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lundi, 15 octobre 2018

La gauche américaine : critique d’une faillite

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La gauche américaine : critique d’une faillite

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

De quoi la gauche américaine est-elle coupable ? Et qu’est-ce que cela nous enseigne à nous autres Européens ? Après l’élection de Trump, beaucoup ont recouru au principe de causalité diabolique : c’était l’interférence russe, Trump avait triomphé de façon déloyale (il avait osé mentir et faire de la démagogie, ce qui est une première dans l’histoire de la démocratie), ou encore c’était de la faute des « déplorables », alcooliques racistes incultes dont il faudrait que le suffrage censitaire nous délivre un jour. L’indignation humaniste ou les appels à la résistance ont servi à faire oublier que la thèse « nous avons perdu parce que nous sommes les meilleurs » n’est pas très subtile. Un général vaincu une fois est excusable, un chef qui s’est laissé surprendre ne l’est guère, mais un stratège qui veut refaire ce qui a échoué et qui attribue sa défaite à la nature perverse de l’adversaire n’est pas un stratège.

Et puis, il y a des Américains intelligents qui se souviennent que si l’on est vaincu, c’est parce que l’on perd.
 
Nous avons déjà cité Y. Mounk (Le peuple contre la démocratie) qui reproche aux libéraux d’en avoir trop fait en méprisant le besoin d’appartenance des classes populaires, de ne pas avoir su faire fonctionner l’État providence au profit de ceux d’en bas. Mais aussi de n’avoir pas compris le rôle des médias sociaux face aux mass médias libéraux bien-pensants.

Dans un autre genre, F. Thomas (Pourquoi les riches votent à gauche) reproche au démocrates d’outre-Atlantique d’avoir laissé tomber les travailleurs qui formaient leur électorat traditionnel, donc d’avoir oublié les inégalités socio-économiques au profit de « la classe de la connaissance émergente ». Traduction : ce sont sinon les bobos, du moins les bénéficiaires de la globalisation, partisans d’une société ouverte, multiculturelle, méritocratique. Ceux qui se voient comme créatifs, dans le sens de l’Histoire, et moralement supérieurs puisque réceptifs à toutes les différences, donc prêts à s’allier avec toutes les minorités.

Un troisième livre apporte quelques lueurs complémentaires : La gauche identitaire de M. Lilla. Il se penche sur l’hystérie morale qui envahit son camp. Sa thèse est qu’après les grands changements de l’ère Roosvelt (la solidarité pour le bien commun comme programme) et de l’ère Reagan (exaltation de la réussite individuelle), l’Amérique est rentrée, au moins à gauche, dans un période post-politique. Comprenez que l’on ne fait plus de projets de réforme de la société par le pouvoir de l’État ou que l’on ne pense plus les rapports politiques comme affrontements d’intérêts et de valeurs, mais comme des problèmes moraux (et nous ajouterions anthropologiques : les ouverts contre les brutes). Pour Lilla, la gauche américaine révoltée dans les années 60/ 70 contre une Amérique ultra-conformiste, inégalitaire et impérialiste, n’a pas seulement abandonné les classes laborieuses. Elle ne s’est pas seulement choisi d’autres alliés (Noirs, hispaniques, femmes, homosexuels) pour accomplir les principes égalitaires diversitaires d’une société qu’elle approuvait globalement (ou du moins la gauche éduquée recrutée sur les grands campus).
 
À l’individualisme reaganien qui exaltait l’homo economicussans entraves étatiques, elle a répondu par un bizarre culte du Moi.
 
Ce fut la lutte pour l’accomplissement de soi ou pour la libération des entraves - sexuelles, culturelles, morales, nationales, sociales...- qui empêchait chacun de se construire librement, hors de toute filiation et de tout déterminisme. Le pathos de l’authenticité et et bientôt de l’Autre l’autonomie s’est accompagné d’une dénonciation des dominants, dont l’inévitable quinquagénaire blanc hétérosexuel, rendus responsables d’une situation qu’il s’agissait de déconstruire (tout est culture et oppression, rien n’est nature et filiation).

Avec deux dérives dans ce mouvement de libération / dénonciation tous azimuts. La dérive communautaire : l’individualise anthropologique conduit à ne plus considérer les citoyens que comme des composés multi-appartenance (Noir, homo, etc.) parce que multi-souffrance. La dérive politique : puisqu’il ne s’agit plus que de dénoncer des méchancetés, on ne comprend plus la notion de Bien commun et moins encore celle de projet politique (avec ce que cela comporte de conquête de l’opinion, de force symbolique, mais aussi d’alliance de catégories et d’intérêts.

Pour reprendre la meilleure métaphore de Lilla : c’est « le modèle Facebook de l’identité : le moi comme page d’accueil que j’élabore à l’instar d’une marque personnelle, lié aux autres à travers des associations que je peux « liker » ou pas à volonté... Le modèle Facebook de l’identité a également inspiré un modèle Facebook de l’engagement politique...le modèle Facebook est entièrement consacré au moi, mon moi chéri, et non à nos histoires communes, ni bien commun, ni même aux idées. Les jeunes gens de gauche - par contraste avec ceux de droite - sont moisn enclins de nos jours à relier leurs engagements à un ensemble d’idées politiques. Ils sont beaucoup plus enclins à dire qu’ils sont engagés politiquement en tant que X, concernés par les autres X, et concernés par les problèmes concernant la Xitude »
 
Le triomphe de l’identitaire sur le social est celui de la supériorité morale sur l’affrontement politique.

Dans les trois livres de déploration et de remords, l’idée que la gauche américaine a démissionné, donc que plus elle paraît triompher comme idéologie ou comme pensée spontanée des médias et des élites, plus elle abandonne à son adversaire le terrain de la citoyenneté et de la solidarité. C’est sans doute une idée vraie et à laquelle réfléchir chez nous.

dimanche, 14 octobre 2018

SOROS et la société ouverte : Métapolitique du globalisme

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SOROS et la société ouverte : Métapolitique du globalisme

Comprendre l’influence de Soros, c’est comprendre que de nombreux processus politiques antinomiques de notre temps ont souvent un dénominateur commun : l’appui, aussi bien financier que logistique et idéologique des fondations de la société ouverte...

Attention ! Ce livre est en prévente au tarif préférentiel de 22€ au lieu de 25€. Il sortira fin octobre 2018 et vous sera expédié dés réception. 


Georges Soros est l’une des personnalités les plus influentes de notre époque. L'activisme de George Soros, qui se considère lui-même comme « un chef d’État sans État », touche en fait tous les domaines et tous les continents.

Durant les dernières décennies, peu de nations ont été épargnées par l’action ou l’influence de son ensemble de fondations : l’Open Society Foundations. Partout où la souveraineté politique et la stabilité sociale sont attaquées, on retrouve la trace de Georges Soros, de ses réseaux, de ses militants, de ses milliards. Que ce soit au travers de l'immigration de masse, de la dépénalisation des stupéfiants, des nouvelles normes sociétales, de la promotion des théories du genre ou des révolutions colorées. Dans chacun de ces domaines, Soros œuvre avec une étonnante constance à la réalisation d’un même objectif : l'avènement d'un nouvel ordre politique international fondé sur la notion de société ouverte et la fin des États-nations.

L’auteur nous propose une radiographie détaillée de la méthodologie Soros et de ses divers champs d’action partout dans le monde. Au travers d’exemples très documentés, cette étude expose au grand jour les rouages internes des réseaux Soros. Une entreprise de décomposition des nations dotée d’une puissance et de moyens inédits dans l’Histoire.

Au-delà d’un travail d’enquête inédit, ce livre se propose d’exposer la philosophie politique qui anime cette action et d’en tracer la généalogie profonde. Le lecteur y découvrira comment la notion de société ouverte se rattache aux courants les plus puissants et les plus actifs de la subversion politique contemporaine.

Informations sur le livre
Prix : 25.00€
ISBN : 9-782355-120879
Format : 17x24cm

Sortie : octobre 2018
366 pages
Avant-propos de Xavier Moreau
Postface de Lucien Cerise


« L’étude menée par Pierre-Antoine Plaquevent dépasse la seule exposition des menées subversives de George Soros et de ses réseaux. Par l’exploration philosophique et historique des racines profondes du projet globaliste, son livre pose les fondations d’une pensée paléo-conservatrice française contemporaine. » 

- Xavier Moreau
Géopoliticien, écrivain et directeur de Stratpol.

« Pour tous ceux qui ne se résignent pas à ce que la folie collective devienne notre destin, il faut recommander l’ouvrage de Pierre-Antoine Plaquevent en tant qu’antidote à ce chaos mental et sémantique qui devient le symptôme de notre époque barbare et régressive. »
- Lucien Cerise
Docteur en philosophie, écrivain et conférencier.

« Il s’agit d’une étude approfondie que j’ai réalisée sur la méthodologie et l’idéologie des réseaux Soros et plus largement sur la notion de « société ouverte ». La société ouverte comme projet métapolitique de transformation et d’ingénierie social furtif ; un projet qui se rattache à un courant d’idées et de pratiques politiques qui modèlent et traversent toute l’histoire contemporaine. Ce premier livre politique se veut à la fois un travail d’investigation autant qu’un exposé de la philosophie politique du globalisme. »
- Pierre-Antoine Plaquevent
Auteur, analyste politique et animateur du site Les Non Alignés.

vendredi, 12 octobre 2018

Une “Internationale Populiste” ?

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Une “Internationale Populiste” ?

Ex: http://www.dedefensa.org

10 octobre 2018 – Laissant de côté avec un empressement que certains jugeront suspect et qui est simplement révélateur, nous nous entendrons pour proposer à nos lecteurs de nommer “populistes” divers événements qui se produisent aujourd’hui et à propos desquels le jugement général des commentateurs politiques, surtout les moins instruits mais malheureusement les plus écoutés, s’entend pour utiliser ce terme. On verra plus loin, après avoir éclairé l’ambiguïtés de la chose qui pourrait aussi bien se réclamer du souverainisme, du nationalisme, du patriotisme, etc., comment l’on peut se retrouver dans une certaine logique, malgré l’incertitude de ce mot, malgré les différences de ceux qui en sont affublés...

L’expression d’“Internationale Populiste”, directement référée à l’expression communiste (soviétique, trotskiste, etc.) “Internationale Communiste”, commence à être employée. Par exemple, nous l’avons entendue avant-hier, dans un débat sur LCI (24Heures Poujadas, à partir de 29’55”) où l’on parlait notamment des résultats du premier tour des élections présidentielles brésiliennes et de la victoire écrasante (46,06% des voix) du candidat Jair Bolsanaro, – étiqueté d’“extrême-droite” mais enrôlé sans hésitation dans la vague de populisme qui balaye le monde. Quoi qu’il en soit et effectivement, le week-end, comme les jours qui précédèrent (comme ceux qui suivront d’ailleurs) fut propice à l’“Internationale populiste”.

• Mais restons-en pour l’instant au Brésil. Ce pays qui avait été l’étendard de l’antiSystème populiste avec Lula (actuellement emprisonné) puis avec Rousseff jusqu’à sa destitution, s’était ensuite abîmé dans une bouillie pour les chats de corrompus, d’agents de la CIA, etc. Mais voilà qu’il débouche sur ce résultat inédit des présidentielles, avec le candidat du parti de Lula en deuxième position (Fernando Haddad, 29,24 % des voix). Question “populisme” à la sauce française, nous y sommes, avec un intervenant de l’émission déjà citée s’exclamant : « C’est comme si nous avions Le Pen et Mélenchon au second tour »

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Mais voyons Bolsanaro... On sait désormais que ce libéral ultra-dur pour l’économie, cet autoritariste que les généraux soutiennent et qui admire les généraux qui ont assuré longuement au siècle dernier un pouvoir dictatorial au Brésil, qui veut déchaîner l’armée contre la délinquance dont le régime en général (le Système) est responsable, – bref, que ce “populiste” ne l’est que très-moyennement selon le sens strict donné au terme. Il n’est même pas proche du modèle péroniste, d’ailleurs, jusqu’à nouvel ordre sans une Évita à ses côtés. Il a fait appuyer son action sur l’image de communication d’un “Trump brésilien” ou d’un “Trump des tropiques”...

• Ce qui laisserait à penser que Trump est un “populiste” au sens très-large qui nous guide ? Du point de vue de la communication, oui, moins parce qu’il l’a voulu que parce que ses électeurs ont décidé qu’ils l’étaient. (Se souvenir de la fameuse image de Michael Moore du peuple faisant de Trump un “cocktail Molotov humain” et trouvant par là la seule formule par quoi Trump, par ailleurs ami du Corporate Power, du Pentagone et du reste, est un “populiste” : « Across the Midwest, across the Rustbelt, I understand why a lot of people are angry. And they see Donald Trump as their human Molotov cocktail that they get to go into the voting booth on Nov 8 [2016]. and throw him into our political system. [...] I think they love the idea of blowing up the system. »)

(Il est à noter que les grandes orientations de Trump sont résumées par l’expression America First qui n’est en rien un slogan populiste, même si le populisme doit sans aucun doute s’opposer au globalisme comme l’implique le slogan. America First suggère une politique nationaliste et protectionniste [nationalisme économique] qui a historiquement profité au Corporate Power et au capitalisme américaniste. Même si les populistes peuvent éventuellement se dire American Firsters, ils sont loin, très-loin d’être définis par ce seul slogan. Dans tous les cas, dans l’actuelle Grande Crise d’Effondrement du Système, les États-Unis, par leur position de courroie opérationnelle du Système et leur situation interne de crise féroce, tiennent une place très-singul0ière qui rend leur phénomène “populiste” extrêmement difficile à évaluer et à apprécier.)

• Le lendemain du triomphe de Bolsanaro au Brésil, Marine Le Pen rencontrait à Rome le ministre de l’intérieur et Vice-Premier Salvini, chef de la Ligua et homme fort du gouvernement italien, pour sonner le rassemblement des “populistes” européens sur ce thème : « Il faut se battre contre l’UE pour sauver l’Europe ». Le même jour, le Corriere della Sera publiait une interview de l’autre Vice-Premier italien, Luigi Di Maio, chef des 5 Étoiles (M5S) et partenaire populiste (de gauche) du populiste (de droite) Salvini, proclamant qu’en mai 2019, l’UE allait connaître un tremblement de terre sans précédent. « De nouvelles règles politiques vont être imposées [par les votes], comme en Italie » annonce-t-il, et poursuivant en affirmant que ce qui s’est passé en Italie, justement, va se passer au niveau européen pour les élections européennes...

Pour la première fois depuis qu’elles existent, ces élections européennes considérées comme secondaires dans la structure réaliste du Système (comme structure d’appoint), apparaissent comme très importantes. Elles vont être utilisées comme un moyen de développer l’offensive généralisées anti-UE des “populistes” européens, avec l’espoir d’en faire une structure antiSystème au cœur du Système.

• Oui, en effet, partout des scénarios intrigants et d’intrigues diverses se nouent. Par exemple, que dire de l’Allemagne ? Tom Luongo, ce commentateur US qui suit la situation allemande avec bien plus d’attention et de perspicacité que le courant conformiste et fort peu tumultueux des gratte-papiers et gâte-papiers de la presseSystème, nous décrit la situation actuelle. Dans le contexte de cette analyse, il nous fait par conséquent nous interroger pour savoir comment l’Allemagne votera en mai 2019, dans ce scrutin européen sur les questions européennes, avec notamment la question de l’immigration. Pour l’électeur allemand également, les élections de mai 2019 sont une opportunité nouvelle d’exprimer une position hautement critique de l’UE, sinon eurosceptique, – et bien entendu signifiant une défaite cruelle pour Merkel... On cite longuement Luongo.

« Les résultats [de la coalition “forcée” CDU-CSU/SPD] ont été catastrophiques pour les anciens partis allemands dominants. Le SPD continue sa chute vers le statut de parti mineur, un sondage récent de Die Welt le plaçant derrière l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) âgée de cinq ans au niveau national, soit 16% contre 18,5%. [...] [...Quant à l’]Union chrétienne démocrate (CDU) de Merkel, elle compte désormais moins de 25% au niveau national, puisque sa coalition avec l’Union chrétienne sociale (CSU) bénéficie désormais du soutien de moins de 30% des Allemands.

» Plus je couvre cette affaire, plus j'entends des électeurs allemands, certains hostiles, d'autres très révélateurs. Mais ce qui m’est apparu le plus nettement à l’esprit récemment, c’est la possibilité d’une très nette sous-estimation de partis d’opposition tels que l’AfD à cause de la crainte réelle de représailles politiques dans le chef des personnes sondées.

» Les lois allemandes contre le discours de haine sont utilisées pour arrêter des personnes politiquement incorrectes. De la RPGP de l’année dernière aux dernières règles en matière d’expression publique, la répression des discours critiquant le statu quo politique en Europe se renforce rapidement. La question que je me pose est de savoir dans quelle mesure cela affecte les sondages. Quand je vois une interview comme celle-ci, je me demande combien il y a “d’électeurs d’AfD” en Allemagne, comme l'on pouvait se demander combien il y avait “d’électeurs de Trump” aux États-Unis en 2016. S’il y en a un nombre significatif, nous pourrions avoir la surprise d’une avancée bien au-delà de ce qui est prévu de l’AfD aux élections bavaroises du 14 octobre. Cela pourrait constituer le catalyseur pour amener l’AfD à franchir la barre des 20% au niveau national, et commencer à contester la première place de la CDU de Merkel dans les sondages.

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» Une partie de la dynamique pour “franchir le gouffre” [de la crédibilité] dans tout nouveau mouvement, qu’il s’agisse d’un parti politique ou d’une nouvelle technologie, réside dans le passage de la simple protestation contre le leader du marché à la situation où une communauté se sent assez à l'aise pour porter une étiquette personnelle nouvelle ; en l’occurrence un “partisan déçu de la CDU” devenant un “partisan affiché de l’AfD”. Cela fait partie de la crise politique qui n’est plus une potentialité pour l’Allemagne mais désormais un fait établi.

» Il n'y a pas moins de cinq partis avec un pourcentage de soutien à deux chiffres. Merkel perd son soutien au sein de son propre parti. Elle est défiée par tout le monde sur la scène mondiale. Elle a survécu à de multiples attaques contre sa chancellerie, utilisant ainsi plusieurs vies politiques à la manière du chat de la légende avec ses neuf vies. Elle est encore capable de s'en sortir, car aucun des principaux acteurs politiques en Allemagne ne veut que Merkel soit renversée par refus de former un gouvernement de coalition avec l’AfD en cas de nouvelles élections qui élimineraient Merkel du pouvoir.

» Donc, le statu quo sera probablement maintenu jusqu'à ce qu'il y ait un autre événement sensationnel qui enflamme les passions allemandes comme celui qui a déclenché les manifestations de plusieurs semaines à Chemnitz à la fin de l’été. Et cela, comme je l’ai dit dans un article sur mon blog plus tôt cette semaine, pourrait avoir des effets catastrophiques sur l’état de la politique européenne au sens large et sur la crise de la dette souveraine qui se développe lentement. »

• Ces divers points passés en revue ci-dessus sont perçus comme parties intégrantes de la problématique du “populisme”, ce qui laisse à voir combien ce terme est vague et générique, et employé d’une façon arbitraire comme une sorte de convention, – à côté d’autres termes à connotation antiSystème, comme souverainisme, nationalisme, patriotisme. Ce point de la justesse de la signification, on le verra plus loin, n’a guère d’importance puisque ce qui importe est que ce “populisme”-là n’a d’intérêt opérationnel que par son rôle de réaction, nullement par son rôle de proposition.

Nous présentons un constat qui, à notre sens, confirme la puissance de ce mouvement. Il vient de nos observations concernant le site WSWS.org, que nous suivons régulièrement notamment pour la qualité de ses analyses et la densité de son réseau d’analystes, et dont nous savons que ces orientations reflètent bien la discipline trotskiste et les analyses de la direction. Depuis à peu près huit à dix semaines, nous avons senti et constaté un changement de plus en plus net dans le type de sujets traités par le site, et par conséquent dans la forme opérationnelle de contestation idéologique que cela suppose. WSWS.org a largement abandonné le traitement des sujets anti-impérialistes, notamment de l’activisme belliciste et extérieur du Système (Moyen-Orient, Syrie-Iran, Ukraine, mesures militaires et menaces de guerre mondiale, etc.) pour se réorienter vers des sujets plus sociaux (grèves, protestations populaires, etc.) d’un point de vue à la fois activiste et idéologique, en gardant sa distance critique de l’activisme sociétal de l’extrême-gauche libertaire et pseudo-marxiste qu’il estime manipulée.

Notre impression est ainsi que WSWS.org veut se mettre d’abord en position critique, antipopuliste avec la rhétorique antifasciste qui va avec, sans bien entendu abandonner son hostilité au Système mais celle-ci passant au second plan. C’est pour nous un signe que le site trotskiste, qui s’appuie sur ses réseaux d’observateurs, juge que le “populisme” est désormais un mouvement majeur qui s’affirme et met le Système sur la défensive, et qui devient ainsi un concurrent majeur sur le terrain habituel des trotskistes. Sans préjuger de la puissance des uns et des autres, nous voyons là une confirmation “objective” de la dynamique “populiste”, et surtout de la confirmation qu’il faut considérer cette dynamique comme transnationale, – ditto, l’“Internationale Populiste”.

Pour notre compte et à la différence de WSWS.org, constatant que nous ne sommes plus précisément dans les années 1930 et la place du fascisme-communisme-autoritarisme-entropisation étant d’ores et déjà prise par le Système, nous dirons que toutes ces supputations sur la pointilleuse recherche des hypothétiques manquements antidémocratiques à venir de tel ou tel mouvement ne nous intéressent guère. Ayant déjà choisi entre la paille et la poutre, nous ne nous arrêterons pas une seconde à l’analyse critique des divers “diables” que révèlent paraît-il ces divers mouvements. Entre la montagne-Système et la souris-antifasciste, notre orientation est manifeste pour donner du sens à notre commentaire.

Anatomie de l’“internationalisme”

L’on comprend que l’expression “Internationale Populiste” est imitée de la fameuse expression “Internationale Communiste”. (Les trotskistes de WSWS.org sont l’expression de la “IVème Internationale” [“Communiste”, mais en raison des nombreuses dissidences et schismes, le qualificatif est souvent écarté pour éviter amalgames et appropriations abusives].) Aussitôt, une contradiction est mise en avant pour l’emploi de l’expression, et par conséquent l’opérationnalisation éventuelle de la chose : le populisme (comme le souverainisme, le nationalisme, le patriotisme) se définit sans aucun doute comme antiglobaliste et, de plus, il est très-souvent quasiment amalgamé au concept de nation. Il ne pourrait donc pas prétendre former avec des “partis-frères” une “Internationale” qui se voudrait par définition “antinationale” comme l’était l’Internationale Communiste.

Cette restriction, qui est très intéressante à examiner d’une manière concrète, est très contestable par rapport à son approche théorique. L’“internationalisme” de l’Internationale Communiste a toujours été très relatif en s’en tenant au seul aspect théorique. Soit il s’agissait, durant les périodes de paroxysme stalinien, d’un alignement de tous, revolver du NKVD sur la tempe, sur les intérêts de Moscou ; soit les intérêts nationaux de chacun jouaient leur rôle, dans un cadre d’affrontement de diverses intensités selon les pays-membres de l’Internationale contre l’Ouest et le capitalisme. Même dans le “bloc” que formaient l’URSS et ses proches satellites européens, il y avait de fortes dissensions qui empêchaient de parler d’un véritable “internationalisme”. L’un des exemples les plus remarquables est celui de l’antagonisme de l’Allemagne de l’Est (RDA) et de la Pologne, constant durant toute la période communiste, de l’après-guerre jusqu’en 1989.  (La RDA soupçonnant notamment que la Pologne, appuyée par l’URSS, recherchait au-delà du “plan Rapacki” [ministre des AE de Pologne] proposé à l’Occident en 1956-1957 une réunification de l’Allemagne où la RDA minorisée serait engloutie par la RFA occidentale, contre la neutralisation [on disait alors “finlandisation”] de l’Allemagne, avec sortie des deux composants [RFA et RDA] de l’OTAN et du Pacte de Varsovie.)

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Pour analyser cette problématique d’une Internationale Populiste, il n’est évidemment de meilleur exemple que celui de l’UE, en gardant à l’esprit que des liens peuvent être et sont établis avec des oppositions de ce style sur d’autres continents. (On commence à connaître l’activisme en Europe de Steve Bannon et de son groupe Le Mouvement basé à Bruxelles, établissant ainsi un lieu entre l’Europe et les USA. Les accueils des populistes européens à Bannon sont divers, mais ce n’est pas ce qui nous importe : ce qui nous importe est le caractère internationaliste inédit qu’implique cette démarche.)

 Beaucoup de pays de l’UE ont déjà développé une importante composante “populiste”, d’ailleurs avec soit des nuances, soit des orientations idéologiques différentes (droite et gauche) comme dans le gouvernement italien “populiste” actuel. Il est évident que tous ces mouvements ont des conceptions différentes, notamment au niveau économique où l’on trouve des statistes et des libéraux (ou disons des libre-échangistes) ; bien entendu, ils sont anti-globalistes et, toujours d’une façon ou l’autre, souverainistes et nationalistes/patriotes, ce qui les place tous en adversaires de la notion théorique d’internationalisme.

Mais ils ne sont pas là où ils se trouvent ni ne se sont mis ensemble pour proposer un projet commun “internationaliste” mais bien pour s’opposer, voire pour détruire. (Le « Il faut se battre contre l’UE pour sauver l’Europe » signifie, non pas en théorie mais opérationnellement, selon une logique poussée à son terme : “Il faut détruire l’UE”.) Ce but commun est, lui, parfaitement internationaliste, et la démonstration éclatante de cette posture est l’espoir que ces partis européens de l’Internationale Populiste mettent dans les élections par essence internationalistes que sont les élections européennes. Cette logique de destruction peut se retrouver, entre partis “populistes” de tendances diverses, entre des pays de zones et d’espaces différents : leur “internationalisme” tient évidemment au caractère “internationaliste” de leurs cibles.

La bataille européenne est d’autant plus intéressante qu’elle est favorisée par deux facteurs au moins, dont un qui lui est spécifique :

• Le facteur de la radicalisation constante du Système et de ses divers appointés, notamment dans la dénonciation de tout ce qui est perçu comme hostile ou potentiellement hostile. Cette action constante de communication (diabolisation, censure, etc.) concourt par simple réaction logique du type “montée aux extrêmes” à la propre radicalisation des divers “populismes”. C’est là d’ailleurs qu’on constate l’extrême ampleur du concept, puisque tout ce qui n’est pas conforme au Système ou à la tactique du Système avec leurs “alliés” communautaristes et autres est rejeté vers cet étiquetage de diabolisation, cette poussée favorisant à la fois par effet inversé l’union et leur propre radicalisation des divers “populismes”, même si nombre de leurs objectifs sont différents. Ce processus est d’ailleurs valable partout, c’est-à-dire aussi bien hors de l’UE, l’un des plus récents exemples étant la situation du Québec où la victoire électorale d’un parti affirmant sans excès une certaine identité et se démarquant de la ligne du Système est aussitôt diabolisée

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• Le facteur-Brexit est un apport original pour, à notre sens, rapprocher des courants classés “populistes” et souverainistes, des plus modérés aux plus extrêmes. Le Brexit démontre l’extrême difficulté de sortir de la bureaucratie de l’UE ; son effet devrait être de diluer les différences entre ceux des populistes et assimilés qui veulent quitter l’UE et ceux qui veulent y rester, pour les rassembler dans une tactique d’opposition interne et de recherche de la destruction de la bureaucratie de l’UE. Les difficultés du Brexit constituent un frein au projet classique de détachement de l’Europe, et par contre alimentent une dynamique de rassemblement autour de l’affirmation de l’imposture de l’UE prétendant constituer l’Europe, – comme une incitation à évoluer vers un but de destruction. Paradoxalement par rapport à l’énoncé des conséquences, ces difficultés du Brexit tendent à gommer les antagonismes de programme au profit du rassemblement pour la destruction.

(Mais ce paradoxe qui est de voir une vertu dans le but de la destruction est évidemment complètement éclairé et explicité par le fait que l’UE est une construction faussaire, une imposture et un simulacre : chercher sa destruction est une démarche hautement constructive et structurante, par conséquent vertueuse. Cette inversion imposée par une époque qui est un complet simulacre est constamment présente dans nos raisonnements, comme elle l’est dans cette analyse sur le “populisme”.)

Cet ensemble de remarques conduit évidemment à la conclusion que l’idée d’une Internationale Populiste est une variante tactique nouvelle, imposée par les événements, du courant antiSystème. On en revient nécessairement à cette marque, à cette obligation fondamentale qui brouille toutes les positions, tous les programmes, toutes les orientations pour polariser la bataille politique sur l’essentiel qu’est cet affrontement :d’une part le Système, d’autre part la réaction antiSystème.

Que cette réaction prenne aujourd’hui l’allure d’une Internationale Populiste est un événement intéressant et important, mais la signification générale que nous tentons de lui donner dépasse très-largement son éventuelle spécificité. Cet événement important n’est qu’une étape dans le déroulement du processus de la Grande Crise d’Effondrement du Système ; une étape sans aucun doute importante, voire peut-être décisive, mais pour l’instant seulement une étape vers l’objectif antiSystème que nul ne peut écarter dans la dynamique du tourbillon crisique qui nous emporte. C’est une analyse et une conclusion complètement inévitables puisque cette Grande Crise constitue le facteur qui domine et commande tous les autres, absolument tous les autres.

Une “Internationale Populiste” ?

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Une “Internationale Populiste” ?

Ex: http://www.dedefensa.org

10 octobre 2018 – Laissant de côté avec un empressement que certains jugeront suspect et qui est simplement révélateur, nous nous entendrons pour proposer à nos lecteurs de nommer “populistes” divers événements qui se produisent aujourd’hui et à propos desquels le jugement général des commentateurs politiques, surtout les moins instruits mais malheureusement les plus écoutés, s’entend pour utiliser ce terme. On verra plus loin, après avoir éclairé l’ambiguïtés de la chose qui pourrait aussi bien se réclamer du souverainisme, du nationalisme, du patriotisme, etc., comment l’on peut se retrouver dans une certaine logique, malgré l’incertitude de ce mot, malgré les différences de ceux qui en sont affublés...

L’expression d’“Internationale Populiste”, directement référée à l’expression communiste (soviétique, trotskiste, etc.) “Internationale Communiste”, commence à être employée. Par exemple, nous l’avons entendue avant-hier, dans un débat sur LCI (24Heures Poujadas, à partir de 29’55”) où l’on parlait notamment des résultats du premier tour des élections présidentielles brésiliennes et de la victoire écrasante (46,06% des voix) du candidat Jair Bolsanaro, – étiqueté d’“extrême-droite” mais enrôlé sans hésitation dans la vague de populisme qui balaye le monde. Quoi qu’il en soit et effectivement, le week-end, comme les jours qui précédèrent (comme ceux qui suivront d’ailleurs) fut propice à l’“Internationale populiste”.

• Mais restons-en pour l’instant au Brésil. Ce pays qui avait été l’étendard de l’antiSystème populiste avec Lula (actuellement emprisonné) puis avec Rousseff jusqu’à sa destitution, s’était ensuite abîmé dans une bouillie pour les chats de corrompus, d’agents de la CIA, etc. Mais voilà qu’il débouche sur ce résultat inédit des présidentielles, avec le candidat du parti de Lula en deuxième position (Fernando Haddad, 29,24 % des voix). Question “populisme” à la sauce française, nous y sommes, avec un intervenant de l’émission déjà citée s’exclamant : « C’est comme si nous avions Le Pen et Mélenchon au second tour »

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Mais voyons Bolsanaro... On sait désormais que ce libéral ultra-dur pour l’économie, cet autoritariste que les généraux soutiennent et qui admire les généraux qui ont assuré longuement au siècle dernier un pouvoir dictatorial au Brésil, qui veut déchaîner l’armée contre la délinquance dont le régime en général (le Système) est responsable, – bref, que ce “populiste” ne l’est que très-moyennement selon le sens strict donné au terme. Il n’est même pas proche du modèle péroniste, d’ailleurs, jusqu’à nouvel ordre sans une Évita à ses côtés. Il a fait appuyer son action sur l’image de communication d’un “Trump brésilien” ou d’un “Trump des tropiques”...

