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jeudi, 23 février 2012

La Turquie, sa nouvelle politique islamisante et néo-ottomane et sa candidature d’adhésion à l’UE

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La Turquie, sa nouvelle politique islamisante et néo-ottomane et sa candidature d’adhésion à l’UE

Robert Steuckers

Conférence prononcée à la tribune de l’ASIN (Association pour une Suisse Indépendante et Neutre) à Genève, 9 mars 2011

Evoquer la Turquie aujourd’hui ne doit pas se faire uniquement sous l’angle de l’actualité récente ou des politiques euro-turques développées dans le cadre de l’OTAN depuis 1945. Toute approche des questions turques doit s’effectuer, pour tout Européen conscient de l’identité de sa civilisation, en tenant compte du long et même du très long terme. Le rapport Europe/Turquie repose sur un millier d’années de conflits, dont nous ne sommes plus conscients, au sein de nos sociétés consuméristes et festivistes mais dont les Turcs, en revanche, sont, eux, parfaitement conscients. Nous avons en face de nous une population qui, même dans ses franges peu scolarisées voire analphabètes, sait quelles sont ses traditions et quelles sont les racines et les points forts de son histoire. Je ne citerai qu’un seul exemple: la date du 29 mai, celle de la chute de Constantinople en 1453, est fêtée chaque année avec tout le faste voulu.

Europe: de l’enclavement au désenclavement

Cela fait donc un millénaire que les tribus seldjouks ont fait irruption dans l’Empire byzantin, partie orientale de ce que le Pape Urbain II, lorsqu’il prêchait la première croisade à Clermont-Ferrand en Auvergne, nommait la “Romania” sans guère faire d’allusion au christianisme. En 1071, la bataille de Manzikert, dans l’est de l’Anatolie, permet aux Seldjouks, déjà maîtres de l’Iran et de la Mésopotamie de pénétrer très profondément en Asie Mineure et de s’approcher dangereusement de l’Egée. En dépit du grand schisme de 1054, Urbain II appelle les chevaliers francs à prendre les armes pour défendre la Romania orientale, byzantine, en dépit du contentieux très lourd qui opposait Rome à Byzance. Certains esprits capitulards nous reprocheront sans doute de développer une “mentalité obsidionale” en évoquant cette épisode important de l’histoire européenne mais l’angoisse est ancienne, quasi consubstantielle à toute la mentalité médiévale: l’Europe, depuis l’arrivée des Huns et les invasions avars, sarazines et hongroises a été un continent assiégé, comme le définissait au 12ème siècle le moine anglais Guillaume de Malmesbury. En effet, en ce 11ème siècle, les frontières extérieures de l’Europe sont toutes battues en brèche par des peuples issus d’autres souches de la grande famille humaine: à l’Est non seulement les Seldjouks déboulent en Asie Mineure, mais leurs cousins coumans, demeurés païens et chamaniques (selon les traditions des peuples ouralo-altaïques) et d’autres tribus turques pénètrent sur le territoire de l’Ukraine actuelle et s’approchent du cours inférieur du Danube. A l’Ouest, les Sarazins sont toujours bien ancrés en Espagne et affrontent une réaction vigoureuse —plus vigoureuse que dans les siècles précédents— des peuples ibériques, qui reprennent Tolède, centre géographique et névralgique de l’Hispania romaine; en revanche, ils tiennent les eaux du bassin occidental de la Méditerranée et verrouillent le littoral méditerranéen de la péninsule ibérique, du Languedoc, de la Provence et de l’Italie. Ils constitueront une piraterie tenace et permanente et pratiqueront le commerce des esclaves (européens) jusqu’à l’implantation définitive des Français en Algérie (1832). Pour un universitaire comme le Prof. Jean-Michel Sallmann (Paris X-Nanterre), non seulement l’Europe, mais aussi le monde (dont la Chine et le Japon), ont cherché à se désenclaver entre 1200 et 1600 (cf. “Le grand désenclavement du monde 1200-1600”, Payot, Paris, 2011). Les aspirations, dans les derniers siècles du moyen âge, se portent ves le lointain. Mais les portes du lointain, les tremplins péninsulaires (ibérique et balkanique), qui permettent d’y accéder sont verrouillés par les avant-gardes de peuples différents de ceux qui sont de souches européennes.

Ce regard, tout d’inquiétude, hérité de Guillaume de Malmesbury, doit nous faire réfléchir autrement et nous inciter à rejeter les idées reçues: nous ne sommes pas des colonialistes invétérés, uniquement préoccupés par la conquête de comptoirs ou de territoires exotiques, nous sommes surtout une civilisation, une famille de peuples, qui a subi des assauts qui, s’ils n’avaient pas été repoussés, auraient été mortels et auraient scellé notre disparition définitive. Nous avons subi ces coups très durs et nous avons contre-attaqué surtout depuis Malte et Lépante au 16ème siècle. Par d’autres moyens, moins militaires en apparence, nos adversaires, que nous croyons d’hier mais qui n’ont pas désarmé, ont repris le combat dans la ferme intention de rendre caduques nos victoires d’antan, tout en profitant de notre amnésie historique, qui les laissent absolument pantois. Le désenclavement de l’Europe assiégée, telle que la voyait Guillaume de Malmesbury, ne s’est pas fait seulement par la découverte de l’Amérique mais aussi par le contournement de la masse continentale africaine par les Portugais, qui débouleront dans le dos des puissances islamisées en prenant le contrôle des eaux de l’Océan Indien et par les Russes qui dégageront la Volga de l’emprise des Tatars pour arriver sur les rives de la Caspienne. Au même moment, Espagnols et Vénitiens tenteront, aux 16ème et 17ème siècles, de dégager le bassin oriental de la Méditerranée, sans parvenir à parachever leur oeuvre.

Du kémalisme à l’AKP

Ces événements de l’histoire, pourtant cruciaux, ne tiennent plus aucune place dans la mémoire vive des Européens. Comme si les quarante pauvres petites années de la Guerre froide, période d’une extrême brièveté au regard de la longue histoire de l’humanité européenne —période où la Turquie était un “allié” bien aligné et sans plus aucune originalité religieuse apparente au sein de l’OTAN— devaient occulter plus de neuf siècles de mouvements démographiques et géopolitiques entre l’Atlas marocain et le Caucase, entre le littoral albanais de l’Adriatique et le cours inférieur du Tigre et de l’Euphrate. Actuellement, certains Européens s’inquiètent d’une ré-islamisation de la Turquie, depuis l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et de son parti, l’AKP. Pourtant, le grand retour de la religion dans la vie politique turque après deux ou trois décennies de kémalisme laïque, n’est en rien une nouveauté. Certes, Atatürk a lancé une politique musclée de laïcisation de la politique et de la vie publique turques. Il a cherché, dans ce cadre d’action, à détacher la Turquie de son identité musulmane et de son passé ottoman. Religion musulmane et institutions ottomanes étaient jugées comme archaïques, comme responsables des échecs cuisants de la Turquie depuis un ou deux siècles, et devaient donc céder la place à d’autres critères d’identification, permettant une modernisation technique et pratique du pays, afin de rattraper le retard accumulé et, si possible, de préparer une revanche. Cette laïcisation du pays ne pouvait se faire qu’avec une poigne de fer, ne pouvait être qu’une révolution autoritaire, venue d’en-haut, c’est-à-dire de l’état-major d’une armée qui se percevait comme l’institutrice sévère de la nation.

Mais en 1945, la Turquie s’aligne sur les Etats-Unis parce qu’elle est inquiète de voir les armées de Staline camper en Bulgarie et dans le Caucase, puis asseoir une présence dangereuse dans l’Azerbaïdjan iranien; la Turquie est encerclée et craint, sans doute à juste titre, que le dictateur communiste géorgien ne réalise d’un seul petit coup de poker, au départ de ses bases bulgares et caucasiennes, le vieux rêve des Tsars et de l’église orthodoxe: prendre Constantinople et les Détroits pour mettre un terme au rôle que la Russie s’était donné depuis le 16ème siècle, celui de constituer une “Troisième Rome” après la chute de la Première Rome (sous les assauts germaniques) et de la Deuxième Rome (sous les assauts turcs en 1453). Avec Staline, la Russie serait redevenue la “Deuxième Rome” byzantine en occupant les Détroits et en envoyant sa flotte de la Mer Noire en Egée et dans le bassin oriental de la Méditerranée.

Les putschs régulateurs

L’alignement sur les Etats-Unis, et plus tard sur l’OTAN, implique une certaine dose de “démocratisation” et donc un relâchement de la poigne d’acier (laïque) du premier kémalisme. Dès ce moment-là, il y a eu retour de la religion dans la vie politique turque. Ce retour à la religion s’effectuera en plusieurs étapes, jusqu’au triomphe d’Erdogan et jusqu’à sa victoire contre les forces armées, gardiennes sourcilleuses du laïcisme imposé par Mustafa Kemal Atatürk.

Adnan Menderes avait lâché du lest, notamment en ne poursuivant pas assez sévèrement les fauteurs d’un pogrom anti-grec à Istanbul en 1955: un putsch, en 1960, met un terme au mandat qu’il occupait depuis 1950. Les militaires seront sans pitié: Menderes et deux de ses ministres, dont celui des affaires étrangères, seront condamnés à la potence. Le putsch de 1960 inaugure une série d’autres coups de force de l’armée qui serviront ainsi de “régulateurs” à la politique turque. Chaque dérapage, aux yeux de l’état-major, est stoppé dans sa trajectoire par les blindés qui sortent de leurs casernes. D’autres pronunciamentos “rectificateurs” auront lieu en 1971 et en 1980, de même qu’une pression très forte, brandissant l’intervention des chars, en 1997, pour faire fléchir Erbakan, le prédécesseur islamiste d’Erdogan. Les coups de force successifs de l’armée turque n’empêchent nullement l’islamisme, dit “modéré” dans les médias occidentaux, de faire son chemin. En 1994, Erdogan, militant du groupe “Milli Görüs” et du parti d’Erbakan, parvient à se faire élire maire d’Istanbul.

Les années 90 seront marquées par les premières tentatives de réorienter la politique turque, qui, du coup, s’ouvre au monde islamique, tente une nouvelle diplomatie dans les pays arabes et en Iran, sans pour autant abandonner ses liens avec les Etats-Unis et l’OTAN ou son désir d’adhérer à l’UE. En 1996, Tansu Çiller, première femme à être devenue premier ministre en Turquie, se déclare “barrière contre l’islamisme”, fait semblant de lâcher du lest face à la problémtique kurde en autorisant une députée, Mme Zana, à prononcer un discours en langue kurde au Parlement d’Ankara, pour faire alors immédiatement lever son immunité parlementaire et lui infliger un procès qui la condamnera à quinze ans de prison. En dépit de son discours anti-islamiste de départ, Tansu Çiller s’alliera avec Erbakan en 1996. L’intervention de l’armée, mise en scène par une promenade de blindés dans les rues d’Ankara, force Erbakan à démissionner. Dans la foulée, Erdogan aussi est condamné à l’inéligibilité. Les gouvernements qui succèderont à celui d’Erbakan seront de facture classique, feront face, assez efficacement, à une crise économique profonde et à une inflation galopante, grâce à une politique d’austérité qui fera pas mal de mécontents. Dès 2002, l’AKP d’Erdogan remporte les élections, surfant sur cette vague générale de mécontentement.

Depuis 2002, Erdogan est premier ministre. Abdüllah Gül, proche de la finance islamique de la péninsule arabique et des Frères Musulmans, sera élu président. A ce premier duumvirat s’ajoutera en 2009 un professeur de sciences politiques, et plus précisément de géopolitique, Ahmet Davutoglu, qui prendra le poste de ministre des affaires étrangères. Davutoglu inaugure une nouvelle diplomatie, qualifiée de “néo-ottomane”; elle se veut “multi-directionnelle”, c’est-à-dire prêt à ouvrir des dialogues constructifs avec tous les voisins de la Turquie. Davutoglu proclame ainsi la politique de “Zéro problème avec les voisins”. Cette politique, apparemment séduisante, rencontrera toutefois l’échec face à l’Arménie, qui tiendra bon, face à la double volonté turque et azérie de voir les troupes arméniennes évacuer le territoire de l’enclave du Nagorno Karabakh, conquise sur les Azéris.

Diplomatie multidirectionnelle et retour dans les Balkans

Mais cette diplomatie sera surtout un échec face à Israël, sauf que la Turquie apparaît désormais au Proche Orient et dans le Croissant Fertile comme un facteur de fidélité (islamique) et de stabilité, tandis que les Etats-Unis et Israël sont posés comme des facteurs étrangers, semeurs de désordres. La politique de “zéro problème avec les voisins” portera ses fruits dans un premier temps: la Turquie réussit à faire la paix avec la Syrie (mais cette idylle prendra rapidement fin dès août 2011, ndlr). Les tractactions avec la Syrie baathiste conduiront à envisager une zone de libre circulation des biens et des personnes entre la Turquie, d’une part, le Liban, la Syrie et la Jordanie, d’autre part (ce que d’aucuns nomment l’“espace Schengen” turc). Enfin, Davutoglu inaugure une nouvelle phase de négociations avec l’Iran, qui inquiète fortement les Etats-Unis et Israël. Tout cela procède d’une diplomatie normale, refusant de tenir compte d’interdits venus d’Outre-Atlantique ou justifiés par une forme ou une autre de “rectitude politique” (“political correctness”). Ces changements ne devraient pas inquiéter l’Europe.

Cependant, le retour de la Turquie dans les Balkans est un défi inacceptable pour l’écoumène européen. En Bosnie, la Turquie pratique une politique culturelle, en subventionnant des écoles ou des lycées et en accordant des bourses à des étudiants favorables à un nouveau tandem turco-bosniaque comme au temps de l’Empire ottoman. Cette politique est pratiquée dans une moindre mesure en Albanie et au Kosovo. Elle se justifie par une solidarité musulmane et par des reminiscences de l’Empire ottoman. Mais où les menées turques dans les Balkans s’avèrent plus dangereuses pour l’écoumène européen, c’est quand elles s’exercent dans la nouvelle Serbie de Tadic, c’est-à-dire dans un pays à dominante orthodoxe. Nous avons affaire là à un facteur nouveau: sous Milosevic et Seselj, les Serbes craignaient la reconstitution d’une “dorsale islamique” entre l’Adriatique et la Mer Noire et justifiaient leurs actions les plus dures et les plus musclées en affirmant qu’ils allaient demeurer dans la tradition orthodoxe balkanique et barrer la route à ce projet. Paradoxalement, nous constatons que les bonnes consciences parisiennes, qui avaient développé, au nom de la démocratie de mouture occidentale et des droits de l’homme, un discours anti-serbe virulent juste avant l’intervention de l’OTAN contre l’ex-Yougoslavie en 1999, ont préparé la voie à Davutoglu, qui propose, lui, des modèles qui n’ont rien d’occidental. Nous pouvons dès lors parler très objectivement d’un retour des Turcs dans les Balkans, c’est-à-dire sur une bonne moitié du cours du Danube, dans l’Adriatique face à l’Italie et à proximité d’un ensemble constitué par la Croatie, la Slovénie et l’Autriche!

Galopante démographie anatolienne

Erdogan a déclaré à Cologne en 2008 et à Düsseldorf en février 2011 que les immigrés turcs ne devaient pas s’assimiler et que toute politique d’assimilation pratiquée par un Etat européen (et principalement par l’Etat allemand) constituait un “crime contre l’humanité”. La nouvelle politique islamisante de la troïka Gül/Erdogan/Davutoglu nous oblige à revenir sur le phénomène qu’est l’immigration turque en Allemagne, en Autriche et, accessoirement, dans les pays du Bénélux et de la Scandinavie. Cette masse immigrée relève d’un trop plein démographique anatolien, déversé au cours des décennies précédentes dans les pays européens. On sait que l’un des problèmes majeurs de la Turquie est sa croissance démographique exponentielle. Elle n’a jamais cherché à résoudre ce problème de manière rationnelle comme le fit la Chine de Mao en limitant les naissances. Quelques chiffres: en 1927, en pleine époque kémaliste, la Turquie ne comptait que 13 millions d’habitants, dont un quart vivait dans les villes. Aujourd’hui, la Turquie compte 75 millions d’habitants, dont 60% sont urbanisés. La Turquie ne dispose pas des sources énergétiques voulues ni de terres arables suffisantes pour gérer une telle masse démographique (et à 60% urbanisée) de manière optimale: elle dépend du gaz russe pour ses approvisionnements en énergie domestique et industrielle (ce qui explique ses rapports privilégiés avec l’URSS aux temps de Khrouchtchev et de Brejnev et les accords actuels avec la Russie de Poutine, de même que les accords gaziers avec l’Iran d’Ahmadinedjad); le projet des grands barrages anatoliens sur le Tigre et l’Euphrate a certes créé dans le Sud-Est du pays une zone agricole importante, mais parvient-elle à couvrir tous les besoins de la population turque, selon les critères de l’indépendance alimentaire fixés par le démographe français Gaston Bouthoul? Par ailleurs, si la croissance du produit intérieur brut a été bonne depuis les années Erdogan, sauf en 2009 (environ –5%), la balance commerciale du pays est en négatif depuis 2002: le chiffre du déficit est de plus de 40 milliards de dollars en 2009; en 2010, il s’est réduit à un peu moins de 15 milliards. Le boom turc, qui a indéniablement fait le succès de l’AKP, reste toutefois soumis à un trop grand nombre d’aléas pour qu’on puisse le considérer comme une donne permanente, capable de hisser la Turquie dans un groupe “G10” ou de la rendre acceptable pour entrer comme membre à part entière dans l’UE.

Ces déficiences héritées des décennies antérieures et dues à une démographie trop galopante, notamment pour résorber un taux de chômage fort élevé (12%), implique que la diplomatie turque doit oeuvrer pour ouvrir des marchés dans le Croissant fertile, dans les pays arabes de la péninsule arabique et d’Afrique du Nord (surtout la Libye, où déjà Erbakan avait travaillé pour permettre à des firmes turques de construction de s’installer) et doit faire en sorte que les diasporas turques d’Europe s’autonomisent pour acheter turc, si besoin s’en faut, et pour militer en faveur d’une adhésion à l’UE, de manière à pouvoir déverser, dans le territoire jugé prospère de cette Union, un trop plein démographique anatolien, qui conserverait intactes ses racines turques, dans des milieux où la “Leitkultur”, comme disent les Allemands, n’est ni turque ni musulmane. Le projet d’adhésion à l’UE permet également de recevoir une manne eurocratique pour pallier à tout déficit budgétaire potentiel.

47 groupes ethniques et religieux

L’immigration de citoyenneté turque en Europe occidentale n’est évidemment pas homogène, à l’image du pays qui compte, officiellement recensés, 47 groupes ethniques et religieux, dont les desiderata s’expriment de manière diverses, parfois par une volonté de sécession comme au Kurdistan, mais surtout en proposant des “combinatoires” politiques chaque fois différentes, c’est-à-dire des montages dérivés de traditions religieuses ou politiques a priori hétérogènes qu’on combinera, allègrement et sans autre logique que celle de l’addition, au gré des circonstances, pour consolider le pouvoir en place ou pour faire pièce à l’idéologie kémaliste, laïque et militariste dominante. En gros, de toutes ces combinatoires ressortent surtout deux blocs, dont l’antagonisme a déterminé toute la politique turque depuis quatre décennies: 1) le laïcisme kémaliste géré par la férule militaire et 2) le sunnisme orthodoxe, jugé fondamentaliste, et revendiqué par les multiples partis patronnés par Erbakan d’abord, par l’AKP d’Erdogan ensuite. Ce sont ces deux options qui dominent toute la vie politique turque, assorties de combinatoires marginales destinées à glaner des voix parmi les minorités (avec des promesses de démocratisation, de libertés religieuses ou linguistiques, de liberté politique ou syndicale, etc.).

Cette dualité idéologique dominante se retrouve également dans les diasporas d’Europe mais il faut savoir que celles-ci comprennent en gros trois strates idéologico-ethnico-politiques: 1) Les ressortissants des minorités brimées ou persécutées; 2) une masse se réclamant du sunnisme dominant; 3) des flux exogènes venus de Turquie mais qui ne sont pas nécessairement de citoyenneté turque.

Parmi les ressortissants des minorités brimées, nous trouvons bien entendu les Kurdes, avec lesquels se bagarrent souvent les adversaires de toute autonomie kurde dans les villes européennes (en Allemagne comme à Bruxelles). Il y a aussi les chrétiens d’Orient, partagés entre Grecs orthodoxes, orthodoxes arméniens et araméens. A cela s’ajoute des représentants de la minorité alévie et des militants de gauche, hostiles à toutes les formes contemporaines qu’empruntent les forces politiques à l’oeuvre en Turquie. Ces minorités-là ne sont évidemment pas instrumentalisables par le pouvoir en place à Ankara, comme a tenté de le faire Erdogan lors de ses allocutions à Cologne en 2008 et à Düsseldorf en 2011. Nous connaissons surtout la problématique kurde. Celle des chrétiens d’Orient est moins connue: ils tenaient l’essentiel de l’économie dans l’Empire ottoman. Avec la prise de Smyrne en 1922, suite à l’effondrement de l’armée grecque qui avait envahi l’Anatolie centrale, l’économie du nouvel Etat centralisé turc connaît un sérieux ressac, exactement comme l’Egypte de Nasser en connaîtra un après l’expulsion partielle d’une élite grecque ou copte: les pays musulmans ou arabes accusent toujours un retard quand ils se débarrassent de leurs minorités non musulmanes, essentiellement grecques et arméniennes.

Les Alévis

Les Alévis sont pour la plupart des Européens une donnée inconnue et fort compliquée à comprendre. L’alévisme turc est essentiellement un éventail de syncrétismes: il procède, dans la plupart des cas, de communautés ou de clans qui ont accepté en surface seulement une conversion à l’islam sunnite. Il s’agit surtout de chiites influencés par les traditions perses, mais aussi de Turcs demeurés fidèles à des traditions chamaniques d’Asie centrale et à un certain paganisme paléo-turc voire des Grecs et des Arméniens plus séduits par ce syncrétisme, qui leur laisse des libertés et se présente souvent sous un masque de joie, que par une adhésion au sunnisme dominant, plus rigoureux et plus austère. Certaines communautés juives de type hassidique ont également dû emprunter la voie de l’alévisme pour échapper à la dhimmitude. Si les heurts entre l’armée turque et les combattants kurdes reçoivent généralement une publicité médiatique en Occident, les conflits qui opposent Sunnites et Alévis sont largement ignorés. On se souvient aussi des meurtres de chrétiens grecs-orthodoxes ou arméniens (comme le journaliste Hrant Dink en 2007) ou de missionnaires catholiques ou protestants, de nationalités allemande et italienne. On sait aussi que l’Europe, et surtout sa caste eurocratique, n’a émis aucune protestation sérieuse contre la multiplication inquiétante de ce genre de dérapages, notamment en gelant les négociations en vue de l’adhésion. Mais on ne sait rien des émeutes ou pogroms qui frappent les communautés alevies. La plupart d’entre eux sont des chiites modérés, très imprégnés de zoroastrisme, qui expriment leurs sentiments religieux par des danses mixtes et publiques entre hommes et femmes (ils sont dès lors souvent accusés du délit de “partouze”); on trouve chez eux, comme je viens de le dire, des résidus de chamanisme turc, avec un rite, celui de la danse de la grue, qui rappelle le culte païen ouralo-altaïque des échassiers, parallèle au culte du loup et des cervidés. Indubitablement, la mouvance alévie, diversifiée dans ses racines, exprime une plus grande profondeur temporelle, dans le sens où elle renoue avec des traditions plus anciennes que l’islam et les perpétue. Plusieurs massacres d’alévis ont ponctué l’histoire turque récente: en 1978, à Sivas, on a compté 107 morts; en 1993, toujours à Sivas, trente-sept morts sont restés sur le carreau à la suite d’un affrontement avec des sunnites. Une autre bagarre a provoqué treize morts à Istanbul. En 1993 à Sivas, les émeutiers visaient l’écrivain alévi Aziz Nesin, connu pour sa plume satirique. Pendant que Nesin prononçait une conférence dans un hôtel de la ville, les émeutiers mirent le feu au bâtiment. Les trente-sept morts de cet effroyable incident appartenaient soit au personnel de l’hôtel soit au groupe venu écouter Nesin. L’écrivain a échappé de justesse à la mort. Dans le contexte turc actuel, et en butte à ce type de persécution, les Alévis soutiennent le laïcisme kémaliste, l’armée et les représentants d’une intelligentsia, quelle que soit son origine, qui se réclame de l’agnosticisme voire de l’athéisme. Parmi les immigrés turcs que l’on rencontre au hasard de la vie quotidienne dans une ville devenue multiculturelle comme Bruxelles, ce type de réaction hostile à toute bigoterie sunnite se rencontre assez souvent: successivement, j’ai pu percevoir du zoroastrisme (avec, un jour de décembre, un mime solstitial célébrant le retour du soleil), du chiisme joyeux ou de l’agnosticisme, sans oublier une adhésion parfois bien peu islamiste aux doctrines pantouraniennes des “Loups gris” chez mes interlocutrices d’origine turque. Quant à mes interlocuteurs masculins, ils s’affichent fort souvent comme des nationalistes, des “Loups gris” ou des défenseurs de l’armée face au PKK. Les tenants de l’AKP, eux, se présentent souvent comme des “pragmatiques” et ne font montre d’aucune forme de bigoterie ostentatoire.

Quant aux gauches turques les plus militantes et aux syndicalistes cherchant à donner une épine dorsale à la classe ouvrière de Turquie, présentes dans l’immigration, elles ont souvent dû quitter le pays à la suite des deux putschs militaires de 1971 et de 1980, qui visaient à débarrasser la république d’éléments jugés séditieux. Ces trois catégories au sein de la masse immigrée turque en Europe occidentale ne sont évidemment pas instrumentalisables par le pouvoir islamo-conservateur actuellement en place.

Les discours d’Erdogan en Allemagne

Face à ces trois catégories de “dissidents”, nous trouvons bien sûr une masse plus compacte de “sunnites orthodoxes”, ceux qui sont allés acclamer Erdogan à Hasselt, Cologne et Düsseldorf. C’est dans ce vaste vivier qu’Erdogan cherche désormais à réaliser l’un de ses objectifs majeurs: autonomiser et contrôler les diasporas turques d’Europe. L’AKP vise en effet à noyauter ces diasporas pour qu’elles votent dans le sens voulu et servent de relais à la politique d’Ankara dans les pays hôtes. Cette stratégie a été assortie ultérieurement d’une menace: celle de faire intervenir les réseaux mafieux turcs, les “sociétés parallèles”, au cas où les gouvernements des pays hôtes tarderaient à réaliser dans les faits la volonté du gouvernement AKP, comme par exemple accorder en Allemagne la double nationalité (comme en France et en Belgique) ou favoriser l’entrée de la Turquie dans l’UE. Dans ses discours de Cologne et de Düsseldorf, Erdogan avait fustigé la politique d’assimilation: l’assimilation, à ses yeux, est un “crime contre l’humanité” (les mots sont forts et ébranlent les consciences, surtout en Allemagne fédérale), parce qu’elle cherche à gommer la “turcicité” des Turcs. Erdogan plaidait pour une “intégration” dans les rouages administratifs et sociaux allemands mais non pour un abandon des réflexes turcs des Turcs ou pour une adoption des moeurs et traditions allemandes. L’objectif subséquent étant de former de solides “contre-sociétés” turques en Allemagne et ailleurs en Europe, appelées à croître de manière plus ou moins exponentielle, vu le plus haut taux de fertilité des communautés anatoliennes, et donc à contrôler, par le biais du statut de double nationalité, la vie politique des pays hôtes. Erdogan fait preuve, là, d’un culot inouï qui ne correspond pas aux usages diplomatiques conventionnels, lesquels sont une fois de plus battus en brèche par une forme de “fondamentalisme”, turc et musulman cette fois. Le précédent, dans ce glissement hors des traditions avérées de la diplomatie, ayant été le néo-conservatisme américain sous les deux présidences de Bush junior, dont certaines racines plongent dans les fondamentalismes puritains/protestants et juifs: pour les “néo-cons”, toute tradition diplomatique était une entrave à la volonté des “détenteurs du Bien et de la Vérité” de faire triompher leurs causes sur la planète. Imaginons le tollé que provoquerait un homme politique en vue d’Europe ou de Russie, un président ou un premier ministre, s’il allait déclarer en Turquie que les Alévis ou les Kurdes, les Araméens ou les Arméniens (souvent convertis en surface après avoir été obligés de prendre un patronyme à consonance turque), devaient impérativement se constituer en “contre-sociétés” autonomes et antagonistes du pouvoir établi, qu’ils seraient appelés à faire chanter en permanence? Ou s’il déclarait que toute tentative d’aligner ces minorités sur un modèle préconçu, laïque ou islamo-conservateur, constituerait un “crime contre l’humanité”? Gageons que le triumvirat au pouvoir à Ankara s’étranglerait de fureur...

