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lundi, 01 avril 2013

L’engagement d’Obama au Moyen-Orient

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L’engagement d’Obama au Moyen-Orient

L’art de la guerre

 
Double engagement répété par Obama dans sa visite en Israël. L’alliance toujours plus forte des USA avec l’Etat israélien, confirmée par le fait que « nos militaires et nos services de renseignement coopèrent plus étroitement que jamais ». Ceci est indubitable. La création d’ « un état palestinien indépendant et souverain ». Ceci est faux. L’ « Etat palestinien » auquel on pense à Washington ressemble beaucoup à une « réserve indienne » : il y a quatre mois, aux Nations Unies, les Usa ont même voté avec Israël contre la reconnaissance de la Palestine en tant qu’ « Etat observateur non membre ». Mais se déclarer favorables à un Etat palestinien accrédite l’idée que les Etats-Unis sont engagés, comme jamais, pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient. Obama a en outre joué le médiateur de paix entre la Turquie et Israël : Netanyahu a téléphoné à Erdogan pour s’excuser des « erreurs opérationnelles » commises dans l’attaque contre la Freedom Flotilla qui transportait les pacifistes à Gaza. Excuses immédiatement acceptées : sur les tombes des pacifistes tués par les Israéliens il sera maintenant inscrit « mort le 31 mai 2010 par une erreur opérationnelle ».

Après ses rencontres en Israël, Obama a fait escale à Amman, en réaffirmant « l’engagement des Etats-Unis pour la sécurité de la Jordanie », mise en danger par la « violence qui filtre à travers la frontière avec la Syrie ». Il reste à voir, cependant, dans quelle direction. Comme informe le Guardian, des instructeurs étasuniens, aidés par des collègues français et britanniques, entraînent en Jordanie les « rebelles » qui sont infiltrés en Syrie. Le cercle se resserre ainsi autour de la Syrie, avec une opération sous direction Usa/Otan menée à travers la Turquie et Israël (à présent réconciliés) et la Jordanie. Et, pour l’estocade finale,  le casus belli est prêt : le lancement d’un missile à tête chimique, qui a provoqué la mort de plusieurs dizaines de personnes dans la zone d’Alep.

A Jérusalem, Obama a exprimé sa solidarité avec « la préoccupation croissante d’Israël pour les armes chimiques de la Syrie voisine », en avertissant que, si l’enquête trouvait les preuves que ce sont les militaires syriens qui ont utilisé l’arme chimique, cela « changera les règles du jeu ». En d’autres termes, c’est une menace d’intervention « préventive » USA/Otan en Syrie, au motif de bloquer l’arsenal chimique avant qu’il ne soit utilisé. Si de telles «preuves » émergeaient, cela voudrait dire que le gouvernement syrien a décidé d’utiliser un missile à tête chimique contre ses propres soldats et civils loyaux au gouvernement (la quasi-totalité des victimes), pour fournir aux Usa et à l’Otan, sur un plateau d’argent, la justification pour attaquer et envahir la Syrie. En attendant, en même temps que des dollars et des armes, Washington a déjà fourni aux « rebelles » le futur premier ministre : Ghassan Hitto, citoyen étasunien d’origine syrienne. Un executive[1] texan dans la technologie d’information, choisi formellement par les « rebelles ».

Qu’est-ce qu’Obama devrait faire d’autre pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient ?

Edition de mardi 26 mars 2013 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20130326/manip2pg/14/manip2pz/337945/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 


[1] Executive, en anglais dans le texte, est le mot qui revient absolument invariablement dans les présentations anglophones du nouveau premier ministre syrien déniché au Texas par l’administration étasunienne (et « alliés ») : mot générique qui en dit long non seulement sur le flou entourant ce que Monsieur Hitto a fait jusque là mais aussi sur l’arrogance et le mépris de cette même administration (et « alliés ») qui ne ressent aucune nécessité à donner le moindre vernis de crédibilité à ses larbins. L’analyse précise du langage de l’empire, en deçà et au-delà de ses effets d’annonce, donne des clés essentielles pour une analyse non moins précise de la situation géopolitique. NdT pour la version française.

Articles Par : Manlio Dinucci
 

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samedi, 30 mars 2013

Birmanie : Violences accrues dans un pays riche en hydrocarbures, stratégie du chaos US ?

Birmanie : Violences accrues dans un pays riche en hydrocarbures, stratégie du chaos US ?

Simple hasard ? la Birmanie est le pays qui a accueilli le 19 novembre dernier Barack Obama, pour son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection. Déplacement annoncé comme un soutien de Washington au processus politique actuel en œuvre dans le pays.

Autre élément notable : alors qu’en novembre 2012, un séisme venait de frapper la Birmanie, pays d’ores et déjà théâtre de violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans, nous rappelions ici-même qu’en avril 2012, les Etats-Unis avaient annoncé la levée de sanctions interdisant l’exportation vers le territoire birman de certains services financiers.

Parmi les objectifs autorisés, cités expressément dans le texte publié, figuraient alors « la construction de la démocratie et la bonne gouvernance », l’assistance aux réfugiés ainsi que les activités religieuses.

Autre hasard ? rappelons que depuis mars 2012, les autorités birmanes ont conclu d’importants contrats dans le domaine du pétrole avec des sociétés étrangères. « Nul doute que la course aux hydrocarbures va s’intensifier » prédisait alors le site asie-info.fr.
Un contexte permettant de redouter que les Etats-Unis ne mettent encore une fois en oeuvre leur stratégie du chaos ?

 

Des violences inter-religieuses accrues

Le ministère de l’Information birman a par ailleurs indiqué qu’en dehors de Meiktila, des incidents avaient eu lieu dans trois autres communes, et notamment des incendies volontaires. Ajoutant que des dizaines de personnes avaient été arrêtées dans cette région toute proche de la capitale Naypyidaw.

Samedi, l’armée birmane a repris le contrôle de Meiktila, laquelle avait été placée la veille sous état d’urgence, à la suite de trois journées de violences à l’issue desquelles 32 morts ont été déplorés selon le dernier bilan officiel.

Mercredi, une simple querelle mercredi entre un vendeur musulman et des clients avait mis le feu aux poudres, des quartiers entiers de la ville ainsi des mosquées étant par la suite incendiés, des corps calcinés gisant dans les rues.

Des groupes d’émeutiers transformant la ville en un véritable coupe-gorge, témoignant d’une tension accrue entre bouddhistes et musulmans dans le pays.

Quand l’International Crisis Group s’inquiétait des poussées nationalistes et communautaires

En novembre dernier, quelques heures avant un fort séisme frappant la Birmanie – nous y reviendrons – l’International Crisis Group estimait dans un rapport que le pouvoir birman mais également Aung San Suu Kyi « devaient faire preuve de courage politique face aux poussées nationalistes et communautaires qui fragilisent les réformes ».

Le groupe de réflexion, dont le siège est à Bruxelles, exprimant parallèlement son inquiétude à la suite des violences entre bouddhistes et musulmans qui avaient fait près de 200 morts dans l’Etat Rakhine depuis juin 2012, événements à l’origine du départ forcé de 110.000 personnes.

« L’embrasement dans l’Etat Rakhine représente un pas en arrière profondément dérangeant », estimait ainsi l’ICG, qui relèvait que « l’ouverture politique depuis un an et demi, aussi positive qu’elle soit, libère aussi des discours potentiellement dangereux dans la société ».

« Il y a un potentiel pour des violences similaires ailleurs, au moment où le nationalisme, l’ethno-nationalisme et des préjudices anciens refont surface », précisait encore l’ICG.

On voudrait semer chaos et terreur parmi les populations qu’on ne s’y prendrait pas autrement …. avais-je alors indiqué.

« Le gouvernement a été incapable de contenir la violence, les autorités et forces de sécurité locales ont parfois agi de façon partisane, et la rhétorique extrémiste n’a fait l’objet de quasiment aucune contestation de la part des autorités et de l’opposition », regrettait par ailleurs l’Institut.

« Une autorité morale décisive est nécessaire, de la part du président Thein Sein et d’Aung San Suu Kyi, pour empêcher la propagation (des violences) et fournir des solutions à long terme », estimait par ailleurs l’ICG …. préparant peut-être d’ores et déjà le terrain à une « occupation » internationale du pays sous couvert de raisons humanitaires et de maintien de l’ordre … ? Qui sait .. une invasion humanitaire US étant tout à fait envisageable … l’ONG Save The Children (USA ) étant « idéalement » placé pour initier le mouvement sur place … et qui plus est à la « faveur » d’un fort tremblement de terre.

Quelques jours auparavant, Aung San Suu Kyi avait réclamé dans un communiqué l’envoi de forces de sécurité supplémentaires.

Car, fin octobre, le gouvernement birman avait d’ores et déjà mis en garde, estimant que les violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans dans l’ouest de la Birmanie « étaient susceptibles de se transformer de violences classiques en actes terroristes armés, après des attaques contre les forces de sécurité avec des armes artisanales ».

Après des semaines d’accalmie dans l’Etat Rakhine placé sous état d’urgence depuis des affrontements en juin 2012, des violences ont de nouveau éclaté le 21 octobre dernier entre bouddhistes de l’ethnie rakhine et musulmans de la minorité apatride des Rohingyas. Le gouvernement précisant alors que cette nouvelle vague de violences avait fait 89 morts et 136 blessés. Plus de 5.000 maisons ayant également été détruites, faisant plus de 32.000 sans-abri.

« Certaines organisations locales et internationales sont impliquées dans les violences ainsi que des organisations politiques », avait indiqué tout net le gouvernement, sans préciser à quels groupes il faisait référence, mais promettant d’agir fermement contre ceux qui ont incité aux violences. No comment …

Surin Pitsuwan, secrétaire général de l’Association des Nations d’Asie du sud-est (Asean) dont la Birmanie fait partie, avait également mis en garde fin octobre contre un risque de déstabilisation de la région si le désespoir des Rohingyas les poussaient à se radicaliser. « La Birmanie pense qu’il s’agit d’une affaire intérieure, mais votre affaire intérieure peut devenir la nôtre du jour au lendemain si vous ne faites pas attention », avait-il déclaré, observant que Naypyidaw avait refusé une offre de discussion avec l’ONU et l’Asean.

Avec le nouvel afflux de plusieurs milliers de déplacés vers ces camps déjà surpeuplés, le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) avait alors prévenu qu’il avait dépassé leurs capacités en terme d’espace, d’abris et d’approvisionnement de base tel que nourriture et eau.

Quand Washington levait des sanctions financières envers la Birmanie

Simple hasard ? Rappelons qu’en avril 2012, les Etats-Unis ont annoncé la levée de sanctions interdisant l’exportation vers le territoire birman de certains services financiers. Le département du Trésor ayant en effet publié à cette date un règlement autorisant ceux à visée humanitaire, démocratique, éducative, sociale et sanitaire, sportive ou religieuse. Parmi les objectifs autorisés, cités expressément dans le texte publié, figurent désormais « la construction de la démocratie et la bonne gouvernance », l’éducation, la santé, l’assistance aux réfugiés ainsi que les activités religieuses. No comment …

Cette annonce inaugure une première d’une série de mesures prévues par Washington en vue de récompenser la Birmanie d’avoir organisé de manière adéquate ce mois-ci des élections législatives partielles nous avait-on affirmé à cor et à cris.

Début avril 2012, à la suite des élections qui ont permis à la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi de devenir la première force d’opposition au parlement birman, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait annoncé l’allègement à court terme des restrictions pesant sur les investissements à destination de la Birmanie ainsi que la nomination rapide d’un ambassadeur. Le pays étant alors redevenu fréquentable à la suite de son engagement à poursuivre des réformes … voire à la faveur de ses richesses de son sous-sol diront certains ….

La politique américaine étant loin d’être dénuée d’intérêts, avais-je alors indiqué, précisant que les Etats-Unis souhaitaient rompre la stratégie d’isolement de la Birmanie, en vue d’éviter que ce pays riche en matières premières ne tombe chaque jour un peu plus dans le giron de la Chine.

En novembre dernier, si à la « faveur » du séisme qui venait de frapper le pays, une invasion humanitaire des Etats-Unis pouvait être redoutée, nous laissions entendre que la catastrophe pourrait également « offrir l’opportunité » aux banques américaines – comme Goldman Sachs ? – de prêter de l’argent au gouvernement birman en vue de faire face aux dépenses sanitaires – voire de reconstructions ? – occasionnées par le séisme.

 La Birmanie : un pays prometteur en terme d’hydrocarbures

Mais au delà des lobbies bancaires US, les ficelles pourraient également être tirées par les lobbies pétroliers du pays de l’oncle Sam …

En effet, depuis mars 2012, les autorités birmanes ont conclu une dizaine de contrats dans le domaine du pétrole avec des sociétés étrangères.

Selon le journal Myanmar Ahlin, cité par Mizzima, des accords ont été signés avec l’entreprise publique Myanma Oil and Gas Enterprise (MOGE).

Sans fournir de plus amples informations quant aux éléments financiers concernant ces contrats, le journal gouvernemental avait alors précisé que des sociétés birmanes étaient impliquées dans ces accords conclus avec EPI Hodlings de Hong Kong, Geopetro International Holding de Suisse, Petronas de Malaisie, Jubilant Energy d’Inde, PTTEP de Thaïlande, Istech Energy d’Indonésie et CIS Nobel Oil de Russie.

A cette date, toujours selon le gouvernement birman, dix compagnies pétrolières étrangères conduisaient des travaux exploratoires dans 24 lots offshores et huit autres dans vingt gisements sur terre.

Le site asie-info.fr indiquant alors que si « jusqu’à maintenant, les capitaux provenaient essentiellement d’Asie », désormais « à la faveur de l’assouplissement des sanctions économiques imposées au régime birman, les Occidentaux prennent position dans un secteur qui leur a été longtemps fermé ».

Ajoutant – cerise sur le gâteau « que « seuls l’Américain Chevron et le Français Total avaient investi, avant l’entrée en vigueur de ces sanctions, dans le projet de Yadana exportant du gaz vers la Thaïlande ».

Le 14 juin dernier à Genève, tout en encourageant les investisseurs occidentaux à se rendre en Birmanie, Aung San Suu Kyi, avait exprimé de fortes réserves concernant la MOGE, estimant que cette dernière «manqu(ait) à la fois de transparence et responsabilité».

Parallèlement, l’Irrawaddy avait rapporté que des élus du Congrès américain avaient appelé les entreprises américaines à attendre avant d’investir dans ce secteur. Ajoutant que ces derniers espéraient qu’Aung San Suu Kyi, en tant que parlementaire, puisse initier une réforme de la société d’Etat.

leblogfinance

Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

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Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le président russe Poutine annonce qu’il proposera à la prochaine réunion du BRICS, les 26-27 mars à Durban, en Afrique du Sud, une extension décisive du rôle de ce regroupement jusqu’ici essentiellement économique de cinq puissances de ce qu’on a coutume de nommer un peu vite “le monde émergent”. Poutine prend garde d’identifier le BRICS comme “un élément-clef du monde multipolaire émergent”, ce qui a une toute autre signification, quasiment opposée, à l’expression “monde émergent”. L’expression “monde émergent”, avec sa connotation dégradante ou implicitement méprisante rappelant l’expression “Tiers-Monde”, implique évidemment le suprématisme anglo-saxon étendu au bloc BAO, conduisant à considérer le modèle BAO comme la Lumière du monde en tous points mais essentiellement économique et moral pour satisfaire les convictions de la modernité, le “monde émergent” évoluant avec comme destin fatal de s’intégrer au bloc BAO. Poutine voit le BRICS comme un élément d’une alternative à la structure du monde actuel régentée par le bloc BAO, alternative fondée sur la multipolarité contre l’unipolarité arrogante, ex-USA et désormais bloc BAO. (Selon notre rangement, nous qualifierions les puissances du BRICS, effectivement selon une vision multipolaire, comme déterminant un “monde se constituant aux marges du Système”, disons “un pied dedans, un pied dehors”, ou encore “dans le Système d’une certaine façon, avec un œil critique et éventuellement réformiste sur le Système d’une autre façon”.)

Cette annonce est faite dans une interview de Poutine à l’agence ITAR-TASS, avec le texte retranscrit le 22 mars 2013 sur le site de la présidence. En préliminaire, Poutine rappelle ce qu’est le BRICS, et surtout les principes sur lesquels est fondée ce regroupement. On retrouve l’accent sur le respect de la légalité internationale et sur le principe de la souveraineté… «BRICS is a key element of the emerging multipolar world. The Group of Five has repeatedly affirmed its commitment to the fundamental principles of the international law and contributed to strengthening the United Nations central role. Our countries do not accept power politics or violation of other countries' sovereignty. We share approaches to the pressing international issues, including the Syrian crisis, the situation around Iran, and Middle East settlement.»

Puis une des questions porte sur le rôle géopolitique du BRICS : «Does it go beyond the purely economic agenda and should the BRICS countries accept greater responsibility for geopolitical processes? What is their policy with regard to the rest of the world, including its major actors such as the United States, the European Union, Japan… What future do you see for this association in this regard?» On trouve dans la réponse de Poutine la présentation et l’explicitation de son initiative.

«At the same time, we invite our partners to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.

»The BRICS countries traditionally voice similar approaches to the settlement of all international conflicts through political and diplomatic means. For the Durban summit, we are working on a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East.

»We do not view BRICS as a geopolitical competitor to western countries or their organisations — on the contrary, we are open to discussion with any country or organisation that is willing to do so within the framework of the common multipolar world order.»

Notre ami M K Bhadrakumar a repris instantanément la nouvelle sur son blog (Indian PunchLine), le 22 mars 2013. Manifestement, il juge extrêmement importante la proposition russe. Par ailleurs, selon son scepticisme habituel pour la direction indienne qu’il tient en piètre estime, il se demande quelle va être l’attitude de l’Inde… M K Bhadrakumar note que Poutine envisage cette transformation du BRICS comme graduelle et étendue sur un laps de temps.

«What stands out is the stunning suggestion Putin has made to reorient the BRICS. He said, “we invite our partners [Brazil, India, China and South Africa] to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.” [Emphasis added.] Putin acknowledges that such a profound transformation will take time. Aside across-the-board harmonization of foreign policies amongst the BRICS members, a fundamental reorientation of the foreign-policy doctrines may also be required.

»How India responds to the grand idea remains to be seen. To be sure, a ‘leap of faith’ is required. India has been comfortable with the fact that the leitmotif of BRICS is economics. Putin’s proposal would fundamentally readjust the BRICS’ orientation…»

… Justement, nous différons quelque peu de M K Bhadrakumar sur l’appréciation du tempo que Poutine voudrait voir suivre pour la transformation du BRICS. Il nous semble que sa proposition, loin de n’être que théorique et laissée au temps pour mûrir, est d’ores et déjà basée sur des propositions spécifiques de prises de position sur des problèmes précis («…a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East»). Cela peut aussi bien signifier que la Russie aimerait voir, dès le sommet de Durban, le BRICS prendre position sur les problèmes spécifiques identifiés, – on verra cela d’une façon concrète la semaine prochaine. Cette perspective signifierait que les Russes voudraient au contraire aller très vite. La position de l’Inde paraîtrait sans aucun doute parmi les plus incertaines vis-à-vis d’un tel projet, quoique les Indiens, comme l’avait signalé M K Bhadrakumar lui-même, ont été les premiers à prendre l’initiative de réunir les conseillers de sécurité nationale des pays du groupe (voir le 7 janvier 2013), ce qui va évidemment dans le sens prôné par Poutine.

Quoi qu’il en soit et si l’on s’en tient à une appréciation objective, il serait évidemment logique de penser que les Russes veulent aller vite, parce que la situation générale des relations internationales et des crises continue à se détériorer à une très grande vitesse et demande la mise en place de forces, soit pour contenir cette descente dans le désordre, soit pour équilibrer les autres forces (le bloc BAO, principalement) qui alimentent ce désordre. Il paraît également très probable que les Russes ont le soutien de la Chine pour ce projet. (Le président chinois commençait sa visite à Moscou le jour où cette interview de Poutine était diffusée, ce qui ne peut être tenue pour une coïncidence, et au contraire doit être apprécié comme un signe puissant dans le sens d'une communauté de vues Russie-Chine.) D’une façon générale, on pourrait apprécier que la proposition russe vient à son heure, qu’il existe autour du BRICS une urgence d’évolution et d’intervention, selon laquelle un tel rassemblement peut difficilement restreindre sa propre dynamique au seul champ économique ; c’est notamment, voire essentiellement par le champ économique que le Système active son travail de déstructuration et de dissolution, et par conséquent des acteurs de cette importance, regroupés autour du champ économique dans la situation pressante qu’on connaît, ne peuvent pas ne pas considérer tous les effets engendrés par ce domaine.

Le projet russe n’a rien à voir, à notre sens, avec la constitution d’un pôle de puissance pouvant éventuellement concurrencer d’autres pôles de puissance (le bloc BAO, évidemment), – comme le dit justement Poutine et, selon notre approche, en exprimant sa véritable pensée. Le BRICS, s’il était réformé dans le sens voulu par Poutine, ne constituerait pas une partie prenante dans la situation actuelle, mais bel et bien une tentative de stabilisation de la dite situation. De ce point de vue, les Russes cherchent des partenaires capables de les épauler, ou au moins de les soutenir, dans cette même entreprise de “tentative de stabilisation”, comme ils font en Syrie, et leur initiative vers le BRICS est une démarche naturelle.

Continuant à considérer objectivement la situation, le BRICS n’apparaît en aucun cas assez puissant et assez organisé pour bouleverser complètement la situation générale. Il est vrai qu’il n’a pas affaire seulement à d’autres groupes dont la plupart sont déstabilisateurs, mais, au-dessus, à une tendance générale de déstructuration-dissolution qui dépasse évidemment les capacités humaines d’organisation ou de désorganisation. Le BRICS transformé-selon-Poutine, serait une saine et juste réaction face à cette tendance, mais absolument insuffisante pour espérer la stopper de quelque façon que ce soit. Par contre, et sans que ce soit justement le but conscient et élaboré de Poutine, cette évolution du BRICS apparaîtrait au bloc BAO comme un défi, ou bien une pression nouvelle et menaçante, – même faussement apprécié mais peu importe, le bloc BAO vit dans ses narrative, – et l’effet général serait d’accentuer le trouble et l’inquiétude au sein de ce même bloc, c’est-à-dire d’y attiser un désordre dont les effets seraient bienvenus, au moins pour la raison évidente que le bloc BAO est le principal relais des forces de désordre qu’on a identifiées.

Aucune force politique n’est aujourd’hui capable de stabiliser la situation générale du monde et, encore moins, d’en restructurer les composants pour transformer cette restructuration temporaire en une structure nouvelle et solide. La marche du désordre dépend de forces hors du contrôle humain et disposent donc d’une complète immunité sur l’essentiel du mouvement. Le véritable apport d’un BRICS renforcé serait, justement, de renforcer les puissances qui le composent et de les conduire à rassembler leurs forces ; et, ce faisant, d’accentuer la pression sur le bloc BAO qui est le principal vecteur de désordre, donc d’accélérer les pressions qui l’affectent du point de vue de sa situation intérieure. L’effet net d’une telle évolution serait alors d’accroître le désordre interne, et donc le processus de déstructuration-dissolution des forces du bloc BAO. Objectivement, il s’agirait d’une accélération supplémentaire du désordre en cours, – mais, bien entendu, d’une accélération vertueuse puisque le désordre se développerait dans un champ éminemment défavorable au bloc BAO, et influant directement sur la cohésion et la solidité interne des membres de ce bloc.

“Irak : dix ans après l’invasion, le risque d’une guerre civile”

“Irak : dix ans après l’invasion, le risque d’une guerre civile”

Bagdad. Une image parmi d’autres des attentats qui ont fait 65 morts en Irak, le 19 mars 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de l’invasion du pays

Dix ans après la mission Iraqi Freedom, menée par les Américains et les Anglais, pour renverser Saddam Hussein, l’Irak est toujours un pays d’une grande instabilité, déchiré par des tensions entre communautés et secoué par des attentats terroristes.

Pourquoi, alors que le pays s’est doté d’une constitution et est redevenu un grand pays exportateur de pétrole, la situation est-elle toujours aussi instable d’un point de vue politique et communautaire ?

Karim Pakzad, chercheur à l’Iris, spécialiste de l’Irak, analyse pour BFMTV.com une situation complexe aux sources de tension multiformes.

Quelle est la situation politique en Irak aujourd’hui ?

L’Irak connait une crise politique multiforme. Malgré les élections législatives et la formation d’un parlement, il y a de nombreuses tensions, d’une part entre la communauté chiite qui gouverne l’Irak et qui compose la majorité de la population, et les sunnites, mais aussi entre les Kurdes et le gouvernement. Après la chute de Saddam Hussein, les Irakiens se sont dotés d’une constitution qui leur a permis d’organiser des élections dans des conditions assez satisfaisantes, à laquelle l’ensemble des communautés ont eu accès.

Mais c’est la communauté chiite, majoritaire en Irak, qui gouverne. Entre sunnites et chiites, le conflit date de l’intervention américaine, qui a privé les arabes sunnites du pouvoir. Jusqu’à 2003, les sunnites gouvernaient. Ils ont perdu le pouvoir à la suite des élections.

Quelles sont les critiques émises à l’encontre du gouvernement irakien ?

Les sunnites accusent le Premier ministre d’autoritarisme et de monopoliser le pouvoir. Nouri al-Maliki, en place depuis 2006, est à la fois Premier ministre, ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité nationale.

De leur côté, les Kurdes accusent le gouvernement de Maliki de ne pas appliquer la constitution. Celle-ci prévoit un système fédéral en Irak. Les Kurdes ont appliqué ce principe, dès le lendemain de l’adoption de la constitution. Ils ont leur propre gouvernement, leur propre président et leur propre parlement. Mais les chiites et les sunnites n’ont pas encore appliqué ce système.

Les chiites qui détiennent le pouvoir central, et les ressources pétrolières, n’y ont pas intérêt. Les sunnites n’y ont pas intérêt non plus, parce que les régions qu’ils occupent sont dépourvues de ressources pétrolières.

Y a-t-il un risque de guerre civile en Irak ?

Tous les éléments d’une guerre civile sont réunis en Irak, si la crise politique continue. Les sunnites n’ont jamais accepté d’avoir perdu le pouvoir et les chiites ne sont pas disposés à partager ce pouvoir de façon équitable.

En outre, la région occupée par les Kurdes apparaît presque comme un état indépendant. C’est une région qui connait un développement économique foudroyant. Les Kurdes revendiquent la ville de Kirkouk, qu’ils considèrent comme leur capitale historique. Mais ni les chiites ni les sunnites ne sont disposés à leurs céder. Et la constitution, qui prévoit un référendum sur le sort de Kirkouk, n’est pas appliquée.

La guerre civile peut-elle être évitée ?

L’influence des Ayatollah chiites, qui commencent à critiquer et prendre leurs distances vis-à-vis de Maliki, pourrait être déterminante. Les Ayatollah chiites ont en effet une influence extraordinaire sur les chiites irakiens, le gouvernement irakien, mais aussi sur les chiites du monde entier.

Plusieurs conditions sont nécessaires pour installer en Irak une certaine stabilité. Il faudrait d’une part que les prochaines élections, qui auront lieu dans un an, se déroulent d’une manière satisfaisante, et qu’une autre alliance autour des chiites et des Kurdes arrive à former un gouvernement plus acceptable pour les sunnites. D’autre part, il faudrait que ce gouvernement arrive à limiter l’influence des pays étrangers comme l’Iran et Arabie saoudite.

L’Irak a les moyens suffisants pour se développer. Les revenus pétroliers irakiens s’élevaient ainsi à 100 milliards de dollars en 2012.

Quels sont les autres facteurs de déstabilisation du pays?

Avec le renversement de Saddam Hussein, l’Irak n’est plus aujourd’hui un pays uniquement arabe. La constitution irakienne définit l’Irak comme un pays composé de différentes communautés. Ainsi le président de la République, Jalal Talabani, est-il kurde, et le Premier ministre chiite. Or, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe persique (peuplés de sunnites) n’ont jamais accepté le pouvoir chiite. A mesure que les rivalités dans la région entre l’Iran (chiite) et l’Arabie saoudite, les Emirats et le Qatar (tous trois sunnites) augmentent, cela déstabilise un peu plus la situation en Irak.

Depuis dix ans, les attentats ont principalement visé la communauté chiite. La branche irakienne d’Al-Qaïda, mais aussi les anciens du parti Baas (le parti de Saddam Hussein), ou encore les islamistes irakiens, tentent de déstabiliser l’Irak pour revenir au pouvoir, aidés en cela par l’Arabie saoudite. Ils tablent sur la marginalisation de l’Iran, menacé par certaines puissances étrangères, qui ne pourrait pas intervenir en cas de guerre civile. C’est aussi l’analyse des nationalistes sunnites du parti Baas et des partis islamistes sunnites. Voilà pourquoi les attentats anti-chiites continuent.

Enfin, la situation en Syrie envenime la crise politique en Irak. Le gouvernement irakien craint que le remplacement de Bachar al-Assad (qui est soutenu par l’Iran chiite) ne permette l’arrivée au pouvoir des sunnites en Syrie. En renforçant la communauté arabe sunnite cela renforcerait la crise politique en Irak. Voilà pourquoi le pouvoir irakien est l’un des gouvernements arabes qui n’est pas tout à fait favorable à l’opposition syrienne.

BFMTV

vendredi, 29 mars 2013

Obiettivo Siria

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Obiettivo Siria

Come la CIA, le bande criminali e le ONG realizzano stragi di massa e distorcono le informazioni per manipolare l'opinione pubblica

Autore: Tony Cartalucci  Nile Bowie 

Prezzo: € 11,50


Un libro per colpire i bombardamenti, svelare la Grande Bugia in tempo, per fermare l’ennesima guerra “umanitaria”. La situazione della Siria è drammatica. Il paese si dibatte in una cruenta guerra civile, oggetto di spietati attacchi da parte di nemici interni ed esterni. La cosiddetta “rivolta siriana” fa in realtà parte di una cinica strategia statunitense che si serve di provocatori, mercenari, fanatici fondamentalisti e ONG corrotte.

Essi sono decisi a colpire uno stato arabo indipendente, dove la ricchezza generata dal petrolio viene impiegata per finanziare lo stato sociale, proprio come avveniva in Libia prima che questa fosse annientata con analoghe modalità. I paesi vicini partecipano al massacro, come sciacalli e iene che strisciano ai piedi del leone americano.

“Obiettivo Siria” è un ammonimento sul modo di operare dell’onnipotente “Impero del Dollaro”. La trama americana, finanziata dai “petrodollari” delle monarchie del Golfo, attiva la tattica delle “counter-gang”: terroristi – mercenari e irregolari, la “legione straniera” della CIA – che fanno saltare in aria edifici e massacrano gli innocenti, per poi addossare le responsabilità della carneficina al governo preso di mira.

ONG come NED – National Endowment for Democracy – incoraggiano gli “attivisti”, i cui leader sono ambiziosi sociopatici, intenti ad aggiudicarsi avidamente una parte delle spoglie dello Stato abbattuto. I mezzi d’informazione credono alla Grande Bugia e la celebrano propagandisticamente, creando una realtà falsificata attraverso cui non è possibile farsi una opinione critica, libera e indipendente.

“Obiettivo Siria” mostra come queste guerre siano architettate attraverso la strumentalizzazione degli istinti più nobili dell’animo umano, tramite l’inganno di coloro che altrimenti tenderebbero a contrastare l’intervento armato, manipolandoli al servizio dell’assassinio di massa e della dittatura globale del potere economico.

Anteprima - Obiettivo Siria - Libro di Tony Cartalucci, Nile Bowie

Credo che le incaute speranze e gli ancor più incauti entusiasmi per le cosiddette "primavere arabe" si siano ormai volatilizzati, soprattutto in seguito alla vicenda che ha coinvolto Gheddafi in Libia. Gheddafi è stato un tiranno a lungo tollerato e perfino adulato dagli occidentali, finché questi non hanno cominciato ad accorgersi che il decisivo intervento della NATO contro di lui si era concretizzato dal momento in cui egli aveva cominciato a intralciare gli interessi francesi e britannici in Libia, opponendosi contemporaneamente alle speculazioni di alcune multinazionali nei lucrosi campi dell'acqua e della telefonia nel continente africano.

Quelle "primavere" erano state tacitamente e brutalmente soffocate nei Paesi della penisola arabica, alcuni governi dei quali - e gli organismi mediatici che essi finanziano - sostengono invece decisamente i gruppi fondamentalisti, che hanno animato, se non addirittura egemonizzato, altrove la rivolta.

Infine - a parte l'iniziale "caso" tunisino, che aveva forse preso in contropiede sia i governi che gli imprenditori occidentali - la rivolta si è invariabilmente indirizzata contro i Paesi musulmani retti da quei regimi che noi, impropriamente, definivamo "laici". Nemmeno uno dei ricchi e feroci tirannelli degli emirati, che il petrolio e il turismo hanno ormai reso arci-opulenti e che sono interlocutori preziosi delle banche e delle lobby occidentali, è stato rovesciato, mentre, fra i regimi arabi "laici", quello dei militari algerini e rimasto indisturbato nonostante il responso negativo delle urne'.

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Introduzione - Obiettivo Siria

Libro di Tony Cartalucci, Nile Bowie

Questi avvenimenti sono stati censurati dai media appartenenti al mainstream, i quali proseguono senza tregua il loro sforzo, finalizzato a indurre l'opinione pubblica di tutto il mondo a credere che gli eventi siriani siano una nuova "rivoluzione del popolo", mentre i fatti dimostrano chiaramente che si tratta di un altro sanguinoso "cambio di regime" incentivato dal Governo americano.

Questa non dovrebbe essere una sorpresa. La storia ricorda che la CIA ha orchestrato innumerevoli insurrezioni violente in diversi Paesi del mondo, armando bande di mercenari e "squadroni della morte", con l'obiettivo di rovesciare i governi nazionali ed espandere la dominazione americana in ogni angolo del globo.

Nel 1988, l'allora comandante del locale distaccamento John Stockwell, che portò avanti la guerra segreta in Angola, valutò che la CIA avesse organizzato approssimativamente 3000 operazioni maggiori e 10.000 operazioni minori di questa tipologia, che provocarono la morte di più di 6 milioni di persone.

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Indice del libro

Indice
Nota sull'opera
Prefazione
di Franco Cardini
Il puzzle siriano
Giochi di potere
"Primavera" o disgregazione del mondo arabo?
Introduzione
Le premesse
La cosiddetta "Primavera Araba"
La cronologia: 2008-2010, preparazione del campo di battaglia
2011: l'anno dell'inganno
Rivolta e insurrezione in Siria
L'architettura dell'insorgenza
Gestione della percezione nella guerra psicologica attraverso bugie,
disinformazione, montature e travisamenti
La prospettiva di una guerra regionale
Fasi della guerra non convenzionale
Struttura di un movimento di insorgenza o di resistenza
Giustizia poetica nel Golfo Persico
La Turchia e la questione curda
Israele e la strada verso la Persia
Sanzioni
Invasione
Un fronte unito contro l'Iran
La costruzione delle provocazioni
Rivoluzione colorata finanziata dall'estero
Assistere le rivoluzioni popolari con le forze armate
Terrorismo sponsorizzato dagli Stati Uniti
Mujahedin-e Khalq e l'insorgenza armata
Potenziali alleati etnici
Fomentare un colpo di stato militare
La posizione cino-russa
Conclusioni
Appendice 1 - Siria: la testimonianza di un sacerdote
Appendice 2 - Cos'è Amnesty International?
Il finanziamento di Amnesty International
La leadership di Amnesty International
Amnesty International tradisce la reale promozione dei diritti umani
Appendice 3 – La cronaca occidentale sulla Siria sta andando in pezzi
Appendice 4 – La Turchia tenta di provocare la guerra alla Siria

Syrien – letzter Staat seiner Art

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Syrien – letzter Staat seiner Art

von Gereon Breuer

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Syrien ist islamisch und säkular und damit der letzte Staat seiner Art im erweiterten Mittleren Osten. Kein anderer Staat in der Region erfüllt sonst diese Kriterien.

Die säkularen Staaten des islamischen Raumes standen für Verlässlichkeit und politische Planungssicherheit. Der Bevölkerung gewährten sie Sicherheit. Syrien ist nun auch der letzte Staat aus der Erbmasse des Osmanischen Reiches, in dem noch die Baath-​Partei herrscht. Und im Gegensatz zum Baath-​Regime Saddam Husseins im Irak war es Syrern immer möglich, in Frieden zu leben, solange sie sich nicht offensiv gegen das Regime gestellt haben.

Religiös-​ethnische Konfliktlinien

Seitdem von wo auch immer nach Syrien eingesickerte Rebellen einen Krieg gegen Präsident Baschar al-​Assad vom Zaun gebrochen haben, ist es mit dieser Sicherheit vorbei. Die religiös-​ethnischen Konfliktlinien zwischen Schiiten, Sunniten, Alawiten und Christen sind blutig aufgebrochen. Assad kämpft nicht nur um das Fortbestehen seiner Herrschaft, sondern – als Alawit – auch um die physische Existenz seines Stammes.

Denn die Alawiten, die einem Islam anhängen, der in manchen mystischen Praktiken noch auf die Zeit vor dem Propheten zurückgeht, würden nach einem Sturz des Assad-​Regimes unweigerlich der Vernichtung durch Sunniten und Schiiten ausgesetzt. Ähnlich würde es den Christen ergehen. Die Lage in Ägypten und dem Irak, wo jetzt schon große Teile der tief in der Region verwurzelten Christen-​Gemeinden ausgelöscht und vertrieben wurden, liefert hier blutdurchtränkte Beispiele. Aus diesen religiös-​ethnischen Konfliktlinien heraus ergibt sich auch ein Teil der Interessenlage jener Staaten, für die Syrien strategisch eine Rolle spielt.

Existenzielle Bedrohung urchristlicher Gemeinden

Der Iran etwa träumt schon seit längerer Zeit von einem schiitischen Gürtel vom Iran bis zum Mittelmeer. Könnte Syrien so weit destabilisiert werden, dass die Schiiten schließlich an die Macht gelangten, wäre dieser Traum erreibarer. Es bleibt jedoch ein Drahtseilakt. Denn je mehr sich Syrien destabilisiert, umso schwieriger werden die iranischen Waffenlieferungen an die vom Libanon aus gegen den iranischen Erzfeind Israel kämpfende Hizbollah.

Das wahhabitische Regime in Saudi Arabien, das der sunnitischen Richtung angehört, hat im ewigen Kampf zwischen Sunniten und Schiiten um die Vorherrschaft im Islam kein Interesse daran, den Iran zu stärken. Aus diesem Grund unterstützt es die Sunniten in Syrien. Es ist davon auszugehen, dass schon jetzt aus Riad viel Geld an die Rebellen fließt, damit sie einem sunnitischen Regime in Syrien den Weg ebnen. Für Israel geht es vordergründig vor allem darum, bei einem syrischen Kollaps zu verhindern, dass die chemischen Waffen des Assad-​Regimes in die falschen Hände – etwa die der Hizbollah – fallen und damit zu einer akuten Bedrohung für den Judenstaat werden könnten. Ein schiitisches Syrien von iranischen Gnaden dürfte für Israel die Bedrohungslage noch einmal verschärfen.

Lenker in Saudi-​Arabien und Iran

Russland ist so ziemlich der einzige Staat, dessen Regierung noch fest zu Assad hält. Zum einen ist den Russen seit eh und je die Interventionspolitik der USA ein Gräuel. Zum anderen ist Syrien für Russland auch von strategischer Bedeutung. Seit 2008 unterhält die russische Seekriegsflotte einen Stützpunkt in Tartus, der für ihre Operationsfähigkeit im Mittelmeer von entscheidender Bedeutung ist. Zudem dürfte es einigen Einfluss auf die Haltung Russlands haben, dass sich die Türkei in der Causa Syrien neo-​osmanischen Ambitionen hingibt und diese eventuell auch auf die Staaten mit Turk-​Bevölkerung in der Kaspi-​Region ausweiten könnten. Auch im Hinblick auf seine Interessen in der Schwarzmeerregion dürfte ein Erstarken der Türkei für Russland problematisch werden.

Eine einheitliche Meinung zu einem möglichen Vorgehen in Syrien im Kreis der Staaten der Europäischen Union gibt es nicht. Die meisten Regierungen der EU-​Staaten sehen in Syrien nicht unbedingt ihren Interessenbereich berührt. Großbritannien und vor allem Frankreich möchten gerne die Rebellen bewaffnen und das Assad-​Regime so schnell wie möglich stürzen. Frankreichs Präsident François Hollande ist der derzeit am lautesten polternde Kriegstreiber. Was sich der Führer der einstigen Schutzmacht der Christen in der Levante davon verspricht, darüber kann nur spekuliert werden.

Interessen Europas unklar

Stabilität in der Region kann es jedenfalls nicht sein. Eine existentielle Bedrohung für die christliche Bevölkerung ist es allemal. Dass sich der deutsche Außenminister Guido Westerwelle (FDP) nun auch für Waffenlieferungen an die Rebellen stark macht, bestätigt den fehlenden Weitblick dieses bestenfalls für den einfachen Dienst taugenden deutschen Chefdiplomaten.

