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mardi, 05 octobre 2010

Atlantropa...

Atlantropa…

landgewinnung-400-kopie-kopieCe paradoxe apparent s’explique aisément. Les grands projets pour changer le monde impliquaient une intention et une mise en œuvre uniques et concertées. Il fallait donc une volonté forte pour qu’ils passent du rêve à la réalité. Une nécessité indiscutée en était presque la condition nécessaire. A quoi bon de telles dépenses sur un si long terme si ce n’est pas dans un but précis ? A l’opposé, ce que notre modernité tardive nous offre, c’est la possibilité pour chacun de changer un tout petit morceau du monde, pour son confort, en toute innocence. Ce n’est qu’en voyant l’impact global de milliers de décisions individuelles que l’on prend la mesure des conséquences pour le monde.

afrika2Ainsi donc, si quelqu’un avait eu le projet d’abolir, pour ainsi dire, la nuit, sans doute l’aurait-on regardé pour fou. Certes, l’éclairage public urbain limite la criminalité (du moins, le faisait-il de par le passé — n’est-ce pas l’inverse aujourd’hui ?), mais à quoi bon parsemer la campagne de lumières qui défigurent les paysages et le ciel, assassinent la Lune, tuent les étoiles, troublent les rythmes naturels des animaux, des plantes et des hommes, etc. ? Pourtant c’est à cela que nous en sommes venus en diffusant l’éclairage public à chaque commune, en donnant la possibilité à tout propriétaire d’un pavillon d’y installer qui des veilleuses pour mettre en valeur ses nains de jardin, qui un puissant halogène pour éviter qu’on lui vole sa voiture.

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La solution n’est certainement pas dans l’interdiction. A vrai dire, je ne sais où elle se trouve. Tout cela m’est inspiré par une ancienne lecture qui m’a fait m’intéresser sur ce problème de la plasticité du monde face à l’action humaine. Au lendemain de la première Guerre mondiale, l’Europe était saignée à blanc, affaiblie, lucide sur la mortalité des civilisations, mais aussi sur leur létalité — l’ambiguïté était dans le célèbre mot de Valéry. Elle avait tout aussi conscience du caractère fondamentalement insatisfaisant d’une économie s’appuyant exclusivement sur l’industrie lourde, laquelle était aliénante pour les ouvriers les plus intelligents et impuissante à assurer l’autosuffisance alimentaire du continent. L’idée d’un relatif et partiel retour à la terre se faisait donc jour.

Né en 1885, à Ratisbonne, en Allemagne, Herman Sörgel était un architecte pacifiste qui a vu une solution à ce problème dans l’idée d’un grand projet, d’un projet d’une ampleur et d’une ambition sans précédent dans l’histoire humaine. Sans doute y avait-il dans le crâne de cet Allemand un peu de cette âme faustienne dont parlait Spengler, un soupçon de Prométhée déchaîné prêt à défier les dieux. Son idée ? Clore la Méditerranée par des barrages hydroélectriques, en faire une mer fermée, plus basse qu’aujourd’hui, libérant ainsi de nouvelles terres agricoles et ouvrant la porte d’une unité de l’Europe avec ses colonies du Sud. Après sa rencontre avec Oswald Spengler, en 1923, alors que ce dernier venait de publier l’année précédente la seconde partie de son maître ouvrage, Der Untergang des Abendlandes, Herman Sörgel a eu l’intuition profonde que ce serait « soit le déclin de l’Occident, soit l’Atlantropa comme tournant et nouvel objectif ».

L’Atlantropa, nouveau continent réunissant l’Europe aux immenses espaces vides de l’Afrique, voilà le rêve de Sörgel. Une Europe de Thulée au Cap en quelque sorte. Certainement, un tel projet était de l’ordre du rêve quoique sans doute du rêve réalisable, mais son ampleur témoigne d’une époque où l’humanité se pensait actrice de son destin et non victime de celui de chacun de ses membres pris individuellement. Certes, encore aujourd’hui il existe des mégaprojets, mais rien de comparable à la réalisation physique de l’assèchement de la Méditerranée ni à l’ambition politique de créer une nouvelle entité sur deux continents.

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Le rêve d’une Méditerranée transformée en lac puis en terre arable par l’action commune des peuples occidentaux a été remplacé par le cauchemar de voir son niveau monter (ainsi que celui de toutes les mers et océans) par l’action égoïste de chacun. Peu importe la faisabilité de l’espoir ou l’irréalité de la peur, seul compte qu’il vaut mieux le premier à la seconde, surtout quand l’un témoigne de la plus haute expression de l’âme faustienne de l’Occident alors que l’autre émane de l’irrationalité de l’animal humain pris au piège.

George Sorel disait que l’homme, pour se révolter, avait besoin d’un grand rêve. De même, ce que je veux dire ici en prenant l’exemple d’Herman Sörgel, c’est que pour perdurer, il a besoin de grands projets. Il n’y a pas de marche en arrière possible. Le passé est le passé. L’innocence perdue ne se retrouve pas. Toutes ces évidences doivent nous amener à une seule chose : penser qu’en dehors de la marche de l’Occident vers lui-même sans doute n’y a-t-il point de salut.


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mercredi, 22 septembre 2010

Oceano Indiano: qui si svolge la grande battaglia per il dominio del mondo

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Oceano Indiano: qui si svolge la grande battaglia per il dominio del mondo

 

di Hassan Mohamed

Fonte: eurasia [scheda fonte]

Il destino del mondo si gioca oggi nell’Oceano Indiano? Dominato dall’arco dell’Islam (che varia dalla Somalia all’Indonesia attraverso il Golfo e l’Asia centrale), la regione è sicuramente diventata il nuovo centro di gravità strategico del pianeta. Questo nuovo capitolo della nostra serie “Comprendere il mondo musulmano“, ci accompagna in una crociera. Mohamed Hassan spiega come lo sviluppo economico della Cina, che sconvolge l’equilibrio delle potenze mondiali e fa uscire il Sud dalla sua dipendenza dell’Occidente. Ci rivela anche le strategie attuate dagli Stati Uniti per cercare di mantenere la leadership. E perché l’impero USA è tuttavia destinato all’estinzione. Infine, ci ha previsto la fine della globalizzazione. Resta la questione se questa rapina globale finisca senza problemi, o se i rapinatori liquidaranno gli ostaggi, in questa avventura.

Serie “capire il mondo musulmano” .

Dal Madagascar alla Thailandia, passando per la Somalia, il Pakistan o la Birmania, il bacino dell’Oceano Indiano è particolarmente agitato! Come spiega queste tensioni?

L’equilibrio del potere nel mondo è in subbuglio. E la regione dell’Oceano Indiano è al centro di questa tempesta geopolitica.

Di quale zona parliamo, esattamente?

Si va dalla costa orientale dell’Africa al sud dell’Asia. Con un lago (il Mar Caspio) e tre fiumi: il mare del Golfo, Mar Rosso e il Mar Mediterraneo.

Perché questa regione è così importante? Primo, perché il 60% della popolazione mondiale è concentrata in Asia ed è collegata all’Oceano Indiano. Da sole, Cina e India assorbono il 40% della popolazione mondiale. Inoltre, l’affermazione economica di queste due potenze, avviene nell’Oceano Indiano, una zona particolarmente strategica. Oggi, il 70% del traffico mondiale di petrolio passa attraverso questo oceano. Tale percentuale dovrebbe aumentare, per le crescenti esigenze di entrambi i paesi. Inoltre, il 90% del commercio mondiale è trasportato da navi portacontainer e l’Oceano Indiano riceve solo la metà di questo traffico.

Come previsto dal giornalista statunitense Robert D. Kaplan, stretto consigliere di Obama e del Pentagono, l’Oceano Indiano diventerà il centro di gravità strategico del mondo del 21° secolo. Non solo questo oceano è un passaggio fondamentale per le risorse energetiche e commerciali tra il Medio Oriente e Asia orientale, ma è anche al centro degli assi di sviluppo economico tra la Cina, da una parte, e Africa e America Latina, dall’altra.

L’ascesa di queste nuove relazioni commerciali significa che il Sud si sta liberando dalla sua dipendenza dall’Occidente?

In effetti, alcune cifre sono impressionanti: il commercio Cina – Africa è aumentato di venti volte dal 1997. Quello con l’America Latina di quattordici in meno di dieci anni! India e Brasile, inoltre, collaborano più strettamente con il continente africano. Sotto la spinta della Cina, gli investimenti Sud-Sud sono aumentati rapidamente. Dopo essere stata depredato e saccheggiato per secoli, il Sud finalmente esce dal suo torpore.

Perché così tanti paesi dell’Africa e dell’America Latina si stanno rivolgendo alla Cina?

Per secoli, l’Occidente s’è impegnato in un vero e proprio saccheggio delle risorse del Sud, ostacolando i paesi in via di sviluppo, soprattutto attraverso un debito odioso. Ma la Cina sta offrendo prezzi migliori per le materie prime, e investe nei paesi in via di sviluppo per sviluppare infrastrutture, programmi sociali o progetti di energia pulita. Ha anche abolito i dazi doganali all’importazione di molti prodotti africani, facilitando notevolmente la produzione e il commercio di questo continente. Infine, ha anche annullato il debito dei paesi più poveri dell’Africa.

Inoltre, a differenza delle potenze occidentali, la Cina non interferisce nella politica interna dei suoi partner economici. In una conferenza ministeriale Cina-Africa, il premier cinese Wen Jiabao ha riassunto la politica del suo paese: “Il nostro commercio e la nostra cooperazione economica sono basate sul reciproco vantaggio. (…) Non abbiamo mai posto condizioni politiche all’Africa e non lo faremo mai neppure in futuro.” Che differenza dalle potenze occidentali che hanno continuamente fatto e disfatto i governi in Africa! Il Sud ha sete d’indipendenza: l’alleanza con la Cina è una reale opportunità per placare quella sete.

Infine, i paesi capitalisti occidentali versano in grave crisi economica, che ha ripercussioni sulla Cina, ma che non gli impedisce di mantenere una forte crescita. In questa situazione, è normale che i paesi africani e latinoamericani si stiano rivolgendo al più forte partner economico. Come indicato sul Financial Times, in precedenza, il Brasile è stato colpito dalla crisi negli Stati Uniti. Ma nel 2009, la sua economia ha continuato a crescere, e non è un caso che la Cina sia diventata il suo principale partner economico.

Questa Sud-Sud sfida l’egemonia occidentale. Gli Stati Uniti e l’Europa lasciano la Cina invadere il loro territorio?

Nel complesso, lo sviluppo di questo asse Sud-Sud presenta due principali minacce per gli interessi delle potenze imperialiste, e in particolare per gli Stati Uniti. In primo luogo, si ritira dalla zona d’influenza dei paesi occidentali ricchi di materie prime. In secondo luogo, permette alla Cina di avere tutte le risorse necessarie per continuare il suo folgorante sviluppo. In piena crescita, Pechino sta raggiungendo la prima potenza economica: gli Stati Uniti. Secondo Albert Keidel, ex economista della Banca Mondiale e membro del Consiglio Atlantico, la Cina potrebbe andare in testa nel 2035.

Oggi, Washington cerca quindi di contenere l’emergere della Cina per mantenere la leadership. E il controllo dell’Oceano Indiano è al centro di questa strategia. La lotta contro la pirateria somala è, in realtà, un pretesto per la posizione delle forze NATO nell’Oceano Indiano, e per mantenere il controllo delle potenze occidentali in questo bacino. Anche il Giappone ha iniziato la costruzione di una base militare a Gibuti, per la lotta contro la pirateria.

Parliamo ora di pirati, o dei terroristi islamici. Minaccia o pretesto?

Non sto dicendo che non vi è alcuna minaccia. Semplicemente, le potenze occidentali li strumentalizzano per i loro interessi strategici nella regione. Come s’è sviluppata la pirateria in Somalia? Da oltre venti anni, non vi è nessun governo in questo paese. Alcune società europee hanno colto l’occasione per venire a saccheggiare il pesce al largo delle coste, e gli altri a scaricare rifiuti tossici. In queste condizioni, i pescatori somali, inabili al lavoro, si sono impegnati nella pirateria per sopravvivere. Naturalmente, il fenomeno ha assunto un’altra dimensione da allora. Ma se si vuole risolvere il problema della pirateria, lo si deve attaccare alla radice e ristabilire un ordine politico legittimo in Somalia. Ordine che gli USA non hanno voluto finora…

Sì, e la loro politica sciocca potrebbe creare problemi ben più gravi. Infatti, dobbiamo sapere che la Somalia è il centro storico dell’Islam in Africa orientale. In precedenza, l’influenza dei capi religiosi somali era molto importante. Avevano portato l’islam sunnita fino in Mozambico. Inoltre, quando gli sciiti dell’Oman estesero la loro influenza in Africa orientale, nel corso del 18° secolo, hanno pesantemente influenzato la cultura della regione, ma non furono in grado di convertire la popolazione allo Sciismo.

Oggi, un movimento islamico potrebbe svilupparsi a causa degli errori commessi dagli Stati Uniti nel Corno d’Africa. E se i leader di questo movimento utilizzeranno questa storia comune per raccogliere membri in tutta l’Africa orientale, e difendere la Somalia come un centro dell’Islam africano, la minaccia diventerà molto grave per gli Stati Uniti!

L’Oceano Indiano è sormontato dalla “arco dell’Islam“, che si estende dall’Africa orientale all’Indonesia, attraverso il Golfo e l’Asia centrale. Come questo oceano, la culla del potere musulmano, è finito sotto il dominio delle potenze occidentali?

Prima dell’apertura del Canale di Suez nel 1869, quattro grandi potenze dominavano la regione: l’impero turco ottomano, i persiani (oggi Iran), quella dei Moghul (l’impero musulmano che fiorì in India) e la Cina. Attraverso l’Oceano Indiano, il commercio aveva messo in contatto i popoli musulmani con altri popoli della regione, e ha contribuito a diffondere l’Islam in Cina e in Africa orientale. Così l’arco di Islam è stato formato e l’Oceano Indiano è stato ampiamente dominato da potenze musulmane.

a un evento importante si è verificato in India, smorzando la dominazione europea sulla regione: la ribellione indiana nel 1857. I sepoy erano soldati indiani al servizio della compagnia delle Indie inglese. Le ingiustizie inflitte dai loro datori di lavoro hanno portato a una ribellione che, molto rapidamente, ha portato a un grande movimento popolare. E’ stata una rivolta molto violenta, i sepoy massacrarono molti inglesi, ma che infine riuscirono a reprimere il movimento. In Gran Bretagna, una campagna propagandistica denunciava la barbarie dei sepoy. Karl Marx analizzò questo evento e ne trasse le conclusioni: “I loro metodi sono barbari, ma dobbiamo chiederci chi li ha portati a mostrare una tale brutalità: i coloni britannici che si stabilirono in India.”

Oggi stiamo vivendo la stessa cosa con gli attentati dell’11 settembre. Tutta l’opinione pubblica occidentale è portata ad indignarsi per i metodi barbari dei terroristi islamici. Ma non si fanno domande soprattutto sui fattori che hanno dato origine a questa forma di terrorismo, che ci rimanda alla politica estera degli Stati Uniti in Medio Oriente, durante gli ultimi cinquant’anni.

Infine, la soppressione della ribellione ha avuto due importanti conseguenze: in primo luogo, la colonia indiana, precedentemente gestita da società private, ufficialmente passò sotto l’amministrazione del governo britannico. Poi, la Gran Bretagna depose l’ultimo leader dei musulmani dell’India, l’imperatore Mogul Muhammad Bahâdur Shâh. Fu esiliato in Birmania, dove finì i suoi giorni.

Undici anni dopo la ribellione indiana, si aprì il canale di Suez, che collega il Mediterraneo e l’Oceano Indiano. Una famosa spintarella per la dominazione europea di questo oceano?

Assolutamente. La colonizzazione europea nel bacino dell’Oceano Indiano si accelerò allora, la Francia e la Gran Bretagna si presero Gibuti, l’Egitto e Bahrein per proteggere India dall’espansione russa.

Poi, dopo molti cambiamenti nell’imperialismo nel 19° secolo (unificazione di Germania e Italia, la spartizione dell’Africa tra le potenze europee), l’impero del sultanato d’Oman fu l’ultima potente forza araba nell’Oceano Indiano. Per rovesciarlo, gli Europei montarono una campagna di propaganda sul fatto che gli omaniti sfruttavano gli africani come schiavi. Con il pretesto della lotta contro la schiavitù, l’Europa ha mobilitato le sue truppe nell’Oceano Indiano e rovesciò il sultanato di Oman. Così, la dominazione occidentale sull’Oceano Indiano divenne totale.

Ma oggi, questa posizione dominante è messa in discussione dalle potenze emergenti dell’Asia e dell’Oceano Indiano, e potrebbe diventare il teatro di una competizione sino-statunitense. Gli Stati Uniti sono in declino e la Cina in spettacolare ascesa, come Washington potrebbe bloccare il suo principale concorrente?

Il Pentagono è ben consolidato nella regione: una enorme base militare a Okinawa (Giappone), accordi con le Filippine, con il pretesto della lotta contro il terrorismo, ottimi rapporti con i militari indonesiani che sono stati addestrati da Washington a uccidere milione di comunisti e a stabilire una dittatura militare negli anni ’60…

Inoltre, gli Stati Uniti possono contare sulla loro base militare di Diego Garcia. L’isola di corallo, situata nel cuore dell’Oceano Indiano, sarebbe più di un posto per vacanze da sogno, con una spiaggia di sabbia bianca e le palme. Tuttavia, la storia di questa isola è molto meno affascinante, nel 1965 Diego Garcia e il resto delle Isole Chagos, furono incluse nel territorio britannico nell’Oceano Indiano, nel 1971, e tutti gli abitanti dell’isola Diego Garcia vennro espulsi dagli Stati Uniti, che costruirono una base militare: è da questa posizione estrategica che Washington ha condotto alcune operazioni nel contesto della guerra fredda, e delle guerre in Iraq e in Afghanistan. Oggi, nonostante i giudici inglesi abbiano dato loro ragione, agli abitanti di Diego Garcia è impedito di ritornare alla loro isola da parte del governo del Regno Unito.

Gli Stati Uniti hanno quindi una forte presenza militare nella regione. Da parte sua, la Cina ha due talloni d’Achille: lo Stretto di Hormuz e quello di Malacca. Il primo (tra Oman e Iran) è l’unico accesso al Golfo Persico ed è largo solo 26 km, nel punto più stretto. Circa il 20% del petrolio importato dalla Cina attraversa questo luogo. L’altro punto debole, lo Stretto di Malacca (tra la Malaysia e l’isola indonesiana di Sumatra), è molto trafficato e pericoloso, ma è il principale punto di passaggio per le merci provenienti dall’Oceano Indiano per la Cina. Circa l’80% delle importazioni di petrolio della Cina passa attraverso lo stretto. Gli Stati Uniti sono ben consolidati in questo settore, potrebbero bloccare lo stretto di Malacca, nel caso un conflitto dovesse esplodere con la Cina. E sarebbe un disastro per Pechino.

Questo spiega perché la Cina cerca di diversificare le proprie fonti di approvvigionamento energetico?

Assolutamente. Di fronte a questo grave problema, la Cina ha sviluppato diverse strategie. Il primo è rifornirsi in Asia centrale. Un gasdotto che collega il Turkmenistan alla provincia cinese del Xinjiang, da oggi al 2015, dovrebbe fornire 40 miliardi di metri cubi all’anno, quasi la metà del consumo attuale della Cina. Un oleodotto collega la Cina anche al Kazakistan, trasportando petrolio dal Mar Caspio.

C’è anche l’Asia meridionale. Pechino ha firmato accordi con il Bangladesh per ottenere gas e petrolio. Ha recentemente annunciato la costruzione di un oleodotto e un gasdotto, che forniranno rispettivamente, dal Myanmar (Birmania), 22 milioni di tonnellate di petrolio e 12 miliardi di metri cubi di gas all’anno.

Infine, la terza strategia cinese, chiamata “filo di perle” è quello di costruire porti in paesi amici, lungo la costa nord dell’Oceano Indiano. Obiettivo: avere un traffico navale autonomo in questa regione autonoma. Di questa strategia fa parte la costruzione del porto oceanico di Gwadar, nel Pakistan. Questo tipo di porto è adatto al traffico delle navi portacontainer, e la Cina dovrebbe costruirne altri, soprattutto in Africa. Si noti che alcune navi portacontainer che trasportano merci verso la Cina dall’America Latina, sono troppo grandi per raggiungere l’Oceano Pacifico attraverso il Canale di Panama. Esse quindi passano attraverso l’Oceano Atlantico e l’Oceano Indiano, prima di raggiungere la Cina. Durante questo viaggio, non dovrebbero necessariamente attraversare l’Europa, come avviene adesso, e passare nell’Oceano Indiano attraverso il Canale di Suez. Come parte dell’asse Sud – Sud, queste navi portacontainer potrebbero, invece, transitare in Africa, collegando l’America Latina e l’Asia.

Ciò avrebbe conseguenze importanti per l’Africa. Paesi come Mozambico, Somalia, Sud Africa e Madagascar potrebbero far parte di questa grande rete dell’Oceano Indiano. Se vogliono sviluppare nuovi porti come Gwadar, sarebbe un enorme boom economico in questa regione dell’Africa. Nel frattempo, l’attività dei principali porti europei come Marsiglia e Anversa declinerà. Collegare l’Africa al mercato asiatico attraverso l’Oceano Indiano, sarebbe un vantaggio per il continente. Nelson Mandela, quando era presidente del Sud Africa, ha desiderato vedere realizzati questo progetto, ma gli Stati Uniti e in Europa si opposero. Oggi, la Cina ha i mezzi per assumere la guida. Creato l’asse Sud-Sud: i paesi del terzo mondo sfuggiranno alle divisioni instauratesi tra loro e collaboreranno sempre di più. Il mondo è in fermento!

Come la Cina è diventata una tale potenza in così poco tempo?

Fino al 19° secolo, la Cina era una grande potenza. Vendeva prodotti di buona qualità e aveva più valuta estera, oro e argento delle potenze europee. Ma il paese non s’è mai aperto al commercio internazionale. C’erano solo pochi insediamenti sulle coste, con disappunto della Gran Bretagna. Quest’ultima, in piena rivoluzione industriale, cercava di vendere una grande quantità dei suoi prodotti in tutta la Cina.

Così, quando il viceré Lin Zexu ordinò la distruzione, nel 1838, di casse di oppio che la Gran Bretagna importava illegalmente in territorio cinese, i britannici trovarono il pretesto per la guerra. Lord Melbourne mandò una spedizione a Canton, fu la prima guerra dell’oppio. Si concluse quattro anni dopo. Sconfitti, i cinesi furono costretti ad aprire ulteriormente il loro paese al commercio internazionale.

Ma le potenze imperialiste voleva penetrare ancor più verso l’interno della Cina, al fine di vendere i loro prodotti. E chiedevano la legalizzazione della vendita dell’oppio, nonostante la devastazione che ha causato nella popolazione. Poiché questo business molto redditizio permetteva loro di essere pagati in lingotti d’argento, ebbero una bilancia commerciale favorevole. Di fronte al rifiuto dell’Impero Cinese, Gran Bretagna e  Francia avviarono la “seconda guerra dell’oppio” (1856-1860). In ginocchio, la Cina è diventata una semi-colonia delle potenze occidentali. Infine, la vendita dell’oppio fu legalizzata e la Gran Bretagna e gli Stati Uniti vi si dedicarono con molto profitto.

Di tutto ciò non si parla in Europa, dove sembra finalmente di conoscere per nulla la storia della Cina …

Anche altrove. E’ importante capire che queste guerre imperialiste e le distruzioni causate dalle potenze coloniali hanno provocato la morte di oltre cento milioni di cinesi. Alcuni furono presi come schiavi nelle miniere del Perù, dove le spaventose condizioni di lavoro causarono numerosi suicidi collettivi. Altri furono usati per costruire le ferrovie negli Stati Uniti. Mentre migliaia di bambini cinesi vennero rapiti per scavare i primi pozzi di petrolio della Shell in Brunei, mentre le tecniche di estrazione meccanizzate non erano ancora pronte. È stato un periodo terribile. Nessun popolo ha sofferto così tanto. Bisognerà attendere il 1949 e la rivoluzione guidata da Mao, per vedere la Cina diventare indipendente e prospero.

Alcuni attribuiscono questa crescita enorme della Cina a Deng Xiaoping: solo le prese di distanze dal maoismo e l’apertura della Cina al capitale straniero avrebbe consentito al paese di svilupparsi…

Si dimentica che la Cina di Mao era già in continuo sviluppo tra il sette e il dieci per cento! Naturalmente, Mao ha fatto degli errori durante la Rivoluzione Culturale. Ma ha anche trovato un paese di un miliardo di persone in estrema povertà. E ha permesso alla Cina di diventare uno stato indipendente dopo un secolo di oppressione. E’ quindi sbagliato attribuire lo sviluppo solo alla politica della porta aperta della Cina di Deng Xiaoping. Partendo dal nulla, questo paese ha continuato a crescere, a partire dalla rivoluzione del 1949. E questo compito non è completato.

Ovviamente, l’apertura al capitalismo attuale solleva numerosi interrogativi sul futuro della Cina. Ci saranno sicuramente contraddizioni tra le diverse forze sociali, con il rafforzamento di una borghesia locale. La Cina potrebbe diventare un pieno paese capitalista, ma non dominato dall’imperialismo. Ma in entrambi i casi, gli Stati Uniti cercheranno di evitare che il paese diventi una grande potenza con i mezzi per resistergli.

Giustamente, alcuni sostengono che la Cina stessa è diventata una potenza imperialista, esportando il suo capitale ai quattro angoli del pianeta e compiendo prospezioni in tutto il Sud per ottenere materie prime?

C’era confusione, anche all’interno della sinistra, sulla definizione di imperialismo fatta da Lenin (che ha probabilmente meglio studiato questo fenomeno). Alcuni non considerano che un singolo componente di tale definizione, l’esportazione di capitali all’estero. Certo, grazie alle esportazioni di capitale, le potenze capitaliste si arricchiscono più velocemente, e finiscono per dominare le economie dei paesi meno sviluppati. Ma nel contesto dell’imperialismo, il predominio economico è inseparabile dalla dominazione politica che trasforma il paese in semi-colonia.

In altre parole, se sei un imperialista, è necessario, nel apese in cui esporti capitali, creare il tuo burattino personale, un governo che serva i tuoi interessi. Potete addestrare anche l’esercito della vostra semi-colonia a organizzare i colpi di stato militari, quando il burattino non obbedisce. Ciò è accaduto di recente in Honduras, dove è stato deposto il presidente Manuel Zelaya da un esercito i cui ufficiali sono stati addestrati nelle accademie militari statunitensi. È anche possibile infiltrarsi del sistema politico con le organizzazioni come la CIA, per creare dei collaborazionisti interni. In breve, l’imperialismo si basa su una doppia posizione dominante: economica e politica. L’una non va senza l’altra.

Questo fa una grande differenza con la Cina. Essa non interferisce negli affari politici dei paesi con i quali commercia. E l’esportazione di capitali non è destinata a dominare e soffocare le economie dei paesi partner. Così, la Cina non solo non è una potenza imperialista, ma consente anche ai paesi che subiscono l’imperialismo di liberarsi sconvolgendo la struttura di potere costituita dall’Occidente.

Gli Stati Uniti possono ancora fermare il loro concorrente cinese? Certo, il Pentagono s’è ben stabilitosi nella regione, ma un confronto militare diretto con la Cina sembra improbabile: Washington è ancora impantanato in Medio Oriente e, secondo molti esperti, non sarebbe in grado di vincere un conflitto diretto con Pechino.

In effetti, bombardare e invadere la Cina non è un’opzione plausibile. Gli Stati Uniti hanno quindi sviluppato strategie alternative. La prima è affidarsi agli stati vassalli in Africa, per controllare il continente ed impedire l’accesso della Cina alle materie prime. Questa strategia non è nuova, era stata sviluppata dopo la seconda guerra mondiale, per contenere lo sviluppo del Giappone.

E quali sono oggi i vassalli degli Stati Uniti?

In Nord Africa, c’è l’Egitto. Per l’Africa orientale c’è l’Etiopia. Per l’Africa Occidentale, la Nigeria. Per il sud e per il centro del continente, Washington contava sul Sud Africa. Ma questa strategia è fallita. Come abbiamo visto, gli Stati Uniti non riescono a impedire ai paesi africani di commerciare con la Cina, e hanno perso una grande influenza sul continente. Testimonianza del colpo subito dal Pentagono, è stato quando esso ha cercato invano un paese che ospitasse il quartier generale del suo comando regionale AFRICOM. Tutti gli Stati continentali si sono rifiutati di ospitare questa base. Il ministro della Difesa sudafricano ha spiegato che il rifiuto è “una decisione collettiva africana” e lo Zambia aveva anche risposto al Segretario di Stato USA: “Vorreste avere un elefante in salotto?” Attualmente, la sede del comando regionale per l’Africa è a Stoccarda …! E’ una vergogna per Washington.

Un’altra strategia degli Stati Uniti per controllare l’Oceano Indiano, sarebbe usare l’India contro la Cina per esacerbare le tensioni tra i due paesi. Questa tecnica era stata usata per l’Iran e l’Iraq, negli anni ’80. Gli USA armarono entrambi le parti contemporaneamente, e Henry Kissinger aveva dichiarato: “Lasciate che si uccidano a vicenda!” L’applicazione di questa teoria all’India e alla Cina, porterebbe a prendere due piccioni con una fava, indebolendo le due maggiori potenze emergenti dell’Asia. Inoltre, negli anni ’60, gli Stati Uniti avevano già usato l’India in un conflitto contro la Cina. Ma l’India fu sconfitta e adesso io non credo che i suoi leader farebbero lo stesso errore di andare in guerra contro il loro vicino, per gli interessi di una potenza straniera. Ci sono molte contraddizioni tra Pechino e New Delhi, ma non sono importanti. Questi due paesi emergenti del Terzo Mondo non devono impegnarsi in questo tipo di conflitto, tipicamente imperialista.

Niente da fare, quindi, per gli Stati Uniti in India o in Africa. Ma in Asia orientale, hanno molti alleati. Possono contare su di essi per contenere la Cina?

Ancora una volta, Washington ha fallito, a causa della sua avidità. L’Asia del Sud-Est ha avuto una terribile crisi economica del 1997, causata da un grande “errore” degli Stati Uniti. Tutto è iniziato con una svalutazione della moneta tailandese, che era stato attaccata da speculatori. Di conseguenza, i mercati azionari furono in preda del panico e molte aziende fallirono. La Thailandia, aveva sperato di ricevere il sostegno degli Stati Uniti, era un suo fedele alleato. Ma la Casa Bianca non si mosse. Respinse anche l’idea di creare un Fondo monetario asiatico per aiutare i paesi più colpiti. In effetti, le multinazionali statunitensi hanno beneficiato della crisi asiatica, per eliminare i concorrenti asiatici la cui ascesa li preoccupava.

Infine, fu la Cina che ha salvato la regione dal disastro, decidendo di non svalutare la propria moneta. Una moneta debole aiuta le esportazioni, e se lo yuan era depresso, l’aumento delle esportazioni cinesi avrebbero completamente finito le economie dei paesi vicini, già in cattive condizioni. Quindi, mantenendo il valore della sua valuta, la Cina ha permesso ai paesi della regione e sviluppare le loro esportazioni e di risollevarsi. Mentre molti governi asiatici mantennero una certa amarezza verso Washington, per il suo ruolo in questa crisi, il primo ministro malese ha dichiarato: “La collaborazione con la Cina e il suo alto senso di responsabilità nella regione, ci hanno preservato da uno scenario ancora più catastrofico”.

Da allora, le relazioni economiche tra la Cina e i suoi vicini hanno continuato a crescere. Nel 2007, Pechino è anche diventato il principale partner commerciale del Giappone, che è tuttavia uno degli alleati più strategici degli Stati Uniti in Asia.

Inoltre, la Cina non ha pretese egemoniche nella regione. Gli Stati Uniti credevano che i paesi dell’Oceano Indiano si sarebbero spaventati dalla potenza cinese, e avrebbero cercato di essere protetti. Ma la Cina ha stabilito relazioni con i paesi vicini sulla base del principio di uguaglianza. Da questo punto di vista, gli Stati Uniti hanno, così, perso anche la battaglia in Asia orientale.