Flux migratoires exogènes

Il y a donc une immigration constituée de citoyens turcs autochtones (de diverses obédiences idéologiques ou religieuses) mais il y a aussi une immigration venue de Turquie, pays où elle n’a fait que transiter. Ce sont des “flux exogènes” qui tentent de pénétrer en Europe par la Thrace ou les îles de l’Egée, comme d’autres flux tentent d’accéder à l’espace Schengen par l’île de Lampedusa entre la Sicile et la Tunisie. Ces flux exogènes proviennent pour l’essentiel d’Asie centrale, d’Afghanistan ou du Pakistan voire du Bengla Desh. L’Asie centrale est la terre mythique pour les tenants de l’idéologie pantouranienne: dès la fin du système soviétique et immédiatement après la chute du Mur de Berlin, la Turquie tente de déployer une politique offensive et de charme à l’endroit des anciennes républiques socialistes soviétiques turcophones à l’est de la Caspienne. Mais, finalement, cette parenthèse crypto-pantouranienne (1989-1993) se terminera par un échec diplomatique. Les résistances à toute mainmise de la Turquie (et subrepticement de l’OTAN) sur les anciennes républiques soviétiques turcophones ont été trop fortes: l’Asie centrale, en dépit de cette turcophonie, qui peut donner l’illusion de l’unité, est un espace politiquement et ethniquement trop hétérogène: le Kazakh se définira comme plus purement “turc” que le Turc d’Anatolie, forcément mâtiné de tous les ingrédients ethniques qui ont composé les anciens empires byzantin et ottoman. Le Turc d’Anatolie est, bio-ethniquement parlant, la résultante finale d’un brassage constant entre ressortissants de peuplements très divers: hittite, lydien, phrygien, grec, galate, arabo-araméen, arménien, caucasien, kurde, turc, turkmène, ouzbek, balkanique, albanais, ukrainien, etc. Tous les Turcophones d’Asie centrale, à commencer par le leader indiscuté du Kazakhstan, Nazarbaïev, n’acceptent pas d’emblée le leadership d’Özal ou de ses successeurs ou ne voient pas l’utilité d’adopter une synthèse politique née dans les contextes particuliers de l’Empire ottoman finissant et de la République kémaliste.

La Turquie, après la disparition du Rideau de fer, n’avait pas les moyens politiques de poursuivre cette grande ambition pantouranienne, en l’actualisant. Elle a certes investi dans ces pays turcophones mais insuffisamment: les investisseurs turcs préféraient d’ailleurs placer leurs capitaux en Russie, en Ukraine et surtout en Crimée (chez les Tatars de cette presqu’île, jadis féaux sujets de la Sublime Porte?). C’est logique: la logistique est gérable entre les côtes turques de la Mer Noire et la rive opposée, russe ou ukrainienne; elle est moins évidente en direction des immensités territoriales kazakhs, pour ne pas parler des confins kirghizes. Quant à l’offensive culturelle, par le biais de la chaîne satellitaire “Avrasya-TV” (“TV-Eurasie”), elle n’a pas rencontré le succès escompté: les barrières linguistiques et culturelles, entre Turcs de l’Egée ou de l’Anatolie et Turcophones des steppes centre-asiatiques, demeurent bien souvent insurmontables, en dépit des tentatives de standardiser les langues ouralo-altaïques, dites “turques”. Le seul résultat tangible de cette offensive pantouranienne à l’ère post-soviétique a été l’octroi automatique, du moins au départ, de la nationalité turque à tous les ressortissants des républiques turcophones d’Asie centrale, dans l’illusion de créer à terme un bloc turc de 135 à 165 millions d’habitants. Cette politique d’octroyer systématiquement la nationalité turque semble avoir été abandonnée, suite aux déboires diplomatiques (relatifs) d’Özal, mais bon nombre de Turcophones d’Asie centrale transitent néanmoins encore et toujours par la Turquie pour se présenter aux postes frontaliers grecs ou bulgares en Thrace ou pour aborder clandestinement les îles grecques de l’Egée, dans l’espoir de s’infiltrer ainsi dans l’espace Schengen et d’y demeurer définitivement.

L’Agence Frontex

Pour faire face à ces infiltrations de clandestins, via les Canaries, l’île de Lampedusa ou l’espace thrace/égéen, l’UE dispose d’une agence: l’agence Frontex. Sur le papier, cette institution eurocratique est bonne et utile. Mais, comme tout ce qui pourrait s’avérer bon et utile pour les peuples européens de l’espace Schengen, elle ne reçoit pas les moyens financiers, techniques, civils et militaires pour réaliser les tâches qu’elle doit en théorie accomplir. On a envoyé récemment quelques dizaines de gendarmes en Thrace, où l’on envisage également d’ériger un “mur” (comme à Berlin jadis et à Gaza aujourd’hui). Mais ce n’est pas cette poignée de gendarmes, aussi professionnels soient-ils, qui pourra arrêter le flot ininterrompu de candidats à l’installation en Europe. C’est tout un corps d’armée et toute une armada de navires de surveillance qu’il faudrait expédier dans la région plutôt qu’en Afghanistan, où nos soldats sont contraints de faire une guerre américaine selon les critères d’endiguement préconisés par les stratèges britanniques du 19ème siècle à Lord Curzon. Les phares de l’actualité se sont plutôt braqués sur Lampedusa récemment, suite aux remous qui ont secoué la Tunisie, l’Egypte et la Libye: les réfugiés africains (majoritairement subsahariens) quittent précipitemment ces pays de transit pour forcer la porte de l’Europe, accompagnés cette fois de milliers de Tunisiens qui profitent de l’aubaine; en effet, on ne peut renvoyer des réfugiés venus d’un pays frappé par la guerre civile. Les ministres allemands Westerwelle et de Maizière ont réclamé des mesures mais la Commissaire à l’immigration et à la sécurité, Cecilia Malmström, annonce certes que des “fonds seront alloués” (des fonds, des fonds et toujours des fonds...) mais que les naufragés de Lampedusa “ne seront pas repoussés” (question: pourquoi allouer des fonds à une agence censée verrouiller les portes de l’Europe et ne pas repousser ceux que vise ce verrouillage coûteux?). Pas plus sans doute que ceux qui s’infiltrent par la Thrace et les îles de l’Egée. Ce laxisme face à un flot ingérable est intolérable dans la mesure où il révèle un irréalisme politique et économique foncier qui, en dépit de son caractère aberrant, s’impose à tous, et surtout aux citoyens les plus démunis frappés par la crise depuis l’automne 2008. Or l’UE a, du moins sur le papier, les moyens d’agir, par le biais de cette agence Frontex, que seuls les députés européens de la Lega Nord (Mario Borghezio) et de la FPÖ (Andreas Mölzer) soutiennent avec toute la vigueur voulue.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la demande d’adhésion de la Turquie à l’UE. Les premières démarches en ce sens remontent à l’année 1963, au lendemain du putsch qui avait renversé Menderes. Le désir d’adhérer à la CEE puis à l’UE était une priorité pour les laïcistes et pour les forces de gauche en Turquie, avant l’avènement d’Erdogan. Aujourd’hui, ce désir ne constitue plus une priorité pour la nouvelle classe économique d’Anatolie centrale qui vote pour l’AKP d’Erdogan. Cette nouvelle classe moyenne turque, dynamique et entreprenante, récupère au fond les anciens marchés “ottomans” du Proche Orient, de l’Iran, du Caucase et d’Asie centrale. C’est normal: cette Anatolie centrale et orientale appartient aux bassins du Tigre et de l’Euphrate, zone naturelle de son éventuelle expansion, tandis que les villes de l’Ouest, autour d’Istanbul et sur la côté égéenne sont plutôt tournées vers l’Europe (ou vers une hypothétique “Communauté des pays riverains de la Méditerranée” qu’avait tenté de mettre en oeuvre Nicolas Sarközy). Après Özal, les investissements turcs se sont surtout portés vers la Russie, l’Ukraine ou la Crimée, comme nous l’avons vu, mais, dès Erdogan, ils s’infléchiront également vers les pays arabes du Croissant Fertile. Pourtant, en dépit de cette nouvelle donne, qui révolutionne tous les rapports de force au Proche et au Moyen Orient, le pouvoir turc ne renonce pas à l’idée d’adhérer un jour à l’UE. Avec la diplomatie multidirectionnelle de Davutoglu, elle cherche aussi à déverser son trop plein démographique dans les pays d’une Europe jugée “riche” (mais de moins en moins riche, en proie à une récession inquiétante et secouée par les crises bancaires à répétition) pour en piller les fonds de sécurité sociale. Par cette politique, effectivement multidirectionnelle, le triummvirat turc actuel (Gül/Erdogan/Davutoglu) entend inaugurer un “siècle turc”, sous d’autres signes que celui annoncé en son temps par Özal: il combine, dans son déploiement, le panislamisme sous direction turque réclamé par Neçmettin Erbakan au panislamisme d’inspiration ottomane théorisé par Davutoglu; cette nouvelle combinatoire idéologique, débarrassée du laïcisme kémaliste, vise une conquête indirecte de l’Europe, par le biais d’une activation politique des communautés turques immigrées et hautement politisées, une Europe dont on videra autant que possible les caisses d’allocations sociales, puis dont on fera une marge occidentale du futur Grand Empire Islamo-Ottoman.

Le scénario de Claeys

C’est ce scénario-catastrophe que craignent bon nombre d’observateurs européens. L’euro-député flamand Filip Claeys, président de la commission parlementaire européenne qui s’occupe de Frontex, a couché récemment sur le papier un tel scénario-catastrophe. Il commence en 2005, quand l’UE a décidé d’entamer les négociations en vue d’une adhésion finale de la Turquie. Il se termine en 2024, en passant par deux dates fatidiques: le 31 décembre 2019, dernier jour de la période de probation imposée à la Turquie, et le 1 janvier 2020, date officielle de l’entrée de la Turquie dans l’Union, en tant que membre à part entière. Claeys souligne qu’aucune des conditions préalables, posées à la Turquie, n’a été respectée: l’UE demande l’abrogation du fameux article 301, permettant aux tribunaux de condamner et d’ostraciser tout citoyen mettant en doute l’un ou l’autre aspect de l’histoire officielle de la République turque; elle demande également des rapports normaux avec Chypre (notamment l’ouverture des ports et aéroports, le démantèlement du mur coupant l’île en deux et le paiement de dédommagements aux Cypriotes grecs spoliés suite à l’invasion militaire de 1974). Finalement l’UE n’exigera pas la concrétisation de ces deux demandes. On fera comme si elles étaient en voie de réalisation. Claeys imagine ensuite ce qui serait susceptible de se passer:

1)    La formation d’une “fraction turque” au sein de l’assemblée parlementaire européenne, sans répartition des députés turcs dans l’ensemble de l’hémicycle selon leurs appartenances idéologiques. En dépit des nombreux clivages qui divisent la société turque, les euro-députés turcs feraient bloc en s’inscrivant dans une “fraction turque”, au-delà des clivages idéologiques. La règle veut toutefois que toute fraction soit “pluri-nationale”. La “fraction turque” contournerait la règle en recrutant des députés de souche turque, élus dans les pays européens: elle disposerait ainsi de six députés élus sur des listes allemandes; le reste proviendrait de listes néerlandaises, suédoises, belges, françaises, autrichiennes et bulgares (la Bulgarie abrite sur son territoire des minorités turques et pomaks, c’est-à-dire des Slaves islamisés et ottomanisés, qui forment 15% de la population). La fraction serait importante, elle compterait jusqu’à 95 députés et serait la troisième en ordre d’importance numérique au sein du parlement.

2)    La fraction imposerait d’emblée l’édification de mosquées dans l’enceinte des parlements de Strasbourg et de Bruxelles ainsi que le service d’aliments halal exclusivement dans les restaurants des institutions européennes. Le but serait de “visibiliser” l’islam sur les sites de l’eurocratie.

3)    La politique agricole commune (PAC) serait ruinée. En effet, 25% de la population active en Turquie travaillent dans l’agriculture (contre 3,5% en France). Nous aurions là une masse d’entreprises agricoles qu’il conviendrait de financer, ce qui déséquilibrerait le budget. Pour le rééquilibrer, il faudrait introduire un impôt européen, que les polémistes baptiseraient vite la “taxe turque”.

4)    L’adhésion turque entraînerait une immigration massive venue d’Anatolie, ce qui aurait pour conséquences: a) de gonfler démesurément les disporas turques, notamment en Allemagne, où une grande masse appartenant à cette diaspora s’avère déjà inadaptée au marché du travail. Evoquer cette inaptitude au travail dans une société industrielle avancée nous force à faire un petit ex cursus à propos de l’affaire Sarrazin qui a secoué l’Allemagne dès l’automne 2010; dans son best-seller Deutschland schafft sich ab, Thilo Sarrazin, d’obédience sociale-démocrate, constatait une inadaptation générale des jeunes issus des immigrations turque et arabo-musulmane, due principalement à l’échec de leur scolarisation. Cette inadaptation avait pour corollaires immédiats une ghettoïsation et un désintérêt total pour les réalisations techniques et culturelles de la société allemande, assortie, parfois, de la formation d’îlots intégristes et anachroniques. Pour Sarrazin, la réplique des pouvoirs publics devrait s’articuler autour de deux mesures: le recutement de cerveaux à importer, via l’octroi d’une “carte bleue” et une revalorisation de l’enseignement allemand, qui laisse désormais bien à désirer selon les enquêtes PISA et devrait s’inspirer des systèmes les plus perfromants comme ceux de Finlande et de Flandre (lequel est toutefois en train de battre de l’aile). Bruxelles aussi offre, en tant que ville-région, une masse d’emplois vacants et intéressants que la masse des jeunes de la Capitale belge et eurocratique, majoritairement issus des diverses vagues migratoires, est incapable d’occuper. Thilo Sarrazin, en prônant ces mesures, se pose, non pas comme un libéral qui s’insurgerait contre les politiques sociales et contre la redistribution qu’elles impliquent ou qui récriminerait contre les institutions scolaires toujours jugées “non rentables”, mais comme un socialiste bismarckien, partisan d’une économie de marché bien domestiquée par l’ordo-libéralisme ou “capitalisme rhénan” (selon la définition qu’en donna naguère Michel Albert en France). Sarrazin, dans cette optique, réclame un renforcement des formations postscolaires et para-universitaires dans les domaines des sciences et des techniques car il n’y a pas de société moderne viable sans les atouts que procurent de telles initiatives publiques, car elles permettent de former un futur personnel adéquat en tous domaines. Les beaux esprits, comme votre vedette nationale suisse Jean Ziegler ou comme son piètre imitateur français Alain de Benoist (“zieglérisé” au fil du temps...) vont refuser de tenir compte de ces avertissements clairs d’un homme peu susceptible d’irrationalité ou de “crypto-fascisme”, sous prétexte que cela émanerait d’une absence de charité pour des peuples classés arbitrairement dans la catégorie du “tiers monde” ou procéderait d’une “mentalité obsidionale”, propre aux “mouvances populistes”. Sarrazin a vendu près de 1,1 million d’exemplaires de son livre, ce qui, ajoutait un humoriste, équivaut à une pile d’une hauteur de près de 40 km de haut! Début 2011, cet ouvrage restait encore et toujours le deuxième best-seller vendu en Allemagne. b) Cette augmentation démesurée des diasporas entraînerait également un solide déséquilibre des politiques de logement, des systèmes de sécurité sociale, du budget alloué aux allocations de chômage et à l’enseignement (locaux pour abriter des millions de nouveaux élèves). c) Cette migration générale venue d’Anatolie s’accompagnerait aussi d’immigrants non turcs, transitant simplement par le territoire anatolien, et venus du Proche Orient, surtout des pays qui ont signé un accord de libre circulation des personnes avec la Turquie (on pense à la Syrie, à la Jordanie et au Liban). Le solde migratoire total, en cas d’adhésion turque, est estimé par Claeys à 2 millions de personnes par an!

5)    L’adhésion turque créerait un précédent. Si la Turquie a pu accéder au statut d’Etat-membre de l’UE, pourquoi des pays comme le Maroc, l’Irak ou la Syrie ne le pourraient-ils pas? L’Europe n’étant plus un club exclusivement laïque ou chrétien.

6)    L’adhésion turque porterait également un coup assez dur à la liberté d’expression. La Turquie ne chercherait-elle pas faire appliquer dans tous les Etats de l’Union les stipulations de son fameux article 301, punissant les “insultes à la nation turque”. Claeys imagine un scénario: un réalisateur britannique, disciple de l’athée anglais Bertrand Russell, produirait un film sur la vie du Prophète Mohammed. Le film déplairait au pouvoir turc et à d’autres musulmans pour des raisons théologiques diverses. Deux possibilités existeraient alors: 1) faire condamner le réalisateur du film en Grande-Bretagne ou 2) faire jouer le mandat européen pour permettre son extradition vers la Turquie, où il serait jugé. Claeys, dans son scénario imaginaire, parle d’un refus britannique d’extrader son ressortissant, et de le juger, car ce serait contraire à la liberté d’expression. Mais la demande d’extradition et les troubles suscités par le film dans les pays musulmans et dans les diasporas musulmanes d’Europe, engendreraient, pense Claeys, un phénomène de frousse collective chez les bien-pensants et les conformistes de toutes obédiences, tant et si bien que certains députés européens proclameraient que “la liberté d’expression à des limites”, qu’il faut lui en imposer pour ne pas sombrer dans une forme ou une autre de “racisme” ou d’“islamophobie”. Plus tard, après l’incident provoqué par le film, un professeur portugais ou autrichien écrirait, toujours selon le scénario avancé par Claeys, un ouvrage d’histoire portant sur le “génocide arménien”. Cette fois, comme le professeur est moins connu que ne le sont le réalisateur et l’acteur principal du film, on le livrerait à la Turquie, qui lui infligerait six mois de prison.

7)    L’adhésion de la Turquie néo-islamisante d’Erdogan à l’UE risquerait aussi, selon le scénario très pessimiste de Claeys, de faire advenir dans les faits de la vie quotidienne des pays de l’UE l’équivalence entre la Déclaration Universelle des droits de l’homme, dont se sont toujours réclamé les institutions européennes, et la Déclaration des droits de l’homme islamique, proclamée au Caire en 1990, et dont la Turquie est signataire. Dans l’article 24 de cette Déclaration du Caire, on lit: “Tous les droits et les libertés cités en la présente déclaration sont soumis à la charia islamique”. Et, poursuit Claeys, puisque les Européens ont eux-mêmes déclaré qu’ils ne constituaient pas un “club chrétien”, les Turcs pourraient considérer, qu’à terme, les deux déclarations devraient coïncider. Premier problème: en 2003, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a déclaré que la charia était incompatible avec les principes de la Déclaration Universelle de 1948; deuxième problème: s’il y a deux règles en vigueur, deux codes jugés équivalents en dépit de leurs contradictions fondamentales, il n’y a plus d’Etat de droit (à code unique), tel qu’on l’a considéré jusque aujourd’hui.

Au bout de quatre ans, selon Claeys, c’est-à-dire vers 2024, la situation serait devenue inextricable. Dans les pays européens, le mécontentement serait général face à la “taxe turque”. Le coût de la “politique agricole commune” serait devenu trop élevé. La réduction des subsides aux autres pays agricoles, dès l’adhésion turque, aurait suscité une grande vague de mécontentement dans les zones rurales d’Europe. La Cour des Comptes européenne, pense Claeys, finirait par critiquer l’utilisation inopportune des fonds de la PAC par la Turquie, qui les affecteraient parfois à d’autres secteurs ou les feraient disparaître dans le tonneau des Danaïdes d’une corruption éhontée, via l’action efficace des fameuses “sociétés parallèles”. Les flux migratoires vers l’Europe deviendraient ingérables, tant du point de vue du coût que du point de vue social, parce que les directives d’Erdogan, pareilles à celles énoncées à Cologne en 2008 et à Düsseldorf en 2011, exhorteraient toujours les Turcs d’Europe à refuser toute forme d’assimilation. Enfin, un réseau scolaire et universitaire turc se serait mis en place en Europe, accentuant du même coup la ghettoïsation, déjà problématique, des diasporas anatoliennes. Nous assisterions, en fin de compte, à un blocage général des institutions européennes.

Résultat problable de cet enlisement, selon le scénario de Claeys: les Pays-Bas, pays le plus densément peuplé de l’UE, où le manque de place est vraiment problématique, sortiraient de l’espace Schengen pour échapper aux flux migratoires venus de Turquie. La décision néerlandaise de quitter l’espace Schengen serait aussitôt imitée par des pays comme le Danemark, l’Autriche et la France, où les référendums anti-Schengen auraient tous penché en faveur d’un abandon de la politique laxiste qu’a fini par impliquer cette idée, bonne au départ, d’abolir les contrôles aux frontières des pays de l’Union. Claeys imagine même un référendum français qui donnerait 68% en faveur du rétablissement des contrôles aux frontières. “Taxe turque” et flux migratoires incontrôlés entraîneraient, pense Claeys, une désaffection totale de la population pour l’Union Européenne: il n’y aurait plus que 27% des citoyens de l’UE qui seraient encore en faveur de la poursuite de l’expérience. Pour Claeys, le résultat de cette désaffection serait la création d’une nouvelle UE: seuls les pays qui souhaiteront rester membres le resteraient. Mais cela scellerait simultanément la fin de l’Union telle que nous la connaissons aujourd’hui, du moins depuis le Traité de Maastricht de 1993.

Il y a donc une incompatibilité politique et géopolitique fondamentale entre le projet européen et les divers projets turcs (qu’ils soient pantouraniens, néo-ottomans ou panislamistes). “Les faits sont têtus”, comme le dit Claeys dans sa conclusion en paraphrasant Lénine. L’Europe, de fait, n’est que l’affaire des seuls pays géopolitiquement européens. Telle est bien la leçon  que nous lègue l’histoire des mille années de relations conflictuelles entre l’Europe et le monde turc.

Robert STEUCKERS.
Forest-Flotzenberg, Fessevillers, Nerniers-en-Savoie et Genève, février-mars 2011. Rédaction finale en février 2012, après un résumé néerlandais pour une conférence à Louvain (octobre 2011).

Bibliographie:
-    Gilles DORRONSORO, Que veut la Turquie? Ambitions et stratégies internationales, Autrement, Paris, 2009.
-    Philip GORDON & Omer TASPINAR, Winning Turkey – How America, Europe and Turkey can Revive a Fading Partnership, Brookings Institution, Washington D. C., 2008.
-    William HALE, Turkish Foreign Policy 1774-2000, Frank Cass, London, 2002.
-    Tancrède JOSSERAN, La nouvelle puissance turque – L’adieu à Mustapha Kemal, Ellipses, Paris, 2010.
-    Nicole POPE & Hugh POPE, Turkey Unveiled – A History of Modern Turkey, Overlook Press, Woodstock/New York, 2004.
-    Philip ROBINS, Suits and Uniforms – Turkish Foreign Policy since the Cold War, Hurst & Company, London, 2003.
-    Thierry ZARCONE, La Turquie moderne et l’islam, Flammarion, Paris, 2004.

Revues:
-    Numéro spécial de The Economist, October 23d-29th, 2010.
-    Moyen-Orient, n°11, juillet-septembre 2011, “Bilan géostratégique”.
-    La nouvelle revue géopolitique, n°1, juillet-septembre 2011, “La Turquie avec ou sans l’Europe?”.

mercredi, 22 février 2012

Theodorakis publie une nouvelle lettre ouverte: «La vérité sur la Grèce»

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Mikis Theodorakis, le chantre communiste de la grécitude appelle une nouvelle fois à la révolution dans son testament politique qu'il offre au reste de l'humanité. La Grèce digne ou le néant.

Theodorakis publie une nouvelle lettre ouverte: «La vérité sur la Grèce»                      
 
Ex: http://mbm.hautetfort.com/
 
Les événements des derniers jours en Grèce montrent qu’une résistance de plus en plus déterminée est en train d’émerger dans la population, tandis que le gouvernement grec n’hésite pas un instant à s’agenouiller devant le nouvel « empire européen » cher à Jose Manuel Barroso.
 

Cet esprit de résistance a été galvanisé par des anciens résistants contre le nazisme, tels Mikis Theodorakis, aujourd’hui âgé de 87 ans, et Manolis Glezos, 90 ans. Tous deux ont été la cible des forces de l’ordre lors des manifestations du 12 février dernier, lorsque des flacons de gaz lacrymogène ont été lancés directement à leurs pieds.

Juste avant ces manifestations, Theodorakis avait publié une « Lettre ouverte à l’opinion publique internationale », où il écrit : « Il existe une conspiration globale en vue de la destruction de mon pays. Elle a débuté en 1975, visant la culture grecque moderne, puis en déformant l’histoire récente de notre pays et notre identité nationale, et aujourd’hui en cherchant à nous détruire physiquement par le chômage, la faim et la misère. Si le peuple grec ne montre pas la volonté de se lever et d’arrêter ces gens, il y a un réel risque de voir s’éteindre la Grèce. Je crois que ceci va arriver d’ici dix ans. De nous tous, les Grecs, ne subsistera que la mémoire de notre civilisation et de nos combats dans l’histoire pour la liberté. »

La lettre appelle également à former un « Front de résistance et de solidarité » de toutes les forces politiques afin « d’expulser la Troïka », les forces d’occupation constituées par le Fond monétaire international (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE), et accuse les banques européennes et cette Troïka d’avoir détruit le vie des gens tout en cherchant maintenant à précipiter la Grèce vers « un âge des ténèbres » comparable à l’occupation nazie.

La lettre rappelle que 300 000 Grecs sont morts de famine lors de l’occupation allemande. « Le fantôme de la faim est de retour dans notre pauvre pays calomnié », écrit-il. « Ils menacent de nous expulser hors de l’Europe. Si l’Europe ne veut pas de nous 1 fois, nous ne voulons pas de cette Europe “Merkel-Sarkozy” 10 fois ! (…) Pourquoi ? A cause du chantage du FMI et de l’Eurogroupe. (…) Ces cercles économiques nous détestent (…) et portent la seule responsabilité de notre situation dramatique. (…) Il y a une autre solution ! Nous devons changer radicalement notre parcours et nous tourner vers la Russie pour une coopération économique et créer un partenariat qui nous aidera à retrouver la croissance de la richesse naturelle de notre pays, dans des termes respectant notre intérêt national. »

Theodorakis termine sa lettre en ces termes : « Je m’engage pleinement en vue de cet objectif et je crois que les événements montreront qui j’ai finalement eu raison. J’ai combattu, prenant les armes contre l’occupation hitlérienne. J’ai passé du temps dans les prisons de la Gestapo. J’ai été condamné à mort par les Allemands et j’ai miraculeusement survécu. En 1967, j’ai fondé le Front national contre la dictature (NAF), le premier mouvement de résistance contre la junte militaire grecque. J’ai combattu dans la clandestinité. J’ai été pris et emprisonné dans l’“abattoir” du Comité de sécurité de la junte. Et j’ai survécu à nouveau.

