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jeudi, 11 octobre 2012

Aux USA on a déjà prévu un Moyen Orient sans Israël

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Aux USA on a déjà prévu un Moyen Orient sans Israël !!!

par Mireille DELAMARE

Ex: http://www.polemia.com/    

Un article étonnant qui mérite, bien sûr, investigations et vérifications. Prélevé sur le site iranien francophone IRIB, publié en pleine campagne électorale américaine, il prévoit des changements stratégiques et géopolitiques insoupçonnables. « Alors que Paris, Londres, Berlin prennent stupidement leurs désirs pour des réalités et planifient l’après-Assad en Syrie, à Washington on a déjà envisagé l’après-Israël dans un rapport intitulé : " Preparing For A Post Israel Middle East " (se préparer pour un Moyen-Orient post-Israël). » De quoi s’agit-il ?
Géopolitique fiction, canular, argument purement électoral, intox ? Le rapport, sinon sérieux, semble authentique si l’on tient compte des fonctions très officielles de ses auteurs. A les en croire, « la disparition du régime judéo-sioniste est sérieusement envisagée à Washington et pas seulement à Téhéran. »
Polémia

IRIB – Alors que Paris, Londres, Berlin prennent stupidement leurs désirs pour des réalités et planifient l’après-Assad en Syrie, à Washington on a déjà envisagé l’après-Israël dans un rapport intitulé : « Preparing For A Post Israel Middle East » (se préparer pour un Moyen-Orient post-Israël). Cette analyse de 82 pages a été réalisée à la demande de la communauté du renseignement américain regroupant pas moins de 16 agences dont le budget annuel dépasse les 70 milliards de dollars. Preuve donc que la disparition du régime sioniste est sérieusement envisagée à Washington et pas seulement à Téhéran.

Ce document « Preparing For A Post Israel Middle East » conclut que les intérêts nationaux américains et israéliens divergent fondamentalement. Les auteurs de ce rapport affirment qu’Israël est actuellement la plus grande menace pour les intérêts nationaux américains car sa nature et ses actions empêchent des relations normales entre les Etats-Unis et les pays arabes et musulmans et dans une mesure croissante avec la communauté internationale.

Cette étude a [donc] été réalisée à la demande de la communauté du renseignement américain comprenant 16 agences avec un budget annuel de 70 milliards de dollars. Cette communauté du renseignement comprend les départements de la marine, de l’armée de terre, de l’armée de l’air, des corps de Marines, des garde-côtes, le ministère de la défense et agence de renseignement, les départements de l’Energie, de la sécurité intérieure, l’Etat, le Trésor, l’agence de lutte anti-drogue, le FBI, l’agence de sécurité nationale, l’agence de renseignement géo spécial, l’agence de reconnaissance nationale et la CIA.

Parmi les conclusions de ce rapport on trouve :

 

  • Israël, compte tenu de son occupation brutale [et] sa bellicosité, ne peut pas être sauvé, tout comme le régime d’Apartheid de l’Afrique du Sud n’a pu l’être alors même qu’Israël a été le seul pays « occidental » à entretenir des relations diplomatiques jusqu’en 1987 avec l’Afrique du Sud et a été le dernier pays à se joindre à la campagne de boycott avant que le régime ne s’effondre ;
  • la direction israélienne est de plus en plus éloignée des réalités politiques, militaires [et] économiques du Moyen-Orient en accroissant son soutien aux 700.000 colons illégaux vivant en Cisjordanie occupée ;
  • le gouvernement de coalition post-travailliste Likoud est profondément complice et influencé par le pouvoir politique et financier des colons et devra faire face à de plus en plus de soulèvements civils domestiques avec lesquels le gouvernement américain ne doit pas s’associer ou s’impliquer ;
  • le Printemps arabe et le réveil islamique a, dans une large mesure, libéré une grande partie des 1,2 milliard d’Arabes et Musulmans pour lutter contre ce qu’une très grande majorité considère comme une occupation européenne illégale, immorale et insoutenable de la Palestine et de la population indigène  ;
  • le pouvoir arabe et musulman qui s’étend rapidement dans la région comme en témoignent le Printemps arabe, le réveil islamique et la montée en puissance de l’Iran, se fait simultanément – bien que préexistant – avec le déclin de la puissance et de l’influence américaines, et le soutien des Etats-Unis à un Israël belliqueux et oppressif devient impossible à défendre ou  à concrétiser compte tenu des intérêts nationaux américains comprenant la normalisation des relations avec les 57 pays islamiques ;
  • l’énorme ingérence d’Israël dans les affaires intérieures des Etats-Unis par l’espionnage et des transferts illégaux d’armes : cela comprend le soutien à plus de 60 « organisations majeures » et approximativement 7.500 fonctionnaires américains qui obéissent aux diktats d’Israël et cherchent à intimider les médias et les organisations gouvernementales ; cela ne devrait plus être toléré ;
  • le gouvernement américain n’a plus les ressources financières ni le soutien populaire pour continuer à financer Israël. Ce n’est plus envisageable d’ajouter aux plus de 3 mille milliards de dollars d’aide directe ou indirecte d’argent des contribuables versés à Israël depuis 1967, ces derniers s’opposant à ce que l’armée américaine continue de s’impliquer au Moyen-Orient. L’opinion publique américaine ne soutient plus le financement et les guerres étatsuniennes largement perçues comme illégales pour le compte d’Israël. Cette opinion est de plus en plus partagée en Europe, en Asie et au sein de l’opinion publique internationale ;
  • les infrastructures d’occupation ségrégationniste d’Israël sont la preuve d’une discrimination légalisée et de systèmes de justice de plus en plus séparés et inégaux qui ne doivent plus être directement ou indirectement financés par les contribuables américains ou ignorés par les gouvernements des Etat-Unis ;
  • Israël a échoué comme Etat démocratique autoproclamé et le soutien financier et politique américain ne changera pas sa dérive comme Etat paria international ;
  • les colons juifs manifestent de plus en plus un violent racisme rampant en Cisjordanie soutenu par le gouvernement israélien devenu leur protecteur et leur partenaire ;
  • de plus en plus de juifs américains sont contre le sionisme et les pratiques israéliennes, inclus les assassinats et les brutalités à l’encontre des Palestiniens vivant sous occupation, les considérant comme des violations flagrantes du droit américain et international et cela soulève des questions au sein de la communauté juive américaine, eu égard à la responsabilité de protéger (R2P) (1) des civils innocents vivant sous occupation ;
  • l’opposition internationale à un régime de plus en plus d’Apartheid se fait l’écho de la défense des valeurs humanitaires américaines ou des attentes américaines dans le cadre de des relations bilatérales avec les 193 pays membres de l’ONU.

Le rapport se termine en préconisant d’éviter des alliances rapprochées auxquelles s’oppose la majeure partie du monde entier et qui condamnent les citoyens américains à en supporter les conséquences.

A l’évidence Israël va se précipiter sur ce rapport bientôt publié pour faire pression sur les deux candidats à la présidentielle américaine, Obama et Romney, pour voir qui des deux en minimisera le plus les conclusions, s’engageant même à le ranger au placard en promettant d’accroître l’aide financière et militaire à l’entité coloniale judéo-sioniste fossoyeuse de l’Empire américain.

Mireille Delmarre
IRIB (iran French Radio)
3/09/2012

Note de la rédaction : voir http://en.wikipedia.org/wiki/Responsibility_to_protect

Correspondance Polémia – 25/09/2012

mercredi, 03 octobre 2012

Obamas Amerika: Tyrannei und Dauerkrieg

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Obamas Amerika: Tyrannei und Dauerkrieg

Während einer Zeremonie im Weißen Haus unterzeichnete er das berüchtigte Militärkommissionsgesetz (MCA). Dieses Gesetz erlaubte Folter als offizielle Politik.

Dieses Gesetz gewährte ebenso umfassende nicht verfassungskonforme Vollmachten, angeblich, um des Terrorismus Verdächtigte und deren Mitmacher (einschließlich US Bürger) zu verhaften, zu verhören und anzuklagen, auf unbestimmte Zeit (und ohne Beweis) in Militärgefängnissen in Haft zu nehmen, und ihnen die Habeas Corpus Rechte und andere konstitutionelle Schutzrechte vorzuenthalten.

Es erlaubt Präsidenten, jede Person an jedem Ort als einen „unrechtsmäßigen feindlichen Kämpfer“ zu bezeichnen, deren Verhaftung anzuordnen, sie in Sicherheitsverwahrung zu nehmen und ihr alle Rechte zu verweigern.

Am selben Tag unterzeichnete Bush in aller Ruhe das Nationale Verteidigungsautorisierungsgesetz für das Finanzjahr 2007. Darin eingeschlossen waren die versteckten Sektionen 1076 und 333. Bedeutende Medienzaren ignorierten diese.

obamathemightywarrior.jpgSie änderten das Aufstandsgesetz von 1807 und das Posse Comitatus Gesetz von 1878. Diese Gesetze untersagten den Einsatz von Bundes- und Nationalgardetruppen zur Durchsetzung von Gesetzen innerhalb des Landes, ausgenommen, dieser ist verfassungsmäßig erlaubt oder ausdrücklich vom Kongress während eines Aufstandes oder anderer nationaler Notstandssituationen genehmigt.

Von jetzt an kann die Exekutive per Diktat Notstandsvollmachten beanspruchen, das Kriegsrecht verhängen, die Verfassung aus „Nationaler Sicherheit“ aufheben, und Bundes- und/oder Nationalgardetruppen auf US Straßen einsetzen, um jegliche Art von Unruhe – einschließlich rechtsmäßige und friedliche Proteste – zu unterbinden.

Es geht um die Abschaffung fundamentaler First Amendment Freiheiten, ohne die alle anderen (Freiheiten) in Gefahr sind. Diese Freiheiten umfassen freie Meinungsäußerung, Versammlungsfreiheit, Religionsfreiheit und das Recht, Petitionen an die Regierung für Wiedergutmachung zu richten. Nicht mehr.

2009 sicherte Obama durch das Unterzeichnen des Nationalen Verteidigungsautorisierungsgesetzes für 2010 die Kontinuität des Militäreinsatzes zu. Dessen versteckte Sektion 1031 enthielt das Gesetz für Militärkommissionen von 2009. Der Begriff „nicht-privilegierter feindlicher Kriegsteilnehmer“ ersetzte (den bis dahin geltenden Begriff) „ungesetzlicher feindlicher Kombattant/Kämpfer.“

Die Sprache hat sich zwar geändert, nicht aber die Absicht oder die Unrechtsmäßigkeit. Obama übertrifft Bushs Extremismus. Guantanamo und andere Foltergefängnisse bleiben offen. US Bürger werden genauso unrechtsmäßig behandelt wie ausländische Staatsangehörige. Die Lage verschlechtert sich zunehmend.

Am 31 Dezember unterzeichnete (d)er (Präsident) das Nationale Verteidigungsautorisierungsgesetz (NDAA). Es gibt Präsidenten uneingeschränkte Macht, Verhaftungen durch das Militär anzuordnen und US Bürger auf unbestimmte Zeit zu inhaftieren, allein auf der Grundlage von unbestätigten Anschuldigungen der Mitgliedschaft in einer Terrorgruppe.

Konstitutioneller, gesetzlicher sowie auf internationalem Recht beruhender Schutz sind wirkungslos. Amerikas Militär kann jedermann aufgreifen und in Foltergefängnisse werfen, ihn auf unbestimmte Zeit ohne Anklage und Prozess festhalten, allein auf der Grundlage von Verdächtigung, fadenscheinigen Behauptungen oder ganz ohne Grund.

Zuvor autorisierte Obama per Dekret die Inhaftierung jeder zur nationalen Sicherheitsgefahr erklärten Person. Speziell für Guantanamo-Häftlinge bestimmt, trifft dies jetzt auf jede Person zu, einschließlich US Bürger im In- und Ausland.

Zusätzlich erhielten CIA Agenten und Todesschwadrone der Sondereinsatzkommandos die Autorisierung durch den Präsidenten, ausgesuchte US Bürger im Ausland zu ermorden. Diese Personen können für irgendeinen oder auch gar keinen Grund gejagt und kaltblütig ermordet werden.

Ab dem 31. Dezember (2011) kann jedermann, einschließlich US Bürger, an jedem Ort eine nationale Sicherheitsgefahr genannt und per Anklage für schuldig erklärt werden. Aktivisten, die sich Amerikas Imperium widersetzen, riskieren Verhaftung, dauerhafte Sicherheitsverwahrung oder Ermordung.

Genau so ergeht es für soziale Gerechtigkeit Demonstrierende. Militärverliese oder FEMA Lager erwarten sie. Kriegsrecht kann dies unter Inanspruchnahme einer „Notstandsituation im Katastrophenfall“ ermöglichen. Die ursprüngliche Senatsvorlage nahm US Bürger davon aus. Obama verlangte deren Einbeziehung (unter dieses Gesetz).

Unverletzliche Rechte gelten nicht mehr. Protestieren gegen imperiale Gesetzlosigkeit, soziale Ungerechtigkeit, Verbrechen großer Firmen, Korruption der Regierung oder das von der und für die reiche Elite funktionierende politische Washington kann kriminalisiert werden. Dasselbe trifft auf die freie Rede, die Versammlungsfreiheit, die Religionsfreiheit oder irgendetwas zu, das Amerikas Recht ungestraft zu töten, zu zerstören und zu plündern in Frage stellt.

Es ist offiziell. Tyrannei ist in Amerika angekommen. In der Nation zu leben ist unsicher geworden. Es gibt keinen Ort, sich zu verstecken. Sie kommen zu Jedem, der sich Ungerechtigkeit widersetzt.

Gesetzlosigkeit zu Hause und im Ausland

Sie zielen auch auf unabhängige Staaten. Es geht darum, sie abhängig zu machen. Taktiken umfassen Drohungen, Destabilisierung, Gewalt, Sanktionen und Krieg, falls andere Methoden versagen.

Im Jahre 2011 wurde Lybien zu NATOs letztem Leichenhaus. Für Profit wurde es geplündert und zerstört. Seit Monaten wird Syrien gnadenlos ins Visier genommen. Weiterer Druck wird aufgebaut. Alles ist möglich in der Zukunft, einschließlich der Barbarei, die Lybien zugefügt wurde.

Danach kommt der Iran. Washington verfolgt dieses Thema aggressiv.

Taktiken umfassen Provokationen, Unterwanderung, falsche Beschuldigungen, Isolation, verdeckte oder direkte Konfrontation, Cyberkrieg, sehr harte Sanktionen, die gefährlich nahe an Kriegshandlungen kommen.

In den letzten fünf Jahren wurden vier Runden Sanktionen verhängt. Im Dezember hat der Kongress eine weitere Runde veranlasst. Sie sind in dem Nationalen Verteidigungsautorisierungsgesetzes (NDAA) für 2012 enthalten. Sie zielen darauf ab, ausländische Banken zu bestrafen, die mit Teherans Zentralbank Geschäfte machen. Sie ist der Hauptzahlungsweg im Ölgeschäft. US Firmen, einschließlich Banken, können schon nicht mehr Geschäfte mit dem Iran machen.

Zusätzliche Maßnahmen erweiterten Sanktionen für Firmen in ölverwandten Bereichen, einschließlich von Investitionen, dem Verkauf von Raffinerieausrüstungsgegenstände und -produkten sowie Dienstleistungen über 5 Millionen Dollar jährlich.

Am 31. Dezember hat Obama das Gesetz unterzeichnet. Er hat 180 Tage, es anzuwenden. Er nennt es die bisher härteste Maßnahme, indem er sagt:

„Unsere Absicht ist es, dieses Gesetz nach einem zeitlich gestaffelten Verfahren anzuwenden, um Auswirkungen auf den Ölmarkt zu vermeiden und sicherzustellen, dass dies nur den Iran und nicht den Rest der Welt schädigt.“

Es liegt in seinem Ermessensspielraum, Ausnahmen zuzulassen, vorausgesetzt sie sind in Amerikas nationalem Interesse. Energieanalysten befürchten, das Inkraftsetzen (dieses Gesetzes) bedeutet höhere Ölpreise mit negativen Folgen. Andere befürchten, Konfrontation könnte dem Schikanieren folgen.

Marinekommandeur Konteradmiral Habibollah Sayyari sagte, Irans Marinekräfte können als Antwort auf feindliche westliche Handlungen die Strasse von Hormus leicht blockieren.

Er sprach einen Tag, nachdem der Vizepräsident Mohammad Reza Rahimi gewarnt hatte, nicht ein Tropfen Öl würde die Straße von Hormus passieren, sollten Irans Ölexporte sanktioniert werden. Wenn dem so ist, kann erwartet werden, dass die Energiepreise in die Höhe schießen werden, bis die normale Durchflussmengen wieder erreicht sind. Eine direkte Konfrontation ist ebenfalls zu erwarten, möglicherweise und einschließlich einer direkten US-Iranischen Konfrontation.

Irans Nuklearprogramm als Ziel zu nehmen, ist eine List. Teheran besteht darauf, es sei friedlich. Nichts beweist bisher das Gegenteil. Der neueste Geheimdienstkonsensus vom März 2011 stimmt damit überein. Es wurde kein Beweis einer Waffenentwicklung gefunden. Um was es wirklich geht, ist Regimewechsel. Gründe hierfür werden als Vorwand erfunden.

Als Ergebnis wird alles möglich, einschließlich eines möglicherweise vernichtenden allgemeinen Krieges mit auf Irans unterirdische Anlagen gerichteten Atomwaffen.

Egal wie hoch das Risiko, Obama scheint sich auf das Undenkbare hinzubewegen. Mehr dazu wird folgen.

 

Stephen Lendman wohnt in Chicago und kann unter lendmanstephen@sbcglobal.net erreicht werden.

Bitte besuchen Sie auch seinen Blog unter sjlendman.blogspot.com und hören Sie sich auf Progressive Radionachrichtenstunde und dem Progressiven Radionetzwerk an Donnerstagen um 10:00 Uhr US Central Time und an Samstagen und Sonntagen mittags führende Diskussionen mit ausgesuchten Gästen an. Um das Anhören zu erleichtern, sind alle Diskussionen archiviert.

http://www.progressiveradionetwork.com/the-progressive-news-hour/

Artikel auf Englisch: Obama’s America: Tyranny and Permanent War

Übersetzt von Karl Kaiser

dimanche, 30 septembre 2012

Les déclarations d’Edward Luttwak à “La Stampa”

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Les déclarations d’Edward Luttwak à “La Stampa”

 

Le printemps arabe n’a été qu’une illusion! L’Amérique doit se retirer!

 

La Stampa a proposé récemment un entretien avec Edward Luttwak, historien et stratégiste américain. Ce belliciste à tous crins, ce “super-faucon”, qui avait été si souvent l’une des voix les plus dures parmi les exposants de l’intelligence stratégique américaine, dont le débat en Italie s’était fait l’écho, semble exprimer aujourd’hui la pensée rénovée d’une partie de l’établissement au sein de l’hegemon qui découvre de nouveaux rapports de force défavorables à Washington et décide un repli général. Mais quand ce repli aura-t-il lieu? En attendant, bonne lecture...

 

luttWP.jpgLuttwak: “Nous devons nous retirer du monde musulman, en n’y laissant qu’une présence stratégique minimale pour gérer nos intérêts”. Selon Edward Luttwak, analyste auprès du “Center for Strategic and International Studies”, la vague protestataire de ces dernières semaines sanctionne la fin d’une illusion: “Les néocons ont imaginé que la démocratie arriverait au Moyen Orient dès l’élimination de Saddam et le Président Obama s’est également fourvoyé en croyant que le dialogue la ferait avancer. Du moins, pour le moment, la démocratie n’intéresse pas le monde musulman. Nous devons abandonner nos rêves et nous concentrer, avec réalisme, sur nos intérêts”.

 

Q.: Que va-t-il se passer dans les pays arabes?

 

EL: Une explosion généralisée portée par une idéologie anti-américaine et un ressentiment contre les Occidentaux.

 

Q.: Par quoi aura-t-elle été provoquée?

 

EL: Par la pauvreté, l’insatisfaction économique, la marginalisation, le sentiment que cette partie du monde va une fois de plus rater le train. La culture judéo-chrétienne dit à ses ouailles qu’en ce monde il faut souffrir parce que la récompense arrivera seulement au paradis. L’islam, en revanche, promet des satisfactions terrestres: dès lors tout échec est inacceptable.

 

Q.: Donc le “printemps arabe” n’a pas changé les choses?

 

EL: Il faut que, dans nos têtes, une chose soit bien claire: les manifestations et émeutes ne se sont pas déclenchées parce que les gouvernements en place étaient trop peu démocratiques mais parce qu’ils étaient trop laïques. La famille du Tunisien Mohamed Bouazizi, qui s’était immolé par le feu, a déclaré qu’il avait commis son geste parce qu’il s’était senti outragé quand un fonctionnaire de sexe féminin lui avait refusé une licence. Le problème était donc que Ben Ali avait octroyé trop de charges à des fonctionnaires féminins. Ces révoltes ont donc apporté les élections mais non pas la démocratie. Les musulmans ne s’intéressent pas à une démocratie qui légifère puisque les lois ont déjà été données par Dieu par le biais du Coran. Dans de telles conditions, le vote ne sert qu’aux extrémistes pour arriver au pouvoir avec le soutien d’une majorité de la population.

 

Q.: Pourquoi avons-nous manqué notre appui à ce “printemps”?

 

EL: Nous avons commis plusieurs erreurs: avoir envahi l’Irak, avoir cru au “printemps” et avoir aidé les opposants libyens à renverser Khadafi. Quand celui-ci favorisait des attentats et cherchait à se doter d’armes de destruction massive, alors, oui, il aurait été juste de frapper. Mais une fois qu’il y avait renoncé et qu’il s’occupait de ses propres affaires, il fallait le laisser tranquille à son poste.

 

Q.: L’attaque de Benghazi était-elle prévisible?

 

EL: Tous savaient qu’à Dernah les hommes d’Al-Qaeda circulaient ouvertement sans se cacher, en plein jour.

 

Q.: Alors, aujourd’hui, que doivent faire les Etats-Unis?

 

EL: Parachever le retrait hors d’Afghanistan, éviter d’intervenir en Syrie, supprimer les aides économiques et toute implication dans les affaires de la région. Pendant quelques temps, il faut laisser les musulmans régler leurs comptes entre eux.

 

Q.: Et ainsi on ne risquera plus de subir des attentats en Occident...

 

EL: Nous devons certes maintenir une petite présence stratégique et ne frapper que lorsque nous prenons connaissance d’un camp d’entraînement ou que nous avons un affrontement direct avec des groupes terroristes. Nous prendrons le pétrole où nous le pourrons, par exemple en Arabie Saoudite. Nous devons aussi développer nos propres ressources énergétiques et veiller à nos seuls intérêts.

 

(entretien repris sur http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 21 septembre 2012).

jeudi, 27 septembre 2012

La nouvelle “sainte-alliance” entre la CIA et Al-Qaeda

Igor IGNATCHENKO:

La nouvelle “sainte-alliance” entre la CIA et Al-Qaeda

 

 

PCN-SPO_cfr_sur_al-qaida_et_asl_2012_08_12_FR.jpgLa Syrie est inondée de terroristes en tous genres. Al-Qaeda vient d’y commettre une série d’actes terroristes. D’après l’ancien commandant de l’Académie navale turque, l’Amiral Türker Erturk, ces actes ont été commis avec l’assentiment des Etats-Unis. L’Amiral turc affirme que l’Occident et ses alliés arabes ont décidé de réitérer le “scénario du Salvador”, en comptant davantage, pour parachever le travail, sur les groupes terroristes que sur l’opposition politique. Les attentats suicides de Damas le confirment.

 

Il faut se rappeler ici les opérations qui ont visé la déstabilisation du Salvador: elles aussi ont fait appel à des attentats suicides, téléguidés par John Negroponte, devenu par la suite ambassadeur des Etats-Unis en Irak et par Robert Ford, futur ambassadeur américain en Syrie.

 

Peter Oborne, journaliste commentateur du “Daily Telegraph”, confirme que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont récemment intensifié leur coopération clandestine avec Al-Qaeda, afin de fédérer tous les efforts possibles contre le gouvernement syrien légitime. Dans son article “Syria’s Crisis is Leading Us to Unlikely Bedfellows” (= “La crise syrienne nous amène d’étranges compagnons de lit”), Oborne souligne que les actions terroristes de Damas, commises l’an dernier, présentaient toutes les mêmes signes distinctifs de ceux commis par l’organisation terroriste en Irak. Selon ce journaliste britannique, les militants d’Al-Qaeda sont arrivés en Syrie par la Libye en empruntant le “corridor turc”. Peter Oborne considère que “la triple alliance Washington/Londres/Al-Qaeda” constitue une grave menace pour le Royaume-Uni.

 

Omar al-Bakri, un extrémiste religieux résidant au Liban a confessé dans un entretien au “Daily Telegraph” que les militants d’Al-Qaeda, soutenus par le mouvement al-Mustaqbal de Saad al-Hariri, se sont infiltrés en Syrie via le Liban. Au cours d’une conférence de presse tenue à Benghazi, le ministre des affaires étrangères irakien, Hoshyar Zebari, a confirmé le fait qu’Al-Qaeda s’infiltre en Syrie tout au long de la frontière irakienne dans le but d’aller commettre des attaques terroristes ou de transporter des armes.

 

“The Guardian” a publié récemment un article intitulé “Syria Would Be Disastrous for Its People”; l’auteur, Sami Ramadani, explique qu’une alliance entre les Etats-Unis et Al-Qaeda a pris forme. Les Etats-Unis et la Turquie ont la ferme intention de déstabiliser la Syrie, en utilisant, pour ce faire, les fonds de la rente prétrolière que leur fournissent le Qatar et l’Arabie Saoudite. Tandis que Hillary Clinton cherche à convaincre la communauté internationale que l’intervention en Syrie est une démarche nécessaire, la CIA est impliquée activement dans l’appui logistique à Al-Qaeda et dans l’entraînement des militants djihadistes. C’est désormais bien connu: les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont recruté des chefs d’organisations terroristes et des criminels de droit commun, en provenance de tous les pays du monde, pour en faire des mercenaires et pour les infiltrer en Syrie afin d’y parfaire des opérations spéciales, après les avoir entraînés dans des camps situés en Turquie ou au Liban. Par exemple, à Homs, un membre de la mission d’observation de la Ligue Arabe, qui travaille pour les services spéciaux irakiens, a été fort surpris d’y rencontrer des mercenaires pakistanais, irakiens et afghans. Il fut particulièrement impressionné de constater que certains d’entre eux l’avaient jadis enlever, lui, en Irak. Il est donc important de noter aussi que plus d’une centaine de ces mercenaires en provenance de pays arabes ou autres, dont un nombre significatif de légionnaires français, ont été capturés par les autorités syriennes lorsqu’elles ont repris la ville de Homs.

 

Hala Jaber, un correspondant du “Sunday Times”, est certain, quant à lui, que les extrémistes religieux et les mercenaires étrangers, infiltrés en Syrie depuis les pays limitrophes, ont contribué au déchaînement des violences, afin de mettre un terme aux missions des observateurs internationaux. Hala Jaber a souligné que les appels des cheikhs saoudiens à pénétrer en Syrie ont été suivis par des dizaines de personnes venues du Liban, de Tunisie, d’Algérie, d’Arabie Saoudite, de Libye, d’Egypte, de Jordanie et du Koweit,: elles étaient toutes fanatisées par le désir de créer un califat arabe en Syrie et dans la région.

 

“The British Times” a publié un article, en janvier 2012, qui démontrait que l’Arabie Saoudite et le Qatar étaient liés par un accord secret pour financer l’acquisition d’armements au bénéfice de l’opposition syrienne, afin que celle-ci puisse renverser le régime de Bachar al-Assad. Il existe également un accord secret liant, d’une part, l’Arabie Saoudite et le Qatar, et, d’autre part, l’opposition syrienne; il a été forgé après la réunion des ministres des affaires étrangères des nations de la Ligue Arabe au Caire, en janvier 2012. Un représentant de l’opposition syrienne avait déclaré au quotidien britannique que l’Arabie Saoudite avait offert toute l’assistance souhaitée. Et il avait ajouté que la Turquie, elle aussi, avait pris une part active dans le soutien à l’opposition, en fournissant des armes le long de la frontière turco-syrienne.

 

Mehmet Ali Ediboglu, un député de la province turque de Hatay, a déclaré au journal “National”, un organe publié dans les Emirats Arabes Unis, qu’une grande quantité d’armes d’origine turque se trouvait en Syrie. Ediboglu appartenait à la délégation du “Parti Populaire républicain” turc qui s’était rendue en Syrie en septembre 2011. Des fonctionnaires syriens avaient montré aux membres de cette délégation des photos de camions chargés d’armes qui déchargeaient leur cargaison dans le désert situé dans la zone-tampon entre les “checkpoints” le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie. L’entretien du député turc révèle aussi que les armes auraient été commandées et payées par les “Frères Musulmans”.

 

Le site israélien “Debka”, proche des services de renseignement du Mossad, révélait, en août 2011, que l’OTAN avait offert, au départ du territoire turc, des systèmes de défense anti-aériens portables, des armes anti-chars, des lance-granades et des mitrailleuses lourdes aux forces de l’opposition syrienne. Et le site “Debka” ajoutait: “Les rebelles syriens ont reçu un entraînement en Turquie”. L’OTAN et les Etats-Unis ont organisé une campagne pour recruter des milliers de volontaires musulmans, en provenance de divers pays, pour renforcer les rangs des rebelles syriens. L’armée turque a ensuite entraîné ces volontaires et leur a assuré un passage sécurisé à travers la frontière.

 

Selon “The Guardian”, l’Arabie Saoudite est prête à offrir une assistance financière aux militants de l’ “armée syrienne libre”, tout en incitant les militaires de l’armée régulière à la désertion et en augmentant la pression exercée sur le gouvernement d’Al-Assad. Riyad a mis ses plans bien au point avec Washington et les autres Etats arabes. Comme l’ont bien noté les médias britanniques, en faisant référence à des sources anonymes en provenance de trois capitales arabes, l’idée de base ne vient pas des Saoudiens mais plutôt de leurs alliés arabes: ceux-ci, en effet, visent l’élimination de la souveraineté syrienne. L’encouragment à la désertion coïncide avec la fourniture d’armes aux rebelles syriens. “The Guardian” affirme que ses entretiens avec de hauts fonctionnaires de pays arabes lui ont révélé que les fournitures d’armes saoudiennes et qataries, comprenant des fusils automatiques, des lance-grenades et des missiles anti-chars, ont commencé à la mi-mai 2011. Les interlocuteurs arabes du “Guardian” ont expliqué que l’accord final pour envoyer aux rebelles les armes déposées en Turquie a été obtenu à grand peine car Ankara insistait fortement pour que l’opération soit couverte diplomatiquement par les Etats arabes et par les Etats-Unis. Les auteurs de cet article ont également ajouté que la Turquie a autorisé la création d’un centre de commandement à Istanbul, chargé de coordonner les lignes logistiques après consultation avec les chefs de l’ “armée syrienne libre” en Syrie. Des journalistes du “Guardian” ont assisté au transfert des armes dans les premiers jours de juin 2011, dans une localité proche de la frontière turque.