Gli Stati Uniti non hanno modo di impedire che la Cina faccia loro concorrenza?

Pare di no. Per crescere, la Cina ha un bisogno vitale di risorse energetiche. Gli Stati Uniti cercano, quindi, di controllare queste risorse e assicurare che non raggiungano la Cina. C’era un obiettivo chiave nelle guerre in Afghanistan e in Iraq, ma sono diventati un fiasco. Gli Stati Uniti hanno distrutto questi paesi, per mettervi dei governi a loro docili, ma senza successo. Ma ciliegina sulla torta: i nuovi governi di Iraq e Afghanistan commerciano con la Cina! Pechino non ha quindi alcuna necessità di spendere miliardi di dollari in una guerra illegale per mettere le mani sull’oro nero iracheno: le imprese cinesi hanno appena vinto concessioni petrolifere in un’asta molto regolare.

Vedete, la strategia dell’imperialismo degli Stati Uniti è un fallimento su tutta la linea. Resta tuttavia l’opzione degli Stati Uniti: mantenere il caos per impedire che la stabilità strategica di questi paesi non favorisca la Cina. Questo significa continuare la guerra in Iraq e Afghanistan, ed estenderlo ad altri paesi come l’Iran, lo Yemen e la Somalia.

Questo a breve termine potrebbe essere devastante, perché porterebbe i popoli ancora di più sulla linea anti-americana, anti-Nato e anti-occidentale. Coloro che vorrebbero continuare il cammino farebbero meglio a studiare la storia militare degli Stati Uniti degli ultimi sessant’anni: Washington non ha vinto alcuna guerra, se non contro la piccola isola di Grenada (1983).

Come iniziò il declino di “Impero Americano“?

Dopo la seconda guerra mondiale, questo paese aveva fatto jackpot. E’ stato, infatti, si era entrato tardi nel conflitto, dopo aver a lungo sostenuto (in mood molto redditizio) entrambe le parti: gli alleati e il nazismo. Infine, Washington ha deciso di venire in aiuto degli alleati. Alla fine della guerra, la Gran Bretagna era gravata dai debiti, il potere tedesco era stato distrutto e l’Unione Sovietica aveva pagato un prezzo pesante (più di venti milioni di morti) per sconfiggere l’esercito nazista. Per contro, gli Stati Uniti, che non hanno fatto praticamente nessun sacrificio, uscirono grandi vincitori, avevano un vasto territorio, un’industria che operava a tutta velocità, grande capacità del settore agricolo e i loro principali concorrenti erano in ginocchio. Fu così che gli Stati Uniti diventarono una superpotenza mondiale.

Ma poi, hanno speso tutti il jackpot vinto nella seconda guerra mondiale, per combattere il comunismo. L’economia statunitense è stata militarizzata e le guerre si sono svolte una dietro l’altra, dalla Corea al Vietnam, e all’Iraq per citarne alcuni. Oggi, per ogni dollaro messo nel bilancio del governo degli Stati Uniti, vanno settanta centesimi all’esercito. Un disastro! Le altre industrie principali del paese sono state distrutte, le scuole e gli ospedali pubblici sono in pessime condizioni.

Cinque anni dopo l’uragano Katrina, i residenti di New Orleans vivono ancora nei campi. Possiamo paragonare questa situazione a quella del Libano: coloro che avevano perso le loro case a causa dei bombardamenti israeliani del 2006, hanno trovato una casa grazie a Hezbollah. Ciò che ha fatto dire a un mullah che era meglio vivere in Libano che negli Stati Uniti, perché nel paese dei cedri si ha almeno un tetto sopra la testa.

Questo processo di militarizzazione ha gettato gli Stati Uniti nella crisi del debito. Ma oggi, il loro principale creditore non è altri che… la Cina! Curiosamente, il destino di questi due grandi concorrenti sembra intimamente legato.

Sì, l’economia è qualcosa di pazzesco! In effetti, la Cina esporta molti prodotti verso gli Stati Uniti, guadagnandosi molta valuta in dollari. L’accumulo di valuta straniera della Cina, consente di mantenere un tasso di cambio stabile tra lo yuan e il dollaro, cosa che favorisce le esportazioni. Ma l’accumulo di dollaro anche portato Pechino a comprare buoni del Tesoro USA, finanziandone il debito Con il finanziamento del debito degli Stati Uniti, possiamo dire che la Cina sta finanziando la guerra contro il terrorismo! Ma il Pentagono sta conducendo questa guerra per aiutarla a controllare le risorse energetiche del mondo, e cercando di contenere l’emergere della Cina. Vedete, la situazione è paradossale! Ma questa campagna è un fallimento degli Stati Uniti e la loro economia è sull’orlo del fallimento.

Essi hanno solo una opzione: ridurre le spese militari e usare il loro bilancio per rilanciare l’economia. Ma l’imperialismo ha una logica dominata dal profitto immediato e dalla concorrenza sfrenata: perciò, continua a correre fino a che non muore. Lo storico Paul Kennedy ha studiato la storia dei grandi imperi, ogni volta che l’economica di una grande potenza è in declino, ma continua ad aumentare le spese militari, allora questa grande potenza è destinato a scomparire.

Così è la fine dell’”impero americano“?

Chi può dirlo? La storia è fatta di zig-zag e non ho alcuna sfera di cristallo per predire il futuro. Ma tutte le indicazioni dicono che l’egemonia degli Stati Uniti sta arrivando al termine. Non ci sarà più una superpotenza globale e gli Stati Uniti, probabilmente, diventeranno una importante potenza regionale. Saremo presenti all’inevitabile ritorno del protezionismo e, quindi, alla fine della globalizzazione. I blocchi economici regionali emergeranno e tra questi blocchi, l’Asia sarà il più forte. Oggi, ci sono sempre meno milionari nell’occidente bianco. Sono in Asia, dove ci sono la ricchezza e la capacità produttiva.

Che cosa succederà in Europa?

Ha forti legami con gli Stati Uniti. In particolare attraverso la NATO, una invenzione degli Stati Uniti, emersa dopo la seconda guerra mondiale per il controllo del vecchio continente. Tuttavia, penso che ci siano due tipi di leader in Europa: pro-USA e i ceri europei. I primi rimangono con Washington. I secondi sottolineano gli interessi specifici dell’Europa e si legano alla Russia. Con la recessione economica e il declino negli Stati Uniti, l’interesse logico dell’Europa è guardare all’Asia.

Nel suo famoso libro ‘La Grande Scacchiera’, il politologo statunitense Zbigniew Brzezinski aveva paura di vedere una tale alleanza tra Europa e Asia. Ma ha detto che l’Unione probabilmente non avrebbe mai visto la luce del giorno, a causa delle differenze culturali.

Dopo la seconda guerra mondiale, gli Stati Uniti hanno dominato la scena economica, in particolare in Europa, ed erano in grado di esportare la loro cultura e stile di vita. L’economia genera in effetti dei legami culturali, ma la cultura non crea legami che quando lo stomaco è pieno. Non mangiamo cultura. Inoltre, quando lo stomaco è vuoto, la cultura viene dopo l’economia.

Così oggi, mentre il mondo capitalista è in crisi, l’Europa deve mettere i suoi interessi economici prima del legame culturale che la lega agli Stati Uniti. Sarebbe logico a sua volta, per l’Asia. Tanto più che i legami culturali Europea – Stati Uniti sono stati forgiati a Hollywood. Storicamente, possiamo dire che sono più forti i legami culturali tra, ad esempio, l’Italia e la Libia, o tra la Spagna e il Marocco.

Henry Kissinger, quando non permetteva agli iraniani e iracheni di uccidesi a vicenda, ha detto che l’egemonia degli Stati Uniti era essenziale per mantenere la pace e la democrazia diffusa in tutto il mondo. Molti professionisti come Brzezinski hanno sostenuto la stessa idea. La fine dell’”American Empire”, non potrebbe provocare dei grandi conflitti?

La democrazia di cui stanno parlando è quella dei paesi imperialisti occidentali, che rappresentano il 12% della popolazione mondiale. Inoltre, non possiamo davvero dire che l’egemonia degli Stati Uniti abbia portato pace e stabilità nel mondo. Al contrario! Per rimanere l’unica superpotenza del mondo, hanno fatto affidamento su guerre in continuo e fomentato conflitti in tutto il mondo.

Oggi, molti europei, anche se condannano gli eccessi degli Stati Uniti, non desiderano vedere decadere l’”American Empire“. Per oltre sessant’anni Washington ha dominato militarmente il vecchio continente, dicendo che lo faceva per la sua sicurezza. Molti europei hanno paura di mettere una croce sulla “protezione” e assumersi la propria sicurezza.

Un esercito europeo richiederebbe che una parte importante dell’economia europea sia investita nell’esercito. Ma non è un settore produttivo e un suo rifinanziamento causerebbe una nuova crisi. Inoltre, se si investe nell’esercito, una questione si porrà: chi combatte? In caso di guerra, l’Europa avrebbe seri problemi demografici.

A mio parere, questa situazione spiega la volontà di alcuni leader europei di muoversi verso la Russia. Questa è l’unica alleanza pacifica e prospera possibile per l’Europa. Ma ciò richiede lasciare che la Russia diventi una grande potenza, in cui gli europei possano investire le loro tecnologie. Ma gli Stati Uniti si sono opposti all’integrazione della Russia in Europa. Se dovesse succedere, ci sarà davvero qualcuno di troppo e Washington lascerà il vecchio continente.

Gli otto anni di politica di guerra dell’amministrazione Bush, le spese militari faraoniche e i suoi miserabili fallimenti hanno accelerato il crollo degli Stati Uniti. Pensa che Barack Obama possa cambiare qualcosa?

La sua elezione è storica. Gli afro-americani hanno sofferto tanto in passato. Anche se hanno contribuito enormemente allo sviluppo degli Stati Uniti, i loro diritti politici sono stati traditi. Infatti, durante la guerra civile americana, gli afro-americani sono stati vittime della schiavitù nel Sud. La borghesia del Nord ha promesso loro la libertà, se era disposto a combattere per essa. Gli schiavi accettarono di partecipare al conflitto, cose che ha permesso al Nord di vincere. Tra il 1860 e il 1880, gli Stati Uniti hanno avuto un periodo di prosperità, senza il razzismo, definita una ricostruzione dal famoso leader afro-americano William Edward Burghardt Du Bois. Ma ben presto, l’elite degli Stati Uniti si era allarmata nel vedere persone di colore, lavoratori e semplici cittadini unirsi: le proprietà della minoranza borghese era minacciata dalla solidarietà delle masse. La segregazione fece quindi il suo ritorno. Essa mirava a rompere l’unità delle classi e i cittadini comuni insorgere l’uno contro l’altro, al fine di preservare l’elite da qualsiasi rivolta.

Data la storia degli Stati Uniti, l’avvento di un nero alla Casa Bianca è molto importante. Ma se Barack Obama è un presidente liberale a causa del suo colore, ciò non è sufficiente: la natura reazionaria dell’imperialismo statunitense è riemersa, come si vede sempre di più. Pertanto, non credo che Barack Obama possa cambiare nulla nei mesi e negli anni a venire. L’imperialismo non può essere modificato o adattato. Deve essere rovesciato.

 

E qual è il ruolo del mondo musulmano in questo grande confronto tra gli Stati Uniti e la Cina? Il suo ruolo è veramente importante?

Molto importante. Come ho detto in precedenza in questa intervista, gli USA hanno demonizzato la “minaccia islamica” in una serie di paesi che si affacciano sull’Oceano Indiano: Somalia, Golfo, Asia centrale, Pakistan, Indonesia… L’obiettivo, legato agli interessi delle multinazionali degli Stati Uniti, è il controllo del petrolio e delle risorse energetiche e delle vie di transito strategiche della regione. Ma nel Medio Oriente, e in tutto il mondo musulmano, s’è sviluppata una comune resistenza antimperialista al dominio degli Stati Uniti.

E’ un fattore estremamente positivo. I popoli di tutto il mondo hanno interesse a stabilire relazioni sulla base del principio di uguaglianza e a porre fine, nel modo più rapido, all’egemonia occidentale che ha causato così tante aggressioni e crimini. In passato, tutti i tipi di personalità e movimenti politici hanno cercato di spingere il mondo musulmano tra le braccia degli Stati Uniti e nella loro grande alleanza anti-comunista. Ma in realtà, gli interessi dei popoli dell’”arco dell’Islam”, l’interesse dei musulmani, si trova sul lato opposto. Se tutti comprendono e sostengono il ruolo positivo della Cina nella bilancia del potere mondiale, oggi, sarà possibile una grande alleanza di tutti i paesi che cercano di svilupparsi in modo autonomo, nell’interesse del loro popolo, sfuggendo così al saccheggio e alle interferenze da parte delle potenze imperialiste.

Tutti dovrebbero informarsi e fare prendere consapevolezza di questi importanti e positivi cambiamenti. Por fine all’egemonia delle potenze imperialiste aprirà grandi prospettive per la liberazione dei popoli.

 

Fonte: Investig’Action – http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=21057

Intervista di Lalieu Gregory e Michel Collon a Hassan Mohamed

 

Mohamed Hassan raccomanda le seguenti letture:

Robert D. Kaplan, Center Stage for the Twenty-first Century, in Foreign Affairs, March/April 2009

Robert D. Kaplan, The Geography of Chinese Power, in Foreign Affairs, May/June 2010

Chalmers Johnson, No longer the lone superpower – Coming to terms with China

Cristina Castello, “Diego Garcia”, pire que Guantanamo: L’embryon de la mort

Mike DAVIS, Génocides tropicaux. Catastrophes naturelles et famines coloniales.

Aux origines du sous-développement, Paris, La Découverte, 2003, 479 pages

Peter Franssen, Comment la Chine change le monde

Pepe Escobar, China plays Pipelineistan

Edward A. Alpers, East Africa and the Indian Ocean

Patricia Risso, Merchants And Faith: Muslim Commerce And Culture In The Indian Ocean (New Perspectives on Asian History)

F. William Engdahl, A Century of War, Anglo-American oil politics and the new world order

Michel Collon, Media Lies and the Conquest of Kosovo (NATO’s Prototype for the Next wars of Globalization), traduzione inglese di Monopoly, Investig’Action

Traduzione di Alessandro Lattanzio
Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

lundi, 06 septembre 2010

Zuma wirbt in China um Aufnahme in die BRIC-Gruppe

Der Nächste bitte: Südafrikas Präsident Jacob Zuma wirbt in China um Aufnahme in die BRIC-Gruppe

Wang Xin Long

Ex: http://info.kopp-verlag.de/

 

Der südafrikanische Präsident, Jacob Zuma, besuchte diese Woche Peking, seine letzte Station auf der Reise zu den BRIC-Staaten Brasilien, Russland, Indien und China. Zuma, der mit einer 300 Personen starken Wirtschaftsdelegation und einer seiner Frauen angereist war, wurde in Peking mit vollen militärischen Ehren begrüßt.

 

 

Zuma besucht China, um die wirtschaftlichen Beziehungen zwischen den beiden Ländern weiter auszubauen und für mehr chinesische Investitionen in Südafrika zu werben. Die Gespräche waren für beide Seiten erfolgreich, und bereits am Dienstag hatte man ein dutzend Kooperationsverträge unterzeichnet. Die angestrebten Kooperationen umfassen den Finanzmarkt, Versicherungen, Infrastrukturprojekte und die Telekommunikation. Außerdem greift die chinesische Entwicklungsbank dem südafrikanischen Mobilfunkdienstleister Cell C mit einem Kredit in Höhe von umgerechnet rund 240 Millionen Euro unter die Arme.

Darüber hinaus hat Jacob Zuma erneut sein Anliegen vorgetragen, Südafrika in der BRIC-Gruppe unterbringen zu wollen. Das Land sei reif für eine Aufnahme, sagte er in mehreren Interviews. Das Anliegen als solches ist zwar verständlich, denn immerhin handelt es sich bei den BRIC-Staaten um die größten volkswirtschaftlichen Potenziale der nächsten zehn bis 15 Jahre. Aber woher Zuma die Idee hat, dass Südafrika in diesen Club der wohlhabenden Nationen hineinpasst, ist manchen Kommentatoren schleierhaft.

In der Tat, Südafrika wirbt nicht erst seit gestern um Aufnahme in die BRIC-Gruppe, und man lässt keine Gelegenheit aus, bei den BRIC-Teilnehmern auf sich aufmerksam zu machen. Zuma bereist die Teilnehmerländer oft, und unterstreicht jedes Mal seine Vision von einer Teilnahme Südafrikas. Auch beim diesjährigen Sankt Petersburger Wirtschaftsforum (SPIEF) war Südafrika durch seinen Botschafter in Russland und den Geschäftsführer der Standard Bank, der größten südafrikanischen Bankengruppe vertreten

Zuma scheint zuversichtlich, dass seine Lobbyarbeit erfolgreich sein wird, und er den angestrebten Sprung in den Kreis der BRIC-Staaten schafft. Ein wenig überrascht ist man über das beharrliche Ansinnen des südafrikanischen Präsidenten an einigen Orten aber schon. Denn letztendlich bedarf es einer Aufnahme unter der BRIC-Doktrin einer gesunden Volkswirtschaft mit beträchtlichem Potenzial in bestimmten auserwählten Wirtschaftssektoren – und diese Potenziale müssen vom Begründer der Doktrin, der Goldman Sachs, auch als solche identifiziert werden können. Jacob Zuma wäre also gut beraten, einmal bei Jim O’Neill, dem Chef der Abteilung Globale Forschung bei Goldman Sachs nachzufragen, wie man denn dort über die Aufnahme Südafrikas denkt.

Ob der erst diese Woche von der chinesischen Entwicklungsbank erteilte Kredit an den angeschlagenen südafrikanischen Mobilfunker Cell C in Höhe von umgerechnet rund 240 Millionen Euro bei Goldman Sachs die nötige Euphorie und ausreichend Vertrauen in die Wirtschaftspotenziale Südafrikas hervorgerufen hat, ist fraglich.

 

lundi, 30 août 2010

Roy Campbell

Roy Campbell

Roy Campbell was born in October 1902 in the Natal District of South Africa. He enjoyed an idyllic childhood, growing up in South Africa and being imbued as much with Zulu traditions and language as with his Scottish heritage. He showed early talent as an artist but an interest in literature including poetry soon became predominant.

In 1918 he traveled to England to attend Oxford where by this time he was an agnostic with a love for the Elizabethan literature. Campbell’s friendship with the composer William Walton at Oxford brought him into contact with the literati including T. S. Eliot, the Sitwells and Wyndham Lewis. He was by now reading Freud, Darwin and Nietzsche, and had a distaste for Anglo-Saxonism and the ‘drabness of England’ and found an affinity with the Celts. He also identified with the Futurist movement in the arts. Campbell writes at this time in a manner suggesting the Classicism of Hulme, Lewis, Pound, and the Vorticists.

Art is not developed by a lot of long-haired fools in velvet jackets. It develops itself and pulls those fools wherever it wants them to go . . .  Futurism is the reaction caused by the faintness, the morbid wistfulness of the symbolists. It is hard, cruel and glaring, but always robust and healthy.

Campbell continues by describing the new art in Nietzschean and Darwinian terms of struggle, survival and victory, but also suggesting something of his own colonial character:

It is art pulling itself together for another tremendous fight against annihilation. It is wild, distorted, and ugly, like a wrestler coming back for a last tussle against his opponent. The muscles are contorted and rugged, the eyes bulge, and the legs stagger. But there it is, and it has won the victory.

Campbell escaped from England’s ‘drabness’ to Provence where he worked on fishing boats and picked grapes. Despite his agnosticism he was impressed by the simple faith of the peasants, and started writing poems of a religious nature such as Saint Peter of the Candles—the Fisher’s Prayer, which took ten years to complete and portrays Campbell’s spiritual odyssey He returned to London in 1921, married Mary Garman, and became highly regarded among the Bloomsbury coterie who were impressed with his rough manners and hard drinking.

His wife inspired his first epic poem The Flaming Terrapin, written while the couple lived for over a year at a remote Welsh village where their first daughter was born. T. E. Lawrence was immediately impressed with the poem and took it to Jonathan Cape for publication. This established Campbell’s reputation as a poet.

Nietzsche, Christ, & the Heroic Poet
 

The Flaming Terrapin is a combination of Christianity and Nietzsche. In a letter to his parents Campbell sought to explain the symbolism as being founded on Christ’s statement: “Every tree that bringeth not forth good fruit is, hewn down and cast into fire,” and “Ye are the salt of the earth but if that salt shall have lost its savor it shall he scattered abroad and trodden under the feet of men.”

Campbell now realized that Christ, was the first to “proclaim the doctrine of heredity and survival of the fittest,” and that his “aristocratic outlook” was misunderstood by Nietzsche as being a religion of the weak. World War I had destroyed the best breeding stock and demoralized humanity. The Russians for example had succumbed to Bolshevism. But Campbell hoped that a portion might have become ennobled from the suffering.

He continued to explain that the deluge in The Flaming Terrapin represents the World War, and that the Noah family represents “the survival of the fittest,” triumphing over the terrors of the storm to colonize the earth. The terrapin in eastern tradition is the tortoise that represents “strength, longevity, endurance and courage” and is the symbol of the universe. It is this “flaming terrapin” that tows the Ark, and wherever he crawls upon the earth creation blossoms forth. He is “masculine energy” and where his voice roars man springs forth from the soil. His acts of creation are born from “action and flesh in one clean fusion.”

The poem published in 1924 in Britain and the USA received critical acclaim from the press as a fresh and youthful breath, as breaking free from both the banalities of the past and from the skeptical nihilism of the new generation. Campbell and his family returned to South Africa where he was welcomed as a celebrity. Here Campbell lectured on Nietzsche, and praised Nietzsche’s condemnation of the meanness of modern democracy. In this lecture Campbell also attacked the ascendancy of technology, stating that the rush to progress and enthronement of science during the previous century has outpaced mans’ mental and moral faculties and that man has becoming suddenly “lost.”

All those useful mechanical toys which man primarily invented for his own convenience have begun to tyrannize every moment of his life.

This was a theme that concerned Campbell throughout his life. In a poem written a year later entailed The Serf, Campbell proclaimed the tiller of the soil as “timeless” as he “plows down palaces and thrones and towers.” The tiller of the soil, states a hopeful Campbell, endures through eternity while the cycles of history rise and fall around him. This gives a sense of permanence in a constantly shifting world.

His poem in honor to his wife Dedication to Mary Campbell is Nietzschean in theme but also a criticism of his fellow South Africa, referring to the poet as “living by sterner laws,” as not concerned with their commerce, and as worshiping a god “superbly stronger than their own.”

Estranged from South Africans

In 1925 he became editor of Voorslag and was closely associated with William Plomer whose first novel Turbott Wolfe involves inter-racial marriage. However, despite their friendship and Campbell’s disdain for the racial situation in South Africa he reviewed Plomer’s novel and found it having “a very strong bias against the white colonists.” Nevertheless, Campbell was not impressed by what he considered as white South Africa, “reclining blissfully in a grocer’s paradise on the labor of the natives.”

Campbell resigned from editorship after the publisher’s interference. Some of Campbell’s best poems written in South Africa at this time are considered to be among his best. To a Pet Cobra returns to Nietzschean themes, describing poets in heroic terms, the Zarathustrian solitary atop the mountain peaks.

There shines upon the topmost peak of peril
There is not joy like them who fight alone
And in their solitude a tower of pride

Bloomsbury & Provence

On their return to Britain Campbell and his wife were introduced to the Bloomsbury coterie, including the poetess Vita Sackville-West her husband the novelist Harold Nicolson, Virginia and Leonard Wolfe, Richard Aldington, Aldous Huxley, Lytton Strachey, et al. The robust Campbell found their refined manners, pervasive homosexuality, and pretentiousness sickening, writing in Some Thoughts on Bloomsbury that his own voice is the only one he likes to hear when around all the “clever people.” Several years later in The Georgiad he satirizes the dinner parties of Bloomsbury where wishing to stop the ‘din’ of his ‘dizzy’; head he imagines stuffing his ears with meat and bread, and wishes the diners would choke on their food that their chattering would be halted.

In 1928 the Campbells returned to Provence. The atmosphere was altogether different from England and the wealthy socialist intelligentsia from which he sought escape. The Campbells fully involved themselves in the community, celebrated the harvest feasts, and welcomed the local folk into their home. Campbell became a celebrated figure in the dangerous sport of “water jousting.” He also assisted in the ring at bullfights. Campbell found in the customs and culture of the Provencal villagers stability and permanence in a changing world obsessed by science and “progress.” His own aesthetics, at the basis of his rejection of liberalism and socialism, was a synthesis of the romanticism of Provence and the Classicism of the Graeco-Roman. He admired Caesar and the stoicism and martial ethos of the ancients. His ideal was a combination of aesthete and athlete.

In Taurine Provence, published in 1932 Campbell writes of this:

So men in whom the heroic principle works will be driven by their very excess of vitality to flaunt their defiance in the face of death or danger, as in the modern arena.

Campbell, freed from the English intelligentsia, now renewed his attack with fury. Writing in 1928 in Scrutinies by Various Writers, he states that the dominant philosophy of the contemporary writer is dictated by fear of discomfort, excitement or pain than by love of life.” His attack on the “sex-socialism” of Bloomsbury as being flabby and effete is contrasted with his own robust nature that could not fit in with the simpering and decadent atmosphere of the intellectual. Following on from Wyndham Lewis’ scathing attack on Bloomsbury, The Apes of God, which Campbell enjoyed immensely, Campbell wrote The Georgiad in 1931, as his own broadside. This would bring against him the mixture of condemnation and silence that the intellectual coterie had been using against Wyndham Lewis.

The Georgiad expresses Campbell’s disdain for the way Bloomsbury makes sickly everything it touches. Campbell compares his own ‘hate’ with that of their “dribbles.”

Like lukewarm bilge out of a running leak
Scented with lavender and stale cologne
Lest by its true effluvium should be known
The stagnant depth of envy that you swim in,
Who hate like gigolos and fight like women.

Bulwark of Christendom

In 1933 the Campbells left Provence for Spain due to financial hardship, despite the success of Campbell’s acclaimed volume of poems Adamastor, published in both the USA and England. This was the final work to be well-received from the Bloomsbury crowd, while his Georgiad received what The Times Literary Supplement was to recall in 1950 as a “conspiracy of silence.”

The Campbells arrived at Barcelona where a right-wing electoral victory resulted in strikes and violence by the anarchists and where machine guns were much in evidence on the streets. However, the Campbells were greatly impressed by the traditional Catholic culture.

Campbell described himself for the first time as a “Catholic” in his 1933 autobiography Broken Record, attacking both English Protestantism as “a cowardly form of atheism” and the Freudianism that pervaded the Bloomsbury progressives. He contrasted this with the “traditional human values” that continued to form the basis of Spanish culture. Broken Record was a break with modernism, but still lacked a coherent philosophy.

Despite the reference to Catholicism, Campbell had not yet converted, but spiritual questions had long occupied him, with an interest in Mithraism emerging in Provence. This cult was still to be seen in the shrines of Provence. That it was the religion most favored by the Roman legions, with its strong martial ethos, together with the mythos of the bull, appealed to Campbell.

However, he had also been strongly impressed with the faith and traditionalism of the fishermen and farmers among whom he had been so popular in Provence. His Mithraic Sonnets are a reflection of Campbell’s own spiritual odyssey beginning with Mithras and ending with the triumph of Christ, a mixture of the two religions. The Mithraic conquering sun. Sol Invictus, the byword of the Roman legions, becomes transmogrified as the Sun of the Son of God, “the shining orb” reflecting as a mirrored shield the image of Christ. It is with these vague feelings towards Christianity and Catholic culture that the Campbells moved south to the rural village of Altea in 1934.

Campbell continued to sing the song of Catholicism in martial terms, of the solar Christ as “captain” winning the battle of faith. Spain breathes its Catholic tradition and in The Fight Campbell writes again with a martial flavor, an aerial dog-fight for Campbell’s soul; his “red self” of atheism shot down by the “white self” of the Solar Christ, “the unknown pilot.” At Altea, Campbell was again impressed with the “freshness, bravery and reverence” of the people Under such an impress the whole Campbell family, actually at the initiative of his wife, converted in 1935, received by the village priest Father Gregorio.

His daughter Anna related many years later, that for Campbell, Spain was the last country left in Europe that was still a pastoral society while much of the rest had become industrialized under the impress of Protestantism. Such was Campbell’s aversion to machinery that he never learnt to drive or even used a typewriter.

At this time Campbell wrote Rust. The rust of time that brings ruin to the intentions of those who would industrialize and modernize:

So there, and there it gnaws, the Rust,
Shall grind their pylons into dust . . .

Lackeys of Capitalism

Campbell’s political outlook becomes coherent with his religious conversion. An article published in 1935 in the South African magazine The Critic shows just how clear Campbell’s knowledge of politics now was:

The artist as romantic ‘rebel’ is the tamest mule imaginable. He dates from the industrial era and has been politicized to play into the hands of the great syndicates and cartels. First by dogmatizing immorality, breaking up the “Family,” that one definitive unit that have withstood the whole effort of centuries to enslave, dehumanize and mechanize the individual, thereby cheapening and multiplying labor. It is the “Intellectual” which had been chiefly politicized into selling his fellow mates to capitalism, whether the capitalism be disguised as a vast inhuman state [as in the USSR under communism] or whether a gang of individuals. The last century has seen more class-wars, and wars between generations, than any other period. They have been deliberately fostered by capitalism, of which bolshevism is merely an anonymous form. Divide and rule, said Cicero: encourage your slaves to quarrel and your authority will be supreme. A thousand artists and reformers with the highest ideals have leaped ignorantly and romantically into these rackets, and by means of causing hate between man and woman, father and son, class and class, white and black, almost irretrievably embroiled the human individual in profitless, exhausting struggles which leave him at the mercy of the unscrupulous few.

In 1936 Campbell met British Fascist leader Sir Oswald Mosley, at the suggestion of Wyndham Lewis. Although Campbell declined to join Mosley as British Fascism’s official poet, his poetry was to appear in Mosley’s magazines both before and after the War.

Toledo, the Sacred City

The Campbells next moved to Toldeo, which had been Spain’s capital under Charles V during the Holy Roman Empire. The city was isolated and timeless, medieval, full of churches, monasteries, convents, and shrines. The old Fortress, the Alcazar, designed to play a pivotal role in the defense of Christendom against Bolshevism, served as a military academy. The city was full of priests, nuns, monks, and soldiers, a combination of the religious, the military, and the traditional that prompted Campbell to call Toldeo the “sacred city of the mind.”

The assumption to power of the Left-wing Popular Front resulted in the release of communist and anarchist revolutionaries from gaol amidst increasing political violence in Madrid and Barcelona and street fighting between Left-wing and Right-wing factions. Churches were now being desecrated and destroyed throughout Spain. The violence reached Toledo where priests and monks were attacked and a church set ablaze.

The Campbells sheltered several Carmelite monks in their home. Campbell, well known for his anti-Bolshevik views and for his faith, was severely beaten by Government “red” guards and paraded through the streets to police headquarters. His gypsy friend, with whom he was riding at the time of his capture, “Mosquito” Bargas, was murdered at the time of the arrest. Campbell was probably spared this fate by being a foreigner. In his tribute to his friend In Memoriam of Mosquito, Campbell writes with typical stoicism and faith when beaten bloody and dragged through Toledo:

I never felt such glory
As handcuffs on my wrists.
My body stunned and gory
With tooth marks on my wrists . . .

While Spain was on the verge of civil war the Campbells were confirmed into the Church by Cardinal Goma, Archbishop of Toledo and Primate of Spain, in a secret ceremony.

In July 1938 the Government’s red guards killed parliamentary opposition leader Calvo Sotel, the leader of the monarchists. Four days later the military under General Franco revolted against the Government to restore order and liberty of worship. With the Alcazar being a military academy, Toldeo was easily taken by Nationalist troops, and peasants from the surrounding countryside fled to the city for refuge. The Government militia from Madrid prepared to attack Toledo, and the Alcazar was bombed and shelled. The Campbells hid the archives of the Carmelite monks at their home for the duration of the civil war.

