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lundi, 18 novembre 2024

Le Sahara cesse de se désertifier. Et les semeurs de panique se plaignent

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Le Sahara cesse de se désertifier. Et les semeurs de panique se plaignent

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/il-sahara-ferma-la-desertificaz...

L'important est de créer la panique. Peu importe comment, même au prix de l'effacement de l'histoire et de l'actualité. Le nouveau drame, pour la télévision et les journaux, ce sont les pluies dans le Sahara, qui redevient vert.

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On ignore donc les gravures rupestres qui montrent que le désert actuel était autrefois habité et peuplé d'animaux même de grande taille qui pouvaient s'abreuver à de nombreux ruisseaux.

Patience, l'histoire n'est qu'une option facultative pour de nombreux vulgarisateurs et communicateurs. Mais l'actualité est aussi une inconnue. Car l'année dernière encore, on se plaignait des retards dans la construction de la Grande Muraille Verte, le grand projet qui doit aboutir d'ici 2030 à la construction d'un mur de 8000 km de long à travers 11 pays africains et de 15 km de large dans la zone au sud du Sahara, pour éviter l'expansion du désert. Un projet chiffré à 33 milliards de dollars dont 14 milliards ont déjà été investis.

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Et les images de ces jours-ci montraient une partie du travail accompli, puisqu'on pouvait voir les arbres plantés régulièrement aux distances prévues. Ce qui n'était pas prévu, c'était les pluies de cette année, qui ont fait pousser de l'herbe autour des plantes et qui a redonné vie aux lits des rivières d'autrefois.

Dans la pratique, la Grande Muraille Verte devient une réalité, démentant le catastrophisme des années précédentes où l'on craignait l'échec du projet.

Il y aurait alors lieu de se réjouir. Au lieu de cela, on sème la panique à propos des pluies excessives qui pourraient mettre en péril les barrages et provoquer des inondations dans les villages. Pas un seul des catastrophistes pense qu'un barrage peut être renforcé ou même refait. Que l'eau, c'est la vie, qu'elle permet aux hommes et aux animaux de se désaltérer, qu'elle sert à irriguer les terres. De l'eau de pluie plutôt que des puits de plus en plus chers et de plus en plus profonds. Il n'en est pas question. La pensée unique obligatoire a besoin de panique, pas de célébration. Au prix d'aller détruire toutes les gravures rupestres, de peur que quelqu'un ne découvre que le Sahara fut jadis vert.

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16:43 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, sahara, désertification, inondations | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 17 novembre 2024

Moldavie: Le véritable pouvoir derrière la victoire électorale de Maia Sandu

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Moldavie: Le véritable pouvoir derrière la victoire électorale de Maia Sandu

Maia Sandu reste présidente de la Moldavie. Elle a remporté le second tour grâce au soutien des Moldaves de l'étranger.

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2024/11/moldawien-die-wahre-macht...  

La Moldavie, un petit pays stratégiquement situé entre l'Europe et la sphère eurasienne, est marqué par une histoire de fractures et de luttes de pouvoir. Les élections de novembre montrent que ce pays est déchiré non seulement entre l'Est et l'Ouest, mais aussi en interne: entre une élite urbaine et une diaspora européenne qui influence de plus en plus le destin politique de la Moldavie.

Un phénomène commun aux États post-soviétiques devient de plus en plus évident: le rôle croissant des citoyens expatriés dans la politique de leur pays. Dans le cas de Maia Sandu, les voix de la diaspora moldave dans l'Union européenne – souvent stratégiquement positionnées et facilement accessibles – ont joué un rôle central. Rien qu’en Italie, où les électeurs pro-européens sont majoritaires, 60 bureaux de vote étaient ouverts, tandis que pour environ un demi-million de Moldaves vivant en Russie, seulement cinq bureaux de vote étaient disponibles.

Cette répartition inégale est perçue par beaucoup comme une stratégie délibérée: les élections n’ont pas simplement été « organisées », elles ont été structurées pour poursuivre un objectif politique clair. De nombreux citoyens moldaves parlent ainsi d’une « stratégie de la diaspora », visant à mettre en avant les voix soutenant le projet pro-européen de Sandu.

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Un pays pris dans l’étau de l’Histoire

Historiquement, la Moldavie a toujours constitué un enjeu dans les rivalités entre grandes puissances. Aujourd’hui, fortement dépendante des subventions européennes et de l’argent envoyé par sa diaspora occidentale, la Moldavie oscille entre des aspirations pro-européennes et une base fidèle, souvent favorable à la Russie. Cet équilibre fragile est de plus en plus orienté vers les intérêts européens, comme l’illustrent les conditions qui ont marqué ces élections.

En Moldavie même, la majorité des voix s’est portée sur Stoïanoglo, le candidat de l’opposition, mais la diaspora en Europe a inversé le résultat en faveur de Sandu. Dans la région sécessionniste de Transnistrie – loyale à la Russie – les citoyens ont pratiquement été empêchés de voter. Les ponts sur le Dniestr étaient prétendument fermés « pour des raisons de sécurité », rendant le déplacement vers les bureaux de vote impossible pour beaucoup.

Une expérimentation de manipulation?

Pour de nombreux Moldaves, la victoire de Sandu n’est pas simplement un résultat électoral. Elle illustre comment des élections peuvent être utilisées comme outils d’influence géopolitique. La politique de la diaspora, qui mise délibérément sur le poids des voix européennes tout en marginalisant les électeurs pro-russes, révèle une conception contestable de la démocratie. Est-ce réellement la majorité des Moldaves qui maintient Sandu au pouvoir, ou bien les intérêts de la diaspora et de l’Union européenne?

Cette stratégie évoque les dynamiques qui se sont manifestées antérieurement en Ukraine, où les diasporas pro-occidentales au Canada et aux États-Unis ont également joué un rôle clé dans la direction politique du pays. Cependant, ces manipulations comportent des risques. Elles érodent la confiance des électeurs et créent un dangereux précédent.

2025 : un tournant pour la Moldavie

Les élections législatives de 2025 révéleront l’ampleur réelle des divisions. Pour Sandu, il ne s’agit pas seulement de conserver le pouvoir. Si son parti échoue, son rôle en tant que présidente pourrait être fortement limité, à l’image de Salomé Zourabichvili en Géorgie, qui reste symboliquement en fonction mais sans réelle influence politique.

Sandu semble de plus en plus l'incarnation d'une présidente de la diaspora pro-européenne – et non de tous les Moldaves. Son gouvernement cherche à ancrer constitutionnellement le projet pro-européen avant que l’opposition ne puisse regagner en influence. Certains critiques évoquent ouvertement une « stratégie de micro-Roumanie », transformant la Moldavie en un prolongement des intérêts occidentaux.

La question demeure: un pays aussi dépendant de l’étranger peut-il réellement revendiquer sa souveraineté? Et quelles implications cela a-t-il pour la démocratie? Les mois à venir détermineront si la Moldavie peut trouver sa propre voie ou si elle restera un pion dans un jeu d’échecs géopolitique.

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Qui est Elena Fritz?

Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et y a obtenu un diplôme. Elle s'est engagée dans l'AfD en 2018, a fait partie du comité directeur du parti dans l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez sur le lien pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena.

Électeur du berceau jusqu’au cercueil

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Électeur du berceau jusqu’au cercueil

par Georges Feltin-Tracol

Le « Camp du Bien » autoproclamé cherche sans cesse à inventer et à étendre des droits pour l’individu. Cet activisme vire souvent en réclamations sinon grotesques, pour le moins farfelues. Le court essai de Clémentine Beauvais en est un exemple édifiant.

Cette dame enseigne les sciences de l’éducation à l’université britannique de York. Considérées comme une science « molle », c’est-à-dire sans protocole empirique rigoureux, aux prétentions didactiques excessives, les soi-disant sciences de l’éducation mobilisent des apports en psychologie, en histoire de la scolarité, en sociologie, en études du comportement humain et en pédagogie. Elle s’inscrivent dans une évidente charlatanerie postmoderniste. Leurs théoriciens et leurs praticiens correspondent pour leur part aux fameux médecins des pièces de théâtre de Molière.

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Clémentine Beauvais avoue volontiers grenouiller «de longue date dans les milieux progressistes». Elle use toutefois avec parcimonie de l’écriture inclusive. En publiant dans la collection «Tracts» Pour le droit de vote dès la naissance (n°59, Gallimard, 2024, 3,90 €), elle entend lancer un débat institutionnel sur une discrimination généralisée. Elle réclame en effet l’«abolition totale, pour toutes les élections, de la limite d’âge». Elle souhaite une évolution des institutions et des usages politiques qui assurent enfin le vote de «tous les êtres humains, c’est-à-dire les bébés, enfants et adolescents ». Elle estime que «l’exclusion des enfants du suffrage  “universel“ met les régimes démocratiques en incohérence par rapport à leurs propres principes d’égalité». Elle ne supporte pas qu’une barrière d’âge affecte le plein exercice de la citoyenneté élargie.

L’autrice ne rappelle pas que des États démocratiques libéraux bourgeois ont abaissé à seize ans le droit de vote. La Belgique s’y est risquée pour les élections européennes de juin 2024. Pour les élections générales, on peut citer le Brésil, l’Équateur, l’Autriche, Cuba, Malte, le Nicaragua et l’Argentine. C’est possible en Écosse pour les scrutins locaux. Clémentine Beauvais veut que les enfants votent comme leurs parents. Elle ne s’attarde pas cependant sur les modalités pratiques pour l’application de ce nouveau droit auprès des nouveaux électeurs dont les nouveaux-nés. Lors du Championnat d’Europe en 2008 et de la Coupe du monde de balle au pied en Afrique du Sud en 2010, Paul le poulpe prédisait l’équipe victorieuse. L’expérience serait-elle reproductible avec un bambin?

Clémentine Beauvais récuse en revanche tout projet qui pondérerait chaque bulletin de vote en fonction de l’âge de l’électeur. Inquiets du vieillissement de la population en Occident et d’une inclination plus ou moins conservatrice – ce qui reste à démontrer -, certains cénacles proposent qu’un jeune électeur ait une triple ou quadruple voix et son aïeul centenaire un quart de voix… L’autrice refuse en outre le choix même du vote par procuration. Elle exprime ici son désaccord avec John Wall, le principal théoricien de cette revendication civique, qui suggère que « chaque parent disposerait d’une demi-voix supplémentaire par enfant (une voix entière dans le cas des parents célibataires) ».

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L’autrice veut conserver le cadre individualiste et égalitaire de la participation électorale. Sa démarche s’ouvre à tous les poncifs wokistes. Ainsi offre-t-elle une « réflexion […] démocratique, consultative, collective (et de préférence, festive) ». Mieux encore, elle se félicite  que l’électeur moyen soit incompétent. Par la force d’une quelconque « main invisible », « c’est à la fois grâce à et malgré la potentielle incompétence des électeurs que le vote est démocratique. » Elle jubile d’assister au déficit abyssal des finances publiques hexagonales, dégradation qui provient de l’extraordinaire alliance des électeurs abrutis et des bureaucrates dépensiers.

Si les adultes sont capables de commettre collectivement de formidables erreurs, les mineurs risquent d’aggraver le pire, en particulier les nouvelles générations décérébrées qui sont plus que jamais toxiques et nocives. Plutôt que de bénéficier en cas d’infractions des circonstances atténuantes et de l’excuse de minorité, les voyous mineurs devraient recevoir les circonstances aggravantes. L’enfant et, surtout, l’adolescent sont par essence des tyrans domestiques qu’il importe de dresser sans aucun ménagement. Clémentine Beauvais nie cette réalité. Cela ne l’empêche pas d’évoquer « une éducation démocratique populaire véritablement inclusive ». Pour elle, « ces risques sont gérables avec un accompagnement éducatif adapté ». Que faut-il comprendre ? L’instauration de cours obligatoires de propagande cosmopolite sous couvert d’éducation morale et civique ? L’intervention dans les salles de classe de commissaires politiques responsables de la formation préalable des consciences juvéniles ? Elle imagine même « des comités citoyens chargés de s’assurer que tous les enfants qui veulent voter puissent le faire ». Ces comités orienteraient très certainement le vote des jeunes électeurs dans la bonne direction.

D’après l’autrice, l’existence quotidienne des enfants est politique. Elle va jusqu’à mentionner le sort du « fœtus par GPA ». Mais le fœtus qu’on s’apprête à avorter n’aurait-il pas lui aussi une part politique indiscutable ? Ce raisonnement spécieux s’apparente aux revendications de certains syndicats étudiants qui veulent qu’aux examens, tant partiels qu’en fin d’année universitaire, toute copie reçoive dès le départ la note minimale de dix sur vingt. À quoi bon organiser des examens ? Les méfaits intrinsèques de l’égalitarisme touchent tous les domaines.

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Sans surprise, Clémentine Beauvais s’oppose au vote plural familial. En Espagne du Caudillo Franco et au Portugal du président Salazar, deux démocraties organiques imparfaites et incomplètes, les pères de famille disposaient d’un suffrage supplémentaire. A-t-elle pris connaissance de La famille doit voter. Le suffrage familial contre le vote individuel de Jean-Yves Le Naour avec Catherine Valenti (Hachette, 2005) ? La promotion du vote familial est très ancienne en France. Jusqu’en 2007, le programme du Front national de Jean-Marie Le Pen le proposait avec force et avec raison à la condition que s’applique dans son intégralité le droit du sang en matière de nationalité. Là encore, le « Menhir » anticipait les aspirations du prochain demi-siècle.

De manière plus pragmatique, l’extension aux moins de 18 ans du droit de vote serait un magnifique prétexte pour accorder ensuite ce même droit à tous les étrangers, y compris aux clandestins, voire aux touristes et aux passagers en transit sur le sol français. L’autrice ne cache d’ailleurs pas que l’actuelle universalité des bulletins de vote constitue un mensonge puisque « ce terme d’universel exclut aussi tout ce qui n’est pas humain ». Outre les animaux dont les insectes et les lombrics, il faut permettre aux plantes, aux rivières, à l’air et même à la planète de s’exprimer. Galéjade ? Nullement ! La Bolivie, l’Équateur, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, l’Union indienne reconnaissent déjà des droits juridiques inaliénables à des cours d’eau, à des forêts et à des glaciers. Pourquoi alors s’arrêter en si bon chemin ? Le domicile, la voiture, le lave-vaisselle, le téléviseur, le téléphone, l’ordinateur ou l’imprimante devraient eux aussi recevoir de nouveaux droits en attendant l’émancipation légale des cyborgs, des androïdes et des robots. Oui, la trottinette électrique du Bo-Bo métropolitain n’est plus un objet matériel, mais un sujet de droit extra-vivant !

L’extension du suffrage dit universel à de nouveaux groupes d’électeurs prouve son inutilité. Les élections ne sont qu’une diversion. Quand ils ne sont pas tronqués, truqués ou falsifiés, les résultats ne sont guère pris en compte. Les électeurs choisissent en faveur du changement qui ne se réalise pas dans le présent paradigme. Qu’importe donc que bébé vote, l’État profond s’en moque finalement !

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La démocratie individualiste égalitaire moderne atteint ici ses limites conceptuelles. Le temps des tribus et des identités collectives qui s’affirme dorénavant sera plus communautaire et organique. Des pratiques pré-modernes fort bien décrites par Olivier Christin dans Vox populi. Une histoire du vote avant le suffrage universel (Le Seuil, 2014) attendent leur ré-introduction au sein d’Althing plus ou moins informels. L’isoloir n’entravera pas la circulation et le renouvellement nécessaire d’une aristocratie populaire impériale et républicaine, française et européenne.  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 133, mise en ligne le 13 novembre 2024 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 16 novembre 2024

Valence, l'échec d'un modèle et d'une classe politique

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Valence, l'échec d'un modèle et d'une classe politique

Enric Ravello Barber

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2024/11/valencia-el-f...

« Son lit profond et large est toujours sec, sauf en période de crue où il reçoit tant d'eau et coule si furieusement qu'il détruit ce qu'il rencontre ».   Ces mots ont été écrits par l'illustre botaniste valencien Antonio Cavanilles à la fin du XVIIIe siècle. Comme vous l'avez peut-être deviné, il fait référence au Barranco del Poyo, dont le débordement, le 5 novembre 2024, a causé la mort de près de 300 personnes dans plusieurs villes de la province de Valence. L'avertissement concernant l'inondation de la zone et l'inopportunité d'y construire remonte à bien plus loin, au moins à l'époque romaine (1).

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Les zélateurs du prétendu changement climatique prétendent expliquer la tragédie par l'irresponsabilité qu'il y a d'ignorer leurs « postulats verts ». Les conspirationnistes parlent de nuages et d'éclairs spatiaux lancés depuis le Maroc pour justifier le déluge. Bref, de la paranoïa pour cacher la réalité: les inondations sont récurrentes dans cette zone de Valence et construire sur des terrains inondables conduit irrémédiablement au drame, ce n'est qu'une question de temps. Cette irresponsabilité urbanistique et politique ne concerne pas seulement la zone frappée tragiquement; le modèle d'urbanisme spéculatif basé sur le « libre marché » condamne 3 millions d'Espagnols à être potentiellement engloutis par des inondations qui, comme nous l'avons vu, ne sont pas toujours faciles à prévoir et à gérer. Un véritable terrorisme spéculatif (2).

