefragt werden

https://www.welt.de/regionales/nrw/article181714752/Bosba...

 

Proteste gegen Frauenmarsch

Demonstrationsblockade: Grünen-Abgeordnete soll Immunität verlieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/demonst...

 

Hamburger Bürgerschaftswahl

Grüner Wahlhelfer soll Dutzende Unterlagen gefälscht haben

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/gruener-wahlhelfe...

 

Neue Parteigruppierung

Arbeitsgruppe „Juden in der AfD“ gründet sich in Wiesbaden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/juden-i...

 

AfD in Bayern: Erfolg und Ernüchterung

http://www.pi-news.net/2018/10/afd-in-bayern-erfolg-und-e...

 

Landtagswahl

Bayern bebt

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/bayern-...

 

Bedford-Strohm: Bayernwahl war Zeichen gegen Hetze

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedford...

 

Der Höhenflug der Grünen

„Generation Schulze“ will die Welt retten

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/generatio...

 

Der Abstieg der SPD

Das verdiente Ende

von Guido Reil

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/das-verdi...

 

Bundestag

Großer Andrang: Petitionsausschuß berät über „Erklärung 2018“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grosser...

 

Aufruf zur Stärkung der EU

Ex-Minister werben für Kampf gegen Nationalismus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ex-mini...

 

Schleswig-Holstein

Grüne fordern Imame im Religionsunterricht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

"Isch arbeite bei der Polizei"

Berliner Polizei rappt für Toleranz und Multikulti

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berliner-polizei-rappt-fuer-multikulti/

 

Rap-Video

Islamisten-Filmemacher drehte Video für Berliner Polizei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/islamis...

 

Rap-Video

Berliner Polizei verteidigt Kooperation mit Filmemacher von Islamisten-Video

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

"Landgerichte lassen zu viel Milde walten"

Amtsrichter rechnet mit Kuschel-Justiz ab

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/amtsric...

 

Angebliche Terrorgruppe

Verfahren gegen mutmaßlichen Helfer von Franco A. Eingestellt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verfahr...

 

(Gesellschaftliche Zustände)

Bar-Streit auf St. Pauli eskaliert

42 Streifenwagen im Einsatz – fünf Festnahmen

https://www.mopo.de/hamburg/polizei/bar-streit-auf-st--pa...

 

Entrüstung nach Aussagen zur Kolonialzeit

Abgeordnete werfen Afrika-Beauftragtem der Bundesregierung Rassismus vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abgeord...

 

Stasi-Gedenkstätte Hohenschönhausen

Drei Stiftungsbeirat-Mitglieder erheben Vorwürfe und treten zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/drei-st...

 

AfD wirft Bundesregierung Untätigkeit bei Benes-Dekreten vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-wir...

 

Diskussion nach Tauber-Tweet

Grünen-Politiker fordert Umbenennung von Rommel-Kasernen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruenen...

 

(Indoktrination unbedarfter Schüler)

Schüler beteiligen sich an Wanderausstellung

„Der Weg der Sinti und Roma“: Minderheit als Sündenbock

https://www.op-online.de/region/muehlheim/sinti-roma-schu...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Neue Hysterie gegen Rechts

Die Reihen schließen sich

von Kurt Zach

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-reihe...

 

(Gewaltapologie in der jungen Medien-Kaste)

Alexander Gaulands und Michael Seemanns Populismus

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59476/alexander-gaulands-und-michael...

 

(Sündenbock gefunden)

Debattenkultur

Barley beklagt Demokratieverachtung in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/barley-...

 

Sprecherin für Antifaschismus

Niedersachsen will auch Linksextremismus bekämpfen – Kritik von Grünen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nieders...

 

„Keine Plattform für extreme Positionen“

Stiftung Bauhaus untersagt ZDF Konzert mit „Feine Sahne Fischfilet“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/stiftun...

 

Nach Bauhaus-Entscheidung

Streit um abgesagtes Konzert von „Feine Sahne Fischfilet“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/streit-...

 

Linksradikale Punkband

„Feine Sahne Fischfilet“: Bauhaus bedauert Konzert-Absage

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/feine-sahne-fischfil...

 

Debatte um Konzert-Absage Feine Sahne Fischfilet:

Bauhaus Dessau entschuldigt sich für Absage

https://www.mdr.de/kultur/bauhaus-dessau-entschuldigung-f...

 

Punkband sucht Konzertort: Stadt und Theater in Dessau für Auftritt von Feine Sahne Fischfilet

http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/stadt-und-theater-d...

 

(Zu Feine Sahne Fischfilet und der Bauhaus-Geschichte)

Stützen der Gesellschaft

Druck auf das Bauhaus Stalin, Ulbricht und dem NKWD gefällt das

https://www.welt.de/kultur/stuetzen-der-gesellschaft/arti...

 

Die erwachsenen Kinder der sozialen Frage

Die sozialistische Linke als Handlanger der Hochfinanz. Der Vorwurf ist über hundert Jahre alt und trifft noch immer.

https://www.blauenarzisse.de/die-erwachsenen-kinder-der-s...

 

Angst und Hetze

https://www.blauenarzisse.de/angst-und-hetze/

 

Christliche Kirchen verurteilen Gründung jüdischer AfD-Gruppe

„Missbrauch der religiösen Botschaft zur Propaganda“

https://www.op-online.de/offenbach/offenbach-christliche-...

 

Heinrich Bedford-Strohm und Josef Schuster

Schuldig im Sinne ihrer eigenen Anklage

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schuldig-im-sinne-ihrer-eigenen-anklage/

 

Globalisierung

Warum die Anti-Internationalisten gefährlich sind

Da scheinen sich Donald Trump und Sahra Wagenknecht einig: Das Globale ist ein Problem, wir brauchen nationale Lösungen. Alexander Gauland will sogar lieber deutsch als "Mensch" sein. Das ist kurzsichtig - und entlarvend.

Eine Kolumne von Christian Stöcker

http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/globalisierung-warum-die-anti-internationalisten-gefaehrlich-sind-a-1230569.html

 

„unteilbar“-Demonstration

Wagenknecht: Forderung nach offenen Grenzen irreal

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wagenkn...

 

(Das interessiert den Verfassungsschutz nicht.)

Berlin

Grüne solidarisieren sich mit Hausbesetzern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

Verfassungsschutz sammelt Material über AfD

http://www.faz.net/aktuell/verfassungsschutz-sammelt-material-ueber-afd-15816492.html

 

Drohung gegen die AfD

Verfassungsschutz und Machtmißbrauch (II)

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/verfassungsschutz-und-machtmissbrauch-ii/

 

„Höchst problematisch“

Staatsrechtler kritisiert Verfassungsschutzäußerungen zur AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/staatsr...

 

Weißer Ring macht AfD für möglichen Gewaltanstieg verantwortlich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weisser...

 

AfD im (Schul)-Klassenkampf

https://www.achgut.com/artikel/afd_im_schul_klassenkampf

 

Der Lehrer-Pranger der AfD: Stasi mit Stasi beantwortet?

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/alexander-wallasch...

 

(Linke Attacke gegen Zahid Khan)

Wahlkampf in Hessen : AfD-Helfer zieht Waffe

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/wahlkampf-in-hessen...

 

Wegen „rechtspopulistischer“ Äußerungen

SPD-Gruppe will Heinz Buschkowsky aus Partei ausschließen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/spd-gruppe-will-heinz-buschkowsky-aus-partei-ausschliessen/

 

Frankfurter Buchmesse gegen die JF

Partymeile statt Sackgasse

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/partyme...

 

(dazu...)

Repressionsformen eines (fast) totalitären Gesinnungsstaates

Die neue BRD-Apartheid gegen Patrioten

http://www.pi-news.net/2018/10/die-neue-brd-apartheid-geg...

 

(dazu...)

Isolierung der Jungen Freiheit

Der Freiheit eine Sackgasse

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/der-freiheit-eine-sa...

 

(dazu...)

Frankfurter Buchmesse

Sackgasse der Freiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sackgasse-der-freihe...

 

(Linksradikalisierung der Fußball-Fan-Szene)

Zwei Fans der FC Bayern München-Amateure schlugen alles kurz und klein

Video: Interview zur Zerstörung des AfD-Infostandes in München-Giesing

http://www.pi-news.net/2018/09/video-interview-zur-zerstoerung-des-afd-infostandes-in-muenchen-giesing/

 

Rechtsextreme aus dem Raum Chemnitz sollen eine Terrorgruppe gegründet haben

https://www.nzz.ch/international/deutschland/rechtsextreme-aus-dem-raum-chemnitz-sollen-eine-terrorgruppe-gegruendet-haben-ld.1424701

 

Polizei nimmt sechs mutmaßliche Rechtsterroristen fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei-nimmt-sechs-mutmassliche-rechtsterroristen-fest/

 

Von Sachsen aus sollte "rechtsradikaler Umsturz Deutschlands" erfolgen

Revolution mit Luftgewehr und Schlagstöcken?

http://www.pi-news.net/2018/10/revolution-mit-luftgewehr-und-schlagstoecken/

 

Umsturz mit dem Luftgewehr? Was steckt hinter "Revolution Chemnitz"

https://www.youtube.com/watch?v=OZ1SOAyLSso

 

Mecklenburg-Vorpommern

Reservisten unter Rechtsextremismusverdacht ohne Beweise ausgeschlossen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/reservi...

 

Politische Korrektheit im Profifußball

Werder Bremen will AfD-Anhängern Dauerkarten entziehen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/werder-...

 

(Proletengepöbel ist Meinungsfreiheit)

AfD unterliegt Eintracht-Chef : Verfahren gegen Peter Fischer eingestellt

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/verfahren-gegen-ein...

 

Nach der Hessenwahl

Eintracht-Präsident kündigt weiteres Engagement gegen AfD an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/eintrac...

 

Arbeiter-Samariter-Bund

Keine Erste-Hilfe-Kurse für AfD

Unbarmherzige Samariter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unbarmh...

 

Keine Erste-Hilfe-Kurse

Arbeiter-Samariter-Bund verteidigt AfD-Ablehnung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeite...

 

Das war’s. Diesmal mit: Mietklauseln gegen rechts … (Und den Hass-Rappern von K.I.Z.)

https://sezession.de/59796/das-wars-diesmal-mit-mietklaus...

 

(Historikertag in Münster betreibt politische Instrumentalisierung von Geschichte)

Kritik an Resolution

Historiker beklagen „Einheitsfront der Wohlmeinenden“

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/historike...

 

Historikertag

Volkspädagogisches Programm

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/volkspaed...

 

Bremer Linkspartei spielt Weimarer Republik

https://www.achgut.com/artikel/bremer_linkspartei_spielt_...

 

SPD warnt vor Paralleljustiz

Linksextreme veröffentlichen Fotos von Berliner Polizisten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

Kundgebung gegen Rechts und PAG

CSU wirft SPD und Grünen Schulterschluß mit Linksradikalen vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/csu-wir...

 

Zehntausende demonstrieren in Berlin gegen Rassismus

https://www.gmx.net/magazine/politik/zehntausende-demonst...

 

#unteilbar

Zehntausende demonstrieren für offene Grenzen und gegen Rechts

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zehntau...

 

Wohlfühlen - kostenlos - bei #UNTEILBAR

„Eine Viertelmillion“ beim nächsten großen Gratis-Event

http://www.pi-news.net/2018/10/eine-viertelmillion-beim-n...

 

„Ich glaube nicht, daß das intolerant ist“

#Unteilbar-Demo: Deutschlandfahnen waren unerwünscht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unteilb...

 

(kritische linke Analyse)

Aufbruch ins Ungefähre

Verfasst von Dagmar Henn am 12. Oktober 2018

Kritik eines Aufrufs

https://daskalteherz.blog/2018/10/12/aufbruch-ins-ungefae...

 

 #Wirsindmehr

Tausende demonstrieren in Frankfurt gegen Rechts

https://www.hessenschau.de/gesellschaft/tausende-demonstr...

 

(SPD und Grüne mit DKP und Punkern)

Frankfurt

Demonstration

Linke Gruppen rufen zur Großkundgebung gegen Rechts auf

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Linke-Gruppen-rufen-z...

 

(Grüne mit MLPD)

Offener Brief

CSU wirft Schulze gemeinsame Sache mit Linksextremisten vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/csu-wir...

 

Dresden: Tausende Menschen demonstrieren gegen Pegida

https://www.zeit.de/video/2018-10/5851553806001/dresden-t...

 

Wird Freiburg instrumentalisiert? Ja, mit guten Gründen!

https://www.achgut.com/artikel/wird_freiburg_instrumental...

 

Faktencheck Freiburg: Von „friedlich“ bei linken Gegendemos keine Spur

http://www.pi-news.net/2018/10/faktencheck-freiburg-von-f...

 

(Gleichgeschaltete Kunstszene)

"Künstler mit Herz": Reaktion auf das AfD-Ergebnis

Ein Video gegen die AfD, gedreht von der Initiative "Künstler mit Herz" und auf Facebook mehr als 2,6 Millionen Mal geklickt: Das war vor der Wahl. Und jetzt? Danach? Den Protestwählern den Wind aus den Segeln nehmen, sagt Liedermacher Roland Hefter.

https://www.br.de/nachrichten/kultur/roland-hefter-bayern...

 

(Linke Staatskünstler)

Vor der Landtagswahl in Hessen

Künstler rufen zur Wahl von Thorsten Schäfer-Gümbel auf

Mehr als 100 Künstler und Kulturschaffende haben wenige Tage vor der hessischen Landtagswahl ihre Unterstützung für SPD-Spitzenkandidat Thorsten Schäfer-Gümbel bekundet

https://www.monopol-magazin.de/kuenstler-rufen-zur-wahl-v...

 

Niedersachsen

Osnabrücker Asta verteilt Stoffbeutel mit linksextremer Parole

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/osnabru...

http://www.pi-news.net/2018/11/fuer-deutschland-keinen-fi...

 

(Prozesse gegen Lügenpresse)

Café Schnellroda und Prozeßverläufe

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59687/cafe-schnellroda-und-prozessve...

 

Politisch Motivierte Kriminalität

Hitlergrüßender Afghane läßt rechte Straftaten wachsen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hitlerg...

 

Auch rote Farbe an weiterem Denkmal

Unbekannte sprühen Hammer und Sichel an Bremer Dom

https://www.weser-kurier.de/bremen/bremen-stadt_artikel,-...

 

Weitere beschmiert und zerstört

AfD-Wahlplakate in Heusenstamm angezündet

https://www.op-online.de/region/heusenstamm/heusenstamm-p...

 

Götz Kubitschek in Frankfurt überfallen

Der umstrittene Verleger Götz Kubitschek ist vor einer Pizzeria beschimpft und angegriffen worden.

https://www.nzz.ch/international/goetz-kubitschek-in-fran...

 

Frankfurt

Überfall auf Verlegerpaar Kubitschek und Kositza

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ueberfa...

 

Resultat von Hetze gegen alles, was „rechts“ ist

Überfall auf Kubitschek und Kositza in Frankfurt hat viele Mittäter

http://www.pi-news.net/2018/10/ueberfall-auf-kubitschek-u...

 

Climate March Tübingen

Nach Gewalt-Aufforderung: Boris Palmer rüffelt Antifa

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-ge...

 

Politisch motivierte Gewalt

Linksextreme feiern Farbanschlag auf Steinbachs Wohnhaus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

http://www.pi-news.net/2018/10/farbanschlag-auf-haus-von-...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Vorstoß zum Nationalfeiertag

Migrantenverbände fordern „Tag der deutschen Vielfalt“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrant...

 

Spurwechsel

Schleusenöffnungsgesetz

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schleusen...