 

Un journal aussi réputé que le “New York Times” a également rapporté que la CIA avait organisé les fournitures en armements et équipements à l’opposition syrienne. D’après les sources du quotidien new-yorkais, des experts au service de la CIA ont travaillé à la distribution illégale de fusils d’assaut, de lanceurs de missiles anti-chars et d’autres types de munitions à l’opposition syrienne. Les armes et les munitions ont été transportées en Syrie notamment avec l’aide des réseaux des “Frères Musulmans” syriens, prétend Eric Schmitt, auteur de l’article. Les fonds destinés à payer ces fusils, ces lance-grenades et ces systèmes blindicides ont été partagés entre la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar. Les agents de la CIA ont foruni assistance sur place pour que les cargaisons soient acheminées de leurs dépôts à leurs destinations. Les agents américains ont pu aussi aider les rebelles à organiser un réseau élémentaire de renseignement et de contre-espionnage pour combattre Bachar Al-Assad. Andrea Stone, du “Huffington Post”, confirme cette information.

 

On retiendra le fait que les agents de la CIA ont travaillé à partir de postes situés dans le Sud de la Turquie, dès mars 2011, en conseillant à l’Arabie Saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis quels étaient les éléments de l’ “armée syrienne libre” qu’ils devaient armer. En outre, le vice-président du “Parti trvailliste” turc, Bulent Aslanoglu, a confirmé qu’environ 6000 personnes de nationalités arabes diverses, d’Afghans et de Turcs ont été recrutés par la CIA au départ des Etats-Unis pour commettre des attentats terroristes en Syrie.

 

L’alliance entre les Etats-Unis et Al-Qaeda ne trouble guère une personnalité comme Reuel Marc Gerecht, ancien agent de la CIA et “Senior Follower” auprès de la “Foundation for Defence of Democracies”. Dans les pages du “Wall Street Journal”, Gerecht appuie la nécessité “de mener une opération musclée de la CIA au départ de la Turquie, de la Jordanie et aussi du Kurdistan irakien”. Il pense en outre que l’ “implication limitée” de la CIA contre Al-Assad, portée à la connaissance du public par les médias occidentaux, n’annulera pas en termes concrets les efforts entrepris par ceux qui cherchent à abattre le régime au pouvoir en Syrie. Gerecht insiste surtout sur le fait “qu’Al-Assad, qui dépend de la minorité chiite-alaouite, soit de 10 à 15% de la population syrienne, pour étoffer ses forces militaires, n’aura pas la force de lutter contre l’insurrection si celle-ci se présente sur des fronts multiples”. Cet intellectuel, ancien agent des services et aujourd’hui recyclé dans le bureau d’études de la “Foundation for Defence of Democracies”, pense “qu’une approche coordonnée, téléguidée par la CIA, pour tenter d’envoyer des armes anti-chars, anti-aériennes et anti-personnel à travers les vides sécuritaires des frontières, que le régime ne contrôle pas, ne s’avèrera pas difficile. Le manque d’hommes du régime et la géographie de la Syrie, avec ses montagnes de faible altitude, ses steppes arides et ses déserts malaisés d’accès, rendront le pays probablement très vulnérable aux coups de l’opposition si cette opposition dispose d’une puissance de feu suffisante”. L’ancien agent de la CIA se montre sûr que cette action en Syrie ne constituera pas une entreprise difficile à réaliser: “De même, quand la CIA a renforcé son aide aux forces afghanes anti-soviétiques en 1986-87, les effectifs impliqués (à l’extérieur comme à Washington) étaient infimes, peut-être deux douzaines. Une opération agressive en Syrie nécessitera peut-être plus d’aide en personnel de la CIA que l’opération afghane mais ce seront moins de cinquante officiers américains qui travailleront avec les services alliés”.

 

D’après Gerecht, c’est surtout le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui a rompu avec Al-Assad de manière irréversible. La Jordanie, le pays arabe qui bénéficie des rapports les plus étroits avec les Etats-Unis, est aussi hostile à Damas. En outre, le vétéran de la CIA assure que le Kurdistan irakien, toujours plus encadré de fonctionnaires américains sur son propre sol, donnera à la CIA une bonne marge de manoeuvre, Washington ayant promis aux Kurdes son soutien dans tout conflit qui pourrait les opposer à Bagdad ou à Téhéran.

 

Igor Ignatchenko.

(Source: http://www.eurasia-rivista.org , http://sitoaurora.altervista.org/ & http://aurorasito.wordpress.com/ repris sur http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 11 eptembre 2012).

 

 

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dimanche, 16 septembre 2012

Alexander Dugin on Obama's Visit to Russia

Alexander Dugin on Obama's Visit to Russia

(English subtitles)

lundi, 23 juillet 2012

Amnesty International et Human Rights Watch mercenaires de l’Empire ?

Amnesty International et Human Rights Watch mercenaires de l’Empire ?


Ex. htt://mediabenews.wordpress.com/

Sous la présidence d’Obama, l’impérialisme étasunien a endossé les habits de protecteur des peuples de la planète grâce à une rhétorique humanitaire bien ficelée qui sert aujourd’hui à enrober chaque agression, chaque violation de la loi internationale, chaque guerre de pillage et/ou de conquête.
 

Les anciens colonisateurs européens et leurs cousins d’Amérique, naguère enrichis par le génocide des Indiens et l’esclavage africain, veulent nous faire croire qu’ils protègent aujourd’hui les peuples qu’ils massacraient hier. Mais si la liberté, voire la vie, des peuples de couleurs ou non-chrétiens, n’avaient jusqu’ici que peu d’intérêt pour les défenseurs des valeurs démocratiques, force est de constater que, dans la configuration géopolitique actuelle, les droits de l’homme sont devenus le mot d’ordre de l’Empire. Et les soi-disant organisations occidentales spécialisées dans la défense des droits humains occupent une place stratégique de premier plan.

Parmi ces organisations, Amnesty International et Human Rights Watch. Elles dépensent ainsi toutes les deux une grande partie de leur énergie à soutenir les États-Unis et leurs affidés, pourtant bien connus pour piétiner allégrement la souveraineté des pays les plus faibles comme s’ils incarnaient à eux seuls le droit international.

Á la mi-mai, des milliers de manifestants pacifistes ont protesté contre le sommet de l’OTAN à Chicago. Dans le même temps, Amnesty International organisait un contre-sommet dont les rangs étaient formés de militants favorables à l’intervention de l’Oncle Sam en Afghanistan. La tristement célèbre Madeleine Albright, qui estimait il n’y a encore pas si longtemps que la guerre en Irak et l’embargo, pourtant responsable de la mort de milliers d’enfants, se justifiaient, s’est naturellement joint à ce macabre cortège.

L’ancienne secrétaire d’Etat (sous l’ère Bush, excusez du peu) et l’ONG ont depuis estimé que la présence étasunienne en Afghanistan devait se prolonger autant que nécessaire pour le bien des femmes afghanes. Un exemple parmi d’autre de la collusion entre les uns et les autres… Et une position d’autant plus incompréhensible que les États-Unis ont dépensé des milliards de dollars dans une joint-venture avec le Pakistan et l’Arabie saoudite pour aider les islamistes à renverser le président Mohammed Nadjibullah qui, soutenu par l’Union soviétique et animé par des idées progressistes, avait pourtant plaidé la cause des femmes afghanes.

Aujourd’hui, Amnesty International et Human Rights Watch accusent de concert la Chine et la Russie d’être des ennemies des droits humains en Syrie parce que ces pays ont tous deux refusé de jouer la carte de l’intervention militaire dont on connaît désormais les conséquences en Libye.

Lorsqu’Amnesty International et Human Rights Watch font activement campagne en faveur d’une guerre, il est curieux de constater que cette dernière colle systématiquement aux plans de l’Empire.

Ces deux organisations humanitaires ont fourni objectivement, durant la guerre contre la Libye, une grande partie des « munitions » aux rebelles libyens -en se faisant caisse de résonnance de la propagande étasunienne- en faisant croire au monde entier qu’un massacre imminent allait se perpétrer à Benghazi.

Ces deux associations pratiquent en réalité l’imposture à l’échelle planétaire, feignant d’un côté de s’occuper des droits humains et en soutenant de l’autre les États-Unis et leurs affidés dans leurs guerres impérialistes, tout en se drapant des oripeaux du droit international.

Amnesty International et Human Rights Watch sont bel et bien de parfaits mercenaires de l’Empire.

Capitaine Martin

Source :http://www.resistance-politique.fr/article-amnesty-international-et-human-rights-watch-les-mercenaires-de-l-empire-107829312.html

samedi, 21 juillet 2012

En 1979, l’administration US considérait Obama comme étranger

En 1979, l’administration US considérait Obama comme étranger et la biographie cachée des Obama : une famille au service de la CIA

 

obama cia
 

Ex. http://mediabenews.wordpress.com/

Depuis plus de trois ans, les indices s’accumulent laissant penser que Barack Obama n’est pas né Etats-unien et n’était pas constitutionnellement éligible à la présidence des Etats-Unis.

Plusieurs actions en justice ont été entreprises pour casser son élection sous ce motif, mais elles ont toutes été jugées irrecevables. A ce jour, Barack Obama a dépensé 950 000 dollars pour ne pas avoir à produire son acte de naissance original.

Le Parti républicain n’a pas souhaité s’emparer de cette polémique. D’autant qu’il avait investi comme candidat rival John McCain, qui lui aussi n’était pas éligible (le sénateur McCain est né Etats-unien, mais sur une base militaire US à l’étranger et non pas sur le sol des Etats-Unis comme l’exige la constitution). Tout laisse à penser qu’un accord était intervenu entre les deux grands partis avant l’élection présidentielle.

Par défaut, ce sont donc surtout des groupes extrémistes qui se sont intéressés à cette affaire. Certains par évidente xénophobie, voire négrophobie.

Quoi qu’il en soit, depuis un an de nombreuses associations cherchent à établir l’identité exacte de Barack Obama. Dans ce contexte, la publication de son dossier d’inscription à l’école Saint François d’Assise à Jakarta, a jeté un premier trouble : l’enfant y a été inscrit comme Indonésien de religion musulmane. Mais il ne s’agit pas là d’un document officiel et l’on peut concevoir qu’il ait été mal remplis.

Un nouveau document, rendu public par l’avocat ultra-conservateur Gary Kreep, montre que Barack Obama a bénéficié d’une bourse Fullbright pour suivre deux ans de scolarité à l’Occidental College (1979-80). Or, ces bourses ne sont accordées par le département d’Etat qu’aux étrangers. De deux choses l’une, soit le président Obama n’est pas né Etats-unien et n’était pas éligible, soit il est né Etats-unien mais a fait de fausses déclarations pour bénéficier indument d’une bourse du département d’Etat.

La biographie cachée des Obama : une famille au service de la CIA

Le journaliste d’investigation Wayne Madsen a compilé plusieurs archives de la CIA établissant les liens entre l’Agence et des institutions et des personnes ayant eu des relations étroites avec Barack Obama, ses parents, sa grand-mère et son beau-père. La première partie de son dossier souligne l’implication de Barack Obama senior dans les actions menées par la CIA au Kenya. Ces opérations visaient à contrer la montée du communisme sous influence sino-soviétique dans les cercles étudiants ; au-delà, elles avaient également pour objectif de faire obstruction à l’émergence de leaders africains non-alignés.

 
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De 1983 à 1984, Barack Obama exerça en tant qu’analyste financier au sein de la Business International Corporation, connue comme société écran de la CIA.

Business International Corporation, la société écran de la CIA dans laquelle exerçait le futur président des États-Unis, organisait des conférences réunissant les dirigeants les plus puissants et employait des journalistes comme agents à l’étranger. Le travail qu’y a mené Barack Obama à partir de 1983 concorde avec les missions d’espionnage au profit de la CIA qu’a remplies sa mère, Stanley Ann Dunham dans les années 1960, après le coup d’État en Indonésie, pour le compte d’autres sociétés écrans de la CIA, dont l’East-West Center de l’Université de Hawaii, l’Agence des États-Unis pour le développement international (United States Agency for International Development, USAID) [1]et la Fondation Ford [2]. Dunham rencontra et épousa Lolo Soetoro, le beau-père d’Obama, à l’East-West Center en 1965. Soetoro fut rappelé en Indonésie en 1965 en tant qu’officier de haut rang afin d’assister le général Suharto et la CIA dans le sanglant renversement du président Sukarno [3]

Barack Obama senior rencontra Dunham en 1959 lors de cours de russe à l’Université de Hawaii. Il figurait parmi les heureux élus d’un convoyage aérien entre l’Afrique de l’Est et les États-Unis pour faire entrer 280 étudiants dans diverses institutions universitaires états-uniennes. Selon un rapport de l’agence Reuters de Londres du 12 septembre 1960, cette opération bénéficiait simplement d’une « aide  » de la seule Fondation Joseph P. Kennedy. Elle visait à entraîner et endoctriner de futurs agents d’influence en Afrique, un continent alors en passe de devenir le terrain de la lutte de pouvoir entre les États-Unis, l’Union soviétique et la Chine pour peser sur les régimes des pays nouvellement indépendants ou sur le point de le devenir.

Lors du choix des étudiants expatriés, Masinda Muliro, le vice-président de l’Union démocratique africaine du Kenya (Kenyan African Democratic Union, KADU), avait dénoncé les préférences tribales favorisant la majorité ethnique des Kukuyus et du groupe minoritaire des Luo. Ce favoritisme privilégiait les sympathisants de l’Union nationale africaine du Kenya (Kenyan African National Union, KANU), dirigée par Tom Mboya, au passé nationaliste et syndicaliste. C’est Mboya qui choisit d’envoyer Barack Obama senior étudier à l’Université de Hawaii. Obama senior, alors marié, père d’un enfant et en attente d’un deuxième enfant au Kenya, épousa Dunham sur l’île de Maui le 2 février 1961. Dunham était enceinte de Barack Obama depuis trois mois au moment de son union avec Obama senior. Celui-ci devint le premier étudiant africain à intégrer une université états-unienne.

Toujours selon Reuters, Muliro aurait également déclaré vouloir envoyer une délégation aux États-Unis pour enquêter sur les étudiants kenyans ayant reçu des « présents » de la part des États-Uniens et pour « s’assurer que les cadeaux faits aux étudiants à l’avenir [soient] gérés par des personnes sincèrement soucieuses du développement du Kenya. »

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La CIA habría reclutado a Tom Mboya en el marco de un programa llamado « liberación selectiva », programa generosamente financiado por la CIA y cuyo objetivo era aislar al presidente Kenyatta, quien fue el fundador de la República de Kenia, y considerado por la agencia de espionaje estadounidense como una persona de « no confianza ».

Mboya reçut à l’époque une subvention de 100 000 dollars de la part de la Fondation Joseph P. Kennedy, dans le cadre du programme d’invitation d’étudiants africains, après avoir refusé la même offre de la part du Département d’État. À l’évidence, Mboya s’inquiétait des soupçons qu’aurait éveillés une assistance états-unienne directe chez les politiques kenyans procommunistes, déjà suspicieux de ses liens avec la CIA. Le programme fut financé par la Fondation Joseph P. Kennedy et par la Fondation des étudiants afro-américains. Obama senior ne faisait pas partie du premier groupe acheminé par avion aux États-Unis mais de l’un des suivants. Ce programme d’aide aux étudiants africains, organisé par Mboya en 1959, incluait des étudiants originaires du Kenya, de l’Ouganda, du Tanganyika, de Zanzibar, de la Rhodésie du Sud et du Nord et au Nyassaland (l’actuel Malawi).

Reuters rapporte également que Muliro accusait le favoritisme présidant à la sélection des bénéficiaires de l’aide états-unienne « de perturber et d’aigrir les autres étudiants africains. »Muliro affirmait que « l’avantage était donné aux tribus majoritaires [les Kikuyus et les Luo] et que de nombreux étudiants sélectionnés par les États-Unis avaient échoué aux examens d’admission alors que d’autres étudiants non-sélectionnés faisaient état de meilleures recommandations. »

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Enviado a Hawai por la CIA, Barack Obama senior, es decir el padre del actual presidente de los EEUU, Barack Obama junior, llevando las tradicionales flores en el cuello símbolo de bienvenida en la isla, se deja fotografiar en compañía de Stanley Dunham (a la izquierda de Obama senior), es decir el abuelo materno del presidente Barack Obama.

Obama senior était l’ami de Mboya et originaire de la tribu des Luo. Après l’assassinat de Mboya en 1969, Obama senior témoigna au procès du meurtrier présumé. Obama senior affirma avoir été la cible d’une tentative de meurtre en pleine rue après sa comparution au tribunal.

Obama senior quitta Hawaii pour Harvard en 1962 et divorça de Dunham en 1964. Il épousa une étudiante de Harvard, Ruth Niedensand, une Etats-unienne juive, avec qui il retourna au Kenya et eut deux enfants. Leur union se termina également par un divorce. Obama senior travailla au ministère des Finances et au ministère des Transports kenyans ainsi qu’au sein d’une compagnie pétrolière. Obama senior se tua dans un accident de voiture en 1982 ; les principaux hommes politiques kenyans assistèrent à ses funérailles, dont Robert Ouko, qui deviendra ministre des Transports et sera assassiné en 1990.

Les documents de la CIA indiquent que Mboya était un important agent d’influence pour le compte de la CIA, non seulement au Kenya mais dans toute l’Afrique. D’après un rapport hebdomadaire secret de la CIA (CIA Current Intelligence Weekly Summary) en date du 19 novembre 1959, Mboya était chargé de surveiller les extrémistes lors de la deuxième Conférence panafricaine de Tunis (All-Africa People’s Conference, AAPC). Le document rapporte que « de sérieuses frictions[s’étaient] développées entre le Premier ministre du Ghana, Kwame Nkrumah, et le nationaliste kenyan Tom Mboya qui [avait] activement participé en décembre [1958] à la surveillance des extrémistes lors de la première Conférence panafricaine à Accra. » Les termes « activement participé » semblent indiquer que Mboya coopérait avec la CIA, dont le rapport fut établi par ses agents sur le terrain à Accra et à Tunis. C’est pendant cette période de « collaboration » avec la CIA à Accra et à Tunis que Mboya alloua à Obama senior une bourse d’études et lui offrit la possibilité de s’expatrier et d’entrer à l’Université de Hawaii, où il rencontra et épousa la mère de l’actuel président des États-Unis.

Dans un rapport hebdomadaire secret de la CIA plus ancien, daté du 3 avril 1958, apparaissent ces mots : « [Mboya] reste l’un des dirigeants africains les plus prometteurs. » La CIA, dans un autre rapport hebdomadaire secret, daté du 18 décembre 1958, qualifie le nationaliste kenyan MBoya de« jeune porte-parole capable et dynamique » lors de sa participation aux débats de la Conférence panafricaine ; il fut perçu comme un opposant aux « extrémistes » tels que Nkrumah, soutenu par« les représentants sino-soviétiques. »

Dans un document de la CIA déclassifié sur la Conférence panafricaine de 1961, le conservatisme de Mboya, à l’instar de celui du Tunisien Taleb Slim, est clairement défini comme le contrepoids à la politique de gauche du clan Nkrumah. Les procommunistes avaient été élus à la tête du comité organisateur de la Conférence panafricaine lors de la conférence du Caire en 1961, à laquelle assista Mboya. Dans le rapport de la CIA, le nom de plusieurs de ces dirigeants sont cités : celui du Sénégalais Abdoulaye Diallo, le Secrétaire général de la Conférence panafricaine, de l’Algérien Ahmed Bourmendjel, de l’Angolais Mario de Andrade, de Ntau Mokhele du Basutoland (ex-Lesotho), du Camerounais Kingue Abel, d’Antoine Kiwewa du Congo belge (l’actuelle RDC), du Ghanéen Kojo Botsio, du Guinéen Ismail Touré, de T. O. Dosomu Johnson du Liberia, du Malien Modibo Diallo, du Marocain Mahjoub Ben Seddik, de Djibo Bakari du Niger, de Tunji Otegbeya du Nigeria, de Kanyama Chiume du Nyassaland, du Somalien Ali Abdullahi, du Sud-Africain Tennyson Makiwane, et de Mohamed Fouad Galal des Émirats arabes unis.

Les seuls participants ayant reçu l’approbation de la CIA furent Mboya (dont tout porte à croire qu’il était un indicateur de la CIA), Joshua Nkomo, originaire de Rhodésie du Sud, B. Munanka du Tanganyika, le Tunisien Abdel Magid Shaker et l’Ougandais John Kakongé.

Nkrumah sera finalement limogé en 1966, après un coup d’État militaire organisé par la CIA, alors qu’il effectuait une visite d’État en Chine et au Nord-Viêt-Nam. Cette opération fut mise en œuvre un an après celle que l’Agence mena contre le président Sukarno, autre coup d’État militaire dans lequel la famille maternelle d’Obama joua un rôle. Certains éléments donnent à penser que l’assassinat de Mboya en 1969 fut organisé par des agents chinois agissant pour le compte des factions gouvernementales chargées par le président kenyan, Jomo Kenyatta, de lutter contre Mboya et par là même, d’éliminer un homme politique africain pro-états-unien de premier plan. Toutes les ambassades de Nairobi avaient mis leurs drapeaux en berne en hommage à Mboya, sauf une, celle de la République populaire de Chine.

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Jomo Kenyatta, primer presidente de Kenia después de salir del colonialismo.

L’influence qu’exerça Mboya sur le régime de Kenyatta se prolongera longtemps après sa mort, quand Obama senior était toujours en vie. En 1975, Josiah Kariuki, un socialiste membre du parti KANU (parti dont il aida à la mise en place avec Mboya et Obama senior) était assassiné. Après ce meurtre, Kenyatta renvoya du gouvernement trois ministres insoumis qui « étaient liés personnellement soit à Kariuki, soit à Mboya. » Cette information fut d’abord classée secrète (niveau de classification Umbra) ; elle apparait dans plusieurs notes de service de la CIA au Moyen-Orient, en Afrique et en Afrique du Sud. Elle fut par la suite diffusée sur le réseau COMINT le 24 juin 1975. Les renseignements figurant dans ce rapport, comme le montre son niveau de classification, proviennent d’écoutes effectuées par le ministère de l’Intérieur kenyan. Personne n’a jamais été accusé du meurtre de Kariuki.

La mise sur écoute des associés de Mboya et de Kariuki est une preuve que la NSA et la CIA maintinrent leur surveillance sur Barack Obama senior ; un individu, en sa qualité de ressortissant étranger aux États-Unis, qui était susceptible d’être soumis occasionnellement à la mise sur écoute légale, dont se chargent la NSA et le Government Communications Headquarters (GCHQ, le service de renseignement électronique du gouvernement britannique).

[1] « L’USAID et les réseaux terroristes de Bush », par Edgar González Ruiz, Réseau Voltaire, 17 août 2004.

[2] « La Fondation Ford, paravent philanthropique de la CIA » et « Pourquoi la Fondation Ford subventionne la contestation », par Paul Labarique, Réseau Voltaire, 5 et 19 avril 2004.

[3] « 1965 : Indonésie, laboratoire de la contre-insurrection », par Paul Labarique, Réseau Voltaire, 25 mai 2004.

Dans la seconde partie de son enquête, Wayne Madsen s’intéresse à la biographie de la mère et du beau-père du Président Barack Obama. Il retrace leur parcours en tant qu’agents de la CIA d’abord à l’Université de Hawaii, où s’élaboraient quelques-uns des projets les plus sombres de l’Agence, puis en Indonésie, alors que les États-Unis préparaient un immense massacre de sympathisants communistes. Leur carrière s’inscrit dans cette période qui vit les débuts de la mondialisation en Asie et dans le reste du monde. À la différence de la dynastie Bush, Barack Obama a su cacher ses propres liens avec la CIA et en particulier, ceux de sa famille, jusqu’à aujourd’hui. Madsen conclut par cette question : « Que cache encore Barack Obama ? »

Dans la première partie de ce dossier spécial, le Wayne Madsen Report (WMR) révélait les liens entre Barack Obama senior et le convoyage aérien entre l’Afrique et les États-Unis d’un groupe de 280 étudiants originaires d’Afrique du Sud et des nations d’Afrique de l’Est indépendantes ou sur le point de le devenir. En leur attribuant des diplômes universitaires, les États-Unis s’assuraient la sympathie des heureux élus et espéraient contrer les projets similaires que mettaient en œuvre l’Union soviétique et la Chine. Barack Obama senior fut le premier étudiant étranger à s’inscrire à l’Université de Hawaii. Obama senior et la mère de Barack Obama, Ann Stanley Dunham, se rencontrèrent en cours de russe en 1959 ; ils se marièrent en 1961.

Le programme d’invitation d’étudiants africains était géré par le leader nationaliste Tom Mboya ; il était le mentor et ami d’Obama senior, et comme lui originaire de la tribu des Luo. Les documents de la CIA cités dans la première partie de ce dossier établissaient la collaboration active de Mboya avec la CIA dans le but d’empêcher les nationalistes prosoviétiques et prochinois de prendre l’ascendant sur les mouvements nationalistes panafricains dans les milieux politique, étudiant et ouvrier.

L’un des opposants les plus acharnés de Mboya était le premier Président de la République du Ghana, Kwame Nkrumah, renversé en 1966 lors d’une opération montée par la CIA. L’année suivante, Barack Obama et sa mère rejoignirent Lolo Soetoro en Indonésie. Soetoro avait rencontré Ann Dunham en 1965 à l’Université de Hawaii, alors que le jeune Barack était âgé de quatre ans.

En 1967 donc, Barack et sa mère s’installaient à Jakarta. En 1965, Lolo Soetoro avait été rappelé par le général Suharto pour servir dans le haut-commandement militaire et aider à la planification, avec le soutien de la CIA, du génocide d’Indonésiens et de Sino-indonésiens procommunistes à travers tout le pays. Suharto consolida son pouvoir en Indonésie en 1966, l’année même où Mboya aida la CIA à trouver les soutiens nécessaires parmi les nationalistes panafricains pour renverser le Président Nkrumah au Ghana.

L’East-West Center de l’Université de Hawaii et le coup d’État de la CIA contre Sukarno

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Liens entre les diverses institutions et la CIA.

Ann Dunham rencontra Lolo Soetoro à l’East-West Center de l’Université de Hawaii. Ce centre était lié depuis longtemps aux activités de la CIA dans la zone Asie / Pacifique. En 1965, l’année où Dunham rencontra et épousa Lolo Soetoro, un nouveau doyen fut nommé à l’East-West Center : Howard P. Jones, qui avait été l’ambassadeur des États-Unis en Indonésie lors de sept années capitales pour le pays entre 1958 et 1965. Jones était présent à Jakarta quand Suharto et ses officiers agissant pour le compte de la CIA planifièrent le renversement de Sukarno, accusé, à l’instar du PKI (le Parti communiste indonésien), d’être allié à la Chine [1].

Le 10 octobre 1965, alors qu’il était le doyen de l’East-West Center, Jones publia un article pour leWashington Post dans lequel il prenait la défense de Suharto dans le coup d’État contre Sukarno. Le Post l’invitait à commenter ce coup d’État, décrit comme un « contre-coup d’État » pour reprendre le pouvoir aux mains des communistes. Jones déclarait que Suharto n’avait fait que répondre à un putsch communiste contre Sukarno mené par le Lieutenant-colonel Untung, « un capitaine de bataillon relativement inconnu, en poste dans la garde présidentielle. »

Jones, dont les propos reflètent le contenu des rapports de la CIA issus de l’ambassade des États-Unis à Jakarta, poursuivait son article en affirmant que le prétendu putsch communiste du 30 septembre 1965 « était tout près de réussir, après le meurtre de six officiers du haut-commandement. Il aurait bien pu réussir si le ministre de la Défense Nasution et un certain nombre d’autres généraux n’avaient pas réagi suffisamment rapidement pour organiser un contre-putsch spectaculaire. » Bien entendu, ce dont Jones se garda d’informer les lecteurs duPost était que Suharto avait fortement bénéficié du soutien de la CIA.

Ni Sukarno ni le gouvernement indonésien, au sein duquel siégeaient les leaders de deuxième et de troisième rang du PKI, ne reprochèrent aux communistes ces assassinats. On ne peut pas exclure l’hypothèse que ces meurtres soient une opération sous fausse bannière organisée par la CIA et Suharto, destinée à porter les accusations sur le PKI. Deux jours après le putsch de Suharto, les participants à une manifestation orchestrée par la CIA incendièrent le quartier général du PKI à Jakarta. En défilant devant l’ambassade états-unienne, qui abritait également une antenne de la CIA, ils scandaient les mots : « Longue vie aux États-Unis ! »

Untung déclara quant à lui que, lorsqu’il réalisa que Suharto et la CIA préparaient le coup d’État pour le jour de parade de l’armée indonésienne, le 5 octobre 1965, Sukarno et lui, suivis des militaires leur étant restés fidèles, passèrent les premiers à l’action. Jones répondit qu’il voyait dans cette version « la traditionnelle propagande communiste. » Suharto s’engagea contre Sukarno le 1er octobre. Jones répéta « qu’il n’y avait pas une once de vérité dans l’accusation portée contre la CIA d’avoir agi contre Sukarno. » Les historiens ont prouvé le contraire. Jones accusait les communistes de profiter de la santé fragile de Sukarno pour exclure tout candidat susceptible de lui succéder. Leur but, toujours selon Jones, était d’imposer D. N. Aidit, le chef du PKI, à la succession de Sukarno. Sukarno ne mourut qu’en 1970, alors qu’il se trouvait en résidence surveillée.

Un document de la CIA, auparavant classé secret et non daté, mentionne que « Sukarno[souhaitait] revenir à la configuration d’avant-putsch. Il [refusait] d’accuser le PKI et le Mouvement de 30 septembre [du Lieutenant-colonel Untung] ; il [appela] plutôt à l’unité du peuple indonésien et [dissuada] les velléités de vengeance. Mais il ne [parvint] pas à empêcher l’armée de poursuivre ses opérations contre le PKI ; il [agit] même dans leur sens en nommant le général Suharto à la tête de l’armée. » Suharto et le beau-père de « Barry » Obama Soetoro, Lolo Soetoro, ignorèrent les appels de Sukarno à l’apaisement, comme le découvriraient très vite les Indonésiens.

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Après l’échec du coup d’État militaire attribué aux officiers des mouvances de gauche en 1965, Suharto (à gauche) déclencha de sanglantes purges anticommunistes au cours desquelles un million de civils furent tués.

Le massacre des populations sino-indonésiennes par Suharto est évoqué dans les documents de la CIA au travers de la description du parti Baperki : « Les sympathisants du parti de gauche Baperki, très implanté dans les zones rurales, sont majoritairement d’origine sino-indonésienne. » Une note déclassifiée de la CIA, datée du 6 octobre 1966, démontre l’étendue du contrôle et de la supervision exercés par la CIA dans le coup d’État contre Sukarno ; de nombreux agents servaient d’intermédiaires avec les unités armées de Suharto postées aux abords du palais présidentiel à Bogor et de diverses ambassades dans tout le pays, dont le consulat des États-Unis à Medan. Ce consulat surveillait les sympathisants de gauche dans cette ville de l’île de Sumatra et, selon un mémo de la CIA du 2 octobre 1965, porta à la connaissance de l’Agence le fait que « le consul soviétique disposait d’un avion prêt à évacuer les citoyens soviétiques de Sumatra. » La note du 6 octobre recommandait également d’empêcher Untung de recueillir trop de soutien parmi les populations de l’intérieur de l’île de Java.