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Le roi et sa cour sont nus. Une classe dirigeante en faillite

Jamais, au cours des années de démocratie, nous n'avons vu une réaction aussi violente et survoltée lors d'une visite du roi - ni avec Felipe V, ni avec Juan Carlos I (3). Après plusieurs jours de flottement politique et d'abandon absolu des victimes, le roi, accompagné de la reine et de Sánchez -président du gouvernement espagnol- et de Carlos Mazón -président du gouvernement valencien- s'est rendu dans l'une des villes les plus touchées: Paiporta. La réponse de la population a été virulente: elle criait « assassins » et jetait de la boue sur eux: la reine a été atteinte au visage, le roi a dû être protégé par le parapluie d'un garde du corps (3). Alors que le Roi et la Reine tentaient de calmer l'agitation, le Premier ministre a été attaqué et a dû quitter les lieux alors que la population endommageait sa voiture. S'il n'avait pas quitté les lieux, les conséquences auraient pu être bien plus graves (4). Le président Sánchez, dans son immense démagogie manipulatrice, a dénoncé l'agression comme étant le fait d'« éléments d'ultra-droite » - bien sûr, qui l'eut cru ! Mais c'est tout le peuple, au-delà des idées et des sensibilités politiques, qui a réagi avec rage contre une classe politique dont l'indécence ne connait pas de bornes (5).

Si le degré d'inefficacité des premiers jours de la tragédie dépasse tout ce que l'on peut imaginer, le degré de mesquinerie et de bêtise politique les surpasse encore. Le président du gouvernement a eu le culot de répondre aux autorités valenciennes que « si elles ont besoin de plus de moyens, qu'elles les demandent », démontrant non seulement son aveuglement et son ignorance, mais aussi un cynisme qui dépasse toutes les limites.

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Entre-temps, le président valencien n'a donné aucune explication sur sa « disparition » pendant les heures cruciales où il aurait dû prendre des décisions, alors que le besoin d'explication devenait pressant en raison de la pression médiatique et populaire, Mazón a prétendu qu'il était en réunion avec le président du patronat valencien, qui l'a immédiatement démentie (6).  Finalement, la vérité a éclaté: Mazón avait passé six heures à « déjeuner » avec une séduisante journaliste à qui il proposait le poste de directrice de la télévision valencienne, un poste ouvert à la concurrence publique (7). Mais le plus grave est que même en sachant cela, elle n'a pas démissionné, et elle ne le fera pas parce que la direction de son parti (PP) pense que sa démission pourrait donner le gouvernement valencien au PSOE et que c'est un coût politique trop élevé. C'est bien là la misère de la classe politique, aussi profonde que méprisable.

La gestion désastreuse de la crise a connu des épisodes vraiment invraisemblables, comme le rejet par Pedro Sánchez de l'aide très généreuse offerte par le président salvadorien Bukele (8) et a déjà fait sa première victime politique avec le blocage de la candidature de Teresa Rivera (PSOE) au poste de vice-présidente de la Commission européenne pour sa gestion désastreuse pendant les jours d'inondations (9).

Après l'indignation légitime, tout restera comme avant. La classe politique restera à son poste, la même qui a été incapable pendant 15 ans de réaliser les travaux recommandés par les experts qui auraient évité cette catastrophe humanitaire (10), les mêmes prédateurs urbains continueront à construire dans des zones où ils ne devraient pas, personne n'aura de politiques urbaines et hydrographiques dont la mise en œuvre prendrait des décennies et qui ne fournissent pas de recettes électorales pour les « rendez-vous avec les urnes » immédiats.

La paix, non ! Les démocrates américains et leurs larbins européens veulent poursuivre la guerre contre la Russie

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La paix, non ! Les démocrates américains et leurs larbins européens veulent poursuivre la guerre contre la Russie

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/la-pace-no-i-dem-usa-e-i-maggio...

Et Dieu merci, la transition devait se faire dans le calme et le respect. Une transition qui tiendrait compte du vote populaire. Non. RimbamBiden, pour être en phase avec le choix américain de mettre fin à la guerre en Ukraine, a décidé d'envoyer en urgence 500 missiles supplémentaires à son ami Zelensky. Pour anticiper les mouvements annoncés par Trump en faveur du désengagement et de la paix qui s'ensuivra.

"La paix, non !", s'écrie-t-on des deux côtés de l'Atlantique dans les milieux démocrates. Et si Washington envoie des missiles, Mattarella se rend à Pékin pour lancer des menaces à Moscou, ordonnant à Xi Jinping de forcer Poutine à retirer ses troupes. Le dirigeant chinois sera certainement impressionné et enthousiasmé et enverra des troupes en Ukraine dans les prochains jours pour repousser les Russes. Ou peut-être pas.

Mais il n'est pas le seul, notre locataire du Quirinal. Borrell parcourt lui aussi le Vieux Continent en appelant à une croisade contre le tsar. Et tous les bellicistes européens, y compris les Italiens, veulent augmenter les dépenses militaires. Pour faire la guerre à qui? Avec quels hommes?

Car quiconque n'est pas de mauvaise foi sait parfaitement que la Russie n'a aucune envie d'envoyer des troupes abreuver leurs chevaux aux fontaines de Rome. Vous voulez donc une guerre d'agression? Pour quels intérêts?

Et même face aux méga-investissements dans l'armement, combien de soldats seront prêts à mourir non pas pour le salut de la patrie mais seulement pour les dividendes des actionnaires des sociétés qui s'enrichissent avec la guerre?

Mais les maîtres insistent. Plus d'armes, plus de dépenses. Le seul doute est de savoir sur quel budget imputer les dépenses. Qui, de toute façon, reste une dépense qui ponctionne les ressources disponibles pour la croissance du pays, pour la formation, pour la santé, pour les retraites.

Et la question demeure : avec qui voulons-nous faire la guerre? Nous ne sommes pas capables d'arrêter les barges de migrants et nous voulons être les protagonistes d'une guerre nucléaire?

La question ukrainienne et l'administration Trump

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La question ukrainienne et l'administration Trump

par Alexandre Douguine

Alexandre Douguine soutient que la position intransigeante de la Russie sur l'intégration complète de l'Ukraine dans sa sphère est un impératif géopolitique, motivé par une nécessité existentielle plutôt que par des ambitions expansionnistes, et qu'elle doit être clairement communiquée aux dirigeants occidentaux comme Trump afin d'éviter des malentendus désastreux.

Lorsque nous disons que toute l'Ukraine devrait faire partie d'un espace russe unifié, nous ne formulons pas d'exigences trop extrêmes. Il ne s'agit pas de maximalisme. L'état actuel de l'Ukraine est incompatible avec l'existence même de la Russie. Et si cette question est gelée une fois de plus, même si nous incluons tous nos nouveaux territoires dans des frontières administratives, cela ne résoudra rien. Ils se réarmeront et attaqueront à nouveau. Personne ne peut garantir le contraire.

Mais même une telle proposition de trêve ne nous est pas offerte.

Par conséquent, les négociations avec Trump au sujet de l'Ukraine se dérouleront, de notre côté, de la manière suivante: l'Ukraine est à nous; tout le reste est négociable. Un accord ? Bien sûr, il ne nous sera pas donné. Mais nous n'en avons pas besoin. Nous la libérerons nous-mêmes, quoi qu'il arrive.

La seule question est de savoir si nous pouvons éviter une guerre nucléaire en suivant cette voie ou, malheureusement, non.

Il serait préférable de l'éviter, mais nous sommes prêts à tout. Pour nous, l'Ukraine ne constitue pas un désir de gagner plus, mais est une menace existentielle bien réelle de tout perdre. Et ce n'est pas une hypothèse, c'est un fait.

Il est très inquiétant que la gravité de notre situation ne soit pas comprise en Occident. Les mondialistes de Biden ont réussi à déplacer la fenêtre d'Overton si loin qu'ils envisagent une défaite stratégique réelle de la Russie et cette tendance est devenue centrale dans leur manière de penser le monde actuel. Ceux qui sont plus raisonnables et plus proches de la Russie disent: il ne vaut peut-être pas la peine d'essayer de vaincre la Russie, car le coût serait trop élevé. Mais ceux qui sont enragés contre nous, surfant sur une vague de russophobie, proclament: infligeons cette défaite stratégique; la Russie n'osera pas lancer une attaque nucléaire; c'est du bluff. Bluff ou pas, on ne le saura que lorsqu'il sera trop tard.

Tout cela, cette carte mentale, crée une menace sérieuse pour les relations de l'administration Trump avec la Russie - l'hypnose russophobe est trop forte et s'avère dangereusement efficace. Tel était le plan. Avec les meilleures intentions du monde, Trump pourrait dire: Moscou, prenez tout ce qui se trouve à l'intérieur de la ligne de contact. Et cela suffira. Scelle-t-on un accord sur cette base ?

Mais pour nous, c'est tout à fait inacceptable. C'est à terme une nouvelle guerre inévitable et un effondrement très probable de la Russie elle-même. Car accepter cela, cela équivaut à une défaite. Dans tous les sens du terme. Trump peut penser qu'il nous donne ce que nous voulons. Mais pour nous, il s'agira d'un défi direct, d'un chantage et d'un appel à la reddition.

Il s'agit d'une situation très dangereuse où les réalités géopolitiques se heurtent à des clichés mentaux artificiels. L'ensemble crée une dissonance cognitive extrêmement dangereuse.

Washington doit comprendre que la Russie a besoin de toute l'Ukraine, et c'est tout. Ensuite, il faut laisser parler la « camarade arme nucléaire ».

Il est regrettable d'entamer un dialogue avec la nouvelle administration américaine, généralement opposée au mondialisme et aux valeurs anti-traditionnelles, sur une note aussi dure. Mais il s'agit là d'un autre piège tendu par les mondialistes. Peut-être que Trump ne le comprend pas. Et nous, tout en manœuvrant diplomatiquement, nous hésitons à appeler les choses par leur nom. Il vaut mieux être direct avec Trump. L'Ukraine est à nous (toute l'Ukraine), et cela ne se discute pas. Nous nous y battons avec des armes conventionnelles jusqu'à la victoire. Les sacrifices que nous supportons nous concernent. Occupez-vous d'autre chose.

Les sanctions peuvent être maintenues, mais les relations ne doivent pas être renouvelées. C'est pour plus tard. Mais l'Ukraine sera à nous, entièrement et inconditionnellement.

Car sans cela, nous périrons. Et nous ne voulons pas périr. Si nous devons mourir, tous les autres mourront aussi.

Encore une fois, il n'y a pas d'extrémisme ici - juste les lois froides de la géopolitique, clairement décrites des deux côtés: par nous et par Brzezinski. Le détachement de l'Ukraine de la Russie a été et reste un impératif de toute l'école atlantiste de géopolitique depuis sa fondation - depuis Mackinder (et même avant). C'est tout simplement une loi générale qui garde toute sa validité et sa pertinence. Pour l'école eurasienne, l'axiome inverse est vrai: soit l'Ukraine sera russe, soit il n'y aura ni Ukraine, ni Russie, ni personne d'autre.

Une situation très délicate est en train de se mettre en place. Avec Biden et les fanatiques mondialistes, tout était clair. Ils ont présenté des demandes inacceptables, et nos demandes leur semblaient inacceptables. Avec Trump, c'est différent. Ce qui apparaît comme un « cadeau » pour lui sera, pour nous, une déclaration de guerre.

Il est donc essentiel d'expliquer tout cela à Trump de manière claire et sans ambiguïté, sans pathos ni émotion. Si nous laissons notre « sixième colonne » s'occuper de cette piste de négociation, elle abandonnera tout immédiatement. Mais notre peuple, je pense, le comprend. Cependant, la nouvelle administration Trump à Washington, qui, même en théorie, ne peut pas être exempte de néocons ou de personnalités nommées par l'État profond, peut facilement confondre une chose avec une autre.

Je pense que la solution la plus directe serait de déclarer les véritables plans de la Russie pour l'Ukraine dès maintenant, pendant la période de transition de Washington. La Russie ne s'arrêtera qu'après la capitulation inconditionnelle de Kiev et le contrôle total de l'ensemble du territoire. L'Ukraine est la Russie. Telle est notre position nucléaire.

mercredi, 13 novembre 2024

La victoire de Trump: une révolution conservatrice mondiale

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La victoire de Trump: une révolution conservatrice mondiale

Alexandre Douguine

Introduction pour les lecteurs d'Europe du Centre et de l'Ouest: Voici, avec un léger retard, le fameux texte d'Alexandre Douguine, écrit suite à la victoire de Trump. Ce texte nous apparaît trop optimiste: l'Etat profond ne sera pas aisément mis hors jeu et les stratégies habituelles des Etats-Unis se poursuivront inexorablement, même à feu plus doux. Cette réticence, repérable notamment chez des lecteurs italiens pourtant friands de textes "eurasistes" ne doit pas, bien sûr, nous empêcher de tirer grand profit de la lecture de ce texte historique dû à la plume prolixe d'Alexandre Douguine.

La victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines est un événement historique de portée mondiale, comparable aux événements de 1917 ou de 1945. Elle marque le début d’un changement fondamental dans l’ordre mondial, qui nécessite une analyse et une explication approfondies. Oui, en Russie, beaucoup ont consciemment tenté de minimiser l’importance de ces élections. Les Russes sont en effet très attentifs à ce qu’ils disent et préfèrent ne pas dire tout ce qu’ils pensent. Parfois, ils se donnent même beaucoup de mal pour le cacher.

Quelqu’un comme Poutine

Nous attendions la victoire de Trump, nous l’espérions, même si nous ne l’admettions pas souvent ouvertement. Au contraire, nous avons souvent voilé nos attentes de diverses manières, y compris en nous efforçant d’éviter de nuire à Trump lui-même.

Je crois que cela explique la déclaration de notre président sur le soutien à Harris: pour « toucher du bois » et éviter de porter la poisse, il a dit le contraire de ce qu’il pensait. Il s’agissait également d’éviter d’exposer le candidat qui représentait pour nous une chance d’avoir une perspective fondamentalement différente et nouvelle dans les relations avec l’Occident, avec les États-Unis, et un nouvel équilibre des pouvoirs dans le monde.

Trump n’est pas seulement le candidat du Parti républicain (et il est loin d’être un candidat ordinaire pour l’Amérique, pour les républicains ou pour la politique mondiale). Trump est une révolution mondiale. Une révolution conservatrice. Et le fait qu’il ait réussi à accéder au pouvoir une fois, puis à résister à tous les coups pendant la présidence de Biden, et maintenant à remporter triomphalement l’élection présidentielle à nouveau, signifie qu’il n’est pas un accident. Personne ne peut contester cela en disant qu’il s’agit simplement d’un « dysfonctionnement du système ». Non, il s’agit d’une tendance, d’une ligne fondamentale.

81gF17TRrPL.jpgTrump a cimenté cette tendance en choisissant comme vice-président J. D. Vance, première personnalité de la politique américaine à ce niveau à déclarer ouvertement que son idéologie est celle de la « droite post-libérale ». Rien n’est plus significatif que cette déclaration de Vance. La « droite post-libérale » représente la vraie droite, celle qui défend les valeurs traditionnelles et non le grand capital. Ils sont de droite au sens fondamental du terme : droite conservatrice, droite « illibérale » ou, comme le dit Vance lui-même, « post-libérale ». Le fait que Trump ait gagné aux côtés de Vance, qui est jeune et idéologiquement engagé dans une révolution conservatrice, indique que cette tendance est là pour durer.

Les événements qui se sont déroulés ne sont pas une simple coïncidence, d’autant plus qu’au fil des ans, Trump n’a été ni emprisonné, ni tué, ni détruit – bien qu’il ait été qualifié sans relâche de « fasciste » et de « poutiniste » par des fanatiques démocrates pendant huit ans. Aujourd’hui, nous pouvons dire en toute confiance que le «poutinisme» a triomphé aux États-Unis: L’Amérique a voté pour… « nous voulons quelqu’un comme Poutine ».

Ne vous attendez pas à des miracles, mais il faut prendre Kiev

La Russie ne doit pas s’attendre à des miracles de la part de Trump et de sa nouvelle administration. Nous devons gagner la guerre en Ukraine, pour libérer l’ensemble du territoire. Indépendamment de la victoire de Trump ou de tout autre facteur, cet impératif demeure. Comme le disait le consul romain Caton l’Ancien, « Carthage doit être détruite » ; dans notre cas : « Kiev doit être prise ». Nos forces doivent aller jusqu’à Lviv, libérant l’ensemble de l’ancien territoire de l’Ukraine.

Bien sûr, les conditions que Trump pourrait nous offrir sont également très importantes. Mais il s’agit là d’une question secondaire, qui concerne la manière dont nous formalisons notre avancée vers la victoire. Ici, nous devons agir subtilement, intelligemment et sagement, tout en comprenant que la victoire est primordiale.

Nous devrions également prêter attention à la façon dont Trump est perçu à Kiev. Après tout, le fils de Trump, Donald Jr, ainsi que Vance, Elon Musk et surtout Tucker Carlson – certaines des personnalités les plus en vue qui soutiennent Trump – méprisent ouvertement le régime ukrainien. Ils estiment à juste titre que Zelensky et sa junte ont été entièrement créés par l’administration démocrate et que derrière eux se cachent des mondialistes qui ont entraîné l’Occident et les États-Unis dans une aventure ratée en Ukraine.

