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dimanche, 21 avril 2013

Contre l'Europe de Bruxelles !...

Contre l'Europe de Bruxelles !...

Les éditions Tatamis viennent de publier un essai de Gérard Dussouy intitulé Contre l'Europe de Bruxelles - Fonder un Etat européen et préfacé par Dominique Venner. Professeur de sciences politiques et de géopolitique, Gérard Dussouy est, notamment, l'auteur de Quelle géopolitique au XXIe siècle (Editions Complexes, 2002).

Europe Dussouy.png

 " « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe ! »,  »l’Europe ! », « l’Europe ! », mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. » 

Charles de Gaulle, Discours et messages 

La sentence gaullienne a frappé les esprits. Elle a visé juste jusqu’à aujourd’hui. Mais, n’est-ce pas faute d’avoir abandonné notre communauté de destin, l’Europe, aux mains des seuls politiciens et des eurocrates ?
L’Europe n’appartient-elle pas d’abord aux Européens ? Comment, dans le même temps, peut-on laisser certains expliquer que l’Europe est la cause de tous nos maux alors que l’idée européenne est la solution face à la mondialisation ?
Des Thermopyles au Traité de Rome, des tranchées de Verdun aux travées du Parlement Européen à Strasbourg, les Européens ont su résister, dépasser leurs querelles, créer, et innover.
Et si la prochaine innovation était institutionnelle ? 
Et si l’on construisait enfin l’Europe, une autre Europe, notre Europe ? 
Face à la crise, et contre les fauteurs de décadence. 
Naturellement engluée dans un brouillard libéral et mondialiste, l’Europe navigue à vue.
Face au monde multipolaire qui se dessine, et comme à chaque rendez-vous avec l’Histoire, l’Europe devra choisir entre la puissance ou la mort.
La mort, c’est subir la crise, accepter le déclin, décourager ses forces vives et laisser fuir sa jeunesse pour ne devenir qu’une ombre de ce que les Américains appellent déjà « la vieille Europe », celle des musées, des maisons de retraite et des souvenirs.
La puissance, c’est envisager le renouveau, le dépassement des États-Nations, la construction d’un État européen volontariste et pragmatique. Fédéral et régional, afin de respecter et de protéger la diversité culturelle des peuples européens, il se doit d’être en mesure de répondre aux attentes sociales des populations. Fort et puissant afin de promouvoir et de défendre, au delà de toute idéologie, les intérêts matériels et immatériels, les valeurs et les traditions culturelles des Européens, il doit oser rayonner à travers le monde.
Cri d’alarme et cri du coeur, ce livre appelle à un élan collectif vers un État européen, un Etat d’urgence ! Il est temps que le cabri se fasse loup ! "

Fonder un Etat européen

Contre l’Europe de Bruxelles 

Fonder un Etat européen,

par Gérard Dussouy

 

[Lecture] Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen, par Gérard Dussouy


PARIS (NOVOpress Breizh) - Auteur d’ouvrages concernant la géopolitique et les relations internationales (« Traité de l’interétatique », « Les théories de la mondialité » et « Les théories géopolitiques » Editions de l’Harmattan), Gérard Dussouy, professeur émérite à l’Université Montesquieu de Bordeaux (géopolitique et relations internationales), vient de publier aux Editions Tatamis un livre intitulé « Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen », préfacé par l’historien Dominique Venner.

 

Dans ce nouvel ouvrage, Gérard Dussouy commence par exposer la situation de l’Europe en matière de démographie, de défense, d’économie et d’identité. Il fait un parallèle entre la situation de l’Empire romain finissant et celle de l’Union Européenne à bout de souffle qui présente, selon lui, tous les symptômes du « syndrome romain » : effondrement démographique, submersion migratoire, vieillissement des élites, délitement des cultures nationales, anomie sociale, fuite dans l’individualisme, déclin économique accéléré, finances publiques en perdition, incapacité à prévenir et à maîtriser les perturbations de toutes natures en provenance de son environnement international, déclin militaire et désarmement programmé .

Face à la crise généralisée que connaît l’Europe, Gérard Dussouy nous invite à dépasser le cadre national qui est trop petit pour résoudre les grands problèmes et trop grand pour satisfaire aux besoins locaux ; ce dépassement devrait avoir pour objectif la création d’un Etat fédéral des régions d’Europe dans lequel les grands pays seraient démembrés en régions qui deviendraient, au même titre que les petits pays, des régions fédérées constitutives de l’Etat européen.

L’abandon de l’Union européenne actuelle et la formation d’une Europe fédérale des régions, qui peut sembler utopique aujourd’hui, pourraient avoir lieu à la faveur d’un stress majeur des populations européennes soumises à un faisceau de crises simultanées ( crise économique, crise inter-ethnique, crise d’identité, crise sociale, crise du système politique, crise géopolitique ) et d’une communication intra-européenne intense qui permettrait de secréter une nouvelle symbolique et une nouvelle culture politique européenne .

Pour ce faire, l’auteur écrit qu’il est indispensable de mettre en œuvre très rapidement, parce que nous ne disposons pas de beaucoup de temps avant qu’il ne soit trop tard, des mouvements citoyens européistes porteurs d’une culture politique européenne et susceptibles de la diffuser . Les partis politiques de gouvernement, paralysés par les ambitions personnelles et une idéologie qui participe à la fois de l’universalisme et d’un nationalisme étriqué sont incapables de contester le bien fondé d’une représentation dominante du monde qui n’offre aux peuples européens d’autre alternative que de subir. Quant aux mouvements dits « populistes », l’auteur considère que ceux d’extrême-droite surestiment beaucoup les effets d’un repli sur le pré-carré national et que ceux d’extrême-gauche s’évertuent à vouloir faire croire que le socialisme, dont eux seuls ont saisi l’essence, est toujours malgré ses réfutations par le réel, répétées ici et là, partout à travers le monde, la voie du bonheur pour l’humanité toute entière .

Gérard Dussouy pense que seule la création d’un tel état fédéral serait en mesure de prendre les mesures nécessaires à un redressement de l’Europe : mise en place de frontières géographiques, démographiques et économiques; création d’un espace économique semi-autarcique et protégé; politique de redressement de la natalité des Européens; sortie de l’OTAN et création d’un système de défense strictement européen ; partenariat économique, militaire, scientifique et culturel avec la Russie; développement de pôles européens de recherche et développement . La création d’un état fédéral permettrait également de résoudre la crise liée à la monnaie unique en permettant les transferts nécessaires entre les régions d’Europe les plus favorisées et celles qui le sont moins.

Ce livre est important parce qu’il constitue une excellente synthèse de la problématique géopolitique et économique commune à l’ensemble des peuples européens. Les lecteurs pourront apprécier diversement la solution envisagée par l’auteur pour sortir de la situation funeste dans laquelle nous sommes aujourd’hui, mais il est indispensable pour mener une réflexion sur le sujet essentiel du devenir de l’Europe.

François Arondel

Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen, par Gérard Dussouy, Editions Tatamis, 180 pages, 14 € (port compris). Commander

[cc] Novopress.info, 2013. Les dépêches de Novopress sont libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d'origine. La licence creative commons ne s'applique pas aux articles repris depuis d'autres sites [http://fr.novopress.info/]

samedi, 20 avril 2013

Die Strategie der neuen Seidenstrassen

Die Strategie der neuen Seidenstrassen – ein Friedensmodell für Eurasien

Damit die Europäer nicht hinter der Geschichte herhinken –
zur brillanten Analyse der geopolitischen Grosswetterlage durch Franz Betschon

von Tobias Salander, Historiker

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Während die USA von einer Krise in die nächste taumeln und Europa wie gebannt auf seine einstige Schutzmacht starrt, hoffend, dass man nicht mit in den Abgrund gerissen werde, herrscht in Asien, Lateinamerika und Afrika Aufbruchsstimmung. Autoren wie Kishore Mahbubani versuchen seit längerem, den Zeitgenossen der westlichen Hemisphäre aufzuzeigen, dass man offensichtlich an einer Zeitenwende steht. Was aber tun, zumal in Europa? Mit wem kooperieren, wenn nicht mit der absteigenden Kriegsmacht USA?
Wäre es nicht naheliegend, den Blick nach Osten zu wenden? Liegt doch Europa am Rande der grossen Weltinsel Eurasien. Ein Blick, aber nicht im imperialistischen Sinne von Bismarck, der «sein Afrika» in Osteuropa ortete, auch nicht verhaftet in Denkschablonen des Kalten Krieges, der glücklicherweise seit über 20 Jahren vorbei ist. Warum nicht eine Annäherung in Partnerschaft, Freundschaft und Hochachtung vor den Leistungen der Völker der betreffenden Länder?
Wenn wir nicht sehen, wie sich Asien entwickelt, wird sich Asien auch ohne uns zum neuen Gravitationszentrum der Weltwirtschaft entwickeln: Dies gibt ein Analytiker zu bedenken, der weitgereist, weltoffen und dennoch in bester Schweizer Tradition ausgebildet und verankert ist: «Das eurasische Schachturnier» nennt Franz Betschon sein hier zu besprechendes Buch in Anlehnung an das ähnlich lautende Werk von Zbigniew Brzezinski. Nur, dass die Tonlage, die Grundlage der Analyse und der Ausblick gerade einen Kontrapunkt zum Negativ-Standardwerk imperialer Geostrategie und Weltmacht­hybris darstellt.

«The Empire is over.» Das US-Imperium, die Vorherrschaft der einzigen Weltmacht USA, sei vorbei, eine Eurasien-zentrierte Weltordnung mache sich breit, oder nur eine Asien-zentrierte, wenn Europa sich nicht auf Asien zu bewege. Dies die Quintessenz des äusserst lesenswerten und Klärung verschaffenden Buches «Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen» aus der Feder von Franz Betschon1. Der Schweizer Staatsbürger ist Dr. sc. techn. und dipl. Maschinenbauingenieur der ETH Zürich, zudem Absolvent der Harvard Business School in Boston, beim Militär Flieger-Oberst im Generalstab a. D. Ein in bester Schweizer Manier ausgebildeter und weltoffener Naturwissenschafter und Ökonom, der über einen scharfen analytischen Verstand verfügt. Als einer, der in der Welt herumgekommen ist und unter anderem auch als Verwaltungsrat in einem israelischen Hightech-Unternehmen tätig war, das, mit Schweizer Hilfe aufgebaut, heute zu den führenden seiner Art auf der Welt gehört, versucht der Autor seine Erfahrungen und Beobachtungen mit dem Studium von öffentlich zugänglichen Quellen abzugleichen und zu vertiefen, um die Gegenwart zu verstehen und nicht Gefahr zu laufen, der Entwicklung hinterherzuhinken. Dabei greift Betschon auf Quellen aus vieler Herren Ländern zurück, ist ihm doch in seiner Tätigkeit aufgefallen, dass der europäische Blickwinkel auf die Welt durch die Jahrzehnte des Kalten Krieges ganz schön verengt und gefärbt ist, dass aber in anderen Teilen der Welt die gleichen Probleme in einem ganz anderen Licht erscheinen. Die Zeichen der Zeit zu erkennen heisst auch, sich rechtzeitig auf neue Entwicklungen einzustellen und allfälligen Gefahren besser begegnen zu können.
Als grosses Vorbild, welches der heutigen Welt und insbesondere der Schweiz fehle, und zwar schmerzhaft, erwähnt Betschon den grossen Historiker Jean Rodolphe von Salis. Was jenem Schweizer- und Weltenbürger im Zweiten Weltkrieg von der Schweiz her gelungen sei und ihm und unserem Land weltweite Achtung verschafft habe, nämlich eine stimmige Einschätzung der Kriegslage zu zeichnen, dies habe von Salis nur auf Grund seines weitverzweigten Beziehungsnetzes leisten können. In Telefonaten mit Bekannten in den verschiedenen Ländern habe er sein Wissen aufgebaut, und dies trotz geheimdienstlichen Mithörern.
Da haben wir es heute leichter! In Zeiten des World Wide Web bringt uns ein Mausklick zu Zeitungen aus dem asiatischen, afrikanischen oder lateinamerikanischen Raum.

Ab wann wurden die USA so gewaltsam? Stichwort «QDR»

Die Analyse, die Betschon über 200 Seiten zusammenträgt und welche in der oben zitierten Schlussfolgerung gipfelt, liest sich packend und ordnet die Gedanken, die sich durch die Flut der Mainstream-Tittytainment-Industrie so leicht verzetteln.
Wenn der Autor zum Fazit gelangt, dass die Tage der US-Dominanz unwiederbringlich vorüber seien, stehen dahinter nicht etwa antiamerikanische Ressentiments, wie man vielleicht zu denken geneigt wäre. Ganz im Gegenteil würdigt der Autor das selbstlose Engagement der USA in Europas schwersten Stunden des Zweiten Weltkriegs – nicht ohne sich aber die Frage zu stellen, ab welchem Zeitpunkt Amerika plötzlich so gewaltsam geworden sei: dass es Folter wieder salonfähig gemacht habe, Präventivkriege führe, ohne noch an die Nürnberger Prinzipien zu denken, in welchen der Angriffskrieg als das schwerste Verbrechen überhaupt erklärt worden ist und US-Chefankläger Robert Jackson gefordert hatte, dass künftig sich auch die USA an diesem Massstab messen lassen wollen.
Dass etwas nicht mehr stimmte im Staate USA sei offensichtlich geworden mit der Veröffentlichung der 5-Jahres-Planung des Pentagons, des «Quadrennial Defence Review Reports (QDR)» der Jahre 2001 und 2006. Darin wurde in völkerrechtswidriger Manier das Recht auf Präventivkrieg geltend gemacht. Damit der Leser sich diese Ungeheuerlichkeit wirklich vorstellen kann, überträgt der Autor diese Gesinnung auf das nachbarliche Zusammenleben von Privatpersonen, was dann etwa so lauten würde: «Du darfst deinen Nachbarn jederzeit erschiessen, wenn er dich stört. Du musst nur zwei Bedingungen erfüllen: Du musst behaupten, dass du dich bedroht gefühlt hast, und so gut zielen, dass er nachher nicht mehr aussagen kann.» (Betschon, S. 52) Der Autor gibt zu bedenken, dass diese schamlose Verachtung all der Werte, für die der Westen jahrhundertelang gekämpft hat, die Menschen im Mittleren Osten zuallererst, darüber hinaus aber auch die Zivilgesellschaft der Aggressoren mittel- und langfristig schädige.

Prinzip der souveränen Staaten vs. Prinzip des «Teile und herrsche!»

Diese aggressive und menschenverachtende Aussenpolitik des Imperiums ordnet der Autor vor dem Hintergrund zweier Prinzipien ein: dem Prinzip der souveränen Staaten auf der einen, dem des «Teile und herrsche!» auf der anderen Seite. Was die Generation, die noch den Kalten Krieg erlebt hat, kaum je für möglich hielt und was den klaren Blick auf die Gegenwart auch so schwer macht, ist der Sachverhalt, dass das erste der beiden Prinzipien, das Prinzip der souveränen Nationalstaaten, errungen nach dem 30jährigen Krieg im Westfälischen Frieden, heute nicht mehr von der einst gelobten Demokratie USA, sondern vom einst verfemten Russland vertreten wird, während das machiavellistische Prinzip des «Divide et impera!» von George W. Bush und heute auch von Friedensnobelpreisträger Obama hochgehalten wurde und werde. Auch wenn sich der Autor über diesen überraschenden Befund nicht wirklich freuen mag, so ist es ihm doch hoch anzurechnen, dass er ohne Scheuklappen und persönliche Vorlieben die Faktenlage unverstellt präsentiert.
Was schon 2007 an der Münchner Sicherheitskonferenz sichtbar geworden war, dass nämlich Russland unter Putin nicht mehr das schwache und auszubeutende postsowjetische Land war, sondern wieder eine Grossmacht, die in der Lage und gewillt war, sich zu wehren, und zwar sowohl ökonomisch als auch militärisch, wurde an derselben Konferenz im Jahre 2008 für alle greifbar: Während der russische Vizepremier Sergej Iwanow ein selbstbewusstes Land präsentierte, betonte er, dass dies nicht ein neues Blockdenken und Konfrontation bedeute, sondern ein friedliches Zusammenleben souveräner Staaten. Auf der Gegenseite stand ein US-Verteidigungsminister Robert Gates, der die Sicht des aggressiven Hegemons darlegte. Damit verortete sich Gates aber im Modell des britischen Empires à la Churchill und nicht in jenem von Frank­lin Delano Roosevelt. Diese beiden gegensätzlichen Politik­ansätze arbeitet Betschon heraus: Während das britische Empire eine Politik der Konflikte und der Manipulation, also des «Teile und herrsche!», vorgelebt habe, sei der US-Präsident der Vorkriegs- und der Kriegszeit, Franklin Delano Roosevelt, für das andere Modell der Zusammenarbeit, eben jenes unter souveränen Nationen, eingestanden. Infolge des frühen Todes von Roosevelt habe sich der Hardliner Truman dann der britischen Linie angeschlossen und so ohne Rücksicht auf irgend etwas die Atombombe eingesetzt.

Europa und Asien wachsen wirtschaftlich zusammen

Mag auch die US-Aussenpolitik vor Truman nicht immer ganz so lupenrein gewesen sein, wie oben dargestellt: Wohltuend ist es allemal, dass der Autor sich hier der Anti-Russ­land-Hetze im Westen entzieht und neue Blickweisen öffnet. Denn erst wenn das Feindbild Russland hinterfragt wird, wird der Weg frei für eine längst fällige Zusammenarbeit der europäischen Länder mit dem grossen Nachbarn im näheren, aber auch im ferneren Osten.
Im Kapitel Megatrends wagt der Autor denn auch einige höchst spannende und eigentlich auch höchst naheliegende Prognosen einer künftigen Entwicklung: Ohne sich auf den Zeitpunkt und die Reihenfolge versteifen zu wollen, könne aber doch mit folgendem gerechnet werden:
1.    Europa und Asien werden wirtschaftlich unumkehrbar zusammenwachsen.
2.    Eurasien wird eine föderalistische Handels-, Aussen- und Sicherheitspolitik entwickeln.
3.    Der Begriff «Westen» wird überflüssig werden: Westeuropa, Nordamerika und ­Israel bilden keine Einheit mehr.
4.    Kontinentaleuropa wird sich nach Osten ausrichten. Nordamerika wird nur noch für den Handel von Interesse sein.
5.    Die EU und die Nato dürften überdacht und durch etwas Neues ersetzt werden.
Und was, wenn die Bretton-Woods-Institutionen und die Uno in das neue Gravitationszentrum der Wirtschaftswelt verlegt würden, zum Beispiel nach Shanghai? Oder wenn die asiatischen Länder zum Schluss kämen, es brauche diese US-dominierten Institutionen nicht mehr, man könne gut und vor allem besser ohne sie leben? Und mit Europa habe man schon seit über 2000 Jahren zusammengelebt – lange, bevor der amerikanische Doppelkontinent von den Angelsachsen verunstaltet wurde? Lange hat es ja in der sogenannten neuen Welt gebraucht, bis sich die Weissen eine Entschuldigung abringen konnten bezüglich des Genozids an der indigenen Bevölkerung.
Betschon ist nicht sicher, ob die Europäer die Zeichen der Zeit wirklich schon erkannt haben und auf Asien zugehen werden – nichtsdestotrotz würden uns aber die Asiaten bereits entgegenkommen. Die Rede ist nicht nur vom Tourismus und den boomenden Uhrenboutiquen in Luzern und Interlaken, welche von der aufsteigenden chinesischen Mittelschicht gerne frequentiert werden, sondern auch von den Investoren aus China und Indien, die in Europa zunehmend alteingesessene Marken vor dem Ruin retten, wie zum Beispiel die indische Tata-Firmengruppe, die 2007 den britischen Stahlkonzern Corus, aber auch die Automobilfirmen Jaguar und Landrover übernahm.

Die Welt von morgen: Lateinamerika, Asien, Europa – und nebenbei die USA

Dass wir vor bzw. besser mitten in einer Zeitenwende stehen, wird offensichtlich in Afrika, wo immer mehr chinesische Unternehmen das tun, was sich bis anhin die ­Europäer reserviert hatten: Handelsbeziehungen aufbauen, Investitionen tätigen, Rohstoffe abbauen – nur, dass die Chinesen ihren Profit mit echten Wohltaten für die Einheimischen zu verbinden imstande sind. Ein Sachverhalt, den man im europäischen Kolonialismus, Imperialismus und im derzeitigen Neokolonialismus so nie angetroffen hat.
Während der Westen aber voller Misstrauen auf den chinesischen Drachen starrt und sich fragt, ob der so funktioniert wie der amerikanische Adler, also einen aggressiven Militarismus an den Tag legen werde, übersehen wir, dass die Welt sich in eine viereckige Welt verwandelt hat: Heute besteht sie aus Lateinamerika, Asien, ­Eu­ropa und nebenbei noch aus Nordamerika. Nebenbei? Unsere westlichen Medien unterschlagen dies ja gerne: Immer öfter fallen wichtige Entscheidungen ohne die ehemalige Supermacht Nummer 1. Zeit-Fragen berichtete über die Blamage von Phnom Penh2. Da dieses Ereignis in den Mainstream-Medien des Westens schlicht inexistent war, musste auf einen Artikel der «Asia Times» zurückgegriffen werden, der deutlich werden liess, wie weit wir im Westen hinter der realen Entwicklung hinterherhinken. Da war doch Obama von einem Treffen der ASEAN-Staaten ausgeladen worden. Die USA, die einen Spaltpilz zwischen die asiatischen Staaten legen wollten, vor allem zwischen den kleineren und China, sahen sich selber aussen vor. Die Welt ist eine andere geworden, so wie es Kishore Mahbubani uns schon lange zu erklären versucht – freundlich, aber in aller Bestimmtheit. Und wenn der Westen dies nicht zur Kenntnis nehmen wolle, sei der Bruch irreversibel. Dabei wäre es für alle besser, gemeinsam in die Zukunft zu schreiten. Doch dafür müsste der Westen seine Werte, die von der übrigen Welt hoch geachtet werden, auch wirklich leben, statt unter einem Werte-Deckmäntelchen knallharte Interessenpolitik zu betreiben.

IWF und Dollar-Hegemonie vor dem Ende

Betschon nennt mehrere Ereignisse, die diese Wendezeit illustrieren:
Die zehn südostasiatischen Staaten der ASEAN – da man sie im Westen kaum kennt, seien sie hier namentlich aufgezählt: Es sind dies Brunei, Kambodscha, Indonesien, Laos, Malaysia, Myanmar, die Philippinen, Singapur, Thailand und Vietnam –, diese zehn Staaten haben mit China, Japan und Südkorea den Asian Monetary Fund mit dem RMB/Yen als zentrale Währung geschaffen – ein Vorgang, der den US-dominierten IWF überflüssig werden lässt.
Dasselbe geschieht in Südamerika: Die Gründung des Latin American Monetary Fund führt dazu, dass der IWF in einem Staat nach dem anderen die Büros schliessen muss. Venezuela gibt den Mitgliedern die nötigen Kredite, den IWF auszahlen zu können.
In Europa erlebt der auch als Alternative zum Dollar gedachte Euro einen massiven Angriff, und zwar nicht aus China! Aber auch Russland tanzt nicht mehr nach der Pfeife Washingtons: Dort findet die allmähliche Verabschiedung von IWF und Dollarhegemonie dadurch statt, dass man sich vermehrt auf die eigenen Ressourcen und auf Gold verlässt.
Dies sind alles Vorgänge, die den USA längerfristig verunmöglichen werden, mit ihrer Dollardruckerpresse die eigenen Schulden den anderen Staaten der Erde aufzubürden. Vor allem, da die Mittel für das Militär gekürzt werden müssen und somit die altbewährte, deswegen nicht weniger räuberbandenmässige Kanonenboot-Diplomatie nicht mehr funktionieren wird.
Ein zentrales Jahr für das Schwinden des US-Einflusses auf diesem Planeten war das Jahr 2008: Zeitgleich mit Lehman Brothers ereigneten sich ohne jedes Zutun der mit sich selber beschäftigten USA folgende Begebenheiten:
•    In Lima trafen sich an die 60 Nationen zu einem Welt-Nahrungsmittel-Gipfel, mit dabei Angela Merkel, auch China, nicht aber die USA.
•    Gleichzeitig versammelten sich die Aussenminister der BRIC-Staaten in Jekaterinburg in Russland. Brasilien, Russland, Indien und China hatten dazu zwar die Europäer eingeladen, nicht aber die USA.
•    Ende Mai machte der neue russische Präsident seine erste Auslandreise. Ging es früher zuerst in die USA, so war nun China die erste Station.
•    Gleichzeitig fand ein wichtiger Gipfel zwischen Japan und China statt – und dies ohne die USA, was früher undenkbar gewesen wäre.
Europa: raus aus dem US-Würgegriff, zurück zu den eigenen Werten
In dieser Situation einer Welt, die sich ohne das Imperium problemlos organisiert, steht Europa vor der Frage, ob es nicht an die bewährten Wertvorstellungen anknüpfen sollte, die von den US-Neocons verächtlich als jene des «alten Europas» bezeichnet worden waren: Das wäre zum einen die Abkehr von spätkolonialistischen Vorstellungen, dann der Respekt vor der Souveränität anderer Staaten und die Nichteinmischung in deren innere Angelegenheiten – mithin also eine Zurückweisung der fragwürdigen R2P-Strategie, der «Responsibility to protect», der Schutzverantwortung, die ja, wie dies Hans-Christoph von Sponeck3 aufzeigte, immer nur als Vorwand gebraucht wurde, in anderen Ländern zu intervenieren, um sich dort die Rohstoffe zu sichern und China aussen vor zu halten, so im Sudan, in Libyen, fast auch in Syrien, hätten da nicht Russland und China ein beherztes Njet eingelegt. Oder wie es der russische Politologe Fursow4 eingängig formulierte: In Syrien seien die westlichen Kreuzritter an die chinesische Mauer gestossen!
Zu guter Letzt rät Betschon Europa, keine doppelten Wertmasstäbe anzuwenden. Beispiele dafür gäbe es genug, aufgelistet in den Büchern von Kishore Mahbubani,5 aber auch in den Aufsätzen des Völkerrechtlers Prof. Hans Köchler,6 der unter anderem die westlich dominierte Anklagepraxis des International Criminal Courts (ICC) scharf kritisiert.

Entwicklungskorridore mit perlenkettenartigen Entwicklungszentren

Europa auf diesem neu-alten Boden seiner besten abendländischen Tradition hätte im Osten auch einen Bündnispartner, der heute schon rund ein Viertel der Weltbevölkerung umfasst: die Shanghai Cooperation Organisation (SCO). China, Kasachstan, Kirgisistan, Russland, Tadschikistan, Usbekistan als Mitglieder treffen sich in diesem Rahmen regelmässig mit den Staaten mit Beobachterstatus wie der Mongolei, Indien, Pakistan und Iran. Wer in Europa meint, da könne nichts zusammenwachsen, weil es nicht zusammengehöre, muss seine Weltsicht überdenken, die auf die eurozentrierte Antike zurückgeht. Eine inner­eurasische Grenze gibt es nicht real geographisch-geologisch, sondern lediglich historisch-kulturell. Doch auch da verschwimmen die Grenzen schon früh, es sei nur an die russisch-westeuropäischen Verflechtungen erinnert, was den Austausch von Handwerkskunst, Gelehrten und Blaublütern betraf. Und hinter Russland steht China, welches schon seit Mitte der 1990er Jahre an der Errichtung von fünf Hauptinfrastrukturkorridoren arbeitet, die Asien mit Europa verbinden sollen: Eisenbahnen sollen lediglich deren Rückgrat bilden. Betschon betont, dass diese Entwicklungskorridore ähnlich den früheren Seidenstrassen perlenkettenartige Entwicklungszentren mit grosser Ausstrahlung entstehen lassen.

Peking–Hamburg:  Eisenbahn schneller als Schiffe

Wer hat das aber im wie gebannt auf die USA starrenden Europa wahrgenommen? Zum Beispiel, dass am 9. Januar 2008 zum ersten Mal eine Pioniereisenbahn mit Gütern für Europa in Bewegung gesetzt wurde, und zwar von Peking aus. Zielort war Hamburg! Eine Strecke von 9800 km durch sechs Länder hindurch. Das Resultat? Nach 18 Tagen war Hamburg erreicht – für die gleiche Destination hätte man auf dem Seeweg mit Containerschiffen fast 40 Tage benötigt! Ein Ereignis, welches ganz neue Dimensionen eröffnet – und ein Blick auf die Karte Eurasiens zeigt es: Was gibt es Naheliegenderes als den Ausbau der Landwege von China nach Europa? Eurasien ist ein Kontinent, eine zusammenhängende Landmasse, die natürlicherweise zusammengehört – was man vom Verhältnis Europas zu den USA, abgetrennt durch zwei Ozeane, nun wirklich nicht sagen kann.
Natürlich kommen dem Historiker bei diesem Sachverhalt eines transeurasischen Transportkorridors auch düstere Erinnerungen: Schon einmal hatten Länder Kontinentaleuropas versucht, auf dem Landweg die Verbindung mit dem Orient herzustellen. Man erinnert sich an das Projekt der «Berlin–Bagdad-Bahn». Wie der Historiker Daniele Ganser in seinem Buch «Europa im Erdölrausch» aufzeigt, hätte damit günstig Öl aus dem Irak in die zentraleuropäischen Wirtschaftszentren transportiert werden können. Ohne von der britischen Flotte und damit dem Weltreich Grossbritanniens abhängig zu sein. Wir alle wissen, was dann geschah: Ein kleiner Landstreifen war nicht in die deutsch-habsburgisch-osmanische Landbrücke integriert: Serbien. Dass dann im österreichisch besetzten Sarajevo der Schuss fiel, der der Seemacht Grossbritannien das Erdölmonopol im Nahen Osten sichern sollte, man spricht auch vom Ersten Weltkrieg, ist bekannt, wenn vielleicht auch weniger mit besagtem Hintergrund.
Mögen sich die europäischen Länder, Russland und China vorsehen und dagegen verwahren, dass die heutige (Noch-)Seemacht Nummer 1, die USA, hier etwas Ähnliches inszenieren wollen wie die Briten im Jahre 1914. Vergangene Destabilisierungsversuche in der Ukraine, in Aserbaidschan, den zentralasiatischen Republiken könnten vor diesem Hintergrund eingeordnet werden.

Das Imperium im Krebsgang – täglich in den Zeitungen zu lesen

Franz Betschon publizierte seine erhellende Analyse im Jahre 2009. Er braucht, wie der von ihm verehrte von Salis, nichts zu korrigieren. Im Gegenteil, viele von ihm erwähnte Problempunkte traten in den drei Jahren seither nur noch deutlicher zu Tage. Dass Präsident Obama Hagel als Verteidigungsminister durchgebracht hat, spricht Bände: Dass ein US-Verteidigungsminister vor der Pro-Israel-Lobby warnt und mit Iran Verhandlungen anstrebt, ein Aussenminister John Kerry Kairo, Riad und Doha besucht, Tel Aviv aber auslässt, ist das eine. Dass sich nun wieder Gespräche mit Iran ergeben, in denen die USA anwesend sind, gleichzeitig aber auch China und Russland, das andere. Dass der türkische Premierminister Zionismus mit Rassismus, Faschismus, Antisemitismus und Antiislamismus gleichsetzt und verurteilt, wofür er in israelischen Medien7 scharf kritisiert wird, aber trotzdem enger Verbündeter der USA bleibt und trotz oder gerade mit diesen Aussagen in die EU will, ein drittes. Dass ein Kenneth Waltz in ­Foreign Affairs von Juli/August 20128 Iran die Bombe zugestehen will, weil so die Welt sicherer werde, insbesondere der Nahe Osten, weil dann die Atommacht Israel ein Gegenüber habe – Israel, welches nach diesem Grand old man der US-Politologie die Hauptgefahr für den Frieden in der Region sei –, lässt aufhorchen. Das tönt zwar nach Schachbrett-Strategie eines Brzezinski, auf den sich Betschon mehrfach bezieht, aber einer Rückzugsstrategie der Schachspieler des Imperiums.

An Roosevelts Konzept der Achtung der Souveränität der Nationalstaaten anknüpfen

Es wäre den Menschen in Eurasien, aber auch den Menschen im Nahen Osten, und zwar egal welcher Nationalität oder Religionszugehörigkeit, zu wünschen, dass sich die chinesische Strategie der neuen Seiden­strassen und damit das friedliche Zusammenwirken in wirtschaftlicher und ­politischer Hinsicht ohne transatlantische Störmanöver verwirklichen lässt. Was für blühende Landschaften könnten entstehen, wenn der grosse Kontinent zusammenwüchse, so wie es auch Kishore Mahbubani immer wieder einbringt. Wenn die einstigen Todfeinde Japan und China nach dem Grauen des Zweiten Weltkriegs, nach den über 30 Millionen von den Japanern getöteten Chinesen, heute friedlich kooperieren, wieso sollte das im Nahen Osten nicht auch möglich sein? Und warum sollten sich die USA nicht wieder an Roosevelts Konzept der Achtung der Souveränität der Nationalstaaten orientieren? Angesichts der horrenden Verschuldung eigentlich ein Gebot der Stunde – und des gesunden Menschenverstandes. Eine Aufgabe, die Friedensnobelpreisträger Obama gut anstünde. Aber auch die EU könnte sich ihres Nobelpreises würdig erweisen und die Feindseligkeiten Richtung Osten begraben. Und die Schweizer Bevölkerung könnte sich in dieser nicht einfachen Gemengelage als Nation der Guten Dienste vermittelnd einbringen und mit ihrem Föderalismus weiter vorleben, wie sich ein erspriessliches und friedliches Zusammenleben gestalten lässt, ohne mit Grossgebilden zu liebäugeln.
Wenn das Buch von Franz Betschon das Denken, Fühlen und Handeln in diese Richtung zu lenken vermag, wird es sich segensreich auswirken. Man wünscht ihm eine grosse Leserschaft – nicht nur in der Schweiz.    •

1    Franz Betschon: Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen. Frankfurt/Main, 2009. ISBN 978-3-8301-1234-1.
2    David P. Goldman: Nach-US-Welt, geboren in Phnom Penh. In: Zeit-Fragen Nr. 53 vom 19.12.2012
3    Dr. h.c. Hans-Christof von Sponeck: Der R2P-Versuch in Libyen ist kläglich gescheitert. In: Zeit-Fragen Nr. 18/19 vom 30.4.2012
4    Schlag gegen Syrien – Ziel: Russland. Interview mit Prof. Andrej Iljitsch Fursow. In: Zeit-Fragen Nr. 37 vom 3.9.2012
5    Kishore Mahbubani: Die Rückkehr Asiens. Berlin 2008. ISBN 978-3549073513
6    Hans Köchler: Weltgericht ohne Weltstaat. Straf­justiz unter dem Diktat der Realpolitik? Kommentar zu Idee und Wirklichkeit des Internationalen Strafgerichtshofes zehn Jahre nach dem Inkrafttreten des Römer Statutes. Wien, 1.7.2012.
http://i-p-o.org/Koechler-ICC-Weltgericht-ohne-Weltstaat-IPO-OP-1July2012.htm 
7    At UN conference, Erdogan calls Zionism «crime against humanity». In: Haaretz vom 28.2.13.

www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/at-un-conference-erdogan-calls-zionism-crime-against-humanity.premium-1.506392
8    Kenneth N. Waltz: Why Iran should get the bomb. Nuclear balancing would mean stability. In: ­Foreign Affairs July/August 2012. Hrsg: Council on Foreign Relations. Deutsche Übersetzung in Zeit-Fragen Nr. 43/44 vom 11.10.2012

Im Kapitel Megatrends wagt der Autor denn auch einige höchst spannende und eigentlich auch höchst naheliegende Prognosen einer künftigen Entwicklung: Ohne sich auf den Zeitpunkt und die Reihenfolge versteifen zu wollen, könne aber doch mit folgendem gerechnet werden:
1.    Europa und Asien werden wirtschaftlich unumkehrbar zusammenwachsen.
2.    Eurasien wird eine föderalistische Handels-, Aussen- und Sicherheitspolitik entwickeln.
3.    Der Begriff «Westen» wird überflüssig werden: Westeuropa, Nord­amerika und Israel bilden keine Einheit mehr.
4.    Kontinentaleuropa wird sich nach Osten ausrichten. Nordamerika wird nur noch für den Handel von Interesse sein.
5.    Die EU und die Nato dürften überdacht und durch etwas Neues ersetzt werden.