« Aujourd’hui, j’ai 87 ans et très probablement je ne verrai pas le salut de mon pays bien-aimé. Mais je mourrai la conscience tranquille, car je crois être encore en train de faire mon devoir envers les idéaux de liberté et de respect de la Loi, jusqu’à la fin ! »

samedi, 18 février 2012

Alerte à l’attaque généralisée sur les libertés et autres principes démocratiques

Alerte à l’attaque généralisée sur les libertés et autres principes démocratiques

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Si les révolutions arabes pouvaient donner l’impression d’un vent de liberté dans les bastions les plus fermés des dictatures orientales, les dernières nouvelles du monde ne sont pas bonnes du tout pour les amateurs de libertés. Démonstration des changements discrets et généralisés que nous subissons, et qui pourraient sonner le glas, pour le blog économique et social, de la démocratie en Occident.

 

 

Difficile de dire quand le mouvement a vraiment commencé, mais l’on peut considérer comme fait marquant et sorte de « go dictatorial » le Patriotic Act voté aux États-Unis à la suite du 11 septembre. Cette date a été l’occasion pour tous les dictateurs en herbe de serrer la vis de la démocratie avec une très belle excuse : lutter contre le terrorisme.

Il est clair que ce n’est qu’un prétexte, car le système Échelon — grandes oreilles des États unis sur toutes les communications de la planète — était souvent justifié par un besoin de se défendre contre des attaques terroristes. Or, il se trouve que l’attaque du 11 septembre n’a pas été empêchée par les écoutes d’Échelon, bien au contraire.
Si ce système s’est avéré redoutable lors de missions pour lesquelles il n’était pas prévu (comme, par exemple, espionner les communications d’Airbus afin de donner l’avantage à Boing sur de juteux contrats commerciaux), il s’est révélé incapable de repérer les échanges des terroristes.


Comme toujours ce genre de loi et d’outil ne protège pas le peuple d’individus malfaisants, mais les expose à toutes sortes de dérives politiques et démocratiques. Lesdits malfaisants étant très bien renseignés, ils évitent les pièges de ces systèmes et lois. Ce qui n’est pas le cas du citoyen lambda.

Le cas d’école du « Patriot Act »

Ainsi, le Patriot Act est de cette ordre : restreindre la liberté des Américains pour de fausses raisons de sécurité intérieures. Votée le 26 octobre 2001, soit à peine un mois après l’attentat du 11 septembre, ce texte de 132 pages permet aussi bien des choses en apparence inoffensives pour un citoyen américain et liées au terrorisme que des Easter Eggs (ici fonction cachées) étonnants.

Par exemple, le texte a permis la mise en place de Sneak and peek warrant, soit des perquisitions pouvant être menées sans la présence de l’intéressé, et ce même dans le cadre de simples délits. Il est clair que nous nous éloignons fortement de l’aspect terroriste de la loi. Cette partie du Patriot Act a été jugée, plus tard comme anticonstitutionnelle et a donné lieu a un scandale lorsqu’un innocent a été par erreur pris pour un terroriste par le FBI.

Le Patriot Act instaurait également des NSL — des mandats directement délivrés par le FBI sans nécessité d’un juge — qui donnaient libre accès au FBI à toutes les bases de données du territoire (fournisseurs internet, sites web, entreprises…) sans pour autant devoir informer les personnes concernées.
Bien qu’il devait rester exceptionnel, le recours au NSL s’est très vite installé dans le volume avec 70 000 demandes par an de 2003 à 2006. Y a-t-il autant de terroristes potentiels ?

En 2003, les données acquises par le NSL sont autorisées à être stockées par le FBI. Ce dont il profite pour se constituer une gigantesque base de données sur l’ensemble de la population américaine, innocente ou non.
Pire : l’accès à cette base fut étendu aux gouvernements locaux, à l’état et à de mystérieuses « entités appropriées du secteur privé » ! Dénomination floue permettant tout simplement d’abolir la notion de vie privée…
A la suite de divers plaintes, scandales et abus en tout genre commis principalement par le FBI et le département de la Défense, le NSL fut abandonné en 2008.

Dans le Patriot Act toujours, il était prévu de grandes facilités sur les écoutes téléphoniques et les accès aux fichiers personnels. Les demandes de données devaient être satisfaites par toutes les entreprises américaines même si lesdites données se situaient physiquement en Europe. Le FBI pouvait également perquisitionner, en plus des particuliers, les entreprises, les cabinets médicaux, les écoles et universités, les bibliothèques, les librairies, sans même recourir à un juge.
Heureusement, les atteintes aux libertés du Patriot Actont été limitées grâce à des actions comme celles de l’association de défense des droits de l’homme (ACLU) et par des résistances locales (360 villes américaines ont boycotté cette loi).

Grâce à cet exemple, nous pouvons constater le basculement d’une mesure justifiée àune mesure de contrôle de la population digne de 1984 de G. Orwell.

Le SOPA

La Stop Online Piracy Act (H.R.3261) est une loi visant à lutter contre la violation du droit d’auteur aux États-Unis. D’après cette loi, un site suspecté d’enfreindre le droit d’auteur peut se voir privé de ressources publicitaires, ses payements PayPal susceptibles d’être supprimés, sans compter le déréférencement des moteurs de recherches et enfin la sortie pure et simple d’Internet.

La SOPA interdit également le streaming d’œuvres protégées, qui deviendrait un crime. La SOPA permet de réclamer des sanctions judiciaires contre des sites situés hors des États-Unis et soupçonnés d’enfreindre ou de faciliter la violation de copyright. Pour satisfaire à ces obligations, il serait nécessaire de mettre en place des techniques d’espionnage massifs (Deep Packet Inspection, voire plus) rendant illusoire toute vie privée sur Internet.

Heureusement, si certains bénéficient de la SOPA d’autres verront leurs intérêts financiers menacés. C’est ainsi que Google, Facebook, Yahoo, eBay, AOL, Twitter, LinkedIn, Mozilla et Zynga ont cosigné une lettre ouverte contre le SOPA. L’application sauvage de la SOPA éliminerait une grande partie des logiciels libres et sonnerait le glas de l’innovation sur Internet et des startups.
Ainsi, une journée générale de fermeture des sites web américains a eu lieu le 18 janvier 2012 en signe de protestation contre SOPA et PIPA (voir ci-après). Ce jour-là, de nombreux services prestigieux étaient indisponibles et affichaient une page de protestation. La presse aussi faisait écho de ces problèmes comme le montre cet éditorial du magazine Fortune : « Une fois encore, le Congrès se contente d’adjuger les enchères de puissants lobbyistes — en l’occurrence, Hollywood et l’industrie musicale. Ce serait franchement banal si la législation proposée n’était pas si draconienne ».
La bataille a déjà eu des répercussions financières : une liste des entreprises supportant la SOPA a circulé sur Internet et l’hébergeur Go Daddy, partisan de cette loi, a perdu son client Wikipédia et a dû affronté une campagne de boycott, ce qui l’a obligé à faire machine arrière dans sa position.

La PIPA

Dans la même période que la SOPA, une autre loi similaire faisait débat : la Protect IP Act (PIPA, Preventing real online threats to economic creativity and theft of intellectual property act of 2011, ou S. 968). Comme la SOPA, le but est de donner des outils au gouvernement américain et aux ayants droits pour limiter l’accès aux sites dédiés au piratage et aux contrefaçons, avec une emphase sur les sites hébergés hors des États-Unis… PIPA est donc complémentaire de SOPA.

Depuis, le Sénat américain a décidé de suspendre le projet PIPA, puis le projet SOPA dans l’attente d’un accord plus large… Tout un programme.

L’anecdotique, mais terrifiant UEFI

L’Unified extensible firmware interface (UEFI) est une simple norme définissant le successeur du BIOS (logiciel qui démarre votre ordinateur avant de passer la main à Windows ou Linux). Jusque-là, rien d’extraordinaire. Pourtant, l’UEFI permet de protéger les systèmes d’exploitation installés sur la machine par l’usage de signatures numériques certifiant le système d’exploitation. Un système non autorisé (car non signé) serait interdit de démarrage.
Problème : Linux n’est pas signé et pourrait tout simplement disparaitre des PC de demain supportant l’UEFI ! Mais surtout, le système pourrait éliminer tous les logiciels gratuits du monde, car s’ils sont non signés ils ne pourront pas fonctionner !

Nous pouvons aller plus loin : imaginez que vous écriviez un texte déplaisant à un gouvernement ou une grande entreprise. Une fois publié sur Internet, le texte pourrait se voir instantanément interdit sur tous les ordinateurs de la planète par la simple inscription du fichier sur une liste noire ! L’outil idéal des dictatures et des grandes entreprises.

Google, Twitter, Skype : leurs impacts sur les autres pays

Depuis, de nombreux autres exemples américains sont à déplorer. L’affaire Wikileaks et tous les ennuis étranges de son non moins étrange dirigeant, avec des accusations de viols qui arrivent à point nommé… De même que son extradition vers les États-Unis.
De même, que penser de l’assaut militaire contre le patron de MegaUpload ?
Pourquoi ne pas utiliser des moyens judiciaires plus normaux ? Et cela soulève toujours la même question : un fournisseur d’accès est-il responsable de l’usage fait par ses utilisateurs ? Accuse-t-on le fabricant du couteau lors d’un meurtre ? MegaUpload supprimait-il rapidement les contenus illicites lorsqu’on les lui signalait ? Si c’était le cas, que reproche-t-on à ce service ?

Autres exemples récents : ces dérives ne concernent pas que le FBI, le département de la Défense ou le gouvernement, mais également les entreprises privées. Nous ne parlerons pas des nombreuses dérives et provocations du réseau social Facebook, mais un fait récent est tout de même « frappant ».
Google a discrètement annoncé que les requêtes d’accès aux blogs hébergés par l’entreprise seraient redirigées vers des serveurs locaux. Une phrase anodine qui pourtant révèle que cette mesure technique permettra à Google une plus grande coopération avec les pays tiers.

En clair : le respect des souhaits de censure de chaque pays sera pris en compte, quels qu’ils soient. Si Google s’était fait remarqué à l’origine par sa résistance à la censure chinoise, résistance qui liu avait valu un exil à Hong Kong, le mot d’ordre de Google a bien changé depuis cette époque. L’heure est désormais à la coopération avec les gouvernements.

Ainsi, en France, Google présentait jusqu’à présent les statistiques des requêtes en accès aux données personnelles ou aux demandes de retrait du gouvernement (mauvais chiffres en forte hausse dans le cas de la France), mais nous sommes en droit de nous demander si cette transparence va continuer.
Pourquoi un tel retournement ? Les raisons sont sûrement complexes, mais la principale étant surement d’ordre financier. En s’inscrivant dans les lignes politiques et législatives des pays, Google se met à l’abri des représailles et s’offre une plus grande ouverture aux marchés internes du pays, garant d’une progression de ses résultats financiers.

Est-ce un fait isolé ? Pas du tout ! Skype propose également un filtrage des communications suivant le pays d’usage du logiciel. Ainsi, en Chine, les conversations mentionnant le Dalaï-Lama sont censurées. Twitter suit exactement le même chemin. Raison officielle : se mettre en conformité avec les lois locales.
La vérité est que les filtrages — parfois complets — de ces services par certains gouvernements ont représenté un manque à gagner flagrant. Au diable la démocratie et vive le buisness, cela en dit long sur l’éthique associée. Il est probable que lorsque le grand public s’en rendra compte (parfois trop tard), l’image de marque et la sympathie envers la marque seront fortement écornées… mais en attendant, faisons du buisness !
Triste, lorsque l’on connaît le rôle de certaines de ces technologies lors des révolutions arabes. Il est probable qu’elles joueront, à l’avenir, un rôle inverse… Plus une technologie se démocratise, plus les censeurs veulent la contrôler.

La France n’est pas à la traîne sur le sujet…

Tout cela n’est qu’un délire américain, me direz-vous ?
Pas tout à fait puisque les nouvelles politiques de Google, Twitter, Skype et consorts impactent fortement tous les autres pays, y compris le nôtre. De plus, comme nous le verrons, la France n’est pas en reste sur le sujet. Depuis l’élection de Sarkozy, un vent liberticide a soufflé. Il y a eu la trop méconnue loi Loppsi puis la Loppsi II, l’Hadopi et l’Hadopi II.

Loppsi et Loppsi II

Grâce à ces lois, les officiers de police judiciaire — avec l’autorisation d’un magistrat — peuvent accéder directement à des fichiers informatiques à distance par voie télématique/informatique et y prendre les informations qu’ils désirent. De plus, le rassemblement de fichiers de données existants (STIC, fichiers de police, JUDEX, gendarmerie) au sein d’une même base appelée ARIANE permet de croiser les informations sur un individu.

LOPPSI II va beaucoup plus loin avec la création du logiciel Péricles qui permet de faciliter l’accès aux bases de données réunies. Elle prévoit l’extension des droits des policiers municipaux, elle facilite l’usage de caméras sur la voie publique et autorise la police à installer des logiciels-espions discrètement sur les ordinateurs des citoyens !

Elle permet également la surveillance des informations circulant sur Internet et la conservation durant une année de données liées à l’usage du Web : adresses IP (signature d’un internaute), pseudonymes, matériels utilisés, coordonnées, logins, mots de passe et tout autre identifiant ! Cette loi se réfère à la tentative chinoise d’installer en standard des logiciels espions sur les PC chinois (tentative finalement annulée vu le tollé en Chine).

Enfin, la France s’est tristement illustrée en Libye. Officiellement, nous aidions les opposants à vaincre un régime totalitaire (noble position!), mais officieusement nous étions les fournisseurs de logiciel d’espionnage redoutable des opposants libyens.
Avec les logiciels de Deep Packet Inspection qui retrace tous les échanges quel que soit leur format (mail, chat, site web, recherches sur Internet…), leur fréquence ou leur date afin d’espionner automatiquement et de manière exhaustive et homogène de tous les citoyens d’un pays. Il s’agit ni plus ni moins de « surveillance massive ».
Par la fourniture de ces logiciels, nous aidions indirectement ce régime dictatorial à identifier et surveiller ses opposants afin de les arrêter ! Bien sûr ce que nous disions sur MegaUpload est aussi valable pour AMESYS, l’entreprise n’est pas responsable de ce qu’en font ses clients.

En revanche, la vente de logiciels aussi sensibles, considéré comme une arme, implique forcément une autorisation de vente au plus haut niveau de l’Etat. Le fait est que le logiciel a été vendu en Libye et qu’il a donc reçu toutes les autorisations de ventes nécessaires. C’est là qu’intervient la responsabilité de la France dans cette affaire.
Il est étonnant de constater que la France est un des leaders de cette technologie DPI via la filiale de Bull nommée AMESYS, considéré comme une arme de guerre électronique. Ce marché est évalué à 5 milliards de dollars et a débuté en 2001 (encore…).
La presse révèlera que le logiciel — vendu à de nombreux pays dont des dictatures notoires — a permis de surveiller de nombreuses personnes et entités (poètes, journalistes, écrivains, historiens, intellectuels, ONG, des groupes de communication comme Al Jazeera ou la banque de Ben Ali…) et que le logiciel est également utilisé en France pour la surveillance quotidienne des Français !

Hadopi I et II

Dans la même veine, l’Hadopi était contestable puisqu’il se basait sur des données non fiables (adresse IP) pour incriminer tel ou tel citoyen de téléchargement illégal. Principal visé : le moyen de téléchargement peer to peer (pair à pair) qui fut, par conséquent, délaissé pour d’autres technologies non traitées par l’Hadopi (streaming, direct download…).

Depuis l’annonce de l’Hadopi II, nous savons que les prochaines cibles ne seront plus seulement la technologie peer to peer mais toutes les autres. Cela n’avait pas encore été fait non pas par négligence, mais parce que c’était plus difficile à tracer. Or avec la technologie DPI que nous avons évoquée ci-dessus, c’est un jeu d’enfant. Aussi, la mise en place de l’Hadopi 2 signifie officiellement l’usage massif du DPI en France, et ce, avec toutes les dérives que permet une technologie aussi puissante.

Les premières victimes ne seront pas celles que l’on croit : ce sera ceux qui ne savent pas se protéger, ceux qui ne sont pas spécialistes. Autrement dit nous tous. Les dérives existent, aux Etats-Unis comme en France (écoutes téléphoniques illégales).
Braves gens, soyez certains que cette nouvelle technologie (et toutes les autres évoquées ici et ailleurs) se retournera un jour contre d’honnêtes citoyens. Ce n’est qu’une question de temps.

La loi Secret des affaires

Après des années de négociations parlementaires menées par le député UMP Bernard Carayon, l’Assemblée nationale a adopté, lundi 23 janvier 2012, un texte qui sanctionne la violation du secret des affaires comme un délit.

Problème : le texte est suffisamment flou pour empêcher toute révélation de scandales futurs.
« Sont qualifiées d’informations à caractère économique protégées, les informations ne constituant pas des connaissances générales librement accessibles par le public, ayant, directement ou indirectement, une valeur économique pour l’entreprise, et pour la protection desquelles leur détenteur légitime a mis en œuvre des mesures substantielles conformes aux lois et usages, en vue de les tenir secrètes. »

La révélation d’une fraude financière, sociale, fiscale, écologique, constituerait une révélation d’information non « librement accessibles par le public » et « ayant, directement ou indirectement, une valeur économique » !
Cette loi du secret des affaires est une protection contre la divulgation de magouilles. Il est légitime de se demander si le laboratoire Servier aurait-il pu utiliser un tel dispositif juridique pour empêcher ou sanctionner les fuites sur le Mediator ? Idem pour les scandales PIP et de l’amiante. Une loi anti-Wikileaks et anti-lanceurs d’alertes en quelque sorte…
Pas sûr que la démocratie en sortira plus grande, mais il est certain que de futures catastrophes sanitaires seront systématiquement payées par les contribuables…

En Europe : le secret ACTA

Passé dans un silence organisé par ses défenseurs, le Anti-Counterfeiting Trade Agreement (ACTA, Accord commercial anti-contrefaçon) a été signé par l’Union européenne le 26 janvier 2012.
Kader Arif, le rapporteur du projet au Parlement européen, a démissionné le même jour, traitant l’ensemble du processus ayant abouti à la ratification de l’accord définitif de « mascarade ».
Il fit part des menaces que ce texte faisait peser sur la société civile, de la surdité du Parlement européen face aux revendications concernant les atteintes aux droits individuels, ainsi que de manœuvres pour que le traité soit adopté avant que l’opinion publique ne soit alertée.
L’absence de transparence dans les négociations avait fait débat. Remarquez bien qu’en France, la presse n’en a pratiquement pas parlé, alors que Wikileaks avait averti de ce projet dès 2008. Est-ce aussi pour cela qu’on s’est acharné sur cette organisation ?

De quoi s’agit-il ? Officiellement l’ACTA vise les pays émergents comme la Chine, la Russie et le Brésil qui ne respectent pas le droit d’auteur et sont une source de contrefaçon importante. Sur le principe, l’ACTA permet l’obtention de toute information détenue par une personne ou une organisation sur une potentielle violation du droit d’auteur.
Plus précisément : les autorités compétentes auront le pouvoir d’ordonner aux fournisseurs d’accès à Internet qu’ils livrent aux ayants droit l’identité de leurs abonnés suspectés de piratage. Les fournisseurs d’accès seraient également tenus de surveiller leur réseau afin de prévenir de tout trafic de contrefaçon.
Ils seraient alors, tels de super gendarmes, autoriser à surveilller toutes les communications de leurs clients.

L’ACTA prévoit également l’interdiction de protéger ses communications, par exemple par un chiffrage. Or nous savons bien que dans les pays totalitaires, le chiffrage des communications est la seule échappatoire pour les dissidents… Pire, l’ACTA impose des mesures susceptibles de bloquer la circulation de médicaments génériques au nom de la lutte contre la contrefaçon !
Une tendance déjà en place : en février 2009, des médicaments contre le sida achetés par Unitaid furent bloqués pendant un mois par les autorités douanières d’Amsterdam. Avec ACTA, ces mésaventures seront légendes, et même plus graves.
L’ACTA prévoie également l’obligation de sanctionner le contournement des protections numériques (DRM) ou la mise sur le marché (gratuite ou payante) d’appareils/logiciels permettant ce contournement : il s’agit tout simplement de la fin de la copie privée ! Transformer un CD en MP3 pour l’utiliser dans son baladeur ou son autoradio devient un acte de contrefaçon !

Il ne fait absolument aucun doute que l’ACTA est demandé par les mêmes entreprises que celles qui souhaitent  les lois SOPA et PIPA américaines. Les conséquences pour l’innovation et la liberté d’expression seront les mêmes et aboutissent aux mêmes solutions d’espionnage massif de l’Internet.

La démocratie menacée

Patriot Act, PIPA, SOPA, UEFI, ACTA, HADOPI, LOPPSI I & II, DPI, Secrets d’Affaires et bien d’autres dont nous n’avons pas parlé ici ne sont pas un hasard. Certes, c’est le résultat de lobbys puissants et généreux vis-à-vis des politiques, mais pas uniquement. Il est bien difficile de ne voir, dans ces attaques très bien coordonnées, qu’une simple volonté de protéger les ayants droits. Le marteau-piqueur est trop gros pour écraser une si petite noisette. À vous de vous faire une opinion, mais pour moi cela ne fait aucun doute : la démocratie est largement attaquée en occident. Comme souvent, les luttes contre une minorité provoquent au mieux des privations ou au pire des abus pour tous les autres. Cette idée du risque zéro est ridicule, car elle est impossible (nous l’avons vu, la technologie n’a pas empêché le 11 septembre et n’en empêchera pas un autre), il est même difficile de dire que grâce à elle le risque est diminué et de combien.

En revanche pour le citoyen lambda, elle est source de tous les risques, de tous les abus et symbolise le chemin discret — mais bien — que prennent nos démocraties : le totalitarisme. Il est difficile ou impossible de supprimer une dictature (regardez les problèmes actuels des pays du printemps arabe), mais maintenir une démocratie est encore plus difficile. Il y a toujours un groupe d’hommes qui ont du pouvoir et de l’argent et qui en veulent inéluctablement beaucoup plus.
Le pouvoir pour la gloire, le pouvoir pour le garder, le pouvoir pour gagner plus d’argent. Oui, ce qui est pénible avec les vraies démocraties, c’est que les scandales se savent un jour ou l’autre, et qu’elles sont de vraies empêcheuses de magouiller en rond… Corrigeons cela ! (Sic !)

Eugène

mardi, 14 février 2012

Vers un scénario libyen en Syrie ?

Vers un scénario libyen en Syrie ?

Les récentes révélations des médias israéliens selon lesquelles le Royaume-Uni et le Qatar auraient déployé en Syrie des unités de leurs forces spéciales n’ont pas laissé les autorités de Moscou indifférentes.

Jeudi, le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, a déclaré que si ces informations s’avéraient exactes ce serait «une nouvelle très inquiétante». En effet, le site israélien Debkafile a rapporté jeudi que les combattants qui luttent contre l’armée syrienne aux alentours de la ville de Homs sont assistés par des instructeurs appartenant à des forces spéciales du Royaume-Uni et du Qatar. Selon Debkafile, les militaires étrangers ne participent

"C'est un fait que personne ne peut nier: la Syrie reçoit des armes destinées aux insurgés et aux extrémistes religieux qui profitent des mouvements de contestation pour s'emparer du pouvoir", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov

pas directement aux hostilités, mais agissent comme con-seillers militaires, assurent la communication et fournissent aux combattants armes et munitions. En outre, ces spécialistes étrangers assurent également le transport des combattants dans la zone du conflit, ainsi que la livraison de cargaisons militaires en provenance de différents fournisseurs, dont la Turquie.

Pour sa part, Hanane Aâchraoui, membre du comité exécutif de l’OLP, a considéré que l’étape franchie par la Tunisie et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), consistant dans le renvoi des ambassadeurs syriens, prouve l’existence d’une coordination entre Israël, les USA et certains pays arabes. Pour Mme Aâchraoui, les USA tentent de semer la division dans toute la région et pas seulement en Syrie, afin d’obtenir un Grand Moyen-Orient qui réponde aux attentes américaines donc israéliennes dans cette région névralgique du globe. Elle ne manquera pas, ainsi, d’exprimer, la mort dans l’âme, sa profonde désolation de voir des pays arabes impliqués dans ce plan américano-sioniste dont l’exécution ressemble étrangement au scénario libyen. Mme Aâchraoui a même précisé au journal palestinien Al Thawra al Ikhberia que l’expulsion des ambassadeurs syriens faisait partie des résolutions du congrès de Herzlia tenu en Israël sur le thème de la sécurité du Grand Israël. De nombreuses sources font état de plus en plus fréquemment  d’une subversion en Syrie fomentée depuis l’étranger.

Damas affirme que le pays est en proie à des terroristes islamistes financés et armés depuis l’étranger et déplore la perte de plus de 2 000 militaires et membres des forces de l’ordre. La télévision nationale a rapporté jeudi que l’armée syrienne a mené une opération antiterroriste dans la ville d’Al-Qoussaïr, dans la province de Homs. D’après cette source, les commandos islamistes ont disposé des explosifs dans les immeubles et  dans les rues de cette ville frontalière avec le Liban. Au terme de l’opération, l’armée syrienne aurait réussi à arrêter plusieurs terroristes, mais elle aurait, aussi, essuyé des pertes, deux soldats tués et plusieurs autres blessés. Un reportage de la chaîne Surya TV a montré, jeudi soir, que la vie reprend progressivement son cours à Homs, théâtre depuis cinq jours d’une opération antiterroriste d’envergure.  Pour sa part, l’opposition syrienne a signalé de lourdes pertes humaines.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé à Londres, plus de 400 personnes ont péri dans la ville depuis le 4 février. Les autorités syriennes démentent ce chiffre et assurent que la ville était pilonnée par des commandos qui, en outre, distribuaient des vidéos truquées pour compromettre le pouvoir et provoquer une ingérence étrangère en Syrie. Sur ce dernier point, personne n’a pu contredire jusqu’à présent les responsables syriens. Ni le Royaume-Uni, ni  le Qatar, soupçonnés, eux, d’avoir envoyé des troupes au sol.

A. Abdelghafour

lundi, 13 février 2012

Le Mali, première victime « collatérale » de l'intervention occidentale en Libye

 

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Le Mali, première victime « collatérale » de l'intervention occidentale en Libye

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Depuis le début de cette erreur politique majeure que fut l’ingérence franco-otanienne dans la guerre civile libyenne, j’ai expliqué qu’avec l’élimination du colonel Kadhafi, l’arc de tension saharo-sahélien allait de nouveau être bandé. La raison en est simple, et il est proprement affligeant que les conseillers africains de l’Elysée, informés aux meilleures sources, n’aient pas réussi à freiner les ardeurs guerrières de certains.
 
Après avoir longtemps déstabilisé la région, le colonel Kadhafi avait changé de politique depuis quelques années et au moment où nous lui avons déclaré la guerre, il la stabilisait. Il avait ainsi mis « sous cloche » les velléités des Toubou libyo-tchadiens et l’irrédentisme des Touaregs du Mali. Etrangement, nous l’avons supporté quand il nous combattait, et nous l’avons combattu dès lors qu’il était devenu notre allié…
L’intervention franco-onusienne s’étant produite avec les résultats que l’on sait, à savoir l’anarchie libyenne, les forces de déstabilisation saharo-sahéliennes qui avaient perdu leur mentor ont aussitôt repris leur autonomie.
Du côté des Toubou et apparentés, la situation est pour le moment sous contrôle en raison de la présence d’Idriss Deby Itno que la presse française, toujours prompte à déstabiliser les pouvoirs stabilisateurs, ne cesse d’attaquer. Son pouvoir est solide, mais la question de sa succession se posera un jour avec toutes les conséquences qui en découleront.
Aujourd’hui, le maillon le plus faible de l’arc saharo-sahélien est le Mali. Or, c’est très exactement là que se produisent actuellement des évènements dont les conséquences risquent d’être catastrophiques en raison de la proximité de ces trois autres foyers de déstabilisation que sont le nord du Nigeria avec la secte fondamentaliste Boko Haram, la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et les confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario.
 