Et Kiev répond en nature

Kiev leur rend la pareille. Bon nombre des personnes mentionnées figurent dans la base de données « Myrotvorets », qui est interdite en Russie, où les dirigeants de Kiev se plaisent à publier des informations sur leurs ennemis en appelant à leur élimination physique par des méthodes terroristes. Donald Trump Jr. et Tucker Carlson y figurent. Cela signifie que, du point de vue du régime de Kiev, une partie importante de la future administration de Trump est susceptible d’être éliminée.

Je pense que tout cela va bientôt prendre fin. Non, il ne s’agira pas d’un retrait pur et simple du soutien à Kiev. Il est peu probable que Trump arrête immédiatement tout et dise aux Russes de traiter cette canaille comme ils l’entendent. Mais les républicains qui arriveront au pouvoir oublieront la guerre d’Ukraine, au moins temporairement – et peut-être définitivement. Ils diront : « Nous avons d’autres problèmes bien plus urgents chez nous: la décomposition de la société américaine, la dégradation de la classe dirigeante, la corruption rampante et l’assaut contre les valeurs américaines traditionnelles. »

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Pendant ce temps, Trump continuera probablement à soutenir Netanyahou et ses actions agressives au Moyen-Orient, ce qui est, bien sûr, regrettable pour la population arabe de cette région. Les États-Unis intensifieront également leur guerre commerciale avec la Chine et pourraient soutenir plus activement la Corée du Sud dans sa confrontation avec la Corée du Nord. La victoire de Trump ne signifie donc certainement pas que tous les problèmes seront résolus. Mais il est clair qu’il se désintéressera du conflit ukrainien, simplement pour des raisons pragmatiques de base, puisqu’il n’apporte aucun avantage à l’Amérique ou à Trump lui-même.

Trump rejettera évidemment la responsabilité de tout ce qui s’est passé sur Biden. Il est même possible que Biden, Kamala Harris et toute la clique qui a incité au carnage sanglant en Ukraine soient jugés. Ou peut-être seront-ils épargnés. Mais c’est une autre affaire. Sous Trump et Vance, l’Ukraine tombera aux alentours de la 15ème priorité de la politique de la Maison Blanche. Cela nous donne une opportunité que nous devons saisir.

Hypothétiquement, Trump pourrait lancer un ultimatum assez dur à Moscou pour qu’il mette immédiatement fin à l’opération militaire spéciale. Mais c’est peu probable, car en tant que réaliste et pragmatique, il sait très bien que Poutine n’obtempérera pas. Et que se passerait-il alors ? Il a promis d’arrêter la guerre, mais n’a pas tenu parole. Il est donc préférable d’oublier ces promesses jusqu’à notre victoire.

Trump ne s’attachera pas à chasser les « démons » du régime hystérique de Kiev. Nous devons nous-mêmes combattre ce véritable extrémisme – c’est notre fardeau, notre destin, notre épreuve et notre tragédie. Nous devons le résoudre nous-mêmes. Quant au monde, l’arrivée au pouvoir de Trump est le seul moyen d’éviter une guerre mondiale, une apocalypse nucléaire, et d’avancer vers la construction d’un monde multipolaire sans conflit direct avec l’hégémonie occidentale. Trump a sa propre vision de la manière dont l’Amérique peut redevenir grande – et non par le biais du mondialisme, de l’impérialisme démocratique ou de l’imposition d’un modèle unique à tous les peuples, que les libéraux et les démocrates ont d’abord tenté d’imposer à la société américaine elle-même.

Une scission dans l’« État profond »

Trump n’aurait pas pu gagner, ou plutôt personne n’aurait pu reconnaître sa victoire, s’il n’y avait pas eu une scission au sein de l’« État profond » américain. À la veille de l’élection, mon article sur cette division a été publié dans le magazine conservateur américain de grande audience Man’s World. J’y expliquais comment le « plan A » des mondialistes, suivi par tous les candidats démocrates et républicains précédents, avait abouti à une impasse.

Aujourd’hui, Trump a une occasion unique de mettre en œuvre le « Plan B », qui est lié à un ordre mondial multipolaire juste. Le récent sommet réussi des BRICS à Kazan n’était pas seulement un geste splendide, mais aussi une intervention efficace dans les élections américaines. Trump a reçu un chèque en blanc de l’« État profond » pour essayer une stratégie alternative afin de maintenir le leadership mondial de l’Amérique, une stratégie qui n’implique pas de confrontation directe avec un monde multipolaire.

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Trump n’est ni un libéral ni un mondialiste; il s’oppose à la tendance que suit l’Occident global d’aujourd’hui: LGBT+, post-humanisme, absence de morale et dégénérescence totale. De puissants centres idéologiques, économiques, financiers et culturels sont investis dans cette tendance vers une réalité post-humaniste et post-genre. Des personnalités comme Bernard-Henri Lévy, Yuval Harari, Klaus Schwab, ainsi que les démocrates américains, mais aussi l’élite libérale mondialiste de tous les pays, en sont les moteurs. Ce n’est pas une coïncidence si Yuval Harari a déclaré que la victoire de Trump signifierait « la fin de tout ». Pour les libéraux, il s’agirait d’une catastrophe mondiale, car ils considèrent que leur voie est la seule voie de développement possible et acceptable. Et cette catastrophe a déjà commencé – un désastre pour ceux qui poussent une voie satanique.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Dans ces conditions, il est essentiel que nous ne nous oubliions pas, que nous renforcions notre souveraineté et que nous éliminions résolument la « sixième colonne » des partisans du développement libéral mondial. Nous devons redoubler d’efforts pour défendre nos valeurs et construire un monde multipolaire fondé sur la souveraineté des États civilisés.

La Russie doit s’affirmer fermement comme un pôle, et alors, tôt ou tard, le réaliste Trump n’aura d’autre choix que de le reconnaître. Ce sera notre victoire et la garantie de notre avenir – un avenir russe exigeant mais souverain.

Alexandre Douguine.

Satanisation et titanisation: Retour sur la « Porte des Ténèbres »

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Satanisation et titanisation:

Retour sur la «Porte des Ténèbres»

Pierre-Emile Blairon

Nous pensions avoir déjà dit tout le mal que nous pouvions en dire, et qu’il fallait en dire, sur cette manifestation « festive » ouvertement satanique dans notre précédent article sur le sujet, daté du 29 octobre 2024 : La Porte des Ténèbres est grande ouverte. Mais, comme ses organisateurs, les médias et les divers organismes dédiés à la promotion de la ville de Toulouse n’en finissent pas d’en rajouter sur ce succès de masse, nous nous voyons obligés de continuer à traiter cet événement en mettant en lumière les véritables enjeux cosmiques en cours, sous forme d’une mise en perspective savante des fameux personnages « mythologiques » par l’intermédiaire d’un éminent symboliste.

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Le démon siège-il sur le trône de la ville de Toulouse ?

Nous avons remarqué, en effet, que le nom du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, contient en anagramme le mot « démon ». Est-ce pour cette raison que les édiles toulousains ont souhaité se mettre sous la protection d’un monstre, le Minotaure en l’occurrence ?

Rappelons que les véritables organisateurs occultes de ces inquiétants spectacles sont issus de formes anciennes épuisées, ce qu’on appelle le bas-astral, qu’ils n’ont pas d’autre possibilité que de recourir au monde matériel à son degré le plus primaire [1] pour continuer à exister. Quant aux participants, aux spectateurs, les foules - tout aussi primaires et ignorantes, qui sont les victimes consentantes et « émerveillées » de ces programmateurs – elles ont été largement décérébrées et n’ont plus la possibilité de réagir autrement que par stimuli, comme un troupeau de moutons.

Ces manifestations organisées à Toulouse (le cru 2024 succédant au cru 2018) viennent s’insérer dans un vaste ensemble qui va en s’amplifiant, regroupant, seulement pour l’année 2024, de grandes manifestations placées sous le signe de Satan, comme l’Eurovision, les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux Olympiques, les divers concerts animés par des saltimbanques milliardaires qui sont présentés chaque jour quelque part dans le monde et qui sont eux aussi placés sous le signe du diable comme vous pouvez le voir, par exemple dans une vidéo de Mylène Farmer.

Le maire de Toulouse

Jean-Luc Moudenc est le co-organisateur, le promoteur et le producteur de ces débordements diaboliques qui ont enfiévré sa ville, débordements onéreux qu’il a financés avec l’argent des contribuables de la métropole toulousaine, lesquels se révèlent quelque peu masochistes et en redemandent.

Qui est Jean-Luc Moudenc ? Il ressemble à tous les maires de grandes villes ; il est d’ailleurs Président de leur association.

Ces gens ont souvent le même profil de notables de province, pleins de rouerie, dénués de scrupules et de tout intérêt réel à l’égard de leurs administrés et de la ville qu’ils « administrent », politicards expérimentés, la plupart étant intégrés à quelque loge locale du Grand Orient, suivant systématiquement toutes les instructions gouvernementales liées aux « modernités de genre », aux «nouvelles mobilités », aux« énergies renouvelables », à « l’urgence climatique », à « l’empreinte carbone » et autres désastreuses fariboles, histoire d’être toujours dans le courant progressiste, ou dans le vent, comme autant de feuilles mortes, ne songeant qu’à leur carrière et à ce qui peut leur permettre de rester le plus longtemps possible à leur poste bien rémunéré, en cumulant le plus possible de fonctions et de mandats.

Moudenc est un champion en la matière, poursuivi en 2021 par Anticor, l’association anticorruption, qui l’a assigné en justice ; mais la procédure n’a pas pu suivre son cours parce que l’agrément du ministère de la Justice (agrément qu’elle a retrouvé depuis) a été bien opportunément retiré à Anticor à ce moment-là et le Procureur général de Toulouse a classé l’affaire sans suite…

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L’idée que la ville de Toulouse s’est placée d’elle-même sous l’influence (ou la « protection » ?), non pas du démon, mais d’un monstre mythologique (le Minotaure) ne vient pas de nous, elle vient des organisateurs, promoteurs et producteurs de cette manifestation (dont, peut-être, Moudenc lui-même), idée qui paraît saugrenue, abondamment relayée par une presse servile, mais qui correspond bien à un véritable palier dans un projet maléfique plus global initié de longue date dont très peu de personnes ont perçu la nocivité et l’ampleur et qui atteindra son paroxysme de bruit, de fureur et de toxicité lorsque les mondialo-satanistes auront réalisé qu’ils sont en train de perdre la partie, ce qui est inévitable.

Cette occasion de déchaîner leur barbarie pourrait très bientôt leur être donnée, par exemple, par l’accession de Trump au pouvoir aux Etats-Unis. Ils voudront peut-être alors, par dépit, provoquer le chaos par toutes sortes de crimes plus horribles les uns que les autres et de destructions abominables.

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René Guénon, visionnaire

René Guénon (1886-1951) est l’un des plus importants auteurs français dont la production littéraire s’est consacrée essentiellement à l’ésotérisme, la métaphysique, le symbolisme, les traditions et religions indoues, musulmanes, chrétiennes, juives, et autres spiritualités des anciens peuples.

Il a établi, à la suite des recherches de l’indou Tilak, le concept de Tradition primordiale, source unique de la connaissance issue du monde originel dont se sont ensuite inspiré toutes les sociétés traditionnelles depuis le début des temps.

Il est aussi l’un des premiers penseurs européens, avec l’Allemand Oswald Spengler, à avoir analysé avec une grande acuité les effets négatifs de notre fin de cycle sur le comportement de nos sociétés modernes (Le Règne de la quantité, la Crise du monde moderne).

René Guénon a influencé de nombreux penseurs et chercheurs de haut niveau comme Mircéa Eliade, Simone Weil (à ne surtout pas confondre avec la sinistre Simone Veil), André Breton, Antonin Artaud, Jean Phaure, Alain Daniélou, Julius Evola, Paul-Georges Sansonetti, etc.

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Dans l’un de ses ouvrages posthumes, Symboles de la Science sacrée, dans le chapitre XXII, intitulé « Sur la signification des fêtes « carnavalesques », article publié la première fois en 1945, Guénon évoque une origine plutôt récente de ces fêtes, il s’agit des Saturnales des anciens Romains.

« Pendant ces fêtes », dit-il « les esclaves commandaient aux maîtres et ceux-ci les servaient ; on avait alors l’image d’un véritable « monde renversé » où tout se faisait à rebours de l’ordre normal. […] Il s’agit d’un renversement des rapports hiérarchiques et un tel renversement constitue, d’une façon générale, un des caractères les plus nets de « satanisme » […].

Nous avons signalé dans notre article précédent ce même renversement opéré par les organisateurs des « fêtes » de Toulouse concernant les pseudo-personnages « mythologiques » qui fait d’un monstre assoiffé de sang et en manque de chair fraîche, le Minotaure, le gentil patron de la ville de Toulouse qui va « protéger » ses citoyens (au lieu de les dévorer tout crus) et d’une belle et douce princesse (Ariane) venant au secours de son bien-aimé (Thésée) une horrible araignée.

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Redonnons la parole à René Guénon qui écrivait, voici 80 ans:

« On voit par ces exemples qu’il y a invariablement, dans les fêtes de ce genre, un élément « sinistre » et même « satanique » et ce qui est tout particulièrement à noter, c’est que c’est précisément cet élément même qui plaît au vulgaire et excite sa gaieté: c’est là, en effet, quelque chose qui est très propre, et plus même que quoi que ce soit d’autre, à donner satisfaction aux tendances de l’ « homme déchu », en tant que ces tendances le poussent à développer surtout les possibilités les plus inférieures de son être ».

Cette description archétypale jungienne de la psychologie des foules formulée ici par René Guénon est de nature à expliquer que plus d’un million de personnes se sont précipitées avec enthousiasme dans les bras de Satan lors de ces fêtes toulousaines.

Titan et Satan : les machines de Toulouse sont les filles de ce couple monstrueux

La satanisation de notre société a débuté avec l’apparition du personnage de Satan issu des religions du Livre, « l’ange déchu », appelé aussi Lucifer ; il n’est donc pas uniquement un produit du catholicisme, comme le croient la majorité des gens mais aussi du judaïsme et de l’islam ; et il est donc d’une apparition récente, comparé à celle de Titan, qui est l’homologue de Satan pour les religions traditionnelles anciennes non-monothéistes, et qui serait d’origine antédiluvienne (donc avant 12.000 ans).

Nous aurions donc pu tout aussi bien parler d’une titanisation de notre monde.

Contrairement à ce que nous pourrions penser, c’est le plus ancien des deux compères, Titan, qui est tourné vers les « nouvelles technologies » [2]  et n’a de cesse de prôner la robotisation de l’humain grâce à laquelle les transhumanistes espèrent accéder à l’immortalité. On sait que le rêve des transhumanistes est de remplacer Dieu et ils le manifestent concrètement à la mesure de leurs capacités toutes matérielles comme par exemple, ce qu’ils appellent « l’intelligence artificielle » qui, comme tout ce qui est artificiel, est appelé à disparaître parce qu’éphémère.

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A l’origine, les Titans étaient des géants et leurs successeurs ont gardé la nostalgie de ce qui est grand, fort, qui peut monter haut dans le ciel pour rivaliser avec Dieu. Le rêve de la tour de Babel s’est concrétisé dans notre période contemporaine par la construction de tours plus hautes encore qui grattaient le ciel et venaient titiller la plante des pieds de Dieu ; les premiers de ces gratte-ciels ont été construits à la fin du XIXe siècle à New-York et à Chicago.

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Les roitelets arabes ont continué l’érection (sic) de ces tours dans leurs déserts en rivalisant entre eux pour savoir qui aurait la plus haute, et qui aura le portefeuille le plus épais. C’est exactement la manifestation de ce qu’on appelle l’hubris, la vanité qui ne tient qu’à des prouesses d’ordre matériel à défaut de pouvoir être compétitifs dans d’autres domaines plus spirituels.

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De même que ces roitelets ont apprécié la principale qualité titanesque qui consiste à être grand, gros et fort et à briller, à être rutilant comme leurs véhicules de luxe et à cracher si possible du feu (par les tuyaux d’échappement), histoire d’en imposer au voisin de tente. Titan est aussi celui qui brille comme Lucifer.

Satan, lui, à l’inverse, excelle dans un autre domaine, celui des ténèbres ; il est le maître des anciens grimoires, des chemins tortueux peuplés de créatures étranges, des cris d’angoisse dans la nuit, des opérations occultes qui se pratiquent encore de nos jours et même avec plus d’intensité qu’auparavant, comme le sacrifice d’enfants, les chasses à l’homme, aux enfants ou aux femmes dans des forêts impénétrables, les tortures les plus inimaginables, la consommation de sang humain, les cultes à des dieux zoomorphes (comme le Minotaure ou Lilith), les orgies zoophiles, etc.

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Vous avez compris que les machines qu’ont tellement admirées les Toulousains participent à la fois des rêves titanesques : elles utilisent des technologies de pointe, elles sont gigantesques, énormes, produisent toutes sortes d’effets spectaculaires, crachent le feu et l’eau et, en même temps, elles font référence à toutes les superstitions, à tous les monstres, à toutes les horreurs qu’ont pu inventer toutes sortes d’inquisitions religieuses ou étatiques afin d’effrayer les populations tout au long des siècles passés ; vous avez cru que ce temps était révolu ? Eh bien non, il revient de nos jours avec encore plus de cruauté et d’indicibles souffrances.

