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lundi, 28 avril 2014

Pourquoi les pauvres votent à droite?

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Pourquoi les pauvres votent à droite?

par Serge Halimi
 
 
Après chaque nouveau scrutin, le même étonnement. Comment expliquer qu’une masse d’électeurs désargentés se déplace pour apporter leur soutien à ceux-là mêmes qui proposent d’abord de réduire les impôts des riches. Dans la préface au livre de Thomas Frank, Pourquoi les pauvres votent à droite ?, Serge Halimi donne des éléments pour analyser ce paradoxe qui est loin d’être seulement américain ou français.

En novembre 2004, l’État le plus pauvre des États-Unis, la Virginie-Occidentale, a réélu George W Bush avec plus de 56 % des suffrages. Depuis, il n’a cessé de soutenir les candidats républicains à la Maison Blanche. Pourtant, le New Deal avait sauvé la Virginie-Occidentale de la famine pendant les années 1930. L’États demeura un bas­tion démocrate jusqu’en 1980, au point de voter alors contre Ronald Reagan. Il reste encore aujourd’hui un fief du syndicat des mineurs et rappelle parfois que « Mother Jones », figure du mouvement ouvrier américain, s’y illus­tra. Alors, républicaine, la Virginie-Occidentale ? L’idée semblait aussi biscornue que d’imaginer des villes « rouges » comme Le Havre ou Sète « tombant » à droite. Justement, cette chute est déjà intervenue… Car cette his­toire américaine n’est pas sans résonance en France.

Plutôt qu’en Virginie-Occidentale, Thomas Frank a enquêté dans son Kansas natal. La tradition populiste de gauche y fut aussi vive, mais sa disparition est plus ancienne. Là-bas, il a vu s’exaucer le rêve des conserva­teurs : une fraction de la classe ouvrière procure à ceux-ci les moyens politiques de démanteler les protections autrefois arrachées par le monde ouvrier. L’explication que Frank avance n’est pas seulement — pas strictement — reli­gieuse ou « culturelle », liée au surgissement de questions susceptibles d’opposer deux fractions d’un même groupe social — qu’on pense, par exemple, à l’avortement, au mariage homosexuel, à la prière dans les écoles, à la peine de mort, à l’attachement aux armes à feu, à la pornogra­phie, à la place des « minorités », à l’immigration, à la dis­crimination positive… Quand le mouvement ouvrier se défait, la liste de ces motifs de discorde s’allonge. Puis la vie politique et médiatique se recompose autour d’eux. La droite américaine n’a pas attendu Richard Nixon, Ronald Reagan, George W. Bush et le Tea Party pour découvrir l’usage qu’elle pourrait faire des sentiments tra­ditionalistes, nationalistes ou simplement réactionnaires d’une fraction de l’électorat populaire. Y recourir lui semble d’autant plus avantageux qu’elle opère dans un pays où les élans socialistes sont demeurés contrariés et le sentiment de classe moins prononcé qu’ailleurs.

Frank éclaire un autre paradoxe, qui n’est pas spécifi­quement américain, et qui l’est même de moins en moins. L’insécurité économique déchaînée par le nouveau capitalisme a conduit une partie du prolétariat et des classes moyennes à rechercher la sécurité ailleurs, dans un univers « moral » qui, lui, ne bougerait pas trop, voire qui réhabiliterait des comportements anciens, plus familiers. Ces cols bleus ou ces cols blancs votent alors pour les Républicains car les architectes de la révolution libérale et de l’instabilité sociale qui en découle ont eu l’habileté de mettre en avant leur conservatisme sur le terrain des « valeurs ». Parfois, leur sincérité n’est pas en cause : on peut spéculer sur les fonds de pension les plus « inno­vants » tout en s’opposant à l’avortement. La droite gagne alors sur les deux tableaux, le « traditionnel » et le « libé­ral ». L’aspiration au retour à l’ordre (social, racial, sexuel, moral) s’accroît au rythme de la déstabilisation induite par ses « réformes » économiques. Les conquêtes ouvrières que le capitalisme doit refouler en prétextant la concur­rence internationale sont présentées comme autant de reliquats d’une ère révolue. Voire d’un droit à la paresse, à la fraude, à l’« assistanat », à l’immoralité d’une culture trop accommodante envers les corporatismes et les « avan­tages acquis ». La concurrence avec la Chine ou avec l’Inde (hier, avec le Japon ou l’Allemagne) impose que la jouissance cède le pas au sacrifice. Haro donc sur ceux qui ont dénaturé la « valeur travail » ! En France, un homme politique de premier plan imputa à l’« esprit de Mai 68 » un grief de ce genre. Il est devenu président de la République. Et il aspire à le redevenir.

Outre-Atlantique, la dimension religieuse a propulsé le ressentiment conservateur davantage qu’en Europe. Elle a procuré à la droite américaine nombre de recrues dans l’électorat populaire, lesquelles ont ensuite conforté l’as­sise de masse d’un parti républicain soumis à l’emprise croissante des ultralibéraux et des fondamentalistes chré­tiens. Dès la fin des années i960, on observe ce mouve­ment de politisation de la foi. En janvier 1973, quand l’arrêt « Roe vs Wade » de la Cour suprême légalise l’avor-tement, des millions de fidèles, jusqu’alors peu soucieux d’engagement politique et électoral, plongent dans la mêlée. Leurs convictions les plus sacrées ont été bafouées ? L’État et les tribunaux qui ont autorisé cela sont instan­tanément frappés d’illégitimité. Pour laver l’affront, les religieux s’emploieront à tout reconquérir, à tout conver­tir : Maison-Blanche, Congrès, gouvernement des États, tribunaux, médias. Il leur faudra chasser les mauvais juges de la Cour suprême, imposer de meilleures lois, plus ver­tueuses, élire des chefs d’État qui proclameront que la vie du fœtus est sacrée, imposer les « valeurs traditionnelles » aux studios de Hollywood, exiger davantage de com­mentateurs conservateurs dans les grands médias.

Mais comment ne pas voir alors que certaines des « plaies » incriminées par les traditionalistes — l’« hédonisme », la « pornographie » — sont alimentées par le divin marché ? C’est simple : depuis 1980, chacun des présidents répu­blicains attribue la « faillite de la famille » à la décadence d’un État trop présent. En substituant son « humanisme laïc » à l’instruction et à l’assistance autrefois dispensées par les voisinages de quartier, les charités, les Églises, il aurait sapé l’autorité familiale, la moralité religieuse, les vertus civiques. L’ultralibéralisme a pu ainsi fusionner avec le puritanisme.

Si un tel registre n’est pas tout à fait transposable en France, Nicolas Sarkozy a néanmoins abordé lui aussi la question des valeurs et de la foi. Auteur en 2004 d’un livre titré La République, les religions, l’espérance, il y proclame d’emblée : « Je considère que, toutes ces dernières années, on a surestimé l’importance des questions sociologiques, tandis que le fait religieux, la question spirituelle ont été très largement sous-estimés. [...] Les fidèles des grands courants religieux [...] ne comprennent pas la tolérance naturelle de la société à l’endroit de toutes sortes de groupes ou d’appartenances ou de comportements mino­ritaires, et le sentiment de méfiance à l’endroit des reli­gions. Ils vivent cette situation comme une injustice ! [...] Je crois au besoin de religieux pour la majorité des hommes et des femmes de notre siècle. [.] La religion catholique a joué un rôle en matière d’instruction civique et morale pendant des années, lié à la catéchèse qui exis­tait dans tous les villages de France. Le catéchisme a doté des générations entières de citoyens d’un sens moral assez aiguisé. À l’époque, on recevait une éducation religieuse même dans les familles où on ne croyait pas. Cela per­mettait d’acquérir des valeurs qui comptaient pour l’équi­libre de la société. [...] Maintenant que les lieux de culte officiels et publics sont si absents de nos banlieues, on mesure combien cet apport spirituel a pu être un facteur d’apaisement et quel vide il crée quand il disparaît.   »

Des « comportements minoritaires » (de quoi parle-t­il ?) imprudemment tolérés par « toutes sortes de groupes » (à qui pense-t-il ?) pendant que la réflexion reli­gieuse, porteuse de « valeurs », de « sens moral » et « d’apaisement » serait, elle, ignorée ou dédaignée : on ne sait trop s’il s’agissait, avec cet éloge de « la catéchèse », de rafraîchir les vieilles idées, bien françaises, de la Restauration (le sabre et le goupillon, le sacre et l’autel, les curés prêchant la soumission aux écoliers appelés à devenir de braves ouvriers tandis que des instituteurs « rouges » leur farcissaient le crâne avec le socialisme et la lutte de classe) ou si, plutôt, déjà « Sarko l’Américain » se dévoilait. Ami à la fois de Bolloré et des curés.

La droite américaine a toujours insisté sur le thème de la « responsabilité individuelle », du pionnier entreprenant et vertueux qui se fraie un chemin jusqu’aux rivages du Pacifique. Ce faisant, elle a pu stigmatiser, sans trop de mauvaise conscience, une population noire à la fois très dépendante des emplois publics et au sein de laquelle les familles monoparentales sont nombreuses, en général en raison de l’absence ou de l’incarcération du père. L’essor du conservatisme a ainsi lié réaffirmation religieuse, tem­pérance sexuelle, backlash racial, anti-étatisme et célébra­tion d’un individu simultanément calculateur et éclairé par les enseignements de Dieu. Cherchant à expliquer ce qui rendit aux États-Unis cet attelage libéral-autoritaire moins instable qu’on ne l’imagine, l’historien Christopher Lasch suggéra qu’aux yeux des Républicains une lutte opposait la « classe » des producteurs privés et celle des intellectuels publics, la seconde cherchant à accroître son emprise sur le mariage, la sexualité et l’éducation des enfants de la même manière qu’elle avait étendu ses contrôles sur l’entreprise. L’un des principaux mérites de Thomas Frank est de nous aider à comprendre la conver­gence de ces griefs qu’on pourrait juger contradictoires. Et, chemin faisant, de nous éclairer sur l’identité, les res­sorts, les tourments et le dévouement militant du petit peuple conservateur sans jamais recourir au registre du mépris que privilégient spontanément tant d’intellectuels ou de journalistes à l’encontre de quiconque ne relève ni de leur classe, ni de leur culture, ni de leur opinion. Conjugué à une écriture empreinte d’ironie et qui récuse le prêchi-prêcha, ce genre d’« intelligence avec l’ennemi » donne au livre son charme et sa portée.

Une réaction conservatrice découle en général d’une appréciation plus pessimiste des capacités de progrès col­lectif. Au cours des années i960, les États-Unis imagi­naient qu’ils sauraient combattre le communisme sur le terrain de l’exemplarité sociale — d’où les volontaires du Peace Corps (Corps de la Paix) chargés par John Kennedy d’éduquer et de soigner les peuples du tiers-monde ; d’où aussi la « guerre contre la pauvreté » que le Président Johnson déclenche quelques années plus tard. La super­puissance américaine entrevoyait également qu’elle pour­rait abolir la peine de mort et dépeupler ses prisons en proposant aux délinquants des programmes de soins, de formation, de travail salarié, d’éducation, de désintoxica­tion. L’État est alors réputé pouvoir tout faire. Il avait sur­monté la crise de 1929, vaincu le fascisme ; il saurait reconstruire les taudis, conquérir la Lune, améliorer la santé et le niveau de vie de chaque Américain, garantir le plein emploi. Peu à peu, le désenchantement apparaît, la croyance dans le progrès se délite, la crise s’installe. À la fin des années i960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, optimiste, conquérant, égalitaire, aspirant au désir partagé de vivre mieux) en un « popu­lisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d’ouvriers et d’employés de ne plus pouvoir tenir leur rang, d’être rattrapés par plus déshérités qu’eux. Les « eaux glacées du calcul égoïste » submergent les utopies publiques héritées du New Deal. Pour le parti démocrate, associé au pouvoir gouvernemental et syndical, le retour de bâton est brutal. D’autant que la question de l’insé­curité resurgit dans ce contexte. Elle va progressivement embourgeoiser l’identité de la gauche, perçue comme trop angélique, efféminée, laxiste, intellectuelle, et prolétariser celle de la droite, jugée plus déterminée, plus masculine, moins « naïve ».

Cette métamorphose s’accomplit à mesure que les ghettos s’enflamment, que l’inflation resurgit, que le dol­lar baisse, que les usines ferment, que la criminalité s’am­plifie et que l’« élite », jadis associée aux possédants, aux grandes familles de l’industrie et de la banque, devient identifiée à une « nouvelle gauche » exagérément friande d’innovations sociales, sexuelles, sociétales et raciales. La perte d’influence du mouvement ouvrier au sein du parti démocrate et l’ascendant corrélatif d’une bourgeoisie néo­libérale cosmopolite et cultivée n’arrangent rien. Les médias conservateurs, en plein essor, n’ont plus qu’à déchaîner leur truculence contre une oligarchie radical-chic au parler exsangue et technocratique, lovée dans de belles résidences des États côtiers, touriste dans son propre pays, protégée d’une insécurité qu’elle conteste avec l’insouciance de ceux que cette violence épargne. Au reste, n’est-elle pas entretenue dans ses aveuglements par une ménagerie d’avocats procéduriers, de juges laxistes, d’intellectuels jargonnants, d’artistes blasphémateurs et autres boucs émissaires rêvés du ressentiment populaire ? « Progressistes en limousine » là-bas ; « gauche caviar » chez nous.

Nicolas Sarkozy aime les États-Unis et il apprécie qu’on le sache. Dans son discours du 7 novembre 2007 devant le Congrès, il a évoqué avec une émotion qui n’était pas entièrement factice la conquête de l’Ouest, Elvis Presley, John Wayne, Charlton Heston. Il aurait dû citer Richard Nixon, Ronald Reagan et George W Bush tant son élec­tion, inspirée des recettes de la droite américaine, n’aurait pas été concevable sans le basculement à droite d’une frac­tion des catégories populaires autrefois acquises à la gauche. Car ceux des châtelains de Sologne qui ont sablé le champagne le soir de sa victoire n’ont pu le faire que grâce au renfort électoral des ouvriers de Charleville-Mézières, lesquels furent sans doute moins sensibles à la promesse d’un « bouclier fiscal » qu’aux homélies de l’an­cien maire de Neuilly sur « la France qui souffre », celle « qui se lève tôt » et qui aime l’« industrie ».

Quiconque passe en revue les éléments les plus dis-tinctifs du discours de la droite française y retrouve l’ac­cent mis sur le déclin national, la décadence morale ; la lancinante musique destinée à préparer les esprits à une thérapie de choc libérale (la « rupture ») ; le combat contre une « pensée unique de gauche » qu’on accuse d’avoir enkysté l’économie et atrophié le débat public ; le réar­mement intellectuel « gramscien » d’une droite « décom­plexée » ; la redéfinition de la question sociale de manière à ce que la ligne de clivage n’oppose plus riches et pauvres, capital et travail, mais deux fractions du « prolétariat » entre elles, celle qui « n’en peut plus de faire des efforts » et la « république de l’assistanat » ; la mobilisation d’un petit peuple conservateur dont on se prétend l’expression persécutée ; le volontarisme politique, enfin, face à une élite gouvernante qui aurait baissé les bras. Presque tous ces ingrédients ont déjà été accommodés dans le Kansas de Thomas Frank.

Un homme à poigne s’impose plus naturellement quand le désordre s’empare de la vieille maison. En 1968, Nixon rode un discours glorifiant la « majorité silencieuse » qui n’accepte plus de voir son pays devenir la proie du chaos. Deux assassinats politiques (Martin Luther King, Robert Kennedy) viennent d’avoir lieu et, après le traumatisme des émeutes de Watts (Los Angeles) en août 1965 (trente-quatre morts et mille blessés), des répliques sont interve­nues à Detroit en juillet 1967, puis à Chicago et à Harlem. Nixon invite ses compatriotes à écouter « une autre voix, une voix tranquille dans le tumulte des cris. C’est la voix de la grande majorité des Américains, les Américains oubliés, ceux qui ne crient pas, ceux qui ne manifestent pas. Ils ne sont ni racistes ni malades. Ils ne sont pas coupables des fléaux qui infestent notre pays ». Deux ans plus tôt, en 1966, un certain Ronald Reagan s’était fait élire gouverneur de Californie en détachant les « petits Blancs » d’un parti démocrate dont il avait pour­fendu le manque de fermeté face à des étudiants contes­tataires opposés à la fois à la guerre du Vietnam, à la police et à la moralité « bourgeoise » — laquelle ne se dis­tinguait pas toujours de la moralité ouvrière.

Les soulèvements urbains, les « désordres » dans les campus procurèrent ainsi à la droite américaine l’occasion de se « prolétariser » sans bourse délier. Un peu à la manière de Nixon, Nicolas Sarkozy s’est employé à dres­ser la « majorité silencieuse » des petits contribuables qui « n’en peuvent plus » contre une jeunesse à ses yeux dépourvue du sens de la reconnaissance. Mais, dans son cas, il ne s’agissait plus de vilipender l’ingratitude des petits bourgeois chevelus d’autrefois ; sa cible ne relevait ni de la même classe ni des mêmes quartiers : « La vérité, c’est que, depuis quarante ans, on a mis en place une stra­tégie erronée pour les banlieues. D’une certaine manière, plus on a consacré de moyens à la politique de la ville, moins on a obtenu de résultats. » Le 18 décembre 2006, dans les Ardennes, le ministre de l’Intérieur d’alors pré­cisa son propos. Il salua « la France qui croit au mérite et à l’effort, la France dure à la peine, la France dont on ne parle jamais parce qu’elle ne se plaint pas, parce qu’elle ne brûle pas de voitures — cela ne se fait pas ici de casser ce que l’on a payé si cher —, parce qu’elle ne bloque pas les trains. La France qui en a assez que l’on parle en son nom ». « Les Américains qui ne crient pas », disait Nixon ; « la France qui ne se plaint pas », répond Sarkozy.

Entre 1969 et 2005, la droite américaine aura occupé la Maison-Blanche vingt-quatre années sur trente-six. De 1995 à 2005, elle a également contrôlé les deux chambres du Congrès et les gouvernements de la plupart des États. La Cour suprême est entre ses mains depuis très long­temps. Malgré cela, Frank insiste sur ce point, les conser­vateurs jouent aux persécutés. Plus la droite domine, plus elle se prétend dominée, anxieuse de « rupture » avec le statu quo. Car, à ses yeux, le « politiquement correct », c’est toujours les autres. Tant que demeurera un petit journal de gauche, un universitaire qui quelque part enseigne Keynes, Marx ou Picasso, les États-Unis reste­ront décriés comme une caserne soviétique. La rancœur fait carburer la locomotive conservatrice ; c’est, toujours en avant, jamais content. Symbole de la petite bourgeoi­sie provinciale, Nixon se jugeait méprisé par la dynastie des Kennedy et par les grands médias. George W Bush (études à Yale puis à Harvard, fils de Président et petit-fils de sénateur) s’est perçu lui aussi comme un rebelle, un petit Texan teigneux et mal embouché, égaré dans un monde de snobs façonnés par le New York Times.

Et Nicolas Sarkozy ? Avions-nous mesuré à quel point il fut vilipendé lui aussi ? Maire à vingt-neuf ans d’une ville richissime, tour à tour ministre du Budget, de la Communication, numéro deux du gouvernement, res­ponsable de la police, grand argentier, président du parti majoritaire, avocat d’affaires, ami constant des milliar­daires qui possèdent les médias (et qui produisent des pro­grammes célébrant la police, l’argent et les nouveaux riches), il a énormément souffert du mépris des « élites »! « Depuis 2002, a-t-il précisé, je me suis construit en marge d’un système qui ne voulait pas de moi comme président de l’UMP, qui récusait mes idées comme ministre de l’Intérieur et qui contestait mes propositions. » Cinq ans après le début de ce purgatoire, au cours d’un meeting auquel participaient des proscrits aussi notoires que Valéry Giscard d’Estaing et Jean-Pierre Raffarin, il lança à ses petits camarades : « Dans cette campagne, j’ai voulu m’adresser à la France exaspérée, à cette France qui souffre, à laquelle personne ne parlait plus, sauf les extrêmes. Et le miracle s’est produit. Le peuple a répondu. Le peuple s’est levé. Il a choisi et ce n’est pas conforme à la pensée unique. Maintenant, on veut le faire rasseoir. Eh bien moi, je veux être le candidat du peuple, le porte-parole du peuple, de tous ceux qui en ont assez qu’on les mette de côté. » Le lendemain, il précisait à des ouvriers de l’usine Vallourec : « C’est vous qui choisirez le président de la République. Ce n’est pas les élites, les sondages, les jour­nalistes. S’ils s’y mettent si nombreux pour m’empêcher, c’est qu’ils ont compris qu’une fois le train passé il sera trop tard. » Il est trop tard, et les « élites » se terrent.

C’est là une vieille recette de la droite : pour ne pas avoir à s’étendre sur la question des intérêts (économiques) — ce qui est sage quand on défend ceux d’une minorité de la population —, il faut se montrer intarissable sur le thème des valeurs, de la « culture » et des postures : ordre, autorité, travail, mérite, moralité, famille. La manœuvre est d’autant plus naturelle que la gauche, terrorisée à l’idée qu’on pourrait la taxer de « populisme », refuse de dési­gner ses adversaires, à supposer qu’elle en conserve un seul en dehors du racisme et de la méchanceté. Pour le parti démocrate, la peur de faire peur — c’est-à-dire en vérité celle d’être vraiment de gauche — devint paralysante à un moment où, de son côté, la droite ne montrait aucune retenue, aucun « complexe » de ce genre. Un jour, François Hollande, qui n’avait pas employé le mot « ouvrier » une seule fois dans sa motion adoptée par les militants lors du congrès de Dijon (2003), laissa échap­per que les socialistes français s’en prendraient peut-être aux « riches ». Il se garda de récidiver devant le hourvari qui s’ensuivit. Demeurent donc les valeurs pour feindre de se distinguer encore. En débattre sans relâche a permis à la gauche libérale de maquiller son accord avec la droite conservatrice sur les dossiers de la mondialisation ou des rapports avec le patronat — « les entrepreneurs ». Mais cela a offert aux conservateurs l’occasion d’installer la discorde au sein des catégories populaires, en général plus parta­gées sur les questions de morale et de discipline que sur la nécessité d’un bon salaire. Au total, qui y a gagné ? Dans le Kansas de Thomas Frank, on connaît la réponse.

Ailleurs aussi parfois. Le 29 avril 2007 à Paris, devant une foule qui bramait son plaisir, Nicolas Sarkozy pour­fendit avec gourmandise un grand moment d’épouvante survenu près de quarante ans plus tôt : « Ils avaient pro­clamé que tout était permis, que l’autorité c’était fini, que la politesse c’était fini, que le respect c’était fini, qu’il n’y avait plus rien de grand, plus rien de sacré, plus rien d’ad­mirable, plus de règle, plus de norme, plus d’interdit. [...] Voyez comment l’héritage de Mai 68 a liquidé l’école de Jules Ferry, [...] introduit le cynisme dans la société et dans la politique, [.] contribué à affaiblir la morale du capitalisme, [.] préparé le triomphe du prédateur sur l’entrepreneur, du spéculateur sur le travailleur. [...] Cette gauche héritière de Mai 68 qui est dans la politique, dans les médias, dans l’administration, dans l’économie, [.] qui trouve des excuses aux voyous, [...] condamne la France à un immobilisme dont les travailleurs, dont les plus modestes, les plus pauvres, ceux qui souffrent déjà seraient les principales victimes. [.] La crise du travail est d’abord une crise morale dans laquelle l’héritage de Mai 68 porte une lourde responsabilité. [...] Écoutez-les, les héritiers de Mai 68 qui cultivent la repentance, qui font l’apologie du communautarisme, qui dénigrent l’identité nationale, qui attisent la haine de la famille, de la société, de l’État, de la nation, de la République. [...] Je veux tourner la page de Mai 68. » En privilégiant dès les années i960 « les couleurs vives aux tons pastel », Reagan avait anticipé le discours de combat de Sarkozy, mais aussi ceux de Berlusconi et de Thatcher et contredit tous ces politologues qui ne conçoivent la conquête du pouvoir que comme une éternelle course au centre. Les Républicains proposèrent « un choix, pas un écho ». Ne plus redouter son ombre, voilà une idée dont la gauche gagnerait à s’inspirer.

Le succès de la droite en terrain populaire ne s’explique pas uniquement par la pugnacité ou par le talent de ses porte-parole. Aux États-Unis, comme en France, elle pro­fita de transformations sociologiques et anthropologiques, en particulier d’un affaiblissement des collectifs ouvriers et militants qui a conduit nombre d’électeurs aux reve­nus modestes à vivre leur rapport à la politique et à la société sur un mode plus individualiste, plus calculateur. Le discours du « choix », du « mérite », de la « valeur tra­vail » les a ciblés. Ils veulent choisir (leur école, leur quar­tier) pour ne pas devoir subir ce qu’il y a de pire ; ils estiment avoir du mérite et n’en être pas récompensés ; ils travaillent dur et gagnent peu, guère plus, estiment-ils, que les chômeurs et les immigrés. Les privilèges des riches leur semblent tellement inaccessibles qu’ils ne les concer­nent plus. À leurs yeux, la ligne de fracture économique passe moins entre privilégiés et pauvres, capitalistes et ouvriers, davantage entre salariés et « assistés », Blancs et « minorités », travailleurs et fraudeurs. Pendant les dix années qui précédèrent son accession à la Maison-Blanche, Reagan raconta ainsi l’histoire (fausse) d’une « reine de l’aide sociale [welfare queen] qui utilise quatre-vingts noms, trente adresses et douze cartes de sécurité sociale, grâce à quoi son revenu net d’impôt est supérieur à i50 000 dollars ». Il pourfendit également les fraudeurs paradant dans les supermarchés, se payant des « bouteilles de vodka » avec leurs allocations familiales et « achetant des T-bone steaks pendant que vous, vous attendez à la caisse avec votre paquet de viande hachée ». Un jour, Jacques Chirac se découvrit les mêmes talents de fabu­liste : « Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturel­lement travailler… Si vous ajoutez le bruit et l’odeur, eh bien, le travailleur français sur le palier devient fou. » Ce fameux « père de famille » touchant plus de 7 500 euros d’aides sociales par mois n’existait pas. Il ne coûtait donc rien à personne. Mais il rapporta très gros à quelques-uns.

Nicolas Sarkozy a refusé « que ceux qui ne veulent rien faire, que ceux qui ne veulent pas travailler vivent sur le dos de ceux qui se lèvent tôt et qui travaillent dur ». Il a opposé la France « qui se lève tôt » à celle des « assistés », jamais à celle des rentiers. Parfois, à l’américaine, il a ajouté une dimension ethnique et raciale à l’opposition entre catégories populaires dont il escomptait des divi­dendes électoraux. Ainsi, à Agen, le 22 juin 2006, ce pas­sage d’un de ses discours lui valut sa plus longue ovation : « Et à ceux qui ont délibérément choisi de vivre du tra­vail des autres, ceux qui pensent que tout leur est dû sans qu’eux-mêmes doivent rien à personne, ceux qui veulent tout tout de suite sans rien faire, ceux qui, au lieu de se donner du mal pour gagner leur vie, préfèrent chercher dans les replis de l’histoire une dette imaginaire que la France aurait contractée à leur égard et qu’à leurs yeux elle n’aurait pas réglée, ceux qui préfèrent attiser la surenchère des mémoires pour exiger une compensation que per­sonne ne leur doit plutôt que de chercher à s’intégrer par l’effort et par le travail, ceux qui n’aiment pas la France, ceux qui exigent tout d’elle sans rien vouloir lui donner, je leur dis qu’ils ne sont pas obligés de demeurer sur le territoire national. » Indolence, assistance, récriminations et immigration se trouvaient ainsi mêlées. Un cocktail qui se révèle souvent très performant.

En juillet 2004, alors que Frank et moi roulions entre Washington et la Virginie-Occidentale, l’autoradio dif­fusait l’émission de Rush Limbaugh, écoutée par treize millions d’auditeurs. La campagne électorale battait son plein et l’animateur ultraconservateur y consacrait toute son attention, sa gouaille, sa férocité. Or, à l’entendre, quel était le sujet du jour ? Le fait que, quelques heures plus tôt dans un restaurant, l’épouse richissime du can­didat démocrate John Kerry avait semblé ignorer l’exis­tence d’un plat traditionnel américain. L’acte d’accusation de Limbaugh et des auditeurs à qui il avait choisi de don­ner la parole (ou de ne pas la retirer) fut tout trouvé : décidément, ces Démocrates n’étaient pas en phase avec le peuple, sa culture, sa cuisine. Et comment s’étonner ensuite que John Kerry — grande famille de la côte Est, études privées en Suisse, mariage avec une milliardaire, cinq résidences, un avion privé pour aller de l’une à l’autre, du snowboard en hiver, du windsurf en été, même son vélo valait 8 000 dollars — parle.   français !

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L’insistance que des idéologues conservateurs, aussi pré­sents dans les médias que dans les églises, réservent à des manières d’être (ou des affectations) humbles, pieuses, simples, patriotiques — les leurs, bien entendu — est d’au­tant plus redoutable que la gauche, elle, paraît de plus en plus associée à l’expertise, à la morgue, au cosmopoli­tisme, au mépris du peuple. Le piège s’est alors refermé : en mettant en veilleuse les questions de classe, les Démocrates ont enflé les voiles d’un poujadisme culturel qui les a balayés. Au bout de la route, on trouve ce « dérangement » mental que Frank examine en même temps qu’il en procure les clefs : depuis 1980 aux États-Unis, des hommes politiques de droite, de Ronald Reagan à George W. Bush, ont obtenu le soutien de certains des groupes sociaux qui constituaient les cibles de leurs pro­positions économiques (ouvriers, employés, personnes âgées) en se réclamant des goûts et des traditions popu­laires. Pendant que le Président californien et son succes­seur texan offraient de plantureux abattements fiscaux aux riches, ils promettaient aux petits, aux obscurs et aux sans-grade le retour à l’ordre, au patriotisme, aux drapeaux qui flottent, aux couples qui se marient et aux jours de chasse avec grand-père.