Ein zentrales Jahr für das Schwinden des US-Einflusses auf diesem Planeten war das Jahr 2008: Zeitgleich mit Lehman Brothers ereigneten sich ohne jedes Zutun der mit sich selber beschäftigten USA folgende Begebenheiten:
•    In Lima trafen sich an die 60 Nationen zu einem Welt-Nahrungsmittel-Gipfel, mit dabei Angela Merkel, auch China, nicht aber die USA.
•    Gleichzeitig versammelten sich die Aussenminister der BRIC-Staaten in Jekaterinburg in Russland. Brasilien, Russland, Indien und China hatten dazu zwar die Europäer eingeladen, nicht aber die USA.
•    Ende Mai machte der neue russische Präsident seine erste Auslandreise. Ging es früher zuerst in die USA, so war nun China die erste Station.
•    Gleichzeitig fand ein wichtiger Gipfel zwischen Japan und China statt – und dies ohne die USA, was früher undenkbar gewesen wäre.

La stratégie des nouvelles routes de la soie

La stratégie des nouvelles routes de la soie – un modèle de paix pour l’Eurasie

Pour que les Européens ne restent pas à la traîne du courant de l’histoire – au sujet de l’analyse brillante de la situation géopolitique par Franz Betschon

par Tobias Salander, historien

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Pendant que les Etats-Unis titubent d’une crise à l’autre, et que l’Europe n’arrive pas à détourner son regard de son ancienne puissance protectrice dans l’espoir de ne pas être entraîné dans l’abîme, il règne en Asie et en Amérique latine une atmosphère de renouveau. Des auteurs comme Kishore Mahbubani essaient depuis un certain temps de démontrer aux contemporains de l’hémisphère occidental qu’on se trouve de toute évidence devant un tournant historique. Mais que faire, surtout en Europe? Avec qui coopérer si ce n’est pas avec la puissance guerrière en déclin?
Ne serait-il pas tout naturel de tourner le regard vers l’Est? Puisque l’Europe se trouve bien au bord de la grande île mondiale de l’Eurasie. Un regard, cependant pas dans le sens impérialiste de Bismarck qui a localisé «son Afrique» en Europe de l’Est, et pas non plus dans le sens du cliché de la guerre froide, qui appartient heureusement au passé depuis plus de 20 ans. Mais pourquoi pas un rapprochement en partenariat, en amitié et avec considération des mérites des peuples des pays respectifs?
Si nous ne voyons pas comment l’Asie se développe, l’Asie se développera aussi sans nous en un nouveau centre de gravitation de l’économie mondiale: c’est ce qu’un analyste ayant beaucoup voyagé, ouvert au monde, formé et ancré dans la meilleure tradition suisse, nous soumet à réfléxion: «Das eurasische Schachturnier» [Le tournoi d’échec eurasien], c’est le titre que Franz Betschon donne à son livre, qui sera présenté ci-dessous. Avec ce titre il fait allusion à un livre de Zbigniew Brzezinski qui porte un titre semblable. Mais son ton, le fondement de son analyse et sa perspective sont heureusement en totale contradiction avec l’ouvrage de référence négatif de la géostratégie impériale et de l’outrecuidance de la puissance mondiale.

«The Empire is over.» L’empire américain, la suprématie de la seule puissance mondiale serait du passé, un ordre mondial centré sur l’Eurasie serait en train de s’installer, uniquement centré sur l’Asie, si l’Europe ne s’avance pas vers l’Asie. C’est la quintessence de ce livre éclairant qui mérite d’être lu: «Das eurasische Schachturnier. Krisen Hintergründe und Prognosen» de Franz Betschon1. Ce citoyen suisse est docteur en sciences techniques et ingénieur mécanique diplômé de l’EPFZ, en plus diplômé de la Harvard Business School à Boston, colonel d’état-major de l’aviation à l’armée. Un scientifique formé dans la meilleure tradition suisse, ouvert au monde et économiste disposant d’une intelligence analytique aigüe. En tant que personne ayant vu du pays et qui, entre autre, a été conseiller d’administration d’une entreprise high-tech israélienne, qui, construite avec de l’aide suisse, appartient actuellement aux entreprises de pointe de son genre dans le monde, l’auteur essaie de comparer et d’approfondir ses expériences et ses observations au moyen de l’étude de sources publiquement accessibles pour comprendre l’actualité et pour ne pas rester en arrière du développement. Betschon a recours à des sources de beaucoup de pays, car dans son activité, il s’est aperçu que le regard européen sur le monde s’est pas mal rétréci pendant les décennies de la guerre froide, et que dans d’autres parties du monde, les mêmes problèmes sont considérés sous un autre jour. Reconnaître les signes du temps veut dire également s’adapter à temps aux nouveaux développements pour mieux contrer des dangers éventuels.
Comme grand modèle, qui manque dans le monde moderne, surtout en Suisse, et cela douloureusement, Betschon évoque Jean Rodolphe von Salis. Ce que ce citoyen du monde suisse a réussi lors de la Seconde Guerre mondiale depuis la Suisse, et ce qui lui a procuré ainsi qu’à la Suisse l’estime mondiale, c’est-à-dire un jugement cohérent de la situation de guerre, von Salis n’avait pu le faire que sur la base d’un large réseau. Avec des conversations téléphoniques avec ses connaissances dans différents pays, il s’est procuré un grand savoir et cela malgré l’écoute des services secrets.
Pour nous, c’est plus facile aujourd’hui. Aux temps du World Wide Web, un clic de souris nous amène des journaux de l’espace asiatique, africain, et de l’Amérique latine.

A partir de quel moment les Etats-Unis sont-ils devenus tellement violents? Mot-clé: «QDR»

L’analyse de Betschon sur 200 pages, culminant dans la citation ci-dessus, est passionnante et met de l’ordre dans les idées qui, dans les flots du «tittytainment du mainstream», ont tendance à être incohérents.
Lorsque l’auteur arrive à la conclusion que les jours de la dominance américaine sont définitivement passés, ce n’est pas sur un fond de ressentiments antiaméricains comme on pourrait le penser. Tout au contraire, l’auteur rend hommage à l’engagement désintéressé des Etats-Unis en Europe pendant les heures les plus noires de la Seconde Guerre mondiale – mais pas sans se poser la question de savoir à partir de quel moment l’Amérique est soudain devenue si violente: qu’elle ait rendu la torture de nouveau acceptable, qu’elle ait mené des guerres préventives sans penser aux principes de Nuremberg, dans lesquels une guerre d’agression est déclarée comme le pire des crimes et à l’occasion desquels le procureur principal Robert ­Jackson avait exigé publiquement qu’à l’avenir les USA veuillent aussi être jugés à la même aune.
Il est devenu évident que les choses vont mal aux Etats-Unis lors de la publication du plan de 5 ans du Pentagone, le «Quadrennial Defence Review Report (QDR)» des années 2001 à 2006. A l’encontre du droit international, ce rapport exige le droit à la guerre préventive. Afin que le lecteur puisse comprendre cette monstruosité, l’auteur transpose cette mentalité dans la cohabitation de voisins qui s’exprimeraient de la façon suivante: tu peux fusiller ton voisin sans autre s’il te dérange. Tu ne dois remplir que deux conditions: tu dois prétendre que tu t’es senti menacé et viser de telle sorte qu’il ne puisse ensuite plus témoigner.» (Betschon, p. 52) L’auteur donne à réfléchir que, si ce mépris sans pudeur de toutes les valeurs pour lesquelles l’Occident s’est battu pendant des décennies, porte préjudice aux êtres humains au Moyen-Orient en premier lieu, mais à moyen et long terme aussi à la société civile des agresseurs.

Le principe des Etats souverains versus le principe du «Diviser pour régner!»

L’auteur classe cette politique étrangère de l’Empire, agressive et méprisante pour le genre humain, sur la base de deux principes: le principe d’Etats souverains et le principe du «diviser pour régner». Ce que la génération ayant vécu la guerre froide ne pouvait jamais tenir pour possible, et ce qui rend si difficile un regard clair sur notre présent, c’est le fait que le premier des deux principes, le principe des Etats nations souverains, établi après la guerre de Trente Ans lors de la Paix de Westphalie, ne soit plus représenté aujourd’hui par la démocratie des USA autrefois louée, mais par la Russie autrefois proscrite, pendant que le principe machiavélique du «diviser pour régner», est brandi par George W. Bush et aujourd’hui par le Prix Nobel de la paix Obama. Même si l’auteur ne peut pas vraiment ce réjouir de ce résultat surprenant, il faut reconnaître qu’il présente les faits comme ils sont sans œillères et sans égard pour ses préférences personnelles.
Ce qui avait déjà été visible en 2007, lors de la Conférence de Sécurité de Munich, à savoir que la Russie sous Poutine n’était plus ce pays postsoviétique faible et à exploiter, mais de nouveau une grande puissance, capable et décidée à se défendre, et cela aussi bien économiquement que militairement, est devenu saisissable pour tout le monde lors de la même conférence en 2008: le Premier ministre russe, Sergueï Ivanov, a présenté un pays sûr de lui tout en soulignant que cela ne signifiait pas de nouveaux blocs et confrontations, mais une cohabitation pacifique d’Etats souverains. Alors qu’au camp opposé, le ministre de la Défense des USA, Robert Gates, a présenté le point de vue d’une hégémonie agressive. Avec cela Gates s’est positionné selon le modèle de l’Empire britannique à la Churchill et pas selon celui de Franklin Delano Roosevelt. Ces deux conceptions opposées de la politique, Betschon les fait très bien ressortir: alors que l’Empire britannique présente une politique de conflits et de manipulation, donc le «diviser pour régner», le président des USA d’avant et pendant la guerre a répondu de l’autre modèle de la coopération, celui des nations souveraines. En raison du décès prématuré de Roosevelt, le pur et dur Truman a rejoint la ligne britannique, et ainsi il a déployé, sans aucun égard, la bombe nucléaire.

L’Europe et l’Asie se soudent économiquement

Même si la politique étrangère avant Truman n’a pas toujours été exemplaire comme présenté ci-dessus, il est tout de même bienfaisant que l’auteur se soustraie au dénigrement antirusse de l’Occident et ouvre de nouvelles manières de voir. Car c’est seulement en remettant en question le spectre russe que la voie se libère pour une coopération des pays européens avec les grandes nations du Proche et de l’Extrême-Orient nécessaire depuis longtemps.
Dans le chapitre «megatrends» [tendances mégas], l’auteur ose émettre quelques pronostics extrêmement passionnants et au fait très convaincants du développement futur: sans se fixer sur une date et un ordre, on pourrait s’attendre aux développements suivants:
1.    L’Europe et l’Asie se souderont économiquement sans retour.
2.    L’Eurasie développera une politique fédéraliste de commerce, d’extérieur et de sécurité.
3.    La notion d’«Occident» deviendra superflue: L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et Israël ne formeront plus une unité.
4.    L’Europe continentale s’orientera vers l’Est. L’Amérique du Nord ne sera intéressante plus que pour le commerce.
5.    L’UE et l’OTAN devront être reconsidérés et remplacés par quelque chose de nouveau.
Et qu’est-ce qui se passerait si les institutions de Bretton Woods et l’ONU étaient transférées vers le nouveau centre de gravité du monde économique, par exemple à Shanghai? Ou bien si les pays asiatiques arrivaient à la conclusion de ne plus avoir besoin de ces institutions dominées par les Etats-Unis et de pouvoir très bien vivre sans elles et même mieux? Et avec l’Europe, on a déjà cohabité depuis 2000 ans – longtemps avant que le double continent américain ait été défiguré par les Anglo-Saxons? Il a fallu beaucoup de temps dans le soi-disant nouveau monde avant que les blancs se soient arraché une excuse concernant le génocide de la population locale.
Betschon n’est pas sûr que les Européens aient vraiment déjà reconnu les signes du temps et se dirigeront vers l’Asie – néanmoins les Asiatiques viendraient déjà à notre rencontre. Il ne parle pas seulement du tourisme et des boutiques de montres en plein essor à Lucerne et Interlaken, volontiers fréquentées par la classe moyenne chinoise en hausse, mais aussi des investisseurs de Chine et d’Inde qui sauvent de la ruine en Europe de plus en plus d’anciennes marques, comme par exemple le groupe de sociétés indien Tata, qui a repris en 2007 le groupe d’acier britannique Corus, mais aussi les usines d’automobiles Jaguar et Landrover.

Le monde de demain: L’Amérique latine, l’Asie, l’Europe et à part les Etats-Unis, sur la touche

Que nous sommes au beau milieu d’un tournant d’époque est évident notamment en Afrique, où de plus en plus d’entreprises chinoises font ce qui a été réservé aux Européens: établir des relations commerciales, effectuer des investissements, exploiter des matières premières – à la différence près que les Chinois sont capables de lier leurs profits à de vrais bienfaits pour les populations locales. Un fait qu’on n’a jamais rencontré dans le colonialisme européen, dans l’impérialisme et dans le néocolonialisme actuel.
Alors que l’Occident fixe plein de méfiance le dragon chinois et se demande s’il fonctionne comme l’aigle américain – sur la base d’un militarisme agressif –, nous ne voyons pas que ce monde s’est mué en un monde rectangulaire: aujourd’hui, il est composé de l’Amérique latine, l’Asie, l’Europe et à part encore les Etats-Unis, sur la touche. A part? Nos médias occidentaux omettent volontiers de nous le dire: de plus en plus de décisions importantes sont prises sans l’unique ancienne superpuissance. Horizons et débats a parlé récemment de cette humiliation à Phnom Pen2. Comme cet événement s’est avéré tout simplement inexistant dans les médias du mainstream occidental, on a dû avoir recours à un article de l’«Asia Times» qui a montré clairement que l’Occident à une longueur de retard sur le développement actuel réel. Il y a eu Obama, qui a été décommandé d’une rencontre des Etats Asean. Les USA qui voulaient créer une fissure entre les Etats asiatiques, avant tout entre les petits et la Chine, se sont retrouvés mis à l’écart. Le monde est devenu autre, tout comme Kishore Mahbubani tente de nous l’expliquer depuis longtemps – aimablement, mais avec fermeté. Et si l’Occident ne veut pas en prendre connaissance, la rupture sera irréversible. Cependant, il serait meilleur pour tous d’avancer ensemble vers le futur. Mais pour cela, l’Occident devrait vivre réellement ses valeurs, en haute estime dans le reste du monde, au lieu de faire une politique d’intérêts impitoyable sous couvert de valeurs affichées.

Le FMI et l’hégémonie du dollar proches de leur fin

Betschon cite plusieurs événements qui illustrent ce tournant:
Les dix Etats de l’Asie du Sud-Est de l’ASEAN – comme on ne les connaît que très peu en Occident, ils seront cités ici: le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam –, ces dix Etats ont créé avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud l’Asian Monetary Fund avec les RMB/Yen comme monnaie centrale – un processus qui rendra superflu le FMI dominé par les Etats-Unis.
La même chose se passe en Amérique du Sud: la fondation du Latin American Monetary Fund a pour résultat que le FMI doit fermer ses bureaux dans les Etats l’un après l’autre. Le Venezuela donne aux membres les crédits nécessaires pour pouvoir désintéresser le FMI.
En Europe, l’euro, prévu comme alternative au dollar, vit une attaque massive et cela pas depuis la Chine! Mais il y a aussi la Russie, qui ne danse plus aux sons de Washington: là-bas, peu à peu se font les adieux au FMI et à l’hégémonie du dollar en se fiant davantage aux propres ressources et à l’or.
Ce sont ces processus qui, à long terme, empêcheront les Etats-Unis, à l’aide de leur planche à billets, de mettre leurs propres dettes sur le dos des autres pays du monde. Avant tout parce que les dépenses pour l’armée doivent être réduites, et que par la suite leur bonne vieille diplomatie de canonnière à la mode des bandes de brigands ne fonctionnera plus.
Une année centrale pour la diminution de l’influence des USA a été l’année 2008: C’est en même temps que l’effondrement de Lehman Brothers qu’ont eu lieu les événements suivants, sans la contribution des Etats-Unis, trop occupés par leurs propres problèmes:
•    A Lima, environ 60 nations se sont rencontrées pour un sommet mondial sur l’alimentation, avec la présence d’Angela Merkel, la Chine, mais sans les USA.
•    En même temps se sont réunis les ministres des Affaires étrangères des Etats BRICS à Iekaterinbourg en Russie. Etaient invités le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Mais pas les USA.
•    Fin mai, le nouveau président russe a effectué son premier voyage à l’étranger. Jadis on allait d’abord aux USA, mais cette fois, la Chine a été la première destination.
•    En même temps un sommet important a eu lieu entre le Japon et la Chine – et cela sans les USA, ce qui aurait été impensable auparavant.
Europe: sortir de l’étau des Etats-Unis, retour aux propres valeurs
Dans cette situation d’un monde s’organisant sans problèmes sans l’Empire, l’Europe se retrouve devant la question de savoir si elle ne devrait pas renouer avec ses valeurs éprouvées, lesquelles avaient été désignées avec mépris par les néoconservateurs américains comme celles d’une «vieille Europe»: cela signifierait, d’un côté, abandonner les idées colonialistes tardives, ensuite respecter la souveraineté des autres Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes – donc faire preuve d’un refus de la stratégie douteuse du R2P, ce concept de «Responsability to protect», en effet, cette responsabilité de protéger, comme Hans-Christof von Sponeck3 l’a démontré, a toujours été utilisée comme prétexte pour intervenir dans d’autres pays pour s’assurer les matières premières et pour garder la Chine à l’écart, comme par exemple au Soudan, en Libye, et presque aussi en Syrie, si la Russie et la Chine n’avaient pas déposé leur «niet» courageux. Ou bien, comme l’a expliqué très clairement le politologue russe Fursov:4 en Syrie, les Croisés occidentaux se sont heurtés au Mur chinois!
Finalement, Betschon conseille à l’Europe de ne pas utiliser de doubles critères de qualité au niveau des valeurs. Il y en aurait déjà assez d’exemples, énumérés dans le livre de Kishore Mahbubani,5 mais aussi dans les exposés du spécialiste en droit international, Hans Köchler,6 qui a entre autre sévèrement critiqué la pratique d’accusation dominée par l’Occident de l’International Criminal Court (ICC).

Des corridors de développement avec des centres de développement en chaîne perlée

L’Europe, sur cet ancien et nouveau sol des meilleures traditions occidentales, aurait un allié à l’Est qui comprend déjà aujourd’hui environ un quart de la population mondiale: la Shanghai Cooperation Organisation (SCO). Ses membres que sont la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan se rencontrent régulièrement dans ce cadre avec des Etats au statut d’observateur, comme la Mongolie, l’Inde, le Pakistan et l’Iran. Celui en Europe qui croit que rien ne peut là se souder ni ne s’accorder devrait reconsidérer sa façon de voir le monde, remontant à l’antiquité euro-centrée. Une frontière intérieure de l’Eurasie n’existe pas réellement du point de vue géographique et géologique, elle n’est qu’historique et culturelle. Mais là aussi, les frontières s’estompent déjà très tôt, rappelons-nous les interdépendances russes avec l’Europe occidentale en ce qui concerne les échanges d’art artisanal, de scientifiques et de gens au sang bleu. Et derrière la Russie, il y a la Chine qui œuvre déjà depuis le milieu des années 1990 à la création de cinq corridors d’infrastructure qui devront relier l’Asie à l’Europe: les chemins de fer en constitueront seulement l’épine dorsale. Betschon souligne que ces corridors de développement, semblables aux anciennes routes de la soie, créent des centres de développement en chaîne perlée avec un fort rayonnement.

Pékin – Hambourg: les trains plus rapides que les bateaux

Mais qui, dans cette Europe au regard toujours fixé sur les Etats-Unis, s’en est aperçu? Le 9 janvier 2008 par exemple, un train pionnier a été mis en route pour la première fois avec des biens pour l’Europe, et cela depuis Pékin. Destination Hambourg! Un trajet de 9800 km à travers six pays. Le résultat? Arrivée à Hambourg au bout de 18 jours – pour la même destination par voie maritime avec des porte-conteneurs on aurait mis presque 40 jours! Un événement qui ouvre de toutes nouvelles dimensions – et un regard sur la carte de l’Eurasie le montre: qu’est-ce qu’il y a de plus naturel que le renforcement des voies terrestres depuis la Chine vers l’Europe? L’Eurasie est un continent en soi, une masse territoriale naturellement faite pour constituer une seule et même superficie – ce que l’on ne peut vraiment pas dire de la relation entre l’Europe et les Etats-Unis, séparés par deux océans.
Naturellement, pour l’historien, il y a aussi des souvenirs sombres en ce qui concerne un corridor transeurasien: les pays de l’Europe continentale ont déjà une fois essayé d’établir un lien par voie terrestre avec l’Orient. Qu’on se rappelle le projet du «chemin de fer Berlin-Bagdad». Comme le démontre l’historien Daniele Ganser dans son livre «Europa im Erdölrausch» [L’Europe dans la fièvre pétrolière], on aurait pu transporter de façon peu coûteuse du pétrole depuis l’Irak jusque dans les centres économiques de l’Europe centrale. Et cela sans dépendre de la flotte britannique, donc de l’Empire mondial britannique. Nous savons tous, ce qui est arrivé alors: un petit bout de pays n’était pas intégré dans le pont terrestre germano-habsbourgeois-ottoman: la Serbie. Qu’il y ait eu par la suite ce coup de fusil dans le Sarajevo occupé par l’Autriche – qui devait assurer à la puissance maritime de la Grande-Bretagne le monopole pétrolier au Proche-Orient, et l’on parle là aussi de la Première Guerre mondiale – cela est connu, certes mais peut-être moins connu avec ladite toile de fond sus-mentionnée.
Les pays européens, la Russie et la Chine doivent se tenir sur leurs gardes et empêcher puissance maritime encore numéro 1, les Etats-Unis, mettent en scène là quelque chose de semblable à ce que firent les Britanniques en 1914. Des essais de déstabilisation par le passé en Ukraine, en Azerbaïdjan, dans les républiques centrasiatiques pourraient être classifiés en prolongement de cet arrière-fond.

L’empire marche à reculons – à lire quotidiennement dans les journaux

Franz Betschon a publié son analyse en 2009. Tout comme von Salis, qu’il vénère, il n’a pas besoin de corriger quoi que ce soit. Au contraire, beaucoup de points problématiques qu’il a cités sont devenus encore plus évidents après trois ans. Que le président Obama ait pu faire admettre Hagl comme ministre de la Défense en dit long: qu’un ministre de la Défense des Etats-Unis mette en garde contre le lobby pro-Israël et aspire à des négociations avec l’Iran, qu’un ministre des Affaires étrangères, John Kerry, visite le Caire, Riad et Doha, mais laisse de côté Tel Aviv, c’est quelque chose. Que maintenant des négociations avec l’Iran soient possibles avec la présence des Etats-Unis, et en même temps aussi la Chine et la Russie, c’est encore autre chose. Que le Premier ministre turc mette sur le même plan le sionisme, le fascisme, l’antisémitisme et l’antiislamisme et les condamne, et se fasse vivement critiquer dans les médias israéliens,7 mais qu’il reste quand-même un allié étroit des Etats-Unis et qu’il veuille, malgré ou bien justement à cause de ces déclarations, adhérer à l’UE, est encore un troisième élément. Qu’un Kenneth Waltz veuille accorder, dans Foreign Affairs de juillet/août 2012,8 la bombe à l’Iran, parce que le monde deviendrait ainsi plus sûr, surtout le Proche-Orient, parce que la puissance nucléaire d’Israël aurait ainsi un adversaire – Israël qui, d’après ce «Grand old man» des sciences politiques américaines, représenterait le danger principal pour la paix dans la région –, voilà qui nous fait dresser l’oreille! Cela sonne un peu comme une stratégie d’échiquier d’un Brzezinski, auquel Betschon se réfère plusieurs fois, mais alors une stratégie de retrait des joueurs d’échec de l’Empire.

Renouer avec le concept de Roosevelt du respect de la souveraineté des Etats-nations

Il serait souhaitable pour les habitants de l’Eurasie, mais aussi du Proche-Orient, et cela de quelque nationalité et de quelque appartenance religieuse fussent-ils, que la stratégie chinoise des nouvelles routes de la soie puisse se réaliser et ainsi la cohabitation pacifique économique et politique, et cela sans manœuvres déstabilisatrices transatlantiques. Quels paysages florissants pourraient en résulter, si ce grand continent pouvait se ressouder, comme Kishore Mahbubani ne cesse de répéter. Si les anciens ennemis mortels, Japon et Chine, après les affres de la Seconde Guerre mondiale et après les plus de 30 millions de Chinois tués par les Japonais, peuvent aujourd’hui coopérer paisiblement, pourquoi cela ne devrait-il pas être possible au Proche-Orient? Et pourquoi les Etats-Unis ne devraient-ils pas s’orienter selon le modèle de Roosevelt du respect de la souveraineté des Etats-nations? Vu l’endettement exorbitant, c’est une nécessité de l’heure – et aussi celle du bon sens. Une tâche qui siérait bien au Prix Nobel Obama. Mais l’UE également pourrait se rendre digne de son prix Nobel et enterrer son hostilité en direction de l’Est. La population suisse pourrait alors, dans cette situation confuse et complexe, s’investir comme nation des bons services et vivre son fédéralisme comme exemple d’une cohabitation édifiante et pacifique, et cela sans lorgner du côté des grandes puissances.
Si le livre de Franz Betschon peut diriger pensée, réflexion et action dans cette direction, il s’avérera riche en effets bénéfiques. On lui souhaite un large lectorat, et bien sûr pas seulement en Suisse.     •

1    Franz Betschon: Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen. Frankfurt/Main, 2009. ISBN 978-3-8301-1234-1.
2    David P. Goldman: Un monde sans dominance des USA, né à Phnom-Penh. In: Horizons et débats no 53 du 28/12/12
3    Hans-Christof von Sponeck: La tentative d’appliquer la responsabilité de protéger a lamentablement échoué en Libye. In: Horizons et débats no 18/19
du 7/5/12
4    Frappe contre la Syrie – cible: la Russie. Interview d’Andrej Iljitsch Fursov. In: Horizons et débats no 37 du 10/9/12
5    Kishore Mahbubani: Die Rückkehr Asiens. Berlin 2008. ISBN 978-3549073513
6    Hans Köchler: Weltgericht ohne Weltstaat. Strafjustiz unter dem Diktat der Realpolitik? Kommentar zu Idee und Wirklichkeit des Internationalen Strafgerichtshofes zehn Jahre nach dem Inkrafttreten des Römer Statutes. Vienne, 1/7/12.
http://i-p-o.org/Koechler-ICC-Weltgericht-ohne-Weltstaat-IPO-OP-1July2012.htm
7    At UN conference, Erdogan calls Zionism «crime against humanity». In: Haaretz du 28/2/13.
www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/at-un-conference-erdogan-calls-zionism-crime-against-humanity.premium-1.506392
8    Kenneth N. Waltz: Why Iran should get the bomb. Nuclear balancing would mean stability.
In: Foreign Affairs July/August 2012. Ed.: Council on Foreign Relations. Traduction française in:
Horizons et débats no 43/44 du 22/10/12

Dans le chapitre «megatrends» [tendances mégas], l’auteur ose émettre quelques pronostics extrêmement passionnants et au fait très convaincants du développement futur: sans se fixer sur une date et un ordre, on pourrait s’attendre aux développements suivants:
1.    L’Europe et l’Asie se souderont économiquement sans retour.
2.    L’Eurasie développera une politique fédéraliste de commerce, d’extérieur et de sécurité.
3.    La notion d’«Occident» deviendra superflue: L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et Israël ne formeront plus une unité.
4.    L’Europe continentale s’orientera vers l’Est. L’Amérique du Nord ne sera intéressante plus que pour le commerce.
5.    L’UE et l’OTAN devront être reconsidérés et remplacés par quelque chose de nouveau.


Une année centrale pour la diminution de l’influence des USA a été l’année 2008: C’est en même temps que l’effondrement de Lehman Brothers qu’ont eu lieu les événements suivants, sans la contribution des Etats-Unis, trop occupés par leurs propres problèmes:
•    A Lima, environ 60 nations se sont rencontrées pour un sommet mondial sur l’alimentation, avec la présence d’Angela Merkel, la Chine, mais sans les USA.
•    En même temps se sont réunis les ministres des Affaires étrangères des Etats BRICS à Iekaterinbourg en Russie. Etaient invités le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Mais pas les USA.
•    Fin mai, le nouveau président russe a effectué son premier voyage à l’étranger. Jadis on allait d’abord aux USA, mais cette fois, la Chine a été la première destination.
•    En même temps un sommet important a eu lieu entre le Japon et la Chine – et cela sans les USA, ce qui aurait été impensable auparavant.

Vers la fin de l’aliénation des peuples

Vers la fin de l’aliénation des peuples

Les BRICS peuvent-ils endiguer l’infâme?

par Auran Derien

 
Voltaire désigna la tyrannie bigote sous le nom d’infâme. Quand reviennent la superstition, la haine contre les humains qui pensent et la mentalité primitive pré-logique, alors le mot de Voltaire retrouve toute sa pertinence: la finance mondialiste globalitaire est aujourd’hui l’INFÂME.
 
Les BRICS et leur taux de croissance
 
La dernière réunion du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a été concomitante d’un conseil provenant de Russie, celui de retirer tous ses avoirs des banques afin que la partie encore un peu civilisée de l’humanité soit épargnée par les vols et autres crimes qu’est disposé à perpétrer la finance. Si l’horreur Chypriote peut être évoquée comme cause immédiate d’un tel conseil, il nous semble plutôt que la cause efficiente en est la volonté du groupe BRICS d’endiguer les excès de la finance mondialiste.

 
 
Les réunions des BRICS permettent d’observer une évolution dans l’attitude de pays qui furent victimes des financiers occidentaux. L’Inde a été pillée et sa culture salie par les britanniques. La Chine fut empoisonnée par les marchands de drogues. L’Afrique du Sud a dû privatiser ses richesses en faveur de quelques multinationales, lorsqu’elle paya les campagnes qui permirent l’arrivée au pouvoir de Mandela. Le Brésil a toujours été agressé par les forces globalitaires, responsables et coupables, en Amérique latine, des régimes militaires qui organisèrent l’éradication des élites patriotes et la vente des économies aux multinationales. Il semble qu’enfin la phase de servilité, d’aliénation et de collaboration sordide touche à sa fin.
 
Un projet de Banque entre BRICS
 
Un grand projet de création d’une banque de développement des BRICS, qui avait été présenté au sommet de New Delhi en 2012, devrait prendre corps sous peu pour permettre le financement et le développement de projets entre entrepreneurs de ces pays. Dans la situation de parasitisme organisé par le système occidental, dont sont victimes les populations, la création d’un tel établissement est souhaitable. Mais les difficultés traditionnelles de toute coopération justifient des avancées prudentes. Le premier pas, tout naturellement, sera le financement d’infrastructures tant dans les pays des BRICS qu’en dehors. Les banques de développement sont des institutions publiques dans lesquelle l’Etat donne sa garantie de financement. En apprenant à travailler ensemble, selon une logique de bien commun, le discours niais et bête que bêle le FMI, la banque mondiale et les européides de l’Union Européenne, finira par tourner toujours plus à vide.
 
Mais l’Empire du néant veille

Ce projet sera discuté lors de la prochaine rencontre, en septembre, car l’accord n’a pu se faire pour l’instant. Il faut y voir, en arrière-plan, la main fort visible des mafias fiancières. Le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde ont été désignés comme des cibles prioritaires. Les USA cherchent à s’emparer des marchés de ces pays et à contrôler les technologies de pointe. Un système de financement qui s’éloigne peu à peu de la nécessité d’utiliser la monnaie dollar et qui favorise les échanges sans passer par les multinationales déclenche nécessairement leur opposition.
 
 
Un projet de Banque de développement ne serait qu’un début. Il conduirait tout naturellement à envisager d’autres coopérations, voire d’autres institutions financières. Surtout que s’approche le moment où l’hyperinflation occidentale frappera les pays. Il conviendrait alors de pouvoir effectuer des transferts entre banques centrales des BRICS voire, après l’éclatement de l’hyperinflation, créer une monnaie de compte commune pour leurs transactions.  Ces évolutions seront naturelles une fois que la Perestroïka occidentale, destinée à détruire les Etats actuels de l’occident, aura exercé ses effets chaotiques. D’ailleurs, au-delà des BRICS, d’autres pays en relation avec la Chine, tels l’Australie, envisagent de laisser la monnaie américaine.
 
La Syrie a aussi demandé de l’aide 

Comme les monarchies obscurantistes du golfe sont alliées à l’occident dans divers trafics et soutiens entre oligarchies, la Syrie a demandé au BRICS qu’ils interviennent pour la sauvegarde du peuple syrien. Il est probable que, à l’inverse des européides, les élites du BRICS n’aient pas oublié l’inhumanité qui caractérise la finance mondialiste dont ils eurent à souffrir en des époques différentes. La Syrie vient d’innover. Elle sera très rapidement suivie par d’autres pays excédés par cette finance qui contrôle aujourd’hui l’occident.
 
Un devoir de mémoire
 
L’occident est dominé par le binôme “bible and business”. Un ancien candidat à la présidence des États-Unis, Al Gore, en avait énoncé une fois de plus la définition du temps où il était vice-président. « La sécurité et la prospérité des États-Unis et du monde entier dépendent du succès de la communauté des nations à bâtir de fortes économies basées sur les règles de la loi » (déclaration faite en février 1999). Nous remarquons que cette déclaration évoque la loi et non des lois ou des règles. Seul le “légal” tombé du ciel, loi divine, révélée et autre calembredaine a de l’importance. Le légal est le bien et le vrai. 
 
Cet aplatissement du monde est typique des castes marchandes. Le marchand a vocation à être sans scrupules pour s’enrichir. Il lui faut donc une loi qui justifie toutes les infamies. Ses qualités diffèrent de celles qui inspirent les artistes, les savants, les religieux ou les élites politiques. Lorsqu’ils monopolisent le pouvoir, les marchands instaurent une tyrannie. Il appartient aux européens d’entretenir la mémoire de cette inhumanité afin d’en repousser les acteurs dans les bas-fonds dont ils n’auraient jamais dû sortir. 
 
 

vendredi, 19 avril 2013

To build a real Eurasia: few juridical ideas

 

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To build a real Eurasia: few juridical ideas

 

Ex: http://www.geopolitica.ru/

Trying to speak about continental political constructions, we need to understand their limits. Inside all human institutions there is a limit, because the possibility to create something able to satisfy always all interest is impossible.

In this case, we must look to the theories. All of them underline that in the moment when few great people want to introduce big ideas on public debate, a lot of critics will appear, not trying to accept and correct the positive aspects of these activities, but only speaking about the limits (economics, politics, human relations, etc.).