 

AfD-Bundestagsabgeordnete über einen verhängnisvollen UN-Plan

Der „Globale Pakt für Migration“ ist eine große Gefahr für Deutschland

http://www.pi-news.net/2018/10/der-globale-pakt-fuer-migr...

 

Österreichs Regierung erwägt Ausstieg aus UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/oesterreich...

 

UN-Migrationspakt

Auch Österreich macht nicht mit

https://www.tagesschau.de/ausland/migrationspakt-103.html

 

(UN-Migrationspakt)

Unfairer Journalismus

Wir verwahren uns gegen eine durch nichts gerechtfertigte Unterstellung

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/wir-verwa...

 

Der Große Austausch als „Verschwörungstheorie“

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59515/der-grosse-austausch-als-versc...

 

„Vorurteile und Panikmache“

Migranten-Journalisten kritisieren „Bild“-Berichterstattung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrant...

 

Meuternde Fluggäste

England: Passagiere verhindern Abschiebung eines Vergewaltigers

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/england-pas...

 

(Luftnummer)

Asylpolitik

Seehofer-Erlaß führt zu drei Zurückweisungen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/seehofe...

 

„Spurwechsel“ in der Flüchtlingspolitik

Handwerkspräsident fordert Bleibeperspektive für abgelehnte Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/handwerkspraesident-fordert-bleibeperspektive-fuer-abgelehnte-asylbewerber/

 

Vor Abstimmung im Rathaus lautstarkes Skandieren für Seenotrettung

Video: Junge Migrationsfanatiker in Münster fordern mehr „Flüchtlinge“

http://www.pi-news.net/2018/09/video-junge-migrations-fan...

 

(Selbst zahlen möchten sie nicht)

Nordrhein-Westfalen

Essener Flüchtlingsbürgen sollen zahlen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

AfD-Anfrage

Arbeitslose Ausländer verursachen Wohnkosten in Milliardenhöhe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeits...

 

„Seenotrettung“

Kardinal Marx spendet 50.000 Euro an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kardina...

 

Geld für neues Flüchtlingsschiff

Fantastische 4 spenden 30.000 Euro an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fantast...

 

Diskussion über Erdogan-Besuch

Erhellendes vom AKP-Mann

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/erhellendes-v...

 

Flüchtlinge und Hidschab-Trägerinnen sollen Polizisten werden

https://philosophia-perennis.com/2018/09/23/fluechtlinge-...

 

Schleswig-Holstein will Migrantenanteil im öffentlichen Dienst erhöhen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schlesw...

 

Darmstadt

Durch Versorgungsschacht Flüchtlinge fliehen beim Toilettengang aus Abschiebegefängnis

https://www.hessenschau.de/panorama/fluechtlinge-fliehen-...

 

(Ismail Tipi)

Wahlplakate von CDU-Landtagsabgeordnetem beschmiert

„Gezielter Angriff auf meine Person“

https://www.op-online.de/region/dietzenbach/dietzenbach-w...

 

Sonntagsheld (79) – Schlag ins Gesicht für den Rechtsstaat

Till-Lucas Wessels

„Der Bayer schlägt genauso zu wie der Eritreer“

https://sezession.de/59475/sonntagsheld-79-schlag-ins-ges...

 

Ulm: Massenschlägerei am Busbahnhof – Zeugen sprechen von bis zu 40 jungen Männern

https://www.epochtimes.de/politik/deutschland/massenschla...

 

Nordrhein-Westfalen

Gericht verhängt Haftstrafen gegen bulgarische Gruppenvergewaltiger

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gericht...

 

Volksfest in Weimar

Ausländische Täter belästigen Frau und verletzen ihren Freund

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auslaen...

 

Köln: Geiselnehmer soll sich als IS-Mitglied bekannt haben

Nach der beendeten Geiselnahme am Kölner Bahnhof schließt die Polizei einen terroristischen Hintergrund nicht aus. Der Verdächtige soll Gaskartuschen gehortet haben.

https://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2018-10/ko...

 

Ermittler prüfen terroristischen Hintergrund

Köln: Geiselnehmer ist polizeibekannter Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koeln-g...

 

Spektakulärer Goldmünzen-Raub

Staatsanwaltschaft erhebt Anklage gegen drei Tatverdächtige

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/goldmuenzen-diebsta...

 

Fürstenfeldbruck

10.000 Euro Sachschaden

Großeinsatz mit Hubschrauber nach Auseinandersetzung in Erstaufnahmeeinrichtung

https://www.kreisbote.de/lokales/fuerstenfeldbruck/grosse...

Köthener Todesfall: Anklage gegen Afghanen erhoben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koethen...

 

Frankfurt

Anklage: Ex-Freundin mit Kabel von Haarglätter erdrosselt?

http://www.fnp.de/rhein-main/Anklage-Ex-Freundin-mit-Kabe...

 

Festnahmen nach Sexualdelikt

Iraner und Afghane vergewaltigen geistig beeinträchtigte Frau

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/iraner-...

 

Gruppenvergewaltigung in Freiburg: Sieben Syrer sitzen in U-Haft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruppen...

 

Polizei nimmt zwei Afghanen in Gewahrsam, ein weiterer flüchtet

Zwei Frauen in Cottbuser Innenstadt sexuell belästigt

https://www.lr-online.de/lausitz/cottbus/zwei-frauen-in-c...

 

Zeugen gesucht

Frau wird von drei Männern überfallen

Burgsteinfurt - Eine junge Frau ist am Mittwochvormittag in Burgsteinfurt von drei bisher unbekannten Tätern beraubt worden.

https://www.wn.de/Muensterland/Kreis-Steinfurt/Steinfurt/...

 

Brutaler Überfall am Klinikum Nord – Dortmunderin (54) schwer verletzt

https://www.rundblick-unna.de/2018/10/24/brutaler-ueberfa...

 

Bedroht, angegriffen und geschlagen

Brutale Überfälle auf Frauen in Frankfurt

https://www.op-online.de/region/frankfurt/brutale-ueberfa...

 

Das sind die Täter, die den Leipziger Straßenbahnfahrer vermöbelt haben

https://www.tag24.de/nachrichten/oeffentlichkeitsfahndung...

 

Somalier sticht mit Messer in Schweriner Bus zu

https://www.nordkurier.de/mecklenburg-vorpommern/somalier...

 

Wachmann verletzt

Blutige Wunde nach Flaschenwurf auf Hettstedter Zwiebelmarkt

https://www.mz-web.de/hettstedt/wachmann-verletzt-blutige...

 

Bielefeld

Fremder fragt in Bielefeld nach dem Weg - und wird von Räubern bewusstlos geprügelt

https://www.nw.de/lokal/bielefeld/heepen/22277621_Fremder...

 

Gelsenkirchen: Fünf Unbekannte beleidigen Jugendlichen an Haltestelle – dann schlagen sie ihn vor den Augen seiner Freundin zusammen

https://www.derwesten.de/staedte/gelsenkirchen/gelsenkirc...

 

Backnang       

Unbekannter schlägt auf 72-Jährigen ein     

https://www.zvw.de/inhalt.backnang-unbekannter-schlaegt-a...

 

Stephansposching

Video: Großeinsatz in Außenstelle des Ankerzentrums bei Plattling

https://www.pnp.de/mobile/?cid=3115739

 

In Italien : Zwei Festnahmen nach dem Tod einer Jugendlichen

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/kriminalitaet/in-...

http://www.pi-news.net/2018/10/italien-unter-schock-16-ja...

 

Er verging sich an Frauen und Tieren

Freiburger Polizei nimmt Sextäter fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/freibur...

 

Täter in Untersuchungshaft

Bericht: Afghanen vergewaltigen 15jährige in München

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bericht...

 

Vorzeigemigrant

Flüchtlingsblogger Aras B. wegen sexueller Belästigung vor Gericht

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/fluechtlingsb...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Gute Architektur ist Menschenrecht! - Filmdokumentation der Frankfurter Altstadt-Tagung

https://www.youtube.com/watch?v=e5GpTyX_PG0

 

Eröffnungsfeierlichkeiten

Frankfurts Neue Altstadt ist nichts für „Modernisten“

http://www.pi-news.net/2018/09/frankfurts-neue-altstadt-i...

 

Immerather Mühle wegen Tagebau abgerissen

https://www1.wdr.de/nachrichten/rheinland/immerather-mueh...

 

(Kolonialismusvorwürfe nach 100 Jahren)

Humboldt-Forum Berlin

In Deutschland reißt ein neues Museum alte Wunden auf

https://www.nytimes.com/2018/10/12/arts/design/humboldt-f...

 

Museum der Bildenden Künste

Orbán: Kulturelle Vergangenheit schützen

Inmitten des europäischen Kulturkampfes müssen wir jetzt unsere kulturelle Vergangenheit, Identität und Souveränität schützen, erklärte Ministerpräsident Viktor Orbán am Dienstag bei der feierlichen Eröffnung des modernisierten Museums der Bildenden Künste am Budapester Heldenplatz.

https://www.budapester.hu/2018/10/30/orban-kulturelle-ver...

 

Kritik an der Bauhaus-Architektur

https://www.sfa.de/files/Buero/Veroeffentlichung/Zeitschr...

 

Warum schöne Dinge uns glücklich machen - Schönheit erklärt

https://www.youtube.com/watch?v=-O5kNPlUV7w

 

Barcelonas Wahrzeichen, die Kathedrale Sagrada Familia, kann offiziell fertiggestellt werden. Die Stadt hat der Kirche die Genehmigung erteilt – 130 Jahre nach Baubeginn.

https://www.swr3.de/aktuell/nachrichten/Sagrada-Familia-b...

 

(Angebliche Diskriminierung von Frauen...)

Staatssekretäre

Was Hänschen nicht bremst, twittert Göring-Eckardt nimmermehr

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/was-haens...

 

Antrag von Grünen und Rosa Liste

München verbietet angeblich sexistische Werbung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/muenche...

 

(Die nächste Anti-Rechts-/Anti-AfD-Schmonzette)

Neulich in der ARD: „Die Story“

Wenn der WDR eine Serie politischer Dokumentationen für ARD „Die Story“ nennt - was wird dann daraus?

https://sezession.de/59513/neulich-in-der-ard-die-story

 

Gniffke und Frey bei der AfD

ARD und ZDF zu Gast in Dunkeldeutschland

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ard-und-z...

 

(Verein Neue Deutsche Medienmacher)

Ziel ist die Eroberung der „Migrationsvielfalt“ in den Redaktionsstuben

Merkels 5. Kolonne lebt von Staatsknete

http://www.pi-news.net/2018/10/merkels-5-kolonne-lebt-von...

 

(Abgestumpfte Medien)

Innere Sicherheit

Fahrlässig herbeigeführt

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/fahrlaess...

 

Insider-Report von Bernhard Riegler

Mein irres Date mit der ORF-Lady: In der Welt der linken Schickeria

https://www.wochenblick.at/mein-irres-date-mit-der-orf-lady-in-der-welt-der-linken-schickeria/

 

(Negative Klischees zu Burschenschaften im öffentlich-rechtlichen Fernsehen)

Sonntagsheld (80) – Wo sind sie, die vom breiten Stein…

...nicht wankten und nicht wichen?

https://sezession.de/59506/sonntagsheld-80-wo-sind-sie-di...

 

(Ein linkes Magazin weniger)

Musikzeitschrift "Spex" wird eingestellt

https://www.zeit.de/kultur/musik/2018-10/popkultur-spex-z...

 

Konservative Revolution

Anschwellender Revolutionsgesang (1/2)

Über die neuen und alten Rechten

https://www.deutschlandfunk.de/konservative-revolution-anschwellender-revolutionsgesang-1-2.1184.de.html?dram:article_id=426551

 

Konservative Revolution

Anschwellender Revolutionsgesang (2/2)

Über die neuen und alten Rechten

https://www.deutschlandfunk.de/konservative-revolution-anschwellender-revolutionsgesang-2-2.1184.de.html?dram:article_id=426640

 

Philip Stein / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=jGQpaWUCGM0

 

Götz Kubitschek / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=Taz6lf9mOQc

 

Martin Sellner / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=q8Htg24zW6c

 

Hängt die Weißen!

Martin Lichtmesz

Während Wolfgang Schäuble am 3. Oktober zu "mehr Zusammenhalt in einer offenen Gesellschaft" aufrief, ...beklagten mehrere Einwandererverbände, daß die deutsche Einheit „aus einer rein weißen Sicht“ betrachtet werde.

https://sezession.de/59466/haengt-die-weissen

 

"Deutschland spricht": "Du bist auch ein guter Kerl"

Zwei Männer, beide 50 Jahre alt, beide in Hannover geboren und geblieben. Der eine vertritt neurechte Ideen, der andere wählt grün. Gibt es noch etwas, das sie verbindet?

https://www.zeit.de/gesellschaft/2018-09/deutschland-spricht-dirk-gieselmann-diskussion-hannover/komplettansicht

 

Warum muss es Populismus sein?

von Alexander Gauland

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/alexander-gaula...

 

Wie viel Hitler steckt in Gauland? Ein Gastbeitrag des AfD-Chefs in der «FAZ» löst Empörung aus

https://www.nzz.ch/feuilleton/wieviel-hitler-steckt-in-ga...

 

Interview mit Ida-Marie Müller

„Die Heuchelei und die Realitätsferne widern mich schon lange an“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-heu...

 

Rettet den Umweltschutz vor den Linken

https://www.blauenarzisse.de/rettet-den-umweltschutz-vor-...

 

Der Historikerverband und die Gefährdungen der Demokratie

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59462/der-historikerverband-und-die-gefaehrdungen-der-demokratie

 

Europaparlament

Britischer Abgeordneter vergleicht Nazis mit Sozialisten

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/britischer-...

 

(Das immer gleiche "Kunstwerk" auf politisch korrekter Wanderschaft)

„Die Wölfe sind zurück?“

Wegen AfD: Mahnwache gegen rechte Hetze kommt nach Cottbus

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/wegen-a...

 

(Das nächste Politisch korrekte Kunstprojekt, von der Presse breitgetreten)

Flüchtlingsschicksale erlebbar machen

Aktion Moving People: Asylkreis verteilt Plastikfiguren auf dem Darmstädter Ludwigsplatz, die Erlebnisse erfahrbar machen.

https://www.echo-online.de/lokales/darmstadt/fluchtlingsschicksale-erlebbar-machen_19095122

https://www.movingpeople.nu/

 

(Dieser Kelch scheint an Kassel vorüber gegangen zu sein.)

Umstrittenes Kunstwerk : documenta-Obelisk muss weichen

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/kassel-laesst-docum...

https://www.hessenschau.de/kultur/documenta-obelisk-in-ka...

 

(Der nächste Pseudo-Künstler beruft sich für seine menschenverachtenden Beleidigungen auf die Kunstfreiheit)

Türkisches Generalkonsulat übte Druck aus

Wegen Erdogan-Bild: Drohungen gegen Duisburger Kunsthalle

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/wegen-erdogan-bild-d...

 

(Alt 68er-Thesen bei der Verleihung des Friedenspreises des Deutschen Buchhandels)

Friedenspreis des Deutschen Buchhandels

Die Erinnerungskultur liegt Aleida und Jan Assmann am Herzen

Aleida und Jan Assmann erhielten den Friedenspreis des Deutschen Buchhandels - Für "Vogelschiss"-Thesen haben sie nichts übrig

https://www.rnz.de/kultur-tipps/kultur-regional_artikel,-...

 

«Der Mensch lässt sich nicht beliebig zurichten»

Freiheit endet da, wo der Staat für das Glück der Bürger sorgen will, sagt Jörg Baberowski. Im Gespräch erzählt der Berliner Historiker, wie er vom Linken zum Liberal-Konservativen wurde.

https://www.nzz.ch/feuilleton/der-mensch-laesst-sich-nich...

