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dimanche, 19 mai 2013

Les Russes vent arrière

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Les Russes vent arrière

Ex: http://www.dedefensa.org/

Observons d’abord, puisque c’est aujourd’hui que Netanyahou est allé rendre ses devoirs à Poutine, à Sotchi-Canossa, que nous avons connu d’autres temps où des problèmes de cette importance et de ce domaine (livraisons ou pas de S-300 à la Syrie où se déroule une guerre qui concerne “la communauté internationale”) se réglaient avec les USA, et où un Premier ministre israélien, s’il avait quelque chose à dire à Moscou dans ce domaine, consultait d’abord les USA et s’en remettaient aux USA. Mais, aujourd’hui, les USA, c’est, disons, l’“isolationnisme-cool”. Alors, Netanyahou va directement voir Poutine.

...Lequel Poutine dirige une puissance qui prend de plus en plus de place au Moyen-Orient. Certains jugeraient que la Russie est en train de reprendre sa place au Moyen-Orient, du temps de la Guerre froide. Nous aurions tendance, nous, à aller plus loin que cela ; c’est-à-dire, envisager simplement que les Russes sont en train d’y prendre une place prépondérante, pendant que les USA s’effacent... Nous détaillons quelques faits qui semblent aller dans ce sens, directement en faveur des Russes, ou indirectement.

• La flotte russe s’installe en permanence en Méditerranée, retrouvant la place qu’y occupait le 5ème Escadron naval en Méditerranée, actif de 1967 jusqu’à sa dissolution en 1992. La décision de réinstaller une unité autonome russe en Méditerranée a été prise en avril et l’on a aujourd’hui des détails sur cette flotte permanente, qui aura son propre état-major, et qui disposera éventuellement de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. (Voir Novosti, le 12 mai 2013.)

«Russia’s Mediterranean task force will comprise 5-6 warships and may be enlarged to include nuclear submarines, Navy Commander Adm. Viktor Chirkov said on Sunday. “Overall, already from this year, we plan to have 5-6 warships and support vessels [in the Mediterranean Sea], which will be replaced on a rotating basis from each of the fleets – the Black Sea, Baltic, Northern and, in some cases, even the Pacific Fleet. Depending on the scope of assignments and their complexity, the number of warships in the task force may be increased,” Chirkov told RIA Novosti.

»The Russian navy commander also said nuclear submarines could be deployed in the Mediterranean, if necessary. “Possibly. In a perspective. They [submarines] were present there during the existence of the 5th squadron. There were both nuclear and diesel submarines there. Everything will depend on the situation,” he said.»

• Il est clair que l’affaire des attaques israéliennes contre la Syrie, puis la décision russe de livrer des S-300 à la Syrie ont resserré les liens entre la Russie et la Syrie. La même chose pourrait survenir avec l’Iran, si la vieille affaire opposant la Russie et l'Iran, concernant une commande iranienne de S-300 que la Russie a refusée jusqu’ici d’honorer à la demande du bloc BAO, était résolue dans le même sens (livraison de S-300 à l’Iran). De même, les Russes ont l’intention d’accélérer des livraisons d’armes à l’Irak, après le déblocage (voir le 27 avril 2013) de l’énorme contrat d’armes russes commandées par l’Irak. On retrouve bien entendu une ligne d’alliance Téhéran-Bagdad-Damas qui se fait selon une dynamique qui a notamment les allures d’un soutien matériel russe actif.

• ... Ce à quoi il faut ajouter désormais le Hezbollah. Des nouvelles sont répercutées, commentées et enrichies par Jean Aziz, journaliste libanais au quotidien Al-Akhbar et à la station TV OTV, dans Al-Monitor Lebanon Pulse du 12 mai 2013, à propos des contacts récents entre la Russie et le Hezbollah et les perspectives qui s’ouvrent pour ces deux interlocuteurs, selon une dynamique nouvelle de coopération. On observera, souligné par nous en gras, l’appréciation selon laquelle ces deux interlocuteurs parlent en termes d’équilibre général dans lequel la Russie serait désormais appelée à jouer un rôle prépondérant.

«For the second time in nine days, Hezbollah Secretary-General Hassan Nasrallah appeared in a televised speech, knowing that both appearances fall into the same political context — one that was previously discussed in this column to indicate three reasons behind the timing of the two appearances and speeches.

»The previous article detailed the first reason behind the appearance of Nasrallah, which was to confirm the religious tenets and the ideological justification of Hezbollah’s stance on the Syrian situation. The second reason was directly related to the political developments in Lebanon and its neighboring regions, starting with the visit of Russian Deputy Foreign Minister Mikhail Bogdanov to Beirut on April 26 and 28. The Russian minister’s visit to the Lebanese capital after Tehran and Damascus is not without meaning. Clearly, Russia, Iran, Syria and Hezbollah have been coordinating at some level and have tackled all the regional developments and stances taken in this regard by any of the elements of this new axis... [...]

»Meanwhile, sources in the know on the results of Bogdanov’s visit to the Lebanese capital revealed to Al-Monitor that the conversation clearly tackled the role of Russia in protecting the forces that are close to it in the region, as well as the importance of facing Washington and returning the balance to the global system in its Middle Eastern side at least. Moreover, both officials discussed the prospects of imposing the demarcation of the international spheres of influence in this region. In a clear and straightforward conversation, they brought up the different as well as matching ideological, economic, geostrategic and security-related interests of Moscow and local forces in achieving these goals.»

• Le dernier point concerne ce qui pourrait constituer un rapprochement entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, manœuvre qui ne déplairait pas à la Russie, qui a de bons liens avec l’Iran et des liens qui ne sont pas si mauvais avec l’Arabie. La nouvelle est présentée par DEBKAFiles (le 13 mai 2013), qui suit désormais avec une hargne particulière l’enchaînement des épisodes marquant la dégradation de la position US au Moyen-Orient.

«Saudi Arabia has decided to explore dialogue with its great regional rival Iran for ending the Syrian conflict and assuring Lebanon’s political future, DEBKAfile’s Gulf sources report. They have given up on US policy for Syria in view of Russian and Iranian unbending support for Bashar Assad; his battlefield gains aided by Hizballah and Iranian Bassij forces; and Turkey’s inaction after Saturday’s terrorist bombings in the town of Reyhanli near the Syrian border which caused 46 deaths. Saudi Foreign Minister Saud al-Faisal took advantage of the Organization of Islamic Conference-OIC, in Jeddah this week on the Mali conflict for getting together Monday, May 13, with Iranian Foreign Minister Ali Akbar Salehi who was in attendance.

»Our sources report that Riyadh’s first priority is to stabilize Lebanon through a Saudi-Iranian entente on political equilibrium in Beirut. The Saudis would next seek an accord with Tehran on the outcome of the Syrian civil conflict.

»The Saudi rulers have come to the conclusion, which the West and Israel have been slow to acknowledge, that since the Iranian-Hizballah-Syrian military alliance is pulling ahead in the Syrian conflict and chalking up victories, they had better look to their interests in Lebanon, which hinge heavily on the Sunni clan headed by Saad Hariri. If they wait till a victorious Hizballah comes marching home and grabs power in Beirut, protecting Lebanon’s Sunni community will be that much harder...»

Le même texte fait état du faible crédit accordé par les Saoudiens au projet de conférence organisée par les USA et la Russie conjointement, notamment à la lumière du peu d’enthousiasme que montrerait Obama pour la chose, – souligné, ce peu d’enthousiasme, par la remarque d’Obama lors de sa conférence de presse du 13 mai avec Cameron, concernant la “suspicion persistante héritée de la Guerre froide, entre la Russie et les USA” («“lingering suspicions between Russia and the US” left over from the Cold War»). Cette remarque est très singulière, dans la mesure où cette suspicion n’est nullement en état de persistance, mais plus évidemment une ré-invention des USA, à coup de lobbies, d’“agression douce”, d’accusations humanitaristes, etc., contre la Russie, alors que la Russie a au contraire depuis longtemps écarté cette sorte de suspicion dont parle Obama. La phrase d’Obama, qui pourrait étonner certains venant d’Obama, évoque plutôt une paranoïa persistante du côté US, cette paranoïa si naturelle qu’elle n’a nul besoin du souvenir de la Guerre froide pour se faire sentir, et qui s’alimente plutôt à une complexité psychologique dont les USA n’ont besoin de personne pour l’entretenir dans leur propre chef... Dans tous les cas, cette phrase et ce qu’elle évoque éclairent d’une lumière moins amicale l’“isolationnisme-cool” dont nous parle Stephen M. Walt, la lumière du désenchantement découragé devant ce qui est effectivement, bien plus qu’un repli tactique des USA, une position de plus en plus forcée devant son propre déclin et l’effondrement de sa propre puissance.

Dans ce cas, il est alors remarquable de voir, devant la perspective du possible échec de la tentative Russie-USA de cette conférence sur la Syrie, un pays comme l’Arabie envisager de se tourner vers l’Iran et, au-delà et par simple enchaînement, en partie vers la Russie, pour trouver une issue de stabilisation à un désordre qui échappe de plus en plus à tout contrôle des acteurs extérieurs. Si elle s’affirmait, cette dynamique ne laisserait ni la Jordanie, ni l’Égypte insensibles, certes... Dans cette interprétation, on note également une considération bien peu amène pour la Turquie dont les manœuvres effrénées de déstabilisation depuis près de deux ans conduisent à l’impasse du désordre sur son propre territoire, chose également reprochée par Obama à Erdogan. (Les USA sont notamment inquiets des grandioses projets turcs de rassemblement d’un Kurdistan, avec ses parties syrienne et irakienne, à cause des menaces que ce projet fait peser non seulement sur l’Irak, mais sur la Turquie elle-même. Mais Erdogan oppose à ces craintes une assurance sans faille de lui-même et de sa politique.)

Le constat est donc que, devant l’évolution de la situation en Syrie, le camp constitué par le bloc BAO commence à céder à des tendances de délitement dans tous les sens tandis que la Russie évolue d’une position centrale d’une possible médiation qui s’avère de moins en moins possible, vers une position d’organisatrice d’un nouveau rassemblement au Moyen-Orient à partir de ses liens avec l’Iran, la Syrie, puis avec l’Irak, le Hezbollah et, éventuellement, d’autres acteurs qui deviendraient des transfuges du camp BAO. Tout se passe comme si le désordre commençait à épuiser ceux qui ont contribué à le créer, avec un éparpillement de ce rassemblement hétéroclite, dont la Russie sortirait nécessairement comme acteur extérieur central au Moyen-Orient. Cela serait une rétribution logique, et juste si l’on veut, du rôle qu’elle a tenu jusqu’ici.

Il ne s’agit pour l’instant de rien d’autre que d’une perspective, et le désordre lui-même est loin d’avoir dit son dernier mot, et sans doute aura-t-il toujours son mot à dire dans le contexte de la séquence actuelle. Mais la tendance générale se dessine de plus en plus clairement, et elle s’affirme à partir du caractère d’insupportabilité du processus d’autodestruction du Système, qui bouscule ou emporte tous ceux qui ont misé dessus (sur le Système), avec certains cherchant d’ores et déjà à sortir leur épingle du jeu. Quoi qu’il en soit, il existe aujourd’hui la possibilité d’un intéressant renversement de situation qui donnerait au “printemps arabe“ une alluré inattendue ; cette possibilité, si elle est nécessairement caractérisée par le désordre évident au Moyen-Orient, le serait surtout, dans ce cas, par la hiérarchie des influences extérieures, avec la Russie revenant en force dans cette région et n’étant pas loin d’être en position de supplanter des USA de plus en plus amers, impuissants de leur incompréhension de la situation, bien plus fatigués que cool finalement. Dans ce cadre, il est possible que l’Israélien Netanyahou parle à Poutine de bien autre chose que de S-300, les Israéliens pouvant estimer eux aussi que leur choix exclusif du “parrain” américaniste devient discutable.

Effectivement, à côté de ces événements qui on leurs significations diverses et parfois surprenantes, on distingue l’apparition d’un phénomène d’épuisement psychologique, se traduisant par une dérive des politiques vers des orientations complètement imprévues. Cet épuisement psychologique est un facteur central de la crise d’effondrement du Système, comme nous ne cessons de le souligner, jusqu’à ses racines historiques fondamentales. Ce n’est qu’un paradoxe apparent si cet épuisement frappe les acteurs périphériques de la crise syrienne, plus que les acteurs directs, parce que ces acteurs périphériques sont directement connectés à la crise d’effondrement du Système. La position de force de la Russie, elle, tient évidemment à sa politique principielle, effectivement appuyée sur le respect et la défense des principes structurants, seul moyen d’échapper à cet épuisement causé par les forces déstructurantes et dissolvantes du Système.

samedi, 18 mai 2013

The System Against Syria . . . & Russia

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The Hollow Empire
The System Against Syria . . . & Russia

By Gregory Hood 

Ex: http://www.counter-currents.com/

In the wake of the Boston bombing, there was some hope among the dwindling number of true believing conservatives that the long awaited Grand Alliance Against Jihad would finally come to fruition.

The news that Russian intelligence had warned [2] the FBI about Tamerlan Tsarnaev and subsequent raids [3] on Muslim “extremists” within Russia prompted a flurry of activity on conservative websites. The emerging motif within the American Right is that Vladimir Putin may be a sinister tyrant and anti-American (and a Communist from the KGB!), but he’s at least a serious and competent national leader who recognizes the threat of Islamic terrorism. The reaction at the grassroots forum FreeRepublic to the news that Secretary of State John Kerry was kept waiting in Moscow was laughter [4], rather than patriotic fury. As President Putin patiently lectures Barack Obama to the delight [5] of conservative chatterers, at least some of the hoi polloi of the American Right are dreaming about the Red Army and the 101st Airborne joining forces to romp through Grozny.

Keep dreaming.

The result of the Boston bombing will not be a Russian-American rapprochement. Instead, it will lead to an acceleration of The System’s efforts to encircle Russia, especially by increasing aid to “rebels” opposed to Russian ally and Syrian President Bashar al-Assad.

More importantly, it is the foreign policy experts of Conservatism Inc. that are leading the way. Senator John McCain, taking a break from his work pushing a nation-breaking amnesty as part of the “Gang of Eight,” is calling for “game-changing [6]” aid to the rebels in Syria. Senator Lindsey Graham is going further, calling for ground troops to secure supposed chemical [7] weapons.

Meanwhile, among the conservative press, the talking heads are sensing an opportunity to attack President Barack Obama for being “weak.” Charles Krauthammer repeatedly mocks [8] Obama’s impotence in the face of Syria crossing his “red line” by using weapons of mass destruction. National Review has called [9] for military aid to the rebels, but don’t worry, only the “secular,” non-militant ones. And of course, the Weekly Standard moans [10] that Obama has failed to “topple an Iranian ally,” but rejoices that our “strategic ally” Israel has begun bombing the country. If Conservatism Inc. has a core message, it’s that President Obama is not “strong” enough.

What makes it almost funny is that it’s Bashar al-Assad who explicitly laid out what is likely to happen. Assad warned that the West paid heavily for supporting Al Qaeda in Afghanistan, and it is now supporting it in Syria. The cost will come in the “heart of Europe and the United States.” This is precisely what happened in Boston, when years of extensive American support [11] for Muslim rebels in Chechnya evidently did nothing to endear Chechnyan immigrants to the American way of life, any more than tens of thousands of dollars in welfare.

The truth is that whatever one says about Bashar al-Assad, the opposition at this point in time is precisely who he said it was at the beginning – Muslim extremists allied with Al Qaeda, openly hostile to the West. Furthermore, Assad’s stubborn hold on power is fueled by his stalwart defense of minority communities within Syria, especially Christians. Finally, while the best the United States can say is that it has “varying degrees of confidence” that Assad used chemical weapons, the United Nations is hearing testimony that it was the rebels [12] who used sarin gas on civilians. Not surprisingly, it’s also the rebels who have heroically taken UN peacekeepers hostage [13], to the utter indifference of those who usually care about such things.

American hawks, led by the supposedly anti-jihadist conservatives, seem blithely unconcerned about all of this. Of course, we just saw this movie in Libya. The glorious Libyan revolution led to the outright murder of an American ambassador and other American officials. Only Congressional Republicans seem to care, and are widely mocked by the media for doing so. Muammar al-Gaddafi of course, was a largely secular dictator who had openly declared his allegiance with the United States during the War on Terrorism. This didn’t stop America from helping his enemies butcher him and anally rape his corpse with a knife. Today, Islamic radicals are far more powerful in Libya than they were before Gaddafi’s fall. Bernard-Henri Lévy, the “French” Jew who helped lead the effort to overthrow the government, is today banned from the country because he is a Jew [14].

It’s not about terrorism, or democracy, or even Israel. American foreign policy is already post-American, designed to break down any centers that show signs of independence from the international financial system of Wall Street and London. It is no coincidence that Gaddafi suddenly fell from favor when he began to move away [15] from trading oil in dollars. Syria also represents a territory that still has a degree of real independence from the global banking system. It is for that reason it must be broken. Geopolitically, Russia is the final target, as its large energy reserves and nationally conscious ruling class prevent it from being simply absorbed into the system of financial control that rules the West.

But what do American neoconservatives, the true believers of Empire, think about all this? On the surface, Barack Obama has actually strengthened the “jihad,” presiding over the fall of largely secular governments in states like Egypt, welcoming the rise of the Muslim Brotherhood to power, and actively continuing American military aid. Sure enough, accusations that Obama is naive at best and malevolent at worst are a largely consistent feature of the American Right’s take on his foreign policy. However, this paranoia about a Muslim Brotherhood caliphate supposedly uniting the Middle East misses the reality that these states are actually far weaker, and less independent, than they were previously.

A leader like Assad or Saddam Hussein is able to use his personality and ideology to make his regime the focus of loyalty among the population. In Egypt, while the Muslim Brotherhood has achieved political power, it has having a hard time [16] consolidating its rule. While Iran represents a unity of political, religious, and economic sovereignty under an ideologically oriented and permanent regime, Egypt is still up for grabs. Under the “open society,” the controlled media, civil society groups under the control of George Soros or the U.S. State Department, and an army of international activists are free to manipulate the system from the top down. Even if there are short term gains for so called “radical” Islam, the growth of sharia law in Egypt does not threaten the power of international finance, any more than the growth of sharia law in neighborhoods of Copenhagen or Denmark. What does threaten international finance is a nationally (or worse, ethnically) conscious people, united under nationally conscious leadership that is willing and able to wield state power.

On a global scale, Russia is leading this resistance. Putin’s decision to ban the “pro-democracy” groups and foreign activists responsible for the “color coded” revolutions in Eastern Europe marked his transition to an anti-American “bad guy” in the eyes of the media. Whatever his (many) failings, Putin insists on his idea of “sovereign democracy” and the survival of Russia as a self-conscious entity. This is echoed in Assad’s pronouncement that he has no alternative but victory, as if he loses, “Syria is finished” in the same way that Iraq today is simply a geographic expression. Talk of Islamization, terrorism, or who is “pro-Western” or “anti-Western” conceals the real agenda. In the world of the future, peoples are to have no collective existence, aside from a token form allowed to non-whites who are incapable of maintaining any real independence.

While it’s comforting to believe that the American Empire is on its last legs, there’s little to suggest that the geopolitical position of the United States is actually growing weaker. Serbia has long since fallen, stripped of Kosovo, and voted into the anti-European Union after an international propaganda campaign. Iraq has fallen. Syria is on the brink. Despite the drones patrolling entire regions of the world, the American military is actually remarkably restrained considering the country’s actual potential. The country’s current military expenditures of about 4.5 percent of GDP is well below [17] the 45 year average. If pressed, the United States could easily expand its military.

Patriotic American conservatives are the essential bulwark to this system. They fight the wars, as the combat arms and Special Forces are still overwhelmingly white. They provide the intellectual justification for interventions around the world. They salute the flag and promote the idea of the military as an honorable profession. Nonetheless, what is driving American foreign policy is something beyond imperialism, capitalism, or even the frenzy for white dispossession. We are moving towards an end game that is openly discussed and openly defended. That end game is precisely what was defined in Francis Fukuyama’s The End of History and the Last Man, the “Open Society,” rule by finance and media, worldwide, forever.

Such an agenda has nothing to do with any recognizable form of American patriotism, but this does not stop American conservatives from seeking to marshal what is left of the traditional American nation for one final democratic crusade. As Mitt Romney maintained, Russia is our “number one geopolitical foe.” Perhaps the most important reason that American conservatives must never be allowed to regain power is that they truly believe their own propaganda when it comes to foreign policy. After all, the only things the American conservative movement has to show for its unlimited control of the American government in the early 21st century are upper class tax cuts, and the Iraq War.

Where does leave the North American New Right? The system is anti-White, but it is more than that. As Noam Chomsky said [18],

Capitalism basically wants people to be interchangable cogs, and differences among them, such as on the basis of race, usually are not functional. I mean, they may be functional for a period, like if you want a super exploited workforce or something, but those situations are kind of anomalous. Over the long term, you can expect capitalism to be anti-racist — just because its anti-human. And race is in fact a human characteristic — there’s no reason why it should be a negative characteristic, but it is a human characteristic. So therefore identifications based on race interfere with the basic ideal that people should be available just as consumers and producers, interchangable cogs who will purchase all the junk that’s produced — that’s their ultimate function, and any other properties they might have are kind of irrelevent, and usually a nuisance. (Noam Chomsky, Understanding Power: The Indispensable Chomsky [New York: The New Press, 2002], pp. 88–89)

The critical divide between the System and those forces against it is the question of sovereignty. The System seems to break apart any collective identity or defense by peoples against the global power structure of finance and media. America is the iron fist that facilitates this transition, enabled by the useful idiots of the American Right. Israel, as the nationalist state of the “Chosen” is the one permitted exception, but even their ethnostate may be caught in the larger pattern and break down in the long term. In the end, Muslim or Christian, white or black, you will be assimilated [19].

Russia is not some lost ideal for the North American New Right, Putin is not some nationalist paragon, and Russian exports like the Fourth Political Theory are not some glorious path to victory for us. Nonetheless, the only geopolitical imperative that matters today is the ability of states and abilities to secure an independent existence from this system. Without this potential, even talking about ethnostates and White Republics misses the point. For that reason, states as diverse as Chávez’s Venezuela [20], Iran, and above all Syria deserve our attention. Breaking patriotic American conservatives away from their minders at Conservatism Inc. is a critical strategic objective. The Boston bombing is an opening.

Syria is not just fighting against Al Qaeda and hypocritical Zionism in defense of Christian minorities. It’s fighting in defense of the idea that peoples – any peoples at all – have the right to exist. White American conservatives [21] have to decide if they would rather be the vanguard of the Hollow Empire – or a people in their own right.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/05/the-hollow-empirethe-system-against-syria-and-russia/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/05/AssadPutin.jpg

[2] warned: http://www.cbn.com/cbnnews/world/2013/April/Russia-Warned-US-Boston-Suspect-a-Follower-of-Islam/

[3] raids: http://freerepublic.com/focus/f-news/3013410/posts

[4] laughter: http://freerepublic.com/focus/f-news/3016778/posts

[5] delight: http://www.thegatewaypundit.com/2013/04/vladamir-putin-lectures-obama-on-radical-islam-during-phone-call/

[6] game-changing: http://www.huffingtonpost.com/2013/05/05/mccain-syria-rebels-aid_n_3218839.html

[7] chemical: http://www.washingtonpost.com/blogs/post-politics/wp/2013/04/28/mccain-boots-on-the-ground-in-syria-the-worst-thing-the-united-states-could-do/

[8] mocks: http://www.realclearpolitics.com/video/2013/04/30/krauthammer_on_obamas_response_to_chemical_weapons_in_syria_chain_of_custody_what_is_this_csi_damascus.html

[9] called: http://www.nationalreview.com/article/347270/al-assad-crosses-red-line

[10] moans: http://www.weeklystandard.com/keyword/Syria

[11] support: http://www.theamericanconservative.com/chechens-and-american-hawks-an-interesting-alliance/

[12] rebels: http://www.reuters.com/article/2013/05/05/us-syria-crisis-un-idUSBRE94409Z20130505

[13] hostage: http://www.foxnews.com/world/2013/05/07/4-un-peackeepers-detained-by-armed-men-in-syria/

[14] because he is a Jew: http://blogs.the-american-interest.com/wrm/2013/03/26/prominent-jew-banned-from-libya-he-helped-make/

[15] move away: http://www.thenewamerican.com/economy/markets/item/4630-gadhafi-s-gold-money-plan-would-have-devastated-dollar

[16] hard time: http://english.ahram.org.eg/NewsContent/1/64/70632/Egypt/Politics-/Hundreds-protest-Brotherhoodisation-of-Alexandria-.aspx

[17] below: http://www.google.com/imgres?imgurl=http://blog.heritage.org/wp-content/uploads/2008/03/defense-spending-and-gdp.gif&imgrefurl=http://www.forbes.com/sites/aroy/2012/03/12/how-health-care-spending-strains-the-u-s-military/&h=340&w=750&sz=14&tbnid=vd4URV-1Uvml1M:&tbnh=63&tbnw=138&zoom=1&usg=__1QyLeRBzLPrBuUM4v-Fc78kZXBc=&docid=KVwmIU-HhnzHhM&hl=en&sa=X&ei=sLmLUeyrObO50QHSzoHYBg&ved=0CGAQ9QEwBg&dur=351

[18] said: http://www.newrightausnz.com/2005/11/28/big-business-as-a-supporter-of-anti-racism-noam-chomsky/

[19] you will be assimilated: http://alternativeright.com/blog/2013/4/30/resistance-is-futile

[20] Venezuela: http://www.counter-currents.com/2013/03/two-cheers-for-chavez/

[21] White American conservatives: http://www.counter-currents.com/2012/11/a-white-nationalist-memo-to-white-male-republicans/

jeudi, 09 mai 2013

Jean Aziz et le face à face Iran – Arabie Saoudite au Liban et en Syrie

Jean Aziz et le face à face Iran – Arabie Saoudite au Liban et en Syrie

La thèse que je défends sur ce blog est que la crise syrienne a dès le départ donné lieu à une immixtion de forces étrangères à ce pays ; des forces qui ont engagé très tôt une action violente, parfois très professionnelle, contre l’appareil policier et militaire du régime.

Ces forces étrangères, non contentes d’armer militairement et d’outiller dans la guerre médiatique des citoyens syriens, qu’ils appartiennent à la mouvance des Frères Musulmans, du wahabbisme ou tout simplement à celle de ceux qui pensent que leur avenir personnel ou celui de leur clan pourrait être plus radieux sans Bachar al-Assad, ont fait venir des mercenaires de Turquie, de Jordanie, et même de Tunisie, de Tchétchénie et d’Europe (je ne parle pas là de Syriens résidant en Europe).

Il va sans dire que ceux qui espéraient une démocratisation de la vie politique en Syrie en sont pour leurs frais.

Jean Aziz, qu’on a déjà croisé sur ce blog, grossit peut-être un peu le trait, mais oui, nous assistons en Syrie à une guerre entre l’Iran et le Hezbollah d’une part, et l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et les Etats Unis d’autre part.

Et c’est l’axe turco-arabo-occidental qui a pris l’initiative de cette guerre et a fait en sorte qu’elle perdure faute de possibilité de règlement politique qu’il s’est ingénié à empêcher, exactement comme en Libye.

Sauf que l’enjeu stratégique est nettement plus important en Syrie qu’en Libye et que si les Américains jouent là avec la sécurité de leur entité sioniste adorée, les monarques jouent peut-être leurs têtes !

Pourtant, dans un monde rationnel, cette crise aurait été réglée depuis longtemps ou n’aurait jamais eu lieu.

Mais un monde rationnel serait un monde où les Etats Unis au lieu de chercher la confrontation avec l’Iran, le Hezbollah et la Syrie, chercheraient à avoir des relations normales avec ces pays avec lesquels ils ne devraient avoir à priori pas de conflit aigu.

Oui, j’écris ces pays car je ne compte pas le Hezbollah qui n’existerait pas si les Etats Unis ne s’entêtaient pas à soutenir inconditionnellement une entité sioniste qui ne pourra jamais avoir un statut normal dans la région.

Même si, pour les pétromonarchies d’Arabie et du Qatar, tout l’enjeu d’une défaite de l’axe Syrie – Hezbollah – Iran est la possibilité de pouvoir enfin normaliser leurs relations avec l’entité sioniste et donc d’enterrer définitivement les droits du peuple palestinien.

L’objectif est illusoire certes et les monarques comme le Grand Turc devraient méditer ce propos de Kant :

Est illusion le leurre qui subsiste même quand on sait que l’objet supposé n’existe pas.

L'Iran contre la diplomatie saoudienne au Liban

par Jean Aziz,  

Al-Monitor Lebanon Pulse, 29 avril 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Trois semaines de développements de la situation au Liban ont suffi pour effacer le sentiment qu’une percée dans les relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran était proche, du moins au Liban. Ce sentiment avait pris corps le 6 avril quand le parlement libanais a désigné, dans un consensus presque total, le député de Beyrouth Tammam Salam pour former le nouveau cabinet.

Au début, il y avait certains signes qu’une percée dans la relation entre l’Arabie Saoudite et l’Iran était en vue. L’ambassadeur Saoudien à Beyrouth, Ali Awad Asiri, avait clairement fait une ouverture en direction du Hezbollah. A un point tel que certains avaient dit que l’Arabie Saoudite avait entamé des contacts directs avec la plus puissante organisation chiite du Liban par l’intermédiaire d’un officiel des services de sécurité libanais qui jouit de la confiance du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah en personne. On a même dit que l’adjoint de Nasrallah, le Cheikh Naim Qassem devait se rendre en Arabie Saoudite à la tête d’une mission du Hezbollah avec la mission de discuter des relations entre la banlieue sud de Beyrouth et Riyad. La délégation devait aussi aborder le problème de la formation d’un nouveau gouvernement [au Liban] et l’acceptation d’une nouvelle loi pour les élections législatives pour faire en sorte que les élections interviennent avant la fin du mandat de l’assemblée actuelle le 20 juin et éviter ainsi au Liban d’aller vers l’inconnu.

Cette impression optimiste a vite disparu et il est devenu évident que la stratégie de la tension entre les axes saoudien et iranien reste d’actualité  jusqu’à nouvel ordre.

Il semble que les deux parties pratiquent un jeu de dupe pour améliorer leurs positions et leurs capacités en préparation d’une attaque surprise contre l’autre camp.

Sous couvert d’ouverture en direction du Hezbollah à Beyrouth, l’axe saoudien a l’œil rivé sur une bataille régionale pour renforcer le siège du régime syrien et renverser le président Bachar al-Assad. Au moment où les Saoudiens se préparaient à attaquer la capitale syrienne, ils avaient jugé prudent de ne pas ouvrir plus d’un front à la fois. Ils ont donc fait une trêve avec le Hezbollah et montré de la bonne volonté à l’égard de ce dernier, tandis que le nœud coulant arabo-turco-occidental se resserrait autour du cou d’Assad.

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Jean Aziz prend la pose entre Michel Aoun (à droite sur la photo) et Hassan Nasrallah

De leur côté, l’Iran et le Hezbollah ne se sont pas laissés berner par la manoeuvre saoudienne. Quelques jours après avoir commencé à tester les réactions de l’autre camp, l’Arabie Saoudite a commencé son attaque : les alliés libanais de Riyad ont durci leurs positions en formant un nouveau gouvernement et en définissant une loi électorale, ce qui a fait prendre conscience à l’axe du Hezbollah [le Hezbollah et ses alliés au Liban] de la manœuvre, ce qui a amené cet axe à changer de tactique. Le Hezbollah a alors contre attaqué sur presque tous les fronts.

Il semble que l’Arabie Saoudite avait misé sur une évolution favorable de la situation militaire en Syrie quand  cette évolution a en fait été favorable au camp iranien. Un facteur sur le terrain a inversé la donne : en deux semaines, les forces pro-régime ont avancé dans toutes les régions autour de Damas et de Homs. Ce développement a placé les 370 kilomètres de frontière syro-libanaise sous le contrôle du régime syrien et de ses alliés au Liban. Ce qui a piégé et isolé une partie significative des Sunnites – qui sont traditionnellement soutenus par l’Arabie Saoudite et sont près d’un demi-million à Akkar et à Tripoli – par l’interposition de l’armée syrienne et de ses alliés libanais.