Eurasia is a big idea only if we want to thing to it; more than that – is a big idea if someone will try to explain this to the world. However, the dimension of these continents is huge, and a scientist will see easier the limits of this construction. And, when human society will be prepared, it could be a possibility to create a new European, maybe, after European Union model.

Inside all of these facts, Eurasian idea must be analyzed sine ira et studio (without hate and with morality), and few important aspects are brought by the national legislations and by the people who believe in them. Our text tries to describe some problems of this important equation, between ideas and legal possibilities to fulfill them.  

 1. The question of Eurasia is an Eurasian question or only a single country question?

Why this?

Because, as always, when we analyze “the political constructions”, we must note the difficulties to have a single vocabulary for every person who have access to the concept – as the main obstacle to construct … something.

Thus, out text will speak about Eurasia. It’s a concept with great socio-politic importance, and – following this idea, we’ll use to describe it two important search engines and its documents, to present “popular” (in fact, public) access to information about the concept.

Google reports 15,500,000 notes about Eurasia, and 8,500,000 to the question: What is Eurasia?

Wikipedia has its own page about Eurasia[1], where it can be read:

a)                  Eurasia is a continent or super-continent covering about 52,990,000 km2 (20,846,000 mi2) or about 10.6% of the Earth's surface (36.2% of the land area) located primarily in the eastern and northern hemispheresPhysio-graphically, it is a single continent, comprising the traditional continents of Europe and Asia (with Eurasia being a portmanteau of the two); the concepts of Europe and Asia as distinct continents date back to antiquity and their borders are geologically arbitrary. Eurasia, in turn, is part of the yet larger landmass of Afro-Eurasia, whereby Eurasia is joined to Africa at the Isthmus of Suez. Eurasia is inhabited by almost 4 billion people, more than 72.5% of the world's population (60% in Asia and 12.5% in Europe);

b)                 Eurasia is also sometimes used in geopolitics to refer to organizations of or affairs concerning the post-Soviet states, in particular Russia, the Central Asian republics, and the Transcaucasian republics. A prominent example of this usage is in the name of the Eurasian Economic Community, the organization including Kazakhstan, Russia, and some of their neighbors, and headquartered in Moscow and Astana. The word "Eurasia" is often used in Kazakhstan as the name of the continent or region in which that country is located. Numerous institutions in that country use it in their name, e.g., L. N. Gumilev Eurasian National University, the Eurasian Media Forum, the Eurasian Culture Foundation, the Eurasian Development Bank , or the Eurasian Bank. In 2007, Kazakhstan’s President Nursultan Nazarbayev proposed that a “Eurasia Canal” be built to connect the Caspian Sea and the Black Sea via the Kuma - Manych Depression in Russia, providing Kazakhstan and other Caspian-basin countries with a more efficient access path to the ocean than the existing Volga-Don Canal. This usage is somewhat analogous to the U.S. usage of the term Western Hemisphere when referring to the concepts and organizations dealing with the Americas (e.g., Council on Hemispheric Affairs or Western Hemisphere Institute for Security Cooperation)[2].

These texts are public and very easy to be found by anyone. The last site with great importance for our question (What is Eurasia) is www.eurasiancenter.org, an important site from Unites States of America. We present it here, because today it is considered the US as the single global power, so, we must be concern about the initiatives started from this part of the word.

2. On the other part, the main wisdom in Eurasian problems belongs o both continents – because the common history speaks louder. In the same time, on this big scientific and concept map the main role of debate belongs, naturally, to Russia and to Russian specialists.

In this case, we must note also few ideas:

a)                  Russia is the country to have the biggest part of its territory on both continents[3][4], but its position is not perfectly favorable to develop a total discourse on Eurasia, because the most emergent part of it is situated in Europe[5];

b)                 Russia represents a perfect roof for the world – in this case, its Eurasian idea represents a correspondence with a human body with two special arms: the body is settled in northern Siberia, near the Arctic Ocean. In the same time, the arms has a double significance: a left arm who keep a shield in the Asian direction (mainly China – for extension, yellow race people), and the right one, the most efficient and productive, is stretched to the Europe. In this case, we must note something special: the left had defended Europe from the Vladivostok to the Pamir Mountains, and the right one is over the Moscow and Petersburg. So, a logic question: where is situated the sight of Russia? In our opinion, this is settled to a big area, with a fragmented history: Central Asia – Caspian Sea – Black Sea, as always in the history of humanity, from the North (Sever) to the South (Yugo);

c)                  Eurasia is a new concept for history – it appeared in the 19th century, and only because it was on that time two empires who were important position on both continents: Russian and Turkish one. In this case, we must note an analogy: Christian Russia was opposed to Muslim Turkey on the same logic met after 1945 between Soviet Union and United States;

d)                 Eurasia is an old concept related to European union, because the unionist ideas on Europe was blocked always by the presence of Muslim Constantinople, and, more than that, by the internal battle between main European land powers (with a “big brother” behind – Great Britain);

e)                  If Russia is the main territory for this idea, we must note that in the 21st century ideas must be kept by a stronger population[6]; thus – the future of Eurasian ideas in Russia must be accompanied by a better demography.

3. Our opinion about Eurasia is expressed in a very “scholar language” for a correct order of ideas.

Eurasia is a great political concept, but not completes, because the map limits are not always well understand.

Looking to the world map, we must note that the human land is separated between two big parts, understood as Old World and New (Columbus) World. All scientists have a great problem when the want to separate the Old world, because:

a)      Western Europe is more or less catholic, protestant or atheist and is strong separated by the eastern Europe (history and economy, mainly after European Union creation;

b)      Eastern Europe don’t have a real limit, because Russia is situated on both continents;

c)      Southern Europe is presented much more as part of Western Mediterranean Sea;

d)      Southern Europe is related – because of Gibraltar and the same sea to Northern Africa;

e)      Northern Africa is separated by a big desert (Sahara) to the rest of African continent (which is much richer with mineral resources than the Maghreb and Egypt);

f)        Near East or Proche Orient[7] means Turkey (the other state with double Eurasian continental dimension), Caucasus, Jordan river territory and Egypt (a country belonging mainly to another continent (African), with a step in Asia (by territory and history) and ho was occupied and created as modern state by European powers of 19th century;

g)      Near East is separated by the main Arabic population and energy resources by another strong desert;

h)      Middle East has two important borders (mainly because of history): Central Asia – where the Russian influence is the main actor for the last almost 200 years – and the Chain Mountains Pamir – Himalaya;

i)        India is separated by big rivers and big chain mountains to Pakistan (Indus), South East of Asia (yellow race) and China;

j)        China is the Middle Empire, with one hand related to the south and with the other one to the north. Today we are not sure where Beijing looks straight: to Pacific Ocean or to Middle East, Russia and India[8] in the same time. Last years show us that both directions are possible; in our opinion, always the middle position obliged the state claiming this position to watch more carefully inside;

k)      South East of Asia is related more with Australia, where an important position is kept by the United Kingdom (the same chief of state In Australia and New Zealand);

l)        Japan represents – somehow – a padlock for almost all Asian powers with interests of Pacific Ocean: here, the key belong to Washington sea power (on Mahan admiral doctrine).       

Thus, we cannot consider that the actual dimension of Eurasia is correct, related with the geography and mainly to the history. Despite all innovative technology, the desert is still a desert, a big chain mountain remain on the same position.

It is true: maritime ships can transport a lot of products (it is very interesting to observe the Chinese offensive in weak Europe’s ports[9]) and pipe-lines create a faster way to transport energy resources, but we must understand another limits:

a)                  Pipe-lines represent land states, land powers cooperating or in a perpetual competition (the differences between two attitudes is not always clear). In this case, we must note few moments when tensions can create bigger problems, as blocking of oil transport in Ukraine or terrorist attacks on pipe-lines. In the same time, it is very easy to control a pipe-line, because it is stable on the land for kilometers, and no one can pay guards for every 100 meters to have a perfect safety of them;

b)                 Maritime transport means to control the straits, and for Eurasia there are four very important ones: Skagerrack, Gibraltar, Malacca and the sea in the front of Arabian Peninsula, to control Red Sea and the Persian Gulf. We see here a strong position of United Kingdom, USA and to the sea powers by excellence. Inside this perimeter, there is Bosporus, Suez channel and a lack of military fleet for the “land powers of Eurasia”.

As conclusion: the author believe that Eurasia is a small concept, we need to add here Africa too – minimum the northern part, from French part of Senegal to Bab-el-Mandeb strait near the Ethiopia and Somalia; today Chinese politics introduce in the geopolitical equation whole Africa … and, in our opinion, soon we must be extend with Australia.

In this case, every state must understand its political dimension and its role on the Eur-Asi-African (our tri-continental proposal), named EAA, and to play well its card.

Following this idea, we must note the words of Professor J.L. Granatstein, on April 2011, at the reunion of Canadian Forces College[10]: “can a small or middle power have a Grand Strategy? Former diplomat Daryl Copeland defined Grand Strategy as a unifying, long-term vision of a country’s global values and interests; an expression of where the country is, and where it wants to go in the world; and an analysis of its potential and capacity to achieve its objective. I consider it a core element of statecraft.

That sounds difficult to derive for most nation-states, but to me it does not sound like Grand Strategy, at least not for smaller powers. Smaller countries can fight wars against other smaller powers or maneuvers to avoid them. They can join Great Power alliances or not. They can follow particular economic policies or decide not to. But they do not have Grand Strategies because they lack the human, industrial, and military resources to sustain them. In other words, the God of Grand Strategy is only found on the side of the big battalions. But small countries do have, like every other state, national interests, and their policies are (or should be) focused on advancing or protecting these interests and on their national survival.”

4. If we analyze Eurasia in this dimension, we must express another idea about the legal concept of Eurasia.

Legal concepts exist as it is written. In this scientific branch, words are words, and they cannot be understood in different senses. For any word it is a clear definition and a complex base for any different sense regarding any legal institution[11].

Eurasian is not a concept for legal sciences; we need international treaties to proclaim the existence of this new legal institution. Thus, the author will analyze briefly only few ideas, because the potential for this scientific debate is huge and we don’t have here enough space for it.

First of all, we must underline that inside Eurasia there are many legal systems, with many traditions – to create a real, single and unite Eurasia as concept and political entity, we need to harmonize these differences. For that, we can use only the legal principles, but …

“Although confirmed by Article 38 of the Statute of the International Court of Justice, the idea that there exist general principles of law that are recognized by civilized nations has lost ground in recent years. This fact raises the question of whether such general principles have any order-providing meaning or value beyond the State. If compared to the apparently “natural” systematic structure of state legal orders, the global legal space appears to lack a body of general rules and seems dominated by sectionalism and fragmentation. Indeed, it resembles the medieval legal order, characterized as that was by the simultaneous presence of various legal orders competing with each other. In reality, studies of legal history have led to a different understanding. We now know that that systematic structure was not natural. It was an integral part of a general pattern of morphological transformations undergone by the legal orders of states.”[12]

In this case, we don’t know which legal principles must be fulfilled, because there are many differences between European continental law and religious Islamic law; between Chinese system law and the Britain law. For this debate we can write books, but, of course, in national parliaments it will be a complicate debate, because no one wants to renounce to the history (at least).

Second question: if we want a single Eurasia, where it might be the capital of the state? Any political entity without a center (capital) collapse in less than 5 years: thus, where it must be!

Logics speak: at the middle of the distance, because it is necessary to offer equal access to all persons to all services which are ruled from this big center. So, we can look to Caucasus, maybe to the Near East: Damascus – or Baghdad? … Islamic capital means a different kind of administration of it, because here it was in the last two decades the most important military conflicts – it is need to a new urban architecture, for a capital of almost 4 billion inhabitants!

A lot of new institutions must be settled in this new capital: a Eurasian parliament, which must be able to adopt important, ethic laws, with a great availability for flexible interpretation, because:

a)             These laws cannot be applied from the first moments, because it will be a great problem with internal constitution of the states, and with all secondary (administrative) legislation;

b)             Looking to European Union constitutional treaty of 2006 and to the Lisbon Treaty of 2007, we can see the huge dimension of the texts[13]: if this it was possible for a group of 27 states with common legal tradition (Roman Empire, in fact), can we predict the legal dimension of a Constitution for Eurasia?

c)             In that moment it must be start a global educational change, not only in Law faculties, to understand and to apply new law, but also in every state, because the complexity of changes cannot be seen in one day.

In this context, we have a single question: the loyalty of every person of Eurasia will belong to whom? Because the history never must be forgotten[14]!

Another question is related about the administrative organization of the territory – now, only one big state, but what kind of internal autonomy inside every small part of every state who compose the Eurasian state, because without a strong centralization is impossible to build a functioning state.

The last question is about the justice – where it must be The Supreme Court of Justice? Where it must be The Constitutional Court?

Regarding this; we must note that:

a)      How many procedural steps (appeal, recourse and more) a person must do to be judged by the Supreme Court of Justice?

b)      How it must be invoked the control from The Constitutional Court?

c)      Who are the administrative institutions who shall fulfill the decision of the Eurasian justice? Only one example: in one state a person is affected by the behavior of another state. He claims the state, but this state is too strong to be punishing easily … ca we have equality between states?      

 

Conclusion

In this case, Eurasia is a seductive idea. However, it can be tried to create such a state, but, in our opinion, legal problems are the “big stone”, in front of any political ideas. In fact, we must note the process of negotiations – it is not simple, and, of course, somebody negotiate in a big state, but national parliaments must accept, and, after that, because the dimensions of Eurasia are too big for today human society, it must be approved on referendum by citizens. And today we are not sure about their political opinions …          


[2] This description is used at the bottom of the page, so, we can understand the option of the page author (and of a lot people, because this site is created by “everyone”).

[3] Turkey has less.

[4] In a lot of European institution (as football or music) Israel is included in Europe.

[5] Despite the land reality.

[6] The catastrophic demography of Russia is not always positive to implement big ideas abroad.

[7] A French concept.

[8] India is an “obstacle for a perfect seeing” to the South African rivers and mineral resources.

[9] In a famous report: Global trends 2025 – A transformed world made by National Intelligence Office (Washington, 2008), there are few observations about Chinese limit of economic development related to export of goods (p. 29 – 31).

[10] J.L. Granatstein: Can Canada Have a Grand Strategy?, Canadian Defence & Foreign Affairs Institute, p. 2 – 3.

[11] E. Balan: Institutii administrative (Administrative institutions), CH Beck, Bucharest, 2008, p. 8

[12] E. Chitti, B.G. Matarella: Global administrative law and EU administrative law, Springer, London, 2011, p. 89

[13] 300 pages or more, it depends by the editor.

[14] Title of a famous book about World War II. 

 

mercredi, 17 avril 2013

La nouvelle entente turco-kurde: un hasard?

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“M.”/” ’t Pallieterke”:

La nouvelle entente turco-kurde: un hasard?

 

C’est une combinatoire de faits nouveaux —tels la lassitude face à un conflit de très longue durée, les changements de donne géopolitique suite aux événements d’Irak et de Syrie— et des intérêts politico-économiques importants qui ont convaincu le premier ministre turc Erdogan qu’il était temps, enfin, de mettre un terme au conflit qui opposait l’Etat turc aux Kurdes depuis plus de trois décennies. Cette volonté de paix n’a rien à voir avec une sympathie subite à l’égard des Kurdes d’Anatolie orientale. Au contraire, cette démarche découle d’un calcul politique bien conçu.

 

Si, dans l’avenir, nous aurons une paix de plus ou moins longue durée entre Turcs et Kurdes, ce n’est certainement pas parce que le premier ministre turc Erdogan est tombé de son cheval, frappé par la foudre, comme le Saint-Paul des Epitres sur le chemin de Damas. L’idéal d’une paix définitive n’est pas tombé du ciel comme la manne du désert sur les Juifs errant dans le Sinaï. Plusieurs glissements d’ordre géopolitique et économique ont contribué à forger un nouveau contexte.

 

Première constatation: après trente ans de conflit, avec au moins mille morts par an, les deux camps se rendent enfin compte qu’une victoire rapide et glorieuse n’est plus envisageable: ni pour les militaires turcs ni pour les guerilleros du PKK. Le gouvernement d’Ankara voit qu’il ne parviendra pas à décapiter la résistance armée kurde; de même, les Kurdes se rendent bien compte désormais qu’un Etat indépendant kurde, viable et digne de ce nom, n’est pas une perspective réaliste. Ces constatations, posées par les uns et par les autres, permettent d’envisager le pragmatisme. Le discours modéré, prononcé récemment par le leader kurde Öçalan, qui croupit depuis 1999 dans une cellule turque, après que des agents turcs l’aient arrêté au Kenya, montre que ce chef de guerre a gardé toute son aura. Il ne prononce plus le mot “indépendance”. Il évoque au contraire l’idée d’une “autonomie locale”, de droits linguistiques et de l’arrêt des répressions turques. Ces revendications sont nettement moins fortes que la volonté préalable des révolutionnaires nationaux kurdes de créer un Etat indépendant kurde, promis à la fin de la première guerre mondiale. La pensée d’Öçalan a donc évolué. Mieux: pour Erdogan, c’est l’ébauche d’un compromis défendable devant le parlement turc.

 

Vraisemblablement les choses bougent depuis octobre 2012. Un va-et-vient diplomatique s’est mis en branle entre les résidences du premier ministre turc et l’île d’Imrali, où le chef kurde est détenu. On avait déjà l’impression que les Kurdes avaient décidé d’un cessez-le-feu unilatéral. En réalité, il y avait plus. Au cours des conversations, tenues à l’abri des regards, les deux parties ébauchaient les contours d’un compromis de grande ampleur. Pour amener les Turcs à céder, les Kurdes ont promis à Erdogan de soutenir ses projets de réforme, allant dans le sens d’un pouvoir présidentiel plus fort, qui serait alors taillé sur mesure pour la propre candidature future du premier ministre.

 

Le facteur syrien

 

Le rapprochement entre le gouvernement d’Erdogan et les Kurdes ne s’explique que par les événements qui affectent la Syrie. Syriens et Kurdes avaient partie liée. La guerre de résistance lancée par le PKK en 1984 a commencé en Syrie. Dès cet instant, le PKK est devenu un instrument aux mains du régime baathiste syrien face à la Turquie, souvent suite à de longues et pénibles négociations pour les eaux du Tigre et de l’Euphrate. Opérons un retour en arrière de trente années. Le régime syrien d’Assad voulait faire des Kurdes ses alliés. Cela s’est, semble-t-il, avéré un faux calcul, car les Kurdes aussi se sont opposés au régime syrien. Les Turcs ont suivi cette évolution avec inquiétude: en effet, pour eux, un scénario apocalyptique —et bien réel— risquait de se dérouler. Certes, c’est tenter de prédire l’avenir dans une boule de cristal que de spéculer sur ce qui adviendra en cas de désagrégation de l’Etat syrien mais, malgré tout, l’émergence d’une entité kurde indépendante sur le territoire de la Syrie actuelle est plausible, tout comme ce fut le cas en Irak. Nous sommes bien sûr fort éloignés d’un grand Etat kurde qui surplomberait toutes les frontières actuelles et engloberait tous les Kurdes ethniques (le plus grand peuple sans Etat!) mais l’apparition potentielle, sur la mosaïque proche-orientale, de deux entités étatiques ou semi-étatiques kurdes inquiète grandement Ankara. Un diplomate remarquait récemment: “Avec ce qui s’est passé en Irak et avec les événements de Syrie, la Turquie est dorénavant confrontée à la pression la plus forte sur ses frontières qui ait jamais existé depuis que Britanniques et Français ont démantelé l’ex-Empire ottoman”.

 

Le rapprochement turco-kurde entre bien dans le cadre de la politique intérieure turque. Erdogan poursuit deux objectifs: il veut éviter tout nouveau coup d’Etat militaire et il veut aussi éliminer les tendances anti-religieuses (dont anti-islamistes) qui avaient structuré l’Etat kémaliste turc, désireux de mettre un terme à toute influence de la religion dans les affaires politiques. Öçalan ne trouve rien à redire à ces deux axes majeurs de la politique erdoganienne. Le premier ministre turc veut aussi un pouvoir présidentiel plus fort. Pour revoir la constitution en ce sens, il faut une majorité des deux tiers. Un bref calcul nous apprend que pour réaliser ce triple projet politique, Erdogan a besoin du soutien de 20% de ses concitoyens kurdophones, que les kémalistes appelaient “Turcs des montagnes”.

 

Sur le plan économique, Erdogan flaire également une plus-value. On sait que la meilleure image de marque de son gouvernement a été de promouvoir un important boom économique. La Turquie peut toutefois faire mieux encore, surtout, justement, dans la partie kurdophone du pays. A cause du conflit de longue durée qui a affecté cette région, son poids économique n’a cessé de décliner. Ensuite, les relations économiques entre la Turquie et l’entité kurde du Nord de l’Irak sont bonnes et très prometteuses. Si une pacification définitive intervient dans cette région jusqu’ici en ébullition, Erdogan pourra tirer grand profit de la nouvelle donne et réaliser ses projets de démantèlement de l’Etat kémaliste.

 

“M.”/” ’t Pallieterke”.

Article paru dans “ ’t Pallieterke”, Anvers, le 10 avril 2013.

Sur la “réconciliation” israélo-turque

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“M.”/” ’t Pallieterke”:

Les effets d’une réconciliation froide

 

Sur la “réconciliation” israélo-turque

 

Israël et la Turquie ne sont pas encore franchement réconciliés. Mais un premier pas a été fait. Il y plus intéressant à faire que de commenter inlassablement les excuses de Netanyahu à son collègue turc Erdogan: chercher à savoir quelle est la motivation exacte de cette démarche. L’instabilité en Syrie, disent la plupart des observateurs, ce qui est peut-être vrai mais réduit considérablement le rôle que joue dans ce scénario le Président américain Obama, architecte silencieux de ce glissement diplomatique au Proche-Orient.

 

“Une semaine fantastique pour Erdogan” annonçait le “tweet” de Javier Solana, jadis secrétaire général de l’OTAN, avant qu’il ne devienne le “Haut représentant” de tout et du contraire de tout au sommet de l’UE. Deux événements expliquent cet enthousiasme de Solana pour Erdogan. D’abord, le cessez-le-feu accepté par les Kurdes, ensuite les premiers pas vers une normalisation des rapports turco-israéliens.

 

Les choses ne tournaient pas rond depuis quelques années déjà entre la Turquie et Israël. On se rappellera surtout la tentative des quelques “activistes” turcs en 2010 qui, à bord du bateau “Mavi Marmara”, avaient tenté d’atteindre la Bande de Gaza. Lors d’un raid israélien contre ce bâtiment, neuf citoyens turcs avaient été tués. Ankara avait immédiatement rompu toutes ses relations diplomatiques avec l’Etat hébreu. Les Turcs avaient exigé trois conditions pour re-normaliser les relations: des excuses, le paiement de compensations et l’assouplissement du blocus imposé à Gaza. Aujourd’hui, semble-t-il, les deux premières conditions ont été remplies. Quant à l’avenir de Gaza, les choses sont beaucoup plus floues.

 

S’il fallait croire certains témoins, le moment où cette réconciliation s’est amorcée fut le départ du Président Obama après sa première visite à Israël. Quelques minutes avant d’embarquer, Obama aurait mis son téléphone portable dans les mains de Benjamin Netanyahu: son collègue turc Erdogan était au bout du fil. Netanyahu a alors exprimé des excuses, lesquelles ont été acceptées par Erdogan. Un peu plus tard, Obama a participé à la suite de la conversation. Ainsi, le Président américain, après une visite peu ambitieuse et sans beaucoup de relief à Israël, a pu engranger un succès diplomatique. La réconciliation n’est sans doute pas complète entre les deux principaux alliés des Etats-Unis dans la région mais un premier pas, important, a été posé.

 

Maître Obama, Notaire

 

On aurait tort de croire que tout est réglé. Le chemin à parcourir est encore long et ardu. Les positions turques vis-à-vis de la question palestinienne demeurent tranchées. Il y a quelques mois, Erdogan décrivait encore le sionisme comme un “crime contre l’humanité”. Peu après ces déclarations fracassantes, Ankara prétendait que les mots d’Erdogan avaient été mal interprétés. Cette rectification n’était rien de plus qu’un petit édulcorant diplomatique.

 

Un diplomate nous déclarait: “Rien que la personnalité d’Erdogan, avec ses discours virulents, rend l’idée d’une normalisation définitive impossible”. Bon nombre d’observateurs partagent ce point de vue. Mais il y a aussi des arguments objectifs non niables qui plaident pour un rapprochement israélo-turc: les événements récents en Egypte et la découverte de ressources gazières dans le bassin oriental de la Méditerranée. Même lorsque les relations entre les deux pays étaient au plus bas, Turcs et Israéliens s’achetaient des armes en quantité relativement importantes. Quant au reste, les litiges jettent pour l’instant une ombre lourde sur les relations entre les deux alliés des Etats-Unis.

 

Mis à part le “truc” utilisé pour obtenir les excuses de Netanyahu, Obama s’est montré le véritable architecte de la réconciliation. Cependant, mettons un bémol a cet enthousiasme: les bouillants “fans” du président américain surestiment son rôle. A côté des discours officiels, il y a les réalités. Avant tout, la Syrie. Benjamin Netanyahu, pour expliquer aux membres de son parti, aux likoudistes et à ses électeurs, qu’il se soit excusé, a avancé l’argument que “la situation en Syrie s’aggrave d’heure en heure”. Ankara prétend que ce n’est pas la Syrie qui a poussé Netanyahu à exprimer ses excuses mais a fait aussi comprendre “que vu que nous nous trouvons maintenant dans un processus de normalisation, nous allons échanger des informations sur ce dossier syrien”. Mais il y a mieux: l’idée de poser un “pipeline” entre la Turquie et Israël devient soudainement plus plausible. Si Obama n’a pas été le principal artisan de la réconciliation, comme le voudraient ses thuriféraires, il en a certainement été le témoin et le notaire. Plusieurs sources diplomatiques confirment que la situation en Syrie a contraint Netanyahu à avaler l’amer cachet des excuses, sans doute une première pour l’Etat hébreu. L’idée que le Hizbollah ou des milices liées à Al-Qaeda puissent se procurer des armes chimiques est un cauchemar pour Israël. Donc pour sortir de l’isolement, il faut que Tel Aviv retrouve des relations diplomatiques stables avec la Turquie: ce serait là un facteur essentiel pour éloigner de l’horizon ce scénario apocalyptique d’islamistes armés de missiles chimico-bactériologiques et pour participer à toutes les initiatives qui rendraient ce cauchemar impossible.

 

Chypre

 

Mais n’oublions pas Chypre. N’évoquons pas, ici, les banques cypriotes et les contacts douteux entre elles et les milieux de l’UE & Co. Au cours de ces dernières années, Chypre (c’est-à-dire la partie grecque et indépendante de l’île et non pas la partie septentrionale de celle-ci occupée par l’armée turque) a misé sur Israël, a renforcé ses liens avec l’Etat hébreu. Comme les relations turco-israéliennes étaient rompues, ces initiatives cypriotes ont connu un certain succès. Comme les Turcs sont les occupants illégitimes d’une partie de l’île, les Chypriotes grecs se sont dit: les ennemis de nos emmenis pourraient peut-être devenir nos amis... Mais que se passera-t-il si les relations turco-israéliennes s’améliorent, du moins sur le plan économique? Nicosie sera sans doute contrainte, alors, de négocier avec son ennemi héréditaire turc. Chypre avait essayé d’obtenir toutes sortes d’avantages grâce à des relations quelque peu privilégiées avec Israël, pour pouvoir contourner la Turquie: c’était une politique réaliste et réalisable, mais aujourd’hui, vu le rapprochement israélo-turc, elle risque bien de ne pas enregistrer le succès escompté ni de s’inscrire dans la durée. Il suffit d’un petit changement de donne pour modifier de fond en comble un contexte politique qui évoluait vers de nouvelles stabilités.

 

“M.”/” ’t Pallieterke”.

Article paru dans “ ’t Pallieterke”, Anvers, 3 avril 2013.

lundi, 15 avril 2013

Petrodollar Cycle & Realpolitik

Petrodollar Cycle & Realpolitik

 

dimanche, 14 avril 2013

Algerije: destabilisering?

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A. Chauprade on geopolitics/über Geopolitik

Aymeric Chauprade

on geopolitics / über Geopolitk

lundi, 08 avril 2013

Géopolitique du Christianisme – Catholiques et Orthodoxes

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Géopolitique du Christianisme Catholiques et Orthodoxes

par Xavier Moreau

À l’occasion de la récente élection du Pape François Ier, nous mettons une seconde fois en ligne cette analyse de Xavier Moreau, initialement publiée sur Realpolitik en juillet 2010. Elle ne perd en rien son actualité.

[Chapeau original tel que publié en juillet 2010] L’accession du cardinal Ratzinger à la papauté a accéléré le processus de rapprochement entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Cette réconciliation, après 1000 ans de disputes, pourrait devenir réalité, tant elle est souhaitée par les patriarches de Russie, de Serbie, de Constantinople, de Chypre et le pape Benoit XVI. Elle est en outre, ardemment désirée par le pouvoir russe, qui cherche ainsi à désarmer un levier, que la puissance anglo-saxonne a su utiliser avec habileté ces vingt dernières années.
Xavier Moreau

Si l’origine de la querelle est théologique, la fracture entre l’Europe occidentale et orientale ne repose pas exclusivement sur la fameuse querelle du « filioque ». Pour les orthodoxes et les catholiques, la foi, les sacrements, l’importance de la tradition sont les mêmes. Le Schisme s’est comporté pendant 1000 ans comme un organisme vivant, se nourrissant de querelles religieuses, mais aussi des conflits entre états catholiques et orthodoxes. C’est justement la multiplicité des acteurs, à la fois religieux et politiques, qui a rendu quasi-impossibles les tentatives de rapprochement, jusqu’à aujourd’hui.

On peut distinguer dans l’histoire de ce schisme, trois grandes périodes jusqu’à la chute du communisme. La première qui s’écoule du VIIIème au XVème siècle, couvre la naissance et l’aggravation du conflit. La seconde, qui correspond au développement séparé des deux Églises s’étend jusqu’à la Révolution russe. La dernière couvre les deux guerres mondiales et prend fin en 1991, à la disparition de l’Union Soviétique.

La chrétienté des Xème et XIème siècles s’est construite autour de deux ensembles politiques issus de l’Empire romain, l’un latin et l’autre oriental. A cette époque la civilisation est en Orient. Les peuples qui composent l’Europe occidentale sont considérés comme des barbares par les Byzantins. Anne de Kiev, qui devient Reine de France en 1051, en épousant Henri Ier, est frappée par la rusticité de la cour de ce dernier. Tandis que Constantinople rayonne encore de l’héritage de l’Empire romain, les chrétiens latins s’efforcent de rivaliser avec la grandeur byzantine. Ils ont pour eux la jeunesse et la vigueur de leurs peuples. Alors que le fondateur des Carolingiens s’est illustré, en 732, en écartant définitivement le péril arabo-musulman à Poitiers, que les Espagnols poursuivent leur « Reconquista », la vieille puissance byzantine résiste mal aux coups des Arabes, puis des Turcs. Du côté latin, la papauté qui siège à Rome veut affirmer sa primauté sur Constantinople en tant qu’héritière du trône de Saint Pierre. Au VIIIème siècle, l’Église romaine a rajouté de manière unilatérale, le fameux « filioque » au CREDO chrétien. Les Catholiques professent donc que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Ce que reprochent surtout les chrétiens orientaux, c’est l’unilatéralité de la décision romaine, prise sans consulter les autres patriarcats. Le pape a rompu la « Sobornost », notion extrêmement importante pour les chrétiens orientaux, proche de la « collégialité ». En 1054, la rupture théologique est consommée. Cette querelle doctrinale aurait pu prendre une moindre importance, sans l’orgueil des clercs de part et d’autre, et surtout, sans le déroulement catastrophique des croisades.

La deuxième moitié du XIème siècle est marquée dans l’empire romain d’Orient, par la volonté de l’empereur Alexis Ier Comnène, de restaurer la puissance byzantine, notamment contre l’invasion des Turcs Seldjoukides. La faiblesse de son armée pousse Alexis Ier à demander de l’aide au pape Urbain II, pour recruter des mercenaires occidentaux. Emu par le sort des chrétiens orientaux, le pape Urbain II appelle à la croisade en 1095. Cet appel rencontre un écho exceptionnel dans une Chrétienté latine avide de pèlerinages et brûlant de libérer le tombeau du Christ. Pourtant, ce qui aurait du restaurer l’Union des deux Églises, contre l’ennemi commun, contribue à renforcer l’hostilité voire la haine entre les deux peuples chrétiens. Les armés croisées se montrent souvent indisciplinées et surtout incontrôlables par le pouvoir byzantin. Elles s’attirent l’hostilité et la méfiance des populations chrétiennes de l’Empire romain d’Orient. L’irréparable est commis lors de la IVème croisade en 1204. Le doge de Venise exige la prise de Constantinople en échange du transport de l’armée croisée vers la Terre Sainte. Après maintes péripéties, la ville est mise à sac. Cela constitue une perte immense pour l’Empire byzantin, et ruine définitivement ses espoirs de repousser les envahisseurs musulmans. Plutôt que d’avoir sauvé les chrétiens d’Orient, les croisés latins les ont condamnés à la « dhimmitude ». Une ultime tentative de réconciliation a lieu en 1439. A Florence, un concile œcuménique parvient à réunir le pape, le patriarche de Constantinople et le Métropolite de Moscou, Isidore de Kiev. Les trois parties s’entendent, mais ni les Byzantins, ni le Grand Prince de Moscou, Vassili II, ne veulent de cet accord. Ce dernier enferme Isidore de Kiev dans un couvent en 1441. Cet événement, ainsi que le mariage, en 1472, de son fils, Ivan III, avec Sophie Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, font de Moscou la troisième Rome. Le monde orthodoxe suit désormais une sorte de développement séparé où la Russie est la puissance dominante. A la fin du XVème siècle, les deux confessions commencent à s’étendre géographiquement, l’une par la conquête du nouveau monde, l’autre par la poussée russe vers l’Orient.

Les relations avec la papauté sont désormais quasi systématiquement conflictuelles. La menace militaire polonaise, que subit la Russie à sa frontière du nord-ouest contribue à cet état de fait. Pourtant, Ivan le Terrible demande au Vatican, en 1580, d’intercéder pour obtenir une paix négociée avec le roi de Pologne. Le pape dépêche un émissaire jésuite, le père Antonio Possevino, en espérant la réconciliation des Églises et la levée d’une nouvelle croisade. Antonio Possevino fournit un récit détaillé de son voyage en Russie de 1581 à 1582. Ivan le Terrible se montre hermétique à toute idée de rapprochement, même s’il concède quelques libertés de circulation aux catholiques. Possevino négocie la paix de Jam Zapolski en 1582, à laquelle les Polonais mettront fin en prenant Moscou en 1605. Possovino estime que la réconciliation des deux Églises est impossible et recommande la conversion par la création d’Églises orientales rattachées à Rome. Les Jésuites seront d’ailleurs très actifs dans ce processus qui s’est mis en place depuis le XIIème siècle. Ces Églises orientales ou gréco-catholiques ou encore « uniates » constituent jusqu’à aujourd’hui une des principales pommes de discorde entre Catholiques et Orthodoxes. Le XVIIème siècle voit ainsi se prolonger le développement séparé des deux églises. Au XVIIIème siècle, alors que l’ordre catholique traditionnel vacille en Occident, sous les coups des philosophes des lumières, les Russes l’emportent successivement sur les protestants suédois et les catholiques polonais. Sous Catherine II, ils commencent à porter des coups décisifs à l’Empire ottoman qui amorce son déclin.

