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lundi, 01 avril 2013

Les adieux au Greenback

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«Les adieux au Greenback»

«Les USA pourraient, déjà dans un futur proche, se voir contraints d’amasser une réserve de yuans»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Est-ce que la structure mondiale de la monnaie se trouve devant une refonte et un changement, comme nous ne l’avons plus vécu depuis de nombreuses décennies? Les spécialistes de monnaies en Europe voient et ressentent que particulièrement en Extrême-Orient «les adieux au Greenback» se font fortement entendre. Le chef du marché des changes d’une grande banque globale a nommé cela, lors d’une discussion, «le danger imminent de burnout». Des contournements de la monnaie de référence mondiale se sont établis notamment dans le commerce asiatique et l’économie pétrolière. Dans le commerce, les USA se retrouvent même derrière la Chine. Et toujours plus d’observateurs aux USA craignent un désastre à la suite de la politique monétaire ultra-libérale de la FED …
Un signe qui ne passe pas inaperçu: les pays émergents du bloc BRICS – soit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – bricolent plus ou moins ouvertement à leur propre banque de développement. Capital de départ prévu: 50 milliards de dollars (!). Elle est clairement prévue – dans une phase ultérieure – comme concurrent possible au Fonds monétaire international, dans lequel les USA font la loi. La République populaire de Chine, de son côté, accélère davantage et plus ouvertement la propagation du yuan. Celui-ci a accédé rapidement, dans le commerce inter-asiatique, à un statut préférentiel de monnaie de facturation. En même temps, l’Europe est torturée par une douloureuse crise de dettes. Une récession menace de nouveau les USA après la baisse du produit intérieur brut lors du dernier trimestre de 2012. Mais la Chine a accédé, malgré moins de croissance, au rang de la plus grande nation de commerce mondial en 2012. Ainsi a-t-elle subtilisé, rapidement mais douloureusement, la couronne aux USA – que ceux-ci avaient portée depuis la Seconde Guerre mondiale …
Le magazine allemand Manager Magazin parle un langage clair: après des décennies, pendant lesquelles, au moyen de la mondialisation, de contrats stratégiques et de géants de Wall-Street en expansion, comme Coca-Cola, General Electric et IBM, la superpuissance USA a imposé son rythme au reste du monde, le vent tourne maintenant. Et ce tournant est dramatique. Dans le commerce mondial, surgit une nouvelle infrastructure, de plus en plus prête à renoncer à la monnaie de référence mondiale du dollar. «Les nouveaux joueurs de très haut niveau dans la ligue des champions économiques évoluant de façon rapide viennent d’Asie, d’Amérique latine, d’Afrique» …
Le Boston Consulting Group a établi, ces derniers jours, pour la cinquième fois depuis 2006, une liste des 100 plus grands challengers des pays émergents. Parmi les «100 Global Challengers», 30 viennent de Chine, 20 d’Inde. Pas moins de 1000 entreprises, venant des marchés émergents, ont franchi en 2006 le mur du son de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel. L’analyse les nomme les Volkswagen, les Wal-Mart et les Apple de l’avenir! Ils sont maintenant sur le point de faire peur à l’Occident. Et la monnaie de référence mondiale pour les attaques sur le système économique mondial établi ne s’appelle plus automatiquement «dollar», mais de plus en plus souvent «renminbi». Les USA pourraient, déjà dans un futur proche, se voir contraints d’amasser une réserve de yuans, pour continuer à participer pleinement au commerce international …
La nervosité aux USA, face à cette relève de la garde, se transforme par endroits déjà en cynisme. «Nous voyons une guerre monétaire», dit Peter Schiff le PDG d’Euro Pacific Capital. «Ce qui distingue une guerre monétaire d’une autre guerre», ajoute-t-il, «c’est le fait que l’on se tue soi-même, et les USA semblent, dans ce sens-là, être déjà considérés comme le vainqueur désigné.»
Même pour le magnat des médias et milliardaire Steve Forbes, cela devient inquiétant: «La banque centrale américaine produit toujours plus de désastres, comme un drogué», dit-il, et il craint que la politique monétaire actuelle en arrive à ruiner l’économie américaine…

Source: Vertraulicher Schweizer Brief n° 1350 du 21/2/13

(Traduction Horizons et débats)

L’engagement d’Obama au Moyen-Orient

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L’engagement d’Obama au Moyen-Orient

L’art de la guerre

 
Double engagement répété par Obama dans sa visite en Israël. L’alliance toujours plus forte des USA avec l’Etat israélien, confirmée par le fait que « nos militaires et nos services de renseignement coopèrent plus étroitement que jamais ». Ceci est indubitable. La création d’ « un état palestinien indépendant et souverain ». Ceci est faux. L’ « Etat palestinien » auquel on pense à Washington ressemble beaucoup à une « réserve indienne » : il y a quatre mois, aux Nations Unies, les Usa ont même voté avec Israël contre la reconnaissance de la Palestine en tant qu’ « Etat observateur non membre ». Mais se déclarer favorables à un Etat palestinien accrédite l’idée que les Etats-Unis sont engagés, comme jamais, pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient. Obama a en outre joué le médiateur de paix entre la Turquie et Israël : Netanyahu a téléphoné à Erdogan pour s’excuser des « erreurs opérationnelles » commises dans l’attaque contre la Freedom Flotilla qui transportait les pacifistes à Gaza. Excuses immédiatement acceptées : sur les tombes des pacifistes tués par les Israéliens il sera maintenant inscrit « mort le 31 mai 2010 par une erreur opérationnelle ».

Après ses rencontres en Israël, Obama a fait escale à Amman, en réaffirmant « l’engagement des Etats-Unis pour la sécurité de la Jordanie », mise en danger par la « violence qui filtre à travers la frontière avec la Syrie ». Il reste à voir, cependant, dans quelle direction. Comme informe le Guardian, des instructeurs étasuniens, aidés par des collègues français et britanniques, entraînent en Jordanie les « rebelles » qui sont infiltrés en Syrie. Le cercle se resserre ainsi autour de la Syrie, avec une opération sous direction Usa/Otan menée à travers la Turquie et Israël (à présent réconciliés) et la Jordanie. Et, pour l’estocade finale,  le casus belli est prêt : le lancement d’un missile à tête chimique, qui a provoqué la mort de plusieurs dizaines de personnes dans la zone d’Alep.

A Jérusalem, Obama a exprimé sa solidarité avec « la préoccupation croissante d’Israël pour les armes chimiques de la Syrie voisine », en avertissant que, si l’enquête trouvait les preuves que ce sont les militaires syriens qui ont utilisé l’arme chimique, cela « changera les règles du jeu ». En d’autres termes, c’est une menace d’intervention « préventive » USA/Otan en Syrie, au motif de bloquer l’arsenal chimique avant qu’il ne soit utilisé. Si de telles «preuves » émergeaient, cela voudrait dire que le gouvernement syrien a décidé d’utiliser un missile à tête chimique contre ses propres soldats et civils loyaux au gouvernement (la quasi-totalité des victimes), pour fournir aux Usa et à l’Otan, sur un plateau d’argent, la justification pour attaquer et envahir la Syrie. En attendant, en même temps que des dollars et des armes, Washington a déjà fourni aux « rebelles » le futur premier ministre : Ghassan Hitto, citoyen étasunien d’origine syrienne. Un executive[1] texan dans la technologie d’information, choisi formellement par les « rebelles ».

Qu’est-ce qu’Obama devrait faire d’autre pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient ?

Edition de mardi 26 mars 2013 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20130326/manip2pg/14/manip2pz/337945/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 


[1] Executive, en anglais dans le texte, est le mot qui revient absolument invariablement dans les présentations anglophones du nouveau premier ministre syrien déniché au Texas par l’administration étasunienne (et « alliés ») : mot générique qui en dit long non seulement sur le flou entourant ce que Monsieur Hitto a fait jusque là mais aussi sur l’arrogance et le mépris de cette même administration (et « alliés ») qui ne ressent aucune nécessité à donner le moindre vernis de crédibilité à ses larbins. L’analyse précise du langage de l’empire, en deçà et au-delà de ses effets d’annonce, donne des clés essentielles pour une analyse non moins précise de la situation géopolitique. NdT pour la version française.

Articles Par : Manlio Dinucci
 

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samedi, 30 mars 2013

Birmanie : Violences accrues dans un pays riche en hydrocarbures, stratégie du chaos US ?

Birmanie : Violences accrues dans un pays riche en hydrocarbures, stratégie du chaos US ?

Simple hasard ? la Birmanie est le pays qui a accueilli le 19 novembre dernier Barack Obama, pour son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection. Déplacement annoncé comme un soutien de Washington au processus politique actuel en œuvre dans le pays.

Autre élément notable : alors qu’en novembre 2012, un séisme venait de frapper la Birmanie, pays d’ores et déjà théâtre de violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans, nous rappelions ici-même qu’en avril 2012, les Etats-Unis avaient annoncé la levée de sanctions interdisant l’exportation vers le territoire birman de certains services financiers.

Parmi les objectifs autorisés, cités expressément dans le texte publié, figuraient alors « la construction de la démocratie et la bonne gouvernance », l’assistance aux réfugiés ainsi que les activités religieuses.

Autre hasard ? rappelons que depuis mars 2012, les autorités birmanes ont conclu d’importants contrats dans le domaine du pétrole avec des sociétés étrangères. « Nul doute que la course aux hydrocarbures va s’intensifier » prédisait alors le site asie-info.fr.
Un contexte permettant de redouter que les Etats-Unis ne mettent encore une fois en oeuvre leur stratégie du chaos ?

 

Des violences inter-religieuses accrues

Le ministère de l’Information birman a par ailleurs indiqué qu’en dehors de Meiktila, des incidents avaient eu lieu dans trois autres communes, et notamment des incendies volontaires. Ajoutant que des dizaines de personnes avaient été arrêtées dans cette région toute proche de la capitale Naypyidaw.

Samedi, l’armée birmane a repris le contrôle de Meiktila, laquelle avait été placée la veille sous état d’urgence, à la suite de trois journées de violences à l’issue desquelles 32 morts ont été déplorés selon le dernier bilan officiel.

Mercredi, une simple querelle mercredi entre un vendeur musulman et des clients avait mis le feu aux poudres, des quartiers entiers de la ville ainsi des mosquées étant par la suite incendiés, des corps calcinés gisant dans les rues.

Des groupes d’émeutiers transformant la ville en un véritable coupe-gorge, témoignant d’une tension accrue entre bouddhistes et musulmans dans le pays.

Quand l’International Crisis Group s’inquiétait des poussées nationalistes et communautaires

En novembre dernier, quelques heures avant un fort séisme frappant la Birmanie – nous y reviendrons – l’International Crisis Group estimait dans un rapport que le pouvoir birman mais également Aung San Suu Kyi « devaient faire preuve de courage politique face aux poussées nationalistes et communautaires qui fragilisent les réformes ».

Le groupe de réflexion, dont le siège est à Bruxelles, exprimant parallèlement son inquiétude à la suite des violences entre bouddhistes et musulmans qui avaient fait près de 200 morts dans l’Etat Rakhine depuis juin 2012, événements à l’origine du départ forcé de 110.000 personnes.

« L’embrasement dans l’Etat Rakhine représente un pas en arrière profondément dérangeant », estimait ainsi l’ICG, qui relèvait que « l’ouverture politique depuis un an et demi, aussi positive qu’elle soit, libère aussi des discours potentiellement dangereux dans la société ».

« Il y a un potentiel pour des violences similaires ailleurs, au moment où le nationalisme, l’ethno-nationalisme et des préjudices anciens refont surface », précisait encore l’ICG.

On voudrait semer chaos et terreur parmi les populations qu’on ne s’y prendrait pas autrement …. avais-je alors indiqué.

« Le gouvernement a été incapable de contenir la violence, les autorités et forces de sécurité locales ont parfois agi de façon partisane, et la rhétorique extrémiste n’a fait l’objet de quasiment aucune contestation de la part des autorités et de l’opposition », regrettait par ailleurs l’Institut.

« Une autorité morale décisive est nécessaire, de la part du président Thein Sein et d’Aung San Suu Kyi, pour empêcher la propagation (des violences) et fournir des solutions à long terme », estimait par ailleurs l’ICG …. préparant peut-être d’ores et déjà le terrain à une « occupation » internationale du pays sous couvert de raisons humanitaires et de maintien de l’ordre … ? Qui sait .. une invasion humanitaire US étant tout à fait envisageable … l’ONG Save The Children (USA ) étant « idéalement » placé pour initier le mouvement sur place … et qui plus est à la « faveur » d’un fort tremblement de terre.

Quelques jours auparavant, Aung San Suu Kyi avait réclamé dans un communiqué l’envoi de forces de sécurité supplémentaires.

Car, fin octobre, le gouvernement birman avait d’ores et déjà mis en garde, estimant que les violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans dans l’ouest de la Birmanie « étaient susceptibles de se transformer de violences classiques en actes terroristes armés, après des attaques contre les forces de sécurité avec des armes artisanales ».

Après des semaines d’accalmie dans l’Etat Rakhine placé sous état d’urgence depuis des affrontements en juin 2012, des violences ont de nouveau éclaté le 21 octobre dernier entre bouddhistes de l’ethnie rakhine et musulmans de la minorité apatride des Rohingyas. Le gouvernement précisant alors que cette nouvelle vague de violences avait fait 89 morts et 136 blessés. Plus de 5.000 maisons ayant également été détruites, faisant plus de 32.000 sans-abri.

« Certaines organisations locales et internationales sont impliquées dans les violences ainsi que des organisations politiques », avait indiqué tout net le gouvernement, sans préciser à quels groupes il faisait référence, mais promettant d’agir fermement contre ceux qui ont incité aux violences. No comment …

Surin Pitsuwan, secrétaire général de l’Association des Nations d’Asie du sud-est (Asean) dont la Birmanie fait partie, avait également mis en garde fin octobre contre un risque de déstabilisation de la région si le désespoir des Rohingyas les poussaient à se radicaliser. « La Birmanie pense qu’il s’agit d’une affaire intérieure, mais votre affaire intérieure peut devenir la nôtre du jour au lendemain si vous ne faites pas attention », avait-il déclaré, observant que Naypyidaw avait refusé une offre de discussion avec l’ONU et l’Asean.

Avec le nouvel afflux de plusieurs milliers de déplacés vers ces camps déjà surpeuplés, le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) avait alors prévenu qu’il avait dépassé leurs capacités en terme d’espace, d’abris et d’approvisionnement de base tel que nourriture et eau.

Quand Washington levait des sanctions financières envers la Birmanie

Simple hasard ? Rappelons qu’en avril 2012, les Etats-Unis ont annoncé la levée de sanctions interdisant l’exportation vers le territoire birman de certains services financiers. Le département du Trésor ayant en effet publié à cette date un règlement autorisant ceux à visée humanitaire, démocratique, éducative, sociale et sanitaire, sportive ou religieuse. Parmi les objectifs autorisés, cités expressément dans le texte publié, figurent désormais « la construction de la démocratie et la bonne gouvernance », l’éducation, la santé, l’assistance aux réfugiés ainsi que les activités religieuses. No comment …

Cette annonce inaugure une première d’une série de mesures prévues par Washington en vue de récompenser la Birmanie d’avoir organisé de manière adéquate ce mois-ci des élections législatives partielles nous avait-on affirmé à cor et à cris.

Début avril 2012, à la suite des élections qui ont permis à la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi de devenir la première force d’opposition au parlement birman, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait annoncé l’allègement à court terme des restrictions pesant sur les investissements à destination de la Birmanie ainsi que la nomination rapide d’un ambassadeur. Le pays étant alors redevenu fréquentable à la suite de son engagement à poursuivre des réformes … voire à la faveur de ses richesses de son sous-sol diront certains ….

La politique américaine étant loin d’être dénuée d’intérêts, avais-je alors indiqué, précisant que les Etats-Unis souhaitaient rompre la stratégie d’isolement de la Birmanie, en vue d’éviter que ce pays riche en matières premières ne tombe chaque jour un peu plus dans le giron de la Chine.

En novembre dernier, si à la « faveur » du séisme qui venait de frapper le pays, une invasion humanitaire des Etats-Unis pouvait être redoutée, nous laissions entendre que la catastrophe pourrait également « offrir l’opportunité » aux banques américaines – comme Goldman Sachs ? – de prêter de l’argent au gouvernement birman en vue de faire face aux dépenses sanitaires – voire de reconstructions ? – occasionnées par le séisme.

 La Birmanie : un pays prometteur en terme d’hydrocarbures

Mais au delà des lobbies bancaires US, les ficelles pourraient également être tirées par les lobbies pétroliers du pays de l’oncle Sam …

En effet, depuis mars 2012, les autorités birmanes ont conclu une dizaine de contrats dans le domaine du pétrole avec des sociétés étrangères.

Selon le journal Myanmar Ahlin, cité par Mizzima, des accords ont été signés avec l’entreprise publique Myanma Oil and Gas Enterprise (MOGE).

Sans fournir de plus amples informations quant aux éléments financiers concernant ces contrats, le journal gouvernemental avait alors précisé que des sociétés birmanes étaient impliquées dans ces accords conclus avec EPI Hodlings de Hong Kong, Geopetro International Holding de Suisse, Petronas de Malaisie, Jubilant Energy d’Inde, PTTEP de Thaïlande, Istech Energy d’Indonésie et CIS Nobel Oil de Russie.

A cette date, toujours selon le gouvernement birman, dix compagnies pétrolières étrangères conduisaient des travaux exploratoires dans 24 lots offshores et huit autres dans vingt gisements sur terre.

Le site asie-info.fr indiquant alors que si « jusqu’à maintenant, les capitaux provenaient essentiellement d’Asie », désormais « à la faveur de l’assouplissement des sanctions économiques imposées au régime birman, les Occidentaux prennent position dans un secteur qui leur a été longtemps fermé ».

Ajoutant – cerise sur le gâteau « que « seuls l’Américain Chevron et le Français Total avaient investi, avant l’entrée en vigueur de ces sanctions, dans le projet de Yadana exportant du gaz vers la Thaïlande ».

Le 14 juin dernier à Genève, tout en encourageant les investisseurs occidentaux à se rendre en Birmanie, Aung San Suu Kyi, avait exprimé de fortes réserves concernant la MOGE, estimant que cette dernière «manqu(ait) à la fois de transparence et responsabilité».

Parallèlement, l’Irrawaddy avait rapporté que des élus du Congrès américain avaient appelé les entreprises américaines à attendre avant d’investir dans ce secteur. Ajoutant que ces derniers espéraient qu’Aung San Suu Kyi, en tant que parlementaire, puisse initier une réforme de la société d’Etat.

leblogfinance

La psychologie US contre son gouvernement

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La psychologie US contre son gouvernement

Ex: http://www.dedefensa.org/

L’institut PEW Research publie les résultats de ses sondages annuels sur l’attitude des citoyens américains vis-à-vis de leur gouvernement central (fédéral), sous la présidence du démocrate Obama, ainsi que vis-à-vis de nombreuses autres autorités. Il agrémente le résultat de ses enquête de résultats comparatifs divers, dans les années et décennies passées. (Voir le 9 mars 2013 pour les divers résultats.)

Ainsi peut-on prendre connaissance d’un graphique qui indique les grandes tendance dans la confiance du citoyen US pour le gouvernement central depuis les années 1950. (Il s’agit de chiffres annuels déterminés à partir d’une moyenne des grands sondages effectués sur un échantillonnage d’institut.) Pour mesurer l’évolution vertigineuse en un peu plus d’un demi siècle, on observera que cet indice de la “confiance moyenne” du citoyen pour le gouvernement se situait durant la période de la présidence Eisenhower (à partir de 1956, premières enquêtes effectuées) jusqu’à la mort de Kennedy, au-dessus de 70%, – entre 73% en 1956 et 79% en 1963, à la mort de Kennedy. La période actuelle est évidemment la plus basse de toute l’histoire de cette courbe : depuis 2006 et toujours aujourd’hui, le niveau moyen de confiance du citoyen US s’est situé largement en-dessous de 30%, – précisément entre les deux extrêmes de 18% et 26%, avec des variations sans signification de durée. (Vue la durée du phénomène, on peut avancer que cette impopularité catastrophique actuelle du gouvernement est devenue structurelle.)La dynamique générale est bien entendu celle d’une chute continue de la confiance, avec divers “accidents”, redressements temporaires et partiels, etc., n’affectant pas la tendance générale.

• De la mort de Kennedy (1963) à la fin de l’administration Carter, la chute est continue, des 79% mentionnés à l’extrême 28%/30% durant la période de crise interne du gouvernement de la fin de l’administration Carter.

• Depuis Carter, il y a eu deux “rebonds” notables : l’administration Reagan (1981-1989), culminant à un peu plus de 40% dans les années 1986-1988 ; l’administration Clinton, surtout dans son second mandat, exactement entre 1994 et 2000, mais n’atteignant jamais les 40% de confiance. Il y a eu également deux “accidents” notables, ayant entraîné un pic très rapide de popularité et une chute aussi rapide : la victoire dans la première guerre du Golfe (on passe en un an de 32% à près de 45%, et on retombe au point le plus bas de la période, autour de 25%, en un an) et l’attaque du 11 septembre 2001 (on atteint 55% en 2001 et on est déjà retombé à 36% en 2004 pour se stabiliser en-dessous des 30%, autour des 25%, à partir de 2006). La différence entre ces deux “accidents” (bond de la popularité-chute de la popularité) est que l’épisode de 1991-1992 n’empêche par le redressement très vite (1994) avec Clinton, largement au-dessus de 30%, tandis que l’épisode 9/11, lui, ouvre vraiment une nouvelle “époque” qui établit une sorte de stabilité dans la dissolution continue de la popularité du gouvernement. Le mythe de la capacité d’influence du président se dissout également. Nous sommes installés dans une situation structurelle d'hostilité au gouvernement central.

• Avant l’époque actuelle, il y a eu deux très fortes périodes de dépression psychologique du citoyen par rapport à son gouvernement : la chute continuelle depuis la mort de Kennedy, dramatisée par la présidence Carter succédant à la démission de Nixon et au Watergate ; la chute brutale, moins compréhensible directement que la précédente, durant la présidence G.H. Bush (père) jusqu’en 1992 et la première partie de la présidence Clinton. (Cet épisode, particulièrement révélateur des premiers signes d’une réelle crise psychologique, puisque sans cause extérieure catégorique [l’Amérique sortit au printemps 1991 d’une récession commencée en 1988, beaucoup moins sévère que celle du début de la présidence Reagan]. Le phénomène de cette période est très rarement mentionné alors qu’il est pour nous fondamental : voir notamment sur ce site, le 2 septembre 2005.)

• L’actuelle défaveur du public pour le gouvernement central touche tous les domaines de ce gouvernement, dans une mesure jamais vue jusqu’ici. Un cas très important et particulièrement convaincant est celui du Congrès, dont la popularité s’est effondrée durant les dix dernières années, avec, de façon encore plus significative, une accélération remarquable de cet effondrement depuis 2009 correspondant à la mise en lumière de la corruption, de l’impuissance, de la paralysie de ce centre du pouvoir… «Opinions about Congress remain very negative, according to our Jan. 2013 survey: just 23% offer a favorable opinion while 68% express an unfavorable view. In 2009, 50% of the public regarded Congress favorably and, between 1985 and 2005, Congress was viewed more favorably than unfavorably.»

• Un autre point parmi ces nombreux sondages et enquêtes du PEW Research Center, est la mise à jour d’une attitude nouvelle, extrêmement soupçonneuse et hostile des citoyens US vis-à-vis du gouvernement. Cet aspect est mis en évidence par Paul Joseph Watson dans Infowars.com le 13 mars 2013 : pour la première fois dans ces enquêtes de PEW Research Center, il ressort qu’une majorité de citoyens juge que le gouvernement fédéral constitue une menace contre “leurs droits civiques et leur liberté” (53% pensent dans ce sens, 43% ne pensent pas dans ce sens, le reste sans opinion). Watson relève d’autres résultats allant dans le même sens général qu’on signale ici, et affectant également le sentiment et l’attitude du citoyen US vis-à-vis du gouvernement et du pouvoir en général.

