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dimanche, 23 septembre 2018

La lutte pour le pouvoir à l’intérieur des Etats-Unis met en péril la paix dans le monde

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La lutte pour le pouvoir à l’intérieur des Etats-Unis met en péril la paix dans le monde

L’Allemagne adhère encore à l’alliance belliciste américaine

par Willy Wimmer

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Au cours d’une seule semaine, nous nous sommes aperçus de la dimension des événements auxquels nous tous sommes confrontés, même en n’étant pas Américains. Deux personnes ont posé les jalons, représentant les phares de l’establishment belliciste dominant de Washington.

L’un est l’ancien sénateur John McCain, auquel fut rendu un dernier hommage dans le pays entier et dont le cercueil fut placé de façon spectaculaire dans la salle à coupole du Capitole, un traitement d’honneur tout à fait à l’opposé du peu de considération accordé à l’actuel président Donald Trump. Chaque année, il se manifestait à la fameuse conférence de Munich, et il était évident que nul ne pouvait contester sa réputation d’«archiprêtre de la guerre» au sein du parti républicain. Il n’était pas seul, cela fut visible avec l’alliance des va-t’en-guerre englobant également le parti démocratique et sa dernière candidate suprême Hillary Clinton.

Pour des millions d’Américains, Trump est le contrepoids à l’alliance des va-t’en-guerre

Des millions d’Américains ont perçu Washington comme insensible à leurs besoins et ont pensé devoir placer un contrepoids sous forme du président Donald Trump pour sauver l’«Amérique» en tant que pays libre. Toutefois, la Washington politique actuelle éprouve une telle haine contre son propre président, perçu comme «arriviste politique», que l’on doit se demander comment un chef d’Etat peut survivre à une telle menace subversive. Avec John McCain une icône républicaine de la coalition belliciste a disparu, et aucun successeur n’est en vue. La prochaine guerre sera-t-elle donc renvoyée à plus tard?

Bob Woodward: «La grande peur dans la Maison Blanche»

Non, ni à Washington, ni parmi les partisans internationaux des troupes de la sainte croisade washingtonienne, on est forcé d’attendre. Avec la prépublication du livre rédigé par le fameux auteur américain Bob Woodward et intitulé «Fear: Trump in the White House» [La grande peur: Trump à la Maison Blanche], on prépare le terrain. Il semblait que la situation à Washington ne pouvait empirer. Après la mort de John McCain, tout ce qu’on voulait pouvait être mis en route à Washington. Mais une seule chose ne pouvait se faire: attendre jusqu’à ce que le bouquin sur cet abominable actuel habitant de la Maison Blanche sorte de presse – car il ne fallait surtout pas perdre de temps …

Depuis presque deux ans, le président Trump est constamment mis sous pression. Le livre de Bob Woodward est sensé contribuer à l’éliminer de sa présidence et de toute influence politique. Nous Européens pourrions observer cette vision d’autodestruction américaine en nous délectant dans notre fauteuil. Cela est cependant la dernière chose que nous pouvons nous permettre. Pourquoi? Parce que l’establishment washingtonien et ses éminences grises londoniennes sont en train de bricoler des prétextes pour déclencher la prochaine guerre, tant en Syrie qu’avec l’empoisonnement des Skripal. En Europe, nous devons garder les yeux ouverts. Entre la prochaine guerre et nous Européens, il n’a plus que Donald Trump. Selon Sigmar Gabriel, cette guerre pourrait nous éliminer tous. Tant que le président américain ne déclenche pas sa propre guerre, on ne peut prouver le contraire, même si notre espoir de paix ne tient plus qu’à un fil, vu la rage belliqueuse washingtonienne.

Souvenez-vous des mots de Roosevelt – une caractérisation de la politique américaine

On n’a qu’à prendre en compte les transformations de la situation mondiale dont les Etats-Unis sont principalement responsables depuis des décennies. Selon l’auteur allemand Wolfgang Effenberger, dans son livre sur la «Pax Americana» paru déjà en 2004, le président de l’époque Roosevelt a affirmé le 5 octobre 1937 à Chicago dans son texte écrit que «sous la terreur actuelle de l’absence du droit international, des peuples innocents sont brutalement sacrifiés sur l’autel de l’avidité du pouvoir et de la domination sans égard pour la justice et le respect humain.»


Suite à ce discours, il est difficile de s’opposer à l’impression que Roosevelt aurait également – concernant l’Europe et ses régions limitrophes – fustigé à juste titre la politique menée par son pays depuis le déclenchement de la guerre criminelle contre la République fédérale de Yougoslavie et tout ce qui a suivi.

Précarité de la situation actuelle pour nous tous

Cela met en évidence à quel point la situation est précaire pour nous tous qui aimons notre vie tout autant que la vie d’autrui. Le système qui a produit ces guerres doit être maintenu sans pitié, car sinon il faudrait s’attendre à une vague mondiale de procès contre les criminels de guerre. La situation syrienne est hautement dangereuse pour nous tous, car la situation qui s’y dessine à l’horizon est perçue par l’alliance des va-t’en-guerre de Washington comme un gros feu rouge» pour la poursuite de leur politique interventionniste pratiquée depuis 1999. Des bouleversements géopolitiques pourraient suivre presque immédiatement.

«Shareholder Value» et l’establishment libéral de gauche

En analysant de plus près la situation de «Washington», nous réalisons que ce ne sont pas que les guerres qui nous menacent. La campagne électorale du candidat présidentiel Bernie Sanders nous l’avait déjà montré. Tout ce qui pourrait s’opposer au «Shareholder Value» et à l’establishment libéral de gauche doit être abattu inconditionnellement. Ainsi, les rencontres entre la chancelière allemande et le président américain Obama [juste après l’élection de Donald Trump, ndlr.] ayant eu lieu avant et pendant le «Kirchentag protestant allemand» à Berlin font sens: si déjà l’alliance multipartite belliciste avec sa candidate présidentielle Hillary Clinton n’a pas réussi à empêcher l’accès au pouvoir de Donald Trump, il fallait qu’au moins l’establishment libéral de gauche au sein de l’OTAN puisse survivre. Toutes les forces furent mobilisées. Si on analyse la situation en Allemagne, on voit que cette clique défendra sa position de pouvoir avec «bec et ongles».

Le sombre rôle de l’Allemagne

C’est depuis longue date qu’il ne s’agit plus de chercher le «meilleur pour la cité». Après l’expérience de cette dernière élection présidentielle aux Etats-Unis, on ne veut plus remettre en question le système social. Depuis de longues années déjà, les pourfendeurs de l’«économie de marché sociale» sont insultés et étiquetés de «communistes». Quiconque exige que l’«Etat de droit démocratique» soit le fondement pour les droits humains et citoyens est exposé à des attaques, par l’entremise d’agents provocateurs, rappelant le passé allemand, et on leur montre ainsi qu’on ne lâchera plus jamais le pouvoir. Au pire des cas, on mobilisera la Bundeswehr contre son propre peuple, ce qui est d’ailleurs prévu dans le malfamé Traité de Lisbonne de l’Union européenne.


Les sbires du dernier système d’injustice en terre allemande sont mobilisés avec de l’argent étatique pour s’attaquer aux démocrates sincères, pour influencer les gens avec des diffamations auto-fabriquées. On se sert du bourbier politique «rouge-brun» pour obtenir les résultats souhaités en Allemagne.

En Europe, on ne respecte plus les voisins

La candidature de Manfred Weber – candidat de pointe du PPE (parti populaire européen) pour le poste de président de l’organe exécutif de l’UE – illustre parfaitement de quoi la politique berlinoise est capable. Plus personne ne cache le fait que le comportement de la Berlin politique est une des causes principales du Brexit. Avec la chancelière Angela Merkel, le principe du respect pour les voisins, recette du succès de la politique allemande de l’après-guerre, a été abandonné. Manfred Weber fut un éminent pourfendeur de l’immigration de masse organisée par Mme Merkel. Que veut-on atteindre avec un tel président allemand pour l’UE? Servir l’Europe ou plutôt le système de pouvoir berlinois, entièrement soumis à l’alliance des va-t’en-guerre washingtoniens?    •


(Traduction Horizons et débats)

«La Route de la soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce»

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«La Route de la soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce»

Conférence internationale du 25 juillet 2018 à Nuremberg

par Nils Opel, Nuremberg

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le 25 juillet 2018 a eu lieu au Centre des Foires et Salons de Nuremberg le congrès d’un jour «La Route de la Soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce». L’organisateur en était le «Groupe Foire de Nuremberg», soutenu par le Ministère bavarois de l’économie, de l’énergie et de la technologie et les Chambres de commerce et d’industrie de Bavière.

Cette carte illustre le réseau mondiale des projets d’infrastructures (chemins de fer, oléoducs, gazoducs, ports, etc.) existants, planifiés ou en construction de la «Nouvelle Route de la soie» («The Belt and Road initiative») à terre ou en mer. (Infographie: https://www.merics.org/de/bri-tracker/mapping-the-belt-and-road-initiative)

Les membres du «NürnbergMesse Group» [Groupe Foire de Nuremberg], l’une des grandes sociétés mondiales de foires et salons, sont pour juste 50% la ville de Nuremberg et le Land de Bavière, ainsi que la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nuremberg (IHK/CCI) et les Chambres de commerce de Moyenne-Franconie pour chacune environ 0,03%. Avec 51 représentations, le Groupe Foire de Nuremberg est actif dans 116 pays dans le monde entier. Il a 7 filiales aux Etats-Unis, en Chine, en Inde, au Brésil, en Italie et en Autriche.

Orientation sur l’Asie et l’Amérique latine

Le programme 2018 de la foire internationale met en évidence l’orientation du commerce extérieur sur l’Asie et l’Amérique du Sud. 31 événements à Nuremberg, 14 en Inde, 10 au Brésil, 8 en Chine, 2 en Thaïlande et un respectivement en Italie, en Russie et aux Etats-Unis.


Le Land de Bavière, coorganisateur, maintient 28 représentations à l’étranger dans le monde entier. En juillet 2018 s’est ouverte la troisième représentation bavaroise en Chine, à Chengdu, ville de Chine centrale, les deux précédentes se trouvant à Shandong et Shenzen. En 2017, la République populaire de Chine était le second partenaire commercial de la Bavière par ordre d’importance. D’après les derniers chiffres, la Chine deviendra en 2018 le plus important partenaire commercial de la Bavière, ainsi que l’a déclaré le ministre bavarois de l’Economie, Franz Josef Pschierer dans son discours d’ouverture du congrès.


Nuremberg et Shenzen, ville du sud de la Chine, sont jumelées depuis 1997. Chaque semaine, depuis 2015 un transport ferroviaire intermodal de 54 containers fait la navette entre Nuremberg et Chengdu. De bonnes raisons pour choisir Nuremberg comme lieu privilégié pour organiser en Allemagne le premier congrès – point de rencontre d’environ 250 visiteurs – ayant trait au projet de «Nouvelle route de la soie».
En Asie, ce projet suscite énormément d’intérêt. C’est ainsi que depuis 3 ans se tient à Hongkong un congrès annuel qui a attiré en juin dernier 5000 visiteurs. La Chambre de commerce et d’industrie de Nuremberg, représentant toutes les chambre de commerce et d’industrie allemandes, est régulièrement présente au congrès de Hongkong.

Le projet «Nouvelle route de la soie»

Le projet «Nouvelle route de la soie» a été présenté sous le nom de «One Belt, One Road» en septembre 2013 par le président de la République de Chine Xi Jinping lors de sa visite au Kazakhstan (point principal Belt) et quelques mois plus tard à Djakarta (point principal Road). «Belt» désigne la «ceinture» qui relie la Chine à l’Europe par voie terrestre. On y trouve l’itinéraire ferroviaire nord par le Kazakhstan et la Russie ainsi que l’itinéraire sud en construction par l’Asie centrale, la Turquie et les Balkans occidentaux. A présent, on trouve déjà des gares d’arrivée dans 40 villes de 14 Etats européens. Depuis 2008, il y a déjà eu 8000 trajets de trains de marchandises. Le terme «Road» désigne la voie maritime depuis la côte orientale de la Chine par l’océan Indien et la mer Rouge en direction de l’Europe de Sud. Entre temps, l’appellation «Belt-and-Road-Initiative» a été raccourcie en BRI. Le gouvernement chinois voudrait construire un réseau d’infrastructure intercontinental entre la Chine et l’Europe, l’Afrique, le Proche Orient, l’Asie du Sud, l’Asie centrale et le Sud-Est asiatique. La région inclut 90 Etats et 70% de la population mondiale. Des espaces économiques devraient être reliés et se développer et les régions structurellement faibles devraient en sortir renforcées financièrement. Jusqu’à présent, 900 projets ont été initiés pour un investissement planifié de 900 milliards de dollars.

Une route de la coopération …

Puisque la Banque mondiale et l’Asia Development Bank (ADB) ne seront guère en mesure de couvrir ces besoins financiers, selon Mme Jingqiu Mao, Consule générale de la République populaire de Chine à Munich, l’Asia Infra­structure Investment Bank (AIIB) a été fondée en 2015 à l’initiative de la Chine. Madame Mao a expliqué en détail la «Belt-and-Road-Initiative» dans son discours d’inauguration du congrès. Elle a souligné que l’initiative n’est en aucun cas un instrument stratégique au service de la géopolitique chinoise. La «Nouvelle route de la soie» ne serait donc pas la voie privée d’une partie en particulier, mais une large voie construite par tous et qui doit profiter à tous. Elle s’est catégoriquement prononcée en faveur du libre-échange et de la globalisation, soulignant cependant aussi les bénéfices pour l’économie réelle: la «Nouvelle route de la soie» serait une voie de coopérations amenant un sang nouveau à l’économie. La construction de l’infrastructure doit correspondre à la demande réelle.

… et de l’ouverture de la Chine

En raison des tendances protectionnistes croissantes à l’intérieur du commerce mondial et des turbulences économiques, une collaboration plus étendue, plus profonde et de meilleure qualité devient nécessaire. On ne peut plus revenir à l’époque de l’isolation mutuelle. La «Nouvelle route de la soie» est un produit de l’ouverture et de la coopération au temps de la mondialisation. La Chine est un participant responsable et contribue à la construction du système international existant. Mme Mao est revenue sur l’importance du projet tant pour l’Allemagne que pour la Chine qui se trouvent aux deux extrémités de la Route de la soie: «Si les deux pays peuvent explorer en commun les possibilités des nouveaux champs et des espaces de coopération de la ‹Nouvelle Route de la soie› cela sera certainement porteur – pour les peuples de ces deux pays ainsi que pour les pays et leurs populations tout au long de la Route de la soie – de grands profits économiques et d’avantages concrets.»

Un énorme potentiel de croissance

Le professeur Gabriel Felbermayr, directeur de l’«ifo-Zentrum für Aussenwirtschaft» à l’ifo Institut für Wirtschaftsforschung de Munich, a cité de nombreuses données économiques. L’Eurasie est un grand continent de 4,8 milliards de consommateurs, 92 pays et détenant 60% du produit économique mondial, avec des oasis économiques aux bords qui se seraient adaptés. En 2018, le revenu individuel par habitant est de 28 000 euros à Nuremberg et de 21 000 euros à Shanghai. Il s’agit de l’espace eurasien, ouvert au développement économique. En 2017, le commerce eurasien (ici: le volume du commerce de biens de consommation) entre l’UE et la «Greater China» (Chine, Macao, Hongkong et Taïwan) s’est élevé à 772 milliards d’euros, correspondant à peu près au volume des échanges commerciaux entre l’UE et les pays de la Nafta (USA, Canada, Mexique). Les prévisions du potentiel de croissance au cours des 10 prochaines années seraient de 80% (UE et Greater China), en cela trois fois plus élevé que le potentiel de croissance avec les pays d’outre-Atlantique.


On s’attend à ce que dans la première moitié du siècle, les trois quarts de la future croissance mondiale aient lieu en Eurasie. L’avenir se passera en Eurasie et non dans l’économie nationale transatlantique. Au cours du dernier millénaire, la part de la Chine et de l’Inde dans la production mondiale était respectivement de 25%. Au milieu du XIXe siècle, la Chine a amorcé une forte décroissance, simultanément à la montée en puissance de l’Occident, des Etats du G-7 d’aujourd’hui (USA, Canada, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Japon).


Dans les 40 dernières années, on est parvenu à un statut rendant justice à la taille de la Chine. L’OCDE estime que, jusqu’en 2045, la part de la Chine dans le produit mondial brut s’élèvera jusqu’à 25%. (4% en 1990!). Un processus jusqu’alors inégalé dans l’histoire économique. Le changement est tout juste en train de s’accomplir (en 2018, l’UE, les Etats-Unis et la Chine se trouvent à égalité avec environ 20% chacun) et ce serait la raison pour laquelle Donald Trump voit l’adversaire stratégique avant tout en Chine.

Les deux infographies n’illustrent pas seulement la grande importance de la Chine pour le commerce des Etats de l’UE, mais également les changements dans les performances économiques pronostiquées pour les prochaines décennies. (Infographies https://seidenstrasse.bayern/files/2018/08/20180725_Seidenstra%C3%9Fe_09-30A_Prof.-Gabriel-Felbermayr-1.pdf/Zeit-Fragen))

«L’avenir appartient aux Asiatiques»

L’avenir appartient aux Asiatiques, et l’Amérique du Nord doit abandonner le contrôle de l’économie mondiale. Selon l’estimation ADB, les investissements nécessaires au projet BRI seraient de 8 billions de dollar (2010–2020). Cela représente deux fois le PIB de la République fédérale d’Allemagne. Cependant, le président Xi ne parle que d’1 billion. Jusqu’à maintenant, 340 milliards de dollars auraient été dépensés (2014–2017). La Serbie a par exemple reçu 4,9 milliards de dollars, la Grèce 3,6 milliards, le Pakistan 60 milliards. Les investissements de la Chine dans le monde sont à peu près aussi élevés que les investissements de l’étranger en Chine (8 à 9% du flux des investissements dans le monde, environ 150 milliards de dollars des investissements directs étrangers par an).

La Chine est le plus important partenaire commercial de l’Allemagne

Le vecteur des investissements et de la collaboration avec l’Europe serait l’Asia Infrastructure Investment Bank (AIIB), fondée en 2015, et au sein de laquelle il n’y aurait pas de dominance chinoise. Depuis 2017, la Chine serait le plus important partenaire commercial de l’Allemagne (en 2017, le volume des échanges commerciaux s’élevait à 187 milliards d’euros), et l’écart avec les autres partenaires commerciaux devrait encore se creuser. Les coûts de transport seraient à la hauteur de 9 à 13 milliards d’euros par an (5 à 7% du volume commercial). Chaque pourcentage de baisse des coûts de transport génèrera 3 à 4% d’échanges commerciaux supplémentaires. Les économies réalisées par la Route de la soie pourraient générer un volume commercial supplémentaire de 23 milliards d’euros, ou 200 milliards d’euros sur les échanges Chine-UE. Désormais, les coûts de transport sont des barrières commerciales plus importantes que les droits de douane. Mais il ne s’agit pas seulement du commerce entre les agglomérations urbaines mais aussi de la mise en valeur de l’espace eurasien. Il s’agit aussi d’investir des excédents commerciaux de manière profitable et pas seulement dans des emprunts d’Etat américains. «Quittons les emprunts d’Etat américains, favorisons les investissements réels», en Allemagne aussi, cette formule a du sens. L’ascension de la Chine est réelle, l’Europe a besoin d’une stratégie eurasienne et devrait accepter les réalités, chercher et conclure des compromis et réaliser des opportunités.

Le rôle central de l’AIIB, Asia Infrastructure Investment Bank

Au cours de la suite du congrès Nikolai Put­scher a fait la présentation de l’AIIB. Putscher est, au sein du conseil d’administration de l’AIIB, directeur du développement de l’alignement stratégique ainsi que de l’analyse des fonctions de contrôle et d’orientation (auparavant, il a entre autres travaillé au FMI). La Chine a proposé que tous les pays puissent participer au BRI mais aussi de développer une banque destinée à l’Asie et à d’autres parties du monde. L’AIIB est une institution légalement indépendante, comptant 86 pays membres.


L’Allemagne ne perçoit pas, contrairement à ce qui se passe avec la banque de développement des BRICS, de structures parallèles dans l’AIIB. Le but du gouvernement fédéral serait de conserver la structure financière internationale en y incluant la participation de la Chine. Il ne doit y avoir de dégradation des normes environnementales et sociales définies par exemple par la Banque mondiale, l’Asian Development Bank et l’African Development Bank. L’Allemagne met à disposition de considérables ressources pour la représentation des intérêts de l’Allemagne et de l’Union européenne dans l’AIIB. Il y a à la banque une discussion très ouverte et internationale. Le développement commercial est surprenant. En deux ans, l’AIIB a accepté la réalisation de 25 projets pour un volume de 4,4 milliards de dollars. (A l’opposé, l’ADB aurait dans le même cas mis 3 ans pour initier le premier projet.) La part chinoise de 26% est donc bien modeste et baissera probablement encore plus. La banque ne serait donc pas une banque chinoise, comme on l’affirme dans la presse américaine. Elle est véritablement dédiée à l’Asie et donc pas une banque uniquement pour la Route de la soie. La banque est très modeste et n’emploie actuellement que 450 collaborateurs (en comparaison: l’ADB a 3000 et la Banque mondiale 15 000 collaborateurs).

Détails de la liaison ferroviaire Chine-Europe

Uwe Leuschner est Senior Vice President pour l’Eurasie de la DB Cargo AG et CEO de DB Cargo Russia, occupant depuis 1993 des postes de direction dans l’industrie logistique en Russie et en Chine. Au cours de la table ronde, il a fourni de nombreux détails concernant la communication ferroviaire entre l’Europe et la Chine. Le premier «train chinois» a fait le trajet entre Chongqing et Hambourg en 2008. Cette année, environ 5000 trains circuleront entre la Chine et l’Europe. La croissance du concept de transport intermodal de containers est de 30% par an. Il s’agit de trains de 41 containers, raccordés en Russie (trafic sur voie à écartement large) à des trains transportant jusqu’à 120 containers. En 2025, les Chinois voudraient faire passer 3,5 millions de containers par cette voie. Il y a un projet (planifié pour environ 2028/29) de faire rouler des trains High-Speed-Cargo entre la Chine et l’Europe jusqu’à Berlin: un train de 300 tonnes toutes les 20 minutes à 350–400 km/h. Cela apportera de grands changements dans la logistique mondiale. Du côté chinois, il y a une garantie de financement de construction des 6000 kilomètres nécessaires de voie à écartement normal. Actuellement le projet est arrêté, car le gouvernement russe exige jusqu’à présent des voies à large écartement. Au cours des vingt dernières années, la Chine a créé le plus vaste réseau de chemin de fer du monde qui serait le plus grand du monde. Au cours des 10 dernières années a été construit un réseau à grande vitesse de 22 000 kilomètres, qui devrait être porté à 35 000 kilomètres d’ici 2025.

Grande importance de l’espace eurasien

L’espace eurasien présente un énorme potentiel pour la croissance économique et les investissements pour l’avenir. Les Chinois ont des idées pour l’industrialisation, par exemple, des projets à la frontière extérieure européenne, tel le plus grand parc industriel construit par la Chine à l’extérieur du territoire chinois, près de Minsk en Biélorussie (d’une surface de presque 100 km2), où les infrastructures et les investissements sont négociées avec les gouvernements au sein de l’Union eurasienne et y sont bien venus. Les Chinois en parlent et auraient déjà conclu des contrats avec les Russes et les Kazakhs. Il est très important de communiquer avec les Chinois à tous les niveaux. Discussions et coopération sont la base des futurs développements.

Projets concrets de la Route de la soie

Les stratégies et les projets concrets pour la Route de la soie ont été présentés par Corinne Abele et Uwe Strohbach. Corinne Abele travaille depuis 1998 pour le Germany Trade&Invest (GTAI) en Greater China. [GTAI: Société de la République fédérale d’Allemagne pour le commerce extérieur et de marketing interrégional, ndt.]. Depuis déjà deux décennies la journaliste, économiste diplômée et historienne de l’Europe de l’Est, analyse les activités économiques et les développements de la Chine. Uwe Strohbach est manager régional pour l’Asie centrale et le Caucase du Sud chez GTAI. Auparavant, il a été coordinateur de projets pour la recherche sur l‘Europe de l’Est à l’Institut pour la recherche économique appliquée à Berlin. Actuellement, Uwe Stroh­bach analyse les axes de transport eurasiens et l’élargissement des voies de transit entre la Chine et l’Europe.

Par exemple: les énergies renouvelables

Corinne Abele a présenté les développements dans le domaine des ressources en énergies renouvelables. D’ici 2020, la Chine aura installé 770 GW en «New Energies». En 2016 déjà, elle a dépassé l’UE en ce qui concerne la capacité en énergie solaire. D’ici 2020, 20% de la consommation d’énergie primaire ne devraient plus être d’origine fossile. La consommation d’énergie est actuellement de 25% d’énergie non fossile. Dans le domaine automobile, 25% devraient provenir, d’ici 2025, des «nouvelles énergies» (couvert à hauteur de 80% par des marques chinoises).


La Chine a la «vision» d’un réseau d’alimentation électrique mondial. De 2013 à 2018, elle a investi 123 milliards de dollars dans des réseaux d’électricité, dont un certain nombre dans le domaine de la Route de la soie. Par exemple, 62 milliards de dollars sont prévus au Pakistan pour des projets d’énergie hydraulique et pour des réseaux électriques. La Chine est aussi active depuis longtemps au Brésil. Elle y serait le plus grand producteur d’énergie et le principal exploitant de réseaux électriques. La Chine investit dans des lignes de courant continu à très haute tension, une technologie qui est aussi maîtrisée par Siemens et ABB. 35 000 kilomètres de ces liaisons seraient déjà en construction, d’autres suivront. Le volume atteint 250 milliards de dollars. La Chine a investi au cours des 5 dernières années 475 milliards de dollars à l’extérieur de la Chine dans le domaine de l’énergie. Entretemps, la Chine est à la tête du marché mondial en ce qui concerne les produits de protection de l’environnement, principalement dans le domaine des ressources en énergie renouvelable.

Le rôle important de l’Asie centrale

Uwe Strohbach s’est focalisé sur les régions de l’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan, Tadjikistan) et du Caucase du Sud (Azerbaïdjan, Géorgie, Arménie). La superficie de l’Asie centrale est dix fois celle de l’Allemagne avec 72 millions d’habitants. Cependant son PIB n’atteint que 6% du PIB allemand. Les exportations allemandes vers l’Asie centrale seraient à nouveau en augmentation depuis 2017, mais il y a encore un très grand potentiel. La même chose pour le Caucase du Sud, dont le territoire n’est que la moitié de l’Allemagne avec 17 millions d’habitants. Son PIB n’atteint cependant que 1,8% de celui de l’Allemagne. Les Etats de la région tablent, à l’aide de la BRI, sur le triptyque: modernisation, diversification et exportation. Le commerce extérieur Chine/Asie centrale serait passé de 1 milliard de dollars (2002) à 60 milliards de dollars (2017) et atteindra en 2020 probablement au moins 100 milliards de dollars. Strohbach a présenté de nombreux projets planifiés et déjà en cours (rien qu’au Kazakhstan, il y en a 50, entrainant 27 milliards de dollars d’investissements chinois et en Ouzbékistan, 100 avec 23 milliards de dollars d’investissements chinois) parmi lesquels nous citerons les suivants:

  • Ligne ferroviaire Astana–Almaty, environ 1300 kilomètres jusqu’en 2021, et la ligne ferroviaire Taldyqorghan–Öskemen, 790 kilomètres 2017–2020 (Kazakhstan),
  • Construction de complexes pétrochimique/gaz et de polyoléfine à Atyraou jusqu’en 2021 (Kazakhstan),
  • Avancement renforcé du tracé Chine–Kazakhstan–Turkménistan–Iran (les tests ont été couronnés de succès),
  • Autoroute et chemin de fer de Douchanbe (Tadjikistan) vers le Kachgar (Chine),
  • Tronçon n° 4 de l’oléoduc Turkménistan–Chine,
  • Plateforme aérienne sud de Dangara,
  • Ligne ferroviaire Ouzbékistan–Kirghizistan–Chine (Kachgar): réduction du tracé Europe–Asie centrale–Extrême-Orient de 900 kilomètres,
  • L’étoile d’Asie: le plus grand parc agroindustriel d’Asie centrale (Centre international d’aviculture et de production de viande au Kirghizistan).

Lancement de nouveaux projets également en Europe

Des projets ont été lancés, non seulement en Asie centrale et aux frontières externes de l’Europe, mais encore à l’intérieur de l’UE. En Grèce, une société chinoise a loué sur plusieurs dizaines d’années la moitié du port du Pirée et veut y investir en grand. De plus, une liaison par train de marchandises a également été planifiée depuis le port du Pirée jusqu’à Belgrade en Serbie. Et les Chinois souhaitent une prolongation de l’itinéraire par Budapest et Vienne jusqu’à Munich. Selon Margot Schüller, spécialiste de la Chine à l’Institut pour les études asiatiques GIGA, ce projet en Grèce aurait déjà reçu la «bénédiction» de la Commission européenne. Ce serait un projet de l’initiative 16+1. Au sein de celle-ci, 16 pays d’Europe de l’Est et du Sud-est sont en pourparlers avec la Chine sur des possibilités de financement de projets d’infrastructure. En Grèce, le projet est en rapport avec l’itinéraire sud de la Route de la soie mentionné au début. Celui-ci doit, partant d’Allemagne, passer par Belgrade et plus loin par la Turquie, l’Iran et les pays d’Asie centrale du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan jusqu’à la Chine occidentale. Le tunnel sous le Bosphore est en cours d‘aménagement et d’élargissement pour l’adapter à la circulation des trains de marchandises de long cours. Certains tronçons en Turquie et en Iran sont déjà terminés. En outre, il existe déjà une liaison du nord de l’Iran à la Chine qui sera bientôt ouverte au trafic des marchandises.

Différente de la ligne Berlin–Bagdad

L’itinéraire sud de la Route de la soie est très semblable à la liaison ferroviaire Bagdad–Berlin planifiée il y a plus de 100 ans. C’est là, éventuellement, une des raisons des dernières sanctions contre la Turquie et l’Iran. Mais revenons en Europe. La position qu’adoptera l’UE envers le projet BRI est encore peu définie. Mme Skala-Kuhmann, spécialiste de la Société allemande de coopération internationale (GIZ/Deutschen Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) s’est exprimée ainsi: «Même si l’Europe mais aussi Berlin n’ont pas de stratégie transparente et ne font malheureusement jusqu’à présent aucune déclaration claire concernant «Belt and Road», […] il se passe beaucoup plus de choses que nous nous imaginons.»  

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(Traduction Horizons et débats)

vendredi, 21 septembre 2018

Ces multiples Coups d’État ratés mènent-ils à la chute de l’Amérique?

