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jeudi, 29 décembre 2011

Concurrence géopolitique dans le Pacifique

 

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Bernhard TOMASCHITZ:

 

Concurrence géopolitique dans le Pacifique

 

Les Etats-Unis veulent contrer la montée en puissance de la Chine: ils projettent d’encercler l’Empire du Milieu!

 

Dans les rapports bilatéraux entre les Etats-Unis et la Chine, la méfiance réciproque est désormais de mise. Lors de sa visite en Australie, le Président américain Obama a en effet déclaré: “J’ai pris une décision d’ordre stratégique: en tant qu’Etat riverain du Pacifique, les Etats-Unis joueront dans l’avenir un plus grand rôle dans la mise en valeur de cette région; c’est là une politique à mener sur le long terme”. De plus, les Etats-Unis entendent bâtir une base militaire à proximité de la ville de Darwin dans le Nord de l’Australie, où seront plus tard casernés 2500 soldats d’élite. Obama veut en plus créer une zone de libre-échange dans le Pacifique qui comprendrait l’Australie, le Japon, Singapour et le Vietnam, tandis qu’il n’y aurait aucune place pour la Chine dans ce projet.

 

 

Quand ils prennent acte de ces projets stratégiques, les Chinois craignent d’être encerclés par les Etats-Unis. Soupçon parfaitement justifié! Déjà en 2006, les Etats-Unis et l’Inde avaient signé un accord d’ampleur assez vaste par lequel la Nouvelle Delhi se voyait reconnaître au niveau international comme puissance nucléaire. Outre cet accord américano-indien, les Etats-Unis entretiennent des bases militaires au Japon et en Corée du Sud. Si dorénavant l’Axe liant les puissances d’Asie aux Etats-Unis se voit prolongé jusqu’en Australie, alors l’influence de la Chine restera limité à ses seules eaux côtières.

 

 

Les projets de Washington doivent se percevoir comme une tentative d’endiguer la Chine, tant que cela est encore possible. Car le développement économique de l’Empire du Milieu s’effectue à une vitesse de croissance inégalée, ce qui agace et inquiète les Etats-Unis, encore plus préoccupés par l’éveil d’une politique étrangère chinoise bien consciente des enjeux planétaires. Au Conseil de Sécurité de l’ONU, les Chinois ne cessent de torpiller les projets américains, comme, par exemple, quand il s’agit d’infliger à l’Iran des sanctions encore plus draconiennes. Dans la lutte pour la domination économique des Etats riches en matières premières, notamment en Afrique et en Asie centrale, Beijing et Washington sont devenus de véritables rivaux. A tout cela s’ajoute que le modèle chinois, couplant une économie libéralisée et un appareil d’Etat autoritaire, exerce une attraction de plus en plus évidente sur les pays en voie de développement et sur les pays émergents qui préfèrent opter pour un avenir politique différent de celui suggéré par la “démocratie libérale” de type américain. De ce fait, la Chine n’est plus seulement un concurrent économique des Etats-Unis mais elle les défie en agissant justement sur leur point le plus sensible: celui de vouloir incarner et propager de manière monopolistique la seule démocratie de facture occidentale, au détriment de toutes les autres formes possibles de gouvernance. Ce n’est donc pas un hasard si, un jour, Obama a déclaré, en s’adressant à la Chine d’un ton assez menaçant: “Nous continuerons à expliquer, y compris à Beijing, quelle est la signification pour nous du maintien des normes internationales et du respect des droits de l’homme pour le peuple chinois”.

 

 

Il y a plus: la modernisation des forces armées chinoises, et surtout de la marine de guerre de l’Empire du Milieu, montre que Beijing n’entend pas se contenter, dans l’espace pacifique, d’un rôle de “junior partner”, soumis à la volonté américaine. Le renforcement militaire chinois a pour effet que les frais d’entretien de l’empire américain doivent désormais être révisés à la hausse dans la région, notamment pour garantir la sécurité d’alliés comme le Japon ou la Corée du Sud et surtout Taiwan. Plusieurs incidents confirment ce nouvel état de choses: la marine chinoise s’attaque de plus en plus souvent à des navires de prospection vietnamiens ou philippins qui oeuvrent en Mer de Chine du Sud, espace marin dont les riverains se querellent à propos du tracé des frontières maritimes et, partant, sur la superficie de leur zone d’influence économique. Lors de ces escarmouches, ce ne sont pas tant les Vietnamiens ou les Philippins qui sont les destinataires des menaces chinoises mais avant tout les Etats-Unis.

 

 

Les Chinois, dans ce contexte, s’inquiètent surtout de l’amélioration constante des rapports américano-vietnamiens, en dépit du souvenir cuisant de la guerre du Vietnam. Le Vietnam communiste a certes libéralisé son économie en s’inspirant du modèle chinois et s’est ouvert aux investisseurs étrangers mais les relations avec le grand voisin du Nord n’en demeurent pas moins empreintes de méfiance pour des raisons historiques. Pendant des siècles, les Vietnamiens ont dû payer tribut aux empereurs de Chine et, pendant la seconde moitié du 20ème siècle, la Chine n’a jamais omis de toujours briser, avant qu’ils ne se concrétisent, les rêves vietnamiens de devenir une puissance régionale, en dépit de la “fraternité communiste” censée unir Hanoi à Beijing. Quant au Vietnam, le pays le plus densément peuplé de l’Indochine, il a toujours revêtu une signification particulière pour les Chinois: en effet, la puissance étrangère qui contrôlera ce pays limitera ipso facto et de manière considérable l’influence de Beijing dans la région et fera courir à la Chine le risque d’être encerclée.

 

 

Où l’affaire risque bien de devenir explosive, c’est quand les relations américano-vietnamiennes se trouvent renforcées par les activités du consortium pétrolier américain Exxon dans les eaux de la Mer de Chine du Sud. Fin octobre, l’Energy Delta Institute annonçait qu’Exxon avait découvert devant les côtes du Vietnam “des gisements de gaz d’une ampleur assez considérable” dans une région qui est également revendiquée par la Chine. La situation, déjà âprement concurrentielle, pourrait dès lors prendre une tournure plutôt dangereuse. Car, au même moment, le ministère de la défense américain travaillerait, selon le “Financial Times”, “à développer rapidement une nouvelle stratégie prévoyant une bataille aérienne et navale, afin d’acquérir à terme les moyens de contrer les plans chinois visant à empêcher les forces armées américaines de pénétrer dans les mers voisines de la Chine”.

 

 

Berhard TOMASCHITZ.

 

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°48/2011; http://www.zurzeit.at ).

 

China-US Relations: Washington's Asia Strategy Could Destabilize the Entire Asian Pacific Region

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China-US Relations: Washington's Asia Strategy Could Destabilize the Entire Asian Pacific Region

Obama administration’s Asia pivot strategy sows more seeds of suspicion than cooperation             

By , WASHINGTON: The Obama administration ruffled a few feathers in the Asia-Pacific region in November with its high-profile trumpeting of the Pivot to Asia strategy, widely regarded as an attempt to consolidate U.S. predominance in the region in face of a rising China.

The U.S. shift of strategic focus is characterized by a more confrontational stance with China. Despite the U.S. public denial of containing China, there has been widespread suspicion that Washington has a hidden agenda behind the strategy, i.e., to counterbalance China’s growing influence in the Asia-Pacific region.

“The United States is now signaling an intention to move back toward the pre-9/11 strategic focus on a rising China. That focus places a premium on explicitly balancing against and constraining Chinese power and influence across the region,” wrote Michael Swaine, a senior associate at the Carnegie Endowment for International Peace, in a recent article.

STRATEGIC SHIFT COMES WITH TOUGH RHETORIC, PROVOCATIVE MOVES

The Obama administration launched the strategic shift of pivoting to Asia with great fanfare in November when it was hosting the annual gathering of the Asia-Pacific Economic Cooperation (APEC).

In a speech at the East-West Center in Hawaii ahead of the APEC summit, U.S. Secretary of State Hillary Clinton declared “The 21st century will be America’s Pacific century,” vowing that her country will stay in the region as a resident diplomatic, military and economic power.

At the APEC summit, U.S. President Obama actively promoted the Trans-Pacific Partnership (TPP), a U.S.-championed free trade agreement and a potential trans-Pacific security architecture.

The TPP, which pointedly excludes China, is widely seen as a thinly-disguised counterweight to free trade blocs in the region involving China and other Asian countries.

In rare tough rhetoric, Obama also pointed a finger at China for not playing by the rules in trade and economic relations, pledging to “continue to speak out and bring action” on issues such as currency and intellectual property rights.

Meanwhile, the United states has intensified its intervention in the territorial dispute over the South China Sea between China and several southeastern Asian countries, under the excuse of protecting freedom of navigation.

Immediately following the APEC meeting, Obama traveled for the first time to Indonesia to attend the East Asia summit, where he encouraged the participating countries to seek a multilateral solution to the South China Sea issue despite opposition from China, which advocates settling it through bilateral negotiations.

During his stay in Canberra, Obama signed a deal to station U.S. Marines in northwest Australia, with an eye on a potential contingency in the South China Sea.

While celebrating the 60th anniversary of the signing of the U.S.-Philippine mutual defense treaty, Hillary Clinton reaffirmed in Manila the U.S. commitment to the security of the Philippines, in a move regarded as a U.S. show of support to Manila in its dispute with China.

Furthermore, the U.S. government said it is considering plans to deploy advanced coastal combat ships in Singapore and perhaps the Philippines in the coming years to expand the U.S. military presence in the Asia-Pacific region.

OBAMA AIMS FOR DOMESTIC, INTERNATIONAL GAINS

U.S. experts believe that the U.S. strategic shift to Asia is driven not only by President Obama’s need to win the reelection in 2012, but also by the growing perception of an America in decline due to China’s fast rise.

Apparently, Obama counts on increased trade with the Asia-Pacific, the most dynamic economic region at the time of a global downturn, to create more jobs back at home to bring down the high unemployment rate that threatens to cost his own job.

This shift reflects “a recognition of the increasingly vital importance of that region for future American wealth, security and global influence,” Swaine wrote in the article posted on Dec. 7 on the website of the magazine The National Interest.

Douglas Paal, vice president for studies at the Carnegie Endowment for International Peace, said the economic factor of Obama’s Pivot to Asia policy” is the justification because of the current need to restart the American economy and to deal with the stress on the defense budget.”

Domestically, Obama also aims to refute the criticism from his Republican challengers who decry him for being too soft toward China, a convenient target for U.S. candidates in nearly every election year in the past decades.

“Obama has taken a pretty positive agenda with China in 2009, and he was seen as weak…Given the upcoming election, the Republican candidates are fighting against China. Obama did not want to put himself at a position of defending China against his opponents,” Paal told Xinhua in an interview.

Meanwhile, the U.S. strategic shift was also motivated by fears about China’s challenges to the U.S. status as the dominant power in the world, although China has made it clear that it has neither the strength nor intention to vie with the United States for dominance.

The decade-long anti-terrorism campaign, which diverted U.S. attention and resources to the wars in Afghanistan and Iraq, has fueled the perception of U.S. decline as the sole superpower, especially when it is suffering from a prolonged economic downturn and a worsening debt crisis.

U.S. MOVES HAVE POTENTIALLY DESTABILIZING EFFECTS

Obviously, the U.S. Asia pivot strategy doesn’t bode well for China-U.S. relations, already soured in 2011 by a series of provocative U.S. moves, including its announcement of a massive arms sale package to China’s Taiwan in September.

“We are going to have a distressful year” in 2012, Paal said.

U.S. experts are critical of the Obama administration’s new posture in the Asia-Pacific region, especially its position on the South China Sea dispute, saying it has potentially destabilizing implications by emboldening certain countries to confront China.

Swaine expressed worries that the Obama administration’s execution of this shift and China’s reaction “are combining to deepen mutual suspicion and potentially destabilize the entire area.”

The words and deeds by officials of the Obama administration are creating the impression in some Asian capitals that Washington is now supporting their disputes with Beijing over maritime territories, Swaine said.

Paal also criticized Hillary Clinton for her “inappropriate rhetoric” during her visit to Manila, where she referred to the South China Sea as the “West Philippine Sea,” a phrase used solely by the Filipinos.

It “appeared in China’s eyes to be taking the Philippines’ position in a dispute where Clinton previously said the U.S. would not take sides,” he said.

Analysts believe that as its economic and trade ties with China are becoming increasingly closer, United States [efforts] will only backfire if it still embraces the cold-war mentality and adopts policies to contain China.

The U.S. move to station troops in Australia also stirred up concerns in some capitals in the Asia-Pacific region, with Indonesian Foreign Minister Marty Natalegawa warning on Nov. 18 that such arrangements would lead to misunderstanding and provoke a “vicious circle of tension and mistrust.”

Noting widespread doubts within the international community about whether the United States can sustain its leadership and predominance in the Asia-Pacific, Swaine said “Washington must rethink its basic assumptions about its role in the region.”

The United States should “reexamine how best to address and when to accommodate China’s most critical security concerns, especially along its maritime borders,” Swaine wrote in his article.


 Global Research Articles by Zhi Linfei

 Global Research Articles by Ran Wei

lundi, 26 décembre 2011

L'ombra di Washington su Papua

L'ombra di Washington su Papua

di Michele Paris

Fonte: Altrenotizie [scheda fonte]

   

La crisi costituzionale che da poco più di una settimana sta tormentando la Papua Nuova Guinea sembra essersi finalmente avviata verso una conclusione. La disputa attorno alla carica di primo ministro tra i due più popolari uomini politici della ex colonia australiana si inserisce nel quadro delle rivalità crescenti in Estremo Oriente e nell’area del Pacifico tra la Cina da un lato e gli Stati Uniti e l’Australia dall’altro.

La crisi in Papua Nuova Guinea era esplosa in seguito alla prolungata permanenza del premier Michael Somare a Singapore, dove si era recato la scorsa primavera per ricevere cure mediche. Con Somare lontano dal paese, il presidente del Parlamento aveva allora dichiarato vacante la carica di primo ministro e, il 2 agosto, una larga maggioranza di deputati aveva proceduto ad eleggere Peter O’Neill a capo di un nuovo governo. La mossa del Parlamento era stata favorita anche dall’annuncio fatto dai familiari di Somare che quest’ultimo aveva intenzione di ritirarsi dalla politica, così come dal conseguente passaggio di molti suoi sostenitori nel campo del rivale O’Neill.

Tornato alla fine in patria, Somare - primo ministro dall’indipendenza nel 1975 al 1980, dal 1982 al 1985 e ancora dal 2002 fino alla sua rimozione qualche mese fa - aveva fatto appello alla Corte Suprema per cercare di riottenere la sua carica. Il 12 dicembre scorso, infatti, il più alto tribunale della Papua Nuova Guinea aveva dichiarato incostituzionale la nomina a premier di O’Neill, poiché il 75enne Somare non aveva rassegnato le proprie dimissioni né era stato formalmente dichiarato incapace a governare.

Anticipando la sentenza della Corte Suprema, Peter O’Neill pochi giorni prima aveva fatto però approvare una legge retroattiva che revocava il congedo temporaneo di Somare per recarsi a Singapore. Lo stesso 12 dicembre, poi, poco prima dell’emissione del verdetto della Corte, era arrivato un provvedimento che dichiarava decaduto qualsiasi membro del Parlamento che fosse rimasto al di fuori dei confini del paese per più di tre mesi. Un’ultima misura, infine, ha imposto il ritiro dalla carica di primo ministro al compimento del 72esimo anno di età.

Somare e O’Neill settimana scorsa si erano così ritrovati a capo di due gabinetti ed entrambi avevano nominato un proprio capo della polizia. In questa situazione, le tensioni nel paese erano salite alle stelle, con l’esercito e le forze di polizia chiamate a presidiare le strade della capitale, Port Moresby, per timore di possibili disordini. Nella serata del 12 dicembre, le inquietudini avevano raggiunto il culmine, quando la polizia fedele a Somare aveva impedito a O’Neill l’accesso al palazzo del Governatore Generale, Michael Ogio.

Proprio quest’ultima figura ha giocato un ruolo chiave nella crisi e nella sua risoluzione. Il Governatore Generale della Papua Nuova Guinea è il rappresentante del capo dello stato, la regina d’Inghilterra, e, pur essendo una carica in larga misura simbolica, secondo la Costituzione del 1975 ha la facoltà di dare l’assenso formale alla nomina di primo ministro. In base ai poteri assegnatigli, il 14 dicembre Ogio aveva fatto giurare i ministri scelti da Michael Somare, restituendogli di fatto la carica di capo del governo.

Per tutta risposta, il Parlamento aveva votato la sospensione dello stesso Governatore Generale, il quale è stato però reinsediato lunedì dopo una clamorosa inversione di rotta. In una lettera al Parlamento, il rappresentante della regina Elisabetta II in Papua Nuova Guinea ha infatti ritrattato la sua precedente presa di posizione, attribuendo il suo appoggio a Somare a cattivi consigli legali che gli sarebbero stati dati, riconoscendo invece la legittimità della nomina a primo ministro di Peter O’Neill.

Ciononostante, Somare non sembra ancora aver desistito dalla battaglia per riavere il suo incarico, anche se a questo punto appare estremamente improbabile che la vicenda possa avere un nuovo rovesciamento di fronte. Non solo perché negli ultimi giorni si sono moltiplicati all’interno del paese e nella comunità internazionale gli appelli ad una risoluzione rapida della crisi, per evitare ripercussioni negative sull’economia di un paese già afflitto da elevatissimi livelli di povertà, ma soprattutto perché a decidere gli esiti della crisi sono state forze esterne riconducibili alle potenze che si contendono l’egemonia nell’intera regione dell’Asia sud-orientale.

A risultare decisiva per la sorte di Michael Somare è stata in particolare la sua politica filo-cinese, che in questi ultimi anni ha complicato non poco i suoi rapporti con l’ex potenza coloniale, l’Australia. Grazie alle aperture di Somare verso Pechino, la Cina ricopre oggi un ruolo importante nel redditizio settore minerario della Papua Nuova Guinea. Uno dei progetti più ambiziosi assegnati ai cinesi è quello da 1,6 miliardi di dollari, che prevede lo sfruttamento della miniera Ramu, dove si estrae nickel e cobalto.

Peter O’Neill, al contrario, appare invece decisamente più vicino all’Australia, come dimostra l’orientamento del suo governo in questi mesi. Lo scorso ottobre, ad esempio, O’Neill ha guidato una delegazione di nove ministri a Canberra dove è stato raggiunto con il governo laburista di Julia Gillard un accordo per far tornare sul territorio della Papua Nuova Guinea un certo numero di militari e poliziotti federali australiani. L’ultimo contingente di ufficiali australiani presenti nella ex colonia era stato allontanato proprio da Michael Somare nel 2005.

La crisi costituzionale in questo paese di 7 milioni di abitanti - situato in una posizione strategica tra Australia e Indonesia e con ingenti risorse naturali . si era sovrapposta all’importante visita dello scorso novembre nella regione da parte del presidente americano Obama, il quale aveva ribadito il ruolo aggressivo del suo paese in quest’area del globo in funzione anti-cinese. Solo qualche giorno prima, il Segretario di Stato, Hillary Clinton, aveva fatto visita proprio alla Papua Nuova Guinea durante un tour asiatico, segnalando l’interesse prioritario di Washington per un paese dove, tra l’altro, la texana ExxonMobil sta lavorando ad un progetto legato all’estrazione di gas naturale del valore di svariati miliardi di dollari.

Il disegno degli Stati Uniti in Asia sud-orientale e nel Pacifico è condiviso in pieno dal governo australiano, che non a caso nei fatti della Papua Nuova Guinea di questi mesi sembra aver giocato un ruolo decisivo. Con il beneplacito americano, Canberra si è infatti mossa attivamente dietro le quinte per assicurare l’instaurazione a Port Moresby di un governo più benevolo nei confronti degli interessi di USA e Australia, favorendo l’uscita di scena di un ormai ex primo ministro considerato troppo accomodante verso i rivali cinesi.


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dimanche, 25 décembre 2011

Ein neuer kalter Krieg in Asien?

Ein neuer kalter Krieg in Asien? Obama bedroht China – Das Energie-Kalkül

Michael Klare

Gerät die Regierung Obama bei ihrer Chinapolitik direkt vom Regen in die Traufe? In dem Versuch, das Kapitel zweier verheerender Kriege im Mittleren Osten und darüber hinaus zu schließen, hat die amerikanische Regierung möglicherweise einen neuen kalten Krieg in Asien losgetreten – wobei wieder einmal Erdöl als der Schlüssel zur weltweiten Vormachtstellung gesehen wird.

 

Diese neue Politik wurde von Präsident Obama persönlich am 17. November in einer Rede vor dem australischen Parlament, in der er eine kühne – und extrem gefährliche – geopolitische Vision darlegte, vorgestellt. Im Mittelpunkt des außen- und machtpolitischen Interesses der Vereinigten Staaten stehe nicht länger die Großregion des Mittleren Ostens, wie dies in den letzten zehn Jahren der Fall gewesen sei, sondern man wolle sich nunmehr auf Asien und die Pazifik-Region konzentrieren. »Meine Orientierung ist eindeutig«, erklärte Obama in Canberra.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/michael-klare/ein-neuer-kalter-krieg-in-asien-obama-bedroht-china-das-energie-kalkuel.html

 

samedi, 24 décembre 2011

Ist Krieg gegen Terror Schwindel?

Ist Krieg gegen Terror Schwindel? Wie Amerika mit Massen-Paranoia infiziert wurde

Mike Adams

 

Was wäre, wenn es überhaupt keine echten Terroristen gäbe, die Amerika bedrohen, und das Ganze nur eine Erfindung zur Rechtfertigung militärischer Absichten wäre? Ein rational denkender Mensch würde sagen: Wenn wir alle unsere Rechte und den Vierten Zusatzartikel zur Verfassung [der die amerikanischen Bürger vor staatlichen Übergriffen schützt] aufgeben müssen und wenn US-Soldaten Kontrollpunkte an den Straßen errichten sollen, dann wäre es doch nur logisch zu erwarten, dass es zumindest Beweise dafür gebe, dass Amerika von Terroristen infiltriert wird, oder? Das heißt, genauer gesagt, Beweise von einer zuverlässigen Quelle, die nicht in der Vergangenheit bei der Verbreitung von Lügen über den Terrorismus ertappt wurde – womit also die Regierung in Washington bereits ausgeschlossen wäre.

 

Schauen Sie sich doch heute einmal um: Sehen Sie irgendwelche Terroristen? Irgendwelche »Towelheads« [zu deutsch »Handtuchköpfe«, eine abwertende Bezeichnung für Araber], die eine Waffe auf Ihre Familie richten? Irgendjemanden, der mit einer Sprengstoffweste herumläuft? Nein.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/mike-adams/ist-der-krieg-gegen-den-terror-ein-voelliger-schwindel-paul-craig-roberts-enthuellt-wie-amerika-mi.html

La Turquie, alliée de toujours des Etats-Unis et nouveau challenger

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La Turquie, alliée de toujours des Etats-Unis et nouveau challenger

Par Dorothée SCHMID*, 

 
Ex: http://mbm.hautetfort.com/

* Spécialiste des politiques européennes en Méditerranée et au Moyen-Orient, est actuellement responsable du programme « Turquie contemporaine » à l’Ifri. Ses travaux portent sur les développements de la politique interne en Turquie et sur les nouvelles ambitions diplomatiques turques

Membre de l’OTAN depuis 1952, la Turquie est un allié traditionnel des États-Unis, malgré des désaccords sur des dossiers comme Chypre ou l’Irak. Depuis la fin de la guerre froide, et particulièrement après l’arrivée de l’AKP au pouvoir, les relations entre les deux pays se sont toutefois tendues. Il va désormais falloir trouver un équilibre entre le besoin de reconnaissance d’une Turquie toujours plus ambitieuse à l’échelle régionale et les impératifs de sécurité américains.

Dans le cadre de ses synergies géopolitiques, le Diploweb.com est heureux de vous présenter cet article de Dorothée Schmid publié sous ce même titre dans le n°3:2011 de la revue Politique étrangère (Ifri), pp. 587-599.

L’INTENSE activité de la diplomatie turque, particulièrement au Moyen-Orient, embarrasse depuis quelques années plus d’une puissance établie. Si les Français s’inquiètent de la présence croissante des Turcs sur leurs terrains d’influence arabes, les États-Unis éprouvent quelque difficulté à s’accommoder des ambitions retrouvées d’un allié qui leur fut toujours précieux, mais également de la volatilité nouvelle de ses positions.

Ankara avait en effet habitué Washington à plus de retenue et de régularité. Ayant intégré dès 1952 la communauté disciplinée de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) comme puissance régionale d’appui, elle y rendait aux États-Unis des services intermittents mais rarement négociables, en échange d’un rattachement souple à la sphère de protection américaine. Pilier oriental de l’Alliance, la Turquie assurait la surveillance de sa frontière sud-est, Washington ne se permettant que rarement de commenter les accidents politiques intérieurs turcs, entre coups d’État à répétition et répression des minorités.

Ce gentlemen’s agreement stratégique a duré près de 40 ans, malgré quelques désaccords importants sur Chypre ou l’Irak. Mais la fin de la guerre froide et le 11 septembre 2001 ont créé les conditions de l’émancipation de la diplomatie d’Ankara, au moment même où son rôle central se confirmait au Moyen-Orient. Assumant d’une manière différente sa vocation de pays pivot, la Turquie entame alors une reconversion imprévue : longtemps plate-forme avancée de l’Occident au Moyen-Orient, elle se pose depuis quelques années en porte-parole auprès de l’Occident d’un monde arabo-musulman qui n’en finit pas de se décomposer et de se recomposer, et échappe de plus en plus à la maîtrise de Washington. L’équation stratégique américaine doit intégrer cette échappée orientale, avec des incertitudes majeures : il est en effet encore difficile d’évaluer si la Turquie a les moyens de ses ambitions dans la région et jusqu’à quel point ses intérêts y divergent de ceux des États-Unis.

Une Turquie toujours centrale

L’histoire et la géographie ont assigné à la Turquie une fonction centrale dans le système de la guerre froide : république laïque façonnée par Mustafa Kemal Atatürk sur le modèle des États-nations européens, elle est la sentinelle de l’Occident à sa frontière orientale. Cette fonction de rempart reste essentielle dans le calcul stratégique américain, mais évolue et se complexifie avec le temps.

Les fonctions géopolitiques d’un pays pivot

Les fondements du rapport turco-américain sont d’ordre sécuritaire. La situation géographique de la Turquie définit son importance dans la perception stratégique des États-Unis : le pays est au carrefour de deux continents et de plusieurs zones d’influence historique – russe, iranienne, etc. ; le Bosphore et les Dardanelles sont des verrous ; les principales routes énergétiques désenclavant les ressources de la Caspienne et du Moyen-Orient passent par le territoire turc ; et les sources du Tigre et de l’Euphrate se situent également en Turquie, ce qui en fait le château d’eau du Moyen-Orient. Fardeaux ou atouts, ces éléments offrent à la Turquie un choix de positionnement stratégique : elle peut être frontière, ou intermédiaire. Les décideurs américains tentent, depuis la fin du XXe siècle, de jouer sur ces deux vocations, selon leurs propres objectifs dans la région. La Turquie est pour eux un pays pivot, à même d’articuler des ensembles géopolitiques indépendants, mais aussi vulnérable car exposé, dans une région parcourue de tensions [1]. Le contrôle de la charnière turque est essentiel pour maîtriser la problématique moyen-orientale, en bonne harmonie avec l’ensemble européen. Pendant toute la guerre froide, la Turquie a été le poste avancé de surveillance de l’Occident à l’est, face à l’ennemi soviétique ; dans la décennie qui suit la chute du Mur, elle a été pensée comme bouclier contre l’islam radical.

La Turquie n’était donc pas, jusqu’à l’ouverture de l’ère AKP (Adalet ve Kalkinma Partisi, Parti de la justice et du développement, d’origine islamiste, actuellement au pouvoir) en 2002, un enjeu stratégique en elle-même, mais bien un partenaire pour les dossiers géopolitiques régionaux. La relation bilatérale turco-américaine est fondée sur des intérêts stratégiques partagés, le niveau des relations économiques est faible, le dialogue politique existe, mais apparaît, jusqu’à une période récente, dénué de relief et de complicité. Cependant, Washington sait que la fonction d’intermédiaire géopolitique assignée à la Turquie est fragile et craint aujourd’hui plus que jamais que l’allié ne passe dans l’autre camp. Ancrer la Turquie à l’ouest est donc le premier objectif poursuivi par toutes les Administrations américaines depuis les années 1940. Cela passe, dans un premier temps, par le bénéfice du plan Marshall et par l’intégration à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – alors que la Turquie n’est pas entrée dans la Seconde Guerre mondiale ; par son admission à l’OTAN en 1952, en même temps que la Grèce, pour participer à la guerre de Corée ; puis par le lobbying en faveur du rapprochement de la Turquie avec la Communauté économique européenne (CEE) puis de son adhésion à l’Union européenne (UE). Les États-Unis entérinent ainsi sans état d’âme la double appartenance géographique et identitaire de la Turquie, contrairement à une Europe qui doute encore de ses frontières et dont l’imaginaire collectif reste marqué par des a priori négatifs, héritages des « turqueries » d’un Empire ottoman autrefois menaçant [2].

Un allié traditionnellement remuant

Partenaire stratégique, allié, mais pas forcément ami : c’est ainsi que la Turquie elle-même perçoit les États-Unis, une grande partie de l’opinion turque cultivant un antiaméricanisme de principe qui s’exprime par crises face aux grands événements internationaux. Les sondages d’opinion le démontrent : le sentiment antiaméricain se renforce étonnamment en Turquie au fil des décennies, nourri d’incidents objectifs et de représentations fantasmées, qui heurtent le nationalisme turc [3]. Imprégnées de culture politique européenne, voire française, les élites kémalistes traditionnelles n’ont jamais considéré les États-Unis comme un modèle de société ou d’organisation politique [4]. Ce sentiment antiaméricain est partagé par la gauche turque, sur fond d’anti-impérialisme, et par une bonne partie de l’armée et de la classe politique, qui se sentent négligées par Washington et lui prêtent régulièrement des intentions malveillantes à l’égard de la Turquie ; nombre de théories du complot circulent ainsi, attribuant la paternité des coups d’États militaires successifs à l’intervention occulte des Américains [5].

Seul le président Turgut Özal a fait preuve, dans la classe politique turque, d’une américanophilie réelle, coïncidant dans le temps, heureusement pour Washington, avec la première guerre du Golfe. Cette méfiance traditionnelle vis-à-vis des États-Unis se résorbe cependant en partie depuis l’arrivée de l’AKP aux affaires, ce dernier s’appuyant davantage sur de nouvelles élites anglophones, que leurs origines anatoliennes n’empêchent pas d’être plus en phase avec la mondialisation, et qui prisent surtout le modèle américain de liberté religieuse.

En pratique, la relation stratégique turco-américaine n’a jamais fonctionné de façon impeccable au-delà des années 1950. La Turquie est restée un allié compliqué et les accrocs n’ont pas manqué. La substance de la relation étant d’ordre sécuritaire, l’Administration américaine a longtemps fermé les yeux sur les petits accommodements de la Turquie avec la doxa démocratique occidentale. Les épisodes de confrontation sont en revanche réguliers dans le cadre de l’OTAN. Les Turcs ont ainsi gardé le souvenir très vif de plusieurs désaccords historiques où la puissance américaine a imposé ses vues contre les priorités nationales turques, d’où une amertume persistante. Les États-Unis se sont opposés à la Turquie sur la question chypriote en 1964 et en 1974, décrétant à l’époque un embargo sur les armes à destination de la Turquie ; dans les années 1980, l’aide militaire à la Turquie sera calibrée sur celle accordée à la Grèce, avec un ratio de sept pour dix. Mais les difficultés s’accumulent surtout du côté de l’Irak, où la préférence américaine pour les Kurdes inspire aux Turcs un malaise persistant. Fin 1991, une no-fly zone est établie dans le nord de l’Irak par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni pour protéger les insurgés kurdes irakiens de la vengeance programmée de Saddam Hussein. Les Turcs se résolvent à contrecœur aux opérations Provide Comfort et Poised Hammer, mises en œuvre à partir de la base d’Incirlik, construite près d’Adana, au sud de la Turquie, aux premiers temps de la guerre froide. Les Turcs acceptent également les sanctions prévues contre l’Irak, malgré la perte économique manifeste que cela implique pour eux. Ils assistent surtout à partir de ce moment-là avec inquiétude à l’autonomisation progressive du Kurdistan irakien, où la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan, PKK), active en Turquie depuis 1984, commence à installer ses bases. L’ensemble de ces concessions marque durablement les esprits, et explique bien des réactions turques pour la suite de l’histoire irakienne.

1991-2001 : la décennie du basculement

La Turquie a pu craindre d’être marginalisée par la fin de la guerre froide ; elle s’est au contraire trouvée libérée d’une partie de ses obligations anciennes, tout en gagnant la possibilité de jouer d’autres rôles. La décennie 1991-2001, qui s’ouvre avec la première guerre du Golfe et s’achève avec le 11 septembre, apparaît ainsi a posteriori comme la décennie du basculement de la relation turco-américaine. Pour des raisons tenant à la fois aux circonstances régionales et à la trajectoire nationale des deux partenaires, l’équilibre des forces, traditionnellement très favorable aux Américains, bascule insensiblement du côté de la Turquie.