Weil die Lage in Syrien sehr unübersichtlich ist und niemand genau zu sagen weiß, wo Freund und wo Feind stehen, kann auch niemand voraussagen, wohin die Waffen am Ende tatsächlich gelangen. So könnte sich am Ende das traurige Schauspiel wiederholen, das sich den USA bei ihrer Intervention im Irak bot, als sie mit den Waffen bekämpft wurden, die sie Saddam Hussein für seinen Krieg gegen den Iran geliefert hatten.

vendredi, 22 mars 2013

The Mackinder factor: On the inconvenience of being Russia

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The Mackinder factor: On the inconvenience of being Russia

Russia replaces the Mongol empire.
Halford Mackinder (1904)

By Nicolas Bonnal

Well, nothing new under the sun: the fear of Russia in Europe was as we know mainly created by the British imperialists, and then 'refurbished' by the American generous and ubiquitous interventionists. As I already showed, British writer Hobson considered that the British Empire was often established on manipulation, false motives, humanitarian reasons, well, on propaganda, to speak a modern word. There was often no economical rationality in it; this is why the financiers and politicians who armed expeditions necessitated propagandists like Kipling. Think of the motivations of one of his most famous short stories, the man who would be a king: Two hundred and fifty thousand men, ready to cut in on Russia's right flank when she tries for India! Napoleon boasted once that from knowing the geography of a state he could deduce his foreign policies. This is why diplomacy has always been a cabalistic science in Russia, a so great country that it had always more than ten boundaries and an incomparable skill in these matters. Disraeli already greeted in his best conspiracy novel that mysterious Russian Diplomacy which so alarms Western Europe...

Western hostility and geopolitical fear of Russia is nothing new. It was embedded since two centuries on various factors: despotism, modern banking system (which the tsars banned), Orthodox faith and then of course communism. Another main factor has been of course the legendary and overvalued theory of Mackinder about the Heartland.

In 1904 this geographer who had written atlases and books for schoolboys, and had been a principal of college, writes a famous article: the geographical pivot of history. Mackinder seems obsessed with the waves of Mongols and tartars that indeed threatened, murdered and plundered more the Russians and Slavic people than the British and the Americans! And he insists, possessed by his idea, upon the following fact: the Russian pass way is fundamental; the Mongol empire is still there, under another name. Famous French historian Grousset wrote later in his balance of history that the red army was 'the new empire of the steppes, blinded and motorized! Unfortunately it is not only a metaphor.

I quote two passages of this famous text. In the first, Mackinder compares the deeds of the West and Russia. In Russia, he defines his intuition:

While the maritime powers of Western Europe have covered the ocean with their fleet, Russia has organized the Cossacks and policed the steppes by setting her own nomads to meet the Tartar nomads.

Is not the pivot of the world's politics that vast area of Euro-Asia which is inaccessible to ships, but is today covered with a network of railways?

The problem is that Mackinder's discovery has become the main ingredient of American interventionism and adventurism since then. We can read in the grand Chessboard of well-known Mr Brzezinski:

Genghis Khan and his successors, by defeating their regional rivals, established centralized control over the territory that latter-day scholars of geopolitics have identified as the global heartland, or the pivot for world power.

As if he was inspired by Tolkien (one ring to rule them all!), Mr Brzezinski adds with his familiar enthusiastic tone:

He (Mackinder) popularized his heartland concept by the famous dictum:

Who rules East Europe commands the Heartland;

Who rules the Heartland commands the World-Island;

Who rules the World-Island commands the world.

This credo of course justifies the western behaviour toward Russia. And I maintain what I wrote earlier: Mackinder's concept may have been wrong or superficial: it just serves western fantasies and agenda. The Heartland means empty and cold areas, devoid of infrastructures and people; they may be rich in resources, but as are many areas in the world; finally there is a great deal of exaggeration in presenting them as the new nest of Genghis Khan, unless you need a giant enemy to fight with. But of course this presentation did not fall into deaf ears. Adds joyfully Mr Brzezinski:

Geopolitics was also invoked by some leading German political geographers to justify their country's "Drang nach Osten," notably with Karl Haushofer adapting Mackinder's concept to Germany's strategic needs. Its much-vulgarized echo could also be heard in Adolf Hitler's emphasis on the German people's need for "Lebensraum."

It is well known now that Mackinder and Karl Haushofer's doctrines of Macht und Raum (power and space) accompanied Hitler's insane policies ("any extension of territory must be done at the expense of Russia") and proficient armies that produced twenty-six millions dead in Slavic countries. The Mongols did come again but from the West. Nazis and fascist presented themselves as the defenders of western civilization against a barbaric and Mongolic bolshevist Asia. This bleak future did not prevent Prophet Mackinder from writing the following lines:

Russian pressure on Finland, on India, on Persia and on China, replaces the centrifugal raids of the steppe men.

This is comparing barely Russians to the hordes of Mongols! Right, Mr Mackinder except the fact that Russia was not the colonial occupier of India (unless we consider Gandhi a KGB agent), neither among the dominating powers that humiliated China in 1900. And who occupied Persia during WW2? And who now is trying to contain China?

In fact Mackinder initiates the process that defends the Anglo-Saxon right to subjugate the world in any place of the world. Being a democracy or a plutocracy or a messianic state or a maritime power is enough to enunciate or apply any diplomatic barbarity; read Hobson again and his insightful analysis of the British Empire. Mackinder followed the path of Mahan, the first theoretician of modern maritime powers, but went further opening the Russophobe agenda of the century. This is a kind of geopolitical paranoia that easily can be turned into a science: you just have to hire and finance scholars. And the surrounded Russian democracy becomes the menacing power that threats the peace of the... new world! When shall we write a Monroe doctrine for central Asia? Or even for Russia? For as stated Mr Brzezinski,

What is Russia? Where is Russia? What does it mean to be a Russian?

More inspired, Mr Brzezinski recalls that the loss of Ukraine was not only geopolitically pivotal but also geopolitically catalytic. This is what Hitler thought too or the German diplomats who signed the treaty of Brest-Litovsk in March 1918.

They understood that the western factor of the Heartland is of course the most important. Mackinder was wrong but not blind; he added finally that "if Germany were to ally herself with Russia, the empire of the world would be then in sight." This is why England preferred to suddenly ally herself with Russia in 1907, even if this decision precipitates the imprudent war of the Kaiser against Russia. It is clear that a friendly diplomacy between Germany and Russia inducing a new European union would solve our problems. It is clear too that a Russian-Chinese friendship is Washington's nightmare. And clear too that the Mackinder factor must be recalled at any moment to understand the most lunatic steps of western diplomacy against Russia. Let us remember its lemma worthy of the Lord of The Rings:

 
Who rules East Europe commands the Heartland;

Who rules the Heartland commands the World-Island;

Who rules the World-Island commands the world.

Nicolas Bonnal

lundi, 18 mars 2013

Rayer des pays de la carte

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« Rayer des pays de la carte » : Qui déroute les «États en déroute»?

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays

Ex: http://www.mondialisation.ca/
 

Une dangereuse rumeur s’est propagée à travers le monde et elle pourrait avoir des conséquences catastrophiques. La légende veut que le président iranien ait menacé de détruire Israël ou, pour citer les propos déformés, dit « Israël doit être rayé de la carte ». Contrairement à la croyance populaire, il n’a jamais fait cette déclaration […] (Arash Norouzi, Wiped off The Map: The Rumor of the Century, janvier 2007.)

Les États-Unis ont attaqué directement ou indirectement environ 44 pays à travers le monde depuis août 1945, certains d’entre eux à plusieurs reprises. Le but affiché de ces interventions militaires était d’effectuer un « changement de régime ». Pour justifier et dissimuler ce qui correspondait à des actions unilatérales et illégales, on a invariablement évoqué les « droits humains » et la « démocratie ». (Professeur Eric Waddell, The United States’ Global Military Crusade (1945- ), Global Research, février 2007)

« Voici un memo du Pentagone qui décrit comment nous allons anéantir sept pays en cinq ans en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et pour terminer, l’Iran ». J’ai dit « Est-il classifié? » Il a dit « Oui monsieur. » J’ai répondu : « Alors ne me le montrez pas. » (General Wesley Clark, Democracy Now, 2 mars 2007.)

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays.

Qui « raye des pays de la carte? » L’Iran ou les États-Unis?

Durant une période appelée euphémiquement l’« après-guerre » – de 1945 à aujourd’hui – les États-Unis ont directement ou indirectement attaqué plus de 40 pays.

Alors que les principes de la politique étrangère des États-Unis prétendent « propager la démocratie », l’interventionnisme étasunien, par des moyens militaires et des opérations clandestines, a donné lieu à la déstabilisation totale et la partition de pays souverains.

Détruire des pays fait partie d’un projet impérial des États-Unis, un processus de domination mondiale. De plus, selon des sources officielles, les États-Unis ont en tout 737 bases militaires à l’étranger (données de 2005).

Le concept d’« État en déroute »

Dans son rapport « Global Trends » (Tendances mondiales, décembre 2012), le National Intelligence Council (NIC), situé à Washington, « prédit » que 15 pays en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient deviendront des « États en déroute » d’ici 2030 en raison de leurs « conflits potentiels et leurs ennuis environnementaux ».

La liste des pays dans le rapport de 2012 du NIC comprend l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Kenya, le Burundi, l’Éthiopie, le Rwanda, la Somalie, la République démocratique du Congo, le Malawi, Haïti et le Yémen. (voir p  39)

Dans le rapport de 2005, publié au début du second terme de Bush, le NIC avait prévu que le Pakistan deviendrait un « État en déroute » d’ici 2015 « car il sera affecté par la guerre civile, la talibanisation totale et la lutte pour le contrôle de ses armes nucléaires ».

Le Pakistan a été comparé à la Yougoslavie, découpée en sept États par procuration après une décennie de « guerres civiles » parrainées par les États-Unis et l’OTAN.

Le NIC prévoyait pour le Pakistan « un destin à la yougoslave […], un pays déchiré par la guerre civile, des bains de sang et des rivalités interprovinciales ». (Energy Compass, 2 mars 2005.)

Bien qu’il affirme que les États en déroute « servent de refuge aux extrémistes politiques et religieux » (p. 143), le rapport ne reconnaît pas que depuis les années 1970, les États-Unis et leurs alliés ont secrètement soutenu des organisations religieuses extrémistes afin de déstabiliser des États-nations laïques et souverains. Et le Pakistan et l’Afghanistan étaient des États laïcs dans les années 1970.

Un « statut d’État en déroute » à la yougoslave ou à la somalienne n’est pas le résultat de divisions sociales internes, mais un objectif stratégique mis en œuvre par des opérations clandestines et des actions militaires.

Fund for Peace, dont le siège est à Washington et le mandat consiste à promouvoir « une sécurité durable par la recherche », publie (annuellement) un « Index des États en déroute » basé sur une évaluation des risques (voir la carte ci-dessous). Trente-trois pays (compris dans les catégories Alerte [rouge] et Avertissement [orange]) sont identifiés comme étant des « États en déroute ».

Selon Fund for Peace, les États en déroute sont également des « cibles pour les terroristes liés à Al-Qaïda ».

Le classement annuel des pays par Fund for Peace et Foreign Policy indiquant les symptômes des États en déroute/fragiles est publié au moment où le monde s’inquiète de plus en plus du sanctuaire étatique au nord du Mali où s’établissent des extrémistes liés à Al-Qaïda pour l’expansion du djihad.

Inutile de dire que l’histoire d’Al-Qaïda comme élément du renseignement étasunien, son rôle dans la division des factions et l’instabilité au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique subsaharienne n’est pas mentionnée. Les activités des unités djihadistes d’Al-Qaïda dans la plupart de ces pays relèvent d’un programme clandestin diabolique du renseignement.

Les États « faibles » et « en déroute » : une menace pour les États-Unis

Selon une logique tordue du Congrès étasunien, les « États en déroute plus faibles » constituent une menace pour la sécurité des États-Unis : « [P]lusieurs menaces [émanent] d’États décrits soit comme étant faibles, fragiles, vulnérables, défaillants, précaires, en déroute, en crise ou déstructurés ».

Lorsque la Guerre froide a pris fin au début des années 1990, les analystes ont pris conscience de l’émergence d’un environnement de sécurité internationale dans lequel les États faibles et défaillants devenaient des véhicules pour le crime organisé international, des voies pour la prolifération nucléaire et des points chauds pour les conflits civils et les urgences humanitaires. Les menaces potentielles à la sécurité nationale des États-Unis que posent les États faibles et défaillants est devenue davantage évidente avec les attentats du 11-Septembre 2001 contre les États-Unis commis par Al-Qaïda, organisés par Oussama ben Laden à partir du refuge offert par l’Afghanistan. Les événements du 11-Septembre 2001 ont poussé le président George W. Bush à déclarer dans la Stratégie de sécurité nationale des États-Unis de 2002 que les « États faibles comme l’Afghanistan peuvent poser un danger aussi grand pour nos intérêts nationaux que les États forts ». (Weak and Failing States: Evolving Security, Threats and U.S. Policy, Rapport du CRS pour le Congrès des États-Unis, Washington, 2008.)

Dans ce rapport du CRS du Congrès, on ne mentionne toutefois pas que « les points chauds du crime organisé et les conflits civils » sont le résultat d’opérations clandestines du renseignement  étasunien.

Fait amplement documenté, l’économie afghane de la drogue, générant plus de 90 pour cent des réserves mondiales d’héroïne, est liée à une opération de blanchiment d’argent de plusieurs milliards de dollars impliquant de grandes institutions financières. Le commerce de la drogue en provenance de l’Afghanistan est protégé par le CIA et des forces d’occupation des États-Unis et de l’OTAN.

La Syrie qualifiée d’« État en déroute »

Les atrocités commises contre la population syrienne par l’Armée syrienne libre (ASL), appuyée par les États-Unis et l’OTAN, créent les conditions favorisant une guerre confessionnelle.

L’extrémisme confessionnel favorise le démantèlement de l’État-nation qu’est la Syrie ainsi que la fin du gouvernement central à Damas.

Le but de la politique étrangère de Washington est de transformer la Syrie en ce que le NIC appelle un « État en déroute ».

Le changement de régime implique le maintien d’un gouvernement central. Alors que la crise syrienne se développe, l’objectif ultime n’est plus le « changement de régime », mais la destruction et la partition de la Syrie en tant qu’État-nation.

La stratégie des États, de l’OTAN et d’Israël consiste à diviser le pays en trois États faibles. De récents reportages indiquent que si Bachar Al-Assad  « refuse de démissionner, la Syrie « deviendra un État en déroute comme la Somalie ».

L’un des possibles « scénarios de démantèlement » rapporté par la presse israélienne est la formation d’États, séparés et « indépendants », sunnite, alaouite-chiite, kurde et druze.

Selon le major-général Yair Golan des Forces de défense d’Israël (FDI), « la Syrie est dans une guerre civile qui fera d’elle un État en déroute où se propagera le terrorisme » et les FDI analysent actuellement « comment la Syrie se démantèlerait ». (Reuters, 31 mai 2012.)

En novembre l’ambassadeur de la paix des Nations Unies Lakhdar Brahimi a laissé entendre que la Syrie deviendrait « une nouvelle Somalie […] mettant en garde contre un scénario où les seigneurs de guerre et les milices remplissent un vide laissé par l’effondrement de l’État ». (Reuters, 22 novembre 2012.)

« Ce que je crains est pire […], que l’État s’effondre et que la Syrie se transforme en Somalie. »

 « Je crois que si l’on ne s’occupe pas de cette question correctement, la partition ne sera pas le problème mais plutôt la « Somalisation » : l’effondrement de l’État et l’émergence de seigneurs de guerre, de milices et de groupes de combattants. » (Ibid.)

Ce que l’envoyé de l’ONU a omis de mentionner est que le démantèlement de la Somalie était délibéré. Il faisait partie d’un projet militaire et du renseignement des États-Unis, désormais appliqué à plusieurs pays ciblés du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie qualifiés d’« États en déroute ».

Voici la question principale : qui déroute les États en déroute? Qui les « anéantit »?

Le démantèlement planifié de la Syrie en tant qu’État souverain relève d’un plan régional intégré d’ordre militaire et des services de renseignement comprenant le Liban, l’Iran et le Pakistan. Selon les « prédictions » du NIC, le démantèlement du Pakistan devrait se produire au cours des trois prochaines années.

Michel Chossudovsky

Article original: “Wiping Countries Off the Map”: Who’s Failing the “Failed States”, publié le 29 décembre 2012.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

 

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en plus de 20 langues).

 


Guerre et mondialisation


Mondialisation de la pauvreté.


 

samedi, 16 mars 2013

Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?

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Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?

Obiettivo Siria tra disinformazione mediatica e mistificazione

Federico Dal Cortivo

Ex: http://www.rinascita.eu/

La Siria è sotto tiro da mesi oramai e dopo la liquidazione della Libia di Gheddafi , l’apparato bellico e mediatico degli Stati Uniti e dei suoi fidi alleati, ha iniziato a muoversi contro il legittimo presidente siriano Bashar al Assad. Una guerra al momento fatta d’ intelligence, gruppi ben armati di mercenari, operazioni sotto copertura, provocazioni, che hanno già causato migliaia di vittime tra la popolazione civile e tra le forze di sicurezza governative. I fatti riportati dai media embedded tutti allineati al mainstream imposto da Washington , ogni giorno ci dipingono una Siria nel caos, un presidente delegittimato,una forza di opposizione che gode del pieno consenso dei siriani e una popolazione in attesa di essere “ liberata” . Ne abbiamo parlato con il dott. Giannantonio Valli che è stato di recente in visita a Damasco.
 
Dott.Valli innanzitutto una premessa, lei in una recente conferenza ha esordito parlando della totale disinformazione che c’è sull’argomento Siria. Giornali, riviste, canali televisivi tutti salvo rare e lodevoli eccezioni ci propinano ripetitivamente la solita immagine degli insorti liberatori e dei governativi oppressori, come giudica la libertà di stampa in Italia oggi e in Europa in generale?


Il paradigma storico-politico dal quale l’umanità viene conformata dal secondo conflitto mondiale o per dirla più semplicemente la cornice che inquadra la ricezione delle informazioni da parte dell’uomo comune, è stato forgiato da precise centrali di guerra psicologica. Tali centrali altro non sono che le dirette eredi della Psychological Warfare Branch angloamericana. La creazione dei più diversi immaginarii è quindi, da un lato, il risultato pressoché inconscio della conformazione dei cervelli dell’uomo democratico, dall’altro dell’incessante opera dei mezzi di comunicazione di massa. Questi ultimi rispondono, in ogni Paese dell’Occidente, per il 99 per cento ai potentati finanziari, padroni pure della quasi totalità delle forze politiche maggiori. La residua libertà, di stampa e più latamente di informazione, è dovuta a voci assolutamente coraggiose, che mettono in discussione non tanto questo e quel singolo fatto, ma le radici stesse, ideologiche e storiche, del mondo attuale. Tra queste mi piace ricordare, per la loro serietà, coerenza e irriducibilità al Sistema, il quotidiano Rinascita e la rivista l’Uomo libero, come pure i siti internetici olodogma e syrian free press network. Quest’ultimo è la maggiore e più obiettiva fonte di informazione sugli eventi siriani. Come ho detto in una recente intervista radiofonica al periodico online La voce del ribelle, tale sito, oltre ad un’infinità di notizie, smentite e rettifiche, diffonde sia filmati girati dai cosiddetti ribelli «siriani», sia filmati di provenienza governativa. Tra questi, anche i telegiornali siriani, la cui diffusione viene impedita da mesi, alla faccia del pluralismo vantato dalla cosiddetta Libera Stampa, dai canali satellitari non solo occidentali, ma in primo luogo delle petromonarchie saudita, emiratica e qatariota. Li si guardi. Ognuno giudichi poi da sé, con la propria testa, la propria sensibilità, la propria coscienza. Quanto alle mie convinzioni sugli eventi siriani, oltre che sulle citate testate, mi sono basato sull’analisi degli eventi dell’ultimo trentennio, su una quindicina di volumi, reperibili con qualche impegno per ogni volonteroso che non voglia farsi accecare dalla propaganda degli aggressori, ed infine sulle impressioni ricavate dal mio viaggio in Siria nel maggio 2012. Una settimana non permette certo di conoscere la realtà di un Paese nella sua complessità. Ma io, a differenza della quasi totalità dei giornalisti di regime, ci sono stato. A mie spese. Il mio cervello non lo paga nessuno.
 
Veniamo alla Siria, che da tempo faceva parte di quella lista di “Stati canaglia” stilata dal Dipartimento di Stato statunitense e quindi prima o poi sarebbe finita sotto il mirino di Washington, quali sono state a suo avviso le ragioni principali di quest’ offensiva a tutto campo contro Damasco?


La Sua domanda mi permette di proseguire il discorso in tutta naturalezza. In effetti, come ho detto alla televisione siriana, non si può capire il problema Siria se non lo si inquadra in una più ampia visione ideologica e in una strategia economico-geopolitica. Ideologia e strategia non solo americane, ma più ampiamente mondialiste, vale a dire giudaiche. Avere bollato da decenni la Siria come «Stato canaglia» ha significato, per gli Occidentali (mi riferisco agli Stati Uniti, all’Inghilterra, alla Francia e ad Israele, eterno nemico con il quale mai Damasco ha sottoscritto un trattato di pace) tenere sotto scacco quel Paese fin dagli ultimi anni Settanta. In questa ottica, è comprensibile che la diffamazione di ogni atto del governo siriano sia stata e venga condotta col massimo della tenacia e della «buona coscienza» democratica. «Buona coscienza» che io riconosco non solo ai giornalisti della cosiddetta Libera Stampa, ma persino ai loro direttori e ai più «autorevoli» commentatori. Tra questi ultimi cito, persona tra le più velenose, l’ex ambasciatore Sergio Romano. Gran penna del Corriere della Sera, costui non perde occasione per pedissequare, con supponenza, la versione degli eventi siriani data dal foglio che lo nutre. Invero, oggi, la battaglia non la si vince tanto sul campo con le armi, quanto con la conquista dei cervelli dei sudditi democratici. Al contrario del nostro Solone, io ho potuto fare esperienza diretta, vedere coi miei occhi, toccare con le mie mani, come sia possibile manipolare le coscienze. Quella in atto è in primo luogo una guerra mediatica. Prima che sul campo, la guerra oggi si vince, ripeto, invadendo la mente degli individui. Sono quindi lieto – tristemente lieto – per avere assistito di persona alla creazione di realtà fittizie con immagini manipolate e le menzogne più sordide. In particolare, mi riferisco ai massacri compiuti nell’ultimo ventennio da Stati Uniti, Inghilterra, Francia e Israele col massimo di buona coscienza e avallati dalla complicità, dalla viltà dei popoli del Libero Occidente. Prima però di trattare dell’aggressione alla Siria, mi permetta di rammentare sette altri casi di menzogna, altrettanto atroci.


1. Per l’Iraq di Saddam Hussein ricordo, del 1990, la farsa delle incubatrici svuotate negli ospedali del Quwait, coi neonati scagliati a terra dai soldati iracheni. E l’anno dopo le strisce verdi della contraerea nel cielo notturno, con le quali l’emittente al-Jazeera, da poco fondata dal Qatar con supervisione ebraico-americana, ci ha suggestionato, facendoci credere di assistere ad una «guerra in diretta». Ricordo, del 2003, la bufala delle «bombe intelligenti» e delle «fiale di antrace» – rammenta Powell, il Segretario di Stato, sventolante la mitica provetta di liquido giallo? Ricordo il cormorano nero dagli occhi rossi coperto di petrolio a «provare» l’«infamia ecologica» di Saddam. Mi permetta di sottolineare l’importanza anche dei colori nella creazione degli immaginari fissati nei cervelli delle masse, mille volte più forti di tante parole: verde, giallo, nero, rosso... E poi le fantomatiche «armi di distruzione di massa», pretesto per il nuovo massacro dopo il decennale stillicidio di bombe clintoniano. Prova generale per i successivi in Afghanistan, Libia e Siria.


2. Svaniti da ogni memoria sono i 200.000 – sottolineo, duecentomila – morti del golpe algerino compiuto nel 1992 dai militari massonici dopo la vittoria elettorale del Fronte Islamico di Salvezza. Duecentomila persone, per la quasi totalità stragizzate in un decennio. Vittime non solo i protestatari cui sarebbe andata la legittima vittoria – e della cui radicalizzazione successiva, e ribadisco: successiva, non dovremmo quindi stupirci – ma anche migliaia di semplici cittadini tacciati di connivenza. A carte ribaltate rispetto agli eventi siriani, è conferma di quanto dico l’ammissione del supergiornalista Lorenzo Cremonesi sul Corriere della Sera del 19 gennaio. Le cito: «Si affinò la tecnica dei massacri di civili imputandoli poi agli islamici per ingraziarsi la popolazione. Mohammed Samraoui, ex numero due dell’antiterrorismo, in un libro del 2003 [...] citava una frase che usava ripetere il suo capo diretto, Smail Lamari: “Sono pronto ad eliminare tre milioni di algerini pur di mantenere la legge e l’ordine”».


3. E il massacro del popolo serbo operato dalla NATO seminando il paese di uranio. Uranio per il quale sono morti e muoiono tuttora di cancro centinaia di nostri soldati inviati in quella missione «di pace». Massacri compiuti non solo dai delinquenti albanesi , addestrati, armati e guidati dagli americani, ma anche dai bombardieri partiti dall’Italia. Dalle basi concesse al Grande Fratello Capitalista dal comunista Massimo D’Alema, promosso capo del governo alla bisogna. E quindi sbrigativamente scaricato. E qui apro una parentesi, e non parlo dei famigerati «danni collaterali», espressione da allora entrata nell’immaginario collettivo. «Collaterali», anche se furono scientemente voluti per logorare e demoralizzare i serbi. Sottolineo come obiettivo primario degli Occidentali fu, allora come oggi, silenziare i mezzi di comunicazione non conformi. E tanto più quelli nemici, in particolare le televisioni.
Allora quella serba, bombardata con qualche «distrazione» a monito contro la Cina... nell’attacco, ricorderà, morirono, istruttivamente, cittadini cinesi. E nel 2011 la televisione libica, colpita perché, dissero i virtuosi delle democrazie, «era di parte» e «mentiva». E l’anno dopo, ed oggi la televisione siriana per mano di ben istruiti terroristi, con l’uccisione di decine di giornalisti. E tutto senza alcuna protesta dei loro «colleghi» occidentali. Ultima ma non ultima riprova dell’idea occidentale di libertà di informazione: all’inizio di settembre 2012 sono stati oscurati i canali televisivi al-Ikhbariya e al-Dunya. Dopo il successo di Damasco nell’affrontare il feroce attacco occidentale, armato e mediatico, gli amministratori del satellite NileSat, hanno non solo violato i termini del contratto, ma anche brutalmente violato le regole deontologiche dell’informazione.


4. Ricordo poi due eventi gemelli: la cacciata dei giornalisti dalla città ribelle di Falluja in Iraq nell’aprile 2004, per settimane stragizzata all’uranio e al fosforo bianco dagli USA, e la cacciata dei giornalisti da Gaza nel dicembre 2008, città e terra stragizzate all’uranio e al fosforo bianco da Tel Aviv con l’Operazione Piombo Fuso. Da quell’Israele, che avrebbe aggredito l’Iran già nel 2006 se non fosse stato fermato sui confini dagli Hizbollah. Schiumando rabbia, Israele distrusse allora dall’aria, strategia dei vigliacchi, le infrastrutture civili. Ponti, strade, scuole, ospedali, abitazioni, acquedotti, elettrodotti, e quant’altro. Tutto distrutto, contro ogni norma di diritto bellico. Nessuna reazione dall’ONU, silenzio dal Tribunale dell’Aja, guaiti dal Vaticano. Al contrario, le falsità create da al-Jazeera e da al-Arabiyya, come pure i filmati girati dai terroristi, vengono ripresi da ogni televisione e giornalone occidentale. E riproposti a distanza, anche se da tempo smascherati come falsi.


5. Solleticando il buon cuore dei sudditi democratici, dei minimalisti di buona famiglia, di quelli che vedono l’albero e non si accorgono che fa parte di una foresta, l’Afghanistan è stato devastato all’insegna di «liberare le donne dal burqa». Che, infatti, è rimasto lì come prima.
In compenso, oltre ad avere impiantato enormi basi militari, fatto affari con la ricostruzione di quanto avevano distrutto, portato alle stelle la produzione di oppio, gli americani continuano a seminare stragi anche da decine di migliaia di chilometri di distanza attraverso i droni. In particolare, stragizzando qualunque assembramento «sospetto», come quelli durante le feste di nozze.


6. Quanto alla cosiddetta «primavera araba», spacciata per moti di libertà in particolare dalle sinistre di ogni sfumatura, ci accorgiamo solo ora che il vero obiettivo della messa in scena era propiziare un «inverno libico» e, Dio non voglia, siriano. Aggredita a occidente a partire da una Tunisia destabilizzata, ad oriente da un Egitto destabilizzato, bombardata dal mare e dall’aria sempre contro ogni norma di diritto bellico, la Libia ha finora visto il massacro di 120.000 suoi cittadini. Con bombe a sottrazione di ossigeno, bruciato da ogni bomba su un’area di ventimila metri quadri, tre campi di calcio. Con bombe a frammentazione. Con una pioggia di fosforo, proiettili all’uranio, missili a gas nervini. Con crani esplosi a colpi di mitra e persone sgozzate. Massacro operato dai tagliagole armati dall’Occidente, così come dai bombardamenti «umanitari» franco-anglo-americani. Ai quali si è accodato, violando la Costituzione e su istigazione del quirinalizio comunista Napolitano, lo sciacallo italiano. Nella fattispecie, il governo berlusconico, quintocolonnato dal ministro degli Esteri Frank Frattini. Ma poi, dov’erano quelli che nel 2003 appendevano gli stracci arcobaleno della «pace» contro Bush? E così la Libia è stata riportata all’ovile occidentale dopo quarant’anni di indipendenza e un’eroica resistenza durata di sette mesi fino all’assassinio del colonnello Gheddafi. Una resistenza tuttora in atto, nel silenzio della Disinformazione Corretta. E questo, aggiungo, senza contare la popolazione angariata e le decine di migliaia di lealisti tuttora incarcerati, torturati e massacrati per essere rimasti fedeli ad un legittimo governo. Ma, talora, chi semina vento raccoglie tempesta. L’11 settembre – un altro 11 settembre, ricorrenza mitopoietica dell’operazione Torri Gemelle – sono stati linciati tre marines e l’ambasciatore americano a Bengasi... ci dicono ad opera della «furia fondamentalista». La causa: una «imperdonabile» offesa inferta a Maometto dal cinema hollywoodiano. Con tutta evidenza, contro gli Apprendisti Stregoni del «laico» Occidente si sta rivoltando un mostro da loro scatenato contro Gheddafi. Nessuna pietà, me lo lasci dire, ho provato per l’ambasciatore, uno degli organizzatori dei massacri di Libia. Ne potrei provare un pizzico, per carità solo un pizzico, se l’Abbronzato di Washington si cospargesse di cenere per la morte inferta «per sbaglio», dai suoi, all’ultimo cammelliere dell’ultima oasi libica. O all’ultimo spazzino dell’ultima cittadina libica, massacrato perché pubblico dipendente.


7. Nessuno ha poi parlato, se non per un giorno, del Bahrein, ove la repressione dei moti di libertà da parte sciita, quelli sì veri, ha visto il mitragliamento della popolazione da parte degli elicotteri americani e l’invasione delle truppe saudite, chiamate dall’emiro. Inoltre, la polizia ha imprigionato e torturato decine – sottolineo, decine, il che rende l’’ampiezza della repressione – di medici, accusandoli di complicità coi dimostranti per avere curato i feriti. All’inizio dello scorso settembre, dopo un anno e mezzo dai moti, decine di manifestanti – ovviamente, i sopravvissuti – sono stati condannati a pene che giungono all’ergastolo. E questo, nel più completo silenzio della stampa e di ogni organizzazione umanitaria. E le rivolte, queste sì vere e legittime, e la repressione continuano tuttora, nel più laido silenzio della Grande Stampa Democratica.


E mi fermo, ricordando l’imbonimento mediatico, quanto alla Siria, compiuto per le stragi, veramente istruttive, di Houla, Daraya, Deir al-Safir (colpi di mortaio su un asilo, spacciati per bombardamento aereo governativo), Halfaya (scoppio di esplosivi in un covo terroristico, spacciato per bombardamento aereo governativo di una panetteria con la gente in coda... morti duecento, poi cento, poi trenta, poi venti, poi boh!), Aleppo (missili o colpi di mortaio sull’università e gli studenti in esame, sempre attribuiti al governo) ed ancora Aleppo (un’ottantina di corpi nel canale, cittadini assassinati con le mani legate dietro la schiena). Nessun problema poi, ottenuto il risultato con titoloni, ad ammettere nelle pagine interne, dopo qualche settimana, la responsabilità dei tagliagole e non del governo siriano. Tanto, cosa ricorda il suddito democratico, tra migliaia di altre notizie e in mezzo a tutti i suoi problemi? Altro che la «verità» di chi spaccia filmati girati su regia occidentale! Vedi i 40 bambini di Houla, il 25 maggio. Cadaveri veri, bambini e familiari colpiti da breve distanza o con le gole tagliate, fatti passare per vittime dell’esercito, quando tutti erano di famiglie filogovernative. Verità ammessa tre mesi dopo, ad esempio, dalla Frankfurter Allgemeine, ma ignorata da ogni altro giornalone. Cento innocenti massacrati, foto truccate, immagini scattate anni prima in Iraq e a Gaza. Di bambini vittime del fuoco americano e israeliano. Egualmente massacrati dai terroristi nelle case e per le strade sono stati, il 25 agosto, i 245 civili di Daraya presso Damasco. E sempre la strage è stata attribuita, prima di svanire d’un botto dai giornali, all’esercito.
 
L’attacco era stato preparato da qualche tempo, basta scorrere le pagine internet del Brooking Institute e del Saba Center, noti think thank della potente lobby sionista statunitense, oppure dare uno sguardo alla rivista Foreingn Policy che a novembre 2011 ospitava un intervento di Hillary Clinton dall’eloquente titolo “Il secolo pacifico dell’America” vera e propria dichiarazione bellica contro il Vicino Oriente.


Quindi stiamo solo assistendo all’applicazione della geopolitica statunitense, che andando a ritroso s’ispira a Zbigniew Brzezinski il quale nel celebre libro “La grande scacchiera” aveva tracciato le linee guida per il controllo dell’Eurasia. Lei dott. Valli che ne pensa?


In un’intervista televisiva a Damasco mi è stato chiesto: perché la Siria? Ho risposto che non è solo questione di geopolitica o di economia, ma anche di ideologia. I piani degli aggressori datano da decenni, sono piani a lunga scadenza. L’obiettivo finale, il messianico obiettivo finale, è la distruzione delle nazioni e l’instaurazione di un unico governo mondiale. A guida, ovviamente, americana. A guida, ovviamente, dell’Alta Finanza. A guida, ovviamente, giudaica. Un governo che, delira il profeta Isaia, tramuterà le spade in falci e le lance in vomeri d’aratro. E dove il leone si pascerà di fieno a fianco dell’agnello, senza mangiare l’agnello. Potenza dell’ingegneria genetica! Sappiamo che non è un complotto, un tenebroso complotto. Un complotto, quando gli scopi sono stati dichiarati a tutte lettere – ripeto: a tutte lettere – dagli stessi autori in decine di pubblicazioni? Cerchiamo di essere seri. Non prendiamoci in giro.


È una strategia pensata in ogni aspetto, non un complotto. Chi parla di complotto è un mistificatore. Uno che nuota nel torbido. O, altrimenti, un perfetto ignorante.
Di queste pubblicazioni, progenie di precedenti progetti, cito solo tre esempi.


(A) Nel 1997 Brzezinski, l’ebreo polacco da Lei citato, consigliere di sei presidenti da Carter ad Obama, democratici come repubblicani, pubblicò The Great Chessboard, “La Grande Scacchiera - Il mondo e la politica nell’era della supremazia americana”. Suggerendo di adoperarsi per fare scoppiare conflitti interetnici nei più diversi paesi, Brzezinski ammonisce che in futuro «la capacità degli Stati Uniti di [continuare ad] esercitare un’effettiva supremazia mondiale dipenderà dal modo in cui sapranno affrontare i complessi equilibri di forze nell’Eurasia, scongiurando soprattutto l’emergere di una potenza predominante e antagonista in questa regione».


(B) Nello stesso 1997 una trentina di neoconservatori, ventotto almeno dei quali ebrei e anime nere bushiane, lanciò il Project for the New American Century, “Progetto per il Nuovo Secolo Americano”, che rilanciava le tesi di Brzezinski, suggerendo i necessari comportamenti applicativi.


(C) Similmente, un gruppo di intellettuali israeliani capeggiati dall’influente politologo Oded Yinon aveva codificato, fin dal 1982, quindi ben quindici anni prima dei confratelli di oltreoceano, la preventiva distruzione di ogni Stato considerato nemico.


Cinque sono state le fasi di tale strategia. La prima: scagliare in una guerra contro l’Iran khomeinista un Iraq stupidamente caduto nella trappola e quindi, dopo averlo indebolito, spiazzarlo economicamente. La seconda: occupare l’Iraq e impadronirsi delle sue risorse energetiche, eliminando al contempo uno dei più tenaci nemici di Israele e interrompendo la continuità territoriale tra Siria ed Iran. La terza: occupare l’Afghanistan e impiantare basi nell’ex Asia sovietica, condizionando a nord la Russia e accerchiando da oriente l’Iran, già possedendo a sud il controllo del Golfo.


La quarta: assicurarsi, in vista di una guerra con l’Iran, le ingenti risorse energetiche libiche, spegnendo al contempo le velleità panafricaniste di Gheddafi e testando le reazioni del duo Russia-Cina. La quinta: eliminare il baluardo geografico e militare siriano, premessa per l’aggressione all’Iran.
Sull’onda delle secolari teorizzazioni massoniche dell’«Ordo ab chao, Ordine dal caos», sull’onda di quel «caos creativo» cantato nel 2006 dal Segretario di Stato bushiano Condoleezza Rice, possiamo definire tale strategia «geopolitica del caos», espressione coniata dallo storico Paolo Sensini. I Signori del Caos vogliono frantumare gli Stati laici e modernizzatori – Iraq, Libia, Siria e, anche se non è propriamente laico, l’Iran sciita di Ahmadinejad – in miniregioni in lotta una contro l’altra per motivi etnici e religiosi. Un federalismo in salsa orientale. Uno Stato dopo l’altro, la «politica del carciofo». Eliminare una foglia dopo l’altra, fino a giungere al cuore. L’ultima foglia è l’Iran. Il cuore, il nemico strategico dell’Alta Finanza, sono la Russia e la Cina. In particolare, per l’estensione del suo territorio e la ricchezza in materie prime di ogni genere, la Russia. Ma i giochi non sempre riescono, e l’ultimo osso sarà troppo duro per questa banda di assassini. Anche la distruzione economica dell’Europa, in quanto potenza alternativa agli USA, rientra nei loro piani. Quanto alle modalità dell’applicazione di tale strategia, invito ad informarsi sul rivelatore volume dell’ebreo Gene Sharp, attivo fin dal 2004, «Come abbattere un regime», edito in Italia da Chiarelettere nel 2011.
 
Quale è a suo avviso il ruolo che stanno ricoprendo la Russia,la Cina e l’Iran in questa fase?


Proprio di recente la Repubblica Islamica dell’Iran ha presentato una sua proposta di pace in sei punti per uscire dalla crisi ribadendo ancora una volta la posizione pacifica di Teheran.
Dopo avere abbandonato al suo destino la Libia, Russia e Cina hanno preso una netta posizione all’ONU ponendo il veto sulla terza «zona di non volo» pretesa (dopo la prima in Iraq e la seconda appunto in Libia) dagli aggressori mondialisti. Date le loro dimensioni, le loro economie ed i loro armamenti, Russia e Cina sono potenze globali, per cui, consapevoli della sostanziale ostilità americana nei confronti di entrambi, devono giocare su diversi scacchieri. Come che sia, all’errore storico di valutazione compiuto nel caso libico potranno rimediare con grande difficoltà. Resta la bruciante lezione, che certo non dimenticheranno. L’ipocrisia, il cinismo, l’arroganza e la violenza adoperati dagli Occidentali – l’ignobile mosca cocchiera fu la Francia – saranno una lezione perenne per chiunque voglia ancora prestare fede alle Grandi Carte, dell’ONU come delle Democrazie. Dopo l’«ingenuità» di allora, quali furono gli altri motivi dell’indecisionismo russo-cinese? Certamente la freddezza, o se vogliamo l’«equidistanza», mostrata da sempre da Gheddafi nei loro confronti. Di un Gheddafi non solo illuso dal «patto di amicizia» stipulato con l’Italia (che avrebbe dovuto tutelarlo non mettendo a disposizione dei suoi nemici le basi per un’aggressione aerea), ma anche, tutto sommato, illuso dalle «garanzie» cartacee dello statuto dell’ONU. Quanto alla politica di Russia e Cina nei confronti della Siria, devo dire che, a differenza della Russia putiniana, della Cina io non mi fido affatto. La Russia ha concreti, essenziali interessi geopolitici alla sua periferia. Se cadesse la Siria non avrebbe più sbocco navale sul Mediterraneo, ma, cosa ancora più importante, i suoi nemici occidentali avrebbero mano totalmente libera sui suoi confini meridionali. Pensiamo al caso Georgia, a ragione bacchettata duramente nel 2008. Per la Cina conta, invece, in primo luogo l’Iran, uno tra i suoi primi fornitori energetici.
L’Iran sciita sa benissimo di essere nel mirino da un lato delle petromonarchie sunnite infeudate agli americani, dall’altro degli Occidentali e di Israele. Se non vuole crollare come Stato e infeudarsi a Washington e Tel Aviv, non può assolutamente permettersi di perdere la Siria. Non solo per le affinità ideologico-religiose, ma per concreti interessi strategici geopolitici. Quanto alla proposta di pace cui Lei accenna, da un lato confesso di non averne preso documentata visione, dall’altro mi permetto di ritenerla un passo che, seppur doveroso nell’ambito della politica internazionale e mediatica, sarà del tutto infruttuoso, data la determinazione degli aggressori occidentali. Questi delinquenti politici, che in tempi più fausti sarebbero stati pubblicamente impiccati per i loro crimini – parlo di supercriminali come Sarkozy, Hollande, Obama, Erdogan, Netanyahu, i sauditi e i qatarioti, come pure dei loro portaborse italiani – si sono spinti ormai troppo avanti. Ritengo difficile, per non dire impossibile, non solo che questa banda ripieghi rientrando nei ranghi del diritto internazionale, ma anche che si arresti in una sorta di nuova guerra fredda.