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Ces multiples Coups d’État ratés mènent-ils à la chute de l’Amérique?

par Brandon Smith
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

On a beaucoup parlé de « coups d’État » au cours des deux dernières années, non seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. Comme je l’ai noté dans des articles récents, les coups d’État ratés, en particulier, ont été très populaires comme moyen pour certains gouvernements de consolider le pouvoir et d’affirmer des changements dictatoriaux. Dans certains cas, aucune preuve concrète n’a été présentée que le coup d’État a réellement existé. 

En Turquie, en 2016, Recep Erdogan a revendiqué le « succès » du blocage d’un coup d’État potentiel impliquant de nombreux employés du gouvernement et du personnel militaire qui comprenait des combats actifs autour des principaux sites gouvernementaux tels que le palais présidentiel et le parlement turc. Erdogan soutient que le coup d’État venait du « Mouvement Gulen », un mouvement d’opposition politique entourant Fethullah Gulen, un ancien allié d’Erdogan qui réside aux États-Unis depuis 1999 et qui s’est brouillé avec le président turc en 2013 après avoir critiqué sa corruption. 

Jusqu’à présent, les preuves d’un « combat » réel avec des forces de ce « coup d’État » sont minces au point qu’on peut se demander si un « coup d’État » s’est réellement produit. La plupart des rapports citent des tirs de chars et d’avions, ainsi que près de 300 personnes tuées. Des images vidéo montrent des tirs aléatoires, des explosions dans des zones civiles ainsi que des citoyens turcs qui se déplacent sans but autour des chars d’assaut. Avec des dizaines de milliers d’employés du gouvernement emprisonnés ou licenciés après l’événement, le nombre de combats réels semble avoir été plutôt limité et sous contrôle. 

Deux ans plus tard, la Turquie n’a pas encore produit de preuve tangible d’un « coup d’État », sans parler de la preuve que le « Mouvement Gulen » était impliqué. En juillet de cette année, Erdogan a soumis des « preuves » qui, selon lui, sont des motifs d’extradition de Fethullah Gulen. Cette preuve semble tourner autour des visites présumées effectuées dans le complexe du mouvement en Pennsylvanie par des membres accusés du « coup d’État », mais ne fournit aucune clarification sur la preuve du « coup d’État » lui-même. 

L’événement chaotique n’a duré que quelques heures et sent le scénario du type « remuer la queue du chien » ; une attaque comme celle de « l’incendie du Reichstag », complètement fabriquée, qui aurait pu être facilement scénarisée par Erdogan lui-même comme excuse pour affirmer des contrôles totalitaires en Turquie et pour éliminer les critiques politiques et certaines personnes au sein du gouvernement et de l’armée qui avaient des opinions contraires à celles d’Erdogan. Erdogan a pointé du doigt le Mouvement Gulen avant même que la fumée ne se soit dissipée lors de la tentative de « coup d’État », ce qui suggère un bouc émissaire prédéterminé. Erdogan contrôle les médias turcs (y compris l’accès aux médias sociaux) et le pouvoir judiciaire, ce qui signifie qu’il contrôle également le récit qui quitte le pays en termes de faits et de preuves. 

Les seules choses que le « coup d’État » semble avoir accomplies sont de cimenter Erdogan comme centre de domination politique pour les années à venir, et de causer une division considérable entre les États-Unis et la Turquie, menaçant sa sortie de l’OTAN. La Turquie s’oriente maintenant vers des accords bilatéraux avec la Russie, ce qui était peut-être le plan depuis le début. 

Comme je l’ai noté dans mes articles sur le faux paradigme Est/Ouest, les élites financières se préparent à lancer ce qu’elles appellent la « réinitialisation économique mondiale », et cette réinitialisation déplacera le pouvoir économique (et donc géopolitique) des États-Unis et de certaines parties de l’Ouest vers les mains des nations de l’Est ainsi que vers des institutions comme le FMI et la BRI. La Turquie est un élément clé de la domination géostratégique pour les États-Unis et l’OTAN. Le réalignement de la nation vers l’Est changera le centre du pouvoir pour le globe. 

Un « coup d’État raté » ou ce que certains analystes pourraient appeler un « coup d’État contre son camp » a également eu lieu cette année chez un autre allié clé des États-Unis, l’Arabie saoudite. Des rumeurs d’attentats sur la vie du prince Mohammad Bin Salman ainsi que des appels au « coup d’État » du prince Khaled bin Farhan en exil ont abouti à l’arrestation et à la détention de nombreux responsables saoudiens par MBS. Aucune preuve d’un coup d’État réel contre le Prince n’a été présentée jusqu’à présent. 

220px-Crown_Prince_Mohammad_bin_Salman_Al_Saud_-_2017.jpgSalman a procédé dans le sillage de la crise à une consolidation de son pouvoir en tant que successeur du roi, ainsi qu’à l’extorsion de milliards de dollars à ses captifs en échange de leur liberté. Il a conservé pour lui-même les postes les plus importants au sein du gouvernement saoudien, y compris les postes de ministre de la Défense, de ministre de l’Intérieur et de chef de la Garde nationale. Son seul obstacle est d’attendre que le roi abdique officiellement ou meurt. 

MBS est surtout connu dans le monde économique pour sa « Vision 2030 », qui vise à mettre fin à la dépendance de l’Arabie saoudite à l’égard des recettes pétrolières, mais qui semble également chercher des alternatives au pétrodollar en termes de commerce à mesure que la nation renforce ses liens avec la Chine et la Russie. Si l’Arabie saoudite rompt avec le dollar américain comme principal moyen de commerce du pétrole, cela tuera inévitablement le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar. La « Vision 2030 » semble également s’aligner exactement sur les « objectifs de développement durable » de l’Agenda 2030 du FMI. [Plutôt celui de l’ONU, NdT] 

Salman est soutenu dans son projet 2030 par l’intermédiaire de son Fonds d’investissement public (qui, dans un style globaliste ironique, n’est en fait pas un fonds public). Le fonds est largement financé par d’importants donateurs globalistes, dont The Carlyle Group, Goldman Sachs, ainsi que Blackstone et Blackrock. Ce soutien à une Arabie saoudite découplée par les entreprises internationales suggère une fois de plus que l’objectif globaliste est de tuer le statut de réserve mondiale du dollar, plutôt que de le protéger. 

Alors que le récit du « coup d’État raté » continue de s’intensifier, j’ai remarqué une tendance inquiétante en Amérique qui correspond à certains éléments des « coups d’État » en Turquie et en Arabie saoudite. C’est-à-dire qu’il est possible qu’un autre « coup d’État raté » soit en attente pour les États-Unis, ouvrant la voie à Donald Trump pour initier des mesures de type loi martiale. 

J’ai mis en garde contre cette possibilité des mois avant l’élection dans mon article « Clinton contre Trump et la cooptation du Mouvement de la Liberté », ce qui explique en partie les raisons pour lesquelles j’ai prédit que Trump gagnerait et entrerait au Bureau Ovale. 

À l’époque, j’étais certain que les globalistes feraient un grand usage de la présidence Trump, plus en fait que d’une présidence Clinton. Cependant, je n’étais pas sûr si Trump était une opposition contrôlée ou simplement un bouc émissaire utile pour la crise économique que les globalistes sont clairement en train de manigancer. Maintenant, il semble qu’il soit les deux. 

L’histoire de Trump était déjà suspecte. Il a été libéré sous caution de ses dettes considérables entourant son casino Taj Mahal à Atlantic City au début des années 1990 par Wilber Ross, agent bancaire de Rothschild, ce qui l’a sauvé de l’embarras et peut-être même sauvé toute sa fortune. Cela n’était pas nécessairement suffisant pour refuser à Trump le bénéfice du doute, à mon avis. 

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Beaucoup d’hommes d’affaires finissent par faire affaire avec des banques élitistes à un moment donné de leur carrière. Mais lorsque Trump est entré en fonction et a commencé à charger son cabinet avec des goules de Goldman Sachs, JP Morgan, du Council on Foreign Relations et a donné à Wilber Ross le poste de secrétaire au commerce, il est devenu évident que Trump est en fait une marionnette pour les banques. 

Certains militants du mouvement pour la liberté ignorent cette réalité et tentent d’argumenter autour des faits de ces associations avec Trump. « Qu’en est-il de toute l’opposition des médias à Trump ? Est-ce que cela n’indique pas qu’il n’est pas contrôlé ? ». Je dis, pas vraiment. 

Si l’on examine l’histoire des « faux coups d’État », il y a TOUJOURS un élément de division orchestrée, parfois entre les globalistes et leurs propres marionnettes. C’est ce qu’on appelle la « guerre de 4ème génération », dans laquelle presque toutes les divisions sont une illusion et la véritable cible est la psyché publique. 

Cela ne veut pas dire que l’opposition de gauche à Trump et chez les conservateurs n’est pas réelle. C’est tout à fait vrai. La gauche est passée d’une extrémité idéologique profonde à un abîme de folie enragée, mais le tableau d’ensemble n’est pas aussi simple que « Gauche contre Droite ». Au lieu de cela, nous devons regarder la situation plus comme un échiquier, et au-dessus de cet échiquier se dessinent les globalistes, essayant de contrôler toutes les pièces nécessaires des DEUX côtés. Chaque provocation des gauchistes vise à susciter une réponse prévisible de la part des conservateurs au point que nous devenions ce que les globalistes veulent que nous devenions. 

Ce qui veut dire que les globalistes espèrent qu’à travers l’exploitation d’idiots utiles à gauche, ils peuvent exaspérer les conservateurs au point d’abandonner leurs principes constitutionnels. Par exemple, l’utilisation de la censure des médias sociaux des opinions conservatrices est clairement conçue pour inciter les conservateurs à se tourner vers les grands gouvernements pour forcer des entreprises comme Twitter, Facebook et YouTube à jouer le rôle de « services publics ». En d’autres termes, les conservateurs abandonneraient leurs principes sur la propriété privée en nationalisant les médias sociaux comme le feraient les communistes. 

Bien sûr, une solution plus simple serait que les conservateurs lancent leurs propres plateformes de médias sociaux et offrent une meilleure alternative. Nous devrions réduire l’influence du gouvernement dans ces secteurs et mettre fin à la protection des entreprises, au lieu d’accroître encore davantage l’influence du gouvernement. Mais cette solution n’est jamais proposée dans le récit, de sorte que le discours public est complètement contrôlé. 

Au fur et à mesure que cela se produit, les conservateurs sont de plus en plus sensibles à l’idée d’un coup d’État venant de la gauche, allant du silence des voix conservatrices à la mise en accusation de Trump sur la base d’idées frauduleuses de « collusion russe ». 

Pour être clair, l’extrême gauche n’a aucun respect pour les libertés individuelles ou le droit constitutionnel. Elle utilise la Constitution quand cela lui convient, puis essaie de la démolir quand cela ne lui convient pas. Cependant, l’extrême gauche est aussi un tigre de papier ; ce n’est pas une véritable menace pour les valeurs conservatrices parce que ses membres sont marginaux, faibles, immatures et irrationnels. Leur seul pouvoir réside dans leur influence au sein des médias grand public, mais avec l’évanouissement des médias dominants face aux médias alternatifs, leur influence sociale est limitée. Il suffit peut-être d’organiser un « coup d’État », mais ce serait inévitablement un « coup d’État raté ». 

Ce ne sont donc pas les gauchistes qui représentent la plus grande menace pour la liberté individuelle, mais le globalisme qui influence l’administration de Trump. Un « coup d’État raté » venant de la gauche pourrait servir de justification à des « sauvegardes » incrémentielles et inconstitutionnelles. Et les conservateurs peuvent être amenés à soutenir ces mesures car la menace serait exagérée. 

J’ai toujours dit que les seuls qui peuvent détruire les principes conservateurs sont les conservateurs. Les conservateurs diminuent leurs propres principes chaque fois qu’ils abandonnent leur conscience et deviennent exactement comme les monstres qu’ils espèrent vaincre. Et ne vous y trompez pas, les globalistes sont bien conscients de cette stratégie. 

51458BPRMWL._SX309_BO1,204,203,200_.jpgCarroll Quigley, professeur pro-globaliste et auteur de Tragedy and Hope, un livre publié il y a plusieurs décennies qui décrit le plan d’un système économique et politique mondial unique, est cité dans son discours « Dissent : Do We Need It » : 

« Ils disent : ‘Le Congrès est corrompu.’ Je leur demande : ‘Que savez-vous du Congrès ? Connaissez-vous le nom de votre député ?’ D’habitude, ils ne le savent pas. C’est presque un réflexe avec eux, comme de voir un cochon fasciste dans chaque policier. Pour eux, tous les membres du Congrès sont des escrocs. Je leur dis qu’ils doivent passer beaucoup de temps à apprendre le système politique américain et son fonctionnement, puis à travailler au sein du système. Mais la plupart d’entre eux n’y croient pas. Ils insistent sur le fait que le système est totalement corrompu. J’insiste sur le fait que le système, l’establishment, quel que soit le nom que vous lui donnez, est tellement équilibré par des forces diverses que de très légères pressions peuvent produire des résultats perceptibles. 

Par exemple, j’ai parlé de la classe moyenne inférieure en tant qu’épine dorsale du fascisme dans l’avenir. Je pense que cela peut arriver. Les membres du parti nazi en Allemagne étaient toujours de la classe moyenne inférieure. Je pense que les mouvements de droite dans ce pays sont assez généralement bien représentés dans ce groupe. » 


Est-ce qu’un « coup d’État raté » est mis en scène pour influencer les conservateurs à devenir les « fascistes » que la gauche nous accuse d’être ? La suite du récit suggère certainement qu’il s’agit du plan de jeu. 

Brandon Smith
 
Note du Saker Francophone
 
Cette vision de False Flag en Turquie a été évoquée à l'époque, moins en Arabie saoudite. Brandon Smith n'y voit pas la main de la CIA. C'est une opinion qui se défend car on sent Erdogan capable d'une telle machination surtout qu'il en sort grand vainqueur, ayant fait le grand ménage parmi ces opposants. Dans le cas de l'Arabie saoudite, c'est encore moins flagrant et les rumeurs de blessures de MBS semblent infondées, celui-ci étant apparu à Moscou pendant le Mondial. Maintenant, derrière le rideau, tout est possible. Tous ceux qui ont des leviers de pouvoir les utilisent au mieux de leurs intérêts réels ou supposés. On vit une époque formidable où tout est possible. Est-ce que le plan de « fasciser » la classe moyenne américaine en souffrance est réel ? L'avenir le dira. Vu le peu d'engouement des manifestations néo-nazies aux USA, on peut en douter, fort heureusement. En Europe, le risque tourne autour des migrants qui sont importés massivement et donc la publicité autour de faits réels ou fabriqués pourrait soulever une vague de violence en retour, qui nous serait bien sûr reprochée collectivement par la suite. Il faut donc dénoncer sans relâche les grosses mains derrière le rideau, tenant le système financier et l'outil militaire et utiliser le droit pour faire respecter l'ordre.

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

Occident et terrorisme de l’absurde

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Occident et terrorisme de l’absurde

par Dmitry Orlov
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Ces derniers mois, les gouvernements syrien et russe ont été accusés par les gouvernements américain et britannique de mener des attaques avec des armes chimiques et se sont retrouvés dans une situation assez difficile. Les accusations portées contre eux sont tout simplement absurdes. Il est très difficile, voire impossible, de formuler une réponse rationnelle à une accusation absurde, si ce n’est de souligner son évidente absurdité. Mais ce n’est généralement pas du tout utile parce que les acteurs politiques occidentaux contemporains qui se délectent de l’absurdité évitent le principe néoclassique de la vraisemblance et ignorent les arguments rationnels et raisonnés en les considérant comme inintéressants. C’est un choix calculé : la plupart des spectateurs s’ennuient, sont mal informés et impatients de se forger une opinion basée sur les faits et la logique mais réagissant surtout à divers types de conditionnement. 

Les responsables chargés de formuler des réponses à la guerre informationnelle occidentale ont été contraints d’acquérir de nouvelles compétences inspirées du théâtre de l’absurde, car bon nombre des complots terroristes récemment allégués portent la marque du genre : « comédie grand public, souvent similaire au vaudeville, mélangée à des images horribles ou tragiques ; des personnages pris dans des situations désespérées forcés de faire des actions répétitives ou dénuées de sens ; des dialogues pleins de clichés, de jeux de mots et de non sens ; des intrigues cycliques ou absurdement en expansion ; une parodie ou un déni de réalité et le concept du jeu de scène qui va avec ». Dans le traitement des récentes allégations britanniques, une source britannique particulière de comédie absurde, le Monty Python’s Flying Circus, s’avère d’une valeur inestimable. Ici, le « sketch de l’atelier d’armes chimiques » et le « sketch de l’agent spécial mortel » sont les plus appropriés. Une éducation rapide à la théorie de l’absurde s’avère très utile pour concevoir des contre-attaques. 

C’est Karl Marx qui a dit que l’histoire se répète, « …d’abord comme une tragédie, puis comme une farce ». Dans le cas de la guerre américaine contre le terrorisme, c’était certainement une tragédie au départ. Des milliers de personnes sont mortes le 11 septembre, des milliers d’autres ont succombé à des maladies associées à l’exposition aux rayonnements ionisants, dont les origines sont voilées de mystère. L’Arabie saoudite aurait été à l’origine de l’attaque, et Israël semble avoir su quelque chose à ce sujet à l’avance… et les États-Unis ont donc décidé de contre-attaquer en Afghanistan, puis en Irak. Ces deux actes de vengeance mal dirigés étaient beaucoup plus terrifiants que l’événement lui-même. Des centaines de milliers de personnes sont mortes en Afghanistan et en Irak, et y meurent toujours, maintenant que le terrorisme est devenu endémique dans ces pays, conséquence directe des invasions américaines. 

1648819-2220930.jpgMais même à cette époque, la guerre contre la terreur comportait déjà un élément grotesque. J’ai défini cet élément d’absurdité il y a deux ans comme principe directeur : Toujours attaquer le mauvais pays. Peut-être qu’il y a une certaine agence secrète à Washington chargée de choisir le mauvais pays à attaquer ; j’ai proposé de l’appeler « La Mauvaise Direction ». Mais je n’ai pas tout à fait précisé quel est le principal objectif de cette erreur. Je vais le faire maintenant : il s’agit d’une optimisation, faite dans le cadre d’un effort visant à terroriser d’une manière plus efficace et plus rentable. Vous voyez, les termes « guerre contre le terrorisme » sont impropres ; en fait, il faudrait parler de « la guerre de la terreur », tout comme la guerre contre la drogue est vraiment une guerre de la drogue. (Les drogues des cartels se battent contre les drogues des compagnies pharmaceutiques, le gouvernement américain jouant le rôle d’arbitre). 

Toujours attaquer le mauvais pays est plus terrifiant à cause de l’élément aléatoire qui s’y ajoute. Un tyran qui n’a recours à la violence que lorsqu’il est provoqué et qui riposte toujours à l’agresseur est rationnel et peut être craint rationnellement, alors qu’un tyran qui frappe habituellement des gens au hasard lorsqu’il est attaqué est vraiment terrifiant. L’objectif ultime est de terroriser tout le monde pour que l’on continue à utiliser le dollar américain comme monnaie de réserve ; une fois que cela aura échoué, les États-Unis feront faillite, flottant le ventre gonflé et empestant tout le quartier. Ce serait certainement tragique, mais maintenant que les États-Unis se sont heurtés à la Russie et à la Chine, les deux agissant de concert, la guerre de la terreur américaine est devenue totalement grotesque. 

Ces derniers temps, la capacité des États-Unis à terroriser les autres est devenue plutôt circonscrite. Bien que les États-Unis et leurs alliés puissent encore attaquer des nations très faibles, comme le Yémen, même dans ce cas une résolution réussie du conflit reste à jamais hors de portée et sa perpétuation crée des embarras. Les batteries de défense antiaérienne Patriot construites par les États-Unis ne parviennent pas à arrêter les missiles Scud de l’époque soviétique tirés par les Yéménites sur l’Arabie saoudite. La majorité des missiles de croisière Tomahawk et des missiles de croisière plus récents tirés par les États-Unis sur la Syrie ont soit été abattus, soit sont tombés en mer en toute sécurité. Les Russes démontrent les capacités de leurs nouvelles armes à couler n’importe quel navire de la marine américaine n’importe où tout en restant hors de portée. Les États-Unis peuvent faire semblant d’ignorer ces faits en refusant de les rapporter comme des informations, mais les faits demeurent. 

La seule option qui reste est de virtualiser la terreur, de l’intégrer à la guerre de l’information et de la traduire en sanctions économiques (qui deviennent de moins en moins efficaces pour faire plier les autres nations à la volonté de Washington à mesure que le monde se dédollarise). Mais maintenant, même la guerre de l’information commence à donner lieu à des objectifs personnels embarrassants. C’est une règle de base de la guerre informationnelle que toutes les tentatives de défense sont inutiles parce que toute réponse, ou absence de réponse, à une provocation peut être interprétée comme une faiblesse, une culpabilité ou les deux. Le seul mouvement utile est d’attaquer. 

C’est en train de se produire. Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni tentent d’utiliser leurs Casques blancs pour organiser une nouvelle opération sous faux drapeaux en Syrie, cette fois dans la province d’Idlib, et cette fois en utilisant de vraies armes chimiques introduites en Syrie pour l’occasion, le ministère russe de la défense se prépare à en rendre compte en temps réel, pièce par pièce. Ils ont déjà fourni des cartes indiquant où les armes sont stockées, où l’action va avoir lieu, où les victimes seront recrutées et où les corps seront déposés. Ils ont déjà dit que des vidéos mises en scène de l’événement ont déjà été tournées. Les vidéos de meilleure qualité iront aux chaînes câblées, le reste aux médias sociaux. Il ne reste plus, pour compléter le tableau, que les vidéos apparaissent sur les sites web russes un peu avant que les événements qu’elles sont censées documenter aient lieu. 

Une autre initiative de guerre informationnelle qui vient de mal tourner est la tentative d’accuser la Russie de la tentative d’assassinat de l’agent britannique [Russe?, NdT] retraité Skripal à Salisbury et de l’utiliser pour justifier une nouvelle série de sanctions américaines contre la Russie. Récemment, le gouvernement britannique a prétendu avoir identifié deux agents russes qu’il croyait responsables et a publié des images de leur passage. Ils ont affirmé que les deux travaillaient pour le GRU russe (au cas où vous vous demanderiez, c’est l’abréviation de Glavnoe Razvedyvatel’noe Upravlenie) qui a cessé d’exister depuis huit ans. Au moins, ils n’ont pas prétendu qu’ils travaillaient tous les deux pour Cagey Bee, l’abeille russe mondialement connue et pourtant inexistante ! (Assurez-vous de souffler un peu de fumée avant d’essayer de prendre son miel. La fumée rend les abeilles moins méfiantes). 
 
Plusieurs éléments de l’histoire concoctée par les Britanniques au sujet de ces deux personnages semblaient être de l’excellent trollage. Les deux ont été montrés passant par le même couloir à l’aéroport de Gatwick à la même seconde, exactement, ce qui a amené beaucoup de gens à spéculer sur cette impossibilité physique. Le nom de l’un d’entre eux était Ruslan Boshirov (au lieu de Bashirov), ce qui, en anglais, donnerait quelque chose comme « Agent Smith ». Cela a amené beaucoup de gens à penser qu’un fonctionnaire britannique l’avait peut-être inventé. Ils auraient voyagé avec un agent neurotoxique surpuissant, le Novichok, dans un flacon de parfum et en auraient laissé des traces dans leur chambre d’hôtel, mais personne n’en serait mort, ce qui est une autre impossibilité physique. Et puis il y a eu la confusion invraisemblable de deux images : Les assassins du gouvernement russe contre les touristes russes un peu benêts. 

Et puis les Russes les ont retrouvés. S’exprimant au Forum économique de Vladivostok, Poutine a proposé qu’ils donnent des interviews aux médias de masse, disant qu’il n’y avait « rien de particulièrement criminel » en eux. Ils ont dûment comparu devant Margarita Simonyan de RT.com, et ont livré un scoop. Au lieu de deux assassins du gouvernement russe, on a vu Hans et Franz de Saturday Night Live. Ils ont été assez loufoques et ont dit qu’ils importaient des compléments alimentaires pour les culturistes et divers fanatiques de fitness. Ils transpiraient abondamment et tremblaient dans leurs bottes parce qu’ils avaient peur pour leur vie. Ils ont raison : avec leurs tronches partout aux news du soir, ils ne peuvent plus faire le plein de leur SUV ou courir au supermarché pour acheter une boîte de barres d’alimentation sans craindre d’être identifiés et agressés. Fidèles à l’image qu’on pouvait se faire d’eux, ils se sont indignés à l’idée qu’on les croyait homosexuels, sur la base d’allégation britannique selon laquelle ils avaient partagé un lit dans une chambre d’hôtel et voyageaient avec une bouteille de parfum féminin. Aucune formation à une quelconque méthode de contre-interrogatoire n’aurait pu les préparer à une telle performance hyperréaliste. 

Tout cela n’aidera certainement pas à préserver la crédibilité des gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni. À ce stade, ils devraient vraiment passer en mode furtif et ne plus faire de déclarations publiques du tout. Le message universel de « Pour l’amour de Dieu, taisez-vous ! » risque de tomber dans l’oreille d’un sourd. Mais c’est très bien. Le spectacle des politiciens qui se font sauter le caisson peut être des plus divertissants. Je suis sûr qu’un bon nombre de vrais « agents du GRU » (ainsi que ceux qui jouent leur rôle à la télé) s’approvisionnent en bière et en popcorn et se préparent à regarder les feux d’artifice. 

Dmitry Orlov 

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Catherine pour le Saker Francophone

Patriotische Globalisierungskritik

Hin und wieder erreicht uns der Vorwurf, mit dem Konzept der „nachbarschaftlichen Marktwirtschaft“ würden wir Autarkie anstreben und wohl zukünftig Autos in der Garage basteln wollen, die 100 % Made im Erzgebirge sind. Dieser Vorwurf zeigt die Notwendigkeit einer patriotischen Globalisierungskritik, zu der wir heute sechs Thesen liefern möchten.

1. Die Vorteile der Globalisierung sind uns wohlbekannt und wir müssen selbstverständlich unsere Position auf dem Weltmarkt verteidigen! Gerade das geht aber nicht mit Vereinheitlichung, sondern mit Spezialisierung und damit einer Betonung unserer eigenen Wirtschaftskultur.

2017 lagen die deutschen Exporte bei 1,3 Billionen Euro. Fast alle DAX-Konzerne machen zudem hauptsächlich ihre Umsätze im Ausland. Adidas erreicht hier einen Spitzenwert von 95 Prozent. Abschottung wäre folglich in der Lage Deutschlands absolut kontraproduktiv, zumal die Globalisierung noch immer riesige Potentiale bietet – etwa für deutsche Autokonzerne, sollte es gelingen, in Afrika eine gut ausgebaute Infrastruktur zu errichten. Von der prognostizierten Verdreifachung des internationalen Güterverkehrs bis 2050 dürften ebenfalls Unternehmen wie die Deutsche Post profitieren. Insofern ist Autarkie abzulehnen. Dennoch stellt sich die Frage, ob wir auf dem Weltmarkt in eine Position der Abhängigkeit hineingeraten wollen oder eine Position der Selbstbestimmung anstreben. Gerade die Türkei-Krise sollte dabei vor Augen führen, daß Selbstbestimmung immer besser ist als gefährliche Abhängigkeiten von schuldenbasiertem Wachstum in Schwellenländern.

2. Wozu es aber nicht kommen darf, ist eine Globalisierung des Südens!

Daß sich die ganze Welt einheitlich gemäß des nördlichen Vorbilds entwickelt, ist nicht bewiesen. Massenmigrationen und der demographische Niedergang im Norden könnten auch dazu führen, daß sich die Verhältnisse des globalen Südens weltweit ausdehnen.

3. Eine Stärkung der Binnenwirtschaft muß vor dem internationalen Handel immer Vorrang haben. Das wußte schon Adam Smith, der keineswegs so Freihandels-begeistert war, wie immer behauptet.

Investitionen in die eigene Heimat sind stets zu bevorzugen. Adam Smith erklärte in seinem Wohlstand der Nationen anschaulich, warum dies der Fall ist. Investiere ich in ein Unternehmen aus Ausland A, welches Handel treibt mit Ausland B, fließt nur die Rendite zu mir. Die ökonomischen Vorteile meines Investments, z.B. die Schaffung von Arbeitsplätzen, kommen dagegen Ausland A und B zugute.

Genau dies ist anders, wenn ich in ein inländisches Unternehmen investiere, welches dann den Wohlstand im eigenen Land mehren kann, wovon ich indirekt ebenfalls profitiere, weil das Unternehmen bestimmte Produkte herstellt, Steuern zahlt, von denen Schulen gebaut werden können etc. pp.

4. Von Friedrich List lernen wir zudem: Abschottung kann für die Entwicklung junger Industrien notwendig sein, damit sie sich später auf Weltmarkt behaupten können.

Dieses Verständnis von Protektionismus ist das glatte Gegenteil der Politik von US-Präsident Donald Trump, der aufgrund innenpolitischer Erwägungen Industrien auf dem absteigenden Ast schützt.

5. Wir wollen keinen US-„Zero to One“-Globalkapitalismus, sondern marktwirtschaftlichen Wettbewerb und damit Vielfalt!

Das Agieren von Unternehmen wie Coca Cola, Amazon, Paypal und Facebook ist nur im Kontext der amerikanischen Wirtschaftskultur zu verstehen. Sie sind darauf spezialisiert, schnell zu weltweit bekannten Marken heranzuwachsen und versuchen den Wettbewerb auszuschalten, um Monopole zu errichten. Diese Spielart des Kapitalismus bezeichnen wir als „Globalkapitalismus“, der kulturell eine nivellierende Wirkung hat, die wir ablehnen.

Das europäische, marktwirtschaftliche Verständnis setzt dagegen auf Wettbewerb und Vielfalt. Eine „Aura des Wertvollen“ (Mario Pricken), über die eine Qualitätsführerschaft realisiert werden soll, wird dem Billig-Konsum (Preisführerschaft) vorgezogen. Auf die Stärken dieses Wirtschaftsmodells müssen wir uns besinnen. Das kann aber nur gelingen, wenn uns die vielfältigen Zusammenhänge zwischen Markt, Kultur und Moral im Gedächtnis bleiben. Dies betrifft sowohl den Fleiß in der Produktion als auch ein kulturell gewachsenes Wertebewußtsein bei der Auswahl von Produkten (Konsumtion).

6. Identität entsteht vor Ort und nicht durch Globalisierung.

Prof. Dr. Dr. Ulrich Schmidt vom Kieler Institut für Weltwirtschaft (IfW) stellte zu dieser These unlängst fest, daß die Globalisierung bei allen unbestreitbaren Vorteilen, die rational begründet werden können, ebenso zu einigen Verwerfungen geführt habe, die da wären:

Erosion der Identität, des Zusammengehörigkeitsgefühls in der Gesellschaft sowie des sozialen Kapitals wie Vertrauen, Reziprozität und Kooperationsbereitschaft.