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Ann Dunham Soetero « gagnant les cœurs et les esprits » des fermiers et des artisans javanais dans le village de Kajar.

Un rapport hebdomadaire déclassifié de la CIA concernant l’Indonésie, daté du 11 août 1967 et intitulé « Le Nouvel ordre en Indonésie », fait apparaître qu’en 1966, l’Indonésie restructura son économie pour remplir les conditions d’attribution de l’aide du FMI. Dans ce rapport, la CIA se réjouissait du nouveau triumvirat installé au pouvoir en Indonésie en 1967 : Suharto, le ministre des Affaires étrangères, Adam Malik, et le Sultan de Jogjakarta [2], qui était aussi ministre de l’Économie et des Finances. La CIA se félicitait également de l’interdiction du PKI, mais concédait qu’il « rassemblait néanmoins de nombreux partisans à l’est et au centre de Java » ; c’est dans cette région que, par la suite, Ann Dunham Soetoro concentrerait ses activités pour le compte de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international), la Banque mondiale et la Fondation Ford, des sociétés écrans de la CIA. Sa mission était de « gagner les cœurs et les esprits » des fermiers et des artisans javanais.

Dans une note déclassifiée de la CIA du 23 juillet 1966, le parti musulman Nahdatul Ulama (NU), le parti le plus puissant en Indonésie, est clairement vu comme un allié naturel des États-Unis et du régime de Suharto. Le rapport établit que Suharto bénéficia d’une assistance pour renverser les communistes pendant la période de contre-putsch, notamment là où le NU était le mieux implanté : à l’est de Java, au nord de Sumatra et dans plusieurs zones de l’île de Bornéo. Une autre note déclassifiée de la CIA, datée du 29 avril 1966, fait référence au PKI : « Les extrémistes musulmans ont surpassé l’armée à bien des égards en traquant et en tuant les membres du [PKI]et d’autres groupes affiliés servant de couverture. »

Dunham et Barry Soetoro à Jakarta et les activités secrètes de l’USAID

Enceinte de Barack Obama, Dunham abandonna en 1960 ses études à l’Université de Hawaii. Barack Obama senior quitta Hawaii en 1962 pour étudier à Harvard. Dunham et Obama senior divorcèrent en 1964. À l’automne 1961, Dunham s’inscrivit à l’Université de Washington et éleva son enfant. Elle réintégra l’Université de Hawaii entre 1963 et 1966. Lolo Soetoro, qui s’unit à Dunham en mars 1965, quitta Hawaii pour l’Indonésie le 20 juillet 1965, trois mois avant les opérations de la CIA contre Sukarno. Il est clair que Soetoro, promû colonel par Suharto, était rappelé à Jakarta pour participer au coup d’État contre Sukarno, des troubles qui causèrent la mort d’environ un million d’Indonésiens parmi les populations civiles. Le Président Obama préfèrerait que la presse ignore ce passé ; c’est bien ce qu’elle a fait pendant la campagne des primaires et de l’élection présidentielle de 2008.

En 1967, après son arrivée en Indonésie avec Obama junior, Dunham enseigna l’anglais à l’ambassade états-unienne de Jakarta, où se trouvait l’une des antennes de la CIA les plus importantes en Asie, relayée par d’importants bureaux situés à Surabaya, à l’est de Java, et à Medan, sur l’île de Sumatra. Jones quitta son poste de doyen à l’Université de Hawaii en 1968.

En fait, la mère d’Obama enseignait l’anglais pour le compte de l’USAID, une vaste organisation qui servait de couverture aux activités secrètes de la CIA en Indonésie et dans toute l’Asie du Sud-Est, en particulier au Laos, au Sud-Viêt Nam et en Thaïlande. Le programme de l’USAID est connu sous le nom de Lembaga Pendidikan Pembinaan Manajemen. Bien que son fils et les gens qui l’ont côtoyée à Hawaii décrivent Dunham comme un esprit libre et une « enfant des sixties », les activités qu’elle a exercées en Indonésie viennent contredire la thèse qui fait d’elle une « hippy. »

L’apprentissage du russe que suivit Dunham à Hawaii a dû se révéler très utile à la CIA en Indonésie. Dans une note déclassifiée, datée du 2 août 1966, son auteur, le Secrétaire général du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, Bromley Smith, relatait qu’à l’instar du Japon, de l’Europe occidentale, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Malaisie et des Philippines, l’Union soviétique et ses alliés en Europe de l’Est avaient bien accueilli la nouvelle du putsch de Suharto car il créait une Indonésie non-alignée qui « représentait un contrepoids en Asie face à la Chine communiste. » Des archives prouvent que, comme Ann Dunham, plusieurs agents de la CIA, en poste à Jakarta avant et après le coup d’État de 1965, parlaient couramment le russe.

Lorsqu’elle séjourna en Indonésie, puis au Pakistan, Dunham Soetoro travailla pour la Fondation Ford, la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, la banque Rakyat (la banque publique indonésienne, propriété du gouvernement) et l’USAID.

L’USAID fut impliquée dans des opérations secrètes de la CIA en Asie de Sud-Est. Le 9 février 1971, le Washington Star publia l’information selon laquelle les responsables de l’USAID au Laos savaient que le riz dont l’USAID approvisionnait l’armée laotienne était revendu à l’armée nord-vietnamienne au Laos même. Le rapport révèle que les États-Unis toléraient la revente du riz de l’USAID car l’armée laotienne n’avait ainsi plus à craindre les attaques du Nord-Vietnam et de leurs alliés communistes du Pathet Lao. L’USAID et la CIA utilisaient l’approvisionnement de riz pour obliger les tribus Méo du Laos à rejoindre le camp des États-Unis dans la guerre contre les communistes. Des fonds de l’USAID étaient destinés à venir en aide aux civils blessés et à instaurer un système d’assurance-maladie au Laos ; ils furent détournés et utilisés à des fins militaires.

En 1971, le Centre d’études vietnamiennes à l’Université de l’Illinois à Carbondale, financé par l’USAID, fut accusé d’être une société écran de la CIA. Les projets financés par l’USAID par le biais du Consortium des universités du Midwest pour les activités internationales (Midwest Universities Consortium for International Activities, MUCIA), qui inclut les Universités de l’Illinois, du Wisconsin, du Minnesota, de l’Indiana, et du Michigan, furent soupçonnés d’être des projets secrets de la CIA. Parmi ceux-ci, figuraient les programmes « d’éducation agraire » en Indonésie et d’autres projets en Afghanistan, au Mali, au Népal, au Nigeria, en Thaïlande et au Sud-Viêt Nam. Ces accusations furent émises en 1971, quand Ann Dunham travaillait pour l’USAID en Indonésie.

Dans un article du 10 juillet 1971, le New York Times accusait l’USAID et la CIA d’avoir « perdu » 1,7 milliards de dollars dévolus au programme CORDS (Civil Operations and Revolutionary Development Support). Ce programme faisait partie de l’Opération Phénix, dans le cadre de laquelle la CIA procéda à la torture et à l’assassinat de nombreux civils, patriarches et moines bouddhistes dans les villages du Sud-Viêt Nam [3]. Des sommes d’argent en provenance de l’USAID furent également reçues par une ligne aérienne détenue par la CIA en Asie du Sud-Est, Air America. En Thaïlande, le financement par l’USAID du Programme de développement rural accéléré (Accelerated Rural Development Program) cachait en fait les opérations de lutte contre l’insurrection communiste. De même, en 1971, dans les mois précédant le déclenchement de la troisième guerre indo-pakistanaise, les fonds de l’USAID destinés aux projets de travaux publics dans l’est du Pakistan furent utilisés pour la consolidation militaire des frontières avec l’Inde. Ces détournements étaient contraires à la loi états-unienne qui interdit l’utilisation des fonds de l’USAID pour des programmes militaires.

En 1972, dans un entretien avec Metromedia News, le directeur de l’USAID, le Docteur John Hannah admit que la CIA se servait de l’USAID comme société écran pour ses opérations secrètes au Laos. Hannah affirmait que l’USAID était une société écran uniquement au Laos. Pourtant, l’USAID s’est avérée servir de couverture également en Indonésie, aux Philippines, au Sud-Viêt Nam, en Thaïlande et en Corée du Sud. Les projets de l’USAID en Asie du Sud-Est devaient être approuvés par le SEADAG (Southeast Asian Development Advisory Group), un groupe élaborant des projets publics en Asie, qui devait en réalité se ranger derrière l’avis de la CIA.

En 1972, il fut prouvé que le programme Food for Peace, administré par l’USAID et le Département de l’agriculture états-unien, reçut un financement à visée militaire pour des projets au Cambodge, en Corée du Sud, en Turquie, au Sud-Viêt Nam, en Espagne, à Taïwan et en Grèce. En 1972, l’USAID ne fit parvenir de l’argent que dans les zones méridionales du Nord-Yémen, dans le but d’armer les forces nord-yéménites contre le gouvernement du Sud-Yémen, alors dirigé par les socialistes, opposés à l’hégémonie états-unienne dans la région.

L’une des institutions affiliées aux travaux de l’USAID en Indonésie était la Fondation Asie (Asia Foundation), créée dansles années 1950 avec l’aide de la CIA pour contrer l’expansion du communisme en Asie. La pension de l’East-West Center à l’Université de Hawaii était financée par la Fondation Asie. Obama senior séjourna dans cette pension à son arrivée du Kenya, après avoir bénéficié du programme d’aide aux étudiants africains organisé par l’un des agents d’influence de la CIA en Afrique, Tom Mboya.

Dunham séjourna également au Ghana, au Népal, au Bangladesh, en Inde et en Thaïlande dans le cadre de projets de microfinancement. En 1965, Barack Obama senior quitta Harvard et retourna au Kenya, accompagné de sa nouvelle épouse états-unienne. Obama senior reprit contact avec son vieil ami, le « golden boy » de la CIA Tom Mboya, et avec d’autres hommes politiques d’origine Luo, la tribu d’Obama senior. Philip Cherry dirigea l’antenne de la CIA à Nairobi de 1964 à 1967. En 1975, il fut nommé à la tête de l’antenne de la CIA à Dacca au Bangladesh. L’ambassadeur états-unien au Bangladesh de l’époque, Eugene Booster, accusa Cherry d’être impliqué dans l’assassinat du premier Président du Bangladesh, Sheik Mujiur Rahman, et d’autres membres de sa famille. L’exécution de la famille présidentielle bangladaise auraient vraisemblablement été ordonnée par le Secrétaire d’État Henry Kissinger. Le Bangladesh constituait également une étape sur l’itinéraire qu’Ann Dunham suivait pour le compte de la CIA dans le cadre de projets de micro et de macro-financement.

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Obama et ses grands-parents maternels, Madelyn et Stanley Dunham, en 1979. Sa grand-mère fut vice-présidente de la Banque de Hawaii, une institution bancaire utilisée par diverses sociétés écrans de la CIA.

Les banques de la CIA et Hawaii

Ann Dunham resta en Indonésie quand le jeune Obama retourna à Hawaii en 1971 ; elle confia son fils à sa mère, Madelyn Dunham. Cette dernière fut la première femme à occuper le poste de vice-président de la Banque de Hawaii à Honolulu. Diverses sociétés écrans de la CIA utilisaient alors la Banque de Hawaii. Madelyn Dunham s’occupait de la gestion des comptes cachés que la CIA utilisait pour les transferts de fonds au bénéfice des dictateurs en place en Asie, tels que le Président de la République des Philippines, Ferdinand Marcos, le Président de la République du Viêt Nam, Nguyen Van Thiêu, et le Président de la République d’Indonésie, le général Suharto. En effet, la Banque de Hawaii se chargeait du blanchiment d’argent de la CIA, afin de dissimuler le soutien qu’accordait la CIA à ses leaders politiques préférés dans la région Asie-Pacifique.

À Honolulu, l’une des sociétés bancaires les plus utilisées par la CIA pour le blanchiment d’argent était la BBRDW (Bishop, Baldwin, Rewald, Dillingham & Wong). En 1983, la CIA donna son accord pour la liquidation de la BBRDW, soupçonnée de n’être qu’une chaîne de Ponzi. À cette occasion, le sénateur Daniel Inouye — membre du Comité du renseignement du Sénat états-unien (US Senate Select Committee on Intelligence) et l’un des meilleurs amis au parlement de l’ancien sénateur de l’Alaska, Ted Stevens — déclara que le rôle de la CIA dans la BBRDW était « insignifiant. » Plus tard, on découvrit qu’Inouye mentait. En fait, la BBRDW était largement impliquée dans le financement des activités secrètes de la CIA dans toute l’Asie, dont celles d’espionnage industriel au Japon, de vente d’armes aux guérillas anticommunistes des Moudjahidine afghans et à Taïwan. John C. « Jack » Kindschi était l’un des dirigeants de la BBRDW ; avant de partir à la retraite en 1981, il fut chef de poste de la CIA à Honolulu. Le diplôme universitaire ornant le mur du bureau du président de la BBRDW, Ron Rewald, était un faux, fourni par les experts en falsification de la CIA ; son nom fut également ajouté aux archives des anciens étudiants.

Le passé de la BBRDW fut réécrit par la CIA pour faire croire à la présence de cette banque à Hawaii dès l’annexion de l’archipel en tant que territoire des États-Unis [4]. Le Président Obama se bat actuellement contre les accusations selon lesquelles ses diplômes et ses notes de cours seraient des faux, tout comme le seraient son numéro de sécurité sociale établi dans le Connecticut et certains éléments qui agrémentent son CV. La découverte des documents falsifiés de la BBRDW serait-elle à l’origine des questions qui font surface à propos du passé de Barack Obama ?

La BBRDW était installée dans le quartier d’affaires d’Honolulu, près du siège de la Banque de Hawaii, là où étaient détenus les comptes cachés de la CIA gérés par Madelyn Dunham, la grand-mère d’Obama. La Banque de Hawaii s’occupa de très nombreuses transactions financières secrètes opérées par la BBRDW.

Obama-Soetoro et « les années de tous les dangers » [5] à Jakarta

Il est clair qu’Ann Dunham Soetoro et son mari indonésien, Lolo Soetoro, le beau-père du Président Obama, étaient très étroitement liés aux activités de la CIA visant à neutraliser l’influence sino-soviétique en Indonésie pendant « les années de tous les dangers » après l’éviction de Sukarno. Le Wayne Madsen Report a découvert que des agents de haut-rang de la CIA furent nommés officiellement et officieusement à des postes de couverture en Indonésie pendant la même période, des couvertures fournies, entres autres, par l’USAID, les Peace Corps et l’USIA (US Information Agency).

L’un des contacts les plus proches de Suharto à la CIA était Kent B. Crane, qui avait figuré parmi les agents de la CIA en poste à l’ambassade états-unienne à Jakarta. Crane était si proche de Suharto, qu’après « son départ à la retraite » de la CIA, il aurait été l’un des rares hommes d’affaires « privés » à obtenir un passeport diplomatique indonésien du gouvernement Suharto. La société de Crane, le Crane Group, fournissait des armes de petit calibre aux forces militaires états-uniennes, indonésiennes et d’autres pays. Crane fut le conseiller aux Affaires étrangères du vice-président des États-Unis, Spiro Agnew ; il fut par la suite nommé ambassadeur des États-Unis en Indonésie par le Président Ronald Reagan. Cette nomination resta lettre morte à cause de ses liens suspects avec Suharto. John Holdridge, un proche de Kissinger, fut nommé à sa place ; à son départ de Jakarta, c’est Paul Wolfowitz qui le remplaça.

Les protégés de Suharto, parmi lesquels comptaient aussi Mokhtar et James Riady de Lippo Group, se virent accusés d’avoir injecté plus d’un million de dollars par le biais de contributions étrangères illégales vers les comptes de campagne de Bill Clinton en 1992. À deux reprises, le Président Obama a repoussé sa visite officielle en Indonésie ; peut-être craint-il l’intérêt que pourrait éveiller un tel déplacement sur les liens de sa mère et de son beau-père avec la CIA ?

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Ann Dunham en visite dans un élevage de canards à Bali, officiellement dans le cadre de son travail pour développer des programmes de crédit bancaire aux petites entreprises.

Dans les années 1970 et 1980, Dunham s’occupait de projets de microcrédit en Indonésie pour la Fondation Ford, l’East-West Center et l’USAID. Le Docteur Gordon Donald junior était l’une des personnes en poste à l’ambassade des États-Unis. Il aida à protéger les bâtiments de l’ambassade lors des violentes manifestations étudiantes anti-états-uniennes pendant la période du putsch contre Sukarno. Rattaché au Bureau des affaires économiques, Donald était responsable du programme de microfinancement de l’USAID destiné aux paysans indonésiens ; c’est sur ce même programme que Dunham travailla en collaboration avec l’USAID dans les années 1970, après avoir enseigné l’anglais en Indonésie, toujours pour le compte de l’USAID. Dans l’ouvrage Who’s Who in the CIA, publié en 1968 en Allemagne de l’Ouest, Donald est décrit comme un agent de la CIA, ayant également été en poste à Lahore au Pakistan, une ville dans laquelle Dunham séjournerait plus tard, dans une suite de l’hôtel Hilton, pour mener les projets de microfinancement pour la Banque asiatique de développement, durant cinq ans.

Parmi les hommes en poste à Jakarta, le Who’s Who in the CIA fait apparaitre Robert F. Grealy ; il deviendrait par la suite le directeur des relations internationales dans la zone Asie-Pacifique chez J. P. Morgan Chase, puis le directeur de la Chambre de commerce pour les États-Unis et l’Indonésie. Le Pdg de J. P. Morgan Chase, Jamie Dimon, a en outre récemment été cité comme un remplaçant potentiel de Richard Geithner, le Secrétaire du Trésor, dont le père, Peter Geithner, travaillait à la Fondation Ford et avait le dernier mot pour l’attribution des fonds destinés aux projets de microfinancement de Dunham.

Les projets inavouables de la CIA et Hawaii

Alors qu’elle séjournait au Pakistan, Ann Dunham reçut la visite de son fils Barack en 1980 et en 1981. Obama se rendit par la même occasion à Karachi, à Lahore et dans la ville indienne d’Hyderabad. Pendant cette même période, la CIA intensifiait ses opérations en Afghanistan depuis le territoire pakistanais.

Le 31 janvier 1981, le directeur-adjoint du Bureau des recherches et des rapports de la CIA (ORR, Office of Research and Reports) transmit au directeur de la CIA, Allen Dulles, une longue note, classée secret, code NOFORN [6], et aujourd’hui déclassifié. Il y fait le rapport d’une mission de collecte de renseignements diligentée entre le 17 novembre et le 21 décembre 1957 en Extrême-Orient, en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient.

Le chef de l’ORR y évoquait sa rencontre avec l’équipe du général à la retraire Jesmond Balmer, alors haut-responsable de la CIA à Hawaii, au sujet de la demande formulée par le chef de l’US Pacific Command pour « la collecte de nombreuses informations nécessitant de longues recherches. » Le chef de l’ORR mentionnait ensuite les recherches effectuées par la CIA pour recruter « des étudiants sinophones de l’Université de Hawaii capables de mener à bien des missions de renseignement. » Il abordait ensuite les débats qui s’étaient tenus lors d’un séminaire sur le contre-espionnage de l’Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est qui eut lieu à Baguio entre le 26 et 29 novembre 1957. Le Comité économique avait d’abord discuté des « fonds pour le développement économique » destinés à combattre « les activités de subversion exercées par le bloc sino-soviétique dans la région », avant « d’envisager toutes les réactions susceptibles d’être mises en œuvre. »

Les délégations thaïlandaise et philippine firent beaucoup d’efforts pour obtenir le financement états-unien d’un fonds de développement économique, qui aurait enclenché d’autres projets de l’USAID dans la région, du même type que ceux dans lesquels Peter Geithner et la mère de Barack Obama s’investissaient intensément.

Une importante littérature existe sur les aspects géopolitiques des opérations secrètes de la CIA menées depuis l’Université de Hawaii ; il n’en est pas de même pour les éléments les plus inavouables de la collecte de renseignements et des opérations de type MK-ULTRA, qui n’ont pas été associées de manière systématique à l’Université de Hawaii.

Plusieurs notes déclassifiées de la CIA, datées du 15 mai 1972, font référence à l’implication du département de la Défense ARPA (Advanced Research Projects Agency) et de l’Université de Hawaii dans un programme d’études comportementales de la CIA. Ces mémos furent rédigés par Bronson Tweedy, alors directeur-adjoint de la CIA, le directeur du PRG (Program Review Group) de l’US Intelligence Community et le directeur de la CIA, Robert Helms. Ces mémos ont pour thème « les recherches menées par l’ARPA concernant le renseignement. » La note provenant du directeur du PRG aborde une conférence à laquelle participa le Lieutenant-colonel Austin Kibler, le directeur des études comportementales de l’ARPA, le 11 mai 1972. Kibler supervisait les recherches de l’ARPA sur les modifications comportementales et la surveillance à distance. Les mémos du directeur du PRG évoquent plusieurs hauts-responsables : Edward Proctor, le directeur-adjoint en charge du renseignement à la CIA, Carl Duckett, le directeur-adjoint en charge des sciences et des technologies à la CIA et John Huizenga, le directeur de l’Office of National Estimates [7].

En 1973, après que James Schlesinger, alors directeur de la CIA, ordonna une enquête administrative sur tous les programmes de la CIA, l’Agence produisit un éventail de documents sur divers programmes, désigné par l’expression « bijoux de famille. » La plupart de ces documents furent publiés en 2007 ; en même temps, on apprenait que Helms avait donné l’ordre au Docteur Sidney Gottlieb de détruire les documents portant sur les recherches qu’il menait ; ce dernier était le directeur du projet MK-ULTRA, un programme de recherche de la CIA sur les modifications comportementales, le lavage de cerveau et l’injection de drogues. Dans un mémo rédigé par l’agent de la CIA Ben Evans et adressé à William Colby, le directeur de la CIA, daté du 8 mai 1973, Duckett confiait son avis : « Il serait mal venu que M. le Directeur se déclare au courant de ce programme », désignant les expérimentations menées par Gottlieb pour le projet MK-ULTRA.

Après la publication des « bijoux de famille », plusieurs membres de l’administration du Président Gerald Ford, dont le chef de cabinet de la Maison Blanche, Dick Cheney, et le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, s’assurèrent qu’aucune révélation ne soit faite à propos des programmes de modifications comportementales et psychologiques, parmi lesquels figuraient les projets MK-ULTRA et ARTICHOKE.

Plusieurs mémos du 15 mai 1972 font référence au projet SCANATE, initié la même année. Il s’agit de l’un des premiers programmes de recherche de la CIA sur la guerre psychologique, en particulier, sur l’utilisation de psychotropes à des fins de surveillance à distance et de manipulation psychologique. Y sont mentionnés Kibler de l’ARPA, et « son sous-traitant » ; plus tard, on apprendrait qu’il s’agissait du Stantford Research Institute (SRI), situé à Menlo Park en Californie.

Helms adressa un mémo à, entre autres, Duckett, Huizenga, Proctor et au directeur de l’Agence pour le renseignement militaire (Defence Intelligence Agency, DIA) — ce dernier hériterait par la suite du projet de la CIA « GRILL FLAME » concernant la surveillance à distance. Helms insistait sur le fait que l’ARPA soutenait « depuis un certain nombre d’années » les recherches sur le comportement et les applications potentielles dont le renseignement pourrait bénéficier, « avec la participation du M.I.T., de Yale, de l’Université du Michigan, de l’UCLA, de l’Université de Hawaii et d’autres institutions ou groupes de recherche. »

La collaboration de l’Université de Hawaii avec la CIA dans le domaine de la guerre psychologique se poursuit encore aujourd’hui. Le Docteur Susan Brandon, l’actuel directeur du programme d’études comportementales mené par le Centre de contre-espionnage et de renseignement (Defence Counterintelligence and Human Intelligence Center, DCHC) au sein de la DIA, a obtenu son doctorat de Psychologie à l’Université de Hawaii. Brandon aurait été impliquée dans un programme secret, issu de la collaboration de l’APA (American Psychological Association), de la RAND Corporation et de la CIA, destiné à « améliorer les procédés d’interrogatoire » ; l’objet de ses recherches portait sur les privations de sommeil et de perception sensorielle, la soumission à des douleurs intenses et l’isolation complète, des procédés mis en œuvre sur les prisonniers de la base aérienne de Bagram en Afghanistan et d’autres prisons secrètes [8]. Brandon fut également l’assistante du directeur du Département des sciences sociales, comportementales et éducatives au Bureau des sciences et des technologies dans l’administration de George W. Bush.

Ainsi, les liens entre la CIA et l’Université de Hawaii ne s’érodèrent pas à la fin des années 1970 ; l’ancien président de l’Université de Hawaii entre 1969 et 1974, Harlan Cleveland, fut invité à donner une conférence au quartier général de la CIA le 10 mai 1977. Avant de prendre ses fonctions à l’Université de Hawaii, Cleveland fut secrétaire du Bureau pour les affaires liées aux organisations internationales (Bureau of International Organization Affairs) de 1965 à 1969.

Un mémo du directeur de la formation de l’agence, daté du 21 mai 1971, indique que la CIA recruta un officier de la Marine qui entamait le deuxième cycle de ses études à l’Université de Hawaii.

La famille Obama et la CIA

De très nombreux documents sont disponibles au sujet des liens de George H. W. Bush avec la CIA et des activités de son père et de ses enfants, dont l’ancien Président George W. Bush, pour le compte de la CIA. Barack Obama, quant à lui, a réussi à dissimuler les traces de ses propres liens avec l’Agence, tout autant que ceux de ses parents, de son beau-père et de sa grand-mère (très peu de choses sont connues à propos de son grand-père, Stanley Armour Dunham ; il est sensé avoir dirigé un commerce de meubles à Hawaii après avoir servi en Europe pendant la Deuxième guerre mondiale). Les Présidents et les vice-présidents des États-Unis ne sont soumis à aucune enquête sur leurs antécédents avant leur prise de fonction, à la différence des autres membres du gouvernement fédéral. Ce travail de vérification est laissé à la presse. En 2008, les journalistes ont lamentablement failli à leur devoir d’information en enquêtant trop superficiellement sur l’homme qui allait entrer à la Maison Blanche. Les liens de ses parents avec l’Université de Hawaii et le rôle de cette université dans les projets MK-ULTRA et ARTICHOKE invitent à ce questionnement : « Que cache encore Barack Obama ? »

Traduction
Nathalie Krieg

[1] Sur ces événements, voir également l’article « 1965 : Indonésie, laboratoire de la contre-insurrection », par Paul Labarique, Voltairenet, 25 mai 2004.

[2] N.d.T. ou Yogyakarta

[3] Sur l’Opération Phénix, voir également Opération Phénix : le modèle vietnamien appliqué en Irak », par Arthur Lepic, Voltairenet, 16 novembre 2004.

[4] N.d.T. en 1898

[5] N.d.T. Le film L’Année de tous les dangers (The Year of Living Dangerously) de Peter Weir, est sorti en 1982. Il a pour cadre la tentative de coup d’état attribuée aux communistes en Indonésie en 1965.°

[6] N.d.T. pour « no foreign dissemination », non divulgation des informations aux services étrangers

[7] N.d.T. bureau en charge de l’évaluation des services de renseignement états-uniens, aujourd’hui le National Intelligence Council

[8] Sur ce thème, voir également l’article « Le secret de Guantánamo », par Thierry Meyssan,Voltairenet, 28 octobre 2009.

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mardi, 10 juillet 2012

Interview with Paul Gottfried

"Attack the System"

Interview with Paul Gottfried

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dimanche, 08 juillet 2012

American Transcendentalism

American Transcendentalism:
An Indigenous Culture of Critique

By Kevin MacDonald

Ex: http://www.counter-currents.com/

Philip F. Gura
American Transcendentalism: A History [2]
New York: Hill and Wang, 2007

Philip Gura’s American Transcendentalism provides a valuable insight into a nineteenth-century leftist intellectual elite in the United States. This is of considerable interest because Transcendentalism was a movement entirely untouched by the predominantly Jewish milieu of the twentieth-century left in America. Rather, it was homegrown, and its story tells us much about the sensibility of an important group of white intellectuals and perhaps gives us hints about why in the twentieth century WASPs so easily capitulated to the Jewish onslaught on the intellectual establishment.

Based in New England, Transcendentalism was closely associated with Harvard and Boston—the very heart of Puritan New England. It was also closely associated with Unitarianism which had become the most common religious affiliation for Boston’s elite. Many Transcendentalists were Unitarian clergymen, including Ralph Waldo Emerson, the person whose name is most closely associated with the movement in the public mind.

These were very intelligent people living in an age when religious beliefs required an intellectual defense rather than blind acceptance. Their backgrounds were typical of New England Christians of the day. But as their intellectual world expanded (often at the Harvard Divinity School), they became aware of the “higher criticism” of the Bible that originated with German scholars. This scholarship showed that there were several different authors of Genesis and that Moses did not write the first five books of the Old Testament. They also became aware of other religions, such as Buddhism and Hinduism which made it unlikely that Christianity had a monopoly on religious truth.

In their search for an intellectual grounding of religion, they rejected Locke’s barren empiricism and turned instead to the idealism of Kant, Schelling, and Coleridge. If the higher criticism implied that the foundations of religious belief were shaky, and if God was unlikely to have endowed Christianity with unique religious truths, the Transcendentalists would build new foundations emphasizing the subjectivity of religious experience. The attraction of idealism to the Transcendentalists was its conception of the mind as creative, intuitive, and interpretive rather than merely reactive to external events. As the writer and political activist Orestes Brownson summed it up in 1840, Transcendentalism defended man’s “capacity of knowing truth intuitively [and] attaining scientific knowledge of an order of existence transcending the reach of the senses, and of which we can have no sensible experience” (p. 121). Everyone, from birth, possesses a divine element, and the mind has “innate principles, including the religious sentiment” (p. 84).

The intuitions of the Transcendentalists were decidedly egalitarian and universalist. “Universal divine inspiration—grace as the birthright of all—was the bedrock of the Transcendentalist movement” (p. 18). Ideas of God, morality, and immortality are part of human nature and do not have to be learned. As Gura notes, this is the spiritual equivalent of the democratic ideal that all men (and women) are created equal.

Intuitions are by their very nature slippery things. One could just as plausibly (or perhaps more plausibly) propose that humans have intuitions of greed, lust, power, and ethnocentrism—precisely the view of the Darwinians who came along later in the century. In the context of the philosophical milieu of Transcendentalism, their intuitions were not intended to be open to empirical investigation. Their truth was obvious and compelling—a fact that tells us much about the religious milieu of the movement.

On the other hand, the Transcendentalists rejected materialism with its emphasis on “facts, history, the force of circumstance and the animal wants of man” (quoting Emerson, p. 15). Fundamentally, they did not want to explain human history or society, and they certainly would have been unimpressed by a Darwinian view of human nature that emphasizes such nasty realities as competition for power and resources and how these play out given the exigencies of history. Rather, they adopted a utopian vision of humans as able to transcend all that by means of the God-given spiritual powers of the human mind.