Mais la riposte contre l’Arabie Saoudite au Liban a d’autres manifestations: la visite du Hezbollah à Riyad dont on parlait n’a jamais eu lieu et on a appris que Nasrallah est allé à Téhéran dernièrement. Malgré de nombreuses conjectures sur les objectifs de cette visite et son timing, le Hezbollah a ostensiblement gardé le silence sur ce sujet. Le parti ne l’a ni confirmée, ni infirmée. Cependant, des photos de Nasrallah rencontrant le Guide Suprême Iranien Ali Khamenei ont été publiées sur les réseaux sociaux. Des cercles proches du Hezbollah affirment que la photo était tirée d’archives, mais la photo n’a pourtant pas l’air bien ancienne.

Une autre manifestation de la contre attaque a été l’annonce par Israël de la destruction au dessus de la mer au large d’Haïfa d’un drone venu du Liban. Mais à la différence d’incidents similaires, comme quand Israël avait détruit le drone Ayyoub le 9 octobre 2012, le Hezbollah a promptement démenti avoir un rapport quelconque avec cette affaire. Certains ont interprété ce démenti comme étant causé par l’échec du drone «Ayyoub 2» à pénétrer en profodeur en territoire israélien. Mais le drone avait peut-être simplement comme objectif de survoler les champs gaziers israéliens en Méditerranée. Dans ce cas, le drone a réussi à envoyer le message à Israël, ce qui explique aussi le démenti du Hezbollah.

Ces deux derniers jours, ce cercles proches du parti ont traité cette affaire d’une manière évasive en demandant: Et si toute cette affaire se résumait à un gamin du sud Liban qui jouait avec un avion télécommandé amenant les Israéliens à suspecter le Hezbollah de leur faire la guerre ?

Certains à Beyrouth pensent que la contre attaque iranienne contre les avancées de l’Arabie saoudite, qui se sont traduites par la démission de l’ancien premier ministre Libanais Najib Mikati se déploie bien au-delà de la scène libanaise pour toucher le Bahreïn et même l’Irak. On a parlé de découvertes de caches d’armes pour l’opposition bahreïnie à Manama ; et les troupes du premier ministre Irakien Nouri al-Maliki sont entrée à Hawija et menacent de faire la même chose à Anbar.

Toutes choses qui confirment une fois encore que tout accord entre les Libanais doit se faire sous des auspices internationaux, c’est-à-dire au minimum une entente entre Washington et Téhéran. Mais une telle entente ne pourra sans doute pas intervenir tant que ne se seront pas produits certains événements, que ce soient les élections présidentielles en Iran en juin prochain ou les résultats des discussions d’Almaty sur le nucléaire (si elles reprennent).

Entre temps, la situation libanaise va déboucher soit sur la prolongation de la crise par la prolongation du mandate du parlement et le report de la formation d’un nouveau gouvernement, soit sur l’explosion de la situation!

La plupart des organisations libanaises et des parties étrangères préfèrent la première option.

Jean Aziz est un collaborateur d’ Al-Monitor’s Lebanon Pulse. Il est éditorialiste au journal libanais Al-Akhbar et anime une émission de débat politique sur OTV, une chaîne de télévision libanaise.

Ajoutons que ce chrétien a d’abord appartenu aux Forces Libanaises, un mouvement d’extrême droite avant de rejoindre le général Michel Aoun sur une position nationaliste, modérément antisyrienne (ou modérement prosyrienne), favorable à l’entente interconfessionnelle et hostile à l’entité sioniste. C’est pourquoi on dit qu’il est proche du Hezbollah. Il l’est à peu près à la façon de Michel Aoun.

http://mounadil.wordpress.com/2013/04/30/jean-aziz-et-le-face-a-face-iran-arabie-saoudite-au-liban-et-en-syrie/

Stealing Syria’s Oil: The EU Al-Qaeda Oil Consortium

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Stealing Syria’s Oil: The EU Al-Qaeda Oil Consortium

Global Research

The decision of the European Union to lift the embargo on Syrian government’s energy exports by importing oil from the ‘armed opposition’ is another flagrant violation of international law. It violates the UN General Assembly declaration of 1962 on Permanent Sovereignty over Natural Resources and is yet another violation of the 1981 UN declaration on the Inadmissibility of Intervention and Interference in the Internal Affairs of States. But it is much more than a technical violation of the law. It marks the decent of civilization into barbarism.

London and Paris, have more than Washington, been at the forefront of aggression against Syria. In spite of the fact that it has now been confirmed by most media sources that the Syrian ‘opposition’ is Al-Qaeda, London and Paris persist  in their insane drive to arm the terrorists, using the spurious argument that if they don’t arm the ‘moderates’ the ‘extremists’ will take over the country. However, in the words of the New York Times, ‘nowhere in rebel-controlled Syria is there a secular fighting force to speak of’. [1] The fact that the Syrian ‘rebels’ are in fact Al- Qaeda has even  been admitted by the war-mongering French daily  Le Monde.[2]

So, Paris and London are pushing for further arming of Al-Qaeda and the legalization of oil trading with the jihadi terrorists. In plain language this means that the loose, terrorist network known to the world as Al-Qaeda will soon become one of the EU’s partners in the oil business. A new absurd chapter in the Era of Terror is about to be enacted.

International law and its violators.

The 1962 UN Resolution 1803 on the Permanent Sovereignty Over Natural Resources states:

‘Violation of the rights of peoples and nations to sovereignty over their natural wealth and resources is contrary to the spirit and principles of the Charter of the United Nations and hinders the development of international co-operation and the maintenance of peace’[3]

Japhat Al-Nusra and other Al-Qaeda affiliated groups do not in any way represent the Syrian people, nor do they constitute a sovereign state according to the categories of international law.  The ‘armed opposition’ IS Al-Qaeda. Therefore, the European Union’s decision to officially buy oil from terrorist gangs currently occupying territories in the Syrian Arab Republic constitutes a heinous crime and makes a further mockery of the basic principles governing the relations between states.

The 1981 UN document explicitly condemns:

‘the increasing threat to international peace and security owing to frequent recourse to the threat or use of force, aggression ,intimidation, military intervention and occupation, escalation of military presence and all other forms of intervention or interference, direct or indirect, overt or covert, threatening the sovereignty and political independence of other States, with the aim of overthrowing their Governments’,

The declaration goes on to categorically condemn the deployment of ‘armed bands’ and ‘mercenaries’ by states for the use of overthrowing the governments of other sovereign states:

‘Conscious of the fact that such policies endanger the political independence of States, freedom of peoples and permanent sovereignty over their natural resources, adversely affecting thereby the maintenance of international peace and security,

Conscious also of the imperative need for any threat of aggression, any recruitment, any use of armed bands, in particular mercenaries, against sovereign States to be completely ended, so as to enable the peoples of all States to determine their own political, economic and social systems without external interference or control’ [4]

Western governments, who for many years have been openly and shamelessly violating all known and agreed principles of international law, arming terrorist gangs who murder and maim civilians, funding common criminals who traffic drugs and recruit child-soldiers, have now descended to a new low by purchasing oil and gas from these same terrorist gangs, natural resources which are legally the property of the Syrian Arab Republic and its citizens.

EU governments colluding with terrorists

Europe’s descent into absolute moral turpitude and lawlessness is further reflected in the fact that EU authorities are doing nothing to prevent brainwashed Muslim youths from traveling to Syria in order to fight NATO’s war. Yet, the officials of EU states readily admit that hundreds if not thousands of jihadis from Britain, Ireland, Spain, Germany, Belgium, the Netherlands and other states are now joining the ranks of the so-called ‘Syrian rebels’.  But they also admit that their only concern is that these terrorists might be a threat to European security if they ever return. The fact that these terrorists are putting bombs in busy market squares; cars; universities; schools; hospitals and mosques throughout Syria, and that US State Department’s own reports confirm this, doesn’t seem to bother the EU’s governments. Their only concern is that they might eventually bite the hand that feeds. [5] The EU ‘anti-terror’ chief Gilles de Kerchove tells the BBC:

“Not all of them are radical when they leave, but most likely many of them will be radicalized there, will be trained

“And as we’ve seen this might lead to a serious threat when they get back.”[6]

We know from Israeli intelligence sources that most of the terrorists are being trained in US/NATO military bases in Turkey and Jordon.[7]

So, why doesn’t the EU’s ‘anti-terror’ chief seem to know about this? This is the man responsible for protecting Europe from terrorism?  As I reported before, France’s ‘anti-terror’ magistrate actually admitted on French state radio in January 11th  that the French government was on the same side as Al-Qaeda in Syria:

“There are many young jihadists who have gone to the Turkish border in order to enter Syria to fight Bachar’s regime, but the only difference is that there France is not the enemy. Therefore we don’t look on that in the same way. To see young men who are at the moment fighting Bachar Al-Assad, they will be perhaps dangerous in the future but for the moment they are fighting Bachar Al-Assad and France is on their side; they will not attack us’’.[8]

The cynical double standard which states that all territories outside the EU are barbaric and therefore outside the realm of international law has now become a policy that goes unnoticed by Europe’s brainwashed masses.  Euro-Atlantic powers are not only behaving like criminals but are now openly displaying their criminality.  One should also note that the French government has now decided to call the Syrian president by his first name. Calling a state official by his first name is a sign of deep disrespect in French etiquette. Since the Sarkozy regime, French diplomacy has been dragged through the mud, with France’s diplomatic corps now behaving like a cross between spoilt brats and fascist thugs.

Syria’s Oil Geopolitics

The quest for sources of cheap energy is one of the geopolitical contexts driving the war in Syria. Christof Lehmann has written that the discovery of the Iranian Pars gas field in 2007 and Teheran’s plan to pipe the gas to the Eastern Mediterranean by constructing a pipeline through Iraq and Syria holds the potential of turning Iran into a global economic power, giving Teheran enormous leverage over the EU’s Middle East policy. This development would pose a threat to the Zionist entity. It would pose an existential threat to the despotic emirates of the Gulf, who depend on the power of the petro-dollar for their survival.[9]

That is one of the reasons why NATO and the Gulf Cooperation Council are using Al-Qaeda terrorists to break the Shite-led alliance of Iran, Iraq, Syria and Lebanon’s Hezbollah. As Italian geographer Manlio Dinucci has reported, contrary to received opinion, Syria actually has massive energy reserves.

Dinucci writes:

‘The U.S. / NATO strategy focuses on helping rebels to seize the oil fields with a twofold purpose: to deprive the Syrian state of revenue from exports, already strongly decreased as a result of the EU embargo, and to ensure that the largest deposits pass in the future, through the “rebels” under the control of the big Western oil companies. [10]

The first implementation of the ‘humanitarian intervention’ ideology was during the NATO bombing of Serbia in 1999. Since then, the truncated entity called Kosovo has become Europe’s number one criminal state, run by a convicted organ and drug trafficking mass murderer called Hacim Al Thaci, a protégé  of Brussels and Washington. This is the kind of narco-mafia anti-state NATO has installed in Libya since the Blitzkrieg against that country in 2011 and it is the type of criminal regime that will rule over Syrians if NATO succeeds in bombing that country.

One can read hundreds of articles in the mainstream press about the criminality of the Kosovar regime and articles describing the chaos in post-Gaddafi Libya have not been rare. But the same media outlets will systematically ignore the fact that they were the ones cheering on the CIA’s Kossovo Liberation Army during the destruction of Yugoslavia. The same prestitutes are now pushing for more arming of the terrorists in Syria and for military intervention by NATO.

The closing of the European mind

The pontificators of European integration and Europe’s role in the world like to pepper their speeches with pompous references to the ‘rule of law’ and the universality of ‘European values’.

This specious rhetoric is unceasingly drummed into European students throughout our universities and institutions of higher learning and it is repeated ad nauseum by the mass media. The people now using Al-Qaeda terrorism to further their interests in the Middle East teach courses in prestigious European universities on ‘international relations’.

It is no wonder ordinary people are incapable of seeing and understanding what is happening before their very eyes. The sheer scale and complexity of the global institutional networks built upon an empire of lies, self-righteousness and deceit is simply too overwhelming for the unschooled intellect to comprehend. Something in our order-seeking minds rejects reality when its horror surpasses our horizons of tolerance and intelligibility. As a result, the mind recoils, filters out the real, preferring instead to see in our masters the expression of complex, contradictory and arcane policies, whose moral content is consigned to the studies of ‘experts’ and ‘specialists’, who are themselves the products and propagandists of the same corrupt institutions.

There are now so many academic institutions, conferences; foundations; think tanks; policy institutes and university courses proclaiming the virtues of ‘humanitarian intervention’ that it has acquired the status of a dogma. The repetition and reproduction of this dogma by the scholastics of neo-liberal academia has turned that which critical reason would normally scoff at into an apriori principle of ‘global governance’.

In chapter 22 of his seminal work on international law De Juri Belli ac Pacis, (On the Law of War and Peace), the great 17th century Dutch jurist Hugo Grotius wrote:

‘Some wars were founded upon real motives and others only upon colorful pretexts. This distinction was first noticed by Polybius, who calls the pretexts, profaseis and the real causes, aitias. Thus Alexander made war upon Darius, under the pretense of avenging the former wrongs done by the Persians to the Greeks. But the real motive of that bold and enterprising hero was the easy acquisition of wealth and dominion, which the expeditions of Xenophon and Agesilaus had opened to his view.’ [13]

Little has changed since the days of Alexander the Great. Wars are still fought for pillage and plunder and the furtherance of empire. Polybius’s vocabulary of ‘profaseis’ and ‘aitias’ will be useful here. Since the start of the Syrian nightmare in 2011, the ‘profaseis’ propagated by corporate media agencies calling for military intervention in Syria has been the desire to ‘protect civilians’ from a ‘brutal regime’.  Only the naïve and ignorant could now defend such nonsense as the same media agencies have finally admitted that the ‘opposition’ is in fact Al-Qaeda, a fact the alternative media have been pointing out since the beginning of the violence in Deraa in March 2011.

NATO’s ‘aitias’ in this conflict is clear: break up and destroy an independent sovereign state; rob and pillage all of its resources; rape and terrorize its citizens into submission by unleashing drugged and brain-washed death squads on the population; constantly blame all of this on the ‘regime’, then finish the country off with an intensive aerial bombing campaign before installing a crime syndicate to run the country. Finally, call that holocaust freedom. Call that holocaust democracy. It’s a tried and trusted formula which is now being deployed all over the world in NATO’s megalomaniacal drive for global supremacy.

Grotius again:

‘Others make -use of pretexts, which though plausible at first sight, will not bear the examination and test of moral rectitude, and, when stripped of their disguise, such pretexts will be found fraught with injustice. In such hostilities, says Livy, it is not a trial of right, but some object of secret and unruly ambition, which acts as the chief spring. Most powers, it is said by Plutarch, employ the relative situations of peace and war, as a current specie, for the purchase of whatever they deem expedient.’

 In the war-ravaged 17th century Europe of Hugo Grotius, to establish the distinction between profaseis and aitias or the pretexts and real reasons for war was not considered heretical in the domain of rigorous juridical discourse. Today, those who make such distinctions are dismissed as ‘paranoid conspiracy theorists’.  In an interview entitled LA PENSÉE CRITIQUE COMME DISSOLVANT DE LA DOXA,(Critical Thought as a solvent of Doxa)French sociologist Loic Wacquant argues that ‘never before have false thought and false science been so prolix and ubiquitous.’[14]

In this age of technological lawlessness, the basic precepts of international and domestic law have been dismantled. With the promulgation of the Patriot Act and now the National Defense Authorization Act, the United States has regressed to the kind of juridical tyranny that preceded the drafting of the Petition of Right in the England of 1628, a document denouncing imprisonment without trial, torture and martial law and providing the legal and moral groundwork for the English Revolution of 1640.

Conclusion

It behooves us all to reflect upon the current war in the Levant.  What we are witnessing is the destruction of the Westphalian state system and a return to the kind of chaos of the 17th century’s Thirty Years War, except this time it is festering on the borders of Europe where the principle of bellum se ipsum alet, war will feed itself, is being acted out by private military corporations, drug gangs, terrorist networks and international crime syndicates linked directly and indirectly to the ideological state apparatuses of the Atlantic powers.

And so, the KLA have been training the ‘Syrian Free Army’, while Libya’s Islamic Fighting Group has also joined the ‘holy war’ in Syria. Like the Thirty Years War, the armed gangs and mercenaries are funding themselves by pillaging the local economies and selling their booty as contraband. Whole factories in Syria have been dismantled and stolen by mercenaries in the service of Turkey and Qatar, while the drug trade is now booming like never before. When one country is destroyed and reduced to despotic fiefdoms and emirates, Western corporations move in with their private military companies and proceed to pillage the country’s resources, unhindered by the rules and regulations of the Sovereign State. The terrorist hordes then move on to the next country on NATO’s hit list. This is NATO’s strategy of chaos, a form of liquid warfare that is spreading rapidly throughout the Southern Hemisphere.

Given the criminality of Western oil companies in the past, it is perhaps not entirely surprising that they would now, in the form of the EU, be openly buying oil from terrorist organizations. What is surprising, however, is the morbid insouciance of Europe’s populations.  How could there be so many ‘respectable’ people in our media and academic institutions prepared to collaborate with these mobsters? Why have there been few if any significant demonstrations against NATO? How is it possible that the powers that be should be allowed to get away with such unmitigated criminality?

The Roman poet Horace wrote- neglecta solent incendia sumere vires -a neglected fire always gathers in strength. Since the destruction of  the Democratic Republic of Afghanistan by the Western-backed Mujahedeen terrorists in the 1979, sovereign states have fallen prey to mercenaries and terrorist gangs backed by Western imperialism, while civil liberties have been curtailed in America and Europe in the name of the ‘War on Terrorism’.

The fire has since spread to the former Yugoslavia; Rwanda; Côte d’Ivoire; Sudan; Somalia; Iraq; DRC; Chechnya,Libya and now Syria. If people don’t wake up and mobilize against the criminals planning these wars, the flames of destruction will eventually come home in the form of martial law, and a fascist, panopticon police state which will be deemed necessary during the prosecution of a Third World War against Iran, Russia and China. If this fire of terrorism is not put out in Syria, it will continue into the Caucasus, Central Asia, the Russian Federation and Eastern China until all possible resistance to NATO’s drive for ‘full spectrum dominance’ is eliminated and a tyrannical, corporate hyper-state rules over the planet.

World wars have happened in the past and given the scelerate Will-to-Power of our current rulers, there is no reason to believe that a world war will not happen again. Many in the West, inured to televised violence and indifferent to distant wars, have a tendency to believe that politics is a domain that does not affect them. But in the words of the French politician Charles de Montalembert  ‘Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même.’[It is easy for you not to be concerned about politics, but politics, however, is concerned about you] In the light of current events the statement merits reflection.

Notes

[1]http://www.globalresearch.ca/time-to-end-western-support-for-terrorists-in-syria-opposition-is-entirely-run-by-al-qaeda/5333204

[2] http://www.globalresearch.ca/frances-media-admits-that-the-syrian-opposition-is-al-qaida-then-justifies-french-government-support-to-the-terrorists/5331289

[3] http://unispal.un.org/UNISPAL.NSF/0/9D85892AC6D7287E8525636800596092

 [4] http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/NaturalResources.aspx

[5]http://www.un.org/documents/ga/res/36/a36r103.htm

[6] http://www.state.gov/r/pa/prs/ps/2012/12/201759.htm

[7] http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-22275456

[8] http://www.globalresearch.ca/syria-nato-s-next-humanitarian-war/?print=1

[9] http://nsnbc.me/2012/12/28/the-dynamics-of-the-crisis-in-syria-conflict-versus-conflict-resolution-part-5/

[10]http://www.globalresearch.ca/oil-and-pipeline-geopolitics-the-us-nato-race-for-syrias-black-gold/5330216

[11] http://www.franceinter.fr/emission-le-79-marc-trevidic-et-jean-pierre-filiu

[12] http://nsnbc.me/2012/12/28/the-dynamics-of-the-crisis-in-syria-conflict-versus-conflict-resolution-part-5/

[13] http://www.constitution.org/gro/djbp_222.htm

[14][http://www.homme-moderne.org/societe/socio/wacquant/pensecri.html

samedi, 04 mai 2013

Die Krise in Griechenland und verborgene Ölkriege

Die Krise in Griechenland und verborgene Ölkriege

F. William Engdahl

In der Griechenlandkrise und der jüngsten Krise in Zypern gibt es einen höchst bedeutsamen Faktor, über den jedoch nicht geredet wird: Beide Länder sitzen auf riesigen unerschlossenen Erdgas- und auch Erdölreserven.

 

Genauso wie großen Gasvorkommen, die in Syrien, im Libanon und in Israel gefunden wurden, sind die kürzlich entdeckten, noch nicht erschlossenen Gasreserven eine wesentliche, wenn nicht sogar die entscheidende Motivation für den NATO-geführten Krieg in Syrien. Dort soll Baschar al-Assad vertrieben und durch eine den USA wohlgesonnene Marionette der Muslimbruderschaft oder, falls das nicht gelingen sollte, durch internes Chaos wie in Libyen ersetzt werden. Bereits wenige Monate vor den von Washington unterstützten Aufständen, die »Arabischer Frühling« genannt wurden, zeichnete sich ab, dass neu entdeckte Erdgas- und Erdölfelder im östlichen Mittelmeer ein neues »Großes Spiel« um die Herrschaft über diese riesigen Energiereserven auslösen würden.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/f-william-engdahl/die-krise-in-griechenland-und-verborgene-oelkriege.html/

jeudi, 02 mai 2013

Vers une dislocation géopolitique mondiale

LA FIN D’UN MONDE OCCIDENTALO-CENTRISTE

Vers une dislocation géopolitique mondiale

Franck Biancheri
Ex: http://metamag.fr
La crise, parce qu’elle n’a pas été anticipée par les dirigeants de la planète, a acquis sa propre vitesse de développement. En 2009, les efforts financiers, sans précédent historique, des États-Unis, de l’Europe, de la Chine, du Japon et d’autres pays n’auront permis que deux choses : anesthésier les corps sociaux des différents pays afin de retarder une violente réaction politique et sociale et sauver les grands établissements financiers sans les réformer.
 
Tout cela s’est effectué au prix d’un endettement insupportable des États, de la transformation d’une partie très importante (autour de 30 %) de l’économie mondiale en « économie-zombie » (c’est-à-dire ne survivant que grâce aux aides publiques directes ou indirectes ou bien grâce à la manipulation des règles comptables) et d’une méfiance croissante des opinions publiques occidentales vis-à-vis de l’ensemble des classes dirigeantes suspectées à juste titre de n’être que les représentants des intérêts financiers les plus puissants.
 
 
Parallèlement à ces phénomènes très visibles, et in fine de court ou moyen terme, la crise incarne d’autres tendances séculaires modifiant profondément l’ordre du monde que nous connaissons comme en particulier cette (re)montée en puissance de la Chine et de l’Inde, et la fin d’un monde occidentalo-centré. La décennie qui s’ouvre va être le théâtre de l’interaction de ces deux « temps » de la crise qui, tout en étant bien entendu corrélés, ne sont pas identiques. Les tendances séculaires peuvent être considérées, à l’échelle d’une décennie, comme des données, c’est-à-dire comme des phénomènes auxquels on peut se préparer sans pouvoir réellement en affecter le déroulement alors que les autres phénomènes (dont les durées varient entre 2 à 5 ans en moyenne) peuvent au contraire être directement affectés par les décisions humaines (celles des dirigeants et/ou celles des peuples).
 
 
La première partie de la décennie qui s’ouvre va donc être essentiellement marquée, d’une part, par l’émergence grandissante de tendances séculaires marquant la fin de l’occidentalo-centrisme et, d’autre part, par les conséquences de la crise financière et surtout des réponses qui y ont été apportées en 2009. Réponses qui ont conduit au surendettement des États et en particulier au surendettement du pilier de l’ordre mondial de ces dernières décennies qu’étaient États-Unis. La Chine étant le vecteur privilégié des tendances séculaires en action et les États-Unis étant à la fois le pays au coeur de la crise financière et de ses conséquences [1], on peut affirmer que ce sont les rapports sino-américains qui vont déterminer le rythme et l’ampleur des chocs que nous allons connaître d’ici le milieu des années 2010-2020.
 
Parallèlement, les autres acteurs (puissances nouvelles, anciennes ou réinventées) vont bien entendu agir et réagir au cours des prochaines années, soit en fonction de l’évolution du rapport USA-Chine et de ses conséquences, soit en fonction de leurs propres anticipations sur le monde des décennies à venir. C’est très probablement de ce groupe que peuvent naître les initiatives et les idées les plus fécondes pour éviter que la deuxième partie de la décennie ne se transforme en une descente aux enfers pour la plus grande partie de la planète et pour permettre que, d’ici 2020, un nouvel ordre du monde pérenne soit déjà en train de prendre forme.
 
Au vu de ce qui se passe depuis le début avéré de la crise, le duo USA-Chine a en effet très peu de chance d’éviter une confrontation stérile. Ni les dirigeants chinois, ni les élites américaines ne paraissent en mesure de faire autre chose que défendre/promouvoir leurs propres intérêts directs. Leur conflit mutuel, et ses conséquences intérieures pour les deux pays, va également capter toute leur attention, leur laissant peu de place pour penser l’avenir du monde. Cela dit, rien n’assure bien entendu que les contributions des autres acteurs seront en mesure de détourner le monde d’une logique de jeu à somme nulle et donc de conflits entre blocs comme celle qui va s’imposer rapidement dans la relation USA-Chine. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il y a bien deux chroniques du futur dans ce livre. La principale différence entre les deux tient à ce facteur, les divergences d’évolution induites apparaissant de plus en plus au cours de la seconde moitié de la décennie.
 
Regardons d’abord plus en détail les évolutions probables des principaux acteurs géopolitiques de la décennie 2010-2020 ainsi que celles du cadre général de leurs interactions. Ces évolutions probables seront un enchaînement des évènements qui va aboutir à la décomposition du système international actuel, notamment à travers l’effondrement ou la paralysie des principales institutions internationales et des nœuds stratégiques du système financier et monétaire mondial et l’amorce d’un processus de restructuration structurelle des grands acteurs globaux comme les États-Unis, l’UE, la Russie, l’Asie et l’Amérique latine, oscillant entre début de dislocation pour certains et poursuite de réorganisation pour d’autres.
 

                                             Franck Biancheri
 
Cet article est tiré du livre "Crise mondiale: En route vers le monde d’après" de Franck Biancheri, Directeur des Etudes de LEAP(Laboratoire Européen d’Anticipation Politique) , Editions Anticipolis

La démocratie peut-elle être installée par des armées étrangères ?

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Irak, Afghanistan, Libye, Syrie…

La démocratie peut-elle être installée par des armées étrangères ?

Rony Brauman*

Ex: http://metamag.fr/
En Syrie, comme en Libye, ces événements se situent dans le monde arabe et aux abords de la Méditerranée. Ces points communs renforcent le contraste entre le volontarisme de l’intervention étrangère en Libye et la prudence qui peut paraître excessive face à la situation en Syrie. Mais il convient de se placer au-delà d’une démarche purement morale qui récuserait ces différences de traitement, car le propre de la politique internationale consiste à tenir compte de la singularité des circonstances et des événements.
 
Le cas Libyen

En Libye, l’extrême faiblesse diplomatique et militaire du régime a rendu l’intervention possible. Kadhafi, isolé, ne bénéficiait d’aucun appui au Conseil de sécurité de l’ONU, contrairement à la Syrie qui est soutenue par la Russie et la Chine. Le régime libyen était également très faible sur le plan militaire : chaque intervention de son armée au Tchad s’était soldée par une défaite, son aviation était presque inexistante, ses blindés en mauvais état et ses troupes divisées.
 
Par ailleurs, des dirigeants européens voyaient dans l’intervention en Libye l’occasion de créer dans leur pays un sentiment d’union nationale. Mise à part la période d’enlisement constatée par les militaires eux-mêmes, une seule bavure importante de l’Otan a eu lieu, ce qui est très peu dans une guerre de sept mois. Cette guerre, menée avec un savoir-faire technique notable, a rassemblé la quasi-totalité de la classe politique française, des opinions et des éditorialistes. Les conditions favorables étaient donc réunies pour qu’adviennent une victoire militaire et un résultat politiquement acceptable. La défaite de Kadhafi était certaine, mais le doute subsistait quant à ce qui allait suivre son exécution et la défaite du régime. J’en parle d’autant plus librement que j’étais l’un des rares opposants à cette intervention.
 

Rony Brauman et BHL : Guerre juste ou juste une guerre ? 
 
Les conditions dans lesquelles la guerre a été déclenchée restent à éclaircir mais tout laisse à penser que Nicolas Sarkozy et Claude Guéant l’ont très vite voulue. Les manifestations ont commencé le 15 février à Benghazi du fait de l’emprisonnement d’un avocat, militant des droits de l’homme, avant de s’étendre rapidement dans l’est du pays, les premiers affrontements se produisant le 17 février à Benghazi (7 morts). On ignorait tout, en France et en Angleterre, de ceux qui allaient diriger ce soulèvement. Or il n’a fallu que trois semaines entre le premier jour du soulèvement et la reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) comme instance légitime, alors que la composition de ce dernier était inconnue, et il n’a fallu qu’une semaine de plus pour l’entrée en guerre. 
 
Le CNT a été d’emblée reconnu par la France dès le 10 mars, sous l’influence avérée de Bernard-Henri Lévy, et décrété seul représentant légitime du peuple libyen. En moins de trois semaines, cette nouvelle instance remplaçait les représentants de l’État libyen au Conseil des droits de l’homme et au Conseil de sécurité de l’ONU, alors que Kadhafi se trouvait encore en place et que la Libye faisait partie du Conseil de sécurité au moment de la guerre. Il n’existe pas, à ma connaissance, de précédent à cette situation et cette procédure inédite est passée inaperçue, comme si elle allait de soi. Il est vrai qu’elle se justifiait par l’accumulation d’allégations alarmantes : usage d’avions contre des manifestants, déploiements de milliers de mercenaires dopés au Viagra, déjà coupables de milliers de morts et de viols, colonnes de chars marchant sur Benghazi pour exterminer les insurgés et leurs complices... S’il est avéré que la répression avait fait dès le début mars plusieurs dizaines de morts et que des chars avaient pénétré dans Benghazi (d’où ils avaient été repoussés par les insurgés), le reste des allégations reste à prouver. Cette précipitation en dit long sur la légèreté dont a fait preuve l’ensemble de la classe politique et de la classe « éditocratique » françaises. 
 
Aujourd’hui, le pays se morcelle, les milices surarmées se multiplient et n’entendent pas abandonner le pouvoir qu’elles ont réussi à prendre, d’autant moins que le CNT ne représente personne, même en Cyrénaïque dont il est issu. J’ajoute que, selon le CNT, le bilan humain de cette guerre se monte à 30 000 morts, chiffre présenté par les nouvelles « autorités » comme un minimum. Si elle a été menée dans le but d’épargner des vies, le résultat est catastrophique et l’on comprend que ces chiffres aient été escamotés par les tenants de l’intervention.
 
« Deux poids deux mesures ? »

Face à la situation syrienne, l’approche des dirigeants occidentaux semble beaucoup plus élaborée ; la situation politique locale est prise en compte, alors même qu’elle a été délibérément ignorée en Libye. Ils ont à l’esprit les distances qui séparent l’opposition extérieure de l’opposition intérieure, ce qui oppose les groupes d’insurgés dans les différentes régions et, à l’intérieur de ces régions, les divisions entre les diverses composantes de l’opposition syrienne. Les diplomaties sont prêtes à travailler avec certaines d’entre elles, d’autres semblent plus menaçantes pour l’unité syrienne et pour l’établissement d’un état de droit. On peut dire que la lucidité, le réalisme comme méthode (et non pas comme principe) ont trouvé toute leur place dans la situation syrienne et si certains parlent de « deux poids, deux mesures » je ne suis pas mécontent que la réaction soit mieux mesurée et réfléchie en Syrie.
 