Le siècle suivant est marqué par la suprématie russe sur les Turcs et par la libération des peuples chrétiens orientaux du joug musulman. Dans le même temps, les chrétiens latins et orientaux doivent faire face à une nouvelle menace : l’athéisme, né de l’Europe des lumières et de la Révolution française. La déchristianisation qui a commencé en France dès les premiers moments de la révolution inquiète particulièrement l’empereur Alexandre Ier. Les révolutionnaires français inaugurent les premiers massacres de masse, qui inspireront Lénine 120 ans plus tard. L’Empereur russe met en place, après le Congrès de Vienne de 1815, la Sainte Alliance sensée unir les princes chrétiens contre les dangers des idées révolutionnaires. Tandis que l’orthodoxie se renforce politiquement sous la houlette de la Russie impériale, le XIXème siècle est pour l’Église catholique synonyme de persécutions en Europe. C’est aussi pour elle, le siècle de la rédaction de textes fondamentaux sur sa doctrine, notamment la doctrine sociale. En 1891, l’encyclique Rerum Novarum apporte la seule réponse alternative sociale au marxisme et à la lutte des classes. Elle reste sans équivalent dans l’Église orthodoxe jusqu’à la chute du communisme. Ce développement de la doctrine catholique est accompagné par le renforcement de la hiérarchie vaticane. L’affirmation en 1870, de l’infaillibilité pontificale, creuse un peu plus le fossé entre catholiques et orthodoxes, même si celle-ci ne fut invoquée qu’une fois en 140 ans. Ainsi le XIXème siècle semble achever la séparation des deux Églises, qui vont affronter en ordre dispersé les formes les plus sanglantes et inhumaines de l’athéisme, le communisme et le nazisme.

L’autocratie impériale et l’orthodoxie échouent contre les tendances anarchistes et révolutionnaires qui trouvent en Russie un terreau particulièrement favorable. Netchaïev, Bakounine, Kropotkine sont les précurseurs ; Lénine, Trotski et Staline, les exécuteurs fanatiques. Pendant les 70 ans de communisme qui s’abattent sur la Russie, la question du rapprochement des Églises disparaît. L’Église orthodoxe est persécutée, même si la Grande Guerre Patriotique force Staline à rouvrir les Églises. Etroitement contrôlée, l’Église orthodoxe parvient alors à se maintenir tant bien que mal. Cette soumission au pouvoir communiste lui sera reprochée, notamment par les Catholiques. Les Églises uniates roumaine et ukrainienne lui sont rattachées de force.

En Occident, l’Église catholique, qui s’est remarquablement comportée pendant la Deuxième Guerre Mondiale, est déstabilisée à partir du concile Vatican II, en 1962. Les clergés français, allemand et latino-américain, conquis par la théologie de la libération et les influences protestantes, s’éloignent de l’enseignement traditionnel de l’Église catholique. Le théologien brésilien, Leonardo Boff, déclare que « la barbe de Fidel Castro se confond avec celle des apôtres». Il est sanctionné en 1984 par la « Congrégation pour la doctrine de la foi », présidé par le cardinal Joseph Ratzinger. Ce désordre inquiète les Églises orthodoxes. Pourtant le concile Vatican II réaffirme la proximité des deux confessions et rappelle que « les Églises d’Orient possèdent depuis leur origine un trésor auquel l’Église d’Occident a puisé beaucoup d’éléments de la liturgie, de la tradition spirituelle et du droit (…) les dogmes fondamentaux de la foi chrétienne sur la Trinité, le Verbe de Dieu, qui a pris chair de la Vierge Marie, ont été définis dans des conciles œcuméniques en Orient.»

A la chute du communisme en URSS, les églises se remplissent massivement, 70 ans de matérialisme communiste ne sont pas venus à bout de la foi orthodoxe. Elle se retrouve, comme l’Église catholique depuis 30 ans, à devoir faire face au matérialisme libéral. La réconciliation est immédiatement à l’ordre du jour et semble possible. C’est sans compter avec les politiques impériales allemande et américaine, qui ont décidé d’utiliser cette fracture civilisationnelle pour accomplir leurs objectifs géopolitiques en Europe, quitte à mettre au passage, la Yougoslavie à feu et sang.

Malgré la volonté affichée par les dirigeants catholiques et orthodoxes dès le début des années 90 de trouver un modus vivendi, cette période est synonyme d’affrontement entre le monde orthodoxe et le monde catholique. L’Allemagne et l’Amérique jouent habilement sur les antagonismes historiques et religieux pour mener à bien leurs objectifs géopolitiques. Pour l’Allemagne réunifiée d’Helmut Kohl, il s’agit d’achever le « Drang nach Osten » (« Bond vers l’Est »), permanence de la politique germanique en Europe. Pour les Anglo-saxons, il s’agit de maintenir, contre le sens de l’histoire, la notion d’Occident et de justifier la perpétuation de son bras armé, l’OTAN. Bénéficiant du déclassement politico-stratégique de la France et de la Russie durant cette même période, cette politique est couronnée de succès, et connaît son apogée lors des bombardements contre la Serbie en 1999. Malgré cet antagonisme poussé à son paroxysme en Yougoslavie, les deux chrétientés catholique et orthodoxe semblent encore vouloir se rapprocher. La fin de la Guerre froide et la disparition de l’affrontement Est-Ouest fait de l’Occident un concept du passé. Elle laisse apparaître une nouvelle fracture « civilisationnelle » entre le monde chrétien orthodoxe-catholique et le monde protestant qui conserve encore pour modèle de son dynamisme national celui du peuple élu de l’Ancien Testament.

L’action de l’Allemagne en Yougoslavie, en attisant le conflit entre Croates catholiques et Serbes orthodoxes, suspend pour dix ans la possibilité d’une réconciliation. La destruction de la Serbie comme puissance régionale est, en effet, un impératif pour l’Allemagne réunifiée. Dès les révoltes nationalistes croates en 1974, les services secrets ouest-allemands ont recruté des dissidents croates, en activant les réseaux ultra-nationalistes oustachis. L’Allemagne doit éviter une disparition pacifique de la Yougoslavie sur le modèle de l’URSS, qui ferait immanquablement de la Serbie la puissance dominante de la région. Cependant, s’appuyer sur la faction néo-nazie et antisémite croate comporte un énorme risque pour l’Allemagne, fortement marquée par son histoire récente. C’est alors que le gouvernement allemand réussit une suite de manœuvres politico-diplomatiques qui vont lui permettre de parvenir à ses fins.

Les Allemands bénéficient d’une conjonction de leurs intérêts avec ceux des États-Unis, qui ont décidé de reproduire contre les Serbes (et leur allié russe), une stratégie afghane qui consistait à soutenir les mouvements islamistes contre les soviétiques. Le gouvernement américain apporte ainsi son soutien, à l’islamiste radical Alija Izetbegovic.

Alors que pendant 50 ans, le peuple serbe a été la principale victime de la politique ségrégationniste de Tito, lui-même croate, la propagande américaine, allemande et autrichienne réussit à faire croire en Europe et au-delà, que les Serbes sont les héritiers des communistes yougoslaves. Cette habile manipulation historique obtient un écho incontestable dans les pays européens à forte population catholique. Cette hostilité est cependant davantage due à une ignorance complète de l’histoire des Balkans, qu’à une véritable opposition anti-serbe. Seule une minorité atlantiste des élites catholiques européennes est consciente de l’enjeu réel. Ainsi, le ministre des finances autrichien, Johann Farnleitner, déclare-t-il en 1999, que « l’Europe s’arrête là où commence l’orthodoxie ». En France, le terme « serbolchévique » fait son apparition dans une intelligentsia catholique, qui peine à comprendre les nouveaux rapports de force issus de la fin de la guerre froide. C’est cette peur de voir les catholiques croates ou slovènes de nouveau persécutés par les communistes, qui pousse le Vatican à reconnaître la Croatie et la Slovénie. Cette reconnaissance brutale, suivie par la mise en place en 1992 en Croatie, d’une constitution ségrégationniste anti-serbe, précipite la Yougoslavie dans une guerre civile de 10 ans, qui aurait pu être sans doute évitée. Le Vatican ne reproduira pas cette erreur en 2008, et aujourd’hui, il n’a toujours pas reconnu l’indépendance du Kosovo.

Le conflit yougoslave a considérablement nui au rapprochement catholique-orthodoxe, de même que l’antagonisme séculaire russo-polonais. Cependant, les discussions n’ont jamais cessé. Le patriarche de Russie Alexis II et le pape Jean-Paul II y ont toujours été favorables, même si les origines polonaises de ce dernier furent un frein réel. L’élection de Benoit XVI fait avancer considérablement le rapprochement des deux Églises. Sa volonté de retour à la tradition catholique rassure les Orthodoxes. En août 2007, le patriarche Alexis II salue la publication du « motu proprio » qui autorise les Catholiques qui le souhaitent, à suivre la liturgie traditionnelle. Le patriarche de Russie déclare alors : « La récupération et la mise en valeur de l’antique tradition liturgique est un fait que nous saluons positivement. Nous tenons beaucoup à la tradition. Sans la conservation fidèle de la tradition liturgique, l’Église orthodoxe russe n’aurait pas été en mesure de résister à l’époque des persécutions dans les années Vingt et Trente du siècle passé. A cette période, nous avons eu tant de nouveaux martyrs que leur nombre peut être comparé à celui des premiers martyrs chrétiens ».

Ce retour à la tradition rapproche l’Église catholique des Églises orthodoxes, et l’éloigne de la « tentation protestante » de ces cinquante dernières années. Les positions des deux Églises sur les sujets de société sont les mêmes. Tandis que bon nombre d’Églises protestantes acceptent désormais le modèle permissif anglo-saxon de société avec l’homosexualité, y compris dans le clergé, la contraception chimique, le préservatif, l’avortement et le relativisme généralisé, Orthodoxes et Catholiques restent inflexibles sur la morale chrétienne. Il convient d’ajouter que les Églises catholiques et orthodoxes ont conservé au cœur de leur pratique, l’obligation de pardonner aux ennemis. La nécessité du pardon et du rejet de l’esprit de vengeance, en s’opposant aux traditions féodales de vendetta, en limitant les guerres ou leurs conséquences désastreuses a permis l’apparition de ce modèle de civilisation que fut l’Europe chrétienne. La réaction des peuples polonais et russe, au moment de la commémoration des massacres de Katyn, semble démontrer, que dans le cadre ce modèle « culturel», la réconciliation est possible. A l’inverse, en réintroduisant, par la croyance en la prédestination, le principe judaïque de peuple élu, le protestantisme s’est privé de cette voie pacifique de sortie des conflits. Les « Pilgrim fathers », les Boers d’Afrique du Sud ont cru à leur élection divine. L’Amérique de Bill Clinton et de Georges Bush a considéré que sa mission divine, la libérait de toute considération morale contre ses ennemis vrais ou supposés, qui sont l’incarnation du Mal. Le cinéma américain exporte d’ailleurs souvent ce thème, sous des formes naïves, souvent à limite du ridicule.

Conscient de l’enjeu politique de ce conflit de civilisation, l’administration russe, depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, soutient les tentatives de réconciliation. Ce dernier a invité le pape Jean Paul II en Russie, en temps que chef d’Etat du Vatican. Le pouvoir russe a conscience que l’enjeu dépasse la simple question religieuse. Cette réconciliation, voulue par les chefs des Églises chrétiennes, effacera, si elle a lieu, la frontière entre l’Europe occidentale et orientale. Elle tracera, en revanche, une nouvelle fracture dans le monde dit « occidental » entre le groupe catholique-orthodoxe et les Judéo-Chrétiens issus de la Réforme. Elle est, pour cela, redoutée par le monde anglo-saxon, dont l’inquiétude est proportionnelle à la violence de ses campagnes médiatiques contre l’Église catholique.

samedi, 06 avril 2013

BRICS: Dollar No Longer Reserve Currency?

BRICS: Dollar No Longer Reserve Currency?

vendredi, 05 avril 2013

L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère

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L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère.

Elle doit être abolie!

Apprécié pour la rigueur et la justesse de ses analyses le sociologue canadien Mahdi Darius Nazemroaya (*), 30 ans, s’est imposé comme un des meilleurs connaisseurs de l’OTAN. Ses investigations, traduites en de nombreuses langues, ont acquis une audience internationale et son ouvrage « The globalisation of NATO » [« La mondialisation de l’OTAN »] fait aujourd’hui référence. En 400 pages denses, fascinantes, préoccupantes, il nous fait prendre la mesure de la menace que l’OTAN fait peser sur la paix du monde et l’avenir de nombreux peuples. Il nous fait également prendre conscience de l’urgence qu’il y aurait à obtenir la dissolution de cette dangereuse organisation.

Silvia Cattori : Dans votre remarquable ouvrage vous mettez en lumière les stratégies mises en place par l’OTAN pour étendre son emprise militaire dans le monde. J’aimerais vous demander ce qui vous a motivé à consacrer tant d’énergie à un sujet aussi ardu et exigeant. Comment en êtes-vous venu à considérer que l’analyse du rôle de l’OTAN et des stratégies qu’elle a mises en place était une tâche absolument essentielle ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Les graines de ce livre ont été semées en 2007. J’avais alors rédigé un petit manuscrit mettant en relation les guerres en Afghanistan et en Irak (qui avaient fait suite aux tragiques évènements du 11 septembre 2001) avec l’expansion de l’OTAN, le projet de bouclier antimissiles états-unien – que je décrivais comme s’étant finalement couvert du manteau d’un projet de l’OTAN, – et le concept de ce que les néoconservateurs et leurs alliés sionistes appellent « destruction créative » pour redessiner la restructuration des pays du Moyen-Orient, et l’encerclement aussi bien de la Chine que de la Russie.

J’ai toujours considéré que tous les évènements négatifs auxquels le monde est confronté étaient les éléments d’un ensemble ; ou de ce que le savant et révolutionnaire hongrois György Lukács a appelé « totalité fragmentée ». Les guerres en « série », l’accroissement des lois de sécurité, la guerre contre le terrorisme, les réformes économiques néolibérales, les « révolutions colorées » dans l’espace post-soviétique, la diabolisation de différentes sociétés par les médias, l’élargissement de l’OTAN et de l’Union Européenne, et les fausses accusations au sujet d’un programme d’armement nucléaire iranien font partie d’un tout. Un de mes articles publié en 2007 [1], posait également les principales bases de cette feuille de route et reliait tous les éléments de la guerre perpétuelle à laquelle nous assistons.

J’ai écrit ce livre parce que je pensais que c’était un sujet très important. J’ai lu la plupart des textes de l’abondante littérature concernant l’OTAN et aucun n’examine l’OTAN dans la perspective critique où je me place. De même qu’aucun ne relie l’OTAN de manière pertinente à une « vue d’ensemble » des relations internationales. Un chercheur de l’Université Carleton m’a dit que mon livre était comme une Bible des relations internationales et de tous ses sujets importants. Je vois moi aussi mon livre sur l’OTAN de cette manière.

Ma principale motivation pour écrire ce livre était d’amener les lecteurs à prendre conscience de la nature impérialiste des conflits internationaux modernes et de les aider à en voir la « totalité » au lieu de ses éléments « fragmentés ». Quand vous voyez l’ensemble, vous êtes en mesure de prendre de meilleures décisions. Je pense avoir donné de l’OTAN une évaluation correcte. Dans sa bibliothèque à Bruxelles il y a un exemplaire de mon livre. C’est l’OTAN elle-même qui a annoncé son acquisition comme l’une des ressources de sa bibliothèque, en novembre 2012. Ce livre est ma contribution, en tant que chercheur, pour essayer de permettre aux lecteurs de prendre des décisions en connaissance de cause en voyant au-delà des effets de miroirs et des éléments fragmentés du tableau.

Aujourd’hui dans le monde, les gens sont de façon générale plus instruits. Mais malheureusement l’ignorance se répand en ce qui concerne les relations de pouvoir et ce qui se passe dans ce domaine au niveau mondial. Nous entrons dans une ère trompeuse de l’histoire où beaucoup de gens à travers le monde sentent de plus en plus qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que d’être des spectateurs impuissants, réduits à n’être que des particules, des rouages, ou des extensions d’une immense machine invisible sur laquelle ils n’ont aucun contrôle.

Les scénarios du livre de George Orwell « 1984 » se sont pour l’essentiel réalisés. Les gens sont devenus étrangers à leur monde et gouvernés de plus en plus par cette machine capitaliste invisible qui travaille à détruire toutes sortes de façon alternatives de vivre ou de penser ; l’ordre qui s’impose aujourd’hui à nous est comme un resserrement de la « cage d’acier » de Max Weber [2] qui réduit de plus en plus notre indépendance et nos mouvements.

La plupart des gens regardent maintenant les nouvelles et la télévision passivement. Ils essaient de se distraire de la réalité ; ils tentent d’engourdir leur conscience et de vivre dans un faux état de bonheur qui leur permet d’ignorer la réalité et les misères du monde. Collectivement, nos esprits ont été colonisés, on leur a fait croire à un faux ordre des choses. L’humanité est en train d’être de plus en plus déshumanisée. Peut-être que j’ai l’air hégélien, mais les gens deviennent étrangers à eux-mêmes. Ils deviennent aussi étrangers aux capacités de leur propre esprit et aux talents dont ils ont été dotés. Mais la vérité est que nous ne sommes pas séparés des évènements et des processus qui façonnent ce monde. Nous ne devrions pas devenir les esclaves des objets ou des structures de notre propre fabrication, que ce soit le capitalisme ou les structures politiques. Nous ne devons pas devenir de simples spectateurs de notre parcours de vie.

L’hégémonie est un processus continu de leadership, de contrôle, et d’influence qui implique à la fois la contrainte et le consentement. Mais son emprise n’est jamais totale et elle peut toujours être combattue. Nous voyons des défis à l’hégémonie dans la construction de blocs historiques qui affrontent les centres de pouvoir impérialistes et capitalistes. Le Mouvement bolivarien d’Hugo Chávez et l’ALBA sont des exemples réussis d’une contestation de l’hégémonie traditionnelle des élites compradores qui gouvernent la région au bénéfice de forces extérieures.

Silvia Cattori : Un grand chapitre passionnant et troublant de votre livre est consacré à l’Afrique. L’entrée en guerre de la France au Mali n’a pas dû être une surprise pour vous. La déstabilisation de ce pays affaibli, engendrée par l’intervention de la France en Libye, n’ouvre-t-elle pas une grave crise dans tous les pays du Sahel, de l’Atlantique à la Mer rouge ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Dès le début j’ai soutenu que la division du Soudan, l’intervention française en Côte d’Ivoire soutenue par les États-Unis, et la guerre de l’OTAN en Libye, faisaient partie d’une deuxième « ruée vers l’Afrique ». J’ai expliqué que la guerre en Libye visait à déstabiliser d’autres parties de l’Afrique et aurait un effet d’entraînement sur une large partie de ce continent incluant des pays comme le Niger et le Mali.

Dans mon livre, j’ai examiné le Sahel qui est constitué par les terres intérieures de l’Algérie, du Niger, de la Libye, et du Mali. La guerre de l’OTAN contre la Libye a déclenché une réaction en chaîne, comme une démolition contrôlée, que les États-Unis et leurs alliés utilisent pour contrôler une vaste portion de l’Afrique et de ses ressources. Comme la première « ruée vers l’Afrique » qui a été déclenchée par une crise économique dans les pays industrialisés de l’Europe occidentale, ces évènements concernent en fait le contrôle des ressources. Alors que les États-Unis s’impliquaient davantage en Afrique, son gouvernement et le Pentagone se sont mis à parler de plus en plus de l’expansion des facilités dont disposait Al-Qaïda en Afrique et de la manière dont l’armée américaine et ses alliés devaient combattre cette organisation en augmentant leur présence sur le continent africain. En fait, les États-Unis ont constitué en 2011 un budget pour l’actuelle guerre au Mali sous le couvert de la lutte contre Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest. Des intérêts stratégiques comme l’obsession grandissante des États-Unis pour le Golfe de Guinée et l’approvisionnement en pétrole en Afrique de l’Ouest sont occultés dans un récit qui nous parle de la lutte contre les groupes terroristes rangés sous le label d’Al-Qaïda. Nous savons d’expérience que l’Empire américain a en fait travaillé avec ces groupes, aussi bien en Libye qu’en Syrie. Et que l’on cherche à pousser hors d’Afrique la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, et d’autres rivaux économiques du bloc occidental, mais on n’en parle pratiquement pas. En lieu et place, on déguise les intérêts des États-Unis et des ses alliés de l’OTAN comme la France, en objectifs altruistes visant à aider des États faibles.

Pour en revenir au Mali. Je n’ai pas été surpris quand le Président François Hollande et son gouvernement ont ordonné aux soldats français d’envahir ce pays. Aussi bien la France que les États-Unis sont très au fait des réserves de gaz et de pétrole au Mali, au Niger, et dans l’ensemble du Sahel. Mon livre traite de ces points et de la création par le gouvernement français, en 1945, d’un Bureau de recherches pétrolières dans le but d’extraire le pétrole et le gaz de cette région. Quelques années plus tard, en 1953, Paris a délivré des licences d’exploitation à quatre compagnies françaises en Afrique. En raison de ses craintes, à la fois des empiétements américains et des demandes africaines d’indépendance, Paris a créé l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) pour maintenir son contrôle sur les parties riches en ressources de ses territoires africains qui possèdent du pétrole, du gaz, et de l’uranium. L’uranium a été important pour garantir l’indépendance de la France vis-à-vis de Washington par la création d’une force de dissuasion nucléaire stratégique, en riposte au monopole anglo-américain.

Ce n’est donc pas un hasard si les zones du Sahel que les États-Unis et ses alliés ont désignées comme faisant partie de la zone où Al-Qaïda et les terroristes sont situés correspondent à peu près aux frontières de l’OCRS, riche en énergie et en uranium. En 2002, le Pentagone a commencé d’importantes opérations visant à contrôler l’Afrique de l’Ouest. Cela a eu lieu sous la forme de l’Initiative Pan-Sahel, qui a été lancée par l’US European Command (EUCOM) et l’US Central Command (CENTCOM). Sous la bannière de ce projet de l’armée américaine, le Pentagone a formé des troupes du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, et du Niger. Les plans visant à établir l’Initiative Pan-Sahel remontent toutefois à 2001, lorsque l’Initiative pour l’Afrique a été lancée à la suite des attentats du 11 septembre. Sur la base de l’Initiative Pan-Sahel, la Trans-Saharan Counter-terrorism Initiative (TSCTI) a été lancée en 2005 par le Pentagone sous le commandement du CENTCOM. Le Mali, le Tchad, la Mauritanie, et le Niger ont été rejoints par l’Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Nigeria, et la Tunisie. La TSCTI a été transférée en 2008 au commandement de l’AFRICOM récemment activé. Il faut relever que le capitaine Amadou Sanogo, le leader du coup d’État militaire qui a eu lieu au Mali le 21 mars 2012, est l’un des officiers maliens qui ont été formés dans le cadre de ces programmes américains en Afrique de l’Ouest.

L’analyse du coup d’État de 2012 au Mali montre qu’il s’agit d’un acte criminel. Le coup d’État militaire a renversé le Président Amadou Toumani Touré sous prétexte qu’il ne pouvait pas restaurer l’autorité malienne sur le nord du pays. Le Président Amadou était sur le point de quitter son poste et n’avait pas l’intention de rester dans la vie politique, et les élections allaient avoir lieu dans moins de deux mois. Ce coup d’État a essentiellement empêché une élection démocratique d’avoir lieu et l’action du capitaine Sanogo a mis fin au processus démocratique au Mali et a déstabilisé le pays. Sa nouvelle dictature militaire a été reconnue par l’OTAN et par le gouvernement installé en Côte d’Ivoire par les Français. Les États-Unis ont continué à financer le gouvernement militaire du Mali et des délégations militaires et civiles des États-Unis et d’Europe occidentale ont rencontré le régime militaire de Sanogo. Peu après, la France a déclaré qu’elle avait le droit d’intervenir en Afrique partout où ses citoyens et ses intérêts étaient menacés. C’était autant de préliminaires.

Les armes qui sont utilisées au Mali et au Niger aussi bien par les groupes terroristes que par les tribus touaregs sont liées aux actions de l’OTAN en Libye. Plus précisément ces armes viennent des arsenaux libyens pillés, et des armes envoyées en Libye par les Français, les Anglais et les Qataris. L’OTAN a eu un rôle direct dans ce domaine et l’on sait que les Français ont soudoyé les groupes touaregs et ont contribué à les armer et à les financer durant la guerre contre la Libye. Du reste, en Afrique, les Français ont toujours manipulé les Touaregs et les Berbères contre d’autres groupes ethniques à des fins coloniales.

Par ailleurs, les tensions entre le Soudan et le Sud-Soudan sont attisées. La région soudanaise du Darfour et la Somalie sont toujours des points chauds. Tout cela fait partie d’un arc africain de crise qui est utilisé pour restructurer l’Afrique et l’englober dans les frontières du bloc occidental.

Silvia Cattori : Quand sous l’impulsion du président Sarkozy, après 33 ans de retrait, la France est revenue dans le commandement militaire de l’OTAN, il n’y a eu aucune protestation. N’est-ce pas le signe que les citoyens ignorent, que cette organisation menace l’humanité et que l’appartenance de leur pays à l’OTAN implique sa subordination à la politique étrangère belliciste de Washington et la perte de sa souveraineté ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Je pense que ce que le Président Sarkozy a fait en réintégrant la France dans le commandement militaire de l’OTAN est largement le reflet d’un consensus au sein de la classe politique française. Je sais qu’à Paris de nombreuses voix politiques l’ont critiqué, mais si au sein de la classe politique française l’opposition avait été intransigeante, elle aurait pu faire beaucoup plus que parler. Aujourd’hui, les membres de l’establishment politique français, aussi bien à « gauche » qu’à « droite », se battent entre eux pour savoir qui va le mieux servir les centres impérialistes et capitalistes à Washington et à New York. L’establishment politique français ne fait pas cela parce qu’il est particulièrement pro-américain, mais parce qu’il est au service du système mondial corrompu qui sert lui-même le capitalisme global dont le centre en voie d’affaiblissement est aux États-Unis. Ainsi, nous avons aussi besoin de réévaluer ce qu’est l’anti-américanisme, ou d’où proviennent et ce que représentent en fait les sentiments anti-américains.

De larges segments de l’élite de l’Europe occidentale sont au service de ce système mondial parce que leurs propres intérêts y sont investis et y sont liés. Comme les États-Unis sont en voie d’affaiblissement et en lutte pour maintenir leur primauté mondiale en tant que centre du capitalisme, de la régulation et de l’accumulation capitaliste, ils vont de plus en plus déléguer leurs missions impériales à des pays comme la France. On verra également davantage de compromis entre les États-Unis et des pays alliés comme la France et l’Allemagne. Il s’agit là d’une décentralisation dialectique du pouvoir des États-Unis visant à renforcer l’hégémonie du système mondial et à maintenir l’Empire américain par délégation. Il faut noter que ce système capitaliste mondial est fragmenté en blocs, raison pour laquelle nous voyons des rivalités entre les États-Unis, la Chine et la Russie.

De façon générale, la majorité des citoyens dans de nombreuses sociétés sont de plus en plus passifs vis-à-vis des décisions de leurs gouvernements et de leurs dirigeants. C’est le reflet d’un sentiment croissant d’aliénation, de détachement et d’impuissance qui a transformé les êtres humains en marchandises et en objets. Cela fait partie du resserrement de la « cage d’acier » dont je parlais plus haut, en termes weberiens.

Silvia Cattori : La France a été au commencement, avec le Qatar, le principal « parrain » de la déstabilisation de la Syrie [3]. La Chine et la Russie ont empêché par leurs vétos l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité qui aurait autorisé une intervention militaire de l’OTAN comme cela a été le cas en Libye. Mais on peut se demander si les pays de l’OTAN et leurs alliés arabes ne sont pas en train de réaliser leur plan de déstabilisation de la Syrie par d’autres voies ? Et pensez-vous que la Chine et la Russie pourront durablement contenir l’OTAN tant que les pays émergents n’auront pas leur mot à dire et les moyens d’imposer un véritable multilatéralisme au Conseil de sécurité ?

Mahdi Darius Nazemroaya : En premier lieu, il faut voir que les évènements en Syrie font partie d’une guerre par procuration menée par les États-Unis, l’OTAN, Israël et les dictatures arabes (comme l’Arabie Saoudite), contre la Chine, la Russie, l’Iran et leurs alliés. Deuxièmement, quand on considère les évènements en Syrie d’un point de vue international, on devrait penser à la Guerre civile espagnole qui a éclaté avant la Deuxième guerre mondiale. De même, on peut considérer les évènements en Libye et en Afrique, et peut-être les invasions antérieures de l’Afghanistan et de l’Irak, en pensant à l’invasion de la Chine par le Japon ou l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne avant la Deuxième guerre mondiale. Cela ne signifie pas que la Syrie ou ces évènements soient nécessairement le prélude à une Troisième guerre mondiale, mais ils ont le potentiel d’allumer un vaste incendie au niveau mondial — à moins que l’on ne pense que tous ces évènements font déjà partie de la Troisième guerre mondiale.

pagan.jpgLes thèses de Giovanni Arrighi sur les cycles systématiques d’accumulation dans le « système-monde » peuvent nous aider à trouver une base de réflexion. Son travail est important parce que nous pouvons l’utiliser pour lier entre eux, de la Syrie à l’Afrique, les éléments dont nous parlions en termes de « totalité fragmentée » constituant le système mondial. Les cycles d’accumulation étudiés par Arrighi se rapportent à des périodes de temps qui s’étendent sur une centaine d’année ou plus, durant lesquelles le centre du capitalisme dans le système mondial se situe dans un lieu géographique ou un pays donné. Ses thèses sont fortement influencées par les travaux du savant français Fernand Braudel sur l’expansion du capitalisme. Pour Arrighi ces centres d’accumulation ont été les pouvoirs hégémoniques du système mondial en expansion. À la dernière étape de chaque cycle, les capitalistes déplacent leurs capitaux de ces centres dans d’autres endroits et finalement dans le nouveau centre capitaliste qui a émergé. Ainsi, chronologiquement, le pouvoir hégémonique du système mondial a été transféré de la ville-État italienne de Gênes aux Pays-Bas, puis en Grande Bretagne et, finalement, aux États-Unis. Le déplacement géographique du centre du système mondial se produit au cours d’une période de crise, au moins pour les anciens centre capitalistes, et dans un court laps de temps. Nous en arrivons aujourd’hui à la Chine. Ce qui se passe est que le centre du capital est sur le point de sortir des États-Unis. Si l’on suit la tendance soulignée par Arrighi, alors le prochain centre d’accumulation capitaliste du système mondial sera la Chine. Toutefois d’autres scénarios ne sont pas à écarter, comme une direction globale de toutes les principales puissances capitalistes. En me référant aux travaux d’Arighi, je veux dire ici que nous avons affaire à un système capitaliste mondial qui inclut la Chine et la Russie. Ni les États-Unis ni la Chine ni la Russie ne veulent perturber ce système. Ils sont en compétition pour en devenir le centre d’accumulation capitaliste. C’est pourquoi aucune des parties ne veut une guerre directe. C’est pourquoi les Chinois n’ont pas utilisé la dette étrangère américaine pour dévaster l’économie des États-Unis ; la Chine souhaite voir un transfert ordonné du centre d’accumulation depuis les États-Unis.

La Chine et la Russie ne changeront pas leurs politiques et leurs positions sur la Syrie ou l’Iran, mais elles veulent éviter une guerre qui perturbe le système capitaliste mondial. Bien sûr, les États-Unis essaient de maintenir leur position en tant que centre du système mondial, par la force brute, ou en impliquant leurs alliés et vassaux dans leurs opérations impérialistes, comme au Mali et en Libye.

Silvia Cattori : Vous consacrez un long chapitre (p 67 à 113) à l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie. Pouvez-vous résumer pour nos lecteurs ce à quoi cette guerre, qui a démembré un pays et généré tant de souffrances, devait aboutir ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Le démantèlement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie a été une étape importante pour ouvrir les portes d’une expansion vers l’Est de l’OTAN et de l’Union Européenne. Il a ouvert la route pour la marche vers les frontières de la Russie et de l’ex-Union soviétique. L’ex-Yougoslavie était aussi un obstacle majeur vis-à-vis du projet euro-atlantique de l’OTAN et de l’UE en Europe. En outre, la guerre de l’OTAN en Yougoslavie a permis de préparer la logistique des guerres en Afghanistan et en Irak.

Silvia Cattori : Denis J.Halliday [4] écrit dans la préface de votre ouvrage : « L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère. Elle doit être abolie ». Quand on sait qu’il n’y a aucun mouvement qui s’oppose à la guerre, que des ONG comme Amnesty, HRW, MSF, MDM, prennent le parti de l’ingérence militaire des grandes puissances, comme on l’a vu en ex-Yougoslavie, au Soudan, en Libye, en Syrie, que peut-on suggérer à toute une jeunesse en quête de justice et désireuse d’agir pour un monde meilleur ? Que peuvent faire concrètement les peuples européens contre la machine destructrice de l’OTAN ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Comme je l’ai dit, nous en sommes arrivés à la situation décrite par George Orwell dans son roman “1984”. Amnesty International, Human Rights Watch, et une grande partie des ONG de l’industrie humanitaire sont des outils de l’impérialisme pratiquant les deux poids deux mesures. Les organisations d’aide étrangère sont profondément politiques et politisées. Cela ne signifie pas que tous leurs employés soient de mauvaises gens qui ne veulent pas aider le monde. Bon nombre de leurs employés et des bénévoles sont des gens estimables ; ils ne comprennent pas tous les faits et ils ont de bonnes intentions. Ces gens ont été trompés ou aveuglés par la pensée de groupe institutionnelle. Leurs esprits devraient être débarrassés de tous les préjugés et de la désinformation dont ils ont été nourris ; une véritable tâche de dévouement.

Les citoyens des pays de l’OTAN doivent travailler à se positionner eux-mêmes pour informer leurs sociétés respectives sur l’OTAN et finalement les influencer pour qu’elles se retirent de cette organisation. Cela peut être fait de diverses manières. Mais cela commence par une compréhension de ce qu’est l’OTAN et une connaissance non censurée de son histoire.

Je ne suis pas une autorité morale ou un stratège. Se maintenir soi-même sur la bonne voie est déjà un défi assez difficile, je pense. Je n’ai aucun droit à pontifier sur la façon dont les gens devraient vivre. Je vais toutefois vous dire ce que je pense personnellement. À mon avis, le plus gros problème pour beaucoup de gens est qu’ils veulent changer le monde à une beaucoup trop grande échelle sans s’attaquer aux problèmes immédiats dans leurs propres vies. Je trouve que la meilleure manière de changer le monde est de commencer par de petits pas dans notre vie de tous les jours. Je parle ici d’ « échelle » et pas de « changement graduel » ou de « rythme ». Faire un monde meilleur commence par votre environnement immédiat. Le changement commence avec vous-même et ceux qui vous entourent, tout comme le devrait la charité. Imaginez si la plupart des gens faisaient cela ; le monde serait changé par petites étapes qui aboutiraient collectivement à un changement monumental. Rien de tout cela ne peut non plus se faire sans patience et détermination, et je souligne encore une fois qu’action et connaissance ne devraient pas être séparées. Je ne sais que dire de plus.