«A total of 53% of Americans view the government as a threat to their “personal rights and freedoms,” with 43% not believing it poses a threat and 4 don’t knows. The poll also found, “Only 26% saying they can trust government always or most of the time, while 73% say they can trust the government only some of the time or never. Majorities across all partisan and demographic groups express little or no trust in government.” Just 20% of of whites trust the federal government while a mere 26% of Americans across the board view Congress favorably…

»The poll arrives in the aftermath of a separate Rasmussen survey that found just 6 per cent of Americans now rate the mainstream news media as “very trustworthy”. […] In 2011, pollster Pat Caddell warned that Americans were “pre-revolutionary” after a survey found that just 17 per cent of Americans believed that the U.S. government had the consent of the governed, an all time low…»

Il nous apparaît évident que ces résultats, portant sur l’opinion des citoyens US sur leur direction politique ne constitue pas un facteur détaché de la situation de cette direction, mais un témoignage direct et intéressé de l’état de cette direction. Les tendances sont assez fortes pour être considérées comme une expression de cela, et le système de la communication assez puissant aux USA pour établir un lien de cause à effet entre cette opinion d’une part, l’état et le comportement du pouvoir d’autre part. Le sentiment et le jugement de l’opinion publique sur la direction à la fois reflète l’état de cette direction, à la fois pèse sur elle pour accentuer les tendances mises à jour. La psychologie joue un rôle fondamental à cet égard, et il existe, de plus en plus fortement, de plus en plus agressivement, une rupture psychologique antagoniste explosive entre l’opinion publique et la direction.

Pour l’immédiat, on observera que la situation actuelle fait litière des évaluations ou des affirmations faites au moment de la réélection d’Obama, et présentant cet événement comme un grand succès politique, cela conduisant certains à penser que le deuxième terme d’Obama pourrait être novateur et audacieux. On voit ce qu’il en est, au travers d’une situation statistique qui se traduit par un climat général qui est clairement défavorable au président dans son second terme. Il est également évident que nombre de dirigeants étrangers qui attendaient des incurvations politiques intéressantes avec le deuxième mandat d’Obama réalisent cette situation et modifient leur attitude. C’est le cas de la direction iranienne, qui a cru pendant quelques mois, avant et pendant la réélection, qu’elle pourrait arriver à des perspectives nouvelles avec le mandat BHO-II (des rumeurs insistantes d’accord USA-Iran sur le point de se faire ont circulé à la fin 2012), et qui est revenue sur ce sentiment. La deuxième victoire d’Obama, compte tenu de l’apport des minorités (les noirs et les hispaniques comme il est également relevé) qui ont voté dans ce sens parce que le président est africain-américain, apparaît suffisamment trompeuse, déséquilibrée et étriquée, pour confirmer dans l’idée que la paralysie agressive et obstructive exécutif-législatif qui a marqué la vie politique US depuis le début 2010 ne va faire que croître et embellir et s’installer comme un caractère institutionnel du gouvernement des États-Unis. D’où l’analyse modifiée des Iraniens, qui savent par ailleurs que le Congrès est complètement encalminé dans une agressivité totalement incontrôlable contre l’Iran et qui n’espèrent plus aucune avancée significative avec les USA.

Si l’on considère ces divers résultats d’une façon plus large, notamment sur le terme long où nous les avons envisagés d’abord et tout en observant qu’ils n’apportent pas vraiment de surprise par rapport à notre jugement général courant, l’on admettra qu’ils permettent de substantiver presque scientifiquement des sentiments et des hypothèses souvent développés depuis quelques années. Ce qui est remarquable selon notre appréciation et par rapport à ce qui est perçu d’une façon courante et, dirions-nous, presque “traditionnelle” selon l’image qu’on se fait de la puissance US, c’est la perte complète d’influence du président depuis le 11 septembre, avec la paralysie grandissante du pouvoir qui s’ensuit, jusqu’à la situation actuelle de paralysie, et l’encalminage général dans des politiques extrémistes, agressives, déclamatoires, et sans le moindre but cohérent. Cette situation est en effet absolument favorable à la déstructuration du pouvoir entre les centres divers de pouvoir que sont les ministères, les agences, les bureaucraties, les groupes d’intérêt, les lobbies, les influences privées et étrangères, etc., ce qui prive la politique US de toute cohérence et de toute possibilité d’intégration et favorise des tendances systémiques échappant au contrôle humain.

C’est effectivement sur ce dernier point que nous voulons insister. D’une façon plus large, et qui dépasse évidemment le seul domaine de la politique et même de la question de la direction politique, il apparaît bien dans ces résultats sur le long terme que la conduite de la politique dans son orientation et dans ses buts, justement, a échappé à ceux qui sont censés l’élaborer et la conduire, – en un mot, au facteur humain. La chose est évidente par rapport aux événements, avec cette perte d’influence du président manifeste depuis le 9/11, pour les deux présidents Bush et Obama qui sont condamnés à suivre une politique qui les dépasse et ne les consulte même plus… Même la vision critique classique d’une politique US conduite d’une façon cynique “pour les intérêts des USA” n’est plus justifiée. Cette brutale situation d'impuissance générale des présidents depuis 9/11 alors que l’exécutif ne cesse d’amasser des pouvoirs, de suivre des politiques illégales nouvelles génératrices en principe d'une puissance supplémentaire, de lancer des mesures qui violent les grands principes civiques du pays, dépasse le cadre du paradoxe incompréhensible pour épouser la thèse que la politique générale “conduite” en apparence par une direction humaine ne doit plus rien à la raison humaine d’une façon générale, ou d’une façon disons inspiratrice et conductrice. Ce que nous nommons “le Système” est bien totalement “en charge” et exerce sans aucune limite le vrai pouvoir. La politique n’a nul besoin d’être explicitée ni de justifier de sa cohérence, parce qu’il s’agit de la politique-Système. Sa puissance impose silence et sa justification de dépend plus de l’élaboration de l’esprit humain ; de celui-ci, l’esprit humain, dans le contexte washingtonien, on n’attend plus, selon les exigences du Système, qu’une justification constante, en des termes les plus arrangeants et les plus faussement rationnels possibles, d’une politique à laquelle il ne comprend rien et qui échappe à son entendement encore plus qu’à son contrôle. Il nous paraît évident que cette situation de type métahistorique où des forces extra-humaines sont à l’œuvre ne peut échapper, par l’influence qu’elle exerce, à une perception inconsciente de la psychologie : d'où l'hostilité de l'opinion publique.

Il y a donc là une part essentielle, voire pour nous exclusive, de l’explication de l’hostilité de l’opinion publique vis-à-vis de sa direction, avec comme corollaire un repli de la psychologie du citoyen sur les dimensions centrifuges, antiSystème, et porteuse des dynamiques de déstructuration des USA et de dissolution de l’esprit de l’union. L’effet intérieur de ce phénomène, sur la perception de la structure interne des USA, est nécessairement dévastateur. Il apparaît surtout depuis l’arrivée d’Obama au pouvoir, ce qui est un cas d’une ironie étrange lorsqu’on se rappellera que la référence d’Obama lors de son élection de 2008 et lors de son inauguration de janvier 2009 était Abraham Lincoln, l’homme de l’union par tous les moyens, y compris par la force arbitraire et brutale… BHO, serait-il finalement l’anti-Lincoln par excellence, l’homme de la désunion “par tous les moyens, y compris par la force arbitraire et brutale” (drones-tueurs, droits civiques bafoués, etc.), le président qui a accéléré la dissolution des véritables pouvoirs du président en même temps qu’il suscitait la dissolution de l’esprit de l’union fédérale ? C’est là que se goûte l’amertume de l’ironie, puisqu’on voit qu’il préside, ce président, dans les opinions comparatives, à une désaffection hostile du gouvernement fédéral établissant une opposition désormais hautement significative avec les opinions favorables aux pouvoirs locaux et aux pouvoirs des États de l’Union : «Since Barack Obama’s first year in office, public assessments of the federal government dropped nine points, according to our April 2012 survey. Most of the change was among Democrats and independents, as the level of favorable views of government among Republicans was already low.[…] Ten years ago, roughly two-thirds of Americans offered favorable assessments of all three levels of government: federal, state and local. But in a survey conducted in April 2012, those having a favorable view of the federal government numbered just 33% compared to 61% who regarded their local government favorably, and 52% who had a positive opinion of their state government.»

Obama, excellent serviteur-exécutant du Système, certes…

vendredi, 29 mars 2013

China tegen de VSA en Europa dient als speelbal

China tegen de VSA en Europa dient als speelbal

door 

Ex: http://www.solidarisme.be/

china-usa.jpgHoewel het Westen in volle expansie probeert te blijven, als het moet zelfs met de Moslimbroeders en door het verbreken van internationale arrestatieverdragen, kan men zo onderhand akte beginnen nemen van de toenemende oppositie van de BRICS, met name China.

Dus wat is er waar van dat Gele Gevaar? Wel, de Currency Wars zijn niet nieuw, maar de laatste tijd lijkt het alsof de "munt" in "muntoorlog" slechts een deel van het verhaal is.

Alvorens naar Europa te kijken moeten wij echter eerst een omweg maken via...

Azië: Passieve oorlog in de Pacifische oceaan

Eerst en vooral een kleine opsomming van waar de Stars & Stripes de laatste tijd het nieuws mee haalt in het Verre Oosten:

 

Wel, voor de een is het de oorzaak, voor de ander het gevolg, maar China is zich de laatste tijd ook nogal thalassocratisch aan het gedragen.

Betekent dit dat schuilkelders binnenkort een goede investering worden vanwege Wereldoorlog 3? Dat (nog) niet, maar kijk eens naar Japan en Zuid-Korea. Dankzij nepbedreiging Noord-Korea blijven deze stevig in de zak van de VSA, hetgeen zich vertaalt in 'gelegitimeerde' (wat?) militaire aanwezigheid, maar ook dat de twee mee gaan in het olie-embargo op Iran. En dat brengt ons bij...

Europa: China wil ons toch oh zo graag uit de nood helpen

China is toch zo bezorgd om ons, nu dat ze haar aandeel in de Amerikaanse staatsschuld afbouwt wil China dolgraag yuans in het Europese gat pompen. Ik herhaal: China wil dolgraag yuans pompen. Lees: zij vraagt erkenning voor de Renminbi als reservemunt.

Ziet iedereen hier een mooie analogie ontstaan met de pseudo-zeeslag hierboven, gezien het huidige aandeel van de USDollar in de Europese schuldenzee?

En voor wat hoort wat, dus daar tegenover staat dat wij China als markteconomie moeten erkennen en de handelsrestricties opheffen. Alleen maar normaal, daar China de laatste jaren opvallend aanwezig is geworden op het Oude Continent en ook België wordt geviseerd.

Maarre... dat is toch oud nieuws van oktober jongstleden? Inderdaad, en dit aanbod was al van de hand gedaan door de Europese Commissarissen. Maar nu dat China niet meespeelt met de Westerse agitaties t.a.v. Syrië en het olie-embargo in Iran omzeilt, moet je weten hoe laat het is wanneer zij dat aanbod vandaag gewoon weer herhalen. Allemaal onder de mantel van de liefde, als je het wil geloven.

En dit is waar het interessant wordt. Met wat er allemaal gaande is de laatste maanden, hoeft het niet te verbazen dat China de kans aangrijpt om haar buitenlands beleid aan dat van de VSA te toetsen. En Europa dient als speelbal. Dat gaat ongeveer zo:

VSA: "Iran is slecht want bommen, Saoedi Arabië zal wel compenseren, denken wij. Jullie hebben geld nodig, onze technocraten zullen jullie wel uitleggen hoe de Euro eenzelfde succesverhaal als de USDollar kan worden. En als jullie niet ja-knikken, dan leggen wij ook sancties aan jullie op."

China: "Jullie hebben olie nodig, Iran heeft olie. Jullie hebben geld nodig, wij hebben geld. En het enige wat wij in ruil vragen zijn wat betere handelsrelaties. Klinkt goed, toch?"

Men ziet olie en schulden, maar achter de schermen vechten oude en nieuwe invloedssferen een geopolitiek spel uit. Natuurlijk is de Europese Unie een transatlantisch verbond zonder notenswaardige interne politieke oppositie, dus wij hoeven ons geen illusies te maken over plotse omwentelingen op dat vlak. Deze Westerse hegemonie staat echter wel op alle fronten onder druk. Nu dat de BRICS en met name China (en allicht met uitzondering van India) hun invloed pro-actief laten gelden, blijft het dus maar de vraag hoe lang het duurt alvorens de eerste barsten zichtbaar worden.

Conclusie

Het is makkelijk gezegd dat kiezen tussen China en de VSA het kiezen tussen de pest en de cholera is (en de PVDA is hier nu al de Chinapartij, dus voor wie een voorproefje van de cholera wil...). Maar op dit moment hebben wij toch geen soeverein beleid, Europa is de speelbal van de grote spelers en komt er hoe dan ook bekaaid uit.

Daarom blijft de centrale vraag: hoe kunnen wij respect voor onze soevereiniteit afdwingen en wie is vervolgens bereid daarin mee te gaan? Een ding is zeker, met de Europese Unie en het schiet-in-je-eigen-voet beleid zal dat niet lukken, dus over prioriteiten hoeft geen twijfel te bestaan.

jeudi, 28 mars 2013

De la “démence stratégique” à la “doctrine de la stupidité”

De la “démence stratégique” à la “doctrine de la stupidité”

Ex: http://www.dedefensa.org/

folamour.jpgPar ailleurs, ce même 21 mars 2013, on lit un texte de Fédor Loukianov donnant une appréciation russe, et celle de Poutine spécifiquement, sur la guerre US contre l’Irak et sur ce qui a suivi aux USA en matière de politique étrangère, ou, plus largement et justement exprimé, de politique de sécurité nationale. L’expression “démence stratégique” (strategic insanity) est proposée. Ce n’est pourtant pas faute, dans le chef de Poutine, d’avoir essayé d’établir des relations normales et équilibrées avec les USA, ce qui indique qu’il resta longtemps prêt à écarter le doute grandissant qui le touchait. La guerre d’Irak, à laquelle il s’opposa aux côtés des Allemands et surtout des Français, ne marque pourtant pas le véritable début de la révision par Poutine de son attitude vis-à-vis de la politique US, mais bien la “révolution de couleur” ukrainienne («A real turn towards conflict began at the end of 2004, when Washington actively supported the "Orange Revolution" in Ukraine»). Il s’agissait du jugement d’une politique agressive vis-à-vis de la Russie, mais aussi, nous l’observons pour notre compte, du développement de cette “démence stratégique” (voir le concept d’“agression douce” inscrit pour notre part dans le développement de l’“infraresponsabilité” qui, à notre sens, conceptualise et opérationnalise cette “démence stratégique”).

Diverses observations parsèment le texte de ce doute grandissant sur l’équilibre et la rationalité de la politique US, et donc de ceux qui prétendent la conduire, jusqu’à la conviction du désordre psychologique accouchant d’un monstre qui ne peut être décrit, selon les canons classiques d’une politique, que comme une “démence”

«[In the years since the war], the rationale behind the war [was] increasingly being questioned. It's not clear what the United States achieved for itself. […] The conclusions drawn by Putin from the situation surrounding Iraq were concerned less with Russian-American relations, and more with general idea of how the world works in the twenty-first century. The strong do what they want: they don't contemplate international law, global reality or the costs incurred by themselves and others. […]

«In the 10 years since the Iraq war, Putin's worldview has only strengthened and expanded. Now he believes that the strong not only do what they want, but also fail to understand what they do. From Russian leadership's point of view, the Iraq War now looks like the beginning of the accelerated destruction of regional and global stability, undermining the last principles of sustainable world order. Everything that's happened since — including flirting with Islamists during the Arab Spring, U.S. policies in Libya and its current policies in Syria — serve as evidence of strategic insanity that has taken over the last remaining superpower.

»Russia’s persistence on the Syrian issue is the product of this perception. The issue is not sympathy for Syria's dictator, nor commercial interests, nor naval bases in Tartus. Moscow is certain that if continued crushing of secular authoritarian regimes is allowed because America and the West support “democracy,” it will lead to such destabilization that will overwhelm all, including Russia. It's therefore necessary for Russia to resist, especially as the West and the United States themselves experience increasing doubts.»

Nous avons cité avec une double intention ce dernier passage consacré à la Syrie, d'abord pour rappeler complètement le propos de Loukianov, ensuite et surtout avec le seconde intention de le confronter avec la conclusion d’un texte de Max Fisher, du Washington Post, le 20 mars 2013, qui relève l’analyse de Loukianov et, notamment et principalement, le jugement de strategic inanity porté sur la politique US.

«I’m skeptical that anyone outside of the Kremlin could diagnose its view of American foreign policy with real certainty, but Fyodor Lukyanov is probably about as close as an outside observer can get. He’s the editor of a journal called Russia in Global Affairs, which is published in partnership with Foreign Affairs, and he sits on all sorts of foreign policy councils in Russia. So, while his estimation of Moscow’s viewpoint is drawn in part from imperfect inference, it’s probably still got some truth so it.

»According to Lukyanov’s latest article in Al-Monitor, an assessment of the lessons that he believes Russia drew from the Iraq war that began 10 years ago, President Vladimir Putin and his government are convinced that U.S. foreign policy is basically running on madness at this point. […] There’s a certain logic to this conclusion.»

Le «There’s a certain logic to this conclusion.» ne s’applique pas directement à l’idée selon laquelle «U.S. foreign policy is basically running on madness at this point», mais l’esprit de la chose est indiscutablement là et on peut citer ce constat comme s’il était directement connecté, en écartant toute accusation de montage comme infondé (ou insane, qui sait). Ainsi Ficher ne dit-il pas non ; c’est-à-dire qu’il ne dit pas “oui” non plus, loin de là, et nous entrons aussitôt dans le domaine enchanté de l’exceptionnalité de la chose. Fisher explique pourquoi la politique américaniste peut, au fond, “sembler” démente (plutôt qu’“être”...). Il y a la diversité washingtonienne et vertueuse, – des réalistes aux idéalistes, de droite et de gauche, des corrompus comme ceci aux corrompus comme cela, des lobbies vertueux aux vertueux lobbies, et l’on discute, et l’on débat, et l’on anathème, et l’on mâchonne et ronronne, – et nous, l’on sent bien que Fisher a tout juste retenu sa plume au moment où il allait écrire : “tout de même, quel exceptionnel processus démocratique, quelle nation exceptionnelle, quelle politique exceptionnelle, qu’est-ce qu’on est exceptionnel…” Il termine par le clou du spectacle, le feu d’artifice, la belle bleue et rouge avec 51 étoiles : d’accord, nous paraissons (décidément, plutôt qu’“être”) déments, mais les Russes, d’un certain point de vue (celui du Fool on the Hill), la politique du Kremlin, soutenant un dictateur sanguinaire qui “massacre son peuple” (voyez de qui l’on parle), n’est-ce pas dément, tout cela ?… Ce constat, certes, après avoir lu l’explication de Loukianov, du moins nous l’espérons, – et cela nous donne cette situation : le fou prenant argument du principal argument développé pour mettre en évidence sa folie et qu'il ne semble nullement refuser, pour juger démontrée, “d’un certain point de vue”, la folie de l’autre. CQFD, selon un acronyme inconnu au Pentagone.

«From the outside, maybe it’s understandable why that might look like “strategic insanity.” Of course, American foreign policy analysts might say the same thing about Russian foreign policy. Moscow, after all, is working hard to aid the Syrian regime, which is killing so many of its own people in an increasingly brutal civil war that may well be precipitating the country’s disastrous collapse, which could help empower exactly the sort of militant extremism that Moscow appears to be so worried about. One country’s carefully calculated foreign policy, the lesson seems to be, is another’s “strategic insanity.”»

Effectivement, l’inversion est totale et rejoint parfaitement la pensée du bloc BAO : si Assad continue à résister, la bataille se fera encore plus violente, plus grands seront les risques d’éclatement du pays, plus assurée la victoire des extrémistes épouvantables. La démence américaniste et, plus généralement américaniste-occidentaliste, est ici à pleine vapeur. Comme vu dans notre texte référencé (démence : «Grave trouble psychologique qui entraîne l’irresponsabilité»), la pensée du dément a transformé sa propre irresponsabilité en infraresponsabilité, c’est-à-dire son irresponsabilité projetée hors de lui en tant qu’infraresponsabilité, et alors consultée et référencée comme une responsabilité objective entraînant nécessairement le bien. L’entreprise de déstabilisation d’Assad a été lancée par toute la bande qu’on connaît, sous le magistère du Fool on the Hill de Washington, et elle est maintenant présentée, si Assad continue de “résister”, comme un danger “objectif” de déstabilisation générale qui pourrait conduire à la situation que craignent les Russes. (CQFD, les Russes sont déments, savez-vous, monsieur le psychiatre, – d'ailleurs regardez sous mon entonnoir, vous serez convaincu…)

Pour ranimer la stabilité, les américanistes nous ont donc sorti le joker parfait, qui durera sans doute quelques semaines : un nouveau Premier ministre d’un gouvernement rebelle qu’on croirait pour le coup en exil au Texas ; complètement, légitimement et souverainement syrien, ce Premier-là, puisque l’essentiel de sa carrière s’est passé dans les hautes sphères de sociétés de haute technologie, justement basées au Texas. (Ghassan Hitto, d'origine kurde, né en 1963 en Syrie, installé aux USA depuis 1980, éduqué dans les universités US, naturalisé citoyen américain, businessman US au Texas, profil-type de la stabilité garantie.) Les américanistes nous assènent donc la preuve qu’ils ont parfaitement conscience de ce que sont les principes avec leurs pouvoirs structurants : conscience de ce qu’est la légitimité (celle d’un chef d’État en place, ce qui est le cas d’Assad, qui est par conséquent déstabilisant et déstructurant et qu'il faut absolument abattre au nom de la légitimité) ; et conscience de ce qu’est la souveraineté, – celle de la Syrie qui, avec un Premier ministre quasiment Texan à force d’être naturalisé US, devrait se trouver absolument rassurée de ce côté, souveraine, apaisée, démocratiquement indépendante…

En attendant ces lendemains qui chantent et pour ceux qui n’apprécient pas les explications psychologiques, il y a toujours et certes, pour souligner le propos de Loukianov, l’explication de la “doctrine de la stupidité”. Cela leur évitera de sombrer dans les hypothèses de montage témoignant du génie américaniste (Loukianov : «In Russia, most analysts, politicians and ordinary citizens believe in the unlimited might of America… […] assume it's all a part of a complex plan to restructure the world and to spread global domination. Doubts have crept in; given the chaos in the Middle East, it's increasingly difficult to construct a conspiracy theory that proves the devilish vision of the United States. But true believers will always find arguments in favor of their cult.»).

• Pendant ce temps, un analyste un peu plus suspect parce qu’un peu moins américaniste que le brave Fisher du Post, le professeur Stephen M. Walt, donnait une interview au magazine The European, mise en ligne le 20 mars 2013. Convié à donner son avis sur la guerre contre l’Irak d’il y a dix ans et ses conséquences, Walt observe cette évidence, qui est l’effet essentiel dans la région stratégique où elle a eu lieu de la guerre : «Iran has always been a major power in that region. Under Saddam however, Iran and Iraq were bitter enemies who fought a long war and were strongly opposed to one another. There was almost a rough balance of power between the two countries. By reducing Iraq’s power and by allowing the Shia to become the dominant political force in Iraq, the US removed the main country balancing Iran, and helped bring to power a government that has at least some sympathies and links to Iran. So, Iran is by far the main strategic beneficiary of the Iraq War, which made it even more difficult for the US and its allies to deal with the country.»

Pour le reste, et pour nous retrouver dans notre sujet et enfin le conclure, notons ces quelques extraits de l’interview de Walt  : «The fact that we did this foolish thing and then failed to achieve anything that looks like a victory raises doubts about American leadership. […] [W]e should also bear in mind that it is not that hard to push a whole country into a foolish war.» Jusqu’à la dernière question de l’interview :

The European: «So the main lesson is …»

Walt: «Don’t be foolish!»

 

mercredi, 27 mars 2013

Saddam Hussein’s Revenge

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Saddam Hussein’s Revenge

By Patrick J. Buchanan

Ex: http://www.theamericanconservative.com/

Ten years ago, U.S. air, sea, and land forces attacked Iraq. And the great goals of Operation Iraqi Freedom?

Destroy the chemical and biological weapons Saddam Hussein had amassed to use on us or transfer to al-Qaida for use against the U.S. homeland.

Exact retribution for Saddam’s complicity in 9/11 after we learned his agents had met secretly in Prague with Mohamed Atta.

Create a flourishing democracy in Baghdad that would serve as a catalyst for a miraculous transformation of the Middle East from a land of despots into a region of democracies that looked West.