                                                     L'ambassade de France à Tripoli dévastée par un attentat
 
D’autres situations ont pu faire l’objet de réactions de type « deux poids, deux mesures ». Ainsi, quand l’Irak a envahi le Koweït, une coalition internationale s’est dressée. Mais quand les États-Unis ont envahi l’Irak, malgré une opposition presque unanime, on n’a pas imaginé qu’une coalition internationale pouvait se constituer pour leur faire la guerre. Outre le rapport de force militaire en faveur des États-Unis, personne n’a émis l’idée qu’il serait souhaitable d’arrêter les États-Unis plutôt que de les laisser dégrader une situation déjà très complexe au Proche-Orient. 
De la même manière, personne n’a souhaité engager une action militaire contre Israël envahissant le Liban en 2006 ou « matraquant » Gaza en 2009 ; personne aujourd’hui ne souhaite s’attaquer à Israël, lorsque ce pays envisage sérieusement une attaque sur l’Iran avec des conséquences qui pourraient être catastrophiques selon de nombreux experts stratégiques israéliens eux-mêmes, y compris d’anciens patrons du Mossad ou d’anciens chefs d’État-major.
 
Malgré toutes les critiques que je peux formuler vis-à-vis de la politique israélienne, je ne prônerais certainement pas une attaque militaire contre l’Iran, non pas parce qu’il devrait être de toute éternité exempt de toute mesure de rétorsion, mais parce que je suis convaincu que les résultats seraient pire que le mal que l’on veut traiter. Dans ce genre d’affaires comme en pharmacologie, on n’est jamais certain de trouver d’emblée la solution positive. En médecine comme en politique, un bon traitement est le résultat d’un bon calcul ; personne ne peut savoir d’avance ce qui va se passer. C’est pourquoi je défends l’idée de « deux poids, deux mesures », car c’est bien en fonction des conséquences plus ou moins prévisibles des décisions qu’il faut se déterminer.
 
Ingérence et recours à la guerre : quelle légitimité ?

L’ingérence et le recours à la guerre sont-ils forcément légitimes pour défendre les droits de l’homme ? Lorsqu’on pose comme objectif le rétablissement d’une situation favorable aux droits de l’homme, par l’interposition d’un bouclier qui viendrait protéger des civils contre les menées agressives de forces armées, on est apparemment précis, mais en réalité on est dans le vague le plus complet. 
 
« Protéger les populations », comme on le dit maintenant à la suite de la résolution de 2005 du Conseil de sécurité, c’est ni plus ni moins établir un gouvernement, car c’est précisément à l’instance qui gouverne le territoire qu’il revient de protéger la population. Ou alors l’alternative serait la fragmentation du pays en autant de groupes de populations qu’il existe de menaces et l’on assisterait non seulement à la guerre de tous contre tous mais au morcellement généralisé de tous les pays dans lesquels des violations sérieuses et répétées des droits de l’homme se produisent. S’ingérer pour protéger des populations afin de défendre leurs droits fondamentaux, c’est la recette pour le chaos, c’est l’invitation à entrer dans un grand nombre de conflits, car il y a un grand nombre de pays où les droits de l’homme sont violés. 
 
Faut-il pour autant condamner toute intervention armée, tout usage de la violence, dans le domaine international, autrement que pour assurer la défense de son propre territoire ? Ma position est plus nuancée. La guerre de défense garde toute sa légitimité et nul ne condamnerait un pays pour avoir voulu défendre ses frontières contre une agression extérieure, y compris des pays qui viennent défendre le pays envahi contre l’agresseur extérieur.
 
Reste à déterminer dans quelles conditions des interventions extérieures comme au Sierra Leone, au Kosovo, au Timor, en Côte d’Ivoire, en Afghanistan, en Irak ou en Libye... peuvent être un recours légitime. De saint Augustin et saint Thomas jusqu’à la résolution du Conseil de sécurité de septembre 2005 instituant la « responsabilité de protéger », les cinq critères de la guerre dite juste sont restés remarquablement stables : ce sont l’autorité légitime, la cause légitime, la proportionnalité des moyens, l’usage de la guerre comme dernier recours et enfin des chances raisonnables de succès. Le contenu de ces critères se comprend différemment selon les époques (pour saint Thomas, l’autorité légitime était l’Eglise et la cause légitime la défense des chrétiens) mais, si évolutifs qu’ils soient, ils conservent un sens immédiatement intelligible et figurent à peu près sous cette forme dans le document des Nations Unies (l’autorité légitime étant aujourd’hui le Conseil de sécurité et la cause légitime la défense de la paix et la prévention de crimes contre l’humanité). Je laisserai de côté les trois premiers, d’ordre juridique, pour mettre en exergue les deux derniers que je qualifie d’éthico-politiques.
 
On peut analyser les « chances raisonnables de succès » au vu de la série assez longue d’interventions qui se sont produites depuis la chute du mur de Berlin, de la première guerre d’Irak jusqu’à la guerre en Libye. Certaines de ces interventions peuvent être considérées comme des « succès raisonnables », même si le terme « succès » peut sembler déplacé, car ces guerres provoquent toujours des destructions et des souffrances, des déplacements de population aux effets durables. Des succès raisonnables ont été remportés, lors de la première guerre d’Irak, lorsque le mandat était extrêmement clair : il s’agissait de faire sortir du territoire koweitien les troupes irakiennes qui s’y trouvaient. L’objectif était facile à cerner et le résultat simple à constater, dès que les troupes irakiennes furent rentrées chez elles. Un mandat limité, précis, observable sur le terrain est donc une condition. 
 
En Sierra Leone, il s’agissait de défendre le régime en place contre une offensive de la guérilla du RUF . Ce régime mis en place par les Nations Unies, renforcé par une élection et défendu par la communauté internationale, était mis en danger par une guérilla très violente venue menacer la capitale et dont les exactions étaient connues de tous. Les forces spéciales britanniques sont intervenues et, en un mois, ont battu la guérilla après une intervention très meurtrière, considérée comme réussie parce que la menace contre le gouvernement légal a été levée. Au terme de cette victoire, les SAS britanniques sont rentrées chez eux et le conflit était terminé. Ce n’était pas une guerre des droits de l’homme. Si on s’était intéressé au bilan des droits de l’homme, on aurait constaté qu’un certain nombre des composantes qui formaient le gouvernement sierra-léonais de l’époque s’était rendu coupable d’exactions comparables à celles du RUF. Pour les instances internationales, il s’agissait d’abord de la protection du gouvernement et de la stabilité du pays.
De la même façon en Côte d’Ivoire, l’installation d’Alassane Ouattara dans le palais présidentiel et l’éviction de Laurent Gbagbo pouvaient parfaitement être défendues. L’objectif était clair. Il s’agissait de destituer Gbagbo qui se cramponnait au pouvoir après des élections qui venaient de donner la victoire à son concurrent, selon les observateurs chargés de la régularité du vote. Il est avéré qu’Alassane Ouattara s’est rendu coupable d’exactions, au même titre que Gbagbo peut-être, même s’il demeure difficile de déterminer avec précision les auteurs de ces massacres dans ce genre de situation. Les violations des droits de l’homme se partagent entre les deux camps. Ce n’est pas sur ce point que l’intervention militaire a été menée, mais sur l’objectif précis de la mise en place du nouveau gouvernement reconnu par les Nations Unies et élu par le peuple ivoirien.
 
On pourrait continuer sur le Kosovo. Les alliés ont misé sur l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, qui était connue, et pas nécessairement de façon honorable. Cependant, le territoire était limité et se prêtait à un contrôle militaire réel. Le Kosovo est aujourd’hui une garnison de l’Otan. Jusqu’à peu, des soldats américains gardaient encore ses frontières et le pays vit sous perfusion européenne ; il ne vit pas très bien, mais un certain calme règne. Ce n’est pas sur la question des droits de l’homme que l’on s’est déterminé. Je précise que j’étais pour ma part engagé du côté bosniaque et que j’ai pris parti pour le cosmopolitisme de la Bosnie multiethnique, mais je rappelle au passage une vérité factuelle bien peu connue. Les termes de « purification ethnique » – qui ont pris force de formulation juridique aujourd’hui –, apparaissent dans un mémorandum de l’Académie des sciences de Belgrade en 1986-1987 pour désigner une situation que les nationalistes serbes redoutaient au Kosovo. C’était un vieil enjeu pour eux et ils soutenaient que les Serbes du Kosovo étaient menacés d’être « ethniquement purifiés » par les Albanais yougoslaves du Kosovo, le berceau historique de la Serbie. De fil en aiguille, sur un mode militant très émotionnel et fusionnel, on a fait un renversement de programme dans un renversement de termes, et l’on a prêté aux nationalistes serbes le projet de la purification ethnique comme programme central. Le paradoxe ultime de cette situation, c’est que la prophétie des nationalistes serbes du Kosovo s’est réalisée avec l’aide de ceux qui entendaient défendre le pluralisme, le cosmopolitisme et le multi-ethnisme. 
 
Reste que c’est bien avec des objectifs politiques que l’intervention a été conduite au Kosovo, celui d’empêcher que l’on ne redessine des frontières en fonction de la race et par la force sur le territoire européen. C’est la leçon des guerres en Yougoslavie et c’est la raison pour laquelle – tout en étant non interventionniste en général –, je considère que les interventions armées en Bosnie puis au Kosovo ont eu des justifications sérieuses et que leurs résultats qui ne sont pas enthousiasmants, mais pas désastreux non plus. Cependant, dès lors que l’on déplace la question du mode de la responsabilité politique vers celui des droits de l’homme, on est dans l’hubris, dans la démesure, dans le no limit. On n’en finit pas de filer des paradoxes troublants dès lors qu’on installe le débat comme l’ont fait Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy ou André Glucksmann, tous ces interventionnistes prêts à toutes les guerres pour les droits de l’homme. Pour terminer, un mot sur le critère du « dernier recours », pour rappeler que c’est au contraire une guerre de recours immédiat qui a été conduite en Libye, toute offre de médiation – il y en a eu plusieurs – ayant été systématiquement écartée.
 
Ma réponse à la question qui est posée initialement est donc négative : la force permet de renverser un régime, dictatorial ou non, mais elle allume des incendies qu’elle est impuissante à éteindre et elle ne permet certainement pas d’installer la démocratie.
 
*Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, professeur associé à Sciences Po, auteur notamment de "Penser dans l’urgence. Parcours critique d’un humanitaire" (Seuil) et de "Humanitaire, diplomatie et droits de l’homme" (éditions du Cygne).
 
Article paru dans : politique-autrement.org
Les illustrations sont de la rédaction

dimanche, 28 avril 2013

The Secret Financial Network Behind "Wizard" George Soros

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The Secret Financial Network Behind "Wizard" George Soros

 

by William Engdahl

Ex: http://balder.org/  

EIR Investigation Executive Intelligence Review (EIR), November 1, 1996

The dossier that follows is based upon a report released on Oct. 1 by EIR's bureau in Wiesbaden, Germany, titled "A Profile of Mega-Speculator George Soros." Research was contributed by Mark Burdman, Elisabeth Hellenbroich, Paolo Raimondi, and Scott Thompson.

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  George Soros - Barack Hussein Obama - Cartoon
  Obama - George Soros (György Schwartz)

Time magazine has characterized financier George Soros as a "modern-day Robin Hood," who robs from the rich to give to the poor countries of eastern Europe and Russia. It claimed that Soros makes huge financial gains by speculating against western central banks, in order to use his profits to help the emerging post-communist economies of eastern Europe and former Soviet Union, to assist them to create what he calls an "Open Society."

The Time statement is entirely accurate in the first part, and entirely inaccurate in the second. He robs from rich western countries, and uses his profits to rob even more savagely from the East, under the cloak of "philanthropy."

His goal is to loot wherever and however he can. Soros has been called the master manipulator of "hit-and-run capitalism."

As we shall see, what Soros means by "open," is a society that allows him and his financial predator friends to loot the resources and precious assets of former Warsaw Pact economies. By bringing people like Jeffrey Sachs or Sweden's Anders Aslund and their economic shock therapy into these economies, Soros lays the groundwork for buying up the assets of whole regions of the world at dirt-cheap prices.

The man who broke the Bank of England?

An examination of Soros's secretive financial network is vital to understand the true dimension of the "Soros problem" in eastern Europe and other nations.

Following the crisis of the European Exchange Rate Mechanism of September 1992, when the Bank of England was forced to abandon efforts to stabilize the pound sterling, a little-known financial figure emerged from the shadows, to boast that he had personally made over $1 billion in speculation against the British pound. The speculator was the Hungarian-born George Soros, who spent the war in Hungary under false papers working for the Nazi government, identifying and expropriating the property of wealthy fellow Jews. Soros left Hungary after the war, and established American citizenship after some years in London. Today, Soros is based in New York, but that tells little, if anything, of who and what he is.

Following his impressive claims to possession of a "Midas touch," Soros has let his name be publicly used in a blatant attempt to influence world financial markets---an out-of-character act for most financial investors, who prefer to take advantage of situations not yet discovered by rivals, and keep them secret. Soros the financier is as much a political animal, as a financial speculator.

Soros proclaimed in March 1993, with great publicity, that the price of gold was about to rise sharply; he said that he had just gotten "inside information" that China was about to buy huge sums of gold for its booming economy. Soros was able to trigger a rush into buying gold, which caused prices to rise more than 20% over four months, to the highest level since 1991. Typically for Soros, once the fools rushed in to push prices higher, Soros and his friend Sir James Goldsmith secretly began selling their gold at a huge profit.

Then, in early June 1993, Soros proclaimed his intent to force a sell-off in German government bonds in favor of the French, in an open letter to London Times Financial Editor Anatole Kaletsky, in which Soros proclaimed, "Down with the D-Mark!" Soros has at various times attacked the currencies of Thailand, Malaysia, Indonesia, and Mexico, coming into newly opened financial markets which have little experience with foreign investors, let alone ones with large funds like Soros. Soros begins buying stocks or bonds in the local market, leading others to naively suppose that he knows something they do not. As with gold, when the smaller investors begin to follow Soros, driving prices of stocks or whatever higher, Soros begins to sell to the eager new buyers, cashing in his 40% or 100% profits, then exiting the market, and often, the entire country, to seek another target for his speculation. This technique gave rise to the term "hit and run." What Soros always leaves behind, is a collapsed local market and financial ruin of national investors.

The secret of the Quantum Fund NV

Soros is the visible side of a vast and nasty secret network of private financial interests, controlled by the leading aristocratic and royal families of Europe, centered in the British House of Windsor. This network, called by its members the Club of Isles, was built upon the wreckage of the British Empire after World War II.

Rather than use the powers of the state to achieve their geopolitical goals, a secret cross-linked holding of private financial interests, tied to the old aristocratic oligarchy of western Europe, was developed. It was in many ways modeled on the 17th-century British and Dutch East India Companies. The heart of this Club of the Isles is the financial center of the old British Empire, the City of London. Soros is one of what in medieval days were called Hofjuden, the "Court Jews," who were deployed by the aristocratic families.

The most important of such "Jews who are not Jews," are the Rothschilds, who launched Soros's career. They are members of the Club of the Isles and retainers of the British royal family. This has been true since Amschel Rothschild sold the British Hessian troops to fight against George Washington during the American Revolution.

Soros is American only in his passport. He is a global financial operator, who happens to be in New York, simply because "that's where the money is," as the bank robber Willy Sutton once quipped, when asked why he always robbed banks. Soros speculates in world financial markets through his offshore company, Quantum Fund NV, a private investment fund, or "hedge fund." His hedge fund reportedly manages some $11-14 billion of funds on behalf of its clients, or investors---one of the most prominent of whom is, according to Soros, Britain's Queen Elizabeth, the wealthiest person in Europe.

The Quantum Fund is registered in the tax haven of the Netherlands Antilles, in the Caribbean. This is to avoid paying taxes, as well as to hide the true nature of his investors and what he does with their money.

Legal headquarters moved to tax heaven Curacao

   
   
 

 

 


 

In order to avoid U.S. government supervision of his financial activities, something normal U.S.-based investment funds must by law agree to in order to operate, Soros moved his legal headquarters to the Caribbean tax haven of Curacao. The Netherlands Antilles has repeatedly been cited by the Task Force on Money Laundering of the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD) as one of the world's most important centers for laundering illegal proceeds of the Latin American cocaine and other drug traffic. It is a possession of the Netherlands.

Soros has taken care that the none of the 99 individual investors who participate in his various funds is an American national. By U.S. securities law, a hedge fund is limited to no more than 99 highly wealthy individuals, so-called "sophisticated investors." By structuring his investment company as an offshore hedge fund, Soros avoids public scrutiny.

Soros himself is not even on the board of Quantum Fund. Instead, for legal reasons, he serves the Quantum Fund as official "investment adviser," through another company, Soros Fund Management, of New York City. If any demand were to be made of Soros to reveal the details of Quantum Fund's operations, he is able to claim he is "merely its investment adviser." Any competent police investigator looking at the complex legal structure of Soros's businesses would conclude that there is prima facie evidence of either vast money laundering of illicit funds, or massive illegal tax evasion. Both may be true.

To make it impossible for U.S. tax authorities or other officials to look into the financial dealings of his web of businesses, the board of directors of Quantum Fund NV also includes no American citizens. His directors are Swiss, Italian, and British financiers.

George Soros is part of a tightly knit financial mafia---"mafia," in the sense of a closed masonic-like fraternity of families pursuing common aims. Anyone who dares to criticize Soros or any of his associates, is immediately hit with the charge of being "anti-Semitic"----a criticism which often silences or intimidates genuine critics of Soros's unscrupulous operations. The Anti-Defamation League of B'nai B'rith considers it a top priority to "protect" Soros from the charges of "anti-Semites" in Hungary and elsewhere in Central Europe, according to ADL National Director Abraham Foxman. The ADL's record of service to the British oligarchy has been amply documented by EIR (e.g. The Ugly Truth About the Anti-Defamation League [Washington, D.C., Executive Intelligence Review: 1992]).

According to knowledgeable U.S. and European investigators, Soros's circle includes indicted metals and commodity speculator and fugitive Marc Rich of Zug, Switzerland and Tel Aviv; secretive Israeli arms and commodity dealer Shaul Eisenberg, and "Dirty Rafi" Eytan, both linked to the financial side of the Israeli Mossad; and, the family of Jacob Lord Rothschild.

Understandably, Soros and the Rothschild interests prefer to keep their connection hidden far from public view, so as to obscure the well-connected friends Soros enjoys in the City of London, the British Foreign Office, Israel, and the U.S. financial establishment. The myth, therefore, has been created, that Soros is a lone financial investment "genius" who, through his sheer personal brilliance in detecting shifts in markets, has become one of the world's most successful speculators. According to those who have done business with him, Soros never makes a major investment move without sensitive insider information.

On the board of directors of Soros's Quantum Fund N.V. is Richard Katz, a Rothschild man who is also on the board of the London N.M. Rothschild and Sons merchant bank, and the head of Rothschild Italia S.p.A. of Milan. Another Rothschild family link to Soros's Quantum Fund is Quantum board member Nils O. Taube, the partner of the London investment group St. James Place Capital, whose major partner is Lord Rothschild. London Times columnist Lord William Rees-Mogg is also on the board of Rothschild's St. James Place Capital.

A frequent business partner of Soros in various speculative deals, including in the 1993 gold manipulation, although not on the Quantum Fund directly, is the Anglo-French speculator Sir James Goldsmith, a cousin of the Rothschild family.

>From the very first days when Soros created his own investment fund in 1969, he owed his success to his relation to the Rothschild family banking network. Soros worked in New York in the 1960s for a small private bank close to the Rothschilds, Arnhold & S. Bleichroeder, Inc., a banking family which represented Rothschild interests in Germany during Bismarck's time. To this day, A. & S. Bleichroeder, Inc. remains the Principal Custodian, along with Citibank, of funds of Soros's Quantum Fund. George C. Karlweiss, of Edmond de Rothschild's Switzerland-based Banque Privee SA in Lugano, as well as of the scandal-tainted Rothschild Bank AG of Zurich, gave Soros financial backing. Karlweiss provided some of the vital initial capital and investors for Soros's Quantum Fund.

Union Banque Privee and the 'Swiss connection'

Another member of the board of Soros's Quantum Fund is the head of one of the most controversial Swiss private banks, Edgar de Picciotto, who has been called "one of the cleverest bankers in Geneva"---and is one of the most scandal-tainted. De Picciotto, from an old Portuguese Jewish trading family, who was born in Lebanon, is head of the Geneva private bank CBI-TDB Union Bancaire Privee, a major player in the gold and offshore hedge funds business. Hedge funds have been identified by international police agencies as the fastest-growing outlet for illegal money laundering today.

De Picciotto is a longtime friend and business associate of banker Edmond Safra, also born in Lebanon, whose family came from Aleppo, Syria, and who now controls the Republic Bank of New York. Republic Bank has been identified in U.S. investigations into Russian organized crime, as the bank involved in transferring billions of U.S. Federal Reserve notes from New York to organized crime-controlled Moscow banks, on behalf of Russian organized crime figures. Safra is under investigation by U.S. and Swiss authorities for laundering Turkish and Columbian drug money. In 1990, Safra's Trade Development Bank (TDB) of Geneva was merged with de Picciotto's CBI to create the CBI-TDB Union Banque Privee. The details of the merger are shrouded in secrecy to this day. As part of the deal, de Picciotto became a board member of American Express Bank (Switzerland) SA of Geneva, and two American Express Bank of New York executives sit on the board of de Picciotto's Union Banque Privee. Safra had sold his Trade Development Bank to American Express, Inc. in the 1980s. Henry Kissinger sits on the board of American Express, Inc., which has repeatedly been implicated in international money-laundering scandals.

De Picciotto's start as a Geneva banker came from Nicholas Baring of the London Barings Bank, who tapped de Picciotto to run the bank's secret Swiss bank business. Barings has for centuries been private banker to the British royal family, and since the bank's collapse in March 1995, has been overhauled by the Dutch ING Bank, which is reported to be a major money-laundering institution.

De Picciotto is also a longtime business partner of Venetian businessman Carlo De Benedetti, who recently was forced to resign as head of Olivetti Corp. Both persons sit on the board of the Societe Financiere de Geneve investment holding company in Geneva. De Benedetti is under investigation in Italy for suspicion of triggering the collapse of Italy's Banco Ambrosiano in the early 1980s.The head of that bank, Roberto Calvi, was later found hanging from the London Blackfriar's Bridge, in what police believe was a masonic ritual murder.

De Picciotto and his Union Banque Privee have been implicated in numerous drug and illegal money-laundering operations. In November 1994, U.S. federal agents arrested a senior official of de Picciotto's Geneva bank, Jean-Jacques Handali, along with two other UBP officials, on charges of leading a multimillion-dollar drug-money-laundering ring. According to the U.S. Attorney's Office in Miami, Handali and Union Banque Privee were the "Swiss connection" in an international drug-money-laundering ring tied to Colombian and Turkish cocaine and heroin organizations. A close business and political associate of de Picciotto is a mysterious arm dealer, Helmut Raiser, who is linked in business dealings with reputed Russian organized crime kingpin Grigori Luchansky, who controls the Russian and Swiss holding company Nordex Group.

Another director of Soros's Quantum Fund is Isodoro Albertini, owner of the Milan stock brokerage firm Albertini and Co. Beat Notz of the Geneva Banque Worms is another private banker on the board of Soros's Quantum Fund, as is Alberto Foglia, who is chief of the Lugano, Switzerland Banca del Ceresio. Lugano, just across the Swiss border from Milan, is notorious as the financial secret bank haven for Italian organized crime families, including the heroin mafia behind the 1980s "Pizza Connection" case. The Banca del Ceresio has been one of the secret Swiss banks identified in the recent Italian political corruption scandals as the repository of bribe funds of several Italian politicians now in prison.

The sponsorship of the Rothschilds

Soros's relation to the Rothschild finance circle represents no ordinary or casual banking connection. It goes a long way to explain the extraordinary success of a mere private speculator, and Soros's uncanny ability to "gamble right" so many times in such high-risk markets. Soros has access to the "insider track" in some of the most important government and private channels in the world.

Since World War II, the Rothschild family, at the heart of the financial apparatus of the Club of the Isles, has gone to great lengths to create a public myth about its own insignificance. The family has spent significant sums cultivating a public image as a family of wealthy, but quiet, "gentlemen," some of whom prefer to cultivate fine French wines, some of whom are devoted to charity.

Since British Foreign Secretary Arthur Balfour wrote his famous November 1917 letter to Lord Rothschild, expressing official British government backing for establishment of a Palestinian national home for the Jewish people, the Rothschilds were intimately involved in the creation of Israel. But behind their public facade of a family donating money for projects such as planting trees in the deserts of Israel, N.M. Rothschild of London is at the center of various intelligence operations, and more than once has been linked to the more unsavory elements of international organized crime. The family prefers to keep such links at arm's length, and away from its London headquarters, via its lesser-known outposts such as their Zurich Rothschild Bank AG and Rothschild Italia of Milan, the bank of Soros partner Richard Katz.

N.M. Rothschild is considered by City of London sources to be one of the most influential parts of the British intelligence establishment, tied to the Thatcher "free market" wing of the Tory Party. Rothschild and Sons made huge sums managing for Thatcher the privatization of billions of dollars of British state industry holdings during the 1980s, and today, for John Major's government. Rothschilds is also at the very heart of the world gold trade, being the bank at which twice daily the London Gold Fix is struck by a group of the five most influential gold trade banks. Gold constitutes a major part of the economy of drug dealings globally.

N.M. Rothschild and Sons is also implicated in some of the filthiest drugs-for-weapons secret intelligence operations. Because it is connected to the highest levels of the British intelligence establishment, Rothschilds managed to evade any prominent mention of its complicity in one of the more sordid black covert intelligence networks, that of the Bank of Credit and Commerce International (BCCI). Rothschilds was at the center of the international web of money-laundering banks used during the 1970s and 1980s by Britain's MI-6 and the networks of Col. Oliver North and George Bush, to finance such projects as the Nicaraguan Contras.

On June 8, 1993 the chairman of the U.S. House of Representatives' Committee on Banking, Rep. Henry Gonzalez (D-Tex.), made a speech charging that the U.S. government, under the previous Bush and Reagan administrations, had systematically refused to prosecute the BCCI, and that the Department of Justice had repeatedly refused to cooperate with Congressional investigations of both the BCCI scandal and what Gonzalez claims is the closely related scandal of the Atlanta, Georgia Banca Nationale del Lavoro, which was alleged to have secured billions in loans from the Bush administration to Saddam Hussein, just prior to the Gulf War of 1990-91.

Gonzalez charged that the Bush administration had "a Justice Department that I say, and I repeat, has been the most corrupt, most unbelievably corrupt justice system that I have seen in the 32 years I have been in the Congress."

The BCCI violated countless laws, including laundering drug money, financing illegal arms traffic, and falsifying bank records. In July 1991, New York District Attorney Robert Morgenthau announced a grand jury indictment against BCCI, charging it with having committed "the largest bank fraud in world financial history. BCCI operated as a corrupt criminal organization throughout its entire 19-year history."

The BCCI had links directly into the Bush White House. Saudi Sheik Kamal Adham, a BCCI director and former head of Saudi Arabian intelligence when George Bush was head of the CIA, was one of the BCCI shareholders indicted in the United States. Days after his indictment, former top Bush White House aide Edward Rogers went to Saudi Arabia as a private citizen to sign a contract to represent Sheikh Adham in the United States.

But, what has never been identified in a single major Western press investigation, was that the Rothschild group was at the heart of the vast illegal web of BCCI. The key figure was Dr. Alfred Hartmann, the managing director of the BCCI Swiss subsidiary, Banque de Commerce et de Placement SA; at the same time, he ran the Zurich Rothschild Bank AG, and sat in London as a member of the board of N.M. Rothschild and Sons, Hartmann was also a business partner of Helmut Raiser, friend of de Picciotto, and linked to Nordex.

Hartmann was also chairman of the Swiss affiliate of the Italian BNL bank, which was implicated in the Bush administration illegal transfers to Iraq prior to the 1990 Iraqi invasion of Kuwait. The Atlanta branch of BNL, with the knowledge of George Bush when he was vice president, conduited funds to Helmut Raiser's Zug, Switzerland company, Consen, for development of the CondorII missile program by Iraq, Egypt, and Argentina, during the Iran-Iraq War. Hartmann was vice-chairman of another secretive private Geneva bank, the Bank of NY-Inter-Maritime Bank, a bank whose chairman, Bruce Rappaport, was one of the illegal financial conduits for Col. Oliver North's Contra drugs-for-weapons network during the late 1980. North also used the BCCI as one of his preferred banks to hide his illegal funds.

Rich, Reichmann, and Soros's Israeli links

According to reports of former U.S. State Department intelligence officers familiar with the Soros case, Soros's Quantum Fund amassed a war chest of well over $10 billion, with the help of a powerful group of "silent" investors who let Soros deploy the capital to demolish European monetary stability in September 1992.

Among Soros's silent investors, these sources say, are the fugitive metals and oil trader Marc Rich, based in Zug, Switzerland; and Shaul Eisenberg, a decades-long member of Israeli Mossad intelligence, who functions as a major arms merchant throughout Asia and the Near East. Eisenberg was recently banned from doing business in Uzbekistan, where he had been accused by the government of massive fraud and corruption. A third Soros partner is Israel's "Dirty Rafi" Eytan, who served in London previously as Mossad liaison to British intelligence.

Rich was one of the most active western traders in oil, aluminum, and other commodities in the Soviet Union and Russia between 1989 and 1993. This, not coincidentally, is just the period when Grigori Luchansky's Nordex Group became a multibillion-dollar company selling Russian oil, aluminum, and other commodities.

Canadian real estate entrepreneur Paul Reichmann, formerly of Olympia and York notoriety, a Hungarian-born Jew like Soros, is a business partner in Soros's Quantum Realty, a $525-million real estate investment fund.

The Reichmann tie links Soros as well with Henry Kissinger and former Tory Foreign Minister Lord Carrington (who is also a member of Kissinger Associates, Inc. of New York). Reichmann sits with both Kissinger and Carrington on the board of the influential British-Canadian publishing group, Hollinger, Inc. Hollinger owns a large number of newspapers in Canada and the United States, the London Daily Telegraph, and the largest English-language daily in Israel, the Jerusalem Post. Hollinger has been attacking President Clinton and the Middle East peace process ever since Clinton's election in November 1992.

Soros and geopolitics

Soros is little more than one of several significant vehicles for economic and financial warfare by the Club of the Isles faction. Because his affiliations to these interests have not previously been spotlighted, he serves extremely useful functions for the oligarchy, as in 1992 and 1993, when he launched his attack on the European Rate Mechanism.

Although Soros's speculation played a role in finally taking the British pound out of the ERM currency group entirely, it would be a mistake to view that action as "anti-British." Soros went for the first time to London, where he studied under Karl Popper and Friedrich von Hayek at the London School of Economics.

Soros's business ties to Sir James Goldsmith and Lord Rothschild place him in the inner circles of the Thatcher wing of the British establishment. By helping the "anti-Europe" Thatcherites pull Britain out of the ERM in September 1992 (and making more than $1 billion in the process at British taxpayer expense), Soros helped the long-term goal of the Thatcherites in weakening continental Europe's economic stability. Since 1904 , it has been British geopolitical strategy to prevent by all means any successful economic linkage between western continental European economies, especially that of Germany, with Russia and the countries of eastern Europe.

Soros's personal outlook is consonant with that of the Thatcher wing of the Tory Party, those who three years ago launched the "Germany, the Fourth Reich" hate campaign against unified Germany, comparing Chancellor Helmut Kohl with Adolf Hitler. Soros is personally extremely anti-German. In his 191 autobiography, Underwriting Democracy, Soros warned that a reunited Germany would "upset the balance of Europe .... It is easy to see how the interwar scenario could be replayed. A united Germany becomes the strongest economic power and develops Eastern Europe as its Lebensraum ... a potent witches' brew." Soros's recent public attacks on the German economy and the deutsche mark are fundamentally motivated by this geopolitical view.

Soros is quite close to the circles of George Bush in the U.S. intelligence community and finance. His principal bank custodian, and reputed major lender in the 1992 assault on Europe's ERM, is Citicorp NA, the nation's largest bank. Citicorp is more than a lending institution; it is a core part of the American liberal establishment. In 1989, as it became clear that German unification was a real possibility, a senior official at Citicorp, a former adviser to Michael Dukakis's Presidential campaign, told a European business associate that "German unity will be a disaster for our interests; we must take measures to ensure a sharp D-Mark collapse on the order of 30%, so that she will not have the capability to reconstruct East Germany into the economic engine of a new Europe."