Not surprisingly, this philosophy led many Transcendentalists to become deeply involved in social activism on behalf of the lower echelons of society—the poor, prisoners, the insane, the developmentally disabled, and slaves in the South.

* * *

The following examples give a flavor of some of the central attitudes and typical social activism of important Transcendentalists.

Orestes Brownson (1803–1876) admired the Universalists’ belief in the inherent dignity of all people and the promise of eventual universal salvation for all believers. He argued “for the unity of races and the inherent dignity of each person, and he lambasted Southerners for trying to enlarge their political base” (p. 266). Like many New Englanders, he was outraged by the Supreme Court decision in the Dred Scott case that required authorities in the North to return fugitive slaves to their owners in the South. For Brownson the Civil War was a moral crusade waged not only to preserve the union, but to emancipate the slaves. Writing in 1840, Brownson claimed that we should “realize in our social arrangements and in the actual conditions of all men that equality of man and man” that God had established but which had been destroyed by capitalism (pp. 138–39). According to Brownson, Christians had

to bring down the high, and bring up the low; to break the fetters of the bound and set the captive free; to destroy all oppression, establish the reign of justice, which is the reign of equality, between man and man; to introduce new heavens and a new earth, wherein dwelleth righteousness, wherein all shall be as brothers, loving one another, and no one possessing what another lacketh. (p. 139)

George Ripley (1802–1880), who founded the utopian community of Brook Farm and was an important literary critic, “preached in earnest Unitarianism’s central message, a belief in universal, internal religious principle that validated faith and united all men and women” (p. 80). Ripley wrote that Transcendentalists “believe in an order of truths which transcends the sphere of the external senses. Their leading idea is the supremacy of mind over matter.” Religious truth does not depend on facts or tradition but

has an unerring witness in the soul. There is a light, they believe, which enlighteneth every man that cometh into the world; there is a faculty in all, the most degraded, the most ignorant, the most obscure, to perceive spiritual truth, when distinctly represented; and the ultimate appeal, on all moral questions, is not to a jury of scholars, a hierarchy of divines, or the prescriptions of a creed, but to the common sense of the race. (p. 143)

Ripley founded Brook Farm on the principle of substituting “brotherly cooperation” for “selfish competition” (p. 156). He questioned the economic and moral basis of capitalism. He held that if people did the work they desired, and for which they had a talent, the result would be a non-competitive, classless society where each person would achieve personal fulfillment.

Amos Bronson Alcott (1799–1888) was an educator who “believed in the innate goodness of each child whom he taught” (p. 85). Alcott “realized how Unitarianism’s positive and inclusive vision of humanity accorded with his own” (p. 85). He advocated strong social controls in order to socialize children: infractions were reported to the entire group of students, which then prescribed the proper punishment. The entire group was punished for the bad behavior of a single student. His students were the children of the intellectual elite of Boston, but his methods eventually proved unpopular. The school closed after most of the parents withdrew their children when Alcott insisted upon admitting a black child. Alcott supported William Garrison’s radical abolitionism, and he was a financial supporter of John Brown and his violent attempts to overthrow slavery.

Ralph Waldo Emerson (1803–1882) stirred a great deal of controversy in his American Scholar, an 1832 address to the Harvard Divinity School, because he reinterpreted what it meant for Christ to claim to be divine:

One man was true to what is in you and me. He saw that God incarnates himself in man, and evermore goes forth to take possession of his world. He said, in this jubilee of sublime emotion, “I am divine. Through me, God acts; through me, he speaks. Would you see God, see me; or, see thee, when thou also thinkest as I now think.” (p. 103)

Although relatively individualistic by the standards of Transcendentalism, Emerson proposed that by believing in their own divine purpose, people would have the courage to stand up for social justice. The divinely powered individual was thus linked to disrupting the social order.

Theodore Parker (1810–1860) was a writer, public intellectual, and model for religiously motivated liberal activism. He wrote that “God is alive and in every person” (p. 143). Gura interprets Parker as follows: “God is not what we are, but what we need to make our lives whole, and one way to realize this is through selfless devotion to God’s creation” (p. 218).

Parker was concerned about crime and poverty, and he was deeply opposed to the Mexican war and to slavery. He blamed social conditions for crime and poverty, condemning merchants: “We are all brothers, rich and poor, American and foreign, put here by the same God, for the same end, and journeying towards the same heaven, and owing mutual help” (p. 219). In Parker’s view, slavery is “the blight of this nation” and was the real reason for the Mexican war, because it was aimed at expanding the slave states. Parker was far more socially active than Emerson, becoming one of the most prominent abolitionists and a secret financial supporter of John Brown.

When Parker looked back on the history of the Puritans, he saw them as standing for moral principles. He approved in particular of John Eliot, who preached to the Indians and attempted to convert them to Christianity.

Nevertheless, Parker is a bit of an enigma because, despite being a prominent abolitionist and favoring racial integration of schools and churches, he asserted that the Anglo-Saxon race was “more progressive” than all others.[1] He was also prone to making condescending and disparaging comments about the potential of Africans for progress.

William Henry Channing (1810–1884) was a Transcendentalist writer and Christian socialist. He held that economic activity conducted in the spirit of Christian love would establish a more egalitarian society that would include immigrants, the poor, slaves, prisoners, and the mentally ill. He worked tirelessly on behalf of the cause of emancipation and in the Freedman’s Bureau designed to provide social services for former slaves. Although an admirer of Emerson, he rejected Emerson’s individualism, writing in a letter to Theodore Parker that it was one of his deepest convictions that the human race “is inspired as well as the individual; that humanity is a growth from the Divine Life as well as man; and indeed that the true advancement of the individual is dependent upon the advancement of a generation, and that the law of this is providential, the direct act of the Being of beings.”[2]

* * *

In the 1840s there was division between relatively individualist Trancendentalists like Emerson who “valued individual spiritual growth and self-expression,” and “social reformers like Brownson, Ripley, and increasingly, Parker” (p. 137). In 1844 Emerson joined a group of speakers that included abolitionists, but many Transcendentalists questioned his emphasis on self-reliance given the Mexican war, upheaval in Europe, and slavery. They saw self-reliance as ineffectual in combating the huge aggregation of interests these represented. Elizabeth Peabody lamented Emerson’s insistence that a Transcendentalist should not labor “for small objects, such as Abolition, Temperance, Political Reforms, &c.” (p. 216). (She herself was an advocate of the Kindergarten movement as well as Native American causes [p. 270].)

But Emerson did oppose slavery. An 1844 speech praised Caribbean blacks for rising to high occupations after slavery: “This was not the case in the United States, where descendants of Africans were precluded any opportunity to be a white person’s equal. This only reflected on the moral bankruptcy of American white society, however, for ‘the civility of no race can be perfect whilst another race is degraded’” (p. 245).

Emerson and other Transcendentalists were outraged by the Fugitive Slave Law of 1850. Gura notes that for Emerson, “the very landscape seemed robbed of its beauty, and he even had trouble breathing because of the ‘infamy’ in the air” (p. 246). After the John Brown debacle, Emerson was “glad to see that the terror at disunion and anarchy is disappearing,” for the price of slaves’ freedom might demand it (p. 260). Both Emerson and Thoreau commented on Brown’s New England Puritan heritage. Emerson lobbied Lincoln on slavery, and when Lincoln emancipated the slaves, he said “Our hurts are healed; the health of the nation is repaired” (p. 265). He thought the war worth fighting because of it.

* * *

After the Civil War, idealism lost its preeminence, and American intellectuals increasingly embraced materialism. Whereas Locke had been the main inspiration for materialism earlier in the century, materialism was now exemplified by Darwin, Auguste Comte, and William Graham Sumner. After the Civil War, the Transcendentalists’ contributions to American intellectual discourse “remained vital, if less remarked, particularly among those who kept alive a dream of a common humanity based in the irreducible equality of all souls” (p. 271). One of the last Transcendentalists, Octavius Brooks Frothingham, wrote that Transcendentalism was being “suppressed by the philosophy of experience, which, under different names, was taking possession of the speculative world” (p. 302). The enemies of Transcendentalism were “positivists” (p. 302). After Emerson’s death, George Santayana commented that he “was a cheery, child-like soul, impervious to the evidence of evil” (pp. 304–305).

By the early twentieth century, then, Transcendentalism was a distant memory, and the new materialists had won the day. The early part of the twentieth century was the high water mark of Darwinism in the social sciences. It was common at that time to think that there were important differences between the races in both intelligence and moral qualities. Not only did races differ, they were in competition with each other for supremacy. Whereas later in the century, Jewish intellectuals led the battle against Darwinism in the social sciences, racialist ideas were part of the furniture of intellectual life—commonplace among intellectuals of all stripes, including a significant number of Jewish racial nationalists concerned about the racial purity and political power of the Jewish people.[3]

The victory of Darwinisn was short-lived, however, as the left became reinvigorated by the rise of several predominantly Jewish intellectual and political movements: Marxism, Boasian anthropology, psychoanalysis, and other ideologies that collectively have dominated intellectual discourse ever since.[4]

*  *  *

So what is one to make of this prominent strand of egalitarian universalism in nineteenth-century America? The first thing that strikes one about Transcendentalism is that it is an outgrowth of the Puritan strain of American culture. Transcendentalism was centered in New England, and all its major figures were descendants of the Puritans. I have written previously of Puritanism as a rather short-lived group evolutionary strategy, supplementing the work of David Sloan Wilson on Calvinism, the forerunner of Puritanism.[5] The basic idea is that, like Jews, Puritans during their heyday had a strong psychological sense of group membership combined with social controls that minutely regulated the behavior of ingroup members. Their group strategy depended on being able to control a particular territory—Massachusetts—but by the end of theseventeenth century, they were unable to regulate the borders of the colony due to the policy of the British colonial authorities, hence the government of Massachusetts ceased being the embodiment of the Puritans as a group. In the absence of political control, Puritanism gradually lost the power to enforce its religious strictures (e.g., church attendance and orthodox religious beliefs), and the population changed as the economic prosperity created by the Puritans drew an influx of non-Puritans into the area.

The Puritans were certainly highly intelligent, and they sought a system of beliefs that was firmly grounded in contemporary thinking. One striking aspect of Gura’s treatment is his description of earnest proto-Transcendentalists trekking over to Germany to imbibe the wisdom of German philosophy and producing translations and lengthy commentaries on this body of work for an American audience.

But the key to Puritanism as a group strategy, like other strategies, was the control of behavior of group members. As with Calvin’s original doctrine, there was a great deal of supervision of individual behavior. Historian David Hackett Fischer describes Puritan New England’s ideology of “Ordered Liberty” as “the freedom to order one’s acts in a godly way—but not in any other.”[6] This “freedom as public obligation” implied strong social control of thought, speech, and behavior.

Both New England and East Anglia (the center of Puritanism in England) had the lowest relative rates of private crime (murder, theft, mayhem), but the highest rates of public violence—“the burning of rebellious servants, the maiming of political dissenters, the hanging of Quakers, the execution of witches.”[7] This record is entirely in keeping with Calvinist tendencies in Geneva.[8]

The legal system was designed to enforce intellectual, political, and religious conformity as well as to control crime. Louis Taylor Merrill describes the “civil and religious strait-jacket that the Massachusetts theocrats applied to dissenters.”[9] The authorities, backed by the clergy, controlled blasphemous statements and confiscated or burned books deemed to be offensive. Spying on one’s neighbors and relatives was encouraged. There were many convictions for criticizing magistrates, the governor, or the clergy. Unexcused absence from church was fined, with people searching the town for absentees. Those who fell asleep in church were also fined. Sabbath violations were punished as well. A man was even penalized for publicly kissing his wife as he greeted her on his doorstep upon his return from a three-year sea voyage.

Kevin Phillips traces the egalitarian, anti-hierarchical spirit of Yankee republicanism back to the settlement of East Anglia by Angles and Jutes in post-Roman times.[10] They produced “a civic culture of high literacy, town meetings, and a tradition of freedom,” distinguished from other British groups by their “comparatively large ratios of freemen and small numbers of servi and villani.”[11] President John Adams cherished the East Anglian heritage of “self-determination, free male suffrage, and a consensual social contract.”[12] East Anglia continued to produce “insurrections against arbitrary power”—the rebellions of 1381 led by Jack Straw, Wat Tyler, and John Ball; Clarence’s rebellion of 1477; and Robert Kett’s rebellion of 1548. All of these rebellions predated the rise of Puritanism, suggesting an ingrained cultural tendency.

This emphasis on relative egalitarianism and consensual, democ­ratic government are tendencies characteristic of Northern European peoples as a result of a prolonged evolutionary history as hunter-gatherers in the north of Europe.[13] But these tendencies are certainly not center stage when thinking about the political tendencies of the Transcendentalists.

What is striking is the moral fervor of the Puritans. Puritans tended to pursue utopian causes framed as moral issues. They were susceptible to appeals to a “higher law,” and they tended to believe that the principal purpose of government is moral. New England was the most fertile ground for “the perfectibility of man creed,” and the “father of a dozen ‘isms.’”[14] There was a tendency to paint political alternatives as starkly contrasting moral imperatives, with one side portrayed as evil incarnate—inspired by the devil.

Whereas in the Puritan settlements of Massachusetts the moral fervor was directed at keeping fellow Puritans in line, in the nineteenth century it was directed at the entire country. The moral fervor that had inspired Puritan preachers and magistrates to rigidly enforce laws on fornication, adultery, sleeping in church, or criticizing preachers was universalized and aimed at correcting the perceived ills of capitalism and slavery.

Puritans waged holy war on behalf of moral righteousness even against their own cousins—perhaps a form of altruistic punishment as defined by Ernst Fehr and Simon Gächter.[15] Altruistic punishment refers to punishing people even at a cost to oneself. Altruistic punishment is found more often among cooperative hunter-gatherer groups than among groups, such as Jews, based on extended kinship.[16]

Whatever the political and economic complexities that led to the Civil War, it was the Yankee moral condemnation of slavery that inspired and justified the massive carnage of closely related Anglo-Americans on behalf of slaves from Africa. Militarily, the war with the Confederacy was the greatest sacrifice in lives and property ever made by Americans.[17] Puritan moral fervor and punitiveness are also evident in the call of the Congregationalist minister at Henry Ward Beecher’s Old Plymouth Church in New York during the Second World War for “exterminating the German people . . . the sterilization of 10,000,000 German soldiers and the segregation of the woman.”[18]

It is interesting that the moral fervor the Puritans directed at ingroup and outgroup members strongly resembles that of the Old Testament prophets who railed against Jews who departed from God’s law, and against the uncleanness or even the inhumanity of non-Jews. Indeed, it has often been noted that the Puritans saw themselves as the true chosen people of the Bible. In the words of Samuel Wakeman, a prominentseventeenth-century Puritan preacher: “Jerusalem was, New England is; they were, you are God’s own, God’s covenant people; put but New England’s name instead of Jerusalem.”[19] “They had left Europe which was their ‘Egypt,’ their place of enslavement, and had gone out into the wilderness on a messianic journey, to found the New Jerusalem.”[20]

Whereas Puritanism as a group evolutionary strategy crumbled when the Puritans lost control of Massachusetts, Diaspora Jews were able to maintain their group integrity even without control over a specific territory for well over 2,000 years. This attests to the greater ethnocentrism of Jews. But, although relatively less ethnocentric, the Puritans were certainly not lacking in moralistic aggression toward members of their ingroup, even when the boundaries of the ingroup were expanded to include all of America, or indeed all of humanity. And while the Puritans were easily swayed by moral critiques of white America, because of their stronger sense of ingroup identity, Jews have been remarkably resistant to moralistic critiques of Judaism.[21]

With the rise of the Jewish intellectual and political movements described in The Culture of Critique, the descendants of the Puritans readily joined the chorus of moral condemnation of America.

The lesson here is that in large part the problem confronting whites stems from the psychology of moralistic self-punishment exemplified at the extreme by the Puritans and their intellectual descendants, but also apparent in a great many other whites. As I have noted elsewhere:

 

Once Europeans were convinced that their own people were morally bankrupt, any and all means of punishment should be used against their own people. Rather than see other Europeans as part of an encompassing ethnic and tribal community, fellow Europeans were seen as morally blameworthy and the appropriate target of altruistic punishment. For Westerners, morality is individualistic—violations of communal norms . . . are punished by altruistic aggression. . . .

The best strategy for a collectivist group like the Jews for destroying Europeans therefore is to convince the Europeans of their own moral bankruptcy. A major theme of [The Culture of Critique] is that this is exactly what Jewish intellectual movements have done. They have presented Judaism as morally superior to European civilization and European civilization as morally bankrupt and the proper target of altruistic punishment. The consequence is that once Europeans are convinced of their own moral depravity, they will destroy their own people in a fit of altruistic punishment. The general dismantling of the culture of the West and eventually its demise as anything resembling an ethnic entity will occur as a result of a moral onslaught triggering a paroxysm of altruistic punishment. Thus the intense effort among Jewish intellectuals to continue the ideology of the moral superiority of Judaism and its role as undeserving historical victim while at the same time continuing the onslaught on the moral legitimacy of the West. [22]

 

The Puritan legacy in American culture is indeed pernicious, especially since the bar of morally correct behavior has been continually raised to the point that any white group identification has been pathologized. As someone with considerable experience in the academic world, I can attest to feeling like a wayward heretic back in seventeenth-century Massachusetts when confronted, as I often am, by academic thought police. It’s the moral fervor of these people that stands out. The academic world has become a Puritan congregation of stifling thought control, enforced by moralistic condemnations that aseventeenth-century Puritan minister could scarcely surpass. In my experience, this thought control is far worse in the East coast colleges and universities founded by the Puritans than elsewhere in academia—a fitting reminder of the continuing influence of Puritanism in American life.

Given this state of affairs, what sorts of therapy might one suggest? To an evolutionary psychologist, this moralistic aggression seems obviously adaptive for maintaining the boundaries and policing the behavior of a close-knit group. The psychology of moralistic aggression against deviating Jews (often termed “self-hating Jews”) has doubtless served Jews quite well over the centuries. Similarly, groups of Angles, Jutes, and their Puritan descendants doubtlessly benefited greatly from moralistic aggression because of its effectiveness in enforcing group norms and punishing cheaters and defectors.

There is nothing inherently wrong with moralistic aggression. The key is to convince whites to alter their moralistic aggression in a more adaptive direction in light of Darwinism. After all, the object of moralistic aggression is quite malleable. Ethnonationalist Jews in Israel use their moral fervor to rationalize the dispossession and debasement of the Palestinians, but many of the same American Jews who fervently support Jewish ethnonationalism in Israel feel a strong sense of moralistic outrage at vestiges of white identity in the United States.

A proper Darwinian sense of moralistic aggression would be directed at those of all ethnic backgrounds who have engineered or are maintaining the cultural controls that are presently dispossessing whites of their historic homelands. The moral basis of this proposal is quite clear:

 

(1) There are genetic differences between peoples, thus different peoples have legitimate conflicts of interest.[23]

(2) Ethnocentrism has deep psychological roots that cause us to feel greater attraction and trust for those who are genetically similar.[24]

(3) As Frank Salter notes, ethnically homogeneous societies bound by ties of kinship and culture are more likely to be open to redistributive policies such as social welfare.[25]

(4) Ethnic homogeneity is associated with greater social trust and political participation.[26]

(5) Ethnic homogeneity may well be a precondition of political systems characterized by democracy and rule of law.[27]

The problem with the Transcendentalists is that they came along before their intuitions could be examined in the cold light of modern evolutionary science. Lacking any firm foundation in science, they embraced a moral universalism that is ultimately ruinous to people like themselves. And because it is so contrary to our evolved inclinations, their moral universalism needs constant buttressing with all the power of the state—much as the rigorous rules of the Puritans of old required constant surveillance by the authorities.

Of course, the Transcendentalists would have rejected such a “positivist” analysis. Indeed, one might note that modern psychology is on the side of the Puritans in the sense that explicitly held ideologies are able to exert control over the more ancient parts of the brain, including those responsible for ethnocentrism.[28] The Transcendentalist belief that the mind is creative and does not merely respond to external facts is quite accurate in light of modern psychological research. In modern terms, the Transcendentalists were essentially arguing that whatever “the animal wants of man” (to quote Emerson), humans are able to imagine an ideal world and exert effective psychological control over their ethnocentrism. They are even able to suppress desires for territory and descendants that permeate human history and formed an important part of the ideology of the Old Testament—a book that certainly had a huge influence on the original Puritan vision of the New Jerusalem.

Like the Puritans, the Transcendentalists would have doubtlessly acknowledged that some people have difficulty controlling these tendencies. But this is not really a problem, because these people can be forced. The New Jerusalem can become a reality if people are willing to use the state to enforce group norms of thought and behavior. Indeed, there are increasingly strong controls on thought crimes against the multicultural New Jerusalem throughout the West.

The main difference between the Puritan New Jerusalem and the present multicultural one is that the latter will lead to the demise of the very white people who are the mainstays of the current multicultural Zeitgeist. Unlike the Puritan New Jerusalem, the multicultural New Jerusalem will not be controlled by people like themselves, who in the long run will be a tiny, relatively powerless minority.

The ultimate irony is that without altruistic whites willing to be morally outraged by violations of multicultural ideals, the multicultural New Jerusalem is likely to revert to a Darwinian struggle for survival among the remnants. But the high-minded descendants of the Puritans won’t be around to witness it.

Notes

[3] Kevin MacDonald, Separation and Its Discontents: Toward an Evolutionary Theory of Anti-Semitism (Bloomington, Ind.: Firstbooks, 2004), Chapter 5.

[4] Kevin MacDonald, The Culture of Critique: An Evolutionary Analysis of Jewish Involvement in Twentieth-Century Intellectual and Political Movements (Bloomington, Ind.: Firstbooks, 2002).

[5] David Sloan Wilson, Darwin’s Cathedral (Chicago: University of Chicago Press, 2002); Kevin MacDonald, (2002). “Diaspora Peoples,” Preface to the First Paperback Edition of A People That Shall Dwell Alone: Judaism as a Group Evolutionary Strategy (Lincoln, Nebr.: iUniverse, 2002).

[6]  David H. Fischer, Albion’s Seed: Four British Folkways in America (New York: Oxford University Press, 1989), 202.

[7]  Albion’s Seed, 189.

[8] See Darwin’s Cathedral.

[9] Louis T. Merrill, “The Puritan Policeman,” American Sociological Review 10 (1945): 766–76, p. 766.

[10] Kevin Phillips, The Cousins’ Wars: Politics, Civil Warfare, and the Triumph of Anglo-America (New York: Basic Books, 1999).

[11] Ibid., 26.

[12] Ibid., 27.

[13] Kevin MacDonald, “What Makes Western Civilization Unique?” in Cultural Insurrections: Essays on Western Civilization, Jewish Influence, and Anti-Semitism (Atlanta: The Occidental Press, 2007).

[14] Albion’s Seed, 357.

[15] Ernst Fehr and Simon Gächter, “Altruistic Punishment in Humans,” Nature 412 (2002): 137-40.

[16] See my discussion in “Diaspora Peoples.”

[17] The Cousins’ Wars, 477.

[18] Ibid., 556.

[19] A. Hertzberg, The Jews in America: Four Centuries of an Uneasy Encounter (New York: Columbia University Press, 1998), 20–21.

[20] Ibid., 20.

[21] See Kevin MacDonald, “The Israel Lobby: A Case Study in Jewish Influence,” The Occidental Quarterly 7 (Fall 2007): 33–58.

[22] Preface to the paperback edition of The Culture of Critique.

[23] Frank K. Salter, On Genetic Interests: Family, Ethnicity, and Humanity in an Age of Mass Migration (New Brunswick, N.J.: Transaction, 2006).

[24] J. Philippe Rushton, “Ethnic Nationalism, Evolutionary Psychology, and Genetic Similarity Theory,” Nations and Nationalism 11 (2005): 489–507.

[25] Frank K. Salter, Welfare, Ethnicity and Altruism: New Data and Evolutionary Theory (London: Routledge, 2005).

[26] Robert Putnam, “E Pluribus Unum: Diversity and Community in the Twenty-first Century,” The 2006 Johan Skytte Prize Lecture, Scandinavian Journal of Political Studies 30 (2007): 137–74.

[27] Jerry Z. Muller, “Us and Them: The Enduring Power of Ethnic Nationalism,” Foreign Affairs, March/April 2008.

[28] Kevin MacDonald, “Psychology and White Ethnocentrism,” The Occidental Quarterly 6 (Winter, 2006–2007): 7–46.

Source: TOQ, vol. 8, no. 2 (Summer 2008).

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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samedi, 30 juin 2012

Les tactiques ” psy-ops ” de l’OTAN en Europe

Les tactiques ” psy-ops ” de l’OTAN en Europe

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Il semble que les “spin doctors” américains aient déployé un arsenal médiatique sur les territoires dématérialisés de la Toile dans le but de permettre, aux Etats-Unis, de légitimer leur pré-positionnement stratégique massif sur le territoire des pays européens “alliés” au sein de  l’organisation otanienne (Allemagne, Italie, Pays-Bas, Belgique, etc.), dont le sommet de Chicago s’est déroulé le 20 et 21 mai dernier. Cette propagande, plutôt basique de contenu, montre que la tactique “psy-ops” ne se fait pas uniquement sur des “théâtres d’opérations” (hard power), mais aussi sur des “théâtres d’occupation” (soft power)…
 
 
Cette campagne intervient en parallèle au débat sur le programme de bouclier anti-missile, qui se concrétise cette année par la création du centre de commande, dont l’installation sur la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, fait suite à l’acceptation, par la Turquie en 2011, de l’implantation d’un radar otanien à Kürecik et l’annonce du stationnement de 4 navires de types Aegis dans le port de Rota, en Espagne. Les étapes suivantes seront l’installation d’une base au sol en Roumanie, d’ici 2015, et en Pologne, d’ici 2018, année où le bouclier sera en théorie complétement opérationnel.

 


base aérienne de Ramstein

 
Il est à noter que la mise en œuvre du radar sur le sol turc a provoqué de vives contestations de la part de la population et du Premier ministre, Erdogan, qui refusent que la Turquie, pays membre de l’Otan, subvienne, selon les principes d’un accord vu comme clairement unilatéral, à la protection balistique d’Israël, pays non membre, et que ce dernier ait accès aux données produites par le système ; la Turquie a dénoncé le fait que son voisin iranien soit qualifié d’état-voyou.
 
 
Corollairement, dans le Pacifique, les Américains annoncent le retrait de 9.000 Marines, de l’île japonaise d’Okinawa, qui seront redéployés sur trois secteurs : l’île de Guam, Hawaï et l’Australie. Okinawa est une source de tensions entre le Japon et les États-Unis ; la population japonaise réclamant depuis plusieurs années la fermeture définitive de la base de Futenma, située en pleine zone urbaine.
 
 
Une place pour twitter et facebook à côté du Northrop B-2 Spirit
 
 
Une ère nouvelle numérique par le biais des réseaux sociaux permet des révolutions, permet de “ruiner” un pays en quelques clics, permet de gripper le programme de prolifération nucléaire d’un “état-voyou”. Cette ère voit aussi l’avènement d’une guerre de l’information accélérée et globalisée. Pourquoi ne pas utiliser l’extraordinaire potentialité d’influence de ces réseaux sociaux pour servir les efforts de guerres protéiformes contre des menaces dites hybrides ? Et ce sur des terrains aussi divers que l’ordinateur personnel d’un citoyen, l’esprit du soldat engagé dans une mission pour le “bien commun” avec sa capacité à alimenter de la bonne idéologie… orientée Uncle Sam?
 
 
 
 
Il est intéressant d’observer les pages et groupes du commandement de l’armée américaine en Europe (EUCOM) sur Twitter et Facebook. Tout d’abord Twitter : on y voit apparaître depuis 4 semaines un fil rouge avec l’entête “#100USAREUR”. De manière quasi quotidienne, apparaît sur la page, fondu parmi les autres tweets du jour, un insert présentant une des 100 raisons majeures qui expliquent pourquoi les Etats-Unis sont en Europe. A la date de rédaction de cet article, la dix-neuvième raison a été énoncée sur Twitter et relayée sur Facebook.
 
 
Au regard de la concision et du caractère immédiat réclamés par l’ergonomie de l’interface Twitter, il apparaît que ce vecteur sert d’amorce, de levier à la diffusion de cette légitimation. Dans le cartouche au sommet de la page siège le logo de l’entité et l’accroche qui définit le produit : “US Army Europe. Positionnée de manière unique pour mettre en avant les intérêts stratégiques américains à travers l’Eurasie, en construisant des équipes, en s’assurant des alliances et en dissuadant les ennemis”. Il s’agit donc clairement de défendre et d’étendre l’influence des Etats-Unis et ses intérêts seuls, avec le généreux concours de ses “amis” autochtones de l’Otan.
 
 
La page Facebook s’oriente davantage vers un amateurisme calculé, qui tend à rendre le contact plus convivial et plus relâché que sur l’interface Twitter. Elle sert de relais et permet, par son ergonomie plus flexible, une plus grande interactivité avec l’usager. Outre le logo des forces armées américaine en Europe en avatar, la page est ornée d’un cliché représentant 6 soldats d’Amérique du Nord et du Vieux Continent ayant pris part à l’exercice Rapid Trident 2011 (de gauche à droite : 1 Américain, 1 Canadien, 1 Britannique, 1 Biélorusse, 1 Polonais et 1 Ukrainien). Une moitié anglo-saxonne et l’autre issue de pays directement situés dans la zone d’influence stratégique et économique russe. La même accroche définissant les objectifs de la présence américaine y est insérée, faisant ainsi écho à la page Twitter.
 
 
Après avoir appréhendé le contenant, voyons le contenu, la liqueur qui nous est proposée. Comment s’articulent cette vingtaine de raisons majeures déjà publiée ?
 
 
Des camarades soldats européens qui parlent anglais
 
 
Les angles d’attaques choisis touchent différentes sensibilités et les alternent pour créer un dogme multi-facettes. Malgré une intelligence dans la conception de cette propagande, il s’avère que la plupart des raisons invoquées demeurent très creuses sur le plan argumentaire et semblent profondément ancrées dans un romantisme angélique, relié à la touche “pathos”. Les 4 premières (non numérotées) se réfèrent aux exercices communs interarmes engageant l’armée américaine “taillée pour entraîner, déployer et soutenir de multiples commandements opérationnels” et les camarades otaniens d’Europe, et des partenaires de coopération. Ce quatuor inaugural, et les autres assertions fondées sur la même thématique, font appel à la photo utilisée sur Facebook et appuie sur les touches “camaraderie”, “fraternité”, “unité d’action” forgée par un entraînement commun face aux ennemis communs, qui menacent les Etats-Unis et l’Occident.
 
 
Un entraînement qui permet un formatage des unités projetées sur des théâtres d’opérations, tant structurel, que technique lorsque tout doit être calibrés Otan (Etats-Unis) et transparaît dans les usages linguistiques. Pourquoi un groupement tactique français, un battle group, doit, une fois sur deux, arborer un sobriquet anglophone (Raptor, Tiger, Black Rock, Wild Geese) ? On ne dit plus base avancée mais forward operating base (FOB) ; on ne dit plus force opérationnelle mais task force. Tout converge vers les critères américains (Otan), afin de servir les intérêts américains (monde occidental), parce que “l’armée américaine en Europe = des milliers de soldats européens qui travaillent à nos côtés en Afghanistan” (15e raison) et que, relativement à cela, “près de 90% des forces de la coalition en Afghanistan viennent d’Europe” (9e raison).
 
