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dimanche, 06 janvier 2013

La crise égyptienne et le déclin de la position hégémonique des Etats-Unis dans le Monde arabe

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La crise égyptienne et le déclin de la position hégémonique des Etats-Unis dans le Monde arabe

Albert A. Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Avec son arrêt qui lui permet de ne plus soumettre les décisions présidentielles au Tribunal constitutionnel de l’Egypte pour contrôler leur conformité constitutionnelle, le président Morsi a voulu déjouer le pouvoir judiciaire dans son pays et s’arroger des plein-pouvoirs dictatoriaux. Entre-temps, il a retiré cet arrêt. Il maintient pourtant sa décision de soumettre le 15 décembre, sans consulter les juges, un projet de Constitution rédigé par les islamistes, au vote du peuple. Ce projet prévoit l’ancrage conséquent de la charia dans la future Constitution. A l’avenir, c’est à la charia que la société et la politique égyptienne se mesureront. Par rapport à l’ère du président Moubarak, les droits des femmes et ceux des minorités religieuses seront considérablement réduits. La décision de Morsi a provoqué les protestations de l’opposition. Les disputes entre adversaires et adhérents – les derniers se recrutent majoritairement de Frères musulmans et de Salafistes – ont conduit à des morts et des blessés. Face à l’escalade violente qui pourrait mener à la déstabilisation de l’Egypte, Morsi a convoqué, pour sa protection personnelle, la brigade de combat de la Garde républicaine. Ainsi, il s’est pratiquement réfugié sous la tutelle de l’armée. Il est possible que la direction militaire, en échange de cette protection de Morsi, ait revendiqué quelques concessions en faveur de l’opposition.


Le comportement des Etats-Unis, puissance tutelle de l’Egypte, est instructif. Barack Obama et Hillary Clinton se sont jusqu’à présent contentés d’encourager Morsi à entrer en dialogue avec ses adversaires politiques. Vu le soutien financier des Etats-Unis à l’armée égyptienne, il est également possible que l’administration Obama ait prié la direction militaire à la modération dans cette crise. Vu le danger de déstabilisation du plus grand pays arabe, la politique actuelle des Etats-Unis semble démontrer une certaine impuissance. Si le danger de déstabilisation se maintient, il ne faut pas s’attendre uniquement à l’effondrement économique et politique du pays, mais à l’afflux de réfugiés en direction de l’Europe. Celui-ci mettrait en danger notamment la sécurité des Etats d’Europe du Sud mais aussi de l’Europe toute entière.
Dans cette crise, le manque de stratégie claire des Etats-Unis reflète leur perte de crédibilité, tout comme la perte de leur position hégémonique dans le Monde arabe. A part leurs difficultés économiques, c’est surtout l’échec des guerres menées en Irak et en Afghanistan qui ont contribué au déclin de leur position de force.     •
(Traduction Horizons et débats)

mardi, 25 décembre 2012

Les guerres auto-génératrices des États-Unis

Analyse géopolitique : Les guerres auto-génératrices des États-Unis

 
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Les guerres auto-génératrices des États-Unis

Aujourd’hui, le défi politique le plus pressant au monde est celui d’empêcher que la soi-disant “Pax Americana” ne dégénère progressivement vers un conflit mondial majeur, comme ce fut le cas au dix-neuvième siècle durant la soi-disant “Pax Britannica”. J’emploie le terme “soi-disant” car chacune de ces “pax”, dans ses derniers stades, est devenue de moins en moins pacifique et ordonnée, mais de plus en plus centrée sur l’imposition d’une puissance compétitrice, belliciste et inégalitaire par essence.

Il pourrait sembler prétentieux de considérer la prévention de cette guerre comme un but atteignable. Néanmoins, les mesures pour y parvenir sont loin d’être irréalisables ici même, aux États-Unis. Pour cela, nous n’avons pas besoin d’une nouvelle politique radicale et inédite, mais d’une réévaluation réaliste et indispensable de deux politiques récemment mises en œuvre – qui ont été discréditées et qui se sont avérées contre-productives –. Il faudrait alors nous en désengager progressivement.

Je fais avant tout référence à la soi-disant “guerre contre la terreur” menée par les États-Unis. Dans ce pays, les politiques intérieure et étrangère sont de plus en plus altérées par une guerre contre le terrorisme qui est contre-productive, augmentant en fait le nombre d’auteurs et de victimes d’attaques terroristes. Elle est aussi profondément malhonnête, sachant que les politiques de Washington contribuent en réalité à financer et à armer les jihadistes qui sont normalement censés être des ennemis.

Par-dessus tout, la “guerre contre la terreur” est auto-génératrice puisqu’elle produit plus de terroristes qu’elle n’en élimine, comme de nombreux experts s’en sont alarmés. Et elle est devenue inextricablement liée à la “guerre contre la drogue”, la précédente campagne auto-génératrice et désespérément ingagnable des États-Unis.

En effet, ces deux guerres auto-génératrices n’en font aujourd’hui qu’une seule. En lançant la “guerre contre la drogue”, les États-Unis ont favorisé un para-État organisant la terreur en Colombie (appelé l’AUC, pour Autodéfenses Unies de Colombie), ainsi qu’un règne de l’horreur encore plus sanglant au Mexique (avec 50 000 personnes tuées ces six dernières années). (1) En déclenchant en 2001 une “guerre contre le terrorisme” en Afghanistan, les États-Unis ont contribué à doubler la production d’opium dans ce pays, qui est ainsi devenu la source de 90% de l’héroïne mondiale et de la plus grande part globale du hachich. (2)

Il faudrait que les citoyens des États-Unis prennent conscience de ce schéma général voulant que la production de drogue augmente systématiquement là où leur pays intervient militairement – en Asie du Sud-Est dans les années 1950 et 1960, en Colombie et en Afghanistan ensuite. (La culture de l’opium a aussi augmenté en Irak après l’invasion de ce pays par l’U.S. Army en 2003.) (3) Et le contraire est également avéré : la production de drogue décline là où les États-Unis stoppent leurs interventions militaires, notamment en Asie du Sud-Est depuis les années 1970. (4)

Les deux guerres auto-génératrices des États-Unis sont lucratives pour les intérêts privés qui font du lobbying afin qu’elles se poursuivent. (5) Dans le même temps, elles contribuent toutes deux à amplifier l’insécurité et l’instabilité en Amérique et dans le monde.

Ainsi, à travers une dialectique paradoxale, le Nouvel Ordre Mondial des États-Unis dégénère progressivement vers un Nouveau Désordre Mondial. Par ailleurs, bien que semblant invincible, l’État de sécurité nationale, assailli par des problèmes de pauvreté, de disparité de revenus et de drogue, devient progressivement un État d’insécurité nationale paralysé par des blocages institutionnels.

En utilisant l’analogie des erreurs britanniques de la fin du dix-neuvième siècle, l’objectif de ce travail est de promouvoir un retour progressif à un ordre international plus stable et plus juste par une série de mesures concrètes, dont certaines seraient mises en œuvre par étapes. En utilisant comme exemple le déclin de la Grande-Bretagne, j’espère démontrer que la solution ne peut venir du système actuel centré sur les partis politiques, mais de personnes qui lui sont extérieures.

Les folies de la Pax Britannica

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Les ultimes erreurs des leaders impériaux britanniques sont particulièrement instructives pour comprendre notre situation difficile aujourd’hui. Dans les deux cas, un excès de puissance par rapport aux véritables besoins défensifs a conduit à des expansions d’influence de plus en plus injustes et contre-productives. Mon analyse dans les paragraphes suivants est univoquement négative. En effet, elle ignore les accomplissements positifs du système impérial dans les domaines de la santé et de l’éducation à l’étranger. Cependant, la consolidation de la puissance britannique conduisit à l’appauvrissement de nations autrefois prospères telles que l’Inde. Elle aboutit également à une paupérisation des travailleurs en Grande-Bretagne. (6)

Comme Kevin Phillips l’a démontré, l’une des principales raisons à ce phénomène fut la délocalisation croissante des capitaux d’investissement et de la capacité productive britanniques :

«Ainsi bascula la Grande-Bretagne dans des conditions semblables à celles des États-Unis dans les années 1980 et dans la majeure partie des années 1990 – d’une part, un effondrement du niveau des salaires (hors postes de direction) accompagné d’un déclin des industries de base ; et au sommet de l’échelle, un âge d’or pour les banques, les services financiers et les valeurs boursières, une nette augmentation dans la part du revenu généré par l’investissement, ainsi qu’un impressionnant pourcentage des profits et des ressources se concentrant vers le percentile du sommet.» (7)

Les dangers des disparités croissantes de revenus et de richesses étaient facilement identifiés à cette époque, notamment par le jeune politicien Winston Churchill. (8) Mais seule une minorité avait remarqué l’analyse perspicace de John A. Hobson dans son livre intitulé Imperialism (1902). Selon lui, la recherche immodérée du profit – cause de la délocalisation du capital hors des frontières –, créa le besoin d’établir un appareil de défense surdimensionné pour protéger ce système. À l’étranger, l’une des conséquences de ce phénomène a été un usage plus étendu et brutal des armées britanniques. Hobson définit l’impérialisme de son époque, qui débuta selon lui vers 1870, comme « un affaiblissement […] de l’authentique nationalisme, à travers des tentatives de déborder de nos rivages naturels et d’absorber les territoires proches ou lointains où vivent des peuples récalcitrants et inassimilables. » (9)

Comme l’avait écrit en 1883 Sir John Robert Seeley, un historien de Grande-Bretagne, on pourrait dire de l’Empire britannique qu’il avait été « acquis dans un élan d’inadvertance » (« in a fit of absence of mind »). Mais on ne pourrait l’affirmer au sujet des avancées de Cecil Rhodes en Afrique. L’une des causes premières de l’expansion britannique a été la mauvaise répartition des richesses, et elle en fut également une inévitable conséquence. La majeure partie du livre d’Hobson attaquait l’exploitation occidentale du Tiers-Monde, en particulier en Afrique et en Asie. (10) Il faisait ainsi écho à la description, par Thucydide, de

« comment Athènes fut défaite par la cupidité sans limite (pleonexia) dont elle a fait preuve lors de son expédition inutile en Sicile, une folie présageant celles des États-Unis au Vietnam et en Irak [ainsi que de la Grande-Bretagne en Afghanistan et dans le Transvaal]. Thucydide attribua l’émergence de cette folie aux rapides changements qu’Athènes a connus après la mort de Périclès, et en particulier à la montée en puissance d’une oligarchie prédatrice. » (11)

À la fois l’apogée de l’Empire britannique et le début de son déclin peuvent être situés dans les années 1850. Durant cette décennie, Londres institua un contrôle direct sur l’Inde, remplaçant ainsi la Compagnie des Indes qui avait purement une fonction d’exploiteur.

Mais dans la même décennie, la Grande-Bretagne s’est entendue avec la France ouvertement expansionniste de Napoléon III (et avec l’Empire ottoman) dans ses ambitions hostiles envers le statut de la Russie en Terre Sainte. Bien que la Grande-Bretagne sortît vainqueur de la guerre de Crimée, les historiens ont depuis jugé cette victoire comme l’une des principales causes de la rupture dans l’équilibre des puissances, qui avait prévalu en Europe depuis le Congrès de Vienne en 1815. Ainsi, pour la Grande-Bretagne, l’héritage de cette guerre fut une armée plus efficace et modernisée, mais un monde plus dangereux et instable. (À l’avenir, les historiens pourraient juger que l’aventure libyenne de l’OTAN en 2011 ait joué un rôle comparable dans la fin de la détente entre les États-Unis et la Russie.)

La guerre de Crimée a également vu l’émergence de ce qui fut peut-être le premier mouvement antiguerre important en Grande-Bretagne, bien que l’on s’en souvienne avant tout car il mit fin aux rôles politiques actifs de ses principaux leaders, John Codben et John Bright. (12) En peu de temps, les gouvernements et les dirigeants de Grande-Bretagne se sont radicalisés vers la droite. Ceci conduisit, par exemple, au bombardement de l’Alexandrie par Gladstone en 1882, afin de recouvrer les dettes que les Égyptiens avaient contractées auprès d’investisseurs privés britanniques.

En lisant l’analyse économique d’Hobson à la lumière des écrits de Thucydide, nous pouvons réfléchir sur le facteur moral de la cupidité démesurée (pleonexia) encouragée par une puissance britannique sans limitations. En 1886, la découverte de réserves d’or colossales au sein de la république boer du Transvaal, qui était nominalement indépendante, attira l’attention de Cecil Rhodes – ce dernier s’étant déjà enrichi grâce aux concessions minières et diamantaires qu’il avait malhonnêtement acquises dans le Matabeleland –. Rhodes voyait alors une opportunité de s’accaparer également les champs aurifères dans le Transvaal, en renversant le gouvernement boer avec le soutien des Uitlanders (les étrangers, majoritairement britanniques, qui avaient afflué dans cette région).

En 1895, après l’échec de ses manigances impliquant directement les Uitlanders, Cecil Rhodes, en sa qualité de Premier ministre de la Colonie britannique du Cap, soutint une invasion du Transvaal par ce que l’on appelle le raid Jameson – un groupe hétérogène composé de membres de la police montée et de mercenaires volontaires –. Ce raid n’aboutit pas seulement à un échec, mais également à un scandale : Rhodes fut contraint de démissionner de son poste de Premier ministre, et son frère fut emprisonné. Les détails du raid Jameson et de la guerre des Boers engendrée par cette opération sont trop complexes pour être abordés ici. Néanmoins, le résultat final est qu’à l’issue de cette guerre, Cecil Rhodes s’était accaparé la majeure partie des champs aurifères.

L’étape suivante dans l’expansionnisme abondamment financé de Rhodes fut sa vision d’un chemin de fer entre le Cap et le Caire, qui aurait traversé les colonies contrôlées par la Grande-Bretagne. Comme nous le verrons dans quelques lignes, ce projet engendra la vision française concurrente d’un chemin de fer “est-ouest”, ce qui déclencha une première série de crises attisées par la compétition impériale. Progressivement, ces crises s’intensifièrent jusqu’à engendrer la Première Guerre mondiale.

Selon Carroll Quigley, Cecil Rhodes fonda également une société secrète ayant comme objectif principal une plus large expansion de l’Empire britannique. La Table Ronde (Round Table) en fut une ramification, et elle généra à son tour l’Institut Royal des Relations Internationales (RIIA pour Royal Institute of International Affairs). En 1917, certains membres de la Table Ronde états-unienne contribuèrent également à fonder l’organisation sœur du RIIA, le Conseil des Relations Étrangères basé à New York (CFR pour Council on Foreign Relations). (13)

Certains analystes ont jugé que l’argument de Carroll Quigley était exagéré. Cependant, que l’on soit d’accord ou pas avec ce dernier, nous pouvons observer une continuité entre l’avidité expansionniste de Cecil Rhodes en Afrique dans les années 1890 et celle des entreprises pétrolières britanniques et états-uniennes durant l’après-guerre, lors des coups d’État soutenus par le CFR en Iran (1953), en Indonésie (1965) et au Cambodge (1970).14 Dans tous ces exemples, la cupidité privée (bien qu’elle émanait d’entreprises plutôt que d’individus) imposa la violence d’État et/ou la guerre comme questions de politique publique. Il en résulta l’enrichissement et le renforcement des entreprises privées au sein de ce que j’ai appelé la Machine de guerre américaine, ce processus affaiblissant les institutions qui représentent l’intérêt général.

Mon argument central est que, de façon prévisible, le développement progressif de la marine et des armées britanniques a provoqué un réarmement chez les autres puissances, particulièrement en France et en Allemagne ; et ce processus a rendu inévitable la Première Guerre mondiale (ainsi que la Seconde). Rétrospectivement, il n’est pas difficile de remarquer que ce renforcement des appareils militaires ait contribué, de manière désastreuse, non pas à la sécurité mais à une insécurité de plus en plus dangereuse – pas seulement pour les puissances impériales mais pour le monde entier –. Puisque la suprématie globale des États-Unis surpasse aujourd’hui celle de l’Empire britannique à son apogée, nous n’avons pas observé, jusqu’à présent, de répercussions comparables dans les ambitions concurrentielles d’autres États ; néanmoins, une augmentation des réactions violentes venant de peuples de plus en plus opprimés (ou ce que les médias appellent “le terrorisme”) commence à se faire ressentir.

En regardant en arrière, nous pouvons également constater que l’appauvrissement progressif de l’Inde et d’autres colonies assura le fait que l’Empire britannique deviendrait de plus en plus instable, et qu’il serait finalement condamné à disparaître. Cela ne semblait pas évident à cette époque ; et au dix-neuvième siècle, comparativement à aujourd’hui, peu de Britanniques autres que John A. Hobson remettaient en cause les décisions politiques qui conduisirent leur pays de la Longue Dépression des années 1870 jusqu’à la “ruée vers l’Afrique” et la course aux armements correspondante. (15) Pourtant, lorsque l’on examine aujourd’hui ces décisions, on ne peut que s’étonner de l’étroitesse d’esprit, de la stupidité et de la courte vue des prétendus hommes d’État de cette époque. Les crises absurdes mais alarmantes que leurs décisions ont généré dans des contrées lointaines d’Afrique, comme à Fachoda (1898) ou à Agadir (1911), renforcent cette idée. (16)

Nous pouvons également remarquer comment des crises internationales ont pu être initialement provoquées par de très petites factions bureaucratiques hors de contrôle. La crise de Fachoda, au Sud-Soudan, impliqua une troupe insignifiante de 132 officiers et soldats français. Ces derniers, après un périple de 14 mois, étaient animés par le vain espoir d’établir une présence française d’est en ouest à travers l’Afrique (projetant ainsi de contrecarrer la vision qu’avait Rhodes d’une présence britannique s’étendant du nord au sud du continent africain). (17) Lors de ce que l’on appelle le “coup d’Agadir” (ou Panzersprung), l’arrivée provocatrice de la canonnière allemande SMS Panzer dans cette ville marocaine était une idée insensée d’un secrétaire adjoint aux Affaires étrangères ; sa principale conséquence fut de cimenter l’Entente cordiale franco-anglaise, contribuant ainsi à la défaite de l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale. (18)

La Pax Americana à l’aune de la Pax Britannica

Le monde n’est pas condamné à répéter la tragédie d’une guerre mondiale à l’époque de la Pax Americana. L’interdépendance globale, et par-dessus tout les communications, ont connu une importante amélioration. Nous possédons le savoir, les compétences et les motivations pour comprendre les processus historiques avec plus de maîtrise qu’auparavant. Essentiellement, il est de plus en plus évident pour une minorité globale que l’hyper-militarisme des États-Unis, justifié par des motifs sécuritaires, devient en fait une menace pour la sécurité de ce pays et du monde entier. En effet, cette tendance belliciste suscite et déclenche des guerres de plus en plus vastes – ce qui rappelle l’hyper-militarisme britannique du dix-neuvième siècle.

Au milieu de ce déséquilibre global grandissant, il existe un motif de consolation pour le peuple des États-Unis. Puisque les causes de l’insécurité mondiale se situent de plus en plus dans leur pays, les remèdes à ce problème s’y trouvent également. Bien plus que leurs prédécesseurs britanniques, et contrairement aux autres peuples aujourd’hui, les citoyens des États-Unis ont l’opportunité de réduire les tensions globales et d’évoluer ainsi vers un ordre international plus équitable. Bien entendu, nul ne peut prédire qu’une telle restauration puisse être accomplie. Toutefois, la fin catastrophique de la Pax Britannica et le fardeau de plus en plus lourd que doivent supporter les citoyens états-uniens suggèrent qu’elle est nécessaire. En effet, l’expansionnisme unilatéral de leur pays, comme celui de la Grande-Bretagne autrefois, contribue actuellement à rompre les ententes et les arrangements juridiques internationaux qui ont apporté une relative stabilité pendant des décennies – notamment ceux de la Charte des Nations Unies.

Il doit être clairement affirmé que l’actuel renforcement de l’appareil militaire des États-Unis est la principale cause du réarmement global. De façon préoccupante, ce processus rappelle la course aux armements alimentée par l’industrie militaire britannique, qui conduisit au coup d’Agadir en 1911 et, peu après, à la Première Guerre mondiale. Cependant, le réarmement actuel ne peut être qualifié de “course aux armements”. En effet, les États-Unis – et leurs alliés de l’OTAN, dont la politique requiert de posséder des armements compatibles –, dominent tellement le marché militaire mondial que les ventes d’armes correspondantes de la Russie et de la Chine apparaissent dérisoires en comparaison :

«En 2010 […] les États-Unis ont maintenu leur position dominante dans la foire globale de l’armement, signant pour 21,3 milliards de dollars d’exportations d’armes, soit une part de 52,7% [du marché international] […].

La Russie occupait la deuxième position, avec des ventes d’armements à hauteur de 7,8 milliards en 2010, soit 19,3% du marché, contre 12,8 milliards de dollars en 2009. En termes de ventes, derrière les États-Unis et la Russie, on retrouve la France, la Grande-Bretagne, la Chine, l’Allemagne et l’Italie.» (19)

Un an plus tard, l’ampleur de l’hégémonie absolue des États-Unis dans les exportations d’armements avait plus que doublé, pour représenter 79% des ventes d’armes globales :

« L’année dernière, les exportations d’armes des États-Unis ont totalisé 66,3 milliards [de dollars], soit plus des trois quarts du marché mondial de l’armement, estimé à 85,3 milliards en 2011. Bien qu’étant en deuxième position, la Russie était loin derrière, enregistrant des ventes à hauteur de 4,8 milliards. » (20)

Et actuellement, quelle est la principale activité de l’OTAN nécessitant des armes ? Non pas la défense contre la Russie, mais le soutien des États-Unis pour leur guerre auto-génératrice contre le terrorisme, en Afghanistan comme autrefois en Irak. La “guerre contre la terreur” devrait être perçue comme ce qu’elle est réellement : un prétexte pour maintenir une armée US dangereusement hypertrophiée, à travers un exercice injuste du pouvoir qui s’avère de plus en plus instable.

En d’autres termes, les États-Unis sont aujourd’hui, et de loin, le premier pays à inonder le monde avec de l’armement. Les citoyens de ce pays doivent impérativement exiger une réévaluation de ce facteur d’aggravation de la pauvreté et de l’insécurité. Nous devons nous remémorer la célèbre mise en garde d’Eisenhower en 1953, selon laquelle «[c]haque fusil qui est fabriqué, chaque navire de guerre déployé, chaque roquette tirée signifie – est, dans son sens ultime, – un vol perpétré contre ceux qui ont faim et qui ne peuvent se nourrir, contre ceux qui ont froid et qui ne peuvent se vêtir». (21)

Il est nécessaire de rappeler que le Président Kennedy, dans son discours prononcé le 10 juin 1963 à l’American University, esquissa une vision de paix qui ne serait pas explicitement «une Pax Americana imposée au monde par les armes de guerre américaines». (22) Bien qu’éphémère, sa vision était sage. Soixante ans après la genèse du système de sécurité US – la soi-disant Pax Americana –, les États-Unis eux-mêmes se retrouvent piégés dans une situation d’insécurité psychologique de plus en plus marquée par la paranoïa. Les caractéristiques traditionnelles de la culture états-unienne, comme le respect de l’habeas corpus et du droit international, sont en train d’être abandonnées à cause d’une prétendue menace terroriste qui, pourtant, est en grande partie engendrée par les États-Unis. Et ce phénomène est observable au sein même de ce pays autant qu’à l’étranger.

L’alliance secrète USA-Arabie

OBAMA ET ABDALLAH POUR UNE SOLUTION À DEUX ÉTATS AU PROCHE-ORIENT

Des 66,3 milliards de dollars d’exportations d’armes US en 2011, plus de la moitié était destinée à l’Arabie saoudite, ce qui représente 33,4 milliards de dollars. Ces ventes incluaient des dizaines d’hélicoptères de types Apache et Black Hawk qui, selon le New York Times, sont nécessaires à l’Arabie saoudite pour se défendre contre l’Iran. Néanmoins, ils correspondent davantage à l’implication croissante de ce pays dans des guerres asymétriques et agressives (par exemple en Syrie). (23)

Ces ventes d’armes à l’Arabie saoudite n’étaient pas fortuites ; elles sont le fruit d’un accord entre les deux pays destiné à compenser l’afflux de dollars US utilisés pour payer le pétrole saoudien. Durant les chocs pétroliers de 1971 et de 1973, le Président Nixon et Henry Kissinger négocièrent un accord avec l’Arabie saoudite et l’Iran afin de payer le pétrole brut à des prix bien plus élevés, mais à condition que ces deux pays recyclent leurs pétrodollars de différentes manières – principalement par des achats d’armements US . (24)

La richesse des États-Unis et celle de l’Arabie saoudite sont devenues plus interdépendantes que jamais, ce qui est ironique. En effet, pour reprendre les termes d’un câble diplomatique ayant fuité, «[l]es donateurs saoudiens restent les principaux financeurs de groupes extrémistes comme al-Qaïda». (25) La Rabita (ou Ligue Islamique Mondiale), lancée et massivement financée par la famille royale saoudienne, a fourni un lieu pour les rencontres internationales de salafistes mondialement actifs, incluant certains leaders d’al-Qaïda. (26)

En résumé, les richesses générées par la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite financent autant les jihadistes apparentés à al-Qaïda qui opèrent à travers le monde que les guerres auto-génératrices menées contre ces derniers par les forces US. Il en découle une militarisation croissante aussi bien à l’étranger qu’aux États-Unis, à mesure qu’apparaissent de nouveaux fronts dans la soi-disant “guerre contre la terreur” au sein de régions autrefois paisibles, telles que le Mali – cette évolution étant initialement prévisible.

Les médias ont tendance à présenter la “guerre contre la terreur” comme un conflit opposant des gouvernements légitimes à des fondamentalistes islamistes fanatiques et hostiles à la paix. En réalité, la plupart des pays collaborent périodiquement avec les mêmes forces qu’ils combattent à d’autres occasions, et ce depuis longtemps. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ne font pas figure d’exception à cette règle.

