lundi, 07 mai 2007
Le "principe résistance" chez Niekisch
Le "principe résistance" chez Niekisch
Birgit RÄTSCH-LANGEJÜRGEN, Das Prinzip Widerstand. Leben und Wirken von Ernst Niekisch, Bouvier Verlag, Bonn, 1997, ISBN 3-416-02608-X, DM 49,80.
Dans cette étude universitaire sur la personnalité et les engagements politiques d'Ernst Niekisch, l'auteur ajoute, en fin de volume, une étude sur la réception de Niekisch dans les milieux qualifiés de "nouvelle droite" en Allemagne ("Neue Rechte"). Force est de constater qu'en Allemagne la distinction entre "nouvelle droite" et "nationalisme révolutionnaire" n'est pas aussi claire qu'en France. Ce qu'il est convenu d'appeler la "Neue Rechte", Outre-Rhin, tire une bonne part de ses origines du corpus nationaliste révolutionnaire des années 60 et du début des années 70. Ce corpus national-révolutionnaire allemand était engagé sur le plan social et fort similaire, dans ses démarches, au mouvement de 67/68, surtout dans sa lutte contre le duopole impérialiste de Yalta. Birgit Rätsch-Langejürgen retrace l'histoire de la réception de Niekisch par le groupe "Sache des Volkes" (= Cause du Peuple), par des auteurs comme Wolfgang Strauss, Wolfgang Venohr, Michael Vogt et Marcus Bauer. Elle montre également que la réception de Niekisch par les groupes NR a conduit à un glissement à "gauche", dans la mesure où, dans une structure comme le NRKA ("Commission NR de Coordination"), d'anciens militants communistes travaillent à déconstruire l'anti-égalitarisme présent dans le NR ouest-allemand, première mouture, afin de donner de la consistance au message solidariste de ces groupes: ces militants ex-communistes ont notamment analysé les positions de Niekisch dans la République des Conseils de Bavière. L'objectif final était de promouvoir une quintuple révolution, tout à la fois, nationale, socialiste, écologiste, culturelle et démocratique. Au début des années 80, en pleine contestation de l'installation de missiles américains sur le sol allemand, la critique traditionnelle des NR contre les deux superpuissances se mue en une volonté de renouer avec l'URSS, comme au temps de Niekisch, car l'URSS est la seule puissance capable de résister durablement au capitalisme globaliste. Dans la mosaïque très diversifiée des nouvelles droites allemandes, des divers partis nationalistes et des groupes NR, la réception de Niekisch a été "ambivalente", conclut Birgit Rätsch-Langejürgen.
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dimanche, 06 mai 2007
Un livre sur Dilthey
Un livre sur Dilthey
Leszek BROGOWSKI, Dilthey, conscience et histoire, PUF, Paris, 1997, ISBN-2-13-048876-5.
Etude serrée sur l'œuvre de Dilthey, théoricien de la philosophie de la vie. Pour ce philosophe qui jette les bases d'un filon philosophique fécond, «la vie est originairement un dynamisme irrationnel dont le rationnel se dégage progressivement à travers l'histoire. Dès lors, toute norme et tout a priori de la pensée, marques de la rationalité, se constituent historiquement et doivent être explicités à partir de l'histoire. Le monde est donc réel pour celui qui agit, parce qu'il en est le créateur. Ceux qui se contentent de théoriser dans l'abstrait sont déclaré insuffisants par Dilthey: «Dans les veines du sujet connaissant tel que Locke, Hume et Kant le construisirent, ce n'est pas du sang véritable qui coule, mais une sève délayée de raison, conçue comme unique activité de penser».