Au Mali où, depuis 1962, la guerre n’a jamais véritablement cessé entre les Touaregs et l’Etat contrôlé par les Noirs sudistes, les hostilités ont repris au mois de janvier 2012. Plusieurs milliers de Touaregs, dont nombre d’anciens militaires libyens, ont en effet pris le contrôle de l’Azawad, le nord nord est du Mali.
Leur chef militaire est Ag Mohammed Najem, de la tribu des Igforas. Cet ancien colonel de l’armée libyenne qui commandait une unité spécialisée dans le combat en zone désertique et qui était casernée à Sebha, a quitté la Libye avec armes et bagages quelques jours avant le lynchage du colonel Kadhafi par les fondamentalistes de Misrata. Son groupe dispose d’un matériel de pointe, y compris des missiles sol-air ; l’un d’entre eux a semble t-il abattu un avion de l’armée malienne.

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Remarque importante : ces rebelles qui se réclament du MNLA (Mouvement national pour la Libération de l’Azawad) ne demandent plus une meilleure intégration des Touaregs dans l’Etat malien, comme lors des précédentes insurrections, mais la sécession pure et simple. Ils combattent ainsi pour la prise en compte de la réalité géographique et humaine régionale contre l’utopie consistant à vouloir faire vivre dans le même Etat les agriculteurs noirs sédentaires du Sud et les nomades berbères du Nord. Nous retrouvons là l’idée qui fut longtemps portée par le colonel Kadhafi qui prônait la création d’un Etat touareg au centre du Sahara.
 
Totalement dépassées par la situation, les autorités maliennes tentent d’obtenir une intervention directe des Occidentaux en affirmant que les insurgés ont des liens directs avec Aqmi. Ces derniers disent au contraire qu’étant Berbères, ils sont le meilleur rempart contre les fondamentalistes arabo-musulmans. Certes, mais un petit groupe touareg, très minoritaire toutefois, ayant participé à une récente opération menée par Aqmi, le risque de porosité n’est pas exclu.

La situation est donc à suivre[1].
 
 
Bernard Lugan
07/02/12 


[1] Cette question sera développée dans le prochain numéro de l’Afrique réelle que les abonnés recevront par PDF le 15 février.

dimanche, 12 février 2012

"Tintin au Congo" ne sera pas interdit

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"Tintin au Congo" ne sera pas interdit

BRUXELLES (NOVOpress) – La justice belge vient de refuser d’interdire la commercialisation de la bande dessinée « Tintin au Congo ». Les exigences de Mbutu Mondondo, un ressortissant congolais, et du Conseil représentatif des associations noires (Cran), ont été déclarées non fondées. Le tribunal a estimé que l’éditeur Casterman, et Moulinsart, la société ayant les droits commerciaux de l’œuvre d’Hergé autres que les droits d’édition, ne s’étaient pas rendus coupables d’infraction à loi de 1981 visant à réprimer certains actes inspirés par le racisme et la xénophobie.

Selon Mbutu Mondondo, « Tintin au Congo » est une « BD raciste, qui fait l’apologie de la colonisation et de la supériorité de la race blanche sur la race noire ». Pour Alain Berenboom, représentant de Casterman et de Moulinsart, cette œuvre n’est « pas du racisme mais du paternalisme gentil ». « Tintin au Congo » reste aujourd’hui l’un des albums de la série les plus vendus au monde. Il continuera donc à enthousiasmer petits et grands, à la grande fureur des tenants du politiquement correct.

http://fr.novopress.info/107927/tintin-au-congo-ne-sera-pas-interdit/

Le rapport de la Ligue Arabe donne des preuves de l’implication de la CIA, du MI6 et du Mossad derrière les violences en Syrie

Le rapport de la Ligue Arabe donne des preuves de l’implication de la CIA, du MI6 et du Mossad derrière les violences en Syrie

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

 

Des extraits du rapport des observateurs de la Ligue Arabe en Syrie montrent clairement que les médias ne disent qu’une partie de l’histoire et exagèrent la violence exercée par le gouvernement Al-Assad et ses forces de l’ordre.

Le rapport mentionne une “entité armée” qui tue des civils et des policiers et perpétue des attaques terroristes ciblant des civils innocents. Les pertes de ces attaques sont ensuite attribuées au gouvernement Al-Assad et utilisées pour construire de toute pièce un cas contre la Syrie aux Nations-Unies.

D’après le rapport de la Ligue Arabe, “l’armée libre syrienne” et les “groupes d’opposition armés” sont responsables de bon nombre des meurtres commis.

Des rebelles à Idlib, des preuves récoltées par la Ligue arabe démontrent l'implication de la CIA, du Mossad et du MI6

En Janvier, il a été rapporté que le MI6 britannique, la CIA et les forces spéciales du SAS britannique étaient en Syrie et travaillaient avec l’armée libre syrienne et le Conseil National Syrien (CNS) afin de renverser le régime du président Al-Assad. L’armée syrienne libre est largement reconnue comme étant une création de l’OTAN. Elle est pour la plus grande partie composée de militants des frères musulmans, confrérie elle-même création des services de renseignement britanniques et est soutenue et financée par les Etats-Unis, Israël et la Turquie.

Le rapport fait confiance à des rapports écrits en Novembre par le journaliste Webster Tarpley lors de sa visite dans la nation moyen-orientale.

“Ce que les citoyens de base de tous groupes ethniques confondus disent, est que ce sont des francs-tireurs qui leur tirent dessus. Les gens se plaignaient qu’il y avait des tireurs embusqués terroristes qui tiraient sur les civils, manœuvre de terrorisme aveugle désignée pour le simple but de déstabiliser le pays. Je n’appellerai pas cela une guerre civile, c’est un terme très ambigu. Ce à quoi les gens font face sont des escadrons de la mort, ils doivent gérer des commandos de la terreur, ce qui est une méthode typique de la CIA. Dans ce cas précis, c’est une opération jointe entre la CIA, le MI6, le Mossad, avec de l’argent saoudien, émirati et qatari”, avait dit Tarpley à RT.

Tarpley avait dit que les Etats-Unis poussaient un “modèle ruiné de révolution colorée, soutenu par des groupes terroristes, des gens d’Al Qaïda et des frères musulmans” et que l’objectif était de “détruire le Moyen-Orient en suivant les lignes ethniques”.

Les extraits du rapport des observateurs de la Ligue Arabe établissent “qu’il y a une violence émergeant des deux côtés, mais que l’opposition et les médias occidentaux ont exagéré la violence et le nombre de victimes imputées aux forces gouvernementales”, écrit Nicolas Davies pour le blog War Is A Crime, ex-After Downing Street.

“L’ONU a cessé d’accepter les chiffres des victimes donnés par l’opposition et a gelé ses estimations officielles de morts de civils au chiffre de 5 400, sans reconnaître le fait que cela pourrait déjà être exagéré”, a expliqué Davies. “Ceci n’est pas encore un bain de sang à l’échelle de la Libye, où même le nouveau gouvernement admet qu’au moins 25 000 personnes ont été tuées lors de la guerre menée par l’OTAN. La Syrie pourrait bien suivre le modèle Libyen si l’OTAN et le CCG continuent à donner des armes et de l’entrainement miliaire à l’armée libre syrienne et sont préparés à développer plus de forces spéciales au sol et aussi loin que l’ONU approuve une zone d’interdiction aérienne pour pouvoir protéger une nouvelle bordée de quelques 9 700 attaques aériennes.”

Les médias de masse mettent le nombre de morts à entre 1000 et 5000. La cour internationale de justice, Hisham Abu Hajer (des “rebelles libyens, en d’autres termes: Al Qaïda), la Pravda et d’autres sources mettent ce chiffre entre 50 000 et 100 000 morts. Tarpley a estimé le nombre à environ 150 000, un chiffre incroyable pour une population de juste 6 millions et demi de personnes.

Des extraits intéressants du rapport du chef de la mission des états de la Ligue Arabe en Syrie du 24 Décembre 2011 au 18 Janvier 2012 stipulent:

“La mission a déterminé qu’il y avait une entité armée qui n’est pas mentionnée dans le protocole. Ce développement sur le terrain peut indubitablement être imputé à l’emploi excessif de la force par les forces gouvernementales en réponse aux manifestations qui se sont déroulées avant le déploiement de la mission demandant la chute du régime. Dans certaines zones, cette entité armée a réagi en attaquant les forces de sécurité syriennes, ce qui occasionna une plus violente réaction du gouvernement. A la fin, des citoyens innocents paient le prix de ces actions de leur vie et de leurs membres.

A Homs, Idib et Hama, la mission d’observation a été témoin d’actes de violence commis contre les forces du gouvernement et des civils ce qui a résulté en plusieurs morts et de nombreux blessés. Des exemples de ces actes incluent le bombardement d’un bus de civil, tuant 8 personnes et en blessant d’autres, femmes et enfants inclus et le bombardement d’un train transportant du gasoil. Dans un autre incident a Homs, un bus de la police a explosé, tuant deux policiers. Un pipeline et des petits ponts ont également été endommagés par des bombes.

28. La mission a remarqué que beaucoup de parties ont reporté de manière erronnée que des explosions ou des violences ont eu lieu dans plusieurs endroits. Quand les observateurs se rendirent sur place, ils se rendirent compte que ces rapports étaient totalement infondés.

29. La mission a aussi remarqué que, d’après ses équipes de terrain, les médias exagéraient la nature des incidents et le nombre de personnes tuées dans ces incidents ainsi que les manifestations dans certains endroits.

D’après leurs derniers rapports et leurs briefings au chef de mission le 17 Janvier 2012, en préparation de ce rapport, les chefs de groupes ont été témoins de manifestations pacifiques à la fois par les supporteurs du gouvernement et de l’opposition et ce en plusieurs endroits différents. Aucune de ces manifestations ne fut dérangée, à part quelques disputes mineures entre la mission, les loyalistes et l’opposition. Celles-ci n’occasionèrent aucune mort depuis la dernière présentation devant le comité ministériel arabe sur la situation en Syrie du 8 Janvier 2012.

Quelques observateurs ont fait défaut à leur devoir et ont brisé le serment prêté. Ils ont pris contact avec des officiels de leur pays et leur ont donné un compte exagéré des évènements. Ces officiels ont conséquemment développé une image sombre et non réaliste de la situation.

Les audiences arabes et étrangères de certaines organisations médiatiques ont questionné la crédibilité de la mission parce que ces organisations utilisent les médias pour déformer les faits. Il sera difficile de résoudre ce probème à moins qu’il n’y ait un soutien politique et médiatique pour la mission et son mandat. Il est naturel que certains incidents négatifs se produisent alors qu’elle vaque à ses activités, parce que ces incidents sont normaux au cours de missions d’observation similaires.

75. Il y a eu récemment des incidents qui pourraient creuser le fossé et augmenter l’amertume entre les parties incriminées. Ces incidents pourraient avoir des conséquences graves et mener à la perte de vies humaines et de propriétés. Ces incidents incluent le bombardement de buildings, de trains transportant du fuel domestique, des véhicules transportant du gasoil et des explosions visant la police, des membres des médias et des pipelines. Certaines de ces attaques ont été perpétrées par l’armée syrienne libre et par d’autres groupes membre de l’opposition armée.

Depuis le départ, les attitudes envers la mission ont été caractérisées par le manque de sincérité ou, de manière plus générale, par un manque de sérieux. Avant même qu’elle commence à exercer son mandat et même avant que ses membres n’arrivent sur place, la mission a été prise pour cible dans une campagne vicieuse dirigée contre les états de la Ligue Arabe et le chef de mission, une campagne qui a augmentée en intensité après le déploiement des observateurs. La mission n’a toujours pas reçu le soutien politique et médiatique nécessaire pour remplir correctement son mandat. Si ce mandat est prolongé, les objectifs établis dans le protocole ne pourront pas être atteints à moins que le soutien ne soit fourni et que la mission reçoive le soutien nécessaire pour assurer le succès de la solution arabe.”

url de l’article orginal:

http://www.infowars.com/arab-league-report-provides-evidence-cia-mi6-mossad-behind-violence-in-syria/print/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Der neue Totalitarismus

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Der neue Totalitarismus

Von Michael Paulwitz

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Adolfs Machtergreifung steht offenbar mal wieder vor der Tür. „Neonazi“-Zentralregister, Untersuchungsausschüsse, interministerielle „Kompetenzzentren“ – im Wochentakt werden neue Instrumente aus der Taufe gehoben, um der allenthalben vermuteten „braunen Gefahr“ entgegenzutreten. Beim Einstreichen der Dividende aus dem Auffliegen der Zwickauer Neonazi-Zelle verliert die Gesinnungsindustrie keine Zeit: Der „Kampf gegen Rechts“ geht in die nächste Runde und legt wieder ein paar hysterische Umdrehungen zu.

Fakten spielen dabei wie immer keine Rolle. Daß es im Fall der beiden toten Zwickauer Neonazis noch immer mehr Fragen und Mutmaßungen als Antworten gibt, daß man noch nicht einmal das Geständnis der Dritten im Bunde hat, das aus zwei Serienkillern mit irrer Ideologie erst eine „terroristische Vereinigung“ machen würde – einerlei; auch der Dynamik des Schröderschen „Aufstands der Anständigen“ hat es vor gut einem Jahrzehnt nicht geschadet, daß die antisemitischen Attentäter, die als Anlaß dienten, sich schon nach wenigen Wochen als islamistisch verblendete Einwanderer herausstellten.

Wo sind die keulenschwingenden Klischeenazis?

Ebensowenig zählt die Alltagswahrnehmung der Bevölkerung. Wer nicht gerade in der entlegensten mitteldeutschen Provinz lebt, wird kaum je einen jener Springerstiefel-Nazis zu Gesicht bekommen, die derzeit wieder jeden zweiten Alarm-Artikel in Zeitungen und Netzmedien illustrieren. Für den durchschnittlichen Bewohner einer deutschen Großstadt ist es auch nach „Zwickau“ und „NSU“ noch immer wahrscheinlicher, sein Auto an zündelnde Linksextremisten zu verlieren, von einer deutschenhassenden Jung-Immigranten-Gang auf Beutezug aufgemischt zu werden oder zwischen die Fronten schwarzvermummter linksterroristischer Bürgerkriegsarmeen zu geraten, die der Polizei regelmäßig Straßenschlachten liefern und die Kontrolle über ganze Straßenzüge beanspruchen, als auf einen keulenschwingenden Klischeenazi zu treffen.

Echte „Rechtsextremisten“ sind in einem Land, in dem man als Mitglied einer einschlägig etikettierten Partei nicht einmal Schornsteinfeger, Fußballtrainer oder Reservistenverbandsmitglied bleiben darf und in dem katholische Priester öffentlich darüber lamentieren, Gemeindemitglieder mit falschem Parteibuch nicht einfach aus der Kirche werfen zu können, ohnehin nicht nur politisch, sondern auch gesellschaftlich bis zur sozialen Auslöschung marginalisiert. Da muß man schon halluzinieren, um eine allgegenwärtige Nazi-Gefahr wahrzunehmen und eine schläfrige Gesellschaft, die „den Neonazis“ immer noch „viel zu leichtes Spiel“ (Charlotte Knobloch) lasse.

Politisch und finanziell einträgliche Halluzinationen

Die Pflege solcher Halluzinationen ist allerdings politisch und finanziell recht einträglich. Damit der Popanz von der so ungreifbaren wie allgegenwärtigen Neonazi-Bedrohung, der bisweilen fatal an die Haß-Suggestionen der „Five minutes’ hate“-Wochenschauen in George Orwells Dystopie „1984“ erinnert, auch aufrechterhalten werden kann, muß das Feindbild entgrenzt werden: vom Kriminellen, Terroristen und Gewalttäter, zu dessen Bekämpfung ja das für alle geltende Strafrecht ausreichend wäre, weil er mit Aufklärungs- und Umerziehungsprogrammen ohnehin kaum zu erreichen ist, auf den „Rechtsextremen“ als Gesinnungsverbrecher und vom „Rechtsextremen“ auf den „Rechten“ an sich, der den Vorgenannten erst den Boden „in der Mitte der Gesellschaft“ bereite. Und das kann dann im Prinzip jeder sein, der nicht links ist.

Das Ergebnis ist die Verankerung der Gleichung „rechts = böse“ in den Köpfen als Grundlage einer neuen Zivilreligion, deren Glaubenssätze absolut und unhinterfragbar gelten sollen. Daß es beim „Kampf gegen Rechts“ hauptsächlich um Geld und Macht geht, wird auch ganz offen ausgesprochen. „Kompetenzzentren“ seien ja schön und gut, aber vor allem müsse doch mehr Geld und vor allem dauerhaft und ohne Vorbedingungen an all die vielen Initiativen „gegen Rechts“ fließen, heißt es unisono von links; auch die Hohepriester und Laienprediger der neuen Zivilreligion streben nach Versorgungssicherheit.

„Kampf gegen Rechts als Staatsräson“

Derweil sonnen sich die Oberhäupter von Lobbyverbänden und Einwanderer-Organisationen, die wie selbstverständlich an den ministeriellen Presseterminen teilnehmen, im Glanz der ihnen zugefallenen quasi-hoheitlichen Mitspracherechte bei der Gesinnungsbewertung der gewöhnlichen Bürger des Staatsvolkes. „Kampf gegen Rechts als Staatsräson“ war ein Zeitungskommentar zur Bundestagsgedenkstunde am Jahrestag der Befreiung des Konzentrationslagers Auschwitz überschrieben – eines der alljährlich zelebrierten Hochämter der neuen „antifaschistischen“ Zivilreligion.

Dem Schreiber war vermutlich nicht bewußt, was er da aussprach: Sieht der Staat seinen Daseinszweck nicht mehr in der unparteiischen Gewährleistung von Freiheit, Rechtsstaatlichkeit und Sicherheit nach innen und außen für alle Bürger, sondern im Niederkämpfen bestimmter Gesinnungen, wird er zwangsläufig zur Partei in einem institutionalisierten geistigen Bürgerkrieg und zielt in letzter Konsequenz auf eine totalitäre Gesinnungsdiktatur à la soviétique.

Der Gesinnungsstaat verdrängt den Rechtsstaat

Daß das den in der Wolle gefärbten Kommunisten von der SED-PDS-„Linken“ zusagt und diese sich aggressiv gegen jede Gleichsetzung links- und rechtsextremistischer Gewalttäter wehren, wundert nicht. Eher schon muß besorgt stimmen, daß sie sich damit inzwischen in einer ganz großen Volksfront quer durch alle Bundestagsparteien befinden und die geistige Bürgerkriegsterminologie des „Kampfs gegen Rechts“ auch in der medialen Öffentlichkeit kaum noch hinterfragt wird.

Wo Meinungen von Staats wegen bekämpft werden, wo das staatliche Gewaltmonopol mißbraucht wird, um Delinquenten nach Gesinnungen zu sortieren und unterschiedlich zu behandeln, sind Rechtsstaat und Demokratie in ernster Gefahr.

vendredi, 10 février 2012

The Coming Battle of Britain

The Coming Battle of Britain

The secret coalition that will ensure Scottish independence

by Colin Liddell

Ex: http://www.alternativeright.com/

This article was originally published on the website of Civil Liberty, an organization in the UK dedicated to fighting the tyranny of political correctness.

David Cameron's stint as prime minister has been dominated by four main political narratives:

1. Britain's opposition to the ongoing Franco-German centralization of Europe
2. The maintenance of financial credibility
3. The "Big Society"
4. The question of Scottish independence

The government's inability to stem the rising tide of immigration and the ongoing economic and social chaos this is spreading throughout the land has, in the absence of a potent British nationalist party, largely fallen off the political stage.

But back to the four main political narratives, it is easy to see a synergy between these. The "Big Society," essentially the concept of volunteerism writ large as an alternative to the state doing everything, is an aspect of the government's attempt to curtail public spending in order to maintain financial credibility. This in turn is linked to Britain's supposed opposition to Euro centralization, which is how the main EU countries are dealing with similar problems created by their public sector bloating.

Of course, it could be pointed out that the "Big Society" is nothing more than aspirational hot air and a political device to offload onerous responsibilities, while also stealing easy credit for successful private, charitable, and communal initiatives.

Likewise, Cameron's opposition to the Evil Merkozy that lies at the dark heart of Europe is, on deeper analysis, rather hollow; certainly as long as voters are denied a referendum on Europe, and Pan-European institutions, such as the European Court of Human Rights continues to interfere in British affairs. Also, although the Euro may be temporarily weakened it is clearly not dead. There is a very real sense that once it recovers, the pound and Britain’s partial economic independence will be the next item on its ongoing project of financial gleichschaltung.

What is significant about these political narratives is not the actual level of achievement, which is minimal or non-existent, but the extent to which Cameron has dominated them and turned them to his political advantage, even in the case of the "Big Society." Although this has an increasingly hollow ring with the British public, it still allows the PM to posture as a compassionate anti-statist.

Cameron is apparently on top of all these political narratives except the last one, the issue of Scottish independence. This is the joker in the pack, both because of its complexity and unpredictability and because of its potential to far outweigh all the other political narratives put together.

Scottish independence is the game changer

While the Euro-stropping, "Big Society" posturing, and budget balancing bickering will all fizzle out in the usual political and technocratic compromise zone and slide slowly into the swamp of political amnesia, Scottish independence could be a real game changer.

There are several aspects of this issue that do not get much publicity but probably should. First of all, there is no doubt that both the EU and David Cameron would benefit enormously from it.

Although the EU has been badly winded by recent financial events, the vested interests involved mean that it will probably weather this storm and emerge even stronger and more set on its long term goals of European economic and political integration. It should be noted that this tendency seems to progress regardless of whether European voters are electing centre left or centre right politicians, and there is every possibility that even if 'far right' or even 'far left' candidates were elected in significant numbers a similar modus operandi could be maintained as the EU seems to have power political and economic benefits that appeal to any ruling class.

Scottish independence would strengthen the EU hand vis-à-vis Westminster, reducing England to a smaller and weaker entity, and one that would also be demoralized from the loss of a vital component of its identity and power. In cultural semantic terms, the name "Britain" is the name of a conquering entity that has straddled the globe and proved invincible. The vestiges of this greatness are still what power the vision of a Britain independent from the EU. The name "England," by contrast, is historically that of a smaller, weaker entity, rather easily conquered by Dane and Norman, and only saved from the Spaniard by the vagaries of the weather. At least that's the mythic image or perception, and such factors will work like a Fifth Column to reduce the resistance to the warm, all-enveloping embrace of Europe.

Given that the EU would benefit from Scottish independence, we must expect some tangible support for it at some stage.

What form this will take is hard to predict, but possibly it will take the form of economic guarantees when the unionist campaign raises questions of Scottish economic viability in the absence of the Barnett Formula.

The second main point, that David Cameron would benefit greatly from Scottish independence, is perhaps more counter-intuitive but just as rational. This is based on the widespread loathing for the Conservative Party that has existed in Scotland since the tenure of Margaret Thatcher. In addition to her de-industrializing economic policy that hit Scotland (and my family) particularly hard, her personification of bossy, middle-class, Margot Leadbetter, WI-style Englishness did not go down particularly well in a society that has always been dominated by a tough male, working-class ethos.

People see Scotland as a Labour country and this is easily 'proved' by the results of almost every Westminster election over the last several decades, but the recent rise of the SNP, which is politically more centrist, reveals the true story. The main reason that Scots have voted overwhelmingly Labour in the past has simply been because it was the most effective way to hurt another party that was indelibly linked in the Scottish mind with domineering Englishness.

The political side effects of Scottish independence

Scottish independence would have powerful effects on each side of the border. With Scotland freed from Westminster, there would be much less reason for Scottish voters to vote Labour. This would effectively result in the collapse of Labour in Scotland. Of course, the SNP, having fulfilled its historical purpose, might also face a serious drop in support as a range of new parties rose up to take advantage of the new political ecosystem.

In England, the removal of approximately 50 Labour MPs to the one Tory that Scotland still sends to Westminster would have a cataclysmic effect on Labour's prospects of ever winning outright power again.

A large part of the support that a major political party receives is not because of agreement with its policies, but because it has the capability of winning. Voters are rather like London-based Manchester United fans. As long as Man Utd are the big club, these fans, with no real connection to the city of Manchester, will continue to associate themselves with the success of the club, but once the club starts losing championships these fans quickly move on. The same phenomenon can be observed in politics. Americans tend to vote overwhelming Republican or Democrat because these two parties are the only ones that can grant access to representation through the extremely undemocratic American system.

The Labour Party is essentially the expression of the class politics of the early 20th century, but has managed to trade on the electability created by those limited conditions to draw out its political life long past its sell-by date. The very name of the party, which has an unpleasant, antiquated ring for voters in a post-industrial society, reveals this very clearly. The sudden removal of its contingent of Scottish MPs from the political equation would very likely deliver it a death blow.

With the Labour party removed or truncated to midget proportions, British politics would start to resemble the present governing coalition, while in the remaining White working class areas we could expect to see a post-Griffinite BNP or a new English nationalist party hoovering up votes on an identitarian basis of both race and class.

Given that the Tory Party would benefit from Scottish independence, we must expect some tangible support for it at some stage.

This is despite Mr. Cameron's professions of unionism. What form this will take is hard to predict, but possibly it will take the form of Mr. Cameron earnestly entering into patronizing Lord-Snooty-style debates with that wee ghillie Alex Salmond. With Cameron and the Eurocrats secretly or not so secretly on Salmond's side, the unionists are probably marching to the political equivalent of the Second Battle of Bannockburn!

Roll on 2014!!

jeudi, 09 février 2012

Thoughts on Debt Repudiation

Thoughts on Debt Repudiation

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

img_debt.gifIn Ancient Athens, debtors who were unable to pay their creditors lost their land and were reduced to serfs who had to give their landlords one sixth of their produce in perpetuity. If the debt exceeded the debtor’s total assets, he and his family were reduced to slavery. A debtor could also become a slave by pledging his personal freedom for his debts.

By the 6th century BC, serfdom and slavery had become so widespread in Athens that the small landowners and militia men who were the backbone of Athenian society were disappearing. Wealth and power were becoming concentrated in the hands of a few families through the black arts of usury. Athens was thus in danger of losing the freedom guaranteed by its large, landed middle class, which was increasingly unable to resist the power of the rising plutocratic elite.

Thus to preserve republican government, the Athenian lawmaker Solon (c. 638 BCE–558 BCE) instituted the Seisachtheia, from seiein, to shake, and achthos, burden, i.e., to shake off the burden of debt. Solon’s debt repudiation cancelled all outstanding debts, emancipated all slaves and serfs, and returned all property seized by creditors. Solon also instituted a legal limit to property size, to prevent the concentration of land into the hands of a few wealthy families.

Similar forces were at work in the Roman Republic. Debtors who defaulted could lose their property, their freedom, and even their lives to usurers. This led to the concentration of power and property in the hands of the few and the decline of the small farmers and legionaries who were the foundation and strength of the Republic.

Rome, unfortunately, lacked a statesman with the vision of Solon. There was no wholesale debt repudiation, but some palliative measures were passed. For example, one of the provisions of the Lex Licinia Sextia of 376 BCE was the distribution of captured lands to establish small farms. The Lex Poetelia Paprina of 326 BCE abolished debt bondage (nexum). But, as Brooks Adams summarizes so compellingly, the unrelieved march of usury—along with deflation and cheap slave labor—was one of the chief causes of the destruction of Roman freedom. (See Brooks Adams, “The Romans [2]” and my own “Brooks Adams on the Romans [3].”)

Debt repudiation is also described in the book of Leviticus, where it is instituted on a 50 year cycle. In Leviticus 25:10, it is commanded: “Consecrate the fiftieth year and proclaim liberty throughout the land unto all the inhabitants thereof: it shall be a Jubilee unto you—and you shall return every man unto his own clan, you shall return every man to his family.” This is taken to mean the abolition of debt slavery and indentured servitude. The Jubilee is also connected with land reform. In Leviticus 25:23 we read: “The land must not be sold permanently, for the land belongs to me. You are only foreigners, my tenant farmers.” In Leviticus 27:21 we read: “When the field reverts in the Jubilee year it shall become holy unto the LORD, as a field set apart; and it shall become owned by the priests.”