Seventeen Carmelite monks were herded into the streets by the red forces and shot. Among them was the Campbell’s father confessor who died with a smile and the shout of “Long live Christ’ Long live Spain!” (Father Easebio who had received the Campbells into the Church was also killed).

In Campbell’s excursion into the city he came across the Carmelites lying in the street and found the bodies of the Marista monks. Smeared in their blood on a wall was: “Thus strike and Cheka,” a reference to the Soviet secret police. In the city square religious artifacts from churches and private homes were tossed onto bonfires.

In the besieged Alaczar were 1000 soldiers and 700 civilians, mostly women and children. Under the Command of Colonel Moscardo they held out, even as the Colonel’s 24-year-old son Louis, captured by the Red forces, was compelled to telephone his father and say that he would be shot unless Alcazar was surrendered. In an epic of heroism and martyrdom that helped make Alcazar a shrine to this day the Colonel replied to his son: “Commend your soul to God, shout ‘Viva Espana!’ And die like a hero. The Alcazar will never surrender.”

The Campbells left Spain and returned to London. They felt isolated in England where most of the literati supported the “Left” in the Spanish civil war. The family soon moved to a fishing village in Portugal, a nation that retained the same spirit of faith and tradition as Spain.

Campbell returned to Spain as a correspondent for the British Catholic newspaper The Tablet and was given safe conduct to the Madrid front. His desire to enlist in the Nationalist forces was unsuccessful as the Nationalist authorities were insistent that he could do more good for the cause as a writer. He was decorated for saving life under fire on multiple occasions, met Franco, and was present at the Nationalist victory parade in Madrid.

The Civil War was to result in the murder of 12 bishops. 4,184 priests, 2,365 monks, and around 300 nuns. George Orwell who had gone to Spain along with others of the literati to fight with the Reds, was to remark that, “Churches were pillaged everywhere as a matter of course in six months in Spain I only saw two undamaged churches” (Homage to Catalonia).

Flowering Rifle

Campbell’s epic saga Flowering Rifle is a detailed explanation of his poetical credo, a tribute to his Catholicism, to Spain’s faith and martyrdom and also a condemnation of the British intelligentsia. It his introductory note Campbell explains that “humanitarianism” is the “ruling passion” of the British intelligentsia which

sides automatically with the Dog against the Man, the Jew against the Christian, the black against the white, the servant against the master, the criminal against the judge.

As a form of “moral perversion” it was natural that such humanitarians sided with Bolshevik mass murderers. The poem begins with a description of the (fascist) salute, the “opening palm, of victory” the sign, of “palms triumphant foresting the day.” By contrast is the clenched fist of communism, “a Life-constricting tetanus of fingers,” the sign of an “outworn age” under which “all must starve under the lowest Caste.” The Bloomsbury intelligentsia represents the connection between capitalism and communism. Behind these stand “the Yiddisher’s convulsive gold”: one of many allusions to the prominent role played by Jews in Communism and in the International Brigades.

Spain is heralded as a resurrected nation that might show the rest of Europe the path to regeneration and stand against Bolshevism “which no godless democracy could quell.” The martyrs of the Nationalist cause are described in mystical terms, each death “a splinter of the Cross,” each body building a Cathedral to the sky. Nobility is achieved through suffering and sacrifice, as Christ, the “Captain” suffered. But when suffering and sacrifice are eliminated from life mankind is “shunned by the angels as effete baboons.”

Primo de Rivera, the charismatic young leader of the Falangists who had been shot without trial while in the custody of the Leftist Government, was similarly eulogized:

Whose phoenix blood in generous libation
With fiery zest rejuvenates the nation . . .

The Marxist deaths on the other hand were vacuous, for their gods are economics, science, gold, and sex, and as exponents of abortion and birth control they are the essence of anti-life. But capitalism, is just as much a debasement of man, as communism:

To cheapen thus for slavery and hire
The racket of the Invert and the Jew
Which is through art and science to subdue.
Humiliate, and to pulp reduce
The Human Spirit for industrial use
Whether by Capital or by Communism
It’s all the same despite their seeming schisms

Those who are debased the most are, under democracy, elevated to positions of honor and state, elected by the voting masses who are mesmerized by the media and the literati, the politicians hang about the League of Nations

That sheeny club of communists and masons
He bombs the Arabs, when his Jews invade.

Britannia’s trident had become a “graveyard spade” while condemning Germany and Italy. “Who from the dead have raised more vital forces…” Franco, Mussolini, and Portugal’s Salazar had “muzzled up the soul destroying lie” of communism, and as Spain had shown, victory would come through nationhood, not League sanctions, wealth or arms. Meanwhile Britain shunned its unbought men, such as Campbell who brings “the tidings that Democracy is dead.”

When the Campbells traveled to Italy in 1938 the exiled Spanish king Alfonso XIII, who was greatly impressed with Flowering Rifle, cordially greeted them. Of course the British literati were outraged, and even some Catholics felt the poem lacked “charity.”

War Service

Campbell and his wife returned to Toledo in 1939, the Nationalists having triumphed. But there was now widespread famine. Mary opened a soup kitchen and refurbished the damaged chapel, and both literally gave their clothes away to help the distressed inhabitants. As the world war approached Campbell considered that there would be two great contending forces: Fascism and Communism. With the exception of what he considered to be a pagan orientation in Germany, the Fascist states were eminently Christian and allowed Christians the right to live, whereas Bolshevism simply killed and degraded everything, being the enemy of every form of religion.

However, despite his antagonism to the English bourgeoisie and democratic Britain, Campbell always had an admiration for the heroic spirit of the British Empire and a feeling for those Britons facing an enemy. He sought to enlist, although under no illusions about the justice of the Allied cause. His animosity by this time was against all systems, fascism, democracy, and bolshevism, which he dubbed as Fascidemoshevism.

His ideal was not the cumbersome state of any of these systems but that of small, self-reliant and co-operating, family based communities, like those he had experienced in Provence, Spain, and Portugal.

In the Moon of Short Rations Campbell considered the Allied cause to be that of both socialism and the multi-national corporations, twin figures of a universal sameness. He saw that the post-war world would be ever more depersonalized and mechanical. Campbell could not sit still or take a soft option as a number of his pro-war Left-wing intellectual accusers were doing while Britons marched to war. He lampooned these hypocrites such as Spender and Cecil Day-Lewis who had a job in the Ministry of Information, when they attacked his “fascism,” and he wrote The Volunteer’s Reply to the Poet stating:

It will be the same, but a bloody sight worse . . .
Since you have a hand in the game . . .
You coin us the catchwords and phrases
For which to be slaughtered . . .

However, because of his age and a bad hip Campbell, had to be content with the home guard until 1942 when he was recruited into the Army Intelligence Corps due to his skills in languages. Britain in wartime had in Campbell’s view awakened from its “drabness” to become again a “warrior nation.” Campbell was popular with the troops as a “grandfatherly” figure, and was stationed in East Africa. Contracting malaria and with a deteriorating hip condition necessitating the use of a cane, he was discharged with an “excellent military record”

The Post-War World

The England of the post-war years returned to its drab routine and worse still for Campbell, the prospects of an all-consuming welfare state. Campbell soon went back into fighting mode against the Left-wing poets with The Talking Bronco (a name that Spender had applied to him). Even Vita Sackville-West, calling Campbell “one of our most considerable living poets” acclaimed this volume. Desmond McCarthy writing in The Sunday Times regarded Campbell as “the most democratic poet,” not politically, but in his feeling for the common man and for the common soldier. Others were of course outraged. Cecil Day-Lewis believed Campbell should be sacked as a “fascist” from the job he now had as producer of the BBC talk programs, since he was not fit to “direct any civilized form of cultural expression.”

Campbell was horrified by the Allied victory that had placed half of Europe under the USSR. However, he was equally horrified by the rest of the world falling under the dominion of the multinational corporations and their creed of global consumerism, or what we today call globalization. For Campbell the Cold War was a contention between two equally internationalist forces.

His daughter Anna wrote in 1999 that Campbell admired all types of ethnic civilization as opposed to the mass conformity of Marxism and the globalization of the likes of MacDonalds and Coca-Cola. His concern was in “everything becoming the same.” He would have been “horrified by what the world has become now” she wrote.

Despite Campbell’s sensitivity to being called a “fascist,” he was unapologetically a man of the “Right,” of tradition and nationalism, and continued to forthrightly expound this position after the war in his poetry and essays. Writing in “A Decade in Retrospect” in the Jesuit journal The Month May 1950, he refers to the “Gaderene stampede” of progress for the want of two sensible standbys (a brake and a steering wheel). In “Tradition and Reaction,” he writes: “A body without reactions is a corpse. So is a Society without Tradition.”

In 1949 Campbell left his job with the BBC to take over the editorship of The Catacomb, founded by his close friend the poet Rob Lyie as a defense of Catholic and Classical traditions against socialism and secularism.

The Catacomb stopped publication in 1951. In 1952 the family moved to Portugal. Before leaving England, Campbell got together with a number of South African literary friends and signed an open letter to the South African Government protesting voting restrictions on the colored population. However, Campbell’s misgivings about the South African situation were not prompted by the liberal desire for a democratic, monocultural state. He feared that antagonism between the races would result in Bolshevism and the destruction of his rustic ideal. With the advent of Black rule, free market capitalism was ushered in on the wings of Marxism and revolution. Today the ANC today calls globalization and trade liberalization the “correct path to Marxism-Leninism.”

In 1954 his views on his native land were given when accepting an honorary doctorate from Natal. In an off the cuff speech, much to the embarrassment of the liberal audience, he defended South Africa against England’s condemnation of apartheid, ridiculing Churchill and Roosevelt, who had sold “two hundred million natives of Europe” to the far worse slavery of bolshevism.

While in the USA on a speaking tour he praised “the two greatest Yanks” Senator McCarthy and General MacArthur.

In April 1957 returning from Spain, Campbell and his wife had a motor accident. Campbell’s neck was broken, and he died at the scene. Mary survived him by 22 years.

Edith Sitwell who converted to Catholicism through the example of the Campbells, remarked: “He died as he had lived, like a flash of lightning.”

mercredi, 25 août 2010

Is wiskunde "halal"?

 
 

Is wiskunde ‘halal’?

Sinds zowat 400 jaar zijn de exacte wetenschappen voor sommige fundamentalisten in Afrika, het Midden-Oosten en Zuidoost-Azië ‘onrein’. Wat verwijten deze moslims de mathematica, ‘in hemelsnaam’, vraagt wiskundige Dirk Huylebrouck zich af.

Boko Haram, letterlijk: westers onderwijs is een zonde. Het is de naam voor een Nigeriaanse rebellengroep, die vecht tegen het onderwijs in de wiskunde. De sekteleden zijn bang dat kinderen door de invloed van moderne scholen hun islamitische wortels verliezen. Hun leider Mohammed Yusuf pleit voor een religieuze samenleving zonder westerse invloeden: ‘De democratie en het huidige onderwijssysteem moeten veranderen. Anders zal de oorlog, die op het punt staat te beginnen, lang duren.’ Het belangrijkste strijdpunt van ‘Boko Haram’ is een verbod van moderne scholen, die vandaag steeds meer de islamitische scholen vervangen. In die laatste wordt traditioneel onder een boom of in een huisje aan de leerlingen het schrijven aangeleerd en het opdreunen van de Koran, en, op latere leeftijd, de Arabische literatuur en de theologie.

islamitische school

In veel islamitische scholen leren kinderen de Koran opdreunen en krijgen ze geen wiskunde.

Maar Engels, wiskunde en natuurwetenschappen worden niet onderwezen. Verzet tegen lessen biologie wegens soms expliciete seksuele feiten, tegen de dominantie van het Engels ‘van de Amerikaanse vijand’, of tegen geschiedenislessen die de evolutieleer voorstaan, het zou ons nog vertrouwelijk in de oren kunnen klinken. Maar wat ‘in hemelsnaam’ kan de oorzaak zijn van een tegenkanting tegen de wiskunde? Gebruikt de mathematica niet even abstracte patronen als deze die de moskeeën versieren? Duiden de ‘Hindoe-Arabische’ cijfers niet op een duidelijke band tussen de wiskunde en de Arabische wereld? Het woord ‘cijfer’ verwijst trouwens naar het Arabische sifr wat nul betekent. En nog steeds schrijven we bij het uitvoeren van een vermenigvuldiging onze getallen onder elkaar, van rechts naar links, alsof we Arabisch schreven.

In vele scholen in moslimlanden worden de exacte wetenschappen gewoon niet onderwezen. In de meerderheid van Aziatische madrassa’s of Koranscholen wordt geen cijfer geschreven, tenzij het een nummer zou zijn van een deel uit het Heilige Boek. De Arabische universiteiten blinken dan ook niet uit door de aanwezigheid van eersterangs wiskundigen: sinds 400 jaar is er geen enkele Arabische topwiskundige geweest – dit in grote tegenstelling tot bijvoorbeeld de ontelbare joodse namen die de wiskundige erelijsten sieren.

Slechte cijfers

Sinds 2003 oefent de Singaporese overheid grote druk uit op de Koranscholen, omdat de overheid had vastgesteld dat de kennis van niet-religieuze vakken er heel gebrekkig is. Ze eiste dat tegen 2010 de zes Singaporese madrassa’s een vastgesteld basisniveau zouden halen, zoniet zou hen het recht worden ontzegd om onderwijs te organiseren. Enkele scholen kregen een bijzondere ondersteuning van de regering en werden voorzien van de modernste technische snufjes. Hun onderwijsmodel, waarbij de leerlingen de dag weliswaar beginnen met een uitgebreide gebedssessie maar daarna toch wetenschappen en wiskunde studeren, wordt schoorvoetend uitgevoerd naar Indonesië en de Filippijnen.

Het contrasteert echter met de meerderheid van de traditionele Koranscholen in Zuidoost-Azië, waar leerlingen niets anders doen dan de Koran uit het hoofd leren, de hele dag lang. Meestal zijn het teksten geschreven in een voor hen onbegrijpelijke taal, het Arabisch, dat dikwijls niet de moedertaal is, noch de tweede taal.

De Organisatie van de Islamitische Conferentie, een onverdachte bron, berekende dat haar ruim vijftig leden gemiddeld slechts 8,5 wetenschappers, ingenieurs en technici hebben per 1.000 inwoners, waar het gemiddelde op 139,3 ligt voor de landen van de OESO, de Organisatie voor Economische Samenwerking en Ontwikkeling. En er moet worden bij gezegd dat sommige van die ‘wetenschappers’ zich al eens bezighouden met de berekening van de temperatuur van de hel, of met de chemische samenstelling van een djin, een ‘geest’ zoals die uit de lamp van Aladin.

Het aantal wiskundigen onder deze 8,5 wetenschappers is verwaarloosbaar. Ook het aantal wetenschappelijke publicaties bevestigt deze schrijnende toestand: zesenveertig moslimlanden samen leveren slechts 1,17% van de publicaties, en twintig Arabische landen samen 0,55%. De Amerikaanse ‘National Science Foundation’ stelde vast dat de helft van de 28 laagst scorende landen op het gebied van wetenschappelijke artikelen behoren tot de Organisatie van de Islamitische Conferentie. Toch is het moeilijk voor te stellen dat Arabische universiteiten met ronkende namen als ‘King Faisal University’ of ‘Prince Sultan University’ te klagen zouden hebben over een gebrek aan financiële middelen.

Een groots verleden

Toch waren het moslimgeleerden die de wiskundige wereld gedurende bijna 700 jaar domineerden. In de 8ste eeuw was er Musa al-Khwarizmi die in zijn ‘Huis der Wijsheid’ in Bagdad niet alleen sterrenkundige tafels opstelde maar ook het oudste leerboek in de rekenkunde, dat in zijn Latijnse vertaling tot in de 16de eeuw zou worden gebruikt, ook in Europa. De verbastering van zijn naam leidde trouwens tot ons woord ‘algoritme’.

Rond ‘onze’ millenniumwisseling was er Al Beruni die in wat nu Oezbekistan heet vele boeken schreef, waaronder een vijftiental over de wiskunde. Sommen van reeksen, algebraïsche vergelijkingen en de verdere ontwikkeling van stellingen van Archimedes: ze trokken allemaal zijn aandacht. De 11de eeuw kende de wellicht grootste wiskundige, dichter en filosoof uit het hele Midden-Oosten, de Pers Omar Khayyam. Hij besefte dat verhoudingen in geometrische figuren niet noodzakelijk tot getallen leiden die steeds als breuken kunnen worden geschreven. Hij had ook het idee om algebra (nog een woord met een Arabische etymologie) en meetkunde te combineren, ten einde vergelijkingen van de vorm x3 + px2 + qx + r = 0 op te lossen. Een tijdgenoot van hem was de eerste om het parallellenpostulaat van Euclides in twijfel te trekken, lang voor Nikolaj Lobatsjevski (Rusland) of Janos Bolyai (Hongarije) dit deden in de 19de eeuw. Het postulaat stelt het nochtans intuïtief voor de hand liggende feit dat door elk punt precies één evenwijdige gaat aan een gegeven rechte.

Euclides ElementenPopup

Een pagina uit een Latijnse editie van Euclides’ Elementen uit de 14de eeuw. Onderaan de pagina het beroemde parallellenpostulaat.

Een wiskundige ‘Prince of Persia’ was Ulugh-Beg (ca. 1393-1449), een kleinzoon van Ti-moer Lenk (1336-1405), die eerst gouverneur was in Samarkand en daarna de vorst van het gehele rijk. Hij zou een groot belang hechten aan de wetenschap en een enorme astronomische sterrenwacht laten bouwen. Onder zijn bewind werden Koranscholen een soort islamitische academies, waar ook wiskunde en sterrenkunde hoog in het vaandel werden gedragen. Tussen 1408 en 1437 werkten er zowat 70 sterrenkundigen, onder wie Al-Kashi (1380-1429). Al was de astronomie er het belangrijkste studiegebied, toch zou deze laatste bijvoorbeeld ook de decimalen van pi berekenen aan de hand van een 8.050.306.368-zijdig veelvlak. Zijn waarde was pi was 3,141 592 653 589 793 25, wat juist is tot op de 16 decimaal (de 17de moet 4 zijn, niet 5). Zijn ‘totaal nutteloze’ wereldrecord zou stand houden tot 1596 toen de Nederlander Ludolph van Ceulen er 20 berekende.

Al-Kashi berekende ook de sinus van 1° met een grote nauwkeurigheid, en dit 200 jaar voor Kepler. In 1449 werd Ulugh-Beg echter vermoord op zijn weg naar Mekka, door fundamentalisten geleid door zijn eigen zoon. Misschien konden de hovelingen het niet langer dulden dat hij meer aandacht had voor wetenschappelijke dan voor wereldse zaken, en met zijn dood kwam ook een einde aan de wetenschappelijke activiteiten in Samarkand.

Ulugh-Beg

Ulugh-Beg omringd door zijn astronomen. Onder zijn bewind werden Koranscholen een soort islamitische academies, waar wiskunde en sterrenkunde hoog in het vaandel werden gedragen.

Wiskunde wordt zinloos

Ulugh-Begs wiskundige activiteiten bleken de laatste oprisping van de islamitische wiskunde. Tegen het einde van de 15de eeuw zou de invloed van Shaykh Ahmad Sirhindi (1564-1624) verreikende gevolgen hebben. Deze geleerde uit Punjab beschouwde de wiskundigen als ‘idioten’ en hun bewonderaars als ‘nog ergere idioten en de ergste schepsels’. In zijn Maktubat I/266 schreef hij dat de wiskunde ‘totaal zinloos en absoluut nutteloos’ is. De wiskunde kon de mens immers niet van dienst zijn in zijn redding op weg naar het hiernamaals. Het volstond volgens hem om voldoende te kunnen rekenen om de verdeling van een erfenis te bepalen en om de richting te vinden waarin moet worden gebeden.

Sindsdien overheerst deze zienswijze ook bij de ‘Ulama’, de geleerden die de visie van de islam en de sharia bestuderen, met officiële goedkeuring. Opmerkelijk is dat Europa bijna op dat zelfde moment een einde maakte aan zijn lange traditie van neerkijken op de wiskunde. Weliswaar kwam Galileo Galilei (1564-1642) toen nog in moeilijkheden voor zijn wetenschappelijke vindingen, maar ongeveer vanaf ditzelfde tijdperk ontdeed West-Europa zich stilaan van het juk van het religieuze obscurantisme. Sinds de heilige Augustinus hadden vele christenen de wetenschap-om-de-wetenschap afgewezen, in een laatantieke traditie, en achtten ze de studie van de wiskunde alleen zinvol voor zover ze kon bijdragen aan ‘het waarachtige geluk’. Lange tijd werden de negatieve getallen door de katholieke kerk als des duivels beschouwd, waardoor alleen een enkele paus in zijn kamer wel aan wiskunde mocht doen, maar liefst niet de gewone christen.

In het Westen veranderden de tijden echter wel, en uiteindelijk zouden bijvoorbeeld de scholen van de jezuïeten de wiskunde zelfs zeer hoog in het vaandel dragen. Het is alsof rond 1600 het Westen en het Midden-Oosten elkaar kruisten: ze sloegen tegenovergestelde wegen in, vanuit tegenovergestelde vertrekpunten.

Sarhangi

Volgens prof. Reza Sarhangi biedt de wetenschap jongeren uit Iran de mogelijkheid om de godsdienstige bekrompenheid te overstijgen en een internationale carrière uit te bouwen.

Olympiades

Maar het is niet allemaal kommer en kwel. De statistieken, zoals de al aangehaalde OESO-rapporten, zijn voor interpretatie vatbaar. De cijfers van de Wiskundeolympiade, een soort ‘wiskundige Olympische Spelen’, geven een volledig ander beeld. Zo staat het Iraanse team gemiddeld op de 10,9de plaats gedurende het laatste decennium, en nog twee jaar verder terug in de tijd, in 1998, stond het Iraanse team zowaar op de eerste plaats. Turkije bekleedt gemiddeld een 15,6de plaats, ver voor Israël dat slechts een gemiddelde 26ste plaats haalt, en dit in weerwil tot de uitzonderlijke palmares van de Joodse wiskundigen. Ter vergelijking, het Belgische team stond in dezelfde tijdsspanne gemiddeld op de 48,6ste plaats, en Nederland op de 52,4ste plaats. Dit is maar een paar plaatsen hoger dan bijvoorbeeld Marokko. Misschien halen bepaalde westerse landen juist een goed palmares in de ‘Quotation Index’ en andere statistische middelen om de belangrijkheid van onderzoek te meten, omdat moslim wiskundegenieën die op jeugdige leeftijd aan de Olympiade deelnamen, daarna in hun landen gaan werken. De geciteerde Amerikaanse ‘National Science Foundation’ zou ontgoocheld kunnen zijn wanneer ze zou natellen hoeveel in de VS geboren en getogen wetenschappers er het mooie weer maken aan de Amerikaanse wiskundedepartementen.

Wiskunde is bovendien een minder opvallende zonde tegen het halal-beginsel dan het niet dragen van een hoofddoek, het eten van een stuk varkensvlees of het drinken van wijn. Daarom is het verzet tegen de wiskunde van Nigeriaanse islamisten, Aziatische madrassa’s en westerse hardlinermoslims wellicht slechts een achterhoedegevecht, althans volgens Reza Sarhangi, hoogleraar aan het departement Wiskunde van de Towson University (VS). Deze Iraniër organiseert het congressencircuit ‘Bridges: Mathematical Connections in Art, Music, and Science’ en houdt graag voordrachten over ‘islamitische wiskunde’. Bij een glas wijn, waarvan hij fier vertelt dat het Perzië was dat de ‘godendrank’ uitvond, kan hij niet stoppen met het vermelden van redenen waarom ‘wiskunde mooi is’. Voorwaar een statement dat niet erg ‘halal’ is, maar hij stoort er zich niet aan: ‘Zelfs in de Islamistische Republiek zijn de wetenschappen van vandaag te belangrijk geworden, en niemand krijgt de wiskundige geest terug in de wonderlamp.’ Ook niet in die van Aladin.

lundi, 02 août 2010

L'antagonisme Chine/Etats-Unis sur le continent africain

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Federico DAL CORTIVO:

 

L’antagonisme Chine/Etats-Unis sur le continent africain

 

Avec la création de l’AFRICOM, la thalassocratie américaine veut transformer le Continent noir en une arrière-cour de Washington !

 

Les Etats-Unis, sous « l’Administration Bush », n’ont plus cessé de considérer l’Afrique comme un futur « espace vital », destiné à fournir des matières premières, dont du pétrole, indispensables pour l’économie américaine qui est constamment à la recherche de nouveaux territoires à exploiter sans vergogne, aujourd’hui plus que jamais, vu l’actuelle crise économique et le recul de l’hégémonie américaine sur l’Amérique latine, son arrière-cour traditionnelle. Mais la volonté de Washington d’étendre son influence en Afrique a aussi pour objectif de s’opposer à la pénétration chinoise sur ce continent, qui se montre de plus en plus importante. Beijing entretient des rapports commerciaux étroits et de grande ampleur avec de nombreux pays africains, rapports qui, eux aussi, s’avèrent de plus en plus nécessaire pour une économie chinoise en pleine croissance.

 

Dans le passé, la présence militaire américaine s’était manifestée en Afrique via l’ « US European Command » qui prenait sous son aile tous les pays africains ; ensuite cette compétence fut transférée au « Strike Command », devenu en 1971 le « Readiness Command » et puis, successivement, au « CentCom » et au « Pacific Command ». Il a fallu attendre 2007 pour que le Pentagone annonce la création d’un commandement tout entier consacré à l’Afrique seule.

 

La création de ce nouveau commandement a permis de définir clairement les nouvelles structures militaires qui expriment la volonté bien déterminée de Washington de renforcer considérablement sa présence militaire et de se doter, en Afrique, de capacités de riposte rapide.

 

Placé sous le commandement du Général William E. « Kip » Ward, l’Africom comprend toutes les armes formant traditionnellement les forces armées : l’armée de terre, la marine, l’aviation et les Marines, dont les postes de commandement se situent actuellement en Italie, à Vicenza (US Army Africa Setaf), à Naples (US Navy Africa), et en Allemagne, à Ramstein (US Air Force Africa), à Boeblingen (US Marine Corps Africa) et à Stuttgart (Special Operation Command Africa) ; enfin, à ces postes installés en Italie et en Allemagne, s’ajoute le Camp Lemonier à Djibouti en Afrique orientale, où se trouve également le « Combined Joint Task Force – Horn of Africa ». Le Pentagone examine actuellement la possibilité de mettre à la disposition de l’Africom d’autres forces, afin d’accroître sa vitesse opérationnelle : 1000 Marines aéroportables, capables d’être déployés rapidement sur divers théâtres d’opération. Toujours sous le prétexte de la « lutte contre le terrorisme international », Washington a renforcé ses liens militaires et diplomatiques avec plusieurs Etats africains, en suivant, dans cette optique, trois lignes directrices principales : la diplomatie, la chose militaire et le développement. Ce dernier sert, comme d’habitude, à lier l’Etat en question au modèle économique américain, afin d’un faire un vassal, pompeusement baptisé « allié ».

 

Aux côtés du Général Ward, on trouvera l’ambassadeur Anthony Holmes afin de mieux coordonner les rapports entre pays africains et, par conséquent, de s’assurer une mainmise toujours plus forte sur le Continent noir, considéré dorénavant comme « stratégique ». Tout cela correspond bel et bien à ce que l’on peut lire dans le « Quadrennial Defence Review » de février 2010, qui prévoit une augmentation des dépenses militaires de 2%, avec une somme totale allouée de 708 milliards de dollars pour 2011 (y compris les 160 milliards de dollars prévus pour les guerres d’Irak et d’Afghanistan). Pour 2010, l’Africom pourra s’attendre à recevoir 278 millions de dollars pour les opérations et 263 autres millions de dollars pour la logistique, le développement de nouvelles structures et d’autres moyens divers.

 

La machine de guerre américaine s’apprête aussi à débarquer en force en Afrique, où elle avait déjà, à intervalles réguliers, organisé des manœuvres militaires communes avec le Mali, le Nigéria, le Maroc et le Sénégal.

 

Les raisons géopolitiques, qui président à ce nouveau projet africain des Etats-Unis, doivent être recherchées dans le poids de plus en plus lourd que pèse Beijing en Afrique, grâce à une politique de non ingérence dans les affaires intérieures des pays concernés, à la différence de la pratique américaine qui a toujours préféré contrôler étroitement les « gouvernements amis » et les manipuler à loisir.

 

Après avoir adopté le « socialisme de marché », en tant que version revue et corrigée du communisme, la Chine s’est affirmée avec force sur la scène internationale, mue par l’impératif d’acquérir matières énergétiques en grandes quantités et à bon prix. On se rappellera les bonnes relations qu’entretient Beijing avec certains pays d’Amérique latine, surtout le Venezuela et le Brésil ; ces relations se déroulent de manière paritaire, mode de travail qui ne trouble en aucune façon le cours nouveau qu’a emprunté ce continent sud-américain, comme on peut le constater en observant les accords pris entre certains de ces pays d’Amérique ibérique, d’une part, et la Russie, l’Inde, l’Iran et l’Afrique du Sud, d’autre part.

 

Cependant la partie la plus importante se joue en Afrique où d’immenses richesses minières et pétrolières sont encore disponibles. Le Dragon chinois est présent sur place, avec des investissements dépassant les 20 milliards de dollars pour la réalisation d’infrastructures importantes comme des ponts, des centrales électriques et des routes.

 

Les rapports entre la Chine, d’une part, l’Angola et le Soudan, d’autre part, sont optimaux ; d’autres accords ont été conclu avec l’Algérie et l’Egypte, où 150 entreprises chinoises se sont implantées. En Afrique du Sud, les Chinois ont acquis la « Standard Bank », principale banque de ce pays riche en minerais, dont l’or et le diamant.

 

Au Soudan, la découverte de riches gisements de pétrole a attiré l’attention de la « China Petroleum Company », ce qui fait que 8% du pétrole consommé en Chine vient désormais de ce pays africain. En Algérie, la « China Petroleum & Chemical Corporation » et la « China National Petroleum » ont pris en main la gestion des puits les plus importants. A la liste, on peut ajouter le Nigéria, troisième fournisseur africain de pétrole à la Chine ; ensuite, le Sénégal, la Tchad, la Guinée, qui possèdent aussi  des gisements de pétrole, et le Cameroun, où l’on trouve et du gaz naturel et du pétrole.

 

Aujourd’hui donc, force est de constater que les fronts sur lesquels sont déployées les forces armées des Etats-Unis augmentent en nombre au lieu de diminuer ; dans un tel contexte, la thalassocratie américaine ne peut rien faire d’autre que de mettre la main sur les ressources du « Tiers Monde » (comme il était convenu de l’appeler). Pour y parvenir, Washington doit déployer de plus en plus de troupes, d’avions et de navires aux quatre coins du globe. Ces efforts ne laissent pas indifférents les Américains eux-mêmes car, pour réaliser cette politique d’omniprésence, la Défense engloutit des sommes gigantesques : il suffit d’analyser les chiffres ; entre 2001 et 2011, le bilan du Pentagone a augmenté de 40% et, si nous prenons en compte également les frais engendrés par les guerres, nous arrivons au chiffre de 70%. Nous sommes dont dans un état de guerre permanente, même si cette guerre n’a jamais été déclarée ; en effet, 400.000 hommes de l’armée américaine sont déployés sur les divers théâtres opérationnels de tous les continents. On le voit : de Bush à Obama, il n’y a eu aucun changement.

 

Federico DAL CORTIVO.

(article paru dans « Rinascita », Rome, 13 juillet 2010 ; http://www.rinascita.eu/ ).

 

 

vendredi, 30 juillet 2010

Obama fianziert Israel-Gegner: Amerikanische Steuergelder für die Gaddafi=Stiftung

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Obama finanziert Israel-Gegner: Amerikanische Steuergelder für die Gaddafi-Stiftung

Udo Ulfkotte / ex: http://info.kopp-verlag.de/

 

Die libysche Gaddafi-Stiftung organisiert derzeit eine libysche Schiffs-»Hilfslieferung« für den Gaza-Streifen. Diese libysche Stiftung wird finanziell unter anderem vom amerikanischen Präsidenten Barack Hussein Obama unterstützt. Der hatte der umstrittenen islamischen Organisation der Diktatoren-Familie 200.000 Dollar überweisen lassen. Und es ist nicht die einzige obskure libysche »Stiftung«, die Präsident Obama seit seinem Wahlsieg mit amerikanischen Steuergeldern gefördert hat.