Chi sono invece i nemici principali della Siria?


Ogni aggressore della Siria ha i propri obiettivi. In prima fila – per quanto silenzioso, dato che per lui agisce l’intero Occidente – resta sempre Israele, per il quale Damasco è non solo il nemico tradizionale, ma l’ultimo ostacolo per l’aggressione all’Iran, pianificata da anni.
A ruota segue il suo grande satellite a stelle e strisce. La distruzione di un altro anello dell’Asse del Male risale non ai repubblicani Bush padre né a Reagan, ma al democratico Carter.
Al Nobel per la pace Carter, al buono e mite democratico, che trentatré anni fa avviò la destabilizzazione della Siria.


Vale a dire, tre anni prima che Hafez al-Assad, il padre dell’attuale presidente, reprimesse il terrorismo dei Fratelli Musulmani, mobilitati fin dal 1971 contro il «testo ateo» della Costituzione. Sulla stessa linea si è messo, con più concreti ordini operativi, nel marzo 2005 Bush figlio.
La scoperta, in questi ultimi anni, di enormi depositi di gas e petrolio al largo delle coste siriane è un’altra motivazione per l’intervento dei predatori occidentali.


Quanto a Londra e Parigi, i due compari ricalcano un colonialismo nato nel maggio 1916 e proseguito coi Mandati loro assegnati dopo la prima guerra mondiale dalla Società delle Nazioni. Cioè, da loro stessi. Violando ogni norma, Parigi non solo staccò dalla Siria nel 1923 il territorio libanese, da sempre provincia di Damasco, ma nel giugno 1939, per ingraziarsi la Turchia in vista della nuova, programmata guerra mondiale, le cedette l’intera provincia di Alessandretta con Antiochia. Infine, un punto ancor più significativo, almeno sotto l’aspetto simbolico, è che le bande terroristiche del cosiddetto «Libero Esercito Siriano» sventolano oggi, senz’alcuna vergogna, la bandiera con la striscia verde e le tre stelle rosse. Quella dei servi, della Siria coloniale francese.


Secolare è poi l’ostilità tra Istanbul e Damasco, cui si aggiunge l’odio religioso tra la Turchia sunnita e l’Iran sciita. Nonché, con più concrete motivazioni, la volontà turca di diventare il principale crocevia, e quindi controllore, energetico dal Medio Oriente e dall’Asia Centrale all’Europa.
I regimi feudali di Arabia e Qatar, stretti agli USA fin dal febbraio 1945 da un ferreo patto in cambio della più totale acquiescenza, aggiungono ai predominanti motivi economici l’odio per il laicismo siriano che difende la convivenza delle più varie fedi ed etnie.


Intrisa di wahabismo – una ideologia messianica fondata da criptoebrei come criptoebrei furono i fondatori del clan dei Saud – l’Arabia è l’unico paese al mondo a trarre il nome non da un popolo né da un credo, ma da una famiglia. Quasi che lo Stato e il popolo siano proprietà personale di qualche migliaio di principotti. Invero, non esiste «il mondo arabo», e neppure «il mondo islamico», intesi come entità omogenee spinte contro l’Europa da un interesse comune o da un’ideologia unificante. Esistono solo paesi arabi, o islamici, in lotta fra loro. Divisi da concreti interessi, da rivalità geopolitiche, da settarismi religiosi. Paesi vassalli degli Stati Uniti, a partire dal Marocco fino agli Emirati Uniti.
Sono del tutto infondate due tesi. La prima, che vede in Siria una rivolta di popolo contro il cosiddetto «clan» alauita del presidente Bashar. La seconda, che vede in atto una guerra civile. Per quanto esistano frange di opposizione antigovernativa più o meno radicali, non è una rivolta, non è una guerra civile, cioè un conflitto fra due componenti sostanziali di una stessa società. È invece una feroce aggressione dall’esterno, voluta dagli Occidentali, dalle petromonarchie e dalla Turchia. I loro strumenti sono bande di fanatici religiosi, di sperimentati mercenari, di sadici criminali.


Contro la splendida realtà siriana di umana convivenza, l’Occidente ha scagliato centomila tagliagole. Qualche decina di migliaia di terroristi autoctoni, pressoché tutti delinquenti comuni e latitanti condannati con pene anche fino all’ergastolo; ben più numerosi e in posizione trainante sono quelli giunti dall’estero. Mercenari sperimentati in Libia, Iraq ed Afghanistan. Pazzoidi religiosi arrivati da Marocco, Algeria, Tunisia, Libano, Giordania, Yemen e Pakistan. Guerriglieri salafiti e wahabiti. intossicati da un credo ottuso, esaltati contro l’«eretico» Bashar che permette a cristiani, drusi e altri non musulmani di convivere a parità di diritti con la maggioranza sunnita.. Bande di terroristi salafiti, wahabiti, alqaedisti messe in piedi dalla CIA. Armati, addestrati, pagati e guidati dall’Occidente «laico e progressista».


Assassini che soprattutto all’inizio, quando la mano delle autorità è stata leggera per mesi, dapprima nelle zone più periferiche poi in quartieri delle grandi città hanno creato repubblichette partigiane ove regnava la violenza più cruda. Dove hanno compiuto attentati con mortai, autobombe, lanciarazzi e, ritiratisi sotto la pressione dell’esercito, con mine a scoppio ritardato. Dove hanno incendiato e distrutto monumenti millenari come il vecchio mercato di Aleppo, patrimonio dell’UNESCO. Dove hanno distrutto centinaia di scuole e ambulatori. Dove hanno sgozzato, decapitato, squartato, mutilato impiegati statali, poliziotti, amministratori, insegnanti, medici, religiosi non allineati. Dove hanno sequestrato e massacrato nei modi più efferati, nella ferrea logica di ogni partigianesimo che deve intimorire i civili con un terrore esemplare, gente di ogni età e di ogni ceto. All’inizio, diffondendo video sulle proprie prodezze, quali i «processi» agli avversari malmenati, umiliati e messi al muro, lo sgozzamento di poliziotti, l’assassinio di civili a colpi di mitra o di machete, il lancio nel vuoto di lealisti dai tetti delle case. In seguito, eliminando in massa civili di ogni età e, resi più accorti delle reazioni negative del delicato Occidente, attribuendo, spudoratamente supportati dalla Grande Stampa e dalle Grandi Televisioni, i massacri alle forze governative. In ogni caso cercando di sfiancare, logorare, demoralizzare, paralizzare il paese dall’interno, di far perdere ai cittadini la fiducia nella protezione del proprio governo. Il tutto, in attesa dell’attacco in supporto dall’esterno, con le bombe e i missili NATO. E di un più vasto bagno di sangue.


Certa è in ogni caso l’intercambiabilità degli aggressori. Il risultato è lo stesso che ad aggredire sia un Bush, bianco massone cattivo e repubblicano, o un Obama, negro massone buono e democratico. Un tizio nobelizzato per la Pace ancor prima di avere detto bah, e per questo legittimato a fare ciò che vuole. Nonché zombizzato dall’odiosa Hillary, quella dei quintali di Viagra – qualcuno lo ricorderà – distribuiti da Gheddafi per incitare i soldati a stuprare le donne dei nemici.
Il risultato è lo stesso vi sia il socialista Blair o il conservatore Cameron, il destrorso Sarkozy o il sinistrorso Hollande, i militari massoni di Istanbul o l’islamico Erdogan. Complici e pagatori pronta cassa, gli sceicchi delle petromonarchie. E a tirare le fila, Israele e l’ebraismo internazionale. Di quest’ultimo mi limito a citare il trio intellettuale rappresentato dagli ex sessantottini miliardari Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut e André Glucksmann. Coadiuvati fattivamente dall’ex ministro degli Esteri sarkozyco Bernard Kouchner, già fondatore di Medici senza frontiere, uno dei massimi istigatori al massacro di Serbia, e dal ministro degli esteri hollandico Laurent Fabius. Cinque ebrei. Come ebrei ed ebrei onorari furono e sono lo stesso Sarkozy e lo stesso Hollande. Di Fabius, poiché tutto si tiene, rammento che fu il cervello, l’ideatore eponimo della legge Fabius-Gayssot, approvata nel 1990 per tacitare ogni storico nonconforme alla vulgata sterminazionista, all’Immaginario Olocaustico. Defilatosi in seguito Fabius, tutto il merito della repressione del pensiero, tutto il merito dell’infamia, resta al comunista Gayssot, l’ennesimo utile idiota goyish.
 
Dott.Valli ci parli delle libere elezioni che si sono svolte in Siria nel maggio 2012, sulle quali è calato il silenzio mediatico teso ad avallare l’immagine di una Siria dominata da una feroce dittatura e ci parli della Costituzione siriana.


A differenza della Libia, Paese di sei milioni di abitanti divisi in centocinquanta tribù in eterna discordia tra loro, unificati solo dal carisma di Gheddafi – e tuttavia semplicemente eroico nella resistenza solitaria, per sette mesi, contro nemici perfidi e ultrapotenti – la Siria è un vero Stato. Uno Stato laico nel quale convivono una quindicina di confessioni religiose e una ventina di etnie. La scuola è gratuita. La sanità è anch’essa a carico dello Stato. Se il presidente è di religione musulmana-alauita, i vicepresidenti sono di confessione sunnita. E non solo, uno dei tre vicepresidenti è stata una donna, l’unica donna a rivestire una carica di tale importanza nel Vicino Oriente. In Arabia alle donne è persino vietato guidare la macchina. Inoltre la Siria, per quanto secondo la Costituzione il Presidente non possa essere che musulmano, è l’unico paese arabo dove l’islamismo non è religione di Stato e il credo dei cittadini non è riportato sulle carte d’identità.


Impressionanti, a confronto del deserto stepposo della Giordania, sono i cento chilometri che separano Damasco da Daraa visti dall’aereo, verdeggianti, bonificati, irrigati dalle riforme volute da Hafez al-Assad, «il padre della Siria». Un personaggio di umili origini divenuto generale d’aviazione, un modernizzatore che, appoggiato dagli intellettuali e dai tecnici del partito nazionalista e socialista Baath, «Rinascita», ha spazzato via le tracce del peggiore feudalesimo.


Che un paese assediato abbia usato ed usi un pugno saldo, ed ora un pugno finalmente di ferro, per mantenere la convivenza civile e fronteggiare una spietata aggressione esterna, non fa meraviglia. In ogni caso la Siria di Bashar al-Assad era un paese che stava vivendo una fase di dinamismo politico caratterizzato dal progetto di una nuova Costituzione – stilata da un comitato di giuristi, parlamentari e membri della società civile – e da un multipartitismo sempre più vivace.


E, soprattutto, caratterizzato da quelle libere elezioni del 7 maggio 2012 sulle quali è subito calato il silenzio, il silenzio totale da parte dei massmedia occidentali... arma la più efficace perché una qualunque cosa, come che la si voglia giudicare, neppure più esiste se non se ne parla. Non vale neppure accusare il governo di brogli. Non se parla. In ogni caso le democrazie occidentali, le nostre truffaldine democrazie del nostro beato Occidente, sono proprio le ultime a poter impartire lezioni di correttezza. Inoltre, le elezioni hanno dato una netta maggioranza ai partiti governativi. Alla tornata elettorale ha partecipato il 51,26 % degli aventi diritto, una cifra miracolosa, se pensiamo che in molte zone l’accesso ai seggi è stato impedito dai terroristi, che hanno anche assassinato numerosi candidati. Una tornata che ha visto 7.195 candidati, di cui 710 donne, contendersi i 250 seggi dell’Assemblea Nazionale che avrebbe approvato una nuova Costituzione. Prima delle elezioni il governo era retto da una maggioranza di nove partiti, tra cui il Baath. Oltre a candidati indipendenti, hanno concorso altri nove partiti, facenti parte di un’opposizione più o meno determinata ma non terroristica. Con Paolo Sensini, della genuinità della contesa elettorale sono stato testimone io stesso a Damasco.
Chiudo con qualche cifra. Su ventiquattro milioni di siriani, i nemici radicali del regime sono quattro milioni, pressoché tutti sunniti ed appartenenti alla parte più bassa della popolazione. Trogloditi, mi passi il termine, nemici delle scuole pubbliche, tenuti nel più ignorante fanatismo islamico dai loro capi religiosi, residenti nelle zone di Homs, Hama, Idlib e Daraa. All’epoca del mio viaggio in Siria le vittime, civili come militari, dell’aggressione terroristica imperversante da tredici mesi si aggiravano sulle 4000. A fine giugno erano balzate a 13.000. Terrificante la successiva scalata. A tutt’oggi, febbraio 2013, dopo soli altri otto mesi, possiamo contare, dalla parte del governo e del popolo siriano, assassinati 40.000 civili e caduti 30.000 militari – militari di leva, il «ragazzo della porta accanto», non «milizie di regime» – e 30.000 paramilitari di autodifesa. Di contro, 40.000 sarebbero i terroristi indigeni ed altri 40.000 quelli stranieri terminati dall’esercito.
 
Durante il suo recente viaggio in terra siriana ha potuto certamente raccogliere testimonianze e vedere con i proprio occhi la realtà locale, quella quotidiana fatta di uomini e donne del popolo, ce ne può parlare?


Come ho detto, ho avuto la fortuna di passare in Siria la prima settimana di maggio 2012. Ho interrogato il generale medico, cristiano figlio di contadini, direttore del maggiore ospedale di Damasco. Quotidianamente vi morivano una decina di militari, oggi infiniti di più. La nostra delegazione ha intervistato decine di soldati feriti e mutilati. Ho intervistato il presidente del parlamento. Il ministro dell’Informazione. Il governatore di Daraa, la prima città ad essere infiltrata dai terroristi. Il patriarca greco-cattolico melchita Gregorio III ci ha parlato a nome di tutte le confessioni cristiane, sostenendo il governo. Il massimo studioso vivente dell’Islam, il dottor Mohammad Albouti, lucidissimo novantenne nella moschea sunnita degli Omayyadi, nella funzione del venerdì ci ha detto testualmente: «I cittadini siriani hanno un livello di conoscenza che impedisce loro di cadere nella trappola. È proprio questa conoscenza la nostra difesa contro questa aggressione». Dopo avere citato il proverbio «È un tuo fratello anche se non è stato generato da tua madre», si è rivolto a noi: «Credo nella vostra fratellanza più che in quella dei nostri cugini arabi che falsificano la verità». Per un più dettagliato resoconto rimando al numero 73 de l’Uomo libero.


Mi consenta di citare la testimonianza di Agnès-Mariam de la Croix, suora carmelitana libanese, attiva in Siria da vent’anni, resa nell’ormai lontano 25 luglio 2012 in un convegno a Roma: «Per quanto riguarda il massacro di Homs attribuito all’Esercito governativo, ho constatato con i miei occhi un centinaio di cadaveri all’obitorio. Erano civili sgozzati dai ribelli per distruggere la vita sociale della Siria. Ho contattato e incontrato i loro familiari, che in parte conoscevo, erano cristiani e musulmani baathisti. Ho capito che il fine dei rivoltosi è la distruzione della Siria così come è stata sino ad ora. Per far ciò bisogna prima distruggere la vita sociale, ad esempio si impedisce al medico di curare gli ammalati e se non obbedisce lo si sgozza, al panettiere di sfornare il pane e così via, e poi si giunge alla distruzione della Siria. Tutto è finalizzato a far collassare la Società civile siriana. I cento morti di Homs erano cittadini che hanno osato non obbedire ai ribelli e sono stati sgozzati. Oggi la medesima tattica, impiegata ieri ad Homs, è stata perfezionata in peggio. A Damasco seimila mercenari stranieri hanno invaso la zona residenziale della capitale per seminare il terrore tra i civili; ad Aleppo dodicimila mercenari stranieri e qualche centinaio di siriani stanno seminando il panico nella “capitale economica” della Siria. Ma a Damasco i cittadini in 48 ore hanno evacuato la città ed hanno permesso all’Esercito di reprimere i rivoltosi. Questa è legittima difesa, non “crimine di guerra” come dice la stampa occidentale. Ad Aleppo non vi sono mai state dimostrazioni pacifiche o violente, come invece vi erano state a Damasco per dare l’impressione e la parvenza di una “rivoluzione spontanea primaverile” che chiedesse la libertà. Come mai adesso dodicimila miliziani, che son sbucati fuori dal nulla, marciano verso Aleppo e sono entrati nella città? Chi sono? Chi li manda? [...] Sono turchi, libici, afghani, pachistani, sudanesi, e vogliono portare solo caos e distruzione, non vogliono la libertà dei siriani come dicono i ‘media’. Da Homs a Damasco si contano 13.000 cristiani uccisi dai mercenari islamisti radicali. Cosa avverrà ad Aleppo? I vescovi siriani si sono riuniti oggi per smascherare il complotto che si cela dietro le apparenze di democrazia e libertà e fare in modo che tutti sappiano chi si nasconde dietro la rivolta, ma la stampa occidentale non vuol ascoltare».
 
Alla luce dei recenti fatti che si stanno succedendo nel Vicino Oriente, chi sono oggi i veri “nemici dei Popoli”?


Per rispondere compiutamente alla Sua domanda occorre alzare lo sguardo dalle motivazioni economiche e geopolitiche. Andare al fondo delle cose. Dal punto di vista ideologico le finalità – basate sull’eterno delirio dell’Unico Mondo guidato dagli Unici Eletti – sono quelle vantate, in otto sole parole, da un personaggio buffo ma pericoloso, l’amministratore delegato FIAT Sergio Marchionne. Quello dei maglioncini e della barba incolta. Della delocalizzazione e della miseria nazionale. Dei contributi statali a fondo perduto e degli Elkann. Cito tra virgolette tanta saggezza: «Bisogna superare l’attaccamento emozionale al proprio paese». La stessa concezione anima mister Mario Monti, nel novembre 2011 unto senatore a vita dal quirinalizio comunista e da lui messo a capo del governo. Sei mesi prima, il 28 maggio, alla Bocconi, l’esimio Salvatore delle Banche si era augurato che si estinguesse «il senso di appartenenza dei cittadini ad una collettività nazionale». Si veda su Google il video di tre minuti titolato «Monti le parole di un pazzo».


Ma la disgrazia, per Marchionne, per Monti, per tutti i mondialisti del «volemose bene» intergalattico, è che ci sono popoli, come i siriani, che al loro paese – alla loro gente, alla loro nazione, ai loro padri, ai loro figli, a se stessi – non vogliono rinunciare. Lo si intenda una volta per tutte! Non siamo all’interno di una disputa scolastica, ma di una guerra di civiltà! È una guerra politica, una guerra intellettuale, una guerra morale, una guerra spirituale, è una guerra totale quella che ci coinvolge. La posta in gioco, nel suo senso più profondo, non è il Potere, ma la Memoria e l’esistenza dei popoli, la sopravvivenza dell’Anima stessa dell’uomo.


Come ho detto a Milano il 14 luglio in una manifestazione pro-Siria, non sono mai stato politicamente corretto, non ho paura delle parole. Non è il tempo dei compromessi. È il tempo delle affermazioni assolute e delle negazioni radicali. Non è tempo di neutralità. Non è il tempo degli utili idioti che strillavano «né con Saddam né con Bush, né con Milosevic né con la NATO». Il privilegio dell’ignoranza e il vanto dell’idiozia li lascio a chi sventolò gli stracci arcobaleno con iscritto «pace». A coloro che usano ancora termini ammuffiti come colonialismo e imperialismo. Il nemico dell’uomo, il nemico dei popoli liberi non è oggi l’imperialismo. È il Nuovo Ordine Mondiale. È il mondialismo, l’universalismo. È il cosmopolitismo, la cittadinanza planetaria. Il termine imperialismo proietta le menti in un’atmosfera fuorviante, in un quadro emotivo e relazionale ottocentesco, epoca nella quale ancora vivevano e si mobilitavano le nazioni. Combattendosi l’un l’altra per i propri valori, i propri sogni, i propri deliri, i propri interessi. Legittimi o illegittimi, a noi graditi o meno che fossero. Il quadro è radicalmente mutato. Oggi stanno per scomparire tutte le nazioni, stanno per decomporsi tutti i popoli, per divenire sezioni di un osceno ammasso planetario dominato neanche più da una singola nazione, ma da una mostruosa entità finanziaria. Da una entità globale che ha inventato a suo uso e consumo, ed imposto a tutti i popoli, la farsa dei Diritti Umani. Una entità apolide che se ne serve a scopo del più bieco sfruttamento. Il re oggi è nudo, nudissimo.


L’umanitarismo, il capitalismo finanziario del quale gli Stati Uniti sono l’espressione più compiuta, è il male assoluto, un disastro come il mondo non ha mai conosciuto. Perché comporta l’annientamento di ogni cosa.


Se in passato qualche sistema politico ha distrutto gli individui, fin dalla sua infanzia il Sistema ha decomposto tutte le culture, attaccato i valori che fanno la specificità delle civiltà, privato l’uomo delle sue appartenenze naturali, ridotto le nazioni a folklore. Quando pure, nella sua giovinezza e maturità, non ha distrutto, fisicamente, interi popoli. Dei suoi complici sono parte gruppi come Amnesty International, Human Rights Watch, gli altermondialisti, i neoglobal... altro che no global ! Dei suoi complici è parte il Tribunale Internazionale dell’Aja, responsabile dell’assassinio in carcere di Slobodan Milosevic e del massacro di Libia. Tribunale mobilitato oggi contro il popolo siriano, avallando con la sua «autorità» l’operato dei tagliagole e ponendo le premesse per un’ennesima guerra. Gli «aiuti umanitari» mascherano i più torbidi interessi, quando non dirette forniture di armi. Già disse Proudhon: «Chi dice umanità cerca di ingannarti».


Se non si capisce che l’universalismo è la tara di fondo, che non è mai esistito né mai esisterà un «cosmopolita», cioè un «cittadino del mondo», che la «vera democrazia» esiste solo nella mente di Giove, che la democrazia è solo questa bieca democrazia reale, non si è capito nulla. La differenza non è più tra destra e sinistra, tra rossi e neri, e così via. La differenza è fra mondialisti e difensori del diritto dei popoli ad essere se stessi. Per distruggere le appartenenze al mondo reale – fatto di razze, stirpi, nazioni, popoli e Stati – tre sono le strategie dei Nemici degli uomini liberi.


(A) La prima è la distruzione armata degli Stati che non s’inchinano ai loro voleri: nel Vicino Oriente, in Africa, in America Latina. Ma anche in paesi europei come la Serbia. Le cito al proposito, non si potrebbe essere più chiari, il detto Glucksmann, quello dal caschetto argenteo a paggetto, sul Corrierone del 15 dicembre: «Il nuovo ordine mondiale ora passa anche per Damasco».


(B) La seconda sono le rivoluzioni colorate – arancioni, viola, gialle, rosa, verdi, dei tulipani e chi più ne ha più ne metta – contro l’Iran e i paesi ex comunisti: Serbia, Macedonia, Moldavia, Ucraina, Bielorussia, Russia (vedi le tre efebiche pussy riot, traduzione più cruda: “la rivolta della figa”), Georgia, Kirghizistan. «Rivoluzioni» studiate a tavolino da gruppi come la Fondazione Società Aperta del supermiliardario, guarda caso sempre ebreo, George Soros. L’affondatore della lira nel 1992. Il superspeculatore inventore dell’acronimo PIIGS nel 2010 coi confratelli Steven Cohen e John Paulson. Il compare di Prodi, da Prodi fatto premiare a Bologna con una laurea honoris causa.


(C) La terza è la strategia contro l’Europa. In quattro fasi: rieducazione dei suoi popoli mediante il lavaggio del cervello con le cosiddette «colpe» della guerra mondiale, in particolare la Fantasmatica Olocaustica; invasione migratoria; distruzione dello Stato sociale; riduzione in miseria dei suoi popoli. In particolare, dell’ultima fase sono artefici, attraverso colpi di Stato chiamati governi tecnici, i portaborse dell’Alta Finanza. Sempre quelli della «cittadinanza planetaria», dei predicatori della pace perpetua. Della pace eterna. Di tali golpe, due soli esempi. In Italia mister Monti, in Grecia un altro maggiordomo Goldman Sachs. E su tutto, l’occhio insonne del ciambellano Mario Draghi, già Goldman Sachs. Colpi di Stato coordinati dalle massime cariche istituzionali e avallati dalla quasi totalità dei politici, camerieri dei banchieri, complici consapevoli o semplici idioti.


Intervistato l’11 ottobre dalla TV siriana, l’ex generale libanese, cristiano, Michel Aoun, capo del Blocco per il Cambiamento e le Riforme, ha pronosticato che la Siria non cadrà. I paesi che cospirano non riusciranno a sottometterla: «La fermezza della Siria contro il complotto è molto forte, perché la crisi non ha potuto colpire il settore amministrativo, né quello giudiziario, né quello militare, nonostante tutte le enormi perdite umane ed economiche». RingraziandoLa per l’opportunità offertami, riassumo il senso della questione siriana in due frasi. 1° L’unica possibilità di salvezza per la Siria sta nel suo esercito, nei giovani militari in difesa del loro popolo; l’unica possibilità di non essere inghiottiti dalla cloaca dell’Occidente è Bashar al-Assad. 2° La Siria di Bashar al-Assad, la Siria del popolo siriano, è un esempio unico di fierezza e dignità, un rimprovero perenne per i popoli vili, un baluardo della residua libertà.
 
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NOTE
Gianantonio Valli, nato a Milano nel 1949 da famiglia valtellinese e medico-chirurgo, ha ● pubblicato saggi su l’Uomo libero e Orion; ● curato la Bibliografia della Repubblica Sociale Italiana (19891), i saggi di Silvano Lorenzoni L’abbraccio mortale - Monoteismo ed Europa e La figura mostruosa di Cristo e la convergenza dei monoteismi, i libri di Joachim Nolywaika La Wehrmacht - Nel cuore della storia 1935-1945 (Ritter, 2003), Agostino Marsoner Gesù tra mito e storia - Decostruzione del dio incarnato (Effepi, 2009), Wilhelm Marr, La vittoria del giudaismo sul germanesimo (Effepi, 2011) e Johannes Öhquist, Il Nazionalsocialismo - Origini, lotta, Weltanschauung (Thule Italia, 2012); ● redatto la cartografia e curato l’edizione di L’Occidente contro l’Europa (Edizioni dell’Uomo libero, 19841, 19852) e Prima d’Israele (EUl, 19962) di Piero Sella, Gorizia 1940-1947 (EUl, 1990) e La linea dell’Isonzo - Diario postumo di un soldato della RSI. Battaglione bersaglieri volontari “Benito Mussolini” (Effepi, 2009) di Teodoro Francesconi; ● tradotto, del nazionalsocialista Gottfried Griesmayr, Il nostro credo - Professione di fede di un giovane tedesco (Effepi, 2011). È autore di: ● Lo specchio infranto - Mito, storia, psicologia della visione del mondo ellenica (EUl, 1989), studio sul percorso e il significato metastorico di quella Weltanschauung; ● Sentimento del fascismo - Ambiguità esistenzialesare Pavese (Società Editrice Barbarossa, 1991), nel quale sulla base del taccuino «ritrovato» evidenzia l’adesione dello scrittore alla visione del mondo fascista; ● Dietro il Sogno Americano - Il ruolo dell’ebraismo nella cinematografia statunitense (SEB, 1991), punto di partenza per un’opera di seimila pagine di formato normale: ● I complici di Dio - Genesi del Mondialismo, edito da Effepi in DVD con volumetto nel gennaio 2009 e, corretto, in quattro volumi per 3030 pagine A4 su due colonne nel giugno 2009; ● Colori e immagini del nazionalsocialismo: i Congressi Nazionali del Partito (SEB, 1996 e 1998), due volumi fotografici sui primi sette Reichsparteitage; ● Holocaustica religio - Fondamenti di un paradigma (Effepi, 2007, reimpostato nelle 704 pagine di Holocaustica religio - Psicosi ebraica, progetto mondialista, Effepi, 2009); ● Il prezzo della disfatta - Massacri e saccheggi nell’Europa “liberata” (Effepi, 2008); ● Schindler’s List: l’immaginazione al potere - Il cinema come strumento di rieducazione (Effepi, 2009); ● Operazione Barbarossa - 22 giugno 1941: una guerra preventiva per la salvezza dell’Europa (Effepi, 2009); ● Difesa della Rivoluzione - La repressione politica nel Ventennio fascista (Effepi, 20091, 20122); ● Il compimento del Regno - La distruzione dell’uomo attraverso la televisione (Effepi, 2009); ● La razza nel nazionalsocialismo - Teoria antropologica, prassi giuridica (in La legislazione razziale del Terzo Reich, Effepi, 2006 e, autonomo, Effepi, 2010); ● Dietro la bandiera rossa - Il comunismo, creatura ebraica (Effepi, 2010, pp. 1280); ● Note sui campi di sterminio - Immagini e statistiche (Effepi, 2010); ● L’ambigua evidenza - L’identità ebraica tra razza e nazione (Effepi, 2010, pp. 736); ● La fine dell’Europa - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2010, pp. 1360); ● La rivolta della ragione - Il revisionismo storico, strumento di verità (Effepi, 2010, pp. 680); ● Trafficanti di sogni - Hollywood, creatura ebraica (Effepi, 2011, pp. 1360); ● Invasione - Giudaismo e immigrazione (Effepi, 2011, pp. 336); ● Il volto nascosto della schiavitù - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2012); ● L’occhio insonne - Strategie ebraiche di dominio (Effepi, 2012, pp. 604);.Quale complemento di L’occhio insonne ha in preparazione ZOG - Governi di occupazione ebraica, cui seguirà Giudeobolscevismo - Il massacro del popolo russo, aggiornamento e rielaborazione della prima parte di Dietro la bandiera rossa.
Riconoscendosi nel solco del realismo pagano (visione del mondo elleno-romana, machiavellico-vichiana, nietzscheana ed infine compiutamente fascista) è in radicale opposizione ad ogni allucinazione ideo-politica demoliberale e socialcomunista e ad ogni allucinazione filosofico-religiosa giudaica/giudaicodiscesa. Gli sono grati spunti critico-operativi di ascendenza volterriana. Non ha mai fatto parte di gruppi o movimenti politici e continua a ritenere preclusa ai nemici del Sistema la via della politica comunemente intesa. Al contrario, considera l’assoluta urgenza di prese di posizione puntuali, impatteggiabili, sul piano dell’analisi storica e intellettuale.


09 Marzo 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=19556

jeudi, 14 mars 2013

Mare Nostrum

20:06 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : méditerranée, géopolitique, événement | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 08 mars 2013

Obama’s Military Presence in Niger

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Obama’s Military Presence in Niger: Uranium Control and Tuareg Suppression

Wayne MADSEN

Ex: http://www.strategic-studies.org/

 
President Obama’s military incursion into Niger, ostensibly to establish a drone base to counter «Al Qaeda» and other Islamist guerrilla activity in neighboring Mali, has little to do with counter-insurgency and everything to do with establishing U.S. control over Niger’s uranium and other natural resources output and suppressing its native Tuareg population from seeking autonomy with their kin in northern Mali and Algeria.

The new drone base is initially located in the capital of Niamey and will later be moved to a forward operating location expected to be located in Agadez in the heart of Tuareg Niger… The base is being established to counter various Islamist groups – including Ansar Dine, Al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), Nigeria-based Boko Haram, and a new group, Movement for Oneness and Jihad in West Africa (MOJWA) - that briefly seized control of northern Mali from Tuaregs, led by the National Movement for the Liberation of Azawad, who took advantage of a coup d’etat in Mali to establish an independent Tuareg state called Azawad. 

The U.S. has long been opposed to any attempt by the suppressed Tuareg people to establish their own independent state in the Sahara. American opposition to the Tuaregs dovetails with historical French opposition to Tuareg nationalism.

However, U.S. State Department and CIA personnel have been discussing a U.S. presence in Niger since February 25, 2010, when a U.S. delegation met with the Chairman of the Supreme Council for the Restoration of Democracy (CSRD), General Souleyman Salou, just one week after the military junta overthrew democratically-elected President Mamadou Tandja in a coup and suspended the Nigerien constitution. According to a leaked State Department cable from the U.S. embassy in Niamey:

Eric Whitaker, the U.S. Charge d’affaires met with Salou and Colonel Moussa Gros, the Senior Military Advisor to the CSRD, in a session that drew praise from Salou, who highlighted «the friendship between the two countries». Salou also told the U.S. emissaries «the CSRD would continue bilateral information liaison via the Directorate General for Documentation and External Security (DGDSE) [The Nigerien intelligence agency].» He stressed that the CSRD sought cooperation with Washington in the areas of security assistance, the fight against al-Qaida, and support for the regime. Although the United States has a policy of not recognizing governments that achieve power through military coups and force of arms, the Obama administration was as quick to embrace the Nigerien junta as it had in supporting similar CIA-installed juntas in Honduras and Paraguay.

Salou smiled as he stated that he understood the United States did not support military coups and armed seizures of power. Obviously, Salou was in on the Obama administration’s dirty little secret. While publicly opposing coups, Washington had already supported one in Honduras and would soon be supporting them in Paraguay, Libya, Syria, and other countries. Salou’s resume spoke volumes of his U.S. training and according to the leaked cable from Nimaey:

«BG [Brigadier General] Salou has been the Chief of Staff of the Nigerien Air Force since at least 2003. He is a graduate of the US Air Force's Command and Staff College and is assessed by the DATT [Defense Attache] as extremely pro-U.S...Col. Gros, prior to assuming his role as the advisor to the President of the CSRD, was the military advisor to the Nigerien Prime Minister. Also assessed to be pro-U.S., at least one of his children was educated in the United States and he reports to have served as the Defense Attache) to the U.S. for a short period in 1987».

Niger is a poor African backwater country only of importance to the United States when it can be used as a pawn in wider international geopolitical security matters. The George W. Bush administration used Niger and what turned out to be bogus attempts by Saddam Hussein to obtain Nigerien «yellow cake» uranium to justify its invasion and occupation of Iraq. It was later discovered that forged Niger government documents on a Niger-Iraq uranium connection were provided to the White House by the chief of Italy's SISMI intelligence service, General Nicolo Pollari, on the orders of then-Italian Prime Minister Silvio Berlusconi.

In addition to using uranium-rich Niger as a cause for intervention I the country, the Pentagon and CIA have also eyed Niger’s other mineral and its oil resources. Those who have stood in the way of plans by Western companies to exploit Niger’s natural resources have often paid with their lives. In 1995, Niger's Tuareg leader Mano Dayak was killed in a suspicious plane crash in northern Niger. Dayak was engaged in peace negotiations with the central Niger government and was on his way to Niamey when the plane crashed shortly after takeoff. However, an autonomous Tuareg government in northern Niger threatened to undermine the plans of Exxon and other U.S. oil companies and mineral miners to have a free hand in exploiting oil and mineral resources around Lake Chad, along the Chadian-Nigerien border. Many Tuaregs believed Dayak’s plane was sabotaged by the CIA. Ironically, the location of America’s future drone base in Agadez, northern Niger, complete with CIA officers and U.S. Special Operations personnel, will be at Mano Dayak International Airport, named for the martyred Tuareg leader.

Washington’s increasing military presence in the Sahel region has been at least two decades in the making. U.S. Defense Intelligence Agency personnel began recruiting agents-of-influence among the 400-man contingent sent by Niger to fight alongside American troops battling Saddam Hussein’s forces in Operation Desert Storm. Under the rubric of the Trans-Saharan Counter-Terrorism Partnership (TSCTP), the United States, with the cooperation of the U.S. Africa Command (AFRICOM), has pumped hundreds of millions of dollars in security assistance to the security and intelligence services, as well as the military forces of West African nations. The TSCTP was formerly known as the Pan-Sahel Initiative. Nigerien security forces have used U.S.-supplied lethal military and non-lethal crowd control equipment, including night-vision equipment, armored high mobility multipurpose wheeled vehicles, global positioning systems, and secure radios, to forcibly put down pro-autonomy Tuareg and other pro-democracy protesters.

U.S. military training for Niger is provided annually during the Pentagon's OPERATION FLINTLOCK military exercise. U.S.-trained Nigerien forces are also used to protect the uranium mines operated by the French state-owned Areva nuclear power production company in cooperation with Japanese and Spanish companies.

In addition to U.S. military personnel in Niamey, there are also U.S. bases in Ouagadougou, Burkina Faso; Bamako, Mali; Nouakchott, Mauritania; and Tamanrasset, Algeria. The U.S. presence in Burkina Faso is known as Creek Sand. From these and other suspected bases, the United States has let loose armed and unarmed drones across the Sahara. This is how the peoples of West Africa have been introduced to America’s first president of African descent. Such a military incursion into Africa would have been unthinkable and undoable for such white American presidents as Jimmy Carter, Gerald Ford, John F. Kennedy, or Dwight Eisenhower. However, Obama, as a president with roots in Kenya, gives weighty cover for the U.S. plans to establish a neo-colonialist regime for Africa, one run out of Washington.

Niger was once a colonial backwater of the French empire. It is now transitioning into a full-blown protectorate of the American empire. However, Niger should not grow used to its new American masters. The American empire is crumbling due to financial and moral decay. When Pax Americana finally falls, it will leave much of the world, including Niger, in shock.

mardi, 05 mars 2013

AMÉRIQUE HISPANIQUE : LA LONGUE MARCHE VERS L’UNITÉ (1833-2013)

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AMÉRIQUE HISPANIQUE : LA LONGUE MARCHE VERS L’UNITÉ (1833-2013)


Une version abrégée de cet entretien avec Alberto Buela a été publiée
dans La NRH, nº 65, mars-avril 2013


Né en 1946, à Buenos Aires, Alberto Buela est un philosophe argentin
qui s’est spécialisé dans l’anthropologie et la géopolitique. Sous la
dictature militaire, en 1981, il a été chargé par la Centrale
syndicale CGT (alors clandestine) d’effectuer une mission de
représentation auprès de l’OIT, à Genève. Il a ensuite vécu à Paris où
il a soutenu une thèse de doctorat à l’université de la Sorbonne sur
Le fondement métaphysique de l’éthique chez Aristote (1983). De retour
en Argentine, il a enseigné la philosophie dans plusieurs Universités
dont l’Université Technologique Nationale de Buenos Aires. Depuis
1990, ses travaux portent avant tout sur la « pensée américaine ». Il
a publié notamment : El sentido de América (1990), Pensadores
Nacionales Iberoamericanos (1992), Ensayos iberoamericanos (1994),
Hispanoamérica contra Occidente (1996), Metapolítica y filosofía
(2002), Teoría del disenso (2004) et, tout récemment, Disyuntivas de
nuestro tiempo (2012). Fondateur et directeur de la revue Disenso, il
est l’auteur d’une vingtaine de livres et de plus de cinq cents
articles.


1. Arnaud Imatz : L’Amérique hispanique a toujours été l’objet de
convoitises de la part des grandes puissances. Un des premiers
exemples d’ingérence de vaste envergure est le siège de Carthagène des
Indes, dans l’actuelle Colombie, en 1740. L’amiral basco-espagnol,
Blas de Lezo, repoussa alors les assauts d’une armada anglo-américaine
de cent quatre vingt navires et de 24 000 hommes, commandée par
l’amiral Edward Vernon, aidé du demi-frère du futur président des
États-Unis, Lawrence Washington. Au XIXe siècle, l’interventionnisme
étranger augmente considérablement. En 1806-1807, le Rio de la Plata
et Buenos Aires subissent une première invasion anglaise. En 1833, les
britanniques occupent les Îles Malouines. Mais les années 1820-1830
sont surtout marquées par le début de l’expansionnisme des États-Unis.
Le Mexique, pour ne citer que lui, se voit obligé de céder plus de 50%
de son territoire entre 1836 et 1848… Confrontés à deux siècles
d’interventions anglo-saxonnes, nombre d’historiens hispano-américains
en sont venus à s’interroger sur les origines des nations
ibéro-américaines et à remettre en cause les analyses conventionnelles
des longues et sanglantes guerres d’indépendance (1810-1825),
engendrées par l’occupation française de l’Espagne et les vagues
révolutionnaires européennes. S’agissait-il avant tout de « guerres de
libération nationale » , comme on le dit habituellement ? Ou voyez
vous en elles, à l’inverse, des résistances créoles et populaires
(avec souvent l’appui d’une majorité de Noirs et d’Indiens et le
soutien marginal de la troupe espagnole venue du vieux continent)
contre la sécession hispano-américaine ? En d’autres termes, ne
furent-elles pas des guerres civiles intra-américaines, financées par
les Anglais, qui aboutirent à la destruction de l’Empire espagnol au
bénéfice de l’Empire britannique et du monde anglo-saxon ?