• Ce qui laisserait à penser que Trump est un “populiste” au sens très-large qui nous guide ? Du point de vue de la communication, oui, moins parce qu’il l’a voulu que parce que ses électeurs ont décidé qu’ils l’étaient. (Se souvenir de la fameuse image de Michael Moore du peuple faisant de Trump un “cocktail Molotov humain” et trouvant par là la seule formule par quoi Trump, par ailleurs ami du Corporate Power, du Pentagone et du reste, est un “populiste” : « Across the Midwest, across the Rustbelt, I understand why a lot of people are angry. And they see Donald Trump as their human Molotov cocktail that they get to go into the voting booth on Nov 8 [2016]. and throw him into our political system. [...] I think they love the idea of blowing up the system. »)

(Il est à noter que les grandes orientations de Trump sont résumées par l’expression America First qui n’est en rien un slogan populiste, même si le populisme doit sans aucun doute s’opposer au globalisme comme l’implique le slogan. America First suggère une politique nationaliste et protectionniste [nationalisme économique] qui a historiquement profité au Corporate Power et au capitalisme américaniste. Même si les populistes peuvent éventuellement se dire American Firsters, ils sont loin, très-loin d’être définis par ce seul slogan. Dans tous les cas, dans l’actuelle Grande Crise d’Effondrement du Système, les États-Unis, par leur position de courroie opérationnelle du Système et leur situation interne de crise féroce, tiennent une place très-singul0ière qui rend leur phénomène “populiste” extrêmement difficile à évaluer et à apprécier.)

• Le lendemain du triomphe de Bolsanaro au Brésil, Marine Le Pen rencontrait à Rome le ministre de l’intérieur et Vice-Premier Salvini, chef de la Ligua et homme fort du gouvernement italien, pour sonner le rassemblement des “populistes” européens sur ce thème : « Il faut se battre contre l’UE pour sauver l’Europe ». Le même jour, le Corriere della Sera publiait une interview de l’autre Vice-Premier italien, Luigi Di Maio, chef des 5 Étoiles (M5S) et partenaire populiste (de gauche) du populiste (de droite) Salvini, proclamant qu’en mai 2019, l’UE allait connaître un tremblement de terre sans précédent. « De nouvelles règles politiques vont être imposées [par les votes], comme en Italie » annonce-t-il, et poursuivant en affirmant que ce qui s’est passé en Italie, justement, va se passer au niveau européen pour les élections européennes...

Pour la première fois depuis qu’elles existent, ces élections européennes considérées comme secondaires dans la structure réaliste du Système (comme structure d’appoint), apparaissent comme très importantes. Elles vont être utilisées comme un moyen de développer l’offensive généralisées anti-UE des “populistes” européens, avec l’espoir d’en faire une structure antiSystème au cœur du Système.

• Oui, en effet, partout des scénarios intrigants et d’intrigues diverses se nouent. Par exemple, que dire de l’Allemagne ? Tom Luongo, ce commentateur US qui suit la situation allemande avec bien plus d’attention et de perspicacité que le courant conformiste et fort peu tumultueux des gratte-papiers et gâte-papiers de la presseSystème, nous décrit la situation actuelle. Dans le contexte de cette analyse, il nous fait par conséquent nous interroger pour savoir comment l’Allemagne votera en mai 2019, dans ce scrutin européen sur les questions européennes, avec notamment la question de l’immigration. Pour l’électeur allemand également, les élections de mai 2019 sont une opportunité nouvelle d’exprimer une position hautement critique de l’UE, sinon eurosceptique, – et bien entendu signifiant une défaite cruelle pour Merkel... On cite longuement Luongo.

« Les résultats [de la coalition “forcée” CDU-CSU/SPD] ont été catastrophiques pour les anciens partis allemands dominants. Le SPD continue sa chute vers le statut de parti mineur, un sondage récent de Die Welt le plaçant derrière l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) âgée de cinq ans au niveau national, soit 16% contre 18,5%. [...] [...Quant à l’]Union chrétienne démocrate (CDU) de Merkel, elle compte désormais moins de 25% au niveau national, puisque sa coalition avec l’Union chrétienne sociale (CSU) bénéficie désormais du soutien de moins de 30% des Allemands.

» Plus je couvre cette affaire, plus j'entends des électeurs allemands, certains hostiles, d'autres très révélateurs. Mais ce qui m’est apparu le plus nettement à l’esprit récemment, c’est la possibilité d’une très nette sous-estimation de partis d’opposition tels que l’AfD à cause de la crainte réelle de représailles politiques dans le chef des personnes sondées.

» Les lois allemandes contre le discours de haine sont utilisées pour arrêter des personnes politiquement incorrectes. De la RPGP de l’année dernière aux dernières règles en matière d’expression publique, la répression des discours critiquant le statu quo politique en Europe se renforce rapidement. La question que je me pose est de savoir dans quelle mesure cela affecte les sondages. Quand je vois une interview comme celle-ci, je me demande combien il y a “d’électeurs d’AfD” en Allemagne, comme l'on pouvait se demander combien il y avait “d’électeurs de Trump” aux États-Unis en 2016. S’il y en a un nombre significatif, nous pourrions avoir la surprise d’une avancée bien au-delà de ce qui est prévu de l’AfD aux élections bavaroises du 14 octobre. Cela pourrait constituer le catalyseur pour amener l’AfD à franchir la barre des 20% au niveau national, et commencer à contester la première place de la CDU de Merkel dans les sondages.

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» Une partie de la dynamique pour “franchir le gouffre” [de la crédibilité] dans tout nouveau mouvement, qu’il s’agisse d’un parti politique ou d’une nouvelle technologie, réside dans le passage de la simple protestation contre le leader du marché à la situation où une communauté se sent assez à l'aise pour porter une étiquette personnelle nouvelle ; en l’occurrence un “partisan déçu de la CDU” devenant un “partisan affiché de l’AfD”. Cela fait partie de la crise politique qui n’est plus une potentialité pour l’Allemagne mais désormais un fait établi.

» Il n'y a pas moins de cinq partis avec un pourcentage de soutien à deux chiffres. Merkel perd son soutien au sein de son propre parti. Elle est défiée par tout le monde sur la scène mondiale. Elle a survécu à de multiples attaques contre sa chancellerie, utilisant ainsi plusieurs vies politiques à la manière du chat de la légende avec ses neuf vies. Elle est encore capable de s'en sortir, car aucun des principaux acteurs politiques en Allemagne ne veut que Merkel soit renversée par refus de former un gouvernement de coalition avec l’AfD en cas de nouvelles élections qui élimineraient Merkel du pouvoir.

» Donc, le statu quo sera probablement maintenu jusqu'à ce qu'il y ait un autre événement sensationnel qui enflamme les passions allemandes comme celui qui a déclenché les manifestations de plusieurs semaines à Chemnitz à la fin de l’été. Et cela, comme je l’ai dit dans un article sur mon blog plus tôt cette semaine, pourrait avoir des effets catastrophiques sur l’état de la politique européenne au sens large et sur la crise de la dette souveraine qui se développe lentement. »

• Ces divers points passés en revue ci-dessus sont perçus comme parties intégrantes de la problématique du “populisme”, ce qui laisse à voir combien ce terme est vague et générique, et employé d’une façon arbitraire comme une sorte de convention, – à côté d’autres termes à connotation antiSystème, comme souverainisme, nationalisme, patriotisme. Ce point de la justesse de la signification, on le verra plus loin, n’a guère d’importance puisque ce qui importe est que ce “populisme”-là n’a d’intérêt opérationnel que par son rôle de réaction, nullement par son rôle de proposition.

Nous présentons un constat qui, à notre sens, confirme la puissance de ce mouvement. Il vient de nos observations concernant le site WSWS.org, que nous suivons régulièrement notamment pour la qualité de ses analyses et la densité de son réseau d’analystes, et dont nous savons que ces orientations reflètent bien la discipline trotskiste et les analyses de la direction. Depuis à peu près huit à dix semaines, nous avons senti et constaté un changement de plus en plus net dans le type de sujets traités par le site, et par conséquent dans la forme opérationnelle de contestation idéologique que cela suppose. WSWS.org a largement abandonné le traitement des sujets anti-impérialistes, notamment de l’activisme belliciste et extérieur du Système (Moyen-Orient, Syrie-Iran, Ukraine, mesures militaires et menaces de guerre mondiale, etc.) pour se réorienter vers des sujets plus sociaux (grèves, protestations populaires, etc.) d’un point de vue à la fois activiste et idéologique, en gardant sa distance critique de l’activisme sociétal de l’extrême-gauche libertaire et pseudo-marxiste qu’il estime manipulée.

Notre impression est ainsi que WSWS.org veut se mettre d’abord en position critique, antipopuliste avec la rhétorique antifasciste qui va avec, sans bien entendu abandonner son hostilité au Système mais celle-ci passant au second plan. C’est pour nous un signe que le site trotskiste, qui s’appuie sur ses réseaux d’observateurs, juge que le “populisme” est désormais un mouvement majeur qui s’affirme et met le Système sur la défensive, et qui devient ainsi un concurrent majeur sur le terrain habituel des trotskistes. Sans préjuger de la puissance des uns et des autres, nous voyons là une confirmation “objective” de la dynamique “populiste”, et surtout de la confirmation qu’il faut considérer cette dynamique comme transnationale, – ditto, l’“Internationale Populiste”.

Pour notre compte et à la différence de WSWS.org, constatant que nous ne sommes plus précisément dans les années 1930 et la place du fascisme-communisme-autoritarisme-entropisation étant d’ores et déjà prise par le Système, nous dirons que toutes ces supputations sur la pointilleuse recherche des hypothétiques manquements antidémocratiques à venir de tel ou tel mouvement ne nous intéressent guère. Ayant déjà choisi entre la paille et la poutre, nous ne nous arrêterons pas une seconde à l’analyse critique des divers “diables” que révèlent paraît-il ces divers mouvements. Entre la montagne-Système et la souris-antifasciste, notre orientation est manifeste pour donner du sens à notre commentaire.

Anatomie de l’“internationalisme”

L’on comprend que l’expression “Internationale Populiste” est imitée de la fameuse expression “Internationale Communiste”. (Les trotskistes de WSWS.org sont l’expression de la “IVème Internationale” [“Communiste”, mais en raison des nombreuses dissidences et schismes, le qualificatif est souvent écarté pour éviter amalgames et appropriations abusives].) Aussitôt, une contradiction est mise en avant pour l’emploi de l’expression, et par conséquent l’opérationnalisation éventuelle de la chose : le populisme (comme le souverainisme, le nationalisme, le patriotisme) se définit sans aucun doute comme antiglobaliste et, de plus, il est très-souvent quasiment amalgamé au concept de nation. Il ne pourrait donc pas prétendre former avec des “partis-frères” une “Internationale” qui se voudrait par définition “antinationale” comme l’était l’Internationale Communiste.

Cette restriction, qui est très intéressante à examiner d’une manière concrète, est très contestable par rapport à son approche théorique. L’“internationalisme” de l’Internationale Communiste a toujours été très relatif en s’en tenant au seul aspect théorique. Soit il s’agissait, durant les périodes de paroxysme stalinien, d’un alignement de tous, revolver du NKVD sur la tempe, sur les intérêts de Moscou ; soit les intérêts nationaux de chacun jouaient leur rôle, dans un cadre d’affrontement de diverses intensités selon les pays-membres de l’Internationale contre l’Ouest et le capitalisme. Même dans le “bloc” que formaient l’URSS et ses proches satellites européens, il y avait de fortes dissensions qui empêchaient de parler d’un véritable “internationalisme”. L’un des exemples les plus remarquables est celui de l’antagonisme de l’Allemagne de l’Est (RDA) et de la Pologne, constant durant toute la période communiste, de l’après-guerre jusqu’en 1989.  (La RDA soupçonnant notamment que la Pologne, appuyée par l’URSS, recherchait au-delà du “plan Rapacki” [ministre des AE de Pologne] proposé à l’Occident en 1956-1957 une réunification de l’Allemagne où la RDA minorisée serait engloutie par la RFA occidentale, contre la neutralisation [on disait alors “finlandisation”] de l’Allemagne, avec sortie des deux composants [RFA et RDA] de l’OTAN et du Pacte de Varsovie.)

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Pour analyser cette problématique d’une Internationale Populiste, il n’est évidemment de meilleur exemple que celui de l’UE, en gardant à l’esprit que des liens peuvent être et sont établis avec des oppositions de ce style sur d’autres continents. (On commence à connaître l’activisme en Europe de Steve Bannon et de son groupe Le Mouvement basé à Bruxelles, établissant ainsi un lieu entre l’Europe et les USA. Les accueils des populistes européens à Bannon sont divers, mais ce n’est pas ce qui nous importe : ce qui nous importe est le caractère internationaliste inédit qu’implique cette démarche.)

 Beaucoup de pays de l’UE ont déjà développé une importante composante “populiste”, d’ailleurs avec soit des nuances, soit des orientations idéologiques différentes (droite et gauche) comme dans le gouvernement italien “populiste” actuel. Il est évident que tous ces mouvements ont des conceptions différentes, notamment au niveau économique où l’on trouve des statistes et des libéraux (ou disons des libre-échangistes) ; bien entendu, ils sont anti-globalistes et, toujours d’une façon ou l’autre, souverainistes et nationalistes/patriotes, ce qui les place tous en adversaires de la notion théorique d’internationalisme.

Mais ils ne sont pas là où ils se trouvent ni ne se sont mis ensemble pour proposer un projet commun “internationaliste” mais bien pour s’opposer, voire pour détruire. (Le « Il faut se battre contre l’UE pour sauver l’Europe » signifie, non pas en théorie mais opérationnellement, selon une logique poussée à son terme : “Il faut détruire l’UE”.) Ce but commun est, lui, parfaitement internationaliste, et la démonstration éclatante de cette posture est l’espoir que ces partis européens de l’Internationale Populiste mettent dans les élections par essence internationalistes que sont les élections européennes. Cette logique de destruction peut se retrouver, entre partis “populistes” de tendances diverses, entre des pays de zones et d’espaces différents : leur “internationalisme” tient évidemment au caractère “internationaliste” de leurs cibles.

La bataille européenne est d’autant plus intéressante qu’elle est favorisée par deux facteurs au moins, dont un qui lui est spécifique :

• Le facteur de la radicalisation constante du Système et de ses divers appointés, notamment dans la dénonciation de tout ce qui est perçu comme hostile ou potentiellement hostile. Cette action constante de communication (diabolisation, censure, etc.) concourt par simple réaction logique du type “montée aux extrêmes” à la propre radicalisation des divers “populismes”. C’est là d’ailleurs qu’on constate l’extrême ampleur du concept, puisque tout ce qui n’est pas conforme au Système ou à la tactique du Système avec leurs “alliés” communautaristes et autres est rejeté vers cet étiquetage de diabolisation, cette poussée favorisant à la fois par effet inversé l’union et leur propre radicalisation des divers “populismes”, même si nombre de leurs objectifs sont différents. Ce processus est d’ailleurs valable partout, c’est-à-dire aussi bien hors de l’UE, l’un des plus récents exemples étant la situation du Québec où la victoire électorale d’un parti affirmant sans excès une certaine identité et se démarquant de la ligne du Système est aussitôt diabolisée

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• Le facteur-Brexit est un apport original pour, à notre sens, rapprocher des courants classés “populistes” et souverainistes, des plus modérés aux plus extrêmes. Le Brexit démontre l’extrême difficulté de sortir de la bureaucratie de l’UE ; son effet devrait être de diluer les différences entre ceux des populistes et assimilés qui veulent quitter l’UE et ceux qui veulent y rester, pour les rassembler dans une tactique d’opposition interne et de recherche de la destruction de la bureaucratie de l’UE. Les difficultés du Brexit constituent un frein au projet classique de détachement de l’Europe, et par contre alimentent une dynamique de rassemblement autour de l’affirmation de l’imposture de l’UE prétendant constituer l’Europe, – comme une incitation à évoluer vers un but de destruction. Paradoxalement par rapport à l’énoncé des conséquences, ces difficultés du Brexit tendent à gommer les antagonismes de programme au profit du rassemblement pour la destruction.

(Mais ce paradoxe qui est de voir une vertu dans le but de la destruction est évidemment complètement éclairé et explicité par le fait que l’UE est une construction faussaire, une imposture et un simulacre : chercher sa destruction est une démarche hautement constructive et structurante, par conséquent vertueuse. Cette inversion imposée par une époque qui est un complet simulacre est constamment présente dans nos raisonnements, comme elle l’est dans cette analyse sur le “populisme”.)

Cet ensemble de remarques conduit évidemment à la conclusion que l’idée d’une Internationale Populiste est une variante tactique nouvelle, imposée par les événements, du courant antiSystème. On en revient nécessairement à cette marque, à cette obligation fondamentale qui brouille toutes les positions, tous les programmes, toutes les orientations pour polariser la bataille politique sur l’essentiel qu’est cet affrontement :d’une part le Système, d’autre part la réaction antiSystème.

Que cette réaction prenne aujourd’hui l’allure d’une Internationale Populiste est un événement intéressant et important, mais la signification générale que nous tentons de lui donner dépasse très-largement son éventuelle spécificité. Cet événement important n’est qu’une étape dans le déroulement du processus de la Grande Crise d’Effondrement du Système ; une étape sans aucun doute importante, voire peut-être décisive, mais pour l’instant seulement une étape vers l’objectif antiSystème que nul ne peut écarter dans la dynamique du tourbillon crisique qui nous emporte. C’est une analyse et une conclusion complètement inévitables puisque cette Grande Crise constitue le facteur qui domine et commande tous les autres, absolument tous les autres.

jeudi, 11 octobre 2018

What is the Alternative Right?

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What is the Alternative Right?

Author’s Note:

This is the opening essay of a forthcoming anthology called The Alternative Right.    

The Alternative Right does not have an essence, but it does have a story, a story that begins and ends with Richard Spencer. The story has four chapters. 

First the term “Alternative Right” was coined in 2008. Then the Alternative Right webzine was launched on March 1, 2010 and ran until December 25, 2013. When it was first coined, the Alternative Right simply referred to an alternative to the American conservative mainstream. When it became the name of a publication, it functioned as a broad umbrella term encompassing such schools of thought as paleoconservatism, libertarianism, race-realism, the European New Right, Southern Nationalism, and White Nationalism. By the time the Alternative Right webzine was shut down, however, the term Alt Right had taken on a life of its own. It was not just the name of a webzine, but a generic term for Right-wing alternatives to the conservative mainstream.

AltRightMockupRedLeather-200x300.jpgThe second chapter is the emergence in 2015 of a vital, youth-oriented, largely online Right-wing movement. This movement encompassed a wide range of opinions from White Nationalism and outright neo-Nazism to populism and American civic nationalism. Thus this movement quite naturally gravitated to the broad generic term Alt Right. The new Alt Right threw itself behind Donald Trump’s run for the presidency soon after he entered the race in 2015 and became increasingly well-known as Trump’s most ferocious defenders in online battles, to the point that Hillary Clinton actually gave a speech attacking the Alt Right on August 25, 2016.

The third chapter is the Alt Right “brand war” of the fall of 2016. The Alt Right “brand” had become so popular that it was being widely adopted by Trumpian civic nationalists, who rejected the racism of White Nationalists. White Nationalists began to worry that their brand was being coopted and started to push back against the civic nationalists. The brand war ended on November 21, 2016 at a National Policy Institute conference with the incident known as Hailgate [2], in which Richard Spencer uttered the words “Hail Trump, hail our people, hail victory!” and raised his whiskey glass in a toast, to which some people in the audience responded with Hitler salutes. When video of this went public, civic nationalists quickly abandoned the Alt Right brand, and the “Alt Lite” was born.

The fourth chapter is the story of the centralization and decline of the Alt Right, largely under the control of Richard Spencer. This period was characterized by polarization and purges, as well as the attempt to transform the Alt Right from an online to a real-world movement, which culminated at the Unite the Right rally in Charlottesville, Virginia on August 11–12, 2017. Both trends led the Alt Right to shrink considerably. Some abandoned the brand. Others abandoned the entire movement. The remnant has retreated back to its strongholds on the internet. As of this writing, there is no fifth chapter, and the Alt Right’s future, if any, remains to be seen. Like cancer, there may be no stage five.

1. The Invention of a Brand

The Alternative Right brand first emerged in the fuzzy space where the paleoconservative movement overlaps with White Nationalism. The term “paleoconservatism” was coined by Paul Gottfried, an American Jewish political theorist and commentator. Paleoconservatism defined itself as a genuinely conservative opposition to the heresy of neoconservatism.

The paleoconservative movement was a safe space for the discussion and advocacy of everything that neoconservatism sought to abolish from the conservative movement: Christianity, tradition, America’s white identity, an America-first foreign policy, immigration restriction, opposition to globalization and free trade, the defense of traditional/biological sexual roles and institutions, and even—although mostly behind closed doors—biological race differences and the Jewish question.

Aside from Gottfried, the leading paleocons included Samuel Francis, who openly associated with White Nationalists; Joseph Sobran, who was purged from National Review for anti-Semitism and who also openly associated with White Nationalists; and Patrick Buchanan, who stayed closer to the political mainstream but was eventually purged from MSNBC for “racism” because his book Suicide of a Superpower [3] defended the idea of the United States as a normatively white society.

William H. Regnery II (b. 1941) is a crucial figure in the rise of the Alt Right because of his work in creating institutional spaces in which paleoconservatives and White Nationalists could exchange ideas. Lazy journalists repeatedly refer to Regnery as a “publishing heir.” In fact, his money came from his grandfather William H. Regnery’s textile business. The conservative Regnery Publishing house was founded by Henry Regnery, the son of William H. Regnery and the uncle of William H. Regnery II. (In 1993, the Regnery family sold Regnery Publishing to Phillips Publishing International.)

In 1999–2001, William H. Regnery II played a key role in founding the Charles Martel Society, which publishes the quarterly journal The Occidental Quarterly, currently edited by Kevin MacDonald. In 2004–2005, Regnery spearheaded the foundation of the National Policy Institute, which was originally conceived as a vehicle for Sam Francis, who died in February of 2005. NPI was run by Louis R. Andrews until 2011, when Richard Spencer took over. Both the Charles Martel Society and the National Policy Institute are White Nationalist in orientation. The Occidental Quarterly is also openly anti-Semitic.

But at the same time Regnery was involved with CMS and NPI, he was also working with Jewish paleocon Paul Gottfried to create two academic Rightist groups that were friendly to Jews. First, there was the Academy of Philosophy and Letters,[1] [4] of which Richard Spencer was reportedly a member.[2] [5] But Regnery and Gottfried broke with the Academy of Philosophy and Letters over the issue of race, creating the H. L. Mencken Club, which Gottfried runs to this day.[3] [6] The Mencken Club, like the Charles Martel Society and NPI, is a meeting ground for paleoconservatives and White Nationalists, although it is also friendly to Jews.

Richard Spencer began as a paleoconservative, entered Regnery’s sphere of influence, and emerged a White Nationalist. In 2007, Spencer dropped out of Duke University, where he was pursuing a Ph.D. in modern European intellectual history. From March to December of 2007, Spencer was an assistant editor at The American Conservative, a paleoconservative magazine founded in 2002 by Scott McConnell, Patrick Buchanan, and Taki Theodoracopulos in opposition to the neocon-instigated Iraq War. By the time Spencer arrived, however, Buchanan and Taki had departed. After being fired from The American Conservative, Spencer went to work for Taki, editing his online magazine Taki’s Top Drawer, later Taki’s Magazine, from January of 2008 to December of 2009. Taki thought his magazine was stagnant under Spencer’s editorship, so they parted ways. With money raised through Regnery’s network, Richard Spencer launched a new webzine, Alternative Right (alternativeright.com) on March 1, 2010.

The phrase “alternative right” first appeared at Taki’s Magazine under Spencer’s editorship. On December 1, 2008, Spencer published Paul Gottfried’s “The Decline and Rise of the Alternative Right [7],” originally given as an address at that year’s H. L. Mencken Club conference in November. Spencer claims credit for the title and thus the phrase “alternative right,” while Gottfried claims that they co-created it.[4] [8] The Alternative Right in decline is, of course, the paleoconservative movement. The Alternative Right on the rise is the more youthful post-paleo movement crystallizing at the Mencken Club and allied forums. The Alternative Right webzine was to be their flagship.

The Alternative Right webzine had an attractive design and got off to a strong start. I particularly respected Spencer’s decision to publish Steve McNallen and Jack Donovan, important writers who were anathema to Christians and paleocons. But after about six months, the site seemed to lose energy. Days would go by without new material, which is the key to building regular traffic, and matters were not helped by the site layout. Instead of simply putting new material at the top of a blog roll, the site had a host of departments, so one had to click six or eight links to discover that there was no new material. After doing this for a couple of weeks, readers would stop coming, waiting to hear about new material by email or on social media. By the beginning of 2012, Spencer had lost interest in editing the webzine. On May 3, 2012, he stepped down and handed the editorship to Andy Nowicki and Colin Liddell.

However, in 2013, Spencer was embarrassed by negative press coverage of one of Liddell’s articles and realized that he would always be linked to Alternative Right, even though he no longer had control of its contents. On Christmas day of 2013, Spencer shut Alternative Right down without consulting or warning Nowicki and Liddell. The domain address was repointed to Spencer’s new webzine, Radix Journal, which would never become a household name. Then, after another strong start, Radix too slumped into a low-energy site.

Nearly four years of articles and comments at Alternative Right—the collective contributions of hundreds of people—simply vanished from the web. Nowicki and Liddell salvaged what they could and carried on with the Alternative Right brand at blogspot.com, although their site had few readers and little influence. In 2018, embarrassed by the decline of the Alt Right brand, they changed the name to Affirmative Right.

Spencer’s greatest mistake in shutting down Alternative Right was not his high-handed manner, which caused a good deal of bitterness, but the fact that he pulled the plug after its name had become a generic term. Just as the brand “Xerox” became a term for photocopying in general, the brand “Hoover” became a verb for vacuuming in general, Sony’s “Walkman” became a generic term for portable cassette players, and “iPod” became a generic term for portable mp3 players, the Alt Right had become a generic term for a whole range of radical alternatives to mainstream conservatism. Imagine Xerox rebranding with a weird sounding Latinate name like Effingo once it had become synonymous with its entire industry.

The beauty of the Alt Right brand is that it signaled dissidence from the mainstream Right, without committing oneself to such stigmatized ideas as White Nationalism and National Socialism. As I put it in an article hailing Alternative Right to my readers at TOQ Online:

I hope that Alternative Right will attract the brightest young conservatives and libertarians and expose them to far broader intellectual horizons, including race realism, White Nationalism, the European New Right, the Conservative Revolution, Traditionalism, neo-paganism, agrarianism, Third Positionism, anti-feminism, and right-wing anti-capitalists, ecologists, bioregionalists, and small-is-beautiful types. . . . The presence of articles by Robert Weissberg and Paul Gottfried indicates that Alternative Right is not a clone of TOQ or The Occidental Observer. (Not that anybody expected that, although some might applaud it.) But that is fine with me. It is more important to have a forum where our ideas interface with the mainstream that to have another Occidental something-or-other.com.[5] [9]

Obviously, a term as useful as Alternative Right was going to stick around, even after being abandoned by its creator. Writers at Counter-Currents, the Alternative Right blogspot site, and even Radix kept the concept of the Alt Right in circulation in 2014 and the early months of 2015, after which it caught on as the preferred name of a new movement.

2. The Emergence of a Movement

The second phase of the Alt Right was quite unlike the first. The new Alt Right had different ideological origins, different platforms, and a radically different ethos. But it rapidly converged on White Nationalism and carried off some of its best ideas, as well as the term Alt Right. Then it became an international media phenomenon.

In terms of ideology, the first Alt Right was heavily influenced by White Nationalism and paleoconservatism. But the new Alt Right emerged largely from the breakdown of the Ron Paul movement, specifically the takeover of the libertarian movement by cultural Leftists, which drove culturally more conservative libertarians to the Right. (In 2009, I predicted that people in the Ron Paul movement would start moving toward white identity politics, so I sponsored an essay contest on Libertarianism and Racial Nationalism at The Occidental Quarterly, which I edited at the time, to develop arguments to ease the conversion of libertarians.[6] [10]) Other factors driving the emerging racial consciousness of this group were the Trayvon Martin and Michael Brown controversies, the rise of the Black Lives Matter movement, and the beginning of the migrant crisis in Europe.

The first Alt Right emerged from a milieu of dissident book publishers and print journals, quasi-academic conferences where speakers wore coats and ties, and middle to highbrow webzines. The new Alt Right emerged on social media, discussion forums, image boards, and podcasts, with the webzines coming later. The most influential incubators of the new Alt Right were 4chan and 8chan, Reddit, and The Right Stuff, especially its flagship podcast, The Daily Shoah, and affiliated discussion forums.

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The new Alt Right also had a very different ethos and style. While the first Alt Right published reasonable and dignified articles on webzines, the new Alt Right’s ethos was emerging from flame wars in the comment threads below. Whereas the first Alt Right cultivated an earnest tone of middle-class respectability, avoiding racial slurs and discussing race and the Jewish question in terms of biology and evolutionary psychology, the new movement affected an ironic tone and embraced obscenity, stereotypes, slurs, and online trolling and harassment.

There were also generational differences between the two Alt Rights. The first Alt Right was the product of a Gen-Xer under the patronage of people born in the Baby Boom and before, who actually had memories of America before the cultural revolution of the 1960s and the massive demographic shifts after 1965, when America opened its borders to the non-white world. The new Alt Right consisted primarily of Millennials and Gen-Zs, some of them as young as their early teens, who were products of a multicultural America with rampant social and familial decay, sexual degeneracy, and drug and alcohol abuse. The first group tended to be conservative, because they had memories of a better country. The latter group had no such memories and tended toward radical rejection of the entire social order.

In 2013, I argued that White Nationalists needed to reach out to significant numbers of white Millennials who had graduated from college during the Obama years, often with crushing debts, and who found themselves unemployed or underemployed, and frequently ended up living at home with their parents.[7] [11] I believed that White Nationalists had better explanations for and solutions to their plight than the Occupy Movement, and this “boomerang generation” could be an ideal “proletariat,” because they were highly educated; they were from middle and upper middle class backgrounds; they had a great deal of leisure time, much of which they spent online; and they were angry and disillusioned with the system, and rightly so.

As is so often the case, our movement’s outreach gestures went nowhere, but the logic of events drove these people in our direction anyway. Boomerang kids became a core group of the new Alt Right known as the “NEETs”—an acronym for Not in Education, Employment, or Training. When these NEETs and their comrades focused their wit, intelligence, anger, tech savvy, and leisure time on politics, a terrible beauty was born.

The Gamergate controversy of 2014 was an important trial run and tributary to what became the new Alt Right in 2015. Gamergate was a leaderless, viral, online populist insurrection of video gaming enthusiasts against arrogant Leftist SJWs (Social Justice Warriors) who were working to impose political correctness on gaming. Gamergate activists turned the tables on bullying SJWs, brutally trolling and mocking them and relentlessly exposing their corruption and hypocrisy. Gamergate got some SJWs fired, provoked others to quit their jobs, and went after the advertisers of SJW-dominated webzines, closing some of them down.[8][12]

Gamergate is important because it showed how an online populist movement could actually roll back Leftist hegemony in a specific part of the culture. Although not everyone involved in Gamergate went on to identify with the Alt Right, many of them did. A leading Gamergate partisan, for instance, was Milo Yiannopoulos of Breitbart, who later gave favorable press to the Alt Right and is now a prominent Alt Lite figure. Moreover, Alt Rightists who had nothing to do with Gamergate eagerly copied and refined its techniques of online activism. Indeed, I would argue that Gamergate was the moral and organizational model for the Disney Star Wars boycott of 2018, which tanked the movie Solo [13] and cost Disney hundreds of millions of dollars in lost revenue.

One of the best ways to understand the evolution of the new Alt Right is to read The Right Stuff and listen to The Daily Shoah from its founding in 2014 through the summer of 2015, when Donald Trump declared his candidacy for the President of the United States. The members of The Daily Shoah Death Panel began as ex-libertarians and “edgy-Republicans” and educated themselves about race realism and the Jewish question week after week, bringing their ever-growing audience along with them. In February of 2015, Mike Enoch attended the American Renaissance conference and afterwards started calling himself a White Nationalist.

By the spring of 2015, this new movement was increasingly comfortable with the term Alt Right.