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samedi, 28 avril 2007
G. Sorel et la naissance du mythe moderne
Ecole des cadres / Lectures conseillées:
GIANINAZZI Willy |
ISBN 2-7315-1105-9 24 € |
Présentation
Qu'est-ce le Mythe ? Les réponses ont toujours été partielles et insatisfaisantes. Car le mythe est une notion privée de sens univoque et intemporel : elle ne s'éclaire que par sa mise en histoire.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le mythe, entendu comme fabulation et erreur, a été une construction scientifique qui a servi à stigmatiser les croyances. La philologie et l'anthropologie, relayées par l'hellénisme, en ont été les sciences mères. Mais, avec la crise qui ébranla la raison scientifique au tournant du siècle, une brèche s'est ouverte en faveur d'un renversement des valeurs : le Mythe attendait une réévaluation. Ce livre explore le contexte et les enjeux de cet avènement méconnu.
En étudiant la société de son temps, Georges Sorel s'est fait à la fois le censeur et le promoteur du mythe moderne. Nourri de ses lectures de Platon, Vico, Marx et Renan, il engagea le dialogue avec ses contemporains, Bergson, Ribot, Le Bon et Durkheim.
En préférant le mythe à l’utopie, la pensée déroutante, mais toujours stimulante et actuelle de Sorel,.invite à une substitution de concepts et de contenus, dense de significations et de potentialités pour un réenchantement du politique et pour une régénération de la démocratie.
Willy Gianinazzi est historien et membre de la rédaction de Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle. Il est l'auteur d'ouvrages sur le syndicalisme révolutionnaire en Italie.
Sommaire
I. HISTOIRE ET MYTHE NARRE :
1. Georges Sorel, historien méconnu — 2. Genèse de la morale et survivances du passé — 3. Détour biographique : Un héritage bourgeois et catholique— Un transfuge — 4. La méthode historienne : Une psychologie — Empathie et histoire religieuse — 5. La topographie sorélienne du savoir : Concordat de l’esprit et raisonnements antinomiques — Sciences de la nature, sciences de l’esprit — Vico, au risque du mythe — Apport à la critique marxiste de l’idéologie — 6. Mythes, utopies et violence : Les fictions idéologiques — Prémices d’une théorie de l’action — Mythe versus utopie — Violence versus force — 7. Manipulation et manœuvrabilité des masses : Applicabilité du mythe — II. MOUVEMENT SOCIAL ET MYTHE VECU : 8. Mythe narré, mythe vécu et autonomie ouvrière : La béance du langage — Le mythe nouveau — Esprit plébéien et radicalité ouvrière — Mythe, dogme et retour — 9. Le contexte du mythe : Mythe et évolutionnisme — Intellectuels et critique sociale —L’altérité en procès (anthropologie, durkheimisme, folklorisme, psychologie collective et psychiatrie) — Le paradigme grec — 10. Le retour du mythe : Des hérauts du mythe : Émile Bréhier, Henri Bergson, Victor Brochard — Démythisation, démythologisation — 11. Ambivalence du mythe : Mythes platoniciens — Mythes historiques et vécus — 12. Improbables influences et affinités certaines. Sorel face à Bergson et Nietzsche : Le cas Bergson encore — Le cas Nietzsche — 13. Métaphysique du mythe et de la liberté : Histoire et pessimisme — Le sublime — Réenchantement moral et spirituel — De la souffrance et du travail — 14. Histoire maîtrisée et mythe régénérateur : Grandeur et décadence — Mythe au présent et rite — Pour conclure : la liberté et la raison — Chronologie sommaire — Orientation bibliographique — Index des catégories et concepts clés Index des noms propres
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dimanche, 08 avril 2007
T. Sunic: Homo Americanus
HOMO AMERICANUS: CHILD OF THE POSTMODERN AGE
by TOMISLAV SUNIC
Foreword by Professor Kevin MacDonald
In this book Tomislav Sunic describes the origins and dynamics of America ’s founding myths. Quoting and translating from many long-forgotten or suppressed sources from the fields of literature, history, anthropology and philosophy, the book represents an interdisciplinary compendium dealing with the topic of Americanism. The genealogy of early Calvinist Puritanism mixed with the techno-scientific religion of boundless economic progress and legally veiled in the obscure para-Biblical and Jewish-inspired sense of political self-chosenness, created a system that has little in common with its original design. Postmodern Americanism, with its abstract theories of multiculturalism and its global desire for world improvement, turned America into a menacing and self-destructive continent that puts not only the survival of America’s European heritage at risk, but threatens the heritage of other peoples worldwide as well. Tomislav (Tom) Sunic is a former U.S. professor, author, translator and a former Croatian diplomat. Mr. Sunic obtained his doctorate in political science at the University of California . In this book he attempts to explain how the postmodern liberal elites justify their system and their intellectual repression against heretics. Mr. Sunic has already published books, scholarly and newspaper articles in French, German, English, and Croatian on subjects of cultural pessimism and the use and misuse of modern language by proponents of communist and liberal ideology.