The purpose of the Jubilee seems to be the prevention of the concentration of land (the primary form of wealth in pastoral and agricultural societies) in the hands of a few families through usury, which results in the loss of land and liberty for debtors who cannot pay. Presumably, after the Jubilee, when land reverts to God (under the administration of the priests), it is again divided up among small farmers, including newly freed slaves and indentured servants. The idea that all men are tenant farmers of God means that no men should be tenant farmers of other men, which is a strong affirmation of the idea of a society of small, independent farmers. (It is ironic that the ancient Jews argued against usury and debt slavery and in favor of agrarian populism, given the economic profile they later assumed as urban money-lenders, traders, and professionals. Apparently Jews had become an overwhelmingly urban and non-agrarian people by late antiquity.)

The common assumption of the Solonic Seisachtheia and the Biblical Jubilee is that freedom is a high political value. Freedom, moreover, is best secured by a society in which as many men as possible are free and able to support themselves on their own land. Freedom requires private property that is widely distributed. Over time, however, debt and foreclosure lead to the concentration of wealth and power into the hands of the few, leading to the loss of freedom. Thus the preservation of freedom requires wholesale debt repudiation

The fate of debtors has become easier over the centuries. Debt slavery and serfdom are no more. Debtors’ prisons were abolished in the United States beginning in 1833 and in the United Kingdom in 1869. Bankruptcy laws allow people to escape crushing burdens of debt.

The moral premise of bankruptcy laws is that individuals should not have their lives and prospects ruined by financial mistakes. Society as a whole is better off if a man can shake off his debts and focus on the future: pursue an education, start a family, start a business, etc.

But if it is right for individuals to shake off their own debts, then it is certainly right to shake off the debts imposed upon us by others, including people who are long dead, i.e., public debts. Life is lived forward. Ascending life should not be shackled by the dead weight and accumulated mistakes and debts of the past.

Debt may no longer lead to slavery or prison. But debt still corrodes freedom is subtler ways. Those who are self-employed have more liberty of thought and action than employees, who are pressured to conform to the opinions and tastes of their employers. For the same reasons, property owners are freer than renters. And debt and foreclosure are the major factors in turning the self-employed into employees and property owners into renters. Thus if we wish to reestablish a society with a large middle class of self-employed farmers and businessmen, we need to revisit the idea of debt repudiation.

America’s national debt is now beyond $15 trillion and counting. The debt now approaches $50,000 per American citizen, $135,000 per taxpayer. Unless we have radical change, it will only get bigger. And in addition to paying those debts, taxpayers will also have to fund Social Security, Medicare, and Prescription Drug liabilities approaching $120 trillion and counting. That means that every white baby born today is saddled with $1.2 million in federal debts and liabilities (provided that he becomes a producer not a parasite). And this does not include state and local government debts.

But ask yourself: when a pregnant Mexican sneaks across the border to drop her “anchor baby,” is she bringing America another taxpayer to assume $1.2 million in debts and liabilities run up by Gringo politicians? Or is she here to add to the burdens that must be borne by white children?

Remember this when the eyes of immigration apologists grow moist describing the travails of hard-working people from around the globe who only wish to “contribute” to the great American experiment. Are they here to contribute more than $1.2 million apiece? Obviously not. They are coming to take, not contribute. They are coming to add to our burdens, not share them. Ultimately, they are coming here to replace us and our posterity. And when they are the majority, they are not going to go on laboring to feed and medicate old white people. They are going to pull the plug and take care of their own.

In addition to public debt, Americans also have trillions of dollars in personal debts, primarily in the form of credit cards, home mortgages, and student loans, some of them accruing interest at ruinous rates.

Nobody seriously thinks that all of these debts will be repaid. It is not a question of whether they will be repudiated, but how. The most likely method will be the devaluation (inflation) of the dollar. Someday, you might have the choice of paying $100,000 to pay off your student loans or to buy a cup of coffee. And since we’ll always be able to buy a cup of coffee, maybe hyperinflation would not be such a scary prospect, except that it creates economic and social chaos.

Beyond that, inflation is deeply unfair. When the currency is inflated, it is not all devalued at once. Instead, huge amounts of money are handed over to politically connected insiders. When they spend this money, it has the purchasing power of the previous day’s non-inflated currency. But with every subsequent transaction, as the value of the money is discounted, its purchasing power drops. So the first man who gets to spend a $100 bill can buy a nice dinner for two, but the last man who spends it can’t afford a taco. That can only lead to further concentration of wealth in the hands of parasites.

From a White Nationalist point of view, the most important thing is to accomplish debt repudiation with a minimum of interference in the real economy, particularly the core biological functions of the economy: the preservation and reproduction of our race. We cannot have bursting silos and empty stomachs. We can’t have creditors seizing real assets for merely notional debts.

But before we deal with practical questions, we need to deal with the moral question of the rightness of debt repudiation.

Two points of clarification: First, I am not arguing for the wholesale repudiation of debts between individuals or businesses. Sometimes such debts need to be repudiated, but this can be handled with existing bankruptcy laws.

Second, I am not arguing for the wholesale repudiation of Social Security, Medicare, and other such entitlements. I believe that these sorts of programs ought to exist in some form. The existing programs should simply be improved, not abolished.

What I specifically wish to establish is the morality of repudiating government debts and all private debts to banks.

Ultimately, only the ends justify the means, and in this case, debt repudiation is justified as the means to restore and preserve a society with widely distributed, securely held private property, which is the foundation of a large and powerful middle class. Aristotle argued that such a society best equips the majority to resist the tyranny of elites, although Aristotle could not have imagined the ultimate in tyranny: an elite so wicked that it would work for the destruction and replacement of its own people.

But debt repudiation would not merely help preserve our people. It would also simultaneously strike a blow against our enemies, who are deeply invested in the financial sector of the economy.

Let’s deal with government debts first. The moral principle behind public debt is that governments, acting in the common good of the people, can create collective obligations, such as laws, treaties, or debts. Although one can question whether many government policies really are in the common good, I accept the underlying principle that there are collective goods that can justify collective obligations.

My question is: Why do governments need to go into debt in the first place? Why do governments have to borrow money at all when they can either (a) print it, or (b) raise it through taxation?

In the past, currency consisted of scarce bits of shiny metal. If the government needed more of these bits than it could raise by taxation, it had to go to people with hoards of coins and borrow them at interest.

But in today’s world, in which governments can simply print money, why is there any need to borrow it from banks? Particularly when the banks themselves just make up the money they lend out.

Thus my argument is simply that public debt is wrong because it is not necessary. It is, therefore, fraudulent to justify public debt in the name of the common good. Public debt is actually a way of making the society as a whole—specifically, the taxpayers—subservient to private interests (banks) and even to alien peoples (market dominant minorities, foreign governments).

But a free people should serve its own interests—and, I would argue, the higher interests of life—not foreign interests or private interests. Such debts should, therefore, be repudiated.

As for the foreign governments holding US bonds, we should offer them the following compensation. They can keep all the factories that American businesses have built over there, and they can use them for domestic production. Because debt repudiation should go hand in hand with the restoration of economic nationalism, including tariffs on imported manufactured goods. So businesses that wish to sell products in the United States should have to manufacture them here.

As for the repudiation of debts to banks: this is necessary, because existing debts can never be repaid, and it is moral for the reasons already laid out above. Beyond that, it is morally absurd to hold that banks, which create money out of nothing, have a right to demand the repayment of their principal plus interest. In the end, however, the case for the repudiation of bank debt rests on the existence of a viable alternative financial system, some elements of which I have sketched in my essay “Money for Nothing [4].”

The repudiation of government and individual debts should be a political imperative for White Nationalists. When White Republics emerge, we will of course repudiate the debts of predecessor states. But even within the present system debt repudiation should be stressed by White Nationalists, for it would prove a very popular political plank. Debt repudiation would also be useful to break White Nationalists away from the dead ends of Republican conservatism and “free market” economic orthodoxy.

Of course the primary aim of White Nationalism is to secure the existence of our people and a future for white children. But if that does not get people’s attention, then promising to cancel their credit card, student loan, and home mortgage debts definitely will.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/02/thoughts-on-debt-repudiation/

mardi, 07 février 2012

Silence on coule ! Les crises dont on ne nous parle pas

Silence on coule ! Les crises dont on ne nous parle pas

Par Michel Geoffroy

Les médias valorisent dans leur communication la crise financière sous ses différentes formes: crise des dettes souveraines, notation des Etats, solvabilité des banques, déficits budgétaires, etc. Bien sûr, cette crise est préoccupante et on ne doit pas oublier que la grande dépression des années 1930 provenait justement à l’origine d’une crise liée au surendettement qui avait pris naissance aux Etats-Unis avant de se répandre en Europe via l’Allemagne.

Mais ce biais financier traduit aussi le fait que les journalistes sont des employés de banque comme les autres : car ce sont les grandes institutions financières et les grands groupes qui sont les vrais propriétaires des médias. Les médias traduisent donc prioritairement les préoccupations de ceux qui les emploient.

Cet accent mis sur le volet financier a pour effet collatéral cependant d’occulter ce qui se passe ailleurs et qui est tout aussi inquiétant. En effet, d’autres crises se déroulent tout aussi graves mais qui ne sont pas médiatisées et en tout cas jamais mises en perspective ni en relation. Mais l’histoire est comme l’herbe, on ne la voit pas pousser…


L’explosion de la délinquance ou l’implosion de l’Etat légitime

La crise de la délinquance, d’abord, n’est présentée dans les médias que sous forme de faits divers épisodiques ou pittoresques. La réalité est hélas tout autre : les crimes, les délits, la délinquance explosent dans notre pays. L’Observatoire de la délinquance et de la réponse pénale dénombre en France plus de 5 millions de victimes de crimes, délits et violences en 2010, un chiffre qui ne faiblit pas. En d’autres termes l’Etat, malgré un arsenal répressif sans précédent en temps de paix et sans cesse croissant, n’est plus capable d’assurer en France la sécurité des citoyens : il ne maîtrise plus rien en la matière, sauf la communication ministérielle.

La médiatisation de certains faits divers a d’ailleurs pour effet – et peut-être pour vocation… – de nous accoutumer à des situations qui auraient pourtant été jugées insupportables et scandaleuses par nos parents et grands-parents : violences systématiques à l’encontre des représentants de l’Etat dans certaines zones du territoire, dégradation de biens publics ou privés notamment par graffitis (voyez nos gares !), présence de militaires armés dans les lieux publics, prolifération des « zones de non-droit », crimes et délits commis par des récidivistes notoires (*), émeutes ethniques, libération immédiate de prévenus dangereux, incapacité à traiter la délinquance de plus en plus violente des mineurs, etc.

Or sur quoi repose la légitimité de l’Etat et celle des juges ? Sur leur capacité à remplir leurs fonctions souveraines et notamment de garantir la loi et l’ordre sur le territoire. L’insécurité fait donc imploser, silencieusement, la légitimité de l’Etat en France.

Le sous-emploi durable pour tous

Ensuite, il y a la crise du sous-emploi croissant des Européens, conséquence notamment du libre-échangisme mis en œuvre par l’Union européenne et de la désindustrialisation qui l’accompagne.

La moyenne de l’Union européenne se situe aux alentours de 9% de la population active (9,6% en 2010, 9,9% au sein de la zone euro en 2010), mais en réalité, si l’on neutralise ceux qui sont titulaires d’un emploi public durable, le taux de chômage concerne une part beaucoup plus élevée de la population. Celle-ci vit de subsides publics, comme dans le bas Empire romain.

Le taux officiel atteint en outre des chiffres records dans certains pays, comme l’Espagne (20%) par exemple, et frappe en outre plus la population jeune que les autres.

Certes, la notion de « chômage des jeunes » recouvre deux réalités bien différentes : celui des autochtones et celui des allogènes dont l’appétence pour le travail ne semble pas identique. Il est aussi en France la traduction de l’inadaptation croissante du système d’enseignement qui déverse sur le marché des jeunes gens aux compétences faibles mais aux prétentions élevées.

Une situation pire que durant la Grande Dépression

Néanmoins, l’accoutumance aux données statistiques médiatisées sur le chômage nous fait perdre de vue qu’une part croissante de la population ne travaille plus au sens où on l’entendait habituellement et cela dans des proportions jamais atteintes : elle vit d’aides publiques ou familiales, de petits boulots sporadiques, de contrats aidés, elle suit des stages plus ou moins rémunérés ou est purement et simplement en recherche d’emploi.

Il y avait en France en 1936 – c’est-à-dire au sommet de la crise – 860.000 chômeurs recensés. Il y en a aujourd’hui 2,8 millions (recensés officiellement en novembre 2011), alors que le secteur public est beaucoup plus développé aujourd’hui. En tenant compte de la progression de la population entre ces deux dates (22 millions d’habitants de plus), cela signifie que la proportion de chômeurs a plus que doublé. Le chiffre du chômage en France s’élève aujourd’hui à 4,4 millions en prenant les chômeurs partiels et les personnes dispensées de recherche d’emploi. En clair : 10% des actifs français sont au chômage total ; 15% des actifs français sont au chômage total ou partiel ; 20% des actifs français hors secteurs protégés sont au chômage partiel ou total. Presque toutes les familles sont donc concernées par cette situation.

En outre, le chômage ne cesse de progresser depuis 30 ans en France alors que les chômeurs des années 1930 avaient retrouvé du travail dès la fin de la guerre et cela malgré le retour des prisonniers.

L’insécurité économique durable devient donc la règle pour une part croissante de la population, même quand elle travaille, et la récession qui vient va en accentuer les effets.

La situation est sur ce plan pire que durant la Grande Dépression dans notre pays. Car dans les années 1930, la France était un pays à dominante rurale, encore doté de fortes solidarités familiales et de cadres religieux, moraux et politiques solides.

Mais aujourd’hui, dans la société des individus dans laquelle nous vivons, où la vie se résume à la consommation, le chômage est beaucoup plus difficile à supporter psychologiquement même s’il est subventionné : il signifie l’isolement, la mort lente, économique et civile.

La nouvelle crise des minorités

La crise de l’immigration connaît le même traitement médiatique en mode mineur, avec la circonstance aggravante qu’il est devenu politiquement incorrect et donc pénalement risqué d’aborder le sujet dans notre pays, autrement qu’en termes laudateurs.

Mais à l’évidence les flux migratoires à destination de l’Europe occidentale et de la France en particulier ne cessent pas et sont en train d’initier un mouvement de changement de population.

L’Europe n’a plus de frontières et toute tentative, même modeste, de réguler plus fortement les entrées se heurte aux décisions des « juges » européens et aux pressions continues du patronat et des associations. L’immigration n’est donc nullement « choisie », mais en réalité imposée aux peuples européens, qui doivent au surplus se plier de plus en plus aux mœurs exotiques des nouveaux arrivants.

Il suffit de se promener dans les rues de nos villes pour se rendre compte que l’immigration, notamment africaine, s’installe partout. Or plus le nombre de personnes d’origine immigrée augmente, plus elles ont tendance à se regrouper en communautés : c’est une loi de la nature. L’assimilation fonctionne donc en proportion inverse du nombre de personnes à assimiler.

La constitution de communautés d’origine étrangère est lourde de conséquences pour la paix civile comme le démontrent d’ores et déjà les émeutes ethniques que les pays européens connaissent épisodiquement et qui se ressemblent toutes dans leur déroulement puisque leur cause est identique. Elle contredit aussi la tradition unitaire de la nation française et de la plupart des nations européennes.

Avec sa politique migratoire démente, l’oligarchie et ses compagnons de route a donc recréé en Europe un « problème des minorités » qui avait déjà empoisonné la première moitié du XXe siècle et qui a par deux fois conduit à la guerre. Comme si cela ne suffisait pas, l’oligarchie y a ajouté au surplus un problème religieux – celui de l’islam – et un problème noir.

L’Europe désarmée

La dernière crise est de nature diplomatique et militaire. Ces questions traditionnellement ne passionnent pas nos compatriotes en temps de paix et elles ne sont pas traitées par les médias sinon sur le registre larmoyant (les méchants « dictateurs ») ou spectaculaire (nos envoyés spéciaux en Libye).

L’Europe qui se croit jouer les « soft power » sort en réalité de l’histoire car elle a raté la chance historique de sortir de sa dormition après la chute du communisme soviétique. Il faut dire que le grand frère américain ne l’y a pas aidée : il a tout fait, au contraire, pour empêcher l’émergence d’une Europe puissance de l’Atlantique à l’Oural.

Aujourd’hui le roi est nu mais on le cache aux Européens.

L’Europe n’a ni frontières ni défense : elle n’est qu’un espace économique ouvert à tous les prédateurs.

Quand des soldats de l’armée française meurent en Afghanistan, il se trouve un juge pour instruire une plainte contre le commandement militaire. Dans l’Europe décadente et vieillissante, mourir au combat est une incongruité, une sorte d’accident du travail pour lequel il faut sanctionner l’employeur. Les budgets militaires ont partout été rognés en Europe et n’importe quel roitelet arabe ou coréen dispose de plus d’armements modernes que nos forces.

L’Europe n’a pas non plus vu venir la montée en puissance de l’Asie, de l’Inde et des puissances émergentes. Ses gesticulations politico-militaires au nom des droits de l’homme et de la démocratie n’ont servi qu’à une chose : renforcer l’islamisme partout, en particulier sur le pourtour de la Méditerranée. L’Europe perd chaque jour de nouvelles « marches » et son influence ne cesse de diminuer. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de l’Empire byzantin.

L’Europe s’est jetée dans le piège de l’Otan où elle quémande des commandements. La belle affaire : nous ne sommes plus en 1950 ! Les Etats-Unis regardent ailleurs aujourd’hui – vers l’Asie et le Pacifique. Il n’est pas du tout sûr que les « boys », qui sont de moins en moins européens en outre, acceptent une nouvelle fois de venir au secours des Européens, préoccupés de leur petit confort, de leur retraite et de leur « environnement ».

Autrefois les Européens inspiraient aux autres peuples, par leur génie et leur dynamisme, la peur ou l’admiration. Aujourd’hui ils font rire tout le monde avec leurs cheveux gris, leurs femmes en uniforme et leurs croyances bizarres. Ils n’intéressent qu’en qualité de touristes, à la condition qu’ils soient fortunés. Mais ils ne font plus peur. Ni aux délinquants. Ni aux immigrés qui se sentent chez nous chez eux. Ni au reste du monde.

L’Europe est devenue une proie, un butin, un pays de cocagne pour qui saura la prendre.

Mais chut ! il ne faut pas non plus en parler ! Ne réveillons pas la belle endormie. Ce serait gâter la soirée de nos chers téléspectateurs.

————

(*) Comme, par exemple, ce délinquant récidiviste, trafiquant de stupéfiants interpellé pour la 50e fois (Le Monde du 31 janvier 2012).

Polémia

lundi, 06 février 2012

Damals Österreich – heute Ungarn

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Damals Österreich – heute Ungarn

Über die Hetzjagd der Europäischen Union
gegen Ungarn und seine demokratisch legitimierte Regierung

Andreas MÖLZER

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/

Ungarn ist wieder zur Zielscheibe politisch korrekter Heuchelei geworden. Nachdem vor einem Jahr die rechtskonservative Regierung von Ministerpräsident Viktor Orbán just zu dem Zeitpunkt, als Budapest den EU-Vorsitz übernommen hatte, wegen des Mediengesetzes heftigst kritisiert worden war, ist es nunmehr die neue Verfassung. Damals wie heute lauten die Vorwürfe, Ungarn sei unter Orbán auf dem Weg zu einem autoritären Staat, wenn nicht sogar zu einer Diktatur.

Während die Bundesregierung in Berlin, welche die Entwicklung in Ungarn „mit Sorge“ betrachtet, noch einen vergleichsweise gemäßigten Standpunkt einnimmt, sind von linker Seite ganz andere Töne zu hören. Jean Asselborn, sozialistischer Außenminister von Luxemburg, meinte ganz und gar undiplomatisch, das EU-Mitglied Ungarn werde „zum Schandfleck der EU“, und der einschlägig bekannte grüne Europaabgeordnete Daniel Cohn-Bendit beschimpft Premier Orbán als „autoritär durchgeknallt“. Und natürlich möchten die linken Bedenkenträger lieber heute als morgen ein Verfahren nach Artikel 7 des EU-Vertrages gegen Budapest wegen angeblicher Verletzung von Demokratie und Menschenrechten einleiten.

Die Hetzjagd gegen Budapest zeigt jedoch, daß nicht in Ungarn, sondern in der Europäischen Union demokratische Grundwerte verletzt werden. Wenn es nämlich zu politisch-korrekten Empörungsstürmen kommt, dann richten sich diese ausschließlich gegen rechts der Mitte angesiedelte Regierungen, ungeachtet dessen, daß diese aufgrund demokratischer Wahlen in ihr Amt gekommen sind. Für die linken Moral- und Tugendwächter sowie ihre bürgerlichen Handlanger zählt einzig und allein, daß „falsch“, also rechts, gewählt worden ist. Bestes Beispiel für diese links-autoritäre Haltung sind die Sanktionen der damaligen EU-14 gegen Österreich im Februar 2000. Nicht nur, daß sich die Bewohner der Alpenrepublik erdreistet hatten, bei den Nationalratswahlen im Herbst zuvor Sozialisten und Konservative abzustrafen und die Freiheitlichen Jörg Haiders zur zweitstärksten Kraft zu machen, vielmehr hatte es die ÖVP auch noch gewagt, mit der FPÖ eine Regierung zu bilden. Weil nicht sein konnte, was nicht sein durfte, wurde die neue österreichische Mitte-Rechts-Koalition von den sogenannten „EU-Partnern“ unter Quarantäne gestellt, was in der Geschichte Nachkriegseuropas ein einmaliger Vorgang war.

Aber auch der frühere italienische Ministerpräsident Silvio Berlusconi ist mehrmals ins Visier der Linken geraten. Und zwar nicht wegen seiner fragwürdigen privaten Eskapaden, sondern weil er den Dogmen der political correctness zuwiderhandelte. So ging der „Cavaliere“ mit der rechtsgerichteten Partei Lega Nord eine Koalition ein, wobei obendrein der Regierungspartner aus Norditalien eines seiner wichtigsten Wahlversprechen, die Verschärfung der Ausländergesetze, umsetzen konnte. Angesichts dieses Affronts gegen die Glaubenssätze der politisch korrekten Zivilreligion des 21. Jahrhunderts war es für das EU-Establishment ein gefundenes Fressen, daß Berluslconi ein milliardenschwerer Medienmogul ist. Flugs wurde behauptet, der Berlusconi-Konzern bedrohe die Pressefreiheit.

Aber nun zurück zu Ungarn: Kurz, nachdem seine Fidesz bei den Parlamentswahlen im Frühjahr 2010 eine Zweidrittelmehrheit erreichen konnte, machte sich Orbán daran, das Land nach seinen Vorstellungen umzugestalten. Neben einer neuen Verfassung zählt dazu insbesondere die Betonung der nationalen Identität sowie die Erinnerung an das Friedensdiktat von Trianon. Und daß in der neuen Verfassung die Bedeutung von Ehe und Familie für die Zukunft besonders hervorgehoben wird, brachte das Faß vollends zum Überlaufen. Weil Orbán das wichtigste Grundprinzip der real existierenden Europäischen Union unserer Tage – das Zurückdrängen der historisch gewachsenen Identitäten der europäischen Völker – auf eklatante Weise mißachtet hat, muß nun der renitente Ungar zur Raison gebracht werden.

Ob die Moral- und Tugendwächter in der Europäischen Union damit den gewünschten Erfolg haben werden, muß jedoch bezweifelt werden. Denn Sanktionen gegen Österreich haben außer einem deutlichen Anstieg der EU-Skepsis in der Alpenrepublik nichts gebracht, und genausowenig konnten mit dieser undemokratischen Maßnahme die Bürger anderer EU-Staaten davon abgehalten werden, bei Wahlen ihre Stimme patriotischen Parteien zu geben!

 

dimanche, 05 février 2012

Le rapport secret de l’Otan sur le double jeu pakistanais

Le rapport secret de l’Otan sur le double jeu pakistanais ou les talibans prêts à (re)prendre le contrôle de l’Afghanistan

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Ce document décrit dans le détail la collusion entre les services secrets pakistanais et les talibans afghans.

La nature incestueuse des liens qui unissent les services de renseignements pakistanais (ISI) aux talibans afghans était connue depuis de longues années par les capitales occidentales. Mais le rapport secret compilé par des officiers américains en Afghanistan, basé sur 27.000 interrogatoires de plus de 4000 détenus talibans ou membres d’al-Qaida et transmis aux commandants de l’Otan le mois dernier, est une véritable bombe.

Le document, intitulé «l’état des talibans», repris mercredi par le Times et la BBC, décrit pour la première fois en détail les relations intimes et la collusion existant entre le gouvernement et les services pakistanais d’un côté, les talibans afghans de l’autre. L’État pakistanais aurait ainsi mis en place un réseau complexe d’espions et d’intermédiaires chargés de donner des conseils stratégiques aux talibans combattant la coalition.

Un soutien concret aux insurgés

«Le gouvernement du Pakistan reste intimement engagé auprès des talibans», notent les auteurs. Y compris dans l’assistance fournie aux insurgés, selon le rapport, pour organiser leurs attaques contre les forces de la coalition et le gouvernement Karzaï en Afghanistan. Les services secrets pakistanais, écrivent les auteurs, offrent un soutien concret aux insurgés via des groupes militants basés au Waziristan et au Baloutchistan, à la frontière de l’Afghanistan. Les officiers de l’ISI «soutiennent la nécessité de poursuivre le djihad et l’expulsion des envahisseurs étrangers d’Afghanistan».

Les services pakistanais, poursuit le rapport, sont au fait de toutes les activités des talibans afghans et de leurs chefs, qu’ils reçoivent régulièrement et à qui ils fournissent profusion de conseils. «Le Pakistan sait tout. Les Pakistanais contrôlent tout», affirme un commandant d’al-Qaida interrogé par les Américains.

Le rapport affirme également que le gouvernement pakistanais et l’ISI connaissent parfaitement les lieux de résidence des plus hauts dirigeants talibans. La capture de Ben Laden, tué par les forces spéciales américaines au nord d’Islamabad en mai 2011, dans une maison qui jouxtait une grande académie militaire, avait déjà jeté un froid entre Washington et Islamabad. Mais si l’on en croit les détenus interrogés, le chef taliban Haqqani habiterait juste à côté de l’ISI, dans la capitale pakistanaise. Quand au mollah Omar, le commandant suprême des talibans, il pourrait s’être réfugié dans la région de Quetta, au sud-est du Pakistan.

«Profondeur stratégique»

Entre les deux pays, les frontières, qui s’étendent sur 2.500 kilomètres, ont toujours été poreuses et pachtounes. Depuis l’intervention des forces internationales en Afghanistan après le 11 septembre 2001, les talibans se sont réfugiés dans des bases, au sein des Zones tribales frontalières.

Le Pakistan et ses services de renseignements, qui ont besoin de la «profondeur stratégique» de leur voisin du Nord, notamment face à l’ennemi indien héréditaire, ont toujours joué un double jeu dans la région, faisant croire aux Américains qu’ils participaient à la guerre contre le terrorisme tout en encourageant les extrémistes en Afghanistan. Mais le rapport des officiers américains va encore plus loin en suggérant que les chefs talibans sont directement manipulés par le Pakistan.

Eclairage :

Soutenus par leurs alliés pakistanais, les talibans s’apprêtent à reprendre le pouvoir après le retrait des forces de l’Otan prévu en 2014. Serait-ce un échec majeur de la politique occidentale menée en Afghanistan depuis dix ans et dont l’un des buts avait été de chasser du pouvoir les talibans alliés à al-Qaida, puis d’empêcher leur retour? C’est en substance ce que suggère le contenu du rapport secret américain transmis à l’Otan le mois dernier.

Ses conclusions, en tout cas, sont en contradiction totale avec les déclarations des chefs militaires et politiques occidentaux, qui assurent au contraire que les insurgés afghans ont reculé, ­affaiblis par la nouvelle politique de contre-insurrection (surge). Et que les forces de sécurité afghanes, police et armée, seront bientôt assez fortes pour assurer la sécurité du pays et résister à la pression des talibans.