 

 

 

Die libysche Gaddafi-Stiftung ist auf den ersten Blick eine streng islamische Wohltätigkeitsorganisation. Sie wurde 1997 von Saif Gaddafi, einem Sohn des libyschen Diktators gegründet, und spielt heute bei Verhandlungen mit islamischen Terroristen aus der Sicht westlicher Staaten eine wichtigere Rolle als das libysche Außenministerium. So war es die Gaddafi-Stiftung, die vor zehn Jahren mit den streng islamischen philippinischen Abu-Sayyaf-Terroristen die Freilassung der Göttinger Familie Wallert aus islamischer Geiselhaft verhandelte. Die Bundesregierung soll das Lösegeld damals direkt an die Gaddafi-Stiftung gezahlt haben. Offiziell wird das alles bis heute dementiert.

Wenn es um Gespräche mit islamischen Terroristen oder Terrorunterstützern geht, dann ist die Gaddafi-Stiftung häufig in der Nähe. So auch im letzten Jahr. Da hatten die Libyer aus »humanitären« Gründen die Freilassung des libyschen Lockerbie-Bombers Abdel Baset Megrahi aus einem Gefängnis in Großbritannien vermittelt. Der libysche Terrorist, der bei dem Bombenanschlag auf die PanAm-Maschine im Dezember 1988 mit Plastiksprengstoff 259 Menschen getötet hatte, war angeblich unheilbar an Krebs erkrankt und hatte nur noch wenige Tage zu leben. In Libyen wurde er dann von der Gaddafi-Familie nach seiner Rückkehr wie ein Volksheld gefeiert. Die Libyer hatten den berauschenden Empfang für den Terroristen der Weltöffentlichkeit mit einer angeblichen »beduinischen Volkssitte« erklärt. Wenig später wurde bekannt, dass die entsprechenden Atteste über den angeblich unmittelbar bevorstehenden Tod des libyschen Terroristen von den Libyern gekauft worden waren. Der Terrorist Abdel Baset Megrahi lebt heute fröhlich, und von der Gaddafi-Familie umsorgt, in Libyen. Es war Saif Gaddafi, Gründer der Gaddafi-Stiftung, der sich höchstpersönlich liebreizend um das Wohl des Terroristen kümmerte.

Die umstrittene Gaddafi-Stiftung hat unlängst ein unter moldawischer Flagge fahrendes Schiff gechartert und »Al Amal« getauft. Das arabische Wort bedeutet übersetzt »Hoffnung«. Es sollte eigentlich die von Israel über Gaza verhängte Blockade brechen.

Am 31. Mai hatten israelische Elitesoldaten eine andere Hilfsflotte für Gaza gestoppt und auf dem türkischen Schiff »Mavi Marmara« neun Aktivisten getötet. Nach einem internationalen Proteststurm wurde die Blockade des Gaza-Streifens zwar deutlich gelockert, Israel will aber keinesfalls, dass Waffen in das von der Hamas kontrollierte Gebiet eingeschmuggelt werden können.

 

An Bord der »Al Amal« befinden sich jetzt neben zwölf Besatzungsmitgliedern auch 15 pro-palästinensische Aktivisten – und Reporter des arabischen Senders Al Jazeera. Libyen hatte in der Vergangenheit PLO-Terroristen ausgebildet und ihre Terroranschläge finanziert. Doch das von Libyen organisierte Schiff wird wohl nicht in Gaza in einen Hafen einlaufen. Der Frachter lief nach Angaben der griechischen Küstenwache am Samstag vom griechischen Hafen Lavrion aus und soll nach Gesprächen mit den Israelis nun den ägyptischen Hafen El Arisch im Norden der Sinai-Halbinsel anlaufen. Die Fahrt soll etwa drei Tage dauern. Von Ägypten aus sollen die Hilfsgüter in den nahe gelegenen Gazastreifen gebracht werden.

Das wird dann wohl nicht nur die libysche Gaddafi-Stiftung freuen. Denn hinter dieser steht nicht nur Saif Gaddafi, der Sohn des libyschen Diktators, sondern als Unterstützer und Mäzen eben auch der amerikanische Staatspräsident Barack Hussein Obama. Der hatte der Gaddafi-Stiftung Ende 2009 immerhin 200.000 Dollar überweisen lassen. Und die Gaddafi-Tochter Aischa bekam weitere 200.000 Dollar für ihre Stiftung »Wa Attassimou«. Sie haben von dieser Organisation noch nie etwas gehört? Es ist jene umstrittene Stiftung, die sich wie keine andere Gruppe für die Freilassung von Muntazer al-Zaidi einsetzte. Muntazer al-Zaidi ist ein irakischer Journalist, der international bekannt wurde, als er in einer Pressekonferenz am 14. Dezember 2008 den damaligen amerikanischen Präsidenten George W. Bush bei einer Pressekonferenz mit zwei Schuhen bewarf. Er wurde im Irak inhaftiert. Und die libysche Stiftung hat dann seine Freilassung vermittelt und ihn als Helden der Araber gefeiert.

US-Präsident Barak Hussein Obama hat das alles großzügig mit amerikanischen Steuergeldern honorieren lassen. Neben den 400.000 US-Dollar Steuergeldern für die beiden obskuren libyschen Stiftungen bekam das ölreiche Wüstenland jetzt auch noch 2,1 Millionen US-Dollar Entwicklungshilfe.

Abgeordnete der Republikaner hatten Obama vergeblich daran zu hindern versucht, amerikanische Steuergelder an die berüchtigten Gaddafi-Stiftungen zu überweisen. So hatte der republikanische Kongressabgeordnete Mark Steven Kirk im vergangenen Jahr folgenden Brief an Präsident Obama verfasst und ihn darum gebeten, die umstrittenen libyschen Stiftungen nicht mit amerikanischen Steuergeldern zu finanzieren, vergeblich:


 

President Barack Obama


 

The White House


 

1600 Pennsylvania Ave, NW


 

Washington, D.C.


 

Dear Mr. President:


 

Earlier today, Libyan leader Muammar el-Qaddafi stood before the United Nations General Assembly and called the U.N. Security Council a "Terror Council." Qaddafi went on to suggest the State of Israel was behind the assassination of President John F. Kennedy and that the H1N1 flu might be a military or corporate weapon.

Last month, when Scotland freed Abel Baset Megrahi, the only man convicted in the bombing of Pan Am Flight 103, Qaddafi greeted him with a hero's welcome. As you know, Megrahi was accompanied back to Libya by Qaddafi's son, Saif, who was involved in the negotiations for Megrahi's release.

At the time, you expressed your disappointment over Megrahi's release and called it a mistake. Attorney General Holder said, "There is simply no justification for releasing this convicted terrorist whose actions took the lives of 270 individuals, including 189 Americans."

That is why, as a member of the House Appropriations Subcommittee on State-Foreign Operations, I was disturbed by a congressional notification dated September 15, 2009 (enclosed), informing our Committee of the State Department's intent to provide $200,000 to Saif Qaddafi's foundation and another $200,000 to an organization run by Muammar Qaddafi's daughter, Aisha.

Just weeks after the Qaddafi family celebrated the return of a terrorist responsible for the murders of 189 Americans, the U.S. taxpayer should not be asked to reward them with $400,000. For the sake of the victims' families who have endured so much pain these last few weeks, I ask you to withdraw your Administration's request.


 

Sincerely,

Mark Steven Kirk

Member of Congress

 

vendredi, 04 juin 2010

Le pentecôtisme, bras armé de l'impérialisme américain en Afrique subsaharienne?

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Le pentecôtisme, bras armé de l'impérialisme américain en Afrique subsaharienne ?

Le pentecôtisme, courant de l’évangélisme issu des États-Unis et connu pour ses manifestations liturgiques de masse très démonstratives, mais également ses méthodes fortement matérialistes, connaît un fort développement en Afrique Noire, comme dans le reste du monde.

Associé à l’image de Simone Gbagbo ou à une certaine extrême droite américaine (proche de l’ancien président George W. Bush), il est souvent vu comme un instrument de l’impérialisme US, chargé de propager à coup de prosélytisme leurs valeurs et leur vision du monde. Cependant, sur le terrain, le pentecôtisme africain obéit à des dynamiques un peu plus complexes que cette vue manichéenne ne pourrait le laisser penser.

Une implantation centenaire

Le pentecôtisme naît au début du XXe siècle aux États-Unis (en 1901 dans une église blanche du Kansas et en 1906 dans une église noire de Los Angeles) et au Royaume-Uni, d’une dissidence au sein d’églises réformées. Son dogme est fondé sur une interprétation littérale de la Bible, mais ce qui le différencie des autres mouvements protestants est l’importance accordée au « baptême par le Saint-Esprit », manifesté par les charismes (ou dons de Dieu aux croyants) et le lien direct et intime entre Dieu et le croyant.

Très vite, des missionnaires pentecôtistes arrivent en Afrique anglophone, par le biais de la colonisation britannique, notamment en Afrique du Sud, au Liberia et au Burkina Faso. Ceci est facilité par la création, dès 1914, des Assemblées de Dieu, fédération de communautés pentecôtistes américaines, disposant d’une puissante branche missionnaire qui fait de l’Afrique de l’Ouest son terrain privilégié d’évangélisation. Des Assemblées équivalentes apparaissent en Europe de l’Ouest et du Nord au milieu du XXe et vont envoyer des missions en Afrique Centrale. Ceci va résulter en la création d’églises nationales africaines autonomes, qui elles mêmes vont évangéliser les pays voisins. En parallèle, vont apparaître des églises totalement indépendantes et de taille très variable, comptant parfois quelques fidèles autour d’un pasteur.

Après une période d’ « institutionnalisation », un renouveau pentecôtiste est perceptible dès les années 1970, suivant celui observé en Amérique du Sud, d’abord marqué au sein des pays anglophones (Nigeria, Ghana) puis francophones (les deux Congo). Enfin, plus récemment, et avec moins de succès, le pentecôtisme tente de pénétrer les pays musulmans comme le Sénégal et le Maghreb.

Aujourd’hui répandu à travers tout le continent, principalement dans les zones urbaines, il n’est cependant majoritaire nulle part, et sa répartition reste très inégale. Malgré la difficulté à obtenir des chiffres, de par la disparité même du mouvement, sa porosité avec les autres croyances évangéliques et protestantes et l’absence d’autorité centrale, certains estiment qu’il y a plus de 100 millions de pentecôtistes en Afrique Noire. Le Nigeria étant, derrière le Brésil, la Corée du Sud et les États-Unis, le pays comptant le plus d’adeptes. Au niveau mondial, il s’agit de la branche de la chrétienté connaissant aujourd’hui la plus forte croissance (prosélytisme oblige), et en serait, derrière le catholicisme, la seconde plus grande dénomination.

Une certaine adéquation au moule anglo-saxon

Dans nombre de ses caractéristiques, le pentecôtisme promeut des valeurs en rupture avec la tradition africaine et compatibles avec la vision anglo-saxonne du monde.

L’image la plus connue est celle de manifestations de masse dans des mega-churches ou des stades remplis de fidèles en transe, galvanisés par un prêcheur « télévangéliste », qui pratique en direct des guérisons miraculeuses, véritables batailles contre le Malin. De vrais «shows à l’américaine » dans lesquels la « machine narrative » tourne à plein. Ces « délivrances », extrêmement spectaculaires et violentes, consistent à extraire du corps du pauvre sujet les forces diaboliques, sources de tous ses problèmes. La puissance de conviction de tels actes fait que de plus en plus d’églises pentecôtistes, même initialement réticentes, l’intègrent à leurs rituels… Il ne s’agit là qu’un des exemples de la forte dimension « marketing » du mouvement, par ailleurs passé maître dans l’utilisation des médias, marqué également par des dérives mercantiles de la part de nombreux pasteurs, plus hommes d’affaires qu’hommes de Dieu, qui confondent le denier du culte et leur compte en banque, qui roulent en 4x4, portent des montres en or et collectionnent les costumes sur mesure.

Plus fondamentalement, le pentecôtisme (ou du moins une grande partie des églises s’en réclamant) promeut la réussite financière et matérielle et l’initiative personnelle. C’est ce que l’on appelle la « théologie de la prospérité » teintée de libéralisme et issue, sans surprise, des États-Unis. La situation favorable d’un individu y est vue comme résultant des grâces divines, ce qui rencontre à la fois un écho favorable auprès des populations pauvres aspirant à une vie meilleure et des plus riches, qui y trouvent là une justification bien pratique de l’ordre social établi, voire de l’augmentation des inégalités. En poussant plus loin, cela justifie également l’enrichissement personnel du pasteur que nous évoquions il y a quelques lignes. Certains en concluent que le pentecôtisme est un « supermarché de la foi ».

Elisabeth Dorie-Aprill et Robert Ziavoula, dans leur article « La diffusion de la culture évangélique en Afrique Centrale », citent ainsi un pasteur aux accents néo-wébériens :

  • Dieu ne parle que de vous enrichir, c’est ce qu’il a dit à Abraham : “enrichissez-vous!” Mais comment on peut s’enrichir en restant comme ça là ? (…) Quand vous lisez la Bible de A à Z ce n’est que l’idée de la construction.[...] D’ailleurs les pays anglo-saxons qui sont protestants, ils ont mis l’accent sur le travail.

Cette promotion des valeurs entrepreneuriales est finalement très en accord avec les messages que des institutions comme la Banque Mondiale ou le FMI peuvent véhiculer. D’ailleurs, les Assemblées de Dieu font directement référence, dans leurs brochures, à la mauvaise santé économique de l’Afrique, dont les causes sont bien connues :

  • guerres fratricides…, mauvaise gestion de certains dirigeants…, aspects négatifs du colonialisme et du marxisme, dette extérieure toujours croissante à cause des importations de produits manufacturés, agriculture souvent rudimentaire.

Au niveau social et sociétal, en promouvant un lien intime entre Dieu et le croyant, le pentecôtisme met en avant l’individualisation et l’individualisme au détriment des traditions locales. Sont introduites de nouvelles logiques de solidarités entre les individus, détachées descontraintes familiales et de la communauté existante. La famille, quant à elle, est resserrée à son acception nucléaire. En ce sens, le pentecôtisme (finalement comme toute religion prosélyte) implique une acculturation du croyant qui rejoint ses rangs, en l’enjoignant de rompre avec le passé pour conjurer les maux qui le rongent.

Une montée en puissance politique

Jusqu’à très récemment, les églises pentecôtistes africaines ne se souciaient pas de politique. Cependant, souvent par intérêt (pour convertir, moraliser ou pour assouvir une ambition personnelle du pasteur), cet état de fait a changé dès les années 1990. Ainsi le pentecôtisme s’est rapproché des cercles du pouvoir. L’exemple de la Côte d’Ivoire est particulièrement parlant. Il a longuement été commenté dans la presse francophone, notamment pour l’impact supposé que les conseillers religieux du couple présidentiel auraient eu dans la relation avec la France.

La conclusion du dernier discours sur l’état de la nation de l’ancien président béninois, Mathieu Kérékou, en décembre 2005, est particulièrement éloquente :

  • En ce moment crucial où la tendance est aux invectives, aux provocations, aux  appels à peinvoilés à la violence, j’exhorte tous nos compatriotes a plus de retenue, car ceux qui pactisent avec le diable ne seront sûrement pas capables d’éteindre le feu de la haine qu’ils auront inconsciemment allumé. Quant à mon Gouvernement, les générations montantes et futures retiendront que la mission est accomplie et bien accomplie. C’est sur ces mots de foi et d’espérance en l’avenir radieux pour notre cher et beau pays, le Bénin, que je termine mon message sur l’état de la Nation devant la Représentation Nationale. Que Dieu bénisse le Peuple béninois et ses Dirigeants !

L’action dans le champ politique se fait, comme l’explique Cédric Mayrargue (Les dynamiques paradoxales du pentecôtisme en Afrique subsaharienne), à la fois :

  • par le haut : conversion des élites (à titre d’exemple, Thomas Yayi Boni, successeur de Kérékou, est un pentecôtiste converti d’origine musulmane), fidèles nommés à des postes clés, postes de conseillers pour les pasteurs, etc;
  •  par le bas : ouverture d’écoles, de cliniques, de centres sociaux, création d’ONG, autant de nouveaux outils de prosélytisme.

Cet investissement, sans surprise, permet de peser sur les politiques publiques. Cédric Mayrargue donne l’exemple de l’abandon de la campagne « Abstain, Be Faithful, Use Condoms » en Ouganda grâce à l’appui de l’épouse « born again » du président, Janet Museveni. On peut également citer la stigmatisation des « non-chrétiens » et des « nordistes » en Côte d’Ivoire. Ou la participation de l’ancien président de Zambie, Frederick Chiluba, à des « croisades » et conventions pentecôtistes.

Des influences extérieures

La diffusion des valeurs pentecôtistes, au-delà de la période initiale décrite plus haut, est accompagnée de l’extérieur. Ainsi les Assemblées de Dieu américaines, ainsi que d’autres, fournissent des moyens financiers à certaines églises locales. De même, elles alimentent les pasteurs en matériel : brochures, vidéos…Les best-sellers des télévangélistes américains sont disponibles dans toutes les « bonnes » librairies, tout comme des programmes TV made in USA tournent en boucle sur certaines chaînes de télévision. Certains prêcheurs américains, tels des stars du rock, effectuent de véritables tournées en Afrique, remplissant les stades et écoulant leurs produits dérivés.

Les Assemblées de Dieu comptent, comme d’autres institutions évangéliques et pentecôtistes, aujourd’hui encore plusieurs centaines de missionnaires qui font en permanence le tour du monde dans le but d’apporter la bonne parole. De même, les églises anglo-saxonnes ont mis sur pied de nombreuses ONG à vocation humanitaire, comme Samaritan’s Purse, qui travaillent sur le terrain africain avec les pentecôtistes locaux.

Origine américaine, promotion de valeurs anglo-saxonnes, intégration du politique, investissement du champ social, soutiens extérieurs, évangélisme offensif, prosélytisme auprès de populations musulmanes (et parfois conflits interconfessionnels ouverts, comme au Nigéria) : il n’en faut pas plus pour que surgisse le spectre d’infiltration à des fins géopolitiques. Et cela va plus loin qu’une simple « américanisation » de la chrétienté africaine.

Il faut dire que les évangélistes américains, associés aux néo-conservateurs, promeuvent un christianisme radical, ultraconservateur et très offensif allant de pair avec une vision simpliste du « bien » et du « mal », et n’ont pas hésité à parler de « croisade » dans le cadre de la guerre d’Irak. Il convient également de rajouter que, notamment en Afrique du Sud, le pentecôtisme a frayé avec l’extrême-droite, qui a alimenté son fond théologique (voir Paul Gifford, The Complex Provenance of Some Elements of African Pentecostal Theology). Et si l’on inclut les Églises sionistes (présentes en Afrique du Sud depuis la fin du XIXème) à l’équation, on a de quoi alimenter le feu conspirationniste pendant des décennies.

D’autant que certaines rumeurs concernant des opérations montées par les services secrets américains vont bon train. Même s’il est avéré que des initiatives de recensement d’églises dans plusieurs pays africains sont lancées et financées depuis les États-Unis, il n’y a cependant pas, comme pour l’Amérique du Sud, de théories très structurées relatives à l’appui direct de sectes évangéliques visant à contrer des influences néfastes, communistes ou autres. On se souvient que, dans les années 1980, Ronald Reagan avait très peur de l’infiltration marxiste et de la théologie de la libération au sein de l’Eglise catholique en Amérique Latine. Et donc, naturellement, Washington voyait d’un bon œil le développement de concurrents moins rouges. Cependant, comme le montrent David Stoll (Is Latin America Turning Protestant? The Politics of Evangelical Growth) et David Martin (Tongues of Fire: The Explosion of Protestantism in Latin America), il n’y a pas eu de soutien direct de la part des États-Unis.

Nous allons le voir, il faut relativiser l’influence nord-américaine dans la propagation du pentecôtisme africain, largement marqué par des dynamiques propres au Continent Noir.

Le pentecôtisme autochtone, entre culture populaire et mondialisation

Nous l’avons déjà évoqué, il y a en Afrique un nombre incalculable d’églises pentecôtistes. Certaines rassemblant des millions de fidèles, d’autres quelques uns à peine. Certaines sont issues des missions occidentales, mais de plus en plus sont celles qui ont éclos de façon locale. Certaines existent depuis près de cent ans, d’autres apparaissent et disparaissent en un clin d’œil. Et dans leur immense majorité, elles sont indépendantes, à la fois les unes des autres, mais également de leurs homologues nord-américaines, brésiliennes ou européennes, même si des liens (surtout moraux et confessionnels) peuvent exister. L’absence d’autorité centrale renforce la mobilité théologique des différents mouvements.

La mobilité concerne également l’allégeance des fidèles. La fragilité de la plupart des églises, l’absence d’exclusivisme (contrairement à d’autres sectes) et la porosité entre les mouvements y sont pour beaucoup. De même que la très forte concurrence qui existe en Afrique subsaharienne : le paysage religieux y est marqué par une extrême complexité, entre le catholicisme, les nombreuses sectes protestantes (évangéliques ou non), l’islam et les cultes locaux toujours actifs, sans oublier les syncrétismes occidentalo-africains, comme le kimbanguisme au Congo, qui compte entre 3 et 4 millions de fidèles. Cette double mobilité est un sérieux frein à toute tentative de mainmise extérieure globale. Le développement actuel du pentecôtisme en Afrique est dû, plus qu’aux influences extérieures, au terreau propice (difficultés économiques, aspiration au développement) et à l’établissement de ce que l’on peut appeler une culture populaire. Où quand l’expérience et la pratique passent avant le fond théologique.

Comme le souligne Cédric Mayrargue, les églises pentecôtistes les plus dynamiques aujourd’hui sont autochtones et sont menées par des pasteurs locaux, comme la Redeemed Christian Church of God (dont le pasteur, Enoch Adejare Adeboye, a été nommé homme le plus puissant d’Afrique par Newsweek) ou la Deeper Life Bible Church nigérianes, le Christian Action Faith Ministries ou l’International Central Gospel Church ghanéens, la Family of God zimbabwéenne. Ces églises ont su traverser les frontières et se doter d’une ambition universelle, drainant chaque semaine des milliers de fidèles lors de « croisades » dans des stades ou sur des places publiques.

Leur présence dépasse aujourd’hui les frontières africaines. La Church of Pentecost ghanéenne est ainsi implantée au Royaume-Uni, en France, aux États-Unis, en Ukraine et en Inde. Les flux ne sont plus simplement dirigés dans le sens Nord-Sud mais s’orientent désormais selon un axe Sud-Sud et même Sud-Nord, notamment grâce aux diasporas. Cela ne concerne pas uniquement les transferts d’argent, mais aussi et surtout le fond théologique : l’Afrique participe activement à la production idéologique et théologique du pentecôtisme. Où le Continent Noir n’est plus seulement importateur mais aussi exportateur d’influence, une marque de plus de son intégration à la mondialisation actuelle.

JGP

Alliance géostratégique

dimanche, 16 mai 2010

Omar Ba: "N'émigrez pas!"

N'émigrez pas !

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Une prise de conscience africaine du caractère néfaste de l'émigration : c'est tout l'intérêt du livre d'Omar Ba, N'émigrez pas ! L'Europe est un mythe, que les éditions Jean-Claude Gawsewitch viennent de publier. Bousculant le politiquement correct, il rejoint, à partir d'un point de vue différent, les analyses des observateurs les plus lucides de l'immigration en Europe. Alain de Benoist, dans un éditorial de la revue Eléments, écrivait déjà en 1983 : "L'immigration est née de l'obligation faite à des hommes de se déraciner, par un système économique désireux de faire appel à une main d'oeuvre bon marché, système fondé sur le profit qui transfère les hommes comme on transfère les marchandises ou les capitaux. Fruit de l'idéologie de la rentabilité (à courte vue), elle est une forme moderne de déportation et d'esclavage."

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"Après le succès de "Je suis venu, j’ai vu, je n’y crois plus" (plus de 10 000 exemplaires), Omar Ba nous livre un texte percutant sur l’immigration, un sujet brûlant. Omar Ba affirme que les Africains qui quittent tout pour venir en Europe perdent au change. Leur avenir est sur le continent noir. L’immigration contribue à maintenir les populations africaines en position d’assistanat. De plus, les populations immigrées sont plus touchées par le chômage : l’Europe a-t-elle besoin de l’immigration ? Les immigrés sont « conviés à la misère ». Omar Ba est contre les régularisations massives des sans-papiers, qui vont pousser de nombreux autres Africains à quitter leurs pays d’origine pour l’Europe en leur donnant de l’espoir, mais qui vont aussi priver les pays d’Afrique de leurs ressortissants. Au sujet des expulsions, il s’agit d’une sanction juridiquement approuvée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, cela ne devrait pas provoquer autant de remous. Pour Omar Ba,l’opinion publique choisit l’émotion (cas du renvoi des Afghans en décembre 2009). « Parfois il est salutaire de raccompagner l’étranger dans son pays », selon lui. Les conditions socio-économiques se dégradent dans les pays du Nord, qui ne peuvent donc plus accueillir. Mais selon Omar Ba, l’immigration ne doit pas être associée au racisme, c’est un problème socio-économique, à ne pas « racialiser » (ex : la chasse aux Camerounais exercée en Guinée Equatoriale en mars 2004, où on a vu « des Noirs s’en prendre à d’autres »)… Un texte à contre-courant des idées « bien-pensantes » sur l’immigration, le point de vue surprenant d’un immigré africain de 27 ans."

jeudi, 13 mai 2010

L'Afrique en manque destratégie face à l'arrivée massive des Chinois

L'Afrique en manque de stratégie face à l'arrivée massive des Chinois

L’arrivée en force des opérateurs chinois sur le continent africain oblige les pays du Nord et d’Afrique à se remettre en question.

« Lorsque je veux construire une autoroute, il me faut cinq ans pour conclure avec la Banque mondiale. Avec la Chine, c’est réglé en quelques jours : je dis oui ou non, et je signe. »

C’est en ces termes que le président sénégalais, Abdoulaye Wade, résumait, lors du sommet Union européenne-Chine de 2007, la nouvelle alliance entre l’Empire du Milieu et les pays africains.

Ces dernières années, les investissements directs chinois en Afrique se sont taillés la part du lion, passant de 327 millions d’euros en 2003 à 5,2 milliards en 2008. Leurs échanges commerciaux, qui se montaient à 12 milliards de dollars en 2002, ont quasi décuplé pour passer aujourd’hui à 107 milliards de dollars. La Chine est devenue, après les USA, la deuxième partenaire de l’Afrique.

Ruée vers le pétrole au Soudan, déferlement des constructions routières et autres infrastructures en Algérie ou en République démocratique du Congo, exploitation tous azimuts des industries minières en Zambie ou en RDC… Les exemples se multiplient à l’infini : la Chine a fait de l’Afrique son « Far West, » selon l’expression de Michel Beuret et de Serge Michel dans leur trépident recueil de reportages intitulé « Chinafrique, Pékin à la conquête du continent noir » (éd. Grasset).

Prises de court, les anciennes puissances coloniales critiquent cette montée en puissance que rien ne semble arrêter, invoquant notamment l’absence d’exigence en matière de respect des droits de l’homme et de lutte contre la corruption chez le partenaire asiatique.

Mais sur quels intérêts reposent cette alliance ? Après la Françafrique, la Chinafrique ? Ces questions brûlantes ont fait l’objet, fin avril, d’un débat animé lors du Salon africain du livre à Genève.

Opacité et pillage

Pour l’économiste congolais Fweley Diangitukwa, auteur de « Les grandes puissances et le pétrole africain » (éd. L’Harmattan), si les Chinois sont aujourd’hui en Afrique c’est parce que les anciens colonisateurs n’ont pas fait correctement leur travail.

Cette vision, quelque peu victimisante à l’égard des pays africains, est nuancée par le journaliste suisse Michel Beuret. C’est en se posant comme exemple enviable pour l’Afrique que la Chine a pu s’imposer comme partenaire, affirme-t-il.

« Une chose que les Chinois ne comprennent pas, c’est bien la vision colonisatrice. Les Africains sont fascinés par ces hommes jaunes qui débarquent et triment jour et nuit dans les mêmes conditions qu’eux, et dorment aussi dans la rue. Cela force le respect. En ce sens, ils ne voient pas forcément les Chinois comme arrogants. »

Une différence de taille avec leur perception du colon occidental.

Exemple à suivre, certes, mais Jean-Claude Péclet, journaliste au quotidien suisse Le Temps et modérateur du débat, a également rappelé que la Chine c’est aussi l’opacité, la corruption, les promesses non tenues, le pillage des ressources naturelles… Ce qui permet à Thierry Bangui, consultant en développement, originaire de la République centrafricaine, d’ironiser :

« Quand les Occidentaux accusent la Chine de piller les matières premières en Afrique, cela fait ricaner les Africains. »

Contrepartie concrète

Pour Thierry Bangui, les critiques des Occidentaux sont démontables. Et de rappeler la masse d’argent africain blanchi en Occident. Un point de vue partagé par Fweley Diangitukwa, qui rappelle que seuls les Occidentaux s’inquiètent de la présence chinoise en Afrique, alors que 90% des armes revendues en Afrique le sont par les pays membres du Conseil de sécurité.

Michel Beuret souscrit :

« La contrepartie proposée par les Chinois consiste en des réalisations très concrètes. Ceux-ci irriguent le continent noir et proposent de le raccrocher à la locomotive de la mondialisation. Mais pour cela, il faut des infrastructures de base. On ne peut pas congeler de la viande sans réfrigérateurs. Les Chinois construisent les barrages, les routes, les ponts, les réseaux électroniques. »

Une façon concrète de proposer de l’aide au développement sans contrepartie visible, avec effet immédiat.

Un réel pouvoir

Mais peut-on pour autant parler d’un partenariat win-win (gagnant-gagnant) ? Thierry Bangui s’interroge :

« Les Chinois ont une stratégie vis-à-vis de l’Afrique. Mais qu’en est-il de la stratégie africaine ? »

Pour l’économiste centrafricain, la relation win-win [gagnant-gagnant] n’existe pas. En exportant sa main-d’oeuvre, la Chine a cherché à résoudre son chômage interne. Maintenant, les Chinois occupent le petit commerce qui était assuré par les Africains.

Les trois intervenants s’accordent pourtant à reconnaître un réel pouvoir de négociation aux pays africains.

« Les Africains peuvent faire valoir leurs intérêts dans les contrats avec leurs partenaires chinois. Mais pour cela, ils doivent se responsabiliser et jouer d’égal à égal non seulement économiquement mais aussi politiquement. »

Rue 89

Sur le même sujet, revoir le documentaire « Drapeau rouge sur continent noir ».

mardi, 04 mai 2010

L'Afrique du Sud, entre Noirs et Blancs

L'Afrique du Sud, entre Noirs et Blancs

La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n°48, mai-juin 2010). Le dossier central revient sur l'histoire de l'Afrique du Sud, avec notamment plusieurs articles de Bernard Lugan, africaniste réputé. Un dossier qui permettra à ses lecteurs de ne pas gober passivement les âneries politiquement correctes que les journalistes chargés de couvrir ce pays à l'occasion de la Coupe du monde de football ne vont pas tarder à déverser à hautes doses sur les différentes antennes de radio et de télévision. On trouvera aussi deux entretiens, l'un avec Régis Boyer, le spécialiste des Vikings, et l'autre avec Aymeric Chauprade à propos de Realpolitik, son site d'analyse géopolitique. A noter, aussi, un hommage à Jean-Claude Valla.

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dimanche, 04 avril 2010

Quand le Togo et le Cameroun étaient des protectorats allemands

Erich KÖRNER-LAKATOS :

Quand le Togo et le Cameroun étaient des protectorats allemands

 

Deutschen_Schutzgebiete.gifPendant longtemps le Grand Electeur Frédéric-Guillaume de Prusse n’a connu aucun succès dans ses ambitions d’outre-mer. L’entreprise, qui a consisté à mettre sur pied une société à l’image de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, a échoué face aux réticences anglaises.