Dès les années 1990, l’alliance turco-américaine se consolide en se diversifiant ; la Turquie devient un partenaire multifonctions, pouvant contribuer à la résolution de bon nombre des difficultés diffuses posées par un système international instable. Elle est ainsi pleinement intégrée à l’équation de stabilisation de l’Europe balkanique et participe aux forces de maintien de la paix en Bosnie, au Kosovo, en Macédoine. Mais c’est le 11 septembre 2001 et ses suites qui la poussent au devant de la scène, en faisant un protagoniste essentiel des plans de Washington au Moyen-Orient. Les États-Unis considèrent à l’époque qu’une Turquie laïque, encore largement sous l’emprise des militaires, peut servir de digue contre la vague islamiste. Ce schéma de défense se double après le 11 septembre du fantasme d’une Turquie modèle politique, incarnant la démocratie musulmane avancée que l’Administration américaine rêve de répandre au Moyen-Orient.

L’impact du 11 septembre sur la Turquie est cependant ambigu. Traditionnellement en quête de réassurance identitaire, elle se trouve à l’époque mise en scène comme pays de l’entre-deux par des décideurs occidentaux devenus huntingtoniens, dans un monde découpé en zones antagonistes. Pensée comme « pont » entre les civilisations, ou comme instrument du dialogue avec un monde musulman hostile aux États-Unis, elle prépare dès ce moment sa reconversion et le réveil de sa vocation orientale assoupie.

Le pacte imprécis : la dérive de la relation turco-américaine

La relation turco-américaine traverse manifestement aujourd’hui une phase de réajustement houleux. Depuis le déclenchement de la seconde guerre du Golfe, accidents, désaccords et mésententes s’accumulent entre la première puissance mondiale et l’aspirant challenger qui a fait du Moyen-Orient le laboratoire de son renouveau économique et diplomatique. Cette dérive inquiète Washington, tandis qu’elle semble nourrir une forme d’exaltation à Ankara : la Turquie a cessé d’être un faire-valoir et fait comprendre qu’elle travaille désormais avant tout pour son propre compte.

La crise de 2003, tournant ou révélateur ?

La première crise de confiance significative entre les deux alliés a lieu le 1er mars 2003. Elle prend tout le monde par surprise et laisse le champ libre à des interprétations multiples. Ce jour-là, la Grande Assemblée nationale turque refuse le passage et le stationnement en Turquie de 62 000 militaires américains en route vers l’Irak. Les leaders de l’AKP, qui disposent pourtant d’une solide assise au Parlement, n’ont pas réussi à réunir la majorité absolue des voix ; la discipline de parti n’a vraisemblablement pas été strictement respectée, face à une opinion publique turque massivement opposée à la guerre en Irak. Le lendemain, le chef d’état-major de l’armée turque affirme pourtant qu’il apporte son soutien à l’opération américaine. Le secrétaire d’État américain adjoint à la Défense Paul Wolfowitz qualifie la prise de position turque de « grosse erreur », et les États-Unis agitent des menaces de rétorsion financière [6].

La crise est progressivement surmontée. La Turquie rejoint la coalition du côté des pays fournissant un appui logistique aux opérations, et obtiendra une compensation pour services rendus. Depuis 2003, la moitié des avions cargos militaires à destination de l’Irak sont bien partis de la base d’Incirlik. Mais le vote de 2003, qui a définitivement remis en cause la fiction d’un soutien turc automatique aux décisions de Washington, concentre toute la complexité d’un rapport empoisonné par le ressentiment turc. Pour compenser les brimades subies depuis 1991 sur le dossier kurdistanais, les Turcs ont donné libre cours à leurs divergences internes, et l’anarchie chronique de leur système de décision, que les Américains rebaptisent traditionnellement « instabilité », a accouché d’un blocage. La Turquie a infligé aux États-Unis un traumatisme majeur : elle cesse dès ce moment d’être considérée comme un allié fiable. La relation turco-américaine s’intensifie cependant, car les difficultés bilatérales impliquent de multiplier les consultations, mais tout se joue désormais sur le mode du rapport de forces. Les deux États entrent dans un système de marchandage permanent. La question irakienne devient le baromètre de la relation pendant quelques années de tâtonnements, désaccords et accusations mutuelles de traîtrise – les Turcs accusent les Américains de soutenir le PKK et mènent des opérations au Kurdistan irakien pour y traquer la guérilla, tandis que les Américains soupçonnent les Turcs de faciliter le passage d’Al-Qaida. Tout s’apaise progressivement à partir de 2008 : l’Irak devient le lieu privilégié du redéploiement de la puissance turque, au point qu’elle s’y impose comme relais politique naturel au moment du retrait américain.

Le modèle politique turc, entre « islam modéré » et « islamisme »

Un nouveau paramètre essentiel entre maintenant en jeu pour façonner la perception américaine de la Turquie. Celle-ci est gouvernée depuis 2002 par un parti d’origine islamiste, très préoccupé cependant durant ses premières années tests de démontrer son attachement à la modernité occidentale. L’AKP, que sa sociologie rend plus américanophile que les élites turques classiques, devrait en principe être l’ami de Washington ; il semble a priori être le candidat idéal pour incarner le fantasme américain d’un « islam modéré », ennemi de l’islam radical djihadiste que Washington combat ouvertement depuis le 11 septembre.

La place et l’influence réelle des islamistes dans le système politique turc ont pourtant toujours préoccupé les Américains, et l’État ami musulman a déjà failli basculer du mauvais côté en un moment de l’histoire récente. Parvenu au pouvoir en 1996 grâce à l’une de ces péripéties électorales dont la Turquie est coutumière, Necmettin Erbakan, le leader du Refah Partisi (Parti de la prospérité), parti islamiste ancêtre de l’AKP, s’était rapidement embarqué dans une surenchère islamique en interne comme en politique étrangère. Lorsque l’armée turque le persuada, moins d’un an plus tard, de démissionner, Washington se contenta d’affirmer à la fois son attachement au sécularisme et à la démocratie – deux préférences malaisément démontrables par un coup d’État militaire, fût-il qualifié par les analystes de soft, en comparaison de ceux qui avaient rythmé les décennies précédentes [7].

L’installation de l’AKP aux affaires ouvre une autre période ambiguë. Lorsque ce parti néo-islamiste, qui se décrit volontiers comme « musulman démocrate », à l’instar des démocrates chrétiens européens, gagne largement les élections de 2002 et se retrouve au Parlement en tête-à-tête avec les sécularistes du vieux parti kémaliste, le Parti républicain du peuple (Cumhuriyet Halk Partisi, CHP), beaucoup d’observateurs craignent une islamisation rapide de la Turquie. Quelques années plus tard, et malgré les gages d’ouverture donnés par l’AKP sur certains dossiers intérieurs qui s’avèrent fondamentaux au moins pour faire avancer le processus d’adhésion à l’UE (droits des Kurdes, place de l’armée dans le jeu politique, etc.), le soupçon d’un « agenda caché » islamique demeure [8].

Le contenu des télégrammes diplomatiques américains récemment révélés par WikiLeaks en dit long sur le malaise américain face à l’expérience AKP. On y lit des descriptions peu flatteuses du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, que l’ambassade américaine à Ankara perçoit comme un fondamentaliste islamique peu cultivé et peu ouvert, obsédé par le pouvoir et développant une tendance à l’autocratie, évoluant de surcroît dans un milieu très corrompu. L’appartenance d’une partie de son entourage à une confrérie islamique dérange les diplomates américains, de même que ses largesses envers des banquiers islamistes et son obstination à ne s’informer que par des journaux islamistes. En bref, le biais religieux imprègne les analyses des décideurs américains, également très inquiets de la montée de l’antisémitisme en Turquie [9].

L’échappée orientale de la diplomatie turque

Si l’évolution du paysage politique turc intéresse désormais plus sérieusement l’Amérique, c’est qu’elle a un impact évident sur les choix de politique étrangère du pays. L’activité diplomatique incessante et tous azimuts de la Turquie fascine beaucoup d’observateurs : puissance montante incontestée dans son environnement régional, elle s’impose sur de nombreux dossiers qui intéressent les États-Unis. À leur arrivée aux affaires, les cadres dirigeants de l’AKP n’avaient, à l’exception du président Abdullah Gül, qu’une faible expérience de l’international. Une décennie plus tard, le bilan diplomatique de l’équipe est impressionnant, mais les nouvelles options turques au Moyen-Orient sont une source régulière d’inquiétude pour Washington.

La politique étrangère turque est menée tambour battant depuis presque trois ans par le ministre Ahmet Davutoglu, ancien universitaire ayant développé une vision originale et turco-centrée du système international. Si ses premiers écrits le rattachent clairement à une généalogie islamiste, sa rhétorique actuelle insiste sur la portée du soft power et met en scène la Turquie comme une puissance bienveillante, acteur majeur dans son environnement régional immédiat mais désireuse d’intervenir bien au-delà [10]. Le Moyen-Orient est devenu le laboratoire d’action privilégié de ce ministre atypique, dont les ambitions ont rapidement été décrites aux États-Unis comme « néo-ottomanes », car se déployant dans les anciens espaces d’influence de l’Empire [11].

La présence turque au Moyen-Orient se renforce de plusieurs façons et embarrasse les États-Unis pour diverses raisons. Pour concrétiser son ambition de soft power, Ankara signe des accords de libre-échange et de libre circulation avec plusieurs pays arabes, dont la Libye et la Syrie, et se confirme comme acteur économique de premier plan sur des terrains encore difficilement praticables pour les entreprises occidentales, comme l’Irak. Sa diplomatie de médiation cherche à se rendre indispensable dans toutes les configurations de conflit : elle intervient comme médiateur entre la Syrie et Israël en 2008, s’interpose régulièrement entre les factions palestiniennes rivales du Fatah et du Hamas, ou entre les parties libyennes après mars 2011 ; défendant le principe d’une solution politique sur le dossier du nucléaire iranien, elle tente, en tandem avec le Brésil, de retarder l’adoption de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran. Sa capacité à gérer des relations parallèles avec les différents centres de pouvoir en Irak, de Bagdad au gouvernement régional kurdistanais, tout en défendant les intérêts de la minorité turkmène, montre aussi que la Turquie sait organiser son influence dans le jeu politique interne de ses voisins quand ses intérêts vitaux (énergétiques, mais aussi politiques dans le cas des Kurdes) sont en jeu. La brouille est en revanche consommée avec Israël après l’épisode du Mavi Marmara au printemps 2010 ; la mort de neuf militants turcs lors de l’assaut des forces spéciales israéliennes contre le navire qui tente de forcer le blocus de Gaza propulse la Turquie comme héraut de la cause palestinienne.

Toutes ces avancées confortent le désir d’indépendance de la Turquie et lui permettent de marchander sa coopération avec les États-Unis sur des dossiers essentiels. Si elle s’est immédiatement jointe à la coalition en Afghanistan en 2001, elle s’y met en scène comme seul membre musulman de l’Alliance, n’y a pas envoyé de troupes combattantes et refuse d’y renforcer ses effectifs quand les États-Unis le lui demandent. Son positionnement dans l’OTAN apparaît d’ailleurs de plus en plus décalé. Au printemps 2009, la crise de la nomination du secrétaire général – Ankara bloquant dans un premier temps la candidature de Anders Fogh Rasmussen, l’ancien Premier ministre danois ayant soutenu en 2005 le quotidien Jyllands Posten dans l’affaire des caricatures de Mahomet –, a marqué le début d’une série de coups d’éclat destinés à valoriser son statut d’allié à part. Au sommet de Lisbonne de décembre 2010, la Turquie se rallie au projet de bouclier antimissile, mais obtient que l’OTAN ne désigne pas nommément l’Iran comme menace. Lors de la crise libyenne, la Turquie commence par s’opposer à l’intervention alliée, avant de rentrer tardivement dans le rang. Toutes ces manifestations d’autonomie incitent certains à prédire un possible retrait turc de l’OTAN ; par le passé, des analystes américains ont déjà pu suggérer que le pays n’y avait plus sa place [12]. C’est en tout cas dans cette enceinte multilatérale que se cristallisent le plus violemment les désaccords turco-américains, mais c’est aussi là, désormais, que se redéfinit en permanence le sens de la relation.

Le contenu précis des ambitions turques au Moyen-Orient est difficile à mesurer, de même que la capacité du pays à tenir ces ambitions dans un environnement qui se dégrade chaque jour, mais la rhétorique officielle reste impressionnante. Au soir de son nouveau triomphe électoral du 12 juin 2011, le Premier ministre Erdogan a ainsi prononcé à Ankara un « discours du balcon » illustrant la dimension identitaire de sa nouvelle politique étrangère et le désir de leadership des Turcs dans la région [13]. Dans un élan inédit remarqué des observateurs turcs et internationaux, le Premier ministre turc y affirmait que le résultat des élections turques était salué « à Bagdad, à Damas, à Beyrouth, à Amman, au Caire, à Tunis, à Sarajevo, à Skopje, à Bakou, à Nicosie », citant aussi Ramallah, Naplouse, Jénine, Jérusalem et Gaza, avant de parler de « victoire de la démocratie, de la liberté, de la paix, de la justice et de la stabilité ».

Un effacement américain programmé : quelles responsabilités pour la Turquie au Moyen-Orient ?

Cette confiance retrouvée de la Turquie dans son destin oriental ne devrait pas forcément inquiéter une Amérique qui peine de plus en plus à mettre seule de l’ordre dans la région. La Turquie étant maintenant en position de négocier sa contribution, il faut comprendre si elle est prête à jouer le rôle de puissance d’appui pour accompagner le retrait américain du Moyen-Orient, ou si elle souhaite s’imposer comme une puissance alternative, défendant une vision du monde différente.

S’accommoder de la nouvelle Turquie

L’émancipation rapide de l’allié jusqu’ici docile rend évidemment les calculs américains beaucoup plus complexes que par le passé. C’est, au fond, la réussite turque au sens large qui nourrit le dilemme américain. Washington a longtemps considéré que le pays était doté d’un fort potentiel économique et diplomatique, tout en notant que ses difficultés intérieures l’empêchaient de valoriser ce potentiel. Morton Abramowitz, ancien ambassadeur américain en Turquie sous l’ère Özal et conseiller de Bill Clinton, reprenait en 2000 l’éternelle interrogation américaine – quand ce pays tellement doté allait-il enfin décoller ? –, soulignant que la Turquie était encore plombée par sa dette extérieure, son instabilité politique et ses blocages identitaires, otage d’une classe politique corrompue et enfoncée dans le sous-développement [14]. Dix ans plus tard, l’étoile montante turque, libérée de bien des contraintes et de la plupart de ses tabous, affiche une baraka exceptionnelle et pose finalement bien plus de problèmes à l’ami américain.

Le diagnostic qui s’impose, au vu des accrocs de plus en plus fréquents entre les deux partenaires, est que les États-Unis et la Turquie sont entrés dans une zone de négociation continue afin de trouver un nouvel équilibre qui satisfasse à la fois le besoin de reconnaissance turc et les impératifs de sécurité américains. En dépit de son caractère moins stable, la relation turco-américaine n’a rien perdu de sa qualité stratégique ni de sa portée globale, même si elle se recompose autour de chaque dossier commun. La Turquie ne peut en effet être tenue à l’écart d’aucun des dossiers essentiels sur lesquels les États-Unis sont impliqués au Moyen-Orient. Depuis 30 ans, de l’Irak à l’Afghanistan, elle a aussi démontré qu’elle est un partenaire indispensable pour faire face aux crises imprévues [15]. Lorsque les objectifs concordent, elle demeure un auxiliaire ponctuel indispensable aux États-Unis. De son côté, Ankara ne peut évidemment pas davantage tourner le dos aux États-Unis, car elle ne peut assumer seule des fardeaux stratégiques multiples et dépend beaucoup de l’industrie américaine en matière d’armement [16]. Plus qu’en challenger, elle souhaite s’imposer comme partenaire à égalité.

La relation n’a donc rien perdu de son importance, mais elle a perdu ses automatismes. Rien ne coïncide plus de façon spontanée, en termes de besoins, d’intérêts et de priorités : la fin de l’alignement est/ouest et la diversification du portefeuille diplomatique turc ont introduit de nombreux décalages, que les deux partenaires doivent apprendre à gérer aussi bien que leurs convergences. La conduite de la relation requiert donc désormais une ingénierie humaine et technique exigeante. L’Administration américaine a pris acte de la volatilité nouvelle des Turcs et de leur désir d’être réévalués comme alliés, et se montre prête à mobiliser des compétences et du temps. Les canaux de communication entre les deux pays sont aujourd’hui très nombreux et actifs. Washington a beaucoup élargi son spectre d’interlocuteurs au-delà de l’armée et a appris à prendre au sérieux la classe politique et certains piliers de la société civile turque, comme les multiples think tanks nés ces dernières années. Les visites d’officiels américains se succèdent en Turquie, du président Obama à Hillary Clinton, en passant par le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), Leon Panetta, ou les délégations de parlementaires américains – qui doivent gérer, à leur niveau, un autre point de désaccord potentiel, autour de la question de la reconnaissance du génocide arménien.

Des dilemmes aux responsabilités partagées : une Turquie relais ?

La principale inquiétude concerne finalement les velléités des Turcs de promouvoir un nouvel ordre international allant à l’encontre des intérêts et des valeurs américains. De ce point de vue, la prétention des Turcs à s’ériger en porte-parole du monde musulman, ou à défendre la place des pays émergents dans le système de gouvernance mondial (notamment via le G20), ébranle régulièrement le cadre de discussion bilatéral. Son crédit étant notoirement affaibli au Moyen-Orient dans ce qui est aujourd’hui le périmètre d’influence des Turcs, Washington est évidemment contraint de prendre en compte les messages que la Turquie y diffuse. Le rôle majeur de la Turquie face à l’Iran dans le contexte irakien et sa capacité de médiation en Afghanistan sont des éléments essentiels dans l’équation de stabilisation régionale. S’il ne leur est pas toujours possible de travailler ensemble, la base d’une bonne entente doit en tout cas être maintenue, car la Turquie pourrait servir de relais modérateur sur tous ces terrains [17].

La diplomatie turque semble elle-même au bord d’un syndrome d’overstretch à l’américaine. Présente et active sur tous les terrains à sa portée, du Caucase aux Balkans, elle peine à maintenir sa cohérence et ne déploie pas une vision politique claire. À ce titre, la crise du printemps arabe constitue un test à grande échelle de la capacité des Turcs à assumer leurs responsabilités nouvelles de puissance. La Turquie est apparue absente face aux événements tunisiens, assez distante face à la révolution égyptienne, exagérément hésitante sur les dossiers libyen et syrien. Il est donc trop tôt pour dire si les essais diplomatiques en cours ouvrent des perspectives nouvelles au service d’une stabilité régionale mise à mal par l’expérience néoconservatrice. Les avancées turques au Moyen-Orient semblent encore souvent dictées par un désir de revanche sur l’histoire : reste à définir un projet viable pour l’avenir.

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La revue Politique étrangère

 

Politique étrangère est une revue trimestrielle de débats et d’analyses sur les grandes questions internationales. Elle est la plus ancienne revue française dans ce domaine. Son premier numéro est paru en 1936, sous l’égide du Centre d’études de politique étrangère. Depuis 1979, elle est publiée par l’Ifri.

Son ambition est de mettre en lumière l’ensemble des éléments du débat en matière de relations internationales, de proposer des analyses approfondies de l’actualité et d’être un instrument de référence sur le long terme pour les milieux académiques, les décideurs et la société civile. Chaque numéro comporte au moins deux dossiers concernant un événement ou une dimension du débat international, ainsi que plusieurs articles s’attachant à décrypter les questions d’actualité.

Politique étrangère consacre en outre une large place à l’actualité des publications françaises et étrangères en matière de relations internationales.

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[1] Cette notion de géopolitique classique est régulièrement appliquée à la Turquie par les stratèges américains ; voir l’analyse de P. Marchesin, « Géopolitique de la Turquie à partir du Grand échiquier de Zbignew Brzezinski », Études internationales, vol. 33, n° 1, 2002, p. 137-157. Le concept d’une Turquie pivot est régulièrement développé dans des ouvrages publiés aux États-Unis après le 11 septembre 2001 ; cf. S. Larrabee et I. O. Lesser, Turkish Foreign Policy in an Age of Uncertainty, Santa Monica, CA, Rand, 2003.

[2] Z. Önis et S. Yilmaz, « The Turkey-EU-US Triangle in Perspective : Transformation or Continuity ? », The Middle East Journal, vol. 59, n° 2, 2005.

[3] Pour une analyse sur plusieurs années des données du Pew Research, voir S. Cagaptay, « Persistent Anti-Americanism in Turkey », Soner’s Desk, 10 janvier 2010, disponible à l’adresse suivante :. On y suit l’impressionnante plongée américaine post-11 septembre, jusqu’à 14 % seulement d’opinions favorables après l’élection de Barack Obama.

[4] « La République : visions franco-turques », interview réalisée par Dorothée Schmid avec Baskin Oran, Paris, Ifri, « Note franco-turque », n° 6, mai 2011.

[5] Ce contexte psychologique très tendu est finement analysé sur plusieurs décennies par C. Candar, « Some Turkish Perspectives on the United States and American Policy Toward Turkey », in M. Abramowitz, Turkey’s Transformation and American Policy, New York, Century Foundation Press, 2000, p. 128. Pour une actualisation du malaise turc après la crise de 2003, voir H. Bozarslan, « L’anti-américanisme en Turquie », Le Banquet, vol. 2, n° 21, 2004, p. 61-72.

[6] « Wolfowitz Says Turkey Made “Big, Big Mistake” In Denying Use of Land », The Turkish Times, avril 2003, n° 317.

[7] S. Arsever, « L’adieu turc à l’ami des Frères musulmans », Letemps.ch, 1er mars 2011.

[8] Mentionnant expressément ce danger, un éditorial récent de la presse anglo-saxonne a fait couler beaucoup d’encre en Turquie avant les dernières élections législatives : « One for the opposition », The Economist, 2 juin 2011.

[9] N. Bourcier, « WikiLeaks : Erdogan jugé autoritaire et sans vision », Lemonde.fr, 30 novembre 2010.

[10] Dans sa thèse de doctorat, le ministre A. Davutoglu proposait une lecture islamisante du système international qui suscita tardivement des commentaires inquiets outre-Atlantique : Alternative Paradigms : The Influence of Islamic and Western Weltanschauung on Political Theory, Lanham, University Press of America, 1994 ; voir M. Koplow, « Hiding in Plain Sight », Foreign Policy, 2 décembre 2010. L’ouvrage majeur d’A. Davutoglu, Stratejik derinlik : Türkiye’nin uluslararasi konumu [Profondeur stratégique : la position internationale de la Turquie], Istanbul, Küre Yayinlari, 2001, dans lequel il expose sa vision du monde à 360 degrés à partir du territoire turc, n’a pas été traduit en anglais.

[11] O. Taspinar, « Turkey’s Middle East Policies : Between Neo-Ottomanism and Kemalism », Washington, DC, Carnegie Endowment for International Peace, Middle East Center, septembre 2008, « Carnegie Paper », n° 10.

[12] B. Badie, « L’appartenance de la Turquie à l’OTAN est devenue plus coûteuse qu’utile », Lemonde.fr, 15 juin 2011 ; D. Pipes, « Does Turkey Still Belong in NATO ? », Philadelphia Bulletin, 6 avril 2009.

[13] J.-P. Burdy, « Retour sur le “discours du balcon” et sur la victoire d’un nouveau leader régional », Observatoire de la vie politique turque (OVIPOT), 26 juin 2011, disponible à l’adresse suivante : < ovipot.hypotheses.org/5873>.

[14] M. Abramowitz, op. cit., introduction.

[15] Entretien avec Kadri Gürsel, éditorialiste au quotidien Milliyet, juillet 2011.

[16] R. Weitz, « Whither Turkey-US Arms Sales ? », Turkey Analyst, vol. 4, n° 11, 2011.

[17] E. Alessandri, « Turkey and the West Address the Arab Spring », The German Marshall Fund of the United States (GMF), « Analysis », 8 juin 2011.

vendredi, 23 décembre 2011

L'Iran et le drone d'Obama

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L'Iran et le drone d'Obama

"Des services de renseignements européens affirment que l’Iran a stupéfait l’Occident en réussissant à neutraliser un satellite espion de la CIA grâce à une technologie de brouillage de pointe au laser, qui aurait rendu le satellite complètement aveugle. C’est la première fois qu’un incident de ce type est enregistré. Ce constat pourrait indiquer que l’Iran a désormais accès à une technologie capable de détecter des véhicules automatiques aériens":
http://allainjules.com/2011/12/18/iran-2-usa-0-apres-le-drone-liran-neutralise-un-satellite-de-la-cia/

mercredi, 14 décembre 2011

Kriegstreiberei führt USA in den Staatsbankrott

 

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Kriegstreiberei führt USA in den Staatsbankrott

von Jürgen W. Gansel 

Ex: http://www.deutsche-stimme.de/

Pulverfaß: Die schwindelerregend hohe Staatsverschuldung der USA geht auf das Konto ihrer Kriegspolitik

 

Aufgrund ihres billionenschweren Schuldenberges sind die USA de facto pleite und damit „griechischer als die Griechen“, wie der „Spiegel“ spöttisch feststellte. US-Politiker üben sich nur noch in der Kunst der Insolvenzverschleppung. Der Anspruch als ständig kriegsbereite Imperialmacht hat die USA in die tödliche Schuldenfalle geführt.

 

Seit ihrem Eintritt in den Zweiten Weltkrieg führen die USA fast ohne Unterbrechung Krieg. Davon profitieren Hochfinanz und Rüstungsindustrie, aber die Staatsfinanzen zerrütten vollends. Aus aktuellem Anlaß soll an die Kriegstreiber-Tradition erinnert werden, die dieser multiethnischen Kunst-Nation nun zum finanziellen Verhängnis wird.
Der erste Krieg, den die USA außerhalb des nord- und mittelamerikanischen Festlandes anzettelten, war der spanisch-amerikanische Krieg des Jahres 1898. Bereits seit 1845 kam es zu massiven politischen und wirtschaftlichen Einflußnahmen von US-Kreisen auf Kuba, das spanische Kolonie war. Im Ostend-Manifesto (1854) wurde ein amerikanisches Okkupationsrecht gegenüber Kuba behauptet, und als sich 1895 die Kubaner gegen Spanien erhoben, finanzierten bestimmte US-Kapitalisten den Umsturzversuch.
Während die Eliten in Kuba den Schlüssel zur Beherrschung der Karibik sahen, herrschte in der US-Bevölkerung Kriegsunwilligkeit. Dies änderte sich schlagartig, als auf bis heute ungeklärte Weise das amerikanische Kriegsschiff »Maine«, das im Hafen von Havanna lag, explodierte. Der Tod von 260 Seeleuten gab dem US-Präsidenten McKinley den Vorwand für die Kriegserklärung an Spanien im April 1898. Durch die vorherige Hochrüstung ihrer Seestreitkräfte konnten die USA Spanien schnell in die Knie zwingen und endlich die Karibik als Ausbeutungszone gewinnen. Im Dezember 1898 kam es zum Friedensvertrag, der den USA das Protektorat über Kuba einbrachte und die Annektierung von Puerto Rico, Hawaii, den Philippinen und Guam ermöglichte.

 

Dollar-diktierter Imperialismus

 

Der Startschuß zum Dollar-diktierten Imperialismus war gefallen und wurde von Theodore Roosevelt, der 1901 das Präsidentenamt antrat, mit großer Skrupellosigkeit vorangetrieben. Von ihm stammt eine denkwürdige Losung, die noch die heutige Verkleidung von amerikanischer Macht- und Geldgier inspiriert: »Sprecht sanft und tragt immer einen großen Knüppel bei euch, und ihr werdet es weit bringen.«
Roosevelt griff ältere Pläne zur Schaffung einer Kanalverbindung zwischen Atlantik und Pazifik auf und schürte bewußt den Panama-Konflikt. Als Kolumbien dem von den USA betriebenen Abfall seiner Provinz entgegentrat, schickte der Präsident Kriegsschiffe nach Panama und verwandelte das Land um den Panama-Kanal de facto in ein US-Protektorat (1903). Mittels finanzieller Durchdringung wurde noch die Dominikanische Republik in US-Abhängigkeit gebracht. »Teddy« Roosevelt erhielt für seinen mittelamerikanischen und karibischen Raubzug im Jahre 1906 den Friedensnobelpreis.
Ein weiterer Präsident von »God‘s own country«, der für seine eigentümliche Moralvorstellung mit dem Friedensnobelpreis (1920) ausgezeichnet wurde, war Woodrow Wilson. Als »Friedensengel« erklärte er im April 1917 dem kaiserlichen Deutschland den Krieg, um US-Kapital in Europa zu retten und seinen Fuß in die europäische Tür  zu bekommen.

 

Die »Lusitania«-Provokation

 

Unmittelbar vor Ausbruch des Ersten Weltkrieges steckten die USA in einer wirtschaftlichen Rezession, die nach massiver Ankurbelung der Konjunktur schrie. Der Krieg der europäischen Völker kam dem Big Business wie gerufen: Durch massive Rüstungsexporte und großzügige Vergabe von Kriegskrediten an die Entente-Mächte strich das US-Großkapital immense Gewinne ein.
Da Deutschland keinerlei Anlaß für eine amerikanische Kriegserklärung bot und in der US-Bevölkerung keine Kriegsstimmung herrschte, ließ man von New York aus den britischen Passagierdampfer »Lusitania« mit großen Waffen- und Munitionsmengen auslaufen. Geheimdienstlich »verriet« man der deutschen Seite den Waffentransport, und infolgedessen torpedierte ein deutsches U-Boot im Mai 1915 das Schiff. 139 US-Bürger wurden Opfer dieses »heimtückischen« Überfalls.
Für den Kriegseintritt der USA sorgte letztlich aber die Gefährdung der hohen Kriegskredite, die vor allem das jüdische Bankhaus Kuhn, Loeb & Co. in den Sieg der Entente gesteckt hatte. Im Verlauf des Jahres 1917 waren nämlich die Mittelmächte unter größten Opfern dabei, ihre Gegner niederzuringen. Ohne die US-Intervention hätte die Entente nach Lage der Dinge die Niederlage davongetragen, wodurch die US-Finanziers Milliardenbeträge verloren hätten. Der Weltöffentlichkeit gegenüber aber sprach Wilson nicht von den Profitinteressen einer Banker-Clique, sondern gab für seine Kriegstreiberpolitik edelste Motive an: »to make the world save for democracy.«
Auch das Versailler Diktat trug mit seinen Reparationsbestimmungen deutlich die Handschrift des US-Finanzkapitals: Deutschland sollte über Jahrzehnte hinaus finanziell ausgepreßt werden, damit die Entente-Staaten ihre Kriegskredite an die USA würden zurückzahlen können.

 

Krieg zur Konjunkturbelebung

 

Die Weltwirtschaftskrise, ausgelöst durch den Zusammenbruch der New Yorker Börse im Oktober 1929, bescherte den USA bis zum Frühjahr 1933 eine Zahl von nahezu 15 Millionen Arbeitslosen. Nachdem auch das Wirtschaftsprogramm des »New Deal« unter dem Präsidenten Franklin D. Roosevelt (1933-1945) nicht fruchtete und 1937 eine scharfe Rezession eintrat – in Deutschland herrschte zu dieser Zeit Vollbeschäftigung! –, erschien dem US-Establishment wieder einmal Krieg als probates Mittel der Wirtschaftserholung.
Krieg oder Wirtschaftskrise: Roosevelt entschied sich für Krieg, kurbelte die Rüstungsindustrie an und schwor die Westmächte auf eine antideutsche Linie ein. Von Kriegsbeginn an unterstützten die USA insbesondere Großbritannien ideell wie materiell gegen ein Deutschland, das sich erfolgreich von der Wall-Street-Weltordnung abzukoppeln begonnen hatte. Im März 1941 wurde offiziell das Leih- und Pachtgesetz beschlossen, mit dem den Briten in großem Umfang Kriegsmaterial und Lebensmittel zur Verfügung gestellt wurden – bei angeblicher Neutralität der USA. Mit der Atlantik-Charta vom August 1941 beschloß Roosevelt ein Programm zur Niederwerfung Deutschlands.
Die US-Bevölkerung wollte sich aber nicht auf dem europäischen Kriegsschauplatz verheizen lassen, und Deutschland unterließ alles, um die Kapitalmacht der Welt zu provozieren. Der kriegsbesessene Roosevelt wählte indes eine Hintertür zum Kriegseintritt durch unerträgliche Druckmaßnahmen auf den deutschen Verbündeten Japan. Da auch der wirtschaftliche Einfluß Japans in China den US-Geldmächten mißfiel, war bereits im September 1940 ein Stahl-Embargo über Japan verhängt worden. Im Juli 1941 wurden alle japanischen Vermögenswerte in den USA eingefroren und zudem ein Öl-Embargo durchgesetzt.
Weiteren Erpressungsversuchen traten die Japaner mit ihrem Angriff auf die US-Pazifikflotte in Pearl Harbor entgegen. Der US-Präsident wollte unbedingt den Krieg und hatte Japan in die Rolle des »bösen« Angreifers gezwungen. Roosevelt war durch die Entzifferung des japanischen Codes über den geplanten Angriff auf Hawaii genau unterrichtet, opferte aber über 2.300 US-Soldaten, um seine Bevölkerung auf blinden Kriegskurs einstimmen zu können.

