jeudi, 14 février 2008
Friedrich Sieburg

Friedrich Sieburg
Célèbre par son Dieu est-il français? (1929), Friedrich Sieburg fait l'objet d'une excellente biographie de Cecilia von Buddenbrock. Correspondant de presse à Paris de 1926 à 1933, pilote dans l'escadrille von Richthofen durant la Grande Guerre, Friedrich Sieburg reviendra à Paris de 1940 à 1943, détaché au service culturel de l'ambassade d'Allemagne. Dominique Venner écrit dans sa préface: «Mieux que son rôle effacé entre 1940 et 1943, ce qui associe Sieburg à la France, c'est son essai Dieu est-il français?, célèbre dès sa parution. Le fait que Raymond Poincaré se soit risqué à réfuter la livre dans une communication de l'Institut fit son succès. Pourtant, la critique se montra assez peu réceptive. Robert Brasillach, tout jeune encore, étrilla l'ouvrage dans L'action française du 4 décembre 1930, à l'occasion d'une chronique intitulée "Contrebande germanique". Relisant aujourd'hui l'essai de Sieburg, on comprend difficilement ce rejet, tant son auteur fait des efforts louables de compréhension. Ses censeurs lui reprochèrent de montrer la France des années 30 comme une sorte de charmant anachronisme adonné au bonheur de vivre à l'heure de son clocher, méprisant l'industrialisation forcenée d'une Allemagne pauvre et spartiate. Ce portrait-là était vrai, on l'a bien vu un peu plus tard. Il a même aujourd'hui valeur de document ethnologique pour une France disparue» (PM).
Cecilia von BUDDENBROCK, Friedrich Sieburg 1893-1964, Editions de Paris (7 rue de la Comète, F-75.007 Paris), 306 pages, 159 FF.
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lundi, 04 février 2008
En canot sur les chemins d'eau du roi
En canot sur les chemins d’eau du roi
par Ivan de Duve
(Article paru dans Le Libre Journal de la France Courtoise du 17 novembre 2005 et, sur le Web, dans le site Les manants du roi)
(Ivan de Duve, 11 nov 05) - Un nouveau Raspail est toujours un événement qui nous ravit, nous Patagons. Celui-ci est un grand Raspail et Raspail étant un véritable terroir de la doulce France, l’on peut dire sans exagérer qu’il s’agit d’un cru fameux. Jean Raspail se souvient à 79 ans du Jean qu’il était à 24 ans, en 1949, lorsque, avec trois autres scouts, formant l’équipe Marquette, lui et Philippe Andrieu à bord du canot Huard, Jacques Boucharlat et Yves Kerbendeau à bord du canot Griffon, il réalise le rêve de descendre en canots du Québec à La Nouvelle-Orléans. Des Français les ont précédés sur ces chemins d’eau du roi connu sous le nom de Louis XIV, Roi-Soleil d’un siècle exceptionnel comme l’a nommé si joliment notre ami Jean-Jacques Henri de Bourbon-Parme, roi au nom duquel Cavelier de La Salle prend possession (…) de ce pays de Louisiane (…) acte de naissance de l’Amérique française. L’acte de décès suivra vite. Il ne s’en faudra que de quatre-vingt-dix ans.
C’est le Suisse Nicolas Bouvier (1929-1998) qui m’a ouvert le monde des écrivains-voyageurs qui écrivait Si on ne laisse pas au voyage le droit de nous détruire un peu, autant rester chez soi et, quelques mois avant son décès, Désormais c’est dans un autre ailleurs / qui ne dit pas son nom / dans d’autres souffles et d’autres plaines / qu’il te faudra / plus léger que boule de charbon / disparaître en silence.
Après lui, le Jean Raspail de Secouons le cocotier et de Punch Caraïbe avait suivi la voie qui n’était pas encore royale.
Aujourd’hui Jean Raspail, au sommet de son art, nous fait revivre non seulement son aventure en Amérique mais l’aventure de l’Amérique française. Au long de ces pages, nous passons avec ravissement du 17ème siècle, à l’année 1949 et aux temps présents. Le père Marquette et Louis Joliet ont ouvert la voie, Jean Raspail l’a refermée.
Il annonce la couleur : J’en conviens, c’était un jeu, mais tout jeu de symbole, à l’exemple des enfants, se doit d’être joué sérieusement. J’ai souvent joué à ces jeux au cours de mon existence, du Pérou des Incas à la Patagonie. Je me demande si ce n’est pas, justement, en jouant de cette façon-là que le 21 janvier 1993, bicentenaire de la mort de Louis XVI, j’avais rameuté trente mille personnes à l’emplacement de l’échafaud, devant le Crillon, place de la Concorde, à dix heures vingt-trois, heure précise où tomba la tête du roi, les prières de la foule s’envolant au-dessus d’un océan de voitures bloquées, la chaussée jonchée de bouquets de lys blancs. Quand les convictions tournent à vide parce qu’on est débordé de toutes parts et qu’on ne distingue plus aucun moyen de les voir un jour s’imposer, il faut les habiller d’attitudes tranchées. Cela est un jeu… (…) Il en est des rites comme des jeux, on s’y applique sérieusement ou pas du tout, faute de quoi cela n’a pas de sens et on a salopé quelque chose, un rêve d’enfant, une étincelle de sacré.
L’abbé Tessier lui avait dit : C’est égal, mais en vous regardant vous débattre comme des mangeurs de lard avec vos canots le jour où vous êtes partis, je n’aurais pas misé une piastre sur vous. J’avoue que j’aurais quant à moi volontiers misé un peso patagon, oh, oui !
Raspail connaît l’histoire :
Et le canot, donc !
Les brigades des compagnies de la Fourrure, de Montréal et de Trois-Rivières, les embarcations des missionnaires, des marchands, des colons, naviguèrent sur les chemins d’eau jusqu’à la moitié de XIXe siècle, jusqu’à ce qu’un autre chemin, celui du Canadian Pacific Railway, souvent parallèle aux fleuves et rivières, n’envoie définitivement les canots, la « civilisation du canot », au pourrissement et à l’oubli. L’épopée avait tout de même duré deux cent et trente années.
Quant aux Français, sous le commandement de Cavelier de La Salle, Isolés à des milliers de kilomètres de leur base et de plus loin encore de leur patrie, ils ont conquis l’immensité.
Nos quatre scouts de France continuent leur périple : Souvent, nous scrutions l’eau, silencieux, mais rien n’apparaissait jamais, seulement le reflet de notre imagination. Nous avions cent cinquante ans de retard, et ce retard ne pouvait se combler. (…) La rivière nous appartenait. Depuis les voyageurs elle n’avait pas changé. « Griffon » et « Huard » naviguaient de conserve : une petite brigade attardée qui prenait le courant en plein dans le nez mais qui s’en sortait fort bien. (…) Il y fallait une certaine ambiance rare, la plénitude, l’isolement, l’élan religieux jubilatoire qui se dégage d’un environnement naturel et vrai, comme si le monde venait d’être crée, le sentiment presque monastique de s’échapper de l’univers réel et d’être mis en la présence de Dieu. (…) à la poursuite d’un royaume qu’en fait ils portaient en eux. (…) Sur le moment, nous n’avons pas pensé à sainte Anne. Sans doute veillait-elle en permanence(…) Sainte Anne, ma patronne ! Émouvant !
Comme est émouvant le père Allouez quand il évoque Louis XIV devant les sauvages d’Amérique Le grand capitaine, que nous nommons notre roi, vit par-delà les mers. C’est le capitaine de tous les capitaines et il n’a pas son égal dans le monde.
Mais Raspail revient à sa randonnée : Nous avironnions furieusement, les dents serrées, sans un mot, sans une pensée, l’œil rivé à l’île Mackinac qui grossissait peu à peu, mais si lentement, au-dessus de l’horizon.
Quant aux descendants de tant de peuples européens en Amérique, des Français, ils n’avaient rien hérité, ni la langue, ni l’histoire, ni les façons, ni l’élégant détachement des biens matériels et encore moins leur inclination fraternelle à l’égard des populations indiennes.
Et parlant de sa petite équipe : j’ai dit que nous étions des messagers, des passeurs sur les chemins d’eau du roi de France entre autrefois et aujourd’hui…
Et revenant à Cavelier de La Salle : Il s’était retiré dans sa cabine pour méditer furieusement sur la médiocrité humaine. Que d’affinités électives ! Un siècle plus tard, Goethe écrivait à Schiller : Il ne m’est jamais arrivé, dans le cours de mon existence, de rencontrer… un bonheur inespéré, un bien que je n’aie dû conquérir de haute lutte. Raspail aurait pu écrire cette lettre. Quand je vous disais qu’il est au sommet de son art. Je ne peux qu’ajouter qu’il est aussi au sommet de sa race… Nous étions des messagers, des passeurs de mémoire sur les chemins d’eau… Le père Jacques Marquette et Louis Joliet ? Ils avaient ouvert la route. Nous la fermions. (…) J’étais l’un d’entre eux. Je veillais aux frontières oubliées. Et, plus loin : Un nombre infini de Français se sentent sudistes. Ils savent qu’en réalité, ce n’était pas pour maintenir l’esclavage que tout le Sud se battait, mais pour défendre, face aux Yankees, une patrie charnelle qui tenait à l’âme autant qu’à la terre, un style de vie, une façon d’être et d’envisager le bonheur, des usages, une certaine urbanité partagée par toutes les classes de la société. Nous étions sudistes, nous aussi. On ne peut être plus clair et ce ne sont ni Maurice Bardèche (Sparte et les sudistes) ni Dominique Venner (Gettysburg) qui diraient autrement.
La conclusion de Jean Raspail est criante de vérité : On a passé là d’excellents moments, flottant entre le XVIIe et le XXe siècle. C’est exactement cela que son aventure d’Amérique nous offre : d’excellents moments, flottant entre le XVIIe et le XXe siècle.
Un merveilleux livre d’aventure où se rejoignent passé et présent. Un monument de mémoire. Merci Jean Raspail d’avoir su si bien exprimer ce que nous ressentons.
Jean Raspail, En canot sur les chemins d’eau du roi, Albin Michel, 352 p., novembre 2005.
ISBN 2-226-16824-9
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dimanche, 06 janvier 2008
Nietzsche: affirmation et religion

