L’émission de radio Courtoisie « Le Libre Journal des Lycéens » sera diffusée le samedi 30 juin à midi.
mercredi, 03 octobre 2012
Produire des « Etats Ratés »
Produire des « Etats Ratés »
En réalité ledit géant faussement paranoïaque s’est démené comme un beau diable pour produire des semblants de menaces à peu près crédibles, surtout depuis la chute de « l’empire du mal » que ce pays avait toujours prétendu « contenir ». Dieu merci, après quelques tentatives sporadiques de cristalliser l’attention sur le narco-terrorisme, puis sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein, le terrorisme islamique tomba littéralement du ciel pour offrir à cette défunte menace un digne successeur, découlant tout naturellement de l’hostilité du monde arabe aux libertés américaines et de son refus de laisser à Israël la possibilité de négocier la paix et de régler pacifiquement ses désaccords avec les Palestiniens.
En plus d’optimiser les massacres et les ventes d’armes qui en découlent, les États-Unis devenaient aussi de facto le premier producteur d’États ratés, à l’échelle industrielle. Par État raté, j’entends un État qui, après avoir été écrasé militairement ou rendu ingérable au moyen d’une déstabilisation économique ou politique et du chaos qui en résulte, a presque définitivement perdu la capacité (ou le droit) de se reconstruire et de répondre aux attentes légitimes de ses citoyens. Bien sûr, cette capacité de production des États-Unis ne date pas d’hier – comme le montre l’histoire d’Haïti, de la République Dominicaine, du Salvador, du Guatemala ou de ces États d’Indochine où les massacres marchaient si bien. On a d’ailleurs pu constater récemment une prodigieuse résurgence de cette production d’États ratés, occasionnellement sans hécatombes, comme par exemple dans les ex-républiques soviétiques et toute une kyrielle de pays d’Europe de l’Est, où la baisse des revenus et l’accroissement vertigineux du taux de mortalité découlent directement de la « thérapie de choc » et de la mise à sac généralisée et semi-légale de l’économie et des ressources, par une élite appuyée par l’Occident mais aussi plus ou moins organisée et soutenue localement (privatisation tous azimuts, dans des conditions de corruption optimales).
Une autre cascade d’États ratés découlait par ailleurs des « interventions humanitaires » et changements de régime menés par l’OTAN et les USA, plus agressivement que jamais depuis l’effondrement de l’Union Soviétique (c’est à dire depuis la disparition d’une « force d’endiguement » extrêmement importante bien que très limitée). Ici, l’intervention humanitaire en Yougoslavie a servi de modèle. La Bosnie, la Serbie et le Kosovo furent changés en États ratés, quelques autres s’en sortirent chancelants, tous assujettis à l’Occident ou à sa merci, avec en prime la création d’une base militaire US monumentale au Kosovo, le tout érigé sur les ruines de ce qui avait jadis été un État social démocrate indépendant. Cette belle démonstration des mérites d’une intervention impériale inaugura la production d’une nouvelle série d’États ratés : Afghanistan, Pakistan, Somalie, Irak, République Démocratique du Congo, Libye – avec un programme similaire déjà bien avancé aujourd’hui en Syrie et un autre visiblement en cours dans la gestion de la dite « menace iranienne », visant à renouer avec l’heureuse époque de la dictature pro-occidentale du Shah.
Ces échecs programmés ont généralement en commun les stigmates caractéristiques de la politique impériale et d’une projection de puissance de l’Empire. Ainsi par exemple l’émergence ou/et la légitimation (ou la reconnaissance officielle) d’une rébellion ethnique armée qui se pose en victime, mène contre les autorités de son pays des actions terroristes visant parfois ouvertement à provoquer une réaction violente des forces gouvernementales, et qui appelle systématiquement les forces de l’Empire à lui venir en aide. Des mercenaires étrangers sont généralement amenés à pied d’œuvre pour aider les rebelles ; rebelles indigènes et mercenaires étant généralement armés, entraînés et soutenus logistiquement par les puissances impériales. Ces dernières s’empressent bien sûr d’encourager et soutenir les initiatives des rebelles pour autant qu’elles leur paraissent propres à justifier la déstabilisation, le bombardement et finalement le renversement du régime cible.
Le procédé était flagrant durant toute la période du démantèlement de la Yougoslavie et dans la production des États ratés qui en sont issus. Les puissances de l’OTAN ayant alors pour objectif l’éclatement de la Yougoslavie et l’écrasement de sa composante la plus importante et la plus indépendante, à savoir la Serbie, elles encouragèrent à la rébellion les éléments nationalistes des autres républiques de la fédération, pour lesquelles le soutien voire l’engagement militaire de l’OTAN sur le terrain était naturellement acquis. Le conflit n’en fut que plus long et vira au nettoyage ethnique, mais pour ce qui est de la destruction de la Yougoslavie et de la production d’États ratés, ce fut une réussite (Cf. Herman et Peterson, “The Dismantling of Yugoslavia,” [Le démantèlement de la Yougoslavie], Monthly Review, octobre 2007). Assez curieusement, c’est avec l’aval et la coopération de l’administration Clinton et de l’Iran qu’on importa entre autres mercenaires, des éléments d’Al-Qaïda en Bosnie puis au Kosovo, pour aider à combattre le pays cible : la République Serbe[4]. Mais Al-Qaïda comptait aussi parmi les rangs des “combattants de la liberté” engagés dans la campagne de Libye, et elle est aussi une composante notoire (même le New York Times le reconnaît désormais, fut-ce avec un peu de retard) du changement de régime programmé en Syrie (Rod Nordland, “Al Qaeda Taking Deadly New Role in Syria Conflict”, New York Times, 24 juillet 2012). Bien sûr, Al-Qaïda avait aussi été auparavant une pièce maîtresse du changement de régime [de 1996][5] en Afghanistan, puis un élément clé du retournement de situation du 11 septembre (Ben Laden, leader rebelle saoudien de premier rang, d’abord sponsorisé par les États-Unis, puis lâché par ses sponsors, se serait ensuite retourné contre eux avant d’être diabolisé puis éliminé par ces derniers).
Ces programmes impliquent toujours une habile gestion des atrocités commises, qui permet de pouvoir accuser le gouvernement agressé d’avoir commis des actes de violence graves à l’encontre des rebelles et de leurs partisans, et ainsi de le diaboliser efficacement afin de pouvoir justifier une intervention plus massive. Cette méthode a joué un rôle clé pendant les guerres de démantèlement de la Yougoslavie, et probablement bien davantage encore dans la campagne de Libye et dans celle de Syrie. Elle doit d’ailleurs beaucoup à la mobilisation d’organisations internationales, qui prennent activement part à cette diabolisation en dénonçant les atrocités imputables au dirigeant visé, voire en le poursuivant et condamnant d’office au pénal. Dans le cas de la Yougoslavie, le Tribunal Pénal International pour l’ex Yougoslavie (TPIY), mis en place par l’ONU, travailla main dans main avec les puissances de l’OTAN pour s’assurer que la seule mise en accusation des autorités serbes suffirait à justifier toute action que les USA et l’OTAN décideraient d’entreprendre. Magnifique illustration cette mécanique, la mise en examen de Milosevic par le Procureur du TPIY fut lancée précisément au moment où (en mai 1999) l’OTAN décidait de bombarder délibérément les infrastructures civiles serbes pour accélérer la reddition de la Serbie – alors que ces bombardements mêmes étaient des crimes de guerre caractérisés menés en totale violation de la Charte des Nations Unies. Or c’est précisément le procès de Milosevic qui permit aux médias de détourner l’attention du public des exactions désobligeantes et illégales de l’OTAN.
De même, à la veille de l’agression de la Libye par l’OTAN, le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) s’empressa de lancer des poursuites contre Mouammar Kadhafi sans même avoir jamais demandé le lancement d’une investigation indépendante, et alors qu’il était notoire que la CPI n’avait jusqu’ici jamais poursuivi personne d’autre que des chefs d’États africains non alignés sur l’Occident. Ce curieux mode de « gestion de la légalité » est un atout inestimable pour les puissances impériales et s’avère extrêmement utile dans la perspective d’un changement de régime comme dans la production d’États ratés.
Interviennent aussi des organisations humanitaires ou de « promotion de la démocratie », soi disant indépendantes, à l’instar de Human Rights Watch, de l’International Crisis Group ou de l’Open Society Institute, qui régulièrement se joignent au cortège impérial en dressant l’inventaire des seuls crimes possiblement imputables au régime cible et à ses dirigeants, ce qui contribue notablement à radicaliser la polarisation des médias. L’ensemble permet la production d’un environnement moral favorable à une intervention plus agressive au nom de la défense des victimes.
S’ajoute ensuite le fait que, dans les pays occidentaux, les dénonciations ou allégations d’atrocités commises – que viennent renforcer les images de veuves éplorées et de réfugiés démunis, les preuves apparemment patentes d’exactions odieuses et l’émergence d’un consensus sur la « responsabilité de protéger » les populations victimes du conflit – émeuvent profondément une bonne partie des milieux libertaires et de gauche. Nombre d’entre eux en viennent alors à hurler avec les loups et à s’en prendre eux aussi au régime cible, pour exiger une intervention humanitaire. Les autres s’enfoncent généralement dans le mutisme, rendus perplexes, certes, mais craignant surtout de se voir accusés de « soutenir des dictateurs ». L’argument des interventionnistes est que, au risque de sembler soutenir l’expansion de l’impérialisme, on se doit de faire exception lorsque des choses particulièrement graves ont lieu et que tout le monde chez nous s’indigne et demande qu’on intervienne. Mais on se doit aussi, pour se montrer authentiquement de gauche, de tenter une micro-gestion de l’intervention pour contenir l’attaque impériale – en exigeant par exemple qu’on s’en tienne à une interdiction de survol en Libye[6].
Mais les États-Unis eux-mêmes ne sont pas l’une des moindres réussites de cette production d’États ratés. A l’évidence, aucune puissance étrangère ne les a jamais écrasés militairement, mais la base même de leur propre population a payé un tribut extrêmement lourd à leur système de guerre permanente. Ici, l’élite militaire, de même que ses alliés du monde de l’industrie, de la politique, de la finance, des médias et de l’intelligentsia, a très largement contribué à l’aggravation de la pauvreté et de la détresse généralisée, à la désintégration des services publics et à l’appauvrissement du pays, en maintenant la classe dirigeante, paralysée et compromise, dans l’incapacité de répondre correctement aux besoins et attentes de ses citoyens ordinaires, malgré l’augmentation constante de la productivité par tête et du PNB. Les excédents y sont intégralement captés par le système de guerre permanente et par la consommation et l’enrichissement d’une petite minorité qui – dans ce que Steven Pinker dans Better Angels of Our Nature appelle une période de « recivilisation » – combat agressivement pour pouvoir mener sa captation bien au-delà de la simple monopolisation des excédents, jusqu’au transfert direct des revenus, biens et droits publics de la vaste majorité de ses concitoyens (qui se démènent). En tant qu’État raté comme dans bien d’autres domaines, les États-Unis sont incontestablement une nation d’exception !
Article original en anglais : FOG WATCH: Manufacturing Failed States by Edward S. Herman
Traduit de l’anglais par Dominique Arias pour Investigaction.
Edward S. Herman est Professeur Émérite de Finance à la Wharton School, Université de Pennsylvanie. Économiste et analyste des médias de renommée internationale, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Corporate Control, Corporate Power (1981), Demonstration Elections (1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror Network (1982), Triumph of the Market (1995), The Global Media (1997, avec Robert McChesney), The Myth of The Liberal Media: an Edward Herman Reader (1999) et Degraded Capability: The Media and the Kosovo Crisis (2000). Son ouvrage le plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002 aux USA puis en 2008 au Royaume Uni.
Notes :
[1] Ndt : États ratés (failed states), terme de diplomatie internationale qui désigne les États incapables de maintenir ou développer une économie saine, fait écho à « rogue states » (États voyous) et à « smart states » (États malins : en l’occurrence ceux qui, à l’instar des États-Unis, évitent de déclencher et de mener officiellement eux-mêmes les guerres qui leur profitent.
[2] Ndt : Proxies, groupes paramilitaires ou mercenaires formés, armés, financés et soutenus ou dirigés par une ou plusieurs Grandes puissances pour déstabiliser un pays cible. Les conflits dits « de basse intensité » ou « dissymétriques » menés ainsi indirectement sont appelés « proxy wars ». bien que souvent présentée comme telle, une proxy war est tout sauf une guerre civile.
[3] Ndt : Dans les médias et le cinéma américain, les États-Unis sont fréquemment représentés comme un pauvre « géant pitoyable », malhabile et balourd. Cette représentation permet de minorer les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis délibérément et sciemment par ce pays, en les faisant passer pour autant de bourdes et de maladresses parfaitement involontaires. Le terme « casualties » (négligences) désigne par exemple les victimes civiles d’exactions militaires, lorsque celles-ci sont commises par les USA ou leurs alliés.
[4] Cf. : Unholy Terror [terreur impie ou invraisemblable ou contre nature, l'acception de Unholy étant très large], de John Schindler, article particulièrement démonstratif sur ce sujet et qui, de fait, n’apparaît plus nulle part, sauf sur Z-Magazine ! Voir ici mon “Safari Journalism: Schindler’s Unholy Terror versus the Sarajevo Safari’s Mythical Multi-Ethnic Project”, Z Magazine, avril 2008
[5] Ndt : Afghanistan : Renversement de la monarchie 1978
Invasion soviétique en soutien au nouveau régime : 1979-1989
Guerre civile pro/anti-islamistes :1990-1996
Coup d’État et prise de pouvoir des Talibans : 1996
Début de l’intervention de Ben Laden dans le conflit : 1984
Création d’Al-Qaïda : 1987
[6] Cf. Gilbert Achcar, “A legitimate and necessary debate from an anti-imperialist perspective,” [Un débat légitime et nécessaire à partir d’une perspective anti-impérialiste] ZNet, 25 mars 2011; et ma réponse dans “Gilbert Achcar’s Defense of Humanitarian Intervention,” [Gilbert Achar prenant la défense d’une intervention humanitaire] MRZine, 8 avril 2011, concernant “les finasseries de la gauche impérialiste”.