Not all agreed on the wisdom of this war. Gen. Bill Odom, former director of the National Security Agency, thought George W. Bush & Co. had lost their minds: “The Iraq War may turn out to be the greatest strategic disaster in American history.”

Yet, a few weeks of “shock and awe,” and U.S. forces had taken Baghdad and dethroned Saddam, who had fled but was soon found in a rat hole and prosecuted and hanged, as were his associates, “the deck of cards,” some of whom met the same fate.

And so, ’twas a famous victory. Mission accomplished!

Soon, however, America found herself in a new, unanticipated war, and by 2006, we were, astonishingly, on the precipice of defeat, caught in a Sunni-Shia sectarian conflict produced by our having disbanded the Iraqi army and presided over the empowerment of the first Shia regime in the nation’s history.

Only a “surge” of U.S. troops led by Gen. David Petraeus rescued the United States from a strategic debacle to rival the fall of Saigon.

But the surge could not rescue the Republican Party, which had lusted for this war, from repudiation by a nation that believed itself to have been misled, deceived and lied into war. In 2006, the party lost both houses of Congress, and the Pentagon architect of the war, Don Rumsfeld, was cashiered by the commander in chief.

Two years later, disillusionment with Iraq would contribute to the rout of Republican uber-hawk John McCain by a freshman senator from Illinois who had opposed the war.

So, how now does the ledger read, 10 years on? What is history’s present verdict on what history has come to call Bush’s war?

Of the three goals of the war, none was achieved. No weapon of mass destruction was found. While Saddam and his sons paid for their sins, they had had nothing at all to do with 9/11. Nothing. That had all been mendacious propaganda.

Where there had been no al-Qaida in Iraq while Saddam ruled, al-Qaida is crawling all over Iraq now. Where Iraq had been an Arab Sunni bulwark confronting Iran in 2003, a decade later, Iraq is tilting away from the Sunni camp toward the Shia crescent of Iran and Hezbollah.

What was the cost in blood and treasure of our Mesopotamian misadventure? Four thousand five hundred U.S. dead, 35,000 wounded and this summary of war costs from Friday’s Wall Street Journal:

“The decade-long [Iraq] effort cost $1.7 trillion, according to a study … by the Watson Institute for International Studies at Brown University. Fighting over the past 10 years has killed 134,000 Iraqi civilians … . Meanwhile, the nearly $500 billion in unpaid benefits to U.S. veterans of the Iraq war could balloon to $6 trillion” over the next 40 years.

Iraq made a major contribution to the bankrupting of America.

As for those 134,000 Iraqi civilian dead, that translates into 500,000 Iraqi widows and orphans. What must they think of us?

According to the latest Gallup poll, by 2-to-1, Iraqis believe they are more secure — now that the Americans are gone from their country.

Left behind, however, is our once-sterling reputation. Never before has America been held in lower esteem by the Arab peoples or the Islamic world. As for the reputation of the U.S. military, how many years will it be before our armed forces are no longer automatically associated with such terms as Abu Ghraib, Guantanamo, renditions and waterboarding?

As for the Chaldean and Assyrian Christian communities of Iraq who looked to America, they have been ravaged and abandoned, with many having fled their ancient homes forever.

We are not known as a reflective people. But a question has to weigh upon us. If Saddam had no WMD, had no role in 9/11, did not attack us, did not threaten us, and did not want war with us, was our unprovoked attack on that country a truly just and moral war?

What makes the question more than academic is that the tub-thumpers for war on Iraq a decade ago are now clamoring for war on Iran. Goal: Strip Iran of weapons of mass destruction all 16 U.S. intelligence agencies say Iran does not have and has no program to build.

This generation is eyewitness to how a Great Power declines and falls. And to borrow from old King Pyrrhus, one more such victory as Iraq, and we are undone.

Patrick J. Buchanan is the author of “Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025? [1]” Copyright 2012 Creators.com [2].

Les Palestiniens n’ont rien à attendre d’Obama

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Les Palestiniens n’ont rien à attendre d’Obama

par K. Habib (Le quotidien d'Oran)

Ex: http://mediebenews.wordpress.com/


Les Palestiniens n’attendent rien de la visite qu’entame aujourd’hui en Israël le président américain Barack Obama qui se rendra ensuite chez eux à Ramallah pour y rencontrer Mahmoud Abbas. Ils n’ont pas tort tant depuis qu’il s’est installé à la Maison-Blanche Obama a fait la preuve de son inféodation à l’Etat sioniste qui a encouragé celui-ci à perpétuer et à aggraver son oppression à leur encontre.

Bien peu sont ces Palestiniens à croire que réélu pour un second mandat le président américain va imprimer un autre cours à sa position sur le dossier israélo-palestinien. S’il en existe, Obama s’est chargé de les détromper avant d’arriver dans leur région. Il a en effet accordé récemment une interview à un média israélien dans laquelle il a clairement fait savoir qu’il s’en tiendra au soutien inconditionnel qu’il a manifesté à l’Etat sioniste même quand celui-ci a multiplié les opérations de colonisation en territoires occupés et les actes punitifs barbares contre leurs populations.

La relance du « processus de paix » en mort clinique n’est pas l’objectif de la visite du président américain même si Washington a affirmé que c’est son but. Obama arrive en Israël « en repentant » plutôt qu’en chef de la plus grande puissance mondiale ayant subi publiquement durant son premier mandat rebuffades et humiliations publiques de la part du Premier ministre israélien et donc déterminé à laver l’affront. Dans l’interview précitée, Barack Obama a donné à comprendre qu’il ne se rendait pas en Israël pour faire pression sur ses autorités sur la question du conflit palestino-israélien dont il approuve la politique et les actes, mais pour leur délivrer le message que l’Amérique est à leur côté et garante de la sécurité d’Israël s’agissant des menaces que font peser sur elle la guerre civile syrienne et l’évolution de l’affaire du nucléaire iranien.

Avec de tels sujets au menu de leurs entretiens, Barack Obama et Benyamin Netanyahu administrent la preuve que la relance du « processus de paix » entre Palestiniens et Israéliens n’est pas leur préoccupation prioritaire. Ils en parleront bien sûr mais en occultant les sujets qui ont fâché entre eux et qui font que ce processus est bloqué. C’est sur les Palestiniens que le président américain exercera les pressions de son pays en vue de les faire renoncer à la fermeté retrouvée de leur attitude. Les Palestiniens ont donc raison de ne s’attendre à rien de bon pour eux de cette visite d’Obama. Elle ne fera en effet que renforcer l’arrogance et la brutalité à leur encontre de l’Etat sioniste qui s’en targuera comme démonstrative de l’indéfectible alliance stratégique israélo-américaine.

Le nouveau cabinet israélien que vient de former Benyamin Netanyahu est adossé à une coalition partisane dont toutes les formations membres sont opposées à la solution de deux Etats en guise du règlement du conflit palestino-israélien. La visite d’Obama en Israël lui vaudra caution à persévérer dans leur rejet de cette solution, sachant que du président américain ne viendront pas les puissantes pressions qui l’obligeraient à lâcher du lest. Cela d’autant que sur la question palestinienne les récentes élections législatives ont démontré que la classe politique et l’opinion israélienne sont presque unanimement en phase avec le cabinet Netanyahu et son intransigeance à ne pas accepter la solution des deux Etats.

A Ramallah, Obama aura des mots lénifiants à l’endroit des Palestiniens, il leur fera d’improbables promesses qu’il oubliera aussitôt. Ne s’est-il pas montré un spécialiste de l’exercice depuis son arrivée à la Maison Blanche ?

K. Habib – Le Quotidien d’Oran

lundi, 25 mars 2013

L'ENVOL D'UNE PUISSANCE

L'ENVOL D'UNE PUISSANCE

Méridien Zéro a reçu Sylvain Roussillon pour évoquer avec lui l'importance historique de la guerre anglo-américaine de 1812-1814 dans la fondation de la puissance des Etats-Unis.

guerre anglo-américaine, 1814, colonisation, empire anglais

Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2013/02/16/emission-n-132-l-envol-d-une-puissance.html

Chesterton the prophet of menacing Americanisation

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1920: Chesterton the prophet of menacing Americanisation

 

 By Nicolas Bonnal

Ex: http://english.pravda.ru/

But to-day personal liberties are the first liberties we lose.

In 1920 Chesterton visits America where he gives some lectures. The British (yet Catholic) genius is intimidated by this great country which horrifies and amazes then many European writers. Think of Kafka or Celine who describe a curious mega-machine.

 

Yet America happens -at least for Chesterton- to be a problem, because this is the country that will become the matrix of globalization (we all agree that being that matrix ruin the ancient Americans as a people). And when the author of father Brown gets to the control area, he is asked some very indiscreet questions such as: are you an anarchist? Then the questionnaire asks him naively if he is "ready to subvert by force the government of United States!" And what would answer our poet? ''I prefer to answer that question at the end of my tour and not the beginning'.

The questionnaire is not over. It asks then if the traveller is a polygamist! This time Chesterton is somewhat upset, like should have been the future travellers when asked if they are Nazis, anti-Semites or of course communists, Islamists or terrorists (what else, carnivores?). And he unleashes this terrible phrase:

Superficially this is rather a queer business. It would be easy enough to suggest that in this America has introduced a quite abnormal spirit of inquisition; an interference with liberty unknown among all the ancient despotisms and aristocracies.

So, let us think of inquisitive America as the land of the modern inquisitors (I think of course of Dostoyevsky). And, as if he had known we were doomed to an endless clash of civilizations between Muslims and Yankees, Chesterton evokes his visit to Jordan and compares with bonhomie Arab administration to the American one: 

These ministers of ancient Moslem despotism did not care about whether I was an anarchist; and naturally would not have minded if I had been a polygamist. The Arab chief was probably a polygamist himself.

Of course Chesterton, having quoted the Muslim world, had to speak of prohibition. That American prohibition too is hard to swallow for our drinker of beer (he deals with the subject -and with Islamism too- in the scaring novel the flying inn). And beyond the classical denunciations of hypocrisy and Puritanism, prohibition inspires him the following witty lines:

But to-day personal liberties are the first liberties we lose. It is not a question of drawing the line in the right place, but of beginning at the wrong end. What are the rights of man, if they do not include the normal right to regulate his own health, in relation to the normal risks of diet and daily life?

Chesterton knew he was entering in a no smoking area. The Americanization of the world would mean an exigent agenda of rules and orders to comply in all fields.  It is linked to the reign of the lawyers and congressmen, the cult of technique, a past but resilient Puritanism and of course the desire to homogenize all migrants. And he concludes on this matter with his sarcastic and efficient remark:

To say that a man has a right to a vote, but not a right to a voice about the choice of his dinner, is like saying that he has a right to his hat but not a right to his head.

Another subsequent menace is the Anglo-American friendship. Chesterton guesses that the anglo-American condominium means a general police of the planet and a future world order. The end of his strange and genial book is dedicated to the future new world order, whose prophet and agent is the famous sci-fi writer H.G. Welles. The motivation of this world state is mainly... fear, the artificial fear of the machines (think now of gun control).

He tells us that our national dignities and differences must be melted into the huge mould of a World State, or else (and I think these are almost his own words) we shall be destroyed by the instruments and machinery we have ourselves made.

But America has given to Chesterton enough reasons to fear its matrix, its efficiency and its blindness too. This is why America is too the magnet of heretic and modernist H.G. Wells. A country founded by Illuminati and masons has to become the mould and model of all.

Now it is not too much to say that Mr. Wells finds his model in America. The World State is to be the United States of the World... The pattern of the World State is to be found in the New World.

And although he speaks English and is an Anglo-Saxon, Chesterton, who is above all a Christian, a democrat and a humanist who mainly enjoys French and Russian peasants, then plundered by bolshevists, and he understands the American menace: the Americanisation of this planet, Americanisation that nothing will stop. The American menace consists in destroying any resisting nation in order to create the new united states of the world.

 The idea of making a new nation literally out of any old nation that comes along. In a word, what is unique is not America but what is called Americanisation. We understand nothing till we understand the amazing ambition to americanise the Kamshatkan and the hairy Ainu.

Let us be more humoristic, but not optimistic. For the new American order will be established on the models of a nursery. This is where the blatant American feminism interferes:

And as there can be no laws or liberties in a nursery, the extension of feminism means that there shall be no more laws or liberties in a state than there are in a nursery. The woman does not really regard men as citizens but as children. She may, if she is a humanitarian, love all mankind; but she does not respect it. Still less does she respect its votes.

Our European commission works like this nursery. And of course our genius thus seizes American paranoia and the perils of modern pseudo-sciences, say for instance the theory of the gender. As if he was predicting infamous patriot act, Chesterton writes:

Now a man must be very blind nowadays not to see that there is a danger of a sort of amateur science or pseudo-science being made the excuse for every trick of tyranny and interference. Anybody who is not an anarchist agrees with having a policeman at the corner of the street; but the danger at present is that of finding the policeman half-way down the chimney or even under the bed.

That's not all. Why this American matrix imposes her strength so easily? Chesterton has already remarked that American political order incites citizens - or pawns- to be repetitive, trivial and equal: I think they too tend too much to this cult of impersonal personality. Thanks to fast-foods and commercial centres, business cult and universities, television and movies' omnipresence, this model has been applied in fifty years everywhere, event in the resilient Muslim countries, making the globalization more a mind-programmed attitude than a free will. But this is where we are. 

But friendship, as between our heroes,

can't really be: for we've outgrown

old prejudice; all men are zeros,

the units are ourselves alone.

Eugene Onegin

 

Chesterton, what I saw in America, the project Gutenberg e-book.

 

Nicolas Bonnal

Incertitude au Venezuela

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Bernhard TOMASCHITZ:

Incertitude au Venezuela

 

Après la mort du Président Hugo Chavez, les Etats-Unis tentent leur chance: ils veulent provoquer un “changement de régime” à Caracas

 

Après la mort du Président Hugo Chavez, le Venezuela risque bien d’entrer dans une période de turbulences politiques. Immédiatement après que l’on eût annoncé le décès d’“El Comandante”, les forces armées ont été mises en état d’alerte, pour qu’elles soient prêtes à faire face à tous désordres éventuels. On ne peut exclure non plus l’éventualité de querelles violentes dans le camp gouvernemental actuel pour déterminer qui prendra en charge l’héritage de Chavez sur le plus long terme. Les élections présidentielles anticipées qui, selon la constitution, doivent avoir lieu au plus tard trente jours après la mort de Chavez, ont un favori: Nicolas Maduro, désigné successeur par El Comandante lui-même, peu avant sa mort. D’après les premiers sondages, il apparait que Maduro, que Chavez présentait comme un “révolutionnaire plein et entier”, l’emportera contre le candidat de l’opposition conservatrice, Henrique Capriles. La campagne électorale, qui sera de courte durée, se déroulera bien évidemment sous l’ombre du défunt.

 

Quant à savoir si Maduro pourra emprunter la même voie que son prédécesseur, les faits devront le déterminer. D’abord, Maduro, âgé de 50 ans, n’a pas le charisme de Chavez et, ensuite, il lui faudra résoudre les problèmes qu’affronte désormais le Venezuela. En effet, malgré les recettes du pays, qui sont indubitablement énormes, les infrastructures sont dans un état déplorable et les coupures d’électricité à grande échelle se font de plus en plus fréquentes. Maduro devra aussi lutter contre les Etats-Unis, puissance hégémonique étrangère qui n’a qu’une idée en tête, briser au plus vite l’élan du “socialisme du 21ème siècle” qu’avait voulu forger Chavez. Le Président américain Barack Obama, à l’occasion de la mort d’Hugo Chavez, a exprimé le voeu d’entretenir des “relations constructives” avec le gouvernement de Caracas, tout en demeurant fidèle à la politique américaine qui veut partout dans le monde “la démocratie, l’Etat de droit et les droits de l’homme”: ce qui, au-delà des euphémismes diplomatiques en de telles circonstances de deuil, peut être interprété comme une menace bien claire.

 

On doit surtout s’attendre à ce que les Etats-Unis poursuivent et renforcent leur politique de subversion au Venezuela dans les mois à venir. Nik Nikandrov, attaché à la “boite à penser” dénommée “Strategic Culture Foundation”, repère bien dans ses écrits que le but principal des services secrets américains est “d’enfoncer le pieu de la discorde dans les milieux dirigeants vénézuéliens, afin de déstabiliser le pays, de consolider l’opposition, surtout son aile la plus radicale, afin qu’elle puisse exprimer son désir de vengeance”. Sous Chavez, l’opposition conservatrice qui, traditionnellement, entretient des relations étroites avec les Etats-Unis, s’était marginalisée, ce qui avait ôté à Washington la possibilité d’influencer le cours des événements au Venezuela.

 

Deux des principaux piliers de la politique de Chavez avaient tout particulièrement rencontré la franche désapprobation de Washington: 1) les rapports étroits que Chavez avait toujours entretenu avec les autres Etats ibéro-américains dans le cadre de la dite “révolution bolivarienne” puis les rapports amicaux avec l’Iran et avec la Russie. Cuba avait échappé à l’effondrement complet suite à la crise financière et économique mondiale grâce aux livraisons de pétrole vénézuélien à bon marché; la Bolivie et l’Equateur ont suivi les traces du Venezuela en modelant leurs politiques étrangère et économique sur le “socialisme bolivarien” de Chavez, ce qui avait réduit considérablement l’influence de Washington dans la région. 2) Chavez s’opposait efficacement au processus de globalisation voulu par la Maison Blanche et Wall Street. Ainsi dans l’économie pétrolière et dans le secteur de l’acier, ainsi que dans l’agriculture, on a assisté à des privatisations à grande échelle et, en décembre 2010, comme on peut le lire dans le “CIA Factbook”, le “système dual des changes”, préalablement installé par Chavez, avait été “éliminé” et remplacé par un taux de change unique de 4,3 bolivars pour un dollar.

 

Mais malgré les ressacs subis, le Venezuela est resté, comme il ressort d’un “papier” stratégique publié par l’influent “Council on Foreign relations” à l’automne 2012, un partenaire économique important de Washington: “Un nombre considérable d’entreprises américaines ont des filiales au Venezuela; le pays reste un marché important pour les produits américains et pour certains services, surtout ceux qui sont liés à l’exploitation pétrolière”.

 

Déjà en 1998, lorsque Chavez fut élu Président pour la première fois, les Etats-Unis avaient mobilisé tout leur arsenal d’instruments “immixtionnistes”, pour chasser du pouvoir l’ancien lieutenant-colonel des parachutistes vénézuéliens. “Les ONG ont jailli du sol vénézuélien comme les champignons d’un sol humide dès le triomphe électoral de Chavez en 1998 et, actuellement, on peut estimer que leur nombre s’élève à plusieurs centaines”, écrivait Nik Nikandrov en février 2012. Les observateurs s’aperçoivent que c’est surtout la NED (“National Endowment for Democracy”), considérée comme le “bras civil” de la CIA, qui se révèle hyper-active au Venezuela. Son objectif “officiel” est d’aider ce pays latino-américain à accéder à la “démocratie libérale”. Ainsi, au cours des dernières années écoulées, la “Fondation Nationale pour la Démocratie” a soutenu divers projets et diverses organisations pour renforcer “les capacités de la société civile” ou pour éveiller les consciences “aux valeurs démocratiques”. Comme l’atteste un memorandum édité par le ministère américain des affaires étrangères en 2011, les Etats-Unis, au Venezuela comme en Bolivie, installent des équipes de “praticiens de la démocratie” car, est-il écrit, dans ces deux pays, la démocratie serait de plus en plus menacée par des “conceptions alternatives de démocratie participative”!

 

Jusqu’ici, toutes les tentatives d’immixtion américaine ont échoué. Au contraire, Washington a même dû encaisser des défaites comme l’avoue un autre “papier stratégique” du “Council on Foreign Relations”: “Dans les années qui viennent de s’écouler, Chavez s’est montré de plus en plus autoritaire, a miné plusieurs dispositifs politiques importants, ce qui a donné plus de pouvoir au Président et a affaibli tant la société civile que les médias indépendants”. Sous le successeur de Chavez, les choses devraient aller autrement, selon les Américains. En effet, déjà avant les dernières élections présidentielles d’octobre 2012, le “Council on Foreign Relations” avait échafaudé des plans pour chasser Chavez du pouvoir. Un des scénarios concocté spéculait sur la possibilité de déclarer les élections “falsifiées”, un procédé qui a déjà été employé avec succès en Europe orientale. Et si Chavez (ou le candidat qui le remplace) est éliminé de la course, les Etats-Unis “offriront immédiatement leur soutien à une transition ordonnée et pacifique”.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°11/2013; http://www.zurzeit.at/ ).

dimanche, 24 mars 2013

Obama et son parti se dirigent vers la dictature

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Submergés par l’hypocrisie et la prétention, Obama et son parti se dirigent vers la dictature