Aujourd’hui, la politique étrangère des États-Unis est de plus en plus chaotique, en particulier leurs opérations clandestines. Dans certains pays, notamment en Afghanistan, les États-Unis sont en train de combattre des jihadistes que la CIA avait soutenus dans les années 1980, et qui bénéficient encore du soutien de nos alliés nominaux que sont l’Arabie saoudite et le Pakistan. Dans d’autres nations, comme en Libye, les États-Unis ont apporté leur protection et leur appui indirect au même genre d’islamistes. Il existe également des pays, notamment le Kosovo, au sein desquels les États-Unis ont aidé les fondamentalistes à accéder au pouvoir. (27)

Au Yémen, les autorités US ont concédé que leurs clients y soutenaient des jihadistes. Comme l’a rapporté l’universitaire Christopher Boucek il y a quelques années, s’exprimant devant la fondation Carnegie Endowment of International Peace,

« [l]’extrémisme islamiste au Yémen résulte d’un processus long et complexe. Dans les années 1980, un grand nombre de Yéménites ont participé au jihad antisoviétique en Afghanistan. Après la fin de l’occupation soviétique, le gouvernement yéménite encouragea ses citoyens à revenir, et il permit également aux vétérans étrangers de s’installer au Yémen. La plupart de ces Arabes afghans furent cooptés par le régime et intégrés au sein des différentes administrations sécuritaires de l’État. Ce genre de cooptation fut également mené au profit d’individus emprisonnés par le gouvernement yéménite après les attaques terroristes du 11-Septembre. Dès 1993, dans un rapport des renseignements aujourd’hui déclassifié, le Département d’État US avait relevé que le Yémen était en train de devenir un important point de chute pour de nombreux combattants ayant quitté l’Afghanistan. Ce rapport assurait également que le gouvernement yéménite était soit réticent, soit incapable de restreindre leurs activités. Durant les années 1980 et 1990, l’islamisme et les activités qui en résultaient furent utilisés par le régime afin de supprimer les opposants intérieurs. Par ailleurs, durant la guerre civile de 1994, les islamistes combattirent les forces du sud.» (28)

En mars 2011, ce même universitaire observa que la guerre des États-Unis contre le terrorisme avait eu comme résultat de soutenir un gouvernement impopulaire, l’aidant ainsi à éviter de mettre en œuvre des réformes nécessaires :

«Eh bien, je pense qu’en ce qui concerne – que notre politique au Yémen a été [exclusivement centrée sur] le terrorisme – [qu’elle s’est focalisée sur] le terrorisme et la sécurité et al-Qaïda dans la péninsule arabique [AQPA], excluant quasiment tout le reste. Je pense que malgré ce que – ce que disent les gens dans l’administration, nous sommes concentrés sur le terrorisme –. Nous n’avons pas porté notre attention sur les défis systémiques que doit affronter le Yémen : le chômage, les abus dans la gouvernance, la corruption. Je pense que ce sont les facteurs qui conduiront à l’effondrement de l’État. Ce n’est pas AQPA. […] [T]out le monde au Yémen voit que nous soutenons [ces] régimes, aux dépens du peuple yéménite.» (29)

Dans des termes plus abrupts, la « guerre contre la terreur » des États-Unis est l’une des principales raisons expliquant pourquoi le Yémen, comme d’autres pays, reste sous-développé et demeure un terrain fertile pour le terrorisme jihadiste.

Mais la politique étrangère des États-Unis, dans les domaines sécuritaires, n’est pas la seule à contribuer à la crise yéménite. L’Arabie saoudite a des intérêts dans le renforcement de l’influence jihadiste au sein du Yémen républicain. Ce fut le cas depuis les années 1960, lorsque la famille royale saoudienne eut recours à des tribus conservatrices des collines du nord du Yémen afin de repousser une attaque contre le sud de l’Arabie saoudite par le gouvernement yéménite – républicain et soutenu par Nasser. (30)

Ces machinations des différents gouvernements et de leurs agences de renseignement peuvent créer des situations d’une obscurité impénétrable. Par exemple, comme l’a rapporté le sénateur John Kerry, l’un des principaux leaders d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) «est un citoyen saoudien qui a été rapatrié en Arabie saoudite au mois de novembre 2007 [après avoir été emprisonné à] Guantanamo[,] et qui a repris des activités radicales [au Yémen] après avoir suivi un parcours de réhabilitation dans son pays.» (31)

Comme d’autres nations, les États-Unis peuvent être amenés à nouer des ententes avec les jihadistes d’al-Qaïda pour les aider à combattre dans des zones d’intérêt mutuel à l’étranger, comme en Bosnie. La condition de cette collaboration est que ces terroristes ne se retournent pas contre eux. Cette pratique a clairement contribué à l’attentat à la bombe de 1993 contre le World Trade Center, lorsqu’au moins deux de ses auteurs avaient été mis à l’abri de toute arrestation. Ils furent ainsi protégés par les autorités US car ils participaient à un programme basé au centre al-Kifah de Brooklyn, qui visait à préparer des islamistes à la guerre en Bosnie. En 1994, au Canada, le FBI assura la libération d’Ali Mohamed, un agent double des États-Unis et d’al-Qaïda opérant au sein du centre al-Kifah. Peu après, Mohamed se rendit au Kenya où, selon le Rapport de la Commission sur le 11-Septembre, il “dirigea” les organisateurs de l’attentat de 1998 contre l’ambassade des États-Unis à Nairobi. (32)

Le soutien de l’Arabie saoudite aux terroristes

Dans ce sombre jeu, le plus important acteur est probablement l’Arabie saoudite. En effet, ce pays n’a pas seulement exporté des jihadistes aux quatre coins du globe, mais il les a également financés – comme nous l’avons vu précédemment –, parfois en coordination avec les États-Unis. Un article sur les fuites des transmissions diplomatiques états-uniennes, paru en 2010 dans le New York Times, révélait en citant l’un de ces câbles que «[l]es donateurs saoudiens restent les principaux financeurs de groupes extrémistes comme al-Qaïda». (33)

En 2007, le Sunday Times rapporta également que

« […] les riches Saoudiens restent les principaux financeurs des réseaux terroristes internationaux. ‘Si je pouvais en quelques sortes claquer des doigts et couper les subventions [des activités terroristes] par un pays, je viserais l’Arabie saoudite’ déclara Stuart Levey, le fonctionnaire du Département du Trésor américain chargé de surveiller le financement du terrorisme. » (34)

Selon Rachel Ehrenfeld, des rapports similaires, faisant état d’un financement saoudien du terrorisme, ont émané des autorités irakiennes, pakistanaises et afghanes :

«En 2009, la police pakistanaise a rapporté que les organisations caritatives saoudiennes continuaient de financer al-Qaïda, les Talibans et le Lashkar-e-Taiba. Selon ce rapport, les Saoudiens ont donné 15 millions de dollars aux jihadistes, incluant les responsables des attaques suicides au Pakistan et de la mort de Benazir Bhutto, l’ancien Premier ministre pakistanais.

En mai 2010, Buratha News Agency, une source journalistique indépendante basée en Irak, parla d’«un document des renseignements saoudiens ayant fuité. Celui-ci

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démontrait un soutien continu d’al-Qaïda en Irak par le gouvernement d’Arabie saoudite. Ce soutien prenait la forme d’argent liquide et d’armes. […] Un article paru le 31 mai 2010 dans The Sunday Times de Londres a révélé que, selon le pôle financier du renseignement afghan (FinTRACA), au moins 1,5 milliards de dollars venant d’Arabie saoudite avaient pénétré clandestinement en Afghanistan depuis 2006. Cet argent était très probablement destiné aux Talibans.» (35)

Cependant, selon le Times, le soutien saoudien en faveur d’al-Qaïda ne se limitait pas au financement :

« Ces derniers mois, des prédicateurs saoudiens ont provoqué la consternation en Irak et Iran après avoir publié des fatwas appelant à la destruction des grands mausolées chiites à Nadjaf et à Kerbala, en Irak – certains ayant déjà été ciblés par des attentats à la bombe –. Et tandis que des membres importants de la dynastie régnante des Saoud expriment régulièrement leur aversion pour le terrorisme, certains responsables qui défendent l’extrémisme sont tolérés au sein du royaume.

En 2004, le cheikh Saleh al-Luhaidan, le haut magistrat qui supervise les procès relatifs au terrorisme, fut enregistré dans une mosquée alors qu’il encourageait les hommes [suffisamment] jeunes à combattre en Irak. ‘Aujourd’hui, pénétrer sur le sol irakien est devenu risqué’, mit-t-il en garde. ‘Il faut éviter ces satellites maléfiques et ces drones aériens, qui occupent chaque parcelle du ciel irakien. Si quelqu’un se sent capable d’entrer en Irak afin de rejoindre le combat, et si son intention est de faire triompher la parole de Dieu, alors il est libre de le faire.’ » (36)

L’exemple du Mali

Aujourd’hui, un processus comparable est en train de dérouler en Afrique, où le fondamentalisme wahhabite saoudien « s’est répandu ces dernières années au Mali[,] par le biais de jeunes imams revenant de leurs études [religieuses suivies] dans la péninsule arabique. » (37) La presse internationale, incluant Al-Jazira, a rapporté la destruction de mausolées historiques par des jihadistes locaux :

«Selon des témoins, deux mausolées de l’ancienne mosquée de terre [du cimetière] de Djingareyber, à Tombouctou, ont été détruits par des combattants d’Ansar Dine, un groupe lié à al-Qaïda qui contrôle le nord du Mali. Ce site classé au patrimoine mondial [de l’UNESCO] est donc menacé. […] Cette nouvelle démolition survient après les attaques de la semaine dernière contre d’autres monuments historiques et religieux de Tombouctou, actions qualifiées de ‘destruction insensée’ par l’UNESCO. Ansar Dine a déclaré que les anciens mausolées étaient ‘haram’, ou interdits par l’Islam. La mosquée de Djingareyber est l’une des plus importantes à Tombouctou, et elle a été l’une des principales attractions de cette ville légendaire avant que la région ne devienne une zone interdite pour les touristes. Ansar Dine a juré de continuer à détruire tous les mausolées ‘sans exception’, au beau milieu d’un déferlement de tristesse et d’indignation aussi bien au Mali qu’à l’étranger.» (38)

Néanmoins, les auteurs de la plupart de ces récits – y compris celui d’Al-Jazira –, n’ont pas souligné le fait que la destruction des tombeaux avait été une vieille pratique wahhabite, pas seulement soutenue mais perpétrée par le gouvernement saoudien :

«Entre 1801 et 1802, sous le règne d’Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud, les wahhabites saoudiens attaquèrent et envahirent les villes saintes de Kerbala et de Nadjaf, en Irak. Ils y massacrèrent une partie de la population musulmane et y détruisirent les tombeaux d’Husayn ibn Ali, le petit fils de Mahomet et le fils d’Ali (Ali ibn Abi Talib, le gendre de Mahomet). Entre 1803 et 1804, les Saoudiens s’emparèrent de La Mecque et de Médine où ils démolirent des monuments historiques, ainsi que divers sites et lieux saints musulmans – tels que le mausolée construit sur le tombeau de Fatima, la fille de Mahomet –. Ils avaient même l’intention de démolir la tombe de Mahomet lui-même, la jugeant idolâtre. En 1998, les Saoudiens détruisirent au bulldozer et brulèrent la tombe d’Amina bint Wahb, la mère de Mahomet, provoquant l’indignation à travers le monde musulman.» (39)

Une opportunité pour la paix

Aujourd’hui, nous devons établir une distinction entre le royaume d’Arabie saoudite et le wahhabisme promu par de hauts dignitaires religieux saoudiens et par certains membres de la famille royale. En particulier, le roi Abdallah a tendu la main à d’autres religions, visitant le Vatican en 2007 et encourageant la tenue d’une conférence interconfessionnelle avec des responsables chrétiens et juifs, qui s’est déroulée l’année suivante.

En 2002, alors qu’il était prince héritier, Abdallah fit également une proposition pour parvenir à la paix entre Israël et ses voisins lors d’un sommet des nations de la Ligue arabe. Son plan, qui a été soutenu à de nombreuses reprises par les gouvernements de cette organisation, appelait à la normalisation des relations entre l’ensemble des pays arabes et Israël, en échange d’un retrait complet des territoires occupés (incluant Jérusalem-Est) ainsi que d’un “règlement équitable” de la crise des réfugiés palestiniens basé sur la Résolution 194 de l’ONU. En 2002, ce plan a été rejeté par Ariel Sharon, alors Premier ministre d’Israël, ainsi que par George W. Bush et Dick Cheney, qui étaient déterminés à entrer en guerre contre l’Irak. Néanmoins, comme l’a relevé David Ottaway du Woodrow Wilson Center,

«Le plan de paix proposé par Abdallah en 2002 reste une fascinante base pour une possible coopération entre les États-Unis et l’Arabie saoudite sur la question israélo-palestinienne. La proposition d’Abdallah fut soutenue par l’ensemble de la Ligue arabe durant son sommet de 2002 ; Le Président israélien Shimon Peres et [celui qui était alors le Premier ministre Ehud] Olmert en ont parlé favorablement ; et Barack Obama, qui avait choisi la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya pour sa première interview après sa prise de fonction, félicita Abdallah pour le “grand courage” dont il avait fait preuve en élaborant cette proposition de paix. Toutefois, Benjamin Netanyahou, qui est pressenti pour être le nouveau Premier ministre israélien, s’est fermement opposé à ce plan saoudien, en particulier à l’idée que Jérusalem-Est devrait être la capitale d’un État palestinien. » (40)

En 2012, ce plan est gelé, Israël laissant transparaître sa volonté d’action armée contre l’Iran et les États-Unis étant paralysés par une année électorale. Cependant, le Président israélien Shimon Peres a accueilli favorablement cette initiative en 2009 ; et George Mitchell, lorsqu’il était l’envoyé spécial du Président Obama au Moyen-Orient, annonça cette même année que l’administration Obama avait l’intention d’“incorporer” cette initiative dans sa politique moyen-orientale. (41)

Ces soutiens ainsi exprimés démontrent qu’un accord de paix au Moyen-Orient est théoriquement possible. Toutefois, ils sont loin de rendre probable son application. En effet, tout accord de paix nécessiterait la confiance mutuelle, mais il est difficile d’y parvenir lorsqu’un sentiment d’insécurité quant à l’avenir de sa propre nation hante chacune des parties. Certains commentateurs pro-sionistes tels que Charles Krauthammer rappellent que, durant les 30 années précédant les accords de Camp David, la destruction d’Israël était «le but unanime de la Ligue arabe». (42) De nombreux Palestiniens, ainsi que la majeure partie du Hamas, craignent qu’un accord de paix soit insatisfaisant et qu’il étoufferait en réalité leurs aspirations à un règlement équitable des différends.

Au Moyen-Orient, l’insécurité est particulièrement répandue à cause d’un ressentiment largement partagé. Celui-ci est engendré par l’injustice, elle-même alimentée et propagée par l’insécurité. L’actuel statu quo international trouve ses principales origines dans les injustices. Mais celle qui touche le Moyen-Orient s’avère – dans tous ses aspects – extrême, récente et permanente. Je le signale simplement pour donner ce conseil aux États-Unis : il faut se souvenir que les questions de sécurité et de justice ne peuvent être traitées séparément.

Par-dessus tout, il nous faut faire preuve de compassion. En tant qu’Américains, nous devons comprendre que les Israéliens autant que les Palestiniens vivent dans des conditions proches d’un état de guerre ; pourtant, ces deux peuples ont des raisons de craindre qu’un accord de paix puisse les laisser dans une situation encore pire que celle où ils se trouvent actuellement. Trop de civils innocents ont été tués au Moyen-Orient. Il faudrait que les actions des États-Unis n’aggravent pas ce lourd bilan humain.

Ce sentiment d’insécurité, qui est le principal obstacle à la paix, ne se limite pas au Moyen-Orient. Depuis le 11-Septembre, le peuple des États-Unis a ressenti l’angoisse de l’insécurité, et c’est la principale raison expliquant pourquoi il oppose si peu de résistance aux folies évidentes de la “guerre contre la terreur” de Bush, Cheney et Obama.

Ceux qui mènent cette guerre promettent de faire des États-Unis un endroit plus sûr. Pourtant, celle-ci continue d’assurer la prolifération des terroristes censés être les ennemis de l’Amérique. Elle continue également de disséminer la guerre à travers de nouveaux champs de bataille, notamment au Pakistan ou au Yémen. Générant ainsi ses propres ennemis, il semble probable que la “guerre contre la terreur” se poursuive sans relâche, puisqu’elle est aujourd’hui solidement enracinée dans l’inertie bureaucratique. De ce fait, elle ressemble beaucoup à la “guerre contre la drogue”, une politique irréfléchie qui maintient à un niveau élevé les coûts et les revenus narcotiques, ce qui attire de nouveaux trafiquants.

Par ailleurs, cette guerre contre le terrorisme amplifie surtout l’insécurité chez les musulmans, sachant qu’ils sont de plus en plus nombreux à affronter la crainte que des civils, et pas seulement des terroristes jihadistes, soient victimes d’attaques de drones. L’insécurité dans le Moyen-Orient est le principal obstacle à la paix dans cette région. Les Palestiniens vivent avec la peur quotidienne de l’oppression par les colons de Cisjordanie ainsi que des représailles de l’État hébreu. Les Israéliens vivent en craignant constamment leurs voisins hostiles. La famille royale saoudienne partage cette crainte. Ainsi, depuis le 11-Septembre et le déclenchement de la “guerre contre la terreur”, l’insécurité et l’instabilité se sont simultanément amplifiées.

L’insécurité moyen-orientale se répercute sur une échelle de plus en plus vaste. La peur d’Israël vis-à-vis de l’Iran et du Hezbollah trouve son écho dans la crainte iranienne d’attaques massives contre ses installations nucléaires, du fait des menaces israéliennes. Par ailleurs, d’anciens faucons états-uniens comme Zbigniew Brzezinski ont récemment averti qu’une attaque israélienne contre l’Iran pouvait aboutir à une guerre plus longue qu’annoncé – ce conflit pouvant s’étendre à d’autres pays. (43)

Selon moi, les citoyens des États-Unis devraient surtout craindre l’insécurité engendrée par les attaques de drones menées par leur pays. Si elles ne sont pas rapidement stoppées, ces frappes risquent d’avoir le même résultat que les attaques nucléaires US de 1945 : nous conduire vers un monde où de nombreuses puissances, et non plus une seule, possèdent cette arme. Elles pourraient alors être amenées à l’utiliser. Dans ce cas, les États-Unis seraient de loin la nouvelle cible la plus probable.

Je me demande combien de temps faudra-t-il aux citoyens de ce pays pour comprendre le cours prévisible de cette guerre auto-génératrice, et pour qu’ils se mobilisent contre celle-ci en constituant une force prévalente.

Que doit-on faire ?

En utilisant l’analogie des erreurs britanniques de la fin du dix-neuvième siècle, cet article a défendu un retour progressif vers un ordre international plus stable et plus juste par une série d’étapes concrètes, dont certaines sont graduelles :

 

1) Une réduction progressive des énormes budgets de la défense et du renseignement. Elle s’ajouterait alors à celle qui est actuellement envisagée pour des raisons financières, et elle devrait être de plus grande ampleur.

2) Une suppression graduelle des aspects violents de la soi-disant “guerre contre la terreur”, mais un maintien des moyens policiers traditionnels de lutte contre le terrorisme.

3) La récente intensification du militarisme US peut être attribuée en grande partie à l’“état d’urgence” décrété le 14 septembre 2001, et renouvelé chaque année depuis cette date par les présidents des États-Unis successifs. Cet état d’urgence doit être immédiatement interrompu, et ce que l’on appelle les mesures de “continuité du gouvernement” (COG pour Continuity of Government) qui lui sont associées doivent être réévaluées. Elles incluent la surveillance et les détentions sans mandats, ainsi que la militarisation de la sécurité intérieure aux États-Unis. (44)

4) Un retour aux stratégies qui dépendent essentiellement de la police civile et du renseignement pour traiter le problème du terrorisme.

Quarante ans plus tôt, j’en aurais appelé au Congrès pour qu’il entreprenne ces démarches nécessaires à dissiper l’état de paranoïa dans lequel nous vivons actuellement. Aujourd’hui, j’en suis arrivé à penser que cette institution est elle-même dominée par les cercles de pouvoir qui tirent profit de ce que j’ai nommé la Machine de guerre globale des États-Unis. Dans ce pays, les soi-disant “hommes d’État” sont autant impliqués dans le maintien de la suprématie de leur nation que ne l’étaient leurs prédécesseurs britanniques.

Toutefois, mentionner cela ne revient pas à désespérer de la capacité qu’ont les États-Unis à changer de direction. Nous devrions garder à l’esprit que les protestations politiques intérieures ont joué un rôle déterminant pour stopper une guerre injustifiée au Vietnam il y a quarante ans. Il est vrai qu’en 2003, des manifestations comparables – impliquant un million de personnes aux États-Unis – n’ont pas suffi à empêcher l’entrée de leur pays dans une guerre illégale en Irak. Néanmoins, ce grand nombre de manifestants, rassemblés dans une période relativement courte, était impressionnant. La question est aujourd’hui de savoir si les militants peuvent adapter leurs tactiques aux nouvelles réalités afin de monter une campagne de protestation durable et efficace.

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Pendant quarante ans, sous l’apparence de la planification pour la continuité du gouvernement (COG), La Machine de guerre américaine s’est préparée à neutraliser les manifestations urbaines contre la guerre. En comprenant ce processus, et en utilisant l’exemple des folies de l’hyper-militarisme britannique, les mouvements antiguerre actuels doivent apprendre à exercer des pressions coordonnées au sein des institutions des États-Unis – pas seulement en “occupant” les rues avec l’aide des sans-abri –. Il ne suffit pas de dénoncer les disparités de revenus croissantes entre les riches et pauvres, comme le faisait Winston Churchill en 1908. Nous devons aller plus loin afin de comprendre que les origines de ces inégalités résident dans des arrangements institutionnels qui peuvent être corrigés – bien que les institutions soient dysfonctionnelles –. Et l’un des principaux arrangements dont il est ici question est la soi-disant “guerre contre la terreur”.

Il est impossible de prédire le succès d’un tel mouvement. Mais je crois que les développements globaux persuaderont un nombre croissant de citoyens des États-Unis que celui-ci est nécessaire. Il devrait rassembler un large éventail de l’électorat, des lecteurs progressistes de ZNet et de Democracy Now aux partisans libertariens de Murray Rothbard et de Ron Paul.

Et je crois également qu’une minorité antiguerre bien coordonnée et non-violente peut l’emporter. Elle regrouperait entre deux et cinq millions de personnes, leur action s’appuyant sur les ressources de la vérité et du bon sens. Aujourd’hui, les institutions politiques clés des États-Unis sont à la fois dysfonctionnelles et impopulaires. En particulier, le Congrès a un taux d’approbation d’environ 10%. La résistance acharnée du monde de la richesse personnelle et entrepreneuriale face aux réformes raisonnables est un problème encore plus grave ; mais plus les riches montrent ouvertement leur influence antidémocratique, plus la nécessité de restreindre leurs abus deviendra évidente. Récemment, ils ont ciblé des membres du Congrès pour les exclure de cette institution, ces derniers étant « coupables » de s’être compromis pour résoudre des problèmes gouvernementaux. Dans ce pays, il existe certainement une majorité de citoyens à mobiliser pour que l’on en revienne à la défense du bien commun.

De nouvelles stratégies et techniques de protestation seront clairement nécessaires. Le but de cet article n’est pas de les définir. Toutefois, il est à prévoir que les futures manifestations – ou cyber-manifestations – feront un usage plus habile d’Internet.

Encore une fois, nul ne peut prédire avec confiance la victoire dans cette lutte pour le bien commun contre les intérêts particuliers et les idéologues ignorants. Mais avec le danger croissant d’un conflit international désastreux, la nécessité de se mobiliser pour défendre l’intérêt général est de plus en plus évidente. L’étude de l’Histoire est l’un des meilleurs moyens d’éviter sa répétition.

Ces espoirs de voir émerger un mouvement de protestation sont-ils irréalistes ? Très probablement. Mais quoi qu’il en soit, je suis convaincu que ce mouvement est nécessaire. 

 

Peter Dale Scott

lire :

La Machine de guerre américaine, de Peter Dale Scott,

Notes

1. Oliver Villar et Drew Cottle, MI>Cocaine, Death Squads, and the War on Terror: U.S. Imperialism and Class Struggle in Colombia (Monthly Review Press, New York, 2011) ; Peter Watt et Roberto Zepeda, Drug War Mexico: Politics, Neoliberalism and Violence in the New Narcoeconomy (Zed Books, Londres, 2012) ; Mark Karlin, « How the Militarized War on Drugs in Latin America Benefits Transnational Corporations and Undermines Democracy », Truthout, 5 août 2012.

2. Peter Dale Scott, La Machine de guerre américaine : la Politique profonde, la CIA, la drogue, l’Afghanistan… (Éditions Demi-Lune, Plogastel Saint-Germain, 2012), pp.317-41.

3. Patrick Cockburn, «Opium: Iraq’s deadly new export», Independent (Londres), 23 mai 2007.

4. Scott, La Machine de guerre américaine, pp.204-12.

5. Voir Mark Karlin, « How the Militarized War on Drugs in Latin America Benefits Transnational Corporations and Undermines Democracy», Truthout, 5 août 2012.

6. Sekhara Bandyopadhyaya, From Plassey to Partition: A History of Modern India (Orient Longman, New Delhi, 2004), p.231.

7. Kevin Phillips, Wealth and Democracy: A Political History of the American Rich (Broadway Books, New York, 2002), p.185.

8. « Les graines de la ruine impériale et du déclin national – le fossé anormal entre les riches et les pauvres […] la croissance fulgurante d’un luxe vulgaire et oisif – sont les ennemis de la Grande-Bretagne » (Winston Churchill, cité dans Phillips, Wealth and Democracy, p.171).

9. John A. Hobson, Imperialism (Allen and Unwin, Londres, 1902 ; réimpression de 1948), p.6. À cette époque, le principal impact de ce livre en Grande-Bretagne fut de stopper définitivement la carrière d’économiste de John A. Hobson.

10. Hobson, Imperialism, p.12. Cf. Arthur M. Eckstein, « Is There a ‘Hobson–Lenin Thesis’ on Late Nineteenth-Century Colonial Expansion? », Economic History Review, mai 1991, pp.297-318 ; voir en particulier pp.298-300.

11. Peter Dale Scott, «The Doomsday Project, Deep Events, and the Shrinking of American Democracy, Asia-Pacific Journal: Japan Focus, 21 janvier 2011.

12. Voir Ralph Raico, Introduction, Great Wars and Great Leaders: A Libertarian Rebuttal (Mises Institute, Auburn, AL, 2010).

13. Carroll Quigley, Tragedy and Hope: A History of the World in Our Time (G,S,G, & Associates, 1975) ; Carroll Quigley, The Anglo-American Establishment (GSG Associates publishers, 1981). Discussion dans Laurence H. Shoup et William Minter, The Imperial Brain Trust: The Council on Foreign Relations & United States Foreign Policy (Monthly Review Press, New York, 1977), pp.12-14 ; Michael Parenti, Contrary Notions: The Michael Parenti Reader (City Lights Publishers, San Francisco, CA, 2007), p.332.

14. Au sujet des intérêts – peu remarqués par les observateurs –, des compagnies pétrolières dans les champs pétrolifères offshore du Cambodge, voir Peter Dale Scott, The War Conspiracy: JFK, 9/11, and the Deep Politics of War (Mary Ferrell Foundation, Ipswich, MA, 2008), pp.216-37.