Princeton University Press : Tyler T. Roberts, professeur assistant en études religieuses au Grinnell College, vient de publier un ouvrage intitulé « Contesting Spirit. Nietzsche, Affirmation, Religion » [Esprit contestataire : Nietzsche, Affirmation, Religion]. Roberts conteste la vision courante qui pose Nietzsche comme un penseur farouchement anti-religieux. Au contraire, le caractère résolument affirmatif de la pensée de Nietzsche fait de sa pensée une pensée fondamentalement religieuse, qui conteste seulement l’ambiguïté des positions ascétiques et parfois mystiques. De ce fait, Nietzsche transfigure les tropismes et les pratiques religieuses en rejetant la haine du corps et du monde. Nietzsche n’appartient pas à cette catégorie des philosophes du soupçon qui réduisent tout discours aux platitudes modernes et positivistes, mais un maître qui nous force à aller bien loin au-delà de celles-ci.
Tyler T. ROBERTS, Contesting Spirit. Nietzsche, Affirmation, Religion, O-691-00127-8, 1998, £13.95. Pour l’Europe commander à : John Wiley @ Sons, 1 Oldlands Way, Bognor Regis, West Sussex PO22 9SA. Customer@Wiley.co.uk
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mardi, 01 janvier 2008
Sur Sir Oswald Mosley

Sur Sir Oswald Mosley
Richard Thurlow, pour le compte de l’éditeur londonien I. B. Tauris, vient de publier une nouvelle histoire du mouvement fasciste britannique, centré autour des « Black Shirts » de Sir Oswald Mosley. Outre une histoire générale de ce mouvement, né de la grande crise économique qui a secoué l’Angleterre à la fin des années 20 et au début des années 30, le livre de Thurlow aborde l’histoire personnelle de Mosley après 1940-45. Interné en 1940 pour raisons de sécurité, Mosley, écrit Thurlow, a utilisé son repos forcé en prison ou en résidence surveillée, pour lire énormément. Thurlow signale ainsi qu’il a appris la langue allemande et s’est intéressé à l’histoire de la Grèce antique. Cet intérêt a notamment renforcé son classicisme, son engouement pour les formes dites « classiques » de notre civilisation. La correspondance avec son fils Nicholas témoigne de son intérêt pour l’évolutionnisme non matérialiste, s’enracinant dans la psychologie de Jung et la nouvelle physique de Jeans et Eddington. De ces lectures éparses, Mosley déduit une théorie de l’homme de « pensée et d’action » (« Thought-Deed Man »), opposé à cette « volonté de confort », qui prévalait dans l’ethos puritain du capitalisme britannique et de sa classe dominante.
Pendant ces quelques années de réclusion forcée, Mosley a cessé d’être un nationaliste britannique pour se muer en Européen. La figure du Faust de Goethe, le wagnérisme revu par George Bernard Shaw et la philosophie de Nietzsche se sont combinés dans l’esprit de Mosley. Celui-ci estimait que, chez Faust, la quête de beauté et d’achèvement, ne pouvait se réaliser que par un effort constant, sans repos, et que si une sorte de satisfaction béate remplaçait cette quête, l’évolution personnelle de l’homme arrêtait sa marche, et qu’alors, l’extinction et la mort survenaient. La fébrilité incessante, propre de l’homme (surtout de l’homme faustien), devait être canalisée vers des objectifs positifs, socialement et politiquement utiles et féconds. Les travers de l’homme pouvaient dès lors être mobilisés pour atteindre un « Bien », surtout par le truchement de l’art et de l’action. Mosley a donc développé une vision faustienne de l’homme européen, qui s’est superposée à la vision nietzschéenne du surhomme. Son « Thought-Deed-Man » devait servir d’anthropologie fondamentale à l’Europe unie du futur. Thurlow montre que Mosley s’est efforcé de concevoir une vision positive de l’homme, de communiquer une éthique constructive à ses militants, tandis qu’une bonne part des rescapés du fascisme britannique basculait dans les théories de la conspiration et du complot (généralement « judéo-maçonnique »).
Autre volet intéressant dans l’étude de Thurlow : le débat sur l’internement et la libération de Mosley pendant la seconde guerre mondiale en Grande-Bretagne. Le principe de liberté de conscience, d’opinion et de parole est sacré en droit britannique. De ce fait, l’internement des fascistes en 1940 a suscité des réactions variées et somme toute assez mitigées. Mosley, citoyen britannique issu de la classe dominante, ne pouvait juridiquement pas être interné pour ses opinions, mais uniquement, le cas échéant, pour des actes concrets de sabotage ou de trahison, mais il n’en avait pas commis… En novembre 1943, le monde politique britannique connaît une crise sérieuse quand on parle de relâcher Mosley. Les communistes, à l’époque assez puissants et forts de l’alliance qui lie Londres à Moscou, tentent de provoquer une crise, excitent les émotions, ce qui menace la production de guerre. Thurlow rappelle que, généralement, la gauche s’insurgeait avant la guerre avec véhémence contre toute action gouvernementale visant à restreindre les libertés civiles. En novembre 43, en revanche, dans le cas de Mosley et de ses compagnons, les communistes et le « Council for Civil Liberties » (qu’ils contrôlaient partiellement), militaient pour maintenir l’ex-chef du BUF (British Union of Fascists) en détention. Harold Nicholson, membre du « Council for Civil Liberties », démissionne, car il n’accepte pas la position de la majorité de ce conseil dans l’affaire Mosley : pour Nicholson, il était illogique qu’un tel organisme, visant à défendre les libertés civiles des citoyens, appuyât le maintien en détention d’un citoyen sans jugement. Trente-huit autres membres du Council suivirent Nicholson. Ils estimaient qu’en 1940, on pouvait comprendre l’internement de Mosley et des fascistes, vu les menaces allemandes pesant directement sur le territoire britannique, mais qu’en 1943, la fortune de guerre avait changé de camp et les Allemands ne menaçaient plus l’Angleterre d’une invasion. Ensuite, Nicholson et ses amis jugeaient la position des communistes particulièrement hypocrite, dans la mesure où ils avaient, eux aussi, milité contre la guerre en même temps que Mosley. Ils étaient donc tout aussi coupables que lui, et cela, jusqu’en juin 1941, où, du jour au lendemain, ils s’étaient mués en super-patriotes !
Chez les socialistes, les attitudes furent variées. Dès 1940, le député travailliste Richard Stokes, d’Ipswich, réclame la libération de Mosley et de ses amis parce que leur détention enfreint le principe de respect absolu des libertés civiles. Aux yeux de ces travaillistes, Mosley devait soit être jugé comme traître soit immédiatement libéré. Mais, la base des syndicats, travaillée par les communistes, adresse deux lettres à Herbert Morrison, président des « trade unions », lui précisant que la libération de Mosley porterait un coup au moral des civils, parce que le leader de la BUF avait fini par symboliser le fascisme et le nazisme contre lesquels les ouvriers britanniques avaient été incités à combattre par un travail accru, des sacrifices sociaux et des cadences infernales. Quant au gouvernement conservateur de Churchill, son souci était de ne pas apporter d’eau au moulin des neutralistes américains, fortement représentés dans l’opinion d’Outre-Atlantique. En effet, il pouvait paraître incongru de faire officiellement la guerre à la tyrannie fasciste ou nazie, alors que des citoyens britanniques croupissaient en prison sans avoir été jugés. L’artifice juridique pour libérer Mosley et bon nombre de ses compagnons a été de rappeler que l’article DR18b, qui permettait temporairement l’isolement de personnes dangereuses pour la sécurité de l’Etat en temps de guerre, stipulait que la santé des prisonniers ne pouvait jamais être mise en danger. Mosley, atteint d’une phlébite, pouvant avoir des conséquences graves, devait donc être relaxé. De plus, il avait considérablement maigri, ce qui suscitait l’inquiétude des médecins. Les communistes organisèrent des manifestations dans Londres et ailleurs, mais les grèves dont ils avaient menacé le gouvernement n’eurent pas lieu. L’Union Soviétique avait besoin de matériel américain et britannique pour faire face aux troupes allemandes.
Benoît DUCARME.
Richard THURLOW, Fascism in Britain. From Oswald Mosley’s Blackshirts to the National Front, I. B. Tauris, London, 1998, 298 pages, ISBN 1-86064-337-X.
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samedi, 29 décembre 2007
M. Maffesoli et "La violence totalitaire"