 

En 1682, Frédéric-Guillaume fonde dans le port maritime d’Emden la « Compagnie commerciale brandebourgeoise et africaine » (= « Brandeburgisch-afrikanische Handelskompagnie »). Une fort modeste expédition prend alors la mer, composée de deux navires avec, à leurs bords, à peine une centaine de matelots, quelques scientifiques et trois douzaines de fantassins.

 

Le jour du Nouvel An de 1683, les Prussiens débarquent au Cap des Trois Pointes sur la Côte d’Or de l’Afrique occidentale, dans le Ghana actuel. Von der Gröben hisse alors le drapeau frappé de l’aigle rouge sur fond blanc, pose la première pierre de la toute première colonie du Prince Electeur, qui est baptisée Gross-Friedrichsburg. Un traité de protection est signé, le « Tractat zwischen Seiner Churfürstlichen Durchlaut von Brandenburg Afrikanischer Compagnie und den Cabusiers von Capo tris Puntas », soit le « Traité entre la Compagnie africaine de son Excellence le Prince Electeur de Brandebourg et les Cabusiers du Cap des Trois Pointes ». Il règle les rapports entre les représentants du Prince Electeur et les chefs indigènes. Le commerce des esclaves, de l’or et de l’ivoire s’avère tout de suite florissant.

 

Mais des pirates français et des expéditions anglaises, venues de l’intérieur du pays, harcèlent les Prussiens qui, de surcroît, sont minés par les fièvres propres au climat des lieux et par la maladie du sommeil, transmise par la mouche tsétsé.

 

En 1708, le fortin n’est plus occupé que par sept Européens et quelques indigènes. Berlin en a assez des tracas que lui procure sa base africaine et le Roi Frédéric I (la Prusse est devenue un royaume en 1701) négocie pendant plusieurs années avec les Hollandais. En 1720, tout est réglé : ceux-ci reprennent à leur compte, pour la modique somme de 7200 ducats et pour quelques douzaines d’esclaves, les misérables reliquats de la première possession prussienne d’outre-mer.

 

Il faudra attendre plus d’un siècle et demi pour que quelques maisons de commerce allemandes se fixent à nouveau dans la région, sur la côte de la Guinée. Les Hanséatiques, qui cultivent l’honneur commercial et entendent baser leurs activités sur le principe de la parole donnée, sont confrontés à une concurrence anglaise, qui ne cesse d’évoquer le libre-échange et la « fairness » mais tisse des intrigues et brandit sans cesse la menace. En 1884, les marchands allemands demandent la protection de leur nouvel Empire et le Chancelier Bismarck envoie en Afrique le Consul Gustav Nachtigal, avec le titre de plénipotentionnaire, à bord du SMS Möve.

 

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Drapeau du Togo à l'époque du protectorat allemand

Lorsque Nachtigal aborde les côtes du Togo, le roi local Mlapa demande un accord de protection au Reich, en songeant bien entendu à se protéger contre ses rivaux de l’arrière-pays. Aussitôt dit, aussitôt fait. A partir du 5 juillet 1884, le Togo est un protectorat allemand et, à Lomé (aujourd’hui capitale du pays), on hisse le drapeau du nouveau Reich en ponctuant la cérémonie de salves d’honneur. Une semaine plus tard, Nachtigal jette l’ancre devant les côtes du Cameroun et signe un traité de protection au cours de la deuxième semaine de juillet avec les chefs King Bell et King Aqua. C’est une malchance pour les envoyés de Londres qui n’arrivent que quelques jours après la conclusion de cet accord et ne peuvent donc plus revendiquer la région pour l’Empire britannique.

 

Dans les décennies qui précédèrent la première guerre mondiale, ce sera surtout le Togo qui deviendra la colonie modèle de l’Allemagne wilhelminienne. Ses principales denrées d’exportation sont le cacao, le coton, les oléagineux, les cacahuètes et le mais. La présence allemande se limite à quelques factoreries et missions sur le littoral togolais ; en 1913, seuls trois cents Allemands vivent au Togo, dont quatre-vingt fonctionnaires coloniaux et cela pour un pays de la taille de l’Autriche actuelle. Les communications avec le Reich sont assurées par la grande station de radio de Kamina, construite en 1914.

 

Pendant l’été 1914, le Togo sera le théâtre d’une lutte brève mais acharnée. 560 soldats de la police indigène et deux cents volontaires européens tenteront de défendre le Togo allemand coincé entre les Anglais qui avancent à partir de l’Ouest, c’est-à-dire à partir du Ghana actuel, et les Français qui progressent en venant de l’Est, du Dahomey, c’est-à-dire du Bénin d’aujourd’hui. Sur la rivière Chra, les soldats de la police indigène togolaise se lancent contre une colonne franco-anglaise et contraignent les attaquants à se replier : les pertes sont lourdes toutefois dans les deux camps. Le sacrifice des Togolais a été inutile : l’ennemi est très supérieur en nombre. Les Allemands font sauter la station radio de Kamina et le gouverneur, le Duc Adolf Friedrich de Mecklembourg, capitule le 26 août. Anglais et Français se partagent le pays.

 

La situation est différente au Cameroun, dix fois plus vaste. Au Nord, le Cameroun est une savane herbeuse et, au Sud, une forêt vierge impénétrable. Les denrées d’exportation sont la banane, le cacao, le tabac, le caoutchouc et les métaux précieux. En 1913, le pays compte quatre millions d’indigènes et seulement 2000 Allemands. L’administration est assurée par quatre cents fonctionnaires. Le nombre de femmes et d’enfants européens est insignifiant, vu le climat très difficile à supporter pour les Blancs, si bien qu’il n’y avait pas une seule école pour les enfants d’Européens.

 

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Drapeau du Cameroun à l'époque du protectorat allemand

Dans ce Cameroun alors fort inhospitalier, les Alliés occidentaux auront de grosses difficultés à maîtriser la situation. La troupe de protection de la colonie comprend 43 compagnies, avec 1460 Allemands et 6550 indigènes. Les puissances de l’Entente leur opposaient, au début de la première guerre mondiale, un millier de soldats blancs et 15.000 colorés, parmi lesquels un régiment disciplinaire indien. Les défenseurs de la colonie allemande durent lutter sur trois fronts : au Sud, les Français entendent gagner du terrain au départ du Gabon, au Nord, les Britanniques pénètrent au Cameroun en partant de leur colonie du Nigéria. Plus tard, les Belges enverront une force de trois mille hommes, venus du Congo à l’Est.

Askaris%20zum%20Appell+.jpgLa troupe de protection allemande fut rapidement coupée de toute voie d’approvisionnement et, devant des forces ennemies supérieures en nombre, est obligée de se replier progressivement sur les hauts plateaux du pays, autour de l’actuelle capitale Yaoundé. Les combats acharnés durent jusqu’au début de l’année 1916. A ce moment-là, Allemands et Camerounais n’ont plus de munitions. Les Askaris de l’Empereur Guillaume II engagent le combat contre l’ennemi uniquement avec leurs baïonnettes. A la mi-février, le gros de la troupe de protection gagne un territoire neutre, la colonie espagnole de Rio Muni au Sud du Cameroun. Des dizaines de milliers d’indigènes, fidèles au Reich allemand, les suivent dans cet exil. Dans le Nord du protectorat du Cameroun, à proximité du Lac Tchad, la forteresse de montagne de Maroua tient sans fléchir sous les ordres du capitaine von Raben, grièvement blessé. 

 

Il ne rendra les armes  —mais ses soldats n’ont plus une seule cartouche !—  que lorsqu’il apprendra que le gros de la troupe de protection, invaincue, était en sécurité sur territoire espagnol. La dernière citadelle allemande du Cameroun était tombée. La présence allemande dans ce pays africain appartenait désormais au passé.

 

Erich KÖRNER-LAKATOS.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°50/2005 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

lundi, 29 mars 2010

L'Afrique Réelle n°3 / Afrique du Sud

L’Afrique Réelle n°3 – Mars 2010

L’Afrique du Sud n’est pas LA « Nation arc en ciel » dans laquelle les déterminismes raciaux ont disparu par un coup de baguette magique, mais l’assemblage de plusieurs peuples réunis par le colonisateur britannique à la suite de nombreuses guerres.
Ces peuples, qu’il s’agisse des Zulu, des Xhosa, des Sotho, des Venda, des Pedi, des Ndebele, des Indiens ou des Afrikaners, etc., ont des langues différentes et des références historico-culturelles irréductibles les unes aux autres.
Après 1910, les Blancs, Britanniques d’abord, Afrikaners ensuite, constituèrent le ciment de cette mosaïque raciale. Après les élections de 1948, les seconds commirent l’erreur d’accepter l’héritage colonial britannique avec ses frontières et ils devinrent de ce fait des colonisateurs intérieurs. Maîtres de tout le pays, ils découvrirent alors qu’ils risquaient la submersion démographique. Pour tenter de l’éviter, ils s’engagèrent alors dans la politique d’apartheid ou « développement séparé », avec comme corollaire la création de foyers nationaux noirs, les « bantustan ».
A la fin de la décennie 1980 les Afrikaners se trouvèrent dans une impasse politique :
- à l’intérieur, les Noirs étaient sur le point de se soulever,
- à l’extérieur les sanctions internationales transformaient l’Afrique du Sud en pays paria.

Comme le président P.W Botha incarnait l’immobilisme, sa mise à l’écart fut alors décidée par la génération montante des responsables afrikaners et le 14 août 1989, ils le remplacèrent par F.W De Klerk qui remit le pouvoir à l’ANC.

A partir de 1994, l’ANC devenu parti-Etat eut la charge de maintenir la mosaïque sud-africaine. En 2008, ce mouvement a connu une scission à l’occasion de laquelle a ressurgi l’ethno régionalisme, tendance lourde niée depuis 1994 par l’idéologie officielle.
Toutes les réalités du pays sont en effet fédérales, or, le pari politique du gouvernement ANC repose sur un postulat qui est la constitution d’une « nation arc-en-ciel » dans laquelle les déterminismes raciaux, ethniques et régionaux auront été effacés.
L’ANC pourra donc difficilement éviter le débat entre la vieille garde marxisto-jacobine cramponnée au dogme de l’Etat unitaire et les tenants des réalités confédérales.

Au mois de mai 2009, succédant à Thabo Mbeki, Jacob Zuma fut élu président de la République. Après 15 années de pouvoir xhosa, un leader populiste zulu arrivait aux affaires dans un contexte économique et social plus que morose.
Loin de la vision idyllique présentée par les médias, la réalité sud africaine est en effet tragique. Près de deux décennies après l’accession au pouvoir d’une « majorité noire » le pays cesse en effet peu à peu d’être une excroissance de l’Europe à l’extrémité australe du continent africain pour devenir un Etat du « tiers-monde » avec, certes, un secteur encore ultraperformant, mais de plus en plus réduit, surnageant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violence.

Bernard Lugan

Source : Blog Officiel de Bernard Lugan [1]

vendredi, 05 mars 2010

Gamal Abdel Nasser, el republicano egipcio

Gamal Abdel Nasser, el republicano egipcio

Líder político más influyente en el mundo árabe de su época. Fue militar, estadista egipcio y Presidente de Egipto de 1956 a 1970.

nasserfffffffff.jpgDe origen humilde, nacido en 1918 en la provincia de Asiut, Egipto, Gamal Abdel Nasser ingresó en la Academia Militar en 1938, en plena guerra de resistencia.

El atractivo que significaba el canal de Suez, el hecho de ser la bisagra entre oriente y occidente, y las riquezas naturales de este país, no tardarían en hacerlo presa del imperio británico, la primera potencia mundial para 1882… los ingleses usaron la humillante estrategia de convertir el gran Egipto de las escrituras en un protectorado inglés. Años de guerra de resistencia, ocasionaría el ultraje imperial.

En 1949 Nasser funda la organización de militares libres, con la cual daría el golpe de estado que derrocó al Rey Faruq I, súbdito de Gran Bretaña.


La organización de los militares estaba constituida por jóvenes oficiales nacionalistas de la academia militar que compartían la preocupación de su país y por el saqueo al cual era sometido por el imperio británico.

Los militares libres poseían su propio medio de comunicación: un periódico donde exponían claramente su ideología política y la razón de su lucha. Voz de los oficiales libres:”nacionalismo árabe, lucha contra cualquier potencia colonial y en especial contra los británicos, instauración de una república laica y defensa de los principios del socialismo”.

Nasser llega al poder el 23 de junio de 1956 y constituye el consejo directivo de la revolución. Su primera acción fue la nacionalización del canal de Suez lo que desencadenó la movilización militar de Francia, Gran Bretaña e Israel, países que planearon recuperar el canal, invadir el Cairo y destituir a Nasser.

A finales de 1956 Nasser aceleró el proceso de nacionalización, liquidó los bienes británicos y franceses, acepto la ayuda soviética, e impulsó la distribución de tierras y lideraba la construcción de un nuevo partido: la unión nacional organización de masas que debía cimentar la nueva sociedad socialista egipcia.

Nasser se convirtió en un panarabista, abogaba por la unidad regional, por la unidad de los países árabes,…por los países del sur, de allí su militancia en el movimiento de los no alineados.

En enero de 1958 materializó su sueño con la creación de la Republica Árabe Unida producto de la unión de Egipto y Siria…la arremetida imperial terminó con este sueño aunque la liga de estados árabes continúa como testimonio de lo que pudo haber sido.

“Podéis matar a Gamal! El pueblo egipcio cuenta con cientos de gamales que se alzarán y os mostrarán que más vale una revolución roja que una revolución muerta”.

Gamal Nasser murió de apenas 52 años de edad, de un repentino infarto al corazón en el año 1970.

Reinaldo Bolívar

Extraído de Radio del Sur.

~ por LaBanderaNegra en Febrero 26, 2010.

mardi, 26 janvier 2010

Die Tragödie am Horn von Afrika

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Die Tragödie am Horn von Afrika

Wolfgang Effenberger / http://info.kopp-verlag.de/

»Was sollen wir von den erfolglosen Anschlägen mit der Unterhosen-Bombe, mit Sprengstoff in Zahnpasta- oder Shampoo-Tuben, mit explosiven Wasserflaschen oder mit in Schuhen (1) versteckten Sprengladungen halten?« (2), fragt der ehemalige stellvertretende Finanzminister von Ronald Reagan, Paul Craig Roberts. Für den früheren Herausgeber des »Wall Street Journal« sind diese tölpelhaften, unglaubwürdigen »Anschläge« auf Verkehrsflugzeuge weit entfernt von der Raffinesse, mit der »Al-Qaida« die Anschläge vom 11. September 2001 eingefädelt haben soll. Nach Roberts will uns die US-Regierung glauben machen, dass Chalid Scheich Mohammed (3) die Anschläge am 11.09. geplant, die CIA und alle anderen Geheimdienste und Sicherheitsorgane »gleich viermal an einem Morgen getäuscht und sogar Dick Cheney ausgetrickst hat und von unqualifizierten und unerfahrenen Piloten vier entführte Verkehrsflugzeuge mit bravourösen Flugmanövern in die Türme des World Trade Centers und in das Pentagon steuern ließ, wo eine Batterie modernster Luftabwehrraketen kläglich versagte« (4). Die Geschichte des 11. September ist jedoch eng verwoben mit der Carter-Doktrin von 1980 und der anschließend weitsichtig von Zbigniew Brzezinski geschaffenen Militärarchitektur in Gestalt des US-Regionalkommandos CENTCOM.

US-CENTCOM-Befehlshaber General David H. Petraeus 

 

Neben den vitalen US-Interessen in der Region des persischen Golfs lag das Augenmerk des Pentagons vor allem auch auf allen strategisch wichtigen Tankerrouten, auf denen das arabische Öl den Weg in die USA finden sollte: der lebensnotwendigen Straße von Hormus (Iran, Vereinigte Arabische Emirate) und der Zufahrt in den Suez-Kanal im Golf von Aden (Jemen, Somalia). (5)

Zur militärischen Beherrschung fehlten im arabischen Raum nur noch US-Stützpunkte und die entsprechende Einsicht bei den arabischen Staaten. Im achtjährigen Krieg des Iraks gegen den Iran ergriffen die USA Partei für den Aggressor Saddam Hussein. Als dieser in die Falle Kuwait tappte, wurden Staaten wie deren Bürger Adressaten professioneller Desinformation.

Wer erinnert sich nicht  an den berüchtigten Höhepunkt im Kampf um die Herzen der Welt?

Unter Tränen schilderte mediengerecht eine junge kuwaitische Krankenschwester im Plenarsaal des Sicherheitsrates der Vereinten Nationen am 27. November 1990, wie entmenschte irakische Soldaten 312 kuwaitische Babys aus Brutkästen gerissen und auf den Boden geklatscht hätten. Die Welt war geschockt –ebenso der Sicherheitsrat. (6) Zwei Tage später gab der UN-Sicherheitsrat mit der einstimmig gefassten UN-Resolution 678 grünes Licht für militärische Gewalt gegen den Irak. Erst später wurde bekannt, dass als »Kronzeugin« delikaterweise die 15-jährige Tochter Nayriah des kuwaitischen UN-Botschafters aufgetreten war. Die Gräuelstory war erlogen und von 20 Lobby- und PR-Agenturen unter der Leitung der weltgrößten PR-Firma Hill & Knowlton inszeniert worden. (7)

Gleichzeitig wurden der saudischen Regierung amerikanische Satellitenaufnahmen vorgelegt. Aus vorgetäuschten irakischen Panzerspuren schloss das Pentagon auf Angriffsabsichten. (8) Das Manöver gelang ebenfalls und die USA durften im Land der heiligen Stätten des Islams 200.000 Soldatinnen und Soldaten stationieren. 

In der Endphase des Kalten Krieges eröffnete eine alliierte Koalition aus 33 Staaten in den frühen Morgenstunden des 17. Januar 1991 mit einer Luftoffensive die Kampfhandlungen gegen den Irak. (9) Noch war es für das gerade wiedervereinigte Deutschland unvorstellbar, außerhalb des NATO-Gebietes Bundeswehreinheiten in dieser alliierten Koalition kämpfen zu lassen. Dafür diente die Bundesrepublik als Drehscheibe für den Golfnachschub und als wichtiger Finanzier dieses Krieges. Nach einem Informationserlass des Auswärtigen Amtes vom 19. Februar 1991 hatte Bonn bis zu diesem Zeitpunkt etwa 17 Milliarden D-Mark gezahlt. (10) Schließlich wurden deutsche Minensuchboote in den Persischen Golf entsandt. (11) Viele Entscheidungen traf die rot-grüne Regierung nahezu im Verborgenen. »Wo das nicht möglich war, entwickelte sich rasch eine heftige öffentliche Debatte.« (12)

In fieberhafter Eile entstanden nun zahlreiche Strategiepapiere, um der Bundeswehr für kommende Auslandseinsätze eine Legitimationsgrundlage zu geben. General Naumann brachte die politischen, wirtschaftlichen und militärische Interessen auf den Punkt: die »Aufrechterhaltung des freien Welthandels und des strategischen Zugangs zu Märkten und Rohstoffen« (13). In den Verteidigungspolitischen Richtlinien (VPR) von 1992 werden diese imperialen Ziele mit dem Zusatz »im Rahmen einer gerechten Weltwirtschaftsordnung« (14) notdürftig kaschiert. Die »neue« Bundeswehr durfte nun zum Schutz der wirtschaftlichen Interessen Deutschlands »im erweiterten geografischen Umfeld« (15) eingesetzt werden. Weltweit gewannen nunmehr »regionale Krisen und Konflikte und nichtmilitärische Risiken an Virulenz und Brisanz«. Nach den Verteidigungspolitischen Richtlinien (VPR) ließe sich nun die Sicherheitspolitik »weder inhaltlich noch geografisch eingrenzen« und müsse »risiko- und chancenorientiert angelegt« sein.(16) Humanitäre Ziele kommen hier nicht vor.

Über ein Jahr nach den beängstigenden Bildern vom Golfkrieg gingen erschütternde Bilder hungernder Somalis um die Welt –  Ende 1992 sollen bereits 350.000 von ihnen an Hunger gestorben sein. Erfolglos hatten bis dahin die Hilfsorganisationen auf die katastrophalen Zustände im bürgerkriegsgeschüttelten Land aufmerksam gemacht.

Die Medien des Westens wurden erst aktiv, nachdem die US-Regierung ihre militärischen Pläne für Somalia ausgearbeitet hatte.

 

 

Am 21. November 1992 hatte der Nationale Sicherheitsrat (NSC) US-Präsidenten Bush (sen.) empfohlen, in Somalia zu intervenieren. Während General Colin Powell das Militär nur zur Unterstützung der politischen Maßnahmen einsetzen wollte, verlangte das US-Außenministerium  eine politische wie militärische Präsenz. (17) Unter dem somalischen

Diktator Siad Barre hatten vier US-Ölmulties – Conoco, Amoco, Chevron und Philipps –Verträge über Forschungs- und Bohrrechte abgeschlossen. (18)

Angesichts der strategisch-geografischen Lage und seiner als bedeutend eingestuften Bodenschätze (Erdöl, Uran) scheinen ausschließlich humanitäre Ziele eine untergeordnete Rolle gespielt zu haben. Erwartungsgemäß entschied sich der Präsident für die härtere Option.

Zwölf Tage später übertrug die UN-Resolution 794 den Vereinigten Staaten die Führung in Somalia. Zum ersten Mal in der Geschichte der UN wurde eine Friedensmission mit der Durchführung militärischer Sanktionen verknüpft. (19)

Am 4. Dezember erhielt der  Oberbefehlshaber von US-CENTCOM, General Joseph P. Hoar, auch den Oberbefehl über die mehr als 28.000 nach Somalia entsandten Soldaten.

Als Ziel dieser CENTCOM-Militäroperation mit dem klingenden Namen Restore Hope galt es, die Flug- und Seehäfen, die Transportrouten wie auch die Schlüsselbereiche der Infrastruktur militärisch zu sichern. Darüber hinaus sollten auch die Hilfsorganisationen  unterstützt werden. (20)

Erste Zweifel an den humanitären Absichten kam auf, als Conoco Somalia Ltd. dem amerikanischen Gesandten Robert B. Oakley und seinem Stab ihre technisch gut ausgerüstete Zentrale in Mogadischu zur Verfügung stellte. (21)

So kommentierte die Zeitschrift The Nation am 21. Dezember 1992 den US-Einsatz in Somalia mit den Worten, Somalia sei »einer der strategisch heikelsten Punkte der heutigen Welt. Israelis und Iraner, Araber und islamische Fundamentalisten suchten dort Einfluss zu gewinnen – da könnten die USA nicht abseits stehen« (22).

Für die Bundesrepublik bot sich die Katastrophe in Somalia als die Gelegenheit, den angestrebten Bundeswehreinsatz außerhalb des NATO-Gebietes mit Zustimmung weiter Bevölkerungskreise zu proben. Bereits im August 1992 versorgte die Bundesluftwaffe von einem im kenianischen Mombasa eingerichteten Lufttransportstützpunkt für Transall-Flugzeuge die notleidenden Somalis in Mogadischu, Bardera und Hoddur mit Hilfsgütern.

Am 14. Mai 1993 trafen im somalischen Mogadischu die ersten Transportmaschinen der Bundeswehr mit Material für die Ausrüstung der 1.700 deutschen »Blauhelm-Soldaten« ein. Die Bundeswehr sollte im Rahmen der UN-Operation UNOSOM II (23) Versorgungsaufgaben im befriedeten Raum Beledweyne/Belet-Huen übernehmen und zaghaft an neue »Aufgaben« herangeführt werden.

Drei Monate später versorgte der 1.700 Soldaten starke deutsche Unterstützungsverband die zum Schutz der Deutschen in Belet Huen stationierten 500 italienischen Blauhelmsoldaten.

Daneben durfte sich die Bundeswehr brunnenbohrend an der humanitären Front hervortun. Sieben Brunnen wurden ausgebessert oder neu gebohrt, sechs Straßen und drei Dämme repariert, sieben Schulen und ein Waisenhaus gebaut (24).

Als Repräsentant des Generalsekretärs der UNO führte US-Admiral Jonathan Howe die multinationalen UN-Streitkräfte und steuerte die humanitären Missionen. Daneben hatte das Hauptkontingent der eingesetzten US-Soldaten mit ihren Task Force Rangern gemäß der UN-Resolution 837 die militärische Aufgabe, die Clan-Führer und den Kriegsherren Mohamed Farrah Aidid gefangen zu nehmen.

Da anscheinend weder die politischen Führer der USA und der UNO und schon gar nicht die US-Kommandeure vor Ort Lösungsvorschläge für die komplexen somalischen Probleme hatten, lag die Versuchung einer militärischen Lösung nahe. Doch bald verlor die Interventionsarmee durch ihre einseitige Parteinahme für Barre ihre Neutralität und wurde selbst zur kriegsführenden Partei, durch deren Angriffe aus der Luft und am Boden zunehmend Zivilpersonen getötet wurden. (25) Dadurch wurde eine Stimmung der Feindschaft gegenüber westlichen Organisationen geschaffen.

Bei dem Angriff auf die Clan-Führer verloren am 3. Oktober 1993 18 Ranger ihr Leben. Anschließend demütigten grauenvolle Bilder die einzige Weltmacht. Somalische Milizen schleiften die an Lastwagen gebundenen Leichname der US-Ranger durch die staubigen Straßen von Mogadischu. Amerika zog seine Streitkräfte im März 1994 zurück.

Im gleichen Monat verließ das letzte Bundeswehrkontingent die somalische Hauptstadt. Auf der »humanitären Leistungsbilanz« schlagen allein bis Ende 1993 Kosten für die Bundeswehr in Höhe von 331 Millionen DM zu Buche. Demgegenüber stehen 2,34 Millionen DM, die den  Somalis für »humanitäre Aktivitäten« und »medizinische Leistungen« zugute kamen. (26) UNOSOM endete in einer Hungersnot und Somalia verschwand aus dem Blickfeld der Medien. (27) Das Scheiterns der UN-Intervention in Somalia veranlasste US-Präsidenten Bill Clinton zu einer Präsidentendirektive (PDD 25). (28) Sie wendet sich gegen internationale Einheiten der UNO und verbietet jede Unterstellung von Truppen der USA unter einen Oberbefehl der UNO. Friedensmissionen der UN werden an enge Restriktionen gebunden. Vor dem Eingreifen sind folgenden Fragen  zu beantworten: Fördert die Intervention amerikanische Interessen? Sind die Ziele der Intervention klar definiert? Was kostet das Unternehmen? Gibt es für den Fall des Misserfolgs eine Exit-Strategie?

Erst nach dem 11. September 2001 und dem folgenden Angriff auf das Taliban-Regime in Afghanistan geriet Somalia wieder in die Schlagzeilen. Und nicht zuletzt wegen des von Jerry Bruckheimer produzierten Streifens Black Hawk Down, ein Heldenepos vom berühmtesten Kriegsfilmer und seines Starregisseurs Ridley Scott. Schützenhilfe für den neu entflammten Hurra-Patriotismus in den USA. Präsident Bill Clinton bezeichnete die Militäraktion als eine der »dunkelsten Stunden seiner Amtszeit« und verzichtete danach zum Kummer von Zbigniew Brzezinski auf ein übermäßiges militärisches Engagement im Ausland. Gegen dieses »Somalia-Syndrom« setzte Bruckheimer den individuellen Mut und das Heldentum der allein gelassenen Somalia-Soldaten. Die zweieinhalbstündige Verfilmung des Gemetzels dichtete nun diese katastrophale Militäraktion zu einem Heldenepos um und zeigt auf, dass der 93er-Einsatz der Special Forces die leuchtendste Stunde des amerikanischen Kämpfers war!

Mit derartigen Vorbildern wurde drei Wochen nach dem Terroranschlag der Krieg gegen Afghanistan begonnen. Der Vorwand, den saudischen Osama bin Laden nicht schnell genug ausgeliefert zu haben, reichte aus. Keine Militärmacht der Welt ist in der Lage, innerhalb von drei Wochen einen derartigen Krieg diplomatisch wie logistisch vorzubereiten.

Die militärische Vergeltungsaktion gegen die Taliban, die mithilfe der NATO-Verbündeten vollstreckt wurde, stand im Dienste der geostrategischen US-Interessen – niedergelegt im Seidenstraßen-Strategie-Gesetz. Mit der Errichtung von Militärbasen in Afghanistan und Usbekistan sicherten die USA ihren Einfluss auf die strategisch bedeutsamen Öl- und Gasrouten. In der Region ihres Regionalkommandos CENTCOM  zielt die US-Politik darauf ab, ihre Wettbewerber im Ölgeschäft, darunter Russland, den Iran und China, zu schwächen und schließlich zu destabilisieren.

Zugleich müssen die eigenen Transportwege gesichert werden. Die US-Regierung wacht weltweit argwöhnisch über die sechs strategisch wichtigsten Nadelöhre in den Wasserstraßen – sogenannte »chokepoints«. Allein drei von ihnen, die Straße von Hormus, der Suez-Kanal und die Straße Bab el Mandeb liegen im Bereich von CENTCOM. Bab el Mandeb, zwischen dem Jemen und Somalia gelegen, ist ein »chokepoint« zwischen dem Horn Afrikas und dem Nahen Osten sowie einer strategischen Verbindung zwischen Mittelmeer und dem Indischen Ozean. (29)

 Jemen und Somalia sind nicht nur die Backenzangen für das Nadelöhr Bab el Mandeb, sondern haben auch eine vergleichbare geologische Konfiguration. In beiden Ländern werden umfangreiche Ölreserven vermutet. Auch werden die USA versuchen, die Aktivitäten Chinas und seiner Ölfirmen im Gebiet des Horns von Afrika, Kenias, und Äthiopiens, und des westlichen Afrikas einzudämmen. (30)

Diese Gedanken scheinen auch in die Operation Enduring Freedom eingeflossen zu sein. Im Zuge dieser Operation kamen nach nur acht Jahren wieder deutsche Soldaten nach Somalia.

Diesmal lautete der Auftrag: Bekämpfung des internationalen Terrorismus, die  Überwachung des Schiffsverkehrs und die Unterbrechung von Versorgungslinien terroristischer Organisationen. Seither patrouilliert ein deutscher Flottenverband mit einer Stärke von insgesamt 1.800 Marinesoldaten mit drei Fregatten und fünf Schnellbooten vom Roten Meer bis vor die Küste Kenias sowie bis zur Straße von Hormuz und umfasst ein Seegebiet von etwa der achtfachen Größe Deutschlands. Zur Unterstützend sind Aufklärungsflugzeuge und Versorgungseinheiten in Mombasa (Kenia) und Djibouti stationiert. Während Somalia weiter leidet, stieg im letzten Jahr die Zahl der erfolgreichen Piratenüberfälle dramatisch an. Spätestens jetzt stellt  sich die Frage, wer den somalischen »Piraten« die notwendige Logistik zur Verfügung stellt.

Anfang Januar 2010 behauptete der britische Premierminister Gordon Brown, Al-Qaida sei aufgrund der Kämpfe in Pakistan in den Jemen und nach Somalia ausgewichen. (31) Dort gelte es nun die Anti-Terrorzusammenarbeit zu stärken. Keine guten Aussichten für den Jemen und für Somalia.

Weitaus schlechter scheint es jedoch um die Darlegung der aufrichtigen Motive in diesem »großen Spiel« zu stehen. Der  Öffentlichkeit sollen die wahren Interessen verborgen bleiben. Für Paul Craig Roberts wurden die »Vereinigten Staaten und ihre verbündeten Marionettenstaaten nur mit Lügen und Betrug in die Kriege im Mittleren Osten und in Afghanistan gelockt«. Angesichts der Fülle von Täuschungen, Verdrehungen und Ungereimtheiten stellt Craig ernüchternd fest: »In Amerika ist schließlich alles käuflich. Die Rechtschaffenheit wurde vom Winde verweht.« (32)

__________

Anmerkungen:

(1) 2001 wurde auf dem Flug von Paris nach Miami beim »Schuh-Bomber« Richard Reid ebenfalls wie beim »Unterhosen-Bomber« der Sprengstoff Pentrit in den Schuhabsätzen gefunden.

(2) Roberts, Paul Craig: »Is Anyone Telling Us The Truth?«, INFORMATION CLEARING HOUSE, 08.01.2010, http://www.informationclearinghouse.info/article24352.htm.