 

 

Changement de stratégie

«La force, la motivation, le financement et les succès tactiques des talibans sont demeurés intacts», précise le rapport. Les insurgés sont même davantage «confiants» dans leur victoire, que beaucoup jugent aujourd’hui «inévitable».

Après avoir été chassés du pouvoir fin 2001, les talibans ont commencé à regagner du terrain à partir de 2005, lorsque les forces américaines et britanniques étaient polarisées sur le conflit irakien. Aujourd’hui, la guérilla est active dans les deux tiers du pays. Elle mène régulièrement des actions jusqu’au cœur de la capitale.

Depuis un an, affirment les détenus interrogés dans le rapport, les talibans ont changé de stratégie. Ils privilégient désormais les efforts destinés à capitaliser sur l’impopularité du gouvernement corrompu d’Hamid Karzaï plutôt que les opérations militaires.

Afin de ne pas retarder le transfert de responsabilités aux forces afghanes, le mollah Omar aurait signé une directive demandant aux insurgés de ne pas attaquer les troupes étrangères quand elles se retirent. Et pour encourager les forces de l’Otan à quitter l’Afghanistan plus vite, les talibans auraient volontairement cessé leurs attaques dans certaines régions. Ils ont aussi, affirment les détenus interrogés par les Américains, multiplié leurs efforts pour convaincre les responsables gouvernementaux au niveau local et les soldats enrôlés dans les forces afghanes de les rejoindre. C’est la première fois qu’est ainsi décrite la coopération ­entre les insurgés talibans et les militaires de l’ANA, formés par les troupes de l’Otan.

Gouvernement de l’ombre

«Que ce soit ou non officiel, les talibans, dans tout l’Afghanistan, travaillent déjà avec le gouvernement au niveau local», affirme le rapport. Certains membres du cabinet de Kaboul auraient même repris contact avec les insurgés, anticipant leur victoire. «De nombreux Afghans se préparent à un éventuel retour des talibans», écrivent encore les auteurs.

L’émergence progressive d’un gouvernement taliban de l’ombre et l’influence grandissante des insurgés dans les zones où les forces de l’Otan se sont retirées, posent aujourd’hui des questions sur la capacité du gouvernement et des forces afghanes à contrôler le pays après 2014. Les forces de sécurité afghanes, qui formaient pourtant l’ossature de la nouvelle stratégie occidentale, seront-elles capables de résister longtemps aux talibans après le départ des troupes de combat? Rien n’est moins sûr, même si, avant de pouvoir reprendre Kaboul, les insurgés devront encore affronter les forces spéciales des pays occidentaux, qui n’ont pas prévu de se retirer en même temps que les troupes de combat, en 2014.

Isabelle Lasserre

samedi, 04 février 2012

La main mise inquiétante du Qatar sur le Maghreb

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La main mise inquiétante du Qatar sur le Maghreb

Cela deviendrait une menace à l'approche d'élections en Algérie

Brahim Younessi (algerie360.com)
ex: http://www.metamag.fr/
 
Tout au long de l'année, nos collaborateurs réguliers, comme Jean Bonnevey, Roger Vétillard, Michel Lhomme, ou occasionnels comme Chems Eddine Chitour vous ont scrupuleusement informés des mouvements dans le monde arabe. Nous avons attiré notamment votre attention sur le Quatar, un pays dont l'activisme récent au sein de "l'oumma" n'est pas proportionnel à la taille et suscite bien des interrogations chez les observateurs attentifs, comme en Algérie à l'approche d'élections prévues pour février. Pour Brahim Younessi, du web magazine algerie360.com, le petit émirat poursuit une stratégie de collusion entre courants religieux et pays non-musulmans.
Flavia Labau
 
"La polémique autour de la nomination de M. Rafik Abdessalam Bouchlaka à la tête du ministère tunisien des Affaires étrangères n’est pas prêt de désenfler. Peu importe qu’il soit le gendre de Rached Ghanouchi, le chef du parti Ennahda –ce lien familial ne doit pas être d’un quelconque empêchement dans sa « carrière » politique ou professionnelle comme il ne doit pas, non plus, être un moyen d’accéder à des fonctions qu’il ne mériterait pas ou un objet de privilèges. Peu importe même, à la limite, qu’il ait participé à une réunion de l’OTAN, qui s’est tenue à Doha les 8 et 9 février 2010, un document -[est-il partiellement faux?], le nouveau chef de la diplomatie tunisienne ne réfute pas sa présence à cette réunion mais nie y avoir représenté le Qatar- cite son nom comme l’un des neufs représentants de cet émirat auquel M. Rafik Abdessalam Bouchlaka est indéniablement lié, sinon politiquement, du moins professionnellement en tant que président du Centre des Etudes de la chaîne Al Jazeera.
 
Cette question concerne au premier chef les Tunisiens et nous ne nous immisçons pas dans les affaires intérieures de la Tunisie en la soulevant et en nous interrogeant à ce propos, mais l’hégémonisme que développe le Qatar dans la région maghrébine nous interpelle et nous inquiète. Il nous inquiète d’autant plus que les relations de cet émirat, dont le territoire abrite des bases militaires américaines avec les Etats-Unis, sont tellement étroites que le Qatar apparaît comme un appendice de Washington qui le protège. 
 
Déjà en août 1990, le père de l’actuel Emir, Khalifa Ben Hamad Al-Thani, autorise le déploiement sur son sol de la coalition internationale après l’invasion du Koweit par l’Irak avant de signer en 1992 un accord de défense avec les Etats-Unis. Son fils Hamad Ben Khalifa Al-Thani qui le renverse en 1995 accueille le commandement central des forces américaines dans le Golfe et établit des relations avec l’Etat d’Israël.
 
Le Moyen Orient n'est pas loin d'Alger
 
Et depuis la création de la chaîne satellitaire Al-Jazeera en 1998, l’émirat du Qatar exerce une grande influence sur les opinions publiques arabes et sur des partis de l’opposition aux régimes autoritaires –le Qatar est loin d’être lui-même une démocratie– notamment des partis de tendance «islamiste» dont les leaders, à l’exemple de l’ancien chef du Front islamique du salut, y ont trouvé refuge ou sont aidés financièrement et politiquement.
 
Liés à Abassi Madani, des groupuscules et des individus activistes installés en Europe, rivalisent de zèle pour complaire à l’Emir et pour répondre aux injonctions de son gouvernement qui en a fait des instruments pour service les objectifs de l’Otan et des Etats-Unis en Libye et ailleurs. Un arabe israélien, Raslan Abu Rukun, consul aux Etats-Unis, serait chargé de mener des actions de lobbying et les contacts avec tous ces satellites qui gravitent autour de Qatar pour normaliser leurs relations avec Tel-Aviv. 
 
Le porte-parole du Conseil national de transition [CNT] libyen, Ahmed Chaâbani, aurait évoqué «la nécessité d’établir des relations avec Israël». De son côté, le chef du parti tunisien Ennahda, qui s’est rendu aux Etats-Unis où il était interdit d’y entrer, aurait rencontré, selon The Economist  des personnalités israéliennes pour les rassurer que la prochaine «Constitution tunisienne n’interdirait pas les contacts avec Israël ».
 
Le Qatar ne serait pas étranger à ce changement de politique à l’égard d’Israël. D’ailleurs, Talal Ben Abdelaziz, le frère du roi d’Arabie Saoudite dont la rivalité dans la région du Golfe avec son voisin Qatari n’est un secret pour personne, accuse Doha d’exécuter un plan israélien en vue de frapper la Syrie et de morceler, à terme, le royaume wahabite. L’émir du Qatar, qui se serait rendu discrètement à Tel-Aviv en mars 2010, tient à ses relations avec Israël qui constitue, pour lui, un rempart contre l’Iran et serait même disposé à soutenir les Israéliens en cas de conflit avec Téhéran.
 
Il y a quelques jours, les Palestiniens de Gaza ont brûlé les photos de l’émir du Qatar pour dénoncer sa collusion avec Israël. Les amis algériens de cet émirat pétrolier, habitués au double langage et aux forums de Doha où ils rencontrent les pires ennemis de l’islam, servent en toute connaissance de cause un projet qui ne sert pas le peuple algérien, mais leurs intérêts et ceux de leurs protecteurs directs et indirects."
 
Brahim Younessi pour http://www.algerie360.com /
Les titres, sous titres et inter sont de la rédaction
 

Sobre el Popularismo o Populismo

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Sobre el Popularismo o Populismo

 

Por Alberto Buela*

Ex: http://disenso.org/

La politología, una escisión relativamente reciente de la filosofía, ha considerado históricamente al populismo en forma peyorativa. Ya sea otorgándole una connotación negativa, caracterizándolo como una patología política en opinión de Leo Straus o como el enfant perdu(1) de la ciencia política. Se lo ha venido estudiando en forma vergonzante por aquellos que lo han hecho. La más renombrada estudiosa del tema, la inglesa Margaret Canovan sostiene que: “el término populismo se usa comúnmente a modo de diagnóstico de una enfermedad”(2)

El término populismo encierra una polisemia de difícil acceso para los politólogos que por formación y disciplina carecen de los medios suficientes para elucidarla(3). De modo tal que la mayoría de los tratadistas se ocupan de descripciones más o menos sutiles según su capacidad personal. Pero todo ello no va más allá de una sumatoria de características que no llegan a la esencia del fenómeno. Cuenta mucho en cada uno de ellos su experiencia personal y su conformación ideológica. Así, por ejemplo, el diccionario de política más reciente editado en Brasil lo define: Designación que se da a la política puesta en práctica en sentido demagógico especialmente por presidentes y líderes políticos de Sudamérica, los cuales con un aura carismática se presentan como defensores del pueblo. Cumple destacar como ejemplo típico Perón en la Argentina, vinculando a los intereses populares reivindicaciones nacionalistas(4). Definir el populismo a través de la demagogia es, no sólo un error de método, sino una posición política vinculada al universo liberal-socialista clásico.

Los tratados de historia de la ciencia política, multiplicados al por mayor en las últimas décadas anuncian en este ítem, acríticamente, una y otra vez una seguidilla de regímenes al que adscriben el carácter de populistas, habiendo entre ellos, diferencias sustanciales. Así van juntos, los movimientos del siglo XIX, tanto el agrario radical de los Estados Unidos como el intelectual de los narodnichevsto de Rusia. La democracia directa Suiza. Getulio Vargas(1895-1974) y su Estado Novo en Brasil. Perón (1895-1974) y su Comunidad Organizada para Argentina. Gamal Nasser en Egipto. El general Boulanger y luego el mouvement Poujade en Francia. Más próximamente George Wallace en USA y Solidarnosc en Polonia. Nos preguntamos:¿ Todo esto junto, involucrado en un solo concepto, sino es un aquelarre....no se parece bastante?

Pero, ¿Qué ha sucedido últimamente para que la gran mayoría de las revistas sobre ciencia política se ocupen asiduamente del populismo?. En nuestra opinión, éste dejó de ser un fenómeno propio de las naciones periféricas como lo fue en los años posteriores a la segunda guerra mundial para transformarse en un fenómeno europeo. Así la Lega Nord de Humberto Bossi en Italia; el Partido rural de Veikko Vennamo en Finlandia; el Font Nacionale de J.M.Le Pen en Francia; en Bélgica el movimiento flamenco de Vlaams Blok; el suceso de Haider en Austria; el Fremskrittsparti en Dinamarca, Suecia y en Noruega; la Deutsche Volksunion en Alemania; el movimiento socialista panhelénico en Grecia, la Unión Democrática en Suiza son algunos de los movimientos caracterizados como “populistas”por los analistas políticos, siguiendo a los académicos de turno.

La instalación política del populismo en Europa estos últimos años ha obligado a los teóricos a repensar la categoría de populismo con la intención de liberarla de la connotación peyorativa que le otorgaran ellos mismos otrora cuando el fenómeno del populismo se manifestaba en los países periféricos o del tercer mundo, como fueron los casos de Perón, Vargas o Nasser.

Es muy difícil levantar la demonización de una categoría política luego de cincuenta años de ser utilizada en un sentido denigrante y peyorativo. Es por ello que proponemos utilizar un neologismo como popularismo para caracterizar los fenómenos políticos populares.

Rasgos del Popularismo

Estos movimientos consideran al pueblo como: a)fuente principal de inspiración b) término constante de referencia y c) depositario exclusivo de valores positivos.

El pueblo como fuerza regeneradora es el mito más funcional para la lucha por el poder político.

El popularismo excluye la lucha de clases y es fuertemente conciliador. Para él la división no se da entre burgueses contra proletarios sino entre pueblo vs. antipueblo.(ej. descamisados vs. oligarquía en Argentina).

Su discurso es, entonces, antielitista y canaliza la protesta en el seno de la opinión pública en forma de interpelación a los poderes públicos y al discurso dominante.

Su práctica política radica en la movilización de grandes masas que expresan más que un discurso reflexivo, un estado de ánimo. Las multitudinarias concentraciones son el locus del discurso popularista. Los muros y paredes de las ciudades aún no han sido reemplazado por los mass media como vehículo de expresión escrita del discurso interpelativo del popularismo.

Finalmente su vinculación emocional en torno a un líder carismático que en una especie de democracia directa interpreta el sentir de ese pueblo.

Conciliación de clases, discurso interpelativo, movilización popular y líder carismático son los rasgos esenciales del popularismo.

Existe una diferencia sustancial entre los movimientos populares periféricos y los de los países centrales. Estos últimos tienen una tendencia racista ostensible para expulsar de sí a todo aquello que no es verdadero pueblo en tanto que en los países subdesarrollados o dependientes existe en ellos una tendencia a la fusión étnica de los elementos marginales. Acá el pueblo es un modo de ser abierto en tanto que en los países centrales es cerrado. Hoy, el horror al inmigrante es el ejemplo más evidente.

Los popularismos tienen una exigencia fundamental de arraigo o pertenencia a una nación o región determinada, ello hace que por su propia naturaleza se opongan siempre a todo internacionalismo, manifestado hoy bajo el nombre de globalización.

El ejercicio político del plebiscito a través de esa especie de democracia directa que es la movilización popular convocada por un líder carismático con un discurso de protesta al discurso oficial elaborado a partir de lo políticamente correcto, mete en contradicción a los politólogos demócratas que ante la crisis de representatividad política buscan nuevas fórmulas para la alicaída democracia liberal. Pues esto teóricos bien intencionados comprenden, a ojos vista, que son los movimientos populares quienes ejercen la verdadera democracia: aquella donde el gobierno hace lo que el pueblo quiere y no tiene otro interés más que el del pueblo mismo.

Esta contradicción no se puede zanjar con libros ni papers eruditos, se soluciona legalizando lo que legítimamente los pueblos vienen haciendo en busca de su más genuina representación. Y esto supone una “revolución legal” que ningún gobierno occidental, hoy por hoy, está dispuesto a realizar.

* Doctor en filosofía, ensayista y director de Disenso.

NOTAS

1.-Bosc,René: Un enfant perdu de la science politique: le populisme, en “Projet” N°96, junio 1975, pp.627-638.
2.-Canovan, Margaret: Populism, Hartcourt Jovanovich, Nueva York-Londres, 1981, p.300.
3.- Un hombre lúcido como Enrique Oliva se pregunta un tanto ingenuamente ¿Quién, y de mala fe, inventó la palabra populismo como una categoría política criticable, algo relativo a demagogia, autoritarismo, antidemocrático o envilecimiento de masas?. Y la respuesta es: Los centros de producción de sentido, que son quienes manejan las significaciones y hermenéutica de lo que sucede en el mundo. Ellos son la matriz del pensamiento único y políticamente correcto que fundamenta el totalitarismo democrático en que vivimos. 
4.-Galvao de Souza et Alia: Dicionário de Política, T.A.Queiroz Editor, Sao Paulo, 1998, p.427.

 

vendredi, 03 février 2012

Contre la Syrie, les armes de la subversion

Bernhard TOMASCHITZ:

Contre la Syrie, les armes de la subversion

 

Les premières élections libres en Egypte n’ont pas amené les “libéraux pro-occidentaux” au pouvoir, mais, en dépit de cette apparente “déconfiture”, les Etats-Unis continuent à soutenir l’opposition syrienne

 

Les élections égyptiennes n’ont pas donné le résultat qu’attendait l’Occident depuis, qu’il y a environ un an, des dizaines de milliers d’Egyptiens manifestaient sur la Place Tahrir au centre du Caire pour obtenir la démission d’Hosni Moubarak, détenteur du pouvoir depuis trente bonnes années. Ce ne sont donc pas les “partis libéraux” et les représentants de la “génération Facebook” qui ont été les vainqueurs des élections pour le parlement égyptien mais les formations islamistes. Le parti des Frères Musulmans, qui se pose comme “modéré”, est nettement en tête, avec 45% des votes, suivi du parti radical-islamiste “Nour” (= “la Lumière”).

 

Les partis séculiers n’ont pas obtenu grand chose des élections législatives: jamais aucun d’entre eux n’a dépassé les 10%. Les investissements américains, effectués depuis tant d’années pour qu’un changement de régime survienne au pays du Nil, n’ont apparemment rien donné. Car en avril 2011, deux mois après la chute de Moubarak, le sous-secrétaire d’Etat américain Michael Posner confirmait, d’après une dépêche de l’AFP, que “le gouvernement américain avait, au cours des deux années écoulées, mobilisé un budget de 50 millions de dollars pour développer de nouvelles technologies destinées à aider les activistes à se protéger de toute arrestation et de toute condamnation par un régime autoritaire”. Cette campagne de financement au bénéfice de contestataires portait essentiellement sur l’Afrique du Nord et le Proche Orient: fin février, une diète s’est tenue quelque part au Proche Orient, au cours de laquelle “des activistes de Tunisie, d’Egypte, de Syrie et du Liban ont participé, pour revenir ensuite dans leurs pays respectifs dans le but de former leurs camarades de combat”.

 

Posner n’a laissé planer aucun doute quant à l’importance de Facebook, de Twitter ou d’autres services procurés par l’internet, pour autant qu’ils soient mieux coordonnés en réseau; dans ce cas, ils peuvent aider à réaliser les objectifs de Washington: “La puissance des technologies créatrices de réseaux permet d’attiser les incendies et d’obtenir, in fine, un changement politique, social et économique”. Plus particulièrement, le gouvernement américain a financé toutes les tentatives de doter les activistes des pays du monde arabe d’un accès aux technologies qui parviennent à contourner les systèmes mis en place par les gouvernements pour géner tout accès direct à la grande toile, pour empêcher que le pouvoir en place n’efface ou ne modifie les messages écrits ou parlés et pour l’empêcher aussi de s’attaquer à certaines pages d’internet. Toutefois, cette nouvelle technologie n’est pas encore parfaite au quotidien, admet Posner. Finalement, il y a encore suffisamment de lieux, en ce monde arabo-musulman, où les “activistes pro-démocratiques” ont dû être mis à disposition, comme en Syrie.

 

La Syrie, où Bashar el-Assad détient le pouvoir, a connu une année de manifestations, parfois rudement réprimées. Mais le chef de l’Etat est toujours en place. Son pays, à côté de l’Iran, focalise pour l’instant toute l’attention des Etats-Unis qui veulent y voir survenir un “changement de régime”. Finalement, la Syrie, d’après les propres paroles de l’idéologue-en-chef des néo-conservateurs et ancien vice-ministre de la défense, Paul Wolfowitz, “est devenue une composante de l’Axe du Mal”, en tant qu’allié étroit de l’Iran et soutien des milices du Hizbollah au Liban voisin. Bachar el-Assad s’avère beaucoup plus dur à cuire qu’on ne l’avait imaginé: même les sanctions prises et appliquées ne l’ont pas fait fléchir. Avec habilité, il sait utiliser la Ligue Arabe à son profit, malgré qu’elle compte parmi ses membres d’importants alliés des Etats-Unis, comme l’Arabie Saoudite. Début janvier 2012, une mission d’observation de la Ligue Arabe a sillonné le pays, sans pouvoir constater ces entorses gravissimes aux droits de l’homme que dénoncent à qui mieux mieux l’Occident et l’opposition syrienne. On ne s’étonnera pas, dès lors, qu’un représentant de l’opposition syrienne décrit la mission d’observation de la Ligue Arabe comme un “animal édenté”.

 

Les rebelles syriens seront toutefois plus heureux d’apprendre les plans concoctés par le gouvernement d’Obama. Fin décembre 2011, la revue américaine “Foreign Policy” révélait que le Conseil National de Sécurité des Etats-Unis avait décidé de “démarrer un processus informel et tranquille pour élaborer et trouver des possibilités de soutenir l’opposition syrienne”. Cette revue, considérée généralement comme bien informée, compte parmi ses rédacteurs plusieurs anciens conseillers du ministère de la défense. Elle évoque, dans son dossier consacré à la Syrie, l’éventualité d’un soutien humanitaire et logistique à l’opposition, voire la création d’un “corridor humanitaire” ou d’une “zone de protection pour les civils”, le long de la frontière avec la Turquie. Ensuite, les stratégistes américains évoquent la nomination d’un “coordinateur spécial”, selon le modèle inauguré en Libye, pour coopérer directement avec l’opposition syrienne.

 

Toutefois, à Washington, il y a tout de même des voix critiques qui s’élèvent, surtout quand on se demande quel sera l’avenir de la Syrie après el-Assad. Ces voix critiques craignent un vide de pouvoir, des flots de réfugiés, la disparition d’armes de destruction massive et, pire, des troubles dans l’ensemble de la région. Quant à la constitution d’un corridor humanitaire, elle semble “très improbable” car, dans ce cas, il faudrait aussi prévoir une “zone d’interdiction de survol”, ce qui impliquerait, en conséquence, “de déclencher des attaques de grande envergure contre les installations anti-aériennes, les postes de commandement militaire et les systèmes de contrôle de l’armée syrienne”. Il faudrait également une résolution du conseil de sécurité de l’ONU, pour créer une zone d’interdiction de survol car une telle mesure implique automatiquement de limiter la souveraineté d’un Etat. Or une telle résolution est fort improbable car la Chine et surtout la Russie entendent bien ne pas laisser tomber Damas.

 

Comme le rapporte “Foreign Policy”, “le gouvernement américain, avec l’aide d’alliés comme la France ou peut-être la Turquie, devrait travailler à une justification propre pour amorcer une intervention non militaire en Syrie”. Cela ne peut signifier qu’un soutien renforcé à l’opposition, d’autant plus que le “Conseil National Syrien” a décidé, selon ce que nous rapporte un haut fonctionnaire du gouvernement, “d’entrer dans la phase critique de la révolution syrienne”. La semaine dernière l’opposition a fait savoir qu’elle collaborerait avec l’“Armée Syrienne Libre”. Si l’on se souvient de l’exemple libyen, ce serait là une coalition des forces en présence.

 

Bernhard ROMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°3/2012; http://www.zurzeit.at ).

jeudi, 02 février 2012

Les “vertus prussiennes” pourront-elles sauver l’Europe?

275-2-2.pngLes “vertus prussiennes” pourront-elles sauver l’Europe?

BERLIN – Le sociologue et philosophe allemand Herfried Münkler, auquel nous devons des travaux extrêmement fouillés, notamment sur l’émergence des espaces impériaux, a consacré quelques pages, récemment, à la figure du grand roi de Prusse du 18ème siècle, Frédéric II, dont on célèbrera bientôt le 300ème anniversaire. Pour Münkler (sur lequel nous reviendrons), ce Frédéric II, ami de Voltaire et de bien d’autres esprits, est avant tout un modernisateur de l’administration étatique, dans la mesure où il a voulu rendre celle-ci totalement “incorruptible”, tandis que, lui, le Roi, serait simplement le “premier serviteur de l’Etat”. Münkler ajoute que cette vision frédéricienne est d’une brûlante actualité. “La Prusse revient à l’ordre du jour comme une sorte de contre-poison possible au beau milieu d’une société devenue entièrement consumériste. Les vertus prussiennes pourraient bien revivre pour domestiquer enfin la légèreté de la société capitaliste”, a déclaré ce professeur de sciences politiques de l’Université Humboldt aux journalistes de “Wirtschaftswoche”. Münkler s’inscrit dans la tradition de Max Weber qui disait que l’esprit d’économie et d’ascèse sont les correctifs nécessaires aux capacités du capitalisme. Par conséquent, le modèle prussien, en tant que forme intériorisée de ces vertus de modestie et de discipline, s’avère nécessaire pour que le capitalisme, en tant que “destruction créative permanente” (dixit Joseph Schumpeter), n’en vient pas à se détruire lui-même. Et Münkler conclut: “En Europe, émerge une nécessité incontournable, celle de recourir à nouveau aux ‘vertus prussiennes’. Sinon l’Europe échouera”.

(brève issue de “Junge Freiheit”, Berlin, n°5/2012; http://www.jungefreiheit.de ).

DEMOGRAFÍA DE SUSTITUCIÓN

 

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DEMOGRAFÍA DE SUSTITUCIÓN

 
Ex: http://enricravello.blogspot.com/
 
En geografía humana hay dos indicadores para estudiar la evolución demográfica de un territorio concreto.  El crecimiento vegetativo, que es el índice que  expresa el aumento de la población de un país relacionando el número de nacimiento y el de fallecidos, y el crecimiento real que expresa la magnitud anterior pero matizada por el flujo de inmigrantes/emigrantes que recibe o despide dicho territorio.
Sin embargo, para los que quieran acercarse a la compresión de la evolución demográfica en la Europa occidental es necesario introducir una variable más en estos cálculos, sin la cual es imposible analizar la realidad de los procesos de mutación demográfica a los que está sometido nuestro Continente. La variable es el impacto de la composición étnica en los factores arriba señalado. Añadiendo este nuevo factor, sacaremos una conclusión clara: la característica principal de la evolución demográfica de la Europa occidental en las tres últimas décadas, es el cambio en la composición antropológica de la población; lo determinante no es tanto saber qué índice de crecimiento vegetativo o real tiene cada uno de nuestros Estados, sino constatar que estamos ante un fenómenos de sustitución antropológica, mediante el cual la población europea autóctona es paulatina e inexorablemente substituida por inmigrantes extraeuropeos, venidos mayoritariamente del Tercer Mundo. De no parar esta tendencia demográfica los europeos autóctonos seremos minoría en países como Reino Unido, los Países Bajos, Portugal, Bélgica o Francia en aproximadamente 20 años, y en poco tiempo más España, Italia, y otros países del entornos sufrirán la misma suerte.
Si tenemos en cuenta los dos índices demográficos citados al principio, vemos que el factor de la inmigración incide de forma determinante tanto en el primero como en el segundo.  El hecho de que el 75% de los niños nacidos el 1 de enero de este año –un dato realmente preocupante- sean no europeos, es un síntoma evidente de que el crecimiento vegetativo español está completamente mediatizado por el factor étnico, matización que viene marcando este índice desde principios de la década de los años 90, ya en 2003 la tasa de nacimiento de españoles autóctonos estaba por debajo del 1, situándose entre el 0.8 y el 0.9 mientras que el total de nacimientos en nuestro suelo llegaba al 1.2, varios periodistas titularon los rotativos de “España sigue creciendo demográficamente gracias a la natalidad de los inmigrantes”, que ese mismo año veían cómo se triplicaba el número de colombianos ecuatorianos y marroquíes nacidos en España.  Es obvio el efecto acumulado y progresivamente intensificado de esta tendencia en la composición antropológica de los menores de 15 años residentes en España, franja de edad en la que muy pronto los autóctonos estarán en inferioridad numérica.
Si pasamos al crecimiento real, los datos son aún más preocupantes, a pesar  del constante intento de maquillaje de cifras, tergiversando el número de inmigrantes que vuelven a sus países y callando sobre el número de los nuevo que llegan, los números son claros. España tiene hoy 7 millones de inmigrantes, entre los declarados (5.200.000) los ilegales (cerca de 700.000) y los nacionalizados “españoles” (1.100.000), con un constante ritmo de llegada y un crecimiento demográfico mucho mayor que los autóctonos. Es ocioso señalar cuál será el resultado final.
Sin embargo tenemos que añadir un nuevo factor que viene a empeorar aún más la situación.  450.000 españoles abandonaron nuestro suelo en 2011, se prevé que en 2012 serán 500.000, un total de un millón en dos años (El País Semanal 11-12-2011).  Esto tiene un nefasto doble efecto: en primer lugar supone un empobrecimiento de la población española que ve cómo un millón de sus jóvenes más preparados abandonan el país y son “sustituidos” por población inmigrante de baja o nula cualificación, en la lógica mundialista del desenraizamiento; en segundo lugar al abandonar un millón de personas autóctonas el país, inmediatamente se reduce el porcentaje de población autóctona y aumenta en la misma proporción el de extranjeros. Un auténtico disparate, y una de las más peligrosas consecuencias de esta crisis socio-económica que han creado los políticos y la finanza especulativa internacional.
 