 

Britischer Komiker verteidigt freie Rede

Rowan Atkinson: Recht auf Beleidigung gehört zur Meinungsfreiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/rowan-atkinson-recht...

 

Kultfigur

Die Simpsons: Apu muß der Political Correctness weichen

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-simps...

 

(Der nächste künstlich aufgebauschte „Rechtsextremismus-Skandal“...)

C&A hatte Nazi-Pullover für Kinder im Sortiment

https://www.gmx.net/magazine/panorama/nazi-pullover-kinde...

 

(Die Wirtschaft will den großen Austausch fördern. Werden solche Diversity-Debatten auch bei der Werbung in afrikanischen Ländern geführt? Zu wenige Weiße?)

Mehr Vielfalt

Outdoor-Hersteller entschuldigt sich für zu viele weiße Models

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/outdoor-her...

Auf der Werbeseite der Firma wurde das neue Konzept schon umgesetzt:

https://www.mec.ca/en/

 

Buchmessen-Ausbeute (2): Höcke, Trio, Lengsfeld

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59555/buchmessen-ausbeute-2-hoecke-t...

 

Die bürgerliche Mitte und die Gleichheit I

https://sezession.de/59532/die-buergerliche-mitte-und-die...

 

Die bürgerliche Mitte und die Gleichheit II

https://sezession.de/59534/die-buergerliche-mitte-und-die...

 

Wie sich Spanien gegen den Liberalismus stemmte

https://www.blauenarzisse.de/wie-sich-spanien-gegen-den-l...

 

(Bizarr und geschmacklos)

Tova Ringer ist «Miss Holocaust Survivor»

https://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/bouleva...

https://www.focus.de/wissen/mensch/tova-ringer-93-jaehrig...

 

Amazon hat einen Shop mit völlig neuem Konzept eröffnet — und viele Kunden sind verwirrt

https://www.businessinsider.de/amazon-hat-einen-shop-mit-...

 

Wissenschaftler: Smartphone-Sucht korreliert mit Spielsucht

https://www.heise.de/newsticker/meldung/Wissenschaftler-S...

 

Gestörte Gehirn-Entwicklung : Forscher für Smartphone-Nutzung erst ab 18 Jahren

https://rp-online.de/leben/gesundheit/medizin/manfred-spi...

 

Genetik: Sie werden, was sie sind

Eltern können auf die Persönlichkeit ihrer Kinder kaum Einfluss nehmen. Jahrzehntelange Forschungen zeigen: Die wichtigsten Charaktermerkmale von Menschen sind von der Geburt an festgelegt – sagt der Verhaltensgenetiker Robert Plomin.

https://www.zeit.de/2018/41/genetik-kinder-verhalten-erzi...

https://www.finanznachrichten.de/nachrichten-2018-10/4492...

 

Weltwoche-Veranstaltung

Sarrazin sieht Europa auf dem Weg zum islamischen Kontinent

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sarrazin-sieht-europ...

 

Sinead O'Connor ist zum Islam konvertiert – und hat einen neuen Namen

https://www.gmx.net/magazine/unterhaltung/stars/sinead-oc...

samedi, 10 novembre 2018

Quel avenir pour le militantisme blanc?

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Quel avenir pour le militantisme blanc?

par Thierry DUROLLE

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2018, le local du Bastion social clermontois fut à nouveau la cible des nervis du Système. Les militants antifascistes de la CARA (Cellule antifasciste révolutionnaire d’Auvergne) ont vandalisé une seconde fois l’Oppidum, ce local qui secoue malgré lui la vie de la cité arverne, suivi d’une tentative d’incendie dans la nuit du 3 au 4 octobre.

Une grande campagne fut menée contre l’arrivée des militants en juillet dernier avec l’appui d’Olivier Bianchi, le ventripotent maire de Clermont-Ferrand, qui a visiblement pardonné le casse de sa voiture par les militants de la CARA. Le torchon local, La Montagne, a fait ses choux gras de toutes ses histoires en relatant le moindre fait divers en rapport, de près ou de loin, au Bastion social.

Avant ce nouveau saccage, des militants furent mis en cause dans une rixe suite à une énième provocation. Ces derniers, au nombre de trois, ont été mis en prison en préventive suite à un séjour en Alsace pour deux d’entre-eux. Le troisième qui, d’après nos informations, n’a pas porté de coups fut lui aussi embastillé. Soulignons pour une fois l’efficacité, dans un effort commun, de la police et de la justice française… Des peines de sursis et de prison ferme ont été prononcées à l’encontre des deux militants et du troisième comparse. Finalement, la section clermontoise du Bastion s’est dissoute le 16 octobre dernier.

À l’instar de l’« affaire Méric », la réaction du Système est sans aucune pitié envers ses ennemis. Les militants du Bastion social le savaient. Quoiqu’il en soit, nous nous devons de saluer une initiative courageuse qui, comme a pu faire le MAS, a pour but d’agir dans le réel et pour le pays réel. Cela est aussi le cas pour les actions de la Dissidence Française et de Génération Identitaire.

L’encrage du Bastion social et des mouvements militants en général se situe en ville, grande ou moyenne. Points névralgiques de la société liquide actuelle, ces endroits sont devenus des tumeurs cancéreuses. Il fut un temps où les villes drainaient les campagnes de leurs habitants pour les transformer en ouvriers. Maintenant les villes regroupent d’un côté les adhérents à la mondialisation, les bobos, les hipsters, les cadres dynamiques et l’homo festivus en général; de l’autre, elles concentrent les travailleurs précaires, les chômeurs, les SDF, les clandestins et les pauvres de toutes sortes. Elles offrent sur un plateau d’argent le fameux « jouir sans entraves » de mai 68 aux moutons producteurs-consommateurs. Ces Megalopolis peuvent se résumer de nos jours au triptyque UberTinderBurger.

Lorsque nous observons les photographies postées par des militants de droite radicale, nous constatons que ceux-ci sont de parfaits urbains. Sauf exception, ils n’ont rien à envier à leurs congénères hipsters. Le portrait type du jeune militant est celui d’un Homo festivus dans l’âme, consommateur de vêtements de marque aux prix exorbitants, parfois aussi de junkfood, et surtout d’alcool – quand ce n’est pas tout simplement de la drogue. L’alcoolisation des masses est un fléau, particulièrement dans notre mouvance. Promouvoir un mode de vie sain dans un monde en déréliction totale, voilà un projet subversif et révolutionnaire : boire modérément (et de l’alcool de qualité, pas de la bière pour lycéens) ou pas du tout, manger bio et de façon équilibrée, avoir une ou plusieurs activités physiques, arrêter la cigarette, etc., nous semblent être le b.a – ba. Face aux laxistes soyons ortho-rexistes !

Se croyant révolutionnaire, le militant de la droite radicale fait figure d’adolescent bourgeois face à certains militants d’extrême gauche réellement révolutionnaires dans l’âme et en actes. Il est temps pour les militants soucieux de préserver le meilleur des Albo-Européens de déserter les villes et d’adopter un mode de vie différent.

Il fut un temps où l’idée de « retour à la terre » était en vogue. Le terrain fut déblayé par les contestataires de 68 partis s’installer dans le Larzac, en Lozère ou en Ardèche. Ces expériences furent pour la plupart des échecs puisque beaucoup de ces bourgeois étaient en réalité des incapables. Pourtant ces expériences inspirèrent de futures générations de gauchistes qui se débrouillèrent par la suite mieux que leurs aînés.

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Notre idée du « retour à la terre » s’inspire plutôt du courant Völkisch et de son Heimatschutz, de certains mouvements de jeunesse allemands comme le Bünd des Artamanen, de l’idéologie Blut und Boden du Reichsbauernführer Walther Darré. N’oublions pas notre beau pays avec ses écrivains enracinés : Mistral, Giono, Vincenot et aussi Henri Pourrat. Ce dernier magnifia la paysannerie de son terroir du Livradois-Forez dans des ouvrages comme L’Homme à la bêche ou Le paysan français. Robert Dun demeure une source d’inspiration de premier plan du fait de son écologisme, de son racialisme et de son paganisme dionysiaque. Enfin, sur un plan plus politique, remémorons-nous le discours de Barrès sur la terre et les morts ou encore le mouvement paysan des « Chemises vertes » d’Henry Dorgères. Voilà des sources d’inspiration pour un « retour à la terre » bien de chez nous. Mais est-ce suffisant ?

En fait, le concept de « retour à la terre » ne nous convient guère. Nous lui préférons celui d’enracinement ou plutôt de ré-enracinement. Les campagnes françaises se désertifient. Lorsque le géographe Christophe Guilluy évoque une France périphérique, il n’exagère pas. Alors, plutôt que de remplir nos terroirs par des clandestins, pourquoi ne pas les remplir avec d’affreux « suprémacistes blancs » ? Contrairement à ce que pense Arthur Kemp, pas besoin de partir en Russie pour bâtir un foyer blanc ! À ce titre, un exode des Français albo-européens à l’Est engendrerait inévitablement, sur les futures générations, un métissage avec les peuples autochtones. Métissage biologique et culturel : devons-nous rappeler que les colons européens irlandais ou allemands partis en Amérique ne sont plus des Européens d’esprit ?Abandonner la terre de nos pères pour une terre « étrangère » représenterait une terrible défaite et ne doit être envisager uniquement comme ultime recours.

Néanmoins, tout le monde n’est pas apte à aller au bout d’une telle démarche, surtout si elle s’accompagne d’un changement de mode de vie radical. Mais, à l’évidence, nos paroles doivent être authentifiées par des actes comme le rappelait Dominique Venner. Notre ennemi est le Système ? Alors nous devons nous glisser dans ses fissures pour retrouver des espaces de liberté.

Nous avons conscience du parti pris de nos propositions. Cet voie ne plaira pas à tout le monde. Beaucoup préféreront « militer » au chaud au bistrot. Pour les véritables révolutionnaires, le combat continue mais loin des villes. Ce qui fut autrefois symbole de Haute-Culture a été retourné pour devenir un agent dissolvant des peuples blancs. Pour autant, ne nous méprenons pas sur l’état de la ruralité : elle est bien mal en point. Il ne faut pas l’idéaliser mais envisager sa potentialité dans le combat qui est le nôtre. Un chef français prononça un jour ces mots. « La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c’est une portion de France qui renaît. »

Oui, la terre ne ment pas… pour autant qu’on la traite avec respect ! Cette glèbe nourrie du sang de nos ancêtres doit être réinvestie sérieusement par la Droite radicale. Le ré-enracinement des hommes différenciés de notre camp relève de l’obligation.

Thierry Durolle

Fascistométrie et rééducation des masses...

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Fascistométrie et rééducation des masses...

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré aux tentatives, grossières, du système politico-médiatique d'assimiler la vague populiste à une résurgence du fascisme... Spécialiste de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

Fascistométrie et rééducation des masses

Les années trente reviennent, paraît-il. Certes les esprits tatillons, très « vieux monde », pourraient trouver quelques différences mineures : une guerre mondiale encore fraîche avec ses millions de morts et ses anciens combattants au désespoir, une crise économique pré-keynésienne notamment dans une Allemagne ruinée et saisie par un chute folle de la monnaie, des revendications territoriales (ou des occupations) entre pays européens, le péril bolchévique qui terrifiait sur fond de grèves ou d’émeutes, des gens armés en chemise de couleur se battant partout, les puissances d’une Europe divisée reposant sur leur colonies, guère de concurrence économique d’Asie mais aussi guère d’État providence, réarmement partout, des migrations essentiellement inter-européennes, des sociétés encore largement chrétiennes et rurales, un nationalisme assumé par les classes dirigeante à rebours ce qu’elles professent aujourd’hui, des gouvernements très instables, la montée de partis politiques totalitaires s’assumant comme tels… Passons.

Chacun a bien compris qu’Emmanuel Macron jouait sur le point Godwin en nous suggérant un quasi retour du fascisme contre lequel il serait le dernier rempart. Fascisme est pour le moins un terme polysémique et nous nous sommes livrés à un petit test comparatif. En Italie puisque l’épouvantail Salvini est si souvent évoqué.

Prenons d’abord un définition « classique » par Umberto Eco qui, en 1995, énonce quatorze caractéristiques sinon de tous les fascismes, du moins du fascisme comme « ur-fascsimo », archétype (plutôt un schéma d’un fascisme absolu ou poussé à l’extrême, même si chaque fascisme particulier diverge légèrement par rapport à lui) :

- Culte de la tradition
- Refus du monde moderne
- Culte de l’action pour l’action
- Refus de l’esprit critique
- Culte de l’unité du peuple
- Appui sur les classes moyennes 
- Obsession du complot
- Exaltation de la lutte contre un ennemi surpuissant
- Rejet de tout pacifisme comme trahison
- Élitisme de masse (notre communauté est supérieure)
- Culte du héros
- Machisme
- Droits des peuples contre droits des individus
- Recours à un néo-langage porteur de forts contenus idéologiques

Nous pourrions discuter chacun de ces points et nous demander plus en détail lesquels s’appliqueraient au stalinisme ou au maoïsme et lesquels seraient vraiment typiques de Salvini. Mais admettons qu’il s’agit d’un idéal-type, de tendances poussées à l’extrême et reconnaissons qu’Eco propose au moins des catégories significatives.

Petite comparaison avec un texte qui fait grand bruit en Italie vingt-trois ans plus tard L’Espresso publie en ligne un test intitulé « fascistometro » donc destiné à mesurer le degré de fascisme du lecteur suivant son nombre de réponses positives ou d’approbation à 56 affirmations. Ces affirmations que nous n’avons pas la place de reproduire ici peuvent apparaître comme de bon gros lieux communs, mais sont présentés par l’hebdomadaire centriste comme autant d’étapes sur le chemin qui nous mènerait aux années les plus sombres.

Quelques exemples :
- l’Italie est un pays ingouvernable
- Il nous faudrait un régime présidentiel
- Les journalistes sont tous au service du pouvoir
- Je vous rappelle que ces gens-là votent
- Il faudrait les recenser
- Je pense à nos garçons des forces armées
- C’est facile de parler quand on est bien au chaud
- Un pays sans frontière n’est pas un pays.
- Etc.

Le lecteur pourra consulter la liste complète, et, s’il le veut, procéder au test. On lui accordera que les phrases ne sont pas d’une immense finesse (cela dit : essayez d’inverser - un pays sans frontière est un pays, l’Italie est un pays gouvernable, je ne pense pas à nos garçons des forces armées, c’est courageux de parler quand on est bien au chaud- et faites vous des copains…) . Certes, nous ne cherchons pas à démontrer que les rédacteurs de l’Espresso (la romancière M. Murgia qui a rédigé le test) sont légèrement moins fins que l’auteur du « Nom de la rose ». Il y a une terrible différence de registre. Analyser le fascisme pour Eco, c’est penser quelques catégories fondamentales d’où découlent des attitudes. Pour L’Espresso c’est criminaliser des phrases de bistrot, avec une bonne dose de mépris de classe. C’est accessoirement culpabiliser des réactions populaires spontanées pour y dénoncer le germe de la nouvelle lèpre. Le fascisme le produit spontané de la niaiserie des masses : difficile de faire plus contre-productif.
Du reste, Mme Murgia publie en ce moment avec H. Janeczek intitulés « Attention au fascisme qui vit en vous ». L’idée est claire. Nous sommes tous potentiellement fascistes. Racismes et violences sont universels (ce serait donc une pulsion de nature et non une construction de quelques cultures dominantes ?). Il faut donc apprendre à s’autoanalyser et à s’autodiscipliner. Dressage et repentance. Le problème du fascisme n’est pas un problème politique, c’est un problème psychanalytique.Vigilance, camarades, dressons un barrage contre les pulsions des masses.