Alberto Buela : La guerre d’indépendance américaine contre l’Espagne
fut bien en fait une « guerre civile » favorisée par les Anglais pour
détruire l’empire espagnol en Amérique et tirer un profit commercial
de la nouvelle situation. Il en fut ainsi hier et il en est encore
ainsi aujourd’hui. Les Anglais ne sont-ils pas toujours présents dans
les îles Malouines, à Bélize ou en Guyana ? Ne sont-ils pas
représentés par des assesseurs politiques ou des groupes de pression
dans tous nos gouvernements?

J’affirme, avec un bon nombre d’historiens, que ce fut une guerre
civile parce que dans les deux camps il y avait des Espagnols, des
Créoles, des Noirs et des Indiens. Mieux ! La population indigène
était majoritairement dans le camp espagnol.

Penser la guerre d’indépendance hispano-américaine comme une guerre de
libération est une mystification.


2. Arnaud Imatz : Avant de poursuivre cet entretien, il me semble
important d’apporter quelques précisions sémantiques. Pour désigner
l’Amérique centrale et du Sud et leurs habitants, les auteurs
européens ont pour habitude d’utiliser les termes « Amérique latine »
et « Latino-américains », le vocable « Américain » étant réservé aux
Américains des États-Unis. Vous rejetez absolument ces concepts et
vous leur préférez ceux d’Amérique hispanique et d’Hispano-américains,
ou plutôt ceux d’Amérique ibérique et d’Ibéro-américains. Pourquoi?


Alberto Buela : Premièrement, et avant tout, parce qu’au sens strict
les Latins sont les habitants du Latium, contrée ancienne au centre de
l’Italie actuelle. Ensuite, parce que le concept de latinité est une
création idéologique de Michel Chevalier, l’économiste, conseiller de
Napoléon III, qui souhaitait légitimer l’intervention de ce dernier en
Amérique hispanique. Et troisièmement, parce que le concept de latin
ne nous définit pas. Nous ne sommes « ni vraiment espagnols, ni
vraiment indiens », mais hispano-créoles. Nous sommes le produit d’une
culture de synthèse ou de symbiose entre deux cosmovisions qui se sont
imbriquées pour produire l’homme américain actuel.

Notre dette envers l’Europe est énorme (langue, religion,
institutions), mais notre matrice, notre genius loci (climat, sol et
paysage), est l’Amérique. Et nous ne devons pas l’oublier. Nous vivons
en Amérique et pensons depuis l’Amérique.


3. Arnaud Imatz : Dans un article sévère sur « Les interventions
anglo-saxonnes en Amérique hispanique», vous affirmez que depuis le
début du XIXe siècle leur nombre s’élève à 700 majeures et près de
4000 mineures. La doctrine de Monroe (1823), l’idéologie de la
Destinée manifeste (1845), la politique du Big Stick de Théodore
Roosevelt (1901), la politique de bon voisinage de Franklin Roosevelt
(1932), la théorie de la sécurité nationale de Truman (1947), le
projet de zone de libre échange des Amériques (ZLEA) de Bush et plus
généralement toutes les applications historiques des différents
principes énoncés par la diplomatie états-unienne, se résumeraient en
dernière instance, selon vous, par ces quelques mots : « L’Amérique
aux Américains… du Nord ». L’Amérique hispanique n’aurait-t-elle donc
jamais été vraiment indépendante ?

Alberto Buela : En deux-cents ans d’existence « républicaine »,
l’Amérique hispanique n’a jamais été pleinement indépendante. Elle ne
l’a été que de manière très sporadique grâce à quelques gouvernements
et quelques figures politiques. Au XIXe siècle on peut citer : Gabriel
Garcia Moreno (Equateur), Juan Manuel de Rosas (Argentine), José
Manuel Balmaceda (Chili), Porfirio Díaz (Mexique), Francisco Morazán
(République Fédérale d’Amérique Centrale). Et au XXe siècle : Getúlio
Vargas (Brésil), Juan Natalicio González (Paraguay), Luis Alberto de
Herrera (Uruguay), Juan José Arévalo (Guatemala), Juan Domingo Perón
(Argentine), Carlos Ibañez del Campo (Chili), Victor Paz Estenssoro
(Bolivia), Eloy Álfaro (Equateur), Francisco Madero (Mexique), Augusto
César Sandino (Nicaragua) et quelques autres.

Les sources du véritable pouvoir n’ont jamais été dans nos pays mais
toujours à l’étranger. Voilà le problème ! Dans leur immense majorité,
nos gouvernements ont été des « gouvernements vicaires » ou de «
remplacement ». En d’autres termes, comme dans le cas du Pape pour le
Christ, ils ont gouverné pour le compte et au nom d’un autre
souverain.


4. Arnaud Imatz : Les Ibéro-américains dénoncent volontiers les ONG
nord-américaines et les églises  évangéliques comme «  le cheval de
Troie de l’impérialisme yankee ». Qu’en pensez-vous ?

Alberto Buela : Cette intromission des États-Unis dans l’Amérique
ibérique à partir des sectes évangéliques a été dénoncée par une
infinité d’hommes politiques, d’intellectuels et d’agents sociaux,
depuis le linguiste Noam Chomsky jusqu’à l’évêque du Salvador, victime
d’un assassinat, Óscar Romero. Au Brésil, le cas est aujourd’hui
proprement scandaleux. Devant l’inconsistance de la conscience
religieuse brésilienne, ces sectes sont devenues une source de pouvoir
qui détermine l’élection des gouvernements. Elles sont un
extraordinaire groupe de pression.

Mais soyons clair ! Il ne s’agit là que d’un des nombreux mécanismes
de domination crées par les gouvernements nord-américains. Cependant,
une grande partie de la responsabilité incombe à nos gouvernements
autochtones et à l’Église catholique qui est entrée dans une terrible
crise depuis le concile Vatican II et qui a cessé de facto
d’évangéliser. L’Église ibéro-américaine s’est tellement
bureaucratisée qu’elle s’est écartée de la communauté, son lieu
naturel. Elle s’est transformée en un appareil de plus de l’État
libéral-bourgeois, cette forme institutionnelle qui nous gouverne.


5. Arnaud Imatz : Vous rejetez le multiculturalisme - idéologie née en
Amérique du Nord -, et défendez à l’inverse l’interculturalisme.
Qu’entendez-vous par là ?

Alberto Buela : Comme vous l’observez correctement, la théorie du
multiculturalisme est une création des think tanks états-uniens.  Sous
le masque du respect de l’Autre, elle « accorde des droits aux
minorités pour le seul fait de l’être et non pas pour la valeur
intrinsèque qu’elles représentent ».

C’est une fausse théorie. D’une part, elle prétend respecter
l’identité de l’Autre, tout en l’enfermant dans son particularisme,
d’autre part, elle dépolitise le débat politique en refusant de penser
en termes d’État-nation et se limite à des questions sociales,
raciales, économiques et de genre.

Je préfère la théorie de l’interculturalisme. Celle-ci nous enseigne
que dans l’hispano-créole il y a plusieurs cultures, qui conforment un
être symbiotique, porteur de la culture de synthèse dont nous parlions
à l’instant, et qui nous fait ce que nous sommes.


6. Arnaud Imatz : Vous êtes un spécialiste de l’histoire du
nationalisme grand continental ibéro-américain. Quels sont les traits
qui le définissent : la langue, la continuité territoriale, la
religion, l’adversaire commun ? Existe-t-il un « heartland »
sud-américain sans lequel « le grand espace autocentré » ne saurait
être ni pensé, ni construit ?

Alberto Buela : L’écoumène ibéro-américain (partie du monde de culture
ibéro-américaine) est constitué par tous les traits que vous
mentionnez. Il existe une langue commune, l’espagnol, qui est parlé
par plus de 460 millions d’habitants, chiffre auquel il faut ajouter
les 200 millions de lusophones pour lesquels le castillan est une
langue commode et facile à comprendre. C’est une donnée géopolitique
incontournable pour la formation du grand espace ibéro-américain.
L’autre donnée est la continuité territoriale qui permet d’assurer une
communication vitale. Les grands transports se font par terre. Ainsi,
les millions de Boliviens, Péruviens, Chiliens et Paraguayens, qui
vivent en Argentine, ne sont pas arrivés par bateaux ou par avion (ce
qu’ils auraient pu faire), mais par terre. Il en est de même des
milliers d’Argentins qui vivent en Équateur. Et le même phénomène se
produit en Amérique centrale alors qu’en Amérique du Nord, les
États-Unis tentent de faire obstacle à la continuité territoriale par
des kilomètres de murailles ou de barbelés électrifiés.

La religion est le second trait commun de l’Amérique hispanique.  Le
catholicisme y est assumé de façon hétérodoxe, c’est-à-dire en
cultivant le mélange de traditions et de coutumes ancestrales, comme
le culte de la Pachamama ou d’autres du même genre, sans gêner pour
autant le message du Christ.

Il est certain, nous l’avons dit, que la religion chrétienne dans sa
forme évangélique est utilisée politiquement comme élément de
domination et de distanciation par rapport à nous même, mais
l’assemblage profond, produit de cinq siècles d’inculturation du
catholicisme ou d’adaptation de l’Évangile par l’Église, a fini par
transformer un fait religieux en une donnée distinctive
anthropo-culturelle de l’homme ibéro-américain.

Reste enfin, « l’ennemi commun », incarné par « l’Anglais » ou le «
yankee », qui est l’élément donnant la cohésion à cette communauté
ibéro-américaine.

Pour ma part, j’ai soutenu, au nom de la CGT Argentine, lors du Second
Forum social mondial de Porto Alegre (2002), la théorie du « rombo »
(losange) en tant que proposition géostratégique pour la création du
grand espace sud-américain. Cette théorie soutient que le heartland
peut être constitué par l’union des quatre sommets du losange que sont
Buenos Aires, Lima, Caracas et Brasilia. Ce heartland possède 50 000
kilomètres de voies navigables dont les eaux sont profondes, des
réserves gigantesques de minéraux et d’immenses terres labourables et
cultivables. En un mot, il possède tous les éléments nécessaires pour
constituer un « grand espace autocentré » à l’intérieur de la
diversité du monde.


7. Arnaud Imatz : Le Marché commun du Sud (Mercosur), communauté
économique, crée en 1991, regroupant cinq pays du continent
sud-américain (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela),
peut-il être considéré comme l’embryon d’un grand espace géopolitique,
économiquement, culturellement et politiquement souverain ?

Alberto Buela : Jusqu’à ce jour, et après vingt ans d’existence, le
Mercosur n’est rien d’autre que le marché de la bourgeoisie
commerciale de Buenos Aires et de Sao Paulo. Le reste est du
carton-pâte. Le Paraguay vit des tensions entre le Brésil et
l’Argentine. L’Uruguay vit de l’argent des porteños (les habitants de
Buenos Aires qui passent leurs vacances dans ce pays et qui y versent
leurs économies). Quant au Venezuela, il vient d’être admis cette
année, et il est donc trop tôt pour se prononcer.

De toute façon, il manque beaucoup d’éléments à cet embryon de grand
espace pour se constituer et se développer. Il est vrai que diverses
institutions ont été créées à ses côtés au cours des ans, comme la «
Communauté sud-américaine des nations », la « Banque du sud », «
l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), mais le vrai problème
est que nous n’avons pas la volonté profonde et autonome de nous
auto-constituer en grand espace. Et je m’appuie sur deux raisons pour
le dire :

- Le Brésil, ou pour mieux dire Itamaraty, son ministère des Affaires
étrangères, n’a jamais admis d’intromission sur l’Amazone à partir des
Républiques hispaniques. Il ne permet pas l’accès par les voies
navigables à l’Argentine, à l’Uruguay ou au Paraguay via les fleuves
Paraná et Paraguay. Il ne permet pas non plus au Venezuela de
construire un oléoduc trans-amazonique pour alimenter les pays du Cône
Sud,

- Ensuite, et surtout, il n’existe pas d’« arcane » ou de « secret
profond partagé » par nos leaders politiques, qui est la condition
sine qua non de l’existence de tout grand espace.


8. Arnaud Imatz : La restauration de l’unité de l’Amérique hispanique,
sous différents modèles, est le rêve de beaucoup d’intellectuels et de
quelques hommes politiques. Elle était même déjà, et paradoxalement,
au centre des préoccupations des figures historiques de
l’indépendantisme Francisco de Miranda et Simon Bolivar. Pouvez-vous
nous présenter brièvement les principaux penseurs du « grand espace
ibéro-américain » ?

Alberto Buela : Les principaux penseurs de l’unité hispano-américaine
se sont fondés sur l’identité de nos peuples, sur leur passé culturel
commun et sur leurs luttes nationales contre l’ennemi commun :
l’impérialisme anglo-nord-américain. Certains avaient des convictions
socialistes, comme l’argentin Manuel Baldomero Ugarte (1875-1951),
d’autres nationalistes, comme le mexicain José Vasconcelos (1882-1959)
ou le nicaraguayen Julio Ycasa Tigerino (1919-2001), d’autres
démocrates-chrétiens, comme le costaricain José Figueres (1906-1990)
ou encore marxistes, comme le péruvien José Carlos Mariátegui
(1894-1930). Chacun entendait l’unité à partir de ses présupposés
idéologiques.


9. Arnaud Imatz : Les mouvements nationaux continentaux d’Amérique
ibérique ont pour caractéristiques l’anti-impérialisme et
l’anticommunisme. Ils se réclament souvent de la troisième position et
du populisme démocratique dont le principal objectif est pour eux la
restauration de la convivialité ou de la sociabilité partagée. Vous
avez déjà mentionné leurs grands leaders historiques, en particulier
Sandino, Haya de la Torre, Vargas, Ibañez del Campo et Perón. Ces
personnages ont-ils encore un écho dans l’opinion publique
ibéro-américaine ?

Alberto Buela : Sandino, au Nicaragua, n’a plus d’autre existence que
culturelle, car le gouvernement de Daniel Ortega, qui s’en réclame,
n’a plus rien à voir avec lui. Haya au Pérou et Ibañez au Chili ont
pratiquement disparu de la scène politique. Le cas de Vargas au Brésil
est différent parce que le PT (Parti des Travailleurs), qui est au
pouvoir depuis l’époque de Lula, et la CUT (Centrale unique des
travailleurs) se disent ses successeurs.

L’exemple de Perón mérite cependant qu’on s’y attarde. À la différence
des autres, il est toujours d’actualité en Argentine, non pas parce
qu’il aurait été bon ou mauvais au pouvoir, mais parce qu’il a laissé
une institution qui s’est consolidée dans la société civile : le
syndicat. Tant qu’il y aura des syndicats en Argentine le péronisme
vivra. Quant à savoir ce qu’est le péronisme c’est une autre question.
Le sociologue italien antifasciste, Gino Germani, qui avait vécu 15
ans en Argentine, est parti aux États-Unis en disant : « Je m’en vais
parce qu’en tant que sociologue je n’ai pas réussi à comprendre ce
qu’est le péronisme ».


10. Arnaud Imatz : Cela me rappelle une blague fameuse, dont on
attribue souvent la paternité à Juan Perón : «  En Argentine il y a
30% de socialistes, 30% de conservateurs, 30% de libéraux et 10% de
communistes. Et les péronistes alors ? Ah mais non ! tous sont
péronistes ». Que reste-t-il donc aujourd’hui du péronisme ? A-t-il
encore un contenu idéologique ? Est-il seulement une coquille vide, un
appareil politique qui permet d’occuper des postes ?

Alberto Buela : Écoutez, j’ai écrit un long essai intitulé Notes sur
le péronisme, qui a aussi été édité sous le titre de Théorie du
péronisme, je vais essayer de vous le définir en quelques mots. Le
péronisme est un nationalisme de « Grande patrie », de caractère
populaire, qui considère que la majorité a raison. Son contenu
idéologique se résume dans le postulat : justice sociale, indépendance
économique et souveraineté politique. Il privilégie les organisations
communautaires, les organisations libres du peuple, sur les
institutions de l’État. Il affirme être : « un gouvernement
centralisé, un État décentralisé et un peuple librement organisé ».

Pour ce qui est du Parti péroniste ou justicialiste, il est, comme
vous dites, une coquille vide et un instrument politique, qui permet
aux dirigeants d’occuper les postes lucratifs de l’Etat et de
s’enrichir pour une ou deux générations sans travailler.


11. Arnaud Imatz : L’Argentine a connu la pire crise de son histoire
économique en 2001-2002.  Après la fin de la parité peso-dollar, la
déclaration de cessation des paiements aux organismes internationaux
et l’abandon des mesures néolibérales, le pays a connu le renouveau
des politiques de signe national,  l’interventionnisme de l’Etat, la
croissance… mais aussi l’inflation. Depuis 2008, le pays est retombé
dans la récession et l’hyperinflation. C’est, semble-t-il, le retour à
la case départ. Que pensez-vous des  bilans présidentiels de Néstor
Kirchner et de sa femme Cristina Fernández Kirchner ?

Alberto Buela : L’Argentine est sortie de la terrible crise de
2001-2002 grâce à la gestion de son ministre de l’Économie, Roberto
Lavagna, qui a adopté et permis d’adopter aux provinces (n’oubliez pas
que l’Argentine est un État fédéral) des mesures économiques
incompatibles avec les mesures proposées par le Fonds monétaire
international et les organismes internationaux de crédit. Je me
souviens de celle qui eut le plus d’impact sur la vie quotidienne : la
création de pseudo-monnaies, qui permettaient d’acheter mais pas
d’épargner, car elles perdaient chaque jour de la valeur. Le résultat
a été une réactivation explosive de l’économie argentine qui, jusque
là, était  paralysée. La consommation et la demande ont augmenté de
façon exponentielle. Dans un pays ou la capacité économique était de
400 milliards de dollars (en 2001-2002), l’effet fut de multiplier par
100 la richesse nationale.

Le premier gouvernement du couple Kirchner profita de cette
réactivation et de la situation économique mondiale qui privilégiait
alors les marchandises (viandes, graminées et pétrole). Le bilan
global fut plutôt un succès. Mais cette croissance s’est rompue à
partir de 2007. La nouvelle donne est devenue manifeste au cours du
long gouvernement (2007-2012) de Mme Kirchner. L’économie argentine
est aujourd’hui en panne, la croissance est proche de zéro. La
politique que privilégie le gouvernement est celle des subsides au «
non-travail » plutôt qu’à la création d’emplois. L’insécurité et
l’inflation, véritable impôt sur les pauvres, pèsent lourdement sur la
société.


12. Arnaud Imatz : À ce jour, quel est le poids respectif des
différentes idéologies que sont le socialisme-marxiste, la
social-démocratie, le nationalisme et le populisme dans l’ensemble de
l’Amérique ibérique ? Qu’en est-il de l’influence de la théologie de
la libération, si répandue dans les années 1970-1980 ?

Alberto Buela : L’ensemble des pays ibéro-américains constitue une
masse de vingt États-nations où deux formes de gouvernements se
détachent. Il y a, d’une part, la social-démocratie, avec des
gouvernements du type Zapatero, comme hier en Espagne, ou Hollande,
comme aujourd’hui en France. Parmi eux : Roussef (Brésil), Kirchner
(Argentine), Correa (Équateur), Mujica (Uruguay) et les indigénistes
Chávez (Venezuela) et Morales (Bolivia). Je sais que certains
s’étonneront de voir ces deux derniers dans la liste, mais les faits
sont ce qu’ils sont. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de parler avec
Morales et plus encore avec Chávez et je juge donc en connaissance de
cause.

Il y a, d’autre part, la forme libérale de gouvernement, comme Rajoy
aujourd’hui en Espagne et Sarkozy hier en France. Parmi eux : Piñera
(Chili), Santos (Colombie), Franco (Paraguay), Peña (Mexique) et
Humala (Pérou). Quant aux pays d’Amérique centrale, ils se divisent à
parts égales entre ces deux formes de gouvernement.

Si nous voulions classer ces gouvernements en utilisant, comme en
Europe, les catégories de populisme, nationalisme, gauche ou droite,
nous ne rendrions pas vraiment compte de la réalité. Tous se déclarent
en effet expressément populistes, nationalistes et de gauche. Cela
dit, la question de la signification de ces trois concepts ne manque
pas de resurgir aussi chez nous.

Ce qui est intéressant de noter, c’est que tous les gouvernements de
type social-démocrate se caractérisent par une dissonance entre ce
qu’ils disent dans leur discours politique et ce qu’ils font. Ainsi en
Argentine, on parle de lutte contre la concentration des groupements
économiques et l’on associe la principale entreprise de l’État, YPF
(Yacimientos petrolíferos fiscales) à la société nord-américaine
Chevron. En Uruguay, le président Mujica nous parle de libération et
prétend créer une entreprise nationale … pour planter et
commercialiser la marijuana.

À côté, les gouvernements de type libéral se caractérisent par une
plus grande efficacité économique dans la gestion administrative du
bien public, mais leur discours politique est d’une pauvreté
idéologique lamentable.

En ce qui concerne la théologie de la libération, elle n’est plus
d’actualité dans notre Amérique. N’oublions pas qu’elle était plus un
programme à réaliser qu’une construction concrète. Et aujourd’hui, les
quelques théologiens qui s’en réclament encore sont des fonctionnaires
des gouvernements sociaux-démocrates.


13. Arnaud Imatz : Et le socialisme-marxiste cubain, si à la mode dans
les années 1960-1970 ?

Alberto Buela : Sur Cuba j’ai une anecdote intéressante. J’ai été
invité par Chávez, en 2005, avec trois membres du comité directeur de
la CGT argentine. Chávez souhaitait alors fonder la « CGT bolivarienne
» et je me suis retrouvé, à Caracas, au milieu de 2500 délégués
hispano-américains arborant tous la chemisette rouge. Il y avait là
des membres du Front Farabundo Marti de Libération nationale du
Salvador, des Colombiens, des Brésiliens de la CUT (tous communistes)
et bien sûr les principaux représentants de la CGT de Cuba. Au nom de
la CGT argentine, j’ai fait la brève déclaration suivante : « Sans
vouloir se quereller avec Castro, ni avec le « petit » Correa
(dirigeant de la CGT de Cuba), nous disons qu’en 40 ans le mouvement
ouvrier institutionnel de Cuba n’a jamais négocié une seule convention
collective du travail et que par conséquent il n’a aucune légitimité
pour représenter les travailleurs cubains. Si Chávez adopte un
semblable modèle syndical, l’effet sera aussi étouffant que celui  de
« l’accolade de l’ours ». Et j’ai ajouté : Géopolitiquement, Cuba ne
signifie rien ni pour l’Amérique hispanique, ni pour Yankeeland, alors
que le Venezuela a beaucoup d’importance en raison de son pétrole ».
Je voulais dire par là que la ligne politique de Cuba n’affecte en
rien la politique et la géopolitique de l’Amérique hispanique. Ce que
d’ailleurs Castro lui même n’ignorait pas. Lorsqu’il se rendit en
Argentine, en 2007, après avoir pris connaissance de la « la théorie
du losange », il déclara sans détours (et la presse de l’époque en
témoigne) qu’il était tout-à-fait d’accord avec elle, qu’il n’avait
jamais rien entendu de plus anti-impérialiste, mais qu’il fallait
exclure Cuba pour ne pas compliquer davantage la réalisation du
projet.


14. Arnaud Imatz : 50 millions d’hispanophones vivent aujourd’hui aux
États-Unis. Ils dépasseront les 25% de la population en 2050. Dans un
article retentissant, écrit peu de temps avant sa mort (« Le défi
hispanique », Foreign Policy, 1er mars 2004), Samuel Huntington
s’inquiétait de cette situation. Il jugeait l’immigration « hispanique
», en particulier mexicaine, trop massive. Concentrée dans certains
États, elle n’aurait plus rien à voir, selon lui, avec l’immigration
traditionnelle aux sources et destinations beaucoup plus dispersées.
La division culturelle serait en passe de remplacer la division
raciale entre Noirs et Blancs. La reconquête du sud des États-Unis par
les mexicains immigrants serait en marche. Il serait désormais
tout-à-fait envisageable que ces États du sud se joignent à ceux du
nord du Mexique pour constituer une nouvelle République du nord :
MexAmérica. Ces inquiétudes de Huntington vous semblent-elles fondées
?

Alberto Buela : Le travail d’Huntington, que j’ai étudié avec
attention, est une forte invitation à la réflexion sur les
conséquences d’une immigration hispanique massive aux États-Unis.
Cependant, son analyse exclusivement politologique laisse de côté un
important aspect économique. Il ne tient pas compte de la force
économique du marché nord-américain, qui est le plus puissant du
monde, et qui a tous les jours davantage besoin de travailleurs
bilingues.

Dans les années 1940-1950, les Hispano-américains, qui allaient aux
États-Unis, voulaient que leurs enfants parlent l’anglais. Comme ils
subissaient une sorte de capitis deminutio (diminution de leurs
droits), ils souhaitaient que leur progéniture s’incorpore rapidement
à la société nord-américaine. Aujourd’hui, la situation s’est
inversée. Les immigrants parlant deux langues sont avantagés sur le
marché du travail. Cette nouvelle donne affecte plus particulièrement
les Noirs qui, parce qu’ils sont monolingues, perdent des postes de
travail.

Je ne crois pas qu’il y ait un risque d’occupation hispanique des
États-Unis, et cela d’autant moins qu’il n’y pas de plan établi en ce
sens. En revanche, ce qui existe aux États-Unis c’est une tendance
vers la société bilingue qui va permettre aux « yankees »,
contrairement à ce que pensait Huntington, une meilleure implantation
dans le monde.

Les nord-américains sont en train de réaliser, peut-être sans le
vouloir expressément, ce que les français ne font pas : profiter du
développement exponentiel de l’espagnol au niveau mondial pour
améliorer leur positionnement international.

Il faut en outre souligner  que tout le progrès technologique
(Internet, Web 2.0, tablettes, etc.) renforce le contact et le lien
des immigrés avec leurs racines. Le déracinement ne se vit plus
aujourd’hui comme il y a cinquante ans et le maintien des usages et
coutumes est devenu plus solide. La preuve : la plus grande fête du «
jour de la race » ou de l’hispanité, le 12 octobre, est célébrée à New
York et à Miami et non pas à Madrid.


15. Arnaud Imatz : Vous avez déclaré récemment dans un journal
madrilène : « Si le Premier ministre espagnol échoue dans sa politique
de redressement économique, il entrainera avec lui l’Espagne et au
passage vingt nations d’Amérique ». Pourquoi ? Quelle pourrait être,
selon vous, une bonne politique étrangère de l’Espagne et plus
généralement de l’UE en Amérique centrale et du Sud ?

Alberto Buela : Les gouvernements espagnols postfranquistes se sont
trompés d’option stratégique en se prononçant pour l’Union européenne
au lieu de choisir l’option américaine. Ces gouvernements
sociaux-démocrates ou libéraux sont des produits du complexe espagnol
de « L’Europe se termine aux Pyrénées ». Aucun d’entre eux n’a pris le
taureau par les cornes pour dire : « L’Espagne n’a pas a démontré ce
qui est un fait. L’Espagne doit assumer sa vocation américaine ».
C’est en Amérique que l’Espagne a acquis son sens dans l’histoire du
monde et non pas en Europe, même si elle en est un pays fondateur
depuis l’Hispanie romaine.

L’Espagnol, disciple des Lumières, est un homme très complexé face à
la France et ce qui est français. Ce complexe ou cette dévalorisation
de soi est ce qui a conduit à la grave erreur de préférer l’Europe à
l’Amérique hispanique, alors que celle-ci ouvre à l’Espagne des
potentialités illimitées sur le plan économique et culturel.

Tous les gouvernements postfranquistes ont renoncé expressément à
prendre la tête de cette communauté à laquelle ils appartiennent et
qui leur appartient de plein droit, au nom d’un européisme vide qui
les a finalement transformés en mendiants de l’Union européenne.

Quant à l’Union européenne, à mon avis celle-ci se limite avant tout à
l’entente Allemagne-France. L’Allemagne n’a que trois options
possibles: 1) le lien avec la Russie, 2) l’union avec les États-Unis
ou 3) l’entente avec la France (situation actuelle). Mais il n’y a pas
d’option ibéro-américaine pour elle. La communauté ibéro-américaine
n’est pas une priorité pour l’Allemagne. Le seul lien sérieux et
plausible de l’UE avec l’Amérique ibérique ne peut passer que par
l’Hexagone. La France, bernée et déçue d’investir en Afrique sans
aucun résultat positif, pourrait inviter ses partenaires européens à
se tourner vers notre Amérique.


lundi, 04 mars 2013

Afghanistan: unsinkbarer US-Flugzeugträger

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Afghanistan: unsinkbarer US-Flugzeugträger

Von: Dr. phil. Matin Baraki

Ex: http://www.strategische-studien.com/

…Die von der NATO favorisierte "militärische Lösung" kann es nicht geben, dazu ist sie ein gigantischer "Ressourcenschlucker". Von 2002 bis 2006 wurden in Afghanistan 82,5 Mrd. $ für den Krieg ausgegeben, jedoch nur 7,3 Mrd. für den Wiederaufbau. …

Lesen Sie weiter in diesem eindrücklichen und erschütternden Beitrag von Dr. phil. Matin Baraki.

Die Anschläge des 11. September 2001 wurden zum Anlaß des Krieges gegen Afghanistan, obwohl dieser lange vorher geplant war. Wie die Washington Post am 19. Dezember 2000 berichtete, hatte die Clinton-Administration schon neun Monate vorher einen Krieg am Hindukusch in Erwägung gezogen. Hierüber gab es Konsultationen mit den Regierungen Russlands und Usbekistans. Da die usbekische Regierung sich weigerte, ihr Territorium für eine US-Aggression gegen Afghanistan zur Verfügung zu stellen, musste der Krieg zunächst verschoben werden. Auch der ehemalige Außenminister Pakistans Naiz Naik bestätigte, dass der Krieg gegen Afghanistan vor dem 11. September beschlossen worden war, denn im Juli 2001 war seine Regierung seitens der USA darüber informiert worden.  Ende September 2006 brüstete sich auch der ehemalige US-Präsident Bill Clinton damit, einen Krieg gegen Afghanistan geplant zu haben. Sowohl dieser Krieg als auch der gegen Irak waren Bestandteil der „Greater Middle East Initiative“ der Neokonservativen.


Nach der Vertreibung der Taliban 2001 bestand eine reale Chance, die Staatlichkeit Afghanistans wiederherzustellen. Noch während des Krieges gegen Afghanistan fand unter UNO-Ägide Ende 2001 eine internationale Konferenz auf dem Petersberg statt, auf der die Grundlage für den künftigen Status des Landes gelegt wurde. Auf Druck der über 20 anwesenden US-Vertreter wurde unter Beteiligung dreier islamistischer und einer monarchistischen Gruppe eine Regierung für Kabul gebildet. Hamid Karsai, der seit Beginn des afghanischen Bürgerkrieges enge Verbindungen zur CIA unterhielt, wurde zum Übergangministerpräsidenten ernannt. Da diese Regierung weder Legitimation noch Rückhalt in Afghanistan hatte, wurde sie von einer Schutztruppe der NATO-Staaten nach Kabul begleitet und vor Ort weiter gesichert. Damit hat die NATO eine militärische „Lösung“ des Konfliktes favorisiert. Afghanistan ist seitdem zu einem regelrechten Übungsplatz von USA und NATO geworden, wo die neuesten Waffen und die Einsatzfähigkeit der Soldaten, die weitere Entwicklung sowie die Einsatzfähigkeit der US-Drohnen, der Nachfolgertyp der französischen Mirage und die gepanzerten Bundeswehrfahrzeuge in der afghanischen Kriegsrealität getestet werden.

Auf Grundlage des Petersberger Fahrplans war Karsai dann 2002 auf einer Ratsversammlung zum Präsidenten gewählt worden, wobei 24 Stimmen mehr abgegeben wurden als Abgeordnete anwesend gewesen waren. Im Vorfeld dieser Wahl hatten die USA für 10 Mio. $ Stimmen für ihn gekauft. Die New York Times nannte die Art und Weise, wie die Wahl zustande gekommen war „eine plumpe amerikanische Aktion.“ Bei dieser „Aktion“ waren UNO und EU sowie die USA als Hauptakteur mit ihrem Botschafter Zalmay Khalilzad präsent. Alle Beschlüsse wurden entweder im Büro Karsais oder in der US-Botschaft gefaßt. Sowohl UNO- wie EU-Vertreter nickten die getroffenen Entscheidungen nur noch ab. Damit büßten sie ihre Neutralität und Glaubwürdigkeit ein. Es war dann nur logisch, daß die NATO auf ihrem Gipfeltreffen in Istanbul am 28. Juni 2004 die Unterordnung der Schutztruppe ”International Security Assistance Force” (ISAF) unter NATO-Kommando beschloss. Das Land wurde nach einem Operationsplan des NATO-Hauptquartiers unter den Besatzern in vier Sektoren aufgeteilt. Dadurch wurden die Aufsichtsfunktion der UNO, die Souveränität und Eigenstaatlichkeit Afghanistans aufgehoben. Diese Demütigung der Afghanen war der Nährboden, auf dem der Widerstand gedieh. Da die USA für sehr lange Zeit im Lande bleiben wollen, haben sie die dafür notwendigen Voraussetzungen geschaffen. Noch vor den Parlamentswahlen 2005 hatte Karsai eine sog. „Nationale Konferenz“ einberufen, auf der 100 Personen aus seiner Entourage zusammen kamen, die ihn bevollmächtigten, mit den USA einen Vertrag zu schließen, auf dessen Grundlage die US-Armee auf unabsehbare Zeit in Afghanistan bleiben kann. Die 2011 und 2012 unterschriebenen Verträge Karsais mit der NATO und die bilateralen Verträge mit den USA, der BRD und Großbritannien erlauben diesen Ländern unter dem Deckmantel als Berater und Ausbilder auch nach dem Abzug der NATO-Kampftruppen über 2014 hinaus in Afghanistan zu bleiben. Damit wird das Land am Hindukusch zu einer Militärkolonie und bleibt weiterhin ein unsinkbarer Flugzeugträger der USA und der NATO. Da das Kabuler Kabinett bis zu 50% aus American Afghans besteht, den Rest stellen Euro-Afghanen und einige willfährige Warlords, hatte die NATO keine Mühe, beliebige Verträge dem Kabuler Marionetteregime abzuverlangen. Hier spielen auch die in allen Ämtern präsenten US-Berater eine wichtige Rolle. „Verträge binden den Schwachen an den Starken, niemals aber den Starken an den Schwachen“, stellte schon vor fast 300 Jahren Jean-Jacques Rousseau fest.


Ab 2002 leitete die Karsai-Administration eine Politik der offenen Tür ein. Dadurch wurde die Wirtschaft Afghanistans zerstört. Wie der damalige Kabuler Wirtschaftsminister Amin Farhang hervorhob, waren 99% aller Waren Importe. Der einheimischen Wirtschaft wurde jegliche Entwicklungschance genommen, sie exportiert fast nichts. Z.B hat die BRD 2010 Waren im Werte von 269 Mio. Euro nach Afghanistan geliefert. Während es umgekehrt nur 24 Mio. Euro waren, hauptsächlich Teppiche. Die Heroinbarone nutzen den „Wirtschaftsboom“ zur Geldwäsche. Sie investieren nur im Luxussegment, wie Hotels, Häuser und Lebensmittel für den Bedarf zahlungskräftiger Ausländer, statt im Wiederaufbau des Landes zu engagieren, was zur Verbesserung der Lage für breite Schichten der Bevölkerung führen könnte. Sie und die korrupte Elite bringen ihre Dollars lieber ins Ausland. Der ehemalige 1. Vizepräsident, Ahmad Zia Masud, wurde am Dubaier Flughafen mit 50 Mio. $ im Koffer zunächst festgenommen und dann freigelassen. Am 11. März 2010 meldete Tolo-TV, daß fünfzehn hochrangige Politiker u.a. Gouverneure, Botschafter, Generale der Polizei und Kabinettsmitglieder von Karsai, wie Sediq Tschakari, Minister für Pilgerfahrt und religiöse Angelegenheiten, Rafi Atasch, Präsident für Luftfahrt, Wahidullah Schahrani, Minister für Transportwesen, und Wirtschaftsminister Amin Farhang wegen Korruption zur Rechenschaft gezogen werden sollten. Dies bestätigte sowohl der Justizminister Habibullah Ghaleb vor dem Parlament als auch Faqir Ahmad Faqiryar, Stellvertreter des Generalstaatsanwaltes, am 13. März 2010 auf einer Pressekonferenz. Farhang soll 4 Mio. $ aus dem Haushalt seines Ministeriums auf sein Schweizer Konto transferiert haben. Dies bestätigte der Generalstaatsanwalt Ishaq Aloko. Dem Spiegel zufolge soll Farhang gar 19 Mio. $ unterschlagen haben. Da Farhang einen deutschen Paß besitzt, ist er zu seiner Familie in die BRD zurückgekehrt. Nach neuesten Informationen hat der amtierende Finanzminister Hazrat Omar Zakhelwal 1, 8 Mio. $ auf seine Privatkonten überwiesen.


Seit die NATO den Abzug von Kampftruppen angekündigt hat, verlassen täglich Millionen Dollar illegal das Land. Der Präsident der Zentralbank gab offiziell an, dass 2011 über 4,6 Mrd. $, das entspricht dem Jahresbudget der Regierung, außer Landes gebracht worden seien.


Demgegenüber verschlechtert sich die Lage der Bevölkerung zunehmend. Die Arbeitslosigkeit beträgt ca. 70% mancherorts, vor allem in Osten und Süden sogar 90%. Dort sympathisieren bereits 80% der Menschen mit den Taleban. „80 Prozent der Bevölkerung Afghanistans leben am Existenzminimum. Jedes Jahr drängen eine Million junger Leute auf den Arbeitsmarkt.“ Das ist das Ergebnis der 11-jährigen NATO-Besetzung Afghanistans. Den Afghanen waren einmal blühende Landschaften versprochen worden. Seit elf Jahren müssen sie erleben, daß der Westen „eine Menge Lügen erzählt und falsche Versprechungen macht“. Selbst in Kabul funktionieren weder Wasser- noch Stromversorgung. Wegen der katastrophalen sanitären Verhältnisse kam es in den heißen Sommermonaten wiederholt zu Cholera-Epidemien. Für den einfachen Bürger sind die Mietpreise in der Stadt unerschwinglich geworden.


Die afghanischen Frauen haben viele Feinde: Armut, alltägliche Gewalt oder Entführungen. „Die Vergewaltigungsrate ist extrem angestiegen, was in der Geschichte unseres Landes völlig untypisch ist“, sagt Zoya, eine Aktivistin von der maoistischen Frauenorganisation „Revolutionary Association of the Women of Afghanistan“ (RAWA). Da die Vergewaltiger keine nennenswerten Strafen zu befürchten haben, sind die Frauen vogelfrei. Hinzu kommt noch, dass Vergewaltigung als außerehelicher Geschlechtsverkehr gilt und die Frauen dafür sogar gesteinigt werden können. „Erst vor kurzem hat Präsident Karsai die Vergewaltiger eines zwölfjährigen Mädchens begnadigt.“ Gegenüber Amnesty International äußerte ein internationaler Helfer: „Wenn eine Frau zur Zeit des Taliban-Regimes auf den Markt ging und auch nur einen Streifen Haut zeigte, wurde sie ausgepeitscht - heute wird sie vergewaltigt.“


Zu dem unsäglichen Petersberger Fahrplan hätte es eine Alternative gegeben, die jedoch nie in Erwägung gezogen wurde. Der optimale Weg zur Befriedung Afghanistans wäre die Bildung einer repräsentativen Regierung gewesen. Unter strengster Kontrolle nicht der „internationalen Gemeinschaft“, sondern der Blockfreien Staaten, der Konferenz der Islamischen Staaten, der internationalen Gewerkschaften, von Friedens- und Frauenorganisationen hätten Wahlen für eine Ratversammlung durchgeführt und dort eine provisorische Regierung und Kommissionen zur Ausarbeitung einer Verfassung sowie von Parteien- und Wahlgesetzen gewählt werden müssen. Eine Regierung, vom Volk gewählt, hätte auch in Kabul nichts zu befürchten. Schlimmstenfalls hätte man, wenn für kurze Zeit Militärschutz benötigt worden wäre, die Blockfreien und die islamischen Staaten in die Pflicht nehmen können. Damit wäre auch den Islamisten der Wind aus den Segeln genommen worden, denn Afghanistan wäre dann nicht von „ungläubigen Christen“ und dem „großen Satan“ besetzt. Diese Alternative war jedoch von Anfang an unerwünscht. Aber es ist noch nicht zu spät, die Petersberger Fehler zu korrigieren.

Ein Wiederaufbau, der ein „Krieg gegen den Hunger“ wäre, wie es „Senlis Council“ formuliert, müßte die erste Priorität sein. Die Milliarden Dollars, auf diversen internationalen Geberkonferenzen dem Land versprochen, fließen über die 6000 in Kabul stationierten und mit allen Vollmachten ausgestatteten NGOs, die „oft gegeneinander statt miteinander“ arbeiten, in die Geberländer zurück. Einheimische Unternehmen erhalten von ihnen kaum Aufträge. Der zum Planungsminister ernannte Franco-Afghane Ramazan Bachardoust wurde, als er die Machenschaften der NGOs, die er „als die neue Al Qaida in Afghanistan bezeichnet“, aufdecken wollte, von Karsai entlassen.