Tout au long de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy a évoqué les « travailleurs qui rentrent crevés », ceux qui « se trimbalent avec une dent qui manque ». Il a même écrit : « Dans les usines, on parle peu. Il y a chez les ouvriers une noblesse de sentiments qui s’exprime plus par des silences enveloppés dans une forme extrême de pudeur que par des mots. J’ai appris à les comprendre et j’ai l’impression qu’ils me comprennent. 3 » Cette conni­vence revendiquée avec la majorité des Français — télé­spectateurs de Michel Drucker et fans de Johnny Hallyday mêlés — lui paraît d’autant plus naturelle que « Je ne suis pas un théoricien, je ne suis pas un idéologue, je ne suis pas un intellectuel, je suis quelqu’un de concret, un homme vivant, avec une famille, comme les autres 4 ». En face, soucieuse de mieux se fondre dans l’économie « post-industrielle » qu’affectionnent les lecteurs des Inrockuptibles et de Libération, de rassurer les petits bour­geois écologistes des villes qui dorénavant constituent le socle de son électorat, la gauche a choisi de purger son vocabulaire des mots « prolétariat » et « classe ouvrière ». Résultat, la droite les récupère : « Il y en a, s’amusa un jour Nicolas Sarkozy, qui sont dans un grand hôtel pour bavasser ensemble, ils discutent boutique et partis. Moi, mon hôtel, c’est l’usine, je suis au milieu des Français. [...] Les usines, c’est beau, il y a du bruit, ça vit, personne ne se sent seul, il y a les copains, la fraternité, c’est pas comme les bureaux. »

Pour un homme de droite, il est bien sûr avantageux de savoir dresser le prolétariat et les petites classes moyennes tantôt contre les « nantis » résidant à l’étage du dessus (employés avec statuts, syndicats et « régimes spéciaux ») ; tantôt contre les « assistés » relégués un peu plus loin ; ou contre les deux à la fois. Mais si cela ne suffit pas, l’anti-intellectualisme constitue une puissante arme de secours, qui peut permettre de conduire la politique du Medef avec les anciens électeurs de Georges Marchais. Quand Frank démonte ce stratagème, il se garde de le déplorer avec les airs d’un mondain de Manhattan. Il en éclaire les ressorts. Celui-ci par exemple : la mondialisation écono­mique, qui a laminé les conditions d’existence des caté­gories sociales les plus mal dotées en capital culturel (diplômes, langues étrangères, etc.), semble au contraire avoir réservé ses bienfaits aux « manipulateurs de sym­boles » : essayistes, juristes, architectes, journalistes, finan­ciers. Alors, quand ces derniers prétendent, en plus, dispenser aux autres des leçons d’ouverture, de tolérance, d’écologie et de vertu, la colère déferle.

Les Républicains, qui ont excellé à se présenter comme assiégés par une élite culturelle et savante, pouvaient-ils par conséquent rêver avoir des adversaires plus détestés ? L’isolement social de la plupart des intellectuels, des « experts », des artistes, leur individualisme, leur narcissisme, leur dédain des tra­ditions populaires, leur mépris des « ploucs » éparpillés loin des côtes ont ainsi alimenté un ressentiment dont Fox News et le Tea Party firent leur pelote. En prenant pour cible principale l’élite de la culture, le populisme de droite a protégé l’élite de l’argent. Il n’y est parvenu que parce que la suffisance de ceux qui savent est devenue plus insupportable que l’impudence des possédants [1]. Et d’autres avocats des privilèges se sont engouffrés dans la brèche. Un jour qu’il ne s’entretenait ni avec Martin Bouygues, ni avec Bernard Arnault, ni avec Bernard-Henri Lévy, Nicolas Sarkozy confia à Paris Match : « Je suis comme la plupart des gens : j’aime ce qu’ils aiment. J’aime le Tour de France, le football, je vais voir Les Bronzés 3. J’aime écouter de la chanson populaire. »

Nicolas Sarkozy appréciait aussi les soirées du Fouquet’s, les yachts de Vincent Bolloré et la perspective de gagner énormément d’argent en enchaînant les confé­rences devant des publics de banquiers et d’industriels. Toutefois, quand on referme le livre de Thomas Frank, une interrogation surgit, qui déborde largement l’exposi­tion des stratagèmes et des hypocrisies de la droite. Elle pourrait se résumer ainsi : le discours décharné et rabou­gri de la gauche, son empressement à se fondre dans l’ordre libéral planétaire (Pascal Lamy), son assimilation du marché à « l’air qu’on respire » (Ségolène Royal), sa proximité avec le monde du spectacle et de la frime (Jack Lang), sa réticence à évoquer la question de classes sous quelque forme que ce soit, sa peur du volontarisme poli­tique, sa haine du conflit, enfin, tout cela n’aurait-il pas préparé le terrain à la victoire de ses adversaires ? Les éter­nels « rénovateurs » de la gauche ne semblent jamais s’ins­pirer de ce genre de questionnement, au contraire. Il n’existe pas de meilleure preuve de son urgence.

Serge Halimi

Extrait de Thomas Frank, Pourquoi les pauvres votent à droite ?, Editions Agone, 2013 (2008).


[1]Résultat : le vote républicain est corrélé à l’absence de diplôme au moins autant qu’au niveau élevé de revenu…

Deutschland von Sinnen: Das Bellen der getroffenen Hunde

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Deutschland von Sinnen: Das Bellen der getroffenen Hunde

Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de

Wenn die Rezensionsschlacht um Deutschland von Sinnen [2] so weitergeht, wird Akif Pirinçcis Gegnern bald kein Pulver mehr übrigbleiben. Den unvermeidlichen Godwin-Joker [3] konnten wir dank Ijoma Mangold schon letzte Woche abhaken. Gegen die geifertriefende tour de force, die nun derTagesspiegel [4] abgeliefert hat, wirkt Mangolds Offensive allerdings geradezu nüchtern-sachlich. Immerhin werden darin mit enzyklopädischer Vollständigkeit alle Knöpfchen durchdekliniert, die bisher noch gefehlt haben.

Am Ende der Besprechung von Christian Schröder und Caroline Fetscher wird ein eben erschienener Schmöker mit dem Titel„Sprache – Macht – Rassismus“ empfohlen, der zur Beruhigung aller Verunsicherten „eine ausführliche Analyse des Sprachgebrauchs von Akif Pirincci“ enthalten soll.

Wie in seinem aktuellen Buch berief sich der Autor darauf, dass „die Wahrheit“ über diese aufziehende Gefahr von den Medien absichtlich verschwiegen werde. Die sprachliche Analyse führt den manipulativen und ideologischen Duktus von Pirincci klar vor Augen. 

Die Autoren werden schon wissen, warum sie „Wahrheit“ in Anführungsstriche setzen. Zum einen scheint sie letztere ja nicht besonders zu interessieren; wer glaubt, auf der richtigsten aller Seiten zu stehen, muß keine Argumente bringen. Wie in Mangolds Rezension findet sich an keinem einzigen Punkt auch nur der Ansatz eines Versuches, Pirinçci sachlich zu widerlegen.

Zum anderen gehören sie augenscheinlich zu dem unter Linken weitverbreiteten Typus, der die Rede des Gegners schon dann für inhaltlich erledigt hält, wenn er sie rein „sprachlich“ dekonstruiert, was sich meistens darin erschöpft, alle Formulierungen und Gedanken, die einem nicht passen, in Anführungsstriche zu setzen oder suggestiv zu glossieren. Man spielt also „Ich sehe etwas, was du nicht siehst“, wobei die Linke heute in der Regel die Rolle der drei Tempelaffen einnimmt.

Freilich, alles hängt davon ab, was man sehen kann und will und was nicht. Machen wir die Stichprobe. Der Tagesspiegel zitiert:

„Künstler, Denker, Visionäre“ vermisst Akif Pirinçci. Statt ihrer muss der 54-jährige Deutschtürke eine Republik des „Raubtiersozialismus“ ertragen, in der er seine Steuern zahlt, um eine „verschwulte“ Polizei zu unterhalten, in der es von lotterhaften „Patchworkfamilien und Singlebörsen“ wimmelt, wo sich alle Welt „mit dem Abseitigen des Sexus“ beschäftigt, dessen „vielfältige Deformationen“ preist. Derart häufen sich die Zumutungen, dass der „Adoptivsohn“ seiner „liebsten Mutter, Deutschland“ zürnend und krakeelend in deren düstere Zukunft blickt.

Und hier noch ein paar Splitter von anderen Autoren [5] des Manuskriptum-Verlages [6]:

„Der Wohlfahrtsstaat hat uns in die Zange genommen.“ „Feminismus ist eine tropfende Hassreligion, ein totalitärer Umbau der Normalität.“ Die „auszehrende Monotonie des westlichen Diskurses“ führt zu einem „Dasein ohne Herkunft, Heimat, Nachkommenschaft und Transzendenz“.

Alles absolut richtig, daher: Zustimmung. Ich kann ehrlich gesagt, keinen Menschen mehr ernstnehmen, der das nicht so sieht.

Weiter:

Die Kernthese des Textes (…) lautet: In Deutschland dominieren suspekte Adepten der political correctness die Medien und das „kulturelle Leben“.

Auch das ist so offensichtlich richtig, daß, wer hier nicht zustimmt, entweder völlig naiv oder eben ein Förderer und Nutznießer besagter Zustände sein muß. Da hilft nur noch manisches Abwehr- und Verleugnungsgebell, und die Autoren bellen in der Tat, bis sie heiser sind.

Führen wir uns durch eine „sprachliche Analyse“ ihren „manipulativen und ideologischen Duktus klar vor Augen“. Es ist jedesmal dasselbe Gemisch, das hier Anwendung findet.

Punkt 1: man beginne mit einer faustdick demagogischen Verzerrung:

Akif Pirinçci wütet in seinem Buch „Deutschland von Sinnen“ gegen Frauen, Schwule und Zuwanderer.

Wer das Buch (oder auch nur seinen Titel) kennt, weiß, daß Pirinçci vielmehr gegen den Kult um „Frauen, Schwule und Zuwanderer“ vom Leder zieht, also gegen eine spezifische politische Agenda, deren Betreiber sich hinter der Lüge verstecken: „Wir sind die Frauen, die Schwulen, die Zuwanderer!“ Und diese werden dann, auf Schlagworte reduziert, auf die Schilde geheftet, um sich einerseits unangreifbar zu machen, und um andererseits zur moralischen Erpressung überzugehen: „Wer gegen uns und unsere Politik und unsere Lügen ist, ist gegen die Frauen, die Schwulen, die Zuwanderer!“ Da nützt es auch nichts, wenn ihre Kritiker mitunter selbst Frauen, Schwule oder Zuwanderer sind.

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Punkt 2: ein Muß sind möglichst diffuse und vage Anspielungen über angebliche „Demokratiefeindlichkeit“ der inkriminierten Autoren oder Texte, völlig egal, ob diese Behauptung belegbar ist, oder nicht. Dahinter steckt eine weitere Lüge: „Wir sind die Demokraten, wir haben die Demokratie gepachtet, wer gegen uns ist, ist ein Demokratiefeind!“ In diesem speziellen Fall müssen sich die Tagesspiegel-Schreiberlinge um zwei bis drei Ecken herumwinden, um auch das noch raunend unterzubringen:

Erschienen ist das Pamphlet in einem Verlag, der Demokratiegegner und Sozialstaatshasser vereint.… Der Übergang vom Kulturpessimismus, dem viele Autoren der Manuscriptum-Verlagsgruppe anhängen, zur schneidigen Demokratieverachtung der Neuen Rechten ist fließend.

Punkt 3: der Kritiker der „political correctness“ hat niemals gute und objektive Gründe, warum er die Dinge sieht, wie er sie sieht, sondern immer nur niedere Beweggründe, die sich allein subjektiven Ursachen wie seiner psychischen Verfassung und seinem miesen Charakter verdanken. Zum Beispiel ist alles, was er schreibt, von schrecklich häßlichem Haß motiviert, und seine Kritik darf man auch nie „Kritik“ nennen, sondern nur als Haß bezeichnen:

Akif Pirinçcis Hass-Buch „Deutschland von Sinnen“… Verlag, der Sozialstaatshasser vereint. …

„Haß“ ist der Welt der Linken bekanntlich gänzlich fremd, weil dort eine haßfreie Zone herrscht, alle nur die besten und humansten Absichten haben und sich ständig an den Händen halten und ganz fest an „Liebe und Solidarität [7]“ und dergleichen glauben. Wenn ein Linker in Rage gerät, ist er allemal ein bißchen zornig, und dann immer nur deswegen, weil er sich über eine Ungerechtigkeit oder Lieblosigkeit oder Diskriminierung aufregt.

 

Punkt 4: „Haß“ allein genügt aber nicht, sondern der kritisierte Text muß auch lächerlich, läppisch, unfreiwillig komisch sein:

Die Kernthese des Textes, der sich streckenweise wie eine „Titanic“-Satire auf neokonservative Positionen liest, lautet…

Punkt 5: Und dabei vollkommen wirr und kreischüberkandidelt:

Pirinçci schildert diese Clique in einem schillernden Cocktail aus schrillen Ressentiments,

Punkt 6: Trotzdem wohlkalkuliert dem billigstmöglichen, populistischen Gusto angepaßt:

…er mixt ein Gebräu, das Abertausende gerne zu sich nehmen…

Denn war auf die Sarrazinaden noch der Puderzucker bürgerlicher Konvention gestreut, bietet Pirinçci rohes Fastfood für die Massen…

Punkt 7: man darf die Wirrnis des Pirinçci jedoch nicht allzu sehr verharmlosen, denn es handelt sich hier außerdem um einen hochgefährlichen, klinisch Geisteskranken, „brutal“ und „sentimental“ zugleich, der sich von „Feinden“ umzingelt fühlt, ganz so, wie wir gelernt haben, uns das Klischeebild vom Nazi-Verbrecher vorzustellen:

Im brutalisierten Furor gegen Deutschlands inneren Feinde wie in der sentimentalen Idealisierung von Deutschland als guter Mutter offenbart sich ein System psychischer Abspaltungen. Darin gleichen Pirinçcis imaginäre Gegner eher Karikaturen, Comic-Charakteren, als lebendigen Menschen, von denen er kaum einen Begriff zu haben scheint.

Daß sie letztere Manier selber ganz vortrefflich beherrschen, stellen die Autoren nur ein paar Zeilen weiter unter Beweis:  sie behaupten etwa pauschal, daß es sich bei den Pirinçci-Lesern „offenbar“ um einen Haufen unterkomplexer, emotional verkrüppelter, pathologischer, ressentimentgetränkter Modernitätsverlierer handeln müsse, um überforderte Schwächlinge, die nur auf ein Stichwort lauern, um endlich die blutgeile, mörderische Urmenschensau vom Zaum zu lassen:

Offenbar sind tatsächlich beachtliche Anteile der Bevölkerung Deutschlands von Sinnen, diejenigen, die emotional mit dem pathologischen Wirrwarr dieser Publikation korrespondieren. Ob sie es aus Überforderung tun, um der Reizdichte und Komplexität der modernen, medialen Gesellschaft zu entkommen – als Symptomträger geben die Rezipienten Aufschluss über die epidemische Verbreitung von Ressentiments sowie das offenbar nur mit Mühen gebändigte Bedürfnis, ihnen enthemmt freien Lauf zu lassen.

Das ist klassische linke Bigotterie: die stupende Fähigkeit, in ein- und demselben Absatz genau das zu leisten, was man dem Gegner eben noch vorgeworfen hat, und dabei so selbstgerecht verbohrt zu sein, es nicht einmal zu merken. Inwiefern das mit einem „System psychischer Abspaltungen“ zu tun hat, die dann die Basis für Fremdprojektionen dieser Art bildet, oder ob es sich hier bloß um Knarzdummheit oder ungehemmte Demagogie handelt, sei dahingestellt.

Was die Neigung zu letzterer betrifft, so geben sich die Autoren nicht einmal ansatzweise Mühe, sie zu bändigen, sondern lassen mit Vollgas alle Zügel schießen. Da erscheint Pirinçci als der unmenschlichste, gewissenloseste Unmensch überhaupt, mit einem ultimativen ethischen Defekt, also böse:

Daher fehlt hier dann auch der politische Begriff von einer Gesellschaft, die ethische Vorstellung von Menschlichkeit überhaupt.

Und daraus kann nur was folgen? Punkt 8: Weil Hitler und „Mein Kampf“ per Mangold schon verschossen sind, wird das nächstschwerste Geschütz ausgepackt, die Dicke Breivik-Berta:

Gemeinsamer Nenner der an Anders Breiviks „Manifest“ zum Massaker erinnernden Tirade ist „schlussendlich ein vor allem von den Grünen im Laufe von dreißig Jahren installiertes Gutmenschentum, dessen Fundament aus nichts als Lügen besteht.“-… Anders als Breivik, der das Ausagieren von Ressentiment, Hass und Paranoia mörderisch zelebrierte, belässt es dieser Tobende offenbar beim Wort; man muss hoffen, dass auch seine Rezipienten so viel Zurückhaltung aufbringen.

„Offenbar“, nur vermutlich also, ist Pirinçci gerade eben noch kein Massenmörder; und  man „muß“ (!) hoffen, daß seine Leser ebenfalls keine werden, und wenn, dann wäre er schuld. (Geht es, nebenbei gesagt, eigentlich noch niederträchtiger und hinterhältiger?)

Punkt 9: weil „Frauen“ im Schema des Kultes die „Guten“ sind, müssen die Autoren natürlich auf folgenden Umstand hinweisen:

Die zwei Dutzend Autoren der zum Manuscriptum-Verlag gehörenden Edition sind ausschließlich Männer –

Ausschließlich Männer! Und keine per Quote gestreuten „guten“, also weiblichen Menschen unter ihnen, nein, Männer unter sich! Was da wieder ausgebrütet wird! Daraus kann ja nur Übles erwachsen!

Um daraus aber einen richtigen Seitenhieb zu machen, muß eine weitere bewährte Platte aufgelegt werden. Um die besagten Kerle so richtig an den Eiern ihrer Mannesehre zu erwischen, werden sie als

ältere, verbittert bis weinerlich wirkende Männer,

bezeichnet. Das hat nun aber gesessen! Shame & Blame vom feinsten! Wir wissen doch alle, na klar: diejenigen, die mit den Folgen gewisser linker Politik nicht einverstanden sind, und es wagen, das Maul dagegen aufzumachen, sind allesamt Jammerlappen, Schwächlinge, Griesgräme, Loser, uncool, unmännlich und pensionsreif. Hört endlich auf zu heulen, ihr Mädchen! Indianer kennen Schmerz! Seid starke, richtige Männer und bekennt euch zur welterlösenden Mission des Feminismus! Und jetzt alle die Zähne zusammenbeißen und „schwul ist cool“skandieren!

deren Wut sich gegen die immergleichen Gegner wendet: die Emanzipation der Frauen, die Moderne, den Westen.

Ob der Hinweis auf die „immergleichen“ Gegner kritisch-abwertend gemeint ist? Das ist natürlich aus linkem Munde eine äußerst erheiternde Aussage. Beginnen wir gar nicht erst davon zu sprechen, warum „die“ Emanzipation „der“ Frauen, warum „die“ Moderne und „der“ Westen ein einheitlicher, makelloser, jeder Kritik enthobener Block des Immer-Guten, Immer-Gerechtfertigten sein sollen, und ihre „Gegner“ immer schlecht und widerlegt und unethisch. Das alles müssen wir doch Menschen, die mit der „Komplexität der modernen, medialen Gesellschaft“ so glänzend fertigwerden, daß sie es bei jeder Gelegenheit betonen müssen, nicht erzählen, oder?

Setzen wir hier einen Schlußpunkt. Unter all dem Gedöns haben die Autoren kein einziges inhaltliches Argument gegen Pirinçci (oder irgendeinen Autoren seiner Stoßrichtung) aufzuweisen. Die gute Sache allein entscheidet. Auf der einen Seite stehen gemäß ihrem Schlachtgemälde die potenziellen Verbrecher, die finsteren Ideologen, die Unterkomplexen, die Überforderten, die Bösen, die Unmenschlichen, die Uncoolen, die Alternden, die Schwächlinge, die alten Herren, die Frauenunterdrücker, die Jammersäcke, die Ungebildeten, die „Hasser“, die mühsam gebändigten Pogromgeilen und Massenmörder so weiter.

Und auf der anderen, auf ihrer Seite, steht selbstherrlich leuchtend das genaue Gegenteil: die Guten, die „Komplexen“, die „Differenzierten“, die Reflektierten, die Coolen, die Menschlichen, die Aufgeklärten, die Angst- und Haßbefreiten, die Souveränen, die Liebenden, die Solidarischen, die Modernen, die Rächer der Enterbten und so weiter, sich selbst schmeichelnde Selbstbilder, die schon längst zu Dauermasken erstarrt sind, aber durch keine inhaltliche Substanz mehr gedeckt werden.

Es ist nun genau diese überhebliche, zunehmend von der Wirklichkeit abgekoppelte Pose, die solchen Zorn und Haß bei all jenen erregt, die ihre Lügen und Anmaßungen nicht mehr hören können, und die unter den Folgen der von ihnen getragenen und mitverursachten Politik zu leiden haben.

Die Folgen ihrer Politik und Meinungsmache (zu denen inzwischen immerhin eine wachsende Zahl von Todesopfern gehört) [8] winken sie, sofern sie sie überhaupt zur Kenntnis nehmen, arrogant als Kollateralschäden ab, und unterstellen denjenigen, die sie zur Sprache bringen, niedrigste Absichten, beschimpfen sie, verletzen sie in ihrer Ehre, sprechen ihnen die Menschlichkeit und damit das Menschsein ab, erklären sie zu Feinden, nennen sie minderwertig und verhöhnen sie, schlechte Verlierer des großen Spiels zu sein, als dessen strahlende, selbstzufriedene, schlaue, dauergerechtfertigte, prahlende Sieger sie sich inszenieren.

„Sowas kommt von sowas“, lautet ein alter linker Slogan, und das Pirinçci-Buch ist nicht von heute auf morgen vom Himmel gefallen, sondern auch eine Frucht ihres eigenen Verhaltens. Da stehen sie nun und blinzeln wie blöd in die Sonne, und fragen sich, wieso gerade sie, die großen ewigen Unschuldslämmer und menschlichen Menschen plötzlich, aus heiterem Himmel, so wüst von diesem Türken beschimpft werden, der doch eigentlich auf ihrer Seite stehen müßte.

Nun fahren sie also reflexartig ihre üblichen Abwehrkanonen aus der rhetorischen Ramschkiste auf, und probieren eine Pistole nach der anderen aus (Textgenerator [9] gefällig?), inklusive Erpressungen, Verleumdungen, Unterstellungen, Anschwärzungen. Er sagt, wir seien geisteskrank? Das muß selber ein Geisteskranker sein! Er sagt, wir seien verantwortlich für schlechte, böse Dinge und Fehlentwicklungen? Das muß ein böser Mensch sein! Ein Psychopath! Ein Hitler! Ein sexuell Frustrierter! Ein Geschäftemacher! Ein Provokateur! Ein Fall für den Soziologen! Ein Fall für den Psychiater!

Überall suchen sie nach Erklärungen und Ursachen, nur nicht in der Wirklichkeit, nur nicht in sich selbst, niemals in sich selbst. Schon allein deswegen haben sie einen, zwei, drei, tausend Pirinçcis verdient, und kein Tonfall ist inzwischen zu scharf für sie.

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URLs in this post:

[1] Image: http://www.sezession.de/44228/deutschland-von-sinnen-wie-akif-pirincci-zum-frauengeschichtsschreiber-wurde.html/pirincci

[2] Deutschland von Sinnen: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/1480/deutschland-von-sinnen

[3] Godwin-Joker: http://www.sezession.de/44403/akif-pirincci-vs-ijoma-mangold-goldener-godwin-der-woche.html

[4] Tagesspiegel: http://www.tagesspiegel.de/kultur/akif-pirinccis-hass-buch-deutschland-von-sinnen-der-poebler-und-die-neue-rechte/9744444.html

[5] anderen Autoren: http://www.manuscriptum.de/edition-sonderwege/buecher/neuerscheinungen/titel/frank-boeckelmann-jargon-der-weltoffenheit/

[6] Manuskriptum-Verlages: http://www.manuscriptum.de/

[7] ständig an den Händen halten und ganz fest an „Liebe und Solidarität: http://weckerswelt.blog.de/2014/04/03/liebe-freundinnen-freunde-18143056/

[8] (zu denen inzwischen immerhin eine wachsende Zahl von Todesopfern gehört): http://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/antaios-thema/1127/deutsche-opfer-fremde-taeter.-auslaendergewalt-in-deutschland?c=13

[9] Textgenerator: http://www.taz.de/!136534/

[10] : http://de.wikipedia.org/wiki/Cultural_Marxism_(Schlagwort)

[11] : https://www.youtube.com/watch?v=PN2EoAZH1qQ

[12] : http://www.spiegel.de/panorama/justiz/a-964149.html

[13] : http://www.zeit.de/kultur/literatur/2014-04/debatte-intellektuelle-rechte-in-deutschland/seite-2

[14] : http://www.zeit.de/kultur/literatur/2014-04/debatte-intellektuelle-rechte-in-deutschland

samedi, 26 avril 2014

La rémigration pour les nuls

 La rémigration pour les nuls

Méridien Zéro a donné la parole à Laurent Ozon - Conférencier, fondateur et dirigeant du club Maison Commune - afin qu'il nous éclaire sur la notion centrale de remigration.

A la barre Jean-Louis Roumégace.

Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2014/04/17/emission-...

remigration, émigration, immigration, laurent ozon, vérité, maison commune, identité

Mais où est le vol MH370 de Malaysian Airlines?

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Mais où est le vol MH370 de Malaysian Airlines?

Avez vous remarqué que l'on ne parle plus du tout du vol MH370 de Malaysian Airlines ? Il a disparu depuis le 8 mars 2014 une heure après son décollage de l’aéroport de Kuala Lumpur en Malaisie vers l’aéroport internationale de Pékin en Chine. Cela fera bientôt 2 mois et subitement c'est silence radio à son sujet. Le mystère semble plus épais que jamais et suscite un florilège incroyable de versions toutes les plus insolites et fantaisistes les une que les autres. Voici quelques une des versions et des informations les plus rocambolesques sur la disparition de cet avion. Faites votre classement, perso je ne sais pas laquelle est la plus débile.

Le vol MH370 a été détourné de sa trajectoire par une unité de cyber-guerre relevant des armées des Etats-Unis avant d’être dirigée dans une zone précise de l’Océan indien et détruit.

Source :

http://strategika51.wordpress.com/2014/04/04/vol-mh370-entre-non-dits-et-theses-lappareil-a-t-il-ete-detourne-et-detruit-par-larmee-us/

Selon cette thèse chinoise, les Talibans d’Afghanistan aurait abattu par hasard au moyen d’un obus de mortier une sorte de drone d’un genre nouveau et inconnu jusque là et récupéré des débris. Ces derniers attirent la curiosité d’agents de trois pays voisins d’Afghanistan. Un morceau du fuselage est revendu à prix d’or à un homme d’affaire Chinois et atterrit chez China North Industries Corporation, le géant chinois des industries de défense. On arrive pas à reconnaître le matériau composite dont il est fait. C’est l’alerte générale et après tractations l’ensemble de ce qui a subsisté de l’épave est vendu aux chinois.

Des experts chinois sont dépêchés de Pékin en Malaisie afin de récupérer les débris qui ont été acheminés du Pakistan à Kuala Lumpur. Les débris sont chargés à bord du vol MH370 de MAS (Malaysia Airlines) du 8 mars 2014. La cargaison d’une capacité de 8 kilogrammes est accompagné par cinq experts et une douzaine de spécialistes appartenant à divers instituts de recherche sur les nouveaux matériaux en Chine. L'avion a été détourné par l’usage d’une technologie nouvelle avant d’être dirigée à très grande vitesse vers l’Ouest en plein océan indien. Comment ? On parle depuis quelque temps de moyens technologiques pouvant prendre le contrôle total de l’avionique embarquée des aéronefs et même des véhicules terrestres, y compris nos voitures…

L'ingénieur Philip Wood aurait envoyé une photo en provenance de l’île Diego Garcia

Source :

http://michelduchaine.com/2014/04/03/developpement-inattendu-sur-le-vol-mh-370-lingenieur-philip-wood-aurait-envoye-une-photo-en-provenance-de-lile-diego-garcia/

Philip Wood, ingénieur d’IBM qui a disparu avec une dizaine d’autres ingénieurs en haute technologie dans le vol de la Malaysia Airline aurait envoyé une photo (prise dans l’obscurité) à partir de son Iphone (caché dans son derrière depuis le prétendu détournement) et les coordonnées du téléphone correspondraient à un endroit situé près de l’île Diego Garcia (là où se trouve une base de l’Armée américaine). Plusieurs témoins, dans les jours qui ont suivis la disparition du vol 370, ont dit avoir vu l’avion atterrir à l’endroit exact où se trouve la base américaine Diego Garcia. Les témoignages de ces témoins ont vite été relayés aux oubliettes.

A la consultation des propriétés de la photo, vous trouvez les coordonnées GPS que voici:

Latitude 7; 18;58.308906555175781
Longitude 72; 25; 35 55908203125

La photo a été envoyé avec ce commentaire : «I have been held hostage by unknown military personal after my flight was hijacked (blindfolded). I work for IBM and I have managed to hide my cellphone in my ass during the hijack. I have been separated from the rest of the passengers and I am in a cell. My name is Philip Wood. I think I have been drugged as well and cannot think clearly

Philip Wood, aurait envoyé une photo sur le web et aurait dit être détenu dans une prison avec d’autres passagers. L’homme aurait prétendu avoir les yeux bandés et être incapable d’enlever son bandeau puisqu’un sac verrouillé l’empêchait de le faire. Ses mains étant libres puisqu’il est impossible d’enlever le voile sur les yeux, il aurait réussi à tirer de ses fesses son Iphone 5 avec lequel il a pris une photo de l’obscurité de la pièce où il se trouve. Il a utilisé une commande vocale pour dicter son emplacement et quelques faits entourant sa détention. Les données Exif confirmeraient que Philip Wood se trouve dans un endroit proche de Diego Garcia.  

Un coup des Rothschild et du complot Illuminati

Sources :

http://michelduchaine.com/2014/03/28/vol-mh-370jaccuse-les-rothschild-et-le-complot-illuminati-voici-les-preuves/

http://1eclaireur.wordpress.com/2014/03/26/rothschild-se-serait-debarrasse-du-vol-mh370-de-malaysia-airlines-pour-obtenir-les-droits-dun-brevet-de-freescale-semiconductor/

Plusieurs personnages importants du géant de la technologie basée au Texas, Freescale Semiconductor Ltd, auraient bénéficiés de la disparition de 20 employés extrêmement talentueux et précieux dans le domaine technologique de Freescale. Freescale Semiconductor Ltd est principalement détenue par le groupe Blackstone, à savoir Lord Jacob Rothschild. Pourquoi tant de salariés de Freescale étaient sur le même vol en même temps ? Quatre d’entre eux étaient les titulaires de brevets des États-Unis touchant une nouvelle technologie. Peid Ong Wang, Suzhou, Zhijun Chen, Suzhou, Zhihong Cheng, Suzhou et Li Ying, Suzhou, les employés de Freescale en provenance de Chine auraient été à bord du vol 370, et chacun d’eux possédait 20% de la valeur , en tant que titulaires du brevet US # US008671381B1. Étonnamment, les 20% restants ont été signalés comme étant détenu par Freescale Semiconductor Ltd, qui maintenant, après la disparition du vol 370, devient le seul titulaire du brevet. Lord Jacob Rothschild est aujourd’hui le titulaire du brevet et cerise sur le gâteau, la dynastie Rothschild possède la Banque centrale de Malaisie qui en est elle-même fortement investie dans le gouvernement malaisien et Malaysian Airlines.

