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samedi, 03 mars 2007

Une histoire de l'empire byzantin

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La réédition de

"L'Histoire de l'empire byzantin"

du grand historien Charles Diehl (Strasbourg 1859- Paris 1944) vient à point nommé pour répondre au préjugé antibyzantin.

Cet ancien préjugé se révèle aujourd'hui fort utile à la politique mondialiste. Depuis les années 1990 il a permis aux disciples de Huntington et de Brzerzinski de convaincre les occidentaux, par exemple qu'il faut expulser les pays orthodoxes d'Europe, bombarder Belgrade, prendre le parti des musulmans et des Turcs en particulier, etc.

Révélons à nos lecteurs la conclusion de l'auteur:

Ainsi finit l’empire byzantin, après plus de mille ans d’existence, et d’une existence souvent glorieuse, après avoir été, durant des siècles, le champion de la chrétienté contre l’Islam, le défenseur de la civilisation contre la barbarie, l’éducateur de l’Orient slave, après avoir, jusqu’en Occident, fait sentir son influence. Mais alors même que Byzance fut tombée, alors qu’elle eut cessé d’exister en tant qu’empire, elle continua d’exercer dans tout le monde oriental une action toute puissante, et elle l’exerce encore aujourd’hui. Des extrémités de la Grèce au fond de la Russie, tous les peuples de l’Europe orientale, Turcs et Grecs, Serbes et Bulgares, Roumains et Russes, ont conservé le souvenir vivant et les traditions de Byzance disparue. Et par là cette vieille histoire, assez mal connue, un peu oubliée, n’est point comme on le croit trop volontiers, une histoire morte ; elle a laissé jusqu’en notre temps, dans le mouvement des idées comme dans les ambitions de la politique, des traces profondes, et elle contient toujours en elle pour tous les peuples qui ont recueilli son héritage des promesses et des gages d’avenir. C’est par là que la civilisation byzantine mérite doublement l’attention, autant pour ce qu’elle fut en elle-même que pour tout ce qui reste d’elle dans l’histoire de notre temps.  Charles Diehl

Dès le début de sa carrière, dès ses séjours à l’École française de Rome (1881-1883) puis d’Athènes (1883-1885), puis sa thèse de doctorat, Études sur l’administration byzantine dans l’exarchat de Ravenne (1888) Charles Diehl faisait figure de rénovateur de l’histoire de Byzance et de l’empire byzantin. Il continuera en publiant en 1896 son Afrique byzantine et, en 1901 un Justinien. Ses travaux, notamment ses études sur l'art byzantin aboutiront à réviser et rénover entièrement ce dernier chapitre de l’histoire du monde antique.

Il avait ainsi courageusement entrepris de redresser le préjugé antibyzantin, dominant en cette période de fureur anticléricale de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Depuis sa première édition en 1919, la remarquable petite synthèse de Charles Diehl, que nous réimprimons en ce moment, a évidemment vu apparaître plusieurs travaux monumentaux qui la complètent et la développent heureusement. On ne saurait citer ceux-ci de manière exhaustive. Mentionnons par exemple Arnold Toynbee dans son immense synthèse sur L'Histoire publiée entre 1934 et 1961, Georg Ostrogorsky s'agissant de l'Histoire de l'État byzantin (édition originale en 1940), Jean Meyendorff (1926-1992) par ses nombreux travaux sur la théologie byzantine, Basile Tatakis pour l'Histoire de la Philosophie byzantine (1949), sans omettre de citer un éminent disciple français de Diehl comme Paul Lemerle (1903-1989) qui ont su continuer cette œuvre dans diverses directions.

L'Histoire de l'empire byzantin de Diehl reste toujours inégalée, comme point de départ, regard d'ensemble, alerte et intelligent, base d'une découverte indispensable à l'honnête homme.

Son propos consiste très exactement à réfuter l'erreur absurde, remontant aux gens des Lumières, et notamment à Gibbon, qui se sont complu à représenter, contre toute évidence [une "décadence" qui dure mille ans ce n'est pas une décadence, c'est au contraire une grande civilisation puissante, intelligente et raffinée], Byzance comme une société décadente et arriérée. Un tel cliché est revenu en force, après Diehl.

Citons Alain Ducellier pour qui, finalement Byzance n'est qu'un "échec" : "l'échec d'une société chrétienne" [sous titre de son livre de "référence" édité en collection pluriel en 1976]. À la vérité les sectaires à la Gibbon et Ducellier ont-ils jamais pensé à présenter toute l'Histoire comme une pareille "faillite" : "faillite" de la Monarchie capétienne de 987 à 1789 ; "faillite" de l'Empire britannique, "faillite" de l'empire romain d'occident, qui durèrent tous moins longtemps que Byzance ?

Le beau jugement de Paul Valéry selon lequel "nous autres civilisations nous savons désormais que nous sommes mortelles" ne doit précisément pas servir aujourd'hui à ceux qui entendent précisément assassiner notre civilisation, et s'y emploient activement.