Wer die Risiken der Globalisierung abfedern will, wie er sich das wünscht, müsse deshalb auf eine Stärkung lokaler und regionaler Netzwerke und Wirtschaftsbeziehungen setzen:

Verhaltensökonomische Studien zeigen, dass regionale Wirtschaftsbeziehungen soziale Netzwerke stärken und somit den gesellschaftlichen Zusammenhalt fördern sowie das Vertrauen in der Gesellschaft erhöhen. Daher ist der Ausbau regionaler Wirtschaftsbeziehungen geeignet, den aus der Globalisierung resultierenden gesellschaftlichen Herausforderungen zu begegnen. Zudem ergeben sich positive Nebenwirkungen, nämlich Klimaschutz durch weniger Transport sowie die Förderung einer mittelständischen Unternehmensstruktur.

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jeudi, 20 septembre 2018

Russie et Europe – une relation politique jamais résolue

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Russie et Europe – une relation politique jamais résolue

 

Par Friedrich Romig, économiste et publiciste autrichien

Ex: https://visegradpost.com 

Les vues exprimées dans cet article n’engagent que l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du Visegrád Post.

Les livres denses avec beaucoup de notes de bas de page ne pèsent pas toujours très lourd. Parfois, ce sont des livrets étroits qui transmettent des idées importantes. L’un de ceux-là est “Europäischer Kontinentalismus – Wo steht Europa dans einem fragwürdig gewordenen Transatlantismus?” [“Le continentalisme européen – Où se situe l’Europe dans un transatlanticisme devenu questionable ?”] écrit par Algis Klimaitis, un auteur lituanien.

kont.jpgAlgis Klimaitis a hérité de gènes politiques. Son arrière-grand-père, ingénieur ferroviaire et propriétaire d’un domaine près de Kaunas, fut l’un des chefs du mouvement national lituanien. En 1863, il participa au soulèvement lituano-polonais contre la politique persistante d’oppression du tsar Alexandre II. Son grand-père fut pendant une courte période l’adjudant de l’amiral Kolchak, le souverain temporaire de l’Empire russe, et combattit du côté de l’armée blanche contre les bolcheviques. Son père, Algirdas J. Klimaitis, était le chef des associations paramilitaires, qui ont libéré Kaunas des troupes soviétiques en 1941, avant même l’avance de la Wehrmacht. Lorsque la reconquête de la Lituanie par l’armée soviétique fut imminente, la famille dut émigrer. Ils ont alors trouvé refuge en Allemagne.

Algis est né en 1948 à Hambourg. Il a fait ses premiers pas en politique au sein du très actif mouvement des émigrés lituaniens et, dans les années 1980, il est devenu le rédacteur en chef d’Ostnachrichten [Nouvelles de l’Est] publié à Vienne par l’Institut für Sowjetische Gegenwartsforschung [Institut pour la recherche contemporaine dans les affaires soviétiques]. Au milieu des années 1980, il est devenu chef du Bureau du Conseil Mondial de la Baltique (Organisation de l’Exil) à Strasbourg, puis secrétaire général de l’Intergroupe Baltique du Parlement européen, un groupe interfractionnel de députés européens. À l’automne 1988, il a été nommé au Parlement européen en tant que représentant des mouvements de réforme baltes en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, créés dans les États baltes sous Gorbatchev à la suite de la perestroïka. L’observation et la collecte d’informations par le KGB qui était inévitable à cette époque ont fait soupçonner Klimatitis de coopération avec le KGB, ce qui lui a valu de passer trois mois dans la prison de Vilnius, apparemment un règlement de comptes politique qui a été concocté par le président du Soviet suprême de Lituanie, Vytautas Landsbergis, qui a proclamé la restauration de l’indépendance de la Lituanie de l’URSS. Cependant, le procès pour haute trahison d’Algis Klimaitis s’est terminé par une réhabilitation grandiose. Après cela, il a joué un rôle non négligeable en tant que conseiller du premier président lituanien élu formellement, Brazauskas. Depuis sa retraite, Klimaitis, encore politiquement actif, se déplace entre Vienne et la Lituanie.

Cette biographie inhabituelle donnera à la plupart des lecteurs une première vision inattendue de l’histoire. La réforme de l’URSS, qui a abouti à la dissolution de l’Union soviétique, était une action planifiée par le KGB depuis des décennies. A partir de 1962, sous la direction de Fyodor Burlatzky, des études ont été lancées par le Secrétariat du Comité central (CC) pour les États socialistes qui ont mis en doute la survie du régime soviétique et ont recommandé un tournant politique vers des élections libres, une démocratie présidentielle, l’état de droit, le partage du pouvoir, la séparation des fonctions du parti et de l’État, l’auto-administration régionale, l’entrepreneuriat indépendant, l’installation de marchés de capitaux et les restrictions d’armement (p. 85 et suivantes). Le chef du secrétariat du CC était Yuri Vladimirovich Andropov, par la suite chef de longue date du Comité sur la sécurité de l’État (KGB) et, finalement, secrétaire général du PCUS (1982). En tant que tel, Andropov a tiré des conclusions stratégiques de ces études qui ont finalement été mises en œuvre par son fils politique, Mikhaïl Gorbatchev, pendant la période de la Perestroika et du Glasnost à partir de 1985. Au sein du parti communiste, la conviction que l’acceptation sociale du marxisme de type soviétique ne pouvait plus être attendue gagnait du terrain.

La deuxième révélation que Klimaitis nous fait est la transformation du conflit Est-Ouest résultant de la Guerre froide en un conflit Ouest-Est. La Russie revient à ses racines basées sur la symbiose de l’orthodoxie religieuse et l’autorité de l’État. En Occident, d’autre part, les États-Unis prennent de plus en plus des traits d’hégémonie laïque et impérialiste sous une direction bureaucratique centraliste, comme c’était autrefois le cas du pouvoir soviétique. Cela est notamment dû au fait que l’élite trotskyste qui a émigré de l’Union soviétique vers les États-Unis est devenue le pilier des publications, des think tanks et de l’administration parmi les néoconservateurs américains.

Cette transformation et cette migration sont le résultat de l’aliénation de plus en plus perceptible aujourd’hui entre les États-Unis et l’Europe. Enfin, la confiance dans le transatlanticisme a été fondamentalement détruite par les pratiques américaines de surveillance et d’écoutes téléphoniques qui concernent tous les citoyens européens. Même Mme Merkel, chancelière allemande et transatlanticiste déclarée, a été amenée à constater: “On ne fait pas cela entre amis!” (p. 17).

Mais l’aliénation a naturellement des raisons beaucoup plus profondes. Les Européens sont de plus en plus conscients que le mode de vie américain, conjugué aux ambitions hégémoniques, met en péril leur identité culturelle. “Les gens se détournent des Etats-Unis à grande échelle et ce processus qui commence ne sera pas arrêté, malgré toutes les invocations ciblées dans les médias et la politique” (p.18). “La désintégration artificiellement accélérée” des États nationaux par l’UE est de moins en moins acceptée par la majorité de la population. En parallèle, la compréhension à l’égard de la Russie et de son histoire est en pleine croissance.

Dans un bref résumé, Klimatitis nous expose l’idée que la Russie, depuis le début de son histoire, est un pays européen (p.54). La Russie, c’est-à-dire la Rus de Kiev, a été fondée par la dynastie scandinave Ryurik à Kiev, capitale de l’Ukraine aujourd’hui, et c’est le Prince Ryurik qui a créé l’axe Kiev-Novgorod dont les rivières et les zones commerciales entre la mer Baltique et la Mer Noire ont déterminé la Russie pendant de longs siècles. L’affiliation de la Russie à l’Europe a été soulignée au Xe siècle par l’introduction du christianisme. Même l’invasion des hordes mongoles (1264) n’a pas pu causer de dommages durables au christianisme. Jusqu’à la révolution bolchevique en 1917, la symbiose entre l’orthodoxie chrétienne et l’autorité de l’État demeurait une caractéristique de la Russie, et le fait que cette alliance se reforme aujourd’hui parle de lui-même pour la Russie.

Le développement en Europe, cependant, a été et continue d’être différent. Klimaitis n’a pas peur de remettre en question le mythe fondateur de l’Union européenne. Il présente des preuves montrant que ce ne sont pas les hommes politiques chrétiens, comme Adenauer, de Gasperi ou Schuhman, qui ont créé le prédécesseur de l’Union européenne et donc l’UE elle-même, mais que le rôle décisif a été joué par le Bureau des services stratégiques (OSS) et la CIA. Ces agences de renseignement ont créé le “Comité américain pour une Europe unie” qui, dès 1948, a appelé à une “intégration européenne de grande envergure” dans son programme qui a été mis en œuvre progressivement, mais selon le plan, en mettant en place des institutions telles que le Conseil de l’Europe (1949) et l’UE.

La mise en œuvre de ce projet est à mettre en parallèle avec la guerre froide qui a éclaté peu de temps après la défaite des “puissances de l’Axe” (Allemagne, Italie, Japon). L’alliance non-naturelle entre l’Ouest sous l’égide des États-Unis comme hégémon, organisée sur la base de principes du secteur privé, avec des structures majoritairement parlementaires et démocratiques, une liberté d’expression largement acceptée, la liberté de résidence et du travail, et l’Est dirigé par des partis dictatoriaux, communistes, s’est rapidement brisée. Quatre semaines après la capitulation allemande, Churchill se montra “profondément préoccupé” dans un télégramme adressé au président Truman sur l’interprétation que fit Staline des décisions de Yalta. Avec l’URSS prenant possession des pays “libérés” et des partis communistes gagnant du terrain en Europe occidentale et méridionale, l’affrontement devint inévitable.

Déjà en 1942, cette alliance non-naturelle de l’Occident avec l’Union Soviétique a été mentionnée par le Pape Pie XII dans son entretien avec l’ambassadeur américain Myron Taylor, une scène décrite de manière très intéressante par Klimaitis (p.23 et suivante). Le Pape a demandé “comment l’Amérique et l’Angleterre pourraient se coordonner avec la Russie, siège du communisme, sur le plan social, moral, et économique.” Taylor répondit que ces objections “ne correspondaient plus à l’évolution”, et que “les principes du communisme appartenaient au monde moderne et au nouvel ordre international”. D’une manière inattendue, les propos de Taylor se sont vus plus tard révélés vrais lors de la persécution des “activités anti-américaines” de l’ère McCarthy contre l’infiltration des USA par les forces communistes. Tentatives infructueuses, comme l’ont montré les protestations contre la guerre du Vietnam dans les années autour de 1968. Les États-Unis ont perdu la guerre.

Algis Klimaitis n’oublie pas de mentionner le conflit sur l’extension de l’OTAN vers l’Est. Ici, l’Ouest a violé les accords avec la Russie, qui ont été conclus au cours de la réunification allemande. La perte de confiance a atteint son apogée en février 2014, lorsque l’Amérique a soutenu le coup d’État constitutionnel en Ukraine, qui a été contré par la Russie avec l’intégration de la Crimée en Russie. Depuis lors, le très proclamé “ordre de paix” européen n’existe plus. Dans le dernier chapitre du livre: “Y a-t-il une nouvelle guerre froide?”, les aspects géopolitiques et les dépendances transatlantiques de l’Europe dans la confrontation ayant nouvellement éclatée sont analysés en détail. Selon Klimaitis, ces affrontements “ne sont d’aucune utilité pour les nations et les États de l’Europe continentale”, car ils sont embarrassants pour les relations politiques entre des pays aussi importants que l’Allemagne et la Russie. La perturbation déclenchée par les intérêts américains montre “une fois de plus que le transatlanticisme a dégénéré en une religion d’élite politique de plus en plus réduite”, ce qui souligne la nécessité pour les Européens de considérer enfin leurs propres intérêts. Après avoir lu le livre de Klimaitis, il est difficile de ne pas souscrire à cette conclusion.


Algis Klimaitis: Europäischer Kontinentalismus – Wo steht Europa in einem fragwürdig gewordenen Transatlantismus? [Le continentalisme européen – Où se situe l’Europe dans un transatlanticisme devenu questionable ?] 96 pages, paperback. Editeur: Österreichisches Medienhaus, Millstatt 2014. ISBN: 978-3-9503928-0-7, prix: € 10.

Le livre peut être commandé auprès de: Institut für Angewandte Politische Ökonomie [Institut d’économie politique appliquée], 1080 Vienne, Schlösselgasse 11; ou en format électronique auprès de: algis.klimaitis@dasabendland.eu
Les éditeurs intéressés à publier une traduction de ce livre sont invités à contacter la rédaction du Visegrád Post.

RUSIA: VIEJAS Y NUEVAS REALIDADES GEOPOLÍTICAS

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RUSIA: VIEJAS Y NUEVAS REALIDADES GEOPOLÍTICAS

 
Ex: http://www.geopolitica.ru 

En sus diferentes formas de ser definida, la geopolítica siempre ha sido una cuestión altamente concerniente para Rusia. Tanto como disciplina que asocia interés político con geografía con propósitos relacionados con la afirmación del poder nacional, o bien como disciplina que implica una percepción nacional de peligro ante mbiciones externas, la geopolítica es una disciplina latente y predominante en Rusia.

Más todavía, acaso la propia historia de este país podría ser contada en clave geopolítica: solo considérese que los principales acontecimientos desde el siglo XVIII implican a dicha disciplina, y en la mayoría de los casos a la misma supervivencia del país.

Si Pedro el Grande no hubiera derrotado a Suecia en Poltava, posiblemente la configuración actual del territorio ruso no sería la de hoy; lo mismo podríamos decir si Catalina la Grande no hubiera predominado sobre los turcos. En el siglo XIX, la derrota o impotencia de Napoleón en territorio ruso supuso la afirmación de Rusia como gran poder en Europa y en el mundo. Hacia mediados de la centuria, la intervención y victoria externa en Crimea puso una vez más en peligro al país. Finalmente, en el siglo XX Rusia no solo supo de retos externos, sino que incluso sufrió las tremendas consecuencias de “la ambición geopolítica de la centuria”, es decir, el propósito de Hitler de convertir a Rusia “en un lejano país del Asia”, mientras la “Rusia valiosa”, esto es, la zona rica en recursos, permitía la viabilidad y la predominancia del Tercer Reich. El mundo de la guerra fría implicó una dinámica actividad geopolítica global. Finalmente, la Unión Soviética cayó, en parte, debido a la “sobre-extensión imperial”, para utilizar los términos de Paul Kennedy.

El denominado “Estado continuador” de la URSS, la Federación Rusa, pronto comprobó que “el mundo continuaba siendo un sitio peligroso para Rusia”, pues la OTAN, en una decisión que desde Moscú se consideró un incumplimiento de promesas hechas por Occidente sobre las que se pactó el final de la contienda bipolar, inició su ampliación al este, un nuevo “Drang nach Osten”, es decir, una nueva marcha hacia el este. Entonces, en la segunda mitad de los años noventa, Rusia solo pudo manifestar su aprensión geopolítica desde lo retórico porque, como advirtió el presidente Clinton, “la posibilidad que tenía Rusia de influir en la política internacional era la misma que tenía el hombre para vencer la ley de gravedad”.

Con Putin como “re-concentrador” de la política rusa, el enfoque exterior pasó a ser más activo. El país logró ordenarse hacia dentro y el alto precio de las materias primas devolvió a Rusia a la normalidad económica. En este marco, la apreciación geopolítica de Rusia implicó no solo ideas, como la “enunciación” de una suerte de “doctrina Monroe” rusa (“las zonas adyacentes de Rusia son de interés de Rusia”), sino prevención y acción. En 2008, Rusia llevó adelante una movilización militar de carácter preventivo en Georgia (“medidas contraofensivas de defensa”, según la misma terminología rusa). Entonces, una activa OTAN amenazaba asentarse en el mismo territorio del Cáucaso, y para

Moscú ello implicaba una “línea roja”, es decir, un “seísmo geopolítico” inaceptable.

Pero no se trataba de ninguna novedad: desde su mismo nacimiento, Rusia nunca dejó de lado el interés por lo que sucediera en las ex repúblicas soviéticas, sobre todo en aquellas altamente sensibles en relación con el bien geopolítico mayor y protohistórico de Rusia, la profundidad estratégica, y también la identidad geográfica. En este sentido, la frágil y trastornada Rusia de los años noventa mantuvo una extraña concepción: mientras en su relación con Estados Unidos sostuvo un patrón basado en la “emoción” y la cooperación casi irrestricta, en el espacio ex soviético desplegó políticas o técnicas de poder.

Georgia anticipó que Rusia podría ir más allá incluso de la movilización militar. Cuando en 2013-2014 Ucrania se mostró dispuesta a deslizarse hacia las estructuras de la Unión Europea y avanzar hasta el umbral de ingreso a la Alianza Atlántica, la pronta respuesta de Rusia fue anexarse (o “reincorporar”) parte del territorio ucraniano.

No solo quedó en claro que Rusia ya no toleraría nuevos impactos geopolíticos en sus adyacencias, sino que, como advirtieron expertos, podrían surgir “nuevas Crimeas” en Ucrania y también más allá. La nueva situación implicó una enorme inquietud en Occidente y en las ex repúblicas soviéticas, pues se replantearon escenarios de crisis mayor, por caso, en Estonia o Letonia, donde las minorías rusas representaban (y continúan representando) el 25 y 27 por ciento de la población, respectivamente.

La sensibilidad geopolítica de Rusia es extrema en su frontera occidental, pero no menos importante es su inquietud en relación con eventuales acontecimientos que puedan implicar “nuevas disrupciones geopolíticas”, por ejemplo, en las repúblicas centroasiáticas, las que podrían sufrir consecuencias, entre otras, derivadas del accionar de la insurgencia en Afganistán.

La inclusión de los países del Báltico en las estructuras occidentales ha privado a Rusia de la salida a mares exteriores por esa zona, y aunque mantiene conexión directa con el Mar Báltico a través de Kaliningrado, donde posee una importante base naval y un puerto (Baltiysk) cuyas aguas no se congelan, dicho mar es “zona militar de la OTAN”. No obstante, la disrupción geopolítica que implica la pérdida del Báltico y el aislamiento de Kaliningrado (“un pedazo de territorio ruso en la Europa de la OTAN”) podría activar conflictos que busquen la reparación geopolítica, por caso, con Suecia, país que pasó a considerar un choque o querella militar con Rusia como principal hipótesis de defensa (cabe recordar que Moscú mantiene en Kaliningrado sistemas de misiles S-400 y misiles Iskander-M con capacidad nuclear).

En los últimos años se han sumado otras realidades o dinámicas geopolíticas, que hasta podrían pluralizar la misma condición terrestre de Rusia como categoría geopolítica nacional. En efecto, tanto la orientación geopolítica de Rusia hacia el Ártico como así la afirmación naval en el Mar Negro y la proyección de poder naval hacia el Mediterráneo oriental, implican nuevas realidades geopolíticas, las que de consolidarse podrían significar que Rusia sumará a su condición de potencia terrestre la de potencia marítima.

Por supuesto que siempre primará su condición de actor terrestre: su ubicación en el sitio que el geógrafo británico Halford Mackinder denominó “Tierra corazón” hace de Rusia el poder terrestre mundial por antonomasia; pero las exigencias que implican asumir mayores responsabilidades derivadas de su “ampliación estratégica” han recentrado la necesidad de potenciar el poder marítimo.

Desde estos términos, acaso Rusia se encuentra “ad portas” de un segundo ciclo de despliegue de poder marítimo, tal como sucedió en los años sesenta y setenta, cuando la entonces Unión Soviética, siguiendo los métodos y objetivos desarrollados y destacados por el Almirante Serguéi Gorshkov, proyectó poder a escala oceánica global.

En relación con el Ártico, los observadores sostienen que así como en el siglo XIX su condición de actor terrestre empujó a Rusia a consolidar sus dominios en Siberia, hoy es la necesidad de afirmar sus intereses en el Ártico la que la empuja hacia esta zona sensible del globo. Activos estratégicos, población, pretensiones jurídicas, tránsito, amparo militar, ambiciones de terceros, etc., han hecho del Ártico un área de interés vital para Rusia.

Ello, no obstante, no implica abandonar el territorio profundo de Rusia; de hecho, actualmente tienen lugar en Siberia oriental y en Extremo Oriente ruso los mayores ejercicios militares: con la denominación “Bostok-2018” (“Este-2018”), 300.000 efectivos rusos, 36.000 vehículos, 1000 aviones y 80 navíos, a los que se suman soldados y equipos de China y Mongolia, Rusia realiza las maniobras militares más grandes de su historia.

En relación con el Mar Negro, la afirmación de poder naval por parte de Rusia no es solo una respuesta a la creciente presencia de la OTAN en lo que otrora fue considerado un “lago ruso”, sino que representa la antesala de proyección al Mediterráneo oriental, objetivo que necesariamente debe ser alcanzado para, en alguna medida, evitar que en el flanco sur-oeste de Rusia se establezca una nueva oclusión estratégica como ha sucedido en el Báltico.

En cuanto al Mediterráneo oriental, la intervención rusa en Siria no solo obedeció a proveer asistencia a un “Estado cliente” de Oriente Próximo en dificultades, sino a re-geopolitizar una región en la que el ascendente de Rusia casi había desaparecido. El contraste entre el acompañamiento (por no decir la sumisión) de Gorbachov a la política estadounidense para punir a Irak (un viejo “Estado cliente” de la entonces URSS) en 1990-1991 por la invasión a Kuwait, y la obtención de ganancias de poder por parte de la Rusia de Putin tras su apoyo a Damasco, es notable.

Actualmente, si bien posiblemente la predominancia occidental se mantiene en cuanto a medios desplegados, el número de activos navales rusos (que incluye al menos dos submarinos) ha aumentado significativamente frente a las costas sirias. Considerando que Rusia ha logrado ganancias de poder en relación con la guerra en Siria, si por ello entendemos que el régimen ha recuperado gran parte de su territorio, se ha diezmado a la insurgencia y Bachar el Asad continuará al frente de Siria, Rusia mantendrá en Siria importantes capacidades aéreas y navales (Mig-31 K, Su-27, 30, 35, buques antimisiles, submarinos equipados con misiles Kalibr, sistemas S-300 y S-400, etc.).

Finalmente, Rusia ha retornado a considerar el espacio ultraterrestre como “territorio” que exige despliegue y predominancia. Como ha sucedido con el Ártico, no se trata de exploraciones espaciales sino de retomar la iniciativa que básicamente por cuestiones económicas se había resentido desde tiempos soviéticos.

Rusia es, junto a Estados Unidos y China, uno de los poderes espaciales, es decir, poderes que per se han llevado un hombre al espacio; de modo que ello implica capacidades tecnológicas independientes.

En términos geopolíticos, el espacio no es un sitio de interés o “global común” para la humanidad: es un sitio pasible de ser controlado por aquellos con capacidad de proyectar poder. En su reciente obra “Así se domina el mundo. Desvelando las claves del poder mundial”, el analista Pedro Baños nos proporciona valiosas apreciaciones sobre esta cuarta dimensión de la geopolítica. 

“Para entender dónde se producirán algunos de los principales duelos por los recursos naturales hay que analizar el actual interés de las grandes potencias, como China, Estados Unidos, Rusia e India, por conquistar planetas. Esta nueva era de colonización está encaminada no solo a instalar en el futuro asentamientos humanos, sino también a acceder a recursos estratégicos escasos en la Tierra […] Además, poner pie en otros planetas proporciona un indudable prestigio internacional y es un muestrario de potencial tecnológico y de la capacidad de influencia geopolítica de un Estado. Para ciertos países también se convierte en una cuestión de supervivencia. Es el caso de China […] A menos de 400.000 kilómetros y tres días de viaje, el suelo selenita es rico en aluminio, titanio, neón, hierro, silicio, magnesio, carbono y nitrógeno. Pero quizá su valor más destacable sea la confirmada presencia de ingentes cantidades de helio-3 a ras del suelo.

Este isótopo no radioactivo, rarísimo en la Tierra, está considerado como la futura principal fuente de energía mediante la fusión nuclear”. En breve, la geopolítica nunca se fue. Solo fue despreciada por una globalización ilusionista durante los años noventa. Los poderes “que cuentan” se están posicionando en términos geopolíticos y ninguno de ellos honra el “pluralismo geopolítico”, es decir, el respeto a la soberanía de otros que afecten sus intereses o el sacrificio por otros o por los “bienes comunes”. Las “nuevas realidades”.

Is Langley Unleashing Jihad Against China in Xinjiang?

Is Langley Unleashing Jihad Against China in Xinjiang?

Ex: https://www;strategic-culture.org

One of the early indicators that the Trump administration’s foreign and security policies would not be guided by the President’s own preferences but by those of the supposed “experts” – globalists, neoconservatives, and assorted retreads from the George W. Bush administration – with whom he unwisely has surrounded himself was the announcement of a “new” strategy on Afghanistan in August 2017.  It was neither new nor a strategy. President Donald Trump allowed his publicly stated preference to get the hell out to be overruled by the guys with the short haircuts who want to stay in Afghanistan, in effect, forever.

But why? What possible national interest could be advanced from a permanent American military presence in a godforsaken piece of real estate about as remote from the United States as it is possible to get while staying on this planet?

One answer was suggested by Colonel Lawrence Wilkerson (US Army-Ret.), former chief of staff to US Secretary of State Colin Powell, at the August 18, 2018, conference of the Ron Paul Institute. Wilkerson’s description of the subjective thinking of the US military has the ring of truth (presented here in authentic Pentagonese BLOCK LETTERS, emphasis added in bold):

‘HERE IS WHAT THE MOST POWERFUL AND MOST STRATEGICALLY-ORIENTED BUREAUCRACY IN OUR GOVERNMENT, THE MILITARY, HAS DECIDED FOR AFGHANISTAN.

‘THERE ARE THREE STRATEGIC REASONS WE WILL BE IN AFGHANISTAN, AS WE HAVE BEEN IN GERMANY SINCE WWII, FOR A VERY LONG TIME—WELL BEYOND THE ALMOST TWENTY YEARS WE HAVE BEEN THERE TO DATE.

‘THESE REASONS HAVE LITTLE TO DO WITH STATE-BUILDING, WITH THE TALIBAN, OR WITH ANY TERRORIST GROUP THAT MIGHT BE PRESENT.  THESE THINGS ARE ANCILLARY TO OUR REAL OBJECTIVES.

‘THE FIRST REAL OBJECTIVE IS TO HAVE HARD POWER DIRECTLY NEAR THE CHINESE BASE ROAD INITIATIVE (BRI) IN CENTRAL ASIA. 

‘ASK DONALD RUMSFELD HOW DIFFICULT IT WAS TO GET MAJOR MILITARY FORCES INTO THIS EXTRAORDINARILY DIFFICULT LAND-LOCKED TERRAIN IN THE FALL OF 2001.  FOR THAT REASON, WE ARE NOT ABOUT TO DEPART.

‘SECOND, IN AFGHANISTAN WE ARE RIGHT NEXT TO THE POTENTIALLY MOST UNSTABLE NUCLEAR STOCKPILE ON EARTH, PAKISTAN’S.  WE ARE NOT ABOUT TO LEAVE THAT EITHER.  WE WANT TO BE ABLE TO POUNCE ON THAT STOCKPILE VERY SWIFTLY SHOULD IT BECOME A THREAT.

‘THIRD, WE WANT TO BE ABLE TO MOUNT AND COVER WITH HARDPOWER CIA OPERATIONS IN XINJIANG PROVINCE, CHINA’S WESTERNMOST SECTION.  THESE WOULD BE OPERATIONS AIMED AT USING THE SOME 20 MILLION UIGHURS IN THAT PROVINCE TO DESTABLIZE THE GOVERNMENT IN BEIJING SHOULD WE SUDDENLY FIND OURSELVES AT WAR WITH THAT COUNTRY. 

‘I WILL WAGER THERE ARE NOT A HANDFUL OF OUR CITIZENS WHO REALIZE THAT WE—OUR MILITARY, THAT IS—PLAN TO BE IN AFGHANISTAN FOR THE ENTIRE TIME WE ARE CONSIDERING FOR OUR GRAND STRATEGY—AND PERHAPS BEYOND.’ 

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We are not yet overtly at war with China, but given Beijing’s quasi-alliance with Moscow and the growing prospect of a clash between the US and Russia in Syria or Ukraine it’s not too soon to suppose the self-proclaimed “steady state” already thinks of China as an enemy, or at least as a “great power competitor” that needs to be taken down a peg.  Of particular importance, as noted by Wilkerson, is the Belt and Road Initiative (BRI), the centerpiece of a greater Eurasian partnership, a key component of China’s bid to become a military superpower as well as an economic one.

Beijing’s geographical weak link to Eurasian partnership is Xinjiang, which is BRI’s logistics hub and China’s gateway to the west towards Central Asia, Russia, and Europe. It also conveniently happens to be the home of restive Muslim ethnic Uyghurs.

In short, Xinjiang is an ideal place for the CIA (per Wilkerson) to give Beijing a hotfoot and try to throw an impediment in the way of BRI and thus of Eurasian integration.

Whenever you see western governments and the legacy media wailing about the plight of “persecuted Muslims” somewhere (in a way they never do for Christians anywhere) it should be a tipoff the boys and girls over at Langley are pushing the start button on a jihad against someone for geopolitical reasons having nothing to do with human rights, religious freedom, or other ostensible bleeding heart concerns. That appears to be what we’re seeing today in the strident chorus of alarm from Congress calling for sanctions against Chinese officials.

We’ve seen this movie before. Today we see it against China and Beijing’s Belt and Road Initiative (the Uyghurs, and connectedly the Rohingya in Myanmar, directed against BRI’s China-Myanmar Economic Corridor through Rakhine State on the Bay of Bengal). In the past we saw it in Afghanistan (against the USSR), in the Balkans on behalf of Bosnian Muslims and Kosovo Albanians (against the Serbs), in the Caucasus on behalf of the Chechens (against Russia). Of course the successful overthrow and murder of the Libya’s Muammar Kaddafi and the not-yet-abandoned effort to effect regime change in Syria depend heavily on support for various al-Qaeda affiliates and offshoots.  

It’s significant that in all of our post-Cold War 1 military interventions every one (except for Bill Clinton’s invasion of Haiti) was ostensibly to free or rescue some suffering Muslims – never mind that in Afghanistan, Iraq, Libya, Syria, Yemen, Somalia, etc. we somehow ended up killing large numbers of the supposed beneficiaries. Just imagine how many oppressed Muslims we would need to kill liberating Iran! Meanwhile, as we continue to support the Saudi slaughter in Yemen with a US quasi-alliance with al-Qaeda there, there’s nothing to see, folks . . .

Recognizing these crocodile tears for what they are isn’t to suggest that bad things aren’t happening in Xinjiang. But based on past experience it’s reasonable to think that behind the fog of state-sponsored media propaganda the reality is more complex and involves a substantial element of western intelligence ginning up the jihadis against the kaffir Han as we have against many other targets.