Afghanistans ökonomische Perspektive liegt in der Abkoppelung von kolonialähnlichen wirtschaftlichen Strukturen und der Hinwendung zu einer regionalen wirtschaftlichen Zusammenarbeit mit den entwickelteren Nachbarn Indien, China, Iran und Pakistan sowie in einer Süd-Süd-Kooperation.

Die von der NATO favorisierte „militärische Lösung“ kann es nicht geben, dazu ist sie ein gigantischer „Ressourcenschlucker“. Von 2002 bis 2006 wurden in Afghanistan 82,5 Mrd. $ für den Krieg ausgegeben, jedoch nur 7,3 Mrd. für den Wiederaufbau. „Damit übersteigen die Militärausgaben die Hilfsmittel um 900 Prozent.“ Der Krieg kostet jede Woche 1,5 Mrd. $. Selbst offizielle Angaben beziffern die Kriegskosten allein für die USA bis Ende 2011 mit 440 Mrd. $. Der Einsatz der Bundeswehr kostete 2008 über 536 Mio. €, 2009 waren es schon ca. 690 Mio. Das Institut für Deutsche Wirtschaftsforschung (DIW) gibt die jährliche Kosten mit 2,5 bis 3 Mrd. € an. Selbst „mit einem Abzug 2011 würde der Krieg insgesamt zwischen 18 und 33 Milliarden Euro kosten“, hatte Prof. Tilman Brück, Leiter der Abteilung Wirtschaft am DIW 2010 festgestellt. Einen einzigen Taleb zu töten, kostet schon 100 Mio. $.

Auf einer Konferenz in Tokio 2012 wurden Afghanistan für die nächsten vier Jahre insgesamt 16 Mrd. $ zugesagt. Als Gegenleistung hat Präsident Karsai, dessen Land Korruptions-Vize-Weltmeister und Drogenweltmeister ist, die Bekämpfung der Korruption versprochen. „Würden alle Korrupten vor Gericht gestellt, hätten wir praktisch keine Regierung mehr“, stellte am 9. Juli 2012 die Zeitung „Aschte Sob“ aus Kabul fest. Darüber hinaus hat Karsai 110 Warlords, Kriegsverbrecher und Heroinbarone als „Berater“ um sich gesammelt. Jeder erhält monatlich 5000 $ Gehalt. Viele von ihnen hatten nicht einmal im Jahr ein Gespräch mit Karsai. Hätten diese und weitere aus der Entourage von Karsai serbische Pässe, wären sie ausnahmslos vor den internationalen Gerichtshof in Den Haag zitiert worden.

Damit die NATO ohne Gesichtsverlust ihre Kampftruppen abziehen kann, hat sie Bedingungen für eine Afghanisierung des Krieges geschaffen. Sie hat ca. 500000 Kämpfer ausgebildet und ausgerüstet. Darunter 352000 Mann Soldaten der afghanischen Nationalarmee. Nun wollen die USA Geld sparen und die Zahl der Sicherheitskräfte bis 2016 auf 228 500 Mann reduzieren. Damit werden 125000 gut ausgebildete und ausgerüstete Kämpfer arbeitslos, die dann zum Widerstand überlaufen werden. Das wäre ein schönes US-Abschiedsgeschenk für die Taleban!

Nach Recherchen des britisch-pakistanischen Publizisten Tariq Ali hatte der Krieg schon 2008 hundertmal mehr afghanische Zivilisten als in Manhattan getötet, d.h. insgesamt 300 000. Beobachter vor Ort gehen von mehr als 500 000 zivile Opfer aus.

Es ist längst überfällig, daß die NATO ihre Kriegs-Strategie fallen läßt, um Afghanistan vor der Spirale der unkontrollierten Gewalt und die Region um Afghanistan vor weiterer Destabilisierung zu bewahren. Pakistan steht schon am Rande eines Bürgerkriegs. Würde diese Atommacht mit starken islamistischen Gruppen tatsächlich in einen Bürgerkrieg abgleiten, würde uns der Afghanistankonflikt fast als Bagatelle erscheinen.

Matin Baraki lehrt internationale Politik an der Universität Marburg.

E-Mail

jeudi, 28 février 2013

Die Balkanisierung des Nahen und Mittleren Ostens

Die Balkanisierung des Nahen und Mittleren Ostens

Das blutige Chaos hat einen Namen: „The New Greater Middle East“

Von Peter Toplack

Ex: http://www.genius.co.at/

Eines Tages im Mai 2005 war die Überraschung sehr groß, als ich beim Lesen türkischer Zeitungen einen stark verwischten Auszug einer Regionalkarte vorfand, auf dem nur der Osten der Türkei, der Nordwesten des Irans sowie der Norden Syriens und des Iraks zu sehen waren. Das wäre ja nichts Besonderes gewesen, aber die Grenzziehung auf dieser Karte betraf eine Umgestaltung der Staatenstruktur dieses Raumes, vor der sich die Politiker der Republik Türkei immer schon gefürchtet hatten und gegen die sie deshalb auch stets mit mehr oder weniger großer Gewalt vorgegangen sind: Die Schaffung eines kurdischen Staates unter Einbindung großer Teile der östlichen Türkei, des nordwestlichen Irans, des nördlichen Iraks sowie des nordöstlichen Syriens. Zusätzlich hatte man in dieser Karte, die vom US-amerikanischen Oberstleutnant Ralph Peters gezeichnet worden war und die im Mai 2005 auf einer NATO-Tagung in Neapel den anwesenden Offizieren vorgelegt wurde, einen Zugang dieses möglichen Kurdenstaates zum Schwarzen Meer vorgesehen (siehe Kartendarstellung Peters). Auf einer ebenfalls existierenden anderen Version ist der Zugang nicht zum Schwarzen Meer, sondern zum Mittelmeer über die Region Ceyhan und Antakya sichergestellt.

 

 
Die anwesenden türkischen Offiziere verließen sofort unter Protest den Raum und gaben die Karte an die türkischen Politiker und diese wiederum in schlechter Ausführung an die Presse weiter.

Äußerst überraschend war aber nun, dass es in der türkischen Presse zwar über zwei Tage die zu erwartenden erbosten Kommentare unter Einbeziehung der Hinweise auf Atatürk mit seiner Doktrin der Unteilbarkeit der Türkei, den Nationalstolz etc. gegeben hat, danach aber keine weitere Erwähnung dieser skandalösen Einmischung in die innertürkischen Verhältnisse mehr stattfand. Nur im Internet gibt es zu diesem Thema eine Unmenge von Kommentaren verschiedener Benutzer, in den Medien scheinen diese aber nicht auf.

Der Krieg um Syrien in neuem Licht

Der vom Zaun gebrochene Irakkrieg und die kriegerischen Auseinandersetzungen in Afghanistan und letztlich grenzüberschreitend auch in Pakistan waren von mir ohne Kenntnis der Peters-Karte noch nicht in Zusammenhang mit der Umgestaltung des Nahen und Mittleren Ostens gebracht worden. Auch der Terminus „The New Greater Middle East“, der in Schriften und Reden von Politikern und einflussreichen Persönlichkeiten aus den USA seit etwa 15 Jahren immer wieder auftaucht, war ohne diese Kenntnis noch nicht verdächtig. Heute aber kann man ganz deutlich die Spur der Umsetzung dieses Vorhabens, das offenbar schon lange vor der Peters-Karte in die Planung des strategischen Vorgehens der USA und Israels (als eigentlichem Nutznießer) aufgenommen worden war, verfolgen. Die Zerschlagung Syriens und die Errichtung von Staatengebilden mit weitgehend einheitlicher ethnischer Struktur kann aus dieser Karte deutlich ersehen werden.

 

 
 

 

In der obenstehenden Karte (Quelle Baedeker) ist das nordwestliche Syrien gezeigt, wobei vor allem der Bereich von al Ghab (Senke des Orontesflusses, landwirtschaftlich äußerst ergiebig) östlich bis zur Autobahn Damaskus-Aleppo, bis Hama (Zentrum der syrischen Moslembrüder), und von Norden im Raum Idlib nahe der türkischen Grenze bis nach Süden nach Rastan (eines der Zentren des Widerstandes, ganz rechts unten) und Homs ein sehr schwieriges Gebiet mit mehrheitlich sunnitischer Bevölkerung ist, aber stark durchsetzt mit Christen, Alawiten und Schiiten. Es ist leider aus Platzgründen nicht möglich, dem Leser zu schildern, was die religiös bestimmten Unterschiede zwischen Sunniten, Schiiten und Alawiten bzw. zwischen den verschiedensten christlichen Glaubensrichtungen sind. Auf jeden Fall sind bis auf die Armenier alle Gläubigen, welcher Richtung auch immer, syrische Araber, aber nach dem alteingesessenen islamischen Nationalitätenverständnis, das durch das Religionsbekenntnis bestimmt wird, eben stark „verschieden“. So eine Art „cuius regio, eius religio“ eben. So wie es aus diesem Glaubensverständnis in Europa Verfolgungen Andersgläubiger gegeben hat, hat es sie auch in Großsyrien (inklusive Jordanien, Libanon, Palästina und dem heute türkischen Hatay) gegeben und die Minderheiten flohen in die schwer zugänglichen Berge. Aus diesem Grund gibt es im Libanon mit seinen hohen Gebirgen so viele Minderheiten wie etwa Drusen, Maroniten und Schiiten, die alle vor langer Zeit (etwa vor 1300 bis vor 900 Jahren) und auch später immer wieder verfolgt worden waren. Aus diesem Grund gibt es aber auch in dem sehr schwer zugänglichen, stark zerklüfteten sogenannten Alawiten-Gebirge, dem Jibal Sahiliyah auf der Karte, Alawiten und auch Christen. In diesem Gebiet zwischen der syrisch-libanesischen Grenze südlich von Tartus und der syrisch-türkischen Grenze nördlich von Latakia sind die Sunniten in der Minderheit.

Die „Hauptstadt“ der Alawiten ist Latakia. Dieses Gebiet ist in der Peters-Karte als „Greater Libanon“ eingezeichnet und soll mit dem Libanon vereinigt werden. Um eine Einheitlichkeit der Ethnien zu gewährleisten, ist es notwendig, die kleinen ethnischen Bevölkerungsteile in diesen Landstreifen zu zwingen. Dies ist schon seit Monaten im Gange! Vom christlichen Bevölkerungsanteil in Homs wurden 90% vertrieben oder getötet. Auch wenn in unseren Medien immer der syrischen Armee unterstellt wurde, diese gezielten Morde oder die Vertreibungen durchgeführt zu haben, liegen sie völlig im Plan der Vereinheitlichung ethnischer Zusammensetzung der Bevölkerung. Die meisten christlichen Bewohner flohen in die Küstenregion, viele aber auch nach Damaskus. Und in dieser Stadt dürften sie früher oder später der weiteren Vertreibung zum Opfer fallen, wenn alles nach Plan verläuft.

Vertreibungen und Massaker als „religiöse Säuberungen“

Im Bereich des al Ghab haben sich die Bauern ebenfalls vermischt und so leben in den Dörfern Alawiten und Christen unter einer Mehrheit von Sunniten. Es gab auch hier in diesem Jahr Vertreibungen und Massaker, so jenes von Houla vor wenigen Monaten. Hier wurden in einem Ort mit 70.000 Einwohnern gezielt 2 Großfamilien mit mehr als 100 Personen ausgerottet. Nur jene Familienmitglieder, die nicht vor Ort waren, und ein Junge von 11 Jahren, der sich tot gestellt hatte, kamen durch. Die Familien waren schiitischen bzw. alawitischen Glaubens, wobei die schiitische Familie vor einiger Zeit von der sunnitischen zur schiitischen Glaubensrichtung übergetreten war. Das Oberhaupt der alawitischen Familie ist Parlamentssekretär in Damaskus. Den benachbarten Familien geschah überhaupt nichts, was auf eine gezielte Tötungsaktion hinweist.[1] Auch dieses Massaker wurde der syrischen Armee über Fotos und Videos angelastet, was völlig unsinnig ist, denn beide Familien waren Unterstützer der Regierung.

Auch hier soll Terror weitere Angehörige nicht sunnitischer Minderheiten zur Flucht aus diesem Gebiet „anregen“. Das sind aber nur Beispiele von großangelegten Vorgehensweisen, wobei die Täter aus dem Umfeld der Salafisten und Takfiristen kommen, eine Richtung extremer und schlimmer als die andere. Beide extremen Glaubensgruppen fordern die strikte Befolgung des Korans und der späteren sunnitischen Auslegungen und haben eine sehr starke Bindung an den Wahabismus in Saudi Arabien und in Qatar. Für alle Sunniten aber gilt, dass die Abwendung vom wahren (ihrem) Glauben mit dem Tod zu bestrafen sei. Nur für die extremen Auslegungen ist dies aber zum Prinzip erhoben und kann, wie derzeit in Syrien, politisch gut ausgenutzt werden.

Die Instrumentalisierung der Moslembrüder

Extreme Richtungen gibt es in jeder Religion und daher auch in Syrien. Der Syrer an sich ist aber besonnen und ruhig, weshalb es über die vielen Jahrhunderte der Durchmischung der verschiedensten Glaubensrichtungen nur wenige Ausschreitungen gegeben hat. Moslembruderschaften entstanden in Syrien erst in den Jahren der Regierung von Gamal Abd al-Nasser in Ägypten, als Syrien und Ägypten in den 50er Jahren des letzten Jahrhunderts den Staatenbund Vereinigte Arabische Republik gründeten. Zu dieser Zeit kam eine große Anzahl der von Nasser verfolgten ägyptischen Moslembrüder nach Syrien in den Raum zwischen Hama-Rastan-Homs, wo sie auch neue Anhänger gewannen. Viele dieser sich in der säkularen syrischen Republik immer stärker radikalisierenden Moslembrüder kämpften nach 2003 zuerst auf der Seite der Sunniten des Iraks gegen die Amerikaner und wurden später mit Hilfe des CIA gegen die Schiiten des Iraks gedreht. Viele kamen nach Syrien zurück und wurden als Schläfer im Frühjahr 2011 vom nur 5 Monate in Syrien anwesenden Botschafter der USA, Robert Ford, der ursprünglich in Bagdad als zweiter Mann der Botschaft ihr Einsatzleiter war, geweckt. Dazu kommt noch eine Unzahl von Söldnern aus Libyen, Tunesien, Türkei, Jordanien, aber auch Afghanistan und Pakistan etc., von den unglaublich zahlreichen Waffenlieferungen ganz abgesehen.

Würde alles nach Plan verlaufen, würde das restliche Syrien fast rein sunnitisch sein. Mit dem historischen Syrien, das über das spätrömische Reich und über das Christentum sehr großen Einfluss auf die europäische Kultur genommen hat, hätte es aber nur mehr wenig gemein. Die von den damaligen Kolonialmächten Frankreich und Großbritannien nach dem Ersten Weltkrieg verfügte Teilung Syriens (Abtrennung von Palästina, Libanon, Jordanien und 1937 von der heute türkischen Provinz Hatay) würde in diesem Fall auf Kosten von Millionen von Menschen „verbessert“ werden.

Für einen vom multikulturellen Zeitgeist dominierten Europäer ist es verblüffend, dass ein tatsächlich multikultureller Staat wie Syrien, wo ein friedliches, allerdings auch historisch bedingtes Zusammenleben von verschiedenen Kulturen über einen langen Zeitraum bis heute möglich war (ich kannte kein Land, in dem ich mich sicherer fühlen konnte), nun nach „ethnischen“ Grenzen auseinanderfallen soll. Und jene europäischen Länder, für die Nationalstaatlichkeit vorgeblich etwas Veraltetes und Garstiges ist, arbeiten daran besonders stark mit, vor allem Frankreich und die Bundesrepublik Deutschland!

Die Dreiteilung des Irak und die Vision „Kurdistan“

Wenn man den Peters-Plan betrachtet, fällt die Dreiteilung des Irak auf, die, ohne dass sie besonders erwähnt wird, heute bereits weitgehend existiert. Leidtragend war die christliche Bevölkerung (Assyrer) des Irak, die vor allem im östlichen kurdischen Bereich und im nördlichen sunnitischen Bereich seit Urzeiten des Christentums beheimatet war. Sie wurde weitgehend vertrieben oder ausgerottet. Bagdad ist bereits eine geteilte Stadt und die vielen Bombenanschläge, deren hauptsächliches Ziel die schiitische Bevölkerungsgruppe von Bagdad und des Südens des Landes ist, fordern unter Anderem die Trennung herbei. Terror gegen die schiitische Bevölkerung, die den größten ethnischen Anteil an der Gesamtbevölkerung besitzt, hängt aber auch mit der schiitischen Unterstützung Syriens zusammen und liegt auch ganz auf der Linie salafistischer Gruppen, die Geld und Material von ihrem südlichen Nachbarstaat Saudi Arabien bekommen.

Problematisch ist die Lage für die Türkei, deren Aussichten auf Dauer nicht gut aussehen, sollte die Zielvorstellung der Ersteller des Plans für „The Greater Middle East“ Erfolg haben. Schon seit langem weiß man in der Türkei, dass neben dem amerikanischen auch der israelische Geheimdienst im Kurdengebiet des Nordirak tätig ist und dass dort deren Aktionen nicht nur gegen den Iran gerichtet sind. Der kurdische Nordirak hat zwar weitgehende Autonomie, die sich aber nicht auf die Einnahmen aus dem Ölgeschäft, die Bagdad unterliegen, bezieht. Trotzdem verhandeln die Kurden derzeit den Reichtum selbständig und nutzen so die schwierige Lage im Nahen und Mittleren Osten aus.

Syrien hat seine Truppen weitgehend aus dem syrisch-kurdischen Teil im Nordosten des Landes zurückgezogen und den Landesteil der PKK bzw. jener syrisch-kurdischen Organisation, die mit der PKK in Verbindung steht, überlassen. Aus dem Nordirak sind aber in der letzten Zeit bewaffnete und gut ausgebildete Gruppen nach dem syrischen Kurdistan in Bewegung gesetzt worden, die gegen die syrische Regierung arbeiten sollen, aber sich wahrscheinlich nicht über das syrische Kurdistan hinaus bewegen werden (siehe Geheimdienste). Es hat nun die Türkei im Süden mit einem weiteren kurdischen Landstrich zu tun, der über Ecken auch von Israel gefördert wird. Das am Beginn des Artikels erwähnte Großkurdistan nimmt an der türkischen Grenze bedrohliche Formen an. Außerdem hat die PKK verstärkte Angriffe gegen türkische Truppen im Südosten des Landes begonnen, die bereits viele Tote gefordert haben. Die Türkei soll also im eigenen Land beschäftigt werden und nicht auf große Gedanken in Syrien kommen.

Sollte es mit dem Iran zu einem Waffengang (der in Umsetzung des Peters-Plans unumgänglich ist – das im Irak erprobte Argument einer Massenvernichtungswaffe des Irans soll es richten) kommen, dann könnte z. B. die Türkei nach einer pflichtgemäßen Involvierung in den Krieg als NATO-Mitglied als unmittelbar betroffenes Nachbarland so ausreichend geschwächt sein, dass in der Folge ihr Kurdengebiet zusammen mit dem iranischen Kurdenteil mit dem bereits bestehenden südlichen Kurdistan zusammengeschlossen werden kann.

Umformungen am Persischen Golf

Auffallend ist die geplante Bildung eines arabisch-schiitischen Staates am Persischen Golf. Hier wird eine Ausnahme bei der Staatenbildung nach ethnischen Grundsätzen gemacht, weil wie schon gesagt im Islam der Glaube die Ethnie bestimmt und nicht die Abstammung. Wenn man aber eine Trennung zwischen den semitischen Arabern und den indoeuropäischen Iranern macht, dann aus politischen und vor allem aus wirtschaftlichen Gründen. Ein Staat mit den wichtigsten Öl- und Gasquellen rund um den und im Persischen Golf wäre leicht in Abhängigkeit zu halten, vor allem, wenn man das ebenfalls sehr stark von Schiiten bewohnte Kuwait als Stachel im Fleisch behält. Auch Qatar und die Vereinigten Arabischen Emirate bleiben unangetastet. Nachdem schließlich Saudi Arabien von seinen wichtigsten Ölquellen getrennt wäre, würde es seiner Bedeutung verlustig gehen und deutlich an Landmasse reduziert und schließlich wirklich nur mehr zu einem Wüstenstaat werden. Im Falle der Umsetzung nach Plan wäre also Saudi Arabien so wie sein derzeitiger Gegenspieler Iran weitgehend von allen Sorgen über seine wichtigsten Devisenbringer enthoben.

Über die weiteren östlichen Veränderungen will ich mich nicht auslassen, weil diese sich ausschließlich gegen China bzw. Indien richten. China wäre aber auch von einer Umformung der Staaten am Persischen Golf äußerst stark betroffen.

Diese Umformung bringt somit eine Balkanisierung des „New Middle East“, die dafür sorgen soll, dass für die weitere Zukunft alle Länder dieser Region nicht nur mit sich selbst im Inneren, sondern auch unmittelbar gegeneinander beschäftigt sein sollen. Die persönlichen Verluste an Vermögen und Familienmitgliedern, die die Transfers ganzer Bevölkerungsgruppen mit sich bringen werden, kann man sich gar nicht ausmalen. Für diese „demokratischen“ Grausamkeiten gibt es nicht die Ausrede wie nach dem Zweiten Weltkrieg, dass die vertriebene Bevölkerung einen Schuldanteil am Krieg habe. Von den Minderheiten Syriens hat niemand am sogenannten Aufstand, wo doch der „arabische Frühling“ gelockt hatte, teilgenommen. Ich habe bei meinem letzten Besuch Ende April 2011 (der „Aufstand“ war seit eineinhalb Monaten im Gange) von den Christen in den Gesprächen nur Angst gespürt.

Einführung der Demokratie

In einer Rede am 6. November 2003 vor der Stiftung NED (National Endowment for Democracy) stellte Präsident Bush jr. eine Vorwärtsstrategie für die Freiheit in Aussicht. Er führte in seiner Rede an, dass es im Zuge der Durchführung dieser Strategie zu einem jahrzehntelangen Opfergang (!) der USA für die Einführung der Demokratie (!) im Nahen und Mittleren Osten kommen wird. Es ist ja äußerst interessant, dass sämtliche geplanten Vorgehensweisen der USA über Veröffentlichungen der verantwortlichen Think-Tanks, über Reden von Politikern, über Bücher bestimmender Persönlichkeiten wie Brzezinski etc. nachzulesen sind.

Ich habe in den letzten zwei Jahren in Vorträgen und in Privatgesprächen mit vielen Menschen über dieses hier abgehandelte Thema gesprochen und bin fast nur auf Unglauben und beinahe Ablehnung gestoßen. Anscheinend will man das, was auf der Hand liegt, wegen seiner Unglaublichkeit nicht wahr haben und hält doch lieber an den eingetrichterten Parolen von Diktatur, „Waffen gegen das eigene Volk“ etc. und notwendiger Einführung der Demokratie (welcher?) fest. Deshalb bin ich froh, dass der Historiker und Professor an der Bundeswehrhochschule, Dr. Michael Wolffsohn, in einem Artikel in der Süddeutschen Zeitung eben diesen Plan dargelegt hat. Allerdings beschreibt er die Folgen so, als ob der Großteil der Menschen darüber glücklich sein müsste.[2]

Anmerkungen

[1] Rainer Hermann, „FAZ“ vom 13. Juni 2012

[2] Michael Wolffsohn, „Süddeutsche Zeitung“ vom 21. August 2012

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

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Interviewé par le quotidien algérien La Nouvelle République, Mezri Haddad revient sur les causes de la révolution du jasmin et dévoile les objectifs stratégiques et géopolitiques du printemps arabe. Pour le philosophe tunisien, ce printemps n’est que la mise en oeuvre du « Grand Moyen-Orient » conçu par les néoconservateurs pour domestiquer l’islamisme en vue de perpétuer l’hégémonie américaine. « Le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion », prévient M.Haddad. Voici la reproduction de cette interview réalisée par Chérif Abdedaïm et publiée à la Une de la Nouvelle République du 12 février 2013.

Vous êtes de ceux qui considèrent que la « révolution tunisienne » n’est en fait qu’une  imposture qui ne relève pas seulement du ressort des islamistes. Quels sont d’après-vous les responsables de cette déstabilisation de la Tunisie et pourquoi ?

Les responsables de cette déstabilisation c’est d’abord un régime qui n’a pas été capable d’amorcer, en temps opportun, un véritable processus démocratique et qui a laissé se propager le clientélisme et la corruption. C’est aussi une opposition qui a manqué de patriotisme en se mettant au service d’agendas étrangers. Oui, j’ai considéré dès le départ que la « révolution du jasmin » était un conte de fées pour adolescents. Il s’agissait plutôt d’une révolte sociale que des traitres locaux et des services étrangers ont déguisé en révolution politique. Cette révolte sociale est semblable à celle de janvier 1978, à celle de janvier 1984 et à celle d’octobre 1988 en Algérie. Elles exprimaient toutes des revendications sociales et salariales parfaitement légitimes. Ce qui s’est passé en janvier 2011 est donc une colère sociale qu’une poignée de cyber-collabos ont transformé en soulèvement politique, selon un plan que les services américains ont mis en œuvre dès 2007. Volontairement ou inconsciemment, plusieurs jeunes tunisiens et arabes d’ailleurs ont été embrigadé par l’organisation OTPOR, par l’Open Society Institute du vénérable George Soros, et par la Freedom House, qui a été dirigé par l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, et qui compte parmi ses membres le théoricien du choc des civilisations, Samuel Huntington, ainsi que Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, qui ont commis des crimes contre l’Humanité en Irak. C’est par la magie du Web, d’internet et de facebook qu’un simple fait divers –l’immolation par le feu d’un jeune alcoolique- s’est mu en « révolution du jasmin » pour se transmuer en « printemps arabe ».

 

Au même titre que dans beaucoup de pays arabes et même européens, la Tunisie a connu son malaise social, mal vie, chômage, etc, qui sembleraient être à l’origine du soulèvement du peuple tunisien. Toutefois, quand on  constate qu’avec la nouvelle configuration du paysage politique tunisien  cette situation sociale s’est au contraire aggravée ; qu’aurait-il fallu faire pour redresser cette situation ?

Le malaise social était bien réel mais on en a exagéré l’ampleur. Contrairement à tout ce qui a été dit par propagande, par ignorance ou par suivisme, ce n’était pas du tout une révolte de la pauvreté et de la misère économique mais de la prospérité et de la croissance mal répartie entre les strates sociales et les régions géographiques. L’économie de la Tunisie se portait nettement mieux que les économies dopées de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de la Grèce, un Etat en faillite malgré trois plans de sauvetage à coup de millions d’euros. L’Etat tunisien n’était pas en faillite, bien au contraire. C’est maintenant qu’il est en faillite, avec un endettement qui s’est multiplié par sept, une croissance en berne et plus d’un million de chômeurs, alors qu’il était à 400000 en janvier 2011. En moins de deux ans, la Tunisie a perdu les acquis de 50 ans de dur labeur.

Si vous aviez à comparer l’époque Bourguiba, celle de Ben Ali, et la gouvernance actuelle,  quelle serait  d’après-vous celle qui répond le mieux aux aspirations du peuple tunisien ?

Celle de Bourguiba, incontestablement. C’était l’époque où le géni d’un homme se confondait avec l’esprit d’une nation. Je préfère employer ce concept de nation plutôt que le mot peuple dont tout le monde se gargarise depuis janvier 2011. Bourguiba, qui reste pour moi un exemple inégalable, n’était pas un démocrate mais un despote éclairé. Sa priorité n’était pas la démocratie, mais la construction d’un Etat moderne, le raffermissement d’une nation, l’affranchissement des esprits par l’éducation et l’émancipation de la femme par jacobinisme. Ben Ali n’a ni la dimension charismatique de Bourguiba, ni sa puissance intellectuelle. C’est un président pragmatique que le hasard et la nécessité ont placé à la tête de la Tunisie. Il avait deux priorités : le redressement économique du pays et la neutralisation des islamistes. Quoique l’on dise aujourd’hui, dans ces deux objectifs, il a remarquablement réussi. Sa faute majeure dont la Tunisie n’a pas fini de payer le prix, c’est qu’il n’a pas profité de ses deux atouts pour instaurer une véritable démocratie. Enivré par le pouvoir, mal conseillé, se sentant invulnérable, il n’a pas su répondre aux aspirations démocratiques d’une société à plus de 60% jeune et éduquée. Quant à la gouvernance actuelle, elle cumule l’incompétence et la suffisance. Mais plus grave encore que l’incompétence, ce gouvernement dit de la troïka n’a aucun sens du patriotisme, puisque les uns subissent les injonctions de Washington, les autres sont sous l’influence de l’ancienne puissance coloniale, et les troisièmes sont aux ordres du Qatar.

On accuse justement le Qatar de jouer un rôle déstabilisateur dans les pays arabes ; êtes-vous de cet avis ? Si oui, dans quel intérêt cet émirat joue-t-il ce rôle ?

Non seulement je suis de cet avis, mais j’ai été l’un des rares, sinon le premier à dénoncer le rôle moteur que cet émirat féodal et esclavagiste a joué dans ce fameux « printemps arabe ». Je l’avais analytiquement démontré dans mon livre « La face cachée de la révolution tunisienne », dès 2011. Le rôle de cette oligarchie mafieuse a été, en effet, déterminant. Par la propagande et l’intoxication d’Al-Jazeera, par l’activisme diplomatique, par la corruption financière des instances décisionnelles occidentales, et par le recrutement de mercenaires chargés de semer la panique et la terreur au sein de la société. Il existe des preuves matérielles selon lesquelles les premières victimes dans les rangs des manifestants ont été abattues par des snippers d’Europe de l’Est payés par les services qataris. Ce fut le cas en Tunisie mais aussi en Egypte. Dans quel intérêt le Qatar a-t-il joué ce rôle ? Primo par sous-traitance de la géopolitique israélo-américaine. Secundo par ambition énergétique. Tertio par messianisme islamo-wahhabite.

La France et les Etats-Unis, semblent également impliqués dans la déstabilisation de la Tunisie, à l’instar de l’Egypte, la Libye et maintenant la Syrie et bientôt le Sahel. Dans ces différents cas, ils semblent  se « réconcilier » avec les mouvements islamistes qu’ils combattaient depuis le 9/11 au nom de la lutte anti-terroriste. Comment peut-on interpréter cette nouvelle  « alliance »?

Pour ce qui est des anglo-saxons, cette alliance n’est pas nouvelle mais très ancienne. Elle remonte à la fameuse grande révolte arabe sous le commandement de Lawrence d’Arabie, puis à la naissance des Frères musulmans en 1928, une secte qui est le produit du géni politique anglais pour marginaliser le nationalisme arabe en guerre contre le colonialisme. L’âge d’or de l’alliance islamo-impérialiste a été en Afghanistan et contre l’URSS. Les événements du 11 septembre 2001 ont sans doute marqué un tournant. L’esclave s’est retourné contre son maître. L’administration Bush a trouvé dans cet événement l’occasion d’envahir l’Irak et croyait pouvoir éradiquer rapidement le terrorisme islamiste en Afghanistan. Mais parallèlement, dans le cadre du « Grand Moyen-Orient », les néoconservateurs renouaient avec tous les mouvements islamistes qui ont fait allégeance au gendarme du monde. Le nouveau deal : on lâche les dictatures qui vous ont persécuté, on vous aide même à prendre le pouvoir, mais en échange, vous gardez bien nos intérêts, vous ne franchissez pas la ligne rouge par rapport à Israël et vous contribuez au maintien de l’omnipuissance américaine contre la Russie, la Chine, l’Inde et les autres puissances émergentes. Comme je l’avais dit dans une interview il y a plus d’une année, « A vous la charia, à nous le pétrole. Chacun sa religion ! ». C’est ainsi que je résume le sens ultime du « printemps arabe ».  

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Vous dites également, dans l’un de vos articles que « C’est l’impatience et l’insolence d’un Rached Ghannouchi  galvanisé par le soutien américain, la crise algérienne et le bras de fer entre le FLN et le FIS qui ont changé la donne en Tunisie. » Pouvez-vous  nous éclairer à ce sujet?

Il me semble que je parlais des rapports entre Ben Ali et Ennahda entre 1987 et 1991. Il faut d’abord rappeler que deux Etats ont joué un rôle important dans l’arrivée au pouvoir de Ben Ali : l’Italie et l’Algérie. La France avait un autre successeur à Bourguiba et les Américains jouaient déjà la carte islamiste. Ben Ali a été reconnu par les Etats-Unis à la seule condition qu’il partage le pouvoir avec leurs protégés islamistes. C’est ainsi qu’il les a libéré de prison, qu’il a reçu à Carthage Ghannouchi, que les islamistes ont été autorisé à participer aux élections de 1989 avec des listes indépendantes, qu’ils ont signé le Pacte national…Le point de discorde a été la légalisation d’Ennahda. Bien installé au pouvoir, Ben Ali voulait gagner encore du temps avant de faire cette dernière concession. Excédés, confortés par l’allié anglo-américain, les islamistes ont retrouvé leurs vieux reflexes : manifestations, agitations à l’université, complots contre la sécurité de l’Etat et tentatives d’assassiner Ben Ali. Celui-ci a trouvé dans le début de la crise algérienne l’occasion de mettre hors d’état de nuire les islamistes.

En extrapolant l’impact de ces « révolutions » déstabilisatrices, on constate également, qu’un autre bras de fer se déroule en catimini entre les Etats-Unis ( y compris leur alliés Occidentaux) et les pays du BRICS. D’après-vous, quelles pourraient être  les conséquences de cette nouvelle donne ?

Ce n’est pas une extrapolation mais une expression essentielle du « printemps arabe ». Je dirai même que le premier sens géopolitique et géostratégique de ce « printemps arabe » est de saborder par anticipation tout rapprochement entre le monde arabo-islamique et les puissances du BRICS, principalement la Russie et la Chine. Il faut relire Bernard Lewis et Samuel Huntington pour une meilleure intelligibilité du « printemps arabe », à l’aune du projet de Grand Moyen-Orient. Dans le « Choc des civilisations », Huntington –qui a d’ailleurs commencé sa carrière universitaire en tant que spécialiste de la Tunisie !- parle clairement de « l’alliance islamo-confucéenne » qu’il faut empêcher par tous les moyens. La carte islamiste, comme la carte du bouddhisme tibétain, pourrait d’ailleurs tout à fait servir à l’implosion de la Chine, qui compte une trentaine de millions de musulmans. Idem pour l’Inde, autre puissance émergente, qui compte 130 millions de musulmans et que les Anglais avaient déjà affaibli par la création artificielle et sur une base confessionnelle du Pakistan en 1947, au grand désespoir de Gandhi. En termes géopolitiques, les Américains cherchent à constituer en Méditerranée un Arc sunnite, la fameuse « ceinture verte », qui partirait du Maroc jusqu’en Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Liban, la Syrie et le futur Etat jordano-palestinen ! Avec le Pakistan, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies, l’Iran chiite sera isolé, le pétrole sera bien gardé et a foi des musulmans, bien conservée ! Mais il y a aussi un Arc chiite en prévision. C’est que les Etats-Unis ne cherchent pas tant à détruire l’Iran qu’à aseptiser son chiisme, le désamianter plus exactement. Le chiisme aura forcément un rôle à jouer, ne serait-ce que pour que la puissance de l’islamisme sunnite ne dépasse jamais le seuil de tolérance américaine.

On accuse également les instigateurs de cette déstabilisation du monde arabe de convoiter les ressources naturelles de ces pays au moment où la crise économique bat son plein en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce cas, pourquoi alors s’être attaqué à la Tunisie qui ne dispose pas de pétrole ou d’autres ressources minières importantes ?

C’est le principal argument que les idiots utiles de la pseudo-révolution tunisienne ont utilisé pour répondre à ceux qui ont analysé cette « révolution » dans ses implications géopolitiques, en accusant d’ailleurs ces analyses de théories du complot. La Tunisie n’a pas été visée parce qu’elle regorge de pétrole mais parce qu’elle répondait au critère du parfait laboratoire. Elle devait servir de mèche à la poudrière arabe. C’était le pays socialement, économiquement et politiquement le mieux prédisposé à une telle crise. Pendant des années, on avait présenté le régime tunisien comme la plus grande dictature policière du monde arabe. Les événements de janvier 2011 ont démontré qu’il était le régime le plus vulnérable et même le plus libéral. Quant à l’appropriation des ressources naturelles par les colonialistes new look, cela ne fait pas le moindre doute. La Libye n’est plus maitresse de son gaz, de son pétrole et même de ses nappes phréatiques. Exactement comme l’Irak, depuis 2003.

Récemment les islamistes viennent de passer à une nouvelle étape  celle des assassinats ; celui du militant Chokri Belaïd, après ceux de Lotfi Nakhd, de Nidaa Tounès, il y a quelques mois ; de quoi  cela pourrait-il présager ?

C’est le présage d’une série d’attentats ciblant les politiques, les intellectuels, les journalistes, mais aussi d’un cycle de violence que la Tunisie n’a jamais connu auparavant. C’est la conséquence de deux ans de laxisme et de décisions irresponsables. Dès le 14 janvier 2011, au nom de la « révolution du jasmin », des terroristes ont été libéré, d’autres sont revenus des quatre coins du monde, des centaines de criminels qui n’ont rien à voir avec la politique ou l’islamisme ont été amnistiés par le président provisoire. Tous ces individus dangereux se promènent librement dans le pays. Il y a aussi les criminels qui sont partis faire le jihad en Syrie et qui vont revenir chez eux. Le rétablissement de l’ordre et de la paix civile vont être la tâche la plus difficile.

Enfin, à quelles conséquences pourrait-on s’attendre avec cette montée de l’islamisme radical ? Et qui en serait (ent)  le(s) véritable(s) bénéficiaire(s) ?

Première conséquence, la banalisation du choc des civilisations et la fracture entre Orient et Occident. Avec ce « désordre créatif » comme disent les architectes du « printemps arabe », les pays déstabilisés ne se relèveront pas avant une quinzaine d’années. Ils vont connaître l’anarchie, l’insécurité, l’instabilité politique et le marasme économique. Mais le plus grave à mon avis, c’est la régression sociale, éducative et culturelle que connaissent déjà ces pays et qui va connaitre une amplification dans les années qui viennent. C’est l’ère de la sacralisation du bigotisme et de l’ignorance, l’époque du repli identitaire. Mon combat contre l’idéologie islamiste n’a jamais été celui d’un marxiste, d’un freudien ou d’un laïciste. C’est parce que je me sens profondément musulman que je suis radicalement anti-islamiste. Le pire ennemi de l’islam, c’est l’islamisme. Faire de la religion de Mouhammad un enjeu politique et géopolitique entre les mains des puissances occidentales, c’est un crime impardonnable. Réduire le Coran à un manuel politique, c’est trahir l’esprit de l’islam et poignarder la transcendance de Dieu. Dès 1937, Abbas Mahmoud Al-Akkâd disait que « les groupes religieux qui recourent à la religion pour atteindre des objectifs politiques sont des agents payés qui se cachent derrière l’islam pour abattre cette religion, car la réussite de leur cause finit par la perte de l’islam ». Je considère, en effet, que le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion. En faisant du saint Coran un manuel de subversion, en réduisant la Sunna aux miasmes de la scolastique médiévale qui offense la haute spiritualité de l’Islam et la supériorité de la philosophie islamique, en faisant de l’islam un enjeu de politique internationale, en transformant cette religion en instrument de chantage , de pression ou de négociation entre les mains des « mécréants » occidentaux comme ils disent, en l‘impliquant dans des actions terroristes aussi abjectes qu’étrangères à ses valeurs intrinsèquement humanistes, ces marchands de l’islam, ces imposteurs de Dieu, ont déjà beaucoup porté atteinte à l’Islam. Vous pourriez donc facilement deviner à qui profite cette subversion de l’Islam et cette image si injuste que l’on donne des musulmans.
Tunisie-Secret.com

Interviewé par Chérif Abdedaïm
La Nouvelle République

lundi, 25 février 2013

La Russie et l’Europe à la croisée des chemins?

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La Russie et l’Europe à la croisée des chemins?

par Alexandre Latsa

Ex: http://fr.rian.ru/

La visite du président de la république française François Hollande à la fin de ce mois de février 2013 à Moscou arrive dans un contexte très spécial concernant les relations France/Russie, tout autant que les relations Russie/Europe et les relations Russie/Occident en général.

Depuis la fin des années 90 et la chute de l’empire Soviétique, et surtout depuis le début des années 2000, l’interaction entre la Russie et les pays de l’union Européenne, ainsi qu’avec l’Occident en général a été croissante. La volonté de rapprochement de la Russie vers l’Occident ayant été l’une des grandes orientations de la politique étrangère du Kremlin depuis 1991, soit depuis maintenant 22 ans, c'est à dire l’âge de la jeune fédération de Russie.

Sur ce plan, la politique russe est restée inchangée et stable et la volonté de rapprochement avec l’Ouest et surtout l’Europe n’a pas été que théorique. Elle a donné lieu à des actes très importants, que l’on pense à l’adhésion au conseil de l’Europe en 1996, à l’adhésion au G8 en 1997, à la proposition de la Russie de rejoindre la famille occidentale dans la lutte contre le terrorisme en 2001, à la création du Conseil Russie/OTAN en 2002 ou encore aux propositions russes de création d’une architecture européenne de sécurité en 2008.

Durant la période récente, la Russie n’a cependant pas concentré toute sa géopolitique extérieure vers l’occident et a pris beaucoup d'initiatives en direction de son étranger proche et de la zone Asie/Eurasie.