par Michael Scheuer*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Joseph Staline est connu pour avoir dit quelque chose allant dans le sens de: «Un mort c’est une tragédie, 25 000 morts sont une statistique.» Depuis les fusillades au Connecticut, le président Obama a démontré presque chaque jour que l’oncle Joe avait raison.
Vous rappelez-vous de la prise de position «touchante» et larmoyante du président après cette fusillade? Il a versé des larmes de crocodile au sujet de la mort de ces 20 enfants et a fait une représentation de la qualité et la sincérité d’un acteur. Il nous fait presque oublier qu’il dirige un parti qui a protégé un «droit» des femmes américaines – et leurs bourreaux affairistes de l’American Medical Association –, qui depuis 1973 a provoqué la mort de plus de 50 millions d’enfants américains. La mort de ces enfants du Connecticut n’est rien d’autre qu’une catastrophe humaine; face à cela la mort de ces 50 millions d’autres enfants est un holocauste humain, qui fait ressembler Hitler à un assassin-amateur et qui fait apparaître Obama, Clinton, Carter et leur parti, avec Staline et Mao, à la pointe de la liste des plus grands tueurs de l’histoire.
Le zèle d’Obama d’utiliser la mort des enfants de Connecticut pour mieux pouvoir abolir le deuxième amendement [de la Constitution des Etats-Unis] n’est pas son unique utilisation d’Américains tués afin de faire avancer ses buts idéologiques et sa passion du pouvoir. Chaque membre du Corps des marines américain et chaque soldat qui est mort après l’annonce du gouvernement Obama que les Forces armées des Etats-Unis quitteraient le pays en 2014, est mort absolument pour rien. Leur vie a été gaspillée pour promouvoir la carrière politique de Barack Obama. En annonçant cette décision, Obama et son parti on déclaré la défaite des Etats-Unis et pendant que les Américains sans connaissances d’histoire ont applaudi à cette décision, les ennemis des Etats-Unis – notamment les Talibans, Al-Qaïda, l’Arabie saoudite – ont exactement compris cet homme. Ils ont réalisé qu’Obama avait hissé le drapeau blanc pour leur dire: «C’est vous qui gagnez, nous nous retirerons aussi­tôt que j’aurais été réélu.» Obama va terminer le retrait américain d’Afghanistan et chaque vie que l’armée américaine va perdre jusqu’à la fin du retrait, sera une vie gaspillée. Et que va-t-il se passer avec les Afghans qui se sont mis au service des Etats-Unis et de l’OTAN? Eh bien, ils mourront, ils seront tués par des groupes d’islamistes militants, qui désignent l’Administration Obama – sur ordre du Committee on American Islamic Relations (CAIR) – d’organisation d’extrémistes non islamique et violente. Prochainement les Américains réaliseront que ces groupes – favorisés par les démocrates et le CAIR – mèneront la guerre à l’intérieur des Etats-Unis.
Le travail bâclé d’Obama concernant l’utilité personnelle et politique de meurtres sans raison n’apparaît nulle part plus clairement que dans les relations confidentielles que lui et le parti démocrate ont avec les vendeurs de la mort, qui dominent l’industrie américaine de divertissement. Lors de la dernière campagne présidentielle nous avons pu observer qu’Obama n’a laissé passer aucune occasion de se montrer en compagnie avec des acteurs et des metteurs en scène qui produisent des films et des programmes de télévision, qui conditionnent les enfants américains à accepter le meurtre et les mutilations à grande échelle en tant que normal et de considérer les femmes principalement comme putes. Il s’est aussi montré avec des chanteurs, qui utilisent des textes qui célèbrent le meurtre ou plaident même en sa faveur et dans lesquels les femmes sont représentées en sous-hommes qui ne servent qu’à remplir les désirs des hommes. On l’a aussi vu entouré de génies de l’informatique, spécialistes de la production de jeux vidéo qui permettent aux enfants de tuer quotidiennement pendant plusieurs heures un énorme nombre d’êtres humains. Précisément ce mois (janvier 2013), lorsque Obama, le vice-président Biden et le gouverneur de New York, Cuomo, ont propagés l’abolition du deuxième amendement, leurs copains et sponsors de Hollywood ont rafflé plus de 40 millions de dollars par semaine avec leurs derniers films qui propagent des «tueries pour s’amuser»: «Texas Chainsaw – 3-D» et «Django Unchained».
Obama et son parti radotent sans fin sur l’éducation, mais en la restreignant soigneusement à l’éducation en classe, le milieu, dans lequel eux et leurs amis du syndicat des enseignants ont enseigné à plusieurs générations de lycéens et de collégiens, de se méprendre des Etats-Unis et d’haïr leur pays, de refuser la religion en tant que superstition ou maladie mentale, d’attendre du gouvernement fédéral de l’aide à vie et ainsi d’éviter tout travail sérieux et dur et de croire fanatiquement à des conceptions fantaisistes et socialement destructrices de diversité et de multiculturalisme.
Mais tant la substance de l’enseignement des lycéens et des collégiens est actuellement pitoyable et tordue aux Etats-Unis, tant l’éducation pénétrante, puissante, insidieuse et motivant à la violence qu’on inculque à nos enfants est l’expression des convictions principales, orientées vers la mort, d’Obama et de son parti:
Le «droit» des citoyennes américaines, de faire tuer leurs enfants selon leurs désirs, par des bourreaux à louer, faisant partie de l’American Medical Association qui se trouve sous protection du gouvernement fédéral.
Le «droit» de l’exécutif du gouvernement fédéral d’appliquer uniquement les lois qui lui plaisent; de vouloir éliminer de manière agressive la croyance religieuse de la place publique; de détruire la sécurité nationale des Etats-Unis suite au refus de contrôler les frontières; et d’envoyer à l’étranger nos soldats et nos membres du Corps des marines pour lutter dans des guerres, qu’on ne prévoit même pas de gagner, et continuer à les y faire tuer, jusqu’à ce qu’il soit politiquement opportun à les rapatrier.
Le «droit» de l’industrie de divertissement, de réaliser des bénéfices énormes avec des produits, qui réduisent nos enfants à un système de valeurs correspondant à des barbares tuant à discrétion, tout en leur inculquant que la misogynie, les perversions sexuelles et toute variété d’immoralité humaine ne sont que des formes alternatives de la «normalité» et qu’il ne faut pas seulement les tolérer, mais aussi les solenniser en tant que preuve de leur loyauté envers la diversité.
Le «droit» de l’establishment éducatif américain, de supprimer l’éducation des enfants, afin de mieux pouvoir servir d’agents de recrutement dans les écoles pour le parti démocrate, qui fait auprès des enfants de la propagande pour qu’ils deviennent dépendants du gouvernement fédéral; diaboliser les fondateurs de l’Amérique en tant que négriers morts, blancs et masculins et de dénigrer tous ce qu’ils ont fait; soutenir de manière irréfléchie une politique extérieure interventionniste, qui résulte en une guerre interminable avec l’islam – ou, si vous préférez être politiquement correct, avec des organisations extrémistes violentes (Violent Extremist Organisations) –, suite à laquelle les Etats-Unis vont mourir d’une hémorragie suite à la perte de vies humaines, de finances et de stabilité politique interne.
Dans l’ensemble l’Amérique, qui a été créée au cours de 60 dernières années, lorsque le pouvoir était en main d’Obama et de ses prédécesseurs démocrates et leur parti – secondé par les alliés de Hollywood, Silicon Valley et des syndicats d’enseignants –, une Amérique, qui est plus que jamais, depuis la veille de la guerre civile américaine, divisée dans un grand nombre de questions fondamentales. En outre, c’est un pays, dont la Constitution est attaquée de front par l’administration Obama. Premièrement, les réglementations d’Obama concernant le contrôle des naissances/l’avortement violent les droits de l’église catholique américaine garantis au premier amendement [First Amendment], de même que ceux d’une partie des paroisses protestantes, musulmanes et juives. Et hier [le 9 janvier 2013] Biden a communiqué à ses alliés des médias hurlants, mous et opposés aux armes à feu, qu’Obama pense à restreindre les droits du deuxième amendement à l’aide d’une ordonnance.
C’est justement à cause de la possibilité d’attaques arbitraires de l’exécutif du gouvernement fédéral contre la Constitution et/ou le Bill of Rights que les fondateurs du pays ont garanti le droit des Américains de s’armer autant qu’ils l’estiment nécessaire. La Constitution et le Bill of Rights peuvent être révisés par un processus constitutionnel officiel, mais ils ne peuvent pas être changés uniquement par un acte législatif du Congrès ou par une ordonnance de l’exécutif. Une révision selon les directives fixées dans la Constitution est légale si elle a le soutien de la population, mais un amendement uniquement par voie législative ou par un diktat présidentiel n’est rien d’autre qu’une dictature pure et simple – dont les fondateurs du pays auraient approuvés l’anéantissement à qu’ils voulaient justement favoriser avec le deuxième amendement.•

Source: non-intervention.com du 10/1/13
(Traduction Horizons et débats)

* Michael Scheuer, 1952, historien et analyste politique. Jusqu’en 2004, Scheuer a été collaborateur de la CIA pendant 22 ans, où il a dirigé de 1996 à 1999 l’unité «Usama-bin-Ladin». Après avoir quitté la CIA, il a travaillé comme journaliste pour CBS News et The Jamestown Foundation. Actuellement, il enseigne à l’Université Georgetown de Washington. En outre, il est spécialiste en sécurité auprès de diverses chaines de télévision et écrit des livres. Il est devenu célèbre notamment suite à son livre «Imperial Hybris: Why the West is Losing the War on Terror.» [Hybris impériale: Pourquoi l’Occident va perdre la guerre contre le terrorisme] qu’il a, à la demande de la CIA, d’abord publié anonymement. En 2012, il a soutenu la candidature de Ron Paul à cause de ses positions dans le domaine de la politique extérieure.

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vendredi, 22 mars 2013

La faillite de la reconstruction irakienne

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Ferdinando CALDA:

La faillite de la reconstruction irakienne

 

60 milliards de dollars de subsides avec des résultats jugés “insuffisants”. Panetta critique le retrait voulu par Obama. Une leçon pour l’Afghanistan!

 

Les Américains ont envahi l’Irak il y a dix ans et ont consacré 60 milliards de dollars pour la reconstruction du pays et le gros de cette somme colossale est parti en fumée. Stuart Bowen vient de le confirmer; il est le chef de l’agence gouvernementale de vigilance sur la reconstruction de l’Irak. Il vient de présenter son rapport final au Congrès américain. Ce rapport contient aussi une critique acerbe du modus operandi du Président Obama, formulée directement par l’ancien secrétaire d’Etat à la défense, Leon Panetta. Selon cet ancien chef du Pentagone, le retrait total des troupes américaines à la fin de l’année 2011 a réduit considérablement le pouvoir d’influence de Washington sur Bagdad. Panetta critique surtout l’incapacité du gouvernement Obama à trouver un accord avec Bagdad sur la présence militaire permanente des Etats-Unis, en particulier sur l’immunité des soldats américains face aux lois irakiennes.

 

Les coûts de la reconstruction, a déclaré Bowen, “ont été beaucoup plus élevés que prévu” et les résultarts obtenus sont “insuffisants, vu les sommes engagées”. En effet, nonobstant le fait que Washington ait déboursé 15 millions par jour, l’Irak demeure encore et toujours un pays pauvre, en grande partie privé d’électricité et d’eau potable. A Bassorah, seconde ville d’Irak, on peut encore voir des égoûts à ciel ouvert. En tout, y compris les frais diplomatiques, militaires et autres, les Etats-Unis ont dépensé près de 767 milliards de dollars depuis l’invasion de l’Irak, selon le “Congressional Budget Office”. Selon les organisations qui contrôlent les dépenses fédérales, les projets encore en cours feront monter la note à quelque 811 milliards!

 

Dans de trop nombreux cas, explique Bowen, les fonctionnaires américains ne se sont pas entretenus avec les autorités irakiennes pour essayer de comprendre comment ils pouvaient rendre service au pays ou pour tenter de savoir dans quels projets il fallait prioritairement investir de l’argent. Le résultat de tout cela, c’est que les Irakiens se sont désintéressés des initiatives américaines, tout en refusant de payer leur part, de terminer les travaux, de mettre en oeuvre les projets au préalable acceptés.

 

Le rapport de Bowen s’intitule “Apprendre de l’Irak” et fait référence à la situation en Afghanistan. Là-bas aussi, en douze années de guerre, les Etats-Unis ont dépensé des dizaines de milliards de dollars (90, dit-on) pour des projets dont l’issue est plus que douteuse. Prochainement, le gouvernement de Kaboul devra décider d’octroyer ou non l’immunité aux soldats américains après le retrait total prévu pour 2014.

 

Ferdinando CALDA.

(articule paru sur le site du quotidien romain “Rinascita”, 8 mars 2013; http://www.rinascita.eu/ ).

La lutte pour l’Afrique

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Dr. Bernhard TOMASCHITZ:

La lutte pour l’Afrique

 

Au Mali comme au Soudan, les Etats-Unis tirent les ficelles et veulent chasser les Chinois du continent noir

 

Des troupes françaises ont récemment chassé les islamistes des villes du Nord du Mali. Ainsi, le but officiel des opérations militaires est atteint: le gouvernement dans la capitale Bamako devrait retrouver sa pleine souveraineté sur l’ensemble du territoire malien. Mais le deuxième but de guerre n’est pas atteint: assurer pour le long terme les richesses du sol malien pour le bénéfice exclusif de la “communauté des Etats occidentaux”, surtout des Etats-Unis. On oublie trop souvent que le Mali est le troisième producteur d’or d’Afrique et dispose de grandes réserves d’uranium, de cuivre et de bauxite; de plus, les indices se multiplient qui permettent de supposer qu’il y a également des réserves de pétrole sous le sable du désert. On pense que ce pétrole se trouve dans le bassin de Taoudeni dans le Nord du pays; quatre consortiums étrangers —parmi lesquels la “China National Petroleum Corporation” (CNPC), dépendant entièrement de l’Etat chinois— procèdent à des missions d’exploration.

 

Les rapports sino-africains

 

Déjà en novembre 2011, le premier ministre malien Cisé Mariam Kaïdama Sidibé, alors encore en poste, estimait que l’étude de certaines données sismiques permettait “d’espérer”. Ensuite, cet Etat très pauvre voudrait aussi trouver une vocation de pays de transit pour l’énergie. “Le Mali pourrait offrir une route stratégique de transit pour l’exportation de pétrole et de gaz naturel en provenance de la région du Sud du Sahara en direction du monde occidental, et relier le bassin de Taoudeni au marché européen via l’Algérie”. Pourtant, la Chine pourrait s’interposer et freiner l’élan des Américains et des Européens, surtout si l’on se rappelle que l’Empire du Milieu va chercher en Afrique un tiers de ses besoins énergétiques, ainsi que de grandes quantités de cuivre et de fer.

 

En bout de course, force est de constater que les Chinois disposent de quelques avantages par rapport aux Occidentaux: d’une part, ils ne bassinent pas les oreilles des Africains en leur tenant des discours hypocrites sur les “droits de l’homme” et sur la “démocratie”; d’autre part, il est plus aisé, pour les Chinois, qui détiennent des masses considérables de devises, de faire des “emplettes” en Afrique, en se montrant très généreux. La Chine a renoncé aux dettes de plus de trente pays africains et, au printemps de l’année 2006, pour ne citer qu’un seul exemple, le Président Hu Jintao a signé au Nigéria un accord qui permet à une entreprise chinoise d’exploiter à 45% un champ pétrolifère pour une compensation d’environ 1,8 millard d’euro; la Chine s’est ainsi incrustée dans le pays le plus riche en pétrole du continent noir.

 

Les objectifs américains sur le long terme

 

En tenant compte de cette présence chinoise en Afrique, on peut conclure que le Président français François Hollande n’a donné son feu vert pour l’opération militaire qu’avec l’assentiment des Américains. En effet, les Etats-Unis, comme la France, ancienne puissance coloniale, ont des intérêts stratégiques au Mali, comme l’atteste un rapport publié le 16 août 2012 par le CRS (“Congressional Research Service”), une agence d’études et de recherches du Congrès américain. Dans ce rapport, les auteurs constatent que la crise de longue durée qui affecte le Mali, “défie les objectifs politiques à long terme des Etats-Unis” et donc “l’efficacité des efforts américains déjà présents dans la région”.

 

Il s’agit tout simplement des efforts que fournissent depuis quelques temps déjà les Etats-Unis pour asseoir leur hégémonie en Afrique, efforts auxquels nous n’avons pas prêté toute l’attention voulue en Europe. Boris Volkhonski, de “l’Institut Russe pour les Etudes Stratégiques” rappelle que l’ancien Président des Etats-Unis, George W. Bush, avait déjà concentré le gros de ses efforts à établir une domination américaine sur le “plus grand Moyen Orient”, ce qui avait obligé les Américains à “négliger manifestement” d’autres régions comme l’Afrique. Bush avait pourtant, de son propre chef, tenté en 2007 de rendre caduque cette erreur en créant l’AFRICOM, une structure régionale de commandement englobant tout le continent noir à l’exception de l’Egypte.

 

Entretemps, l’AFRICOM est devenue le fer de lance des efforts hégémoniques américains en Afrique. Les Etats-Unis tentent de lier à eux leurs partenaires africains en leur envoyant des instructeurs militaires, en fournissant des armes ou en organisant des manoeuvres communes: tout cela se passe dans le cadre officiel de la “lutte contre le terrorisme”. Mais dans le fond, les Etats-Unis ont une toute autre idée derrière la tête, comme l’explique Maximilian C. Forte de l’Université Concordia de Montréal: “Les intérêts chinois sont considérés comme rivaux de ceux de l’Occident aux niveaux de l’accès aux ressources et de l’influence politique. L’AFRICOM et une série d’autres initiatives du gouvernement américain doivent être perçus dans la seule optique de cette rivalité”.

 

Même la Commission européenne concluait il y a quelques années dans l’un de ses rapports, que les Etats-Unis déployaient en Afrique “une nouvelle stratégie”, s’orientant sur les directives de la Doctrine Carter. Cette dernière considérait, à la suite de l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan en décembre 1979, que toutes les activités développées par des puissances étrangères dans la zone du Golfe Persique étaient des actions hostiles aux Etats-Unis qui devaient être contrées de manière appropriée. Walter Kansteiner, un ancien sous-secrétaire d’Etat américain, qui avait été naguère un responsable des affaires africaines, justifiait la nécessité d’adapter la Doctrine Carter de la manière suivante: “Le pétrole d’Afrique relève pour nous d’un intérêt national et stratégique croissant et le deviendra toujours davantage”.

 

L’exemple du Soudan

 

Quand il s’agit d’imposer leurs intérêts stratégiques, les Etats-Unis n’hésitent jamais à s’immiscer dans les affaires intérieures d’autres Etats, comme le démontre le cas du Soudan, où, le 9 juillet 2011, le Sud chrétien et animiste s’est détaché du Nord islamique après une consultation populaire. Washington a soutenu massivement le mouvement sécessionniste du Sud-Soudan, non pas par souci humanitaire mais parce qu’il y avait des raisons stratégiques à ce soutien. En effet, les réserves de pétrole de l’ensemble du Soudan avaient été estimées à quelque cinq milliards de barils (= 159 litres), dont environ 85% se trouvaient dans le Sud aujourd’hui indépendant, grâce à la bienveillance de Washington. Qui plus est, le régime islamiste de Khartoum est depuis de nombreuses années un partenaire important de la Chine qui avait pris la place des Etats-Unis dans l’exploitation de l’or noir. Après que le consortium pétrolier américain Chevron se soit retiré du Soudan dans les années 80 à cause de la guerre civile qui ravageait le pays, la CNPC chinoise avait pris sa place et avait fini par détenir 40% des parts de la société pétrolière soudanaise “Greater Nile Petroleum Operating Company”.

 

Khartoum a dû payer le prix fort pour sa coopération avec les Chinois. A ce propos, on trouve ce texte dans le “Washington Post” du 23 décembre 2004: “Les relations sino-soudanaises sont devenues très étroites, ce qui démontre que les liens économiques qu’entretient la Chine dans le monde éveillent des soucis quant aux droits de l’homme et commencent à contrarier les intérêts des Etats-Unis”. En décembre 2005, les instances américaines s’occupant d’aide au développement publiaient un “papier” de teneur stratégique dans lequel on pouvait lire que le Soudan relevait, pour les Etats-Unis, “de la plus haute priorité” vu son importance dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité régionale. Cette importance, les chiffres sonnants et trébuchants la révèleront aussi.

 

Une attention toute particulière

 

Pour l’année financière 2009, les Etats-Unis ont versé quelque 420 millions de dollars en “aide humanitaire” au Soudan, avec bien entendu une attention toute particulière pour les provinces du Sud du pays. Il ne s’agissait pas vraiment de distribuer des vivres aux affamés, de construire ou de réparer des infrastructures mais surtout de mettre sur pied un appareil d’Etat. L’USAID, l’instance américaine qui s’occupe du développement à l’échelle mondiale, voyait, dans cette aide au Soudan, “une opportunité extraordinaire de travailler avec de nouvelles unités gouvernementales, pour soutenir avec elles un plan de réformes, qui, s’il réussit, consolidera les intérêts américains en politique étrangère dans la région, en contribuant à y asseoir la stabilité, non seulement en Iran mais dans toute la Corne de l’Afrique”.

 

En conséquence de quoi Washington n’a rien omis pour affaiblir le Nord du Soudan et, par ricochet, la Chine. Sur le plan politique, cela s’est traduit par un soutien au “Mouvement de Libération Populaire du Sud-Soudan” (SPLM ou “Sudan People’s Liberation Movement”), la principale force politique dans le Sud du pays. Sur le plan de la propagande, le projet “Enough” a joué un rôle primordial. En théorie, et selon la définition qu’il donne de lui-même, ce projet milite pour “mettre un terme aux génocides et aux crimes contre l’humanité”. Son objectif réel était de créer un état d’esprit favorable à l’accession du Sud-Soudan à l’indépendance dans les médias occidentaux.

 

“Enough” est indissolublement lié à deux noms: ceux de George Clooney et de John Pendergast. Clooney est un acteur connu d’Hollywood, dont on a utilisé la renommée pour garantir le succès de shows médiatiques ad hoc, tandis que Pendergast était un expert ès-questions africaines auprès du “Conseil de sécurité nationale” de l’ex-Président américain Bill Clinton; c’est lui qui avait conçu et mené la campagne médiatique et diplomatique contre le Soudan. Ensuite, les liens entre “Enough” et le “think tank” du parti démocrate “Center for American Progress” sont fort étroits. Ce centre, par ailleurs, bénéficie du soutien du spéculateur en bourse, le milliardaire George Soros.

 

Dr. Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “DNZ”, Munich, n°8/2013).

jeudi, 21 mars 2013

The New Propaganda Is Liberal

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The New Propaganda Is Liberal

 
 
What is modern propaganda? For many, it is the lies of a totalitarian state. In the 1970s, I met Leni Riefenstahl and asked her about her epic films that glorified the Nazis. Using revolutionary camera and lighting techniques, she produced a documentary form that mesmerized Germans; her Triumph of the Will cast Hitler’s spell.

She told me that the “messages” of her films were dependent not on “orders from above,” but on the “submissive void” of the German public. Did that include the liberal, educated bourgeoisie? “Everyone,” she said.

Today, we prefer to believe that there is no submissive void. “Choice” is ubiquitous. Phones are “platforms” that launch every half-thought. There is Google from outer space if you need it. Caressed like rosary beads, the precious devices are borne heads-down, relentlessly monitored and prioritised. Their dominant theme is the self. Me. My needs. Riefenstahl’s submissive void is today’s digital slavery.

Edward Said described this wired state in ‘Culture and Imperialism’ as taking imperialism where navies could never reach. It is the ultimate means of social control because it is voluntary, addictive and shrouded in illusions of personal freedom.

Today’s “message” of grotesque inequality, social injustice and war is the propaganda of liberal democracies. By any measure of human behavior, this is extremism. When Hugo Chavez challenged it, he was abused in bad faith; and his successor will be subverted by the same zealots of the American Enterprise Institute, Harvard’s Kennedy School and the “human rights” organisations that have appropriated American liberalism and underpin its propaganda. The historian Norman Pollack calls this “liberal fascism.” He wrote, “All is normality on display. For [Nazi] goose-steppers, substitute the seemingly more innocuous militarization of the total culture. And for the bombastic leader, we have the reformer manque, blithely at work [in the White House], planning and executing assassination, smiling all the while.”

Whereas a generation ago, dissent and biting satire were allowed in the “mainstream,” today their counterfeits are acceptable and a fake moral zeitgeist rules. “Identity” is all, mutating feminism and declaring class obsolete. Just as collateral damage covers for mass murder, “austerity” has become an acceptable lie. Beneath the veneer of consumerism, a quarter of Greater Manchester is reported to be living in “extreme poverty.”

The militarist violence perpetrated against hundreds of thousands of nameless men, women and children by “our” governments is never a crime against humanity. Interviewing Tony Blair 10 years on from his criminal invasion of Iraq, the BBC’s Kirsty Wark gifted him a moment he could only dream of. She allowed Blair to agonise over his “difficult” decision rather than call him to account for the monumental lies and bloodbath he launched. One is reminded of Albert Speer.

Hollywood has returned to its cold war role, led by liberals. Ben Affleck’s Oscar-winning Argo is the first feature film so integrated into the propaganda system that its subliminal warning of Iran’s “threat” is offered as Obama is preparing, yet again, to attack Iran. That Affleck’s “true story” of good-guys-vs-bad-Muslims is as much a fabrication as Obama’s justification for his war plans is lost in PR-managed plaudits. As the independent critic Andrew O’Hehir points out, Argo is “a propaganda movie in the truest sense, one that claims to be innocent of all ideology.” That is, it debases the art of film-making to reflect an image of the power it serves.

The true story is that, for 34 years, the US foreign policy elite have seethed with revenge for the loss of the shah of Iran, their beloved tyrant, and his CIA-designed state of torture. When Iranian students occupied the US embassy in Tehran in 1979, they found a trove of incriminating documents, which revealed that an Israeli spy network was operating inside the US, stealing top scientific and military secrets. Today, the duplicitous Zionist ally – not Iran – is the one and only nuclear threat in the Middle East.

In 1977, Carl Bernstein, famed for his Watergate reporting, disclosed that more than 400 journalists and executives of mostly liberal US media organizations had worked for the CIA in the past 25 years. They included journalists from the New York Times, Time, and the big TV broadcasters. These days, such a formal nefarious workforce is quite unnecessary. In 2010, the New York Times made no secret of its collusion with the White House in censoring the WikiLeaks war logs. The CIA has an “entertainment industry liaison office” that helps producers and directors remake its image from that of a lawless gang that assassinates, overthrows governments and runs drugs. As Obama’s CIA commits multiple murder by drone, Affleck lauds the “clandestine service… that is making sacrifices on behalf of Americans every day… I want to thank them very much.” The 2010 Oscar-winner Kathryn Bigelow’s Zero Dark Thirty, a torture-apology, was all but licensed by the Pentagon.

The US market share of cinema box-office takings in Britain often reaches 80 percent, and the small UK share is mainly for US co-productions. Films from Europe and the rest of the world account for a tiny fraction of those we are allowed to see. In my own film-making career, I have never known a time when dissenting voices in the visual arts are so few and silent.

For all the hand-wringing induced by the Leveson inquiry, the “Murdoch mold” remains intact. Phone-hacking was always a distraction, a misdemeanor compared to the media-wide drumbeat for criminal wars. According to Gallup, 99 percent of Americans believe Iran is a threat to them, just as the majority believed Iraq was responsible for the 9/11 attacks. “Propaganda always wins,” said Leni Riefenstahl, “if you allow it.”

Read more by John Pilger

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lundi, 18 mars 2013

Rayer des pays de la carte

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« Rayer des pays de la carte » : Qui déroute les «États en déroute»?

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays

Ex: http://www.mondialisation.ca/
 

Une dangereuse rumeur s’est propagée à travers le monde et elle pourrait avoir des conséquences catastrophiques. La légende veut que le président iranien ait menacé de détruire Israël ou, pour citer les propos déformés, dit « Israël doit être rayé de la carte ». Contrairement à la croyance populaire, il n’a jamais fait cette déclaration […] (Arash Norouzi, Wiped off The Map: The Rumor of the Century, janvier 2007.)