As is the case with Myanmar, where the government’s claims of actual jihad terrorism – including massacring Hindu villagers – are dismissed out of hand, China’s policy in Xinjiang is condemned without reference to the demonstrable reality of outside-supported attacks. As noted by Moon of Alabama:

‘Since the early 1990s a number of terror incidents by the East Turkistan Islamic Movement (ETIM) [also known as the Turkestan Islamic Party] killed several hundred people in China. ETIM is sanctioned by the UN as an al-Qaeda aligned movement. Three years ago China decided to attack the problem at its roots. It prohibited Salafist-Wahhabi Islamic practice, which was only recently imported into the traditionally Sufi Uyghur-Muslim areas, and it tries to weed out any such ideology. It also fears the potential growth of an ethnic-nationalistic Turkic Uyghur movement, sponsored by Turkey, that could evolve into a separatist campaign.

‘People who are susceptible to such ideologies will be put through an reeducation training which includes language lessons in Mandarin and general preparation for the job market. This may not be the way 'western' countries mishandle a radicalization problem, but it is likely more efficient. There surly are aspects of the program that can be criticized. But to claim that these trainings happen in "concentration camps" and for nonsensical reasons is sheer propaganda.’

Further:

‘Xinjiang province is larger than Great Britain, France, Spain, and Germany combined. It is a mostly uninhabitable landscape of mountainous and desert terrain with a tiny population of some 24 million of which only 45% are Muslim Uyghurs of Turkic ethnicity. It would be rather unimportant outer province for China were it not at the core of the new Silk road connections.

‘It is a vulnerable point. An established insurgency in the area could seriously interrupt the new strategic communication lines.

‘Chinese strategists believe that the U.S., with the help of its Turkish, Saudi and Pakistani friends, was and is behind the Islamic and ethnic  radicalization of the Turkic population in the province. It is not by chance that Turkey transferred Uyghur Jihadis from Xinjiang via Thailand to Syria to hone their fighting abilities. That the New York Times publishes about the Xinjiang re-education project, and also offers the report in Mandarin, will only confirm that suspicion. China is determined to end such interference.’

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The fact is that the CIA and MI6 spooks love jihadis – they’re very “operational” as well as expendable. Case in point are several thousand Chinese Uyghurs fighting with the al-Qaeda-led terrorists in Syria’s Idlib province, where China’s President Xi Jinping no doubt will help Syria’s Bashar al-Assad and Russia’s Vladimir Putin ensure as many of them as possible never make it back home.

One inescapable irony is that the US and other intelligence services likely siccing their terrorist hounds on China represent governments that worship at the absurd altar of “diversity is strength,” unlike the countries they are targeting. Unashamed of their identity and culture, the Han Chinese aren’t buying it. As American nationalist Patrick Buchanan observes:

‘Consider China, which seeks this century to surpass America as the first power on earth. Does Xi Jinping welcome a greater racial, ethnic and cultural diversity within his county as, say, Barack Obama does in ours?

‘In his western province of Xinjiang, Xi has set up an archipelago of detention camps. Purpose: Re-educate his country's Uighurs and Kazakhs by purging them of their religious and tribal identities, and making them and their children more like Han Chinese in allegiance to the Communist Party and Chinese nation.

‘Xi fears that the 10 million Uighurs of Xinjiang, as an ethnic and religious minority, predominantly Muslim, wish to break away and establish an East Turkestan, a nation of their own, out of China. And he is correct.

‘What China is doing is brutalitarian. But what China is saying with its ruthless policy is that diversity—religious, racial, cultural—can break us apart as it did the USSR. And we are not going to let that happen.

‘Do the Buddhists of Myanmar cherish the religious diversity that the Muslim Rohingya of Rakhine State bring to their country?”

If Donald Trump really were master of his own house, maybe he could move forward on his pledge of an America First, national interest-based policy that finds “common ground” (as articulated at the same Ron Paul Institute conference by Colonel Doug Macgregor (US Army-Ret.)) with countries like Russia and China we continue to treat as adversaries.

But as things stand now, Trump’s nominal subordinates continue to do as they please as though someone else occupied the Oval Office. Perhaps they anticipate that will soon be the case

mercredi, 19 septembre 2018

Orban : La prochaine bataille se dessine – l’Union européenne veut enlever aux Etats membres le droit de défendre leurs frontières

Viktor Orban a donné une interview hier (14.9.2018) à la radio Kossuth, émission « 180 minutes », pour analyser les événements qui se sont déroulés au Parlement européen lors du procès de la Hongrie basé sur le rapport Sargentini ainsi que la suite à venir.

La semaine précédant ce procès, Merkel s’est rendue chez Macron en France et ensemble ils ont adressé un ultimatum aux pays se trouvant aux frontières extérieures de l’Espace Schengen. Ils ont défini une stratégie pour mettre à genoux la Hongrie, qui échappe à leur contrôle et refuse de se transformer en société multiculturelle. Voilà ce qui se joue dans les coulisses alors que le regard est fixé sur le procès Sargentini.

La stratégie consisterait à enlever aux pays situés aux frontières de l’UE le droit de défendre leurs frontières et à y envoyer des mercenaires pour gérer la migration. (Les gardes-frontières hongrois assermentés et patriotes seraient remplacés par des mercenaires à la solde de l’UE !). « Ils veulent tout simplement nous enlever les clefs de la porte », résume Orban». La prochaine bataille consistera à décider qui va défendre les frontières de la Hongrie et qui on laissera entrer sur le territoire hongrois.

Orban dit qu’il ne faut pas avoir la moindre illusion : ces mercenaires auront l’ordre de faire entrer les migrants. Le procès Sargentini était une sorte de diversion par rapport à ce projet, mais signalait aussi la volonté claire de stigmatiser et diaboliser toute la Hongrie, de l'isoler, de la mettre au ban de la communauté européenne pour fragiliser sa position et affaiblir sa résistance.

Orban explique que le Parlement européen actuel est acquis à l’idéologie pro-migrationniste de la gauche, qui y est majoritaire, c’est pourquoi la motion contre la Hongrie a obtenu la majorité.

Ces élites considèrent qu’ils ont comme mission historique de changer la composition de la population européenne, d’effectuer la mise en œuvre du grand remplacement. Ces politiciens haïssent ceux qui s’opposent à  eux, et haïssent ceux qui essayent d’organiser une résistance contre eux. Après les élections de mai 2019, ils aimeraient préserver un Parlement européen pro-migrationniste afin de continuer le même travail qu’ils ont fait jusqu’ici. Pour cela, ils doivent attaquer le symbole de la résistance qu’est la Hongrie et spécialement moi – dit Orban – parce que je dirige le pays.

Orban pointe du doigt le fait que le Parlement européen a dû transgresser ses lois pour condamner la Hongrie. Le camp de Sargentini a dû changer le règlement du scrutin juste avant le vote car il savait (tout comme la Hongrie) qu’autrement il ne pourrait pas obtenir les 2/3 des voix nécessaires pour la condamnation. C’est pour cela qu’il a décidé que les abstentions, contrairement au règlement, ne seraient pas comptabilisées comme « votants » (ce qui réduisait la base de calcul des 2/3 en conséquence) [ndlr : nous en avons parlé ici]. Le Parlement européen est en train de consommer les dernières miettes de son intégrité morale lorsqu’il juge un pays en violant ses propres règles pour arriver à ses fins !

Il y a eu de bonnes et de mauvaises surprises [lors de ce vote au PE]. L’équipe de Sebastian Kurz [le ÖVP autrichien] a voté majoritairement contre la Hongrie alors que la Roumanie, avec qui la Hongrie a un rapport tumultueux, a voté en faveur de la Hongrie. C’est une grande leçon pour nous.

Orban rassure la population : il ne peut pas y avoir de grandes conséquences à cette condamnation Sargentini. Au mois de mai, il y aura la nouvelle élection du Parlement européen et l’équipe actuelle, qui n’est plus qu’une collection de mode de fin de saison, sera renouvelée.

Des spécialistes du parlement hongrois ont réfuté point par point, dans un rapport, l’acte d’accusation de Sargentini.


19 points concernent les désaccords de la Hongrie avec le PE (mariage homosexuel, enseignement de la théorie du genre, etc.). 13 points avaient déjà été débattus et jugés, les dossiers étaient clos.37 points sont des erreurs de faits.

Orban appelle à la vigilance : à côté de l’enjeu migratoire, il y a l’enjeu des votations européennes à venir.


Nous connaissons les faits concernant le budget européen et ses statistiques. L’Union européenne soutient, avec plusieurs centaines de millions d’euros, les organisations, soi-disant civiles, de Soros. Et Soros mène un lobbyisme politique actif contre la Hongrie. Si la composition du Parlement européen change après mai 2019, les centaines de millions destinés aux ONG de Soros vont sauter.

Sargentini accuse la Hongrie d’antisémitisme et, en même temps, elle mène une campagne contre Israël. Or, Macron en personne vient de préciser que l’antisémitisme moderne est dirigé actuellement contre l’Etat d’Israël. L’Union européenne finance des pseudo-ONG qui mènent en réalité des campagnes antisémites contre Israël.


Orban résume cela ainsi : la situation est telle que le centre de l’antisémitisme moderne, qui est dirigé contre Israël et son gouvernement, est l’Union européenne. Le centre du financement de cet antisémitisme moderne se trouve à Bruxelles.

Orban dit que cela ne peut plus durer et que si cela dépend de la Hongrie, après l’élection du PE, elle changera ces choses.

Orban précise que pour la Hongrie, après le rôle qu’elle a joué dans la Shoah, c’est une obligation morale de prendre position contre l’antisémitisme. C’est une question d’honneur. La Hongrie a annoncé une tolérance zéro envers l’antisémitisme. Et cette femme (Sargentini), qui soutient l’antisémitisme moderne, nous condamne !

En ce qui concerne les députés hongrois de l’opposition siégeant au PE, Orban accepte que l’opposition soit démoralisée après avoir perdu trois fois de suite les élections en Hongrie. Orban leur rappelle ce qu’il avait dit au parlement après les élections : aucun échec n’est définitif en politique, aucune victoire n’est définitive. Dans la lutte  virile pour le pouvoir, il y a des coups durs, mais avec l’aide de Dieu et la foi en ce que les partis croient juste, l’un ou l’autre vaincra. Dans une lutte pour le pouvoir, les émotions font surface, mais Orban est tout de même sidéré de constater que ses adversaires ont une telle haine pour les vainqueurs que l’avenir de leur propre pays passe au second plan pour eux. « C’est la mentalité communiste », résume Orban, qui ajoute : «  Il y a un réel problème avec celui qui hait plus son adversaire politique qu’il n’aime son pays. »

Orban attire également l’attention sur le fait que le rapport Sargentini condamne la Hongrie entière. Le rapport est disponible à chacun, il s’adresse à toute la Hongrie et pas seulement au gouvernement en place.

Source : https://www.mediaklikk.hu/cikk/2018/09/14/orban-viktor-mi...

Résumé/traduction Cenator pour LesObservateurs.ch

Rappel : https://lesobservateurs.ch/2018/05/01/proces-stalinien-in... (voir notamment les interventions de Peter Szijjarto)

Offensives contre le dollar au Proche-Orient et Moyen-Orient

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Offensives contre le dollar au Proche-Orient et Moyen-Orient

par Gilles Munier

Ex: http://france-irak-actualite.com

L’Irak et l’Iran renoncent au dollar

dans leurs échanges bilatéraux

Revue de presse : Sputnik (2/9/188)*

L’Iran et l’Irak ont convenu d’éliminer le dollar américain de leurs transactions commerciales bilatérales, selon l’agence iranienne Mehr News.

Bagdad et Téhéran sont tombés d'accord pour renoncer au dollar dans les opérations commerciales entre les deux pays, a annoncé l'agence Mehr News en se référant au président de la Chambre de commerce irano-irakienne Yahya Ale-Eshagh.

«Le dollar américain a été retiré de la liste des monnaies utilisées par l'Iran et l'Irak dans leurs transactions commerciales. Le rial iranien, l'euro et le dinar irakien seront désormais utilisés dans les transactions financières», a déclaré samedi dernier Yahya Ale-Eshagh, cité par Mehr News.

 «La résolution du problème du système bancaire doit être une priorité pour l'Iran et l'Irak, les deux pays opérant pour au moins 8 milliards de dollars de transactions», a-t-il souligné.

Il a ajouté qu'un système d'échanges de marchandises contre des produits de base serait prévu dans certains cas.

Le Président turc Recep Tayyip Erdogan avait précédemment déclaré qu'il était nécessaire de mettre un terme à l'emprise du dollar sur le commerce international.

*Source : Sputnik

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Erdogan veut mettre fin

à l'hégémonie du dollar dans le monde

Revue de presse : Sputnik (2/9/18)**

Le Président turc a accusé les États-Unis de se comporter comme un «loup sauvage» et appelé à mettre fin à l'hégémonie du dollar dans le commerce international.

Recep Tayyip Erdogan a appelé à mettre un terme à la domination du dollar dans les échanges commerciaux, rapporte l'agence turque Anadolu.

«Il est nécessaire de mettre fin à l'hégémonie du dollar dans le commerce international et de passer aux monnaies nationales», a déclaré le Président turc intervenant devant les participants au forum des affaires Turquie-Kirghizstan organisé dans la capitale kirghize, Bichkek.

Il a également accusé les États-Unis de se comporter comme un «loup sauvage» et a invité les hommes d'affaires à «ne pas les croire», selon l'AFP.

M.Erdogan a en outre fait savoir qu'Ankara était en négociations avec Moscou pour s'affranchir du dollar dans leurs échanges commerciaux bilatéraux en réaction aux sanctions économiques américaines, indique l'agence.

Alors que les relations entre Ankara et Washington se dégradent, la livre turque a perdu 40% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année. En août, le dirigeant turc a constaté une «guerre économique» menée contre son pays tout en promettant que la Turquie ne la perdrait pas.

**Source : Sputnik

Pourquoi l’intelligence diminue-t-elle ?

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Pourquoi l’intelligence diminue-t-elle ?

Article original de Lance Welton, publié le 21 août 2017 sur le site Unz Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Nos dirigeants ne veulent pas que vous sachiez.

C’est un signe certain qu’un morceau de « science controversée » est en fait empiriquement exact quand notre élite marxiste culturelle tente désespérément de trouver une explication environnementale, aussi improbable soit-elle. Cela signifie que la preuve est si écrasante qu’on ne peut plus la nier, elle doit donc, d’une certaine manière, être due au comportement humain, et en particulier au comportement des humains privilégiés. Si c’est dû à la génétique, alors le déterminisme environnemental n’a aucun sens ; et c’est injuste, impensablement injuste. C’est ce qui s’est produit lorsque la preuve des différences raciales au niveau du QI est devenue indéniable. Et maintenant, cela se produit avec la preuve qu’en moyenne, nous devenons moins intelligents.


Intel1.jpgComme preuve que le QI des Noirs américains à un écart-type inférieur à celui des Blancs, des tentatives risibles ont été faites pour trouver une explication environnementale. « Les tests de QI sont injustes pour les Noirs », insistait-on, jusqu’à ce qu’il soit démontré que les Noirs s’en sortaient mieux sur les parties les moins culturelles du test, que les Asiatiques de l’Est obtiennent de meilleurs résultats que les Blancs et que les différences raciales se situent au niveau de l’intelligence générale, qui est fortement génétique. L’explication suivante était : « C’est en rapport avec la pauvreté des Noirs », jusqu’à ce qu’il soit démontré que la pauvreté est fortement génétique et que les enfants Noirs – adoptés par de riches couples blancs – finissaient par avoir à peu près le même QI que leurs parents biologiques [Race Differences in Intelligence, By Richard Lynn, 2015, Washington Summit]. Le plus drôle pour finir avec la « menace de stéréotype » – les Noirs s’en sortent plus mal dans les tests de QI parce qu’ils sont victimes de stéréotypes les desservant. Mais il a ensuite été démontré que, dans certains cas, l’inverse est vrai, la preuve est très incohérente et son sujet a un biais de publication étonnant (« An examination of stereotype threat effects on girls’ mathematics performance » By J. Ganley and others, Developmental Psychology, 2013).

Le fléau du désespoir environnemental a maintenant atteint un important corpus de preuves que nous devenons moins intelligents. Connu sous le nom d’« effet Woodley » – d’après le nom du psychologue britannique Michael Woodley de Menie – ce qui s’est produit est maintenant très clair. Sur de nombreuses et solides corrélations sur des relations temps de réaction/intelligence, les parties les plus génétiques des tests de QI qui mesurent aussi au mieux l’intelligence, la discrimination des couleur, l’utilisation de mots difficiles, la capacité de compter à rebours, les niveaux de génie par nombre d’habitants et les innovations majeures, les niveaux de créativité et la fréquence dans la population des allèles associés à des niveaux d’éducation très élevés et à une intelligence élevée – les occidentaux deviennent de plus en plus stupides. En se basant sur le ralentissement des temps de réaction, nous avons perdu 15 points de QI en moyenne entre 1900 et l’an 2000 ; la différence entre un enseignant d’école primaire et un professeur d’université [At Our Wits’ End : Why We’re Becoming Less Intelligent and What It Means for the Future, Par Edward Dutton & Michael Woodley de Menie, Imprint Academic, 2018].

intel2.jpgLa raison proposée par Woodley de Menie et son équipe est simple. En fait, elle a été conjecturée dès le XIXe siècle, car des gens comme Charles Darwin avaient prédit qu’il y aurait des « effets dysgéniques ».

Darwin a écrit, cité par Lynn :
« Nous, les hommes civilisés, nous faisons tout notre possible pour contrôler le processus d’élimination ; nous construisons des asiles pour les imbéciles, les mutilés et les malades ; nous instituons de mauvaises lois ; et nos médecins exercent leurs plus grandes compétences pour sauver la vie de tout le monde jusqu’au dernier moment. C’est ainsi que les membres faibles des sociétés civilisées propagent leur être. Personne … ne doutera que cela sera très préjudiciable à la race humaine. » La filiation de l’homme, 1871

Jusqu’à la révolution industrielle, nous étions dans des conditions optimales en terme de sélection. Cela signifiait que les enfants des riches, avec leurs conditions supérieures, avaient plus de chances de survivre. En effet, d’après les testaments anglais du XVIIe siècle, dans 50% des testaments des plus riches, il y avait presque le double du nombre d’enfants survivants par rapport aux 50% les plus pauvres. La richesse et le niveau d’éducation sont prédits par l’intelligence, qui est à environ 80 % génétique, de sorte que nous sommes devenus de plus en plus intelligents jusqu’à la percée géniale de la révolution industrielle.

Cela a réduit la dureté de l’environnement pour les pauvres et a conduit à l’innovation de la contraception, qui était mieux utilisée par les moins impulsifs et donc les plus intelligents. Les familles nombreuses sont devenues un accident basé sur la stupidité et l’intelligence a commencé à décliner. Cette situation a été aggravée par l’immigration dysgénique du Tiers Monde, par des femmes plus intelligentes qui limitent leur fertilité pour poursuivre leur carrière, et par un État providence laxiste qui offre des incitatifs – sous forme d’allocations familiales – aux femmes à faible QI pour qu’elles se reproduisent [At Our Wits’ End, Dutton & Woodley of Menie].

Mais des spectres hantent cette théorie simple et fondée sur des preuves. L’une d’entre elles est une scientifique galloise, Barbara Demeneix (née Jenkins), qui dirige un laboratoire au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Tant qu’elle dit aux médias dominants ce qu’ils veulent entendre, elle n’a aucun problème pour diffuser son message, par exemple comme dans son livre Losing Our Minds : How Environmental Pollution Impairs Human Intelligence and Mental Health, (Perdre la tête : Comment la pollution de l’environnement nuit à l’intelligence humaine et à la santé mentale), publié en 2014 par Oxford University Press, ou dans son livre suivant Toxic Cocktail : How Chemical Pollution Is Poisoning Our Brains [2017], (Toxic Cocktail : Comment la pollution chimique empoisonne notre cerveau) ou un documentaire de 2017 sur la chaîne française Arte sur le déclin du QI [Are people becoming dumber ? (Les gens deviennent-ils plus bêtes ?), Sputnik News, 10 décembre 2017] qui a interviewé un partisan de la théorie dysgénique, mais a coupé tout ce qu’il avait à dire à ce sujet, et n’a rapporté que le point de vue de Demeneix.

toxic.jpgEssentiellement, Demeneix prétend que le déclin de l’intelligence est causé par les neurotoxines trouvées dans le plastique et d’autres matériaux industriels auxquels les gens, et donc les bébés à naître, sont de plus en plus exposés. Ces derniers agissent apparemment comme des « perturbateurs endocriniens » qui modifient l’expression des gènes et réduisent ainsi l’intelligence.

Woodley et son équipe ont créé un modèle informatique pour tester la théorie de la neurotoxine par rapport à la leur. Ils ont retracé dans quelle mesure les neurotoxines avaient augmenté au fil du temps et l’ont comparée à l’influence de l’immigration et de la fertilité dysgénique au fil du temps. Ces facteurs correspondaient au modèle qui illustrait la façon dont l’intelligence avait diminué au fil du temps. La neurotoxine accumulée ne correspondait pas du tout au modèle. En d’autres termes, d’un point de vue scientifique, la théorie de la neurotoxine est assez…. toxique.

L’autre spectre : une paire de Norvégiens qui soutient que toute la baisse du QI présentée dans les méta-analyses sur la baisse du QI peut s’expliquer par des facteurs environnementaux, parce que les jeunes frères conscrits norvégiens, les conscrits étant la base de ces tests, ont tendance à obtenir un score inférieur à celui de leurs frères plus âgés [The Flynn Effect and its Reversal Are Environmentally Caused, (L’effet Flynn et son inversion sont causés par l’environnement), par Brent Bratsberg & Ole Rogeberg, PNAS, 2018].

Cette méthode souffre de problèmes évidents. Les méta-analyses de la baisse du QI n’ont fourni que des estimations, ce qui signifie que la baisse pourrait être considérablement plus importante. De plus, ils ne testent pas si le déclin concerne les aspects génétiques de l’intelligence – ce qui s’est avéré être le cas dans les pays où cette information est disponible [The Negative Flynn Effect : A Systematic Literature Review, par Edward Dutton et autres, Intelligence, 2016]. Les diminutions intergénérationnelles réelles de la fréquence des allèles associés à un niveau d’éducation très élevé (et donc un QI élevé) ont été trouvées par exemple en Islande [Sélection contre les variantes du génome associées au niveau d’éducation, par Augustine Kong et autres, PNAS, 2017]. En conséquence, la baisse du QI est presque certainement liée à des aspects génétiques en Norvège aussi, ce qui signifie que le résultat obtenu est une sorte de faux positif, provoqué par les chercheurs imposant beaucoup de contrôles complexes et abscons sur leurs données.

À mesure que les preuves du déclin de l’intelligence deviennent plus largement connues, on peut s’attendre à des tentatives de plus en plus désespérées et élaborées pour persuader les gens que tout cela est dû à l’environnement et que le déclin de la civilisation peut être arrêté si seulement nous cessons d’utiliser des téléphones intelligents, de boire de l’alcool, de manger de la viande, et surtout cessons de penser mal…

Absolument tout pour éviter d’admettre que certaines personnes sont génétiquement plus intelligentes que d’autres et que ces personnes restent sans enfants alors que des indigènes moins intelligents sont encouragés à se reproduire et que les personnes provenant de pays à faible QI sont importées pour faire de même.

Lance Welton est un nom de plume pour un journaliste freelance vivant à New York.

Note du traducteur

Ce sujet très sensible doit être contrebalancé avec le fait qu'il existe différentes formes d'intelligence. Celle dont parle l'article est celle privilégiée par l'élaboration de notre société du technologisme, conçue par l'Occident pour les Occidentaux il y a déjà quelques siècles, à une époque ou le multiculturalisme n'existait que dans le cerveaux de quelques « philosophes ».

Unisex: la via per l’individuo senza identità

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Unisex: la via per l’individuo senza identità

di Michele Putrino

Ex: https://www.ariannaeditrice.it

È notizia di queste ore che a New York, a partire da questo periodo, i genitori dei neonati potranno scegliere di far scrivere sul certificato di nascita di questi ultimi, invece di “maschio” o “femmina”, la dicitura “Gender X”. Questa è solo l’ultima follia di una ideologia che sempre più si sta affermando nelle istituzioni. In pochi hanno il coraggio di denunciare questa situazione; e quei pochi che questo coraggio lo hanno, sono violentemente attaccati e messi alla pubblica gogna. Una situazione di cui tutti dovete prendere coscienza: ne vale del vostro futuro e di quello dei vostri figli.


uni.jpgEsiste un libro “speciale” in Italia dal titolo UNISEX e con sottotitolo “Cancellare l’identità sessuale: la nuova arma della manipolazione globale” pubblicato da Arianna Editrice. Gli autori sono la giornalista Enrica Perucchietti e lo scrittore Gianluca Marletta.


Perché questo libro è “speciale”? Perché è uno dei pochissimi libri esistenti che denunciano la così detta “ideologia gender” non tramite un altro credo dogmatico, bensì attraverso una vera e propria inchiesta molto documentata. A ogni affermazione, infatti, viene sempre riportata la documentazione e le fonti verificabili. Con UNISEX, dunque, a mio parere ci troviamo di fronte a una vera e propria opera di “giornalismo d’inchiesta”. Inchiesta che, appunto, data la quantità di fonti riportate, non può che lasciare scioccato e basito il lettore per le conclusioni a cui questo libro arriva. Infatti non a caso gli autori hanno subito numerose minacce (persino di morte), evidentemente da chi queste conclusioni non le può accettare. Non solo. Il libro “vanta” anche periodici tentativi di screditamento. L’ultimo — avvenuto proprio durante la scrittura di questo articolo — sì è verificato su Wikipedia dove, alla voce “Omosessualismo”, l’ideologia gender viene definita come “complotto che vedrebbe il movimento omosessuale tentare di reclutare le giovani generazioni per distruggere l’umanità”. Una definizione che non può che suscitare ilarità in chi la legge e far apparire uno sciocco chiunque affermi seriamente una cosa del genere. E quale testo viene riportato come “fonte” per questa definizione? Proprio il libro della Perucchietti e di Marletta. Ora, chiunque abbia letto il libro sa bene che non solo al suo interno non si trovano frasi in grado di giustificare un’affermazione del genere ma, soprattutto, il suo concetto di fondo è tutt'altro; inoltre il libro distingue in modo chiaro e netto (ripetendolo più volte durante il testo) tra la giusta e sacrosanta richiesta da parte degli omosessuali di ottenere rispetto per la propria persona e l’ “ideologia militante” di alcuni movimenti “omosessualisti” che spesso portano avanti e con forza idee pericolose e distruttive. Detto questo vediamo rapidamente, ma in modo serio, di cosa parla questo benedetto libro.


Alcuni gruppi spingono per l’affermazione totalitaria dell’ideologia gender


Questo è il primo messaggio di fondo che mi sembra di cogliere leggendo il libro. Ma, per comprendere il vero significato di questa affermazione, è necessario capire prima cos'è l’ideologia gender. Prima di tutto è una vera e propria “ideologia”. Perché? Perché una “ideologia” è, come riporta il Vocabolario Treccani, “ il complesso di credenze, opinioni, rappresentazioni, valori che orientano un determinato gruppo sociale”. Ora, dato che al mondo esistono persone che appartengono a gruppi sociali che sostengono che il sesso deve essere una scelta del singolo individuo che decide a seconda della sua volontà, è evidente che questi individui sono seguaci, appunto, dell’ideologia gender (anche se a molti questa definizione non piace). Sì perché, per coloro che non ne fossero a conoscenza, “gender” significa, sempre per citare il Vocabolario Treccani, “la distinzione di genere, in termini di appartenenza all'uno o all'altro sesso, non in quanto basata sulle differenze di natura biologica o fisica ma su componenti di natura sociale, culturale, comportamentale”. Quindi, secondo la “visione gender”, il signor Rossi può essere nato con tutti gli attributi maschili ben definiti ma se lui si comporta in modo femminile e dentro si sente di essere donna, allora la società lo dovrebbe riconoscere come donna. Non solo. Dopodomani potrebbe sentirsi di nuovo uomo e quindi, sempre secondo questa visione, essere uomo e così via.


Ma perché questa “visione gender” è diventata una “ideologia”? Il motivo è semplice: se alcuni individui possono sentire la propria natura sessuale completamente diversa da quella del proprio corpo, questo vuol dire che così deve essere la natura di tutti. Di conseguenza se finora il mondo è stato diviso in modo netto in “maschi” e “femmine” questo non è dovuto al fatto che la Natura ci ha voluti così, no: le cose stanno così soltanto perché siamo stati “manipolati” da istituzioni a cui ha fatto e continua a fare comodo la netta e chiara suddivisione tra maschi e femmine. Chiaro no? Certo, ci sarebbe poi da chiedere perché tutto il resto del mondo animale sia diviso sempre in maschi e femmine ma sorvoliamo.


A questo punto dovrebbe essere chiaro che, per chi la vede in questo modo, è assolutamente normale lottare al fine di compiere una “rivoluzione” culturale, sociale eccetera, che possa “liberare” l’essere umano dalla “gabbia sessuale” e poter vivere, finalmente, la sua “vera” natura utilizzando il suo corpo come semplice strumento per soddisfare la sua “vera natura”.


Penso sia inutile specificarlo ma, come si vede, tutto questo niente ha a che fare con un normale omosessuale che conduce la sua vita serenamente e in perfetta armonia con il suo corpo. Ma allora, se la stragrande maggioranza delle persone (siano esse eterosessuali o omosessuali) vivono serenamente senza questa “visione gender”, perché tutto questo affannarsi anche attraverso importanti lotte istituzionali come quelle riportate nel libro (e di cui quella del “Gender X” a New York di questi giorni è soltanto l’ultima in senso temporale)?


Se togli agli individui la propria identità sessuale li trasformi tutti in animali da pascolo
Ecco la semplice risposta.


Ogni persona, sin da bambina, comincia a formare la propria personalità a partire dal suo essere “maschietto” o “femminuccia”. Da lì, infatti, si vengono a creare particolari giochi nonché gruppi sociali che rinforzano la nostra natura che sentiamo, appunto, come naturale. Tutto questo attraversando vari stadi che ci porteranno a chiarire sempre meglio la nostra personalità e a poter dire con orgoglio “io”.


Ma ora mettiamoci dal punto di vista delle élite industriali e finanziarie mondiali. Da questo punto di vista è più facile gestire popoli composti da persone con ognuna una propria personalità ben formata oppure avere a che fare con masse di individui che non sanno nemmeno a che sesso appartengono? Ovviamente la risposta è la seconda giacché, in quel caso, non avendo nemmeno il più primordiale dei riferimenti interiori (e cioè quello dettato dal proprio sesso) ci si aggrapperà inevitabilmente — e come se fosse Dio in persona a parlare — a quello che verrà dettato dall'esterno. E chi sarà a parlare “dall'esterno” se non l’élite che detiene il potere?