(3) Chalid Scheich Mohammed, unter http://de.wikipedia.org/w/index.php?title=Chalid_Scheich_Mohammed&printable=yes; vgl. Die Presse, »Zweifel an 9/11-Geständnis: Prahlerei oder gefolterte Aussagen?«, vom 16. März 2007.

(4) Siehe (2).

(5) Der Bosporus und die Dardanellen (NATO-Partner Türkei!) sind wichtig, um der russischen Flotte den Zugang zum Mittelmeer und den Atlantik über das eisfreie Schwarze Meer zu verwehren. Der Streit um den NATO-Beitritt der Ukraine und die Nutzung der Krim als russischer Flottenstützpunkt unterstreichen diese Aussage. Geopolitik pur!

(6) MacArthur, John: Die Schlacht der Lügen, München 1993, S. 70.

(7) Deschner, Karlheinz: Der Moloch. Eine kritische Geschichte der USA, München 200, S. 369f.

(8) Konzelmann, Gerhard: Insch’Allah. Der Kampf ums Öl, München 2003, S. 213.

(9) Zuvor hatte die Bundesluftwaffe 18 Alpha-Jets des Jagdbombergeschwaders 43 auf die türkische Basis Erhac verlegt, während nach Diyarbakir Hawk-Staffeln, Hubschrauber und Spürpanzer verlegt wurden.

(10) Vgl. Auswärtiges Amt (Hrsg.), Außenpolitik der Bundesrepublik Deutschland. Dokumente von 1949 bis 1994, Köln 1995, S. 793.

(11) Während des 2. Golfkrieges waren unter anderem elf Kampf- und sechs Unterstützungseinheiten mit insgesamt 2.300 Bundeswehrsoldaten im Mittelmeer eingesetzt.

(12) Schöllgen, Gregor: Zehn Jahre als europäische Großmacht. Eine Bilanz deutscher Außenpolitik seit der Vereinigung Aus Politik und Zeitgeschichte (B 24/2000).

(13) Naumannsches Strategie-Papier, Vorlage an den Verteidigungsausschuss des Deutschen Bundestages zur Sitzung am 20.01.1991, zitiert aus: Jürgen Grässlin, Lizenz zum Töten?, Knaur, 1997, S  360.

(14) Verteidigungspolitische Richtlinien (VPR) vom 26.11.1992, Pkt. 8, zitiert aus: Grässlin, S. 361.

(15) VPR, Pkt. 18, zitiert aus: Grässlin, S. 362.

(16) VPR, Pkt. 24, zitiert aus: Grässlin, S. 59.

(17) Oakley Interview, 14 March 1995.

(18) Fineman, Mark: »Why Are We Really In Somalia? ›THE OIL FACTOR IN SOMALIA‹«,  Los Angeles Times, 18. Januar 1993.

(19) Die VN-Resolution SR 794 vom 3. Dezember 1992 erlaubte mit dem ausdrücklichen Verweis auf Kapitel VII der UN-Vollzugsbestimmungen einen kraftvollen Militäreinsatz.

(20) Allard, Kenneth: Colonel US Army, Somalia Operations: Lessons Learned, Fort McNair, Washington DC: National Defense University Press, January 1995, S. 16.

(21) Oberstein, Jochen: Den USA geht es ums Öl. Amerikanische Ölgesellschaften sicherten sich schon vor Ausbruch des Bürgerkriegs Erdölkonzessionen. »Weltbank: Öl ist da, kein Zweifel«, aus Focus Nr. 29 vom 19. Juli 1993, http://www.focus.de/politik/ausland/somalia-den-usa-geht-es-ums-oel_aid_141804.html.

(22) Zitiert in Müller, Karl: »›The dirty game‹ – Soll es nun Somalia treffen?«, Zeit-Fragen, Nr. 48, vom 02.12.2001.

(23) Diese Operation in Somalia lief dann in drei Phasen ab: Während des Jahres 1992 UNOSOM I, dieser ersten Phase schloss sich von Dezember 1992 bis Mai 1993 die US-Operation Restore Hope an und endete in der dritten Phase von Mai 1993 bis März 1995 als UNOSOM II.

(24) Davon wurden jedoch eine Schule wieder zerstört, ein errichtetes Krankenhaus geplündert, ein Damm ebenfalls zerstört und mehrere Brunnen durch Minen unbenutzbar gemacht.

(25)  www.zeit-fragen.ch/ARCHIV/ZF_87a/T24.HTM; www.fair.org/extra/9303/somalia.html.

(26) Spiegel, Nr. 4 vom 24. Januar 1994, http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-13687658.html.

(27) Hendrickson, Alan G.: Somalia: »Strategic Failures and Operational, Marine Corps Command and Staff College«, April 1995, unter  www.globalsecurity.org/military/library/report/1995/HAG.htm.

(28) Presidential Decision Directive No. 25 aus dem Mai 1994; Vgl. White House: »The Clinton Administration’s Policy on Reforming Multilateral Peace Operations«, May 1994.

(29) US Government, Department of Energy, Energy Information Administration, Bab el-Mandab, accessed in http://www.eia.doe.gov/cabs/World_Oil_Transit_Chokepoints/Full.html.

(30) Engdahl, William F.: »A Peek Behind Bush II’s ›War on Tyranny‹ vom 13. Februar 2005, unter http://globalresearch.ca/articles/ENG502A.html sowie Chin, Larry: »US covert operations underway in Somalia; resource conflict escalates over Horn of Africa«, in Global Research vom 27. Mai 2006.

(31) Rozoff, Rick: »U.S., NATO Expand Afghan War To Horn Of Africa And Indian Ocean«, in Global Research vom 8. Januar 2001.

(32) Siehe (2).

 

Dienstag, 19.01.2010

Kategorie: Allgemeines, Gastbeiträge, Geostrategie, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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mardi, 12 janvier 2010

Bernard Lugan lance sa revue par internet

Bernard Lugan lance sa revue par Internet

Logo couleur [1]

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Je vous annonce la naissance d’une nouvelle revue africaniste, inspirée de l’ancienne Afrique réelle à laquelle certains d’entre vous étiez abonnés entre 1995 et 2005. Cette publication sera mensuelle, soit 12 numéros par an, et sa distribution exclusivement par Internet. Réalisée en couleurs, son approche de l’Afrique se fera par le réel, notamment à partir du milieu et des peuples et dans la longue durée. Elle sera illustrée et comportera une riche cartographie.

Afin de toucher le plus grand nombre, notamment les étudiants, le prix de l’abonnement annuel est de 25 euros (France et étranger), ce qui met le prix du numéro à environ 2 euros. Pour obtenir une copie papier, il suffira de tirer la revue sur l’imprimante de l’ordinateur.

Le premier numéro est en cours de fabrication et je vous en communique un article en SPECIMEN [2]. Tous les numéros comporteront une partie actualité, notamment centrée sur les pays ou les régions en crise et une partie dossier.
Les abonnés recevront le numéro 1 de la revue dans la seconde quinzaine du mois de janvier 2010. Les thèmes principaux qui y sont traités concernent l’analyse en profondeur de la situation en Guinée et la réalité du réchauffement climatique en Afrique. Nous publions un long entretien réalisé peu de temps avant sa mort avec le grand climatologue Marcel Leroux qui fut le chef de file des climato sceptiques.
Les numéros suivants traiteront, entre autres, de l’afro centrisme, de la situation en Afrique du Sud quinze après les débuts du pouvoir noir etc.

Pour vous abonner, vous devez imprimer et renvoyer à l’adresse indiquée le FORMULAIRE D’ABONNEMENT [3].

Pour télécharger le SPECIMEN et le FORMULAIRE D’ABONNEMENT, faites un clic droit avec votre souris sur les fichiers bleus et selectionner « Enregistrer la cible du lien sous» . Si vous rencontrez des difficultés pour afficher ou télécharger ces deux fichiers, vous pouvez envoyer un courriel à contact@bernard-lugan.com, nous vous les transmetterons directement.

Source : Le blog officiel de Bernard Lugan [4]


Article printed from :: Novopress Québec: http://qc.novopress.info

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[1] Image: http://qc.novopress.info/wp-content/uploads/2010/01/Logo-couleur.jpg

[2] SPECIMEN: http://www.mydatanest.com/files/Lugan/44038_gigiy/SPECIMEN.pdf

[3] FORMULAIRE D’ABONNEMENT: http://www.mydatanest.com/files/Lugan/44040_zfl6l/FORMULAIRE.pdf

[4] Bernard Lugan: http://bernardlugan.blogspot.com/

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jeudi, 24 décembre 2009

Entrevista al especialista en geopolitica y mundo arabe Mohemmed Hassan

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Entrevista al especialista en geopolítica y mundo árabe Mohammed Hassan

Somalia: De cómo las potencias coloniales mantienen al país sumido en el caos

Somalia tenía todo lo necesario para salir adelante: una situación geográfica privilegiada, petróleo, minerales y, algo raro en África, una sola religión y una única lengua para todo el país. Somalia hubiera podido ser una gran potencia regional. Pero la realidad es muy diferente: hambrunas, guerras, pillaje, piratas, atentados… ¿Cómo se ha desmoronado este país? ¿Por qué no existe un gobierno somalí desde hace casi veinte años? ¿Qué escándalos se ocultan tras los piratas que secuestran nuestros barcos? En esta nueva entrega de la serie “Comprender el mundo musulmán”, Mohammed Hassan nos explica por qué y cómo las potencias imperialistas han aplicado a Somalia la teoría del caos.

¿Cómo se ha desarrollado la piratería en Somalia? ¿Quiénes son los piratas?

Desde 1990, no existe un gobierno en Somalia y el país se encuentra en manos de los señores de la guerra. Los barcos europeos y asiáticos se han aprovechado de la situación caótica para pescar en las costas somalíes sin licencia alguna y sin respetar unas normas elementales. No han respetado las cuotas vigentes en sus países de origen para preservar las especies, y han empleado técnicas de pesca- en especial, dinamita- que han producido graves daños a la riqueza pesquera de los mares somalíes.


Pero eso no es todo. Aprovechándose, asimismo, de esta falta de autoridad política, las empresas europeas, ayudadas por la mafia, han vertido residuos nucleares a lo largo de las costas de Somalia. Europa estaba al corriente, pero ha cerrado los ojos porque esta solución presentaba ventajas prácticas y económicas para el tratamiento de los residuos nucleares. Por otra parte, el tsunami de 2005 depositó gran parte de esos residuos nucleares en las tierras somalíes, lo que ha ocasionado la aparición de enfermedades desconocidas entre la población de Somalia. Este es el contexto en el que se ha desarrollado, esencialmente, la piratería somalí. Los pescadores de Somalia, con técnicas rudimentarias, no estaban en condiciones de faenar, por lo que han decidido protegerse y proteger sus mares. Es exactamente lo mismo que hizo Estados Unidos en su guerra civil contra los británicos (1756-1763): al no disponer de fuerzas navales, el presidente Georges Washington llegó a un acuerdo con los piratas para proteger la riqueza de las costas estadounidenses.

¿Cómo es posible que desde hace casi veinte años no exista un Estado somalí?

Es la consecuencia de una estrategia estadounidense. En 1990, el país estaba conmocionado por los conflictos, el hambre y el pillaje, y el Estado se vino abajo. Ante la situación, Estados Unidos, que había descubierto unos años antes las reservas de petróleo de Somalia, lanzó en 1992 la operación Restore Hope [Restaurar la Esperanza], y por primera vez, los marines estadounidenses intervinieron en África para controlar el país. También por vez primera, una invasión militar se llevó a cabo en nombre de la injerencia humanitaria.

¿Se refiere a los famosos sacos de arroz exhibidos en una playa somalí por Bernard Kouchner?

Sí, todo el mundo recuerda las imágenes, cuidadosamente preparadas. Pero las verdaderas razones eran estratégicas. Un documento del departamento de Estado estadounidense preconizaba que, tras la caída del bloque soviético, Estados Unidos se mantuviera como la única super potencia mundial y, para conseguir este objetivo, recomendaba ocupar una posición hegemónica en África, muy rica en materias primas

Sin embargo la operación Restore Hope fue un fracaso. La película La chute du faucon noir [La caída del halcón negro] impactó a los estadounidenses con sus pobres soldados “asaltados por los perversos rebeldes somalíes”…

Ciertamente, la resistencia nacionalista somalí derrotó a los soldados estadounidenses y desde entonces, la política de Estados Unidos ha sido mantener Somalia sin un verdadero gobierno, es decir, balkanizarla. La antigua estrategia británica, ya aplicada en numerosos lugares: establecer Estados débiles y divididos para manejar mejor el tinglado. Esa es la razón de que no exista un Estado somalí desde hace casi veinte años: Estados Unidos mantiene su teoría del caos para impedir la reconciliación de los somalíes y mantener así al país dividido

En Sudán, tras la guerra civil, Exxon tuvo que abandonar el país después de descubrir la existencia de petróleo. ¿Dejar que Somalia se suma en el caos no es contrario a los intereses de Estados Unidos que no pueden explotar el petróleo hallado?

La explotación del petróleo somalí no es su objetivo prioritario. Estados Unidos sabe que las reservas están ahí y no tienen una necesidad inmediata de ellas. Para su estrategia, son otros dos los factores más importantes. Ante todo, impedir a sus competidores negociar ventajosamente con un Estado somalí rico y fuerte. Ustedes hablan de Sudán, y la comparación resulta interesante. El petróleo que las compañías petroleras descubrieron hace treinta años, ahora se vende a los chinos. Podría ocurrir lo mismo en Somalia. Cuando Abdullah Yussuf era presidente del gobierno de transición se fue a China, a pesar de estar apoyado por Estados Unidos, y los media estadounidenses criticaron ferozmente la visita. El hecho cierto es que EE.UU. no tiene garantía alguna en este tema: si mañana se estableciera un gobierno somalí, con independencia de su color político, podría adoptar una estrategia independiente de la estadounidense y comerciar con China. Así que los Estados occidentales imperialistas no quieren en modo alguno un Estado somalí unido y fuerte. El segundo objetivo, buscado mediante la teoría del caos, está relacionado con la situación geográfica de Somalia, estratégica para los imperialistas de Estados Unidos y Europa.

¿Por qué es estratégica?

Miren el mapa, para controlar el océano Índico. Tal como he dicho antes, las potencias occidentales tiene una gran responsabilidad en el desarrollo de la piratería en Somalia. Pero en lugar de decir la verdad y pagar indemnizaciones por lo que han hecho, criminalizan el fenómeno con el fin de justificar sus actuaciones en la región. Con el pretexto de combatir la piratería, la OTAN sitúa su marina de guerra en el océano Índico.

¿El verdadero objetivo?

Controlar el desarrollo económico de las potencias emergentes, en especial de India y China: la mitad de la flota mundial de transporte de contenedores y el 70% del tráfico total de productos petroleros pasa por el océano Índico. Y, desde el punto de vista estratégico, Somalia ocupa un lugar importante: el país tiene la costa más grande de África (3.300 kilómetros) y se encuentra frente al golfo Árabe y el estrecho de Ormuz, dos de los centros neurálgicos de la economía de la región. Además, si se llegara a una solución pacífica al problema somalí, las relaciones entre África e India y China podrían desarrollarse a través del océano Índico y los competidores de Estados Unidos podrían entonces influir en esta zona de África. Mozambique, Kenia, Madagascar, Tanzania, Zanzíbar, Sudáfrica…, todos ellos unidos por el océano Índico tendrían un fácil acceso al mercado asiático y podrían desarrollar unas relaciones económicas beneficiosas. Nelson Mandela, cuando era presidente de Sudáfrica, ya aludió a la necesidad de una revolución en el Índico con nuevas relaciones económicas. Proyecto que tanto Estados Unidos como Europa no quieren. Y esa es la razón por la que prefieren que Somalia siga sumida en el caos.

Usted afirma que Estados Unidos no quiere la reconciliación en Somalia, pero ¿Cuáles han sido los orígenes de las divisiones somalíes?

Para comprender la actual situación caótica, es preciso remontarse a la historia de Somalia, un país dividido por las fuerzas coloniales. En 1959, Somalia consigue la independencia con la unión de las colonias italiana del sur y británica del norte. Pero los somalíes viven además en ciertas zonas de Kenia, de Etiopía y de Djibuti. El nuevo Estado somalí, en principio, adopta como bandera una estrella, en la que cada punta representa una de las partes de la Somalia histórica. El lema que se incluye tras este símbolo es el siguiente: “Se han reunificado dos Somalias pero todavía quedan tres que siguen colonizadas”.

Ante la legimitidad de sus reivindicaciones, los británicos- que controlaban Kenia- organizaron un referéndum en la región del país que reivindicaba Somalia. El 87% de la población, originaria esencialmente de etnias somalíes se pronunció por la unión con Somalia. Pero al hacerse públicos los resultados, Jomo Kenyatta, líder de un movimiento nacionalista keniano, amenazó a los británicos con la expulsión de sus colonos si cedían una parte del territorio a Somalia. Y Gran Bretaña decidió entonces no tener en cuenta el resultado del referéndum y, todavía hoy, una importante comunidad de somalíes vive en Kenia. Hay que entender que estas fronteras coloniales han sido una verdadera catástrofe para Somalia. Es una cuestión que, por otra parte, ya ha sido motivo de un debate importante sobre el continente africano.

¿Qué estaba en juego en el debate?

En los años sesenta, mientras muchos países africanos alcanzaban la independencia, un debate enfrentó a los países pertenecientes a los grupos de Monrovia y de Casablanca. Este último, formado entre otros por Marruecos y Somalia, aspiraba a que se replantearan las fronteras heredadas del colonialismo, que en su opinión no tenían legitimidad alguna, ya que la mayoría de los países africanos y sus fronteras son producto del colonialismo. Finalmente, la Organización de la Unidad Africana (OUA), antecesora de la actual Unión Africana, puso fin al debate al decidir que las fronteras eran intocables, y volver a sus delimitaciones provocaría guerras civiles en todo el continente. Con posterioridad, uno de los promotores de la OUA, el tanzano Julius Nyerere, confesó que esta decisión fue la mejor pero que se arrepentía de ella en el caso somalí.

¿Cuál fue el impacto de las divisiones coloniales en Somalia?

Produjeron tensiones con los países vecinos. Durante los años en que Somalia reclamaba la revisión de las fronteras, Etiopía se había convertido en un bastión del imperialismo estadounidense que, asimismo, tenía bases militares en Kenia y en Eritrea. Fue entonces cuando Somalia, joven democracia de nómadas, expresó el deseo de tener su propio ejército, con el fin de no ser demasiado débil frente a sus vecinos armados, de ayudar a los grupos somalíes en Etiopía e incluso de recuperar mediante la fuerza algunos territorios. Pero las potencias occidentales se opusieron a la creación de un ejército somalí.

En aquella época, Somalia tenía relaciones tensas con sus vecinos. ¿No era razonable oponerse a la idea de un ejército somalí? ¿No hubiera provocado guerras?

A occidente no le preocupaban los conflictos entre países africanos sino sus propios intereses. Estados Unidos y Gran Bretaña equipaban y formaban a los militares en Etiopía, en Kenia y en Eritrea, países que todavía vivían bajo el yugo de sistemas feudales muy represivos. Pero se trataba de gobiernos neocoloniales sometidos a los intereses de occidente. En Somalia, por el contrario, el poder era mucho más democrático e independiente, por lo que los occidentales no tenían interés alguno en armar a un país que podía escapar a su control.

Por consiguiente, Somalia decidió volverse hacia la Unión Soviética, lo que produjo una gran preocupación entre las potencias occidentales, temerosas de que la influencia de la URSS se extendiera por África. Temores que se acentuaron con el golpe de Estado de 1969.

¿Qué quiere decir?

La ideología socialista se había extendido por el país y, en efecto, una comunidad importante de somalíes vivía en Adén, al sur del Yemen. Es decir, la ciudad a la que Gran Bretaña acostumbraba a enviar al exilio a todas las personas que consideraba peligrosas en la India: comunistas, nacionalistas, etc., que eran arrestadas y enviadas a Adén, donde se desarrollaron rápidamente las ideas nacionalistas y revolucionarias que afectaron después a los yemeníes y también a los somalíes. Con la presión de civiles de ideología marxista, los militares organizaron un golpe de Estado que llevó al poder en Somalia a Siad Barré.

¿Qué motivó el golpe de Estado?

El gobierno somalí era un gobierno corrupto que, sin embargo, tenía en sus manos todos los requisitos para convertir al país en una gran potencia de la región: situación estratégica, una lengua única, una sola religión y demás elementos culturales comunes. Algo que resulta muy raro en África. Pero al fracasar en el desarrollo económico del país, el gobierno creó un clima favorable a la división en clanes. Con el pretexto de dedicarse a la política, las élites somalíes se dividieron y crearon cada una su propio partido sin auténtico programa y reclutando sus electorados según los clanes existentes, lo que acentuó las divisiones y resultó totalmente inviable. Una democracia de tipo liberal no se adaptaba a Somalia: ¡en un momento dado hubo 63 partidos políticos en un país de tres millones de habitantes! Y el gobierno se sintió incapaz, incluso, de establecer una lengua oficial, lo que produjo graves problemas en la Administración. El nivel educativo era muy bajo, pero a pesar de ello se creó una burocracia, una policía y un ejército, que por otra parte, jugaron un papel fundamental en el golpe de Estado progresista.

¿“Progresista” con el ejército?

El ejército era la única institución organizada en Somalia. Como aparato para la represión, se suponía que debía proteger al supuesto gobierno civil y a las élites. Pero para muchos somalíes procedentes de familias de regiones distintas, el ejército era también un lugar de encuentros y de intercambios, en el que no existían fronteras, ni tribus ni división entre clanes… Y así las ideas marxistas traídas desde Adén empezaron a propagarse en el seno del ejército. El golpe de Estado lo prepararon oficiales ante todo nacionalistas que, sin tener buenos conocimientos del socialismo, sentían simpatía por sus ideas. Además, estaban al corriente de lo que ocurría en Vietnam y abrigaban sentimientos anti-imperialistas. Los civiles, buenos conocedores de Marx y Lenin, pero carentes de un partido político de masas, apoyaron el golpe y se convirtieron en asesores oficiales cuando los militares tomaron el poder.

¿Que cambios aportó el golpe de Estado a Somalia?

Un importante aspecto a resaltar fue que el nuevo gobierno adoptó de inmediato una lengua oficial. Además, tenía el apoyo de la Unión Soviética y China; los estudiantes y el pueblo se movilizaron; se mejoraron la educación y la situación social… los años inmediatos al golpe de Estado fueron así los mejores que Somalia haya conocido. Hasta 1977.

¿Qué cambió entonces?

Somalia, dividida por las potencias coloniales, atacó Etiopía para recuperar el territorio de Ogadén, donde los somalíes eran mayoritarios. Pero, en aquella época, Etiopía también era un Estado socialista apoyado por los soviéticos. El país había estado dirigido por el emperador Selassie, pero durante los años setenta la movilización para derrocarle había sido muy intensa y los movimientos estudiantiles- en los yo participé personalmente- planteaban cuatro reivindicaciones principales. La primera, resolver las tensiones con Eritrea de forma democrática y pacífica. En segundo lugar, llevar a cabo una reforma agraria que distribuyera la tierra entre los campesinos. La tercera, establecer el principio de igualdad entre las diversas nacionalidades: Etiopía, era todavía un país multinacional dirigido por una élite no representativa de la diversidad. Por último, abolir el sistema feudal y establecer un Estado democrático. Al igual que en Somalia, el ejército era la única institución organizada en Etiopía, y los civiles se unieron a los oficiales para derrocar a Selassie en 1974.

¿Cómo fue posible que dos Estados socialistas apoyados por la Unión Soviética se enfrentaran bélicamente?

Tras la revolución etíope, una delegación de representantes de la Unión Soviética, Cuba y Yemen del Sur organizó una mesa redonda, con la participación de Etiopía y Somalia, para resolver sus diferencias. Castro fue a Addis Abeba y a Mogadiscio y, según él, las reivindicaciones de Somalia estaban justificadas. Finalmente, la delegación etíope aceptó estudiar seriamente las peticiones de su vecino somalí y ambos países firmaron un acuerdo en el que se estipulaba que no habría provocación alguna mientras se tomaba una decisión. Las cosas parecían bien encarriladas pero Somalia no respetó el acuerdo…

Dos días después del regreso a su país de la delegación etíope, Henry Kissinger, ex ministro del presidente Nixon, desembarcó en Mogadiscio. Kissinger representaba a una organización no oficial: el Safari Club, que agrupaba al Irán del Shah, al Congo de Mobutu, Arabia Saudí, Marruecos y los servicios secretos franceses y paquistaníes. El objetivo de la organización era combatir la supuesta infiltración soviética en el Golfo y en África. Movido por las presiones y las promesas de ayuda del Safari Club, Siad Barré iba a cometer un desastre, un grave error estratégico: atacar Etiopía.

¿Cuáles fueron las consecuencias de esta guerra?

Los soviéticos abandonaron la región, y Somalia, todavía presidida por Siad Barré, se integró en la red neocolonial de las potencias imperialistas. El país había quedado gravemente afectado por el conflicto, y el Banco Mundial y el FMI se encargaron de su “reconstrucción”, lo que iba a agravar las contradicciones en el seno de la burguesía somalí. Cada una de las élites regionales aspiraban a tener sus propios mercados, lo que acentuó las divisiones entre clanes y contribuyó al desmembramiento progresivo del país hasta la caída de Siad Barré en 1990. Desde entonces, no ha habido ningún otro jefe de Estado.

Pero, treinta años después de la guerra de Ogaden, la situación se invierte: Etiopía, apoyada por Estados Unidos, ataca a Somalia…

Sí, tal como ya he dicho, desde el fracaso de la operación Restore Hope, Estados Unidos ha preferido mantener Somalia sumida en el caos. Sin embargo, en 2006, se desarrolló un movimiento espontáneo, que enarbolaba la bandera de los tribunales islámicos, para combatir a los señores de la guerra locales y rehacer la unidad del país. Fue una especie de Intifada. Para impedirlo, Estados Unidos decidió de repente apoyar al gobierno de transición somalí al que nunca había querido reconocer. De hecho, se dieron cuenta de que su plan de una Somalia sin un Estado real ya no era posible, y que un movimiento estaba a punto de conseguir la reconciliación del país, ¡y además era islámico! Con el propósito de sabotear la unidad del país, decidieron entonces apoyar al gobierno de transición. Pero como éste no disponía ni de una base social ni de un ejército, fueron las tropas etíopes, dirigidas por Washington las que atacaron Mogadiscio para acabar con los tribunales islámicos.

¿Lo consiguieron?

No. El ejército etíope fue derrotado y debió abandonar Somalia. Por su parte, los tribunales islámicos se disgregaron en diversos movimientos que todavía hoy controlan buena parte del país. En lo que respecta al gobierno de transición de Abdullah Yussuf, se desmoronó y Estados Unidos lo ha sustituidos por Sheik Sharif, antiguo portavoz de los tribunales islámicos.

¿Entonces Sheik Sharif se ha pasado al “otro bando”?

Él era el portavoz de los tribunales islámicos porque es un buen orador pero no tiene experiencia política, ni idea alguna de qué es el imperialismo o el nacionalismo. Por eso lo han recuperado las potencias occidentales. Era el eslabón más débil de los tribunales islámicos y hoy preside un pseudo gobierno, establecido en Djibuti. Un gobierno sin base social ni autoridad en Somalia y que se mantiene en la escena internacional porque le apoyan las potencias occidentales.

En Afganistán, Estados Unidos dice estar dispuesto a negociar con los Talibán. ¿Por qué no trata de dialogar con los grupos islámicos de Somalia?

Porque estos grupos pretender expulsar a los ocupantes extranjeros y conseguir una reconciliación nacional del pueblo somalí. Así que Estados Unidos quiere acabar con esos grupos, porque una reconciliación – bien sea a través de los movimientos islámicos o bien sea por medio del gobierno de transición- no sirve a los interese de las fuerzas imperialistas. Quieren el caos. El problema es que hoy este caos se extiende también a Etiopía, muy debilitada tras la guerra de 2007. Allí ha aparecido un movimiento de resistencia nacional que lucha contra el gobierno pro-imperialista de Addis Abeba. Con su teoría del caos, Estados Unidos ha provocado problemas en toda la región. Y ahora la emprenden con Eritrea.

¿Por qué?

Este pequeño país mantiene una política nacional independiente. Eritrea tiene también una perspectiva global de la región: el cuerno de África (Somalia, Djibuti, Etiopía, Eritrea) no necesita la injerencia de las potencias extranjeras, y sus riquezas deben permitirles establecer unas relaciones económicas nuevas, basadas en el respeto mutuo. Para Eritrea, esta región debe ponerse a la tarea y sus miembros deben discutir sus problemas. Pero está claro que esa política asusta a Estados Unidos que teme que otros países sigan el ejemplo. Por eso, acusan a Eritrea de enviar armas a Somalia y de promover disturbios en Etiopía.

En su opinión, ¿Eritrea no envía armas a Somalia?

¡Ni un solo cartucho! Eso es propaganda pura y dura, como la que se montó contra Siria en relación con la resistencia iraquí. La visión global de Eritrea se ajusta al proyecto de revolución para el océano Índico de la que hemos hablado antes. Las potencias occidentales no lo aceptan y aspiran a meter a Eritrea en el círculo de los Estados neocoloniales que controlan, como Kenia, Etiopía o Uganda.

¿No hay terroristas en Somalia?

Las potencias imperialistas siempre califican de terroristas a los pueblos que luchan por sus derechos. Los islandeses eran terroristas hasta que firmaron un acuerdo. [Mahmud]Abbas era un terrorista, ahora es un amigo.

Sin embargo se habla de la presencia de Al Qaeda

Al Qaeda está por todas partes, ¡desde Bélgica a Australia! Esta Al Qaeda invisible es un logotipo destinado a justificar ante la opinión pública las operaciones militares. Si Estados Unidos dijera a sus ciudadanos y a sus soldados: “ Vamos a enviar nuestras tropas al océano Índico por si hay que enfrentarse a China”, por supuesto que la gente tendría miedo. Pero si dicen que se trata de luchar contra los piratas y contra Al Qaeda, no les plantea problemas. En realidad, el auténtico objetivo es otro. Se trata de desplegar fuerzas en la región del Índico que va a ser el escenario de conflictos de más importancia en los próximos años. Pero eso lo analizaremos en el capítulo siguiente…

Gregoire Lalieu y Michel Collon

Traducido por Felisa Sastre, extraído de Rebelión.

~ por LaBanderaNegra en Diciembre 13, 2009.

mardi, 17 novembre 2009

Africa in the Multipolar System

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AFRICA IN THE MULTIPOLAR SYSTEM

 

Tiberio Graziani *

 

 

In the new multipolar structure, fully in the consolidation phase, Africa risks becoming, for economic and geostrategic reasons, the stakes between the western system, led by the US, and the Euro-Asiatic powers, Russia, China and India. In order to prevent and block that possibility, and especially to take on a decisive global in the medium and long term, the continental integration of Africa represents a need and a challenge which the African ruling classes are urgently called to answer. Such integration must probably be configured on a regional basis, following three principal lines: from the Mediterranean, from the Indian Ocean and from the Atlantic Ocean.

 

Multipolarism: a scenario undergoing consolidation

 

Multiple factors, including principally a) the US’s incapacity to manage the post-bipolar phase that arose after the Soviet collapse; b) the reaffirmation of Russia operated by Putin and consolidated by Medvedev; c) the economic growth and the new geopolitical weight of China and India, two nation-continents; d) the release of some important South American countries from the protection of Washington, have  set preconditions for the constitution of a multipolar system.

The new geopolitical scenario, after a first gestational phase, continually undermined by Washington, London and European oligarchies led by Sarkozy and Merkel, now proves to be consolidating, thanks to the ongoing cooperation activities between Moscow, Beijing and New Delhi regarding large crucial themes, including: the supply and distribution of energy resources, continental security, solutions being adopted relative to the economic-financial crisis, the reinforcement of some institutions with multiregional, if not continental, value, such as the for Shanghai Cooperation Organization, realistic stances regarding various questions imposed by the US in the international debate, from Iran’s nuclear programme to human rights in China, Russia and Iran and ultimately also in India. (1). Beyond the process of Euro-Asiatic integration, it should be noted that the new international picture should be further consolidated by the effect of strategic agreements that some Euro-Asiatic countries (Russia, Iran and China) have reached with some important South American countries such as Brazil, Venezuela and Argentina, in economic matters and in some cases military ones as well. 