Proposition de test pour L’Espresso :
« Si vous étiez un fasciste désireux de gagner les prochaines élections que feriez vous aux électeurs ?

A) Je leur enverrais des gens en uniforme leur parler de dieux antiques, de mort au combat, de mobilisation totale du peuple tout entier, de la prochaine guerre à entreprendre contre un adversaire surpuissant...
B) Je leur ferais lire L’Espresso pour les persuader que ceux qui souhaiteraient plus d’emplois pour leurs concitoyens ou qui critiquent les fonctionnaires sont des nôtres : la preuve que le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde
C) je traduis le clip gouvernemental français (évoqué à l’article précédent)
D ) Je reprends les slogans psys de Mai 68 sur la libération de la parole et je crie « à bas le Surmoi ».

François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 3 novembre 2018)

vendredi, 09 novembre 2018

La Chine et les Ouïghours

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La Chine et les Ouïghours

Les médias occidentaux se taisent : dans l’Empire du Milieu, on combat fermement l’islamisme

Par Georg Immanuel Nagel

En Chine, l’immense majorité de la population est d’ethnie han mais il y a tout de même beaucoup de minorités. La seule qui, aux yeux du gouvernement chinois actuel, pose problème est une ethnie turque (turcophone), celle des Ouïghours, qui vit dans la région du Sin Kiang. Les neuf millions d’Ouïghours se sentent proches des autres peuples turcophones, ont adopté les mêmes symboles nationaux et, surtout, partagent avec eux la même foi islamique. Le mouvement islamiste global intervient également dans le Sin Kiang, si bien que cette province est, depuis un certain temps déjà, la proie du terrorisme et d’une violence au quotidien.

La situation est d’autant plus tendue que le Sin Kiang, sur son flanc occidental, a des frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan, ce qui a pour conséquence que les réseaux terroristes ne manquent jamais de logistique et d’approvisionnements. L’objectif politique des Ouïghours est d’obtenir l’indépendance du « Turkestan oriental », comme ils appellent leur zone de peuplement, et d’en faire une théocratie islamique. Ils espèrent avoir gain de cause en utilisant des méthodes sanglantes. Outre les assassinats ciblés, les musulmans du Sin Kiang envisagent d’autres modes d’agression, comme les viols collectifs. A plusieurs reprises des désordres de grande ampleur et des émeutes ont eu lieu. Ensuite, les autorités chinoises reprochent aux Musulmans de ne participer que très modérément à la vie économique et d’avoir une tendance très généralisée à carotter, à éviter toute profession constructive.

En superficie, le Sin Kiang est la plus grande des régions de Chine mais elle est peu peuplée. Tout comme au Tibet, Beijing pratique une politique de « grand remplacement » de la population pour contraindre les petits peuples récalcitrants à s’étioler, à abandonner le terrain. Contrairement aux esprits confus des gauches européennes, les Chinois savent pertinemment bien que les immigrations massives et les mixages, qui en résultent, ne produisent pas un « paradis multiculturel » mais détruisent la population qui subit cette immigration. En 1955, les Ouïghours représentaient encore 73% de la population du Sin Kiang ; en 2010, ils n’étaient plus que 45%.

La première mesure prise contre les djihadistes a été d’interner de nombreux agitateurs et prédicateurs haineux. Par l’introduction de lois sévères, on a plus ou moins interdit l’islamisme. Les écoles coraniques au statut douteux et les mosquées qui prêchaient la terreur ont dû fermer leurs portes. Il est désormais illégal de donner aux enfants des prénoms à connotation religieuse. Les Ouïghours deviendront-ils dès lors le premier peuple musulman, où un homme sur deux ne se prénommera pas Mohammed ? En plus, le port de la barbe chez les hommes et du voile chez les femmes a été mis à l’index. L’oisiveté, l’absence de métier ou d’emploi, très répandue, va être combattue par les autorités chinoises, par la rééducation dans des centres de formation professionnelle. De très nombreux extrémistes sont désormais obligés de se rendre dans ces centres pour y apprendre à devenir de braves citoyens chinois, travailleurs et consciencieux. Des programmes obligatoires ont été établis, non seulement pour offrir aux islamistes oisifs des perspectives d’emploi, mais aussi pour les resocialiser et pour corriger leurs comportements, jugés aberrants par les autorités chinoises, au point de les soumettre, le cas échéant, à des traitements psychiatriques. L’objectif de ces programmes drastiques est d’éviter la constitution de sociétés parallèles animées par le radicalisme islamiste.

Tous ceux qui ont un comportement « séparatiste », selon les autorités chinoises, sont visés, par exemple, ceux qui n’envoient pas leurs enfants dans les écoles officielles, qui prêchent des doctrines extrêmes ou tentent de forcer d’autres à des pratiques religieuses, risquent bien, à court terme, de gagner un séjour gratuit dans une institution contrôlée par l’Etat.

Dans ce cadre, il est curieux de constater que les Ouïghours reçoivent le soutien de l’Occident (censé combattre le radicalisme islamiste). Les médias mainstream ne présentent l’affaire que dans une seule optique : ils déplorent les mesures prises par les Chinois contre les extrémistes ouïghours mais n’évoquent jamais le terrorisme qui les a provoquées. Les médias occidentaux présentent les Ouïghours comme de pauvres agneaux innocents, méchamment discriminés pour leur foi inoffensive. En Europe centrale, nous avons reçu, récemment, un enrichissement ouïghour car, à Munich, s’est établi le siège du « Congrès mondial des Ouïghours » ; auparavant, les animateurs de cette association pouvaient en toute légalité circuler en Turquie. Le mouvement ouïghour en exil a la réputation d’être soutenu par la CIA.

L’association, établie à Munich, est toutefois beaucoup plus influente aux Etats-Unis. L’Oncle Sam s’engage à chaque occasion en faveur des Ouïghours. Ainsi, la diplomate américaine Kelley Currie a prononcé un discours particulièrement agressif contre la Chine lors d’une assemblée de l’ONU, portant contre elle de nombreuses accusations. D’après Currie, les mesures que prennent les Chinois sont contraires aux droits de l’homme et les Ouïghours sont injustement placés sous le joug de Beijing et discriminés.

Ce discours tonitruant de Madame Currie laisse sous-entendre que ces islamistes ouïghours, comme d’autres groupes fondamentalistes auparavant, sont sciemment promus par Washington pour faire avancer les stratégies géopolitiques du Pentagone. Créer des conflits intérieurs en Chine puis stigmatiser les Chinois en les posant comme des oppresseurs brutaux constitue une stratégie qui entre bien dans l’ordre du jour des stratèges américains, qui, depuis longtemps déjà, cherchent à freiner l’expansion du dragon chinois dans le monde.

Georg Immanuel Nagel.

(article paru dans « Zur Zeit », Vienne, n°42/2018 – http://www.zurzeit.at ).

 

Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

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Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

par Romain Migus 

Ex: http://www.zejournal.mobi

Ca y est. «Ele foi eleito presidente». Il est élu. Lui, c’est Jair Messias Bolsonaro, le nouveau président du Brésil. Ces derniers jours, impossible d’échapper aux différents commentaires – généralement d’indignation – qui accompagnent le résultat des élections présidentielles dans la 8e puissance mondiale.

Cette effervescence médiatique autour du nouveau président brésilien s’explique par deux phénomènes. D’une part, elle est en partie motivée par la déferlante actuelle de nouveaux acteurs populistes conservateurs sur la scène politique occidentale. Jair Bolsonaro viendrait en effet confirmer une tendance actuelle à la contestation apparente d’un ordre politique qui allait de soi, il y a encore quelques années.

D’autre part, le retentissement de l’élection de cet homme politique, aux déclarations aussi violentes que controversées, est aussi dû au poids que représente ce pays-continent au niveau international. Or qu’en est-il vraiment ? La marche du monde va-t-elle être bouleversée par l’accession au pouvoir de Jair Bolsonaro ?

Que change l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir ?

Durant la première décennie du XXIe siècle, l’Amérique Latine s’était dotée d’organismes supranationaux dont le but était de renforcer l’intégration et la coopération entre les pays latino-américains. Une vision indépendante qui permettait de bâtir des solutions communes hors de l’ingérence de Washington. La construction d’un monde multipolaire, et l’édification d’une diplomatie Sud-Sud visant à l’élaboration de politiques conjointes en matière de finances, de développement, d’agriculture, d’énergie et de commerce, ont été l’horizon commun de la plupart des pays latino-américains durant la décennie précédente. Durant cette période, le Brésil de Lula a joué un rôle prépondérant dans la construction de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), de la  Communauté d’Etats latino-américains et caribéens (Celac), ou encore du forum bi-régional Amérique du Sud-Afrique (ASA), qui regroupait 55 pays d’Afrique et 12 d’Amérique du Sud.

Ce panorama régional était déjà largement écorné avant l’élection de Jair Bolsonaro. Sous les coups de butoir d’une droite décomplexée, qui a rongé son frein pendant une décennie, l’Unasur traverse une crise sans précédent. Six pays sur les douze qui la composent (dont le Brésil) ont fait connaître leur souhait de suspendre leur participation à cet organisme (1). Quand au Forum ASA, il est au point mort et n’a plus tenu de réunion plénière depuis 2013.

Comment en est-on arrivé là ? Les raisons sont avant tout politiques. L’arrivée au pouvoir de plusieurs gouvernements de droite a changé la donne. Ces gouvernements, dont la ligne politico-économique renoue avec le néolibéralisme, préfèrent établir des traités économiques bilatéraux ou des accords commerciaux régionaux – comme l’Alliance du Pacifique rassemblant le Chili, le Pérou, la Colombie et le Mexique – plutôt que de parier sur la coopération comme moteur du développement régional. Jair Bolsonaro s’insère dans cette dynamique et il y a fort à parier que son élection mettra un coup d’arrêt aux organismes de coopération régionale, ainsi qu’à la dynamique des relations Sud-Sud.

Même s’il existe, pour l’instant, plus d’indices que de propositions programmatiques chez le nouveau président brésilien, on peut d’ores et déjà déceler une certaine cohérence entre son programme économique ultra-libéral et sa vision internationale. Tout comme il rejette toute régulation de l’économie par les secteurs étatiques, il n’acceptera aucune contrainte internationale qui pourrait aller à l’encontre de la réalisation de son projet politique.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre sa position par rapport à l’Accord de Paris. Jair Bolsonaro a réaffirmé qu’il n’en sortirait pas à la condition qu’aucune contrainte écologique extérieure n’entrave son projet de développement de l’agro-industrie, de l’élevage intensif et de l’industrie minière dans la région amazonienne.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales (2). Le futur nous dira qui gagnera ce bras de fer. L’Accord de Paris résistera-t-il à la sortie du Brésil après celle des Etats-Unis ? Ou tout sera-t-il fait pour éviter une sortie du géant sud-américain ? La réponse semble déjà faire partie de la question.

Les positions de Jair Bolsonaro nous rappellent surtout qu’aucun traité ou organisme international ne réussit à s’imposer aux choix politiques et économiques d’une nation souveraine, si détestables qu’ils puissent nous paraître.

Il en a été de même par le passé lorsque les gouvernements de gauche d’Amérique latine ont fait capoter l’Accord de libre-échange pour les Amériques (3) ou lorsque le Venezuela décida de se retirer de la Communauté andine des nations, sans que le ciel ne lui tombe sur la tête. En dernier lieu, le dépositaire de la souveraineté reste le peuple et son expression électorale. A moins de remettre en cause le principe de démocratie représentative, mais ceci est un autre sujet.

Relations ambiguës avec la Chine

Quelle peut être la marge de manœuvre du nouveau président brésilien face à la Chine ? Durant sa campagne, Jair Bolsonaro a multiplié les déclarations hostiles et provocantes contre la grande nation asiatique. Sa volonté de s’aligner sur la diplomatie de Washington pourrait laisser penser qu’un virage diplomatique drastique pourrait être opéré.

Les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie

Néanmoins, la réalité des liens entre la Chine et le Brésil devrait pousser le nouveau chef d’Etat à une position plus pragmatique, surtout à court et moyen terme, le mandat présidentiel ne durant que quatre ans. En effet, 54 milliards de dollars ont été investis par les Chinois sur une centaine de projets de 2003 à 2018. Le gouvernement non élu de Michel Temer, peu suspect de sympathie pour le communisme ou le monde multipolaire a, sur la seule année 2017, porté les investissements du géant asiatique à 10,8 milliards de dollars. Ni les Etats-Unis, ni l’Europe n’étant en mesure de constituer une alternative crédible à cet investissement massif, les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie.

Même si le Brésil pourra restreindre certains investissements chinois, tourner le dos aux Brics (4) ou à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, dont le Brésil fait partie, reste peu probable sinon suicidaire pour son économie. De même, il ne semble pas vraisemblable que le Brésil s’isole du projet de Nouvelle route de la soie en Amérique Latine, négocié au sein du Forum Celac-Chine, laissant ainsi des concurrents régionaux profiter des avantages tirés de tels accords.

Qui plus est, si les exportations brésiliennes vers la Chine représentaient à peine 2% avant l’arrivée de Lula au pouvoir, elles totalisent en 2018, 26% du total des exportations, principalement dans le domaine de l’agro-business, l’un des piliers du soutien au nouveau président brésilien. Si le Brésil est en droit de diversifier les pays où il exporte, via l’accord Union européenne-Mercosur, par exemple, le marché chinois apporte un débouché bien plus sûr et stable pour ses produits que ne pourrait l’être l’Europe ou les Etats-Unis, régions du monde où commence à s’agiter l’étendard du protectionnisme économique.

Le Venezuela

L’un des thèmes récurrents de la campagne de Bolsonaro a été le Venezuela. Rien d’étonnant. Depuis quelques années, le pays bolivarien s’invite en guest-star de nombreux processus électoraux à travers le monde. Du Chili à l’Espagne en passant par l’Argentine, la France et même les Etats-Unis, une campagne électorale ne semble pas être aboutie sans qu’une référence au modèle chaviste soit utilisée par les candidats de droite pour stigmatiser leurs adversaires politiques.

Jair Bolsonaro n’a pas fait exception à cette règle, vociférant tout au long de la campagne qu’il mettrait tout en œuvre pour que «le Brésil ne devienne pas un autre Venezuela». Nul doute que le nouveau président brésilien augmentera la pression politique et diplomatique contre son voisin. L’échange téléphonique entre Mike Pompeo et le nouveau président du Brésil au lendemain de son élection va dans ce sens. Le secrétaire d’Etat étasunien ayant évoqué une nécessaire coordination entre les deux pays sur la question du Venezuela.

Le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendra Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro

Dans ce contexte, comment interpréter les déclarations de certains proches du nouveau président ? Son fils Eduardo, ainsi que le général Augusto Heleno y Luiz Philippe de Orleans, pressentis pour occuper respectivement le ministère de la Défense et celui des Affaires étrangères ont laissé entendre qu’une intervention militaire contre le pays bolivarien n’était pas à exclure. Si Jair Bolsonaro s’est lui même défendu de toute aventure guerrière, il paraît évident que le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendront Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro.

Il faut aussi se rappeler que l’Etat du Roraima, frontalier avec le Venezuela, est alimenté en électricité par le pays bolivarien. Dans un conflit aggravé, le Venezuela disposerait donc de la possibilité de rationner cet approvisionnement et de générer une situation chaotique dans un Etat désormais gouverné par Antonio Denarium, un partisan du président élu (5).