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When Donald Trump declared his candidacy for the US Presidency on June 16, 2015, most White Nationalist currents found common cause in promoting his candidacy. Trump advocacy encouraged cooperation and collegiality within the movement and provided a steady stream of new targets for creative memes and trolling, and as Trump’s candidacy ascended, the new Alt Right ascended with him.

In July of 2015, in the runup to the Republican Primary debates, the new Alt Right scored a major victory by injecting a meme that changed the mainstream political conversation: “cuckservative.” The inception of this meme was at Counter-Currents when on May 2, 2014, Gregory Hood referred to “cuckhold conservatives like Matt Lewis.”[9] [14] At this point, many in the media and political establishment realized that a genuine alternative to the mainstream Right had arrived.

The new Alt Right became skilled in using social media to solicit attention and promote backlashes from mainstream media and politicians. This attention caused the movement to grow in size and influence, reaching its peak when Hillary Clinton gave her speech denouncing the Alt Right on August 25, 2016.

An older generation of white advocates saw the notoriety of the Alt Right as an opportunity to reach new audiences. Jared Taylor, who was never thrilled with the Alt Right label, wrote about “Race Realism and the Alt Right.”[10] [15] Kevin MacDonald wrote about “The Alt Right and the Jews.”[11] [16] Peter Brimelow spoke at National Policy Institute conferences. David Duke began circulating memes.

Although I prefer to describe myself with much more specific terms like White Nationalism and the New Right, I always appreciated the utility of a vague term like Alt Right, so I allowed its use at Counter-Currents and occasionally used it myself. But whenever I use “we” and “our” here, I am referring to White Nationalism and the New Right, not the fuzzy-minded civic nationalists and Trumpian populists who also came to use the term Alt Right.

Some have dismissed the Alt Right as a Potemkin movement because it was small, existed largely online, and grew by provoking reactions from the mainstream. But this ignores the fact that America is ruled by a tiny elite employing soft power propagated by the media. So if the Alt Right is somehow illegitimate, so is the entire political establishment. The new Alt Right was a perfect mirror image of the establishment media: it was a metapolitical movement that promoted political change by transforming values and perceptions, but it was promoting change in the opposite direction by negating the establishment’s values and worldview.

The Alt Right’s particular tactics were dictated by the asymmetries between itself and the mainstream media. They had billions of dollars and armies of professional propagandists. We had no capital and a handful of dedicated amateurs. But new software gave us the ability to create quality propaganda at home, and the Internet gave us a way to distribute it, both at very little cost. The establishment’s vast advantages in capital and personnel were also significantly negated by the facts that the multicultural consensus it promotes is based on falsehoods and can only cause misery, and the people who control it are weakened by arrogance, smugness, and degeneracy. They are easily mocked and triggered into self-defeating behavior. Our great advantage was telling the truth about liberalism and multiculturalism and proposing workable alternatives. As long as we could stay online, and as long as we attacked from our strengths to their weaknesses, we went from success to success.

But many in the movement were not psychologically ready for success.

Notes

[1] [17] https://philosophyandletters.org/ [18]

[2] [19] https://www.buzzfeednews.com/article/aramroston/hes-spent... [20]

[3] [21] http://hlmenckenclub.org/ [22]

[4] [23] Thomas J. Main, The Rise of the Alt-Right (Washington, D.C.: Brookings Institution Press, 2018), p. 63.

[5] [24] Greg Johnson, “Richard Spencer Launches Alternative Right,” TOQ Online, March 2, 2010, https://web.archive.org/web/20161204105956/http://www.toq... [25]

[6] [26] The essays appeared in The Occidental Quarterly, vol. 11, no. 1 (Spring 2011).

[7] [27] Greg Johnson, “The Boomerang Generation: Connecting with Our Proletariant,” Counter-Currents, August 23, 2013, https://www.counter-currents.com/2013/08/the-counter-curr... [28]

[8] [29] For a fuller account of Gamergate, see Vox Day’s SJWs Always Lie: Taking Down the Thought Police (Castalia House, 2015).

[9] [30] Gregory Hood, “For Others and their Prosperity,” Counter-Currents, May 2, 2014, https://www.counter-currents.com/2014/05/for-others-and-t... [31]

[10] [32] Jared Taylor, “Race Realism and the Alt Right,” Counter-Currents, October 25, 2016, https://www.counter-currents.com/2016/10/race-realism-and... [33]

[11] [34] Kevin MacDonald, “The Alt Right and the Jews,” Counter-Currents, September 13, 2016, https://www.counter-currents.com/2016/09/the-alt-right-an... [35]

[12] [36] George Hawley, Making Sense of the Alt-Right (New York: Columbia University Press, 2017), p. 68.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/10/AltRightMockupRedLeather.jpg

[2] Hailgate: https://www.counter-currents.com/2016/11/the-alt-right-obituary-for-a-brand/

[3] Suicide of a Superpowerhttps://www.counter-currents.com/2011/11/he-told-us-so-patrick-buchanans-suicide-of-a-superpower/

[4] [1]: #_ftn1

[5] [2]: #_ftn2

[6] [3]: #_ftn3

[7] The Decline and Rise of the Alternative Right: http://takimag.com/article/the_decline_and_rise_of_the_alternative_right/#axzz5TWrt0Ptw

[8] [4]: #_ftn4

[9] [5]: #_ftn5

[10] [6]: #_ftn6

[11] [7]: #_ftn7

[12] [8]: #_ftn8

[13] Solohttps://www.counter-currents.com/2018/05/solo-a-star-wars-story/

[14] [9]: #_ftn9

[15] [10]: #_ftn10

[16] [11]: #_ftn11

[17] [1]: #_ftnref1

[18] https://philosophyandletters.org/: https://philosophyandletters.org/

[19] [2]: #_ftnref2

[20] https://www.buzzfeednews.com/article/aramroston/hes-spent-almost-20-years-funding-the-racist-right-it: https://www.buzzfeednews.com/article/aramroston/hes-spent-almost-20-years-funding-the-racist-right-it

[21] [3]: #_ftnref3

[22] http://hlmenckenclub.org/: http://hlmenckenclub.org/

[23] [4]: #_ftnref4

[24] [5]: #_ftnref5

[25] https://web.archive.org/web/20161204105956/http://www.toqonline.com/blog/richard-spencer-launches-alternative-right/: https://web.archive.org/web/20161204105956/http://www.toqonline.com/blog/richard-spencer-launches-alternative-right/

[26] [6]: #_ftnref6

[27] [7]: #_ftnref7

[28] https://www.counter-currents.com/2013/08/the-counter-currents-2013-summer-fundraiser-2/: https://www.counter-currents.com/2013/08/the-counter-currents-2013-summer-fundraiser-2/

[29] [8]: #_ftnref8

[30] [9]: #_ftnref9

[31] https://www.counter-currents.com/2014/05/for-others-and-their-prosperity/: https://www.counter-currents.com/2014/05/for-others-and-their-prosperity/

[32] [10]: #_ftnref10

[33] https://www.counter-currents.com/2016/10/race-realism-and-the-alt-right/: https://www.counter-currents.com/2016/10/race-realism-and-the-alt-right/

[34] [11]: #_ftnref11

[35] https://www.counter-currents.com/2016/09/the-alt-right-and-the-jews/: https://www.counter-currents.com/2016/09/the-alt-right-and-the-jews/

[36] [12]: #_ftnref12

 

La stratégie de la Russie dans le bassin de la mer Noire

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La stratégie de la Russie dans le bassin de la mer Noire

par Nikolas Gvosdev

Ex: https://versouvaton.blogspot.com 

Article original de Nikolas Gvosdev, publié le 2 août 2018 sur le site War On The Rocks
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Le 16 mai, le président russe Vladimir Poutine a inauguré le pont du détroit de Kertch, reliant la péninsule de Crimée au continent russe, sept mois plus tôt que prévu. Ce faisant, il a signalé la détermination de la Russie à remodeler l’équilibre géopolitique et géo-économique de la région de la mer Noire, malgré les sanctions occidentales. Bien que Moscou ne soit pas en mesure de dominer la mer Baltique, ses efforts pour transformer la mer Noire en mare nostrum  portent leurs fruits. Au cours des dernières années, le Kremlin a maîtrisé la feinte de la Baltique : en se livrant à des provocations aériennes et maritimes dans une région très surveillée par l’Occident, la Russie a été capable de renforcer sa position en mer Noire sans préavis. Alors que la plupart des stratèges américains s’inquiètent de la région de Suwalki sur la frontière polono-lituanienne en tant que voie potentielle d’invasion russe vers l’Europe centrale, c’est l’accumulation de puissance de la Russie en mer Noire qui devrait préoccuper les décideurs politiques. En utilisant la mer Noire comme un tremplin, la Russie peut projeter sa puissance au-delà de son environnement immédiat – au Moyen-Orient, dans les Balkans et en Méditerranée – et renforcer sa réémergence en tant que grande puissance.

John Kerry a déjà évoqué avec malice le fait que cette politique étrangère russe remonte au XIXe siècle. Mais dans ce cas, Poutine et son équipe ont remonté un siècle de plus en s’inspirant de l’illustre prince Grigori Potemkine. Favori de Catherine la Grande, Potemkine a conçu la première annexion de la Crimée par la Russie et a été le premier gouverneur général de la « Nouvelle Russie » (Novorossiia) – territoires qui comprennent aujourd’hui le sud-est de l’Ukraine. Il a défendu le point de vue selon lequel le destin de la Russie se trouvait au sud et plaidé en conséquence pour une expansion dans les Balkans, le Caucase et le nord du Moyen-Orient. Le soi-disant « projet grec » de Catherine – un complot visant à étendre le contrôle russe autour de la mer Noire en démantelant l’Empire ottoman et en le remplaçant par la restauration de ce que l’on appelait autrefois Byzance en tant que marionnette russe – était un projet audacieux, une machination de Potemkine.

Le projet grec de Potemkine supposait une inimitié persistante entre les empires russe et ottoman. Au milieu du XIXe siècle, Nicolas Ier et son ministre des Affaires étrangères, Karl Nesselrode, ont tenté de retourner le scénario. Abandonnant l’approche de Potemkine, ils ont cherché à cultiver une amitié avec le sultan ottoman Mahmoud II et ont ainsi coupé les Ottomans de leur partenariat traditionnel avec les puissances d’Europe occidentale. Leur approche a réussi et, en 1833, les deux parties ont signé le traité d’Unkiar Skelessi. En contrepartie de l’adhésion aux exigences stratégiques russes – dont le principal accordait à la marine russe l’accès à la Méditerranée – le Sultan a reçu le plein soutien de l’Empire russe dans sa lutte contre ses opposants internes. Malheureusement pour Nicolas, cependant, ce traité à court terme ne pouvait pas conduire au réalignement permanent de l’Empire ottoman, en particulier compte tenu de l’hostilité du siècle dernier. Après la mort de Mahmoud, son fils Abdulmejid I s’est retourné vers les Britanniques et les Français pour résister à l’empiétement de la Russie. Ce qui est arrivé ensuite est bien connu : la Russie a subi une perte dévastatrice pendant la guerre de Crimée, qui a limité la marche du pouvoir russe vers la Méditerranée.

Comme ses deux contemporains, les efforts récents de Poutine auraient recueilli beaucoup de soutien de Potemkine. La prédilection du président à utiliser la station balnéaire de Sotchi sur la mer Noire comme capitale de facto (c’est l’endroit préféré de Poutine pour des sommets bilatéraux avec des leaders mondiaux et des événements tels que le Congrès du peuple syrien) relève la Russie du sud à l’importance que Potemkine envisageait. Potemkine aurait, bien sûr, applaudi ce que la Russie considère comme la deuxième annexion de la Crimée en 2014. Cela a permis à Moscou de refuser aux puissances rivales l’accès au bassin de la mer Noire en cas de conflit militaire. En effet, les éléments clés de l’offensive de la Russie en matière de soft power aujourd’hui – en soutenant le partenariat stratégique avec l’Arménie et en rapprochant la Géorgie de l’orbite russe – préservent ainsi les 250 ans du vieil héritage de Potemkine.

Dans le même temps, Poutine s’est lancé avec succès dans la stratégie de Nicolas Ier. Bien que la sensibilisation du tsar au Sultan Mahmoud ait été éphémère, Poutine semble avoir plus de chance de nouer un partenariat stratégique avec Recep Tayyip Erdogan. Ce partenariat de commodité a survécu à plusieurs obstacles, notamment la crise qui a éclaté après qu’un jet russe fut abattu par  des avions de combat turcs à la frontière turco-syrienne en 2015. Oui, la Turquie ne reconnaît pas les prétentions de la Russie sur la Crimée et les deux pays ont des différends constants sur la Syrie, mais Erdogan est prêt à compartimenter ces désaccords pour obtenir des avantages pour la Turquie dans d’autres domaines – que ce soit pour obtenir des systèmes de défense aériens S-400 ou des centrales nucléaires. En fin de compte, Moscou cherche à inciter Ankara à ne pas s’opposer à la résurgence de la Russie dans la région de la mer Noire en échange de gains concrets pour la prospérité turque, dont M. Erdogan a besoin pour maintenir sa position politique intérieure. L’alternative indésirable serait que Ankara revienne à sa position traditionnelle d’aide à l’Occident et à la guerre froide, à savoir aider l’Occident et bloquer les ambitions russes. Heureusement, la Russie a plusieurs carottes à offrir à son partenaire. Celles-ci incluent la collaboration sur des questions distinctes en Syrie ainsi que des infrastructures énergétiques. Bien que toujours membre officiel de l’OTAN, la Turquie a accepté ce partenariat stratégique de facto. À l’instar du traité d’Unkiar Skelessi, des siècles auparavant, l’acceptation par la Turquie du partenariat avec Moscou a permis de positionner la Russie en mer Noire, d’ouvrir l’accès russe à la Méditerranée et de faciliter les livraisons d’énergie vers l’ouest, donnant au Kremlin la possibilité de conserver ses instruments d’influence.

Cette résurgence des capacités militaires russes en mer Noire remet en cause la stratégie par défaut de l’Occident dans la région depuis l’effondrement de l’Union soviétique : l’expansion inexorable des institutions euro-atlantiques pour englober tout le littoral de la mer Noire et contenir la Russie dans les limites de sa côte Nord-Est. La fatigue de l’expansion, combinée à l’instabilité politique dans la périphérie méridionale de l’Europe, a coupé l’élan du projet occidental. Parallèlement, les actions de la Russie contre la Géorgie en 2008 et en Ukraine en 2014 ont permis à Moscou de mieux contrôler le littoral de la mer Noire en détachant l’Abkhazie de la Géorgie et en s’emparant de la Crimée. Il n’y a pas d’appétit, en particulier en Europe, pour la lourde charge nécessaire pour faire entrer le reste des États riverains de la mer Noire dans l’OTAN et l’Union européenne. Pendant ce temps, la Russie a pris les devants en se présentant comme le meilleur arbitre des problèmes régionaux pressants – de la résolution du statut juridique de la mer Caspienne à la fin de la guerre civile syrienne. Le message de Moscou est clair : les pays de la mer Noire n’ont pas besoin que les États-Unis s’impliquent.

L’initiative d’origine occidentale restante dans la région est le corridor énergétique du Sud – un projet visant à développer les liens d’infrastructure et les relations de sécurité nécessaires pour permettre au gaz naturel eurasien d’atteindre les consommateurs occidentaux sans passer par un territoire sous contrôle russe. L’Azerbaïdjan est l’État clef de cet effort. Non seulement l’Azerbaïdjan possède ses propres grandes réserves de gaz, mais il sert également de centre de transit essentiel reliant l’Asie centrale à l’Europe.

Pourtant, même ici, la Russie a adapté son approche. La tentative russe impitoyable menée dans les années 1990 pour contraindre l’Azerbaïdjan à renoncer à la « principale route d’exportation » de Bakou à Ceyhan (Turquie) a été remplacée par une approche plus accommodante. Moscou ne cherche plus à bloquer mais à coopter. Le pipeline russe Turkish Stream, actuellement en construction pour relier la partie continentale de la Russie à la Turquie européenne, servira de base à la Russie pour fournir du gaz non seulement à la Turquie mais à l’ensemble de l’Europe du Sud. Cela aidera à étendre l’influence de la Russie dans des pays comme la Bulgarie, la Serbie et la Hongrie – et même en Italie, où un nouveau gouvernement pourrait être beaucoup moins enclin à soutenir des sanctions continues contre Moscou. Dans le même temps, la Russie pourrait également travailler avec l’Azerbaïdjan en approvisionnant le pays en gaz, et ainsi participer indirectement au projet de corridor énergétique du Sud. Cela compromettrait la logique stratégique d’un projet censé réduire l’influence de l’énergie russe en Europe méridionale et centrale.

Ironiquement, étant donné que les États-Unis ont identifié la Russie comme un adversaire majeur, la décision de l’administration Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien aurait involontairement renforcé la position de la Russie dans la mer Noire. Pour réussir à réduire l’influence de la Russie, le corridor énergétique du Sud exige un volume de gaz supérieur à celui que l’Azerbaïdjan seul peut fournir. Alors que les sanctions américaines reviennent hanter Téhéran, la colonisation de la mer Caspienne devient beaucoup moins probable. L’acceptation par l’Iran de la délimitation de la mer reposait en partie sur la possibilité de mettre en place des projets conjoints avec d’autres États riverains de la mer Caspienne. Rien n’indique que l’administration Trump est intéressée à émettre des dérogations pour de tels projets. Sans règlement, une autre partie de la stratégie du corridor énergétique du sud vers l’Ouest – la construction d’un pipeline transcaspien pour amener les vastes réserves de gaz naturel du Turkménistan vers l’ouest – sera probablement abandonnée. D’autres efforts visant à exploiter pleinement le corridor sud, soit en échangeant du gaz avec l’Iran, soit en acheminant du gaz iranien vers l’Ouest, sont également en cours. Par conséquent, soit le Turkish Stream russe comblera les lacunes, soit la Russie elle-même deviendra un participant au corridor Sud et, dans les deux cas, l’influence de la Russie ne sera pas moindre.

Il y a deux ans, j’ai noté que « la Russie avait fait sa demande pour être l’arbitre du bassin de la mer Noire ». De nombreux analystes américains ont admis que la Russie renforçait ses capacités militaires, mais Moscou a appris à tirer avantage de ces tendances pour soutenir ses objectifs politiques, à une époque où les États-Unis n’ont pas de stratégie cohérente. Aujourd’hui, la Russie est plus proche que jamais de son objectif de devenir la puissance dominante en mer Noire.

Nikolas Gvosdev est le président de la chaire « Capitaine Jerome E. Levy » au US Naval War College et un boursier non résident de l’Institut de recherche sur la politique étrangère. Les opinions exprimées sont les siennes.

Note du traducteur

Cet article est issu d'une série de 5, par un auteur enseignant pour l'US Navy. Il est toujours intéressant de lire les points de vue qui y sont développés car même si certains jugements de valeur sont contestables, l'ensemble est assez équilibré dans le cadre de la russophobie endémique en Occident.

Un air de “révolution de couleur” au Québec

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Un air de “révolution de couleur” au Québec

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

Curieusement, une semaine après avoir été élu, il semblerait que François Legault doive faire face à un coup de force qui rappelle étrangement la tentative d’assassinat qui avait été ourdie contre Pauline Marois le soir même de son élection en 2012. 

Un coup de force contre le Québec 

Le nouvel « homme fort du Québec » vient de déclencher un ouragan au Canada anglais en prenant le taureau des accommodements religieux par les cornes ! En effet, la volonté du gouvernement désigné de la Coalition Avenir Québec (CAQ) d’utiliser la clause nonobstant afin de légiférer sur l’interdiction du port des signes religieux par les fonctionnaires en position d’autorité aura, manifestement, fait déborder la coupe des lobbies libéraux.

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Une manifestation organisée par l’extrême gauche 

Dimanche, en journée, quelques milliers de manifestants se sont rassemblés dans les environs du campus de l’Université du Québec à Montréal, aux abords de la Place Émilie-Gamelin, un haut lieu de convergence pour toutes les manifestations organisées par les forces de l’extrême gauche. 

L’objectif de la manifestation, si l’on se fie aux pancartes et au discours des organisateurs, semblait avoir deux volets : pointer du doigt le « gouvernement raciste de François Legault » et condamner un racisme systémique québécois qui expliquerait ce résultat électoral. D’ailleurs, on pouvait lire sur une des pancartes que « le racisme est toujours présent parmi nous. Mais c’est à nous de mettre en garde nos enfants ! » 

Les médias dominants ont monté en épingle cette manifestation en mettant en exergue des témoignages qui donnent à penser qu’une révolte spontanée vient d’exploser face à un État québécois coupable de restreindre les droits et libertés de ses minorités visibles.

Des manifestants qui prônent la rectitude politique 

C’est ainsi qu’un des organisateurs de la manifestation, interviewés par CTV News, Al Harrington, affirme que « nous devrions avoir la possibilité d’être libres. Vous devriez être libre de porter ce que vous voulez dans ce pays ». Cet organisateur, qui dira plus loin que Montréal représente toujours un territoire autochtone non cédé, faisait manifestement référence au multiculturalisme canadien. 

Une autre manifestante, arborant un hidjab, a lancé avec beaucoup d’aplomb ce qui semble être une sorte de fatwa contre le Québec : « le Québec est en train de devenir une mauvaise blague parmi tant de choses, et c’est juste une partie de la blague ».

Une manifestation organisée de l’extérieur 

Finalement, le chat est sorti de son sac lorsqu'Al Harrington, qui fait partie de la patrouille de rue montréalaise Wolf Pack Street, a révélé à CTV News que « la majorité d’entre nous a traversé le Canada afin de manifester contre le racisme et les groupes prônant la haine ». On se rappellera le LOVE IN organisé par des lobbies ayant fait venir des bus entiers pleins de Canadiens anglais venus nous enjoindre de ne pas quitter « le plusse beau pays du monde » lors du 2e référendum de 1995. Comme quoi l’histoire aime à se répéter ! 

Note 

Voici la ou les sources de cet article : CTV News #1#2TVA NouvellesLa PresseLe Journal de MontréalRadio-CanadaThe Montreal Gazette, Global News #1#2 etFacebook
 

Guerre froide 2.0 : dépendance de l’Amérique à la guerre

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Guerre froide 2.0 : dépendance de l’Amérique à la guerre
 
Entrevue de Dmitry Orlov avec Global Research
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
GlobalResearch : Nous sommes rejoints par Dmitry Orlov. Il est écrivain, blogueur et analyste géopolitique russo-américain. Son travail s’est concentré sur le déclin et l’effondrement économiques, écologiques et politiques aux États-Unis, et il est également l’auteur de nombreux articles. Ses livres comprennent Réinventer l’Effondrement : L’expérience soviétique et les perspectives américaines et Rétrécissement de la technosphère : Se familiariser avec les technologies qui limitent notre autonomie, notre autosuffisance et notre liberté. Il nous rejoint ici depuis Moscou. Merci beaucoup de revenir dans notre émission Dmitry. 

Dmitry Orlov : C’est bon d’être avec toi Michael. 

GR : Maintenant, je pense que la première chose que je voulais évoquer, ce sont les nouvelles récentes. Il y a eu…. récemment, les forces syriennes ont abattu un avion de reconnaissance russe Il-20, mais l’armée russe a fait valoir qu’il s’agissait en fait d’un résultat des actions israéliennes. Je crois qu’elle a annoncé qu’il s’agissait d’utiliser cet avion pour se cacher dans sa signature radar, et c’est en réponse à cet incident que plusieurs batteries de missiles S-300 sont parvenus en Syrie. 

Je sais qu’il y a des commentaires… Le Saker, par exemple, a dit qu’il s’agit de facto d’une mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie. Nous savons maintenant que les choses ne se sont pas très bien passées jusqu’à présent pour les objectifs impériaux américains dans ce pays. Je me demande quelle est l’importance de ce dernier événement dans le contexte général de ce que nous avons vu ? 

DO : Eh bien, c’est un peu un signal d’alarme pour les Israéliens parce que la Russie a été extrêmement conciliante en ce qui concerne les préoccupations d’Israël en matière de sécurité. On se rend compte que la rhétorique venant de Téhéran a été assez virulente. L’Iran se dit toujours qu’il a pour objectif de détruire Israël. Il n’y a aucun moyen pour Israël de ne pas réagir à une telle provocation, et le fait qu’il y ait maintenant des troupes iraniennes près de la frontière israélienne et qu’il y ait une fabrication d’armes sur le territoire syrien les inquiète au point que les Russes doivent laisser Israël s’occuper de ses propres problèmes de sécurité. 

Mais les Israéliens ont agi de la manière la plus irresponsable parce qu’ils ont donné moins d’une minute d’avertissement avant que cette attaque ne se déclenche. Ils ont de plus mal nommé les cibles et ils se sont mal comportés dans l’espace aérien en ce sens qu’ils n’ont pas pu ne pas voir ce gros avion à hélices qui ne représentait absolument aucune menace pour personne. Ils savaient qu’il y aurait des tirs anti-aériens et ils les ont attirés non sur eux-mêmes mais sur cet avion. Il y a eu d’autres malheureuses mésaventures, qui seront toutes révélées à la suite de l’enquête, il est donc encore trop tôt pour le dire. 

Mais la réponse de la Russie a été essentiellement de dire aux Israéliens qu’ils ne pouvaient plus le faire et qu’ils devaient armer les Syriens d’un système de défense aérienne plus moderne, qui était probablement déjà en place. Il vient d’être remis au commandement syrien. 

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une évolution majeure. Je pense que la Russie et Israël vont arranger les choses. Je ne pense pas qu’Israël va cesser d’attaquer des cibles sur le terrain en Syrie [en réponse] à des actions qu’il considère comme provocatrices. Il craint beaucoup les roquettes de précision, les armes de précision, construites en Syrie ou introduites clandestinement en Syrie, qui peuvent être introduites clandestinement en Israël ou être tirées sur Israël depuis le Liban ou depuis la Syrie elle-même. 

GR : Oui, je veux dire, je pense qu’on voit depuis longtemps que la tentative américaine de renverser ou d’instiguer un changement de régime à Damas ne fonctionne pas. Même le projet de balkanisation, l’idée de balkaniser la Syrie d’une manière qui favorise les États-Unis, l’OTAN et leurs laquais impériaux si vous voulez le dire ainsi, il semble y avoir une certaine agitation. Quelles sont, selon vous, les options qui s’offrent aux États-Unis à l’heure actuelle ? À défaut d’une déclaration de se rendre. 

DO : Eh bien, il n’y aura pas de déclaration de reddition. Ne nous faisons pas d’illusions. Fondamentalement, ce que les États-Unis font en Syrie [est] semblable à ce qu’ils font partout ailleurs : ils génèrent de l’activité afin d’être en mesure de commander plus de systèmes d’armes, plus de munitions, pour essentiellement user du matériel de guerre, parce que c’est ce dont les entrepreneurs ont besoin, et ces entrepreneurs, du complexe militaro-industriel, financent diverses campagnes au Congrès. C’est comme cela que fonctionne l’écosystème politique, et ce qui se passe sur le terrain n’est qu’une sorte de spectacle secondaire. 

Maintenant, en termes d’objectifs stratégiques, quels qu’ils soient, les États-Unis ne les atteignent certainement pas. Il y a ce campement qu’ils ont à Al-Tanf dans le sud, il y a quelques autres endroits dans le nord où ils jouent avec les Kurdes, ce qui empoisonne leurs relations avec la Turquie. Ils ont complètement détruit Raqqa et n’ont fait absolument aucun effort pour nettoyer cette ville, pour la restaurer, de sorte qu’il y a encore des corps en décomposition enterrés sous des tas de décombres, et cela fait plusieurs mois. C’est essentiellement une atrocité humanitaire qu’ils ont perpétrée à Raqqa, mais ils ne font rien d’autre que gaspiller de l’argent et du matériel de guerre. Et je pense que c’est en fait leur but à ce stade-ci : générer une activité militaire. 

GR : Eh bien, c’est un point intéressant. Je veux dire, nous ne parlons pas seulement du contrôle impérial des ressources et des secteurs stratégiques, mais aussi de l’idée d’utiliser les activités militaires comme moyen de générer des fonds pour les principaux entrepreneurs militaires, les entrepreneurs de la défense et les intérêts affiliés. Ce qui m’amène à une autre dynamique en jeu, l’armée américaine. C’est énorme, du moins en termes de sommes d’argent dépensées, plus d’une dizaine de fois [… plus que la Russie, NdT] – plus que les 10 pays suivants réunis. La Russie ne dépense pas autant d’argent, mais pourtant elle est stratégiquement beaucoup plus efficace dans la façon dont elle utilise et dépense son argent pour son armée. 

DO : En termes de parité achat/efficacité, on en est à un dollar russe pour 10 dollars US en dépenses de défense. C’est vraiment le rapport. Les États-Unis doivent dépenser dix fois plus que la Russie pour obtenir des résultats identiques ou inférieurs. Il y a beaucoup de raisons à cela. 

GR : Donc, en termes de parité, diriez-vous que la Russie est effectivement maintenant un rival militaire des États-Unis ? Peut-elle contrebalancer les États-Unis dans tous les domaines ? 

DO : Oh, non, absolument pas. Essentiellement, la position russe consiste à s’assurer que les États-Unis et l’OTAN n’ont absolument aucun plan pour attaquer la Russie ou pour attaquer les alliés de la Russie. Pardonnez cette pensée. Mais à part cela, la position de la Russie est complètement défensive, et la position américaine – parce qu’il n’est pas nécessaire de défendre la patrie américaine contre qui que ce soit, personne ne prévoit d’attaquer les États-Unis – est purement offensive. 

Maintenant, il faut dix fois plus de ressources pour attaquer que pour défendre. C’est généralement compris comme un principe. Ainsi, les États-Unis essaient de mener une politique qui ne les mène pas vraiment à la victoire, ni même à occuper une meilleure position. Cela les conduit à la faillite nationale, rien de plus. 

GR : Eh bien, qu’en est-il de la dynamique économique qui s’est manifestée dernièrement ? Les sanctions qui sont imposées à la Russie et à l’Iran ? Et je me demande comment cela se passe au sein de l’UE, parce que les États-Unis sont alliés à l’Union européenne, mais les intérêts de l’Union européenne sont touchés par les sanctions, et je me demande donc si nous voyons une rupture potentielle de cette alliance ? Bien qu’il y ait eu des efforts, il y a toujours eu des efforts pour briser une alliance entre la Russie et la Chine, je me demande laquelle de ces alliances est la plus fragile, si je peux m’exprimer de cette façon. 

DO : C’est vraiment difficile de savoir ce qui va craquer en premier. Il y a certainement une énorme tension entre Washington et l’Union européenne. Il y a une énorme montée de tension au sein même de l’Union européenne, à cause du mantra des libéraux qui ont commencé à faire entrer des quantités illimitées de migrants en Europe. Cela tourne sans aucun doute à un énorme, énorme problème, un énorme conflit interne à l’UE. 

Aujourd’hui, les relations entre l’UE et la Russie n’ont pas vraiment été gravement endommagées par Washington et par ces sanctions que les Européens ont accepté bon gré mal gré, beaucoup d’entre eux se plaignant, malgré tout, tout au long du processus. En ce qui concerne, par exemple, la coopération énergétique entre l’UE et la Russie, elle est définitivement remise sur les rails, parce qu’il n’y a vraiment pas d’autres options que celle de faire des affaires avec la Russie pour que l’UE se fournisse en gaz naturel, et cela signifie aussi à ce stade de contourner l’Ukraine, car plus personne ne veut vraiment faire affaire avec ce pays. C’est une sorte de calice empoisonné. 

Pour ce qui est de ce que les sanctions ont fait à l’économie russe, oui, elles leur ont coûté quelques points de pourcentage de croissance du PIB, mais l’effet bénéfique de ces sanctions est souvent sous-estimé. Cela a vraiment réveillé la Russie quant au fait qu’elle doit devenir autosuffisante dans de nombreux domaines. Elle est déjà devenue autosuffisante dans de nombreux domaines et elle travaille très dur pour atteindre l’autosuffisance dans davantage de domaines et pour trouver de nouveaux partenaires commerciaux qui ne la sanctionneront pas. Ainsi, les sanctions ont vraiment réveillé les Russes sur le fait que les Américains ne sont pas leurs amis, qu’ils ne seront jamais leurs amis, et cela les a incité à agir en conséquence. 