In conclusione, che fare?


Quanto descritto finora non è che, ovviamente, una piccola parte dei concetti che ho colto dal libro e che vi consiglio di leggere affinché possiate farvi una vostra idea. Ma esiste una soluzione a tutto ciò? A me pare di intravederla in un libro di prossima uscita di Diego Fusaro intitolato Il nuovo ordine erotico. Elogio dell’amore e della famiglia (Rizzoli Editore). Qui Fusaro — da quello che è stato possibile cogliere dalle anteprime e dalle dichiarazioni — propone di ritornare a rinforzare l’appartenenza al proprio sesso perché soltanto così sarà possibile ricostruire la famiglia, che è il primo nucleo su cui è possibile costituire, come spiega Hegel nel suo celebre libro Lineamenti di filosofia del diritto, una comunità, uno Stato e un senso di appartenenza.


Insomma, UNISEX e Il nuovo ordine erotico a mio parere sono due libri che dovranno essere letti insieme poiché l’uno descrive in modo dettagliato il problema e l’altro ne descrive la soluzione.
Buona lettura.

mardi, 18 septembre 2018

Guerre financière asymétrique et pression radicale des États-Unis – Qu’est ce que ça va donner ?

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Guerre financière asymétrique et pression radicale des États-Unis – Qu’est ce que ça va donner ?

par Alastair Crooke

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
Il semble que les dirigeants chinois ont conclu que l’Administration Trump est déterminée à utiliser son influence radicale tous azimuts pour entraver la Chine en tant que rivale et pour ressusciter sa propre domination mondiale – Xi semble prévoir une longue lutte pour la position dans l’avenir mondial qui sera joué géopolitiquement – dans la mer de Chine méridionale, en Corée du Nord, à Taïwan et sur l’initiative de la Route de la soie – autant que dans le domaine économique. Si tel est le cas, il existe un risque réel que la « bousculade » dégénère spontanément en conflit militaire, limité ou non.

Xi a complètement raison. Jusqu’à récemment, Washington souscrivait à la conviction culturelle occidentale du « progrès » historique linéaire, c’est-à-dire que l’introduction du marché libéral économique de style occidental, sous Deng Xiaoping, faisait partie d’un itinéraire chinois inévitable vers une plus grande liberté économique et politique – c’est-à-dire qu’ils deviendraient comme nous.

Mais Washington DC a eu son « point de basculement » et a glissé vers une compréhension très différente. À savoir que les réformes économiques libérales de la Chine visaient à restaurer l’ancienne primauté économique mondiale et le pouvoir de la Chine – et à ne jamais « donner à l’individu » des moyens de penser occidentaux. Dans ce contexte, demeurer conforme et respectueux de l’ordre mondial avait du sens pour la Chine, tant qu’elle ne serait pas encore devenue le numéro un mondial d’ici 2049 (année du centenaire du PCC).

Mais, comme tous les convertis tardifs sur leur « Chemin de Damas », les élites de la politique étrangère des États-Unis sont devenues des prosélytes fervents du récit de la « menace » chinoise. Alors, la question se pose : est-il encore logique pour la Chine de poursuive sa politique instinctive consistant à ne pas affronter les États-Unis, surtout si Trump est connu pour maintenir la pression, ne jamais reculer et toujours doubler la mise ? Comment la Chine peut-elle encore s’en tenir à sa posture « apaisante » si Trump augmente la pression en mer de Chine méridionale ou en Corée du Nord, ou décide d’adopter Taïwan comme « cause pour la démocratie » ? Xi ne peut pas.

La Russie, quant à elle, voit un président américain extrêmement défensif – un défenseur de longue date des bonnes relations avec la Russie, mais que la vulnérabilité persistante à l’hystérie du « Russiagate » pousse à exhiber des attitudes anti-russes, devenant maintenant plus royaliste que le roi, c’est à dire plus « dur avec la Russie » que les russophobes, plus néocon, que les néocons. Avec des tombereaux de sanctions écrasantes contre la Russie déjà à l’ordre du jour du Congrès – sur lequel le président américain a peu de possibilités de modération – la Russie doit, elle aussi, se préparer à une longue période d’attrition économique. La profondeur de la crise américaine est telle que le président Poutine – comme tout le monde – ne peut pas deviner comment tout cela va tourner.

Pour l’Europe, l’Iran, la Turquie, le Pakistan et le Venezuela, les perspectives sont similaires : ce sera une période où les États-Unis mobiliseront tous les leviers dont ils disposent pour restaurer leur primauté mondiale et l’agenda américain. Trump escalade – intentionnellement semble-t-il – pour obtenir la première capitulation, ou provoquer une fissure politique d’ici novembre. Mais si cela ne se produit pas ?

Le « marché » (à quelques exceptions près) considère que la victoire des États-Unis dans la guerre commerciale est certaine : les États-Unis sont de loin le marché de consommation prédominant et, de manière concomitante, les partenaires commerciaux des États-Unis souffriront plus car les taxes de rétorsion qu’ils pourront imposer pénaliseront moins les exportateurs américains parce que la balance commerciale est déficitaire pour les États-Unis dans la plupart des cas.

Pour un pays comme la Chine, les exportations vers les États-Unis sont au moins deux fois supérieures aux importations chinoises. Les États-Unis ont donc (vu de la Maison Blanche) le pouvoir de taxer deux fois plus les importations chinoises que l’inverse. En outre, les États-Unis utilisent l’hégémonie du dollar pour le faire monter artificiellement, ce qui affaiblit les marchés émergents et augmente de manière concomitante leur endettement, la dette et les intérêts étant libellés en dollars.

Cette vision de la guerre commerciale par le « marché » est en quelque sorte le miroir de l’air du temps [zeitgeist] militaire américain. Les États-Unis ont de loin la plus grande armée ; ils peuvent surpasser tout le monde (sauf la Russie), alors quiconque remet en cause les États-Unis est forcément « perdant » (on le suppose). En effet, les États-Unis ont le pouvoir, et l’exercent, de commencer leurs guerres avec une démonstration de leurs capacité destructrices contre l’adversaire. Et après ? Pour la suite, l’armée américaine ne semble pas avoir de réponse aux conséquences : elle s’embourbe et se retrouve perdante face à des représailles asymétriques. Sa seule réponse est la guerre « éternelle ».

Alastair Macleod, de l’Institut Mises, suggère qu’une telle consanguinité [économico-militaire] est une erreur :

« Les commentaires selon lesquels la Chine est heurtée par les droits de douane et minée par un dollar fort sont hors du sujet. La géopolitique domine ici. Les succès occasionnels de l’Amérique dans l’attaque du rouble et du yuan ne sont plus que des victoires à la Pyrrhus. Elle n’est pas en train de gagner la guerre des devises contre la Chine et la Russie. La Chine n’est pas détournée de ses objectifs stratégiques pour devenir, en partenariat avec la Russie, une superpuissance eurasienne, hors de portée de l’hégémonie américaine. »

La Russie et la Chine ont l’intention de jouer et de gagner le match sur le long terme. Les deux États sont actuellement en train de sonder Washington (d’ici novembre) pour déterminer si, selon les mots du porte-parole de Poutine, il existe un « terrain d’entente, essayer de comprendre si cela est possible – et si l’autre partie est prête ». Pékin cherche aussi à savoir si Trump est prêt à faire des compromis sur une sorte d’accord pour sauver la face, avant les échéances de novembre – ou pas. Cette façon de « sentir le vent » ne doit pas être interprétée à tort comme une faiblesse ou une volonté de capituler. Ces États font simplement preuve de « diligence raisonnable » avant que les événements ne les amènent à la prochaine étape du conflit – dans laquelle les risques seront plus sérieux.

Ce qui est le moins remarqué – parce qu’il n’y a pas eu l’occasion d’une « proclamation publique » – c’est comment les préparatifs pour la prochaine phase se sont déroulés progressivement (depuis quelque temps). Des petits pas, peut-être, mais néanmoins d’une grande importance, car les moyens techniques pour contrer le harcèlement financier des États-Unis sont mis en place à un rythme accéléré, en particulier depuis que Trump a commencé à sanctionner « le monde ».

Cet ancien axiome est la première chose à comprendre : « Chaque crise est aussi une occasion ». Trump, fustigeant et sanctionnant « le monde » est en train de catalyser un puissant contre-coup. Lorsque l’Amérique sanctionne « le monde », c’est un « repoussoir » facile pour la Chine et la Russie, incitant les autres pays à la dé-dollarisation et au commerce en monnaies locales (hors dollar). Et cela se passe ainsi. C’est presque « réglé » en ce qui concerne le pétrole. L’avènement du Shanghai Futures Exchange [marché à terme pour le pétrole, adossé à l’or] a symboliquement marqué le début du bouleversement du monde de Bretton Woods – et les États du Golfe succomberont probablement à l’inévitable le moment venu.

Le « marché » voit la vente de sa dette américaine (bons du Trésor US) par la PBOC [People’s Bank of China] comme une épée de Damoclès au-dessus des États-Unis ; mais dans le même temps, « le marché » estime que la Chine ne fera jamais une telle chose, car cela réduirait la valeur de ses avoirs. Cela irait à l’encontre des intérêts de la Chine. On ne se demande jamais pourquoi la Chine devrait vouloir conserver ces avoirs. Après tout, surtout si les États-Unis empêchent les Chinois d’acheter des actifs libellés en dollars avec leurs dollars américains.

La Chine a toujours craint de perturber les marchés – c’est vrai . Mais il se peut que le « marché » interprète mal le « plan de guerre » de la Chine. On peut s’attendre à ce que son seul recours soit la vente de titres du Trésor américain (comme la Russie vient de le faire). Mais, comme d’habitude, ce serait le « marché » qui parierait encore sur une vision à court terme des possibilités de la Chine. Celle-ci, cependant, joue clairement sur le long terme. Rappelez-vous ce que le major-général Qiau Liang a déclaré en 2016 :

« Les États-Unis ont besoin d’un rendement du capital important pour soutenir la vie quotidienne des Américains et de l’économie américaine. Dans de telles circonstances, [toute nation] qui bloque le retour des capitaux aux États-Unis est l’ennemi de ceux-ci. Nous devons clairement comprendre cette question… Pour contenir efficacement les États-Unis, d’autres pays doivent réfléchir davantage à la manière de couper les flux de capitaux vers les États-Unis lorsqu’ils définissent leurs stratégies. »

Ce que la Chine peut et fait avec ces actifs en dollars américains, c’est de les déployer d’une autre manière importante. Elle ne les vend pas, mais les utilise plutôt – sans fanfare – pour soutenir ses principaux alliés, dont les monnaies sont périodiquement l’objet de raids à court terme de Wall Street, concertés, pour vendre leurs monnaies : c’est-à-dire que la Chine soutient tranquillement la Turquie et l’Iran – plus par l’achat de son brut, dans ce dernier cas. Ainsi, elle subvertit discrètement et sape l’atout du dollar fort de Trump destiné à forcer la Turquie et l’Iran à capituler. C’est une guerre financière asymétrique sur le long terme.

Ces deux États – ainsi que le Pakistan – sont des pôles clés de l’initiative chinoise « Belt and Road » [Routes de la soie]. Mais plus que cela, ils sont directement des éléments stratégiques importants pour la sécurité nationale de la Chine. La Chine est très préoccupée par les musulmans, les Turcs et les Ouïghours de la province du Xinjiang, dont des milliers se battent déjà en tant que djihadistes en Syrie. La Chine ne veut pas que ces dernier reviennent, ni que les musulmans soient radicalisés en Chine ou dans les États de l’ouest du pays.

Le président Erdogan a largement contribué à leur radicalisation. Les Chinois veulent qu’Erdogan arrête son jeu avec les populations ethniques turques, en Chine et à proximité, en échange de quoi elle aidera à sauver la monnaie turque. De même, l’économie chinoise est vulnérable à la fermeture du détroit de Malacca par l’Amérique. Pour compenser cette vulnérabilité, la Chine a besoin du Pakistan et de son « corridor » jusqu’au port de Gwadar. Et l’Iran est absolument essentiel à la sécurité nationale de la Chine et de la Russie.

Ce que nous voyons donc, c’est que la Chine et la Russie ont discrètement tissé la toile d’une ceinture de pays dé-dollarisés, échangeant leurs devises et approvisionnés en crédits, dans toute l’Asie centrale – en opposition à la tentative américaine de la démanteler. La Russie, qui a déjà fortement dé-dollarisé son économie, a notamment pour rôle de veiller à ce que l’Europe ne soit pas perdue, en tant que marché pour l’initiative eurasienne BRI (Belt and Road), du fait des agressions de Trump, et que l’aspiration de ce dernier à dominer les ressources d’énergie ne reste que cela, une « aspiration ».

Prises globalement, toutes ces mini-étapes quantitatives représentent une diminution qualitative significative de l’utilisation du dollar, en dehors de la sphère intérieure américaine. Son étendue, au-delà du territoire américain, est en cours de saucissonnage. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de ce phénomène : les États-Unis jouissent d’un niveau de vie élevé car ils peuvent acheter des produits bon marché, payer pour leurs dettes en monnaie de singe (fiduciaire) alors que d’autres sont obligés de détenir cette monnaie pour pouvoir commercer au niveau mondial. Le niveau de vie des Américains est en fait subventionné par le reste du monde.

Les États-Unis se permettent d’étaler leur puissance militaire car ils peuvent, contrairement aux autres États, payer leurs dépenses militaires hors normes, de façon fantaisiste et sans souci, grâce aux étrangers qui (jusqu’à présent) continuent à combler leur déficit budgétaire.

L’Amérique dispose en ce moment d’un levier financier radical précisément à cause du « dollar fort ». Ne vous y trompez pas. Ce n’est pas seulement le résultat de la hausse des taux d’intérêt de la Fed : Trump comprend bien cela. Il a tweeté, le 16 août. « L’argent afflue comme rarement auparavant pour notre DOLLAR chéri ». Bien sûr, tout est une question de rapports de force.

Avec un dollar fort, les devises des partenaires commerciaux se dévaluent, leurs paiements d’intérêts et de capitaux montent en flèche – et, traditionnellement, ils sont poussés vers le FMI pour une dose d’austérité et la vente de leurs actifs nationaux. C’est un « jeu » auquel la Russie et la Chine ont l’intention de mettre fin. Ils ont mis en place des alternatives à la Banque mondiale et au FMI, auxquelles la Turquie peut avoir recours – au lieu d’être forcée à participer à un programme du FMI.

Atlasdair Macleod note la dichotomie entre le jeu à court terme de Trump et celui, à long terme de la Chine et de la Russie :

« Pour le moment, et probablement quelques mois seulement après les élections de mi-mandat aux États-Unis en novembre, le président Trump impose des difficultés de change à ses ennemis par des politiques commerciales agressives, y compris des sanctions, et en militarisant le dollar. C’est une astuce utilisée par les administrations américaines successives depuis longtemps…

Les actions du président Trump sur le commerce… éloignent les pays de sa sphère d’influence. En fin de compte, cela se révélera contre-productif. Les spéculateurs achètent le court-termisme de Trump et les politiques de normalisation de la Fed poussent le dollar à la hausse pour le moment… Cela devrait conduire à la chute du dollar [à long terme].

Le dollar ne grimpe que sur des considérations à court terme, entraîné par rien de plus substantiel que des flux spéculatifs. Une fois que ceux-ci diminueront, les perspectives à plus long terme pour le dollar se réaffirmeront, y compris des déficits budgétaires et commerciaux croissants… et la hausse des prix alimentée par une expansion monétaire antérieure et des taxes supplémentaires sur les droits de douane. »


Cela pourrait bien être le « long jeu » de la Chine. Pour l’instant, le dollar fort (et la peur géopolitique) provoquent une fuite vers les actifs américains facilement négociables. Le récent projet de loi sur l’impôt aux États-Unis a amplifié ce flux de dollars « rentrant à la maison » (grâce à une amnistie fiscale pour les sociétés qui rapatrient leurs liquidités off-shore). Le rapport de force financier est actuellement en faveur des États-Unis. Tout va bien : la bourse est en hausse, les commerçants pensent que la guerre commerciale verra une « victoire » facile, et, selon la Réserve fédérale, les indicateurs économiques sont « forts ».

Mais la Russie et la Chine peuvent être patientes. Les dollars d’outre-mer « qui affluent [vers l’Amérique], comme rarement auparavant » aspirent l’oxygène, c’est-à-dire la liquidité en dollars, partout ailleurs. Ce flux se tarira bientôt ou bien il se traduira par une crise du crédit contagieuse – l’Europe étant probablement la première victime – déclenchée précisément par le tarissement des liquidités conçu pour renforcer la main de Trump.

À ce stade, le rapport de force entre les États-Unis et le couple Russie–Chine s’inverse à l’avantage de ce dernier.

Alastair Crooke

Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

lundi, 17 septembre 2018

¿Marxismo cultural o popperismo en clave Soros?

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¿Marxismo cultural o popperismo en clave Soros?

Los peligros de la “sociedad abierta”. Por popperismo hay que entender una estrategia cultural derivada de los escritos de Karl Popper, especialmente de su libro más importante, “La sociedad abierta”.

Respecto a lo que los norteamericanos llaman “marxismo cultural”, el polemista y publicista flamenco Edwin Truyens (Kort Manifest, nº. 244, julio–agosto de 2018) piensa que hoy esta expresión es inadecuada, incluso si el gramscismo de izquierda ha estado marcado indudablemente con sus puntos de vista en el transcurso de las pasadas décadas. Para Truyens, el desarrollo del “popperismo” en las sociedades occidentales es, claramente, más patente y más peligroso.

Por popperismo hay que entender una estrategia cultural derivada de los escritos de Karl Popper, especialmente de su libro más importante, La sociedad abierta (The Open Society). El libro-manifiesto de Georges Soros lleva, además, el mismo título: Open Society. El impacto de este libro de culto  en el liberalismo anglosajón, en el sentido más amplio del término, englobando el izquierdismo y el capitalismo neoliberales, es impresionante: demócrata-cristianos como Herman van Rompuy o liberal-thatcherianos como Guy Verhofstadt han sido contaminados, advierte Truyens, por esta ideología que rechaza todas las formas de pertenencia, de vínculos sociales, étnicos o de otro tipo. Y, en consecuencia, tiene como objetivo destruirlas mediante la manipulación de diversas estrategias. Soros fue lector de Popper y uno de sus discípulos más virulentos. Su fundación lleva el título de la obra principal de Popper: The Open Society Foundation. La obra de disolución de los vínculos orgánicos en las sociedades y en los pueblos pasa por la financiación de un considerable número de proyectos como el de las Femen, los grupos defensores de los “derechos” LGTB, el Istanbul Pride, los programas de aprendizaje del Globish (inglés global) por todo el mundo, etc. Truyens señala que una simple visita a la web de la Open Society Foundation nos permite descubrir, por ejemplo (con fecha 15 de julio de 2018), un artículo sobre la necesidad de acoger al máximo de refugiados posible y otro artículo sobre el grave peligro en que consiste la islamofobia. Todo esto no es un “marxismo cultural”, más o menos extraído de los confusos escritos de la Escuela de Frankfurt o, más particularmente, de las tesis de Herbert Marcuse, que teleguían todas las iniciativas que hoy arruinan a los pueblos y las sociedades europeas occidentales; es un liberalismo que aboga por la apertura de todas las sociedades, apertura que, tiene por obvio resultado hacerlas implosionar, llevarlas a un estado de delicuescencia total.

9781586480196.jpgTruyens considera que la elección de Emmanuel Macron es, sin duda, un efecto de la estrategia popperiana de Georges Soros. Macron no tenía un partido detrás, sino un movimiento de muy reciente constitución, puesto en marcha rápidamente según las tácticas aprobadas por la fundación que Soros había aplicado en otras partes del mundo. Tanto si Soros ha financiado como si no el movimiento “En marcha” de Macron, la política de éste, como la de Merkel y otros supuestos “líderes” europeos sigue una lógica Popper-sorosiana de disolución de los pueblos, sociedades y Estados en mayor medida que la lógica sesentayochista derivada de la Escuela de Frankfurt, instrumento que ahora consideran inadecuado porque podría tener los efectos contrarios a los esperados.

Truyens constata que esta lógica Popper-sorosiana ha contaminado a ciertas asociaciones etnistas y populistas, que juzgan que ya no se necesita una acción coordinada con el fin de cohesionar la ideología y la política, pues forman parte de un “pasadismo” que conviene rechazar, según los códigos preconizados por los Popper-sorosianos. El poder corrosivo del popperismo es más eficaz que el del “marxismo cultural” de los sesentayochistas de antaño, con la excepción, sin duda, de Cohn-Bendit, nuevo amigo de Verhofstadt, alineado con el popperismo que combatían los antiguos izquierdistas y los teóricos de la Escuela de Frankfurt.

El problema debe ser examinado en profundidad mediante un retorno a la teoría: recordemos que un debate tuvo lugar en los años 70 del siglo pasado entre los partidarios de la Escuela de Frankfurt y los discípulos de las tesis de Karl Popper. Izquierdismo y liberalismo popperianos se combatían entonces para acabar fusionándose dos décadas más tarde, dándose actualmente una progresiva preeminencia del popperismo fundado en los éxitos de Soros, bendecidos, por supuesto, por los Estados Unidos.

Las izquierdas y las derechas populistas deben forjar imperativamente, de forma común, un arsenal ideológico para combatir esta ideología dominante y opresiva. Las iniciativas de Chantal Mouffe, que se posiciona a la izquierda, pero que se refiere a Carl Schmitt, podrían servir de base a esta reconquista, lanzada a ambos lados del espectro político, los cuales ya no se opondrían ni en la lucha en las instituciones ni en el combate en las calles. A quien se opondrían sería al marasmo liberal, según una estrategia de convergencia elaborada en su tiempo por Roger Garaudy.

(Traducción de Jesús Sebastián Lorente para El Manifiesto)

Relacionado con este artículo Bilderberg 2018

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dimanche, 16 septembre 2018

Qui est Tulsi Gabbard?

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Qui est Tulsi Gabbard?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Tulsi Gabbard est une femme politique américaine, membre du parti démocrate et représentante depuis 2013 à la Chambre des Représentants du deuxième district d'Hawaï, un des Etats des Etats-Unis.

Note de la rédaction: ce mois-ci, nous avons deux invitées du mois. Ne nous en plaignons pas

Tulsi Gabbard  se distingue par son courage, dans la vie politique de ce pays où les femmes sont rares et où l'on n'entend guère de voix osant contester les décisions du complexe politico-militaro-industriel dont Donald Trump est est devenu à son tour l'otage. Une balle perdue est vite arrivée. 

Il serait vain d'espérer qu'elle puisse sérieusement contribuer à faire modifier la politique internationale du pouvoir. Néanmoins sa voix se fera sans doute de plus en plus entendre, alors que cette politique rencontre des difficultés croissantes à s'imposer notamment face à la Russie et à la Chine. Les nombreux électeurs (trices) qui commencent à remettre en question cette politique et lui cherchent des alternatives seront certainement influencé(e)s par Tulsi Gabbard.

Ainsi, lors d'une séance de la Chambre des représentants, elle vient de reprocher à l'actuelle politique américaine en Syrie de « se tenir aux côtés de 20 000 à 40 000 terroristes d'al Qaïda et d'autres groupe djihadistes, et de menacer d'attaquer militairement la Russie, la Syrie et l'Iran s'ils osent attaquer ces terroristes ».  Ceci constitue pour elle une « trahison du peuple américain, et spécialement des victimes de l'attaque du 9/11 », et également de « ses compagnons d'armes» ayant servi et servant dans les nombreuses campagnes depuis le 9/11. Elle accuse Trump de se conduire dans cette circonstance en « parrain protecteur d'al Qaïda et des autres terroristes ».

Elle peut parler légitimement de ses « compagnons d'armes » car elle a elle-même servi dans l'armée américaine lors de trois déploiements en Irak en 2004.

Références
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tulsi_Gabbard

Voir aussi en anglais
https://en.wikipedia.org/wiki/Tulsi_Gabbard

page personnelle sur Facebook https://www.facebook.com/VoteTulsi

Elle ne manque pas d'ennemis virulents, comme on peut le supposer. Voir par exemple
ttps://www.tulsigabbard.guru/

 

vendredi, 14 septembre 2018

La Post-démocratie, une démocratie sans liberté ?

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La Post-démocratie, une démocratie sans liberté ?

Michel Lhomme ♦
Philosophe, politologue.

Ex: https://metamag.fr

La montée du populisme, l’hyper libéralisme, la désinformation et les manipulations électorales sont les questions abordées par les derniers best-sellers politiques internationaux comme How Democracies Die (« Comment les démocraties meurent ? ») de Steven Levitsky et Daniel Ziblatt; How Democracy Ends (« Comment les démocraties se terminent ? ») de David Runciman ou le seul ouvrage déjà traduit en français, Le peuple contre la démocratie de Yascha Mounk [L’Observatoire, Paris 2018]. Tous ces ouvrages sont imprégnés de pessimisme sur l’avenir du pire système politique, à l’exception de tous les autres, comme Churchill le définissait. En France, au contraire, nos universitaires organiques continuent d’animer des séminaires sur la démocratie.

Le dernier rapport de Freedom House qui analyse les données de 195 pays pour évaluer leur état de santé démocratique, souligne que 2017 a marqué 12 années consécutives de détérioration globale de l’intégrité des processus électoraux en raison de facteurs tels que l’argent excédentaire dans les campagnes ou la manipulation médiatique. Selon Freedom House, l’année dernière, dans 71 pays, les droits politiques et civils et les libertés publiques ont été réduits et seulement 35 ont été améliorés. Depuis 2000, au moins 25 pays ont cessé d’être démocratiques. Pendant la guerre froide, les coups d’État ont été responsables de 75% des cas de rupture démocratique, en particulier en Afrique et en Amérique latine. Aujourd’hui, ces méthodes grossières de coup d’état militaire pour capturer le pouvoir avec la violence ont cédé la place à des stratégies beaucoup plus sophistiquées pour déformer ou déformer la volonté populaire au profit des puissants, quitte même parfois à faire revoter les électeurs (idée qui commence à prendre de l’ampleur en Angleterre face au Brexit) ou à ne pas tenir compte de leur vote (le référendum français sur la constitution européenne). Le paradoxe de cette nouvelle voie électorale vers l’autoritarisme est que les nouveaux liberticides utilisent les institutions mêmes de la démocratie de manière graduelle, subtile et même légalement pour l’assassiner.

À l’ère du numérique, le pouvoir politique dispose désormais de multiples instruments pour dénigrer la volonté populaire sans recourir à la violence, à la répression. Dans sa large gamme d’options, le pouvoir utilise la manipulation des documents de recensement, les scandales créés de toutes pièces par « la transparence », les calendriers électoraux (les législatives post-présidentielles), l’exclusion arbitraire de candidats, le redécoupage des circonscriptions. De fait, le vol électoral parfait est celui qui est perpétré avant que les gens votent.

Pour les politistes, il n’y a rien à redire à 2017 : les Français se sont librement exprimés, même si au final Emmanuel Macron ne représente que 15 % des inscrits. À l’échelle mondiale, seulement 30% des élections entraînent un changement de gouvernement ou un transfert de pouvoir à l’opposition. Et ce chiffre est encore plus bas dans les pays ayant un passé autoritaire récent. De fait, il n’y a pas un seul autocrate du 21ème siècle qui n’ait appris qu’il est plus facile de rester au pouvoir à travers des « exercices démocratiques », ce qui explique le paradoxe que même s’il y a plus d’élections que jamais, le monde devient moins démocratique.

Mais fi du processus électoral désormais maîtrisé pour que la populace ne parvienne jamais au pouvoir, la post-démocratie est en train d’opérer une synthèse encore plus radicale celle de l’autoritarisme numérique et de la démocratie libérale utilisant l’intelligence artificielle et les données recueillies pour surveiller et prévenir tout dérapage oppositionnel à la vision mondialiste car le numérique ne promet pas seulement une nouvelle économie  pour réformer le monde, il promet aussi aux gouvernements de lui permettre de mieux comprendre le comportement de ses citoyens pour les surveiller et les contrôler en permanence. Cette nouvelle réalité citoyenne offrirait ainsi aux gouvernants une alternative possible à la démocratie libérale d’hier restée trop gênante parce que source d’oppositions argumentatives. Il ne s’agirait plus d’éduquer mais de formater, à la lettre une éducation non plus critique à la Condorcet mais de la confiance à la Blanquer, soit la confiance en l’autorité immuable de l’administration des choses, prélèvement à la source et contrôle du privé par impôt et compteur link en prime, par solde de toute monnaie papier, par suivi informatique des déplacements et des pensées.

L’intelligence artificielle permettra aux grands pays économiquement avancés d’enrichir leur citoyenneté sans en perdre le contrôle. Certains pays sont déjà dans cette direction. La Chine, par exemple, a commencé la construction d’un État autoritaire en support numérique, une sorte de nouveau système politique, un système de contrôle social indolore avec l’utilisation d’outils de surveillance perfectionnés comme la reconnaissance faciale qui vise à pouvoir contrôler n’importe quel secteur turbulent de la population. Plusieurs États liés à l’idéologie numérique ont commencé d’ailleurs à imiter le système chinois. Une grande partie du XXe siècle a été définie par la concurrence entre les systèmes sociaux démocratiques, les fascistes et les communistes. On en discute encore en Gaule dans les bibliothèques du Sénat  alors que la synthèse de la démocratie libérale et de l’autoritarisme numérique se déroule sous nos yeux.

Les gouvernements pourront censurer de manière sélective les problèmes et les comportements sur les réseaux sociaux tout en permettant aux informations nécessaires au développement d’activités productives de circuler librement. Ils mettront ainsi un terme enfin au débat politique réalisant de fait le projet libéral en son essence : la dépolitisation du monde.

jeudi, 13 septembre 2018

Fracasa el complot saudita-estadounidense en Iraq

El intento de desestabilización llevado a cabo por estos ha caído en el fracaso. Esta operación, liderada por la CIA, el Mossad y el dinero saudí, ha terminado en fracaso. La operación dio comienzo hace una semana con las manifestaciones sociales que tuvieron lugar en Basora y que adquirieron en los pasados días una gran violencia con ataques a edificios gubernamentales y sedes de partidos llevados a cabo por provocadores infiltrados entre los manifestantes.

Algunos francotiradores dispararon a la vez contra los manifestantes y contra las fuerzas del orden para provocar el choque entre ellos y crear una grave crisis. Esto es exactamente como pasó en Túnez y Egipto en 2012.

A continuación, los provocadores atacaron las sedes de los partidos políticos anti-Abadi (el primer ministro saliente apoyado por EEUU), los locales de las Fuerzas de Movilización Popular y el Consulado de Irán en Basora.

Por su parte, Marc Gurk (enviado especial estadounidense para Iraq y que dirige la operación para la reelección de Abadi) considera que esto fue un error.