La Russie a participé à la constitution de la CEI (1991), une entité intergouvernementale comprenant 15 républiques postsoviétiques, mais aussi à la constitution de la Communauté économique eurasiatique en 2000 et de l’OTSC en 2002, regroupant Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizistan et Tadjikistan. Un projet de fusion des deux dernières entités étant envisagé, au sein de l’OSCE, pour qu’elle remplace peut être à terme la CEI. Enfin la Russie a contribué à la création de l’Union Douanière Eurasiatique, qui regroupe la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, confirmant sa volonté d’intégration régionale en Eurasie, au sein de l’espace postsoviétique. De plus, en 2001, soit un an après la création du conseil Russie/Otan, la Russie a aussi contribué à la création de l’Organisation de Shanghai avec la Chine, une organisation militaire intergouvernementale, qui peut être vue comme un pendant régional et asiatique de l’Otan.

La volonté russe de recherche de compromis militaires hors Occident et hors Otan prend toute sa dimension au fur et à mesure que les relations Russie/Otan elles se détériorent, face à l’incapacité qu’ont les américains de sortir d’une logique post guerre froide et de la politique de "containment" à l’Est de la Russie. Une politique dont les conséquences se matérialisent aujourd’hui à travers la crise du déploiement du bouclier anti-missile en Europe de l’est.

Paradoxalement, alors que la crise de 2008 a mis en évidence les disfonctionnements du système économique occidental, l’interaction économique Europe-Russie s'est renforcée, la relation Europe-Russie ayant créé des interdépendances croissantes. La Russie qui est sortie rapidement de la crise économique de 2008 se retrouve en position de force face à une Europe affaiblie, dont les acteurs économiques voient maintenant la Russie comme le marché le plus dynamique ou exporter et investir. En face, l’Europe est devenue le principal client de l’énergie russe, cette interdépendance étant matérialisée par les projets South Stream et North Stream. Mais alors que la Russie va présider le G20 cette année, G20 dont le sommet aura lieu en Russie, il semble que la tentation russe, face au modèle européen ne soit plus aussi importante qu’avant.

Comme le soulignait récemment Fedor Loukianov, en face de la croissante interdépendance économique entre la Russie et l’Europe, un problème de modèle commun semble se dessiner, dont les principales pierres d’achoppement sont la morale globale et le problème du modèle de société. Le malentendu est profond, l’UE souhaite imposer à la Russie une conception sociétale que celle-ci rejette, arguant qu’elle est souveraine et différente. Cette rupture morale entre une Russie conservatrice qui connaît un retour du fait religieux et une Europe au contraire très libérale-libertaire pourrait bien entrainer un malentendu croissant entre la Russie et les pays européens.

C'est peut être à cause de cette incompréhension croissante que la Russie cherche à limiter sa dépendance de fournisseur envers l’UE et projette de réaliser en Asie-Pacifique 22% à 25% de ses exportations pétrolières et 20% de ses exportations de gaz d’ici à 2020, pendant que l’Agence Internationale de l’Energie estime que la Russie réalisera 30% des exportations vers l’Europe à ce moment là.

Un rééquilibrage stratégique essentiel dont on peut imaginer qu’il affaiblira la potentielle emprise de l’UE sur une Russie, qui se liera sans doute plus activement à l’Asie, ce continent dans lequel se situe, il ne faut pas l’oublier, 75% du territoire russe.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

dimanche, 24 février 2013

Eurasian Doctrine of Kazakh President Nursultan Nazarbayev

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Eurasian Doctrine of Kazakh President Nursultan Nazarbayev: "Thinking space"

 

Kazakhstan becomes a nodal point of the post-Soviet space today. In this context it should be considered not as an ordinary state, balancing between global "centers of power", but as a key element of the great intercivilizational zone stretching through the whole of Eurasia. Whether the zone stays what it was for centuries - the "inner corridor" of Eurasia, separating or linking its civilizations, depends on the Kazakhstan’s fate. That fact brings us inevitably to the geopolitical problems.

It should be noted that for many years Central Asia has been the object of interest for geopoliticians. From the point of view of traditional geopolitics Eurasia is not just a "gap" between "Great Europe" and "Great Asia" - but it is a special cultural and civilizational world, a self-organizing "great space."
 
It should be observed that the debate about the nature and purpose of space in modern geopolitical thought is far from being over. Positivist science of political geography focuses on the phenomena of "objective" external character: the balance of weapons, geographical location of transit infrastructures, etc.
 
Traditional geography and geopolitics are based on the idea of ontological heterogeneity of terrestrial space, on the prevalence of anthropological, civilizational, religious and spiritual factors in determination of the fate and vocation of many nations.
 
For example, modern French researchers do not like to call themselves "geopoliticians", but consider themselves most likely as geographers working at the intersections of geography and history. These sciences, in particular, express their deep surprise that in Germany they still speak about the “Space” (“Raum”) or the "Big space» (“Grossraum”) in the geopolitical discourse. 
 
The concept of “space” is considered “empty” or “abstract” by French researchers, who consequently prefer speaking about the “territory” which  they link to the interests of a certain community and a “collective identity formation”. As a result, according to the French approach the geopolitics itself is defined as the “analysis of contradictions among different types of power institutes of the territory” [1], which narrows the object to geopolitical study, replacing it actually with political geography. 
 
At the same time, within the Eurasian geopolitical research school the desired synthesis has been carried out, and as a result the category of "space" has acquired human, historical, cultural and civilizational contents. That synthesis was embodied in the concept of "local development" which denotes the inseparable connection of space with history and destiny of individuals, societies and nations, with the unique cultural characteristics of the civilization.
 
 As an example of such a "local development" (a model of political, social and economic development which character is defined by country or region location) can be considered as Eurasia in general, so Kazakhstan with its great strategic power as the integral part of “Eurasian space”. What does "to think space" mean, for the founders of states and prominent public figures in this context? 
 
From the author’s point of view it means, first of all, the possibility to correlate spatial, cultural, civilizational and socio-economic characteristics of the states they head with the logic of their history and contemporary political process, and the possibility to draw up the domestic and foreign policy course according to the long-term national, regional and global political trends.
 
One of the founding fathers of classical geopolitics theory K. Haushofer has the same point of view on the “Big space” concept. Speaking on formation of continental alliance connecting European and Asian continents he supposes that “every considerable formations and structures don’t appear ready from the head of some great statesman like the famous Greek goddess of war in her stately spiritual image. A competent person knows that the creation of such formations is a long-term process. I am pleased to admit young colleagues-geographers that I must produce evidence on the formation of a new Euro-Asian continental policy perhaps, more than any other senior representative of the geographical science ". [2]
 
The fullest realization of “thinking space” tendency has been  found in eurasianism  - the movement of Russian intellectuals emigrant groups connected on the first place with the attempt of understanding the origins and consequences of the October Revolution. The movement itself appeared in 1921 in Prague and Sofia, and was founded by four young emigrants from Belorussia - P. Savitsky, geographer, P. Suvchinsky, musicologist, N.Trubetskoy, philologist and Slavicist, Father G. Florovsky, religious philosopher and publicist. Among them there were such prominent Eurasians as religious thinker L.P. Karsavin, famous historian G.V. Vernadsky, lawyer and political scientist Nikolai Alekseev, orientalist V. Nikitin, writer V. N. Ivanov.
 
Much has been said on strong and weak sides of Eurasianism in the historiographical literature. It is admitted that Eurasianism is one of the most significant political theories of the twentieth century bringing up the question on determination of Eurasia’s place in the world. The fact that Eurasians find grounds for necessity of harmonious coexistence of Slavic and Turkish people, Orthodox Christianity, Islam and Buddhism, as a guarantee of integrity and stability of the post-Soviet space are also very important.
 
In parallel the negative sides of the Eurasian doctrine are accentuated. It's pretty clear that when taken to the extreme Eurasianism can act as an ideology justifying totalitarian and autarchic model, causing isolation from the West.
 
How do the subsequent interpretation of this doctrine reproduce and (or) overcome the disadvantages of the "classical Eurasianism"? Perhaps the biggest scientific interpreter of the Eurasianism ideology is Lev Gumilev (1912 - 1992) – a famous Russian historian, anthropologist and philosopher, author of the original teaching about the nature and life of ethnic groups - ethnology. His decade stay at the camp with one of the founders of Eurasianism Peter Sawicki influenced much on his views formation.
 
Actually there were three main ideas of Gumilev’s "Eurasian conception": the first two were adopted, the third was original. The first of them considers the Russian Empire and the USSR historical forms of Eurasian statehood, coming from the empire of Genghis Khan. The second defines the Turkic and Muslim Eurasian peoples as Russian natural allies in their fight against West expansion, as it is equally fatal to any of the "Eurasian power" to unite with it. [3]
 
However, despite the original and profound Gumilev’s interpretation of Russian history, Eurasianism remained for him mainly a geopolitical metaphor. The prominent Russian historian and ethnologist has not formulated yet his specific proposals to arrange the political and socio-economic life of Eurasian countries and peoples. It took time to perceive deeply and completely his ideas.
 
And the time has come. 1990s was the time of large-scale policy changes related to political self-determination and self-assertion in the post-emerging new nation-states, with special and important place occupied by Kazakhstan. At the same time, the 1990s was the period of an increasing interest to the Eurasianism and the conception of underestimated outstanding scientist L. Gumilev.
 
  To bring the key imperatives of Eurasianism to life its entirely new interpretation has been required, as well as the escape from the "mythopoetic" shade, specification of its cultural and civilizational imperatives. This kind of a "modernization" of the Eurasian studies could be used for searching for the most appropriate model of economic and political organization of the post-Soviet space.
 
Thereupon it is no mere chance that the most active and consistent supporter of the Eurasian concept concerning modern political realities is the president of the Republic of Kazakhstan Nursultan Nazarbayev. The leader of a young and dynamic state saw its realization in his project of the Eurasian Union, subsequently implemented in practice in the model of the Eurasian Economic Community (EAEC), and the Customs Union of Russia, Kazakhstan and Belarus founded in 2010.
 
The Eurasian Union project declared in the mid 1990s yet, was supposed to unite new independent CIS states (conserving their political sovereignty) into a common economic space. A little later, N. Nazarbayev repeated his offer with a new meaning - he proposed the creation of the Eurasian Economic Union. This project, as experience has shown, had the fundamental political, historical and cultural base as a result of the Kazakhstan’s specificity as a Eurasian power. The ideology of Eurasianism was officially recognized in Kazakhstan, and one of Kazakhstan's leading universities - the Eurasian National University in Astana - was named after a prominent ideologist of Eurasianism Lev Gumilev.
 
In general we can distinguish following basic features of the "Eurasian concept" by President Nursultan Nazarbayev. In the author’s opinion, they consist in a firm compliance with the following principles:
1) A realistic character, absence of "the ideology primacy";
2) The tendency to connect firmly the idea of "Eurasian integration" in the post-Soviet space with the purposes and objectives of modernization;
3) Focus on the priority of interests of the Republic of Kazakhstan as a sovereign independent State;
4) Realistic reflection of the current state of "the post-Soviet space" and main trends of its development.
5) Review of the prospects of "Eurasian integration" in the context of a multidirectional strategy adopted by the Kazakh government.
6) The tendency to close coordination of the economic and political integration.
7) consulting not only Kazakh and Russian interests within the "Integration Project," but the interests of Central Asian states as well. [4]
 
What factors ensure the success of the geopolitical position of Kazakhstan? Firstly, as Kazakh experts noted, Kazakhstan, represented by the leader Nursultan Nazarbayev, has a strong political will. Secondly, after years of independence Kazakhstan has practically implemented its will in the unique economic, social, political and humanitarian projects of modernization. Thirdly, the Republic of Kazakhstan is the heir of the centuries-old nomadic culture, which passionarity has strongly affected the global world formation since ancient times. Today this passionarity has been realized in proposing a number of initiatives answering the meaning and the essence interpreted in the frames of the contemporary Eurasian doctrine.
 
It is president Nazarbayev who has consistently been reinforcing the status of Kazakhstan as the leader country of the Central Asian region, who seeks to carry out in practice Eurasian principles interpreted in a modern key without confirming to politics or economics. Nursultan Nazarbayev is also an author of cultural and civilizational initiatives (World and traditional religions forum) in the contemporary crisis of the world and is trying to strengthen the dialogue between countries, civilizations and continents. Kazakhstan, a member of the main important institutions of post-Soviet space (CSTO, EurAsEC, Customs Union) and international organizations (the Organization “the Islamic Conference”), expanding its cooperation with the European countries within the OSCE, can play a very important role in establishment and realization of the multilateral partnership.
 
All these achievements and efforts could not stay unnoticed by western and eastern leaders. In this context it is not surprising that for the past several years, many states, representing those cultural civilizational "worlds", seek the partnership with Kazakhstan as a promising economic partner and a key political actor in the complex and little predictable Central Asian region.
 
Due to the realization of complex strategies by the leader of the nation modern Kazakhstan successively transforms into the Eurasian hub, one of the most dynamic and stable states in the territory of the CIS. At the same time, it serves a good example of inter-ethnic and religious tolerance, moderate Muslim country that has become a sort of a "bridge between East and West."
 
Domestic policy strategy of Kazakhstan answers the Eurasian imperatives, particularly in the field of nation-building politics. Over the centuries destinies of many people with different cultures, religions and traditions crossed on the historical Kazakh land. So the unique situation was created in when representatives of 140 ethnic groups and 40 confessions live peacefully together with the Kazakhs. Meanwhile a long-term cohabitation of different ethnic groups has formed a strong tradition of tolerance in the society.
 
Thus, today there are all necessary foundations for leaders, elites and peoples of Russia, Kazakhstan and Belarus to make a new decisive and qualitative step to the “Eurasian integration” - the orientation founded in the early 1990s by the national leader, president of Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, who has updated and is filled in the ideology of Eurasianism with a modern and concrete meaning.
 
Cited literature:
1. Lacoste Y. Fuer eine neue und umfassende Konzeption der Geopolitik // Welttrends. – 1994. - № 4. – P. 24.
2. Хаусхофер К. Континентальный блок // Элементы. – 1997. - №7. – P. 32.
3. Гумилев Л. Н. Заметки последнего евразийца. // Наше наследие. – 1991. - № 3. - P. 24 - 26.
4. Назарбаев Н. А. Евразийский союз: идеи, практика, перспективы, 1994-1997. – М.: Фонд содействия развитию соц. и полит. наук, 1997.  – 497 p.
 
English translation by Natalia Biryukova

samedi, 23 février 2013

US-Saudi Funded Terrorists Sowing Chaos in Pakistan

Destroying a Nation State: US-Saudi Funded Terrorists Sowing Chaos in Pakistan

Baluchistan, Target of Western geopolitical interests, Terror wave coincides with Gwadar Port handover to China. The Hidden Agenda is the Breakup of Pakistan

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Quetta, the capital of Pakistan’s southwest Baluchistan province, bordering both US-occupied Afghanistan as well as Iran, was the site of a grisly market bombing that has killed over 80 people. According to reports, the terrorist group Lashkar-e-Jhangvi has claimed responsibility for the attack. Billed as a “Sunni extremist group,” it instead fits the pattern of global terrorism sponsored by the US, Israel, and their Arab partners Saudi Arabia and Qatar.

The terrorist Lashkar-e-Jhangvi group was in fact created, according to the BBC, to counter Iran’s Islamic Revolution in the 1980′s, and is still active today. Considering the openly admitted US-Israeli-Saudi plot to use Al Qaeda and other terrorist groups across the Middle East to counter Iran’s influence, it begs the question whether these same interests are funding terrorism in Pakistan to not only counter Iranian-sympathetic Pakistani communities, but to undermine and destabilize Pakistan itself.

The US-Saudi Global Terror Network

While the United States is close allies with Saudi Arabia and Qatar, it is well established that the chief financier of extremist militant groups for the past 3 decades, including Al Qaeda, are in fact Saudi Arabia and Qatar. While Qatari state-owned propaganda like Al Jazeera apply a veneer of progressive pro-democracy to its narratives, Qatar itself is involved in arming, funding, and even providing direct military support for sectarian extremists from northern Mali, to Libya, to Syria and beyond.


France 24′s report “Is Qatar fuelling the crisis in north Mali?” provides a useful vignette of Saudi-Qatari terror sponsorship, stating:

“The MNLA [secular Tuareg separatists], al Qaeda-linked Ansar Dine and MUJAO [movement for unity and Jihad in West Africa] have all received cash from Doha.”

A month later Sadou Diallo, the mayor of the north Malian city of Gao [which had fallen to the Islamists] told RTL radio: “The French government knows perfectly well who is supporting these terrorists. Qatar, for example, continues to send so-called aid and food every day to the airports of Gao and Timbuktu.”

The report also stated:

“Qatar has an established a network of institutions it funds in Mali, including madrassas, schools and charities that it has been funding from the 1980s,” he wrote, adding that Qatar would be expecting a return on this investment.

“Mali has huge oil and gas potential and it needs help developing its infrastructure,” he said. “Qatar is well placed to help, and could also, on the back of good relations with an Islamist-ruled north Mali, exploit rich gold and uranium deposits in the country.”

These institutions are present not only in Mali, but around the world, and provide a nearly inexhaustible supply of militants for both the Persian Gulf monarchies and their Western allies to use both as a perpetual casus belli to invade and occupy foreign nations such as Mali and Afghanistan, as well as a sizable, persistent mercenary force, as seen in Libya and Syria. Such institutions jointly run by Western intelligence agencies across Europe and in America, fuel domestic fear-mongering and the resulting security state that allows Western governments to more closely control their populations as they pursue reckless, unpopular policies at home and abroad.

Since Saudi-Qatari geopolitical interests are entwined with Anglo-American interests, both the “investment” and “return on this investment” are clearly part of a joint venture. France’s involvement in Mali has demonstrably failed to curb such extremists, has instead, predictably left the nation occupied by Western interests while driving terrorists further north into the real target, Algeria.

Additionally, it should be noted, that France in particular, played a leading role along side Qatar and Saudi Arabia in handing Libya over to these very same extremists. French politicians were in Benghazi shaking hands with militants they would be “fighting” in the near future in northern Mali.

Lashkar-e-Jhangvi is Part of US-Saudi Terror Network

In terms of Pakistan’s Lashkar-e-Jhangvi, as well as the infamous Lashkar-e-Taiba that carried out the 2008 Mumbai, India attack killing over 160, both are affiliates of Al Qaeda, and both have been linked financially, directly to Saudi Arabia. In the Guardian’s article, “WikiLeaks cables portray Saudi Arabia as a cash machine for terrorists,” the US State Department even acknowledges that Saudi Arabia is indeed funding terrorism in Pakistan:

Saudi Arabia is the world’s largest source of funds for Islamist militant groups such as the Afghan Taliban and Lashkar-e-Taiba – but the Saudi government is reluctant to stem the flow of money, according to Hillary Clinton.

“More needs to be done since Saudi Arabia remains a critical financial support base for al-Qaida, the Taliban, LeT and other terrorist groups,” says a secret December 2009 paper signed by the US secretary of state. Her memo urged US diplomats to redouble their efforts to stop Gulf money reaching extremists in Pakistan and Afghanistan.

“Donors in Saudi Arabia constitute the most significant source of funding to Sunni terrorist groups worldwide,” she said.

Three other Arab countries are listed as sources of militant money: Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates.

Lashkar-e-Jhangvi has also been financially linked to the Persian Gulf monarchies. Stanford University’s “Mapping Militant Organizations: Lashkar-e-Jhangvi,” states under “External Influences:”

LeJ has received money from several Persian Gulf countries including Saudi Arabia and the United Arab Emirates[25] These countries funded LeJ and other Sunni militant groups primarily to counter the rising influence of Iran’s revolutionary Shiism.

Astonishingly, despite these admission, the US works politically, financially, economically, and even militarily in tandem with these very same state-sponsors of rampant, global terrorism. In Libya and Syria, the US has even assisted in the funding and arming of Al Qaeda and affiliated terrorist groups, and had conspired with Saudi Arabia since at least 2007 to overthrow both Syria and Iran with these terrorist groups. And while Saudi Arabia funds terrorism in Pakistan, the US is well documented to be funding political subversion in the very areas where the most heinous attacks are being carried out.

US Political Subversion in Baluchistan, Pakistan

The US State Department’s National Endowment for Democracy (NED) has been directly funding and supporting the work of the “Balochistan Institute for Development” (BIFD) which claims to be “the leading resource on democracy, development and human rights in Balochistan, Pakistan.” In addition to organizing the annual NED-BFID “Workshop on Media, Democracy & Human Rights” BFID reports that USAID had provided funding for a “media-center” for the Baluchistan Assembly to “provide better facilities to reporters who cover the proceedings of the Balochistan Assembly.” We must assume BFID meant reporters “trained” at NED-BFID workshops.

 Image: A screenshot of “Voice of Balochistan’s” special US State Department message. While VOB fails to disclose its funding, it is a sure bet it, like other US-funded propaganda fronts, is nothing more than a US State Department outlet. (click image to enlarge)

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Images: In addition to the annual Fortune 500-funded “Balochistan International Conference,” the US State Department’s National Endowment for Democracy has been busy at work building up Baluchistan’s “civil society” network. This includes support for the “Balochistan Institute For Development,” which maintains a “BIFD Leadership Academy,” claiming to “mobilize, train and encourage youth to play its effective role in promotion of democracy development and rule of law.” The goal is to subvert Pakistani governance while simultaneously creating a homogeneous “civil society” that interlocks with the West’s “international institutions.” This is how modern empire perpetuates itself.

 

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There is also Voice of Balochistan whose every top-story is US-funded propaganda drawn from foundation-funded Reporters Without Borders, Soros-funded Human Rights Watch, and even a direct message from the US State Department itself. Like other US State Department funded propaganda outfits around the world – such as Thailand’s Prachatai – funding is generally obfuscated in order to maintain “credibility” even when the front’s constant torrent of obvious propaganda more than exposes them.

http://www.bso-na.org/sitebuilder/images/bsona-929x195.jpg

Image: Far from parody, this is the header taken from the “Baloch Society of North America” website.

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Perhaps the most absurd operations being run to undermine Pakistan through the “Free Baluchistan” movement are the US and London-based organizations. The “Baloch Society of North America” almost appears to be a parody at first, but nonetheless serves as a useful aggregate and bellwether regarding US meddling in Pakistan’s Baluchistan province. The group’s founder, Dr. Wahid. Baloch, openly admits he has met with US politicians in regards to Baluchistan independence. This includes Neo-Con warmonger, PNAC signatory, corporate-lobbyist, and National Endowment for Democracy director Zalmay Khalilzad.

Dr. Wahid Baloch considers Baluchistan province “occupied” by both the Iranian and Pakistani governments – he and his movement’s humanitarian hand-wringing gives Washington the perfect pretext to create an armed conflagration against either Iran or Pakistan, or both, as planned in detail by various US policy think-tanks.

There is also the Baloch Students Organisation-Azad, or BSO. While it maintains a presence in Pakistan, it has coordinators based in London. London-based BSO members include “information secretaries” that propagate their message via social media, just as US and British-funded youth organizations did during the West’s operations against other targeted nations during the US-engineered “Arab Spring.”

 

 Image: A screenshot of a “Baloch Human rights activist and information secretary of BSO Azad London zone” Twitter account. This user, in tandem with look-alike accounts has been propagating anti-Pakistani, pro-”Free Baluchistan” propaganda incessantly. They also engage in coordinated attacks with prepared rhetoric against anyone revealing US ties to Baluchistan terrorist organizations.

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And while the US does not openly admit to funding and arming terrorists in Pakistan yet, many across established Western policy think-tanks have called for it.

http://landdestroyer.files.wordpress.com/2011/05/pakistanmap1.png

Image: Why Baluchistan? Gwadar in the southwest serves as a Chinese port and the starting point for a logistical corridor through Pakistan and into Chinese territory. The Iranian-Pakistani-Indian pipeline would enter from the west, cross through Baluchistan intersecting China’s proposed logistical route to the northern border, and continue on to India. Destabilizing Baluchistan would effectively derail the geopolitical aspirations of four nations.

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Selig Harrison of the Center for International Policy, has published two pieces regarding the armed “liberation” of Baluchistan.

Harrison’s February 2011 piece, “Free Baluchistan,” calls to “aid the 6 million Baluch insurgents fighting for independence from Pakistan in the face of growing ISI repression.” He continues by explaining the various merits of such meddling by stating:

“Pakistan has given China a base at Gwadar in the heart of Baluch territory. So an independent Baluchistan would serve U.S. strategic interests in addition to the immediate goal of countering Islamist forces.”

Harrison would follow up his frank call to carve up Pakistan by addressing the issue of Chinese-Pakistani relations in a March 2011 piece titled, “The Chinese Cozy Up to the Pakistanis.” He states:

“China’s expanding reach is a natural and acceptable accompaniment of its growing power—but only up to a point. ”

He continues:

“To counter what China is doing in Pakistan, the United States should play hardball by supporting the movement for an independent Baluchistan along the Arabian Sea and working with Baluch insurgents to oust the Chinese from their budding naval base at Gwadar. Beijing wants its inroads into Gilgit and Baltistan to be the first step on its way to an Arabian Sea outlet at Gwadar.”

While aspirations of freedom and independence are used to sell Western meddling in Pakistan, the geopolitical interests couched behind this rhetoric is openly admitted to. The prophetic words of Harrison should ring loud in one’s ears today. It is in fact this month, that Pakistan officially hands over the port in Gwadar to China, and Harrison’s armed militants are creating bloodshed and chaos, attempting to trigger a destructive sectarian war that will indeed threaten to “oust the Chinese from their budding naval base at Gwadar.”

Like in Syria, we have a documented conspiracy years in the making being carried out before our very eyes. The people of Pakistan must not fall into the trap laid by the West who seeks to engulf Baluchistan in sectarian bloodshed with the aid of Saudi and Qatari-laundered cash and weapons. For the rest of the world, we must continue to uncover the corporate-financier special interests driving these insidious plots, boycott and permanently replace them on a local level.

The US-Saudi terror racket has spilled blood from New York City, across Northern Africa, throughout the Middle East, and as far as Pakistan and beyond. If we do not undermine and ultimately excise these special interests, their plans and double games will only get bolder and the inevitability of their engineered chaos effecting us individually will only grow.

jeudi, 21 février 2013

La guerre civile en Syrie déstabilise le Caucase

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La guerre civile en Syrie déstabilise le Caucase

 

La guerre civile en Syrie est en train de plus en plus de déstabiliser le Caucase. Des islamistes tchétchènes qui luttent contre le Kremlin sont en train de soutenir l’opposition islamiste syrienne. La Russie craint qu’un régime islamiste à Damas ne change l’ensemble de l’équilibre de pouvoir dans la région. Dans le même temps, des conflits ethniques risquent de se répandre de la Syrie sur les régions du sud et du nord du Caucase.

L’on sait, depuis le milieu de l’année dernière, que l’opposition syrienne comprend jusqu’à 6.000 islamistes tchétchènes qui, depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, se battent pour l’indépendance nationale de la Fédération de Russie. En août, une attaque aérienne contre Alep avait causé la mort de Gelaye Rustam, fils d’un éminent seigneur de guerre tchétchène et qui avait combattu quatre ans contre l’armée russe.

Depuis 1991, la Russie a mené deux guerres en Tchétchénie contre les séparatistes islamiques. La Deuxième Guerre s’est officiellement terminée en 2009, mais la situation reste tendue depuis. L’année dernière, la situation s’était une fois de plus envenimée et de nombreuses attaques terroristes s’étaient produites en Tchétchénie et dans les républiques voisines du Daguestan et de l’Ingushetie. En octobre, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Kremlin a envoyé une armée dans la région.

Le journal libéral russe Nezasivimaya Gazeta avait commenté à l’époque que la Tchétchénie était en proie à une guerre civile et que l’invasion de l’armée signifiait le début d’une troisième guerre tchétchène. La profonde crise sociale et économique – le chômage atteint plus de 50 pour cent et l’infrastructure est pratiquement détruite – et l’indignation face aux crimes de guerre commis par l’armée russe continuent d’alimenter le soutien pour les islamistes. Sur le million d’habitants de la république montagneuse, au moins 125.000 ont péri dans des guerres depuis le début des années 1990.

Ce n’est pas sans raison que le Kremlin craint qu’un gouvernement islamiste en Syrie ne renforce les tendances islamistes au Caucase ainsi que la position de l’impérialisme américain qui pourrait fournir un soutien financier et militaire aux insurgés islamistes.

Le flux des réfugiés venant de Syrie, où vivent de nombreux peuples originaires du Caucase, risque aussi d’augmenter les tensions ethniques dans la région. L’opposition islamiste, basée principalement sur les sunnites, commet régulièrement des massacres contre des minorités ethniques et religieuses vivant en Syrie. L’année dernière, au moins 700.000 personnes au total ont fui la Syrie.

Parmi les différents peuples du Caucase vivant en Syrie, il y a 100.000 Tcherkesses qui sont mis en danger par la guerre civile. Les Tcherkesses avaient fui le Nord Caucase au milieu de la seconde moitié du dix-neuvième siècle lorsque la région avait été capturée par l’armée du Tsar après une répression sanglante. Depuis la fin de 2011, les représentants des Tcherkesses sollicitent l’aide du gouvernement russe pour émigrer en Russie. Jusqu’ici, toutefois, le Kremlin n’a autorisé l’immigration que de seulement 500 personnes vers la Russie. Les Tcherkesses sont aussi des musulmans et Moscou redoute qu’une installation de Tcherkesses vienne renforcer les tendances islamistes en Tchétchénie.

Pour la diaspora venant de l’Arménie, dans le sud du Caucase, la Syrie a été, avec l’Iran, une importante destination pour les réfugiés. La diaspora arménienne en Syrie comprend 80.000 personnes. Elle s’y est surtout réfugiée après le génocide des Arméniens commis par l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale. L’année dernière quelque 6.000 Syriens d’origine arménienne ont fui vers l’Arménie, et bien d’autres espèrent pouvoir s’y établir.

Comme bien d’autres minorités ethniques en Syrie, les Arméniens, qui sont pour la plupart des chrétiens, sont considérés comme étant loyaux envers Assad. Bien qu’ils se soient officiellement déclarés neutres dans la guerre civile, certains comptes-rendus disent qu’ils sont ciblés des deux côtés. Les soi-disant rebelles ont incendié un certain nombre d’églises, d’écoles et de résidences dans les districts arméniens et tué plusieurs personnes.

En Arménie, qui a été durement touchée par la crise économique mondiale et où le taux de chômage officiel est de 40 pour cent, de nombreux réfugiés vivent dans la pauvreté et sont incapables de trouver un emploi. Dans la capitale arménienne Erevan, les loyers ont déjà grimpé en flèche en raison du grand nombre de réfugiés.

L’escalade des guerres impérialistes au Moyen-Orient est en train d’exacerber les conflits ethniques au Caucase. Selon les médias iraniens, l’Azerbaïdjan a aidé à armer l’opposition syrienne. En août de l’année dernière, Téhéran avait accusé l’Azerbaïdjan d’avoir fourni secrètement 500.000 dollars US aux rebelles syriens.

Les relations entre l’Iran et l’Azerbaïdjan se sont rapidement détériorées au cours de l’année passée (voir : «Growing tensions between Iran and Azerbaijan.» en anglais). Le gouvernement de Bakou est lourdement impliqué dans les préparatifs de guerre des États-Unis et d’Israël contre l’Iran. C’est pour cette raison que le journal américain Washington Post a qualifié l’Azerbaïdjan d’«anti Iran.»

L’Azerbaïdjan entretient d’étroites relations économiques et militaires avec Israël qui est le deuxième plus important importateur de pétrole et de gaz d’Azerbaïdjan. Depuis des années, le régime de Bakou modernise systématiquement ses capacités militaires avec le soutien des États-Unis et d’Israël.

Selon le magazine américain Foreign Policy, Bakou a donné à Israël une autorisation d’accès à plusieurs bases aériennes situées le long de la frontière Nord de l’Iran et qui seraient susceptibles d’être utilisées lors d’une frappe aérienne contre Téhéran. En 2011, l’Azerbaïdjan et Israël ont conclu un accord d’armement s’élevant à plus de 1,6 milliard de dollars US ; l’argent permettrait à l’Azerbaïdjan de s’équiper de systèmes lance-missile basés en mer et de drones.

Le journal britannique Sunday Times a rapporté en décembre qu’Israël projetait de recourir à une frappe «préventive» contre l’Iran à l’aide de drones armés stationnés en Azerbaïdjan. L’Azerbaïdjan et Israël ont toutefois officiellement démenti cet article.

Néanmoins, pour Washington et Tel-Aviv, il est évident que l’Azerbaïdjan serait un facteur important dans une guerre contre l’Iran. La raison n’est pas seulement due à l’importance stratégique de la situation géographique de l’Azerbaïdjan qui est située sur la mer Caspienne riche en énergie et en bordure du nord-ouest de l’Iran. Un autre aspect important est que le nord de l’Iran abrite quelque 20 millions de personnes ayant des racines avec l’Azerbaïdjan. L’Azerbaïdjan même ne compte que 8 millions d’habitants.

Les conflits territoriaux entre l’Azerbaïdjan et l’Iran se sont embrasés après l’effondrement de l’Union soviétique et l’indépendance de l’Azerbaïdjan il y a 20 ans. L’impérialisme américain est actuellement en train d’exploiter tout particulièrement ces tensions ethniques et régionales pour promouvoir ses propres intérêts géostratégiques. En tant que partie intégrante de la stratégie de guerre contre l’Iran, Washington est aussi en train d’étudier la sécession du nord de l’Iran.

L’été dernier, un membre républicain de la Chambre des représentants des États-Unis de Californie, Dana Rohrabacher, avait adressé une lettre à la secrétaire d’État de l’époque, Hillary Clinton, en appelant à une lutte «pour l’indépendance de l’Azerbaïdjan Sud de l’Iran et la possibilité d’une union avec la République d’Azerbaïdjan». L’ambassadeur américain en Azerbaïdjan s’était empressé d’indiquer clairement que ceci ne représentait que les vues personnelles de Rohrabacher.

Depuis plus d’un an, le parlement d’Azerbaïdjan est en train de débattre sur le changement de nom de la république en «Azerbaïdjan Nord», ce qui est une provocation claire et nette contre l’Iran.

Avec l’intensification de la guerre civile syrienne et les préparatifs de guerre contre l’Iran, les impérialistes jouent délibérément avec le feu. Le conflit syrien et une guerre contre l’Iran embraseraient l’ensemble du Moyen-Orient, du Caucase et de l’Asie centrale. L’objectif des deux guerres est de déstabiliser la région entière et d’inciter à des conflits ethniques dans le but d’affaiblir la position de la Chine et de la Russie ainsi que de préparer le terrain à un nouveau partage entre les puissances impérialistes de ces régions riches en ressources.

Clara Weiss

lundi, 18 février 2013

Kartographie als imperiale Raumgestaltung

Ute Schneider

Kartographie als imperiale Raumgestaltung
Alexander (Sándor) Radós Karten und Atlanten
 

Ex: http://www.zeithistorische-forschungen.de/

 

Gliederung:

1. Der Kartograph Alexander (Sándor) Radó: Grenzgänger und Spion
2. Die Atlanten und ihre politischen Botschaften
3. Fazit: Überlegungen zur Rezeption und Bedeutung der Karten
Anmerkungen Angaben zur Autorin Zitierempfehlung 
Text:

 

„[...] an der Wand rechts eine Karte des Gebiets, von einem deportierten früheren Offizier gezeichnet, an der linken Wand die Karte der Kommission für wirtschaftliche Planung; auf dieser Karte waren die Plätze der künftigen Fabriken, der Eisenbahnen, des Kanals, der drei Arbeitersiedlungen, der Bäder, der Schulen, der Sportplätze zu sehen, die in der Stadt errichtet werden sollten.“1

 

„L’Affaire Toulaêv“ nannte Victor Serge seinen 1948 in Frankreich publizierten Roman, in dem er den Terror in der Sowjetunion Stalins literarisch verarbeitete. Thema des Romans ist eine sich ins Hysterische steigernde bürokratische Untersuchung als Reaktion auf die Ermordung eines kommunistischen Politikers, die sich bald in die tiefsten Provinzen des Imperiums ausweitete. Maßgebliche Elemente des Romans sind die geopolitischen Bedingungen der Sowjetunion, ihre territoriale Ausdehnung, die Landschaft und die Topographie, die die „Verortungen“ und das Handeln der Akteure leiten und bestimmen. Ein Aspekt verdient besondere Aufmerksamkeit: Die Sowjetunion als Raum politischer Gestaltung wird nicht nur in Diskursen, Wirtschaftsplänen und theoretischen Schriften entworfen, sondern auch visuell erzeugt und genutzt. Die Karte als Repräsentation des Raumes, die einzelne Städte abbildet, aber weitaus häufiger das gesamte Staatsgebiet, liefert den Protagonisten einen „Möglichkeitsraum“,2 in den sie ihre Pläne und damit die Zukunft der Sowjetunion einschrieben.

 

Die nicht wenigen Hinweise auf Karten in diesem Roman werfen verschiedene Fragen nach der Bedeutung von Karten in der Sowjetunion auf, aber auch nach ihrer Rolle bei der Entstehung und Repräsentation von Imperien im Allgemeinen. Beide Aspekte sind von der historischen Forschung noch kaum untersucht worden. Dies hängt - und die Sowjetunion stellt keineswegs einen Einzelfall dar - einerseits mit einer Vernachlässigung des Raumes und seiner kartographischen Repräsentationen auch von Seiten der zeithistorischen Forschung zusammen. Obgleich Karten zur Illustration und Veranschaulichung in der Geschichtswissenschaft weit verbreitet sind, spielen Karten als historische Quellen eine bisher völlig nachgeordnete Rolle.

2

 

Mehr als ein illustrativer Charakter kommt ihnen auch in der gegenwärtigen Debatte über Imperien in aktueller und historischer Perspektive selten zu. Das ist insofern verwunderlich, als gerade die Raumbeherrschung und die Konkurrenz um den Raum zu den zentralen Charakteristika von Imperien zählen.3 So finden sich bei Herfried Münkler zwar insgesamt elf historische Karten, die etwa die Ausdehnung des Seeimperiums der Athener, das russische Imperium und die gegenwärtige globale amerikanische Militärpräsenz abbilden. Im Text gibt es jedoch keine Verweise; und die Tatsache, dass dem Kartographen nirgendwo gedankt wird, legt die Vermutung nahe, dass der Verlag die Karten zur Veranschaulichung ergänzt hat.

 

Spiel(t)en Karten in der Neuzeit in Europa - und diese Einschränkung ist wichtig, solange wir so wenig über die Kartenverwendung in früheren und gegenwärtigen Gesellschaften wissen - für Herrscher und Politiker beim Aufbau eines Imperiums und als Medium der Integration der Bevölkerung eine Rolle? Obgleich Münkler über die Ausbildung von Identität, über Bildungsprogramme sowie den Ausbau von Informations- und Mediensystemen spricht, werden Karten als Instrument, um in den Köpfen der Menschen eine Vorstellung vom Imperium und seiner Bedeutung oder Bedrohung zu verankern, überhaupt nicht thematisiert. Inwieweit stell(t)en Karten ein Mittel der Mobilisierung dar, und welches Bild vermittel(te)n sie?