Les États-Unis ont attaqué directement ou indirectement environ 44 pays à travers le monde depuis août 1945, certains d’entre eux à plusieurs reprises. Le but affiché de ces interventions militaires était d’effectuer un « changement de régime ». Pour justifier et dissimuler ce qui correspondait à des actions unilatérales et illégales, on a invariablement évoqué les « droits humains » et la « démocratie ». (Professeur Eric Waddell, The United States’ Global Military Crusade (1945- ), Global Research, février 2007)

« Voici un memo du Pentagone qui décrit comment nous allons anéantir sept pays en cinq ans en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et pour terminer, l’Iran ». J’ai dit « Est-il classifié? » Il a dit « Oui monsieur. » J’ai répondu : « Alors ne me le montrez pas. » (General Wesley Clark, Democracy Now, 2 mars 2007.)

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays.

Qui « raye des pays de la carte? » L’Iran ou les États-Unis?

Durant une période appelée euphémiquement l’« après-guerre » – de 1945 à aujourd’hui – les États-Unis ont directement ou indirectement attaqué plus de 40 pays.

Alors que les principes de la politique étrangère des États-Unis prétendent « propager la démocratie », l’interventionnisme étasunien, par des moyens militaires et des opérations clandestines, a donné lieu à la déstabilisation totale et la partition de pays souverains.

Détruire des pays fait partie d’un projet impérial des États-Unis, un processus de domination mondiale. De plus, selon des sources officielles, les États-Unis ont en tout 737 bases militaires à l’étranger (données de 2005).

Le concept d’« État en déroute »

Dans son rapport « Global Trends » (Tendances mondiales, décembre 2012), le National Intelligence Council (NIC), situé à Washington, « prédit » que 15 pays en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient deviendront des « États en déroute » d’ici 2030 en raison de leurs « conflits potentiels et leurs ennuis environnementaux ».

La liste des pays dans le rapport de 2012 du NIC comprend l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Kenya, le Burundi, l’Éthiopie, le Rwanda, la Somalie, la République démocratique du Congo, le Malawi, Haïti et le Yémen. (voir p  39)

Dans le rapport de 2005, publié au début du second terme de Bush, le NIC avait prévu que le Pakistan deviendrait un « État en déroute » d’ici 2015 « car il sera affecté par la guerre civile, la talibanisation totale et la lutte pour le contrôle de ses armes nucléaires ».

Le Pakistan a été comparé à la Yougoslavie, découpée en sept États par procuration après une décennie de « guerres civiles » parrainées par les États-Unis et l’OTAN.

Le NIC prévoyait pour le Pakistan « un destin à la yougoslave […], un pays déchiré par la guerre civile, des bains de sang et des rivalités interprovinciales ». (Energy Compass, 2 mars 2005.)

Bien qu’il affirme que les États en déroute « servent de refuge aux extrémistes politiques et religieux » (p. 143), le rapport ne reconnaît pas que depuis les années 1970, les États-Unis et leurs alliés ont secrètement soutenu des organisations religieuses extrémistes afin de déstabiliser des États-nations laïques et souverains. Et le Pakistan et l’Afghanistan étaient des États laïcs dans les années 1970.

Un « statut d’État en déroute » à la yougoslave ou à la somalienne n’est pas le résultat de divisions sociales internes, mais un objectif stratégique mis en œuvre par des opérations clandestines et des actions militaires.

Fund for Peace, dont le siège est à Washington et le mandat consiste à promouvoir « une sécurité durable par la recherche », publie (annuellement) un « Index des États en déroute » basé sur une évaluation des risques (voir la carte ci-dessous). Trente-trois pays (compris dans les catégories Alerte [rouge] et Avertissement [orange]) sont identifiés comme étant des « États en déroute ».

Selon Fund for Peace, les États en déroute sont également des « cibles pour les terroristes liés à Al-Qaïda ».

Le classement annuel des pays par Fund for Peace et Foreign Policy indiquant les symptômes des États en déroute/fragiles est publié au moment où le monde s’inquiète de plus en plus du sanctuaire étatique au nord du Mali où s’établissent des extrémistes liés à Al-Qaïda pour l’expansion du djihad.

Inutile de dire que l’histoire d’Al-Qaïda comme élément du renseignement étasunien, son rôle dans la division des factions et l’instabilité au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique subsaharienne n’est pas mentionnée. Les activités des unités djihadistes d’Al-Qaïda dans la plupart de ces pays relèvent d’un programme clandestin diabolique du renseignement.

Les États « faibles » et « en déroute » : une menace pour les États-Unis

Selon une logique tordue du Congrès étasunien, les « États en déroute plus faibles » constituent une menace pour la sécurité des États-Unis : « [P]lusieurs menaces [émanent] d’États décrits soit comme étant faibles, fragiles, vulnérables, défaillants, précaires, en déroute, en crise ou déstructurés ».

Lorsque la Guerre froide a pris fin au début des années 1990, les analystes ont pris conscience de l’émergence d’un environnement de sécurité internationale dans lequel les États faibles et défaillants devenaient des véhicules pour le crime organisé international, des voies pour la prolifération nucléaire et des points chauds pour les conflits civils et les urgences humanitaires. Les menaces potentielles à la sécurité nationale des États-Unis que posent les États faibles et défaillants est devenue davantage évidente avec les attentats du 11-Septembre 2001 contre les États-Unis commis par Al-Qaïda, organisés par Oussama ben Laden à partir du refuge offert par l’Afghanistan. Les événements du 11-Septembre 2001 ont poussé le président George W. Bush à déclarer dans la Stratégie de sécurité nationale des États-Unis de 2002 que les « États faibles comme l’Afghanistan peuvent poser un danger aussi grand pour nos intérêts nationaux que les États forts ». (Weak and Failing States: Evolving Security, Threats and U.S. Policy, Rapport du CRS pour le Congrès des États-Unis, Washington, 2008.)

Dans ce rapport du CRS du Congrès, on ne mentionne toutefois pas que « les points chauds du crime organisé et les conflits civils » sont le résultat d’opérations clandestines du renseignement  étasunien.

Fait amplement documenté, l’économie afghane de la drogue, générant plus de 90 pour cent des réserves mondiales d’héroïne, est liée à une opération de blanchiment d’argent de plusieurs milliards de dollars impliquant de grandes institutions financières. Le commerce de la drogue en provenance de l’Afghanistan est protégé par le CIA et des forces d’occupation des États-Unis et de l’OTAN.

La Syrie qualifiée d’« État en déroute »

Les atrocités commises contre la population syrienne par l’Armée syrienne libre (ASL), appuyée par les États-Unis et l’OTAN, créent les conditions favorisant une guerre confessionnelle.

L’extrémisme confessionnel favorise le démantèlement de l’État-nation qu’est la Syrie ainsi que la fin du gouvernement central à Damas.

Le but de la politique étrangère de Washington est de transformer la Syrie en ce que le NIC appelle un « État en déroute ».

Le changement de régime implique le maintien d’un gouvernement central. Alors que la crise syrienne se développe, l’objectif ultime n’est plus le « changement de régime », mais la destruction et la partition de la Syrie en tant qu’État-nation.

La stratégie des États, de l’OTAN et d’Israël consiste à diviser le pays en trois États faibles. De récents reportages indiquent que si Bachar Al-Assad  « refuse de démissionner, la Syrie « deviendra un État en déroute comme la Somalie ».

L’un des possibles « scénarios de démantèlement » rapporté par la presse israélienne est la formation d’États, séparés et « indépendants », sunnite, alaouite-chiite, kurde et druze.

Selon le major-général Yair Golan des Forces de défense d’Israël (FDI), « la Syrie est dans une guerre civile qui fera d’elle un État en déroute où se propagera le terrorisme » et les FDI analysent actuellement « comment la Syrie se démantèlerait ». (Reuters, 31 mai 2012.)

En novembre l’ambassadeur de la paix des Nations Unies Lakhdar Brahimi a laissé entendre que la Syrie deviendrait « une nouvelle Somalie […] mettant en garde contre un scénario où les seigneurs de guerre et les milices remplissent un vide laissé par l’effondrement de l’État ». (Reuters, 22 novembre 2012.)

« Ce que je crains est pire […], que l’État s’effondre et que la Syrie se transforme en Somalie. »

 « Je crois que si l’on ne s’occupe pas de cette question correctement, la partition ne sera pas le problème mais plutôt la « Somalisation » : l’effondrement de l’État et l’émergence de seigneurs de guerre, de milices et de groupes de combattants. » (Ibid.)

Ce que l’envoyé de l’ONU a omis de mentionner est que le démantèlement de la Somalie était délibéré. Il faisait partie d’un projet militaire et du renseignement des États-Unis, désormais appliqué à plusieurs pays ciblés du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie qualifiés d’« États en déroute ».

Voici la question principale : qui déroute les États en déroute? Qui les « anéantit »?

Le démantèlement planifié de la Syrie en tant qu’État souverain relève d’un plan régional intégré d’ordre militaire et des services de renseignement comprenant le Liban, l’Iran et le Pakistan. Selon les « prédictions » du NIC, le démantèlement du Pakistan devrait se produire au cours des trois prochaines années.

Michel Chossudovsky

Article original: “Wiping Countries Off the Map”: Who’s Failing the “Failed States”, publié le 29 décembre 2012.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

 

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en plus de 20 langues).

 


Guerre et mondialisation


Mondialisation de la pauvreté.


 

dimanche, 17 mars 2013

La propagande hollywoodienne et la CIA

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La propagande hollywoodienne et la CIA

 
Ex: http://www.mondialisation.ca/

« L’une des tendances les plus répandues dans la culture occidentale au 21e siècle est presque devenue une obsession aux États-Unis : « l’histoire hollywoodienne ». Les studios privés de Los Angeles dépensent des centaines de millions de dollars pour confectionner sur mesure des événements historiques afin qu’ils conviennent au paradigme politique prédominant. » (Patrick Henningsen, Hollywood History: CIA Sponsored “Zero Dark Thirty”, Oscar for “Best Propaganda Picture”)

Black Hawk Dawn, Zero Dark Thirty et Argo, ne sont que quelques unes des productions récentes démontrant comment l’industrie cinématographique actuelle promeut la politique étrangère étasunienne. Le 7e art a toutefois été utilisé depuis le début de 20e siècle et la coopération d’Hollywood avec le département de la Défense, la CIA et d’autres agences gouvernementales n’est pas une nouvelle tendance.

En laissant Michelle Obama présenter l’Oscar du meilleur film, Argo de Ben Affleck, l’industrie a montré sa proximité avec Washington. Selon Soraya Sepahpour-Ulrich, Argo est un film de propagande occultant l’horrible vérité à propos de la crise des otages en Iran et conçu pour préparer l’opinion publique à une confrontation prochaine avec l’Iran.

« Ceux qui s’intéressent à la politique étrangère savent depuis longtemps qu’Hollywood reflète et promeut les politiques étasuniennes (déterminées par Israël et ses sympathisants). Ce fait a été rendu public lorsque Michelle Obama a annoncé le gagnant de l’Oscar du meilleur film, Argo, un film anti-iranien extrêmement propagandiste. Dans le faste et l’enthousiasme, Hollywood et la Maison-Blanche ont révélé leur pacte et envoyé leur message à temps pour les pourparlers relatifs au programme nucléaire iranien […]

Hollywood promeut depuis longtemps les politiques étasuniennes. En 1917, lors de l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, le Committee on Public Information (Comité sur l’information publique, CPI) a enrôlé l’industrie cinématographique étasunienne pour faire des films de formation et des longs métrages appuyant la “cause”. George Creel, président du CPI, croyait que les films avaient un rôle à jouer dans “la diffusion de l’évangile américaniste aux quatre coins du globe”.

Le pacte s’est fortifié durant la Seconde Guerre mondiale […] Hollywood contribuait en fournissant de la propagande. En retour, Washington a utilisé des subventions, des dispositions particulières du plan Marshall et son influence générale après la guerre pour forcer l’ouverture des marchés cinématographiques européens réfractaires […]

Alors qu’Hollywood et la Maison-Blanche s’empressent d’honorer Argo et son message propagandiste, ils occultent impudemment et délibérément un aspect crucial de cet événement “historique”. Le clinquant camoufle un fait important, soit que les étudiants iraniens ayant pris le contrôle de l’ambassade des États-Unis à Téhéran ont révélé au monde entier l’horrible secret d’Israël. Des documents classés “secrets” ont révélé les activités de LAKAM. Créé en 1960, LAKAM était un réseau israélien assigné à l’espionnage économique aux États-Unis et affecté à la “collecte de renseignement scientifique aux États-Unis pour le compte de l’industrie de la défense israélienne”. » (Soraya Sepahpour-Ulrich Oscar to Hollywood’s “Argo”: And the Winners are … the Pentagon and the Israel Lobby)

Pour un véritable compte rendu de la crise des otages en Iran, une opération clandestine de la CIA, Mondialisation.ca vous recommande la lecture d’un article de Harry V. Martin publié en 1995, The Real Iranian Hostage Story from the Files of Fara Mansoor et dont voici un extrait:

« Farah Mansour est un fugitif. Non, il n’a enfreint aucune loi aux États-Unis. Son crime est de connaître la vérité. Ce qu’il a à dire et les documents qu’il possède sont l’équivalent d’un arrêt de mort pour lui. Mansour est un Iranien ayant fait partie de l’establishment en Iran bien avant la crise des otages en 1979. Ses archives contredisent la soi-disant théorie de la “surprise d’octobre” voulant que l’équipe Ronald Reagan-George Bush ait payé les Iraniens pour qu’ils libèrent les 52 otages étasuniens seulement après les élections présidentielles de novembre 1980 […]

Détenant des milliers de documents pour appuyer sa version des faits, Mansour affirme que la “crise des otages” était un “outil de gestion” politique créé par la faction pro-Bush de la CIA et implanté à l’aide d’une alliance a priori avec les fondamentalistes islamiques de Khomeini. Il dit que l’opération avait deux objectifs :

  • Garder l’Iran intact et sans communistes en donnant le contrôle absolu à Khomeini
  • Déstabiliser l’administration Carter et mettre George Bush à la Maison-Blanche » (Harry V. Martin, The Real Iran Hostage Crisis: A CIA Covert Op)

Zero Dark Thirty est une autre œuvre de propagande du grand écran ayant soulevé un tollé plus tôt cette année. Le film exploite les événements affreux du 11-Septembre afin de présenter la torture comme un mal efficace et nécessaire :

« Zero Dark Thirty est troublant pour deux raisons. D’abord et avant tout le film laisse le spectateur avec la fausse impression que la torture a aidé la CIA à trouver la cachette de Ben Laden au Pakistan. Ensuite, il ignore à la fois l’illégalité et l’immoralité de l’utilisation de la torture comme technique d’interrogation.

Le thriller s’ouvre sur ces mots : « basé sur des témoignages d’événements réels ». Après nous avoir montré des séquences des horribles événements du 11-Septembre, le film passe à une longue représentation explicite de la torture. Le détenu, Ammar, est soumis à la simulation de noyade, mis dans des positions douloureuses, privé de sommeil et enfermé dans une petite boîte. En réaction à la torture, il divulgue le nom du messager qui mène finalement la CIA à l’endroit où se trouve Ben Laden et à son assassinat. C’est peut-être du bon cinéma, mais c’est inexact et trompeur. (Marjorie Cohn, “Zero Dark Thirty”: Torturing the Facts)

Plus tôt cette année les prix Golden Globe ont suscité les critiques de certains analystes dénonçant la macabre « célébration hollywoodienne de l’État policier » et avançant que le véritable gagnant des Golden Globe était le complexe militaro-industriel :

« Homeland a gagné les prix de meilleure série télévisée, du meilleur acteur et de la meilleure actrice. L’émission EST très divertissante et illustre certains défauts du système MIIC (complexe militaire, industriel et du renseignement).

Argo a reçu le prix du meilleur film et du meilleur réalisateur. Ben Affleck a fait l’éloge de la CIA, que son film glorifie.

Le prix de la meilleur actrice est allé à Jessica Chastain pour son rôle dans Zero Dark Thirty, un film vilipendé pour sa propagande sur l’utilisation de la torture […]

Le complexe militaire, industriel et du renseignement joue un rôle de plus en plus envahissant dans nos vies. Dans les prochaines années nous allons voir des films axés sur l’utilisation de la technologie des drones dans le milieu policier et de l’espionnage aux États-Unis. Nous voyons déjà des films montrant comment les espions peuvent violer tous les aspects de notre vie privée, des parties de nos vies les plus intimes. En faisant des films et des séries télévisées célébrant ces propagations cancéreuses de l’État policier, Hollywood et les grands studios normalisent les idées qu’ils nous présentent, en mentant au public en créant régulièrement des histoires frauduleuses pour camoufler la réalité. (Rob Kall cité dans Washington’s Blog, The CIA and Other Government Agencies Dominate Movies and Television)

Tous ces liens troublants qu’entretient Hollywood ont été examinés dans un article détaillé publié par Global Research en janvier 2009. Lights, Camera… Covert Action: The Deep Politics of Hollywood (Lumières, caméra… action clandestine : La politique profonde d’Hollywood). L’article énumère un grand nombre de films en partie scénarisés à des fins de propagande par le département de la Défense, la CIA et d’autres agences gouvernementales. Il est intéressant de noter que le réalisateur Ben Affleck, gagnant de l’Oscar du meilleur film cette année, a coopéré avec la CIA en 2002 alors qu’il était en vedette dans La Somme de toutes les peurs.

Les auteurs Matthew Alford et Robbie Graham expliquent que comparativement à la CIA, le département de la Défense « a une relation “ouverte“, mais peu publicisée avec Tinseltown, [laquelle], quoique moralement douteuse et peu affichée, est au moins du domaine publique ». Alford et Graham citent un rapport de la CIA révélant l’influence tentaculaire de l’agence, non seulement dans l’industrie du cinéma mais également dans les médias, « entretenant des liens avec des reporters de toutes les grandes agences de presse, tous les grands journaux, hebdomadaires et réseaux de télévision du pays ». Ce n’est qu’en 1996 que la CIA a annoncé qu’elle « collaborerait désormais ouvertement aux productions d’Hollywood, supposément à titre strictement “consultatif“ » :

« La décision de l’agence de travailler publiquement avec Hollywood a été précédée par le rapport de 1991, « Task Force Report on Greater CIA Openness » (Rapport du groupe de travail sur une plus grande ouverture de la CIA), compilé par le nouveau « Groupe de travail sur l’ouverture » créé par le directeur de la CIA Robert Gates. Ironiquement, ce rapport discutait secrètement de la possibilité que l’Agence devienne moins secrète. Le rapport reconnaît que la CIA “entretient actuellement des liens avec des reporters de toutes les grandes agences de presse, tous les grands journaux, hebdomadaires et réseaux de télévision du pays“. Les auteurs du rapport notent que cela les a aidé “à transformer des ‘échecs du renseignement’ en ‘succès’ et a contribué à l’exactitude de nombreuses histoires“. Le document révèle par ailleurs que la CIA a par le passé “persuadé des journalistes de retarder, changer, retenir ou même laisser tomber des histoires qui auraient pu avoir des conséquences néfastes sur des intérêts en matière de sécurité nationale […] »

L’auteur de romans d’espionnage Tom Clancy a joui d’une relation particulièrement étroite avec la CIA. En 1984, Clancy a été invité à Langley après avoir écrit Octobre rouge, adapté au cinéma dans les années 1990. L’agence l’a invité à nouveau lorsqu’il travaillait sur Jeux de guerre (1992) et les responsables de l’adaptation cinématographique ont eu à leur tour accès aux installations de Langley. Parmi les films récents, on compte La Somme de toutes les peurs (2002), illustrant la CIA repérant des terroristes faisant exploser une bombe nucléaire en sol étasunien. Pour cette production, le directeur de la CIA George Tenet a lui-même fait faire une visite guidée du quartier général de Langley. La vedette du film, Ben Affleck, a lui aussi consulté des analystes de l’Agence et Chase Brandon a agi à titre de conseiller sur le plateau de tournage.

Les véritable raisons pour lesquelles la CIA joue le rôle de “conseiller“ dans toutes ces productions sont mises en relief par un commentaire isolé du codirecteur du contentieux de la CIA Paul Kelbaugh. En 2007, lors d’un passage dans un collège en Virginie, il a donné une conférence sur les liens de la CIA avec Hollywood, à laquelle a assisté un journaliste local. Ce dernier (qui souhaite conserver l’anonymat) a écrit un compte-rendu de la conférence relatant les propos de Kelbaugh sur le thriller de 2003, La Recrue, avec Al Pacino. Le journaliste citait Kelbaugh qui disait qu’un agent de la CIA était sur le plateau pour toute la durée du tournage prétextant agir comme conseiller, mais que son vrai travail consistait à désorienter les réalisateurs […] Kelbaugh a nié catégoriquement avoir fait cette déclaration. (Matthew Alford and Robbie Graham, Lights, Camera… Covert Action: The Deep Politics of Hollywood)

Durant la Guerre froide, l’agent Luigi G. Luraschi du Psychological Strategy Board (Bureau de stratégie psychologique, PSB) de la CIA était un cadre de Paramount. Il « avait obtenu l’accord de plusieurs directeurs de la distribution pour que l’on infiltre subtilement des “nègres bien habillés” dans les films, dont un “digne majordome nègre” avec des répliques “indiquant qu’il est un homme libre” ». Le but de ces changements était « de freiner la capacité des Soviétiques à exploiter le bilan médiocre de leurs ennemis relativement aux relations raciales et servait à créer une impression particulièrement neutre des États-Unis, toujours embourbés à l’époque dans la ségrégation raciale ». (Ibid.)

Les plus récentes productions cinématographiques primées confirment que la vision manichéenne du monde mise de l’avant par le programme de la politique étrangère étasunienne n’a pas changé depuis la Guerre froide. L’alliance Hollywood-CIA se porte bien et présente encore les États-Unis comme le « leader du monde libre » combattant « le mal » dans le monde entier :

L’ancien agent de la CIA Bob Baer nous a confirmé que l’imbrication entre Hollywood et l’appareil de sécurité nationale est toujours aussi étroite : « Il y a une symbiose entre la CIA et Hollywood ». Les réunions de Sun Valley donnent du poids à ses déclarations. Lors de ces rencontres annuelles en Idaho, plusieurs centaines de grands noms des médias étasuniens, incluant tous les directeurs des grands studios d’Hollywood, se réunissent afin de discuter d’une stratégie médiatique commune pour l’année suivante. (Ibid.)

Mondialisation.ca offre à ses lecteurs une liste d’articles sur ce sujet.

Contrairement à l’industrie cinématographique hollywoodienne, Mondialisation.ca ne subit aucune influence de l’appareil étasunien du renseignement et travaille d’arrache pied pour vous offrir la vérité plutôt que de la fiction et de la propagande.

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Article original: Screen Propaganda, Hollywood and the CIA


SELECTION D’ARTICLES

En français :

Lalo Vespera, Zero Dark Thirty : Oscar de l’islamophobie radicale

Lalo Vespera, Zero Dark Thirty et masque de beauté

David Walsh, Démineurs, la cérémonie des oscars et la réhabilitation de la guerre en Irak

Samuel Blumenfeld, Le Pentagone et la CIA enrôlent Hollywood

Timothy Sexton, L’histoire d’Hollywood : la propagande pendant la deuxième guerre mondiale

Matthew Alford et Robbie Graham, La politique profonde de Hollywood

En anglais:

Patrick HenningsenHollywood History: CIA Sponsored “Zero Dark Thirty”, Oscar for “Best Propaganda Picture”)

Soraya Sepahpour-Ulrich Oscar to Hollywood’s “Argo”: And the Winners are … the Pentagon and the Israel Lobby

Harry V. Martin, The Real Iranian Hostage Story from the Files of Fara Mansoor

Rob Kall cited inWashington’s Blog, The CIA and Other Government Agencies Dominate Movies and Television

Marjorie Cohn, “Zero Dark Thirty”: Torturing the Facts

Matthew Alford and Robbie Graham, Lights, Camera… Covert Action: The Deep Politics of Hollywood

 

samedi, 09 mars 2013

Et si Détroit, l'afro-américaine en faillite, était... notre futur ?

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Et si Détroit, l'afro-américaine en faillite, était... notre futur ?