Guénon, à l’époque où il écrivait ce texte que nous citions plus haut, pensait que ces manifestations de type satanique allaient aller en se raréfiant car, disait-il, « cette disparition constitue, quand on va au fond des choses, un symptôme fort peu rassurant, puisqu’elle témoigne que le désordre fait irruption dans tout le cours de l’existence et s’est généralisé à un tel point que nous vivons en réalité, pourrait-on dire, dans un sinistre « carnaval perpétuel ».

Or, actuellement, en 2024, au moment où nous vivons les pires moments de ce cycle qui n’en finit pas de mourir, ces manifestations se sont, au contraire, multipliées et ont investi la totalité de la société mondiale à tel point qu’on pourrait penser, dans la logique de ce que disait Guénon en 1945, que les titano-satanistes craignent tellement de disparaître qu’ils font tout pour masquer leur irrésistible déclin et pour faire croire qu’ils pourraient encore avoir quelque influence mais, trop, c’est toujours trop !

A la fin du cycle et des terreurs que produit cette fin, il y a toujours un retournement salutaire qui rétablit l’ordre cosmique et qui voit réapparaître l’Âge d’or ; ce retournement intervient toujours d’une manière très brutale afin qu’il ne reste aucune trace, ni de ces êtres maléfiques qui ont proliféré comme de la vermine sur le corps de la Terre, ni des zombies qui les ont adulés.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] « Se dit de quelqu'un qui a un horizon intellectuel borné, qui juge de façon dogmatique en raison de son manque de culture » (Larousse)

[2] C’est ce que Guillaume Faye, qui avait choisi la Voie des Pères contre la Voie des Dieux, appelait l’archéofuturisme ; c’est ce que Julius Evola résumait ainsi : « D’une manière générale, avec l’avènement de l’humanisme et du prométhéisme, il a fallu choisir entre la liberté du souverain et celle du rebelle, et l’on a choisi la seconde. »

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mardi, 12 novembre 2024

L'Indonésie obtiendra du président Prabowo l'avenir dont rêvait Sukarno

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L'Indonésie obtiendra du président Prabowo l'avenir dont rêvait Sukarno

En ce 21ème siècle multipolaire, le rôle des pays non alignés refait surface. Une leçon (aussi) pour l'Italie

par Asiaticus

Source: https://www.barbadillo.it/116796-lindonesia-avra-dal-pres...

Prabowo Subianto - président de l'Indonésie depuis février dernier - a recueilli près de vingt millions de voix préférentielles de plus que Donald Trump. Combien de lignes les médias ont-ils consacrées aux élections indonésiennes ? Aucune ou presque.

Pourtant, l'Indonésie est (en parité de pouvoir d'achat) la septième économie mondiale, le quatrième pays le plus peuplé de la planète, le pays qui compte le plus grand nombre de musulmans. Certes, elle n'a pas le rôle prépondérant des États-Unis. Mais le désintérêt pour ce qui se passe en dehors de l'Europe, des États-Unis et du Canada explique l'incapacité des élites occidentales à s'adapter au monde multipolaire.

Compte tenu du profil de Prabowo, ancien général et ministre de la défense, les analystes prévoient que de nombreux postes seront confiés à des membres de l'armée. Son gouvernement renforcera les capacités militaires.

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Les investissements dans la défense, selon la vision du président, feront partie d'un effort plus large pour stimuler la croissance économique.

En matière de politique étrangère, l'Indonésie, pays fondateur de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), devrait accroître son influence.

Le premier voyage officiel du nouveau président sera en Chine, afin de renforcer les liens commerciaux et la coopération économique, tout en recherchant d'éventuels investisseurs pour le mégaprojet de la nouvelle capitale indonésienne, Nusantara, qui est en cours de construction à Bornéo. Ce projet ambitieux a été lancé par Widodo et le nouveau président veut le faire avancer, mais jusqu'à présent, l'absence d'investissements étrangers l'a freiné.

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Cet avenir de l'Indonésie se dessine grâce à l'empreinte de Sukarno entre 1941 et 1964.

Une empreinte semblable à celle de Mazzini, Garibaldi, Cavour, Mussolini et De Gasperi réunis en Italie entre 1830 et 1954.

L'un des ambassadeurs italiens à Jakarta, Alessandro Merola, l'a bien compris, lui qui a suivi le passage du sous-développement au développement des pays non alignés, la troisième roue du carrosse aux temps de la guerre froide, mais qu'il vaudrait mieux appeler Paix en Europe. Seulement en Europe.

Pour comprendre la seconde moitié du 21ème siècle, qui sera post-américaine, pour que l'Italie ne passe pas du statut de colonie des États-Unis à celui de colonie franco-anglo-allemande, pour que nous ne nous illusionnions pas sur notre rôle sous-impérial en Méditerranée, pour que nous puissions enfin raisonner par continents et non par régions, il faut savoir que si l'Occident est encore important, il ne sera plus décisif.

L’influence occidentale en Arménie met en péril la sécurité nucléaire de l’Europe

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L’influence occidentale en Arménie met en péril la sécurité nucléaire de l’Europe

par Patrick Poppel

Source: https://unser-mitteleuropa.com/151026

Un rapport de Patrick Poppel, expert au Centre d’Études Géostratégiques (Belgrade)

Actuellement, l’entreprise autrichienne AOSA est présente sur le site de production de la centrale nucléaire de Metsamor (photo), en République d’Arménie.

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AOSA fournit des services de conseil pour le compte de la société Econet Corporation Zimbabwe, spécialisée dans les solutions au secteur énergétique. Alexey Ryabushkin, ingénieur en chef, ainsi qu’Igor Svetlov, consultant, font partie de l’équipe de spécialistes d’AOSA chargée de l’établissement de la centrale nucléaire.

Des rumeurs circulent selon lesquelles ces personnes pourraient également avoir des contacts avec les services de renseignement ukrainiens. L’Arménie suit donc ce qu’on appelle le "scénario lituanien".

Cela fait référence au rejet volontaire de la production d’énergie nucléaire soviétique par Vilnius sous une forte pression occidentale, et à la pénurie énergétique qui en a résulté, un problème auquel les États baltes sont aujourd’hui confrontés.

Des petits réacteurs modulaires (SMR) de fabrication américaine, qui n’ont cependant pas réussi à passer les tests technologiques nécessaires, sont censés assurer le fonctionnement de la centrale de Metsamor en Arménie.

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Toutefois, ces réacteurs ne sont pas certifiés pour répondre aux exigences de sécurité indispensables dans les régions à forte activité sismique. La possibilité de résoudre les problèmes du secteur énergétique arménien en utilisant des SMR de fabrication américaine soulève donc de sérieuses inquiétudes.

La centrale de Metsamor n’est absolument pas compatible avec cette solution technologique. La Russie et la Chine sont incontestablement les leaders dans le domaine des technologies SMR et disposent des solutions technologiques nécessaires, contrairement aux États-Unis.

Le choix de l’Arménie en faveur d’une solution américaine avec une technologie américaine est sans aucun doute exclusivement motivé par des considérations politiques. L’Arménie se tourne déjà vers l’Occident dans de nombreux secteurs, mais cette décision dans le domaine de l’énergie nucléaire est particulièrement risquée.

Cet exemple montre bien comment l’idéologie peut l’emporter sur la sécurité des populations. Ce sujet devrait être discuté au niveau international.

19:51 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, énergie nucléaire, arménie, caucase | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La guerre à venir

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La guerre à venir

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-guerra-che-verra/

Zheng Yongniang est conseiller du président chinois Xi Jinping. Un conseiller très écouté, d'ailleurs, et un excellent analyste de notre Occident. Et de ses intentions.

Et Zheng ne mâche pas ses mots pour définir l'état actuel des relations entre sa Chine et cette Amérique qui résout à elle seule toutes les contradictions d'un Occident sans autre guide ni référence.

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Et son analyse, rapportée par divers sites européens, est lucide et froide.

La guerre, une nouvelle guerre mondiale, est inévitable. Et elle aura pour principaux adversaires Pékin et Washington, et pour théâtre privilégié le Pacifique.

Un point c'est tout.

Sec, sec, comme les Chinois savent l'être quand ils parlent des choses vraies. Sans faux-semblants ni langue de bois. C'est-à-dire sans ces tournures de phrases, ces euphémismes qui, malheureusement, caractérisent les déclarations de nos hommes politiques. Toujours plus soucieux de nous raconter le classique « conte de fées de l'ours » que de nous dire la vérité. De nous la dire purement et simplement.

Et la vérité, malheureusement, est une. La véritable confrontation, aujourd'hui, n'est pas celle, permanente et ouverte, entre Washington et Moscou. Qui, peut-être, (mais le conditionnel s'impose) pourrait être résolu par la nouvelle administration américaine dirigée par Donald Trump.

Ce n'est pas non plus celle qui se déroule dans le Moyen-Orient élargi, convulsif et confus. Avec l'affrontement en cours entre Israël et la coalition chiite, dirigée par l'Iran.

Autant de chapitres dangereux, certes, et sanglants de l'histoire contemporaine. Mais pas décisifs pour autant. Parce que la véritable confrontation est plus lointaine. Même si parler d'éloignement est, aujourd'hui, peut-être inapproprié. Notre monde étant devenu, désormais, trop interconnecté, trop petit si l'on veut simplifier, pour nous permettre de considérer une telle tension comme réellement lointaine. D'où pourrait naître (et le conditionnel, ici, n'est qu'un espoir) un nouveau conflit mondial.

Qui voit, en filigrane, l'affrontement entre Washington et Pékin. C'est-à-dire entre ceux qui détiennent, peut-être depuis trop longtemps, une sorte de primauté géopolitique, qu'ils voudraient mondiale et absolue. Et qui cette primauté, désormais, est de plus en plus ouvertement remise en cause.

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La Chine est dirigée par une élite, si l'on préfère une oligarchie, qui est extrêmement réaliste. Qui ne souhaite pas la guerre avec le concurrent américain. Elle préfère une expansion « pacifique » - et les guillemets s'imposent - de sa propre puissance. En premier lieu, bien sûr, sur le plan commercial et économique. Dans le second cas, bien sûr, politique.

Cependant, le réalisme que je viens d'évoquer conduit cette élite à considérer comme inévitable un choc frontal avec les États-Unis. Et cette expansion, ils ne la souhaitent pas. Tout simplement. Parce qu'ils n'entendent pas trouver ou accepter des formes de partage de la puissance mondiale.

Un danger qu'un politologue aussi pointu que John Joseph Mearsheimer avait déjà mis en garde dès les années 1990, aujourd'hui bien lointaines.

Il a été le premier à parler clairement de la tragédie qui se préparait. Parce qu'une seule puissance mondiale pourrait fonctionner dans les séries télévisées futuristes de Star Trek. Pas dans la réalité.

Il n'a pas été écouté. Malheureusement.

Aujourd'hui, Pékin a pris conscience de deux choses.

Premièrement, la confrontation avec Washington et ses élites dirigeantes est inévitable. La Chine n'a pas l'intention de concéder le moindre espace aux ambitions d'autres pays. Quel qu'en soit le prix. Et j'ose dire qu'il coûtera très cher. Pour tout le monde, et pas seulement pour les Américains.

Deuxièmement, et c'est peut-être le plus important, l'hégémonie américaine est désormais entrée dans une crise que l'on peut considérer comme irréversible. Bien qu'elle soit lente.

Aujourd'hui, en effet, seule l'Europe occidentale semble soumise aux diktats des élites, financières et politiques, basées en Amérique.

Le reste du monde a commencé à regarder autour de lui. Et à se débarrasser de certains carcans.

Le monde arabe traverse une crise profonde. La guerre entre Israël et les chiites n'est que ce qu'elle semble être pour l'instant.

L'Afrique est en ébullition. Et différents pays sortent d'un sommeil colonial vieux de plusieurs siècles. C'est déjà le cas dans l'ancienne Afrique française, d'où les anciens colonialistes ont été chassés.

En Amérique latine également, les signes d'une volonté de se libérer de l'emprise américaine sont visibles. Surtout dans la région des Andes et aussi, quoique plus prudemment, dans le Brésil de Lula.

Ne parlons pas, bien sûr, de la Russie, où l'affrontement est désormais flagrant.

Mais c'est avec la Chine que se jouera la véritable confrontation. Et les mouvements de la lente partie d'échecs que Pékin et Washington jouent actuellement autour de Taïwan n'en sont que le premier signe.

18:33 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, chine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 11 novembre 2024

Hypothèses sur la politique étrangère de Donald Trump

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Hypothèses sur la politique étrangère de Donald Trump

par Pierluigi Fagan

Source: https://electomagazine.it/il-sahara-ferma-la-desertificaz...

Nous parlons d’hypothèses, car le nouveau président américain n’a pas donné l'interview préélectorale habituelle où les candidats exposent généralement les grandes lignes de leur politique étrangère, et parce que cet homme est, notoirement, peu prévisible. Cependant, certaines choses peuvent être envisagées et d'autres restent des suppositions.

    1) Ukraine. Il est presque certain que Trump réduira (peut-être seulement en partie) le soutien financier direct, les livraisons d'armements et l'engagement logistique des États-Unis. Il pourrait également laisser le «fardeau» dans les mains déjà hésitantes de l’Europe, qui fait l’objet d’autres objectifs stratégiques dont nous parlerons plus tard. Il essayera de parvenir à un accord de paix comme promis, bien que cela semble peu probable, sauf s’il est prêt à discuter avec Poutine des principes généraux de sécurité dans la région (positionnement des missiles, rôle des pays de l'OTAN frontaliers). Or, ceci paraît très improbable, étant donné que la dernière fois, Trump avait lui-même abandonné le Traité INF, pilier du système de sécurité européen signé autrefois par Gorbatchev et Reagan (alors qu’on l’accuse souvent d'être «l’ami de Poutine»!). Selon Mearsheimer, Poutine ne fait plus confiance à l’Occident sous aucune forme, et il semble peu probable qu'il fasse de réels compromis avec les États-Unis. Les premières déclarations russes après les élections ont réaffirmé que la Russie poursuivrait tous les objectifs de son opération militaire spéciale.

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   2) Russie. Cependant, il n'est pas certain que les relations avec la Russie soient nécessairement liées à la question ukrainienne. Trump est soutenu par l'industrie pétrolière, ce qui s'était pleinement révélé lors de sa première présidence avec la nomination de Rex Tillerson, ancien PDG d'ExxonMobil, comme Secrétaire d'État. ExxonMobil avait de nombreux partenariats avec la société russe Rosneft pour des explorations, notamment dans l’Arctique. Trump, qui avait reçu le soutien de R. F. Kennedy Jr. — connu pour ses positions écologistes — aurait déclaré : «C'est un type extraordinaire, il veut vraiment agir et nous lui en donnerons l’opportunité, mais j'ai simplement dit: 'Bobby, laisse-moi le pétrole.'» La question pétrolière reste donc ouverte. ExxonMobil considérait jadis l’exploration arctique comme stratégique et vitale, et Trump pourrait chercher à négocier un réchauffement des relations (indépendamment de l’Ukraine), en demandant peut-être à Poutine de ralentir le développement de la Route maritime du Nord (utilisée par la Chine pour contourner les détroits). Il est difficile de dire si les deux trouveront un accord, mais il semble très improbable que Poutine renonce à ce projet avec la Chine.

    3) Venezuela et Nicaragua. Ces pays ne font certainement pas partie des enthousiastes suite aux dernières élections présidentielles américaines. Après les récentes élections au Venezuela, Trump avait exprimé des critiques acerbes, et Elon Musk avait d'abord tweeté : «Le peuple vénézuélien en a assez de ce clown», puis, après une réponse de Maduro, il avait ajouté : «Un âne en sait plus que Maduro», avant de s'excuser d’avoir «insulté les ânes». Maduro a depuis suspendu X (ancien Twitter) dans son pays. En toile de fond, il y a les intérêts commerciaux de Starlink et une alliance avec Javier Milei pour une nouvelle hégémonie en Amérique du Sud. Le Venezuela, cinquième réserve mondiale prouvée d'hydrocarbures (et premier en Occident), pourrait également voir ses relations régionales modifiées par l’élection de Trump, tandis qu'Obrador au Mexique pourrait également être mécontent, confronté à une pression accrue aux frontières due aux migrations d'Amérique centrale.

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   4)  Netanyahu et Israël. Parmi les enthousiastes, on compte Netanyahu. Hier, le Premier ministre israélien a limogé le ministre de la Défense Gallant, son rival naturel au sein du Likoud. Gallant, préparant sa succession, avait demandé une enquête sur le 7 octobre. Selon Fagan, il semble peu probable qu’Israël ignorait tout des mouvements logistiques importants précédant l’attaque, et Gallant pourrait détenir des preuves que Netanyahu a sciemment ignoré les rapports (y compris ceux des services secrets égyptiens). Bien que la police ait ouvert une enquête, le soutien de Trump renforcera probablement Netanyahu, qui a envisagé des projets de développement à Gaza (hôtels de luxe, casinos) une fois les habitants palestiniens déplacés et le Hamas affaibli, facilitant les accords d'Abraham. Cette perspective pourrait raviver les tensions avec l'Iran, avec lequel Trump a été particulièrement dur (voir le retrait du JCPOA, l’accord nucléaire), et dont les réserves de pétrole et de gaz en font une cible géopolitique pour l'administration Trump.

    5) L'Europe. Trump cherchera à diviser l'UE pour négocier de manière bilatérale. Attendez-vous à des tarifs, des hostilités envers les politiques écologiques, des doutes sur l’OTAN, et une forte pression pour augmenter les dépenses militaires (et acheter des armes américaines). Ce sera un chapitre complexe sur lequel il faudra revenir plus tard.