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mercredi, 19 septembre 2012
Histoire du Maroc, des origines à nos jours
Géopolitique en livres
Histoire du Maroc, des origines à nos jours
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vendredi, 29 juin 2012
Panorama géopolitique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord
18:25 Publié dans Actualité, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, géopolitique, afrique du nord, afrique, affaires africaines, monde arabe, monde arabo-musulman, moyen orient, proche orient, méditerranée | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 17 juin 2012
Géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord
Géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord
Florian Louis, Frédéric Pichon, Tancrède Josseran
Sommaire |
Une présentation complète et structurée des grands enjeux géopolitiques et géoéconomiques du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, à l’heure de la mondialisation.
Caractéristiques
- 192 pages
- 25.00 €
- ISBN : 978-2-13-060638-3
- Collection "Major"
- N° d'édition : 1
- Date de parution : 25/04/2012
- Discipline : Droit/Sc. politiques / Relat. inter.
- Sous-discipline : Relations internationales
L'ouvrage
Du Maroc à l’Iran en passant par l’Égypte, on disait le « grand Moyen-Orient » (Middle East and North Africa pour les Anglo-Saxons) immobile. Le voilà en ébullition. L’ambition de cet ouvrage est d’offrir les outils pour comprendre cette région au cœur de l’actualité, dont l’intelligence est souvent obstruée par le flot d’idées reçues et de contre-vérités qu’elle charrie.
A contrario d’une vision simpliste qui réduirait le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à un univers soudé autour du dénominateur commun islamique, l’ouvrage explique en quoi la diversité, voire la fragmentation, en constitue la caractéristique fondamentale. Une pluralité qui est une inestimable richesse en termes de civilisations, mais provoque en contrepartie une très forte instabilité.
Cependant, loin de réduire le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à un terrain d’affrontement entre des impérialismes venus d’ailleurs, l’ouvrage montre surtout comment certains pays qui les composent s’affirment progressivement comme des acteurs à part entière de la mondialisation.
Table des matières
Un Orient simple mais pluriel. Introduction
Au centre de l’ancien monde : le Moyen-Orient. Contraintes et horizons
I.Entre montagne et désert
II.Du sable, des cailloux, de l’eau et des hommes
III.Entre terre et mer
IV.Des constances naturelles
V.Le nœud gordien
La terre des prophètes. L’empreinte de l’histoire et des religions
I.L’islam comme ciment
II.La ville et le bédouin
III.Les religions du livre
IV.La tour de Babel
V.Peuple de la steppe et peuple du désert
VI.Le choc de l’Occident
Le rejet de la soumission étrangère. Le Moyen-Orient du XIXe siècle à nos jours
I.Déclin ottoman et intrusion européenne
II.Le grand bouleversement de la Première Guerre mondiale
III.Le Moyen-Orient face aux défis des indépendances
IV.L’impossible démocratie ?
La malédiction de la rente. Des économies déficientes
I.Au pays de l’or noir : économie et géopolitique des hydrocarbures
II.Des économies rentières et peu diversifiées
III.Des économies en panne
IV.Un tropisme méditerranéen ?
Le bal des puissances. Une région en quête de leadership
I.La lutte pour le leadership régional des puissances non arabes
II.Le monde arabe en quête de leader
Sous le signe de Mars. Une zone de conflits
I.Les frontières de sang
II.Caïn contre Abel : la guerre civile
III.Briser les chaînes : les conflits pour l’indépendance
IV.Les guerriers de Dieu
Un épicentre de la géopolitique mondiale. Une région au cœur des rivalités de puissance planétaires
I.Une région au cœur d’enjeux planétaires
II.Le Moyen-Orient vu d’ailleurs
Un acteur de la mondialisation. Une intégration croissante à l’espace mondial
I.Une puissance multiforme
II.Le monde vu du Moyen-Orient
Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’épreuve de la mondialisation
Bibliographie
Glossaire des termes arabes, hébreux et turcs
Index
A propos des auteurs
Tancrède Josseran, auteur de La nouvelle puissance turque, prix Anteios du livre de géopolitique, collabore à l’observatoire du monde turc dans la Lettre Sentinel. Analyses et solutions.
Florian Louis est agrégé d’histoire.
Frédéric Pichon est auteur d’une thèse sur la Syrie, diplômé d’arabe et enseigne l’histoire et la géopolitique en classes préparatoires.
- Accédez aux fiches auteurs : Florian Louis, Frédéric Pichon, Tancrède Josseran
Les directeurs
Où se procurer cet ouvrage ?
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samedi, 09 juin 2012
L'Iran et l'Algérie, cibles de Washington et Ryad
L'Iran et l'Algérie, cibles de Washington et Ryad
Manoeuvres presque ouvertes de l'impérialisme américain et wahhabite
Michel Lhomme
Ex: http://mbm.hautetfort.com/
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jeudi, 31 mai 2012
L’Égypte a acheté une licence pour une douzaine de drones chinois
L’Égypte a acheté une licence pour une douzaine de drones chinois
ex: http://mbm.hautetfort.com/ |
© Flickr.com/gwenflickr/cc-by-nc-sa 3.0
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Le ministère de la Défense de l’Égypte a acquis une licence pour fabriquer 12 drones ASN-209 de la Chine. Le montant de la transaction n'a pas été précisé. L’Égypte a l'intention d'utiliser des équipements chinois pour réaliser la reconnaissance et la surveillance.
Des drones ASN-209 pesant 320 kg peuvent transporter une charge utile jusqu'à 50 kg. L'appareil dispose d'une vitesse maximale de 140 kilomètres par heure et la portée maximale est de 200 km. ASN-209 peut rester en l'air pour un maximum de 10 heures. Chaque drone peut diffuser la vidéo en direct en temps réel. L'installation de l'équipement radio-électronique est possible.
La structure d'un complexe ASN-209 comprend un avion, un centre de contrôle au sol et des véhicules avec des catapultes pour lancer le drone.
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lundi, 28 mai 2012
Il Canale di Suez alla luce della “primavera egiziana”
Il Canale di Suez alla luce della “primavera egiziana”
Eliana Favari
Ex: http://www.eurasia-rivista.org/
Il Presidente della Suez Canal Port Authority ha recentemente annunciato che, nonostante la grave crisi economica che ha colpito l’Egitto negli scorsi mesi e la diminuzione del numero di navi che hanno attraversato il Canale, i guadagni provenienti dai traffici nel 2011 sono aumentati di quasi mezzo milione di dollari rispetto all’anno precedente. Il Canale di Suez oltre ad essere una delle più importanti fonti di reddito del Paese è anche un indicatore delle attività commerciali mondiali. Gli interessi vitali che gravitano attorno ad esso coinvolgono, oltre all’Egitto, vari attori della comunità internazionale, a cominciare da Israele e Stati Uniti.
A livello globale e regionale l’importanza geopolitica e commerciale del Canale di Suez, che tra non molto compirà 150 anni, non può essere sottovalutata. Il Canale è la più breve via di navigazione internazionale che collega il Mar Mediterraneo con Port Said e il Mar Rosso. La sua importanza, dettata in primo luogo dalla particolare posizione geografica, è legata sia all’evoluzione del trasporto marittimo degli ultimi anni (2/3 del commercio mondiale avviene via mare) che del commercio mondiale in generale. Secondo gli ultimi dati ufficiali, quotidianamente passa per il Canale l’8% del commercio mondiale marittimo e circa 2,4 milioni di barili di petrolio. Inoltre, attraverso il gasdotto SuMed, che collega Ein Sukhna sul Golfo di Suez con Sidi Krir sulla costa del Mediterraneo, passa ogni giorno l’equivalente di 2,5 milioni di barili di petrolio (circa il 5,5% della produzione mondiale)1. Durante la crisi che ha portato alla caduta di Mubarak è bastato lo spettro della sua chiusura (com’era già accaduto all’inizio della Guerra dei sei giorni del 1967) per influire sul prezzo del greggio, ma l’allarme è rientrato quando la giunta militare ha deciso l’invio di unità speciali a guardia delle sue rive. Gli scenari di crisi ipotizzati sulle gravi conseguenze negative per l’economia marittima a seguito dell’eventuale chiusura del Canale sono drammatici. Di certo verrebbero penalizzati quei paesi, come ad esempio l’Italia, la cui economia dipende completamente dal trasporto marittimo. Questo è già avvenuto tra il 1967 e il 1975, durante i lunghi anni della chiusura del Canale nel corso dei quali sono state adottate strategie alternative e a costi maggiori, sviluppando il trasporto del petrolio con superpetroliere lungo la rotta del Capo di Buona Speranza.
Nei mesi successivi alle rivolte, nel febbraio 2011, è sorto un nuovo caso che ha rotto la monotona routine del Canale di Suez: il transito di due navi da guerra iraniane dirette in Siria ha messo in allarme in primo luogo Israele. Dopo giorni di annunci e smentite, due navi da guerra iraniane sono entrate nel Canale di Suez e si sono dirette verso il Mediterraneo per una missione di addestramento. Era la prima volta in trent’anni che le navi militari iraniane attraversavano il canale. Le relazioni tra Egitto e Iran si sono interrotte dopo la Rivoluzione islamica iraniana del 1979 e con il Trattato di pace tra Egitto e Israele dello stesso anno. Questa operazione, definita una “provocazione” dal Ministro degli Esteri israeliano, è stata considerata il primo passo verso il riavvicinamento tra i due Paesi. In molti hanno visto nell’atteggiamento dell’Iran un tentativo di rompere il suo isolamento e di estendere la sua influenza nel Medio Oriente, in parte anche a causa dell’attuale instabilità del suo alleato principale della regione, la Siria. Questa prospettiva ha allarmato soprattutto gli storici alleati dell’Egitto, l’Arabia Saudita e gli altri Paesi del Golfo, ma anche Israele e gli Stati Uniti.
Le questioni fin qui esposte inducono a riflettere sulla complessità degli interessi che ruotano attorno al canale di Suez, ed è bene quindi analizzare gli aspetti storico-giuridici correlati per avere un chiaro punto della situazione. L’art. I della Convenzione di Costantinopoli del 29 ottobre 1888 relativa alla libera navigazione del Canale di Suez che ancor oggi ne disciplina il regime di transito recita: “Il Canale marittimo di Suez sarà sempre libero ed aperto, in tempo di guerra come in tempo di pace, ad ogni nave mercantile o da guerra, senza distinzione di bandiera”2. Secondo questo accordo (di cui è parte anche l’Italia) il Canale è soggetto ad un regime di demilitarizzazione. Questo significa che nessun atto di ostilità può essere compiuto al suo interno, ma esso può essere usato da nazioni belligeranti, in tempo di guerra, per eseguire azioni in aree esterne. Tale regime fu strettamente osservato nel corso delle due guerre mondiali, ed anche nel 1936 durante la campagna dell’Italia contro l’Etiopia. Al termine della crisi di Suez del 1956 seguita alla nazionalizzazione della Compagnia del Canale da parte del presidente Nasser, l’Egitto s’impegnò con la Dichiarazione del 24 luglio 1957 a “mantenere libero il Canale e non interrompere la navigazione a favore di tutte le Nazioni entro i limiti e in accordo con le previsioni della Convenzione di Costantinopoli del 1888”3. L’impegno dell’Egitto a rispettare tale regime non impedì tuttavia di applicare il divieto di transito nei confronti di navi israeliane. Il divieto fu successivamente esteso a qualsiasi carico diretto in Israele, a prescindere dalla bandiera della nave utilizzata per il trasporto, con motivazioni di vario genere riconducibili, in sostanza, alla tesi che il governo egiziano avesse il diritto, in ragione delle ostilità in corso, di adottare misure difensive. La situazione di ostilità tra i due paesi sfociò nel conflitto del giugno 1967, durante il quale Israele occupò la Penisola del Sinai sino alle rive del Canale, mentre l’Egitto bloccò il transito della via d’acqua mediante l’affondamento di quindici navi. Il Canale fu chiuso sino al 1975.
La situazione e le relazioni tra i due Paesi cambiarono con il Trattato di pace del 1979 seguito agli accordi di Camp David tra Sadat, Begin e Carter secondo il quale le “navi di Israele godranno del diritto di libertà di transito attraverso il Canale di Suez e delle sue rotte di avvicinamento lungo il Golfo di Suez ed il Mediterraneo sulla base della Convenzione del 1888…”4. Lo stesso Trattato riconosce inoltre che lo Stretto di Tiran ed il Golfo di Aqaba sono vie d’acqua internazionali aperte alla libertà di navigazione di tutte le Nazioni. In aggiunta a questo riconoscimento internazionale dei diritti di Israele, un’ulteriore garanzia è costituita dal Memorandum bilaterale del 1979 con cui gli Stati Uniti, sulla base del Trattato di Pace dello stesso anno, si impegnano ad adottare le misure necessarie a proteggere gli interessi di Israele relativi alla libertà di passaggio nel Canale e alla navigazione nello Stretto di Tiran e nel Golfo di Aqaba. Tali previsioni sono volte in sostanza ad impedire un nuovo blocco marittimo a Israele.