Le 11 Mars huit villageois de Marang ont affirmés dans des rapports de police avoir entendu l'avion sans le voir… Comment tout un Boeing 777-200ER peut disparaître de radars militaires de plusieurs pays et de devenir invisible aux gens sans une sorte de technologie militaire de pointe utilisée?L’Angleterre et les USA se seraient accaparés un brevet chinois en l’utilisant contre eux, une arme électronique qui permet de faire disparaître un avion d’un radar et d’en contrôler les commandes.

Le Vol 370 a atterri à la base militaire de Diego Garcia, l’avion et les passagers à l’intérieur, puis fut placé dans un hangar de style Faraday. L'avion étant ensuite écrasé dans l’océan pour la couverture de presse et aucun des passagers sera récupéré comme ils probablement sont toujours détenus dans un camp militaire.

Le Vol MH370 retrouvé à Kandahar, en Afghanistan

Source :

http://allainjules.com/2014/04/08/scoop-vol-mh370-lavion-de-la-malaisya-airlines-retrouve-a-kandahar-en-afghanistan/

L'avion retrouvé à Kandahar en Afghanistan selon les Russes. Info ou intox ?

Le vol MH370 a été détourné vers l’Afghanistan et des négociations secrètes sont en cours avec les Etats-Unis et la Chine. Tous les passagers seraient vivants et malheureusement en très mauvais état. L’avion n’a eu qu’une aile brisée après son atterrissage en catastrophe. L’information émanerait de la "Scovksy Kmsmolic" source de sécurité de Russie.

NDLR

Vous voyez que la paranoïa des hommes n'a pas de limites. Néanmoins, fidèles à notre devise « il faut douter de tout », nous garderons dans un coin de notre tête toutes ces explications saugrenues avec la pensée que s'il faut de manière certaine penser qu'elles sont toutes fausses, il faut aussi douter qu'elles soient toutes fausses de manière catégorique. Ouf !

Il est grand temps que nous ayons la vérité sur ce vol MH370 afin d'arrêter tout ce cirque. Il faut penser aux victimes innocentes et à leur famille. Quelle horreur pour elles…

Reste, que quelque chose est étrange, un satellite peut retrouver une voiture dans une ville, un terroriste dans un désert, mais pas un avion. On nous prend vraiment pour des cons…    

vendredi, 25 avril 2014

NASA-studie: Ondergang Westerse beschaving nauwelijks te vermijden

NASA-studie: Ondergang Westerse beschaving nauwelijks te vermijden

Groeiende ongelijkheid tussen rijke elite en arme massa breekt iedere samenleving op – ‘The Fourth Turning’: Instorting nog vóór 2025


De Westerse beschaving koerst op een bijna niet meer te vermijden ineenstorting af. Dat is althans de ontnuchterende conclusie van een onderzoek, dat mede door het Goddard Space Center van de NASA werd gefinancierd. Historisch gezien stortten hoog ontwikkelde beschavingen ineen omdat de ongelijkheid tussen rijk en arm uiteindelijk te groot werd. Wat dat betreft bevindt ook Nederland zich op een erg gevaarlijk pad: op 12 april schreef de Volkskrant dat rijkste 1% van ons land ondanks de crisis bijna een kwart van het totale vermogen in bezit heeft, meer dan ooit tevoren, en vergelijkbaar met de extreem ongelijke situatie in de VS (2).

Groeiende ongelijkheid belangrijkste oorzaak

Volgens de studie, onder leiding van de wiskundige Safa Motesharrei (National Socio-Environmental Synthesis Center) verricht door een groep sociale- en natuurwetenschappers, zal het Westen binnen enkele tientallen jaren ten onder gaan. Historisch gezien overkomt dit alle hoog ontwikkelde beschavingen. Zij doorlopen een vergelijkbare cyclus van opkomst, ontwikkeling, neergang en uiteindelijk instorting.

De wetenschappers vergeleken de ontwikkelingen in het Westen met die van de imperiums van de Romeinen, Han, Maurya, Gupta en Mesopotamiërs. Daaruit concludeerden ze dat in de afgelopen 5000 jaar iedere hoog ontwikkelde, complexe en creatieve beschaving zich niet permanent kan handhaven. Naast het overmatige gebruik van natuurlijke hulpbronnen blijkt de scheuring in de samenleving door de groeiende ongelijkheid tussen een rijke elite en de arme massa de belangrijkste oorzaak van iedere instorting te zijn.

Oneerlijke verdeling rijkdom cruciale fout

Iedere beschaving blijkt de cruciale fout te maken de toenemende rijkdom niet gelijkmatig over de samenleving te verdelen. Het overgrote deel van deze rijkdom komt steevast bij een zeer klein eliteclubje terecht, en dat terwijl die rijkdom juist door de armere massa wordt geproduceerd. Die ziet daar echter nauwelijks iets van terug, hooguit iets meer dan het absolute bestaansminimum.

In tegenstelling tot wat vaak wordt beweerd, kunnen technologische ontwikkelingen dit proces niet omkeren. Efficiënter gebruik van grondstoffen leidt namelijk doorgaans tot een nog hoger verbruik, waardoor de toegenomen efficiëntie weer teniet wordt gedaan. Volgens de wetenschappers is dat precies wat er de afgelopen 200 jaar is gebeurd. De enorme technologische vooruitgang heeft niet kunnen voorkomen dat er almaar meer hulpbronnen worden verbruikt.

Hongersnood

Maar zelfs als een samenleving erin slaagt dit proces onder controle te krijgen, zal de elite teveel blijven consumeren. In het eerste scenario veroorzaakt dat uiteindelijk een hongersnood onder de gewone bevolking, en uiteindelijk de instorting van de beschaving. ‘Het is belangrijk te benadrukken dat deze Type-L instorting niet het gevolg van een milieu-instorting is, maar van een door ongelijkheid veroorzaakte hongersnood, waar arbeidskrachten in mee worden gesleurd.’

In het tweede scenario wordt er niets gedaan aan de uitbuiting van grondstoffen, waardoor ‘de ondergang van de massa sneller verloopt, terwijl het de elite eerst nog goed gaat. Aan het eind komt het tot een totale instorting van de massa, gevolgd door de elite.’ (1)

‘Instorting nog vóór 2025’

In het in 1997 gepubliceerde boek The Fourth Turning (Het Vierde Keerpunt) toonden auteurs William Strauss en Neil Howe aan de hand van 500 jaar Westerse geschiedenis aan dat de opkomst en ondergang van een beschaving volgens bepaalde wetten en patronen verloopt die niet vermeden blijken te kunnen worden. Deze historische wetmatigheden zullen ertoe leiden dat de Westerse beschaving, met name de Amerikaanse, nog voor het jaar 2025 totaal zal instorten, wat vrijwel zeker zal uitmonden in de Derde Wereldoorlog.

Anno 2014 gaat het economische en morele verval van onze beschaving echter al zo hard, dat dit fatale 'Zenith' moment mogelijk al in 2016 wordt bereikt. Volgens Strauss en Howe bevinden we ons sinds ongeveer 2005 in de laatste fase, het ‘Vierde Keerpunt’, waarin politici naar steeds wanhopigere middelen grijpen om de status quo te handhaven.

Deze laatste fase kenmerkt zich door het razendsnel aan de kant schuiven van decennia in stand gehouden wetten, regels en normen (bijv. de talloze gebroken verkiezingsbeloften en EU verdragen; omgekeerde discriminatie waarmee het belang en de opvattingen van minderheidsgroepen boven die van de meerderheid worden gesteld, etc.). De jongeren, verstikt door teveel bescherming en structuur, breken met de waarden van de ouderen en richten zich vooral op persoonlijk succes.

De algehele interesse voor spiritualiteit neemt verder af, mensen nemen steeds grotere risico's, en de greep van overheid, politie en veiligheidsdiensten op de samenleving wordt verstevigd. Uiteindelijk ontstaan er nieuwe, hevige oorlogen, uitmondend in een ‘totale (wereld)oorlog’. (zie verder dit artikel van 2 mei 2013).

 

Xander

(1) KOPP
(2) NU

Zie ook o.a.:

2013:
28-12: DHS-insider geeft laatste waarschuwing voor totale instorting
15-12: 14 experts: 2014 wordt ongekend financieel en economisch rampjaar
01-12: Wereld slaapwandelend naar een nieuwe Wereldoorlog
21-11: 'Valutaoorlog losgebarsten; Koopkracht burgers zal worden vernietigd' (/ '2012 zal bekend worden als het jaar dat Amerika stierf' - Financiële experts: Beurzen en Westerse systeem op rand van instorten)
23-10: Trends Institute: Wereldwijde totale instorting in 2014
01-09: Pentagon bereidt zich voor op 'grootschalige economische instorting'
26-05: Bank-insider: Wereldwijde financiële crash en tirannie aanstaande
02-05: Zenith 2016: Eindigt historische cyclus met een nieuwe wereldoorlog?
26-01: Scheidende voorzitter Eurogroep: 2013 = 1913, het jaar voor een wereldoorlog

Pourquoi les «idéopôles» votent-ils encore à gauche ?

Pourquoi les «idéopôles» votent-ils encore à gauche ?

 
par Fabien Escalona et Mathieu Vieira
Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
 
Depuis le milieu des années 1990, ces villes post-industrielles fondées sur l'économie de la connaissance sont de nouveaux bastions du PS. Il y a mieux résisté aux municipales, mais est menacé par la gauche alternative, qui confirme son implantation.
 
Qu'ont en commun Paris, Lyon, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Nantes, Lille et Aix-en-Provence –et, à un degré moindre, Rennes et Bordeaux? Selon une note que nous avions écrite pour la Fondation Jean-Jaurès en 2012 (1), il s'agit d'idéopôles, c'est-à-dire des villes-centres des métropoles les plus intégrées à la globalisation, dont ils représentent des «points d'ancrage».
 
Ce sont les territoires gagnants d'un processus qui accroît la polarisation entre, d'un côté, l'archipel métropolitain qu'ils dessinent, et de l'autre, leurs périphéries urbaines et rurales. Des lieux qui concentrent plus qu'ailleurs les groupes sociaux pour lesquels la mondialisation est une source d’opportunités ou, tout du moins, ne représente ni une menace matérielle ni une menace identitaire.
 
Quatre critères permettent de les définir (et nous ont notamment conduit à en écarter Marseille): une métropole régionale (taille critique), une production axée sur la connaissance et l’innovation (profil économique), une population qualifiée (profil sociologique) et l’attractivité du territoire.
 
Il faut bien sûr prendre garde à ne pas fétichiser ces territoires, sociologiquement divers et stratifiés. Une explication sociologique reste en effet bien plus pertinente qu'une explication géographique pour comprendre les différences de comportements électoraux entre le XVIème et le XXème arrondissement de Paris (au passage, la même observation peut être faite à propos du fameux espace «périurbain», qui est loin d'avoir l'homogénéité qui lui est abusivement prêtée). Cela dit, les idéopôles nous semblent précisément être des laboratoires privilégiés pour observer les alliances et les rivalités entre groupes sociaux qui se déploient dans le grand jeu de la «révolution globale».
 
Mutation dans les années 1990
 
Dans de précédents travaux, nous avons mis en évidence la surreprésentation du PS dans ces grandes villes post-industrielles depuis le milieu des années 1990, qui témoigne de la capacité de ce parti à prospérer dans les zones les plus dynamiques du capitalisme contemporain.
 
Elle constitue aussi un indice, fondé sur des résultats réels, de l'importance de certains groupes dans le noyau électoral socialiste, à savoir un salariat diplômé et urbain mais pas forcément riche en patrimoine (les «classes moyennes et supérieures intellectuelles») et les milieux populaires à forte proportion de Français d'origine étrangère.
 
Un survote socialiste a pu être mesuré pour les élections présidentielles depuis 1995, et dans une moindre mesure lors des scrutins européens, pour lesquels la concurrence écologiste a joué à plein. En effet, les idéopôles constituent incontestablement les zones de force des écologistes, comme en a attesté le doublement de leur score national dans ces territoires lors de la dernière élection présidentielle. En y réalisant un score moyen de 23,8% à l’occasion des européennes de 2009 (soit +7,5 points par rapport à sa moyenne nationale), EELV avait même devancé les listes socialistes de 5,5 points.
 
Lors de l’élection présidentielle de 2012, l’avance relative de la gauche dans les idéopôles ne s'est pas démentie, en particulier dans les espaces dits «gentrifiés» (2) de ces derniers, comme les Ier et IVe arrondissements de Lyon ou les Xe et XIe arrondissements de Paris. Ce scrutin a aussi marqué l’apparition du phénomène pour le Front de gauche, qui a dépassé la barre des 15% à Toulouse, Montpellier, Grenoble et Lille, alors que les candidats communistes avaient jusque-là été clairement sous-représentés dans ces territoires.
 
A l'inverse, les idéopôles sont devenus des terres de faiblesse structurelle pour le Front national, dont la sous-représentation aux élections présidentielles s'est toujours plus accentuée de 1995 (-5% par rapport à sa moyenne nationale) à 2012 (-39%). Le graphique ci-dessous illustre la sur- ou la sous-représentation des forces politiques de gauche par rapport à leur moyenne nationale.
 
Fabien Escalona et Mathieu Vieira
 
 
 

jeudi, 24 avril 2014

The Strangelove Effect

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Or How We are Hoodwinked into Accepting a New World War

The Strangelove Effect

by JOHN PILGER
 

I watched Dr. Strangelove the other day. I have seen it perhaps a dozen times; it makes sense of senseless news. When Major T.J. “King” Kong goes “toe to toe with the Rooskies” and flies his rogue B52 nuclear bomber to a target in Russia, it’s left to General “Buck” Turgidson to reassure the President. Strike first, says the general, and “you got no more than 10 to 20 million killed, tops.”

President Merkin Muffley: “I will not go down in history as the greatest mass-murderer since Adolf Hitler.”

General Turgidson: “Perhaps it might be better, Mr. President, if you were more concerned with the American people than with your image in the history books.”

The genius of Stanley Kubrick’s film is that it accurately represents the cold war’s lunacy and dangers.  Most of the characters are based on real people and real maniacs. There is no equivalent to Strangelove today, because popular culture is directed almost entirely at our interior lives, as if identity is the moral zeitgeist and true satire is redundant; yet the dangers are the same. The nuclear clock has remained at five minutes to midnight; the same false flags are hoisted above the same targets by the same “invisible government”, as Edward Bernays, the inventor of public relations, described modern propaganda.

In 1964, the year Strangelove was made, “the missile gap” was the false flag. In order to build more and bigger nuclear weapons and pursue an undeclared policy of domination, President John Kennedy approved the CIA’s  propaganda that the Soviet Union was well ahead of the US in the production of Intercontinental Ballistic Missiles. This filled front pages as the “Russian threat”. In fact, the Americans were so far ahead in the production of ICBMs, the Russians never approached them. The cold war was based largely on this lie.

Since the collapse of the Soviet Union, the US has ringed Russia with military bases, nuclear warplanes and missiles as part of its “Nato Enlargement Project”. Reneging a US promise to Soviet President Mikhail Gorbachev in 1990 that Nato would not expand “one inch to the east”, Nato has all but taken over eastern Europe. In the former Soviet Caucuses, Nato’s military build-up is the most extensive since the second world war.

In February, the United States mounted one of its proxy “colour” coups against the elected government of Ukraine; the shock troops were fascists. For the first time since 1945, a pro-Nazi, openly anti-Semitic party controls key areas of state power in a European capital. No Western European leader has condemned this revival of fascism on the border of Russia.  Some 30 million Russians died in the invasion of their country by Hitler’s Nazis, who were supported by the Ukrainian Insurgent Army, the UPA, responsible for numerous Jewish and Polish massacres. The UPA was the military wing, inspiring today’s Svoboda party.

Since Washington’s putsch in Kiev — and Moscow’s inevitable response in Russian Crimea, to protect its Black Sea Fleet — the provocation and isolation of Russia have been inverted in the news to the “Russian threat”. This is fossilised propaganda. The US Air Force general who runs Nato forces in Europe  – General Breedlove, no less — claimed more than two weeks ago to have pictures showing 40,000 Russian troops “massing” on the border with Ukraine. So did Colin Powell claim to have pictures of weapons of mass destruction in Iraq. What is certain is that Obama’s rapacious, reckless coup in Ukraine has ignited a civil war and Vladimir Putin is being lured into a trap.

folamour.jpgFollowing a 13-year rampage that began in stricken Afghanistan well after Osama bin Laden had fled, then destroyed Iraq beneath a false flag, then invented a “nuclear rogue” in Iran, dispatched Libya to a Hobbesian anarchy and backed jihadists in Syria, the US finally has a new cold war to supplement its worldwide campaign of murder and terror by drone.

A Nato Membership Action Plan or MAP — straight from the war room of Strangelove — is General Breedlove’s gift to the new dictatorship in Ukraine. “Rapid Trident” will put US troops on Ukraine’s Russian border and “Sea Breeze” will put US warships within sight of Russian ports. At the same time, Nato war games throughout eastern Europe are designed to intimidate Russia. Imagine the response if this madness was reversed and happened on America’s borders. Cue General “Buck” Turgidson.

And there is China. On 24 April, President Obama will begin a tour of Asia to promote his “Pivot to China”. The aim is to convince his “allies” in the region, principally Japan, to re-arm and prepare for the eventual possibility of war with China. By 2020, almost two-thirds of all US naval forces in the world will be transferred to the Asia-Pacific area. This is the greatest military concentration in that vast region since the second world war.

In an arc extending from Australia to Japan, China will face US missiles and nuclear-armed bombers. A strategic naval base is being built on the Korean island of Jeju less than 400 miles from the Chinese metropolis of Shanghai and the industrial heartland of the only country whose economic power is likely to surpass that of the US.  Obama’s “pivot” is designed to undermine China’s influence in its region. It is as if world war has begun by other means.

This is not a Strangelove fantasy. Obama’s defence secretary, Charles “Chuck” Hagel, was in Beijing last week to deliver a menacing warning that China, like Russia, could face isolation and war if it did not bow to US demands. He compared the annexation of Crimea with China’s complex territorial dispute with Japan over uninhabited islands in the East China Sea. “You cannot go around the world,” said Hagel with a straight face, “and violate the sovereignty of nations by force, coercion or intimidation”. As for America’s massive movement of naval forces and nuclear weapons to Asia, that is “a sign of the humanitarian assistance the US military can provide”.

Obama is currently seeking a greater budget for nuclear weapons than the historical peak during the cold war, the era of Strangelove. The United States is pursuing its longstanding ambition to dominate the Eurasian landmass, stretching from China to Europe: a “manifest destiny” made right by might.

John Pilger is the author of Freedom Next Time. He can be reached through his website: www.johnpilger.com

Jeugdvriendin: Leven Obama draaide om seks, leugens en cocaïne

Jeugdvriendin: Leven Obama draaide om seks, leugens en cocaïne

‘Obama noemde zichzelf een buitenlandse student en was een pathologische leugenaar’ – Larry Sinclair beleefde twee one-night-stands met Obama


'Barry Soetoro was een coke snuivende, crack rokende homo en een pathologische leugenaar.'

Volgens diverse personen die hem vroeger hebben gekend is Barack Hussein Obama één grote vervalsing. Dan hebben we het nog niet eens over de bewezen fraude met zijn geboortecertificaat, maar over zijn complete bestaan als man en gezinshoofd. Een voormalige jeugdvriendin van Obama is de volgende die een boekje opendoet over de eerste zwarte Amerikaanse president.  Zij zegt dat er drie dingen centraal stonden in Obama’s leven: cocaïne, leugens en homoseksuele vrienden. Ze is zeker niet de enige die Obama op deze wijze herinnert.

Hoewel, ‘Barack Obama’? De in 1963 geboren Mia Marie Pope kende hem enkel onder een naam die de afgelopen jaren al vaker de revue is gepasseerd: Barry Soetoro. Toen ze beiden op Hawaii woonden behoorden ze tot hetzelfde vriendenclubje.

Buitenlandse student en ‘pathologisch leugenaar’

Volgens Pope noemde Obama zich in die tijd zelf een ‘buitenlandse student’, en was het algemeen bekend dat hij in homokringen verkeerde. ‘Wij wisten van Barry dat hij zich nog nooit voor meisjes had geïnteresseerd. Voor mij als jonge meid was het duidelijk dat hij enkel in mannen was geïnteresseerd.’

Daarnaast herinnert ze Barry als een ‘pathologische leugenaar’. Zijn leugens waren allen ‘egoïstisch’ gemotiveerd en hadden als doel om mensen een totaal ander beeld van hem te geven. ‘Het leek erop dat hij in wat voor relatie dan ook niet eerlijk kon zijn,’ aldus Pope. Met andere woorden: de perfecte kwalificatie voor een toekomstige politicus.

In hun vriendenkring stond Barry behalve zijn cocaïnegebruik ook bekend vanwege zijn voorliefde voor ‘oudere blanke mannen’, die hem van coke voorzagen. ‘Hij had dus seks met deze oude mannen, en zo kwam hij aan zijn cocaïne.’

Obama als gezinsman is theater

Dat Obama homo zou zijn is wettelijk niet verboden, maar dat hij voor de ogen van de hele wereld een misleidend theaterspelletje opvoert dat hij een keurige heteroseksuele vader zou zijn, geeft zeer te denken. Feit is dat het leeuwendeel van de bevolking hetero is, en niet zo gauw op een homo zou stemmen – niet eens per se om discriminerende redenen, maar puur omdat zo iemand een totaal ander wereldbeeld heeft doordat hij of zij doorgaans geen kinderen en gezin heeft, en zich daar als politicus mogelijk minder voor zal willen inzetten.

Cocaïne, crack en twee one-night-stands

Pope is niet de eerste die Obama ervan beschuldigt zich anders voor te doen. Larry Sinclair schreef in 2009 in zijn boek ‘Barack Obama & Larry Sinclair: Cocaïne, Sex, Lies & Murder’ dat hij ooit eventjes de ‘lover’ was van de huidige president. Dat gebeurde in november 1999, toen Obama 38 jaar oud was.

Sinclair was toen voor zaken een paar dagen in Chicago, huurde een chauffeur en vroeg hem of hij iemand kende die wel zin had in bepaald gezelschap. De chauffeur pleegde een telefoontje en reed hem naar een bar. ‘Toen ik uit de limousine stapte, zag ik een smal gebouwde, keurig verzorgde, lichtzwarte man met grote oren staan. De bestuurder stelde hem voor als zijn ‘vriend Barack Obama’.’

Die naam zei Sinclair helemaal niets, ook al was Obama toen al lid van de Senaat van de staat Illinois. Ze dronken wat aan de bar, en toen Sinclair aan Obama vroeg of hij hem een of twee ‘lijntjes’ kon bezorgen, vroeg Obama of hij daarmee cocaïne bedoelde. ‘Nadat ik ja zei, antwoordde hij dat hij daar wel voor kon zorgen.’ Ze vertrokken met de limo, en Obama deed wat hij beloofde. Hij stuurde de chauffeur naar een onbekend adres, stapte uit, en toen hij terug kwam gaf hij Sinclair 3,5 gram coke.

Zelf pakte Obama een crackpijp uit zijn broekzak.’Obama rookte crack terwijl ik hem op de achterbank oraal bevredigde,’ aldus Sinclair. De volgende dag ontmoetten ze elkaar opnieuw voor drugs en seks.

Lastercampagne na confrontatie

Sinclair schreef dat hij tot 2004 geen benul had met wie hij destijds van doen had. ‘De meeste mensen zouden niet verwachten met iemand te feesten, drugs te gebruiken en een dubbele one-night-stand te hebben, en dan diezelfde persoon een paar jaar later op TV op de partijdag van de Democraten te zien spreken. Maar dat was precies wat mij overkwam.’

Pas toen Obama zich in 2007 kandidaat stelde voor het presidentschap, besloot Sinclair hem met zijn crack-verleden te confronteren. Daar kreeg hij al gauw spijt van, omdat er onmiddellijk een lastercampagne tegen hem werd opgestart, en hij onder grote druk werd gezet.

Drie homo’s voortijdig gestorven

Bovendien bleek een andere vroegere veronderstelde gaylover van Obama, Donald Young, onder mysterieuze omstandigheden om het leven te zijn gekomen. ‘Dat was een man die enkel stierf om Barack Obama’s image te beschermen,’ zei Sinclair. ‘Youngs vroege dood voorkwam dat de wereld Obama leerde kennen zoals hij is: een wc-homo.’ Naast Young bleken er nog minstens 2 anderen uit de homoscene in Chicago die contact met Obama zouden hebben gehad, plotseling te zijn gestorven.

Young was koordirigent in Obama’s toenmalige kerk. Hij en twee andere homoseksuele gemeenteleden kwamen eind 2007 onverwacht om het leven, zogenaamd door bloedvergiftiging, lontontsteking en AIDS. Volgens Young zijn zij echter geëxecuteerd. In een interview met The Globe beweerde ook Youngs moeder Norma Jean dat haar zoon was vermoord, zodat Obama’s homoseksuele verleden niet aan het daglicht zou komen.

In dienst van politieke tegenstanders?

Sceptici concludeerden natuurlijk dat Sinclair in opdracht van Obama’s politieke tegenstanders handelde. Het campagneteam van Hillary Clinton, die destijds met Obama om de presidentsnomimatie streed, zou aanvankelijk de onthullingen hebben willen gebruiken, maar dit niet hebben gedaan omdat Obama’s team terug dreigde te slaan met de bewering dat Hillary lesbisch zou zijn.

Waar of niet, Sinclairs in 2009 verschenen boek, waarin hij nauwkeurig beschrijft hoe Obama’s geslachtsdelen eruit zien, is nog steeds te koop, wat impliceert dat Sinclair in tenminste enkele opzichten de waarheid lijkt te hebben gesproken.


Xander

(1) KOPP

Zie ook o.a.:

06-03: Crisis Oekraïne: Is Obama zwak en naïef, of de critici die hem zo noemen?
14-02: 'Als Obama niet wordt gestopt, stort Amerika binnen 18 maanden in' (/ Zelfs Wall Street Journal noemt Obama 'wetteloos')
30-01: Obama zegt Congres te negeren; Eerste dictatuur VS een feit
26-01: Obama begonnen met uitschakelen politieke vijanden
10-01: Generaal en oud-vicestafchef: Moslim Broederschap in regering Obama

mercredi, 23 avril 2014

Les Tatars de Crimée

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Les Tatars de Crimée

Lors des récents troubles en Ukraine consécutifs au rapprochement du président Viktor Yanoukovitch vers l’Union douanière plutôt que l’Union Européenne, il a été évoqué les risques d’une partition du pays en deux entités géographiques. Pour plausible, cette hypothèse méconnait pourtant une autre réalité ukrainienne qui pèse pourtant dans le contentieux entre autorités ukrainiennes, européennes et russes. Celle d’une région qui se révéla souvent au cours de l’Histoire un véritable enjeu géostratégique, la Crimée et le destin mouvementé d’un peuple multiséculier : les Tatars de Crimée.

Tatar drapeau

Les Tatars, fer de lance de la conquête mongole

Les Tatars ont souvent été confondus au fil des chroniques occidentales avec les envahisseurs mongols. S’ils ont été soumis puis intégrés aux forces mongoles, et ce dans une très large proportion, ils ne furent pas cependant pas à l’initiative des grandes campagnes du XIIIème siècle. En revanche leur combativité et leur dextérité attirèrent favorablement l’attention de leurs maîtres mongols qui les employa pour briser toute force ennemie. En vérité, les tatars sont d’origine turque, ce qui déjà les distinguait nettement des mongols qui composait un groupe ethnico-linguistique à eux seuls. En somme, les tatars ont fait écran auprès des européens, malgré la connaissance de peuples turcophones comme les Coumans ou Kiptchaks, faisant des mongols de parfaits inconnus. Une lacune informationnelle qui allait avoir de graves conséquences par la destruction de la Rus’ de Kiev en 1240 et par les défaites écrasantes de forces européennes coalisées en 1241 [1].

La route vers la naissance du Khanat de Crimée

Par une ironie dont l’Histoire a seule le secret, ceux qui servaient les mongols vont progresivement former des territoires où le substrat des khans de Karakorum va s’effacer au fil des décennies. Les tatars bien plus nombreux que les mongols, vont à partir du XIVème siècle profiter de l’affaiblissement du pouvoir central pour s’implanter durablement sur les territoires d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale. C’est à partir de ce moment qu’est consolidé l’implantation des tatars en Crimée au sein d’un ensemble géopolitique plus large s’étendant des Carpates aux confins du Kazakhstan actuel : la Horde d’Or. Celle-ci demeurera pendant près de deux siècles et demi (1240-1502) un territoire autonome puis clairement indépendant des autres seigneurs mongols.

Une donnée fondamentale va changer la physionomie des relations avec les voisins de la Mer Noire : l’adoption en 1313 par le khan Öz-Beg de la religion musulmane. Si ce choix va le rapprocher de la force ottomane grandissante sur l’autre rive depuis le règne d’Osman Ier (1299-1326), elle va aviver les tensions avec les peuplades de confession chrétienne jouxtant son périmètre de souveraineté, à savoir les moscovites, les polonais et les lituaniens [2] puis ultérieurement les cosaques. Leurs qui pousseront siècle après siècle irrésistiblement vers les eaux chaudes. Cette poussée couplée à une contestation interne de plus en plus virulente du fait d’identités multiples vont aboutir à la création en 1441 d’un gouvernorat de Crimée puis en 1502 du Khanat de Crimée. Lequel par l’emploi successif ou cumulatif de la diplomatie, des armes et de son aura culturelle saura persister pendant plus de trois siècles. Précisons que ce khanat en dépit de son indépendance ne manquera pas de revendiquer ultérieurement sa filiation avec la Horde d’Or pour tenter de rassembler les tatars en une entité géographique mais se heurtera aux ambitions identiques affichées par les Khanats de Kazan et surtout d’Astrakhan, scellant de fait l’impossible réconciliation entre frères.