HOMO AMERICANUS: CHILD OF THE POSTMODERN AGE BY TOMISLAV SUNIC
NEW BOOK AVAILABLE AT AMAZON.COM
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samedi, 07 avril 2007
Les maîtres censeurs
Elizabeth LÉVY : Les maîtres censeurs,
J. C. Lattès ( www.editions-jclattes.fr ), ISBN 2-7096-2132-0, Paris, 2002, 18,50 Euro.Pour Elizabeth Lévy, la France est devenue la plus provinciale de "bien-pensances", est entrée dans une "décennie de plomb" où les "maîtres penseurs" ont laissé la place aux "maîtres censeurs". Evolution que les francolâtres, ivres de leurs trahisons, ont introduit en Belgique francophone, ruinant tout débat et parisianisant le ton de la presse, notamment du "Soir" à Bruxelles. Elizabeth Lévy dénonce dans son ouvrage l'inculpation du passé (marotte qui vise l'effacement des legs historiques et institutionnels), la judiciarisation des moeurs (où des juges se hissent sans vergogne au-dessus de la démocratie), le climat de délation (pratique qui permet l'élimination préventive de toute contestation), la hantise de la vigilance (avec la camarilla qui tourne notamment autour d'un hurluberlu nommé Olender qui s'est attaqué sans raison à la revue Vouloir), le manichéisme accusateur (or tout manichéisme est un simplisme dangereux), la diabolisation des dissidences (car on ne peut plus faire dissidence par rapport à la "pensée unique", posée comme phase terminale de l'aventure intellectuelle de l'humanité). Son analyse est à mettre en parallèle avec celle de Debord, dans la mesure où elle dénonce la "propagande-spectacle" et le mépris du sens commun dont font montre les médias (et la RTBF tout particulièrement, surtout depuis l'avènement au pouvoir de l'écoeurante majorité "arc-en-ciel"). A noter dans ce livre une analyse très fine du fameux débat des "rouges-bruns" de 1993, où avait oeuvré le pitre Olender. Elizabeth Lévy y défend notamment Alain de Benoist, avec une courtoisie qui mérite nos hommages, bien que le chef de file de la ND (canal historique) ait eu, vu de notre côté, un comportement lamentable de froussard et de trouillard, en particulier face à la jactance d'un certain Spire, qui, comme les roquets, avait senti suinter les humeurs de trouille chez son adversaire et, bavant comme un bouledogue privé de nonos, lui avait aboyé ses sornettes à la face. En entendant les glapissements stridents du Spire, molosse imaginaire, le héros-malgré-lui du "rouge-brunisme parisien" s'est enfui, piteux, à c....... rabattues... Faux facho de vrai carton pâte... Garde de fer en paroles, garde de guimauve en actes...