Laurent SCHANG :
Un classique à relire: Michel Maffesoli et "La violence totalitaire"
Conférence tenue à l'Université d'été de "Synergies Européennes", 1999, Pérouse/Ombrie
«L’Etat qui se veut le propriétaire de la société en vient à exercer une violence pouvant prendre des formes diverses, mais dont le résultat est identique. En effet, que ce soit à la manière douce de la technostructure, ou brutalement sous les diverses tyrannies, ce qui se veut totalisant tend à devenir totalitaire».
Ces propos, introduction à l’essai d’anthropologie politique La violence totalitaire , illustrent le projet panoramique de sociologie politique du politologue Michel Maffesoli. C’est une œuvre puissante, volontariste, touffue également, qui trouve sa place au côté de son pendant philosophique, Michel Onfray.
Le lecteur y retrouve en filigrane les trois thèmes centraux de sa réflexion protéiforme et engagée, que sont:
-l’opposition ontologique entre puissance et pouvoir;
-la nature fondamentalement totalitaire de toute structure étatique; et
-l’immanence «ouroubore», ou cyclique de tout processus révolutionnaire.
Trois axes d’une pensée vivifiante directement située dans la continuité de ses lectures, à savoir Spengler, Tönnies, Weber, Freund, Schmitt et Durkheim. Des classiques de l’hétérodoxie politique dont Maffesoli s’est non seulement imprégné mais qu’il se réapproprie et réactualise dans une logique de contestation, pondérée par ce qu’on appellera génériquement un conservatisme cynique qui doit plus aux leçons de la sociologie qu’à des convictions personnelles nécessairement idéologiques.
Logique de contestation et conservatisme cynique
Chez Maffesoli, c’est la démarche «para-scientifique» qui fonde la qualité de sa réflexion, plus encore que la pertinence de ses développements et conclusions. «Une démarche proche du poétique pour laquelle il est moins important de changer le monde que daller au plus profond dans l’investigation et la monstration». Selon la formule de l’Ecclésiaste: «Quid novi sub sole? Nihil». Plus précisément, cela consiste, «comme le dit Rainer Maria Rilke, à affronter, à vivre ce problème essentiel qu’est l’existence, dans une "saisie du présent" qui récuse l’historicisme et revendique le droit à l’inutilité. Un existentialisme vitaliste qui puise à la source de Nietzsche et ne craint pas de recourir autant, sinon plus, aux enseignements des grandes plumes littéraires qu’aux cours magistraux des pères de la science politique. Qu’on juge plutôt: Raymond Aron est quasi-absent de La violence totalitaire, bel exploit pour un politologue français.
A l’inverse, ses influences «pirates» témoignent d’une absence d’a priori et d’une aspiration à la connaissance la plus large, qui traduisent un art de penser le monde et les hommes tout de souplesse et de circonvolutions. Livrées en vrac, les références qui parsèment La violence totalitaire, artistiques pour la plupart, parlent d’elles-mêmes: Artaud, Bloch, Breton, Céline, De Man, Hoffmansthal, Jouvenel, Klossowski, Krauss, Lukacs, Maistre, Michels, Orwell, Pareto, Vico, etc. La liste n’est pas exhaustive.
Et de fait, on ne peut rien comprendre au cheminement intellectuel de Michel Maffesoli si l’on n’a pas en tête, page après page, sa lumineuse formule: «Il y a toujours de la vie, et c’est cela qui véritablement pose problème».
Polythéisme des valeurs et néo-tribalisme
Sa réflexion va du nominalisme à l’empathie, et prône le dépassement des frontières dressées entre les divers aspects de la vie sociale et de la vie naturelle. Une nécessité dictée par les signes avant-coureurs d’une mutation de notre civilisation: achèvement du progressisme historique, accentuation a contrario du concept de temps présent, relativisation de la maîtrise bourgeoise du temps et de l’espace, remise en cause de l’exploitation de la nature, de la domination rationalisée de la société.
Une critique des Lumières donc, prémisse d’une révolution dans laquelle Maffesoli discerne le retour au polythéisme des valeurs et l’émergence d’un «néo-tribalisme diffus ne se reconnaissant plus dans les valeurs rationnelles, universelles, mécaniques qui ont marqué la modernité».
Le réveil de la communauté contre la réduction au même, la Spaltung
«En gros le [pouvoir] est l’apanage de l’Etat sous ses diverses modulations. Le pouvoir est de l’ordre de l’institué. Par contre la puissance (...) vient du bas, elle est le fondement même de l’être-ensemble»; elle est force spirituelle «indépendante des facteurs matériels, nombre et ressource» (H. Arendt).
Maffesoli récupère la Freund-Feind-Theorie de Carl Schmitt: il y a pouvoir là où il y a affaiblissement de la puissance (collective), deux facteurs indissociables et antagonistes qui composent toute constitution politique. Il reprend dans la foulée la distinction opérée par Vilfredo Pareto entre la puissance «résidus», constantes de l’activité humaine, et le pouvoir «dérivations», conceptions variables, pôle dynamique. «L’entrecroisement (des deux) constitue la trame sociale» dans un rapport de forces en équilibre toujours instable.
Parler de l’Etat, après Nietzsche, c’est «parler de la mort des peuples», tant sa logique élémentaire consiste à mettre en application l’équation «moi l’Etat, je suis le peuple».
Pour autant, le fantasme totalitaire n’est pas réductible «aux seuls fascisme et stalinisme, mais (...) il a tendance à se capillariser dans l’ensemble du monde par le biais du contrôle, de la sécurisation de l’existence ou du bonheur planifié», tel que l’exprime également l’american way of life.
Le propre du pouvoir réside dans le projet social idéalisé qu’il entend imposer, déniant «la réalité ou l’efficace des différences, des cultures, des mutations» sur la base de son idéologie positiviste.
«Une autre de ses facettes est (...) la laïcisation (...) de l’unicité salvatrice chargée d’assurer des promesses futures», dans une logique mise en évidence par Hobbes d’utilisation «du droit naturel comme substitut de la loi divine.»
Solidarité mécanique contre solidarité organique
L’unicité factice ainsi créée nie la solidarité d’ordre organique pour lui substituer une «solidarité mécanique» dont les rouages ont été mis en avant par les travaux de Durkheim. Pour asseoir sa domination, le pouvoir dispose de multiples ressorts: la lutte contre la faim, le besoin de sécurité, l’organisation du travail; autant de facteurs de déstructuration sociale qui jouent un rôle médiateur entre pouvoir et puissance.
Détenteur de la technique, le pouvoir méconnaît les limitations libérales du pouvoir par le pouvoir, du pouvoir par le savoir. La liberté abstraite véhiculée par l’égalité nie la pluralité de l’action sociale. L’anomie généralisée qu’elle suscite entraîne automatiquement le relâchement du lien communautaire. Son fondement individualiste néglige le fait que la vie individuelle découle de la vie collective, et non l’inverse. L’égalisation par l’économique achève de diluer le sens tragique du rapport désir individuel-nécessité sociétale dans ce que Maffesoli appelle «l’ennui de la sécurisation (...) ce qu’il est convenu d’appeler le progrès de la société.»
Héritage des Lumières et de l’Europe du XIXe siècle, l’idéologie technicienne amorce l’ère de la rationalité totalitaire. «La technique orientée vers une fin» selon les propos de Jürgen Habermas, qui ne manque pas de dénoncer la dérive sacralisante de la technique moderne, incarnée dans sa bureaucratie.
Mais, par bureaucratie, Maffesoli n’entend pas le poids de l’administration sur la société; il nomme «bureaucratie» le jeu démocratique même.
Idéologie technicienne et société du spectacle
«La bureaucratie de l’Etat moderne se reflète dans les partis». La prise de parole contestataire entretient «un état de tension qui lui assure dynamisme et perdurance». C’est d’ailleurs l’étymologie du verbe contester: con-tester, aller avec et non pas contre. L’opposition est avortée dans l’œuf, elle devient adjuvant de l’institution. Un consensus qui mime seulement la socialité participative. La bureaucratie n’écoute pas l’opinion atomisée, elle la met en scène périodiquement par le biais des élections, des sondages médiatisés, des enquêtes journalistiques.
On entre dans la société du spectacle de Guy Debord, qui dit que «Donner la parole, la concéder c’est déjà en empêcher l’irruption violente, c’est la châtrer de sa vertu subversive».
La Gesellschaft a vaincu la Gemeinschaft.
La révolution : «mythe européen» et «catharisme moderne»
A ce stade de son analyse, Michel Maffesoli convient que «tout pouvoir politique est conservateur», parce qu’il incarne une immanence que la circulation des élites ne fait que redynamiser. Ceci au besoin par l’action révolutionnaire, dont il désamorce la charge subversive. Sa définition de la révolution est la suivante: «La révolution est la manifestation d’une archaïque pulsion d’espérance ou d’un irrépressible désir de collectif, et en même temps le moyen par lequel s’expriment la "circulation des élites", le perfectionnement de l’idéologie productiviste et l’affermissement d’un contrôle social généralisé», «le remplacement d’un pouvoir faible par un pouvoir fort, purification sociale qui ne change rien à la structure réelle du pouvoir».
La révolution est un «mythe européen», dont «le monothéisme social» pour reprendre l’expression de Maffesoli est un projet totalitaire, est intégré au projet totalitaire intrinsèque au pouvoir. C’est le mythe prométhéen d’une société parfaite, utopique, un «catharisme moderne» dont le souci est la purification du monde. Sans ironie, on peut considérer la Compagnie de Jésus comme sa représentation la plus aboutie.
Le progressisme linéaire qui prévaut dans l’esprit révolutionnaire moderne rompt avec la présupposition d’un ordre éternel et d’une définition de la révolution comme restauration de cet ordre. Aujourd’hui, la révolution est conçue comme «un renversement violent du pouvoir établi avec l’appui des masses ou du peuple sous l’autorité de groupes animés par un programme idéologique». Cependant il est frappant de constater que, de 1789 à 1968, ce sont les mêmes références issues du passé qui ont mobilisé les énergies révolutionnaires. Chez Rousseau comme chez Marx se dessine la même rémanence d’une restauration d’une nature vraie, et perdue, de l’homme. Il n’y a pas d’épistémé, mais, dixit Bachelard, un «profil», une épaisseur épistémologique, où l’on retrouve dans des arguments divers des éléments semblables supérieurs au messianisme épiphénoménal de chaque période révolutionnaire. En ce sens, Maffesoli rejoint Freund, quand celui-ci dit que «le révolutionnaire authentique est un conservateur». «Une fois [la] fonction [révolutionnaire] accomplie [translatio imperii] sétablit un nouveau pouvoir dont le principal souci sera de juguler la révolte qui lui a donné naissance».
La révolution permanente prônée par les Robespierre, Saint-Just, Trotsky, et aussi d’une certaine manière Ernst Röhm, est une scorie phraséologique qu’il faut dépasser. Le calcul et le quantitatif doivent succéder au charisme et au qualitatif. Ce qui permet à Maffesoli de qualifier la révolution d’invariance du pouvoir et de reproduction du même. «Le révolutionnaire aime vivre dans l’ordre (...) . L’idée n’a rien de paradoxal. «La perspective révolutionnaire est réaction contre un ordre anarchique (...) elle fonctionne sur la nostalgie d’une totalité parfaite (...) où l’égalisation (...) serait le garant du bonheur total.»
La révolution annexe de l’ordre capitaliste industriel
Science, technique, raison et égalité forment autant la colonne vertébrale de la révolution que de la société de domination.
Avec Baechler, il faut mettre en exergue le fait que «le peuple ne fait jamais de révolution, mais participe à une révolution (...) le peuple ne prend jamais le pouvoir, mais aide une élite à le faire». La révolution n’est qu’une «circulation accélérée des élites», pour reprendre les termes de Jules Monnerot, un changement de vitesse et jamais un changement de structure.
On peut dire ainsi tant que l’homme sera homme, qu’à une révolution succédera une autre révolution, elle-même poursuivie par une révolution boutée par une autre révolution, dans un mouvement cyclique infini, puisqu’en finalité chaque révolution se rigidifie au contact du pouvoir, et se grippe.
La révolution est devenue l’annexe de l’ordre capitaliste industriel des XIXe et XXe siècles. Fondées sur l’idéal de «l’activité économique séparée et systématisée, et de l’individu comme personnalité autonomisée et référée comme telle», la révolution et le pouvoir sont les deux actes d’une même pièce, une tragédie appelée totalitarisme.
Le serpent «dont il faut venir à bout»
Pour conclure, et parce que, malgré tout, après la pluie revient le beau temps, je vous soumettrai en note d’espoir les quelques antidotes proposés par Michel Maffesoli pour contrer La violence totalitaire. Lesquels antidotes rejoignent par bien des aspects les positions défendues par Synergies Européennes:
-en premier, un devoir pour nous tous: «désamorcer, ainsi que le démontrait Durkheim, cette superstition d’après laquelle le législateur, doué d’un pouvoir à peu près illimité, serait capable de créer, modifier, supprimer les lois selon son bon plaisir (...) [et redécouvrir que] le droit est issu de nous, c’est-à-dire de la vie elle-même (...)»
-ensuite, restaurer l’authenticité de la question nationale dans son expression communautaire, seule formule historique qui ne cède pas à la «crispation particulariste» mais tend vers un «ailleurs universel».
-enfin, étendre l’idée incarnée dans la germanité nietzschéenne aux niveaux européen puis mondial. Briser la rationalité étriquée du centralisme étatique et bureaucratique par la dynamique de l’enracinement. Une manière d’exprimer le plus harmonieusement le développement individuel et social, et leur rapport à la nature comme nécessité.
Et puisque la révolution et le progrès sont tous deux d’essence mythique, je soulignerai que si l’Ouroubouros est le «gardien de la pérennité ancestrale» du pouvoir dans sa continuité, c’est aussi le serpent «dont il faut venir à bout». Peut-être parmi nous se trouvent déjà, ici même, les Saint-Michel, Saint-Georges, Jason ou Héraklès qui accompliront cette tâche civilisatrice.
Pour que cesse La violence totalitaire.
Laurent SCHANG.
Achevé décrire en 1979, publié chez Klincksieck depuis 1992, La violence totalitaire. Essai d’anthropologie politique de Michel Maffesoli est aussi disponible chez Desclée de Brouwer depuis cette année 1999.
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vendredi, 02 novembre 2007
G. Dumistresco: l'holocauste des âmes