While Soros was calling on world investors to pull down the deutsche mark in 1993, he had been making a strong play in the French media, since late 1992, to portray himself as a "friend of French interests." Soros is reported to be close to senior figures of the French establishment, the Treasury, and in particular, Bank of France head Jean-Claude Trichet. In effect, Soros is echoing the old Entente Cordiale alliance against Germany, which helped precipitate World War 1.

Soros admits that he survived in Nazi Hungary during the war, as a Jew, by adopting what he calls a double personality. "I have lived with a double personality practically all my life," Soros recently stated. "It started at age fourteen in Hungary, when I assumed a false identity in order to escape persecution as a Jew." Soros admitted in a radio interview that his father gave him Nazi credentials in Hungary during the war, and he looted wealthy Jewish estates. Further research showed that this operation was probably run by the SS.

Soros did not leave the country until two years after the war. Though he and his friends in the media are quick to attack any policy opponent of Soros, especially in eastern Europe, as being "anti-Semitic," Soros's Jewish identity apparently has only utilitarian value for him, rather than providing moral foundations. In short, the young Soros was a cynical, ambitious person, the ideal recruit for the British postwar intelligence network.

Soros savages Eastern Europe

Soros has established no fewer than 19 "charitable" foundations across eastern Europe and the former Soviet Union. He has sponsored "peace" concerts in former Yugoslavia with such performers as Joan Baez. He is helping send young east Europeans to Oxford University. A model citizen, is the image he broadcasts.

The reality is something else. Soros has been personally responsible for introducing shock therapy into the emerging economies of eastern Europe since 1989. He has deliberately fostered on fragile new governments in the east the most draconian economic madness, policies which have allowed Soros and his financial predator friends, such as Marc Rich and Shaul Eisenberg, to loot the resources of large parts of eastern Europe at dirt-cheap prices. Here are illustrative case histories of Soros's eastern "charity":

Poland: In late 1989, Soros organized a secret meeting between the "reform" communist government of Prime Minister Mieczyslaw Rakowski and the leaders of the then-illegal Solidarnosc trade union organization. According to well-informed Polish sources, at that 1989 meeting, Soros unveiled his "plan" for Poland: The communists must let Solidarnosc take over the government, so as to gain the confidence of the population. Then, said Soros, the state must act to bankrupt its own industrial and agricultural enterprises, using astronomical interest rates, withholding state credits, and burdening firms with unpayable debt. Once thie were done, Soros promised that he would encourage his wealthy international business friends to come into Poland, as prospective buyers of the privatized state enterprises. A recent example of this privatization plan is the case of the large steel facility Huta Warsawa. According to steel experts, this modern complex would cost $3-4 billion for a western company to build new. Several months ago, the Polish government agreed to assume the debts of Huta Warsawa, and to sell the debt-free enterprise to a Milan company, Lucchini, for $30 million!.

Soros recruited his friend, Harvard University economist Jeffery Sachs, who had previously advised the Bolivian government in economic policy, leading to the takeover of that nation's economy by the cocaine trade. To further his plan in Poland, Soros set up one of his numerous foundations, the Stefan Batory Foundation, the official sponsor of Sach's work in Poland in 1989-90.

Soros boasts, "I established close personal contact with Walesa's chief adviser, Bronislaw Geremek. I was also received by [President Gen Wojciech] Jaruzelski, the head of State, to obtain his blessing for my foundation." He worked closely with the eminence gris of Polish shock therapy, Witold Trzeciakowski, a shadow adviser to Finance Minister Leszek Balcerowicz. Soros also cultivated relations with Balcerowicz, the man who would first impose Sach's shock therapy on Poland. Soros says when Walesa was elected President, that "largely because of western pressure, Walesa retained Balcerowicz as minister." Balcerowicz imposed a freeze on wages while industry was to be bankrupted by a cutoff of state credits. Industrial output fell by more than 30% over two years.

Soros admits he knew in advance that his shock therapy would cause huge unemployment, closing of factories, and social unrest. For this reason, he insisted that Solidarnosc be brought into the government, to help deal with the unrest. Through the Batory Foundation, Soros coopted key media opinion makers such as Adam Michnik, and through cooperation with the U.S. Embassy in Warsaw, imposed a media censorship favorable to Soros's shock therapy, and hostile to all critics.

Russia and the Community of Independent States (CIS): Soros headed a delegation to Russia, where he had worked together with Raisa Gorbachova since the late 1980s, to establish the Cultural Initiative Foundation. As with his other "charitable foundations," this was a tax-free vehicle for Soros and his influential Western friends to enter the top policymaking levels of the country, and for tiny sums of scarce hard currency, but up important political and intellectual figures. After a false start under Mikhail Gorbachov in 1988-91, Soros shifted to the new Yeltsin circle. It was Soros who introduced Jeffery Sachs and shock therapy into Russia, in late 1991. Soros describes his effort: "I started mobilizing a group of economists to take to the Soviet Union (July 1990). Professor Jeffery Sachs, with whom I had worked in Poland, was ready and eager to participate. He suggested a number of other participants: Romano Prodi from Italy; David Finch, a retired official from the IMF [International Monetary Fund]. I wanted to include Stanley Fischer and Jacob Frenkel, heads of research of the World Bank and IMF, respectively; Larry Summers from Harvard and Michael Bruno of the Central Bank of Israel."

Since Jan. 2, 1992, shock therapy has introduced chaos and hyperinflation into Russia. Irreplaceable groups from advanced scientific research institutes have fled in pursuit of jobs in the West. Yegor Gaidar and the Yeltsin government imposed draconian cuts in state spending to industry and agriculture, even though the entire economy was state-owned. A goal of a zero deficit budget within three months was announced. Credit to industry was ended, and enterprises piled up astronomical debts, as inflation of the ruble went out of control.

The friends of Soros lost no time in capitalizing on this situation. Marc Rich began buying Russian aluminum at absurdly cheap prices, with his hard currency. Rich then dumped the aluminum onto western industrial markets last year, causing a 30% collapse in the price of the metal, as western industry had no way to compete. There was such an outflow of aluminum last year from Russia, that there were shortages of aluminum for Russian fish canneries. At the same time, Rich reportedly moved in to secure export control over the supply of most West Siberian crude oil to western markets. Rich's companies have been under investigation for fraud in Russia, according to a report in the Wall Street Journal of May 13, 1993.

Another Soros silent partner who has moved in to exploit the chaos in the former Soviet Union, is Shaul Eisenberg. Eisenberg, reportedly with a letter of introduction from then-European Bank chief Jacques Attali, managed to secure an exclusive concession for textiles and other trade in Uzbekistan. When Uzbek officials confirmed defrauding of the government by Eisenberg, his concessions were summarily abrogated. The incident has reportedly caused a major loss for Israeli Mossad strategic interests throughout the Central Asian republics.

Soros has extensive influence in Hungary. When nationalist opposition parliamentarian Istvan Csurka tried to protest what was being done to ruin the Hungarian economy, under the policies of Soros and friends, Csurka was labeled an "anti-Semite," and in June 1993, he was forced out of the governing Democratic Forum, as a result of pressure from Soros-linked circles in Hungary and abroad, including Soros's close friend, U.S. Rep. Tom Lantos.

Lighting the Balkan Fuse

In early 1990, in what was then still Yugoslavia, Soros's intervention with shock therapy, in cooperation with the IMF, helped light the economic fuse that led to the outbreak of war in June 1991. Soros boasted at that time, "Yugoslavia is a particularly interesting case. Even as national rivalries have brought the country to the verge of a breakup, a radical monetary stabilization program, which was introduced on the same date as in Poland---January 1, 1990-----has begun to change the political landscape. The program is very much along the Polish lines, and it had greater initial success. By the middle of the year, people were beginning to think Yugoslav again."

Soros is friends with former Deputy Secretary of State Lawrence Eagleburger, the former U.S. ambassador to Belgrade and the patron of Serbian Communist leader Slobodan Milosevic. Eagleburger is a past president of Kissinger Associates, on whose board sits Lord Carrington, whose Balkan mediations supported Serbian aggression into Croatia and Bosnia.

Today, Soros has established his Foundation centers in Bosnia, Croatia, Slovenia, and a Soros Yugoslavia Foundation in Belgrade, Serbia. In Croatia, he has tried to use his foundation monies to woo influential journalists or to slander opponents of his shock therapy, by labeling them variously "anti-Semitic" or "neo-Nazi." The head of Soros's Open Society Fund---Croatia, Prof. Zarko Puhovski, is a man who has reportedly made a recent dramatic conversion from orthodox Marxism to Soros's radical free market. Only seven years ago, according to one of his former students, as professor of philosophy at the University of Zagreb, Puhovski attacked students trying to articulate a critique of communism, by insisting, "It is unprincipled to criticize Marxism from a liberal standpoint." His work for the Soros Foundation in Zagreb has promoted an anti-nationalist "global culture," hiring a network of anti-Croatian journalists to propagandize, in effect, for the Serbian cause.

These examples can be elaborated for each of the other 19 locations across eastern Europe where George Soros operates. The political agenda of Soros and this group of financial "globalists" will create the conditions for a new outbreak of war, even world war, if it continues to be tolerated.

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mardi, 23 avril 2013

Nessuno tocchi la Siria

dimanche, 21 avril 2013

Contre l'Europe de Bruxelles !...

Contre l'Europe de Bruxelles !...

Les éditions Tatamis viennent de publier un essai de Gérard Dussouy intitulé Contre l'Europe de Bruxelles - Fonder un Etat européen et préfacé par Dominique Venner. Professeur de sciences politiques et de géopolitique, Gérard Dussouy est, notamment, l'auteur de Quelle géopolitique au XXIe siècle (Editions Complexes, 2002).

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 " « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe ! »,  »l’Europe ! », « l’Europe ! », mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. » 

Charles de Gaulle, Discours et messages 

La sentence gaullienne a frappé les esprits. Elle a visé juste jusqu’à aujourd’hui. Mais, n’est-ce pas faute d’avoir abandonné notre communauté de destin, l’Europe, aux mains des seuls politiciens et des eurocrates ?
L’Europe n’appartient-elle pas d’abord aux Européens ? Comment, dans le même temps, peut-on laisser certains expliquer que l’Europe est la cause de tous nos maux alors que l’idée européenne est la solution face à la mondialisation ?
Des Thermopyles au Traité de Rome, des tranchées de Verdun aux travées du Parlement Européen à Strasbourg, les Européens ont su résister, dépasser leurs querelles, créer, et innover.
Et si la prochaine innovation était institutionnelle ? 
Et si l’on construisait enfin l’Europe, une autre Europe, notre Europe ? 
Face à la crise, et contre les fauteurs de décadence. 
Naturellement engluée dans un brouillard libéral et mondialiste, l’Europe navigue à vue.
Face au monde multipolaire qui se dessine, et comme à chaque rendez-vous avec l’Histoire, l’Europe devra choisir entre la puissance ou la mort.
La mort, c’est subir la crise, accepter le déclin, décourager ses forces vives et laisser fuir sa jeunesse pour ne devenir qu’une ombre de ce que les Américains appellent déjà « la vieille Europe », celle des musées, des maisons de retraite et des souvenirs.
La puissance, c’est envisager le renouveau, le dépassement des États-Nations, la construction d’un État européen volontariste et pragmatique. Fédéral et régional, afin de respecter et de protéger la diversité culturelle des peuples européens, il se doit d’être en mesure de répondre aux attentes sociales des populations. Fort et puissant afin de promouvoir et de défendre, au delà de toute idéologie, les intérêts matériels et immatériels, les valeurs et les traditions culturelles des Européens, il doit oser rayonner à travers le monde.
Cri d’alarme et cri du coeur, ce livre appelle à un élan collectif vers un État européen, un Etat d’urgence ! Il est temps que le cabri se fasse loup ! "

Fonder un Etat européen

Contre l’Europe de Bruxelles 

Fonder un Etat européen,

par Gérard Dussouy

 

[Lecture] Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen, par Gérard Dussouy


PARIS (NOVOpress Breizh) - Auteur d’ouvrages concernant la géopolitique et les relations internationales (« Traité de l’interétatique », « Les théories de la mondialité » et « Les théories géopolitiques » Editions de l’Harmattan), Gérard Dussouy, professeur émérite à l’Université Montesquieu de Bordeaux (géopolitique et relations internationales), vient de publier aux Editions Tatamis un livre intitulé « Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen », préfacé par l’historien Dominique Venner.

 

Dans ce nouvel ouvrage, Gérard Dussouy commence par exposer la situation de l’Europe en matière de démographie, de défense, d’économie et d’identité. Il fait un parallèle entre la situation de l’Empire romain finissant et celle de l’Union Européenne à bout de souffle qui présente, selon lui, tous les symptômes du « syndrome romain » : effondrement démographique, submersion migratoire, vieillissement des élites, délitement des cultures nationales, anomie sociale, fuite dans l’individualisme, déclin économique accéléré, finances publiques en perdition, incapacité à prévenir et à maîtriser les perturbations de toutes natures en provenance de son environnement international, déclin militaire et désarmement programmé .

Face à la crise généralisée que connaît l’Europe, Gérard Dussouy nous invite à dépasser le cadre national qui est trop petit pour résoudre les grands problèmes et trop grand pour satisfaire aux besoins locaux ; ce dépassement devrait avoir pour objectif la création d’un Etat fédéral des régions d’Europe dans lequel les grands pays seraient démembrés en régions qui deviendraient, au même titre que les petits pays, des régions fédérées constitutives de l’Etat européen.

L’abandon de l’Union européenne actuelle et la formation d’une Europe fédérale des régions, qui peut sembler utopique aujourd’hui, pourraient avoir lieu à la faveur d’un stress majeur des populations européennes soumises à un faisceau de crises simultanées ( crise économique, crise inter-ethnique, crise d’identité, crise sociale, crise du système politique, crise géopolitique ) et d’une communication intra-européenne intense qui permettrait de secréter une nouvelle symbolique et une nouvelle culture politique européenne .

Pour ce faire, l’auteur écrit qu’il est indispensable de mettre en œuvre très rapidement, parce que nous ne disposons pas de beaucoup de temps avant qu’il ne soit trop tard, des mouvements citoyens européistes porteurs d’une culture politique européenne et susceptibles de la diffuser . Les partis politiques de gouvernement, paralysés par les ambitions personnelles et une idéologie qui participe à la fois de l’universalisme et d’un nationalisme étriqué sont incapables de contester le bien fondé d’une représentation dominante du monde qui n’offre aux peuples européens d’autre alternative que de subir. Quant aux mouvements dits « populistes », l’auteur considère que ceux d’extrême-droite surestiment beaucoup les effets d’un repli sur le pré-carré national et que ceux d’extrême-gauche s’évertuent à vouloir faire croire que le socialisme, dont eux seuls ont saisi l’essence, est toujours malgré ses réfutations par le réel, répétées ici et là, partout à travers le monde, la voie du bonheur pour l’humanité toute entière .

Gérard Dussouy pense que seule la création d’un tel état fédéral serait en mesure de prendre les mesures nécessaires à un redressement de l’Europe : mise en place de frontières géographiques, démographiques et économiques; création d’un espace économique semi-autarcique et protégé; politique de redressement de la natalité des Européens; sortie de l’OTAN et création d’un système de défense strictement européen ; partenariat économique, militaire, scientifique et culturel avec la Russie; développement de pôles européens de recherche et développement . La création d’un état fédéral permettrait également de résoudre la crise liée à la monnaie unique en permettant les transferts nécessaires entre les régions d’Europe les plus favorisées et celles qui le sont moins.

Ce livre est important parce qu’il constitue une excellente synthèse de la problématique géopolitique et économique commune à l’ensemble des peuples européens. Les lecteurs pourront apprécier diversement la solution envisagée par l’auteur pour sortir de la situation funeste dans laquelle nous sommes aujourd’hui, mais il est indispensable pour mener une réflexion sur le sujet essentiel du devenir de l’Europe.

François Arondel

Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen, par Gérard Dussouy, Editions Tatamis, 180 pages, 14 € (port compris). Commander

[cc] Novopress.info, 2013. Les dépêches de Novopress sont libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d'origine. La licence creative commons ne s'applique pas aux articles repris depuis d'autres sites [http://fr.novopress.info/]

samedi, 20 avril 2013

Die Strategie der neuen Seidenstrassen

Die Strategie der neuen Seidenstrassen – ein Friedensmodell für Eurasien

Damit die Europäer nicht hinter der Geschichte herhinken –
zur brillanten Analyse der geopolitischen Grosswetterlage durch Franz Betschon

von Tobias Salander, Historiker

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Während die USA von einer Krise in die nächste taumeln und Europa wie gebannt auf seine einstige Schutzmacht starrt, hoffend, dass man nicht mit in den Abgrund gerissen werde, herrscht in Asien, Lateinamerika und Afrika Aufbruchsstimmung. Autoren wie Kishore Mahbubani versuchen seit längerem, den Zeitgenossen der westlichen Hemisphäre aufzuzeigen, dass man offensichtlich an einer Zeitenwende steht. Was aber tun, zumal in Europa? Mit wem kooperieren, wenn nicht mit der absteigenden Kriegsmacht USA?
Wäre es nicht naheliegend, den Blick nach Osten zu wenden? Liegt doch Europa am Rande der grossen Weltinsel Eurasien. Ein Blick, aber nicht im imperialistischen Sinne von Bismarck, der «sein Afrika» in Osteuropa ortete, auch nicht verhaftet in Denkschablonen des Kalten Krieges, der glücklicherweise seit über 20 Jahren vorbei ist. Warum nicht eine Annäherung in Partnerschaft, Freundschaft und Hochachtung vor den Leistungen der Völker der betreffenden Länder?
Wenn wir nicht sehen, wie sich Asien entwickelt, wird sich Asien auch ohne uns zum neuen Gravitationszentrum der Weltwirtschaft entwickeln: Dies gibt ein Analytiker zu bedenken, der weitgereist, weltoffen und dennoch in bester Schweizer Tradition ausgebildet und verankert ist: «Das eurasische Schachturnier» nennt Franz Betschon sein hier zu besprechendes Buch in Anlehnung an das ähnlich lautende Werk von Zbigniew Brzezinski. Nur, dass die Tonlage, die Grundlage der Analyse und der Ausblick gerade einen Kontrapunkt zum Negativ-Standardwerk imperialer Geostrategie und Weltmacht­hybris darstellt.

«The Empire is over.» Das US-Imperium, die Vorherrschaft der einzigen Weltmacht USA, sei vorbei, eine Eurasien-zentrierte Weltordnung mache sich breit, oder nur eine Asien-zentrierte, wenn Europa sich nicht auf Asien zu bewege. Dies die Quintessenz des äusserst lesenswerten und Klärung verschaffenden Buches «Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen» aus der Feder von Franz Betschon1. Der Schweizer Staatsbürger ist Dr. sc. techn. und dipl. Maschinenbauingenieur der ETH Zürich, zudem Absolvent der Harvard Business School in Boston, beim Militär Flieger-Oberst im Generalstab a. D. Ein in bester Schweizer Manier ausgebildeter und weltoffener Naturwissenschafter und Ökonom, der über einen scharfen analytischen Verstand verfügt. Als einer, der in der Welt herumgekommen ist und unter anderem auch als Verwaltungsrat in einem israelischen Hightech-Unternehmen tätig war, das, mit Schweizer Hilfe aufgebaut, heute zu den führenden seiner Art auf der Welt gehört, versucht der Autor seine Erfahrungen und Beobachtungen mit dem Studium von öffentlich zugänglichen Quellen abzugleichen und zu vertiefen, um die Gegenwart zu verstehen und nicht Gefahr zu laufen, der Entwicklung hinterherzuhinken. Dabei greift Betschon auf Quellen aus vieler Herren Ländern zurück, ist ihm doch in seiner Tätigkeit aufgefallen, dass der europäische Blickwinkel auf die Welt durch die Jahrzehnte des Kalten Krieges ganz schön verengt und gefärbt ist, dass aber in anderen Teilen der Welt die gleichen Probleme in einem ganz anderen Licht erscheinen. Die Zeichen der Zeit zu erkennen heisst auch, sich rechtzeitig auf neue Entwicklungen einzustellen und allfälligen Gefahren besser begegnen zu können.
Als grosses Vorbild, welches der heutigen Welt und insbesondere der Schweiz fehle, und zwar schmerzhaft, erwähnt Betschon den grossen Historiker Jean Rodolphe von Salis. Was jenem Schweizer- und Weltenbürger im Zweiten Weltkrieg von der Schweiz her gelungen sei und ihm und unserem Land weltweite Achtung verschafft habe, nämlich eine stimmige Einschätzung der Kriegslage zu zeichnen, dies habe von Salis nur auf Grund seines weitverzweigten Beziehungsnetzes leisten können. In Telefonaten mit Bekannten in den verschiedenen Ländern habe er sein Wissen aufgebaut, und dies trotz geheimdienstlichen Mithörern.
Da haben wir es heute leichter! In Zeiten des World Wide Web bringt uns ein Mausklick zu Zeitungen aus dem asiatischen, afrikanischen oder lateinamerikanischen Raum.

Ab wann wurden die USA so gewaltsam? Stichwort «QDR»

Die Analyse, die Betschon über 200 Seiten zusammenträgt und welche in der oben zitierten Schlussfolgerung gipfelt, liest sich packend und ordnet die Gedanken, die sich durch die Flut der Mainstream-Tittytainment-Industrie so leicht verzetteln.
Wenn der Autor zum Fazit gelangt, dass die Tage der US-Dominanz unwiederbringlich vorüber seien, stehen dahinter nicht etwa antiamerikanische Ressentiments, wie man vielleicht zu denken geneigt wäre. Ganz im Gegenteil würdigt der Autor das selbstlose Engagement der USA in Europas schwersten Stunden des Zweiten Weltkriegs – nicht ohne sich aber die Frage zu stellen, ab welchem Zeitpunkt Amerika plötzlich so gewaltsam geworden sei: dass es Folter wieder salonfähig gemacht habe, Präventivkriege führe, ohne noch an die Nürnberger Prinzipien zu denken, in welchen der Angriffskrieg als das schwerste Verbrechen überhaupt erklärt worden ist und US-Chefankläger Robert Jackson gefordert hatte, dass künftig sich auch die USA an diesem Massstab messen lassen wollen.
Dass etwas nicht mehr stimmte im Staate USA sei offensichtlich geworden mit der Veröffentlichung der 5-Jahres-Planung des Pentagons, des «Quadrennial Defence Review Reports (QDR)» der Jahre 2001 und 2006. Darin wurde in völkerrechtswidriger Manier das Recht auf Präventivkrieg geltend gemacht. Damit der Leser sich diese Ungeheuerlichkeit wirklich vorstellen kann, überträgt der Autor diese Gesinnung auf das nachbarliche Zusammenleben von Privatpersonen, was dann etwa so lauten würde: «Du darfst deinen Nachbarn jederzeit erschiessen, wenn er dich stört. Du musst nur zwei Bedingungen erfüllen: Du musst behaupten, dass du dich bedroht gefühlt hast, und so gut zielen, dass er nachher nicht mehr aussagen kann.» (Betschon, S. 52) Der Autor gibt zu bedenken, dass diese schamlose Verachtung all der Werte, für die der Westen jahrhundertelang gekämpft hat, die Menschen im Mittleren Osten zuallererst, darüber hinaus aber auch die Zivilgesellschaft der Aggressoren mittel- und langfristig schädige.

Prinzip der souveränen Staaten vs. Prinzip des «Teile und herrsche!»

Diese aggressive und menschenverachtende Aussenpolitik des Imperiums ordnet der Autor vor dem Hintergrund zweier Prinzipien ein: dem Prinzip der souveränen Staaten auf der einen, dem des «Teile und herrsche!» auf der anderen Seite. Was die Generation, die noch den Kalten Krieg erlebt hat, kaum je für möglich hielt und was den klaren Blick auf die Gegenwart auch so schwer macht, ist der Sachverhalt, dass das erste der beiden Prinzipien, das Prinzip der souveränen Nationalstaaten, errungen nach dem 30jährigen Krieg im Westfälischen Frieden, heute nicht mehr von der einst gelobten Demokratie USA, sondern vom einst verfemten Russland vertreten wird, während das machiavellistische Prinzip des «Divide et impera!» von George W. Bush und heute auch von Friedensnobelpreisträger Obama hochgehalten wurde und werde. Auch wenn sich der Autor über diesen überraschenden Befund nicht wirklich freuen mag, so ist es ihm doch hoch anzurechnen, dass er ohne Scheuklappen und persönliche Vorlieben die Faktenlage unverstellt präsentiert.
Was schon 2007 an der Münchner Sicherheitskonferenz sichtbar geworden war, dass nämlich Russland unter Putin nicht mehr das schwache und auszubeutende postsowjetische Land war, sondern wieder eine Grossmacht, die in der Lage und gewillt war, sich zu wehren, und zwar sowohl ökonomisch als auch militärisch, wurde an derselben Konferenz im Jahre 2008 für alle greifbar: Während der russische Vizepremier Sergej Iwanow ein selbstbewusstes Land präsentierte, betonte er, dass dies nicht ein neues Blockdenken und Konfrontation bedeute, sondern ein friedliches Zusammenleben souveräner Staaten. Auf der Gegenseite stand ein US-Verteidigungsminister Robert Gates, der die Sicht des aggressiven Hegemons darlegte. Damit verortete sich Gates aber im Modell des britischen Empires à la Churchill und nicht in jenem von Frank­lin Delano Roosevelt. Diese beiden gegensätzlichen Politik­ansätze arbeitet Betschon heraus: Während das britische Empire eine Politik der Konflikte und der Manipulation, also des «Teile und herrsche!», vorgelebt habe, sei der US-Präsident der Vorkriegs- und der Kriegszeit, Franklin Delano Roosevelt, für das andere Modell der Zusammenarbeit, eben jenes unter souveränen Nationen, eingestanden. Infolge des frühen Todes von Roosevelt habe sich der Hardliner Truman dann der britischen Linie angeschlossen und so ohne Rücksicht auf irgend etwas die Atombombe eingesetzt.

Europa und Asien wachsen wirtschaftlich zusammen

Mag auch die US-Aussenpolitik vor Truman nicht immer ganz so lupenrein gewesen sein, wie oben dargestellt: Wohltuend ist es allemal, dass der Autor sich hier der Anti-Russ­land-Hetze im Westen entzieht und neue Blickweisen öffnet. Denn erst wenn das Feindbild Russland hinterfragt wird, wird der Weg frei für eine längst fällige Zusammenarbeit der europäischen Länder mit dem grossen Nachbarn im näheren, aber auch im ferneren Osten.
Im Kapitel Megatrends wagt der Autor denn auch einige höchst spannende und eigentlich auch höchst naheliegende Prognosen einer künftigen Entwicklung: Ohne sich auf den Zeitpunkt und die Reihenfolge versteifen zu wollen, könne aber doch mit folgendem gerechnet werden:
1.    Europa und Asien werden wirtschaftlich unumkehrbar zusammenwachsen.
2.    Eurasien wird eine föderalistische Handels-, Aussen- und Sicherheitspolitik entwickeln.
3.    Der Begriff «Westen» wird überflüssig werden: Westeuropa, Nordamerika und ­Israel bilden keine Einheit mehr.
4.    Kontinentaleuropa wird sich nach Osten ausrichten. Nordamerika wird nur noch für den Handel von Interesse sein.
5.    Die EU und die Nato dürften überdacht und durch etwas Neues ersetzt werden.
Und was, wenn die Bretton-Woods-Institutionen und die Uno in das neue Gravitationszentrum der Wirtschaftswelt verlegt würden, zum Beispiel nach Shanghai? Oder wenn die asiatischen Länder zum Schluss kämen, es brauche diese US-dominierten Institutionen nicht mehr, man könne gut und vor allem besser ohne sie leben? Und mit Europa habe man schon seit über 2000 Jahren zusammengelebt – lange, bevor der amerikanische Doppelkontinent von den Angelsachsen verunstaltet wurde? Lange hat es ja in der sogenannten neuen Welt gebraucht, bis sich die Weissen eine Entschuldigung abringen konnten bezüglich des Genozids an der indigenen Bevölkerung.
Betschon ist nicht sicher, ob die Europäer die Zeichen der Zeit wirklich schon erkannt haben und auf Asien zugehen werden – nichtsdestotrotz würden uns aber die Asiaten bereits entgegenkommen. Die Rede ist nicht nur vom Tourismus und den boomenden Uhrenboutiquen in Luzern und Interlaken, welche von der aufsteigenden chinesischen Mittelschicht gerne frequentiert werden, sondern auch von den Investoren aus China und Indien, die in Europa zunehmend alteingesessene Marken vor dem Ruin retten, wie zum Beispiel die indische Tata-Firmengruppe, die 2007 den britischen Stahlkonzern Corus, aber auch die Automobilfirmen Jaguar und Landrover übernahm.

Die Welt von morgen: Lateinamerika, Asien, Europa – und nebenbei die USA

Dass wir vor bzw. besser mitten in einer Zeitenwende stehen, wird offensichtlich in Afrika, wo immer mehr chinesische Unternehmen das tun, was sich bis anhin die ­Europäer reserviert hatten: Handelsbeziehungen aufbauen, Investitionen tätigen, Rohstoffe abbauen – nur, dass die Chinesen ihren Profit mit echten Wohltaten für die Einheimischen zu verbinden imstande sind. Ein Sachverhalt, den man im europäischen Kolonialismus, Imperialismus und im derzeitigen Neokolonialismus so nie angetroffen hat.
Während der Westen aber voller Misstrauen auf den chinesischen Drachen starrt und sich fragt, ob der so funktioniert wie der amerikanische Adler, also einen aggressiven Militarismus an den Tag legen werde, übersehen wir, dass die Welt sich in eine viereckige Welt verwandelt hat: Heute besteht sie aus Lateinamerika, Asien, ­Eu­ropa und nebenbei noch aus Nordamerika. Nebenbei? Unsere westlichen Medien unterschlagen dies ja gerne: Immer öfter fallen wichtige Entscheidungen ohne die ehemalige Supermacht Nummer 1. Zeit-Fragen berichtete über die Blamage von Phnom Penh2. Da dieses Ereignis in den Mainstream-Medien des Westens schlicht inexistent war, musste auf einen Artikel der «Asia Times» zurückgegriffen werden, der deutlich werden liess, wie weit wir im Westen hinter der realen Entwicklung hinterherhinken. Da war doch Obama von einem Treffen der ASEAN-Staaten ausgeladen worden. Die USA, die einen Spaltpilz zwischen die asiatischen Staaten legen wollten, vor allem zwischen den kleineren und China, sahen sich selber aussen vor. Die Welt ist eine andere geworden, so wie es Kishore Mahbubani uns schon lange zu erklären versucht – freundlich, aber in aller Bestimmtheit. Und wenn der Westen dies nicht zur Kenntnis nehmen wolle, sei der Bruch irreversibel. Dabei wäre es für alle besser, gemeinsam in die Zukunft zu schreiten. Doch dafür müsste der Westen seine Werte, die von der übrigen Welt hoch geachtet werden, auch wirklich leben, statt unter einem Werte-Deckmäntelchen knallharte Interessenpolitik zu betreiben.