Une intervention du Brésil en terres bolivariennes aurait des répercussions sur tout le continent. Non seulement le Venezuela compte sur des soutiens diplomatiques ou militaires de poids (russes, chinois et cubains) mais la nouvelle doctrine militaire de ce pays, élaborée dès 2005, mise sur une stratégie adaptée aux conflits non conventionnels et à la guerre de quatrième génération.

Agresser le Venezuela reviendrait à créer une poudrière régionale et un bourbier militaire qui s’étendrait sur plusieurs années. Pas sûr que le Brésil sorte vainqueur d’un tel affrontement ni que Bolsonaro y gagne en popularité.

Israël et le Proche Orient

Jair Bolsonaro entretient des liens politiques et religieux très fort avec Israël et s’est même fait baptiser dans les eaux du Jourdain. Il a plusieurs fois rappelé son attachement à la «démocratie israélienne» qu’il considère comme un exemple à suivre. Ce faisant, il se démarque de la politique extérieure du PT qui avait reconnu l’Etat de Palestine et rappelé son ambassadeur en Israël pour protester contre l’opération Bordure Protectrice en 2014.

De la même manière, le gouvernement de Dilma Roussef s’était opposé à la nomination de Dani Dayan comme ambassadeur de Tel Aviv au Brésil. Motif invoqué : alors que le gouvernement brésilien dénonçait l’occupation de la Palestine, Dani Dayan, membre du parti extrémiste Foyer Juif, et ancien président du conseil de Yesha, qui représente les intérêts des colons israéliens, pouvait perturber les relations entre les deux pays. Une campagne de soutien au diplomate israélien avait été orchestré par la députée Geovania da Sé, membre du groupe parlementaire évangéliste à l’assemblée brésilienne, groupe parlementaire qui comptait parmi ses membres un certain Jair Bolsonaro (6).

Le « nationaliste » Bolsonaro au cours d’un discours

Suivant le mouvement initié par Donald Trump, ce dernier a annoncé le transfert de l’ambassade brésilienne à Jérusalem et a promis de fermer l’ambassade de l’Etat Palestinien, ouverte en 2016 en déclarant : «La Palestine est-elle un pays ? La Palestine n’est pas un pays, donc elle ne devrait pas avoir d’ambassade ici».

Le Brésil de Bolsonaro deviendra sans aucun doute l’un des soutiens majeurs de la politique israélienne au Proche-Orient et développera certainement des partenariats rapprochés avec l’Etat d’Israël.

Bolsonaro au-delà des maux

Le tournant géopolitique que représente l’élection de Jair Bolsonaro doit se comprendre dans son contexte régional. La direction géopolitique que prendra la nouvelle équipe dirigeante devrait peu différer de celle déjà en vigueur dans les pays latino-américains dirigés par des gouvernements néo-libéraux. En cela, il renforcera cette tendance, qui s’inscrit désormais comme un virage continental qui balaie les politiques et les avancées réalisées par les gouvernements post-libéraux du début du siècle.

Au-delà des mots et des maux, l’alignement sur les politiques de Washington dans la région, et un certain pragmatisme par rapport à la Chine, caractériseront surement le mandat du nouveau président brésilien, qui, pour mettre en œuvre sa politique autoritaire sur le plan intérieur ne pourra se payer le luxe d’être isolé diplomatiquement.

Notes:

(1) Les pays suivants ont exprimé leur souhait de suspendre leur participation à Unasur: L’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Pérou, et le Paraguay. Notons que le président équatorien a décidé de porter un sérieux coup d’arrêt à l’organisme d’intégration en décidant de récupérer ses installations situées dans la banlieue de Quito.

(2) La France dispose du 2e espace maritime au monde (Zone économique exclusive). L’écosystème dans ce territoire français est aussi d’une richesse inestimable. Doit-on pour autant renoncer à notre souveraineté sur cette zone en raison des intérêts écologiques internationaux qui en découle? 

(3) La Zone de Libre Échange entre les Amériques était un projet de libéralisation des économies et de dollarisation du continent. Principalement porté par les Etats-Unis, il fut mis en déroute grâce à l’action conjointe des gouvernements progressistes dans la région. Voir Telesur, “América Latina, a 12 años de la derrota del Alca”, 05/11/2017, https://www.telesurtv.net/news/10-anos-del-NO-al-ALCA-201...

(4) Le siège pour les Amériques de la Banque de Développement des Brics a récemment été ouverte à Brasilia par le gouvernement de droite –non élu- de Michel Temer

(5) Une intrusion armée, sous le prétexte d’une guerre humanitaire, pourrait être le prétexte pour prendre le contrôle des centrales hydro-électriques vénézuéliennes, situées juste de l’autre coté de la frontière.

(6) Voir Romain Migus, “La agenda secreta de Israel en América Latina”, Venezuela en Vivo, 30/04/2016,  https://www.romainmigus.info/2017/11/la-agenda-secreta-de...


- Source : RT (Russie)

La trilogie "Europa" de Robert Steuckers

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La trilogie "Europa" de Robert Steuckers

par Georges FELTIN-TRACOL

Europa : c’est sous ce titre que les Éditions Bios ont publié à la fin de l’année 2017 trois volumes de géopolitique écrits par Robert Steuckers, infatigable animateur du site Euro-Synergies et ancienne cheville ouvrière des revues OrientationsVouloir et Nouvelles de Synergies européennes. Le premier tome (338 p., 25 €) aborde les « Valeurs et racines profondes de l’Europe », le deuxième (316 p., 25 €) traite « De l’Eurasie aux périphéries, une géopolitique continentale » et le troisième (342 p., 25 €) s’intéresse à « L’Europe, un balcon sur le monde ».

Il est bien sûr impossible de résumer les quarante-six articles qui portent sur les grands enjeux géopolitiques. Notons cependant que l’Amérique latine, l’Afrique noire et l’Océanie en sont quelque peu écartées. Il faut reconnaître que plusieurs textes évoquent sur la très longue durée les puissantes interactions politico-culturelles entre le continent européen, l’Asie Centrale et le Moyen-Orient. Persophile avoué, Robert Steuckers rappelle que les Perses ont fondé le premier empire indo-européen de l’histoire et que la révolution islamique de 1979 fut à l’origine encouragée par Washington…

Les confrontations entre civilisations, États, peuples et nations ne manquent pas dans ce vaste panorama. Ainsi peut-on lire une étude magistrale de la bataille de Lépante du 7 octobre 1571, cette victoire navale qui préserva la civilisation occidentale européenne de l’invasion ottomane. Polyglotte belge d’esprit européen, Robert Steuckers se sait sujet de l’Empire, résultat géopolitique de la « Grande Alliance » à la fin du Moyen Âge, à savoir la transmission de l’héritage bourguignon à la jeune Maison royale des Espagnes par l’intermédiaire de la dynastie impériale élective des Habsbourg. Malheureusement, l’unité continentale ne put s’opérer autour de cette dynastie en raison du Grand Schisme d’Orient de 1054, des dissensions religieuses récentes (la Réforme de 1517) et des détestables manigances de Henry VIII et François Ier.

En géopolitologue avisé, l’auteur rappelle que l’intention de l’islam demeure la conquête de Constantinople – effective depuis 1453 -, de Rome et de Vienne. Il considère le monde turc comme une vraie menace au même titre d’ailleurs que les États-Unis d’Amérique. Par leur hypertrophie militaire, économique et financière, ceux-ci ne peuvent pas ne pas verser dans un messianisme puéril, abscons et dangereux pour l’équilibre du monde. Il importe donc d’avoir toujours à l’esprit leur habile tactique : susciter partout la révolte des musulmans afin de museler définitivement une civilisation européenne décatie.

Ces trois tomes paraissent ardus; il n’en est rien ! En effet, avec un rare talent narratif exigeant, Robert Steuckers nous plonge dans la longue trame des millénaires pour mieux en discerner les données fondamentales. Il n’oublie jamais l’impératif de notre identité, « l’identité politique européenne, seule identité vraiment concrète […] réside donc, aujourd’hui, en cette époque de calamités, à prendre conscience de nos déboires géopolitiques […] et à agir pour promouvoir une politique spatiale, maritime et militaire claire (t. I, p. 19) ». Ce n’est hélas ! pas gagné pour l’instant.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 97, diffusée sur Radio-Libertés, le 2novembre 2018.

jeudi, 08 novembre 2018

Russia, India & Iran Want to Create Alternative Trade Route to Suez Canal

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Russia, India & Iran Want to Create Alternative Trade Route to Suez Canal

Thomas Ferrier: "Pourquoi faut-il sauver l'Europe ?"

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Conférence Suavelos

Thomas Ferrier:

"Pourquoi faut-il sauver l'Europe ?"

Octobre 2018

 
Pour suivre Thomas Ferrier, visitez son twitter : https://twitter.com/ThFerrier
 
Le programme de son parti, le Parti Des Européens : https://drive.google.com/file/d/1KDrQ...
 
Le site de l'équipe Suavelos : https://www.suavelos.eu/
 

Le plan russo-sino-européen pour contourner les sanctions pétrolières contre l’Iran

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Le plan russo-sino-européen pour contourner les sanctions pétrolières contre l’Iran

par William Engdahl

Ex: http://www.zejournal.mobi

Il se peut fort bien que la politique unilatérale de la terre brulée menée par l’administration Trump donne un résultat tout à fait contraire à ce que l’on attend. La décision de Washington d’abandonner l’accord nucléaire iranien et d’imposer des sanctions sévères aux entreprises qui commercialisent du pétrole iranien, à partir du 4 novembre, crée de nouvelles voies de coopération entre l’UE, la Russie, la Chine et l’Iran et potentiellement d’autres pays. La récente déclaration de responsables bruxellois sur la création d’un Special Purpose Vehicle (SPV) non spécifié pour éviter légalement le commerce du pétrole en dollars américains et donc les sanctions américaines, pourrait potentiellement marquer le début de la fin de la domination du système dollar dans l’économie mondiale.

Selon les rapports des derniers pourparlers bilatéraux germano-iraniens à Téhéran, le 17 octobre, les mécanismes d’une structure spéciale qui permettrait à l’Iran de continuer à tirer profit de ses exportations de pétrole commenceront à être mis en œuvre dans les prochains jours. Fin septembre, Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l’UE, a confirmé son intention de créer un tel canal commercial indépendant, notant qu’« aucun pays souverain ou organisation ne peut accepter que quelqu’un d’autre décide avec qui vous êtes autorisé à faire du commerce ».

Ce SPV serait calqué sur le système de troc soviétique utilisé pendant la guerre froide pour éviter les sanctions commerciales américaines, où le pétrole iranien serait en quelque sorte échangé contre des marchandises, sans échange d’argent. L’accord SPV impliquerait l’Union européenne, l’Iran, la Chine et la Russie.

Selon divers rapports de l’UE, le SPV implique un système de troc sophistiqué qui permet d’éviter les sanctions du Trésor américain. Par exemple, l’Iran pourrait expédier du pétrole brut à une entreprise française, accumuler des crédits par l’intermédiaire du SPV, un peu comme une banque. Un intermédiaire financier multinational soutenu par l’Union européenne serait mis en place pour traiter les transactions avec les entreprises intéressées par des transactions avec l’Iran et avec les parties iraniennes. Ces transactions ne seraient pas visibles par les États-Unis et impliqueraient des euros et des livres sterling plutôt que des dollars.

C’est une réponse extraordinaire à ce que Washington appelle une politique de guerre financière totale contre l’Iran, qui inclut des menaces de sanctions contre les banques centrales européennes et le réseau de paiements interbancaires SWIFT basé à Bruxelles si ils maintiennent des liens avec l’Iran après le 4 novembre. Dans les relations qui existent entre l’Europe de l’Ouest et Washington depuis 1945, de telles mesures agressives n’ont jamais été prises auparavant, ce qui oblige les principaux cercles politiques de l’UE à repenser les choses en profondeur.

Une nouvelle architecture bancaire

Le contexte de cette mystérieuse initiative a été présenté en juin dans un rapport intitulé « L’Europe, l’Iran et la souveraineté économique : nouvelle architecture bancaire en réponse aux sanctions américaines ». Le rapport a été rédigé par l’économiste iranien Esfandyar Batmanghelidj et Axel Hellman, membre de l’European Leadership Network (ELN), un groupe de réflexion politique basé à Londres.

Le rapport propose que la nouvelle architecture comporte deux éléments clés. Tout d’abord, elle s’appuiera sur des « banques passerelles » désignées pour servir d’intermédiaires entre les banques commerciales iraniennes et celles de l’UE liées à l’entité ad hoc. Le deuxième élément est qu’elle serait supervisée par un bureau de contrôle des actifs étrangers de l’UE ou EU-OFAC, sur le modèle du Trésor américain, mais utilisé pour faciliter le commerce légal UE-Iran, et non pour le bloquer. Ce système UE-OFAC, entre autres fonctions, consisterait à créer des mécanismes de certification pour garantir les entreprises faisant de tels échanges commerciaux et à « renforcer les protections juridiques européennes pour les entités engagées dans le commerce et l’investissement en Iran ».

Le SPV utiliserait des Gateway Banks spécifiques, des banques de l’UE non affectées par les « sanctions secondaires » de Washington car elles ne font pas d’affaires aux États-Unis et se concentrent sur les affaires avec l’Iran. Il peut s’agir de banques régionales allemandes appartenant à l’État, de certaines banques privées suisses telles que la Europäisch-Iranische Handelsbank (EIH), une banque européenne créée spécifiquement pour le financement du commerce avec l’Iran. En outre, certaines banques iraniennes ayant des bureaux dans l’UE pourraient être utilisées.

Quel que soit le résultat final, il est clair que les actions belliqueuses de l’administration Trump contre le commerce avec l’Iran forcent les grands pays à coopérer, ce qui pourrait entraîner la fin de l’hégémonie du dollar qui a permis à un gouvernement américain endetté de financer une tyrannie mondiale au détriment des autres.

UE-Russie-Chine….

Lors de la récente Assemblée générale des Nations unies à New York, Federica Mogherini a déclaré que le SPV a été conçu pour faciliter les paiements liés aux exportations de l’Iran – y compris le pétrole – tant que les entreprises impliquées exerçaient des activités légitimes en vertu du droit communautaire. La Chine et la Russie sont également impliquées dans le SPV. La Turquie, l’Inde et d’autres pays pourraient y adhérer par la suite.

Immédiatement, comme prévu, Washington a réagi. Lors d’une réunion avec l’opposition iranienne aux Nations unies, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, ancien chef de la CIA, a déclaré qu’il était « troublé et même profondément déçu » par le projet européen. Il a notamment déclaré : « C’est l’une des mesures les plus contre-productives que l’on puisse imaginer pour la paix et la sécurité régionales et mondiales. » Le plan de Washington pour une guerre économique contre l’Iran est-il vraiment conçu pour favoriser la paix et la sécurité régionales et mondiales ?

Un SWIFT non étasunien ?

L’une des armes les plus brutales de la batterie de guerre financière du Trésor américain est la capacité de forcer le système de compensation interbancaire privé SWIFT, basé à Bruxelles, d’empêcher l’Iran de l’utiliser. Cela a eu un effet dévastateur en 2012 lorsque Washington a fait pression sur l’UE pour que SWIFT se soumette, un grave précédent qui a déclenché l’alarme partout dans le monde.

Le fait que le dollar américain demeure la monnaie dominante pour le commerce international et les transactions financières donne à Washington un pouvoir extraordinaire sur les banques et les entreprises du reste du monde. C’est l’équivalent financier d’une bombe à neutrons. Cela pourrait être sur le point de changer, même si ce n’est pas encore chose faite.