In teoria, quindi, nulla impedisce all’Iran di far transitare proprie navi. A fronte dei diritti di Israele garantiti dagli accordi appena ricordati vi è il generico diritto di cui gode l’Iran, al pari di qualsiasi altra nazione, di avvalersi del regime stabilito dalla Convenzione del 1888. Correttamente, perciò, l’Autorità del Canale ha gestito il caso in modo asettico adottando un basso profilo. Le unità iraniane (una vecchia fregata di costruzione britannica ed una grossa nave appoggio, entrambe dotate di armamento tradizionale) hanno atteso nei pressi di Jedda qualche giorno. Poi sono entrate nel Canale di Suez dirigendosi verso il Mediterraneo per una missione di addestramento ad attività antipirateria in Siria. Apparentemente niente di straordinario, dunque, anche se pare che l’Egitto negli ultimi trent’anni avesse sempre fatto in modo che l’Iran non avanzasse richieste di transito. Da questo punto di vista è chiaro che l’Iran ha abilmente sfruttato la caduta di Mubarak per mettere piede nel Mediterraneo e testare la politica estera del nuovo governo militare egiziano. Peraltro l’Egitto dopo il 1975 ha sempre autorizzato il transito di unità israeliane, compresi i sommergibili classe “Dolphin” dotati di missili balistici diretti nel Golfo Persico. Altro problema è che la presenza iraniana nel Mediterraneo è stata considerata una sfida ravvicinata alla sicurezza di Israele. Ma questo non riguarda il Canale, quanto piuttosto l’assetto geopolitico dello stesso Mediterraneo che, è bene ricordarlo, non è né un mare chiuso come il Mar Nero né una zona smilitarizzata.
Un mese dopo il passaggio delle navi iraniane, il ministro degli Esteri egiziano, Nabil al-Arabi, e il suo omologo iraniano, Ali Akbar Salehi, hanno espresso pubblicamente la volontà di rilanciare i rapporti tra i loro Paesi. «Egiziani ed iraniani meritano di avere relazioni reciproche che riflettano la loro storia e civiltà: l’Egitto non considera l’Iran come un Paese nemico», ha dichiarato al-Arabi, mentre secondo Salehi «le buone relazioni tra i due Paesi aiuterebbero a riportare la stabilità, la sicurezza e lo sviluppo nell’intera regione»5. Ma a preoccupare maggiormente Israele sono state le successive dichiarazioni del Ministro egiziano, il quale ha riconosciuto Hezbollah come parte del tessuto politico e sociale del Libano ed ha affermato di voler intraprendere relazioni più distese con la Siria e con Hamas. A conferma di ciò, non solo è stato riaperto il valico di Rafah, ma i leader di Hamas si sono incontrati con le autorità egiziane per la prima volta alla sede del Ministero degli Esteri, e non in un hotel: un segnale che l’Egitto considera Hamas un partner diplomatico e non più solo un “rischio per la sicurezza”.
Tuttavia, secondo alcuni analisti il riavvicinamento tra Egitto e Iran non dovrebbe causare troppe preoccupazioni perché, per il momento, non si tradurrà in un’alleanza strategica e non andrà ad alterare le alleanze già esistenti sia con i Paesi arabi del Golfo come l’Arabia Saudita che con gli Stati Uniti. La portavoce del Ministero degli Esteri egiziano ha infatti dichiarato: «L’Iran è un vicino regionale con il quale si sta cercando di normalizzare le relazioni. L’Iran non è percepito né come un nemico, come lo era durante l’ex regime, né come un amico»6.
Un personaggio chiave che ha sempre spinto per la ripresa dei rapporti tra i due paesi è Amr Mousa, ex segretario della Lega Araba, ex Ministro degli Esteri egiziano e uno dei favoriti alla successione di Mubarak. Attraverso una politica filo-iraniana, alternativa agli USA ed all’Arabia Saudita, e soprattutto ostile ad Israele, Mousa ha cercato il consenso dei vari partiti formatisi dopo lo tsunami politico causato dalle proteste di febbraio, trovando nell’islamismo il collante giusto per conquistare il potere. Sulla stessa linea si muove Fahmi Howeydi, analista esperto in geopolitica, giornalista e intellettuale. L’ipotesi lanciata da Howeydi ha una logica perfetta, cercando di aggirare il millenario ‘scisma’ tra sunniti e sciiti. Secondo Howeydi il nuovo Egitto dovrebbe rispondere alle richieste del popolo, e quindi prendere le distanza dall’Occidente e dal suo alter ego regionale: Israele. Inoltre, per consolidare la stabilità del Medio Oriente si dovrebbe puntare alla creazione di una triplice alleanza tra Iran, Egitto e Turchia. Una politica estera in grado di mantenere buoni rapporti, ma più equilibrati, con gli USA e di ristabilire l’influenza del paese come leader regionale è fortemente sostenuta a livello popolare dalla maggior parte degli egiziani. La caduta del regime di Mubarak ha creato una situazione politica in cui l’Egitto si è schierato maggiormente a favore del popolo palestinese e sta prendendo le distanze da Israele. Tuttavia, l’Egitto e l’Iran hanno opinioni divergenti sulla questione palestinese: l’Egitto chiede ulteriori negoziati nella regione per una Palestina stabile, mentre l’Iran continua ad incoraggiare la resistenza nei confronti di Israele. D’altra parte, l’Egitto è ben consapevole dell’importanza crescente dell’Iran nel Medio Oriente e della sua influenza su alcune forze regionali, tra cui Hezbollah in Libano, Hamas in Palestina, e gli sciiti in Iraq. Tuttavia, il pieno significato dei rapporti tra Egitto e Iran non è ancora stato rivelato e non è chiaro come si svilupperanno, in particolare in seguito alle elezioni presidenziali egiziane che sono in corso in questi giorni.
* Eliana Favari è dottoressa magistrale in Scienze Internazionali – Global Studies (Università degli Studi di Torino).
NOTE:
1 http://www.suezcanal.gov.eg/
2 Fabio Caffio, Glossario di Diritto del Mare, “Supplemento alla Rivista Marittima”, nr 5/2007.
3 Ibidem.
4 Ibidem.
5 Gomaa Hamadalla, Egyptian FM: Gulf fears of Egypt-Iran détente ‘unjustified’, “al-Masry al-Youm”, 17 aprile, 2011.
6 Davis D. Kirkpatrick, In Shift, Egypt Warms to Iran and Hamas, Israel’s Foes, “New York Times”, 28 aprile 2011, accessibile su http://www.nytimes.com/2011/04/29/world/middleeast/29egypt.html?_r=2 [1] (ultimo accesso effettuato il 15 maggio 2011).
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dimanche, 06 mai 2012
L'Afrique Réelle N° 28 - Avril 2012
L'Afrique Réelle N° 28 - Avril 2012
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samedi, 05 mai 2012
Soudan : les causes d’une guerre annoncée
Bernard Lugan:
Soudan : les causes d’une guerre annoncée
Ex: http://bernardlugan.blogspot.com/
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dimanche, 15 avril 2012
MAIN BASSE AMERICAINE ET ISLAMIQUE SUR LE MALI
MAIN BASSE AMERICAINE ET ISLAMIQUE SUR LE MALI Michel Lhomme Ex: http://metamag.fr/ |
Mohamed Merah avait souhaité mettre la France à genoux. Elle l’est déjà. Elle l’est, non seulement par sa politique sécuritaire et économique, mais surtout, par sa politique étrangère, qui semble avoir été dictée, sous Nicolas Sarkozy, à Washington ou à Tel Aviv. Au point de nous demander, parfois, s'il n’aurait pas été, de tout temps, un bon agent américain infiltré ?
Après les violents combats qui ont opposé l’armée malienne et les rebelles touaregs au Nord du Mali –ils avaient fait plus de 100 morts, début mars, près de Tessali dans le Nord du Mali- l’armée régulière vaincue, repliée sur Bamako et dirigée par des capitaines putschistes de second rang (trois excellents officiers supérieurs avaient rejoint en octobre la rébellion touarègue) assiste à l’éclatement des divisions du Nord, entre nomades indépendantistes et musulmans intégristes. Ces derniers seraient en train, au prix du massacre impitoyable des rares chrétiens présents, de tortures et d’une politique de la terreur et du chantage pratiquée sur les populations (la charia contre les voleurs) de contrôler Tombouctou et le Nord du pays.
La France est incapable matériellement et, semble-t-il, moralement d’intervenir militairement, sauf à décréter, irrationnellement, un embargo qui affectera, en priorité, les populations pauvres de Bamako, les familles des Maliens de Montreuil qui, d’ailleurs, ne vont pas manquer, très vite, de réagir et de descendre dans la rue ! Si le but de l’embargo contre le Mali est de couper les approvisionnements d’essence, il faut, en effet, être bien naïf pour ne pas comprendre que, très vite, cet approvisionnement se fera par le Nord, renforçant du coup les réseaux illégaux, c’est-à-dire la logistique et les finances des rebelles.
Que Paris vire Juppé et Longuet, rappelle Talleyrand et Foccart
La diplomatie française de Sarkozy-Bhl-Juppé est au tapis. Le Mali, comme l’a bien souligné Jean Bonnevey, est la conséquence directe de l’intervention en Libye et du « printemps islamiste » qui l’a suivi. Depuis, la France paraît avoir été ingénue, régie par la politique de l’émotion médiatique ou, alors, elle s’est faite tout simplement manipulée en beauté par des intérêts pétroliers et américains. Dans le premier cas, naïveté ou angélisme politique du Quai d’Orsay et d’un Ministre escroc à l’ego démesuré, nous avons de quoi nous inquiéter. En réagissant en direct sur n’importe quelle déstabilisation orchestrée (Libye, Syrie), la France se prive de toute vision géopolitique à long terme et, surtout, du réalisme, forcément machiavélique qui doit animer pourtant toute vraie politique étrangère.
Que Paris vire Juppé ! Cela fait plus d’un an que quatre Français sont détenus dans la région. Ils sont retenus par la katiba (phalange) Tareq Ibn Zyad, dirigée par Hamadou Abid Aboud Zeid, au nord du Mali, dans la région montagneuse du Timétrine, au nord-ouest de l’Adrar des Iforas. L’AQMI (branche d’Al-Qaida au Maghreb) y a sanctuarisé sa zone. Depuis la guerre en Libye, les groupes intégristes musulmans, qui gravitent autour de l’AQMI, mais aussi les rebelles touaregs, ont été lourdement armés et renforcés par la venue de combattants enhardis, à peu près 400, anciens khadafistes, prêts à en découdre, entre autres, avec la France, accusée de haute trahison. La religion est forcément, culturellement, le moteur identitaire de ces groupes disparates. Mais, il ne faut pas non plus se voiler la face, leurs motivations profondes demeurent surtout l’argent.
Des otages pour de l'argent ! Le Nord du Mali, territoire des Touaregs, ces anciens marchands d’esclaves florissants, est devenu comme elle l’a toujours été, la zone de tous les trafics, y compris de la cocaïne, venue de Bissau et remontant vers l’Europe. Si l’on en croit certaines informations, les Touaregs auraient perdu le leadership de la révolte du Nord. Nous en doutons un peu. Comme à l’accoutumée, un marché a sans doute été conclu. Mais, à qui sert le contrôle idéologique du Nord, qui n’est pas seulement une poudrière de barbaresques, mais surtout une réserve de matières premières, en particulier du pétrole, récemment découvert par Total ?
Contrôle des ressources: la France dindon de la farce
Si Al-Qaïda n’a souvent été, comme certains bien informés le prétendent, que la « base » manipulée de la CIA dans le monde musulman, alors, nous n’avons pas simplement affaire à une montée de l’islamisme radical au Mali, mais à l’éviction indirecte de la France sur son propre terrain par les Etats-Unis, la Chine étant embusquée derrière les barbelés (voir ses prêts à taux zéro au Niger et le gaz qu’elle y a découvert) et ce, dans une véritable course aux matières premières (les régions inexplorées du Nord du Mali renfermeraient des mines d’uranium, du gaz à la frontière de la Mauritanie et du pétrole).
Il faut savoir que la couverture satellitaire très précise de la région est assurée par les Etats-Unis et que ceux-ci ne transmettent pas nécessairement ses images aux services français et même, parfois, s’y refusent ouvertement ! Enfin, le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des rebelles et nouvel homme fort du Mali arbore fièrement sur son uniforme l’écusson des Marines américains. Il a été formé non seulement à Fort Benning en Géorgie mais, surtout, il a reçu une formation d’officier du renseignement sur la base moins connue de Fort-Wachica en Arizona.
Or et phosphates parmi les richesses du Mali Les islamistes du Nord du Mali sont issus, en partie, des groupes algériens djihadistes, du groupe salafiste pour la prédication et le combat (ex-GSPC). Ces groupes ont, ensuite, été absorbés par Al-Qaïda, dans la volonté de cette dernière de rapprocher sa ligne de front avec l’Occident. Leur repaire, c’est le Sahara, grand comme 15 fois la France et partagé par dix pays riverains. Leur but : recruter de nouveaux « fous de Dieu », procéder à des coups de main (rançons d’otages et même hold-up comme celui du port de Nouakchott et ses 4 millions d’euros), s’approvisionner en armes grâce aux multiples trafics qui sont opérés dans cette immense zone grise. Le désert malien est la zone d’entraînement des combattants, l’armée malienne étant incapable de la contrôler et le gouvernement civil aujourd’hui déchu de Touré, complètement corrompu (on raconte dans certains milieux informés que des billets numérotés d’une rançon française pour la libération d’otages libérés auraient été retrouvés dans le sac à main de la première dame, lorsqu’elle faisait ses achats à Paris !). Touré, grand ami de l’Algérie, n’a-t-il pas, toujours, joué un double jeu avec Paris, sécurisant, par exemple, les routes ou les convois du trafic de drogue entre Bamako et le Nord ? L’Algérie, véritable clef du problème malien avec ses 2 000 km de frontières communes.