 
Dans cet inventaire de légitimation, on trouve des motifs beaucoup moins teintés de fraternité car clairement américano-centrés. L’armée américaine en Europe permet à ses “soldats, civils de la défense et leurs familles de vivre des expériences inaccessibles ailleurs dans l’armée” (5e raison) et sert “à maximiser les possibilités d’entraînement, la capacité de déploiement et la qualité de vie des soldats et de leurs familles” (14e raison). Le storytelling se poursuit ici par les touches “famille” et “mode de vie”, le fameux American way of life. Une qualité de vie meilleure à préserver, dont la pérennité dépend bien sûr de la défense pré-positionnée des intérêts américains dans le monde occidental.
 
 
L’OTAN (les USA) est une mère pour l’Europe
 
 
Dans cette suite de références émotionnelles, surgit immanquablement les références naïves à l’Histoire, qui vit, de si nombreuses fois, la collaboration de la vieille Europe et des Etats-Unis se jouer sur la scène de la Liberté. En effet, “60 ans à tisser des liens ont produit des dividendes dans la Guerre froide, la guerre du Golfe, en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak et en Lybie” (7e raison). A cette raison est joint un lien conduisant à un texte narrant toutes les grandes interventions et coopérations américaines en Europe, au cours du XXe siècle et dans la première décennie du nouveau siècle.
 
 
Et quelles raisons seraient plus prégnantes, plus évidentes, que celles formulées par les dirigeants américains ? Si le Président Obama ou la secrétaire d’Etat, Hilary Clinton, le disent, cela vaut toutes les justifications du monde, surtout face aux puissances économiquement “inférieures”, toutes alliées qu’elles soient. Might is right. Sobrement, Barack Obama explique que les relations américaines avec les alliés et partenaires européens sont “la pierre angulaire de notre [des Etats-Unis] engagement vis-à-vis du monde” (13e raison). Hilary Clinton pose plus directement les jalons stratégiques du positionnement militaire américain en Eurasie, en signifiant que “la sécurité européenne demeure essentielle à la politique étrangère et de sécurité des Etats-Unis” (17e raison), en particulier grâce au programme de bouclier anti-missile.
 
 
Plus généralement, même si les “coalitions sont essentielles à la lutte contre les menaces hybrides” (8e raison), comme “la guerre coûte plus chère que la paix” (18e raison), que “les amis ne sont pas gratuits, et les ennemis et pays neutres peuvent revenir chers” (16e raison), que “il est plus économique de créer des alliances que de combattre des ennemis” (20e raison, écho de la 16e), il est préférable pour le monde occidental, avide de liberté et de tranquillité face aux adversaires par-delà l’axe du Mal, de laisser faire les professionnels pour réduire les coûts et empêcher le “dilettantisme” de petites armées retarder la pacification planétaire. Sachant que “la zone de responsabilité de l’armée américaine en Europe s’étend sur 3 continents, 20 million de km2, 1/8 de la population mondiale et 1/4 du produit intérieur brut mondial” (6e raison), est-il raisonnable de nier l’évidence? We need you, America ! Please, come on !
 
 
A travers toutes les raisons invoquées jusqu’à ce jour, on distingue, par incidence, le socle indéfectible de l’idéologie civilisationnelle des Etats-Unis : le messianisme, qu’on retrouve dans le “nation building”. En tant que pays élu de Dieu, il est le seul à apporter la vérité, la connaissance et le mode de vie idoine aux nations et aux peuples “amis”, et la paix et le mode de vie idoine dans les pays qui n’arrivent pas à marquer leur autonomie. Seuls les Etats-Unis savent entraîner des troupes, choisir ses ennemis comme ses amis, ont des intérêts souverains à défendre et une mécanique régalienne à mettre en œuvre.
 
 
Devraient encore échoir 80 raisons de la présence militaire américaine en Europe. Notons qu’aucune raison n’a été publiée durant le sommet du G8 à Camp David, résidence de villégiature des présidents américains et le sommet de l’Otan à Chicago.
 
 

jeudi, 28 juin 2012

Renaissance de la Russie et éveil de la Chine conduisent à l’invention d’un Nouvel Ordre International, dans lequel l’ Empire US disparaîtra

Renaissance de la Russie et éveil de la Chine conduisent à l’invention d’un Nouvel Ordre International, dans lequel l’Empire US disparaîtra

 

A la fin du XXe siècle, la bonne nouvelle aura été la disparition de l’URSS en tant qu’empire imposant sa loi sur l’Europe centrale, et la mauvaise aura été la survie des USA en tant qu’empire imposant leur loi sur l’Europe occidentale, l’Amérique latine et d’autres parties du monde. La renaissance de la Russie et l’éveil de la Chine conduisent inexorablement à l’invention d’un Nouvel Ordre International, dans lequel l’anachronique Empire US aura disparu. Dès lors, les stratèges s’interrogent sur la manière de limiter les affrontements inhérents aux périodes charnières. Pour le docteur Imad Shuebi, les nouveaux leaders du monde, Beijing et Moscou, agissent avec précaution pour prévenir une guerre mondiale, mais s’attendent à de sanglants conflits régionaux.

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Parler d’ère post-étasunienne ne relève plus aujourd’hui du vœu pieux ou du simple point de vue politique. Quand j’ai écrit à ce propos, en 1991, dans mon ouvrage Le Nouvel Ordre Politique Mondial, il s’agissait d’une sorte d’analyse prospective, il était impossible d’y croire à cette époque. L’incrédulité résultait de phénomènes connus en épistémologie tels que l’obstacle de la connaissance commune ou la résistance au changement.

À l’époque, ma réflexion constituait une rupture épistémologique, ce que désignera plus tard Nassim Nicholas Taleb sous le vocable de « théorie du cygne noir », ou encore « pensée latérale » [1]. J’attirais l’attention sur le fait que —et c’est toujours le cas— les Grandes Puissances ne meurent pas dans leur lit. Le danger que représente la mort de tels États réside dans le fait qu’ils possèdent à la fois des armes nucléaires et un important passif historique et stratégique. De telles choses ne s’effacent pas. Elles subsistent au fond de leur conscience et dans leurs souvenirs.

Les officiels russes et chinois ne s’en sont jamais cachés et il ne s’agissait pas non plus d’un excès de candeur —contrairement à ce qu’a écrit Zbigniew Brzezinski— quand ils sont arrivés à la conclusion que l’émergence de la Russie et de la Chine et le déclin des États-Unis étaient inévitables, mais que ce dernier ne devait pas être trop brusque [2] . Pour les grandes puissances, la rupture n’est pas une option. Elles peuvent échouer, mais pas s’effondrer. En réalité de telles puissances ne peuvent être que dissoutes.

Zbigniew Brzezinski en convient, mais il estime peu probable que le monde soit dominé par un successeur unique —pas même la Chine— ce sur quoi nous sommes pour le moment d’accord, de la même manière que nous convenons que la phase de désordre global et d’incertitude internationale s’est aggravée à tel point en 2011 que désormais menace un chaos épouvantable. Les États-uniens, comme les Chinois et les Russes, redoutent une telle perspective ; mais pour certains États aventureux comme la France et quelques autres pays au Proche-Orient, la perspective de perdre leur statut de puissance régionale fait craindre un accroissement du risque de déstabilisation. Les Puissances fortes redoutent le chaos alors que les Puissances faibles misent parfois sur celui-ci pour perturber les Fortes, dans l’espoir de les faire reculer sur la scène internationale avec des pertes minimales.

De façon notable, l’évolution vers un nouvel ordre international s’est accélérée au cours des deux années 2011 et 2012 dans la mesure où il n’y a eu qu’un court intervalle séparant l’annonce par Poutine de la fin de l’unipolarité, précisant que les puissances émergentes n’étaient pas encore prêtes à prendre le relai, de sa déclaration lors du Sommet des BRICS à propos de la formation d’un Nouveau Système Économique et Bancaire (la Banque BRICS) [3]. Non seulement le haussement de ton de la Russie et de la Chine à conduit à deux double vétos, mais il leur a aussi donné le rôle moteur dans la dynamique actuelle en Méditerranée orientale, signifiant sans équivoque à la fois la fin de l’histoire états-unienne dans la région et l’impossibilité actuelle pour les différentes parties de prétendre à quelque nouvelle répartition que se soit.

La déclaration d’Obama, début 2012, sur la Nouvelle Stratégie Américaine annonçant « être en alerte et attentifs dans la Méditerranée orientale » ressemblait à une reconnaissance du nouveau rapport de force dans la région, parallèlement à l’armement du voisinage immédiat de la Chine. De plus, les déclarations d’Hillary Clinton depuis l’Australie sont apparues comme le prolongement de ces propos sur un affrontement avec la Chine, ce à quoi cette dernière s’est contentée de répondre : « Personne ne peut empêcher le soleil chinois de se lever ».

Du fait de ces différentes déclaration états-uniennes, la Chine n’a pas attendu 2016 pour faire une démonstration de sa nouvelle puissance. Au contraire, elle s’empressa de se prononcer en faveur d’un ordre multipolaire —reprenant les termes russes— vu comme un Ordre International basé sur deux axes autour de chacun desquels de multiples pôles seraient en orbite. Mais leur axe serait ascendant pendant que l’autre serait descendant.

Il est devenu clair que l’aggravation du conflit à profondément secoué la diplomatie états-unienne, à tel point qu’elle fut contrainte —en avril 2012— de sonner la retraite, même si ce ne fut que verbalement, et de préciser qu’elle n’était pas en Guerre froide avec la Chine. Ceci faisait suite à une rencontre entre le Premier ministre chinois et Kofi Annan. Il fut annoncé à l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe que la Chine et la Russie étaient désormais les premières Puissances, respectivement à la première et à la deuxième place, et qu’il était dans l’obligation de se coordonner avec eux. Annan lui-même, en tant que témoin du monde unipolaire de 1991 jusqu’au début du 21e siècle, devait aussi être le témoin de la chute de ce monde et devait admettre que dorénavant la question de la Méditerranée orientale était du ressort de Moscou et de Beijing.

Washington vient de vivre une décennie entière de guerres —une période qui ressemble à la course aux armements avec l’URSS, dite de « guerre des étoiles »— qui, avec d’autres facteurs critiques, à épuisé les États-unis et les ont transformés en une nation au bord de la banqueroute. Ceci les a incités à annoncer un repositionnement en direction de la périphérie de la Chine dans une tentative de jouer un rôle dans la région Indo-Pacifique. Mais il sont revenus sur leurs déclarations d’une manière telle qu’elle laisse à penser aux observateurs que cet État à déjà perdu son aura de superpuissance. Il est un fait que lorsque une puissance menace de faire usage d’une force dont seules les superpuissances sont dotées, elle perd les deux tiers de sa force.

Le monde change. Nous sommes en train d’assister précisément à la cristallisation de ce Nouvel Ordre International dont la formation avait été reportée depuis l’effondrement de l’Union soviétique, mais dont l’arrivée à maturité s’accélère, bien que les nouvelles puissances ne soient pas encore tout à fait prêtes pour cela. L’accélération des événements au Proche-Orient à contraint ces nouveaux acteurs à rejoindre la partie à marche forcée. Cependant, les conséquences de l’émergence de nouvelles puissances et du déclin de celles, comme les États-Unis, qui étaient auparavant leaders mondiaux vont se manifester sous peu. Elles se matérialiseront dans des luttes sanglantes qui ne pourront être résolues qu’une fois le Nouvel Ordre International établi, et avec le consentement des différents acteurs, selon le nouveau statut de chacun.

 

[1] Selon l’épistémologue libano-US Nassim Nicholas Taleb, « Un cygne noir est un événement hautement improbable doté de 3 caractéristiques principales : Il est imprévisible, engendre des conséquences majeures et une explication a posteriori est toujours donnée afin de rendre celui-ci plus rationnel, lui conférant ainsi une apparente et sécurisante prévisibilité ». Cf. Le Cygne Noir, La puissance de l’imprévisible, Les Belles Lettres, 2008.

[2] « After America – How does the world look in an age of U.S. decline ? », par Zbigniew Brzezinsk, Foreign Policy, janvier/février 2012.

[3] Voir la “Delhi Declaration (Fourth BRICS Summit)”, Voltaire Network, 29 mars 2012.

mardi, 22 mai 2012

Etats-Unis : Mitt Romney et le rétroviseur néoconservateur

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Etats-Unis : Mitt Romney et le rétroviseur néoconservateur

Par Guillaume COULON*,

Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux (Affaires Internationales)

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Etats-Unis. Suite aux retraits successifs de Rick Santorum (10 avril 2012), de Newt Grinwich (3 mai) et de Ron Paul (14 mai) dans la course à l’investiture républicaine, Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, est en passe de devenir le candidat officiel du « Parti de l’Eléphant ». Fort de son expérience d’ancien consultant en stratégie et de fondateur d’un fonds d’investissement, Mitt Romney a jusqu’alors critiqué le bilan de l’Administration Obama sur le plan économique. A l’approche des échéances électorales en novembre 2012, un éclairage mérite d’être fait sur son programme en matière de politique étrangère.

MITT ROMNEY est surtout connu pour ses qualités de manager et de financier dont il a fait preuve dans l’organisation des Jeux Olympiques d’Hiver de Salt Lake City en 2002. Engagé depuis 1994 en politique, il devient gouverneur du Massachussetts en 2002 au sein d’un bastion historique du Parti Démocrate. En 2008, il essuie un échec aux Primaires Républicaines en terminant en 3ème place derrière Mike Huckabee et John Mac Cain. En 2012, il est en position de force face à ses rivaux républicains et incarne l’unique espoir d’alternance pour son Parti, porté notamment à sa droite par les revendications des Tea Parties [1].

Mormon et francophone [2], Mitt Romney a été vivement critiqué au sein de son parti comme n’étant pas un véritable conservateur. Il est affublé du surnom de RINO [3] – ou républicain sur le papier – pour son côté « libéral » et progressiste dans le domaine des mœurs. Peu loquace sur les questions stratégiques et de défense, il a surtout attaqué le bilan de Barack Obama d’un point de vue économique et social, tout au long des primaires républicaines, en faisant valoir son expérience pratique de la vie économique américaine.

Pourtant, à mesure que la campagne des primaires républicaines progresse, il commence à prendre aussi position sur les enjeux internationaux et dévoile progressivement sa stratégie pour remettre « l’Amérique au leadership du 21ème siècle ». A l’instar des hommes providentiels auxquels il fait constamment référence - Lincoln, Eisenhower & Reagan -, il croit à la « destinée manifeste » des Etats-Unis et affirme que la puissance des Etats-Unis et la stabilité du Monde sont inextricablement liées. Il compare le Président B. Obama à Jimmy Carter et se voit en incarnation moderne de Ronald Reagan qui aurait la capacité d’instaurer la « paix par la force ». Dans la lignée des faucons néoconservateurs, il exprime une vision globalement binaire et manichéenne du Monde, qui ressasse les thèses du clash des civilisations de Samuel Huntington.

Faire du 21ème siècle « un siècle américain »

Au sein de son Livre Blanc [4], Mitt Romney identifie clairement les menaces probables : la montée en puissance de l’Asie (Chine & Russie), le fondamentalisme Islamique, les conséquences des Révolutions Arabes, le risque d’implosion des Etats faillis et la menace présentée par les « rogue States ». Pour faire du 21ème siècle « un siècle américain », il est nécessaire selon M. Romney de raffermir les liens, distendus par l’Administration Obama, avec les alliés traditionnels (ex : Israël), d’adopter une ligne plus dure face aux ennemis désignés (ex : Iran et Russie) et de redresser la puissance américaine sur les plans économique, militaire et stratégique.

Malgré quelques hésitations au début de la campagne, la « fermeté » constitue dorénavant l’alpha et l’oméga de la politique étrangère de M. Romney. Il tente ainsi de se démarquer des positions de B.Obama, qu’il dépeint comme irresponsable dans sa décision de se retirer d’Afghanistan en 2014. Par le passé, Mitt Romney a été critiqué pour la modération de son soutien porté aux troupes en opérations extérieures. Son inconstance en matière de questions stratégiques lui a d’ailleurs valu le sobriquet de « girouette » par les journalistes américains. Par exemple, il a émis des réserves publiques sur le budget alloué à la capture de Ben Laden avant de se féliciter publiquement de son décès et d’affirmer que « même Jimmy Carter l’aurait capturé » [5].

Dans le but de couper court aux propos de ses détracteurs, Mitt Romney s’est entouré d’une équipe d’experts issue du carcan traditionnel du Parti Républicain. Pour la plupart en activité sous les présidences de G. Bush Sr et de G.W Bush, l’équipe de conseillers de Mitt Romney rassemble quelques figures emblématiques des théoriciens néoconservateurs, tel que les historiens Robert Kagan et Eliot Cohen, les diplomates de renom Richard Williamson et Mitchell Reiss ou encore des anciens responsables du renseignement comme Michael Chertoff, Michael Hayden et Coper Black [6].

Les priorités stratégiques de Mitt Romney : « a new big stick policy »

Dans sa stratégie de retrait d’Afghanistan, M. Romney s’interdit de négocier avec les Talibans [7] et promet de retirer les troupes de façon prudente, en prenant en compte les recommandations opérationnelles des commandants militaires. Le cœur de sa critique à l’encontre de B. Obama réside dans l’instrumentalisation politicienne du retrait, dont il accuse son adversaire démocrate, et de l’abandon supposé de la population afghane au joug des Talibans. Toutefois, le récent accord signé entre B. Obama et H. Karzaï, sur l’ « après 2014 » en Afghanistan, est susceptible de prouver à l’opinion publique que B. Obama entend promouvoir la stabilité à moyen terme en Afghanistan et prive en même temps Mitt Romney de son argument central.

Par ailleurs, M. Romney s’est récemment attiré les foudres du Kremlin en désignant la Russie comme « l’ennemi numéro 1 » des Etats-Unis [8]. Il dénonce la stratégie de « flexibilité » de B. Obama qui nuit aux intérêts américains, en particulier sur le dossier de la défense anti-missile ou celui du désarmement nucléaire (Traité New Start 2010). Concernant l’Iran, Mitt Romney est favorable à une intensification des sanctions économiques (5ème round) et considère comme parfaitement crédible l’option militaire en territoire iranien. En cela, il est peu ou prou aligné sur la position du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, qui affirme que laisser l’Iran enrichir son uranium correspond à signer l’arrêt de mort de l’Etat hébreu.

En désaccord total avec l’ouverture politique de B. Obama au monde arabe (exprimée dans le fameux discours du Caire 2009), il a promis de faire son premier déplacement en tant que Président des Etats-Unis dans la ville de Jérusalem, considérée comme capitale incontestable d’Israël. Peu attaché à la diplomatie multilatérale, il a parallèlement menacé de bloquer les fonds américains alloués aux Nations-Unies, si ces derniers venaient à reconnaître ipso facto l’Etat palestinien.

L’outil militaire est un élément central dans la vision des relations internationales de Mitt Romney. Le réarmement des Etats-Unis est, par conséquent, une priorité indiscutable [9]. Il s’oppose en cela frontalement avec la stratégie de coupures dans le budget américain opérées par l’Administration Obama.

Promue par l’Administration Obama, la réduction du budget de défense américain devrait s’élever à 487 milliards de dollars dans les 10 ans à venir. Pour Mitt Romney, ces coupes amputent les capacités militaires américaines et participent à une politique d’affaiblissement général des Etats-Unis. Le remède préconisé par Mitt Romney réside dans la constitution d’un budget irréductible de 4% du PIB alloué à la Défense et des investissements capacitaires importants dans la défense (notamment dans la Marine) afin de redresser la puissance militaire américaine.

Pour autant, la sauce ne prend pas. On comprend aisément pourquoi Mitt Romney n’insiste pas sur ces questions, à la vue des sondages récemment publiés par The Washington Post et ABC News. En matière d’affaires internationales, les citoyens américains font confiance à 53% à B. Obama contre 36% à M. Romney [10]. Le retrait des troupes d’Afghanistan devient une priorité fondamentale pour les citoyens américains et les velléités bellicistes des conseillers de Mitt Romney sont relativement mal perçues par l’électorat américain.

Conclusion

Après avoir tiré les leçons des primaires de 2008, Mitt Romney a fait montre de toute son habileté politique lors des primaires de 2012. Jugé trop libéral sur les questions sociales, il a intentionnellement durci son discours afin de récupérer les voix des électeurs les plus conservateurs.

En temps de paix, la même stratégie pourrait s’avérer payante sur les questions internationales. Dans la situation actuelle, c’est tout le contraire : après les traumatismes irakien et afghan, l’opinion publique n’est pas prête à l’engagement des forces américaines dans un autre conflit d’envergure. Alors, M. Romney, sous influence de ses conseillers néoconservateurs, ressort la rengaine chère aux Républicains de la critique acerbe de la « mollesse démocrate » comparant B. Obama à J. Carter.

Une nouvelle fois, M. Romney est dans l’obligation de se confronter au principe de réalité [11] : depuis 4 ans, B. Obama n’a pas lésiné sur l’utilisation de l’outil militaire comme le prouve, entre autres, sa décision du renfort afghan en 2009 (« the Surge ») ou l’approbation de l’opération des « Navy Seals » visant O. Ben Laden. Sans expérience de gestion de crises internationales, le prix Nobel de la Paix 2009 a passé avec brio son épreuve du feu et prouvé ses qualités de « chef de guerre », comparables à un Theodore Roosevelt et aux antipodes d’un Jimmy Carter.

En qui concerne les questions internationales, M. Romney est donc pris au piège. S’il adopte une position trop dure et trop belliciste - en somme néoconservatrice - vis-à-vis des « rogue states », il risque d’effrayer de nombreux électeurs qui ne veulent pas d’un nouvel engagement militaire. S’il n’arrive pas à se différencier suffisamment de la politique étrangère menée actuellement par B. Obama, les électeurs choisiront sans doute l’original à la copie.

Dès lors, on comprend mieux pourquoi Mitt Romney préfère concentrer la quasi intégralité du débat politique sur les questions intérieures. Joe Biden, Vice-Président des Etats-Unis, a bien compris le dilemme dans lequel se trouvait le candidat républicain en affirmant le 27 avril 2012 : « Si Mitt Romney a une vision de politique étrangère, c’est en regardant dans le rétroviseur ».

Copyright Mai 2012-Coulon/Diploweb.com

Plus

Voir sur le Diploweb.com l’article d’Amy Green, "Etats-Unis - Clash des générations. Les Baby Boomers vs. les Millennials : vers une véritable révolution dans la politique américaine ?" Voir

Voir sur le Diploweb.com l’article de Mehdi Lazar, "(re) Lire Huntington : ce que "Le choc des civilisations" nous apprend des Etats-Unis et de l’administration Bush jr", Voir

Voir le Diploweb.com l’entretien de Jean-François Fiorina avec Olivier Zajec, "Etats-Unis : quelles perspectives stratégiques ?" Voir

 

[1] En référence à la Boston Tea Party (1773), ils désignent un mouvement politique antiétatique qui dénonce les dépenses gouvernementales et les levées fiscales effectuées par l’Administration Obama depuis 2009.

[2] Il a effectué un séjour de 2 ans et demi en France (Nantes et Bordeaux) en tant que missionnaire mormon lors de sa jeunesse. Il garde l’image d’un pays archaïque et peu enclin au changement. « L’Amérique de Mitt Romney ». Soufian Alsabbagh. Editions Demopolis 2011 p 35.

[3] RINO : Republicans In Name Only.

[4] Livre Blanc de Mitt Romney « An American Century : A strategy to secure America’s enduring interests and ideals » (octobre 2011). mittRomney.com/sites/default/files/shared/AnAmericanCentury-WhitePaper_0.pdf

[5] edition.cnn.com/2012/04/30/politics/campaign-wrap/index.html (consulté le 01-05-2012)

[6] Liste exhaustive des conseillers disponible sur le site officiel de M.Romney : mittromney.com/blogs/mitts-view/2011/10/mitt-romney-announces-foreign-policy-and-national-security-advisory-team

[7] Cette intransigeance –digne de John Bolton (ancien ambassadeur américain aux Nations Unies)- lui a valu de se brouiller avec certains de ses conseillers, comme James Shinn, auteur de « Afghan peace talks : a primer » (Rand Corporation, 2011), qui considèrent qu’une solution politique viable au conflit afghan ne peut faire l’impasse sur la négociation avec les Talibans. nytimes.com/2012/05/13/sunday-review/is-there-a-romney-doctrine.html ?pagewanted=1#

[8] thehill.com/video/campaign/218201-Romney-calls-russia-our-no-1-geopolitical-foe (consulté le 01-05-2012)

D. Medvedev a réagi expressément en demandant à ce que « chacun utilise sa tête et consulte sa raison quand il s’exprime en public, ainsi qu’il vérifie la date : nous sommes maintenant en 2012 et pas au milieu des années 70 ».

[9] mittRomney.com/blogs/mitts-view/2011/10/fact-sheet-mitt-Romneys-strategy-ensure-american-century

[10] cbc.ca/news/world/story/2012/04/18/us-Romney-foreign-policy.html (consulté le 02-05-2012)

[11] Clip de Campagne du Parti Démocrate contre la politique étrangère de Mitt Romney « Mitt Romney Versus Reality » : youtube.com/watch ?v=VrfxymxuyxA

mardi, 15 mai 2012

Philippe Conrad présente "La Nouvelle impuissance américaine", d'Olivier Zajec


Philippe Conrad présente

"La Nouvelle impuissance américaine", d'Olivier Zajec

par realpolitiktv

mercredi, 09 mai 2012

Keine US-Atombomben im Juli/August 1945!

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Keine US-Atombomben im Juli/August 1945! 

220 Seiten - Leinen - 110 Abbildungen

ISBN 978-3-87847-268-1

Kurztext:

Dieses Buch enthüllt ein seit Kriegsende von den Siegermächten streng gehütetes Geheimnis des deutschen Untergangs 1945.Die sofortige Geheimhaltung der bei Kriegsende in Mitteldeutschland erbeuteten nuklearen Hochtechnologie wurde mit der lapidaren Behauptung »die US-Army hat nichts gefunden« verbunden. Die Untersuchung des historischen Sachverhaltes bestätigt jetzt eine von den USA inszenierte und seit 1945 gepflegte Falschdarstellung der Atombomben-Entwicklungsgeschichte. Die Reichsregierung hatte sich felsenfest auf den von der Wissenschaft zugesicherten Besitz der Atombombe verlassen. So wurde  die Entwicklung der ›Siegeswaffe‹ gegenüber der eigenen Bevölkerung bis zum Kriegsende streng geheimgehalten. Als der Zusammenbruch kam, bevor die Atombomben eingesetzt wurden, brauchte  die Geheimhaltung der deutschen Atombombe von den USA lediglich fortgeführt zu werden.

Das Buch räumt mit bisherigen Ansichten zur Frühzeit der Atombomben auf und zeigt, wie das offizielle Amerika die Zeitgeschichte in einem wichtigen Bereich fälschte.  

Klappentext:

Für Jahrzehnte stand es nach dem Zweiten Weltkrieg fest, daß die USA die bei den auf Hiroshima und Nagasaki abgeworfenen Atombomben in Oak Ridge bauten und damit den Deutschen, die auch an der Entwicklung dieser Waffe arbeiteten, zuvorkamen. Die deutschen Physiker seien an dem Problem der Anreicherung von Uran 238 gescheitert und hätten bis Kriegsende keine fertigen Atombomben zusammengebracht. Doch in jüngster Zeit melden sich Zweifel an dieser Ansicht.

Mehrere Autoren haben in der jüngeren Vergangenheit aus gewissen Hinweisen und Berichten von Zeitzeugen auf die Existenz der deutschen Atombombe geschlossen. Manche Indizien sind ohne diese Annahme schwer zu erklären. Aber handfeste Beweise lagen kaum vor. Solche will Peter Brüchmann vorlegen. Er hat die offiziellen Verlautbarungen der Alliierten gesammelt, die Widersprüche in ihnen aufgedeckt und die Tatsachen aus der westlichen Presse zusammengetragen. Sie vermitteln nach seiner Ansicht ein falsches Bild von der damaligen Wirklichkeit um die Atombomben und versuchen, gezielt eine Legende zum Ruhme der USA zu verbreiten. 

Das Buch räumt außerdem mit einer Reihe Legenden auf. So hatte es sich bei den drei Bomben um keine Plutonium-Anordnung gehandelt. Die Bomben sind an Fallschirmen, was sonst immer verschwiegen wird, in die richtige Entzündungshöhe über den japanischen Städten gebracht worden. 

Der Autor hat als Sohn eines Wehrmachtbeamten bereits während des Zweiten Weltkrieges Kenntnisse über den technischen Entwicklungsstand der deutschen Atombombe erhalten. Der Vater Wilhelm Brüchmann hatte als KVOI (Kriegsverwaltungs-Oberinspektor, später Amtmann) den Rang eines Hauptmanns und die Aufgabe, die Kosten innerhalb der Standorte von Geheimwaffen-Hochsicherheitsanlagen zu kontrollieren und finanzbehördlich zu bearbeiten. Seine sensationellen Kenntnisse über die technischen Unzulänglichkeiten der im Prinzip abwurfbereiten deutschen Atombomben konnten vom Autor aufgearbeitet und voll bestätigt werden.
 
Dieser konnte für seine Forschungen seine ingenieurtechnischen Kenntnisse mit seinen privaten Verbindungen in die USA kombinieren. Erst kürzlich nutzte er seine Kontakte, um weitere Hinweise auf die Erbeutung der deutschen Atombomben im April 1945 durch US-Spezialkommandos aufzuspüren. Überraschend ergab sich dabei, daß die Amerikaner die gesamte erbeutete deutsche Hochtechnologie samt mindestens drei fertigen Atombomben gegenüber der Welt als ihre eigene, exklusive Entwicklungsarbeit ›verkauft‹ haben. Tatsächlich begann die Geschichte der Atombombe in Amerika erst mit dem Funktionstest einer der deutschen Beutebomben am 16. Juli 1945. Nachdem den Amerikanern die erfolgreiche Explosion gelang, haben sie die beiden anderen Bomben auf Japan abgeworfen.

Über den Autor:

Peter Brüchmann, geboren 1931. Luftfahrt-Pensionär. Knapp 40 Jahre aktive Tätigkeit als Versuchsingenieur in der militärischen und zivilen Luftfahrtindustrie sowie als Technischer Lehrer (Fachbereichsleiter) bei einem der weltgrößten Luftverkehrs-Unternehmen. Der Autor veröffentlichte zahlreiche Beiträge zu deutschen und ausländischen Fachmagazinen und schrieb Fachbeiträge (luftfahrttechnische Forschungsaufträge für das Bundesverkehrsministerium und das Luftfahrt-Bundesamt (LBA). Er ist Mitautor im Studienbuch Technologie des Flugzeuges seit dessen Erstauflage (letzte Revision 2007), ISBN 3-88064-159-5. Er hat im Selbstverlag ( BoD) zwei weitere Sachbücher mit Fragen zur Erdgeschichte herausgegeben: Warum die Dinosaurier starben ISBN 13 978-3-8311-4213-2, (2004) sowie Mars und Erde, Katastrophenplaneten, ISBN 13-978-3-8334-4053-3, (2007). Beide Bücher werden seit einigen Jahren auf den internationalen Buchmessen in Leipzig und in Frankfurt am Main präsentiert. Für das wissenschaftliche Magazin Synesis (EFODON) schrieb er seit 2000 bisher weitere zehn Abhandlungen zu ungelösten geotechnischen Problemen der Erdgeschichte.

lundi, 07 mai 2012

L’U.S. Army prête à “rééduquer” le dissident US en citoyen-Système

 

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Le "Système" est prêt à installer un régime totalitaire voire une dictature sur le sol des Etats-Unis. La FEMA se transformera en pendant, version US, des goulags soviétiques.