Devenu un quasi-protectorat ottoman [3], la Crimée s’installe dans le paysage de la Mer Noire et pèse sur les conflits du bassin. Pour preuve de sa large autonomie, Bakhtchyssaraï devient en 1532 la capitale de cet acteur stratégique, et dont la magnificience sera chantée par l’illustre poète russe Pouchkine. L’opulence de la région attire inexorablement les convoîtises des forces environnantes. Sa résistance est d’autant plus remarquable que lesdites forces sont des puissances majeures, et qu’elles se livrent un combat à distance. Au XVIIIème siècle cependant la situation empire nettement, et si la République des deux nations (union de la Pologne et de la Lituanie depuis 1569) quitte progressivement la table de jeu, l’Empire Russe et l’Empire Ottoman se font désormais seuls face par delà les rives de la Mer Noire avec pour enjeu principal la propriété de la Crimée.

Khanat Crimée

Carte russe de l’Europe orientale fin du XVème siècle

L’annexion par l’Empire Russe et le rattachement à la République socialiste soviétique d’Ukraine

La guerre russo-turque (1768-1774), dont peu d’écho arrive en Europe occidentale occupée à panser les plaies de la guerre de sept ans, est l’aboutissement du rêve de Pierre le Grand quelques décennies auparavant : disposer d’une autre fenêtre maritime plus propice que celle de la Baltique. Catherine II selon les termes du traité de Küçük Kaynarca ne s’approprie pas directement la Crimée mais seulement quelques territoires dans le Caucase et à l’Ouest du Dniepr. Cependant le vrai fait majeur est le détachement imposé du Khanat de Crimée de la sphère d’influence ottomane en lui interdisant toute ingérence future : le traité de Niš conclu en 1739 et défavorable à la Russie était devenu caduc, tout en devenant de facto le nouveau « protecteur » des tatars de Crimée.

Dès lors, l’histoire de la Crimée et de ses habitants (qui comprenaient outre les tatars de nombreux grecs, juifs et italiens) se confond avec les vicissitudes de la Russie impériale car l’impératrice Catherine II s’empresse d’intervenir lors de la guerre civile découlant du refus des clauses du traité de Küçük Kaynarca pour l’annexer.

Malgré tout, le renouveau par sa codification de la langue tatare à la fin du XIXème siècle a pour première ambition de ne pas rompre les liens passés avec les turcs ottomans.

C’est principalement durant la seconde guerre mondiale qu’eut lieu l’un des épisodes les plus tragique de leur existence : la déportation le 18 mai 1944 (kara gün, jour noir en langue tatare) de la population suspectée par Joseph Staline de sympathie envers l’ennemi (la Crimée fut occupée par les nazis entre 1941 et 1944). Le chiffre de 240 000 individus impactés est cité pour un ratio de mortalité de plus de 46% dû aux conditions de transport puis de détention. Une réalité qui ne se fit jour qu’après la déstalinisation et qui conduit seulement après 1991 au difficile retour des populations des milliers de kilomètres de là où elles se trouvaient (généralement en Asie centrale, et plus particulièrement en Ouzbékistan).

Le destin va basculer derechef en 1991 et l’effondrement de l’Union Soviétique. La fameuse phrase de Boris Eltsine engageant les républiques à prendre autant de souveraineté que possible aboutira à la séparation des différentes entités. À peine réunies sous l’égide d’une Communauté des États Indépendants qui ne trouvera guère sa place les deux décennies à venir, plusieurs entités vont effectivement prendre le large et se défier ouvertement de la Russie. Les Pays Baltes, la Géorgie et l’Ukraine seront de ceux-ci. La singularité de la Crimée en 1991 tient à ce que ce territoire est d’une part peuplé très majoritairement de russophones mais aussi que son rattachement administratif à l’Ukraine n’a été effectif qu’en 1954 sur décision unilatérale de N. Khrouchtchev. Cette décision lourde de conséquences avait été prise dans un contexte post-conflit dans le souci de raffermir les liens entre les deux républiques au sein d’une union que l’on voyait durer encore bien longtemps, et surtout pour faire oublier son rôle d’exécutant durant la grande famine des années 30 [4]. Subiste cependant une particularité ressurgie de l’époque soviétique : le statut de république autonome de Crimée au sein de l’Ukraine : un statut qui avait été rétabli en 1991 après sa dissolution en 1945 sur ordre de Staline. Le gouvernement ukrainien s’employa les années suivantes à favoriser le retour des exilés tatars, tout en leur réservant certains postes dans l’administration.

Situation contemporaine, les Tatars entre deux communautés

Reste depuis les années 1990 une situation difficile à gérer. Le port militaire de Sébastopol est le plus connu mais pas le seul. Ainsi, les russophones de Crimée se sont retrouvés dans un embroglio juridique peu enviable faisant d’eux des apatrides. La solution trouvée, et relativement matoise, par le gouvernement moscovite fut de leur délivrer des passeports russes. Une décision qui implique de jure une protection de ces nouveaux ressortissants, de la même manière que pour les alains du Sud (ossètes) [5].

Du reste, le retour des tatars de Crimée et leurs descendants ainsi qu’une démographie favorable ont abouti à ce qu’ils représentent désormais près de 10% à 12% de la population de la péninsule (depuis 2001, il n’y a plus eu de recensement de la population, il est donc malaisé d’évaluer avec exactitude leur nombre actuel). Accroissant les sujets de tension avec les russes sur place.

Recensement 2001

Relativement réticents envers la Russie, les tatars sont désormais considérés comme des supplétifs de la politique nationaliste ukrainienne. Cependant si les intérêts convergent de même que les rancoeurs à l’égard du grand voisin russe, rien n’est fondamentalement inscrit dans le marbre de la realpolitik et quelques décisions maladroites pourraient fort bien rééquilibrer la balance des relations communautaires et avec le pouvoir central.

À ce titre, l’abrogation précipitée et inopportune le 23 février 2014 de la loi sur les langues régionales votée en juillet 2012 est certes mal vécue dans l’Ouest de l’Ukraine mais tout autant en Crimée où près de 60% de la population est russophone mais où l’on parle les dialectes turcophones comme… le tatar. D’où un sentiment d’écrasement par un pouvoir non reconnu par les autorités locales, ayant même désigné leur propre maire à Sébastopol alors que celui-ci est généralement nommé par le gouvernement de Kiev. À Simferopol en revanche, c’est un tatar, Albert Kangiyev, qui gère les affaires locales et qui entend ne mener aucune mesure à l’encontre de ses administrés russophones. De plus, les officiels du Tatarstan, un sujet de la Fédération de Russie, peuvent très bien proposer leurs bons offices à leurs cousins afin d’éviter que la situation ne dégénère d’autant que la tension restera longtemps palpable dans cette zone contestée. C’est ce qui s’est par ailleurs déroulé peu après la première rédaction du présent texte avec la venue du président de cette république russe en Crimée le 5 mars.

Signe de ces relations complexes, le 26 février, le Mejlis, le parlement régional des tatars a subi une tentative d’occupation par des manifestants pro-russes, symbole de tensions croissantes entre les communautés.

Les tatars sont une donnée à prendre en considération lorsque l’on évoque la Crimée en sus de la communauté russophone et du port de Sébastopol. Ils n’entendent pas se laisser à nouveau déposséder de sa terre et sont prêts à se rapprocher de ceux qui leur garantiront des droits conséquents. Si les rapports avec les russes ne sont aucunement simples et restent tendus, ils ne sont pas obligatoirement immuables et peuvent fluctuer dans une certaine mesure vers l’objectif partagé par exemple d’une autonomie renforcé à l’égard de l’Ukraine. L’appel téléphonique du 12 mars entre Vladimir Poutine à Moustafa Djemilev, chef de la communauté tatare locale et ancien président du Mejlis, était une façon courtoise mais ferme de prévenir que leur neutralité était la meilleure des options à envisager dans l’intérêt de tous. Quant à la Turquie, celle-ci si l’occasion se présentait ne manquerait pas de pousser ses propres pions sur un terrain ayant appartenu à l’Empire Ottoman dont elle est l’héritière en prenant la défense d’une population turcophone. Quant aux nouvelles autorités ukrainiennes, elles bénéficient de l’option, même risquée, d’employer les tatars comme une tête de pont afin de bénéficier d’une assise administrative locale favorable. Dans un scénario comme dans l’autre, les tatars savent que leur position est scrutée avec attention et en définitive en ces temps troublés, extrêmement précaire.

[1] En 1241, à deux jours d’intervalle une armée polonaise renforcée de chevaliers de toute l’Europe est défaite à Liegnitz/Legnica tandis que les troupes hongroises renforcées par des auxilliaires coumans ayant fui l’avancée mongole sont écrasées à Mohi.

[2] Le terme de Fédération Międzymorze désignait les royaumes de Pologne et de Lituanie s’étendant entre les deux mers (Baltique et Noire). Le terme est parfois employé de nos jours pour mettre en exergue une perspective géopolitique énoncée par la Pologne.

[3] Les khans de Crimée malgré la tutelle ottomane effective depuis 1478 purent continuer à battre monnaie et à disposer d’une relative autonomie en matière de relations étrangères. Du reste, cet appui somme toute loin d’être étouffant, se révèlera profitable puisque Mengli Ier Giray rassuré sur les intentions de son puissant voisin pourra entreprendre une campagne contre la Horde d’Or et se défaire de son emprise définitivement.

[4] L’Ukraine eut à subir une terrible famine, holodomor, entre 1931 et 1933 où l’on recensa entre 2,5 et 3,5 millions de morts.

[5] De cette situation découla la guerre russo-géorgienne en 2008 puisqu’au bombardement de Tskhinvali par les forces géorgiennes répondirent les troupes russes au prétexte que les habitants disposaient de passeports russes et devaient être protégés comme des ressortissants de la Fédération de Russie.

Bibliographie :

N. Riasanovski, Histoire de la Russie, Robert Laffont, 1996

O. Serebrian, Autour de la mer Noire géopolitique de l’espace pontique, Artège, 2011

I. Lebydynsky, La Crimée, des Taures aux Tatars, L’Harmattan, 2014

B.G. Williams, The Crimean Tatars: The Diaspora Experience and the Forging of a Nation, Brill, 2001

Валерий Возгрин, Исторические судьбы крымских татар, Мысль, 1992

dimanche, 20 avril 2014

Washington Is Humanity’s Worst Enemy

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Washington Is Humanity’s Worst Enemy

Paul Craig Roberts

Ex: http://www.paulcraigroberts.org

How does Washington get away with the claim that the country it rules is a democracy and has freedom? This absurd claim ranks as one of the most unsubstantiated claims in history.

There is no democracy whatsoever. Voting is a mask for rule by a few powerful interest groups. In two 21st century rulings (Citizens United and McCutcheon), the US Supreme Court has ruled that the purchase of the US government by private interest groups is merely the exercise of free speech. These rulings allow powerful corporate and financial interests to use their money-power to elect a government that serves their interests at the expense of the general welfare.

The control private interests exercise over the government is so complete that private interests have immunity to prosecution for crimes. At his retirement party on March 27, Securities and Exchange Commission prosecutor James Kidney stated that his prosecutions of Goldman Sachs and other “banks too big to fail” were blocked by superiors who “were focused on getting high-paying jobs after their government service.” The SEC’s top brass, Kidney said, did not “believe in afflicting the comfortable and powerful.” In his report on Kidney’s retirement speech, Eric Zuesse points out that the Obama regime released false statistics in order to claim prosecutions that did not take place in order to convince a gullible public that Wall Street crooks were being punished. http://www.counterpunch.org/2014/04/09/65578/  

Democracy and freedom require an independent and aggressive media, an independent and aggressive judiciary, and an independent and aggressive Congress. The United States has none of the above.

The US media consistently lies for the government. Reuters continues to report, falsely, that Russia invaded and annexed Crimea. The Washington Post ran an obviously false story planted on the paper by the Obama regime that the massive protests in former Russian territories of Ukraine are “rent-a-mobs” instigated by the Russian government.

Not even Washington’s stooges in Kiev believe that. Officials of the Washington-imposed government in Kiev acknowledged the need for some autonomy for the Russian-speaking regions and for a law permitting referendums, but this realistic response to widespread concerns among Ukrainians has apparently been squelched by Washington and its presstitute media. US Secretary of State John Kerry continues to turn a deaf ear to the Russian Foreign Minister and continues to demand that “Russia must remove its people from the South-East.”

What is happening is very dangerous. Washington misjudged its ability to grab the
Ukraine. Opposition to the US grab is almost total in the Russian-speaking areas.
Local police and security forces have gone over to the protesters. The corrupt Obama regime and the presstitute media lie through their teeth that the protests are insincere and mere orchestrations by “Putin who wants to restore the Soviet empire.” The Russian government keeps trying to end the conflict and unrest that Washington’s reckless coup in Kiev has caused short of having to reabsorb the former Russian territories as it was forced to do in Crimea. But Washington continues ignoring the Russian government and blaming the unrest on Russia’s not Washington’s, interference. http://rt.com/news/lavrov-kerry-ukraine-talks-200/ See also: http://www.informationclearinghouse.info/article38196.htm

The Russian government knows that Washington does not believe what Washington is saying and that Washington is systematically provoking a continuation and worsening
of the problem. The Russian government wonders what agenda Washington is pursuing. Is Washington in its arrogant stupidity and superpower hubris unable to acknowledge that its takeover of the Ukraine has come amiss and to back off? Does Washington not realize that the Russian government is no more able to accept the application of violence against Russian populations in Ukraine than it could accept violence against Russians in South Ossetia? If Washington doesn’t come to its senses, the Russian government will have to send in troops as it had to do in Georgia. nal-288/ ” target=”_blank”>http://rt.com/news/ukraine-russia-operation-criminal-288/

As this is clear even to a fool, is it Washington’s goal to start a war? Is that why Washington is massing NATO forces on Russia’s borders and sending missile ships
into the Black Sea? Washington is putting the entire world at risk. If Russia concludes that Washington intends to drive the Ukraine crisis to war rather than to resolve the crisis, will Russia sit and wait, or will Russia strike first?

One would think that the Chancellor of Germany, the British Prime Minister, and the President of France would see the danger in the situation. Perhaps they do. However, there is a large difference between the aid that Russia gives countries and the aid given by Washington. Russia provides financial support to governments; Washington gives bagfuls of money to individuals in the government with the knowledge that individuals are more likely to act in their own interest than in the interest of their country. Therefore, European politicians are silent as Washington pushes a crisis toward war. If we don’t get to war, the only reason will be that Putin comes up with a solution that Washington cannot refuse, as Putin did in Syria and Iran.

It is a paradox that Putin is portrayed as the heavy while Washington pretends to be the champion of “freedom and democracy.” In the 21st century Washington has established as its hallmarks every manifestation of tyranny: illegal and unconstitutional execution of citizens without due process of law, illegal and unconstitutional indefinite detention of citizens without due process of law, illegal and unconstitutional torture, illegal and unconstitutional rendition, illegal and unconstitutional surveillance, and illegal and unconstitutional wars. The executive branch has established that it is unaccountable to law or to the Constitution. An unaccountable government is a tyranny.

Tired of being spied upon and lied to, the Senate Intelligence Committee has produced a thorough investigation of the CIA’s torture programs. The investigation took four years to complete. The Committee found, unequivocally, that the CIA lied about the extent of the torture and kidnappings, that detainees did not undergo some mild form of “enhanced interrogation” but were subjected to brutal and inhumane torture, that the CIA, contrary to its claims, did not get even one piece of useful information from its grave crimes against humanity. The American presstitutes assisted the CIA in inaccurately portraying the effectiveness and mildness of the CIA’s Gestapo practices. During the entirety of the investigation, the CIA illegally spied on the Senate staff conducting the investigation.

Is the public ever to see this report beyond the parts that have been leaked? Not if the CIA and Obama can prevent it. President “change” Obama has decided that it is up to the CIA to decide how much of the Senate Intelligence Committee’s investigation will be made public. In other words, unless someone leaks the entire report, the American public will never know. Yet, “we have freedom and democracy.”

The Senate Intelligence Committee itself has the power to vole to declassify the entire report and to release it. The committee should do so immediately before the members of the committee are browbeat, threatened, and propagandized into believing that they are endangering “national security” and providing those mistreated with grounds for a lawsuit.

The US government is the most corrupt government on earth. There is no independent judiciary or media, and Congress has acquiesced to executive branch encroachments on its powers. Consider the judiciary. Michael Ratner of the Center for Constitutional Rights represented the father of the American citizen, who Obama said would be murdered by the US government on suspicion that he was associated with terrorism. When Ratner asked the federal courts to block an illegal and unconstitutional execution of an American citizen without due process, the federal judge who heard the case ruled that the father of a son about to be murdered did not have standing to bring a case in behalf of his son.

After several lives were snuffed out by President “I’m good at killing people” Obama, Ratner represented relatives of Obama’s murdered victims in a damage suit. Under US law it was clear as day that damages were due. But the federal judge ruled that “the government must be trusted.” http://www.informationclearinghouse.info/article38202.htm

Whether or not anyone has standing is entirely up to the government. The IRS takes a completely different position on the matter. Children have standing to have their tax refunds confiscated by the IRS if the IRS thinks the IRS may have overpaid the parents’ Social Security benefits. http://www.cnbc.com/id/101576080

So in “freedom and democracy” Amerika, children are responsible if the IRS “thinks”–no proof required–that it wrote parents too large of a Social Security check, but a father has no legal standing to bring a lawsuit to prevent the US government from the extra-legal murder of his son.

Thanks to the Republican Federalist Society and to the Republican judges the Federalist Society has managed to have appointed to the federal bench, the federal judiciary functions as a protector of executive branch tyranny. Whatever the executive branch asserts and does is permissible, especially if the executive branch invokes “national security.”

In America today, the executive branch claims that “national security” is impaired unless the executive branch can operate illegally and unconstitutionally and unless citizens are willing to give up every constitutional right in order to be made safe in a total police state that spies on and documents every aspect of their lives.

Even the Government Accountability Office has been neutered. In 2013 the Government Accountability Office told the TSA to eliminate its behavior screening program as it is a waste of money and does not work. So what did the TSA do. Why, of course, it expanded the useless intrusion into the privacy of travelers.

This is Amerika today. Yet Washington prances around chanting “freedom and democracy” even as it displaces the greatest tyrannies in human history with its own.

Only gullible Americans expect leaders and elites or voting to do anything about the institutionalization of tyranny. Elites are only interested in money. As long as the
system produces more income and wealth for elites, elites don’t give a hoot about tyranny or what happens to the rest of us.

samedi, 19 avril 2014

Zionists and Anti-Semites in Ukraine: A Strange Union

Zionists and Anti-Semites in Ukraine: A Strange Union

Dmitry Minin

Dmitry MININ

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

It is surprising how the national socialist Banderovite ideology which has prevailed in Kiev, filled as it is with anti-Semitism, has enabled the complete triumph of the most odious of figures from the point of view of this ideology, the oligarchs, and activists of the world Jewish movement like Igor Kolomoisky, at that. This is a striking example of how seemingly mutually exclusive political forces can form unprincipled and unnatural unions for the sake of achieving short-term goals without thinking about the far-reaching consequences… 

Such a symbiosis, being highly contradictory, cannot last long. Both partners are playing a dangerous game over who will outfox whom. The former risk confirming the old adage that revolutions devour their own children; the latter could run up against the fury of the extremists and bring pogroms down upon themselves. There are already signs of both in Ukraine: the shooting death of Sashko Bilyi, on the one hand; and the appearance of Wolfsangels, the stylized swastikas of the Right Sector, on synagogues throughout Ukraine, for example, recently in Odessa.

The ultranationalist slogan «Bandera will come and put things in order!» today sounds like «Kolomoisky will come and put things in order!» Kolomoisky, the third richest person in Ukraine, declares everywhere that he is an Israeli citizen and the president of the Jewish Congress of Europe, but that did not prevent him from being appointed the head of the Dnepropetrovsk region. Under his leadership and on his money, this region has become a hotbed of newly minted polizeis from the Right Sector, who are being sent out throughout the country. And he previously, along with Pyotr Poroshenko, who has a similar world view, was one of the main sponsors of the Maidan. Some of the disillusioned more radical participants of those events, such as the members of the White Hammer group, have already rebelled against the fact that they were blatantly used for the sake of what they call the «Zionist revolution» in Ukraine. They point out the ancestry of Prime Minister A. Yatsenyuk, Vice Premier V. Groisman and many other figures in the new regime. White Hammer members also see Jewish roots in their former associates, Freedom Party chairman O. Tyahnybok and Right Sector leader D. Yarosha. 

However, how did it happen that Kolomoisky, who is not embarrassed to wear a «Jewish Banderovite» T-shirt (apparently he invented this uniform himself), has forgotten the role played during the war by members of the Ukrainian nationalist movement oriented toward Stepan Bandera in the extermination of the Jewish population of Ukraine? And why does he refuse to see the ideological continuity between them and their modern-day followers from the Freedom Party and the Right Sector? Why does he hate Russia so passionately? Natan Khazin, one of his henchmen who commanded a company on the Maidan, stated that he did not see any evidence of anti-Semitism there, and that it is «better to be a Jewish Banderovite than a Jewish Muscovite». Can it really be that the hunger for money and power, as well as the unwillingness to let anyone else in on the private preserve into which they have turned all of Ukraine, can blind them to such a degree? Despite the obvious facts, the Association of Jewish Organizations and Communities of Ukraine continues to insist that nothing threatens Jews in the country. However, once you understand that the head rabbi of Kiev and Ukraine, Yaakov Bleich, came there from New York, it becomes clear where this illusion is being created. It is extremely awkward for Washington to admit that as a result of its actions the situation for Jews in Ukraine could get worse.

In Israel, for example, many are bewildered by the flirtation of the current leaders of Ukraine's Jewish community with open anti-Semites. «Jews who engage in the politics of an unstable country in which successive governments condoned or ignored nationalist anti-Semitic groups are playing with fire,» writes one Internet resource. On February 27, Knesset member Rina Frenkel (Yesh Atid) petitioned the head of the government to create a state program for the repatriation of Ukrainian Jews. In her opinion, the Jewish community in Ukraine «is in clear and present danger». Knesset member Moshe Feiglin (Likud) also emphasized at Knesset hearings that the situation in Ukraine should be «an alarm signal on the strategic level» for the Israeli government. According to Feiglin, political processes in Eastern Europe and the deep economic crisis in the West could create pressure on all the 6 million Jews in the Diaspora. Referring to the «most cautious» estimates of demographic analysts, the parliament member stated that in the next 10 years at least 1.5 million Jews could repatriate. He urged the government to begin timely preparations for such a development. Head Chabad rabbi Reuven Azman advised his followers to leave Ukraine as soon as possible.

Israeli public opinion assesses Russia's actions in the Ukrainian crisis differently than Kolomoisky does as well. For example, according to one survey, only 35% believe that the Crimea is the territory of Ukraine and should remain part of that state. 60% agree with the holding of the referendum and the reunification with Russia. At the UN General Assembly, despite pressure from the Obama administration, Israel did not vote for the resolution condemning Moscow for the annexation of the Crimea. And with regard to the position of Ukraine's Jewish oligarchs, well-known Israeli publicist Avigdor Eskin said metaphorically: «What can you say? We have our Vlasovites too».

One prominent activist for the freedom of Soviet Jews to emigrate, Isi Leibler, does not believe in the change of heart of the modern-day Banderovites who all declare as if on cue that they are not anti-Semites either. He writes in the Jerusalem Post: «These are genuine neo-Nazis who employ swastika symbols and are openly anti-Semitic...Oleh Tyahnybok, leader of Svoboda, the largest right-wing extremist nationalist faction, which holds 37 seats in the government, has called for the liberation of Ukraine from the 'Muscovite-Jewish Mafia'«. Until 2004 his movement was called the Social National Party of Ukraine (a reference to National Socialism). Tyahnybok is most clearly characterized by his statement: «I personally have nothing against ordinary Jews; I even have Jewish friends. I am against the Jewish oligarchs who control Ukraine and the Jewish Bolsheviks».

But just how durable is the anti-Semite-Zionist political alliance which has taken shape in Ukraine? It is hard to believe that each side is not waiting for a propitious moment to get rid of the other. It seems that the «unique crook» I. Kolomoisky (to use Putin's expression) is as of yet a step ahead. The Right Sector is no longer demanding the continuation of the «anti-oligarch revolution» and has dispersed throughout the country as punitive «special units» to suppress the people's protests in the Southeast. However, events are developing such that very soon the dark Banderovite forces will most likely declare that they have been «betrayed», and then they will make their erstwhile ally one of those to blame for their inevitable defeat. But Igor Kolomoisky probably has some kind of plan for that case as well.

 

samedi, 12 avril 2014

Entretien avec Kemi Seba à Bruxelles

Le militant panafricain Kemi Seba était à Bruxelles le 28 février dernier pour une conférence sur l’apport de la diaspora au continent africain.

 

 

La conférence était initialement prévue à l’Université Libre (?) de Bruxelles, mais cette dernière a fini par annuler au dernier moment cet événement. La conférence a donc eu lieu à un autre endroit, une salle dans la commune d’Anderlecht où plus de 400 personnes se sont données rendez-vous.

Kemi Seba revient son parcours, ses idées et ses actions concrètes sur le terrain. Nous avons aussi discuté de la place des blancs d’Afrique Australe et d’Afrique du Nord dans cette construction panafricaine.

Kemi Seba a eu la gentillesse de nous consacrer un peu de son temps et de son hospitalité afin de réaliser cet entretien que nous partageons avec vous.

E.I.Anass & Romarin

lundi, 07 avril 2014

De Kosovo a Crimea. ¿Por qué lo llaman derecho cuando quieren decir poder?

Por Teresa Aranguren*

amerikosovo.jpgPero de qué se escandalizan cuando dicen que se escandalizan de la intervención rusa en Crimea. A juzgar por las declaraciones del presidente de los EEUU, de los dirigentes europeos y por supuesto también de toda una galería de analistas, expertos y tertulianos de eso que llamamos Occidente, nos enfrentamos a un caso, sin precedentes, de violación del derecho internacional y por tanto merecedor de respuesta adecuada, en forma de sanciones, por parte de La Comunidad Internacional. O sea que se trata de defender la legalidad o por expresarlo más filosóficamente de una especie de imperativo moral que nos obliga a actuar. Y la verdad es que planteado así no quedaría más remedio que suscribirlo.

Pero las leyes o rigen para todos o “no son”. Y por eso mismo hay que preguntarse qué pasa cuando quienes se erigen en principales valedores del derecho son al mismo tiempo quienes más descarada e impunemente lo quebrantan. Y sí, me refiero a EEUU y a sus aliados europeos, evitando conscientemente decir Unión Europea porque en cuestión de política exterior no suele ser Unión y menos aún Europea, sino simples “aliados de EEUU”.

Hay comparaciones que para algunos resultan odiosas no tanto porque no vengan al caso sino porque quizás vienen demasiado al caso. Son demasiado esclarecedoras. Como la de Kósovo y Crimea, en su momento respectivas provincias de Serbia y Ucrania, en las que una gran mayoría de la población que no se identifica con la nación a la que teórica o legalmente pertenece alienta reclamaciones secesionistas. Desde el punto de vista jurídico la situación es muy similar por no decir idéntica. Pero lo que valió para Kósovo no vale para Crimea. O viceversa.

Y sí, hay que recordar Kósovo. Hay que recordar que la OTAN, es decir EE.UU y sus aliados europeos, lanzó una campaña de ataques aéreos sobre lo que entonces aún se denominaba Yugoslavia en flagrante violación del Derecho Internacional.

Por supuesto la justificación del atropello fue muy humanitaria. Había que bombardear a unos para supuestamente salvar a otros: la población albanesa de Kósovo. La vía diplomática se dijo entonces estaba agotada. Pero bastaría recordar lo que ocurrió en las conversaciones de Rambouillet, la supuesta “última oportunidad para la paz”, cuando los ministros de exteriores europeos comparecieron sonrientes ante la prensa anunciando que el gobierno yugoslavo aceptaba las condiciones políticas que se le habían planteado y que por tanto la opción militar podía descartarse. Pero en esa rueda de prensa había una ausencia significativa, la de la secretaria de estado estadounidense, Madelaine Albraigh, que mientras los europeos se felicitaban por el acuerdo, estaba reunida con los representantes albano-kosovares, en concreto los dirigentes del grupo armado UCK ( ejército de liberación de Kósovo), para fijar un pliego de nuevas condiciones –entre ellas, la celebración de un referéndum que abriría la vía a la independencia de Kósovo y la presencia de tropas de la OTAN en todo el territorio de Yugoslavia- que difícilmente el gobierno de Belgrado podría aceptar. “No podemos bombardear a los serbios porque los albaneses no acepten” fue el comentario con el que, según una fuente diplomática, Madelaine Albraigh justificó la necesidad de endurecer las condiciones a la parte yugoslava. Así se agotó la vía diplomática. Yugoslavia no aceptó las nuevas condiciones. Poco después, el 24 de marzo de 1999, cayeron las primeras bombas.

Y durante tres meses los aviones de la OTAN bombardearon puentes, fábricas, barrios residenciales, trenes, coches de línea, hospitales, una embajada, un convoy de refugiados, el edificio de la televisión estatal…el concepto crimen de guerra cuadra bastante bien con muchos de aquellos ataques y la verdad no me hubiera importado acudir como testigo presencial de aquellos crímenes si alguno de ellos hubiera sido alguna vez juzgado. Pero siempre supimos que no lo serían. Que el derecho internacional no rige para EEUU y sus aliados. Que no se trataba de derecho sino de poder.

La campaña de ataques de la OTAN terminó con la firma de los acuerdos de Kumanovo, por los que el gobierno yugoslavo aceptaba retirar sus efectivos militares y policiales de Kósovo, devolver y ampliar el estatuto de autonomía al territorio y permitir el despliego de las tropas de la Otan en lo que aún era una provincia de Serbia; a cambio se ponía fin a los bombardeos y se garantizaba la integridad territorial de Yugoslavia, es decir, el estatus de Kósovo como provincia autónoma no sería alterado.

El final de la historia es sobradamente conocido: Kosovo proclamó su independencia con el activo respaldo de los países que habían bombardeado Yugoslavia y que -con alguna variación de matiz, como España que por razones obvias no ha reconocido la independencia de Kósovo- son los mismos cuyos representantes se llevan ahora las manos a la cabeza ante el supuesto desafío a la legalidad internacional perpetrado por Rusia.

Por cierto en el Kósovo independiente donde apenas queda presencia de las poblaciones- serbios, gitanos, goranos- no albanesas, se ubica Camp Bondsteel, la mayor base militar que EEUU tiene en el exterior y que empezó a construirse en junio de 1999, a los pocos días de la entrada de las tropas de la OTAN en el territorio. Además del valor estratégico de su emplazamiento, Camp Bondsteel ha servido, a partir de 2001, como centro de detención clandestino y alternativo a Guantánamo.

El argumento del derecho internacional en boca de algunos resulta obsceno.

* Periodista. Cubrió desde Belgrado y Prístina la campaña de bombardeos de la OTAN en Yugoslavia.