Silvia Cattori : En mettant ensemble les pièces du puzzle vous démontrez magistralement dans votre livre comment ces guerres en série, menées sous des prétextes humanitaires, s’inscrivent dans une stratégie de « destruction créative » conçue par « les néoconservateurs et leurs alliés sionistes », et comment – de la Yougoslavie, à l’Afghanistan, à l’Irak et à la Libye – elles sont toutes liées. Des personnalités de premier plan, comme l’ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU Denis J. Halliday qui a préfacé votre ouvrage, vous donnent entièrement raison : l’OTAN est bel et bien le principal danger pour la paix du monde. Mais vous savez qu’en Europe, notamment dans les pays où, comme en France, les organisations juives ont une forte emprise sur les politiques et les médias, dénoncer la stratégie des néoconservateurs et de leur allié Israël [5], ou dénoncer les révolutions colorées suffit à vous faire cataloguer comme « théoricien du complot » et à vous écarter du débat. Que peut-on faire à votre avis pour modifier cette désespérante situation ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Mon expérience (au Canada) est différente. On ne m’a jamais qualifié de théoricien du complot. Je pense que la censure des médias et le mépris systématique sont des tactiques clés utilisées contre ceux qui remettent en question le récit dominant ou les opinions énoncées par les forces hégémoniques qui dominent la société. L’objectif visé en diabolisant des personnes ou des groupes sous le qualificatif de « théoriciens du complot » est de les discréditer et de les neutraliser. Cela se produit généralement quand ils ont beaucoup attiré l’attention et quand ils ont aussi quelques idées fausses qui peuvent être ridiculisées et liées à leurs positions. Néanmoins, ceux qui se voient qualifiés de théoriciens du complot ne devraient pas laisser cette accusation les dissuader de maintenir leurs positions et de continuer à s’adresser aux gens. Car la démoralisation fait partie de la tactique utilisée pour réprimer les points de vue et réflexions « dérangeantes ».

Les groupes et les lobbies sionistes ont une présence forte et disproportionnée dans le domaine politique et dans les médias de plusieurs pays, mais il faut reconnaître qu’ils ne sont pas homogènes et qu’ils ne sont pas les seuls facteurs influents ; ils font partie d’un bloc d’intérêts pour qui il est important d’empêcher qu’un discours critique n’ébranle les forces hégémoniques qui dominent aujourd’hui la société. Et les lobbies sionistes ne sont pas tous liés à Israël. Il arrive qu’un groupe sioniste travaille à introduire et à imposer à Israël des projets externes. Les motivations de ces groupes ne sont pas toutes les mêmes, mais elles font partie du programme dominant qui s’est développé en ce que les renommés sociologues Giovanni Arrighi et Immanuel Wallerstein ont appelé « système-monde » [ou « économie-monde »].

À mon humble avis, être entendu est la chose la plus importante. Internet et les réseaux sociaux ont contribué à ce processus. Je pense que, pour être entendu, il est également important de proposer des analyses rigoureuses et bien articulées. C’est une tâche difficile qui doit être accomplie, et qui fait partie d’un processus culturel plus large incluant l’éducation et la rééducation. Modifier les forces hégémoniques dominant la société ne peut se faire qu’en établissant de nouveaux courants de pensée pouvant contester leur hégémonie. La critique ne suffit pas non plus, une alternative et un meilleur programme doit être articulé et proposé. La critique en elle-même est inutile si l’on n’offre pas parallèlement un programme alternatif. Pensée et action doivent également être liées dans un processus pratique.

Silvia Cattori : Votre livre va-t-il être traduit en français ? A-t-il eu la couverture médiatique lui permettant de toucher un large public ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Mon livre devait être traduit en français en trois volumes par un éditeur en France, mais malheureusement l’accord a fait long feu. En notre temps où la durée d’attention s’amenuise, peu de gens sont intéressés à lire un livre de plus de 400 pages. Très peu d’attention lui a été accordée de la part des grands médias. Il y a plusieurs mois, Le Monde Diplomatique à Paris a contacté mon éditeur aux États-Unis, ainsi que la maison qui le diffuse en Grande Bretagne, pour leur demander l’envoi d’un exemplaire. Je ne sais pas si Le Monde Diplomatique a réellement l’intention de faire une recension d’un livre aussi critique et, très honnêtement, je ne m’en soucie pas vraiment.

Mon ouvrage a eu de bonnes critiques disant que c’est un livre à lire absolument. Il est diffusé dans les universités et les collèges. On en trouve des exemplaires dans les bibliothèques de diverses institutions comme l’Université de Harvard et l’Université de Chicago. Il est référencé à la Haye et dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque du Palais de la Paix aux Pays-Bas qui tient à jour les livres relatifs aux lois internationales. 
Sur Amazon au Royaume Uni, il est classé comme l’un des meilleurs livres sur l’OTAN et je crois qu’il est en train de prendre un bon départ.

Silvia Cattori

 

Mahdi Darius Nazemroaya est un sociologue interdisciplinaire, auteur primé, et analyste politique connu. Il est chercheur au Centre de recherche sur la mondialisation à Montréal, collaborateur expert de la Strategic Culture Foundation à Moscou, et membre du Comité scientifique de la revue de géopolitique Geopolitica, en Italie. 


Sur son ouvrage « The Globalization of NATO »,

voir également (en anglais) : 
 http://www.silviacattori.net/article4005.html 
 http://www.silviacattori.net/article3834.html 
 http://www.silviacattori.net/article3780.html  

Article traduit de l’anglais par JPH



[1] Publié d’abord sous le titre « La mondialisation de l’OTAN » puis sous le titre modifié « La mondialisation de la puissance militaire : l’expansion de l’OTAN » . Cet article a été traduit en de nombreuses langues, y compris en arabe par la chaîne qatari d’information Al-Jazeera.

[2] La « cage d’acier » (ou « cage de fer ») est un concept sociologique introduit par Max Weber qui se réfère à la rationalisation accrue de la vie sociale, en particulier dans les sociétés capitalistes occidentales. Ainsi la « cage d’acier » enferme les individus dans des systèmes fondés uniquement sur l’efficacité, le calcul rationnel et le contrôle.

[3] Voir : 
 « Gérard Chaliand dit quelques vérités sur la Syrie » : 
http://www.silviacattori.net/article3350.html 
 « Syrie : Les victimes de l’opposition armée ignorées » : 
http://www.silviacattori.net/article3416.html

[4] L’Irlandais Denis J. Halliday a passé une bonne partie de sa carrière auprès des Nations Unies, impliqué dans des actions d’aide humanitaire. En 1997, il fut nommé Sécrétaire général adjoint et directeur du programme humanitaire en Irak. Un an plus tard, après 34 ans de service au sein des Nations Unies, Halliday a annoncé sa démission en raison des sanctions économiques imposées à l’Irak, qu`il a qualifiées de « génocide ». En 2003, il a reçu Le Gandhi International Peace Award. Depuis son départ des Nations Unies, Denis Halliday a participé de manière active dans plusieurs actions contre la guerre et les crimes contre l’humanité. Il est présentement membre de l’Initiative de Kuala Lumpur en vue de « criminaliser la guerre ».

[5] Par exemple, l’écrivain israélien Israël Shamir, a été accusé d’antisémitisme par Olivia Zemor, Nicolas Shahshahani et Dominique Vidal pour avoir affirmé en 2003 cette vérité : qu’Israël et le lobby juif avaient joué un rôle prépondérant dans la guerre qui devait démembrer l’Irak un pays qu’Israël voulait mettre à genoux.

mercredi, 03 avril 2013

Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?

Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?

Alexandre LATSA

Ex: http://alexandrelatsa.ru/

 
aacllg.gifWednesday, December 5, 2012, the Albanian Prime Minister Sali Berisha advocated granting Albanian citizenship to all Albanians, wherever they reside. This statement was made during a visit of the city of Vlora where the independence of the Albanian state was declared, only 100 years ago. At the time Albania had just liberated itself from Ottoman rule.

This declaration follows a separate statement, collective this time, that Sali Berisha had made with his Kosovar counterpart Hashim Thaci a few weeks ago, promising the union of all Albanians. The place was, I must say, well chosen since the vast majority of the inhabitants of Kosovo today are of Albanian origin, which has not always been the case.

During the Balkan War in 1913, Serbs still constitute the majority of the population. In 1941, Kosovo is attached to the Greater Albania (already) fascist Italian protectorate. After the war, Tito would prohibit Albanian immigration since Yugoslavia, according to him, could be strong only if Serbia were as weak as possible. In 1974, it is he who attributes to Kosovo autonomous province status which would be removed by Slobodan Milosevic in 1989, while the Serbs already composed no more than 15% of the population.

 
When in 2008 Kosovo declares independence, nearly a decade after the Western military intervention, few commentators call attention to the dominant «Albanity» of this new small state. On the contrary, it is a time of real celebration for that supposedly oppressed people who finally gained freedom. In most Western countries and the European Union, the recognition is instantaneous, without any question being raised about the treatment of the Serb minority and the future that awaited it, despite the terrible precedent of 2004, when Christians were victims of pogroms, burned down churches, and the violation of their most basic human rights. It is true that Europe, sorry the European Union, at that time had other priorities: the essential organization of gay pride in Belgrade.
 
It took only 4 years for the farce of Kosovo’s independence to finally emerge publicly. Only 4 years for the Albanian Prime Minister to prove the Serb nationalists right when they consistenly maintained that it was not Kosovars (the inhabitants of the Kosovo region being Serbs) they were facing but well and truly Shqiptars, in a new episode of the ancient conflict in the Balkans that has pitted for nearly 6 centuries the Orthodox Slavs against the sons of the Ottoman Empire converts.
 
Western support for the creation of Kosovo and hostility against Serbia may seem completely inexplicable. Yet from 1991 to 2008, U.S. strategists have been led by a single logic: the destruction of Serbia, to debilitate her as much as possible for the inevitable historical moment in the future when she would again turn to Russia.
 

Of course, it was necessary at the same time to also devitalize Russia. If, from 1991 to 2000, a military and media war was waged against Milosevic’s Serbia with the aim of annihilating it, an economic and moral war was being unleashed against Yeltsin’s Russia. The crusade against the communist world has turned into a crusade against the Orthodox world, and essentially against its most sovereign political nerve center: Russia.

 
The theoretician of Russia’s containment in Eurasia, Zbigniew Brzezinski, said himself in 2007 that «After the collapse of the USSR, the main enemy of the USA will be the Russian Orthodox Church.» The creation of Greater Albania can probably be seen in this historical and geostrategic light. It is like tossing a new match, one that could create a spark and start a new fire in the Balkan inferno. This fire would result in the further weakening of Europe, but also deepen the destabilization of the Orthodox world (Macedonia, Greece, Montenegro, Serbia …) and curb its rapprochement with Russia. Indirectly, it is Russia’s influence in Eastern Europe that would be challenged, and therefore its rapprochement with Western Europe. In doing so, the United States would once again achieve their primary objective: to prevent a rapprochement between continental Europe and the Catholic and Orthodox worlds.

lundi, 01 avril 2013

US’ Eurasian Objectives and the Afghan War

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US’ Eurasian Objectives and the Afghan War

By Salman RAFI SHEIKH (Pakistan)

Ex: http://orientalreview.org/  

Since 19th century, super powers have been ‘playing’ the Great Game in the region lying across Central, Southern and South-western Asia. During that ‘Game’ Afghanistan, which strategically connects these geographical segments of Asia, has historically been the heartland for British and Russian manoeuvres and struggle for control over Central Asia in the 19th and early 20th centuries. And in the present timeframe, with the energy resource becoming one of the major contending factors in major powers’ rivalry, importance of Central Asia has increased further due to its energy resource potential. However, gaining access to those resources and controlling their export routes is not possible for any extra-regional power without having strong military presence in the region. Dominant military presence in Afghanistan is, therefore, regarded by the Americans as vitally important for actualising US’ interests. It provides the platform through which US can threaten its potential regional rivals as well as dominate gas and oil export routes emanating from Eurasian landmass. Also, Afghanistan lies along a proposed pipe line route from the Caspian Sea oil fields to the Indian Ocean; therefore, its importance in US’ 21st century grand strategy is critical. To be realistic, therefore, US’ invasion of Afghanistan has to be analysed from the perspective of US’ geo-strategic and geo-energy objectives, rather than from the US’ projected perspective of ‘elimination of global terrorists’. This short paper presents an analysis of US’ 21st century grand objectives as well as importance of Afghanistan in the attainment of those objectives.

The breakdown of USSR provided US with new avenues of rich energy reservoirs in what is commonly known as Russia’s “under-belly” or the Central Asian region. Since then, this region has been a scene of political and economic manoeuvres, rivalry, disturbance, conflict, and struggle to maintain control over its vast energy resources for long-term geo-strategic and geo-economic objectives. Control over the energy resources of this region can possibly enable the US to manipulate its relations with energy-starving countries like India, China, Pakistan, Japan, other East Asian countries and also the European countries in its favour. In other words, control over this region provides the avenues of both geo-strategic and geo-economic domination not only over this region but beyond it as well.  It is thus energy-resources, which provide the logic to understand US’ policy of politically dominating the entire region through control over Afghanistan, which provides the critically important base for dominating the land route for energy supply and control over Eurasian region, as also dominating the proposed Silk-Route. Thus, Afghan war is not about the so-called terrorists or Al-Qaeda, nor is it about ridding the world of dangers of terrorism; rather it has a lot to do with US’ long-term objectives of dominating the world energy resources. It is thus here that the actual significance of US’ invasion of Afghanistan lies which requires proper understanding in order to determine the dynamics of the ongoing war in the region.

SILKROAD

The attack on Afghanistan came in 2001 but preparation for the war had already started in 1999 when the Silk Road Strategy Act[i] was passed by the US congress. This Act outlines the basic policy approach of US for the acquisition of energy in the Eurasian region. The section six of the Act provides the basic logic of US’ policy towards the region. It declares that the region of the South Caucasus and Central Asia has enough energy resources to meet US’ own needs as well as reduce its dependence on the volatile region of Persian Gulf.[ii] The Act was amended in 2006 which then declared energy security as the prime reason for the US to stay in Afghanistan. Afghanistan got the pivotal position because it was the only country in the region which provided the US with a pretext to invade. The Western saga of Taliban’s misrule and their refusal to hand over Bin laden helped preparing the Western mind to attack and dismantle the Taliban rule. On the contrary, it is ironical to note that no reference was made to Al-Qaeda or Bin laden whatsoever in the 2006 amendment of the Act. Terrorism was not declared in that Act as the reason for staying in Afghanistan. Although other policy statements[iii] do declare elimination of terrorism as one of the main objectives of US, the marked discrepancy between the policies stated and the actions taken creates a contradiction in US’ entire anti-terrorist and anti-Taliban agenda, which gives this war a peculiar colour of political manipulation, resource exploitation and regional domination. The Silk Road Strategy Act, which outlines the main framework of US’ economic and energy objectives, also indirectly paved the way for the invasion of Afghanistan. Without having a strong foothold in the region, the US could not have been in any position to control energy resources or trade routes. Similarly, without any strong foothold, it could not have been possible for US to dominate the entire region extending from the Black Sea to the Caspian, and also Central, Western and Southwestern and Eastern regions of Asia. Afghanistan was not only a week country, at least in US’ calculations of Afghanistan’s power potential, but was also located at the center of the region which the US wanted to dominate politically, militarily and economically by controlling the export routes of Oil and Gas. Military presence in Afghanistan­­­­­­­­­­ was thus to serve regional objectives of the US.  The following sketch would suffice to illustrate this point:

Geo-spacial, geostrategic and geo-energy importance of Afghanistan for the USA. (Red bold arrows showing the sphere of influence the US planned to establish in the region with strong military presence in Afghanistan.)

Geo-spacial, geostrategic and geo-energy importance of Afghanistan for the USA.
(Red bold arrows showing the sphere of influence the US planned to establish in the region with strong military presence in Afghanistan.)

The successful implementation of Silk Road Act required huge military presence in the region as well as controlled militarization of the Eurasian region as a means to securing control over oil and energy reserves and protecting pipeline routes and trade corridors. The militarization was to be largely against Russia, China, Iran and Pakistan. In other words, US’ actual objectives include not only geo-energy, but also geo-economic and geo-strategic. And achievement of these objectives required removal of the Taliban rule from Afghanistan and installation of favourable rulers.  This was and is, in US’ calculations, the possible way of achieving three-fold objectives. Since oil and gas are not merely commercial products, control over territory is an essential component of strategic superiority over potential rivals.

The Afghan War is thus as much a war of securing territory to outmanoeuvre the regional rivals such as China, Russia and Iran as to ensure energy security and secured trade routes. In other words, it was a calculated means of maintaining the status of the only global power status by keeping a check on potential rivals by exploiting their weak points. Conflict in Afghanistan has created conditions for the US to enhance its military presence in the entire region. The Taliban phenomenon itself was meant to facilitate, albeit indirectly, the US in building military bases; for, the Central Asian States have a history of rivalry with Taliban and face the threat of their spreading radical version of Islam in those States.[i]  In other words, the Afghan War is not about elimination of terrorists; the Taliban are not Al-Qaeda. The origin of the Taliban can be found in the Soviet-Afghan war. It was USA itself which fully assisted the Afghan Mujahidin fighting the Soviets out. At that time, the interest of the US and that of the Afghans were in considerable convergence. But, after the end of War, situation began to change, and so did US’ own policy towards Taliban, who themselves originated under the leadership of Mullah Omar after the war and joined by local Afghans and ex-Mujahidin commanders. The US’ policy took a visible change in 1997 with the appointment of Madeleine Albright as the Secretary of State, who openly criticized Taliban during her 1997 visit to Pakistan. She went to the extent of declaring them as ‘medieval Islamic fundamentalist curds.’ What caused this change of policy was, besides other factors, Taliban’s marked’ insensitivity’ to US’ interests. When Taliban were establishing themselves in Afghanistan, the US hoped that they would serve US’ interests in Afghanistan, which included construction of Oil and Gas pipelines for US oil companies (UNOCAL and Delta) connecting energy resources of the Central Asian States to the world market[ii] as later stated in the Silk Road Strategy Act, through Afghanistan and Pakistan. Taliban’s refusal to accommodate US’ interest should not be so surprising given the peculiar psychological make-up of Pashtun and their historical experiences with foreign powers. Thus, the Taliban were/are local Afghans who do not want to be occupied by any foreign power. Considering the Afghan psyche and behaviour pattern; their past and historical experiences; the geographical terrain of the region and their culture, it is but natural to conclude that Afghans are too difficult to be subjugated by force. It is history which testifies and provides the undisputed evidence that the Afghans are known for maintaining their independence and resisting foreign occupation with full force.[iii] As such, the Taliban are not terrorists as is projected by the USA and the Western media. They are victim of US’ grand strategy which includes toppling those regimes which do not prove to be sensitive enough to protecting US interests.[iv]  The US invaded and toppled Taliban from their rule in order to pave way for their long term presence in the region. Since this invasion and occupation was against the psyche of the Afghans, strong resistance was inevitable. The Afghans have not only been resisting but their resistance is increasing every day, making it extremely difficult for the US and its allies to establish permanent military presence in the region.

The Geo-Strategic and geo-political aspect of the Afghan war as highlighted above, and necessity for USA of toppling the Taliban regime are closely related to the geo-energy aspect. Control over flow of energy resources in the region with strong military presence in Afghanistan was the calculated means of the US to manipulate regional geopolitics. Most of South Asian and East Asian countries are energy starving, while Northern, Western and Central Asian countries are energy producers. The aim of USA was to have maximum number of energy producers in its axis to manipulate its relations with energy starving states such as Pakistan, India, China, Japan etc. in its favour on the one hand, and on the other hand, competing other powerful energy producers such as Russia and Iran. In other words, as have observed Fouskas and Gokay, control over energy was the key to US’ global hegemony, keeping check over rivals, establishing new sphere of influence, and integration of the central Asian region into the US led global economy;[v] and Afghanistan provided the key place to execute this strategy.

While implementation of Silk Road Strategy Act required militarization of the Eurasian heartland through Afghanistan territory, it also required construction of pipeline routes to ensure security of energy flow. The rationale to pipeline projects was provided in the said act and in National Security Strategy of 1999. The document of the NSS thus stated the rationale:

We are focusing particular attention on investment in Caspian energy resources and their export from the Caucasus region to world markets, thereby expanding and diversifying world energy supplies and promoting prosperity in the region.[vi]

It is in this context that the US considered it very important to manipulate the vast energy resources of the Eurasian region. Considering form US’ viewpoint, economic dependence of the region on the security umbrella provided by the USA must be maintained in order to strengthen its regional domination and also global reach. For providing that security umbrella, USA needed to build a permanent military strike force in the region with strong and well-equipped military bases in Afghanistan. The aim of these bases is not to ‘dismantle and disrupt’ terrorists; for, there are no terrorists, as defined by USA, in Afghanistan. The aim of these air bases, given the critical geo-strategic and geo-energy importance of the region, is to enable USA to be in a position to prevent any other power from dominating the energy rich region, and also take timely and swift action against any potential threat to US’ interests.

An analysis of US’ strategy of building military bases in Afghanistan would also augment the argument that the Afghan war was/is not about dismantling terrorism but about Oil and Gas. Since its occupation of Afghanistan in 2002, USA has been building military bases, following a systematic plan. During his visit to Afghanistan in 2004, US Secretary of State Donald Rumsfeld announced building nine bases in the provinces of Helmand, Herat, Nimrouz, Balkh, Khost and Paktia. These nine bases were in addition to already installed three bases in the wake of US’ occupation of Afghanistan. These bases were/are meant to protect both geo-strategic and geo-energy interests of USA. William Engdahl has analysed US’ strategy in detail. To him, the Pentagon built its first three bases at Bagram Air Field north of Kabul, the US’ main military logistics center; Kandahar Air Field, in southern Afghanistan; and Shindand Air Field in the western province of Herat. Shindand, the largest US base in Afghanistan, was constructed a mere 100 kilometers from the border of Iran, and within striking distance of Russia as well as China.[vii] Secondly, Afghanistan lies across the proposed oil pipeline route which is to transfer oil from Eurasia to the Indian Ocean. As a matter of fact, most of the US bases built in Afghanistan lie across the proposed pipeline route (TAPI) in order to ensure its security against all odds.[viii]

The US fully recognizes the importance of Central Asia’s energy resources and the economic possibilities they offer in world markets and in the region itself. Richard Boucher, US Assistant Secretary of State for South and Central Asia, said in 2007: “One of our goals is to stabilize Afghanistan,” and to link South and Central Asia “so that energy can flow to the south.” In December 2009, George Krol, Deputy Assistant Secretary of State for South and Central Asia, told Congress that one US priority in Central Asia is “to increase development and diversification of the region’s energy resources and supply routes.” He said, “Central Asia plays a vital role in our Afghanistan strategy.”[ix]

oil-TAPI-pipeline

In case of Afghanistan, it is the case of TAPI pipeline that matters much. It is the pipeline that is being planned to bring energy from the Caspian region to the Indian Ocean via Turkmenistan, Afghanistan, Pakistan and India. Factually, it was this pipeline that triggered armed conflict in the region. Negotiations with Taliban over the proposed pipeline route failed in 2001, just before incidents of 9/11. Taliban’s refusal to accommodate US’ interests proved to be a last nail in the coffin of Taliban’s regime. They were ousted and the way was supposed to have been cleared for the construction of TAPI pipeline, and the heads of the participant States started meetings to finalize the project. The agreement was finally signed in 2008.[x]  Before US’ invasion of Afghanistan and September 11 attacks, US’ company UNOCAL had already testified to the congress that the pipeline cannot begin construction until an internationally recognized Afghanistan government is in place. For the project to advance, it must have international financing, government-to-government agreements and government-to-consortium agreements.[xi]  Here a question arises as to what USA would have gained out of this pipeline project? The answer to this can best be given by bringing to limelight the significance of Mackinder’s Eurasian heartland. The pipeline would undercut the geo-political significance of U’ backed other pipeline routes such as BTC and Trans-Caspian, and enhance US’ control over energy export routes. In US’ calculations, if it could control energy export routes with strong military presence in Afghanistan and providing security umbrella, it could control energy resources of the Eurasian landmass, and ultimately control the Eurasian Heartland as well.[xii] When studied this issue of TAPI in line with earlier quoted Silk Road Strategy Act, the picture becomes quite clear to us that energy-reservoirs, being US’ primary interests in the region, have to be under its control for its long term geo-strategic and geo-economic interests, and maintaining hegemony.

The above analysis of the aspects of the Afghan shows that US’ invasion of Afghanistan is not the result of any terrorist group’s agenda of creating disruption in the world. It was primarily the result of the perennial power tussle going on between powerful states in the world politics. It is a fact that oil and gas have been discovered in other ares of the word such as Venezuela, Mexico, West Africa, but it is getting the same attention. It is so because those areas are strategically not so important as the Eurasian Heartland is.[xiii] Presence of world’s some most powerful nuclear powered countries, biggest economies and ancient trade routes, all add to the importance of this region in international politics. US’ both war-time strategy (invasion of Afghanistan and Iraq, building bases) and peace-time strategy (building pipeline routes) serve its grand strategy in the 21st century of maintaining hegemony. A careful eye will detect that all of these strategies have a common purpose of enhancing American political control over the Eurasian landmass and its hydrocarbon resources. The intensified drive to global hegemony and growing dependence of economic prosperity on oil and gas have been the prime moving factors behind the US’ grand strategy for the Eurasian region, which included invasion of Afghanistan and establishing permanent military presence in the region. Although the current situation in Afghanistan appears negative for USA, nevertheless, these were the stated objectives of USA and Afghanistan was to be instrumental in achieving those goals. As such, the war was not about ‘disrupting and dismantling’ terrorists, it was and is about gas, oil and maintaining power, or as in words of Zbigniew Brzezinski, a power that dominated Eurasia would dominate two of the world’s three most economically productive regions, Western Europe and East Asia……what happens with the distribution of power on the Eurasian landmass will be of decisive importance to America’s global primacy and historical legacy.[xiv]  The war thus was not to maintain a balance of power but in favour of USA against its major rivals, most of them lying in the Eurasian landmass.

ENS NOTES:

[i] Marker Menkiszak, “Russia’s Afghan Problem: The Russian Federation and the Afghan Problem Since 2001.” Center For Eastern Studies 38 (2011): 53

[ii] Ahsan ur Rehman Khan, “Taliban as an Element of the Evolving Geopolitics: Realities, Potential, and possibilities.” Institute of regional Studies, Islamabad 19 (2000-2001): 98-99

[iii]  Ahsan ur Rehman Khan, Moorings and Geo-Politics of the Turbulence in Pashtun Tribal Areas Spreading to other Parts of Pakistan ( Lahore: Ashraf Saleem Publishers, 2011)  14-16

The Author has dealt with Pashtun psyche and behaviour pattern, as also other factors impacting their peculiar mindset in detail in his book cited here.

[iv] Emre Iseri, “The US Grand Strategy and the Eurasian Heartland in the Twenty-first Century.” Geopolitics 14 (2009), 6, http://dx.doi.org/10.1080/14650040802578658 (Accessed 1 March 2013)

[v] V. K. Fouskas and B.Gökay, “The New American Imperialism: Bush’s War on Terror and Blood for Oil.” Westport, CT: Praeger Security International (2005):  29

 [vi] “A National Security Strategy for a New Century” Washington, DC: The White House (1999): 33

 [vii] William Engdahl, “Geopolitics Behind the Phoney U.S. War in Afghanistan”  The Market Oracle  (2009)

 [ix] John Foster, Afghanistan, the TAPI Pipeline, and Energy GeopoliticsJournal of Energy Security (2010) http://www.ensec.org/index.php?option=com_content&view=article&id=233:afghanistan-the-tapi-pipeline-and-energy-geopolitics&catid=103:energysecurityissuecontent&Itemid=358 (Accessed 6 April 2012)

[x] Ibid

[xi] Ibid

 [xii] Emre Iseri, “The US Grand Strategy and the Eurasian Heartland in the Twenty-first Century.” Geopolitics 14 (2009), 19 http://dx.doi.org/10.1080/14650040802578658 (Accessed 1 March 2013)

 [xiii] J. Nanay, ‘Russia and the Caspian Sea Region’, in J. H. Kalicki and D. L. Goldwyn (eds.), Energy & Security: Towards a New Foreign Policy Strategy (Baltimore: The John Hopkins University Press, 2005), 142.

[xiv]  Zbigniew Brzezinski, ‘The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Importance (Basic Books: New York 1997), 223.

L’engagement d’Obama au Moyen-Orient

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L’engagement d’Obama au Moyen-Orient

L’art de la guerre

 
Double engagement répété par Obama dans sa visite en Israël. L’alliance toujours plus forte des USA avec l’Etat israélien, confirmée par le fait que « nos militaires et nos services de renseignement coopèrent plus étroitement que jamais ». Ceci est indubitable. La création d’ « un état palestinien indépendant et souverain ». Ceci est faux. L’ « Etat palestinien » auquel on pense à Washington ressemble beaucoup à une « réserve indienne » : il y a quatre mois, aux Nations Unies, les Usa ont même voté avec Israël contre la reconnaissance de la Palestine en tant qu’ « Etat observateur non membre ». Mais se déclarer favorables à un Etat palestinien accrédite l’idée que les Etats-Unis sont engagés, comme jamais, pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient. Obama a en outre joué le médiateur de paix entre la Turquie et Israël : Netanyahu a téléphoné à Erdogan pour s’excuser des « erreurs opérationnelles » commises dans l’attaque contre la Freedom Flotilla qui transportait les pacifistes à Gaza. Excuses immédiatement acceptées : sur les tombes des pacifistes tués par les Israéliens il sera maintenant inscrit « mort le 31 mai 2010 par une erreur opérationnelle ».

Après ses rencontres en Israël, Obama a fait escale à Amman, en réaffirmant « l’engagement des Etats-Unis pour la sécurité de la Jordanie », mise en danger par la « violence qui filtre à travers la frontière avec la Syrie ». Il reste à voir, cependant, dans quelle direction. Comme informe le Guardian, des instructeurs étasuniens, aidés par des collègues français et britanniques, entraînent en Jordanie les « rebelles » qui sont infiltrés en Syrie. Le cercle se resserre ainsi autour de la Syrie, avec une opération sous direction Usa/Otan menée à travers la Turquie et Israël (à présent réconciliés) et la Jordanie. Et, pour l’estocade finale,  le casus belli est prêt : le lancement d’un missile à tête chimique, qui a provoqué la mort de plusieurs dizaines de personnes dans la zone d’Alep.

A Jérusalem, Obama a exprimé sa solidarité avec « la préoccupation croissante d’Israël pour les armes chimiques de la Syrie voisine », en avertissant que, si l’enquête trouvait les preuves que ce sont les militaires syriens qui ont utilisé l’arme chimique, cela « changera les règles du jeu ». En d’autres termes, c’est une menace d’intervention « préventive » USA/Otan en Syrie, au motif de bloquer l’arsenal chimique avant qu’il ne soit utilisé. Si de telles «preuves » émergeaient, cela voudrait dire que le gouvernement syrien a décidé d’utiliser un missile à tête chimique contre ses propres soldats et civils loyaux au gouvernement (la quasi-totalité des victimes), pour fournir aux Usa et à l’Otan, sur un plateau d’argent, la justification pour attaquer et envahir la Syrie. En attendant, en même temps que des dollars et des armes, Washington a déjà fourni aux « rebelles » le futur premier ministre : Ghassan Hitto, citoyen étasunien d’origine syrienne. Un executive[1] texan dans la technologie d’information, choisi formellement par les « rebelles ».

Qu’est-ce qu’Obama devrait faire d’autre pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient ?

Edition de mardi 26 mars 2013 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20130326/manip2pg/14/manip2pz/337945/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 


[1] Executive, en anglais dans le texte, est le mot qui revient absolument invariablement dans les présentations anglophones du nouveau premier ministre syrien déniché au Texas par l’administration étasunienne (et « alliés ») : mot générique qui en dit long non seulement sur le flou entourant ce que Monsieur Hitto a fait jusque là mais aussi sur l’arrogance et le mépris de cette même administration (et « alliés ») qui ne ressent aucune nécessité à donner le moindre vernis de crédibilité à ses larbins. L’analyse précise du langage de l’empire, en deçà et au-delà de ses effets d’annonce, donne des clés essentielles pour une analyse non moins précise de la situation géopolitique. NdT pour la version française.

Articles Par : Manlio Dinucci
 

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samedi, 30 mars 2013

Birmanie : Violences accrues dans un pays riche en hydrocarbures, stratégie du chaos US ?

Birmanie : Violences accrues dans un pays riche en hydrocarbures, stratégie du chaos US ?

Simple hasard ? la Birmanie est le pays qui a accueilli le 19 novembre dernier Barack Obama, pour son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection. Déplacement annoncé comme un soutien de Washington au processus politique actuel en œuvre dans le pays.

Autre élément notable : alors qu’en novembre 2012, un séisme venait de frapper la Birmanie, pays d’ores et déjà théâtre de violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans, nous rappelions ici-même qu’en avril 2012, les Etats-Unis avaient annoncé la levée de sanctions interdisant l’exportation vers le territoire birman de certains services financiers.

Parmi les objectifs autorisés, cités expressément dans le texte publié, figuraient alors « la construction de la démocratie et la bonne gouvernance », l’assistance aux réfugiés ainsi que les activités religieuses.

Autre hasard ? rappelons que depuis mars 2012, les autorités birmanes ont conclu d’importants contrats dans le domaine du pétrole avec des sociétés étrangères. « Nul doute que la course aux hydrocarbures va s’intensifier » prédisait alors le site asie-info.fr.
Un contexte permettant de redouter que les Etats-Unis ne mettent encore une fois en oeuvre leur stratégie du chaos ?

 

Des violences inter-religieuses accrues

Le ministère de l’Information birman a par ailleurs indiqué qu’en dehors de Meiktila, des incidents avaient eu lieu dans trois autres communes, et notamment des incendies volontaires. Ajoutant que des dizaines de personnes avaient été arrêtées dans cette région toute proche de la capitale Naypyidaw.

Samedi, l’armée birmane a repris le contrôle de Meiktila, laquelle avait été placée la veille sous état d’urgence, à la suite de trois journées de violences à l’issue desquelles 32 morts ont été déplorés selon le dernier bilan officiel.

Mercredi, une simple querelle mercredi entre un vendeur musulman et des clients avait mis le feu aux poudres, des quartiers entiers de la ville ainsi des mosquées étant par la suite incendiés, des corps calcinés gisant dans les rues.

Des groupes d’émeutiers transformant la ville en un véritable coupe-gorge, témoignant d’une tension accrue entre bouddhistes et musulmans dans le pays.

Quand l’International Crisis Group s’inquiétait des poussées nationalistes et communautaires

En novembre dernier, quelques heures avant un fort séisme frappant la Birmanie – nous y reviendrons – l’International Crisis Group estimait dans un rapport que le pouvoir birman mais également Aung San Suu Kyi « devaient faire preuve de courage politique face aux poussées nationalistes et communautaires qui fragilisent les réformes ».

Le groupe de réflexion, dont le siège est à Bruxelles, exprimant parallèlement son inquiétude à la suite des violences entre bouddhistes et musulmans qui avaient fait près de 200 morts dans l’Etat Rakhine depuis juin 2012, événements à l’origine du départ forcé de 110.000 personnes.

« L’embrasement dans l’Etat Rakhine représente un pas en arrière profondément dérangeant », estimait ainsi l’ICG, qui relèvait que « l’ouverture politique depuis un an et demi, aussi positive qu’elle soit, libère aussi des discours potentiellement dangereux dans la société ».

« Il y a un potentiel pour des violences similaires ailleurs, au moment où le nationalisme, l’ethno-nationalisme et des préjudices anciens refont surface », précisait encore l’ICG.

On voudrait semer chaos et terreur parmi les populations qu’on ne s’y prendrait pas autrement …. avais-je alors indiqué.