 

L’U.S. Army prête à “rééduquer” le dissident US en citoyen-Système

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Le site Infowars.com a publié depuis trois jours plusieurs textes concernant un manuel de l’U.S. Army dont il vient d’obtenir une copie. Il s’agit d’un très copieux document de 300 pages, intitulé FM 3-39.40 Internment and Resettlement Operations datant du 12 février 2010 et dont il donne le lien d’accès.

Plusieurs textes sur ce document ont été publiés par Infowars.com, le 3 mai 2012, le 4 mai 2012 (vers une émission de Alex Jones, éditeur du site) et enfin, celui que nous citons ci-dessous, le 4 mai 2012.

Il s’agit d’un manuel décrivant la façon dont doivent être organisés des camps d’internement de personnes arrêtées pour activités politiques suspectes, pour soi-disant terrorisme, opposition à la “légalité”, résistance, etc. Le fait important est que ce programme implique essentiellement une “rééducation” des prisonniers, notamment à l’image de ce qui se faisait dans les camps soviétiques, chinois, nord-coréens, nord-vietnamiens puis vietnamiens, etc., c’est-à-dire tout l’appareil de concentration et d’endoctrinement forcé du système pénitentiaire idéologique communiste. Pour les Américains, la référence la plus fameuse concerne les camps nord-coréens pendant la guerre de Corée, pour les Français ce sont les camps vietminh ; dans les deux cas, des militaires US et français furent soumis à ces procédures de rééducation et d’endoctrinement.

Voici un long extrait du texte du 4 mai 2012, qui insiste surtout sur l’aspect de la détention de citoyens US sur le territoire national, aspect qui avait fait l’objet de polémique chez les lecteurs du premier texte. (Les soulignés en gras sont dans le texte publié par Infowars.com.)

«A shocking U.S. Army manual that describes how political activists in prison camps will be indoctrinated by specially assigned psychological operations officers contains numerous clear references to the fact that the policies do apply domestically to U.S. citizens. Despite the fact that the manual is well over 300 pages long and would take hours to read properly, within minutes of posting our story yesterday a minority of commenters were claiming that the policies outlined in the document only pertained to foreign combat operations and did not apply domestically to U.S. citizens.

»This is similar to the denial witnessed prior to the passage of the NDAA when some argued that the indefinite detention provisions did not apply to American citizens despite numerous legal analysts asserting they did and President Barack Obama himself acknowledging they did when he signed the bill. […] The most alarming portion of the document appears on page 56 and makes it clear that detention camps will have PSYOP teams whose responsibility will be to use “indoctrination programs to reduce or remove antagonistic attitudes,” as well as targeting “political activists” with such indoctrination programs to provide “understanding and appreciation of U.S. policies and actions.”

»Let’s make one thing clear – the manual primarily deals with enemy combatants captured and detained in foreign prison camps run by the U.S. Military. However, another thing that is just as clear from reading the manual in full is the fact that it also applies to citizens detained within the United States, whether they be DCs (displaced citizens) or “civilian internees,” in other words citizens who are detained for, “security reasons, for protection, or because he or she committed an offense against the detaining power.”

»Firstly, throughout the manual there are scores of references to how the U.S. Army would work together with the DHS, ICE and FEMA (page 24) to implement the policies “within U.S. territory” as part of “civil support opérations” in the aftermath of “man-made disasters, accidents, terrorist attacks and incidents in the U.S. and its territories.” (page 38).

»“The handling of DCs (displaced citizens) is also a mission that may be performed in support of disaster relief or other emergencies within the United States or U.S. territories during civil support opérations,” states page 33. Page 56 also states that it is the responsibility of the PSYOP officer to “control detainee and DC populations during emergencies.” Resettlement conducted as a part of civil support opérations will always be conducted in support of another lead agency (Federal Emergency Management Agency, Department of Homeland Security)” states page 37.

»All these passages make it clear that the policies outlined on page 56 are also applicable within U.S. territory as part of “civil support operations” conducted in partnership with domestic federal agencies like the DHS and ICE. The U.S. Immigration authorities have no role in detaining prisoners in Afghanistan and Iraq and neither do other U.S. agencies also listed in the document such as the Public Health Service (page 224). The document also contains numerous references to U.S. citizens (notably pages 13, 41). Page 13 notes how “U.S. citizens will be confined separately from detainees,” meaning they will be separated from foreign prisoners in the camps

»On page 146 of the manual, we learn how prisoners in the camps are to be identified. “The prisoner’s last name, first name, and middle initial are placed on the first line of a name board, and the prisoner’s social security number is placed on the second line.” Last time I checked, the United States Social Security Administration was not responsible for handing out social security numbers to people in Afghanistan or Iraq.

»On page 193 of the document, we learn that the policies outlined in the manual can be applied domestically. The language makes it clear that so long as the President passes an executive order to nullify Posse Comitatus, the law that forbids the military from engaging in domestic law enforcement, the policies “may be performed as domestic civil support opérations.”

Hilllary.FEMA.jpgThe manual states, “These operations may be performed as domestic civil support operations,” and adds that “The authority to approve resettlement such opérationswithin U.S. territories,” would require a “special exception” to The Posse Comitatus Act, which can be obtained via “the President invoking his executive authority.”

»These examples are just a handful of a plethora contained in the 326 page ‘Internment and Resettlement’ document which prove that the policies in the manual apply not only to foreign prisoners abroad, but also to American citizens within the United States.»

Comme nous l’avons dit, la publication de ce document a amené un nombre considérable de réactions de lecteurs du site, et des contestations, notamment sur l’antériorité du document et sur le fait de savoir si les mesures envisagées concernent des citoyens US ou seulement (!) des étrangers. Une première version du document été publiée en 2007 (ce qui a conduit certains lecteurs à vouloir exonérer l’administration Obama de toute responsabilité), mais sa republication et sa mise à jour datée du 12 février 2010 le fait incontestablement entrer dans l’époque de l’administration Obama. D’autre part, les détails donnés ci-dessus montrent bien que les citoyens US, sur le sol US, sont complètement concernés, comme le montre également la coopération de l’U.S. Army avec la FEMA. (La FEMA est cette organisation fédérale intérieure de gestion des “évènements d’urgence” à la destination assez mystérieuse ou dans tous les cas contestée, créée en 1979. Certains auteurs, dont Peter Dale Scott, dans La route vers le nouveau désordre mondial, estiment qu’elle pourrait avoir une fonction de répression et d’internement, que nous jugerions assez proche dans son esprit et dans ses buts de ce qu’était l’administration du GOULAG [acronyme administratif russe] des camps d’internement dans la structure soviétique.)

L’aspect le plus remarquable du document se trouve dans l’organisation systématique de l’endoctrinement et de la rééducation psychologique, méthodes absolument consubstantielle aux régimes totalitaires du XXème siècle, et faisant partie encore plus d’une sorte de contrainte de “rééducation permanente” forcée du citoyen que de la “guerre psychologique” elle-même. A cet égard, on verra ce document et l’esprit qu’il implique comme une production bureaucratique, à l’instar des grands régimes totalitaires du XXième siècle, issue directement d’une processus organique systémique, – pour nous et en notre temps, issue du Système en tant qu’achèvement de la mise en place d’une structure globale de contrainte et de transformation des psychologies. Nous précisons cela pour prendre nos distances de la querelle des responsabilités (administration Bush ou administration Obama) parce que nous estimons qu’il s’agit effectivement, non d’une production politique mais d’une production automatique du Système dans sa logique entropique et nihiliste. Il apparaît qu’il n’est absolument pas nécessaire d’instaurer un régime strictement et ouvertement policier ou fasciste, ou ce qu’on veut dans cette orientation, pour arriver aux méthodes totalitaires de cette sorte de régime dans ce domaine de la contrainte psychologique. A cet égard, les USA apparaissent complètement phagocytés par le Système, conduits par lui à tous égards, et cela est une confirmation et nullement une surprise. Cela impliquer que la situation aux USA peut, selon les évènements, basculer du jour au lendemain dans l’orientation qu’on décrit. (Mais aussi, parallèlement, un tel basculement pourrait déclencher ou alimenter une réaction populaire très violente, avec les moyens de s’exprimer à cause de la forme du régime dont les nécessités économiques imposent le maintien d’une structure libérale (notamment, pour les USA, accès aux armes, aux structures d’organisation civile, maintien d'une circulation de l'information). C’est un autre aspect de ce qu’on décrit, qui est, lui, complètement différent des régimes totalitaires et rend compte d’une situation différente à cet égard. Le paradoxe est donc qu’à côté de mesures policières et psychologiques de contrainte, les USA ne peuvent évoluer vers un centralisme autoritaire type fasciste ou soviétique parce que leur dépendance idéologique de leur système économique et de corruption rejette absolument l’étatisme et l’autoritarisme centralisé de l’État puisque la puissance privée domine tout ; le résultat, comme on le constate chaque jour, est plutôt un centralisme déstructuré et en cours de dissolution, entraînant une situation de désordre impuissant du pouvoir du point de vue politique.)

Bien entendu, la chronologie de la mise à disposition publique du document de l’U.S. Army est intéressante. Qu’elle ait lieu aujourd’hui, dans le climat incertain actuel qu’on connaît, constitue un point très important. Elle implique que des individus, au sein du Système, ont conscience de la gravité potentielle de la situation et jugent que certaines productions du Système confirmant l’existence potentielle d’instruments massifs de coercition et de (re)mise en condition psychologique de la population sont prêts à être utilisés et doivent être portés à la connaissance du public. Il est évident que les dispositions de ce document font beaucoup plus penser à des actions massives de rééducation possibles contre des dissidents de mouvements du type Occupy, ou du type Ron Paul, que contre des “étrangers” classés dans la rubrique “terroriste”. (Pour ce dernier cas, les actions et programmes de répression existent déjà, depuis le début de la période 9/11, avec les camps de torture et d’action psychologique, notamment de la CIA, comme on le sait.) La publication de ce document ajoute donc une pièce à l’évaluation de la situation intérieure des USA et aux potentialités de troubles qu’on signale actuellement. Il renforce l’idée que la bataille en cours entre le Système et la résistance antiSystème a comme terrain d’élection la psychologie et la conformation des esprits humains, c’est-à-dire le système de la communication, désormais allant jusqu’à un mode de violence et de contrainte massive s’exprimant à visage découvert. C’est un signe, aussi bien de l’ampleur terrible du vrai affrontement en cours, et des inquiétudes profondes du Système devant la résistance dissidente, puisque ses automatismes le conduisent à des programmes qui se rapprochent, sinon l’identifient au systématisme répressif totalitaire des grandes dictatures du XXème siècle.

vendredi, 04 mai 2012

Le retour du Colonel Peters

La carte du "Grand Moyen-Orient" dessinée par Ralph Peters (lieutenant-colonel retraité de l'US Army) et raillée par bon nombre d'incrédules et niais n'ayant jamais lu le "Grand échiquier" de Brzezinski, revient à la une; avérée par l'actualité.

Le retour du Colonel Peters

Paul Delmotte

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

peters2.jpgEn juin 2006, le lieutenant-colonel retraité de l’US Army, Ralph Peters, s’était fait connaître par la publication dans l’Armed Force Journal d’une carte de sa main (voir ci-dessous) envisageant une complète refonte des frontières du « Grand Moyen-Orient » où G.W.Bush projetait d’injecter la démocratie parlementaire – et de marché ! – à l’occidentale.

Certes, à l’époque tant l’énormité de ces modifications et le fait qu’apparemment, il ne s’agissait que de la publication d’une carte autorisaient à penser que les propositions du colonel Peters resteraient de simples élucubrations.

Pourtant, une série d’informations récentes pourrait toutefois indiquer que la fameuse carte n’a peut-être pas été reléguée au fond d’un tiroir poussiéreux.

Vers un Grand Azerbaïdjan ?

Mark Perry, auteur de Talking to Terrorists. Why America must engage with its enemies (Basic Books, 2010), révèle dans un article paru en mars et basé sur des fuites de Wikileaks[1] la coopération militaire aussi poussée que mal connue entre l’Azerbaïdjan et Israël et montre que l’usage de bases aériennes azerbaïdjanaises, dont celle de Sitalcay, pourrait permettre aux avions israéliens de bombarder, le cas échéant, plus efficacement l’Iran puisqu’il pourraient s’y poser après leurs raids plutôt que de devoir faire l’aller-retour vers leurs bases de départ. Toutefois, dans le même texte, Perry rappelle qu’en février 2012, un membre du parti au pouvoir à Bakou, capitale de la république dynastique et pétrolière d’Azerbaïdjan, en très bon termes avec l’Occident, a demandé à son gouvernement de rebaptiser le pays en Azerbaïdjan du Nord, appel qui relève d’un irrédentisme souhaitant « réunifier la patrie » en y rattachant les provinces azériphones du Nord-ouest de l’Iran[2], considérées comme l’Azerbaïdjan du Sud. Rappelons que plus de15 millions d’Azéris (selon les chiffres iraniens, apparemment minimisés) vivent dans le nord-est de l’Iran contre 9,1 millions en Azerbaïdjan même. D’où les craintes iraniennes d’un séparatisme azéri, qui s’était déjà manifesté, avec l’appui de l'URSS à la fin de la 2ème Guerre mondiale, par la création d’un Gouvernement populaire d'Azerbaïdjan séparatiste et hostile au Chah[3]. Une appréhension renouvelée à Téhéran suite à la naissance d’un Azerbaïdjan indépendant à la faveur du démantèlement de l’URSS.

Limitons-nous à observer que sur la carte du colonel Peters : le très récalcitrant Iran devrait se voir amputer au Nord-ouest de la région azérie de Tabriz, au Sud-ouest du Khouzistan arabophone et, au Sud-est, de sa province baloutche.

Un « Baloutchistan libre » ?

Tout récemment, le blog Atlas Alternatif titrait : « Des républicains américains veulent faire éclater le Pakistan » et faisait état d’une série d’auditions, le 8 février 2009, de la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des États-Unis consacrées aux « violations des Droits de l’Homme au Baloutchistan », sous l’égide du député républicain de Californie Dana Rohrabacher. Rencontre qui avait soulevé la colère du gouvernement pakistanais. Étaient en effet conviés à ces auditions, outre des universitaires, des délégués d’Amnesty International et de Human Rights Watch, ce qui n’a rien d’étonnant vu le thème des rencontres, mais aussi le lieutenant-colonel Ralph Peters…

Autre « petite chose » à souligner : l’an dernier, l’ambassadeur US au Pakistan, Cameron MUNTER, a réitéré la demande de son gouvernement d’ouvrir un consulat au Baloutchistan[4].

Or, pour ce qui est du Pakistan, Peters envisageait l’amputation de sa province du Baloutchistan et la réunion de cette dernière avec les régions baloutches du sud-est de l’Iran pour former un État libre du Baloutchistan, doté ipso facto d’une importante façade sur l’océan indien avec, en son milieu, le port de Gwadar. C. à d. une remise en cause de la Ligne Goldschmid (1871) par laquelle Londres avait délimité la frontière entre l’Iran et son Empire des Indes, ligne frontalière reprise en 1947 par le Pakistan.

L’on sait déjà qu’au Baloutchistan – qui forme 42% du territoire du Pakistan, mais dont les 7 millions de Baloutches ne forment que 5% de sa population – opèrent des groupes tribaux armés, ulcérés non seulement de voir leur région négligée par Islamabad, mais faire l’objet d’une politique de peuplement pachtoune et pendjabi. S’ajoute à cela le fait que le sous-sol du Baloutchistan recèlerait d’immenses ressources en gaz et en pétrole.

Casser le « collier » chinois

Par ailleurs, la valeur stratégique du Baloutchistan s’est vue multipliée par la création, financée par la Chine lors de la décennie écoulée, d’un port en eaux profondes à Gwadar qui devrait constituer le terminal d’un gazoduc venant du Turkménistan. Ceci au risque d’aggraver le mécontentement de certains Baloutches, le nouveau port menaçant à leurs yeux d’accroître la fuite des ressources de la région et de créer principalement de nouveaux emplois parmi les « immigrés » du reste du Pakistan. Pour la Chine par contre, le projet de Gwadar comporte plusieurs avantages, ce qui justifie peut-être les accusations pakistanaises d’une aide de l’Inde à la guérilla baloutche. Gwadar désenclave en effet les provinces ouest de la Chine (Xinjiang), offre à sa marine des facilités portuaires situées à l’ouest de l’Inde et proches du « verrou stratégique » du détroit d’Ormuz, et permet à la RPC un approvisionnement, énergétique, à partir de l’Afrique et du Moyen-Orient, plus « terrestre », échappant donc en partie au contrôle américain des routes maritimes du Sud-est asiatique.Un « Baloutchistan libre » parrainé par Washington et Delhi et obtenant la haute main sur Gwadar n’aurait-il pas l’avantage d’ôter l’une des plus belles perles du « collier »[5] stratégique que Pékin tente de constituer à l’ouest de l’Inde et au nord de l’océan Indien ? Et cela alors même que le putsch du 7 février dernier aux Maldives, immédiatement cautionné par les Etats-Unis et la « plus grande démocratie du monde » que serait l’Inde, pourrait bien avoir mis fin aux souhaits chinois d’ajouter, avec une base de sous-marins dans l’atoll maldivien de Marao, une nouvelle pièce à leur parure.

La guerre de l’ombre que livrent des agents américains et israéliens dans plusieurs régions de l’Iran non-persanophones (Azerbaïdjan-occidental, Khouzistan, Sistan-Baloutchistan) n’est plus qu’un secret de polichinelle. Une guerre qui se déroule à l’occasion, avec une collaboration tacite… d’Al-Qaïda, à laquelle serait « affilié » le Jundullah, groupe sunnite du Baloutchistan iranien (le Sistan-Baloutchistan) partisan d’un système fédéral en Iran, qui, depuis 2005, s’est fait remarquer par une tentative d’assassinat de M. Ahmadinejad (septembre 2005), ses enlèvements de soldats iraniens, ses attentats contre des casernes de l’armée ou des Gardiens de la Révolution[6] ou contre des mosquées[7] ou des manifestations religieuses chiites[8], malgré le coup dur qu’a constitué pour l’organisation la capture et l’exécution, en juin 2010, de son leader Abdolmalek Righi.

Un peu plus à l’Ouest : un « réduit » alaouite ?

Par ailleurs, Fabrice Balanche, Maître de conférences à l’Université Lumière-Lyon II [9], écrivait dans la dernière parution d’Alternatives internationales (n°54, mars 2012) qu’en cas de débâcle du régime syrien, « le clan Assad peut tenter de créer grâce à ses moyens militaires un réduit dans la région alaouite, sur la côte, avec l’aide de Moscou et de Téhéran ». Or, ce « réduit alaouite » figure bel et bien sur la carte du colonel Peters, mais… inclus dans un « Greater Lebanon », un « Plus grand Liban », qui ferait main basse sur toute la côte syrienne jusqu’aux frontières turques, privant cette fois la Syrie, de surcroît dûment amputée de ses régions nord-est au profit d’un « Kurdistan libre », de toute façade maritime.

peters3.jpgDe même, à la mi-mars, New Lebanon[10]estimait que « la vieille idée du mandat français » revenait à l’ordre du jour, « l’enclave alaouite [pouvant] devenir un État indépendant si Assad perdait tout contrôle sur Damas », et précisant que le clan Assad chercherait dans ce cas à élargir le « réduit alaouite » à la région de l’Idlib pour qu’il s’étende jusqu’à la frontière turque au-delà de laquelle vivent quelque 15 millions d’alévis.

Question : « le rejet régional et international » et « le refus total » de la Turquie d’un tel projet sont-ils aussi assurés que semble le penser New Lebanon ?

Sarkozy, apprenti Pandore

En Libye, la proclamation, le 6 mars dernier, de l’autonomie partielle de la Cyrénaïque, l’est du pays, par le cheikh Ahmed Zoubaïr Al-Senoussi, au demeurant neveu de l’ex-roi Idriss Al-Senoussi et s’exprimant au nom de quelque 3000 chefs de tribus et personnalités, est certes dues à des facteurs locaux – projet de loi électorale sur base démographique, sentiment d’abandon du « cœur de la révolution » en faveur de Tripoli – mais les accusations de projets séparatistes liés à la concentration des richesses pétrolières dans cette même région et bénéficiant d’un soutien occulte de « puissances étrangères » ne sont pas à rejeter sans plus.

Toujours en Libye, mais au Sud, les combats entre Toubous et tribus arabes dans la région de Sebha qui auraient fait quelque 150 morts entre le 26 et le 31 mars, pourraient ranimer les aspirations au séparatisme de ces mêmes Toubous.

À suivre donc…

 

cartePeters.jpg

Carte élaborée par le Lieutenant-Colonel américain Ralph PETERS et publiée dans le Armed Forces Journal en juin 2006. Peters est colonel retraité de l'Académie Nationale de Guerre US. (Carte sous Copyright 2006 du Lieutenant-Colonel Ralph Peters) – Source : Mahdi Darius NAZEMROAYA, Le projet d'un « Nouveau Moyen-Orient ». Plans de refonte du Moyen-Orient, in Mondialisation.ca, 11 décembre 2006

1er avril 2012

Paul DELMOTTE

Professeur de Politique internationale à l’IHECS

Source : Investig'Action michelcollon.info

[1] L’Azerbaïdjan, le terrain d’atterrissage secret d’Israël (http://www.slate.fr/story/52415/israel-iran-azerbaidjan-g...)

2] Provinces d’Azerbaïdjan occidental et oriental, d’Ardabil, de Zanjan et, partiellement, celles d’Hamadan et de Qazvin

3] Velléités séparatistes que l’on a cru voir se réveiller avec les manifestations survenues en 2006, e. a. à Nagadesh.

[4] Selon I.SALAMI, in Palestine Chronicle, 28.10.11

[5]L’on appelle poétiquement « stratégie du collier de perles » les efforts de la Chine en vue de s’assurer une série de bases navales pour mieux assurer ses approvisionnements énergétiques moyen-orientaux. À part Gwadar, les autres perles sont Chittagong (Bangla-Desh), Sittwe, Coco, Hiangyi, Khaukpyu, Mergui, Zadetkui Kyun (Myanmar), des bases en Thaïlande et au Cambodge, Hanbatota (Sri-Lanka). Depuis l’an dernier, un accord avec les Seychelles envisage la construction d’installations de réapprovisionnement de la marine chinoise.

[6] Comme en octobre 2009 (42 morts)

[7] Comme à Zahedan, en mai 2009 (25 morts) ou en juillet 2010 (26 morts)

[8] Comme à Chabahar en décembre 2010

[9] Auteur de La région alaouite et le pouvoir syrien (Karthala, 2006) et de l’Atlas du Proche-Orient arabe (PUPS-RFI, 2012), F.Balanche a également collaboré au volumineux et incontournable ouvrage dirigé e. a. par notre compatriote Baudouin Dupret, La Syrie au présent. Reflets d’une société, Sindbad/Actes Sud, 2007

[10] Courrier International, 22-28 mars 2012

jeudi, 03 mai 2012

North American New Right, vol. 1

North American New Right, vol. 1

North American New Right, volume 1
Edited by Greg Johnson
366 pages

hardcover: $120

paperback: $30

Publication date: May 30, 2012

North American New Right is the journal of a new intellectual movement, the North American New Right. This movement seeks to understand the causes of the ongoing demographic, political, and cultural decline of European peoples in North America and around the globe — and to lay the metapolitical foundations for halting and reversing these trends.

The North American New Right seeks to apply the ideas of the European New Right and allied intellectual and political movements in the North American context. Thus North American New Right publishes translations by leading European thinkers as well as interviews, articles, and reviews about their works.

NOTE: The hardcover edition of NANR is so expensive because it is a premium available to donors who give more than $120 in a given year. If you have already given such a donation, you already own a copy.

CONTENTS

INTRODUCTION

“Toward a North American New Right”
Greg Johnson

FRANCIS PARKER YOCKEY: IN MEMORIAM

“The Death of Francis Parker Yockey”
Michael O’Meara

“Spiritual & Structural Presuppositions of the European Union”
Julius Evola

“A Contemporary Evaluation of Francis Parker Yockey”
Kerry Bolton

“The Overman High Culture & the Future of the West”
Ted Sallis

Six Poems for Francis Parker Yockey
Juleigh Howard-Hobson

INTERVIEWS

Interview with Alain de Benoist
Bryan Sylvain

Interview with Harold Covington
Greg Johnson

ESSAYS

“What is to be Done?”
Michael O’Meara & John Schneider

“Pan-European Preservationism”
Ted Sallis

“Vanguard, Aesthetics, Revolution”
Alex Kurtagić

“Absolute Woman: A Clarification of Evola’s Thoughts on Women”
Amanda Bradley

“D. H. Lawrence’s Women in Love
Derek Hawthorne

“’The Flash in the Pan’: Fascism & Fascist Insignia in the Spy Spoofs of the 1960s”
Jef Costello

TRANSLATIONS

“The Lesson of Carl Schmitt”
Guillaume Faye & Robert Steuckers

“Homer: The European Bible”
Dominique Venner

“Mars & Hephaestus: The Return of History”
Guillaume Faye

“Post-Modern Challenges: Between Faust & Narcissus”
Robert Steuckers”

“Jean Thiriart: The Machiavelli of United Europe”
Edouard Rix

REVIEW ESSAYS

Michael O’Meara’s Toward the White Republic
Michael Walker”

Michael Polignano’s Taking Our Own Side
Kevin MacDonald

“A Serious Case: Guillaume Faye’s Archeofuturism
F. Roger Devlin

Julius Evola’s Metaphysics of War
Derek Hawthorne

Abir Taha’s The Epic of Arya
Amanda Bradley

Jack Malebranche’s Androphilia
Derek Hawthorne

“Sir Noël Coward, 1899–1973: The Noël Coward Reader
James J. O’Meara

Arkham Asylum: An Analysis”
Jonathan Bowden

“Christopher Nolan’s Batman Begins & The Dark Knight
Trevor Lynch

ABOUT THE EDITOR

Greg Johnson, Ph.D., Editor-in-Chief of Counter-Currents Publishing Ltd. and Editor of the annual journal North American New Right. From 2007 to 2010 he was Editor of The Occidental Quarterly. In 2009, he created TOQ Online with Michael J. Polignano and was its Editor for its first year.

He is the author of Confessions of a Reluctant Hater (San Francisco: Counter-Currents, 2010).

He is editor of Alain de Benoist, On Being a Pagan, trans. John Graham (Atlanta: Ultra, 2004); Michael O’Meara, Toward the White Republic (San Francisco: Counter-Currents, 2010); Michael J. Polignano, Taking Our Own Side (San Francisco: Counter-Currents, 2010); Collin Cleary, Summoning the Gods: Essays on Paganism in a God-Forsaken World (San Francisco: Counter-Currents, 2011); Irmin Vinson, Some Thoughts on Hitler and Other Essays (San Francisco: Counter-Currents, 2011); and Kerry Bolton, Artists of the Right: Resisting Decadence (San Francisco: Counter-Currents, 2012).

mercredi, 25 avril 2012

Washington nous mène dans un monde hors-la-loi

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Washington nous mène dans un monde hors-la-loi

ex: http://infonatio.unblog.fr/

Par Paul Craig Roberts

Le gouvernement des Etats-Unis prétend vivre sous les auspices de la loi, le respect des droits de l’Homme, et d’apporter liberté et démocratie à ses citoyens. La prétention de Washington et la dure réalité sont diamétralement opposées.

Les officiels du gouvernement américain critiquent de manière routinière les autres gouvernements pour ne pas être démocratiques et pour violer les droits de l’Homme. Toujours est-il qu’aucun autre pays au monde mis à part Israël bombarde, tire des missiles et envoie des drones dans des nations souveraines pour tuer des populations civiles. Les prisons de la torture d’Abu Graïb, de Guantanamo et le programme de transfert secret de prisonniers de la CIA dans ses prisons tout aussi secrètes, sont les contributions des régimes Bush / Obama aux droits de l’Homme.

Washington viole les droits de ses propres citoyens. Washington a suspendu les droits et libertés civils pourtant garantis par la constitution et a déclaré ses intentions de détenir les citoyens américains indéfiniment sans autre forme de procès. Le président Obama a annoncé qu’à sa discrétion, il peut faire assassiner des citoyens américains qu’il voit comme une menace pour les Etats-Unis.

Le congrès n’a pas répondu à ces annonces extraordinaires avec une procédure de destitution. Il n’y a pas eu de levée de boucliers de la part des cours fédérales, des facs de droit et des associations du barreau. Glenn Greenwald rapporte que le département de la Sécurité de la Patrie (NdT: la “fameuse “ DHS, qui est la stasi / securitate du pays du goulag levant) harcèle les journalistes qui refusent de devenir des “pressetitués” et nous avons vu des vidéos de la répression brutale par la police des manifestations pacifiques du mouvement Occupy Wall Street. Chris Floyd décrit les pervers de la torture qui règnent sur les Etats-Unis.

Maintenant, Washington force du mieux qu’elle peut le reste du monde à se débarrasser des traités internationaux et de la loi internationale. Washington a déclaré que sa parole seule est la loi internationale. Tous les pays, sauf ceux qui ont reçus une dispense de Washington, qui s’engagent dans le commerce avec l’Iran ou achète du pétrole iranien seront sanctionnés par les Etats-Unis. Ces pays seront coupés du marché américain et leur système bancaire ne pourra plus utilisé les banques pour procéder aux réglements internationaux. En d’autres termes,, les sanctions de Washington envers l’Iran s’appliquent non seulement à l’Iran mais aussi aux pays qui défient Washington et utilisent le pétrole iranien pour subvenir à leur demande énergétique.

D’après le Christian Science Monitor, Washington a jusqu’ici donné une dérogation au Japon et à 10 pays européens pour continuer à acheter le pétrole iranien. Demandant à des pays de fermer leurs économies afin de donner libre-court à la vendetta de Washington contre l’Iran; une vendetta qui existe depuis que les Iraniens ont renversé la marionnette installée par les Etats-Unis, le Shah d’Iran, il y a plus de trente ans. Ceci fut plus que Washington ne pouvait supporter. Washington a permis au Japon de continuer à importer entre 78 et 85% de ses importations normales de pétrole avec l’Iran.

Les dispenses de Washington quoi qu’il en soit, sont tout à fait arbitraires. Des dispenses n’ont pas été données à la Chine, à l’Inde, à la Turquie et à la Corée du Sud. L’Inde et la Chine sont les plus gros importateurs de pétrole iranien et la Turquie et la Corée du Sud sont dans le top 10 des importateurs. Avant que de regarder aux conséquences imprévues de la vendetta de Washington contre l’Iran, voyons quel est le problème de Washingron avec ce pays ?