En 2015, la Chine a dévoilé son système CIPS (China International Payments System). À l’origine, le CIPS était considéré comme une future alternative chinoise à SWIFT. Il offrirait des services de compensation et de règlement à ses participants pour des opérations et des paiements transfrontaliers en Renminbi. Malheureusement, une crise boursière chinoise a forcé Pékin à revoir ses plans à la baisse, bien qu’il y ait un squelette d’infrastructure.

Dans un autre domaine, depuis fin 2017, la Russie et la Chine ont discuté de la possibilité de relier leurs systèmes de paiements bilatéraux en contournant le dollar. Le système Unionpay de la Chine et le système de paiement intérieur de la Russie, connu sous le nom de Karta Mir, seraient directement reliés.

Plus récemment, les principaux cercles politiques de l’UE se sont fait l’écho de ces idées sans précédent dans l’ère post-1944. En août, se référant aux actions unilatérales des États-Unis pour bloquer le pétrole et d’autres échanges commerciaux avec l’Iran, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré à Handelsblatt, un grand quotidien économique allemand, que « l’Europe ne devrait pas permettre aux États-Unis d’agir au-dessus de nos têtes et à nos dépens. Pour cette raison, il est essentiel que nous renforcions l’autonomie européenne en établissant des canaux de paiement indépendants des États-Unis, en créant un Fonds monétaire européen et en mettant en place un système SWIFT indépendant ».

Une fissure dans l’édifice du dollar

Jusqu’où l’UE est disposée à défier Washington sur la question du commerce avec l’Iran n’est pas encore clair. Il est fort probable que Washington, par l’intermédiaire de la NSA et d’autres moyens, puisse avoir accès aux échanges entre l’UE, l’Iran, la Russie et la Chine dans le cadre du SPV.

Outre les récentes déclarations du ministre allemand des Affaires étrangères, la France envisage d’étendre le SPV iranien afin de créer un moyen de protéger les économies de l’UE contre les sanctions extraterritoriales illégales, comme les sanctions secondaires qui punissent les entreprises européennes faisant des affaires en Iran en les empêchant d’utiliser le dollar ou de faire affaire aux États-Unis. La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès Von der Mühll, a déclaré qu’en plus de permettre aux entreprises de continuer à commercer avec l’Iran, le SPV « créerait un outil de souveraineté économique pour l’Union Européenne au-delà de ce seul cas. Il s’agit donc d’un plan à long terme qui protégera, à l’avenir, les entreprises européennes des effets de sanctions extraterritoriales illégales ».

Si tel est le cas de la nouvelle structure ad hoc de l’UE, cela créera une fissure béante dans l’édifice du dollar. Se référant au SPV et à ses implications, Jarrett Blanc, ancien responsable du département d’État sous Obama et impliqué dans la négociation de l’accord nucléaire iranien, a noté que « le mécanisme de paiement ouvre la porte à une dégradation à long terme du pouvoir des sanctions américaines ».

L’UE a fait preuve d’une rhétorique effrénée et de vociférations véhémentes contre la guerre économique unilatérale des États-Unis et l’imposition extraterritoriale de sanctions telles que celles contre la Russie. Mais sa détermination à prendre des mesures énergiques pour créer une véritable solution de rechange a, jusqu’à présent, été absente. Il en va de même à d’autres égards pour la Chine et la Russie. La guerre des sanctions américaines incroyablement brutale contre l’Iran va-t-elle enfin marquer le début de la fin de la domination du dollar sur l’économie mondiale qu’elle exerce depuis Bretton Woods, en 1945 ?

J’ai l’impression qu’à moins que le SPV, sous quelque forme que ce soit, n’utilise les avantages technologiques remarquables de certaines des technologies du Blockchain ou d’autres comme celles du XRP ou de Ripple, basé aux États-Unis, qui permettraient d’acheminer les paiements transfrontaliers de façon sécuritaire et presque instantanée à l’échelle mondiale, il n’aura que peu d’effet. Ce n’est pas que les programmeurs informatiques européens n’ont pas l’expertise nécessaire pour développer de tels logiciels, et encore moins les Russes. Après tout, l’une des principales entreprises de Blockchain a été créée par un Canadien d’origine russe nommé Vitalik Buterin. La Douma russe travaille sur une nouvelle législation concernant les monnaies numériques, même si la Banque de Russie y semble toujours fermement opposée. La Banque populaire de Chine est en train de développer et de tester rapidement une cryptomonnaie nationale, le ChinaCoin. Les technologies de Blockchain sont encore largement méconnues, même dans les cercles gouvernementaux tels que la Banque centrale russe qui devrait voir en elle bien plus qu’une nouvelle « bulle des mers du Sud ». La capacité d’un système de paiement supervisé par l’État à échanger des monnaies au-delà des frontières, totalement crypté et sécurisé, est la seule réponse plausible à court terme aux sanctions unilatérales et aux guerres financières jusqu’à ce qu’un ordre plus civilisé entre les nations soit possible.

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

mercredi, 07 novembre 2018

Le monde se dissocie discrètement des États-Unis

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Le monde se dissocie discrètement des États-Unis

Article original de Brandon Smith, publié le 9 octobre 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr 


… et personne n’y prête attention 
 
par Brandon Smith
 
Ex: https://versouvaton.blogspot.com


La confiance aveugle dans le dollar américain est peut-être l’un des facteurs les plus invalidants dont disposent les économistes pour évaluer notre avenir économique. Historiquement parlant, les monnaies fiduciaires sont des animaux dont la durée de vie est très courte, et les monnaies de réserve mondiales sont encore plus sujettes à une mort prématurée. Mais, pour une raison ou une autre, l’idée que le dollar est vulnérable au même sort est jugée ridicule par les médias dominants.
 
Cette illusion a aussi récemment perfusé dans certaines parties du mouvement économique alternatif, certains analystes espérant que l’Administration Trump renversera en quelque sorte plusieurs décennies de sabotage des banques centrales en seulement quatre à huit ans. Cependant, cette façon de penser exige qu’une personne ignore complètement la tendance actuelle.

Des années avant que l’on ne soupçonne l’imminence d’une guerre commerciale, de nombreux pays ont établi des accords bilatéraux qui devaient réduire le dollar comme principal mécanisme d’échange. La Chine a été un chef de file dans cet effort, bien qu’elle soit l’un des plus importants acheteurs de titres du Trésor américain et détenteurs de réserves en dollars américains depuis le krach de 2008. Au cours des dernières années, ces accords bilatéraux ont pris de l’ampleur, en commençant par de petits accords, puis en se transformant en accords massifs sur les matières premières. La Chine et la Russie sont un parfait exemple de la tendance à la dé-dollarisation, les deux pays ayant formé une alliance commerciale sur le gaz naturel dès 2014. Cet accord, qui devrait commencer à stimuler les importations en Chine cette année, élimine le besoin de dollars comme mécanisme de réserve pour les achats internationaux.

La Russie et certaines parties de l’Europe, y compris l’Allemagne, se rapprochent également sur le plan commercial. Avec l’entrée de l’Allemagne et de la Russie dans l’accord sur le gazoduc Nordstream 2 malgré les condamnations de l’administration Trump, nous pouvons voir une nette progression des nations s’éloignant des États-Unis et du dollar et allant vers un « panier de devises ».
Le ministre de l’Énergie, Rick Perry, a laissé entendre que des sanctions sont possibles à l’égard du projet Nordstream 2, mais les politiques de guerre commerciale ne font que hâter le mouvement international qui s’écarte des États-Unis comme centre d’influence commerciale. Les sanctions américaines contre le pétrole iranien appuient cet argument, car la Chine, la Russie et une grande partie de l’Europe travaillent ensemble pour contourner les restrictions américaines sur le brut iranien.

La Chine a même mis en place son propre marché de pétro-yuans, et les premières livraisons de pétrole du Moyen-Orient vers la Chine payées par un contrat de pétro-yuans ont eu lieu en août de cette année. Les économistes classiques aiment à souligner la petite part du marché mondial du pétrole que représente le pétro-yuan, mais ils semblent ne pas avoir saisi l’ensemble de la situation. Le problème, c’est qu’il existe maintenant une solution de rechange au pétro-dollar là où il n’en existait pas auparavant. Et c’est là l’essentiel de la question qu’il faut examiner : La tendance vers des alternatives, et toutes les alternatives conduisant à la centralisation par les banques mondiales.
Au-delà de l’abandon du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale, il y a une nouvelle question autour des systèmes de paiement internationaux alternatifs. SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est un réseau mondial de « messages financiers » entre les grandes banques, dont les banques centrales. Les transactions sont enregistrées via le réseau SWIFT, ce qui permet une confirmation rapide des « messages » et des mises à jour de comptes dans le monde entier.

Fondé à l’origine à Bruxelles, SWIFT est depuis des décennies le seul réseau bancaire de ce type disposant d’une capacité mondiale et, jusqu’à récemment, les principaux centres de données étaient situés aux États-Unis et aux Pays-Bas.

Le gouvernement américain a exploité un contrôle économique étendu en utilisant son influence sur SWIFT, notamment en surveillant massivement les transactions financières internationales et en refusant à des pays comme l’Iran l’accès à SWIFT par des sanctions. Par le passé, les États-Unis ont saisi ou gelé des fonds transférés par l’entremise de SWIFT entre des banques à l’extérieur des frontières américaines, y compris des transactions entièrement légales, ce qui indique que les États-Unis exercent un contrôle manifeste sur le système. Le statut de réserve mondiale du dollar, combiné à l’influence des États-Unis sur l’outil le plus important dans les transactions bancaires internationales, a renforcé la domination financière des États-Unis pendant de nombreuses années.

Mais le règne du dollar touche rapidement à sa fin, les banques mondiales comme le FMI cherchant à centraliser l’autorité monétaire dans une structure mondiale unique. La grande illusion perpétrée est que l’« ordre mondial multipolaire » qui est en train de naître est en quelque sorte « anti-globaliste ». Ce n’est tout simplement pas le cas.

Alors, que se passe-t-il réellement ? Le monde se rétrécit à mesure que tout le monde, SAUF les États-Unis, se consolide sur le plan économique. Cela inclut les alternatives à SWIFT.

La Russie vend ses bons du Trésor américain, mais entretient des liens étroits avec le FMI et la BRI, appelant à un système monétaire mondial sous le contrôle du FMI. La Chine fait de même, en resserrant ses liens avec le FMI par le biais de son système de panier de DTS, tout en coupant un par un ses liens avec le dollar. L’Europe se rapproche de la Russie et de la Chine, s’efforçant de défier les sanctions américaines.

Aujourd’hui, tous ces pays construisent de nouveaux réseaux de type SWIFT afin de mettre les États-Unis à l’écart de la boucle. En d’autres termes, les États-Unis sont en train de devenir le méchant de notre soap opera mondial et, du fait de leur orgueil démesuré, ils préparent le terrain pour leur propre destruction. Les États-Unis jouent un rôle de catalyseur en aidant les banques mondiales en faisant peur à leurs ennemis et alliés et en les poussant à une plus grande centralisation. Du moins, c’est le récit que je soupçonne que les futurs historiens reprendront.

Dans le cadre des efforts visant à saper les sanctions américaines contre le pétrole iranien, l’UE a établi un programme pour construire un nouveau système SWIFT en dehors de l’influence américaine. C’est un modèle auquel la Russie, la Chine et l’Iran ont accepté de participer, et la nouvelle a été largement ignorée par le grand public. Le Wall Street Journal a rapporté à contrecœur l’évolution de la situation, mais l’a rejetée comme étant inefficace pour contrecarrer les sanctions américaines. Et cela semble être le consensus parmi les médias – minimiser ou ignorer les implications d’un système SWIFT alternatif.

Les préjugés à l’égard du dollar soulèvent une fois de plus leur vilaine tête, et les dangers de ce genre de déni sont nombreux. Le dollar peut être, et est en train d’être contourné par des accords commerciaux bilatéraux. La domination américaine sur les marchés pétroliers est contournée par d’autres contrats pétroliers. Et maintenant, le contrôle américain des réseaux financiers est contourné par des programmes SWIFT alternatifs. Le seul fil conducteur qui maintient le dollar et, par extension, l’économie américaine ensemble est le fait que ces alternatives ne sont pas encore répandues. Cela va inévitablement changer.

Alors, la question est : quand cela va-t-il changer ?

Je crois que le rythme de la guerre commerciale dictera le rythme de la dé-dollarisation. Plus les tarifs deviendront agressifs entre les États-Unis et la Chine, l’Iran, l’Europe et la Russie, plus vite les systèmes alternatifs déjà existants seront mis en œuvre. À l’heure actuelle, la rapidité du conflit entre les États-Unis et la Chine laisse entrevoir un passage du dollar à un panier de monnaies internationales d’ici la fin 2020, et il faudra environ une autre décennie pour que ce processus se concrétise. En d’autres termes, le système du panier des DTS servira de pont dans le temps vers une nouvelle monnaie de réserve mondiale, un système monétaire mondial unique.

Avec les tarifs douaniers actuels qui couvrent au moins la moitié du commerce chinois et l’autre moitié qui est menacée si la Chine riposte de quelque manière que ce soit, je pense que ce n’est qu’une question de mois avant que la Chine n’utilise ses propres dollars et réserves de bons du Trésor comme arme contre les États-Unis. Lorsque cela arrivera, la Chine n’annoncera pas publiquement cette mesure, et les grands médias ne sauteront dessus que beaucoup trop tard.

Ne vous attendez donc pas à ce que l’Europe vienne en aide à l’Amérique si cela se produit. Il me semble évident, d’après le comportement récent de l’UE, qu’elle a l’intention de rester neutre, du moins pendant l’escalade, si ce n’est être totalement du côté de la Chine et de la Russie par nécessité économique.

La préparation de cet événement exige autant d’indépendance financière que possible. Cela signifie des alternatives tangibles au dollar, comme les métaux précieux, et des économies localisées basées sur le troc et le commerce. Une fois que le dollar perdra son statut de réserve mondiale, le transfert de l’inflation des prix aux États-Unis sera immense. Les dollars détenus à l’étranger reviendront en masse dans le pays, car ils ne seront plus nécessaires à l’échange international de biens et de ressources. Ce changement pourrait se produire très rapidement, comme une avalanche.

Encore une fois, ne vous attendez pas à recevoir un avertissement avant que les créanciers étrangers ne vendent des actifs libellés en dollars, et attendez vous à ce que les effets négatifs se fassent sentir dans un délai très court sur Main Street.

Brandon Smith

Note du traducteur

Les analyses de cet auteur fortement anti-centralisation semblent parfois s'arrêter là où commencent les intérêts américains. Il est donc intéressant de connaître la vision d'un Américain pur jus, même anti-système, à l'égard de la fin de l'Empire américain. On pourrait le voir se réjouir de contempler la fin de l'Empire et de ces guerres impliquant le retour de la nation. Il devrait se féliciter de voir le dollar débarrassé de ce rôle de réserve mondiale qui désindustrialise son pays et lui vole sa souveraineté.


Certes les USA, s'ils existent encore en un seul morceau, devront faire défaut sur le dollar de la Fed et passer à une autre monnaie. Une monnaie souveraine ?

Les USA sont coincés dans la division raciale

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Les USA sont coincés dans la division raciale

par Lance Welton

Ex: https://versouvaton.blogspot.com

Article original de Lance Welton, publié le 21 août 2018 sur le site Unz Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Le prochain recensement américain est prévu pour 2020. Apparemment, l’administration Trump n’est pas tombée dans le piège de l’ère Obama qui prévoyait de changer les questions sur la race pour reconstruire encore davantage l’Amérique, bien qu’elle veuille relancer les pratiques de la période 1890-1950 consistant à poser des questions sur la citoyenneté, à laquelle les suspects habituels et la kritarchie se sont opposés sans gêne. [Voir « La question sur la citoyenneté pour le recensement de 2020 suscite des critiques et des poursuites », par Steve Larkin, Catholic News Service, 20 août 2018 et « Trump Officials Say They Can’t Recall Discussing Census Citizenship Question », par Hansi Lo Wang, NPR, 5 septembre 2018]. C’est bien, mais ce qui est vraiment nécessaire, c’est de passer à l’offensive : faire en sorte que les questions du recensement reflètent ce que la science moderne dit de la « race ».