El sábado por la tarde, delante del Parlamento, el gobernador de Basora acusó al jefe de policía de la ciudad de corrupto y de haber dejado actuar a los provocadores. Este responsable fue recientemente nombrado para su puesto por Abadi, en previsión de lo que iba a suceder.

Al Sadr da la espalda a Abadi

Pero lo más importante es el cambio de alianzas que va a arruinar completamente el plan norteamericano-saudí.

El sábado por la tarde, fue anunciada la alianza del movimiento Sairun de Moqtada al Sadr con la Alianza Al Fateh (el ala política del Hashid al Shaabi). El cambio de alianza de Moqtada al Sadr, conocido por su versatilidad política, que apoyaba al hombre de los norteamericanos, Abadi, no se explica más que por directrices firmes de la Maryaiya dirigida por el Ayatolá Ali al Sistani.

El gobierno de Abadi se vera, pues, obligado a dimitir y Sairun y Al Fatah crearán el grupo mayoritario y nombrarán a un nuevo primer ministro salido de sus filas.

El Hashid al Shaabi va a asegurar la seguridad de Basora

Por otro lado, el jefe del ala militar de Hashid al Shaabi, Abu Mahdi Al Mohandis, declaró en una conferencia de prensa en Bagdad que el Hashid va a mantener la seguridad en Basora.

Según Al Mohandis, el Hashid garantizará la seguridad de la ciudad y las propiedades, pero también los derechos de los manifestantes pacíficos que exigen derechos para los ciudadanos.

En otras palabras, no habrá espacio para agentes provocadores y francotiradores.

Mohandis declaró claramente en la conferencia de prensa que el Hashid también estaba preparado para garantizar la seguridad de Bagdad y que ningún golpe militar tendría éxito.

Mohandis no tiene la reputación de fanfarronear. El hombre fue el verdadero cerebro de la derrota de los estadounidenses y su instrumento, el Daesh, en las provincias de Al Anbar y Mosul.

En cualquier caso, los generales del Ejército iraquí (poco numerosos) que trabajan para la CIA o los saudíes han sido descubiertos ya hace un largo tiempo y pueden ser neutralizados en cualquier momento.

Uno de los objetivos más importantes de los disturbios en Basora era disolver el Hashid al Shaabi para formar un gobierno de emergencia, dijo Hashim al Musawi, portavoz de Hezbolá al Nuyaba (uno de grupos que forman parte del Hashid).

Hashid al Shaabi: EEUU amenazó con quemar Basora si Abadi no es reelegido

Las Fuerzas de Movilización Popular de Iraq, que derrotaron al grupo terrorista takfiri Daesh, dijeron el sábado que poseen evidencias de que las misiones diplomáticas de EEUU en el país árabe han instigado la reciente violencia en la ciudad sureña de Basora, rica en petróleo.

Abu Mahdi al Muhandis, el segundo al mando de la fuerza de voluntarios conocida como Hashid al Shaabi, responsabilizó a Washington por los disturbios de Basora, diciendo que Washington busca sembrar la discordia entre los diferentes partidos y movimientos políticos iraquíes.

“Tenemos información completa y documentos que muestran que la Embajada y el Consulado de EEUU en el país causaron los disturbios en Basora”, dijo Muhandis.

También prometió responder a los incidentes de Basora y enfatizó que los iraquíes nunca se enfrentarían en otra guerra civil.

Basora ha sido sacudida por protestas mortales desde el martes. Las protestas dieron un giro desagradable el viernes cuando un grupo de asaltantes enmascarados atacaron edificios gubernamentales y oficinas de los partidos políticos iraquíes y los incendió. El consulado iraní fue otro de los blancos de los alborotadores.

Al menos 15 manifestantes murieron en enfrentamientos con las fuerzas de seguridad desde principios de mes, dijeron funcionarios sanitarios.

Muhandis reveló que EEUU “amenazó con quemar Basora” si el primer ministro Haider Abadi no es reelegido en el cargo.

Los vínculos entre el Hashid al Shaabi y Abadi son tensas, explicó aMuhandis, quejándose de que el actual primer ministro no ha asignado los salarios a los combatientes de Hashid.

“Abadi no cumplió con la mayoría de sus promesas al Hashid al Shaabi”, tuiteó Muhandis, pero enfatizó que la situación no se transformará en una guerra entre shiíes.

Irak en la encrucijada

La coalición laica del líder iraquí Moqtada al-Sadr exigió que su ex aliado, el primer ministro Haidar al-Abadi, presente excusas y que dimita ante los motines registrados en la ciudad de Basora.

A pesar de ser un líder chiita, Moqtada al-Sadr (ver foto) promueve para Irak una política de independencia tanto ante Irán como en relación con Estados Unidos y una estrategia de alianza con todas las confesiones existentes en Irak.

El primer ministro Haidar al-Abadi llegó al poder en 2014, impuesto conjuntamente por Estados Unidos e Irán a pesar de que los iraquíes habían reelegido a Nuri al-Maliki. Para su próximo mandato, Hidar Al-Abadi se había comprometido a seguir la política de Estados Unidos y a aplicar las sanciones de Washington contra Irán.

La otra gran figura chiita de Irak, el ayatola Alí al-Sistani, llamó a la formación urgente de nuevo gobierno para resolver la crisis.

Los motines en Basora tienen varias causas antiguas a las que se une una nueva: el agua corriente es ahora demasiado salada y ya es imposible beberla. Al menos 14 personas murieron durante los motines en Basora, que es el pulmón petrolero de Irak. Independientemente del problema del agua, la ciudad se verá afectada por la decisión de aplicar o no las sanciones estadounidenses contra Irán, y la gran mayoría de la población de Basora es chiita, confesión mayoritaria en Irán, a pesar de lo cual el consulado iraní en esa ciudad fue objeto de un ataque de gran violencia, al igual que una delegación iraní que se hallaba en el aeropuerto local.

Los motines de Basora se producen en momentos en que el gobierno del presidente iraní Hassan Rohani ha perdido toda esperanza de poder contar con la ayuda de la Unión Europea ante las sanciones decretadas por el presidente estadounidense Donald Trump. Debido a ello, el gobierno de Rohani acaba de unirse a los Guardianes de la Revolución para fortalecer las posiciones militares de Irán en el exterior.

Por qué los países del golfo Pérsico espían a Catar

Arabia Saudí está espiando a Catar para poder derrocar al Gobierno catarí, que resulta muy incómodo para Riad. Las autoridades saudíes quieren tener cerca de su territorio a un Estado sumiso, tal y como lo fue Catar hasta 1995, declaró a Sputnik el académico catarí Ali Heil.

Según Ali Heil, los piratas informáticos están tratando de hackear el correo y las páginas web de políticos y funcionarios cataríes para realizar un ataque mediático contra el emir de Catar, y manchar así su reputación.

"El objetivo final es el derrocamiento del Gobierno catarí, tan incómodo para Arabia Saudí (…)", aseveró Heil en una entrevista a Sputnik.

Heil considera que las actuales autoridades cataríes no le convienen a Riad porque Doha está defendiendo sus propios intereses, una política que los saudíes ven como 'peligrosa'. Por ejemplo, la política de Catar en lo que respecta a la guerra en Yemen difiere del curso tomado por Arabia Saudi.

"Catar no forma parte de la así llamada coalición árabe que está bombardeando Yemen. Realmente es una coalición que comete un genocidio contra el sufrido pueblo yemení. Por eso Catar se retiró de esta alianza militar prácticamente de inmediato, para no compartir la responsabilidad de haber cometido estos crímenes", aseveró el académico catarí.

Una fuente del Ministerio de Asuntos Exteriores de Catar compartió recientemente con los medios locales sus preocupaciones por el espionaje llevado a cabo también por parte de los servicios especiales de Emiratos Árabes Unidos (EAU) contra altos cargos de Catar. Esta operación se realizó a través de los  teléfonos móviles y con ayuda de un software israelí.

Durante más de dos años, los servicios especiales de los EAU han utilizado el 'software' israelí diseñado para monitorizar los 'smartphones'. Según el New York Times, la operación salió a la luz después de que los tribunales de Israel y de Chipre consideraran dos expedientes a petición de ciudadanos cataríes y periodistas mexicanos que habían sido víctimas de espionaje.

Ali Heil mencionó a Sputnik que los países del golfo Pérsico vienen empleando sus servicios de inteligencia contra Catar desde hace mucho tiempo.

"Los primeros casos relacionados con el espionaje fueron registrados en 2012. (…) Dos años más tarde la tensión escaló hasta llegar a la retirada de los embajadores y tan solo en 2017 se produjo la crisis actual. (…) El mayor número de casos relacionados con el espionaje se registró en mayo pasado", recordó el interlocutor de Sputnik.

Encuentro en la Chatham House: El régimen saudí al borde del colapso

La situación en Arabia Saudí ha sido inestable desde que Mohammad Ben Salman llegó al poder y el régimen saudí está al borde del colapso, dijo Madawi al Rasheed, profesor de antropología social en el King’s College de Londres.

Al Rasheed dijo el 4 de septiembre en un encuentro organizada por el think tank británico Chatham House en Londres que no era de esperar una revolución en Arabia Saudí similar a la experimentada por Egipto. Él agregó, sin embargo, que el régimen gobernante en Riad se estaba desmoronando desde dentro.

El académico saudo-británico añadió que desde que MBS llegó al poder, miles de activistas políticos han sido encarcelados en Arabia Saudí, que la gente del país está enojada y que esta situación no puede durar.

“El Reino Unido debería distanciarse lo más pronto posible de Arabia Saudí, ya que los acontecimientos en ese país eventualmente llevarán a una relación caótica entre las dos partes”, añadió.

En esta reunión, otros oradores presentaron sus puntos de vista sobre los acontecimientos regionales, incluyendo la continuación de los ataques saudíes en Yemen, la cooperación militar del Reino Unido con Arabia Saudí, la rivalidad Irán-Arabia Saudí y la postura oficial británica en favor de Riad.

Aunque es ampliamente conocido que Arabia Saudí cometió crímenes de guerra durante la agresión contra Yemen, el Reino Unido sigue vendiendo armas al régimen de los Al Saud e insiste en la cooperación continua con este último en el campo de la inteligencia.

“Al contrario de lo que se dice sobre la influencia del Reino Unido en las políticas saudíes, es Arabia Saudí la que impone sus políticas a Londres”, dijo Armida van Rij, investigadora en política de defensa y seguridad en el King’s College,

Otro ponente en el evento de la Chatham House fue el Dr. Mai Yamani, que habló de las reformas adoptadas por el príncipe heredero de Arabia Saudí. “Las políticas internas de Arabia Saudí y las reformas de Ben Salman han fracasado. La política exterior del país, demasiado ambiciosa, es agresiva y alarmante”, agregó.

Él dijo que Riad, con sus ingresos petroleros, el régimen saudí estaba tratando de sofocar las protestas dentro del país y expandir su dominio e influencia en la región.

A pesar de las estrechas relaciones diplomáticas entre el Reino Unido y Arabia Saudí, la opinión pública británica critica las políticas del régimen saudí en la región, especialmente los crímenes cometidos por este régimen en la guerra contra Yemen.

Cientos de manifestantes se reunieron frente a la Oficina del Primer Ministro británico en Londres en marzo pasado durante la visita de MBS y gritaron el lema “Abajo los Saúd”.

La visita del príncipe heredero saudí al Reino Unido fue vista por activistas de derechos humanos como un cheque en blanco que autorizaba a Arabia Saudí a escalar sus crímenes en Yemen.

El martes 19 de septiembre de 2017, los ministros de Defensa británico y saudí firmaron un acuerdo de cooperación militar en Yeddah.

Desde el comienzo de la guerra contra Yemen, el Reino Unido ha vendido a Arabia Saudí armas y equipos militares por valor de más de 6.400 millones de dólares.

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Análisis: El mundo debería preocuparse por las protestas en Basora

Patrick Cockburn

Las protestas actuales en Iraq son las más graves que se han visto en el país durante años y están teniendo lugar en el corazón de algunos de los yacimientos petrolíferos más grandes del mundo. El cuartel general del gobierno iraquí en Basora fue incendiado, al igual que las oficinas de esos partidos y milicias a las que la población local responsabilizaba por sus míseras condiciones de vida. Los manifestantes bloquearon y cerraron el principal puerto marítimo de Iraq en Umm Qasr, a través del cual importa la mayor parte de su grano y otros suministros. Proyectiles de mortero han sido disparados a la Zona Verde en Bagdad por primera vez en años. Al menos 10 personas han sido abatidas a tiros por las fuerzas de seguridad durante los últimos cuatro días en un esfuerzo fallido por sofocar los disturbios.

Si estas demostraciones hubieran estado sucediendo en 2011 durante la Primavera Árabe, entonces encabezarían la agenda de noticias en todo el mundo. Tal como están las protestas, hasta ahora han recibido una cobertura muy limitada en los medios internacionales, que se enfoca en lo que podría suceder en el futuro en Idlib, Siria, en lugar de en eventos que suceden ahora en Irak.

Una vez más, Irak se ha caído del mapa de los medios de comunicación en el mismo momento en que está sumido en una crisis que podría desestabilizar a todo el país. El desinterés de los gobiernos extranjeros y de los medios de comunicación tiene un siniestro paralelismo con su postura en coma hace cinco años cuando ignoraron el avance de Isis antes de capturar a Mosul. El presidente Obama incluso descartó, en palabras que llegó a lamentar, que Isis se asemejaba a un equipo de básquetbol menor jugando fuera de su liga.

Las causas de las protestas son evidentes: Irak está gobernado por una clase política cleptómana que opera el aparato estatal iraquí como una máquina de saqueo. Otros países son corruptos, especialmente los ricos en petróleo u otros recursos naturales, y los políticamente bien conectados se vuelven muy ricos. Por grande que sea el rastrillo, algo se suele construir al final del día.

En Iraq no sucede así, y entre las víctimas más enconadas de los 15 años de robos al por mayor están los dos millones de habitantes de Basora. Una vez glorificado como la Venecia del Golfo, sus canales se han convertido en alcantarillas abiertas y sus suministros de agua están tan contaminados que en realidad son venenosos.

Las protestas estallaron a principios de este año debido a la falta de electricidad, agua, empleos y cualquier otro servicio gubernamental. La injusticia fue aún más flagrante porque las compañías petroleras de Basora están exportando más crudo que nunca. En agosto, esto sumó cuatro millones de barriles por día, lo que le valió al gobierno de Bagdad unos $ 7.700 millones en el transcurso del mes.

Pocas cosas resumen el fracaso del estado iraquí tan crudamente como el hecho de que, a pesar de su vasta riqueza petrolera, Basora ahora está amenazada por un brote de cólera, de acuerdo con funcionarios locales de salud. Los hospitales de Basora ya han tratado a 17.500 personas por diarrea crónica y dolencias estomacales en las últimas dos semanas, después de enfermar por beber agua contaminada. El agua salada se mezcla con agua dulce, por lo que es salobre y reduce la efectividad del cloro que de lo contrario mataría a la bacteria. Hay muchas bacterias alrededor porque el sistema de agua no se ha actualizado durante 30 años y las aguas residuales de las tuberías rotas se mezclan con el agua potable.

Los gobiernos iraquíes no son muy buenos para hacer frente a crisis como estas en el mejor de los casos, y este golpe en un momento particularmente malo porque los dos principales bloques políticos no logran formar un nuevo gobierno después de las elecciones parlamentarias del 12 de mayo. . El nuevo parlamento se reunió por primera vez esta semana, no eligió un orador y decidió tomarse 10 días libres, pero ahora se reunirá en una sesión de emergencia el sábado para hablar sobre la crisis en Basora.

Pero incluso si se forma un nuevo gobierno bajo el actual primer ministro Haider al-Abadi, o alguna otra figura, puede no hacer mucha diferencia. El partido que inesperadamente sondeó mejor en la elección fue el que siguió al clérigo populista nacionalista Muqtada al-Sadr, que estaba aliado al pequeño Partido Comunista Iraquí, enfatizando así sus políticas seculares, no sectarias y progresistas. Por otro lado, los críticos afirman que en el pasado los ministros sadristas del gobierno han sido tan corruptos como los de los otros partidos. El problema no es solo la corrupción individual, sino el mecanismo político en su conjunto: los ministerios se reparten entre las partes y luego los utilizan como sacas de dinero y fuentes de empleos clientelares. Mudher Salih, un asesor financiero de Abadi, me explicó en Bagdad a principios de este año cómo funciona esto.

Este sistema de empleos para niños, independientemente de su mérito personal o calificaciones profesionales, tiene consecuencias perjudiciales para los iraquíes comunes. Muchos de los que han subido al tren de salsa en los últimos 15 años no sabrían cómo mejorar las cosas, incluso si quisieran. Según los informes, un ex gobernador de Basora devolvió una gran parte de su presupuesto porque dijo que no se le ocurría nada para gastar el dinero.

¿Por qué sucede esto ahora? El gobierno iraquí, respaldado por Estados Unidos, Irán y muchos otros aliados, obtuvo su mayor victoria el año pasado cuando recuperó Mosul de Isis después de un asedio de nueve meses. Paradójicamente, este éxito significó que muchos iraquíes ya no estaban preocupados por la amenaza que representaba Isis para ellos y sus familias. En su lugar, se centraron en el estado ruinoso de su país: la falta de carreteras, puentes, hospitales y escuelas, así como la escasez de electricidad y agua, en un lugar donde las temperaturas de verano alcanzan los 50ºC.

Muchos iraquíes dicen que están a favor de un cambio radical o incluso revolucionario, pero el régimen será difícil de desarraigar, por insatisfactorio que sea. No solo la élite se conecta con los ingresos del petróleo. Aproximadamente 4,5 millones de iraquíes reciben salarios del estado y ellos, y no solo multimillonarios corruptos, tienen un incentivo para mantener las cosas como están, por tóxicos que sean.

Lo más probable es que Irak continúe siendo desviado por un gobierno disfuncional débil, lo que abre la puerta a varios peligros. Isis está derrotado, pero no del todo: podría reunir sus fuerzas, tal vez con un disfraz diferente, y escalar los ataques. Las divisiones dentro de la comunidad chií se están volviendo más profundas y más rencorosas a medida que los sadristas -cuyas oficinas, a diferencia de los otros partidos, no han sido quemados por los manifestantes- crecen en influencia.

Una crisis política enconada que no se limitará a Iraq. El mundo exterior debería haber aprendido esta lección a partir de la invasión liderada por Estados Unidos en 2003. Los partidos rivales iraquíes siempre buscan patrocinadores extranjeros a los que les interesan tanto como a los suyos. El país ya es uno de los escenarios de la escalada de la confrontación Estados Unidos-Irán. Al igual que con la amenaza de una epidemia de cólera en Basora, las crisis iraquíes tienden a extenderse rápidamente e infectar a toda la región.

Elections parlementaires suédoises: une droite nationale en progression limitée face à deux camps minoritaires

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Elections parlementaires suédoises: une droite nationale en progression limitée face à deux camps minoritaires

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

A l'issue des élections parlementaires suédoises du 9 septembre 2018, le jeu parlementaire est des plus verrouillés, comme cela avait été annoncé, et les deux partis principaux, les sociaux-démocrates à gauche et les modérés à droite reculent d'environ 6,5 points, ainsi que les écologistes en recul de 2.4 points. Enfin les petites listes sont également laminées dans un contexte à forte polarisation avec 1,4% (-2.5 points).

Les Démocrates Suédois, mouvement de droite nationale dirigé par Jimmie Akesson, sont ceux qui progressent le plus, obtenant 17,6% des voix (+ 4.7) et 63 sièges (+14), mais ils sont loin des prévisions des sondages qui les plaçaient à plus de 20% et ils échouent aussi à obtenir la seconde place devant la droite modérée. C'est donc pour eux une déception. Ils ne peuvent pas en accuser les deux listes de droite nationaliste qui auront probablement réalisé des scores dérisoires (inconnus à cette heure). Le vote utile d'électeurs craignant une absence de majorité au Riksdag (parlement) a pu freiner son ascension. Ses positions eurosceptiques et pas seulement identitaires ont pu effrayer certains électeurs modérés.

Et en outre le matraquage international, il suffisait de lire Le Monde en France pour s'en convaincre, a payé. Nombreux Suédois craignaient de donner l'impression que leur pays devenait une "société fermée". C'est pourtant oublier que les Suédois par le passé avaient démontré une capacité de résistance exceptionnelle. Il suffit de songer qu'ils ont résisté au christianisme un siècle de plus que leurs voisins scandinaves.

La droite nationale, en France et ailleurs, a pu progresser et la Lega de Salvini est annoncée à 34% dans les sondages. Le FPÖ autrichien est intégré à une coalition même s'il n'a pas pu dépasser le score de Haider en 2000, mais de par la seule volonté du chancelier ÖVP Sebastian Kurz. Mais son programme économique anxiogène freine son ascension. Le déficit en crédibilité atteint surtout le RN (ex-FN) français.

Les sociaux-démocrates, principaux responsables depuis les années 70 de la crise sociétale de la Suède, en ouvrant ses frontières à de larges flux, ne sont pas sanctionnés autant qu'ils devraient l'être. Ils obtiennent 28,4% des voix et 100 sièges. La droite modérée ne parvient pas à remonter l'écart et doit se limiter à 19,8% des voix et 70 sièges.

Une coalition de gauche n'obtiendrait que 143 sièges et une coalition de droite aurait aussi 143 sièges soit une parfaite égalité. On peut imaginer selon le modèle danois une coalition de droite minoritaire aux affaires avec des démocrates suédois en soutien sans participation.

Les petits partis de droite se maintiennent (Libéraux à 5,5% et 19 sièges) ou se renforcent (Parti du centre 8,6% et 3 sièges, Démocrates chrétiens 6,4% et 23 sièges), tout comme le Parti de Gauche (Vänsterpartiet, 7,9% +2.2 et 28 sièges +7). Enfin les Verts (Miljöpartiet) tombent à 4,4% (-2.4) 15 sièges (-10). Le candidat de droite Ulf Kristersson n'a pas su convaincre. Quant au social-démocrate Stefan Löfven, qui a durci légèrement la ligne sur la question migratoire, il limite néanmoins la casse mais sans convaincre.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Élections en Suède : une nouvelle étape du chemin de croix de Bruxelles

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Élections en Suède : une nouvelle étape du chemin de croix de Bruxelles

Ex: http://echelledejacob.blogspot.com 

Décortiquant les résultats des élections suédoises, le rédacteur en chef du mensuel Ruptures Pierre Lévy est formel : c'est là le cauchemar des dirigeants européens qui se poursuit. 

C’était la chronique d’un succès annoncé. Les Démocrates de Suède (SD, un parti comparable à la formation de Marine Le Pen en France) apparaissent comme les grands vainqueurs du scrutin législatif qui s’est déroulé dans le royaume scandinave le 9 septembre. Avec 17,6% des suffrages, ils augmentent leur score de 4,7 points par rapport à 2014, où ils avaient déjà connu une progression sensible. Il y a encore seize ans, ce parti franchissait de justesse la barre des 1%... Le SD a en tout cas été porté par le thème qui a largement dominé toute la campagne électorale : l’immigration.

Texte publié en partenariat avec le mensuel Ruptures

Sur la base des derniers sondages avant le vote, Jimmie Akesson (39 ans), le chef de ce parti depuis 2005, avait même espéré une perspective de 20 à 30%. Si ce niveau n’est pas atteint, sa formation se retrouve en tout état de cause en position déterminante dans le cadre de la formation du futur gouvernement. Ce processus ne devrait pas manquer d’être particulièrement laborieux, puisqu’aucun des deux « blocs » traditionnels ne dispose, et de loin, d’une majorité des députés.

Ces élections ont été marquées par une participation de 84,4% (contre 85,8% il y a quatre ans). Le Parti social-démocrate (SAP) obtient son plus bas score depuis plus d’un siècle : avec 28,4% des voix, il chute de 2,8 points par rapport à 2014 où il avait déjà essuyé une défaite historique. Le SAP semble définitivement tombé de son piédestal, alors qu’il a gouverné le pays pendant 80 des 100 dernières années, et avait pu compter sur près d’un électeur sur deux des années 1930 aux années 1990.

Les Verts, qui étaient le partenaire des sociaux-démocrates dans la coalition sortante, chutent également de 6,7% en 2014 à 4,3%. Ils sauvent de justesse leur représentation parlementaire alors même que la vague caniculaire qui a balayé le pays semblait pouvoir étayer leur discours pro-environnement, espéraient les dirigeants de ce mouvement.

Enfin, le Parti de gauche (qui avait répudié le terme «communiste» en 1990) s’établit à 7,9%, regagnant ainsi 2,2 points. Il soutenait le gouvernement sortant sans y participer, mais est considéré comme partie prenante du bloc tri-partite dit de centre-gauche. Ce dernier totalise ainsi 40,6% (contre 43,6% précédemment).

Un résultat qui le place au coude à coude avec le bloc dit de centre-droit (40,3%). L’écart (30 000 voix) est si serré que c’est désormais le vote des Suédois de l’étranger (prévu pour être publié le 12 septembre) qui déterminera la coalition arrivée en tête. Au sein du bloc de centre-droit, le parti dominant, les Modérés, obtient 19,8% des suffrages, soit une baisse de 3,5 points. Ses trois alliés progressent en revanche légèrement : le Parti du centre (8,6%, +2,5 points), les Chrétiens-démocrates (6,4%, + 1,8) et les Libéraux (5,5%, + 0,1). Ces trois formations ont, pendant la campagne, exclu un «pacte avec le diable», en l’occurrence avec le SD. Pour sa part, le chef des Modérés, Ulf Kristersson, refuse également de négocier avec «l’extrême droite», même s’il a indiqué souhaiter gouverner avec une large majorité.

Le SD a incontestablement capitalisé sur le mécontentement d’une large part des citoyens qui s’est cristallisé sur la question migratoire.

Kristersson a immédiatement appelé le Premier ministre social-démocrate sortant, Stefan Löfven, à démissionner. Pas question a affirmé pour l’heure ce dernier, précisant que pour lui, cette élection a entériné la fin de la «politique des blocs», autrement dit l’alternance entre centre-gauche et centre-droit. A son sens, c’est désormais une collaboration entre les blocs qui s’impose afin de faire barrage à la montée du SD. Un pacte assurant un tel «cordon sanitaire» avait du reste été signé fin 2014 lorsque le gouvernement à dominante social-démocrate avait été mis en minorité sur le budget. Mais ledit pacte n’avait tenu que quelques mois.

Pour sa part, le chef du SD a triomphé au soir du scrutin : «Nous sommes les grands gagnants de cette élection [...] nous allons exercer une véritable influence sur la politique suédoise » ; il s’est dit prêt, dans cet esprit, à négocier avec tous les partis.

Le SD a incontestablement capitalisé sur le mécontentement d’une large part des citoyens qui s’est cristallisé sur la question migratoire. Depuis 2010, ce sont près de 500 000 demandeurs d’asile qui sont arrivés dans ce pays de dix millions d’habitants, dont désormais 18,5% sont nés à l’étranger (14,7% en 2010 ; à titre de comparaison, ce niveau était de 11,6% en France en 2014). C’est surtout en septembre 2015 – date de la décision d’Angela Merkel d’ouvrir en grand les frontières de l’Allemagne sous pression du patronat d’outre-Rhin, créant ainsi un flux considérable vers l’Europe – que les arrivées se sont accélérées : 250 000 en moins de deux ans.

A l’époque, Löfven s’était drapé dans une posture morale d’accueil, et invité ses partenaires de l’UE à faire preuve de «solidarité». Quelques mois plus tard cependant, le chef du gouvernement faisait demi-tour, et établissait des filtres aux frontières, notamment avec le Danemark. Ceux-ci ont été prolongés depuis, et les sociaux-démocrates ont durci progressivement les conditions en matière d’asile (restrictions sur le regroupement familial, permis de séjour seulement temporaires…).

Il s’agissait alors d’endiguer la montée déjà patente du SD. Une évolution d’autant plus inquiétante pour les sociaux-démocrates qu’elle se dessinait – et s’est poursuivie – tout particulièrement au sein de leur électorat traditionnel. Une enquête réalisée peu avant le scrutin montrait ainsi que plus d’un syndicaliste sur quatre s’apprêtait à donner sa voix au SD. Une dirigeante de la grande centrale syndicale LO, historiquement liée aux sociaux-démocrates, admettait que le vote «populiste» était lié à «la précarisation de l'emploi, avec une augmentation des contrats à temps partiel et de l'intérim, [au] recul de l'Etat-providence en Suède, avec la fermeture d'hôpitaux dans les campagnes, les files d'attente dans les centres de soin, ou le niveau qui baisse dans les écoles». Et de mettre en garde : «Sous prétexte de vouloir accélérer l'intégration des réfugiés, la droite et le patronat sont prêts à remettre en cause notre modèle social et le système des accords collectifs, ce que nous n'accepterons jamais.»

Si une sorte de «grande coalition» devait voir le jour, elle ne ferait que nourrir les futures victoires du SD qui apparaîtrait alors comme le seul parti d’opposition

Si la vague migratoire a reflué depuis 2015-2016, 26 000 demandeurs d’asile ont encore été enregistrés en 2017, et 12 000 depuis le début de cette année. La pression sur les services publics est considérable, et ressentie tout particulièrement parmi les moins bien lotis – ainsi que par des immigrants de longue date, amers que les nouveaux arrivants se soient vu offrir nombre d’avantages au détriment de ceux déjà installés.

La tuerie (trois morts, 18 blessés) qui était survenue à Malmö en juin, puis des incidents répétés dans certaines banlieues fin août ont par ailleurs contribué à attiser les tensions. Dans ces conditions, les satisfecits que s’est décernés le gouvernement en matière économique – 2,4% de croissance l’année dernière, des excédents budgétaires, des chiffres officiels du chômage réduits (6,7%) – n’ont pas convaincu les électeurs.

Pour l’heure, l’incertitude est donc grande quant à la formation d’un futur gouvernement. S’il est minoritaire, cela pourrait entraîner une forte instabilité. Si une sorte de «grande coalition» devait voir le jour, elle ne ferait que nourrir les futures victoires du SD qui apparaîtrait alors comme le seul parti d’opposition.

A moins que les Modérés acceptent finalement d’être soutenus par le SD, ce qui donnerait à celui-ci une position de force et rapprocherait le pays de la situation prévalant au Danemark voisin ?

Ce qui est certain en revanche, c’est que le cauchemar des dirigeants européens se poursuit. Au printemps 2017, ils avaient cru pouvoir affirmer que la victoire d’Emmanuel Macron en France donnait le signal d’un retournement des citoyens en faveur de l’Europe ; ils avaient déjà (et contre toute évidence) interprété dans le même sens les élections aux Pays-Bas en mars 2017, de même que les présidentielles autrichiennes en décembre 2016.