 

Verknechtung Europas

 

Mit dem siegreichen Zweiten Weltkrieg hatten die USA ihr Ziel erreicht, große Teile Europas – keinesfalls nur Deutschland – auf einen Vasallen-Status herabzudrücken, und das eigene Wirtschafts- und Politikmodell einem beträchtlichen Teil Europas aufzuzwingen. Noch im August 1945 warfen die USA in einem bislang einmaligen Akt der Barbarei zwei Atombomben über den japanischen Städten Hiroshima und Nagasaki ab.
Im Jahr 1950 mischten sich die USA, unterstützt von einem hörigen UN-Sicherheitsrat, in die inneren Angelegenheiten Nord- und Süd-Koreas ein. Dabei eroberten sie nicht bloß Süd-Korea von den nördlichen Truppen zurück, sondern marschierten trotz aller Warnungen Pekings bis zur chinesischen Grenze. Als chinesische Truppen zum Gegenangriff übergingen, drohte die Ausweitung zu einem großen Ostasien-Krieg. 1953 kam es jedoch zu einem Waffenstillstand und zur endgültigen Teilung Koreas.
Kuba schüttelte 1959 nach der siegreichen Beendigung des Guerillakrieges durch Fidel Castro die Abhängigkeit von den USA ab. Diese reagierten im Frühjahr 1961 mit der Unterstützung von Exil-Kubanern, die einen Invasionsversuch in der Schweinebucht unternahmen. Nachdem die militärische Intervention gescheitert war, verhängten die USA im Februar 1962 ein totales Handelsembargo gegen Kuba. Die Sowjetunion begann daraufhin mit der Installierung von Raketenstellungen auf der Zuckerrohr-Insel. Im Oktober 1962 führte eine amerikanische Seeblockade gegen Kuba die Welt an den Rande eines Nuklearkrieges.
Nach Abschluß des französischen Indochina-Krieges (1954) verschärften sich die Spannungen zwischen den Machthabern im Norden und Süden Vietnams. 1960 entsandte US-Präsident John F. Kennedy 2.000 Militärberater nach Süd-Vietnam. Ab Februar 1965 wurden die Bombardements auf Nord-Vietnam systematisiert und als Terrorinstrument auch gegen die Zivilbevölkerung eingesetzt. Nach Offensiven der Nord-Vietnamesen stellten die USA ihren Bombenterror im März 1968 ein, wenngleich es erst 1973 zum Waffenstillstandsabkommen kam.
Anfang der achtziger Jahre griffen die USA wiederholt in das Selbstbestimmungsrecht mittelamerikanischer Staaten ein und bedienten sich dabei zahlreicher völkerrechtswidriger Maßnahmen gegen Nicaragua und El Salvador.
Ein weiteres widerwärtiges Kapitel amerikanischer Kriegstreiberei ist der Zweite Golfkrieg (1990-1991), der gegen den Irak geführt wurde. Selbstverständlich folgte auch hier die Bombardierung der Zivilbevölkerung den Geboten von »Freiheit, Demokratie und Menschenrechten« und nicht etwa Öl- und Kapitalinteressen.
Eine Woche vor dem Einrücken des Iraks in seine historische Provinz Kuwait versicherte die US-Botschafterin in Bagdad Saddam Hussein, daß die USA dieses Vorgehen dulden würden. Auf den am 1. August 1990 beginnenden Einmarsch irakischer Truppen reagierten die USA jedoch mit der Mobilisierung der Vereinten Nationen und der Einschaltung einer PR-Agentur, die den Irakis angelastete Greuelmärchen erfand und die US-Amerikaner in Kriegshysterie versetzte. Am Ende stand die gezielte Zerstörung jeder irakischen Infrastruktur, die Verhängung eines Handelsembargos und die Rückkehr des US-hörigen Emirs nach Kuwait.
Ende der 90er Jahre bombten die USA mit ihren NATO-Vasallen Rest-Jugoslawien zusammen, um eine gute geopolitische Ausgangsposition für die Durchsetzung ihrer Pipeline-Interessen gegenüber der Erdöl-Region um das Kaspische Meer zu haben und den balkanischen Völkerkonflikt am Kochen zu halten. Es folgten bekanntermaßen der neuerliche Einmarsch in den Irak und die Tötung Saddam Husseins, die Besetzung Afghanistans und die Bombardierung Lybiens bis vor wenigen Wochen.
Die USA waren nie eine Opfer-Nation, sondern eine von kapitalistischen Cliquen beherrschte Täter-Nation. Der französische Ministerpräsident Georges Clemenceau formulierte richtig: »Amerika? Das ist der direkte Weg von der Barbarei zur Dekadenz ohne den Umweg über die Kultur.«

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mardi, 13 décembre 2011

USA: Nation ohne Kultur oder Vorbild für Europa? Eine andere Betrachtung

USA: Nation ohne Kultur oder Vorbild für Europa?

Eine andere Betrachtung

     

 

Robin CLASSEN

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

 

Als 2008 Barack Obamas Chancen auf das Präsidentenamt der Vereinigten Staaten von Amerika immer größer wurden, hätte man fast glauben können, der tief verwurzelte Antiamerikanismus der Deutschen stünde für kurze Zeit still. Eine Ironie der Geschichte, dass der Hass auf Amerika, der seinen Ursprung im Ersten Weltkrieg hat und sich seitdem über alle politischen Systeme erstreckt hat, gerade durch einen Kandidaten zum Erliegen gebracht werden sollte, der selbst eine durch und durch europäische Agenda vertrat und nach seiner Wahl so unamerikanisch regieren sollte, wie kaum einer seiner Vorgänger.

Der europäische Stil Obamas

Heute ist die Obama-Begeisterung nicht nur in den USA, wo er sogar die historisch schlechten Beliebtheitswerte von Jimmy Carter unterbietet, sondern auch in Europa der Ernüchterung gewichen. Gerade auf dem Kontinent, wo man ihm gar nicht schnell genug den Friedensnobelpreis verleihen konnte, ist die Enttäuschung über seinen unmotivierten und kaum konturierten Regierungsstil groß.

In den USA ringt man hingegen darum, sein eigenes Gesicht in Zeiten von Unternehmensverstaatlichung, Zwangsgesundheitsversicherung und Massenarbeitslosigkeit nicht zu verlieren. Was ist europäisch und vor allem: Was ist amerikanisch? Der Konflikt über die eigene Identität ist der eigentliche Hintergrund der lediglich oberflächlichen Erscheinungen einer entwurzelt-linkseuropäischen „Occupy-Wall-Street“-Bewegung auf der einen, und einer überzeichneten erzchristlichen Tea-Party-Bewegung auf der anderen Seite.

Kann ein klassisches Einwanderungsland eine genuine Kultur hervorbringen?

In Europa vertritt man auch in Zeiten der Euro-Krise seit Jahrzehnten konsequent den Standpunkt, Amerikaner hätten gar keine Kultur, die es zu verlieren gebe. Als kulturloses, konsumsüchtiges, dumpf-patriotisches und kaum gebildetes Volk sieht der linksgrüne Herrenmensch von Oslo bis Gibraltar nach Übersee, rümpft die Nase über die „Völkermordzentrale“ oder empört sich über das Kriegsgefangenenlager Guantanamo.

Was ist dran an der Legende von der kulturlosen Nation? Kann eine Kultur auch in einer der klassischen Einwanderungsnationen entstehen, oder ist das von vornherein ein Widerspruch? Besonders übel stößt dem Durchschnittseuropäer in der Regel die politische Kultur in Amerika auf, die angeblich eine Manifestation der Bildungsschwäche der Yankees sei.

Doch sind die im kontinuierlichen Abschwung befindlichen europäischen Medien wirklich geistig von höherem Wert? Wo in Deutschland eine in grundlegenden Dingen gleichgeschaltete Medienlandschaft wartet, bieten die USA eine Fülle an politisch neutralen oder politisch klar definierten Informationskanälen an. Der konservative Amerikaner schaut Fox News, für den Liberalen gibt’s MSNBC oder CNN – in Deutschland herrscht Einheitsberichterstattung, kleine Wochenzeitungen wie die Junge Freiheit oder Internetmagazine à la BlaueNarzisse.de bieten für Personen rechts der Mitte die einzig lesbare Alternative.

Eine ganz andere Meinungs- und Politikkultur

Besonders positiv fällt in den USA auf, dass nicht nur über, sondern vor allem mit den Betroffenen gesprochen wird. Während der iranische Präsident Mahmud Ahmadinedschad sich zur besten Sendezeit einen Schlagabtausch mit Larry King liefert, langweilt sich der deutsche Fernsehkonsument bei Maischberger und Co. mit den immergleichen fünf bis sechs mehr oder minder linken Studiogästen herum, die selbstherrlich darüber debattieren, ob man nun die NPD verbieten sollte oder nicht. Auch ist in den US-Talkshows die Manipulation durch Kameraführung kaum gegeben, da entweder alle Diskutanten parallel geschaltet werden, oder aber lediglich ein oder zwei Kameras im Einsatz sind.

Diese Linie der unbeschränkten Meinungsfreiheit zieht sich wie ein roter Faden durch die amerikanische Gesellschaft. Kein Wunder, dass Deutschland im US-Menschenrechtsreport immer wieder Rüffel für die Verfolgung politisch Andersdenkender bis hin zum direkten Verweis auf Paragraph 130 StGB erfährt, wohingegen eine offene Diskussion über Geschichte und Politik in den USA eine Selbstverständlichkeit ist.

Durch und durch eigenverantwortlich

Bei den politischen Kandidaten haben die Amerikaner mehr zu sagen, als wir. Was die SPD ängstlich wieder aus ihren Konzeptpapieren strich, ist in den USA gang und gäbe: In sogenannten „Primaries“ und Vorwählen bestimmt der Wähler und nicht der Parteifunktionär die künftigen Präsidentschaftskandidaten. Die Lehre von der Eigenverantwortlichkeit, die auch im Sozialsystem konsequent durchgehalten wird, die das soziale Engagement der Besserverdienenden moralisch, nicht rechtlich eingefordert (was angesichts von „MediAid“ und „MediCare“ zur kostenlosen Gesundheitsversorgung nichtversicherter Mitbürger entgegen der einseitigen Darstellung in europäischen Medien glänzend funktionieren kann), ergänzt den Glauben an die echte Freiheit des Individuums und damit der Gesellschaft.

Im Bereich der demokratischen und politischen Kultur sind die Amerikaner den Europäern weit voraus und lassen die Verhältnisse in Deutschland regelrecht archaisch wirken. Doch auch das Kulturverständnis im eigentlichen Sinne lässt nicht die eklatanten Defizite erkennen, die europäische Meinungsmacher mantraartig heraufbeschwören.

Europa hat den Wettstreit in der Popkultur längst aufgegeben

Ob Rock, Pop, Techno, Jazz oder House: Nahezu alle europäischen Musikformen haben den offenen Wettstreit mit der amerikanischen Musikwelt verloren – der Widerstand ist längst gebrochen. Kaum eine Nation hat so viele verschiedene Formen der Musik entwickelt und verfeinert, wie die amerikanische, kaum eine hat damit so große internationale Erfolge gefeiert. Das Argument, hierbei gäbe es auch viel Schund, zieht nicht: Das war und ist in Europa nicht anders.

Auch das Filmwesen hat Amerika revolutioniert – von Donald Duck bis Avatar, immer marschieren die Amerikaner an der Spitze des Fortschritts, europäische Produktionen füllen nur noch Nischen. Selbst kulinarisch hat Amerika weitaus mehr zu bieten, als McDonalds und Budweiser. Die amerikanische Küche von West- bis Ostküste zu entdecken, ist ein Erlebnis für sich. Ebenso die vielen kleinen Brauereien, die teilweise längst vergessene Brautraditionen hochhalten und in manchen Regionen in ihrer Anzahl und Qualität fast bayerische Qualität erreichen, sind neben den „Großen“ wie Budweiser und Miller, die jeder gute Europäer für schlecht hält, aber noch nie vorurteilsfrei getrunken hat, sehr empfehlenswert.

USA mit Japan und Deutschland die höchste Patentrate

Bekanntlich haben die Amerikaner zudem im Bereich Wissenschaft und Technik etwas zu bieten. Legendäre Autos wie der Ford Mustang oder die noch heute auf Kuba zu bewundernden Technikwunder der 50er und 60er Jahre widerlegen die gängige Vorstellung, amerikanische Autos seien einfach und unzuverlässig. Der Umstand, dass die USA neben Japan und Deutschland die höchste Pro-Kopf-Rate bei den Patenten vorweisen kann, wird gerne mal vergessen. Eine Wissenschaft ohne jegliche Einschränkung oder Bevormundung macht es möglich.

Fakt ist, dass sich nicht die USA, sondern vor allem Europa um seine Kultur sorgen muss. Während in den klassischen Kulturnationen durch Masseneinwanderung und Kulturrelativismus angestammte Bräuche und Traditionen missachtet und aufgegeben werden, bewahrt der amerikanische Patriotismus die amerikanischen Grundfesten sicher.

In Amerika wird man auch in 50 Jahren noch Coca Cola trinken und Elvis hören

Vereinfacht gesagt: In den USA wird man auch in 50 Jahren noch Coca Cola trinken, Mustang fahren, Elvis hören und in die Kirche gehen. In Deutschland warten dann womöglich nur noch Döner, Kopftuch und Muezzin auf die autochthone Bevölkerung. Während in den USA heute schon – bei einem verschwindend geringen Anteil von Muslimen – Kampagnen anlaufen, um ein verfassungsrechtlich verankertes Sharia-Verbot zu erreichen, interessiert es in Deutschland niemanden, dass dieses Rechtssystem in Gebieten mit weit über 50 Prozent Ausländeranteil schon längst angewandt wird.

Schuld am Niedergang der ehemaligen Kulturnationen in Europa tragen also nicht die USA und noch nicht mal unbedingt die Masseneinwanderung, sondern vor allem die konsequente Verweigerung, seinen eigenen kulturellen Standpunkt zu betonen und zu verteidigen. Dahingehend können wir uns ruhig eine Scheibe vom „großen Bruder“ abschneiden.

dimanche, 11 décembre 2011

Le capitalisme en crise a besoin d’un conflit militaire majeur

Le capitalisme en crise a besoin d’un conflit militaire majeur

 

Pourquoi la CriseEx: http://mbm.hautetfort.com/

Pour Jean-Loup Izambert, journaliste indépendant et écrivain, qui publie son septième ouvrage (1) sous le titre de Pourquoi la crise ? aux éditions Amalthée, la crise du capitalisme est devenue totale. Contrairement aux déclarations de certains économistes et politiciens, il affirme qu’il n’y aura pas de sortie de crise. Pour l’auteur de la seule investigation journalistique sur les origines de la crise(2), le système capitaliste ne peut survivre que par la guerre. Quelle alternative pour les peuples ? Entretien.

Geostrategie : Vous démontrez dans votre livre Pourquoi la crise ? que le capitalisme ne peut plus supporter la démocratie parlementaire avec laquelle il s’est développé. Sommes-nous à un point de rupture avec ce système et les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité ?

Jean-Loup Izambert : C’est évident. Pourquoi et quelles données changent par rapport aux dernières décennies ? Dans ce système les grands propriétaires privés de l’économie contrôlent l’économie et tentent de l’imposer par tous les moyens comme régime aux peuples de la planète, y compris par la guerre. C’est ce qu’ils ont toujours fait avec la seule préoccupation de s’enrichir et de faire main basse sur les richesses des peuples au seul profit des sociétés transnationales qu’ils dirigent. Mais parvenu au stade de l’impérialisme, période actuelle du développement du capitalisme, les grands possédants ont besoin d’un pouvoir politique qui leur soit totalement dévoué pour protéger et accroître encore la concentration des richesses qu’ils cumulent. Il faut bien comprendre qu’il s’agit pour eux d’une question de survie, de rester maîtres du pouvoir et bien sûr de leur privilèges. L’une des contradictions qu’ils doivent gérer vient justement du fait que l’accumulation du Capital et la concentration des richesses qu’ils sont contraints de perpétuer sous peine de perdre pouvoir et privilèges implique aujourd’hui des centres de décisions de plus en plus fermés, dans l’entreprise comme dans la société. Or, cette tendance à la centralisation va à l’inverse de mouvement des sociétés qui pousse vers plus d’ouverture, de démocratie, de participation, de culture notamment avec le développement des sciences et des techniques.

Geostrategie : Quels faits caractérisent aujourd’hui cette concentration des richesses ?

J-L.I. : Aujourd’hui 200 sociétés transnationales contrôlent plus de 23% du commerce mondial et 1% des plus riches détient plus de 57% des richesses produites. L’augmentation des richesses conduit-elle à l’enrichissement des peuples ? Non. Au niveau mondial 103 200 personnes, pour la plupart propriétaires privés de l’économie, détiennent un patrimoine financier de plus de 30 millions de dollars, hors résidence principale et biens de consommation. Mais, si l’on se réfère aux statistiques de l’Organisation des Nations Unies, plus de 80 pays ont aujourd’hui un revenu par habitant plus bas qu’il y a dix ans. D’une part les peuples prennent de plus en plus conscience qu’ils ne profitent pas de l’augmentation des richesses produites, que plus les richesses se concentrent entre quelques mains plus la misère s’accroît dans les sociétés mais également que ce phénomène touche aujourd’hui le cœur même de l’Occident capitaliste qui s’en croyait à l’abri. Selon les chiffres du fisc étasunien, à la veille de l’aggravation de la crise 60 millions de personnes « vivaient » aux Etats-Unis avec moins de sept dollars par jour. Bien que dissimulée par les médias qui appartiennent aux milliardaires, la situation est analogue dans la petite Europe de Maastricht de 20 millions de chômeurs où 80 millions de citoyens – soit quand même 16% de ses 495 millions d’habitants – courent un risque de pauvreté, 17 millions sont répertoriées comme « très pauvres » et 70 millions d’autres n’ont pas accès à un logement décent selon les propres statistiques publiées par la Commission européenne et d’autres organismes « européens ». Dans ce contexte, les grands possédants de l’économie ont besoin de faire courber la tête aux peuples pour maintenir leur système d’exploitation.

Les dirigeants bourgeois organisent le déficit des nations

Geostrategie : Comment le pouvoir politique favorise-t-il ces grands propriétaires privés de l’économie ?

J-L.I.: De différentes manières. Cela va du vote de lois en faveur de la grande bourgeoisie, à une complicité évidente avec le système d’évitement fiscal qui appauvrit la collectivité jusqu’au vote de crédit pour des guerres régionales dans lesquelles vous voyez apparaître et se développer des Sociétés Militaires Privées (SMP) liées aux armées et services occidentaux et financées par les Etats et leurs transnationales. Les provocations répétées à coups de campagnes médiatiques contre la Fédération de Russie, la République Populaire de Chine, la République Islamique d’Iran ou d’autres mais aussi le soutien à des dictatures comme en Irak après avoir ravagé le pays par la guerre, dans plusieurs pays d’Afrique ou l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan sont des illustrations de la tentation totalitaire du capitalisme. L’actuelle présidence française, son Premier ministre et son gouvernement sont au diapason de ce qui se passe dans tous les pays capitalistes sans exception : atteintes répétées aux libertés, vote de lois en faveur des grands possédants, réduction du rôle des assemblées élues – par exemple, avec la volonté de tenter de supprimer les communes ou les départements en France ou en réduisant le rôle du Parlement -, « dépénalisation du droit des affaires » qui a pour conséquence de laisser faire le pillage de la nation par les grands propriétaires privés de l’économie, retrait du rôle de l’Etat dans ses fonctions essentielles de la santé, de l’éducation, du logement, du développement économique et de l’emploi, engagement dans des guerres et occupations de pays contre l’intérêt des peuples.

Geostrategie : La dégradation de la situation économique ne dépend donc pas seulement de la crise comme les médias de masse tentent d’en accréditer l’idée ?

J-L.I. : Comme je l’ai dit, la crise est liée à la nature même du capitalisme. Elle prend une ampleur que n’a jamais connue le système alors que le pouvoir politique n’a cessé de border son lit. Par exemple l’actuel président français s’était engagé lors de sa campagne électorale à mettre en oeuvre une politique de plein emploi. Mais l’explosion du chômage et de la misère que nous connaissons aujourd’hui n’est pas le fait de la seule crise. Bien avant que celle-ci ne se manifeste brutalement, le gouvernement français UMP, à peine installé, procédait déjà à la suppression de dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique sur plusieurs années tandis que les dirigeants de grandes sociétés privées en programmaient la liquidation de centaines de milliers d’autres dans tous les secteurs d’activité. Cette politique au service de la concentration du Capital n’est que la continuité des précédentes politiques menées par les gouvernements de droite comme de gauche. En fait le rôle de l’Etat bourgeois se borne à protéger les intérêts des grands possédants contre l’intérêt général avec pour conséquence l’aggravation du déficit budgétaire, l’endettement de l’Etat et une misère grandissante pour le plus grand nombre. Un exemple : les sociétés transnationales qui auraient dû payer plus de 33 milliards d’euros d’impôts pour la seule année 2006 en ont réglé 6,1 milliards avec la bénédiction de l’Etat ! Dans le même temps, ces entreprises qui ne créent pratiquement pas d’emplois, organisent des plans de licenciements, exportent une partie de leurs bénéfices pour échapper à l’impôt ont reçu de l’Etat 65 milliards d’euros d’aides de toutes sortes et bénéficié de milliards d’euros d’exonérations fiscales. Pour vous donner une idée, sur deux années, cela représente environ 130 milliards d’euros soit pratiquement l’équivalent du budget annuel européen pour la période 2007-2013 ou le montant du déficit record du budget de la France fin 2009 contre 56,3 milliards en 2008. La dette publique de la France atteint aujourd’hui des sommets en se situant, selon l’INSEE, à 1413,6 milliards d’euros pour le premier trimestre 2009 soit 72,9% du Produit Intérieur Brut (montant des richesses créées dans un pays sur une année entière). De même, l’Etat et les dirigeants des grandes sociétés privées doivent des milliards d’euros à la Sécurité Sociale qui ont déjà été payés par les salariés aux entreprises et les consommateurs mais ne sont toujours pas reversés à l’organisation de solidarité nationale par le grand patronat. Voilà comment le gouvernement organise les déficits. Quand le Président de la République et les ministres de l’Intérieur qui se succèdent affirment « qu’il n’y a pas de zone de non droit » en ciblant la jeunesse amputée d’avenir qui se révolte, ils se moquent ouvertement du monde. Les premières zones de non droit se situent au sein même de structures de l’Etat et elles sont le fait de leur politique qui conduit le pays à la ruine ! Ce n’est qu’un aspect qui explique aussi la violence du système vis-à-vis de toutes les résistances qu’il rencontre et de celles qui en découlent de manière plus générale dans les rapports sociaux.

Geopolitique : La violence est donc liée à la fin du système ?

J-L.I. : Oui, un peu comme les derniers sursauts d’une bête blessée à mort. Elle se manifeste par le rejet brutal de millions d’hommes et de femmes du système de production, leur mise à l’écart de la vie sociale, du logement, de la santé, de la culture. Elle se manifeste également par la destruction de pans entiers de l’économie, de régions et de pays comme en Yougoslavie, en Irak, en Palestine, en Amérique centrale ou en Afrique où les derniers « rois-nègres » ne doivent leur trône qu’à la corruption débridée de transnationales et, parmi d’autres, au pouvoir élyséen. Le capitalisme est un système criminel qui a fait la prospérité d’une caste de milliardaires sur la mort de centaines de millions d’êtres humains, sur les souffrances les plus atroces des peuples sur tous les continents par la famine, la surexploitation, le colonialisme, la guerre. Et cela continue. Au moment où nous parlons, selon les chiffres de l’Organisation des Nations Unies, une personne meurt de faim – « seulement » de faim, épidémies et guerres non comprises – toutes les quatre secondes. Dans le même temps les dirigeants occidentaux en sont à faire payer les paysans par les contribuables à coups de primes pour mettre leurs terres en friches, à détruire des pêches entières par des règlements imbéciles décidés par les bureaucrates de Bruxelles. Et au moment où nous parlons ce sont plus de 350 millions d’enfants de 6 à 17 ans qui sont surexploités par les transnationales capitalistes sur tous les continents dans presque tous les types d’industrie, de l’Asie aux Etats-Unis(3). Si ce n’est de la violence et de l’égoïsme, qu’est-ce donc le capitalisme ?!

Une exigence de destruction

Geostrategie : Dans votre livre vous rapportez le témoignage de plusieurs intervenants de différents milieux et pays dont certains évoquent une crise totale contrairement aux précédentes. Quels changements avec les crises précédentes ?

J-L.I. : Effectivement la crise est presque mondiale par le fait qu’elle touche tout le système capitaliste. Des pays comme la Fédération de Russie, la République Populaire de Chine, Cuba, le Venezuela révolutionnaire du président Hugo Chavez, le Brésil, la République démocratique du Vietnam ou d’autres comme la République Islamique d’Iran sont moins touchés car ils sont, pour des raisons diverses – historiques, politiques, culturelles, économiques – moins imbriqués dans le système capitaliste, ses réseaux commerciaux, bancaires et financiers. Jusqu’à présent nous devions faire face à des crises conjoncturelles du capitalisme, des périodes où la concentration du Capital s’accélérait brusquement en mettant en difficulté momentanée des monnaies, des économies, des pays. Face à cette situation inédite il était important que je donne la parole à des intervenants de différents milieux tous concernés par la banque, la finance, l’organisation d’entreprise et de la société. Quelques français comme le Président du groupe Crédit Agricole Société Anonyme, un commissaire aux comptes ou un important cabinet d’avocats d’affaires parisien ont refusé de débattre de la situation et de répondre à des questions portant sur l’évolution de l’activité de leur secteur professionnel dans le contexte actuel. La plupart ont joué le jeu et apportent, comme vous avez pu le lire, une contribution importante à mon travail par leur vécu mais également par leur propre réflexion et leurs travaux. C’est le cas du président Etienne Pflimlin du groupe bancaire mutualiste Crédit Mutuel-CIC, de Pierre-Henry Leroy, fondateur et dirigeant de Proxinvest, l’une des plus importantes sociétés de conseil aux actionnaires, du président Alban d’Amours du Mouvement des Caisses Desjardins, l’un des plus importants instituts financiers du Canada de forme coopérative, d’Hervé Sérieyx, haut fonctionnaire, dirigeant de société, chercheur et conseil en organisation d’entreprise, de Mark Schacter au Canada qui est conseil international en organisation d’entreprise, de l’Institut Canadien des Comptables Agréés faute de trouver un européen qui daigne répondre à de simples questions de droit sur la transparence de gestion et la validité des comptes des transnationales, du réseau SWIFT spécialisé dans les transactions internationales, d’un syndicaliste de la CGT fin connaisseur du monde bancaire ou encore de magistrats comme Jean de Maillard, spécialisé dans les nouvelles formes de criminalité financière, des avocats d’affaires et bien entendu des responsables du mouvement Coopératif international. La rencontre de tous ces acteurs de l’entreprise, de la finance, de la banque, du droit au sein d’un même lieu – un livre -, la transmission aux lecteurs de leur expérience comme de leurs idées et de leurs propres travaux permet de dresser un tableau aussi précis que possible de la situation actuelle pour mieux comprendre les origines et mettre en exergue les responsables de la crise. De même cette démarche permet de mon point de vue de tenter d’esquisser les possibles d’un nouveau mode d’organisation et de gestion économique et social. Ainsi que l’explique Sherron Watkins, l’ancienne vice-présidente de la société étasunienne Enron, transnationale de l’énergie faillie en décembre 2001, la crise du capitalisme est désormais totale. Elle touche tout le système : économie, finance, groupes de surveillance du monde des affaires et institutions internationales, politique, morale et idéologie. La continuité de ce système s’accompagne aujourd’hui d’une exigence de destruction de tout ce qui entrave la concentration des richesses par les grands possédants. Ils appellent cela « déréglementation », « privatisation », « libéralisation » ou « mondialisation » et couvrent la répression, l’esclavage, le colonialisme et la dépendance des mots de « sécurité », « liberté », « droits de l’Homme » n’ayant plus que le mensonge, la tromperie et la falsification pour camoufler la fin de leur système.

Geostrategie : Mais ces pouvoirs sont l’émanation du suffrage universel, du vote des peuples. Si l’on pousse le raisonnement à son terme doit-on en conclure que les peuples occidentaux souhaitent le capitalisme ?

J-L.I. : Effectivement, les peuples occidentaux se sont prononcés jusqu’à aujourd’hui en faveur de représentants du capitalisme, pratiquement sans rien connaître du reste de la nature de celui-ci ni même envisager où ce système les conduit à l’heure actuelle. Prenons l’exemple de la France. En 1981, lors des élections présidentielles puis des élections législatives qui ont suivi, le peuple français a eu l’occasion de choisir entre la continuité du système symbolisée par les partis conservateurs et la rupture que proposait à l’époque le Parti Communiste Français avec le Programme commun de gouvernement des forces de gauche auquel était associé le Parti Socialiste et les radicaux de gauche. Ce Programme commun de gouvernement était lui-même l’aboutissement d’années d’engagement des communistes français pour ouvrir une voie nouvelle dans la construction d’une démocratie avancée. Ce programme venait en effet après plusieurs grandes campagnes nationales du PCF et l’élaboration et la diffusion du propre programme du PCF à des millions d’exemplaires sous le titre de « Changer de cap », programme pour un gouvernement démocratique d’union populaire. Pour la préparation de celui-ci les militants communistes ont mené à l’époque de grandes campagnes d’information, de débats, collecté sur plusieurs mois avec « les cahiers de la misère » le vécu et les espoirs du peuple dans les campagnes, les quartiers, les usines, les universités. Tout cela a permis d’aider les gens dans leurs problèmes quotidiens – par exemple en s’opposant aux licenciements dans des entreprises qui réalisaient des profits ou à empêcher des saisies-expulsions – tout en débattant avec eux des changements à mettre en œuvre pour une nouvelle politique nationale. Au moment du vote, lors des élections présidentielles et des législatives qui ont suivi, une majorité de votants a cédé aux campagnes médiatiques anticommunistes et s’est réfugiée dans le giron du Parti Socialiste. Une fois au pouvoir, celui-ci s’est empressé d’abandonner ses engagements sous la pression de la bourgeoisie et du gouvernement étasunien qui s’opposait à la présence de ministres communistes dans le gouvernement français. Toutes les transformations radicales contenues dans le programme commun de gouvernement, tout particulièrement les nationalisations des secteurs clés de l’économie, le développement de la démocratie et toute mesure qui permettait de rompre avec le système ont ainsi été abandonnées par la « génération Mitterrand ». Démonstration a été faite une nouvelle fois que sans parti révolutionnaire, sans mobilisation et soutien à des propositions de rupture avec le système, il ne peut y avoir de réel changement. Si les mesures préconisées par le PCF avaient reçu à l’époque un large soutien populaire, le cours des choses aurait été bien différent, y compris la question européenne. Du reste, si vous relisez aujourd’hui « Changer de cap », le programme du PCF, ou même le Programme commun de gouvernement de 1972, vous constaterez avec le recul du temps et en regard de la situation actuelle le bien fondé des propositions de l’époque dont certaines ne demandent qu’à être actualisées. Chacun doit donc assumer ses responsabilités face à l’Histoire. Le passage à la construction d’une société socialiste ne peut se faire que sur la base d’un rapport des forces sociales et politiques favorables au peuple et ne peut être que le résultat de sa volonté et de sa lutte. Une trentaine d’années plus tard le peuple français, sans tirer les leçons de ses expériences, continue de voter tantôt à gauche, tantôt à droite sans avoir encore conscience qu’il confie en réalité son pouvoir aux mêmes maîtres de la finance et de l’économie. La politique qu’il vit au quotidien reste par conséquent la même et rien ne change dans l’entreprise, dans la vie économique à laquelle il consacre l’essentiel de son existence. Bien entendu, la situation s’est aggravée au fil des trois décennies qui se sont écoulées depuis 1981 et il commence à payer chèrement sa marche « droite-gauche-droite-gauche » à coups de chômage, d’impôts, de taxes, d’exclusions, de restrictions, de lois liberticides et de guerres. Mais il ne peut s’en prendre qu’à lui-même car c’est en dernier ressort lui qui décide, par ses luttes et ses votes. Souvenons-nous toutefois que l’Histoire a montré que les révolutions ne sont pas prévues dans les calendriers électoraux de la bourgeoisie.

La priorité est à l’action sur des propositions révolutionnaires

Geostrategie : La responsabilité serait-elle uniquement le fait d’un peuple ignorant de la chose politique et de sa propre histoire ou plus préoccupé par ses « petits problèmes » que du devenir de la société et de la planète ?