    6) Chine. Concernant la Chine, des tensions peuvent également être prévues.

Le phénomène Trump est un moteur de l’histoire, ce qui, pour ceux qui l’étudient, n’est pas sans intérêt. La première élection de Trump avait coïncidé avec la sortie de mon premier livre en janvier 2017 ; cette fois, la publication de mon second ouvrage est prévue pour Noël, bien qu’il ne porte pas spécifiquement sur la géopolitique.

Ce texte de Fagan offre des perspectives sur les orientations possibles de la politique étrangère de Donald Trump dans divers domaines.

Si les cartes sont redistribuées, le paquet reste le même

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Si les cartes sont redistribuées, le paquet reste le même

par Enrico Tomaselli

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/si-rimescolano-le...

Je l'ai dit à une époque où cela n'était pas encore évident : l'élection de Trump en soi ne peut pas automatiquement représenter un tournant radical dans la politique internationale des États-Unis, car il existe des intérêts (concrétisés dans des stratégies à long terme) qui ne peuvent pas être remis en question à chaque changement d'administration. Il faudra donc voir, surtout sur le moyen et le long terme, comment le Président agira concrètement.

En gardant à l'esprit que, précisément parce qu'il s'agit d'une administration tendanciellement « isolationniste », son attention sera concentrée sur des questions internes aux États-Unis, à commencer par celle de l'immigration, l'un de ses chevaux de bataille. Et cela pourrait signifier, par exemple, que si les résistances du deep state à certains de ses orientations sont trop fortes, il pourrait utiliser son image de président principalement sur ces batailles internes, laissant à d'autres les rôles plus inconfortables liés à la politique étrangère.

Fondamentalement, sous cet angle, il sera essentiel de voir qui occupera deux postes clés : secrétaire d'État et secrétaire à la Défense. Il est assez évident que, du moins en partie, la vision trumpienne du « Make America Great Again » n’est pas si éloignée des orientations stratégiques des deux dernières décennies, ou du moins de la manière dont celles-ci sont en train de se réorienter. Par exemple, l'intention de mettre fin à la guerre en Ukraine (même si, comme il est assez évident, les idées sur la manière de le faire sont plutôt superficielles) ne s'écarte pas beaucoup du processus de désengagement déjà substantiellement amorcé sous la présidence de Biden.

Même par rapport à la question du Moyen-Orient, je ne vois pas de différences substantielles, et dans ce cas encore, il faudra voir comment se concrétiseront les slogans électoraux. La même déclaration « plus de guerres pendant mon mandat » peut facilement se traduire (et c’est probablement ce qui se passera) par une réduction de l'intervention américaine en soutien aux guerres en cours (et, bien sûr, par la non-participation directe des forces armées américaines), tout en maintenant l'incitation pour les différents proxy à continuer de manière plus autonome.

Quant à la Chine, il est clair que la présidence Trump sera marquée par une conflictualité économique, mais la dimension militaire — même si elle devait jamais se concrétiser — ne sera sûrement pas à l'ordre du jour sous la nouvelle administration. Ceux qui auront le plus à craindre de cette nouvelle administration ne sont aucun des pays que les États-Unis considèrent comme hostiles. Pour eux, cela changera relativement peu, car ils sont, chacun à leur manière, assez forts pour ne rien craindre de nouveau qu'ils n'aient déjà expérimenté ces dernières années.

En revanche, ce seront probablement les Européens qui paieront le prix des variations, même minimes, de la politique étrangère américaine. Le soutien largement anti-trumpien de presque toutes les directions européennes, du moins jusqu'à hier, ne manquera pas d’influencer davantage l’orientation de la politique des États-Unis envers l’Europe, qui de toute façon ne sera pas particulièrement favorable ; au contraire, on peut s’attendre à ce que nous soyons traités presque comme la Chine, mais sans en avoir ni la force commerciale ni la force politique.

En somme, les quatre prochaines années ne verront probablement pas de résolution rapide des conflits en cours, du moins pas par l’action directe des États-Unis. Néanmoins, tout changement dans le cadre général, même s’il n’est pas radical, apporte toujours de nouvelles opportunités ; il reste donc à voir qui, où et quand, saura les saisir. Et, bien sûr, surtout si il y aura saisie.

La société parallèle verte: du LGBTQ au délire climatique - Comment la "gentrification" verte mène à la formation de ghettos de prospérité

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La société parallèle verte: du LGBTQ au délire climatique

Comment la "gentrification" verte mène à la formation de ghettos de prospérité

Alexander Markovics

Ils forment de loin le plus grand milieu clos au sein de la société allemande – il ne s'agit pas des musulmans, mais des électeurs des Verts en Allemagne. C'est ce que des sociologues de l'« Institut de Recherche sur la Cohésion Sociale » ont découvert. Selon leur premier rapport sur la cohésion, publié en novembre 2023, concernant la société allemande, 62% des électeurs des Verts restent exclusivement dans leurs propres réseaux politiques et ne maintiennent aucun contact avec d'autres parties de la société allemande.

Ainsi, les Verts forment en particulier en Allemagne la plus grande société parallèle – bien avant les musulmans et les Allemands de l'Est, souvent critiqués. Mais qu'est-ce qui caractérise cette société parallèle, où se situe-t-elle et représente-t-elle un danger pour l'Allemagne ?

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Un milieu ouest-allemand : prétentieux, riche et académique

L'électeur typique des Verts se considère comme faisant partie de l'élite morale et intellectuelle du pays, qui cherche toujours ce qui est le mieux pour tous les Allemands: ils veulent être les "bons", sont souvent prétentieux et présentent leurs opinions politiques comme étant sans alternative. Ce qui les motive, c'est le désir de « rendre le monde meilleur » selon leurs conceptions, peu importe ce que les autres en pensent. C'est pourquoi les Verts veulent accueillir autant d'immigrants que possible et sauver le climat en augmentant les impôts et en interdisant les moteurs à combustion. Le fait qu'ils gouvernent souvent sans tenir compte de la réalité quotidienne de nombreux Allemands, qui ont peur de sortir dans la rue en raison de la criminalité des étrangers et qui souffrent du fardeau fiscal, ne les dérange pas. Cela est en grande partie dû au fait qu'ils sont géographiquement concentrés et, pour la plupart, restent entre eux: les Verts sont principalement un phénomène ouest-allemand, dont le centre se trouve dans des grandes villes de l'Ouest comme Stuttgart, Heidelberg, Darmstadt, Münster et Kiel, mais aussi dans des quartiers berlinois comme Mitte et Charlottenburg-Wilmersdorf.

En raison de leurs convictions féministes, ils sont également très féminins – l'électeur stéréotypé des Verts n'est pas par hasard une femme aux cheveux teints de manière extravagante, possédant plusieurs chats. Il est à noter que ce sont surtout les villes universitaires de l'ancienne République fédérale qui regroupent l'électorat de l'ex-parti écologiste. D'un point de vue démographique, les Verts ont certes obtenu un score au-dessus de la moyenne chez les jeunes électeurs lors des dernières élections fédérales de 2021, mais la majorité de leurs électeurs provient de la classe moyenne et est d'âge moyen. Les Verts, principalement composés d'Allemands ethniquement allemands, vieillissent comme le reste de la population allemande. Cela est dû au fait que les Verts en Allemagne peuvent s'appuyer sur les bases du mouvement alternatif et étudiant de la génération des baby-boomers.

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La gentrification verte: hausse des loyers, terreur antifa et dragqueens

Économiquement, ils font partie des électeurs aux revenus plus élevés que la moyenne et sont les principaux responsables de la soi-disant gentrification, un processus de transformation des quartiers urbains. Dans le cadre de ce processus, des quartiers urbains, qui ne se trouvent pas en plein centre-ville mais ne se situent pas non plus à l'extrême périphérie, souvent en déclin et attractifs en raison de loyers faibles, sont découverts par des jeunes (artistes et étudiants) qui y ouvrent de nouveaux commerces.

Cela finit par attirer des investisseurs fortunés, avec pour conséquence la création de "ghettos de prospérité", où les loyers et les prix des cafés et magasins grimpent en flèche. Les anciens habitants à faibles revenus sont alors contraints de quitter ces quartiers, car ils ne peuvent plus se les permettre. Combiné avec la création de structures antifa dans ces quartiers, des manifestations « Refugees Welcome » et des lectures par Dragqueens pour les enfants, ce processus donne finalement naissance à des centres hostiles aux coutumes allemands et provoque la dégradation du bien-être, comme on peut le voir à Leipzig-Connewitz ou dans le quartier de la Schanze à Hambourg.

Dans le même temps, ces quartiers deviennent des zones interdites pour les Allemands patriotes: la terreur idéologique à l'université et les agressions physiques contre les dissidents sont une conséquence de la culture anti-allemande encouragée également par les Verts, qui détestent tout ce qui fait l'Allemagne.

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Les Verts : tolérance uniquement envers les semblables

Il n'est pas étonnant que le rapport sur la cohésion, que nous avons mentionné en début du présent article, arrive à la conclusion que bien que les électeurs des Verts se considèrent comme très tolérants et aiment s'entourer de « personnes tolérantes », ils sont eux-mêmes fortement polarisés et n'acceptent pas les Allemands ayant des opinions différentes des leurs. En effet, les Verts forment une bulle intellectuelle très académisée, qui, grâce à son pouvoir dans le monde de l'éducation, est la seule à savoir justifier ses actions tout en diffamant les opinions des autres.

La "lutte contre l'extrême droite" n'est que la partie émergée de l'iceberg d'un parti qui devient de plus en plus sectaire, tout en prônant une hystérie climatique qui veut interdire aux Allemands « normaux » de conduire une voiture ou de partir en vacances, tandis qu'ils s'envolent eux-mêmes vers les gratte-ciel de Dubaï ou pour aller déguster une glace en Californie.

Tout cela est justifié par une peur exagérée de la prétendue catastrophe climatique imminente, alors que l'industrie automobile allemande et les sites industriels de l'Allemagne risquent de s'effondrer. Tout cela est pris avec indifférence par le milieu vert, car il s'agit de réaliser un objectif prétendument supérieur.

De la part des Verts, on peut donc observer une cécité de plus en plus évidente à la réalité. Cela devient particulièrement problématique lorsque, dans un milieu donné comme celui des Verts, il n'existe plus de compréhension de la réalité quotidienne des autres et des difficultés que les changements sociétaux, tels que l'immigration massive, le chômage de masse, la dégradation des infrastructures et la criminalité étrangère, peuvent engendrer pour des gens de l'ex-RDA, mais aussi pour les Allemands vivant en dehors des quartiers prospères de l'Ouest de l'Allemagne.

Tandis que l'œuvre de destruction du Bündnis 90 a principalement des conséquences intérieures, c'est surtout la « politique extérieure féministe » des Verts qui pourrait entraîner l'Allemagne dans un nouveau conflit militaire. Transformé au tournant du nouveau millénaire, le mouvement vert, au départ pacifiste, s'est mué en parti de guerre vert-olive sous l'impulsion de Joschka Fischer; les Verts battent désormais le tambour aux côtés des États-Unis pour une militarisation de la politique extérieure allemande, en particulier vis-à-vis de la Russie. Cela est allé jusqu'à ce que la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, déclare la guerre à la Russie le 24 janvier 2023, avant que le ministère des Affaires étrangères ne fasse marche arrière peu de temps après.

Nous voyons donc que la cécité des Verts est dangereuse non seulement pour l'Allemagne, mais pour le monde entier et pourrait entraîner le peuple allemand dans une guerre que personne ne veut, sauf les partisans de la secte climatique.

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La société parallèle verte: un danger pour l'Allemagne et le monde

Dans l'ensemble, il est donc clair que le milieu vert en Allemagne est probablement la société parallèle la plus dangereuse. La propagande pour l'immigration massive, l'hystérie climatique, la sexualisation précoce des enfants via les Dragqueens, le culte de l'homosexualité, la guerre et la mauvaise gestion sont toutes des conséquences de l'activité d'une petite  minorité, toutefois bien organisée, qui sévit au sein du peuple allemand.

C'est une avant-garde du progrès qui mène le peuple allemand au bord du gouffre – il est donc grand temps de l'arrêter et de dissoudre la société parallèle verte ! L'éducation patriotique et l'activité de conviction doivent à long terme viser également les grandes villes de l'Ouest de l'Allemagne si nous voulons stopper cette secte de fin du monde qui, de surcroît, à l'ambition de déclencher guerre mondiale.

Nous ne devons jamais oublier qu'il s'agit surtout de jeunes Allemands, aveuglés par des sectes universitaires et des activistes d'extrême gauche, qui sont partiellement (même dans un mauvais sens) idéalistes, et que nous devons guérir de leur folie. La vaste masse de nos concitoyens doit être convaincue à nouveau des intérêts réels de l'Allemagne et des conséquences terribles de cette folie verte, avant qu'il ne soit trop tard. Les élites fanatisées doivent cependant être jugées au bon moment pour que les nombreuses victimes de leurs politiques reçoivent justice.

dimanche, 10 novembre 2024

Il n'y a pas que Volkswagen. La crise allemande s'étend et l'Italie est en danger

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Il n'y a pas que Volkswagen. La crise allemande s'étend et l'Italie est en danger

par Carlo Maria Persano

Source: https://www.destra.it/home/non-solo-volkswagen-la-crisi-t...

Comme prévu, la crise n'est pas seulement celle de Volkswagen, qui a, dans ses stocks, 500 .000 voitures invendues et doit fermer des usines proportionnellement à ses pertes de ventes. Bosch, ZF, Brose, Schaeffler et Continental ont également annoncé d'importantes réductions et des licenciements dans la chaîne d'approvisionnement automobile. Tous ces géants emploient entre 30.000 et 100.000 personnes. Le secteur automobile représente 16% du PIB allemand et constitue donc déjà une part importante de la crise, mais d'autres secteurs, à commencer par la chimie (BASF, par exemple), suivent le déclin en cours.

Pourquoi cela se produit-il?

Parce que les Allemands sont, avec les libéraux américains, les principaux architectes de la mondialisation, utiles pour établir l'ordre mondial libéral, et que, pour réaliser leur projet, ils ont transféré gratuitement des technologies à des entrepreneurs chinois afin de créer une concurrence avec les entreprises européennes non protégées par des droits de douane. Les entreprises italiennes ont été les premières touchées. En bref, ils voulaient que nous soyons en concurrence avec les Chinois (et les Indiens). La Chine, après s'être emparée de cette technologie, avait en retour commencé à acheter des produits européens, principalement allemands et français.

Mais aujourd'hui, grâce aux cadeaux, les Chinois sont devenus autonomes et indépendants en matière de recherche scientifique, et ont commencé à réduire drastiquement leurs achats de produits européens. Par exemple, l'achat de voitures est passé en quatre ans de 50% à 30%. Et cela va encore diminuer. Alors que, bientôt, les voitures chinoises en Europe pourraient atteindre 10% des ventes totales, soit 1.500.000 voitures par an. Merci l'Allemagne et merci Draghi, comment pensiez-vous que cela se passerait ?

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Comment Ursula von der Leyen et Draghi voudraient y remédier...

Sous prétexte de transition verte, ils voudraient imprimer encore 800 milliards pour donner aux industries allemandes, après avoir déjà imprimé 1800 milliards, sous prétexte de pandémie, sans qu'on sache ce qu'ils sont devenus. En Italie, les miettes sont arrivées. Et Meloni, Crosetto et Giorgetti, restent muets.

Que se passera-t-il en Italie si l'Allemagne s'effondre?

L'Italie est le principal sous-traitant manufacturier de l'Allemagne et, si l'Allemagne s'effondre, il est évident que la vague des séismes économiques nous atteindra. Dans le Piémont, nous ressentons déjà une baisse de 0,7 % du PIB. Cela dit, il est temps de corriger quelques incohérences:

    - Arrêtons de dire que l'Italie est le boulet de l'Europe. Il est vrai que nous avons souffert de gouvernants voleurs pendant de nombreuses générations, ce que l'esprit italique, en termes de courage et de technologie, compense. Avec ces gouvernants, tôt ou tard, nous devrons régler nos comptes en interne.

    - Assez de Berlin (et de ses satrapes, y compris les Italiens) qui doivent prendre des décisions pour tout le monde. Ils ont créé assez d'embrouilles avec la mondialisation.

    - Avec les 1800 milliards disparus sous l'ère Co vid et les 800 milliards qu'ils veulent imprimer maintenant, soit toutes les dettes deviennent communes, soit l'Italie doit pouvoir monétiser les siennes avec une formule de son choix.

Le multipolarisme et Donald Trump

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Le multipolarisme et Donald Trump

par Daniele Perra

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-multipolarismo...

Je n'ai aucune sympathie, aucun sentiment, pour la personne Donald J. Trump, pour ce qu'il a représenté (un capitalisme vorace, escroc, non régulé, qui insulte l'État, sauf pour courir pleurer vers les mêmes institutions étatiques quand il est en difficulté et se retrouve endetté jusqu'au cou auprès de banques étrangères) et pour ce qu'il représente aujourd'hui (le rêve humide des lobbies sionistes et des sectes messianiques du judaïsme et du protestantisme nord-américain). Son élection en 2016 ne m'a provoqué aucun enthousiasme, celle de cette année encore moins, et je vais tenter d'expliquer pourquoi.