Fuente: Semanario Serbio

Extraído de El Espía Digital.

samedi, 05 avril 2014

Obama tells Saudi Arabia that US values Riyadh

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Obama tells Saudi Arabia that US values Riyadh: Sharia law and Exporting Hatred

Ramazan Khalidov and Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times

Ex: http://www.moderntokyotimes.com

If you want to visit a nation state that supports apartheid law to the absolute, then welcome to Saudi Arabia. Yes, in the land of Saudi Arabia not one single Buddhist temple, Christian church, Hindu temple, and other non-Muslim faiths, are tolerated. However, while America, France, the United Kingdom, and other Western states, support multi-cultural values at home; they don’t mind doing business with a nation that bans all non-Muslim faiths, supports apartheid Islamic Sharia laws and child marriage to the tilt.

Of course, Saudi Arabia is not alone in supporting apartheid Islamic Sharia law but to make matters worse, this nation is exporting terrorism, Islamist Salafi indoctrination and funding educational institutions that sprout hatred. Despite this, with the West being in self-destruct mode then Gulf petrodollars are allowed to spread indoctrination and a fifth column in many societies. Therefore, Saudi Arabia spends vast sums on spreading Salafi Islam and buying powerful Western institutions with money in order to make up a false history.  This blatant hypocrisy is tolerated because of the power of energy and the ineptness of major Christian churches and international politicians that are too silent.

In the twenty first century, just like in the late seventh century, apostates in the land of Arabia face death. Meanwhile, in nations like Saudi Arabia and Somalia, if non-Muslim males desire to marry a Muslim female based on “genuine love,” then this may lead to either prison or death. However, white anti-racists, the trendy left and rampant capitalists don’t appear to worry too much about this – in other words, Islamic Sharia law states are allowed to treat non-Muslims with utter contempt when it comes to law.

Can you imagine what would happen if one modern European nation introduced a law whereby Muslim males faced prison or death for marrying non-Muslims? Yes, this would be on the news night and day but of course the West is intent on silencing all critics of this reality by playing the “Islamophobia card.” Strange, because in Somalia the al-Shabaab is beheading all apostates to Christianity that they can find. In other words, this isn’t a phobia because it is a reality in many parts of the world irrespective if by terrorist forces or by state institutions like Saudi Arabia.

Discrimination is a reality in all nations, of course the degrees will vary, but in nation states that support Islamic Sharia law then non-Muslims and minority Muslim sects are deemed second-class citizens based on law. Indeed, when certain nations support killing apostates then obviously the term second-class citizen is too polite. After all, Islamic Sharia law is saying that non-Muslim males are subhuman and worthy of killing based on a legal code that maintains power mechanisms in order enforce dhimmitude and conversions based on fear.

Not all nations enforce the draconian reality of Islamic Sharia law to the full – after all stoning to death for adultery, killing apostates, allowing little girls to marry old men, and so forth, isn’t progressive.  Therefore, some Muslim majority nations adopt Islamic Sharia piecemeal in order to appease clerics at home, while trying to transform society at the same time. Leaders like Ataturk, Nasser and many others have tried to transform society based on modernism. However, with Gulf petrodollars fueling radical Islamic conservatism then even Turkey is under threat. This counter-Islamist revolution is threatening progressive forces in Bangladesh, Egypt, Indonesia, Iraq, Pakistan, Syria, Turkey, and other nations – and shockingly, major Western powers are often siding with the Saudi Arabia and Gulf agenda against secular forces in nations like Syria.

Internationally you have many convulsions whereby Muslims face enormous discrimination along with Christians in Myanmar (Burma). It should be remembered that more Christians in Myanmar have been killed over many decades because of central forces in Myanmar fighting the mainly Christian ethnic groups of the Karen, Shan, and Chin. Despite this, some radical Buddhists in Myanmar are singling out Muslims based on the eradication and persecution of Buddhists in the Chittagong Hill Tracts in Bangladesh and in Southern Thailand. In other words, Buddhist radicals fear the Saudi Arabian and Gulf venture of funding forces that seek to eradicate non-Muslims and minority Shia Muslims in the long run. Despite this, militant Buddhists in Myanmar must not follow the Islamic Sharia law mode of thinking by replicating this with equal laws based on anti-Muslim discrimination.

However, while Myanmar may be an anomaly it is clear that Saudi Arabia and other Sharia Islamic law states that support apartheid laws are numerous. Internally, this is a huge threat to non-Muslims, women that seek equal rights and minority Muslim sects that suffer from open discrimination. However, externally Saudi Arabia and other nations like Qatar and Pakistan are openly exporting terrorist and Takfiri Islamist forces to an array of different nations. In other words, Saudi Arabia, Pakistan and Qatar, and a few others, are dangerous because they are undermining many nation states alongside destroying indigenous Islam in Libya, Indonesia, Syria and in other nations like Bangladesh.

President Obama and other American presidents before him have all sold their collective souls by turning a blind eye to the brutal reality of Saudi Arabia. Of course, other leading Western nations have done the same and in Japan this reality also persists. Yet it is clear that Saudi Arabia and Gulf petrodollars are spreading a dangerous ideology far and wide therefore silence is tainting democracy and multi cultural values at home.

It is time to put real pressure on Saudi Arabia for supporting apartheid laws and exporting radical Salafi Islam. At the same time, it is time to differentiate between the indigenous Islam of Syria and the Levant – progressive Islam in Indonesia – the Alevis and so forth. Indeed, it is progressive Muslim forces that are on the frontline of Gulf petrodollars that seek to crush all moderate forces within “the diverse Muslim world.” Therefore, radical Takfiris are destroying Sufi shrines, Shia mosques, Ahmadiyya mosques, killing indigenous Sunni Muslim clerics in Syria and espousing hatred towards Alawites – and other brutal realities. If this Islam is lost then all hope of co-existence will disappear and wider gulfs will emerge internationally. This reality needs to be acknowledged and then tackled but currently America and other major Western nations are siding with the forces of Gulf petrodollars. Until this ends, then nothing will change therefore a new order needs to emerge in order to break the chains. If not, then democratic nations are sowing the seeds of more hatred, destabilization, and growing sectarianism, based on the whims of Saudi Arabia and other Gulf powers.

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

Turkije geeft Al-Qaeda militaire- en luchtsteun

Ingrijpen Syrië nabij? Turkije geeft Al-Qaeda militaire- en luchtsteun

Premier Erdogan zou invasie willen, maar felle tegenstand ondervinden van de legerleiding – Turkse generaals lekten gesprek over false-flag aanslag


Voor het eerst in de drie jaar durende burgeroorlog staat het Turkse leger de Syrische rebellen, inclusief Al Nusra/Al-Qaeda, toe om vanaf Turks grondgebied te opereren. Daarbij krijgen de islamisten wapens, voedsel en brandstof van Turkse troepen overhandigd. De Turken zetten tevens reparatieteams in en geven medische hulp. De Turkse luchtmacht voorziet de rebellen van luchtsteun, en de Turkse inlichtingendienst geeft Al-Qaeda informatie over de troepenbewegingen van het Syrische leger.

Het doel van het nieuwe islamistische offensief is Latakia, de stad in het noordwestelijke kustgebied van Syrië, waar de clan van president Assad vandaan komt.

Het Syrische gevechtsvliegtuig dat op 23 maart bij de Turkse grens werd neergehaald, was verwikkeld in een direct luchtgevecht met Turkse jagers. Het Syrische toestel wilde een rebellenkonvooi bombarderen toen het werd aangevallen door de Turken.

Directe Turkse militaire steun aan islamisten

De twee belangrijkste door Turkije gesteunde groepen zijn het Syrische Revolutionaire Front, dat bestaat uit de resten van het opgeheven Free Syrian Army, en het Islamitische Front, dat wordt aangestuurd door Saudi Arabië. Onder de 4000 strijders bevinden zich elementen van Al-Nusra/Al-Qaeda. Dankzij de Turkse steun heeft deze strijdmacht een kleine, maar strategische corridor in het noordwesten van Syrië weten te veroveren.

De Syrische strijdkrachten zetten de luchtmacht en zware artillerie tegen hen in, in de hoop de controle terug te krijgen over het Turks-Syrische grensgebied. Vandaag werd er zwaar gevochten rond het stadje Kasab.

De grote vraag is wat Turkije doet als de rebellen verslagen dreigen te worden door het superieure Syrische leger. Stuurt de regering Erdogan dan Turkse troepen de grens over? Dat zou de eerste directe inmenging van een NAVO-land in Syrië zijn.

Generaals lekten gesprek over false-flag aanslag

Bronnen in Ankara melden dat Erdogan inderdaad een invasie wil, maar dat de Turkse stafchef van de strijdkrachten hier fel op tegen is. Op de achtergrond speelt ook het onderschepte gesprek met onder andere minister van Buitenlandse Zaken Ahmet Davutoglu, waarin openlijk werd gediscussieerd over het opzetten van een false-flag aanval vanuit Syrië, waarna Turkije de aanval kan openen. (zie hyperlink onderaan)

Het gesprek zou bewust zijn gelekt door generaals die niet willen dat Turkije een oorlog begint tegen Syrië. Ondertussen stuurde Iran met spoed een militaire delegatie naar Ankara, om Erdogan ervan te overtuigen in geen geval in te grijpen in Syrië. Iran dreigt zelfs de oliekraan naar Turkije dicht te draaien als Erdogan zijn plannen toch doorzet.


Xander

(1) DEBKA

vendredi, 04 avril 2014

Presseschau April 2014

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Presseschau
 
April 2014
 
Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
Staatskrise
Kapitalflucht bringt ukrainische Banken in Not
 
Kollaps droht
Ukrainische Sparer räumen Milliarden von Konten ab
 
Russische Invasion auf der Krim (Video)
(Das Video zeigt die erste Welle schwerbewaffneter Mi-24 Kampfhubschrauber beim Überfliegen von Sewastopol auf der Krim.)
 
Interview zum 90. Geburtstag
Peter Scholl-Latour: Das plant Putin auf der Krim
 
Wahlbeobachter auf der Krim Russland lädt Rechtspopulisten ein
 
(US-Kontakte zur ukrainischen Opposition)
Tod und Spiele
 
Krim-Krise
Deutschland und Polen verschärfen den Ton
Bei ihrem Besuch in Polen macht die Kanzlerin deutlich, dass sie den Bündnisfall nicht ausschließt. Das EU-Assoziationsabkommen soll schon nächste Woche kommen.
 
Antrag im Europaparlament: EU-Abgeordnete wollen Schröder Sprechverbot zur Krim erteilen
 
Deutscher Gesinnungsimperialismus im FAZ-Stil
Wer Putin unterstützt, soll in München nicht Musik dirigieren
 
Krimkrieg? Rußland, die Ukraine und wir
 
Sanktionen gegen USA?
Putin erkennt Krim als "unabhängigen Staat" an
 
Putins Schachmatt: Rückkehr zum Goldrubel
Was, wenn auch die Chinesen mitmachen?
 
Petition gestartet - Wir wollen Russia Today auf Deutsch
 
Einem General platzt der Kragen – USA 1935
 
(Altkommunisten machen mobil)
Zeichen der Solidarität
Eine deutsche Delegation beteiligt sich an Protesten gegen Treffen der Waffen-SS in Riga
Die Internationale Föderation der Widerstandskämpfer (FIR) und die Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes - Bund der Antifaschisten VVN-BdA beteiligen sich in diesem Jahr erstmals an den Protesten gegen den Aufmarsch zu Ehren der Waffen-SS im lettischen Riga.
 
Bank-Run: Chinesische Zentralbank beschwichtigt panische Sparer
 
ESM
Karlsruhe gibt grünes Licht für Euro-Rettungsschirm
 
Weltweite Kontoüberwachung rückt näher
 
Vereinigte autoritäre Staaten von Europa?
 
Vetternwirtschafts-Vorwürfe gegen Martin Schulz
 
Helmut Schmidt: Mein Europa Selbstbehauptung der europäischen Zivilisation
Für den früheren Bundeskanzler Helmut Schmidt gibt es in der EU zu viele Leute, „die rumquatschen“, aber zu wenige Leute, die wissen, wovon sie reden.
 
“Implicit Whiteness” und das Wählerpotential rechter Parteien in Europa
 
Rechtsextremer Front National erringt Kommunalwahl-Erfolge
 
(Und nun?... Frei nach Wowi ist´s doch gut so.)
Front-National-Bürgermeister ungewollt geoutet
 
Kommunalwahlen in Frankreich: Sozialisten räumen Niederlage ein
 
Kommunalwahlen sind erst der Anfang
Faschismus light: Fünf Gründe, warum Frankreich extrem nach rechts marschiert
 
101 Verletzte bei Protesten gegen Sparpolitik
In Madrid haben Zehntausende gegen die Sparpolitik der Regierung protestiert. Zusammenstösse zwischen Demonstranten und Sicherheitskräften forderten zahlreiche Verletzte, vor allem bei der Polizei.
 
(In der deutschen Presse völlig totgeschwiegen)
Venedig stimmt über Unabhängigkeit von Italien, EU und NATO ab
 
(Gute Sache, sollte man auch für Deutschland übernehmen…)
Knesset
Israel will den Begriff Nazi als Schimpfwort verbieten
Bis zu sechs Monate Haft und 20.000 Euro Strafe: Wer in Israel das Wort Nazi als Schimpfwort benutzt, soll künftig bestraft werden. Das sieht ein Gesetzentwurf vor.
 
(In manchen Ländern wird die Wehrpflicht abgeschafft, in anderen ausgeweitet…)
Wehrpflicht für die Gottesfürchtigen
Das israelische Parlament verabschiedet nach jahrelangem erbittertem Streit ein Gesetz, das auch ultraorthodoxe Juden zum Wehrdienst verpflichtet. Bislang waren die Orthodoxen vom Armeedienst befreit.
 
Ankara will Schulen des Erdogan-Rivalen Gülen schließen
 
Türkei
Erdogan will Facebook und Youtube verbieten
 
(…andere Sitten)
Zwischenfall in der Türkei
Mann erschießt Mutter in Istanbuler Gerichtsgebäude
 
Türkei
Erdogan siegt bei Kommunalwahlen und droht Gegnern
 
Libyen richtet Hilferuf an Vereinte Nationen
 
China
34 Tote bei unfassbarer Gewaltorgie auf Bahnhof
Mit Messern und Beilen bewaffnet, haben zehn Männer auf einem Bahnhof in der chinesischen Stadt Kunming Reisende angegriffen und ein Blutbad angerichtet. Die Regierung spricht von einem Terrorakt
 
Blutiger Terror in Nigeria
200 Tote durch Boko-Haram-Anschläge
 
Unglück in Abuja
Massenpanik in Nigeria: Mindestens sieben Tote
 
Werbung für American Apparel
Modelabel provoziert mit barbusiger Muslima
 
(Tenor: Die Europäer sind schuld)
Imperialismus-Kritiker Mishra: "Das westliche Abenteuer ist vorbei"
(kritische Leserdiskussion)
 
Indien
"Anti-nationales" Verhalten
Falsches Team bejubelt: 67 Studenten suspendiert
 
Neuseeland-Reise: Maori-König will Prinz William nicht treffen
 
Neu-Kaledonier horten Waffen vor Unabhängigkeits-Referendum
 
Camp 14 - Total Control Zone. In der Hölle Nordkoreas auf Arte
Nordkorea-Doku auf Arte: Hinter dem Stacheldraht
 
Trotz Fukushima: Japan bereitet Rückkehr zur Atomkraft vor
 
AKW Hamaoka in Japan
"Gefährlichstes Kraftwerk der Welt" soll wieder ans Netz
 
Drei Jahre nach Fukushima
Experten schlagen Alarm: Deutschland mangelhaft auf Atomunfall vorbereitet
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Rentenreform
Große Koalition der Alten
Warum macht die Große Koalition eine Politik für die Alten und zulasten der Jungen? Diese Frage stellt sich nach den jüngsten Rentenbeschlüssen auf’s Neue. Ökonomen haben eine klare Antwort.
 
Kommentar
Du bist Uli Hoeneß
von Ronald Gläser
 
Die Steuer-Diktatur
 
Schäuble dienstältester Abgeordneter
 
Schäuble ist ein politischer Pflegefall
Rücktritt nach Putin-Hitler-Vergleich überfällig
 
Ex-Abgeordnete
Job im Bundestag ist später oft ein Karrierekiller
Die ehemaligen Bundestagsabgeordneten tun sich schwer im normalen Berufsleben. Viele Ex-Mitglieder des letzten Bundestags sind noch immer arbeitslos. Die wenigsten bleiben in der Politik.
 
„Die ganze Geschichte“
Edathys geheimnisvolle Facebook-Botschaft
 
Unschuldslamm Edathy
 
Regierungskoalition einigt sich auf doppelte Staatsbürgerschaft
 
Grüne: “Mit dem Missverständnis aufräumen, als gebe es menschliche Rassen”
 
Änderung der Berliner Verfassung
Rasse soll aussterben
Bislang verbietet die Landesverfassung die Diskriminierung wegen der „Rasse“. Grüne und Piraten wollen den Begriff streichen.
 
Ex-Bundestagskandidat
Stalinismus-Vorwurf gegen Piratenpartei
 
Debatte um Parteiausrichtung
Piratenpartei verliert fast halben Bundesvorstand
 
AfD erringt juristischen Sieg gegen Michel Friedman
 
Journalismus: Von Einflüsterern, Strebern und Mitschwimmern
 
Forsa-Chef Manfred Güllner
Von der Meinungsforschung zur Meinungsmache
 
SPD-Medienholding macht Millionenverlust mit Kreuzfahrten
 
(SPD)
Hamburg überarbeitet Broschüre zur EU-Wahl
 
(Soviel zur nationalen Souveränität. Kalter Krieg, ich komme zurück...)
USA stationieren neue Atombomben in Deutschland
 
Zurück zur Wehrpflicht!
Viele Jahre hat der Westen jegliche Bedrohung aus dem Osten ausgeschlossen. Die fatale Folge ist, dass die Nato ihr Abschreckungspotenzial in Europa geschwächt hat Von Michael Wolffsohn
 
Akif Pirincci
Ein Sarrazin fürs Saftige
 
„Islam gehört zu uns wie die Reeperbahn nach Mekka“
Auf eine Currywurst mit dem Bestseller-Autor Akif Pirinçci, der das politisch unkorrekteste Buch des Jahres geschrieben hat
 
Akif Pirinçci liest aus »Deutschland von Sinnen«
 
Jüdische Gemeinde entsetzt
Antisemitismus-Vorwurf wegen Lied im Schweiger-"Tatort"
 
(Und noch eine "antisemitische" "Tatort"-Sendung…)
Frankfurter Tatort
Kein „Stolperstein“-Name für Kommissarin
 
„Morale Bombing“ war mörderisch, aber erfolglos
Veranstaltung anlässlich des 70. Jahrestages der Zerstörung der Altstadt
 
Dokumentation Brief an Bundespräsident Gauck wegen Gedenken 1. Weltkrieg
Initiative „Frankfurter Aufruf 1914-2014“
 
Frankfurter Aufruf 1914-2014
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Pier Paolo Pasolini: Faschismus, Antifaschismus und Konsumgesellschaft
 
Demonstranten verhindern Buchlesung von Sarrazin
 
Video von Störung einer Lesung Thilo Sarrazins im Berliner Ensemble
 
Sarrazin-Lesung abgebrochen
Peymann wirft Sarrazin-Störern „nazihaftes Gepöbel“ vor
 
Berlin: Tugendterror gegen Sarrazin
 
Gegenhalten lohnt sich
 
„Die liberale Gesellschaft und ihr Ende“
Frankfurter asozialistische Antifa bestätigt ein wichtiges Buch
 
Neuester Tugendterror – diesmal: Frankfurt
 
Karben Neue Rechte
Rechter ein ungeliebter Gast in der Kirche
 
Politische Gewalt und geistige Brandstifter
 
NRW: Polizei warnt vor linker Gewalt im Kommunalwahlkampf
 
(Amazon gegen Antaios)
amazon.de und der ehrbare Kaufmann
 
Bublies-Verlag
Säuberungen bei Amazon gehen weiter
 
amazon, Antaios und der Verlag Siegfried Bublies
 
(AfD)
Die „Zeit“ und Links zur Antifa
 
„Die Freiheit“ klagt gegen Beobachtung durch Verfassungsschutz
 
(Die Hetzmeute hat das nächste Opfer gefunden)
Rechter Mitarbeiter
Supermarkt entlässt Neonazi-Kassierer
 
Verfassungsschutz lässt von Linke-Abgeordneten ab
Das Bundesamt für Verfassungsschutz stellt die Beobachtung von Abgeordneten der Linkspartei im Bundestag ein. Extremistische Gruppen innerhalb der Partei bleiben allerdings weiterhin im Visier.
 
Gefälschter Hitlergruß: SJ-Funktionär verurteilt
 
Grüne Jugend ruft zum Eintritt in Rote Hilfe auf
 
Vater des ermordeten Uwe Mundlos klagt an:
“Das ist kein NSU-Netz, das ist ein Verfassungsschutznetz”
 
Nachschlag für Häftling Nr. 746/09
Diesen Februar vollendete Horst Mahler sein fünftes von zwölf Knastjahren. Vom erhofften Märtyrertum ist er weit entfernt. Er gerät sogar schon in Vergessenheit. Zeit, ihn endlich freizulassen.
 
("Antifa")
Sturmtrupp gegen die Republik
 
Finanzspritze für die Antifa
 
Anschlag auf CDU
Linksextremismus-Debatte in Sachsen-Anhalt
 
Berlin
Linksextremisten bedrohen CDU-Politiker Wansner
 
(Mit Linksetzung zu Indymedia. Die freuen sich über die Werbung…)
Aktivisten wollen gegen Kreuzberger Wirt demonstrieren
Hausverbot für Schwarze im „Liesert’s Falckensteiner“?
 
Keine Pille danach
Farbanschlag auf katholische Apotheke
 
Berlin: Auto von konservativem Journalisten niedergebrannt
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Ansturm auf Europa – Neue Studie des IfS
 
EU plant Lockerung der Visa-Regeln
 
Konzernnahe Stiftungen: Erziehungsziel “postnationale Gesellschaft”
 
Staatsgerichtshof kippt Ausländerwahlrecht in Bremen
 
Integrationsbeauftragte
Bundesregierung warnt vor angeblichem Rassismus
 
Politische Korrektheit
Neue Rassismus-Vorwürfe gegen „Knorkator“
 
Debatte um Preußens-Ausbeutungsgeschichte erwünscht
Antidiskriminierungsverein gegen "Mohrenrondell"
Das "Mohrenrondell" im Park Sanssouci sorgt für reichlich Diskussionsstoff. Ein Stadtverordneter hält die Bezeichnung für „kolonial-rassistisch geprägt“ und hat eine Namensänderung angeregt. Eine Idee, die Verwunderung, aber auch eine große Diskussion ausgelöst hat. Jetzt hat sich auch die Antidiskriminierungsberatung zu Wort gemeldet.
 
Kritik an Name für Skultpuren im Park Sanssouci
Diskussion um "Mohrenrondell" in Potsdam
Vier Skulpturen im Park Sanssouci in Potsdam sorgen für reichlich Diskussionsstoff: Das so genannte "Mohrenrondell" ist seit 1694 in der Brandenburgisch-Kurfürstlichen Kunstkammer nachweisbar und vermutlich italienischer Herkunft. Ein Stadtverordneter findet aber, dass diese Bezeichnung diskriminierend sei. Soll der Name geändert werden?
 
Fundamentalismus durch Globalisierung?
Dr. Claus-M. Wolfschlag: Zum Unterschied zwischen Islamismus und Salafismus
 
Londons Bürgermeister will Islamisten Kinder entziehen
 
Islamistischer Terror
Bombe auf Bonner Hauptbahnhof war Rache für Mohammed-Karikaturen
 
Offenbach
Ausstellung zum Thema Moscheenbau
„Abziehbild in den Köpfen ablegen“
 
TV-Serie “Lindenstraße” bekommt Moschee
 
Femen protestieren gegen Islamisten im Roten Rathaus
 
(web.de titelte dazu "Nazis machen Legoland dicht")
Rechtsradikale Drohungen: Legoland sagt Veranstaltung mit Muslimen ab
London (dpa/afp) - Nach rechtsradikalen Drohungen per E-Mail und mit Anrufen hat das Legoland in Windsor eine Veranstaltung mit muslimischen Teilnehmern abgesagt.
 
("Bundesgauckler" für Durchmischung)
Joachim Gauck
Ein Präsident im Problemkiez
Schmuddelig fand Joachim Gauck den Berliner Wedding, als er den Stadtteil nach dem Mauerfall besuchte. Jetzt wirbt er dort für weniger Angst vor ethnischer Durchmischung.
 
Berlin: Schulbesetzer prügeln auf Passanten ein
 
Asylmißbrauch
Berliner Senat hält Hütten am Oranienplatz für rechtmäßig
 
Görlitzer Park
Berlin: Grünes „Agreement“ mit Drogendealern geplatzt
 
Nach monatelangen Verhandlungen
Asylcamp in Berlin: Senat einigt sich mit illegalen Besetzern
 
Berlin-Oranienplatz: Die menschlichere Variante
 
Berlin: Kosten für Asylbewerber explodieren
 
Apartheid beachten!
Was wir mit dem Hoeneß-Geld alles machen können, von wo sich Weiße »verpissen« sollen, und wo die Kinder Kokain finden / Der Wochenrückblick mit Hans Heckel
 
Dietzenbach
Notunterkunft für Flüchtlinge
Erbitterter Streit um Göpfert-Haus
 
Höchste Zahl seit 20 Jahren im Kreis Offenbach
Kaum noch Platz für Flüchtlinge
 
Flüchtlinge in der Region
Kommentar: Brückenbauer gesucht
 
Kreistagsfraktion kritisiert Flüchtlingspolitik
FDP fordert mehr Betreuung
 
Niemand will den Asylanten-Ansturm bezahlen
Aber fast jeder will ein Lampedusa-Versteher sein
 
Armutseinwanderung
Fünfzig Prozent mehr Sozialhilfen für Bulgaren und Rumänen
 
(Trotz Fachkräftemangel?)
„Diskriminierung“
Studie: Wirtschaft benachteiligt türkischstämmige Lehrlinge
 
(Fachkräfte bei der Arbeit)
Kirche Berlin-Buch
20 Quadratmeter Kupferdach gestohlen!
 
Multikultureller Alltag
 
Niederlande
Rap-Video mit Wilders-Hinrichtung sorgt für Empörung
 
Köln
Schwein im Schaufenster: Moslems schüchtern Metzger ein
 
Wien
Vermutlich muslimischer Asylwerber zerstörte zahlreiche Statuen in Kirchen
 
Interview mit Autor Stefan Schubert
„Streetgangs sind gefährlicher als Hells Angels und Bandidos“
 
Offenbacher Dealer-Trio hochgenommen
Drogen im Wert von 500.000 Euro einkassiert
 
Augsburg
Ausländergewalt
Polizei verheimlichte Überfall auf Jungen
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Architektur der Tradition, Teil 1 und 2
 
Als Deutschland seine Städte in den Tod trieb
Vor fünfzig Jahren erschien Wolf Jobst Siedlers Buch "Die gemordete Stadt". Es war die einflussreichste Architekturpublikation der deutschen Nachkriegszeit und ist bis heute hochaktuell.
 
Wie eine Planerkaste unsere Städte ruiniert
Weil die Mieten in besonders beliebten Quartieren rasant steigen, rufen Politiker wieder nach Regulierung. Dabei war es dieser staatliche Zugriff, der nach 1945 die deutschen Städte entstellt hat.
 
Viadukt Chemnitz
Die Bahn will das nächste Baudenkmal abreißen
In Chemnitz soll eine prächtige Eisenbahnbrücke aus der Kaiserzeit abgerissen werden. Offenbar kümmert sich die Deutsche Bahn mittlerweile genauso wenig um Ästhetik wie um die Sorgen ihrer Fahrgäste.
 
Immobilienpreise in Berlin
Die Sehnsucht nach Altbauten wächst
 
Brandgefährliche Fassadendämmung:
Das falsche Spiel der Lobbyisten
 
Potsdam
Auf der Suche nach dem Adler
Freundschaftsinsel: Schwerer Verlust auf der Freundschaftsinsel: Die vergoldete Wetterfahne mit stilisiertem Adler, die eines der Torhäuser auf der Freundschaftsinsel bekrönte, ist verschwunden.
 
Der 22. März 1944 – Zerstörung der Frankfurter Altstadt
Vor 70 Jahren versank das Herz der Stadt in Schutt und Asche
 
Einige Filme zu Berlin am Anfang des 20. Jahrhunderts
Berlin 1900 in Colour - coloriert
(Dieser Film zeigt nicht nur Aufnahmen aus Berlin, sondern vor allem in der zweiten Hälfte von München. Trotzdem sehr interessant und wundervoll stimmungsvoll.)
Berlin in den 20er Jahren - schwarz/weiß
(Vor allem wegen der Straßenszenen mit Autos interessant)
Dieser Tourismusfilm ist nur etwas für Kenner bzw. Freunde der Berliner Altstadt
Alt-Berlin in den 20er Jahren - schwarz/weiß
(Das ist eine Stadtrundfahrt durch Alt-Berlin. Davon sind nur noch Reste vorhanden. Z.B. das Nikolaiviertel oder die Parochialkirche, die ihre verloren gegangene Turmspitze wieder erhalten soll.)
1936 Berlin Reichshauptstadt in Farbe
(Noch ganz ausgelassene Athmosphäre. Man sieht unter anderem noch Speers neue Reichskanzlei. Und die unzerstörte Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche. Dann Reichstag und Dom noch mit den alten Kuppeln, was Architekturkenner gleich bemerken werden. Und bei 2:22 das Stadtschloss, dass gerade wieder aufgebaut wird.)
 
NS Architektur in München - Führerbau - Braunes Haus etc.
 
Indianer fordern Skalp zurück
Karl-May-Museum Radebeul erhielt Brief aus Amerika
 
Deutschfeindlichkeit: Özlem Topçu über “deutsche” Identität
 
Antideutsche Klischees: Thorsten Hinz über Heinrich Manns “Der Untertan”
 
Der Untertan — weder typisch deutsch noch typisch wilhelminisch
Von Thorsten Hinz
 
(Zur Ökologie und politische Rechte)
Schein-Konservativ
 
Vor Energiegipfel
Hendricks erteilt Fracking eine Absage
 
Nasa-Studie: Warum unsere Zivilisation bald untergeht
 
Bildungssystemversagen
 
Deutschverbot im Radio
 
Kampf ums Binnen-I
 
Berlin bekommt Lesben-Friedhof
 
Gender Mainstreaming im Kindergarten
Die Autorin zeigt konkrete Ansatzmöglichkeiten zur Umsetzung der Strategie des Gender Mainstreaming.
 
Britische Krankenhäuser verbrennen tote Babys in Heizkraftwerk
 
Gauguin verbrennen?
 