In light of the considerations laid out above, there seem to be essentially two features that mark the new geopolitical picture:

 

a) one – relative to the constitution and the very existence of the new international order – seems to emerge from the synergy of aims that stimulate the biggest Euro-Asiatic countries and those of Indio-Latin America. The wishes of the élite managers of  Moscow, Beijing, New Delhi, Teheran, and lately Ankara (2) converge with those of Brasilia, Caracas and Buenos Aires and tend to make themselves topical in geopolitical practices that foresee, through strategic relationships, the demotion of the from world power to regional power. At the end of the first decade of this century, Eurasia  and Indio-Latin America (3) seem to make up the pillars on which the current international system rests. The entire multipolar wager will very probably be played in the medium and long term on the full integration, or better, the degree of internal cohesion of the two great continental masses.

b) the other feature, which in our opinion could concern the nature of the new geopolitical context, seems to consist in the continentalist articulation with which it tends to manifest itself. (4).

Against the consolidation of such a new scenario, it is however necessary to keep in mind that the western system led by North America, even if in a declining phase, or perhaps because it is in a declining phase, seems to accentuate, despite the rhetoric of the new administration, its own expansionist and aggressive nature. This not only will foster the current differences, but will create additional ones, which probably will be discharged in the most geopolitically and geostrategically fragile areas. Africa is one of these.

 

Africa’s fragility and the US’s penetration of the southern hemisphere

 

In this frame of reference, highly laden with tensions since, as shown above, determined by the confrontation between the new multipolar system in accelerated definition and that centred on the US, Africa finds it hard to find a clear position, that is, to imagine itself as a single geopolitical entity, even if a very complex one, apart from the deep and various cultural, ethnic, sectarian, climatic, economic and social differences that the entire continent shows (5).

Nevertheless, it was at the long-ago 1919 (so in another geopolitical context, also in transition, it’s worth stressing) conference of Paris, that the Africans expressed the need to unify their continent (6). Previously, the Panafrican movement, which arose in the US and in the Antilles at the end of the 19th c. from the ideas of  the mixed-race American William Edward Burghardt Du Bois, bard of the “pan-negro” movement, and of the Jamaican Marcus Garvey, author of the watchword “back to Africa” and of the so-called “Black Zionism”, regarded mainly the cultural unity of the African peoples. On a purely political level the Panafrican movement contributed, during the decolonisation process,  to the creation of the “Organization of African Unity”, today known as the “African Union.”

Today, after almost a century of inconclusive summits and conferences dedicated to continental unity (or integration) (what’s more, understood and theorised in different ways) the obstacles placed in the way of its creation seem to reside in the usual unresolved historical-political issues that include, among others, classic problems relative to the lack of infrastructure, political fragmentation in states modulated by the western paradigm (7), to the incapacity of the local ruling class to manage various tribalisms with a single and pro-continental, or at least regional logic, to the colonial heritage and, especially, to western appetites, further increased in the last few years, in virtue of African synergistic politics put into effect by the US and its regional ally, Israel (8). A quick and superficial reading of African events would convince an analyst to add, to US appetites, those of China, Russia and India. In that respect, one must also observe that Asian, or rather, Eurasian interests in Africa have a particular value and that the whole of Africa itself could benefit from them, since they would help Africa’s entry into the new multipolar system, and so would geopolitically anchor it to the Eurasian continent. Africa, in such a future scenario, would constitute the third pole of the Euro-Afro-Asiatic axis.

Washington, in the last year of the Bush administration, which was mired in middle-eastern conflicts (Iraq and Afghanistan); hampered by Russia and China in its march toward the Central Asian republics; lost the match, together with London and the European Union, in the Russian-Ukrainian dispute over gas; left downhearted by the Georgian venture (August 2008); found Turkish autonomy in the South Stream planning unbearable (9), intensified its foreign policy toward the southern part of the planet, in South America and in Africa. 

In the two years 2007-2008 the US tried to disjoint the emerging Eurasian-Indio-Latin American geoeconomic axis BRIC (Brazil, Russia, India and China) and tried to undermine accords aimed at South American integration, putting pressure mainly on Brazil and Venezuela. In this strategy, which we can define as a “strategy to recover control of one’s former back garden” should be included, for example, the revival of the Fourth Fleet, as much as episodes such as that of the secessionist mottoes in the Bolivian crescent (departments of Tarija, Beni, Pando and Santa Cruz), orchestrated, according to a number of South American analysts, including the Brazilian Moniz Bandeira, by Washington. Such renewed interest by the US in control of South America, begun by the previous Republican administration, is likewise followed by the current one, led by the Democrat Obama, as demonstrated by two emblematic cases: that of US meddling in the Honduran coup d’etat, and, especially, that relative to the installation of military bases in Colombia.

The current US penetration in Africa is an obligatory path for three main reasons.

 

One regards the issue of energy. According to a study by some experts commissioned in 2000 by the National Intelligence Council, the US expects by 2015to be able to take advantage of at least  25% of the petroleum coming from Africa (10). The search for and control of sources of energy in Africa corresponds to two needs seen as priorities by Washington and by petroleum groups that direct and support energy policy (11). The first need obviously derives from strategies aimed at searching for sources of energy supply, diversified and as an alternative to those of the Middle East. The second, on the other hand, regards protecting the dominant role that the US acquired during the last century, in the control and distribution of world energy resources. This role is now undergoing a very critical phase, caused by recent and synergic policies put into effect by Russia, China and some South American countries in the energy sector. The antagonist of the US in Africa is, as noted, China. The People’s Republic of China, in the last decade, has reinforced and implemented relationships in Africa and made investments there, especially in infrastructure, what’s more, following a policy started during the Cold War period. China is interested not only in African petroleum, but also in gas (12) and in materials considered strategic for its development, such as coal, cobalt and copper. On the energy front, an example important for the consequences and relationships between the US and China, is given by the fundamental contributions China made to the Sudan for its petroleum exports.  Sudan, as known, has been a petroleum exporter since 1999 thanks to Chinese help; this has brought Khartoum to the “particular” attention and care of Washington. Recently (27 October 2009), the White House formally renewed economic sanctions on Sudan because of human rights issues in Darfur.

The other reason that African policy is a US priority for the next decade is geopolitical and strategic order. In the midst of the current economic-financial crisis, Washington should, as a major global player, direct its efforts in maintaining its positions in global zones, penalty to pay, in the best outcome, a rapid reorganization in regional power, or in the worst, a disastrous collapse, difficult to overcome in the short term. Instead,  in line with the traditional geopolitical expansion that has always marked its relations with other parts of the planet,  Washington chose Africa with its ample space to manoeuvre, from which to relaunch its military weight on the global plane in order to contest the Asian powers for world supremacy.  In this adventurous initiative Washington obviously involved all of Europe. The new US policy in Africa is due to the fact that the US now finds closed two of the routes formerly open to access the Eurasian space: central Europe and the near and middle East. The first route, after the wave of victorious colourful revolutions that had drawn the foreign countries near Russia (the so-called New Europe) into the geopolitical space dominated by Washington, it seems for now a difficult road to follow, since Moscow has raised its guard. The difficulties encountered by the US in the issue of the space shield are indicative of this. The second route is that delineated, for a number of years, by the so-called Great Middle East doctrine: total control of the Mediterranean sea, elimination of Iraq, military occupation of Afghanistan, penetration into the central Asian republics. But the application of this geopolitical doctrine has not produced the results that the Pentagon and Washington expected in a reasonably short time; on the contrary, it has been negative because of the lasting and exhausting Afghan conflict and the unresolved Iraqi question and especially by Moscow’s Eurasian policies, aimed at recovering prestige and importance in central Asia.

The third reason, ultimately, is preventative order. This is linked to the policies under which the US currently acts in the southern hemisphere, in order to nullify the south-south axis, undergoing laborious definition among many African and South American nations.  The main heads of state in Indio-Latin America and in Africa have recently confirmed, during the September 2009 summit on Isla Margarita (Venezuela), the wish to proceed with the strategic plan for “south-south cooperation” between Africa and South America, begun in December 2008 in Abuja, Nigeria.

The penetration tools Washington has adopted to control African space are of three orders: military order, AFRICOM (13), that is, the Military Command of the US for Africa, created in 2007 and put into action the following year; economic-financial order (seen in the case of sanctions against Sudan and the interference of the International Monetary Fund and Word Bank in the relationship between the Democratic Republic of Congo and China) (14); and last, one relative to the communication strategy of which a good example is Obama’s speeches, already considered “historic”, in Cairo and Accra. On the military plane, it’s important to note that the US penetration seems to favour, as a bridgehead to neutralise Sudan and the Democratic Republic of Congo, the area made up of Tanzania, Burundi, Kenya, Uganda and Rwanda. It should be stressed that the total military control of eastern Africa constitutes and important piece of the US strategy for domination of the Indian Ocean.

 

 

Africa’s geopolitical lines for the 21st century

 

Despite the difficulties that now hamper its geopolitical unification, Africa, in order to safeguard its own resources and stay out of disputes between the US, China, and probably Russia and India – disputes that could be resolved on its own territory – needs to get organised, at least regionally, along three principal lines that pivots with the Mediterranean basin, the Indian Ocean, and the Atlantic Ocean.

The activation of economic and strategic cooperation policies, at least regarding security, between the countries of North Africa and of Europe, on the one hand and similarly with India (to that aim note the Delhi Declaration, drawn up in the course of Summit 2008 India-Africa) (15), on the other, besides making the African regions more interconnected, sets up the basis for a potential future unification of the continent along regional poles and entered in the broadest Euro-Afro-Asian context. Likewise, the Atlantic line, that is the pursuit of strategic south-south cooperation  between Africa and Indo-Latin America, would foster, in this case, the cohesion of western African nations and would contribute to the unification of the continent.  In particular, the development of the Atlantic line would reinforce the weight of Africa relative to Asia, and to China in the first place.

The desirable integration of Africa – realistically possible only if structured along regional poles – brings to mind the historical development, prior to the colonial period, of authentically African political  formations, which, it’s worth remembering, followed a regional basis. (16).

 

  * director of  Eurasia. Rivista di studi geopolitici (Journal of geopolitical studies)  www.eurasia-rivista.org - direzione@eurasia-rivista.org

 

1. Regarding India and the violation of human rights, especially those relative to religion, see the India Chapter of the Annual Report of the United States Commission on International Religious Freedom, ( http://www.uscirf.gov/ ) and the interesting critical article by M. V. Kamath, US must stop meddling in India's internal problems, “The Free Press Journal”, 3 September 2009 ( http://www.freepressjournal.in/ ), which denounces the manipulation by Washington regarding human rights and civil liberties for evident geopolitical aims.

2. Regarding the erosion of relationships between Turkey under Erdogan and the West, see Soner Cagaptay, Is Turkey Leaving the West?, www.foreignaffairs.com, 26/10/2009 and the essay by Morton Abramowitz and Henri J. Barkey, Turkey’s Transformers, Foreign Affairs, November/December 2009.

3. Recently (17-18 October 2009) the 13 South American countries belonging to ALBA signed the treaty constituting the unified system of national compensation (SUCRE), whose objective is the substitution of the dollar for commercial exchange starting in 2010.

4. Tiberio Graziani, Il tempo dei continenti e la destabilizzazione del pianeta, Eurasia. Rivista di studi geopolitici (Italian Journal of geopolitical studies), n. 2, 2008.

5. For a review of the issues that impede African integration and the factors the lack of homogeneity, see Géopolitique de l’Afrique et du Moyen-Orient,  a work coordinated by Vincent Thébault, Nathan, Paris 2006, pp.69-220.

6. Nineteen years before, in July 1900, a first Pan-African meeting had taken place in London, dedicated, however, to the unity of Africans and their descendents in the Americas.

7. Africa is divided into 53 states and in two Spanish enclaves (Ceuta and Melilla), to which should be added the self-proclaimed states of El Ayun (western Sahara) and Hargeisa (Somaliland).

8. For recent Israeli policy in Africa, see Nicolas Michel, Le grand retour de Israël en Afrique, Jeune Afrique (http://www.jeuneafrique.com ), 3/9/2009; Philippe Perdrix, F. Pompey, P.F. Naudé, Israël et l’Afrique : le business avant tout, Jeune Afrique (http://www.jeuneafrique.com ), 3/9/2009; René Naba, Israël en Afrique, à la quête d’un paradis perdu, http://www.renenaba.com/ , 10/10/2009.

9. On 6 August 2009, Putin and Erdogan signed an agreement that foresees the passage in Turkish territorial waters of the Russian gas pipeline, rival of the Nabucco project supported by the US and European Union.

10. The study quoted, Global Trends 2015. A dialogue about the Future with Nongovernment Experts, December 2000, can be accessed at the government site of the Office of the Director of National Intelligence, www.dni.gov/

11. African Oil: A Priority for U. S. National Security And African Development, Proceedings of an Institute Symposium, The Institute for Advanced Strategic and Political Studies, Research Papers in Strategy, May 2002, 14. The document can be accessed at the site: http://www.israeleconomy.org/.

12. “The African continent possesses enormous natural gas reserves estimated at 14.56 trillion cubic metres, or 7. 9% of the world total. Verified reserves in Nigeria and Algeria (5.22 and 4.5 trillion cubic respectively) are less than those of Russia (43.3 trillion cubic metres), Iran (29.61), Qatar (25.46), Turkmenistan (7.94), Saudi Arabia (7.57) and the United Arab Emirates (6.43), but greater than those of Norway (2.91), which is one of the key gas-exporting countries.  Still, levels of natural gas production and consumption in Africa are fairly low. Gas production in 2008 was 214.8 billion cubic metres, or 7% of the world total (an increase of 4.85 over 2007). South America has been the only continent to produce less natural gas in the same year. The consumption of natural gas in 2008 in Africa was 94.9 billion cubic metres or 3.1% of the world total (an increase of 6.1% over 2007), which is the lowest level on the world scale. Besides, 50% of natural gas produced in Africa – 115.6 billion cubic metres – is exported, mostly as liquefied natural gas (62.18 billion cubic metres). The share of African countries (Algeria, Nigeria, Egypt, Libya, Equatorial Guinea and Mozambique) in the global supply of gas is 14.2%, but the same level of liquefied natural gas is much higher – 27.5%.”, Roman Tomberg, Le prospettive di Gazprom in Africa, www.eurasia-rivista.org, 16 October 2009.

13. The militarization process in Africa by Washington has intensified further. See Kevin J. Kelley, Uganda: grande esercitazione militare degli USA nella regione settentrionale, www.eurasia-rivista.org, 14 October 2009.

14. Renaud Viviene et alii, L’ipocrita ingerenza del FMI e della Banca mondiale nella Repubblica democratica del Congo, www.eurasia-rivista.org , 19 ottobre 2009.

15. The text of the Delhi Declaration can be found at: http://www.africa-union.org.

16. Regarding the “regionalist” character of Africa, note the French Africanist Bernard Lugan in the introduction to his ponderous Histoire de l’Afrique, Ellipses, Paris 2009, p.3.: « Le longue déroule de l’histoire du continent africain est rythmé par plusieurs mutations ou rupture qui se produisirent selon une périodisation différente de celle de l’histoire européenne. De plus, alors qu’en Europe les grand phénomènes historiques ou civilisationnels furent continentaux, dans les Afriques, ils eurent des conséquences régionales, sauf dans le cas de la colonisation ».

 

vendredi, 16 octobre 2009

Réflexions sur l'oeuvre de Hans Grimm (1875-1959)

grimm-hans.jpgHans-Georg MEIER-STEIN:

 

Réflexions sur l’oeuvre de Hans Grimm (1875-1959)

 

Le nom et l’oeuvre de Hans Grimm sont quasiment oubliés aujourd’hui. On ne se rappelle plus, à l’occasion, que du titre de son roman à succès, “Volk ohne Raum” (= “Peuple sans espace”), un titre que l’on mésinterprète presque toujours en répétant à satiété l’allusion perfide qu’il correspondrait mot pour mot à une formule propagandiste des nationaux-socialistes; on évoque dès lors son oeuvre sur le ton moralisateur, en prenant “ses distances”. Les rares tentatives de réhabiliter l’oeuvre littéraire de Hans Grimm, de lui témoigner une reconnaissance méritée, ont échoué car Grimm, représetnant d’une bourgeoisie allemande cultivée et conservatrice, demeure “persona non grata”.

 

Grimm, en effet, est issu du milieu de la grande bourgeoisie cultivée (la “Bildungsbürgertum”), où, rappelle-t-il dans ses souvenirs de jeunesse, “on écoutait de la  bonne musique et lisait de bons livres, en cultivant les belles et nobles formes”. Le père de sa mère avait été "Juror"  dans plusieurs expositions universelles; son grand-père paternel avait été inspecteur général des écoles de Hesse et homme de confiance du Prince électeur.

 

Le père de notre écrivain, né en 1821, avait étudié le droit jurisprudentiel, était d’abord devenu professeur à Bâle puis secrétaire général de la “Südbahngesellschaft” (= la société des chemins de fer du sud), un consortium franco-autrichien, ce qui lui avait permis de mener une existence princière dans les environs de Vienne. Il se consacrait très intensément à ses penchants littéraires et à sa galerie d’art, exposant les peintures qu’il collectionnait. Quand il a quitté la “Südbahngesellschaft”, il a pris la direction du “Nassauischer Kunstverein” (= “L’association artistique de Nassau”) à Wiesbaden, tout en déployant d’intenses activités politiques: il devint ainsi le fondateur de la “Burschenschaft” (= Corporation étudiante) Frankonia à Marbourg et du “Deutscher Kolonialverein” (= L’association coloniale allemande), avec le concours de Lüderitz et du jeune Carl Peters. Parmi ses amis, on comptait Andreas Heusler (l’Ancien), Julius Ficker, le philologue classique Karl Simrock et Karl von Etzel, le constructeur du chemin de fer du Brenner.

 

Hans Grimm nait le 22 mars 1875. Il étudie à Lausanne et à Berlin les sciences littéraires mais  se retrouve assez rapidement à l’Institut Colonial de Hambourg et, de là, se rend en 1895 à Londres, pour parfaire une formation commerciale. En 1897, il s’installe en Afrique du Sud. A Port Elizabeth, il travaille d’abord, pendant quelques temps, comme employé auprès du comptoir d’une entreprise allemande, mais, bien vite, il devient négociant indépendant, ce qui lui permettra de vivre d’intéressantes aventures  dans la Province du Cap et dans le Sud-Ouest africain allemand. En 1911, il revient en Allemagne, pour étudier les sciences politiques et mettre en chantier, pour un éditeur, son journal de voyage et ses “Nouvelles sud-africaines”.

 

Pendant la première guerre mondiale, il sert d’abord comme artilleur sur le front occidental, ensuite comme expert colonial auprès du département “étranger” du commandement suprême de l’armée de terre. Il y travaillera avec Waldemar Bonsels, Friedrich Gundolf, Arthur Moeller van den Bruck et Börries von Münchhausen. En 1918, Grimm s’achète une très belle propriété, située dans un ancien cloître bénédictin, dans la magnifique région de Lippoldsberg, dans la vallée de la Weser. C’est là qu’il résidera jusqu’à sa mort en 1959, interrompant ce séjour par de très nombreux voyages. 

 

La critique littéraire a toujours précisé que les récits, que Grimm a écrits sur ses expériences africaines, constituaient le meilleur de toute son oeuvre. Et, de fait, ils le sont: leur qualité est incontestable, même s’ils sont oubliés aujourd’hui. Même Tucholsky trouva un jour quelques paroles louangeuses pour les vanter: sous le pseudonyme d’Ignaz Wrobel, en 1928 dans la revue “Weltbühne”, il écrit qu’ils nous procurent “une douce rêverie, celle que cet homme, si expérimenté et si grand voyageur, porte remarquablement sur son visage”.

 

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Quelles qualités littéraires rendent-elles les récits de Grimm si originaux, si précieux, si agréables à lire? D’abord les descriptions si vivantes et si réalistes de peuples et d’environnements de types très différents: nous y rencontrons des fermiers et des colons blancs; des marchands, des négociants et leurs employés; des noirs travailleurs agricoles ou ouvriers sur les routes; des chasseurs, des policiers allemands et des soldats britanniques casernés dans des forts isolés; des Cafres, des Héréros et des Hottentots. Les affrontements entre Boers et Britanniques forment souvent l’arrière-plan de ces scénarios à strates multiples. Grimm se révèle virtuose dans l’art de camper des caractères humains, avec leurs désirs puissants ou secrets, leurs nostalgies et leurs aspirations, leurs humeurs et leurs ambitions, leurs ressentiments et leurs besoins.

 

Grimm décrit également, avec une réelle puissance d’expression, des paysages africains impressionnants ou pittoresques, avec leurs brousses sauvages où l’on se perd, leurs savanes, leurs steppes abandonnées de Dieu et leurs déserts silencieux, leur faune exotique qui pousse des  milliers de cris et de rugissements. Le lecteur part ainsi en randonnées ou en expéditions d’explorateurs et est pris dans l’atmosphère unique du continent noir.

 

L’écriture de Grimm est épique, dense, elle puise dans des expériences vécues mais, malgré tout, elle recèle une mélancolie, une tristesse inexprimée parce que les destinées qu’il décrit finissent pas échouer, parce que les grands espoirs restent sans lendemain. Destinées et accomplissements des désirs ne se rejoignent pas. Grimm jette un regard tout empreint de sériosité sur les événements de ce monde africain et sait qu’il y a, derrière ce théâtre, une unité qui englobe tout ce qui existe. Tout cela nous est expliqué par un style léger, qui rappelle surtout celui des chroniqueurs. Les formes, par lesquelles Grimm s’exprime et écrit, sont simples mais dépourvues des rudesses et des épaisseurs des naturalistes et des modernistes; en cela, Grimm exprime un conservatisme pratique qui s’accroche aux réalités de la vie quotidienne, mélange d’un sens aigu et clair du réel et de fantastique.

 

La grande popularité des récits de Grimm s’explique aisément: ils paraissent à une époque qui était fascinée par les mondes exotiques, qui s’engouait pour les pays lointains, peu visités par les Européens, comme l’Inde, le Mexique ou les Iles d’extrême-Orient ou du Pacifique. Beaucoup de poètes et d’écrivains allemands carressaient le projet un peu fou de commencer une nouvelle vie idéale sous les tropiques. Emile Strauss partit quelques temps au Brésil. Max Dauthendey périt tragiquement à Java. Hermann Hesse n’a jamais cessé de s’enthousiasmer pour l’Inde. Et Bernhard Förster, le beau-frère de Nietzsche, installa une colonie “lebensreformisch” au Paraguay (ndt: le mouvement “lebensreformisch”, “réformateur de la vie”, mouvement à facettes multiples, entendait, en gros, renouer avec une existence naturelle, débarrassée de tout le ballast de la modernité urbaine et de l’industrialisme).

 

Dans ses romans également, Grimm prouve son talent exceptionnel d’observateur, par ses descriptions d’une grande exactitude et d’un réalisme parfait; cependant, la masse considérable de matériaux, que traite Grimm, le force, malgré lui, à échapper aux règles de l’art de la composition littéraire et aux formes requises. Son oeuvre romanesque s’inscrit trop dans une tradition littéraire spécifiquement allemande, celle du “Bildungsroman” ou de l’ “Entwicklungsroman” (= le roman qui narre une formation intellectuelle, spirituelle ou pratique, qui recense l’évolution d’une personnalité dans son environnement et face à lui). Les figures principales de ces romans sont donc conçues selon le leitmotiv d’une personnalité qui se construit et, par suite, fait appel au lecteur, pour qu’il acquière lui-même une même rigueur, une même volonté d’action, assorties d’un courage, d’un enthousiasme et d’une auto-discipline qui forment et consolident la personnalité.

 

“Der Ölsucher von Duala” est un roman de 1918, que Grimm écrit à la demande de Solf, Ministre des Colonies du Reich. Il y décrit les souffrances endurées par les civils allemands dans les colonies perdues. Le roman protocole littéralement les événements survenus dans ces colonies car Grimm a travaillé exclusivement sur des documents réels. Son intention était de tendre un miroir aux Alliés, qui accusaient les Allemands d’atrocités, et de leur montrer les effets  de leur propre fanatisme. “Volk ohne Raum” de 1926 est un ouvrage qui se veut programme: il constitue une vision romantique d’avenir, celle d’une vie idéale dans les immensités de l’Afrique.

 

Grimm, dans un premier temps, a salué l’avènement du national-socialisme, en le considérant comme une grande insurrection révolutionnaire et comme un mouvement populaire impulsif, comparable à la Réforme protestante en Allemagne. Les potentialités destructives et la radicalité perverse du mouvement lui ont échappé au début. Pourtant, bien vite après la prise du pouvoir, il s’est trouvé lui-même confronté aux effets du système totalitaire. Les manipulations électorales et les nombreux dérapages l’ont choqué. Il n’a jamais cessé de se plaindre auprès des hautes instances du parti et du gouvernement, notamment auprès du Ministre de l’Intérieur Wilhelm Frick, contre les brutalités perpétrées contre les travailleurs socialistes et un dentiste d’origine israélite dans sa région. Ses origines bourgeoises lui conféraient un sens des normes et de la responsabilité éthique; il croyait pouvoir contrer les dérapages et les déviances du national-socialisme, justement parce qu’il avait salué son avènement. Il imaginait que, par sa grande notoriété, personne ne pouvait ignorer ses admonestations ni le battre froid.

 

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Grimm s’est surtout engagé pour défendre un écrivain juif patriote, historien de l’art et érudit, Paul Landau, qui avait été son supérieur hiérarchique en tant que chef de section du département “presse” auprès du “service étranger” de l’OHL (Haut Commandement de l’Armée de Terre) pendant la première guerre mondiale. Indubitablement, Grimm a été mu par des sentiments de camaraderie: il a aidé un homme menacé dans son existence.

 

Un homme comme Grimm, qui prenait des initiatives morales aussi tranchées et sur le ton du défi, devait forcément s’attendre à éprouver des difficultés, surtout s’il proclamait de plus en plus haut et de plus en fort qu’il n’appartenait pas au parti. Cette attitude finit par provoquer une rupture avec Goebbels, Ministre de la Propagande, qui détenait désormais en ses mains toutes les arcanes de la vie culturelle allemande et considérait que ses directives devaient être suivies à la lettre, comme si elles étaient des décisions qui engageaient la patrie entière.

 

Grimm, sommé contre son gré d’avoir une entrevue avec Goebbels à Berlin, finit par reconnaître que l’intelligence du démagogue, entièrement fixée sur l’exercice du pouvoir, ne cultivait plus  aucun respect pour les principes d’humanité: lui, Grimm, dans un tel contexte, n’avait plus la possibilité d’obtenir quoi que ce soit. La tentative méprisable de l’intimider n’eut aucun effet sur lui, elle ne l’a pas impressionné; impavide, il a même déclaré à son interlocuteur, médusé et perplexe, qu’il n’était pas prêt à faire les petits exercices de soumission et d’obéissance qu’on attendait de lui. La fierté bourgeoise de Grimm, le poids de sa personnalité, l’empêchaient de renoncer à son indépendance d’esprit et à sa liberté de jugement.

 

A partir de cette entrevue orageuse, Grimm devint l’objet d’une surveillance méfiante et les rencontres entre écrivains qu’il organisait chez lui à Lippoldsberg pour d’autres auteurs et pour ses admirateurs, furent observées par des agents soupçonneux. Ce fut pire encore, après le cinquantième anniversaire de Hitler; à cette occasion, avec d’autres figures de proue du monde des lettres, on lui demanda de rédiger une contribution hagiographique; il refusa, car une telle démarche, dit-il, relève de la “pure flagornerie”. Grimm était insensible à la corruption.

 

Cette indépendance d’esprit et ce refus d’obéissance au pouvoir en place, il les a conservés après la seconde guerre mondiale, à l’époque de la “rééducation” voulue par les Américains, une époque où l’on ne comptait plus les “retournements de veste”; Grimm se heurtait alors aux fonctionnaires mesquins de la “nouvelle culture”. Avec l’entêtement qui le caractérisait,  en basculant parfois dans la “psycho-rigidité”, quand le nombre des ennemis croissait, Grimm a combattu l’amnésie et la conspiration du silence qui recouvraient les souffrances endurées par les Allemands; il a lutté aussi contre le fait “que des garnisons étrangères exercent désormais un pouvoir sur nos idéaux de vie, sur nos âmes mêmes, et qu’elles ont créé cette situation parce qu’elles sont un jour arrivées chez nous les armes à la main” (comme l’écrivit à cette époque-là un Friedrich Sieburg). Grimm a tenu à répondre aux accusations que le monde portait contre l’Allemagne et aux tirades haineuses d’un Thomas Mann (qui avait diffamé Carl Schmitt en le traitant “d’exploiteur de la défaite”). Pour contrer ces “légendes noires”, Grimm rédigea quantité de contre-pamphlets et plaidoyers en défense.

 

Au début des années cinquante, Grimm s’est engagé dans le SRP (= “Sozialistische Reichspartei”), une formation politique bientôt interdite, en tant que porte-paroles de l’aile national-conservatrice. Grimm avait toujours refusé l’hitlérisme et ses violences mais n’avait jamais renoncé à l’idéal d’une communauté populaire socialiste et nationale. Il  meurt le 27 septembre 1959.

 

Hans-Georg MEIER-STEIN.

(article paru dans  “Junge Freiheit”, Berlin, n°40/2009; trad. franç.: Robert Steuckers).

vendredi, 02 octobre 2009

Charles Michel en denken op lange termijn...

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Charles Michel en denken op lange termijn...

Geplaatst door yvespernet op 23 september 2009

…blijkt geen goede combinatie. En waar blijkt dit uit?

…blijkt geen goede combinatie. Aanleiding hiervoor?
http://www.hln.be/hln/nl/2659/Voedselcrisis/article/detail/1000036/2009/09/22/Eindelijk-Michel-pleit-om-honger-te-bestrijden-met-melk-die-boeren-wegkappen.dhtml
Elke vijf seconden overlijdt in de wereld een kind van de honger, en boze boeren gieten hier in Europa de melk met de miljoenen liters uit op hun akkers: heel veel mensen hebben het hier bijzonder moeilijk mee en ze worden eindelijk bijgetreden door een politicus.
Pleidooi
Onze minister voor Ontwikkelingssamenwerking Charles Michel gaat bij EU-voorzitter Zweden en bij de Verenigde Naties bepleiten om de melk die boze boeren nu op hun akkers lozen naar landen te sturen waar hongersnood heerst, zoals Somalië, Ethiopië en Kenia….blijkt geen goede combinatie. Aanleiding hiervoor?

http://www.hln.be/hln/nl/2659/Voedselcrisis/article/detail/1000036/2009/09/22/Eindelijk-Michel-pleit-om-honger-te-bestrijden-met-melk-die-boeren-wegkappen.dhtml

Elke vijf seconden overlijdt in de wereld een kind van de honger, en boze boeren gieten hier in Europa de melk met de miljoenen liters uit op hun akkers: heel veel mensen hebben het hier bijzonder moeilijk mee en ze worden eindelijk bijgetreden door een politicus. [...] Onze minister voor Ontwikkelingssamenwerking Charles Michel gaat bij EU-voorzitter Zweden en bij de Verenigde Naties bepleiten om de melk die boze boeren nu op hun akkers lozen naar landen te sturen waar hongersnood heerst, zoals Somalië, Ethiopië en Kenia.

lk geef toe, het klinkt allemaal simpel en heel nobel. Wij hebben voedsel te veel, zij hebben voedsel teveel. Maar door de landbouwoverschotten te gaan weggeven, ga je niets oplossen. Sterker nog, dan ga je de zaken veel erger maken. Één van de grootste problemen van Afrika zit immers in de kapitaalsconcentratie. Je hebt een kleine topklasse met enorm veel geld, een enorme onderlaag met niets en daartussen zit amper iemand. Er is in andere woorden geen middenstand in Afrika, geen lokale ondernemers, geen “burgerij” (in de mate dat die term volledig toepasbaar is hier).