De plus, je n'ai que très peu d'intérêt pour le processus électoral américain; où il n'y a pas grand-chose de démocratique, les États-Unis étant une oligarchie fondée sur le lobbying pour laquelle le vote populaire n'a qu'une valeur d'orientation.

Cela dit, dans un monde qui avance à « grands pas “vers le dépassement de l'ordre mondial libéral et la construction d'un ordre plus conservateur “ et ” protectionniste », l'élection de Trump (soutenu par un personnage comme Elon Musk, qui est, à mon avis, très louche) ne peut signifier qu'une chose: à savoir que les USA veulent mener ce processus et y mettre leur chapeau pour construire une sorte de multipolarisme hégémonique (dans lequel Washington continue d'exercer un rôle prédominant). En d'autres termes, il s'agit d'une réinterprétation « conservatrice » du multilatéralisme proposé par le duo Obama-Clinton.

En ce sens, l'élection de Trump sert de facteur de retardement vers la construction d'un véritable monde multipolaire fondé, comme l'affirme l'historien russe Aleksej Miller, « sur l'idée d'un équilibre des forces et des intérêts dans l'esprit des nations du 19ème siècle ». Cela ne signifie toutefois pas qu'une telle évolution n'aura pas lieu. Comme nous l'avons déjà écrit, les dynamiques et les événements auxquels nous assistons ont des racines lointaines; ces processus historiques ne peuvent être arrêtés et auront des répercussions pendant des décennies et au-delà sur les générations suivantes. Toutefois, poursuit M. Miller, nous devons nous méfier de la « nervosité actuelle de l'Occident, qui est devenue une source de grande instabilité pour le monde ».

Si l'on considère que c'est Donald Trump, avec les « Accords d'Abraham » et l'assassinat de Qassem Soleimani, qui a initié cette nouvelle phase de conflit au Proche-Orient (avec la « guerre totale » imminente contre l'Iran sur laquelle la propagande occidentale travaille fébrilement - voir l'histoire de la jeune fille à moitié nue), les perspectives pour l'avenir proche ne sont pas roses.

Dans ce cas, l'Iran devrait essayer de ne pas se laisser entraîner dans une confrontation à grande échelle et tenter d'épuiser Israël dans un conflit long et asymétrique (où les coûts économiques, militaires et humains pour Tel-Aviv ne cessent de croître). La défaite stratégique d'Israël est en fait cruciale pour l'effondrement de la nouvelle conception hégémonique des États-Unis.

samedi, 09 novembre 2024

Le rebus du Moyen-Orient

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Le rebus du Moyen-Orient

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-rebus-medio-oriente/

La situation au Moyen-Orient est de plus en plus confuse. Seule certitude, Israël est à l'offensive sur plusieurs fronts. Et le gouvernement Netanyahou est déterminé à liquider, une fois pour toutes, toute opposition arabe organisée.

Une opération qui n'a cependant rien de facile. En effet, la volonté israélienne se heurte à l'opposition farouche du front chiite. Ce qui est le véritable objectif du gouvernement Netanyahou.

En effet, outre les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, les dirigeants politiques et militaires israéliens frappent durement le Hezbollah au Liban, et vont jusqu'à l'attaquer en Syrie, où les milices libanaises se battent aux côtés d'Assad contre les « insurgés ». Qui sont, pour la plupart, des fondamentalistes sunnites.

Sans parler des raids aériens lourds contre les Houthis au Yémen.

La volonté de frapper durement le front chiite est donc évidente. Isoler l'Iran autant que possible. Ce qui est et reste le véritable objectif ultime de Netanyahou.

Un tableau, il faut le dire, extrêmement confus. Et surtout impossible à déchiffrer avec les lentilles déformantes de la soi-disant culture politique occidentale. Qui prétend raisonner par schémas, avec les bons contre les mauvais, ce qui est typique d'une certaine mentalité américaine. Et qui, pourtant, n'a rien à voir avec la réalité. Notamment avec celle, complexe et enchevêtrée, du Moyen-Orient.

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Les chiites, cela ne fait aucun doute, sont inextricablement liés à Téhéran. Mais cela n'implique pas leur « extrémisme islamiste » ; au contraire, à bien des égards, ils présentent des caractères moins rigides et moins fanatiques. Ceux-ci sont plutôt présents dans l'orbe sunnite dans son ensemble. En particulier en Arabie saoudite, où les Banu Saud sont étroitement liés, depuis leur origine, aux wahabbites. Et donc avec l'une des formes d'islam les plus rigides, voire radicales, de notre époque.

Toutefois, à l'heure actuelle, même les sunnites les plus rigides, et peut-être surtout ceux-ci, ne sont pas en conflit ouvert avec les intérêts occidentaux. Et il est clair que les forces qui ont soutenu, ou même fait partie du califat islamique de récente et peu glorieuse mémoire, sont maintenant soutenues, en Syrie et ailleurs, par ce même Occident, c'est-à-dire d'abord et avant tout les États-Unis, qu'elles ont autrefois combattu, en particulier en Irak.

Il faut, au fond, essayer de comprendre que le tableau du Moyen-Orient est extrêmement mouvant. Et que, bien que liées par d'anciennes obédiences de foi, les différentes composantes de la mosaïque islamique se meuvent, aujourd'hui comme hier, au gré d'intérêts spécifiques et concrets.

En simplifiant à l'extrême, peut-être de manière excessive, nous pouvons dire que les « féroces » chiites et l'Iran n'ont jamais été à l'origine d'attaques dangereuses ou même de formes de djihadisme violent comme celles qui ont lourdement affecté les États-Unis et l'Europe occidentale dans un passé récent.

Ils sont plutôt le fait de groupes et d'organisations - pensez à Al-Qaïda ou à Isis - qui ont vu le jour dans le monde sunnite. Et qui, précisément là, ont continué à bénéficier de la tolérance, voire de la connivence des dirigeants politiques.

Aujourd'hui, cependant, les intérêts occidentaux ont changé de voie et d'objectifs. Après avoir abandonné l'Afghanistan aux talibans, de manière grossière mais efficace et rapide, les Etats-Unis ont décidé, depuis l'ère Obama, de tolérer, voire de soutenir, les sunnites les plus radicaux, en tournant plutôt leur attention, et leurs armes, vers l'Iran. Et donc contre le front chiite. Qui, précisons-le, n'est certes pas composé d'angelots, mais qui n'a jamais représenté, et soutenu, un dangereux extrémisme terroriste.

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Cette opération n'a pas toujours eu des résultats heureux, comme le montrent l'échec des Frères musulmans en Égypte et la montée en puissance d'al-Sissi (photo). Un client difficile à gérer, même pour Washington.

Cependant, la ligne de conduite de l'Occident dirigé par les États-Unis est, et est restée, la même depuis trois présidences. Et elle vise, de manière décisive, à affaiblir autant que possible le bloc chiite. En se servant aussi et surtout d'Israël comme d'un maillet.

Or il est vrai que Netanyahou a fait un bond en avant, prenant de court l'administration Biden. Qui, trop engagée contre la Russie en Ukraine, aurait préféré une escalade plus graduelle au Moyen-Orient.

Mais il est vrai aussi que le leader israélien poursuit la logique de la survie d'Israël, et tente de forcer la main à Washington.

Et dans cette logique, la neutralisation du front chiite et de ses alliés est, militairement et politiquement, une étape nécessaire. Et urgente.

Reste, bien sûr, à savoir si, comme on dit, le diable a fait des pots avec ou sans couvercle.

Autrement dit, si cette stratégie sera payante, et pas seulement à court terme.

Franchement, j'aurais tendance à en douter.

Les États-Unis visent l'hégémonie dans le domaine de l'intelligence artificielle

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Les États-Unis visent l'hégémonie dans le domaine de l'intelligence artificielle

Leonid Savin

Le 24 octobre 2024, Joe Biden a signé un mémorandum intitulé « Renforcer le leadership des États-Unis dans le domaine de l'intelligence artificielle ; utiliser l'intelligence artificielle pour atteindre les objectifs de la sécurité nationale; et améliorer la fiabilité de l'intelligence artificielle ».

Ce document étend l'application du décret présidentiel du 30 octobre 2023 concernant l'utilisation de l'intelligence artificielle à l'échelle mondiale. Il s'agit en réalité de l'instauration d'un monopole dans ce domaine, où Washington définira ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. En effet, selon la Maison Blanche, l'« ordre fondé sur des règles » de l'Occident doit s'appliquer également dans l'espace numérique, y compris les nouveaux programmes et applications.

Le mémorandum stipule clairement que « premièrement, les États-Unis doivent diriger le développement mondial d'une intelligence artificielle sûre et digne de confiance. À cette fin, le gouvernement des États-Unis doit, en partenariat avec l'industrie, la société civile et les milieux scientifiques, promouvoir et assurer la sécurité des capacités fondamentales à travers tout le pays, qui favorisent le développement de l'intelligence artificielle. Le gouvernement des États-Unis ne peut considérer la dynamique et l'innovation inégalées de l'écosystème de l'intelligence artificielle des États-Unis comme allant de soi; il doit activement renforcer les technologies de l'information, garantissant que les États-Unis demeurent l'endroit le plus attractif pour les talents du monde entier et un lieu abritant les capacités informatiques les plus modernes du monde. Le gouvernement des États-Unis doit également fournir aux développeurs et aux utilisateurs d'IA des recommandations appropriées en matière de sécurité, évaluer minutieusement les risques potentiels des systèmes d'IA et aider à les réduire».

Deuxièmement, « le gouvernement des États-Unis doit utiliser l'IA puissante avec les garanties appropriées pour atteindre les objectifs de sécurité nationale. Les nouvelles capacités de l'IA, y compris les modèles de plus en plus universels, offrent de vastes opportunités pour renforcer la sécurité nationale, mais l'utilisation efficace de ces systèmes nécessitera des changements techniques, organisationnels et politiques importants. Les États-Unis doivent comprendre les limitations de l'IA, étant donné qu'elle utilise les avantages de la technologie, et toute utilisation de l'IA doit respecter les valeurs démocratiques en matière de transparence, de droits de l'homme, de libertés civiles, de vie privée et de sécurité».

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Troisièmement, « le gouvernement des États-Unis doit continuer à développer une structure stable et responsable pour promouvoir la gouvernance internationale de l'IA, qui favorise le développement et l'utilisation sûrs de l'IA, la gestion des risques de l'IA, la mise en œuvre des valeurs démocratiques, le respect des droits de l'homme, des libertés civiles et de la vie privée, tout en facilitant les bénéfices mondiaux de l'intelligence artificielle. Cela doit être réalisé en coopération avec un large éventail d'alliés et de partenaires. Le succès des États-Unis à l'ère de l'intelligence artificielle sera mesuré non seulement par la supériorité des technologies et des innovations des États-Unis, mais aussi par leur leadership dans le développement de normes mondiales efficaces et la création d'institutions fondées sur le droit international, les droits de l'homme, les droits civils et les valeurs démocratiques».

À travers le travail des géants technologiques et des capitalistes de la Silicon Valley comme Google, Microsoft, Amazon, Meta* (interdite en Russie), et d'autres, le monde entier connaît la réalité des libertés civiles et des valeurs démocratiques lorsqu'elles sont gérées par des entreprises américaines. Il s'agit de censure, de manipulations algorithmiques, d'ingénierie sociale et de l'utilisation de données personnelles sans le consentement de leurs propriétaires. Avec l'intelligence artificielle, tout cela sera facilité, car il suffira de se référer à une erreur technique.

Il est aussi important de noter le problème de ce qu'on appelle la « fuite des cerveaux », car le mémorandum stipule que « la politique du gouvernement des États-Unis est que l'élargissement des possibilités légales pour les non-citoyens hautement qualifiés dans le domaine de l'intelligence artificielle et des domaines connexes, d'entrer aux États-Unis et d'y travailler, constitue une priorité de sécurité nationale. Aujourd'hui, l'industrie inégalée de l'intelligence artificielle des États-Unis repose largement sur les idées de brillants scientifiques, ingénieurs et entrepreneurs qui sont venus aux États-Unis en quête d'opportunités académiques, sociales et économiques. » Cela témoigne clairement de la volonté de Washington de recruter des scientifiques et des experts étrangers sous divers prétextes, pour les attirer dans ses entreprises. Et puisque la sécurité nationale est en jeu, il est évident qu'il est dans l'intérêt des États-Unis d'attirer également des personnes travaillant sur des recherches secrètes dans d'autres pays.

Il est significatif que le document charge le ministère de la Défense et le ministère de la Sécurité intérieure de fournir l'assistance nécessaire à ces étrangers. Il donne aussi six mois pour analyser l'état du marché du travail lié à l'IA à l'intérieur des États-Unis ainsi qu'à l'étranger. Durant ce même délai, une évaluation complète des capacités des États-Unis dans le domaine de l'IA doit être réalisée. Les organismes de sécurité nationale ont beaucoup moins de temps: en trois mois, l'assistant présidentiel pour la sécurité nationale doit organiser des réunions avec les départements exécutifs et les agences compétentes pour examiner les mesures visant à établir des priorités et à optimiser les procédures administratives pour tous les candidats à un visa travaillant sur des technologies sensibles.

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Ainsi, dans un avenir proche, l'agence américaine, à travers ses ambassades et autres structures, commencera à scanner d'autres pays à la recherche d'expertise en IA et à recruter des étrangers.

En outre, les services de renseignement et les forces de sécurité des États-Unis sont désormais tenus de mettre en œuvre l'IA de manière plus active dans leurs activités. Il est indiqué que « le ministère de la Défense, le ministère du Commerce, le ministère de l'Énergie, le bureau du directeur du renseignement national, la NSA et l'Agence nationale de renseignement géospatial doivent, selon les circonstances et conformément à la législation applicable, accorder une attention prioritaire à la recherche sur la sécurité et la fiabilité de l'intelligence artificielle. Si nécessaire et conformément aux exigences des autorités compétentes, ils doivent maintenir des partenariats avec les principales institutions publiques, l'industrie, la société civile, les milieux académiques et d'autres institutions ayant de l'expérience dans ces domaines, afin d'accélérer les progrès techniques et socio-techniques dans le domaine de la sécurité et de la fiabilité de l'intelligence artificielle».

Il convient de noter que le document comprend également une section classifiée concernant les questions de sécurité nationale des États-Unis. Il est probable que cette section traite de diverses méthodes destinées à empêcher d'autres États d'atteindre un avantage dans le domaine de l'IA et des technologies critiques.

En ce qui concerne le secteur de la défense et de la sécurité, les entreprises et startups ayant déjà fait leurs preuves dans ce domaine en tireront un avantage manifeste. En particulier, Palantir de Peter Thiel, qui a réalisé des contrats pour le FBI, le service des migrations, la NSA, le Pentagone, la CIA, ainsi que pour les entreprises de défense américaines, et qui a également fourni ses produits à Israël et à l'Ukraine.

Le Pentagone travaille depuis longtemps à l'intégration de l'intelligence artificielle dans ses capacités de combat, comme en témoignent les contrats du Commandement Sud des forces armées des États-Unis avec Microsoft pour la création de serveurs cloud spécialisés et l'utilisation de l'application IA DALL-E dans les programmes de commandement et de contrôle.

Ainsi, le mémorandum récent de Joe Biden n'est que la confirmation des tendances précédemment établies, où les services de renseignement et les militaires américains ont déjà une certaine expérience et un potentiel dans ce domaine.

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vendredi, 08 novembre 2024

Alexandre Douguine et la révolution de Trump

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Alexandre Douguine et la révolution de Trump

Markku Siira

Quelle: https://markkusiira.com/2024/11/07/aleksandr-dugin-ja-tru...

Les analystes politiques les plus excentriques se réjouissent déjà en affirmant qu’avec le retour de Trump, les "globalistes" perdront et le monde sera sauvé. Sur quoi repose une telle croyance ? Ne serait-il pas plus prudent d’attendre les actes concrets de l’administration Trump avant de se réjouir de manière trop optimiste ?

Le théoricien russe en géopolitique, souvent qualifié de "fasciste" en Occident tout comme Trump, principal idéologue du néo-eurasisme et théoricien d’un "monde multipolaire", Aleksandr Douguine, est un fervent "trumpiste" depuis 2016. Pour une raison ou une autre, il voit en Trump plus de bien que de mal.

Douguine s’enthousiasme à l’idée que la victoire écrasante de Trump lors des élections présidentielles américaines pourrait entraîner un "bouleversement sismique dans l’ordre mondial". Selon le penseur russe, il s’agirait même d’une "révolution conservatrice qui défie le globalisme libéral", accélérant la naissance d’un monde multipolaire.

Douguine affirme que, bien que cela n’ait pas été ouvertement admis, la Russie espérait aussi le retour de Trump, et que, par exemple, les propos de Poutine évoquant une présidence de Kamala Harris relevaient en réalité d’un "touchons du bois" superstitieux, espérant ainsi que Trump gagne les élections et permette un nouvel équilibre des forces dans le monde.

Cependant, la Russie ne doit pas s’attendre à des miracles de la part de Trump et de sa nouvelle administration. Indépendamment de la victoire de Trump ou de tout autre facteur, Douguine estime qu’il reste essentiel que la Russie gagne la guerre en Ukraine. "Tout comme l’ancien consul romain Caton l’Ancien disait que Carthage devait être détruite, pour la Russie, Kiev doit être prise", affirme-t-il.