 

Dass die Bedeutung von Karten im Konstituierungsprozess von Imperien in der Neuzeit nicht gering veranschlagt werden darf, zeigen neuere Untersuchungen zum British Empire. Der Raum des Empire war seit dem frühen 19. Jahrhundert auf Weltkarten projiziert worden, lange bevor eine flächendeckende staatliche Durchdringung erreicht worden war. Durch eine monochrome Markierung in der Signalfarbe Rot oder aus Gründen der Handkolorierung in Rosa war eine Homogenität antipiziert worden, die anfänglich die christlichen Missionen und im späten 19. Jahrhundert Imperialisten wie Cecil Rhodes zur Erschließung und Inbesitznahme neuer Räume antrieb. Der Kartentypus fand weite Verbreitung über Zeitungen und andere Medien, so dass sich das Bild in den Köpfen aller Bewohner des Empire und nicht nur in Großbritannien einprägte. Als kognitive Karte oder mental map fanden Karten des British Empire Eingang in die Memoirenliteratur, Prosa und Poesie und damit in das kulturelle Gedächtnis, so dass man von einem britischen Erinnerungsort sprechen kann.4

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Vor dem Hintergrund der Ergebnisse zum Stellenwert von Karten als politischem und kulturellem Gestaltungsraum bei der Konstruktion des British Empire gewinnt die Frage nach ihrer Rolle bei dem Aufbau anderer Imperien wie etwa der Sowjetunion nach 1917 weitere Relevanz. Dass die Sowjetunion der Kartographie besondere Bedeutung beimaß, brachte sie 1934 durch die Gründung des „Instituts des großen Sowjet-Atlas“ in Moskau zum Ausdruck. Aufgabe dieses Instituts war es, den „größten Atlas“ der Welt zu schaffen.5 Ein Stab von 200 Mitarbeitern und eine Vielzahl von Wissenschaftlern waren mit dem Projekt befasst, das auf drei Bände angelegt war. Die ersten beiden Bände erschienen 1937 und fanden in Deutschland eine gemischte Aufnahme. Der dritte Band, der „Übersichts- und Wirtschaftskarten der ausländischen Staaten“ enthalten sollte, konnte wegen des Zweiten Weltkrieges nicht mehr erscheinen. Der Redakteur dieses dritten Bandes war der Kartograph Alexander (Sándor) Radó (1899-1981), der nach eigenen Angaben auch an den Arbeiten der anderen Bände beteiligt war und sich seit den frühen 1920er-Jahren mit der Herstellung und Verbreitung eines kartographischen Bildes der Sowjetunion befasste.6 Der Schwerpunkt seiner Arbeit lag in der thematischen Kartographie, und das Spektrum reichte von historischen Prozessen bis hin zu wirtschaftlichen und technischen Entwicklungen der damaligen Gegenwart. Dass seine Karten dabei immer auch propagandistische Funktionen erfüllten, stellte nicht nur die Kritik fest, sondern war durchaus beabsichtigt.7 Die Kunst des Kartographen lag für Radó gerade darin, die Botschaft mit geeigneten technischen Mitteln so in die Karte zu zeichnen, dass sie vom Leser verstanden werden konnte. „Durch die Kombination von Zeichengrößen und beabsichtigten Kontrastwirkungen kann im Kartenbenutzer ein ‚furchterregendes‘ oder als Gegenteil ein ‚beruhigendes‘ psychisches Gefühl geweckt werden. Deshalb muß bei der Schaffung dieser Karten mit solchen beim Kartenbenutzer unbewußt auftretenden psychologischen Wirkungen gerechnet werden.“8

 

Radó wollte mit seinen Karten ein Bild der jungen Sowjetunion kreieren, das darauf zielte, im In- und Ausland ihre politisch-historische Entwicklung, ihre gesellschaftlichen und wirtschaftlichen Bedingungen und nicht zuletzt ihre Rolle als politisches Imperium in der Welt hervorzuheben. Da aber jede Karte durch die Standortgebundenheit des Kartographen beeinflusst wird, selbst wenn sie nicht dezidiert zum Zweck der Propaganda entsteht, spiegeln seine Karten auch die wechselvolle Politik der Sowjetunion nach der Revolution wider. Zusammen mit weiteren Karten kam ihnen sogar eine prominente Rolle in der Minderheitenpolitik zu, mit all ihren gewaltsamen Folgen unter Stalin. Bevor einzelne dieser Karten vorgestellt werden, sei kurz ein Blick auf das Leben Radós geworfen, weil es sein Werk beeinflusste und zudem charakteristisch für zahlreiche Biographien des 20. Jahrhunderts ist.

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1. Der Kartograph Alexander (Sándor) Radó: Grenzgänger und Spion

 

Im Sommer 1968 fertigte der amerikanische Geheimdienst CIA ein geheimes Dossier über Alexander Radó an. Nicht ohne Bewunderung sprach sich der Autor dafür aus, Radó einen Platz im „pantheon of major intelligence figures of the times“ einzuräumen.9 Das Dossier stellt die wesentlichen Etappen im Leben Radós vor, wie sie wenige Jahre später auch in seiner Autobiographie zu lesen waren.10 Diese Memoiren, die unter dem Titel „Deckname Dora“ in West- bzw. „Dora meldet“ in Ostdeutschland erschienen, sind eines der wenigen Selbstzeugnisse, die von Radó bisher zugänglich sind. Das hängt mit seinem Leben in verschiedenen Diktaturen und einer generellen Furcht zusammen, unter diesen politischen Umständen persönliche Dokumente zu hinterlassen. Auch Radós Erinnerungen wurden in der Sowjetunion zensiert und korrigiert, sieht man einmal von den Glättungen ab, die er selbst vorgenommen hat.11

 

Der 1899 in Budapest geborene Alexander Radó entstammte dem vermögenden jüdischen Bürgertum. Als „Sohn bemittelter Eltern“ konnte er nicht nur das Gymnasium besuchen, sondern auch zur „Sommerfrische“ nach Italien und Österreich reisen.12 1918 wurde er einberufen, begann aber parallel dazu ein Jurastudium in Budapest und machte während der Revolution von 1918 die Bekanntschaft revolutionärer Sozialisten. Ende des Jahres trat er der Kommunistischen Partei Ungarns bei. Einer Leidenschaft seiner Kindheit folgend, begann er als Politkommissar für die ungarische „Rote Armee“ Landkarten zu zeichnen, für die es nach dem Zerfall der österreichisch-ungarischen Armee großen Bedarf gab.13 Mit dem Ende der Räterepublik im Jahr 1919 floh Radó nach Wien und später nach Deutschland, wo er in Jena ein Studium der Kartographie begann. Unterbrochen durch mehrfache Reisen in die Sowjetunion, die er immer auch zum Kartographieren und Sammeln von Landkarten nutzte, beendete er sein Studium im Jahr 1924. In diesem Jahr erschien seine erste Karte der Sowjetunion im Braunschweiger Westermann-Verlag. Es folgten weitere Arbeiten über die Sowjetunion für zahlreiche große deutsche Atlanten. Nach eigenen Angaben war es Radó, der „für die Gebiete der UdSSR die sowjetische politische und geographische Einteilung und Terminologie“ einführte.14 Radó verfasste außerdem einen Reiseführer durch die Sowjetunion, der zu einem Standardwerk wurde, und war einer der ersten Kartographen, der die Luftfahrt für die Kartographie nutzte.15 1933 emigrierte Radó mit seiner Familie nach Paris und bereits drei Jahre später in die Schweiz. Jeden Ortswechsel verband Radó jeweils mit der Gründung einer geographischen Nachrichtenagentur, die die europäische Presse mit politischen und wirtschaftlichen Karten belieferte. Die Niederlassung in der Schweiz geschah auf Wunsch Moskaus und mit dem Ziel der Übernahme einer Spionagetätigkeit, zumal Radó „kein Neuling in der konspirativen Tätigkeit“ war.16 Unter dem Decknamen „Dora“ sammelte er militärische Informationen für die Sowjetunion und informierte sie während des Zweiten Weltkrieges etwa über die deutschen Pläne und Truppenbewegungen im Zusammenhang mit dem geplanten Angriff auf die Sowjetunion. Kurz vor der Enttarnung gelang es ihm unterzutauchen, und 1944 floh er schließlich nach Paris.

 

Dort endet die Geschichte von Radós Spionagetätigkeit, und das Buch „Dora meldet“ schließt mit einem Ausblick auf die Schicksale seiner Weggefährten und Mitarbeiter. Den Faden seiner eigenen Biographie knüpft Radó erst mit dem Jahr 1955 an, in dem er „nach langen und schweren Prüfungen [...] endlich in meine Heimat zurückkehren“ konnte.17 Über sein Schicksal zwischen Kriegsende und der Rückkehr nach Ungarn im Jahr 1955 erfahren wir nur, dass er „1948 infolge des Stalinschen Personenkults spurlos verschwunden war“.18 Ihm erging es so wie zahlreichen anderen Kommunisten, die in Spanien und an anderen Fronten für ihre Überzeugung gekämpft hatten. Viele von ihnen waren ebenfalls jüdischer Herkunft, doch nur wenige hatten wie er das Glück, die Straflager zu überleben.19 Die CIA wusste über den Verbleib Radós immerhin zu berichten, dass er in Moskau zu 15 Jahren Arbeitslager in Sibirien verurteilt worden war. Inwieweit es gute Beziehungen oder seine fachlichen Kenntnisse waren, die ihn in ein geophysikalisches Observatorium in die Nähe von Moskau brachten, war auch der CIA nicht bekannt. Der US-Geheimdienst wusste aber, dass Radó dort ein „prisoner with privileges“ war, der sich mit Kartenproblemen und militärischen Navigationssystemen befasste.20

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Im Zuge der Entstalinisierung konnte Radó 1955 nach Ungarn zurückkehren. Beruflich begann er eine neue Karriere in der staatlichen Kartographie, und er zeichnete fortan mit der ungarischen Variante seines Namens: Sándor. Der kommunistische Kosmopolit Radó, der 1920 der sowjetischen KP beigetreten war, setzte mit diesem Wechsel ein Zeichen des Neuanfangs unter Betonung seiner ungarischen Herkunft und Verbundenheit. In beruflicher Hinsicht knüpfte Radó in Ungarn an beide Stränge seines Lebens vor 1945 an - er setzte sowohl seine kartographischen Projekte als auch seine geheimdienstliche Tätigkeit fort. Von letzterem ging zumindest die CIA aus, die Ungarn als eine Art geographisches Spionagezentrum betrachtete. Sukzessive strukturierte Radó die ungarische Kartographie und ihre Publikationen um und machte etwa die dreisprachig erscheinende Zeitschrift „Cartactual“ zu einem vor allem im westlichen Ausland angesehenen Organ.21 1967 begann Radó mit der Erstellung von Karten für die politische Schulung und die Propagandaarbeit. Innerhalb weniger Jahre erschienen mehr als 200 verschiedene Plakatkarten und Kartenblattserien, die in Schulen, Betrieben und Bibliotheken Verwendung fanden. Die Karten informierten über ein breites Themenspektrum, das von den „Überschwemmungen in Ungarn im Jahr 1970“ bis zu den „Errungenschaften und Aufgaben der Industrieentwicklung 1971-1975“ reichte. Der Schwerpunkt lag bei nationalen Themen und den sozialistischen Staaten; einzelne Karten befassten sich aber auch mit dem nichtsozialistischen Ausland.22

 

Seine kartographischen Fähigkeiten und seine Sprachkompetenzen - Radó sprach mindestens sechs Sprachen fließend - beförderten sein internationales Ansehen und seine Macht.23 Mit zahlreichen Ehren ausgezeichnet starb Radó im Jahr 1981. Viele seiner Projekte wurden weit über seinen Tod hinaus fortgeführt, und in Ungarn gilt er bis heute als der Begründer der nationalen und politischen Kartographie.24 Neben seiner politischen Überzeugung, an der Radó sein Leben lang festhielt - er nutzte keine seiner zahlreichen Westreisen zur Flucht -, war es die fachliche Kompetenz, die sein Überleben und eine zweite Karriere ermöglichte. Die Biographie Radós ist insofern nicht untypisch für das 20. Jahrhundert, als es in den sozialistischen Staaten nach dem Zweiten Weltkrieg zahlreiche Intellektuelle gab, deren Leben durch die Diktaturen mehrfache Brüche erfahren hatte. György Konrád und Iván Szelényi, die sich intensiv mit der osteuropäischen Intelligenz und ihren Mechanismen des Machterhalts und -ausbaus befasst haben, bezeichneten diesen Intellektuellentypus als „Doppelstaatsbürger von Partei und Fach“. „Ideologische Vertrauenswürdigkeit“ und die fachliche Qualifikation sicherten langfristig die Position dieser Doppelstaatsbürger, unabhängig von politischen Konjunkturen und Richtungswechseln.25

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2. Die Atlanten und ihre politischen Botschaften

 

2.1. Der „Atlas für Politik Wirtschaft Arbeiterbewegung“. Im Jahr 1930 erschien in Deutschland und ein Jahr später in Japan der erste von drei geplanten Bänden eines Atlasses unter dem Titel „Atlas für Politik Wirtschaft Arbeiterbewegung“. Aus politischen Gründen blieb es jedoch bei diesem ersten Teil, der den Imperialismus zum Thema hat.26 Den Einband hatte John Heartfield gestaltet, und das Vorwort stammte aus der Feder des stellvertretenden Volkskommissars des Äußeren, Fjodor Rothstein, der auf den Zusammenhang von Geographie, Geschichte und Politik hinwies.27 Radó geht in seinen Memoiren und im Vorwort zum Reprint von 1980 auf die Entstehung des Atlasses ein; indem er ihn auf ein Gespräch mit Lenin zurückführt, stellt er sich und sein Werk in eine unmittelbare Traditionslinie zur Russischen Revolution. Diese Verbindung unterstreicht er zusätzlich durch den Hinweis, dass ihm Lenin bei der Kartensuche geholfen habe.28

 

Unterteilt in sechs Kapitel stellt der Atlas auf schwarz-weißen und farbigen Karten politische und wirtschaftliche Themen und Entwicklungen vor. Zahlreiche dynamische Karten markieren mit dicken roten und schwarzen Pfeilen unterschiedliche Beziehungen und Bewegungen zwischen einzelnen Staaten. Die Sowjetunion springt dem Betrachter auf vielen Karten förmlich entgegen, weil sie durch ein kräftiges Rot hervorgehoben wird. Rot ist nicht nur eine Signalfarbe, die Bedeutung markiert und hervorhebt, sondern auch die symbolische Farbe des Sozialismus und Kommunismus.

 

Wie bereits erwähnt, war Rot bzw. Rosa außerdem die Farbe, die Großbritannien seit dem 19. Jahrhundert in der Kartographie zur Hervorhebung des British Empire nutzte. Radó war sich der Wirkung von Farben bewusst und kannte möglicherweise sogar die Karten des Empire; zudem hatte sich die Zuordnung von Rot und Empire nicht nur in Großbritannien durchgesetzt. Indem Radó die Sowjetunion in diesem grellen Rot und monochrom markierte, betonte er sie nicht nur, sondern zeigte den Betrachtern vielmehr, dass das neue Imperium seinen Raum und Platz in der Welt beanspruche und die Konkurrenz mit den alten Imperien aufnehme. Die farbliche Hervorhebung wurde durch die Wahl der Projektion verstärkt, denn die von Radó bevorzugte Mercatorprojektion begünstigte die Flächengröße der Sowjetunion. Die kartographischen Mittel und die Absicht, „plakatartig“ zu wirken, fielen den Rezensenten des Werkes auf, die teilweise äußerst detailliert auf inhaltliche und dar-stellerische Fehler im Atlas eingingen. Die Rezensenten waren sich einig, dass dieser Atlas als ein „hochinteressantes Dokument für die Art sowjetrussischer Propaganda in Deutschland zu werten“ sei.29

 



 
Karte: 'Die Einkreisung der Sowjetunion durch den Britischen Imperialismus'

„Die Einkreisung der Sowjetunion durch den Britischen Imperialismus“
(aus: Radó, Atlas [Anm. 26], S. 91)
 

 

Zahlreiche Karten vermitteln auch das Bild einer isolierten Sowjetunion. Das gilt weniger für eine Karte, die explizit den Titel „Die Isolierung der Sowjetunion in Europa“ trägt, aber kaum mehr als die westlichen Nachbarn von Finnland bis zur Türkei zeigt,30 als vielmehr für solche Karten, die etwa „Das Rüsten zum nächsten Krieg“ zeigen. Eine geradezu „unbewaffnete“ Sowjetunion, die hauptsächlich ihre Grenzen verteidigt, wird dieser Karte zufolge von hochgerüsteten europäischen und asiatischen Staaten eingekreist und bedroht.31 Mit diesem Bild knüpfte Radó an ältere Wahrnehmungsmuster an, die auf Gefühlen von Bedrohung durch die Nachbarn Russlands basierten. Der Atlas, der sich heute in erstaunlich vielen Bibliotheken findet, war aber weit mehr als ein Propagandainstrument; er spiegelt auch die sowjetische Politik und ihre Konjunkturen in den ersten Jahren nach der Revolution wider. Beispiele dafür sind die Benennungen und der Umgang mit den zahlreichen Ethnien im Vielvölkerreich.

 


 
Karte: Die proletarische Großmacht Die Sowjetunion

„Die proletarische Großmacht - Die Sowjetunion“
(aus: Radó, Atlas [Anm. 26], S. 43)
 

 

Während Radó auf allen Karten - mit Ausnahme derjenigen des Zarenreichs - die Benennung „Sowjetunion“ wählt (in unterschiedlichen Schreibweisen), spricht er auf dieser Karte von „Russland“. Hier spiegelt er die russische und städtische Dominanz in der bolschewistischen Partei.32 Sie führte mit dem Sieg und der Ausdehnung der Bolschewiki bis an die Peripherie zu erheblichen Problemen. Denn es stellte sich mit aller Vehemenz die Frage nach dem Umgang mit der multiethnischen Heterogenität. Während vor allem linke Intellektuelle gegen eine „Nationalisierung des sozialistischen Projekts“ votierten,33 sprach sich Lenin für das Prinzip der Ethnizität aus, und Stalin teilte die Sowjetunion in Republiken mit unterschiedlichem Autonomiestatus ein. Diese Politik der Regionalisierung ging mit statistischen Erhebungen und Untersuchungen einher. Das Ergebnis war eine Fokussierung auf die Minderheiten, ihre Klassifizierung und Zuweisung zu bestimmten Territorien, die schließlich auf Karten dokumentiert und mit Grenzen markiert wurden. Die an diesem Prozess beteiligten Experten - „Ethnologen, Orientalisten und Statistiker“ - entwickelten im wahrsten Sinne des Wortes „Kriterien, die es ihnen erlaubten, die ethnische Landkarte neu zu vermessen und das Imperium als Verbund von Nationen zu strukturieren“.34 Die Karten schließlich machten dies sichtbar und erleichterten den zweiten Schritt, eine brutale Sowjetisierungspolitik und die erzwungene Integration in die Union.35

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Karte: Die Lösung der nationalen Frage in der Sowjetunion

„Die Lösung der nationalen Frage in der Sowjetunion“
(aus Radó, Atlas [Anm. 26], S. 157)
 

 

In Radós Atlas erscheinen Ethnien noch wenig relevant. Mit Ausnahme der Karte der „proletarischen Großmacht“, die auf die Republiken auch im begleitenden Text ausdrücklich hinweist, erwähnt Radó sie nicht und zeichnet vielmehr einen homogenen, nationalen Raum. Die Sowjetunion unterscheidet sich damit nicht von der Darstellung der anderen Staaten, die ebenfalls als homogene Blöcke markiert sind. Der Atlas verschweigt aber nicht generell die in der Zwischenkriegszeit virulente Nationalitätenfrage; er dokumentiert Minderheiten in zahlreichen europäischen Staaten und in Nordamerika. Dabei lässt Radó auch die Sowjetunion nicht aus.


 



Karte: Nationalitäten in den Vereinigten Staaten von Amerika

„Nationalitäten in den Vereinigten Staaten von Amerika“
(aus: Radó, Atlas [Anm. 26], S. 145)
 

 

Die beiden Karten unterscheiden sich jedoch grundlegend. Im Fall Nordamerikas präsentiert Radó keineswegs ein monochromes Bild, sondern ein Territorium, das von Reservaten der „Indianer“ - in roten Blöcken dargestellt - und Ansiedlungen der „Neger“ - in schwarzen Kreisen, die sich vor allem im Osten finden - wie ein Flickenteppich durchsetzt ist. Dass Radó sich für die Farben Rot und Schwarz entschieden hat, ist, auf einer symbolischen Ebene betrachtet, durchaus naheliegend und entspricht kartographischen Prinzipien. Auffällig ist aber, dass Rot auch die „weiße“ und asiatische Bevölkerung repräsentiert, obwohl die politische Sympathie Radós bei der „neu entstandenen schwarzen Arbeiterklasse“ lag, deren Aufgabe es sei, „nicht nur die Befreiungsbewegung der Neger in den Vereinigten Staaten von Amerika, sondern auch der kolonial versklavten Negermassen in Afrika und in Mittel- und Südamerika zu führen“.36 In der Gesamtschau werden die Vereinigten Staaten von Amerika von Radó als ein Territorium präsentiert, das in ethnische Gruppen zersplittert ist und sich nicht als homogener Staat entwickeln kann.

 

Die Unterschiede zur Repräsentation der Sowjetunion könnten kaum größer sein. Hier zeigt Radó ausschließlich die politische Gliederung (Karte s.o., Abschnitt 7), während die „fast 200 Nationalitäten“, die er im Begleittext erwähnt, nicht differenziert und lokalisiert werden. Das entspricht der offiziellen Politik der Sowjetunion in den frühen 1920er-Jahren, die den „Gliedstaaten“ sehr unterschiedliche Formen von Autonomie gewährte, aber gerade erst mit der Erstellung differenzierter Karten der ethnischen Verteilung auf der Basis statistischer Erhebungen begann. Die Karte Radós dokumentiert gewissermaßen diesen Prozess der Regionalisierung, in dem sich die Sowjetunion befand. Sieht man einmal von den wenigen Karten zur Nationalitätenfrage ab, repräsentiert Radó die Sowjetunion als einen monochromen und damit homogenen politischen Raum. Indem der Atlas außerdem Bodenschätze und Industrie, Verkehrsverbindungen und militärisches Potenzial auf dem Territorium der Sowjetunion überwiegend verschweigt, erscheint diese rote Fläche ohne die Merkmale, mit denen Radó die „imperialistischen“ Staaten charakterisierte. Hier bot sich - so eine mögliche Lesart - dem „neuen Menschen“ ein breites Betätigungsfeld beim Aufbau einer kommunikativen Vernetzung, bei der Industrialisierung, kurz beim Aufbau eines Imperiums unter der Farbe und den Zeichen des Sozialismus. Erste Erfolge einer solchen Aufbauleistung konnten die Briten im Jahr 1938 zur Kenntnis nehmen, als Radó mit seinem „Atlas of To-day and To-morrow“ „a snapshot photograph of our rapidly changing world“ publizierte.37

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2.2. „The Atlas of To-day and To-morrow“. Dieser im Format etwas kleinere Atlas enthält in den sechs Kapiteln deutlich mehr Karten, die außerdem in viel ausführlicheren Texten und durch zahlreiche Statistiken erläutert werden. Im Unterschied zum deutschen präsentiert der englische Atlas ausschließlich schwarz-weiße Karten, so dass die Sowjetunion dem Leser trotz der Mercatorprojektion nicht so dominant ins Auge springt. Zudem - hier spiegeln sich die politischen Veränderungen der 1930er-Jahre - vermittelt der Atlas ein anderes Bild der Sowjetunion und ihrer Stellung innerhalb der Staatengemeinschaft. Sie wird als gleichrangige politische, militärische und ökonomische Macht exponiert. Auf einer Karte zum weltweiten militärischen Potenzial erscheint die Sowjetunion längst nicht mehr als der bedrohte, eingekreiste und wehrlose Staat wie noch in der deutschen Ausgabe. Auch wenn sie im Vergleich zu den anderen Staaten nicht über eine umfangreiche Flotte verfügte, so stellte Radó sie hinsichtlich der aktiven Armee bereits als zweitstärkste militärische Macht nach China dar.38

 

Neben der Gleichrangigkeit betont der englische Atlas die Eingebundenheit und Vernetzung der Sowjetunion etwa durch mehrere Kommunikations- und Verkehrskarten, die Radó in diese Ausgabe aufnahm. Die Sowjetunion ist Bestandteil eines globalen Netzwerkes von Kommunikations-, Kapital- und Güterströmen. Dass diese Vernetzung, heute als Globalisierung bezeichnet, nicht nur ein Spezifikum der Sowjetunion war, brachten die Rezensenten zum Ausdruck. Ihr Urteil über den Wert der Karten und deren Informationsgehalt fiel positiver aus als beim deutschen Vorläufer. Zwar fanden die Rezensenten wieder kleinere Fehler, erachteten die Bezeichnungen als „Norwegian“ and „Danish Empire“ als weit herbeigeholt und wiesen auf die politischen Implikationen des Atlasses hin, betonten aber im Gegenzug die besondere Bedeutung des Kartenmaterials und des Atlasses insgesamt, zumal in einer Zeit, in der die Welt schrumpfe.39 Die andere Qualität der Karten, die auf statistischem Material beruhten und zudem durch umfangreiche Statistiken ergänzt wurden, hing einerseits mit den konzentrierten Bemühungen um statistische Erhebungen in der Sowjetunion zusammen, war andererseits aber auch eine Frage des Zugangs. Radó arbeitete seit 1936 in Genf und konnte hier zusätzlich zu dem sowjetischen Material die Bibliothek des Völkerbundes nutzen. Bei der Erstellung der Karten für den Atlas war ihm außerdem die Tochter eines hohen polnischen Beamten des Völkerbundes behilflich, die selbst Kartographin war.40

 

Mehr als eine veränderte kartographische Darstellungsform bietet Radó auch im Umgang mit der Nationalitätenfrage, der in diesem Atlas ebenfalls ein Kapitel gewidmet ist. Zum einen findet sich auch hier wieder eine Karte zur politischen Struktur, die allerdings im Gegensatz zur deutschen Ausgabe die einzelnen Republiken grafisch deutlich voneinander abgrenzt. Russland erscheint als monochromer Block, durchsetzt von einzelnen autonomen Territorien, während die Republiken der Föderation in der Schraffur deutlich hervorgehoben und unterschieden werden. Die zugehörige Statistik enthält zudem genaue Angaben zu den jeweiligen Bevölkerungszahlen. Die Karte gibt zwar auch die offizielle Politik der 1920er-Jahre wieder, zieht im Gegensatz zur deutschen Ausgabe aber klare Grenzen zwischen den Teilrepubliken und bildet damit, obgleich es um die politische Struktur geht, einen weiteren Schritt bei der Klassifikation von ethnischen Minderheiten ab. Der Prozess von nationalen Zuschreibungen und Zuordnungen war eine Folge der sowjetischen „Indigenisierung und Nationalisierung von Herrschaft“,41 die nicht selten zuerst auf Karten dokumentiert wurde.

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Karte: Political Structure of the Soviet Union

„Political Structure of the Soviet Union“
(aus: Radó, The Atlas [Anm. 37], S. 59)
 

 

Nachdem unter Stalin die Politik der Sowjetisierung und eine gewaltsame Unterdrückung der Minderheiten einsetzte, zeigten diese Karten den „Feind“ im Innern; sie konnten zu seiner Verortung und zu gezielten politischen Maßnahmen genutzt werden. Aus Moskau berichten Zeitzeugen, dass es Ende der 1930er-Jahre dort geradezu eine Obsession war, Nachbarn und Kollegen nach ihrer ethnischen Zugehörigkeit zu klassifizieren.42 Einer besonderen Gefahr waren gerade die Minoritäten ausgesetzt, die als eine Gefährdung der Homogenität des nationalen Territoriums betrachtet wurden. „Nur national homogene Landschaften waren auch moderne Landschaften“, schreibt Jörg Baberowski zu dieser Ausprägung des Stalinschen Terrors.43 Damit verweist Baberowski auf mentale Kartenbilder wie die von Radó produzierten, die die Sow-jetunion schon in den 1920er-Jahren als eine homogene, moderne Landschaft gezeigt hatten. Dieser Vorstellung folgen letztlich auch die anderen Karten des englischen Atlasses, der die politische Struktur nur auf dieser Karte wiedergibt und die Sowjetunion ansonsten als monochromes Territorium repräsentiert.

 

Von den Nationalstaaten des 19. Jahrhunderts unterschied sich die Sowjetunion unter Stalin wohl im Terror, nicht aber in der Vorstellung von „homogenen Landschaften“. Auch andere Staaten hatten umfangreiche Homogenisierungsprogramme in die Wege geleitet und nationale Minderheiten politisch ausgegrenzt, von ihren Karten ausgeschlossen oder „verortet“, um eine gezielte Politik etwa der Germanisierung durchsetzen zu können. Dass Radó sich dieser Parallelen bewusst war, zeigen seine Karten zu anderen europäischen Staaten, deren Nationalitäten er in sehr differenzierten Karten festhielt.44 Bei der Darstellung der gesamten Sowjetunion folgte Radó dagegen in der Regel dem Homogenisierungsmodell und zeichnete eine monochrome Landschaft herbei, ohne dass sie überhaupt existierte. Er nutzte den „Möglichkeitsraum“ der Karte, um Strukturen, Status und Ziele der Sowjetunion als einer politischen und ideologischen Gemeinschaft festzuhalten. Die Parallelen zum British Empire sind nicht zu übersehen, wo Verbund und Homogenität ebenfalls auf Karten projiziert und antizipiert worden waren.

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3. Fazit: Überlegungen zur Rezeption und Bedeutung der Karten

 

Da Radó seine Atlanten im Westen publizierte, stellt sich die Frage nach dem Stellenwert und der Wirkung seiner Karten in Europa und in der Sowjetunion. Wer hat sie überhaupt gesehen und benutzt? Im Hinblick auf Europa sprechen die zahlreichen Bibliotheksbestände und die Rezensionen für eine breitere Rezeption. Wer den Atlas letztlich kaufte und las, wissen wir aber nicht genau. Im Fall der Sowjetunion ist davon auszugehen, dass Radó über gute und intensive Kontakte verfügte; er wird für eine Verbreitung des Werks in den Kreisen seiner politischen und professionellen Freunde gesorgt haben. Dass Karten eine große allgemeine Bedeutung zukam, zeigt die Einrichtung einer Kommission zur Erfassung und Untersuchung der Ethnien (KIPS/IPIN), die ihre sozialstatistischen Erhebungen auch kartographisch veranschaulichte. Einen dieser statistischen Atlanten bekam Walter Benjamin in Moskau zu Gesicht, der überhaupt nach seinem Besuch prognostizierte, dass die Landkarte „nahe daran“ sei, „ein Zentrum neuen russischen Bilderkults zu werden wie Lenin Portraits“. Denn „auf der Straße, im Schnee, liegen Landkarten von SSSR, aufgestapelt von Straßenhändlern, die sie dem Publikum anbieten“.45

 

Wie bereits erwähnt, wurde 1934 in Moskau das „Institut des großen Sowjet-Atlas“ gegründet. Radó war an diesem Werk beteiligt, und zahlreiche der dort abgebildeten Karten weisen deutliche Parallelen zu seinen Karten aus den 1920er- und 1930er-Jahren auf. Auch dieser Atlas zeigt eine Karte zur „derzeitigen politischen Einteilung“. Die Republiken werden dort aber nicht als selbstständige politische Einheiten repräsentiert, sondern die gesamte Sowjetunion zeigt sich in monochromem Rot.46 Die rote Farbe wählten die Kartographen auch für eine vierteilige Karte, die die Kollektivierung zwischen 1928 und 1936 abbildet. Der historische Prozess wird farblich untermauert, indem sich die Sowjetunion in der Farbgebung von Gelb über Orange bis zu Rot im Jahre 1936 verändert. Andere Karten in diesem Atlas zeigen den Ausbau einer Infrastruktur in der Sowjetunion und die weltweite Vernetzung, die ihren Ausgangspunkt immer im Zentrum Moskau hat. Deutsche Kartographen, die diesen Atlas in umfassenden Besprechungen würdigten, betonten zwar die Modernität der Karten und die zahlreichen methodischen Anregungen, kritisierten aber auch die „agitatorischen Gesichtspunkte“, die bei zahlreichen Karten im Vordergrund stünden.



Karte: Kollektivierung der Bauernwirtschaften in der UdSSR 1928-1936

Kollektivierung der Bauernwirtschaften in der UdSSR 1928-1936
(aus: Gorkin, Bol’soj sovetskij atlas mira [Anm. 5], S. 159)
 

 

Alle diese Karten bekamen die Menschen in der Sowjetunion in der einen oder anderen Form im Zuge der Regionalisierung und Sowjetisierung und den damit verbundenen Alphabetisierungskampagnen zu Gesicht. Dass die Karten langfristig ein Bild von der Sowjetunion und ihrer Rolle als einer der beiden Weltmächte mitprägten, zeigte sich nach dem Zusammenbruch des Sowjetimperiums. Für viele Menschen innerhalb und vielmehr noch außerhalb der Sowjetunion gehörte das „Auftauchen“ zahlreicher Ethnien zu den überraschenden Erfahrungen, die mit ihrer Vorstellung vom einheitlichen Sowjet-menschen in einem homogenen Staat nicht zusammenpassten. Die jungen Staaten, die im Zuge dieser Auflösung entstanden, mussten und müssen zum Teil bis heute ihren Ort in der Welt noch finden. Relationen wie „Osten“ und „Westen“ haben sich förmlich verschoben, und ein Blick auf die aktuelle Karte lässt in vielen Staaten die Frage nach der Zugehörigkeit zu Europa in einem anderen Licht erscheinen. Im Verbund der alten Sowjetunion war dies ein selbstverständlicher Bestandteil sowjetischer Identität. Die hier vorgestellten Karten veranschaulichten das bis in die 1980er-Jahre vorherrschende Paradigma, das die Ideologie und die imperiale Macht der Sowjetunion mit dem Zentrum in Moskau betonte.47 Zu fragen wäre allerdings, inwieweit gerade die Diskrepanz zwischen „zukunftsorientierten“ und idealisierten Repräsentationen einerseits und alltäglichen Erfahrungen andererseits zur politischen Auflösung des Sowjetimperiums beigetragen hat.

 

Als einziges Medium sind Karten geeignet, die räumliche Ausdehnung in ihren realen Bezügen und als Projektionsraum geopolitischer, zivilisatorischer oder anderer Ambitionen zu veranschaulichen. Das gilt gleichermaßen nach außen wie nach innen. Veranschaulichungen sind ein Bestandteil der „imagined communities“,48 eine Charakterisierung, die sicherlich auch für Imperien ihre Gültigkeit hat. Zu den Bausteinen dieser Gemeinschaften gehören spätestens seit dem 19. Jahrhundert der Raumbezug und die Raumvorstellung, die sowohl auf historische Wurzeln als auch in die Zukunft verweisen.




 
Anmerkungen: 

1 Victor Serge, Die große Ernüchterung. Der Fall Tulajew, Hamburg 1950, S. 116.

2 David Gugerli/Daniel Speich, Topografien der Nation. Politik, kartografische Ordnung und Landschaft im 19. Jahrhundert, Zürich 2002, S. 84.

3 Herfried Münkler, Imperien. Die Logik der Weltherrschaft - vom Alten Rom bis zu den Vereinigten Staaten, Berlin 2005, S. 11ff. Inzwischen liegen einige Arbeiten vor, die das Kartographieren von Imperien untersuchen - in vielen Fällen jedoch, ohne die Karten selbst als Quellen zu betrachten. Vgl. Matthew H. Edney, Mapping an Empire. The Geographical Construction of British India, 1765-1843, Chicago 1997; Francine Hirsch, Empire of Nations. Ethnographic Knowledge and the Making of the Soviet Union, Ithaca 2005. Im Vordergrund stehen die Karten bei Thomas J. Bassett, Cartography and Empire building in Nineteenth-Century West Africa, in: The Geographical Review 84 (1994), S. 316-335.

4 Ute Schneider, Die Macht der Karten. Eine Geschichte der Kartographie vom Mittelalter bis heute, Darmstadt 2004, S. 120ff. Dazu demnächst Zoe Laidlaw, Das Empire in Rot. Karten als Ausdruck des britischen Imperialismus, in: Christof Dipper/Ute Schneider (Hg.), Kartenwelten. Der Raum und seine Repräsentation in der Neuzeit, Darmstadt 2006 (im Druck). Siehe auch William O’Reilly, Zivilisierungsmission und das Netz des British Empire. Sprache, Landvermessung und die Förderung des Wissens 1780 - 1820, in: Boris Barth/Jürgen Osterhammel (Hg.), Zivilisierungsmissionen. Imperiale Weltverbesserung seit dem 18. Jahrhundert, Konstanz 2005, S. 101-124.

5 Aleksandr Fedoroviéc Gorkin (Hg.), Bol’soj sovetskij atlas mira, Moskva 1937; Bruno Krömke, Der Große Sowjet-Weltatlas, in: Zeitschrift für Geopolitik 19 (1942), S. 332-335; H.[ans] Spreitzer, Der Große Sowjet-Weltatlas, in: Zeitschrift der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin 1940, S. 69-74.

6 Sándor Radó, Dora meldet, Berlin (Ost) 1974, S. 89.

7 Jeremy Black sieht wegen des propagandistischen Charakters vor allem in Radós erstem Atlas aus dem Jahre 1930 ein marxistisches Pendant zu nationalsozialistischen geopolitischen Propagandakarten. Zu ihren Aussagen und ihrem Stellenwert bei der Ausbildung eines territorialen Konzeptes und kognitiver Karten ist damit nichts gesagt. Auf die Funktion von Propagandakarten bei der Ausbildung von „Territorialkonzepten“ und ihre prägende Kraft hinsichtlich räumlicher Vorstellungen hat Guntram Herb in verschiedenen Untersuchungen hingewiesen. Siehe auch Jeremy Black, Maps and History. Constructing Images of the Past, New Haven 1997, S. 125f.; Guntram Henrik Herb, Under the Map of Germany. Nationalism and Propaganda 1918-1945, London 1997; ders., Von der Grenzrevision zur Expansion: Territorialkonzepte in der Weimarer Republik, in: Iris Schröder/Sabine Höhler (Hg.), Welt-Räume. Geschichte, Geographie und Globalisierung seit 1900, Frankfurt a.M. 2005, S. 175-203.

8 Sándor Radó, Die Karte als Mittel der politischen Bildung, in: Petermanns Geographische Mitteilungen 118 (1974), S. 75ff., Zitat S. 76.

9 Louis Thomas, Alexander Rado, in: Studies in Intelligence 12 (1968), S. 41-61. Zu dem Bild des „Meisterspions“ hat nicht zuletzt Arthur Koestler beigetragen, der dem ehemaligen Parteigenossen und Kollegen in seiner Biographie ein Kapitel unter dem Titel „Einem Meisterspion zum Gedenken“ widmete. Das gesamte Kapitel steht unter der Vermutung Koestlers, dass Radó, der sich in einem sowjetischen Lager befand, nicht mehr am Leben sei (Arthur Koestler, Die Geheimschrift. Bericht eines Lebens 1932 bis 1940, Wien 1955, S. 318-326).

10 Sándor Radó, Deckname Dora, Stuttgart 1971; ders., Dora meldet (Anm. 6).

11 Karl Schlögel, Im Raume lesen wir die Zeit. Über Zivilisationsgeschichte und Geopolitik, München 2003, S. 230.

12 Radó, Dora meldet (Anm. 6), S. 28f.

13 Ebd., S. 36ff.

14 Alex Radó, Politische und Verkehrskarte der Sowjet-Republiken, Braunschweig 1924; ders., Dora meldet (Anm. 6), S. 88.

15 Ders., Dora meldet (Anm. 6), S. 90f., S. 100-109; ders., Führer durch die Sowjetunion, Moskau 1925; ders., Avio Führer: Führer für Luftreisende, Bd. I: Flugstrecke Berlin - Hannover, Berlin 1929.

16 Ders. , Dora meldet (Anm. 6), S. 17.

17 Ebd. , S. 514.

18 Ebd. , S. 76.

19 Zum „Nach-Krieg“ in der Sowjetunion siehe Jörg Baberowski, Der rote Terror. Die Geschichte des Stalinismus, München 2003, S. 240ff.

20 Thomas, Rado (Anm. 9), S. 48.

21 Ebd., S. 60; Pál Kaszai/Gábor Gercsák, Mass media maps in Hungary. National Report (1997), online unter URL: <http://lazarus.elte.hu/gb/hunkarta/press.htm>.

22 Siehe die Kartenbeispiele in: Radó, Die Karte (Anm. 8), Tafel 7-9.

23 Rudolf Habel, Professor Dr. Sándor Radó 70 Jahre, in: Petermanns Geographische Mitteilungen 113 (1969), S. 318f.

24 Kaszai/Gercsák, Mass media maps (Anm. 21), o.S.

25 György Konrád/Iván Szelényi, Die Intelligenz auf dem Weg zur Klassenmacht, Frankfurt a.M. 1978, S. 292. Zu ähnlichen Karrieren in der DDR siehe Ute Schneider, Hausväteridylle oder sozialistische Utopie? Die Familie im Recht der DDR, Köln 2004, S. 49ff.; Ralph Jessen, Akademische Elite und kommunistische Diktatur. Die ostdeutsche Hochschullehrerschaft in der Ulbricht-Ära, Göttingen 1999, S. 316ff.

26 Alex Radó, Atlas für Politik Wirtschaft Arbeiterbewegung, Bd. 1: Imperialismus, Wien 1930. Die DDR publizierte 1980 ein Reprint des Werkes mit einem Vorwort von „Alex Radó (Prof. Dr. Sándor Radó)“.

27 Eine Abbildung des Atlasses und einzelner Karten findet sich online unter URL: <http://imaginarymuseum.org/MHV/PZImhv/RadoAtlasfurPolitik.html>.

28 Radó, Dora meldet (Anm. 6), S. 60f.

29 Hermann Lautensach, in: Petermanns Geographische Mitteilungen 77 (1931), S. 218 (Zitat); Herbert Rosinski, Das Fiasko des Wirtschaftsatlas I: Rado, in: Die Volkswirte 30 (1931), S. 23ff.

30 Radó, Atlas (Anm. 26), S. 93.

31 Ein Vergleich zwischen der bei Münkler abgebildeten Karte zur militärischen Präsenz Amerikas (Imperien [Anm. 3], S. 276f.) und der Radóschen Karte ergibt ein interessantes Bild der Bedeutung und Wahrnehmung militärischer Macht in imperialen Kontexten. Zur Karte siehe Radó, Atlas (Anm. 26), S. 29. Abbildung unter URL: <http://imaginarymuseum.org/MHV/PZImhv/RadoAtlasfurPolitik.html>.

32 Baberowski, Der rote Terror (Anm. 19), S. 73.

33 Ebd., S. 74.

34 Jörg Baberowski, Stalinismus und Nation: Die Sowjetunion als Vielvölkerreich 1917-1953, in: Zeitschrift für Geschichtswissenschaft 54 (2006), S. 199-213, Zitat S. 205.

35 Hirsch, Empire of Nations (Anm. 3), S. 21-62, S. 145-187. Zum Zusammenhang von Statistik und Kartographie siehe Ute Schneider, „Den Staat auf einem Kartenblatt übersehen!“ Die Visualisierung der Staatskräfte und des Nationalcharakters, in: Dipper/Schneider, Kartenwelten (Anm. 4), S. 11-25.