J-L.I. : Non, bien évidemment. La crise n’incite pas à la réflexion et à l’action. Les médias qui sont la propriété privée des milliardaires par banques et sociétés de communication interposées jouent un rôle important dans la désinformation et l’abrutissement des masses. Le fait qu’un navet comme le film « Bienvenue chez les Chtis » soit élevé au rang de succès cinématographique ou que des foules honorent comme un dieu la mort d’un pantin médiatique comme Michael Jackson qui, en dehors du fait qu’il n’a rien apporté d’essentiel à la musique, se droguait, couchait avec des petits enfants et s’était fait tirer et blanchir la peau pour ne plus être noir en dit assez long sur le niveau culturel d’une frange des sociétés occidentales. Nous sommes bien loin des grands musiciens et chanteurs comme King Oliver, Sindey Bechet, Count Basie, Louis Armstrong, Ray Charles, Otis Redding ou d’autres dont les musiques populaires traversent les générations ! Ce n’est qu’un aspect des conséquences des batailles que se livrent les transnationales étasuniennes, européennes et japonaises pour le contrôle des grands moyens de communication, des groupes de presse aux satellites en passant par les majors du cinéma. Sans doute le peuple sortira-t-il de son hibernation politique lorsque nous passerons de « Qui veut gagner des millions ? » à « Qui va partir à la guerre ? »… Depuis les années quatre-vingt, les dirigeants du PCF ont commis de lourdes erreurs stratégiques. Comme s’ils n’avaient pas compris les leçons du passé, ils continuent de rechercher des alliances électorales avec d’autres partis réformistes au lieu de privilégier des propositions pour éveiller les consciences, organiser de grands débats nationaux sur les questions essentielles et rassembler dans l’action avec audace. Lorsqu’un parti ou un mouvement posera des questions comme « Comment contrôler le système bancaire et financier ? », « Quelle organisation bancaire et financière pour l’économie ? », « Quelles mesures pour la gestion démocratique des entreprises ? » ou « Comment rendre à l’assemblée du peuple sa représentation nationale ? », questions dont les réponses sont essentielles pour s’engager dans une rupture avec le système, alors la société commencera à s’éveiller. Et dans l’immédiat, il ne faut pas compter sur les états-majors syndicaux qui sont surtout préoccupés de canaliser le mécontentement afin d’éviter les grandes colères qui commencent à gronder. Il est particulièrement lamentable de voir des représentants syndicaux négocier la diminution du nombre de licenciés dans des entreprises en pleine santé financière quand ceux-ci devraient non seulement appeler à la lutte pour le maintien et le développement de l’emploi, exiger des licencieurs l’ouverture des comptes de l’entreprise et se battre pour des droits nouveaux afin de participer à leur gestion. Dites-moi un peu à quoi servent les comités d’entreprises quand des salariés découvrent du jour au lendemain des plans de licenciements prévus de longue date ?! Avez-vous remarqué comment le mouvement radical de séquestration de responsables de ces plans de licenciements né à la base a été enrayé ? Ce type d’action très intéressant a pratiquement disparu des journaux télévisés et autres du jour au le demain. Dans l’immédiat, entre des partis dits progressistes sans propositions révolutionnaires et des syndicats au minimum compatissants, le pouvoir des « compteurs de petits pois », pour reprendre la formule d’Hervé Sérieyx, ne pouvait pas mieux espérer.

Geostrategie : Est-ce à dire que la situation est politiquement bloquée et qu’il sera difficile de sortir de la crise ?

J-L.I. : L’idée selon laquelle il pourrait y avoir sortie de crise sans sortie du système qui l’engendre est une hérésie. Autant vouloir soigner une grippe sans tuer son virus. Cette chimère ne vise, une nouvelle fois, qu’à berner le peuple en lui faisant croire que l’avenir sera meilleur s’il accepte de nouvelles mesures antisociales comme par exemple le report de l’âge de la retraite à 65 ans. Ce n’est que la suite logique du « travailler plus pour gagner plus » développé par l’UMP. Il n’y aura pas de sortie de crise pour la simple raison que le capitalisme ne peut plus être aménagé. Vous avez pu remarquer combien les médias des puissances financières se font silencieux tant sur l’origine de la crise, ses conséquences générales et son extension dans d’autres pays. Il faut surtout éviter que les masses prennent conscience de l’ampleur des dégâts comme des responsables de la situation pour mieux les enfermer dans la fatalité et le renoncement à la lutte.

Nous ne sommes plus en démocratie

Geostrategie : Cela signifie-t-il que l’appauvrissement continu de la société va se poursuivre de manière plus brutale au détriment de l’intérêt général et au seul profit des grands propriétaires privés de l’économie ?

J-L.I. : Oui. Nous entrons dans une nouvelle période où le chômage s’accroît de manière considérable et où des millions de citoyens supplémentaires sont écartés du droit de vivre dignement de leur travail, où la collectivité humaine déjà menacée va encore s’appauvrir tandis que le clan des grands propriétaires privés de l’économie va continuer de s’enrichir. Selon le World Wealth Report publié par la banque d’affaires étasunienne Merrill Lynch et Cap Gemini « la croissance de la richesse des grands fortunes financières privées devrait être de 7,7% par an pour atteindre 59100 milliards de dollars à l’horizon 2012 ». Voilà des gens qui sont, eux, dispensés de l’allongement de la durée du travail comme de l’effort national que les gouvernements occidentaux tentent d’imposer aux peuples pour leur faire payer une crise dont ils ne sont pas responsables. Deux options se présentent : la continuité du système et la guerre ou la révolution. La première hypothèse va se traduire par un renforcement du caractère autoritaire du pouvoir politique, dernier stade de l’impérialisme avant la dictature et la guerre, la guerre économique conduisant toujours à la guerre totale. C’est ce à quoi nous assistons en France comme dans la plupart des pays capitalistes. Le pouvoir politique devient plus autoritaire, toutes les libertés sont graduellement réduites sous prétexte de prévention, de sécurité et d’ordre, les assemblées élues sont amoindries dans leur pouvoir de décision et d’intervention, qu’il s’agisse des collectivités, des comités d’entreprise et autres. A ce stade, la bourgeoisie dispose encore des moyens de diviser le peuple en favorisant des « faux-nez » d’opposition comme le Parti Socialiste en France et en introduisant dans la vie politique des courants rétrogrades dont elle sait qu’ils contribueront à jeter le trouble dans la bataille d’idées. C’est le cas du mouvement Vert ou prétendument écologiste qui a germé sur une conséquence du capitalisme – la détérioration de l’environnement humain par les transnationales – et grandit sur son fumier sans remettre en cause le système, les causes profondes de cette détérioration.

Geostrategie : Pourtant le mouvement écologiste dénonce la destruction de l’environnement ?

J-L.I. : Bien sûr et le Parti Socialiste dit vouloir s’opposer à la politique du Premier ministre de Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa. Mais vous pouvez dénoncer tout ce que vous voulez, cela ne gêne nullement la bourgeoisie du moment que vous ne vous en prenez pas à l’essentiel, à la cause, à l’origine de cette destruction : son pouvoir politique et celui des puissances financières, son système et son mode de gestion des entreprises et des sociétés humaines. Le discours de ces écologistes opposés, par exemple, à la maîtrise et au développement de l’énergie nucléaire rappelle ces mentalités arriérées qui accusaient dans les années 1830 les premiers trains à vapeur de répandre la tuberculose dans les campagnes. Quant à la LCR-NPA, quelle que soit ses changements de nom, cette organisation a toujours contribué à diviser et affaiblir le mouvement populaire avec une phraséologie pseudo-révolutionnaire et elle doit être combattue comme telle. Elle est du reste complètement absente des mobilisations ouvrières contre la crise.

La question du Front National

Geostrategie : Et le Front National ?

J-L.I. : Il en va un peu de même pour le Front National qui dénonce les puissances financières mais dont le programme politique n’envisage aucune mesure économique radicale pour mettre un terme à leur domination et contraindre les maîtres de l’économie à rendre gorge. Contrairement aux campagnes de ce parti, ce ne sont pas les immigrés qui sont responsables du chômage. Je parle bien entendu de l’immigration qui vient travailler en France avec une qualification, s’y former dans le cadre de contrats avec des entreprises ou des universités ou y est présente depuis plusieurs génération et non de l’immigration clandestine issue de l’aggravation de la misère qui déserte son combat national pour changer l’ordre des choses. Cette dernière, la plupart du temps inculte, sans formation, analphabète, parfois trafiquante au-lieu d’être parquée dans des camps de rétention aux frais des contribuables devrait être reconduite aux frontières sans atermoiements. Essayez donc comme français de vous rendre clandestinement, « sans papiers », dans un pays d’Afrique ou même en Albanie pour juger de l’hospitalité qui vous sera réservée…Ce qui coûte cher à la France c’est le grand patronat qui attire et utilise cette main d’ouvre bon marché et inculte pour briser le tissu social et les avancées démocratiques qui sont autant d’obstacles à son enrichissement. Et quand cela lui est insuffisant, il délocalise les entreprises, comme le groupe Michelin, pour faire du chômage en France et produire à moindre coût et bien souvent à qualité inférieure dans des pays à la main d’œuvre corvéable à merci. Je le rappelle : 350 millions d’enfants sont actuellement surexploités par les transnationales à travers le monde ! Je rappelle également, puisque personne n’en parle, que le grand patronat français a reçu près de 65 milliards d’euros de subventions de l’Etat tout en bénéficiant de 8,5 milliards d’euros d’exonérations fiscales, de 25 milliards d’euros au titre d’une ribambelle de prêts bonifiés et de la baisse du coût du travail, etc. (4) Dans le même temps l’Etat ne budgétisait que 6 milliards d’euros pour le logement et 5 pour une justice qui se situe déjà parmi les derniers pays d’Europe par son budget !… Ce qui coûte cher à la France, c’est le grand patronat, le chômage qu’il fabrique et son organisation corrompue, le Medef. Le Front National ne reconnaît pas la lutte des classes, condition essentielle du combat pour l’émancipation humaine, raison pour laquelle il ne pourra pas mener jusqu’au bout le combat qu’il prétend mener, ce qui ne veut pas dire qu’il n’aurait pas un rôle à jouer. Mais pour prétendre être « front » et « national » sans doute faudrait-il qu’il se réfère plus à l’avenir qu’au passé dans son discours et ses propositions et que ses militants n’hésitent pas à se trouver aux côtés des travailleurs en lutte pour la défense de leur avenir au lieu de pratiquer un discours antisyndical d’un autre âge. Quand le Front National désignera pour cible le clan des milliardaires qui pille la France au lieu des immigrés qui contribuent à l’enrichir par leur travail, quand ce parti proposera et appellera à la lutte pour nationaliser la haute finance, rendre à la nation ce qui lui appartient, développer la démocratie directe, alors celui-ci commencera à être crédible comme « front national ». Cette logique s’inscrirait d’ailleurs dans la lignée de ses propositions pour une «Europe des peuples » par opposition à « l’Europe des banques ». Pour l’heure il reste enfermé dans un discours anticommuniste, antisyndical, anti-fonctionnaire et s’accroche aux oripeaux du système comme l’église catholique – je parle bien entendu de l’institution et non de la croyance, même si je suis athée – et s’oppose ainsi à tout grand rassemblement national sur des propositions de rupture. Imaginez la force que représenteraient le rassemblement et la mobilisation des organisations – partis politiques, syndicats, associations, etc. – agissant de concert sur des objectifs communs de rupture, chacun conservant, bien évidemment, son identité. Un Front National ouvert, démocratique, aux propositions novatrices, en prise avec la société en lutte pourrait jouer ce rôle de rassembleur. Après chacun prendra ses responsabilités de l’accompagner ou non sur les objectifs en question mais la clarté serait faite dans la société sur qui défend réellement l’intérêt général des français. Pourquoi le Front National ne soutient-il pas les travailleurs qui séquestrent les licencieurs dans des entreprises en bonne santé pour exiger des droits nouveaux dans les entreprises ? Visiblement, les propositions de changement font défaut et se limitent plutôt aux périodes électorales qu’au vécu quotidien des français. Bien entendu le rejet du Front National par la classe politique est injustifiable. Mais pour une part, il porte la responsabilité de cette situation en ne désignant pas les vrais responsables de la crise et en restant enfermé dans un carcan droitier et populiste qui l’empêche, pour partie, de prétendre à devenir national et populaire. Des dirigeants trop souvent issus de partis bourgeois ou à « l’idéologie de reclus » s’identifient par leur propos et leur image plus aux forces du passé qu’à une force porteuse d’avenir et de changement radical. Même si aucune perspective de changement réelle n’existe à l’heure actuelle, la grande bourgeoisie est très préoccupée par la réduction de son assise populaire. Plusieurs faits en attestent comme ses tentatives répétées de faire voter plusieurs fois les peuples ou de remplacer un vote populaire sur des questions qui engagent toute la nation par celui du Parlement lorsque leurs votes ne lui conviennent pas, la tentative de se fabriquer des circonscriptions sur mesure, etc. Nous ne sommes plus en démocratie…

Les forces vives de la nation absentes du Parlement

Geostrategie : …Parlement dont les membres sont pourtant élus par le peuple ?

J-L.I. : Oui, mais les Parlements ne représentent plus vraiment les peuples dans les pays occidentaux et leurs élus nationaux sont de plus en plus coupés des citoyens. Je n’évoque même pas le cas du Sénat français qui est une assemblée inutile et coûteuse qui devra être supprimée afin de renforcer les moyens et l’efficacité de l’assemblée des représentants de la nation. Si vous vous intéressez à la composition de l’Assemblée Nationale française, vous constaterez que sur les 577 députés, ne figure qu’un seul député issu de la classe ouvrière, le député communiste Maxime Gremetz, et un seul salarié agricole, le député des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle qui est technicien agricole. Quant aux artisans, la « première entreprise de France », selon leur slogan, ne compte que deux élus ! Par contre vous trouvez vingt-deux « sans profession déclarée » parmi lesquels dix-neuf UMP, la plupart fils et filles de petits bourgeois, quinze permanents politiques, tous de l’UMP et du PS, qui faute de faire métier ont fait carrière dans la fonction d’élu et n’ont jamais participé aux forces vives de la nation, trente-huit avocats et, toutes catégories confondues, 184 fonctionnaires dont l’essentiel n’est pas représentatif de la fonction publique, exception faite des enseignants qui forme le gros de cette troupe avec les hauts fonctionnaires. Dans les faits, ce Parlement français n’est pas représentatif de la société française dans sa composition socioprofessionnelle. Les forces vives, classe ouvrière en tête, celles qui font le pays et connaissent les problèmes du quotidien, les drames de la vie sont quasiment absentes du lieu où se décident les lois ! Où sont les ouvriers, les marins-pêcheurs, les paysans, les ingénieurs, cadres et techniciens ? Ceux qui font vivre la France dans ce qu’elle a d’essentiel, de généreux, de génie créateur délèguent en masse leur voix et leur pouvoir à de petits bourgeois et à des politiciens carriéristes qui, une fois élus, ont tôt fait de les oublier ! De plus, le mode de scrutin ne permet pas une véritable représentation du peuple. L’Assemblée Nationale française est bien moins démocratique dans sa composition et son fonctionnement que la Douma en Fédération de Russie dans laquelle tous les partis ayant obtenus un minimum de suffrages sont représentés. En France, lors du premier tour des élections législatives de juin 2007, l’UMP s’est attribué 98 députés avec 10,28 millions de suffrages alors qu’il en a fallu 6,43 millions au Parti Socialiste pour en obtenir un seul ! Quant au PCF et au Front National ils n’en obtenaient aucun avec un peu plus de 1,11 millions chacun ! Le propos n’est pas de savoir si l’on est d’accord ou pas avec la politique proposée par ces partis mais de constater que le mode de scrutin ne permet pas une représentation équitable des courants de pensée de notre société. Le second tour de scrutin avec ses alliances opportunistes et politiciennes ne fait qu’aggraver la situation en excluant des millions d’électeurs de leurs choix et de la représentation nationale. Faute de proportionnelle intégrale, un français sur trois n’est pas représenté au Parlement.

Geostrategie : S’il n’y a pas grand-chose à attendre des partis politiques et des assemblées élues, comment les citoyens peuvent-ils modifier le cours des choses ?

J-L.I. : La démocratie est d’abord ce que les citoyens en font. Ils peuvent intervenir auprès des maires des communes, généralement plus accessibles pour changer la donne sur des problèmes locaux mais également auprès des députés pour des questions qui relèvent de la politique nationale. Les citoyens peuvent très bien se grouper et agir sur des objectifs de rupture avec le système – par exemple, refuser tout licenciement dans les entreprises qui font des profits, s’opposer aux délocalisations, exiger la construction de nouveaux logements, l’embauche de professeurs pour les écoles, de personnels pour les hôpitaux, les services postaux, etc. – et obliger leurs élus à s’engager sur leurs revendications, à leur rendre des comptes sur leurs votes dans les assemblées, ce qui ne sa fait pratiquement plus. Mais les questions fondamentales du passage à une démocratie politique avancée et du contrôle des grands moyens de production, de financement et d’échange reste toujours à conquérir. D’une manière générale, de mon point de vue, les luttes sociales demeurent encore bien en retrait dans leur contenu et leur combativité pour faire front aux attaques dont le monde du travail est l’objet. Mais l’entreprise reste le cœur des batailles à venir : c’est là que les salariés doivent agir pour obtenir de nouveaux droits leur permettant de participer à la gestion et de bénéficier des bons résultats auxquels ils contribuent. Dans les faits comme l’explique Hervé Sérieyx dans mon livre, « il s’agit de passer du « personnel-instrument » au service de l’organisation à « l’organisation-instrument » au service des personnes. » Il s’agit de cheminer d’une organisation d’entreprise destinée à gérer la docilité à une organisation qui suscite chez chacun de ses membres le désir d’y devenir un acteur engagé. La route est difficile mais les partis politiques classés habituellement comme « progressistes » ont failli à leur tâche. Il ne suffit pas que le monde capitaliste s’écroule pour qu’une nouvelle société prenne le relais. L’émancipation du peuple sera l’œuvre du peuple lui-même et à ce jour l’absence d’un courant révolutionnaire important fait défaut pour éclairer les citoyens sur des propositions de rupture avec le système finissant. C’est l’outil qui manque pour favoriser cette transformation politique et sociale. Le peuple est égaré, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas en attente ou demandeur de solutions pour changer la vie.

Des premières mesures d’un gouvernement révolutionnaire

Geostrategie : Quelle seraient les premières mesures que devrait prendre un gouvernement révolutionnaire ?

J-L.I. : Le pouvoir devra immédiatement stopper toutes transactions financières internationales le temps de procéder immédiatement à la nationalisation de la Banque de France et du secteur bancaire et financier, exception faite des sociétés coopératives de banque qui présentent dans leurs principes de critères de gestion démocratiques. L’un des premiers objectifs du nouveau pouvoir devrait également consister à donner de nouveaux droits aux sociétés coopératives, tout particulièrement afin que leurs sociétaires disposent des moyens réels de faire respecter les principes de gestion par les dirigeants quand ce n’est pas le cas. La banque et la finance sont le cœur de l’activité économique et c’est d’abord là que des mesures nationales et radicales doivent être prises avant d’envisager par la suite une action de proposition plus importante au niveau européen et international, à l’ONU par exemple ou par d’autres organisations internationales. De même, il devra formuler dans un second temps des propositions pour changer ces vieux outils du capitalisme (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation Mondiale du Commerce, etc.) Sur ces points, le gouvernement de Vladimir Poutine de la Fédération de Russie peut permettre d’avancer rapidement puisqu’il est déjà prêt à agir, à proposer et à soumettre au débat des solutions. Il ne faut pas perdre de vue que les mesures qui permettraient d’envisager un avenir meilleur sont également valables pour tous les peuples. Parler de la « réglementation de la vie économique » ou de « réguler les marchés financiers » comme le président français et ses homologues occidentaux en passant sous silence la nationalisation du secteur bancaire et financier ou la gestion démocratique des entreprises, en ne s’attaquant pas aux puissances financières c’est tromper les gens en discourant sur des promesses que l’on est décidé à l’avance à ne pas tenir. Comment peut-on prétendre contrôler et réglementer l’économie sans contrôler et réglementer les banques, le cœur de la vie économique, sans unifier la « comptabilité financière » de l’Etat ?!

Geostrategie : Mais la nationalisation démocratique des banques est une opération difficile qui prendra du temps ?

J-L.I. : C’est l’idée que distillent dans l’opinion les milliardaires avec leurs médias qui ont pardessus tout peur de perdre ainsi la maîtrise de l’économie et leurs privilèges. Dans les faits cette opération qui ne présente pas de grande difficulté sur le plan technique peut aller très vite. L’individu qui aura 1500 euros sur son livret d’épargne comme celui qui possédera 15 millions d’euros sous forme d’actions, d’obligations ou autre garderont chacun ce qu’ils possèdent après la nationalisation. Ceux qui propagent l’idée inverse sont uniquement motivés par le fait d’entretenir la confusion entre nationalisation et confiscation des biens privés pour protéger leurs privilèges. Dans un premier temps, le nouveau pouvoir devra surtout voter des lois favorisant la démocratie dans les entreprises par de nouveaux droits pour la gestion et l’élection des dirigeants sur la base de leur formation, de leur compétence et de leur expérience. Les sociétés coopératives seront des outils précieux pour insuffler la démocratie dans l’économie. Comme vous avez pu le lire, je mets en valeur dans mon livre la contribution importante des sociétés coopératives au mouvement pour la gestion démocratique des entreprises en comparant leurs principes de gestion et leur vécu avec les critères des sociétés classiques ou capitalistes si vous préférez. C’est un chantier immense, ardu et passionnant.

Geostrategie : Qu’est-ce qui changerait si une telle mesure était mise en œuvre ?

J-L.I. : Disons que nous ouvririons la porte de la rupture avec le capitalisme en donnant aux acteurs de l’économie, et en premier lieu à la classe ouvrière et à ses alliés qui font fructifier le Capital par leur travail, des ouvriers des chantiers aux analystes financiers, les moyens de définir et contrôler la marche des entreprises auxquelles ils sont associés, la possibilité de s’intéresser à leur organisation, d’intervenir pour participer à leur transformation. Ce serait le début d’un long mouvement d’émancipation, d’appel aux intelligences, d’appropriation de l’économie par tous ses acteurs au profit de l’intérêt général. Par exemple, concernant les banques, comme j’en fais la démonstration dans mon livre avec l’intervention de spécialistes de la comptabilité des grandes entreprises, aucun contrôle effectif de ces établissement n’est actuellement réellement possible tant les capitalistes jouent sur des procédés extrêmement complexes et subtils pour en établir les bilans, les faire « contrôler », fonder des structures dans des places off shore, éviter l’impôt, spéculer à hauts risques avec des produits financiers ultrasophistiqués. Pourquoi avoir tant de banques qui offrent les mêmes produits financiers quand leur réunion en une seule – exception faite des banques coopératives où se trouvent en germe les principes d’une gestion authentiquement démocratique -, laissant à chacun ce qu’il possède, permettrait le contrôle réel du mouvement des capitaux au profit de l’intérêt général ? Cette nationalisation démocratique accompagnée de la démocratisation des coopératives permettrait à l’Etat de savoir où et comment circulent les capitaux, au profit de qui et de les faire revenir à l’économie réelle sous contrôle populaire. Ce serait un véritable poumon d’oxygène pour la société toute entière quand on sait qu’un niveau mondial les pertes annuelles de recettes fiscales par les gouvernements du monde provenant du seul évitement fiscal – fraude et blanchiment non compris – sont estimées à plus de 255 milliards de dollars.

Geostrategie : Les banques ont déjà été nationalisées ainsi que des sociétés transnationales. Pourtant rien n’a vraiment beaucoup changé à l’époque ?

J-L.I. : C’est exact et c’est la raison pour laquelle j’insiste sur l’aspect démocratique que devront avoir les nationalisations. Il ne s’agit pas de remplacer des dirigeants de droite par des dirigeants de gauche à la tête de ces entreprises pour que ceux-ci les gèrent de manière identique, comme des « compteurs de petits pois », sur la base de seuls critères financiers de profit maximum immédiat avec des hiérarchies bardées de pré carré, des atteintes répétées aux libertés démocratiques, une opacité de gestion et de trucage des comptes incompatibles avec la démocratie. Les dirigeants auront à mettre en œuvre immédiatement les décrets et lois du pouvoir révolutionnaire donnant de nouveaux droits aux salariés pour qu’ils puissent intervenir complètement dans la gestion, mettre un terme au détournement d’une partie des bénéfices par les dirigeants actuels des entreprises des secteurs clés de l’économie, démocratiser toutes les fonctions jusqu’à changer l’entreprise, faire que l’entreprise soit un outil au service de ses acteurs et de son environnement et non l’inverse comme aujourd’hui. C’est une étape décisive qui implique une élévation quantitative et qualitative de la conscience de ses acteurs mais également de l’environnement des professionnels qui l’accompagnent dans sa création et son développement : commissaires aux comptes, auditeurs, experts comptables, etc. Sans cela les nationalisations resteront lettre morte et deviendront, comme nous l’avons connu, des « étatisations ». C’est la raison pour laquelle ces grandes orientations du pouvoir pour aller vers une démocratie avancée doivent s’accompagner de ce que Pierrre-Henry Leroy, fondateur et dirigeant de Proxinvest, la principale société de conseil aux actionnaires, appelle « les petits pas ». Ainsi qu’il l’explique, il faudra initier des réformes plus modestes et locales qui vont dans le bon sens.

Geostrategie : Par exemple ?

J-L.I. : Par exemple d’abord décourager le grégaire et encourager la diversité d’opinion dans les marchés en mettant fin aux conflits d’intérêts des établissements financiers des groupes lors des opérations de marché. Comme le souligne Pierre-Henry Leroy, « ceci impose de recourir à des experts vraiment indépendants et non pas, comme aujourd’hui, payés et nommés par les intéressés. Une définition précise des conflits d’intérêts, des interdictions et des sanctions s’imposent. » Ou encore abolir les règlements qui alourdissent l’épanouissement de l’économie au profit de l’intérêt général, ce qui est d’autant plus facilement envisageable à partir du moment où ses acteurs disposent des moyens légaux et culturels favorisant leur intervention.

La seule issue pacifique à la crise : une révolution nationale et radicale

Geostrategie : Mais les économies étant aujourd’hui très liées d’un pays à l’autre avec la mondialisation capitaliste, pensez-vous qu’il soit possible de tenir tête aux dispositions européennes, aux règlements internationaux et aux pressions qui ne manqueraient pas de s’exercer sur une seule nation qui s’engagerait dans cette voie de rupture ?

J-L.I. : Votre question porte sur un point essentiel : le soutien du peuple à des réformes radicales. Un changement social de cette ampleur ne peut être le fait d’une seule avant-garde, aussi éclairée soit-elle. Si celle-ci est nécessaire pour formuler des propositions, porter le niveau de conscience à la hauteur des mesures indispensables, ouvrir le débat sur les questions essentielles, seul un grand soutien populaire à celles-ci peut permettre de rompre avec la situation actuelle, quelle que soit la voie de transition choisie par le peuple, électorale ou non. Le passage de la République du Venezuela d’un Etat sous domination étasunienne à un Etat démocratique, indépendant et progressiste est l’un des exemples les plus intéressants à étudier de notre époque. Toutes les attaques menées contre le gouvernement révolutionnaire du Venezuela, de l’intérieur par le grand patronat et les éléments conservateurs de l’église catholique et de l’extérieur par les Etats-Unis et d’autres pays avec certaines associations plus ou moins liées aux services étasuniens n’ont pu empêcher le processus de rupture de suivre son cours. Aujourd’hui le pays s’engage sur la construction d’une société socialiste en faisant l’apprentissage d’une authentique démocratie directe. Les secteurs clés de l’économie ont été nationalisés, les capitaux qui s’exportaient dans la poche de gros actionnaires étasuniens sont aujourd’hui injectés dans la modernisation des entreprises et des régions, des dizaines de milliers de coopératives se sont créées dans tous les domaines de l’activité économique et le pays se modernise au profit de ses citoyens. Ce qui paraissait impensable à une grande majorité du peuple se réalise aujourd’hui avec son soutien actif. Pourquoi cela a-t-il été possible malgré les accords régionaux, les règlements internationaux et les pressions de toutes sortes, jusqu’à des tentatives de coup d’Etat orchestrées par les Etats-Unis ? Parce que le peuple a su se constituer une avant-garde révolutionnaire exemplaire en bien des domaines, se rassembler, se mobiliser et le rester sur ses objectifs principaux de transformation politique et sociale radicale. Vos comprenez face à ces succès pourquoi le Venezuela révolutionnaire n’existe pratiquement pas dans les médias occidentaux. Le gouvernement français devrait se souvenir qu’il a plus besoin du Venezuela que le Venezuela n’a besoin de la France.

Geostrategie : Est-il possible de faire une telle révolution nationale et radicale en France ?

J-L.I. : Bien évidemment et c’est même la seule issue pacifique pour sortir de la crise et rompre avec le système actuel. Il est envisageable d’organiser en France le contrôle de toute la vie économique, d’opérer sa « réglementation » en la « débureaucratisant », de faire retourner à l’économie les capitaux que les capitalistes évitent de l’impôt et du développement des entreprises sans qu’il leur soit possible de dissimuler des biens et des revenus. Il n’y a nul besoin d’un appareil spécial de l’Etat puisque les salariés et les directeurs pourraient réaliser eux-mêmes la fusion immédiate de toutes les banques capitalistes en quelques semaines, par exemple sous l’autorité du ministère des Finances avec des congrès de travail réunissant les professionnels, cadres-dirigeants, représentants des propriétaires du Capital, salariés, syndicats, associations de consommateurs, etc. par banque, par région et nationalement. Il est évident que ceux qui s’y opposeraient ou feraient traîner les choses en longueur pour se livrer à des opérations malhonnêtes de dernière minute et entraver le processus de rupture en seraient exclus. Les avantages de la nationalisation du secteur bancaire seraient décisifs pour les PME, les collectivités et le peuple entier qui pourrait ainsi s’approprier les richesses qu’il crée et lui échappent. Un gouvernement qui arriverait au pouvoir avec la volonté de rompre avec le capitalisme ne peut être que nationaliste et radical. Etre nationaliste, cela veut dire donner la priorité à l’intérêt général de la communauté de territoire, de langue et de culture à laquelle on appartient. Concernant les accords régionaux ou internationaux que vous évoquiez, la petite Europe de Maastricht n’est pas un problème puisque pour ceux qui en doutaient l’expérience montre, à moins d’être complètement aveugle, qu’elle n’est qu’une organisation au service des grandes banques et des gros propriétaires privés de l’économie. Elle ne pouvait par conséquent résoudre aucun problème, quel qu’il soit, dans les sociétés qui la composent, qu’il s’agisse d’économie, de social, de culture, de liberté, de démocratie ou de droits de l’Homme. Vous remarquerez du reste que les promesses faite sur cette construction européenne par les dirigeants bourgeois et socialistes sur la fin du chômage, l’ouverture des marchés, le développement des entreprises, la solidarité entre les peuples, les libertés n’ont jamais vu le jour et que c’est même le contraire qui s’est produit. Je dresse dans mon livre un descriptif de la situation de cette petite Europe en m’appuyant sur des documents de synthèse de ses propres organismes peu connus du public. Il apparaît que celle-ci, dont les dirigeants sont si prompts à donner des leçons à d’autres peuples, est en recul sur tous les fronts. Il faut se préparer dès maintenant à construire l’Europe des peuples de Dublin à Vladivostock qui donnera la priorité aux qualités et à l’identité de chaque peuple par la recherche de coopérations mutuellement avantageuses, mettra un terme à la bureaucratie de Bruxelles engendrée par les puissances financières. Cela veut dire rompre avec l’actuelle « construction européenne », avec le traité de Maastricht et ceux qui ont suivi. Etre radical c’est avoir conscience que la classe dominante – la grande bourgeoisie – s’accrochera au pouvoir et à ses privilèges par tous les moyens et que seules des mesures radicales bénéficiant d’un fort soutien populaire permettront de la contraindre à respecter les lois nouvelles, de la renvoyer dans ses foyers et de rompre avec son système.

Le capitalisme a besoin de la guerre pour survivre

Geostrategie : La démocratie est-elle possible dans l’entreprise et tout particulièrement dans des sociétés transnationales à l’organisation complexe ?

J-L.I. : Je montre dans mon livre comment la gestion des sociétés coopératives se distingue – du moins dans celles dont les principes de gestion sont respectés – des entreprises classiques. Les entreprises coopératives sont des exemples de gestion à partir du moment où ses acteurs font respecter leurs critères de gestion par les dirigeants qu’ils élisent. Cela fonctionne dans de grandes banques comme le Crédit Mutuel en France ou le Mouvement des caisses Desjardins au Canada et peut donc très bien se mettre en place dans des PME. Chacun doit avoir conscience de la gravité de la situation car le système a aujourd’hui besoin de la guerre pour subsister. Le général russe Leonid Ivashov a mis en garde à plusieurs reprises contre la volonté des Etats-Unis de déclencher un conflit militaire majeur…

Geostrategie : …Vous voulez dire une troisième guerre mondiale ?

J-L.I. : Je dis « conflit militaire majeur » c’est-à-dire pouvant entraîner rapidement plusieurs pays dans des conflits bien plus graves que la guerre contre l’Irak ou contre la République fédérative de Yougoslavie. C’est du reste ce qu’ont tenté les Etats-Unis en foulant le droit international et en tentant de constituer une alliance de guerre contre l’Irak en passant outre l’ONU. Les Etats-Unis sont en pleine faillite, leur dette financière n’est plus remboursable et ne peut plus qu’être remise. Comme le rappelle le général Ivashov dans mon livre, tout se qui se trouve aux Etats-Unis – industries, immeubles, technologies de pointe, etc. – a été hypothéqué plus de dix fois partout dans le monde et nous sommes au bord d’un krach du système financier international sur le dollar étasunien. Le général Ivashov, qui est vice-président de l’Académie russe des problèmes géopolitiques, estime que « les banquiers mondiaux » en faillite ont besoin d’un événement de force majeure de proportions mondiales pour s’en sortir ». Selon son analyse, « l’importance des événements à venir est réellement épique. (…) Les conflits régionaux comme ceux déclenchés contre la Yougoslavie, l’Irak et l’Afghanistan ne donnent que des effets à court terme. Ils ont besoin de quelque chose de beaucoup plus important et ce besoin est urgent ». Les Etats-Unis et leurs sujets anglo-saxons n’ont pas réussi à entraîner les pays occidentaux dans leur croisade contre l’Irak. Ils tentent aujourd’hui de renouveler leur opération contre l’Afghanistan et la République Islamique d’Iran avec l’OTAN et vont de provocation en provocation pour tenter de renverser le régime légitime du peuple Iranien.