De la inmigración de trabajo a la colonización de poblamiento.
 
Las palabras no son inocuas a la hora de expresar conceptos o fenómenos, el uso de uno u otro término esconde siempre una carga ideológica o propagandística, por eso debemos evitar entrar en la dialéctica de lo políticamente correcto y llamar a las cosas con los términos que más fidedignamente representen la realidad a la que nos queremos referir.
La lógica del mundialismo y de lo “políticamente correcto”, intenta limitar el fenómeno de la llegada masiva de millones de personas del Tercer Mundo a Europa, a una inmigración laboral, relacionada con la ocupación de determinados puestos de trabajo, y, como tal provisional, y con fecha de retorno. Nada más lejos de la realidad, las motivaciones de los inmigrantes son de lo más variado –muchos de ellos víctimas de las injusticias del ultracapitalismo mundialista- pero el fenómeno global al que nos enfrentamos es el de una auténtica colonización de poblamiento.  Europa no acoge inmigrantes, sino que somos demográficamente colonizados por poblaciones extranjeras que –siendo o no su intención inicial- se asientan en nuestro suelo y se instalan con el objetivo de perpetuar aquí a sus futuras generaciones, eso es precisamente la colonización que en este caso no se basa en la llegada de elites colonizadoras, sino en la reversión demográfica por el número, en un proceso que será imparable si no es revertido en los próximos veinte años
No lo decimos sólo nosotros, ya en el año 2000 la Sección de Población de la ONU hablaba de la “inmigración de remplazo”, como la única forma de “compensar” la baja natalidad de los pueblos europeos. Ellos también eran conscientes de que la inmigración terminará mutando la personalidad antropológica de Europa, la diferencia es que lo que para la ONU es el “objetivo loable” para los identitarios europeos es la mayor amenaza a la que se ha enfrentado nuestro milenaria civilización.
 
Sin duda Europa está en decadencia, en decadencia económica, social, demográfica y sobre todo moral. Sólo la recuperación de nuestros valores,  y el rearme moral de los pueblos europeos podrá parar este anunciado suicidio demográfico colectivo.
 
Enric Ravello
Secretario relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya

mercredi, 01 février 2012

La crise de la défense européenne

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Michael WIESBERG:
La crise de la défense européenne

La crise financière oblige les Etats européens à trancher dans leurs budgets militaires. Résultat: la puissance européenne est battue en brèche

Le modérateur de la série radiodiffusée “Streitkräfte und Strategien” (= “Forces armées et stratégies”) de la station allemande NDR avait déclaré, en avril 2011, que “les spéculateurs de la City londonienne et de Wall Street” avaient réussi ce que “les diplomates n’étaient jamais parvenus à faire en des décennies, c’est-à-dire à désarmer l’Europe”. On ne peut pas encore prévoir quelles seront les conséquences de ce désarmement généralisé, résultat des incontournables mesures d’austérité prises récemment. On peut d’ores et déjà le deviner en dressant la liste des insuffisances dont ont fait montre plusieurs pays de l’OTAN lors de leur dernière intervention en Libye: l’Italie s’est vue obligée de retirer son porte-avions du théâtre des opérations pour raisons budgétaires; en prenant cette décision, l’Italie, pense Christian Möllig de la Fondation berlinoise “Wissenschaft und Politik”, “a inauguré une nouvelle page dans l’histoire militaire”. Mais cet exemple italien n’est pas le seul: la Grande-Bretagne, elle, a mis du jour au lendemain son porte-avions hors service et a envoyé à la ferraille de nouveaux navires de guerre, des patrouilleurs, qui venaient de sortir d’usine. Aux Pays-Bas, le gouvernement a été contraint de mettre au rancart des chars de combat qui venaient juste d’être modernisés. Hors OTAN, l’Autriche doit, pour sa part, déclasser les deux tiers de ses chars.

L’ancien ministre américain de la défense, Robert Gates, lors de sa visite d’adieu au quartier général de l’OTAN à Bruxelles en juin 2011, a annoncé un “avenir triste et sinistre” voire un risque patent d’“insignifiance militaire”. Il semble qu’il avait raison. D’autant plus que les budgets européens sont grevés de lourdes charges qui s’étendront sur le long terme. La situation les contraint à d’autres coupes budgétaires qui porteront essentiellement sur les armées.

Les forces armées risquent dorénavant d’être sous-financées, ce qui entraîne le danger qu’elles deviennent totalement incapables d’action sur le terrain. A cela s’ajoute que la puissance hégémonique au sein de l’OTAN, les Etats-Unis, prévoit également de trancher dans ses budgets militaires au cours des dix prochaines années. Le Pentagone veut économiser 490 milliards de dollars dans les dix ans à venir. Mais le ministère américain de la défense commente avec mauvaise humeur les efforts budgétaires des Européens en matières militaires. Ces efforts ont d’ores et déjà conduit à un important déséquilibre du financement des dépenses de l’OTAN. Actuellement, les Etats-Unis financent 75% de toutes les dépenses de l’Alliance, chiffre qui montre, simultanément, que les Etats européens, membres de l’OTAN, sont entièrement dépendants de l’hégémon. Robert Gates, lors de sa visite d’adieu, prenait un ton menaçant, en disant que les Etats-Unis n’allaient plus longtemps tolérer “de mettre leurs chiches ressources financières au service de nations qui refusent de se donner à elles-mêmes les moyens nécessaires pour assurer leur défense”.

Dans son long article paru en novembre 2011 et significativement intitulé “Europa ohne Verteidigung” (= “L’Europe sans défense”), Christian Möllig explique que l’état désastreux de la défense européenne a sauté aux yeux lors de l’intervention de l’OTAN contre la Libye, et pas seulement à cause du retrait du porte-avions italien. “Pas un seul Etat européen, pour ne pas parler de l’Europe dans son ensemble, n’a été en mesure de faire valoir ses intérêts, par le truchement de sa puissance militaire, sur une distance supérieure à 1000 km”. Ce qui est le plus alarmant, ajoutait-il dans son article, c’est que les Européens sont très objectivement “sourds et aveugles” parce qu’ils ne disposent pas du géostrationnaire global C4ISTAR, auquel seuls les Etats-Unis ont accès. Cette station coordonne et soutient le renseignement, la reconnaissance et la direction des opérations. Un chiffre, avancé par Möllig, montre clairement quelle est l’importance de C4ISTAR: près de 90% des actions militaires entreprises en Libye n’auraient pas été possibles sans le soutien américain.

Vu cette misère de la défense européenne, les Etats du Vieux Continent cherchent fébrilement une voie royale pour concilier les impératifs de l’austérité et les intérêts européens en matière de sécurité. On entend des slogans comme ceux de la future “smart defence” ou des “armées bonzaï”: ils ne font que cacher péniblement une triste réalité, où l’on veut déguiser l’amère nécessité en vertu. La notion de “smart defence” est surtout défendue par le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen: les 28 pays membres de l’Alliance Atlantique devraient tout simplement coordonner et fusionner leurs capacités militaires. Sur le plan concret, cela signifie, d’abord, renoncer à toutes voies singulières dans les projets d’armement et, ensuite, éviter tout “doublon inutile dans les capacités”. La “smart defence”, prétend le secrétaire général danois, conduit à “davantage de sécurité pour moins d’argent”. L’optimisme de Rasmussen ne tient pas face à la réalité. Les tentatives entreprises jusqu’ici pour aboutir à une politique de sécurité commune ne valaient pas le prix du papier sur lesquelles leurs pompeuses déclarations étaient imprimées. Peu de signes nous indiquent qu’il en sera autrement dans l’avenir, même si les budgets seront de toutes les façons réduits de manière drastique. Pourquoi? Markus Kaim, expert ès questions militaires auprès de la Fondation “Wissenschaft und Politik”, nous l’explique. C’est dû aux réflexes nationaux de “persistance”: “En fait, vu les contraintes économiques, il n’y a pas d’autres alternatives que la coopération et l’intégration”. Dans de nombreuses capitales, on considère toutefois que la politique de défense est “un élément constitutif incontournable de la souveraineté nationale”. Par conséquent, promptitude et volonté de coopérer avec les voisins sont fort réduites.

Qui plus est, il y a encore d’autres clivages: les Français et les Britanniques, depuis les opérations lancées contre la Libye de Kadhafi, réchignent à construire des “capacités communes” avec l’Allemagne, rapporte notamment le “Financial Times Deutschland” (FTD) en octobre 2011. L’Allemagne a, elle, “d’autres priorités”, notamment la réforme de la Bundeswehr. De surcroît, le ministre allemand de la défense, Thomas de Mazière, a déclaré “ne pas vouloir se heurter à ses propres gens”. Finalement, il y a encore, côté allemand, le droit de veto du Parlement pour les questions de guerre et de paix, ce qui s’oppose à toute possibilité de réaction rapide en cas de crise. Il faut aussi tenir compte des intérêts propres aux industries nationales d’armement et d’équipement, qui, selon le FTD, craignent de devoir lâcher leur part du gâteau, parce qu’elles engrangent de gros bénéfices “grâce aux commandes de leurs gouvernements respectifs”. Voilà pourquoi on ne s’étonnera guère de la réaction de Thomas de Mazière, qui tient pour limité le “potentiel d’intégration”.

Les visions de Rasmussen sur la “smart defence” formeront l’un des thèmes centraux à aborder lors du prochain sommet de l’OTAN à Chicago en mai 2012. Mais rien n’interdit de penser qu’elles resteront de l’ordre des voeux pieux. Il suffit d’évoquer un seul exemple: la fameuse troupe d’intervention rapide de l’UE, dont la création fut décidée en 1999 et qui aurait dû compter jusqu’à 60.000 hommes, se fait toujours attendre. Ensuite, les fameux “Battlegroups” de l’UE, qui sont en théorie disponibles depuis cinq ans, n’ont encore jamais été engagés, alors que nombreuses occasions se sont présentées.

On finira donc, en Europe, par avoir des “armées bonzaïs”, soit des armées en miniature, dont la puissance de frappe militaire sera plus que précaire. L’expert de la Fondation “Wissenschaft und Politik”, Christian Möllig, voit la deconstruction militaire de l’Europe s’effectuer sur le court terme en trois étapes. “D’abord les capacités militaires proprement dites vont se réduire, ensuite viendra le tour des capacités militaro-industrielles et, finalement, celui des compétences technologiques générales du Vieux Continent”. En bout de course, les Européens perdront toute capacité à coopérer à quoi que ce soit, ce qui, ipso facto, enlève à l’OTAN sa raison d’être.

D’après l’avis de nombreux experts, les rapports de force militaire dans le monde, au cours des prochaines années et pour toutes les raisons évoquées, se déplaceront de l’Occident, aujourd’hui encore vaille que vaille dominant, vers les pays émergeants, ce qui permettra de parler d’un “changement de paradigme géostratégique”, ajoute Möllig. Les Etats-Unis tiennent d’ores et déjà compte de cette future évolution, dans la mesure où le principal point focal de leurs attentions militaro-stratégiques se situe désormais dans l’espace pacifique, où la Chine est devenue un challengeur à prendre très au sérieux. Une étude publié dans “The Military Balance 2011”, organe de l’IISS (“International Institute for Strategic Studies”) de Londres, confirme cette tendance: “Les budgets de la défense des Etats occidentaux sont sous pression et leurs efforts d’armement sont désormais limités. Mais dans d’autres régions du monde, surtout en Asie et au Proche Orient, les dépenses militaires et les achats d’armement connaissent un véritable ‘boom’. Bon nombre d’indices convaincants nous incitent à penser qu’une redistribution générale de la puissance militaire est en train de se produire à l’échelle mondiale”.

Il est évident, poursuit l’étude londonienne, que les glissements qui se sont opérés par la redistribution de la puissance économique s’observent également dans les dépenses militaires. Les Etats-Unis et les autres puissances occidentales sont en train de perdre, conclut l’étude, leur monopole dans les domaines clefs des technologies militaires, y compris dans les techniques dites “Stealth” (engins furtifs), dans celles des aéronefs sans pilote (les drones) et dans la gestion cybernétiques des opérations. Pour les Etats européens du moins, on peut prévoir qu’ils ne joueront bientôt plus aucun rôle en tant que facteurs d’ordre à l’échelle du globe.

Michael WIESBERG.
(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°5/2012; http://www.jungefreiheit.de ).

mardi, 31 janvier 2012

Erdogan règle ses comptes avec l’armée turque

Günther DESCHNER:

Erdogan règle ses comptes avec l’armée turque

Certaines pratiques douteuses du gouvernement d’Erdogan approfondissent les césures qui existent déjà dans le monde politique et la société en Turquie

ilker-basbug.jpgL’arrestation spectaculaire de l’ancien chef de l’état-major de l’armée turque, Ilker Basbug (photo), et la plainte déposée contre l’ancien chef de la direction militaire du coup d’Etat de 1980 et ex-président de la République, Kenan Evren, a crée l’événement et éveillé toutes les attentions, bien au-delà des frontières turques. Cette arrestation et cette mise en examen ont montré clairement combien profondes sont les césures qui déchirent la société et le monde politique dans ce pays, qui est une pierre angulaire de l’OTAN. Le motif qui se profile derrière ces manoeuvres politico-judiciaires est à rechercher dans le fameux procès, qui est en cours depuis 2007, contre le réseau secret “Ergenekon”, auquel les organes du gouvernement d’Erdogan et le procureur général reprochent d’entretenir, par le biais de la terreur, des peurs et des émotions dans la population pour justifier un nouveau putsch militaire.

Avec l’arrestation de Basbug, le cercle des hommes soupçonnés d’intentions putschistes s’accroît. Il faut savoir que l’ancien chef de l’armée du deuxième pays le plus militarisé de l’OTAN, du moins sur le plan quantitatif, est considéré comme un “réaliste” (dans un commentaire publié dans le journal “Hürriyet”), “qui savait que le climat politique en Turquie avait atteint un point où plus aucun putsch militaire n’aurait été accepté, ni en Turquie même ni dans la communauté internationale”. On reproche aujourd’hui à ce général retraité depuis 2010 d’avoir été, en tant que “membre d’une association terroriste”, impliqué “dans un plan visant à renverser le gouvernement islamo-conservateur de l’AKP”.

Basbug se retrouve ainsi dans un aréopage illustre: plus de trois cents personnes —des militaires de haut rang, des professeurs, des recteurs d’université, des avocats et des journalistes— sont désormais considérées comme membres ou comme soutiens d’une ligue soi-disant secrète et incarcérées, pour partie, depuis de nombreuses années. L’opinion publique turque attend en vain, et depuis longtemps, qu’un premier jugement soit rendu ou que des preuves tangibles soient présentées. Plus le cas est trainé en longueur, plus le cercle des “putschistes” supposés va s’accroître et plus les arrestations se succéderont au sommet de la hiérarchie sociale et politique; quant à la crédibilité de l’opération, elle se réduira quasi à néant.

Certains commentateurs remarquent que le système juridique turc est responsable de cette lenteur: les procès durent longtemps parce que le système ne prévoit pas de libération conditionnelle sous caution. D’autres, plus critiques, reprochent au gouvernement d’Erdogan, de se contenter de simples suspicions et d’en profiter pour baillonner définitivement d’éventuels opposants kémalistes. Le procès, pris dans son ensemble, ne servirait en réalité qu’à consolider les positions de l’AKP dans les appareils de la justice et de l’Etat.

Certes, il s’avère exact que la Turquie est un pays où, par trois fois depuis 1960, des putsch militaires ont renversé le gouvernement. On ne peut donc pas dire que tout soupçon, quant à l’éventuelle planification d’un coup d’Etat, soit le fruit de purs fantasmes conspirationnistes. Néanmoins bon nombre d’observateurs pensent que le procès intenté sert surtout à réduire au silence ceux qui critiquent le régime.

Depuis la fondation de la république par le Général Mustafa Kemal, surnommé plus tard “Atatürk”, l’armée turque se pose comme la gardienne des principes séculiers, porteurs du “kémalisme” en tant qu’idéologie d’Etat. A ce titre, l’armée a pu acquérir une influence qui aurait été impensable dans d’autres démocraties. Jusqu’à nos jours, elle a gardé ses positions privilégiées. Au cours des années écoulées, le premier ministre Erdogan a pu réduire quelque peu cette influence, sans que les dirigeants de l’armée cessent vraiment de constituer un facteur de puissance. Ce n’était un secret pour personne: les généraux toisaient avec un grand mépris les politiciens de la “contre-élite” islamique, qui gouvernent aujourd’hui le pays.

Atatürk, fondateur de l’Etat, avait, expressis verbis, donné à l’armée la mission, après sa mort, de maintenir intact le système politique qu’il avait mis en place. Les militaires sont demeurés fidèles à cette mission et, par trois fois, en 1960, en 1971 et en 1980, ils ont renversé des gouvernements élus. Le coup d’Etat du 12 septembre 1980 fut de loin le plus sanglant: la Turquie avait été au bord de la guerre civile; 230.000 personnes furent inculpées; 50 condamnés ont été exécutés; des centainesd’autres sont morts en prison. Des dizaines de milliers de Turcs quittèrent le pays. Les généraux ont alors imposé une nouvelle constitution, dont les dispositions autoritaires ont marqué la Turquie.

Plus de trente ans après ces faits, l’ancien chef des militaires, Kenan Evren, aujourd’hui âgé de 94 ans, et l’ex-général Tahsin Sahinkaya, 86 ans, devront subir un procès. Pendant longtemps, Evren a été protégé contre toute poursuite judiciaire mais, après une modification de la constitution en septembre 2010, il a perdu son immunité. Depuis, plusieurs victimes de la junte militaire ont insisté pour que les officiers putschistes de 1980 soient poursuivis.

Une chose est sûre aujourd’hui: le moral, déjà sérieusement entamé, des dirigeants de l’armée turque, vient de prendre un nouveau coup dur avec l’arrestation de Basbug et l’inculpation d’Evren. Une fois de plus, l’AKP islamique vient de remporter un évident succès dans la lutte qui l’oppose à l’ancienne élite séculière, à laquelle appartient le sommet de la hiérarchie militaire. Le fossé se creuse de plus en plus entre le gouvernement islamisant et l’établissement séculier en Turquie.

Günther DESCHNER.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°4/2012; http://www.jungefreiheit.de ).

The Problem with France

The Problem with France

 

Ex: http://xtremerightcorporate.blogspot.com/

Here is the problem; France is not very French any more. We have all seen the violence carried out by Muslim immigrants, we have seen the riots and protests by people who don’t want to actually work for a living and there is a contempt shown for any sort of French pride in the history and achievements of the country. All of this is the total antithesis of what the short-lived, World War II, State of France stood for, which was French nationalism, the value of honest work and pride in France and French culture, the defense of French interests and the defense of the French colonial empire; the second largest empire in the world. This makes the time that the government of France was based out of Vichy the critical, pivotal moment in the modern history of France. Everything that happened before that time led to the opportunity that came into play at Vichy and everything that has happened since has been a result of it, really, that is to say that the rapid plummet down France has endured is because of the rejection of the principles of the State of France and the (illegal by the way) overthrow of the government of Marshal Petain.

That is something no one really talks about because no one can really dispute it. It is a FACT. The State of France was the legal, valid and only legitimate government for the French people. It was not a puppet state, it was not imposed on France from the outside and it was not illegally established. It was the LEGAL government and everyone knew it. It was internationally recognized and not just by the Axis powers but even Allied powers. The United States was at war with Germany and Italy and planning the invasion of France while at the same time still recognizing and even maintaining diplomatic relations with the State of France government in Vichy. Charles DeGaulle was a dynamic figure for sure but there was absolutely no legal basis for him just assuming control of France or his whole attitude since he was in London that he somehow represented the legitimate authority for France or even over only those who opposed the government in Vichy and resisted the German occupation of the north. He had never been in government and he was not even a very important or high-ranking general in the army. Before going to London and getting on the radio no one had ever heard of him. Even in France most people had no idea who he really was because he had never been very important.

Marshal Petain, really, was known by everybody. He was one of the great war heroes of World War I. He was the guy who saved Verdun, who restored the fighting spirit of the French army, the general who didn’t waste lives and who won battles. He was the steady, reliable, solid patriot that everyone knew and everyone could trust. Petain became the chief of government legally through the proper channels and the politicians turned to him because it was a crisis, no one else wanted to take responsibility and assume leadership at the apex of such a disaster and so they turned to Petain just like they had done in World War I at Verdun and it was Marshal Petain who stepped forward in a bad situation, took responsibility for the welfare of his country and displayed leadership in picking up the pieces of a defeated country to build a new, stronger, more united French state than there had been before.

This is the point that is lost on like so many people, even patriotic Frenchmen who cringe at the German occupation. You need to consider the fact that Germany was able to very easily co-opt, subvert and reinvent the institutions of the French Third Republic. The fact that it was so damn easy really ought to tell people that the institutions and foundations of the Third Republic were not so great to begin with. The fact that France was conquered (pretty quickly and easily) and then taken over by the Germans should, all by itself, prove that something different, stronger and more nationalistic was needed for France. Of course, as soon as World War II was over way too many French immediately ran back to the mediocrity that was the leftist French republican model. There is a reason, for instance, that the European powers shipped Napoleon off to some flyspeck island in the south Atlantic and tore down the First Empire. They did it because it was a threat to them. It was, overall, really an authoritarian and nationalist regime that could mobilize the public and which had just before that conquered almost everyone in Europe. They could not co-opt it, they could not sanitize it, they had to get rid of it because it had worked so well. Add to that the fact that it took the combined forces of England, Prussia, Austria, Russia, Spain and a bunch of other countries to do it.

It seems to be a pathological drive amongst many European countries to forever turn their back on whatever regime took them to their greatest peak of power and success. So, in France, the empires, the colonial empire, the State of France, really all of that were just tossed aside and France was taken over by a bunch of elites who could not have screwed up what was once the greatest power in Europe any more if they deliberately tried. Socialism became the order of the day, making generations of French people over-dependent whiners who riot at the thought of having to put off retirement for a couple more years and it has put the country into massive debt at the same time because no one wants to show any discipline. The military has been gutted, a Hungarian elected President, North Africans allowed to come in and take over whole sections of the country in huge numbers, destabilizing society and limiting what France can or will do in the world. They’ve also put France into the EU straightjacket so that if any other country gives them the shaft they just have to bend over and take it because no one can make their own decisions anymore, everyone must get along and nationalism is just really bad, bad, bad.

The State of France was the last opportunity the country had to turn things around, strengthen and recover. No joke! For the most part the colonial empire was maintained, the French navy was not impounded or sunk (by the Germans anyway), territorial losses were minimal but most importantly the principles of the state were strong and they had some of the best French thinkers in the political field working for them -all of which would be lost when the Allies eventually came in and conquered the place in their turn. "Work, Family, Fatherland" may not have the same romance as "Liberty, Equality, Fraternity" but, really, they are much more practical, realistic and obtainable goals that would strengthen the country. Liberty; what's that mean? Equality? That doesn't exist. Fraternity may be okay but that's been perverted nowadays to apply to any and everyone when originally it pretty much meant the French. Work -necessary, family -building block of society, fatherland -what everyone should unite in defending, promoting and glorifying. France has long had a revolutionary history and really it will probably come back around again and something better will be tried again. I just hope there will be enough of the genuine France left to pick up the pieces and rebuild. So get busy France!

lundi, 30 janvier 2012

Inquisition et autocensure médiatique

Inquisition et autocensure médiatique

Ce lundi revient au Sénat la boîte de Pandore des crimes non-niables

Michel Lhomme
Ex: http://www.metamag.fr/

burning-17.jpgChesterton disait que le sens commun ne consistait pas à répéter ce que tout le monde piaille, de ci de là, sans ton ni accent, dans l’ignorance béate de ce qui nous entoure. Mais qu’il consistait à retrouver ce que tous savent (ou ce que tous, nous savons entre nous), mais que personne ne se risque à déclarer, la plupart du temps, par autocensure individuelle et auto-répression personnelle.

Le problème du manque de liberté d’expression, dans la société moderne, ne se trouve pas dans la censure qui, pratiquement, n’existe plus; on peut blasphémer sans scrupules sur la Sainte Famille ! Le problème réside dans une mise sous le boisseau volontaire, une intériorisation de l’inquisition médiatique. Or, dans ce tribunal, ce dont on ne parle pas, n’existe tout simplement pas.

Le plus grand succès de l’inquisition médiatique, de la "nouvelle inquisition", demeure l’intériorisation de Torquemada chez tous les journalistes. Il y a bien, officiellement, la liberté d’expression, mais personne n’en use vraiment, ou si peu et, disons-le brutalement, par autocastration.

La liberté d'expression soumise à une loi anticonstitutionnelle

Cependant, en France, il nous faut rappeler une situation d’exception. Depuis la loi Gayssot, l’expression, comme telle, est verrouillée. Cette loi considère comme un délit la négation de la Shoah ou, plus exactement, qualifie de délit toute contestation des crimes définis par le tribunal international de Nuremberg. La loi Gayssot a, ainsi, créé abusivement une « vérité » obligatoire en matière de recherches historiques. Une loi anti constitutionnelle est légale .

Mais, les politiques français sont pris à leur propre piège. En dénonçant l’inopportunité de la loi sur la négation du génocide arménien, Dominique de Villepin a qualifié d’« erreur » le fait de légiférer sur la mémoire. Pourtant, alors qu’il est en campagne électorale, il s’est bien gardé, hypocritement, de dénoncer la loi Gayssot proprement dite. Pire, comptant sans doute sur quelques voix de la communauté juive pour augmenter un score qui, de toutes façons, ne sera guère brillant, il a tenu à défendre le principe même de la loi, en soulignant qu’elle avait cherché, selon lui, à « agir sur le terrain de l’antisémitisme et du racisme à un moment où il y avait le risque d’une montée de l’antisémitisme et du racisme en France ».

On a les fantasmes sur le Front National que l’on peut. Mais Jack Lang, en service commandé, a immédiatement emboîté le pas, pour défendre la loi Gayssot. Seul, Robert Badinter a reconnu que ce texte n’était pas conforme à la Constitution puisqu’il entravait, dit-il, la liberté d’expression. Nonobstant, la loi Gayssot restera en vigueur. On préférera sans doute parler, à l’Assemblée, du mariage homosexuel ou de la libéralisation du cannabis.

Quant on commence à censurer, on ne peut plus s’arrêter

En ce qui concerne la question polémique du génocide arménien, on aurait presque envie de dire qu’« il ne fallait pas commencer » ! Sinon, il faudrait, en effet, nous expliquer pourquoi, on ne pourrait pas nier le génocide nazi, sous peine de sanctions, mais on pourrait occulter le génocide arménien. La France s’est donc retrouvée prise au piège des lois mémorielles. Une fois validé, le terme de "génocide", pour les massacres de 1915,  ce qui a été le cas en France depuis la loi du 29 janvier 2001, la suite était logique et même inéluctable. La "boîte de Pandore" des crimes "non-niables" a été ouverte et la Turquie a eu beau jeu de répliquer en dénonçant les tortures et les exécutions françaises sommaires en Algérie.


Les arméniens en France : un enjeu politique

Quant on commence à censurer, on ne peut plus s’arrêter. Erdogan a accusé la France d’«avoir exterminé 15 % de la population algérienne« à partir de 1945 » et, il a même ajouté que « les Algériens ont été brûlés objectivement dans les fours ». La manœuvre est habile et facile à entendre. Mais ne voudrait-elle pas dire aussi qu’à un mensonge grossier, on opposerait un autre mensonge plus subtil ? Israël n’a, curieusement, pas réagi et a, presque, laissé faire ce sous-entendu embarrassant. Quant à la France, elle a été renvoyée à la défensive, mais s’est refusé de contre-attaquer.