L'aventure et le legs immenses de Byzance méritent donc à nouveau d'être reconnus et réhabilités.

•••  Un livre de 170 pages au prix de 20 euros
••• Pour le commander :
http://www.editions-du-trident.fr/catalogue.htm

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vendredi, 23 février 2007

G. LOcchi: Definizioni

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Definizioni

Editore: Società Editrice Barbarossa
Autore: Giorgio Locchi
Anno: 2006
Pagine: 320
Sezione: Arte cultura e letteratura
Argomento: Cultura e intellettuali
Codice: BROSSA0276LB

Prezzo:18,00 € (I.I.)

http://www.orionlibri.com/

Antologia degli scritti di Giorgio Locchi, per la maggior parte inediti in italiano.
Attenzione: la scheda completa di questo libro al momento della messa in vendita.

 

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mardi, 23 janvier 2007

G. Fayes Essay on the New American Imperialism

Michael O'Meara

Europe's Enemy : Islam or America?

Guillaume Fayes Essay on the New American Imperialism

http://www.theoccidentalquarterly.com/vol5no3/53-mo-faye.pdf

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La république compassionnelle

SYNERGIES EUROPEENNES – Ecole des Cadres – Namur/Liège – Janvier 2007

Recension : « La république compassionnelle »

Un essai de Michel Richard, directeur adjoint de la rédaction du « Point » et éditorialiste à « Midi Libre »

Malgré la chape de plomb qui pèse sur la France actuellement, malgré la « bien-pensance » imposée de force, dont la dernière manifestation a été la condamnation de Bruno Gollnisch, pour avoir très vaguement fait allusion à une contestation possible du jugement de Nuremberg d’octobre 1946. Prétexte véritablement fallacieux, fumeux sinon de fumiste, vu qu’aux Etats-Unis ou en Angleterre, cette contestation est courante depuis des décennies chez les historiens de tous horizons politiques, que les rayons des librairies anglo-saxonnes de Paris et d’ailleurs croulent sous des volumes qui seraient désormais incriminables, et que l’hebdomadaire « Der Spiegel »   -pourtant bien peu suspect de collusion ou de complaisance à l’égard d’une extrême droite réelle ou imaginaire-   avait, pour le soixantième anniversaire de ce jugement, contesté de fond en comble la validité du TPI de Nuremberg, en octobre dernier !

On voit donc  à l’œuvre une république française qui condamne son compatriote Gollnisch, pour des motifs de basse politique, mais n’ose pas risquer l’incident diplomatique en interdisant à la vente le principal hebdomadaire allemand ou en faisant descendre l’odieuse flicaille jacobine dans les librairies anglaises ou américaines de la rue de Rivoli ou de l’avenue de l’Opéra. Méchanceté et lâcheté, crapulerie et veulerie, telles sont bien les mamelles de cette république que Michel Richard fustige pour d’autres motifs : sa nature nouvelle, son style de gouvernement innovateur, mais sans avenir. Et cette nature et ce style reposent sur la « compassion ». La compassion n’est pas une mauvaise chose en soi. C’est même, et Michel Richard omet de nous le rappeler, le fondement de l’éthique bouddhiste, qui anime des centaines de millions d’Asiatiques et leur procure la sérénité. Mais la compassion de la république n’a rien, mais alors rien, du sublime, du détachement, de la rigueur morale et intellectuelle de l’éthique bouddhiste.

En Europe, dans le cadre d’Etats modernes, ébranlés par les révolutions politique et industrielle, dans ces Etats technologiquement avancés, ce pourrait être un bien, sans doute aucun, de voir les gouvernants mus par la compassion quand des malheurs ou des catastrophes frappent leurs concitoyens. La main tendue, la parole consolatrice sont parfaitement de mise : personne ne le conteste. Ce que fustige Richard, c’est « le marché de la compassion, ses surenchères et son cynisme, ses postures et ses impostures », voire « un bazar indigne qui embauche les victimes dans de petites stratégies d’image (télévisuelle) » (p. 24). La compassion n’est donc plus un partage de la souffrance, ne relève plus de la condoléance sincère, mais résulte de calculs sordides, de stratégies malhonnêtes.

Résultat : les gouvernants doivent participer, de manière bien visible et « visibilisée », aux deuils, douleurs et afflictions de leurs administrés, sous peine de perdre des batailles médiatiques, de passer pour des sans-cœur, de reculer aux prochaines élections, de perdre des prébendes. D’où une course aux victimes, que le public affectionne outre mesure, par ricochet, par l’effet pernicieux de cette pathologie pandémique que diffusent les médias. L’opinion devient demanderesse de larmes et de trognes politicardes compassées, de serrages de louche avec bobines funèbres. Il y a désormais « compétition victimaire ». Qui culmine dans l’évocation des génocides, massacres et horreurs du passé, toujours censés revenir à l’avant-plan, par l’action de « méchants », tapis dans l’ombre, salivant à l’avance à l’idée d’une imminente orgie de sang. Michel Richard écrit : « Le mètre étalon de l’horreur absolue étant le génocide juif, chaque minorité, chaque communauté à revendication identitaire se veut le Juif d’une situation ou d’une époque ayant eu ses bourreaux. Le Juif devient le référent, celui par lequel une cause atteint son pesant d’horreur, mais un référent jalousé, comme trop envahissant, faisant de l’ombre à d’autres causes, à d’autres drames » (p. 62).