Franchement, Washington n’a rien à faire valoir. Nous sommes, une fois de plus, revenus à la supercherie “des armes de destruction massives”. L’Iran, à l’inverse d’Israël, est signataire du traité de non prolifération nucléaire. Tout pays signataire à le droit à l’énergie nucléaire. Washington affirme que l’Iran viole le traité en développant un programme nucléaire militaire. Il n’y a absolument aucune preuve des accusations de Washington. Washington possède 16 agences de renseignement et toutes sont unanimes pour dire que l’Iran n’a pas de programme nucléaire militaire pour faire des armes nucléaires depuis au moins 2003. De plus les inspecteurs de l’AIEA sont en Iran et ont rapporté de manière constante qu’il n’y a pas de diversion de matériel nucléaire de son programme énergétique vers un programme d’armement.

Les quelques rares fois où on rappelle à Washington ces faits, elle rend l’affaire dfférente. Washington déclare alors les droits de l’Iran sous les conditions du traité de non prolifération invalides, que l’Iran ne peut pas avoir un programme nuclèaire énergétique, parce que l’Iran apprendrait alors à faire des armes nucléaires dans le futur et ainsi d’obtenir la bombe. La première nation hégémonique mondiale a décidé unilatéralement que la possibilité que l’Iran puisse un jour décider de construire une bombe atomique, est un trop grand risque à courir. C’est mieux, dit Washington, de faire monter les prix du pétrole, de perturber l’économie mondiale, de violer la loi internationale et de risquer une guerre majeure, que d’avoir à se soucier qu’un gouvernement iranien futur fasse une arme nucléaire. Ceci est l’approche tyrannique de la loi de Jeremy Bentham, qui fut répudiée par le système légal anglo-saxon.

Il est difficile de caractériser la position de washington  comme étant une position de bon jugement. De plus, Washingron n’a jamais expliqué quel risque elle voit dans la possibilité de la possession de l’arme nucléaire par l’Iran. Pourquoi ce risque serait-il plus grand que le risque associé avec l’armement nucléaire soviétique à l’époque, ou avec l’armement  nucléaire des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, d’Israël, du Pakistan, de l’Inde et de la Corée du Nord aujourd’hui? L’Iran est un pays relativement petit. Elle n’a pas l’ambition hégémonique de Washington. Contrairement à Washington, l’Iran n’est pas en guerre avec une demie-douzaine de pays. Pourquoi Washington détruit-elle la réputation des Etats-Unis comme un pays qui respecte la loi et risque une guerre majeure et une dislocation économique à propos de quelques développements futurs, dont la probabilité est totalement inconnue ?

Il n’y a pas de bonne réponse à cette question. Manquant de preuve dans le cas contre l’Iran, Washington et Israël y ont substitué la diabolisation. Le mensonge a été établi comme vérité comme quoi le président actuel de l’Iran a l’intention de rayer Israël de la surface de la terre.

Le mensonge a eu le succès escompté comme propagande alors même que de nombreux experts en langues ont prouvé que l’intention attribuée au président iranien par la machine propagandiste américano-israélienne est un énorme contre-sens dans la traduction de ce que le président iranien a dit. Une fois de plus, pour Washington et ses presstitués, les faits ne comptent pas. Seul l’agenda est ce qui compte. N’importe quel mensonge sera utilisé pour faire avancer cet agenda.

Les sanctions de Washington pourraient bien finir par mordre Washington plus fort qu’elles ne mordent l’Iran.

Que fera Washington si l’Inde, la Chine, la Turquie et la Corée du Sud ne succombent pas à ses menaces ?

D’après des rapports récents, l’Inde et la Chine ne sont pas favorables à se désavantager elles-mêmes et à nuire à leur développement économique afin de supporter Washington dans sa vendetta contre l’Iran. Ayant observé la montée rapide de la Chine et l’immunité de la Corée du Nord contre une attaque américaine, la Corée du Sud peut légitimement se demander combien de temps encore elle restera un état marionnette des Etats-Unis. La Turquie, où le gouvernement civil et quelque peu islamiste a réussi à devenir indépendant de l’armée turque contrôlée par les Etats-Unis, apparaît réaliser peu à peu que Washington et l’OTAN ont cantonné la Turquie dans un “rôle de serviteur” dans lequel la Turquie est l’agent de Washington contre ses pairs. Le gouvernement turc semble réévaluer les bénéfices d’être un pion de Washington.

Ce que la Turquie et la Corée du Sud ont à décider est en fait de prendre la décision pour que ces pays soient des pays indépendants ou assimilés dans l’empire de Washington.

Le succès de l’assaut américano-israélien sur l’indépendance de l’Iran dépend de l’Inde et de la Chine.

Si l’Inde et la Chine montrent leur majeur a Washington, que peut-elle faire ? Absolument rien. Que se passera t’il si Washington, noyée dans ses délires gigantesques, venait à annoncer des sanctions contre l’Inde et la Chine ?

Les rayons de Wal-Mart resteront vides et le plus gros distributeur des Etats-Unis viendrait marteler la porte de la Maison Blanche.

Apple et bon nombre de grosses corporations influentes américaines, qui ont délocalisées leur production pour le marché américain en Chine, verraient leurs profits s’évaporer. Ensemble, avec leurs alliés de Wall Street, ces entreprises très puissantes viendraient prendre d’assaut le fou de la Maison blanche avec bien plus de force que l’Armée Rouge. Le surplus commercial chinois arrêterait de venir renflouer la dette de la trésorerie américaine. Les opérations bancaires délocalisées en sous-traitance en Inde, les compagnies de cartes de crédit et les départements de services et d’utilités à travers les Etats-Unis cesseraient de fonctionner.

Ce serait le domaine du chaos aux Etats-Unis. Telles sont les récompenses pour l’empire de la mondialisation que ce même empire a enfanté.

L’imbécile de la Maison Blanche et les va t’en guerre néoconservateurs et israéliens qui le pressent de faire encore plus de guerres, ne comprennent pas que les Etats-Unis ne sont plus un pays indépendant. Les Etats-Unis ont un propriétaire: les corporations offshore et les pays étrangers dans lesquels ces corporations ont localisé leur production pour les marchés américains. Des sanctions sur l’Inde, la Chine (et la Corée du Sud) veut simplement dire des sanctions sur les entreprises américaines, des sanctions sur la Turquie veulent dire des sanctions sur un allié de l’OTAN.

La Chine, l’Inde, la Corée du Sud, la Turquie réalisent-elles qu’elles ont en leur possession la donne gagnante ? Comprennent-elles qu’elles peuvent montrer leur majeur à l’empire américain et l’amener à l’effondrement, ou sont-elles conditionnées comme l’Europe et le reste du monde au fait qu’il est vain de résister aux Américains tous puissants ?

La Chine et l’Inde exerceront-elles leur puissance sur les Etats-Unis ou ces deux pays vont-ils tempérer l’affaire et adopter une pose qui sauvera la face de Washington tout en continuant à acheter le pétrole iranien ?

La réponse à cette question est: Combien les Etats-Unis vont-Ils payer secrètement en concessions multiples, comme par exemple la sortie des Etats-Unis de la Mer de Chine du Sud, pour que la Chine et l’Inde prétendent à la reconnaissance de la puissance américaine sur le reste du monde ?

Sans concessions à la Chine et à l’Inde, Washington se verra très sûrement ignorée et contemplera sa puissance s’évaporer. Un pays qui ne peut pas produire industriellement et produire des biens de consommation, mais ne peut qu’imprimer des instruments d’endettement et de la monnaie n’est pas un pays puissant. Il n’est qu’un petit caïd de cour de récréation qui peut continuer à rouler des mécaniques jusquà ce que le garçon proverbial dise: “L’empereur est nu”.

Paul Craig Roberts  http://www.mondialisation.ca/

Article original en anglais :

Washington nous mène dans un monde hors-la-loi dans géopolitique 30273 Washington Leads The World Into Lawlessness
- by Dr. Paul Craig Roberts – 2012-04-12

Traduction : Résistance 71, http://resistance71.wordpress.com/

Le blog de Paul Craig Roberts : http://www.paulcraigroberts.org/

mardi, 24 avril 2012

Le règne du dollar en tant que monnaie internationale touche à sa fin

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Pourquoi le règne du dollar en tant que monnaie internationale touche à sa fin

Ex: http://www.latribune.fr/

 

latribune.fr (The Economic Collapse)

Le blog "The Economic Collapse" a recensé les dix principales raisons qui laissent présager la fin prochaine du dollar en tant que monnaie internationale de premier plan.

Depuis la fin de la Seconde Guerrre mondiale et les accords de Bretton Woods, les Etats-Unis ont bénéficié du rôle de réserve internationale du dollar sur le plan politique mais aussi et bien sûr économique. Cependant, le règne du dollar sur l'économie mondiale touchera bientôt à sa fin. C'est en tout cas l'avis du site "The Economic Collapse" qui évoque dans un article les dix principaux signaux annonciateurs d'un nouveau système, dans lequel le billet vert perdrait son statut. Les médias grand public américains sont, au passage, critiqués pour éluder complètement les accords bilatéraux entre des pays qui abandonnent le dollar pour leurs échanges.


1. La Chine et le Japon se passent du dollar pour leur commerce bilatéral

Il y a quelques mois, la deuxième économie du monde (la Chine) et la troisième (le Japon) ont conclu un accord qui va promouvoir l'utilisation des monnaies nationales (yuan et yen ndlr) dans le commerce bilatéral entre les deux pays.

2. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) envisagent d'utiliser leurs propres monnaies pour leurs échanges bilatéraux

3. L'accord monétaire entre la Russie et la Chine

4. L'utilisation croissante de la monnaie chinoise en Afrique
En 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Afrique àchercher et promouvoir l'utilisation du yuan par ce continent.

5. Vers la fin des pétrodollars ?
La Chine et les Emirats arabes unis ont convenu d'abandonner le dollar pour leurs transactions pétrolières. Bien que les montants sont pour le moment limités, si d'autres pays du Moyen-Orient venaient à prendre pareille initiative, cela marquerait le début de la fin pour les pétrodollars.

6. L'Iran
Compte tenu des tensions avec les Etats-Unis, la monnaie de l'Oncle Sam n'est pas la bienvenue en Iran. En exigeant de certains pays qu'ils règlent leurs achats de pétrole en or plutôt qu'en dollar, Téhéran contribue à l'affaiblissement du billet vert sur la scène internationale.

7. Les relations entre la Chine et l'Arabie Saoudite
Qui est aujourd'hui le plus gros importateur de pétrole saoudien ? La Chine bien sûr... Les deux pays se sont d'ailleurs regroupés pour financer la construction d'une raffinerie géante dans le port de Yanbu sur les côtes de la mer rouge. Combien de temps le dollar sera-t-il conservé comme monnaie d'échange avec Riyad alors que l'ex-empire du Milieu est devenu son principal client ?

8. Les Nations Unies poussent à l'adoption d'une nouvelle monnaie de réserve
Des rapports des Nations Unies appellent ouvertement à mettre fin à la domination du dollar en tant que monnaie de réserve internationale.

9. Le FMI redonne un coup de jeune au « Bancor »
Le Fonds monétaire internationale (FMI) a également abordé dans certains rapports la nécessité de réformer le système monétaire international. Est évoqué en particulier la mise en place d'une monnaie supranationale, le « Bancor », à laquelle les autres monnaies seraient rattachées. Ce système a été proposé par John Maynard Keynes lors du sommet de Bretton Woods en 1944 mais fut finalement abandonné au profit du dollar.

10. La plupart des autres pays que ceux précédemment évoqués... détestent les Etats-Unis
En quelques décennies, la cote de popularité des Etats-Unis a connu une chute vertigineuse. Même en Europe, les touristes américains sont contraints à se faire passer pour des Canadiens pour ne pas subir les critiques incessantes des populations locales. Ce ressentiment à l'encontre des Etats-Unis incite les pays à réfléchir à l'abandon du dollar en tant que monnaie internationale.

lundi, 23 avril 2012

The Rise of the Prison Industrial Complex

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Jailing Americans for Profit: The Rise of the Prison Industrial Complex

By John W. Whitehead

Ex: http://www.blacklistednews.com/

“Mass incarceration on a scale almost unexampled in human history is a fundamental fact of our country today—perhaps the fundamental fact, as slavery was the fundamental fact of 1850. In truth, there are more black men in the grip of the criminal-justice system—in prison, on probation, or on parole—than were in slavery then. Over all, there are now more people under ‘correctional supervision’ in America—more than six million—than were in the Gulag Archipelago under Stalin at its height.”—Adam Gopnik, “The Caging of America”In an age when freedom is fast becoming the exception rather than the rule, imprisoning Americans in private prisons run by mega-corporations has turned into a cash cow for big business. At one time, the American penal system operated under the idea that dangerous criminals needed to be put under lock and key in order to protect society. Today, as states attempt to save money by outsourcing prisons to private corporations, the flawed yet retributive American “system of justice” is being replaced by an even more flawed and insidious form of mass punishment based upon profit and expediency.

As author Adam Gopnik reports for the New Yorker:

[A] growing number of American prisons are now contracted out as for-profit businesses to for-profit companies. The companies are paid by the state, and their profit depends on spending as little as possible on the prisoners and the prisons. It’s hard to imagine any greater disconnect between public good and private profit: the interest of private prisons lies not in the obvious social good of having the minimum necessary number of inmates but in having as many as possible, housed as cheaply as possible.

Consider this: despite the fact that violent crime in America has been on the decline, the nation’s incarceration rate has tripled since 1980. Approximately 13 million people are introduced to American jails in any given year. Incredibly, more than six million people are under “correctional supervision” in America, meaning that one in fifty Americans are working their way through the prison system, either as inmates, or while on parole or probation. According to the Federal Bureau of Prisons, the majority of those being held in federal prisons are convicted of drug offenses—namely, marijuana. Presently, one out of every 100 Americans is serving time behind bars.

Little wonder, then, that public prisons are overcrowded. Yet while providing security, housing, food, medical care, etc., for six million Americans is a hardship for cash-strapped states, to profit-hungry corporations such as Corrections Corp of America (CCA) and GEO Group, the leaders in the partnership corrections industry, it’s a $70 billion gold mine. Thus, with an eye toward increasing its bottom line, CCA has floated a proposal to prison officials in 48 states offering to buy and manage public prisons at a substantial cost savings to the states. In exchange, and here’s the kicker, the prisons would have to contain at least 1,000 beds and states would have agree to maintain a 90% occupancy rate in the privately run prisons for at least 20 years.

The problem with this scenario, as Roger Werholtz, former Kansas secretary of corrections, recognizes is that while states may be tempted by the quick infusion of cash, they “would be obligated to maintain these (occupancy) rates and subtle pressure would be applied to make sentencing laws more severe with a clear intent to drive up the population.” Unfortunately, that’s exactly what has happened. Among the laws aimed at increasing the prison population and growing the profit margins of special interest corporations like CCA are three-strike laws (mandating sentences of 25 years to life for multiple felony convictions) and “truth-in-sentencing” legislation (mandating that those sentenced to prison serve most or all of their time).

And yes, in case you were wondering, part of the investment pitch for CCA and its cohort GEO Group include the profits to be made in building “kindler, gentler” minimum-security facilities designed for detaining illegal immigrants, especially low-risk detainees like women and children. With immigration a persistent problem in the southwestern states, especially, and more than 250 such detention centers going up across the country, there is indeed money to be made. For example, GEO’s new facility in Karnes County, Texas, boasts a “608-bed facility still smelling of fresh paint and new carpet stretch[ing] across a 29-acre swath of farmland in rural South Texas. Rather than prison cells, jumpsuits, and barbed wire fencing, detainees here will sleep in eight-bed dormitory-style quarters, wearing more cozy attire like jeans and T-shirts. The facility's high walls enclose lush green courtyards with volleyball courts, an AstroTurfed soccer field, and basketball hoops, where detainees are free to roam throughout the day.” All of this, of course, comes at taxpayer expense.

“And this is where it gets creepy,” observes reporter Joe Weisenthal for Business Insider, “because as an investor you’re pulling for scenarios where more people are put in jail.” In making its pitch to potential investors, CCA points out that private prisons comprise a unique, recession-resistant investment opportunity, with more than 90% of the market up for grabs, little competition, high recidivism among prisoners, and the potential for “accelerated growth in inmate populations following the recession.” In other words, caging humans for profit is a sure bet, because the U.S. population is growing dramatically and the prison population will grow proportionally as well, and more prisoners equal more profits.

In this way, under the pretext of being tough on crime, state governments can fatten their coffers and fill the jail cells of their corporate benefactors. However, while a flourishing privatized prison system is a financial windfall for corporate investors, it bodes ill for any measures aimed at reforming prisoners and reducing crime. CCA understands this. As it has warned investors, efforts to decriminalize certain activities, such as drug use (principally possession of marijuana), could cut into their profits. So too would measures aimed at reducing the prison system’s disproportionately racist impact on minorities, given that the incarceration rate for blacks is seven times that of whites. Immigrants are also heavily impacted, with roughly 2.5 million people having been through the immigration detention system since 2003. As private prisons begin to dominate, the many troubling characteristics of our so-called criminal justice system today—racism, economic inequality, inadequate access to legal representation, lack of due process, etc.—will only become more acute.

Doubtless, a system already riddled by corruption will inevitably become more corrupt, as well. For example, consider the “kids for cash” scandal which rocked Luzerne County, Penn., in 2009. For ten years, the Mid Atlantic Youth Service Corporation, which specializes in private prisons for juvenile offenders, paid two judges to jail youths and send them to private prison facilities. The judges, who made over $2.6 million in the scam, had more than 5,000 kids come through their courtrooms and sent many of them to prison for petty crimes such as stealing DVDs from Wal-Mart and trespassing in vacant buildings. When the scheme finally came to light, one judge was sentenced to 17.5 years in prison and the other received 28 years, but not before thousands of young lives had been ruined.

In this way, minor criminals, from drug users to petty thieves, are being handed over to corporations for lengthy prison sentences which do nothing to protect society or prevent recidivism. This is the culmination of an inverted justice system which has come to characterize the United States, a justice system based upon increasing the power and wealth of the corporate-state.

No matter what the politicians or corporate heads might say, prison privatization is neither fiscally responsible nor in keeping with principles of justice. It simply encourages incarceration for the sake of profits, while causing millions of Americans, most of them minor, nonviolent criminals, to be handed over to corporations for lengthy prison sentences which do nothing to protect society or prevent recidivism. This perverse notion of how prisons should be run, that they should be full at all times, and full of minor criminals, is evil.

dimanche, 22 avril 2012

Das amerikanische Konzept zur Sicherung der Westbindung Deutschlands nach 1945

Der neue Scheil: Das amerikanische Konzept zur Sicherung der Westbindung Deutschlands nach 1945      

Geschrieben von: Simon Meyer   

 http://www.blauenarzisse.de/

 

Ernst Jünger notierte am 11. April 1945 angesichts der in Kirchhorst einrückenden amerikanischen Kolonnen in sein Tagebuch: „Von einer solchen Niederlage erholt man sich nicht wieder wie einst nach Jena oder Sedan. Sie deutet eine Wende im Leben der Völker an, und nicht nur zahllose Menschen müssen sterben, sondern auch vieles, was uns im Innersten bewegte, geht unter bei diesem Übergang.“ Nicht nur die künftige Machtlosigkeit dessen, was nach dem Krieg an deutscher Staatlichkeit in den verschiedenen Teilstaaten übrig bleiben sollte, nimmt Jünger hier vorweg. Auch die künftige innere Loslösung der Deutschen von allen Wurzeln mag er bereits geahnt haben, als die amerikanischen Panzer an ihm vorüberratterten.

Neufassung der territorialen und intellektuellen Landkarte

Und das seismographische Gespür Jüngers sollte nicht trügen. Insbesondere die einzige echte Siegermacht der Westalliierten, die USA, wollte die Chance nicht wie nach dem Ersten Weltkrieg ungenutzt lassen. Eine völlige Umgestaltung nicht nur der territorialen sondern auch der intellektuellen Landkarte der besiegten Nation Deutschland sollte herbeigeführt werden. Jedenfalls soweit diese ihrem Machtbereich unterlag.

Stefan Scheil, als Autor bisher vor allem zur Geschichte des Ausbruchs und Verlaufs des Zweiten Weltkrieges hervorgetreten, beschreibt in seiner neuesten Studie umfassend die Maßnahmen, die seitens der USA in die Wege geleitet wurden, um nach dem militärischen Sieg einen Wechsel der Eliten bzw. der Denkweise der Eliten in Westdeutschland und auch in Österreich herbeizuführen. Der Plan ging dabei weit über die Beseitigung des Nationalsozialismus hinaus, den die Deutschen nach der militärischen Niederlage ohnehin selbst vollzogen hätten. Auf den Punkt gebracht: das deutsche Sonderbewußtsein als Nation zwischen Ost und West, der metaphysische Anker des alten Europas, sollte komplett aus den Köpfen verschwinden.

Die Umgestaltung des Bildungswesens

Das amerikanische Programm war von langer Hand geplant. Es setzte bereits vor der Kapitulation in den Kriegsgefangenenlagern ein, wo geeignet erscheinende deutsche Kriegsgefangene für eine Mitwirkung rekrutiert wurden. Nach der Kapitulation entfaltete es sich sodann in einem Umfang, wie es in der Geschichte des Umgangs mit besetzten Staaten bislang noch nicht durchgeführt worden war. Vor allem der Bildungsbereich im weitesten Sinne sollte im Sinne der Siegermacht durchdrungen werden, um die Umgestaltung der Denk- und Lebensweisen der Besiegten im amerikanischen Sinne zu gewährleisten. Nach der Erlangung der tatsächlichen Gewalt begann die Siegermacht daher mit einem umfassenden Programm zur Neuordnung des gesamten Schul- und Universitätswesens. Das Bildungswesen im weitesten Sinne erlebte seine Stunde Null.

Hierbei war der amerikanischen Siegermacht klar, daß eine offene Repression, wie sie unmittelbar nach Kriegsende noch auf der Tagesordnung stand, auf Dauer nicht zielführend sein konnte. Mit allzu plumpen Mitteln, einer Umerziehung mit Feuer und Schwert, konnte man nicht mehr vorgehen. Die Besiegten sollten sich gleichsam selbst ändern, ohne die Änderung als aufgezwungen zu empfinden. Erwünscht war eine Änderung, die der zu Ändernde für sich als Ergebnis der eigenen Erkenntnis erlebt und einem eigenen freien Entschluß zuschreibt, nicht dem Druck einer Besatzungsmacht.

Reorientation statt Repression

Keine Kolonialpolitik im Sinne des 19. Jahrhunderts also, denn im Hinblick auf den beginnenden kalten Krieg war die Bundesrepublik zu wertvoll für die westliche Staatengemeinschaft. Was der Siegermacht vorschwebte und dann stattfand, war vielmehr ein Imperialismus der Gedanken, der zu einem letztlich selbst gewählten Anschluß an die westliche Staats- und Ideenwelt führt. Wie wir heute wissen, war das Konzept in seinem Ausmaß von einem vielleicht für die Amerikaner selbst unerwarteten Erfolgt gekrönt. Denn mit dem Austausch der intellektuellen Elite über verschiedenste Programme bis in die heutige Zeit (z.B. die „Atlantik-Brücke“) war nach dem militärischen Sieg auch die Schlacht um die Köpfe gewonnen. Der überwiegende Teil eines jeden Volkes der Welt denkt nun mal hauptsächlich daran, was es am nächsten Tag zu essen gibt und was die Kinder anziehen sollen. Politisch verdaut ein Volk zumeist das, was ihm vorgekaut wird. Und vorgekaut wird durch die – im weitesten Sinne – Eliten.

Scheil zeichnet in detailreicher Fülle die einzelnen Maßnahmen auf und beschreibt die Verstrickung einer Vielzahl von Personen, sowohl Angehörigen der Siegermächte als auch Deutschen bei der Erfüllung des amerikanischen Programms. Er ist in seiner Arbeit Historiker, nicht Essayist und zuweilen benötigt man ein gewisses Maß an Selbstdisziplin, um ihm in alle Verästelungen des aufgeschlüsselten Detailreichtums zu folgen. Dies umsomehr, als die Spannung, das Knistern zwischen den Zeilen, die Scheils Werke über den zweiten Weltkrieg so lesenswert machen, dem Buch völlig abgehen. Doch dies liegt nicht etwa an Scheil, sondern einzig an der Thematik. Der Krieg ist lange ausgefochten und es geht nicht mehr um Alles oder Nichts, sondern nur noch um die Art und Weise der Behandlung der Leiche.

Stefan Scheil: Transatlantische Wechselwirkungen. Der Elitenwechsel in Deutschland nach 1945. Dunker & Humblodt 2012. 28,00 Euro

Isolement de Barack Obama au Sommet des Amériques

Isolement de Barack Obama au Sommet des Amériques

 

Ex: http://www.europesolidaire.eu/
 
Ce 6e sommet (Summit of the Americas) qui a réuni les Etats-Unis et 30 chefs d'Etat d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud à Carthagène en Colombie les 14 et 15 avril, s'est traduit par un véritable isolement de l'Amérique.

 

 

 

Celle-ci est traditionnellement considérée comme dominant son « arrière-cour » des Etats latino-américain, grâce aux opportunités commerciales et aux investissements qu'elle offrait. Or elle s'est vu refuser la signature de l'habituel communiqué final. Le prétexte officiel en a été le refus toujours opposé par Obama à la reconnaissance de Cuba comme membre à part entière.

Mais les observateurs pensent que l'isolement de l'Amérique ainsi manifesté en plein jour tient aussi au développement économique et à l'indépendance politique croissante de la plupart des Etats américains. S'impose aussi sans doute une influence grandissante de la Chine, qui cherche à ce que l' « arrière-cour » américaine devienne aussi la sienne. On a remarqué ainsi les investissements chinois importants dans les Caraïbes, au plus grand déplaisir des Etats-Unis.

Les membres du sommet ont voulu signifier à Obama que le temps de la Guerre Froide était passé et qu'ils avaient définitivement repris leur indépendance. Ils ont cependant loué le président américain de la patience avec laquelle il a écouté les remontrances à son égard, notamment en ce qui concerne la tolérance américaine aux trafics d'armes, de drogues et de prostitution dont les Etats-Unis constituent un des principal débouché.

L'Union européenne n'est pas officiellement invitée à participer à de tels sommets, malgré les liens entretenus par certains Etats européens avec leurs homologues en Amérique Latine. Cependant, le durcissement des relations commerciales entre l'Argentine et l'Espagne, de même qu'entre l'Argentine et le Royaume-Uni à propos des Malouines, a été évoqué off records. L'Europe n'y a pas été présentée sous son meilleur visage. On regrettera en fait que l'Union Européenne ne s'efforce pas d'exercer une action diplomatique suffisante dans de telles instances, au service d'un renforcement des liens avec l'Amérique latine. Elle s'imposerait d'autant plus que recule l'influence américaine.

* Voir Reuters http://www.reuters.com/article/2012/04/17/us-americas-summit-obama-idUSBRE83F0UD20120417


* Le sommet des Amériques (http://www.summit-americas.org/default_en.htm) est une des manifestations de l'OAS, Organization Of American States (http://www.oas.org/en/default.asp )

samedi, 21 avril 2012

Leo Strauss and the Conservative Movement

Leo Strauss and the Conservative Movement

by Paul Gottfried

Ex: http://lewrockwell.com/

   
   

 

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A book of mine, Leo Strauss and Conservative Movement in America: A Critical Appraisal, is about to come out with Cambridge University Press; and it has a special connection to the Mises Institute. Much of the critical thrust comes from attending conferences sponsored by the Mises Institute and from getting to know my fellow- participants and their writings. Although I harbored strong doubts about my latest subjects even before these encounters, my conversations with David Gordon, Murray Rothbard, Robert Higgs and Thomas DiLorenzo and later, discovering Mises’s comments about Strass gave additional substance to my suspicions. My project became a way of calling attention to a significant body of criticism that the liberal-neoconservative press and most scholarly organizations wouldn’t deign to present. I was upset in particular by the inability of David Gordon (and Lew Rockwell) to find a suitable publisher for a long, incisive work that David had produced about Harry Jaffa’s reading of American history. It was one of the most cerebral "value critiques" by a living thinker that I had seen.

Why, asks David, should Jaffa, a cult figure who is wined and dined by GOP benefactors, be immune from the type of assessment that other authors of scholarly works should have to accept? Why do Straussians like Jaffa, Allan Bloom, Thomas Pangle, and Charles Kesler achieve canonical status as "conservative" thinkers without having their ideas rigorously examined in widely accessible forums? It seems that the only appraisals such figures have to deal with are puff pieces in neoconservative publications and the scribbling of inflamed leftists attacking them as rightwing extremists.

 

 

Note that my book does not come out of any political engagement. It is in no way a statement of my political creed. Although hardly friendly to the Wilsonian Weltpolitik of the Straussians, I devote more space to defending my subjects from unjust critics than I do to dissecting their views. Nor was my book produced, as one nasty commentator writing to the executive editor of an Ivy League press explained, because I’m "a very angry person" trying to settle scores. Apparently my madness would "permanently discredit" any press that was foolish enough to publish me. My book at any rate is not an expression of pique, and I bend backward to make sense of arguments that I have trouble accepting at face value. I also treat main subject, Leo Strauss, with respect and empathy, even while disagreeing with his hermeneutic and liberal internationalism. I stress that for all his questionable judgments, Strauss was a person of vast humanistic learning, and more thoughtful and less pompous than some of his famous students. I fully sympathize with the plight that he and others of his background suffered who because of their Jewish ancestry were driven out of their homeland and forced to live in exile. My own family suffered the same fate.

What seemed intolerable, however, was the unwillingness of Straussians and their adulators to engage serious critics, some of whom have been associated with the Mises Institute. These expressions of moral self-importance may go back to Strauss himself. Murray Rothbard observed that at a Volker Fund conference, his teacher Mises had argued vainly with Strauss about the need to separate facts from values in doing research. Strauss had retorted that there are moral judgments inseparably attached to our use of facts. This supposedly indicates that one could not or, perhaps more importantly, should not draw the fact/value distinction that Mises, and before him, in a different form, Max Weber had tried to make. In response to these statements, Mises argued that facts remain such, no matter how people dress them up. "A prostitute would be plying the same trade no matter what designation we choose to confer on such a person." As the debate wore on and Strauss began to moralize, Mises lost his equanimity. He indicated to Rothbard that he was being asked to debate not a true scholar but a "gymnasium instructor."

 

 

In my book I quote David, who has taken over and elaborated on the criticism offered by his teacher and Murray’s teacher Mises, namely, that the Straussians reach for moral platitudes against those who are better- armed with "facts." One reason David is mentioned so often in my monograph, and particularly in the chapter "The Method Deconstructed," is that he did much of the deconstructing for me. While helping with the proofreading, which is another service he performed, David commented about how much he enjoyed my text; then, in typically David-fashion, he listed as his favorite parts of my book those pages on which he’s mentioned. Actually he missed more than half of the references to him, including two of them in the acknowledgements.