Au nom de quoi l’Occident serait-il à l’abri des guerres qu’il provoque ?

Geostrategie : Est-ce à dire que les conflits régionaux actuels peuvent gagner en ampleur ?

J-L.I. : Malheureusement l’heure est à la guerre et les dirigeants occidentaux en portent la responsabilité. Ils font régulièrement la démonstration de leur recherche d’un conflit majeur, pour sauver leur système en faillite. Ils multiplient les provocations médiatiques, économiques et armées de manière répétée contre plusieurs Etats depuis quelques années. Par exemple, les dirigeants Français mènent des opérations militaires hors frontières contre des peuples (Comores, Afrique, Albanie, Kosovo, Bosnie, Afghanistan, etc.) avec une structure militaire, le Commandement des Opérations Spéciales dont le siège est basé à Villacoublay (Yvelines) en région parisienne, la plupart du temps sans consultation du Parlement. L’armée n’est plus au service de la défense du pays tous azimuts mais des besoins des sociétés transnationales et des guerres étasuniennes. Il semble que le président Sarközy de Nagy-Bocsa n’ait pas compris que le retour en puissance sur la scène internationale de la Fédération de Russie, de la République Populaire de Chine, de l’Inde et de l’Amérique latine et centrale mette un terme aux schémas idéologiques et aux alliances des années soixante-dix. Les français peuvent du reste interpeller leurs députés sur ces opérations militaires en se servant de mon livre puisque celles-ci vont leur coûter en 2009 plus d’un milliard d’euros avec l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan. Aujourd’hui, le mot d’ordre des militants nationalistes et révolutionnaires doit être « Troupes françaises hors d’Afrique ! », « Troupes françaises hors d’Afghanistan ! » L’action doit se développer afin d’entraver par tous les moyens le fonctionnement des troupes d’invasion et les centres nerveux des Etats qui participent à ces opérations militaires meurtrières dans lesquelles périssent de nombreux civils. Le temps de la guerre qui se déroule à plusieurs heures d’avion des capitales occidentales sans répercussions pour l’agresseur est révolu.

Geostrategie : Selon vous ces conflits sont donc susceptibles aujourd’hui d’avoir des répercussions en Occident même ?

J-L.I. : Les occidentaux doivent comprendre que les bombes qu’ils lâchent sur les autres peuples, que l’uranium appauvri que les armées étasuniennes, françaises et anglaises n’ont pas hésité à utiliser en 1991 lors de la guerre du Golfe, puis en Bosnie en 1995, puis encore contre la Serbie en 1999, puis à nouveau contre l’Irak en 2003 avec les conséquences dramatiques pour les êtres humains et l’environnement peut aussi se répandre au cœur de leurs propres villes, de leurs repaires économiques, financiers et militaires. Comme le rapporte le contre-amiral Claude Gaucherand, à l’hôpital pour enfants de Bassorah, en Irak, l’une des plus modernes maternité du monde arabo-musulman avant la guerre, où naissaient 12000 enfants par an, les femmes qui accouchent ne disent plus « fille ou garçon » mais « monstre ou être humain ? » Les cas de leucémie ont été multipliés par 13 et les cancers par 6 en douze ans et ces chiffres ne font qu’augmenter. Il faut également savoir que le plus moderne institut de production de vaccins du Proche-Orient qui fût créé dans les années 1980 par une coopération de l’Irak avec les établissements Mérieux a été détruit par l’ONU et ses envoyés de l’UNISCOM avec des conséquences dramatiques pour les populations et les animaux bien au-delà de l’Irak et de sa région. L’utilisation de telles armes comme le déclenchement des guerres sans consultation du Parlement fait des dirigeants de l’époque des criminels de guerre. Donnez-moi une seule raison qui justifierait que les populations occidentales soient à l’abri des guerres offensives qu’elles laissent financer avec leurs deniers par leurs dirigeants et leurs représentants sans sourciller ? Les bombes ne seraient-elles bonnes que pour les enfants Serbes, Palestiniens, Irakiens, Africains ou Afghans ? Ce temps là est bien fini.

Les fraudeurs ne sont pas à Téhéran mais à l’UMP

Geostrategie : Les politiciens et médias occidentaux parlent de « dictature » et de « révolution manquée » contre le régime de Téhéran, menaçant d’intervenir pour la protection des droits de l’Homme. Quel est votre avis sur l’évolution de la situation en Iran ?

J-L.I. : Premièrement, le peuple Iranien a réélu le président Ahmadinedjad avec une écrasante majorité, bien plus large que celle que le peuple français a donnée au président français lors de l’élection présidentielle de 2006. Permettez-moi de souligner au passage que l’élection du président français ne respecte même pas la loi qui prévoit qu’aucun citoyen ne peut porter de nom autre que celui exprimé dans son acte de naissance, à savoir pour ce fils d’émigrés juifs hongrois, Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa. Visiblement, « de Nagy-Bocsa » est resté de l’autre côté de la frontière du bulletin de vote. Ensuite, je ne pense pas que le président français et son parti, l’UMP, dont une ribambelle d’élus ont vu leur élection annulée dans différents scrutins parce qu’ils avaient triché – Serge Dassault le « jeune » sénateur-maire UMP de 84 ans de Corbeil-Essonne, fabricant d’armes, a été déclaré inéligible pour un an par le Conseil d’Etat et accusé d’avoir acheté des voix ! – soient en mesure de donner des leçons de démocratie électorale à l’Iran. Ils le sont d’autant moins que d’autres élus de l’UMP ont été également déboutés de leur tentative de remettre en cause plusieurs résultats de scrutin au prétexte que ceux-ci ne leur étaient pas favorables. Le parti des fraudeurs n’est pas à Téhéran mais bien en France. L’UMP est d’ailleurs coutumier de «putsch » contre le peuple et la démocratie.

Geostrategie : « Putsch » contre la démocratie, c’est-à-dire ?

J-L.I. : Je rappelle que le 23 mars 1999, les représentants des dix-neuf pays de l’OTAN ont déclenché les frappes aériennes contre la République Fédérative de Yougoslavie sans consultation des parlements. Puis, ils ont violé une nouvelle fois la Constitution française en 2001 quand le Premier ministre « socialiste » Lionel Jospin a, d’un commun accord avec le président UMP Jacques Chirac, décidé de participer à l’invasion et à l’occupation de l’Afghanistan. Depuis les choses n’ont fait que s’aggraver et les opérations militaires extérieures pèsent de plus en plus lourdement dans le budget de l’Etat. J’ajoute que la France participe au soutien de dictatures sur le continent Africain où elle n’a rien à faire et dont elle ne conteste du reste pas les élections de dirigeants, réellement truquées celles-ci. Et voilà qu’aujourd’hui, avec leurs homologues de la petite Europe de Maastricht, ils s’entendent pour faire revoter les Irlandais qui se sont prononcés majoritairement contre le traité de Lisbonne et dont le vote ne leur convient pas ! Et ce sont ces dirigeants français qui ont la prétention de donner des leçons de démocratie à l’Iran ? Ce n’est pas sérieux. Cette réalité n’est que celle d’une classe sociale, la grande bourgeoisie, qui s’accroche au pouvoir par tous les moyens, jusqu’à la guerre, pour sauvegarder ses privilèges

Un fait dont personne ne parle

Geostrategie : Les reproches formulés au gouvernement iranien par les dirigeants occidentaux procèdent-ils de la volonté de chercher un conflit majeur ? S’agit-il d’une opération concertée ?

J-L.I. : Oui. Plusieurs éléments prouvent que nous assistons à une tentative de déstabilisation du gouvernement Iranien réparée de longue date par les services étasuniens avec la collaboration de membres de services occidentaux et sionistes. La stratégie est la même que celle employée pour la prétendue « révolution orange » en Ukraine ou dans d’autres pays comme la Géorgie avec d’autres couleurs et d’autres valets. Vous retrouvez derrière ces « candidats de la liberté » les mêmes associations financées par des annexes des services étasuniens, les mêmes bailleurs de fonds, les mêmes campagnes médiatiques spontanées avec manifestations, pancartes, mots d’ordre en anglais, provocations, etc. Malheureusement les occidentaux, tous particulièrement les étasuniens, les anglais et les français, devront se faire à l’idée que le président Ahmadinejad jouit d’un fort soutien populaire et de la confiance des forces révolutionnaires d’Iran. J’attire du reste votre attention sur un fait dont personne ne parle : ces conservateurs petits bourgeois qui se présentent comme des défenseurs de la « liberté », de la « démocratie » et des « droits de l’Homme » ont tous le même programme politique : « libérer » l’économie. Cela signifie privatiser avec les conséquences qui s’en suivraient pour le peuple, tout particulièrement dans le domaine de l’énergie puisque l’Iran est un grand pays producteur de pétrole. Avez-vous remarqué le silence entretenu par les médias occidentaux sur le programme politique de cette opposition ? Je ferai le reproche aux dirigeants iraniens de ne pas suffisamment mettre en avant les acquis de la Révolution islamique qui a libéré le pays du joug de l’étranger et a permis de consacrer au développement économique et social des capitaux qui partaient auparavant dans la poche des gros actionnaires des sociétés occidentales. La République Islamique d’Iran se modernise, y compris par la maîtrise de l’énergie nucléaire, et contrôle son activité économique au profit de toute la société : voilà ce que ne supportent pas les occidentaux, français compris, dont les milliardaires dirigeants des sociétés transnationales convoitent les richesses et la place stratégique. Il est évident qu’un Hossein Moussavi comme tout autre dirigeant soutenu par les occidentaux permettrait à Israël de poursuivre tranquillement le génocide du peuple Palestinien sans que cette entité ait à répondre régionalement et internationalement de ses crimes. La politique de paix développée par l’Iran s’accompagne forcément d’une dénonciation de la réalité de la politique raciste et belliciste de l’entité sioniste, que cela plaise ou non. Il ne peut y avoir d’aboutissement à plus de soixante années de conflit sans que la réalité des faits soit posée sur la table.

Il est temps d’en finir avec « l’Etat » raciste israélien

Geostrategie : La communauté internationale peut-elle encore jouer un rôle dans le règlement de la question juive au Proche Orient ?

J-L.I. : La communauté internationale n’existe plus depuis longtemps Pour qu’elle existe encore faudrait-il qu’il y ait une volonté politique commune de régler les conflits dans l’intérêt des peuples, ce qui n’est plus le cas, tout particulièrement avec ce que l’on appelle « l’Etat » d’Israël. Le président Ahmadinejad a souligné avec raison, lors de son intervention à la tribune des Nations Unies à Genève le 11 avril dernier qu’ « après la deuxième guerre mondiale, sous prétexte « des souffrances des juifs », un groupe de pays puissants a eu recours à l’agression militaire pour faire d’une nation entière une population sans abri. Ces pays ont envoyé des migrants d’Europe, des Etats-Unis et d’ailleurs pour établir un gouvernement totalement raciste en Palestine occupée. Il est tout à fait regrettable qu’un certain nombre de gouvernements occidentaux ainsi que les Etats-Unis aient entrepris de défendre ces racistes auteurs de génocide. Ils ont toujours soutenu les actes odieux du régime sioniste ou sont resté silencieux face à ces actes ». Tout cela n’est que la triste vérité et nous sommes aujourd’hui confrontés à une peste sioniste qui se répand comme un poison de manière analogue à celles des nazis : pureté de la « race » qui place le juif , « peuple élu », au-dessus de tout autre être humain – et je vous renvoie sur ce point à La question juive écrit par le juif allemand Karl Marx -, implantation de colonies qui répond au besoin d’espace vital à l’image de l’ancien Reich allemand, populations chassées à coups d’interventions militaires, villages rasés, terres spoliées, torture, etc. L’ouvrage de Serge Thion, Le terrorisme sioniste,(5) est sur ce point révélateur de la terreur qui accompagne l’occupation de la Palestine par l’entité sioniste depuis 1947. Israël n’est pas un Etat mais une entité raciste sans frontières définies et sans constitution. C’est l’amie assassine du président Sarközy de Nagy-Bocsa dont l’historien Paul-Eric Blanrue décrit fort bien l’introduction dans l’appareil d’Etat français dans son ouvrage Sarkozy, Israël et les juifs.(6)

Geostrategie : Vous êtes l’un des rares journalistes français à soutenir l’intervention du président Ahmadinejad. Selon vous, le président Iranien n’a fait que rapporter la réalité des faits à la tribune de l’ONU ?

J-L.I. : L’un des rares à le soutenir ? Je ne pense pas. Sans doute dans les salons dorés des capitales occidentales et de l’ONU à Genève – et encore car il y fût applaudi par la grande majorité des participants à la déception des représentants occidentaux. Je renvoie ceux qui doutent de la triste réalité de la Palestine occupée et du racisme de l’entité sioniste à se rendre dans les pays arabes. Je ne parle pas de descendre dans les hôtels cinq étoiles pour l’interview d’une personnalité et de partager le reste de son temps entre le bar et la piscine de l’hôtel comme le font certains journalistes occidentaux. Je parle de vivre avec le peuple, d’aller à sa rencontre, de l’écouter, d’essayer de le comprendre. Ils verront alors que le président iranien jouit d’une grande popularité dans le monde arabo-musulman. Par ailleurs, un rapport de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme qui fait suite à une importante mission d’enquête en Israël rapporte, je cite, « les nombreuses discriminations raciales (…) tant légalisées qu’empiriques, sans aucun fondement de quelque nature que ce soit » qui constituent « une violation à la Déclaration universelle des droits de l’homme, au Pacte international relatif aux droits civiques et politiques, au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et à la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ». Il est évident que si les occidentaux continuent de soutenir une telle entité raciste, ils devront finir par assumer également la responsabilité du génocide du peuple Palestinien et de la guerre qui se prépare. Depuis 62 ans cette entité viole toutes les lois internationales, procède à une véritable épuration ethnique de la Palestine, refuse d’appliquer les résolutions de l’ONU et poursuit sa guerre d’occupation et d’expansion à l’abri du discours trompeur de ses dirigeants. Vous seriez enfant Palestinien et vous auriez vu votre famille décimée sous les bombes sionistes ou chassée de sa terre, pensez-vous que vous continueriez d’applaudir aux rencontres diplomatiques sans lendemain avec un occupant qui piétine la diplomatie et les pactes internationaux jusqu’au sein de l’ONU ? Quant aux dirigeants des pays arabes au pouvoir qui ne sont, exception faite de la Syrie, que des modérés corrompus agenouillés devant les occidentaux, ils portent une lourde responsabilité dans l’extermination du peuple Palestinien et la présence coloniale dans cette région du monde.

Geopolitique : Dans de telles conditions, pensez-vous qu’après tant d’années une solution diplomatique puisse encore être trouvée ?

J-L.I. : En refusant toute véritable négociation pour que la Palestine retrouve l’intégralité de sa terre et ses droits, l’entité sioniste empoisonne la vie politique internationale et diplomatique depuis plus d’un demi-siècle. Ce racisme religieux que les occidentaux et l’ONU refusent de combattre oblige à considérer que la seule alternative qui reste désormais pour en finir avec Israël est la guerre. Que voulez-vous qu’il reste quand des dirigeants refusent de voir la réalité des choses, d’entendre la voie de la diplomatie et donc de la sagesse ? Ainsi que je le rapporte dans mon livre, une mission d’enquête de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme conclut que « le projet politique fondateur de l’Etat d’Israël, l’instauration d’un « Etat juif » est porteur d’une discrimination à l’égard de la population non juive ». Si « l’Etat d’Israël est « l’Etat des juifs » comme le stipule l’article 7 de la loi fondamentale sur la Knesset, alors tout juif qui se trouve en dehors de cet Etat doit être considéré comme immigré. Une liste noire des Etats et sociétés qui commercent avec Israël, fournissent à cette entité du gaz, du pétrole – comme la Fédération de Russie, la Turquie, la Géorgie et quelques autres -, des armes et autres bien de consommation doit être dressée afin de dénoncer publiquement leur participation au massacre du peuple Palestinien et d’organiser un boycott progressif et massif de leur commerce. Il faut ainsi s’opposer comme le font une centaine d’organisations, de partis politiques, d’associations, y compris juives, à l’implantation de la société israélienne Agrexco à Sète et ailleurs en France. Ce n’est qu’un aspect du combat qu’il faut aujourd’hui mener contre cette entité raciste jusqu’à la contraindre à la raison car chaque jour elle vole la vie et la terre des Palestiniens.

Renforcer l’action commune des peuples contre l’impérialisme

Geostrategie : Revenons à l’Iran. Pensez-vous que la République Islamique d’Iran puisse affronter la crise provoquée par les occidentaux ?

J-L.I. : Crise est un bien grand mot. Je parlerai plutôt de nouvelle provocation occidentale et d’ingérence dans les affaires du peuple iranien. Non seulement elle le peut mais elle en sortira renforcée. Il faut savoir qu’ au-delà d’un appareil d’Etat en pleine modernisation, la République Islamique d’Iran dispose de militants révolutionnaires aguerris à la lutte contre les provocations occidentales, d’une jeunesse formée dans les écoles et Universités ouvertes à toutes les couches de la population qui soutient majoritairement le régime contrairement à ce que diffusent les médias occidentaux, de penseurs et d’intellectuels riches de la culture perse, d’une religion avec laquelle la corruption et l’enrichissement personnel contre l’intérêt général ne sont pas compatibles. Il ne faut pas oublier qu’en août 1953 les occidentaux ont eux-mêmes préparé le coup d’Etat pour renverser le régime démocratique de Mohammad Mossadegh afin d’installer au pouvoir la dictature des Pahlavi qui a plongé l’Iran dans un bain de sang. Quelques mois après son installation au pouvoir par les occidentaux, en 1954, un consortium composé de compagnies étasuniennes, anglaises, françaises et hollandaises se mettait en place pour gérer l’exploitation pétrolière de l’Iran au profit des actionnaires des grandes compagnies occidentales. Un véritable pillage de l’Iran s’est ainsi opéré pendant près de vingt-six années de dictature jusqu’à la Révolution islamique en 1978 et 1979. Il est évident que les dirigeants occidentaux entendent aujourd’hui dicter de nouveau à l’Iran sa politique économique tantôt en lui interdisant d’utiliser l’énergie nucléaire, tantôt en le menaçant, tantôt en exerçant des pressions économiques ou en essayant de déstabiliser son régime démocratiquement élu pour imposer une marionnette à leur solde afin de s’approprier ses richesses.

Geostrategie : Mais vous êtes vous-même athée et vous soutenez le pouvoir religieux de Téhéran ?

J-L.I. : Où est le problème ? Notre foi n’est pas la même mais je constate que le régime de Téhéran défend l’indépendance économique du pays, les nationalisations – même si celles-ci doivent aujourd’hui passer à un niveau qualitatif supérieur – et donc la possibilité pour le peuple Iranien d’améliorer ses conditions d’existence en participant plus fortement à la vie économique. On ne peut en dire de même du Vatican ou de l’entité sioniste qui sont deux des principales destinations du blanchiment de l’argent du crime organisé et du commerce des armes, ni des Etats-Unis avec leurs 60 millions de pauvres où la misère, contrairement à la République Islamique d’Iran, est en pleine expansion ! Quant à l’Union Européenne, donneuse de leçon de droits de l’Homme elle devrait commencer par s’occuper de ses 20 millions de chômeurs, de ses 70 millions de citoyens mal logés, de ses 80 millions d’autres qui courent un risque de pauvreté dont « la moitié d’entre eux est dans une situation de pauvreté durable » si j’en crois le Rapport conjoint 2008 sur la protection sociale et l’inclusion sociale de la Commission européenne ! Où sont les droits de l’homme pour ces habitants de la petite Europe ? Par ailleurs, la France a fait le choix de servir de refuge à une organisation armée logée à Auvers-sur-Oise, en région parisienne, qui était, voici peu de temps, classé sur la liste noire des mouvements terroristes du Département d’Etat étasunien et de l’Union Européenne. Elle vient d’en être retirée car les dirigeants anglo-saxons ont réalisé qu’ils avaient besoin de l’instrumentaliser pour développer une grande campagne contre la République Islamique d’Iran. Tout ce qui peut leur servir contre l’Iran révolutionnaire est bon. Il serait du reste intéressant de savoir de qui cette organisation reçoit des fonds et des armes en quantité impressionnante… Le gouvernement français devrait prendre garde. Que n’entendrait-on si l’Iran abritait sur son sol une organisation dont le but avoué serait de renverser le gouvernement français ?! Sans intervenir dans les affaires intérieures iraniennes, je pense que les dirigeants iraniens devraient revoir les conditions des échanges avec les pays de l’Union Européenne, tout particulièrement la France, et choisir des partenaires commerciaux plus fiables et respectueux de l’indépendance des peuples. Cela vaut pour l’Iran comme pour tous les peuples qui se lèvent sur tous les continents et qui doivent, au-delà de leurs croyances différentes, se rapprocher pour agir en commun contre l’impérialisme.

Geostrategie : Le conflit majeur dont vous parlez pourrait prendre des formes nouvelles ?

J-L.I. : Je le pense car les occidentaux semblent oublier qu’il ne peut y avoir de second Hiroshima puisque cela signifierait la fin de l’Humanité. Le président étasunien Obama qui a pris un ton aux relents de guerre froide vis-à-vis de la Fédération de Russie devrait bien réfléchir à changer d’attitude contre le cœur de l’Eurasie. De même, son implication et celle de son administration – CIA, Institut de l’hémisphère occidental pour la sécurité et la coopération(7) et Commandement Sud des Etats-Unis (Southcom) – dans le coup d’Etat en juin dernier contre Manuel Zelaya, président démocratiquement élu du Honduras, ne fait que confirmer la poursuite de la politique belliciste et agressive de ses prédécesseurs. Vous constaterez au passage la disproportion du traitement dans les médias français entre le coup d’Etat étasunien au Honduras avec des centaines de morts et des milliers d’arrestations qui n’ont eu droit qu’à quelques toutes petites minutes d’antenne et le coup d’Etat manqué des occidentaux en Iran qui a fait chaque jour l’objet de commentaires aussi faux qu’abondants. Les Etats-Unis ne sont plus en état de dicter leur volonté au monde et leur président va devoir faire front sur le plan intérieur aux déceptions qui vont naître des promesses qu’il a faites pour être élu et qu’il ne pourra tenir. Sur le plan extérieur les guerres qu’il entretient et les nouvelles qu’il cherche à provoquer vont accroître l’endettement et contribuer au processus d’affaiblissement majeur des Etats-Unis et du capitalisme en faillite. Imaginez ce qu’il adviendrait de la société étasunienne dans un tel contexte politique, économique et social si son président noir était victime d’un odieux attentat raciste perpétré par un groupe sioniste ou des miliciens extrémistes blancs ?!… Imaginez ce qu’il adviendrait demain si les images captées par satellite et caméras sur le prétendu attentat contre le Pentagone en septembre 2001 étaient publiées ? Certains responsables du Federal Bureau of Investigation en ont une idée pour avoir fait saisir aux Etats-Unis certaines de ces bandes vidéos…Il est étrange, ne trouvez-vous pas, que cette manipulation et mise en scène hollywoodienne ait échappé aux « yeux du ciel » pour l’un des bâtiments les plus surveillés de la planète ? Sans doute faut-il encore laisser du temps au temps. Les occidentaux ne sont plus les seuls à maîtriser les nouvelles technologies et les peuples à qui ils ont pris leurs familles, leurs terres, leurs richesses, leur espoir, leur avenir n’ont plus rien à perdre. Ces « terroristes » là seront les libérateurs d’aujourd’hui comme l’étaient hier communistes et sans partis dans la Résistance contre le nazisme. A mains nues ou en costume cravate nous devons être à leurs côtés car pour eux comme pour nous, l’avenir c’est aujourd’hui la révolution ou la guerre.

Notes :

(1) Diplômé de l’Ecole des Hautes Sociales, de l’Ecole des Hautes Etudes Internationales et de l’ESJ, Jean-Loup Izambert est un journaliste indépendant qui a également exercé comme conseil en communication politique et communication de crise. Spécialisé depuis les années quatre-vingt cinq dans l’investigation économique, politique et financière, il est notamment l’auteur de plusieurs ouvrages : Le krach des 40 banques (Ed. du Félin, 1998), Le Crédit Agricole hors la loi ? (Ed. Carnot, 2001), Crédit Lyonnais, la mascarade (Ed. Carnot, 2003), ONU, violations humaines (Ed. Carnot, 2003), Faut-il brûler l’ONU ? (Ed. du Rocher, 2004), Les Démons du Crédit Agricole (Ed. L’Arganier, 2005), Pourquoi la crise ? (Ed. Amalthée, 2009)

(2) Lire Résistance, n°56, juin 2009 et le site Internet voxnr.com

(3) Source : Organisation Internationale du Travail.

(4) Source : Rapport sur les aides publiques aux entreprises, Inspection générale des Finances, des Affaires sociales et de l’Administration, janvier 2007.

(5) Le terrorisme sioniste, par Serge Thion, Ed. Akribeia, Paris (disponible ici).

(6) Sarkozy, Israël et les juifs, par Paul-Eric Blanrue, Ed. Oser dire (disponible ici).

(7) L’institut de l’hémisphère occidental pour la sécurité et la coopération, aussi appelé « Ecole américaine » est un centre d’entraînement et de formation étasunien destiné à former des militaires et commandos pour contrer les forces progressistes et révolutionnaires du continent d’Amérique centrale et latine. Plusieurs chef militaires des dernières dictatures de ce continent soutenues par Washington en sont issus.

 

samedi, 10 décembre 2011

Notes sur le vol Iran-Air RQ-170

Une intéressante et impertinente analyse (avec toutes les sources de la polémique) sur un événement qui ouvre un abîme de perspective et doit occasionner quelques cauchemars aux techno-stratèges de Washington et de Tel Aviv.

Notes sur le vol Iran-Air RQ-170

L’expression est bien connue  : “the fog of war” (le brouillard de la guerre), signifiant le caractère incontrôlable, insaisissable des évènements dès qu’un conflit commence, dès qu’une bataille est engagée. Toute la planification, les ordres de marche, les plans d’attaque, semblent soudain plongés dans la confusion des forces qui bousculent et basculent l’ordre et le rangement de ce qu’on espérait établi à l’avance.

Aujourd’hui, le “brouillard” n’a pas besoin de “guerre” au sens classique du terme pour se lever, drôlement épais, obscurcir la vérité des choses. La double action du système du technologisme à son extrême de surpuissance et du système de la communication à son extrême de déloyauté possible derrière sa loyauté officielle par rapport au Système (son côté Janus) en sont la cause.

Ainsi en est-il de l’aventure du drone (UAV pour Unmanned Air Vehicle) de reconnaissance US, un RQ-170 Sentinel tombé dans des mains impies (c’est-à-dire iraniennes) ; UAV de “deuxième génération”, en service depuis 2009, utilisé par l’USAF et la CIA, équipés de choses extrêmement avancées (on vous en laisse penser là-dessus) ; tombé dans “les mains impies” dans des conditions indéterminées mais qui pourraient bien être les pires possibles (les Iraniens réussissant à interférer et à en prendre en charge le contrôle de l’UAV pour le faire se poser chez eux avec un minimum de dommages, presque en bon état de marche).

Communication autour de l’histoire d’un RQ-170 perdu

Les officiels US ont beaucoup changé leurs versions de l’événement dès lors que les Iraniens ont annoncé la chose, le 4 décembre. Ils ont varié du simple déni jusqu’à la reconnaissance de l’incident selon des versions elles-mêmes variables. Danger Room, le 4 décembre 2011, exposait à la fois l’incrédulité des spécialistes et des officiels, ainsi que l’habituelle piètre considération pour les capacités des “mains impies”.

 

«For the second time this year, the Iranian government is claiming it forced down a stealthy U.S. Air Force spy drone. Only this time, Iran says it bagged the RQ-170 “with little damage” by jamming its control signal — a potentially worrying development for American forces heavily reliant on remote-controlled aircraft. There are good reasons to question Iran’s story — or at least parts of it. For starters, the earlier claim of a drone shoot-down proved false. Why would this announcement be any more credible? Also, for most U.S. unmanned aircraft, merely jamming the control signal won’t bring them down. Some don’t have control signals at all.»

Depuis le 4 décembre, les évènements se sont précipités, et la confirmation de l’aventure du RQ-170 s’est, si l’on ose écrire, largement confirmée. Le 6 décembre 2011, Russia Today, rapporte la chose, les circonstances supposées, les variations et ainsi de suite.

«Officials in the US are now scrambling over the intel that could fall into the hands of Iran and its allies after a surveillance aircraft originally reported downed over Iran is being revealed as a top-secret stealth drone.

»Though American officials quickly denied that an aircraft crashed at all last week, reports from overseas revealed that an US plane had indeed been flying over Iran. Now officials within the US government are admitting that the craft was actually an unmanned, robotic spy drone equipped with some of the country’s finest technologies and kept under wraps for years.w

»Furthermore, the craft was flying in an intelligence-gathering operation for the CIA, and if its cutting edge technology is examined by enemy forces, some of America’s top secrets could be exposed.»

Experts en damage control

Les 5 et 6 décembre, nombre d’articles ont publié des avis de divers experts US, en général toujours les mêmes, avec Loren B. Thompson en tête (employé par Lockheed Martin, Loren B., alors que Lockheed Martin construit le RQ-170). Rien de grave, dit Loren B., continuez à dormir, braves gens, sur les lauriers de l’inexpugnable génie du technologisme américaniste.

Autre expert optimiste (pour les trésors technologiques du bloc BAO), John Pike, cité dans le Daily Telegraph le 6 décembre 2012 et dans le Los Angeles Times le même 6 décembre 2011. (Cela pour les citations que nous donnons. En fait, ces avis ont été repris et dupliqués à l’infini, toujours les mêmes mots, toujours le même sens.)

«John Pike of the Globalsecurity.org think tank said the Iranians already have all the data on the drone's external shape, “and there is nothing particularly unique about this configuration.” He said the key to America's success with the stealthy aircraft is the fuel efficient engines, which give it the ability to stay aloft for days rather than hours.

»“Are we going to stop flying them? No. Was it a secret we were flying them? No,” said Pike. “Did Iran shoot it down? Probably not. Because Iranian air defences are not very good, and it is a good stealth vehicle. And did Iranian hackers hack into it and bring it down? No. It's just too hard to do.”»

En d’autres termes, rien à craindre… «The cat's already out of the bag with stealth technology. The materials have already been widely disseminated. One little drone isn't going to make a difference either way.»

Il est également précisé de-ci de-là que les experts d’Aviation Week & Space Technology, David Fulghum et Bill Sweetman ne sont pas inquiets, pour de pures raisons techniques. Selon eux, le niveau technologique du RQ-170 est d’ores et déjà dépassé et cela minimise d’autant la perte.

Experts en mode perplexe, ou pire

Il y a une autre chanson, toujours dans le chef des “experts”, identifiés ou anonymes, comme il est de coutume dans le système de la communication. Il y a d’abord l’expert perplexe, celui qui n’ose pas trop s’avancer et qui montre une réelle inquiétude. C’est le cas du très fameux Anthony Cordesman, selon les avis qu’il donne au Christian Science Monitor le 5 décembre 2011.

«The US military keeps a close hold on the technological feats and intelligence-gathering capacities of these drones, but what is clear is that “any stealth technology is remarkably sophisticated in design,” notes Anthony Cordesman, a national security analyst at the Center for Strategic and International Studies in Washington, D.C.

»The question, he adds, is how readily the drone might be reverse engineered. That answer “depends on something we just don’t know: how good the Iranians are at this, and how likely they are to bring in the Chinese, the North Koreans, or others” to deconstruct the UAV and mine it for secrets, Dr. Cordesman says. “Can they activate enough of the sensor data in ways you can actually read to know the limits of the vehicle?” Cordesman asks. “If you have it, how much can you exploit it? Are they going to bring in a third party? Iran is not unsophisticated, but it’s not at the level of technology as China.”

»Just studying the futuristic wedge shape of the RQ-170 – which is designed to more easily penetrate air defenses in a way that the Predators and Reapers can not – could prove helpful for those trying to exploit US military technology. “The shape of any drone device represents an incredible amount of design and engineering,” Cordesman says. So, too, does the coating on the exterior of the aircraft, which increases its stealth capabilities.»

Dans l’article déjà cité du Los Angeles Times, un autre expert, anonyme celui-là, et venant des sphères officielles, et beaucoup plus catégorique : une catastrophe, rien de moins…

«Another U.S. official with access to intelligence said that losing the Sentinel is a major security breach. The official, who was not authorized to publicly speak about the information, wouldn't say how the drone fell into Iranian hands, but confirmed that the downed drone was largely intact. “It's bad — they'll have everything” in terms of the secret technology in the aircraft, the official said. “And the Chinese or the Russians will have it too.”»

La “réponse du berger à la bergère” ?

Le plus intéressant, – pour l’instant, soyons prudent, puisque d’autres nouvelles peuvent venir, – nous vient certainement de ce que nous nommerions “la réponse du berger à la bergère”. Dans Flight Global, le 5 décembre 2011, Stephen Trimble sort un lapin de son chapeau, nommé : Avtobaza, – drôle de nom pour un lapin, pourquoi pas “réponse du berger à la bergère” ?)

Il s’agit d’un système russe de brouillage et de contre-mesure électroniques, tout nouveau tout beau, excellent en performances d’interférences dans les systèmes offensifs du bloc BAO, notamment les UAV… Or, nous dit Trimble, les Russes viennent de livrer un système Avtobaza aux Iraniens ; voit-on la connexion et commence-t-on ainsi à reconnaître le lapin sorti du chapeau, sous son nom de “réponse du berger à la bergère” (par exemple, de la part des Russes, par rapport aux projets anti-missiles US qu’ils dénoncent avec tant de véhémence ?