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jeudi, 22 mars 2007
L. Ziegler : Gesammelte Aufsätze (1901-1916)
Ziegler Leopold
Gesammelte Aufsätze I ( 1 9 0 1 - 1 9 1 6 ). Herausgegeben von Renate Vonessen. ca. € 28,00
ISBN: 978-3-8260-3562-3
256 Seiten
Inhalt – Goethe und der Typus des germanischen Genius – Rezension von Arthur Drews, Eduard v. Hartmanns philosophisches System im Grundriß – Eduard von Hartmann – Die Judenfrage und das religiöse Bewußtsein der Germanen – Leo Tolstoi und die Religion der Wiedergeburt – Schellings Münchener Vorlesungen – Die Weltanschauung Richard Wagners und ihr Verhältnis zu Schopenhauers Metaphysik – Fichte und seine Reden an die deutsche Nation – Zwei Kulturgedanken. Deutscher Klassizismus und indischer Brahmanismus – Der Mystiker – Die philosophische und religiöse Bedeutung des Meisters Eckhart – Der deutsche Idealismus und die Hegelsche Philosophie – Über das Verhältnis der bildenden Künste zur Natur – Wagner. Die Tyrannis des Gesamtkunstwerks – Über einige Begriffe der „Philosophie der reinen Erfahrung“ – Die Bewegung in der Plastik – Friedrich Ostendorf zum Gedächtnis – Zarathustra-Glossen – Etliche Leitsätze über nichtmalerische Plastik Leopold Ziegler (1881-1958) war einer der wegweisenden Denker seiner Zeit. Seine Werke gehörten zu den meistgelesenen Büchern der Zeit. Renate Vonessen, Dr. phil., als freie Schriftstel-lerin 1970 bis 1973 Redaktionstätigkeit in der Zeitschrift „Scheidewege“; später Mitarbeiterin an der Ausgabe der Gesammelten Werke Reinhold Schneiders im Insel Verlag. Zahlreiche Essays und Aufsätze.
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samedi, 17 mars 2007
Le monde malade de l'Amérique
Le monde malade de l'Amérique
de Philippe Grasset
Présentation et extraits significatifs sur : http://www.dedefensa.org/livre.php
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samedi, 03 mars 2007
Une histoire de l'empire byzantin
La réédition de
"L'Histoire de l'empire byzantin"
du grand historien Charles Diehl (Strasbourg 1859- Paris 1944) vient à point nommé pour répondre au préjugé antibyzantin.
Cet ancien préjugé se révèle aujourd'hui fort utile à la politique mondialiste. Depuis les années 1990 il a permis aux disciples de Huntington et de Brzerzinski de convaincre les occidentaux, par exemple qu'il faut expulser les pays orthodoxes d'Europe, bombarder Belgrade, prendre le parti des musulmans et des Turcs en particulier, etc.
Révélons à nos lecteurs la conclusion de l'auteur:
Ainsi finit l’empire byzantin, après plus de mille ans d’existence, et d’une existence souvent glorieuse, après avoir été, durant des siècles, le champion de la chrétienté contre l’Islam, le défenseur de la civilisation contre la barbarie, l’éducateur de l’Orient slave, après avoir, jusqu’en Occident, fait sentir son influence. Mais alors même que Byzance fut tombée, alors qu’elle eut cessé d’exister en tant qu’empire, elle continua d’exercer dans tout le monde oriental une action toute puissante, et elle l’exerce encore aujourd’hui. Des extrémités de la Grèce au fond de la Russie, tous les peuples de l’Europe orientale, Turcs et Grecs, Serbes et Bulgares, Roumains et Russes, ont conservé le souvenir vivant et les traditions de Byzance disparue. Et par là cette vieille histoire, assez mal connue, un peu oubliée, n’est point comme on le croit trop volontiers, une histoire morte ; elle a laissé jusqu’en notre temps, dans le mouvement des idées comme dans les ambitions de la politique, des traces profondes, et elle contient toujours en elle pour tous les peuples qui ont recueilli son héritage des promesses et des gages d’avenir. C’est par là que la civilisation byzantine mérite doublement l’attention, autant pour ce qu’elle fut en elle-même que pour tout ce qui reste d’elle dans l’histoire de notre temps. Charles Diehl
Dès le début de sa carrière, dès ses séjours à l’École française de Rome (1881-1883) puis d’Athènes (1883-1885), puis sa thèse de doctorat, Études sur l’administration byzantine dans l’exarchat de Ravenne (1888) Charles Diehl faisait figure de rénovateur de l’histoire de Byzance et de l’empire byzantin. Il continuera en publiant en 1896 son Afrique byzantine et, en 1901 un Justinien. Ses travaux, notamment ses études sur l'art byzantin aboutiront à réviser et rénover entièrement ce dernier chapitre de l’histoire du monde antique.