« Le gouvernement a été incapable de contenir la violence, les autorités et forces de sécurité locales ont parfois agi de façon partisane, et la rhétorique extrémiste n’a fait l’objet de quasiment aucune contestation de la part des autorités et de l’opposition », regrettait par ailleurs l’Institut.

« Une autorité morale décisive est nécessaire, de la part du président Thein Sein et d’Aung San Suu Kyi, pour empêcher la propagation (des violences) et fournir des solutions à long terme », estimait par ailleurs l’ICG …. préparant peut-être d’ores et déjà le terrain à une « occupation » internationale du pays sous couvert de raisons humanitaires et de maintien de l’ordre … ? Qui sait .. une invasion humanitaire US étant tout à fait envisageable … l’ONG Save The Children (USA ) étant « idéalement » placé pour initier le mouvement sur place … et qui plus est à la « faveur » d’un fort tremblement de terre.

Quelques jours auparavant, Aung San Suu Kyi avait réclamé dans un communiqué l’envoi de forces de sécurité supplémentaires.

Car, fin octobre, le gouvernement birman avait d’ores et déjà mis en garde, estimant que les violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans dans l’ouest de la Birmanie « étaient susceptibles de se transformer de violences classiques en actes terroristes armés, après des attaques contre les forces de sécurité avec des armes artisanales ».

Après des semaines d’accalmie dans l’Etat Rakhine placé sous état d’urgence depuis des affrontements en juin 2012, des violences ont de nouveau éclaté le 21 octobre dernier entre bouddhistes de l’ethnie rakhine et musulmans de la minorité apatride des Rohingyas. Le gouvernement précisant alors que cette nouvelle vague de violences avait fait 89 morts et 136 blessés. Plus de 5.000 maisons ayant également été détruites, faisant plus de 32.000 sans-abri.

« Certaines organisations locales et internationales sont impliquées dans les violences ainsi que des organisations politiques », avait indiqué tout net le gouvernement, sans préciser à quels groupes il faisait référence, mais promettant d’agir fermement contre ceux qui ont incité aux violences. No comment …

Surin Pitsuwan, secrétaire général de l’Association des Nations d’Asie du sud-est (Asean) dont la Birmanie fait partie, avait également mis en garde fin octobre contre un risque de déstabilisation de la région si le désespoir des Rohingyas les poussaient à se radicaliser. « La Birmanie pense qu’il s’agit d’une affaire intérieure, mais votre affaire intérieure peut devenir la nôtre du jour au lendemain si vous ne faites pas attention », avait-il déclaré, observant que Naypyidaw avait refusé une offre de discussion avec l’ONU et l’Asean.

Avec le nouvel afflux de plusieurs milliers de déplacés vers ces camps déjà surpeuplés, le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) avait alors prévenu qu’il avait dépassé leurs capacités en terme d’espace, d’abris et d’approvisionnement de base tel que nourriture et eau.

Quand Washington levait des sanctions financières envers la Birmanie

Simple hasard ? Rappelons qu’en avril 2012, les Etats-Unis ont annoncé la levée de sanctions interdisant l’exportation vers le territoire birman de certains services financiers. Le département du Trésor ayant en effet publié à cette date un règlement autorisant ceux à visée humanitaire, démocratique, éducative, sociale et sanitaire, sportive ou religieuse. Parmi les objectifs autorisés, cités expressément dans le texte publié, figurent désormais « la construction de la démocratie et la bonne gouvernance », l’éducation, la santé, l’assistance aux réfugiés ainsi que les activités religieuses. No comment …

Cette annonce inaugure une première d’une série de mesures prévues par Washington en vue de récompenser la Birmanie d’avoir organisé de manière adéquate ce mois-ci des élections législatives partielles nous avait-on affirmé à cor et à cris.

Début avril 2012, à la suite des élections qui ont permis à la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi de devenir la première force d’opposition au parlement birman, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait annoncé l’allègement à court terme des restrictions pesant sur les investissements à destination de la Birmanie ainsi que la nomination rapide d’un ambassadeur. Le pays étant alors redevenu fréquentable à la suite de son engagement à poursuivre des réformes … voire à la faveur de ses richesses de son sous-sol diront certains ….

La politique américaine étant loin d’être dénuée d’intérêts, avais-je alors indiqué, précisant que les Etats-Unis souhaitaient rompre la stratégie d’isolement de la Birmanie, en vue d’éviter que ce pays riche en matières premières ne tombe chaque jour un peu plus dans le giron de la Chine.

En novembre dernier, si à la « faveur » du séisme qui venait de frapper le pays, une invasion humanitaire des Etats-Unis pouvait être redoutée, nous laissions entendre que la catastrophe pourrait également « offrir l’opportunité » aux banques américaines – comme Goldman Sachs ? – de prêter de l’argent au gouvernement birman en vue de faire face aux dépenses sanitaires – voire de reconstructions ? – occasionnées par le séisme.

 La Birmanie : un pays prometteur en terme d’hydrocarbures

Mais au delà des lobbies bancaires US, les ficelles pourraient également être tirées par les lobbies pétroliers du pays de l’oncle Sam …

En effet, depuis mars 2012, les autorités birmanes ont conclu une dizaine de contrats dans le domaine du pétrole avec des sociétés étrangères.

Selon le journal Myanmar Ahlin, cité par Mizzima, des accords ont été signés avec l’entreprise publique Myanma Oil and Gas Enterprise (MOGE).

Sans fournir de plus amples informations quant aux éléments financiers concernant ces contrats, le journal gouvernemental avait alors précisé que des sociétés birmanes étaient impliquées dans ces accords conclus avec EPI Hodlings de Hong Kong, Geopetro International Holding de Suisse, Petronas de Malaisie, Jubilant Energy d’Inde, PTTEP de Thaïlande, Istech Energy d’Indonésie et CIS Nobel Oil de Russie.

A cette date, toujours selon le gouvernement birman, dix compagnies pétrolières étrangères conduisaient des travaux exploratoires dans 24 lots offshores et huit autres dans vingt gisements sur terre.

Le site asie-info.fr indiquant alors que si « jusqu’à maintenant, les capitaux provenaient essentiellement d’Asie », désormais « à la faveur de l’assouplissement des sanctions économiques imposées au régime birman, les Occidentaux prennent position dans un secteur qui leur a été longtemps fermé ».

Ajoutant – cerise sur le gâteau « que « seuls l’Américain Chevron et le Français Total avaient investi, avant l’entrée en vigueur de ces sanctions, dans le projet de Yadana exportant du gaz vers la Thaïlande ».

Le 14 juin dernier à Genève, tout en encourageant les investisseurs occidentaux à se rendre en Birmanie, Aung San Suu Kyi, avait exprimé de fortes réserves concernant la MOGE, estimant que cette dernière «manqu(ait) à la fois de transparence et responsabilité».

Parallèlement, l’Irrawaddy avait rapporté que des élus du Congrès américain avaient appelé les entreprises américaines à attendre avant d’investir dans ce secteur. Ajoutant que ces derniers espéraient qu’Aung San Suu Kyi, en tant que parlementaire, puisse initier une réforme de la société d’Etat.

leblogfinance

Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

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Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le président russe Poutine annonce qu’il proposera à la prochaine réunion du BRICS, les 26-27 mars à Durban, en Afrique du Sud, une extension décisive du rôle de ce regroupement jusqu’ici essentiellement économique de cinq puissances de ce qu’on a coutume de nommer un peu vite “le monde émergent”. Poutine prend garde d’identifier le BRICS comme “un élément-clef du monde multipolaire émergent”, ce qui a une toute autre signification, quasiment opposée, à l’expression “monde émergent”. L’expression “monde émergent”, avec sa connotation dégradante ou implicitement méprisante rappelant l’expression “Tiers-Monde”, implique évidemment le suprématisme anglo-saxon étendu au bloc BAO, conduisant à considérer le modèle BAO comme la Lumière du monde en tous points mais essentiellement économique et moral pour satisfaire les convictions de la modernité, le “monde émergent” évoluant avec comme destin fatal de s’intégrer au bloc BAO. Poutine voit le BRICS comme un élément d’une alternative à la structure du monde actuel régentée par le bloc BAO, alternative fondée sur la multipolarité contre l’unipolarité arrogante, ex-USA et désormais bloc BAO. (Selon notre rangement, nous qualifierions les puissances du BRICS, effectivement selon une vision multipolaire, comme déterminant un “monde se constituant aux marges du Système”, disons “un pied dedans, un pied dehors”, ou encore “dans le Système d’une certaine façon, avec un œil critique et éventuellement réformiste sur le Système d’une autre façon”.)

Cette annonce est faite dans une interview de Poutine à l’agence ITAR-TASS, avec le texte retranscrit le 22 mars 2013 sur le site de la présidence. En préliminaire, Poutine rappelle ce qu’est le BRICS, et surtout les principes sur lesquels est fondée ce regroupement. On retrouve l’accent sur le respect de la légalité internationale et sur le principe de la souveraineté… «BRICS is a key element of the emerging multipolar world. The Group of Five has repeatedly affirmed its commitment to the fundamental principles of the international law and contributed to strengthening the United Nations central role. Our countries do not accept power politics or violation of other countries' sovereignty. We share approaches to the pressing international issues, including the Syrian crisis, the situation around Iran, and Middle East settlement.»

Puis une des questions porte sur le rôle géopolitique du BRICS : «Does it go beyond the purely economic agenda and should the BRICS countries accept greater responsibility for geopolitical processes? What is their policy with regard to the rest of the world, including its major actors such as the United States, the European Union, Japan… What future do you see for this association in this regard?» On trouve dans la réponse de Poutine la présentation et l’explicitation de son initiative.

«At the same time, we invite our partners to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.

»The BRICS countries traditionally voice similar approaches to the settlement of all international conflicts through political and diplomatic means. For the Durban summit, we are working on a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East.

»We do not view BRICS as a geopolitical competitor to western countries or their organisations — on the contrary, we are open to discussion with any country or organisation that is willing to do so within the framework of the common multipolar world order.»

Notre ami M K Bhadrakumar a repris instantanément la nouvelle sur son blog (Indian PunchLine), le 22 mars 2013. Manifestement, il juge extrêmement importante la proposition russe. Par ailleurs, selon son scepticisme habituel pour la direction indienne qu’il tient en piètre estime, il se demande quelle va être l’attitude de l’Inde… M K Bhadrakumar note que Poutine envisage cette transformation du BRICS comme graduelle et étendue sur un laps de temps.

«What stands out is the stunning suggestion Putin has made to reorient the BRICS. He said, “we invite our partners [Brazil, India, China and South Africa] to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.” [Emphasis added.] Putin acknowledges that such a profound transformation will take time. Aside across-the-board harmonization of foreign policies amongst the BRICS members, a fundamental reorientation of the foreign-policy doctrines may also be required.

»How India responds to the grand idea remains to be seen. To be sure, a ‘leap of faith’ is required. India has been comfortable with the fact that the leitmotif of BRICS is economics. Putin’s proposal would fundamentally readjust the BRICS’ orientation…»

… Justement, nous différons quelque peu de M K Bhadrakumar sur l’appréciation du tempo que Poutine voudrait voir suivre pour la transformation du BRICS. Il nous semble que sa proposition, loin de n’être que théorique et laissée au temps pour mûrir, est d’ores et déjà basée sur des propositions spécifiques de prises de position sur des problèmes précis («…a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East»). Cela peut aussi bien signifier que la Russie aimerait voir, dès le sommet de Durban, le BRICS prendre position sur les problèmes spécifiques identifiés, – on verra cela d’une façon concrète la semaine prochaine. Cette perspective signifierait que les Russes voudraient au contraire aller très vite. La position de l’Inde paraîtrait sans aucun doute parmi les plus incertaines vis-à-vis d’un tel projet, quoique les Indiens, comme l’avait signalé M K Bhadrakumar lui-même, ont été les premiers à prendre l’initiative de réunir les conseillers de sécurité nationale des pays du groupe (voir le 7 janvier 2013), ce qui va évidemment dans le sens prôné par Poutine.

Quoi qu’il en soit et si l’on s’en tient à une appréciation objective, il serait évidemment logique de penser que les Russes veulent aller vite, parce que la situation générale des relations internationales et des crises continue à se détériorer à une très grande vitesse et demande la mise en place de forces, soit pour contenir cette descente dans le désordre, soit pour équilibrer les autres forces (le bloc BAO, principalement) qui alimentent ce désordre. Il paraît également très probable que les Russes ont le soutien de la Chine pour ce projet. (Le président chinois commençait sa visite à Moscou le jour où cette interview de Poutine était diffusée, ce qui ne peut être tenue pour une coïncidence, et au contraire doit être apprécié comme un signe puissant dans le sens d'une communauté de vues Russie-Chine.) D’une façon générale, on pourrait apprécier que la proposition russe vient à son heure, qu’il existe autour du BRICS une urgence d’évolution et d’intervention, selon laquelle un tel rassemblement peut difficilement restreindre sa propre dynamique au seul champ économique ; c’est notamment, voire essentiellement par le champ économique que le Système active son travail de déstructuration et de dissolution, et par conséquent des acteurs de cette importance, regroupés autour du champ économique dans la situation pressante qu’on connaît, ne peuvent pas ne pas considérer tous les effets engendrés par ce domaine.

Le projet russe n’a rien à voir, à notre sens, avec la constitution d’un pôle de puissance pouvant éventuellement concurrencer d’autres pôles de puissance (le bloc BAO, évidemment), – comme le dit justement Poutine et, selon notre approche, en exprimant sa véritable pensée. Le BRICS, s’il était réformé dans le sens voulu par Poutine, ne constituerait pas une partie prenante dans la situation actuelle, mais bel et bien une tentative de stabilisation de la dite situation. De ce point de vue, les Russes cherchent des partenaires capables de les épauler, ou au moins de les soutenir, dans cette même entreprise de “tentative de stabilisation”, comme ils font en Syrie, et leur initiative vers le BRICS est une démarche naturelle.

Continuant à considérer objectivement la situation, le BRICS n’apparaît en aucun cas assez puissant et assez organisé pour bouleverser complètement la situation générale. Il est vrai qu’il n’a pas affaire seulement à d’autres groupes dont la plupart sont déstabilisateurs, mais, au-dessus, à une tendance générale de déstructuration-dissolution qui dépasse évidemment les capacités humaines d’organisation ou de désorganisation. Le BRICS transformé-selon-Poutine, serait une saine et juste réaction face à cette tendance, mais absolument insuffisante pour espérer la stopper de quelque façon que ce soit. Par contre, et sans que ce soit justement le but conscient et élaboré de Poutine, cette évolution du BRICS apparaîtrait au bloc BAO comme un défi, ou bien une pression nouvelle et menaçante, – même faussement apprécié mais peu importe, le bloc BAO vit dans ses narrative, – et l’effet général serait d’accentuer le trouble et l’inquiétude au sein de ce même bloc, c’est-à-dire d’y attiser un désordre dont les effets seraient bienvenus, au moins pour la raison évidente que le bloc BAO est le principal relais des forces de désordre qu’on a identifiées.

Aucune force politique n’est aujourd’hui capable de stabiliser la situation générale du monde et, encore moins, d’en restructurer les composants pour transformer cette restructuration temporaire en une structure nouvelle et solide. La marche du désordre dépend de forces hors du contrôle humain et disposent donc d’une complète immunité sur l’essentiel du mouvement. Le véritable apport d’un BRICS renforcé serait, justement, de renforcer les puissances qui le composent et de les conduire à rassembler leurs forces ; et, ce faisant, d’accentuer la pression sur le bloc BAO qui est le principal vecteur de désordre, donc d’accélérer les pressions qui l’affectent du point de vue de sa situation intérieure. L’effet net d’une telle évolution serait alors d’accroître le désordre interne, et donc le processus de déstructuration-dissolution des forces du bloc BAO. Objectivement, il s’agirait d’une accélération supplémentaire du désordre en cours, – mais, bien entendu, d’une accélération vertueuse puisque le désordre se développerait dans un champ éminemment défavorable au bloc BAO, et influant directement sur la cohésion et la solidité interne des membres de ce bloc.

“Irak : dix ans après l’invasion, le risque d’une guerre civile”

“Irak : dix ans après l’invasion, le risque d’une guerre civile”

Bagdad. Une image parmi d’autres des attentats qui ont fait 65 morts en Irak, le 19 mars 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de l’invasion du pays

Dix ans après la mission Iraqi Freedom, menée par les Américains et les Anglais, pour renverser Saddam Hussein, l’Irak est toujours un pays d’une grande instabilité, déchiré par des tensions entre communautés et secoué par des attentats terroristes.

Pourquoi, alors que le pays s’est doté d’une constitution et est redevenu un grand pays exportateur de pétrole, la situation est-elle toujours aussi instable d’un point de vue politique et communautaire ?

Karim Pakzad, chercheur à l’Iris, spécialiste de l’Irak, analyse pour BFMTV.com une situation complexe aux sources de tension multiformes.

Quelle est la situation politique en Irak aujourd’hui ?

L’Irak connait une crise politique multiforme. Malgré les élections législatives et la formation d’un parlement, il y a de nombreuses tensions, d’une part entre la communauté chiite qui gouverne l’Irak et qui compose la majorité de la population, et les sunnites, mais aussi entre les Kurdes et le gouvernement. Après la chute de Saddam Hussein, les Irakiens se sont dotés d’une constitution qui leur a permis d’organiser des élections dans des conditions assez satisfaisantes, à laquelle l’ensemble des communautés ont eu accès.

Mais c’est la communauté chiite, majoritaire en Irak, qui gouverne. Entre sunnites et chiites, le conflit date de l’intervention américaine, qui a privé les arabes sunnites du pouvoir. Jusqu’à 2003, les sunnites gouvernaient. Ils ont perdu le pouvoir à la suite des élections.

Quelles sont les critiques émises à l’encontre du gouvernement irakien ?

Les sunnites accusent le Premier ministre d’autoritarisme et de monopoliser le pouvoir. Nouri al-Maliki, en place depuis 2006, est à la fois Premier ministre, ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité nationale.

De leur côté, les Kurdes accusent le gouvernement de Maliki de ne pas appliquer la constitution. Celle-ci prévoit un système fédéral en Irak. Les Kurdes ont appliqué ce principe, dès le lendemain de l’adoption de la constitution. Ils ont leur propre gouvernement, leur propre président et leur propre parlement. Mais les chiites et les sunnites n’ont pas encore appliqué ce système.

Les chiites qui détiennent le pouvoir central, et les ressources pétrolières, n’y ont pas intérêt. Les sunnites n’y ont pas intérêt non plus, parce que les régions qu’ils occupent sont dépourvues de ressources pétrolières.

Y a-t-il un risque de guerre civile en Irak ?

Tous les éléments d’une guerre civile sont réunis en Irak, si la crise politique continue. Les sunnites n’ont jamais accepté d’avoir perdu le pouvoir et les chiites ne sont pas disposés à partager ce pouvoir de façon équitable.

En outre, la région occupée par les Kurdes apparaît presque comme un état indépendant. C’est une région qui connait un développement économique foudroyant. Les Kurdes revendiquent la ville de Kirkouk, qu’ils considèrent comme leur capitale historique. Mais ni les chiites ni les sunnites ne sont disposés à leurs céder. Et la constitution, qui prévoit un référendum sur le sort de Kirkouk, n’est pas appliquée.

La guerre civile peut-elle être évitée ?

L’influence des Ayatollah chiites, qui commencent à critiquer et prendre leurs distances vis-à-vis de Maliki, pourrait être déterminante. Les Ayatollah chiites ont en effet une influence extraordinaire sur les chiites irakiens, le gouvernement irakien, mais aussi sur les chiites du monde entier.

Plusieurs conditions sont nécessaires pour installer en Irak une certaine stabilité. Il faudrait d’une part que les prochaines élections, qui auront lieu dans un an, se déroulent d’une manière satisfaisante, et qu’une autre alliance autour des chiites et des Kurdes arrive à former un gouvernement plus acceptable pour les sunnites. D’autre part, il faudrait que ce gouvernement arrive à limiter l’influence des pays étrangers comme l’Iran et Arabie saoudite.

L’Irak a les moyens suffisants pour se développer. Les revenus pétroliers irakiens s’élevaient ainsi à 100 milliards de dollars en 2012.

Quels sont les autres facteurs de déstabilisation du pays?

Avec le renversement de Saddam Hussein, l’Irak n’est plus aujourd’hui un pays uniquement arabe. La constitution irakienne définit l’Irak comme un pays composé de différentes communautés. Ainsi le président de la République, Jalal Talabani, est-il kurde, et le Premier ministre chiite. Or, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe persique (peuplés de sunnites) n’ont jamais accepté le pouvoir chiite. A mesure que les rivalités dans la région entre l’Iran (chiite) et l’Arabie saoudite, les Emirats et le Qatar (tous trois sunnites) augmentent, cela déstabilise un peu plus la situation en Irak.

Depuis dix ans, les attentats ont principalement visé la communauté chiite. La branche irakienne d’Al-Qaïda, mais aussi les anciens du parti Baas (le parti de Saddam Hussein), ou encore les islamistes irakiens, tentent de déstabiliser l’Irak pour revenir au pouvoir, aidés en cela par l’Arabie saoudite. Ils tablent sur la marginalisation de l’Iran, menacé par certaines puissances étrangères, qui ne pourrait pas intervenir en cas de guerre civile. C’est aussi l’analyse des nationalistes sunnites du parti Baas et des partis islamistes sunnites. Voilà pourquoi les attentats anti-chiites continuent.

Enfin, la situation en Syrie envenime la crise politique en Irak. Le gouvernement irakien craint que le remplacement de Bachar al-Assad (qui est soutenu par l’Iran chiite) ne permette l’arrivée au pouvoir des sunnites en Syrie. En renforçant la communauté arabe sunnite cela renforcerait la crise politique en Irak. Voilà pourquoi le pouvoir irakien est l’un des gouvernements arabes qui n’est pas tout à fait favorable à l’opposition syrienne.

BFMTV

vendredi, 29 mars 2013

Obiettivo Siria

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Obiettivo Siria

Come la CIA, le bande criminali e le ONG realizzano stragi di massa e distorcono le informazioni per manipolare l'opinione pubblica

Autore: Tony Cartalucci  Nile Bowie 

Prezzo: € 11,50


Un libro per colpire i bombardamenti, svelare la Grande Bugia in tempo, per fermare l’ennesima guerra “umanitaria”. La situazione della Siria è drammatica. Il paese si dibatte in una cruenta guerra civile, oggetto di spietati attacchi da parte di nemici interni ed esterni. La cosiddetta “rivolta siriana” fa in realtà parte di una cinica strategia statunitense che si serve di provocatori, mercenari, fanatici fondamentalisti e ONG corrotte.

Essi sono decisi a colpire uno stato arabo indipendente, dove la ricchezza generata dal petrolio viene impiegata per finanziare lo stato sociale, proprio come avveniva in Libia prima che questa fosse annientata con analoghe modalità. I paesi vicini partecipano al massacro, come sciacalli e iene che strisciano ai piedi del leone americano.

“Obiettivo Siria” è un ammonimento sul modo di operare dell’onnipotente “Impero del Dollaro”. La trama americana, finanziata dai “petrodollari” delle monarchie del Golfo, attiva la tattica delle “counter-gang”: terroristi – mercenari e irregolari, la “legione straniera” della CIA – che fanno saltare in aria edifici e massacrano gli innocenti, per poi addossare le responsabilità della carneficina al governo preso di mira.

ONG come NED – National Endowment for Democracy – incoraggiano gli “attivisti”, i cui leader sono ambiziosi sociopatici, intenti ad aggiudicarsi avidamente una parte delle spoglie dello Stato abbattuto. I mezzi d’informazione credono alla Grande Bugia e la celebrano propagandisticamente, creando una realtà falsificata attraverso cui non è possibile farsi una opinione critica, libera e indipendente.

“Obiettivo Siria” mostra come queste guerre siano architettate attraverso la strumentalizzazione degli istinti più nobili dell’animo umano, tramite l’inganno di coloro che altrimenti tenderebbero a contrastare l’intervento armato, manipolandoli al servizio dell’assassinio di massa e della dittatura globale del potere economico.

Anteprima - Obiettivo Siria - Libro di Tony Cartalucci, Nile Bowie

Credo che le incaute speranze e gli ancor più incauti entusiasmi per le cosiddette "primavere arabe" si siano ormai volatilizzati, soprattutto in seguito alla vicenda che ha coinvolto Gheddafi in Libia. Gheddafi è stato un tiranno a lungo tollerato e perfino adulato dagli occidentali, finché questi non hanno cominciato ad accorgersi che il decisivo intervento della NATO contro di lui si era concretizzato dal momento in cui egli aveva cominciato a intralciare gli interessi francesi e britannici in Libia, opponendosi contemporaneamente alle speculazioni di alcune multinazionali nei lucrosi campi dell'acqua e della telefonia nel continente africano.

Quelle "primavere" erano state tacitamente e brutalmente soffocate nei Paesi della penisola arabica, alcuni governi dei quali - e gli organismi mediatici che essi finanziano - sostengono invece decisamente i gruppi fondamentalisti, che hanno animato, se non addirittura egemonizzato, altrove la rivolta.

Infine - a parte l'iniziale "caso" tunisino, che aveva forse preso in contropiede sia i governi che gli imprenditori occidentali - la rivolta si è invariabilmente indirizzata contro i Paesi musulmani retti da quei regimi che noi, impropriamente, definivamo "laici". Nemmeno uno dei ricchi e feroci tirannelli degli emirati, che il petrolio e il turismo hanno ormai reso arci-opulenti e che sono interlocutori preziosi delle banche e delle lobby occidentali, è stato rovesciato, mentre, fra i regimi arabi "laici", quello dei militari algerini e rimasto indisturbato nonostante il responso negativo delle urne'.

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Introduzione - Obiettivo Siria

Libro di Tony Cartalucci, Nile Bowie

Questi avvenimenti sono stati censurati dai media appartenenti al mainstream, i quali proseguono senza tregua il loro sforzo, finalizzato a indurre l'opinione pubblica di tutto il mondo a credere che gli eventi siriani siano una nuova "rivoluzione del popolo", mentre i fatti dimostrano chiaramente che si tratta di un altro sanguinoso "cambio di regime" incentivato dal Governo americano.

Questa non dovrebbe essere una sorpresa. La storia ricorda che la CIA ha orchestrato innumerevoli insurrezioni violente in diversi Paesi del mondo, armando bande di mercenari e "squadroni della morte", con l'obiettivo di rovesciare i governi nazionali ed espandere la dominazione americana in ogni angolo del globo.

Nel 1988, l'allora comandante del locale distaccamento John Stockwell, che portò avanti la guerra segreta in Angola, valutò che la CIA avesse organizzato approssimativamente 3000 operazioni maggiori e 10.000 operazioni minori di questa tipologia, che provocarono la morte di più di 6 milioni di persone.

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Indice del libro

Indice
Nota sull'opera
Prefazione
di Franco Cardini
Il puzzle siriano
Giochi di potere
"Primavera" o disgregazione del mondo arabo?
Introduzione
Le premesse
La cosiddetta "Primavera Araba"
La cronologia: 2008-2010, preparazione del campo di battaglia
2011: l'anno dell'inganno
Rivolta e insurrezione in Siria
L'architettura dell'insorgenza
Gestione della percezione nella guerra psicologica attraverso bugie,
disinformazione, montature e travisamenti
La prospettiva di una guerra regionale
Fasi della guerra non convenzionale
Struttura di un movimento di insorgenza o di resistenza
Giustizia poetica nel Golfo Persico
La Turchia e la questione curda
Israele e la strada verso la Persia
Sanzioni
Invasione
Un fronte unito contro l'Iran
La costruzione delle provocazioni
Rivoluzione colorata finanziata dall'estero
Assistere le rivoluzioni popolari con le forze armate
Terrorismo sponsorizzato dagli Stati Uniti
Mujahedin-e Khalq e l'insorgenza armata
Potenziali alleati etnici
Fomentare un colpo di stato militare
La posizione cino-russa
Conclusioni
Appendice 1 - Siria: la testimonianza di un sacerdote
Appendice 2 - Cos'è Amnesty International?
Il finanziamento di Amnesty International
La leadership di Amnesty International
Amnesty International tradisce la reale promozione dei diritti umani
Appendice 3 – La cronaca occidentale sulla Siria sta andando in pezzi
Appendice 4 – La Turchia tenta di provocare la guerra alla Siria

Syrien – letzter Staat seiner Art

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Syrien – letzter Staat seiner Art

von Gereon Breuer

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Syrien ist islamisch und säkular und damit der letzte Staat seiner Art im erweiterten Mittleren Osten. Kein anderer Staat in der Region erfüllt sonst diese Kriterien.

Die säkularen Staaten des islamischen Raumes standen für Verlässlichkeit und politische Planungssicherheit. Der Bevölkerung gewährten sie Sicherheit. Syrien ist nun auch der letzte Staat aus der Erbmasse des Osmanischen Reiches, in dem noch die Baath-​Partei herrscht. Und im Gegensatz zum Baath-​Regime Saddam Husseins im Irak war es Syrern immer möglich, in Frieden zu leben, solange sie sich nicht offensiv gegen das Regime gestellt haben.

Religiös-​ethnische Konfliktlinien

Seitdem von wo auch immer nach Syrien eingesickerte Rebellen einen Krieg gegen Präsident Baschar al-​Assad vom Zaun gebrochen haben, ist es mit dieser Sicherheit vorbei. Die religiös-​ethnischen Konfliktlinien zwischen Schiiten, Sunniten, Alawiten und Christen sind blutig aufgebrochen. Assad kämpft nicht nur um das Fortbestehen seiner Herrschaft, sondern – als Alawit – auch um die physische Existenz seines Stammes.

Denn die Alawiten, die einem Islam anhängen, der in manchen mystischen Praktiken noch auf die Zeit vor dem Propheten zurückgeht, würden nach einem Sturz des Assad-​Regimes unweigerlich der Vernichtung durch Sunniten und Schiiten ausgesetzt. Ähnlich würde es den Christen ergehen. Die Lage in Ägypten und dem Irak, wo jetzt schon große Teile der tief in der Region verwurzelten Christen-​Gemeinden ausgelöscht und vertrieben wurden, liefert hier blutdurchtränkte Beispiele. Aus diesen religiös-​ethnischen Konfliktlinien heraus ergibt sich auch ein Teil der Interessenlage jener Staaten, für die Syrien strategisch eine Rolle spielt.

Existenzielle Bedrohung urchristlicher Gemeinden

Der Iran etwa träumt schon seit längerer Zeit von einem schiitischen Gürtel vom Iran bis zum Mittelmeer. Könnte Syrien so weit destabilisiert werden, dass die Schiiten schließlich an die Macht gelangten, wäre dieser Traum erreibarer. Es bleibt jedoch ein Drahtseilakt. Denn je mehr sich Syrien destabilisiert, umso schwieriger werden die iranischen Waffenlieferungen an die vom Libanon aus gegen den iranischen Erzfeind Israel kämpfende Hizbollah.

Das wahhabitische Regime in Saudi Arabien, das der sunnitischen Richtung angehört, hat im ewigen Kampf zwischen Sunniten und Schiiten um die Vorherrschaft im Islam kein Interesse daran, den Iran zu stärken. Aus diesem Grund unterstützt es die Sunniten in Syrien. Es ist davon auszugehen, dass schon jetzt aus Riad viel Geld an die Rebellen fließt, damit sie einem sunnitischen Regime in Syrien den Weg ebnen. Für Israel geht es vordergründig vor allem darum, bei einem syrischen Kollaps zu verhindern, dass die chemischen Waffen des Assad-​Regimes in die falschen Hände – etwa die der Hizbollah – fallen und damit zu einer akuten Bedrohung für den Judenstaat werden könnten. Ein schiitisches Syrien von iranischen Gnaden dürfte für Israel die Bedrohungslage noch einmal verschärfen.

Lenker in Saudi-​Arabien und Iran

Russland ist so ziemlich der einzige Staat, dessen Regierung noch fest zu Assad hält. Zum einen ist den Russen seit eh und je die Interventionspolitik der USA ein Gräuel. Zum anderen ist Syrien für Russland auch von strategischer Bedeutung. Seit 2008 unterhält die russische Seekriegsflotte einen Stützpunkt in Tartus, der für ihre Operationsfähigkeit im Mittelmeer von entscheidender Bedeutung ist. Zudem dürfte es einigen Einfluss auf die Haltung Russlands haben, dass sich die Türkei in der Causa Syrien neo-​osmanischen Ambitionen hingibt und diese eventuell auch auf die Staaten mit Turk-​Bevölkerung in der Kaspi-​Region ausweiten könnten. Auch im Hinblick auf seine Interessen in der Schwarzmeerregion dürfte ein Erstarken der Türkei für Russland problematisch werden.

Eine einheitliche Meinung zu einem möglichen Vorgehen in Syrien im Kreis der Staaten der Europäischen Union gibt es nicht. Die meisten Regierungen der EU-​Staaten sehen in Syrien nicht unbedingt ihren Interessenbereich berührt. Großbritannien und vor allem Frankreich möchten gerne die Rebellen bewaffnen und das Assad-​Regime so schnell wie möglich stürzen. Frankreichs Präsident François Hollande ist der derzeit am lautesten polternde Kriegstreiber. Was sich der Führer der einstigen Schutzmacht der Christen in der Levante davon verspricht, darüber kann nur spekuliert werden.

Interessen Europas unklar

Stabilität in der Region kann es jedenfalls nicht sein. Eine existentielle Bedrohung für die christliche Bevölkerung ist es allemal. Dass sich der deutsche Außenminister Guido Westerwelle (FDP) nun auch für Waffenlieferungen an die Rebellen stark macht, bestätigt den fehlenden Weitblick dieses bestenfalls für den einfachen Dienst taugenden deutschen Chefdiplomaten.

Weil die Lage in Syrien sehr unübersichtlich ist und niemand genau zu sagen weiß, wo Freund und wo Feind stehen, kann auch niemand voraussagen, wohin die Waffen am Ende tatsächlich gelangen. So könnte sich am Ende das traurige Schauspiel wiederholen, das sich den USA bei ihrer Intervention im Irak bot, als sie mit den Waffen bekämpft wurden, die sie Saddam Hussein für seinen Krieg gegen den Iran geliefert hatten.

vendredi, 22 mars 2013

The Mackinder factor: On the inconvenience of being Russia

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The Mackinder factor: On the inconvenience of being Russia

Russia replaces the Mongol empire.
Halford Mackinder (1904)

By Nicolas Bonnal

Well, nothing new under the sun: the fear of Russia in Europe was as we know mainly created by the British imperialists, and then 'refurbished' by the American generous and ubiquitous interventionists. As I already showed, British writer Hobson considered that the British Empire was often established on manipulation, false motives, humanitarian reasons, well, on propaganda, to speak a modern word. There was often no economical rationality in it; this is why the financiers and politicians who armed expeditions necessitated propagandists like Kipling. Think of the motivations of one of his most famous short stories, the man who would be a king: Two hundred and fifty thousand men, ready to cut in on Russia's right flank when she tries for India! Napoleon boasted once that from knowing the geography of a state he could deduce his foreign policies. This is why diplomacy has always been a cabalistic science in Russia, a so great country that it had always more than ten boundaries and an incomparable skill in these matters. Disraeli already greeted in his best conspiracy novel that mysterious Russian Diplomacy which so alarms Western Europe...

Western hostility and geopolitical fear of Russia is nothing new. It was embedded since two centuries on various factors: despotism, modern banking system (which the tsars banned), Orthodox faith and then of course communism. Another main factor has been of course the legendary and overvalued theory of Mackinder about the Heartland.