GR : Au sujet de la situation économique américaine, ils ont une crise de la dette insoutenable. On dirait qu’ils ne pourront jamais s’en sortir même en rampant, qu’ils n’auront pas la capacité de maintenir leur trajectoire actuelle. Je veux dire, nous assistons probablement à un autre krach boursier, probablement le plus tôt sera le mieux, et je pense que c’est déjà écrit. Cela ne manquera pas d’affecter la façon dont les États-Unis se comportent dans le monde, même s’ils ne le disent pas à voix haute. Je veux dire, vous l’avez suggéré tout à l’heure. 

Alors, lorsqu’il s’agit de cette dimension économique, et d’autres pays sont sans doute conscients de la non-durabilité de la situation économique américaine, comment voyez-vous les choses se dérouler ? Les choses vont-elles s’effondrer de façon désastreuse ? Ou est-ce qu’il y aura des gens sournois… des gens qui voudront s’éloigner de ce pôle secondaire, l’axe Russie-Chine-Iran, si vous voulez. Sur le plan économique, comment les gens, comment les pays concurrents vont-ils réagir à ce qui semble être la fin inévitable … et l’effondrement de l’économie américaine ? 

DO : Eh bien, je pense que cette fin est écrite sur le mur depuis très longtemps maintenant. C’est juste une question du quand, et personne ne connaît la réponse. Et la grande tâche à laquelle sont confrontés de nombreux pays dans le monde en ce moment, et c’est une tâche énorme, c’est la dé-dollarisation. Vous avez quelque chose comme cent quatre-vingts monnaies différentes qui utilisent toutes le dollar américain pour commercer les unes avec les autres, qui ont toutes des listes de prix en dollars, qui se convertissent en dollars pour commercer les uns avec les autres, puis se reconvertissent et utilisent le fait qu’il y a cette énorme réserve de liquidités en dollars qu’ils peuvent exploiter en tout temps quand bon leur semble. 

Mais l’inconvénient, c’est que chaque fois que quelqu’un négocie avec le dollar américain, il devient partie intégrante de la juridiction américaine et fait l’objet de sanctions américaines. Et il fut un temps où les États-Unis étaient en quelque sorte un bon citoyen – un bon citoyen du monde – qui se permettait de profiter du fait que tout le monde utilise le dollar américain. Maintenant, il y a d’énormes avantages pour les États-Unis. Mais en retour, ils permettaient aux gens d’utiliser le dollar comme ils le souhaitaient. Mais maintenant, avec Trump en particulier, avec ses politiques commerciales, les États-Unis exigent que d’autres pays utilisent le dollar dans l’intérêt économique des États-Unis et à leur propre détriment. Et c’est là que tout le monde se réveille et le remarque. 

Mais il s’agit ensuite de dé-dollariser, et c’est une tâche énorme, car la Chine n’est pas vraiment prête à remplacer le dollar par son propre yuan. Personne ne s’attend vraiment à ce que la Chine intervienne et joue un rôle aussi important aussi rapidement. La Chine met généralement beaucoup de temps à faire de tels ajustements et fait de nombreux petits pas. Et personne d’autre ne veut vraiment le faire non plus. 

Donc, nous sommes dans une période où il y aura beaucoup de demi-mesures, beaucoup de mesures forcées seront prises si la situation se détériore soudainement. Mais je pense qu’il y a de très bonnes chances que le commerce international et les chaînes d’approvisionnement internationales subissent beaucoup de dommages si ces liquidités en dollars s’évaporent, parce que les deux seules façons, et c’est en fait la même, de sortir de cette crise dans laquelle les États-Unis se sont mis avec le taux de croissance totalement insoutenable de leur endettement, est soit un effondrement déflationniste soit un effondrement inflationniste, ou une combinaison des deux. 

On risque de voir les prix baisser dans certains domaines et une hyperinflation dans d’autres. Il y aura d’énormes distorsions économiques et le reste du monde devra simplement coexister. Ils ont une réserve de dollars, ils utilisent cette réserve de dollars pour commercer entre eux, ils ont des contrats signés qui sont tous en dollars. Alors, comment peut-on dé-dollariser ça ? C’est une tâche gigantesque. 

GR : Oui, je m’intéresse un peu à votre façon de voir… les messages des médias au sujet de ces réalités, parce qu’ils semblent provoquer de fortes diversions. Je veux dire qu’il y a les attaques de longue date…. Eh bien le … Russiagate, les attaques contre Trump que nous voyons de façon continue, je veux dire qu’il y a beaucoup de choses ridicules à ce sujet et particulièrement… ce que nous avons vu récemment dans cette affaire Skripal. 

Et ça… Ce qu’ils essaient d’expliquer, c’est qu’il y a ces deux ex … cet espion qui a été assassiné par ces deux agents russes, et cette histoire semble s’effondrer au fur et à mesure que vous la regardez de plus prêt. Il semble bien que, comme Theresa May et ses alliés, les médias retro-pédalent autour de ce récit défaillant. Que pensez-vous de la façon dont les médias continuent de propager cette mythologie sur la Russie et … sa toxicité sur la scène internationale ? S’agit-il d’une manifestation… Y voyez-vous une manifestation de votre thèse de longue date sur l’effondrement, l’effondrement de l’Empire ? 

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DO : Eh bien, je pense que l’Occident, l’Occident dans son ensemble, s’est heurté à la Russie comme une sorte d’objet inébranlable qui lui est totalement indigeste, qui ne peut être traité. Et cela coïncide avec une baisse catastrophique de la qualité du leadership occidental. Qu’il s’agisse de Trump, de Theresa May, d’Emmanuel Macron ou de tous ces récents dirigeants européens, à quelques exceptions près, ils sont tous absolument incapables d’être cohérents, sans parler de formuler une stratégie ou des plans. Ils échouent, et tout le monde voit qu’ils échouent, et ils ne peuvent pas s’en empêcher. Ils se contentent de continuer le récit qu’ils ont concocté. 

Avec l’affaire Skripal, c’est grotesque. Il n’y a absolument aucune preuve derrière l’histoire britannique, et il y a beaucoup de faits qui sont tout simplement complètement contradictoires et qui nient le récit qui a été exprimé. Les Russes sont donc heureux de rester les bras croisés et d’ignorer tout cela. Ils savent qu’il y aura des sanctions, que ces sanctions n’ont rien à voir avec les armes chimiques, qu’elles n’ont rien à voir avec quoi que ce soit d’autre : la Russie est assise sur un stock de ressources énergétiques qui va durer des centaines d’années. 

Et elle a assez pour exporter aussi longtemps qu’elle le juge bon. Mais en réalité, elle veut devenir indépendante des exportations d’énergie, et c’est un gros problème pour l’Occident, car l’Occident n’a absolument aucune stratégie pour devenir indépendant des importations énergétiques russes. Il n’y a rien qu’il puisse faire à ce sujet, sauf essentiellement faire tout ce que la Russie est prête à faire pour lui, accepter de coopérer avec la Russie. 

Il est fondamentalement en train de sauter dans tous les sens parce qu’il a ce problème qu’il ne peut pas résoudre. Il ne peut pas attaquer la Russie militairement. Il essaie d’attaquer la Russie sur le plan économique, mais cela ne fonctionne pas. Il essaie d’isoler la Russie et, de ce fait, la Russie renforce ses liens avec des pays du monde entier. L’organisation de coopération de Shanghai représente aujourd’hui près de la moitié du PIB mondial, soit près de la moitié de la population mondiale. Et c’est une organisation de sécurité dont la Russie fait partie. 

L’Occident essaie de mettre en scène de petites provocations comme les petits exercices d’entraînement le long de la frontière russe dans les pays baltes qui sont censés effrayer la Russie. Maintenant, si l’OTAN attaquait la Russie, la Russie la stopperait. Cela n’a pas vraiment de sens en tant que plan, mais cela a un sens en tant que récit interne, quelque chose que ces dirigeants occidentaux incompétents peuvent dire à leur propre peuple. 

GR : Dmitry, je pense que nous allons en rester là, mais je tiens vraiment à vous remercier. J’apprécie vraiment votre façon de penser unique et avant-gardiste et les idées que vous partagez avec nous et nos auditeurs. Merci beaucoup de vous joindre à nous. 

DO : Merci, Michael. 

GR : Nous avons parlé avec Dmitry Orlov, ingénieur, écrivain et blogueur russo-américain. Vous pouvez voir plus de ses articles sur le site cluborlov.com

Dmitry Orlov 

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

mercredi, 10 octobre 2018

Yvan Blot nous a quittés !

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Yvan Blot nous a quittés !

Nous venons d'apprendre avec grande tristesse le décès, en ce jour, d'Yvan Blot, jadis fondateur du Club de l'Horloge et ami de feu Jean van der Taelen (1917-1996). Ses écrits et ses conférences nous manqueront cruellement, ainsi que son réalisme aristotélicien. 

19:08 Publié dans Actualité, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yvan blot, hommage, club de l'horloge, france, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Presseschau - Oktober 2018

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Presseschau

Oktober 2018

 

AUßENPOLITISCHES

Wir sind die Laborraten im größten geldpolitischen Experiment der Geschichte

https://www.goldseiten.de/artikel/386985--Wir-sind-die-La...

 

Die Wahrheit über die "Target-2- Salden" - Verständlich erklärt

https://www.goldseiten.de/artikel/386806--Die-Wahrheit-ue...

 

EU-Sperrklausel

Gewählte Vielfalt

https://www.nwzonline.de/kommentare-der-redaktion/gewaehl...

 

Schwedens Wohlfahrtsstaat bröckelt an vielen Enden

https://www.nzz.ch/international/schwedens-wohlfahrtsstaa...

 

Historische Wahl in Schweden: Sozialdemokraten bleiben stärkste Kraft

http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/historische-wa...

 

(Mainstream-Medien hoffen auf "antifaschistische" Großkoalitionen, um "Rechtspopulismus" auszusitzen)

Politikwandel

Schweden nach der Wahl: Ratlos im Reichstag

https://www.dw.com/de/schweden-nach-der-wahl-ratlos-im-re...

 

Italien warnt: Ende von QE könnte Eurozone zum Kollabieren bringen

https://www.goldseiten.de/artikel/386214--Italien-warnt~-...

 

Die Identitätssuche Mazedoniens treibt komplizierte Blüten

https://www.nzz.ch/feuilleton/die-identitaetssuche-mazedo...

 

Die Folgen der Strafzölle 

Türkische Lira fällt und fällt – und zieht den Euro mit sich

https://www.t-online.de/nachrichten/ausland/international...

 

Homosexualität ist in Indien nicht mehr strafbar – ein Meilenstein für sexuelle Minderheiten im Land

https://www.nzz.ch/international/ein-meilenstein-fuer-ind...

 

Philippinen

Duterte traf israelischen Präsidenten in Jerusalem

https://www.vol.at/duterte-traf-israelischen-praesidenten...

 

Entwicklungspolitik in Afrika: Was plant China und welche Gefahren lauern?

https://www.gmx.net/magazine/politik/entwicklungspolitik-...

 

Kuba dreht die Uhr zurück – ein neues Gesetz soll die Kunstfreiheit massiv beschneiden

https://www.nzz.ch/feuilleton/kuba-dreht-die-uhr-zurueck-...

 

Rede vor den Vereinten Nationen

Trump: Patriotismus statt Globalismus

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/trump-patri...

 

Englisch wird in Amerikas Städten Minderheitensprache

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/englisch-wi...

 

Ein Schlag ins Gesicht der Vernunft: In den USA eröffnet bald der erste LSD-Tempel

https://www.nzz.ch/feuilleton/goetter-waren-gestern-heute...

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Parteinahe Stiftungen

Kolonialismus im Namen Friedrich Eberts und mit viel Steuergeld

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kolonia...

 

SPD-Mitglieder: Alte Protestanten im Öffentlichen Dienst

https://www.ruhrbarone.de/spd-mitglieder-alte-protestante...

 

Schreiben an Erstklässler

Zirndorf: SPD empört mit Wahlempfehlung für Grundschüler

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zirndor...

 

Meuthen über die Methoden des SPD Asozialdemokraten Johannes Kahrs: „Ich krieg dich, Du Schlampe“

https://politikstube.com/meuthen-ueber-die-methoden-des-s...

 

Ausbeutung der Steuerzahler

Dramatisches Endspiel in der Schuldenkrise

von Henning Lindhoff

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/dramatisc...

 

Steuergeldverschwendung

Rechnungshof rügt hohe Zahlungen an Ex-Bundespräsidenten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/rechnun...

 

(Billiglöhner)

Arbeitsmarkt

Anteil der Leiharbeiter erreicht neuen Höchststand

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/anteil-...

 

(Soziales Elend)

Porta Westfalica

70-Jährige stürzt sich während Zwangsräumung aus dem Fenster

https://www.nw.de/lokal/kreis_minden_luebbecke/porta_west...

 

Energiewende

Aus von Solarworld: Bürger zahlen doppelt

von Henning Lindhoff

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/aus-von-solarwor...

 

(Linke Hetze in Bundestagsräumlichkeiten)

Plakate im Bundestag

Linker Flurschaden

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/linker-flurschaden/

 

Ein Jahr AfD im Bundestag

Demokratie ist anstrengend

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/demokra...

 

Verfassungsschutz

Die AfD bringt sich selbst in die Bredouille

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-afd-b...

 

Drohung gegen die AfD

Verfassungsschutz und Machtmißbrauch (I)

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/verfassun...

 

Nach Gespräch mit AfD-Politiker

Künstliche Aufregung um Verfassungsschutzchef Maaßen

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kuenstl...

 

AfD, Maaßen und Verfassungsschutz

https://sezession.de/59415/afd-maassen-und-verfassungssch...

 

Streit um Verfassungsschutzchef

Merkel will Maaßens Ablösung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

AfD und Verfassungsschutz

Verzweifelte Attacke

von Kurt Zach

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/verzweife...

 

Willkommen Hans Georg! Was an Maaßens Rauswurf gut ist.

https://www.youtube.com/watch?v=9XwsFd_FCIQ

 

Maaßen muß gehen

Zeckenbiß mit Folgen

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/zeckenbis...

 

Verfassungsschutz und AfD – keine Fehler machen!

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59429/verfassungsschutz-und-afd-kein...

 

Hamburger AfD-Fraktionschef tritt aus Partei aus

https://www.gmx.net/magazine/politik/hamburger-afd-frakti...

 

(Wahlkampf in Hessen)

Bouffier rügt Gauland: „Brandstifter im karierten Sakko“

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/bouffier-uebt-schar...

 

AfD-Vertreter als "Brandstifter im karierten Sakko" bezeichnet

Hessens oberster Opportunist heißt Volker Bouffier (CDU)

http://www.pi-news.net/2018/09/hessens-oberster-opportuni...

 

(Wahlkampf in Hessen)

Regierungserklärung im Landtag

Bouffiers Attacke gegen die AfD reicht der Opposition nicht

https://www.hessenschau.de/politik/bouffiers-attacke-gege...

 

AfD als Sargnagel für die Volkspartei, die längst keine mehr ist

SPD: Tobsuchtsanfälle einer verzweifelten Partei

http://www.pi-news.net/2018/09/spd-tobsuchtsanfaelle-eine...

 

(Geld für eine SPD-geführte Organisation darf in Zukunft gespart werden)

Hilfsorganisation für Kriminalitätsopfer

Weißer Ring will keine AfD-Spenden mehr

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weisser...

 

Juden wollen Verein in der AfD gründen

https://www.gmx.net/magazine/politik/juden-verein-afd-gru...

 

Verlegerpreis für Angela Merkel

Die Bundeskanzlerin – sie lebe hoch, hoch, hoch!

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-bunde...

 

Vera Lengsfeld: So tickt Angela Merkel! Meine persönlichen Erfahrungen mit der Kanzlerin

https://www.youtube.com/watch?v=j-V7IDD58fo

 

Truppenaufstockung

Weitere 1.500 US-Soldaten kommen nach Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weitere...

 

Migration, Heimat, Asyl

Wettbewerb Museum Friedland entschieden

https://www.baunetz.de/meldungen/Meldungen-Wettbewerb_Mus...

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Diskriminierung von Rechten

Hoffen auf mehr Anstand

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/hoffen-au...

 

Spiegel-Interview

Denunzieren, aber richtig

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/denunzier...

 

Rechtsextreme auf Demonstrationen

Leicht zu durchschauen

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/leicht-zu-durchschau...

 

(Zum geistigen Zustand der Linken)

Nachtgedanken (6): „Aufstehen“? Selbsterdrosselung!

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59336/nachtgedanken-6-aufstehen-selb...

 

Vor Gericht gegen Franziska Schreiber

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59425/vor-gericht-gegen-franziska-sc...

 

Fragen an Dagen

Der Buchhändlerin Susanne Dagen wurde am vergangenen Mittwoch bei einer Tagung in Dresden die Tür gewiesen.

https://sezession.de/59426/fragen-an-dagen

 

Politischer Fundamentalismus. „Waldorfschulen gegen Rechts“

https://sezession.de/59440/politischer-fundamentalismus-w...

 

Auch die Linke kennt eine Erbsünde: ein Mensch zu sein. Vor allem im Westen

Die radikale Linke erklärt allem den Krieg, was westlich und weiss ist. Die Universalität der Menschenrechte wird oft gleich mit in die Tonne geworfen. Damit erschafft sie Monster.

https://www.nzz.ch/feuilleton/auch-die-linke-kennt-eine-e...

 

Omas gegen rechts - Ein Beitrag von Christa Ritter

http://www.textland-online.de/index.php?article_id=225

 

(Matthias Matuschik. Der nächste linke Vorkämpfer und Spaltpilz)

Landtagswahl in Bayern: Wofür steht die neue Partei mut?

https://www.gmx.net/magazine/politik/landtagswahl-bayern-...

 

(Evangelische Schule Köpenick)

„Kampf gegen Rechts“

Schüler, höret die Signale!

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schuele...

 

Landtagswahl

Linkspartei in Brandenburg zeigt sich offen für Koalition mit CDU

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linkspa...

 

(SPD am Agitations-Endpunkt angelangt...)

Dunkle Stunde des Parlaments

Im Bundestag entgleist der voll besetzte Schulz-Zug

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/alexander-wallasch...

 

(Interview mit Dr. Rolf Schlierer)

AfD und Verfassungsschutz

„Schritt um Schritt wird die Schlinge zugezogen“

https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2018/schritt-u...

 

Lehrerausbildung

Bundeszentrale für politische Bildung will Neutralitätsgebot für Beamte aufweichen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesz...

 

(Verlogene Scheindebatten-Messe)

Frankfurter Buchmesse steckt unbequeme Verlage ins Ghetto

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/frankfurter-buchmess...

 

#WirSindMehr

Alerta, Alerta, Gratis-Cola!

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/alerta-...

 

(Zum Konzert #WirSindMehr)

Chemnitz

Hirn statt Hysterie

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/hirn-stat...

 

#WirSindMehr

Der totale Kampf gegen Rechts | Laut Gedacht #095

https://www.youtube.com/watch?v=gp-3TAxXYdI

 

(Einsetzende Altersdemenz?...)

„Wir sind mehr“-Konzert

Chemnitz: Bundespräsident phantasiert von Hakenkreuzfahnen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Chemnitz: Angriff auf unsere Wahrheitssysteme!

Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59360/chemnitz-angriff-auf-unsere-wa...

 

In eigener Sache 

Korrektur zu unserer Chemnitz-Berichterstattung

https://www.t-online.de/nachrichten/deutschland/gesellsch...

 

„Jeder sollte Position beziehen“

Merkel: Kampf gegen Rassismus muß Botschaft aus Chemnitz sein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Proteste in Chemnitz

„Hetzjagden“: Verfassungsschutzchef Maaßen widerspricht Bundesregierung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hetzjag...

 

Chemnitz

„Hetzjagd“: Unionsvize Vaatz kritisiert Regierungssprecher Seibert

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hetzjag...

 

„Hetzjagd“

CDU-Abgeordneter kritisiert Chemnitz-Berichterstattung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/cdu-abg...

 

("einen Angriff auf einen Migranten zeigt…")

Generalstaatsanwaltschaft hält Chemnitzer Video für echt

https://www.gmx.net/magazine/politik/generalstaatsanwalts...

 

Entlarvung einer dreisten Medienlüge

Video: Jasinna analysiert „Hetzjagd“-Video von Chemnitz

http://www.pi-news.net/2018/09/video-jasinna-analysiert-h...

 

Zeitung: Attacke auf jüdisches Restaurant in Chemnitz

https://www.gmx.net/magazine/politik/zeitung-attacke-jued...

 

Berichterstattung über Chemnitz

Neue Mythen gegen Rechts

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/neue-myth...

 

Chemnitz

Das Gift der Lüge

von Matthias Matussek

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/das-gift-...

 

„Mob mit Schlagstöcken“

Erzbischof Woelki zeigt sich besorgt über Chemnitz und warnt vor AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/erzbisc...

 

Evangelische Kirche

Landesbischof: AfD-Mitgliedschaft und Christsein schließen sich nicht aus

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/landesb...

 

(Präsident des Deutschen Evangelischen Kirchentags Leyendecker ist SPD-Mitglied...)

Evangelischer Kirchentag schließt AfD aus

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/evangelischer-kirche...

 

Sorge vor Rechtsextremismus

Künast sieht Fortbestand der Demokratie durch AfD gefährdet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kuenast...

 

(Die nächste Einschüchterungs-Demo der Eliten-Anhänger)

10.000 demonstrieren in Hamburg lautstark gegen rechte Hetze

https://www.gmx.net/magazine/politik/10000-demonstrieren-...

 

Hamburg

10.000 Teilnehmer

Anti-Rechts-Demonstranten attackieren Polizei und Merkel-Gegner

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/anti-re...

 

Rostock: 4.000 gegen AfD auf der Straße

https://www.endstation-rechts.de/news/rostock-4000-gegen-...

 

(„Antifaschistische“ Anti-AfD-Demonstration auch in Offenbach; vor allem von Alt-Sozis und herangekarrten Schülern)

"Wir sind mehr" - Demonstration in Offenbach im Video

https://www.op-online.de/offenbach/wir-sind-mehr-demonstr...

https://www.op-online.de/offenbach/wir-sind-mehr-demo-off...

 

Nach Todesfall

Rechte demonstrieren erneut in Köthen

Nach dem Tod eines 22-Jährigen in Köthen rufen Rechte in Sachsen-Anhalt nochmals zu Demonstrationen auf - darunter nun auch das fremdenfeindliche Dresdner Pegida-Bündnis. 1300 Menschen gehen auf die Straße.

https://www.n-tv.de/politik/Rechte-demonstrieren-erneut-i...

 

Guido Reil AfD wird trotz Polizeischutz von linken Chaoten angegriffen. 24.09.2018

https://www.youtube.com/watch?v=V6jp9tWOLMI

 

Feine Sahne Fischfilet im „Polizeiruf“

Soundtrack zur politisch korrekten Propaganda

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/soundtrac...

 

Hochschulpolitik

Greifswald: Studentenparlament grenzt Verbindungen aus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/greifsw...

 

„Plädoyer für einen neuen Schutzwall“

Politikwissenschaftler weist Rechtsextremismus-Vorwürfe zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/politik...

 

(Das nächste Neusprech aus der SPD-Trickkiste: "Demokratiefördergesetz")

Nach Protesten

Giffey will Demokratieförderungsgesetz – Merkel nach Chemnitz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/giffey-...

 

(Angela Marquardt)

SPD und Antifa

Die lammfromme Angela

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-lam...

 

Nach G20-Ausschreitungen

CDU fordert Schließung von Linksextremen-Treff „Rote Flora“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/cdu-for...

 

«Die Propaganda der Tat» – in Deutschland übernehmen radikale Rechte linke Methoden

Kletteraktionen, Blockaden, Sit-ins, aber auch Adrenalin, Spass und Spontaneität: Die Identitäre Bewegung bewundert die Protestformen der Linken – und imitiert sie.

https://www.nzz.ch/international/die-propaganda-der-tat-i...

 

Aktuelle Studie

Rechtspopulismus immer attraktiver für Frauen

https://www.dw.com/de/rechtspopulismus-immer-attraktiver-...

 

(Mobbing, Diskriminierung…)

Universität Bremen

Asta prangert öffentlich angeblich rechtsextreme Studentin an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/asta-pr...

 

Offenbach

Anonyme Mail legt Spur zur autonomen Szene

Bekenntnis zu Brandstiftung vor dem Polizeipräsidium

https://www.op-online.de/offenbach/bekenntnis-brandstiftu...

 

Nordrhein-Westfalen

Linksextremisten bekennen sich zu Anschlag auf Bahnstrecke

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

Cyber-Kriminalität

Hacker legen RWE-Homepage lahm

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hacker-...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Flüchtlingslügen 2018 – Videoreportage

https://www.youtube.com/watch?v=qcggoM2AOb8

 

(Zitat: „Medienforscher Thomas Hestermann (Macromedia-Hochschule Hamburg) kommt zu einem ganz anderen Schluss: "Das Land ist trotz Flüchtlingswelle insgesamt sicherer geworden. Es ist so sicher wie lange nicht mehr - aber es fühlt sich für viele nicht so an."“)

Ist es in Deutschland (un-)sicher?

Wie Kriminalität und gefühlte Kriminalität auseinanderklaffen - und warum

"Messer-Migranten" und Vergewaltiger, die das Land mit Kriminalität überfluten - die AfD spricht von einer "dramatisch verschärften Sicherheitslage". Ist das wirklich so?

https://www.stern.de/panorama/gesellschaft/wie-kriminalit...

 

Zuwanderung: Ostdeutsche und Männer skeptischer

Die Ereignisse in Chemnitz und Köthen haben den Dialog über Zuwanderung nochmals verschärft. Integrationsforscher warnen vor Panikmache. Einer neuen Studie zufolge beurteilen die Deutschen die Zuwanderung im Alltag positiver als weithin angenommen.

https://www.evangelisch.de/inhalte/152294/17-09-2018/zuwa...

 

Europäische Asylpolitik

UN-Kommissar: In Europa gibt es keine Flüchtlingskrise

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/un-kommissa...

 

Antrittsrede

UN-Kommissarin verurteilt Gewalt gegen Migranten in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/un-kommissa...

 

(Wirtschaft sorgt sich um weiteren Zustrom von Billiglöhnern)

Migrationspolitik

Handelsverband warnt vor Klima der Angst

https://www.mdr.de/nachrichten/politik/inland/handelsverb...

 

(Wirtschaft sorgt sich um weiteren Zustrom von Billiglöhnen und Exporte, Teil 2)

DIHK

Wirtschaftsverband: Rechtsextremismus ist Gefahr für Deutschland

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/wirtschaftsverba...

 

(Wirtschaft sorgt sich um weiteren Zustrom von Billiglöhnen und Exporte, Teil 2)

Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung

DIW-Präsident: „Haß von Chemnitz“ schadet deutscher Wirtschaft

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/diw-praesident-h...

 

UN Migrationspakt stoppen - Nicht in unserem Namen!

https://www.youtube.com/watch?v=VK6h14l3A60

 

Sie wollen den Pakt zur grenzenlosen Migration. Wir wollen das nicht!

https://migrationspakt-stoppen.info/

 

US-Regierung senkt Flüchtlingsobergrenze erneut

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/us-regierun...

 

Seenotrettung

Panama will Flüchtlingsschiff die Zulassung entziehen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/panama-will...

 

Villingen-Schwenningen

SPD-Oberbürgermeister: Es gibt keine Flüchtlingskrise

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/spd-obe...

 

Veranstaltung in Düsseldorf

Laschet: Seehofer spricht wie Saddam Hussein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/laschet...

 

Ausreisepflichtiger Afghane

Schwedin droht Haftstrafe wegen verhinderter Abschiebung

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/schwedin-dr...

 

(Islamisches Bilderverbot führt zum Ende der Klassenfotos)

Datenschutz und Kinderfotos

Die Zeit der Gesichtslosen

https://www.op-online.de/offenbach/offenbach-immer-mehr-e...

 

Pegida in Chemnitz

„Perverse Verdrehung von Sophias Leben“ – Familie kritisiert AfD-Demo

https://www.welt.de/politik/deutschland/article181426208/...

 

AfD-Anfrage

Hetzjagd in Chemnitz: Seibert beruft sich auf „Schilderungen aus sozialen Medien“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hetzjag...

 

Interner Bericht

„Hetzjagd“-Debatte: Innenministerium stellt sich hinter Maaßen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hetzjag...

 

Nach Chemnitz, Köthen: Die nächste Tat

Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59390/nach-chemnitz-koethen-die-naec...

 

Sachsen-Anhalt

Nach Köthen: Ministerpräsident Haseloff ruft zum Kampf gegen Rechts auf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-ko...

 

„Im Wochentakt umgebracht“

AfD-Politiker: Ministerpräsident mit schuld an Tod von Deutschen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-pol...

 

Drama um Abschiebung in Krefeld

Dieser Vater wollte sein Kind vom Balkon werfen

https://www.express.de/duesseldorf/drama-um-abschiebung-i...

 

Arabische Großfamilien

Nach Mord an Intensivtäter: Situation ist bedrohlich

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/nach-mo...

 

Nach Tod von Nidal R.

Neukölln fordert ein berlinweites Clan-Konzept

https://www.berliner-zeitung.de/berlin/nach-tod-von-nidal...

 

Intensivtäter in Berlin erschossen

Nidals letzter Gang – Ende eines Intensivtäters

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/nidals-...

 

von Martina Meckelein

Zeugen gesucht

Libanesen verprügeln Polizistin vor Shisha-Bar in Essen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/libanes...

 

Messerangriff

Afghane sticht in Paris wahllos auf Passanten ein

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/afghane-sti...

 

Niedersachsen

Lebensgefährliche Messerattacke: Syrer zu Jugendhaft verurteilt

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/lebensg...

 

»Ein Prozent«-Doku: Der Fall Marcus H.

https://sezession.de/59402/ein-prozent-doku-der-fall-marc...

 

Prozess in Darmstadt

Sieben Jahre Haft für Messerangriff auf 17-Jährige

http://www.fr.de/rhein-main/kriminalitaet/prozess-in-darm...

https://www.hessenschau.de/panorama/sieben-jahre-haft-fue...

 

Florstadt

Mutmaßlicher Islamist festgenommen

17-Jähriger plante Sprengstoffanschlag im Rhein-Main-Gebiet

https://www.hessenschau.de/panorama/festnahme-17-jaehrige...

 

(Beratungsresistente Familie)

Amberg

Beim Trampen getötete Studentin Sophia in Amberg beigesetzt

https://www.augsburger-allgemeine.de/bayern/Beim-Trampen-...

 

Vergewaltigte Camperin

Opfer findet nicht in den Alltag zurück

https://www.n-tv.de/panorama/Opfer-findet-nicht-in-den-Al...

 

Ravensburg

Nach der Messerattacke hofft Integrationsminister auf Zusammenhalt

https://www.welt.de/vermischtes/article181706640/Ravensbu...

 

(Selbstverständlich ist der Täter mal wieder psychisch krank. Wer hätte auch anderes erwartet...)

Messer-Attacke in Ravensburg: Mutmaßlicher Täter offenbar psychisch Krank - Neue Hinweise auf Motiv

https://www.hna.de/welt/messer-attacke-in-ravensburg-mutm...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Hässlichkeit ist kein Privileg unserer Zeit

Die Errichtung baulicher Scheußlichkeiten ist kein Privileg unserer Zeit. Das wird nach dem Vortrag von Pablo de la Riestra im Luftmuseum deutlich. Aber auch, dass wir uns heute sehr viel Mühe geben, unsere Städte hässlicher zu machen.

https://www.onetz.de/oberpfalz/amberg/haesslichkeit-kein-...

 

Neue Altstadt ist die große Attraktion Frankfurts

Bürger und Besucher stimmen mit Füßen und Augen ab

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1340

 

(Zu Stephan Trüby und Co.)

Frankfurt am Main

Warum hassen Linke die neue Altstadt?

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/frankfurt-am-main...

 

Eiche trotzt der Geschichte

Dieser Berliner Baum hat Kaiser, Weltkriege und die DDR überlebt

https://www.bz-berlin.de/berlin/mitte/diese-berliner-baum...

 

Gastkommentar von Klaus Kelle

Wie die ARD über Chemnitz berichtet, hat mit Journalismus nichts mehr zu tun

https://www.focus.de/politik/experten/kelle/gastkommentar...

 

Soziale Medien

Twitter sperrt Konten von „Infowars“-Betreiber Jones dauerhaft

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/twitter-spe...