Il avait ainsi courageusement entrepris de redresser le préjugé antibyzantin, dominant en cette période de fureur anticléricale de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
Depuis sa première édition en 1919, la remarquable petite synthèse de Charles Diehl, que nous réimprimons en ce moment, a évidemment vu apparaître plusieurs travaux monumentaux qui la complètent et la développent heureusement. On ne saurait citer ceux-ci de manière exhaustive. Mentionnons par exemple Arnold Toynbee dans son immense synthèse sur L'Histoire publiée entre 1934 et 1961, Georg Ostrogorsky s'agissant de l'Histoire de l'État byzantin (édition originale en 1940), Jean Meyendorff (1926-1992) par ses nombreux travaux sur la théologie byzantine, Basile Tatakis pour l'Histoire de la Philosophie byzantine (1949), sans omettre de citer un éminent disciple français de Diehl comme Paul Lemerle (1903-1989) qui ont su continuer cette œuvre dans diverses directions.
L'Histoire de l'empire byzantin de Diehl reste toujours inégalée, comme point de départ, regard d'ensemble, alerte et intelligent, base d'une découverte indispensable à l'honnête homme.
Son propos consiste très exactement à réfuter l'erreur absurde, remontant aux gens des Lumières, et notamment à Gibbon, qui se sont complu à représenter, contre toute évidence [une "décadence" qui dure mille ans ce n'est pas une décadence, c'est au contraire une grande civilisation puissante, intelligente et raffinée], Byzance comme une société décadente et arriérée. Un tel cliché est revenu en force, après Diehl.
Citons Alain Ducellier pour qui, finalement Byzance n'est qu'un "échec" : "l'échec d'une société chrétienne" [sous titre de son livre de "référence" édité en collection pluriel en 1976]. À la vérité les sectaires à la Gibbon et Ducellier ont-ils jamais pensé à présenter toute l'Histoire comme une pareille "faillite" : "faillite" de la Monarchie capétienne de 987 à 1789 ; "faillite" de l'Empire britannique, "faillite" de l'empire romain d'occident, qui durèrent tous moins longtemps que Byzance ?
Le beau jugement de Paul Valéry selon lequel "nous autres civilisations nous savons désormais que nous sommes mortelles" ne doit précisément pas servir aujourd'hui à ceux qui entendent précisément assassiner notre civilisation, et s'y emploient activement.
L'aventure et le legs immenses de Byzance méritent donc à nouveau d'être reconnus et réhabilités.
••• Un livre de 170 pages au prix de 20 euros
••• Pour le commander : http://www.editions-du-trident.fr/catalogue.htm
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vendredi, 23 février 2007
G. LOcchi: Definizioni
Definizioni
Editore: Società Editrice Barbarossa
Autore: Giorgio Locchi
Anno: 2006
Pagine: 320
Sezione: Arte cultura e letteratura
Argomento: Cultura e intellettuali
Codice: BROSSA0276LB
Prezzo:18,00 € (I.I.)
Attenzione: la scheda completa di questo libro al momento della messa in vendita.
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mardi, 23 janvier 2007
G. Fayes Essay on the New American Imperialism
Michael O'Meara
Europe's Enemy : Islam or America?
Guillaume Fayes Essay on the New American Imperialism
http://www.theoccidentalquarterly.com/vol5no3/53-mo-faye.pdf
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La république compassionnelle
SYNERGIES EUROPEENNES – Ecole des Cadres – Namur/Liège – Janvier 2007
Recension : « La république compassionnelle »
Un essai de Michel Richard, directeur adjoint de la rédaction du « Point » et éditorialiste à « Midi Libre »
Malgré la chape de plomb qui pèse sur la France actuellement, malgré la « bien-pensance » imposée de force, dont la dernière manifestation a été la condamnation de Bruno Gollnisch, pour avoir très vaguement fait allusion à une contestation possible du jugement de Nuremberg d’octobre 1946. Prétexte véritablement fallacieux, fumeux sinon de fumiste, vu qu’aux Etats-Unis ou en Angleterre, cette contestation est courante depuis des décennies chez les historiens de tous horizons politiques, que les rayons des librairies anglo-saxonnes de Paris et d’ailleurs croulent sous des volumes qui seraient désormais incriminables, et que l’hebdomadaire « Der Spiegel » -pourtant bien peu suspect de collusion ou de complaisance à l’égard d’une extrême droite réelle ou imaginaire- avait, pour le soixantième anniversaire de ce jugement, contesté de fond en comble la validité du TPI de Nuremberg, en octobre dernier !