Concrètement, les islamistes paient trois fois le prix des bidons de 200 litres d’essence, qu’ils enterrent dans le sable. Leur ravitaillement est prédisposé sur plusieurs itinéraires. Les membres des katiba affectionnent les Toyota à grosse cylindrée de 4,5, équipées de mitrailleuses de 12,7mm, mais aussi d’appareils de navigation GPS, qui permettent aux hommes de localiser des caches secrètes d’eau et de vivres dans les vastes étendues de sable. Dans chaque petit groupe, un « ingénieur » est chargé des communications grâce à des mails codés, envoyés par des ordinateurs couplés à des téléphones satellitaires.
En Libye comme au Sahara, les Américains voient tout
Seul, les Etats-Unis ont les moyens logistiques de tout contrôler. En 2004, lors de la traque de l’islamiste algérien Ammari Saïfi, les Marines américains ont poursuivi, avec des combattants des forces spéciales algériennes, les bandes djihadistes sur la frange de 5 000 km que les Américains appellent la « ceinture d’instabilité » : minorités insoumises, faillite économique, sécheresse et famine récurrentes, dégradation environnementale. D’ailleurs, au même moment où éclate la crise malienne (lâchage de Touré par la France ou par les USA ?), les services de l’ONU lancent un appel de détresse, au sujet de la famine sahélienne où se prépare, pour les semaines à venir, une véritable catastrophe humanitaire.
En fait, la France n’a pas compris la nouvelle guerre du XXIème siècle, la guerre en réseau, cette forme de combat dans laquelle agents de renseignement et militaires américains collaborent avec les forces armées locales et autres groupes clandestins, mercenaires privés et bandes mafieuses. La France est, de fait, larguée par la qualité de la surveillance électronique américaine, la coordination du renseignement humain et des données satellitaires, ceci en Afrique, sur sa chasse gardée mais aussi, aussi sur son propre territoire (les câbles Wikileaks de l’Ambassade des Etats-Unis à Paris, la troublante affaire Merah, les réseaux de vente et d’achat d’armes de guerre en banlieue).
Enfin, comment ne pas voir, aussi, que la partition du Mali, en cours, est la conséquence directe de celle du Soudan, avec ce rêve, devenu réaliste, de la remise en question des frontières africaines artificielles issues de la colonisation. Après tout, le Nord du Mali devient un Etat touareg et un peuple, fut-il nomade, choisit « librement » son destin ! En validant le précédent du Sud-Soudan, là encore avec d’évidentes arrière-pensées pétrolières, les Occidentaux ont ouvert la boîte de Pandore qui permettrait, à terme, de remodeler l’Afrique sur des considérations ethnico-culturelles, plus conformes à son histoire et seule voie de stabilité pour le continent.
Pour une Europe des peuples en Afrique
Seul, ce long processus de redéfinition des frontières internes assurera la vraie maîtrise de leur continent par les Africains (lire à ce propos les analyses anciennes de l’africaniste Bernard Lugan) et, en même temps, la sécurité pour les puissances américaine ou chinoise plus pragmatiques dans la gestion des territoires outre-mer. Qu’importe, au fait, qu’ils soient fanatiques si les puits sont bien gardés et l’acheminement des extractions minières sécurisées !
Les vieilles frontières coloniales n’ont de toute façon pas de sens en Afrique et sont perpétuellement violées dans les faits. Il n’y a pas de principe d’intangibilité des frontières en plein désert. Au Sahel, on passe même d’un pays à l’autre sans s’en rendre compte ! Déjà, on a redessiné le Soudan, la Somalie, le Maroc avec son Sahara Occidental autonome, l’Erythrée. Il faut poursuivre et, peut-être, envisager, dès maintenant, une conférence internationale sur ce sujet tabou, discuter de la question de manière décomplexée et refondre la carte africaine.
Après la Lybie, la Tunisie, Sarkozy porte la poisse à ses invités Finalement, le Petit Prince a grandi. Il ne dira plus "S’il te plaît, dessine-moi une frontière", mais "redessinons-nos frontières !" Pourquoi la France, au lieu de s’arc-bouter dans la peur et dans l’inquiétude, ne tenterait-elle pas de proposer et de réussir ce remodelage pacifique de tout un continent ? Ne disposerait-elle pas encore de diplomates compétents, après avoir limogé toutes les têtes qui dépassent du Quai d’Orsay et de la Défense ? Serait-elle encore une fois tétanisée et paralysée par son immigration intérieure, comme celle des Maliens de Montreuil ?
Elle devrait pourtant, avec l’Union Européenne, proposer cet objectif : aider les Africains à modifier leurs frontières nationales internes au lieu de craindre arbitrairement une islamisation improbable de tout le continent. Les Européens ont là un double rôle historique à jouer : d’une part, ce sont eux qui ont inventé l’Etat-nation et l’ont exporté brutalement en Afrique par la colonisation. Mais, d’autre part, ce sont eux qui ont aussi inventé l’intégration régionale pacifique qui a dépassé, en l’intégrant pacifiquement dans une entité plus vaste, ce même Etat-nation, faisant des frontières non des barrières mais des interfaces, au sens informatique du terme.
Si les Européens ne font rien au Mali, pour le pacifier diplomatiquement, c’est peut-être en effet une autre crise systémique globale qui va clore la domination française sur le Sahel, tandis que les Etats-Unis, à trop jouer avec le feu, finiront par perdre les « marches arabes » de leur empire au profit de la Chine, neutre religieusement parlant, mais principal prêteur bancaire de la région. A Paris, Alain Juppé et Gérard Longuet ne semblent pas sortir de leur torpeur intellectuelle et de l’illusion qui consiste à croire qu’il existe encore un leadership américain : ils paraissent incapables d’avoir des visions à long terme et de reprendre la main. On appelle cela une fin de règne mais aussi, sans doute, la fin d’une époque, l’enterrement de la "Françafrique" si décriée. La France n’est plus puissante en Afrique. Mais les Africains le sont, plus que jamais, à Paris.
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vendredi, 13 avril 2012
Histoire des Berbères, des origines à nos jours
Les Berbères ou Imazighen (Amazigh au singulier) constituent le fond ancien de la population de l’Afrique du Nord. Ils formaient à l’origine un seul Peuple peu à peu fragmenté par une histoire à la fois riche, complexe et mouvementée. Des dynasties berbères régnèrent sur le Maghreb jusqu’au XVI° siècle.
Les partisans de l’arabo-islamisme affirment que les Berbères sont sortis de l’histoire, leur conversion à l’Islam les ayant inscrits de façon irréversible dans l’aire politico-culturelle de l’arabité. Dans les années 1950, la revue Al Maghrib alla ainsi jusqu’à écrire qu’ils ne peuvent accéder au Paradis que s’ils se rattachent à des lignées arabes. Quant auministre algérien de l’Education nationale, il déclara en 1962 qu’ils « sont une invention des Pères Blancs ».
Aujourd’hui, les dirigeants arabo-islamiques nord africains doivent faire face au réveil berbère si fortement exprimé en 2004 par Mohammed Chafik au travers de sa célèbre question réponse: « Au fait, pourquoi le Maghreb arabe n’arrive-t-il pas à se former ? C’est précisément parce qu’il n’est pas Arabe ». Cette phrase était incluse dans un article dont le titre explosif était : « Et si l’on décolonisait l’Afrique du Nord pour de bon ! », intitulé signifiant qu’après avoir chassé les Français, il convenait désormais pour les Berbères d’en faire de même avec les Arabes…
Qui sont donc les Berbères ? Quelle est leur origine ? Comment furent-ils islamisés ? Quelle est leur longue histoire ? Comment se fait aujourd’hui la renaissance de la berbérité? Peut-elle être une alternative au fondamentalisme islamique ?
C’est à ces questions qu’est consacré ce livre qui n’a pas d’équivalent. Son approche est ethno historique et couvre une période de 10 000 ans. Il est illustré par de nombreuses cartes en couleur et par des photographies.
Table des matières
Première partie : La Berbérie jusqu’à la conquête arabe
Chapitre I : Une très longue histoire
A) L’état des connaissances
B) L’Egypte, une création berbère ?
Chapitre II : Les Berbères durant l’Antiquité classique
A) Les Peuples et les Etats
B) Les Berbères furent-ils romanisés ?
Chapitre III : Les Berbères, les Vandales et les Byzantins
A) L’intrusion vandale
B) L’échec de Byzance
Deuxième partie : Les Berbères se convertissent à l’islam mais ils résistent à l’arabisation (VI°-XV°siècle)
Chapitre I : Les Berbères face à la conquête et à l’islamisation
A) Les résistances à la conquête
B) La révolte berbère du VIII° siècle
Chapitre II : Le monde berbère du IX° au XII° siècle
A) La Berbérie au IX° siècle
B) Le Maghreb berbéro musulman du X° au XII° siècle
Chapitre III : Les grandes mutations du monde berbère (XII°-XV° siècle)
A) Les Berbères almohades et l’arabisation du Maghreb (XII°-XIII°)
B) La question arabe
C) Le tournant des XIII°-XV° siècles
Troisième partie : Des Berbères dominés à la renaissance de la Tamazgha
Chapitre I : Les Berbères perdent la maîtrise de leur destin (XVI°-XIX° siècle)
A) Le Maroc entre Arabes et Berbères
B) Les Berbères et les Ottomans (XVI°-XIX° siècle)
Chapitre II : Les Berbères et la colonisation
A) Algérie : de la marginalisation à la prise de conscience
B) Maroc : les Berbères victimes du Protectorat ?
Chapitre III : La renaissance berbère aujourd’hui
A) Maroc : de la stigmatisation à la cohésion nationale
B) Algérie : entre berbérisme et jacobinisme arabo-musulman
C) Les autres composantes de la Tamazgha
- Bibliographie
- Index des noms de personnes
- Index des tribus et des peuples
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mardi, 03 avril 2012
Du Mali à la Libye, la recomposition de l'Afrique sahélo-saharienne est en cours.
Bernard LUGAN:
Du Mali à la Libye, la recomposition de l'Afrique sahélo-saharienne est en cours
17:51 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, politique internationale, afrique, actualité, affaires africaines, mali, libye, sahara | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 02 avril 2012
Politische Naivität
Politische Naivität
Ein Schuldenerlaß der EU wird Nordafrika keine Demokratie bringen
Andreas MÖLZER
Ex: http://www.andreas-moelzer.at/
Dem Vernehmen nach erwägen die Mitgliedstaaten der Europäischen Union einen Schuldenerlaß für jene nordafrikanischen Ländern, in denen es im vergangenen Jahr im Zuge des „Arabischen Frühlings“ zu einem Regimewechsel gekommen ist. Als Gegenleistung werden demokratische Reformen erwartet, was ein Zeugnis für den in den europäischen Staatskanzleien vorherrschenden politischen Realitätsverlust ist.
Wie nämlich die Wahlergebnisse in Ägypten und Tunesien gezeigt haben – und auch die vom Gaddafi-Regime befreiten Libyer werden aller Voraussicht nach denselben Weg einschlagen –, ist die Annahme, in Nordafrika würden nun Demokratien nach europäischen Vorbild entstehen, geradezu naiv. Nicht Parteien der „Generation Facebook“ oder westlich-liberale Kräfte haben einen überwältigenden Wahlsieg eingefahren, sondern Islamisten jedweder Schattierung. In den Umbruchstaaten am südlichen Rand des Mittelmeeres sehen die Menschen ihr Heil also nicht in irgendwelchen Menschenrechtskonventionen westlichen Zuschnitts, sondern im islamischen Recht, der Scharia. Wenn es daher zu Schuldenerlässen kommen soll, dann werden diese nicht die geringsten Auswirkungen haben und nicht die erhofften demokratischen Reformen bringen.
Anstatt über zusätzliche Belastungen der EU-Staaten in Form von Schuldenerlässen nachzudenken, müßte bei den reichlich aus Europa fließenden Förderungen oder bei den von der EU gewährten Vergünstigungen angesetzt werden. Diese Zuwendungen sind an Gegenleistungen zu koppeln, und zwar in der Verpflichtung der betreffenden Staaten, ihre Staatsbürger, die illegal in die Europäische Union eingereist sind, zurückzunehmen. Nicht zuletzt auch deshalb, weil es für die nach Europa „geflüchteten“ Nordafrikaner in ihren Heimatländern viel und vor allem Wichtiges zu tun gibt – nämlich neue, funktionierende Gemeinwesen aufzubauen.
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mercredi, 21 mars 2012
La Libye évolue comme on pouvait s'y attendre
La Libye évolue comme on pouvait s'y attendre
Jean Bonnevey
Ex: http://www.metamag.fr/
La Cyrénaïque a proclamé son autonomie
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jeudi, 15 mars 2012
La Libia è una nuova Somalia
di Angelo Del Boca - Tommaso di Francesco
Fonte: Il Manifesto [scheda fonte]
«L'autonomia armata dell'Est getta il Paese, già diviso dalle fazioni che hanno deposto Gheddafi, nel caos a tre mesi dal voto di giugno. Per l'Onu i diritti umani sono violati. Interessi italiani a rischio»
Roma, 9 marzo 2012, Nena News – Un'assemblea delle tribù e delle milizie della Cirenaica riunita a Bengasi due giorni fa ha dato vita al Consiglio provvisorio di Barqa (Cirenaica) chiedendo la piena autonomia della regione da Tripoli. Mustafa Abdel Jalil, presidente del Cnt fino alle prossime elezioni di giugno, ha definito l’iniziativa la «sedizione dell’est» accusando non meglio precisati «paesi arabi» di avere fomentato la «cospirazione».