 

Soziale Netzwerke

Neutralitätspflicht gilt auch für twitternde Minister

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/neutralit...

 

Debattenkultur: Empört euch nicht!

"Hetzjagd" und "Hexenkessel": Die Sprache von Journalisten bildet Wirklichkeit nicht nur ab, sie generiert sie auch. Ein Plädoyer für gewaltfreien Journalismus

https://www.zeit.de/kultur/2018-09/debattenkultur-journal...

 

Fake-Skandal von Berlin-Lichtenberg ist nur die Spitze des Eisberges

Die Spur des Anti-AfD-Videos führt zu ARD und ZDF

http://www.pi-news.net/2018/09/die-spur-des-anti-afd-vide...

 

Kampf um Neutralität an Schulen: AfD erhält erste Hinweise

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kampf-u...

 

Er hat sie vergewaltigt. Und sie will durch seine Augen blicken

Er war so jung, dass Winnie M. Li zunächst gar nicht gewahr wurde, was er im Schilde führte. Die Vergewaltigung war dann ein Schock, unter dem ihr bisheriges Leben zerbrach. Es gab nur einen Weg in die Zukunft: das Erlebte zu durchleuchten – bis in die Seele des halbwüchsigen Täters hinein.

https://www.nzz.ch/feuilleton/er-hat-sie-vergewaltigt-und...

 

Sexismusdebatte

Miss Germany: Keine Bikini-Runde mehr

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/miss-germany-keine-b...

 

Nach Wettbewerbsreform

Ohne Bikini-Runde: Quoteneinbruch für „Miss America“

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/ohne-bikini-runde-qu...

 

Genderfluidität: Was für ein Glück, ein 90s Kid zu sein

Manche Männer menstruieren, manche Frauen penetrieren. Keine Eigenschaft der Welt ist weiblich oder männlich. Wir Jungen, die Millennials, wissen das.

https://www.zeit.de/campus/2018-08/genderfluiditaet-weibl...

 

Nach Behauptung eines Ex-Autors

Sesamstraße: Ernie und Bert sind nicht schwul

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sesamstrasse-ernie-u...

 

Sugar Daddy dankt ab: Wie #MeToo die alten Männer zum Feindbild erklärt hat

https://www.nzz.ch/feuilleton/sugar-daddy-dankt-ab-wie-me...

 

(Denken von Medieneliten)

Carolina Rosales

Abgehoben und größenwahnsinnig

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abgehob...

 

(Bezahlte Hofschranze Christian Brandes)

„Volksfest in Sachsen“

Schlecky Silbersteins Gratismut

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schlecky-...

 

"Ich bin in meinem Heimatland!"

Belgische Wetterfrau hält Wutrede

Wettermoderatorin Cécile Djunga ist eine junge Belgierin und muss sich doch immer wieder rechtfertigen. Regelmäßig erhält sie rassistische Beleidigungen. Jetzt reicht es ihr. Mit einer sehr persönlichen Stellungnahme geht sie an die Öffentlichkeit.

https://www.n-tv.de/panorama/Belgische-Wetterfrau-haelt-W...

 

„Herald Sun“

Rassismusvorwurf: Zeitung verteidigt Serena-Williams-Karikatur

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/rassismusvorw...

 

(Bizarre Story, aber lustig...)

„Der Neger ist kein Neger mehr“

Tochter von AfD-Politikerin sorgt für Eklat bei Poetry Slam

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/tochter...

 

(Dazu...)

Sonntagsheld (78) – Alles für’n Arsch

Zerplatzende Seifenblasen soll man nicht aufhalten

https://sezession.de/59455/sonntagsheld-78-alles-fuern-ar...

 

Mesut, Jogi, Antonio und Co. Eine sportpolitische Nachbetrachtung

von Prof. Günter Scholdt über das Fußballtheater der »Mannschaft« und ihres Umfelds im Sommer 2018.

https://sezession.de/59387/mesut-jogi-antonio-und-co-eine...

 

Hohenschönhausen

Stasi-Gedenkstätte entläßt Hubertus Knabe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/stasi-g...

 

DDR-Gedenkstätte Hohenschönhausen

Waidmanns Heil, Genossen!

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/waidman...

 

Plastikmüll: The Ocean Cleanup beginnt mit der Müllsammlung im Pazifik

https://www.golem.de/news/plastikmuell-the-ocean-cleanup-...

 

Die letzten Ordensmänner von Arnstein verlassen das Kloster

900 Jahre alte Abtei wird aufgelöst

https://www.domradio.de/themen/bist%C3%BCmer/2018-09-06/d...

 

Zürich

1968 im Landesmuseum: Am Ende ist auch die Revolution nur eine Ware

https://www.nzz.ch/feuilleton/am-ende-ist-1968-auch-nur-e...

 

Geschichten vom Krieg

Mehr als 70 Jahre nach Ende des Zweiten Weltkriegs leben nur noch wenige Zeitzeugen - doch kurioserweise verkaufen sich Geschichten von der Front bis heute. Obwohl die Printmedienbranche seit Jahren in der Krise steckt, liegen Zeitschriften zu Kriegen, Militärgeschichte und Waffen vergleichsweise stabil im Markt. Vor allem in Bahnhofsbuchhandlungen werden Dutzende dieser Magazine und Heftchen angeboten.

https://www.evangelische-friedensarbeit.de/artikel/2018/g...

 

Buchmesse „Jeder bringt sein Weltbild mit nach Frankfurt“

Die Messe wird politisch in diesem Jahr. Sie wird noch internationaler. Nur ein rechter Verlag hat sich auf der weltgrößten Bücherschau angemeldet.

http://www.fnp.de/nachrichten/kultur/Jeder-bringt-sein-We...

 

Aus für den Frankfurter Stroemfeld Verlag

KD Wolff muss Insolvenz anmelden

https://www.tagesspiegel.de/kultur/aus-fuer-den-frankfurt...

 

Fehlende Bestellungen

Stroemfeld Verlag meldet Insolvenz an

https://www.deutschlandfunkkultur.de/fehlende-bestellunge...

 

Äußerungen zur Flüchtlingspolitik

Axel Krause: Leipziger Galerie trennt sich aus politischen Gründen von Maler

https://www.mdr.de/kultur/axel-krause-trennung-galerie-kl...

 

Umfrage

Wie stehen Galeristen zum Fall Axel Krause?

Der Fall Axel Krause beschäftigt die Kunstwelt. Wie stehen Galeristen zum Raufwurf eines Künstlers aus politischen Gründen? Eine Umfrage

https://www.monopol-magazin.de/wie-stehen-galeristen-zum-...

 

Interview mit Buchautor Hanno Rauterberg

Nach dem Fall Axel Krause: Wie frei ist die Kunst?

https://www.mdr.de/kultur/kunstfreiheit-hanno-rauterberg-...

 

Was ist Macht - warum gehört sie unseren Gegnern?

Von Martin Sellner

https://www.youtube.com/watch?v=Ydty1Ao2KMs

 

Bin ich völkisch? Drei Volksbegriffe

von Caroline Sommerfeld

https://sezession.de/59430/bin-ich-voelkisch-drei-volksbe...

 

Ulrich Schacht ist tot

https://sezession.de/5039/ulrich-schacht-ist-tot

 

Timur Vermes: Die Hungrigen und die Satten

https://sezession.de/59366/timur-vermes-die-hungrigen-und...

 

Thilo Sarrazin und die Empörungsdemokratie: Deutschland muss wieder streiten lernen

https://www.nzz.ch/feuilleton/thilo-sarrazin-und-die-empo...

 

Unreine Wahrheiten. Wie der antirassistische Konsens bewahrt werden kann

https://geschichtedergegenwart.ch/unreine-wahrheiten-wie-...

Das große Spiel – Geopolitik

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Das große Spiel – Geopolitik

Auch in Deutschland sollte man sich wieder stärker mit der wissenschaftlichen Geopolitik befassen, um so katastrophale außenpolitische Fehler zu vermeiden. Unsere Politik braucht eine entsprechende Handlungsanleitung.

Von Dr. Hans-Jürgen Klose

Ex: https://www.contra-magazin.com

Das Wort „Geopolitik“ darf in Deutschland noch nicht lange wieder in den Mund genommen werden, weil es gängige Ansicht war, dass Karl Haushofer Hitlers Lehrmeister in Sachen Strategie gewesen sei. Es ist zwar richtig, dass der Begriff „Geopolitik“ eng mit dem Namen Haushofers verbunden ist, aber das darf uns nicht davon abhalten, Geopolitik für uns richtig zu definieren. Im Zeitraum bis zum Beginn der Operation Barbarossa bestimmte Haushofers Geopolitik tatsächlich das Handeln des 3. Reichs.

Ein Angriff auf die Sowjetunion war für Haushofer jedoch unvorstellbar (darum geriet er nach dem Angriff auf die Sowjetunion völlig ins politische Abseits). Aber gerade dieses Beispiel, der Einmarsch in Russland, zeigt wie schrecklich es ist den wissenschaftlichen Blickwinkel der Geopolitik zu ignorieren und statt dessen Machthunger über den Verstand zu setzen. Politische Laien benutzen das Wort „Geopolitik“ ohne sich darüber im Klaren zu sein, dass es für einen Amerikaner eine völlig andere Bedeutung hat als für uns.

Haushofer war von Hause aus Geograph, wenn auch mit starker politischer Ambition und tiefen Geschichtskenntnissen. Er war seinerzeit maßgeblich am Zustandekommen des Deutsch-Sowjetischen Nichtangriffspakts beteiligt. Wissenschaftlich legte er dar, warum es nicht zum Krieg zwischen Deutschland und den Sowjets kommen durfte. So wenig es sich für Hitler ausgezahlt hat, den wissenschaftlichen Rat zu ignorieren, zahlt es sich für amerikanische Zeitgenossen aus, den kompletten wissenschaftlichen Aspekt der Geschichte von Ländern in amerikanischer Geopolitik außer Acht zu lassen.

In den USA will „Geopolitik“ gar nicht als Wissenschaft verstanden werden, sondern als pragmatische Handlungsanweisung von Strategen für die Weltpolitik. Aber diese Definition lässt beim „Strategen“ schon „Strategie“ und mit der Strategie auch das Wort „Krieg“ mitschwingen. Dem wissenschaftlichen Geopolitiker kommt es darauf an, das Geworden-sein kollektiver Verhältnisse im Raum (Geographie) und in der Zeit (Geschichtsschreibung) zu verfolgen, um zu ermitteln worauf Entwicklungen hinauslaufen. Dass dieser Ansatz kriegsvermeidend ist, liegt auf der Hand.

Wir sollten, wenn uns der Frieden lieb ist, unsere Form der Geopolitik richtig positionieren und auch vom Gegenüber die Erklärung einzufordern, von welcher Geopolitik er spricht. Denn Krieg hat der Westen nun genug gehabt, aber geschichtliche Beziehungsgeflechte zwischen Staaten, Völkern und Stämmen sind für westliche Politiker immer noch böhmische Dörfer. Jeder der nationale Interessen vertritt, sollte sich Grundzüge geopolitischen Denkens aneignen, um nicht in amerikanische Fehler zu verfallen.

La volte-face de l’Inde anéantit la stratégie «quadrilatérale» anti-chinoise de Trump

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La volte-face de l’Inde anéantit la stratégie «quadrilatérale» anti-chinoise de Trump

Ex: http://www.zejournal.mobi

Un changement de politique étrangère de l’Inde la semaine dernière a désintégré la stratégie de l’administration Trump contre la Russie et la Chine. Le traitement de l’Inde par les médias américains va changer. Le gouvernement indien de Narendra Modi va essuyer un feu nourri d’attaques propagandistes.

Il y a deux semaines, la Revue hebdomadaire de Moon of Alabamas’intéressait à l’accord véreux que Modi, le fondamentaliste hindou qui est président de l’Inde, a conclu sur l’avion de combat Rafale:

En résumé : Le gouvernement précédent avait signé un contrat avec la société française Dassault pour l’achat de 126 Rafales pour 10,6 milliards de dollars. 30% du prix devait être rétrocédé par Dassault à l’avionneur d’État indien HAL pour assembler la plus grande partie des avions.

Modi s’est envolé pour Paris et a changé l’accord à l’insu de son cabinet et de l’armée de son pays. L’Inde n’aura plus que 36 Rafales mais ils lui coûteront 8,7 milliards de dollars. 30% de l’argent sera rétrocédé à une société indienne privée appartenant au groupe privé Reliance, menacé de faillite, pour des projets sans aucun rapport, et sans transfert de savoir-faire.

On ne sait pas encore combien d’argent Reliance, qui appartenait à la famille Ambani, autrefois très riche, devait reverser à Modi et à son parti. Depuis que tout cela a fuité, Il y a des appels à la démission de Modi, mais il est peu probable qu’il le fasse.

Mon article était basé sur le gros travail de recherche du Caravan Magazin et je citais ma source. Aujourd’hui, le New York Times a repris l’histoire : Avec le « douteux » contrat sur les avions de combat, l’opposition indienne parvient à déstabiliser Modi. L’ « article récapitulatif » du New York Times a deux semaines de retard sur la révélation de l’accord véreux par Caravan, qu’il ne cite même pas, et il n’apporte rien de nouveau.

La question est donc : Pourquoi sort-il maintenant ?

Les États-Unis avaient espéré qu’ils pourraient attirer l’Inde, traditionnellement non alignée, dans leur camp et l’utiliser dans leurs guerres stratégiques contre la Chine, la Russie et l’Iran. La Stratégie quadrilatérale d’une alliance indo-pacifique du Japon, de l’Australie et de l’Inde sous la direction des États-Unis a été conclue il y a un an, soi-disant pour mettre en place un « ordre fondé sur le droit » qui permettrait aux États-Unis de décider de ce que la Chine (et les autres pays) auraient le droit de faire dans le bassin indo-pacifique.

Les détracteurs du gouvernement Modi n’ont pas apprécié du tout le rôle subordonné que la fière Inde était censée jouer dans cet accord.

Puis, le Congrès américain, par le biais de la loi intitulée Acte pour contrer les adversaires de l’Amérique au moyen de sanctions (CAATSA), a menacé l’Inde de sanctions si elle achetait les systèmes russes S-400 de défense aérienne. Trump la menace également de sanctions si elle achète de pétrole iranien.

Les critiques intérieures contre la stratégie de Modi se sont intensifiées. Le scandale des Rafales a ajouté à la pression. Après quelques hésitations, Modi a finalement changé de cap.

La semaine dernière, le président Poutine s’est rendu en Inde et a signé un certain nombre de contrats importants. L’Inde achètera 5 exemplaires (40 lanceurs) du système S-400 pour 5 milliards de dollars. En outre, les deux parties ont conclu un accord pour la construction de 6 réacteurs nucléaires supplémentaires par des entreprises russes en Inde. (Deux réacteurs russes sont déjà en service en Inde et deux autres sont en construction). Les réacteurs valent environ 20 milliards de dollars chacun et seront construits au cours de la prochaine décennie. Rosneft a signé un accord de dix ans pour fournir à l’Inde 10 millions de tonnes de pétrole par an. Il y a aussi quelques autres nouveaux accords .

Les allusions que ces dirigeants ont faites, lors de cette rencontre au sommet, au multilatéralisme, ainsi que leur déclaration commune, ont été ressenties par Trump comme un coup de pied au cul. L’ancien ambassadeur indien M. K. Bhadrakumar écrit sur son blog Indian Punchline :

Nous semblons avoir jeté aux oubliettes l’idée du « Quadrilatère » de l’administration Trump, qui était, bien sûr, une tentative à peine déguisée de créer un système d’alliance dirigé par les Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique pour isoler la Chine dans sa propre région. L’Inde prend ses distances par rapport à cette entreprise.

Dans un article plus approfondi, Bhadrakumar développe la vision indienne :

Il faut prendre en compte toutes les évolutions internationales pour adapter notre réponse. Il nous faut notamment prendre en compte les progrès de la relation entre la Chine et la Russie plutôt que de les regarder avec scepticisme. L’entente croissante entre ces deux pays signifie que la stratégie américaine visant à les diviser et à les combattre séparément – la Chine sur le champ de bataille du Pacifique et la Russie sur le champ de bataille européen – a échoué. Au contraire, ce qui est en train de se produire, c’est une éviction des États-Unis du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud-Est. Washington montre des signes de nervosité. C’est ce qui explique la tentative désespérée des Américains d’attirer l’Inde dans une alliance militaire répondant à ses propres besoins. Ce serait une grosse erreur de croire en un « ordre libéral international » qui n’est, évidemment, qu’un mythe américain. 

Malgré les menaces de sanctions américaines, l’Inde continuera également à acheter du pétrole iranien :

L’Inde achètera 9 millions de barils de pétrole iranien en novembre, selon deux sources dans l’industrie du pétrole, ce qui signifie que le troisième importateur mondial de pétrole continuera à acheter du brut à la république islamique malgré les sanctions américaines qui entreront en vigueur le 4 novembre.

La Chine continuera également à acheter des hydrocarbures à l’Iran. Toutes ces transactions ne se feront évidemment pas en dollars américains, comme autrefois, mais en devises bilatérales ou dans le cadre d’opérations de troc.

Les nouveaux accords indiens avec la Russie, les déclarations prononcées au sommet russo-indien et la poursuite des achats de pétrole à l’Iran constituent d’énormes revers pour les politiques anti-Chine, anti-Russie et anti-Iran de l’administration Trump. La stratégie internationale de Trump pour sauver le « pouvoir unilatéral » des Etats-Unis a échoué à cause de l’indocilité de l’Inde. Et c’est précisément la raison pour laquelle le New York Times attire maintenant l’attention du public sur le scandale de corruption des Rafales et met l’accent sur l’opposition intérieure à Modi.

L’Inde de Modi est maintenant sur la liste américaine officielle des pays maléfiques. Chargez les canons de la propagande ! Il est temps de changer son régime.

Traduction : Dominique Muselet

mardi, 09 octobre 2018

Trump zeigt nur das wahre Gesicht der USA

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Trump zeigt nur das wahre Gesicht der USA

US-Präsident Donald Trump gilt als „Elefant im weltpolitischen Porzellanladen“, doch im Grunde genommen macht er nur das, was Washington immer schon tat: US-Interessen über alles stellen.

Von Marco Maier

Ex: https://www.contra-magazin.com

Donald Trump und dessen neokonservative Administration haben seit seinem Amtsantritt kaum einen Anlass ausgelassen, die eigenen Partner, Alliierten und Vasallen zu brüskieren. Alleingänge aus der Position der Stärke heraus und eine eigenwillige Rosinenpickerei was internationale bzw. multilaterale Abkommen betrifft inklusive. Doch die Empörung darüber ist eigentlich pure Heuchelei.

Denn schon seit vielen Jahrzehnten gilt in der US-amerikanischen Politik die Devise, dass die eigenen nationalen Sicherheits- und Wirtschaftsinteressen im Vordergrund stehen, gefolgt von jenen Israels. Alles Andere spielt faktisch nur eine untergeordnete Rolle. Das war schon früher so und hat sich nicht wirklich geändert. Trump ist lediglich einfach nur deutlich undiplomatischer und direkter in seinen Forderungen, die unter dem alten Establishment noch eher indirekt erhoben wurden.

Und wenn Trump hingeht und die NATO-Staaten dazu auffordert, gefälligst mehr Geld ins Militär zu stecken, dann hat das nicht unbedingt etwas damit zu tun, dass die USA so viel für die „Sicherheit“ Europas ausgeben würden. Nein, es geht darum, dass das US-Imperium völlig überdehnt ist und die militärische Aufrüstung der europäischen Aliierten es den Amerikanern erlauben, sich auf den ostasiatischen Raum zu konzentrieren. Dort wartet nämlich der Gegner China und die Europäer dürfen sich im Weltkriegsfall gegen Russland verheizen lassen.

Das Perfide an der US-Taktik ist, dass sie es in all den Jahrzehnten in denen sie sich über das Völkerrecht, internationale Verträge und Abkommen, sowie die Interessen ihrer Alliierten hinwegsetzten, schafften, ihnen einzureden dass dies auch gut für sie selbst wäre. Und dank der medialen Propaganda hat sich dieses Denken auch in den Köpfen vieler Menschen festgesetzt. Dabei ist gerade für die Europäer diese „transatlantische Partnerschaft“ in weiten Teilen nur ein relativ einseitiges Geschäft gewesen. Mit Großbritannien und Frankreich gibt es da auch zwei Atommächte und ein (west-)europäisches Verteidigungsbündnis hätte auch zu Zeiten des Kalten Krieges ausgereicht, da die Spannungen ohne die US-Einmischung wahrscheinlich nicht so groß gewesen wären.

Und heute? Da lassen sich die Europäer (erneut) gegen Moskau in Stellung bringen. Dabei müsste eine nachhaltige europäische Sicherheitspolitik auf normale, gute Beziehungen zu den anderen Großmächten – also den USA, Russland und China – beruhen und unter Berücksichtigung der geopolitischen Verhältnisse vor allem eine Position des Ausgleichs einnehmen. Doch selbst heute, mit all den Spannungen mit Washington, bleiben die Transatlantiker in Europa stark. Und warum das? Weil die Indoktrinierung durch die ganzen Denkfabriken und Vereine nach wie vor anhält und die USA immer noch ein Orientierungspunkt sind.

Wir müssen uns dennoch bewusst sein, dass die extrem nationalistische Politik Donald Trumps nur ein ungefiltertes Bild dessen ist, was Washington schon seit „Ewigkeiten“ durchzieht. Trump hat den USA nur die Maske vom Gesicht gerissen und setzt einfach auf extremen Unilateralismus, wo sich die meisten seiner Amtsvorgänger zumindest für die Öffentlichkeit noch darum bemühten, den Menschen einen multilateralen Westen zu verklickern. Nun jedoch scheint es tatsächlich zu einem größeren Riss durch den Atlantik zu kommen. Bleibt die Hoffnung, dass dies auch bei einem Trump-Nachfolger anhält, der wieder der alten globalistischen Linie folgt.

Kampf um die Arktis

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Kampf um die Arktis

Großbritannien schickt 800 Soldaten in die Arktis, welche zusammen mit Norwegern, Niederländern und Amerikanern russische Ansprüche kontern sollen.

Von Marco Maier

Ex: https://www.contra-magazin.com

Wie der britische Verteidigungsminister ankündigte, wird das Vereinigte Königreich 800 Soldaten der britischen Special Forces in den hohen Norden Norwegens entsenden, um dort die norwegischen, niederländischen und US-amerikanischen Arktis-Truppen zu unterstützen. Jedes Jahr sollen sie demnach zur Winterzeit für mindestens zehn Jahre lang dort stationiert werden, um die russischen Aktivitäten zu beobachten.

Bevor der britische Verteidigungsminister, William Williamson, nach Birmingham reiste, um eine Rede zu halten, sagte er: „Wir sehen russische U-Boot-Aktivitäten sehr nahe am Niveau des Kalten Krieges, und es ist richtig, dass wir darauf reagieren.“ Und weiter: „Wenn wir die Uhr zehn Jahre zurückdrehen könnten, dachten viele, dass die Ära der U-Boot-Aktivitäten im hohen Norden und im Nordatlantik und die damit verbundene Bedrohung mit dem Fall der Berliner Mauer verschwinden würden. Diese Bedrohung ist wirklich wieder in den Vordergrund getreten.“

Angesichts der im arktischen Gebiet vorhandenen und vermuteten Ressourcen ist im Zuge des Klimawandels und der zunehmenden Eisfreiheit in der Arktis der Kampf der Mächte um diese entbrannt. Im Westen befürchtet man, Moskau könnte diesen Umstand dazu nutzen, die wirtschaftlichen Aktivitäten in der Region massiv auszubauen und die natürlichen Ressourcen dort für sich zu vereinnahmen. Doch genau das wollen die anderen Anrainerstaaten – darunter die USA, Kanada, Dänemark und Norwegen – auch.

Wenn man bedenkt, dass die Truppenansammlungen der NATO an der Grenze zu Russland nun schon seit einigen Jahren immer größer werden, ist es schon eine Tatsachenverdrehung, wenn man hier von einer „russischen Aggression“ spricht. Vielmehr handelt es sich hierbei um eine NATO-Provokation gegen Russland.

lundi, 08 octobre 2018

Keith Preston: Saudi, UAE, US behind Recent Terrorist Attack in Iran

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Keith Preston: Saudi, UAE, US behind Recent Terrorist Attack in Iran

Ex: https://www.attackthesystem.com

TEHRAN (Tasnim) – An American political analyst said the triangle of Saudi Arabia, the UAE and the US was behind the recent terrorist attack in Iran’s southwestern city of Ahvaz, adding that Saudi Arabia has been consistently involved in providing support for terrorist activities across the region.

“It is quite likely that the perpetrators of the attack have received support from Saudi Arabia. This would certainly be in keeping with Saudi Arabia’s past history in the region,” Keith Preston, the chief editor and director of attackthesystem.com, told Tasnim in an interview.

He added, “A likely strategy that Saudi Arabia and the UAE are pursuing is to increase the hostilities toward Iran to the point that the United States will engage in military intervention against Iran, and on behalf of the (Persian) Gulf states.”

The following is the full text of the interview.

Tasnim: As you know, 25 people were killed and dozens of others injured after unknown terrorists opened fire at a military parade in Iran’s southwestern city of Ahvaz on Saturday. What are your thoughts on the attack?

Preston: The first question that emerges as a result of the attack obviously involves the matter of what party is responsible. So far, multiple groups have claimed responsibility. Daesh posted an online video claiming responsibility for the attack. However, Daesh has a history of claiming responsibility for terror attacks in which they were actually not involved, so their credibility is strained at this point. The al-Ahvaziya group has also claimed responsibility as has the Ahvaz National Resistance and both of these are plausible suspects. At present, it has yet to be determined which party is actually responsible. However, the government of Iran has said to have arrested multiple individuals that are suspected of involvement in the attack, and more information may be forthcoming in the future. Meanwhile, the leadership of the (Islamic) Revolutionary Guards (Corps) has suggested that international enemies of Iran may have been complicit in the attack, which is also certainly plausible, but the evidence for this claim has yet to be revealed on a level where complicity can be fully substantiated. It is most likely that one of the terror groups that claim to represent separatist tendencies in Ahvaz is responsible, and it is also likely the responsible party was receiving support from international forces as well.

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Tasnim: According to media reports and as you mentioned, the al-Ahvaziya terror group, whose recruits are believed to be scattered in several European countries, including in the Netherlands and in Denmark, claimed responsibility for the attack in Ahvaz. The terror outfit, which is backed by Saudi Arabia, has a record of carrying out sabotage acts in Iran’s Khuzestan province, which encompasses Ahvaz and some other Arab-dominated towns. How do you see the role of Riyadh in the attack?

Preston: It is quite likely that the perpetrators of the attack have received support from Saudi Arabia. This would certainly be in keeping with Saudi Arabia’s past history in the region. Saudi Arabia has been consistently involved in providing support for terrorist activities in various locations in the Middle East, and (it) is well known that many of the Sunni jihadi groups receive substantial support from Saudi Arabia and other (Persian) Gulf States. Given the present conflict between Saudi Arabia and Iran, and Saudi Arabia’s war against Yemen, and against the Shiite people of the Eastern Province, it is quite likely that Saudi Arabia would be motivated to back a terror attack in Iran in order to create domestic instability and chaos inside Iran. While Saudi involvement in the attack has yet to be fully substantiated, in all probability the responsible parties have likely received support from Saudi Arabia at some point.

Tasnim: Following the attack on Saturday, Abdulkhaleq Abdulla, an adviser to the Abu Dhabi government, justified the attack on Twitter, claiming that it was not a terrorist attack and that “moving the battle to the Iranian side is a declared option”. “Attacks of this kind will increase during the next phase,” he said. What do you think?

Preston: The statement from Abdulkhaleq Abdulla could be interpreted in two ways. On one hand, it is possible that he was simply expressing his own personal sympathies for those who carried out the attack, and that there is no specific context to his statement of a wider nature. However, the statement is very suspicious as it seems to indicate that Abdulkhaleq Abdulla is aware of organized efforts to continue to carry out such attacks against Iranian targets in the future. If the latter is true, it would essentially mean two things. First, that the government of the United Arab Emirates was involved in the attacks, which would also mean that Saudi Arabia was involved as well. Second, it would mean that the Saudi/UAE-led coalition that is currently waging war in Yemen wishes to escalate the war by engaging in direct attacks against Iranian targets for the purpose of attempting to destabilize Iran, and lure Iran into a wider regional conflict that might also include the intervention of the United States on behalf of the (Persian) Gulf nations.

Tasnim: Reports suggest that US National Security Adviser John Bolton, Secretary of State Mike Pompeo as well as Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman were behind the attacks. Do you believe so?

Preston: Mohammed bin Salman has in the past expressed his intention of escalating the conflict between Iran and Saudi Arabia by taking the conflict “inside Iran,” as he has previously stated. Given this past statement, it is certainly likely that Saudi Arabia was involved in the attack. Similar statements coming from the UAE indicate the involvement of Abu Dhabi as well. A likely strategy that Saudi Arabia and the UAE are pursuing is to increase the hostilities toward Iran to the point that the United States will engage in military intervention against Iran, and on behalf of the (Persian) Gulf states. It is also interesting that the attack in Ahvaz has occurred now that Mike Pompeo, the former director of the Central Intelligence Agency in the United States has become the Secretary of State, and John Bolton has become National Security Adviser. Both Pompeo and Bolton have been closely associated with America’s “neoconservative” foreign policy faction, which has long advocated for “regime change,” or a war of aggression against Iran. Therefore, it is certainly possible that Pompeo and Bolton have signaled their support for Saudi and UAE efforts to escalation hostilities with Iran, including the backing of terror attacks such as Ahvaz, for the purpose of creating a pretext for US military intervention in the region against Iran.

Tasnim News Agency

LAWFARE, le nouvel essai néolibéral en Amérique du Sud

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LAWFARE, le nouvel essai néolibéral en Amérique du Sud

par Telma Luzzani

Ex: http://www.zejournal.mobi

Les leaders progressistes latinoaméricains de la dernière décennie subissent aujourd’hui les arguties d’une Justice corporative et au service des intérêts de la droite conservatrice.

Au XXIe siècle, quand le néolibéralisme mondialisé semblait imbattable, au sein des pays d’Amérique du sud un groupe de présidents a démontré qu’avec des politiques adaptées, un monde de bien-être pour tous était possible.

Ils sont arrivés au pouvoir en respectant toutes les règles du jeu démocratique que les puissances d’Occident disent défendre. Les présidentes et les présidents ont été choisis et réélus par des votes massifs, au minimum le double du chiffre qu’affichent les leaders de la Maison Blanche ou les Présidents ou Premiers ministres européens. Ils ont obtenu des résultats extraordinaires : ils ont sorti des millions de Sud-Américains de la pauvreté ; désendetté leurs pays ; ils ont obtenu la reconnaissance de l’Unesco, qui a déclaré la région « sans analphabétisme », et des Nations Unies qui l’a félicité pour être « une zone unique dans le monde sans guerres », et ont atteint, au niveau national des réussites scientifiques et économiques sans précédents, et tout cela sans les crises et les tremblements de terre institutionnels typiques de l’Amérique du Sud. La période des gouvernements progressistes a été la période la plus longue de stabilité de nos républiques depuis leur naissance au XIXe siècle.

Evidemment pour mettre en œuvre ces politiques de réussite, ils ont eu à défier l’extraordinaire appareil culturel qui légitimait l’orthodoxie du marché comme l’unique modèle économique possible et l’alignement avec les États-Unis, la désunion de nos pays et l’abandon de la souveraineté dans notre politique extérieure.

Ce fut le deuxième grand laboratoire de l’Amérique du Sud des dernières décennies. Podemos en Espagne ; le Parti travailliste de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni ; Syriza en Grèce, et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon ont suivi avec intérêt le processus et l’ont intégré dans leurs politiques. Le premier grand laboratoire fut en 1973 le Chili d’Augusto Pinochet, quand Milton Friedman et ses « Chicago boys » ont essayé, à feu et à sang, le néolibéralisme. Ensuite ce modèle a été mis en application mondialement, d’abord par Margaret Thatcher à la fin des années 70, et par Ronald Reagan dans les années 80.

EXPÉRIENCE

Dans le cas des propositions progressistes du début du XXIe siècle, l’expérience n’est pas encore finie. Le défi de ces présidents aux prédateurs du conglomérat mondial de la finance –et de l’industrie de l’armement et le fait qu’ils ont démontré, dans la pratique, la viabilité des projets d’équité et de bien-être font payer au modèle aujourd’hui un prix très élevé. Les représailles de l’establishment sont féroces.