15. Thomas Pakenham, Scramble for Africa: The White Man’s Conquest of the Dark Continent from 1876-1912 (Random House, New York, 1991).

16. Voir les différents livres de Barbara Tuchman, notamment The March of Folly: From Troy to Vietnam (Knopf, New York, 1984).

17. Pakenham, ibidem.

18. E. Oncken, Panzersprung nach Agadir. Die deutsche Politik wtihrend der zweiten Marokkokrise 1911 (Dusseldorf, 1981). En allemand, l’expression Panzersprung est devenue une métaphore pour toute démonstration gratuite de diplomatie de la canonnière.

19. Thom Shanker, «Global Arms Sales Dropped Sharply in 2010, Study Finds», New York Times, 23 septembre 2011.

20. Thom Shanker, «U.S. Arms Sales Make Up Most of Global Market», New York Times, 27 août 2012.

21. Stephen Ambrose, Eisenhower: Soldier and President (Simon and Schuster, New York, 1990), p.325.

22. Robert Dallek, An unfinished life: John F. Kennedy, 1917-1963 (Little, Brown and Co., Boston, 2003.), p.50.

23. Shanker, «U.S. Arms Sales Make Up Most of Global Market», New York Times, 27 août 2012.

24. Peter Dale Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial : 50 ans d’ambitions secrètes des Etats-Unis, (Éditions Demi-Lune, Paris, 2010), pp.66-72.

25. Scott Shane et Andrew W. Lehren, «Leaked Cables Offer Raw Look at U.S. Diplomacy», New York Times, 29 novembre 2010. Cf. Nick Fielding et Sarah Baxter, «Saudi Arabia is hub of world terror: The desert kingdom supplies the cash and the killers», Sunday Times (Londres), 4 novembre 2007.

26. Les Nations Unies ont listé les antennes de l’International Islamic Relief Organization (l’IIRO, une filiale de la Rabita) en Indonésie et aux Philippines comme propriétés ou partenaires d’al-Qaïda.

27. Voir Peter Dale Scott, «La Bosnie, le Kosovo et à présent la Libye : les coûts humains de la collusion perpétuelle entre Washington et les terroristes», Mondialisation.ca, 17 octobre 2011 ; voir également William Blum, «The United States and Its Comrade-in-Arms, Al Qaeda», Counterpunch, 13 août 2012.

28. Christopher Boucek, «Yemen: Avoiding a Downward Spiral», Carnegie Endowment for International Peace, p.12.

29. « In Yemen, ‘Too Many Guns and Too Many Grievances’ as President Clings to Power», PBS Newshour, 21 mars 2011.

30. Robert Lacey, The Kingdom: Arabia and the House of Sa’ud (Avon, New York, 1981), pp.346-47, p.361.

31. John Kerry, Al Qaeda in Yemen and Somalia: A Ticking Time Bomb: a Report to the Committee on Foreign Relations (U.S. G.P.O., Washington, 2010), p.10.

32. Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, pp.214-20.

33. Scott Shane et Andrew W. Lehren, «Leaked Cables Offer Raw Look at U.S. Diplomacy», New York Times, 29 novembre 2010.

34. Nick Fielding et Sarah Baxter, «Saudi Arabia is hub of world terror: The desert kingdom supplies the cash and the killers», Sunday Times (Londres), 4 novembre 2007 : « Des religieux extrémistes envoient une multitude de recrues dans certains des points chauds les plus violents au monde. Une analyse de NBC News suggère que les Saoudiens représentent 55% des combattants étrangers en Irak. On les retrouve également parmi les plus intransigeants et les plus militants. »

35. Rachel Ehrenfeld, «Al-Qaeda’s Source of Funding from Drugs and Extortion Little Affected by bin Laden’s Death», Cutting Edge, 9 mai 2011.

36. Sunday Times (Londres), 4 novembre 2007.

37. BBC, 17 juillet 2012,.

 

38. Al-Jazira, 19 juillet 2012.

39. The Weekly Standard, 30 mai 2005. Cf. Newsweek, 30 mai 2005. Adapté d’Hilmi Isik, Advice for the Muslim (Hakikat Kitabevi, Istanbul).

40. David Ottaway, «The King and Us: U.S.-Saudi Relations in the Wake of 9/11», Foreign Affairs, mai-juin 2009.

41. Barak Ravid, «U.S. Envoy: Arab Peace Initiative Will Be Part of Obama Policy», Haaretz, 5 avril 2009. David Ottaway, «The King and Us: U.S.-Saudi Relations in the Wake of 9/11», Foreign Affairs, mai-juin 2009.

42. Charles Krauthammer, «At Last, Zion: Israel and the Fate of the Jews», Weekly Standard, 11 mai 1998.

43. «Nous n’avons aucune idée de comment finirait une telle guerre», déclara [Brzezinski]. «L’Iran a des moyens militaires, il pourrait riposter en déstabilisant l’Irak» (Salon 14 mars 2012).

44. Voir Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, pp.257-331 ; Peter Dale Scott, «La continuité du gouvernement étasunien: L’état d’urgence supplante-t-il la Constitution? », Mondialisation.ca, 6 décembre 2010.

lundi, 24 décembre 2012

Blackwater wird neuer Vermieter der amerikanischen Spezialeinheiten in Afghanistan

Blackwater wird neuer Vermieter der amerikanischen Spezialeinheiten in Afghanistan

Redaktion

Während US-Präsident Obama auf eine rasche Beendigung des militärischen Engagements der USA in Afghanistan drängt, verfolgen Teile seiner Regierung andere Pläne. So wurde ein Gebäudekomplex, der dem vom früheren Navy-SEAL-Angehörigen Eric Prince gegründeten privaten Militärdienstleister Academi gehört, für 22 Mio. Dollar zur Unterbringung amerikanischer Soldaten im Jahr 2015 angemietet.

Diese private Kriegs AG, die zuerst unter dem Namen »Blackwater« firmierte, dann ihren Namen in  »Xe Services« und zuletzt seit Dezember 2011 in »Academi« änderte,  ist als stolzer Gewinner aus dem ausschreibungsfreien Vergabeverfahren hervorgegangen, dass dem Unternehmen für die folgenden Jahre lukrative Gewinne aus den amerikanischen Kriegen sichert. Wie das Wired.com angeschlossene Internetportal Danger Room als erstes berichtete, wird Academi die erst vor

Kurzem geschaffene Special Operations Joint Task Force - Afghanistan durch die Bereitstellung von Unterkünften und Büroräumen auf ihrem etwa vier Hektar großen befestigten Gebäudekomplex mit Namen »Camp Integrity« in der afghanischen Hauptstadt Kabul unterstützen.

Spencer Ackerman von Danger Room berichtete, Academi habe den Zuschlag erhalten, Camp Integrity im Mai 2015 an Spezialeinheiten zu leasen und auf diese Weise für die Unterbringung von etwa 7.000 Soldaten der Elitetruppen zu sorgen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/redaktion/blackwater-wird-neuer-vermieter-der-amerikanischen-spezialeinheiten-in-afghanistan.html

vendredi, 21 décembre 2012

3000 SOLDATS AMERICAINS POUR L’AFRIQUE:

3000 SOLDATS AMERICAINS POUR L’AFRIQUE:
Verrouiller le continent, limiter la Chine…

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/
 
Le service de presse d’Army Times vient de rapporter que les Etats-Unis s’apprêtent à envoyer plus de 3 000 soldats un peu partout, en Afrique, pour 2013. Pour le Major Général, David R. Hogg, « En ce qui concerne notre mission, c’est un territoire vierge ». Menteur ! Depuis quelques années, de plus en plus de soldats américains stationnent sur le continent africain et même, si le Général Hogg ne le dit pas, le but de la mission américaine est claire : verrouiller au plus vite le continent africain.
 
  
Pour les Américains, il y a urgence face à l’avancée commerciale de la Chine sur tout le continent. En fait, l’armée américaine effectue annuellement à peu près une douzaine d’opérations importantes en Afrique et pour ces opérations, des troupes et du matériel, y compris sophistiqué, sont réellement engagées. Pour les Etats-Unis, avoir un pied, militairement, dans tous les coins du continent, limiterait le risque que leurs intérêts ne soient pas protégés dans des régions où de réelles menaces existent en ce qui concerne l’’accaparement de terres agricoles ou l’exploitation de minerais rares. 
 
 
Le Mali dont on parle beaucoup, a été le site, récemment, d’un exercice militaire US du  nom  de « Atlas Accord 12 » qui a fourni aux militaires maliens une formation dans le domaine aérien. Quelques hauts-gradés maliens ont été formés ou ont suivis des stages à West Point. En fait, Paris a lâché l’Afrique depuis longtemps et les Etats-Unis préfèrent faire le travail eux-mêmes, en tout cas, diriger les opérations, superviser dans le pré-carré français, les armées nationales qui étaient pourtant traditionnellement en relation avec Paris ou avec nos écoles militaires. 

Opérations US en Afrique en 2012
 
Pour illustrer cette ingérence américaine en Afrique, quoi de mieux que de dresser la liste des opérations américaines qui se sont déroulées, au cours de l’année 2012, en différents points du continent africain :
- « Cutlass Express », un exercice naval visant ce qu’on appelle la «piraterie» dans la région du Bassin de Somalie.
- « Africa  Endeavor 2012 », basée au Cameroun, centrée sur la formation et la coordination en communications militaires. Tous les « renseignements » passant maintenant par le réseau américain Echelon. Nous avions d’ailleurs, déjà dit ici, qu’au Sahel, la France est obligée de passer par les services américains pour savoir ce qui s’y passe dans le « détail » !
- « Obangame Express 2012 », exercice naval  pour assurer une présence dans le golfe de Guinée, région au cœur d’opérations pétrolières en Afrique occidentale.
- « Southern Accord 12 », basée au Botswana dont le but était d’établir des relations de travail entre les forces militaires d’Afrique australe et les Etats-Unis.
- « Western Accord 2012 »,  exercice militaire au Sénégal, impliquant tous les types d’opération, des exercices de tirs à la collecte d’informations et au combat de tireurs d’élite.
 
D’autres exercices de même nature aux noms tels que « African Lion », «Flintlock » et « Phoenix Express » ont aussi eu lieu. De plus, des unités de Gardes Nationaux US ont effectué des rotations dans des pays qui incluent entre autres, l’Afrique du sud, le Maroc, la Tunisie, le Nigéria, le Libéria et le Ghana. Des entreprises de sécurité privées américains se sont installées en Mauritanie et dans tout le Sahel.
 
Les communiqués de presse du US Africa Command (AFRICOM) suggèrent que ces opérations sont bénéfiques tant pour les Etats-Unis que pour l’Afrique. Leur message central est que les militaires US et Africains sont des partenaires dans la guerre contre le terrorisme et d’autres formes de soulèvement. Mais ce n’est pas en réalité du partenariat, c’est de la défense classique d’intérêts économiques et stratégiques.
 
25% des besoins américains en  pétrole vers 2015 seront africains

Un rapport du Bureau de Recherche du Congrès sur les plans d’exploitation US a été publié par WikiLeaks. On y lit « en dépit des conflits dans le delta du Niger et d’autres régions productrices de pétrole, le potentiel pour des forages en profondeur dans le golfe de Guinée est élevé et les analystes estiment que l’Afrique pourra fournir près de 25% des besoins américains en pétrole vers 2015. » 
 
 
Le document cite un officiel US du Département de la défense : « …la mission principale des forces US (en Afrique) est d’assurer que les champs pétrolifères du Nigéria …soient sûrs ». Au moins, le propos est-il clair. C’est pourquoi, les Etats-Unis seraient satisfaits que des actions militaires menées par des Africains visent les militants et les groupes mafieux qui sabotent les oléoducs et les opérations des  compagnies pétrolières occidentales en Afrique occidentale. Parallèlement, en raison de l’accroissement de leurs importations de pétrole, les Américains s’opposent vigoureusement  à toute velléité africaine d’exclure par la force les dites compagnies du Delta du Niger même si leurs pipelines qui fuient ont ruiné d’innombrables hectares de terres agricoles et d’eaux poissonneuses et ont provoqué un véritable désastre écologique de toute la région.
 
 
Les intérêts de l’Afrique sont, on le voit bien, en perpétuel conflit avec ceux des Etats-Unis comme avec ceux de la Chine. Les dirigeants africains continuent de leurrer leur peuple en s’attaquant souvent dans la presse africaine à la France ou aux Européens alors qu’ils se couchent honteusement, à tour de rôle, devant les Chinois ou les Américains. 
 
Curieusement, il n’y a pas eu de réaction africaine sérieuse à cette annonce du renforcement de la présence de soldats US sur leur sol. Si l’Europe était une puissance, si la France n’avait pas abandonné honteusement l’Afrique, le vrai partenariat, le seul partenariat possible, le partenariat euro-africain aurait pu préserver le continent africain de la politique des vautours et des chacals. 
 
On a mal à l’Afrique, on pleure l’Afrique américanisée ou chinisée. 

Dostoyevsky: Why American dream was never a bargain

Dostoyevsky: Why American dream was never a bargain

By Nicolas Bonnal

Ex: http://english.pravda.ru/

dostoievski-head_t.jpgThe American dream...We have been told for two centuries that America was the awesome land of dreams and achievement, and that the rest of the world was a mere failure; that in Europe everyone was starving while in America everything was lush and green. What if it was all a lie? If the conquest of the west was a nightmare for those who lived there, and if the life for the poor had been very hard, and not only during the interminable and unsolved crisis of 1929? As a libertarian French economist wrote recently, 90% of the American people would be considered poor in the so despised Europe, if only we included criteria like the cost of private health or education in the calculation of American way of life.

I don't mean to be provocative. Many superior minds were already provocative in respect of this humble reality: American dream never was a bargain.

Let's start from the seventeenth century and the founding fathers. Never forget that the American climate is one of the wildest in the world, that one could hardly survive, and that the American growth is mainly due to the second industrial revolution and the demographic explosion in Europe during the last third of nineteenth century! Otherwise, the living conditions were abominable and many times colons died during wintertime. So, how could one be so "eyes wide shut" to get there? The great sociologist Daniel Boorstyn, in his wonderful rhetoric of democracy, gives us the key:

There was never a more outrageous or unscrupulous or more ill-informed advertising campaign than that by which the promoters for American colonies brought settlers here.

Advertisement is the language of America. Advertisement is an arguing technique producing addiction and consumerism, including in religious matters (Protestantism and Puritanism). The development of printing means the development of lies and British extremist politics during cromwellian times (which are allegedly the model of Orwell's Oceania!). And thus, to populate America, this far, cold and deserted land, you had to lie a little bit:

Hopeful overstatements, half-truths, and downright lies... gold and silver, fountains of youth, plenty of fish, venison without limit, all of course were promised...

Despite this art of lying, and considering the impossible conditions of living in a pre-technical world, we understand why there were only three millions Americans at the beginning of the nineteenth century, this golden age of their civilization and literature. The awkward difficulties of the American reality were thus appreciated by our favourite witness, Alexis de Tocqueville. At the time of Tocqueville, there is no European mass immigration. Yet there is an American immigration to the west, whose harshness shocks French traveller and writer:

Many of these adventurers, who rush so boldly onwards in pursuit of wealth, were already in the enjoyment of a competency in their own part of the country. They take their wives along with them, and make them share the countless perils and privations which always attend the commencement of these expeditions. I have often met, even on the verge of the wilderness, with young women, who after having been brought up amidst all the comforts of the large towns of New England, had passed, almost without any intermediate stage, from the wealthy abode of their parents to a comfortless hovel in a forest.

The conditions are thus equal to those lived by John Ford's heroes and pioneers:

Fever, solitude, and a tedious life had not broken the springs of their courage. Their features were impaired and faded, but their looks were firm: they appeared to be at once sad and resolute.

What motivated these sacrifices? I should say idealism, in a word. America is an idealistic, somewhat fanatical country, run by a wishful thinking and a fascination for the bible, and the people there enjoy blinding they eyes: in Utopia the dream is still to come!

I'm not kidding, I'm just referring to the greatest genius of literature, Dostoyevsky, who describes an amazing episode of his possessed' life. They come to America, then:

"We hired ourselves out as workmen to an exploiter; there were six of us Russians working for him students, even landowners coming from their estates, some officers, too, and all with the same grand object. Well, so we worked, sweated, wore ourselves out; Kirillov and I were exhausted at last; fell ill went away we couldn't stand it. Our employer cheated us when he paid us off; instead of thirty dollars, as he had agreed, he paid me eight and Kirillov fifteen; he beat us, too, more than once. So then we were left without work, Kirillov and I, and we spent four months lying on the floor in that little town. He thought of one thing and I thought of another."

Dostoyevsky just explains that any bad condition of living in America is well received for the country is the land of light and freedom and highly motivated people. Everything is thus deified by the possessed; it is good just because it is American (it's like Vietnamese and Iraqi bombings...) and because the other men are simply children.

On the contrary, Kirillov and I made up our minds from the first that we Russians were like little children beside the Americans, and that one must be born in America, or at least live for many years with Americans to be on a level with them. And do you know: if we were asked a dollar for a thing worth a farthing, we used to pay it with pleasure, in fact with enthusiasm. We approved of everything: spiritualism, lynch-law, revolvers and tramps.

The slaves-adventurers are thus labelled "Men made of paper" by Shatov. With his habitual and implacable shrewdness, Dostoyevsky understands that any American trait will be celebrated by the adorers of Uncle Sam. He seizes that in the future America will fascinate the minds of many, even if this country will attain its status and wealth thanks to European wars and communism, communism that will delay the development of Russia (next world power in 1914) and China. In this meaning yes America was a lucky place.

Let us conclude: we are used to assert that a man fascinated by the presently fraying America is a liberal. And what is a liberal for Dostoyevsky?

"Our Russian liberal is a flunkey before everything, and is only looking for some one whose boots he can clean."

In France and in Europe today, we have a lot of flunkeys, and, would say the great Will, an American dream still strutting and fretting his hour upon a stage...

Nicolas Bonnal

jeudi, 20 décembre 2012

Brzeziński: USA werden Israel nicht wie ein »dummer Esel« hinterhertrotten

Brzeziński: USA werden Israel nicht wie ein »dummer Esel« hinterhertrotten

Redaktion

Der führende amerikanische Geopolitiker Zbigniew Brzezinński hat die Versuche Israels, mit seinem Drängen auf einen Krieg gegen den Iran die amerikanische nationale Sicherheitspolitik massiv zu beeinflussen, scharf zurückgewiesen. Washington werde Tel Aviv nicht blind folgen, sollte sich Israel für ein einseitiges militärisches Vorgehen gegen den Iran entscheiden, erklärte er.

Weiter sagte Brzeziński, er rate Präsident Barack Obama davon ab, ein militärisches Vorgehen gegen den Iran zu unterstützen, wenn Israel einen Krieg begönne. Diese Bemerkungen fielen auf einer Konferenz des National Iranian American Council (NIAC) und der Vereinigung für Rüstungskontrollmaßnahmen (ACA).

Sollte Israel den Iran angreifen, bevor dieser die von den USA gezogenen »roten Linien« überschritten habe, besteht aus Sicht Brzezińskis für die USA keine »unmittelbare Verpflichtung, wie ein dummer Esel den Israelis hinterher zu trotten, was auch immer sie tun«. »Sollten sie einfach aufgrund der Annahme, die USA würden automatisch in diesen Krieg mit hineingezogen, einen Krieg beginnen, ist es meiner Ansicht nach eine Freundschaftspflicht, deutlich zu machen: ›Ihr werdet niemals für uns Entscheidungen treffen, die wichtige nationale Interessen berühren‹«, sagte er weiter. »Meiner Überzeugung nach haben die USA jedes Recht, ihre nationale Sicherheitspolitik selbst zu bestimmen. Dieser Auffassung würden sicherlich die meisten Amerikaner zustimmen. Und daher ist es wichtig, diesen Punkt in aller Deutlichkeit herauszustellen, und dies gilt in besonderem Maße, wenn wir uns ausdrücklich und verbindlich der israelischen Sicherheit verpflichtet fühlen.«

 

samedi, 01 décembre 2012

Brzeziński: »Von der Bevölkerung getragener Widerstand« bringt Neue Weltordnung in Gefahr

Brzeziński: »Von der Bevölkerung getragener Widerstand« bringt Neue Weltordnung in Gefahr

Paul Joseph Watson

Der frühere amerikanische Nationale Sicherheitsberater Zbigniew Brzeziński warnte vor Kurzem in einer Rede in Polen die Eliten, eine weltweite »Widerstands«bewegung gegen »Kontrolle von außen«, die von einem »vom Volk getragenen Aktivismus« befördert werde, gefährde das Projekt einer Neuen Weltordnung.

Brzeziński bezeichnete die Vorstellung, das 21. Jahrhundert sei das »Amerikanische Jahrhundert«, als »verbreitete Illusion«. Aufgrund der sich beschleunigenden sozialen Veränderungen durch praktisch in Echtzeit arbeitende Massenkommunikationsmittel wie Radio, Fernsehen und das Internet, die zu einem immer stärker werdenden »allgemeinen Erwachen eines weitverbreiteten politischen Bewusstseins« geführt hätten, sei eine amerikanische Vorherrschaft nicht länger möglich.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/paul-joseph-watson/brzezi-ski-von-der-bevoelkerung-getragener-widerstand-bringt-neue-weltordnung-in-gefahr.html 

How the American matrix destroys every culture

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How the American matrix destroys every culture

By Nicolas BONNAL

Ex: http://english.pravda.ru/

 

 

As I already showed in these columns, Alexis de Tocqueville is the best commentator of the modern agenda of alienation, giving aristocratic critics to the American matrix which starts its nuisances at the beginning of the nineteenth century. Tocqueville foresees a bleak American future for Europe and the whole world. His analyses are as implacable as those of Edgar Poe, a violent opponent to the so-called democratic order, as writers like Hawthorne or Melville.

In his famous book about democracy, Tocqueville describes and explains the destruction of the two victim races of these times, the blacks and the Indians. We shall start by the black slaves:

The Negro of the United States has lost all remembrance of his country; the language which his forefathers spoke is never heard around him; he abjured their religion and forgot their customs when he ceased to belong to Africa, without acquiring any claim to European privileges.

The black slave is thus the prototype of the global citizen desired by the magazine the Economist and the New World Order agenda. He has no past, no family, and no nation:

The Negro has no family; woman is merely the temporary companion of his pleasures, and his children are upon equality with himself from the moment of their birth.

Half the babies born in France have no father nowadays! Today's parents are their children's pals! And who knows his babushka in America? Why do you think so many people stroll around in the shopping centres nowadays?

Like the masses of today obsessed by sex, money and fame, driven by pleasures, captivated by the rich and famous storytelling, the American slave adores his masters:

The slave scarcely feels his own calamitous situation... he admires his tyrants more than he hates them, and finds his joy and his pride in the servile imitation of those who oppress him: his understanding is degraded to the level of his soul.

This modern slave or modern man, adds Tocqueville, doesn't love freedom, for independence is often felt by him to be a heavier burden than slavery. He is just manipulated by his desires, fabricated fantasies and material needs. As if he has inspired the Prisoner of McGoohan, Tocqueville writes:

A thousand new desires beset him, and he is destitute of the knowledge and energy necessary to resist them: these are masters whom it is necessary to contend with, and he has learnt only to submit and obey. In short, he sinks to such a depth of wretchedness, that while servitude brutalizes, liberty destroys him.

The destruction of the Indians has different meanings. The Blackman symbolised the weak or the poor, the submitted proletarian, the Indian the feudal lord, the warrior, doomed to disappear during the industrial revolution, like the religious man. Marx made the same analysis in his famous manifesto. This man of elite is such sentenced to disappear by the civilization of money-lenders and businessmen:

When the North American Indians had lost the sentiment of attachment to their country; when their families were dispersed, their traditions obscured, and the chain of their recollections broken; when all their habits were changed, and their wants increased beyond measure, European tyranny rendered them more disorderly and less civilized than they were before.

A simple animal, or a mere sinner, the man is easily mind-programmed by consumption; and the brave and frugal Indians inevitably fell in front of the new needs and strange goods:

The Europeans introduced amongst the savages of North America fire-arms, ardent spirits, and iron.... Having acquired new tastes, without the arts by which they could be gratified, the Indians were obliged to have recourse to the workmanship of the whites; but in return for their productions the savage had nothing to offer except the rich furs which still abounded in his woods.

Tocqueville in every page of this marvellous and unread book sees the perils of the so-called American civilization. One of these perils is of course pollution and... noise. The noise produced by isolated colons could thus exasperate the Indians, hastening a cruel stroke. Let's understand the causes of these reactions:

Thousands of savages, wandering in the forests and destitute of any fixed dwelling, did not disturb the beasts of chase; but as soon as the continuous sounds of European labour are heard in their neighbourhood, they begin to flee away, and retire to the West...

The retirement of the game meant for the Indians discombobulated anguish, exhausting migrations and a progressive starving. The race was thus exterminated passively, the invaders needing no such massacres and slaughters as one could believe. This is the same mean Hitler, this great admirer of Anglo-Saxon America, wanted to use in Russia (I say wanted, for the people there resisted more, and so had to be slaughtered by the colonial conqueror until the defeat of the last).

Last but no least: if we contemplate the disastrous cultural balance of this civilization, couldn't we admit that she is one of the worst ever occurred? Tocqueville admits that the Spaniard conquest of the south continent was horrible; yet the Indians survived, mixed and intertwined with their masters, thus creating the beautiful Hispano-American civilization. You have tens of architectural masterworks and ancient colonial cities in southern America, and how many in the US?

Anyway, and this remark must be underlined at the hour of philanthropic and humanitarian wars anywhere (Palestine, Syria, Libya, Afghanistan... not to mention the past ones), Tocqueville thinks that the American modern way of life (or death) is more destructive than any other. And he had not in mind the McDonald's, the highways, the desperate suburbs, the shopping malls and the amusement parks!

The Spaniards were unable to exterminate the Indian race by those unparalleled atrocities which brand them with indelible shame, nor did they even succeed in wholly depriving it of its rights; but the Americans of the United States have accomplished this twofold purpose with singular felicity; tranquilly, legally, philanthropically, without shedding blood, and without violating a single great principle of morality in the eyes of the world. It is impossible to destroy men with more respect for the laws of humanity.

Tolkien writes somewhere that a monster (he refers to giant spider Ungoliant) finishes up the job devouring his own flesh. This is what happens to American civilization today. Philanthropically, she is destroying herself. But unhappily humanity who has chosen this way of death, in the East like in the South, is doomed too, since the American matrix has overcome any resistance.

Yet childish technology, money obsession, humanitarian wars and amusement parks will take us nowhere. We need to replace the American way to design a new world.