Mais dans ce pays à l’automne 2017, puis en Allemagne, en République tchèque, en Hongrie et évidemment en Italie, ils ont dû encaisser les victoires des «populistes », au point que certains s’affolent à haute voix d’un possible dissolution de l’Union européenne. On n’en est certes pas là. D’autant qu’en Suède, le SD n’a guère mis en avant sa revendication d’un référendum sur la sortie de l’UE.

Reste que le scrutin suédois n’a évidemment rien pour rassurer Bruxelles. Le chemin de croix continue.
 

Irak: crise économique, sanitaire et politique

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Irak: crise économique, sanitaire et politique

par Jean-Claude Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

La crise majeure qui se développe actuellement en Irak, notamment à Bassorah, risque de relancer l'Etat Islamique (ISIS)

 L'Irak est au cœur d'une des plus vastes réserves de pétrole du monde. Elle participe en principe à la coalition syro-iranienne appuyée par la Russie contre ISIS. D'où l'inquiétude que commencent à susciter les violentes manifestations qui se déroulent actuellement contre le gouvernement. Les locaux de celui-ci à Bassorah, deuxième ville d'Irak après Bagdad. la capitale, viennent d'être totalement incendiés. Les manifestants, composés de personnes à faible revenu, sinon sans emploi, ont bloqué le port de Umm Qasr,, essentiel pour les exportations et importations. La « zone verte », censée être démilitarisée, où se trouvent notamment les ambassades, à reçu plusieurs coup de mortiers. Au moins dix manifestants ont été tuées par les forces de sécurité. La situation devrait inquiéter l'opinion internationale, Mais elle est peu commentée par les médias.  

La cause de cette crise est due à la petite minorité d'autocrates enrichis qui ont pris le pouvoir avec le soutien de tous ceux qui comptent sur ce gouvernement pour poursuivre la lutte contre le djihadisme. Totalement corrompus, ils exploitent à leur profit les richesses du pays et les aides internationales. Pour plus de détails, on lira l'article de Reuters 1) Mais on notera que cet article, ainsi que celui du Monde, cité aussi ci-dessous, datent déjà de quelques jours Au 11/09. il semble que les protestations violentes ne cessent d'augmenter.

Une grande partie des protestations est provoquée par les épidémies de maladies contagieuses, notamment de choléra, résultant du mauvais état des sources d'eau potable, qui disparaissent aujourd'hui sous l'accumulation des ordures non traitées. Le peu d'hôpitaux existants sont totalement débordés. De nombreux décès y sont enregistrés chaque jour. Cependant les compagnies pétrolières exportent de plus en plus de pétrole à partir de Bassorah, soit actuellement 4 millions de barils par jour, ce qui a rapporté au gouvernement de Bagdad un bénéfice d'environ 7 milliards de dollars ce dernier mois.

Ces événement ont mis à mal l'ancien gouvernement dirigé par Haider al-Abadi. Rien de concret n'avait suivi sa désignation, sinon une augmentation de la corruption. Des élections générales avaient eu lieu le 12 mai, mais le nouveau Parlement vient seulement de se réunir. Il affirme vouloir faire face à la crise. Mais aucun nouveau gouvernement n'a pu encore être officiellement désigné.

Les sondages désignent comme favori le religieux nationaliste Muqtada al-Sadr, assisté par le petit Parti communiste. Il s'était vanté de son orientation non religieuse, non sectaire et progressiste. Mais rien ne prouve qu'il sera en état de tenir ses promesses.

En attendant les manifestations semblent donner une nouvelle jeunesse aux djihadistes, apparemment éliminés jusqu'à présent. Le pire parait à craindre.

Références

1) https://fr.news.yahoo.com/manifestations-en-irak-roquette...

Voir aussi https://abonnes.lemonde.fr/moyen-orient-irak/article/2018...?

2) Voir en date du 10/09 un article de Ej Magnier excellent connaisseur du Moyen Orient
https://ejmagnier.com/2018/09/10/haidar-abadi-has-fallen-...

Question à suivre. Nous y reviendrons probablement

08:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : irak, bagdad, moyen orient, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 12 septembre 2018

Un empire diabolique de faux drapeaux

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Un empire diabolique de faux drapeaux

par Edward Curtin 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le passé n’est pas mort, ce sont les gens qui dorment. Les cauchemars et les rêves éveillés que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de meurtres qui se sont perpétués au plus profond de notre passé et qui se sont perpétués dans le présent. Aucune fausse amnésie n’effacera la vérité sanglante de l’histoire américaine, la grâce bon marché que nous nous accordons à nous-mêmes ; nous nous sommes, comme l’a dit Harold Pinterdans son discours du prix Nobel, nourris « du vaste tapis de mensonges » qui nous entoure, mensonges proférés depuis très longtemps par des dirigeants nihilistes et leurs porte-parole médiatiques ; nous avons ou devrions avoir mauvaise conscience de ne pas reconnaître être complices actifs ou silencieux de la répression de la vérité et de millions de crimes vicieux au Canada et ailleurs.

Mais, comme l’a dit Pinter :

« Je crois qu’en dépit des énormes obstacles qui existent, une détermination intellectuelle inébranlable, inébranlable et féroce, en tant que citoyens, à définir la vérité réelle de nos vies et de nos sociétés est une obligation cruciale qui nous incombe à tous. C’est en fait obligatoire ».

Nul n’est plus emblématique de ce noble effort que David Ray Griffin, qui, livre après livre depuis les attentats du 11 septembre 2001, a méticuleusement exposé les dessous de l’empire américain et de ses méchants maîtres. Sa persévérance à essayer d’atteindre les gens et de les mettre en garde contre les horreurs qui en ont résulté est extraordinaire. En excluant ses travaux philosophiques et théologiques, c’est son quinzième livre depuis 2004 sur ces graves questions de vie et de mort et sur l’avenir du monde.

Dans ce livre magistral, il fournit un argument historique puissant selon lequel, dès le début, avec l’arrivée des premiers colons européens, ce pays, malgré toute la rhétorique selon laquelle il a été fondé et guidé par Dieu, a été « plus malveillant que bienveillant, plus démoniaque que divin ». Il présente chronologiquement cette histoire, étayée par une documentation minutieuse, pour appuyer sa thèse.

Dans son livre précédent, Bush et Cheney : Comment ils ont ruiné l’Amérique et le monde, Griffin a catalogué les mauvaises actions qui ont découlé des attaques du 11 septembre, alors que dans celui-ci – un préquelle – il offre une leçon d’histoire américaine qui remonte à des siècles, et il montre qu’on aurait raison en traitant les États-Unis « d’empire de faux drapeaux ».

Les attentats du 11 septembre 2001 sont le point d’appui de ses deux livres. On ne saurait surestimer leur importance, non seulement en raison de leur cruauté inhérente qui a causé la mort de milliers d’Américains innocents, mais aussi depuis qu’ils sont devenus la justification des campagnes meurtrières des États-Unis, appelées « guerres contre le terrorisme », qui ont fait des millions de victimes dans le monde. Un éventail international de personnes sacrifiables. Aussi terrifiants qu’elles aient été, et devaient être, il y a de nombreux précédents, bien qu’une grande partie de cette histoire soit cachée dans l’ombre. Griffin les éclaire d’une lumière vive, la plupart de ses analyses se concentrant sur les années 1850-2018.

dRGri.jpgEn tant que théologien et philosophe, il est bien conscient de l’importance de la nécessité pour la société de légitimer religieusement son autorité séculière, d’offrir à son peuple un bouclier contre la terreur et les craintes multiples de la vie par un mythe protecteur qui a été utilisé avec succès par les États-Unis pour terroriser les autres, de montrer comment les termes selon lesquels les États-Unis sont légitimés comme « nation choisie » par Dieu et les Américains comme « peuple élu » par Dieu ont évolué au fil du temps, à la lumière de l’avancée des processus de sécularisation et de pluralisme qui se sont développés. Les noms ont changé, mais la signification est la même. Dieu est de notre côté, et quand c’est ainsi, l’autre côté est maudit et peut être tué par le peuple de Dieu, qui se bat toujours contre le Diable.

Il l’illustre en commençant par une citation de la première allocution inaugurale de George Washington, où ce dernier parle de « la main invisible » et « d’agence providentielle » qui guide le pays, et en terminant par Obama qui dit « Je crois en l’exceptionnalisme américain de tout mon être ».  Entre les deux, nous entendons Andrew Jackson dire que « la Providence s’est déversée sur cette terre bénie » et Henry Cabot Lodge en 1900 qualifie la mission divine de l’Amérique de « destinée manifeste ». La religion américaine d’aujourd’hui est l’exceptionnalisme américain, un euphémisme actualisé pour le « Nouvel Israël de Dieu » ou la « Nation rédemptrice ».

Au cœur de ce verbiage se trouve l’illusion que les Etats-Unis, en tant que pays béni et bon, ont une mission divine de répandre la « démocratie » et la « liberté » à travers le monde, comme l’a déclaré Hilary Clinton lors de la campagne présidentielle de 2016 en disant que « nous sommes grands parce que nous sommes bons » et en 2004 quand George W. Bush disait : « Comme des générations précédentes, nous avons un appel venant d’au-delà les étoiles pour défendre notre liberté ». De tels sentiments ne pouvaient être reçus qu’avec un rire sardonique de la part des innombrables victimes par-ci par-là « libérées » par les dirigeants violents de l’Amérique, comme l’atteste Griffin.

Ayant établi le fait que l’Amérique revendique le statut divin, il guide ensuite le lecteur à travers divers penseurs qui ont pris parti sur la question des États-Unis, qu’ils soient indulgents ou malveillants. Tout ceci est préliminaire au cœur du livre, qui est une leçon d’histoire documentant la malignité au cœur de la trajectoire américaine.

« On dit souvent que l’impérialisme américain a commencé en 1898, lorsque Cuba et les Philippines furent les principales récompenses », commence-t-il. « Ce qui était nouveau à cette époque, cependant, c’est que l’Amérique a pris le contrôle de pays en dehors du continent nord-américain ».

Le « droit divin » de s’emparer des terres des autres et de les tuer a commencé bien avant, et bien qu’aucune mer n’ait été traversée selon la conception habituelle de l’impérialisme, le génocide des Amérindiens a largement précédé 1898. De même que le « destin manifeste » qui a déclenché la guerre avec le Mexique, la confiscation de ses terres et l’expansion vers l’ouest, jusqu’au Pacifique.

Cette période de construction de l’empire dépendait fortement de « l’autre grand crime contre l’humanité » qu’était la traite négrière, où l’on estime que 10 millions d’Africains sont morts, en plus de la brutalité malsaine de l’esclavagisme lui-même.

« Peu importe la brutalité des méthodes, les Américains étaient employés comme instruments à des fins divines, écrit Griffin. Et, ajoute-t-il à juste titre, il n’est pas vrai que les entreprises impérialistes américaines à l’étranger ne se sont imposées qu’en 1898, car dans les années 1850, le commodore Perry a forcé « les arrogants japonais » à ouvrir leurs ports au commerce américain par la diplomatie de la canonnière ».

Puis, en 1898, le rythme de l’expansion impériale outre-mer s’est accéléré de façon spectaculaire avec ce qu’on a appelé « la guerre hispano-américaine » qui a abouti à la prise de Cuba et des Philippines et à l’annexion d’Hawaii. Griffin dit que ces guerres pourraient être appelées « les guerres pour s’emparer des colonies espagnoles ». Son analyse de la brutalité et de l’arrogance de ces actions fait comprendre au lecteur que le massacre de My Lai au Vietnam et d’autres atrocités plus récentes ont un lourd pedigree qui fait partie d’une structure institutionnelle, et pendant que les Philippins, les Cubains et tant d’autres étaient massacrés, Griffin écrit :

« Anticipant la déclaration du Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, qui a dit : « Nous ne sommes pas un empire », le Président McKinley a déclaré que l’impérialisme était étranger au tempérament et au génie de ces peuples généreux et libres ».

A l’époque comme aujourd’hui, un fou rire peut-être est la seule réponse à de telles conneries, et comme Griffin cite Mark Twain qui dit qu’il serait facile de créer un drapeau pour les Philippines :

« Nous prenons juste notre drapeau habituel, avec les rayures blanches peintes en noir et les étoiles remplacées par le crâne et les os en croix ».

Cela aurait également fonctionné pour la Colombie, le Panama, Porto Rico, la République dominicaine, Haïti, le Nicaragua et d’autres pays soumis à l’idéologie de la Doctrine Monroe ; partout où la liberté et l’indépendance nationale ont soulevé la tête, les États-Unis sont intervenus rapidement avec leur puissante armée antirévolutionnaire et leurs brutalités financières. En Extrême-Orient, la politique de la « porte ouverte » a été utilisée pour piller la Chine, le Japon et d’autres pays.

Mais tout cela n’était que le début. Griffin montre comment Woodrow Wilson, la quintessence du libéral démocrate sournois et traître, qui prétendait vouloir tenir l’Amérique à l’écart de la Première Guerre Mondiale, a fait exactement le contraire pour s’assurer que les États-Unis en viennent à dominer les marchés étrangers que ses maîtres capitalistes demandaient. Ainsi, Griffin explore comment Wilson a conspiré avec Winston Churchill pour utiliser le naufrage du Lusitania comme un casus belli et comment le dur traitement de l’Allemagne par le Traité de Versailles a préparé le terrain pour la Deuxième Guerre Mondiale.

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Il nous raconte comment, entre les deux guerres mondiales, la diabolisation de la Russie et de la nouvelle Union Soviétique a commencé. Cette déprédation de la Russie, qui rugit à plein régime aujourd’hui, est un thème qui revient tout au long de La Trajectoire américaine. On ne saurait trop insister sur son importance. Wilson qualifia le gouvernement bolchevique de « gouvernement de terreur » et, en 1918, « envoya des milliers de soldats dans le nord et l’est de la Russie, les laissant là jusqu’en 1920 ».

Que les États-Unis aient envahi la Russie est un fait rarement mentionné et même à peine connu des Américains. Peut-être que la prise de conscience et la diabolisation séculaire de l’URSS/Russie éclaireraient ceux qui achètent la propagande anti-russe actuelle appelée « Russiagate ».

Pour égaler cet acte « divin » d’intervention impériale à l’étranger, Wilson a fomenté la Peur Rouge chez nous, qui, comme le dit Griffin, avait une importance durable et incalculable car elle a créé la peur américaine de la pensée radicale et de la révolution qui existe encore aujourd’hui et sert de justification pour soutenir des dictateurs brutaux dans le monde et réprimer la liberté chez nous (comme cela se passe actuellement).

Il nous donne de brefs résumés de certains dictateurs que les États-Unis ont soutenus, et nous rappelle le dicton d’un autre démocrate libéral, Franklin Roosevelt, qui a dit du brutal dictateur nicaraguayen Anastasio Somoza :

« C’est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute ».

Somoza terrorisera son propre peuple pendant 43 ans. Il en a été de même à Cuba, au Chili, en Iran, au Guatemala, en République dominicaine, en Haïti, etc. Les États-Unis ont également soutenu Mussolini, n’ont rien fait pour empêcher le renversement fasciste de la République espagnole par Franco et ont soutenu le gouvernement de droite de Chiang-Kai Shek dans ses efforts pour dominer la Chine.

C’est une histoire très sombre et très laide qui confirme la nature démoniaque des actions américaines dans le monde.

Puis Griffin fait exploser les nombreux mythes sur ce que l’on appelle la « Bonne Guerre » – la Seconde Guerre Mondiale. Il explique les mensonges racontés au sujet de l’attaque « surprise » japonaise contre Pearl Harbor, comment Roosevelt souhaitait faire entrer les Etats-Unis dans la guerre, tant dans le Pacifique qu’en Europe, et à quel point les intérêts économiques américains étaient en jeu. Il critique le mythe selon lequel l’Amérique souhaitait avec désintéressement défendre les peuples épris de liberté dans leurs batailles contre les régimes brutaux et fascistes. Cela, nous dit-il, n’est qu’une petite partie de l’histoire :

« Il ne s’agit toutefois pas d’une image exacte de la politique américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Certes, beaucoup de gens ont été libérés de terribles tyrannies par les victoires alliées.  Mais le fait que ces personnes en aient profité n’était qu’un résultat fortuit et non un motif de la politique américaine. Ces politiques, comme l’a découvert Andrew Bacevich, étaient fondées sur un « intérêt personnel inébranlable ».

Ensuite, il y a les bombardements conventionnels et atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Rien n’est plus démoniaque, comme le montre Griffin. Si ces massacres de civils de sang-froid et les mensonges qui les justifient ne convainquent pas le lecteur qu’il y a longtemps eu quelque chose de radicalement mauvais au cœur de l’histoire américaine, rien ne le fera. Griffin montre comment Truman et ses conseillers et généraux, y compris Dwight Eisenhower et l’amiral William D. Leahy, chef d’état-major de Truman, savaient que le largage des bombes atomiques était inutile pour mettre fin à la guerre, mais ils le firent quand même.

Il nous rappelle la réponse de la secrétaire d’État, Mme Madeline Albright, à la question de savoir si elle pensait que la mort de plus de 500 000 enfants irakiens à la suite des sanctions économiques paralysantes imposées par Mme Clinton valait la peine :

« Mais, oui, nous pensons que le prix en vaut la peine » (remarquez l’utilisation du présent « en vaut la peine » exprime la nature continue de ces crimes de guerre). Mais c’est aussi la femme qui a dit : « Nous sommes la nation indispensable. Nous restons grands… »

Griffin consacre d’autres chapitres à la création de la guerre froide, à l’impérialisme américain pendant la guerre froide, aux interventions de l’après-guerre froide, à la guerre du Vietnam, à la course à la domination mondiale et aux opérations sous faux drapeaux, entre autres sujets.

Quant aux opérations de faux drapeaux, il affirme :

« En effet, la trajectoire de l’Empire américain s’est tellement appuyée sur ce type d’attaques qu’on pourrait le décrire comme un empire de faux drapeaux ».

Dans le chapitre sur les faux drapeaux et tout au long du livre, il discute de plusieurs des faux drapeaux dans lesquels les États-Unis se sont engagés, y compris l’Opération Gladio, l’opération terroriste États-Unis/OTAN dans toute l’Europe que l’historien suisse Daniele Ganser a largement documentée, une opération visant à discréditer les communistes et socialistes. Ces opérations étaient directement liées à l’OSS, à la CIA et à son directeur Allen Dulles, à son acolyte James Jesus Angleton et à leurs complices nazis, comme le général Reinhard Gehlen. Lors d’un attentat de ce type en 1980 à la gare de Bologne, en Italie, ces terroristes américains ont tué 85 personnes et en ont blessé 20 autres. Comme pour les bombes larguées aujourd’hui par l’Arabie Saoudite sur des écoliers yéménites, l’explosif utilisé a été fabriqué pour l’armée américaine. À propos de ces atrocités américaines avérées, Griffin dit :

« Ces révélations montrent la fausseté d’une hypothèse largement répandue chez les Américains. Tout en reconnaissant que les militaires américains font parfois des choses terribles à leurs ennemis, la plupart des Américains ont supposé que les chefs militaires américains n’ordonneraient pas le meurtre de civils innocents dans les pays alliés à des fins politiques. L’opération Gladio a montré que cette hypothèse était fausse ».

Il a raison, mais j’ajouterais que les dirigeants derrière tout cela étaient des civils, tout autant, voire plus que des militaires.

Dans le cas de l’Opération Northwoods, ce sont les chefs d’état-major interarmées qui ont présenté au président Kennedy cette proposition de faux drapeaux qui justifierait une invasion américaine à Cuba. Cela aurait impliqué le meurtre de citoyens américains sur le sol américain, des bombardements, des détournements d’avions, etc.

Le président Kennedy considérait de telles personnes et de tels plans comme insensés, et il les a rejetés en tant que tels. Ce faisant, il nous en dit long, car beaucoup d’autres présidents les auraient approuvés. Et encore une fois, combien d’Américains sont au courant de cette proposition dépravée qui est documentée et facilement accessible ? Combien d’entre eux veulent même la consulter ?  Car la nécessité de rester dans le déni des faits de l’histoire et de croire en la bonté essentielle des dirigeants de l’Amérique est une noix très difficile à casser. Griffin a écrit une douzaine de livres sur le 11 septembre 2001, en essayant de le faire.

Si l’on est prêt à embrasser les faits historiques, ce livre exceptionnel ouvrira les yeux sur la nature démoniaque de longue date des actions des dirigeants des États-Unis. Un lecteur ne peut sortir de son histoire lucidement présentée sans être affecté, à moins de vivre dans un monde fantastique qu’il s’impose. Le dossier est clair, et Griffin le présente dans toute son horreur graphique. Ce qui ne veut pas dire que les États-Unis n’ont pas « fait à la fois le bien et le mal, et qu’ils ne peuvent donc pas raisonnablement être considérés comme purement divins ou purement démoniaques« . Les questions de pureté ont pour but d’obscurcir les vérités fondamentales. Et la question qu’il pose dans son sous-titre – Divin ou démoniaque ? – est vraiment une question rhétorique, et quand il s’agit de la « trajectoire » de l’histoire américaine, le démon gagne haut la main.

Je m’en voudrais de ne pas signaler un endroit où Griffin laisse tomber le lecteur. Dans son long chapitre sur le Vietnam, qui regorge d’excellents faits et analyses, il commet une erreur cruciale, ce qui est inhabituel pour lui. Cette erreur apparaît dans une section de quatre pages sur la politique du président Kennedy à l’égard du Vietnam. Dans ces pages, Griffin s’appuie sur le terrible livre de Noam Chomsky – Rethinking Camelot : JFK, la guerre du Vietnam et la culture politique américaine (1993), un livre dans lequel Chomsky ne montre aucun respect pour les preuves ou les faits – pour peindre Kennedy comme étant en accord avec ses conseillers, la CIA, et l’armée concernant le Vietnam. C’est tout à fait faux. Griffin a dû être plus attentif et l’a compris.

La vérité est que Kennedy a été assiégé et entouré par ces gens démoniaques, qui voulaient l’isoler, ignorer ses instructions et l’assassiner pour atteindre leurs objectifs au Vietnam. Au cours de la dernière année de sa vie, JFK avait pris un virage radical vers l’établissement de la paix, non seulement au Vietnam, mais aussi avec l’Union Soviétique, Cuba et dans le monde entier. Un tel revirement était anathème pour les amoureux de la guerre. Il devait donc mourir.

Contrairement aux tromperies de Chomsky, motivé par sa haine de Kennedy et peut-être quelque chose de plus sinistre (il soutient aussi la Commission Warren, pense que l’assassinat de JFK n’était pas grave, et accepte la version officielle manifestement fausse des attaques du 11 septembre 2001), Griffin aurait dû affirmer avec insistance que Kennedy avait publié la NSAM 263 le 11 octobre 1963 appelant au retrait des troupes américaines du Vietnam, et qu’après son assassinat un mois plus tard, Lyndon Johnson avait annulé cet ordre de retrait avec la NSAM 273. Malgré Chomsky, toutes les meilleures études et preuves documentaires le prouvent. Et pour Griffin, un merveilleux érudit, écrire que le passage de Kennedy à Johnson n’entraînerait aucun changement fondamental de politique est si scandaleusement faux que j’imagine que Griffin, un homme passionné par la vérité, s’est simplement trompé et qu’il a été négligent ici. Car rien n’est plus faux.

Ironiquement, Griffin présente un dossier magistral pour sa thèse, tout en oubliant le seul homme clé, le président John Kennedy, qui a sacrifié sa vie pour tenter de changer la trajectoire de l’histoire américaine de son cours démoniaque.

C’est une erreur dans un livre par ailleurs très important et excellent qu’il devrait être obligatoire de lire pour quiconque doute de la nature maléfique de la politique étrangère continue de ce pays. Ceux qui en sont déjà convaincus devraient également le lire, car il fournit une ressource historique et une impulsion nécessaires pour aider à changer la trajectoire qui mène le monde vers l’oubli nucléaire, si elle se poursuit.

Si – un vœu fantastique ! – La Trajectoire américaine : Divin ou Démoniaque ? étaient des lectures obligatoires dans les écoles et collèges américains, peut-être qu’une nouvelle génération se lèverait pour transformer nos démons en anges, l’arc de l’univers moral futur de l’Amérique au profit de la justice, et loin d’être le plus grand pourvoyeur de violence dans le monde actuel comme cela a été le cas si longtemps.

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La Trajectoire américaine : Divine ou démoniaque de David Ray Griffin

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International

A Diabolic False Flag Empire: A Review of David Ray Griffin’s The American Trajectory: Divine or Demonic?

 

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A Diabolic False Flag Empire: A Review of David Ray Griffin’s The American Trajectory: Divine or Demonic?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

But, as Pinter said, “I believe that despite the enormous odds which exist, unflinching, unswerving, fierce intellectual determination, as citizens, to define the real truth of our lives and our societies is a crucial obligation which devolves upon us all. It is in fact mandatory.”

No one is more emblematic of this noble effort than David Ray Griffin, who, in book after book since the attacks of 11 September 2001, has meticulously exposed the underside of the American empire and its evil masters.  His persistence in trying to reach people and to warn them of the horrors that have resulted is extraordinary.  Excluding his philosophical and theological works, this is his fifteenth book since 2004 on these grave issues of life and death and the future of the world. 

In this masterful book, he provides a powerful historical argument that right from the start with the arrival of the first European settlers, this country, despite all the rhetoric about it having been divinely founded and guided, has been “more malign that benign, more demonic than divine.”  He chronologically presents this history, supported by meticulous documentation, to prove his thesis.  In his previous book, Bush and Cheney: How They Ruined America and the World, Griffin cataloged the evil actions that flowed from the inside job/false flag attacks of September 11th, while in this one – a prequel – he offers a lesson in American history going back centuries, and he shows that one would be correct in calling the United States a “false flag empire.”

The attacks of 11 September 2001 are the false flag fulcrum upon which his two books pivot. Their importance cannot be overestimated, not just for their inherent cruelty that resulted in thousands of innocent American deaths, but since they became the justification for the United States’ ongoing murderous campaigns termed “the war on terror” that have brought death to millions of people around the world.  An international array of expendable people.  Terrifying as they were, and were meant to be, they have many precedents, although much of this history is hidden in the shadows.  Griffin shines a bright light on them, with most of his analysis focused on the years 1850-2018.

As a theological and philosophical scholar, he is well aware of the great importance of society’s need for religious legitimation for its secular authority, a way to offer its people a shield against terror and life’s myriad fears through a protective myth that has been used successfully by the United States to terrorize others.  He shows how the terms by which the U.S. has been legitimated as God’s “chosen nation” and Americans as God’s “chosen people” have changed over the years as secularization and pluralism have made inroads.  The names have changed, but the meaning has not. God is on our side, and when that is so, the other side is cursed and can be killed by God’s people, who are always battling el diabalo.

He exemplifies this by opening with a quote from George Washington’s first Inaugural Address where Washington speaks of “the Invisible Hand” and “Providential agency” guiding the country, and by ending with Obama saying “I believe in American exceptionalism with every fiber of my being.”  In between we hear Andrew Jackson say that “Providence has showered on this favored land blessings without number” and Henry Cabot Lodge in 1900 characterize America’s divine mission as “manifest destiny.”  The American religion today is American Exceptionalism, an updated euphemism for the old-fashioned “God’s New Israel” or the “Redeemer Nation.”

At the core of this verbiage lies the delusion that the United States, as a blessed and good country, has a divine mission to spread “democracy” and “freedom” throughout the world, as Hilary Clinton declared during the 2016 presidential campaign when she said that “we are great because we are good,” and in 2004 when George W. Bush said, “Like generations before us, we have a calling from beyond the stars to stand for freedom.”   Such sentiments could only be received with sardonic laughter by the countless victims made “free” by America’s violent leaders, now and then, as Griffin documents.

Having established the fact of America’s claim to divine status, he then walks the reader through various thinkers who have taken sides on the issue of the United States being benign or malign.  This is all preliminary to the heart of the book, which is a history lesson documenting the malignancy at the core of the American trajectory.

“American imperialism is often said to have begun in 1898, when Cuba and the Philippines were the main prizes,” he begins.  “What was new at this time, however, was only that America took control of countries beyond the North American continent.”  The “divine right” to seize others’ lands and kill them started long before, and although no seas were crossed in the usual understanding of imperialism, the genocide of Native Americans long preceded 1898.  So too did the “manifest destiny” that impelled war with Mexico and the seizure of its land and the expansion west to the Pacific.  This period of empire building depended heavily on the “other great crime against humanity” that was the slave trade, wherein it is estimated that 10 million Africans died, in addition to the sick brutality of slavery itself.  “No matter how brutal the methods, Americans were instruments of divine purposes,” writes Griffin.  And, he correctly adds, it is not even true that America’s overseas imperialistic ventures only started in 1898, for in the 1850s Commodore Perry forced “the haughty Japanese” to open their ports to American commerce through gunboat diplomacy.

Then in 1898 the pace of overseas imperial expansion picked up dramatically with what has been called “The Spanish-American War” that resulted in the seizure of Cuba and the Philippines and the annexing of Hawaii.  Griffin says these wars could more accurately be termed “the wars to take Spanish colonies.”  His analysis of the brutality and arrogance of these actions makes the reader realize that My Lai and other more recent atrocities have a long pedigree that is part of an institutional structure, and while Filipinos and Cubans and so many others were being slaughtered, Griffin writes, “Anticipating Secretary of Defense Donald Rumsfeld’s declaration that ‘we don’t do empire,’ [President] McKinley said that imperialism is ‘foreign to the temper and genius of this free and generous people.’”

Then as now, perhaps mad laughter is the only response to such unadulterated bullshit, as Griffin quotes Mark Twain saying that it would be easy creating a flag for the Philippines:

We can have just our usual flag, with the white stripes painted black and the stars replaced by the skull and cross-bones.

That would have also worked for Columbia, Panama, Puerto Rico, the Dominican Republic, Haiti, Nicaragua, and other countries subjugated under the ideology of the Monroe Doctrine; wherever freedom and national independence raised its ugly head, the United States was quick to intervene with its powerful anti-revolutionary military and its financial bullying.  In the Far East the “Open Door” policy was used to loot China, Japan, and other countries.

But all this was just the beginning.  Griffin shows how Woodrow Wilson, the quintessentially devious and treacherous liberal Democrat, who claimed he wanted to keep America out of WW I, did  just the opposite to make sure the U.S. would come to dominate the foreign markets his capitalist masters demanded.  Thus Griffin explores how Wilson conspired with Winston Churchill to use the sinking of the Lusitania as a casus belli and how the Treaty of Versailles’s harsh treatment of Germany set the stage for WW II.

He tells us how in the intervening years between the world wars the demonization of Russia and the new Soviet Union was started. This deprecation of Russia, which is roaring at full-throttle today, is a theme that recurs throughout The American Trajectory.  Its importance cannot be overemphasized.  Wilson called the Bolshevik government “a government by terror,” and in 1918 “sent thousands of troops into northern and eastern Russia, leaving them there until 1920.”