«The original reports that Iran “shot down” a Lockheed Martin RQ-170 Sentinel appear to be misleading. Iranian news agency reports credited the army's electronic warfare unit with bringing down the UAV, but apparently in a way that limited the amount of damage on landing or impact.

»Only six weeks ago, Russia announced delivering the Avtobaza ground-based electronic intelligence and jamming system to Iran. Most Russian weapons exports to Iran are blocked, including the proposed transfer of the S-300 surface to air missile system. But there is a key difference between a SAM battery and a jamming system. The S-300 can vastly complicate a strike on an Iranian nuclear site at Natanz or Qoms. A jamming system, such as the Avtobaza, is unlikely to be used to defend such a site because it could interfere with the radar of the S-300 or the Tor-M1 SAM battery.

»The Avtobaza, moreover, is designed to jam side-looking and fire control radars on aircraft and manipulate the guidance and control systems of incoming enemy missiles. It would be the perfect tool to target and perhaps infiltrate the communications link that allows a UAV to be controlled from a remote location.»

Cette affaire-là (Avtobaza versus RQ-170) est la plus sérieuse dans les commentaires divers, parce qu’elle ouvre un nouveau champ d’interrogation. Il s’agit des capacités iraniennes de défense antiaérienne en général, dans tous les cas dans le champ électronique qui est le domaine favori du bloc BAO, tout cela en cas d’attaque de l’Iran par le susdit bloc.

La version sophistiquée

…D’où une dernière version, la plus sophistiquée et la plus alarmiste. Elle vient de DEBKAFiles, le 6 décembre 2011. Le site si proche des services de sécurité israélien n’y va pas de main morte. Il interprète la prise du RQ-170 comme une “capture” électronique par les Iraniens, pour aimablement convoyer le RQ-170 des cieux d’Afghanistan où il se trouvait en mission, vers ceux de l’Iran, jusqu’à un atterrissage fait avec précaution…. Là-dessus, DEBKAFiles enchaîne sur les capacités iraniennes en cas d’attaque, en rappelant une référence cuisante pour Israël, – un coup du Hezbollah, lors de la “guerre du Liban“ de l’été 2006.

«An American military source confirmed that Iran had the RQ-170, but added there was “absolutely no indication the drone was shot down.” This leads to the conclusion that the Iranians were able to control the drone from a distance (over Afghanistan) and guide it across the border to land to Iran, say DEBKAfile's military sources. The slight damage would then apply to the wings and may have been caused when it was brought in to land by an Iranian crew unused to handling an electronic warfare craft.

»Our sources add that possession of the drone is more than just a major intelligence coup for Tehran; it has acquired an important military edge before any overt military operation has been launched. Western and Israeli war planners now have cause to fear that Iran has penetrated the heart of their most secret intelligence and electronic technological hardware for striking its nuclear infrastructure. If Tehran is capable of reaching out and guiding an American stealth drone into landing from a distance, it may also be able to control the systems of other aircraft, manned or unmanned.

»This feat recalls Hizballah's surprise attack on an Israeli missile boat in the 2006 Lebanon war when its Chinese-made shore-to-ship C-802 missile was enabled by Iranian-manned coastal radar interference to override the ship's advanced electronic defense systems and so put the Israeli Navy out of action within range of the Lebanese coast.»

Considérations sur le rangement des choses

On voit que cela fait beaucoup de versions, d’interprétations, etc. On voit également que le “brouillard“ dont nous parlions plus haut est déjà présent dans ce qu’on pressent comme explications différentes à l’intérieur même du système de sécurité nationale US, entre services, agences, département, etc., voire à l’intérieur de ces divers centres de pouvoir, à la fois sur le fonctionnement des UAV et sur les diverses connexions et coordinations entre services, agences, département, etc.. Faut-il vraiment s’en étonner ?

On peut, on doit rappeler qu’il n’y a pas si longtemps (en octobre), on a appris, 1) qu’un virus interférait dans le guidage des UAV et UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle) des forces armées US, et 2) que la présence de ce virus et la recherche de son élimination s’étaient heurtées à des déconnexions gravissimes d’information et de communication à l’intérieur des centres de pouvoir US, et à l’intérieur même de l’USAF qui était la première victime de ce virus. Au reste, qui n’irait pas désormais imaginer que ce virus d'octobre dernier est d’origine iranienne, comme une autre version du thème “réponse du berger à la bergère“, par exemple à l'affaire Stuxnet… (Sur le virus des UAV/UCAV de l'USAF et le reste, voir notre texte, le 14 octobre 2011.)

D’où les flottements divers dans les réactions officielles, jusqu’à des contradictions formelles, sinon à la limite d’être agressives entre centres de pouvoir, comme si chacun (chaque service, chaque agence, chaque département, etc.) cherchait à se couvrir et à éventuellement charger ses concurrents. On a une illustration de cette hypothèse dans cette remarque de Trimble, dans le texte déjà référencé (Flight Global, le 5 décembre 2011), où Trimble signale que le commandement des forces du bloc BAO en Afghanistan (l’ISAF) n’a nullement cherché à dissimuler la perte d’un RQ-170, bien au contraire… Quand l’on sait que le RQ-170 serait un UAV de la CIA et que la CIA ne dépend pas du commandement ISAF, on comprend que l’attitude de l’ISAF en l’occurrence laisse à penser quelques tonnes d’arrière-pensées.

«Interestingly, the International Security Assistance Force has made no effort to deny Iran's claims. Instead, the NATO headquarters in Kabul issued a statement acknowledging the loss of one of their UAVs over western Afghanistan last week. The statement also suggested the Iranians may have simply found the misplaced UAV for them. It may be important that NATO officials did not deny Iran's claims that the UAV was the RQ-170, which is known to operate from Kandahar where it was originally spotted.»

Considérations sur l’état de “guerre”

Un deuxième point, plus politique, est à signaler. Il s’agit de l’affirmation iranienne que le bloc BAO mène une guerre secrète contre lui, et des dénégations constantes, officielles, du bloc BAO, – auxquelles personne ne croit par simple inattention un peu lasse mais qu’on fait parfois semblant de croire par sens du devoir sacré de la civilisation. DEBKAFiles (même texte du 6 décembre 2011) nous signale cette charmante occurrence :

«Saturday, Dec. 3, Israel's defense minister Ehud Barak, when asked about a covert war against Iran, denied it was taking place. Twenty-hours later, this clandestine war peaked in a major coup for Iran, its capture of the sophisticated US RQ-170 Sentinel stealth reconnaissance drone. Tehran reported that, apart from slight damage, the aircraft was shot down complete with all its top-secret electronic systems in working condition.»

Ce cas est d’ailleurs réjouissant dans les contradictions internes qu’il implique, du point de vue du bloc BAO… Dans le genre  : vaut-il mieux laisser croire ceci, ou laisser croire cela ? Voici le raisonnement…

• Soit l’on veut clouer le bec aux “mains impies” de ces barbares d’Iraniens, qui en sont à la lampe à huile et à la marine à voile. L’on dénie absolument qu’ils aient pu piquer le contrôle d’un RQ-170 au-dessus de l’Afghanistan pour l’amener en Iran, et l’on implique que la merveille se trouvait en vol au-dessus de l’Iran, – et l’on accrédite absolument la narrative épouvantablement fausse, comme chacun ne manque pas de penser, que le bloc BAO pratique une “guerre” secrète contre l’Iran en se baladant dans les vastes cieux de ce pays pour faire de la surveillance, de la reconnaissance, du brouillage, de l’interférence, voire de l’assassinat téléguidé et tutti quanti

• Soit l’on sauve cette narrative de l’innocence du bloc BAO en affirmant, comme l’a fait l’ISAF, que le RQ-170 se trouvait au-dessus de l’Afghanistan, et que les cieux iraniens sont vierges de toute interférence du bloc BAO. L’on alimente, sinon accrédite dans ce cas la version DEBKAFiles, selon laquelle les “mains impies” ont de sacrés capacités techniques et électroniques, puisqu’allant chercher le RQ-170 au-dessus de l’Afghanistan et ainsi de suite…

• Solution de désespoir… On s’en remet au hasard. Tout cela s’est fait au hasard des choses et du temps. Le RQ-170 est passé d’Afghanistan, tout près de la frontière iranienne, en Iran, parce qu’il lui plaisait d’ainsi aller se balader. (Au moins, il a l’instinct de savoir où se trouve le vrai ennemi…) Puis le RQ-170 a eu une faiblesse et il s’est posé délicatement dans les “mains impies” en question… Autre explication hasardeuse  : il se croyait encore en Afghanistan, pourquoi pas ?

Bref, on ne pavoise pas, et les Iraniens rient dans leurs barbes qu’ils ont fournies.

Considérations sur le “fog” postmoderniste

Tout cela nous conduit à des considérations hypothétiques plus larges, qui ont toutes à voir avec le “brouillard de la guerre”, qui, décidément, se lève épais avant que la guerre n’ait lieu ; ou bien, vous rétorquent des experts qui en savent un saladier, c’est que la “guerre”, aujourd’hui, a pris des formes postmodernistes étranges, subreptices et insaisissables… D’accord, sauf qu’il semblerait qu’on puisse faire l'hypothèse qu'on peut se saisir d’un RQ-170 en plein vol. Cela va conduire à du chambardement.

• L’alarme sur les capacités des Iraniens… En général, les “experts” d’abord cités se conforment surtout aux consignes du système de la communication, dans ses aspects favorables au Système, et tendent à minimiser l’événement. On a vu également que des bémols se glissent déjà qui, au contraire, dramatisent l’aventure. Ils sont les signes avant-coureurs des réactions de la bureaucratie qui va réagir à ces bruits de la communication en se conformant au système du technologisme qui les inspirent, dans le sens de la surpuissance en tous sens, y compris celui de l'évaluation des menaces. C’est-à-dire que les hypothèses les plus défavorables vont être prises en compte, pour ne laisser rien au hasard, ne courir aucun risque, etc. Ainsi va-t-on commencer à considérer l’Iran comme une puissance aux capacités électroniques dissimulées mais extrêmement déstabilisantes, et avec une aide non moins dissimulée mais diablement efficace des Russes.

• Le résultat va donc être double  : 1) d’une part, il va devenir plus impératif que jamais de détruire la puissance iranienne qui, insensiblement, va passer de l’exception nucléaire à la panoplie imposante, sinon complète de la puissance (nucléaire, électronique, etc.). 2) D’autre part, il va devenir plus dangereux que jamais de lancer une attaque contre l’Iran, ainsi chargé de redoutables capacités.

• Ainsi la crise iranienne va-t-elle se renforcer, encore plus grave, encore plus menaçante, encore plus risquée, encore plus insoluble…

• Quant à l’aventure du RQ-170, il est évident que nous ne saurons jamais la véritable explication puisque tout est brouillé dans le “brouillard de la guerre” entre services et systèmes divers… Mais cette vérité-là, au fond, ne nous importe guère, puisque nous pratiquons la vertu du voeu de l'inconnaissance. Ce qui importe, en conclusion, c'est ce qui suit en guise de conclusion.

• …Ainsi, grâce au RQ-170 dans ce cas, le bloc BAO, notre contre-civilisation et tout le tremblement, continuent leur longue mais très, très rapide marche en suivant le fil inexorable du processus de leur autodestruction.

vendredi, 09 décembre 2011

Afghanistan-Krieg: US-Militär gibt zu, lukrativen Opiumhandel in Afghanistan zu schützen

Afghanistan-Krieg: US-Militär gibt zu, lukrativen Opiumhandel in Afghanistan zu schützen

Ethan A. Huff

Mit einem Marktanteil von 92 Prozent am globalen Opiumhandel ist Afghanistan das mit Abstand größte Anbau- und Exportland für Opium. Viele sind wahrscheinlich schockiert darüber, dass das US-Militär ausdrücklich beauftragt war, die afghanischen Mohnfelder, von denen das Opium stammt, zu bewachen, um die milliardenschwere Drogenindustrie zu schützen, an dem die Wall Street, die CIA, der MI6 und viele andere Gruppen in großem Stil verdienen.

Vor den tragischen Ereignissen vom 11. September 2001 gehörte Afghanistan nicht zu den Global Playern im Anbau von Mohn, dem Ausgangsstoff sowohl von illegalem Heroin als auch von Morphium für pharmazeutische Zwecke. In dem Bemühen, die Pflanze im Land auszurotten, hatten die Taliban sogar aktiv Mohnfelder zerstört, wie die Pittsburgh-Post-Gazette am 16. Februar 2001 in einem Artikel mit dem Titel »Opiumproduktion des Landes praktisch ausgerottet« berichtete.

Doch nach dem 11. September betrieb der militärisch-industrielle Komplex der USA die Invasion in Afghanistan und unterstützte umgehend den Wiederaufbau der Mohnindustrie im Lande. Nach Angaben des Drogenbekämpfungsprogramms der Vereinten Nationen (UNDCP) stieg der Opiumanbau in Afghanistan 2002, nach der Invasion amerikanischer Truppen unter Führung des damaligen US-Präsidenten George W. Bush, um 657 Prozent.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/ethan-a-huff/krieg-gegen-das-rauschgift-als-schwindel-entlarvt-us-militaer-gibt-zu-den-lukrativen-opiumhandel-.html

lundi, 05 décembre 2011

Patrick Buchanan’s Suicide of a Superpower

He Told Us So:
Patrick Buchanan’s Suicide of a Superpower

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

Patrick J. Buchanan
Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025? [2]
New York: Thomas Dunne Books, 2011

As a White Nationalist, my darkest political fear (for the short run, anyway) is that the United States might retain sufficient vestiges of political realism to pull itself together for an Indian Summer of Caesarism before the big cold sets in. Specifically, I fear that someone could put our present Jewish-dominated, multiracial system on firmer economic and political footing. All the instincts of our best conservative thinkers and politicians, like Patrick Buchanan, strain in this direction.

I speak of “Caesarism” because the existing democratic system produces politicians too beholden to special interest groups to serve the common good, thus it has become increasingly necessary to repose important political decisions in the hands of non-elected bodies, such as the commission that oversaw the closing of military bases. The logical extension of this trend is the emergence of a dictatorship, which at least would have a chance of saving America.

But a period of conservative Caesarism would be the worst possible outcome for our race, for no conservative would address Jewish power or the danger of whites being demographically swamped by non-whites who are already here legally. Thus a benevolent conservative dictator just might prolong the system’s life long enough for the forces of anti-white racial degradation and replacement to drive our people past the point of no return.

I agree that we need a time-out from immigration to give White Nationalists some extra time to get our act together. I wish all immigration restrictionists well. But the last thing I want is the present system to stabilize itself, for realistically the system’s collapse is our only hope for the creation of a White Republic—provided, of course, that White Nationalists develop into a viable political movement that can offer a credible alternative once the present system collapses.

Patrick Buchanan’s Suicide of a Superpower argues, with crushing persuasiveness, that the United States is headed toward a collapse. He is so convinced of this that he is even willing to venture an end date in his subtitle, albeit in the form of a question: Will America Survive to 2025? I found this striking, because when I first conceived of Counter-Currents in the Spring of 2010, I found myself thinking in terms of a 15-year make or break period for a North American New Right. At the very least, such a date focuses the mind wonderfully.

In Chapter 11, “The Last Chance,” Buchanan offers a slate of reforms that might actually prolong the life of the republic (if implemented by a dictator). But I see no reason to think that any of his proposals will be implemented given the generally low levels of intellect and courage among American conservatives. But ultimately, that is a good thing for whites.

Chapter 1, “The Passing of a Superpower,” summarizes America’s economic decline particularly vis-à-vis China. This chapter, like the rest of the book, is extremely well-documented. I will be returning to this book again and again for data, and for that reason alone, I recommend it to all white advocates.

Chapter 4, “The End of White America,” chronicles our race’s demographic and cultural decline in America because of low white fertility, high non-white fertility, and torrents of non-white immigration. Chapter 5, “Demographic Winter,” puts the American experience in global perspective. It seems that below replacement fertility is a characteristic of every First World society, including practically every white nation plus Japan, China, Singapore, Korea, and Jews in Israel.

The common denominator in is not modernity, or mere secularism, as Buchanan argues, because the Soviet bloc countries were modernist, materialist, and secularist yet had growing populations. Nor is it a Jewish conspiracy to suppress fertility, which could not explain the trends in Israel and the Far East.

Rather, the problem seems to be a form of modernity that stresses individualism and consumerism. We have created societies in which the people who should be having families instead restrict their fertility to pursue higher education, careers, hobbies, or ecological responsibility, allowing the stupid and ugly people to inherit the earth.

In the white nations, this problem is compounded with Jewish-engineered race replacement policies, primarily non-white immigration. Jews do not have the power to impose these handicaps on Asian nations, and they have no interest in imposing them on themselves.

Chapter 6, “Equality or Freedom?,” is a surprisingly frank and utterly devastating critique of egalitarianism. Chapter 7, “The Diversity Cult” and Chapter 8, “The Triumph of Tribalism” are similarly frank and crushing critiques of the idea that diversity is a strength. Tribalism, not globalism and universalism, are deeply rooted in human nature. Buchanan shows that despite economic globalization, political nationalism has been the dominant trend in the 20th and 21st centuries. Thus, by pursuing diversity, America and other white nations are betting against history and human nature.

Chapter 9, “‘The White Party,’” explains why the Republicans are the de facto party of white America, arguing that the party has no future if it refuses to represent the interests of the white majority. Beyond that, the party must work to preserve the white majority. Again, Buchanan presents a devastating case. But is there one Republican in a thousand with the moral courage necessary to explicitly represent white interests, much less act to preserve a white majority?

Chapter 10, “The Long Retreat,” is a critique of US foreign policy, arguing that the United States needs to downsize its international commitments and expenditures. Currently we maintain more than 1,000 military installations around the world. US troops are present in 148 countries and 11 territories. The United States is committed to intervene on behalf countries around the world, and to maintain our massive budget deficits, we are borrowing from our allies and their enemies alike. Again, Buchanan’s argument is carefully documented and quite compelling.

I saved the bad chapters for last. In Chapter 2, “The Death of Christian America,” Buchanan has the brazen effrontery to assert that Europe civilization is identical to Christianity, such that the decline of Christianity entails the decline of European civilization. Historically, this is of course false. European man existed before Christianity and will persist after Christianity disappears. Christianity, like Marxism, may be just a phase our people are going through, one of many in our long history since the Ice Ages.

Yes, religious people are currently more fertile than non-religious people, but religion is not the only factor that encourages fertility. During the baby boom of the Third Reich, Germans did not suddenly become more religious. Nor did Americans during the post-WW II baby boom. The common denominator was high national optimism. And even if people need an Imaginary Friend to tell them to have babies, Christianity is not the only pro-natal religion.

A White Republic should at least try to preserve freedom of religion (or irreligion) and work to create secular incentives for the best people to reproduce early and often. For example, why not encourage bright young women to have families before going to college by offering a free college undergraduate degree to every mother of three children who stays home with them to the age of six?

Buchanan also asserts that America is a Christian nation. This is false on the face of it, as the United States has never had an established church and the inhabitants of America have never been entirely Christian. That did not, of course, prevent Christians from thrusting their religion into the public square anyway. Over the last hundred years, there has been an attempt to push Christianity back out of the public square by atheists, agnostics, liberals, and members of other religious groups, including Jews. Buchanan sees this as a terrible decline. I am not entirely comfortable with the process [3], but overall, I consider it progress toward religious tolerance, which is a worthy ideal.

In Chapter 3, “The Crisis of Catholicism,” Buchanan discusses his own church’s decline from its post-WW II heyday due to Vatican II. He says nothing about how the Catholic Church became so large and influential in America before it committed suicide. He does, however, mention that there were only a few thousand Catholics in America at the time of the Founding. Given the strength of anti-Catholic sentiment in America, the rise of Catholicism was made possible only by the so-called separation of church and state, i.e., the refusal to allow an established church and the embrace of religious toleration, which is a product of the Enlightenment liberals, Freemasons, and deists whom Buchanan despises. It is a heritage worth defending from Muslims—and Christians—who would turn back the clock.

Now, some might be tempted to think that Buchanan is engaged in a cynical bait and switch routine: “Now that I have gotten your attention with the impending doom of the white race, can I interest you in a time-share . . . ?” But Buchanan sincerely believes the package deal of Christianity, the white race, and European civilization. (Let’s hope they hurry up and elect a black pope.) He puts his chapters on Christianity right near the beginning, where the foundations of an argument go. But Buchanan’s in-your-face Christian apologetics are quite unfortunate, for if our race is going to have a future on this continent, it is by uniting on the basis of deep roots of common identity, not by emphasizing highly divisive religious differences.

There are many ways in which it is true that America is committing suicide. But there is also a sense in which America is being murdered. Kevin MacDonald, among others, has chronicled how America is ruled by a hostile Jewish elite that has instituted many of the ideologies and trends decried by Buchanan as suicidal, including multiculturalism and massive non-white immigration. Jews, of course, more than any other people, are aware of the necessary conditions of collective survival. They are concerned to secure these conditions for their own people even as they deny them to us. The obvious conclusion is that they mean for us not to survive as a people. America is being corrupted, exploited, degraded, and murdered by the organized Jewish community.

Buchanan, of course, knows all this. But he has avoided saying so because it is not politic. He wishes to maintain his access to television and publishers. He wishes to maintain his credibility and connections. His friend Sam Francis felt the same way. He wanted to bide his time, preserve and augment his capital, keep his powder dry. But he fantasized about the day when he would finally whip it out, when he would drop the J-bomb. Unfortunately, Sam died with his credibility intact. And you can’t take it with you. You can only spend it while you are here. Patrick Buchanan is now 73 years old, sixteen years older than Sam was when he died. What is he saving himself for? There is so much more he could do for our people.

Suicide of a Superpower is a useful and important book. I recommend it to all White Nationalists. It is not a White Nationalist book, but it gets the reader almost all the way there. If we can’t close the deal with this kind of set-up, we aren’t worth our salt.

Suicide of a Superpower could save America, although it will not be heeded. And when America goes down, people will say that Patrick Buchanan told us so. That will be a nice epitaph for America—and for Buchanan.

But saving America is not the same thing as saving the white race. If our people have a future on this continent, it will only be by freeing ourselves of the wreckage of America and American conservatism. Conservatism is all well and good if one has something worth conserving. Once we have the White Republic, then we can dust off Buchanan’s proposals and put them to work conserving our system, not the enemy’s.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/11/he-told-us-so-patrick-buchanans-suicide-of-a-superpower/

dimanche, 04 décembre 2011

The End of Americanism

The End of Americanism

Pat Buchanan's Suicide of a Superpower

Alex KURTAGIC

Ex: http://www.alternativeright.com

Pat Buchanan’s Suicide of a Superpower is an apt follow-up to his 2002 volume, The Death of the West. Although the new book focuses on the United States, it restates and updates the narrative of the older book. It is no coincidence, therefore, that the former refers briefly to the latter early on.

Buchanan’s main thesis is this:

When the faith dies, the culture dies, the civilization dies, the people die. That is the progression. And as the faith that gave birth to the West is dying in the West, peoples of European descent from the steppes of Russia to the coast of California have begun to die out, as the Third World treks north to claim the estate. The last decade provided corroborating if not conclusive proof that we are in the Indian summer of our civilization.

Buchanan_Pat_-_Suicide_of_a_SuperpowerSuicide has stirred some controversy in the mainstream media for stating what for many is, or should be, known and obvious, but which for the majority is either not so or taboo: the negative consequences of immigration, diversity, and multiculturalism.

Yet, the book has obtained wide coverage and seems widely available—last month, while travelling in the United States, it saw it prominently displayed in the bookshops of major airports. This is a significant achievement that must not pass without notice, for there are others who have been advancing identical theses without the same level of exposure.

Suicide, however, is not without significant limitations, and these merit detailed discussion, for they stem from an outlook that will need to be overcome if we are ever to move forward with an effective solution to the suicide of America and the rest of the West.

The Pluses

With 428 pages of meat in it, Suicide is divided into 11 chapters, each of which is in turn divided into shorter sections with lapidary titles. The chapters are: The Passing of a Superpower, The Death of Christian America, The Crisis of Catholicism, The End of White America, Demographic Winter, Equality or Freedom, The Diversity Cult, The Triumph of Tribalism, The ‘White’ Party, The Long Retreat, and The Last Chance.

In none does Buchanan flinch from presenting the facts as they are. And where there are lacunae, Kevin MacDonald has already filled them with his Culture of Critique. The first chapter is in tone apocalyptic, yet the sheer rapidity of the United State’s decline as a superpower justifies that tone; Rome’s decline in wealth and capability may have taken longer, but America’s is comparable and, as Buchanan presents it, suggests familiar buildings and everyday objects one day becoming ruins and broken artefacts in a continent abandoned to a dark age. Buchanan proposes solutions in the final chapter, but, besides flawed (and I get to that further down), they are conditional, which lends the trajectory of decline traced throughout most of the volume an aura of inevitability. This is not an indulgence on pessimism, because all previous empires eventually collapsed, and all previous great civilisations in history came to an end.

In his detailed discussion of Christianity’s role in the United State, and of the crisis of Catholicism, Buchanan acknowledges the importance of the transcendent. Many of the ills that afflict the West in our age are linked to, if not the result of, a materialist conception of life, and of the consequent subjection to a secular economist criterion of all matters of importance to a nation and a people. The dispossession and loss of moral authority of the White race in their own traditional homelands was to a significant degree achieved through, or caused by, economic arguments. It was not the so-called ‘civil rights’ movement in the United States that turned Detroit into a ruin; what turned it into a ruin was the reliance on economic arguments—so characteristic of the materialist liberal outlook—that enabled the decision to purchase Black slaves in African markets and ship them to North America. Similarly, the loss of moral and spiritual vigour, which has so enfeebled the White race and sapped its will to live, can be traced to the rise of secularism, to the severing of the race’s link to the transcendent. ‘Where are the martyrs for materialism?’ he asks.

To this Buchanan adds a helpful discussion about equality and freedom. He explodes the liberal conception of them as concomitant concepts, and convincingly presents them as polar opposites in a dichotomy: greater equality means less freedom, greater freedom means less equality. Buchanan makes clear that the only possible way to see these two concepts as concomitant is by ignoring human biodiversity, for, where inborn differences in physiology impose upper limits to human plasticity, equality—the elimination disparities in outcome—cannot be achieved without handicapping the cause of those disparities. Thus, the freedom to choose among the best universities is limited for bright White students when entry requirements are relaxed among less able non-White students in the effort to achieve equal outcomes among all racial groups.

The chapters on the diversity cult and tribalism re-state arguments that have for years been advanced by Jared Taylor. Taylor has done it in much greater detail, but Buchanan will reach a much wider audience, so this is a gain. Buchanan also echoes the Sailer Strategy—‘the idea that inreach to its white base, not outreach to minorities, is the key to future GOP success’—in his discussion of his party’s prospects as Whites decline in the United States. And, like Taylor, he ridicules those who see this decline as a cause for celebration.

Also like Taylor, but in the economic area, Buchanan reveals some astonishing facts. Apparently, the United States military relies on equipment that cannot be made without parts manufactured by potential enemies and economic rivals. Did you know that?

Another helpful discussion is introduced in the final fourth of the book, where Buchanan, following Amy Chua, deals with the fatal design flaw that afflicts multiethnic nations that have embraced democracy and capitalism:

Free markets concentrate wealth in the hands of a market-capable ethnic minority. Democracy empowers the ethnic majority. When the latter begin to demand a larger share of the wealth, demagogues arise to meet those demands.

This is a reply to the economic argument for the state-sponsored policy of immigration, diversity, and multiculturalism in the West, repeated without proof and refuted by empirical studies everywhere, that supposedly boosts economic growth because diverse immigrants ‘bring in skills’ and foster greater creativity. In fact, said policy leads to Whites becoming dispossessed minorities, as they already did in a number of other former European colonies. Buchanan points out that people like Evo Morales, president of Bolivia, and Hugo Chavez, president of Venezuela, use ‘principles invented by white men—universal franchise and majority rule—to dispossess white men’. He also quotes 19th century Rightist Louis Veuillot to describe how democrats are dispossessed by non- (or ‘instrumental’) democrats: ‘When I am the weaker I ask you for my freedom because that is my principle; but when I am the stronger I take away your freedom because that is my principle’. He asks: ‘What does the future hold for the West when people of European descent become a minority in nations they created, and people of color decide to vote themselves proportionate or larger shares of the national wealth?’

In terms of solutions, Buchanan offers common sense advice: the United States should live within its means and actively take steps to cut its deficits. For him this means pruning government and government expenditure, including social security benefits and military bases overseas; and instituting a policy of economic nationalism, levying tariffs on imports and cutting corporation tax to zero, so as to revive manufacturing in the United States, attract overseas investment, and reduce reliance on imports. I do not think even economists will agree on whether this would yield the desired results, but at least Buchanan is making concrete policy proposals that place the interests of his country first, and is willing to accept that ethnonationalism is an inescapable reality of the human condition. 

The Minuses

There are fundamental flaws in Buchanan’s exposition.

Firstly, he equates European civilisation with Christianity. This is surprising, particularly coming from an American writer, advancing an Americanist position, given that some of the basic principles and practices upon which America was founded, such as the constitutional republic, originated or had their roots in Europe well before the dawn of Christianity. What about ancient Greece? What about ancient Rome? Were those not European civilisations? A more accurate statement is that the United States is a Christian country. This is defensible, even if the United States never had an established religion and even if not all Americans were Christian. Perhaps what Buchanan means is that Faustian civilisation—the civilisation of Northern Europe, of which North America is an extension—is a Christian civilisation.

Edward_GibbonBuchanan is correct to identify the decline of Christianity in America as one of the roots of its decline. In doing so, however, he has Edward Gibbon as his inverse counterpart, for Gibbon identified the rise of Christianity in Rome, that is, the decline of the Roman religion, as one of the causes of Rome’s fall. Gibbon would have sympathised, perhaps, with the statement, ‘When the faith dies, the culture dies, the civilization dies, the people die.’ Yet, given that the fall of Rome did not mean the end of European man, and that if the rise of Christianity was linked to Rome’s fall, the rise of Christianity was also linked to the rise of Faustian civilisation. All this tells us, therefore, is that we may be witnessing the end of a cycle involving Christianity. However, even if it is Christianity’s fate to pass, as have other religions, or to become a ‘Third World religion’, as Buchanan puts it, European man will still be there, at least for a while, and, provided he survives as a race, he will give rise to a new civilisation, traceable to the Greek, the Roman, and the Faustian, but founded on somewhat different principles. This will bring no comfort to Christians, nevertheless, and Buchanan, as a Christian, is justified in his alarm.

Gibbon would concede that Buchanan makes a powerful argument for Christianity. A monotheistic religion with a personal god can be a potent unifying force, eliciting much stronger commitments from its followers. The Roman pagans were easygoing, and vis-à-vis other religions, the pagan outlook, as expressed by Nehru in a conversation with the former Chilean Ambassador in India, Miguel Serrano, is generally ‘live and let live’. One can easily accept that it is not difficult to decimate a people with that outlook, for, in as much as it resembles the multiculturalists’ easygoing attitude to all religions except Christianity, it is proving daily in our society an agent of dissolution. It may well be that in a world of intense ethnic competition, a high-tension—even totalitarian and intolerant—religion is the more adaptive group evolutionary strategy. Buchanan’s discussion on the growth and endurance of evangelical Christianity, Orthodox Judaism, and militant Islam indicates he is of this view, and that is a plus consistent with his recognition of the importance of the transcendent. Yet he inadvertedly exposes a conundrum: if Christianity is a universal faith, accommodating every race and nationality, as he says, and if, as he also says, non-evangelical forms of Christianity have declined because they are accommodating, then, would this not suggest that Christianity will not survive in practice as the White man’s religion unless it becomes a non-accommodating faith?

Secondly, Suicide makes it clear that Buchanan cannot conceive of anything beyond the America of the 1950s. This is the most unfortunate aspect of this book. It is also the reason why Buchanan offers no real solutions, other than turning back the clock. Were his recommendations implemented in the United States, they would only retard the processes that are in place, achieving a temporary reprieve, a momentary stabilisation, before resuming their course, perhaps with renewed vigour and speed.

What Buchanan seems not to recognise is that, while the 1950s may have felt good for many, the conditions for the modern trends that he condemns were already in place then. They were simply masked by the transient prosperity, stability, and romanticism of the era. The 1950s led to the 1960s. And the upheavals of the 1960s had their roots in the academics of the 1930s, who in turn had their roots in Marxism, dating back to the 19th century, which in turn had its roots in liberalism and the Enlightenment in the 18th century. And this is not merely a question of there having always been a hostile faction within the American republic, seeking to undermine it with its insidious liberalism; the conservatives who opposed Marxism also had their intellectual roots in 18th-century liberalism. Buchanan makes it seem as if the United States has been hijacked by liberals, but the fact is that it has always been in the hands of liberals, right from the beginning: the United States was founded and is predicated on the ideas of liberal intellectuals, and its Founding Fathers were liberals. If the United States seems to be spearheading the process of Western decline, bringing everyone down with it, it is because liberalism took stronger root there than anywhere else, due to a lack of opposition to liberal ideas.

From this perspective it can be argued that Buchanan’s Suicide of a Superpower is not the result of the United States’ being ‘far off the course set by [the] Founding Fathers’, but rather of the United States’ being exactly on that course, even if the Founding Fathers never anticipated that it would lead where it has led.