Cet état de chose et cette jalousie (matrice d’un nouvel anti-sémitisme à connotations étonnantes) a déjà conduit aux lamentables affaires Dieudonné et Pétré-Grenouilleau ; l’humoriste Dieudonné comparait l’horreur de la Shoah à celui de la traite négrière ; à un niveau plus sérieux, le Professeur Pétré-Grenouilleau se voit persécuté par un abracadabrant « Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais » pour avoir constaté que la traite négrière existait avant l’arrivée des Européens en Amérique, et pour avoir émis des doutes quant à la validité d’une de ces lois mémorielles dont la Gueuse a désormais le secret : la loi Taubira (21 mai 2001) reconnaissant l’esclavage et la traite des Noirs comme un crime contre l’humanité (ce que l’on savait déjà depuis les plaidoyers d’Alexis de Tocqueville contre la pratique odieuse de l’esclavage, et, à un échelon plus modeste, depuis la sortie de l’album de Hergé, « Coke en stock », en 1958). L’affaire Pétré-Grenouilleau a eu au moins le mérite de faire réagir la communauté académique, qui risque bel et bien d’être définitivement muselée en France, de perdre totalement sa liberté de recherche (si ce n’est déjà fait…).

Michel Richard accuse Jacques Chirac d’avoir banalisé cette pratique, « pour s’exonérer de tout » (p. 107), de s’être « érigé en grand consolateur des Français », plaçant ceux-ci « sous serre », pour les mettre à l’abri du monde et de ses intempéries, du libéralisme anglo-saxon et de l’eurocratie. La France, et partant sa périphérie francophone, est dès lors entrée « de plain-pied dans une démocratie d’émotion, qui est la grimace de la démocratie d’opinion, elle-même grimace démagogique de la démocratie, pas loin d’une démocratie de la niaiserie, en attendant celle du gâtisme » (p. 113). Cette France, et cette périphérie, n’a plus de projets : elle a des prêches, dont les plus emblématiques sont ceux de Chirac.

Et Richard conclut : « Voudrait-on saper de l’intérieur, et insidieusement, une civilisation que sans doute le virus virulent de la compassion serait le meilleur agent de cette stratégie. Tenir pour la norme la condition de la victime et tout calibrer à cette aune-là. Flatter le toxique plus que le tonique ». Les bons sentiments tiennent lieu de politique, donc le politique s’évanouit. Triste et sinistre épilogue de la société du spectacle (diffus) qu’avait annoncé et critiqué Guy Debord. Et pour ceux qui aiment pratiquer l’archéologie de la pensée : ne voit-on pas, dans le pamphlet de Richard, ressurgir la critique nietzschéenne du bouddhisme de Schopenhauer et de Wagner ? Ou du moins la critique pertinente d’un mauvais usage de la compassion bouddhiste.

Au-delà des frontières de l’Hexagone, la vigilance s’impose : cette lèpre ne doit pas franchir les frontières, ne doit pas saper l’objectivité (déjà très fort battue en brèche) des tribunaux. En dépit des dérapages de notre magistrature, en dépit des entorses à notre bonne vieille liberté d’opinion et d’expression, il nous faut, avec l’indomptable part de l’opinion flamande de ce pays, susciter un vigoureux esprit de résistance face à la tyrannie soft, face à cette nouvelle violence jacobine, camouflée derrière le visage bonasse et larmoyant de la « république compassionnelle ». Il nous faut des élites politiques alternatives, capables de repérer la bête derrière ses déguisements, capable de désigner l’ennemi et de le combattre impitoyablement : cet ennemi, ce sont tous les imitateurs de cette pathologie. Qui ne doivent plus avoir aucune place dans notre société, in onze samenleving (*). Si ce n’est un espace dûment marginalisé, que l’on couvrira d’un juste opprobre.

Benoît DUCARME.

Michel RICHARD, La République compassionnelle, Grasset, Paris, 2006, ISBN 2-246-69751-4. Prix : 9 euro.

Note :

(*) J’utilise ici à dessein l’expression néerlandaise « samenleving », car elle est plus riche que le terme français « société ». Elle signifie la « co-vivance » voire la « con-vivialité » et implique un civisme partagé, parce que l’on partage aussi une histoire et d’innombrables liens de cousinage, de lignage.

   

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