Joris Karl

Boulevard Voltaire cliquez ici

Cette fois-ci on y est presque. Détroit, l’ancienne « Motor City », fierté de l’Amérique des fifties, risque d’aller à la casse : Rick Snyder, le gouverneur de l’État devrait mettre la ville… sous tutelle, dernière étape avant la faillite !

À ce niveau-là, on n’est même plus dans l’urgence car la ville est en panne sèche. Pour l’exercice en cours, le déficit budgétaire a déjà crevé le plafond (100 millions de dollars) ; quant à la dette, elle dépasse 14 milliards ! Les tuteurs auront le pouvoir de décider unilatéralement de fermer des départements entiers de la municipalité, de modifier les contrats de travail, de vendre des actifs de la ville et de changer lois et règlements.

C’était couru d’avance : qu’un gouverneur blanc veuille mettre cette ville sous tutelle a enclenché une polémique raciale. Car l’ancienne capitale de l’automobile est devenue quasi noire en 30 ans. L’évolution démographique est effarante : de 1 850 000 en 1950, Détroit a plongé à 700 000 habitants aujourd’hui ! Autrefois blanche, la ville est composée désormais de Noirs à 90 %.

Tout a commencé par l’explosion raciale de 1967. 43 morts. Des combats de rue ultra violents. Les chars de l’US Army. Le gouverneur avait survolé la ville en hélico : « Merde, on dirait que Motown a été bombardée » avait-il lâché… Au sol, la loi martiale. Des mecs avec coupe afro et t-shirt moulant qui gueulaient. Des brigades avec des chiens fous furieux. Des snipers blacks Panthers sur les toits qui dégommaient les pompiers. Il fallait que ça crame. Que tout crame !

La descente aux enfers commençait. En 73, Coleman Young, le « Mother Fucker in charge » comme il s’appelait lui-même, fut élu… Enfin un afro-américain au pouvoir ! Young avait voulu affirmer l’identité noire de sa ville en rebaptisant des rues ou en érigeant des monuments à la gloire des figures du mouvement afro-américain. La population blanche commença à fuir le centre ville, s’éloignant toujours plus vers des banlieues « protégées ».

Pour ne rien arranger, les « nuits du diable », durant Halloween, étaient prétexte à des actes de petit vandalisme dans toute la ville. Mais à partir des années 70, ces drôles de fiestas dégénérèrent. En 84, ce fut l’apocalypse : 1 000 bagnoles avaient flambé, des viols, des meurtres et tout le tralala. Les flics n’en revenaient pas. Détroit devenait la ville la plus cinglée d’Amérique.

En 2013, le chaos urbain vous prend à la gorge. Les gens hagards, l’insécurité partout, les voitures laissées pour mortes dans les cours des maisons fantômes. Certains disent que l’endroit est à l’image du pays. Que le rêve est passé. Le pire, c’est peut-être la « chose qui faisait peur », la Michigan Central Station. L’énorme gare édifiée au temps de la splendeur, en 1913, voici plus d’un siècle. Ce bâtiment sent la poisse, sorte de Mary Céleste échouée à l’écart. Le dernier train est parti en 1988. Depuis, tout le monde est à quai. Détroit, ou la sensation malsaine de voir notre futur…

vendredi, 08 mars 2013

Obama’s Military Presence in Niger

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Obama’s Military Presence in Niger: Uranium Control and Tuareg Suppression

Wayne MADSEN

Ex: http://www.strategic-studies.org/

 
President Obama’s military incursion into Niger, ostensibly to establish a drone base to counter «Al Qaeda» and other Islamist guerrilla activity in neighboring Mali, has little to do with counter-insurgency and everything to do with establishing U.S. control over Niger’s uranium and other natural resources output and suppressing its native Tuareg population from seeking autonomy with their kin in northern Mali and Algeria.

The new drone base is initially located in the capital of Niamey and will later be moved to a forward operating location expected to be located in Agadez in the heart of Tuareg Niger… The base is being established to counter various Islamist groups – including Ansar Dine, Al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), Nigeria-based Boko Haram, and a new group, Movement for Oneness and Jihad in West Africa (MOJWA) - that briefly seized control of northern Mali from Tuaregs, led by the National Movement for the Liberation of Azawad, who took advantage of a coup d’etat in Mali to establish an independent Tuareg state called Azawad. 

The U.S. has long been opposed to any attempt by the suppressed Tuareg people to establish their own independent state in the Sahara. American opposition to the Tuaregs dovetails with historical French opposition to Tuareg nationalism.

However, U.S. State Department and CIA personnel have been discussing a U.S. presence in Niger since February 25, 2010, when a U.S. delegation met with the Chairman of the Supreme Council for the Restoration of Democracy (CSRD), General Souleyman Salou, just one week after the military junta overthrew democratically-elected President Mamadou Tandja in a coup and suspended the Nigerien constitution. According to a leaked State Department cable from the U.S. embassy in Niamey:

Eric Whitaker, the U.S. Charge d’affaires met with Salou and Colonel Moussa Gros, the Senior Military Advisor to the CSRD, in a session that drew praise from Salou, who highlighted «the friendship between the two countries». Salou also told the U.S. emissaries «the CSRD would continue bilateral information liaison via the Directorate General for Documentation and External Security (DGDSE) [The Nigerien intelligence agency].» He stressed that the CSRD sought cooperation with Washington in the areas of security assistance, the fight against al-Qaida, and support for the regime. Although the United States has a policy of not recognizing governments that achieve power through military coups and force of arms, the Obama administration was as quick to embrace the Nigerien junta as it had in supporting similar CIA-installed juntas in Honduras and Paraguay.

Salou smiled as he stated that he understood the United States did not support military coups and armed seizures of power. Obviously, Salou was in on the Obama administration’s dirty little secret. While publicly opposing coups, Washington had already supported one in Honduras and would soon be supporting them in Paraguay, Libya, Syria, and other countries. Salou’s resume spoke volumes of his U.S. training and according to the leaked cable from Nimaey:

«BG [Brigadier General] Salou has been the Chief of Staff of the Nigerien Air Force since at least 2003. He is a graduate of the US Air Force's Command and Staff College and is assessed by the DATT [Defense Attache] as extremely pro-U.S...Col. Gros, prior to assuming his role as the advisor to the President of the CSRD, was the military advisor to the Nigerien Prime Minister. Also assessed to be pro-U.S., at least one of his children was educated in the United States and he reports to have served as the Defense Attache) to the U.S. for a short period in 1987».

Niger is a poor African backwater country only of importance to the United States when it can be used as a pawn in wider international geopolitical security matters. The George W. Bush administration used Niger and what turned out to be bogus attempts by Saddam Hussein to obtain Nigerien «yellow cake» uranium to justify its invasion and occupation of Iraq. It was later discovered that forged Niger government documents on a Niger-Iraq uranium connection were provided to the White House by the chief of Italy's SISMI intelligence service, General Nicolo Pollari, on the orders of then-Italian Prime Minister Silvio Berlusconi.

In addition to using uranium-rich Niger as a cause for intervention I the country, the Pentagon and CIA have also eyed Niger’s other mineral and its oil resources. Those who have stood in the way of plans by Western companies to exploit Niger’s natural resources have often paid with their lives. In 1995, Niger's Tuareg leader Mano Dayak was killed in a suspicious plane crash in northern Niger. Dayak was engaged in peace negotiations with the central Niger government and was on his way to Niamey when the plane crashed shortly after takeoff. However, an autonomous Tuareg government in northern Niger threatened to undermine the plans of Exxon and other U.S. oil companies and mineral miners to have a free hand in exploiting oil and mineral resources around Lake Chad, along the Chadian-Nigerien border. Many Tuaregs believed Dayak’s plane was sabotaged by the CIA. Ironically, the location of America’s future drone base in Agadez, northern Niger, complete with CIA officers and U.S. Special Operations personnel, will be at Mano Dayak International Airport, named for the martyred Tuareg leader.

Washington’s increasing military presence in the Sahel region has been at least two decades in the making. U.S. Defense Intelligence Agency personnel began recruiting agents-of-influence among the 400-man contingent sent by Niger to fight alongside American troops battling Saddam Hussein’s forces in Operation Desert Storm. Under the rubric of the Trans-Saharan Counter-Terrorism Partnership (TSCTP), the United States, with the cooperation of the U.S. Africa Command (AFRICOM), has pumped hundreds of millions of dollars in security assistance to the security and intelligence services, as well as the military forces of West African nations. The TSCTP was formerly known as the Pan-Sahel Initiative. Nigerien security forces have used U.S.-supplied lethal military and non-lethal crowd control equipment, including night-vision equipment, armored high mobility multipurpose wheeled vehicles, global positioning systems, and secure radios, to forcibly put down pro-autonomy Tuareg and other pro-democracy protesters.

U.S. military training for Niger is provided annually during the Pentagon's OPERATION FLINTLOCK military exercise. U.S.-trained Nigerien forces are also used to protect the uranium mines operated by the French state-owned Areva nuclear power production company in cooperation with Japanese and Spanish companies.

In addition to U.S. military personnel in Niamey, there are also U.S. bases in Ouagadougou, Burkina Faso; Bamako, Mali; Nouakchott, Mauritania; and Tamanrasset, Algeria. The U.S. presence in Burkina Faso is known as Creek Sand. From these and other suspected bases, the United States has let loose armed and unarmed drones across the Sahara. This is how the peoples of West Africa have been introduced to America’s first president of African descent. Such a military incursion into Africa would have been unthinkable and undoable for such white American presidents as Jimmy Carter, Gerald Ford, John F. Kennedy, or Dwight Eisenhower. However, Obama, as a president with roots in Kenya, gives weighty cover for the U.S. plans to establish a neo-colonialist regime for Africa, one run out of Washington.

Niger was once a colonial backwater of the French empire. It is now transitioning into a full-blown protectorate of the American empire. However, Niger should not grow used to its new American masters. The American empire is crumbling due to financial and moral decay. When Pax Americana finally falls, it will leave much of the world, including Niger, in shock.

lundi, 04 mars 2013

Afghanistan: unsinkbarer US-Flugzeugträger

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Afghanistan: unsinkbarer US-Flugzeugträger

Von: Dr. phil. Matin Baraki

Ex: http://www.strategische-studien.com/

…Die von der NATO favorisierte "militärische Lösung" kann es nicht geben, dazu ist sie ein gigantischer "Ressourcenschlucker". Von 2002 bis 2006 wurden in Afghanistan 82,5 Mrd. $ für den Krieg ausgegeben, jedoch nur 7,3 Mrd. für den Wiederaufbau. …

Lesen Sie weiter in diesem eindrücklichen und erschütternden Beitrag von Dr. phil. Matin Baraki.

Die Anschläge des 11. September 2001 wurden zum Anlaß des Krieges gegen Afghanistan, obwohl dieser lange vorher geplant war. Wie die Washington Post am 19. Dezember 2000 berichtete, hatte die Clinton-Administration schon neun Monate vorher einen Krieg am Hindukusch in Erwägung gezogen. Hierüber gab es Konsultationen mit den Regierungen Russlands und Usbekistans. Da die usbekische Regierung sich weigerte, ihr Territorium für eine US-Aggression gegen Afghanistan zur Verfügung zu stellen, musste der Krieg zunächst verschoben werden. Auch der ehemalige Außenminister Pakistans Naiz Naik bestätigte, dass der Krieg gegen Afghanistan vor dem 11. September beschlossen worden war, denn im Juli 2001 war seine Regierung seitens der USA darüber informiert worden.  Ende September 2006 brüstete sich auch der ehemalige US-Präsident Bill Clinton damit, einen Krieg gegen Afghanistan geplant zu haben. Sowohl dieser Krieg als auch der gegen Irak waren Bestandteil der „Greater Middle East Initiative“ der Neokonservativen.


Nach der Vertreibung der Taliban 2001 bestand eine reale Chance, die Staatlichkeit Afghanistans wiederherzustellen. Noch während des Krieges gegen Afghanistan fand unter UNO-Ägide Ende 2001 eine internationale Konferenz auf dem Petersberg statt, auf der die Grundlage für den künftigen Status des Landes gelegt wurde. Auf Druck der über 20 anwesenden US-Vertreter wurde unter Beteiligung dreier islamistischer und einer monarchistischen Gruppe eine Regierung für Kabul gebildet. Hamid Karsai, der seit Beginn des afghanischen Bürgerkrieges enge Verbindungen zur CIA unterhielt, wurde zum Übergangministerpräsidenten ernannt. Da diese Regierung weder Legitimation noch Rückhalt in Afghanistan hatte, wurde sie von einer Schutztruppe der NATO-Staaten nach Kabul begleitet und vor Ort weiter gesichert. Damit hat die NATO eine militärische „Lösung“ des Konfliktes favorisiert. Afghanistan ist seitdem zu einem regelrechten Übungsplatz von USA und NATO geworden, wo die neuesten Waffen und die Einsatzfähigkeit der Soldaten, die weitere Entwicklung sowie die Einsatzfähigkeit der US-Drohnen, der Nachfolgertyp der französischen Mirage und die gepanzerten Bundeswehrfahrzeuge in der afghanischen Kriegsrealität getestet werden.

Auf Grundlage des Petersberger Fahrplans war Karsai dann 2002 auf einer Ratsversammlung zum Präsidenten gewählt worden, wobei 24 Stimmen mehr abgegeben wurden als Abgeordnete anwesend gewesen waren. Im Vorfeld dieser Wahl hatten die USA für 10 Mio. $ Stimmen für ihn gekauft. Die New York Times nannte die Art und Weise, wie die Wahl zustande gekommen war „eine plumpe amerikanische Aktion.“ Bei dieser „Aktion“ waren UNO und EU sowie die USA als Hauptakteur mit ihrem Botschafter Zalmay Khalilzad präsent. Alle Beschlüsse wurden entweder im Büro Karsais oder in der US-Botschaft gefaßt. Sowohl UNO- wie EU-Vertreter nickten die getroffenen Entscheidungen nur noch ab. Damit büßten sie ihre Neutralität und Glaubwürdigkeit ein. Es war dann nur logisch, daß die NATO auf ihrem Gipfeltreffen in Istanbul am 28. Juni 2004 die Unterordnung der Schutztruppe ”International Security Assistance Force” (ISAF) unter NATO-Kommando beschloss. Das Land wurde nach einem Operationsplan des NATO-Hauptquartiers unter den Besatzern in vier Sektoren aufgeteilt. Dadurch wurden die Aufsichtsfunktion der UNO, die Souveränität und Eigenstaatlichkeit Afghanistans aufgehoben. Diese Demütigung der Afghanen war der Nährboden, auf dem der Widerstand gedieh. Da die USA für sehr lange Zeit im Lande bleiben wollen, haben sie die dafür notwendigen Voraussetzungen geschaffen. Noch vor den Parlamentswahlen 2005 hatte Karsai eine sog. „Nationale Konferenz“ einberufen, auf der 100 Personen aus seiner Entourage zusammen kamen, die ihn bevollmächtigten, mit den USA einen Vertrag zu schließen, auf dessen Grundlage die US-Armee auf unabsehbare Zeit in Afghanistan bleiben kann. Die 2011 und 2012 unterschriebenen Verträge Karsais mit der NATO und die bilateralen Verträge mit den USA, der BRD und Großbritannien erlauben diesen Ländern unter dem Deckmantel als Berater und Ausbilder auch nach dem Abzug der NATO-Kampftruppen über 2014 hinaus in Afghanistan zu bleiben. Damit wird das Land am Hindukusch zu einer Militärkolonie und bleibt weiterhin ein unsinkbarer Flugzeugträger der USA und der NATO. Da das Kabuler Kabinett bis zu 50% aus American Afghans besteht, den Rest stellen Euro-Afghanen und einige willfährige Warlords, hatte die NATO keine Mühe, beliebige Verträge dem Kabuler Marionetteregime abzuverlangen. Hier spielen auch die in allen Ämtern präsenten US-Berater eine wichtige Rolle. „Verträge binden den Schwachen an den Starken, niemals aber den Starken an den Schwachen“, stellte schon vor fast 300 Jahren Jean-Jacques Rousseau fest.


Ab 2002 leitete die Karsai-Administration eine Politik der offenen Tür ein. Dadurch wurde die Wirtschaft Afghanistans zerstört. Wie der damalige Kabuler Wirtschaftsminister Amin Farhang hervorhob, waren 99% aller Waren Importe. Der einheimischen Wirtschaft wurde jegliche Entwicklungschance genommen, sie exportiert fast nichts. Z.B hat die BRD 2010 Waren im Werte von 269 Mio. Euro nach Afghanistan geliefert. Während es umgekehrt nur 24 Mio. Euro waren, hauptsächlich Teppiche. Die Heroinbarone nutzen den „Wirtschaftsboom“ zur Geldwäsche. Sie investieren nur im Luxussegment, wie Hotels, Häuser und Lebensmittel für den Bedarf zahlungskräftiger Ausländer, statt im Wiederaufbau des Landes zu engagieren, was zur Verbesserung der Lage für breite Schichten der Bevölkerung führen könnte. Sie und die korrupte Elite bringen ihre Dollars lieber ins Ausland. Der ehemalige 1. Vizepräsident, Ahmad Zia Masud, wurde am Dubaier Flughafen mit 50 Mio. $ im Koffer zunächst festgenommen und dann freigelassen. Am 11. März 2010 meldete Tolo-TV, daß fünfzehn hochrangige Politiker u.a. Gouverneure, Botschafter, Generale der Polizei und Kabinettsmitglieder von Karsai, wie Sediq Tschakari, Minister für Pilgerfahrt und religiöse Angelegenheiten, Rafi Atasch, Präsident für Luftfahrt, Wahidullah Schahrani, Minister für Transportwesen, und Wirtschaftsminister Amin Farhang wegen Korruption zur Rechenschaft gezogen werden sollten. Dies bestätigte sowohl der Justizminister Habibullah Ghaleb vor dem Parlament als auch Faqir Ahmad Faqiryar, Stellvertreter des Generalstaatsanwaltes, am 13. März 2010 auf einer Pressekonferenz. Farhang soll 4 Mio. $ aus dem Haushalt seines Ministeriums auf sein Schweizer Konto transferiert haben. Dies bestätigte der Generalstaatsanwalt Ishaq Aloko. Dem Spiegel zufolge soll Farhang gar 19 Mio. $ unterschlagen haben. Da Farhang einen deutschen Paß besitzt, ist er zu seiner Familie in die BRD zurückgekehrt. Nach neuesten Informationen hat der amtierende Finanzminister Hazrat Omar Zakhelwal 1, 8 Mio. $ auf seine Privatkonten überwiesen.


Seit die NATO den Abzug von Kampftruppen angekündigt hat, verlassen täglich Millionen Dollar illegal das Land. Der Präsident der Zentralbank gab offiziell an, dass 2011 über 4,6 Mrd. $, das entspricht dem Jahresbudget der Regierung, außer Landes gebracht worden seien.


Demgegenüber verschlechtert sich die Lage der Bevölkerung zunehmend. Die Arbeitslosigkeit beträgt ca. 70% mancherorts, vor allem in Osten und Süden sogar 90%. Dort sympathisieren bereits 80% der Menschen mit den Taleban. „80 Prozent der Bevölkerung Afghanistans leben am Existenzminimum. Jedes Jahr drängen eine Million junger Leute auf den Arbeitsmarkt.“ Das ist das Ergebnis der 11-jährigen NATO-Besetzung Afghanistans. Den Afghanen waren einmal blühende Landschaften versprochen worden. Seit elf Jahren müssen sie erleben, daß der Westen „eine Menge Lügen erzählt und falsche Versprechungen macht“. Selbst in Kabul funktionieren weder Wasser- noch Stromversorgung. Wegen der katastrophalen sanitären Verhältnisse kam es in den heißen Sommermonaten wiederholt zu Cholera-Epidemien. Für den einfachen Bürger sind die Mietpreise in der Stadt unerschwinglich geworden.


Die afghanischen Frauen haben viele Feinde: Armut, alltägliche Gewalt oder Entführungen. „Die Vergewaltigungsrate ist extrem angestiegen, was in der Geschichte unseres Landes völlig untypisch ist“, sagt Zoya, eine Aktivistin von der maoistischen Frauenorganisation „Revolutionary Association of the Women of Afghanistan“ (RAWA). Da die Vergewaltiger keine nennenswerten Strafen zu befürchten haben, sind die Frauen vogelfrei. Hinzu kommt noch, dass Vergewaltigung als außerehelicher Geschlechtsverkehr gilt und die Frauen dafür sogar gesteinigt werden können. „Erst vor kurzem hat Präsident Karsai die Vergewaltiger eines zwölfjährigen Mädchens begnadigt.“ Gegenüber Amnesty International äußerte ein internationaler Helfer: „Wenn eine Frau zur Zeit des Taliban-Regimes auf den Markt ging und auch nur einen Streifen Haut zeigte, wurde sie ausgepeitscht - heute wird sie vergewaltigt.“


Zu dem unsäglichen Petersberger Fahrplan hätte es eine Alternative gegeben, die jedoch nie in Erwägung gezogen wurde. Der optimale Weg zur Befriedung Afghanistans wäre die Bildung einer repräsentativen Regierung gewesen. Unter strengster Kontrolle nicht der „internationalen Gemeinschaft“, sondern der Blockfreien Staaten, der Konferenz der Islamischen Staaten, der internationalen Gewerkschaften, von Friedens- und Frauenorganisationen hätten Wahlen für eine Ratversammlung durchgeführt und dort eine provisorische Regierung und Kommissionen zur Ausarbeitung einer Verfassung sowie von Parteien- und Wahlgesetzen gewählt werden müssen. Eine Regierung, vom Volk gewählt, hätte auch in Kabul nichts zu befürchten. Schlimmstenfalls hätte man, wenn für kurze Zeit Militärschutz benötigt worden wäre, die Blockfreien und die islamischen Staaten in die Pflicht nehmen können. Damit wäre auch den Islamisten der Wind aus den Segeln genommen worden, denn Afghanistan wäre dann nicht von „ungläubigen Christen“ und dem „großen Satan“ besetzt. Diese Alternative war jedoch von Anfang an unerwünscht. Aber es ist noch nicht zu spät, die Petersberger Fehler zu korrigieren.

Ein Wiederaufbau, der ein „Krieg gegen den Hunger“ wäre, wie es „Senlis Council“ formuliert, müßte die erste Priorität sein. Die Milliarden Dollars, auf diversen internationalen Geberkonferenzen dem Land versprochen, fließen über die 6000 in Kabul stationierten und mit allen Vollmachten ausgestatteten NGOs, die „oft gegeneinander statt miteinander“ arbeiten, in die Geberländer zurück. Einheimische Unternehmen erhalten von ihnen kaum Aufträge. Der zum Planungsminister ernannte Franco-Afghane Ramazan Bachardoust wurde, als er die Machenschaften der NGOs, die er „als die neue Al Qaida in Afghanistan bezeichnet“, aufdecken wollte, von Karsai entlassen.

Afghanistans ökonomische Perspektive liegt in der Abkoppelung von kolonialähnlichen wirtschaftlichen Strukturen und der Hinwendung zu einer regionalen wirtschaftlichen Zusammenarbeit mit den entwickelteren Nachbarn Indien, China, Iran und Pakistan sowie in einer Süd-Süd-Kooperation.

Die von der NATO favorisierte „militärische Lösung“ kann es nicht geben, dazu ist sie ein gigantischer „Ressourcenschlucker“. Von 2002 bis 2006 wurden in Afghanistan 82,5 Mrd. $ für den Krieg ausgegeben, jedoch nur 7,3 Mrd. für den Wiederaufbau. „Damit übersteigen die Militärausgaben die Hilfsmittel um 900 Prozent.“ Der Krieg kostet jede Woche 1,5 Mrd. $. Selbst offizielle Angaben beziffern die Kriegskosten allein für die USA bis Ende 2011 mit 440 Mrd. $. Der Einsatz der Bundeswehr kostete 2008 über 536 Mio. €, 2009 waren es schon ca. 690 Mio. Das Institut für Deutsche Wirtschaftsforschung (DIW) gibt die jährliche Kosten mit 2,5 bis 3 Mrd. € an. Selbst „mit einem Abzug 2011 würde der Krieg insgesamt zwischen 18 und 33 Milliarden Euro kosten“, hatte Prof. Tilman Brück, Leiter der Abteilung Wirtschaft am DIW 2010 festgestellt. Einen einzigen Taleb zu töten, kostet schon 100 Mio. $.