Grégoire Dumitresco: l'holocauste des âmes
Grégoire Dumitresco, né à Cepale (Valachie) en 1923, fut emprisonné par la Securitate à Pitesti de 1948 à 1951. Il se réfugia en Allemagne en 1953 où il vécut jusqu'à sa mort en 1983. La Librairie roumaine antitotalitaire publie son témoignage (première parution en 1978) sous le titre "L'Holocauste des âmes". G. Dumitresco écrit: «Les pages qui suivent dévoilent la terreur déclenchée par le régime communiste en Roumanie, dans les années 1949-1951, notamment à la prison de Pitesti, ainsi que mes pensées et mes sentiments durant la période où j'y fus détenu. A Pitesti, il était question de “se démasquer” car, selon les dirigeants du parti, tous les prisonniers politiques portaient “un masque”, qu'ils devaient, coûte que coûte, arracher. Le lecteur jugera peut-être certains faits incroyables. Mais, si jamais lumière est faite sur le crime contre l'humanité perpétré à Pitesti, on devra convenir que mes paroles sont loin d'exprimer toute la torture physique et morale à laquelle furent soumis les quelque mille détenus politiques de ce pénitencier. Il a bien fallu que la terreur décrite au long de ces pages, et sa méthode diabolique, eussent un commencement; les mystérieuses prisons communistes de la premiere vague de terreur n'y sont évidemment pas étrangères. La “rééducation” pratiquée au pénitencier de Pitesti constitue sans nul doute une nouvelle édition, trente ans après, de la première rééducation soviétique par le fer et par le feu, une nouvelle version encore plus élaborée de crime contre l'humanité: un crime dont le mobile était l'anéantissement de la personnalité humaine» (P. MONTHÉLIE).
Grégoire DUMITRESCO, L'Holocauste des âmes, Librairie antitotalitaire roumaine (5 rue Malebranche, F-75.005 Paris), 1997, 262 pages.
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mercredi, 03 octobre 2007
Ethnopsychiatrie : le livre de l'âme