Wat gaat gratis voedsel weggeven veroorzaken? In gebieden waar enkel een economische woestenij is, kan dat inderdaad problemen op korte termijn oplossen. In gebieden waar er nog een iewat onafhankelijk economisch leven is, onafhankelijk van de grote elites aan de top en waar de middenstand genoeg kapitaal kan vergaren om te overleven, is dit soort beleid een regelrechte ramp! Laten we ons even verplaatsen in de geest van de gemiddelde Afrikaanse consument in die laatste gebieden. Je hebt honger en je kan kiezen:

  1. Voedsel bij de lokale winkel kopen en kapitaal verliezen.
  2. Voedsel krijgen bij de voedselbedeling uit westerse landen.

Het overgrote merendeel zal voor optie twee kiezen. Dit zorgt echter voor een verarming van de lokale Afrikaanse economie en een verergering van de economische toestand in Afrika. Iets dat destijds ook gebeurd is in de vleesmarkten rond de Sahel-landen waar de gratis voedseloverschotten vanuit Europa uiteindelijk een economische sector in opbouw, die op lange termijn had kunnen zorgen voor een onafhankelijkheid van die landen voor voedselvoorraad, instortte. Men zou beter dit voedsel aan goedkope prijzen verkopen aan de lokale middenstand gecombineerd met een beleid waarbij microkredieten een prominente rol spelen.

 

mercredi, 30 septembre 2009

Chavez busca unir Africa y Sudamérica con el antiimperialismo

Chávez busca unir África y Sudamérica con el antiimperialismo

El presidente venezolano, Hugo Chávez, tratará de vender su “revolución antiimperialista” como el cemento para forjar la unión Sudamérica-África, aunque para muchos es Brasil, con su política moderada y poderosa economía, la llamada a conducir la incipiente integración “Sur-Sur”.

Tres años después de su primera cumbre, líderes de ambos continentes se vuelven a reunir el sábado y domingo en la isla de Margarita, en el caribe venezolano, para estrechar lazos políticos y comerciales que les permitan crear un frente común de países emergentes en foros e instituciones globales.

La reforma de Naciones Unidas, un mayor peso en el Fondo Monetario Internacional y el Banco Mundial o acercar posturas para enfrentar las estancadas conversaciones comerciales globales se unirán con compromisos de una cooperación más amplia en materia energética, comercial y cultural entre ambas regiones.


Para Chávez, declarado admirador del fallecido presidente Gamal Abdel Nasser -quien encabezó la revolución egipcia e inspiró movimientos anticoloniales en Argelia, Libia e Irak- esa voz común puede surgir de un rechazo común al imperio estadounidense, al que culpa de la inequidad mundial.

“Todos los imperios le cayeron al África, todos. No hay un solo imperio que no haya pasado por África”, dijo recientemente en una de sus frecuentes alocuciones televisivas.

“Nosotros queremos que Caracas se convierta en un centro de llegada, de actividades y de conexiones con otros países de Sudamérica, del Caribe, de Centroamérica para África”, agregó el mandatario, quien busca emular al líder cubano Fidel Castro como referencia latinoamericana en la “madre patria África”.

Sin embargo, su dura retórica antiestadounidense encuentra un difícil obstáculo en la figura de Barack Obama, primer afroamericano en llegar a la Casa Blanca, mientras que el poco peso económico de Venezuela en África le resta atractivo para los heterogéneos países de esa región.

Y más cuando su enemistad con Washington le lleva a forjar lazos con controvertidos líderes como el libio Muamar Gadafi, el zimbabuense Robert Mugabe y, sobre todo, con el sudanés Omar Hasan al Bashir, invitado a la cumbre pese a estar reclamado por tribunales internacionales.

“Gadafi y Mugabe todavía tienen apoyo en África, mientras que Al Bashir es ampliamente detestado y visto en la mayor parte de África como un paria total, responsable por los asesinatos en masa en Darfur”, dijo Patrick Smith, editor del boletín África Confidential.

BRASIL, ¿EL GRAN JUGADOR?

Como uno de los mayores exportadores mundiales de crudo, Venezuela ha desplegado parte de su petrodiplomacia en África, prometiendo una refinería a Mauritania y acuerdos energéticos con países como Mali y Níger. Pero los bajos precios petroleros este año han limitado su acción.

“Venezuela no es muy visible en África, aunque existen ciertas aspiraciones”, dijo Alex Vines, experto en África en el instituto Chatham House de Londres.

Dado que el crudo es prácticamente su único producto de exportación, Caracas se ha quedado muy rezagada frente a otros países latinoamericanos como Brasil, Argentina y México en la creación de vínculos comerciales con África.

Por eso, analistas creen que los pesos pesados africanos, especialmente Sudáfrica, ven más pragmático trabajar con el líder brasileño Luiz Inacio Lula da Silva, al frente de una potencia emergente y popular entre pobres y empresarios, que con el controvertido militar retirado.

“Brasil y Sudáfrica tienen una relación comercial en auge y son las dos potencias regionales por excelencia. Todo intento por fortalecer las relaciones entre Sudamérica y África tiene que partir de las iniciativas de estos países”, dijo Patrick Esteruelas, analista de riesgo político en Eurasia Group.

Sin embargo, algunos observadores ven en Brasil menos voluntad política por liderar la llamada integración regional “Sur-Sur”, un proceso político, comercial y cultural que requeriría de grandes esfuerzos diplomáticos para combinar la gran disparidad de voces dentro de ambos bloques.

Pero muchos países africanos se sienten atraídos por las políticas de nacionalismo sobre los recursos energéticos que ha desarrollado el mandatario venezolano, quien ha estatizado amplios sectores de la economía en pos de la construcción de su llamado “socialismo del siglo XXI” en el país petrolero.

“Los países de África están revisándose, así me consta, y muchos están retomando la tesis del socialismo africano”, aseveró Chávez.

Enrique Andrés Pretel

Extraído de SwissInfo.

mardi, 29 septembre 2009

A propos du Sommet entre Africains et Latino-Américains

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A propos du Sommet entre Africains et Latino-Américains

 

Le sommet entre pays d’Afrique et d’Amérique latine se tiendra les 26 et 27 septembre prochains au Venezuela. Il aura pour but, selon le Président Chavez, de créer un “pont” entre les deux rives de l’Atlantique Sud. Dans la célèbre émission télévisée vénézuélienne “Alo Presidente!”, où Chavez s’adresse chaque dimanche directement à son peuple, le président “bolivarien” a déclaré: “Il faut créer un pont entre le Venezuela et l’Afrique, un pont de solidarité, de coopération, de rapprochement culturel, politique et économique qui s’avèrera fondamental pour la vie de nos deux continents”. Et: “Nous sommes latino-américains mais aussi africains; plus africains que les autres. Sans l’Afrique, nous ne serions pas tels que nous sommes”. Outre quelques outrances, qui pourraient prêter à rire, ce discours implique que des relations bilatérales entre continents peuvent désormais émerger (ou devraient pouvoir émerger) sans l’intervention de Washington et sans une participation nord-américaine. En ce sens, l’exemple que vient de donner Chavez, en tendant la main à l’Afrique, pourrait servir de modèle à l’Europe, qui ne parvient pas à se débarrasser du boulet atlantiste. Si Latino-Américains et Africains envisagent l’établissement de “ponts”, on ne voit pas pourquoi l’Europe et le reste de l’Eurasie n’envisageraient pas la consolidation définitive de “ponts” qui nous ramenerait à l’optimum stratégique que fut, pendant seulement une quinzaine d’années au début du 19ème siècle, la Pentarchie européenne qui s’étendait de l’Atlantique au Pacifique. Au contraire, l’Europe vassalisée tolère que Washington installe des obstacles entre l’Europe et le reste de l’Eurasie: surtout dans le Caucase, non seulement en entretenant l’abcès de fixation tchétchène, mais en induisant une nouvelle diplomatie turque à faire sauter le verrou arménien, entre la Turquie et l’Azerbaïdjan et, pire, à faire sauter le pont arménien potentiel entre la Russie et l’Iran.

 

La règle géopolitique en jeu ici est celle, éternelle, de la biocéanité: la Pentarchie était bi-océanique; la Doctrine Monroe visait la biocéanité nord-américaine; le Mercosur vise une bi-océanité ibéro-américaine entre Atlantique et Pacifique; les géopolitologues d’Amérique du Sud ont déjà, avant Chavez, imaginé un “pont” au-dessus du Pacifique (la géopolitique pacifique de Pinochet, notamment); désormais, comme dans les spéculations géopolitiques sur le “Cinquième Empire” de Dominique de Roux, Chavez entend rétablir un “pont” au-dessus de l’Atlantique Sud, en direction d’une Afrique, à laquelle les Britanniques ont toujours ravi la biocéanité, en torpillant les projets allemands, belges et portugais de “Mittelafrika” entre l’Atlantique et l’Océan Indien. La marche du monde, les vicissitudes de la politique internationale, sont bien souvent déterminées par la volonté de bi-océanicité: la Chine actuelle, notamment, cherche à devenir biocéanique, avec sa façade pacifique et ses bases au Myanmar, reliées au territoire chinois par les axes routiers birmans installés par les Alliés anglo-saxons pendant la seconde guerre mondiale pour venir en aide à Tchang Kai-Tchek. L’Axe euro-russe pourrait, lui, viser la quadri-océanité: arctique, atlantique, pacifique et indienne. A méditer.

 

Robert Steuckers.

vendredi, 11 septembre 2009

Une biographie d'Henry de Monfreid

Une biographie d'Henry de Monfreid signée Francis Bergeron...

 

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Le monde des vertueux n'a jamais cessé de m'accabler, on m'a voulu négrier, vendeur de femmes, je fus opiomane, mais moi, contrairement à beaucoup d'autres, devant ma glace, chaque matin, je peux me serrer la main.

 

Henry de Monfreid est, avec Jack London, l'un des seuls authentiques aventuriers-écrivains. L'un tenté par le socialisme, l'autre par le fascisme, tout devrait les opposer, mais leur indifférence au danger et au "qu'en-dira-t-on" les fait se rejoindre dans la quête inassouvie d un absolu individualiste. L'œuvre de Monfreid, très autobiographique, se lit comme un roman. Mais le faux et le vrai se mêlent, surtout quand le héros, lui, a souvent le beau rôle. Ce pourrait être une première raison de ne pas aimer Monfreid. Il y en a mille autres encore : il a vécu du trafic de drogue ; il assure ne pas s' être livré à la traite des noirs, mais, là où il vivait, la frontière était étroite entre esclave et serviteur ; le trafiquant d'armes qu'il fut peut-il garantir n'avoir jamais traité avec l'ennemi ? Toutes ses femmes, européennes ou indigènes, les a-t-il rendu heureuses ?  Les a-t-il même aimé ? Quelle dureté avec certains de ses enfants ! Où sont passés les tableaux de Gauguin ? Combien de ses employeurs Monfreid a-t-il volé ? N'a-t-il pas du sang sur les mains ? Opiomane, converti à l'islam, initié à la franc-maçonnerie, peut-il être érigé en modèle ? Ce Qui suis-je ? Monfreid montre que l'auteur des Secrets de la Mer Rouge symbolise le génie propre à un Européen qui, fût-il seul, plongé dans un univers totalement étranger et hostile, sait triompher. Monfreid donne cette leçon de courage : prison, fortune, prison, fortune, prison ; les séquences se succèdent, mais, toujours, il relève la tête. C'est bien une sorte de héros, malgré tout. Un homme à admirer. Et à lire. 

Source : Cercle du 6 février

 

Qui suis-je? Henry de Monfreid par Francis Bergeron
128 pages - 12 euros (frais de port en sus)
A commander à : Editions Pardès 44, rue Wilson 77880 Grez-sur-Loing

vendredi, 05 juin 2009

L'Afrique malade de ses hommes politiques

« L'Afrique malade de ses hommes politiques »

Ex: http://www.polemia.com/

Robert Dussey, Ddocteur en philosophie politique, propose une analyse de la situation politique et économique du continent africain qu’il voudrait dégagée de tout préjugé. Comme le titre de son ouvrage pourrait le laisser penser, l’étude entreprise devrait porter sur l’élite politique africaine et les travers de cette société qui portent une large responsabilité dans les difficultés et retards que connaît ce continent.

D’emblée l’auteur  fait preuve de lucidité en reconnaissant que la reconstruction de l’Afrique sera longue, aléatoire et difficile, résultant de l’instauration d’un Etat de droit et d’institutions démocratiques. Pour être durable, elle doit être avant tout assumée par les Africains eux-mêmes et sortir de la marginalité qui la caractérise. Les conditions déterminantes restant la paix, facteur de stabilité, et l’intégrité de dirigeants soucieux de servir. Cette approche nouvelle et courageuse ne résiste toutefois guère aux stéréotypes et glisse très vite vers la mise en accusation de l’Occident. Si l’irresponsabilité des hommes politiques y est dénoncée, le lecteur comprend également que les intellectuels, à l’instar de l’auteur, ne parviennent pas à pousser suffisamment l’analyse pour se contenter de trouver des boucs émissaires faciles et complaisants, à savoir les ex-puissances coloniales. On y revient toujours sans pour autant faire avancer la réflexion ni vraiment contribuer à sortir l’Afrique des ses retards et de sa marginalité.

A défaut de traiter un sujet de grand intérêt, cet écrit a le mérite d’illustrer les travers de la vision conformiste portée sur l’Afrique depuis plus de quarante ans.

L’Afrique : une souveraineté au rabais

Après avoir une nouvelle fois constaté que la guerre, l’instabilité et la dégradation des conditions économiques et sociales ont marqué depuis les indépendances une constante dans ces pays, on retrouve l’habituelle accusation à l’égard des anciennes puissances coloniales qui ont sauvegardé leurs intérêts stratégiques en accordant aux africains une souveraineté au rabais. Les conflits qui ont redoublés depuis la fin de la guerre froide sont bien entendu l’héritage du colonialisme et des actions agressives de l’Occident qui gênent la progression des pays africains dans la voie de l’indépendance politique et du renouveau économique et social.

L’auteur cherche les raisons de la volonté de domination de l’Occident et s’attaque à la pensée hégélienne. Pour celle-ci, la raison gouvernant le monde, « le monde de l’Esprit » domine les sociétés. Ce monde est celui de la culture qui s’oppose à l’état de nature. L’Afrique, proche de l’état de nature, ne fait pas partie du « monde de l’Esprit » et se situe de ce fait hors du champ de l’Histoire. L’auteur nous affirme même que pour les hégéliens, parce que la Grèce est la terre natale de la pensée occidentale, toute pensée qui ne viendrait pas de l’Occident serait considérée comme fausse et serait donc à l’origine de son complexe de supériorité, de son mépris pour l’Afrique et de sa méconnaissance de l’histoire africaine.

Si l’Occident, comme toute grande civilisation, a pu avoir un complexe de supériorité il est inexacte de prétendre qu’il considère toute autre pensée comme fausse. Dès le Moyen-âge celui-ci s’est penché sur les différentes pensées originaires d’Orient ou même d’Extrême-Orient ; la réciproque n’étant pas toujours vraie. Par ailleurs, ce n’est pas en prétendant que l’Afrique aurait assumé le premier rôle civilisateur du monde, et donc en cherchant stupidement à renverser ce complexe de supériorité, que l’auteur fera avancer la réflexion. Affirmer derechef que les Africains auraient perdu leur dynamisme à cause de la brutalité de la colonisation et qu’ils seraient traumatiser en raison de la domination axée sur la force des armes modernes est une excuse plus que surannée. Ce n’est pas en ayant recours à ce type de raisonnement que l’élite intellectuelle africaine va aider ses peuples. Rappelons que les peuples d’Asie ont eux aussi connu la colonisation avec les mêmes moyens et qu’ils ne manquent pas pour autant de dynamisme, ni ne passe leur temps à expliquer leurs échecs comme étant la conséquence d’une colonisation qu’une majorité d’entre eux n’a jamais connue. On peut d’ailleurs se demander à juste titre si cela ne serait pas dû au haut degré de civilisation auquel étaient parvenus les peuples d’Asie avant leur colonisation par les puissances occidentales. Et que dire de l’Occident lui-même qui a subit deux conflits successifs d’une violence sans égale par ailleurs et qui a su retrouver les ressources et le dynamisme nécessaires pour se reconstruire.

De plus, établir naïvement une différence entre ceux qui prennent sans rien donner, les Occidentaux, et ceux qui comme les Chinois et les Soviétiques concevraient la coopération en termes d’échange et d’intérêts réciproques est une preuve supplémentaire d’un acharnement contre l’Occident.

L’Afrique est certainement soumise à des influences et des tentatives de domination comme le sont tous les autres peuples. Est-il nécessaire de répéter qu’il n’y a qu’une lutte de tous contre tous et que la puissance de certaines n’est que le résultat de leur propre capacité et de leur volonté ? Les jeux d’influence ont toujours existé et existeront toujours.

L’Afrique : héritage d’autoritarisme légué par l’administration coloniale.

Affirmer encore, comme le fait Robert Dussey, que la situation dans laquelle se trouve l’Afrique est le résultat d’un appauvrissement systématique qui a été rigoureusement planifié dans le cadre de la domination capitaliste relève là encore d’un discours formaté, séquelle de la propagande des années 70.

La conjonction de l’attitude des impérialistes et de la gestion déprédatrice des élites dirigeantes africaines aurait, selon lui, une influence négative sur l’attitude des populations à l’égard du travail. Le sujet mériterait d’être approfondi et répondrait parfaitement à l’objet du livre mais encore une fois ce n’est pas ce que fait l’auteur. Il se contente de renchérir en avançant que les sources de l’autoritarisme ne tiennent pas de la tradition africaine, mais sont bien évidemment une résultante de l’intrusion européenne. Si l’Etat en Afrique fonctionne la plupart du temps sur la mode prébendier et parasitaire c’est là encore une conséquence de l’Etat colonial qui a joué un rôle par l’intermédiaire des élites mise en place. Ainsi, les relations difficiles qui existent entre l’Etat et la société devraient beaucoup à l’héritage d’autoritarisme légué par l’administration coloniale.

A ceci s’ajoute le clientélisme qui étouffe toute velléité démocratique. Ce clientélisme est essentiellement ethnique et est considéré par certains gouvernants comme une variable incontournable de l’espace politique africain. Cela ne faisant qu’amplifier les innombrables tensions sociales, la concurrence économique y est également étouffée et maintient donc un état de pauvreté ne laissant comme seule alternative de se tourner vers la communauté internationale.

Inutile de préciser que ces bailleurs de fonds sont les Etats honnis de l’Occident. Ceux-ci finissant par s’opposer à ces pratiques et à promouvoir la démocratie dans le seul but de protéger leurs intérêts.

L’auteur admet cependant qu’à tous les niveaux de la vie sociale, politique et économique le sentiment tribaliste prime sur le sentiment national. Ce caractère constitutif se retrouve pratiquement dans l’ensemble des pays africains. Il n’est pas le seul. D’un point de vue social et culturel, on y retrouve des situations désuètes, un niveau général d’instruction extrêmement faible, une sous-administration, un état sanitaire défectueux, une croissance démographique galopante et le transfert de certains profits en Occident au lieu de les réinvestir. En outre, toujours selon lui, les responsables politiques africains ayant un niveau intellectuel indispensable pour assumer la tâche du redressement sont peu nombreux. A l’échelle du continent même, les africains sont incapables de s’entendre pour former une véritable Union africaine. Pour lui, sur presque tous les points les pays africains sont en retard. l’Organisation de l’unité africaine a échoué.

Echec de l’Organisation de l’unité africaine et de l’Union africaine.

Non seulement l’OUA a échoué mais la nouvelle Union africaine déçoit déjà. Elle ne parvient pas à créer les conditions d’une véritable unité politique, économique et culturelle. Il n’existe toujours pas de véritable coopération technique, politique, économique et culturelle entre Etats. L’Union africaine reste prisonnière d’une majorité d’Etats non-démocratiques.

En l’an 2000, environ 75.1% d’entre eux vivaient en dessous du seuil de pauvreté et 60.3% dans une extrême pauvreté. Les Etats discrédités tendent à se retirer de la sphère sociale et les dépenses publiques ne cessent de diminuer. Leurs dirigeants n’ont pas eu de vision économique stratégique ou prospective. La discussion se focalise sur la variable politique comme s’il s’agissait de la seule dimension. De 1965 à 1985, puis de 1985 à 2003, la croissance annuelle du PNB africain par tête n’a été en moyenne que de 2%. La production alimentaire n’a pas suivi la croissance démographique.

Cet échec économique trouverait son origine dans l’attitude des élites africaines à l’égard du colonialisme considéré comme « mauvais » et à travers lui du libéralisme. Par rejet de ce dernier ces élites se sont tournées vers l’économie planifiée où l’Etat s’est doté d’importants pouvoirs économiques qui se sont progressivement concentrés entre les mains d’un seul. Mauvaises orientations et restrictions ont miné ces économies alors qu’en parallèle les dépenses militaires connaissaient une forte augmentation.

Une telle situation de faiblesse a mis le continent à la merci des grandes sociétés étrangères qui aujourd’hui le dominent et l’exploitent. L’auteur va même jusqu’à affirmer que les guerres étant un facteur efficace de déstabilisation, toute une politique de création de conflits permanents a été élaborée par les ennemis de l’Afrique en vue de l’affaiblir encore. L’Afrique serait devenue un champ de bataille pour les compagnies occidentales souvent soutenues par leurs états respectifs. Ce point, pertinent, mériterait d’être développé et illustré, même si cela doit être fait avec précaution. C’est d’ailleurs sur de tels points que l’auteur devrait mettre l’emphase mais malheureusement le lecteur reste sur sa fin. Plutôt que de ratiociner sur le colonialisme, une analyse claire et sans parti pris sur la situation actuelle apporterait plus et permettrait d’identifier les acteurs de ces manipulations et leurs complices locaux. Cela n’est certes pas chose facile et sans doute sans danger mais éviterait de s’égarer dans des réflexions dépassées qui détournent des vrais enjeux actuels.

Corruption et inaptitude

Reconnaissons cependant la dénonciation que fait Robert Dussey du coût économique de la corruption et de l’inaptitude de plus de la moitié des hommes politiques africains à gouverner. Ceux-ci sont incapables de fournir les biens collectifs essentiels ni d’imposer la primauté du droit ou d’assurer la sécurité. Cet abandon - ou hélas cette volonté de ne rien faire pour améliorer la situation – a généré une irresponsabilité collective qui se manifeste par la privatisation par chacun de la parcelle d’Etat dont il dispose, sans respect du bien commun. Une complicité plus ou moins mafieuse finissant par s’établir entre les dirigeants politiques et les opérateurs économiques.

La conséquence de tout cela est que l’Afrique a perdu de son importance économique. La communauté internationale, par le biais d’organismes comme la Banque mondiale ou le Front monétaire international, est devenue plus interventionniste tant sur le plan économique que budgétaire. L’endettement est chronique – sa dette extérieure a triplée de 1980 à 2000 - et l’Afrique ne parvient pas à s’adapter au marché mondial. La part de l’Afrique dans le marché mondial ne cesse d’ailleurs de décroitre, passant de 4.5% dans les années soixante à 2% actuellement. Ce qui relativise les affirmations de l’auteur sur l’obsession de domination économique de l’Occident.

Les raisons de ce recul seraient l’application des accords du cycle de l’Uruguay qui font perdre à L’Afrique noire son statue privilégié sur le marché européen et accélèrent son exclusion définitive. A la différence de la majorité des autres pays de Tiers-Monde, L’Afrique n’a pas modifié la structure de ses exportations, elle a perdu en compétitivité. La chute de ses exportations s’est accompagnée d’une baisse de 50% des importations par tête. L’Afrique représentait 2.4% des exportations mondiales en 1970, 1.7% en 1986 et seulement 1% en 2004. Elle est désormais directement concurrencée par les autres pays en voie de développement, notamment les pays asiatiques. Les investissements directs étrangers ont représenté entre 1990 et 2000 1% du total des investissements contre 40% pour l’Asie.

C’est donc plus d’un désintérêt croissant de la part de l’Occident que devraient s’inquiéter les intellectuels Africains. Et si l’Aide publique au développement (APD) apparait pour eux comme une mise sous tutelle qui déresponsabilise les africains la cause ne teint-elle pas plus à l’Afrique elle-même plutôt qu’à la volonté de domination de puissances tiers?

L’Afrique aurait, toujours selon l’auteur, une masse critique de chercheurs et de praticiens de tous niveaux qui serait détournée au profit de l’étranger. Là encore, ne renverse-t-on pas la logique des faits ? Ne serait-ce pas ces chercheurs et praticiens qui fuient l’Afrique vers des pays étrangers qui ont déjà des difficultés pour fournir des emplois décents à leurs propres élites? Ce n’est certainement pas l’Occident qui arrache les chercheurs et praticiens africains à leurs continents mais biens ceux-ci qui veulent s’y installer alors qu’il n’y a pas de véritable demande les concernant. C’est sur ces points importants que l’on était en droit d’attendre une réflexion approfondie de la part de Robert Dussey. Les élites politiques ne sont pas les seuls à porter la responsabilité du naufrage de leur continent. Les intellectuels africains portent dans leur ensemble une part de responsabilité dans la situation actuelle. Ne nions pas les influences extérieures qui s’exercent à son encontre, comme sur tous les continents, mais puisque Robert Dussey évoque les pays asiatiques à plusieurs reprises, une analyse comparative sur leur évolution depuis la fin du colonialisme serait la bienvenue. Certes, comparaison n’est pas raison, mais une telle démarche permettrait sans aucun doute d’identifier les facteurs qui ont conduit l’Afrique vers sa marginalisation.


Admettons le en toute honnêteté, ce livre est décevant et n’apporte rien de fondamentalement nouveau sur le sujet. On y trouve certes quelques chiffres utiles mais non la réflexion pertinente ni l’approche nouvelle que pouvait laisser entrevoir le titre. L’auteur, à travers sa mise en accusation répétée de l’Occident, illustre parfaitement cette irresponsabilité des intellectuels qui cherchent plus des boucs émissaires qu’à identifier froidement les raisons de leurs échecs. Dénoncer le prétendu complexe de supériorité de l’Occident n’exonère pas du comportement indigent de l’élite africaine. L’incapacité de certains hommes politiques africains à diriger leur Etat est trop souvent une incitation à l’interventionnisme. C’est l’assistanat qui est à la source de cet interventionnisme. Comment ne pas se substituer à ces acteurs ineptes alors que les moyens financiers mis à disposition ne sont pas les leurs ? Ne pas intervenir serait pire et équivaudrait à  non assistance à continent en faillite.

Bruno Odier
22/05/09
Polémia
25/05/09

Docteur en philosophie politique, Robert Dussey est universitaire : il enseigne à l'université de Lomé et à l'ENA du Togo, notamment sur les questions de paix, de gestion et de résolution des conflits. Il est actuellement conseiller diplomatique du Président de la République du Togo.

Robert Dussey, L'Afrique malade de ses hommes politiques : Inconscience, irresponsabilité, ignorance ou innocence ?, Picollec, 2008, 252p.

dimanche, 31 mai 2009

Complexes terres d'Islam

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Complexes terres d'Islam

Paul François Paoli
30/04/2009 -
http://www.lefigaro.fr
L'historien Michel Abitbol voit dans la guerre du Rif le signe de la fin de la domination européenne au Maghreb.

Nous sommes au Maroc, en 1925, et la guerre du Rif bat son plein, un conflit dont on a oublié la violence. Depuis quatre ans, dans un territoire montagneux qui longe l'Atlantique, un rebelle marocain du nom d'Abd el-Krim tient tête aux puissances coloniales. Son nom est en train de devenir une légende dans le monde arabo-musulman, car il a infligé aux Espagnols une défaite cuisante. Le 9 août 1921, ce sont 12 000 soldats espagnols qui ont trouvé la mort dans une embuscade, avec à leur tête le général Sylvestre qui n'a trouvé d'autre issue que le suicide. Les rebelles vont saisir 30 000 fusils et revolvers, 400 mitrailleuses, plus de 200 canons, des millions de cartouches ! L'Espagne est humiliée et la France qui a imposé son protectorat au Maroc depuis 1912, stupéfaite. Le réveil est dur pour ceux qui croient à l'éternité de la domination européenne. Certes, la révolte sera matée par le général Primo de Rivera, chef du gouvernement espagnol. En usant de moyens massifs, ils vont finir par vaincre Abd el-Krim qui sera envoyé en captivité… à la Réunion ! Mais c'est une victoire à la Pyrrhus et les Marocains ont désormais leur héros.

Parmi les Français, un homme est plus lucide que d'autres : Hubert Lyautey, maréchal de France, résident général du protectorat français au Maroc. Lui qui dirige ce pays dont il se targue de préserver l'identité musulmane sait que le colonialisme n'est pas fait pour durer. « Il est à prévoir que dans un temps plus ou moins lointain, l'Afrique du Nord (…) se détachera de la métropole, déclare-t-il à Rabat. Il faut qu'à ce moment-là - et ce doit être le suprême but de notre politique -, cette séparation se fasse sans douleur et que les regards des indigènes continuent de se tourner avec affection vers la France. » Il ajoutait : « Je n'ai pas cessé d'espérer créer entre ce peuple marocain et nous un état d'âme, une amitié, qui font qu'il restera avec nous le plus longtemps possible… C'est la pensée avec laquelle je vis, je veux me faire aimer de ce peuple. »

L'épisode est relaté par l'orientaliste Michel Abitbol dans L'Histoire du Maroc qui met en évidence la complexité de la présence européenne au Maghreb. Ce livre montre que ce que nous appelons « coloniser » relève d'un ensemble de processus enchevêtrés. Coloniser, c'est toujours dominer, mais toutes les dominations ne sont pas exterminatrices ou spoliatrices. Qu'ont donc fait les Arabes, en Afrique du Nord, sinon coloniser une région  où vivaient des Berbères qui revendiquent aujourd'hui encore leur spécificité ? Et pourquoi l'ont-ils fait s'ils n'étaient convaincus de leur supériorité civilisatrice ? Retraçant l'histoire du Maroc depuis ses prémices, Abitbol nous rappelle quelle brillante civilisation a été l'Islam andalou et maghrébin vers les XIe et XIIe siècles. Il nous rappelle aussi ce que son développement doit à la prédation. L'homme, qui, à la fin du VIIe siècle conquiert le Maghreb s'appelle Uqba Ibn Nafi al-Firhi. « Après avoir défait les Byzantins à Baghay et Monastir il affronta les tribus berbères du Mzab avant de se diriger vers Tlemcen et le nord du Maroc. Il parvint à Tanger, où, selon un chroniqueur de l'époque, il tua toute la partie mâle de la population et emmena le reste en captivité puis reçut la soumission de la tribu des Ghomara du Rif… », écrit Abitbol.

La modernité et les idéaux

Parmi les communautés qui se soumettent : les juifs et les chrétiens. On a beaucoup fantasmé sur la relation « idyllique » qu'aurait instaurée l'islam avec ces religions, mais cette idylle était au bénéfice de l'islam. Les juifs, notamment, y étaient citoyens de seconde zone, dihmmis (protégés). Et la sortie de ce statut va contribuer à les rendre indésirables, quelques siècles plus tard, aux yeux des nationalistes arabes, et ce bien avant la naissance d'Israël.

Comme le rappelle l'historien du judaïsme Shmuel Trigano dans un livre collectif, La Fin du judaïsme en terres d'islam, auquel ont collaboré une dizaine d'universitaires, la modernité et les idéaux de 1789 vont être pour les juifs, au Maroc notamment, un moyen de s'émanciper. Expliquant le départ, entre 1945 et 1970, de 900 000 juifs du monde arabe pour Israël et la France, Trigano esquisse les conséquences de cet exode massif sur les structures sociales, économiques et intellectuelles du royaume chérifien.

L'aurait-on cru ? Il détecte un bien curieux tropisme germanophile, et dans certains cas pro-nazi, de nombreux « islamo-nationalistes », depuis Abd el-Krim, jusqu'au grand mufti de Jérusalem, Hadj Amine el-Husseini, qui admirait Hitler. Une réalité qui a été souvent occultée.

L'Histoire du Maroc de Michel Abitbol Perrin, 674 p., 25,90 €.

La Fin du judaïsme en terres d'islam de Shmuel Trigano Denoël, 510 p. 25 €.