36 Radó, Atlas (Anm. 26), S. 144.

37 Ders., The Atlas of Today and Tomorrow, London 1938.

38 Ebd., S. 23.

39 Rezensionen ohne Autorenangaben in: Nature 143 (1939), S. 8; G.R.C., in: The Geographical Journal 93 (1939), S. 179.

40 Radó, Dora meldet (Anm. 6), S. 120.

41 Baberowski, Der rote Terror (Anm. 19), S. 75.

42 Ebd., S. 196.

43 Ebd., S. 195-198, hier 198.

44 Radó, The Atlas (Anm. 37), S. 162ff.

45 Walter Benjamin, Moskauer Tagebuch, Frankfurt a.M. 1980, S. 76, S. 135.

46 Gorkin, Bol’soj sovetskij atlas mira (Anm. 5), Karten 78-80.

47 Gertjan Dijkink, National Identity and Geopolitical Visions. Maps of Pride and Pain, London 1996. S. 95-108; Hannes Adomeit, Russia as a „great power“ in world affairs: images and reality, in: International Affairs 71 (1995), S. 35-68. Siehe dazu auch die Karte und den Artikel von Johannes Voswinkel, An Russlands Rändern bröckelt es, in: ZEIT, 25.5.2005, S. 11.

48 Interessanterweise hat Anderson erst die erweiterte Neuauflage seines grundlegenden Buchs um ein Kapitel zu „Zensus, Landkarte und Museum“ ergänzt: Benedict Anderson, Die Erfindung der Nation. Zur Karriere eines folgenreichen Konzepts, Berlin 1998, S. 163-187.



 
Angaben zur Autorin: 
Ute Schneider
HD Dr. Ute Schneider
TU Darmstadt
Institut für Geschichte
Residenzschloss
D-64283 Darmstadt
 
 
 
Position/Tätigkeit: Hochschuldozentin für Neuere und Neueste Geschichte
 
Forschungs- und Interessengebiete: Sozial-, Geschlechter-, Rechts- und Kulturgeschichte Europas im 19. und 20. Jahrhundert; Methodologie der Geschichtswissenschaft
 
wichtigste Veröffentlichungen:
 
Hausväteridylle oder sozialistische Utopie? Die Familie im Recht der DDR, Köln 2004
 
Die Macht der Karten. Eine Geschichte der Kartographie vom Mittelalter bis heute, Darmstadt 2004
 
(Hg., mit Christof Dipper), Kartenwelten. Der Raum und seine Repräsentation in der Neuzeit, Darmstadt 2006 (im Druck)
 
 
(Stand: Januar 2006)


 
Zitierempfehlung: 

Ute Schneider, Kartographie als imperiale Raumgestaltung. Alexander (Sándor) Radós Karten und Atlanten, in: Zeithistorische Forschungen/Studies in Contemporary History, Online-Ausgabe, 3 (2006), H. 1, URL: <http://www.zeithistorische-forschungen.de/16126041-Schneider-1-2006>

Beim Zitieren einer bestimmten Passage aus dem Aufsatz bitte zusätzlich die Nummer des Textabschnitts angeben, z.B. 12 oder 14-16.

dimanche, 17 février 2013

Rébellion n°57

Parution de Rébellion n°57
 
Edito : Et nozigue, où qu'on va ? 
Réflexion : Rébellion, comme une éclaircie dans un paysage politique blême par Claude Karnoouh

Dossier géopolitique du Proche-Orient :
Intro : la marche vers la guerre globale.
Gouverner  le Proche-Orient par le chaos.  
Entretien avec Georges Corm. 
Retour sur la campagne de Syrie par Jean de Lavaur.
A. Chauprade et les dynamiques internes de la Syrie. 
 Entretien avec Mère Agnès-Mariam de la Croix 
Entretien avec Ayssar Midani 
Entretien avec Madhi Darius Nazemroya. 

 Entretien avec Jean-Michel Vernochet et chronique de son livre " Iran la destruction nécessaire".
Média : Rencontre avec le Cercle des Volontaires par Pablito Waal 
Chronique livre sur la guerilla. 
 
Numéro de 44 pages au même prix. 
 
Disponible pour 4 euros auprès de 
Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02 

http://rebellion.hautetfort.com/

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jeudi, 14 février 2013

Le grand jeu sahélien

Analyse géopolitique : le grand jeu sahélien

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/
 
Tout était en place pour que le Mali s’effondre et que le Sahel explose. Affaibli par les politiques d’austérité du FMI, longtemps paralysé par la Françafrique, victime du réchauffement climatique et de multiples sécheresses, le Mali est devenu l’une des pièces centrales du nouveau grand jeu sahélien. Revendication touarègue, djihadistes enrichis par le narcotrafic, déstabilisation libyenne et ambiguïtés algériennes, financements occultes saoudiens, stratégie à court terme des États-Unis et de l’Union européenne… Voici toutes les raisons de la guerre.

 

 

Nous sommes en 1960, le Mali accède à l’indépendance. Le premier président malien, Modibo Keïta, instituteur et panafricaniste, élu démocratiquement, a à peine le temps d’entamer une profonde réforme agraire avant d’être renversé en 1968 lors d’un coup d’état mené par Moussa Traoré, soutenu par la France. Durant les vingt-trois ans d’un règne sanglant, ce dernier bénéficiera constamment du soutien de tous les gouvernements français. La Françafrique dans toute sa laideur. Moussa Traoré recevra également le soutien du FMI et de la Banque Mondiale dont il appliquera les directives de « plans d’ajustement structurel ». Aggravant ainsi la situation économique et sociale de son pays.

Sécheresses, sous-développement et rébellion dans le nord

Moussa Traoré ne se contente pas d’appauvrir et d’affamer son peuple, il mène aussi une forte répression contre la minorité Touareg du Mali. Les Touaregs représentent environ 2 % de la population malienne [1]. Ils sont également présents au Niger, au Burkina-Faso, en Mauritanie, en Libye et en Algérie. Ils connaissent parfaitement toute la bande sahélienne et gardent, pour un grand nombre d’entre eux, un mode de vie nomade. Ils refusent d’être incorporés dans des structures étatiques et restreints par des frontières nationales qu’ils contestent. Et revendiquent le Nord Mali – l’Azawad – comme territoire indépendant. Une spécificité niée par le découpage des frontières coloniales. Les principales organisations armées touarègues sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Ansar Dine et un tout récent groupe issu de la scission de ce dernier, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), dont le leader se revendique « malien et contre toute forme de terrorisme » [2]

Le réchauffement climatique

La longue lutte du « peuple du désert » s’analyse aussi par les enjeux climatiques : un siècle de détérioration des terres arables, grignotées par le désert malgré les « ceintures vertes », et de longues sécheresses, qui ont bouleversé le modèle pastoral des Touaregs. Les sécheresses de 1968, 1974 et 1985 affamèrent des milliers de Touaregs et les poussèrent dans les villes du sud du Mali. L’année 2012 n’a pas manqué à la règle et a été marquée par une grande sécheresse, amplifiée par le dérèglement climatique.

Peu de temps après le déclenchement de la deuxième rébellion touarègue de 1990, le dictateur Moussa Traoré est renversé par un autre militaire, Amadou Toumani Touré, dit ATT. Il met fin à la dictature ainsi qu’à la guerre contre la rébellion touarègue en signant les accords de Tamanrasset de 1992, qui prévoient la démilitarisation du nord, une décentralisation de l’État et des investissements pour aider au développement de la région, délaissée depuis deux décennies.

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La dette et le FMI

C’était oublier la dette. La jeune démocratie malienne, menée par Alpha Oumar Konaré, est empêtrée dans le remboursement d’une dette de près de 3 milliards d’euros, équivalente au PIB annuel du pays. Une dette largement héritée de la dictature militaire : de 1968 à 2001, elle a été multipliée par 30 ! Près de 60 % des recettes fiscales du Mali servent à payer le service de la dette (l’emprunt et les taux d’intérêt) au FMI, empêchant le paiement des salaires, aggravant les inégalités territoriales et la pauvreté. Il faut attendre 2005, pour que le G8 décide d’annuler la moitié de la dette du Mali. Trop tard…

Les fourches caudines du FMI et de la Banque mondiale déstabilisent profondément la société malienne et ses paysans. Le pays perd sa souveraineté alimentaire : il importe les trois quarts des céréales qu’il consomme. Les maliens sont systématiquement poussés à l’exode : des villages vers les villes, du Mali vers la France. La diaspora malienne à l’étranger représente la première source de devises étrangères au Mali.

Malgré un Programme de soutien au développement du nord, doté de 300 millions d’euros, le gouvernement malien ne peut tenir ses engagements. Et en dépit de nouveaux accords de paix signés à Alger, les troubles s’intensifient à nouveau en 2006, puis en 2009. La rébellion touarègue, désormais alliée de circonstance de groupes armés islamistes venus d’Algérie, s’emparent de Kidal (Nord-est) et Menaka (région de Gao), entraînant le redéploiement des forces maliennes au Nord. L’escalade commence.

L’arrivée des djihadistes

De nouveaux acteurs contribuent à fragiliser encore davantage une région déjà explosive. Aux indépendantistes touaregs « laïcs », s’ajoutent des groupes « salafistes » et « djihadistes ». Le plus connu se fait appeler Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Essentiellement composé d’Algériens et de Mauritaniens, AQMI est né sur ce qui reste du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Un mouvement initialement algérien, né pendant la guerre civile, encore plus radical que le Front islamique du salut, et dont les liens avec les services secrets de ce pays ont toujours été troubles. AQMI et ses satellites se déplacent avec de l’essence qui ne peut venir que d’Algérie. Les mêmes routes voient transiter armes et matériel. Dont des missiles issus des arsenaux libyens après la chute du régime de Kadhafi en 2011.

Le Sahel : arrière-cour de Kadhafi et des généraux algériens

Le régime des généraux algériens considère le Sahel comme l’un de ses prés carrés stratégiques. Il n’a jamais stoppé son influence, directe ou indirecte, sur les 1 400 kilomètres de frontière que l’Algérie partage avec le Mali. Certains analystes comparent le double jeu des services secrets algériens dans le Sahel à l’attitude des services secrets pakistanais, vis-à-vis des talibans afghans.

L’Algérie n’est pas seule au Sahel. Elle s’est confrontée à l’influence de la Libye de Kadhafi. Pendant des années, le défunt colonel a poussé ses pions dans la région. Recevant par vagues successives une partie des combattants touaregs qu’il a soit intégrés à des unités spéciales libyennes, soit structurés autour de groupes touaregs spécifiques. En 1981, Kadhafi est à l’origine du mouvement fantoche « Front populaire pour la libération du Sahara ». « Pour manipuler les Touaregs, dont le MNLA, il suffisait à Kadhafi d’héberger dans ses hôtels quelques leaders touaregs pendant quelques jours, de boire un thé et du lait et puis de leur remettre des enveloppes pleines de dollars », raconte un ancien du mouvement.

Quand l’Europe finance indirectement les groupes armés

La Libye de Kadhafi a signé des accords avec l’Union européenne en vue de contenir les dizaines de milliers de migrants africains qui transitaient par la Libye pour tenter d’accéder aux côtes européennes. Avec l’aide de Frontex, l’agence quasi-militaire européenne de gestion des migrants, Kadhafi a non seulement créé des camps de rétention, mais il a généralisé les expulsions des migrants africains vers le désert. Du pain béni pour les filières de trafic humain, majoritairement contrôlées par les groupes armés et djihadistes sévissant dans le Sahel. Ce trafic demeure une source majeure de leur financement. Ces groupes ont ainsi pu continuer de s’armer au su et au vu des services de sécurité français, allemand ou italien présents légalement sur le territoire libyen.

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Accaparement de terres : un facteur de guerre ?

Kadhafi et son régime, ne se sont pas contentés de distribuer des dollars à quelques chefs touaregs. Ils ont également investi dans de nombreux projets au Mali. Investissements qui ont créé de profonds déséquilibres au sein de l’économie malienne : du fait de la dépendance qu’ils instituent, et des dégâts sociaux et environnementaux qu’ils causent. En 2008, Kadhafi utilise un fonds d’investissement libyen « dédié » à l’Afrique pour créer la société Malibya Agriculture. Celle-ci achète secrètement plus de 40 000 hectares le long du fleuve Niger, dans la région de Ségou, entre Bamako et Mopti. Objectif : y cultiver du riz et des agrocarburants. Avec l’aide de contractants chinois, des canaux d’irrigation de dizaines de kilomètres sont construits, mettant en danger la biodiversité et la survie des paysans locaux, à la fois privés de leurs terres et de leur eau.

Les conséquences non maîtrisées de la chute de Kadhafi

En plus de ces investissements lourds, Kadhafi multiplie les financements à petite échelle : écoles, dispensaires ou routes dans l’ensemble du Mali. Lorsque Kadhafi et son régime disparaissent, ce sont d’un côté de très nombreuses armes et des centaines d’hommes aguerris qui s’exilent dans le Sahel ; et de l’autre, des flux de plusieurs centaines de milliers d’euros qui se tarissent. Pour un pays dont plus de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, c’est une importante manne qui s’envole. Après avoir appuyé militairement le renversement du régime libyen, les puissances de l’Otan auraient dû prévoir ce vide causé par la chute du colonel et le combler. Cela n’a pas été fait.

Le business des prises d’otages

Une partie des mouvements opérant au Sahel compensent cette perte de ressources en accroissant leur implication dans les trafics. Aux filières clandestines de migration, se substitue le kidnapping. Toujours en 2008, près de cinq millions d’euros sont versés à AQMI en échange de la libération de deux touristes autrichiens (une rançon démentie officiellement par le gouvernement autrichien). La même année, deux diplomates canadiens sont kidnappés et libérés dans les mêmes conditions. Un chantage que n’accepteront plus la France, après avoir négocié la libération de Pierre Camatte en 2010, encore moins l’Algérie comme on l’a vu lors de la prise d’otage du site gazier d’In Amenas. « Les procédures algériennes et françaises s’unifient de plus en plus dans le refus de sauver les otages et d’accepter de les sacrifier en refusant le chantage des djihadistes », note Alain Joxe, chercheur en géopolitique et directeur du Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques (Cirpes).

Les narcotrafiquants latino-américains

Au kidnapping s’ajoute un important trafic de drogue, d’une envergure phénoménale. En 2008, les forces maliennes ont réussi à saisir 750 kilos de cocaïne, dont la revente équivaut à plus d’un tiers du budget de l’armée malienne ! En novembre 2009 c’est carrément un Boeing 727 plein de cocaïne qui se crashe en tentant de re-décoller du désert malien. Avec un équipage composé de nigérians, l’avion, enregistré en Guinée-Bissau, a effectué de fréquents vols entre l’Afrique de l’Ouest, le Mexique, la Colombie et le Venezuela [3]. Les narcotrafiquants latino-américains ont fait de l’Afrique de l’Ouest la plaque tournante du trafic de stupéfiants vers l’Europe. Selon certains experts, près de 60 % de la cocaïne consommée en Europe occidentale – d’une valeur marchande de près de 18 milliards de dollars – transiterait par l’Afrique de l’Ouest. Avant que ne soit fantasmée et utilisée la crainte d’attentats terroristes perpétrés sur le sol français par AQMI, le gouvernement français, l’Union européenne et les États-Unis auraient du tout mettre en œuvre pour endiguer ce phénomène.

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Les pétrodollars saoudiens et qataris

Une dernière source de financement des acteurs de la région – et un autre facteur de déstabilisation – est l’argent qui vient du Golfe persique. Des intérêts saoudiens et qataris soutiennent financièrement des djihadistes salafistes du Sahel. Comparée au kidnapping, à l’arsenal libyen et au trafic de drogue, cette ressource n’est pas la plus importante. Elle pose cependant la question fondamentale de la politique différenciée des États occidentaux. L’Arabie Saoudite et le Qatar sont présentés par les États-Unis et la France comme des alliés stratégiques, notamment dans la lutte contre le régime tyrannique syrien, ainsi que dans le maintien du système financier international, sensiblement alimenté par les milliards des fonds souverains des puissances pétrolières. De l’autre, des membres de ces deux pays financent sans scrupules des groupes « salafistes djihadistes surarmés » comme les qualifie Alain Joxe. Des groupes qui déstabilisent, notamment, le Mali, le Niger, le Nigeria, voire la Tunisie.

Leur objectif : soutenir partout – de l’Indonésie au Nigeria – une vision wahhabite de l’Islam. Elle s’oppose ainsi à la vision de l’Islam majoritairement syncrétique des Maliens. Les fortunes saoudiennes et qataries qui financent ces groupes salafistes ont aussi été profondément perturbées par les révolutions arabes. Elles ont eu des effets jusque dans le golfe persique. Où, comme à Bahreïn, les soulèvements ont été réprimés dans le sang et une quasi-indifférence médiatique [4]. Ils sont résolus à tout mettre en œuvre pour empêcher qu’émerge un modèle démocratique et musulman qui marquerait la fin des régimes dictatoriaux et monarchiques. Avec, de fait, l’aval implicite des États-Unis et de la France.

Une corruption généralisée

Au Mali, ni le président Konaré, ni le président Touré n’ont lutté contre la corruption généralisée du pays. Pire, il semble qu’ils aient entretenu la corruption au sein de l’armée comme de l’Etat. En 2011, dans le rapport de l’ONG Transparency International sur l’état de la corruption dans le monde, le Mali se retrouve à la 118ème place, sur 184 pays analysés, pour l’indice de perception de la corruption, reculant de 22 places. C’est d’abord face à cette corruption généralisée que le capitaine Bakary Sanogo a justifié le putsch du 22 mars 2012 qui a renversé le président malien, sous l’œil plutôt compatissant de la société civile et des partis politiques maliens, et alors que les soldats maliens étaient mis en déroute au nord du pays.

L’échec du modèle français et américain de sécurité

Pourtant, France et États-Unis ont sensiblement investi dans l’armée malienne. Elle bénéficie de programmes spécifiques pour se moderniser. Depuis 1998, la France, suivi par l’Union européenne, a mis en œuvre l’initiative Recamp (« Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix ») en Afrique en général et au Mali en particulier. Recamp était censé « soutenir des actions de formation de cadres et d’unités en vue d’opérations de maintien de la paix, organiser des exercices au profit de ces unités africaines formées et entraînées, et enfin fournir équipements et matériels aux forces africaines qui seraient réellement engagées pour une opération de maintien de la paix sur le continent africain », explique le général de division Michel Klein, de la Fondation pour la recherche stratégique. En dépit des millions d’euros, et alors que Recamp a longtemps été vanté comme un modèle de stabilisation, les capacités de l’armée malienne ne se sont pas renforcées. Loin de là.

Les États-Unis ne sont pas en reste. Le 11 septembre 2001 et l’émergence de la Chine accélèrent l’implication états-unienne en Afrique de l’Ouest. L’administration Bush lance l’initiative pan-sahélienne (Pan Sahel Initiative), qui devient en 2005 la « Trans-Sahel Counterterrorism Initiative » [5]. Elle intègre les Etats sahéliens plus le Nigeria et le Ghana, pour une dépense globale de plus de 500 millions de dollars. La majeure partie de cette aide est constituée d’ouverture de crédits en vue d’acheter du matériel militaire américain. Les opérations états-uniennes en Afrique, des drones décollant de Djibouti aux avions cargos atterrissant en Mauritanie, sont coordonnées depuis l’African Command, créé en 2007 et situé en Allemagne.

A l’instar de l’exemple français, le modèle américain de sécurité pour le Mali est un échec. Pire, il est peut-être à l’origine de l’accélération du conflit. Car, dans la poursuite de la « War On Terror » (Guerre au terrorisme) de Bush, Washington concentre son attention sur les aspects militaires, ignorant la réalité politique et même sociale des pays concernés, dont les questions de la corruption et de la pauvreté. Anecdote révélatrice : les forces spéciales US ont formé des combattants qui se sont retrouvés dans les deux camps. A Bamako, le putschiste Sanogo est un pur produit de l’armée états-unienne : il a été formé au Defense Language Institute entre 2005 et 2007, avant de suivre une formation en renseignement militaire (US Army Intelligence Program) en 2008, et une formation plus conventionnelle d’officier courant 2010. Plusieurs combattants ayant bénéficié de l’entraînement des forces spéciales ont quitté l’armée malienne pour rejoindre les groupes armés du nord et leur offrir leur savoir-faire…

Epervier

Le Mali, au cœur d’un nouveau « grand jeu » ?

Le Mali semble être l’un des terrains de prédilection d’un nouveau « grand jeu » en matière de lutte d’influences, en vue de conquérir et de maintenir des points stratégiques. A l’instar des alliances et des retournements d’alliances au sein des forces qui avaient conquis le nord du pays, les puissances s’allient et se concurrencent conjoncturellement. La France depuis l’époque coloniale, l’Algérie, la Libye du temps de Kadhafi, les États-Unis et la Chine s’intéressent aux richesses maliennes ou à celles auxquelles le contrôle de son territoire donne accès : en particulier les gisements présumés d’uranium et de diamants situés dans les sous-sols de Kidal au Nord, les terres arables du Sud, les importantes ressources en fer mauritaniennes, ou l’uranium nigérien, exploité par Areva et désormais protégé par les forces spéciales françaises. Et plus loin le pétrole nigérian et tchadien ou le gaz algérien.

Si la France n’était pas intervenue, que ce serait-il passé ? Nombre de Maliens reconnaissent que les rebelles djihadistes auraient marché sur Bamako et se seraient emparés du pouvoir. Mais la France intervient pour éteindre un feu qu’elle a en partie contribué à allumer et alimenter. Maintenant qu’une partie du Nord est sous contrôle malien et français, que va-t-il se passer ? « Cette opération devrait être accompagnée d’une proposition de mutation dans l’aide proposée au Mali. Le discours purement militaire ne saurait suffire, souligne Alain Joxe. Si Hollande veut réellement rompre avec la Françafrique, il va devoir démontrer qu’il va, au-delà du discours de lutte contre le terrorisme, se donner les moyens pour lutter contre les narcotrafics et le financement international des djihadistes. » Seul un scénario qui permettra au peuple malien de renouer le dialogue, notamment en vue de régler la question touarègue, et de reprendre un contrôle sur ses institutions – politiques, judiciaires et militaires – permettra de sortir durablement de cet effondrement.

Eros Sana

Photo : ministère de la Défense

 

Notes

[1] Et 10 % au Nord, où vivent également Belas, Songhaïs, Peuls, Maures et Arabes.

[2] Dans un rapport, Amnesty international décrit l’ensemble des exactions et graves violations des droits humains dont sont responsables le MLNA et Ansar Dine : http://www.amnestyusa.org/news/news…

[3] The Globe and Mail, 13 avril 2012

[4] Bernard Dréano, La perle et le colonel, éditions Non lieu.

[5] Qui devient ensuite Trans-Sahel Counterterrorism Partnership.

mercredi, 13 février 2013

Islamic Movement of Uzbekistan: Rising Menace

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Islamic Movement of Uzbekistan:

Rising Menace

Aurobinda MAHAPATRA

Ex: http://www.strategic-culture.org/

 

The Islamic Movement of Uzbekistan (IMU) has become a concern in Eurasian region. In January 2013 alone, the members of the extremist organization confronted security forces in Afghanistan on two instances during operations in Burkah district of Baghlan province. A government official in Tajiksitan declared on 28 January 2013 that police in Kubodiyen District in Khatlon Oblast detained six suspected members of IMU in past two months, while on 26 January 2013 another IMU suspect blew himself rather than surrendering to police. The Tajik Interior Minister, Ramazon Rahimov declared last month that the Tajik security forces killed one IMU suspect and arrested nine other suspects in the country’s north. One of the commanders of IMU, Abu Zar al-Burmi, a Pakistan national of Rohingya Burmese descent, called for jihad against Myanmar. Last year Myanmar witnessed violent clashes among Rohingya Muslims and Buddhists. Reports suggest that IMU has donned a new garb Islamic Movement of Turkestan in order to camouflage it earlier image.

IMU emerged aftermath of the collapse of the Soviet Union. Its main aim was to establish Sharia based state and society in Uzbekistan and other parts of Central Asia. Its founders Tahir Yuldashev and Juma Namangani aimed at establishing a caliphate comprising former Soviet Central Asia and Xinjiang region of China. They challenged Islam Karimov regime and played active roles in promoting violence. Namangani was later killed in Afghanistan, while Yuldashev has shifted base to Waziristan area of Pakistan. Central Asian states were averse to its radical ideology, but IMU found a ready acceptance in the circles of Al Qaeda and Taliban. IMU not only got shelter and sustenance in Afghanistan-Pakistan border areas, but also contributed to proliferation of violent activities of these organizations.

As northern Afghanistan borders Uzbekistan and Tajikistan, it has become convenient for IMU to use porous borders and play havoc in Central Asia. Its cousins in Central Asia like Jundullah (soldiers of Allah) have recently been active in countries like Kazakhstan. Like IMU, the Jundullah has its base in border areas of Pakistan and Afghanistan… As Afghanistan has populations of ethnic Uzbek and Tajik minorities, it has become convenient for these organizations to mobilize these people. Poverty and unemployment may have contributed to this rise of radicalism, but certainly propagation of extremist ideology plays a major role. Furthermore, the combination of these Central Asian organizations with international organizations like Al Qaeda, and Af-Pak organizations like Taliban and Haqqani network make them further lethal in conducting operations. Besides fermenting terrorist activities in Central Asia and Afghanistan, these Central Asian organizations have been alleged to have bombed Pakistani cities.

The departure of international forces from Afghanistan may help the war torn country to establish its own mechanisms of governance. But, it will be difficult to predict how far the indigenous government will be stable against the onslaught of the radical forces. The international forces have not been able to stem the rise of these forces. Taliban has already declared its plans of governance in its envisioned emirate of Afghanistan. In this venture of radicalization, forces like IMU come handy. Comparatively rich due to involvement in illegal poppy trade, Taliban and Haqqani network have used IMU operatives as surrogates and helpers. Reports suggest that IMU members, besides following the orders of Taliban and Haqqani, have also worked as bodyguards and helpers of top leaders of these organizations. There are also instances when members of these organizations interchange roles and perform activities for each other. If the return of the Taliban becomes an eventuality, the destructive role of IMU and Jundullah will certainly grow in Central Asia and surrounding regions.

International events of extremism and terrorism can not be completely separated. Radicalization of minorities in multiethnic and pluralistic societies is a core motive of Al Qaeda which, despite trumpets of its decimation, has raised its head not only in Afghanistan, but also in other parts of the world – in Libya, Syria, Mali, Myanmar and many other regions. Al Qaeda leader Ayman al Zawahiri was a key motivator of rebel activities in Libya and Syria. The collusion of Al Qaeda and Taliban in Afghanistan may emerge a bigger challenge to countries in Eurasia. Afghanistan is situated among many fault lines, and likely resurgence of Taliban will cause more harm than good. The current policy of Taliban is to hedge against the Karzai regime and buy time till international forces depart, so that it can with support of sympathetic powers seize Kabul. In such a scenario, the morale of IMU will not be boosted psychologically, but also materially. A Taliban government will have resources and foster IMU activities in proliferating ideology of radicalism through bombs.

As the IMU commander al-Burmi declared, the fire of extremism will spread like a forest fire if the Taliban returns to power. Afghanistan is surrounded by multiethnic and pluralistic states, which have ethnic based grievances. The ethnic minorities, currently under the regimes of secular democracies, will be easy targets of radical forces. The dreams of Caliphate of Turkestan or Caucasian Caliphate will be vigorously pursued with easy money coming from drug trafficking and charity money from some extremist regimes from different parts of the world.

The prospects of peace and stability in Afghanistan and its border areas do not appear bright in present scenario. This brings forth the urgency of international cooperation, which at present does not appear much in sight. Unless the rise of IMU and their patrons in Afghanistan is checkmated in time, the future war against extremism and terrorism will really be long winding for the countries of Eurasia.

Le Qatar démasqué

Le Qatar démasqué

Financement de la droite israélienne, soutien au terrorisme, déstabilisation des pays arabes et … achat de la Coupe du Monde

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/


0 Israel qatar

 
 
Selon l’ancienne chef de la diplomatie israélienne, l’Emirat a financé les campagnes du Likoud, du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et Israël Beïtenou du ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann.

Qui sème la «révolution», récolte le chaos. L’Emirat du Qatar, véritable parrain des pseudos «printemps arabes», vient d’être piégé par ses propres manigances. Ce minuscule Etat, qui aurait pu s’appeler «Al Jazeera» – cette chaîne de télévision qui continue d’attiser le feu de la discorde dans les pays arabes – ne recule devant rien. Il est même prêt à s’allier avec le diable et à sacrifier les causes nobles pour s’arroger le leadership du Monde arabe.

Après le scandale de l’«achat» de la Coupe du Monde 2022, révélé il y a moins d’une semaine par le magazine France Football, c’est au tour de l’ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, de jeter un autre pavé dans la mare, en soulevant littéralement le «Kamis» de l’émir du Qatar. S’exprimant sur une chaîne de télévision israélienne, juste après les législatives emportées par le Likoud de Benyamin Netanyahu, l’«amie» de Cheikha Moza, a affirmé sur un plateau de télévision, en Israël, que le Qatar a financé, lors des dernières élections législatives, les campagnes du Likoud du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et Israël Beïtenou du ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann.

Les deux responsables israéliens auraient empoché, respectivement 3 millions et 2,5 millions de dollars. Selon la responsable du parti Kadima, certains hauts responsables «commettent une grave erreur, car nous apparaissons dans le monde comme des voleurs de grand chemin». Pour elle, «le Qatar est un pays ami et je suis personnellement très amie avec Madame Moza, mais il s’agit de notre Etat et de notre démocratie qu’il ne faut pas discréditer dans le monde». Le plus curieux dans tout cela, est que les deux formations sont connues pour leur hostilité au Monde arabe. D’autant plus qu’elles prônent une intense vague de colonisation, tout en s’opposant à la création d’un Etat palestinien indépendant. Quelle en est donc la contrepartie? Selon des sources concordantes, Doha aurait obtenu des deux partis d’extrême droite israélienne, la création, sous réserve de leur élection, d’une fédération jordano-palestinienne, présidée par le mouvement Hamas. Un vieux «projet» remis au goût du jour, à la faveur de l’éclatement du Monde arabe.

Ce qui est d’autant plus curieux c’est le fait que les autorités qataries n’ont pas réagi aux déclarations de Livni, alors que du côté de la presse occidentale, c’est le silence radio. L’objectif est donc, somme toute, clair: il s’agit pour l’Occident de faire de l’Emirat du Qatar un sous-traitant de ses desseins de déstabilisation et d’atomisation du Monde arabe. Leur principal objectif est la mise en oeuvre du projet du Grand Moyen-Orient, revu et corrigé, par l’installation, de petits États théocratiques, sans objectifs, ni assise démocratique.

De fait, la «bombe» lâchée par Livni, confirme les grands soupçons qui pèsent sur cet émirat de moins de 500.000 habitants, devenu ces derniers temps le financier de la mort de l’Occident dans les quatre coins du monde, notamment dans le monde arabo-musulman. Ce qui se passe aujourd’hui en Egypte, en Tunisie, en Libye, en Syrie… et même dans le Sahel, répond à un plan de déstabilisation prédéfini pour plonger ces pays dans les ténèbres du Moyen âge, avec des fetwas «grassement» financées par l’Emirat de Cheikh Hamad.

Sur un autre chapitre, et en plus des révélations de France Football concernant les «magouilles» ayant présidé à l’octroi de l’organisation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, le journal français, Le Canard enchaîné a révélé, il y a six mois, documents à l’appui, que le Qatar finance le Mujao et autres groupes terroristes au nord du Mali. Comme il l’a également fait en Libye en soutenant les rebelles islamistes qui continuent de mettre le pays à feu et à sang. L’émir Hamad n’a-t-il pas déclaré en personne que le Qatar finance les rebelles syriens et tous les mercenaires islamistes qui viennent de tous les pays arabes combattre en Syrie. Ainsi, et au lieu de venir à la rescousse des populations palestiniennes, notamment ces enfants de Ghaza victimes des raids meurtriers israéliens, le Qatar apporte son soutien à l’extrême droite israélienne, celle-là même qui affiche sa haine viscérale aux Arabes et à la création d’un Etat palestinien indépendant.

D’ailleurs, la visite du cheikh Hamad Bin Khalifa à Ghaza, quelques jours avant le raid israélien, a été mal perçue par le mouvement Fatah. «Cette visite n’est pas la bienvenue, parce qu’elle vise à consacrer la division et la séparation entre la Cisjordanie et la bande de Ghaza.»

Cette visite ne sert que l’entité sioniste selon le Fplp, qui rappelle que «le sang des milliers d’enfants syriens, libyens et yéménites versé à cause des fonds et des médias qataris ne permettra pas à ce visiteur de redorer son blason». Ce qui a conforté le deal relevé par Tzipi Livni, concernant la création d’une fédération jordano-palestinienne. Les masques sont tombés.

Source : lexpressiondz

lundi, 11 février 2013

The Map to Power

The Map to Power

The Revenge of Geography: What the Map Tells Us About Coming Conflicts and the Battle Against Fate, Robert D. Kaplan, Random House, 432 pages

Illustration by Michael Hogue
Illustration by Michael Hogue

 

Winston Churchill noted the symbiotic relationship between space and human action with the remark that “we shape our buildings, and afterwards our buildings shape us.”

On a much greater scale, consider how the physical world and its contours shape human development, just as humanity adapts the environment to its needs. The obvious faded from view in recent decades, however: globalization set the tone for the post-Cold War idea that old limits mattered little in a very new world. Grand, transformative projects sought to recast societies and institutions. Disappointment ensued with the failure of nation-building in the Middle East and the collapse of economic prosperity throughout the developed world.

In The Revenge of Geography, Robert Kaplan draws upon many thinkers, some unjustly neglected, to sketch a guide through the wreckage of these lost hopes. Far from creating the flat world Thomas Friedman described in his eponymous (and ephemeral) bestseller, globalization brings distant threats closer to home and draws differences into sharper relief. The future requires a new map.

Constructing the map to encompass geography in its fullest sense—embodying demographics, climate, and resources along with topography—highlights the factors that drive world trends. History and anthropology take the analysis further by providing context and showing how trends work over time. Geography, Kaplan argues persuasively, sets the framework within which contingency operates. International politics makes little sense without it.

Kaplan brings a reputation along with his point of view. His reporting from benighted regions during the 1990s drew criticism from liberal internationalists who objected to his pessimistic tone and caution about democracy-promotion. Deploying what John Ruskin called the innocent eye—an observer’s ability to see what lies before him rather than what he expects to see—Kaplan ignored the triumphalism of democratic capitalism to sketch a more complex and often bleak vista. Disdain for frivolous preoccupations among civilian elites drew Kaplan closer to the U.S. military, whose Spartan, practical ethos won his respect.

Experience—including with the Hobbesian nightmares of Afghanistan and Somalia, along with Saddam Hussein’s totalitarian experiment in Iraq—led Kaplan to back nation-building after 9/11. He joined the consensus behind the Iraq War and spent periods embedded with U.S. troops. While some commentators praised Kaplan as a latter-day Rudyard Kipling, others attacked him as a cheerleader for American empire. Kaplan himself admitted to having come too close to his subject and fallen prey to excessive zeal, even though he never took up the polarizing rhetoric of the Bush era. The Revenge of Geography marks a search for new perspective.

The way in which geographers, historians, and strategists traced their maps frames Kaplan’s discussion of geopolitics. He takes their ideas—particularly where diverging opinions raise conflicts—to pose questions rather than providing answers. Herodotus, whose account of the wars between the Greeks and Persia balanced geographic determinism with the decisions of men, represents the sensibility Kaplan seeks to recover. Environment sets a context, not least by shaping culture and custom, for decisions often made in the grip of passion. Dynamics shaping politics in the fifth century B.C. still operate today. Indeed, the region Herodotus describes between the eastern Mediterranean and the Iranian-Afghan plateau remains a critical area of conflict.

William McNeill, author of the 1963 landmark The Rise of the West, also looked to that area linking three continents for insight into the interaction between civilizations. Isolation along a fertile river surrounded by desert shaped Egypt by keeping outsiders at bay, while Mesopotamia remained vulnerable to predation. Both developed authoritarian, bureaucratic regimes, but Iraq had a more brutal political culture forged by insecurity. McNeil describes Greece, India, and China—all three developed unique civilizations, but distance kept China on a separate path while the ebb and flow of frontiers between Hellenistic, Middle Eastern, and Indian civilizations made for a delicate cultural balance in Greece, India, and the lands between. McNeill’s focus on interaction challenged the view of civilizations as developing separately, familiar from Oswald Spengler’s Decline of the West and Arnold Toynbee’s more optimistic account. McNeill’s idea of history as a study in fluidity gives Kaplan a starting point to consider geography’s impact upon social and political development in Eurasia.

The fact that Nazi Germany turned geopolitics to the service of conquest tainted the reputation of the field’s founding father, Halford Mackinder, but the continuing relevance of his ideas is undeniable. Geography, Mackinder argued, operates as the pivot of history by setting the context in which men and societies act. It forms barriers of desert, mountain, and tundra along with pathways of river valley and steppe. The seas acted as both, alternately providing a sheltering impasse and a highway transit.

Far from being an environmental determinist, however, Mackinder thought that understanding geographical limits pointed to ways of overcoming them. Indeed, Kaplan argues that his vision of geography’s role had a dynamic quality exactly opposed to the static assumptions of determinism. Technology, a form of human initiative, modified environments. Railways had a decisive impact by opening land to inexpensive transport of bulk goods. What began as a feeder to ocean or river transport eventually became a means of connecting Eurasia. Controlling its heartland would confer a decisive strategic advantage. Mackinder sought to chart trends rather than strategize conquest, but his analysis had an obvious appeal to the evil empires of Hitler’s Germany and Soviet Russia.

Where Mackinder and Nazi theorists like Karl Haushofer focused on the Eurasian heartland, the Dutch-born American Nicholas Spykman argued that projecting maritime power from the rimland built on advantages geography provided the United States. The combination of temperate climate and rich resources with effective hegemony over the Western Hemisphere gave the U.S. power to spare for adjusting the balance of power in the Eastern Hemisphere. The United States’ location provides access to Europe that South America lacks, while the Amazon and Arctic create secure buffers. Kaplan cites Spykman’s analysis as a way to see past the immediate press of events and discern basic geostrategic truths. His approach matters more than his conclusions themselves.

Earlier, Alfred Thayer Mahan offered in 1890 an historical account of sea power that still resonates among Chinese and Indian strategists. It influenced Spykman, along with Theodore Roosevelt and Germany’s Wilhelm II. Britain’s ability to control the seas by defeating enemy fleets during the 18th-century wars Mahan narrates ensured that maritime commerce would operate on British terms and rendered France vulnerable to coastal attack. Mahan’s contemporary Julian Corbett refined the analysis by arguing that a weaker fleet could effectively contest a numerically stronger foe by attacking bases and controlling vital choke points. Such leverage suited powers, like early 20th-century Britain, forced to meet widespread commitments with limited means. Maritime coalition building—and a presence in littoral spaces to affect land operations—offers an alternative to matching high seas fleets.

What do these ideas mean for understanding present discontents? Kaplan applies insights from these thinkers to sketch possibilities in key regions. Spykman warned that a united Europe would be a staunch competitor to the United States and perhaps the dominant outside power in equidistant parts of South America. Geography, however, has divided Europe to facilitate a balance of power since Roman times, as Edward Gibbon pointed out. Kaplan notes the appeal Mitteleuropa holds as a tolerant cultural zone dating from the Habsburg Empire, which joined pluralism with the impartial rule of law. The geographic space Central Europe occupies, however, serves as a crush zone between maritime and continental Europe. Peace might allow it to flourish, especially with Germany’s turn from war and Russia’s relative weakness.

Indeed, the search for peace has driven Europe’s efforts to rearrange itself since the 1950s. European integration, particularly in its post-Cold War phase, aims to transcend limits of history and geography to end conflict. Defying those limits, however, made the single currency a transmission mechanism for fiscal strain rather than a unifying force. Greece, as the weakest link in the project, offers a guide to the health of European integration. Its weakness derives from a history torn between Europe and the Middle East that left it politically and economically underdeveloped.

Gravity in the Middle East seems likely to shift toward Turkey and Iran, with Ankara providing a check on its rival. History and geography give logical frontiers to both, along with avenues of influence throughout the region. Other states lack such clear borders, making civil disorder in Syria a danger to Iraq and Jordan.

Geography also sets the terms for the problem China’s rise presents. A continental power like Russia, China also holds a large oceanic frontage onto the Pacific with good harbors. The combination provides strategic reach enhanced by decades of economic growth. Kaplan deftly notes the interaction between human initiative and geography over China’s history and how those factors shape its current ambitions.

 

But geographic factors also mitigate its advantages. Vietnam and Japan look to the United States for help in balancing China, while Korea’s unstable division presents a problem on its doorstep. The weakness of neighboring powers can trouble China no less than their strength. Sea power allows the United States to balance China without forcing a confrontation. Kaplan suggests that a struggle between them will be more stable than the Cold War rivalry with Russia was. Geopolitics shapes a subtle dynamic to influence other states while avoiding war.

Sketching geostrategic possibilities is a more useful exercise than making predictions. Kaplan articulates a realism focused on consequences that marks a welcome change from the fads and theories of the past 20-odd years. Instead of narrowing vision through a theoretical lens that hides facts out of line with theory, he draws upon those facts to press questions, and he thereby offers a more nuanced view. Seeing the world as it is, rather than as we might wish it to be, helps navigate the rapids of the turbulent era in which we live.

William Anthony Hay is a historian at Mississippi State University.