As a conservative in a republic founded by liberals, Buchanan is by definition a liberal, defending a previous stage in the development of liberalism. Hence his failure to see beyond liberalism’s event horizon.

Liberals have a linear conception of history. Thus Buchanan hopes that by prescribing better liberal policies (what he would call conservative policies), the American republic can be set back on course and resume its trajectory of endless progress and economic growth. Unfortunately, treating the problem as if it were a disease in need of a cure is futile when the problem is a congenital defect. In such cases the best hope is genetic resequencing, a form of death and rebirth. Most likely it will mean certain death and a possible rebirth, elsewhere, as something else, perhaps in North America, but at first, if at all, only in a part of it. Concretely this means the break-up of the union into regions and the emergence among them of a dominant republic among weaker ones, with strength or weakness being a function of the dominant racial group in each case.

Similarly futile is the attempt to revert a civilisation to an earlier stage of development. In the Spenglerian view this would be like trying to turn an old dog back into a puppy, or an old tree back into a bush. Technology may make it possible one day to reverse the physical effects of ageing, but it will not erase the memories and conclusions of a lifetime, and therefore not rejuvenate the spirit. This applies even in the non-organic realm: we may be able to restore an old mechanical typewriter so that it looks and works like new, but it will still be obsolete technology, and its reason for being will shift from usable tool to unusable antique.

Unfortunately for those living today, reality is more in accord with the organic conception of history, whereby things go in cycles and slow build-ups lead to rapid changes in state. Following Spengler, Francis Parker Yockey argued that attempts to cause a reversion into an earlier state of development will at best yield temporary results, introducing distortions that will be magnified as the next stage of development indefectibly follows.

One can sympathise with the argument that it would be worse if the current political leadership in the United States managed to stabilise the economy and perform plastic surgery on the face of America, as this would buy said leadership more time and permit existing trends to remain in place until the possibility of a White rebirth in North America, even without United States, became extinct. A Spencerian collapse sooner may open up avenues that may be closed later.

Ruins_of_American_Civilization

Buchanan wonders whether the United States will implode by 2025. This was my own scenario in Mister, where the United States disintegrates in a hyperinflationary chaos. But it is difficult to predict with accuracy and I would not want to speculate beyond a possible dismemberment along regional lines sometime this century. When it happens, whenever it may happen, those who remember the America we know today and who did not know better until it was too late will be amazed that people thought the United States would go on forever. They will also be amazed that people ever thought as they do now, despite the final outcome being so blatantly obvious. Buchanan’s diagnosis is mostly accurate, but his treatment, well intentioned as it is, is part of the problem, not part of the solution.

The Balance

Despite its defects, there is no escaping it: Suicide of a Superpower is a punishing indictment of the United States’ post-war political leadership, authored by a prominent conservative who speaks as part of America’s mainstream establishment. Any White American fed up with the way things have been going in recent decades and looking for new politics beyond Democrat or Republican will find here solid justifications for going beyond convention and eventually adding his muscle to the struggle for fundamental change.

Suicide will not awaken the complacent, induce the fearful to speak up, or cause ideological enemies to change their views. The complacent is comfortable in his ignorance and does not want his world disrupted by inconvenient truths; in most cases he has the means to avoid them by insulating himself economically. The fearful, who knows but remains silent, will not be emboldened by Buchanan’s confirming him in his views; he will wait, as he has always waited, and then side with change once it looks like it is going to win. The ideological enemy is beyond convincing; the only solution is to crush him thoroughly.

Should you buy Suicide of a Superpower? The answer is yes. Not only is it brave, but it contains many helpful insights and bewildering facts to fuel a healthy debate. The fact that the book is everywhere has also infuriated the radical Left, who have renewed their efforts to have Buchanan fired by MSNBC. The radical Left does not want this kind of discussion to take place in a mainstream media forum. In fact, radical Leftists would like Buchanan to be banned from the networks, shunned by his publishers, phlebotomised by the taxman, prosecuted by the ICC, and sent to the gulags, to spend his old age in poverty, obscurity, and hard labour—surrounded, of course, by politically correct diversity. To his credit, Buchanan has not buckled in to criticism. Therefore, every copy that is sold is a kick to the radical Left, and added impetus for the book to reach more persuadables.

With enough manpower and talent it will be possible to survive the cataclysm and make it through to the other side. The other side is something entirely new; traditional, but different—it is not the White America of the 1950s, nor Reagan on steroids, nor is it a linear extrapolation of what is good about the 2010s minus what is bad. For Whites to survive in America, Americanism must end. Those who survive will be the architects of what comes after Americanism; they will not call themselves Americans—the designation may not even make sense for them. Viewed from the other side, with the old certainties gone and new ones in place, it will be impossible to think as we do today, even if future generations carry forward much of our knowledge, traditions, and cultural legacy.

vendredi, 02 décembre 2011

« La Finance pousse-au-crime » de Xavier Raufer

« La Finance pousse-au-crime » de Xavier Raufer ou Quand le crime et la fraude nourrissent la crise

Ex: http://www.polemia.com/

Du blanchiment de l’argent de la drogue à la machine infernale des « subprimes », voici comment la fraude a profité de l’aveuglement des États et de la naïveté des citoyens.

Le grand laxisme de l’Administration Obama

En mai 2010, James K.Galbraith, éminent professeur d’économie, dépose devant la sous-commission des affaires criminelles de la commission de justice du Sénat américain. Le fils du Prix Nobel éponyme fustige Tim Geithner (ministre des Finances des États-Unis) pour avoir refusé de commanditer un rapport approfondi sur l’étendue de la fraude dans la documentation des prêts hypothécaires, demandé en 2009 par le représentant Lloyd Doggett. « L’étude de la fraude financière a été négligée, s’indigne Galbraith, les économistes ont minimisé le rôle de la fraude dans toutes les crises analysées […] et ils continuent à le faire. »

En juin 2010, la Cour suprême des États-Unis restreint la notion de honest services, (services honnêtes) désormais uniquement invocable s’il y a eu, preuves à l’appui, rétrocommissions ou pots-de-vin.

Comme d’usage, un point mineur, un sujet abscons, perdu dans l’infinité des lignes d’un texte immense, une retouche d’allure anodine et technique, et une conséquence claire : épingler les délinquants en col blanc va devenir encore plus ardu pour les procureurs américains. On a bien lu : aux États-Unis, deux ans après Madoff, son futur successeur sera plus difficile encore à attraper et à condamner.

Le scandale des bureaux de change mexicains

En avril 2006, un DC-9 est saisi sur le tarmac de l’aéroport de Ciudad del Carmen (Mexique) ; il contient près de 6 tonnes de cocaïne. L’enquête révèle que l’avion a été acheté à Oklahoma City (États-Unis) avec des fonds transférés par Wachovia Corp. et Bank of America.

Wachovia n’est pas novice, dit le procureur fédéral américain chargé du dossier : quatre « narco-avions » ont été achetés par son truchement, ayant au total transporté 22 tonnes de cocaïne d’Amérique latine à la frontière des États-Unis. De 2004 à 2007, Wachovia a traité environ 380 milliards de dollars pour le compte de « bureaux de change » mexicains implantés aux États-Unis, bureaux dont chacun sait qu’ils sont la commode « pompe à fric » des narcos. Ce flagrant manque de compliance [soumission aux règles, NDLR], ajoute le procureur, a donné à ces derniers « carte blanche pour financer leurs opérations ». […]

Fin 2009, Antonio Maria Costa, qui dirige l’Onu Drogue and Crime (OnuDC), avertit qu’au plus fort de la crise (dix-huit mois entre 2007 et 2009, pendant lesquels le système bancaire mondial est quasi paralysé), des banques sevrées de liquidités ont absorbé d’importants flux d’argent criminel, certaines étant sauvées par cet afflux d’argent « noir ». A.M. Costa estime les profits annuels de la criminalité organisée internationale à environ 350 milliards de dollars…

Pire que les « subprimes », le scandale des saisies

L’enchaînement des fraudes ayant servi de détonateur à la crise des subprimes est désormais bien établi : des masses de prêts prédateurs- menteurs distribués à des ménages modestes et insolvables ; la titrisation de ces prêts en produits financiers innovants très risqués et abusivement bien notés par des agences spécialisées complices ; enfin leur vente par les grandes banques d’investissement de Wall Street à des clients mal conseillés. Cependant, après le déclenchement de la crise en 2008, on pouvait imaginer que les fraudes avaient cessé. Il n’en fut rien. Depuis, un nouveau scandale en partie criminel a émergé : le foreclosure gate ou le scandale des saisies.

Pourquoi ? Avec l’éclatement de la bulle immobilière (la chute des prix), les ménages américains piégés par les prêts prédateurs se sont révélés rapidement incapables d’assumer leurs échéances. Or les procédures de saisies immobilières menées par les mortgage lenders (les organismes de prêts) et les banques apparaissent piégées par une multitude d’éléments défectueux (pièces manquantes, erronées ou incomplètes) ou frauduleux (pièces maquillées, signatures falsifiées, documents antidatés, etc.).

Pour comprendre une situation aussi étrange, il faut remonter le temps. Pendant les années d’euphorie, des institutions financières ont fait fortune en revendant les prêts hypothécaires sous forme de produits financiers (titrisation) et ont créé à cette fin leur propre système informatisé (appelé MERS) enregistrant ces milliers de transactions de ventes et d’achats. Ce système MERS fait gagner du temps et surtout facilite la revente aux investisseurs de ces tonnes d’hypothèques frauduleuses car il produit des documents peu détaillés sur l’hypothèque et l’emprunteur.

Sans documentation suffisante, les acheteurs des produits financiers ne peuvent donc en évaluer la qualité réelle. La crise survenue, les banques et les lenders ont tenté de récupérer les maisons des propriétaires incapables d’honorer leurs échéances de prêts mais ont eu des difficultés à reconstituer la chaîne de la propriété des hypothèques et à retrouver les documents originaux.

Certaines banques ont alors contourné l’obstacle en fabriquant de faux documents. La confusion est si grande désormais que parfois plusieurs banques se retrouvent à réclamer la même maison ou à saisir des maisons sans incident de paiement !

Comme l’écrit le Prix Nobel d’économie Paul Krugman à propos de ces saisies immobilières douteuses : « Les histoires horribles prolifèrent. »

Le chaos de la documentation juridico-financière ainsi dévoilé n’est pas accessoire dans cette crise des subprimes mais un de ses éléments centraux de puis le début.

On comprend pourquoi en octobre 2010, les procureurs généraux des cinquante États ont annoncé leur décision d’ouvrir une enquête commune sur les suspicions de fraudes dans ces procédures de saisies immobilières déjà mises en œuvre ou non encore appliquées. L’enjeu est de taille : près de 11 millions de ces procédures ont été lancées entre 2008 et 2010, 20 millions de personnes sont concernées dont 2,8 millions ont déjà perdu leur logement.

Si ces fraudes sont avérées, les banques feront face à des montagnes de procès et perdront leurs droits sur des milliers de maisons. Les pertes pourraient s’avérer abyssales (des centaines de milliards de dollars) et condamner à la faillite certaines banques. Seront-elles à nouveau sauvées ? Le chaos en partie frauduleux des saisies immobilières pourrait compromettre le rétablissement du marché de l’immobilier aux États-Unis. Les enjeux sont donc considérables.

Cassandre à Wall Street

On l’ignore souvent, mais une partie importante de l’opposition entre régulateurs et dérégulateurs s’est précisément cristallisée sur la question des fraudes. Loin des débats théoriques et abstraits, la « question criminelle » a été en coulisses au centre du débat. Les dérégulateurs ont toujours considéré que les fraudes seraient absorbées, blanchies et évacuées par des marchés autorégulateurs ; leur réalité et leur influence ne pouvant s’avérer que marginales. Les régulateurs, en revanche, doutant de l’infaillibilité quasi divine des marchés, considéraient indispensable l’action d’un arbitre neutre afin de faire respecter les règles des marchés ; faute de quoi les comportements les plus louches prendraient le dessus et les dérégleraient.

Lors des années d’euphorie, la majorité des républicains et des démocrates se trouvait du côté des dérégulateurs, avec à leur tête Alan Greenspan. Les voix discordantes étaient isolées. Parmi celles-ci, il y eut Brooksley E. Born qui incarna le rôle d’une Cassandre moderne. À la tête d’une agence aussi stratégique que méconnue, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), en charge des marchés à terme, elle n’aura eu de cesse de mettre en garde contre les dérives d’un marché sensible et insuffisamment contrôlé.

Une anecdote significative mettant en présence ces deux personnalités montre bien la réalité de ce débat cachée aux yeux du plus grand nombre.

Peu après sa nomination en 1996 à la tête de la CFTC, B. E. Born est invitée par Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérale, à un déjeuner privé au siège de l’institution à Washington. Que se disent-ils ? B. E. Born rapporte ce surprenant dialogue :

A. Greenspan – « Eh bien, Brooksley, je parie que vous et moi ne serons jamais d’accord au sujet des fraudes.
B. E. Born – Sur quoi ne sommes-nous pas en accord ?
A. Greenspan – Eh bien, vous croirez probablement toujours qu’il faudrait qu’il y ait des lois contre les fraudes, et je ne pense pas quant à moi qu’il y ait un besoin quelconque d’une loi contre les fraudes. »

Ce déjeuner résonne pour B. E. Born comme une sonnette d’alarme.

Elle réalise l’absolutisme d’Alan Greenspan dans son opposition à toute forme de régulation. Pour un dogmatique comme A. Greenspan, la fraude est simplement un non-sujet. À la tête de la CFTC, B. E. Born constate combien le marché des produits dérivés est dangereux : « Il n’y avait aucune transparence sur ces marchés. Aucune supervision.

Aucun régulateur ne savait ce qui s’y passait. Il n’y avait aucun compte à rendre à personne. » En résumé, c’était le Far West. Elle comprend qu’en fait personne ne veut savoir […].

B. E. Born aurait été écoutée à l’époque, la crise des subprimes aurait pu être évitée…

La « tromperie » de Goldman Sachs

L’affaire Goldman Sachs éclate mi-avril 2010 après une plainte de la Securities and Exchange Commission (SEC). Le gendarme de la Bourse reproche à cette banque un double jeu de grande ampleur au préjudice de ses clients. D’un côté, leur avoir vendu des titres subprimes à hauts risques mais très bien notés par les agences et, d’un autre côté, d’avoir créé dans le même temps un produit financier (un CDO) pour et avec un fonds spéculatif (Paulson & Co) en pariant sur son effondrement. Ce type de pari financier à la baisse porte un nom à Wall Street : selling short ou short selling position. Goldman Sachs s’est comporté en « agent double » : comme banquier, il a semblé représenter les intérêts des investisseurs acheteurs de CDO, mais comme trader il a plutôt privilégié ceux de la salle de marché en pariant à la baisse contre ses clients investisseurs. Le cynisme du procédé est patent : est-il illégal ? Cette forme de déloyauté est-elle une fraude ?

La banque se défend alors de tout « conflit d’intérêts », arguant d’une étanchéité totale (Chinese wall) entre ses activités de trading et de conseil. Mais personne à Wall Street n’envisageait sérieusement que la SEC et Goldman Sachs poursuivent trop longtemps leur querelle. Dès juillet 2010, la SEC annonce qu’elle a conclu un accord avec la banque d’affaires.

Goldman Sachs s’engage à payer la somme de 550 millions de dollars pour avoir « trompé » ses investisseurs, soit un des settlements les plus importants de l’histoire financière américaine.

Cependant, même avec une sanction si rude, la SEC peut-elle réellement triompher ? Pas vraiment puisque ces 550 millions de dollars ne représentent que l’équivalent de 15 jours de profits de la banque en 2009, ou 3 % de l’enveloppe de primes de 16,2 milliards de dollars distribuée en 2009, ou encore 16 % de ses bénéfices du premier trimestre 2010. Surtout, cette pénalité semble bien modeste au regard des bénéfices que les tromperies en cause auraient rapporté à la banque : 15 milliards de dollars.

C’est pourquoi nombre d’experts prévoyaient ou espéraient que la SEC imposerait une somme au moins double. Dans cet accord, la banque ne reconnaît pas formellement la « tromperie » mais admet que les documents marketing présentant le CDO douteux (Aba cus) « contenaient des informations incomplètes »(incomplete informations) et que cela avait été « une erreur »(mistake) de ne pas révéler le rôle joué par le fonds Paulson. Finalement, la banque s’en sort bien : le PDG Lloyd C. Blankfein sauve sa tête et la banque réalise en plus un profit substantiel. En effet, dès l’annonce de l’accord avec la SEC, la valeur du titre de la banque augmentait de 2 % à la Bourse de New York dans un marché moribond. Un gain bien supérieur à l’amende fédérale. La réaction du « marché » signifie que, pour les investisseurs, cet accord est favorable à la banque. […] Goldman Sachs se voit désormais attribuer des surnoms probablement caricaturaux mais révélateurs de la perception d’une partie de l’opinion américaine : « Government Sachs » pour pointer son entrisme à Washington ou « Goldman Sacks » (to sack : piller) de manière plus infamante.

Encore faut-il ne pas se tromper dans l’analyse. Ainsi que le note Paul Krugman : « Goldman Sachs fait très bien son métier. Malheureusement, ce qu’elle fait est mauvais pour l’Amérique.» Et même pour le reste du monde.

On ne peut en effet reprocher à un renard d’être un renard, ni à une poule d’être une poule : on peut en revanche s’interroger sur les responsabilités et les raisons de ceux ayant consciemment ouvert les portes du poulailler.

Valeurs actuelles
24/11/2011
Valeurs actuelles.com

Xavier Raufer (Sous la direction de), La Finance pousse-au-crime, Choiseul Editions, octobre 2011, 144 pages, 17 €.

Correspondance Polémia – 28/11/2011

jeudi, 01 décembre 2011

Verstärkte amerikanische Militärpräsenz in Australien richtet sich gegen China

Verstärkte amerikanische Militärpräsenz in Australien richtet sich gegen China

Edward Miller

Obama kündigt vor Machtprobe im Südchinesischen Meer Ausbau der amerikanischen Militärpräsenz in Australien an.

Die australische Premierministerin Julia Gillard und der amerikanische Präsident Barack Obama haben die herzlichen Beziehungen ihrer Vorgänger wiederaufleben lassen, als sie am 16. November der Öffentlichkeit die historische Vereinbarung präsentierten, nach der zunächst 250 amerikanische Marinesoldaten im Militärstützpunkt Robertson Barracks in der Nähe von Darwin, der Hauptstadt des Nördlichen Territoriums, stationiert werden sollen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/edward-miller/verstaerkte-amerikanische-militaerpraesenz-in-australien-richtet-sich-gegen-china.html

jeudi, 24 novembre 2011

Amerikas neuer Kalter Krieg gegen Rußland

Bernhard RODE:

Das Eurasische Schachbrett

Amerikas neuer Kalter Krieg gegen Rußland

1248 Seiten
Lexikonformat
Leinen
zahlreiche Abbildungen
Register
ISBN 978-3-87847-261-2
 
Vorbestellpreis € 34.80, nach Erscheinen Ende November 2011 € 39.80

Kurztext:

»Amerikas geopolitischer Hauptgewinn ist Eurasien... Eurasien ist das Schachbrett, auf dem der Kampf um globale Vorherrschaft auch in Zukunft ausgetragen wird«

Zbigniew Brzezinski

Der Balkan, der Nahe und Mittlere Osten, Afghanistan – das sind die Konfliktherde, in denen die USA seit den vergangenen fünfzehn Jahren militärisch präsent sind. Bei diesen US-Militärinterventionen wird der Welt mit großen Propagandaaufwand klargemacht, daß diese zum Schutz der Menschenrechte, zur Sicherung von Stabilität und Humanität und zur Bekämpfung des ›Terrorismus‹ nötig seien. Doch ist dies die ganze Wahrheit der Kriege, die Washington in dem geopolitischen ›Erdbebengürtel‹ vom Balkan bis zum Hindukusch führt?

Der Verfasser deckt in dieser umfangreichen Studie auf, daß es den USA in Wirklichkeit um die Durchsetzung einer geheimen Jahrhundertagenda geht, deren Hauptziele die Beherrschung Eurasiens und die Kontrolle seiner immensen Rohstoffvorräte sind. Ausführlich geht er dabei auch auf die Denkschulen der anglo-amerikanischen Geopolitik ein, die als Voraussetzung für die Kontrolle des eurasischen Kontinentalraums die Einkreisung, Niederhaltung und Zerstückelung Rußlands einfordern. In der Tat hat die US-Machtelite – diesen geopolitischen Doktrinen folgend - in den letzten gut hundert Jahren bis heute mehrere Anläufe unternommen, um dieses Ziel zu erreichen, wie Bernhard Rode im einzelnen beschreibt. Der Leser erfährt dabei auch, daß die vermeintlich lokal begrenzten Konflikte, die in dem Staatengürtel zwischen Ostsee und Hindukusch immer wieder aufbrechen, im wesentlichen inszenierte Stellvertreterkriege zwischen Washington, Moskau und auch Peking sind, die die Durchsetzung von Pipelinekorridoren und die Kontrolle der Energieströme Eurasiens zum Ziel haben.

Mit diesem Buch wird ein grundlegender und umfassender Blick hinter die Kulissen des aktuellen ›Great Game‹ in Eurasien und auf seine historisch-geopolitischen Wurzeln geworfen. Unter Heranziehung einer Vielzahl von Quellen und Originaltexten wird dabei mit einer Reihe etablierter Fehlurteile aufgeräumt, werden die Schachzüge der US-amerikanischen indirekten ›schmutzigen‹ Kriegführung gegen Rußland (und China) beleuchtet – angefangen von der Finanzierung der bolschewistischen Oktoberrevolution durch US-Bankiers über die Inszenierung eines ›Kalten Krieges‹, die Förderung islamistischer Strukturen im ›weichen Unterleib‹ Eurasiens, die verdeckte Kollaboration mit den kriminellen russischen Oligarchen bis hin zu Kampagnen gegen Putins ›Neues Rußland‹. Doch scheint sich gegenwärtig abzuzeichnen, daß dem US-Imperialismus nicht nur aufgrund der gigantischen Verschuldung Washingtons, sondern auch wegen der von Moskau und Peking aktiv betriebenen Gegenmachtbildung Grenzen gesetzt werden.

Langtext:

Künftige Historiker werden die zweite Hälfte des 21. Jahrhunderts als den Beginn fundamentaler geopolitischer Machtverschiebungen in der Weltpolitik definieren. Im Zuge der Weltfinanzkrise wurde deutlich, was sich in den Jahren zuvor langsam abzeichnete: Dem westlich-transatlantischen Bündnis wird durch aufsteigende neue Machtzentren der Anspruch auf Weltführung streitig gemacht. Der FAZ-Redakteur Nikolas Busse spricht bereits von der »Entmachtung des Westens«. »Die Globalisierung wird zunehmend ein nicht-westliches Gesicht erhalten«, schlußfolgert der CIA-Think-Tank National Security Council; und einer der führenden geopolitischen Vordenker unserer Tage, Parag Khanna, erkennt in den Entwicklungen der Gegenwart eine geopolitische Auflehnung gegen das US-dominierte Weltordnungsmodell.
 
Amerikanische Strategen sind sich vollkommen im Klaren darüber, daß der eurasische Raum der Ort dieser Machtverschiebungen sein wird. Der Konzeption des bekannten US-Geopolitikers Zbigniew Brzezinski zufolge ist Eurasien der Siegespreis im Kampf um die Weltführung, und Anfang des 21. Jahrhunderts hatte der US-Stratege Andrew Marshall analysiert, daß die entscheidenden Herausforderungen für die USA in Asien liegen.
 
Kaum bekannt ist jedoch die Tatsache, daß die Bestrebungen der USA zur Kontrolle Eurasiens Teil einer Jahrhundertstrategie sind, deren Grundlagen schon Anfang des 20. Jahrhunderts von den angelsächsischen Geopolitikern Halford Mackinder und Alfred Thayer Mahan definiert wurden und deren Weiterentwicklung in den Denkfabriken heutiger US-amerikanischer Geopolitik um Zbigniew Brzezinski und Thomas P. M. Barnett noch nicht abgeschlossen ist. Wie ein roter Faden zieht sich durch die strategischen Konzepte der angelsächsischen Seemächte bis heute die These, daß die Aufrechterhaltung universaler angelsächsischer Hegemonie die Kontrolle, Einkreisung, Isolation und erforderlichenfalls auch die Zerstückelung Rußlands zur Voraussetzung hat. In der historisch-politischen Literatur ist bislang kaum beachtet worden, daß die USA auch seit einem Jahrhundert dieser geheimen Agenda folgen.
 
Das Buch Das eurasische Schachbrett liefert hier den Hintergrund-Report dieser geheimen Jahrhundertagenda der USA. Wer weiß heute schon, daß die USA die Oktoberrevolution finanzierten und der erste Kalte Krieg von Washington nicht nur maßgeblich vorangetrieben, sondern mit irregulären offensiven Mitteln bis zur Zerstörung der UdSSR geführt wurde, um den russischen geopolitischen Einflußraum in ein US-dominiertes Freihandelsregime einzubinden? Wer weiß hierzulande, daß Bestandteil des US-amerikanischen Plans zur Unterminierung Rußlands der Aufbau des islamischen Fundamentalismus war mit dem Ziel der Schaffung eines destabilisierenden ›Krisenbogens‹, dessen Folgen im Kaukasus und in Afghanistan/Zentralasien bis heute fortwirken? Wem ist ferner bekannt, daß die USA mit Hilfe des Internationalen Währungsfonds, der Finanzierung Jelzins und durch Kollaboration mit der neuen kriminellen Schicht russischer Oligarchen ihre Ziele in den 90er Jahren fast erreicht hatten? Und wer kennt heute die Hintergründe einer geheimen Kampagne der USA gegen Putins neues Rußland, die beispielsweise in der Inszenierung von sogenannten ›Farbrevolutionen‹ in geopolitisch relevanten Staaten deutlich wurde und sogar einen Stellvertreterkrieg in Georgien im August/September 2008 in Kauf nahm ?
 
Erstmals im deutschsprachigen Raum wird in dieser brisanten Analyse Washingtons Geheimplan zur Unterwerfung Rußlands aufgedeckt. Ausführlich erfährt das neue ›Great Game‹ – der bis heute andauernde Kampf um die Rohstoffe und Pipelinekorridore Eurasiens – seine Darstellung. Der Autor bezieht in seine Gesamtbetrachtung aber auch die Konfliktherde in den eurasischen Randstaaten – sei es in Afghanistan, Iran, Georgien, der Ukraine oder in den zentralasiatischen Republiken – ein und hinterfragt diese vor der Kulisse dieses ›Großen Spiels‹. Grundlegend beleuchtet wird das Wiedererstarken Rußlands unter Präsident Wladimir W. Putin, seine neue Energiegeopolitik sowie seine bündnispolitischen Ansätze einer eurasisch-kontinentalen Gegenmachtbildung. In der Weltordnung des beginnenden 21. Jahrhunderts treten die Konfrontationslinien eines neuen Kalten Krieges zwischen den USA und einer globalisierten NATO einerseits und einem erneuerten Rußland auf der anderen Seite deutlich zutage, wie der Autor detailliert beschreibt. Doch letztlich wird die
entscheidende Frage der Zukunft nicht lauten, ob die Eurasienstrategie Washingtons erfolgreich sein wird, sondern wann die USA an ihrer imperialen Überdehnung kollabieren werden.
 
Das Buch will aber nicht nur die Motive und Ziele der US-Politik in Eurasien aufdecken; gleichzeitig soll aufgezeigt werden, daß die Geopolitik nach wie vor das Handlungsmuster der großen und regionalen Mächte darstellt. Insoweit plädiert dieses Werk auch für eine Rückkehr des geopolitischen Diskurses in Deutschland, wo dieser politische Wissenschaftszweig bislang tabuisiert geblieben ist.

mercredi, 23 novembre 2011

1930, strategie Usa contro l’Inghilterra

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1930, strategie Usa contro l’Inghilterra

“Piano Rosso” era un nome in codice per una guerra apocalittica con la Gran Bretagna e tutte le sue colonie, con bombardamenti aerei ed armi chimiche

di David Gerrie*

Ex: http://rinascita.eu/

I dettagli riguardanti un sorprendente piano militare americano per spazzare via gran parte dell’esercito britannico vengono oggi rivelati per la prima volta.
Nel 1930, ben 9 anni prima dello scoppio della Seconda Guerra Mondiale, l’America allestì dei piani miranti specificatamente ad eliminare tutte le truppe di terra britanniche in Canada e nel Nord Atlantico, distruggendo così la forza commerciale inglese e mettere in ginocchio il paese.
Movimenti di truppe senza precedenti furono messe in campo per i preparativi di un invasione del Canada, il che prevedeva massicce incursioni aeree su obiettivi industriali primari e l’uso di armi chimiche, quest’ultimo avallato al più alto livello nientemeno che dal leggendario generale Douglas MacArthur.
I piani, rivelati in un documentario di Channel 5, erano soltanto alcuni di un numero di possibili piani militari preparati contro un numero di potenziali nemici, incluse le isole caraibiche e la Cina. Ce ne era uno addirittura previsto per combattere un sollevamento interno nel territorio statunitense.
Alla fine non ci fu alcuna approvazione da parte del presidente Franklin Delano Roosevelt per ciò che era conosciuto come Piano di Guerra Rosso. Anzi, i due paesi divennero gli alleati più uniti durante il secondo conflitto, un alleanza occasionalmente difficile che continua ancora oggi.
Tuttavia è interessante che ci fossero persone all’interno dell’apparato politico e militare americano che pensavano che una tale guerra fosse fattibile.
Mentre all’esterno dell’America sia Churchill che Hitler pensavano che fosse una possibilità durante gli anni 30, un periodo di profonda incertezza politica ed economica.
I documenti con classificazione di alta segretezza rivelano che si dovevano fare grossi sforzi nei Caraibi e nella Costa Occidentale per bloccare qualsiasi controffensiva britannica dall’Europa, India o Australia.
Nel 1931, il governo americano autorizzò perfino l’eroe del volo transatlantico conquistatore di record e noto simpatizzante nazista Charles A. Lindbergh ad essere inviato sotto copertura come spia sulla sponda occidentale della Baia di Hudson per valutare la possibilità di usare aerei idrovolanti e individuare punti di bassa resistenza come potenziali teste di ponte. Quattro anni dopo, il Congresso Americano autorizzò la spesa di 57 milioni di dollari per la costruzione di tre piste di volo segrete nella parte americana del confine canadese, ricoprendo le piste di strisce erbose per nascondere il loro intento.
Tutti i governi ipotizzano piani prevedendo la “peggiore delle ipotesi” che vengono tenuti nascosti al pubblico.
Questi documenti sono stati scoperti nel profondo dell’American National Archives di Washington, D.C., una documentazione top-secret considerata un tempo la più delicata del mondo.
Era nel 1930 che l’America preparò un piano di guerra con “L’Impero Rosso”, quello più pericoloso. Ma l’avversario americano in questa guerra non era la Russia o il Giappone e nemmeno la Germania Nazista che stava per germogliare.
Piano Rosso era un nome in codice per una guerra apocalittica con la Gran Bretagna e tutte le sue colonie. Dopo l’Armistizio del 1918 e per tutti gli anni 20, lo storico sentimento anti-britannico americano, ereditato dal XIX secolo, stava pericolosamente aumentando a causa del 9 milioni di sterline che l’Inghilterra doveva agli Stati Uniti per il loro intervento nella Grande Guerra.
Il sentimento britannico verso l’America era reciproco.
Agli inizi degli anni ‘30 l’America vide con inquietudine l’aumentare dei simpatizzanti nei confronti del Nazismo che marciavano, inneggiando a Hitler, a New York da Park Avenue al Madison Square Garden.
Oltre l’Atlantico la Gran Bretagna aveva il più grande impero al mondo, per non parlare della più potente forza navale.
Con questa panoramica, alcuni americani vedevano il loro paese emergere come una potenza mondiale di spicco e sapevano fin troppo bene come l’Inghilterra aveva spento in passato tali velleità: con la guerra e schiacciandole. In questo scenario l’America si vedeva perdente.
Nel 1935 l’America allestì le sue più grandi manovre mai effettuate prima, movimentando truppe e installando depositi di munizioni a Fort Drum, a mezzora di strada dal confine orientale canadese.
Da qui sarebbe stato lanciato il primo attacco su cittadini britannici, con la città di Halifax in Nuova Scozia come primo obiettivo.
“Questo avrebbe significato sei milioni di soldati che combattevano sul confine marittimo orientale americano”, dice Peter Carlson, editore della rivista American History.
 