IWF und Dollar-Hegemonie vor dem Ende

Betschon nennt mehrere Ereignisse, die diese Wendezeit illustrieren:
Die zehn südostasiatischen Staaten der ASEAN – da man sie im Westen kaum kennt, seien sie hier namentlich aufgezählt: Es sind dies Brunei, Kambodscha, Indonesien, Laos, Malaysia, Myanmar, die Philippinen, Singapur, Thailand und Vietnam –, diese zehn Staaten haben mit China, Japan und Südkorea den Asian Monetary Fund mit dem RMB/Yen als zentrale Währung geschaffen – ein Vorgang, der den US-dominierten IWF überflüssig werden lässt.
Dasselbe geschieht in Südamerika: Die Gründung des Latin American Monetary Fund führt dazu, dass der IWF in einem Staat nach dem anderen die Büros schliessen muss. Venezuela gibt den Mitgliedern die nötigen Kredite, den IWF auszahlen zu können.
In Europa erlebt der auch als Alternative zum Dollar gedachte Euro einen massiven Angriff, und zwar nicht aus China! Aber auch Russland tanzt nicht mehr nach der Pfeife Washingtons: Dort findet die allmähliche Verabschiedung von IWF und Dollarhegemonie dadurch statt, dass man sich vermehrt auf die eigenen Ressourcen und auf Gold verlässt.
Dies sind alles Vorgänge, die den USA längerfristig verunmöglichen werden, mit ihrer Dollardruckerpresse die eigenen Schulden den anderen Staaten der Erde aufzubürden. Vor allem, da die Mittel für das Militär gekürzt werden müssen und somit die altbewährte, deswegen nicht weniger räuberbandenmässige Kanonenboot-Diplomatie nicht mehr funktionieren wird.
Ein zentrales Jahr für das Schwinden des US-Einflusses auf diesem Planeten war das Jahr 2008: Zeitgleich mit Lehman Brothers ereigneten sich ohne jedes Zutun der mit sich selber beschäftigten USA folgende Begebenheiten:
•    In Lima trafen sich an die 60 Nationen zu einem Welt-Nahrungsmittel-Gipfel, mit dabei Angela Merkel, auch China, nicht aber die USA.
•    Gleichzeitig versammelten sich die Aussenminister der BRIC-Staaten in Jekaterinburg in Russland. Brasilien, Russland, Indien und China hatten dazu zwar die Europäer eingeladen, nicht aber die USA.
•    Ende Mai machte der neue russische Präsident seine erste Auslandreise. Ging es früher zuerst in die USA, so war nun China die erste Station.
•    Gleichzeitig fand ein wichtiger Gipfel zwischen Japan und China statt – und dies ohne die USA, was früher undenkbar gewesen wäre.
Europa: raus aus dem US-Würgegriff, zurück zu den eigenen Werten
In dieser Situation einer Welt, die sich ohne das Imperium problemlos organisiert, steht Europa vor der Frage, ob es nicht an die bewährten Wertvorstellungen anknüpfen sollte, die von den US-Neocons verächtlich als jene des «alten Europas» bezeichnet worden waren: Das wäre zum einen die Abkehr von spätkolonialistischen Vorstellungen, dann der Respekt vor der Souveränität anderer Staaten und die Nichteinmischung in deren innere Angelegenheiten – mithin also eine Zurückweisung der fragwürdigen R2P-Strategie, der «Responsibility to protect», der Schutzverantwortung, die ja, wie dies Hans-Christoph von Sponeck3 aufzeigte, immer nur als Vorwand gebraucht wurde, in anderen Ländern zu intervenieren, um sich dort die Rohstoffe zu sichern und China aussen vor zu halten, so im Sudan, in Libyen, fast auch in Syrien, hätten da nicht Russland und China ein beherztes Njet eingelegt. Oder wie es der russische Politologe Fursow4 eingängig formulierte: In Syrien seien die westlichen Kreuzritter an die chinesische Mauer gestossen!
Zu guter Letzt rät Betschon Europa, keine doppelten Wertmasstäbe anzuwenden. Beispiele dafür gäbe es genug, aufgelistet in den Büchern von Kishore Mahbubani,5 aber auch in den Aufsätzen des Völkerrechtlers Prof. Hans Köchler,6 der unter anderem die westlich dominierte Anklagepraxis des International Criminal Courts (ICC) scharf kritisiert.

Entwicklungskorridore mit perlenkettenartigen Entwicklungszentren

Europa auf diesem neu-alten Boden seiner besten abendländischen Tradition hätte im Osten auch einen Bündnispartner, der heute schon rund ein Viertel der Weltbevölkerung umfasst: die Shanghai Cooperation Organisation (SCO). China, Kasachstan, Kirgisistan, Russland, Tadschikistan, Usbekistan als Mitglieder treffen sich in diesem Rahmen regelmässig mit den Staaten mit Beobachterstatus wie der Mongolei, Indien, Pakistan und Iran. Wer in Europa meint, da könne nichts zusammenwachsen, weil es nicht zusammengehöre, muss seine Weltsicht überdenken, die auf die eurozentrierte Antike zurückgeht. Eine inner­eurasische Grenze gibt es nicht real geographisch-geologisch, sondern lediglich historisch-kulturell. Doch auch da verschwimmen die Grenzen schon früh, es sei nur an die russisch-westeuropäischen Verflechtungen erinnert, was den Austausch von Handwerkskunst, Gelehrten und Blaublütern betraf. Und hinter Russland steht China, welches schon seit Mitte der 1990er Jahre an der Errichtung von fünf Hauptinfrastrukturkorridoren arbeitet, die Asien mit Europa verbinden sollen: Eisenbahnen sollen lediglich deren Rückgrat bilden. Betschon betont, dass diese Entwicklungskorridore ähnlich den früheren Seidenstrassen perlenkettenartige Entwicklungszentren mit grosser Ausstrahlung entstehen lassen.

Peking–Hamburg:  Eisenbahn schneller als Schiffe

Wer hat das aber im wie gebannt auf die USA starrenden Europa wahrgenommen? Zum Beispiel, dass am 9. Januar 2008 zum ersten Mal eine Pioniereisenbahn mit Gütern für Europa in Bewegung gesetzt wurde, und zwar von Peking aus. Zielort war Hamburg! Eine Strecke von 9800 km durch sechs Länder hindurch. Das Resultat? Nach 18 Tagen war Hamburg erreicht – für die gleiche Destination hätte man auf dem Seeweg mit Containerschiffen fast 40 Tage benötigt! Ein Ereignis, welches ganz neue Dimensionen eröffnet – und ein Blick auf die Karte Eurasiens zeigt es: Was gibt es Naheliegenderes als den Ausbau der Landwege von China nach Europa? Eurasien ist ein Kontinent, eine zusammenhängende Landmasse, die natürlicherweise zusammengehört – was man vom Verhältnis Europas zu den USA, abgetrennt durch zwei Ozeane, nun wirklich nicht sagen kann.
Natürlich kommen dem Historiker bei diesem Sachverhalt eines transeurasischen Transportkorridors auch düstere Erinnerungen: Schon einmal hatten Länder Kontinentaleuropas versucht, auf dem Landweg die Verbindung mit dem Orient herzustellen. Man erinnert sich an das Projekt der «Berlin–Bagdad-Bahn». Wie der Historiker Daniele Ganser in seinem Buch «Europa im Erdölrausch» aufzeigt, hätte damit günstig Öl aus dem Irak in die zentraleuropäischen Wirtschaftszentren transportiert werden können. Ohne von der britischen Flotte und damit dem Weltreich Grossbritanniens abhängig zu sein. Wir alle wissen, was dann geschah: Ein kleiner Landstreifen war nicht in die deutsch-habsburgisch-osmanische Landbrücke integriert: Serbien. Dass dann im österreichisch besetzten Sarajevo der Schuss fiel, der der Seemacht Grossbritannien das Erdölmonopol im Nahen Osten sichern sollte, man spricht auch vom Ersten Weltkrieg, ist bekannt, wenn vielleicht auch weniger mit besagtem Hintergrund.
Mögen sich die europäischen Länder, Russland und China vorsehen und dagegen verwahren, dass die heutige (Noch-)Seemacht Nummer 1, die USA, hier etwas Ähnliches inszenieren wollen wie die Briten im Jahre 1914. Vergangene Destabilisierungsversuche in der Ukraine, in Aserbaidschan, den zentralasiatischen Republiken könnten vor diesem Hintergrund eingeordnet werden.

Das Imperium im Krebsgang – täglich in den Zeitungen zu lesen

Franz Betschon publizierte seine erhellende Analyse im Jahre 2009. Er braucht, wie der von ihm verehrte von Salis, nichts zu korrigieren. Im Gegenteil, viele von ihm erwähnte Problempunkte traten in den drei Jahren seither nur noch deutlicher zu Tage. Dass Präsident Obama Hagel als Verteidigungsminister durchgebracht hat, spricht Bände: Dass ein US-Verteidigungsminister vor der Pro-Israel-Lobby warnt und mit Iran Verhandlungen anstrebt, ein Aussenminister John Kerry Kairo, Riad und Doha besucht, Tel Aviv aber auslässt, ist das eine. Dass sich nun wieder Gespräche mit Iran ergeben, in denen die USA anwesend sind, gleichzeitig aber auch China und Russland, das andere. Dass der türkische Premierminister Zionismus mit Rassismus, Faschismus, Antisemitismus und Antiislamismus gleichsetzt und verurteilt, wofür er in israelischen Medien7 scharf kritisiert wird, aber trotzdem enger Verbündeter der USA bleibt und trotz oder gerade mit diesen Aussagen in die EU will, ein drittes. Dass ein Kenneth Waltz in ­Foreign Affairs von Juli/August 20128 Iran die Bombe zugestehen will, weil so die Welt sicherer werde, insbesondere der Nahe Osten, weil dann die Atommacht Israel ein Gegenüber habe – Israel, welches nach diesem Grand old man der US-Politologie die Hauptgefahr für den Frieden in der Region sei –, lässt aufhorchen. Das tönt zwar nach Schachbrett-Strategie eines Brzezinski, auf den sich Betschon mehrfach bezieht, aber einer Rückzugsstrategie der Schachspieler des Imperiums.

An Roosevelts Konzept der Achtung der Souveränität der Nationalstaaten anknüpfen

Es wäre den Menschen in Eurasien, aber auch den Menschen im Nahen Osten, und zwar egal welcher Nationalität oder Religionszugehörigkeit, zu wünschen, dass sich die chinesische Strategie der neuen Seiden­strassen und damit das friedliche Zusammenwirken in wirtschaftlicher und ­politischer Hinsicht ohne transatlantische Störmanöver verwirklichen lässt. Was für blühende Landschaften könnten entstehen, wenn der grosse Kontinent zusammenwüchse, so wie es auch Kishore Mahbubani immer wieder einbringt. Wenn die einstigen Todfeinde Japan und China nach dem Grauen des Zweiten Weltkriegs, nach den über 30 Millionen von den Japanern getöteten Chinesen, heute friedlich kooperieren, wieso sollte das im Nahen Osten nicht auch möglich sein? Und warum sollten sich die USA nicht wieder an Roosevelts Konzept der Achtung der Souveränität der Nationalstaaten orientieren? Angesichts der horrenden Verschuldung eigentlich ein Gebot der Stunde – und des gesunden Menschenverstandes. Eine Aufgabe, die Friedensnobelpreisträger Obama gut anstünde. Aber auch die EU könnte sich ihres Nobelpreises würdig erweisen und die Feindseligkeiten Richtung Osten begraben. Und die Schweizer Bevölkerung könnte sich in dieser nicht einfachen Gemengelage als Nation der Guten Dienste vermittelnd einbringen und mit ihrem Föderalismus weiter vorleben, wie sich ein erspriessliches und friedliches Zusammenleben gestalten lässt, ohne mit Grossgebilden zu liebäugeln.
Wenn das Buch von Franz Betschon das Denken, Fühlen und Handeln in diese Richtung zu lenken vermag, wird es sich segensreich auswirken. Man wünscht ihm eine grosse Leserschaft – nicht nur in der Schweiz.    •

1    Franz Betschon: Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen. Frankfurt/Main, 2009. ISBN 978-3-8301-1234-1.
2    David P. Goldman: Nach-US-Welt, geboren in Phnom Penh. In: Zeit-Fragen Nr. 53 vom 19.12.2012
3    Dr. h.c. Hans-Christof von Sponeck: Der R2P-Versuch in Libyen ist kläglich gescheitert. In: Zeit-Fragen Nr. 18/19 vom 30.4.2012
4    Schlag gegen Syrien – Ziel: Russland. Interview mit Prof. Andrej Iljitsch Fursow. In: Zeit-Fragen Nr. 37 vom 3.9.2012
5    Kishore Mahbubani: Die Rückkehr Asiens. Berlin 2008. ISBN 978-3549073513
6    Hans Köchler: Weltgericht ohne Weltstaat. Straf­justiz unter dem Diktat der Realpolitik? Kommentar zu Idee und Wirklichkeit des Internationalen Strafgerichtshofes zehn Jahre nach dem Inkrafttreten des Römer Statutes. Wien, 1.7.2012.
http://i-p-o.org/Koechler-ICC-Weltgericht-ohne-Weltstaat-IPO-OP-1July2012.htm 
7    At UN conference, Erdogan calls Zionism «crime against humanity». In: Haaretz vom 28.2.13.

www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/at-un-conference-erdogan-calls-zionism-crime-against-humanity.premium-1.506392
8    Kenneth N. Waltz: Why Iran should get the bomb. Nuclear balancing would mean stability. In: ­Foreign Affairs July/August 2012. Hrsg: Council on Foreign Relations. Deutsche Übersetzung in Zeit-Fragen Nr. 43/44 vom 11.10.2012

Im Kapitel Megatrends wagt der Autor denn auch einige höchst spannende und eigentlich auch höchst naheliegende Prognosen einer künftigen Entwicklung: Ohne sich auf den Zeitpunkt und die Reihenfolge versteifen zu wollen, könne aber doch mit folgendem gerechnet werden:
1.    Europa und Asien werden wirtschaftlich unumkehrbar zusammenwachsen.
2.    Eurasien wird eine föderalistische Handels-, Aussen- und Sicherheitspolitik entwickeln.
3.    Der Begriff «Westen» wird überflüssig werden: Westeuropa, Nord­amerika und Israel bilden keine Einheit mehr.
4.    Kontinentaleuropa wird sich nach Osten ausrichten. Nordamerika wird nur noch für den Handel von Interesse sein.
5.    Die EU und die Nato dürften überdacht und durch etwas Neues ersetzt werden.

Ein zentrales Jahr für das Schwinden des US-Einflusses auf diesem Planeten war das Jahr 2008: Zeitgleich mit Lehman Brothers ereigneten sich ohne jedes Zutun der mit sich selber beschäftigten USA folgende Begebenheiten:
•    In Lima trafen sich an die 60 Nationen zu einem Welt-Nahrungsmittel-Gipfel, mit dabei Angela Merkel, auch China, nicht aber die USA.
•    Gleichzeitig versammelten sich die Aussenminister der BRIC-Staaten in Jekaterinburg in Russland. Brasilien, Russland, Indien und China hatten dazu zwar die Europäer eingeladen, nicht aber die USA.
•    Ende Mai machte der neue russische Präsident seine erste Auslandreise. Ging es früher zuerst in die USA, so war nun China die erste Station.
•    Gleichzeitig fand ein wichtiger Gipfel zwischen Japan und China statt – und dies ohne die USA, was früher undenkbar gewesen wäre.

La stratégie des nouvelles routes de la soie

La stratégie des nouvelles routes de la soie – un modèle de paix pour l’Eurasie

Pour que les Européens ne restent pas à la traîne du courant de l’histoire – au sujet de l’analyse brillante de la situation géopolitique par Franz Betschon

par Tobias Salander, historien

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Pendant que les Etats-Unis titubent d’une crise à l’autre, et que l’Europe n’arrive pas à détourner son regard de son ancienne puissance protectrice dans l’espoir de ne pas être entraîné dans l’abîme, il règne en Asie et en Amérique latine une atmosphère de renouveau. Des auteurs comme Kishore Mahbubani essaient depuis un certain temps de démontrer aux contemporains de l’hémisphère occidental qu’on se trouve de toute évidence devant un tournant historique. Mais que faire, surtout en Europe? Avec qui coopérer si ce n’est pas avec la puissance guerrière en déclin?
Ne serait-il pas tout naturel de tourner le regard vers l’Est? Puisque l’Europe se trouve bien au bord de la grande île mondiale de l’Eurasie. Un regard, cependant pas dans le sens impérialiste de Bismarck qui a localisé «son Afrique» en Europe de l’Est, et pas non plus dans le sens du cliché de la guerre froide, qui appartient heureusement au passé depuis plus de 20 ans. Mais pourquoi pas un rapprochement en partenariat, en amitié et avec considération des mérites des peuples des pays respectifs?
Si nous ne voyons pas comment l’Asie se développe, l’Asie se développera aussi sans nous en un nouveau centre de gravitation de l’économie mondiale: c’est ce qu’un analyste ayant beaucoup voyagé, ouvert au monde, formé et ancré dans la meilleure tradition suisse, nous soumet à réfléxion: «Das eurasische Schachturnier» [Le tournoi d’échec eurasien], c’est le titre que Franz Betschon donne à son livre, qui sera présenté ci-dessous. Avec ce titre il fait allusion à un livre de Zbigniew Brzezinski qui porte un titre semblable. Mais son ton, le fondement de son analyse et sa perspective sont heureusement en totale contradiction avec l’ouvrage de référence négatif de la géostratégie impériale et de l’outrecuidance de la puissance mondiale.

«The Empire is over.» L’empire américain, la suprématie de la seule puissance mondiale serait du passé, un ordre mondial centré sur l’Eurasie serait en train de s’installer, uniquement centré sur l’Asie, si l’Europe ne s’avance pas vers l’Asie. C’est la quintessence de ce livre éclairant qui mérite d’être lu: «Das eurasische Schachturnier. Krisen Hintergründe und Prognosen» de Franz Betschon1. Ce citoyen suisse est docteur en sciences techniques et ingénieur mécanique diplômé de l’EPFZ, en plus diplômé de la Harvard Business School à Boston, colonel d’état-major de l’aviation à l’armée. Un scientifique formé dans la meilleure tradition suisse, ouvert au monde et économiste disposant d’une intelligence analytique aigüe. En tant que personne ayant vu du pays et qui, entre autre, a été conseiller d’administration d’une entreprise high-tech israélienne, qui, construite avec de l’aide suisse, appartient actuellement aux entreprises de pointe de son genre dans le monde, l’auteur essaie de comparer et d’approfondir ses expériences et ses observations au moyen de l’étude de sources publiquement accessibles pour comprendre l’actualité et pour ne pas rester en arrière du développement. Betschon a recours à des sources de beaucoup de pays, car dans son activité, il s’est aperçu que le regard européen sur le monde s’est pas mal rétréci pendant les décennies de la guerre froide, et que dans d’autres parties du monde, les mêmes problèmes sont considérés sous un autre jour. Reconnaître les signes du temps veut dire également s’adapter à temps aux nouveaux développements pour mieux contrer des dangers éventuels.
Comme grand modèle, qui manque dans le monde moderne, surtout en Suisse, et cela douloureusement, Betschon évoque Jean Rodolphe von Salis. Ce que ce citoyen du monde suisse a réussi lors de la Seconde Guerre mondiale depuis la Suisse, et ce qui lui a procuré ainsi qu’à la Suisse l’estime mondiale, c’est-à-dire un jugement cohérent de la situation de guerre, von Salis n’avait pu le faire que sur la base d’un large réseau. Avec des conversations téléphoniques avec ses connaissances dans différents pays, il s’est procuré un grand savoir et cela malgré l’écoute des services secrets.
Pour nous, c’est plus facile aujourd’hui. Aux temps du World Wide Web, un clic de souris nous amène des journaux de l’espace asiatique, africain, et de l’Amérique latine.

A partir de quel moment les Etats-Unis sont-ils devenus tellement violents? Mot-clé: «QDR»

L’analyse de Betschon sur 200 pages, culminant dans la citation ci-dessus, est passionnante et met de l’ordre dans les idées qui, dans les flots du «tittytainment du mainstream», ont tendance à être incohérents.
Lorsque l’auteur arrive à la conclusion que les jours de la dominance américaine sont définitivement passés, ce n’est pas sur un fond de ressentiments antiaméricains comme on pourrait le penser. Tout au contraire, l’auteur rend hommage à l’engagement désintéressé des Etats-Unis en Europe pendant les heures les plus noires de la Seconde Guerre mondiale – mais pas sans se poser la question de savoir à partir de quel moment l’Amérique est soudain devenue si violente: qu’elle ait rendu la torture de nouveau acceptable, qu’elle ait mené des guerres préventives sans penser aux principes de Nuremberg, dans lesquels une guerre d’agression est déclarée comme le pire des crimes et à l’occasion desquels le procureur principal Robert ­Jackson avait exigé publiquement qu’à l’avenir les USA veuillent aussi être jugés à la même aune.
Il est devenu évident que les choses vont mal aux Etats-Unis lors de la publication du plan de 5 ans du Pentagone, le «Quadrennial Defence Review Report (QDR)» des années 2001 à 2006. A l’encontre du droit international, ce rapport exige le droit à la guerre préventive. Afin que le lecteur puisse comprendre cette monstruosité, l’auteur transpose cette mentalité dans la cohabitation de voisins qui s’exprimeraient de la façon suivante: tu peux fusiller ton voisin sans autre s’il te dérange. Tu ne dois remplir que deux conditions: tu dois prétendre que tu t’es senti menacé et viser de telle sorte qu’il ne puisse ensuite plus témoigner.» (Betschon, p. 52) L’auteur donne à réfléchir que, si ce mépris sans pudeur de toutes les valeurs pour lesquelles l’Occident s’est battu pendant des décennies, porte préjudice aux êtres humains au Moyen-Orient en premier lieu, mais à moyen et long terme aussi à la société civile des agresseurs.

Le principe des Etats souverains versus le principe du «Diviser pour régner!»

L’auteur classe cette politique étrangère de l’Empire, agressive et méprisante pour le genre humain, sur la base de deux principes: le principe d’Etats souverains et le principe du «diviser pour régner». Ce que la génération ayant vécu la guerre froide ne pouvait jamais tenir pour possible, et ce qui rend si difficile un regard clair sur notre présent, c’est le fait que le premier des deux principes, le principe des Etats nations souverains, établi après la guerre de Trente Ans lors de la Paix de Westphalie, ne soit plus représenté aujourd’hui par la démocratie des USA autrefois louée, mais par la Russie autrefois proscrite, pendant que le principe machiavélique du «diviser pour régner», est brandi par George W. Bush et aujourd’hui par le Prix Nobel de la paix Obama. Même si l’auteur ne peut pas vraiment ce réjouir de ce résultat surprenant, il faut reconnaître qu’il présente les faits comme ils sont sans œillères et sans égard pour ses préférences personnelles.
Ce qui avait déjà été visible en 2007, lors de la Conférence de Sécurité de Munich, à savoir que la Russie sous Poutine n’était plus ce pays postsoviétique faible et à exploiter, mais de nouveau une grande puissance, capable et décidée à se défendre, et cela aussi bien économiquement que militairement, est devenu saisissable pour tout le monde lors de la même conférence en 2008: le Premier ministre russe, Sergueï Ivanov, a présenté un pays sûr de lui tout en soulignant que cela ne signifiait pas de nouveaux blocs et confrontations, mais une cohabitation pacifique d’Etats souverains. Alors qu’au camp opposé, le ministre de la Défense des USA, Robert Gates, a présenté le point de vue d’une hégémonie agressive. Avec cela Gates s’est positionné selon le modèle de l’Empire britannique à la Churchill et pas selon celui de Franklin Delano Roosevelt. Ces deux conceptions opposées de la politique, Betschon les fait très bien ressortir: alors que l’Empire britannique présente une politique de conflits et de manipulation, donc le «diviser pour régner», le président des USA d’avant et pendant la guerre a répondu de l’autre modèle de la coopération, celui des nations souveraines. En raison du décès prématuré de Roosevelt, le pur et dur Truman a rejoint la ligne britannique, et ainsi il a déployé, sans aucun égard, la bombe nucléaire.

L’Europe et l’Asie se soudent économiquement

Même si la politique étrangère avant Truman n’a pas toujours été exemplaire comme présenté ci-dessus, il est tout de même bienfaisant que l’auteur se soustraie au dénigrement antirusse de l’Occident et ouvre de nouvelles manières de voir. Car c’est seulement en remettant en question le spectre russe que la voie se libère pour une coopération des pays européens avec les grandes nations du Proche et de l’Extrême-Orient nécessaire depuis longtemps.
Dans le chapitre «megatrends» [tendances mégas], l’auteur ose émettre quelques pronostics extrêmement passionnants et au fait très convaincants du développement futur: sans se fixer sur une date et un ordre, on pourrait s’attendre aux développements suivants:
1.    L’Europe et l’Asie se souderont économiquement sans retour.
2.    L’Eurasie développera une politique fédéraliste de commerce, d’extérieur et de sécurité.
3.    La notion d’«Occident» deviendra superflue: L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et Israël ne formeront plus une unité.
4.    L’Europe continentale s’orientera vers l’Est. L’Amérique du Nord ne sera intéressante plus que pour le commerce.
5.    L’UE et l’OTAN devront être reconsidérés et remplacés par quelque chose de nouveau.
Et qu’est-ce qui se passerait si les institutions de Bretton Woods et l’ONU étaient transférées vers le nouveau centre de gravité du monde économique, par exemple à Shanghai? Ou bien si les pays asiatiques arrivaient à la conclusion de ne plus avoir besoin de ces institutions dominées par les Etats-Unis et de pouvoir très bien vivre sans elles et même mieux? Et avec l’Europe, on a déjà cohabité depuis 2000 ans – longtemps avant que le double continent américain ait été défiguré par les Anglo-Saxons? Il a fallu beaucoup de temps dans le soi-disant nouveau monde avant que les blancs se soient arraché une excuse concernant le génocide de la population locale.
Betschon n’est pas sûr que les Européens aient vraiment déjà reconnu les signes du temps et se dirigeront vers l’Asie – néanmoins les Asiatiques viendraient déjà à notre rencontre. Il ne parle pas seulement du tourisme et des boutiques de montres en plein essor à Lucerne et Interlaken, volontiers fréquentées par la classe moyenne chinoise en hausse, mais aussi des investisseurs de Chine et d’Inde qui sauvent de la ruine en Europe de plus en plus d’anciennes marques, comme par exemple le groupe de sociétés indien Tata, qui a repris en 2007 le groupe d’acier britannique Corus, mais aussi les usines d’automobiles Jaguar et Landrover.

Le monde de demain: L’Amérique latine, l’Asie, l’Europe et à part les Etats-Unis, sur la touche

Que nous sommes au beau milieu d’un tournant d’époque est évident notamment en Afrique, où de plus en plus d’entreprises chinoises font ce qui a été réservé aux Européens: établir des relations commerciales, effectuer des investissements, exploiter des matières premières – à la différence près que les Chinois sont capables de lier leurs profits à de vrais bienfaits pour les populations locales. Un fait qu’on n’a jamais rencontré dans le colonialisme européen, dans l’impérialisme et dans le néocolonialisme actuel.
Alors que l’Occident fixe plein de méfiance le dragon chinois et se demande s’il fonctionne comme l’aigle américain – sur la base d’un militarisme agressif –, nous ne voyons pas que ce monde s’est mué en un monde rectangulaire: aujourd’hui, il est composé de l’Amérique latine, l’Asie, l’Europe et à part encore les Etats-Unis, sur la touche. A part? Nos médias occidentaux omettent volontiers de nous le dire: de plus en plus de décisions importantes sont prises sans l’unique ancienne superpuissance. Horizons et débats a parlé récemment de cette humiliation à Phnom Pen2. Comme cet événement s’est avéré tout simplement inexistant dans les médias du mainstream occidental, on a dû avoir recours à un article de l’«Asia Times» qui a montré clairement que l’Occident à une longueur de retard sur le développement actuel réel. Il y a eu Obama, qui a été décommandé d’une rencontre des Etats Asean. Les USA qui voulaient créer une fissure entre les Etats asiatiques, avant tout entre les petits et la Chine, se sont retrouvés mis à l’écart. Le monde est devenu autre, tout comme Kishore Mahbubani tente de nous l’expliquer depuis longtemps – aimablement, mais avec fermeté. Et si l’Occident ne veut pas en prendre connaissance, la rupture sera irréversible. Cependant, il serait meilleur pour tous d’avancer ensemble vers le futur. Mais pour cela, l’Occident devrait vivre réellement ses valeurs, en haute estime dans le reste du monde, au lieu de faire une politique d’intérêts impitoyable sous couvert de valeurs affichées.

Le FMI et l’hégémonie du dollar proches de leur fin

Betschon cite plusieurs événements qui illustrent ce tournant:
Les dix Etats de l’Asie du Sud-Est de l’ASEAN – comme on ne les connaît que très peu en Occident, ils seront cités ici: le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam –, ces dix Etats ont créé avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud l’Asian Monetary Fund avec les RMB/Yen comme monnaie centrale – un processus qui rendra superflu le FMI dominé par les Etats-Unis.
La même chose se passe en Amérique du Sud: la fondation du Latin American Monetary Fund a pour résultat que le FMI doit fermer ses bureaux dans les Etats l’un après l’autre. Le Venezuela donne aux membres les crédits nécessaires pour pouvoir désintéresser le FMI.
En Europe, l’euro, prévu comme alternative au dollar, vit une attaque massive et cela pas depuis la Chine! Mais il y a aussi la Russie, qui ne danse plus aux sons de Washington: là-bas, peu à peu se font les adieux au FMI et à l’hégémonie du dollar en se fiant davantage aux propres ressources et à l’or.
Ce sont ces processus qui, à long terme, empêcheront les Etats-Unis, à l’aide de leur planche à billets, de mettre leurs propres dettes sur le dos des autres pays du monde. Avant tout parce que les dépenses pour l’armée doivent être réduites, et que par la suite leur bonne vieille diplomatie de canonnière à la mode des bandes de brigands ne fonctionnera plus.
Une année centrale pour la diminution de l’influence des USA a été l’année 2008: C’est en même temps que l’effondrement de Lehman Brothers qu’ont eu lieu les événements suivants, sans la contribution des Etats-Unis, trop occupés par leurs propres problèmes:
•    A Lima, environ 60 nations se sont rencontrées pour un sommet mondial sur l’alimentation, avec la présence d’Angela Merkel, la Chine, mais sans les USA.
•    En même temps se sont réunis les ministres des Affaires étrangères des Etats BRICS à Iekaterinbourg en Russie. Etaient invités le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Mais pas les USA.
•    Fin mai, le nouveau président russe a effectué son premier voyage à l’étranger. Jadis on allait d’abord aux USA, mais cette fois, la Chine a été la première destination.
•    En même temps un sommet important a eu lieu entre le Japon et la Chine – et cela sans les USA, ce qui aurait été impensable auparavant.
Europe: sortir de l’étau des Etats-Unis, retour aux propres valeurs
Dans cette situation d’un monde s’organisant sans problèmes sans l’Empire, l’Europe se retrouve devant la question de savoir si elle ne devrait pas renouer avec ses valeurs éprouvées, lesquelles avaient été désignées avec mépris par les néoconservateurs américains comme celles d’une «vieille Europe»: cela signifierait, d’un côté, abandonner les idées colonialistes tardives, ensuite respecter la souveraineté des autres Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes – donc faire preuve d’un refus de la stratégie douteuse du R2P, ce concept de «Responsability to protect», en effet, cette responsabilité de protéger, comme Hans-Christof von Sponeck3 l’a démontré, a toujours été utilisée comme prétexte pour intervenir dans d’autres pays pour s’assurer les matières premières et pour garder la Chine à l’écart, comme par exemple au Soudan, en Libye, et presque aussi en Syrie, si la Russie et la Chine n’avaient pas déposé leur «niet» courageux. Ou bien, comme l’a expliqué très clairement le politologue russe Fursov:4 en Syrie, les Croisés occidentaux se sont heurtés au Mur chinois!
Finalement, Betschon conseille à l’Europe de ne pas utiliser de doubles critères de qualité au niveau des valeurs. Il y en aurait déjà assez d’exemples, énumérés dans le livre de Kishore Mahbubani,5 mais aussi dans les exposés du spécialiste en droit international, Hans Köchler,6 qui a entre autre sévèrement critiqué la pratique d’accusation dominée par l’Occident de l’International Criminal Court (ICC).

Des corridors de développement avec des centres de développement en chaîne perlée

L’Europe, sur cet ancien et nouveau sol des meilleures traditions occidentales, aurait un allié à l’Est qui comprend déjà aujourd’hui environ un quart de la population mondiale: la Shanghai Cooperation Organisation (SCO). Ses membres que sont la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan se rencontrent régulièrement dans ce cadre avec des Etats au statut d’observateur, comme la Mongolie, l’Inde, le Pakistan et l’Iran. Celui en Europe qui croit que rien ne peut là se souder ni ne s’accorder devrait reconsidérer sa façon de voir le monde, remontant à l’antiquité euro-centrée. Une frontière intérieure de l’Eurasie n’existe pas réellement du point de vue géographique et géologique, elle n’est qu’historique et culturelle. Mais là aussi, les frontières s’estompent déjà très tôt, rappelons-nous les interdépendances russes avec l’Europe occidentale en ce qui concerne les échanges d’art artisanal, de scientifiques et de gens au sang bleu. Et derrière la Russie, il y a la Chine qui œuvre déjà depuis le milieu des années 1990 à la création de cinq corridors d’infrastructure qui devront relier l’Asie à l’Europe: les chemins de fer en constitueront seulement l’épine dorsale. Betschon souligne que ces corridors de développement, semblables aux anciennes routes de la soie, créent des centres de développement en chaîne perlée avec un fort rayonnement.