E ieri ha minacciato: «Devono sapere che gli infiltrati e i fedelissimi dell’ex regime tentano di utilizzarli e noi siamo pronti a dissuaderli. Anche con la forza». E anche Hamid Al-Hassi, capo militare del Consiglio di Barqa ammonisce: «Siamo pronti a dare battaglia. Siamo dunque a quel rischio di guerra civile che lo stesso Jalil paventava di fronte all’anarchia delle milizie che spadroneggiano in Libia. Ne parliamo con Angelo Del Boca, storico della Libia e del colonialismo.
La Libia sembra diventata quella «nuova Somalia», in preda alle milizie islamiche» che profetizzava Gheddafi, linciato solo nell’ottobre scorso, poche settimane prima della fine della guerra aerea della Nato fatta «per proteggere i civili»…
In un certo senso sì, proprio una nuova Somalia. Per 42 anni Gheddafi era riuscito, più con le cattive che con le buone, a tenere insieme il Paese e a guidarlo in mezzo a burrasche non da poco. Morto lui sembra che tutto vada nel disastro. Perché le milizie non mollano le armi, il governo provvisorio fa di tutto per raccoglierle ma non ce la fa. Siamo arrivati addirittura al pronunciamento da Bengasi per dividere il paese, fatto non in maniera provvisoria, perché a capo di questo fantomatico governo c’è addirittura Ahmed Al Senussi, pronipote d re Idris. Quindi non è solo una divisione amministrativa ma soprattutto politica. Al Senussi è un personaggio poco noto perché sono passati tanti anni dal colpo di stato con cui Gheddafi depose re Idris, è stato per molti anni nelle galere del raìs per avere tentato un golpe contro di lui nel 1970, poi è stato liberato negli anni Ottanta. Ma certo rappresenta almeno la memoria della monarchia libica. Non dimentichiamo che in Cirenaica la rivolta l’hanno fatta con la bandiera dei Senussi, della monarchia. Lì è scoppiata la vera resistenza che ha dato filo da torcere agli italiani e alla fine, quando gli inglesi hanno deciso di consegnare la Libia a un personaggio di rilievo, l’hanno messa nelle mani di Al Senussi, re Idris, nato e vissuto a Tobruq. Inoltre la Senussia oltre ad essere stata una organizzazione politica è anche una confraternita religiosa con più di cento anni di vita.
Che cos’è la Cirenaica quanto a interessi petroliferi della Libia?
Diciamo che i porti più importanti sono proprio in Cirenaica che presenta il più alto numero di giacimenti e di raffinerie, a Ras Lanuf con 220mila barili al giorno, a Marsa el Brega e a Tobruq. Certo ce ne sono anche in Tripolitania e nella Sirte, molti pozzi sono anche in mare, ma la parte principale di queste «oasi del petrolio» sono proprio in Cirenaica. Ricca, non dimentichiamolo, anche di acqua. Il grande progetto di Gheddafi, il famoso River, il fiume sotterraneo – che anche gli insorti chiesero alla Nato di non bombardate – scorre da Kufra fino al mare, prosegue lungo tutta la costa e risale da Tripoli verso Gadames. È costato circa 30 miliardi di dollari e non si sa quanto durerà quest’acqua. È una enorme bolla sotterranea dalla quale attingono tutte le aree vicine, così gigantesco che è stata costruita una fabbrica per allestire manufatti addatti alla canalizzazione. È il rubinetto della Cirenaica e della Libia. Chi lo controlla controlla il Paese. Qundi non ci sono solo gli introiti petroliferi ma questo «rubinetto» di una fonte come l’acqua decisiva quanto s enon più del petrolio. Un’acqua che ha creato una fertilità che da tempo ha dato quasi l’autonomia alimentare alla Libia, trasformando il litorale nell’orto che produce per i sei milioni di abitanti.
Quale «paese arabo» potrebbe esserci «dietro»questo pronunciamento della Cirenaica? Shalgam, l’autorevole ambasciatore all’Onu della Libia, prima con Gheddafi e poi passato agli insorti, ripete che non vuole «una Libia controllata dal Qatar»…
Indubbiamente il Qatar è interessato. C’era un inserto straordinario di Le Monde la scorsa settimana tutto dedicato ai nuovi interessi strategici della petromonarchia del Qatar, sul Medio Oriente, in Africa e nel mondo intero dove ha comprato terre ovunque. Il Qatar punta ad avere riserve di petrodollari enormi. E non dimentichiamo che fra le milizie che combattevano contro Gheddafi c’erano alcune centinaia – migliaia per altre fonti – di militari del Qatar. E hanno anche capacità d’intelligence e di forniture di armi.
L’unico accordo possibile in Libia è sull’Islam, che finirà nella nuova Costituzione. Per il resto, le milizie spadroneggiano in armi e cresce il ruolo degli integralisti islamici con il capo militare di Tripoli Belhadj…
Peggio. Il rapporto dell’Onu conferma le denunce di Amnesty International, le stragi contro i vinti, le carcerazioni arbitarie, con quasi 8.000 i detenuti, la pratica diffusa della tortura contro i civili lealisti. Mi chiedo come in questo enorme disordine si potrà arrivare alle elezioni di giugno, così vicine. E si aprono problemi per l’Italia che sta cercando nuovi scambi industriali e di recuperare investimenti e ruolo. Dopo le mega-promesse di Gheddafi, nulla sarà più facile. E poi c’è la questione della famosa litoranea che dovevamo costruire in 25 anni: adesso i nuovi dirigenti della Libia chiedono che venga fatta in cinque anni e con un esborso enorme di finanziamenti.
Nena News
Tratto da: http://nena-news.globalist.it/?p=17650.
Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it
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mardi, 13 mars 2012
La Libye, de la « libération » à la somalisation
La Libye, de la « libération » à la somalisation
par Camille Galic - Ex: http://www.polemia.com/
Alors que les turbulences se poursuivent en Egypte et en Tunisie, où l’asphyxie du tourisme et le départ des investisseurs provoquent un chômage sans précédent, le risque (prévisible) de sécession de la Cyrénaïque remet la Libye au premier plan, affolant chancelleries et rédactions.
Le 8 mars était trompettée une excellente nouvelle : après « trente-trois ans » de total dévouement à un régime qu’il vient de découvrir « criminel », Abdo Hussameddine, vice-ministre syrien du Pétrole, choisissait de « rejoindre la révolution du peuple qui rejette l'injustice » et de reprendre ainsi « le droit chemin ». Cette miraculeuse conversion à la démocratie est aussi une inestimable prise de guerre pour les rebelles syriens réputés, par notre ministre Alain Juppé en particulier, incarner les droits de l’homme.
Mais cette sensationnelle annonce faisait bientôt place à une autre, beaucoup moins réjouissante pour les zélateurs des « printemps arabes » : l’éventualité de la « dislocation de la Libye », avec la proclamation unilatérale de l'autonomie de l'Est libyen par des dignitaires locaux, chefs de tribu et commandants de milice réunis à Benghazi – deuxième ville du pays et berceau de l'insurrection qui a renversé Muammar Kadhafi – devant des milliers de personnes qui les ont follement applaudis. Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, répliquait aussitôt à cette « provocation » par la menace de « recourir à la force » pour mater les « séparatistes ». S’il réprime la rébellion de ces derniers avec la vigueur d’un Bachar al-Assad, quel dilemme pour Nicolas Sarkozy qui, le 1er septembre à l’Elysée, et au nom des « Amis de la Libye » (dont le Britannique David Cameron, l’onusien Ban-Ki-Moon et l’émir du Katar), remettait au même Abdeljalil 15 milliards de dollars pour la « reconstruction de la Libye nouvelle » ! Un mirage exalté par tous les médias.
Un pays livré à des milices surarmées
Du coup, c’est l’affolement dans les rédactions. « Libye : l’autonomie de l’Est fait craindre une partition du pays », titrait Le Parisien, « Menace d‘une nouvelle guerre civile », s’inquiétait Libération, « Libérée de Kadhafi, la Libye s’enfonce dans le chaos », constatait avec tristesse Le Nouvel Observateur ; l’AFP évoquait un « risque de somalisation » et Le Point lui-même, où sévit Bernard-Henri Lévy, héraut de la « croisade » contre Kadhafi et tombeur du raïs, admettait par la plume de son correspondant Armin Arefi l’extrême gravité de la situation : « Ce devait être le grand succès international du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Mais la Libye post-Kadhafi semble inexorablement basculer dans l'impasse. L'annonce de l'autonomie de la région de Cyrénaïque a fait l'effet d'une bombe. » Les conséquences en seront d’autant plus graves et plus sanglantes que, depuis la révolution, la Libye souffre d’un « fléau » : « l'abondance d'armes en libre circulation à travers le pays ». Ces armes, fournies notamment par les « officiers de liaison » français envoyés par Paris, avaient été « confiées aux rebelles organisés en milices pour se débarrasser de Muammar Kadhafi ». Las ! Les milices sont désormais « hors de contrôle » et, selon le diplomate français Patrick Haimzadeh cité par l’hebdomadaire de François Pinault, il n'est donc pas exclu que les autonomistes de Benghazi « aillent à l'affrontement avec le gouvernement central, en cas de refus », tant ils sont convaincus que « la révolution a été déviée » et qu’elle leur a été confisquée par Tripoli.
Conclusion de Armin Arefi : « Si le candidat Nicolas Sarkozy peut se targuer d'avoir évité le bain de sang que promettait Muammar Kadhafi à Benghazi, il semble bien moins se soucier aujourd'hui du sort d'un pays miné par les intérêts personnels et les rivalités, tant régionales que tribales […] Nicolas Sarkozy s'attendait à une guerre pliée en une semaine, car il ne connaissait pas la société libyenne. Or on ne change pas une culture politique en quelques mois. Cette situation va durer au moins dix ans. »
« Silence médiatique » malgré le tocsin
Mais qu’importait, sans doute, aux yeux du président-candidat ! « Le temps où les caméras, appareils photo et plumes du monde entier informaient non-stop sur la Libye paraît bien loin. La Libye est retournée au silence médiatique. Les regards se sont tournés vers la révolution suivante, en Syrie », commentait de son côté Gaël Cogné sur France TV Info, grand service de « l’actu en continu » lancé en fanfare le 14 novembre dernier par le géant France Télévisions, avec l’ambition d’être « la première plateforme d'informations en temps réel du service public », alimentée par les multiples rédactions de la télévision d’Etat.
Evoquant les cent cinquante tribus composant la société libyenne et agitées de violents antagonismes, Gaël Cogné écrit benoîtement que « ces divisions ne sont pas une surprise ».
Eh bien si, c’en est une, et de taille pour le bon peuple, qui a financé de ses deniers durement gagnés une intervention militaire (au coût exorbitant en ces temps de crise : plus de 350 millions d’euros, estimait L’Express du 28/09/2011) mais dont on lui avait juré qu’elle procurerait un avenir radieux au peuple libyen et, à la France, un marché du siècle : « A ceux qui parlent d’argent, je fais remarquer que c'est aussi un investissement sur l'avenir », avait osé déclarer un mois plus tôt notre inénarrable ministre des Affaires étrangères au quotidien Le Parisien (du 27/8/2011). Un investissement bien compromis par les événements actuels.
Pourtant, les mises en garde n’avaient pas manqué. Le fils du colonel Kadhafi, Seif Al-Islam, avait prédit dès les premiers temps de l'insurrection que les tensions entre tribus « pourraient causer des guerres civiles ». Une mise en garde avait été lancée d’emblée par Polémia qui, sur son site, avait multiplié les alertes (1) dans des articles où était clairement souligné le risque de « partition » du pays, à partir des travaux de Bernard Lugan. Dès le 13 mars 2011, le célèbre africaniste avait déploré qu’ « en écoutant BHL et non les spécialistes de la région, le président Sarkozy ait involontairement redonné vie au plan Bevin-Sforza rejeté par les Nations unies en 1949 ». Et Lugan d’expliquer : « Ce plan proposait la création de deux Etats, la Tripolitaine, qui dispose aujourd’hui de l’essentiel des réserves gazières, et la Cyrénaïque, qui produit l’essentiel du pétrole. Voilà donc la première étape de ce plan oublié désormais réalisée avec la reconnaissance par la France, suivie par l’UE, du gouvernement insurrectionnel de la Cyrénaïque… Deux Etats existent donc sur les ruines de la défunte Libye : la Cyrénaïque – provisoirement ? – aux mains des insurgés, et la Tripolitaine. C’est à partir de cette donnée qu’il convient d’analyser la situation, tout le reste n’étant une fois encore que stérile bavardage, vaine gesticulation et soumission à la dictature de l’émotionnel. »
La fidélité de BHL… à Israël
Mais qui avait écouté Lugan (2) parmi les innombrables « spécialistes » de France Télévisions et des autres médias qui nous affirment aujourd’hui assister « sans surprise » aux déchirements libyens ?