Auf einer Konferenz in Tokio 2012 wurden Afghanistan für die nächsten vier Jahre insgesamt 16 Mrd. $ zugesagt. Als Gegenleistung hat Präsident Karsai, dessen Land Korruptions-Vize-Weltmeister und Drogenweltmeister ist, die Bekämpfung der Korruption versprochen. „Würden alle Korrupten vor Gericht gestellt, hätten wir praktisch keine Regierung mehr“, stellte am 9. Juli 2012 die Zeitung „Aschte Sob“ aus Kabul fest. Darüber hinaus hat Karsai 110 Warlords, Kriegsverbrecher und Heroinbarone als „Berater“ um sich gesammelt. Jeder erhält monatlich 5000 $ Gehalt. Viele von ihnen hatten nicht einmal im Jahr ein Gespräch mit Karsai. Hätten diese und weitere aus der Entourage von Karsai serbische Pässe, wären sie ausnahmslos vor den internationalen Gerichtshof in Den Haag zitiert worden.

Damit die NATO ohne Gesichtsverlust ihre Kampftruppen abziehen kann, hat sie Bedingungen für eine Afghanisierung des Krieges geschaffen. Sie hat ca. 500000 Kämpfer ausgebildet und ausgerüstet. Darunter 352000 Mann Soldaten der afghanischen Nationalarmee. Nun wollen die USA Geld sparen und die Zahl der Sicherheitskräfte bis 2016 auf 228 500 Mann reduzieren. Damit werden 125000 gut ausgebildete und ausgerüstete Kämpfer arbeitslos, die dann zum Widerstand überlaufen werden. Das wäre ein schönes US-Abschiedsgeschenk für die Taleban!

Nach Recherchen des britisch-pakistanischen Publizisten Tariq Ali hatte der Krieg schon 2008 hundertmal mehr afghanische Zivilisten als in Manhattan getötet, d.h. insgesamt 300 000. Beobachter vor Ort gehen von mehr als 500 000 zivile Opfer aus.

Es ist längst überfällig, daß die NATO ihre Kriegs-Strategie fallen läßt, um Afghanistan vor der Spirale der unkontrollierten Gewalt und die Region um Afghanistan vor weiterer Destabilisierung zu bewahren. Pakistan steht schon am Rande eines Bürgerkriegs. Würde diese Atommacht mit starken islamistischen Gruppen tatsächlich in einen Bürgerkrieg abgleiten, würde uns der Afghanistankonflikt fast als Bagatelle erscheinen.

Matin Baraki lehrt internationale Politik an der Universität Marburg.

E-Mail

samedi, 02 mars 2013

Das Verhältnis von Demokraten und Republikanern

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Das Verhältnis von Demokraten und Republikanern

Eine Nachlese zu den Wahlen in den USA

 
Von Lothar Höbelt

Ex: http://www.genius.co.at/

Die Berichterstattung der österreichischen Medien über US-Wahlen zu verfolgen, ist stets instruktiv. Denn sie ist hervorragend dazu geeignet, dem Leser ein gewisses Gefühl dafür zu vermitteln, wie es auf der anderen Seite des Atlantik zugegangen sein muss, wenn dort allerlei dämliche Klischees über Waldheim oder Haider verbreitet wurden. Wobei es in beiden Fällen natürlich wenig verwunderlich ist, dass linksgestrickte Journalisten an diesen Etüden ihre Freude haben, sondern dass es leider immer wieder auch Konservative gibt, die auf derlei Tatarennachrichten hereinfallen.

Von einer Niederlage der Republikaner bei den jüngsten Wahlen kann man gerade nach europäischen Kriterien kaum sprechen: Sie haben die Mehrheit im Repräsentantenhaus gehalten und bei den Präsidentschaftswahlen den Abstand auf Obama halbiert (von 7,3 % auf 3,7 %). Allem Anschein nach war der Sieg Obamas gerade in den entscheidenden Staaten nie in Gefahr, der Mobilisierungseffekt eines angeblichen Kopf-an-Kopf-Rennens hingegen durchaus willkommen.[1] Zweifelsohne stellte die Flutkatastrophe in den letzten Tagen vor der Wahl die Opposition vor ein Dilemma (ähnlich wie 2002 bei Stoiber in der BRD), dürfte aber wohl doch nicht entscheidend gewesen sein.

In grundsätzlichen Fragen, was z.B. die Fragen der Gesundheitsreform oder generell das Verhältnis von Staat und Wirtschaft betrifft, steht eine Mehrheit der Bevölkerung den Auffassungen der Republikaner näher als denen der Demokraten. Dennoch wäre ein Sieg über den Amtsinhaber eine Abweichung von der Norm gewesen, wie sie seit über hundert Jahren mit der Ausnahme des Jahres 1932 – als an der Talsohle der Weltwirtschaftskrise Franklin D. Roosevelt den Republikaner Hoover besiegte – immer nur dann vorgekommen ist, wenn das Antreten eines populären dritten Kandidaten den Amtsinhaber in einen Zweifrontenkrieg verwickelte, so z. B. Ross Perot 1992 gegen George Bush sen. oder Anderson 1980 gegen Jimmy Carter. Auch Gore verlor 2000 nicht zuletzt wegen der knapp über 1 % für den Grünen Ralph Nader, die ihm in der Endabrechnung fehlten.

Geändert hat sich die Ausgangsposition seit dem Jahre 2000 allerdings in einer Beziehung: Damals errang George Bush jr. mit einer Minderheit der Wählerstimmen die Mehrheit der Wahlmännerstimmen. Inzwischen hat sich die Wahlarithmetik zugunsten der Demokraten verschoben: Bei einem Gleichstand der Stimmen hätten die Republikaner zwar Florida, Ohio und vielleicht Virginia dazugewonnen, wären mit 266 zu 272 (oder ohne Virginia sogar nur 253 zu 285) im Wahlmännerkollegium aber immer noch in der Minderheit geblieben. Genauso hätte das Ergebnis bei einem Stimmengleichstand auch schon 2008 ausgesehen. Diese Konstanz der Resultate in den Einzelstaaten kann auch als Indiz dafür gelten, dass die amerikanische Politik nach den Umwälzungen, dem „re-alignment“ der sechziger bis neunziger Jahre zu einer neuen Stabilität gefunden hat. Der Bewegungskrieg ist in einen Stellungskrieg übergegangen.

Eine Art von Europäisierung der US-Innenpolitik

Regional haben die beiden Parteien inzwischen nahezu die Plätze getauscht: Der bis zu den sechziger Jahren von den Demokraten nahezu in der Art eines Ein-Parteien-Systems dominierte Süden wird inzwischen (bis auf das Umland von Washington und Miami) eindeutig von den Republikanern beherrscht, die umgekehrt ihre letzten Rückzugsgebiete im Nordosten verloren haben, und die Westküste, vor allem Reagans (und Schwarzeneggers) Kalifornien.

Galt noch in den achtziger und neunziger Jahren das Rennen in vielen Staaten als offen (vor allem, wenn die Demokraten einen Südstaatler aufstellten, wie Carter oder Clinton), so hat sich die Anzahl dieser „swing states“ seit der Jahrtausendwende radikal verringert: Es geht im Wesentlichen immer um Florida, Ohio und Virginia, welche die Republikaner gewinnen müssen, um insgesamt zu gewinnen, dazu mindestens einen von zwei oder drei kleineren Staaten im Westen (New Mexico, Colorado oder Nevada). Im Rest des Landes liegen die Verhältnisse ziemlich klar: Es wäre für beide Seiten verlorene Liebesmüh, dort größere Anstrengungen zu unternehmen. Obamas Wahlkampfmanager haben es verstanden, gerade in den entscheidenden Staaten gezielt gewisse Wählergruppen anzusprechen. Die Republikaner hingegen erzielen immer größere Mehrheiten im Süden oder Westen, wo sie ihnen aber keine zusätzlichen Wahlmännerstimmen einbringen.

Ethnien und Einkommen

Romney hat im Vergleich zu 2008 den Vorsprung bei weißen Männern noch ausgebaut, und zwar auf 62 %. Schwarze Frauen votierten dagegen zu 96 % für Obama. Auch bei der Jugend hat Romney aufgeholt, ist dafür aber – was vielfach als Alarmsignal gewertet wurde – bei Hispanics und Asiaten von rund einem Drittel auf ca. ein Viertel der Stimmen zurückgefallen. Interessant ist die Verteilung nach Einkommensgruppen: Obama führt erwartungsgemäß mit fast zwei zu eins beim ärmsten Fünftel der Bevölkerung. Zwischen Mittelklasse (bis zu einem Jahreseinkommen von 200.000 Dollar, auf österreichische Verhältnisse umgerechnet also einem Monatseinkommen von ca. 12.000 Euro brutto pro Familie) und Oberschicht (7 % der Wähler) besteht jedoch kein signifikanter statistischer Unterschied mehr. Man könnte diesen Trend zu einer vergleichsweise linksbürgerlichen Haltung gerade der oberen Einkommens- und Bildungsschichten auch als einen Schritt auf dem Weg zu einer „Europäisierung“ der amerikanischen Politik bezeichnen.

Ähnlich gelagert, aber mit unterschiedlichen Themen besetzt ist ein Dilemma, das europäischen Mitte-Rechts-Parteien nur zu geläufig ist. In Europa vermögen die traditionellen bürgerlichen Standardparteien christdemokratischer Provenienz meist nur dann ausreichende Mehrheiten hinter sich zu vergattern, wenn sie auch die so genannten rechtspopulistischen Bewegungen mit ins Boot holen. (Das einzige große Land, das keine solche Bewegung aufweist, nämlich die BRD, weist daher auch – selbst bei den für Merkel erfolgreichen letzten Bundestagswahlen – eine strukturell linke Mehrheit auf.)

Probleme der Einwanderung

In Amerika ist die Zuwanderungsproblematik anders gelagert: Natürlich gibt es eine solche Debatte, doch die ca. 13 % Schwarzen in den USA, die in erster Linie als Problemgruppe wahrgenommen werden, sind ja eben gerade nicht das Resultat rezenter Immigration, sondern des Sklavenhandels des 18. Jahrhunderts. Die Asiaten (mit allerdings nur 3 % der Bevölkerung) sind eine wirtschaftlich höchst erfolgreiche Gruppe mit tendenziell konservativer Ausrichtung. Die eigentlichen Immigranten, die Hispanics (10 %), meist Mexikaner, stehen auf dem Arbeitsmarkt wiederum oft in einem gewissen Konkurrenzverhältnis zu den Schwarzen.

Pointiert gesagt, besteht die Attraktivität des Multi-Kulti-Angebots für die USA weniger in ideologischen Vorgaben, sondern mehr darin, die schwer zu überwindende Polarisierung zwischen Weiß und Schwarz, wie sie sich eben auch im Wahlverhalten niederschlägt, zu relativieren. Oder anders ausgedrückt: Hispanics nehmen als politische Zielgruppe in den USA ungefähr jene Stellung ein, wie Zuwanderer mit christlich-europäischem Hintergrund (z. B. Kroaten oder Serben) in Österreich. Hispanics spielen eine große Rolle in den beiden größten Staaten: Kalifornien und Texas – doch die sind beide parteipolitisch in festen Händen; zunehmend umworben sind die Hispanics in den swing-states Florida (wo es sich vielfach um Kubaner handelt) und New Mexico (wo es sich z.T. nicht um Einwanderer handelt, sondern um Nachfahren der Spanier, die schon lange vor den Angelsachsen dorthin kamen).

Die religiöse Rechte

Den rechtspopulistischen – und in gewissem Sinne identitären – Faktor stellt in den USA vielmehr die sogenannte religiöse Rechte der freikirchlichen oder „wiedergeborenen“ Protestanten dar, die laut Demoskopie zwischen 25 und 35 % der Wähler umfasst. Dieser Prozentsatz reicht in der Regel aus, die Vorwahlen der Republikaner zu dominieren, nicht aber, Mehrheiten im Lande insgesamt zu gewinnen, auch wenn zwischen dem religiösen Engagement und der marktwirtschaftlichen Einstellung in den USA weniger Barrieren bestehen als im tendenziell antikapitalistisch geprägten katholisch-christlichsozialen Milieu Europas. Die „beherrschenden Höhen“ der Wirtschaft und die „starken Bataillone“ der „Fundamentalisten“ unter einen Hut zu bringen, ist dennoch alles andere als einfach.

Die „Tea Party“-Bewegung stellt inhaltlich und intellektuell eine Verbreiterung der oft einseitig auf die Abtreibungsfrage ausgerichteten religiösen Rechten dar, wirkt dafür allerdings vielfach sozial exklusiver. (Ein Kuriosum stellt es dar, dass über die Abtreibungsfrage, den Lackmus-Test der religiösen Rechten, ohnehin nie in der Legislative entschieden wurde, sondern immer nur in der Judikatur.) Obamas Erfolg beruhte schon 2008 nicht zuletzt darauf, ein ähnliches Dilemma vermieden zu haben: Für den linken, so genannten „Regenbogen“-Flügel der Demokraten genügte allein schon die Aussicht, erstmals einen Schwarzen zum Präsidenten zu wählen; der Kandidat selbst konnte sich im Wahlkampf daher erstaunlich moderat und vertrauenserweckend geben.

Ein Problem im Sinne eines Zielkonflikts stellt für die Republikaner hingegen als Legat der Bush-Jahre die Versuchung dar, über die Außenpolitik die Patriotismus-Karte ins Spiel zu bringen, obwohl sie zur Vorstellung des Rückbaues des Interventionsstaates im Widerspruch steht und obwohl Außenpolitik nur für 5 % der Amerikaner im Wahlkampf eine wichtige Rolle spielte. In diesem Sinn sind auch einige der Überspanntheiten, wie sie z. B. über Präventivschläge gegen den Iran verbreitet wurden, vielleicht weniger ernst zu nehmen und mehr als Verbeugung vor spezifischen Lobbies gedacht denn als tatsächliche Handlungsanleitung.

Der leise Wahlkampf im Internet

Eine letzte Bemerkung hat sich auch die Wahlkampftechnik verdient: Das Internet als Medium gilt in Europa vielfach als Geheimwaffe der Außenseiter bzw. der „schweigenden Mehrheit“, die in den Medien unterrepräsentiert ist und sich hier ein Ventil zu verschaffen vermag. Die USA haben vorexerziert, dass sich dieses Medium durchaus auch gezielt zum Einsatz durch die Profis eignet. Viele Botschaften eignen sich nämlich nicht oder nur schlecht dazu, flächendeckend über TV-Diskussionen oder Parteitage verbreitet zu werden, weil sie zuviel Widerspruch auslösen. Traditionelle Wahlkampfveranstaltungen haben eben immer auch den Nachteil, auch den Gegner zu mobilisieren, der im Idealfall ja gar nicht merken soll, dass hier überhaupt ein Wahlkampf stattfindet.

Bei einer Wahlbeteiligung von 50–60 % geht es darum, die eigenen Anhänger zu den Urnen zu rufen, die Gegner aber in Ruhe schlafen zu lassen. Dafür bietet sich – die entsprechenden, z. B. durch Fragebögen gewonnenen Unterlagen vorausgesetzt – ein Wahlkampfstil an, der gezielt gewisse Wählergruppen mit eigens auf sie zugeschnittenen Mails und Botschaften versorgt, die noch dazu den Anschein erwecken, nicht von den Parteien zu stammen, sondern von Interessensverbänden oder „besorgten Bürgern“. Auch die Kosten für diese arbeitsintensiven Operationen können von „Political Action Committees“ getragen werden, die weniger Beschränkungen unterworfen sind als die Wahlkampfbüros selbst.

Parteien in europäischen Ländern nützen diese amerikanischen Erfahrungen bereits für ihre eigenen Wahlkämpfe.

Anmerkung

[1] Vgl. dazu Sieglinde Rosenberger / Gilg Seeber, Kopf an Kopf – Meinungsforschung im Medienwahlkampf, Czernin Verlag, Wien 2003. Buchbesprechung in den Genius-Lesestücken Folge 2/2004, Seite 125.

Bearbeitungsstand: Montag, 28. Jänner 2013

Die USA – ein globales Verhängnis

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Die USA – ein globales Verhängnis

 

Das ist einigermaßen einleuchtend. Die Führer der USA  inszenieren seit 1945 Staatsstreiche, organisieren Überfälle und führen versteckt oder offen Angriffskriege, für die sie vor sieben Jahrzehnten vor dem Nürnberger Kriegsverbrecher-Tribunal angeklagt geworden wären. Nicht ganz nebenbei auch noch beschuldigt der  versuchten und tatsächlichen Ermordung von Staatsführern.                                                                         

Zwar geht es der  politischen und ökonomischen US-Elite nicht, wie etwa den Nationalsozialisten, auch um Lebensraum, aber dafür umso mehr um die Sicherung der  ökonomischen Interessen ihres Landes, d. h. ihrer Konzerne, bei gleichzeitiger Ausschaltung von Konkurrenten oder Störenfriede. Auch wenn, in unvermeidbarer Zusammenarbeit mit Israel, dadurch zusehends der Weltfriede gefährdet wird.

Nun ist diese Art von Machtpolitik nichts Neues, auch Satrapen und tributpflichtige Länder hat es immer wieder gegeben. Daß aber die unterworfenen, vor allem europäischen Völker ihrem Los in Ketten freiwillig und scheinbar demokratisch zustimmen, ist schon eher eine Errungenschaft zumindest der  Moderne, die, zugegeben, auch so manchen und so manchem Komfort zu bieten hat. Aber es bewahrheitet sich eben, daß, nach Marie Ebner von Eschenbach, die  glücklichen Sklaven zugleich die erbittertsten Feinde der Freiheit sein können. Nun, ganz so glücklich scheinen sie aber nicht mehr zu sein.

Und auch andere hadern inzwischen mit dem einstigen Vorbild der Coca-Cola-Generation, ja selbst  in Gottes  gelobtem Land der unbeschränkten Möglichkeiten machen sich, zwar noch vereinzelt, Zweifel und Ängste  breit. Erstmals hat die hoch verschuldete Supermacht ein Desaster zu befürchten, nachdem sie, einerseits, in argen ökonomischen und finanziellen Schwierigkeiten steckt und, andererseits, China zur größten Handelsnation aufgestiegen ist. Zudem sitzt Peking auf anwachsenden Gold-  und Rohstoffreserven, während im „goldenen“ Westen laufend die Währungen entwertet, die Sparer und Leistungsträger geplündert und die Autochthonen durch massive Einwanderung um ihre Heimat gebracht werden.

Mittlerweile tobt längst ein Finanzkrieg, der durch eine andernorts eingeleitete Umgehung der Weltleitwährung Dollar weiter angeheizt wird. So breitet sich im innerasiatischen Handel der  Yuan als Abrechnungswährung aus, während die Schwellenländer der sogenannten BRICS-Gruppe, Brasilien, Russland, Indien, China und  Südafrika, angeblich bereits an einer Entwicklungsbank arbeiten, die noch zu einer Konkurrenz für den Internationalen Währungsfonds heranwachsen könnte. Konzerne aus diesen Ländern rücken US-Multis ohnehin schön langsam auf den Pelz.

Die USA treten also in dieser Situation vermehrt die Flucht nach Vorne an und  kontern nach dem Motto „Wer nicht für uns ist, ist gegen uns“ mit aggressiver Außenpolitik. Rohstoffreiche oder  militärisch-strategisch wichtige Staaten, die nicht gewillt sind, das Spiel mitzumachen, versucht man über ferngesteuerte Revolutionen und direkte wie indirekte Interventionen auf Linie zu bringen oder kreist sie ein. Vielleicht demnächst Algerien mit seinen verstaatlichten Energiereserven.                                                         

Dabei ist es für Washington kaum von Bedeutung, ob, nach einer Intervention, der  neue Verbündete dann ein islamistisches Regime wie in Saudi Arabien oder ein „demokratisches“ wie in Jordanien ist.. Oder ob dabei zehntausende über die Klinge springen müssen.

Die Geschichte lehrt aber, daß auf diese Weise der Niedergang eines in vielfacher Hinsicht überforderten und geistig-moralisch absteigenden Imperiums nicht aufgehalten, sondern nur aufgeschoben werden kann. Und sie lehrt auch, daß die ihm bis zuletzt ergebenen Protektorate in vielen Fällen, wie hier schon einmal erwähnt, das gleiche Schicksal ereilen kann.  Mitgefangen, mitgehangen, eben.                                                                                    

Für Staaten wie Deutschland oder Österreich ergäbe sich daraus normalerweise nur eine Konsequenz: Rückführung der im Ausland lagernden Goldreserven, Abnabelung vom Dollar und, auf der Basis einer neuen Wirtschaftsordnung, verstärkte ökonomische und poltische Zusammenarbeit mit aufstrebenden Ländern in Asien, Afrika und Lateinamerika. Vorher müßte aber die EU in die Wüste geschickt werden.

jeudi, 28 février 2013

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

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Interviewé par le quotidien algérien La Nouvelle République, Mezri Haddad revient sur les causes de la révolution du jasmin et dévoile les objectifs stratégiques et géopolitiques du printemps arabe. Pour le philosophe tunisien, ce printemps n’est que la mise en oeuvre du « Grand Moyen-Orient » conçu par les néoconservateurs pour domestiquer l’islamisme en vue de perpétuer l’hégémonie américaine. « Le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion », prévient M.Haddad. Voici la reproduction de cette interview réalisée par Chérif Abdedaïm et publiée à la Une de la Nouvelle République du 12 février 2013.

Vous êtes de ceux qui considèrent que la « révolution tunisienne » n’est en fait qu’une  imposture qui ne relève pas seulement du ressort des islamistes. Quels sont d’après-vous les responsables de cette déstabilisation de la Tunisie et pourquoi ?

Les responsables de cette déstabilisation c’est d’abord un régime qui n’a pas été capable d’amorcer, en temps opportun, un véritable processus démocratique et qui a laissé se propager le clientélisme et la corruption. C’est aussi une opposition qui a manqué de patriotisme en se mettant au service d’agendas étrangers. Oui, j’ai considéré dès le départ que la « révolution du jasmin » était un conte de fées pour adolescents. Il s’agissait plutôt d’une révolte sociale que des traitres locaux et des services étrangers ont déguisé en révolution politique. Cette révolte sociale est semblable à celle de janvier 1978, à celle de janvier 1984 et à celle d’octobre 1988 en Algérie. Elles exprimaient toutes des revendications sociales et salariales parfaitement légitimes. Ce qui s’est passé en janvier 2011 est donc une colère sociale qu’une poignée de cyber-collabos ont transformé en soulèvement politique, selon un plan que les services américains ont mis en œuvre dès 2007. Volontairement ou inconsciemment, plusieurs jeunes tunisiens et arabes d’ailleurs ont été embrigadé par l’organisation OTPOR, par l’Open Society Institute du vénérable George Soros, et par la Freedom House, qui a été dirigé par l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, et qui compte parmi ses membres le théoricien du choc des civilisations, Samuel Huntington, ainsi que Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, qui ont commis des crimes contre l’Humanité en Irak. C’est par la magie du Web, d’internet et de facebook qu’un simple fait divers –l’immolation par le feu d’un jeune alcoolique- s’est mu en « révolution du jasmin » pour se transmuer en « printemps arabe ».

 

Au même titre que dans beaucoup de pays arabes et même européens, la Tunisie a connu son malaise social, mal vie, chômage, etc, qui sembleraient être à l’origine du soulèvement du peuple tunisien. Toutefois, quand on  constate qu’avec la nouvelle configuration du paysage politique tunisien  cette situation sociale s’est au contraire aggravée ; qu’aurait-il fallu faire pour redresser cette situation ?

Le malaise social était bien réel mais on en a exagéré l’ampleur. Contrairement à tout ce qui a été dit par propagande, par ignorance ou par suivisme, ce n’était pas du tout une révolte de la pauvreté et de la misère économique mais de la prospérité et de la croissance mal répartie entre les strates sociales et les régions géographiques. L’économie de la Tunisie se portait nettement mieux que les économies dopées de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de la Grèce, un Etat en faillite malgré trois plans de sauvetage à coup de millions d’euros. L’Etat tunisien n’était pas en faillite, bien au contraire. C’est maintenant qu’il est en faillite, avec un endettement qui s’est multiplié par sept, une croissance en berne et plus d’un million de chômeurs, alors qu’il était à 400000 en janvier 2011. En moins de deux ans, la Tunisie a perdu les acquis de 50 ans de dur labeur.

Si vous aviez à comparer l’époque Bourguiba, celle de Ben Ali, et la gouvernance actuelle,  quelle serait  d’après-vous celle qui répond le mieux aux aspirations du peuple tunisien ?