La classe dirigeante américaine a une attitude schizophrène envers l’idée de race. Si vous voulez parler de questions comme la criminalité ou l’immigration, alors la « race » est une construction sociale sans fondement biologique et si vous n’êtes pas d’accord, vous êtes pire qu’Hitler. Cependant, lorsqu’il s’agit d’action positive, ou lorsqu’on constate que les minorités souffrent de manière disproportionnée de certaines maladies congénitales, alors la « race » devient magiquement à la fois biologique et douloureusement réelle.

Le problème, comme le montrent en détail deux livres récents sur la race : les catégories raciales utilisées par toutes les formes de gouvernement aux États-Unis sont, au sens biologique, absurdes.

Le formulaire type du gouvernement américain – où l’on vous demande de remplir votre ethnicité – diffère selon les personnes qui l’émettent. Mais en général, les « races d’hommes » de l’élite libérale le sont : blanc, noir, hispanique (parfois divisé en blanc hispanique et non-blanc hispanique), asiatique, insulaire du Pacifique et amérindien. Parfois, pour empirer les choses, on trouve des options telles que « Amérindien d’Amérique, insulaire du Pacifique et de l’Alaska » ou simplement « API » (« Asie-Pacifique insulaire »).

Mais dans son livre à paraître sous peu, Race Differences in Psychopathic Personality, le professeur Richard Lynn, psychologue britannique, présente un énorme corpus de données impliquant que les catégories raciales américaines ne sont tout simplement pas adaptées, à dessein.

Une « race », nous dit-il, est une population reproductrice séparée assez longtemps d’une autre population reproductrice pour s’adapter à une écologie différente, ce qui entraîne des différences constantes dans les fréquences moyennes des gènes entre les populations. C’est important parce que, comme le montre Lynn, la « race » s’exprime donc par des différences physiques et mentales cohérentes et interreliées, qui ont tendance à différer dans la même direction parce qu’elles sont des adaptations à des environnements distincts. Ainsi, les différentes races ont des profils de maladies génétiques différents, des groupes sanguins dominants différents, un QI moyen différent et des personnalités modales différentes.

Un autre livre récent, J. Philippe Rushton : A Life History Perspective, de Edward Dutton, un collègue de Lynn, présente les détails de ces différences raciales constantes : l’âge à la ménopause, le type de visage et de corps trouvé le plus attirant, la préférence pour le sexe oral plutôt que vaginal et même la composition du cérumen.

Ces études présentent les données des tests génétiques qui prouvent qu’il y a environ 10, et peut-être 12 races distinctes :
  1. Européens
  2. Maghrébins et Arabes
  3. Les Sud-Asiatiques, alias les Indiens
  4. Asiatiques du Nord-Est alias Orientaux
  5. Asiatiques du Sud-Est
  6. Les habitants des îles du Pacifique
  7. Amérindiens
  8. Les peuples de l’Arctique
  9. Africains
  10. Australiens (« Aborigènes ») et nouveaux Guinéens
  11. Bushmen
Les deux derniers sont parfois subsumés en « Africain » tandis que les Nord-Africains, les Arabes et les Sud-Asiatiques sont parfois fusionnés en « Non-Européen Caucasien ». Le livre de Lynn démontre que ces races diffèrent par quelque chose d’aussi important que le niveau moyen de personnalités psychopathes ; une condition définie par le comportement imprudent ; la criminalité ; l’impulsivité ; la tricherie ; la rupture conjugale ; l’égoïsme et le manque d’empathie. Ainsi, simplement pour rester en sécurité, cela vaut la peine de bien comprendre ce que sont les « races d’homme » réelles. Et le fait de comprendre cela révèle ce que sont les catégories raciales officielles américaines absurdes.

RACE QI PP
Aborigènes d’Australie 62 6,0
Africains subsahariens 70 7,5
Nouvelle-Zélande Maori 84 5,9
Amérindiens – États-Unis 86 2,2
Asiatiques du Sud – Grande-Bretagne 92 1,0
Européens 100 1,0
Asiatiques du Nord-Est – Grande-Bretagne 105 0,7

Différences raciales en terme d’intelligence et de personnalité psychopathique (PP) : Différences raciales en terme de QI et niveau de crime (le ratio standard est mis à 1.0 pour les européens) [Richard Lynn, Race Differences in Psychopathic Personality,Washington Summit , In Press, Table 16 : 2].

Les catégories raciales les plus stupides utilisées par le gouvernement américain sont les « Amérindiens, les insulaires du Pacifique et les autochtones d’Alaska » et « API ». Les habitants des îles du Pacifique n’ont pas grand-chose en commun génétiquement avec ces deux races. La distance génétique entre un insulaire du Pacifique et un Amérindien est environ le quadruple de la distance entre un insulaire du Pacifique et un Asiatique du Sud-Est, par exemple du Cambodge ou de Malaisie (voir Tableau 2, ci-dessous). La distance génétique entre les habitants de l’Alaska et ceux des îles du Pacifique est trois fois plus grande que celle qui sépare les Asiatiques du Sud-Est des habitants des îles du Pacifique.
C’est logique, bien sûr, parce que les habitants des îles du Pacifique se sont séparés des Asiatiques du Sud-Est il y a fort longtemps. En d’autres termes, la catégorie « API » est un peu comme avoir un groupe racial appelé aborigène européen-australien, la différence entre ces races n’étant que légèrement supérieure à la différence entre les insulaires du Pacifique et les autochtones américains.

Ces derniers, étant si différents, ont aussi des taux de personnalités psychopathes beaucoup plus élevés.

La catégorie « Asiatique » est également extrêmement problématique, car elle englobe les Asiatiques du Nord-Est, les Asiatiques du Sud-Est et les Asiatiques du Sud ; ces derniers s’étendant souvent pour inclure des Moyen-Orientaux et des Africains du Nord.

Les Asiatiques du Sud – les « Indiens d’Inde » – sont un peuple caucasien. La distance génétique entre les Asiatiques du Sud et les Asiatiques du Nord-Est est plus de quatre fois plus grande que la différence entre les Sud-Asiatiques et les Européens, et le sextuple lorsqu’on compare les Sud-Asiatiques et les Asiatiques du Sud-Est. Les Asiatiques du Nord-Est sont 1,6 fois plus semblables aux peuples de l’Arctique (comme les Inuits et les habitants de l’Alaska) qu’ils ne le sont des Asiatiques du Sud-Est.

En d’autres termes, la catégorie « Asiatique » n’a aucune base génétique. C’est à peine plus justifiable que de regrouper les Indiens et les Inuits en une seule catégorie raciale.

Comme on pouvait s’y attendre, les différences au sein de la catégorie asiatique sont frappantes. Les Asiatiques du Nord-Est ont un QI moyen de 105, tandis que les Asiatiques du Sud ont un QI moyen d’environ 92 lorsqu’ils vivent dans des pays occidentaux. Les Asiatiques du Sud sont aussi beaucoup plus psychopathes que les Asiatiques du Nord-Est, mais à peu près au niveau des Européens. Lynn suggère qu’il s’agit de l’adaptation de l’Asie du Sud aux environnements très bondés.

Mais cela ne fait pas partie de la catégorie API. Non seulement les habitants des îles du Pacifique ont des niveaux plus élevés de personnalités psychopathes que les Asiatiques ou les Européens, mais, en raison des complications des migrations et des séparations raciales, ils sont plus semblables aux Aborigènes australiens qu’aux Asiatiques du Sud.

Et comme Lynn l’explique, la catégorie hispanique – bien qu’elle ait une certaine utilité – est fondamentalement un désastre.

En général, les Hispaniques sont un cline ; un mélange de deux races, spécifiquement les Amérindiens et les Européens. Sur la plupart des mesures de la personnalité psychopathique, ils se situent, sans surprise, entre les Européens et les Amérindiens, ce qui les laisse avec des niveaux moyens de personnalité psychopathique inférieurs à ceux des Africains. Cependant, la catégorie « hispanique » comprend souvent de nombreuses personnes originaires d’Amérique du Sud, qui, dans certains cas, peuvent être plus génétiquement européennes que certains « Blancs », qui peuvent avoir une petite part d’ascendance amérindienne ou afro-américaine.

Les clines signifient qu’il y a un élément culturel dans la « race ». Pourquoi les Grecs sont-ils européens mais pas les Turcs occidentaux ? Il y a toujours des choses qui n’entrent dans aucun système de catégories.

Mais soyons clairs : d’un point de vue génétique, la « race » existe et prédit des choses très importantes, comme la personnalité psychopatique.
Les catégories raciales officielles aux USA, cependant, prédisent très peu de choses… peut-être parce que ceux qui les inventent trouvent qu’il est psychologiquement trop conflictuel d’avoir à penser à l’idée de « race ».

Lance Welton est un nom de plume d’un journaliste freelance vivant à New York.

Note du traducteur

Ces analyses sont à rapprocher des articles de Chris Hamilton sur la croissance et la population ainsi que sur le livre de John Glubb sur les Empires. L'Empire américain absorbe une forte croissance démographique de toute sa zone d'influence, c'est-à-dire le monde entier, pour alimenter sa croissance interne comme tous les empires l'ont fait avant lui. Mais la posture idéologique du marxisme culturel (tous égaux) bute sur la réalité des différences raciales et culturelles qui forme la richesse de l'humanité et ses capacités de résilience. Au nom d'un égalitarisme forcené, ceux-là mêmes qui s'insurgent contre le mot race veulent effacer ce qui fait de nous des humains, nos différences issues de l'adaptation de chaque groupe à son milieu.

Quand Macron veut manipuler une histoire qu’il ne connaît pas

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Quand Macron veut manipuler une histoire qu’il ne connaît pas

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
Macron, dans le journal Ouest-France, a indiqué que la période actuelle ressemblerait aux années trente (1). Comparaison n’est pas raison, on le sait. Et l’on voit bien ce qui boite dans cette comparaison, par ailleurs.

La période actuelle ne vient pas après une guerre terrible, celle de 1914-1918, qui fit des millions de morts, et qui — de plus — fit entrer la violence de masse dans les sociétés européennes. Cette guerre, et surtout les traités qui suivirent, avaient laissé de profondes rancœurs dans de nombreux pays. L'impact de cette guerre est capital pour comprendre la montée de mouvements qui n'étaient pas seulement nationalistes (et ce qualificatif ne même convient pas pour définir le nazisme allemand (2)) mais qui portaient en eux des méthodes (groupes de combat, organisation centralisée des diverses classes d'âge) et une idéologie nouvelle.

Car, que ce soit le fascisme italien ou le nazisme allemand (et l'on peut étendre cela au communisme soviétique) avaient pour objectif de créer un « homme nouveau ». A cela, le nazisme ajoute un racisme et un antisémitisme obsessionnel qui imprègne toutes ses actions (3). Rien de tel dans les mouvements actuels que l'on appelle, à tort ou à raison, « populistes » et que l'on qualifie, sans beaucoup d'analyse ou de preuves, de nationalistes. La méthode est claire. Se servir d'un passé terrible pour discréditer des adversaires politiques. Alors, Macron est-il coupable d'une manipulation de l'histoire?

Le rôle de la crise économique

La crise de 1929, cependant, a aussi joué un rôle évident, et ce même si le fascisme italien était déjà installé, dans l'arrivée au pouvoir du nazisme en Allemagne. Alors, le Président français a-t-il raison d'agiter le spectre des « années trente » car il est vrai que nous vivons après une crise importante? Mais, ce spectre, ne l'agite-t-il pas pour justifier des politiques désastreuses?

Car les années trente ne sont pas seulement celles de la montée des mouvements totalitaires. Ce qui est aussi vrai est que la période des années 1930 a joué un rôle décisif dans la maturation des réflexions sur ce que devait être un système international monétaire et commercial. On doit se souvenir que les leçons que Keynes avait tirées des années 1930 allaient dans trois directions (4).

Keynes avait déduit à juste titre des processus du début des années 1930 l'importance capitale de l'alimentation en liquidité du système international. Ceci l'avait renforcé dans son opposition à toute forme d'étalon-or. De fait, aujourd'hui, c'est bien l'Euro qui joue le rôle de l'étalon-or d'antan, en empêchant les pays de réajuster leurs monnaies, et en les obligeant à des politiques meurtrières d'austérité, comme celles, à l'époque, de Brüning en Allemagne (la cause véritable de l'arrivée au pouvoir d'Hitler), de Ramsay MacDonald en Grande-Bretagne, de Pierre Laval en France. S'il y a un parallèle à établir, il est là, dans cette austérité stupide et meurtrière.

De nombreux pays remettent en cause le multilatéralisme et le libre-échange aujourd'hui. Mais il faut comprendre comment Keynes fut conduit à adopter le principe du protectionnisme, lui l'ancien apôtre du libre-échange. Une leçon clairement tirée par Keynes était que le libre-échange avait épuisé son contenu positif au XXe siècle (5). Pour Keynes le protectionnisme permet aussi de rendre impossible des pratiques de concurrence ou de dumping fiscal entre pays voisins.

La troisième direction est que si une coordination entre États est nécessaire, celle-ci ne doit pas empêcher de mener des politiques nationales qui sont les seules légitimes. La question du lien entre responsabilité politique et légitimité est d'ailleurs au cœur de sa conversion au protectionnisme au début des années 1930 (6). Toute architecture de coordination doit donc préserver cette liberté d'action ou être condamné à l'échec. De ce point de vue, le contrôle des changes joue un rôle clé dans les dispositifs imaginés par Keynes.

Ce que l'on devrait tirer d'une comparaison avec les années trente

Si l'on peut établir un parallèle entre la situation actuelle et celle des années trente, c'est bien dans les conséquences désastreuses des politiques économiques qui furent menées dans cette période. Le retour vers le protectionnisme, comme avec entre autres la politique de Donald Trump, et les mesures de réglementation des capitaux, retour dénoncé dans les milieux néo-libéraux (qu'ils soient « sociaux » ou non) comme le début d'un processus devant nous conduire à la guerre, comme dans les années trente, fut au contraire le début des mesures qui permirent de faire face à la crise.
On affirme souvent que les mesures de sauvegarde monétaires et commerciales prises après la crise de 1929 auraient contribué à l'aggraver, provoquant un effondrement du commerce international (7). Mais cet effondrement a des causes différentes. Une étude du NBER montre que les droits de douane (le protectionnisme) n'a eu pratiquement aucun rôle dans l'effondrement du commerce international. Les deux facteurs déterminants furent l'accroissement des coûts de transport et le manque de liquidité (8). La hausse des coûts de transport est aussi signalée dans une autre étude comme la responsable de la contraction des flux du commerce international (9). De plus, l'essentiel de la contraction du commerce se joue entre janvier 1930 et juillet 1932, soit avant la mise en place des mesures protectionnistes dans certains pays. Un événement postérieur à un autre ne saurait en être la cause…

La pratique des dévaluations est, quant à elle, une réponse à la pénurie de liquidités internationales qui s'était manifestée en 1930. Celle-ci oblige de nombreux pays, confrontés à des sorties brutales de devises et d'or induites par la crise des banques américaines et au rapatriement des capitaux qui s'en suit, à tenter de dégager un solde commercial excédentaire à tout prix afin de dégager de cette manière les liquidités nécessaires. Et là, la responsabilité de l'étalon-or est évidente.