Le seul qui ait eu alors droit à la parole était M. Lévy, promu par le chef de l’Etat véritable ministre en exercice des Affaires étrangères et de la Guerre (et même des Finances puisqu’il nous fit attribuer en juin dernier une première aide de 290 millions d'euros à ses protégés du Conseil national de transition) alors qu’on sait aujourd’hui qu’il n’agissait nullement au profit de la France. Au contraire. Dans l’affaire de Libye, « J'ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël », devait-il proclamer fièrement le 20 novembre devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) qui tenait à Paris sa première convention nationale – voir le « Billet » de Polémia du 22/11/2011. Allez savoir pourquoi, cette brûlante profession de foi (et d’allégeance à un Etat étranger) fut occultée… comme l’avaient été les risques de notre interventionnisme en Libye, et les fruits amers qu’il ne manquerait pas de porter, en commençant par l’éclatement du pays prétendument libéré – avec la vague migratoire et la réaction islamiste que cela ne manquera pas de susciter. Ce n’est du reste pas un hasard si, sans doute informés des intentions des « séparatistes » de Benghazi, les barbus libyens, déjà très influents au sein du CNT, avaient créé le 3 mars le parti Justice et Construction présidé par Mohammed Sawane, représentant des Frères musulmans… et farouchement opposé à l'autonomie de la Cyrénaïque, qu'il considère selon Armin Arefi comme « une première étape avant la scission totale de la région ».
Une dislocation organisée
Mais la « dislocation géopolitique mondiale » ne fut-elle pas l’objectif de l'OTAN en Libye, comme le soulignait ici même Xavière Jardez le 9 août 2011 en commentant un rapport du Laboratoire européen d'anticipation politique (LEAP), think-tank monégasque dirigé par Franck Biancheri (3)? L’entreprise était alors menée par Washington, le Katar se chargeant d’une partie du financement et de la mise en scène médiatique, celle de la « libération » de Tripoli par exemple. Or, simple hasard, cet émirat pétrolier serait aujourd’hui très actif auprès des autonomistes de Benghazi.
Evoquant la campagne de l’OTAN, X. Jardez écrivait : « On demanda à l’opinion publique d’approuver, non de penser. » Et voilà cette opinion frappée de stupéfaction quand elle apprend que le pays qu’on lui avait dit arraché à la tyrannie et à la barbarie risque de connaître l’épouvantable destin de la Somalie, livrée à des factions se livrant une guerre inexpiable et redevenue un repaire des pirates. Ce que furent, soit dit en passant, la côte des Syrtes et celle de la Cyrénaïque pendant des siècles.
Camille Galic
9/03/2012
Notes
(1) Voir entre autres les articles sur Polémia
- – « Aube de l'odyssée » contre la Libye : Grands Principes et jeux de dupes
- – Libye, tribus et barbus : le « bobardement »... en attendant l'enlisement
- – Libye : Retour sur un « succès catastrophique »
(2) Une interview par Robert Ménard fut déprogrammée en catastrophe fin décembre dernier par la chaîne itélé car elle n’était pas « dans la ligne » – voir http://www.polemia.com/article.php?id=4408
(3) Opérations militaires de l'OTAN en Libye : accélérateur d'une dislocation géopolitique mondiale ?
Correspondance Polémia – 9/03/2012
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dimanche, 26 février 2012
L'Afrique réelle n°26 - Libye: un an après !
La Cyrénaïque n’accepte pas les décisions prises depuis Tripoli par le CNT. De plus, et les journalistes ne l’ont naturellement pas vu, les tensions y sont fortes entre les islamistes fondamentalistes et les membres des confréries soufies dont le poids régional est important. Les premiers pourchassent les seconds en les traitant d’hérétiques et des heurts se sont récemment produits lors des processions traditionnelles. Les fondamentalistes ont commis l’irréparable le 13 janvier, à Benghazi, quand ils ont passé un cimetière au bulldozer et profané une trentaine de tombes de saints - les marabouts du Maghreb -, dont ils ont dispersé les ossements. Pour eux, les rassemblements autour de leurs tombeaux, l’équivalent des moussem du Maroc, ne sont rien d’autre que de l’idolâtrie, donc du paganisme.
Le sud de la Libye a éclaté en deux zones qui, toutes deux, échappent totalement au CNT. Celle de l’ouest, peuplée par des Touaregs constitue la base arrière de l’insurrection qui embrase le nord du Mali depuis le mois de janvier dernier. Dans le centre/sud/est, des combats ont éclaté entre Toubou et Arabes. Comme il est peu probable que les ombrageux toubou du Tchad laissent leurs frères du Nord se faire massacrer sans réagir, un autre front risque donc de s’ouvrir avec tous les risques de contagion qui en découleraient.
La Tripolitaine est quant à elle coupée en quatre :
- Misrata est aux mains de milices gangstéro-fondamentalistes unanimement détestées. Ce furent leurs membres qui massacrèrent le colonel Kadhafi et qui tranchèrent les mains de son fils.
- Au Sud, la tribu des Warfalla qui, à elle seule totalise environ 30% de la population de la région, refuse de reconnaître l’autorité du CNT.
- Tripoli est sous le contrôle de milices rivales qui n’obéissent qu’à leurs chefs respectifs, le président du CNT, M. Mustapha Abd el-Jalil, étant quant à lui totalement impuissant.
- Pour le moment, les seules forces « solides » sont les milices berbères de Zentan et du jebel Nefusa. Celle de Zentan est composée de Berbères arabophones, cousins de ces Berbères berbérophones dont le centre est la ville de Zouara et qui peuplent une partie du jebel Nefusa autour de Nalout et de Yafran. Pour mémoire, les berbérophones -et non tous les Berbères-, totalisent +- 10% de la population libyenne, mais comme ils vivent à plus de 90% en Tripolitaine, ramenée à cette seule région, ils y sont +- 20%.
Les miliciens de Zentan qui détiennent Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi, jouent pour le moment une subtile partie de poker menteur. Pour tenter d’y voir clair il faut avoir à l’esprit que :
1) Les berbérophones savent que le CNT suivra une politique arabo-islamique niant leur spécificité et qu’ils n’ont donc rien à attendre de lui.
2) Les Berbères arabophones de Zentan n’ont rien obtenu de tangible du CNT et, pour le moment, ils refusent donc de coopérer avec lui.
3) Les Warfalla ainsi que la tribu du colonel Kadhafi, adversaires naturels du CNT, sont en attente.
Si ces trois forces qui représentent ensemble +- 70% de la population de la Tripolitaine, s’unissaient, elles en prendraient facilement le contrôle. Or, avec Seif al-Islam, les Zentaniens ont dans leur jeu une carte maîtresse, ce dernier étant en mesure de leur apporter l’appui outre des Warfalla et des Kadhafa, celui également des Touaregs et des Toubous. Le seul problème est que la justice internationale a émis contre lui un mandat d’arrêt.
C’est autour de ces données complexes et mouvantes qu’un âpre et discret marchandage a lieu en ce moment en Libye. A suivre…[1]
Bernard Lugan
18/02/2012
Les mêmes qui seront une nouvelle fois cocus quand le départ du président Assad aura débouché sur un affreux bain de sang, sur le pogrom des minorités alaouite, druze, chrétienne et sur une nouvelle victoire des Frères musulmans. Car, et ne nous y trompons pas, derrière tous ces évènements, cette organisation supranationale dont le but est la création d’un califat mondial, avance méthodiquement ses pions, abritée par le paravent de l’incommensurable bêtise des dirigeants politiques occidentaux. Et grâce, naturellement, à l’aide des journalistes cocus ! Ces journalistes cocus et contents qui, par aveuglement et par manque de culture, n’ont pas vu que les conséquences de la destruction du régime libyen allaient se faire sentir dans tout l’arc sahélien.
Dans ce numéro de l’Afrique Réelle, nous montrons ainsi que les évènements du Mali découlent très directement de cette colossale erreur que fut notre engagement aux côtés d’un camp contre un autre dans une guerre civile libyenne qui ne nous concernait en rien.
Après avoir longtemps déstabilisé la région, le colonel Kadhafi avait en effet changé de politique depuis quelques années et au moment où nous lui avons déclaré la guerre, il stabilisait l’arc de crise sahélien. Il avait ainsi mis « sous cloche » à la fois les velléités des Toubou libyo-tchadiens et l’irrédentisme des Touaregs du Mali et du Niger.
L’intervention franco-otanienne a eu pour résultat de libérer les forces de déstabilisation saharo-sahéliennes.
L’exemple des Touaregs qui ont repris la guerre au Mali en attendant de l’étendre au Niger est éloquent. Voilà des mouvements qui jusque là étaient « sous contrôle » et qui, depuis la disparition du colonel Kadhafi, ont décidé de jouer leur propre carte. Désormais, c’est l’autodétermination qu’ils exigent et cela, afin de préparer la sécession pure et simple afin que soit prise en compte la réalité géographique et humaine régionale contre l’utopie consistant à vouloir faire vivre dans le même Etat les agriculteurs noirs du Sud et les nomades berbères du Nord.
Le problème est qu’en raison de la proximité de trois autres foyers de déstabilisation respectivement situés dans le nord du Nigeria avec la secte fondamentaliste Boko Haram, dans la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et dans la zone des confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario, cette nouvelle guerre risque d’embraser toute la sous-région.
Voilà encore des développements auxquels les journalistes cocus n’avaient pas pensé, ce qui ne les empêchera pas de continuer à discourir doctement sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas…
[1] Pour recevoir mes communiqués dès leur parution, il vous suffit d’envoyer votre adresse mail à contact@bernard-lugan.com
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mercredi, 15 février 2012
Egypte : Les Etats Unis et l’ UE à la tête d’un complot visant à diviser le pays en quatre mini-Etats ?
Egypte : Les Etats Unis et l’ UE à la tête d’un complot visant à diviser le pays en quatre mini-Etats ?
Il en est de même pour les représentations diplomatiques qui furent également quadrillées par les militaires. Si les autorités et le conseil militaire ne se sont pas encore exprimés sur ces nouveaux développements de la situation, la presse égyptienne, citant des sources judiciaires, évoquent la mise à nu d’un complot visant à diviser le pays en quatre mini-Etats. La thèse d’un éventuel coup d’Etat militaire a été également évoquée par des milieux islamistes mais sans donner de détails. En effet, les forces armées se sont déployées dans les principales artères de la capitale alors que des unités militaires ont quadrillé les institutions de l’Etat, a rapporté la presse égyptienne. Il en est de même pour Alexandrie et les autres grandes villes du pays qui sont sous le contrôle des forces armées.
La presse égyptienne parle de mise à nu d’un complot visant à diviser le pays en quatre mini-Etats. Selon l’information rapportée par plusieurs titres, le projet prévoit la création de trois nouveaux Etats, l’un pour les chrétiens avec comme capitale Alexandrie, le deuxième au Sinaï. Le troisième pour les Berbères et le quatrième à Nouba. Cet état de fait intervient également à la veille du début d’une grève générale et à deux jours de la désobéissance civile, lancées par le mouvement des jeunes du 6 avril et plusieurs organisations de la société civile. Le Conseil militaire n’a pas justifié pour l’instant le déploiement de ses troupes dans les villes égyptiennes. Seul un communiqué du Conseil suprême des forces armées (CSFA) a annoncé l’envoi de patrouilles à travers le pays pour maintenir la sécurité des bâtiments publics et privés. De son côté, le général Sami Anane, chef d’état-major des forces armées égyptiennes, a exhorté les citoyens à préserver la sécurité et la stabilité du pays par le travail et la production, a-t-il indiqué.
Le complot contre l’Etat est la thèse retenue par deux magistrats instructeurs dans l’enquête incriminant des organisations nationales et étrangères activant sous le chapeau d’associations à caractère caritatif. Ces organisations avaient pour mission de diviser le pays en quatre mini-Etats, a indiqué le journal Al-Ahram, citant des sources judiciaires. En plus du plan dudit découpage, des cartes géographiques détaillées du territoire égyptien, des photos de casernes et d’églises auraient été découvertes au siège d’une association. Une autre organisation allemande, la fondation Konrad Adenauer, et deux de ses employés de nationalité allemande sont accusés dans cette affaire. Des sommes d’argent estimées à 55 millions de dollars avaient été utilisées entre les mois de mars et décembre 2011, par cinq organisations américaines, selon les deux magistrats. Quant à l’organisation allemande, elle a dépensé une somme de 1 600 000 euros. A ce même sujet, les associations égyptiennes ont reçu le financement de 85 millions de dollars, selon les enquêteurs.
Quarante personnes égyptiennes et étrangères, dont 19 Américains, sont poursuivies par la justice mais n’ont pas encore été jugées. Des interdictions de quitter le territoire concernant les Egyptiens et les étrangers avaient été délivrées par la justice égyptienne. Ces mesures ont touché le fils d’une haute personnalité américaine, a-t-on appris. Ces membres d’associations sont accusés d’avoir agi sans autorisation pour mener des activités purement politiques. «Nous sommes en possession de l’acte d’accusation et nous sommes en train de l’étudier pour comprendre qui est mis en cause et ce à quoi nous pouvons nous attendre». Telle a été la réaction du département d’Etat américain à ce sujet. L’aide annuelle américaine, estimée à 1, 3 milliard de dollars en faveur de l’armée, aurait été suspendue. Un autre sénateur républicain, Lindsey Graham, avait averti que l’aide militaire américaine à l’Egypte était, selon lui «en jeu». Trois autres sénateurs américains – les républicains John McCain et Kelly Ayotte ainsi que leur collègue indépendant Joe Lieberman – ont mis en garde l’Egypte sur ce sujet, estimant que le risque d’une rupture entre les deux pays avait rarement été aussi grand. Répliquant aux déclarations des Américains, le Premier ministre égyptien a indiqué que son pays ne céderait pas au chantage de quiconque et que la justice mènerait son travail jusqu’au bout, a-t-il conclu.