Celle de Bourguiba, incontestablement. C’était l’époque où le géni d’un homme se confondait avec l’esprit d’une nation. Je préfère employer ce concept de nation plutôt que le mot peuple dont tout le monde se gargarise depuis janvier 2011. Bourguiba, qui reste pour moi un exemple inégalable, n’était pas un démocrate mais un despote éclairé. Sa priorité n’était pas la démocratie, mais la construction d’un Etat moderne, le raffermissement d’une nation, l’affranchissement des esprits par l’éducation et l’émancipation de la femme par jacobinisme. Ben Ali n’a ni la dimension charismatique de Bourguiba, ni sa puissance intellectuelle. C’est un président pragmatique que le hasard et la nécessité ont placé à la tête de la Tunisie. Il avait deux priorités : le redressement économique du pays et la neutralisation des islamistes. Quoique l’on dise aujourd’hui, dans ces deux objectifs, il a remarquablement réussi. Sa faute majeure dont la Tunisie n’a pas fini de payer le prix, c’est qu’il n’a pas profité de ses deux atouts pour instaurer une véritable démocratie. Enivré par le pouvoir, mal conseillé, se sentant invulnérable, il n’a pas su répondre aux aspirations démocratiques d’une société à plus de 60% jeune et éduquée. Quant à la gouvernance actuelle, elle cumule l’incompétence et la suffisance. Mais plus grave encore que l’incompétence, ce gouvernement dit de la troïka n’a aucun sens du patriotisme, puisque les uns subissent les injonctions de Washington, les autres sont sous l’influence de l’ancienne puissance coloniale, et les troisièmes sont aux ordres du Qatar.

On accuse justement le Qatar de jouer un rôle déstabilisateur dans les pays arabes ; êtes-vous de cet avis ? Si oui, dans quel intérêt cet émirat joue-t-il ce rôle ?

Non seulement je suis de cet avis, mais j’ai été l’un des rares, sinon le premier à dénoncer le rôle moteur que cet émirat féodal et esclavagiste a joué dans ce fameux « printemps arabe ». Je l’avais analytiquement démontré dans mon livre « La face cachée de la révolution tunisienne », dès 2011. Le rôle de cette oligarchie mafieuse a été, en effet, déterminant. Par la propagande et l’intoxication d’Al-Jazeera, par l’activisme diplomatique, par la corruption financière des instances décisionnelles occidentales, et par le recrutement de mercenaires chargés de semer la panique et la terreur au sein de la société. Il existe des preuves matérielles selon lesquelles les premières victimes dans les rangs des manifestants ont été abattues par des snippers d’Europe de l’Est payés par les services qataris. Ce fut le cas en Tunisie mais aussi en Egypte. Dans quel intérêt le Qatar a-t-il joué ce rôle ? Primo par sous-traitance de la géopolitique israélo-américaine. Secundo par ambition énergétique. Tertio par messianisme islamo-wahhabite.

La France et les Etats-Unis, semblent également impliqués dans la déstabilisation de la Tunisie, à l’instar de l’Egypte, la Libye et maintenant la Syrie et bientôt le Sahel. Dans ces différents cas, ils semblent  se « réconcilier » avec les mouvements islamistes qu’ils combattaient depuis le 9/11 au nom de la lutte anti-terroriste. Comment peut-on interpréter cette nouvelle  « alliance »?

Pour ce qui est des anglo-saxons, cette alliance n’est pas nouvelle mais très ancienne. Elle remonte à la fameuse grande révolte arabe sous le commandement de Lawrence d’Arabie, puis à la naissance des Frères musulmans en 1928, une secte qui est le produit du géni politique anglais pour marginaliser le nationalisme arabe en guerre contre le colonialisme. L’âge d’or de l’alliance islamo-impérialiste a été en Afghanistan et contre l’URSS. Les événements du 11 septembre 2001 ont sans doute marqué un tournant. L’esclave s’est retourné contre son maître. L’administration Bush a trouvé dans cet événement l’occasion d’envahir l’Irak et croyait pouvoir éradiquer rapidement le terrorisme islamiste en Afghanistan. Mais parallèlement, dans le cadre du « Grand Moyen-Orient », les néoconservateurs renouaient avec tous les mouvements islamistes qui ont fait allégeance au gendarme du monde. Le nouveau deal : on lâche les dictatures qui vous ont persécuté, on vous aide même à prendre le pouvoir, mais en échange, vous gardez bien nos intérêts, vous ne franchissez pas la ligne rouge par rapport à Israël et vous contribuez au maintien de l’omnipuissance américaine contre la Russie, la Chine, l’Inde et les autres puissances émergentes. Comme je l’avais dit dans une interview il y a plus d’une année, « A vous la charia, à nous le pétrole. Chacun sa religion ! ». C’est ainsi que je résume le sens ultime du « printemps arabe ».  

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Vous dites également, dans l’un de vos articles que « C’est l’impatience et l’insolence d’un Rached Ghannouchi  galvanisé par le soutien américain, la crise algérienne et le bras de fer entre le FLN et le FIS qui ont changé la donne en Tunisie. » Pouvez-vous  nous éclairer à ce sujet?

Il me semble que je parlais des rapports entre Ben Ali et Ennahda entre 1987 et 1991. Il faut d’abord rappeler que deux Etats ont joué un rôle important dans l’arrivée au pouvoir de Ben Ali : l’Italie et l’Algérie. La France avait un autre successeur à Bourguiba et les Américains jouaient déjà la carte islamiste. Ben Ali a été reconnu par les Etats-Unis à la seule condition qu’il partage le pouvoir avec leurs protégés islamistes. C’est ainsi qu’il les a libéré de prison, qu’il a reçu à Carthage Ghannouchi, que les islamistes ont été autorisé à participer aux élections de 1989 avec des listes indépendantes, qu’ils ont signé le Pacte national…Le point de discorde a été la légalisation d’Ennahda. Bien installé au pouvoir, Ben Ali voulait gagner encore du temps avant de faire cette dernière concession. Excédés, confortés par l’allié anglo-américain, les islamistes ont retrouvé leurs vieux reflexes : manifestations, agitations à l’université, complots contre la sécurité de l’Etat et tentatives d’assassiner Ben Ali. Celui-ci a trouvé dans le début de la crise algérienne l’occasion de mettre hors d’état de nuire les islamistes.

En extrapolant l’impact de ces « révolutions » déstabilisatrices, on constate également, qu’un autre bras de fer se déroule en catimini entre les Etats-Unis ( y compris leur alliés Occidentaux) et les pays du BRICS. D’après-vous, quelles pourraient être  les conséquences de cette nouvelle donne ?

Ce n’est pas une extrapolation mais une expression essentielle du « printemps arabe ». Je dirai même que le premier sens géopolitique et géostratégique de ce « printemps arabe » est de saborder par anticipation tout rapprochement entre le monde arabo-islamique et les puissances du BRICS, principalement la Russie et la Chine. Il faut relire Bernard Lewis et Samuel Huntington pour une meilleure intelligibilité du « printemps arabe », à l’aune du projet de Grand Moyen-Orient. Dans le « Choc des civilisations », Huntington –qui a d’ailleurs commencé sa carrière universitaire en tant que spécialiste de la Tunisie !- parle clairement de « l’alliance islamo-confucéenne » qu’il faut empêcher par tous les moyens. La carte islamiste, comme la carte du bouddhisme tibétain, pourrait d’ailleurs tout à fait servir à l’implosion de la Chine, qui compte une trentaine de millions de musulmans. Idem pour l’Inde, autre puissance émergente, qui compte 130 millions de musulmans et que les Anglais avaient déjà affaibli par la création artificielle et sur une base confessionnelle du Pakistan en 1947, au grand désespoir de Gandhi. En termes géopolitiques, les Américains cherchent à constituer en Méditerranée un Arc sunnite, la fameuse « ceinture verte », qui partirait du Maroc jusqu’en Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Liban, la Syrie et le futur Etat jordano-palestinen ! Avec le Pakistan, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies, l’Iran chiite sera isolé, le pétrole sera bien gardé et a foi des musulmans, bien conservée ! Mais il y a aussi un Arc chiite en prévision. C’est que les Etats-Unis ne cherchent pas tant à détruire l’Iran qu’à aseptiser son chiisme, le désamianter plus exactement. Le chiisme aura forcément un rôle à jouer, ne serait-ce que pour que la puissance de l’islamisme sunnite ne dépasse jamais le seuil de tolérance américaine.

On accuse également les instigateurs de cette déstabilisation du monde arabe de convoiter les ressources naturelles de ces pays au moment où la crise économique bat son plein en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce cas, pourquoi alors s’être attaqué à la Tunisie qui ne dispose pas de pétrole ou d’autres ressources minières importantes ?

C’est le principal argument que les idiots utiles de la pseudo-révolution tunisienne ont utilisé pour répondre à ceux qui ont analysé cette « révolution » dans ses implications géopolitiques, en accusant d’ailleurs ces analyses de théories du complot. La Tunisie n’a pas été visée parce qu’elle regorge de pétrole mais parce qu’elle répondait au critère du parfait laboratoire. Elle devait servir de mèche à la poudrière arabe. C’était le pays socialement, économiquement et politiquement le mieux prédisposé à une telle crise. Pendant des années, on avait présenté le régime tunisien comme la plus grande dictature policière du monde arabe. Les événements de janvier 2011 ont démontré qu’il était le régime le plus vulnérable et même le plus libéral. Quant à l’appropriation des ressources naturelles par les colonialistes new look, cela ne fait pas le moindre doute. La Libye n’est plus maitresse de son gaz, de son pétrole et même de ses nappes phréatiques. Exactement comme l’Irak, depuis 2003.

Récemment les islamistes viennent de passer à une nouvelle étape  celle des assassinats ; celui du militant Chokri Belaïd, après ceux de Lotfi Nakhd, de Nidaa Tounès, il y a quelques mois ; de quoi  cela pourrait-il présager ?

C’est le présage d’une série d’attentats ciblant les politiques, les intellectuels, les journalistes, mais aussi d’un cycle de violence que la Tunisie n’a jamais connu auparavant. C’est la conséquence de deux ans de laxisme et de décisions irresponsables. Dès le 14 janvier 2011, au nom de la « révolution du jasmin », des terroristes ont été libéré, d’autres sont revenus des quatre coins du monde, des centaines de criminels qui n’ont rien à voir avec la politique ou l’islamisme ont été amnistiés par le président provisoire. Tous ces individus dangereux se promènent librement dans le pays. Il y a aussi les criminels qui sont partis faire le jihad en Syrie et qui vont revenir chez eux. Le rétablissement de l’ordre et de la paix civile vont être la tâche la plus difficile.

Enfin, à quelles conséquences pourrait-on s’attendre avec cette montée de l’islamisme radical ? Et qui en serait (ent)  le(s) véritable(s) bénéficiaire(s) ?

Première conséquence, la banalisation du choc des civilisations et la fracture entre Orient et Occident. Avec ce « désordre créatif » comme disent les architectes du « printemps arabe », les pays déstabilisés ne se relèveront pas avant une quinzaine d’années. Ils vont connaître l’anarchie, l’insécurité, l’instabilité politique et le marasme économique. Mais le plus grave à mon avis, c’est la régression sociale, éducative et culturelle que connaissent déjà ces pays et qui va connaitre une amplification dans les années qui viennent. C’est l’ère de la sacralisation du bigotisme et de l’ignorance, l’époque du repli identitaire. Mon combat contre l’idéologie islamiste n’a jamais été celui d’un marxiste, d’un freudien ou d’un laïciste. C’est parce que je me sens profondément musulman que je suis radicalement anti-islamiste. Le pire ennemi de l’islam, c’est l’islamisme. Faire de la religion de Mouhammad un enjeu politique et géopolitique entre les mains des puissances occidentales, c’est un crime impardonnable. Réduire le Coran à un manuel politique, c’est trahir l’esprit de l’islam et poignarder la transcendance de Dieu. Dès 1937, Abbas Mahmoud Al-Akkâd disait que « les groupes religieux qui recourent à la religion pour atteindre des objectifs politiques sont des agents payés qui se cachent derrière l’islam pour abattre cette religion, car la réussite de leur cause finit par la perte de l’islam ». Je considère, en effet, que le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion. En faisant du saint Coran un manuel de subversion, en réduisant la Sunna aux miasmes de la scolastique médiévale qui offense la haute spiritualité de l’Islam et la supériorité de la philosophie islamique, en faisant de l’islam un enjeu de politique internationale, en transformant cette religion en instrument de chantage , de pression ou de négociation entre les mains des « mécréants » occidentaux comme ils disent, en l‘impliquant dans des actions terroristes aussi abjectes qu’étrangères à ses valeurs intrinsèquement humanistes, ces marchands de l’islam, ces imposteurs de Dieu, ont déjà beaucoup porté atteinte à l’Islam. Vous pourriez donc facilement deviner à qui profite cette subversion de l’Islam et cette image si injuste que l’on donne des musulmans.
Tunisie-Secret.com

Interviewé par Chérif Abdedaïm
La Nouvelle République

mercredi, 27 février 2013

Die Obama-Falle

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Andreas Mölzer:

Die Obama-Falle

Die USA wollen Europa die handelspolitische Eigenständigkeit nehmen

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/  

Barack Obama hat bei seiner Rede zur Lage der Nation angekündigt, er wolle mit der Europäischen Union Verhandlungen über eine transatlantische Freihandelszone beginnen. Und die begeisterten Reaktionen des Brüsseler Establishments lassen befürchten, daß die Europäer in die vom US-Präsidenten gestellte Falle tappen werden. Denn eines ist klar: Ob eine Freihandelszone mit den Vereinigten Staaten im europäischen Interesse liegt, ist mehr als zweifelhaft.

Insbesondere geht es Washington darum, das Modell einer globalisierten Wirtschaft nach US-Vorstellungen auch in Europa durchzusetzen. Ziel der EU muß aber sein, die europäische Wirtschaft gegenüber unlauterer Konkurrenz zu schützen, auch wenn dies den Dogmen eines ungehinderten Freihandels widerspricht. Und wie andere Abkommen mit den USA – etwa jenes zum Austausch von Fluggastdaten – zeigen, ist Brüssel bereit, europäische Interessen ohne Wenn und Aber zu verraten.

Vor allem aber hätte eine Freihandelszone mit der EU für die USA einen großen Vorteil: Den Europäern würde ihre handelspolitische Eigenständigkeit genommen werden. Denn anders als in der Außen- und Sicherheitspolitik hat sich Brüssel bisher nicht gescheut, in Wirtschaftsfragen europäische Interessen, etwa durch Verhängung von Schutzzöllen, zu verteidigen. Und genau diese Instrumente soll die EU verlieren.

dimanche, 24 février 2013

Les orientations en politique étrangère d’Obama, Kerry et Hagel

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Alexander FRISCH:

Etats-Unis: le vent tourne-t-il?

Les orientations en politique étrangère d’Obama, Kerry et Hagel

 

Dans le discours qu’il a tenu lors de sa prestation de serment, Barack Obama n’a évoqué le rôle futur des Etats-Unis dans le monde que de manière assez marginale. Ses propos concernaient bien davantage les questions de politique intérieure, surtout la politique sociale et le marché du travail. C’est son intérêt pour ces questions-là qui lui ont permis d’emporter un deuxième mandat à la présidence au cours des dernières semaines de la campagne électorale. De nombreux observateurs partent du principe que la politique extérieure des Etats-Unis sera nettement moins agressive et interventionniste dans les prochaines années. Le contraire de ce que le monde a subi au cours des quinze ans qui viennent de s’écouler...

 

Dans un article substantiel paru récemment dans les colonnes du “Neue Zürcher Zeitung” (NZZ) suisse, les Etats-Unis seraient en train de dresser le bilan de leurs intérêts stratégiques, de réorienter leur politique et de ne plus se considérer comme les policiers du monde. Les signes avant-coureurs de cette réorientation générale serait, d’une part, le retrait progressif des troupes américaines d’Afghanistan, d’autre part, leur attitude modérée face à l’opération militaire montée par la France au Mali. Dans l’article du NZZ, on peut lire: “Par leur passivité face à l’intervention française au Mali, les Américains semblent signaler qu’ils montreront dans le futur plus de prudence avant de se laisser entraîner dans une guerre”. Et: “Ce qui est nouveau aussi, c’est que les Etats-Unis se déclarent non compétents dans une mission que, récemment encore, ils auraient considéré comme partie intégrante de leur ‘guerre contre le terrorisme’ (...) Cette réticence reflèterait une nouvelle pensée, en train d’éclore à Washington: si d’autres pays estiment que l’enjeu est important, les Américains ne tireront plus les marrons du feu à leur place”.

 

Un ton différent face à Israël

 

Dans les faits, plusieurs indices semblent attester qu’Obama cherche désormais un ajustement à la politique étrangère de son pays, surtout qu’il a nommé deux hommes à des postes importants dans l’appareil qui règle les questions extérieures et la sécurité; ces hommes sont considérés comme raisonnables et moins enclins à favoriser les interventions militaires; ils parient davantage sur la diplomatie dans les relations internationales. John Kerry deviendrait le nouveau ministre américain des affaires étrangères et Chuck Hagel le ministre de la défense. Obama songe à imposer ce dernier envers et contre l’opposition des faucons néoconservateurs. Ceux-ci avaient déclenché un tir de barrage contre Hagel, surtout parce qu’il avait critiqué le “lobby juif” à Washington et l’influence trop prépondérante d’Israël dans les orientations de la politique extérieure américaine.

 

Obama a néanmoins soutenu Hagel, l’ancien vétéran du Vietnam, qui lui sert de conseiller dans le domaine des services secrets depuis 2010, surtout parce que ce dernier avait un avocat prestigieux en coulisses, le géopolitologue le plus en vue des Etats-Unis, Zbigniew Brzezinski. Brzezinski et plusieurs autres anciens conseillers des présidents antérieurs avaient publié une note ouverte, avant même qu’Obama ne se tournât vers Hagel. Dans ce texte, les auteurs disaient que Hagel, ancien sénateur républicain, était “un homme d’une intégrité inébranlable, d’une grande sagesse, qui avait servi son pays dans la guerre comme dans la paix de la manière la plus noble qui soit”. De même, Hagel recevait les louanges de onze généraux américains de haut rang qui le campaient comme un “dirigeant fort au Pentagone” et comme “une voix de modération et d’équilibre dans une époque qui a perdu tout équilibre”.

 

Quelques semaines auparavant, Brzezinski lui-même avait sévérement critiqué toutes les tentatives israéliennes d’inciter les Etats-Unis à lancer une guerre contre l’Iran et d’infléchir en ce sens belliqueux la politique de sécurité américaine. Brzezinski, l’ancien conseiller de Jimmy Carter, avait déclaré que Washington ne suivrait pas aveuglément Tel Aviv, si Israël se décidait à commettre une attaque unilatérale contre l’Iran. Aujourd’hui, Brzezinski est professeur de sciences politiques à la très célèbre Université John Hopkins à Washington. Si une attaque israélienne était perpétrée contre l’Iran, avant que la République islamique n’ait franchi la “ligne rouge” fixée par les Américains, il n’y aurait pas, selon Brzezinski, pour les Etats-Unis, “obligation immédiate de suivre Israël comme un âne stupide, ainsi que ce fut toujours le cas dans le passé”. Ensuite: “S’ils commençaient une guerre en pensant que les Etats-Unis entreraient automatiquement dans cette guerre à leur côté, alors, à mon avis, c’est un devoir d’ami de leur dire en toute clarté: ‘vous ne prendrez jamais de décisions à notre place, qui toucheraient à nos intérêts nationaux’. Ma conviction est la suivante: les Etats-Unis ont le droit de déterminer seuls la teneur de leur politique étrangère. Cette vision des choses sera certainement partagée par la plupart des Américains. Voilà pourquoi il est important de souligner ce point de vue en toute clarté, et il est d’autant plus valide que nous nous sentons responsables de la sécurité d’Israël”.

 

Défi dans le Pacifique

 

Chuck Hagel est un adepte de la “Doctrine Powell”, tout comme le ministre des affaires étrangères désigné, John Kerry. Cette doctrine avait été élaborée à l’époque de la guerre d’Irak de 1991, lorsque le futur ministre des affaires étrangères Colin Powell était commandant en chef des troupes terrestres américaines déployées dans la région du Golfe. D’après les principes de cette doctrine, les Etats-Unis ne peuvent commencer une guerre que pour défendre leur pays contre une menace, que s’ils ont à leur disposition des forces armées supérieures en nombre et en efficacité, que s’ils ont le soutien de l’opinion publique et que s’il existe un plan de désengagement précis. Sous le règne de George W. Bush, les Etats-Unis ont agi selon d’autres critères, y compris en Irak en 2003, où la “Doctrine Powell” a été remplacée par la “Doctrine Rumsfeld”.

 

Selon cette “Doctrine Rumsfeld”, les interventions militaires américaines sont licites si elles constituent un moyen de diffuser dans l’une ou l’autre région du monde la vision américaine de la démocratie. La question de la supériorité réelle et quantitative des forces engagées et celle d’un plan précis de désengagement, après la première phase de “pacification”, sont considérées comme secondaires, ce qui a pour effet que les interventions entraînent une présence de longue durée des troupes sur le terrain. Tant Hagel que Kerry refusent de telles aventures, ce qui ne signifie pas, soulignons-le, qu’une guerre contre l’Iran, par exemple, avec participation américaine, ne soit pas envisageable dans les prochaines années. Cette hypothèse est tout simplement un peu moins probable...

 

Un indice tend à prouver cette évolution possible de la politique extérieure américaine dans le futur proche: Ben Rhodes, conseiller d’Obama en matières de sécurité, a énoncé des pistes devant un parterre de correspondants de la presse étrangère; selon Ben Rhodes, le Président américain, pendant son deuxième mandat, voudrait surtout “éviter la production d’une bombe iranienne”, “créer un nouveau partenariat avec les Etats de l’espace du Pacifique”, “stabiliser les pays arabes” et prendre des mesures pour contrer les effets du changement climatique. D’après Rhodes, Obama, pendant son premier mandat, a voulu concentrer ses efforts à “gérer l’héritage” que lui avait laissé son prédécesseur George W. Bush. La guerre en Irak étant désormais terminée, le gros des troupes sera retiré d’Afghanistan d’ici 2014. Au même moment “se produira un grand tournant dans la politique extérieure américaine, en direction de la région asiatique”.

 

Le poids militaire et économique de la Chine, toujours croissant, influencerait considérablement les réflexions stratégiques de la Maison Blanche. Rhodes: “Nous avons des divergences d’intérêts mais cela ne doit pas nous conduire à l’inimitié”. Bon nombre d’alliés des Etats-Unis en Asie sont fortement préoccupés par la montée en puissance de la Chine. Pour cette raison, l’Amérique renforcera dans les années à venir son alliance avec le Japon, la Corée du Sud, les Philippines et l’Australie. Et au conseiller d’Obama d’énoncer ses prévisions: “A la fin du deuxième mandat du Président, les Etats-Unis seront bien impliqués dans l’architecture sécuritaire de la région Asie/Pacifique. Nos économies seront plus étroitement imbriquées les unes dans les autres. Notre présence militaire s’orientera selon les désirs de nos partenaires et selon les défis qui se présenteront”.

 

Il ne nous reste plus qu’à attendre pour voir comment l’Amérique fera face aux défis qui surgiront dans l’espace du Pacifique et comment elle articulera sa politique étrangère face à la Chine. L’Empire du Milieu est devenu, au cours des dernières décennies, une puissance économique qui compte, entrant en conflit avec les Etats-Unis sur le théâtre du commerce international. Les Etats-Unis, par tradition, ont toujours opté pour l’idée de “libre marché” mais ils tentent désormais de défendre leur commerce en utilisant l’arme habituelle des tarifs douaniers, qu’ils feignent de haïr par ailleurs. Contre la Chine, ils font usage de cet artifice de manière d’ailleurs fort excessive. Si Beijing riposte en utilisant les mêmes armes, Washington considère aussitôt que cette façon de procéder est injuste et incorrecte et la décrie à hauts cris devant l’opinion publique internationale. Rétrospectivement, on peut dire que la Chine a toujours agi dans la plus parfaite correction, qu’elle n’a jamais cherché à défendre ses débouchés ailleurs dans le monde par la force des armes, qu’elle a toujours procédé par le biais de contrats équilibrés et de moyens pacifiques. Si l’Amérique optait pour des méthodes similaires, le monde s’en porterait mieux!

 

Alexander FRISCH.

(article paru dans DNZ, n°6/2013 – 1 février 2013).