In 1904 this geographer who had written atlases and books for schoolboys, and had been a principal of college, writes a famous article: the geographical pivot of history. Mackinder seems obsessed with the waves of Mongols and tartars that indeed threatened, murdered and plundered more the Russians and Slavic people than the British and the Americans! And he insists, possessed by his idea, upon the following fact: the Russian pass way is fundamental; the Mongol empire is still there, under another name. Famous French historian Grousset wrote later in his balance of history that the red army was 'the new empire of the steppes, blinded and motorized! Unfortunately it is not only a metaphor.

I quote two passages of this famous text. In the first, Mackinder compares the deeds of the West and Russia. In Russia, he defines his intuition:

While the maritime powers of Western Europe have covered the ocean with their fleet, Russia has organized the Cossacks and policed the steppes by setting her own nomads to meet the Tartar nomads.

Is not the pivot of the world's politics that vast area of Euro-Asia which is inaccessible to ships, but is today covered with a network of railways?

The problem is that Mackinder's discovery has become the main ingredient of American interventionism and adventurism since then. We can read in the grand Chessboard of well-known Mr Brzezinski:

Genghis Khan and his successors, by defeating their regional rivals, established centralized control over the territory that latter-day scholars of geopolitics have identified as the global heartland, or the pivot for world power.

As if he was inspired by Tolkien (one ring to rule them all!), Mr Brzezinski adds with his familiar enthusiastic tone:

He (Mackinder) popularized his heartland concept by the famous dictum:

Who rules East Europe commands the Heartland;

Who rules the Heartland commands the World-Island;

Who rules the World-Island commands the world.

This credo of course justifies the western behaviour toward Russia. And I maintain what I wrote earlier: Mackinder's concept may have been wrong or superficial: it just serves western fantasies and agenda. The Heartland means empty and cold areas, devoid of infrastructures and people; they may be rich in resources, but as are many areas in the world; finally there is a great deal of exaggeration in presenting them as the new nest of Genghis Khan, unless you need a giant enemy to fight with. But of course this presentation did not fall into deaf ears. Adds joyfully Mr Brzezinski:

Geopolitics was also invoked by some leading German political geographers to justify their country's "Drang nach Osten," notably with Karl Haushofer adapting Mackinder's concept to Germany's strategic needs. Its much-vulgarized echo could also be heard in Adolf Hitler's emphasis on the German people's need for "Lebensraum."

It is well known now that Mackinder and Karl Haushofer's doctrines of Macht und Raum (power and space) accompanied Hitler's insane policies ("any extension of territory must be done at the expense of Russia") and proficient armies that produced twenty-six millions dead in Slavic countries. The Mongols did come again but from the West. Nazis and fascist presented themselves as the defenders of western civilization against a barbaric and Mongolic bolshevist Asia. This bleak future did not prevent Prophet Mackinder from writing the following lines:

Russian pressure on Finland, on India, on Persia and on China, replaces the centrifugal raids of the steppe men.

This is comparing barely Russians to the hordes of Mongols! Right, Mr Mackinder except the fact that Russia was not the colonial occupier of India (unless we consider Gandhi a KGB agent), neither among the dominating powers that humiliated China in 1900. And who occupied Persia during WW2? And who now is trying to contain China?

In fact Mackinder initiates the process that defends the Anglo-Saxon right to subjugate the world in any place of the world. Being a democracy or a plutocracy or a messianic state or a maritime power is enough to enunciate or apply any diplomatic barbarity; read Hobson again and his insightful analysis of the British Empire. Mackinder followed the path of Mahan, the first theoretician of modern maritime powers, but went further opening the Russophobe agenda of the century. This is a kind of geopolitical paranoia that easily can be turned into a science: you just have to hire and finance scholars. And the surrounded Russian democracy becomes the menacing power that threats the peace of the... new world! When shall we write a Monroe doctrine for central Asia? Or even for Russia? For as stated Mr Brzezinski,

What is Russia? Where is Russia? What does it mean to be a Russian?

More inspired, Mr Brzezinski recalls that the loss of Ukraine was not only geopolitically pivotal but also geopolitically catalytic. This is what Hitler thought too or the German diplomats who signed the treaty of Brest-Litovsk in March 1918.

They understood that the western factor of the Heartland is of course the most important. Mackinder was wrong but not blind; he added finally that "if Germany were to ally herself with Russia, the empire of the world would be then in sight." This is why England preferred to suddenly ally herself with Russia in 1907, even if this decision precipitates the imprudent war of the Kaiser against Russia. It is clear that a friendly diplomacy between Germany and Russia inducing a new European union would solve our problems. It is clear too that a Russian-Chinese friendship is Washington's nightmare. And clear too that the Mackinder factor must be recalled at any moment to understand the most lunatic steps of western diplomacy against Russia. Let us remember its lemma worthy of the Lord of The Rings:

 
Who rules East Europe commands the Heartland;

Who rules the Heartland commands the World-Island;

Who rules the World-Island commands the world.

Nicolas Bonnal

lundi, 18 mars 2013

Rayer des pays de la carte

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« Rayer des pays de la carte » : Qui déroute les «États en déroute»?

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays

Ex: http://www.mondialisation.ca/
 

Une dangereuse rumeur s’est propagée à travers le monde et elle pourrait avoir des conséquences catastrophiques. La légende veut que le président iranien ait menacé de détruire Israël ou, pour citer les propos déformés, dit « Israël doit être rayé de la carte ». Contrairement à la croyance populaire, il n’a jamais fait cette déclaration […] (Arash Norouzi, Wiped off The Map: The Rumor of the Century, janvier 2007.)

Les États-Unis ont attaqué directement ou indirectement environ 44 pays à travers le monde depuis août 1945, certains d’entre eux à plusieurs reprises. Le but affiché de ces interventions militaires était d’effectuer un « changement de régime ». Pour justifier et dissimuler ce qui correspondait à des actions unilatérales et illégales, on a invariablement évoqué les « droits humains » et la « démocratie ». (Professeur Eric Waddell, The United States’ Global Military Crusade (1945- ), Global Research, février 2007)

« Voici un memo du Pentagone qui décrit comment nous allons anéantir sept pays en cinq ans en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et pour terminer, l’Iran ». J’ai dit « Est-il classifié? » Il a dit « Oui monsieur. » J’ai répondu : « Alors ne me le montrez pas. » (General Wesley Clark, Democracy Now, 2 mars 2007.)

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays.

Qui « raye des pays de la carte? » L’Iran ou les États-Unis?

Durant une période appelée euphémiquement l’« après-guerre » – de 1945 à aujourd’hui – les États-Unis ont directement ou indirectement attaqué plus de 40 pays.

Alors que les principes de la politique étrangère des États-Unis prétendent « propager la démocratie », l’interventionnisme étasunien, par des moyens militaires et des opérations clandestines, a donné lieu à la déstabilisation totale et la partition de pays souverains.

Détruire des pays fait partie d’un projet impérial des États-Unis, un processus de domination mondiale. De plus, selon des sources officielles, les États-Unis ont en tout 737 bases militaires à l’étranger (données de 2005).

Le concept d’« État en déroute »

Dans son rapport « Global Trends » (Tendances mondiales, décembre 2012), le National Intelligence Council (NIC), situé à Washington, « prédit » que 15 pays en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient deviendront des « États en déroute » d’ici 2030 en raison de leurs « conflits potentiels et leurs ennuis environnementaux ».

La liste des pays dans le rapport de 2012 du NIC comprend l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Kenya, le Burundi, l’Éthiopie, le Rwanda, la Somalie, la République démocratique du Congo, le Malawi, Haïti et le Yémen. (voir p  39)

Dans le rapport de 2005, publié au début du second terme de Bush, le NIC avait prévu que le Pakistan deviendrait un « État en déroute » d’ici 2015 « car il sera affecté par la guerre civile, la talibanisation totale et la lutte pour le contrôle de ses armes nucléaires ».

Le Pakistan a été comparé à la Yougoslavie, découpée en sept États par procuration après une décennie de « guerres civiles » parrainées par les États-Unis et l’OTAN.

Le NIC prévoyait pour le Pakistan « un destin à la yougoslave […], un pays déchiré par la guerre civile, des bains de sang et des rivalités interprovinciales ». (Energy Compass, 2 mars 2005.)

Bien qu’il affirme que les États en déroute « servent de refuge aux extrémistes politiques et religieux » (p. 143), le rapport ne reconnaît pas que depuis les années 1970, les États-Unis et leurs alliés ont secrètement soutenu des organisations religieuses extrémistes afin de déstabiliser des États-nations laïques et souverains. Et le Pakistan et l’Afghanistan étaient des États laïcs dans les années 1970.

Un « statut d’État en déroute » à la yougoslave ou à la somalienne n’est pas le résultat de divisions sociales internes, mais un objectif stratégique mis en œuvre par des opérations clandestines et des actions militaires.

Fund for Peace, dont le siège est à Washington et le mandat consiste à promouvoir « une sécurité durable par la recherche », publie (annuellement) un « Index des États en déroute » basé sur une évaluation des risques (voir la carte ci-dessous). Trente-trois pays (compris dans les catégories Alerte [rouge] et Avertissement [orange]) sont identifiés comme étant des « États en déroute ».

Selon Fund for Peace, les États en déroute sont également des « cibles pour les terroristes liés à Al-Qaïda ».

Le classement annuel des pays par Fund for Peace et Foreign Policy indiquant les symptômes des États en déroute/fragiles est publié au moment où le monde s’inquiète de plus en plus du sanctuaire étatique au nord du Mali où s’établissent des extrémistes liés à Al-Qaïda pour l’expansion du djihad.

Inutile de dire que l’histoire d’Al-Qaïda comme élément du renseignement étasunien, son rôle dans la division des factions et l’instabilité au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique subsaharienne n’est pas mentionnée. Les activités des unités djihadistes d’Al-Qaïda dans la plupart de ces pays relèvent d’un programme clandestin diabolique du renseignement.

Les États « faibles » et « en déroute » : une menace pour les États-Unis

Selon une logique tordue du Congrès étasunien, les « États en déroute plus faibles » constituent une menace pour la sécurité des États-Unis : « [P]lusieurs menaces [émanent] d’États décrits soit comme étant faibles, fragiles, vulnérables, défaillants, précaires, en déroute, en crise ou déstructurés ».

Lorsque la Guerre froide a pris fin au début des années 1990, les analystes ont pris conscience de l’émergence d’un environnement de sécurité internationale dans lequel les États faibles et défaillants devenaient des véhicules pour le crime organisé international, des voies pour la prolifération nucléaire et des points chauds pour les conflits civils et les urgences humanitaires. Les menaces potentielles à la sécurité nationale des États-Unis que posent les États faibles et défaillants est devenue davantage évidente avec les attentats du 11-Septembre 2001 contre les États-Unis commis par Al-Qaïda, organisés par Oussama ben Laden à partir du refuge offert par l’Afghanistan. Les événements du 11-Septembre 2001 ont poussé le président George W. Bush à déclarer dans la Stratégie de sécurité nationale des États-Unis de 2002 que les « États faibles comme l’Afghanistan peuvent poser un danger aussi grand pour nos intérêts nationaux que les États forts ». (Weak and Failing States: Evolving Security, Threats and U.S. Policy, Rapport du CRS pour le Congrès des États-Unis, Washington, 2008.)

Dans ce rapport du CRS du Congrès, on ne mentionne toutefois pas que « les points chauds du crime organisé et les conflits civils » sont le résultat d’opérations clandestines du renseignement  étasunien.

Fait amplement documenté, l’économie afghane de la drogue, générant plus de 90 pour cent des réserves mondiales d’héroïne, est liée à une opération de blanchiment d’argent de plusieurs milliards de dollars impliquant de grandes institutions financières. Le commerce de la drogue en provenance de l’Afghanistan est protégé par le CIA et des forces d’occupation des États-Unis et de l’OTAN.

La Syrie qualifiée d’« État en déroute »

Les atrocités commises contre la population syrienne par l’Armée syrienne libre (ASL), appuyée par les États-Unis et l’OTAN, créent les conditions favorisant une guerre confessionnelle.

L’extrémisme confessionnel favorise le démantèlement de l’État-nation qu’est la Syrie ainsi que la fin du gouvernement central à Damas.

Le but de la politique étrangère de Washington est de transformer la Syrie en ce que le NIC appelle un « État en déroute ».

Le changement de régime implique le maintien d’un gouvernement central. Alors que la crise syrienne se développe, l’objectif ultime n’est plus le « changement de régime », mais la destruction et la partition de la Syrie en tant qu’État-nation.

La stratégie des États, de l’OTAN et d’Israël consiste à diviser le pays en trois États faibles. De récents reportages indiquent que si Bachar Al-Assad  « refuse de démissionner, la Syrie « deviendra un État en déroute comme la Somalie ».

L’un des possibles « scénarios de démantèlement » rapporté par la presse israélienne est la formation d’États, séparés et « indépendants », sunnite, alaouite-chiite, kurde et druze.

Selon le major-général Yair Golan des Forces de défense d’Israël (FDI), « la Syrie est dans une guerre civile qui fera d’elle un État en déroute où se propagera le terrorisme » et les FDI analysent actuellement « comment la Syrie se démantèlerait ». (Reuters, 31 mai 2012.)

En novembre l’ambassadeur de la paix des Nations Unies Lakhdar Brahimi a laissé entendre que la Syrie deviendrait « une nouvelle Somalie […] mettant en garde contre un scénario où les seigneurs de guerre et les milices remplissent un vide laissé par l’effondrement de l’État ». (Reuters, 22 novembre 2012.)

« Ce que je crains est pire […], que l’État s’effondre et que la Syrie se transforme en Somalie. »

 « Je crois que si l’on ne s’occupe pas de cette question correctement, la partition ne sera pas le problème mais plutôt la « Somalisation » : l’effondrement de l’État et l’émergence de seigneurs de guerre, de milices et de groupes de combattants. » (Ibid.)

Ce que l’envoyé de l’ONU a omis de mentionner est que le démantèlement de la Somalie était délibéré. Il faisait partie d’un projet militaire et du renseignement des États-Unis, désormais appliqué à plusieurs pays ciblés du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie qualifiés d’« États en déroute ».

Voici la question principale : qui déroute les États en déroute? Qui les « anéantit »?

Le démantèlement planifié de la Syrie en tant qu’État souverain relève d’un plan régional intégré d’ordre militaire et des services de renseignement comprenant le Liban, l’Iran et le Pakistan. Selon les « prédictions » du NIC, le démantèlement du Pakistan devrait se produire au cours des trois prochaines années.

Michel Chossudovsky

Article original: “Wiping Countries Off the Map”: Who’s Failing the “Failed States”, publié le 29 décembre 2012.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

 

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en plus de 20 langues).

 


Guerre et mondialisation


Mondialisation de la pauvreté.


 

samedi, 16 mars 2013

Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?

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Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?

Obiettivo Siria tra disinformazione mediatica e mistificazione

Federico Dal Cortivo

Ex: http://www.rinascita.eu/

La Siria è sotto tiro da mesi oramai e dopo la liquidazione della Libia di Gheddafi , l’apparato bellico e mediatico degli Stati Uniti e dei suoi fidi alleati, ha iniziato a muoversi contro il legittimo presidente siriano Bashar al Assad. Una guerra al momento fatta d’ intelligence, gruppi ben armati di mercenari, operazioni sotto copertura, provocazioni, che hanno già causato migliaia di vittime tra la popolazione civile e tra le forze di sicurezza governative. I fatti riportati dai media embedded tutti allineati al mainstream imposto da Washington , ogni giorno ci dipingono una Siria nel caos, un presidente delegittimato,una forza di opposizione che gode del pieno consenso dei siriani e una popolazione in attesa di essere “ liberata” . Ne abbiamo parlato con il dott. Giannantonio Valli che è stato di recente in visita a Damasco.
 
Dott.Valli innanzitutto una premessa, lei in una recente conferenza ha esordito parlando della totale disinformazione che c’è sull’argomento Siria. Giornali, riviste, canali televisivi tutti salvo rare e lodevoli eccezioni ci propinano ripetitivamente la solita immagine degli insorti liberatori e dei governativi oppressori, come giudica la libertà di stampa in Italia oggi e in Europa in generale?


Il paradigma storico-politico dal quale l’umanità viene conformata dal secondo conflitto mondiale o per dirla più semplicemente la cornice che inquadra la ricezione delle informazioni da parte dell’uomo comune, è stato forgiato da precise centrali di guerra psicologica. Tali centrali altro non sono che le dirette eredi della Psychological Warfare Branch angloamericana. La creazione dei più diversi immaginarii è quindi, da un lato, il risultato pressoché inconscio della conformazione dei cervelli dell’uomo democratico, dall’altro dell’incessante opera dei mezzi di comunicazione di massa. Questi ultimi rispondono, in ogni Paese dell’Occidente, per il 99 per cento ai potentati finanziari, padroni pure della quasi totalità delle forze politiche maggiori. La residua libertà, di stampa e più latamente di informazione, è dovuta a voci assolutamente coraggiose, che mettono in discussione non tanto questo e quel singolo fatto, ma le radici stesse, ideologiche e storiche, del mondo attuale. Tra queste mi piace ricordare, per la loro serietà, coerenza e irriducibilità al Sistema, il quotidiano Rinascita e la rivista l’Uomo libero, come pure i siti internetici olodogma e syrian free press network. Quest’ultimo è la maggiore e più obiettiva fonte di informazione sugli eventi siriani. Come ho detto in una recente intervista radiofonica al periodico online La voce del ribelle, tale sito, oltre ad un’infinità di notizie, smentite e rettifiche, diffonde sia filmati girati dai cosiddetti ribelli «siriani», sia filmati di provenienza governativa. Tra questi, anche i telegiornali siriani, la cui diffusione viene impedita da mesi, alla faccia del pluralismo vantato dalla cosiddetta Libera Stampa, dai canali satellitari non solo occidentali, ma in primo luogo delle petromonarchie saudita, emiratica e qatariota. Li si guardi. Ognuno giudichi poi da sé, con la propria testa, la propria sensibilità, la propria coscienza. Quanto alle mie convinzioni sugli eventi siriani, oltre che sulle citate testate, mi sono basato sull’analisi degli eventi dell’ultimo trentennio, su una quindicina di volumi, reperibili con qualche impegno per ogni volonteroso che non voglia farsi accecare dalla propaganda degli aggressori, ed infine sulle impressioni ricavate dal mio viaggio in Siria nel maggio 2012. Una settimana non permette certo di conoscere la realtà di un Paese nella sua complessità. Ma io, a differenza della quasi totalità dei giornalisti di regime, ci sono stato. A mie spese. Il mio cervello non lo paga nessuno.
 
Veniamo alla Siria, che da tempo faceva parte di quella lista di “Stati canaglia” stilata dal Dipartimento di Stato statunitense e quindi prima o poi sarebbe finita sotto il mirino di Washington, quali sono state a suo avviso le ragioni principali di quest’ offensiva a tutto campo contro Damasco?


La Sua domanda mi permette di proseguire il discorso in tutta naturalezza. In effetti, come ho detto alla televisione siriana, non si può capire il problema Siria se non lo si inquadra in una più ampia visione ideologica e in una strategia economico-geopolitica. Ideologia e strategia non solo americane, ma più ampiamente mondialiste, vale a dire giudaiche. Avere bollato da decenni la Siria come «Stato canaglia» ha significato, per gli Occidentali (mi riferisco agli Stati Uniti, all’Inghilterra, alla Francia e ad Israele, eterno nemico con il quale mai Damasco ha sottoscritto un trattato di pace) tenere sotto scacco quel Paese fin dagli ultimi anni Settanta. In questa ottica, è comprensibile che la diffamazione di ogni atto del governo siriano sia stata e venga condotta col massimo della tenacia e della «buona coscienza» democratica. «Buona coscienza» che io riconosco non solo ai giornalisti della cosiddetta Libera Stampa, ma persino ai loro direttori e ai più «autorevoli» commentatori. Tra questi ultimi cito, persona tra le più velenose, l’ex ambasciatore Sergio Romano. Gran penna del Corriere della Sera, costui non perde occasione per pedissequare, con supponenza, la versione degli eventi siriani data dal foglio che lo nutre. Invero, oggi, la battaglia non la si vince tanto sul campo con le armi, quanto con la conquista dei cervelli dei sudditi democratici. Al contrario del nostro Solone, io ho potuto fare esperienza diretta, vedere coi miei occhi, toccare con le mie mani, come sia possibile manipolare le coscienze. Quella in atto è in primo luogo una guerra mediatica. Prima che sul campo, la guerra oggi si vince, ripeto, invadendo la mente degli individui. Sono quindi lieto – tristemente lieto – per avere assistito di persona alla creazione di realtà fittizie con immagini manipolate e le menzogne più sordide. In particolare, mi riferisco ai massacri compiuti nell’ultimo ventennio da Stati Uniti, Inghilterra, Francia e Israele col massimo di buona coscienza e avallati dalla complicità, dalla viltà dei popoli del Libero Occidente. Prima però di trattare dell’aggressione alla Siria, mi permetta di rammentare sette altri casi di menzogna, altrettanto atroci.


1. Per l’Iraq di Saddam Hussein ricordo, del 1990, la farsa delle incubatrici svuotate negli ospedali del Quwait, coi neonati scagliati a terra dai soldati iracheni. E l’anno dopo le strisce verdi della contraerea nel cielo notturno, con le quali l’emittente al-Jazeera, da poco fondata dal Qatar con supervisione ebraico-americana, ci ha suggestionato, facendoci credere di assistere ad una «guerra in diretta». Ricordo, del 2003, la bufala delle «bombe intelligenti» e delle «fiale di antrace» – rammenta Powell, il Segretario di Stato, sventolante la mitica provetta di liquido giallo? Ricordo il cormorano nero dagli occhi rossi coperto di petrolio a «provare» l’«infamia ecologica» di Saddam. Mi permetta di sottolineare l’importanza anche dei colori nella creazione degli immaginari fissati nei cervelli delle masse, mille volte più forti di tante parole: verde, giallo, nero, rosso... E poi le fantomatiche «armi di distruzione di massa», pretesto per il nuovo massacro dopo il decennale stillicidio di bombe clintoniano. Prova generale per i successivi in Afghanistan, Libia e Siria.


2. Svaniti da ogni memoria sono i 200.000 – sottolineo, duecentomila – morti del golpe algerino compiuto nel 1992 dai militari massonici dopo la vittoria elettorale del Fronte Islamico di Salvezza. Duecentomila persone, per la quasi totalità stragizzate in un decennio. Vittime non solo i protestatari cui sarebbe andata la legittima vittoria – e della cui radicalizzazione successiva, e ribadisco: successiva, non dovremmo quindi stupirci – ma anche migliaia di semplici cittadini tacciati di connivenza. A carte ribaltate rispetto agli eventi siriani, è conferma di quanto dico l’ammissione del supergiornalista Lorenzo Cremonesi sul Corriere della Sera del 19 gennaio. Le cito: «Si affinò la tecnica dei massacri di civili imputandoli poi agli islamici per ingraziarsi la popolazione. Mohammed Samraoui, ex numero due dell’antiterrorismo, in un libro del 2003 [...] citava una frase che usava ripetere il suo capo diretto, Smail Lamari: “Sono pronto ad eliminare tre milioni di algerini pur di mantenere la legge e l’ordine”».


3. E il massacro del popolo serbo operato dalla NATO seminando il paese di uranio. Uranio per il quale sono morti e muoiono tuttora di cancro centinaia di nostri soldati inviati in quella missione «di pace». Massacri compiuti non solo dai delinquenti albanesi , addestrati, armati e guidati dagli americani, ma anche dai bombardieri partiti dall’Italia. Dalle basi concesse al Grande Fratello Capitalista dal comunista Massimo D’Alema, promosso capo del governo alla bisogna. E quindi sbrigativamente scaricato. E qui apro una parentesi, e non parlo dei famigerati «danni collaterali», espressione da allora entrata nell’immaginario collettivo. «Collaterali», anche se furono scientemente voluti per logorare e demoralizzare i serbi. Sottolineo come obiettivo primario degli Occidentali fu, allora come oggi, silenziare i mezzi di comunicazione non conformi. E tanto più quelli nemici, in particolare le televisioni.
Allora quella serba, bombardata con qualche «distrazione» a monito contro la Cina... nell’attacco, ricorderà, morirono, istruttivamente, cittadini cinesi. E nel 2011 la televisione libica, colpita perché, dissero i virtuosi delle democrazie, «era di parte» e «mentiva». E l’anno dopo, ed oggi la televisione siriana per mano di ben istruiti terroristi, con l’uccisione di decine di giornalisti. E tutto senza alcuna protesta dei loro «colleghi» occidentali. Ultima ma non ultima riprova dell’idea occidentale di libertà di informazione: all’inizio di settembre 2012 sono stati oscurati i canali televisivi al-Ikhbariya e al-Dunya. Dopo il successo di Damasco nell’affrontare il feroce attacco occidentale, armato e mediatico, gli amministratori del satellite NileSat, hanno non solo violato i termini del contratto, ma anche brutalmente violato le regole deontologiche dell’informazione.


4. Ricordo poi due eventi gemelli: la cacciata dei giornalisti dalla città ribelle di Falluja in Iraq nell’aprile 2004, per settimane stragizzata all’uranio e al fosforo bianco dagli USA, e la cacciata dei giornalisti da Gaza nel dicembre 2008, città e terra stragizzate all’uranio e al fosforo bianco da Tel Aviv con l’Operazione Piombo Fuso. Da quell’Israele, che avrebbe aggredito l’Iran già nel 2006 se non fosse stato fermato sui confini dagli Hizbollah. Schiumando rabbia, Israele distrusse allora dall’aria, strategia dei vigliacchi, le infrastrutture civili. Ponti, strade, scuole, ospedali, abitazioni, acquedotti, elettrodotti, e quant’altro. Tutto distrutto, contro ogni norma di diritto bellico. Nessuna reazione dall’ONU, silenzio dal Tribunale dell’Aja, guaiti dal Vaticano. Al contrario, le falsità create da al-Jazeera e da al-Arabiyya, come pure i filmati girati dai terroristi, vengono ripresi da ogni televisione e giornalone occidentale. E riproposti a distanza, anche se da tempo smascherati come falsi.


5. Solleticando il buon cuore dei sudditi democratici, dei minimalisti di buona famiglia, di quelli che vedono l’albero e non si accorgono che fa parte di una foresta, l’Afghanistan è stato devastato all’insegna di «liberare le donne dal burqa». Che, infatti, è rimasto lì come prima.
In compenso, oltre ad avere impiantato enormi basi militari, fatto affari con la ricostruzione di quanto avevano distrutto, portato alle stelle la produzione di oppio, gli americani continuano a seminare stragi anche da decine di migliaia di chilometri di distanza attraverso i droni. In particolare, stragizzando qualunque assembramento «sospetto», come quelli durante le feste di nozze.


6. Quanto alla cosiddetta «primavera araba», spacciata per moti di libertà in particolare dalle sinistre di ogni sfumatura, ci accorgiamo solo ora che il vero obiettivo della messa in scena era propiziare un «inverno libico» e, Dio non voglia, siriano. Aggredita a occidente a partire da una Tunisia destabilizzata, ad oriente da un Egitto destabilizzato, bombardata dal mare e dall’aria sempre contro ogni norma di diritto bellico, la Libia ha finora visto il massacro di 120.000 suoi cittadini. Con bombe a sottrazione di ossigeno, bruciato da ogni bomba su un’area di ventimila metri quadri, tre campi di calcio. Con bombe a frammentazione. Con una pioggia di fosforo, proiettili all’uranio, missili a gas nervini. Con crani esplosi a colpi di mitra e persone sgozzate. Massacro operato dai tagliagole armati dall’Occidente, così come dai bombardamenti «umanitari» franco-anglo-americani. Ai quali si è accodato, violando la Costituzione e su istigazione del quirinalizio comunista Napolitano, lo sciacallo italiano. Nella fattispecie, il governo berlusconico, quintocolonnato dal ministro degli Esteri Frank Frattini. Ma poi, dov’erano quelli che nel 2003 appendevano gli stracci arcobaleno della «pace» contro Bush? E così la Libia è stata riportata all’ovile occidentale dopo quarant’anni di indipendenza e un’eroica resistenza durata di sette mesi fino all’assassinio del colonnello Gheddafi. Una resistenza tuttora in atto, nel silenzio della Disinformazione Corretta. E questo, aggiungo, senza contare la popolazione angariata e le decine di migliaia di lealisti tuttora incarcerati, torturati e massacrati per essere rimasti fedeli ad un legittimo governo. Ma, talora, chi semina vento raccoglie tempesta. L’11 settembre – un altro 11 settembre, ricorrenza mitopoietica dell’operazione Torri Gemelle – sono stati linciati tre marines e l’ambasciatore americano a Bengasi... ci dicono ad opera della «furia fondamentalista». La causa: una «imperdonabile» offesa inferta a Maometto dal cinema hollywoodiano. Con tutta evidenza, contro gli Apprendisti Stregoni del «laico» Occidente si sta rivoltando un mostro da loro scatenato contro Gheddafi. Nessuna pietà, me lo lasci dire, ho provato per l’ambasciatore, uno degli organizzatori dei massacri di Libia. Ne potrei provare un pizzico, per carità solo un pizzico, se l’Abbronzato di Washington si cospargesse di cenere per la morte inferta «per sbaglio», dai suoi, all’ultimo cammelliere dell’ultima oasi libica. O all’ultimo spazzino dell’ultima cittadina libica, massacrato perché pubblico dipendente.


7. Nessuno ha poi parlato, se non per un giorno, del Bahrein, ove la repressione dei moti di libertà da parte sciita, quelli sì veri, ha visto il mitragliamento della popolazione da parte degli elicotteri americani e l’invasione delle truppe saudite, chiamate dall’emiro. Inoltre, la polizia ha imprigionato e torturato decine – sottolineo, decine, il che rende l’’ampiezza della repressione – di medici, accusandoli di complicità coi dimostranti per avere curato i feriti. All’inizio dello scorso settembre, dopo un anno e mezzo dai moti, decine di manifestanti – ovviamente, i sopravvissuti – sono stati condannati a pene che giungono all’ergastolo. E questo, nel più completo silenzio della stampa e di ogni organizzazione umanitaria. E le rivolte, queste sì vere e legittime, e la repressione continuano tuttora, nel più laido silenzio della Grande Stampa Democratica.


E mi fermo, ricordando l’imbonimento mediatico, quanto alla Siria, compiuto per le stragi, veramente istruttive, di Houla, Daraya, Deir al-Safir (colpi di mortaio su un asilo, spacciati per bombardamento aereo governativo), Halfaya (scoppio di esplosivi in un covo terroristico, spacciato per bombardamento aereo governativo di una panetteria con la gente in coda... morti duecento, poi cento, poi trenta, poi venti, poi boh!), Aleppo (missili o colpi di mortaio sull’università e gli studenti in esame, sempre attribuiti al governo) ed ancora Aleppo (un’ottantina di corpi nel canale, cittadini assassinati con le mani legate dietro la schiena). Nessun problema poi, ottenuto il risultato con titoloni, ad ammettere nelle pagine interne, dopo qualche settimana, la responsabilità dei tagliagole e non del governo siriano. Tanto, cosa ricorda il suddito democratico, tra migliaia di altre notizie e in mezzo a tutti i suoi problemi? Altro che la «verità» di chi spaccia filmati girati su regia occidentale! Vedi i 40 bambini di Houla, il 25 maggio. Cadaveri veri, bambini e familiari colpiti da breve distanza o con le gole tagliate, fatti passare per vittime dell’esercito, quando tutti erano di famiglie filogovernative. Verità ammessa tre mesi dopo, ad esempio, dalla Frankfurter Allgemeine, ma ignorata da ogni altro giornalone. Cento innocenti massacrati, foto truccate, immagini scattate anni prima in Iraq e a Gaza. Di bambini vittime del fuoco americano e israeliano. Egualmente massacrati dai terroristi nelle case e per le strade sono stati, il 25 agosto, i 245 civili di Daraya presso Damasco. E sempre la strage è stata attribuita, prima di svanire d’un botto dai giornali, all’esercito.
 
L’attacco era stato preparato da qualche tempo, basta scorrere le pagine internet del Brooking Institute e del Saba Center, noti think thank della potente lobby sionista statunitense, oppure dare uno sguardo alla rivista Foreingn Policy che a novembre 2011 ospitava un intervento di Hillary Clinton dall’eloquente titolo “Il secolo pacifico dell’America” vera e propria dichiarazione bellica contro il Vicino Oriente.


Quindi stiamo solo assistendo all’applicazione della geopolitica statunitense, che andando a ritroso s’ispira a Zbigniew Brzezinski il quale nel celebre libro “La grande scacchiera” aveva tracciato le linee guida per il controllo dell’Eurasia. Lei dott. Valli che ne pensa?


In un’intervista televisiva a Damasco mi è stato chiesto: perché la Siria? Ho risposto che non è solo questione di geopolitica o di economia, ma anche di ideologia. I piani degli aggressori datano da decenni, sono piani a lunga scadenza. L’obiettivo finale, il messianico obiettivo finale, è la distruzione delle nazioni e l’instaurazione di un unico governo mondiale. A guida, ovviamente, americana. A guida, ovviamente, dell’Alta Finanza. A guida, ovviamente, giudaica. Un governo che, delira il profeta Isaia, tramuterà le spade in falci e le lance in vomeri d’aratro. E dove il leone si pascerà di fieno a fianco dell’agnello, senza mangiare l’agnello. Potenza dell’ingegneria genetica! Sappiamo che non è un complotto, un tenebroso complotto. Un complotto, quando gli scopi sono stati dichiarati a tutte lettere – ripeto: a tutte lettere – dagli stessi autori in decine di pubblicazioni? Cerchiamo di essere seri. Non prendiamoci in giro.


È una strategia pensata in ogni aspetto, non un complotto. Chi parla di complotto è un mistificatore. Uno che nuota nel torbido. O, altrimenti, un perfetto ignorante.
Di queste pubblicazioni, progenie di precedenti progetti, cito solo tre esempi.


(A) Nel 1997 Brzezinski, l’ebreo polacco da Lei citato, consigliere di sei presidenti da Carter ad Obama, democratici come repubblicani, pubblicò The Great Chessboard, “La Grande Scacchiera - Il mondo e la politica nell’era della supremazia americana”. Suggerendo di adoperarsi per fare scoppiare conflitti interetnici nei più diversi paesi, Brzezinski ammonisce che in futuro «la capacità degli Stati Uniti di [continuare ad] esercitare un’effettiva supremazia mondiale dipenderà dal modo in cui sapranno affrontare i complessi equilibri di forze nell’Eurasia, scongiurando soprattutto l’emergere di una potenza predominante e antagonista in questa regione».


(B) Nello stesso 1997 una trentina di neoconservatori, ventotto almeno dei quali ebrei e anime nere bushiane, lanciò il Project for the New American Century, “Progetto per il Nuovo Secolo Americano”, che rilanciava le tesi di Brzezinski, suggerendo i necessari comportamenti applicativi.


(C) Similmente, un gruppo di intellettuali israeliani capeggiati dall’influente politologo Oded Yinon aveva codificato, fin dal 1982, quindi ben quindici anni prima dei confratelli di oltreoceano, la preventiva distruzione di ogni Stato considerato nemico.


Cinque sono state le fasi di tale strategia. La prima: scagliare in una guerra contro l’Iran khomeinista un Iraq stupidamente caduto nella trappola e quindi, dopo averlo indebolito, spiazzarlo economicamente. La seconda: occupare l’Iraq e impadronirsi delle sue risorse energetiche, eliminando al contempo uno dei più tenaci nemici di Israele e interrompendo la continuità territoriale tra Siria ed Iran. La terza: occupare l’Afghanistan e impiantare basi nell’ex Asia sovietica, condizionando a nord la Russia e accerchiando da oriente l’Iran, già possedendo a sud il controllo del Golfo.