Nicolas Bonnal

Brzezinski, son CPHW et l’insurrection du monde

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Brzezinski, son CPHW et l’insurrection du monde

Ex: http://www.dedefensa.org/

28 novembre 2012 – Il ne faut pas craindre les acronymes… Zbigniew Brzezinski ayant décidé de parler du «The Role of the West in the Complex Post-Hegemonic World», il nous a paru bienvenu et bureaucratiquement de bon aloi de comprimer l’essentiel de son intervention à l’acronyme CPHW (« Complex Post-Hegemonic World). Avec cette expression, Brzezinski nous dit exactement ce dont il s’agit : les USA ne peuvent plus assurer une hégémonie sur le monde, le bloc BAO pas davantage, et d’ailleurs personne non plus en-dehors de cela, – ni la Chine, ni la Russie, etc. Nous sommes donc passés, depuis la fin de la guerre froide, de l’“hyperpuissance” seule au monde multipolaire, au G2 (USA + Chine), à la Chine seule, à rien du tout sinon le désordre… Car c’est bien cela que nous dit Brzezinski. Complémentairement mais non accessoirement, il nous dit que la révolte des peuples, ou l’“insurrection du monde”, est en marche et que cela marche bien.

C’est Paul Joseph Watson, de Infowars.com, qui nous informe de l'intervention du vieux guerrier devenu sage, le 26 novembre 2012. Ce que nous dit Brzezinski est sans aucun doute très intéressant.

«During a recent speech in Poland, former US National Security Advisor Zbigniew Brzezinski warned fellow elitists that a worldwide “resistance” movement to “external control” driven by “populist activism” is threatening to derail the move towards a new world order. Calling the notion that the 21st century is the American century a “shared delusion,” Brzezinski stated that American domination was no longer possible because of an accelerating social change driven by “instant mass communications such as radio, television and the Internet,” which have been cumulatively stimulating “a universal awakening of mass political consciousness.”

»The former US National Security Advisor added that this “rise in worldwide populist activism is proving inimical to external domination of the kind that prevailed in the age of colonialism and imperialism.” Brzezinski concluded that “persistent and highly motivated populist resistance of politically awakened and historically resentful peoples to external control has proven to be increasingly difficult to suppress.”»

Brzezinski est une “vieille crapule” du temps de la guerre froide mais bon observateur, à peu près aussi finaud à cet égard que l’autre “vieille crapule” Kissinger, bien que les deux hommes se détestent comme s’entendent à le faire deux assolute prime donne. On observera que Brzezinski donne une leçon de lucidité à tous les pseudo-penseurs et simili-experts de nos diplomaties du bloc BAO de la génération actuellement opérationnelle, tous ces pseudos-similis enfermées dans la politique-Système et leur affectivité de midinette perdue dans les couloirs de l’ONU, sans savoir qu’ils s’y trouvent (enfermés dans le Système et perdus dans les couloirs). Lui, Brzezinski, semble bien se douter de quelque chose, à propos de cet enfermement et de ce vagabondage sentimentalo-hystérique…

Il est intéressant de noter qu’il introduit le terme de “post-hégémonique”, signifiant que plus personne ne peut exercer sérieusement une hégémonie en tant que telle, d’un poids et d’une ambitions significatifs, impliquant le contrôle géopolitique d’une région, d’une alliance, d’un empire, – “du monde” enfin, pour faire bref, à la manière d’un neocon du bon vieux temps virtualiste de GW à l’ombre de 9/11. Nous ne sommes pas, nous à dedefensa.org, étonnés ni surpris par la nouvelle

En fait, nous dit Brzezinski, le monde est devenu trop compliqué (le “monde complexe post-hégémonique”), et cette situation dans le désordre le plus complet, pour encore répondre aux lois de la géopolitique ; en cela, nous signifiant, lui, Brzezinski, le géopoliticien glacé et implacable, que l’ère de la géopolitique est close et que lui succède, ou lui a déjà succédé, quelque chose comme l’ère de la communication. En l’occurrence, nous ne sommes pas plus étonnés ni surpris, et nous avons déjà pris la résolution, depuis un certain temps, de proposer de nommer l’ère succédant à l’ère géopolitique, du nom d’“ère psychopolitique”. Brzezinski s’empresse de s’expliquer dans ce sens, en citant des forces en action, en vrac mais se référant toutes au système de la communication et, implicitement, à l’action de ce système sur la psychologie, – «an accelerating social change driven by “instant mass communications such as radio, television and the Internet,” which have been cumulatively stimulating “a universal awakening of mass political consciousness”».

Essayez de décompter le nombre de divisions que représentent les “réseaux sociaux” ou le “réveil d’une conscience politique de masse” ; aucune possibilité de traduire cela en termes géopolitiques, en espace à conquérir ou à contrôler, grâce à l’influence dominée par la quincaillerie ; par conséquent, fin de l’ère géopolitique, développement de l’ère psychopolitique, déclin accéléré du système du technologisme, affirmation générale du système de la communication… Ce pourquoi, constate Brzezinski, dans la première phrase de son raisonnement politique, – ridiculisant presque ceux (les neocons) qui avaient lancé le slogan d’un New American Century, – ce pourquoi l’idée d’une nouveau “siècle américain” avec le XXIème siècle est au mieux une “désillusion”, ou, de façon plus réaliste, une complète et trompeuse illusion devenue une erreur fatale dans la façon que cette illusion conduit encore certaines politiques et certaines conceptions.

… D’où le salut de reconnaissance, contraint et sans la moindre complaisance, de Brzezinski à ces nouvelles forces qui s’affirment partout avec fracas, cette pression populaire (le populisme) s’affirmant non par des révolutions, des émeutes, des grèves insurrectionnelles, etc., mais des “événements de communication”, c’est-à-dire des masses révolutionnaires sans révolution, des émeutes sans renversement de gouvernement, des grèves insurrectionnelles sans insurrection. L’important est l’écho de communication qu’on crée, qui paralyse les pouvoirs comme le “regard” du crotale fascine sa proie, qui pousse un vieux dictateur à la démission, qui conduit à infléchir la politique courante jusqu’à faire une autre politique, qui bouleverse les relations stratégiques les mieux établies par la seule crainte que cet écho introduit dans les esprits de dirigeants dont la psychologie reste sans réaction. Bien entendu, tout cela devient un obstacle énorme sur la voie de “la gouvernance mondiale”, expression sans aucune substance désignant, comme mille autres, le Système en action, et citée implicitement par Brzezinski devant son auditoire complice comme la référence de ses propres préoccupations.

Brzezinski a donc bien compris que les nouvelles forces du système de la communication sont fondamentalement antiSystème, par “effet-Janus” en mode turbo. L’on notera certes qu’il s’adresse à ses amis en vrai “globaliste”, c’est-à-dire ayant intégré que l’ensemble US et d’influence US s’est quelque peu transformé en un “bloc” où nul, là non plus, n’assure vraiment une hégémonie. Il s’agit bien sûr de “notre” bloc américaniste-occidentaliste (bloc BAO), et Brzezinski a compris que ce n’est plus un faux nez pour les USA, que ce temps-là a passé, mais qu’il s’agit bien du cœur du regroupement général auquel les “globalistes” voudraient nous confier… Il semble que ce soit de plus en plus, selon Zbig, le grondement des populations en fureur qui se charge de répondre à cette proposition globalisante.

Et puis, à ce point, changement complet… (De notre commentaire et de son orientation.)

De BHL à Alex Jones

Watson présentait son texte en “précisant” (drôle de précision) «During a recent speech in Poland […] The remarks were made at an event for the European Forum For New Ideas (EFNI), an organization that advocates the transformation of the European Union into an anti-democratic federal superstate, the very type of bureaucratic “external control” Brzezinski stressed was in jeopardy in his lecture…»

L’on découvre que le discours a été donné le 27 septembre, à Sopot, en Pologne, pour ce qui semble être la deuxième grande fiesta européaniste et transatlantique de ce riche institut polonais qu’est donc cet EFNI (European Forum for New Ideas, – vaste programme) ; rassemblant des pipole du calibre habituel du très haut de gamme (BHL était invité, c’est dire tout à ce propos), mais aussi des représentants du corporate power, présents nominalement et avec le portefeuille bien garni, et même des groupements d’ONG… (Par exemple, extrait du “carton d’invitation”… «Lech Walesa Institute’s Civic Academy, Intel Business Challenge Europe, a technology business plan competition for young entrepreneurs and Konkordia, the European cooperation forum of non-governmental organizations.») Dès le 27 septembre 2012 en fin de soirée, le journal Gazeta Swietojanska mettait sur YouTube un DVD de l’intervention de Brzezinski. Ensuite, rien de remarquable à signaler, le texte rendu public ne retient guère l’attention et reste limité à la Pologne. En fait, l’événement serait plutôt marqué par une occurrence de type mondain bien identifié, probablement de nature à impressionner fortement BHL : la présentation d’un documentaire sur la vie de Brzezinski présenté lors du même séminaire de Sopot.

Deux mois plus tard, le discours resurgit. Comment, par quel canal ? On peut tout imaginer, d'autant que le document n'est pas secret, et il nous semble que les circonstances les plus banales et les plus simples sont les plus probables, jusqu’au moment où un œil intéressé “découvre” la possibilité d’exploitation du discours. Cette fois, le document est arrivé dans de bonnes mains, celles d’un polémiste anti-globalisation, qui voit dans Brzezinski un des inspirateurs de la globalisation et qui l’entend pourtant annoncer que les obstacles sur la voie de la globalisation, et notamment le “populisme” et les réactions populaires, semblent de plus en plus insurmontables (c’est cela qui intéresse Watson). Le site Infowars.com a une très forte popularité et le texte est repris sur de nombreux autres sites. Le 26 novembre 2012 un DVD est mis en ligne comme une nouveauté alors qu’il s’agit du même document que celui qui fut mis en ligne le 27 septembre. Les déclarations de Brzezinski sont jugées tellement intéressantes qu’elles sont même reprises… en Pologne, – où elles étaient pourtant d’accès direct depuis deux mois, – notamment par des sites activistes (voir le site AC24, le 26 novembre 2012). Le 27 novembre 2012, Infowars.com en tant que tel (c’est-à-dire essentiellement Alex Jones, le directeur et l’inspirateur de l’organisation) lance à partir de ce texte de citation de Brzezinski un véritable appel aux armes et à la mobilisation, relayé par Planet Infowars, par Prometheus enchained, etc. :

«Resist! Hold The Line! (…) We are winning. The elemental force that is the Freedom Movement is winning the war. It may not seem it at first glance, with the expansion of the police and surveillance states and the slew of federal schemes and plots being announced and implemented, but we are winning. How can I justify a statement like this? I have taken if from the horse’s mouth…Zbigniew Brzezinski…»

 

Désormais, les déclarations de Brzezinski sont un événement dans l'information concernant l’évolution des relations internationales, dans le monde de l’information et du commentaire alternatifs, alors qu’elles sont disponibles depuis deux mois. Au reste, elles sont assez intéressantes pour être de toutes les façons un événement, le 27 septembre ou le 26 novembre (pourvu, disons, qu’on reste dans le même semestre, la chose tient la route). Ce qui importe en l’occurrence, c’est le moment que choisit le système de la communication pour s’emparer de la déclaration et l’exploiter à mesure… Nous parlons sans hésitation ni ambiguïté d’un “système” (celui de la communication) qui choisit, selon la circonstance bien plus que selon des manigances humaines. Cela, pour dire également notre conviction que c’est effectivement ce qu’on nomme “un concours de circonstances” qui a d’abord animé le voyage de la déclaration semi-publique mais effectivement rendue publique de Brezinski, de Sopot, en Pologne, jusque vers le Texas, dans les bureaux de Watson et d’Alex Jones, avant d’être perçu par des relayeurs sur sa valeur effective de communication politique, et relayé finalement vers sa destination finale dans le but désormais explicite de l’exploiter comme on voit faire actuellement.

Le cas est intéressant parce que nous sommes au départ dans un domaine fortement réglementé et soumis à des processus très précis, aussi bien du côté de l’“émetteur” (le conférencier Brzezinski) que de l’utilisateur (l’auditoire “globalisant”-complice, la presse-Système, le monde politique), et que l’on voit ainsi in vivo l’intervention semeuse de désordre du système de la communication. Des éléments comme l’influence dans les milieux de la communication et alternatifs antiSystème, la capacité de jugement pour l’utilisation subversive, la perception de l’effet de communication, l’opportunité de l’utilisation, le point de vue “engagé”, etc., ont joué un rôle primordial. Ce n’est pas l’“émetteur”, le producteur d’action (ou d’information, dans ce cas) qui mène le jeu, mais l’utilisateur, et un utilisateur par effraction, qui s'impose. Cet utilisateur imposteur (dans le meilleur sens, plutôt celui de Thomas l'imposteur) agit en fonction de critères qui lui sont propres, hors de toute considération factuelle habituelle, selon l'appréciation rationnelle dont le Système fait son mie, – le fait que, dès qu’elle est dite, cette déclaration devrait être exploitée et commentée ou bien qu’elle ne le serait jamais, ni exploitée, ni commentée comme on voit aujourd'hui. (Et cela vaut quel que soit l’avis ou le sentiment de l’“émetteur”… Peut-être Brzezinski, s’il l’apprend, sera très satisfait qu’on fasse un tel écho à ses déclarations, même s’il est en désaccord avec les commentaires, disons par simple satisfaction personnelle et un peu vaniteuse, et goût de la notoriété… Ce point n’a pas de rapport de cause à effet direct avec le cas de l’exploitation par le système de la communication qu’on expose.)

C’est bien là qu’on voit la fin de l’ère géopolitique : la puissance (celle de la géopolitique) ne disposant plus de tous les atouts, elle ne peut plus s’imposer en rien parce que les règles qui lui permettaient de faire valoir sa force sont changées. Dans le cas exposé ici, la puissance brute, c’est Brzezinski et son prestige, le statut et l’influence des réseaux où s’inscrit l’EFNI, avec BHL et tout son cirque. Du point de vue de la disposition des circonstances originelles, de l’utilisation des “concours de circonstances”, c’est pourtant le système de la communication (représenté par les Alex Jones et consort) qui règne… C’est le système de la communication, lui qui est d’habitude plutôt “au service” ou “à l’affut” des informations et de ceux qui les émettent, qui est dans ce cas maître du jeu. Quoi qu’il en soit des intentions des uns et des autres, et des circonstances également, l’impulsion de la déstabilisation et de la déstructuration du Système, la marche de la dissolution du même, sont au rendez-vous.

Une présentation plus appuyée mais conformes des déclarations de Brzezinski le 27 septembre auraient eu beaucoup moins d’effets antiSystème que dans le cas présent, où elles sont tombées dans le domaine d’un “complotiste”, d’un spécialiste de la sensation, d’un anti-globalisation et ainsi de suite. L’écho n’est pas important dans la presse-Système, mais la presse-Système n’a plus aucune importance pour nous, du point de vue du crédit, de sa capacité d’influence, de sa substance même, devenue aussi décisive dans le vent de la crise que le papier qui la porte. Bien plus intéressante est la voie actuelle, parce que les déclarations de Brzezinski, d’un poids réel, ont un très fort pouvoir de polémique lorsqu’elles sont bien utilisées… Zbig comme nous l’avons compris, ou interprété, a raison : nous sommes dans l’ère de la communication, ou ère psychopolitique, et cela depuis un certain temps déjà. Comme nous l’avons souvent dit, dans cette nouvelle “ère”, la fonction antiSystème est variable, diverse et multiple, et peut s’emparer de médias et de messagers inattendus lorsque les circonstances s’y prêtent. En l’occurrence, Brzezinski joue un rôle antiSystème, aussi bien qu’un Alex Jones appelant aux armes. On ne demande son avis, ni à l’un, ni à l’autre, car ainsi en a décidé le système de la communication dans l’ère psychopolitique. Cela ne veut pas dire que la révolution est pour demain, cela veut dire que l’évolution vers la déstructuration et la dissolution du Système progresse toujours plus et accélère encore, plus que jamais.

jeudi, 29 novembre 2012

La réélection d'Obama

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La réélection d'Obama comme symptôme de la «brésilianisation» des Etats-Unis

par le Prof. Gérard DUSSOUY

Ex: http://www.polemia.com/

Comme Samuel Huntington, dans Qui sommes-nous ?, l’avait pressenti, l’immigration a changé la nature des Etats-Unis. Reste à savoir comment les communautés de cette polyarchie ethnique vont parvenir à vivre en société ensemble ? Comment parviendra-t-elle à imposer de nouveaux impôts à ceux qui les payent alors qu’ils ont de moins en moins de choses en commun avec ceux qui en bénéficient ? Pour le professeur Gérard Dussouy les turbulences de la mondialisation atteignent désormais les Etats-Unis.

Dans une étude qui a presque vingt ans, Michaël Lind divisait l’histoire sociale, culturelle et politique des Etats-Unis en trois périodes (Lind, 1995). Aux « deux premières républiques américaines » de l’Anglo-Amérique (1788-1861) et de l’Euro-Amérique (1875-1957) avait succédé, selon lui, une « Fédération de races » de moins en moins cohésive malgré l’existence réaffirmée d’une culture américaine. Née de l’adoption des lois sur les droits civiques (années 1960-1970), puis confortée par l’Affirmative Act (à savoir la politique des quotas qui favorise l’accès des ressortissants des communautés non blanches aux emplois publics et privés, à l’enseignement secondaire et supérieur), cette « troisième république», vient, on peut l’écrire, d’être consacrée par la réélection de Barack Obama. Celle-ci donne raison à Lind, parce qu’elle est symbolique des nouveaux rapports de forces sociodémographiques qui caractérisent une société américaine de plus en plus multiculturelle, par suite d’une immigration intense. Obama a été réélu, même s’il existe d’autres causes inhérentes aux faiblesses du parti républicain et aux aspects rétrogrades de son programme, grâce à l’alliance des minorités, y compris les Blancs les plus nantis qui sont à l’abri de toute catastrophe économique, contre le vieux stock européen.

Maintenant, la question qui se pose est de savoir comment va fonctionner cette polyarchie ethnique (Blancs, Noirs, Latinos, Asiatiques, musulmans, etc.), qui signifie aussi la fin du leadership anglo-saxon, lui qui a évité, dans le passé, la transposition aux Etats-Unis des antagonismes européens et qui leur a imprimé leur style diplomatique.

Les turbulences de la mondialisation sur le sol américain ?

Après avoir voulu formater le monde à son image, en s’ouvrant démesurément à lui pour mieux le conquérir, l’Amérique ne risque-t-elle pas, faute d’y avoir perdu sa culture politique homogène, de subir toutes les turbulences de la mondialisation sur son propre sol ?

La question est d’autant plus d’actualité que le changement politique et culturel s’accompagne, comme le redoutait Lind, d’une « brésilianisation » (*) des Etats-Unis. Il faut entendre par là, outre la fin de la suprématie de la population blanche et la reconnaissance du pluralisme culturel, toute une série de phénomènes qui vont compliquer la résolution des problèmes financiers et sociaux, et qui, à terme, pourraient affaiblir la puissance américaine.

L’immense responsabilité de Bill Clinton

Le premier phénomène est celui d’un retranchement exacerbé des catégories sociales qui ne se limite pas à un séparatisme spatial, mais qui se manifeste par une privatisation systématique des services, ce qui équivaut, pour les plus nombreux, à cause de la faillite de l’Etat fédéral et de nombreuses villes, à la privation de ces derniers. Le premier mandat d’Obama a été ainsi marqué par une régression sociale inconnue aux Etats-Unis depuis les années trente. Il faut dire qu’il n’en est pas le premier responsable. Le mal vient de la mandature de William Clinton qui a commis une double faute. D’une part, il a autorisé l’adhésion de la Chine à l’OMC et a ouvert le marché américain à l’afflux des produits chinois ; il en a résulté un déficit commercial américain abyssal et la désindustrialisation des Etats-Unis. D’autre part, il a fait supprimer la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôts, en vigueur depuis 1933. Une telle décision a relancé toutes les activités spéculatives et elle est à l’origine du grand endettement des ménages américains. Sur le moment, et c’était l’effet recherché par Clinton pour se faire réélire, le pouvoir d’achat des Américains s’en est trouvé amélioré : ils pouvaient s’endetter et acheter des produits importés à bas prix. Au final, les Etats-Unis ont connu les deux krachs de 2007 et 2008, et de nombreux quartiers des villes américaines n’ont, aujourd’hui, pas grand chose à envier aux favelas brésiliennes…

Le deuxième phénomène est l’accroissement considérable des inégalités sociales (1% de la population détiendrait 80% des richesses), de la paupérisation (26 millions de personnes au chômage ou sous-employées ; 1 personne sur 8 vit de bons alimentaires), et, toujours en rapport avec les faillites des collectivités locales et l’affaiblissement du pouvoir fédéral (contrairement au discours de la droite extrême), la dégradation accélérée des services publics. Une économiste américaine a dressé un bilan désolant de la situation (Huffington, 2007). Pourquoi et pour qui de nouveaux impôts ?

C’est à la lumière de ce contexte économique et sociétal que le débat sur la réforme fiscale, qui vient de s’ouvrir, prend tout son sens. Certes, à son origine, il y a l’intérêt général de réduire la dette, sous peine de coupes budgétaires automatiques. Mais, sachant que les classes moyennes blanches seraient les principales contributrices aux nouvelles recettes, ce débat sera un test. Il va montrer à quel niveau se situe la solidarité nationale dans une société éclatée comme celle des Etats-Unis. Le pourquoi et le pour qui de nouveaux impôts sont plus difficiles à légitimer quand les liens sociétaux et intergénérationnels se défont, quand, à l’intérieur d’une même population, des groupes humains considèrent qu’ils n’ont plus beaucoup en commun. Si aucun accord n’intervient, la fuite en avant (le relèvement du plafond de la dette) permettra, seule, de retarder les effets de l’anomie sociale…

L’élargissement de la polyarchie ethnique à de nouveaux groupes va se traduire aussi, en parallèle avec l’affaissement du leadership anglo-saxon, par une révision des choix et des préférences, lesquels relèvent souvent de l’affectivité, en matière de politique étrangère. Si le changement ethnoculturel en cours éloigne, sans aucun doute, les Etats-Unis de leurs sources et de leurs affinités européennes, il ne leur procurera pas forcément de nouveaux repères sur l’horizon mondial.

Ceci pourrait avoir l’avantage d’entraîner un désengagement américain du continent européen (en obligeant les Européens à regarder la réalité géopolitique en face et s’assumer au plan stratégique), tant il est devenu clair que pour Obama la relation avec la Chine est devenue primordiale. Néanmoins, il ne faut pas se cacher que les sollicitations intérieures multiples et divergentes rendront moins lisible qu’auparavant l’action extérieure des Etats-Unis.

Gérard Dussouy
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux
15/11/2012

(*) Note de la rédaction : à rapprocher de la citation d'Eric Zemmour, à propos de la France, qui, selon le journaliste, encourt le même risque : « C’est la  "brésilianisation" qui nous menace : ségrégation raciale, milliardaires à foison et appauvrissement de la classe moyenne. Misère du monde aux portes des antiques cités. La Défense sera notre Brasilia. Et la Seine-Saint-Denis, nos favelas.»

Bibliographie :

Michaël Lind, The Next American Nation. The New Nationalism and the Fourth American Revolution, New York, The Free Press, 1995.
Arianna Huffington, L’Amérique qui tombe, Paris, Fayard, 2011.

Voir aussi les article Polémia :

« Les théories de la mondialité » de Gérard Dussouy : gagnants et perdants du sans-frontiérisme
Barack Hollande et François Obama : la « post-démocratie » ethnique en marche
Obama : élu des minorités ethniques et de l'oligarchie financière
Paul Gottfried, un auteur incontournable pour comprendre le conservatisme américain
« Les sept plaies de l'Amérique d'Obama » de Jean-Michel Quatrepoint
Obama régularise un million de clandestins
Les Etats-Unis se délabrent

Anatomie de l'effondrement des Etats-Unis
L'identité nationale selon Huntington

Correspondance Polémia – 21/11/2012

vendredi, 23 novembre 2012

Les élites nord-atlantiques jouent leur survie en Syrie

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Richard MELISCH:

Les élites nord-atlantiques jouent leur survie en Syrie

 

Pourquoi la politique extérieure américaine est-elle si agressive: parce que le destin des élites nord-atlantiques se décide au Proche-Orient!

 

Le gouvernement américain et les médias inféodés au système ont falsifié les statistiques du chômage en les évaluant à la baisse, ont minimisé le nombre d’immigrants illégaux et l’ampleur des dettes fédérales américaines; en revanche, ils ont gonflé le chiffre des emplois créés et celui de la production de l’économie américaine. Des manipulations à faire rougir de confusion et de honte toute l’encre noire des imprimeries!

 

Tandis que Paul Craig Roberts, qui fut jadis le porte-paroles du ministre américain des finances, a déploré la chute de l’Amérique dans la pauvreté dans un article paru sur le site “Global Research” et daté du 26 août 2012. Il évoquait les six millions d’Américains obligés de vivre dans les rues ou sous les ponts et de survivre grâce à des bons alimentaires ou des tickets d’essence. Une Amérique où les 40% de pauvres, de gagne-petit, ne possèdent que 0,3% de la richesse nationale, tandis que les gagne-gros, qui sont 20%, en gagnent 84%... L’éditorialiste Pete Papaherakles, pour sa part, rappelle dans “American Free Press” que les géants de Wall Street sont intangibles et qu’ils sont les véritables maîtres de l’Amérique: “Le ministère de la justice a fait savoir, au bout de deux années d’enquête, qu’il ne déposerait pas plainte contre le consortium Goldman Sachs, surnommé le “vampire squid”... Et cela en dépit de l’expertise et des recommandations d’une commission sénatoriale, d’un acte d’accusation de plus de 640 pages et de 56 millions d’autres pages de preuves attestant de l’attitude criminelle de la Banque Goldman Sachs qui a vendu des hypothèques non couvertes pour une valeur totale de 1,3 billions de dollars (soit 1,3 million de millions!!), portant de la sorte préjudice à ses clients. De même, la plainte pour parjure contre le directeur de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein (l’homme qui avait déclaré devant le Sénat qu’il se bornait simplement à parachever l’oeuvre de Dieu...), et contre d’autres responsables de la banque, a été abandonnée... Autre raison expliquant cet “acquittement” avant la lettre: Reid Weingarten, avocat-vedette de la Goldman Sachs, est un ami de longue date de Holden, le ministre de la justice... Quelles conclusions doit-on tirer de tout cela? Que les géants du monde bancaire de la “Federal Reserve”, comme la Goldman Sachs, ne sont pas simplement au-dessus des lois: ils sont la loi!”.