Il se murmure que l’équipe de Trump travaille sur un "plan de paix" pour l’Ukraine. Selon certaines fuites, ils pourraient proposer de geler le conflit jusqu’à une date indéfinie. Cependant, il est peu probable que Poutine accepte cette idée ; ainsi, on espère que Trump proposera de meilleures solutions, faute de quoi les hostilités continueront.

Parallèlement, Trump continuera probablement à soutenir les actions agressives d’Israël. Les États-Unis envisagent également d’intensifier la guerre commerciale avec la Chine et pourraient apporter un soutien accru à la Corée du Sud dans sa confrontation avec la Corée du Nord. "Ainsi, la victoire de Trump ne signifie absolument pas que tous les problèmes seront résolus", admet également Douguine.

Les événements qui se sont déroulés ne sont pas des coïncidences, selon Douguine, "surtout si l’on considère que Trump n’a ni été emprisonné, ni assassiné, ni éliminé, malgré les attaques incessantes des fanatiques démocrates qui ont tenté de le discréditer pendant huit ans". Douguine voit dans cette résistance la preuve que le "poutinisme" a triomphé aux États-Unis : les Américains ont voté pour Trump parce qu’ils voulaient "quelqu’un de semblable à Poutine" pour diriger leur pays.

Le retour de Trump apparaît aux yeux des libéraux occidentaux comme "le coup de grâce pour ce qu’il reste de l’ordre mondial" (comme l’a affirmé l’écrivain israélien Yuval Harari, également associé au Forum économique mondial), car ils n’ont envisagé qu’un seul chemin de développement, celui où l’élite managériale régit la vie des nations.

Y a-t-il des désaccords au sein de l’élite occidentale concernant l’avenir ? Douguine suppose que Trump a reçu des autorités de l’État profond l’autorisation d’"expérimenter une stratégie alternative pour maintenir la domination mondiale de l’Amérique sans confrontation directe avec le monde multipolaire". Nous verrons bientôt si cette hypothèse est simplement un vœu pieux de Douguine.

Douguine pense que "la Russie doit consolider sa position en tant que pôle indépendant et qu’ensuite, tôt ou tard, un Trump réaliste n’aura d’autre choix que de reconnaître les faits". Selon le penseur russe, cela représente "la garantie de la victoire et de l’avenir souverain de la Russie".

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Trump et la « Génération Z »

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Trump et la « Génération Z »

par A. P. Dimopoulos

Bron: https://enaasteri.blogspot.com/2024/10/t.html

Jusqu'à la fin du 20ème siècle, c'était presque un axiome politique de dire que les jeunes avaient tendance à soutenir la gauche. Cet axiome était souvent résumé par la célèbre expression (souvent attribuée à tort à Churchill): « Si, à 25 ans, vous n'êtes pas de gauche, vous n'avez pas de cœur; si, à 30 ans, vous n'êtes pas de droite, vous n'avez pas de tête». Cette idée sous-entendait que la maturité pousse les gens vers la droite.

Cependant, ce postulat a commencé à évoluer avec l'arrivée du nouveau siècle. En effet, les jeunes électeurs ont commencé à se tourner vers les partis de la dite "extrême droite" émergente en Europe, un phénomène interprété à l’époque par le fait que cette « extrême droite » était plus radicale comparativement à une gauche devenue l'« establishment ». Les jeunes suivaient simplement le courant le plus radical. Ce phénomène s’est ensuite étendu aux États-Unis et est parfaitement reconnaissable aujourd’hui.

Ainsi, une des réalités les plus frappantes des prochaines élections présidentielles de novembre aux États-Unis est la popularité de Trump au sein de la « génération Z », c'est-à-dire celle née à partir de 1998 et qui représente aujourd'hui la catégorie politiquement significative des « jeunes électeurs » âgés de 18 à 24 ans.

Cette génération a grandi avec Internet et les téléphones mobiles, exposée aux médias sociaux, et est aussi surnommée « iGeneration ». Car, comme le montrent les sondages, Trump est populaire au sein de cette génération, que l'on associe pourtant aux préoccupations environnementales, aux mouvements antiracistes de notre époque (et à la culture woke). En particulier, chez les hommes âgés de 18 à 24 ans, cette popularité semble majoritaire, et de nombreux analystes cherchent à comprendre pourquoi.

Qu’est-ce que la « génération Z » trouve de positif chez Trump, malgré son opposition à l’activisme climatique, à l’immigration inclusive et à l’agenda woke ? La réponse n'est peut-être pas si étonnante, et il existe un chemin, bien que sinueux, reliant la « génération Z » à Trump.

Naturellement, l'analyse sociologique de la « génération Z » est encore en cours, mais certains traits de leur mode de vie commencent à émerger. Trois d'entre eux se distinguent.

Premièrement, c'est une génération plutôt pessimiste, ayant intégré (de manière exacerbée par l’exposition aux réseaux) des crises récurrentes liées à l'économie (la « génération Z » pense généralement qu'elle connaîtra moins de prospérité et de sécurité financière que ses parents) ainsi que des menaces climatiques et géopolitiques. Elle a aussi été marquée par les confinements inédits liés à la pandémie.

Deuxièmement, c’est une génération qui valorise la famille et l’espace personnel comme des zones de sécurité (une vision introspective, qui se manifeste par son attrait pour les jeux vidéo et les séries télévisées, contrairement à des générations plus âgées et plus extraverties).

Troisièmement, c’est une génération moins « assertive » sur le plan romantique, probablement à cause de l’exposition précoce à la pornographie en ligne et de la facilité (mais aussi de l’ennui) des rencontres virtuelles, ainsi que du cadre juridique néo-puritain d'inspiration féministe qui la rend prudente dans ses démarches. Et en considérant tout cela, on peut comprendre pourquoi Trump semble « cool » (ou peut-être même « rizz », dans leur propre jargon).

La raison pour laquelle Trump attire la « génération Z » est qu'il incarne la transgression de ce qu’elle redoute. Quelles insécurités économiques ou autres ? Trump est un multimillionnaire qui aspire, avec appétit, à un second mandat dans le poste politique le plus puissant du monde, malgré ses 78 ans et ses démêlés judiciaires colossaux, tout en annonçant de nouveaux projets d'affaires.

Les préoccupations climatiques, les guerres? Trump minimise plutôt que d’amplifier ces dangers. Quand il promet de mettre fin à la guerre en Ukraine par un simple coup de téléphone, il rappelle à la « génération Z » une capacité d'influence à laquelle elle n’est pas habituée.

Quant à la culture woke, ce que voit cette génération personnellement « frugale » chez Trump, c’est ce qu’elle n’arrive pas à incarner elle-même. Grande famille, certes, mais aussi une vie personnelle, perçue comme « flamboyante » pour ces jeunes enchaînés aux écrans.

En somme, l’image de Trump, avec ses alternances de clairs-obscurs, séduit une génération qui lutte précisément contre ce que lui, en tant que personnage, a complètement dépassé.

La mort de l’Europe et la naissance d’un nouvel ordre

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La mort de l’Europe et la naissance d’un nouvel ordre

Par Augusto Zamora R.

Source: https://www.elespañoldigital.com/la-muerte-de-europa-y-el...

Il est heureux qu’il n’existe pas de prix Nobel pour la bêtise humaine, car il serait impossible de l’attribuer, tant les candidats seraient nombreux, à commencer par les gouvernants européens. La question de l’Ukraine (nous refusons de l’appeler invasion ou guerre, même si elle pourrait être les deux d’un point de vue technique) n’a rien à voir avec ce que les médias occidentaux — ou devrions-nous dire "accidentels" — répètent jusqu’à la nausée. La Russie ne cherche pas à annexer l’Ukraine; elle n’a pas non plus lancé une guerre de conquête ni, encore moins, agit par nostalgie d’un empire perdu. Il s’agit d’un conflit géopolitique au sens pur du terme. Géopolitique dans une perspective héritée du 19ème siècle, une lutte de pouvoir et d’intérêts, sans conflit idéologique ni opposition de systèmes, bien que les mercenaires et les naïfs habituels — qui, malheureusement, ne sont pas une espèce en voie de disparition — s’évertuent à le présenter sous toutes les couleurs possibles. Non, ce n’est rien de tout cela. C’est la vieille lutte entre le monde en devenir et celui qui refuse de mourir (comme disait le communiste Antonio Gramsci), provoquée par le refus de l’OTAN de cesser son expansion vers la Russie. Car telle, et non autre, est la raison de l’action militaire : assurer la sécurité de la Russie, ce que l’UE/OTAN a refusé, indiquant qu’elle persistait dans sa politique expansionniste.

On affirme, répète et martèle qu’en cas de conflit de cette ampleur, la première victime est la vérité. Nous ne sommes pas d’accord. Nous pensons que la première victime est l’intelligence, car il faut être ignorant, sot et insensé pour croire que la Russie s’est lancée sur l’Ukraine pour des balivernes telles que des délires de grandeur ou des amours impériaux déçus, dignes d’un roman de Corín Tellado (pour ceux qui ne la connaissent pas, la plus prolifique auteure de romans d’amour). Rien de tout cela. Les guerres coûtent cher, très cher, et leur issue dépend, comme l’a noté Thucydide, des moyens financiers disponibles. Vladimir Poutine n’est pas un imprudent, comme certains tentent pathétiquement de le présenter. Moins encore un aventurier à la manière de Crassus, le riche romain qui, cherchant à rivaliser avec César et Pompée, finança une guerre contre les Parthes et fut littéralement décimé, avec ses 30.000 soldats (d’où l’expression "erreur crasse").

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Nous l’avons mentionné dans un précédent article. L’Ukraine est un pion, mais surtout une pièce sur l’échiquier mondial (pour reprendre l’expression de Zbigniew Brzezinski), où se joue la répartition du pouvoir pour les décennies à venir, si nous y parvenons. Pour clarifier: il existe aujourd’hui trois grands acteurs – la Russie, les États-Unis et la Chine – divisés en deux camps. D’un côté, l’alliance entre la Chine et la Russie, de l’autre, les États-Unis. Ce n’est pas une invention de notre part. Les États-Unis eux-mêmes et leurs alliés le répètent jusqu’à saturation. Puisque seuls les incompétents inventent des conflits géostratégiques, nous citerons ici des documents officiels américains, dont nous fournirons également le lien pour les curieux. Précisons que, aux États-Unis, le gouvernement et le Congrès ont la gentillesse, après censure, de les rendre publics, à disposition de ceux qui veulent s’y intéresser.

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Commençons par le document le plus important, intitulé National Defense Strategy (ICI), de 2018, qui est la ligne directrice actuelle. Ce document stipule que « La compétition stratégique entre États, et non le terrorisme, est désormais la principale préoccupation de la sécurité nationale des États-Unis ». « La compétition stratégique à long terme avec la Chine et la Russie est la priorité du Département [de la Défense] et nécessite un investissement accru et soutenu en raison de l’ampleur des menaces qu’elles représentent pour la sécurité et la prospérité des États-Unis, tant maintenant qu’à l’avenir».

Pour faire face à cette « compétition stratégique à long terme », parmi une liste généreuse de mesures et d’actions, le Département de la Défense fixe les objectifs suivants. Concernant la Chine : « Nous renforcerons nos alliances et nos partenariats dans l’Indo-Pacifique pour établir une architecture de sécurité en réseau capable de dissuader l’agression, de maintenir la stabilité et de garantir l’accès aux biens communs». Concernant la Russie: «Renforcer l’Alliance Transatlantique de l’OTAN. Une Europe forte, libre, unie par des principes partagés de démocratie, de souveraineté nationale et d’engagement envers l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, est essentielle pour notre sécurité». En somme, depuis 2018, les États-Unis œuvrent à créer une tenaille autour de la Russie et de la Chine, avec leurs alliances militaires et politiques comme piliers essentiels.

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L’Europe atlantiste a accepté ce rôle sans broncher, sans en mesurer les coûts ni informer ses citoyens. L’un des mythes du camp occidental est la supposée « mort cérébrale » de l’OTAN. Jamais aucun gouvernement européen n’a sérieusement envisagé cette possibilité, en témoignent les récentes adhésions de l’Albanie, de la Croatie et du Monténégro. Justement, le conflit en Ukraine a éclaté suite au refus de l’OTAN de maintenir une Ukraine neutre. Ils la voulaient dans l’OTAN et y sont restés attachés. L’empreinte américaine a déjà été confirmée il y a longtemps, lorsque le camp occidental a enterré, sans résistance, les projets d’une armée européenne et d’une politique extérieure indépendante des États-Unis.

L’autre mythe du camp occidental est l'isolement supposé de la Russie. En réalité, elle bénéficie du soutien de la Chine et de l’Inde, deux poids lourds bien plus influents que l’ensemble du camp occidental. Ce soutien s’appuie sur des intérêts géostratégiques et énergétiques cruciaux pour la Chine, ainsi que sur le besoin de l’Inde de maintenir sa souveraineté militaire, son arsenal étant majoritairement d’origine russe.

L’alliance transatlantique, avec sa virulence antirusse, a précipité la fracture du monde en blocs et la mort politique de l’Europe. Désormais, elle n’est plus l’Europe, bien qu’elle le demeure sur les cartes. Elle devient le Flanc Atlantique de l’armée des États-Unis, attendant que ceux-ci lui ordonnent son sacrifice.

Nous assistons, en direct, à la partition du monde et à la naissance d’un nouvel ordre, où le camp occidental sera de peu d’importance, laissant la scène à la Chine, la Russie et les États-Unis. Aucun compromis ne refermera la fracture qui s’est ouverte. L’Europe sera plus péninsulaire que jamais, car sa connexion avec l’Asie, c’est-à-dire la Russie, est rompue. Sans la Russie, il ne lui reste que l’Atlantique.

Le monde atlantiste a, par sa virulence, encouragé l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe à demander que le Japon s’arme nucléairement et se range aux côtés des États-Unis, en prenant pour référence la crise en Ukraine. Global Times a réagi rapidement dans un éditorial, avertissant que « les États-Unis considèrent le Japon comme un levier essentiel pour contrer la Chine en Asie de l’Est. Cet encouragement des ambitions militaires japonaises montre clairement que le Japon pourrait devenir pour la Chine ce que l’Allemagne est devenue pour la Russie. »

Bienvenue aux prémices de la première grande guerre du 21ème siècle.

La Porte des Ténèbres est grande ouverte!

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La Porte des Ténèbres est grande ouverte!

par Pierre-Emile Blairon

Un spectacle mythologique, vraiment ?

« La Porte des Ténèbres » est le titre d’une production de la compagnie de théâtre de rue La Machine installée à Toulouse et à Nantes, spectacle qui s’est déroulé les 25, 26 et 27 octobre 2024 à Toulouse.

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Ce spectacle constituait la deuxième partie de celui qui eut lieu dans la même ville de Toulouse en 2018, dénommé « Le Gardien du Temple », qui avait rassemblé à l’époque 900.000 spectateurs (pour un spectacle gratuit, quand même) et qui avait vu la déambulation dans ses rues de deux personnages d’origine mythologique, le Minotaure, également appelé Astérion, du nom d’un roi de Crète, et Ariane représentée par une araignée ; dans la légende, elle est en fait une princesse aux belles boucles blondes (Homère) ; son rapprochement avec une araignée dans ce spectacle est peut-être dû à la phonétique : Ariane-araignée ? et au célèbre fil d’Ariane – fil que tisse une araignée ?- qui permet à Thésée de sortir du labyrinthe.

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France-Info (24 octobre 2024) commente ainsi la venue d’un nouveau personnage : « Avec le deuxième opus, "La Porte des Ténèbres", Astérion, le Minotaure (gardien de la ville rose) et Ariane, l’araignée, font face à une nouvelle venue : Lilith, la gardienne des ténèbres. Mi-femme, mi-scorpion, une croix inversée comme boucle d'oreille et portant des cornes de bélier, la machine Lilith arrive d'ailleurs du Hellfest, [festival de l’enfer, NDLR] le festival de métal de Clisson, près de Nantes. "

Voilà qui démarre plutôt mal : le Minotaure, dans la mythologie, est un monstre assoiffé de sang et de chair humaine qui réclame un tribut tous les neuf ans à Égée, roi d'Athènes, de sept jeunes garçons et sept jeunes filles afin de s’en nourrir.

Ainsi donc, dans la presse de grand chemin (mainstream en anglais), le Minotaure devient une sorte de saint patron de la ville de Toulouse. Il n’y a pas que France Info qui propulse le monstre à ce rang, Libération s’y met aussi, dans un article où le journal décrit la nouvelle venue dans cette deuxième partie du spectacle : « Cornes impressionnantes, narines fumantes, torse en bois délicatement sculpté, Lilith, la géante femme-scorpion est la nouvelle pièce de l’opéra urbain qui anime le centre de Toulouse ce week-end. Elle va à la rencontre d’Astérion le minotaure, un colosse de 47 tonnes pour 14 m de haut qui, depuis le premier opus de cet événement conçu par la compagnie de théâtre de rue La Machine, en 2018, est devenu le gardien de la ville. » (Libération du 26 octobre 2024 sous le titre : « Machines à rêver : Une femme-scorpion et un minotaure géants déambulent dans Toulouse ce week-end, un million de spectateurs attendus»)

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Nous sommes bien loin de la véritable légende avec ces deux personnages issus de la mythologie grecque mais que leurs concepteurs ont tenu à sataniser en inversant leurs attributs : le monstre Minotaure devient le « gardien » (bienveillant ?) de la ville de Toulouse et la belle princesse Ariane une araignée hideuse.