La quarta: assicurarsi, in vista di una guerra con l’Iran, le ingenti risorse energetiche libiche, spegnendo al contempo le velleità panafricaniste di Gheddafi e testando le reazioni del duo Russia-Cina. La quinta: eliminare il baluardo geografico e militare siriano, premessa per l’aggressione all’Iran.
Sull’onda delle secolari teorizzazioni massoniche dell’«Ordo ab chao, Ordine dal caos», sull’onda di quel «caos creativo» cantato nel 2006 dal Segretario di Stato bushiano Condoleezza Rice, possiamo definire tale strategia «geopolitica del caos», espressione coniata dallo storico Paolo Sensini. I Signori del Caos vogliono frantumare gli Stati laici e modernizzatori – Iraq, Libia, Siria e, anche se non è propriamente laico, l’Iran sciita di Ahmadinejad – in miniregioni in lotta una contro l’altra per motivi etnici e religiosi. Un federalismo in salsa orientale. Uno Stato dopo l’altro, la «politica del carciofo». Eliminare una foglia dopo l’altra, fino a giungere al cuore. L’ultima foglia è l’Iran. Il cuore, il nemico strategico dell’Alta Finanza, sono la Russia e la Cina. In particolare, per l’estensione del suo territorio e la ricchezza in materie prime di ogni genere, la Russia. Ma i giochi non sempre riescono, e l’ultimo osso sarà troppo duro per questa banda di assassini. Anche la distruzione economica dell’Europa, in quanto potenza alternativa agli USA, rientra nei loro piani. Quanto alle modalità dell’applicazione di tale strategia, invito ad informarsi sul rivelatore volume dell’ebreo Gene Sharp, attivo fin dal 2004, «Come abbattere un regime», edito in Italia da Chiarelettere nel 2011.
 
Quale è a suo avviso il ruolo che stanno ricoprendo la Russia,la Cina e l’Iran in questa fase?


Proprio di recente la Repubblica Islamica dell’Iran ha presentato una sua proposta di pace in sei punti per uscire dalla crisi ribadendo ancora una volta la posizione pacifica di Teheran.
Dopo avere abbandonato al suo destino la Libia, Russia e Cina hanno preso una netta posizione all’ONU ponendo il veto sulla terza «zona di non volo» pretesa (dopo la prima in Iraq e la seconda appunto in Libia) dagli aggressori mondialisti. Date le loro dimensioni, le loro economie ed i loro armamenti, Russia e Cina sono potenze globali, per cui, consapevoli della sostanziale ostilità americana nei confronti di entrambi, devono giocare su diversi scacchieri. Come che sia, all’errore storico di valutazione compiuto nel caso libico potranno rimediare con grande difficoltà. Resta la bruciante lezione, che certo non dimenticheranno. L’ipocrisia, il cinismo, l’arroganza e la violenza adoperati dagli Occidentali – l’ignobile mosca cocchiera fu la Francia – saranno una lezione perenne per chiunque voglia ancora prestare fede alle Grandi Carte, dell’ONU come delle Democrazie. Dopo l’«ingenuità» di allora, quali furono gli altri motivi dell’indecisionismo russo-cinese? Certamente la freddezza, o se vogliamo l’«equidistanza», mostrata da sempre da Gheddafi nei loro confronti. Di un Gheddafi non solo illuso dal «patto di amicizia» stipulato con l’Italia (che avrebbe dovuto tutelarlo non mettendo a disposizione dei suoi nemici le basi per un’aggressione aerea), ma anche, tutto sommato, illuso dalle «garanzie» cartacee dello statuto dell’ONU. Quanto alla politica di Russia e Cina nei confronti della Siria, devo dire che, a differenza della Russia putiniana, della Cina io non mi fido affatto. La Russia ha concreti, essenziali interessi geopolitici alla sua periferia. Se cadesse la Siria non avrebbe più sbocco navale sul Mediterraneo, ma, cosa ancora più importante, i suoi nemici occidentali avrebbero mano totalmente libera sui suoi confini meridionali. Pensiamo al caso Georgia, a ragione bacchettata duramente nel 2008. Per la Cina conta, invece, in primo luogo l’Iran, uno tra i suoi primi fornitori energetici.
L’Iran sciita sa benissimo di essere nel mirino da un lato delle petromonarchie sunnite infeudate agli americani, dall’altro degli Occidentali e di Israele. Se non vuole crollare come Stato e infeudarsi a Washington e Tel Aviv, non può assolutamente permettersi di perdere la Siria. Non solo per le affinità ideologico-religiose, ma per concreti interessi strategici geopolitici. Quanto alla proposta di pace cui Lei accenna, da un lato confesso di non averne preso documentata visione, dall’altro mi permetto di ritenerla un passo che, seppur doveroso nell’ambito della politica internazionale e mediatica, sarà del tutto infruttuoso, data la determinazione degli aggressori occidentali. Questi delinquenti politici, che in tempi più fausti sarebbero stati pubblicamente impiccati per i loro crimini – parlo di supercriminali come Sarkozy, Hollande, Obama, Erdogan, Netanyahu, i sauditi e i qatarioti, come pure dei loro portaborse italiani – si sono spinti ormai troppo avanti. Ritengo difficile, per non dire impossibile, non solo che questa banda ripieghi rientrando nei ranghi del diritto internazionale, ma anche che si arresti in una sorta di nuova guerra fredda.


Chi sono invece i nemici principali della Siria?


Ogni aggressore della Siria ha i propri obiettivi. In prima fila – per quanto silenzioso, dato che per lui agisce l’intero Occidente – resta sempre Israele, per il quale Damasco è non solo il nemico tradizionale, ma l’ultimo ostacolo per l’aggressione all’Iran, pianificata da anni.
A ruota segue il suo grande satellite a stelle e strisce. La distruzione di un altro anello dell’Asse del Male risale non ai repubblicani Bush padre né a Reagan, ma al democratico Carter.
Al Nobel per la pace Carter, al buono e mite democratico, che trentatré anni fa avviò la destabilizzazione della Siria.


Vale a dire, tre anni prima che Hafez al-Assad, il padre dell’attuale presidente, reprimesse il terrorismo dei Fratelli Musulmani, mobilitati fin dal 1971 contro il «testo ateo» della Costituzione. Sulla stessa linea si è messo, con più concreti ordini operativi, nel marzo 2005 Bush figlio.
La scoperta, in questi ultimi anni, di enormi depositi di gas e petrolio al largo delle coste siriane è un’altra motivazione per l’intervento dei predatori occidentali.


Quanto a Londra e Parigi, i due compari ricalcano un colonialismo nato nel maggio 1916 e proseguito coi Mandati loro assegnati dopo la prima guerra mondiale dalla Società delle Nazioni. Cioè, da loro stessi. Violando ogni norma, Parigi non solo staccò dalla Siria nel 1923 il territorio libanese, da sempre provincia di Damasco, ma nel giugno 1939, per ingraziarsi la Turchia in vista della nuova, programmata guerra mondiale, le cedette l’intera provincia di Alessandretta con Antiochia. Infine, un punto ancor più significativo, almeno sotto l’aspetto simbolico, è che le bande terroristiche del cosiddetto «Libero Esercito Siriano» sventolano oggi, senz’alcuna vergogna, la bandiera con la striscia verde e le tre stelle rosse. Quella dei servi, della Siria coloniale francese.


Secolare è poi l’ostilità tra Istanbul e Damasco, cui si aggiunge l’odio religioso tra la Turchia sunnita e l’Iran sciita. Nonché, con più concrete motivazioni, la volontà turca di diventare il principale crocevia, e quindi controllore, energetico dal Medio Oriente e dall’Asia Centrale all’Europa.
I regimi feudali di Arabia e Qatar, stretti agli USA fin dal febbraio 1945 da un ferreo patto in cambio della più totale acquiescenza, aggiungono ai predominanti motivi economici l’odio per il laicismo siriano che difende la convivenza delle più varie fedi ed etnie.


Intrisa di wahabismo – una ideologia messianica fondata da criptoebrei come criptoebrei furono i fondatori del clan dei Saud – l’Arabia è l’unico paese al mondo a trarre il nome non da un popolo né da un credo, ma da una famiglia. Quasi che lo Stato e il popolo siano proprietà personale di qualche migliaio di principotti. Invero, non esiste «il mondo arabo», e neppure «il mondo islamico», intesi come entità omogenee spinte contro l’Europa da un interesse comune o da un’ideologia unificante. Esistono solo paesi arabi, o islamici, in lotta fra loro. Divisi da concreti interessi, da rivalità geopolitiche, da settarismi religiosi. Paesi vassalli degli Stati Uniti, a partire dal Marocco fino agli Emirati Uniti.
Sono del tutto infondate due tesi. La prima, che vede in Siria una rivolta di popolo contro il cosiddetto «clan» alauita del presidente Bashar. La seconda, che vede in atto una guerra civile. Per quanto esistano frange di opposizione antigovernativa più o meno radicali, non è una rivolta, non è una guerra civile, cioè un conflitto fra due componenti sostanziali di una stessa società. È invece una feroce aggressione dall’esterno, voluta dagli Occidentali, dalle petromonarchie e dalla Turchia. I loro strumenti sono bande di fanatici religiosi, di sperimentati mercenari, di sadici criminali.


Contro la splendida realtà siriana di umana convivenza, l’Occidente ha scagliato centomila tagliagole. Qualche decina di migliaia di terroristi autoctoni, pressoché tutti delinquenti comuni e latitanti condannati con pene anche fino all’ergastolo; ben più numerosi e in posizione trainante sono quelli giunti dall’estero. Mercenari sperimentati in Libia, Iraq ed Afghanistan. Pazzoidi religiosi arrivati da Marocco, Algeria, Tunisia, Libano, Giordania, Yemen e Pakistan. Guerriglieri salafiti e wahabiti. intossicati da un credo ottuso, esaltati contro l’«eretico» Bashar che permette a cristiani, drusi e altri non musulmani di convivere a parità di diritti con la maggioranza sunnita.. Bande di terroristi salafiti, wahabiti, alqaedisti messe in piedi dalla CIA. Armati, addestrati, pagati e guidati dall’Occidente «laico e progressista».


Assassini che soprattutto all’inizio, quando la mano delle autorità è stata leggera per mesi, dapprima nelle zone più periferiche poi in quartieri delle grandi città hanno creato repubblichette partigiane ove regnava la violenza più cruda. Dove hanno compiuto attentati con mortai, autobombe, lanciarazzi e, ritiratisi sotto la pressione dell’esercito, con mine a scoppio ritardato. Dove hanno incendiato e distrutto monumenti millenari come il vecchio mercato di Aleppo, patrimonio dell’UNESCO. Dove hanno distrutto centinaia di scuole e ambulatori. Dove hanno sgozzato, decapitato, squartato, mutilato impiegati statali, poliziotti, amministratori, insegnanti, medici, religiosi non allineati. Dove hanno sequestrato e massacrato nei modi più efferati, nella ferrea logica di ogni partigianesimo che deve intimorire i civili con un terrore esemplare, gente di ogni età e di ogni ceto. All’inizio, diffondendo video sulle proprie prodezze, quali i «processi» agli avversari malmenati, umiliati e messi al muro, lo sgozzamento di poliziotti, l’assassinio di civili a colpi di mitra o di machete, il lancio nel vuoto di lealisti dai tetti delle case. In seguito, eliminando in massa civili di ogni età e, resi più accorti delle reazioni negative del delicato Occidente, attribuendo, spudoratamente supportati dalla Grande Stampa e dalle Grandi Televisioni, i massacri alle forze governative. In ogni caso cercando di sfiancare, logorare, demoralizzare, paralizzare il paese dall’interno, di far perdere ai cittadini la fiducia nella protezione del proprio governo. Il tutto, in attesa dell’attacco in supporto dall’esterno, con le bombe e i missili NATO. E di un più vasto bagno di sangue.


Certa è in ogni caso l’intercambiabilità degli aggressori. Il risultato è lo stesso che ad aggredire sia un Bush, bianco massone cattivo e repubblicano, o un Obama, negro massone buono e democratico. Un tizio nobelizzato per la Pace ancor prima di avere detto bah, e per questo legittimato a fare ciò che vuole. Nonché zombizzato dall’odiosa Hillary, quella dei quintali di Viagra – qualcuno lo ricorderà – distribuiti da Gheddafi per incitare i soldati a stuprare le donne dei nemici.
Il risultato è lo stesso vi sia il socialista Blair o il conservatore Cameron, il destrorso Sarkozy o il sinistrorso Hollande, i militari massoni di Istanbul o l’islamico Erdogan. Complici e pagatori pronta cassa, gli sceicchi delle petromonarchie. E a tirare le fila, Israele e l’ebraismo internazionale. Di quest’ultimo mi limito a citare il trio intellettuale rappresentato dagli ex sessantottini miliardari Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut e André Glucksmann. Coadiuvati fattivamente dall’ex ministro degli Esteri sarkozyco Bernard Kouchner, già fondatore di Medici senza frontiere, uno dei massimi istigatori al massacro di Serbia, e dal ministro degli esteri hollandico Laurent Fabius. Cinque ebrei. Come ebrei ed ebrei onorari furono e sono lo stesso Sarkozy e lo stesso Hollande. Di Fabius, poiché tutto si tiene, rammento che fu il cervello, l’ideatore eponimo della legge Fabius-Gayssot, approvata nel 1990 per tacitare ogni storico nonconforme alla vulgata sterminazionista, all’Immaginario Olocaustico. Defilatosi in seguito Fabius, tutto il merito della repressione del pensiero, tutto il merito dell’infamia, resta al comunista Gayssot, l’ennesimo utile idiota goyish.
 
Dott.Valli ci parli delle libere elezioni che si sono svolte in Siria nel maggio 2012, sulle quali è calato il silenzio mediatico teso ad avallare l’immagine di una Siria dominata da una feroce dittatura e ci parli della Costituzione siriana.


A differenza della Libia, Paese di sei milioni di abitanti divisi in centocinquanta tribù in eterna discordia tra loro, unificati solo dal carisma di Gheddafi – e tuttavia semplicemente eroico nella resistenza solitaria, per sette mesi, contro nemici perfidi e ultrapotenti – la Siria è un vero Stato. Uno Stato laico nel quale convivono una quindicina di confessioni religiose e una ventina di etnie. La scuola è gratuita. La sanità è anch’essa a carico dello Stato. Se il presidente è di religione musulmana-alauita, i vicepresidenti sono di confessione sunnita. E non solo, uno dei tre vicepresidenti è stata una donna, l’unica donna a rivestire una carica di tale importanza nel Vicino Oriente. In Arabia alle donne è persino vietato guidare la macchina. Inoltre la Siria, per quanto secondo la Costituzione il Presidente non possa essere che musulmano, è l’unico paese arabo dove l’islamismo non è religione di Stato e il credo dei cittadini non è riportato sulle carte d’identità.


Impressionanti, a confronto del deserto stepposo della Giordania, sono i cento chilometri che separano Damasco da Daraa visti dall’aereo, verdeggianti, bonificati, irrigati dalle riforme volute da Hafez al-Assad, «il padre della Siria». Un personaggio di umili origini divenuto generale d’aviazione, un modernizzatore che, appoggiato dagli intellettuali e dai tecnici del partito nazionalista e socialista Baath, «Rinascita», ha spazzato via le tracce del peggiore feudalesimo.


Che un paese assediato abbia usato ed usi un pugno saldo, ed ora un pugno finalmente di ferro, per mantenere la convivenza civile e fronteggiare una spietata aggressione esterna, non fa meraviglia. In ogni caso la Siria di Bashar al-Assad era un paese che stava vivendo una fase di dinamismo politico caratterizzato dal progetto di una nuova Costituzione – stilata da un comitato di giuristi, parlamentari e membri della società civile – e da un multipartitismo sempre più vivace.


E, soprattutto, caratterizzato da quelle libere elezioni del 7 maggio 2012 sulle quali è subito calato il silenzio, il silenzio totale da parte dei massmedia occidentali... arma la più efficace perché una qualunque cosa, come che la si voglia giudicare, neppure più esiste se non se ne parla. Non vale neppure accusare il governo di brogli. Non se parla. In ogni caso le democrazie occidentali, le nostre truffaldine democrazie del nostro beato Occidente, sono proprio le ultime a poter impartire lezioni di correttezza. Inoltre, le elezioni hanno dato una netta maggioranza ai partiti governativi. Alla tornata elettorale ha partecipato il 51,26 % degli aventi diritto, una cifra miracolosa, se pensiamo che in molte zone l’accesso ai seggi è stato impedito dai terroristi, che hanno anche assassinato numerosi candidati. Una tornata che ha visto 7.195 candidati, di cui 710 donne, contendersi i 250 seggi dell’Assemblea Nazionale che avrebbe approvato una nuova Costituzione. Prima delle elezioni il governo era retto da una maggioranza di nove partiti, tra cui il Baath. Oltre a candidati indipendenti, hanno concorso altri nove partiti, facenti parte di un’opposizione più o meno determinata ma non terroristica. Con Paolo Sensini, della genuinità della contesa elettorale sono stato testimone io stesso a Damasco.
Chiudo con qualche cifra. Su ventiquattro milioni di siriani, i nemici radicali del regime sono quattro milioni, pressoché tutti sunniti ed appartenenti alla parte più bassa della popolazione. Trogloditi, mi passi il termine, nemici delle scuole pubbliche, tenuti nel più ignorante fanatismo islamico dai loro capi religiosi, residenti nelle zone di Homs, Hama, Idlib e Daraa. All’epoca del mio viaggio in Siria le vittime, civili come militari, dell’aggressione terroristica imperversante da tredici mesi si aggiravano sulle 4000. A fine giugno erano balzate a 13.000. Terrificante la successiva scalata. A tutt’oggi, febbraio 2013, dopo soli altri otto mesi, possiamo contare, dalla parte del governo e del popolo siriano, assassinati 40.000 civili e caduti 30.000 militari – militari di leva, il «ragazzo della porta accanto», non «milizie di regime» – e 30.000 paramilitari di autodifesa. Di contro, 40.000 sarebbero i terroristi indigeni ed altri 40.000 quelli stranieri terminati dall’esercito.
 
Durante il suo recente viaggio in terra siriana ha potuto certamente raccogliere testimonianze e vedere con i proprio occhi la realtà locale, quella quotidiana fatta di uomini e donne del popolo, ce ne può parlare?


Come ho detto, ho avuto la fortuna di passare in Siria la prima settimana di maggio 2012. Ho interrogato il generale medico, cristiano figlio di contadini, direttore del maggiore ospedale di Damasco. Quotidianamente vi morivano una decina di militari, oggi infiniti di più. La nostra delegazione ha intervistato decine di soldati feriti e mutilati. Ho intervistato il presidente del parlamento. Il ministro dell’Informazione. Il governatore di Daraa, la prima città ad essere infiltrata dai terroristi. Il patriarca greco-cattolico melchita Gregorio III ci ha parlato a nome di tutte le confessioni cristiane, sostenendo il governo. Il massimo studioso vivente dell’Islam, il dottor Mohammad Albouti, lucidissimo novantenne nella moschea sunnita degli Omayyadi, nella funzione del venerdì ci ha detto testualmente: «I cittadini siriani hanno un livello di conoscenza che impedisce loro di cadere nella trappola. È proprio questa conoscenza la nostra difesa contro questa aggressione». Dopo avere citato il proverbio «È un tuo fratello anche se non è stato generato da tua madre», si è rivolto a noi: «Credo nella vostra fratellanza più che in quella dei nostri cugini arabi che falsificano la verità». Per un più dettagliato resoconto rimando al numero 73 de l’Uomo libero.


Mi consenta di citare la testimonianza di Agnès-Mariam de la Croix, suora carmelitana libanese, attiva in Siria da vent’anni, resa nell’ormai lontano 25 luglio 2012 in un convegno a Roma: «Per quanto riguarda il massacro di Homs attribuito all’Esercito governativo, ho constatato con i miei occhi un centinaio di cadaveri all’obitorio. Erano civili sgozzati dai ribelli per distruggere la vita sociale della Siria. Ho contattato e incontrato i loro familiari, che in parte conoscevo, erano cristiani e musulmani baathisti. Ho capito che il fine dei rivoltosi è la distruzione della Siria così come è stata sino ad ora. Per far ciò bisogna prima distruggere la vita sociale, ad esempio si impedisce al medico di curare gli ammalati e se non obbedisce lo si sgozza, al panettiere di sfornare il pane e così via, e poi si giunge alla distruzione della Siria. Tutto è finalizzato a far collassare la Società civile siriana. I cento morti di Homs erano cittadini che hanno osato non obbedire ai ribelli e sono stati sgozzati. Oggi la medesima tattica, impiegata ieri ad Homs, è stata perfezionata in peggio. A Damasco seimila mercenari stranieri hanno invaso la zona residenziale della capitale per seminare il terrore tra i civili; ad Aleppo dodicimila mercenari stranieri e qualche centinaio di siriani stanno seminando il panico nella “capitale economica” della Siria. Ma a Damasco i cittadini in 48 ore hanno evacuato la città ed hanno permesso all’Esercito di reprimere i rivoltosi. Questa è legittima difesa, non “crimine di guerra” come dice la stampa occidentale. Ad Aleppo non vi sono mai state dimostrazioni pacifiche o violente, come invece vi erano state a Damasco per dare l’impressione e la parvenza di una “rivoluzione spontanea primaverile” che chiedesse la libertà. Come mai adesso dodicimila miliziani, che son sbucati fuori dal nulla, marciano verso Aleppo e sono entrati nella città? Chi sono? Chi li manda? [...] Sono turchi, libici, afghani, pachistani, sudanesi, e vogliono portare solo caos e distruzione, non vogliono la libertà dei siriani come dicono i ‘media’. Da Homs a Damasco si contano 13.000 cristiani uccisi dai mercenari islamisti radicali. Cosa avverrà ad Aleppo? I vescovi siriani si sono riuniti oggi per smascherare il complotto che si cela dietro le apparenze di democrazia e libertà e fare in modo che tutti sappiano chi si nasconde dietro la rivolta, ma la stampa occidentale non vuol ascoltare».
 
Alla luce dei recenti fatti che si stanno succedendo nel Vicino Oriente, chi sono oggi i veri “nemici dei Popoli”?


Per rispondere compiutamente alla Sua domanda occorre alzare lo sguardo dalle motivazioni economiche e geopolitiche. Andare al fondo delle cose. Dal punto di vista ideologico le finalità – basate sull’eterno delirio dell’Unico Mondo guidato dagli Unici Eletti – sono quelle vantate, in otto sole parole, da un personaggio buffo ma pericoloso, l’amministratore delegato FIAT Sergio Marchionne. Quello dei maglioncini e della barba incolta. Della delocalizzazione e della miseria nazionale. Dei contributi statali a fondo perduto e degli Elkann. Cito tra virgolette tanta saggezza: «Bisogna superare l’attaccamento emozionale al proprio paese». La stessa concezione anima mister Mario Monti, nel novembre 2011 unto senatore a vita dal quirinalizio comunista e da lui messo a capo del governo. Sei mesi prima, il 28 maggio, alla Bocconi, l’esimio Salvatore delle Banche si era augurato che si estinguesse «il senso di appartenenza dei cittadini ad una collettività nazionale». Si veda su Google il video di tre minuti titolato «Monti le parole di un pazzo».


Ma la disgrazia, per Marchionne, per Monti, per tutti i mondialisti del «volemose bene» intergalattico, è che ci sono popoli, come i siriani, che al loro paese – alla loro gente, alla loro nazione, ai loro padri, ai loro figli, a se stessi – non vogliono rinunciare. Lo si intenda una volta per tutte! Non siamo all’interno di una disputa scolastica, ma di una guerra di civiltà! È una guerra politica, una guerra intellettuale, una guerra morale, una guerra spirituale, è una guerra totale quella che ci coinvolge. La posta in gioco, nel suo senso più profondo, non è il Potere, ma la Memoria e l’esistenza dei popoli, la sopravvivenza dell’Anima stessa dell’uomo.


Come ho detto a Milano il 14 luglio in una manifestazione pro-Siria, non sono mai stato politicamente corretto, non ho paura delle parole. Non è il tempo dei compromessi. È il tempo delle affermazioni assolute e delle negazioni radicali. Non è tempo di neutralità. Non è il tempo degli utili idioti che strillavano «né con Saddam né con Bush, né con Milosevic né con la NATO». Il privilegio dell’ignoranza e il vanto dell’idiozia li lascio a chi sventolò gli stracci arcobaleno con iscritto «pace». A coloro che usano ancora termini ammuffiti come colonialismo e imperialismo. Il nemico dell’uomo, il nemico dei popoli liberi non è oggi l’imperialismo. È il Nuovo Ordine Mondiale. È il mondialismo, l’universalismo. È il cosmopolitismo, la cittadinanza planetaria. Il termine imperialismo proietta le menti in un’atmosfera fuorviante, in un quadro emotivo e relazionale ottocentesco, epoca nella quale ancora vivevano e si mobilitavano le nazioni. Combattendosi l’un l’altra per i propri valori, i propri sogni, i propri deliri, i propri interessi. Legittimi o illegittimi, a noi graditi o meno che fossero. Il quadro è radicalmente mutato. Oggi stanno per scomparire tutte le nazioni, stanno per decomporsi tutti i popoli, per divenire sezioni di un osceno ammasso planetario dominato neanche più da una singola nazione, ma da una mostruosa entità finanziaria. Da una entità globale che ha inventato a suo uso e consumo, ed imposto a tutti i popoli, la farsa dei Diritti Umani. Una entità apolide che se ne serve a scopo del più bieco sfruttamento. Il re oggi è nudo, nudissimo.


L’umanitarismo, il capitalismo finanziario del quale gli Stati Uniti sono l’espressione più compiuta, è il male assoluto, un disastro come il mondo non ha mai conosciuto. Perché comporta l’annientamento di ogni cosa.


Se in passato qualche sistema politico ha distrutto gli individui, fin dalla sua infanzia il Sistema ha decomposto tutte le culture, attaccato i valori che fanno la specificità delle civiltà, privato l’uomo delle sue appartenenze naturali, ridotto le nazioni a folklore. Quando pure, nella sua giovinezza e maturità, non ha distrutto, fisicamente, interi popoli. Dei suoi complici sono parte gruppi come Amnesty International, Human Rights Watch, gli altermondialisti, i neoglobal... altro che no global ! Dei suoi complici è parte il Tribunale Internazionale dell’Aja, responsabile dell’assassinio in carcere di Slobodan Milosevic e del massacro di Libia. Tribunale mobilitato oggi contro il popolo siriano, avallando con la sua «autorità» l’operato dei tagliagole e ponendo le premesse per un’ennesima guerra. Gli «aiuti umanitari» mascherano i più torbidi interessi, quando non dirette forniture di armi. Già disse Proudhon: «Chi dice umanità cerca di ingannarti».


Se non si capisce che l’universalismo è la tara di fondo, che non è mai esistito né mai esisterà un «cosmopolita», cioè un «cittadino del mondo», che la «vera democrazia» esiste solo nella mente di Giove, che la democrazia è solo questa bieca democrazia reale, non si è capito nulla. La differenza non è più tra destra e sinistra, tra rossi e neri, e così via. La differenza è fra mondialisti e difensori del diritto dei popoli ad essere se stessi. Per distruggere le appartenenze al mondo reale – fatto di razze, stirpi, nazioni, popoli e Stati – tre sono le strategie dei Nemici degli uomini liberi.


(A) La prima è la distruzione armata degli Stati che non s’inchinano ai loro voleri: nel Vicino Oriente, in Africa, in America Latina. Ma anche in paesi europei come la Serbia. Le cito al proposito, non si potrebbe essere più chiari, il detto Glucksmann, quello dal caschetto argenteo a paggetto, sul Corrierone del 15 dicembre: «Il nuovo ordine mondiale ora passa anche per Damasco».


(B) La seconda sono le rivoluzioni colorate – arancioni, viola, gialle, rosa, verdi, dei tulipani e chi più ne ha più ne metta – contro l’Iran e i paesi ex comunisti: Serbia, Macedonia, Moldavia, Ucraina, Bielorussia, Russia (vedi le tre efebiche pussy riot, traduzione più cruda: “la rivolta della figa”), Georgia, Kirghizistan. «Rivoluzioni» studiate a tavolino da gruppi come la Fondazione Società Aperta del supermiliardario, guarda caso sempre ebreo, George Soros. L’affondatore della lira nel 1992. Il superspeculatore inventore dell’acronimo PIIGS nel 2010 coi confratelli Steven Cohen e John Paulson. Il compare di Prodi, da Prodi fatto premiare a Bologna con una laurea honoris causa.


(C) La terza è la strategia contro l’Europa. In quattro fasi: rieducazione dei suoi popoli mediante il lavaggio del cervello con le cosiddette «colpe» della guerra mondiale, in particolare la Fantasmatica Olocaustica; invasione migratoria; distruzione dello Stato sociale; riduzione in miseria dei suoi popoli. In particolare, dell’ultima fase sono artefici, attraverso colpi di Stato chiamati governi tecnici, i portaborse dell’Alta Finanza. Sempre quelli della «cittadinanza planetaria», dei predicatori della pace perpetua. Della pace eterna. Di tali golpe, due soli esempi. In Italia mister Monti, in Grecia un altro maggiordomo Goldman Sachs. E su tutto, l’occhio insonne del ciambellano Mario Draghi, già Goldman Sachs. Colpi di Stato coordinati dalle massime cariche istituzionali e avallati dalla quasi totalità dei politici, camerieri dei banchieri, complici consapevoli o semplici idioti.


Intervistato l’11 ottobre dalla TV siriana, l’ex generale libanese, cristiano, Michel Aoun, capo del Blocco per il Cambiamento e le Riforme, ha pronosticato che la Siria non cadrà. I paesi che cospirano non riusciranno a sottometterla: «La fermezza della Siria contro il complotto è molto forte, perché la crisi non ha potuto colpire il settore amministrativo, né quello giudiziario, né quello militare, nonostante tutte le enormi perdite umane ed economiche». RingraziandoLa per l’opportunità offertami, riassumo il senso della questione siriana in due frasi. 1° L’unica possibilità di salvezza per la Siria sta nel suo esercito, nei giovani militari in difesa del loro popolo; l’unica possibilità di non essere inghiottiti dalla cloaca dell’Occidente è Bashar al-Assad. 2° La Siria di Bashar al-Assad, la Siria del popolo siriano, è un esempio unico di fierezza e dignità, un rimprovero perenne per i popoli vili, un baluardo della residua libertà.
 
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NOTE
Gianantonio Valli, nato a Milano nel 1949 da famiglia valtellinese e medico-chirurgo, ha ● pubblicato saggi su l’Uomo libero e Orion; ● curato la Bibliografia della Repubblica Sociale Italiana (19891), i saggi di Silvano Lorenzoni L’abbraccio mortale - Monoteismo ed Europa e La figura mostruosa di Cristo e la convergenza dei monoteismi, i libri di Joachim Nolywaika La Wehrmacht - Nel cuore della storia 1935-1945 (Ritter, 2003), Agostino Marsoner Gesù tra mito e storia - Decostruzione del dio incarnato (Effepi, 2009), Wilhelm Marr, La vittoria del giudaismo sul germanesimo (Effepi, 2011) e Johannes Öhquist, Il Nazionalsocialismo - Origini, lotta, Weltanschauung (Thule Italia, 2012); ● redatto la cartografia e curato l’edizione di L’Occidente contro l’Europa (Edizioni dell’Uomo libero, 19841, 19852) e Prima d’Israele (EUl, 19962) di Piero Sella, Gorizia 1940-1947 (EUl, 1990) e La linea dell’Isonzo - Diario postumo di un soldato della RSI. Battaglione bersaglieri volontari “Benito Mussolini” (Effepi, 2009) di Teodoro Francesconi; ● tradotto, del nazionalsocialista Gottfried Griesmayr, Il nostro credo - Professione di fede di un giovane tedesco (Effepi, 2011). È autore di: ● Lo specchio infranto - Mito, storia, psicologia della visione del mondo ellenica (EUl, 1989), studio sul percorso e il significato metastorico di quella Weltanschauung; ● Sentimento del fascismo - Ambiguità esistenzialesare Pavese (Società Editrice Barbarossa, 1991), nel quale sulla base del taccuino «ritrovato» evidenzia l’adesione dello scrittore alla visione del mondo fascista; ● Dietro il Sogno Americano - Il ruolo dell’ebraismo nella cinematografia statunitense (SEB, 1991), punto di partenza per un’opera di seimila pagine di formato normale: ● I complici di Dio - Genesi del Mondialismo, edito da Effepi in DVD con volumetto nel gennaio 2009 e, corretto, in quattro volumi per 3030 pagine A4 su due colonne nel giugno 2009; ● Colori e immagini del nazionalsocialismo: i Congressi Nazionali del Partito (SEB, 1996 e 1998), due volumi fotografici sui primi sette Reichsparteitage; ● Holocaustica religio - Fondamenti di un paradigma (Effepi, 2007, reimpostato nelle 704 pagine di Holocaustica religio - Psicosi ebraica, progetto mondialista, Effepi, 2009); ● Il prezzo della disfatta - Massacri e saccheggi nell’Europa “liberata” (Effepi, 2008); ● Schindler’s List: l’immaginazione al potere - Il cinema come strumento di rieducazione (Effepi, 2009); ● Operazione Barbarossa - 22 giugno 1941: una guerra preventiva per la salvezza dell’Europa (Effepi, 2009); ● Difesa della Rivoluzione - La repressione politica nel Ventennio fascista (Effepi, 20091, 20122); ● Il compimento del Regno - La distruzione dell’uomo attraverso la televisione (Effepi, 2009); ● La razza nel nazionalsocialismo - Teoria antropologica, prassi giuridica (in La legislazione razziale del Terzo Reich, Effepi, 2006 e, autonomo, Effepi, 2010); ● Dietro la bandiera rossa - Il comunismo, creatura ebraica (Effepi, 2010, pp. 1280); ● Note sui campi di sterminio - Immagini e statistiche (Effepi, 2010); ● L’ambigua evidenza - L’identità ebraica tra razza e nazione (Effepi, 2010, pp. 736); ● La fine dell’Europa - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2010, pp. 1360); ● La rivolta della ragione - Il revisionismo storico, strumento di verità (Effepi, 2010, pp. 680); ● Trafficanti di sogni - Hollywood, creatura ebraica (Effepi, 2011, pp. 1360); ● Invasione - Giudaismo e immigrazione (Effepi, 2011, pp. 336); ● Il volto nascosto della schiavitù - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2012); ● L’occhio insonne - Strategie ebraiche di dominio (Effepi, 2012, pp. 604);.Quale complemento di L’occhio insonne ha in preparazione ZOG - Governi di occupazione ebraica, cui seguirà Giudeobolscevismo - Il massacro del popolo russo, aggiornamento e rielaborazione della prima parte di Dietro la bandiera rossa.
Riconoscendosi nel solco del realismo pagano (visione del mondo elleno-romana, machiavellico-vichiana, nietzscheana ed infine compiutamente fascista) è in radicale opposizione ad ogni allucinazione ideo-politica demoliberale e socialcomunista e ad ogni allucinazione filosofico-religiosa giudaica/giudaicodiscesa. Gli sono grati spunti critico-operativi di ascendenza volterriana. Non ha mai fatto parte di gruppi o movimenti politici e continua a ritenere preclusa ai nemici del Sistema la via della politica comunemente intesa. Al contrario, considera l’assoluta urgenza di prese di posizione puntuali, impatteggiabili, sul piano dell’analisi storica e intellettuale.


09 Marzo 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=19556