Le 11 septembre dernier, devant la décision judiciaire de l’empêcher de se présenter comme candidat à la présidence, l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva a envoyé une lettre sentie au peuple du Brésil dans laquelle il leur demande de voter pour son remplaçant. « À l’avenir, Fernando Haddad sera Lula pour des millions de Brésiliens. Jusqu’à la victoire, une accolade du compagnon de toujours ». Bien qu’il n’y ait pas eu de preuves dignes de foi d’un délit, Lula a été condamné à douze ans de prison. Les juges ont fait la sourde oreille même aux recommandation de l’ONU qui demandait qu’il lui soit permis de participer aux élections du 7 octobre parce que deux instances doivent encore se prononcer dans son procès pour savoir s’il est innocent ou non. Plus encore 40 % des Brésiliens veulent le choisir comme président.

Mais, le désir populaire vaut il quelque chose ? Est-ce un hasard que tous les présidents progressistes soient poursuivis par la Justice et que les présidents d’héritage néolibéral, ayant des délits de corruption prouvés -Michel Temer (Brésil), Pierre Pablo Kuczynski (Pérou), Enrique Peña Nieto (Mexique) ou Mauricio Macri (Argentine), pour citer quelques exemples – sont libres et dans certains cas continuent de gouverner ? L’ex-présidente argentine Cristina Kirchner et l’équatorien Rafael Correa sont poursuivis par la Justice.

Le président bolivien Evo Morales a été accusé d’avoir un fils et de ne pas le reconnaître, ce qui a diminué ses possibilités de triompher dans un référendum qui proposait sa réélection. Peu de mois après, on a su que ce soit disant fils non reconnu n’existait pas, mais il était déjà trop tard. La même chose est survenue avec Dilma Rousseff, accusée d’une supposée irrégularité administrative, qui a débouché sur un procès politique en 2016. Peu de temps après, le ministère public brésilien a établi qu’ « il n’y a pas eu de délit » et a ordonné de classer l’enquête. Il était aussi trop tard, le Congrès du Brésil avait déjà voté sa destitution.

Pour l’anthropologue John Comaroff, de l’Université de Harvard, Lula est un clair exemple de lawfare [Guerre Juridique] c’est-à-dire quelqu’un qui est victime de l’abus de la loi à des fins politiques. Il s’agit d’un nouveau terrain d’essai en Amérique du Sud qui pourrait être utilisé ensuite dans d’autres parties du monde. « La violence de la loi a remplacé la violence des armes. Maintenant avec ces processus judiciaires la dignité des personnes est attaquée, elles sont gommées, on veut les faire disparaître », a-t-il affirmé.

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ILS NE REVIENNENT PLUS

Comment opère le lawfare ? Les médias (y compris les réseaux sociaux) et le Pouvoir judiciaire (en alternance dans certains pays avec le Législatif) en sont sa colonne vertébrale. D’abord un délit supposé « filtre » dans la presse et tous les jours et à toute heure, sont publiés soupçons ou fausses nouvelles qui impliquent « l’ennemi politique ». Ce bombardement médiatique crée une sensation de présomption de faute. Finalement, ces fausses nouvelles sont prises comme base de départ pour réaliser des enquêtes policières et des poursuites en justice. Pendant ce temps, dans l’opinion publique se forge l’idée que le « suspect » est coupable et que la Justice agit avec équité.

Le cas de Lula – la manière dont il a été emmené en prison, les châtiments auxquels il est soumis, (comme l’interdiction de parler) et les conditions d’isolement beaucoup plus dégradantes que celles de tout vulgaire assassin ou un homme condamné pour génocide sous la dictature –a réveillé une certaine conscience dans une grande partie du peuple brésilien qui le veut comme président en 2019, bien que, pour le moment, cela ne soit pas possible.

Cette étape du laboratoire sudaméricain de haute agressivité contre les leaders populaires a deux objectifs : d’un côté, la restauration et l’introduction totale et définitive du modèle néolibéral sauvage, et, de l’autre, la diabolisation et la disqualification des dirigeants et de leurs politiques sociales pour que jamais ils ne reviennent.

Le politologue Ernesto Calvo, de l’Université de Maryland, a décrit dans l’article « Gaslighting et les FF.AA. » un autre aspect des nouveaux essais de laboratoire qui sont réalisés en Amérique du Sud et à propos desquels nous devons être très vigilants. Il s’agit du piétinement du système institutionnel et la négation de l’État de droit. Calvo analyse les « transgressions » des règles de la démocratie du président US Donald Trump depuis qu’il a pris le pouvoir.

Mais il alerte aussi sur les changements que Mauricio Macri cherche à travers la loi qui différencie Défense et Sécurité pour les Forces armées argentines. « Pour ceux qui mettent cette nouvelle politique en application, tout cela qui n’a pas été explicitement articulé dans la loi peut être transgressé. Il n’y a pas de limites qui ne peuvent être contournées si le pouvoir veut obtenir un résultat », assure Calvo. Ainsi on peut déconstruire les principes de tolérance politique et porter atteinte aux piliers de la démocratie, comme la liberté d’expression, l’indépendance des pouvoirs, l’aspect sacro-saint du vote et du statut constitutionnel du droit de citoyenneté.

L'auteur, Telma Luzzani, est journaliste. Durant 20 ans elle a travaillé à Clarin où elle a couvert des faits historiques comme la chute de l’Union Soviétique, le passage de Hong Kong à la Chine et la guerre entre le Liban et Israël et, a été chef d’édition de la section internationale. Chroniqueur pour Radio Nationale elle co-conduit le programme Vision 7 International à la Télévision Publique Argentine. Elle est aussi auteur de plusieurs livres, dont : « Territorios vigilados : cómo opera la red de bases norteamericanas en Sudamérica » [Territoires surveillés : comment opère le réseau de bases usaméricaines en Amérique du Sud]. Elle vit à Buenos Aires.

Traduit par Estelle et Carlos Debiaside pour El Correo de la Diaspora 

Une guerre des tubes

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Une guerre des tubes

par Bastien VALORGUES

Si on écarte la voie maritime avec les pétroliers et les bateaux gaziers, les hydrocarbures se transportent principalement au moyen de tubes parfois enfouis sous terre : les oléoducs pour le pétrole et les gazoducs. Les construire implique à la fois un coût financier élevé, la mobilisation de techniques sophistiquées ainsi que des implications géopolitiques souvent considérables.

Dans les années 1980, l’hebdomadaire Minute, fer de lance de l’opposition nationale à François Mitterrand, s’indignait de l’avancée des travaux de l’oléoduc Droujba (« Amitié »). Décidé en 1963 par l’Union Soviétique afin de vendre son pétrole aux États d’Europe occidentale, ce tube, le plus long du monde (plus de 4 000 km), était vu par les anti-communistes comme le Cheval de Troie du soviétisme triomphant. Ce ne fut pas le cas. En revanche, son tracé, du Sud-Est de la Russie à l’Allemagne en passant par l’Ukraine, la Biélorussie, la Hongrie et la Pologne, permet à Moscou d’exercer des pressions politiques telles les « guerres du gaz » russo-ukrainiennes de la première décennie du XXIe siècle.

Des questions géopolitiques importantes

Le tracé de ces « tubes », qu’ils soient oléoducs ou gazoducs, suscite toujours de vifs débats politiques, des pressions diplomatiques variées, de choix économiques contradictoires, voire des conflits plus ou moins larvés, entre les États mis en concurrence pour une éventuelle participation au réseau en construction. Ces « hôtes » espèrent bénéficier de la rente de passage lucrative alors que les États importateurs veillent d’abord à choisir un chemin sûr et le moins coûteux possible. Ce constat provoque régulièrement des tensions entre les compagnies et les États d’une part, entre les États d’autre part.

Les 20 300 km de gazoducs et les 40 000 km d’oléoducs qui parcourent l’espace méditerranéen sont bien souvent à l’origine des rivalités frontalières. Sur sa façade orientale est prévu un gazoduc Iran – Irak – Syrie dont la réalisation renforcerait l’emprise de Téhéran, via le fameux « Croissant chiite », au Moyen-Orient. L’Arabie Saoudite fait tout pour contrecarrer cette perspective bien déplaisante. Elle bénéficia un temps de l’appui d’Ankara. En décembre 2014, la méga-compagnie russe Gazprom abandonnait le projet South Stream, concurrente du projet turco-occidental Nabucco. Le South Stream partait de Russie, traversait la mer Noire et alimentait la Bulgarie, la Serbie, l’Autriche et l’Italie. Financièrement soutenu par Bruxelles et Washington, le gazoduc Nabucco passerait, lui, par l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, la République tchèque et l’Autriche.

Cependant, depuis l’échec du coup d’État du 15 juillet 2016, Ankara s’est rapproché vers Moscou et frappe les Kurdes de Syrie, principaux alliés gauchistes de la Coalition atlantiste occidentale. L’hostilité croissante d’Erdogan envers les Occidentaux rend aléatoire la concrétisation du gazoduc Trans-Adriatique soutenu par la Commission de Bruxelles. Partant de l’Azerbaïdjan et contournant l’Arménie, poste avancé du monde euro-chrétien, le tube traverserait la Géorgie, la Turquie, la Grèce, l’Albanie, la Macédoine, l’Adriatique et l’Italie. Or si les relations entre Athènes et Skopje se réchauffent quelque peu, les frictions sont fréquentes entre les Grecs et les Turcs…

Des questions géopolitiques majeures

Ce projet compléterait le gazoduc Blue Stream reliant à travers la mer Noire la Russie et la Turquie. Ce gazoduc serait dès l’année prochaine complété par un autre tube gazier, le Turkish Stream. La Turquie suit ici ses intérêts énergétiques afin de satisfaire une population nombreuse et de maintenir un dynamisme économique frappé par la chute de la livre turque par rapport au dollar.

En matière d’oléoduc, la Turquie dispose de sa bonne situation de carrefour euro-asiatique avec, par exemple, le Bakou – Tbilissi – Ceyhan (BTC). Ouvert en 2005, cet oléoduc de 1 780 km transporte du pétrole brut extrait de la Caspienne jusqu’au port de Ceyhan en Turquie. Il traverse l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie et appartient à un consortium international de firmes turques, américaines, azéries, italiennes, françaises, japonaises et norvégiennes. Moscou n’a jamais apprécié le BTC et quand la Géorgie a cherché en août 2008 à écraser les séparatismes abkhaze et ossète du Sud, la Russie en a profité pour s’en approcher le plus près possible si bien que la sécurité du BTC n’est plus assurée… Cependant, le récent accord entre les puissances riveraines de la Caspienne qui exclut la présence de toute flotte étrangère apaise un peu les tensions sous-jacentes.

La Russie ne se focalise pas que sur le Caucase quand bien même elle soutient l’Arménie qui, victime d’un blocus complet imposé par Bakou et les Turcs, ne doit sa survie qu’aux aides russe et iranienne. La nomination de l’opposant Nikol Pachinian au poste de Premier ministre par une majorité parlementaire qui lui est habituellement hostile n’est pour l’instant qu’une péripétie intérieure. Soucieuse de ne plus être pénalisée par l’action contraire des pays sur lesquels passent les tubes, la Russie parie sur North Stream. Lancé en 1997, ce projet a été inauguré en 2011 par Vladimir Poutine en personne. Il contourne la Biélorussie, l’Ukraine, les États baltes et la Pologne en passant par la mer Baltique afin de fournir en combustible la riche et dynamique Allemagne. Ce n’est pas un hasard si l’ancien chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder siège dans les instances dirigeantes de North Stream.

La menace américaine

La Russie a maintenant l’intention de lancer un North Stream 2. Or le Sénat des États-Unis renâcle, suite aux injonctions de l’État profond américain. Les pétroliers américains ont en outre un besoin vital d’exporter vers l’Europe leur gaz de schiste et leur pétrole bitumineux et de s’enrichir aux dépens des États européens rackettés, soumis et hébétés.

Voir les hydrocarbures russes alimenter toute l’Europe à un prix compétitif leur est proprement insupportable. Ils font donc pression sur le Congrès et la Maison Blanche. Les États-Unis menacent dorénavant de représailles financières et judiciaires toute entreprise européenne qui se risquerait à commercer avec l’Iran, voire avec la Russie. En matière énergétique comme dans d’autres domaines, Washington garde son comportement prédateur insupportable. Or, grande dilapidatrice d’énergies, la société américaine sait que c’est son point faible principal. Les Européens, les Russes, les Turcs et les Iraniens, les Chinois en arrière-plan, peuvent ensemble rejeter ces menaces en organisant leur indépendance énergétique à l’échelle eurasiatique. Il faut tout faire pour favoriser la « Grande Panne » des énergies et des ressources au-delà de l’Atlantique Nord.

Bastien Valorgues

samedi, 06 octobre 2018

AMERICA WANTS TO DEPRIVE MACEDONIA OF HONOR AND IDENTITY

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AMERICA WANTS TO DEPRIVE MACEDONIA OF HONOR AND IDENTITY

 
Ex: http://www.katehon.com 

There are perhaps few precedents in the world when outside countries insist on changing the name of a whole independent country. In the case of Macedonia, which, at the request of Greece, held a referendum on the topic “should we not change Macedonia to Northern Macedonia”, - the situation is glaring.

Pro-American Prime Minister Zoran Zaev, supported by a pro-American liberal lobby and still a national minority - Albanians, leads the country to a political, religious, national, and culturological impasse. The state of Macedonia for free that the actual neoplasm. Being such, without understanding their national identity and trying to overcome a lot of problems in the interethnic area, the Macedonian state is somewhat reminiscent of Ukraine or the Baltic border countries. In an effort to get into the European Union and NATO, the Macedonian officials, this must be particularly emphasized - not the people, but the pro-Western liberals - are ready to go for anything, just to touch the sweet European pie with their teeth. Moreover, they were taught nothing by the experience of Bulgaria, a country related to the ethnic composition of the Macedonian-Slavs, who received from the EU and NATO only status and a salary of 250 euros in Sofia, which is considered to be good.

However, as a result, a referendum in Macedonia was declared invalid. A little more than 30 percent of the population came to vote, and according to the laws of the state, referendum decisions with a turnout below 50 percent are considered invalid. But for those who are trying to drag Macedonia into NATO, the figure of 90 percent of those who came to vote for changing the name of the country to Northern Macedonia is important. And not a turnout figure.

Pro-American media and politicians of a small Balkan country, be sure, obtypyapayut event in such a way that the main thing will be the number of voters. Contrary to the will of the indigenous majority of the state - the Macedonian-Slavs. And the English, German, American and Albanian press already unequivocally speaks about this.

In Macedonia, which is not a secret to anyone, the main driving force aimed at renaming this country is the ethnic minority - the Albanians. But this is still the Albanians - an ethnic minority. However, taking into account the birth rate in Albanian families, as well as migration to Macedonia from neighboring Kosovo and Albania itself, in a dozen years, and maybe earlier, Albanians will become the majority. This has already happened in the unfortunate Kosovo, where the indigenous inhabitants of the region - the Serbs - were first overtaken in the demographic bend, and then driven out of the heart of Serbia.

Currently, in Kosovo, only in the north, in Kosovo Mitrovica, and in one tiny enclave in the south of the region, Serbs still live, being in constant fear for their lives. Without work, but with faith in their strength.

In Macedonia, the situation is developing at the same threatening pace. North of Macedonia, the Macedonians themselves are considered lost to the Slavs. In the ancient city of Tetovo, founded by the Serbs in the XIII century, out of 50 thousand inhabitants about 30 thousand are Albanians and only 18 thousand are Macedonians. In the old Gostivar, out of 35 thousand inhabitants, 16 thousand are Albanians and only 11 thousand are Macedonians. In Kichevo, Albanians are slowly catching up on the demographics of the Slavs.

In the third largest number of Kumanovo. Here live 40 thousand Macedonians and 20 thousand Albanians, between whom fights and shooting regularly take place, and in 2015 there was a massacre in Kumanovo between the Macedonian army and special forces, on the one hand, and Albanian militants, who arrived from Kosovo, on the other.

The capital of the Republic of Skopje is divided by the Vardar River into two parts. In one live mainly - but not only - the Macedonians and Serbs. In the other, on the side of the ancient fortress of Skopje - Kale, where in 1346 the Serbian king Stephen Dusan was crowned king of the Serbs and Greeks, live exclusively Albanians. And Orthodox Slavs, without extreme need, do not go to the other side of Vardar.

In Skopje, the national composition is on the side of the Macedonians. Of the half a million inhabitants, 60 percent, and Albanian Muslims, 30 percent. Conflicts and skirmishes regularly occur between Slavs and Albanians. Over the past 10-15 years, an ever-increasing Albanian population has been knocking out big rights. Albanians already have one third in the Macedonian parliament, they have several influential parties - the DUI, Besa and Alliance for Albanians, as well as the ADP. They are increasingly demanding that the Albanian language be recognized as the second state language. And they are the main beneficiaries of renaming the country. Because Albanians demand a revision of the history of Macedonia as a whole, pointing to the fact that its present territory has been part of the Ottoman Empire for centuries. And because the Albanians, through a split in the Balkan lands, continue to cherish the idea of ​​Great Albania.

“Great Albania will begin with the death of little Macedonia,” say the ideologists of this formation. It is the Albanian parties and movements that insist on the federalization of the state. If it ever happens, the whole north of the country will become mono-ethnic, and that will prevent this part, already densely populated by Albanians, from separating from Macedonia or becoming part of Kosovo, which, in turn, along with the southern parts of Serbia wants to be part of Albania?

As practice shows, there is nothing impracticable in this - with the help of the Albanian factor, Yugoslavia, Serbia has already been dismembered, an “independent Kosovo” has been formed, which was recognized by most of the EU and Washington. Tensely in the Albanian suburbs of Greece, Bulgaria, Montenegro - this is so that the crucian remembers the pike. In the XX and XXI centuries, the Albanians became a real Trojan horse for the Balkans, pursuing a policy of disengagement and supported by the US in almost everything.

Actually, the number of voters in the referendum is exactly the percentage of Albanians, plus political suicides from among Slavic liberals, grant-eaters and simply unwise people who support the policy of Zoran Zayev who joined them.

Macedonians against national shame

Orthodox Macedonians, right-wing politicians and football fans of Macedonia, as they can, oppose the insane policy of pro-Westerners. But they do not have so many influential lobbyists. Their activities are not supported by Western grants aimed at “democratization of society”.

If Macedonia is renamed, a revision of the country's history will begin.

Macedonia As mentioned earlier, the country has invented a story for itself and even a language that makes it related to Ukraine. For centuries, the current territory of the country owned by the Greeks, Serbs, Bulgarian kings, Ottomans. At the end of the 19th century, almost at the same time as in Ukraine, ideologists of political Macedonian appeared on these lands. Although it would be more correct to designate a large part of the Slavic population of these regions as Bulgarians. The current famous Macedonian surnames - Peev, Zayev, Popov, Starchev, Panchev - very much resemble Bulgarian surnames. In the 20th century, surnames appeared with the end of “ski” or “wski”: Stavrevski, Shumulikoski and others, who had already adopted the Macedonian flavor. But the basis of the Macedonian language is still Bulgarian.

Creating a new national identity, the Macedonians write a new story. If Ukrainian ideologues abandoned everything Russian in their history, or Ukrainians attributed famous poets, writers, architects, and leaders of the Russian Empire and USSR, then the ideologues of Macedonia "took" the heroes of the ancient world - Philip and Alexander the Great. And along with them, the whole history of ancient Macedonia with all the conquests of Tsar Alexander the Great, as far as India. This was a stumbling block in relations with Greece, which reasonably believes that ancient Macedonia, Greek, was located on the territory of the three present Greek provinces with the names Macedonia!

While the political leaders of the countries argued and fought in the press and in the political fields, the capital of Macedonia, Skopje, was literally filled with statues of Philip, Alexander and many other heroes of antiquity. These monuments are very beautiful, monumental, which have become the hallmark of Skopje and the whole country. They are located a few hundred meters from the very bridge across Vardar, connecting the Albanian and Slavic quarters. And the Albanians have repeatedly desecrated monuments and historical memory. Once again, because in their vision in Macedonia there is another story connected with the empire of the Ottomans and the ancient Illyrians, which is disputed by many historians.

The worst thing that awaits the Macedonians, if NATO lobbyists push the idea of ​​renaming the country, is a revision of national identity. Greece requires that the monuments in Skopje and throughout the country have a postscript that these are heroes of ancient Greece. The state mythology will also crack - it turns out that both Philip and his son, the conqueror of the Universe, are not Macedonians, but “Northern Macedonians,” if they want to continue to uphold the myth that these historical figures were born and lived here.

In general, the situation for the indigenous people of the country is not seen as the most optimistic. By making concessions to other countries, the official Skopje can push the country into NATO for the sake of absolutely mythical preferences. Macedonia is one of the poorest countries in Europe, and the example of Bulgaria, but what to say - Bulgaria, Romania, Croatia, Bosnia - shows that sensual touches to the foot of Brussels did not make these countries prosperous and well fed. And Macedonia can lose both honor, and history, and national identity.

L’ambition d’Erdogan pour le Califat et l’échec de la démocratie turque

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L’ambition d’Erdogan pour le Califat et l’échec de la démocratie turque

Par Aydogan Vatandas

Source : Aydogan Vatandas, Consortium News

Le président turc Recep Tayyip Erdogan semble avoir gagné un autre mandat de cinq ans lors des élections dimanche dernier. Quel impact sur le futur de la démocratie turque, se demande Aydogan Vatandas.

Lorsque le Parti de la justice et du développement (AKP) a pris le pouvoir en 2002, de nombreux intellectuels en Turquie et à l’étranger étaient convaincus que l’engagement du parti en faveur de la démocratisation était prometteur. Le premier mandat de la règle du Parti AKP qui est considéré comme un âge d’or, s’est globalement étendu de 2002 à 2007. Cette ère a été caractérisée par une croissance économique forte et ouverte, associée à d’importantes réformes démocratiques, allant d’une réorganisation radicale des relations civilo-militaires à la reconnaissance des droits des minorités, y compris les droits linguistiques et culturels des citoyens kurdes.

Ces bonnes performances initiales ont créé un certain niveau de confiance dans la gouvernance du Parti AKP parmi les intellectuels turcs, y compris le Mouvement Gülen, selon lesquels le Parti AKP éliminerait à terme tous les aspects antidémocratiques du système gouvernemental turc. Entre 2009 et 2011, le gouvernement du Parti AKP a réussi à créer un cadre juridique qui exclut la participation militaire turque à la vie politique, ce qui empêcherait les interventions militaires dont la Turquie a souffert dans le passé. Le résultat final, cependant, n’a pas été une démocratie consolidée comme prévu, mais une autocratie hautement personnalisée incarnée dans la figure de Recep Tayyip Erdogan.

Ce qui a mal tourné avec le Parti AKP et sa direction pendant la démocratisation de la Turquie reste une question importante. La performance du parti entre 2002 et 2007 n’était-elle que de la poudre aux yeux, Erdogan et son cercle étroit et oligarchique attendant un moment opportun pour appliquer leur programme secret et réel ? N’ont-ils jamais été démocratiques ? Ou bien Erdogan était-il obsédé par l’idée qu’il avait une mission messianique comme être le “calife” du monde musulman ?

ata.jpgRésilience des institutions kémaliste

On avance que l’échec du Parti AKP à développer une démocratie consolidée est profondément enraciné dans la tutelle traditionnelle des institutions kémalistes laïques (se perpétuant depuis Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne) sur le système politique turc. En conséquence, indépendamment de leur volonté ou non de démocratiser davantage le pays, la direction du Parti AKP a été contrecarrée par la résistance des institutions kémalistes au changement.

Un partisan de cette théorie est Ihsan Dagi, un libéral qui a soutenu les réformes menées par le Parti AKP dans son âge d’or. Dagi note que beaucoup de gens s’attendaient à la défaite de l’establishment de l’État kémaliste par une large coalition de libéraux, démocrates et conservateurs sous la direction politique du Parti AKP, ce qui mènerait à la création d’un régime démocratique avec une constitution libérale. Mais aujourd’hui, il observe que « le kémalisme est mort, mais son esprit d’état centralisé, jacobin et antilibéral a été réincarné dans l’AKP ».

État fort, société faible

On soutient que la Turquie a suivi la voie de la modernisation laïque en donnant la priorité à la création d’une nation forte et homogénéisée dirigée par l’élite politique au pouvoir.

Cet argument soutient que le système turc de gouvernance a été formulé dans le cadre d’un État fort et d’une société faible, ce qui constitue un obstacle majeur à la création d’une démocratie consolidée. Les gouverneurs et les gouvernés avaient une relation unidimensionnelle qui oppressait les gouvernés. En raison de cette situation historique, la société turque n’a jamais été en mesure d’établir une sphère autonome libre de tout contrôle étatique.

Comme la modernisation laïque affirmée n’a jamais donné la priorité à un renforcement des droits civils ou de la société civile, le système politique turc est toujours resté antilibéral et antidémocratique, même après l’avènement d’un système multipartite en 1946, toujours selon cette argumentation.

La duplicité d’Erdogan

Beaucoup d’universitaires ont suggéré que ce que la Turquie reçoit du pouvoir du Parti AKP est exactement ce à quoi elle aurait dû s’attendre. Par conséquent, c’était une erreur fondamentale de s’attendre à ce que le Parti AKP promeuve la démocratie turque.

Behlül Özkan, politologue à l’Université de Marmara, affirme que le Parti AKP est un parti d’extrême droite selon la littérature politique. Il dit :

« Supposer que l’AKP ferait avancer la Turquie était comme penser que Le Pen en France ferait avancer la démocratie. Lorsqu’il est placé dans le spectre droite-gauche, l’AKP croit qu’il a une mission sacrée et qu’il restera au pouvoir pour toujours. Aucune de ces notions n’est compatible avec la démocratie. Cet extrémisme se manifesterait à travers le racisme en Europe, alors qu’il deviendrait sectarisme en Turquie en ne considérant pas les autres partis comme des représentants de la nation. L’AKP est un modèle non pas pour le Moyen-Orient mais pour l’extrême droite en Europe sur la façon d’instrumentaliser la démocratie. »

La principale raison pour laquelle les intellectuels libéraux n’ont pas vu les véritables ambitions d’Erdogan était la conviction même que l’élimination de la tutelle militaire et d’autres institutions laïques telles que le pouvoir judiciaire serait suffisante pour instaurer une démocratie. Ce n’était pas le cas. Il est vrai que ces institutions n’ont pas réussi à créer une démocratie fonctionnelle dans le passé, mais il était erroné de croire que l’affaiblissement de ces institutions conduirait à l’émergence d’une démocratie.

Il faut souligner que ce ne sont pas seulement les libéraux et les démocrates religieux turcs qui ont été victimes de la duplicité d’Erdogan. Même certaines organisations internationales de premier plan n’ont pas su prévoir l’avenir de la démocratie turque.

Par exemple, Angel Rabasa et F. Stephen Larrabee ont produit pour Rand Corporation en 2008 quatre scénarios possibles. Dans l’ordre, du plus probable au moins probable, ils l’étaient : 1) L’AKP poursuit une voie modérée, orientée vers l’UE ; 2) l’AKP poursuit un programme islamiste plus agressif ; 3) la fermeture judiciaire de l’AKP ; et 4) l’intervention militaire.

Pour les auteurs, une régression de la démocratie turque n’était pas probable, même dans le deuxième scénario, dans lequel « le gouvernement réélu de l’AKP poursuit un programme islamiste plus agressif. Avec le contrôle total des pouvoirs exécutif et législatif du gouvernement, l’AKP est en mesure de nommer des administrateurs, des juges et des recteurs d’université et même d’influencer les décisions en matière de personnel militaire ».

De nouveaux pouvoirs

Les auteurs concluent que ce scénario est moins probable parce qu’il conduirait à une plus grande polarisation politique et provoquerait probablement une intervention militaire. La plupart des Turcs soutiennent un État laïque et s’opposent à un État fondé sur la charia. En outre, l’adhésion à l’UE est un élément clé de la politique étrangère de l’AKP.

Le politologue Andrew Arato suggère que les intellectuels libéraux n’ont pas compris la logique des actions d’Erdogan, en raison de leur propre conflit avec la tutelle militaire. Ils considéraient la Cour constitutionnelle comme un simple instrument de cette tutelle, bien que la Cour ait eu ses batailles avec les structures bureaucratiques militaires dès les années 1970. La Cour a pris plusieurs décisions en faveur des positions du parti AKP (par exemple, en 2007, la décision de quorum a été rapidement contrebalancée par une décision autorisant un référendum sur la présidence) et a refusé de dissoudre le parti en 2008, certes lors d’un vote très serré. Ils ne comprenaient pas que dans le système turc, surtout avec l’existence d’un parti hégémonique, les tribunaux et le pouvoir judiciaire étaient des contrepoids importants.

Dans une thèse de doctorat à la U.S. Naval Postgraduate School, Clifford Anderson a souligné que l’objectif principal d’Erdogan était d’établir un pouvoir exécutif au-dessus du pouvoir judiciaire, ce qui violerait la séparation des pouvoirs. Il a en outre précisé que le Parti AKP avait assujetti l’État sans être contrôlé par d’autres partis ou branches du gouvernement. Il a ajouté que les décrets exécutifs et la législation indiquent les penchants autoritaires de ce régime, qui ont empêché tout progrès vers l’adhésion à l’UE, malgré les efforts initiaux du parti pour le contraire.

Selon Arato, alors que les dirigeants du Parti AKP, ainsi que de nombreux intellectuels libéraux, continuaient de considérer la Cour constitutionnelle comme un ennemi, le référendum de 2010 représentait une tentative de conquérir une branche du système de séparation des pouvoirs, à savoir le pouvoir judiciaire. Arato soutient que certaines des dispositions les plus attrayantes du programme ont servi de vitrine à un projet monolithique qui visait en fait à créer un type d’hyper-présidentialisme. Il a cherché à éliminer tous les obstacles à ce nouveau système, en particulier le pouvoir judiciaire qui avait établi sa compétence en matière d’amendements constitutionnels.

En fin de compte, Erdogan a remporté un référendum en 2017 qui lui a donné des pouvoirs présidentiels d’une grande portée, qu’il exercera maintenant après l’élection de dimanche. La présidence turque était auparavant une position symbolique, bien qu’Erdogan l’ait utilisée inconstitutionnellement pour exercer un pouvoir réel.

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Le charisme dangereux d’Erdogan

En plus de tous les obstacles systémiques à une démocratie consolidée en Turquie, je suggèrerai fortement que les traits de caractère et le style de leadership d’Erdogan ont également joué un rôle crucial dans la transformation du système politique en Turquie. Aylin Görener et Meltem Ucal, utilisant l’analyse des traits de leadership conçue par Margaret Hermann comme outil de recherche, ont examiné la rhétorique d’Erdogan pour analyser son style de leadership. Leurs recherches ont conclu que les convictions d’Erdogan « sont si profondément ancrées et ses priorités si bien établies, qu’il a tendance à ne voir que ce qu’il veut voir, [ce qui] le rend incapable de déchiffrer les nuances de la diplomatie et de naviguer avec succès dans les eaux difficiles des affaires internationales ».

L’étude révèle également que « sa tendance à la dichotomie le prédispose à considérer la politique comme une lutte entre le bien et le mal, le juste et l’injuste, les méchants et les victimes ». L’étude souligne que le modèle de scores d’Erdogan indique qu’il a une orientation « évangélisatrice » en politique, ce qui est le style de leadership résultant d’une combinaison de la tendance à contester les contraintes de l’environnement, de la fermeture à l’information et d’une focalisation sur les relations.

Les universitaires turcs Irfan Arik et Cevit Yavuz affirment qu’Erdogan a les qualités d’un leader charismatique. Cependant, ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour la démocratie turque. Les données historiques montrent que les tendances autoritaires couplées à une personnalité charismatique laissent le plus souvent la place à la dictature. Lewis, par exemple, montre comment les leaders charismatiques exacerbent souvent les frustrations et les préjugés de leurs adeptes par l’utilisation d’une « agression polarisée ».

Les universitaires António Costa Pinto, Roger Eatwell et Stein Ugelvik Larsen affirment que tous les dictateurs fascistes doivent posséder des capacités individuelles qui les rendent « extraordinaires » : « Ils ont besoin de disciples pour “comprendre” ou “apprécier” et relier leurs qualités et il doit y avoir une situation ou un événement qui exige ces capacités inhabituelles, ou qui pourrait “appeler” à la reconstruction du régime de manière à permettre l’application de nouvelles solutions aux problèmes ».