Comme nous l’avons indiqué dans nos précédentes éditions, un appel à la désobéissance civile à partir du 12 février a été lancé par plusieurs organisations égyptiennes à travers le réseau social «Facebook». Néanmoins, des politologues égyptiens expliquent que le déploiement des forces armées avait des relations non seulement après les informations évoquant un complot contre l’Etat mais également à la suite de la grève générale et à l’appel à la désobéissance civile. Une quarantaine d’organisations et d’associations égyptiennes ainsi que 16 pays auraient indiqué qu’ils respecteraient l’appel à la grève et à la désobéissance civile. Selon un représentant de l’organisation du 6 Avril, la durée de la grève et de la désobéissance civile est fixée à 3 jours. Des leaders islamistes ont déclaré à la presse qu’un coup d’Etat militaire n’est pas à écarter mais sans donner plus de détails. Ces remous interviennent aussi à la veille du premier anniversaire du renversement de l’ex-Président Hosni Moubarak.
Les protestataires et les activistes des mouvements cités plus haut réclament le transfert immédiat du pouvoir aux civils. A ce sujet, les Frères musulmans ont indiqué que leurs militants ne suivraient pas le mot d’ordre visant à paralyser le pays alors que la confrérie a appelé les Egyptiens à resserrer les rangs et à ne pas mettre le pays en péril. Ces dernières 24 heures, la télévision d’Etat a multiplié les entretiens avec les citoyens et les responsables des entreprises qui rejettent l’appel lancé par le mouvement des jeunes et plusieurs autres organisations indépendantes.
Moncef Rédha
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lundi, 13 février 2012
Le Mali, première victime « collatérale » de l'intervention occidentale en Libye
Le Mali, première victime « collatérale » de l'intervention occidentale en Libye
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vendredi, 10 février 2012
Le Département d'Etat US joue avec le feu en alimentant la subversion afin d'encourager le départ des militaires égyptiens
Le Département d'Etat US joue avec le feu en alimentant la subversion afin d'encourager le départ des militaires égyptiens
L'Egypte pourrait se retrouver bientôt dans le camp du BRICS avec Iran et Syrie comme alliés
Les militaires égyptiens contre Washington, pour leur sauvegarde ?
Ex: http://mbm.hautetfort.com/
Est-il si difficile de prévoir qu’un pouvoir aux abois, pressé par un mécontentement populaire très puissant et qui a entre ses mains divers membres d’organisations activistes dépendant d’une puissance étrangère, dont il est aisé de prouver l’activisme dans le soutien des manifestations de certains aspects de ce mécontentement, trouve dans cette occurrence une voie idéale pour tenter de désamorcer une partie de ce mécontentement en dénonçant une violation de la souveraineté nationale ? Mais les USA ne s’intéressent pas à cette sorte de prolongement, s’ils l’imaginent seulement.
Par conséquent, c’est une crise en aggravation rapide, qui s’installe entre l’Égypte et les USA. En cause, cette vilaine affaire d’ONG, dont certaines de nationalité US bien entendu, qui sont désormais la cible privilégiée des autorités égyptiennes, militaires et civiles réunies en l’occurrence. Les USA ont réagi avec violence devant la perspective du jugement de 19 citoyens US impliqués dans des ONG de même nationalité, avec un discours où Clinton menace de suspendre l’aide annuelle de $1,5 milliard à l’Égypte. Toujours la même fine tactique, avec une légèreté de souliers cloutés et de bruits de bottes… Les Égyptiens ont à leur tour réagi avec violence, – avec une délégation militaire qui se trouvait à Washington pour parler de cette affaire, annulant brutalement, pour repartir en Égypte, une rencontre avec des sénateurs pompeux et puissants, crime de lèse-majesté pour des visiteurs venus à Washington selon un rituel d’allégeance minutieusement conformé aux conceptions de l’establishment américanistes… Ce que résume ainsi Russia Today le 7 février 2012
«Egyptian military officials who were scheduled to meet with US Senators John McCain, Joseph Lieberman and Carl Levin on Tuesday were reportedly recalled to Egypt, according to Reuters. This comes following Hillary Clinton’s warning that a crackdown by Egypt's military rulers on US and local pro-democracy groups could put aid for the Arab nation at risk.
»Clinton said the US has worked very hard to put in place financial assistance and other support for the economic and political reforms in Egypt. However, under the current circumstances the aid will have to be reviewed. “Problems that arise from this situation that can impact all the rest of our relationship with Egypt,” she said. The US Secretary of State spoke to the media in Munich, where she met Egyptian Foreign Minister Mohamed Kamel Amr on the sidelines of an international security conference.
Auparavant, RT avait publié un texte plus général sur la détérioration continuelle des relations entre le pouvoir égyptien et les USA, à la lumière de cette affaire des ONG. (Le 6 février 2012.)
«The honeymoon between the United States and the new post-Mubarak government in Egypt didn't last long. […] The Egyptian government vows that they will bring 19 Americans to trial for allegedly influencing the violent revolutions after last year’s ousting of former President Hosni Mubarak with the aid of foreign funds. Nearly 20 Americans have been named in an Egyptian investigation over how foreign pressure help fund unrest by way of international pro-democracy groups. An English-language website out of Egypt published the names of 43 persons being charged on Monday, including 19 Americans.
»Washington initially vowed to impose sanctions on Egypt if they follow through with charges against the Americans. On Monday, Cairo ignored warnings and insisted that the 19 Americans will be brought to trial. Egyptian leaders say that during and after the fall of Mubarak, the nearly four dozen people in question used foreign funds to encourage violence, unrest and revolution in Egypt. Among the Americans that are facing trial are the son of US Transportation Secretary Ray LaHood, and Patrick Butler, the vice president of programs at the DC-based International Center for Journalists…»
Cette affaire est effectivement un feu de discorde qui sera difficile à éteindre, car il y a une épreuve de force entre deux pouvoirs qui ont également mis leur prestige, ou ce qu’il leur reste de prestige dans la balance ; et cette épreuve de force portant sur une procédure judiciaire, un procès, etc., toutes choses qui prennent du temps et entretiennent constamment la tension ; et, naturellement, cette épreuve de force avec un aspect public à forte pression de communication, qui pousse encore plus à l’intransigeance les deux partis.
Les militaires au pouvoir en Égypte sont dans une situation extrêmement précaire et, avec le pouvoir civil qu’ils ont installé, ils sont de plus en plus irrités par les menaces US constantes de rupture de l’aide annuelle des USA à l’Egypte. Ils le sont d’autant plus qu’ils sont persuadés que cette menace est un pur moyen de pression et de chantage. Selon leurs sources à Washington, et notamment avec le Pentagone, en effet, les militaires égyptiens savent que le Pentagone est opposé à cette mise en cause de l’aide (essentiellement militaire), principal lien d’influence et de coopération avec les forces armées égyptiennes, qui constituent traditionnellement (constituaient ?) un point d’appui puissant de sa présence dans la région… Mais, dans cette affaire, le département d’Etat joue sa propre carte, avec soutien de la Maison-Blanche, et du Congrès bien entendu, et cette ligne dure est pour l’instant privilégiée à Washington selon l’équation des pouvoirs impliqués et les pressions de communication. Certaines indications montrent que le Pentagone, ou dans tous les cas certaines fractions du Pentagone, encouragent secrètement cette riposte égyptienne dans l’espoir qu’elle brisera la politique dure du département d’Etat et permettra une détente avec l’Égypte.
Mais le jeu est délicat, et il n’est nullement assuré que l’ Égypte ne se dirige pas, plus radicalement, vers une réorientation radicale de sa politique à l’occasion de cette affaire des ONG. L’intransigeance des militaires observée jusqu’ici constitue une carte majeure de communication, pour tenter de désamorcer le mécontentement populaire en jouant sur le réflexe nationaliste et l’exaspération générale des intrusions US dans les affaires intérieures du pays. Parallèlement, le pouvoir militaire ne lutte guère contre les activités clandestines dans le Sinaï (anti-israéliennes, naturellement), dont un des effets est un très récent nième attentat de rupture d’une oléoduc vers Israël. Enfin, il y a la possibilité pour l’instant théorique mais favorisé éventuellement par les évènements, d’un rapprochement avec la Russie, voire de l’établissements de liens inédits avec la Chine, qui pourraient se faire en même temps qu’une évolution de l’Égypte vers une opposition marquée à la politique du bloc BAO en Syrie. Il s’agit d’options classiques d’un dispositif de réalignement de l’Égypte, qui choisirait alors un réalignement d’abord international (et non pas régional en premier), par la seule nécessité d’une ferme prise de distance des USA et d’une ouverture vers la tendance des pays du BRICS. A ce moment, le réalignement régional suivrait naturellement, avec la confirmation de la politique de méfiance vigilante contre Israël et une possible mise en cause du traité de paix de Camp-David, avec une plus grande implication anti-US en Syrie, avec la possibilité d’une évolution vers des relations plus actives avec l’Iran. Tout cela mettrait-il également en péril les relations de l’Egypte avec l’Arabie ? La direction égyptienne n’en est pas assurée, estimant que l’Arabie est beaucoup moins contrainte par sa politique activiste qu’on ne croit, et qu’elle est plus que jamais inquiète des rapports et des évolutions politiques des USA et d’Israël, dans les deux crises, syrienne et iranienne.
On voit combien cette affaire des ONG, que Washington traite avec son habituelle arrogance, constitue bien plus qu’un vif incident de parcours, combien elle pourrait servir de détonateur pour le pouvoir militaire égyptien, pour un prolongement politique important dont il attendrait des dividendes intérieurs, lui-même dans cette situation précaire qu’on sait. En d’autres mots, l’“incident de parcours” tomberait à point pour justifier un tournant décisif vers une voie plus “panarabe” selon la vieille formule nassérienne mais avec l’apport islamiste supposé pacifié comme différence et contre la tendance libérale pro-occidentaliste en Égypte, tout cela vu comme une voie décisive pour rompre le cercle vicieux de l’impopularité et des troubles intérieurs. Le schéma prend en compte également un réalignement général international de la situation avec la crise iranienne, et la potentialité d’un activisme nouveau des pays du BRICS, qui constitue une des nouveautés potentielles révolutionnaires dans le jeu des influences au Moyen-Orient. L’essentiel à retenir dans ces hypothèses est le climat dans la direction militaire égyptienne : cette direction se trouve de plus en plus aux abois face aux pressions populaires et il lui faut trouver un évènement politique important qui rompe cette pression en constante augmentation, qui risque de lui faire perdre le contrôle de la situation. (Et, à ce point du raisonnement, nous revenons à notre point de départ ; car les militaires, qui commencent à bien connaître les USA dans leur actuelle période, soupçonnent des organisations US de continuer à jouer un jeu de soutien subversif dans les troubles actuels, – soupçon qu’on ne serait nullement surpris de voir justifié.)
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lundi, 30 janvier 2012
Syrie, Egypte: les guerres civiles menacent
Syrie, Egypte: les guerres civiles menacent
Entretien avec Peter Scholl-Latour
Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz
Q.: Lors des élections législatives égyptiennes, la parti radical islamiste “Nour” sera le deuxième parti du pays, immédiatement derrière les Frères Musulmans. En êtes-vous surpris?
PSL: Que les Frères Musulmans allaient constituer le premier parti d’Egypte, ça, nous le savions dès le départ. Ce qui m’a surpris, c’est la force des mouvements salafistes; elle s’explique partiellement par deux faits: d’abord, les petites gens, surtout dans les campagnes, adhèrent à une forme rigoriste de l’islam; ensuite, les salafistes reçoivent appui et financement de l’Arabie Saoudite.
Q.: Les Frères Musulmans ont annoncé qu’ils organiseront un référendum populaire sur le traité de paix avec Israël; cette consultation amènera une majorité d’Egyptiens à rejeter ce traité de paix. Quelles vont en être les conséquences?
PSL: Pour israël, cela créera une situation entièrement nouvelle, où l’état de guerre sera restauré en pratique. Cela signifie que l’armée israélienne devra à nouveau se renforcer le long de la frontière du Sinai: c’est une charge supplémentaire et considérable. Et surtout l’Egypte ira soutenir le Hamas dans la Bande de Gaza, ce qui créera une situation très lourde à gérer pour Israël, surtout si, en Syrie, le régime d’El-Assad tombe et que, au Nord aussi, la frontière cessera d’être plus ou moins sûre.
Q.: Récemment, vous étiez à Damas et vous y avez rencontré El-Assad: quelle est le situation que vous avez observée en Syrie?
PSL: Lorsque j’étais à Damas, tout était absolument calme. Je suis allé me promener et j’ai pu voir quelques manifestations organisées pour soutenir El-Assad. Dans une autre partie de la ville, se déroulait, paraît-il, une manifestation contre El-Assad, où il y aurait eu trois morts. Mais ce genre d’incident est à peine perceptible dans une ville qui compte six millions d’habitants: les magasins étaient ouverts et les Syriens sirotaient comme d’habitude leur café aux terrasses. L’impression que donnait la ville était absolument pacifique; surtout, on ne voyait pas d’uniformes, sans doute parce la police secrète patrouillait en civil.
Q.: La guerre civile menace-t-elle en Syrie, comme le pense la Ligue Arabe?
PSL: Pour partie, on peut dire que la guerre civile sévit déjà, mais elle se limite aux régions frontalières du Nord, le long de la frontière turque. A Homs, la frontière libanaise est toute proche et, au-delà de celle-ci, un mouvement radical islamiste est très actif et offre un appui aux rebelles syriens. La guerre civile, qui éclatera probablement à l’échelle du pays entier, est indubitablement téléguidée depuis l’étranger.