Pourtant, en Turquie, ce ne sont pas les motifs d’attaque qui manquent ! La France aurait très bien pu dénoncer, par exemple, l’interpellation récente de nombreux journalistes kurdes. En effet, dans le cadre d’une enquête sur des liens présumés entre militants kurdes et éléments séparatistes armés, la Turquie a arrêté au moins 38 personnes, pour la plupart des journalistes.

La France plus silencieuse sur les Kurdes que sur les Syriens

Quelques 70 journalistes sont déjà emprisonnés en Turquie. Mais les autorités assurent qu’ils ne sont en détention que pour des délits ou des crimes sans rapport avec leur profession ! Vingt-cinq autres personnes, encore et surtout des journalistes, ont été arrêtées récemment à Istanbul. Plus de dix journalistes de l’agence pro-kurde, Dide, ont aussi été interpellés. Une avocate représentant Dide a dit qu’il ne restait, au bureau stambouliote de l’agence, que des policiers occupés à copier des documents et des disques durs d’ordinateurs. Elle a dit ne pas connaître le nombre exact de journalistes en état d’arrestation. Dans le cadre de la même enquête, lancée il y a deux ans, des centaines de personnes sont en procès pour leurs liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan.

La Turquie a toujours soutenu que les chiffres des morts arméniennes ont été multipliés par trois et souligné –ce qui est vrai– que ces massacres sont survenus dans un contexte de guerre mondiale, où la Turquie se défendait contre un ennemi de l’intérieur. La reconnaissance du génocide arménien, défendu en particulier par le clan Devedjian qui avait joué un rôle non négligeable dans l’ascension politique, à ses débuts, de Nicolas Sarkozy aujourd’hui aux abois, n’a pas que froissé les Turcs, elle a sérieusement agacé les Juifs.

Le fait n’est pas sans intérêt  puisque, pendant longtemps, il était entendu que le seul génocide officiellement reconnu, officiellement susceptible de sanctions vis-à-vis de ses négateurs, était le génocide juif. En fait, la loi Gayssot en France avait voulu verrouillé la mémoire, en réservant toutes ses foudres à la négation de l’Holocauste. Aujourd’hui, une commission parlementaire israélienne serait à la veille de mettre le massacre d’un million et demi d’Arméniens sur un pied d’égalité comparable.

La réaction n’a pas tardé : dés le lundi 26 décembre, le Ministre des Affaires étrangères israélien mettait en garde ses parlementaires, en soulignant le différent franco-turc, face à une initiative qui aurait pourtant, cette fois, à la Knesset des chances d’aboutir, après un premier raté en 2007.

Le génocide vendéen aurait-il sa conférence de Wannsee?

La Turquie n’ignorait pas, soit dit en passant, ce calendrier parlementaire israélien. Et la surenchère turque contre la France n’était, sans doute, qu’une bonne occasion de gêner le processus israélien qui, d’ailleurs, gêne les deux pays. Le Premier ministre turc Erdogan ne peut pas sous-estimer le poids des nationalistes laïcs qui tiennent l’armée à laquelle il lui faut, sans cesse, apporter des gages. Notons, au passage, que les Turcs nationalistes ont répondu à l’aplomb français par des attaques informatiques ciblées. C’est une belle leçon d’un nationalisme vivant et branché. Il est cybernétique, cyberguerrier.


Génocide vendéen

En France, lors du débat sur la loi, personne n’a vraiment relevé la proposition d’amendement de Dominique Souchet. Le député de la Vendée a demandé, en toute logique et sans succès, que le génocide vendéen soit inscrit dans la loi votée sur le génocide arménien. Cela n'empêche pas la vérité sur ce drame de faire son chemin.

En fin s'année, Reynald Secher,  le grand spécialiste de la Vendée, hier censuré et licencié de l’Education nationale, a publié un livre incontournable, "Du génocide au mémoricide". Sans doute un événement historique. Il y montre le caractère légal, systématique et organisé du génocide vendéen, dénoncé à l’aide d’archives du Comité de Salut Public et de la Convention jusqu’alors inexploitées et découvertes, par hasard.

A cet égard, la volonté française de reconnaître et de protéger la mémoire du génocide arménien est à la fois hypocrite et aberrante. Il faut, en effet, d’abord nettoyer devant sa porte : la Vendée, la guérilla napoléonienne contre l’Espagne, la Guerre d’Algérie, le Rwanda (responsabilité partielle de la France), sans oublier l'esclavage. Au lieu de se gargariser de lois mémorielles, dont le seul but, inavoué, est, en fait, de limiter la liberté d’expression sur la question juive. L’affirmation du génocide vendéen est, aujourd’hui, non punie par la loi, en en plus, officiellement rejetée, ignorée ou ridiculisée. 

Le rêve d’une Libye “libérée” s’évanouit comme neige au soleil...

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Billy SIX:

Le rêve d’une Libye “libérée” s’évanouit comme neige au soleil...

Des milices s’affrontent et menacent la paix précaire et le pouvoir du gouvernement de transition

Le Général Youssef Mangouche ne doit certainement pas être envié, vu le boulot qu’il doit prester. Ce chef d’état-major, fraîchement promu, de la nouvelle armée libyenne a pour tâche de désarmer les milices qui sévissent dans le pays. Cette mission est désespérée comme le prouvent les féroces combats qui ont eu lieu ce mois-ci à proximité de la capitale. Depuis des mois, ces troupes irrégulières mais puissamment armées s’affrontent pour obtenir pouvoir et influence. La seule chose qui unit encore les révolutionnaires vainqueurs, c’est leur haine inassouvie contre Mouammar el-Kadhafi.

Il n’est guère étonnant, dès lors, que les nouveaux dirigeants s’efforcent en permanence de maintenir en vie l’image de cet ennemi pourtant terrassé. Toutes les explosions de violence, que l’on ne parvient pas à expliquer de manière satisfaisante, sont attribuées au “Tabhour Hams”, que l’on définit comme une “cinquième colonne” composée de nostalgiques du régime de Kadhafi. Plusieurs anciens dignitaires du gouvernement seraient ainsi empêchés de participer aux élections qui devront se tenir cet été. La banque centrale du gouvernement de transition, elle aussi, poursuit la lutte contre l’ancien dictateur disparu: progressivement, tous les billets de banque à l’effigie de Kadhafi devront être mis hors circulation.

Tout ce qui ressemble à une poursuite logique de la révolution a sa “face sombre” car la figure de Kadhafi unit amis et ennemis. L’alliance des rebelles d’hier est bel et bien en train de se fissurer. Les armes des arsenaux pillés sont depuis longtemps réparties sur l’ensemble du territoire. Le 3 janvier 2012 des milices antagonistes se sont mutuellement canardées dans une rue commerçante de la capitale. Six combattants ont été tués. Le président du gouvernement de transition, l’ancien ministre de la justice Moustafa Abdoul Djalil (59 ans), a prononcé de sombres paroles: “Ou bien nous nous montrons sévères à l’endroit de tout dérapage et nous amenons ainsi les Libyens au beau milieu d’une confrontation militaire ou nous nous séparons et cela conduira à la guerre civile”. Au début de l’insurrection, on disait encore, avec jubilation, à Benghazi: “Nous sommes un seul pays”. On laissait l’Occident penser que les conflits qui avaient opposé jadis les 140 clans familiaux que compte le pays étaient des “reliques du passé”. L’engagement gratis et pro deo de petites gens avait généré une ambiance extrêmement positive. On se donnait l’illusion qu’arrivaient enfin dans les sables de Libye la tolérance entre factions religieuses et l’amitié pour l’Occident. L’avènement de la liberté était dans l’air. Entretemps, la magnifique promenade le long de la Méditerranée à Benghazi, citadelle du mouvement protestataire, est désertée. La nuit, on n’y voit plus que des drogués et des hommes armés. La masse des gens s’affaire à la gestion du quotidien, à chercher une place dans la nouvelle Libye.

Quoi qu’il en soit: tout l’Est du pays est effectivement demeuré à l’abri des violences. Surtout parce que la structure de la société y est plus mûre, parce que les tribus claniques de tempérament conservateur y ont imposé un consensus, avec l’aide des dignitaires musulmans. C’est surtout la majorité des citoyens dans l’Ouest de la Libye qui a beaucoup à perdre: cette région occidentale du pays avait bénéficié d’aides sous Kadhafi, grâce aux milliards du pétrole. L’élimination du régime du colonel, par l’intermédiaire de l’engagement de l’OTAN, a laissé un grand vide, rapidement comblé par des rebelles venus d’autres régions du pays. Dans ces bandes, on trouve beaucoup de têtes brûlées totalement indisciplinées et de toxicomanes patentés. Les pères de familles locaux, qui ont combattu dans les rangs rebelles, préfèrent généralement sécuriser leur région natale.

Ce que l’on remarquera surtout dans les affrontements entre factions rivales, représentant l’“ordre nouveau”, c’est que de nouvelles milices arrivent sans cesse de la ville de Misrata, en bordure de la Méditerranée. Dans cette ancienne métropole de marchands d’esclaves se concentrent aujourd’hui industrie et argent. Plus de cent bandes armées viennent de Misrata, ce qui est frappant. Bon nombre de ces bandes sont financées par des parrains très riches, qui, déjà, sous Kadhafi avaient fait fortune. Sans doute faudra-t-il trouver un compromis politique. Que ce soit ouvertement ou clandestinement, personne ne paie ici en pure perte 3000 dollars américains pour une seule Kalachnikov.

Billy SIX.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°4/2012; http://www.jungefreiheit.de/ ).

A New Call of the Wild: The American Third Position Party

A New Call of the Wild: The American Third Position Party

Tom Sunic

 

Merlin Miller, A3P candidate for President of the United States

The following is an English translation of an article published in the French magazine RIVAROL (published by  Jérôme Bourbon) on the A3P and it’s presidential candidates.

In the hustle and bustle of the various right wing currents inAmericait is fascinating to observe the recent birth of the American Third Position Party (A3P), a new political party dedicated to the preservation of European cultural, racial and ethnic heritage. The A3P has recently launched a political and cultural program that could make lots of waves at the upcoming presidential elections in America. The silent majority of American citizens is fed up; it is tired of the two-party system of East Coast ‘banksters’ and West Coast culture destroyers, both ruining the country with their destructive ideology of multiculturalism and causing dangerous mutual racial mistrust amidst the American body politic. Everybody wants something new.

The A3P offers a patriotic alternative to the two parties which, similar to subprime shams, have also mortgaged the future of America. Over the last forty years, American politics has been shaped by the plutocratic system and by the two identical political machines, under the guise of the Republican Party and the Democrat party respectively. It is always the Same and its Double poorly mimicked — if we were to   borrow some words from the French philosopher of postmodernity, Jean Baudrillard. Both parties seem to be united in the ruthless dogma of the “third excluded”, as well as in the defamation of those who reject the media swamp of “political correctness.”


The A3P has chosen for its presidential candidate, Mr. Merlin Miller, a graduate of West Point, a U.S. Army veteran and an accomplished filmmaker. His vice presidential candidate is Dr. Virginia Deane Abernethy, a renowned anthropologist, and a professor emeritus at Vanderbilt University. The A3P stands resolutely for the Republic: it is the only political party that represents Americans of European descent and that is strongly opposed to any notion of the American- Empire. On the Board of A3P directors one comes across some heavyweights, such as Mr. Don Wassall, editor in chief of The Nationalist Times, Mr. William Johnson, a well knownLos Angeles lawyer, Professor Kevin MacDonald, a renown American sociobiologist, Mr. James Kelso, an activist well known in nationalist circles in the USA and Europe, and Dr. Adrian Krieg, a writer and scientist. No other party in the American political landscape can boast such an impressive number of scholars of the highest order.

The A3P rejects  the current discourse of the American political class whose double talk resembles the Soviet-inspired locutions, such as  “ethnic awareness training,” “politically correct”, “hate speech”, “positive discrimination “,” diversity, ” etc. This boring palaver of the Establishment can be observed daily on all wavelengths when one listens to its “newspeak”, which, during the last half a century, has transformed the institutional and educational process in Americainto high commissions of political correctness, and whose aim is the criminalization of the legacy of the White man. Americans are being duped and deceived by the power and by the media in the same way of the old Sovietized and communized masses in the former Eastern Europe. At least the old communist nomenklatura knew it lived the historical lie. By contrast, the current American elites seriously think that they live the historical truth, which needs now to be exported by force to all corners of the world.

America today resembles theThird World, with 30 percent of its citizens being of non-European origin. White Americans are in the process of becoming a suspicious minority, ridiculed and increasingly discriminated against by the political-media apparatus. Without some firm political action, as put forward by the A3P, White Americans will soon become a vanishing species, isolated in their tiny ‘camps of the saints,’ which in turn are also bound to perish in the endless process of White Man’s  self-flagellation and self-hatred.

The A3P positions itself against the current U.S.policy, which through a fancy communist -inspired euphemism “affirmative action,” excludes bright white intellectuals, students and professionals. As a new political party, the A3P is well aware that it speaks on behalf of the American heartland and the vast majority of white American citizens.

Through the manipulation of the masses and by means of media decerebration the “Republocrats” have managed to keep themselves forever in power. They have managed to “divide and conquer” the ranks and files of the traditionalist Right,  while spreading in the media and motion pictures the image of some weird, phantasmagorical White racialists and by ceaselessly projecting a right-wing caricature of  toothless mountain hicks in the company of violent, tattooed, swastika-carrying skinheads. Over the past fifty years this false media- inspired imagery of ridicule and defamation of all patriotic parties has successfully suppressed the awakening of national, racial and patriotic sentiments, particularly among young and white Americans. Hence, the only “Right” acceptable today in the mainstream media of America (with a free passage to the glitz, glamour and glitter of inside-the-beltway DC) is embodied by the so-called neoconservatives, whose founding myths revolve around the profane notion of the Sacred–called Israel.

The current presidential system, compared to all previous regimes, has ruined the ideals and institutions of the founding fathers of America. If such policies continue Americans of European descent are slated to become a minority in their own country — within a few decades.

The spirit of the people depends on those who compose it. In the same vein a state is the product of the people who compose it. If the European population inAmericais to be replaced by a non-European population, the character of the country will change. The A3P believes that the times have come for a political party that must vigorously defend the interests of white European Americans. Every nation has the right to maintain and safeguard the identity of its forefathers.  The advantage of the A3P is the right choice of the right presidential candidates who are morally, ethically and intellectually above the candidates chosen by the Democrats and the Republicans.

The A3P proposes a moratorium on immigration and the immediate expulsion of illegal immigrants. Of course, similar plans were once promulgated by President Roosevelt during the Great Depression (1930) and by President Eisenhower in the 1950s — but they were short-lived. They failed — due to the pressure from special interest groups and especially as the result of the propaganda which in turn brought about the tsunami of Freudo-Marxian egalitarian scholasticism. In addition, the A3P emphasizes “fair trade” as opposed to vague notion of “free trade”; yes to private enterprise, but always serving the common good. The A3P also wishes to promote good environmental policies and be a faithful custodian to US energy resources, while always promoting the “America First” in foreign policy, which means, of course, the cessation of military interventions and economic aid to foreign countries.

Today’s America has become a highly balkanized system that functions more and more like the old Soviet system in which primeval, egotistic and narcissist forms of ‘survivalism ‘ of each ethnic and racial group will likely trigger latent interracial wars. The A3P is well aware that stormy weather is lurking on the horizon and that it therefore needs to distinguish between the true enemy and the true friend. Where there is a will there is always a way!

dimanche, 29 janvier 2012

CONFRONTATION BETWEEN MILITARY BLOCS: The Eurasian "Triple Alliance." The Strategic Importance of Iran for Russia and China

CONFRONTATION BETWEEN MILITARY BLOCS: The Eurasian "Triple Alliance." The Strategic Importance of Iran for Russia and China

 

Despite areas of difference and rivalries between Moscow and Tehran, ties between the two countries, based on common interests, have developed significantly.

Both Russia and Iran are both major energy exporters, they have deeply seated interests in the South Caucasus. They are both firmly opposed to NATO's missile shield, with a view to preventing the U.S. and E.U. from controlling the energy corridors around the Caspian Sea Basin.

Moscow and Tehran's bilateral ties are also part of a broader and overlapping alliance involving Armenia, Tajikistan, Belarus, Syria, and Venezuela. Yet, above all things, both republics are also two of Washington’s main geo-strategic targets.

The Eurasian Triple Alliance: The Strategic Importance of Iran for Russia and China 

China, the Russian Federation, and Iran are widely considered to be allies and partners. Together the Russian Federation, the People's Republic of China, and the Islamic Republic of Iran form a strategic barrier directed against U.S. expansionism. The three countries form a "triple alliance," which constitutes the core of a Eurasian coalition directed against U.S. encroachment into Eurasia and its quest for global hegemony.

While China confronts U.S. encroachment in East Asia and the Pacific, Iran and Russia respectively confront the U.S. led coalition in Southwest Asia and Eastern Europe. All three countries are threatened in Central Asia and are wary of the U.S. and NATO military presence in Afghanistan.

Iran can be characterized as a geo-strategic pivot. The geo-political equation in Eurasia very much hinges on the structure of Iran's political alliances. Were Iran to become an ally of the United States, this would seriously hamper or even destabilize Russia and China. This also pertains to Iran's ethno-cultural, linguistic, economic, religious, and geo-political links to the Caucasus and Central Asia.

Moreover, were the structure of political alliances to shift in favour of the U.S., Iran could also become the greatest conduit for U.S. influence and expansion in the Caucasus and Central Asia. This has to do with the fact that Iran is the gateway to Russia's soft southern underbelly (or "Near Abroad") in the Caucasus and Central Asia.

In such a scenario, Russia as an energy corridor would be weakened as Washington would "unlock" Iran's potential as a primary energy corridor for the Caspian Sea Basin, implying de facto U.S. geopolitical control over Iranian pipeline routes. In this regard, part of Russia's success as an energy transit route has been due to U.S. efforts to weaken Iran by preventing energy from transiting through Iranian territory.

If Iran were to "change camps" and enter the U.S. sphere of influence, China's economy and national security would also be held hostage on two counts. Chinese energy security would be threatened directly because Iranian energy reserves would no longer be secure and would be subject to U.S. geo-political interests. Additionally, Central Asia could also re-orient its orbit should Washington open a direct and enforced conduit from the open seas via Iran. 

Thus, both Russia and China want a strategic alliance with Iran as a means of screening them from the geo-political encroachment of the United States. “Fortress Eurasia” would be left exposed without Iran. This is why neither Russia nor China could ever accept a war against Iran. Should Washington transform Iran into a client then Russia and China would be under threat.

Misreading the Support of China and Russia for U.N. Security Council Sanctions

There is a major misreading of past Russian and Chinese support of U.N. sanctions against Iran. Even though Beijing and Moscow allowed U.N. Security Council sanctions to be passed against their Iranian ally, they did it for strategic reasons, namely with a view to keeping Iran out of Washington's orbit.

In reality, the United States would much rather co-opt Tehran as a satellite or junior partner than take the unnecessary risk and gamble of an all-out war with the Iranians. What Russian and Chinese support for past sanctions did was to allow for the development of a wider rift between Tehran and Washington. In this regard, realpolitik is at work. As American-Iranian tensions broaden, Iranian relations with Russia and China become closer and Iran becomes more and more entrenched in its relationship with Moscow and Beijing.

Russia and China, however, would never support crippling sanctions or any form of economic embargo that would threaten Iranian national security. This is why both China and Russia have refused to be coerced by Washington into joining its new 2012 unilateral sanctions. The Russians have also warned the European Union to stop being Washington's pawns, because they are hurting themselves by playing along with the schemes of the United States. In this regard Russia commented on the impractical and virtually unworkable E.U. plans for an oil embargo against Iran. Tehran has also made similar warnings and has dismissed the E.U. oil embargo as a psychological tactic that is bound to fail.

 
Left photo: President Mahmoud Ahmadinejad of Iran and President Dmitry A. Medvedev of Russia during a bilateral meeting in Dushabe, Tajikistan.
The bilateral Iranian-Russian meeting was held on the sidelines of a Shanghai Cooperation Organization summit on August 28, 2008.
Right photo: Iranian Foreign Minister Ali Akbar Salehi and Russian Foreign Minister Sergey V. Lavrov together in Moscow discussing Russia’s step-by-step nuclear proposal.


Russo-Iranian Security Cooperation and Strategic Coordination

In August 2011, the head of the Supreme National Security Council of Iran, Secretary-General Saaed (Said) Jalili, and the head of the National Security Council of the Russian Federation, Secretary Nikolai Platonovich Patrushev met in Tehran to discuss the Iranian nuclear energy program as well as bilateral cooperation. Russia wanted to help Iran rebuff the new wave of accusations by Washington directed against Iran. Soon after Patrushev and his Russian team arrived in Tehran, the Iranian Foreign Minister, Ali Akbar Salehi, flew to Moscow. 

Both Jalili and Patrushev met again in September 2011, but this time in Russia. Jalili went to Moscow first and then crossed the Urals to the Russian city of Yekaterinburg.

The Iran-Russia Yekaterinburg meeting took place on the sidelines of an international security summit. Moreover, at this venue, it was announced that the highest bodies of national security in Moscow and Tehran would henceforth coordinate by holding regular meetings. A protocol between the two countries was was signed at Yekaterinburg. 

During this important gathering, both Jalili and Patrushev held meetings with their Chinese counterpart, Meng Jianzhu. As a result of these meetings, a similar process of bilateral consultation between the national security councils of Iran and China was established. Moreover, the parties also discussed the formation of a supranational security council within the Shanghai Cooperation Council to confront threats directed against Beijing, Tehran, Moscow and their Eurasian allies. 

Also in September 2011, Dmitry Rogozin, the Russian envoy to NATO, announced that he would be visiting Tehran in the near future to discuss the NATO missile shield project, which both the Moscow and Tehran oppose.

Reports claiming that Russia, Iran, and China were planning on creating a joint missile shield started to surface. Rogozin, who had warned in August 2011 that Syria and Yemen would be attacked as "stepping stones" in the broader confrontation directed against Tehran, responded by publicly refuting the reports pertaining to the establishment of a joint Sino-Russo-Iranian missile shield project.

The following month, in October 2011, Russia and Iran announced that they would be expanding ties in all fields. Soon after, in November 2011, Iran and Russia signed a strategic cooperation and partnership agreement between their highest security bodies covering economics, politics, security, and intelligence. This was a long anticipated document on which both Russia and Iran had been working on. The agreement was signed in Moscow by the Deputy Secretary-General of the Supreme Security Council of Iran, Ali Bagheri (Baqeri), and the Under-Secretary of the National Security Council of Russia, Yevgeny Lukyanov.

In November 2011, the head of the Committee for International Affairs in the Russian Duma, Konstantin Kosachev, also announced that Russia must do everything it can to prevent an attack on neighbouring Iran. At the end of November 2011 it was announced that Dmitry Rogozin would definitely visit both Tehran and Beijing in 2012, together with a team of Russian officials to hold strategic discussions on collective strategies against common threats.

   
Left and right photos: Secretary-General Jalili and Secretary Patrushev in Tehran, Iran holding Iranian-Russian national security talks during August 2011.

 
Left photo: Deputy Secretary-General Ali Bagheri at a press conference in Moscow, Russia after signing a security pact with Russian officials.
Right photo: Konstantin Kosachev, the Chairperson of the Committee for International Affairs in the Russian Duma.
 

Russian National Security and Iranian National Security are Attached

On January 12, 2012, Nikolai Patrushev told Interfax he feared that a major war was imminent and that Tel Aviv was pushing the U.S. to attack Iran. He dismissed the claims that Iran was secretly manufacturing nuclear weapons and said that for years the world had continuously heard that Iran would have an atomic bomb by next week ad nauseum. His comments were followed by a dire warning from Dmitry Rogozin.

On January 13, 2012, Rogozin, who had been appointed deputy prime minister, declared that any attempted military intervention against Iran would be a threat to Russia's national security. In other words, an attack on Tehran is an attack on Moscow. In 2007, Vladimir Putin essentially mentioned the same thing when he was in Tehran for a Caspian Sea summit, which resulted in George W. Bush Jr. warning that World War III could erupt over Iran. Rogozin's statement is merely a declaration of what has been the position of Russia all along: should Iran fall, Russia would be in danger.

Iran is a target of U.S. hostility not just for its vast energy reserves and natural resources, but because of major geo-strategic considerations that make it a strategic springboard against Russia and China. The roads to Moscow and Beijing also go through Tehran, just as the road to Tehran goes through Damascus, Baghdad, and Beirut. Nor does the U.S. want to merely control Iranian oil and natural gas for consumption or economic reasons. Washington wants to put a muzzle around China by controlling Chinese energy security and wants Iranian energy exports to be traded in U.S. dollars to insure the continued use of the U.S. dollar in international transactions.

Moreover, Iran has been making agreements with several trade partners, including China and India, whereby business transactions will not be conducted in euros or U.S. dollars. In January 2012, both Russia and Iran replaced the U.S. dollar with their national currencies, respectively the Russian rouble and the Iranian rial, in their bilateral trade. This was an economic and financial blow to the United States.

 
Left photo: Vladimir V. Putin and Mahmoud Ahmadinejad holding talks in Tehran, Iran on the sidelines of a summit of Caspian Sea nations in October 2007.
Right photo: Dmitry O. Rogozin, the departing representative of Russia at NATO Headquarters in Brussels, Belgium.


Syria and the National Security Concerns of Iran and Russia

Russia and China with Iran are all staunchly supporting Syria. The diplomatic and economic siege against Syria is tied to the geo-political stakes to control Eurasia. The instability in Syria is tied to the objective of combating Iran and ultimately turning it into a U.S. partner against Russia and China. 

The cancelled or delayed deployment of thousands of U.S. troops to Israel for "Austere Challenge 2012" was tied to ratcheting up the pressure against Syria. On the basis of a Voice of Russia report, segments of the Russian media erroneously reported that "Austere Challenge 2012" was going to be held in the Persian Gulf, which was mistakenly picked up by news outlets in other parts of the world. This helped highlight the Iranian link at the expense of the Syrian and Lebanese links. The deployment of U.S. troops was aimed predominately at Syria as a means of isolating and combating Iran. The "cancelled" or "delayed" Israeli-U.S. missile exercises most probably envisaged preparations for missile and rocket attacks not only from Iran, but also from Syria, Lebanon, and the Palestinian Territories.

Aside from its naval ports in Syria, Russia does not want to see Syria used to re-route the energy corridors in the Caspian Basin and the Mediterranean Basin. If Syria were to fall, these routes would be re-synchronized to reflect a new geo-political reality. At the expense of Iran, energy from the Persian Gulf could also be re-routed to the Mediterranean through both Lebanon and Syria.

 
Left photo: Syrian Defence Minister Dawoud (David) Rajha visiting the docked Russian aircraft carrier Admiral Kuznetsov in the Syrian port of Tartus on January 8, 2012.
Right photo: Syrian allies, Secretary-General Hassan Nasrallah of Hezbollah and Mahmoud Ahmadinejad of Iran, join President Bashar Al-Assad for a summit in Damascus, Syria on February 25, 2010.
 


 
Left photo: The Alvand, one of the two Iranian warships that visited the Syrian port of Lattakia during February 2011.
Right photo: Rear-Admirial Habibollah Sayyari holding a press conference on February 28, 2001 at the Iranian Embassy in Syria about the Iranian naval presence off Syria’s Mediterranean coast.
 


Mahdi Darius Nazemroaya is a Sociologist and award-winning author. He is a Research Associate at the Centre for Research on Globalization (CRG), Montreal. He specializes on the Middle East and Central Asia. He has been a contributor and guest discussing the broader Middle East on numerous international programs and networks such as Al Jazeera, Press TV and Russia Today. His writings have been published in more than ten languages​​. He also writes for the Strategic Culture Foundation (SCF), Moscow.

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