Pékin – Hambourg: les trains plus rapides que les bateaux

Mais qui, dans cette Europe au regard toujours fixé sur les Etats-Unis, s’en est aperçu? Le 9 janvier 2008 par exemple, un train pionnier a été mis en route pour la première fois avec des biens pour l’Europe, et cela depuis Pékin. Destination Hambourg! Un trajet de 9800 km à travers six pays. Le résultat? Arrivée à Hambourg au bout de 18 jours – pour la même destination par voie maritime avec des porte-conteneurs on aurait mis presque 40 jours! Un événement qui ouvre de toutes nouvelles dimensions – et un regard sur la carte de l’Eurasie le montre: qu’est-ce qu’il y a de plus naturel que le renforcement des voies terrestres depuis la Chine vers l’Europe? L’Eurasie est un continent en soi, une masse territoriale naturellement faite pour constituer une seule et même superficie – ce que l’on ne peut vraiment pas dire de la relation entre l’Europe et les Etats-Unis, séparés par deux océans.
Naturellement, pour l’historien, il y a aussi des souvenirs sombres en ce qui concerne un corridor transeurasien: les pays de l’Europe continentale ont déjà une fois essayé d’établir un lien par voie terrestre avec l’Orient. Qu’on se rappelle le projet du «chemin de fer Berlin-Bagdad». Comme le démontre l’historien Daniele Ganser dans son livre «Europa im Erdölrausch» [L’Europe dans la fièvre pétrolière], on aurait pu transporter de façon peu coûteuse du pétrole depuis l’Irak jusque dans les centres économiques de l’Europe centrale. Et cela sans dépendre de la flotte britannique, donc de l’Empire mondial britannique. Nous savons tous, ce qui est arrivé alors: un petit bout de pays n’était pas intégré dans le pont terrestre germano-habsbourgeois-ottoman: la Serbie. Qu’il y ait eu par la suite ce coup de fusil dans le Sarajevo occupé par l’Autriche – qui devait assurer à la puissance maritime de la Grande-Bretagne le monopole pétrolier au Proche-Orient, et l’on parle là aussi de la Première Guerre mondiale – cela est connu, certes mais peut-être moins connu avec ladite toile de fond sus-mentionnée.
Les pays européens, la Russie et la Chine doivent se tenir sur leurs gardes et empêcher puissance maritime encore numéro 1, les Etats-Unis, mettent en scène là quelque chose de semblable à ce que firent les Britanniques en 1914. Des essais de déstabilisation par le passé en Ukraine, en Azerbaïdjan, dans les républiques centrasiatiques pourraient être classifiés en prolongement de cet arrière-fond.

L’empire marche à reculons – à lire quotidiennement dans les journaux

Franz Betschon a publié son analyse en 2009. Tout comme von Salis, qu’il vénère, il n’a pas besoin de corriger quoi que ce soit. Au contraire, beaucoup de points problématiques qu’il a cités sont devenus encore plus évidents après trois ans. Que le président Obama ait pu faire admettre Hagl comme ministre de la Défense en dit long: qu’un ministre de la Défense des Etats-Unis mette en garde contre le lobby pro-Israël et aspire à des négociations avec l’Iran, qu’un ministre des Affaires étrangères, John Kerry, visite le Caire, Riad et Doha, mais laisse de côté Tel Aviv, c’est quelque chose. Que maintenant des négociations avec l’Iran soient possibles avec la présence des Etats-Unis, et en même temps aussi la Chine et la Russie, c’est encore autre chose. Que le Premier ministre turc mette sur le même plan le sionisme, le fascisme, l’antisémitisme et l’antiislamisme et les condamne, et se fasse vivement critiquer dans les médias israéliens,7 mais qu’il reste quand-même un allié étroit des Etats-Unis et qu’il veuille, malgré ou bien justement à cause de ces déclarations, adhérer à l’UE, est encore un troisième élément. Qu’un Kenneth Waltz veuille accorder, dans Foreign Affairs de juillet/août 2012,8 la bombe à l’Iran, parce que le monde deviendrait ainsi plus sûr, surtout le Proche-Orient, parce que la puissance nucléaire d’Israël aurait ainsi un adversaire – Israël qui, d’après ce «Grand old man» des sciences politiques américaines, représenterait le danger principal pour la paix dans la région –, voilà qui nous fait dresser l’oreille! Cela sonne un peu comme une stratégie d’échiquier d’un Brzezinski, auquel Betschon se réfère plusieurs fois, mais alors une stratégie de retrait des joueurs d’échec de l’Empire.

Renouer avec le concept de Roosevelt du respect de la souveraineté des Etats-nations

Il serait souhaitable pour les habitants de l’Eurasie, mais aussi du Proche-Orient, et cela de quelque nationalité et de quelque appartenance religieuse fussent-ils, que la stratégie chinoise des nouvelles routes de la soie puisse se réaliser et ainsi la cohabitation pacifique économique et politique, et cela sans manœuvres déstabilisatrices transatlantiques. Quels paysages florissants pourraient en résulter, si ce grand continent pouvait se ressouder, comme Kishore Mahbubani ne cesse de répéter. Si les anciens ennemis mortels, Japon et Chine, après les affres de la Seconde Guerre mondiale et après les plus de 30 millions de Chinois tués par les Japonais, peuvent aujourd’hui coopérer paisiblement, pourquoi cela ne devrait-il pas être possible au Proche-Orient? Et pourquoi les Etats-Unis ne devraient-ils pas s’orienter selon le modèle de Roosevelt du respect de la souveraineté des Etats-nations? Vu l’endettement exorbitant, c’est une nécessité de l’heure – et aussi celle du bon sens. Une tâche qui siérait bien au Prix Nobel Obama. Mais l’UE également pourrait se rendre digne de son prix Nobel et enterrer son hostilité en direction de l’Est. La population suisse pourrait alors, dans cette situation confuse et complexe, s’investir comme nation des bons services et vivre son fédéralisme comme exemple d’une cohabitation édifiante et pacifique, et cela sans lorgner du côté des grandes puissances.
Si le livre de Franz Betschon peut diriger pensée, réflexion et action dans cette direction, il s’avérera riche en effets bénéfiques. On lui souhaite un large lectorat, et bien sûr pas seulement en Suisse.     •

1    Franz Betschon: Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen. Frankfurt/Main, 2009. ISBN 978-3-8301-1234-1.
2    David P. Goldman: Un monde sans dominance des USA, né à Phnom-Penh. In: Horizons et débats no 53 du 28/12/12
3    Hans-Christof von Sponeck: La tentative d’appliquer la responsabilité de protéger a lamentablement échoué en Libye. In: Horizons et débats no 18/19
du 7/5/12
4    Frappe contre la Syrie – cible: la Russie. Interview d’Andrej Iljitsch Fursov. In: Horizons et débats no 37 du 10/9/12
5    Kishore Mahbubani: Die Rückkehr Asiens. Berlin 2008. ISBN 978-3549073513
6    Hans Köchler: Weltgericht ohne Weltstaat. Strafjustiz unter dem Diktat der Realpolitik? Kommentar zu Idee und Wirklichkeit des Internationalen Strafgerichtshofes zehn Jahre nach dem Inkrafttreten des Römer Statutes. Vienne, 1/7/12.
http://i-p-o.org/Koechler-ICC-Weltgericht-ohne-Weltstaat-IPO-OP-1July2012.htm
7    At UN conference, Erdogan calls Zionism «crime against humanity». In: Haaretz du 28/2/13.
www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/at-un-conference-erdogan-calls-zionism-crime-against-humanity.premium-1.506392
8    Kenneth N. Waltz: Why Iran should get the bomb. Nuclear balancing would mean stability.
In: Foreign Affairs July/August 2012. Ed.: Council on Foreign Relations. Traduction française in:
Horizons et débats no 43/44 du 22/10/12

Dans le chapitre «megatrends» [tendances mégas], l’auteur ose émettre quelques pronostics extrêmement passionnants et au fait très convaincants du développement futur: sans se fixer sur une date et un ordre, on pourrait s’attendre aux développements suivants:
1.    L’Europe et l’Asie se souderont économiquement sans retour.
2.    L’Eurasie développera une politique fédéraliste de commerce, d’extérieur et de sécurité.
3.    La notion d’«Occident» deviendra superflue: L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et Israël ne formeront plus une unité.
4.    L’Europe continentale s’orientera vers l’Est. L’Amérique du Nord ne sera intéressante plus que pour le commerce.
5.    L’UE et l’OTAN devront être reconsidérés et remplacés par quelque chose de nouveau.


Une année centrale pour la diminution de l’influence des USA a été l’année 2008: C’est en même temps que l’effondrement de Lehman Brothers qu’ont eu lieu les événements suivants, sans la contribution des Etats-Unis, trop occupés par leurs propres problèmes:
•    A Lima, environ 60 nations se sont rencontrées pour un sommet mondial sur l’alimentation, avec la présence d’Angela Merkel, la Chine, mais sans les USA.
•    En même temps se sont réunis les ministres des Affaires étrangères des Etats BRICS à Iekaterinbourg en Russie. Etaient invités le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Mais pas les USA.
•    Fin mai, le nouveau président russe a effectué son premier voyage à l’étranger. Jadis on allait d’abord aux USA, mais cette fois, la Chine a été la première destination.
•    En même temps un sommet important a eu lieu entre le Japon et la Chine – et cela sans les USA, ce qui aurait été impensable auparavant.

Vers la fin de l’aliénation des peuples

Vers la fin de l’aliénation des peuples

Les BRICS peuvent-ils endiguer l’infâme?

par Auran Derien

 
Voltaire désigna la tyrannie bigote sous le nom d’infâme. Quand reviennent la superstition, la haine contre les humains qui pensent et la mentalité primitive pré-logique, alors le mot de Voltaire retrouve toute sa pertinence: la finance mondialiste globalitaire est aujourd’hui l’INFÂME.
 
Les BRICS et leur taux de croissance
 
La dernière réunion du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a été concomitante d’un conseil provenant de Russie, celui de retirer tous ses avoirs des banques afin que la partie encore un peu civilisée de l’humanité soit épargnée par les vols et autres crimes qu’est disposé à perpétrer la finance. Si l’horreur Chypriote peut être évoquée comme cause immédiate d’un tel conseil, il nous semble plutôt que la cause efficiente en est la volonté du groupe BRICS d’endiguer les excès de la finance mondialiste.

 
 
Les réunions des BRICS permettent d’observer une évolution dans l’attitude de pays qui furent victimes des financiers occidentaux. L’Inde a été pillée et sa culture salie par les britanniques. La Chine fut empoisonnée par les marchands de drogues. L’Afrique du Sud a dû privatiser ses richesses en faveur de quelques multinationales, lorsqu’elle paya les campagnes qui permirent l’arrivée au pouvoir de Mandela. Le Brésil a toujours été agressé par les forces globalitaires, responsables et coupables, en Amérique latine, des régimes militaires qui organisèrent l’éradication des élites patriotes et la vente des économies aux multinationales. Il semble qu’enfin la phase de servilité, d’aliénation et de collaboration sordide touche à sa fin.
 
Un projet de Banque entre BRICS
 
Un grand projet de création d’une banque de développement des BRICS, qui avait été présenté au sommet de New Delhi en 2012, devrait prendre corps sous peu pour permettre le financement et le développement de projets entre entrepreneurs de ces pays. Dans la situation de parasitisme organisé par le système occidental, dont sont victimes les populations, la création d’un tel établissement est souhaitable. Mais les difficultés traditionnelles de toute coopération justifient des avancées prudentes. Le premier pas, tout naturellement, sera le financement d’infrastructures tant dans les pays des BRICS qu’en dehors. Les banques de développement sont des institutions publiques dans lesquelle l’Etat donne sa garantie de financement. En apprenant à travailler ensemble, selon une logique de bien commun, le discours niais et bête que bêle le FMI, la banque mondiale et les européides de l’Union Européenne, finira par tourner toujours plus à vide.
 
Mais l’Empire du néant veille

Ce projet sera discuté lors de la prochaine rencontre, en septembre, car l’accord n’a pu se faire pour l’instant. Il faut y voir, en arrière-plan, la main fort visible des mafias fiancières. Le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde ont été désignés comme des cibles prioritaires. Les USA cherchent à s’emparer des marchés de ces pays et à contrôler les technologies de pointe. Un système de financement qui s’éloigne peu à peu de la nécessité d’utiliser la monnaie dollar et qui favorise les échanges sans passer par les multinationales déclenche nécessairement leur opposition.
 
 
Un projet de Banque de développement ne serait qu’un début. Il conduirait tout naturellement à envisager d’autres coopérations, voire d’autres institutions financières. Surtout que s’approche le moment où l’hyperinflation occidentale frappera les pays. Il conviendrait alors de pouvoir effectuer des transferts entre banques centrales des BRICS voire, après l’éclatement de l’hyperinflation, créer une monnaie de compte commune pour leurs transactions.  Ces évolutions seront naturelles une fois que la Perestroïka occidentale, destinée à détruire les Etats actuels de l’occident, aura exercé ses effets chaotiques. D’ailleurs, au-delà des BRICS, d’autres pays en relation avec la Chine, tels l’Australie, envisagent de laisser la monnaie américaine.
 
La Syrie a aussi demandé de l’aide 

Comme les monarchies obscurantistes du golfe sont alliées à l’occident dans divers trafics et soutiens entre oligarchies, la Syrie a demandé au BRICS qu’ils interviennent pour la sauvegarde du peuple syrien. Il est probable que, à l’inverse des européides, les élites du BRICS n’aient pas oublié l’inhumanité qui caractérise la finance mondialiste dont ils eurent à souffrir en des époques différentes. La Syrie vient d’innover. Elle sera très rapidement suivie par d’autres pays excédés par cette finance qui contrôle aujourd’hui l’occident.
 
Un devoir de mémoire
 
L’occident est dominé par le binôme “bible and business”. Un ancien candidat à la présidence des États-Unis, Al Gore, en avait énoncé une fois de plus la définition du temps où il était vice-président. « La sécurité et la prospérité des États-Unis et du monde entier dépendent du succès de la communauté des nations à bâtir de fortes économies basées sur les règles de la loi » (déclaration faite en février 1999). Nous remarquons que cette déclaration évoque la loi et non des lois ou des règles. Seul le “légal” tombé du ciel, loi divine, révélée et autre calembredaine a de l’importance. Le légal est le bien et le vrai. 
 
Cet aplatissement du monde est typique des castes marchandes. Le marchand a vocation à être sans scrupules pour s’enrichir. Il lui faut donc une loi qui justifie toutes les infamies. Ses qualités diffèrent de celles qui inspirent les artistes, les savants, les religieux ou les élites politiques. Lorsqu’ils monopolisent le pouvoir, les marchands instaurent une tyrannie. Il appartient aux européens d’entretenir la mémoire de cette inhumanité afin d’en repousser les acteurs dans les bas-fonds dont ils n’auraient jamais dû sortir. 
 
 

vendredi, 19 avril 2013

To build a real Eurasia: few juridical ideas

 

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To build a real Eurasia: few juridical ideas

 

Ex: http://www.geopolitica.ru/

Trying to speak about continental political constructions, we need to understand their limits. Inside all human institutions there is a limit, because the possibility to create something able to satisfy always all interest is impossible.

In this case, we must look to the theories. All of them underline that in the moment when few great people want to introduce big ideas on public debate, a lot of critics will appear, not trying to accept and correct the positive aspects of these activities, but only speaking about the limits (economics, politics, human relations, etc.).

Eurasia is a big idea only if we want to thing to it; more than that – is a big idea if someone will try to explain this to the world. However, the dimension of these continents is huge, and a scientist will see easier the limits of this construction. And, when human society will be prepared, it could be a possibility to create a new European, maybe, after European Union model.

Inside all of these facts, Eurasian idea must be analyzed sine ira et studio (without hate and with morality), and few important aspects are brought by the national legislations and by the people who believe in them. Our text tries to describe some problems of this important equation, between ideas and legal possibilities to fulfill them.  

 1. The question of Eurasia is an Eurasian question or only a single country question?

Why this?

Because, as always, when we analyze “the political constructions”, we must note the difficulties to have a single vocabulary for every person who have access to the concept – as the main obstacle to construct … something.

Thus, out text will speak about Eurasia. It’s a concept with great socio-politic importance, and – following this idea, we’ll use to describe it two important search engines and its documents, to present “popular” (in fact, public) access to information about the concept.

Google reports 15,500,000 notes about Eurasia, and 8,500,000 to the question: What is Eurasia?

Wikipedia has its own page about Eurasia[1], where it can be read:

a)                  Eurasia is a continent or super-continent covering about 52,990,000 km2 (20,846,000 mi2) or about 10.6% of the Earth's surface (36.2% of the land area) located primarily in the eastern and northern hemispheresPhysio-graphically, it is a single continent, comprising the traditional continents of Europe and Asia (with Eurasia being a portmanteau of the two); the concepts of Europe and Asia as distinct continents date back to antiquity and their borders are geologically arbitrary. Eurasia, in turn, is part of the yet larger landmass of Afro-Eurasia, whereby Eurasia is joined to Africa at the Isthmus of Suez. Eurasia is inhabited by almost 4 billion people, more than 72.5% of the world's population (60% in Asia and 12.5% in Europe);

b)                 Eurasia is also sometimes used in geopolitics to refer to organizations of or affairs concerning the post-Soviet states, in particular Russia, the Central Asian republics, and the Transcaucasian republics. A prominent example of this usage is in the name of the Eurasian Economic Community, the organization including Kazakhstan, Russia, and some of their neighbors, and headquartered in Moscow and Astana. The word "Eurasia" is often used in Kazakhstan as the name of the continent or region in which that country is located. Numerous institutions in that country use it in their name, e.g., L. N. Gumilev Eurasian National University, the Eurasian Media Forum, the Eurasian Culture Foundation, the Eurasian Development Bank , or the Eurasian Bank. In 2007, Kazakhstan’s President Nursultan Nazarbayev proposed that a “Eurasia Canal” be built to connect the Caspian Sea and the Black Sea via the Kuma - Manych Depression in Russia, providing Kazakhstan and other Caspian-basin countries with a more efficient access path to the ocean than the existing Volga-Don Canal. This usage is somewhat analogous to the U.S. usage of the term Western Hemisphere when referring to the concepts and organizations dealing with the Americas (e.g., Council on Hemispheric Affairs or Western Hemisphere Institute for Security Cooperation)[2].

These texts are public and very easy to be found by anyone. The last site with great importance for our question (What is Eurasia) is www.eurasiancenter.org, an important site from Unites States of America. We present it here, because today it is considered the US as the single global power, so, we must be concern about the initiatives started from this part of the word.

2. On the other part, the main wisdom in Eurasian problems belongs o both continents – because the common history speaks louder. In the same time, on this big scientific and concept map the main role of debate belongs, naturally, to Russia and to Russian specialists.

In this case, we must note also few ideas:

a)                  Russia is the country to have the biggest part of its territory on both continents[3][4], but its position is not perfectly favorable to develop a total discourse on Eurasia, because the most emergent part of it is situated in Europe[5];

b)                 Russia represents a perfect roof for the world – in this case, its Eurasian idea represents a correspondence with a human body with two special arms: the body is settled in northern Siberia, near the Arctic Ocean. In the same time, the arms has a double significance: a left arm who keep a shield in the Asian direction (mainly China – for extension, yellow race people), and the right one, the most efficient and productive, is stretched to the Europe. In this case, we must note something special: the left had defended Europe from the Vladivostok to the Pamir Mountains, and the right one is over the Moscow and Petersburg. So, a logic question: where is situated the sight of Russia? In our opinion, this is settled to a big area, with a fragmented history: Central Asia – Caspian Sea – Black Sea, as always in the history of humanity, from the North (Sever) to the South (Yugo);

c)                  Eurasia is a new concept for history – it appeared in the 19th century, and only because it was on that time two empires who were important position on both continents: Russian and Turkish one. In this case, we must note an analogy: Christian Russia was opposed to Muslim Turkey on the same logic met after 1945 between Soviet Union and United States;

d)                 Eurasia is an old concept related to European union, because the unionist ideas on Europe was blocked always by the presence of Muslim Constantinople, and, more than that, by the internal battle between main European land powers (with a “big brother” behind – Great Britain);

e)                  If Russia is the main territory for this idea, we must note that in the 21st century ideas must be kept by a stronger population[6]; thus – the future of Eurasian ideas in Russia must be accompanied by a better demography.

3. Our opinion about Eurasia is expressed in a very “scholar language” for a correct order of ideas.

Eurasia is a great political concept, but not completes, because the map limits are not always well understand.

Looking to the world map, we must note that the human land is separated between two big parts, understood as Old World and New (Columbus) World. All scientists have a great problem when the want to separate the Old world, because:

a)      Western Europe is more or less catholic, protestant or atheist and is strong separated by the eastern Europe (history and economy, mainly after European Union creation;

b)      Eastern Europe don’t have a real limit, because Russia is situated on both continents;

c)      Southern Europe is presented much more as part of Western Mediterranean Sea;

d)      Southern Europe is related – because of Gibraltar and the same sea to Northern Africa;

e)      Northern Africa is separated by a big desert (Sahara) to the rest of African continent (which is much richer with mineral resources than the Maghreb and Egypt);

f)        Near East or Proche Orient[7] means Turkey (the other state with double Eurasian continental dimension), Caucasus, Jordan river territory and Egypt (a country belonging mainly to another continent (African), with a step in Asia (by territory and history) and ho was occupied and created as modern state by European powers of 19th century;

g)      Near East is separated by the main Arabic population and energy resources by another strong desert;

h)      Middle East has two important borders (mainly because of history): Central Asia – where the Russian influence is the main actor for the last almost 200 years – and the Chain Mountains Pamir – Himalaya;

i)        India is separated by big rivers and big chain mountains to Pakistan (Indus), South East of Asia (yellow race) and China;

j)        China is the Middle Empire, with one hand related to the south and with the other one to the north. Today we are not sure where Beijing looks straight: to Pacific Ocean or to Middle East, Russia and India[8] in the same time. Last years show us that both directions are possible; in our opinion, always the middle position obliged the state claiming this position to watch more carefully inside;

k)      South East of Asia is related more with Australia, where an important position is kept by the United Kingdom (the same chief of state In Australia and New Zealand);

l)        Japan represents – somehow – a padlock for almost all Asian powers with interests of Pacific Ocean: here, the key belong to Washington sea power (on Mahan admiral doctrine).       

Thus, we cannot consider that the actual dimension of Eurasia is correct, related with the geography and mainly to the history. Despite all innovative technology, the desert is still a desert, a big chain mountain remain on the same position.

It is true: maritime ships can transport a lot of products (it is very interesting to observe the Chinese offensive in weak Europe’s ports[9]) and pipe-lines create a faster way to transport energy resources, but we must understand another limits:

a)                  Pipe-lines represent land states, land powers cooperating or in a perpetual competition (the differences between two attitudes is not always clear). In this case, we must note few moments when tensions can create bigger problems, as blocking of oil transport in Ukraine or terrorist attacks on pipe-lines. In the same time, it is very easy to control a pipe-line, because it is stable on the land for kilometers, and no one can pay guards for every 100 meters to have a perfect safety of them;

b)                 Maritime transport means to control the straits, and for Eurasia there are four very important ones: Skagerrack, Gibraltar, Malacca and the sea in the front of Arabian Peninsula, to control Red Sea and the Persian Gulf. We see here a strong position of United Kingdom, USA and to the sea powers by excellence. Inside this perimeter, there is Bosporus, Suez channel and a lack of military fleet for the “land powers of Eurasia”.

As conclusion: the author believe that Eurasia is a small concept, we need to add here Africa too – minimum the northern part, from French part of Senegal to Bab-el-Mandeb strait near the Ethiopia and Somalia; today Chinese politics introduce in the geopolitical equation whole Africa … and, in our opinion, soon we must be extend with Australia.

In this case, every state must understand its political dimension and its role on the Eur-Asi-African (our tri-continental proposal), named EAA, and to play well its card.

Following this idea, we must note the words of Professor J.L. Granatstein, on April 2011, at the reunion of Canadian Forces College[10]: “can a small or middle power have a Grand Strategy? Former diplomat Daryl Copeland defined Grand Strategy as a unifying, long-term vision of a country’s global values and interests; an expression of where the country is, and where it wants to go in the world; and an analysis of its potential and capacity to achieve its objective. I consider it a core element of statecraft.

That sounds difficult to derive for most nation-states, but to me it does not sound like Grand Strategy, at least not for smaller powers. Smaller countries can fight wars against other smaller powers or maneuvers to avoid them. They can join Great Power alliances or not. They can follow particular economic policies or decide not to. But they do not have Grand Strategies because they lack the human, industrial, and military resources to sustain them. In other words, the God of Grand Strategy is only found on the side of the big battalions. But small countries do have, like every other state, national interests, and their policies are (or should be) focused on advancing or protecting these interests and on their national survival.”

4. If we analyze Eurasia in this dimension, we must express another idea about the legal concept of Eurasia.

Legal concepts exist as it is written. In this scientific branch, words are words, and they cannot be understood in different senses. For any word it is a clear definition and a complex base for any different sense regarding any legal institution[11].

Eurasian is not a concept for legal sciences; we need international treaties to proclaim the existence of this new legal institution. Thus, the author will analyze briefly only few ideas, because the potential for this scientific debate is huge and we don’t have here enough space for it.

First of all, we must underline that inside Eurasia there are many legal systems, with many traditions – to create a real, single and unite Eurasia as concept and political entity, we need to harmonize these differences. For that, we can use only the legal principles, but …

“Although confirmed by Article 38 of the Statute of the International Court of Justice, the idea that there exist general principles of law that are recognized by civilized nations has lost ground in recent years. This fact raises the question of whether such general principles have any order-providing meaning or value beyond the State. If compared to the apparently “natural” systematic structure of state legal orders, the global legal space appears to lack a body of general rules and seems dominated by sectionalism and fragmentation. Indeed, it resembles the medieval legal order, characterized as that was by the simultaneous presence of various legal orders competing with each other. In reality, studies of legal history have led to a different understanding. We now know that that systematic structure was not natural. It was an integral part of a general pattern of morphological transformations undergone by the legal orders of states.”[12]

In this case, we don’t know which legal principles must be fulfilled, because there are many differences between European continental law and religious Islamic law; between Chinese system law and the Britain law. For this debate we can write books, but, of course, in national parliaments it will be a complicate debate, because no one wants to renounce to the history (at least).

Second question: if we want a single Eurasia, where it might be the capital of the state? Any political entity without a center (capital) collapse in less than 5 years: thus, where it must be!

Logics speak: at the middle of the distance, because it is necessary to offer equal access to all persons to all services which are ruled from this big center. So, we can look to Caucasus, maybe to the Near East: Damascus – or Baghdad? … Islamic capital means a different kind of administration of it, because here it was in the last two decades the most important military conflicts – it is need to a new urban architecture, for a capital of almost 4 billion inhabitants!

A lot of new institutions must be settled in this new capital: a Eurasian parliament, which must be able to adopt important, ethic laws, with a great availability for flexible interpretation, because:

a)             These laws cannot be applied from the first moments, because it will be a great problem with internal constitution of the states, and with all secondary (administrative) legislation;

b)             Looking to European Union constitutional treaty of 2006 and to the Lisbon Treaty of 2007, we can see the huge dimension of the texts[13]: if this it was possible for a group of 27 states with common legal tradition (Roman Empire, in fact), can we predict the legal dimension of a Constitution for Eurasia?

c)             In that moment it must be start a global educational change, not only in Law faculties, to understand and to apply new law, but also in every state, because the complexity of changes cannot be seen in one day.

In this context, we have a single question: the loyalty of every person of Eurasia will belong to whom? Because the history never must be forgotten[14]!

Another question is related about the administrative organization of the territory – now, only one big state, but what kind of internal autonomy inside every small part of every state who compose the Eurasian state, because without a strong centralization is impossible to build a functioning state.

The last question is about the justice – where it must be The Supreme Court of Justice? Where it must be The Constitutional Court?

Regarding this; we must note that:

a)      How many procedural steps (appeal, recourse and more) a person must do to be judged by the Supreme Court of Justice?

b)      How it must be invoked the control from The Constitutional Court?

c)      Who are the administrative institutions who shall fulfill the decision of the Eurasian justice? Only one example: in one state a person is affected by the behavior of another state. He claims the state, but this state is too strong to be punishing easily … ca we have equality between states?      

 

Conclusion

In this case, Eurasia is a seductive idea. However, it can be tried to create such a state, but, in our opinion, legal problems are the “big stone”, in front of any political ideas. In fact, we must note the process of negotiations – it is not simple, and, of course, somebody negotiate in a big state, but national parliaments must accept, and, after that, because the dimensions of Eurasia are too big for today human society, it must be approved on referendum by citizens. And today we are not sure about their political opinions …          


[2] This description is used at the bottom of the page, so, we can understand the option of the page author (and of a lot people, because this site is created by “everyone”).

[3] Turkey has less.

[4] In a lot of European institution (as football or music) Israel is included in Europe.

[5] Despite the land reality.

[6] The catastrophic demography of Russia is not always positive to implement big ideas abroad.

[7] A French concept.

[8] India is an “obstacle for a perfect seeing” to the South African rivers and mineral resources.

[9] In a famous report: Global trends 2025 – A transformed world made by National Intelligence Office (Washington, 2008), there are few observations about Chinese limit of economic development related to export of goods (p. 29 – 31).

[10] J.L. Granatstein: Can Canada Have a Grand Strategy?, Canadian Defence & Foreign Affairs Institute, p. 2 – 3.

[11] E. Balan: Institutii administrative (Administrative institutions), CH Beck, Bucharest, 2008, p. 8

[12] E. Chitti, B.G. Matarella: Global administrative law and EU administrative law, Springer, London, 2011, p. 89

[13] 300 pages or more, it depends by the editor.

[14] Title of a famous book about World War II. 

 

mercredi, 17 avril 2013

La nouvelle entente turco-kurde: un hasard?

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“M.”/” ’t Pallieterke”:

La nouvelle entente turco-kurde: un hasard?

 

C’est une combinatoire de faits nouveaux —tels la lassitude face à un conflit de très longue durée, les changements de donne géopolitique suite aux événements d’Irak et de Syrie— et des intérêts politico-économiques importants qui ont convaincu le premier ministre turc Erdogan qu’il était temps, enfin, de mettre un terme au conflit qui opposait l’Etat turc aux Kurdes depuis plus de trois décennies. Cette volonté de paix n’a rien à voir avec une sympathie subite à l’égard des Kurdes d’Anatolie orientale. Au contraire, cette démarche découle d’un calcul politique bien conçu.

 

Si, dans l’avenir, nous aurons une paix de plus ou moins longue durée entre Turcs et Kurdes, ce n’est certainement pas parce que le premier ministre turc Erdogan est tombé de son cheval, frappé par la foudre, comme le Saint-Paul des Epitres sur le chemin de Damas. L’idéal d’une paix définitive n’est pas tombé du ciel comme la manne du désert sur les Juifs errant dans le Sinaï. Plusieurs glissements d’ordre géopolitique et économique ont contribué à forger un nouveau contexte.

 

Première constatation: après trente ans de conflit, avec au moins mille morts par an, les deux camps se rendent enfin compte qu’une victoire rapide et glorieuse n’est plus envisageable: ni pour les militaires turcs ni pour les guerilleros du PKK. Le gouvernement d’Ankara voit qu’il ne parviendra pas à décapiter la résistance armée kurde; de même, les Kurdes se rendent bien compte désormais qu’un Etat indépendant kurde, viable et digne de ce nom, n’est pas une perspective réaliste. Ces constatations, posées par les uns et par les autres, permettent d’envisager le pragmatisme. Le discours modéré, prononcé récemment par le leader kurde Öçalan, qui croupit depuis 1999 dans une cellule turque, après que des agents turcs l’aient arrêté au Kenya, montre que ce chef de guerre a gardé toute son aura. Il ne prononce plus le mot “indépendance”. Il évoque au contraire l’idée d’une “autonomie locale”, de droits linguistiques et de l’arrêt des répressions turques. Ces revendications sont nettement moins fortes que la volonté préalable des révolutionnaires nationaux kurdes de créer un Etat indépendant kurde, promis à la fin de la première guerre mondiale. La pensée d’Öçalan a donc évolué. Mieux: pour Erdogan, c’est l’ébauche d’un compromis défendable devant le parlement turc.