Ethnopsychiatrie: le livre de l'âme
Docteur en anthropologie, Taoufik Adohane publie une très intéressante étude sous le titre Le livre de l'âme. Psychisme, corps et culture en Sud-Méditerranée. Il écrit: « Curieuse alliance que celle de l'âme et du corps. Le système psychique s'apparente dans le langage des migrants sud-méditerranéens à une entité d'autant plus somato-psychique qu'ils sont hors de leurs propres références culturelles. Tout traitement nécessite d'abord un travail de traduction au sens de transposition des mots dans une autre langue, et d'étymologie en vue de rendre compte des significations du champ de la parole et de l'histoire culturelle signifiée par le mot en langue maternelle. Dans leur solitude, ceux qui sont en perte de leur référence oscillent entre l'oubli et les symptômes organiques. La maladie les pousse à se remémorer les signifiants de leur culture. Au soignant, ils demandent d'abord à être assistés dans cet effort de "se remémorer". Mais à défaut d'un rapprochement révélateur entre les mots et les choses par le biais du rite, ils s'affrontent à la brutalité des pensées. Aucun patient n'adhère, du moins pas consciemment, à des actes sans valeur symbolique. Si le corps s'assujettit parfois aux techniques de soins modernes et aux actes qui en découlent, c'est sans doute du fait de l'illusion de voir s'opérer une magie. Celle du soignant qui, en toute logique, est tributaire de cette propriété. L'âme, qui n'est pas distincte du corps, s'associe à cette illusion et c'est sans doute la raison pour laquelle depuis toujours le soignant est aussi un "magicien". La magie de l'acte, celle du lien, surseoiront-elles encore longtemps au seul geste de gérer une "demande"? C'est pourtant là ce qui caractérise bon nombre de consultations de nos jours et nombreux sont ceux qui gèrent les signes de l'âme comme des symptômes universels. Car si universelle soit-elle, aucune démarche clinique ne saurait détenir à elle seule la vérité. Toute connaissance ne s'efforçant pas d'être tributaire d'un esprit de complémentarité finit tôt ou tard par tomber dans les mailles de l'aliénation » (P. MONTHÉLIE).
Taoufik ADOHANE, Le livre de l'âme. Psvchisme. corps et culture en Sud-Méditerranée, 1998. 156 pages. 94 FF. Editions Synthélabo (22 avenue Galilée, F-92.350 Le Plessis Robinson).
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jeudi, 30 août 2007
Arno Breker (French & English)
ARNO BREKER ![]() http://sculpteurphotographe.monsite.wanadoo.fr/page5.html... |
ARNO BREKER (biographie) Ed. PARDES, coll. Qui suis-je? Textes et illustrations (dessins et photographies) de Gérard Leroy LA DEDICACE DE L'AUTEUR : Certains êtres naissent et ne meurent jamais. Leur vie, emplie de symboles, se confond avec la genèse et le développement d'un art ou d'une discipline qu'ils ont en propre, et au figuré. Disparus, leur esprit se fait satellite. Au ciel de la dérive de l'histoire des continents, leur éclat trace un chemin vertigineux aux voyageurs qui s'aventurent en leur étrange univers. Arno Breker (1900-1991), artiste de Tradition, sommairement résumé comme le Sculpteur officiel du IIIe Reich, repose. De là-haut, entre les nuages et le souffle des vents, l'Idée contemple un coeur qui bat dans son musée. Il fut l'apôtre par la forme, dit-on, de l'idéologie la plus noire, la plus extrême, la plus contraignante. Cependant, son art n'exprime que clarté, équilibre et beauté. Artiste moi-même, je l'ai rencontré, absorbé et illustré. Le temps, croyant semer l'opprobre, a vieilli le métal, évincé l'or des statues que d'autres n'avaient pu détruire, là étoilant quelques fibres tissées par les araignées, reposoirs de poussières, cerclées de roses et d'épines. Mais ces fils, ces pétales transparents, ces zébrures d'or et de bronze - tout au contraire - ont conféré à son oeuvre la qualité du sublime, comme l'habit nouveau d'un arlequin des dieux. Avec moi, lecteur, spectateur, ou créateur de demain, pénètre, libre et lucide, en l'antre d'un Géant, au royaume des statues, des images et des mots, qui sont nos mages et nos maux... ![]() ARNO BREKER (biography) ED. Pardes, collection : Who am I? DEDICATES OF THE AUTHOR: Certain beings are born and never die. Their life, filled up symbols, merges with the genesis and the development of an art or a discipline which they have into clean, and with appeared. Disappeared, their spirit is done satellite. With the sky of the drift of the history of the continents, their glare traces a vertiginous way with the travellers who venture in their strange universe. Arno Breker (1900-1991), artist of Tradition, summarily summarized like the official Sculptor of IIIe Reich, rests. Of up there, between the clouds and the breath of the winds, the Idea contemplates a heart which beats in its museum. He was the apostle by the form, says one, of the blackest ideology, most extreme, most constraining. However, its art expresses only clearness, balance and beauty. Artist myself, I met it, absorbed and illustrated. Time, believing to sow the opprobrium, aged metal, evicted the gold of the statues that others had not been able to destroy, there "starring" some fibres woven by the spiders, resting places of dust, ringed pinks and spines. But these wire, these transparent petals, these bronze and gold stripes - quite to the contrary - conferred on its work the quality of sublime, like the new dress of a harlequin of the gods. With me, reader, spectator, or creator of tomorrow, penetrate, free and lucid, in the cave of a Giant, with the kingdom of the statues, images and words, which are our magi and our evils... |
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mercredi, 29 août 2007
Organisation Mondiale du Commerce

ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
La supercherie
Elie Sadigh
Avec la collaboration de Rachel Rémond-Sadigh et Jacques Viléo
ECONOMIE
L'OMC régit les relations d'échanges internationaux afin d'éviter les situations de conflit. Elle n'est cependant actuellement en aucune façon au service des nations. Elle prône et fait appliquer des mesures au mépris des règles qui découlent des principes de l'économie et, ce faisant, agit au détriment des pays pauvres, dont les richesses sont pillées, mais également des pays riches, dont les entreprises délocalisent. L'application des mesures prônées par l'OMC n'est favorable qu'aux financiers...
ISBN : 978-2-296-03652-9 • juillet 2007 • 128 pages
05:00 Publié dans Economie, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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mardi, 28 août 2007
Kriegserklärung der Globalisierer
02:35 Publié dans Affaires européennes, Géopolitique, Livre, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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lundi, 13 août 2007
Roth, Chomsky & Huntington
Jürgen Roth, Noam Chomsky et Samuel Huntington:
La maison d’édition “Europa-Verlag”, de Hambourg, publie les écrits de Noam Chomsky, qui, comme on le sait, critique sévèrement l’impérialisme américain, l’accusant d’hybris, ainsi que la politique israélienne, en l’accusant, elle, d’entretenir une logique de la guerre civile permanente au Proche-Orient. Retenons aussi de l’œuvre actuelle de Chomsky une dénonciation systématique du rôle des médias dans la fabrication d’opinions bellicistes ou dans la banalisation d’agressions militaires, qui ne servent que les seuls desseins de Washington, au détriment des intérêts de toutes les autres puissances du globe. “Europa-Verlag” œuvre donc en Allemagne pour diffuser la pensée alternative de Chomsky. On peut évidemment regretter que l’instrumentarium déployé par ce linguiste américain est seulement critique et, à nos yeux, pas assez constructif. Rien n’est dit quant à la seule solution envisageable pour contrer cet impérialisme ubiquitaire : construire l’alliance stratégique grande-continentale et eurasiatique, comme l’avaient voulu Haushofer et ses inspirateurs japonais du début du 20ième siècle.
De même, “Europa-Verlag” a publié naguère le fameux ouvrage de Samuel Huntington sur le “choc des civilisations”, grand classique politique des années 90 du siècle dernier, mais qui ne cesse d’alimenter le débat de manière féconde. L’éditeur allemand ne s’est cependant pas borné à ce seul ouvrage désormais classique : il a également publié le débat entre Huntington et Lawrence E. Harrison sur la lutte entre les valeurs, suite logique des thèses énoncées dans le “choc des civilisations”. Enfin, troisième volume de cette série “huntingtonienne” : Who are we? Die Krise der amerikanischen Identität (= Qui sommes-nous? La crise de l’identité américaine). Huntington s’interroge sur les valeurs de la société américaine. Le peuple américain est-il bien conscient des valeurs qui fondent une civilisation? Ou est-il victime —la première victime— de l’anomie généralisée induite par l’esprit marchand depuis le 19ième siècle? Poser ces questions équivaut à aborder l’essentiel à la veille, justement, d’un choc des civilisations, celui qui s’annonce, inexorablement, à court terme.
Ensuite, le même éditeur nous fait découvrir un autre non-conformiste intéressant, allemand celui-là : Jürgen Roth. Celui-ci a successivement abordé les thèmes du lien mafias/entreprises/politique, des réseaux terroristes liés à la drogue et donc aux mafias, des oligarques post-soviétiques qui déstabilisent l’ex-bloc de l’Est et, aussi, par voie de conséquence et par multiplication des métastases mafieuses en Europe occidentale, nos propres pays [Jürgen Roth, Ganz reale Verbrecher. Millionen, Macht und Auftragsmord, (= Des criminels bien réels. Les millions, le pouvoir et le crime commandité), ISBN 3-20381528-1, 17,90 Euro; Netzwerke des Terrors, (= Les réseaux du terrorisme), ISBN 3-203-81529-X, 16,90 Euro; Der Oligarch. Vadim Rabinovich bricht das Schweigen, (= L’oligarque. Vadim Rabinovitch rompt le silence) ; ISBN 3-203-81527-3, 19,90 Euro; Die Gangster aus dem Osten. Neue Wege der Kriminalität, (= Les gangsters venus de l’Est. Les nouvelles voies de la criminalité), ISBN 3-203-81526-5, 17,90 Euro]. Adresse de l’éditeur : Europa Verlag GmbH, Neuer Wall 10, D-20.354 Hamburg; http://www.europaverlag.de ].
04:50 Publié dans Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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lundi, 23 juillet 2007
Dominium mundi

Pierre LEGENDRE:
Dominium Mundi - L'Empire du management
Détails sur le produit
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samedi, 30 juin 2007
Eau et paix au Moyen-Orient

EAU ET PAIX AU MOYEN-ORIENT
La mer à boire : une solution durable ?
Nathalie Haller, Karen Lemasson, Laurie Menger
L'accès à l'eau représente un des plus grands défis planétaires. Face aux enjeux humains, économiques et politiques qu'une telle situation sous-entend, des solutions nouvelles doivent être imaginées. En analysant le cas de l'usine de dessalement d'Ashkelon en Israël, les auteurs tentent de déterminer si cette réponse peut être réellement considérée comme une voie d'avenir durable face au problème de stress hydrique dans une région sous tension.
ISBN : 978-2-296-03159-3 • juin 2007 • 138 pages
Prix éditeur : 13 €
04:35 Publié dans Géopolitique, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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lundi, 07 mai 2007
Le "principe résistance" chez Niekisch