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La cible de 2023 et le califat

Dans plusieurs articles et discours d’Erdogan et de l’ancien ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, les deux dirigeants semblent convaincus que les initiatives de l’AKP feraient de la Turquie un acteur mondial d’ici 2023, année du centième anniversaire de la création de la République turque. Après avoir considéré l’opposition de l’AKP aux symboles fondateurs de la République, l’objectif et la vision de 2023 est lié à la re-création de la nouvelle identité de l’État et de la nation.

Puisque le processus de construction de l’État se réfère au développement d’une entité politique avec des dirigeants, des institutions et des citoyens, la vision de l’AKP pour 2023 est un indicateur important pour voir comment une « projection imaginée du futur » est utilisée pour mobiliser la nation et recréer la Grande Turquie qui a perdu sa grandeur il y a cent ans. Il ne faut pas considérer cela seulement comme un voyage vers un avenir imaginaire, mais aussi comme un voyage dans le passé où l’identité collective turque grandiose s’est perdue. En examinant cette vision, il est tout à fait clair que son intention est de reconstruire une Grande Turquie, tout en ne promettant rien sur une société forte, les droits civils ou une démocratie consolidée.

La relation leader-disciple n’est pas une relation à sens unique et les deux agents se définissent l’un l’autre. En d’autres termes, les leaders ne peuvent pas opérer sans adeptes. Quant aux disciples d’Erdogan, il est évident que beaucoup d’entre eux le voient comme un « calife ».

Selon la politologue Maria Hsia Chang, le narcissisme pernicieux commence par un traumatisme collectif, comme une défaite nationale, une crise économique ou l’assujettissement par un autre groupe, souvent plus puissant. Cette défaite conduit la nation à s’interroger sur elle-même et sur son histoire, « ce qui se traduit par un sentiment omniprésent d’insécurité et une identité collective hésitante et faible ».

Chang soutient que le nationalisme narcissique « fonctionne comme un “saut dans le fantasme collectif” qui permet aux individus menacés ou anxieux d’éviter le fardeau de penser par eux-mêmes ». Par exemple, les résultats humiliants du Traité de Sèvres, l’abolition du califat et l’effondrement de l’Empire ottoman ont laissé une nation turque brisée et blessée dans leur sillage. Cette histoire douloureuse a été rappelée et utilisée par les dirigeants de l’AKP comme élément rhétorique et comme outil de compensation au cours de la dernière décennie.

Par exemple, l’écrivain turc Abdurahman Dilipak, qui est proche d’Erdogan, a déclaré que le califat reviendra avec la réélection victorieuse d’Erdogan en 2018. Lors de sa participation à une conférence en 2017 au Canada, Dilipak a déclaré que « si Erdogan gagne la présidence l’année prochaine, il deviendra le calife et que le calife [islamique] aura des commissaires travaillant dans les salles du palais présidentiel qui compte 1 000 chambres ».

Il a ajouté que le califat s’est déplacé au parlement turc, soulignant qu’après sa réélection, Erdogan nommera des conseillers de toutes les régions musulmanes du califat de divers pays islamiques. Celles-ci demanderont à l’Union Islamique d’avoir des représentants des régions du califat dans les mille chambres.

Et ce n’est pas seulement Dilipak ; Suat Onal, membre du Conseil de gouvernement du Parti de la justice et du développement, a déjà mentionné sur son compte Facebook que « Erdogan deviendra le calife en 2023 et Allah lui jettera sa lumière sur lui ».

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« L’ombre de Dieu »

De même, en 2013, Atilgan Bayar, ancien conseiller de la chaîne d’information pro gouvernementale A Haber, a écrit qu’il reconnaissait Erdogan comme le calife du monde musulman et lui a exprimé son allégeance. Dans l’un de ses tweets récents, Beyhan Demirci, écrivain et adepte d’Erdogan, a également écrit qu’Erdogan est le calife et l’ombre de Dieu sur Terre. Certains de ses disciples sont même allés plus loin et ont dit des choses comme : « Puisque Erdogan est le calife, il a le droit d’utiliser l’argent gagné par la corruption pour ses objectifs politiques ».

Dans sa thèse intitulée Loss of the caliphate : The trauma and aftermath of 1258 and 1924 [Perte du califat : Le traumatisme et les séquelles des années 1258 et 1924, NdT] , la professeure assistante Mona F. Hassan de l’Université Duke note que de nombreux dirigeants musulmans ont aspiré à accroître leur prestige avec le titre suprême de calife. Comme je l’ai déjà écrit dans mon livre Hungry For Power [assoiffé de pouvoir, NdT],

« Outre les revendications du calife ottoman destitué, Abdülmecid et les ambitions apparentes de Sharif Husayn de La Mecque, les noms du roi Fu’ad d’Egypte, Amir Amanullah Khan d’Afghanistan, Imam Yahya du Yémen, le sultan ibn Sa’ud de Najd, le sultan Yusuf bin Hasan du Maroc, le Nizam d’Hyderabad, le Cheikh Ahmad al-Sanusi de Libye, l’émir Muhammad bin Abd al-Karim al-Khattabi du Rif marocain, et même celui de Mustafa Kemal ont tous été évoqués comme ayant des ambitions pour la position de calife. »

Il convient également de mentionner qu’Erdogan a déclaré en février 2018 que « la République de Turquie est une continuation de l’Empire ottoman ». Il a poursuivi en déclarant que « la République de Turquie, tout comme nos États précédents qui sont une continuation les uns des autres, est aussi une continuation des Ottomans ». Erdogan explique que « Bien sûr, les frontières ont changé. Les formes de gouvernement ont changé… Mais l’essence est la même, l’âme est la même, même beaucoup d’institutions sont les mêmes. »

Kadir Misiroglu, qui travaille avec Erdogan depuis les années 1980, reste résolument anti-laïque. Il a affirmé que les incursions de la Turquie en Syrie et en Irak permettront à Erdogan de ressusciter l’Empire ottoman et de se déclarer calife.

L’obsession du califat ne se limite pas aux islamistes politiques. Par exemple, le nombre de recrues de l’EI a énormément augmenté après que son chef Abu Bakr al-Baghdadi s’est proclamé calife. « Indépendamment de l’idéologie, des individus du monde entier qui se sentaient réprimés par leurs propres gouvernements, dont la plupart n’étaient pas en mesure de garantir leur sécurité personnelle ou une infrastructure durable, se sont précipités pour rejoindre son armée. L’essentiel est que le concept de califat n’est pas difficile à vendre, que ce soit dans un État autoritaire, dans les pays musulmans sous-développés ou dans les pays développés où les musulmans sont le plus souvent stigmatisés », selon un article de Cynthia Lardner de juin 2017, Erdogan : Self-Proclaimed Caliphate ? [Erdogan : Caliphat autoproclamé ?, NdT]

Un califat est un État dirigé par un intendant islamique connu sous le nom de calife – une personne considérée comme le successeur du prophète de l’Islam, Mahomet (Muhammad bin Abdullah), le prophète de toute la communauté musulmane. Le mot calife désigne en fait le dirigeant de la communauté mondiale des musulmans, ou oumma. Au cours des siècles qui suivirent la mort du prophète Mahomet en 632 de notre ère, les dirigeants du monde musulman furent appelés califes, ce qui signifie « successeur » en arabe. En 1924, Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la nouvelle République turque, abolit le califat.

Le calife a longtemps été considéré par de nombreux musulmans comme le représentant légitime de Dieu sur terre, héritier d’une chaîne de succession ininterrompue remontant jusqu’au prophète Mahomet.

Le professeur Zeki Saritoprak souligne que l’EI et certains islamistes politiques utilisent largement les thèmes eschatologiques et le « califat » dans leur idéologie, en particulier certains récits que l’on trouve dans les hadiths, le recueil de récits de paroles et d’enseignements du Prophète :

« Il n’est dit nulle part dans le Coran ou les hadiths que le devoir des musulmans est d’établir un califat, et en fait, l’idée d’un État islamique n’existait pas avant le milieu du XIXe siècle. Je pense que s’ils sont tellement obsédés par un État c’est parce qu’ils ont oublié comment appliquer les règles à eux-mêmes, et qu’ils ont donc le désir d’imposer les règles aux autres. L’EI est donc une version de l’islam politique qui, en tant que philosophie de gouvernement, considère que l’islam peut être imposé à une population du haut vers le bas. Cela va en fait à l’encontre des principes coraniques, qui se concentrent sur l’individu en tant qu’univers en soi-même », a dit Saritoprak.

Il a poursuivi :

« Une chose dont les adeptes de l’Islam politique ne sont généralement pas conscients, c’est que le temps est un interprète du Coran. Certains versets du Coran doivent être interprétés dans les conditions de notre époque et non dans les conditions du Moyen Âge. Par conséquent, je ne pense pas qu’un califat ou un État islamique soit nécessaire pour que l’islam s’épanouisse au XXIe siècle. Il semble que l’avenir de l’Islam soit dans la coopération avec l’Occident et avec le christianisme. Il n’y a pas d’impératif dans le Coran pour détruire l’Occident ou les chrétiens. Bien au contraire, l’Islam devrait être construit sur la civilisation occidentale, et non pas chercher à la détruire. Ceux qui voient des problèmes en Occident devraient être réconfortés par les paroles de Said Nursi, qui a dit que les aspects négatifs de l’Occident finiront par se dissiper et qu’il peut y avoir un rapprochement entre les civilisations occidentale et islamique. »

Selon Ali Vyacheslav Polosin, directeur adjoint du Fonds de soutien à la culture, aux sciences et à l’éducation islamiques, « Erdogan a utilisé l’image du califat et des valeurs islamiques traditionnelles pour gagner en popularité au Moyen-Orient, en espérant la gagner partout dans le monde ». Il a expliqué que « après qu’Erdogan est devenu président, il a commencé à se positionner dans la publicité par l’image non seulement en tant que président de la République turque, mais aussi en tant que lecteur du Coran, comme s’il irradiait une sorte de “nur”, de la lumière. C’est plus l’image d’un calife, d’un dirigeant de vrais croyants, que celle du président d’une république, surtout si l’on considère que la Turquie a une très grande expérience dans ce domaine. Donc les revendications ne sont pas si infondées. »

D’un point de vue méthodologique, l’établissement d’un État islamique peut sembler très attrayant pour de nombreux musulmans, mais en réalité, cela ne résoudra peut-être pas les problèmes des êtres humains. Si vous fournissez les meilleures règles et que vous les remettez entre les mains de personnes corrompues, ces règles seront également utilisées pour la corruption. L’attrait du califat aveugle de nombreux musulmans sur la réalité de leur situation et de leur moralité.

Erdogan ne s’est pas déclaré comme le nouveau calife du monde musulman. Mais ses actions peuvent être un signe avant-coureur de ce qui pourrait arriver.

Il est important de garder à l’esprit que la création de l’État turc a toujours joué un rôle crucial dans la configuration de la société en tant qu’agent constitutif. Alors que le rôle constitutif de l’État a été exercé dans le passé avec une vision laïque du monde, ce rôle constitutif semble aujourd’hui être passé à la direction de l’AKP et en particulier à Erdogan lui-même, ce qui suggère que la mission de l’État est maintenant d’élever une génération religieuse. Cela indique que l’aspect « ingénierie sociale » d’un « État constitutif » n’est pas exclu, comme l’a clairement dit Erdogan : « la nouvelle constitution sera en harmonie avec les valeurs de notre nation. »

Alors qu’Atatürk se considérait comme le sauveur de la nation ? une sorte de demi-dieu ? l’establishment séculier de l’État a agi en conséquence. Erdogan et sa bureaucratie semblent convaincus qu’ils ont aussi la capacité de construire leur propre État, leur propre société et même des mythes. Le charisme autoritaire d’Erdogan et sa personnalité narcissique prouvent qu’il serait prêt à gouverner la Turquie en tant que « leader unique incontestable », mais pas en tant que leader démocratique. Des données facilement disponibles démontrent que les leaders charismatiques autoritaires avec des personnalités narcissiques, ont tendance à être des dictateurs.

Je soutiens fermement que l’objectif d’Erdogan pour 2023 et son ambition de ressusciter le califat n’a pas seulement été formulé pour idéaliser sa domination, mais aussi pour servir d'”appel” à cette reconstruction du régime.

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Un échange de pouvoir des élites

Malgré l’élimination de la tutelle militaire sur le système politique pendant l’ère du parti AKP, la Turquie a connu plusieurs faiblesses historiques et structurelles qui l’ont empêchée de devenir un État démocratique. Les efforts d’Erdogan pour exclure les militaires turcs du système politique ne visaient pas à consolider la démocratie, mais plutôt à créer un système autocratique selon ses souhaits.

Ce que la Turquie connaît donc depuis des années, c’est la « charismatisation/Erdoganisation » des institutions politiques turques à travers l’idéalisation de l’objectif de 2023 et un avenir imaginaire du califat qui a endommagé non seulement les institutions démocratiques, mais aussi conduit à des changements radicaux dans la politique intérieure et étrangère turque. En raison des obstacles systémiques à la démocratie, tout ce qui émerge en Turquie dans un avenir proche ne sera pas une démocratie consolidée, mais plutôt un échange de pouvoir entre les élites.

Cet article a été publié à l’origine sur Politurco.

Aydogan Vatandas est un journaliste turc chevronné et rédacteur en chef de Politurco.

Source : Aydogan Vatandas, Consortium News, 25-06-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

vendredi, 05 octobre 2018

La peur d’une révolte populaire

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La peur d’une révolte populaire

par Gareth Porter
Ex: https://echellledejacob.blogspot.com
 
Les votes contestataires, autant à droite qu’à gauche, pendant la présidentielle de 2016 ont secoué les deux ailes de l’establishment. Gareth Porter nous explique comment celles-ci tentent d’y répondre.
 
Les deux groupes de réflexion les plus puissants de Washington, représentant les élites politiques de centre-gauche et de centre-droite, ainsi que les partis démocrate et républicain, ont réagi aux chocs populistes de l’élection présidentielle de 2016 en essayant de se repositionner et de se donner l’apparence d’être plus sensibles aux préoccupations populistes tout en maintenant leur attachement aux intérêts des grandes entreprises et au complexe militaro-industriel. 

Le Center for American Progress (CAP), lié à l’establishment du Parti démocrate, et l’American Enterprise Institute (AEI), proche du Parti républicain, ont publié ces derniers mois deux longs articles reflétant leur vive inquiétude face à la croissance rapide du populisme des deux côtés de l’Atlantique – surtout à la lumière du succès choquant de Bernie Sanders et Donald Trump contre Hillary Clinton et les principaux républicains pendant les élections présidentielles de 2016. 

Mais ces rapports suggèrent qu’aucune des deux organisations n’est prête à s’écarter des politiques économiques et militaires privilégiées par les puissantes élites qui contrôlent encore les deux grands partis. Et le rapport le plus récent attaque Jill Stein et Bernie Sanders parce qu’ils ne sont pas suffisamment bellicistes à l’égard de la Russie et ne soutiennent pas assez l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). 

Un premier document conjoint, publié le 10 mai, a exhorté les deux parties à apporter des changements profonds à leurs politiques et à leurs actions, citant leur « besoin de reconnaître qu’elles sont dans un moment de crise – un moment qui pourrait présager un réalignement à long terme – et d’élaborer une stratégie pour gérer le changement ». Il avertit également qu’ils « sont entrés dans la crise actuelle en semblant indifférents aux préoccupations qui poussent les électeurs à se tourner vers les populistes extrémistes ». 

Les auteurs du document ont en outre identifié une série de « points communs frappants » entre le populisme de gauche et celui de droite, aux États-Unis, concernant les attitudes à l’égard de questions clés : « Un profond doute envers les actions militaires américaines à l’étranger, une inquiétude au sujet de la montée en puissance d’un État de surveillance, une méfiance à l’égard des grandes institutions et une suspicion envers les élites mondiales. »

Des guerres sans fin et une récession 

Ils mettent en garde, avec raison : « Une grande partie de ce cynisme est dû aux guerres sans fin qui ont éclaté depuis le début du XXIe siècle, ainsi qu’à l’expérience de la Grande Récession – attribuée par beaucoup aux méfaits d’une élite qui a tout fait pour éviter de rendre des comptes. » 

Le document indique également que les partis « doivent soutenir les changements structurels du système politique pour augmenter la réactivité et la responsabilité des représentants électoraux ». 

Ces recommandations suggèrent qu’il est urgent d’apporter des changements radicaux. Mais aucun des 31 cadres supérieurs et vice-présidents du CAP n’ont participé à la rédaction ou à l’approbation de ce texte. Il a été co-écrit par Vikram Singh, ancien vice-président de la CAP pour la sécurité nationale et la politique internationale et aujourd’hui chercheur principal ; Liz Kennedy, directrice principale de la CAP pour la démocratie et la réforme gouvernementale, et Dalibor Rohac, chercheur associé sur les tendances politiques et économiques européennes à l’AEI. 

Dans un entretien qu’il m’a accordé, Singh m’a expliqué que les opinions exprimées n’étaient que celles des auteurs et n’avaient pas été approuvées par les hauts dirigeants de la PAC. 

Tout comme le document initial, une déclaration conjointe de la CAP et de l’AEI, publiée le 31 juillet et cosignée par Singh, Rohac et Danielle Pletka, vice-présidente principale de l’AEI pour la politique étrangère et de défense, prend un ton conciliant envers la vague croissante du populisme. Cette déclaration reconnaît également l’échec lamentable des institutions et des politiques dans lesquelles les deux parties se sont engagées. Mais en fin de compte, elle s’abstient de recommander toute politique alternative. 

Les trois co-auteurs suggèrent que le populisme « n’est pas mauvais en soi » et rejettent « les tentatives futiles de conserver le statu quo ». Ils concèdent que « les lacunes de l’Union européenne, de l’OTAN, de l’Organisation mondiale du commerce et d’autres formes de coopération internationale ont fourni un terrain fertile à ceux qui appellent à modifier les structures existantes ». 

Plus remarquable encore, ils reconnaissent que les interventions militaires menées par les États-Unis et l’Europe en Afghanistan, en Irak et en Libye ont embourbé ces deux entités occidentales dans « de longues et impopulaires guerres » et que « l’intervention limitée en Syrie » a « provoqué la crise des réfugiés qui a frappé les côtes européennes durant l’été 2015 ». 

Il n’a pas dû être facile pour Danielle Pletka de l’AEI d’accepter ce langage, surtout en ce qui concerne l’Irak. Elle faisait partie du petit groupe de néoconservateurs à Washington qui avait fait pression pour la mise au pouvoir forcée d’Ahmad Chalabi, un dirigeant irakien pro-américain en exil. Mme Pletka n’a jamais admis que cette guerre fut une erreur et a continué à prétendre que l’état de chaos en Irak était du à l’incapacité de l’administration Obama d’y maintenir ses troupes.

Conscient de la souffrance 

Les auteurs font référence à une « frustration croissante » face à une mondialisation qui a apporté « une croissance mondiale sans précédent » mais qui a aussi « conduit à la stagnation économique et au chômage structurel, en particulier en Occident ». Ils reconnaissent en outre que la crise financière de 2008 a eu un « impact sur la classe moyenne dans les économies développées ainsi que sur la confiance dans la capacité du système de libre entreprise à assurer une prospérité partagée ». 

Les auteurs préviennent que « la menace du populisme autoritaire ne disparaîtra pas si une nouvelle génération de dirigeants politiques n’offre pas un programme crédible pour améliorer la vie des gens, programme qui soit plus attrayant pour le public que les alternatives populistes ». 

Mais Singh et Pletka ne proposent aucune solution de rechange au modèle de gestion économique qui a causé de telles distorsions et dislocations socioéconomiques. Comme seule indication de l’orientation future de la politique, ils écrivent : « Tant la droite que la gauche politiques doivent plaider plus fermement en faveur de l’ouverture économique comme pierre angulaire de la prospérité occidentale ». 

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En outre, Singh et Pletka utilisent la déclaration commune pour faire pression en faveur d’un durcissement des positions américaines et européennes à l’égard de la Russie et pour accuser deux principaux opposants à gauche de l’establishment du Parti démocratique, la candidate à la présidence du Parti vert Jill Stein et le sénateur indépendant Bernie Sanders, d’avoir été des apologistes de la Russie ou du président russe Vladimir Poutine ou très proches de celui-ci. Dans les deux cas, toutefois, les accusations sont sans fondement et équivalent à une utilisation par le CAP et l’AEI de diffamations politiques dignes de McCarthy. 

Ils écrivent que Stein a « justifié l’agression russe » en déclarant que « l’OTAN a entouré la Russie de missiles, d’armes nucléaires et de troupes ». Et dans l’interview qu’il m’a accordée la semaine dernière, Singh dit : « Stein est une apologiste de la Russie et de Poutine. Elle a tendance à dire que c’est la faute des États-Unis. » 

Dans l’interview à laquelle la déclaration de la CAP-AEI fait référence, le chef du Parti Vert a en effet déclaré : « L’OTAN a encerclé la Russie avec des missiles, des armes nucléaires et des troupes », ce qui est littéralement exact. Mais elle n’a pas laissé entendre que cette situation « justifiait l’agression russe ». En réponse à une question sur l’annexion de la Crimée par la Russie et sa participation à la guerre en Ukraine, Mme Stein a évoqué le soutien américain au « changement de régime » et au soulèvement armé en Ukraine en 2014. « Nous devons être très prudents en ce qui concerne le changement de régime », avait-elle déclaré. « Et c’est un changement de régime très dangereux à cause de la puissance nucléaire située à côté. » 

L’affirmation de Stein selon laquelle les mesures prises par la Russie en Crimée et en Ukraine ont été prises en réponse à l’appui des États-Unis au changement de régime n’est pas très différente d’un commentaire publié par la CAP en 2017. La seule différence entre eux est que la CAP soutenait la politique américaine de soutien au changement de régime en Ukraine plutôt que de s’y opposer. 

Contactée pour faire un commentaire sur les déclarations de la CAP-AEI et de Singh à son sujet, Stein a déclaré : « C’est révélateur que quiconque rejette le récit trop simplifié de la guerre froide et aborde la complexité réelle de la géopolitique soit accusé par la CAP et d’autres stratèges du parti bipartisan de la guerre d’être du côté de l’ennemi. » 

Pletka et Singh se demandent également si le sénateur Bernie Sanders a suffisamment soutenu l’OTAN. Tout en reconnaissant que Sanders avait publié une déclaration en 2016 en faveur d’un rôle de l’OTAN dans la protection de l’Europe de l’Est « contre toute forme d’agression russe », ils accusent Sanders d’avoir été « préoccupé que l’expansion de l’alliance à l’Est », en 1997, soit considéré comme une provocation par la Russie. 

Dans une interview accordée à Truthout, Singh a admis que le scepticisme de Sanders au sujet de l’expansion de l’OTAN en 1997 « n’est pas en soi une preuve qu’il soit un apologiste de la Russie ». Mais il a ajouté : « Mais cela revient à dire que c’est de notre faute, qu’on les a provoqués. » 

Singh et Pletka ignorent le fait qu’au milieu des années 1990 nombre des spécialistes du gouvernement américain les plus expérimentés sur l’Europe s’étaient opposés à la décision de l’administration Clinton d’étendre l’OTAN aux anciens territoires soviétiques en Europe centrale et balte. En 1995, un groupe de 18 anciens hauts fonctionnaires et diplomates du Pentagone et du département d’État avaient mis en garde contre une expansion de l’OTAN susceptible de provoquer des contre-mesures géopolitiques russes et proposé comme solution de rechange non proactive l’intégration des États d’Europe centrale dans l’Union européenne et son émergente organisation de défense. 

Parmi ceux qui s’opposaient à la politique de Clinton figuraient Paul Nitze, l’un des principaux stratèges de la guerre froide américaine et le principal négociateur américain des accords de maîtrise des armements avec l’Union soviétique, ainsi que d’anciens ambassadeurs américains en Union soviétique, en Allemagne de l’ouest, en Allemagne de l’est, en Pologne, en Hongrie, en République tchèque et en Bulgarie. 

Singh et Pletka utilisent donc ce document qui est censé être une prise de conscience du populisme pour stigmatiser les figures de proue de la gauche américaine sur leurs positions envers la politique étrangère américaine, positions partagées par de nombreux analystes reconnus. Cette tactique prend des allures sinistres dans l’atmosphère actuelle de quasi-unanimité politique et médiatique pour faire croire que la Russie est une menace existentielle pour la démocratie américaine. 

Ces attaques contre Stein et Sanders prouvent une fois de plus que ces centres de pouvoir centristes n’arrivent pas à se détacher des politiques et des stratégies politiques habituelles, même si elles se révèlent être la voie vers un désastre politique. 

Gareth Porter 

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

For US, Meddling in Orthodox Church Affairs Is Just Another Tool Against Russia

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For US, Meddling in Orthodox Church Affairs Is Just Another Tool Against Russia

JAMES GEORGE JATRAS 
Ex: http://www.strategic-culture.org 

Probably not many people who follow international affairs think the intricacies of Orthodox Church governance are particularly important.

Well, the US Department of State does.

Barely a week ago, the State Department, via the statement of a senior official, Ambassador Michael Kozak, publicly pledged that Washington would stay out of the contentious question of the status of the Orthodox Church in Ukraine: “any decision on autocephaly is an internal church matter.” (Without repeating all of the details of my previous commentaries on what some may regard as an arcane and peripheral issue, there is reason to expect that Patriarch Bartholomew of Constantinople may soon issue a “tomos” [decree] of autocephaly [self-rule] for the Orthodox Church in Ukraine, thereby purporting to rip it out from the Russian Orthodox Church, of which the canonical Ukrainian Orthodox Church, which has not asked for autocephaly, is an autonomous part.)

Especially for a government like that of the United States, which claims to have no particular religious agenda, respecting the internal canonical integrity of the Orthodox Church as a spiritual community was the only correct position.

But it didn’t last long.

Kozak’s declaration must now be considered inoperative. On September 25, the noted theologian Heather Nauert, the State Department’s spokesperson, issued the following statement:

Press Statement

Heather Nauert 
Department Spokesperson

Washington, DC

September 25, 2018

The United States strongly supports religious freedom, including the freedom of members of groups to govern their religion according to their beliefs and practice their faiths freely without government interference. The United States respects the ability of Ukraine’s Orthodox religious leaders and followers to pursue autocephaly according to their beliefs. We respect the Ecumenical Patriarch as a voice of religious tolerance and interfaith dialogue.

The United States maintains unwavering support for Ukraine and its territorial integrity in the face of Russian aggression in eastern Ukraine and the Russian occupation of Crimea. We also support Ukraine as it charts its own path and makes its own decisions and associations, free of external interference. [emphasis added]

No doubt drafted not by Nauert herself but by someone in the Bureau of European and Eurasian Affairs (EUR) the press statement avoids directly calling for autocephaly while unmistakably giving the impression of such endorsement, which is exactly how it was reported in the media, for example, “US backs Ukrainian Church bid for autocephaly.” The State Department’s praise for the Ecumenical Patriarchate reinforces that clearly intended impression.

Thus, the State Department must now be considered a party to triggering violent religious strife that will soon grip Ukraine and cause a split in the Orthodox world rivaling even the Great Schism between Orthodoxy and Roman Catholicism that took place in 1054. (Unlike the US, the Vatican commendably has maintained a principled position of non-interference. The Papal Nuncio in Kiev even issued a statement answering Ukrainian government spin that falsely claimed the support for autocephaly: “In order to partially correct the news given by official Government sources with regard to the meeting that took place yesterday… the Apostolic Nunciature in Ukraine wishes to once again state the position of the Holy See in the question of the creation of one Local Ukrainian Orthodox Church, namely that this is an internal question of the Orthodox Church, on which the Holy See never did and has no intention whatsoever of expressing any evaluation, in any venue.”)

No doubt the official US imprimatur will be taken both by Kiev and the Phanar (the district in Istanbul, formerly Constantinople, where the Ecumenical Patriarchate is located) as a green light to press forward with the impending schism. That in turn will inevitability lead to violence – which of course will be blamed exclusively on Ukrainians loyal to the canonical Church and on Russia.

The game plan for such seizures was laid out by false “Patriarch Filaret” Denysenko last week in Washington, in his remarks to the Atlantic Council. He specified that following expected recognition of autocephaly by Constantinople (which uncanonically claims such authority) members of Ukrainian parishes can choose which jurisdiction to adhere to by a two-thirds vote. This opens the door to packing the putative membership in a parish by people who have no connection to it and who might not even be Orthodox believers, who will then “democratically” outvote the genuine parishioners. As for monastic establishments, that’s simple according to Denysenko: the Ukrainian government will grab them. The Ukrainian Ministry of Culture has already begun compiling an inventory of properties belonging to the canonical Ukrainian Orthodox Church in preparation for their forcible seizure by state authorities, to be turned over the Denysenkoite schismatics.

One should not suppose that the Nauert statement means the US government or the State Department has taken a sudden interest in theology and ecclesiology. Rather, it is a new twist in what always must be kept in mind (and certainly officials in Kiev never forget): that nobody in Washington really cares much about Ukraine or Ukrainians per se. They matter only to the extent to which US officials believe that keeping Ukraine out of Russia’s orbit means preventing Moscow from regaining superpower status.

To that end, pulling Ukraine firmly in to the western camp of NATO (the 2008 Bucharest declaration that Ukraine, along with Georgia, will become a member has never been rescinded) and the European Union presents Russia with an insoluble security vulnerability. Ukraine’s President Petro Poroshenko repeated insists Ukraine will become a “full member of NATO and of the European Union.”

Hence, Poroshenko’s drive for autocephaly has exactly zero to do with spiritual values and everything to do with slamming Russia: “We will have an independent Ukrainian church as part of an independent Ukraine. This will create a spiritual independence from Russia.” His rival for the presidency, front-runner and former prime minister, Yulia Tymochenko supports it for the same reason. If that results in bloodshed, well, too bad...

The State Department’s decision to become involved in a religious matter that does not concern the US is likewise narrowly political and reflects the schizophrenia in the Trump administration concerning Russia. Trump’s 2016 declarations that he wanted to improve ties with Moscow terrified the post-Maidan leadership in Kiev, who were overtly in Hillary’s camp. When Trump unexpectedly won, they were afraid he would make a deal with Moscow over their heads.

However, with the moving into political positions of influence strongly anti-Russian figures, many of them Bush retreads and even some with “Never Trump” credentials, Ukrainian officials have good reason to feel that that danger has largely been averted. With hostility toward Russia seemingly permanent and deepening, they believe they have Washington back where they want them.

Viewed through that lens, egging on religious dissension is just another item in the toolkit. 

Photo: uocofusa.org

L’effet domino : comment l’effondrement global sera vendu aux masses

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L’effet domino : comment l’effondrement global sera vendu aux masses

par Brandon Smith
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

Dans notre monde moderne, il existe certaines institutions de pouvoir. Je ne parle pas de comités gouvernementaux, d’agences à trois lettres, de groupes de pression corporatifs ou même d’organisations militaires classiques ; non, ceux-là ne sont que de simples « intermédiaires » du pouvoir, des garçons de courses, les tueurs bien payés de la mafia globale. Ce ne sont ni les stratèges ni les décideurs. 

Au lieu de cela, je parle des consortiums qui introduisent les nouveaux paradigmes, qui écrivent la propagande, qui émettent les ordres d’en haut. Je parle des pôles de l’élitisme qui ont lancé presque tous les mécanismes politiques de notre gouvernement au cours des dernières décennies. Je parle du Council On Foreign Relations, du Tavistock Institute, de la Heritage Foundation (une organisation socialiste se faisant passer pour conservatrice), du Groupe Bilderberg, ainsi que des entreprises qu’ils utilisent pour mettre en place la globalisation, comme Monsanto, Goldman Sachs, JP Morgan, le groupe Carlyle, etc. 

De nombreuses organisations et sociétés exploitent un système de portes tambours au sein du gouvernement américain. Monsanto a ses champions, comme Donald Rumsfeld, qui siégeait au conseil d’administration de la branche Searle Pharmaceuticals, qui a ensuite aidé cette société à mettre sur le marché de nombreux produits dangereux, dont l’aspartame, en passant par dessus la FDA. Goldman Sachs et JP Morgan ont un véritable manège d’agents bancaires corrompus qui sont nommés à des postes importants de la Maison Blanche et du Trésor, indépendamment du parti qui se trouve en fonction. La plupart des politiciens éminents sont tous membres du Council on Foreign Relations, une organisation qui a ouvertement reconnu à plusieurs reprises que son objectif était la destruction de la souveraineté américaine et la formation d’un « gouvernement mondial unique » ou d’une « union supranationale » (leurs mots, pas les miens). 