 

La Syrie et l’Iran, dont les forces militaires reposent sur la détention de missiles défensifs russes et sur une armée fidèle au régime en place, se fient à l’alliance russo-chinoise, souvent évoquée. Quand on a demandé à l’historien russe Andreï I. Fourzov, chef du centre de recherches sur la Russie à l’Université de Moscou, ce qu’il pensait de l’hypothèse qui pose comme plausible le déclenchement prochain d’une troisième guerre mondiale, il a répondu, aux questions du site “KP.ru”: “Le régime syrien est de facto le seul régime séculier fort dans tout le monde arabe. Il gène les atlantistes dans leur volonté de créer le “Plus Grand Moyen Orient” (Greater Middle East). Si le régime d’Al-Assad s’effondre, le roquet américain qu’est le Qatar obtiendra un accès aux gisements de gaz qui se trouvent en Syrie et au large des côtes syriennes, ce qui s’avèrera défavorable aux exportations de gaz iranien et affaiblira les Russes de Gazprom... Après la chute de toutes ces pièces de domino qu’ont été la Tunisie, la Libye et l’Egypte, les atlantistes espèrent que viendra très bientôt le tour de la pièce Syrie. C’est justement sur le territoire syrien que se télescopent la “poussée vers l’Est” des atlantistes et la “poussée vers l’ouest” de la Chine, ce qui nous mène à une sorte de croisade pour les matières premières. En Syrie, la Russie entretient une base navale... Malgré l’énorme arsenal matériel et logistique dont dispose la machine de guerre américaine, orchestrée par des constructeurs et des ingénieurs venus de partout et bénéficiant d’une solide expérience, les Américains connaissent aujourd’hui une hypertrophie de leurs forces. Ils ont besoin d’une pause pour reprendre leur souffle. C’est pour cette raison qu’en janvier 2012, le président Obama a annoncé l’avènement d’une nouvelle doctrine militaire: les Etats-Unis ne doivent dorénavant plus s’armer pour mener deux guerres simultanément; s’équiper pour une seule guerre à la fois suffit. Pour s’y préparer, les autorités militaires américaines ont déménagé 60% de leur potentiel militaire dans la zone extrême-orientale du Pacifique, afin de faire éventuellement face à la Chine... Lors du sommet de l’OTAN en mai 2012, les puissances de l’alliance atlantique se sont mises d’accord pour que ni les Etats-Unis ni leurs satellites européens ne se retirent “vraiment” du Proche Orient. Le danger serait trop grand de voir les concurrents chinois et russes s’installer à leur suite en Irak et en Afghanistan...”.

 

Quand on lui demande quels sont ses pronostics, le Prof. Fourzov répond: “Ce qui est en jeu, c’est le sort même des élites nord-atlantistes; il ne s’agit plus pour elles de contrôler le pétrole ou de dominer le Proche Orient, mais, plus simplement, de survivre. Elles n’ont dès lors pas d’autres options que d’aller encore et toujours de l’avant... Après la Syrie et l’Iran, ce sera le tour de la Russie... L’ancien chef du KGB Leonid Jebarchine a très bien su exprimer la situation: ‘L’Occident ne veut qu’une seule chose de la Russie, c’est qu’elle cesse d’exister”. Les préparatifs vont bon train en tous domaines... Nous avons envoyé des unités de notre marine et testé des missiles intercontinentaux. La Russie demeure encore et toujours une puissance atomique et c’est elle, plutôt que la Chine, qui reste l’ennemi principal pour les Américains. Nous vivons pour l’instant une guerre unique qui a commencé par l’attaque de l’OTAN contre la Yougoslavie et, ensuite, cela a été encore l’OTAN qui s’est attaqué récemment à la Syrie. Ensuite, il nous faut forger une alliance politique et militaire capable de dompter l’agresseur et de procurer à la Russie un répit, de façon à ce qu’elle puisse se péparer à la grande guerre du 21ème siècle, au grand hallali que le capitalisme s’apprête à sonner. Vu la mauvaise situation économique dans laquelle se débattent les Etats-Unis, vu l’imminence des élections présidentielles, une attaque de l’OTAN ne pourra avoir lieu qu’entre décembre 2012 et février 2013”.

 

Et, nous, les Européens de l’UE, que pouvons-nous attendre des nabots politiques issus des rangs de nos “élites démocratiques”, qui prêchent ouvertement l’assassinat d’adversaires politiques sur trois continents? Naguère, l’on mettait encore en scène des procès-bidon contre Milosevic ou Saddam Hussein; quant à Kadhafi, quelques années plus tard, il a été purement et simplement occis, avec l’aide de l’OTAN. C’est une preuve irréfutable de bassesse morale et d’hypocrisie incommensurable qu’a donnée la clique dirigeante du “God’s Own Country” quand elle a visionné en “life”, un jour de mai 2012, l’exécution d’un Ben Laden sans défense par un commando spécial américain! Dans quelle bassesse l’Europe eurocratique a-t-elle, elle aussi, chaviré, dès qu’elle a laissé des satrapes la gouverner, des satrapes qui rampent devant la coprocratie américaine...?

 

Richard MELISCH.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°45/2012; http://www.zurzeit.at/ ).

mercredi, 21 novembre 2012

Londres refuse de prêter ses bases aux Etats-Unis

Ferdinando CALDA:

Londres refuse de prêter ses bases aux Etats-Unis pour toutes opérations contre l’Iran

 

Le gouvernement britannique se souvient de ses déboires irakiens: il sait désormais que toute attaque préventive viole le droit international

 

xin_58030224084311104011.jpgLondres vient de rejeter le requête de Washington: les Etats-Unis ne pourront pas utiliser les bases militaires britanniques pour d’éventuelles actions contre l’Iran. Les Britanniques avancent pour argument que toute attaque préventive contre Téhéran constituerait une violation du droit international, vu que la République Islamique ne représente pas, ajoutent-ils, une “menace claire et immédiate”. C’est du moins ce qu’écrit le “Guardian”, qui cite des sources gouvernementales britanniques. Selon le célèbre quotidien, Washington aurait demandé à pouvoir utiliser les bases militaires britanniques de Chypre, celles de l’Ile de l’Ascension (au milieu de l’Atlantique) et de Diego Garcia dans l’Océan Indien. A la suite de cette requête américaine, Londres aurait commandé une sorte d’audit légal au Procureur général du Royaume, puis à Downing Street, au Foreign Office et au ministère de la Défense. “La Grande-Bretagne violerait le droit international si elle venait en aide à une opération qui équivaudrait à une attaque préventive contre l’Iran”, a déclaré un haut fonctionnaire britannique au “Guardian”; et il ajoute: “le gouvernement a utilisé cet argument pour rejeter les demandes américaines”.

 

D’autres sources ont souligné que la requête des Etats-Unis n’était pas formelle mais qu’elle constituait toutefois un signal, annonçant un conflit imminent. Il s’agirait plutôt de sonder les positions du gouvernement britannique. La réponse de Londres a certainement fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein. L’une des sources du “Guardian” aurait par ailleurs déclaré: “Je crois que les Etats-Unis ont été assez surpris que les ministres (britanniques) se soient montrés si réticents à donner anticipativement les garanties nécessaires pour ce type d’assistance”. Et cette source explique: “On aurait pu s’attendre à ce que l’opposition vienne des libéraux-démocrates seulement mais elle a trouvé des voix chez les conservateurs également”.

 

Comme le note encore le “Guardian” dans un autre article, l’opposition du gouvernement britannique à accorder son appui inconditionnel au renforcement de la présence militaire américaine dans la région du Golfe Persique montre clairement que les leçons tirées de la guerre d’Irak de 2003 sont encore très présentes dans les esprits à Londres. A cause de l’appui qu’il avait apporté à l’invasion américaine de l’Irak, l’ancien premier ministre Tony Blair avait dû rendre des comptes devant les juges pour avoir répété les bobards quant aux “armes de destruction massive” de Saddam Hussein. Cette fois, souligne le “Guardian”, la Grande-Bretagne a pris des positions claires: elle n’accordera aucun blanc-seing et prendra ses décisions en toute autonomie quand il s’agira de distinguer ce qui est légal de ce qui ne l’est pas.

 

Cela ne signifie pas pour autant qu’il existe des différences substantielles entre les vues adoptées à Londres et à Washington sur le dossier iranien. Ni sur la nécessité ou l’opportunité d’une intervention militaire. Tant les commandants militaires américains que leurs homologues britanniques, ainsi que les Israéliens et les Iraniens, sont tous convaincus qu’une action militaire, quelle qu’elle soit, aura des conséquences dangereuses dans toute la zone (et même au-delà) et risquerait bien de se révéler contre-productive: Téhéran ne renoncera pas pour autant à son programme nucléaire. Personne cependant n’ose courir le risque de se retrouver impréparé au cas où la situation dégénèrerait. Pour ce qui concerne les Britanniques, il n’y a qu’une dizaine des bâtiments de la marine royale qui croisent actuellement dans le Golfe Persique, y compris un sous-marin nucléaire.

 

La principale inconnue, pour le moment, reste les actions menées par Israël, où, depuis quelques mois, le gouvernement de Benjamin Netanyahu jette constamment de l’huile sur le feu et vicie le climat déjà fort tendu par sa rhétorique tissée de menaces. Depuis les présidentielles américaines, les analystes prévoient une nouvelle série d’initiatives diplomatiques mais aussi que tout nouvel échec (que l’on escompte pourtant pas...) donnerait prétexte aux Israéliens de frapper l’Iran. Et là, si l’Iran riposte en focalisant ses tirs de manière proportionnée sur Israël seul, Washington et ses alliés pourrait difficilement justifier une intervention militaire contre l’Iran devant le droit international. Tant Obama que Romney, les deux candidats à la présidence, ont, pendant la campagne électorale, assuré leur soutien total à Israël en cas d’attaque iranienne. Mais Londres, qui se souvient de ses déboires irakiens, pourrait éprouver des réticences à violer une fois de plus les règles du droit international.

 

Ferdinando CALDA.

( f.calda@rinascita.eu ; articla paru dans “Rinascita”, 27 octobre 2012; http://rinascita.eu/ ).

Présidentielles américaines: le poids des voix ethniques

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Présidentielles américaines: le poids des voix ethniques

 

Obama est devenu président pour la seconde fois grâce aux minorités ethniques. Les Euro-Américains (ou les “Blancs”) n’ont été que 39% à voter pour le premier président (à moitié) noir des Etats-Unis. Chez les “Latinos”, Obama a récolté 71% des voix et chez les Noirs (ou Afro-Américains), le score mirobolant de 93%, qui est toutefois inférieur à celui qu’il avait obtenu lors de sa première élection à la présidence en 2008. Chez les Asiatiques, Obama a récolté le score très confortable de 73%. Même les Latinos d’origine cubaine, dont une bonne part était jusqu’ici demeurée fidèle au Parti Républicain, ont voté majoritairement pour Obama lors des dernières présidentielles. Le soutien à Obama chez les autres minorités s’est révélé en recul mais il obtient néanmoins une majorité de 58%.

 

Ces chiffres se confirment une nouvelle fois lorsque l’on observe la répartition des voix selon les appartenances religieuses. Pour les électeurs chrétiens, il n’y a guère de différences entre ceux qui choisissent les Républicains et ceux qui votent pour les Démocrates. Obama n’a obtenu que 42% des votes protestants et 50% des votes catholiques. Les athées ont voté à 70% pour Obama. Les adeptes des “autres religions”, dont les Musulmans, ont voté, eux, à 74% pour Obama. On a prétendu que les femmes avaient majoritairement voté pour Obama mais ce n’est qu’à moitié vrai. Il s’agit surtout de femmes issues des minorités ethniques. 56% des “Blanches” ont voté pour Romney.

 

(source: “ ’t Pallieterke”, Anvers, 14 novembre 2012).

 

mercredi, 14 novembre 2012

Indian Summer of the Neocons

Indian Summer of the Neocons

The irresistible appeal of attacking Iran

 
 
 
Indian Summer of the Neocons 
 
Gulf War III: These ladies have an intuitive grasp of American foreign policy.
 

Sometimes empires just die, but often they have one last spurt before they go, and more often than not the spurt is all part of the dying. A good analogy is the Indian Summer, a period of unexpectedly warm weather that appears to turn the tide of approaching Winter. Less astute minds are sure to mistake this as proof of eternal summer and get frostbitten later. Those believing in the permanence of American hegemony are in for a similar nasty surprise, especially as in the coming years we are going to see the reassertion once again of American power.

This last hurrah won’t have the same post-9-11 naivety about turning everyone into "instant Americans" by giving them “democracy,” “freedom,” and cell phones over the craters of their bombed-out homes; even though that shrill note will probably continue to resonate through the propaganda. No, the new Neocons who will further this policy will be motivated much more by a cynical sense of realpolitik, realfinanz, and the increasingly jarring clatter of the gears of the machine that once smoothly ran the world.

It is not particularly important who wins the Presidential election today. Romney is a better fit with the dynamic of a late season assertion of American power; Obama a better fit with the economic decline powering it. Whoever is elected President, we will see a similar trajectory, whereby the hegemonic power of America will be asserted not as a burgeoning of true, broad-based power as it was in the post-WWII period, but instead as a flashy gesture disguising frailty and ultimate collapse.

Fall Guy

The crucible for this last act of overextended power will of course be Iran, the perfect fall guy because you just know they are not going to vary their route – their route being the one that leads towards a nuclear capability to balance that of Israel. Right on schedule, just when Uncle Sam wants to remind the world of what he looked like 50 years ago with his shirt off, the Iranians can be relied on to provide a convenient casus belli, especially if you have a few experts and a pet media to help refine the evidence and airbrush the fact that Israel and Pakistan have no business owning nukes either.

There is a tendency to view the coming war with Iran too narrowly. It is typically presented as an issue of security for Israel with a side order of protecting the free flow of Gulf oil and therefore that panacea of all dreams, the global economy. The security of the cute little tyrannies that dot the southern shore of the Gulf also gets the occasional mention. The real issue however is the maintenance of US power vis-à-vis its major global rivals set against a general background of its decline.

Riddled with flaws and weaknesses that are only getting worse, America is the yesterday man of tomorrow, but at least today the country still has some killer assets – and I don’t just mean its drones (either of the media or aeronautical variety).

The growth of America’s weaknesses means that its assets can no longer be kept on the shelf to exert their silent and secret power, but must now be vigorously milked for all they are worth. This is what will determine American foreign policy in the coming years, and impel it into inevitable war.

First the weaknesses: America is not a country in the conventional sense. This means it is held together artificially and mainly through bribery. Ultimately this means imports from China and elsewhere. This weakness is enshrined in the shape of the US economy. Modern Americans are incapable of enduring a fraction of the hardship, discipline, and endurance which workers in China, Japan, or even parts of Europe are capable of. This means that America is fighting a natural tendency to decline to levels of poverty where it can develop these traits again, but such a decline would inevitably rip the country apart. So, the inevitable must not be allowed to happen, and the only way to stop this is with magic money. But magic money is like the emperor with no clothes. Sooner or later the inconvenient child is bound to point the finger, and spark off the mass perception of nudity. Already the Emperor has unfastened his top button and unzipped his fly.

Another important weakness that America has is the power of the Jewish or Zionist lobby, supplemented by the religious right. This is a problem for two reasons. First it leads to unnecessary military involvements – both Afghanistan and Iraq can be laid at the door of this unholy relationship. Secondly, the anti-US sentiments of the Islamic world threaten to undermine the status of a dollar. Recent years have seen moves to decouple oil rich economies from the petro-dollar. The existence of a viable alternative world reserve currency in the Euro makes these dangers very real. And later something even better may come along.

Unused Assets

Now its strengths: America’s main strength has always been its position, a large secure continental landmass with unhindered access to the two largest oceans. This has made it the ideal country to carry out Alfred Mahan’s vision of world hegemony through sea power, something it has improved on by bottling up other major continental powers through its alliances with Japan and Britain, its two unsinkable aircraft carriers. Much of the Chinese anger directed at Japan recently over the issue of the insignificant Senkaku rocks is provoked by the way that US allies like Japan and Taiwan effectively serve as a fleet of blockading ships. More than this, China’s vast thirst for oil can only be quenched with supplies from the Middle East and Africa that America can easily cut off anytime it chooses. The main goal of Chinese foreign policy is to overcome this strategic weakness.

Secondly, although America is a major oil importer itself, it is relatively self-sufficient and secure in this respect compared to other major powers. Part of this is because it is now mainly a consumer economy rather than an industrial one. Also, in recent years domestic oil production has boomed to the point where the US is now tipped to overtake even Saudi Arabia as the biggest oil producer. A good conspiracy theorist could make much of this surprising revelation – almost as if a major Gulf war has been in the offing for the past few years of rising production.

A third strength that America has is its political and economic unity. Although the economy has major and even terminal flaws, the fact that it is united is a clear strength, especially with regard to the Eurozone, which is struggling in the no-man’s land between monetary union and deeper economic union during an economically difficult period.

A fourth strength is the US’s ability to project power. Although the campaign in Afghanistan in particular has revealed the limitations of US military power against Fourth Generation Warfare, the US is still able to control much of the world’s airspace and sea lanes. Even though it would be defeated if it entered certain of the 'houses' in the 'global village,' it still controls most of the streets between those houses.

This also gives the US the glamour of Superpower status that helps to sustain the perceived value of the dollar against inflationary economic policies, and so helps the machinery of domestic bribery on which unity and everything else depends.

These strengths, it should be noted, really come into their own when set against the weaknesses of America’s main rivals for global power, namely China and the EU, whose strengths, by the way, are equally potent when set against America’s weaknesses. These strengths and weaknesses can be summarized as follows:

US weaknesses vis-à-vis its rivals

Ethnic disunity and the financial costs this brings (vs. China/ to a lesser extent the EU)
Lack of toughness and discipline of its people (vs. China/ to a lesser extent the EU)
Reliance on debt-financed spending (vs. China/ to a lesser extent the EU)
Resistance to the dollar caused by pro-Israel foreign policy (vs. the EU)


US strengths vis-à-vis its rivals

Military power projection and global positioning (vs. China/ to a lesser extent Russia)
Relative energy independence (vs. China and the EU)
Political and economic unity (vs. the EU)
Superpower status (vs. China/ to a lesser extent the EU)

There is a kind of negative complementariness between America’s strengths and those of its rivals. If Europe and China are allowed to strengthen, the US will weaken by a similar amount.

For example, if the Eurozone is allowed to recover and consolidate its monetary and economic union this will provide the basis for an alternative reserve currency that would not only be popular with Islamic countries but also China and Russia, keen to see America weakened. Also, any weakening in America’s power projection and global positioning would create a vacuum that, in the Western Pacific, would be filled by China, which is keen to protect and control the sea lanes it depends on. Such a weakening of US prestige would also undermine the power of the dollar and lead to a vicious cycle.

These factors create the machinery, which, if worked one way, leads to the collapse of American Imperial power, but if worked the other, offers the possibility of hamstringing America’s opponents and extending US power for a few more decades.

If America was capable of slow and gentle decline as pre-multicultural Britain was, it might be easy to accept the end of the American Imperium, but the ending of Empire is also likely to have an enormous economic and social cost, with the essential falsity of the present economy being revealed, a process that would effectively tear the nation apart.

The unacceptable nature of such a fate provides the impulse for America to move the other way, whoever gets elected today; which leads us back to the prospect of war with Iran.

Iran having nuclear weapons only matters to the USA because it matters to Israel, as the Iranians would be no more likely to nuke anything than Israel. But Iran’s nuclear ambitions provide a convenient casus belli that can be sold to the unwarlike, consumerist masses, and which would allow America to capitalize on its strengths relative to its main rivals.

The nature of such a war would be largely confined to the skies with some peripheral naval and land operations. The war aim would be to destroy Iran’s air force and nuclear research capabilities. The war, however, would actually be directed at other powers, with Iran serving the role of surrogate enemy.

It would interrupt oil supplies possibly for weeks or even months to a degree which the wars against Afghanistan and Iraq never did. While post-election America would suffer from the resultant spike in oil prices, it would bear up a lot better than either China or the EU. The crisis would lead to a short period of intense economic dislocation as oil prices shot up and businesses closed down, at least temporarily. This would send a sharp signal to China that America controlled its sea lanes and oil supply. It would also turn one of China's strengths – the hard-working self-reliance of its population – into a weakness with sudden unemployment possibly feeding into public unrest. Furthermore it would also turn an American weakness – its underclass-bribing welfare system – into a strength.

In the Eurozone a sudden economic crisis like this would likely create enormous strains on an already fragile and unbalanced system, causing sharp increases in government borrowing costs for some nations, and possibly seeing countries like Greece and Spain exiting the Euro, or even new countries emerging like Catalonia or Northern Italy. This picture of confusion and division would further diminish the status of the Euro as a rival world currency to the dollar. Meanwhile the “flight to safety” caused by the war would strengthen the dollar.

The Mighty Donut

While a war against Iran serves a useful local goal for America’s Middle Eastern allies, it also has clear benefits for America’s global position, on which its domestic economy depends. Peace makes the world focus on the hole in the American donut; war makes it focus instead on the doughy ring.

There is a kind of impersonal necessity at work, so forget which telegenic narcissistic autocue-reading sociopath  is riding the presidential golf buggy.

Failing empires cannot afford the luxury of unutilized assets because this makes these assets effectively a punitive tax on that empire, one that its rivals do not share. America’s control of the seas and air is more than worthless in a world that is entirely peaceful; it is debilitating. It’s all hole and no donut!

To capitalize on these assets a certain amount of chaos is needed. The war against Iran and its repercussions for China and Europe, America’s real rivals, provides a nice, measured degree of this. For these reasons, limited war and a period of reassertion of American power is extremely likely.

But what will be the unintended consequences of this? In the case of Europe, further economic dislocation can only be good news for the continent’s nationalists. While for China and Russia, the exercise of US power will only impel them to strengthen their alliance and develop their ability to project power. There will also be attempts to draw Japan away.

The consequences in the Middle East will be more complex, but America’s blatant use of power for the benefit of Israel and the Gulf states will create a deep animus that may serve to unite Sunnis and Shiites against their common enemy. In other words, short-term gains in American power will be paid for through long-term losses.

mardi, 13 novembre 2012

Fall 1941: Pearl Harbor and The Wars of Corporate America

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Fall 1941: Pearl Harbor and The Wars of Corporate America

Myth: The US was forced to declare war on Japan after a totally unexpected Japanese attack on the American naval base in Hawaii on December 7, 1941. On account of Japan’s alliance with Nazi Germany, this aggression automatically brought the US into the war against Germany.

Reality: The Roosevelt administration had been eager for some time to wage war against Japan and sought to unleash such a war by means of the institution of an oil embargo and other provocations. Having deciphered Japanese codes, Washington knew a Japanese fleet was on its way to Pearl Harbor, but welcomed the attack since a Japanese aggression would make it possible to “sell” the war to the overwhelmingly anti-war American public.

An attack by Japan, as opposed to an American attack on Japan, was also supposed to avoid a declaration of war by Japan’s ally, Germany, which was treaty-bound to help only if Japan was attacked. However, for reasons which have nothing to do with Japan or the US but everything with the failure of Germany’s “lightning war” against the Soviet Union, Hitler himself declared war on the US a few days after Pearl Harbor, on December 11, 1941.

Fall 1941. The US, then as now, was ruled by a “Power Elite” of industrialists, owners and managers of the country’s leading corporations and banks, constituting only a tiny fraction of its population. Then as now, these industrialists and financiers – “Corporate America” – had close connections with the highest ranks of the army, “the warlords,” as Columbia University sociologist C. Wright Mills, who coined the term “power elite,”[1] has called them, and for whom a few years later a big HQ, known as the Pentagon, would be erected on the banks of the Potomac River.

Indeed, the “military-industrial complex” had already existed for many decades when, at the end of his career as President, and having served it most assiduously, Eisenhower gave it that name. Talking about presidents: in the 1930s and 1940s, again then as now, the Power Elite kindly allowed the American people every four years to choose between two of the elite’s own members – one labelled “Republican,” the other “Democrat,” but few people know the difference – to reside in the White House in order to formulate and administer national and international policies. These policies invariably served – and still serve – the Power Elite’s interests, in other words, they consistently aimed to promote “business” – a code word for the maximization of profits by the big corporations and banks that are members of the Power Elite.

As President Calvin Coolidge candidly put it on one occasion during the 1920s, “the business of America [meaning of the American government] is business.” In 1941, then, the tenant of the White House was a bona fide member of the Power Elite, a scion of a rich, privileged, and powerful family: Franklin D. Roosevelt, often referred to as “FDR”. (Incidentally, the Roosevelt family’s wealth had been built at least partly in the opium trade with China; as Balzac once wrote, “behind every great fortune there lurks a crime.”)

Roosevelt appears to have served the Power Elite rather well, for he already managed to be nominated (difficult!) and elected (relatively easy!) in 1932, 1936, and again in 1940. That was a remarkable achievement, since the “dirty thirties” were hard times, marked by the “Great Depression” as well as great international tensions, leading to the eruption of war in Europe in 1939. Roosevelt’s job – serving the interests of the Power Elite – was far from easy, because within the ranks of that elite opinions differed about how corporate interests could best be served by the President. With respect to the economic crisis, some industrialists and bankers were pretty happy with the President’s Keynesian approach, known as the “New Deal” and involving much state intervention in the economy, while others were vehemently opposed to it and loudly demanded a return to laissez-faire orthodoxy. The Power Elite was also divided with respect to the handling of foreign affairs.

The owners and top managers of many American corporations – including Ford, General Motors, IBM, ITT, and Rockefeller’s Standard Oil of New Jersey, now known as Exxon – liked Hitler a lot; one of them – William Knudsen of General Motors – even glorified the German Führer as “the miracle of the 20th century.”[2] The reason: in preparation for war, the Führer had been arming Germany to the teeth, and the numerous German branch plants of US corporations had profited handsomely from that country’s “armament boom” by producing trucks, tanks and planes in sites such as GM’s Opel factory in Rüsselsheim and Ford’s big plant in Cologne, the Ford-Werke; and the likes of Exxon and Texaco had been making plenty of money by supplying the fuel Hitler’s panzers would need to roll all the way to Warsaw in 1939, to Paris in 1940, and (almost) to Moscow in 1941. No wonder the managers and owners of these corporations helped to celebrate Germany’s victories against Poland and France at a big party in the Waldorf-Astoria Hotel in New York on June 26, 1940!

American “captains of industry” like Henry Ford also liked the way Hitler had shut down the German unions, outlawed all labour parties, and thrown the communists and many socialists into concentration camps; they wished Roosevelt would mete out the same kind of treatment to America’s own pesky union leaders and “reds,” the latter still numerous in the 1930s and early 1940s. The last thing those men wanted, was for Roosevelt to involve the US in the war on the side of Germany’s enemies, they were “isolationists” (or “non-interventionists”) and so, in the summer of 1940, was the majority of the American public: a Gallup Poll, taken in September 1940, showed that 88 percent of Americans wanted to stay out of the war that was raging in Europe.[3] Not surprisingly, then, there was no sign whatsoever that Roosevelt might want to restrict trade with Germany, let alone embark on an anti-Hitler crusade. In fact, during the presidential election campaign in the fall 1940, he solemnly promised that “[our] boys are not going to be sent into any foreign wars.”[4]

That Hitler has crushed France and other democratic countries, was of no concern to the US corporate types who did business with Hitler, in fact, they felt that Europe’s future belonged to fascism, especially Germany’s variety of fascism, Nazism, rather than to democracy. (Typically, the chairman of General Motors, Alfred P. Sloan, declared at that time that it was a good thing that in Europe the democracies were giving way “to an alternative [i.e. fascist] system with strong, intelligent, and aggressive leaders who made the people work longer and harder and who had the instinct of gangsters – all of them good qualities”!)[5] And, since they certainly did not want Europe’s future to belong to socialism in its evolutionary, let alone revolutionary (i.e. communist) variety, the US industrialists would be particularly happy when, about one year later, Hitler would finally do what they have long hoped he would do, namely, to attack the Soviet Union in order to destroy the homeland of communism and source of inspiration and support of “reds” all over the world, also in the US.