Macron prend donc des libertés importantes avec l'histoire. Il veut la manipuler à des fins politiciennes évidentes: éviter une déroute aux prochaines élections européennes. Pourtant, il y aurait eu des choses à tirer de cette comparaison entre la situation actuelle et les années trente. Mais, pour cela, Emmanuel Macron aurait dû sortir de son idéologie européiste, ce dont il est manifestement incapable.
 
Notes:

(1) https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/inf...

(2) W. Sheridan Allen, "The Collapse of Nationalism in Nazi Germany", in J. Breuilly (ed), The State of Germany, Londres, 1992.

(3) M. Burleigh et W. Wippermann, "The Racial State — Germany 1933-1945", Cambridge University Press, 1991.

(4) J.M. Keynes, "Proposals for an International Currency Union — Second draft, November 18, 1941" in D. Moggridge (ed.), Collected Writings of John Maynard Keynes, volume XXV, Londres, Mac Millan, 1980, pp.42-66. La première version de ce texte date d'octobre 1941. Il semble que Keynes se soit mis au travail sur ce projet lors de son retour de son voyage aux Etats-Unis en mai 1941.

(5) J.M. Keynes, « National Self-Sufficiency », Yale Review, 1933.

(6) J. Sapir, « Retour vers le futur: le protectionnisme est-il notre avenir? » in L'Economie Politique, n°31, 3ème Trimestre 2006.

(7) C'est la thèse de C.P. Kindleberger, « Commercial Policiy Between the Wars » in P. Mathias et S. Pollard (edits). The Cambridge Economic History of Europe, vol. 8, Cambridge University Press, Cambridge, 1989 ainsi que de H. James, The End of Globalization: Lessons from the Great Depression, Harvard University Press, Cambridge, Mass, 2001.

(8) A. Estevadeordal, B. Frants et A.M. Taylor, « The Rise and Fall of World Trade, 1870-1939 », NBER Working Papers Series, National Bureau of Economic Research, Working Paper 9318, Cambridge, Mass., novembre 2002.

(9) R. Findlay et K.H. O'Rourke, « Commodity Market Integration: 1500-2000 » in M. D. Bordo, A.M. Taylor et J.G. Williamson, (edits), Globalization in Historical Perspective, University of Chicago Press, Chicago, Mich., 2003.
 

mardi, 06 novembre 2018

Quand les droits de l’homme se transforment en arme géopolitique

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Quand les droits de l’homme se transforment en arme géopolitique

par Alfred de Zayas

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Utiliser et abuser des droits humains comme une arme géopolitique a transformé le droit individuel et collectif à l’aide, à la protection, au respect et à la solidarité – fondé sur la dignité humaine et l’égalité de tous et de toutes – en un arsenal hostile pour s’attaquer aux concurrents ou adversaires économiques et politiques. La technique du dénigrement public («naming and shaming») est devenue une sorte de kalachnikov omniprésente utilisant les droits de l’homme comme munition.

L’expérience montre cependant que la technique du dénigrement public ne soulage en rien la souffrance des victimes. Elle poursuit uniquement des objectifs stratégiques de certains gouvernements, d’organisations non gouvernementales tout à fait politisées, de lobbies, et d’une industrie droits-de-l’hommisme en émergence, instrumentalisant les droits de l’homme pour dénoncer sélectivement et déstabiliser autrui, même souvent pour faciliter un changement de régime, indépendamment de leur évidente tendance antidémocratique, impérialiste, voire néo-colonialiste et sans égard pour la norme fondamentale du droit international de la non-ingérence dans les affaires internes des Etats souverains.

Cette stratégie repose sur le postulat erroné suivant: «celui qui dénonce» possède une sorte d’autorité morale et l’«Etat dénoncé» est censé de reconnaître cette supériorité morale et doit agir en conséquence. Cela pourrait fonctionner théoriquement si «celui qui dénonce» faisait ses reproches et pratiquait l’humiliation médiatique d’une manière non sélective et renonçait à un évident deux poids deux mesures. Toutefois, cette technique se retourne souvent contre «celui qui dénonce», car tout le monde se rends compte qu’il utilise les droits de l’homme «à la carte», a souvent ses propres secrets honteux à cacher et demeure peu crédible moralement.

Cet exemple classique de mauvaise foi intellectuelle renforce en général la résistance des Etats ou gouvernements «dénoncés» qui seront encore moins enclins à prendre des mesures en vue de corriger les violations des droits de l’homme réelles ou imaginaires. Ou alors, on peut supposer que «celui qui dénonce» souhaite en réalité susciter davantage de résistance parmi les dénoncés afin que l’on puisse encore mieux clouer au pilori le «dénoncé». Cela s’inscrit dans une idée machiavélique des droits de l’homme en tant qu’instrument de politique extérieure ne servant pas à améliorer la vie des individus mais à promouvoir des objectifs géo-économiques et géopolitiques.

Une autre technique de guerre envers les droits de l’homme est l’emploi des «lois» comme arme de déstabilisation. Il s’agit de la dite «guerre à l’aide du droit» [en anglais «lawfare», une synthèse de «law» et «warfare»] avec laquelle le «droit» est utilisé pour saper l’Etat de droit en instrumentalisant le droit pénal international pour diaboliser certaines personnalités dirigeantes bien choisies. Là aussi c’est le deux poids deux mesures. Un avocat ou un juge respectable ne trahirait pas son métier en jouant à ce genre de double jeu – mais certains le font. Au lieu de préserver l’éthique de l’Etat de droit, ces juges politisés corrompent et minent la crédibilité de tout le système (pensez au «Volksgerichtshof» [Tribunal du Peuple] du juge Roland Freisler!). Parfois on pense aux juges de la Cour pénale internationale à La Haye, aux juges de la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg et aux juges de la Cour interaméricaine des droits de l’homme à San José, Costa Rica. Certains de leurs jugements manquent de toute cohérence et violent les principes fondamentaux tel «audiatur et altera pars». Le «droit» n’est plus le droit, mais une arme politique, une arme de destruction massive.

L’arsenal des droits de l’homme utilisé comme arme comprend aussi des guerres non-conventionnelles, telles les guerres économiques et les régimes de sanctions qu’on tente de justifier par des prétendues violations des droits de l’homme dans le pays visé. Le résultat de ces guerres est qu’elles prennent en otage des populations entières sans apporter une quelconque aide aux victimes – ni à celles ayant subi des violations des droits de l’homme par leurs propres gouvernements, ni à celles soumises aux «sanctions collectives» par l’Etat ou les Etats ayant prononcé des sanctions. Cela peut mener à des crimes contre l’humanité, lorsque la sécurité alimentaire est détruite, les médicaments et les appareils médicaux manquent ou ne sont disponibles qu’à des prix prohibitifs. Empiriquement, on sait que les sanctions économiques tuent. Les régimes de sanctions contre l’Irak, la Syrie ou le Venezuela ont déjà tué des milliers de personnes civiles, mortes de malnutrition ou manque de médicaments, et ont déclenché des flux migratoires.

La technique du «dénigrement public» de gouvernements et de peuples implique dans certaines conditions d’autres violations des droits de l’homme et de l’Etat de droit en violation des articles 6, 14, 17 ,19 et 26 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et peuvent atteindre les limites de ce qu’on appelle «discours de la haine» (art. 20).
En guise de conclusion: même s’il y a eu dans certains cas des résultats positifs suite à un «dénigrement public», notamment par quelques ONG sérieuses, cette manière d’agir est très problématiques et n’est certes pas une solution pour toutes les violations des droits de l’homme. Dans des situations complexes, le «dénigrement public» a très souvent aggravé la situation ou alors il s’est avéré totalement inefficace. Les Etats feraient bien de consulter à nouveau l’Evangile selon Matthieu VII, 3–5, et de remplacer la technique hypocrite et politisée du «dénigrement public» par des honnêtes propositions de bonne foi et des recommandations constructives, complétées par un service de conseil et d’assistance technique pour apporter de l’aide concrète aux victimes sur le terrain, voir une réparation directe aux victimes.

Tisser et entretenir des liens d’amitié et de bienveillance est la meilleure chose que l’on puisse faire pour développer la coopération et le progrès dans le domaine des droits de l’homme. Le plus urgent, à l’heure actuelle, est une diplomatie réfléchie, des négociations axées sur des résultats, une culture du dialogue et de la conciliation – et certainement pas d’une «culture» de l’intransigeance et de l’hypocrisie n’aidant personne.

L'auteur, Alfred de Zayas, a été nommé dès mai 2012 premier Expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Son mandat s’est terminé en mai de cette année. Actuellement, il est professeur de droit international à la Geneva School of Diplomacy. Il est haut fonctionnaire retraité de l’Office du Haut Commissaire des Droits de l’homme, où il était secrétaire du Comité des Droits de l’homme et chef du Département de pétitions (greffier).

Pourquoi la France achète-t-elle de la dette américaine ?

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Pourquoi la France achète-t-elle de la dette américaine ?

par Leslie Varenne, Général Dominique Delawarde & Jean-Luc Baslé

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Alors que de nombreux analystes financiers alertent sur une probable crise financière en provenance des Etats-Unis, à l’horizon 2020, qui serait plus catastrophique encore que celle de 2008 (voire la note de Jean-Luc Baslé) ; alors que dans la perspective d’un krach obligataire nombre de pays se délestent de leurs bons du Trésor US, la France a acheté, entre avril 2017 et août 2018, plus de 51 milliards de dollars de dettes américaines…

Depuis janvier 2018, la dette publique US augmente à un rythme exponentiel de 3 milliards par jour et se situe aujourd’hui à 21 700 milliards de dollars. A la fin de l’année, les Etats-Unis devraient atteindre les 22 000 milliards soit une dette souveraine de 107 à 108% du PIB. C’est la raison pour laquelle de nombreux économistes tirent la sonnette d’alarme (1). Contre vents et marées, les agences de notation américaines (Fitch, et Moody’s) maintiennent la meilleure note, AAA, aux bons du Trésor américain, à l’exception de S&P qui l’a abaissé à AA+ en août 2011. L’agence de notation financière chinoise, DAGONG, ne les suit pas et en janvier 2018, elle a attribué un BBB+, avec perspectives négatives, à la dette souveraine US, ce qui la situe désormais juste un cran au-dessus des emprunts considérés comme spéculatifs. Pour justifier ce recul, DAGONG met en avant le risque croissant d’insolvabilité et les faiblesses du mode de développement économique des Etats-Unis fondés sur la dette (2). Elle met également en garde les investisseurs et les Etats qui pourraient être tentés par l’achat de cette dette susceptible de se transformer, à court ou moyen terme, en obligations à haut risque.

Il ne serait pas incongru de penser que l’agence chinoise n’est pas plus objective que ses consœurs occidentales. Il ne serait pas non plus stupide d’imaginer que la Russie ne s’est pas délestée de presque toutes ses obligations US soit 91 milliards de dollars, il ne lui en reste plus que 14, seulement par prudence et bonne gestion de père de famille. Cependant, le fait que d’autres pays, dont certains sont des alliés fidèles des Etats-Unis, agissent de la même manière leur donne raison. En effet, entre août 2017 et août 2018, le Japon a réduit son exposition de 73 milliards de dollars ; la Turquie de plus de 40, la Chine de 36.5, Taïwan de 17 et la Hollande de 10 milliards de dollars. Depuis janvier 2018, la Suisse s’est allégée de 21 milliards de dollars, depuis mars l’Allemagne et l’Inde se sont délestées respectivement de 13 et de 17 milliards de dollars (3). Même les Îles Caïmans, paradis fiscal réputé qui gèrent les fortunes de gens très informés se sont désengagés de 45 milliards de dollars sur une seule année…. C’est donc une lame de fond qui correspond à des inquiétudes légitimes.

Le village gaulois

Il reste néanmoins quelques récalcitrants : le Brésil de Michel Temer, le Royaume-Uni, l’Arabie Saoudite et la France. En avril 2017, deux mois avant l’arrivée au pouvoir du président actuel, la France détenait 66,9 milliards de dollars d’obligations souveraines US. Aujourd’hui, le département du Trésor américain indique que la France en détient 118,4 milliards de dollars, soit une augmentation de 51,5 milliards en un peu plus d’un an (+ 77%)(4). Mieux, depuis mars 2018, l’exposition de Paris à la dette américaine est passée de 80 milliards de dollars à 118 milliards de dollars soit une hausse de 47,5 % en 6 mois, elle fait plus que tous les autres récalcitrants (5).

Pure amitié atlantiste ?

Cette évolution, pour le moins étrange interpelle : pourquoi la France dont la dette a déjà dépassé les 100% du PIB s’encombre-t-elle de toujours plus d’actifs à risque ? Autre question légitime : quelles sont les contreparties ? Il semble que cela soit totalement désintéressé…

Sur le plan de la politique étrangère, Washington continue de dire non aux incessantes demandes de Paris de placer le G5 Sahel sous le chapitre 7 des Nations Unies, ce qui permettrait aux militaires français de sortir du bourbier sahélien et d’économiser un milliard d’euros par an (6).

Le Président américain a « confié » le dossier libyen au président italien au grand dam d’Emmanuel Macron (7).

Et si la diplomatie française a enfin pu opérer un timide retour au Moyen-Orient, ce n’est pas grâce à son allié américain mais à la Russie qui a invité le président français au dernier sommet d’Istanbul (8).

Sur le plan économique, les sanctions américaines contre l’Iran ont durement pénalisé les entreprises françaises comme Total, Peugeot etc. Par ailleurs, les menaces de l’extraterritorialité du droit américain, pèsent toujours sur les sociétés hexagonales. Après Alstom, la justice américaine pourrait infliger des amendes à plusieurs d’entre-elles, dont une peine record à Areva, 24 milliards de dollars.

Opacité

Sauf s’il s’agit d’obscures raisons qui échappent aux auteurs de ces lignes, rien ne justifie donc un tel niveau d’exposition à la dette souveraine US. Rien ne justifie non plus, le silence des médias et des parlementaires. Le gouvernement qui s’évertue à vanter les nécessités de l’austérité aura des difficultés à expliquer aux Français qui grondent, ces placements de bien piètres épargnants. 51,5 milliards de dollars c’est une somme et à n’en pas douter, chaque citoyen aura, bien sûr, son idée sur les raisons qui ont poussé leurs dirigeants à exposer l’épargne des Français à la dette US et sur une meilleure affectation de l’argent public.

Un des auteurs, Jean-Luc Baslé, est ancien directeur de Citigroup New-York

Notes:

(1) https://www.businessbourse.com/2018/07/16/lamerique-se-dirige-droit-vers-la-plus-grande-crise-dendettement-de-lhistoire/
(2) http://en.dagongcredit.com/index.php?m=content&c=inde...
(3) http://ticdata.treasury.gov/Publish/mfh.txt
(4) Le Brésil a acheté 44.2 milliards de dollars d’obligations US, le Royaume-Uni 47.6, l’Arabie Saoudite 37.5, la Belgique fait aussi partie des récalcitrants, mais Bruxelles, qui héberge l'Union européenne à un statut à part,  elle a néanmoins racheté pour  58.3 milliards de dollars. 
(5) http://ticdata.treasury.gov/Publish/mfh.txt
(6) https://www.iveris.eu/list/notes_danalyse/371-le_sahel_estil_une_zone_de_nondroit__
(7) https://www.iveris.eu/list/entretiens/362-la_libye_victime_des_ingerences_exterieures_
(
8) http://www.lefigaro.fr/international/2018/10/27/01003-201...


- Source : Iveris