That the U. S. invaded Russia is a fact rarely mentioned and even barely known to Americans.  Perhaps awareness of it and the century-long demonizing of the U.S.S.R./Russia would enlighten those who buy the current anti-Russia propaganda called “Russiagate.”

To match that “divine” act of imperial intervention abroad, Wilson fomented the Red Scare at home, which, as Griffin says, had lasting and incalculable importance because it created the American fear of radical thought and revolution that exists to this very day and serves as a justification for supporting brutal dictators around the world and crackdowns on freedom at home (as is happening today).

He gives us brief summaries of some dictators the U.S has supported, and reminds us of the saying of that other liberal Democrat, Franklin Roosevelt, who famously said of the brutal Nicaraguan dictator Anastasio Somoza, that “he may be a son-of-a-bitch, but he’s our son-of-a-bitch.”  And thus Somoza would terrorize his own people for 43 years.  The same took place in Cuba, Chile, Iran, Guatemala, the Dominican Republic, Haiti, etc.  The U.S. also supported Mussolini, did nothing to prevent Franco’s fascist toppling of the Spanish Republic, and supported the right-wing government of Chiang-Kai Shek in its efforts to dominate China.

It is a very dark and ugly history that confirms the demonic nature of American actions around the world.

Then Griffin explodes the many myths about the so-called “Good War” – WW II.  He explains the lies told about the Japanese “surprise” attack on Pearl Harbor; how Roosevelt wished to get the U.S. into the war, both in the Pacific and in Europe; and how much American economic self-interest lay behind it.  He critiques the myth that America selflessly wished to defend freedom loving people in their battles with brutal, fascist regimes.  That, he tells us, is but a small part of the story:

This, however, is not an accurate picture of American policies during the Second World War.  Many people were, to be sure, liberated from terrible tyrannies by the Allied victories.  But the fact that these people benefited was an incidental outcome, not a motive of American policies.  These policies, as [Andrew] Bacevich discovered, were based on ‘unflagging self-interest.’

Then there are the conventional and atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki.  Nothing could be more demonic, as Griffin shows.  If these cold-blooded mass massacres of civilians and the lies told to justify them don’t convince a reader that there has long been something radically evil at the heart of American history, nothing will.  Griffin shows how Truman and his advisers and top generals, including Dwight Eisenhower and Admiral William D. Leahy, Truman’s Chief of Staff, knew the dropping of the atomic bombs were unnecessary to end the war, but they did so anyway.

He reminds us of Clinton’s Secretary of State Madeline Albright’s response to the question whether she thought the deaths of more than 500, 000 Iraqi children as a result of Clinton’s crippling economic sanctions were worth it: “But, yes, we think the price is worth it.”  (Notice the “is,” the ongoing nature of these war crimes, as she spoke.)  But this is the woman who also said, “We are the indispensable nation.  We stand tall…”

Griffin devotes other chapters to the creation of the Cold War, American imperialism during the Cold War, Post-Cold War interventions, the Vietnam War, the drive for global dominance, and false flag operations, among other topics.

As for false flag operations, he says, “Indeed, the trajectory of the American Empire has relied so heavily on these types of attacks that one could describe it as a false flag empire.”  In the false flag chapter and throughout the book, he discusses many of the false flags the U.S. has engaged in, including Operation Gladio, the U.S./NATO terrorist operation throughout Europe that Swiss historian Daniele Ganser has extensively documented, an operation meant to discredit communists and socialists.  Such operations were directly connected to the OSS, the CIA and its director Allen Dulles, his henchman James Jesus Angleton, and their Nazi accomplices, such as General Reinhard Gehlen.  In one such attack in 1980 at the Bologna, Italy railway station, these U.S. terrorists killed 85 people and wounded 20 others.  As with the bombs dropped by Saudi Arabia today on Yemeni school children, the explosive used was made for the U.S. military.  About these documented U.S. atrocities, Griffin says:

These revelations show the falsity of an assumption widely held by Americans.  While recognizing that the US military sometimes does terrible things to their enemies, most Americans have assumed that US military leaders would not order the killing of innocent civilians in allied countries for political purposes.  Operation Gladio showed this assumption to be false.

He is right, but I would add that the leaders behind this were civilian, as much as, or more than military.

In the case of “Operation Northwoods,” it was the Joint Chiefs of Staff who presented to President Kennedy this false flag proposal that would provide justification for a U.S. invasion of Cuba.  It would have involved the killing of American citizens on American soil, bombings, plane hijacking, etc.  President Kennedy considered such people and such plans insane, and he rejected it as such.  His doing so tells us much, for many other presidents would have approved it.  And again, how many Americans are aware of this depraved proposal that is documented and easily available?  How many even want to contemplate it?  For the need to remain in denial of the facts of history and believe in the essential goodness of America’s rulers is a very hard nut to crack.  Griffin has written a dozen books about 11 September 2001, trying to do exactly that.

If one is willing to embrace historical facts, however, then this outstanding book will open one’s eyes to the long-standing demonic nature of the actions of America’s rulers.  A reader cannot come away from its lucidly presented history unaffected, unless one lives in a self-imposed fantasy world.  The record is clear, and Griffin lays it out in all its graphic horror. Which is not to say that the U.S. has not “done both good and bad things, so it could not sensibly be called purely divine or purely demonic.” Questions of purity are meant to obfuscate basic truths. And the question he asks in his subtitle – Divine or Demonic? – is really a rhetorical question, and when it comes to the “trajectory” of American history, the demonic wins hands down.

I would be remiss if I didn’t point out one place where Griffin fails the reader.  In his long chapter on Vietnam, which is replete with excellent facts and analyses, he makes a crucial mistake, which is unusual for him.  This mistake appears in a four page section on President Kennedy’s policies on Vietnam.  In those pages, Griffin relies on Noam Chomsky’s terrible book – Rethinking Camelot: JFK, the Vietnam War, and US Political Culture (1993), a book wherein Chomsky shows no regard for evidence or facts – to paint Kennedy as being in accord with his advisers, the CIA, and the military regarding Vietnam.  This is factually false. Griffin should have been more careful and have understood this.  The truth is that Kennedy was besieged and surrounded by these demonic people, who were intent on isolating him, disregarding his instructions, and murdering him to achieve their goals in Vietnam.  In the last year of his life, JFK had taken a radical turn toward peace-making, not only in Vietnam, but with the Soviet Union, Cuba, and around the globe.  Such a turn was anathema to the war lovers. Thus he had to die.  Contrary to Chomsky’s deceptions, motivated by his hatred of Kennedy and perhaps something more sinister (he also backs the Warren Commission, thinks JFK’s assassination was no big deal, and accepts the patently false official version of the attacks of 11 September 2001), Griffin should have emphatically asserted that Kennedy had issued NSAM 263 on October 11, 1963 calling for the withdrawal of American troops from Vietnam, and that after he was assassinated a month later, Lyndon Johnson reversed that withdrawal order with NSAM 273.  Chomsky notwithstanding, all the best scholarship and documentary evidence proves this.  And for Griffin, a wonderful scholar, to write that with the change from Kennedy to Johnson that “this change of presidents would bring no basic change in policy” is so shockingly wrong that I imagine Griffin, a man passionate about truth, simply slipped up and got sloppy here.  For nothing could be further from the truth.

Ironically, Griffin makes a masterful case for his thesis, while forgetting the one pivotal man, President John Kennedy, who sacrificed his life in an effort to change the trajectory of American history from its demonic course.

It is one mistake in an otherwise very important and excellent book that should be required reading for anyone who doubts the evil nature of this country’s continuing foreign policy.  Those who are already convinced should also read it, for it provides a needed historical resource and impetus to help change the trajectory that is transporting the world toward nuclear oblivion, if continued.

If – a fantastic wish! – The American Trajectory: Divine or Demonic? were required reading in American schools and colleges, perhaps a new generation would arise to change our devils into angels, the arc of America’s future moral universe toward justice, and away from being the greatest purveyor of violence in the world today, as it has been for so very long.

Reprinted with the author’s permission.

Le Pakistan bouleverse le « Grand Jeu » anglo-saxon en Asie Centrale

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Le Pakistan bouleverse le « Grand Jeu » anglo-saxon en Asie Centrale

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

 Un article, référencé ci-dessous, écrit par un universitaire Pakistanais et repris par le Royal United Services Institute britannique, spécialisé dans les questions de défense (https://rusi.org/), explique comment le Pakistan, considéré comme une zône-tampon du temps de l'Empire britannique, destinée à protéger celui-ci d'une invasion de la Russie, se retrouve aujourd'hui allié de la Russie, opposé aux Américains et de facto, souvent opposé aux Britanniques.

Il s'agit d'une véritable révolution stratégique, par laquelle le Pentagone ne peut plus compter sur l'armée pakistanaise pour renforcer l'influence américaine, notamment militaire, dans toute l'Asie Centrale. Ainsi le Pakistan se révèle comme un soutien aux Talibans en Afghanistan. Ceux-ci sont présentés comme représentant une menace existentielle contre l'Occident. En fait, en liaison avec l'armée pakistanaise, ils viseraient, selon l'auteur, à protéger les populations musulmanes contre le retour d'un Islam de conquête cherchant à les enrôler, notamment en suscitant des attentats « terroristes » sans fins, dans une guerre contre un Islam apaisé.

Celui-ci est bien représenté non seulement au Pakistan mais dans la frontière des Etats dits – stan, dont le plus notable est le Kazakhstan, avec qui, nous l'indiquions dans un précédent article, la France négocie d'importants accords de coopération en matière de nouvelles énergies. Cet Islam apaisé est également très présent en Russie du sud-est.

Nous ne pouvons résumer ou discuter ici l'article, qui nécessiterait des commentaires aussi longs et complexes que l'article lui-même. Disons seulement qu'il devrait être lu par tous ceux qui, en Europe, inquiets des progrès du terrorisme islamique, se demandent si le Pakistan, et notamment la puissante armée pakistanaise, ne jouent pas un double jeu, combattant officiellement les organisations terroristes islamiques telles que Daesh et les aidant officieusement. Selon l'auteur, ce n'est pas et ne devrait jamais être le cas.

Mais l'article devrait aussi faire réfléchir tous ceux qui, en Europe, considèrent la Russie comme elle aussi, une ennemie existentielle. Le fait que le Pakistan se rapproche désormais de la Russie, et que celle-ci joue réciproquement une politique d'alliance avec le Pakistan, devrait monter que celui-ci, dans sa majorité, bien qu'essentiellement musulman, ne jouera jamais le jeu d'un Islam de conquête et de massacres. Par ailleurs, le fait que le Royal United Services Institute britannique publie l'article montre qu'en tous cas, en Grande Bretagne, le Pakistan n'est pas considéré dans l'ensemble comme devant être un ennemi mais un allié. La plupart des citoyens britanniques se déclarant musulmans sont d'ailleurs d'origine pakistanaise.

On objectera que l'opinion de l'auteur de l'article n'est pas nécessairement partagée par toutes les élites pakistanaises. Mais il vaut mieux faire le pari du meilleur que celui du pire.

Référence

https://rusi.org/publication/newsbrief/pakistan%E2%80%99s...

mardi, 11 septembre 2018

Doug Casey on the “Politically Correct” Movement

Today, Doug and I talk about why the “politically correct” or “PC” movement is destroying America…


Justin Spittler: Doug, I want to ask you about political correctness. Obviously, PC culture’s nothing new, but it kind of seems like it’s spreading like cancer these days. Terms like “gender inclusivity,” “cultural appropriation,” and “white privilege” are everywhere.

A good example is last year’s announcement by the University of Minnesota… saying it was dropping the names “Homecoming King and Queen” in favor of “Royals.” It did this in the name of “gender inclusivity.”

Is PC culture getting totally out of hand, or am I going crazy?

doug_casey.pngDoug Casey: Parts of the culture are borderline insane. There’ve been news items regarding this on scores of different colleges and universities across the US. What you mentioned at the University of Minnesota was just part of a greater movement. Although I’ve got to say that I find the use of “Royals” objectionable. I dislike the idea of a hereditary aristocracy—kings and queens and royals. They’re basically just successful, silk-clad gangsters. Why the royal family in Britain is looked up to is a mystery to me. They, like all royals in the world, historically are just descendants of successful thugs. 

But that’s not the point that the PC people are making. They don’t want to see people identified by their birth sex. They would rather that people “identify” as whatever gender—and I understand there are supposed to be about 40—you feel you belong to. You can say you are whoever you think you are. And oddly enough, I’m somewhat sympathetic to that. I think you should be able to call yourself what you want, do what you want, say what you want, this is all fine. And let people judge you by how you identify yourself. Say that you’re a hermaphrodite dinosaur who was born on Mars, if you want. I don’t care; it’s your problem. But these PC types want to legislate that people have to treat the psychologically aberrated as if they were normal. They want laws and punishments governing what you can and can’t do and say and even feel. They want to force you to respect, and pay for, the fantasies of a minority. And change—overturn actually—the whole social culture of the country. It’s a very disturbing trend. It’s likely to end in violence.

I believe I first heard the term “political correctness” used on a Saturday Night Live show back in about 1980. And I thought it was just a joke—like most of the things on SNL. But it turned out to be a real thing, and it’s been building momentum, for at least the last two generations. Where is it going to end? I’m not sure, but it’s just one more termite eating away at the foundations of Western civilization itself. People that go along with this stuff aren’t just crazy. They’re actually evil. They’re the same types who rallied around Robespierre during the French revolution, Lenin during the Russian Revolution, Hitler in ‘30s Germany, and Mao in China. It’s a certain personality type.

51kdxlhGzuL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgThe fact that the average American still puts up with this kind of nonsense and treats it with respect is a bad sign. PC values are continually inculcated into kids that go off to college—which, incidentally, is another idiotic mistake that most people make for both economic and philosophical reasons. It’s a real cause for pessimism.

Justin: I agree 100%, Doug. But here’s something our average reader might not realize.

The PC “movement” is actually happening across the world.

For example, Cardiff Metropolitan University in the U.K. banned words like “mankind,” “homosexual,” “housewife,” “manmade,” and “sportsmanship” in an effort to “promote fairness and equality through raising awareness about potentially discriminatory vocabulary.”

Here are some of the University’s approved alternatives…

Instead of “manpower,” students and faculty should say “human resources.”

Instead of “mankind,” “humanity.”

Instead of “sportsmanship,” “fairness.”

Instead of “polio victim,” “polio survivor.”

So here we have another university trying to legislate what people can and cannot say in the name of fairness and equality.

But I really don’t see how this accomplishes anything. Would you agree?

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Doug: Completely. The words you use control the way you think. These people don’t have good intentions, they have bad intentions. Destructive intentions. They’re opposed to all the things that, starting with Ancient Greece, made Western Civilization unique, and better than any other on Earth. They’re opposed to the concepts of individualism, personal freedom, capitalism, economic liberty, free thought, and the like. And it starts with controlling the words you use. George Orwell pointed that out in 1984 where he created “Newspeak,” which was a new version of the English language that used all kinds of different new words in order to change the way people think. And to make it impossible for them to think clearly, because the words were purposely misdefined, often to the opposite of the meanings that they actually have. So, sure, this is part of the continuing corruption of Western civilization itself.

And you’re right, it’s not just in American universities. It’s in universities everywhere, because the culture of universities everywhere has been controlled by this whole class of progressives, social justice warriors, cultural Marxists, socialists—they go under a number of names. I don’t know what’s going to be done about it, quite frankly, because the average person doesn’t have A) the backbone and B) the philosophical knowledge to counter these people. So there’s great cause for pessimism, watching this happen and accelerate. It’s not slowing down, it’s accelerating everywhere.

For instance, some years ago I sat on the Board of Trustees of two different universities. The other trustees weren’t academics, but normal, successful middle-class people. And they were completely snowed by these crazy trends. They were of good will, but they’d been brainwashed by their own educations, and the culture around them, into thinking that although perhaps the SJWs and such were going “too far,” they didn’t actively oppose them. I’m afraid the intellectual and psychological battle has been lost.

Justin: Exactly, it seems people across the world are waging a war on their own freedom of speech. Meanwhile, you have the government waging a war on people’s privacy…

Facebook and internet service providers are hawking private browsing data, Google is listening in on our conversations, the CIA is hacking people’s smartphones…

As disturbing as this all is, I can’t say I’m surprised. Are you?

Doug: No, I wasn’t at all surprised by it. But people’s reaction to these horrible things is that, “Well, the CIA should be reined in a bit, they should be brought under control.” But this is the wrong reaction. The CIA—along with the NSA, the DEA, and a bunch of others—should be abolished, because the CIA has become an actual Praetorian guard. It’s become a government within a government. They have their own armed forces, they have their own sources of income. You can go rogue within the CIA, and if you’re powerful enough or clever enough you can basically do what you want because you’re an armed government agent that’s a member of a very powerful group.

These people are completely out of control. And they have a powerful propaganda machine that works around the clock to convince ignorant and paranoid Boobus americanus that they’re actually good guys, working for his interests against the rest of the world. 

The CIA should be abolished because it’s dysfunctional, but also because it serves no useful purpose. It’s never ever predicted, through its so-called “intelligence gathering,” anything of value—ever. The Korean War, the rise of Castro, the fall of the Shah, the rise of Islam, the fact that the Soviet Union was just an empty shell—you know, they thought the Soviet Union was actually competing with the US from an economic point of view. They’re always absolutely wrong on everything. It defies the odds of pure chance. They’re not just useless, but extremely dangerous. All the coups and revolutions they’ve plotted were disasters.

Can you abolish them? Can you get rid of them at this point? No, they’re far too powerful. And anybody that tries is either going to be killed and/or discredited by their black propaganda. At this point the situation’s completely out of control, and we just have to see where it ends. As an individual American, you should try to insulate yourself from these people. Because they’re not going away; they’re going to become even more powerful.

Justin: How can the average American do that? Should they flee to another country? Delete their Facebook? Is this something people can even escape?

Doug: It’s now a very small world, so it’s very hard to escape. But you just mentioned something to consider. I spend two-thirds of the year in South America, and travel a lot. Believe it or not, I don’t personally have a cell phone, because I don’t like to feel tethered to an electronic device. Societies down here aren’t nearly as electronically oriented as they are in the US. Though my internet connection in Cafayate, Argentina is much better than the one I have in Aspen. So, yes, that’s one thing. It’s easier to be out of sight and out of mind of the bad guys if you’re out of the US, which is the epicenter of all of this. I think that’s important. And being physically absent and trying to limit your use of electronic devices and be careful when you do use them. That’s about all you can do at this point.

Or you can be a good little lamb, and never think out of the box. To mix metaphors, you can act like an ostrich and stick your head in the sand, believing you have nothing to hide, because you’re one of the herd who never does anything wrong. Too few people have read Harvey Silverglate’s book where he points out how the average American often commits about three felonies a day.

But that book is surely inaccurate. It’s 10 years old. Now it’s probably like five felonies a day.

Justin: Thanks for taking the time to speak with me today, Doug.

Doug: My pleasure, Justin.

Reprinted with permission from Casey Research.

Les sanctions contre l’Iran, les marchés émergents et la fin de la domination du dollar

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Les sanctions contre l’Iran, les marchés émergents et la fin de la domination du dollar

par Brandon Smith

Ex: http://versouvaton.blogspot.com

Article original de Brandon Smith, publié le 28 Août 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La guerre commerciale est une affaire assez étrange et déconcertante si vous ne comprenez pas l’objectif sous-jacent. Si vous pensez que l’objectif est d’équilibrer le déficit commercial et de fournir un meilleur accord pour les producteurs américains sur le marché mondial, alors vous vous retrouvez probablement soit confus, soit acceptant avec une foi aveugle que les détails s’arrangeront d’eux-mêmes.
À titre d’exemple, les derniers rapports indiquent que le déficit commercial des États-Unis est maintenant sur la bonne voie pour atteindre des sommets depuis 10 ans, après une augmentation de 7 % en juin. C’est exactement le contraire de ce qui était censé se produire lorsque les tarifs douaniers ont été mis en place. En fait, je me souviens de nombreuses discussions dans les cercles médiatiques alternatifs qui prétendaient que la simple menace des tarifs douaniers allait effrayer les exportateurs étrangers et les pousserait à équilibrer le commerce par leurs propres moyens. De toute évidence, cela n’a pas été le cas.

Les rumeurs selon lesquelles la Chine s’engagerait dans des négociations commerciales ou « plierait » sous la pression se sont avérées fausses à plusieurs reprises. Bien que les marchés boursiers semblent bénéficier de telles manchettes, les résultats positifs tangibles sont inexistants. Alors que le monde se concentre principalement sur les réactions de la Chine, les sanctions contre d’autres nations se poursuivent pour des raisons difficiles à comprendre.
 
Les sanctions contre la Russie ont été renforcées à la suite de l’empoisonnement de Serguei et Ioulia Skripal au Royaume-Uni, même si nous n’avons encore aucune preuve concrète que la Russie a quelque chose à voir avec l’attaque.

Les sanctions contre l’Iran ont été réintroduites sur l’accusation que le gouvernement iranien est engagé dans la mise au point secrète d’armes nucléaires. Et encore une fois, nous n’avons pas encore vu de preuves tangibles que ce soit vrai.

De telles sanctions, fondées sur des ouï-dire, des rumeurs et des données « classifiées » que le public n’est jamais autorisé à examiner, présentent ce qui équivaut à un brouillard de guerre économique. Ce qui semble être un gâchis chaotique, cependant, pourrait en fait être une distraction par rapport à un projet plus vaste.

Je parle de ce que le FMI appelle communément le « reset économique mondial ». Ils ont tendance à en discuter de façon vague, mais d’après ce que j’ai tiré de la documentation du FMI et de ce que réclament d’autres grandes puissances économiques, cette réinitialisation comprend une voie vers la dé-dollarisation. Cela signifie la fin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, qui sera remplacée par les DTS, un système de panier monétaire contrôlé par le FMI.

Les sanctions iraniennes, en elles-mêmes, ne représentent pas un déclencheur d’un affaiblissement du dollar au niveau mondial. Cependant, les globalistes au sein du FMI pourraient préférer que la personne ou l’analyste économique moyen pense que c’est possible. De cette façon, ils veulent éviter d’être blâmés pour la souffrance financière potentielle qui résulterait du déclassement du dollar et des conséquences stagflationnistes.

Beaucoup de dominos doivent être soigneusement et délibérément placés et renversés pour que le dollar perde son statut de réserve, mais le processus est bien engagé. Les effets des sanctions sur le pétrole iranien en sont un parfait exemple.

Plutôt que de créer un « monde multipolaire » comme le suggère la propagande dominante, nous assistons à une centralisation encore plus globale face à la guerre commerciale. Récemment, cinq pays, dont la Russie et l’Iran, ont signé un accord sur la mer Caspienne. Le différend de longue date au sujet de cette région riche en ressources naturelles s’est soudainement terminé alors que la mise en place de tarifs douaniers contestés avec les États-Unis s’accélèrent.

L’Iran était initialement réticent à signer l’accord, mais ce succès marque aujourd’hui une étape importante dans les relations entre la Russie et l’Iran. Je le répète, deux pays qui ont été sanctionnés par les États-Unis se rapprochent maintenant pour réaliser des gains stratégiques et économiques. Mais cela ne s’arrête pas là.

L’Europe a exprimé son dégoût pour les sanctions iraniennes et tarde à réduire ses achats de pétrole brut et de gaz naturel iraniens. Ce faisant, les pays de l’UE perdraient l’un de leurs plus gros fournisseurs d’énergie. La France et l’Allemagne envisagent d’utiliser des systèmes de paiement alternatifs afin de contourner les États-Unis et de poursuivre leurs échanges commerciaux avec l’Iran. Cette décision s’inscrit dans le droit fil des informations selon lesquelles l’Allemagne s’éloigne du réseau de paiement SWIFT dominé par les États-Unis au profit du CIPS basé en Chine.

Le gaz naturel est vital pour l’économie européenne, y compris pour le chauffage pendant les mois d’hiver. Au départ, avant l’ouverture des marchés d’exportation de l’Iran, l’UE était fortement dépendante du gaz naturel et du pétrole russes pour satisfaire sa demande. Avec la menace de sanctions contre l’Iran en novembre prochain, devinez quel fournisseur est de retour en ville. La Russie et l’Allemagne sont sur le point de signer un accord sur un gazoduc appelé Nord Stream 2, qui augmentera considérablement les exportations russes d’énergie. Donald Trump a attaqué cette proposition, affirmant qu’elle fait de l’Allemagne « un captif des Russes ». Cette rhétorique ne fait qu’accélérer le processus.

Je note que les sanctions contre l’Iran sont probablement la cause d’un soutien élevé de l’Europe en faveur d’un resserrement des liens économiques avec la Russie. Encore une fois, nous voyons le monde se rapprocher de la centralisation alors que les États-Unis en sont systématiquement éliminés.

L’Iran a déclaré ouvertement qu’il a l’intention de défier les sanctions américaines et ce défi a reçu le soutien non seulement de la Russie, mais aussi de la Chine. La puissance asiatique en terme d’exportation et de d’importation, déjà engagée dans une guerre commerciale avec les États-Unis, a déclaré qu’elle ne réduira pas ses importations de pétrole brut iranien et a même suggéré de supprimer le dollar comme mécanisme commercial pour l’achat du pétrole.

La question iranienne s’enflamme à un moment intéressant. Les économies de marché des pays émergents sont confrontées à des pressions considérables alors que la Réserve fédérale poursuit ses hausses de taux d’intérêt et ses réductions de bilan au nom d’un resserrement budgétaire pour lutter contre « l’inflation ». Comme je l’ai mentionné dans des articles précédents, les banques et les sociétés américaines n’étaient pas les seules bénéficiaires des renflouements de la FED, de l’assouplissement quantitatif et des prêts de refinancement. Selon l’audit initial de renflouement du TARP, qui ne nous donne qu’un petit aperçu de la quantité de monnaie fiduciaire injectée dans le système mondial par la FED, des milliers de milliards de dollars ont été injectés dans les banques et les entreprises étrangères.

Les pays émergents sont devenus dépendants des liquidités de la FED au cours de la dernière décennie, utilisant les prêts sans frais et le dollar affaibli pour soutenir leurs marchés boursiers, leurs obligations et leurs propres devises. Ils ont été les premiers à voir un rebond des marchés boursiers après le lancement des renflouements, et maintenant ils sont les premiers à voir leurs marchés boursiers plonger alors que la FED retire le bol de punch. Les actions des marchés émergents ont récemment subi une baisse d’environ 15 % en raison de l’assèchement des liquidités du dollar.

Les guerres commerciales ont fourni une couverture parfaite, distrayant le public du fait que sans la création constante et croissante de monnaie par la Réserve fédérale, les actifs dans le monde entier auraient plongés en valeur.

Ce déséquilibre dans le déclin des marchés a trompé les analystes des médias dominants, qui prétendent que la guerre commerciale de Trump « fonctionne » et que les opposants au commerce capituleront bientôt. En réalité, c’est l’inverse qui est probablement vrai.

Comme nous l’avons vu avec le pétrole iranien, les économies émergentes ne se précipitent pas pour apaiser les États-Unis. Et même des pays européens comme l’Allemagne cherchent des alternatives qui ne correspondent pas aux souhaits des États-Unis. L’Inde s’est plainte ouvertement que les réductions du bilan de la FED et des hausses des taux d’intérêt qui causeront une grave instabilité économique. Bien que les banques étrangères détiennent encore des milliards de dollars à l’étranger, la liquidité du dollar est devenue un facteur psychologique majeur. Au-delà de cela, c’est le COÛT plus élevé des prêts basés sur le dollar en raison de la hausse des taux d’intérêt que les analystes traditionnels semblent ignorer. La dette déjà accumulée par les banques des marchés émergents devrait devenir beaucoup plus chère, et c’est probablement le déclencheur de la volatilité des marchés actions dans une grande partie du monde en développement à l’heure actuelle. Plus la dette est chère, moins les banques internationales et les banques centrales étrangères emprunteront pour soutenir les marchés dans ces régions.

Lorsqu’un toxicomane est incapable d’obtenir la drogue qu’il désire de sa source traditionnelle, il en cherchera d’autres. Autrement dit, les marchés émergents vont chercher d’autres options pour remplacer le dollar par nécessité.

On peut se demander si la FED est consciente qu’elle crée les conditions mêmes qui causeront la chute du dollar. Et la réponse est oui – ils sont parfaitement au courant. Jerome Powell a admis en octobre 2012 que le resserrement de l’assouplissement quantitatif et la hausse des taux d’intérêt pourraient provoquer une grave crise financière. Aujourd’hui, Powell est le président de la FED, et il poursuit les actions dont il prévenait des effets en 2012. Si cela ne vous dit pas que la FED est un saboteur délibéré de notre système, alors je ne sais pas ce qui pourrait le faire.

Nous nous concentrons généralement sur les conséquences des politiques de la FED aux États-Unis, mais nous considérons rarement comment les actions de la FED pourraient frapper les marchés étrangers, puis revenir comme un boomerang pour frapper les États-Unis.

Nous savons que la hausse des taux d’intérêt finira par arrêter les rachats de leurs actions par des sociétés, qui ont maintenu les marchés boursiers américains dans un marché haussier artificiel pendant des années. Le mois d’août est connu comme le mois le plus agressif pour ces rachats d’actions et cela s’est reflété jusqu’à présent avec la récente reprise du marché. Mais les entreprises ont déjà des niveaux d’endettement historiques jamais vus depuis la crise de Lehman Brother en 2008, et des taux plus élevés les entraîneront dans des eaux encore plus profondes. Cependant, avec les marchés émergents, nous voyons la menace de quelque chose de beaucoup plus dommageable [pour les USA, NdT] – la fin du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Les conséquences ? Il est possible, quoique peut-être sans précédent, que le dollar index diminue même si la liquidité du dollar est réduite. En d’autres termes, une forte inflation des prix alors que les détenteurs étrangers de dollars les revendent sur les marchés américains pour se tourner vers un système monétaire basé sur un panier de monnaie, les DTS.

Cela mènerait probablement à une explosion du prix de l’or [en dollar, NdT], mais au-delà, une explosion du prix de la plupart des matières premières pour les Américains [toujours en dollar, NdT]. Les banques mondiales sont plus qu’heureuses d’entamer leur « réinitialisation » de cette manière, car les guerres commerciales de Trump peuvent être utilisées comme couverture parfaite pour prévenir toute douleur ressentie pendant la transition.

Si les prix montent en flèche et que les marchés chutent, les tarifs douaniers seront accusés au lieu des banquiers centraux. Quand assez de peur aura été induite dans la population, le FMI et ses clients banquiers peuvent « monter à la rescousse » avec le même système de panier de monnaies basé sur le DTS que la Chine et la Russie ont appelé de leurs vœux en remplacement de l’hégémonie du dollar. Dans ce scénario, l’Amérique sera présentée comme le méchant qui n’obtient que ce qu’il mérite, tandis que le monde sera sauvé du bord de la destruction par les élites bancaires qui ont initialement créé la catastrophe.

Brandon Smith