"Miracle Village" in Florida
Im Dorf der Sexualstraftäter
 
Altern, ohne alt zu werden: Rainer Langhans
 
Kreative Arbeit
Grundeinkommen statt Urheberrecht?
 
Elefanten hören Geschlecht und Alter in menschlichen Stimmen
 
Uwe Steimle "Heimatstunde"
 
Uwe Steimle "Meine Oma, Marx & Jesus Christus"
 
"Heuchlerische Veranstaltung"
Eklat: Freiwild entscheiden sich für Echo-Boykott
 

Barack Obama and Saudi Arabia: Behind the Scenes of the Visit

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Barack Obama and Saudi Arabia: Behind the Scenes of the Visit

Igor PANKRATENKO |

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
The conversation between the U.S. president and King Abdullah of Saudi Arabia did not last very long. The ninety-year-old king walks with the help of a walker; during his meeting with Obama, a respirator was standing by for the monarch in the next room. However, besides the king, the two highest-ranking representatives of the dynasty also took part in the negotiations - Crown Prince Salman and the foreign minister, Prince Saud al-Faisal, whose words are sufficient for the making of any decisions in the Kingdom.

Even a brief list of the main points of the agenda speaks of the importance of the meeting: relations with Tehran, changes in the approaches to the civil war and foreign intervention in Syria, future policy with regard to Cairo and the Egyptian Muslim Brotherhood, joint actions in Lebanon, «anti-terrorism» operations in Yemen, the situation in the Cooperation Council for the Arab States of the Gulf (GCC), and, finally, the question of questions: joint plans with regard to diversifying supplies of energy resources to NATO member countries and agreeing on actions for lowering gas and oil prices.

The official commentary on the visit boils down to assurances of the inviolability of the strategic alliance between America and Arabia. In terms of bilateral sales volumes (52 billion for the first three quarters of 2013), the Saudis are among the top ten most important trade partners of the U.S. Military cooperation between Riyadh and Washington under the 338 contracts currently in force is worth 96.8 billion dollars. The U.S. military contingent has been withdrawn from the Kingdom, but American instructor and «consultant» missions continue active operation, especially in the security field, in close cooperation with the Saudi Ministry of Internal Affairs, intelligence and anti-terrorism divisions, conducting joint operations in Yemen. Finally, almost 74,000 Saudi students are studying in the U.S.; these are the future executives, whose talent pool, ideology and value systems are established in America.

With such a level of cooperation and intertwinement of capital (U.S. companies have around 400 joint projects with the Saudi dynasty in the Kingdom with a total volume of approximately $44 billion), there is no question of any serious disagreements between the American establishment and the Saudis. It is more accurate to speak of disagreements between the ruling dynasty and the Obama administration. But here during the visit a serious shift took place, and satisfaction literally oozes between the lines of the official commentaries on the negotiations.

The parties are to maintain the volumes of military and technical cooperation and increase coordination of military intervention in Yemen, the situation in which is a key factor for the security of Saudi Arabia and at the same time a threat to the ruling dynasty. Washington also approved the monarchy's actions in «subduing» Qatar; the mass repressions in Bahrain which, according to the Saudis, is now the front line in resisting Shiite expansion into the countries of the Persian Gulf; and the expansion of Saudi presence in Lebanon for the same «anti-Shiite» (read: anti-Iran) purposes. 

However, these are questions of a mostly tactical nature. The strategy of joint actions is defined in the questions of Egypt, Syria and oil. Each of them is significant not only for the Middle East, but for the rest of the world as well.

American-Saudi disagreements with regard to Egypt came to the surface last year, and the reason for them, according to the official American explanation, was  Obama's non-acceptance of the overthrow of Muhammad Morsi in a military coup. Like most American explanations, this one has little in common with reality. It is well known that on the day of the coup both Morsi and the Egyptian military spent several hours in telephone negotiations with Riyadh and Washington (the same thing happened, incidentally, in Qatar during the dynastic reshuffle), only after which did the military began to take key objects in Cairo, Port Said and Alexandria under its control. Yes, one of the first to congratulate new acting president of Egypt Adli Mansur was King Abdullah bin Abdulaziz of Saudi Arabia. However, the U.S., although it sent no congratulations, also reported a day later that it was prepared to give the new Egyptian leadership «all possible support».

Differences between Washington and Riyadh on the Egyptian question arose from the scale of the repressions which the Egyptian military leaders, who had undergone training in U.S. academies, rained down on the Muslim Brotherhood. Washington was counting on the participation of the Brotherhood in a coalition government and using the organization's capabilities in its other geopolitical configurations, for example, in Turkey or Syria. But Cairo and Riyadh did not plan on leaving such loopholes for their political opponents, preferring to «pull the weed out roots and all», including the recent death sentences pronounced against over five hundred Brotherhood members. 

During Obama's recent visit, the «misunderstandings» on Egypt were resolved. Riyadh promised that the repressions would be scaled down and that the further development of Egypt would follow the path of «building democratic institutions and reforming the economy in accordance with market demands», for which the Saudis, the United Arab Emirates and Kuwait have already allocated over 15 billion dollars in aid and loans, and they recently signed an agreement with the Egyptian military leadership on 40 billion dollars for a long-term housing construction program.

The topic of Syria dominated the negotiations between Obama and Abdullah, as here the greatest number of disagreements had accumulated with regard to how to overthrow al-Asad. However, it seems that the main disagreements have now been resolved.  

For the most part, the Saudis only wanted one thing from the U.S. with regard to Syria: approval for supplying the rebels with heavy weaponry, including anti-tank systems and MANPADs. Riyadh believes that expanding the list of deliverables will create the main condition for victory over al-Asad. Indeed, changing the balance of power in favor of the rebels will make it possible to solve the two main problems at once. First, military successes achieved by the «secular opposition» with a new level of armament will seriously weaken the position of the radical Islamists, with whom the «secular» rebels are now fighting just as zealously as with the government troops. Second, those same military successes will enable the rebels to finally establish themselves in one of the regions bordering on Turkey and create a support base for the «new democratic government of Syria» there. This «government», naturally, will be recognized by many countries, and it will be able to obtain any kind of armaments on a legal basis, as it were. But the main thing is that it will be able to just as «legally» create a «no-fly zone» over the territory it controls before an attack on Damascus by the coalition of rebels and «foreign volunteers». 

Official sources report that during the negotiations with King Abdullah, President Obama only rejected the idea of direct U.S. military strikes against Syria.  Obama considered everything else, including the delivery of MANPADs to the rebels, to be possible. White House representatives do not speak plainly about this; they begin to prevaricate, but the question can essentially be considered resolved. After the negotiations, it is clear that this summer Riyadh and Washington, in partnership with other «friends of Syria», will once again try to use weapons to «close the issue» of al-Asad and of the Syrian Arab Republic in its current form…

As a result of Obama's visit to Saudi Arabia there is news for Russia as well. The time when Washington and Riyadh agreed, albeit grudgingly, to Russia's participation in the Middle Eastern process, with Moscow having the indefinite status of «cosponsor of peaceful regulation», has ended, and it ended after the Crimean referendum and the reunification of Crimea and Russia. All regional-level issues discussed in the Royal Garden in Riyadh were discussed as if Russia was no longer a factor in the region, and Moscow was a hindrance which must be removed from the region once and for all. As for the question of Saudi participation in the fight to lower prices on energy resources and the Gulf monarchies substituting their oil and gas for the volume Russia now provides to other strategic partners of the U.S., it was decided to consider that separately. Essentially, the Saudis have given their consent on this. The question will be worked out on the level of informal expert groups, which will be the ones who propose a plan for this fight to lower prices. Russia has approximately a year to develop and implement countermeasures in the field of energy strategy. Later, when the informal agreements are formalized in plans and protocols, Russia could end up in a defensive position, which is clearly worse…

jeudi, 03 avril 2014

Réforme pénale : le bal des voyous

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Réforme pénale: le bal des voyous

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Comme dans Tintin en Amérique, où le Syndicat des gangsters de Chicago régnait en maître sur une police impuissante et une justice complice, la ”réforme pénale” concoctée par Mme Taubira et ses amis du Syndicat de la Magistrature et qui sera votée à la mi-avril, va ouvrir un boulevard à la criminalité. En dépit des avertissements de socialistes de bon sens (comme André Vallini, sénateur de l’Isère) ou des syndicats de police, la réforme prévoit la suppression des peines planchers et l’instauration d’une « contrainte pénale », gadget juridique qui permet d’exonérer de prison tout délinquant redevable d’une peine inférieure ou égale à cinq ans. Autrement dit, 90% des crimes et délits commis en France ne seront plus automatiquement susceptibles d’emprisonnement. On imagine les conséquences, surtout lorsqu’on sait qu’une grande partie des peines prononcées ne  sont plus aujourd’hui suivies d’effets,  faute de moyens et de volonté.    

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, opposé à cette législation délirante, a perdu son combat contre Mme Taubira, l’avocate des délinquants. Grande gueule mais petits bras, il ne fait pas le poids. Au moment où la délinquance explose dans notre pays, cette loi, unique au monde,  frappe de stupeur les criminologues de tous les pays. Les dispositions de ce texte qui prétendent compenser ce laxisme par les ”révocations de sursis”, les ”mises à l’épreuve” et les ”libérations sous contraintes”  (jargon de cabinet ministériel) ne sont que des pets de nonne. Sans compter un renforcement des pouvoirs du juge de l’application des peines, dont le tropisme est de libérer les délinquants, l’affaiblissement des contrôles de police, l’alourdissement juridique des procédures d’enquête, etc.  

Pour les délinquants et apprentis délinquants, le message est reçu cinq sur cinq : ”la France, qui ne construit plus de prisons, dont les juges sont ”humanistes”, qui s’ouvre à toutes les immigrations sans contrôle, dont la police est juridiquement paralysée, dont tous les budgets sont plombés, qui n’incarcère plus au dessous de 5 ans de Code pénal, cette France est, pour nous, un territoire de chasse. ” Lorsque cette loi de réforme pénale entrera dans les faits, la criminalité va connaître un bond arithmétique, surtout la criminalité violente de proximité , mais aussi  la criminalité d’escroquerie, notamment dans le domaine numérique. Pari facile à 10$ contre 1. Je suis sûr d’avoir raison, comme toujours. 

Impunité : tel est le mot d’ordre intégré par tous les délinquants, des clandestins aux braqueurs, des cambrioleurs aux agresseurs sexuels, des racketteurs aux escrocs, des incendiaires aux voleurs violents. Tout sera toléré et impuni, à condition de ne pas dépasser le seuil des cinq ans de prison ferme. Droits de l’homme ! L’impunité est donc en train de s’installer (sauf si vous égorgez votre belle mère devant témoins) et le droit des victimes de fondre. Quand vous serez cambriolés, même avec violences contre vous si vous êtes présents,  vos agresseurs seront peut-être serrés par la police ou la gendarmerie, mais ils seront libérés par la justice si le délit ne dépasse pas cinq ans d’incarcération, ce qui, compte tenu des remises de peines, n’est pas dissuasif. 

La conséquence sera automatiquement celle qui s’est produite au IVe siècle de notre ère lorsque l’État romain s’est progressivement effacé : la société civile reprend l’ordre et la sécurité à son compte. L’État français, bandeur mou, ne protège plus ses citoyens qui pourtant, suivant le pacte social, s’acquittent d’impôts de plus en plus lourds, dont une partie sert à financer ceux qui ne le protègent plus et le grugent, comme ceux qui le parasitent et le volent. Je n’en dis pas plus.

Ce bal – ce bail truqué – tournera mal. La sécurité civile n’étant plus assurée par une police paralysée, et la justice n’ayant plus la sévérité qui effraie les délinquants, il est inévitable que des milices populaires voient le jour, hors contrôle. Je prédis que cela se passera dans les dix ans à venir. Je ne m’en réjouis pas. Mais une mauvaise solution comble toujours, dans l’histoire, le vide d’une absence de solution.  La sûreté  publique et la justice républicaine ne protégeant plus les citoyens, ces derniers vont tendre à les reconstituer, par un réflexe naturel d’autodéfense . La République (icône des élites protégées) affrontera la Démocratie (le peuple réel).  Pour le meilleur ou pour le pire et sans avoir besoin d’élections.

mardi, 01 avril 2014

Une épine fichée dans le pied de la globalisation

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LA RUSSIE DU MAUVAIS COTE DE L'HISTOIRE

Une épine fichée dans le pied de la globalisation

Fabrice Fassio*
Ex: http://metamag.fr

Dirigeants, hommes d'affaires et chefs des médias occidentaux s'interrogent avec inquiétude sur la voie que suit la Russie contemporaine. Le Président des Etats-Unis vient d'ailleurs de l’affirmer : la Russie se trouve du mauvais côté de l'Histoire. Etrange idée selon laquelle l'Histoire aurait des côtés ! Enfin bref, le jugement du Président serait corroboré  par de nombreux faits, dont celui-ci : la Russie chercherait à reconstituer un bloc semblable à l'ancienne Union soviétique, cet empire du Mal qui avait donné tant de fil à retordre à Ronald Reagan. 

L'Occidentalisation

Dans ses oeuvres sociologiques, Alexandre Zinoviev  nomme "occidentalisation" la forme particulière que prend la globalisation dans les pays non occidentaux. Selon l'auteur russe, l'occidentalisation est la  stratégie visant à établir un ordre planétaire (global) conforme aux intérêts du monde occidental (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Australie, etc.)  Sous la conduite des Etats-Unis, explique l'auteur de l'Occidentisme, (Ed Plon, 1995) les pays de l'Ouest aspirent  à établir, dans les autres parties de notre planète, une organisation de la vie semblable à la leur.
                                                                                                                 
Afin d'incorporer le pays ciblé dans la sphère occidentale, il convient d'abord  de l'affaiblir. De nombreuses tactiques, explique l'auteur russe,  sont alors mises en oeuvre : diviser la population en groupes hostiles, l'inciter à envier l'abondance occidentale, soutenir les mouvements d'opposition, fournir une aide financière, séduire l'élite intellectuelle et les couches privilégiées, etc. Ce processus d'occidentalisation ne signifie pas malheur pour tous. Au contraire, certaines catégories de la population du pays en voie d'assimilation - les membres des couches supérieures en particulier-  peuvent trouver leur  compte dans cette "refondation", devenant ainsi un soutien intérieur au  processus d'assimilation. Les tentatives d'occidentalisation d'un pays ne sont pas toujours couronnées de succès (en Iran, par exemple). En revanche, lorsque l'opération réussit, le pays ciblé est  remodelé : les Occidentaux, aidés par  des forces intérieures locales,  mettent en place  un ordre étatique, économique et idéologique, imité du système occidental (capitaliste, occidentiste). Parlementarisme, multipartisme, élections, économie libéralisée, exaltation de l'argent, du sexe et de la violence, sont autant d'exemples d'éléments  imposés au pays  nouvellement inclus dans la sphère d'influence occidentale.           
Il va de soi que l'Occident entreprend le remodelage du pays ciblé dans son intérêt : mettre en place un gouvernement ami, trouver de nombreux débouchés pour ses produits industriels, s'approprier à bon prix des matières premières dont il a un besoin vital, etc.   

L'Occidentalisation appliquée à la Russie
                                                                                                                              
Elaborée par les pays occidentaux pendant la guerre froide, la stratégie d'occidentalisation a été utilisée contre l'Union soviétique qui représentait un réel danger pour l'hégémonie occidentale. Affaiblie par une profonde crise intérieure, l'Union soviétique  des années 1980-1990 s'est révélée incapable de préserver son organisation sociale (le communisme, le soviétisme) qui a été détruite sous la direction d'hommes d'Etat tels que Mikhaïl Gorbatchev ou Boris Eltsine, parrainés par leurs homologues de l'Ouest. 

Le territoire soviétique a éclaté en de nombreuses républiques  en proie à de multiples difficultés : chômage massif, diminution du pouvoir d'achat  des plus pauvres, dilapidation de la propriété d'Etat dans le secteur économique, collusion des milieux du pouvoir et de l'argent, baisse de la natalité, etc. L'Ukraine est  l'une de ces républiques issues de la désagrégation de l'espace soviétique. D'un point de vue sociologique, l’occidentalisation n’est pas un  phénomène monstrueux (anormal) mais, au contraire, un phénomène normal, autrement dit conforme aux règles régissant les rapports entre associations humaines différentes dont les intérêts s’opposent.  Les règles de la morale et du droit  ne s'appliquent pas aux  relations entre groupes humains.                                                      

Une occidentalisation limitée

Au cours des années  1980-1990, la Russie très profondément affaiblie s'est  engagée   sur les rails de l'occidentalisation, se rangeant  ipso facto  du bon côté de l'Histoire. Dans un entretien avec Galia Ackerman (Politique Internationale - La Revue n°92 - ÉTÉ - 2001) réalisé en 2001, Alexandre Zinoviev explique que la marge de manoeuvre  de Vladimir Poutine est bridée par les circonstances et que sa mission consiste à consolider et à rendre acceptable aux yeux du peuple russe le nouveau système économique et social issu du coup d'État gorbatchévien et eltsinien.  Cependant, note le philosophe, l'occidentalisation de la Russie ne signifie pas que tous les traits du soviétisme aient disparu. Dans cet entretien, l'auteur du "Facteur de la Compréhension" (Faktor Ponimania, ouvrage toujours pas publié en France) fait remarquer, par exemple, que l'administration présidentielle a repris les fonction du Comité Central  du PCUS (Parti Communiste d'Union Soviétique) ou bien  que les relations entre  le Kremlin et la Douma ressemblent de plus en plus aux rapports qui existaient entre le Politburo et le Soviet suprême du temps de l'URSS. Dans ce même entretien, le philosophe ajoute que le Parlement est devenu l'instrument docile de l'exécutif. L'occidentalisation de l'organisation étatique de la Russie post-soviétique est donc relative et limitée.

Une reprise en main

La situation de l'organisation étatique de la Russie n'est plus celle qui prévalait dans les toutes premières années de notre siècle. Vladimir Poutine et son équipe ont consolidé le pouvoir de l'Etat central, effectué des réformes et "changé de cap". Réorganisation de l'administration ("la verticale du pouvoir"), renforcement de l'armée et des services de renseignement, surveillance des médias, réhabilitation du secteur militaro-industriel, rapprochement avec la Chine, volonté de former un vaste ensemble eurasiatique, sont autant d'exemples que  les forces influentes  de l'Ouest interprètent comme un rejet de l'occidentalisation.  L'actuelle montée en puissance de la Russie sur la scène internationale est liée à cette reprise en main de l'Etat, opérée par le pouvoir suprême. Comme le note Alexandre Zinoviev dans ses ouvrages sociologiques, l'histoire de la Russie est une histoire de l'Etat. En renforçant les traits de l'ordre étatique  hérités de l'ancienne Union soviétique ou de l'époque tsariste, le pouvoir russe  a pour but de construire un Etat fort, véritable poste de commande de la société tout entière.  Cet Etat en voie de renforcement  porte en lui une tendance "impériale", autrement dit  une tendance à recréer un espace semblable à l'Union soviétique ou à l'empire tsariste.

La prison des peuples

Un événement similaire  s'est déjà produit dans l'histoire russe.  Au cours  de la première guerre mondiale,  l'Etat  tsariste s'est écroulé et les révolutionnaires ont pris le pouvoir. Une question se pose alors : pourquoi les  Bolcheviks  ont-ils reconstruit un empire quelques années après la Révolution d'Octobre alors qu'ils comparaient la Russie impériale - le mot de Vladimir Ilitch Lénine est célèbre - à "une prison des peuples" ?  Alexandre Zinoviev explique que, en dépit des slogans révolutionnaires et des intentions des chefs bolcheviks, le nouveau pouvoir central s'est trouvé contraint de restaurer l'empire, certes sous une forme  nouvelle qui prit le nom d'Union soviétique. La Révolution avait  éliminé la classe des capitalistes, qui avaient investi dans l'industrie, et celle des propriétaires terriens, mais elle avait préservé l'organisation étatique de l'époque tsariste. La tendance à créer une vaste union de peuples soumis à un pouvoir central découlait de l'organisation étatique russe  préservée par la Révolution.  De nos jours, cette tendance  se manifeste de nouveau et continuera de se manifester si le pouvoir suprême, quel que soit son chef, persévère dans sa volonté d'édifier un Etat fort en Russie. Il est possible que cette tendance prenne la forme d'une union eurasiatique ou bien d'une vaste zone d'influence.
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Aujourd'hui, la reprise en main de l'organisation étatique, la montée en puissance de la Russie, la création d'une zone d'influence,  inquiètent à juste titre les forces supranationales prônant une gouvernance mondiale, ainsi que les puissances occidentales.  La Russie actuelle représente une épine fichée dans le pied de la globalisation, une véritable « empêcheuse » de tourner en rond. En ce sens, le Président des Etats-Unis a raison. Malgré tous les efforts founis par les Occidentaux, la Russie  glisse une nouvelle fois  du  mauvais  côté de l'Histoire, une vingtaine d'années après la chute fracassante  de l'empire du Mal.

*Fabrice Fassio est un spécialiste de l'oeuvre du logicien et sociologue russe : Alexandre Zinoviev. C'est bien volontiers que nous publions l'article qu'il nous a fait parvenir, basé sur les travaux fondamentaux d'Alexandre Zinoviev. 
 

Second tour : punition historique pour le pouvoir socialiste

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Second tour : punition historique pour le pouvoir socialiste
 
Mais la solution passe par les européennes

Raoul Fougax
http://metamag.fr
 
Les leçons du second tour des municipales confirment celles du premier. Le rejet du président et de son gouvernement,  c’est du jamais vu dans une élection locale devenue nationale. Le vote sanction a été aussi un vote contre le parti socialiste d’Harlem Désir soutenant la politique de l’exécutif.

Copé donne à l’Ump une grande victoire par défaut dont Juppé se présente comme un potentiel récupérateur. Le Fn fait mieux que prévu et confirme une implantation qui le libère du souci des signatures de la présidentielle.

Bon d’accord !  Mais après ?

Nous pensons que la solution de l’honneur serait celle de la dissolution. A un tel niveau d’humiliation et de désaveu on ne remanie pas, on dissout. La dissolution  permettrait au président, en cramant à Matignon pendant plus de deux ans un premier ministre de droite, de se refaire une santé à la Mitterrand.

Il y aura cependant remaniement et inflexion de la politique aux marges pour satisfaire la gauche de la gauche et les écolos. Mais pour le pays ce ne sera pas la solution. La solution consiste en un changement de politique nationale accepté par une Europe refondée. Nous en sommes à un tel point que les européennes apparaissent comme la solution à la soumission de nos gouvernants à des technocrates mondialistes. C’est une vague nationale populiste qui demeure sur le plan électoral la meilleure chance de la France de sortir d’un système mortifère imposé par Bruxelles.

De ces municipales il faut retenir une image  

C’est Fréjus sur BFM TV. Le porte-micro de la chaine est devant la permanence de l’élu du peuple, assiégée par une jeunesse immigrée qui ne peut même pas se féliciter de sa victoire. Le journaliste n’ose rien dire, il est tétanisé mais complice. A ses côtés des arabes- français ou non occupent l’espace physiquement. Ils écoutent, sont menaçants et arrogants dans le plus pur style «  racailles » pour bien s’assurer qu’aucun commentaire ne leur déplaise.

Leur attitude est claire, cette ville serait à eux, peu importe  pour qui les Français ont voté. Ils ne reconnaissent pas la loi de la démocratie mais veulent imposer leur loi de la rue et le font par une intimidation physique qui n’est même pas dénoncée par une presse aussi complaisante politiquement que lâche dans le comportement…. car même ceux qui étaient en studio n’ont rien dit.

C’est cela qu’il faut changer et cela ne passe pas seulement par des changements de maires à droite ou même par quelques villes conquises par le Fn. C’est une reprise en main  de notre destin assumée comme un héritage historique qui passe par  nos patries charnelles, nos villes, nos communes, nos régions mais aussi et surtout par la fin de la domination des partis de l’Europe mondialiste à Bruxelles.

 

JEAN-FRANCOIS MATTEI Hommage à un humaniste européen

JEAN-FRANCOIS MATTEI
 
Hommage à un humaniste européen

Jean Pierinot
Ex: http://metamag.fr

jfm470121253-photo.jpgJean-François Mattéi, c'était d'abord un Grec. Homme d'une immense culture, profondément engagé dans la défense des plus hautes valeurs de l'humanisme européen, il s'inquiétait du déclin de l’Europe. Il laisse une œuvre de première importance consacrée autant aux philosophes grecs, dont il était un éminent spécialiste, qu’à Heidegger, Nietzsche, ou Camus. 

Décédé ce lundi, à Marseille, Jean-François Mattéi  était né à Oran, en Algérie, le 9 mars 1941. Il fut un professeur de philosophie grecque et de philosophie politique de renom, ancien élève de Pierre Aubenque et de Pierre Boutang. Il était un intellectuel engagé, à contre-courant du politiquement correct.


L’ouvrage qui le fit connaître au grand public fut incontestablement La barbarie intérieure, publié aux P.U.F. en 1999. Dans cet ouvrage, il dénonçait le monstrueux égalitarisme qui aplatit tout et qui nous prive du sens de l’excellence sans lequel rien de grand ne peut naître ni s’imposer.
Dans l'un de ses derniers essais, L'Homme indigné (paru aux éditions du Cerf en novembre 2012), il apporte son point de vue sur le sentiment de révolte - accru dans notre société actuelle -, à la lumière de Dostoïevski, Philip Roth, Nietzsche et Tom Wolfe.


Dans son ouvrage, "Le procès de l'Europe", Jean-François Mattéi exalte la culture européenne. Interviewé par Le Point, il évoquait sa conception de l’Europe : « L'Europe est essentiellement une identité culturelle qui n'a jamais réussi à réaliser son unité politique. Ce ne fut pas le cas à l'époque des Romains, puisque l'Empire s'est effondré. Ce ne fut pas le cas ensuite à l'époque de Charlemagne, ni même à celle de Napoléon. C'est d'autant plus paradoxal que ce sont l'Europe et les Européens qui ont inventé la politique et la démocratie. Or l'Europe n'est pas parvenue à s'unir, alors qu'elle avait trois facteurs d'unité évidents : la science grecque, le droit romain et la religion chrétienne, qui fut son ciment culturel. Ce qui m'intéresse, c'est donc moins l'Europe actuelle dans ses échecs que la substance culturelle qui la constitue dans ses réussites. ».


jfmattei barbarie téléchargement.jpgJean-François Mattei, le pied-noir d’Oran qui a quitté son pays en 1962 défendait, au nom de la fidélité à ses origines, la colonisation. Pour lui, « loin d'être l'abomination que l'on dénonce aujourd'hui, et en dépit de ses abus et de ses violences, la colonisation a été le processus historique de développement de l'humanité dans sa recherche de principes et de savoirs universels. »


Il s’était opposé à la mode actuelle de la repentance  « parce que cela permet à certains de nos contemporains de se donner bonne conscience à peu de frais en battant leur coulpe sur les crimes de leurs prédécesseurs ».


Jean-François Mattei était avant tout un philosophe ancré dans le réel. Européen lucide, il manquera dans le débat à venir.


En savoir plus :

L’identité de l’Europe, PUF, juin 2010 (Sous la direction de Chantal Delsol et de Jean-François Mattéi)

Le Regard vide / Essai sur l’épuisement de la culture européenne, Flammarion, 2007.

La République brûle-t-elle ? : Essai sur les violences urbaines françaises, Ed Michalon, 2006(Sous la direction de Raphaël Draï  et de Jean-François Mattéi)

La crise du sens, Ed Cécile Defaut, octobre 2006

L’énigme de la pensée, Ed Ovadia, novembre 2006

Nietzsche et le temps des nihilismes, PUF, août 2005 (Sous la direction de Jean-François Mattéi)

De l’indignation, Paris, La Table Ronde, 2005

La Barbarie intérieure, PUF, 1999


3 QUESTIONS A Jean François MATTEI

par LESRENCONTRESDECANNES

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lundi, 31 mars 2014

Effondrement prévisible des Etats-Unis et reconfiguration de l'équilibre mondial

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Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Jean-Paul Baquiast et de François Vadrot, cueilli sur Europe solidaire et consacré à l'émergence d'un nouvel équilibre mondial et au rôle que pourrait jouer l'Europe si les pays qui la composent avaient à leur tête de véritables hommes d'état.Jean-Paul Baquiast est l'animateur du site Europe solidaire, ainsi que du remarquable site d'actualité technoscientifique Automates intelligents.

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Effondrement prévisible des Etats-Unis et reconfiguration de l'équilibre mondial

On peut pronostiquer que nous sommes à la veille d'un effondrement partiel voire total des Etats-Unis. Le pronostic est encore peu partagé, tout au moins dans les opinions dites occidentales. Néanmoins tout ceux qui nourrissent des projets économiques ou politiques devraient y porter la plus grande attention. Il est difficile de préciser la date à laquelle cet effondrement se produirait: d'ici un an ou 5 ans. Mais très certainement pas 10 ou 20 ans, vu l'accélération de l'histoire.

Les Etats-Unis courent à l'effondrement du fait de faiblesses internes de plus en plus évidentes. Nous ne les énumérerons pas dans cet article. Mais la raison principale de cet effondrement est qu'ils adoptent une posture internationale de plus en plus agressive. Ceci en dépit et peut-être à cause de ces perspectives d'effondrement. Ces agressions croissantes vont provoquer contre eux une véritable coalition des autres puissances mondiales. Une telle coalition ne fera pas l'objet, sauf exceptionnellement, d'alliances diplomatique, telle la Triple Alliance célèbre dans l'Histoire. Elle résultera de rapprochements initialement fortuits d'Etats de plus en plus inquiets des conflits locaux, voire des risque de guerre généralisée, provoqués par une diplomatie américaine toujours aussi impérialiste, d'autant plus impérialiste d'ailleurs que s'accumulent les difficultés du pays.

Pour que cependant se produise la réorganisation du monde mentionnée dans le titre, il faudra que s'esquissent spontanément de nouvelles structures. On pourrait évoquer le concept de monde multipolaire, mais il n'a pas de sens précis, à moins de désigner une simple anarchie.  On ne parlera pas non plus d'un monde bipolaire résultant d'une opposition entre Amérique et Russie, celle-ci ne cherchant pas dorénavant, comme nous le verrons, à réendosser le rôle joué par l'URSS avant sa chute, face à l'Amérique.

Certes, des pôles doivent émerger, en substitution du monde monopolaire formé par les Etats-Unis et les pays sous leur influence. L'importance croissante de la Chine et de l'Inde, forte chacune de plus d'un milliard de citoyens, en fera nécessairement deux des pôles du futur monde multipolaire. Mais ceci ne devrait pas suffire à provoquer une véritable réorganisation. Une réorganisation supposerait plus que des pôles nouveaux. Elle supposerait des lignes de structuration nouvelles.