Piano di guerra rosso, verde, viola…

Durante gli anni 20 e 30 gli Stati Uniti usarono vari codici di colore per identificare i piani bellici con i potenziali avversari.
Molti di questi giochi di guerra furono sottoposti alla Divisione informativa dell’esercito da ufficiali di stanza all’epoca.
Molte di queste erano esercitazioni ipotetiche e fornirono soltanto ampi profili strategici. Comunque il progetto era considerato dall’esercito un buon addestramento per il personale.
“Sarebbe stato come a Verdun” alludendo al feroce conflitto fra le truppe tedesche e quelle francesi nel 1916 che lasciò sul campo 306.000 morti.
Mentre la gente considerava una guerra con gli Stati Uniti inconcepibile, perfino Winston Churchill pensava che non lo fosse.
“L’America si sentiva come se l’Inghilterra l’avesse spinta sotto l’autobus per poter rimanere la protagonista principale” dice il prof. Mike Vlahos della scuola navale di guerra statunitense.
“Gli Stati Uniti furono costretti a prendere in considerazione ogni misura per tenere a bada la Gran Bretagna”.
Perfino Hitler riteneva che una tale guerra fosse inevitabile ma sorprendentemente voleva che a vincere fosse l’Inghilterra, credendo che questo sarebbe stato il miglior risultato per la Germania poiché la Gran Bretagna avrebbe potuto allearsi con lui per attaccare gli Stati Uniti.
Usando modelli disponibili per questa guerra, i moderni esperti navali e dell’esercito oggi ritengono che la conseguenza più probabile di un simile conflitto sarebbe stata una massiccia battaglia navale nel Nord Atlantico, con poche reali vittime ma con l’esito che la Gran Bretagna avrebbe ceduto il Canada agli Stati Uniti in modo da conservare le proprie vitali rotte commerciali.
Comunque, il 15 giugno 1939, lo stesso anno dell’invasione tedesca della Polonia, una comunicazione di servizio interna americana ritiene che questi piani di invasione siano “totalmente inapplicabili”, ma che tuttavia “devono essere tenuti in considerazione” per il futuro. Questo viene ora visto come l’inizio e la ragione principale che stanno dietro alle “speciali relazioni” fra i due paesi.
 
Isolazionismo, prosperità e declino: l’America dopo la Prima Guerra Mondiale

Come succede a varie nazioni strettamente alleate, la Gran Bretagna e l’America hanno a lungo condiviso un “rapporto speciale”.
Iniziando da Churchill e Roosevelt, si passò poi alla Thatcher e Reagan, Clinton e Blair, la Regina e Obama.
Ora sappiamo che Roosevelt alla fine bocciò il piano di invasione dell’Inghilterra come “totalmente inapplicabile”. Ma quanto era speciale quel rapporto nel decennio precedente alla Seconda Guerra Mondiale?
All’inizio degli anni 20 l’economia americana attraversava il suo boom. I “Ruggenti Anni Venti” furono un periodo di una sempre maggior spesa al consumo e produzione di massa; ma dopo la Prima Guerra Mondiale, l’opinione pubblica americana diventava sempre più isolazionista. Ciò venne evidenziato col suo rifiuto di far parte della Lega delle Nazioni, la cui missione principale era quella di mantenere la pace mondiale.
La politica estera americana continuava a tagliarsi fuori dal resto del mondo durante quel periodo imponendo dazi sulle importazioni per proteggere i produttori nazionali.
Milioni di persone, per lo più dall’Europa, in precedenza furono le benvenute in America alla ricerca di una vita migliore. Ma nel 1921 furono introdotte le quote e nel 1929 soltanto 150.000 immigrati all’anno potevano entrare negli Usa.
Dopo un decennio di prosperità ed ottimismo, l’America cadde nella disperazione quando la Borsa affondò nell’ottobre del 1929, dando inizio così alla Grande Depressione.
Le conseguenti durezze economiche e la disoccupazione di massa segnarono il destino nella rielezione del presidente Herbert Hoover e così Franklin Delano Roosevelt conquistò la vittoria elettorale nel Marzo del 1933.
Di fronte a lui c’era un’economia sull’orlo del collasso: erano state chiuse banche in 32 stati e circa 17 milioni di persone erano state licenziate, quasi un terzo della forza lavorativa.
Mentre le tensioni in Europa salivano per la presa del potere dei Nazionalsocialisti, il Congresso introdusse una serie di Atti di Neutralità per impedire all’America di venire coinvolta in conflitti esterni.
Nonostante Roosevelt non fosse d’accordo con questa politica, l’accettò perché aveva ancora bisogno dell’appoggio del Congresso per i suoi programmi del New Deal, progettati per trascinare il paese fuori dalla Depressione.
Nel 1937 la situazione in Europa peggiorava ed iniziò in Asia la seconda guerra fra Cina e Giappone.
Un leggero cambiamento nell’opinione pubblica permise limitati aiuti americani agli Alleati.
L’attacco giapponese a Pearl Harbor nel dicembre del 1941 cambio però tutto.
 
 
Traduzione dal Daily Mail a cura di: Gian Franco Spotti
 


20 Ottobre 2011 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=11022

mercredi, 16 novembre 2011

Jean-Claude Rolinat nous parlera du Sud et des Sudistes au Local...

 Jean-Claude Rolinat nous parlera du Sud et des Sudistes au Local...

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16:49 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sud, sudisme, sudistes, etats-unis, histoire | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Halliburton : Aux origines du complexe militaro-industriel américain

Halliburton : Aux origines du complexe militaro-industriel américain

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Depuis des décennies, Halliburton entretient des relations privilégiées avec le monde politique. Commencée sous Lyndon Johnson, cette complicité a fait de la firme l’un des principaux piliers du complexe militaro-industriel américain.

Wirtz va s’occuper de la partie légale. Je vais m’occuper de la politique, vous allez prendre en charge son aspect business. Nous allons ensemble trouver des solutions qui amélioreront notre position à tous les trois.  » En ce jour de 1937, quatre hommes se retrouvent discrètement dans une suite de l’hôtel Lama de Houston, au Texas. Le premier est Alex Wirtz : ancien sénateur de l’État devenu avocat, c’est l’un des hommes les plus influents du Texas. Le deuxième est un jeune homme au physique de représentant de commerce : Lyndon Baines Johnson.

A vingt-neuf ans, ce Texan pur jus cherche à se faire élire à la Chambre des représentants après un début de carrière prometteur dans les coulisses du Congrès à Washington. Quant aux deux autres, il s’agit des frères Brown, Herman et George. Depuis près de vingt ans, ils dirigent Brown & Root, une prospère entreprise de travaux publics, qui intervient principalement au Texas.

Ces quatre hommes n’en sont pas à leur première rencontre. Cela fait déjà plusieurs mois que, à l’initiative de Wirtz, ils se retrouvent dans la suite 8 F de l’hôtel Lamar, rejoints parfois par d’autres  » huiles  » du Texas, hommes politiques, journalistes ou industriels. On y parle affaires et politique et l’on s’y distribue les rôles, dans un subtil jeu d’influence où la corruption, les détournements de fonds et la fraude sont monnaie courante.

Ce jour-là, le jeune Lyndon Johnson a décidé de frapper très fort. Ambitieux, le jeune politicien sait qu’il aura besoin de beaucoup d’argent pour se faire une place à Washington et d’abord pour se faire élire à la Chambre des représentants, son premier objectif. Le marché qu’il propose à ses trois acolytes est des plus simples : aux frères Brown le financement de sa carrière politique en échange de l’attribution de marchés de construction ; et à Wirtz l’habillage légal des opérations contre de juteuses participations dans ces mêmes marchés. Un  » deal  » parfaitement rodé…

En 1962, Brown & Root, la firme fondée par les frères Brown, sera rachetée par Halliburton, l’un des principaux équipementiers pétroliers américains, donnant naissance à un géant de l’ingénierie et de la construction, très bien introduit au Pentagone. Entre-temps, les frères Brown auront versé des millions de dollars à Lyndon Johnson, lui permettant de franchir un à un les obstacles qui finiront par le mener à la présidence des États-Unis en 1963, au lendemain de l’assassinat de Kennedy.  » Sans les frères Brown, Johnson ne serait sans doute jamais arrivé là où il est arrivé « , écrit l’historien américain Robert A. Caro dans son livre Lyndon Johnson,  » The Path to Power  » (1983).

En retour, la firme, devenue partie intégrante de Halliburton, s’assurera de gigantesques contrats avec le Pentagone, décrochant des marchés truqués, devenant le principal fournisseur de l’armée américaine lors de la guerre du Vietnam. Le pli ne sera jamais perdu. En 1995, Halliburton s’assurera ainsi les services de l’ancien secrétaire à la Défense de George Bush Sr, le désormais célèbre Dick Cheney. Nommé PDG du groupe, celui-ci multipliera par cinq le montant des contrats signés avec le Pentagone, trustant littéralement les marchés de l’armée américaine.

Devenu le vice-président de George Bush­ ­­­Jr,­­­­ Dick Cheney n’oubliera pas son ancien employeur. Halliburton se taillera la part du lion dans les contrats de reconstruction en Irak, au grand dam de ses concurrents. De Lyndon Johnson à Dick Cheney, un même sens de l’intérêt commun…

Pour comprendre cette étonnante complicité, il faut remonter loin en arrière, à l’histoire des deux firmes qui uniront leur destin un jour de 1962 : celle d’Halliburton et de Brown & Root. qu’Erle Halliburton fonde la société qui porte son nom. Né en 1892 dans une famille pauvre du Tennessee, ce passionné de mécanique a commencé à travailler dès l’âge de quatorze ans, enchaînant les petits boulots avant de trouver une place chez Aldmond A. Perkins, une entreprise de construction de puits de pétrole du Texas. C’est là, alors que le boom du pétrole texan bat son plein, qu’il apprend le métier qui fera plus tard sa fortune : le bétonnage des puits, une technique encore peu employée et qu’il perfectionne.

En 1919, il décide de se mettre à son compte et fonde la New Method Oil Well Cementing Company, rebaptisée  » Halliburton Oil Well Cementing Company  » en 1924. Utilisant des techniques très innovantes, la firme s’impose très vite comme l’un des principaux équipementiers des États-Unis. Jusqu’à ce que la crise des années 1930 vienne remettre en cause son développement. Afin de compenser la chute de ses marchés, Erle Halliburton tente de se diversifier dans l’aviation de transport. Mais il se heurte au refus catégorique de l’administration. Amer, il professera toujours un grand mépris pour les politiciens de Washington.

Un énorme matelas de liquidités

Au début des années 1930, Erle Halliburton n’est pas le seul à s’interroger sur l’avenir de sa société. Au même moment, deux entrepreneurs des travaux publics cherchent eux aussi à surmonter la crise économique. Aussi dissemblables que possible, Herman et George Brown forment ensemble un duo d’une redoutable efficacité. L’aîné, Herman, est né au Texas en 1892, où son père tient un petit commerce. Introverti, ce travailleur acharné a commencé très jeune à travailler comme ouvrier dans les travaux publics. Charmeur et extraverti, George, lui, de six ans son cadet, a débuté en vendant des lapins et des journaux avant de s’inscrire à l’École des mines du Colorado, s’attirant ce commentaire prémonitoire de son professeur lors de sa remise de diplôme :  » Gagne son pouvoir grâce à sa capacité à se faire des amis. « 

Entre-temps, avec l’aide de son beau-frère Dan Root, Herman a créé, en 1919, sa propre société de construction de routes pour profiter du boom de l’automobile au Texas : Brown & Root. Ne sachant pas très bien quoi faire, George les rejoint au milieu des années 1920. Les deux frères comprennent aussitôt que pour se faire une place au soleil et prendre leur part des marchés publics, il leur faut tisser des relations étroites avec les décideurs, c’est-à-dire avec les élus de l’État et, au besoin, ne pas hésiter à mettre la main au portefeuille. Une attitude qui n’a rien de surprenant dans le Texas d’alors où les marchés truqués et la corruption sont monnaie courante. Habiles, les deux frères évitent dans un premier temps de soumissionner aux grands appels d’offres autoroutiers, se contentant de chantiers petits et moyens, moins risqués financièrement et qui leur permettent de se faire d’utiles relations parmi les élus locaux.

Lorsque la crise des années 1930 éclate, Brown & Root est assis sur un énorme matelas de liquidités qu’il distribue au gré de ses intérêts pour obtenir des contrats. En l’espace de dix ans, il est devenu l’un des interlocuteurs privilégiés de l’État du Texas, jouant de ses contacts pour obtenir des marchés. Comme ce contrat pour la collecte des ordures de la ville de Houston, qu’elle remporte grâce à l’intervention d’un élu de la ville, éleveur de porcs de son état. L’arrangement satisfait au plus haut point les deux parties : les déchets organiques sont en effet triés clandestinement et cédés pour rien à l’élevage de porcs pour servir de nourriture. Gagnant-gagnant…

Au milieu des années 1930 cependant, avec l’aggravation de la crise, les frères Brown cherchent à se mettre quelque chose de plus consistant sous la dent. Les immenses chantiers publics, lancés par Roosevelt dans le cadre du New Deal, leur en donnent l’occasion. Depuis quelque temps, Herman et George Brown sont en cheville avec Alvin Wirtz. L’ancien sénateur du Texas est désormais à la tête d’un cabinet d’avocats spécialisé dans les marchés publics. Toujours en quête d’argent, cet homme de l’ombre met son entregent et son carnet d’adresses au service des industriels du Texas, moyennant quelques  » compensations « . Au fil des années, il est devenu l’un des proches conseillers des frères Brown qui rémunèrent grassement ses prestations. Par Wirtz, les frères Brown ont également eu accès à James-Paul Buchanan, représentant du Texas au Congrès des États-Unis, mais aussi et surtout président du comité d’attribution des fonds du New Deal. Une relation en or !

En 1936, Wirtz, Buchanan et les frères Brown montent ainsi un coup de premier ordre : la construction d’un barrage sur la rivière Colorado. Pour obtenir le feu vert de l’administration fédérale, hésitante, Wirtz ne reculera devant rien, n’hésitant pas à modifier le tracé des cartes géographiques et utilisant largement les fonds de Brown & Root pour s’acheter la bienveillance de Buchanan. Avec succès. En 1936, Alvin Wirtz se fait fort opportunément nommer à la tête du Lower Colorado River Authority (LCRA), l’organisme chargé de mener à bien la construction du barrage Marshall Ford. A peine nommé, il désigne son client Brown & Root attributaire du marché. La firme n’a encore jamais construit de barrages…

La mort totalement inattendue de Buchanan, en 1937, vient un temps tout remettre en question. Par chance, l’homme qui brigue le siège du défunt est un proche ami de Wirtz, un politicien ambitieux dépourvu de moyens mais qui a l’immense avantage d’être proche de Lyndon Johnson. Aux frères Brown, qui s’inquiètent pour l’avenir, Wirtz promet le soutien de Johnson, en échange de son élection. Le deal se noue quelques mois avant les élections de 1937, lors de la fameuse rencontre à la suite F8 de l’hôtel Lamar de Houston. Quelques semaines après les élections et après une ultime intervention de Johnson auprès du président Roosevelt, la construction du barrage Marshall Ford est attribuée à Brown & Root.

C’est à cette occasion que la firme inaugure un type de contrat qui fera sa fortune : le  » cost plus « . Il prévoit le remboursement intégral des coûts de construction, majorés d’un pourcentage sur ces derniers versé au titre de la rémunération du contractant. Un système très juteux et qui pousse évidemment au gonflement des coûts. Illustration par l’exemple : estimée à une trentaine de millions de dollars environ, la construction du barrage Marshall Ford sera finalement facturée… 125 millions de dollars !

Entre Lyndon Jonhson et Brown & Root, les liens ne se distendront jamais. Durant la Seconde Guerre mondiale, c’est en grande partie grâce à l’élu du Texas que Brown & Root se reconvertit dans la construction de pièces détachées pour avions et de pistes d’aviation, mettant ainsi un pied dans les marchés militaires. En échange de ce  » service « , la firme de construction financera généreusement la campagne de Johnson pour les élections sénatoriales de 1948, obligeant même ses salariés à faire des versements individuels !

C’est encore Brown & Root qui mettra la main au portefeuille pour assurer sa désignation à la vice-présidence des États-Unis, en 1960, dernière étape avant la présidence trois ans plus tard. A titre de renvoi d’ascenseur, Brown & Root engrangera pour plusieurs centaines de millions de dollars de contrats avec l’armée – pistes aériennes, ports, bases militaires, ponts et routes – non seulement aux États-Unis mais aussi en Europe et en Asie, achevant ainsi de se muer en prestataire privilégiée du Pentagone.

Des activités partout dans le monde

La mort d’Erle Halliburton, en 1957, suivie de celle de Herman Brown, en 1962, met la dernière touche au tableau. Depuis le début des années 1950 et après le passage à vide des années 1930, la firme Halliburton a étendu ses activités partout dans le monde, construisant des puits de pétrole au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine. Mais la baisse régulière du coût du baril a fini par entamer ses revenus et la firme, désormais dirigée par les descendants de son fondateur, est à la recherche d’activités nouvelles. Quant à Brown & Root, que préside un George Brown vieillissant, elle est, elle aussi, en quête d’un avenir. Impensable du temps d’Erle – qui ne voulait rien avoir à faire avec les  » gens de Washington  » – et Herman – qui rechignait à partager le pouvoir -, le rapprochement des deux firmes est désormais possible.

Conclue à la fin de l’année 1962, sans doute encouragée par Washington, la cession de Brown & Root à Halliburton signe le mariage de deux entreprises texanes aux activités complémentaires – la construction pétrolière, les travaux publics et le génie civil – en même temps qu’elle marque l’alliance de la compétence technique et de l’influence politique, alliance d’une redoutable efficacité ! Dans l’affaire, l’entreprise conserve cependant l’essentiel : l’appui de Lyndon Johnson. De fait, lors de la guerre du Vietnam, Halliburton devient le plus gros employeur au Vietnam, avec 51.000 personnes occupées à construire l’infrastructure militaire américaine.

Entre 1965 et 1972, la firme engrangera, dans cette seule partie du monde, près de 400 millions de dollars de bénéfices, s’imposant comme l’un des principaux piliers du complexe militaro-industriel ! Par la suite, la firme fera de juteuses affaires en Iran, dans les Balkans, dans le Golfe et en Afrique du Nord – Dick Cheney tentera d’ailleurs de s’opposer à des sanctions contre la Libye de Khadafi où la firme est très présente -, profitant toujours pleinement de ses soutiens au plus haut niveau de l’État.

mardi, 15 novembre 2011

USA-Tricks gegen Iran: Eine Analyse

USA-Tricks gegen Iran: Eine Analyse

John Lanta

Nur wenige Wochen nach dem wundersamen Attentatsversuch des Iran gegen den saudischen Botschafter in Washington, dessen Story so unglaubwürdig war, dass kein namhafter Politiker in Europa dazu Stellung nehmen wollte, erreicht uns jetzt eine Geschichte, an der man nicht so leicht vorbeikommt. Kennzeichen der Anklagen gegen den Iran wegen seines angeblichen Atomwaffenprogramms sind wenig gehaltvolle Vorwürfe, falsche Schlussfolgerungen und deren ständige Wiederholung über viele Jahre. 

Die Tatsachen sind: Der Iran erfüllt alle Wünsche der Wiener Atomkontrollbehörde IAEA (International Atomic Energy Agency), lässt auch über die vorgeschriebenen Kontrollen hinaus weitere Kontrollen zu, die nicht vorgeschrieben sind, ist berechtigt, ein friedliches Atomprogramm voranzutreiben – und WÄRE jederzeit berechtigt, mit der rechtlich festgelegten Kündigungsfrist von drei Monaten aus dem unterschriebenen Atomwaffensperrvertrag auszusteigen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/john-lant...

mardi, 08 novembre 2011

Chinesisch-amerikanische Energie-Geopolitik: Der Kampf ums Erdöl im Südchinesischen Meer

Chinesisch-amerikanische Energie-Geopolitik: Der Kampf ums Erdöl im Südchinesischen Meer

Prof. Michel Chossudovsky

Zwischen China und den USA entwickelt sich ein neuer Bereich potenzieller Konfrontation.

Berichten zufolge hat der amerikanische Erdölkonzern Exxon Mobil, der von Vietnam die Erschließungs- und Förderrechte erworben hatte, beträchtliche Erdgasvorkommen vor der vietnamesischen Küste im Südchinesischen Meer entdeckt.

»Der amerikanische Erdölkonzern Exxon Mobil meldete in einer Pressemitteilung, er habe ›potentiell beträchtliche‹ Erdgasvorkommen vor der vietnamesischen Küste entdeckt: ›Wir können bestätigen, dass das Unternehmen ExxonMobil Exploration and Production Vietnam Ltd. bei seiner zweiten Probebohrung vor der Stadt Da Nang im August 2011 auf Kohlenwasserstoffe gestoßen ist.« (siehe dazu John C.K. Daly, Apocalypse Redux? U.S. Natural Gas Find off Vietnam Could Raise Tensions with China, in Oilprice.com )

In diesem Zusammenhang ist von großer Bedeutung, dass sich diese vorgelagerte Erdgasreserven zwischen der nordvietnamesischen Küste und der chinesischen Insel Hainan in einer Meeresregion befinden, die zwischen Vietnam und China umstritten ist (siehe Karte unten). Das umstrittene Gebiet besteht aus den Abschnitten 117, 118 und 119, die sich nach Angaben von Hanoi in der von Vietnam nach internationalem Seerecht beanspruchten 370 Kilometer (oder 200 Seemeilen) umfassenden ausschließlichen Wirtschaftszone (auch »wirtschaftliche Sondernutzungszonen« genannt) befinden. (siehe dazu: John C.K. Daly: ebenda.)

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/prof-michel-chossudovsky/chinesisch-amerikanische-energie-geopolitik-der-kampf-ums-erdoel-im-suedchinesischen-meer.html

lundi, 31 octobre 2011

Pire que la Grèce, la Californie !

Pire que la Grèce, la Californie !

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Le déficit californien atteint désormais 88 milliards de dollars (65 milliards d’euros) et la Californie, malgré les efforts de son nouveau gouverneur Jerry Brown, est désormais le seul Etat américain dont la notation financière est inférieure à celle de la Grèce…

L’État californien est terriblement endetté, mais il n’est pas seul. Beaucoup de ses municipalités, y compris celle de certaines de ses plus grandes villes sont très mal en point. Quelques exemples précis permettent de constater les dégâts, et certaines aberrations, qui rapprochent la Californie de… la Grèce.

En janvier 2009, l’Express posait la question : « La Californie est-elle au bord de la faillite ? » en rappelant les chiffres si souvent entendus « La Californie est l’Etat américain le plus riche et le plus peuplé. Indépendant, ce territoire de la taille de l’Italie et habité par 36,5 millions de personnes, serait la huitième économie mondiale » … Mais en ajoutant que son déficit atteignait alors 40 milliards de dollars.

En février 2009, « L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a abaissé la note de la dette de l’État de Californie en raison de la crise budgétaire que traverse le territoire. Du coup, la Californie est désormais considérée comme le débiteur le moins fiable des États-Unis. » notait le quotidien la Tribune.

En février 2010, The Trumpet s’interrogeait « La Californie sera-t-elle la prochaine Grèce ? » et citait une réflexion du patron de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet (qui va quitter la direction de la BCE dans quelques jours). The Trumpet estimait la dette californienne à 200 000 dollars par habitant… et ajoutait que si l’Europe peut survivre sans la Grèce, l’économie américaine ne survivrait pas à une faillite de la Californie qui abrite un Américain sur huit.

Aujourd’hui, ce n’est plus de 40 milliards de dollars dont il faut parler, mais de 88 milliards de dollars (65 milliards d’euros) et la Californie, malgré les efforts de son nouveau gouverneur Jerry Brown, est désormais le seul État américain dont la notation financière est inférieure à celle de la Grèce

 

Le mensuel Vanity Fair s’intéresse à son tour à la Californie, et plus particulièrement à deux villes qui illustrent sa situation derrière l’apparence d’un des États les plus prospères des États-Unis, et bien sûr, à son ancien gouverneur, le très médiatique Schwarzenegger.

Mais Vanity Fair évoque aussi une inconnue, Meredith Whitney, analyste indépendante qui dirige sa propre société à Wall Street : le 14 décembre 2010, dans la célèbre émission d’information « 60 Minutes », elle se fait remarquer en soulignant que c’est au niveau local, au niveau des municipalités que l’Amérique est en train de couler.

Elle déclenche une salve de critiques mettant en cause son expérience, et l’accusant de parler sans savoir. En juillet 2011, l’agence Bloomberg écrit que la catastrophe qu’elle annonçait ne s’est pas produite, que sa crédibilité est remise en cause, et y consacre une longue dépêche pour réfuter sa thèse.

Pourtant, en cette fin d’année 2011, Vanity Fair estime qu’elle n’a peut être pas tort, et prend l’exemple de la Californie, la quintessence de l’Amérique et de son rêve avec Hollywood et la Silicon Valley. Elle s’étend le long de la côte du Pacifique de San Diego (frontière mexicaine) au sud, jusqu’à San Francisco au nord, sur plus de 800 Km mais elle ne couvre que 400 000 Km2, soit deux fois moins que la France.

Le journal considère que l’ancien gouverneur de l’Etat, Schwarzenegger y a réalisé quelques réformes importantes, mais que sur les recettes et les dépenses de la Californie, il a connu un échec total. A son arrivée au pouvoir en 2003, il atteignait 70% d’opinions favorables et l’on croyait que son mandat servirait à résoudre les problèmes financiers de la Californie. mais quand il est parti en 2011, sa cote de popularité était en dessous de 25%, et il n’a presque rien résolu.

Schwarzenegger répond qu’il n’a jamais eu les outils pour agir. David Crane, ancien conseiller économique démocrate, souligne que les pensions des fonctionnaires de l’État faisaient un trou deux fois plus grand dans le budget au départ de Schwarzenegger qu’à son arrivée.

Et il donne des détails précis et choquants : la Californie dépense 6 milliards de dollars pour moins de 30 000 gardiens de prison. Celui qui commence sa carrière dans une prison à 45 ans, peut prendre sa retraite 5 ans après avec une pension égale à la moitié de son ancien salaire… Le psychiatre en chef des prisons californiennes est le fonctionnaire le mieux payé de Californie : 838 706 dollars par an.

Si la Californie dépense 6 milliards pour ses prisons, elle ne consacre que 4,7 milliards à ses universités qui abritent 33 campus et 670 000 élèves, à comparer aux 30 000 gardiens. En 1980, un étudiant californien payait 776 $ par an en frais de scolarité ; en 2011, il paie 13 218 $. Partout, l’avenir à long terme de l’État est sacrifié.

Schwarzenegger reconnaît s’être rendu compte que quelque chose n’allait pas, lorsque mi-2007, les impôts ont rapporté 300 millions de moins en un mois, puis le mois suivant c’était 600 millions. En fin d’année, il manquait un milliard de dollars. Vanity Fair cite deux exemples. D’abord celui d’une grande ville que ceux qui ont parcouru la Californie connaissent, mais que les Français ne voient pas, aveuglés par San Francisco, qui n’est pas loin.

Déjà San Jose est une ville de près d’un million d’habitants. Elle se trouve à l’autre bout de la Silicon Valley qui commence aux portes de San Francisco. San Jose abrite le siège d’Adobe (éditeur du logiciel Photoshop etc.) et d’autres entreprises célèbres… Mais elle est au bord de la faillite. Ses malheurs ont, en fait, commencé dans les années 1990 avec le boom Internet, tout le monde s’est cru riche et les fonctionnaires municipaux ont voulu aussi leur part de gâteau, comme les policiers et les pompiers. En 2002, les policiers avaient été augmentés de 18%, puis les pompiers ont obtenu 23%. Les policiers ont réclamé une compensation pour être au même niveau.

Le maire de la ville, Chuck Reed, va jusqu’à dire qu’ils gagneront encore plus en retraite que lorsqu’ils travaillaient mais il espère ne pas en être au niveau de la Grèce en matière d’endettement. Pourtant les retraites et les mutuelles représentent plus de la moitié du budget, et ces dépenses continuent d’exploser.

Du coup, bien que la ville ait 250 000 habitants de plus, elle a dû réduire de près d’un tiers son nombre d’employés qui est passé de 7 450 à 5 400, soit le niveau de 1988. Les bibliothèques sont fermées trois jours par semaine, elle a licencié des pompiers et des policiers. Heureusement via un fonds fédéral de 15 millions de dollars, la ville a pu réembaucher, le 25 août dernier, 15 pompiers comme le montrent ces photos.

Si la situation ne s’arrange pas, en 2014, San Jose, 10e ville des USA ne pourra plus employer que 1 600 fonctionnaires. Les négociations avec les pompiers et les policiers n’avancent pas car ces deux corporations se considèrent comme indispensables, toutes les économies doivent donc se faire sur d’autres services à leurs yeux.

L’exemple de Vallejo, une autre ville californienne, qui se trouve près du bord nord-est de la baie de San Pablo, qui s’enfonce dans les terres au-delà de la baie de San Francisco illustre-t-il ce qui attend la Californie ? Le hall d’entrée de la mairie est vide, il y a un bureau d’accueil, mais personne derrière. Beaucoup de bureaux dans les étages sont vides. Cette ville de 117 000 habitants a fait faillite en 2008, les charges salariales des employés municipaux dévoraient 80% du budget municipal. Le taux de chômage en ville atteint 15,8%.

En août 2011, un juge a validé la banqueroute de Vallejo : ses créditeurs ont récupéré 5 centimes pour chaque dollar que la ville leur devait, rien de plus.

Atlantico

samedi, 29 octobre 2011

Amerikanische Regierungsvertreter verbreiten falsche »Geheimdienstinformationen«, um angebliches Terrorkomplott zu untermauern

Amerikanische Regierungsvertreter verbreiten falsche »Geheimdienstinformationen«, um angebliches Terrorkomplott zu untermauern

Gareth Porter

Vertreter der Regierung des amerikanischen Präsidenten Barack Obama haben in den vergangenen Tagen gezielt Informationen »durchsickern« lassen, die angeblich auf der Geheimhaltung unterliegenden Berichten beruhen, um so die Behauptung zu untermauern, zwei hochrangige Angehörige der Iranischen Revolutionsgarden seien an einem Mordkomplott in der amerikanischen Hauptstadt gegen den saudischen Botschafter in den USA Adel al-Dschubeir Washington beteiligt gewesen. Die daraufhin veröffentlichten Medienberichte trugen dazu bei, von der Tatsache abzulenken, dass keine überprüfbaren Beweise für eine offizielle iranische Beteiligung an dem angeblichen Mordkomplott vorliegen, auch wenn von Regierungsseite immer wieder das Gegenteil behauptet wird. Aber die Informationen über die beiden iranischen Vertreter, die an NBC News, die Washington Post und die Nachrichtenagentur Reuters weitergegeben wurden, sind eindeutig falsch und irreführend, wie in einem Fall offizielle Dokumente zeigen und im anderen Fall durch einen früheren hochrangigen Geheimdienstmitarbeiter aus dem Bereich der Terrorbekämpfung bestätigt wird.

Die gezielten Fehlinformationen richten sich vor allem gegen Abdul Reza Schahlai, der von der Regierung Obama offiziell als »stellvertretender Kommandeur der Quds-Brigaden« [Spezialeinheiten] der Islamischen Revolutionsgarden bezeichnet wird. Schahlai wird von US-Vertretern seit Langem als Schlüsselfigur in den Beziehungen zwischen den Quds-Brigaden und der Madhi-Miliz des schiitischen irakischen Geistlichen Muqtada as-Sadr betrachtet.

Scheinbar versuchte das FBI mit dieser seit Juni laufenden »Sting-Operation« [ein Vorgehen, mit dem Regierungs- oder Strafverfolgungsbehörden versuchen, Zielpersonen unter Vorspiegelung falscher Tatsachen dazu zu bringen, ein Verbrechen zu begehen, wobei die Behörden oft in die Vorbereitung der Straftat verwickelt sind], an der auch der Amerikaner iranischer Abstammung Mansur Arbabsiar  und ein Informant der amerikanische Rauschgiftbekämpfungsbehörde DEA beteiligt waren, Arbabsiar dazu zu benutzen, Schahlai in einen Terroranschlag zu verwickeln. Die amerikanischen Beamten waren von ihrem DEA-Informanten darüber informiert worden, Arbabsiar habe behauptet, ein Cousin Schahlais zu sein.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/gareth-porter/amerikanische-regierungsvertreter-verbreiten-falsche-geheimdienstinformationen-um-angebliches-ter.html

 

00:10 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : services secrets, etats-unis, terrorisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 28 octobre 2011

Cyberkrieg, massives »Hackerähnliches Eindringen«: USA suchen nach der absoluten Waffe

Cyberkrieg, massives »Hackerähnliches Eindringen«: USA suchen nach der absoluten Waffe

Boris Volkhonsky

Am Dienstag letzter Woche traf die amerikanische Außenministerin Hillary Clinton in der libyschen Hauptstadt Tripolis ein. Im Gepäck hatte sie einige Millionen Dollar an Hilfsgeldern für die Übergangsregierung und eine Botschaft des Friedens und der Ermutigung für das libysche Volk. Wie die Washington Post berichtete, stand bei ihrem Gesprächen die Frage im Mittelpunkt, »wie man die Grundlagen für eine langfristige, völlig neuartige, sowie tiefe und weitgehende Partnerschaft zwischen den Vereinigten Staaten und Libyen legen kann«.

 

Es mag Zufall oder doch ein genau geplanter Schachzug gewesen sein, aber einen Tag vor dem Clinton-Besuch in der libyschen Hauptstadt, berichteten mehrere amerikanische Zeitungen über frühere Pläne des Pentagons, mit Cyberangriffen gegen Muammar Gaddafis Luftverteidigung vorzugehen. Die genaue Art der Vorgehensweise, mit der das amerikanische Militär die Luftverteidigung des Landes zerschlagen und damit die Sicherheit für die Kampfflugzeuge der USA und der NATO erhöhen wollte, unterliegen immer noch der Geheimhaltung, aber im Großen und Ganzen ergibt sich folgendes Bild: Über ein massives Eindringen in die entsprechenden Computeranlagen, wie man es »normalerweise« von Hackern kennt, sollten alle Computernetzwerke des libyschen Militärs gestört oder zum Absturz gebracht und so verhindert werden, dass das Radarfrühwarnsystem die gesammelten Informationen an die Raketenbatterien weiterleitet.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/boris-volkhonsky/cyberkrieg-massives-hackeraehnliches-eindringen-usa-suchen-nach-der-absoluten-waffe.html