Le "principe résistance" chez Niekisch
Birgit RÄTSCH-LANGEJÜRGEN, Das Prinzip Widerstand. Leben und Wirken von Ernst Niekisch, Bouvier Verlag, Bonn, 1997, ISBN 3-416-02608-X, DM 49,80.
Dans cette étude universitaire sur la personnalité et les engagements politiques d'Ernst Niekisch, l'auteur ajoute, en fin de volume, une étude sur la réception de Niekisch dans les milieux qualifiés de "nouvelle droite" en Allemagne ("Neue Rechte"). Force est de constater qu'en Allemagne la distinction entre "nouvelle droite" et "nationalisme révolutionnaire" n'est pas aussi claire qu'en France. Ce qu'il est convenu d'appeler la "Neue Rechte", Outre-Rhin, tire une bonne part de ses origines du corpus nationaliste révolutionnaire des années 60 et du début des années 70. Ce corpus national-révolutionnaire allemand était engagé sur le plan social et fort similaire, dans ses démarches, au mouvement de 67/68, surtout dans sa lutte contre le duopole impérialiste de Yalta. Birgit Rätsch-Langejürgen retrace l'histoire de la réception de Niekisch par le groupe "Sache des Volkes" (= Cause du Peuple), par des auteurs comme Wolfgang Strauss, Wolfgang Venohr, Michael Vogt et Marcus Bauer. Elle montre également que la réception de Niekisch par les groupes NR a conduit à un glissement à "gauche", dans la mesure où, dans une structure comme le NRKA ("Commission NR de Coordination"), d'anciens militants communistes travaillent à déconstruire l'anti-égalitarisme présent dans le NR ouest-allemand, première mouture, afin de donner de la consistance au message solidariste de ces groupes: ces militants ex-communistes ont notamment analysé les positions de Niekisch dans la République des Conseils de Bavière. L'objectif final était de promouvoir une quintuple révolution, tout à la fois, nationale, socialiste, écologiste, culturelle et démocratique. Au début des années 80, en pleine contestation de l'installation de missiles américains sur le sol allemand, la critique traditionnelle des NR contre les deux superpuissances se mue en une volonté de renouer avec l'URSS, comme au temps de Niekisch, car l'URSS est la seule puissance capable de résister durablement au capitalisme globaliste. Dans la mosaïque très diversifiée des nouvelles droites allemandes, des divers partis nationalistes et des groupes NR, la réception de Niekisch a été "ambivalente", conclut Birgit Rätsch-Langejürgen.
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dimanche, 06 mai 2007
Un livre sur Dilthey

Un livre sur Dilthey
Leszek BROGOWSKI, Dilthey, conscience et histoire, PUF, Paris, 1997, ISBN-2-13-048876-5.
Etude serrée sur l'œuvre de Dilthey, théoricien de la philosophie de la vie. Pour ce philosophe qui jette les bases d'un filon philosophique fécond, «la vie est originairement un dynamisme irrationnel dont le rationnel se dégage progressivement à travers l'histoire. Dès lors, toute norme et tout a priori de la pensée, marques de la rationalité, se constituent historiquement et doivent être explicités à partir de l'histoire. Le monde est donc réel pour celui qui agit, parce qu'il en est le créateur. Ceux qui se contentent de théoriser dans l'abstrait sont déclaré insuffisants par Dilthey: «Dans les veines du sujet connaissant tel que Locke, Hume et Kant le construisirent, ce n'est pas du sang véritable qui coule, mais une sève délayée de raison, conçue comme unique activité de penser».
06:15 Publié dans Livre, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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samedi, 28 avril 2007
G. Sorel et la naissance du mythe moderne
Ecole des cadres / Lectures conseillées:
![]() GIANINAZZI Willy |
ISBN 2-7315-1105-9 24 € |
Présentation
Qu'est-ce le Mythe ? Les réponses ont toujours été partielles et insatisfaisantes. Car le mythe est une notion privée de sens univoque et intemporel : elle ne s'éclaire que par sa mise en histoire.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le mythe, entendu comme fabulation et erreur, a été une construction scientifique qui a servi à stigmatiser les croyances. La philologie et l'anthropologie, relayées par l'hellénisme, en ont été les sciences mères. Mais, avec la crise qui ébranla la raison scientifique au tournant du siècle, une brèche s'est ouverte en faveur d'un renversement des valeurs : le Mythe attendait une réévaluation. Ce livre explore le contexte et les enjeux de cet avènement méconnu.
En étudiant la société de son temps, Georges Sorel s'est fait à la fois le censeur et le promoteur du mythe moderne. Nourri de ses lectures de Platon, Vico, Marx et Renan, il engagea le dialogue avec ses contemporains, Bergson, Ribot, Le Bon et Durkheim.
En préférant le mythe à l’utopie, la pensée déroutante, mais toujours stimulante et actuelle de Sorel,.invite à une substitution de concepts et de contenus, dense de significations et de potentialités pour un réenchantement du politique et pour une régénération de la démocratie.
Willy Gianinazzi est historien et membre de la rédaction de Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle. Il est l'auteur d'ouvrages sur le syndicalisme révolutionnaire en Italie.
Sommaire
I. HISTOIRE ET MYTHE NARRE :
1. Georges Sorel, historien méconnu — 2. Genèse de la morale et survivances du passé — 3. Détour biographique : Un héritage bourgeois et catholique— Un transfuge — 4. La méthode historienne : Une psychologie — Empathie et histoire religieuse — 5. La topographie sorélienne du savoir : Concordat de l’esprit et raisonnements antinomiques — Sciences de la nature, sciences de l’esprit — Vico, au risque du mythe — Apport à la critique marxiste de l’idéologie — 6. Mythes, utopies et violence : Les fictions idéologiques — Prémices d’une théorie de l’action — Mythe versus utopie — Violence versus force — 7. Manipulation et manœuvrabilité des masses : Applicabilité du mythe — II. MOUVEMENT SOCIAL ET MYTHE VECU : 8. Mythe narré, mythe vécu et autonomie ouvrière : La béance du langage — Le mythe nouveau — Esprit plébéien et radicalité ouvrière — Mythe, dogme et retour — 9. Le contexte du mythe : Mythe et évolutionnisme — Intellectuels et critique sociale —L’altérité en procès (anthropologie, durkheimisme, folklorisme, psychologie collective et psychiatrie) — Le paradigme grec — 10. Le retour du mythe : Des hérauts du mythe : Émile Bréhier, Henri Bergson, Victor Brochard — Démythisation, démythologisation — 11. Ambivalence du mythe : Mythes platoniciens — Mythes historiques et vécus — 12. Improbables influences et affinités certaines. Sorel face à Bergson et Nietzsche : Le cas Bergson encore — Le cas Nietzsche — 13. Métaphysique du mythe et de la liberté : Histoire et pessimisme — Le sublime — Réenchantement moral et spirituel — De la souffrance et du travail — 14. Histoire maîtrisée et mythe régénérateur : Grandeur et décadence — Mythe au présent et rite — Pour conclure : la liberté et la raison — Chronologie sommaire — Orientation bibliographique — Index des catégories et concepts clés Index des noms propres
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dimanche, 08 avril 2007
T. Sunic: Homo Americanus
HOMO AMERICANUS: CHILD OF THE POSTMODERN AGE
by TOMISLAV SUNIC
Foreword by Professor Kevin MacDonald
In this book Tomislav Sunic describes the origins and dynamics of America ’s founding myths. Quoting and translating from many long-forgotten or suppressed sources from the fields of literature, history, anthropology and philosophy, the book represents an interdisciplinary compendium dealing with the topic of Americanism. The genealogy of early Calvinist Puritanism mixed with the techno-scientific religion of boundless economic progress and legally veiled in the obscure para-Biblical and Jewish-inspired sense of political self-chosenness, created a system that has little in common with its original design. Postmodern Americanism, with its abstract theories of multiculturalism and its global desire for world improvement, turned America into a menacing and self-destructive continent that puts not only the survival of America’s European heritage at risk, but threatens the heritage of other peoples worldwide as well. Tomislav (Tom) Sunic is a former U.S. professor, author, translator and a former Croatian diplomat. Mr. Sunic obtained his doctorate in political science at the University of California . In this book he attempts to explain how the postmodern liberal elites justify their system and their intellectual repression against heretics. Mr. Sunic has already published books, scholarly and newspaper articles in French, German, English, and Croatian on subjects of cultural pessimism and the use and misuse of modern language by proponents of communist and liberal ideology.
HOMO AMERICANUS: CHILD OF THE POSTMODERN AGE BY TOMISLAV SUNIC
NEW BOOK AVAILABLE AT AMAZON.COM
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samedi, 07 avril 2007
Les maîtres censeurs