 

Vraisemblablement les choses bougent depuis octobre 2012. Un va-et-vient diplomatique s’est mis en branle entre les résidences du premier ministre turc et l’île d’Imrali, où le chef kurde est détenu. On avait déjà l’impression que les Kurdes avaient décidé d’un cessez-le-feu unilatéral. En réalité, il y avait plus. Au cours des conversations, tenues à l’abri des regards, les deux parties ébauchaient les contours d’un compromis de grande ampleur. Pour amener les Turcs à céder, les Kurdes ont promis à Erdogan de soutenir ses projets de réforme, allant dans le sens d’un pouvoir présidentiel plus fort, qui serait alors taillé sur mesure pour la propre candidature future du premier ministre.

 

Le facteur syrien

 

Le rapprochement entre le gouvernement d’Erdogan et les Kurdes ne s’explique que par les événements qui affectent la Syrie. Syriens et Kurdes avaient partie liée. La guerre de résistance lancée par le PKK en 1984 a commencé en Syrie. Dès cet instant, le PKK est devenu un instrument aux mains du régime baathiste syrien face à la Turquie, souvent suite à de longues et pénibles négociations pour les eaux du Tigre et de l’Euphrate. Opérons un retour en arrière de trente années. Le régime syrien d’Assad voulait faire des Kurdes ses alliés. Cela s’est, semble-t-il, avéré un faux calcul, car les Kurdes aussi se sont opposés au régime syrien. Les Turcs ont suivi cette évolution avec inquiétude: en effet, pour eux, un scénario apocalyptique —et bien réel— risquait de se dérouler. Certes, c’est tenter de prédire l’avenir dans une boule de cristal que de spéculer sur ce qui adviendra en cas de désagrégation de l’Etat syrien mais, malgré tout, l’émergence d’une entité kurde indépendante sur le territoire de la Syrie actuelle est plausible, tout comme ce fut le cas en Irak. Nous sommes bien sûr fort éloignés d’un grand Etat kurde qui surplomberait toutes les frontières actuelles et engloberait tous les Kurdes ethniques (le plus grand peuple sans Etat!) mais l’apparition potentielle, sur la mosaïque proche-orientale, de deux entités étatiques ou semi-étatiques kurdes inquiète grandement Ankara. Un diplomate remarquait récemment: “Avec ce qui s’est passé en Irak et avec les événements de Syrie, la Turquie est dorénavant confrontée à la pression la plus forte sur ses frontières qui ait jamais existé depuis que Britanniques et Français ont démantelé l’ex-Empire ottoman”.

 

Le rapprochement turco-kurde entre bien dans le cadre de la politique intérieure turque. Erdogan poursuit deux objectifs: il veut éviter tout nouveau coup d’Etat militaire et il veut aussi éliminer les tendances anti-religieuses (dont anti-islamistes) qui avaient structuré l’Etat kémaliste turc, désireux de mettre un terme à toute influence de la religion dans les affaires politiques. Öçalan ne trouve rien à redire à ces deux axes majeurs de la politique erdoganienne. Le premier ministre turc veut aussi un pouvoir présidentiel plus fort. Pour revoir la constitution en ce sens, il faut une majorité des deux tiers. Un bref calcul nous apprend que pour réaliser ce triple projet politique, Erdogan a besoin du soutien de 20% de ses concitoyens kurdophones, que les kémalistes appelaient “Turcs des montagnes”.

 

Sur le plan économique, Erdogan flaire également une plus-value. On sait que la meilleure image de marque de son gouvernement a été de promouvoir un important boom économique. La Turquie peut toutefois faire mieux encore, surtout, justement, dans la partie kurdophone du pays. A cause du conflit de longue durée qui a affecté cette région, son poids économique n’a cessé de décliner. Ensuite, les relations économiques entre la Turquie et l’entité kurde du Nord de l’Irak sont bonnes et très prometteuses. Si une pacification définitive intervient dans cette région jusqu’ici en ébullition, Erdogan pourra tirer grand profit de la nouvelle donne et réaliser ses projets de démantèlement de l’Etat kémaliste.

 

“M.”/” ’t Pallieterke”.

Article paru dans “ ’t Pallieterke”, Anvers, le 10 avril 2013.

Sur la “réconciliation” israélo-turque

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“M.”/” ’t Pallieterke”:

Les effets d’une réconciliation froide

 

Sur la “réconciliation” israélo-turque

 

Israël et la Turquie ne sont pas encore franchement réconciliés. Mais un premier pas a été fait. Il y plus intéressant à faire que de commenter inlassablement les excuses de Netanyahu à son collègue turc Erdogan: chercher à savoir quelle est la motivation exacte de cette démarche. L’instabilité en Syrie, disent la plupart des observateurs, ce qui est peut-être vrai mais réduit considérablement le rôle que joue dans ce scénario le Président américain Obama, architecte silencieux de ce glissement diplomatique au Proche-Orient.

 

“Une semaine fantastique pour Erdogan” annonçait le “tweet” de Javier Solana, jadis secrétaire général de l’OTAN, avant qu’il ne devienne le “Haut représentant” de tout et du contraire de tout au sommet de l’UE. Deux événements expliquent cet enthousiasme de Solana pour Erdogan. D’abord, le cessez-le-feu accepté par les Kurdes, ensuite les premiers pas vers une normalisation des rapports turco-israéliens.

 

Les choses ne tournaient pas rond depuis quelques années déjà entre la Turquie et Israël. On se rappellera surtout la tentative des quelques “activistes” turcs en 2010 qui, à bord du bateau “Mavi Marmara”, avaient tenté d’atteindre la Bande de Gaza. Lors d’un raid israélien contre ce bâtiment, neuf citoyens turcs avaient été tués. Ankara avait immédiatement rompu toutes ses relations diplomatiques avec l’Etat hébreu. Les Turcs avaient exigé trois conditions pour re-normaliser les relations: des excuses, le paiement de compensations et l’assouplissement du blocus imposé à Gaza. Aujourd’hui, semble-t-il, les deux premières conditions ont été remplies. Quant à l’avenir de Gaza, les choses sont beaucoup plus floues.

 

S’il fallait croire certains témoins, le moment où cette réconciliation s’est amorcée fut le départ du Président Obama après sa première visite à Israël. Quelques minutes avant d’embarquer, Obama aurait mis son téléphone portable dans les mains de Benjamin Netanyahu: son collègue turc Erdogan était au bout du fil. Netanyahu a alors exprimé des excuses, lesquelles ont été acceptées par Erdogan. Un peu plus tard, Obama a participé à la suite de la conversation. Ainsi, le Président américain, après une visite peu ambitieuse et sans beaucoup de relief à Israël, a pu engranger un succès diplomatique. La réconciliation n’est sans doute pas complète entre les deux principaux alliés des Etats-Unis dans la région mais un premier pas, important, a été posé.

 

Maître Obama, Notaire

 

On aurait tort de croire que tout est réglé. Le chemin à parcourir est encore long et ardu. Les positions turques vis-à-vis de la question palestinienne demeurent tranchées. Il y a quelques mois, Erdogan décrivait encore le sionisme comme un “crime contre l’humanité”. Peu après ces déclarations fracassantes, Ankara prétendait que les mots d’Erdogan avaient été mal interprétés. Cette rectification n’était rien de plus qu’un petit édulcorant diplomatique.

 

Un diplomate nous déclarait: “Rien que la personnalité d’Erdogan, avec ses discours virulents, rend l’idée d’une normalisation définitive impossible”. Bon nombre d’observateurs partagent ce point de vue. Mais il y a aussi des arguments objectifs non niables qui plaident pour un rapprochement israélo-turc: les événements récents en Egypte et la découverte de ressources gazières dans le bassin oriental de la Méditerranée. Même lorsque les relations entre les deux pays étaient au plus bas, Turcs et Israéliens s’achetaient des armes en quantité relativement importantes. Quant au reste, les litiges jettent pour l’instant une ombre lourde sur les relations entre les deux alliés des Etats-Unis.

 

Mis à part le “truc” utilisé pour obtenir les excuses de Netanyahu, Obama s’est montré le véritable architecte de la réconciliation. Cependant, mettons un bémol a cet enthousiasme: les bouillants “fans” du président américain surestiment son rôle. A côté des discours officiels, il y a les réalités. Avant tout, la Syrie. Benjamin Netanyahu, pour expliquer aux membres de son parti, aux likoudistes et à ses électeurs, qu’il se soit excusé, a avancé l’argument que “la situation en Syrie s’aggrave d’heure en heure”. Ankara prétend que ce n’est pas la Syrie qui a poussé Netanyahu à exprimer ses excuses mais a fait aussi comprendre “que vu que nous nous trouvons maintenant dans un processus de normalisation, nous allons échanger des informations sur ce dossier syrien”. Mais il y a mieux: l’idée de poser un “pipeline” entre la Turquie et Israël devient soudainement plus plausible. Si Obama n’a pas été le principal artisan de la réconciliation, comme le voudraient ses thuriféraires, il en a certainement été le témoin et le notaire. Plusieurs sources diplomatiques confirment que la situation en Syrie a contraint Netanyahu à avaler l’amer cachet des excuses, sans doute une première pour l’Etat hébreu. L’idée que le Hizbollah ou des milices liées à Al-Qaeda puissent se procurer des armes chimiques est un cauchemar pour Israël. Donc pour sortir de l’isolement, il faut que Tel Aviv retrouve des relations diplomatiques stables avec la Turquie: ce serait là un facteur essentiel pour éloigner de l’horizon ce scénario apocalyptique d’islamistes armés de missiles chimico-bactériologiques et pour participer à toutes les initiatives qui rendraient ce cauchemar impossible.

 

Chypre

 

Mais n’oublions pas Chypre. N’évoquons pas, ici, les banques cypriotes et les contacts douteux entre elles et les milieux de l’UE & Co. Au cours de ces dernières années, Chypre (c’est-à-dire la partie grecque et indépendante de l’île et non pas la partie septentrionale de celle-ci occupée par l’armée turque) a misé sur Israël, a renforcé ses liens avec l’Etat hébreu. Comme les relations turco-israéliennes étaient rompues, ces initiatives cypriotes ont connu un certain succès. Comme les Turcs sont les occupants illégitimes d’une partie de l’île, les Chypriotes grecs se sont dit: les ennemis de nos emmenis pourraient peut-être devenir nos amis... Mais que se passera-t-il si les relations turco-israéliennes s’améliorent, du moins sur le plan économique? Nicosie sera sans doute contrainte, alors, de négocier avec son ennemi héréditaire turc. Chypre avait essayé d’obtenir toutes sortes d’avantages grâce à des relations quelque peu privilégiées avec Israël, pour pouvoir contourner la Turquie: c’était une politique réaliste et réalisable, mais aujourd’hui, vu le rapprochement israélo-turc, elle risque bien de ne pas enregistrer le succès escompté ni de s’inscrire dans la durée. Il suffit d’un petit changement de donne pour modifier de fond en comble un contexte politique qui évoluait vers de nouvelles stabilités.

 

“M.”/” ’t Pallieterke”.

Article paru dans “ ’t Pallieterke”, Anvers, 3 avril 2013.

lundi, 15 avril 2013

Petrodollar Cycle & Realpolitik

Petrodollar Cycle & Realpolitik

 

dimanche, 14 avril 2013

Algerije: destabilisering?

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A. Chauprade on geopolitics/über Geopolitik

Aymeric Chauprade

on geopolitics / über Geopolitk

lundi, 08 avril 2013

Géopolitique du Christianisme – Catholiques et Orthodoxes

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Géopolitique du Christianisme Catholiques et Orthodoxes

par Xavier Moreau

À l’occasion de la récente élection du Pape François Ier, nous mettons une seconde fois en ligne cette analyse de Xavier Moreau, initialement publiée sur Realpolitik en juillet 2010. Elle ne perd en rien son actualité.

[Chapeau original tel que publié en juillet 2010] L’accession du cardinal Ratzinger à la papauté a accéléré le processus de rapprochement entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Cette réconciliation, après 1000 ans de disputes, pourrait devenir réalité, tant elle est souhaitée par les patriarches de Russie, de Serbie, de Constantinople, de Chypre et le pape Benoit XVI. Elle est en outre, ardemment désirée par le pouvoir russe, qui cherche ainsi à désarmer un levier, que la puissance anglo-saxonne a su utiliser avec habileté ces vingt dernières années.
Xavier Moreau

Si l’origine de la querelle est théologique, la fracture entre l’Europe occidentale et orientale ne repose pas exclusivement sur la fameuse querelle du « filioque ». Pour les orthodoxes et les catholiques, la foi, les sacrements, l’importance de la tradition sont les mêmes. Le Schisme s’est comporté pendant 1000 ans comme un organisme vivant, se nourrissant de querelles religieuses, mais aussi des conflits entre états catholiques et orthodoxes. C’est justement la multiplicité des acteurs, à la fois religieux et politiques, qui a rendu quasi-impossibles les tentatives de rapprochement, jusqu’à aujourd’hui.

On peut distinguer dans l’histoire de ce schisme, trois grandes périodes jusqu’à la chute du communisme. La première qui s’écoule du VIIIème au XVème siècle, couvre la naissance et l’aggravation du conflit. La seconde, qui correspond au développement séparé des deux Églises s’étend jusqu’à la Révolution russe. La dernière couvre les deux guerres mondiales et prend fin en 1991, à la disparition de l’Union Soviétique.

La chrétienté des Xème et XIème siècles s’est construite autour de deux ensembles politiques issus de l’Empire romain, l’un latin et l’autre oriental. A cette époque la civilisation est en Orient. Les peuples qui composent l’Europe occidentale sont considérés comme des barbares par les Byzantins. Anne de Kiev, qui devient Reine de France en 1051, en épousant Henri Ier, est frappée par la rusticité de la cour de ce dernier. Tandis que Constantinople rayonne encore de l’héritage de l’Empire romain, les chrétiens latins s’efforcent de rivaliser avec la grandeur byzantine. Ils ont pour eux la jeunesse et la vigueur de leurs peuples. Alors que le fondateur des Carolingiens s’est illustré, en 732, en écartant définitivement le péril arabo-musulman à Poitiers, que les Espagnols poursuivent leur « Reconquista », la vieille puissance byzantine résiste mal aux coups des Arabes, puis des Turcs. Du côté latin, la papauté qui siège à Rome veut affirmer sa primauté sur Constantinople en tant qu’héritière du trône de Saint Pierre. Au VIIIème siècle, l’Église romaine a rajouté de manière unilatérale, le fameux « filioque » au CREDO chrétien. Les Catholiques professent donc que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Ce que reprochent surtout les chrétiens orientaux, c’est l’unilatéralité de la décision romaine, prise sans consulter les autres patriarcats. Le pape a rompu la « Sobornost », notion extrêmement importante pour les chrétiens orientaux, proche de la « collégialité ». En 1054, la rupture théologique est consommée. Cette querelle doctrinale aurait pu prendre une moindre importance, sans l’orgueil des clercs de part et d’autre, et surtout, sans le déroulement catastrophique des croisades.

La deuxième moitié du XIème siècle est marquée dans l’empire romain d’Orient, par la volonté de l’empereur Alexis Ier Comnène, de restaurer la puissance byzantine, notamment contre l’invasion des Turcs Seldjoukides. La faiblesse de son armée pousse Alexis Ier à demander de l’aide au pape Urbain II, pour recruter des mercenaires occidentaux. Emu par le sort des chrétiens orientaux, le pape Urbain II appelle à la croisade en 1095. Cet appel rencontre un écho exceptionnel dans une Chrétienté latine avide de pèlerinages et brûlant de libérer le tombeau du Christ. Pourtant, ce qui aurait du restaurer l’Union des deux Églises, contre l’ennemi commun, contribue à renforcer l’hostilité voire la haine entre les deux peuples chrétiens. Les armés croisées se montrent souvent indisciplinées et surtout incontrôlables par le pouvoir byzantin. Elles s’attirent l’hostilité et la méfiance des populations chrétiennes de l’Empire romain d’Orient. L’irréparable est commis lors de la IVème croisade en 1204. Le doge de Venise exige la prise de Constantinople en échange du transport de l’armée croisée vers la Terre Sainte. Après maintes péripéties, la ville est mise à sac. Cela constitue une perte immense pour l’Empire byzantin, et ruine définitivement ses espoirs de repousser les envahisseurs musulmans. Plutôt que d’avoir sauvé les chrétiens d’Orient, les croisés latins les ont condamnés à la « dhimmitude ». Une ultime tentative de réconciliation a lieu en 1439. A Florence, un concile œcuménique parvient à réunir le pape, le patriarche de Constantinople et le Métropolite de Moscou, Isidore de Kiev. Les trois parties s’entendent, mais ni les Byzantins, ni le Grand Prince de Moscou, Vassili II, ne veulent de cet accord. Ce dernier enferme Isidore de Kiev dans un couvent en 1441. Cet événement, ainsi que le mariage, en 1472, de son fils, Ivan III, avec Sophie Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, font de Moscou la troisième Rome. Le monde orthodoxe suit désormais une sorte de développement séparé où la Russie est la puissance dominante. A la fin du XVème siècle, les deux confessions commencent à s’étendre géographiquement, l’une par la conquête du nouveau monde, l’autre par la poussée russe vers l’Orient.

Les relations avec la papauté sont désormais quasi systématiquement conflictuelles. La menace militaire polonaise, que subit la Russie à sa frontière du nord-ouest contribue à cet état de fait. Pourtant, Ivan le Terrible demande au Vatican, en 1580, d’intercéder pour obtenir une paix négociée avec le roi de Pologne. Le pape dépêche un émissaire jésuite, le père Antonio Possevino, en espérant la réconciliation des Églises et la levée d’une nouvelle croisade. Antonio Possevino fournit un récit détaillé de son voyage en Russie de 1581 à 1582. Ivan le Terrible se montre hermétique à toute idée de rapprochement, même s’il concède quelques libertés de circulation aux catholiques. Possevino négocie la paix de Jam Zapolski en 1582, à laquelle les Polonais mettront fin en prenant Moscou en 1605. Possovino estime que la réconciliation des deux Églises est impossible et recommande la conversion par la création d’Églises orientales rattachées à Rome. Les Jésuites seront d’ailleurs très actifs dans ce processus qui s’est mis en place depuis le XIIème siècle. Ces Églises orientales ou gréco-catholiques ou encore « uniates » constituent jusqu’à aujourd’hui une des principales pommes de discorde entre Catholiques et Orthodoxes. Le XVIIème siècle voit ainsi se prolonger le développement séparé des deux églises. Au XVIIIème siècle, alors que l’ordre catholique traditionnel vacille en Occident, sous les coups des philosophes des lumières, les Russes l’emportent successivement sur les protestants suédois et les catholiques polonais. Sous Catherine II, ils commencent à porter des coups décisifs à l’Empire ottoman qui amorce son déclin.

Le siècle suivant est marqué par la suprématie russe sur les Turcs et par la libération des peuples chrétiens orientaux du joug musulman. Dans le même temps, les chrétiens latins et orientaux doivent faire face à une nouvelle menace : l’athéisme, né de l’Europe des lumières et de la Révolution française. La déchristianisation qui a commencé en France dès les premiers moments de la révolution inquiète particulièrement l’empereur Alexandre Ier. Les révolutionnaires français inaugurent les premiers massacres de masse, qui inspireront Lénine 120 ans plus tard. L’Empereur russe met en place, après le Congrès de Vienne de 1815, la Sainte Alliance sensée unir les princes chrétiens contre les dangers des idées révolutionnaires. Tandis que l’orthodoxie se renforce politiquement sous la houlette de la Russie impériale, le XIXème siècle est pour l’Église catholique synonyme de persécutions en Europe. C’est aussi pour elle, le siècle de la rédaction de textes fondamentaux sur sa doctrine, notamment la doctrine sociale. En 1891, l’encyclique Rerum Novarum apporte la seule réponse alternative sociale au marxisme et à la lutte des classes. Elle reste sans équivalent dans l’Église orthodoxe jusqu’à la chute du communisme. Ce développement de la doctrine catholique est accompagné par le renforcement de la hiérarchie vaticane. L’affirmation en 1870, de l’infaillibilité pontificale, creuse un peu plus le fossé entre catholiques et orthodoxes, même si celle-ci ne fut invoquée qu’une fois en 140 ans. Ainsi le XIXème siècle semble achever la séparation des deux Églises, qui vont affronter en ordre dispersé les formes les plus sanglantes et inhumaines de l’athéisme, le communisme et le nazisme.

L’autocratie impériale et l’orthodoxie échouent contre les tendances anarchistes et révolutionnaires qui trouvent en Russie un terreau particulièrement favorable. Netchaïev, Bakounine, Kropotkine sont les précurseurs ; Lénine, Trotski et Staline, les exécuteurs fanatiques. Pendant les 70 ans de communisme qui s’abattent sur la Russie, la question du rapprochement des Églises disparaît. L’Église orthodoxe est persécutée, même si la Grande Guerre Patriotique force Staline à rouvrir les Églises. Etroitement contrôlée, l’Église orthodoxe parvient alors à se maintenir tant bien que mal. Cette soumission au pouvoir communiste lui sera reprochée, notamment par les Catholiques. Les Églises uniates roumaine et ukrainienne lui sont rattachées de force.

En Occident, l’Église catholique, qui s’est remarquablement comportée pendant la Deuxième Guerre Mondiale, est déstabilisée à partir du concile Vatican II, en 1962. Les clergés français, allemand et latino-américain, conquis par la théologie de la libération et les influences protestantes, s’éloignent de l’enseignement traditionnel de l’Église catholique. Le théologien brésilien, Leonardo Boff, déclare que « la barbe de Fidel Castro se confond avec celle des apôtres». Il est sanctionné en 1984 par la « Congrégation pour la doctrine de la foi », présidé par le cardinal Joseph Ratzinger. Ce désordre inquiète les Églises orthodoxes. Pourtant le concile Vatican II réaffirme la proximité des deux confessions et rappelle que « les Églises d’Orient possèdent depuis leur origine un trésor auquel l’Église d’Occident a puisé beaucoup d’éléments de la liturgie, de la tradition spirituelle et du droit (…) les dogmes fondamentaux de la foi chrétienne sur la Trinité, le Verbe de Dieu, qui a pris chair de la Vierge Marie, ont été définis dans des conciles œcuméniques en Orient.»

A la chute du communisme en URSS, les églises se remplissent massivement, 70 ans de matérialisme communiste ne sont pas venus à bout de la foi orthodoxe. Elle se retrouve, comme l’Église catholique depuis 30 ans, à devoir faire face au matérialisme libéral. La réconciliation est immédiatement à l’ordre du jour et semble possible. C’est sans compter avec les politiques impériales allemande et américaine, qui ont décidé d’utiliser cette fracture civilisationnelle pour accomplir leurs objectifs géopolitiques en Europe, quitte à mettre au passage, la Yougoslavie à feu et sang.

Malgré la volonté affichée par les dirigeants catholiques et orthodoxes dès le début des années 90 de trouver un modus vivendi, cette période est synonyme d’affrontement entre le monde orthodoxe et le monde catholique. L’Allemagne et l’Amérique jouent habilement sur les antagonismes historiques et religieux pour mener à bien leurs objectifs géopolitiques. Pour l’Allemagne réunifiée d’Helmut Kohl, il s’agit d’achever le « Drang nach Osten » (« Bond vers l’Est »), permanence de la politique germanique en Europe. Pour les Anglo-saxons, il s’agit de maintenir, contre le sens de l’histoire, la notion d’Occident et de justifier la perpétuation de son bras armé, l’OTAN. Bénéficiant du déclassement politico-stratégique de la France et de la Russie durant cette même période, cette politique est couronnée de succès, et connaît son apogée lors des bombardements contre la Serbie en 1999. Malgré cet antagonisme poussé à son paroxysme en Yougoslavie, les deux chrétientés catholique et orthodoxe semblent encore vouloir se rapprocher. La fin de la Guerre froide et la disparition de l’affrontement Est-Ouest fait de l’Occident un concept du passé. Elle laisse apparaître une nouvelle fracture « civilisationnelle » entre le monde chrétien orthodoxe-catholique et le monde protestant qui conserve encore pour modèle de son dynamisme national celui du peuple élu de l’Ancien Testament.

L’action de l’Allemagne en Yougoslavie, en attisant le conflit entre Croates catholiques et Serbes orthodoxes, suspend pour dix ans la possibilité d’une réconciliation. La destruction de la Serbie comme puissance régionale est, en effet, un impératif pour l’Allemagne réunifiée. Dès les révoltes nationalistes croates en 1974, les services secrets ouest-allemands ont recruté des dissidents croates, en activant les réseaux ultra-nationalistes oustachis. L’Allemagne doit éviter une disparition pacifique de la Yougoslavie sur le modèle de l’URSS, qui ferait immanquablement de la Serbie la puissance dominante de la région. Cependant, s’appuyer sur la faction néo-nazie et antisémite croate comporte un énorme risque pour l’Allemagne, fortement marquée par son histoire récente. C’est alors que le gouvernement allemand réussit une suite de manœuvres politico-diplomatiques qui vont lui permettre de parvenir à ses fins.

Les Allemands bénéficient d’une conjonction de leurs intérêts avec ceux des États-Unis, qui ont décidé de reproduire contre les Serbes (et leur allié russe), une stratégie afghane qui consistait à soutenir les mouvements islamistes contre les soviétiques. Le gouvernement américain apporte ainsi son soutien, à l’islamiste radical Alija Izetbegovic.

Alors que pendant 50 ans, le peuple serbe a été la principale victime de la politique ségrégationniste de Tito, lui-même croate, la propagande américaine, allemande et autrichienne réussit à faire croire en Europe et au-delà, que les Serbes sont les héritiers des communistes yougoslaves. Cette habile manipulation historique obtient un écho incontestable dans les pays européens à forte population catholique. Cette hostilité est cependant davantage due à une ignorance complète de l’histoire des Balkans, qu’à une véritable opposition anti-serbe. Seule une minorité atlantiste des élites catholiques européennes est consciente de l’enjeu réel. Ainsi, le ministre des finances autrichien, Johann Farnleitner, déclare-t-il en 1999, que « l’Europe s’arrête là où commence l’orthodoxie ». En France, le terme « serbolchévique » fait son apparition dans une intelligentsia catholique, qui peine à comprendre les nouveaux rapports de force issus de la fin de la guerre froide. C’est cette peur de voir les catholiques croates ou slovènes de nouveau persécutés par les communistes, qui pousse le Vatican à reconnaître la Croatie et la Slovénie. Cette reconnaissance brutale, suivie par la mise en place en 1992 en Croatie, d’une constitution ségrégationniste anti-serbe, précipite la Yougoslavie dans une guerre civile de 10 ans, qui aurait pu être sans doute évitée. Le Vatican ne reproduira pas cette erreur en 2008, et aujourd’hui, il n’a toujours pas reconnu l’indépendance du Kosovo.

Le conflit yougoslave a considérablement nui au rapprochement catholique-orthodoxe, de même que l’antagonisme séculaire russo-polonais. Cependant, les discussions n’ont jamais cessé. Le patriarche de Russie Alexis II et le pape Jean-Paul II y ont toujours été favorables, même si les origines polonaises de ce dernier furent un frein réel. L’élection de Benoit XVI fait avancer considérablement le rapprochement des deux Églises. Sa volonté de retour à la tradition catholique rassure les Orthodoxes. En août 2007, le patriarche Alexis II salue la publication du « motu proprio » qui autorise les Catholiques qui le souhaitent, à suivre la liturgie traditionnelle. Le patriarche de Russie déclare alors : « La récupération et la mise en valeur de l’antique tradition liturgique est un fait que nous saluons positivement. Nous tenons beaucoup à la tradition. Sans la conservation fidèle de la tradition liturgique, l’Église orthodoxe russe n’aurait pas été en mesure de résister à l’époque des persécutions dans les années Vingt et Trente du siècle passé. A cette période, nous avons eu tant de nouveaux martyrs que leur nombre peut être comparé à celui des premiers martyrs chrétiens ».

Ce retour à la tradition rapproche l’Église catholique des Églises orthodoxes, et l’éloigne de la « tentation protestante » de ces cinquante dernières années. Les positions des deux Églises sur les sujets de société sont les mêmes. Tandis que bon nombre d’Églises protestantes acceptent désormais le modèle permissif anglo-saxon de société avec l’homosexualité, y compris dans le clergé, la contraception chimique, le préservatif, l’avortement et le relativisme généralisé, Orthodoxes et Catholiques restent inflexibles sur la morale chrétienne. Il convient d’ajouter que les Églises catholiques et orthodoxes ont conservé au cœur de leur pratique, l’obligation de pardonner aux ennemis. La nécessité du pardon et du rejet de l’esprit de vengeance, en s’opposant aux traditions féodales de vendetta, en limitant les guerres ou leurs conséquences désastreuses a permis l’apparition de ce modèle de civilisation que fut l’Europe chrétienne. La réaction des peuples polonais et russe, au moment de la commémoration des massacres de Katyn, semble démontrer, que dans le cadre ce modèle « culturel», la réconciliation est possible. A l’inverse, en réintroduisant, par la croyance en la prédestination, le principe judaïque de peuple élu, le protestantisme s’est privé de cette voie pacifique de sortie des conflits. Les « Pilgrim fathers », les Boers d’Afrique du Sud ont cru à leur élection divine. L’Amérique de Bill Clinton et de Georges Bush a considéré que sa mission divine, la libérait de toute considération morale contre ses ennemis vrais ou supposés, qui sont l’incarnation du Mal. Le cinéma américain exporte d’ailleurs souvent ce thème, sous des formes naïves, souvent à limite du ridicule.

Conscient de l’enjeu politique de ce conflit de civilisation, l’administration russe, depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, soutient les tentatives de réconciliation. Ce dernier a invité le pape Jean Paul II en Russie, en temps que chef d’Etat du Vatican. Le pouvoir russe a conscience que l’enjeu dépasse la simple question religieuse. Cette réconciliation, voulue par les chefs des Églises chrétiennes, effacera, si elle a lieu, la frontière entre l’Europe occidentale et orientale. Elle tracera, en revanche, une nouvelle fracture dans le monde dit « occidental » entre le groupe catholique-orthodoxe et les Judéo-Chrétiens issus de la Réforme. Elle est, pour cela, redoutée par le monde anglo-saxon, dont l’inquiétude est proportionnelle à la violence de ses campagnes médiatiques contre l’Église catholique.

samedi, 06 avril 2013

BRICS: Dollar No Longer Reserve Currency?

BRICS: Dollar No Longer Reserve Currency?

vendredi, 05 avril 2013

L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère

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L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère.

Elle doit être abolie!

Apprécié pour la rigueur et la justesse de ses analyses le sociologue canadien Mahdi Darius Nazemroaya (*), 30 ans, s’est imposé comme un des meilleurs connaisseurs de l’OTAN. Ses investigations, traduites en de nombreuses langues, ont acquis une audience internationale et son ouvrage « The globalisation of NATO » [« La mondialisation de l’OTAN »] fait aujourd’hui référence. En 400 pages denses, fascinantes, préoccupantes, il nous fait prendre la mesure de la menace que l’OTAN fait peser sur la paix du monde et l’avenir de nombreux peuples. Il nous fait également prendre conscience de l’urgence qu’il y aurait à obtenir la dissolution de cette dangereuse organisation.

Silvia Cattori : Dans votre remarquable ouvrage vous mettez en lumière les stratégies mises en place par l’OTAN pour étendre son emprise militaire dans le monde. J’aimerais vous demander ce qui vous a motivé à consacrer tant d’énergie à un sujet aussi ardu et exigeant. Comment en êtes-vous venu à considérer que l’analyse du rôle de l’OTAN et des stratégies qu’elle a mises en place était une tâche absolument essentielle ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Les graines de ce livre ont été semées en 2007. J’avais alors rédigé un petit manuscrit mettant en relation les guerres en Afghanistan et en Irak (qui avaient fait suite aux tragiques évènements du 11 septembre 2001) avec l’expansion de l’OTAN, le projet de bouclier antimissiles états-unien – que je décrivais comme s’étant finalement couvert du manteau d’un projet de l’OTAN, – et le concept de ce que les néoconservateurs et leurs alliés sionistes appellent « destruction créative » pour redessiner la restructuration des pays du Moyen-Orient, et l’encerclement aussi bien de la Chine que de la Russie.