While many big corporations were engaged in profitable business with Nazi Germany, others now happened to be making plenty of money by doing business with Great Britain. That country – in addition to Canada and other member countries of the British Empire, of course – was Germany’s only remaining enemy from the fall of 1940 until June 1941, when Hitler’s attack on the Soviet Union caused Britain and the Soviet Union to become allies. Britain was desperately in need of all sorts of equipment to continue its struggle against Nazi Germany, wanted to purchase much of it in the US, but was unable to make the cash payments required by America’s existing “Cash-and-Carry” legislation. However, Roosevelt made it possible for US corporations to take advantage of this enormous “window of opportunity” when, on March 11, 1941, he introduced his famous Lend-Lease program, providing Britain with virtually unlimited credit to purchase trucks, planes, and other martial hardware in the US. The Lend-Lease exports to Britain were to generate windfall profits, not only on account of the huge volume of business involved but also because these exports featured inflated prices and fraudulent practices such as double billing.

A segment of Corporate America thus began to sympathize with Great Britain, a less “natural” phenomenon than we would now tend to believe. (Indeed, after American independence the ex-motherland had long remained Uncle Sam’s archenemy; and as late the 1930s, the US military still had plans for war against Britain and an invasion of the Canadian Dominion, the latter including plans for the bombing of cities and the use of poison gas.)[6] Some mouthpieces of this corporate constituency, though not very many, even started to favour a US entry into the war on the side of the British; they became known as the “interventionists.” Of course, many if not most big American corporations made money through business with both Nazi Germany and Britain and, as the Roosevelt administration itself was henceforth preparing for possible war, multiplying military expenditures and ordering all sorts of equipment, they also started to make more and more money by supplying America’s own armed forces with all sorts of martial material.[7]

If there was one thing that all the leaders of Corporate America could agree on, regardless of their individual sympathies towards either Hitler or Churchill, it was this: the war in Europe in 1939 was good, even wonderful, for business. They also agreed that the longer this war lasted, the better it would be for all of them. With the exception of the most fervent pro-British interventionists, they further agreed that there was no pressing need for the US to become actively involved in this war, and certainly not to go to war against Germany. Most advantageous to Corporate America was a scenario whereby the war in Europe dragged on as long as possible, so that the big corporations could continue to profit from supplying equipment to the Germans, the British, to their respective allies, and to America herself. Henry Ford thus “expressed the hope that neither the Allies nor the Axis would win [the war],” and suggested that the United States should supply both sides with “the tools to keep on fighting until they both collapse.” Ford practised what he preached, and arranged for his factories in the US, in Britain, in Germany, and in occupied France to crank out equipment for all belligerents.[8] The war may have been hell for most people, but for American “captains of industry” such as Ford it was heaven.

Roosevelt himself is generally believed to have been an interventionist, but in Congress the isolationists certainly prevailed, and it did not look as if the US would soon, if ever, enter the war. However, on account of Lend-Lease exports to Britain, relations between Washington and Berlin were definitely deteriorating, and in the fall of 1941 a series of incidents between German submarines and US Navy destroyers escorting freighters bound for Britain lead to a crisis that has become known as the “undeclared naval war.” But even that episode did not lead to active American involvement in the war in Europe. Corporate America was profiting handsomely from the status quo, and was simply not interested in a crusade against Nazi Germany. Conversely, Nazi Germany was deeply involved in the great project of Hitler’s life, his mission to destroy the Soviet Union. In this war, things had not been going according to plan. The Blitzkrieg in the East, launched on June 1941, was supposed to have “crushed the Soviet Union like an egg” within 4 to 6 weeks, or so it was believed by the military experts not only in Berlin but also in Washington. However, in early December Hitler was still waiting for the Soviets to wave the white flag. To the contrary, on December 5, the Red Army suddenly launched a counter-offensive in front of Moscow, and suddenly the Germans found themselves deeply in trouble. The last thing Hitler needed at this point was a war against the US.[9]

In the 1930s, the US military had no plans, and did not prepare plans, to fight a war against Nazi Germany. On the other hand, they did have plans war against Great Britain, Canada, Mexico – and Japan.[10] Why against Japan? In the 1930s, the US was one of the world’s leading industrial powers and, like all industrial powers, was constantly looking out for sources of inexpensive raw materials such as rubber and oil, as well as for markets for its finished products. Already at the end of the nineteenth century, America had consistently pursued its interests in this respect by extending its economic and sometimes even direct political influence across oceans and continents. This aggressive, “imperialist” policy – pursued ruthlessly by presidents such as Theodore Roosevelt, a cousin of FDR – had led to American control over former Spanish colonies such as Puerto Rico, Cuba, and the Philippines, and also over the hitherto independent island nation of Hawaii. America had thus also developed into a major power in the Pacific Ocean and even in the Far East.[11]

The lands on the far shores of the Pacific Ocean played an increasingly important role as markets for American export products and as sources of cheap raw materials. But in the Depression-ridden 1930s, when the competition for markets and resources was heating up, the US faced the competition there of an aggressive rival industrial power, one that was even more needy for oil and similar raw materials, and also for markets for its finished products. That competitor was Japan, the land of the rising sun. Japan sought to realize its own imperialist ambitions in China and in resource-rich Southeast Asia and, like the US, did not hesitate to use violence in the process, for example waging ruthless war on China and carving a client state out of the northern part of that great but weak country. What bothered the United States was not that the Japanese treated their Chinese and Korean neighbours as Untermenschen, but that they turned that part of the world into what they called the Greater East Asia Co-Prosperity Sphere, i.e., an economic bailiwick of their very own, a “closed economy” in with there was no room for the American competition. In doing so, the Japanese actually followed the example of the US, which had earlier transformed Latin America and much of the Caribbean into Uncle Sam’s exclusive economic playground.[12]

Corporate America was extremely frustrated at being squeezed out of the lucrative Far Eastern market by the “Japs,” a “yellow race” Americans in general had already started to despise during the 19th century.[13] Japan was viewed as an arrogant but essentially weak upstart country, that mighty America could easily “wipe off the map in three months,” as Navy Secretary Frank Knox put it on one occasion.[14] And so it happened that, during the 1930s and early 1940s, the US Power Elite, while mostly opposed to war against Germany, was virtually unanimously in favour of a war against Japan – unless, of course, Japan was prepared to make major concessions, such as “sharing” China with the US. President Roosevelt – like Woodrow Wilson not at all the pacifist he has been made out to be by all too many historians – was keen to provide such a “splendid little war.” (This expression had been coined by US Secretary of State John Hay in reference to the Spanish-American War of 1898; it was “splendid” in that it allowed the US to pocket the Philippines, Puerto Rico, etc.) By the summer of 1941, after Tokyo had further increased its zone of influence in the Far East, e.g. by occupying the rubber-rich French colony of Indochina and, desperate above all for oil, had obviously started to lust after the oil-rich Dutch colony of Indonesia, FDR appears to have decided that the time was ripe for war against Japan, but he faced two problems. First, public opinion was strongly against American involvement in any foreign war. Second, the isolationist majority in Congress might not consent to such a war, fearing that it would automatically bring the US into war against Germany.

Roosevelt’s solution to this twin problem, according to the author of a detailed and extremely well documented recent study, Robert B. Stinnett, was to “provoke Japan into an overt act of war against the United States.”[15] Indeed, in case of a Japanese attack the American public would have no choice but to rally behind the flag. (The public had similarly been made to rally behind the Stars and Stripes before, namely at the start of the Spanish-American War, when the visiting US battleship Maine had mysteriously sunk in Havana harbour, an act that was immediately blamed on the Spanish; after World War II, Americans would again be conditioned to approve of wars, wanted and planned by their government, by means of contrived provocations such as the 1964 Gulf of Tonkin Incident.) Furthermore, under the terms of the Tripartite Treaty concluded by Japan, Germany, and Italy in Berlin on September 27, 1940, the three countries undertook to assist each other when one of the three contracting powers was attacked by another country, but not when one of them attacked another country. Consequently, in case of a Japanese attack on the US, the isolationists, who were non-interventionists with respect to Germany but not with respect to Japan, did not have to fear that a conflict with Japan would also mean war against Germany.

And so, President Roosevelt, having decided that “Japan must be seen to make the first overt move,” made “provoking Japan into an overt act of war the principal policy that guided [his] actions toward Japan throughout 1941,” as Stinnett has written. The stratagems used included the deployment of warships close to, and even into, Japanese territorial waters, apparently in the hope of sparking a Gulf of Tonkin-style incident that could be construed to be a casus belli.  More effective, however, was the relentless economic pressure that was brought to bear on Japan, a country desperately in need of raw materials such as oil and rubber and therefore likely to consider such methods to be singularly provocative. In the summer of 1941, the Roosevelt administration froze all Japanese assets in the United States and embarked on a “strategy for frustrating Japanese acquisition of petroleum products.” In collaboration with the British and the Dutch, anti-Japanese for reasons of their own, the US imposed severe economic sanctions on Japan, including an embargo on vital oil products. The situation deteriorated further in the fall of 1941. On November 7, Tokyo, hoping to avoid war with the mighty US, offered to apply in China the principle of non-discriminatory trade relations on the condition that the Americans did the same in their own sphere of influence in Latin America. However, Washington wanted reciprocity only in the sphere of influence of other imperialist powers, and not in its own backyard; the Japanese offer was rejected.

The continuing US provocations of Japan were intended to cause Japan to go to war, and were indeed increasingly likely to do so. “This continuing putting pins in rattlesnakes,” FDR was to confide to friends later, “finally got this country bit.” On November 26, when Washington a demanded Japan’s withdrawal from China, the “rattlesnakes” in Tokyo decided they had enough and prepared to “bite.” A Japanese fleet was ordered to set sail for Hawaii in order to attack the US warships that FDR had decided to station there, rather provocatively as well as invitingly as far as the Japanese were concerned, in 1940. Having deciphered the Japanese codes, the American government and top army brass knew exactly what the Japanese armada was up to, but did not warn the commanders in Hawaii, thus allowing the “surprise attack” on Pearl Harbor to happen on Sunday, December 7, 1941.[16]

The following day FDR found it easy to convince Congress to declare war on Japan, and the American people, shocked by a seemingly cowardly attack that they could not know to have been provoked, and expected, by their own government, predictably rallied behind the flag. The US was ready to wage war against Japan, and the prospects for a relatively easy victory were hardly diminished by the losses suffered at Pearl Harbour which, while ostensibly grievous, were far from catastrophic. The ships that had been sunk were older, “mostly 27-year old relics of World War I,” and far from indispensible for warfare against Japan. The modern warships, on the other hand, including the aircraft carriers, whose role in the war would turn out to be crucial, were unscathed, as per chance (?) they had been sent elsewhere by orders from Washington and were safely out at sea during the attack.[17] However, things did not quite work out as expected, because a few days later, on December 11, Nazi Germany unexpectedly declared war, thus forcing the US to confront two enemies and to fight a much bigger war than expected, a war on two fronts, a world war.

In the White House, the news of the Japanese attack on Pearl Harbor had not arrived as a surprise, but the German declaration of war exploded there as a bombshell. Germany had nothing to do with the attack in Hawaii and had not even been aware of the Japanese plans, so FDR did not consider asking Congress to declare war on Nazi Germany at the same time as Japan. Admittedly, US relations with Germany had been deteriorating for some time because of America’s active support for Great Britain, escalating to the undeclared naval war of the fall of 1941. However, as we have already seen, the US Power Elite did not feel the need to intervene in the war in Europe. It was Hitler himself who declared war on the United States on December 11, 1941, much to the surprise of Roosevelt. Why? Only a few days earlier, on December 5, 1941, the Red Army had launched a counteroffensive in front of Moscow, and this entailed the failure of the Blitzkrieg in the Soviet Union. On that same day, Hitler and his generals realized that they could no longer win the war. But when, only a few days later, the German dictator learned of the Japanese attack on Pearl Harbor, he appears to have speculated that a German declaration of war on the American enemy of his Japanese friends, though not required under the terms of the Tripartite Treaty, would induce Tokyo to reciprocate with a declaration of war on the Soviet enemy of Germany.

With the bulk of the Japanese army stationed in northern China and therefore able to immediately attack the Soviet Union in the Vladivostok area, a conflict with Japan would have forced the Soviets into the extremely perilous predicament of a two-front war, opening up the possibility that Germany might yet win its anti-Soviet “crusade.” Hitler, then, believed that he could exorcize the spectre of defeat by summoning a sort of Japanese deus ex machina to the Soviet Union’s vulnerable Siberian frontier. But Japan did not take Hitler’s bait. Tokyo, too, despised the Soviet state but, already at war against the US, could not afford the luxury of a two-front war and preferred to put all of its money on a “southern” strategy, hoping to win the big prize of resource-rich Southeast Asia, rather than embark on a venture in the inhospitable reaches of Siberia. Only at the very end of the war, after the surrender of Nazi Germany, would it come to hostilities between the Soviet Union and Japan. In any event, because of Hitler’s needless declaration of war, the United States was henceforth also an active participant in the war in Europe, with Great Britain and the Soviet Union as allies.[18]

In recent years, Uncle Sam has been going to war rather frequently, but we are invariably asked to believe that this is done for purely humanitarian reasons, i.e. to prevent holocausts, to stop terrorists from committing all sorts of evil, to get rid of nasty dictators, to promote democracy, etc.[19]

Never, it seems, are economic interests of the US or, more accurately, of America’s big corporations, involved. Quite often, these wars are compared to America’s archetypal “good war,” World War II, in which Uncle Sam supposedly went to war for no other reason than to defend freedom and democracy and to fight dictatorship and injustice. (In an attempt to justify his “war against terrorism,” for example, and “sell” it to the American public, George W. Bush was quick to compare the 9/11 attacks to Pearl Harbor.) This short examination of the circumstances of the US entry into the war in December 1941, however, reveals a very different picture. The American Power Elite wanted war against Japan, plans for such a war had been ready for some time, and in 1941 Roosevelt obligingly arranged for such a war, not because of Tokyo’s unprovoked aggression and horrible war crimes in China, but because American corporations wanted a share of the luscious big “pie” of Far Eastern resources and markets. On the other hand, because the major US corporations were doing wonderful business in and with Nazi Germany, profiting handsomely from the war Hitler had unleashed and, incidentally, providing him with the equipment and fuel required for his Blitzkrieg, war against Nazi Germany was definitely not wanted by the US Power Elite, even though there were plenty of compelling humanitarian reasons for crusading against the truly evil “Third Reich.” Prior to 1941, no plans for a war against Germany had been developed, and in December 1941 the US did not voluntarily go to war against Germany, but “backed into” that war because of Hitler’s own fault.

Humanitarian considerations played no role whatsoever in the calculus that led to America’s participation in World War II, the country’s original “good war.” And there is no reason to believe that they did so in the calculus that, more recently, led to America’s marching off to fight allegedly “good wars” in unhappy lands such as Iraq, Afghanistan, and Libya – or will do so in the looming war against Iran.

A war against Iran is very much wanted by Corporate America, since it holds the promise of a large market and of plentiful raw materials, especially oil. As in the case of the war against Japan, plans for such a war are ready, and the present tenant in the White House seems just as eager as FDR was to make it happen. Furthermore, again as in the case of the war against Japan, provocations are being orchestrated, this time in the form of sabotage and intrusions by drones, as well as by the old-fashioned deployment of warships just outside Iranian territorial waters. Washington is again “putting pins in rattlesnakes,” apparently hoping that the Iranian “rattlesnake” will bite back, thus justifying a “splendid little war.” However, as in the case of Pearl Harbor, the resulting war may well again turn out to be much bigger, longer, and nastier than expected.

Jacques R. Pauwels is the author of The Myth of the Good War: America in the Second World War, James Lorimer, Toronto, 2002

 

Notes

[1] C. Wright Mills, The Power Elite, New York, 1956.
[2] Cited in Charles Higham, Trading with the Enemy: An Exposé of The Nazi-American Money Plot 1933-1949, New York, 1983, p. 163.
[3] Robert B. Stinnett, Day of Deceit: The Truth about FDR and Pearl Harbor, New York, 2001, p. 17.
[4] Cited in Sean Dennis Cashman, America, Roosevelt, and World War II, New York and London, 1989, p. 56; .
[5] Edwin Black, Nazi Nexus: America’s Corporate Connections to Hitler’s Holocaust, Washington/DC, 2009, p. 115.
[6] Floyd Rudmin, “Secret War Plans and the Malady of American Militarism,” Counterpunch, 13:1, February 17-19, 2006. pp. 4-6, http://www.counterpunch.org/2006/02/17/secret-war-plans-and-the-malady-of-american-militarism
[7] Jacques R. Pauwels, The Myth of the Good War : America in the Second World War, Toronto, 2002, pp. 50-56. The fraudulent practices of Lend-Lease are described in Kim Gold, “The mother of all frauds: How the United States swindled Britain as it faced Nazi Invasion,” Morning Star, April 10, 2003.
[8] Cited in David Lanier Lewis, The public image of Henry Ford: an American folk hero and his company, Detroit, 1976, pp. 222, 270.
[9] Jacques R. Pauwels, “70 Years Ago, December 1941: Turning Point of World War II,” Global Research, December 6, 2011, http://globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=28059.
[10] Rudmin, op. cit.
[11] See e.g. Howard Zinn, A People’s History of the United States, s.l., 1980, p. 305 ff.
[12] Patrick J. Hearden, Roosevelt confronts Hitler: America’s Entry into World War II, Dekalb/IL, 1987, p. 105.
[13] “Anti-Japanese sentiment,” http://en.wikipedia.org/wiki/Anti-Japanese_sentiment
[14] Patrick J. Buchanan, “Did FDR Provoke Pearl Harbor?,” Global Research, December 7, 2011, http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=28088 . Buchanan refers to a new book by George H. Nash, Freedom Betrayed: Herbert Hoover’s Secret History of the Second World War and its Aftermath, Stanford/CA, 2011.
[15] Stinnett, op. cit., p. 6.
[16] Stinnett, op. cit., pp. 5, 9-10, 17-19, 39-43; Buchanan, op. cit.; Pauwels, The Myth…, pp. 67-68. On American intercepts of coded Japanese messages, see Stinnett, op. cit., pp. 60-82. “Rattlesnakes”-quotation from Buchanan, op. cit.
[17] Stinnett, op. cit., pp. 152-154.
[18] Pauwels, “70 Years Ago…”
[19] See Jean Bricmont, Humanitarian imperialism: Using Human Rights to Sell War, New York, 2006.

lundi, 12 novembre 2012

US-Wahl: Cholera hat gesiegt

 
US-Wahl: Cholera hat gesiegt

US-Wahl: Cholera hat gesiegt

Romney hat verloren, das ist nicht schlecht. Obama hat gewonnen, das ist nicht gut.

Von Jürgen Elsässer

Wer würde sich nicht über die Niederlage von Romney freuen? Die Mischung aus George W. Bush und Arnold Schwarzenegger kam direkt aus der Retorte der schlimmsten Thinktanks der Neokonservativen. Er hätte da weitergemacht, wo Dabbelju 2008 aufhören musste. Die symbiotische Verbindung der US-Klerikalen und der israelischen Likudniks kam bei ihm auf den Begriff: Er war Busenfreund von Premier Bibi Netanjahu und hätte nach eigenen Angaben jeden Schritt in der Nahost-Politik mit diesem abgestimmt. Sein Wahkampf wurde maßgeblich finanziert von einem zionistischen Casino-Tycoon. An Obama fand er nicht dessen Kriege – Afghanistan, Pakistan, Libyen, Drohnen-Morde in Serie – schlimm, sondern dass er nicht auch noch Iran und Syrien angegriffen hat.

Obama hat immerhin Netanjahu deutlich gemacht, dass er bei einem Harakiri im Persischen Golf bis hinauf nach Teheran nicht mittun will. Romney dagegen hat Netanjahu Carte Blanche gegeben. Aber das sollte man nicht der außenpolitischen Klugheit und Zurückhaltung von Obama zu Gute halten, sondern der Stärke der iranischen Vertidigungsfähigkeit. Dass die Leute von Ahmadinedschad im letzten Dezember eine US-Drohne nicht abgeschossen, sondern elektronisch abgefangen, sanft zur Landung gebracht und anschließend die gesamte Technologie ausgebaut und vermutlich kopiert haben, war ein Warnschuss. Dass vor vier Wochen die mit dem Iran verbündete Hisbollah eine eigene Drohne unbemerkt bis zur israelischen Atomwaffenanlage Dimona schicken konnte, muss jedem denkenden Amerikaner und Israeli deutlich gemacht haben: Ein Angriff auf Iran wird riskant und verlustreich sein. Immerhin, Obama denkt. Romney und Netanjahu dagegen sind hirnlose Hasardeure. Aber deswegen sollte man nicht, wie das in Deutschland gerne gemacht wird, Obama zum würdigen Träger des Friedensnobelpreises verklären. Er hat diesen Preis besudelt.

Lesen Sie mein Editorial “Obama – der hässliche Amerikaner” in der Februar-Ausgabe von COMPACT-Magazin.

jeudi, 08 novembre 2012

Imperiale Interessen

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Imperiale Interessen

Von Michael Paulwitz

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Erhält Barack Obama eine zweite Chance, oder wird Mitt Romney der 45. Präsident der Vereinigten Staaten von Amerika – und was wäre besser für Deutschland und Europa? Die Entscheidung darüber, wer in den nächsten vier Jahren an der Spitze der westlichen Führungsmacht steht, beeinflußt das außen-, sicherheits-, wirtschafts- und finanzpolitische Machtgefüge zwischen Amerika und den europäischen Staaten und kann uns schon deshalb nicht gleichgültig sein. Um so befremdlicher ist die holzschnittartige Wahrnehmung der Kontrahenten in den deutschen Leitmedien.

Wer allein den Nachrichtenmagazinen, Feuilletons und dem Staatsfunk glaubt, dem mußte die Neue Welt ganz einfach vorkommen: Hier die eloquente Lichtgestalt, der Hoffnungs- und Friedensnobelpreisträger, der zwar auch nur mit Wasser kocht, an dessen Wiederwahl aber trotzdem kein Zweifel bestehen konnte – dort der finstere, religiös rückständige, latent „frauenfeindliche“ und „rassistische“ Kapitalistenknecht, der eine Peinlichkeit nach der anderen abliefert.

Obamas politische Bilanz ist destaströs

Daß der Mormone Romney in der direkten Konfrontation mit dem Amtsinhaber zuletzt die Nase leicht vorne hatte, brachte in mancher Redaktionsstube das Weltbild ins Wanken. Dabei liegt die Erklärung auf der Hand: Obama hat keine einzige der hochfliegenden Erwartungen erfüllen können, die er als Wahlkämpfer geweckt hatte. Die Arbeitslosigkeit ist hoch, die Einkommen sind gesunken, die Staatsschulden von zehn auf 16 Billionen Dollar geklettert – und die Finanz- und Wirtschaftskrise ist trotzdem nicht überwunden, man hat nur erfolglos an den Symptomen kuriert und durch das Aufdrehen der Geldhähne den Keim für die nächste desaströse Spekulationsblase gelegt.

Kein Wunder also, daß eine wachsende Zahl von Amerikanern sich vorstellen kann, einen neuen Mann heranzulassen, der mit anderen Rezepten versucht, die Krise in den Griff zu bekommen. Statt auf aggressive Staatsschuldenausweitung, Notenbankgeldschwemmen und staatliche Konjunkturprogramme setzen Romney und vor allem sein Vize Paul Ryan auf Steuerreform, Zurückführung von Staatsschulden und Staatsausgaben und solide Haushalte – im Grunde „deutsche“ Rezepte, deren striktere Verfolgung man sich auch von Berlin wünschen würde.

Deutsche Wohlfühl-Rhetorik verklärt US-Präsidenten

Präsident Obama dagegen hat den deutschen Widerstand gegen das Anwerfen der Notenpresse und die Vergemeinschaftung der Staatsschulden in der Euro-Zone zu Lasten der deutschen Steuerzahler über Euro-Bonds immer wieder als Hauptproblem bei der „Lösung“ der Euro- und Finanzkrise gegeißelt – er dürfte die Erpressung Deutschlands durch die Euro-Südstaaten auf den letzten EU-Gipfeln nicht nur heimlich ermuntert haben. Gut möglich also, daß ein Präsident Romney in wirtschafts- und fiskalpolitischen Fragen für Deutschland der einfachere Partner wäre.

Gleichwohl würden Umfragen zufolge 87 Prozent der Deutschen für Obama stimmen, wenn sie denn in den USA wählen dürften. Daß die Kanzlerin dem Kandidaten Romney, anders als vor vier Jahren dem derzeitigen Amtsinhaber, den Exklusivbesuch in Berlin aus provinzieller Rücksicht auf solche Stimmungen mit einer lahmen Ausrede verweigerte, zeugt nicht gerade von strategischem Weitblick. Bei der deutschen Obamanie wirken ähnlich irrationale Faktoren wie beim Grün-Wählen – man läßt sich von Stimmungen und Wohlfühl-Rhetorik einlullen und ignoriert dabei die realen politischen Taten und Absichten der Umjubelten und Verherrlichten.

„Obama Care“ klingt nach europäischem Sozialstaat

Obama hört sich so vertraut sozialdemokratisch an, das gefällt bei deutschen Meinungsmachern, die seine halbgare Einführung einer obligatorischen Krankenversicherung für seine wichtigste Leistung halten und die tief verwurzelte amerikanische Mentalität der Staatsferne und Eigenverantwortung, aus der sich die weit verbreitete Ablehnung von „Obama Care“ speist, nicht verstehen wollen.

Aber Amerika ist anders, die USA können schon deshalb kein europäischer Wohlfahrtsstaat sein, weil sie ein klassisches Einwanderungsland sind; statt den US-Amerikanern besserwisserisch mehr europäischen Sozialstaat zu empfehlen, sollten wir uns lieber fragen, ob unser eigener Fürsorgestaat noch zu halten ist, wenn die Solidargemeinschaft eines leidlich homogenen Nationalstaats in ein multikulturelles Immigrationsterritorium aufgelöst wird.