Toutefois, une organisation semble être à la pointe des opérations de propagande de masse les plus radicales de notre époque et a été associée à la création des méthodologies militaires les plus atroces, notamment l’utilisation d’opérations sous faux drapeaux. Je fais bien sûr référence à la Rand Corporation, un think tank californien dont l’influence touche presque toutes les sphères de notre société, de la politique à la guerre en passant par le divertissement. 

La Rand Corporation traite ce que j’appellerais le « gris absolu ». Dès le départ, le groupe visait à promouvoir une atmosphère sociale d’ambiguïté morale au nom de la priorité personnelle et nationale. Ils l’ont fait d’abord par la création de la « théorie du choix rationnel » ; une théorie qui prescrit que lorsque l’on fait un choix, une personne (ou un gouvernement) doit agir comme si l’on devait équilibrer les coûts et les bénéfices pour parvenir à une action qui maximise son avantage personnel. Fondamentalement, les fins justifient les moyens, et la conscience morale n’est pas un facteur à prendre au sérieux si l’on souhaite réussir. 

Par le passé, les critiques pro-socialistes (collectivistes) ont, et c’est assez amusant, attaqué la théorie du choix rationnel, comme celle d’un « individualisme extrême » ; une philosophie qui nous permet d’être aussi « égoïstes » que possible tout en se sentant patriote. En réalité, les socialistes auraient dû applaudir la Rand Corporation. 

Ce que la Rand Corporation avait fait à travers sa guerre de propagande contre le peuple américain, c’était infuser la culture exacte de l’égoïsme nécessaire pour pousser les États-Unis vers l’idéal socialiste. Au début de toute société communiste ou nationale socialiste (désolée pour vous les socialistes, mais les deux viennent de la même mentalité collectiviste), les masses sont d’abord convaincues de céder le pouvoir ultime à l’establishment afin de se sauvegarder elles, pas les autres. C’est-à-dire que l’homme collectiviste commun choisit de céder ses libertés et de participer au totalitarisme, non pas parce qu’il veut ce qu’il y a de mieux pour le monde, mais parce qu’il veut ce qu’il y a de mieux pour lui et il pense que la servitude face au système va lui apporter ce qu’il veut avec aussi peu de sacrifice personnel que possible (vous savez, sauf pour son âme …). 

Le psychologue Carl Jung note dans ses observations sur le collectivisme en Allemagne nazie et en Russie stalinienne que la plupart des citoyens de ces pays ne souhaitaient pas nécessairement la formation d’une oligarchie tyrannique, mais qu’ils l’ont acceptée car ils craignaient pour leur propre confort et leur niveau de vie. Beaucoup d’Allemands ont soutenu le Troisième Reich simplement parce qu’ils ne voulaient pas perdre leur emploi, ou un salaire régulier, ou qu’ils aimaient que les « trains arrivent à l’heure ». Le socialisme est de loin le mouvement le plus égoïste de l’histoire, malgré le fait qu’il prétend faire ce qu’il fait « pour le plus grand bien du plus grand nombre ». 

La Rand Corporation a également utilisé la théorie du choix rationnel comme moyen d’éliminer les questions de principe du débat sur le progrès social. Cette propagande présente généralement au public cible un faux choix. Un exemple parfait serait l’émission de propagande hardcore ’24H’ mettant en vedette Kiefer Sutherland, dans laquelle un agent « antiterroriste » du gouvernement est confronté à un scénario de choix contrôlé dans presque tous les épisodes. Ce choix se termine presque toujours par le fait que l’agent est forcé de mettre de côté sa morale et sa conscience pour torturer, tuer et détruire sans pitié, ou permettre à des millions d’innocents de mourir s’il ne le fait pas. 

Bien sûr, le monde réel ne fonctionne pas de cette façon. La vie n’est pas une partie d’échecs. Les possibilités de résolution de toute crise ne sont limitées que par notre imagination et notre intelligence, sans parler de l’immense panel de choix qui pourraient être faits pour désamorcer une crise avant qu’elle ne se développe. Pourtant, la Rand Corporation aimerait que vous croyiez que nous (et ceux du gouvernement) sommes tenus de devenir monstrueux pour survivre. Que nous devrions être prêts à renoncer à la conscience et à la justice maintenant pour la promesse de paix et de tranquillité plus tard. 

C’est la vieille stratégie de la centralisation ; supprimer tous les choix au sein d’un système, par la force ou la manipulation, jusqu’à ce que les masses pensent qu’il ne leur reste plus que les choix que leur donnent les élites. C’est le pain et le beurre d’institutions élitistes comme la Rand Corporation, et c’est au cœur de la poussée vers la globalisation. 

Dans mes travaux sur le désastre économique en développement (ou la reprise économique selon la personne à qui vous parlez), j’ai souvent rencontré une méthodologie particulière qui a déclenché l’alarme dans mes analyses (ou un 6ème sens, si vous voulez). Cette dernière méthodologie, appelée « Linchpin Theory/Théorie des dominos », s’articule autour du travail de John Casti, docteur de l’USC, « scientifique de la complexité » et « théoricien des systèmes », un futuriste, et plus particulièrement, un ancien employé de la Rand Corporation : 

Casti introduit son idée de « Linchpin Theory » dans son livre Evénements-X : Tout va s’effondrer, et ce que j’ai trouvé de plus frappant dans l’idée de ces « événements Linchpin », c’est qu’ils offraient des scénarios parfaits pour créer un bouc émissaire pour les catastrophes conçues par l’establishment. 

Selon cette « Linchpin Theory », la « complexité » sociale, politique et technologique manifeste est à blâmer pour les événements les plus destructeurs de l’histoire humaine moderne, et c’est en effet une suggestion séduisante pour ceux qui ne sont pas éduqués et ne sont pas conscients de la mécanique en coulisse derrière des événements mondiaux. Casti voudrait vous faire croire que les marées politiques et sociales sont non-guidées et chaotiques ; que tout est aléatoire, et que le désastre est le produit d’événements déclencheurs « fortuits » qui se produisent au plus fort d’un système dysfonctionnel devenu trop compliqué. 

Ce qu’il omet de mentionner, et ce qu’il devrait bien savoir en tant que membre de la Rand Corporation, c’est que les événements mondiaux n’évoluent pas dans le vide. Il y a toujours eu ces groupes qui se considèrent comme les « élus », et qui aspirent à façonner l’avenir pour le faire coller à leur vision personnelle de l’utopie. Il a été ouvertement admis dans une myriade d’observations officielles sur des événements historiques que ces groupes ont été directement impliqués dans l’avènement de conflits particuliers. 

Par exemple, Casti appellerait l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche un « événement-X », ou la cheville ouvrière, conduisant à l’éclatement de la Première Guerre mondiale, quand les faits historiques rappellent que la crise particulière a été soigneusement construite avec l’esprit spécifique d’y impliquer les États-Unis. 

Norman Dodd, ancien directeur du Committee to Investigate Tax Exempt Foundations of the U.S. House of Representatives, a témoigné que le Comité a été invité à étudier le procès-verbal du Carnegie Endowment for International Peace dans le cadre de l’enquête du Comité. Le Comité a déclaré : 

« Les administrateurs de la Fondation n’ont soulevé qu’une seule question. S’il était souhaitable de modifier la vie de tout un peuple, y a-t-il des moyens plus efficaces que la guerre ? Ils ont discuté de cette question…. pendant un an et ont trouvé une réponse : Il n’y a pas de moyen connu plus efficace que la guerre, en supposant que l’objectif est de changer la vie d’un peuple entier. Cela les amène à poser une question : Comment impliquer les États-Unis dans une guerre ? C’était en 1909. » 

Ainsi, bien avant l’avènement de l’assassinat de Ferdinand, des plans étaient mis en œuvre par des intérêts globalistes pour entraîner les États-Unis dans un conflit à grande échelle afin de « modifier la vie, ou la pensée, de toute une culture ». Lorsqu’un groupe de personnes décide d’orienter la pensée et les possibilités vers un résultat particulier, et que le résultat final est le point culminant de ce résultat, ce n’est évidemment pas une coïncidence, et ce n’est certainement pas de la providence. On ne peut appeler cela un dessein subversif. 

Sur le plan économique, on pourrait dire que l’effondrement de Lehman Brother a été la « cheville ouvrière » qui a déclenché le glissement de terrain sur le marché des produits dérivés qui se poursuit encore aujourd’hui. Cependant, la bulle du marché des produits dérivés était un château de cartes soigneusement construit, délibérément créé avec l’aide de multiples agences et institutions. La Réserve fédérale, banque privée, a dû abaisser artificiellement ces taux d’intérêt et injecter des milliers de milliards de dollars sur le marché du logement, les banques internationales ont dû investir des milliards de dollars dans des hypothèques qu’elles SAVAIENT être toxiques et susceptibles de ne jamais être remboursées. Le gouvernement fédéral devait permettre que ces hypothèques soient ensuite découpées en produits dérivés et revendues sur le marché libre. Les agences de notation ont dû examiner ces produits dérivés et, de toute évidence, ces prêts hypothécaires étaient pourris, ils les ont pourtant estampillés AAA. La SEC a dû ignorer les fraudes massives commises en plein jour tout en balayant sous le tapis des milliers de plaintes officielles et de dénonciations. 

Il ne s’agissait pas d’un événement « aléatoire » causé par une « complexité » incontrôlée. Il s’agissait d’une complexité « fabriquée » dans un but sournois. La création de l’effondrement du marché des produits dérivés a été faite en connaissance de cause, du moins par certains. Goldman Sachs a été pris en flagrant délit de pari contre ses propres instruments dérivés ! Ce qui veut dire qu’ils savaient exactement ce qui allait se passer sur le marché qu’ils ont aidé à construire ! C’est ce qu’on appelle un complot…. 

On pourrait attribuer l’idée de Casti à une croyance sincère dans le chaos et à un manque de compréhension de la nature du globalisme en tant que marque d’une religion. Cependant, dans son premier entretien avec la radio Coast To Coast, Casti fait la promotion des « Evénements-X » catastrophiques comme une « bonne chose » pour l’humanité, en accord avec l’idéologie de la Rand Corporation. Casti, futurologue et élitiste, considère les idées du passé comme obsolètes face aux avancées technologiques du monde moderne, et décrit ainsi les moments X comme une sorte de « coups d’accélérateur » évolutifs, nous faisant sortir de nos vieilles philosophies barbares de la vie et nous forçant, par l’épreuve du feu, à nous adapter à une culture plus rationalisée. L’événement Linchpin est, pour résumer la position de Casti, la manière dont la culture se « punit elle-même » pour s’être installée trop confortablement dans son propre patrimoine et ses propres traditions. En d’autres termes, NOUS sommes censés être responsables de la prochaine grande apocalypse, et non les élites… 

Je pourrais suggérer que l’attitude de Casti semble être une attitude d’indifférence générale à la souffrance humaine dans le sillage de ses Evénements-X, et qu’il ne s’opposerait pas nécessairement à la mort de millions de personnes si elles provoquaient le « progrès » de l’humanité vers une idéologie particulière. Son concept d’« avancement » et le nôtre sont probablement très différents. Je soupçonne qu’il est bien conscient que les Evénements-X sont en fait des outils à la disposition des élitistes pour générer l’« évolution » qu’il désire tant, et que l’évolution inclut un résultat collectiviste. 

Avec presque toutes les grandes économies du monde sur le point de s’effondrer et la plupart d’entre elles qui gonflent, taxent ou volent désespérément pour cacher leur situation, dans de multiples environnements comme dans le Pacifique avec la Chine, la Corée du Nord et le Japon, et au Moyen-Orient et en Afrique avec l’Égypte, la Syrie, l’Iran, le Pakistan, le Yémen, le Mali, etc. il ne fait aucun doute que nous vivons dans une ère riche en ce genre d’évènements. Il est inévitable qu’un ou plusieurs de ces points de tension explosifs entrent en éruption et provoquent une réaction en chaîne autour de la planète. La cheville ouvrière et la réaction en chaîne deviendront le point de mire de notre époque, plutôt que les hommes qui les ont rendues possibles en premier lieu. 

Bizarrement, la théorie de Casti a même été reprise récemment dans un épisode de l’émission Castle, appelée « Linchpin » (quoi d’autre ?), dans lequel un écrivain devenu détective découvre un complot d’un « groupe de l’ombre » pour utiliser la recherche de l’innocent Dr Nelson Blakely (apparemment basé sur le personnage de Casti) pour initier un effondrement de l’économie américaine en assassinant la fille de dix ans d’un homme d’affaires chinois de premier plan, déclenchant une vente massive de bons du trésors américains par la Chine et fomentant la troisième guerre mondiale. 

Maintenant, je pense que n’importe qui avec un peu de bon sens peut voir où cela nous mène. Casti et la Rand Corporation nous donnent un aperçu de l’avenir de la propagande. C’est ce qui sera écrit dans les livres d’Histoire de nos enfants si les globalistes obtiennent ce qu’ils veulent. Le fait que la Théorie Linchpin soit présentée dans une émission de télévision aux heures de grande écoute témoigne de l’influence de la Rand Corporation dans les médias. Mais, en ce qui concerne le tableau d’ensemble, les points de déclenchement autour de nous sont-ils vraiment un produit d’une coïncidence complexe ? 

Bien sûr que non. 

Chaque grand point chaud mondial d’aujourd’hui peut facilement être relié aux conceptions des intérêts des entreprises et des banques internationales et des gouvernements marionnettes qu’ils utilisent comme messagers. Casti prétend que les Evénements-X et les Linchpins ne peuvent pas être prédits avec précision, mais il semblerait qu’ils peuvent certainement être instigués à dessein. 

Les globalistes ont amené le monde entier au bord de la rupture. Ils ont enlevé presque tous les piliers de soutien de l’édifice autour de nous, et comme un jeu géant de Jenga, ils attendent que la dernière pièce soit enlevée, provoquant l’effondrement de la structure vacillante. Une fois que cette calamité se sera produite, ils appelleront cela un acte aléatoire du destin, ou une inévitabilité mathématique d’un système trop complexe. Ils diront qu’ils ne sont pas à blâmer, que nous étions au milieu d’un « rétablissement », qu’ils ne pouvaient pas le voir venir. 

Leur solution sera prévisible. Ils affirmeront que pour éviter de telles destructions futures, le cadre global doit être « simplifié », et quel meilleur moyen de simplifier le monde que de mettre fin à la souveraineté nationale, de dissoudre toutes les frontières et de centraliser les États-nations sous un seul idéal économique et politique ? 

Est-ce encore une fois la dialectique hégélienne ? Oui. Est-ce que c’est la vieille marotte du féodalisme et de la distraction ? Oui. Mais je dois l’accorder à Casti et à la Rand Corporation ; ils ont certainement affiné l’argument en faveur du collectivisme, de la centralisation, de la technocratie, de l’esclavage, du relativisme moral et de la duperie à travers des opérations sous faux drapeaux jusqu’à en faire une quasi-science … 

Brandon Smith 

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

00:43 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie, crise, crise économique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 04 octobre 2018

Silicon Valley’s War Against ‘White, Male Conservatives’ Is a War Against America

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Robert Bridge:

Silicon Valley’s War Against ‘White, Male Conservatives’ Is a War Against America

Ex: http://www.strategic-culture.org 

With the termination of a YouTube account, or simple tweak of an algorithm, the tech company monsters - Google, Facebook, YouTube and Twitter - are able to deprive millions of Americans of conservative news sources, undermining both the Constitution and the spirit of democracy.

In a perfectly wired world, the gatekeepers of the Internet would limit themselves specifically to the technical aspects of their job, ensuring that a well-oiled matrix runs smoothly and effectively for the end user. But alas, we do not inhabit a perfect world.

Political bias runs far and deep inside of Silicon Valley, and following the defeat of Hillary Clinton in the 2016 presidential election, the tech giants are now poised to make life very difficult for conservatives. That much was plain to see in a shocking video of a Google meeting, chaired by the company’s founders Larry Page and Sergey Brin, just days after U.S. voters sent Donald Trump to the White House.

Brin kicked off the cry fest by stating, “Let’s face it, most people here are pretty upset and pretty sad because of the election…As an immigrant and a refugee I certainly find this election deeply offensive and I know many of you do too.”

What followed from there was one Google executive after another describing their disappointment with the election, some actually shedding tears, interspersed with bold promises to better “advocate for our values,” which is just another way of saying that Conservative values are worthless and the Democrats now have a moral duty to fulfill. 

Now had this been an Alcoholics Anonymous meeting, or a get together of Democratic political pollsters, such lamentations would have been understandable. But coming from Google, the world’s premier search engine of news and information, it was downright creepy.

There were already calls of despair coming from inside the Google fortress before this very cringe-worthy meeting. James Damore, an engineer at the tech company, made headlines with a 10-page memo he wrote entitled, “Google's Ideological Echo Chamber,” which exposed the ‘discriminatory’ hiring practices Google allegedly endorses.

Damore, together with another former Google engineer, David Gudeman, followed up on the memo with a lawsuit that accused Google of cultivating a corporate culture that regularly admonishes “politically conservative white men”.

“Google’s management goes to extreme — and illegal — lengths to encourage hiring managers to take protected categories such as race and/or gender into consideration as determinative hiring factors, to the detriment of Caucasian and male employees and potential employees at Google,” the suit reads. “Not only was the numerical presence of women celebrated at Google solely due to their gender, but the presence of Caucasians and males was mocked with ‘boos’ during company- wide weekly meetings."

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1034456273306243076?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1034456273306243076&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.cnet.com%2Fnews%2Ftrump-is-turning-up-the-heat-against-google%2F

Perhaps most explosive, Damore and Gudeman’s lawsuit goes on to claim that the company maintains "blacklists," which are allegedly designed to prevent employees with conservative views from obtaining promotions within Google, which also, incidentally, owns YouTube.

Earlier this month, Google, which came under attack by Donald Trump for "suppressing voices of Conservatives," refused to attend a Senate Select Committee on Intelligence. This would have given lawmakers the chance to grill the company over claims of bias, which does seem to have a tendency to skew algorithms against white males.

To illustrate the point, as The Unz Review reported, I would encourage the reader to perform a quick Google search for ‘American inventors’ and see where famous white innovators rank in Google’s world.  Of the top ten names on the list, only Alexander Graham Bell represents the white Caucasian males, the other nine are African Americans. Clearly, something is very wrong with that picture. While the black community certainly had their share of innovators, how is it remotely conceivable that the Wright Brothers, Henry Ford, Albert Einstein, Nikola Tesla, Bill Gates and Steve Jobs – and so many other creative white guys - fail to rank not just in the top ten, but in the top twenty?  

What seems to be happening is that the aversion to the “white male conservatives” that Damore and Gudeman spoke of inside of Google is starting to radically impact search results, gradually denying white males their proper place in the history books. This is nothing less than the deliberate rewriting of history. Personally speaking, these efforts must be challenged before it gets completely out of control and reality is turned on its head by a ‘private company’ with a noxious, biased and prejudiced worldview.

In any case, it seems James Damore became an inspiration to other right-leaning (or simply 'freedom leaning') Silicon Valley employees, and not just those getting bean bag chairs, neck massages and free lunches while they sell out white male Conservatives down the river on Google’s sprawling campus. Last month, Brian Amerige, a senior Facebook engineer, disseminated on Facebook’s internal message board a memo entitled,“We Have a Problem With Political Diversity,” which was obtained by The New York Times.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1022447980408983552?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1022447980408983552&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.vox.com%2Fpolicy-and-politics%2F2018%2F8%2F18%2F17749450%2Ftrump-twitter-bias-alex-jones-infowars

“We are a political monoculture that’s intolerant of different views,” Amerige proclaimed. “We claim to welcome all perspectives, but are quick to attack — often in mobs — anyone who presents a view that appears to be in opposition to left-leaning ideology.”

Since news of the letter went viral, more than 100 Facebook employees joined Amerige in a call for more diversity inside of the social media titan. However, that is a tiny fraction of the company’s some 25,000 employees, which don’t seem ready to declare mutiny against its founder and chief executive, Mark Zuckerberg. Indeed, just after publication of the memo, Alex Jones, founder of InfoWars, was banned from Facebook, Youtube and Twitter, as the internet inquisition against conservative voices ratcheted up, and just as the momentous midterm elections approaching fast.

Speaking of Twitter, last month its Jack Dorsey admitted the company has a problem when it comes to making sure its politics, which are left-leaning, do not manipulate profiles.

“I mean, we have a lot of conservative-leaning folks in the company as well, and to be honest, they don’t feel safe to express their opinions at the company,” Dorsey told Recode in an interview.

“They do feel silenced by just the general swirl of what they perceive to be the broader percentage of leanings within the company, and I don’t think that’s fair or right.”

But it’s not just Twitter employees who are feeling silenced.

This month, actor James Woods, who has over 1 million followers on Twitter, was locked out of his Twitter account over a humorous meme he sent out months ago that the social media company said “has the potential to be misleading in a way that could impact an election.”

In an interview with The Associated Press, Woods said he was told he’d be allowed back on Twitter only if he deletes the tweet. Woods said he would not comply.

“Free speech is free speech — it’s not Jack Dorsey’s version of free speech,” the actor said.

Given this oppressive, anti-conservative mindset that now dominates the major tech firms - which only appears in rare and very brave manifestations of employees risking their jobs and reputations to get the truth out, or from conservative voices getting censored - the need for some sort of ‘Internet Constitution’, which promotes the rights of every man, woman and child to express themselves as they feel appropriate, seems to be the only answer.

In the meantime, we can be sure that the grand myth being peddled by our politicians and tech firm CEOs about how the Russians are destroying our democratic institutions will only get louder. 

After Embarrassing Defeat, NATO, EU and the West Try to Alter Reality in Macedonia

After Embarrassing Defeat, NATO, EU and the West Try to Alter Reality in Macedonia

Ex: http://www.strategic-culture.org

Although the September 30, 2018 name-change referendum in Macedonia, which was supposed to set that ex-Yugoslav federal republic on a path to (certain) NATO and (blithely promised but much less certain) EU membership, failed miserably, with only 36.91% of the voters turning out, well short of the 50% + 1 necessary for it to be valid – one would never know it from the reactions of its Western proponents and impatient beneficiaries. Indeed, a new term may be needed to adequately describe the reactions of the key pillars representing the reliquiae reliquiarum of the Western-led post-Cold War unipolar moment. Fake news simply doesn’t do them justice. Fake reality anyone?

The US State Department was firmly in denial, releasing the following statement“The United States welcomes the results of the Republic of Macedonia’s September 30 referendum, in which citizens expressed their support for NATO and European Union (EU) membership by accepting the Prespa Agreement between Macedonia and Greece. The United States strongly supports the Agreement’s full implementation, which will allow Macedonia to take its rightful place in NATO and the EU, contributing to regional stability, security, and prosperity. As Macedonia’s parliament now begins deliberation on constitutional changes, we urge leaders to rise above partisan politics and seize this historic opportunity to secure a brighter future for the country as a full participant in Western institutions.”

EU Commissioner for European Neighborhood and Enlargement Negotiations Johannes Hahn wasn’t to be outdone in his contempt for the 63% of the Macedonian “deplorables” who stayed home in order to voice their disagreement with renouncing their perceived national identity and country name (it was to become “Northern Macedonia”) in exchange for the double joy of a) becoming NATO’s cannon-fodder in its increasingly hazardous game of chicken with Russia and b) the EU’s newest debt-serfs: “Referendum in Macedonia: I congratulate those citizens who voted in today's consultative referendum and made use of their democratic freedoms. With the very significant "yes" vote, there is broad support to the #Prespa Agreement + to the country's #Euroatlantic path. I now expect all political leaders to respect this decision and take it forward with utmost responsibility and unity across party lines, in the interest of the country.” He was seconded the following day, in a joint statement, by Federica Mogherini, High Representative of the EU for Foreign Affairs and Security Policy and Vice President of the EU Commission.

Understandably, as the most direct public stakeholder, NATO Secretary General Jens Stoltenberg was particularly (hyper)active. As the disappointing results began to roll in, Stoltenberg went into immediate damage control, tweeting“I welcome the yes vote in Macedonia referendum. I urge all political leaders & parties to engage constructively & responsibly to seize this historic opportunity. #NATO’s door is open, but all national procedures have to be completed.” He reinforced his delusional missive the next day, releasing a similar statement co-signed by EU President Donald Tusk. And the day after, during a news conference, Stoltenberg even offered lightning-quick NATO accession to the unwilling Macedonians – January 2019, to be exact – if they would just be so kind as to urgently implement the very agreement that they had just so emphatically rejected. When NATO says it promotes democratic values – it means it!

But that wasn’t the end of the “democracy mongering” surrounding what may well prove to be NATO’s, the EU’s and the rest of the end-of-history West’s Balkan Waterloo. For example, the EU Parliament’s Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats, although “regretting that the turnout was less than 50%,” nevertheless hailed the referendum’s results and “call(ed) on the opposition to respect the expressed will of the majority [sic] of voters.” The Group’s leader, Udo Bullmann, while also maintaining that, somehow, a voter turnout of under 37% still represented a “majority,” additionally used the occasion to chastise Macedonia’s President for having the nerve to call for a boycott of the referendum (he committed the crimethink of referring to it as “historical suicide” during his UN General Assembly address), as well as to decry – what else? – “reports about Russian interference in the electoral process.” It goes without saying that Bullmann offered absolutely zero proof for his assertion. On the other hand, according to numerous media reports, as September 30 approached, while no high Russian official was to be seen anywhere in the vicinity, a veritable procession of Western political bigwigs made the pilgrimage to Skopje in order to reveal to the natives their “true” best interests: Sebastian Kurz“Mad Dog” Mattis, the indefatigable StoltenbergFederica MogheriniJohannes HahnAngela Merkel. No meddling there, obviously…

Speaking of Angela Merkel, she also joined her fellow Western democrats’ show of unanimous disdain for the Macedonian voters’ majority opinion, urging the country to “push ahead” with the implementation of the majority-rejected accord, citing voters’ “overwhelming support” [sic], and arguing through the mouth of her spokesman that the required 50% + 1 turnout was actually “very high,” as voter registers purportedly included many people who had long since left the country.

Coincidentally (?), the same argument was used by Greek Foreign Minister Nikos Kotzias, who opined that the “yes” votes cast in the referendum do, in fact, “represent the majority despite the low turnout because Macedonia does not have the 1.8 million voters entered into its electoral rolls but just 1.2 million since 300,000 people have left the country since the voter lists were last updated 20 years ago.” The fallacy of his reality-challenged claim is easily exposed if we just take a glance at the results of Macedonia’s last parliamentary elections (December 2016), in which voter turnout was just under 1.2 million (1,191,832 to be exact) or, officially, 66.79%. If we were to believe Kotzias and Merkel (who lodged no objections at the time), that would have meant that the turnout for the 2016 elections had been 99% – a figure that would make any totalitarian dictator blush with envy. On the other hand, since those elections did produce the “desired result,” enabling the current heavily pro-NATO/EU government led by Zoran Zaev to be formed, that automatically made them “valid” in the eyes of the high priests of democracy in Brussels, Berlin, London and Washington.

Needless to say, Zaev joined his Western patrons’ charade, hailing the referendum as a “democratic success,” and announcing that he would seek the Macedonian Parliament's support to amend the constitution and get the agreement with Greece ratified (according to the so-called Prespa Agreement, the Macedonian Parliament must adopt the necessary constitutional amendments by the end of 2018) so that the Greek Parliament can do the same, which would seal the deal. However, Zaev and his Albanian political partners are currently well short of the necessary two-thirds majority (reportedly, they can count on 71 deputies, or 9 short of the needed 80), and will have to call early elections if they don’t soon succeed in securing it.

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Yet, let it not go unsaid that Zaev was singing a rather different tune prior to the referendum, assuring that “citizens will make the decision,” and that Parliament would vote on the necessary constitutional changes only if the referendum is successful. But that was then, when confidence was still high that the usual combination of Western pressure, money and overwhelming domination of the media spectrum would get the job done. And then reality struck on September 30...

Still, amidst all the faux cheer and public displays of confidence of the pro-NATO/EU crowd, a palpable sense of unease hangs in the air. As a Deutsche Welle opinion piece put it, the “low voter turnout for Macedonia's referendum is a bad starting point for the country's future development.” And, according to DW in Serbian, a Frankfurter Allgemeine Zeitung commentary warned that “politicians who otherwise ceaselessly talk of democracy as a ‘special value’ should not call on the parliament in Skopje to accept the voting results.” In other words, Macedonia’s people (read – a large majority of the majority Slavic population) have “voted with their feet” and rejected the agreement, and no new parliamentary election, no matter the results, can change that unpleasant-but-immutable fact. That alone will delegitimize any Western-led effort to “manufacture consent” by ramming the agreement through the present or future Parliament – although, as we know, NATO doesn’t put too much stock in referenda anyway, while the EU is not averse to making citizens vote as many times as needed to obtain the “right” result.

But the West has lost more than just legitimacy in Macedonia – it has damaged its reputation, perhaps irretrievably. In the words of former presidential advisor Cvetin Chilimanov, “The West has humiliated us… Macedonians have rejected this media, psychological, political and propaganda aggression against the people, and that’s the tragedy of these days, that a large percentage of a people that had been genuinely oriented towards the West has changed its mind and stopped looking at the West as something democratic, something progressive and successful… That is the reason for the boycott. Pressure was applied against Macedonia, a country that had always been open to ties with the West, but which did not want to make this disgusting compromise and humiliate itself before the neighboring countries, before Western countries. We did not understand why that humiliation was needed so that we might become a member of Europe. What’s worst, perhaps that is now the thinking of a silent majority of the people, that they won’t forget this insult and this attack on Macedonia.” 

Photo: Twitter

Le yuan chinois se renforce en tant que monnaie de réserve malgré la guerre commerciale alors que le dollar américain s’affaiblit

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Le yuan chinois se renforce en tant que monnaie de réserve malgré la guerre commerciale alors que le dollar américain s’affaiblit

Ex: http://www.zejournal.mobi 

Le yuan chinois a renforcé sa position parmi les devises de réserve mondiales, atteignant 1,84% au deuxième trimestre de l’année, selon le Fonds monétaire international.

Les banques centrales détenaient 193,4 milliards de yuans au deuxième trimestre de cette année, révèle un rapport du FMI. La part mondiale du renminbi a augmenté malgré les tensions commerciales sino-américaines, et la monnaie a consolidé sa sixième place parmi toutes les devises.

La part de 1,84 % est encore modeste par rapport à d’autres monnaies mondiales comme le dollar américain, l’euro et le yen japonais. La part des réserves en dollars américains a diminué à 62,25 % au deuxième trimestre pour atteindre son niveau le plus bas depuis 2013.

« Certaines banques centrales considèrent que l’incertitude découlant de la guerre commerciale n’est que temporaire et restent optimistes quant aux perspectives à long terme de la Chine », a déclaré au South China Morning Post Chris Leung, économiste de la DBS Bank pour la Chine et Hong Kong. « Ils augmentent peut-être leurs avoirs en yuans parce que la devise a tellement chuté, ce qui en fait un investissement bon marché ».

Le dollar américain s’est raffermi de plus de 10 % par rapport au yuan depuis avril. Toutefois, la dépréciation du yuan pourrait être considérée comme un signe que la banque centrale chinoise accepte une monnaie plus faible. Contrairement au dollar ou à l’euro, le yuan ne flotte pas librement contre les autres devises. Au lieu de cela, la banque centrale chinoise fixe une fourchette de négociation quotidienne.

Le président américain Donald Trump a critiqué à plusieurs reprises Pékin pour avoir affaibli sa monnaie à un moment où le dollar américain gagnait du terrain. « Notre monnaie est en hausse. Je dois vous dire que cela nous désavantage », a dit M. Trump en juillet.

Photo: Un drapeau chinois géant décoré de piments rouges ornant une façade d’un bâtiment © China Stringer Network / Reuters

Traduction Avic – Réseau International

Lire aussi: Le SWIFT va parler chinois pour ne pas «perdre un marché au grand potentiel de croissance» (Sputnik)


- Source : RT (Russie)