On voit donc à l’œuvre une république française qui condamne son compatriote Gollnisch, pour des motifs de basse politique, mais n’ose pas risquer l’incident diplomatique en interdisant à la vente le principal hebdomadaire allemand ou en faisant descendre l’odieuse flicaille jacobine dans les librairies anglaises ou américaines de la rue de Rivoli ou de l’avenue de l’Opéra. Méchanceté et lâcheté, crapulerie et veulerie, telles sont bien les mamelles de cette république que Michel Richard fustige pour d’autres motifs : sa nature nouvelle, son style de gouvernement innovateur, mais sans avenir. Et cette nature et ce style reposent sur la « compassion ». La compassion n’est pas une mauvaise chose en soi. C’est même, et Michel Richard omet de nous le rappeler, le fondement de l’éthique bouddhiste, qui anime des centaines de millions d’Asiatiques et leur procure la sérénité. Mais la compassion de la république n’a rien, mais alors rien, du sublime, du détachement, de la rigueur morale et intellectuelle de l’éthique bouddhiste.
En Europe, dans le cadre d’Etats modernes, ébranlés par les révolutions politique et industrielle, dans ces Etats technologiquement avancés, ce pourrait être un bien, sans doute aucun, de voir les gouvernants mus par la compassion quand des malheurs ou des catastrophes frappent leurs concitoyens. La main tendue, la parole consolatrice sont parfaitement de mise : personne ne le conteste. Ce que fustige Richard, c’est « le marché de la compassion, ses surenchères et son cynisme, ses postures et ses impostures », voire « un bazar indigne qui embauche les victimes dans de petites stratégies d’image (télévisuelle) » (p. 24). La compassion n’est donc plus un partage de la souffrance, ne relève plus de la condoléance sincère, mais résulte de calculs sordides, de stratégies malhonnêtes.
Résultat : les gouvernants doivent participer, de manière bien visible et « visibilisée », aux deuils, douleurs et afflictions de leurs administrés, sous peine de perdre des batailles médiatiques, de passer pour des sans-cœur, de reculer aux prochaines élections, de perdre des prébendes. D’où une course aux victimes, que le public affectionne outre mesure, par ricochet, par l’effet pernicieux de cette pathologie pandémique que diffusent les médias. L’opinion devient demanderesse de larmes et de trognes politicardes compassées, de serrages de louche avec bobines funèbres. Il y a désormais « compétition victimaire ». Qui culmine dans l’évocation des génocides, massacres et horreurs du passé, toujours censés revenir à l’avant-plan, par l’action de « méchants », tapis dans l’ombre, salivant à l’avance à l’idée d’une imminente orgie de sang. Michel Richard écrit : « Le mètre étalon de l’horreur absolue étant le génocide juif, chaque minorité, chaque communauté à revendication identitaire se veut le Juif d’une situation ou d’une époque ayant eu ses bourreaux. Le Juif devient le référent, celui par lequel une cause atteint son pesant d’horreur, mais un référent jalousé, comme trop envahissant, faisant de l’ombre à d’autres causes, à d’autres drames » (p. 62).