Auch Obamas Amerika hat Guantánamo nicht geschlossen

Bleibt die Frage nach dem außenpolitischen „Neocon“ Romney, der den Militäretat heraufsetzen, die internationale Führungsrolle der USA stärker betonen und die Nato wiederbeleben will und Richtung Syrien und Iran vernehmlich mit dem Säbel rasselt. Mit Romney würden die USA wieder „Interventionsmacht“, orakeln nicht nur deutsche Sozialdemokraten. Der Irrtum besteht darin, daß die Vereinigten Staaten auch unter Obama nie aufgehört haben, Interventionsmacht zu sein.

Obamas Politik mag sich in der gefälligeren Verpackung von der seines Vorgängers Bush jr. unterschieden haben, im Wesenskern nicht. Guantánamo ist, noch ein nicht gehaltenes Wahlversprechen, nach wie vor nicht geschlossen, das Libyen-Desaster fand mit Washingtons Billigung statt, Amerikas Kriege gehen, Nobelpreis hin oder her, ebenfalls weiter, die Intensität hat sich lediglich von kämpfenden Truppen zu Sonderkommandos und anonym bombenden Drohnen verlagert.

Egal ob der neue Chef im Weißen Haus Obama oder Romney heißt – er wird imperiale amerikanische Interessen vertreten, und er wird es den Europäern nicht ersparen, eigene Interessen zu formulieren und zu vertreten. Wer sich ein nicht-interventionistisches Amerika wünscht, der hätte dem Vordenker dieses anderen Amerika, dem libertären Republikaner Ron Paul, die Daumen halten müssen, der in den Vorwahlen vom republikanischen Parteiapparat ausgebootet wurde. Solange solche Machtstrukturen intakt sind, wird keine US-Präsidentenwahl etwas Grundlegendes ändern.

JF 45/12

mercredi, 07 novembre 2012

L’Artico fra logica spartitoria e militarizzazione crescente

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L’Artico fra logica spartitoria e militarizzazione crescente

Mosca annuncia una istanza all’Onu per il riconoscimento delle rivendicazioni sulla piattaforma continentale artica

Andrea Perrone

Ex: http://rinascita.eu/  

Il Circolo polare Artico si combatte una guerra silenziosa, senza esclusione di colpi, per il controllo geopolitico dell’area e delle sue risorse energetiche.
Il 25 ottobre scorso Aleksandr Popov, direttore dell’Agenzia federale russa per lo sfruttamento del sottosuolo (Rosnedra), ha annunciato una istanza della Russia dinanzi alla commissione Onu, che rappresenta l’unico organismo internazionale preposto al riconoscimento delle rivendicazioni sulla piattaforma continentale artica.
Le spedizioni geologiche condotte da Mosca nell’Artico dal 2010 al 2012 permetterebbero di allargare la parte russa della piattaforma continentale artica di 1,2 milioni di km quadrati. Se Mosca vedesse accolta l’istanza, potrebbe estendere anche i propri diritti di sfruttare le risorse naturali, tra cui i ricchi giacimenti di gas e petrolio, sino a 350 miglia marine dalla costa anziché le 200 attuali della cosiddetta Zona economica esclusiva.
Nel corso del 2012 si sono svolte imponenti esercitazioni militari nell’Artico e incontri ad alto livello dei rappresentanti delle Forze armate di Stati Uniti, Russia, Canada, Norvegia, Danimarca, Svezia, Islanda e Finlandia per discutere la spartizione dell’area. Avvenimenti questi che avranno un peso enorme sul futuro del Polo Nord. Dopo il collasso dell’Urss, gli Usa, d’accordo con la Federazione russa, il Canada, la Norvegia e la Danimarca hanno costituito tre organismi di cooperazione dell’area: il Consiglio degli Stati del Mar Baltico, nato nel 1992; la Cooperazione di Barents, istituita nel 1993; infine, il Consiglio Artico, costituito nel 1996. Tuttavia lo scioglimento dei ghiacci, con l’apertura di nuove rotte marittime commerciali e militari a Nord e le pretese sulla piattaforma sottomarina artica ricca di petrolio, gas e minerali preziosi hanno attirato l’interesse di molti Paesi, così che anche Stati non artici, come Francia, Gran Bretagna e addirittura Cina hanno cominciato ad avanzare pretese. Da parte sua la Danimarca ha deciso il 17 gennaio scorso di nominare il primo diplomatico per le zone dell’Artico.
Il governo di Copenaghen rivendica infatti una porzione dei fondali sottomarini del Polo Nord. Il nuovo ambasciatore, Klavs A. Holm avrà il compito di difendere gli interessi del suo Paese “garantendo alla comunità danese (Danimarca, Groenlandia e isola Far Oer) un posto di primo piano nel dibattito internazionale sull’Artico”, ha dichiarato con un comunicato il ministro degli Esteri danese, Villy Soevndal. Lo scorso agosto, in un documento ufficiale dal titolo “Strategia per l’Artico”, la Danimarca ha annunciato di essere pronta a rivendicare formalmente dal 2014 i fondali marini del Polo Nord, risorse comprese. Anche gli altro quattro Paesi che si affacciano sull’Artico, Russia, Stati Uniti, Canada e Norvegia, rivendicano da parte loro diritti e territori nella regione. Ma veniamo a quanto accaduto di recente. Tutti gli Stati più importanti del mondo, compresi quelli emergenti e quelli prospicienti l’Artico, si stanno preparando per un nuovo tipo di Guerra Fredda al Circolo polare artico approfittando dei cambiamenti climatici.
La regione artica è già animata infatti da un’attività militare e gli analisti ritengono che questa situazione subirà un incremento significativo nei prossimi anni. Infatti, dal 12 al 21 marzo scorso, si è svolta, ospitata dalla Norvegia, una delle più imponenti manovre di sempre, proprio nell’Artico, denominata Exercise Cold Response, che ha visto l’utilizzo di 16.300 militari provenienti da 14 nazioni diverse, impegnati in esercitazioni sul ghiaccio in ogni campo e con l’ausilio di elicotteri, aerei e carri armati, per essere pronti ad opporsi, in caso di necessità, sia alla guerra ad alta intensità che alle minacce terroristiche. Le dure condizioni climatiche in cui si sono svolte le manovre hanno causato la morte di cinque uomini delle truppe norvegesi a causa di un’avaria al loro Hercules C-130 che si è andato a schiantare a poca distanza dalla cima del Kebnekaise, la più alta montagna svedese.
Gli Usa, la Francia, la Gran Bretagna, l’Olanda, il Canada, la Svezia e naturalmente la Norvegia sono gli Stati che hanno dato il maggior contributo all’operazione in termini di uomini e mezzi, e che hanno organizzato tutte le esercitazioni. Anche la Russia da parte sua ha tenuto la sua esercitazione, dal 9 al 15 aprile e denominata Ladoga 2012, presso la base aerea Besovets in Karelia. Alle operazioni ha preso parte la 200° Brigata Rifle motorizzata di stanza a Murmansk che ha eseguito le sue esercitazioni nell’area. Nelle manovre sono stati impegnati anche i carri armati russi T-80, i più adatti a sostenere le condizioni climatiche della regione, grazie ai loro motori a turbina a gas in grado di sopportare maggiormente freddo e intemperie rispetto ai diesel convenzionali. E poi hanno preso parte anche le navi della Flotta del Nord e più di 50 tra velivoli, caccia di tipo Mikoyan MiG-29STM, MiG-31 e Sukhoi Su-27, ed elicotteri delle Forze aeree russe. Durante le operazioni, i piloti di stanza in Karelia, Kaliningrad, Kursk, Murmansk e nella regione di Tver hanno partecipato alle operazioni nei pressi del Lago Ladoga e abbattuto più di 200 obiettivi e bersagli aerei.
Le esercitazioni dei Paesi aderenti alla Nato e quelle della Federazione russa sono stati soltanto uno degli aspetti della rinnovata strategia adottata per ribadire la volontà di dominio sulla regione. Il 12 e 13 aprile, infatti, i capi militari delle otto maggiori potenze dell’Artico – Canada, Stati Uniti, Russia, Islanda, Danimarca, Svezia, Norvegia e Finlandia – si sono incontrati nella base militare canadese di Goose Bay per discutere in particolare delle questioni riguardanti la sicurezza della regione. Nessuno di questi Paesi intende iniziare a combattere una guerra al Polo Nord. Ma visto il crescente numero di lavoratori e di navi impegnati per sfruttare le riserve di petrolio e di gas, ci sarà il bisogno di sorvegliare, di perlustrare i confini e – nella peggiore delle ipotesi – della forza militare per farsi valere sulle rivendicazioni dei rivali.
I leader delle Forze armate hanno concordato sulla necessità di una suddivisione vera e propria delle aree di influenza, oltre che la regolamentazione delle rotte commerciali e della spartizione delle enormi risorse energetiche, spartizione sulla quale al momento pare non esserci ancora nessun accordo. Il vertice si è tenuto il 12 e 13 aprile 2012 in Canada e a cui hanno partecipato i vertici militari di tutte le potenze artiche, tra cui anche la Russia rappresentata da Nikolai Makarov, capo di stato maggiore e generale.
Da quanto emerso finora Russia, Canada e Stati Uniti si spartiscono le porzioni più grandi dell’Artico. Ma, da un lato, Norvegia, Danimarca e Canada e, dall’altro, la Francia stanno rafforzando la loro presenza militare nella regione nella speranza di poter ottenere anche loro una fetta più grande della torta.
E proprio la Federazione ha deciso di non rimanere inerte e si appresta a consolidare la propria presenza in territori da sempre inospitali e che ora il riscaldamento globale sta rendendo progressivamente appetibili, non soltanto per le risorse ma anche per l’apertura di nuove vie di transito praticabili tutto l’anno. Per questo il Cremlino ha deciso di predisporre nell’Artico 20 posti di frontiera per controllare i confini settentrionali e la via marittima del Nord, secondo quanto comunicato dal capo del servizio di frontiera presso il Servizio federale di sicurezza della Russia, Vladimir Pronichev. Una misura questa prevista nel programma federale “Confine di Stato della Federazione Russa per il periodo dal 2012 al 2020”. Presso ogni postazione saranno in servizio 15-20 guardie preposte al monitoraggio della situazione nella regione. Pronichev ha riferito che attualmente la direzione strategica settentrionale risulta essere “senza copertura aerea”: circa 2.500 chilometri esulano dal raggio d’azione dei radar, mentre continuano a verificarsi situazioni di rischio e possibile confronto con “spedizioni scientifiche” abusive, finalizzate più che alla raccolta di dati, all’esplorazione delle risorse artiche e sprovviste di opportune autorizzazioni. Insomma, maggiori controlli da parte di tutte le potenze artiche per garantire la difesa dei propri interessi nell’area.
È quindi un’intera regione prima chiusa al mondo che si sta aprendo a causa del surriscaldamento globale e del conseguente scioglimento della banchisa e del permafrost. L’interesse per le risorse energetiche sta causando un aumento della presenza militare nella regione. E questa situazione è destinata ad accrescersi con il passare del tempo. Una situazione questa che dimostra quanto il Polo Nord stia diventato vitale per gli interessi geostrategici delle superpotenze e degli Stati emergenti, insieme alla necessità di garantirsi l’approvvigionamento energetico in funzione delle loro esigenze nazionali.

http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=17516

Ezra Pound: Protector of the West

Ezra Pound: Protector of the West

By Ursus Major

Ex: http://www.counter-currents.com/

Ezra Pound was arguably the finest American-born poet and a first rate Classical scholar. He happened to be born in Idaho, a state not noted for either its poets or Classicists. It was, however, a center of the American Populist Movement, which pitted the (usually family) farmer against the banks and railroads. The Populists called themselves “National-Socialists,” long before that term was heard in Europe.

Pound was born in 1885, making him less than two-years younger than his later hero, Benito Mussolini. This was at the apex of the Populist movement. The Populist Party’s platform for the 1886 election was almost entirely written by Edward Bellamy. Bellamy was a novelist-journalist, whose utopian work, Looking Backward had sold over 1 million copies in the U.S. alone.

Looking Backward is set in the year 2000, and recounts the victory of National-Socialism: the nationalization of the banks and railroads, along with a host of reforms to alleviate the lot of the working-man without invoking Marxism. The syndicalism of Georges Sorel was a major influence upon the Populists, as it was upon the one-time Socialist, Benito Mussolini.

(Mussolini had been named “Benito,” which is not an Italian name, by his anarchist father, in honor of Benito Juárez, the Mexican revolutionary responsible for the execution of Maximilian. Actually, Juárez didn’t last that long: he was disposed of by his lieutenant Díaz, who proceeded to set up a dictatorship, which was 100-times more repressive than anything envisioned by the liberal Austrian Arch-Duke, who had been tricked by Napoleon III into accepting a “crown,” which was created by the French, the Catholic Church, and the Mexican latifundiastas: huge landowners. One should remember that the Spanish Habsburgs had ruled Mexico for centuries. The Habsburg arms — the Roman Double Eagle — are to be found on the Governor’s House in Santa Fe, New Mexico, which was founded during the Habsburg era. So Maximilian, being offered the crown as Emperor of Mexico wasn’t off-the-wall.)

What happened with the Populists? Basically, William Jennings Bryan stole their rhetoric; and Theodore Roosevelt along with Taft gave support to the trade-union movement. Bryan’s “Cross of Gold” speech, in support of the free-silver movement, caused the Populists to support Bryan, and they shared in Bryan’s defeat. Imperialism was the impetus of the hour, as the U.S. attacked and defeated Spain, taking what remained of the Spanish Empire (and sending the Marines to the Philippines, to show them that it was merely a “change of title,” by shooting half-a-million of the “liberated”).

Oscar Wilde once commented, “When a good American dies, he goes to Paris.” Pound didn’t wait until he was dead before leaving the Land of the Free and Hopelessly Vulgar. By 1908, he was living in London. In 1920, he moved to Paris (which was less expensive); and in 1924, he moved to Italy, where he was to remain until the U.S. Army brought him back to the Land of the Victorious and Hopelessly Vulgar — in a cage! Pound was an ardent Fascist and remained one until the day of his death, well over 30 years after the Duce and his mistress, Clara Petacchi, were hung like sides of beef from the rafters of a bombed-out gas station in Milan.

Pound found in Fascist Italy both the “National-Socialism” of the Populists plus a reawakening of the “civilizing” mission of Ancient Rome, of which Pound (the Classicist) was so fond. Pound referred to his poems as “Cantos” — lyrics! — which drew upon the greatest Euro-poets, from Homer on, as their inspiration; and, in his Pisan Cantos (written while confined to a cage in Pisa after WWII, and for which he was awarded the 1949 Bollingen Prize in Poetry) incorporating inspiration from that other great High Culture: the Culture of Confusian China. What was Pound doing in a U.S. Army cage? Awaiting some decision by the U.S. government as to what to do with its most famous poet — who had regularly broadcast pro-Axis speeches from 1941 on!

In the Plutocratic-Marxist alliance of WWII, he found all he had despised since his youth: the joint determination of Bankers and Barbarians to destroy Western Civilization (which, in Pound’s view was personified in Fascist Italy, with Germany a distant second). His slim prose work Jefferson and/or Mussolini drew attention to Jefferson loathing of banks and compared the tyranny of International Finance with British Mercantilism, finding the former worse than the latter. His anti-Semitic speeches were directed solely against Jewish financial control. (Unlike most anti-Semites, he was rabid in his loathing of Jewish financial interests, but totally indifferent toward the Jews qua Jews and was quite disturbed when Mussolini sanctioned the deportation of Italian Jews, who were obviously not financiers.) He described Italian Fascism as “paternally authoritarian” and subscribed to the view that freedom was for those who’d earned it. He described the American concept of free speech as merely “license”: “Free speech, without radio free speech is zero!” was a comment he made in one of his own broadcasts.

Although manifestly guilty of treason under U.S. law, the government felt embarrassed at the prospect of trying him, so they had some medical hacks from the military certify he was insane, and committed him to St. Elizabeths, the federal asylum in Washington from 1946 until 1958, when he was allowed to leave, providing he immediately left the country. That he did, returning to Italy; his last act in the U.S. being to accord the Statue of Liberty the Roman/Fascist salute!

The first of the “Cantos” had appeared in 1917. The last (96-109: Thronos) in 1959. The Whole he considered one vast epic poem, on a Homeric scale; however, it is more an epic reflecting the maturity of an artist and Classicist, in an age which marked the decline of both. One can see in influence of Yeats (who was also markedly pro-Fascist, but died before that could produce a crisis [1939]), Ford Maddox Ford and James Joyce were “cross pollinators” with Pound. T. S. Eliot and Ernest Hemingway [. . .] died before him; therefore, Ezra Pound became the last of the expatriate artists, a tradition that began with Henry James. Certainly some brief excerpt of his work is called for. The following is taken from one of the Pisan Cantos, written in the cage:

this breath wholly covers the mountains
it shines and divides
it nourishes by its rectitude
does no injury
overstanding the earth it fills the nine fields
to heaven

Boon companion to equity
it joins with the process
lacking it, there is inanition
When the equities are gathered together
as birds alighting
it springeth up vital

If deeds be not ensheaved and garnered in the heart
there is inanition.

I selected this example, because it draws upon the High Culture of China for inspiration, and incorporates within this a Classical maxim, which even those who know no Latin should be aware of. The final phrase (“if deeds be not ensheaved and garnered in the heart / there is inanition”) is a restatement of ACTA NON VERBA! (For those denied access to a dictionary of sufficient scope, “inanition” means “emptiness, a need – like a need for food or drink.”)

So Pound combines the essence of Mandarian art with the essence of the West, affirming the Spenglerian premise that all High Cultures are “transportable.” How many full-time Western symphony orchestras does Tokyo support? EIGHT! (Pound,by the way, was a excellent bassoonist.)

Leaving aside all other considerations, Ezra Pound — Poet and Traitor — PROVES the essential unity of all Euros. From Hailey, Idaho to London, Paris, Rapallo, Rome, an asylum in Washington,  D.C. back to die in his beloved Rapallo (where the aging Gore Vidal now spends most of his time), Pound showed that no part of Magna Europa is alien to any Euro. Art, like an orchid, requires a special soil, a special climate to blossom in. A poet was born in the prairies of Idaho, but his genius could not thrive in the same soil as potatoes. Even as thousands of years before, the genius of Ovid atrophied in Tomis, where Augustus had banished him (Ovid had a great influence on Pound), so the genius of Ezra (what a horrid name!) Pound, Classicist, Poet-Supreme, would have atrophied in that backwater of Magna Europa. And so the Euro had to return to the primal soil, that his genius might bloom — yes, and be driven into treason, lest greed and barbarism destroy Magna Europa. “If this be treason, let us make the most of it!” Patrick Henry admonished his colleagues. Pound made as much of it as he could.

That what he saw as a deadly threat to his Race-Culture, he put ahead of the color of his passport may be heinous or not. That is not the issue. The issue is that Hailey, Idaho could give Magna Europa one of Her greatest poets, whose greatness ensued in the main from his ability to absorb all that had gone before and say it anew — even deploying adoptive forms!

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/10/ezra-pound-protector-of-the-west/

lundi, 05 novembre 2012

Les Usa jouent Alger contre Paris

Mali : Les Usa jouent Alger contre Paris

Mauritanie futur protectorat algérien

par Jean Bonnevey

Ex: http://metamag.fr/

Alors que paris tente laborieusement d’organiser une intervention militaire au Mali impliquant les pays riverains, les Usa se rapprochent de l’Algérie. Une intervention militaire sous contrôle américano-algérien serait un bouleversement régional capital et aux conséquences incalculables. Cette perspective inquiète un certain nombre de capitales en commençant par Rabat bien sûr, meilleur ennemi héréditaire de l’ Algérie.
 
 
Tout le monde est d’accord pour l’option militaire. Demeurent quelques inconnues : quand, comment et avec qui ? Sans oublier l’issue de la présidentielle Us qui pourrait peser sur la suite des évènements. On peut donc s’étonner de l’accélération de la diplomatie américaine paralysée par ailleurs notamment au proche orient. Cela peut s’expliquer par des informations alarmantes sur la situation dans le vaste territoire contrôlé par les islamistes. 
 
On sait par exemple que des centaines de combattants islamistes ont rejoint les éléments locaux pour les renforcer. L’Algérie d’autre part sait qu’elle est une cible privilégiée à moyen terme des islamistes et qu’un certain  nombre de  ses nationaux  sont dans Al Qaïda au Maghreb islamique, des anciens du GIA qui ne rêvent que d’une reconquête du pays dont ils ont été chassés par la force.
 
Le quotidien algérien Liberté analyse

« Après la résolution adoptée le 12 octobre dernier par le Conseil de sécurité de l’Onu autorisant le déploiement d'une force internationale de quelque 3 000 hommes au Mali et donnant jusqu'au 26 novembre à la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest) pour préciser ses plans, la question de l’intervention militaire pour libérer le nord du Mali ne se pose plus. Aujourd’hui, il s’agit de savoir comment elle va se faire et qui y participera. Si Alger n’a jamais exclu cette option, elle a néanmoins privilégié le dialogue pour donner le maximum de chance à la solution politique. Mais force est de constater que la situation, aussi bien sécuritaire qu’humanitaire, se dégrade de jour en jour. Depuis le coup d’état du 22 mars dernier, les islamistes ont proclamé unilatéralement l’indépendance du nord de ce pays en occupant ses principales villes et en détruisant son patrimoine. »
 
La secrétaire d’état américaine, Hillary Clinton,  vient de se rendre à Alger. “Nous avons fait le point sur nos relations bilatérales extrêmement fortes et nous avons souligné le fait que nous venons tout juste de tenir une excellente conférence de dialogue stratégique qui s'est tenue la semaine dernière à Washington, comme nous avons eu des discussions très approfondies sur la situation dans la région et, surtout, la situation qui prévaut dans le nord du Mali”, a déclaré à la presse Mme Clinton, à l'issue de l'audience que lui a accordée le président Bouteflika. Et d’ajouter : “J’ai beaucoup apprécié l'analyse du président Bouteflika qui est fortement enrichie de sa très longue expérience de la région pour faire face à la situation très complexe et aux problématiques très compliquées au nord du Mali, mais aussi pour faire face aux problèmes du terrorisme et du trafic de drogue dans la région.”
 

Hillary Clinton et le président Bouteflika
 
Selon un responsable américain, l’Algérie commencerait à se laisser convaincre par l’idée d’une intervention militaire africaine mais attend de connaître les grandes lignes du plan que doit établir la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest. Alger donne à l’évidence du fil à retordre à ses interlocuteurs américains et français pressés de déloger Aqmi du nord Mali.
 
Puissance régionale effectivement incontournable pour toute intervention, au double plan de la logistique et du renseignement, l’Algérie ne voit pas d’un bon œil une agitation guerrière à ses frontières. Elle préfèrerait  mettre en avant une démarche politique visant à isoler Al-Qaïda  des rebelles touaregs et éviter un embrasement du Mali.
 
Alger est donc réticent. Bouteflika aurait aimé une prise en compte d’Al Qaïda dans la région et se demande pourquoi on veut intervenir et si rapidement au mali. Sous entendu bien sûr, c’est la France qui s’inquiète et l’Algérie n’entend pas voir renforcer dans le sahel d’une manière ou d’ une autre l’influence de Paris.
 
L’Algérie pourrait donc s’engager aux cotés des Usa contre le terrorisme pour s’imposer comme puissance dominante du sahel avec l’accord américain. Alléchant pour Alger mais terriblement dangereux aussi.

mercredi, 31 octobre 2012

El “fundamentalismo islámico” patrocinado por Estados Unidos: Las Raíces de la Alianza EEUU-Wahhabi

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El “fundamentalismo islámico” patrocinado por Estados Unidos: Las Raíces de la Alianza EEUU-Wahhabi

 
La alianza entre los Estados Unidos y el Reino de Arabia Saudita ayudó a expandir la ideología del Islam Sunni fundamentalista por el globo. La mayoría de sus víctimas no son ciudadanos de países Occidentales, sino ciudadanos de países que las élites americanas consideran una amenaza a sus intereses económicos y geopolíticos.

Muchas víctimas del extremismo Sunni (a menudo llamado Wahhabismo o Salafismo [1]) son de hecho musulmanes (a menudo con un izquierdista secular o el fondo político nacionalista), Sunni moderados o miembros de la fe islámica Shi’ita. Este artículo se dirige a la historia del fundamentalismo Wahhabi y los ejemplos de Afganistán en los años ochenta, así como la situación actual en Siria.

Ambos casos ilustran la responsabilidad de América por la destrucción de sociedades seglares, socialmente progresistas en el mundo islámico y en otras partes.

Los Orígenes del Wahhabismo

La ideología Wahhabi sirve los intereses americanos por varias razones. La percepción arcaica de su sociedad los hace rechazar cualquier tipo de cambio social progresivo. Por consiguiente ellos se equipan bien para empujar atrás los movimientos socialistas, seglares o nacionalistas cuya independencia orientando las políticas son una amenaza a la agenda geopolítica de América.

Aunque el Wahhabismo no es ciertamente representativo de la mayoría de musulmanes Sunni, los musulmanes Wahhabi son extremistas Sunni que causan mantener una posición sumamente hostil hacia el Islam Shi’ta. Después de la invasión 2003 de Irak que derrumbó el régimen seglar-nacionalista de Saddam Hussein (un Sunni), la influencia de Irán dominado por Shi’itas aumentó y causó un cierto cambio de poder a favor de Islam Shi’ita en la región.

Debido a esto la representación Shi’ita se fortaleció, casi se han dirigido exclusivamente las actividades americanas en el Medio Oriente en los recientes años contra los intereses Shi’itas.

La emancipación de las masas Shi’ita desposeídas en Irak, Bahrein, Yemen o Líbano son contrarias a las aspiraciones del lado de EEUU cuyos los aliados principales en la región (al lado de Israel) consiste en regímenes Sunni represivos y grupos terroristas.

En el caso de Siria, el Presidente Bashar Al-Assad (un aliado de Irán) y la sociedad siria secular evoca particularmente el odio de los extremistas. El hecho que Al-Assad pertenece a la minoría Alawita (un grupo religioso místico y una rama de Islam Shi’ita) lo hace inaceptable a los puristas Wahhabi. Retratando Siria gobernada solamente por su minoría Alawi (como algunos periodistas de la corriente principal tienden a hacer) estaría no obstante equivocado.

Como Mahdi Darius Nazemroaya señaló, entre los oficiales tope sirios muertos por un ataque terrorista el 18 de julio de 2012, podrían encontrarse Sunnis y cristianos entre los Alawitas. [2]

Es por consiguiente valioso examinar los antecedente de estos enemigos del secularismo Mult.-fe, sociedad y progreso. Merece la pena por consiguiente.

El Wahhabismo es una rama puritana del Sunni Islam que se fundó a mitad del Siglo 18 por Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab, un teólogo que propagó la guerra santa y la “purificación” del Islam.