Elizabeth LÉVY : Les maîtres censeurs,
J. C. Lattès ( www.editions-jclattes.fr ), ISBN 2-7096-2132-0, Paris, 2002, 18,50 Euro.Pour Elizabeth Lévy, la France est devenue la plus provinciale de "bien-pensances", est entrée dans une "décennie de plomb" où les "maîtres penseurs" ont laissé la place aux "maîtres censeurs". Evolution que les francolâtres, ivres de leurs trahisons, ont introduit en Belgique francophone, ruinant tout débat et parisianisant le ton de la presse, notamment du "Soir" à Bruxelles. Elizabeth Lévy dénonce dans son ouvrage l'inculpation du passé (marotte qui vise l'effacement des legs historiques et institutionnels), la judiciarisation des moeurs (où des juges se hissent sans vergogne au-dessus de la démocratie), le climat de délation (pratique qui permet l'élimination préventive de toute contestation), la hantise de la vigilance (avec la camarilla qui tourne notamment autour d'un hurluberlu nommé Olender qui s'est attaqué sans raison à la revue Vouloir), le manichéisme accusateur (or tout manichéisme est un simplisme dangereux), la diabolisation des dissidences (car on ne peut plus faire dissidence par rapport à la "pensée unique", posée comme phase terminale de l'aventure intellectuelle de l'humanité). Son analyse est à mettre en parallèle avec celle de Debord, dans la mesure où elle dénonce la "propagande-spectacle" et le mépris du sens commun dont font montre les médias (et la RTBF tout particulièrement, surtout depuis l'avènement au pouvoir de l'écoeurante majorité "arc-en-ciel"). A noter dans ce livre une analyse très fine du fameux débat des "rouges-bruns" de 1993, où avait oeuvré le pitre Olender. Elizabeth Lévy y défend notamment Alain de Benoist, avec une courtoisie qui mérite nos hommages, bien que le chef de file de la ND (canal historique) ait eu, vu de notre côté, un comportement lamentable de froussard et de trouillard, en particulier face à la jactance d'un certain Spire, qui, comme les roquets, avait senti suinter les humeurs de trouille chez son adversaire et, bavant comme un bouledogue privé de nonos, lui avait aboyé ses sornettes à la face. En entendant les glapissements stridents du Spire, molosse imaginaire, le héros-malgré-lui du "rouge-brunisme parisien" s'est enfui, piteux, à c....... rabattues... Faux facho de vrai carton pâte... Garde de fer en paroles, garde de guimauve en actes...
13:40 Publié dans Définitions, Livre, Manipulations médiatiques, Politique, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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jeudi, 22 mars 2007
L. Ziegler : Gesammelte Aufsätze (1901-1916)
Ziegler Leopold
Gesammelte Aufsätze I ( 1 9 0 1 - 1 9 1 6 ). Herausgegeben von Renate Vonessen. ca. € 28,00
ISBN: 978-3-8260-3562-3
256 Seiten
Inhalt – Goethe und der Typus des germanischen Genius – Rezension von Arthur Drews, Eduard v. Hartmanns philosophisches System im Grundriß – Eduard von Hartmann – Die Judenfrage und das religiöse Bewußtsein der Germanen – Leo Tolstoi und die Religion der Wiedergeburt – Schellings Münchener Vorlesungen – Die Weltanschauung Richard Wagners und ihr Verhältnis zu Schopenhauers Metaphysik – Fichte und seine Reden an die deutsche Nation – Zwei Kulturgedanken. Deutscher Klassizismus und indischer Brahmanismus – Der Mystiker – Die philosophische und religiöse Bedeutung des Meisters Eckhart – Der deutsche Idealismus und die Hegelsche Philosophie – Über das Verhältnis der bildenden Künste zur Natur – Wagner. Die Tyrannis des Gesamtkunstwerks – Über einige Begriffe der „Philosophie der reinen Erfahrung“ – Die Bewegung in der Plastik – Friedrich Ostendorf zum Gedächtnis – Zarathustra-Glossen – Etliche Leitsätze über nichtmalerische Plastik Leopold Ziegler (1881-1958) war einer der wegweisenden Denker seiner Zeit. Seine Werke gehörten zu den meistgelesenen Büchern der Zeit. Renate Vonessen, Dr. phil., als freie Schriftstel-lerin 1970 bis 1973 Redaktionstätigkeit in der Zeitschrift „Scheidewege“; später Mitarbeiterin an der Ausgabe der Gesammelten Werke Reinhold Schneiders im Insel Verlag. Zahlreiche Essays und Aufsätze.
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samedi, 17 mars 2007
Le monde malade de l'Amérique

Le monde malade de l'Amérique
de Philippe Grasset
Présentation et extraits significatifs sur : http://www.dedefensa.org/livre.php
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samedi, 03 mars 2007
Une histoire de l'empire byzantin

La réédition de
"L'Histoire de l'empire byzantin"
du grand historien Charles Diehl (Strasbourg 1859- Paris 1944) vient à point nommé pour répondre au préjugé antibyzantin.
Cet ancien préjugé se révèle aujourd'hui fort utile à la politique mondialiste. Depuis les années 1990 il a permis aux disciples de Huntington et de Brzerzinski de convaincre les occidentaux, par exemple qu'il faut expulser les pays orthodoxes d'Europe, bombarder Belgrade, prendre le parti des musulmans et des Turcs en particulier, etc.
Révélons à nos lecteurs la conclusion de l'auteur:
Ainsi finit l’empire byzantin, après plus de mille ans d’existence, et d’une existence souvent glorieuse, après avoir été, durant des siècles, le champion de la chrétienté contre l’Islam, le défenseur de la civilisation contre la barbarie, l’éducateur de l’Orient slave, après avoir, jusqu’en Occident, fait sentir son influence. Mais alors même que Byzance fut tombée, alors qu’elle eut cessé d’exister en tant qu’empire, elle continua d’exercer dans tout le monde oriental une action toute puissante, et elle l’exerce encore aujourd’hui. Des extrémités de la Grèce au fond de la Russie, tous les peuples de l’Europe orientale, Turcs et Grecs, Serbes et Bulgares, Roumains et Russes, ont conservé le souvenir vivant et les traditions de Byzance disparue. Et par là cette vieille histoire, assez mal connue, un peu oubliée, n’est point comme on le croit trop volontiers, une histoire morte ; elle a laissé jusqu’en notre temps, dans le mouvement des idées comme dans les ambitions de la politique, des traces profondes, et elle contient toujours en elle pour tous les peuples qui ont recueilli son héritage des promesses et des gages d’avenir. C’est par là que la civilisation byzantine mérite doublement l’attention, autant pour ce qu’elle fut en elle-même que pour tout ce qui reste d’elle dans l’histoire de notre temps. Charles Diehl
Dès le début de sa carrière, dès ses séjours à l’École française de Rome (1881-1883) puis d’Athènes (1883-1885), puis sa thèse de doctorat, Études sur l’administration byzantine dans l’exarchat de Ravenne (1888) Charles Diehl faisait figure de rénovateur de l’histoire de Byzance et de l’empire byzantin. Il continuera en publiant en 1896 son Afrique byzantine et, en 1901 un Justinien. Ses travaux, notamment ses études sur l'art byzantin aboutiront à réviser et rénover entièrement ce dernier chapitre de l’histoire du monde antique.
Il avait ainsi courageusement entrepris de redresser le préjugé antibyzantin, dominant en cette période de fureur anticléricale de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
Depuis sa première édition en 1919, la remarquable petite synthèse de Charles Diehl, que nous réimprimons en ce moment, a évidemment vu apparaître plusieurs travaux monumentaux qui la complètent et la développent heureusement. On ne saurait citer ceux-ci de manière exhaustive. Mentionnons par exemple Arnold Toynbee dans son immense synthèse sur L'Histoire publiée entre 1934 et 1961, Georg Ostrogorsky s'agissant de l'Histoire de l'État byzantin (édition originale en 1940), Jean Meyendorff (1926-1992) par ses nombreux travaux sur la théologie byzantine, Basile Tatakis pour l'Histoire de la Philosophie byzantine (1949), sans omettre de citer un éminent disciple français de Diehl comme Paul Lemerle (1903-1989) qui ont su continuer cette œuvre dans diverses directions.
L'Histoire de l'empire byzantin de Diehl reste toujours inégalée, comme point de départ, regard d'ensemble, alerte et intelligent, base d'une découverte indispensable à l'honnête homme.
Son propos consiste très exactement à réfuter l'erreur absurde, remontant aux gens des Lumières, et notamment à Gibbon, qui se sont complu à représenter, contre toute évidence [une "décadence" qui dure mille ans ce n'est pas une décadence, c'est au contraire une grande civilisation puissante, intelligente et raffinée], Byzance comme une société décadente et arriérée. Un tel cliché est revenu en force, après Diehl.
Citons Alain Ducellier pour qui, finalement Byzance n'est qu'un "échec" : "l'échec d'une société chrétienne" [sous titre de son livre de "référence" édité en collection pluriel en 1976]. À la vérité les sectaires à la Gibbon et Ducellier ont-ils jamais pensé à présenter toute l'Histoire comme une pareille "faillite" : "faillite" de la Monarchie capétienne de 987 à 1789 ; "faillite" de l'Empire britannique, "faillite" de l'empire romain d'occident, qui durèrent tous moins longtemps que Byzance ?
Le beau jugement de Paul Valéry selon lequel "nous autres civilisations nous savons désormais que nous sommes mortelles" ne doit précisément pas servir aujourd'hui à ceux qui entendent précisément assassiner notre civilisation, et s'y emploient activement.
L'aventure et le legs immenses de Byzance méritent donc à nouveau d'être reconnus et réhabilités.
••• Un livre de 170 pages au prix de 20 euros
••• Pour le commander : http://www.editions-du-trident.fr/catalogue.htm
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vendredi, 23 février 2007
G. LOcchi: Definizioni