Cet état de chose et cette jalousie (matrice d’un nouvel anti-sémitisme à connotations étonnantes) a déjà conduit aux lamentables affaires Dieudonné et Pétré-Grenouilleau ; l’humoriste Dieudonné comparait l’horreur de la Shoah à celui de la traite négrière ; à un niveau plus sérieux, le Professeur Pétré-Grenouilleau se voit persécuté par un abracadabrant « Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais » pour avoir constaté que la traite négrière existait avant l’arrivée des Européens en Amérique, et pour avoir émis des doutes quant à la validité d’une de ces lois mémorielles dont la Gueuse a désormais le secret : la loi Taubira (21 mai 2001) reconnaissant l’esclavage et la traite des Noirs comme un crime contre l’humanité (ce que l’on savait déjà depuis les plaidoyers d’Alexis de Tocqueville contre la pratique odieuse de l’esclavage, et, à un échelon plus modeste, depuis la sortie de l’album de Hergé, « Coke en stock », en 1958). L’affaire Pétré-Grenouilleau a eu au moins le mérite de faire réagir la communauté académique, qui risque bel et bien d’être définitivement muselée en France, de perdre totalement sa liberté de recherche (si ce n’est déjà fait…).
Michel Richard accuse Jacques Chirac d’avoir banalisé cette pratique, « pour s’exonérer de tout » (p. 107), de s’être « érigé en grand consolateur des Français », plaçant ceux-ci « sous serre », pour les mettre à l’abri du monde et de ses intempéries, du libéralisme anglo-saxon et de l’eurocratie. La France, et partant sa périphérie francophone, est dès lors entrée « de plain-pied dans une démocratie d’émotion, qui est la grimace de la démocratie d’opinion, elle-même grimace démagogique de la démocratie, pas loin d’une démocratie de la niaiserie, en attendant celle du gâtisme » (p. 113). Cette France, et cette périphérie, n’a plus de projets : elle a des prêches, dont les plus emblématiques sont ceux de Chirac.
Et Richard conclut : « Voudrait-on saper de l’intérieur, et insidieusement, une civilisation que sans doute le virus virulent de la compassion serait le meilleur agent de cette stratégie. Tenir pour la norme la condition de la victime et tout calibrer à cette aune-là. Flatter le toxique plus que le tonique ». Les bons sentiments tiennent lieu de politique, donc le politique s’évanouit. Triste et sinistre épilogue de la société du spectacle (diffus) qu’avait annoncé et critiqué Guy Debord. Et pour ceux qui aiment pratiquer l’archéologie de la pensée : ne voit-on pas, dans le pamphlet de Richard, ressurgir la critique nietzschéenne du bouddhisme de Schopenhauer et de Wagner ? Ou du moins la critique pertinente d’un mauvais usage de la compassion bouddhiste.
Au-delà des frontières de l’Hexagone, la vigilance s’impose : cette lèpre ne doit pas franchir les frontières, ne doit pas saper l’objectivité (déjà très fort battue en brèche) des tribunaux. En dépit des dérapages de notre magistrature, en dépit des entorses à notre bonne vieille liberté d’opinion et d’expression, il nous faut, avec l’indomptable part de l’opinion flamande de ce pays, susciter un vigoureux esprit de résistance face à la tyrannie soft, face à cette nouvelle violence jacobine, camouflée derrière le visage bonasse et larmoyant de la « république compassionnelle ». Il nous faut des élites politiques alternatives, capables de repérer la bête derrière ses déguisements, capable de désigner l’ennemi et de le combattre impitoyablement : cet ennemi, ce sont tous les imitateurs de cette pathologie. Qui ne doivent plus avoir aucune place dans notre société, in onze samenleving (*). Si ce n’est un espace dûment marginalisé, que l’on couvrira d’un juste opprobre.
Benoît DUCARME.
Michel RICHARD, La République compassionnelle, Grasset, Paris, 2006, ISBN 2-246-69751-4. Prix : 9 euro.
Note :
(*) J’utilise ici à dessein l’expression néerlandaise « samenleving », car elle est plus riche que le terme français « société ». Elle signifie la « co-vivance » voire la « con-vivialité » et implique un civisme partagé, parce que l’on partage aussi une histoire et d’innombrables liens de cousinage, de lignage.
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