Like other thoughtful critics of Straussian methodology, specifically Grant Havers, Barry Shain, and Kenneth McIntyre, David was essential to my work. But in his case listening to him reel off what was wrong with how the Straussians read (or misread) selected texts, inspired my project. Without the fact that David cornered me about ten years ago at a conference in Auburn and explained to me in between Borscht Belt jokes the fallacies of Strauss and his disciple, I doubt that I would have done my book. His conversation and written comments, stored in the bowels of the Lew Rockwell Archives, made my task considerably less burdensome. One remark from David’s conversation in Auburn that I still remember was his hypothetical rejoinder to Harry Jaffa in a debate that never took place. Jaffa insisted on the pages of National Review, and in fact wherever else he wrote, that we should believe in equality because Lincoln did (never mind that Di Lorenzo, among others, has challenged this view of Lincoln with counter-evidence). David asked that "even if we assume that Jaffa was expressing Lincoln’s real opinion, why should we have to hold the same view"? And why are we supposed to impose Lincoln’s opinion on unwilling subjects by force of arms? No one else to my knowledge has asked these indelicate questions.

 

 

Even then David and I were sick of the smarminess with which certain Straussians would respond to logical and factual objections. Calling one’s opponent a "relativist" or scolding him for not embracing universal democratic values is not an answer at all. It is an arrogant evasion of a discussion. David also observed that in their attempt to find "secret writing" in texts, Straussians would almost compulsively read their own values into the past. Presumably all smart people who wrote "political philosophy," no matter when they lived, were religious skeptics, yearning for something like "liberal democracy." This speculation could be neither confirmed nor disconfirmed and contributed zip to scholarly discussion. Like me, David also wondered why none of the great minds whom the Straussians wrote about was ever shown to be a Christian heretic or something other than a forerunner of those who are now revealing their concealed meanings. One might have thought that if concealment was their intention, these fellows on at least some occasions would have been hiding non-modern thoughts from the public or their monarchs. Why do all "secret writings" seem to have originated with a Jewish agnostic residing in an American metropolitan area?

An observation in my book contrasting Straussian enterprises to the Mises Institute also warrants some attention here. The Miseans and the Straussians both claim intellectual descent from Central European Jewish scholars who fled from the Nazis. Moreover, both groups have processed these biographical experiences and incorporated them into their worldviews, but in totally different ways. Whereas the Miseans view their founder as the victim of a particularly noxious form of state socialism, the Straussians emphasize the evils of the "German connection," as explained by Allan Bloom in The Closing of the American Mind. While the Miseans focus on the link between state planning and tyranny, the Straussians finger the uniquely wicked heritage of the Germans in telling us why "liberal democracy" is always under siege. Strauss himself established this perspective, when in Natural Right and History he stressed the continuing danger of German ideas, even though the German military threat had been defeated six years earlier.

 

 

While the disciples of Mises favor an isolationist foreign policy designed to dismantle socialism at home, the Straussians are perpetually reliving Munich 1938, when the "democracies" backed down to a German dictatorship, just as they had failed to confront the supposed iniquities of Kaiser Wilhelm in 1914. One might push the contrast even further: while the Mises Institute celebrates the Vienna in which the Austrian School of Economics took form, including the generally supportive liberal monarchy of Kaiser Franz Josef, the Straussians have continued their efforts to counter a threat that they see originating in Central Europe. During the student revolts of the 1960s, Allan Bloom and his soul-brothers blamed these outbursts on German critics of modern democracy. Strauss’s star students managed to find the German threat wherever they looked. In one of my earliest encounters with Straussian professors, at Michigan State in 1967 and 1968, it was explained to me that German historicists had fueled the antiwar student protest with their antidemocratic notions. This connection seemed to me so surreal that it caused me to reflect on the life’s experiences of those who could believe such things.

Significantly, these Straussian attacks on the tainted German heritage play well in our society of letters. A Jewish liberal-neoconservative presence (perhaps predominance) in the media and in the academy renders some Straussian fixations profitable. Well-placed intellectuals are still agonizing over the "German catastrophe" in a way that they don’t about other bloodbaths, particularly those unleashed by Communist tyrants. There is also a culture of defeat and self-rejection among the Germans which fits perfectly with the Straussian war on German ideas and German illiberalism. Although the Left may attack the Straussians rhetorically as "fascists," it shares many of their sentiments, particularly their revulsion for German culture and for German politics before the First World War.

Another factor has helped the Straussians professionally: Their impassioned Zionism has enhanced their moral acceptability in Jewish and neoconservative circles. If their interpretive gymnastics may sometimes drive their political fans up the wall, Strauss’s disciples win points where it counts. They are recognized as part of the journalistic establishment. Whereas the Miseans (and a fortiori this author) would have trouble getting into the New York Times, Washington Post or neoconservative publications, Straussians (and their allies) appear in all these venues as both authors and respected subjects. Nothing is more baffling than the complaint that the "liberal media" ignore or persecute Straussians. This gripe is almost as baseless as another related one, that Straussians are excluded from elite universities. Would that I had been excluded from academic posts during my career the way the Straussians have been.

 

 

I do not mean to suggest that there is something wrong with how the Mises Institute has dealt with its founder’s experiences in Central Europe. Its approach to this aspect of twentieth-century history has been rational and even commendable. But it has certainly not won the Mises Institute the moral acceptability that the Straussians have achieved by taking the opposite position. Curiously, leftist opponents have laced into the Straussians for not being sufficiently Teutonophobic. Despite the scornful references to German ideas in their polemics, these Straussians are alleged to be perpetuating the hated German connection while pretending to denounce it. In short, one can never hate German thought sufficiently (except of course for Marx and a few other selected German leftists) to please our current cultural industry. But Straussians can at least be credited with having made a start here.

One final point may belong here: The professional and journalistic successes of Strauss’s students have had little to do with their efforts to revive a "classical heritage" or to make us appreciate Plato and Thucydides. The argument I try to make in my book is exactly the opposite: the Straussians have done so well at least partly because they have bet on the right horse in our current liberal internationalist politics. They provide window-dressing and cultic terminology for a widely propagated American creed pushed by government and the media, featuring calls for armed "human rights" campaigns, references to the Holocaust and the Anglosphere, and tributes to liberal or social democratic "values." The Straussians have made names for themselves by putting old and even stale wine into new bottles.

December 7, 2010

Paul Gottfried [send him mail] is Horace Raffensperger Professor of Humanities at Elizabethtown College and author of Multiculturalism and the Politics of Guilt, The Strange Death of Marxism, Conservatism in America: Making Sense of the American Right, and Encounters: My Life with Nixon, Marcuse, and Other Friends and Teachers. His latest book, Leo Strauss and the American Conservative Movement: A Critical Appraisal, was just published by Cambridge University Press.

 

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dimanche, 15 avril 2012

MAIN BASSE AMERICAINE ET ISLAMIQUE SUR LE MALI

 

MAIN BASSE AMERICAINE ET ISLAMIQUE SUR LE MALI

Quelle capitale dicte la politique étrangère de la France ?

Michel Lhomme

Ex: http://metamag.fr/

 

 



Mohamed Merah avait souhaité mettre la France à genoux. Elle l’est déjà. Elle l’est, non seulement par sa politique sécuritaire et économique, mais surtout, par sa politique étrangère, qui semble avoir été dictée, sous Nicolas Sarkozy, à Washington ou à Tel Aviv. Au point de nous demander, parfois, s'il n’aurait pas été, de tout temps, un bon agent américain infiltré ?
 
Après les violents combats qui ont opposé l’armée malienne et les rebelles touaregs au Nord du Mali –ils avaient fait plus de 100 morts, début mars, près de Tessali dans le Nord du Mali- l’armée régulière vaincue, repliée sur Bamako et dirigée par des capitaines putschistes de second rang (trois excellents officiers supérieurs avaient rejoint en octobre la rébellion touarègue) assiste à l’éclatement des divisions du Nord, entre nomades indépendantistes et musulmans intégristes. Ces derniers seraient en train, au prix du massacre impitoyable des rares chrétiens présents, de tortures et d’une politique de la terreur et du chantage pratiquée sur les populations (la charia contre les voleurs) de contrôler Tombouctou et le Nord du pays. 
 
 
La France est incapable matériellement et, semble-t-il, moralement d’intervenir militairement, sauf à décréter, irrationnellement, un embargo qui affectera, en priorité, les populations pauvres de Bamako, les familles des Maliens de Montreuil qui, d’ailleurs, ne vont pas manquer, très vite, de réagir et de descendre dans la rue ! Si le but de l’embargo contre le Mali est de couper les approvisionnements d’essence, il faut, en effet, être bien naïf pour ne pas comprendre que, très vite, cet approvisionnement se fera par le Nord, renforçant du coup les réseaux illégaux, c’est-à-dire la logistique et les finances des rebelles.
 
Que Paris vire Juppé et Longuet, rappelle Talleyrand et Foccart
 
La diplomatie française de Sarkozy-Bhl-Juppé est au tapis. Le Mali, comme l’a bien souligné Jean Bonnevey, est la conséquence directe de l’intervention en Libye et du « printemps islamiste » qui l’a suivi. Depuis, la France paraît avoir été ingénue, régie par la politique de l’émotion médiatique ou, alors, elle s’est faite tout simplement manipulée en beauté par des intérêts pétroliers et américains. Dans le premier cas, naïveté ou angélisme politique du Quai d’Orsay et d’un Ministre escroc à l’ego démesuré, nous avons de quoi nous inquiéter. En réagissant en direct sur n’importe quelle déstabilisation orchestrée (Libye, Syrie), la France se prive de toute vision géopolitique à long terme et, surtout, du réalisme, forcément machiavélique qui doit animer pourtant toute vraie politique étrangère.
 

Que Paris vire Juppé !
 
Cela fait plus d’un an que quatre Français sont détenus dans la région. Ils sont retenus par la katiba (phalange) Tareq Ibn Zyad, dirigée par Hamadou Abid Aboud Zeid, au nord du Mali, dans la région montagneuse du Timétrine, au nord-ouest de l’Adrar des Iforas. L’AQMI (branche d’Al-Qaida au Maghreb) y a sanctuarisé sa zone. Depuis la guerre en Libye, les groupes intégristes musulmans, qui gravitent autour de l’AQMI, mais aussi les rebelles touaregs, ont été lourdement armés et renforcés par la venue de combattants enhardis, à peu près 400, anciens khadafistes, prêts à en découdre, entre autres, avec la France, accusée de haute trahison. La religion est forcément, culturellement, le moteur identitaire de ces groupes disparates. Mais, il ne faut pas non plus se voiler la face, leurs motivations profondes demeurent surtout l’argent. 
 

Des otages pour de l'argent !
 
Le Nord du Mali, territoire des Touaregs, ces anciens marchands d’esclaves florissants, est devenu comme elle l’a toujours été, la zone de tous les trafics, y compris de la cocaïne, venue de Bissau et remontant vers l’Europe. Si l’on en croit certaines informations, les Touaregs auraient perdu le leadership de la révolte du Nord. Nous en doutons un peu. Comme à l’accoutumée, un marché a sans doute été conclu. Mais, à qui sert le contrôle idéologique du Nord, qui n’est pas seulement une poudrière de barbaresques, mais surtout une réserve de matières premières, en particulier du pétrole, récemment découvert par Total ? 
 
Contrôle des ressources: la France dindon de la farce 
 
Si Al-Qaïda n’a souvent été, comme certains bien informés le prétendent, que la « base » manipulée de la CIA dans le monde musulman, alors, nous n’avons pas simplement affaire à une montée de l’islamisme radical au Mali, mais à l’éviction indirecte de la France sur son propre terrain par les Etats-Unis, la Chine étant embusquée derrière les barbelés (voir ses prêts à taux zéro au Niger et le gaz qu’elle y a découvert) et ce, dans une véritable course aux matières premières (les régions inexplorées du Nord du Mali renfermeraient des mines d’uranium, du gaz à la frontière de la Mauritanie et du pétrole). 
 
Il faut savoir que la couverture satellitaire très précise de la région est assurée par les Etats-Unis et que ceux-ci ne transmettent pas nécessairement ses images aux services français et même, parfois, s’y refusent ouvertement ! Enfin, le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des rebelles et nouvel homme fort du Mali arbore fièrement sur son uniforme l’écusson des Marines américains. Il a été formé non seulement à Fort Benning en Géorgie mais, surtout, il a reçu une formation d’officier du renseignement sur la base moins connue de Fort-Wachica en Arizona.
 

Or et phosphates parmi les richesses du Mali
 
Les islamistes du Nord du Mali sont issus, en partie, des groupes algériens djihadistes, du groupe salafiste pour la prédication et le combat (ex-GSPC). Ces groupes ont, ensuite, été absorbés par Al-Qaïda, dans la volonté de cette dernière de rapprocher sa ligne de front avec l’Occident. Leur repaire, c’est le Sahara, grand comme 15 fois la France et partagé par dix pays riverains. Leur but : recruter de nouveaux « fous de Dieu », procéder à des coups de main (rançons d’otages et même hold-up comme celui du port de Nouakchott et ses 4 millions d’euros), s’approvisionner en armes grâce aux multiples trafics qui sont opérés dans cette immense zone grise. Le désert malien est la zone d’entraînement des combattants, l’armée malienne étant incapable de la contrôler et le gouvernement civil aujourd’hui déchu de Touré, complètement corrompu (on raconte dans certains milieux informés que des billets numérotés d’une rançon française pour la libération d’otages libérés auraient été retrouvés dans le sac à main de la première dame, lorsqu’elle faisait ses achats à Paris !). Touré, grand ami de l’Algérie, n’a-t-il pas, toujours, joué un double jeu avec Paris, sécurisant, par exemple, les routes ou les convois du trafic de drogue entre Bamako et le Nord ? L’Algérie, véritable clef du problème malien avec ses 2 000 km de frontières communes. 
 
Concrètement, les islamistes paient trois fois le prix des bidons de 200 litres d’essence, qu’ils enterrent dans le sable. Leur ravitaillement est prédisposé sur plusieurs itinéraires. Les membres des katiba affectionnent les Toyota à grosse cylindrée de 4,5, équipées de mitrailleuses de 12,7mm, mais aussi d’appareils de navigation GPS, qui permettent aux hommes de localiser des caches secrètes d’eau et de vivres dans les vastes étendues de sable. Dans chaque petit groupe, un « ingénieur » est chargé des communications grâce à des mails codés, envoyés par des ordinateurs couplés à des téléphones satellitaires. 
 
En Libye comme au Sahara, les Américains voient tout
 
Seul, les Etats-Unis ont les moyens logistiques de tout contrôler. En 2004, lors de la traque de l’islamiste algérien Ammari Saïfi, les Marines américains ont poursuivi, avec des combattants des forces spéciales algériennes, les bandes djihadistes sur la frange de 5 000 km que les Américains appellent la « ceinture d’instabilité » : minorités insoumises, faillite économique, sécheresse et famine récurrentes, dégradation environnementale. D’ailleurs, au même moment où éclate la crise malienne (lâchage de Touré par la France ou par les USA ?), les services de l’ONU lancent un appel de détresse, au sujet de la famine sahélienne où se prépare, pour les semaines à venir, une véritable catastrophe humanitaire. 
 
 
En fait, la France n’a pas compris la nouvelle guerre du XXIème siècle, la guerre en réseau, cette forme de combat dans laquelle agents de renseignement et militaires américains collaborent avec les forces armées locales et autres groupes clandestins, mercenaires privés et bandes mafieuses. La France est, de fait, larguée par la qualité de la surveillance électronique américaine, la coordination du renseignement humain et des données satellitaires, ceci en Afrique, sur sa chasse gardée mais aussi, aussi sur son propre territoire (les câbles Wikileaks de l’Ambassade des Etats-Unis à Paris, la troublante affaire Merah, les réseaux de vente et d’achat d’armes de guerre en banlieue).
 
Enfin, comment ne pas voir, aussi, que la partition du Mali, en cours, est la conséquence directe de celle du Soudan, avec ce rêve, devenu réaliste, de la remise en question des frontières africaines artificielles issues de la colonisation. Après tout, le Nord du Mali devient un Etat touareg et un peuple, fut-il nomade, choisit « librement » son destin ! En validant le précédent du Sud-Soudan, là encore avec d’évidentes arrière-pensées pétrolières, les Occidentaux ont ouvert la boîte de Pandore qui permettrait, à terme, de remodeler l’Afrique sur des considérations ethnico-culturelles, plus conformes à son histoire et seule voie de stabilité pour le continent. 
 
Pour une Europe des peuples en Afrique 
 
Seul, ce long processus de redéfinition des frontières internes assurera la vraie maîtrise de leur continent par les Africains (lire à ce propos les analyses anciennes de l’africaniste Bernard Lugan) et, en même temps, la sécurité pour les puissances américaine ou chinoise plus pragmatiques dans la gestion des territoires outre-mer. Qu’importe, au fait, qu’ils soient fanatiques si les puits sont bien gardés et l’acheminement des extractions minières sécurisées ! 
 
Les vieilles frontières coloniales n’ont de toute façon pas de sens en Afrique et sont perpétuellement violées dans les faits. Il n’y a pas de principe d’intangibilité des frontières en plein désert. Au Sahel, on passe même d’un pays à l’autre sans s’en rendre compte ! Déjà, on a redessiné le Soudan, la Somalie, le Maroc avec son Sahara Occidental autonome, l’Erythrée. Il faut poursuivre et, peut-être, envisager, dès maintenant, une conférence internationale sur ce sujet tabou, discuter de la question de manière décomplexée et refondre la carte africaine. 
 

Après la Lybie, la Tunisie, Sarkozy porte la poisse à ses invités
 
Finalement, le Petit Prince a grandi. Il ne dira plus "S’il te plaît, dessine-moi une frontière", mais "redessinons-nos frontières !" Pourquoi la France, au lieu de s’arc-bouter dans la peur et dans l’inquiétude, ne tenterait-elle pas de proposer et de réussir ce remodelage pacifique de tout un continent ? Ne disposerait-elle pas encore de diplomates compétents, après avoir limogé toutes les têtes qui dépassent du Quai d’Orsay et de la Défense ? Serait-elle encore une fois tétanisée et paralysée par son immigration intérieure, comme celle des Maliens de Montreuil ? 
 
Elle devrait pourtant, avec l’Union Européenne, proposer cet objectif : aider les Africains à modifier leurs frontières nationales internes au lieu de craindre arbitrairement une islamisation improbable de tout le continent. Les Européens ont là un double rôle historique à jouer : d’une part, ce sont eux qui ont inventé l’Etat-nation et l’ont exporté brutalement en Afrique par la colonisation. Mais, d’autre part, ce sont eux qui ont aussi inventé l’intégration régionale pacifique qui a dépassé, en l’intégrant pacifiquement dans une entité plus vaste, ce même Etat-nation, faisant des frontières non des barrières mais des interfaces, au sens informatique du terme. 
 
Si les Européens ne font rien au Mali, pour le pacifier diplomatiquement, c’est peut-être en effet une autre crise systémique globale qui va clore la domination française sur le Sahel, tandis que les Etats-Unis, à trop jouer avec le feu, finiront par perdre les « marches arabes » de leur empire au profit de la Chine, neutre religieusement parlant, mais principal prêteur bancaire de la région. A Paris, Alain Juppé et Gérard Longuet ne semblent pas sortir de leur torpeur intellectuelle et de l’illusion qui consiste à croire qu’il existe encore un leadership américain : ils paraissent incapables d’avoir des visions à long terme et de reprendre la main. On appelle cela une fin de règne mais aussi, sans doute, la fin d’une époque, l’enterrement de la "Françafrique" si décriée. La France n’est plus puissante en Afrique. Mais les Africains le sont, plus que jamais, à Paris.

samedi, 14 avril 2012

Pour en finir avec la Françamérique

Pour en finir avec la Françamérique, par Jean-Philippe Immarigeon

 

 
Ex: http://www.europesolidaire.eu/

Nous avons plusieurs fois évoqué le rôle de Jean-Philippe Immarigeon dans la déconstruction du mythe américain et la lutte contre la soumission des Européens à l'influence atlantiste. Les précédents ouvrages de l'auteur, référencés ci-dessous, sont tous à lire à cet égard. Ils restent entièrement d'actualité. En quoi le nouvel essai de Jean-Philippe Immarigeon renouvelle-t-il son argumentaire?

C'est parce que l'auteur comprend de moins en moins, malgré les évènements récents ayant marqué l'histoire du monde, la persistance de la dépendance de la France, dans toutes ses composantes, au mythe d'une civilisation commune avec les Etats-Unis, qui nous empêche de nous décider enfin à prendre en mains nous-mêmes notre destin. 

L'auteur, excellent connaisseur des Etats-Unis, où il exerce une partie de son activité professionnelle, ne comprend pas l'aveuglement des Français à vouloir dans tous les domaines s'abriter sous la référence américaine, au lieu de faire appel à leurs propres ressources. Même ceux qui sont obligés par la force des choses de confesser une perte de puissance américaine n'en tirent pas arguments pour enfin rompre le lien affectif qui les unit à une Amérique dont ils se donnent une image largement fantasmée et inexacte. Même ceux qui veulent rompre ce lien n'osent pas le faire pleinement. La peur d'être condamnés comme anti-américaniste sommaires les empêchent de voir et d'évoquer les raisons qui devraient nous obliger à devenir enfin indépendants.

Nous n'allons pas ici reprendre les arguments de l'auteur. Le livre est suffisamment court et vivant pour mériter d'être lu par tous ceux qui ne souhaitent pas s'engager dans des considérations géopolitiques complexes. Bornons-nous à quelques questions.

* L'addiction à l'Amérique se limite-t-elle à la France? Ne faudrait-il pas envisager une « américanomanie européenne » qui paralyserait toute l'Europe? Elle culminerait au niveau des institutions européennes mais aussi dans chacun des gouvernements de l'Union. Elle ne se limiterait pas aux cercles dirigeants mais elle toucherait l'ensemble de la population. Partout, la peur de rompre le cordon qui relie l'Europe à une Amérique présentée comme légitimement en charge des affaires du monde paralyse les velléités de saisir les opportunités qui s'offrent désormais à l'Europe, lui permettant de jouer enfin sa partie dans un monde devenu multipolaire. Les perspectives présentées par Franck Biancheri, directeur du Laboratoire Européen d'Anticipation Politique (LEAP) n'éveillent encore qu'un faible écho. 1) Elles devraient pourtant dynamiser les énergies européennes, puisque celui-ci montre que, entre une Amérique déclinante et une montée en puissance du BRICS, un large créneau d'opportunité s'ouvre à l'Europe (et à l'euro) pour valoriser et développer des ressources qui restent considérables.

* Mais si c'est l'Europe toute entière qui est frappée d'impuissance par son américanomanie, ne faut-il pas s'attacher à mettre en évidence les processus par lesquels depuis la seconde guerre mondiale les Etats-Unis se sont faits, sous les apparences, l'ennemi délibéré de la construction d'une Europe-puissance indépendante d'eux. Il faudrait à cet égard parler d'une véritable entreprise coloniale, par laquelle les nouveaux colons américains se sont attachés à déposséder de leur culture propre les Européens, comme ils l'avaient fait précédemment des Indiens d'Amérique.

Or pourquoi les Européens se sont-ils soumis si facilement à la colonisation militaire, économique et culturelle américaine. La question a été souvent posée. Elle continue à l'être. La réponse la plus évidente paraît tenir au fait que les oligarchies financières, gouvernementales et médiatiques européennes trouvent beaucoup plus facile pour assurer leur pouvoir de se mettre sous la dépendance de leurs homologues américaines depuis longtemps dominantes plutôt que chercher leurs propres voies de développement. La dégradation lente de la puissance américaine n'est pas encore suffisamment affirmée pour qu'elles cherchent ailleurs des alliances de rechange.

* Quand on constate à cette égard la servilité avec laquelle les forces politiques et intellectuelles de nos voisins européens persistent à se rendre vassales d'une Amérique qui compense sa perte de puissance sur le monde en renforçant sa domination sur l'Europe, ne pourrait-on penser que la France, malgré ses abaissements consentis, n'est pas celle à qui il faudrait reprocher le plus grand esprit de capitulation. La défense de la souveraineté française eut d'abord ses grandes heures avec le Gaullisme, grâce auquel nous disposons encore de ressources technologiques que n'ont pas l'Allemagne et les pays européens du Nord pourtant réputés par leur puissance économique. Il n'en demeure malheureusement plus grand chose aujourd'hui du fait des efforts continus de l'actuel président de la République pour démobiliser ce qui restait d'indépendance dans la diplomatie et dans la défense française. Ceci s'est fait directement, notamment par le plein retour de la France dans l'Otan. La tentative se poursuit aussi indirectement, par exemple du fait de la pénétration dans notre potentiel industriel des capitaux du Qatar, eux-mêmes très proches des intérêts américains - ainsi que d'autres tout aussi dangereux. .

Il reste quand même en France quelques ressources qui pourraient, convenablement valorisées par un prochain gouvernement français, servir de base à une résurrection industrielle et diplomatique non seulement française mais européenne. L'exemple en est le Rafale, l'avion de combat français qui se révèle porteur de ce que sans excès d'enthousiasme on pourrait présenter comme une alternative civilisationnelle à celle que les Etats-Unis voulaient imposer à l'ensemble du monde et pour plus d'un demi-siècle en refusant toute alternative autre que l'acquisition obligée de leur Joint Strike Fighter F 35. Nous avons pour ce qui nous concerne suivi de près la montée et la chute d'un appareil qui se révèle aujourd'hui comme un concentré ingérable de technologies, véritable fer-à-repasser volant. Pour s'en convaincre, il fallait suivre la chronique extraordinairement documentée et inspirés qu'en a donnée depuis plus de 10 ans notre ami Philippe Grasset 1). Aujourd'hui cependant, comme le montre Philippe Grasset, le Rafale français, beaucoup plus réaliste au point de vue technique, semble en train de s'imposer, non seulement par ses qualités propres mais parce qu'incarnant une nouvelle forme de souveraineté politique, dont le Gaullisme avait été pour la France l'illustration, et qui est en train de gagner du terrain, sous des formes voisines, dans les Etats décidés à se libérer de l'emprise américaine. 3)

* L'abaissement de la France et avec elle de l'Europe devant l'Amérique, est-il irréversible? L'évolution actuelle des Etats-Unis, en mettant en évidence la fausseté des mythes par lesquels nous acceptions leur domination, suffira-t-elle à nous en prémunir dorénavant. On peut en douter car trop rares sont ceux qui comme Jean-Philippe Immarigeon décrivent l'Amérique comme elle apparaît dorénavant en profondeur: raciste, inégalitaire, obtue intellectuellement, en proie à des religions auxquelles l'islamisme n'a rien à envier en termes d'esprit de conquête et de refus du rationnel scientifique. L'Amérique reste encore très forte du fait de la puissance de son potentiel militaire et de ses capacités en termes de recherche technologique. Mais nous sommes bien placés ici pour montrer que ces potentiels sont désormais au service d'une volonté de contrôle total 4) ne laissant plus guère de place à nos conceptions républicaines et démocratiques.

Or faire ces constatations et recommander que l'Europe se ressaisisse, qu'elle exploite comme le propose Franck Biancheri les atouts potentiels importants dont elle dispose encore, est rejeté par les intérêts européens dominants, dont nous avons souligné une soumission à l'atlantisme qui leur parait la meilleure façon d'assurer le maintien de leurs pouvoirs. D'une façon générale, plus se renforceront les menaces pesant sur le monde, plus les Européens se sentiront paralysées à l'idée de se détacher d'une Amérique où ils continuent à voir un recours, sans se rendre compte que celle-ci, lorsqu'elle aura épuisé les ressources tirées jusqu'ici de ses vassaux européens, les rejettera comme inutiles et dangereux.

*Mais alors quelles voies Jean-Philippe Immarigeon proposerait-il pour permettre aux Français, voire aux Européens, de se déprendre de la Franceamérique? L'exhortation risque de ne pas suffire. A une époque où, de plus en plus, s'imposent des choix géostratégiques décisifs, à une époque où la France elle-même, malgré son refus de voir ces réalités en face, devra bien prendre des décisions lourdes de conséquences, on est un peu déçu de constater que l'auteur, malgré son expérience, ne se prononce pas clairement. Il court le risque de se voir reprocher la répétition de livre en livre du même message, en piétinant sur place faute de laisser entrevoir des solutions. Peut-être veut-il nous laisser devant nos propres responsabilités, une fois le mal dénoncé? Nous aimerions savoir pourtant, naïfs impénitents que nous sommes, pour quel candidat il va voter lors des prochaines élections présidentielles françaises.

Notes

1) Franck Biancheri, Crise mondiale. En route pour le monde d'après. France-Europe Monde dans la décennie 2010-2020. Anticipolis, 2010.
2) Sur son site DeDefensa.org (également pratiqué et apprécié par Jean-Philippe Immarigeon).
3) Jean-Luc Mélanchon, cas exceptionnel parmi les hommes politique français, a bien compris ce rôle emblématique du Rafale. A une journaliste qui lui reprochait récemment, sur le site Médiapart, de s'intéresser à un système d'armes français tel que le Rafale, plutôt qu'à un vague projet humanitaire, il a répondu qu'il ne faisait pas cela pour rendre service à la firme Dassault, mais parce que selon lui les Etats du monde doivent désormais choisir, en matière d'avions de combat, entre 3 ou 4 conceptions du monde, celle encore défendue par une Amérique de plus en plus régressive, la russe, la chinoise et la française. Il est triste de constater que la grande majorité des hommes politiques européens ne l'aient pas encore compris et ne voient aucun inconvénient à ce que l'Europe s'équipe en appareils américains ou se raccrochent à l'Eurofighter qui n'a d'européen que le nom.
4) Alain Cardon " Vers un système de contrôle total "

Ouvrage au format.pdf accessible en téléchargement gratuit
(publié sous Licence Creative Commons)

http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2011/121/controletotal.pdf


Jean Philippe Immarigeon nous écrit:
" Je suis monomaniaque (d'un livre à l'autre) parce qu'il ne sert à rien de penser un après tant qu'on est piègé dans l'hier. Dit plus simplement, j'ai compris en vivant aux Etats-Unis, en bossant avec eux également ensuite et en discutant toutes les semaines avec mon ami Rick (patron de Harper's Magazine) qui ne supporte plus son pays, ce que Tocqueville écrivait de l'étouffement de la pensée que pratique la civilisation américaine. Dit encore autrement, qu'il s'agisse de la réforme de l'OTAN ou du carcan idéologique atlantiste, il est vain et vaniteux de penser faire de l'entrisme et changer les choses de l'intérieur, par subversion. C'est sous-estimer la puissance américaine, les moyens de communication, l'importance des thinks tanks, le nombre incalculable de bureaucrates payés à faire de la propagande depuis 1945. On ne peut lutter à armes égales. Il faut donc d'abord sortir et faire de l'asymétrique, sinon c'est une perte de temps et d'énergie".

Pour en savoir plus
* Jean-Philippe Immarigeon blog http://americanparano.blog.fr/

* Avocat et docteur en droit Jean-Philippe Immarigeon est spécialiste de l'histoire des États-Unis et des questions de stratégie, il intervient depuis 2001 dans la Revue Défense nationale. Il a publié précédemment chez François Bourin Éditeur American parano (élu meilleur essai politique 2006 par le magazine Lire), Sarko l'Américain (2007) et L'Imposture américaine (2009). Voir http://www.bourin-editeur.fr/auteur/jean-philippe-immarigeon.html

Jean Paul Baquiast