Dans les prochaines décennies, le monde subira des changements pouvant être bénéfiques, mais dont la plupart seront liés à des catastrophes, réchauffement climatique, surpopulation, migrations massives, résurgence des guerres de religion...Ces phénomènes entraineront une instabilité généralisé et sans doute une angoisse profonde, analogue à celle ayant accompagné les épidémies de peste du Moyen-Age. De nouvelles lignes de fractures en résulteront. Aucun continent ne pourra rester à l'écart de ce phénomène. Mais corrélativement, de nouvelles lignes de recomposition ou de refondation en découleront, car les sociétés ne résisteraient pas à une déstabilisation permanente.

Dans beaucoup de cas, il pourra s'agir d'un effort pour conserver ou retrouver les traditions et les valeurs des sociétés menacées, y compris à travers les révolutions technologiques et scientifiques.. Des aires géographiques nouvelles se construiront, autour des héritages linguistiques, culturels et plus largement civilisationnels.

La Russie nouvelle

Or il est tout à fait possible de supputer que la Russie, dirigée par des hommes aussi énergiques et prudents que se révèle être Vladimir Poutine, sera l'une de ces aires géographiques. Certes, elle souffrira d'un certain nombre de handicaps, mais ceux-ci ne seront pas supérieurs à ceux affectant la Chine, l'Inde et a fortiori des Etats-Unis en voie d'effondrement. Qu'en sera-t-il de l'Europe?

Si celle-ci ne se débarrasse pas rapidement des liens de sujétion imposés par l'Amérique après la seconde guerre mondiale, elle suivra celle-ci dans sa chute. Les atouts de puissance qu'elle conserve encore ne la sauveront pas. Ils seront rendus inefficaces par une Amérique ne voulant pas que l'Europe lui dispute la direction du monde dit occidental. Pour recouvrer son indépendance et sa souveraineté, l'Europe devra donc cesser, précisément, de se revendiquer comme occidentale. Ce terme désigne en effet l'ensemble formé par l'Amérique et des Etats vassaux, embrigadés dans l'Otan et englués au sein d'une Union européenne que phagocytent quotidiennement les influences dites atlantistes.

L'Europe devra dorénavant se revendiquer comme européenne au sens historique du terme, c'est-à-dire incluant la Russie. Nous avons ici dans des articles précédents, montré l'intérêt que présenterait pour chacune des partenaires une alliance euro-russe. Il ne s'agirait évidemment pas d'une fusion, mais de la mise en commun d'atouts complémentaires. Dans une telle alliance, l'Europe apporterait, outre une puissance économique ne demandant qu'à être relancée, des traditions dites démocratiques que la Russie ne manquerait pas, avec un peu de temps, d'adopter.

Mais pour bâtir une alliance euro-russe, il faut être deux. Nous pensons que Poutine et le gouvernement russe, s'ils pouvaient être convaincus que l'Europe ne serait plus le faux nez de l'Amérique et de l'Otan, joueraient à fond cette carte de développement. Mais qu'en serait-il des gouvernements européens, composés de véritables ectoplasmes sans la moindre vision stratégique en propre. Ils n'attendent pour agir, comme l'a montré l'affaire ukrainienne, que les instructions de sous-fifres américains tels John Kerry et Jo Biden.

S'il se trouvait en Europe quelques chefs d'Etat de la trempe de Vladimir Poutine, y compris avec les prétendus défauts que la propagande occidentale lui prête, alors l'Europe pourrait, en marge de l'effondrement prévisible des Etats-Unis, jouer avec la Russie un rôle digne des qualités de ses populations dans la reconfiguration de l'équilibre mondial. Si cela ne pouvait être l'Union européenne dans ses institutions actuelles, il pourrait s'agir de quelques pays volontaristes s'alliant en ce sens.

De tels chefs d'Etat potentiels ne sont pas visibles aujourd'hui. Mais en cas de crise, les hommes nécessaires apparaissent sans prévenir. Souvenons nous pour ce qui nous concerne de Charles de Gaulle en 1940.

Jean-Paul Baquiast et François Vadrot (Europe solidaire, 21 mars 2014)

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dimanche, 30 mars 2014

Revue Conflits: que veut Poutine? ...

Revue Conflits : que veut Poutine? ...

Le premier numéro de la revue Conflits, dirigée par Pascal Gauchon et consacrée à la géopolitique vient de sortir en kiosque. Une belle initiative à soutenir !

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Présentation de la revue Conflits

Pourquoi une nouvelle revue de géopolitique ?

La géopolitique est à la mode. Peut-être trop. Peut-elle échapper au règne de l’immédiat et à la superficialité ?

C’est ce que nous espérons faire à Conflits. Nous entendons apporter une réflexion de fond sur cette discipline qui constitue d’une certaine façon la culture générale de notre époque, ce qui nous permet d’avoir un regard synthétique sur le monde.

Pour cela nous voulons faire de Conflits le carrefour de toutes les géopolitiques, celle des universitaires, celle des militaires, celle des hauts fonctionnaires, celle des entreprises, car la géopolitique ne se réduit pas aux relations entre Etats.

Le « manifeste pour une géopolitique critique » que nous définissons dans le premier numéro fixe nos principes d’analyse :

- géopolitique du temps long qui se méfie des émotions immédiates,

- géopolitique du terrain qui assume ses liens de filiation avec la géographie,

- géopolitique globale qui étudie l’ensemble des forces à l’œuvre, politiques, économiques, sociales ou culturelles,

- géopolitique réaliste qui se méfie des bons sentiments,

- géopolitique du soupçon qui cherche à déceler les intérêts à l’œuvre derrière les discours…

Principes fondateurs : Fondée sur des principes solides, Conflits n’est cependant pas une revue destinée aux seuls spécialistes. Nous entendons attirer à la géopolitique non seulement les étudiants, mais aussi le grand public averti. Notre présentation en témoigne, mais aussi l’originalité de beaucoup de nos rubriques : « grande stratégie» qui présente la géopolitique d’un Empire ancien, «géopolitique fiction » qui imagine l’avenir à partir d’un événement possible (pour ce numéro, la tentative d’annexion de Taiwan par la Chine), « tourisme géopolitique» qui présente une grande ville sous l’angle de son rayonnement et de sa puissance, « polémique » qui défend une thèse inattendue voire paradoxale à laquelle nos lecteurs peuvent réagir sur notre site Internet.

Conflits présente ainsi un visage original et attrayant de la géopolitique. Elle entend démontrer que la géopolitique est partout (une rubrique qui apparaîtra dès le numéro 2), que partout le rapport de forces structure l’espace, de la maison familiale à la Lune en passant par les stades comme par les musées. C’est une autre façon de voir le monde que nous proposons à nos lecteurs.

L'équipe de Conflits:

L’équipe des rédacteurs comprend une quinzaine d’auteurs permanents, pour la plupart jeunes enseignants auxquels s’ajoutent des militaires et des cadres d’entreprise. La moyenne d’âge de ce «noyau dur » est de 34 ans. Ils partagent la même conception de la géopolitique et sont en relation permanente. Plusieurs articles sont le fruit d’un véritable travail d’équipe, ainsi la chronologie qui figure au début de la revue.

Conflits fait par ailleurs appel à des spécialistes pour des articles précis et interrogent des personnalités reconnues de la géopolitique.

C’est ainsi qu’interviennent dans le numéro 1 Yves Lacoste, « père de la géopolitique » française, François Godement, spécialiste de la Chine, Pascal Marchand, spécialiste de la Russie, Xavier Raufer, spécialiste de la criminalité internationale, Pascal Lorot qui a popularisé la notion de «géoéconomie » ou Christian Harbulot, créateur de l’Ecole de guerre économique.

 

Au sommaire du numéro 1 :

Editorial

Actualité 

Enjeux

Entretien. Yves Lacoste

Polémique. Barack Obama, un grand président ! par Thomas Snégaroff

Portrait. L’inconnue Xi-Jinping par François Godement

Afghanistan. Les Américains ont-ils mieux réussi que les Russes ? par Mériadec Raffray

Afrique. Guerres ethniques ou guerres religieuses ? par Mathieu Lhours

 

Histoire et prospective

Grande stratégie. La géopolitique des Chevaliers Teutoniques par Sylvain Gouguenheim

Bataille. Koulikovo : la Russie sort du bois par Pierre Royer

Encarté

Dossier

Eurasie. L’Europe doit-elle regarder à l’est ?

Lu, vu, entendu, visité

Le nouvel ordre américain

Livres

Revues, colloques, sites

Cinéma, séries, jeux

Géotourisme. Berlin et la nouvelle puissance allemande par Thierry Buron

The spirit level

The spirit level

spirit_level_covers La gauche bien pensante soutenue par la droite molle, sa complice, prône le partage des richesses afin de tendre vers la société idéale qu'elle a choisit pour nous. Cette société qui serai en parfaite adéquation avec la devise de la France « liberté égalité fraternité » n'est qu'un leurre qui nous est imposé. Nous ne choisissons rien et cette idéologie nous est infligée par une élite qui nous méprise et qui pour arriver à ses fins développe des théories qu'il est impossible de contredire sous peine d'être harcelé judiciairement. Ainsi, si nous ne partageons pas nos richesses avec ceux qui trouve plus normal de prendre les nôtres que d'en créer eux-mêmes nous faisons notre malheur. Les inégalités sociales rendraient tout le monde malheureux et malade. Va pour ceux qui sont pauvres, mais pour les autres je n'ai jamais vu quelqu'un rendre l'argent comme le conseillait ironiquement Jules Renard.

Des thèses sont élaborées pour nous laver le cerveau et tous les moyens sont bons pour les diffuser : écrits, film, discours, faits divers etc… Un livre, The Spirit Level (SL), publié en 2009 par les épidémiologistes Richard G. Wilkinson et Kate Pickett est presque devenu une « bible » pour la gauche. L’ouvrage a été encensé puisqu’il prétend faire la preuve empirique que les inégalités sont corrosives pour la société, causant toutes sortes de problèmes de santé. Le livre a été utilisé pour promouvoir la lutte aux inégalités sociales. The Spirit Level a même été cité par plusieurs politiciens pour justifier le soutien à des politiques de réduction des inégalités. Il a contribué à faire de la lutte aux inégalités un enjeu mondial de premier ordre. L’ouvrage a outillé la gauche dans sa lutte aux inégalités et a fait perdre de la crédibilité aux arguments de la droite voulant que la croissance économique est le meilleur moyen d’améliorer le sort de pauvres, même si cela fait en sorte d’accroître l’écart entre riches et pauvres.

J'ai récupéré un monument d'article qui démonte les arguments contenus dans The Spirit Level.

Dans la première partie, de son argumentation, le minarchiste explore la thèse générale du livre, puis dans la deuxième nous la réfute. C'est long et il faut être motivé pour se taper l'article. De nos jours les gens préfèrent accorder 10 minutes de leur temps à une vidéo que 30 à la lecture d'un article. Je ne peux que conseiller l'article, il démontre bien que lorsqu'on recherche des contre-argumentations il et souvent aisé d'en trouver. De même que, plus une argumentation est friable, plus la contre-argumentation est interdite. Lorsqu'il est interdit de critiquer quelque chose on se doit de douter et de penser qu'il y a peut-être anguille sous roche. Quel est l'exemple le plus flagrant de chose impossible à critiquer ou a contredire au cours du siècle écoulé ?

L'article du minachiste n'a rien à voir avec le révisionnisme, il démontre simplement que les arguments énoncés dans une des bibles de la gauche pourraient facilement être taillés en pièces si quelqu'un voulait s'y atteler. Seulement voilà, il est impossible de se débarrasser du syndrome qui nous dit que parce que c'est la gauche, c'est du social, parce que c'est la gauche c'est humaniste, parce que c'est la gauche c'est sain, c'est vrai, c'est incontestable, c'est comme cela qu'il faut penser. Dans le cas contraire vous êtes égoïste et replié sur vous même. Peut-être même que vous êtes contre l’Europe ? Que vous votez FN ? Que vous êtes racistes ! Vous êtes nazis ! Vous êtes pour les chambres à gaz ! La boucle est bouclée : Si vous n'adhérez pas aux thèses de The spirit level c'est que vous êtes pour les nazis. Ne vous laissez pas abuser et gardez votre pouvoir d'analyse. Dans une union européenne où la politique de la pensée est devenue totalitaire il est bon de se référer à la pensée d'un autre continent sur lequel on trouve des francophones. Je parle du Québec. Là bas on trouve encore des brides de la pensée française, celle d'avant la révolution, celle des cerveaux libres qui chez nous seraient qualifiés de cerveaux malades. Je vous propose de faire un petit reset en lisant l'article de Minarchiste :


Les inégalités sont-elles corrosives pour la société? Critique de "The Spirit Level".

 

Le livre The Spirit Level (SL) a été publié en 2009 par les épidémiologistes  Richard G. Wilkinson et Kate Pickett. L’ouvrage a été encensé par la gauchepuisqu’il prétend faire la preuve empirique que les inégalités sont corrosives pour la société, causant toutes sortes de problèmes de santé. Le livre a été utilisé pour promouvoir la lutte aux inégalités sociales. Dans la première partie, nous allons explorer la thèse générale du livre, puis dans la deuxième nous allons la réfuter.

Pour Wilkinson/Pickett, la plupart des pays développés ont atteint une sorte de plateau en terme d’enrichissement qui fait en sorte que toute création de richesse supplémentaire ne contribue pas au bien-être de la population. Ce plateau est visible sur le graphique suivant, qui compare l’espérance de vie au PIB par habitant. On constate, qu’à partir d’environ $10,000, les gains de PIB/habitant contribuent peu à augmenter l’espérance de vie. Pour eux, une fois un niveau « minimal » de richesse atteint, les gains supplémentaires ne rendent pas plus heureux, notamment parce que l’utilité marginale de chaque unité de richesse supplémentaire diminue.

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En revanche, les pays riches sont affligés de différents problèmes sociaux qui ne semblent pas reliés à la richesse, mais plutôt à une autre variable plus explicative : les inégalités de revenus. Donc, selon Wilkinson/Pickett, les problèmes tels que les maladies mentales, la mortalité infantile, l’obésité et les meurtres ne sont pas causés par un manque de richesse, mais plutôt par les écarts de revenus entre les classes sociales.

Les auteurs estiment que les inégalités de revenu engendrent de l’anxiété et des dépressions, dont la prévalence aurait fortement augmenté dans la seconde moitié du 20e siècle. Des études auraient aussi – paradoxalement – observé une hausse de l’estime de soi qui s’apparente davantage à de l’égocentrisme et du narcissisme (une attitude défensive quant à son statut social). Nous serions ainsi devenus très concernés par la perception que les autres ont de nous et terrifiés à l’idée d’être perçus comme socialement inférieurs. La hausse des inégalités nous aurait rendus obsédés par notre statut social relatif, ce qui résulterait en des troubles mentaux. Selon les auteurs, les maladies mentales sont plus fréquentes dans les pays plus inégaux. Nous rechercherions davantage l’accumulation des biens matériels et la célébrité de manière à améliorer notre statut tel que perçu par les autres, ce qui nous rendrait vulnérables. Aussi, au sein des sociétés plus inégalitaires, les gens travaillent trop (pour pouvoir consommer davantage), ce qui augmenterait le risque de dépression et de burnout.

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Par ailleurs, plus les classes sociales sont éloignées les unes des autres (en termes de richesse), plus les gens perçoivent les membres des autres classes sociales comment étant « hors de leur groupe », affectant leur capacité à s’identifier à eux ainsi qu’à faire preuve d’empathie et de bienveillance communautaire. Nous en serions venus à ne plus faireconfiance à qui que ce soit le moindrement éloigné de notre entourage immédiat. D’ailleurs, le pourcentage de réponses affirmatives à la question« peut-on faire confiance à la plupart des gens? » serait plus bas dans les pays où les inégalités sont plus grandes.

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Le stress accru associé à notre statut social nous amènerait à consommer de la drogue (qui agirait comme un substitut au plaisir d’être « socialement admiré »). Dans le même ordre d’idées, l’anxiété reliée au statut nous pousserait à manger pour « compenser » notre insatisfaction, au détriment de notre santé, ce qui nous amènerait vers un plus grand risque d’obésité. Par ailleurs, le stress chronique favorise la sécrétion de l’hormone cortisol, qui engendre l’accumulation de gras et, conséquemment, favoriserait l’obésité.

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D’autre part, les pays plus inégaux verraient leurs enfants moins bien réussir à l’école. Encore une fois, le stresse relié au statut social et la menace constante de se retrouver plus tard dans un emploi de vulgaire plombier ou éboueur plutôt que médecin ou ingénieur ferait en sorte de favoriser la sécrétion de cortisol, qui entrave la réflexion et la mémoire, nuisant à la réussite scolaire.

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Par ailleurs, selon Wilkinson/Pickett, le taux de naissance de mères adolescentes est plus élevé dans les sociétés plus inégales car pour ces jeunes filles de familles modestes et sans avenir, le seul moyen disponible pour augmenter leur statut social serait d’avoir un enfant pour ainsi accéder à l’âge adulte plus rapidement que les filles de riches qui n’auront d’enfants qu’après l’université.

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En ce qui concerne la violence, les auteurs se concentrent sur le taux d’homicide et sur le taux d’incarcération, qui seraient plus élevés dans les pays où les inégalités de revenus sont plus prononcées. Selon les auteurs, une relation existerait entre le taux de divorce et les inégalités, ce qui concorderaient avec des statistiques démontrant qu’une majorité de criminels violents proviennent de foyers monoparentaux (mais ils ne fournissent pas ces données sur les divorces dans leur analyse).

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Et comme les pays moins égalitaires ont des populations plus individualistes et  moins généreuses, l’aide internationale (en pourcentage du PIB) y est moins élevée:

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L’ouvrage ne manque pas de mentionner aussi la relation bien connue entre la mobilité sociale et les inégalités, surnommée “courbe de Gatsby”. Ainsi, plus les inégalités d’un pays sont élevées, moins vos enfants ont de chances de changer de classe sociale en terme de revenus.

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En somme, lorsqu’ils combinent toutes les statistiques sociales susmentionnées pour former un indice de problèmes de santé, ça donne le graphique suivant :

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L’un des arguments de Wilkinson/Pickett est que les inégalités ne nuisent pas seulement aux plus pauvres et/ou à la classe moyenne, mais aussi aux plus riches, qui seraient eux aussi pris dans le cercle vicieux de la « compétition statutaire ». De plus, une plus grande égalité des revenus peut être accomplie sans nécessairement avoir besoin d’un gros gouvernement, donc en taxant et redistribuant. W&P donnent l’exemple du Japon, qui bénéficie d’une égalité supérieure à la moyenne tout en ayant un taux d’imposition très bas. L’état américain du New Hampshire voit son gouvernement dépenser le moins relativement au PIB, mais obtient un niveau élevé d’égalité. Les taux d’impositions des états américains ne seraient pas corrélés aux problèmes sociaux étudiés par W&P; le New Hampshire a le deuxième plus bas taux d’imposition et performe le mieux en ce qui concerne les problèmes sociaux.

Pour eux, une bonne manière d’obtenir un tel résultat serait de favoriser le syndicalisme, les entreprises coopératives et les entreprises détenues par leurs employés. En Europe, 70% des travailleurs sont couverts par une convention collective, comparativement à seulement 15% aux États-Unis. Au Japon, les syndicats sont aussi plus importants. W&P proposent aussi de limiter les salaires de PDGs à un multiple maximal des salaires des employés moins bien payés.

Selon W&P, les dépenses gouvernementales en pourcentage du PIB ne sont pas corrélées aux inégalités ni aux problèmes sociaux car ces dépenses peuvent soit contribuer à prévenir lesdits problèmes (pays égalitaires) ou encore soigner les conséquences de ces problèmes (pays inégalitaires). De plus, W&P affirment que les inégalités élevées augmentent la nécessité d’un plus gros gouvernement car la société aura alors besoin de plus de policiers, de prisons, de soins de santé et de services sociaux.

Selon W&P, l’humanité a vécu 90% de son existence au sein de sociétés très égalitaires, des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire jusqu’au sociétés féodales de l’ère préindustrielle. Nous ne serions donc pas biologiquement adaptés à évoluer dans une société où les inégalités sont si élevées qu’elles le sont aujourd’hui dans les pays développés. Par ailleurs, Cuba représente pour eux une société quasi-idéale, puisqu’elle combine une espérance de vie élevée et de faible émissions de CO2 au sein d’une société égalitaire.

Le livre sombre ensuite dans une rhétorique anti-consommation. Pour W&P, la majorité de ce que l’on consomme sert à mousser notre statut social. Les items de luxe ne sont pas vraiment de meilleure qualité, ils ne servent qu’à augmenter le prestige de notre image. En exhibant ces articles dispendieux et ostentatoires, les riches imposent un coût aux autres classes de la société en réduisant leur niveau de satisfaction par rapport à ce qu’ils peuvent se permettre de posséder. Les riches devraient donc dédommager le reste de la société pour cet odieux préjudice sous forme de taxation. L’autre manière de réduire la consommation serait d’attribuer à chaque citoyen une limite d’émissions de CO2. Pour consommer au-delà de cette limite, les riches devraient acheter des crédits aux pauvres, ce qui agirait comme mécanisme redistributif, tout en contribuant à combattre les changements climatiques, lesquels sont la conséquence de la surconsommation résultant de la concurrence statutaire.

L’autre élément soulevé par le livre est la fameuse théorie voulant que les inégalités seraient responsables des crises financières. Pour maintenir la cadence de consommation du reste de la société, et surtout des riches, les gens cessent d’épargner et s’endettent pour consommer. Cette hausse de l’endettement mènerait l’économie au bord du gouffre et causerait de sévères récessions. Par ailleurs, les riches ont tellement d’argent qu’ils ne savent pas quoi en faire, donc ils spéculent, ce qui rendrait le système financier instable…

Conclusion préliminaire:

Le livre The Spirit Level est presque devenu une « bible » pour la gauche. Il a même été cité par plusieurs politiciens pour justifier le soutien à des politiques de réduction des inégalités. Il a contribué à faire de la lutte aux inégalités un enjeu mondial de premier ordre; même pour un magazine plutôt droitiste comme The Economist. L’ouvrage a outillé la gauche dans sa lutte aux inégalités et a fait perdre de la crédibilité aux arguments de la droite voulant que la croissance économique est le meilleur moyen d’améliorer le sort de pauvres, même si cela fait en sorte d’accroître l’écart entre riches et pauvres.

Cependant, bien peu de gens se sont donné la peine de vérifier les données de Wilkinson/Pickett et encore moins de consulter les « plus de 200 études » qui supporteraient leurs conclusions. C’est ce que nous ferons dans la deuxième partie de cet article.

La première chose qui est discutable concernant leur méthodologie est le choix des pays. Contrairement à ce qu’ils affirment dans le livre, l’addition de quelques pays supplémentaires a un effet significatif sur les résultats et l’interprétation qu’on peut en faire. Les exclusions les plus flagrantes sont la Slovénie, la Corée, Hong Kong, la République Tchèque et la Hongrie, qui pourtant ne sont pas des « paradis fiscaux » et sont tous classés comme ayant un niveau « très élevé de développement humain » par les Nations Unies. Pourquoi les avoir ignorés? Parce que leur présence aurait anéanti la thèse des auteurs!

Concernant la relation entre l’espérance de vie et les inégalités, W&P ont utilisé les statistiques de 2004, alors que celles de 2005 et 2006 étaient disponibles. Pourquoi? Peut-être parce que si on utilise les chiffres de 2006, la relation s’inverse, avec un faible R-carré de 3%! Et en utilisant les chiffres de 2009, la relation demeure inversée, c’est-à-dire que plus les inégalités sont élevées, plus l’espérance de vie est élevée, mais cette fois avec un R-carré de 5%, ce qui est très bas. Il semble donc que le graphique le plus important du livre soit simplement le résultat du choix des pays et du choix de l’année utilisée! Par ailleurs, même si on conserve les 23 pays utilisés par W&P, mais qu’on utilise plutôt le coefficient de Gini comme mesure d’inégalités (plutôt que le ratio premier/dernier quintile), la relation disparaît  aussi.

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Puis, les données de W&P sont souvent trompeuses ou de mauvaise qualité. Par exemple, pour l’obésité, ils ont utilisé les données de l’International Obesity Task Force (IOTF). Ces données sont peu fiables. Le chiffre obtenu pour la Suède ne provient que d’une seule ville. Quant au chiffre très élevé pour la Grèce de 30%, il y avait aussi un problème avec l’échantillon et il a été révisé à 17.5% suite à la publication de The Spirit Level. Par ailleurs, pour des raisons obscures, W&P ont exclu Singapour et Israël du graphique associant l’obésité aux inégalités. Une fois les modifications apportées, la relation disparaît et le R-carré tombe à zéro!

Les données sur les maladies mentales sont possiblement les plus douteuses utilisées par W&P. Pour ce faire, ils mélangent les chiffres de différentes sources tout en admettant que ces sources ne sont pas tout-à-fait comparables. Pour les pays Européens (excluant le Royaume-Uni), les statistiques proviennent de l’étude du World Mental Health Survey Consortium (WMH) de 2004. W&P ignorent complètement les chiffres de l’International Consortium in Psychiatric Epidemiology (ICPE), qui affichent de très grandes différences avec ceux du WMH en Europe, mais pas ailleurs. En fait, les chiffres du WMH sont systématiquement trop bas en Europe qu’ils attribuent eux-mêmes à des problèmes techniques lors de l’implémentation des sondages ayant mené à des sous-estimations de l’incidence de certaines maladies mentales (dans leur propres mots : « As a result, these early surveys had much more item-missing data than later surveys, which led to underestimation of severity of some disorders. »). En excluant les chiffres du WMH des données de W&P, la relation avec les inégalités s’inverse avec un R-carré de 5%. De plus, l’augmentation des cas de maladies mentales depuis les années 1970 est largement attribuable à l’élargissement de la définition, à la croissance de la profession de psychiatre, donc un simple phénomène statistique, et non pas en raison de la hausse des inégalités dans les pays développés.

D’autre part, si la population des pays plus inégalitaires est plus stressée, comme le veut la théorie derrière The Spirit Level, nous devrions alors observer une plus grande incidence des maladies cardiovasculaires dans les pays plus inégalitaires puisque ces maladies sont reliées au niveau de stress. Ce n’est pas le cas. Pourtant, W&P mentionnent dans le livre que selon leur théorie, une telle relation devrait exister, mais ne montrent aucun chiffre à cet égard. Les voici :

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En ce qui a trait à la relation entre la confiance et les inégalités, il y a un gros bémol à apporter. W&P utilisent un sondage dont la question est « peut-on faire confiance à la plupart des gens ». Les gens ne peuvent répondre que oui ou non, ce qui laisse peu de place à la nuance. Selon l’un des sociologues les plus reconnus au monde (et cité par W&P eux-mêmes), Robert Putnam, le niveau de confiance et d’intégration communautaire est plus élevés dans les pays/régions/quartiers qui sont plus ethniquement homogènes. Il est donc peu surprenant de voir un niveau de confiance plus élevé dans les pays nordiques, les Pays-Bas et le Japon, où l’homogénéité ethnique est élevée, versus les États-Unis et le Royaume-Uni où on observe une plus grande diversité ethnique. Si on exclut les quatre pays nordiques du graphique de W&P montré dans The Spirit Level, la corrélation avec la confiance disparaît.

L’un des arguments de W&P est que dans les sociétés plus égalitaires, les gens sont plus intégrés à leur communauté, se font davantage confiance et s’entraident davantage. Pourtant, le pourcentage de gens membres d’une association communautaire est positivement corrélé aux inégalités!

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Malgré la hausse des inégalités dans les pays développés, les naissances mères adolescentes (NMA) ont diminué substantiellement depuis les 50 dernières années. L’un des pays inégalitaire qui affecte beaucoup le graphique de W&P reliant les inégalités aux NMA est le Portugal. L’explication est simple : l’avortement était illégal dans ce pays jusqu’en 2007. Malgré cela, les mères adolescentes étaient 4 fois plus enclines à être mariées que celles de la Norvège. L’avortement est aussi moins fréquent au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, alors que 70% des feotus de mères adolescentes sont avortés au Danemark et en Suède. La statistique utilisée par W&P relève donc davantage d’une question de lois, de culture et de valeurs morales concernant l’avortement plutôt que de revenus. De plus, quand on observe le pourcentage d’enfants vivant au sein d’une famille monoparentale, il n’y a aucune relation avec les inégalités. Et les taux de divorce sont en fait moins élevés dans les pays moins égalitaires.

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L’une des statistiques qui va clairement à l’encontre de la théorie de W&P est le taux de suicide, qui affiche une corrélation significativement négative avec les inégalités. W&P mentionne cette relation sans toutefois pouvoir l’expliquer. Ils se gardent bien de l’inclure dans leur indice de santé…

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Une autre variable inclue dans l’indice de santé de Wilkinson/Pickett est la consommation de drogues, qui est plus fréquente dans les pays inégalitaires. Cependant, il faut mentionner que la consommation d’alcool est plus élevée dans les pays égalitaires, tout comme la proportion de fumeurs.

Concernant la criminalité, W&P se concentrent sur le taux d’emprisonnement, qui lorsqu’il est élevé n’est effectivement pas un signe d’une société saine. Cependant, pourquoi ignorer les taux de criminalité? En effet, un taux d’emprisonnement élevé ne pourrait que refléter des différences dans le système de justice et n’avoir aucun lien avec les inégalités. Si la théorie est que les inégalités poussent les gens à commettre davantage de crimes, alors pourquoi ne pas plutôt observer le taux de criminalité? W&P évitent cette statistique simplement parce qu’elle n’affiche pas de relation avec les inégalités (en fait, la relation est inverse)!

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Quant au taux d’homicide, les États-Unis sont une donnée extrême qui pourrait être expliquée par la guerre contre la drogue qui y est devenue une croisade complètement irrationnelle de la part du gouvernement (voirceci). Si on exclut les États-Unis, la corrélation disparaît. Si on présentait un graphique montrant les inégalités et le taux de personnes jouant au basketball, les États-Unis figureraient parmi les plus élevés et constitueraient une donnée extrême; pourtant il n’y a pas de lien entre les deux variables.

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Dans un article antérieur, j’avais déjà traité de la relation entre les inégalités de revenus et la mortalité infantile. Ce fléau a tellement diminué qu’il n’est maintenant plus un problème majeur dans les pays développés. D’ailleurs, les morts de nouveau-nés sont devenues tellement rares que leur nombre nous renseigne bien peu sur le niveau de vie d’une société. En fait, dans les pays développés, la mortalité infantile est surtout liée aux maladies congénitales qui sont davantage associées à la race qu’au statut socio-économique. Les principaux déterminant de la mortalité infantile aux États-Unis n’ont aucun lien avec le statut socio-économique. Par exemple, la mortalité infantile est beaucoup plus élevée chez les Afro-Américains aux États-Unis et chez les Pakistanais au Royaume-Uni. Par ailleurs, les naissances de mères adolescentes sont associées à la mortalité infantile et sont évidemment plus fréquentes dans les pays où l’avortement est stigmatisé (comme les pays Anglo-Saxons, qui sont coincidemment plus inégaux); c’est donc une question de valeur culturelles, et non d’ingalités.