Definizioni
Editore: Società Editrice Barbarossa
Autore: Giorgio Locchi
Anno: 2006
Pagine: 320
Sezione: Arte cultura e letteratura
Argomento: Cultura e intellettuali
Codice: BROSSA0276LB
Prezzo:18,00 € (I.I.)
Attenzione: la scheda completa di questo libro al momento della messa in vendita.
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mardi, 23 janvier 2007
G. Fayes Essay on the New American Imperialism
Michael O'Meara
Europe's Enemy : Islam or America?
Guillaume Fayes Essay on the New American Imperialism
http://www.theoccidentalquarterly.com/vol5no3/53-mo-faye.pdf
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La république compassionnelle
SYNERGIES EUROPEENNES – Ecole des Cadres – Namur/Liège – Janvier 2007
Recension : « La république compassionnelle »
Un essai de Michel Richard, directeur adjoint de la rédaction du « Point » et éditorialiste à « Midi Libre »
Malgré la chape de plomb qui pèse sur la France actuellement, malgré la « bien-pensance » imposée de force, dont la dernière manifestation a été la condamnation de Bruno Gollnisch, pour avoir très vaguement fait allusion à une contestation possible du jugement de Nuremberg d’octobre 1946. Prétexte véritablement fallacieux, fumeux sinon de fumiste, vu qu’aux Etats-Unis ou en Angleterre, cette contestation est courante depuis des décennies chez les historiens de tous horizons politiques, que les rayons des librairies anglo-saxonnes de Paris et d’ailleurs croulent sous des volumes qui seraient désormais incriminables, et que l’hebdomadaire « Der Spiegel » -pourtant bien peu suspect de collusion ou de complaisance à l’égard d’une extrême droite réelle ou imaginaire- avait, pour le soixantième anniversaire de ce jugement, contesté de fond en comble la validité du TPI de Nuremberg, en octobre dernier !
On voit donc à l’œuvre une république française qui condamne son compatriote Gollnisch, pour des motifs de basse politique, mais n’ose pas risquer l’incident diplomatique en interdisant à la vente le principal hebdomadaire allemand ou en faisant descendre l’odieuse flicaille jacobine dans les librairies anglaises ou américaines de la rue de Rivoli ou de l’avenue de l’Opéra. Méchanceté et lâcheté, crapulerie et veulerie, telles sont bien les mamelles de cette république que Michel Richard fustige pour d’autres motifs : sa nature nouvelle, son style de gouvernement innovateur, mais sans avenir. Et cette nature et ce style reposent sur la « compassion ». La compassion n’est pas une mauvaise chose en soi. C’est même, et Michel Richard omet de nous le rappeler, le fondement de l’éthique bouddhiste, qui anime des centaines de millions d’Asiatiques et leur procure la sérénité. Mais la compassion de la république n’a rien, mais alors rien, du sublime, du détachement, de la rigueur morale et intellectuelle de l’éthique bouddhiste.
En Europe, dans le cadre d’Etats modernes, ébranlés par les révolutions politique et industrielle, dans ces Etats technologiquement avancés, ce pourrait être un bien, sans doute aucun, de voir les gouvernants mus par la compassion quand des malheurs ou des catastrophes frappent leurs concitoyens. La main tendue, la parole consolatrice sont parfaitement de mise : personne ne le conteste. Ce que fustige Richard, c’est « le marché de la compassion, ses surenchères et son cynisme, ses postures et ses impostures », voire « un bazar indigne qui embauche les victimes dans de petites stratégies d’image (télévisuelle) » (p. 24). La compassion n’est donc plus un partage de la souffrance, ne relève plus de la condoléance sincère, mais résulte de calculs sordides, de stratégies malhonnêtes.
Résultat : les gouvernants doivent participer, de manière bien visible et « visibilisée », aux deuils, douleurs et afflictions de leurs administrés, sous peine de perdre des batailles médiatiques, de passer pour des sans-cœur, de reculer aux prochaines élections, de perdre des prébendes. D’où une course aux victimes, que le public affectionne outre mesure, par ricochet, par l’effet pernicieux de cette pathologie pandémique que diffusent les médias. L’opinion devient demanderesse de larmes et de trognes politicardes compassées, de serrages de louche avec bobines funèbres. Il y a désormais « compétition victimaire ». Qui culmine dans l’évocation des génocides, massacres et horreurs du passé, toujours censés revenir à l’avant-plan, par l’action de « méchants », tapis dans l’ombre, salivant à l’avance à l’idée d’une imminente orgie de sang. Michel Richard écrit : « Le mètre étalon de l’horreur absolue étant le génocide juif, chaque minorité, chaque communauté à revendication identitaire se veut le Juif d’une situation ou d’une époque ayant eu ses bourreaux. Le Juif devient le référent, celui par lequel une cause atteint son pesant d’horreur, mais un référent jalousé, comme trop envahissant, faisant de l’ombre à d’autres causes, à d’autres drames » (p. 62).
Cet état de chose et cette jalousie (matrice d’un nouvel anti-sémitisme à connotations étonnantes) a déjà conduit aux lamentables affaires Dieudonné et Pétré-Grenouilleau ; l’humoriste Dieudonné comparait l’horreur de la Shoah à celui de la traite négrière ; à un niveau plus sérieux, le Professeur Pétré-Grenouilleau se voit persécuté par un abracadabrant « Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais » pour avoir constaté que la traite négrière existait avant l’arrivée des Européens en Amérique, et pour avoir émis des doutes quant à la validité d’une de ces lois mémorielles dont la Gueuse a désormais le secret : la loi Taubira (21 mai 2001) reconnaissant l’esclavage et la traite des Noirs comme un crime contre l’humanité (ce que l’on savait déjà depuis les plaidoyers d’Alexis de Tocqueville contre la pratique odieuse de l’esclavage, et, à un échelon plus modeste, depuis la sortie de l’album de Hergé, « Coke en stock », en 1958). L’affaire Pétré-Grenouilleau a eu au moins le mérite de faire réagir la communauté académique, qui risque bel et bien d’être définitivement muselée en France, de perdre totalement sa liberté de recherche (si ce n’est déjà fait…).
Michel Richard accuse Jacques Chirac d’avoir banalisé cette pratique, « pour s’exonérer de tout » (p. 107), de s’être « érigé en grand consolateur des Français », plaçant ceux-ci « sous serre », pour les mettre à l’abri du monde et de ses intempéries, du libéralisme anglo-saxon et de l’eurocratie. La France, et partant sa périphérie francophone, est dès lors entrée « de plain-pied dans une démocratie d’émotion, qui est la grimace de la démocratie d’opinion, elle-même grimace démagogique de la démocratie, pas loin d’une démocratie de la niaiserie, en attendant celle du gâtisme » (p. 113). Cette France, et cette périphérie, n’a plus de projets : elle a des prêches, dont les plus emblématiques sont ceux de Chirac.
Et Richard conclut : « Voudrait-on saper de l’intérieur, et insidieusement, une civilisation que sans doute le virus virulent de la compassion serait le meilleur agent de cette stratégie. Tenir pour la norme la condition de la victime et tout calibrer à cette aune-là. Flatter le toxique plus que le tonique ». Les bons sentiments tiennent lieu de politique, donc le politique s’évanouit. Triste et sinistre épilogue de la société du spectacle (diffus) qu’avait annoncé et critiqué Guy Debord. Et pour ceux qui aiment pratiquer l’archéologie de la pensée : ne voit-on pas, dans le pamphlet de Richard, ressurgir la critique nietzschéenne du bouddhisme de Schopenhauer et de Wagner ? Ou du moins la critique pertinente d’un mauvais usage de la compassion bouddhiste.
Au-delà des frontières de l’Hexagone, la vigilance s’impose : cette lèpre ne doit pas franchir les frontières, ne doit pas saper l’objectivité (déjà très fort battue en brèche) des tribunaux. En dépit des dérapages de notre magistrature, en dépit des entorses à notre bonne vieille liberté d’opinion et d’expression, il nous faut, avec l’indomptable part de l’opinion flamande de ce pays, susciter un vigoureux esprit de résistance face à la tyrannie soft, face à cette nouvelle violence jacobine, camouflée derrière le visage bonasse et larmoyant de la « république compassionnelle ». Il nous faut des élites politiques alternatives, capables de repérer la bête derrière ses déguisements, capable de désigner l’ennemi et de le combattre impitoyablement : cet ennemi, ce sont tous les imitateurs de cette pathologie. Qui ne doivent plus avoir aucune place dans notre société, in onze samenleving (*). Si ce n’est un espace dûment marginalisé, que l’on couvrira d’un juste opprobre.
Benoît DUCARME.
Michel RICHARD, La République compassionnelle, Grasset, Paris, 2006, ISBN 2-246-69751-4. Prix : 9 euro.
Note :
(*) J’utilise ici à dessein l’expression néerlandaise « samenleving », car elle est plus riche que le terme français « société ». Elle signifie la « co-vivance » voire la « con-vivialité » et implique un civisme partagé, parce que l’on partage aussi une histoire et d’innombrables liens de cousinage, de lignage.
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