Una de sus inspiraciones era Ibn Taymiyyahá(1263-1328), un estudioso fundamentalista islámico temprano que se opuso a cualquier tipo de debate intelectual que diferenciara entre la palabra de Dios y su interpretación. Al-Wahhab y sus ideas se podrían haber sido olvidadas por la historia si él no hubiera hecho un pacto con Muhammad ibn Saud, el emir de Al-Diriyah y gobernante del primer estado Saudita en 1744.

Según Robert Dreyfuss, la alianza Saudita-Wahhabi:

“…empezó una campaña de matanza y pillaje por toda por Arabia, primero en Arabia central, luego en Asir en Arabia del sur y partes de Yemen, y finalmente en Rhiadh e Hijaz. En 1802 ellos hicieron una incursión en la ciudad santa Shiita de Karbala en lo que es ahora Irak y mataron la mayoría de la población de la ciudad, destruyendo el domo sobre la tumba de un fundador de Shiísmo, y con saqueo, de armas, ropas, alfombras, oro, plata y copias preciosas del Quran”. [3]

Para mantener la fe “pura”, las influencias de las filosofía griega, Cristiandad y Judaísmo tuvieron que ser exterminados.

Los intelectuales, artistas, científicos y gobernantes progresistas se declararon enemigos sin el derecho a vivir. Va sin decir que la idea de representar la pura enseñanza de Islam fue seguida fanáticamente; de hecho, por guerreros Wahhabi que estaban luchando para extender el estilo de vida más arcaico que podría encontrarse dentro de la cultura árabe.

En la segunda mitad del siglo 19, el imperialismo británico descubrió la casa de Al Saud como un aliado potencialmente útil en su esfuerzo por ganar influencia en el Medio-Oriente.

Riadh había sido invadido por el sultán otomano en 1818. Los Al Saud volvieron al poder en 1823, pero su área de control era principalmente restringida al corazón Saudita de la región de Nejd, conocido como el segundo el Estado Saudita. En 1899 los británicos ayudaron a Al Saud a establecer una base en su protectorado de Kuwait para reconquistar Riadh, en ese momento gobernado por la pro-otomana dinastía de Al Rashid.

Originalmente la motivación de Gran Bretaña para ganar influencia en el0 Medio Oriente fue causada por su vista de Arabia y el Golfo como ser “un eslabón en una cadena que corrió de Suez a India, las dos anclas del imperio”. [4]

Se descubrirían Inmensas reservas de petróleo en los años treinta. Gran Bretaña se volvió el primer país para reconocer la nueva Arabia Saudita como un estado independiente y establecer sus fronteras actuales en 1932. Un “Tratado de Amistad y Buena Comprensión” entre la Corona británica y el monarca Saudita se firmó en 1927.

La integración 1924 de los sitios santos de Meca y Medina en el reino a través de la conquista militar inevitablemente contribuyó a atrincherarse firmemente a la autoridad de Al Saud en el mundo musulmán. El interés americano en Arabia Saudita empezó a también crecer alrededor del mismo tiempo, y un tratado con la California Arabian Standard Oil Company se acordó en 1932.

Fue el primer tal acuerdo creado en cooperación con una compañía de petróleo occidental. En los años y décadas siguientes, los réditos crecientes en el negocio de petróleo habilitaron la financiación Saudita de instituciones religiosas mundiales y propagar interpretaciones extremistas de Islam.

El flujo de petro-dólares era de gran importancia a las élites Sauditas que adaptaron un estilo de vida lujoso y al mismo tiempo mantuvieron una alianza con la base de Wahhabi.[5] Ellos también mantuvieron lazos a oficiales del estado americano que dieron la bienvenida al petróleo Saudita así como al Islam radical, con tal de que se dirigiera contra esos estaban de pie en el camino de la manera de la agenda geopolítica de América.

La “ayuda extranjera” financiada por el Reino era tremenda, según el especialista “anti-terror” de EEUU Alex Alexiev (aunque él no reconoce el compromiso americano extendiendo el terror Wahhabi):

“Entre 1975 y 1987, los Sauditas admiten a haber gastado $48 mil millones o $4 mil millones por año en ayuda de desarrollo extranjero, una figura que a finales de 2002 creció a más de $70 mil millones (281 mil millones de rials Sauditas) se informan las sumas .Eso para ser ayuda del estado Saudita y casi ciertamente no incluyen donaciones privadas que también son distribuidas a través de caridades controladas por el estado. Las tales cantidades tambaleantes contrastan rigurosamente con los $5 millón en cuentas de terrorista que los Sauditas dicen haber congelado desde 9/11″. [6]

Un informe de septiembre 2009, hecho por la Oficina de Responsabilidad Gubernamental, de EEUU puntaliza la relevancia histórica de relaciones Sauditas-americanas:

“Las relaciones entre los Estados Unidos y Arabia Saudita tienen un contexto histórico largo. Desde el establecimiento del estado Saudita moderno en 1932, y a lo largo de la Guerra Fría, los gobiernos de los Estados Unidos y Arabia Saudita desarrollaron una relación basada en los intereses compartido, incluso la producción de energía y combatiendo al comunismo. Por ejemplo, Arabia Saudita y ” los Estados Unidos se volvieron partidarios mayores de la lucha de Mujahideen afganos contra la invasión soviética en 1979.” [7]

La arcaica ideología respaldada por Saudita sirvió como un incentivo a los miles de hombres jóvenes confundidos al recibir entrenamiento militar en Pakistán en los años ochenta, de donde les enviaron a Afganistán para matar rusos.

‘Guerra’ Santa de América contra la URSS en Afganistán

En una famosa entrevista de 1998, el ex Consejero de Seguridad Nacional del Presidente Carter y estratega geopolítico, Zbigniew Brzezinski, abiertamente admitió que la agenda oculta de compromiso americano en la guerra entre las tropas soviéticas y Mujahideen afganos (1979-1988) era sobre “dar a la URSS su guerra de Vietnam”. Él también le admitió apoyo encubierto de luchadores de Islamistas a americano en Afganistán ya había empezado a seis meses prior de los al principio de intervención soviética para crear una trampa que llevaría en el futuro al derrumbe de la URSS.

Nada sobre esto es de valor sentido, según Sr. Brzezinski, ni incluso la alianza americana con el Islam radical:

“¿Que es muy importante a la historia del mundo? ¿El Taliban o el derrumbe del imperio’ soviético? ¿Alguna musulmanes revueltos o la liberación de Europa Central y el fin de la suma de la Guerra?” [8]

El anterior régimen paquistaní bajo el General Zia Ul Haq cuyo programa político consistió en un plan de “Islamización” del país, era el aliado americano principal cuando vinieron a entrenar a los luchadores Islamistas.

Esto pasó bajo cooperación cercana entre el CIA y la agencia de la inteligencia paquistaní ISI (Inter-Services Intelligence). El adoctrinamiento ideológico de las personas supuestas para luchar contra los soviéticos estaba siendo entregando por madrassas paquistaníes, escuelas del Islam radical (Wahhabi), financiado por Arabia Saudita. [9]

Mientras los oficiales americanos justificaron su apoyo por el Mujahideen presentándolos como algún tipo de supuestos luchadores de libertad, sus aliados islamistas mostraron menos refrenamiento revelando sus planes para Afganistán. Un ejemplo era el Director General de ISI en el momento, Akhtar Abdur Rahman Shaheed que expresó su opinión realmente no diplomática: “¡Kabul debe quemarse! Kabul debe quemarse”! [10]

Mientras Brzezinski logró su meta, el destino de Afganistán es bien conocido: Décadas de guerra civil, brutalidad, analfabetismo, la peor posible violación de los derechos de mujeres, pobreza extrema y violencia sectaria. Sin mencionar polución por uranio empobrecido que causa un marcado aumento en cáncer gracias a la campaña del bombardeo americana de octubre 2001.

Estados Unidos y Arabia Saudita contra Siria Secular

Muchos otros guiones que involucran terrorismo patrocinados por CIA/Saudita tuvieron lugar en los años que siguen el derrumbe de la Unión Soviética (ej. en Chechenia, Bosnia, Libia, etc.).

Actualmente, la seglar Siria, multi-étnico y la sociedad de multi-fe está siendo blanco por estas muy mismas fuerzas, así como regímenes reaccionarios que pertenecen al Consejo de Cooperación para los Estados árabes del Golfo (GCC) y Turquía.

Como con la guerra en Afganistán en los años ochenta, se piensa el compromiso americano en la crisis siria para aislar a Irán y, una vez más, hacer blanco en Rusia. En conjunción, los extremistas Wahhabi están llevando a cabo el mismo trabajo como sus antepasados en el Siglo 18, combatiendo todas las formas tolerantes del Islam a saber. Pueda que esto ha sido la razón por qué los insurgentes mataron al hijo más joven de la autoridad islámica más alta de Siria, Gran Mufti Ahmad Badreddine Hassoun.

De hecho, la posición del Gran Mufti no se alinea con el extremismo Wahhabi, como se mostró claramente en la entrevista de último año con Der Spiegel:

“Yo me veo como el gran mufti de los 23 millones de sirios, no sólo musulmanes, sino también Cristianos e incluso los ateos. Yo soy un hombre de diálogo. Quién sabe, quizá un agnóstico me convencerá un día con argumentos mejores, y yo me volveré un no-creyente. Y si yo soy entusiástico sobre la plataforma política de la oposición, yo también podría cambiar de lado”. [11]

Además, varios eventos que tuvieron lugar en el día esta entrevista particular son valor notando:

“Durante el atardecer, el gran mufti tiene otras citas: la visita de condolencia con una familia cristiana y una musulmana. Por la tarde, él tendrá que confortar a su esposa una vez más, quién está completamente aturrullado encima de la muerte de Saria. Él era el más joven de los cinco hijos de la pareja, y el único que todavía vive en casa. Los estudiantes compañeros de Saria están celebrando una vigilia a su sarcófago de la piedra, aun ahora, cuatro semanas después del asesinato. El joven está descansando en el último lugar que puede encontrarse en el patio de una mezquita modesta. El Jeque Hassoun visita este lugar triste todos los días”. [12]

Esto no corresponde ciertamente con el cuadro de los medios de comunicación Occidentales de Islamistas fanáticos que considera la muerte de sus hijos una señal de honor y martirio con tal de que ellos hayan muerto bajo circunstancias que causaron también la muerte de “infieles”.

Tal conducta es animada por Arabia Saudita, como puede verse en un video chocante disponible en YouTube. La longitud en pies ofrece a un padre en Yeddah, vendiendo a su hijo a ser enviado a Siria como un bombardero suicida. Aun cuando uno cuestiona la autenticidad del video, los bombardeos del suicidio continuados en Siria son indudablemente reales:

Conclusión

Para estar seguro, la religión del Islam propone así como mucho o poco una amenaza al mundo como las religiones del Judaísmo o Cristiandad. No obstante, ciertos bolsillos radicales existen quienes usan y abusas de la religión para justificar su aversión por el disentimiento y de cuyas prácticas totalitarias sólo pueden ser clasificadas como fascistas. Sus esfuerzos por destruir la razón, progreso e ideales humanistas les hacen herramientas ideales para las facciones imperialista más agresivas dentro del establishment americano para empujar para el cambio de régimen y llevar a cabo sus agendas explotadoras empobreciendo.

Notas

1 “Wahhabi” is a term usually used in a critical context by Muslims. Salafi means “ancestor” and is most often a term used by Sunni fundamentalists to describe themselves.

2 http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=32134.

3 Dreyfuss, Robert: “Devil’s Game: How the United States helped unleash fundamentalist Islam”, New York 2005, S. 37.

4 Ibid.

5 See: Anhalt, Utz: Wüstenkrieg – Jemen, Somalia, Sudan in der Geostrategie der USA, S. 32.

6 http://www.au.af.mil/au/awc/awcgate/congress/sc062603_alexiev.pdf.

7 http://www.gao.gov/new.items/d09883.pdf.

8 http://www.globalresearch.ca/articles/BRZ110A.html.

http://www.fpif.org/blog/wikileaks_saudi-financed_madrassas_more_widespread_in_pakistan_than_thought.

10 See: “Silent soldier: the man behind the Afghan jehad General Akhtar Abdur Rahman Shaheed”, by Mohammad Yousaf, Karachi, 1991.

11 http://www.spiegel.de/international/world/interview-with-syrian-grand-mufti-assad-could-step-down-after-free-elections-a-796363-2.html.

12 Ibid.

Traducido del inglés para Condor

Original article in English available on Global Research

mercredi, 24 octobre 2012

Number 2 U.S. Military Commander In Turkey

Number 2 U.S. Military Commander In Turkey

Hürriyet Daily News
October 23, 2012

US admiral in Turkey to discuss closer cooperation in anti-PKK fight

Sevil Küçükkoşum

Admiral_James_A__Winnefeld,_Jr.jpgANKARA: A top U.S. admiral is visiting Turkey today amid increasing military cooperation between Washington and Ankara on the fight against the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and mounting tension on the Turkish-Syrian border to Syria’s crisis.

Adm. James Winnefeld, the vice chairman of the Joint Chiefs of Staff, is in Turkey as part of a previously scheduled counterpart visit with Deputy Chief of the Turkish General Staff Gen. Hulusi Akar, an official from the U.S Embassy to Turkey said.

“Admiral Winnefeld will participate in a series of discussions on military-to-military cooperation and mutual defense issues impacting both Turkey and the United States,” U.S. embassy spokesman in Ankara, T.J. Grubisha, told the Hürriyet Daily News today.

The fight against the PKK will top the agenda of the talks, while the Syrian crisis will also be discussed, a Turkish official told Daily News prior to the talks with the U.S. admiral. The Turkish side is also set to brief Winnefeld about problems related to intelligence-sharing between the U.S. and Turkey, the official said.

Francis Ricciardone, the U.S. ambassador to Ankara, told the Turkish media last week that a U.S. official would visit Turkey in the upcoming days to discuss cooperation between the two countries on the issue of fight against the PKK.

Ricciardone expressed his disappointment with frequent references to Washington’s unwillingness in the fight against the PKK and said he felt sorry and angered by such suspicions. “This makes our enemy successful in placing suspicion between allies. This might give hope to our enemies,” he said.

Ricciardone also said Washington had suggested that Turkey implement “tactics, techniques and procedures” (TTP), a multidisciplinary military maneuver that paved the way for the killing of Osama bin Laden, the architect of the Sept. 11 terrorist attack.

lundi, 15 octobre 2012

Une nouvelle doctrine américaine : contenir l’Eurasie par le chaos

Pierre DORTIGUIER:

Une nouvelle doctrine américaine : contenir l’Eurasie par le chaos

 
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Le magazine texan Stratfor que nous citons, et auquel nous renvoyons, The Emerging Doctrine of the United States | Stratfor est un thermomètre de la température américaine et vise surtout à préparer l’opinion à distinguer entre les intérêts apparents et réels des Etats-Unis, à court et à long terme, ; il n’est donc pas destiné à un très vaste public, ni non plus formellement confidentiel, mais répond aux questions des élites déconcertées par le tapage médiatique « à usage de l’Américain moyen »

« Au cours de la fin de semaine dernière, des rumeurs ont commencé à émerger que l’opposition syrienne permettrait  à des  éléments  du « régime d’Assad » (sic)  à rester en Syrie et de participer au nouveau gouvernement. …  Ce qui se passe en Syrie est importante pour une nouvelle doctrine étrangère émergente aux États-Unis – une doctrine selon laquelle  les États-Unis ne prennent pas la responsabilité principale des événements, mais qui permet  aux crises régionales de se déployer jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre régional soit  atteint. »

Le magazine simplifie volontairement, par souci de pédagogie la formule géopolitique U.S, en insistant sur  ses « intérêts fondamentaux » », à savoir e que assure la base de la prospérité américaine : « cela se résume à l’atténuation des menaces contre les Etats-Unis par le contrôle des mers  en empêchant l’émergence d’une puissance eurasienne qui serait en mesure de mobiliser des ressources à cette fin. Cette nouvelle doctrine consiste « à empêcher le développement d’une substantielle puissance nucléaire intercontinentale qui pourrait menacer les Etats-Unis, au cas où un pays ne serait pas découragé par la puissance américaine pour un motif quelconque. »

Dans cette perspective de maintien de supériorité « l’intérêt américain pour ce qui se passe dans le Pacifique est compréhensible .Mais même là les Etats-Unis, du moins pour l’instant, laissent les forces régionales s’engager dans une lutte qui n’a pas encore affecté l’équilibre régional de la puissance des Alliés américains, et les mandataires de cette puissance, comprenant les Philippines, le Viêt-Nam et le Japon ont été joué aux échec des les mers de cette région »  –sous entendu contre la Chine, et l’on notera que le Viêt-Nam est dans la sphère politique antichinoise depuis sa dernière lutte frontalière, au mépris des sacrifices nationaux antérieurs !- »sans une imosition directe de la puissance navale américaine, même si une telle perspective », conclut Stratfor Global Intelligence, « semble possible » !

Viennent maintenant les leçons que les Américains auraient tiré des derniers engagements ! la campagne d’Irak et la résistance irakienne ont conduit au retrait des forces US et l’iran y aurait gagné une plus grande puissance et un sentiment de sécurité.

La campagne libyenne est présentée –avec une certaine hypocrisie- comme une initiative française et aurait été  plus difficile, voire un échec, sans le soutien de l’aviation US.

La guerre syrienne, naturellement justifiée par l’influence croissante de l’Iran, et visant moins un Etat que ses relations étrangères avec l’Iran, la Russie et la Chine amène à  préciser cette nouvelle politique ; le conflit est régional, les Alliés des Américains sont chargés de l’entretenir, même sans arriver à une solution radicale, et l’auteur Friedmann raconte qu’il a exposé ceci à ses interlocuteurs d’Asie centrale qui espéraient voir un engagement plus net des forces US !

Les conséquences en sont une poursuite indéfinie de la lutte intestine en Syrie et une pression continue sur l’Iran, dans laquelle l’arme économique prime sur tout affrontement utopique militaire.  Ce qu’il importe est de bien lire la conclusion de l’analyse, qui montre que les Etats-Unis sont  eux-mêmes dirigés par une force occulte qui veut l’affrontement général en négligeant les embrasements locaux.
Il s’agit de tester la force de la puissance émergente russo-chinoise !

«  Cela a forcé la fois le régime syrien et les rebelles de reconnaître l’improbabilité d’une victoire militaire pure et simple. Tant le soutien de l’Iran au régime et les diverses sources de soutien à l’opposition syrienne se sont révélés  indécis. Les rumeurs d’un compromis politique émergent en conséquence.

Dans le même temps, les États-Unis ne sont pas prêts à s’engager dans une guerre avec l’Iran, ni prêts  à souscrire à l’attaque israélienne en l’accompagnant de leur soutien avec le soutien militaire . Les USA utilisent  un moyen efficace de pression – des sanctions – qui semblent  avoir eu un certain effet par  la dépréciation rapide de la monnaie iranienne . Mais les Etats-Unis ne cherchent pas à résoudre la question iranienne, il n’est pas prêt à assumer la responsabilité principale, sauf si l’Iran devient une menace pour les intérêts fondamentaux des États-Unis. Il se contente de laisser les événements se dérouler et à n’agir que s’ il n’y a pas d’autre choix

Les Etats-Unis ne sont pas prêts à intervenir par la force militaire conventionnelle.

Cela ne signifie pas que les États-Unis se désengagent  de la scène mondiale. Ils contrôlent  les océans du monde et génèrent  près d’un quart du PNB mondial du produit intérieur. Alors que le désengagement est impossible, l’ engagement contrôlé, basé sur une compréhension réaliste de l’intérêt national, est possible.

Cela va bouleverser  le système international, en particulier celui des alliés américains. Il créera également des contraintes aux États-Unis à la fois de la gauche politique, qui se veut une politique étrangère humanitaire, et le droit politique, qui définit l’intérêt national au sens large. Mais les contraintes de la dernière décennie pèsent  lourdement sur les Etats-Unis et vont donc changer la façon dont le monde fonctionne.

Le point important est que personne ne décide cette nouvelle doctrine. Il émerge de la réalité à laquelle les  Etats-Unis sont confrontés. C’est la force des  de doctrines qui se font jour. Elles se manifestent d’abord et sont annoncés quand tout le monde se rend compte que c’est comme ça que les choses fonctionnent. »

Une fois cette leçon de la Stratfor bien lue, une question se pose : qui dirige la politique US, l’intérêt national capitaliste-come partout, avec ses limites et ses confrontations  ou une politique impériale qui prend les Etats-Unis pour écran et vise à non pas bâtir un ordre, mais régler un désordre général, la maintenir par sa théorie du chaos minimum, abattre un adversaire fort, plutôt qu’imposer la puissance qu’elle n’a pas ? A cet égard, une alliance avec les USA est un chèque en blanc donné à un inconnu !

Pierre Dortiguier

dimanche, 14 octobre 2012

The Waning of American Power in the Middle East

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Who Will Tell the President?

The Waning of American Power in the Middle East

by PATRICK COCKBURN
 
 
Are the days of American predominance in the Middle East coming to an end or is US influence simply taking a new shape? How far is Washington, after refusing to try to keep Hosni Mubarak in power in Egypt, facing the same situation as the Soviet Union in 1989, when the police states it had sustained in Eastern Europe were allowed to collapse?

The US is obviously weaker than it was between 1979, when the then Egyptian president, Anwar Sadat, signed the Camp David agreement and allied Egypt with the US, and 2004/05, when it became obvious to the outside world that the Iraq war was a disaster for America. At the time, General William Odom, a former head of the National Security Agency, the biggest US intelligence agency, rightly called it “the greatest strategic disaster in American history”.

Since then, the verdict of the Iraq war has been confirmed in Afghanistan, where another vastly expensive US expeditionary force has failed to crush an insurgency. In the last few weeks alone, Taliban fighters have succeeded in storming Camp Bastion in Helmand province and destroying $200m worth of aircraft. So many American and allied soldiers have now been shot by Afghan soldiers and police that US advisers are under orders to wear full body armour when having tea with their local allies.

The Arab Spring uprisings posed a new threat to the US, but also opened up new options. Support for Mubarak was decisively withdrawn at an early stage, to the dismay of Saudi Arabia and Israel. But the Muslim Brotherhood had long been considering how it could reach an accommodation with the US that would safeguard it against military coups, and enable it to chop back the power of the Egyptian security forces. This was very much the successful strategy of the Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and his Justice and Development (AKP) party, explaining why it was prepared to join the US in invading Iraq in 2003 and why it has become the chief instrument of American policy towards Syria in the past year.

This alliance with Islamic but democratic and pro-capitalist parties in Egypt and Turkey is obviously in the interests of the US and the Atlantic powers. But their support for democratic change in North Africa and West Asia is determined by self-interest. It does not, for instance, extend to Bahrain where the Sunni al-Khalifa monarchy has been busily locking up its Shia opponents and retreating from promises of meaningful reform. But new allies must at some point mean fresh policies. In sharp contrast to the Mubarak regime, a new government in Egypt is unlikely to support covertly Israeli military action such as the bombardment of Lebanon in 2006 and of Gaza in 2008.

A problem for the White House is that American voters have not taken on board the extent to which US influence has been reduced. For all the rhetoric about the Iraq war being a strategic disaster, the American political and military elite has also failed to appreciate the extent and consequences of failure. It is extraordinary to discover, according to recent revelations, that as late as 2010 Vice-President Joe Biden was under the impression that he could blithely decide who would be president of Iraq. Biden’s grip on Iraqi geography appears to be as shaky as his understanding of its politics. On one occasion in Baghdad, he lauded all the good things the US had done for Baku, the capital of Azerbaijan, having apparently mistaken it for Basra in southern Iraq.

The killing of the US ambassador to Libya, Christopher Stevens, and the burning of the US Consulate in Benghazi could have been a worse political disaster for President Barack Obama than it turned out to be. It highlighted that the rebels who overthrew Muammar Gaddafi were not quite as they had been presented by the US government and media during the war past year. The US State Department appears to have had an unhealthy belief in its own propaganda, not seeing that its consulate in Benghazi was in one of the most dangerous places in the world. The assault did not come out of a blue sky. Fighters had shot at the convoy of the British ambassador, Sir Dominic Asquith, in Benghazi a few weeks earlier. In July last year, the rebels’ own commander, Abdel Fatah Younis, was abducted and murdered by men nominally under his command in revenge for repressive actions he had carried out before he defected from Gaddafi’s forces.

Diplomats and soldiers are often curiously blind to dangers facing them. It may be that both live in very inward-looking communities and somehow cannot internalise how somebody outside may think and act. I remember in 1983 in Lebanon talking to the highly intelligent US marine commander whose soldiers were based near Beirut airport. In theoretical terms, he could see very clearly that American forces had some very dangerous enemies and were vulnerable to attack, but he unaccountably failed to take effective measures that might have stopped a truck packed with explosives killing 241 marines when their base was destroyed. Likewise, the Green Zone in Baghdad from 2003 on had elaborate fortifications, but its outer defences were manned at one moment by former Peruvian policemen from Lima and, at another, by ex-soldiers from Uganda hired on the cheap by a security company.

A more effective political opponent than Mitt Romney could surely have inflicted damage on Obama over the Benghazi debacle. A measure of Romney’s ineptitude is that he failed to do so and, instead of scoring points, he came across as opportunistic and ignorant. After all, Obama has been conducting a policy of retreat in Iraq, Afghanistan and Egypt without quite coming clean about it. Romney’s denunciation of Obama for “apologising” for America was shallow demagoguery, though rhetoric on the American right should not be dismissed too casually. George W Bush’s supporters used to spout similar nonsense, but only after 9/11 did it become appallingly clear that they believed a lot of what they were saying.

Supposing Obama is re-elected in November, will the US stance change at all? The endlessly repeated Israeli threats to launch air strikes on Iran have always struck me as being most likely highly successful bluff, since threats alone have served Israeli purposes so well, isolating Iran economically and diverting attention from the Palestinians.

More immediately, will the US move after the election, possibly acting through Turkey, to take military action to displace Bashar al-Assad in Syria? There is something deceptive about David Cameron implying that Russia and China are responsible for the slaughter of Syrian children.

A central problem in getting rid of President Assad and the Baathist regime is that the war against him is not just for and against autocracy. If this were the only issue, how come that the Sunni absolute monarchies of the Arabian peninsula are Assad’s fiercest enemies? The struggle is also between Shia and Sunni and between Iran and its enemies, guaranteeing that Assad has support in Tehran, Baghdad and Beirut. The quickest way to end the war is to reassure Assad’s allies at home and abroad that they are not next in line for elimination.

PATRICK COCKBURN is the author of “Muqtada: Muqtada Al-Sadr, the Shia Revival, and the Struggle for Iraq

vendredi, 12 octobre 2012

From Anarchism to The New Right

"From Anarchism to The New Right" with Richard Spencer and Keith Preston on Alternative Right