Q.: Et qui incite à la guerre civile en Syrie, et pour quels motifs?
PSL: Dans le fond, l’enjeu n’est pas tant la Syrie. Ce pays est certes géré par une dictature qui n’hésite jamais à faire usage de la violence, mais ni plus ni moins que d’autres dictatures de la région; cependant, il faut savoir que la Syrie a amorcé une certaine coopération avec l’Iran et l’objectif de la manoeuvre en cours est d’empêcher les Iraniens de bénéficier d’un lien territorial, via l’Irak et la Syrie, avec le Hizbollah libanais et de créer ainsi de facto une zone chiite entre l’Afghanistan et la Méditerranée.
(entretien paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°3/2012 – http://www.zurzeit.at ).
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Le rêve d’une Libye “libérée” s’évanouit comme neige au soleil...
Billy SIX:
Le rêve d’une Libye “libérée” s’évanouit comme neige au soleil...
Des milices s’affrontent et menacent la paix précaire et le pouvoir du gouvernement de transition
Le Général Youssef Mangouche ne doit certainement pas être envié, vu le boulot qu’il doit prester. Ce chef d’état-major, fraîchement promu, de la nouvelle armée libyenne a pour tâche de désarmer les milices qui sévissent dans le pays. Cette mission est désespérée comme le prouvent les féroces combats qui ont eu lieu ce mois-ci à proximité de la capitale. Depuis des mois, ces troupes irrégulières mais puissamment armées s’affrontent pour obtenir pouvoir et influence. La seule chose qui unit encore les révolutionnaires vainqueurs, c’est leur haine inassouvie contre Mouammar el-Kadhafi.
Il n’est guère étonnant, dès lors, que les nouveaux dirigeants s’efforcent en permanence de maintenir en vie l’image de cet ennemi pourtant terrassé. Toutes les explosions de violence, que l’on ne parvient pas à expliquer de manière satisfaisante, sont attribuées au “Tabhour Hams”, que l’on définit comme une “cinquième colonne” composée de nostalgiques du régime de Kadhafi. Plusieurs anciens dignitaires du gouvernement seraient ainsi empêchés de participer aux élections qui devront se tenir cet été. La banque centrale du gouvernement de transition, elle aussi, poursuit la lutte contre l’ancien dictateur disparu: progressivement, tous les billets de banque à l’effigie de Kadhafi devront être mis hors circulation.
Tout ce qui ressemble à une poursuite logique de la révolution a sa “face sombre” car la figure de Kadhafi unit amis et ennemis. L’alliance des rebelles d’hier est bel et bien en train de se fissurer. Les armes des arsenaux pillés sont depuis longtemps réparties sur l’ensemble du territoire. Le 3 janvier 2012 des milices antagonistes se sont mutuellement canardées dans une rue commerçante de la capitale. Six combattants ont été tués. Le président du gouvernement de transition, l’ancien ministre de la justice Moustafa Abdoul Djalil (59 ans), a prononcé de sombres paroles: “Ou bien nous nous montrons sévères à l’endroit de tout dérapage et nous amenons ainsi les Libyens au beau milieu d’une confrontation militaire ou nous nous séparons et cela conduira à la guerre civile”. Au début de l’insurrection, on disait encore, avec jubilation, à Benghazi: “Nous sommes un seul pays”. On laissait l’Occident penser que les conflits qui avaient opposé jadis les 140 clans familiaux que compte le pays étaient des “reliques du passé”. L’engagement gratis et pro deo de petites gens avait généré une ambiance extrêmement positive. On se donnait l’illusion qu’arrivaient enfin dans les sables de Libye la tolérance entre factions religieuses et l’amitié pour l’Occident. L’avènement de la liberté était dans l’air. Entretemps, la magnifique promenade le long de la Méditerranée à Benghazi, citadelle du mouvement protestataire, est désertée. La nuit, on n’y voit plus que des drogués et des hommes armés. La masse des gens s’affaire à la gestion du quotidien, à chercher une place dans la nouvelle Libye.
Quoi qu’il en soit: tout l’Est du pays est effectivement demeuré à l’abri des violences. Surtout parce que la structure de la société y est plus mûre, parce que les tribus claniques de tempérament conservateur y ont imposé un consensus, avec l’aide des dignitaires musulmans. C’est surtout la majorité des citoyens dans l’Ouest de la Libye qui a beaucoup à perdre: cette région occidentale du pays avait bénéficié d’aides sous Kadhafi, grâce aux milliards du pétrole. L’élimination du régime du colonel, par l’intermédiaire de l’engagement de l’OTAN, a laissé un grand vide, rapidement comblé par des rebelles venus d’autres régions du pays. Dans ces bandes, on trouve beaucoup de têtes brûlées totalement indisciplinées et de toxicomanes patentés. Les pères de familles locaux, qui ont combattu dans les rangs rebelles, préfèrent généralement sécuriser leur région natale.
Ce que l’on remarquera surtout dans les affrontements entre factions rivales, représentant l’“ordre nouveau”, c’est que de nouvelles milices arrivent sans cesse de la ville de Misrata, en bordure de la Méditerranée. Dans cette ancienne métropole de marchands d’esclaves se concentrent aujourd’hui industrie et argent. Plus de cent bandes armées viennent de Misrata, ce qui est frappant. Bon nombre de ces bandes sont financées par des parrains très riches, qui, déjà, sous Kadhafi avaient fait fortune. Sans doute faudra-t-il trouver un compromis politique. Que ce soit ouvertement ou clandestinement, personne ne paie ici en pure perte 3000 dollars américains pour une seule Kalachnikov.
Billy SIX.
(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°4/2012; http://www.jungefreiheit.de/ ).
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lundi, 23 janvier 2012
Et si la Libye devenait le nouveau sanctuaire d’al-Qaïda ?
Et si la Libye devenait le nouveau sanctuaire d’al-Qaïda ?
La nébuleuse djihadiste serait-elle en passe de quitter le Pakistan pour la Libye?
Des sympathisants d’Oussama Ben Laden le 6 mai 2011. Reuters/Naseer Ahmed
Nébuleuse djihadiste en Afrique
L’influence d’Al-Qaida au Maghreb Islamique s’accroît en Afrique. Au Nigeria, la secte Boko Haram qui a revendiqué les attentats sanglants contre la communauté chrétienne, a vu plusieurs de ses combattants nouer des liens avec AQMI et les Shebabs en Somalie. «Les liens entre l’AQMI et Boko Haram étaient très faibles au départ, mais depuis deux ans environ on peut penser qu’il y a davantage de ramifications, notamment sur le plan logistique» explique Philippe Hugon, directeur de recherche à l’IRIS. Les enlèvements de plus en plus fréquents de ressortissants occidentaux au Mali et au Niger, ainsi que les combats en Somalie entre les milices shebab et les soldats kenyans et éthiopiens, confirment que les combattants islamistes n’ont jamais été aussi puissants dans cette partie du monde.
L’Afrique du Nord et plus précisément l’Algérie et la Libye pourraient être les prochaines destinations des djihadistes. Dans une récente vidéo datée du 5 décembre, Abu Yahya al-Libi a expliqué que la révolution libyenne ne sera réellement achevée que lorsque la charia aura été proclamée. S’adressant aux combattants libyens, il leur a ordonné de ne pas rendre leurs armes, sous peine d’être à nouveau «réduits en esclavage» comme sous le régime du colonel Kadhafi. Cette vidéo n’est pas la première. Le 29 octobre dernier, il avait exprimé le même message aux combattants libyens.
Des armes françaises aux mains d’al-Qaïda?
La question des armes apparaît primordiale. Depuis plusieurs semaines, les autorités libyennes peinent à désarmer les katibas ayant combattu les troupes de Mouammar Kadhafi. De nombreux pays, dont la France, ont fourni des armes aux combattants rebelles. Sauf que ces armes circulent rapidement via un trafic d’armes organisé en Libye et au nord du Sahel. Mokhtar Belmokhtar, l’un des leaders d’Aqmi, a d’ailleurs affirmé en avoir «tout naturellement» récupéré une partie.
Alors que «deux membres très expérimentés d’Al-Qaida» seraient actuellement en Libye, on peut soupçonner Abu Yahya al-Libi, ressortissant libyen, d’être très attentif à leurs prochaines actions. Celui-ci (dont le vrai nom est Mohamed Hassan Qaïd) est souvent présenté comme le réel successeur d’Oussama Ben Laden.
Aussi bon théologien que grand communiquant (entre 2001 et 2002, à Karachi, au Pakistan, il occupa le poste de webmaster pour le site Internet des talibans Al-Imarah al-Islamiyah), il était à la fin des années 1980 parmi les premiers membres du Groupe de combat islamique libyen (GCIL) avant de faire l’essentiel de sa «carrière» en Afghanistan et au Pakistan. Arrêté par les services de renseignements pakistanais le 28 mai 2002 et incarcéré à la prison de Bagram en Afghanistan, il réussit à s’échapper le 10 juillet 2005, construisant ainsi une grande partie de sa légende auprès des aspirants djihadistes. Abu Yahya al-Libi, officiellement directeur du comité de droit d’al-Qaida, serait le véritable numéro 2 de l’organisation, selon Jarret Brachman, expert américain en contre-terrorisme, qui estime qu’il a l’aura et les compétences pour être le nouveau maître à penser d’Al-Qaida. «Je ne parle pas de chef au sens propre, mais d’un pouvoir bien plus important et imprévisible: le pouvoir d’inspirer.»
Des membres d’al-Qaïda parmi les combattants anti-Kadhafi?
En juillet, certains, citant la division «intelligence» de l’Otan, estimaient à 200 à 300 hommes le nombre de membres d’Al-Qaïda parmi les combattants libyens anti-Kadhafi. Ces djihadistes avaient été recrutés au début des années 1990 par deux lieutenants d’Oussama Ben Laden: Abu Laith al-Libi (sans lien de parenté), aujourd’hui décédé, et Abu Yahya al-Libi.
Plus nombreux, les anciens miliciens du GICL d’Abdelhakim Belhadj auraient rompu définitivement avec Al-Qaida en 2007 (bien que Belhadj affirme n’avoir jamais eu de lien avec Oussama Ben Laden).
«Le nouveau maître de Tripoli» et ses troupes semblent avoir joué le jeu de la coopération avec les occidentaux et le Qatar lors de la guerre civile libyenne jusqu’à devenir «l’islamiste fréquentable aux yeux des occidentaux». Une arrivée massive de combattants d’Al-Qaida et de djihadistes internationalistes dans la région pourrait donc clairement changer la donne.
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samedi, 21 janvier 2012
L'Afrique Réelle N° 25 - Janvier 2012
L'Afrique Réelle N° 25
Janvier 2012
Dossier :
Actualité :
Génocide rwandais :
Editorial :
Cette censure montre d’abord que le système médiatique est affolé, la réalité africaine et notamment libyenne ayant emporté les pauvres digues morales et philosophiques derrière lesquelles il pensait que ses certitudes étaient abritées. Alors que BHL avait assuré qu’une fois la dictature renversée, les fontaines démocratiques laisseraient couler le lait et le miel, le mercredi 5 janvier dernier, M. Mustapha Abdeljalil, président du CNT a déclaré que la Libye était au bord de la guerre civile. Adieu « printemps arabe »…
En 2012 plusieurs régions vont se trouver au coeur de l’actualité. Dans la Corne au sens élargi, en plus des questions territoriales non réglées avec le Soudan Khartoum, le Sud Soudan indépendant va devoir faire face à plusieurs graves problèmes découlant de l’extrême division de ses populations. Six cents tribus ou fractions de tribus existent ainsi au Sud Soudan où la référence est clanique et tribale en plus d’être ethnique. D’autant que l’ethno mathématique électorale qui va donner le pouvoir aux plus nombreux, donc aux Dinka, provoque déjà des tensions avec les autres ethnies, notamment les Nuer. En Somalie, l’armée kenyane est embourbée face aux milices islamistes et au Darfour, la guerre n’a pas cessé.
Au centre du continent, une explosion majeure peut survenir à n’importe quel moment en RDC. A l’ouest, en Côte d’Ivoire, où les tensions ont été artificiellement mises sous cloche, les milices nordistes font régner la terreur cependant qu’au Nigeria, les tensions ethno religieuses menacent la cohésion de la mosaïque ethnique nationale.
Dans tout le Sahel où les Etats artificiels sont coupés entre des Nord peuplés par des nomades et des Sud habités par des sédentaires noirs, la guerre civile libyenne a provoqué un bouleversement de la situation géopolitique régionale dont profitent les bandes islamistes qui se sont équipées dans les arsenaux libyens.
Au Sénégal, la situation est potentiellement explosive et de très graves troubles pourraient éclater durant le premier trimestre 2012. Espérons que la communauté française ne se trouvera pas prise en otage comme cela fut le cas en Côte d’Ivoire.
En Algérie, la cleptocratie d’Etat se cramponne au pouvoir en donnant chaque jour des gages aux islamistes tandis que la renaissance berbère sape le jacobinisme arabo-islamique devenu dogme d’Etat. La Tunisie est ruinée et la chape religieuse y tombe insidieusement sur une bourgeoisie occidentalisée qui s’est tiré une balle dans le pied en renversant le président Ben Ali. La Libye est comme nous l’avons vu au bord de la guerre civile, quant à l’Egypte…
Comme toujours l'Afrique Réelle suivra cette actualité pour ses abonnés.
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mardi, 17 janvier 2012
¿Qué pasa en Marruecos?
¿Qué pasa en Marruecos?
Ernesto MILA
Ex: http://info-krisis.blogspot.com/
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