Ainsi, la corrélation captée par W&P n’implique pas de causalité, elle ne fait que refléter le fait que certaines ethnies ont des taux de mortalité infantile plus élevés pour des causes non-reliées au statut économique.

Selon W&P, les sociétés moins égalitaires sont aussi moins généreuses, moins empathiques et plus égocentriques. D’ailleurs, le graphique qui comporte la relation la plus statistiquement significative dans Spirit Levelest celui montrant la corrélation négative entre les inégalités et l’aide étrangère en pourcentage du PIB. Ceci dit, est-ce que l’aide étrangère versée par un gouvernement implique que les citoyens sont plus généreux? Non! Il ne faut pas confondre les politiques d’un gouvernement avec les valeurs des individus d’une société. En fait, on observe que les dons de charité par habitant sont plus élevés dans les pays plus inégalitaires.

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Concernant les résultats scolaires, W&P ont encore une fois utilisé des chiffres vétustes et un échantillon de pays incomplet. Selon les chiffres de PISA les plus récents, les pays scandinaves ont perdu du terrain ce qui a atténué la corrélation avec inégalités. En fait, les résultats scolaires sont davantage corrélés avec la proximité du pôle Nord qu’avec les inégalités!

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Le manque de mobilité sociale est certainement une caractéristiques que plusieurs associent aux inégalités. On surnomme cette relation la courbe de Gatsby (voir ceci). Si on prend les États-Unis et le Royaume-Uni, des pays plutôt inégalitaires, et qu’on les compare aux pays Nordiques plus égalitaires par quintile de revenu, on peut faire une constatation très intéressante : la mobilité entre ces pays est très semblable, sauf pour le premier quintile de revenu. Cela signifie que si vous êtes dans les plus bas quintiles de revenu aux États-Unis, vos chances d’améliorer votre sort sont les mêmes qu’en Suède. Cependant, si vous êtes dans le premier quintile, vos chances de voir votre situation se détériorer sont moindre. Ainsi, la mobilité plus faible des États-Unis et du Royaume-Uni ne concerne que le premier quintile (les enfants de riches ont davantage tendance à y devenir riche).

Est-ce une mauvaise chose? Cela dépend de la tolérance des inégalités de chaque individu, mais je ne comprends pas du tout pourquoi W&P incluent la mobilité dans leur indice de santé. Selon leur théorie, le manque de mobilité des pays inégaux devrait être une cause des problèmes de santé, pas une conséquence!

 

 

L’une des statistiques que W&P auraient pu utiliser est le Quality of Life Index de l’OCDE, qui combine des critères tels que la santé, les relations familiales, la sécurité au travail, les activités communautaires, la liberté politique et l’équité entre les sexes. Aucune relation de cet indice avec les inégalités.

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Quant au niveau de bonheur, le pourcentage de gens se disant soit « assez heureux » ou « très heureux » n’est pas corrélé aux inégalités, mais il est très corrélé au niveau de richesse (PIB par habitant). Il semble donc que le bonheur soit davantage une question de richesse totale plutôt que de répartition.

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La réalité est que les comparaisons entre des populations aussi grandes en n’utilisant qu’une seule variable explicative sont inappropriées.  Ils prennent comme hypothèse que la seule chose qui puisse expliquer les différences entre les indicateurs sociaux des différents pays est leur niveau d’inégalité des revenus. Pourquoi ne pas inclure des variables de contrôle comme le revenu moyen, la démographie, la composition ethnique, la géographie, le climat, la structure politique et certaines particularité culturelles? En fait, pour plusieurs chercheurs, la composition ethnique est une variable qui fait généralement disparaître toute corrélation entre les inégalités et la santé. Wilkinson/Pickett traitent ces chercheurs de racistes dans leur livre…  Les auteurs n’ont pas inclut de variable raciale dans leurs modèles car pour eux, cela aurait été raciste. Pourtant, ils reconnaissent que les états américains les plus inégaux sont aussi ceux où les Afro-Américains représentent une plus grande proportion de la population.

Concernant leurs sources, Wilkinson/Pickett affirment qu’ils se tiennent sur les « épaules d’un géant », en voulant dire qu’il existe une grande quantité d’études empiriques validant l’hypothèse voulant que les inégalités soient si corrosive pour la société. En fait, une bonne partie des articles cités par W&P ont été publiés par eux-mêmes, et ont vu leur méthodologie fortement critiquée comme je l’ai fait ci-haut. Pour ce qui est des autres articles, bien peu d’entre eux confirment empiriquement les trouvailles illustrées dans The Spirit Level.

Voici quelques citations à propos de Wilkinson/Pickett :

 

“Although many aspects of this debate are still unresolved, it has recently become clear that the findings of that paper were an artifact of the selection of countries.”

British Medical Journal, 2002, à propos d’un article de Wilkinson datant de 1992.

 

“Our findings are consistent with those of Deaton and Paxson (2001) and Lynch et al. (2004b), not with those of Wilkinson (1989, 1996) or Sen (1999). In our preferred specifications we find only small and statistically insignificant relationships between income inequality and mortality. This holds true regardless of whether we measure mortality using life expectancy at birth, infant mortality, homicide, or suicide.”

Leigh & Jencks, Journal of Health Economics,2007.

 

“It can be firmly concluded, however, that there is insufficient evidence supporting Wilkinson’s hypothesis once individual’s income and its differential impact are taken into account… There are substantial international variations in self-reported health, but they are not linked to the degree of income inequality… Wilkinson’s argument regarding contextual influences was based on a statistical artifact.”

Jen et al., Health & Place,2009.

 

“The results suggest a modest adverse effect of income inequality on health (…) The findings need to be interpreted with caution given the heterogeneity between studies.”

British Medical Journal, 2009, cité par W&P dans un op-ed publié dans le Wall Street Journal comme preuve « sans équivoque » concernant le lien entre les inégalités et la santé.

 

“Pickett and Wilkinson’s work has been heavily (and I believecorrectly) criticized as methodologically flawed.”

Robert Putnam, un sociologue gauchiste souvent cité par W&P pour supporter leurs travaux.

 

Et voici quelques autres conclusions d’études portant sur le sujet :

 

“there is no strong empirical support for the contention that inequality is a determinant of population health, let alone one of the most important determinants.”

Mellor & Milyo, Journal of Health Politics, Policy & Law, 2001.

 

“Overall, there seems to be little support for the idea that income inequality is a major, generalizable determinant of population health differences within or between rich countries.”

Lynch et al., Millbank Quarterly, 2004.

 

“I conclude that there is no direct link from income inequality to mortality; individuals are no more likely to die or to report that they are in poor health if they live in places with a more unequal distribution of income.”

Deaton, Journal of Economic Literature, 2003.

 

“ The preponderance of evidence suggests that the relationship between income inequality and health is either non-existent or too fragile to show up in a robustly estimated panel specification. The best cross-national studies now uniformly fail to find a statistically reliable relationship between economic inequality and longevity.”

Oxford Handbook of Economic Inequality, 2009.

 

W&P se réfèrent aussi à plusieurs économistes renommés, comme le lauréat de prix Nobel James Heckman, qui a publié une étude intitulée: The Economics and Psychology of Inequality and Human Development. Pourtant, cette étude ne confirme aucunement la théorie de The Spirit Level. Lorsqu’interrogé sur le sujet, Heckman a répondu: “This is a misrepresentation of my work”. Ça me peut pas être plus clair!

À la lumière de ces citations, peut-on dire qu’il y a consensus scientifique quasi unanime sur la question? C’est pourtant ce que Wilkinson/Pickett laissent croire tout au long de leur livre. De plus, selon l’auteur du livre The Spirit Level Delusion, Christopher Snowdon, depuis la publication initiale du livre, les agences officielles ont publié de nouvelles statistiques mises à jour sur la confiance, les homicides, l’espérance de vie et l’obésité, entre autres, et pourtant W&P ne les ont pas inclues dans les éditions subséquente de The Spirit Level. S’ils l’avaient fait, plusieurs des relations montrées par leurs graphiques auraient été affaiblies et certaines auraient même disparu.

Conclusion

Si on résume, voici les indicateurs que W&P relient aux inégalités et incluent dans leur indice de santé :

 

Espérance de vie = pas de relation avec les données plus récentes et l’échantillon complet.

Obésité = pas de relation avec les données plus récentes et l’échantillon complet.

Maladies mentales = pas de relation avec l’exclusions des données WMH et l’échantillon complet.

Consommation de drogues = relation inverse si on utilise la consommation d’alcool.

Confiance = davantage reliée à l’homogénéité ethnique et au manque de nuance de la question.

Naissances de mère adolescente = expliquée par les politiques et différences culturelles reliées à l’avortement.

Emprisonnement = l’utilisation du taux de criminalité aurait été plus appropriée (pas de relation).

Homicides = en excluant les États-Unis (donnée extrême), pas de relation.

Mortalité infantile = plutôt corrélée à la race et à des facteurs non-attribuables aux inégalités et/ou aux revenus.

Aide étrangère = l’utilisation des dons de charité aurait été plus appropriée (relation inverse).

Mobilité sociale = inadmissible car est reliée à la variable indépendante.

On constate donc qu’après examen des preuves empiriques présentées et l’ajout du taux de décès par maladies cardiaques, de l’implication dans un organisme communautaire, du taux de suicide, du taux de divorce, du niveau de bonheur et du Better Life Index, le château de cartes de The Spirit Level s’écroule complètement. Ce livre n’est en fait qu’un torchon de propagande qui tente de se donner un brin de crédibilité en utilisant des données empiriques. Mais les erreurs méthodologiques y sont évidentes pour quiconque a déjà étudié ces phénomènes.

L’humain est un animal social qui cherche naturellement à optimiser son statut social; il a évolué en ce sens. Ceci dit, durant la majorité de son existence, l’humain a moussé son statut par la violence et l’oppression des autres. Les sociétés d’antan, parfois vantées par W&P, n’étaient pas méritocratiques, mais bien hiérarchiques selon la race et l’origine familiale. Était-ce mieux que de se baser sur le fruit de son travail pour mesurer et comparer sa valeur, ce que W&P déplorent de nos jours? J’ai trouvé complètement ridicule le fait que W&P infèrent que des sociétés telles que l’Angleterre d’après la seconde guerre mondiale, l’URSS, Cuba, l’Europe féodale du moyen-âge, la Rome Antique ou encore l’ère des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire aient été des sociétés où il faisait bon vivre (étant plus égalitaires), alors que ce sont des époques où l’humain moyen vivait dans une déplorable précarité.

La vision de W&P semble être que le bonheur est comme un jeu à somme nulle. Tout ce que les uns obtiennent en s’enrichissant réduit le bonheur des autres. C’est évidemment faux. L’amélioration de notre niveau de vie – de toutes les classes sociales – est encore non seulement possible, mais aussi souhaitable. En 1958, dans son célèbre livre The Affluent Society, l’économiste John K. Galbraith mentionnait que les articles de « luxe » tels que les aspirateurs et les téléviseurs étaient des gadgets inutiles. Ces produits étaient vus comme des extravagances à l’époque, tout comme les lecteurs DVD et téléphones cellulaires l’étaient dans les années 1990s. Pourtant, de nos jours, il serait ridicule de prétendre que ces produits sont des symboles de prestige visant à mousser le statut social. Ce sont simplement des objets utiles, qui améliorent notre qualité de vie.

Wilkinson/Pickett pensent qu’il est naturel pour l’humain de souhaiter une société plus égalitaire en se basant sur le jeu de l’ultimatum, où les gens acceptent de subir un coût pour punir un comportement injuste. Cependant, ils oublient de considérer que pour bien des gens, il est injuste de saisir de force le fruit du travail d’un individu pour le redistribuer. Certaines personnes sont prêtes à subir un coût élevé pour se soustraire à une société organisée de la sorte. Beaucoup ont même risqué leur vie au cours de l’histoire pour fuir des société où cette vision des choses était institutionnalisée…

L’autre argument risible de W&P est que si le libre-marché est comme un système démocratique où un dollar équivaut à un vote, donc les riches ont beaucoup trop de pouvoir décisionnel, ce qui favoriserait l’allocation des ressources vers la productions de biens de luxe au détriment des biens consommés par les masses. Cela est complètement ridicule et montre une méconnaissance notable du fonctionnement de l’économie! La plupart des riches se sont enrichis en produisant des biens et services pour les masses et en faisant mieux que la concurrence en terme de rapport qualité/prix. S’il y avait à un moment où à un autre un manque de capital alloué à la production de petites voiture économiques par exemple, il y aurait pleins d’entrepreneurs prêts à investir pour augmenter la production de ce genre de voitures pour faire du profit. Et s’il y avait surproduction de Ferraris, je ne pense pas que ces voitures maintiendraient leur valeur bien longtemps. C’est la nature même du capitalisme!

Finalement, le lien entre la récente crise financière et les inégalités est très contestable. L’étude de Bordo & Meissner, dont je parlais ici, démontre que les crises financières sont davantage corrélées aux boums de crédit qu’aux inégalités. En fait, une chose est sûre, les boums de crédit accentuent les inégalités puisque les riches en bénéficient davantage. Ces boums de crédit sont causés par la politique monétaire inflationniste des banques centrales, pas par le capitalisme. Une plus grande redistribution de la richesse n’y changera rien.

Que pourrait-on faire pour réduire les inégalités sainement?

J’ai déjà expliqué par le passé que les inégalités peuvent être une source de progrès (ici). Cependant, cela ne signifie pas pour autant que des inégalités de revenus élevées soient le signe d’une société saine. Elles sont simplement la conséquence d’une économie dynamique et méritocratique. Les raisons principales pour lesquelles elles ont augmenté ces dernières décennies dans les pays industrialisés (elles ont diminué dans les pays en développement) sont la mondialisation des échanges commerciaux et la migration vers une économie du savoir.

Par contre, il existe des moyens de réduire les inégalités sans grossir le gouvernement, sans intervenir dans l’économie et tout en respectant les droits de propriété. Le principal à mon avis serait d’abolir la banque centrale et de libéraliser la monnaie. La politique monétaire inflationniste bénéficie aux banquiers et aux mieux nantis de la population qui peuvent investir à la bourse pour bénéficier de la manne. Les gouvernements pourraient aussi cesser de subventionner les entreprises et abolir toute forme de protectionnisme. Réduire la règlementation serait aussi bénéfique, puisque celle-ci fait plus mal aux PMEs qu’aux grandes entreprises et engendre d’énormes coûts qui sont refilés aux consommateurs. Une réduction générale de la bureaucratie gouvernementale et de la taille de la fonction publique pourrait servir à diminuer les taxes à la consommation, qui sont régressives. Finalement, les gouvernements pourraient abolir les brevets, qui sont une fiction étatique et qui engendrent un effet « winner-takes-all » dans l’économie faisant augmenter les inégalités.

 Ces propositions feraient diminuer rapidement les inégalités tout en bénéficiant au dynamisme de l’économie et à sa capacité à créer de la richesse pour tous.

Références et lectures complémentaires :

 “The Spirit Level: Why Equality is Better for Everyone”, par Richard Wilkinson and Kate Pickett.

 “The Spirit Level Delusion: Fact-checking the Left’s New Theory of Everything”, par Christopher Snowdon.

http://www.equalitytrust.org.uk

https://jeanneemard.wordpress.com/2012/01/23/the-spirit-level-lheritage-social/

http://www.iris-recherche.qc.ca/blogue/inegalites-lesprit-des-fetes-et-the-spirit-level

http://minarchiste.wordpress.com/2012/12/05/la-grande-courbe-de-gatsby-inegalites-vs-mobilite/

http://minarchiste.wordpress.com/2013/01/11/la-mortalite-infantile-aux-etats-unis/

http://minarchiste.wordpress.com/2012/11/07/les-inegalites-mondiales-sont-en-baisse/

http://minarchiste.wordpress.com/2012/09/04/les-inegalites-de-richesse-une-source-de-progres/

http://minarchiste.wordpress.com/2012/03/27/les-inegalites-et-les-crises-financieres-rajan-deboulonne/

http://spiritleveldelusion.blogspot.ca/

http://www.velvetgloveironfist.com/pdfs/SpiritLevelDelusion_Chapter10.pdf

https://www.taxpayersalliance.com/home/2010/07/spirit-level-response.html

http://www.bmj.com/content/339/bmj.b4471

http://www.taxpayersalliance.com/spiritillusion.pdf

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Ron Paul Is Right About Crimea

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Ron Paul Is Right About Crimea

By Justin Raimondo

Antiwar.Com

The libertarian movement has always been a contentious arena: that’s the nature of the beast. After all, we’re talking about libertariansindividualists to a fault: getting them to agree on anything is often like trying to herd cats. Aside from this question of temperament, however, there have been some very substantial ideological differences over the years, and – not surprisingly – many of these internal conflicts have been over US foreign policy.

That’s because it’s relatively easy to ascertain the libertarian position on matters domestic: government spying on our emails? We’re against it. Higher taxes? We’re against all taxes, period. The National Endowment for the Arts? Abolish it.

Easy stuff. But when it comes to foreign policy – where historical context and knowledge of facts on the ground are decisive factors – it gets more complicated. And not all are up to the task: certainly Alexander McCobin, unelected “President” of Students for Liberty (SFL), isn’t. His article for the Panam Post, entitled “Ron Paul is Wrong When He Speaks About Secession and Crimea,” is an amalgam of misinformation and smears.

After waffling on about how libertarians have to be against “unnecessary wars” (although he doesn’t say which ones are or were necessary), and paying lip service to the idea that “our generation” has a “critical attitude toward foreign intervention” (only “critical”?), he finally gets to the point:

“While it’s important criticize misconduct of the United States and some of its Western allies exacerbating the turmoil in the Middle East over the past two decades, it is also important to remember that there are other aggressors in the world; Russia – with its ongoing wars in the Northern Caucasus, the invasion of South Ossetia, and it’s most recent annexation of Crimea – being key among them.

“Former Congressman Ron Paul, whose views are interpreted by many as wholly representative of the libertarian movement, gets it wrong when he speaks of Crimea’s right to secede. Make no mistake about it, Crimea was annexed by Russian military force at gunpoint and its supposedly democratic ‘referendum’ was a farce. Besides a suspiciously high voter turnout without legitimate international observers, the referendum gave Crimeans only two choices – join Russia now or later.”

McCobin is wrong about South Ossetia: like the Crimeans, the Ossetians held a referendum and voted to separate from Georgia’s central government. In response, Georgia invaded the region, sending in its troops before the Russians ever got there. They bombarded Tsinskvali, capital of the rebel province, deliberately targeting civilians, killing and wounding hundreds. According to Human Rights Watch, Georgian artillery fired directly into basements – where civilians were sure to be hiding. As the BBC put it:

“The BBC has discovered evidence that Georgia may have committed war crimes in its attack on its breakaway region of South Ossetia in August. Eyewitnesses have described how its tanks fired directly into an apartment block, and how civilians were shot at as they tried to escape the fighting.”

McCobin hasn’t even bothered to do the most basic research: he’s simply swallowed the new cold war mythology whole. It’s easier that way.

As “evidence” for his contention that the Crimean referendum was invalid, he links to a piece by David L. Phillips, Director of the “Program on Peace-building and Rights” at Columbia University’s Institute for the Study of Human Rights,” and Carina Perelli, formerly head of the UN’s Electoral Assistance Division. Absurdly, the authors aver:

When a referendum is properly conducted, both winners and losers accept the outcome. However chastened, losers resign themselves to defeat because of guarantees that their rights will be preserved through constitutional and other means.”

 

By this standard, the Ukrainian “revolution” is invalid: Viktor Yanukovich, you’ll recall, was elected to the office of President, but the opposition didn’t resign themselves to defeat: instead, they turned to the US government, which funded and encouraged a rebellion that soon turned violent. Snipers shooting at protesters and police were later identified by the Estonian Foreign Minister as being aligned with the coup leaders, who wanted a pretext to blame the government and take power themselves. Armed ultra-nationalist groups – including a fair proportion of neo-Nazisstormed government buildings, and the opposition took power in a coup.

Oh, but Crimea’s referendum, organized by the elected Parliament, is “invalid.”

It’s not too surprising, however, that the authors of that Huffington Post piece McCobin links to would take such a counterintuitive stance: after all, the Institute for the Study of Human Rights is taking in scads of US government money from USAID – and the less said about the UN’s “Electoral Assistance Division” the better. Phillips and Perelli had better take Washington’s side if they know what’s good for them. If not, they’d soon find themselves out of a job.

What I want to know is: what’s Alexander McCobin’s excuse?

Ignorance? Only partially, I think, because he goes on to write:

“It’s much too simplistic to solely condemn the United States for any kind of geopolitical instability in the world. Non-interventionists who sympathize with Russia by condoning Crimea’s secession and blaming the West for the Ukrainian crisis fail to see the larger picture. Putin’s government is one of the least free in the world and is clearly the aggressor in Crimea, as it was even beforehand with its support of the Yanukovych regime that shot and tortured its own citizens on the streets of Kyiv.”

The oily conflation of supporting secession – which every authentic libertarian supports, everywhere, as a matter of high principle – with “non-interventionists who sympathize with Russia” is a typical neocon ploy. They did it during the Iraq war: by opposing US intervention, we were “supporting Saddam.” By “condoning” the right of the Crimean people to national self-determination, we “sympathize with Russia.” McCobin has been taking lessons in the Washington Free Beacon-Buzzfeed school of “journalism” – the two neocon outlets that, that coincidentally, eagerly took up this “story” of a “libertarian split” over Ukraine.

This isn’t a matter of being misinformed: McCobin is simply lying when he accuses the Yanukovich government of torture and murder. No one knows who employed those snipers, although the Estonian Foreign Minister clearly has his suspicions. And Ukraine is no more free than Russia: with no less than eight neo-Nazis holding high positions – including chief of the national police – in the unelected “interim government,” one could make a good argument that today it is far less free. While Hillary Clinton inanely likened Putin to Hitler, the reality is that one of the three top leaders of the coup belongs to a party that sided with the Nazis in World War II and actively participated in the Holocaust. The “muscle” that enabled the coup leaders to take over government buildings was supplied by “Right Sector,” an openly anti-Semitic pro-Nazi gang of skinheads.

Is this the movement the “libertarian” McCobin supports?

Oh, those anti-American libertarians like Ron Paul are always “blaming the West” – we’re Blame America Firsters, that’s the neocon line that McCobin would have us swallow. One of many problems with this tired argument is that there’s no such thing as “the West,” unless you’re talking about the entire population of Western Europe and North America. Libertarians blame the governmentsof those countries, which have intervened, using both hard and “soft” power, all over the world: Ukraine is no exception. The so-called Orange Revolution was financed, produced, and directed by those masters of the narrative in Washington, D.C., who messed up the country so badly that it turned to the loutish Yanukovich and threw the Orange Revolutionaries out in a free and fair election.

This is what McCobin and his fellow neocons-in-”libertarian”-clothing really hate about Ron Paul: he calls out Washington’s moral responsibility for a good deal of the misery and slaughter in the world, and rightly so. With the mightiest military machine on earth, “defense” expenditures totaling more than the top ten spenders combined, and a network of bases, protectorates, and client states larger than any rival by several degrees of magnitude, the warlords of Washington have taken every opportunity to extend the frontiers of their empire. And they don’t always do it by military means.

Ukraine is an example of conquest-by-subversion, as were the other “color revolutions” funded and directed by Washington in Georgia, Serbia, Kyrgyzstan, and elsewhere. Here is a partial list of the various Ukrainian drains US taxpayer dollars have been poured down. The level of US government involvement is so intense that we have Victoria Nuland telling the Ukrainians who they can and cannot have in their new “government.” What if the Russian government took an equally intense interest in our elections – would Students for Liberty think Putin is taking too many liberties with our internal affairs?

I’ve saved the worst for last, the part where McCobin issues a warning: “Everyone,” he writes, “should be very careful with showing sympathies to an autocratic leader such as President Putin.”

Yes, be careful, you guys, because the Free Beacon and Rosie Gray are watching you! You could be outed as a commie-lovin’ Putin-lovin’ KGB-lovin’ agent of a foreign power.

Be careful opposing US foreign policy, because you’ll be labeled a Russia-lovin’ traitor – just like that turncoat Ed Snowden.

That, of course, is what this new cold war is all about. Or is it just a coincidence that the Red Dawning of Washington is occurring as Snowden’s revelations of US government spying are ongoing? Snowden’s name never comes up in McCobin’s screed, not even to remark in irony that this libertarian hero has been given asylum by a government that is “one of the least free in the world.”

I did find some mention of Snowden on the Students for Liberty web site, however, including this piece describing an interview with the head of SFL’s European division – a televised segment on “Russia Today,” the Putin government’s state-owned station.

I, for one, have a policy of not appearing on any state-run propaganda media outlet, including not only Russia Today, but Voice of America, Al Jazeera, and any other government-funded venue. That doesn’t mean I hold it against the European SFL for taking the opportunity to spread their message: but I refuse to be threatened by the SFL about how I have to be “careful” lest I’m guilty of “showing sympathies” for the “autocrat” Putin when SFL is being given a platform by that very same “autocrat.”

So why were the Free Beacon, Buzzfeed, and Dave Weigel all over this ginned up brouhaha? Because of McCobin’s parting slime-ball:

“In contrast to his father, Senator Rand Paul gets it right by condemning Russian aggression while not subscribing to hawkish calls for military intervention at the same time. It is one thing to not intervene; it is another thing to applaud an autocrat for the sake of blaming our own government.”

This is laughable. As Jonathan Chait noted, Rand Paul’s boilerplate “get tough” rhetoric didn’t quite match his concrete proposal, which was to cut off all aid to Ukraine. Rand also warned against “tweaking Putin” after the coup leaders seized power. So there is no policy split between father and son: as both Rand and Ron have said, it’s a difference not of substance but of style. Yet they also have different goals: Ron set out to educate the public so that someone like Rand could actually get elected President.

The neocons won’t be happy until and unless Rand Paul commits the political equivalent of patricide – and makes the catastrophic mistake of cutting himself off from his national political base. They are absolutely terrified that the junior Senator from Kentucky is now the acknowledged frontrunner in the race for the 2016 GOP presidential nomination, and they’ve just begun their work. They naturally picked as their first target the soft underbelly of the campaign – the libertarian movement itself, which is split into the real grassroots movement expanded and renewed by Ron Paul, and the astro-turf creation of the Koch brothers, Charles and David Koch, of which SFL is one of many appendages.

The actual grassroots libertarian youth group – with a real membership of over 7,000 – is Young Americans for Liberty, founded by Ron Paul’s organization. YAL now has over 500 college and high school chapters. They are wisely staying out of this neocon-engineered ambush.

McCobin, on the other hand, represents nothing and no one – not even his own organization. Indeed, his foreign policy views are way out of the libertarian mainstream, if I may be permitted to utter such a phrase. In a piece for “Cato Unbound” attacking what he called a “libertarian purity test,’ he averred:

“While many libertarians opposed the invasion of Iraq, Randy Barnett wrote a strong, libertarian defense of pre-emptive intervention. While libertarians agree on things like the need for minimal government, there are many open debates on the specific policy prescriptions a minimal government would entail.”

Those libertarians, like Ron Bailey and Brink Lindsey, who supported the invasion and occupation of Iraq have long since penned their mea culpas. The issue is settled within the libertarian movement – except for Alexander McCobin. So who is this guy, anyway? He’s the “president” of a Koch front group with lots of money and very few activist members who had “come to Washington on a Charles Koch Institute fellowship,” according to Dave Weigel. The Kochs, in spite of their popular reputation, have long since given up pushing a libertarian agenda; and foreign policy is the very least of their concerns. They never gave Ron Paul a dime, and their paid minions trash-talked him at every opportunity.

When the Campaign for Liberty, the Paul organization, founded a youth group the Kochtopus quickly jumped in with SFL – which never amounted to any real competition because it concentrated mainly on staging a series of expensive conferences, with generous scholarships and students flown in from all over the world. Like all Koch Astroturf outfits, this one is run from the top, and while there’s plenty of debate – indeed, SFL is little more than a debating society – there’s less democracy than in Putin’s Russia, which at least goes through the motions of holding elections.

In response to inquiries over Twitter, SFL tweeted that McCobin’s statement was “just a statement by individuals,” and – incredibly – that “SFL doesn’t have an official stance on foreign policy.” Yet every story covering this episode headlined the alleged “libertarian split” over Ukraine.

Of course there is no such split. We American libertarians know who and what is the main danger to peace and freedom in this world, and it sure isn’t the leader of a has-been semi-Third World backwater like Russia.

For a group with no “official stance” on foreign policy, the SFL web site has a lot of gosh wow puff pieces prettifying the Ukrainian coup. And they’re hot on the Venezuelan opposition, too: indeed, they have a list of articles on both countries on the same page. What do these two nations have in common? They’re both being overrun by the American Regime-Change Machine, and SFL is cheerleading the effort – “unofficially,’ of course.

While SFL doesn’t have a lot of actual functioning chapters, and consists mainly of a self-appointed leadership fueled by plenty of Koch money, it does indeed have some actual grassroots members and one has to wonder what they think – and whether they were even consulted. How do they feel about being fed a line that is identical in all respects to the one being taken by the Obama administration – and the Weekly Standard? How do they feel about the President of their organization going public with the accusation that Ron Paul is “applauding an autocrat” – because he supposedly hates America?

In McCobin’s world, if you support the right of the Crimeans to vote on their own future you are ‘applauding an autocrat for the sake of blaming your own government.” After all, being a libertarian, you probably hate your own government – because you hate all governments, now isn’t that right? Even to the extent of going over to The Enemy, whoever that may be at the moment: Saddam Hussein, Vladimir Putin, or the Devil himself.

Yes, you’re a traitor, that’s what you are – just like Edward Snowden.

NOTES IN THE MARGIN

You can check out my Twitter feed by going here. But please note that my tweets are sometimes deliberately provocative, often made in jest, and largely consist of me thinking out loud.

I’ve written a couple of books, which you might want to peruse. Here is the link for buying the second edition of my 1993 book, Reclaiming the American Right: The Lost Legacy of the Conservative Movement, with an Introduction by Prof. George W. Carey, a Foreword by Patrick J. Buchanan, and critical essays by Scott Richert and David Gordon (ISI Books, 2008).

You can buy An Enemy of the State: The Life of Murray N. Rothbard(Prometheus Books, 2000), my biography of the great libertarian thinker, here.

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