Tout cela est accompli, faut-il le préciser, avec la complicité enthousiaste du maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, une « fête » bien éphémère qui a quand même coûté la bagatelle de 4,7 millions à ses administrés. Les Toulousains sont sans doute suffisamment riches pour que leur édile se permette de leur « offrir » des jeux du cirque aussi dispendieux.

Avec le troisième personnage qui intervient dans ce deuxième opus en octobre 2024, les organisateurs du spectacle ne cachent plus leurs mauvaises intentions : Lilith est en effet un démon féminin, notamment dans le Talmud juif.

Matraquage médiatique

Si vous ne savez pas que ce spectacle « grandiose, titanesque, magique, onirique, magnifique, féérique », a « enchanté, émerveillé, ébloui, charmé, subjugué» plus d’un million de spectateurs ce week-end dans les rues de Toulouse, la ville « rose » devenue carrément « noire » (et pas seulement de monde), c’est que vous êtes le dernier Tokharien qui vit en anachorète au fin fond du désert du Tarim ou que vous êtes prisonnier des Sentinelles, la dernière tribu indoue qui n’a jamais vu d’homme civilisé, sauf celui qui va bientôt lui servir de repas.

Il faut retenir trois éléments-clés de cet événement, éléments qui s’enchevêtrent ; les trois peuvent apparaître totalement incompréhensibles par leur outrance pour une personne saine de corps et d’esprit : le matraquage médiatique, la satanisation de plus en plus évidente de tous les actes de la vie publique, et la candeur – et l’ignorance - moutonnière de la population.

Le premier est celui que nous venons d’évoquer : une médiatisation massive tellement dithyrambique (et mensongère) qu’elle en est ridicule. La presse – les journalistes – est fascinée par tout ce qui a trait à la quantité mais dans un sens négatif : le plus grand, le plus riche, le plus fort, le plus fou, le plus monstrueux, le plus dépravé, le plus odieux, le plus machiavélique, le plus cruel, etc.

Ce sont là les nouvelles normes immorales prônées par nos élites et par leurs affidés médiatiques. Nous en avons largement soupé avec les cérémonies des J.O ou la reconstruction de Notre-Dame de Paris, et nous en soupons tous les jours avec n’importe quel événement médiatique ou n’importe quel fait divers. Le présent événement qui nous occupe n’échappe pas à la règle.

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De haut en bas: La croix de Satan, Lilith et la croix de Lucifer, le "666" sataniste.

On appréciera l’énorme décalage entre la production d’horreurs fournies aux yeux du public et le traitement en mode « bisounours » (encore un recours à la ville ‘rose’ ?), une infantilisation des populations, qu’en font la presse et les organisateurs : « Avec la «Porte des ténèbres», le metteur en scène de la Machine, François Delarozière, voulait «rendre la ville enchantée, rendre la ville merveilleuse», a-t-il confié quelques jours plus tôt à l’AFP. Mission accomplie, à en juger par les mines ébahies dans la fraîcheur automnale. « Je veux simplement laisser un souvenir à vie, une marque dans l’esprit. J’aime que le public retrouve ce regard d’enfant, un moment où on oublie les préjugés, les croyances et se retrouve face à une émotion qui soit un peu totale (sic, NDLR) et dans l’espace public», explique encore François Delarozière. » (Libération, 26 octobre 2024).

Satanisation du spectacle

Mais, cette fois, contrairement à ce qui s’est passé lors des manifestations précédentes, il y a eu une réaction, très mesurée, certes, des autorités ecclésiastiques, qu’elles soient catholiques ou protestantes.

- C’est ainsi que l’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel, avait décidé de procéder à la consécration de la ville et du diocèse le 16 octobre pour protester contre cette manifestation avec ces mots : "Des nuages sombres s’accumulent sur notre monde. L’actualité nous renvoie beaucoup de réalités négatives qui suscitent des inquiétudes légitimes, et favorisent cette atmosphère de désespérance qui règne dans notre société, et se manifeste dans une certaine culture, de plus en plus fascinée par l’obscur, le ténébreux. Après avoir échangé avec le Conseil épiscopal et un certain nombre de chrétiens du diocèse, il m’a semblé important de poser un acte spirituel qui protège notre ville de Toulouse et notre diocèse de ces menaces ténébreuses et de la désespérance. »

 - ActuToulouse du 11 juillet 2024 donne la parole à l’abbé Simon d’Artigue : « Églises en feu, figures des ténèbres et danse macabre… L’affiche de l’opéra urbain de la Halle de la Machine, qui va se dérouler du 25 au 27 octobre à Toulouse, a été dévoilée début juillet 2024. Et elle a surpris, pour ne pas dire choqué, l’Abbé Simon d’Artigue de l’église Saint-Aubin à Toulouse. Sur son compte X (ex-Twitter), il s’est interrogé sur ce choix d’une « iconographie diabolique » écrit-il.

- France Info du 10 octobre 2024, sous le titre : « La porte des ténèbres, quelle étrange idée, l'Église protestante fustige à son tour le prochain spectacle de la Machine », fait part de la réaction des représentants de la communauté protestante de la ville : « Nous aimons Toulouse pour son histoire, sa culture", réagit le Pasteur Didier Bernis, dans un communiqué. C’est une ville qui a vu naître les plus belles plumes lors des Jeux Floraux, qui a fait résonner les plus grandes voix, résolu de grands défis techniques...Toulouse, c’est la vie, c’est la joie, c’est le beau ! Et de rajouter : "Toulouse est la porte du ciel et des étoiles, la porte des arts et du savoir, la porte de l’Occitanie et de la Garonne. Mais la porte des ténèbres ? Quelle étrange idée ! Nous appelons les autorités locales à faire preuve de discernement dans le choix des événements culturels financés et soutenus par la collectivité."

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Il n’y a pas que les autorités religieuses qui ont protesté contre cette satanisation des manifestations dites « festives » en général, et de celle qui nous intéresse aujourd’hui en particulier.

C’est France Info qui tient le pompon avec cet article qu’on dirait tout droit sorti d’un brûlot gauchisto-mondialiste, signé d’une dénommée Apolline Riou, publié le 24 octobre 2024 et intitulé : « Églises en feu, créature mi-homme mi-animal, squelettes et un minotaure : les complotistes s'enflamment contre un spectacle urbain jugé satanique »

"Satan" et "les forces du mal" célébrés par le prochain opéra urbain de La Machine à Toulouse (Haute-Garonne) ? C'est ce que dénoncent un prêtre et plusieurs internautes, voyant dans l'événement la figure obscure d'une imagerie diabolique. À l'heure où les repères traditionnels s'étiolent, les théories du complot autour du diable sont l'apanage des religieux et de l'extrême droite. »

Si vous aimez ce genre de littérature de caniveau, vous pouvez en continuer la lecture, sans nous (1) .

Il faut dire que les organisateurs n’y sont pas allés de main morte.

C’est encore France Info du 24 octobre 2024 qui annonce le début des festivités: « Vendredi 25 octobre - Acte I - Les apparitions: au cours de la journée, des signes prophétiques et prodigieux apparaissent dans la ville. Sur les rives du fleuve, trois signes prodigieux (la croix de Satan, le Sigil de Lucifer et le signe de la bête) annoncent l’ouverture prochaine de la porte des Ténèbres. »

Ben voyons, des « signes prophétiques et prodigieux » : rien de plus « cool », pas de quoi « comploter »: la croix de Satan, le Sigil de Lucifer et le signe de la bête ? aucun rapport avec Satan, si ce n’est son nom.

Candeur – et ignorance - moutonnière de la population

Ainsi donc, plus d’un million de personnes se sont précipités, hommes, femmes, enfants, vieillards, avec enthousiasme et délectation dans cette Porte des Ténèbres qui conduit à l’antre du diable, ou d’Hadès, le maître des enfers.

Nous ne reviendrons pas sur les techniques de manipulation des foules que nous dénonçons dans quasiment tous nos articles. Il nous paraît que ce qu’on appelle l’ingénierie sociale est de plus en plus efficace et de plus en plus utilisée à tous les niveaux et que les populations y sont de plus en plus soumises ; nous en avons repéré et commenté certaines dans cet article, mais elles sont innombrables et adaptées à chaque situation.

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Une éducation (des parents) et une instruction (publique) déficientes ont fabriqué des générations d’analphabètes incapables de produire, du fait de leur ignorance, la moindre pensée critique – tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil - la télé, le smartphone, les jeux vidéo, les jeux du cirque (le football), la malbouffe, les idoles chantantes et dansantes de l’industrie du spectacle, à peu près toutes adeptes du satanisme, qui rassemblent des millions d’admirateurs de par le monde, ont fabriqué des robots soumis et malléables, capables seulement de répondre à des stimuli primaires et à se précipiter en masse, comme les moutons, dans la direction qui leur est indiquée, celle du précipice où ils vont plonger, ou celle d’une porte judicieusement ouverte ou ils vont s’engouffrer, quelle qu’elle soit, en l’occurrence : celle des ténèbres.

Pierre-Emile Blairon

Note:

[1] https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/apologie-de-satan-et-eglises-en-feu-les-complotistes-s-enflamment-contre-un-spectacle-urbain-juge-diabolique-3021653.html

16:23 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, toulouse, satanisme, spectacle | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 07 novembre 2024

La peur des Finlandais

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La peur des Finlandais

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-paura-finlandese/

Il faut se rendre à l'évidence : l'attention des médias, et par conséquent du grand public, se porte de plus en plus sur le Moyen-Orient. Gaza, le Liban, la longue ombre de l'Iran... tels sont les fantômes - en fait, beaucoup de fantômes concrets - qui troublent le paysage de l'information occidentale.

Mais cela occulte, voire estompe dans le brouillard, un fait objectif dont nous devons être conscients. Parfaitement, et surtout dramatiquement, conscients.

Et, au lieu de cela, nous continuons à ignorer, dans certains cas à feindre d'ignorer, la guerre avec la Russie.

Il ne s'agit pas, comme nos médias font semblant de le croire et de le propager, d'une guerre entre la Russie et l'Ukraine. Il s'agit au contraire d'un conflit, extrêmement sanglant, impliquant l'ensemble du front occidental, c'est-à-dire l'OTAN et Washington qui, objectivement, l'a voulu. Donc, par essence, nous aussi, les Italiens, l'Italie... Même si nos dirigeants politiques continuent à faire croire que ce n'est pas le cas.

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Puis, tout d'un coup, la ministre finlandaise des affaires étrangères, Elina Valtonen (photo), surgit. La ministre des affaires étrangères de cette petite Finlande qui s'est récemment alignée sur l'OTAN, au mépris de tous les traités internationaux qui sanctionnaient sa neutralité. Elle est devenue, en un rien de temps, la base d'opérations la plus avancée de l'OTAN pour attaquer la Russie.

Et la gentille dame exprime une inquiétude dans une interview au Financial Times, rapidement reprise par Ukraiska Pravda, le journal gouvernemental de Kiev. C'est-à-dire de Zelensky et consorts.

Et que dit-elle dans cette interview ? Simplement (sic !) qu'Helsinki est très, très inquiet. Parce qu'elle sent une lassitude de la part des autres pays européens, c'est-à-dire ceux qui comptent vraiment, à l'égard de la guerre en Ukraine. Une lassitude qui se traduit, plus ou moins en catimini, par des négociations avec Moscou. Et par une certaine volonté d'accepter ses « propositions ». Afin de mettre un terme au conflit.

Traduisons. En simplifiant, bien sûr, ce dont je m'excuse par avance.

En gros, les chancelleries européennes se rendent compte que la guerre en Ukraine est désormais une guerre perdue. Moscou a gagné, même si ces mêmes chancelleries continuent à faire semblant que ce n'est pas le cas, en continuant à mettre l'accent sur les frasques de Zelensky dans les médias.

Il est clair que même lui n'y croit plus. A tel point qu'il se préoccupe depuis longtemps d'assurer à l'étranger ce qu'il a gagné au cours de ces deux années de guerre. Et il faut dire, sans crainte d'être contredit, que c'est beaucoup.

Une guerre perdue, tout simplement. Et dont il faut essayer de se désengager au plus vite. Notamment parce que les élections présidentielles américaines se profilent à l'horizon. Et, sauf surprise « étrange », il y a fort à parier que Donald Trump sera de retour dans le bureau ovale dès le mois de janvier. Qui ne cache pas ce qu'il pense de cette guerre et, en général, de l'Ukraine. En renouant avec son vieil « ami » Poutine. Et abandonne le régime actuel de Kiev à son sort.

La petite Finlande, qui vit tranquillement depuis 1945, est donc obligée de s'inquiéter. Ou plutôt, son gouvernement insouciant et tapageur commence à s'inquiéter, et même à s'inquiéter beaucoup. Car il a déchiré tous les traités qui régissaient sa neutralité. Et il a pris parti, devenant la base opérationnelle de l'OTAN.

Cette même OTAN qui semble aujourd'hui vouloir se retirer de la guerre.

Fatiguée et, en substance, convaincue qu'elle est désormais une cause perdue. Quoi qu'en dise Rutte, de moins en moins connecté à la réalité.

Présidentielles américaines: quel que soit le vainqueur… je m’en fiche

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Présidentielles américaines: quel que soit le vainqueur… je m’en fiche

par Wolfgang van de Rydt

Source: https://opposition24.com/meinung/and-the-winner-is-mir-eg... 

Lors de son premier mandat, Donald Trump s'est illustré par une opposition au wokisme, une limitation de l’immigration de masse, et il a même enregistré le taux d’emploi le plus élevé pour les Afro-Américains depuis le début des statistiques. Il s’est aussi efforcé de ne pas déclencher de nouvelles guerres. Cependant, ses promesses grandiloquentes de « drainer le marais » ou d’envoyer Hillary Clinton en prison n’ont pas été tenues, tout comme celle de construire un mur à la frontière avec le Mexique.

Puis est arrivée la « crise du Cov id » et Trump a dû réagir. Il a soutenu toutes les mesures et s’est même vanté d’avoir été le premier à lancer un vaccin au niveau mondial. Aujourd’hui, s'il s’affiche proche des opposants aux vaccins et qu’il intègre Robert Kennedy dans son équipe, c’est uniquement par calcul politique. Avant la pandémie, Trump avait contraint Merkel à s’engager dans un accord énergétique et s’était toujours opposé aux gazoducs Nord Stream. Récemment, il a même affirmé que, sous sa présidence, il avait déjà posé les bases de la destruction de ces gazoducs, son successeur Biden n’ayant fait qu’exécuter le plan. Aussi allemandes que puissent être ses origines, Donald Trump n’apporte rien de positif pour l’Allemagne ; la guerre commerciale continue. Trump défend des intérêts puissants, dont Elon Musk n’est qu’un des visages. M. Neuralink, avec l’ensemble de ses entreprises, œuvre également à la création d’un « nouvel humain », comme Yuval Harari le préconise dans ses livres. Que la force ne soit pas avec eux.

Trump ou Kamala? Dans tous les cas, ce sera un désastre pour l'Europe

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Trump ou Kamala? Dans tous les cas, ce sera un désastre pour l'Europe

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/trump-o-kamala-in-ogni-caso-sar...

Quel que soit le résultat des élections américaines, ce sera un désastre pour l'Europe. Si la gagnante, avec ou sans fraude, est Kamala Harris, le Vieux Continent devra faire face à des années d'involution woke, le politiquement correct imposant toutes ces postures et gesticulations démentes. Et toujours l'Europe sera forcée d'être en première ligne pour se saigner à blanc afin de payer la folie de Zelensky, risquant même une guerre nucléaire sur son propre sol.

Si Trump gagne, peut-être que la guerre contre la Russie prendra fin, mais l'Europe sera obligée de soutenir une guerre économique contre la Chine. Et ce sera un désastre pour l'industrie européenne, pour l'économie en général, pour la vie des couches les plus faibles de la population qui n'ont pas les moyens de payer les prix des produits italiens et européens.

Quant à l'extermination en cours à Gaza, Trump a un gendre juif et Kamala un mari juif. Difficile de croire que l'un des deux daignera arrêter le boucher de Tel Aviv.

Donc la seule solution, en Europe, serait de bazarder une classe dirigeante inféodée aux intérêts de Washington. Quelle que soit la personnalité qui entre à la Maison Blanche. Au lieu de cela, nous nous retrouvons avec Scholz, Macron, Tajani et compagnie. Incapables de protéger les intérêts de leurs pays respectifs et de l'Europe dans son ensemble. Incapables de comprendre les changements dans le monde parce que, pour eux, le monde n'est que ce que Washington indique.

Ce n'est pas que le niveau de la classe politique yankee soit meilleur que celui de la classe politique européenne. Au contraire, une précieuse collaboratrice d'Èlecto a suivi la campagne électorale américaine, écoutant les principaux discours des candidats. Et elle a assuré que le niveau est si bas que même Giggino Di Maio, Azzolina et Moretti passent pour des géants de la politique.

Mais le pays est riche. Et jusqu'à présent, tout va bien pour les Américains. Mais le problème, c'est qu'ils prétendent dominer le monde. En soustrayant ailleurs des ressources et en imposant un mode de vie insupportable. Insupportable pour ceux qui ont le malheur d'avoir une tradition derrière eux et une culture à transmettre à la postérité.