J’ai toujours considéré que tous les évènements négatifs auxquels le monde est confronté étaient les éléments d’un ensemble ; ou de ce que le savant et révolutionnaire hongrois György Lukács a appelé « totalité fragmentée ». Les guerres en « série », l’accroissement des lois de sécurité, la guerre contre le terrorisme, les réformes économiques néolibérales, les « révolutions colorées » dans l’espace post-soviétique, la diabolisation de différentes sociétés par les médias, l’élargissement de l’OTAN et de l’Union Européenne, et les fausses accusations au sujet d’un programme d’armement nucléaire iranien font partie d’un tout. Un de mes articles publié en 2007 [1], posait également les principales bases de cette feuille de route et reliait tous les éléments de la guerre perpétuelle à laquelle nous assistons.

J’ai écrit ce livre parce que je pensais que c’était un sujet très important. J’ai lu la plupart des textes de l’abondante littérature concernant l’OTAN et aucun n’examine l’OTAN dans la perspective critique où je me place. De même qu’aucun ne relie l’OTAN de manière pertinente à une « vue d’ensemble » des relations internationales. Un chercheur de l’Université Carleton m’a dit que mon livre était comme une Bible des relations internationales et de tous ses sujets importants. Je vois moi aussi mon livre sur l’OTAN de cette manière.

Ma principale motivation pour écrire ce livre était d’amener les lecteurs à prendre conscience de la nature impérialiste des conflits internationaux modernes et de les aider à en voir la « totalité » au lieu de ses éléments « fragmentés ». Quand vous voyez l’ensemble, vous êtes en mesure de prendre de meilleures décisions. Je pense avoir donné de l’OTAN une évaluation correcte. Dans sa bibliothèque à Bruxelles il y a un exemplaire de mon livre. C’est l’OTAN elle-même qui a annoncé son acquisition comme l’une des ressources de sa bibliothèque, en novembre 2012. Ce livre est ma contribution, en tant que chercheur, pour essayer de permettre aux lecteurs de prendre des décisions en connaissance de cause en voyant au-delà des effets de miroirs et des éléments fragmentés du tableau.

Aujourd’hui dans le monde, les gens sont de façon générale plus instruits. Mais malheureusement l’ignorance se répand en ce qui concerne les relations de pouvoir et ce qui se passe dans ce domaine au niveau mondial. Nous entrons dans une ère trompeuse de l’histoire où beaucoup de gens à travers le monde sentent de plus en plus qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que d’être des spectateurs impuissants, réduits à n’être que des particules, des rouages, ou des extensions d’une immense machine invisible sur laquelle ils n’ont aucun contrôle.

Les scénarios du livre de George Orwell « 1984 » se sont pour l’essentiel réalisés. Les gens sont devenus étrangers à leur monde et gouvernés de plus en plus par cette machine capitaliste invisible qui travaille à détruire toutes sortes de façon alternatives de vivre ou de penser ; l’ordre qui s’impose aujourd’hui à nous est comme un resserrement de la « cage d’acier » de Max Weber [2] qui réduit de plus en plus notre indépendance et nos mouvements.

La plupart des gens regardent maintenant les nouvelles et la télévision passivement. Ils essaient de se distraire de la réalité ; ils tentent d’engourdir leur conscience et de vivre dans un faux état de bonheur qui leur permet d’ignorer la réalité et les misères du monde. Collectivement, nos esprits ont été colonisés, on leur a fait croire à un faux ordre des choses. L’humanité est en train d’être de plus en plus déshumanisée. Peut-être que j’ai l’air hégélien, mais les gens deviennent étrangers à eux-mêmes. Ils deviennent aussi étrangers aux capacités de leur propre esprit et aux talents dont ils ont été dotés. Mais la vérité est que nous ne sommes pas séparés des évènements et des processus qui façonnent ce monde. Nous ne devrions pas devenir les esclaves des objets ou des structures de notre propre fabrication, que ce soit le capitalisme ou les structures politiques. Nous ne devons pas devenir de simples spectateurs de notre parcours de vie.

L’hégémonie est un processus continu de leadership, de contrôle, et d’influence qui implique à la fois la contrainte et le consentement. Mais son emprise n’est jamais totale et elle peut toujours être combattue. Nous voyons des défis à l’hégémonie dans la construction de blocs historiques qui affrontent les centres de pouvoir impérialistes et capitalistes. Le Mouvement bolivarien d’Hugo Chávez et l’ALBA sont des exemples réussis d’une contestation de l’hégémonie traditionnelle des élites compradores qui gouvernent la région au bénéfice de forces extérieures.

Silvia Cattori : Un grand chapitre passionnant et troublant de votre livre est consacré à l’Afrique. L’entrée en guerre de la France au Mali n’a pas dû être une surprise pour vous. La déstabilisation de ce pays affaibli, engendrée par l’intervention de la France en Libye, n’ouvre-t-elle pas une grave crise dans tous les pays du Sahel, de l’Atlantique à la Mer rouge ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Dès le début j’ai soutenu que la division du Soudan, l’intervention française en Côte d’Ivoire soutenue par les États-Unis, et la guerre de l’OTAN en Libye, faisaient partie d’une deuxième « ruée vers l’Afrique ». J’ai expliqué que la guerre en Libye visait à déstabiliser d’autres parties de l’Afrique et aurait un effet d’entraînement sur une large partie de ce continent incluant des pays comme le Niger et le Mali.

Dans mon livre, j’ai examiné le Sahel qui est constitué par les terres intérieures de l’Algérie, du Niger, de la Libye, et du Mali. La guerre de l’OTAN contre la Libye a déclenché une réaction en chaîne, comme une démolition contrôlée, que les États-Unis et leurs alliés utilisent pour contrôler une vaste portion de l’Afrique et de ses ressources. Comme la première « ruée vers l’Afrique » qui a été déclenchée par une crise économique dans les pays industrialisés de l’Europe occidentale, ces évènements concernent en fait le contrôle des ressources. Alors que les États-Unis s’impliquaient davantage en Afrique, son gouvernement et le Pentagone se sont mis à parler de plus en plus de l’expansion des facilités dont disposait Al-Qaïda en Afrique et de la manière dont l’armée américaine et ses alliés devaient combattre cette organisation en augmentant leur présence sur le continent africain. En fait, les États-Unis ont constitué en 2011 un budget pour l’actuelle guerre au Mali sous le couvert de la lutte contre Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest. Des intérêts stratégiques comme l’obsession grandissante des États-Unis pour le Golfe de Guinée et l’approvisionnement en pétrole en Afrique de l’Ouest sont occultés dans un récit qui nous parle de la lutte contre les groupes terroristes rangés sous le label d’Al-Qaïda. Nous savons d’expérience que l’Empire américain a en fait travaillé avec ces groupes, aussi bien en Libye qu’en Syrie. Et que l’on cherche à pousser hors d’Afrique la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, et d’autres rivaux économiques du bloc occidental, mais on n’en parle pratiquement pas. En lieu et place, on déguise les intérêts des États-Unis et des ses alliés de l’OTAN comme la France, en objectifs altruistes visant à aider des États faibles.

Pour en revenir au Mali. Je n’ai pas été surpris quand le Président François Hollande et son gouvernement ont ordonné aux soldats français d’envahir ce pays. Aussi bien la France que les États-Unis sont très au fait des réserves de gaz et de pétrole au Mali, au Niger, et dans l’ensemble du Sahel. Mon livre traite de ces points et de la création par le gouvernement français, en 1945, d’un Bureau de recherches pétrolières dans le but d’extraire le pétrole et le gaz de cette région. Quelques années plus tard, en 1953, Paris a délivré des licences d’exploitation à quatre compagnies françaises en Afrique. En raison de ses craintes, à la fois des empiétements américains et des demandes africaines d’indépendance, Paris a créé l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) pour maintenir son contrôle sur les parties riches en ressources de ses territoires africains qui possèdent du pétrole, du gaz, et de l’uranium. L’uranium a été important pour garantir l’indépendance de la France vis-à-vis de Washington par la création d’une force de dissuasion nucléaire stratégique, en riposte au monopole anglo-américain.

Ce n’est donc pas un hasard si les zones du Sahel que les États-Unis et ses alliés ont désignées comme faisant partie de la zone où Al-Qaïda et les terroristes sont situés correspondent à peu près aux frontières de l’OCRS, riche en énergie et en uranium. En 2002, le Pentagone a commencé d’importantes opérations visant à contrôler l’Afrique de l’Ouest. Cela a eu lieu sous la forme de l’Initiative Pan-Sahel, qui a été lancée par l’US European Command (EUCOM) et l’US Central Command (CENTCOM). Sous la bannière de ce projet de l’armée américaine, le Pentagone a formé des troupes du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, et du Niger. Les plans visant à établir l’Initiative Pan-Sahel remontent toutefois à 2001, lorsque l’Initiative pour l’Afrique a été lancée à la suite des attentats du 11 septembre. Sur la base de l’Initiative Pan-Sahel, la Trans-Saharan Counter-terrorism Initiative (TSCTI) a été lancée en 2005 par le Pentagone sous le commandement du CENTCOM. Le Mali, le Tchad, la Mauritanie, et le Niger ont été rejoints par l’Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Nigeria, et la Tunisie. La TSCTI a été transférée en 2008 au commandement de l’AFRICOM récemment activé. Il faut relever que le capitaine Amadou Sanogo, le leader du coup d’État militaire qui a eu lieu au Mali le 21 mars 2012, est l’un des officiers maliens qui ont été formés dans le cadre de ces programmes américains en Afrique de l’Ouest.

L’analyse du coup d’État de 2012 au Mali montre qu’il s’agit d’un acte criminel. Le coup d’État militaire a renversé le Président Amadou Toumani Touré sous prétexte qu’il ne pouvait pas restaurer l’autorité malienne sur le nord du pays. Le Président Amadou était sur le point de quitter son poste et n’avait pas l’intention de rester dans la vie politique, et les élections allaient avoir lieu dans moins de deux mois. Ce coup d’État a essentiellement empêché une élection démocratique d’avoir lieu et l’action du capitaine Sanogo a mis fin au processus démocratique au Mali et a déstabilisé le pays. Sa nouvelle dictature militaire a été reconnue par l’OTAN et par le gouvernement installé en Côte d’Ivoire par les Français. Les États-Unis ont continué à financer le gouvernement militaire du Mali et des délégations militaires et civiles des États-Unis et d’Europe occidentale ont rencontré le régime militaire de Sanogo. Peu après, la France a déclaré qu’elle avait le droit d’intervenir en Afrique partout où ses citoyens et ses intérêts étaient menacés. C’était autant de préliminaires.

Les armes qui sont utilisées au Mali et au Niger aussi bien par les groupes terroristes que par les tribus touaregs sont liées aux actions de l’OTAN en Libye. Plus précisément ces armes viennent des arsenaux libyens pillés, et des armes envoyées en Libye par les Français, les Anglais et les Qataris. L’OTAN a eu un rôle direct dans ce domaine et l’on sait que les Français ont soudoyé les groupes touaregs et ont contribué à les armer et à les financer durant la guerre contre la Libye. Du reste, en Afrique, les Français ont toujours manipulé les Touaregs et les Berbères contre d’autres groupes ethniques à des fins coloniales.

Par ailleurs, les tensions entre le Soudan et le Sud-Soudan sont attisées. La région soudanaise du Darfour et la Somalie sont toujours des points chauds. Tout cela fait partie d’un arc africain de crise qui est utilisé pour restructurer l’Afrique et l’englober dans les frontières du bloc occidental.

Silvia Cattori : Quand sous l’impulsion du président Sarkozy, après 33 ans de retrait, la France est revenue dans le commandement militaire de l’OTAN, il n’y a eu aucune protestation. N’est-ce pas le signe que les citoyens ignorent, que cette organisation menace l’humanité et que l’appartenance de leur pays à l’OTAN implique sa subordination à la politique étrangère belliciste de Washington et la perte de sa souveraineté ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Je pense que ce que le Président Sarkozy a fait en réintégrant la France dans le commandement militaire de l’OTAN est largement le reflet d’un consensus au sein de la classe politique française. Je sais qu’à Paris de nombreuses voix politiques l’ont critiqué, mais si au sein de la classe politique française l’opposition avait été intransigeante, elle aurait pu faire beaucoup plus que parler. Aujourd’hui, les membres de l’establishment politique français, aussi bien à « gauche » qu’à « droite », se battent entre eux pour savoir qui va le mieux servir les centres impérialistes et capitalistes à Washington et à New York. L’establishment politique français ne fait pas cela parce qu’il est particulièrement pro-américain, mais parce qu’il est au service du système mondial corrompu qui sert lui-même le capitalisme global dont le centre en voie d’affaiblissement est aux États-Unis. Ainsi, nous avons aussi besoin de réévaluer ce qu’est l’anti-américanisme, ou d’où proviennent et ce que représentent en fait les sentiments anti-américains.

De larges segments de l’élite de l’Europe occidentale sont au service de ce système mondial parce que leurs propres intérêts y sont investis et y sont liés. Comme les États-Unis sont en voie d’affaiblissement et en lutte pour maintenir leur primauté mondiale en tant que centre du capitalisme, de la régulation et de l’accumulation capitaliste, ils vont de plus en plus déléguer leurs missions impériales à des pays comme la France. On verra également davantage de compromis entre les États-Unis et des pays alliés comme la France et l’Allemagne. Il s’agit là d’une décentralisation dialectique du pouvoir des États-Unis visant à renforcer l’hégémonie du système mondial et à maintenir l’Empire américain par délégation. Il faut noter que ce système capitaliste mondial est fragmenté en blocs, raison pour laquelle nous voyons des rivalités entre les États-Unis, la Chine et la Russie.

De façon générale, la majorité des citoyens dans de nombreuses sociétés sont de plus en plus passifs vis-à-vis des décisions de leurs gouvernements et de leurs dirigeants. C’est le reflet d’un sentiment croissant d’aliénation, de détachement et d’impuissance qui a transformé les êtres humains en marchandises et en objets. Cela fait partie du resserrement de la « cage d’acier » dont je parlais plus haut, en termes weberiens.

Silvia Cattori : La France a été au commencement, avec le Qatar, le principal « parrain » de la déstabilisation de la Syrie [3]. La Chine et la Russie ont empêché par leurs vétos l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité qui aurait autorisé une intervention militaire de l’OTAN comme cela a été le cas en Libye. Mais on peut se demander si les pays de l’OTAN et leurs alliés arabes ne sont pas en train de réaliser leur plan de déstabilisation de la Syrie par d’autres voies ? Et pensez-vous que la Chine et la Russie pourront durablement contenir l’OTAN tant que les pays émergents n’auront pas leur mot à dire et les moyens d’imposer un véritable multilatéralisme au Conseil de sécurité ?

Mahdi Darius Nazemroaya : En premier lieu, il faut voir que les évènements en Syrie font partie d’une guerre par procuration menée par les États-Unis, l’OTAN, Israël et les dictatures arabes (comme l’Arabie Saoudite), contre la Chine, la Russie, l’Iran et leurs alliés. Deuxièmement, quand on considère les évènements en Syrie d’un point de vue international, on devrait penser à la Guerre civile espagnole qui a éclaté avant la Deuxième guerre mondiale. De même, on peut considérer les évènements en Libye et en Afrique, et peut-être les invasions antérieures de l’Afghanistan et de l’Irak, en pensant à l’invasion de la Chine par le Japon ou l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne avant la Deuxième guerre mondiale. Cela ne signifie pas que la Syrie ou ces évènements soient nécessairement le prélude à une Troisième guerre mondiale, mais ils ont le potentiel d’allumer un vaste incendie au niveau mondial — à moins que l’on ne pense que tous ces évènements font déjà partie de la Troisième guerre mondiale.

pagan.jpgLes thèses de Giovanni Arrighi sur les cycles systématiques d’accumulation dans le « système-monde » peuvent nous aider à trouver une base de réflexion. Son travail est important parce que nous pouvons l’utiliser pour lier entre eux, de la Syrie à l’Afrique, les éléments dont nous parlions en termes de « totalité fragmentée » constituant le système mondial. Les cycles d’accumulation étudiés par Arrighi se rapportent à des périodes de temps qui s’étendent sur une centaine d’année ou plus, durant lesquelles le centre du capitalisme dans le système mondial se situe dans un lieu géographique ou un pays donné. Ses thèses sont fortement influencées par les travaux du savant français Fernand Braudel sur l’expansion du capitalisme. Pour Arrighi ces centres d’accumulation ont été les pouvoirs hégémoniques du système mondial en expansion. À la dernière étape de chaque cycle, les capitalistes déplacent leurs capitaux de ces centres dans d’autres endroits et finalement dans le nouveau centre capitaliste qui a émergé. Ainsi, chronologiquement, le pouvoir hégémonique du système mondial a été transféré de la ville-État italienne de Gênes aux Pays-Bas, puis en Grande Bretagne et, finalement, aux États-Unis. Le déplacement géographique du centre du système mondial se produit au cours d’une période de crise, au moins pour les anciens centre capitalistes, et dans un court laps de temps. Nous en arrivons aujourd’hui à la Chine. Ce qui se passe est que le centre du capital est sur le point de sortir des États-Unis. Si l’on suit la tendance soulignée par Arrighi, alors le prochain centre d’accumulation capitaliste du système mondial sera la Chine. Toutefois d’autres scénarios ne sont pas à écarter, comme une direction globale de toutes les principales puissances capitalistes. En me référant aux travaux d’Arighi, je veux dire ici que nous avons affaire à un système capitaliste mondial qui inclut la Chine et la Russie. Ni les États-Unis ni la Chine ni la Russie ne veulent perturber ce système. Ils sont en compétition pour en devenir le centre d’accumulation capitaliste. C’est pourquoi aucune des parties ne veut une guerre directe. C’est pourquoi les Chinois n’ont pas utilisé la dette étrangère américaine pour dévaster l’économie des États-Unis ; la Chine souhaite voir un transfert ordonné du centre d’accumulation depuis les États-Unis.

La Chine et la Russie ne changeront pas leurs politiques et leurs positions sur la Syrie ou l’Iran, mais elles veulent éviter une guerre qui perturbe le système capitaliste mondial. Bien sûr, les États-Unis essaient de maintenir leur position en tant que centre du système mondial, par la force brute, ou en impliquant leurs alliés et vassaux dans leurs opérations impérialistes, comme au Mali et en Libye.

Silvia Cattori : Vous consacrez un long chapitre (p 67 à 113) à l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie. Pouvez-vous résumer pour nos lecteurs ce à quoi cette guerre, qui a démembré un pays et généré tant de souffrances, devait aboutir ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Le démantèlement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie a été une étape importante pour ouvrir les portes d’une expansion vers l’Est de l’OTAN et de l’Union Européenne. Il a ouvert la route pour la marche vers les frontières de la Russie et de l’ex-Union soviétique. L’ex-Yougoslavie était aussi un obstacle majeur vis-à-vis du projet euro-atlantique de l’OTAN et de l’UE en Europe. En outre, la guerre de l’OTAN en Yougoslavie a permis de préparer la logistique des guerres en Afghanistan et en Irak.

Silvia Cattori : Denis J.Halliday [4] écrit dans la préface de votre ouvrage : « L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère. Elle doit être abolie ». Quand on sait qu’il n’y a aucun mouvement qui s’oppose à la guerre, que des ONG comme Amnesty, HRW, MSF, MDM, prennent le parti de l’ingérence militaire des grandes puissances, comme on l’a vu en ex-Yougoslavie, au Soudan, en Libye, en Syrie, que peut-on suggérer à toute une jeunesse en quête de justice et désireuse d’agir pour un monde meilleur ? Que peuvent faire concrètement les peuples européens contre la machine destructrice de l’OTAN ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Comme je l’ai dit, nous en sommes arrivés à la situation décrite par George Orwell dans son roman “1984”. Amnesty International, Human Rights Watch, et une grande partie des ONG de l’industrie humanitaire sont des outils de l’impérialisme pratiquant les deux poids deux mesures. Les organisations d’aide étrangère sont profondément politiques et politisées. Cela ne signifie pas que tous leurs employés soient de mauvaises gens qui ne veulent pas aider le monde. Bon nombre de leurs employés et des bénévoles sont des gens estimables ; ils ne comprennent pas tous les faits et ils ont de bonnes intentions. Ces gens ont été trompés ou aveuglés par la pensée de groupe institutionnelle. Leurs esprits devraient être débarrassés de tous les préjugés et de la désinformation dont ils ont été nourris ; une véritable tâche de dévouement.

Les citoyens des pays de l’OTAN doivent travailler à se positionner eux-mêmes pour informer leurs sociétés respectives sur l’OTAN et finalement les influencer pour qu’elles se retirent de cette organisation. Cela peut être fait de diverses manières. Mais cela commence par une compréhension de ce qu’est l’OTAN et une connaissance non censurée de son histoire.

Je ne suis pas une autorité morale ou un stratège. Se maintenir soi-même sur la bonne voie est déjà un défi assez difficile, je pense. Je n’ai aucun droit à pontifier sur la façon dont les gens devraient vivre. Je vais toutefois vous dire ce que je pense personnellement. À mon avis, le plus gros problème pour beaucoup de gens est qu’ils veulent changer le monde à une beaucoup trop grande échelle sans s’attaquer aux problèmes immédiats dans leurs propres vies. Je trouve que la meilleure manière de changer le monde est de commencer par de petits pas dans notre vie de tous les jours. Je parle ici d’ « échelle » et pas de « changement graduel » ou de « rythme ». Faire un monde meilleur commence par votre environnement immédiat. Le changement commence avec vous-même et ceux qui vous entourent, tout comme le devrait la charité. Imaginez si la plupart des gens faisaient cela ; le monde serait changé par petites étapes qui aboutiraient collectivement à un changement monumental. Rien de tout cela ne peut non plus se faire sans patience et détermination, et je souligne encore une fois qu’action et connaissance ne devraient pas être séparées. Je ne sais que dire de plus.

Silvia Cattori : En mettant ensemble les pièces du puzzle vous démontrez magistralement dans votre livre comment ces guerres en série, menées sous des prétextes humanitaires, s’inscrivent dans une stratégie de « destruction créative » conçue par « les néoconservateurs et leurs alliés sionistes », et comment – de la Yougoslavie, à l’Afghanistan, à l’Irak et à la Libye – elles sont toutes liées. Des personnalités de premier plan, comme l’ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU Denis J. Halliday qui a préfacé votre ouvrage, vous donnent entièrement raison : l’OTAN est bel et bien le principal danger pour la paix du monde. Mais vous savez qu’en Europe, notamment dans les pays où, comme en France, les organisations juives ont une forte emprise sur les politiques et les médias, dénoncer la stratégie des néoconservateurs et de leur allié Israël [5], ou dénoncer les révolutions colorées suffit à vous faire cataloguer comme « théoricien du complot » et à vous écarter du débat. Que peut-on faire à votre avis pour modifier cette désespérante situation ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Mon expérience (au Canada) est différente. On ne m’a jamais qualifié de théoricien du complot. Je pense que la censure des médias et le mépris systématique sont des tactiques clés utilisées contre ceux qui remettent en question le récit dominant ou les opinions énoncées par les forces hégémoniques qui dominent la société. L’objectif visé en diabolisant des personnes ou des groupes sous le qualificatif de « théoriciens du complot » est de les discréditer et de les neutraliser. Cela se produit généralement quand ils ont beaucoup attiré l’attention et quand ils ont aussi quelques idées fausses qui peuvent être ridiculisées et liées à leurs positions. Néanmoins, ceux qui se voient qualifiés de théoriciens du complot ne devraient pas laisser cette accusation les dissuader de maintenir leurs positions et de continuer à s’adresser aux gens. Car la démoralisation fait partie de la tactique utilisée pour réprimer les points de vue et réflexions « dérangeantes ».

Les groupes et les lobbies sionistes ont une présence forte et disproportionnée dans le domaine politique et dans les médias de plusieurs pays, mais il faut reconnaître qu’ils ne sont pas homogènes et qu’ils ne sont pas les seuls facteurs influents ; ils font partie d’un bloc d’intérêts pour qui il est important d’empêcher qu’un discours critique n’ébranle les forces hégémoniques qui dominent aujourd’hui la société. Et les lobbies sionistes ne sont pas tous liés à Israël. Il arrive qu’un groupe sioniste travaille à introduire et à imposer à Israël des projets externes. Les motivations de ces groupes ne sont pas toutes les mêmes, mais elles font partie du programme dominant qui s’est développé en ce que les renommés sociologues Giovanni Arrighi et Immanuel Wallerstein ont appelé « système-monde » [ou « économie-monde »].

À mon humble avis, être entendu est la chose la plus importante. Internet et les réseaux sociaux ont contribué à ce processus. Je pense que, pour être entendu, il est également important de proposer des analyses rigoureuses et bien articulées. C’est une tâche difficile qui doit être accomplie, et qui fait partie d’un processus culturel plus large incluant l’éducation et la rééducation. Modifier les forces hégémoniques dominant la société ne peut se faire qu’en établissant de nouveaux courants de pensée pouvant contester leur hégémonie. La critique ne suffit pas non plus, une alternative et un meilleur programme doit être articulé et proposé. La critique en elle-même est inutile si l’on n’offre pas parallèlement un programme alternatif. Pensée et action doivent également être liées dans un processus pratique.

Silvia Cattori : Votre livre va-t-il être traduit en français ? A-t-il eu la couverture médiatique lui permettant de toucher un large public ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Mon livre devait être traduit en français en trois volumes par un éditeur en France, mais malheureusement l’accord a fait long feu. En notre temps où la durée d’attention s’amenuise, peu de gens sont intéressés à lire un livre de plus de 400 pages. Très peu d’attention lui a été accordée de la part des grands médias. Il y a plusieurs mois, Le Monde Diplomatique à Paris a contacté mon éditeur aux États-Unis, ainsi que la maison qui le diffuse en Grande Bretagne, pour leur demander l’envoi d’un exemplaire. Je ne sais pas si Le Monde Diplomatique a réellement l’intention de faire une recension d’un livre aussi critique et, très honnêtement, je ne m’en soucie pas vraiment.

Mon ouvrage a eu de bonnes critiques disant que c’est un livre à lire absolument. Il est diffusé dans les universités et les collèges. On en trouve des exemplaires dans les bibliothèques de diverses institutions comme l’Université de Harvard et l’Université de Chicago. Il est référencé à la Haye et dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque du Palais de la Paix aux Pays-Bas qui tient à jour les livres relatifs aux lois internationales. 
Sur Amazon au Royaume Uni, il est classé comme l’un des meilleurs livres sur l’OTAN et je crois qu’il est en train de prendre un bon départ.

Silvia Cattori

 

Mahdi Darius Nazemroaya est un sociologue interdisciplinaire, auteur primé, et analyste politique connu. Il est chercheur au Centre de recherche sur la mondialisation à Montréal, collaborateur expert de la Strategic Culture Foundation à Moscou, et membre du Comité scientifique de la revue de géopolitique Geopolitica, en Italie. 


Sur son ouvrage « The Globalization of NATO »,

voir également (en anglais) : 
 http://www.silviacattori.net/article4005.html 
 http://www.silviacattori.net/article3834.html 
 http://www.silviacattori.net/article3780.html  

Article traduit de l’anglais par JPH



[1] Publié d’abord sous le titre « La mondialisation de l’OTAN » puis sous le titre modifié « La mondialisation de la puissance militaire : l’expansion de l’OTAN » . Cet article a été traduit en de nombreuses langues, y compris en arabe par la chaîne qatari d’information Al-Jazeera.

[2] La « cage d’acier » (ou « cage de fer ») est un concept sociologique introduit par Max Weber qui se réfère à la rationalisation accrue de la vie sociale, en particulier dans les sociétés capitalistes occidentales. Ainsi la « cage d’acier » enferme les individus dans des systèmes fondés uniquement sur l’efficacité, le calcul rationnel et le contrôle.

[3] Voir : 
 « Gérard Chaliand dit quelques vérités sur la Syrie » : 
http://www.silviacattori.net/article3350.html 
 « Syrie : Les victimes de l’opposition armée ignorées » : 
http://www.silviacattori.net/article3416.html

[4] L’Irlandais Denis J. Halliday a passé une bonne partie de sa carrière auprès des Nations Unies, impliqué dans des actions d’aide humanitaire. En 1997, il fut nommé Sécrétaire général adjoint et directeur du programme humanitaire en Irak. Un an plus tard, après 34 ans de service au sein des Nations Unies, Halliday a annoncé sa démission en raison des sanctions économiques imposées à l’Irak, qu`il a qualifiées de « génocide ». En 2003, il a reçu Le Gandhi International Peace Award. Depuis son départ des Nations Unies, Denis Halliday a participé de manière active dans plusieurs actions contre la guerre et les crimes contre l’humanité. Il est présentement membre de l’Initiative de Kuala Lumpur en vue de « criminaliser la guerre ».

[5] Par exemple, l’écrivain israélien Israël Shamir, a été accusé d’antisémitisme par Olivia Zemor, Nicolas Shahshahani et Dominique Vidal pour avoir affirmé en 2003 cette vérité : qu’Israël et le lobby juif avaient joué un rôle prépondérant dans la guerre qui devait démembrer l’Irak un pays qu’Israël voulait mettre à genoux.

mercredi, 03 avril 2013

Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?

Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?

Alexandre LATSA

Ex: http://alexandrelatsa.ru/

 
aacllg.gifWednesday, December 5, 2012, the Albanian Prime Minister Sali Berisha advocated granting Albanian citizenship to all Albanians, wherever they reside. This statement was made during a visit of the city of Vlora where the independence of the Albanian state was declared, only 100 years ago. At the time Albania had just liberated itself from Ottoman rule.

This declaration follows a separate statement, collective this time, that Sali Berisha had made with his Kosovar counterpart Hashim Thaci a few weeks ago, promising the union of all Albanians. The place was, I must say, well chosen since the vast majority of the inhabitants of Kosovo today are of Albanian origin, which has not always been the case.

During the Balkan War in 1913, Serbs still constitute the majority of the population. In 1941, Kosovo is attached to the Greater Albania (already) fascist Italian protectorate. After the war, Tito would prohibit Albanian immigration since Yugoslavia, according to him, could be strong only if Serbia were as weak as possible. In 1974, it is he who attributes to Kosovo autonomous province status which would be removed by Slobodan Milosevic in 1989, while the Serbs already composed no more than 15% of the population.

 
When in 2008 Kosovo declares independence, nearly a decade after the Western military intervention, few commentators call attention to the dominant «Albanity» of this new small state. On the contrary, it is a time of real celebration for that supposedly oppressed people who finally gained freedom. In most Western countries and the European Union, the recognition is instantaneous, without any question being raised about the treatment of the Serb minority and the future that awaited it, despite the terrible precedent of 2004, when Christians were victims of pogroms, burned down churches, and the violation of their most basic human rights. It is true that Europe, sorry the European Union, at that time had other priorities: the essential organization of gay pride in Belgrade.
 
It took only 4 years for the farce of Kosovo’s independence to finally emerge publicly. Only 4 years for the Albanian Prime Minister to prove the Serb nationalists right when they consistenly maintained that it was not Kosovars (the inhabitants of the Kosovo region being Serbs) they were facing but well and truly Shqiptars, in a new episode of the ancient conflict in the Balkans that has pitted for nearly 6 centuries the Orthodox Slavs against the sons of the Ottoman Empire converts.
 
Western support for the creation of Kosovo and hostility against Serbia may seem completely inexplicable. Yet from 1991 to 2008, U.S. strategists have been led by a single logic: the destruction of Serbia, to debilitate her as much as possible for the inevitable historical moment in the future when she would again turn to Russia.
 

Of course, it was necessary at the same time to also devitalize Russia. If, from 1991 to 2000, a military and media war was waged against Milosevic’s Serbia with the aim of annihilating it, an economic and moral war was being unleashed against Yeltsin’s Russia. The crusade against the communist world has turned into a crusade against the Orthodox world, and essentially against its most sovereign political nerve center: Russia.

 
The theoretician of Russia’s containment in Eurasia, Zbigniew Brzezinski, said himself in 2007 that «After the collapse of the USSR, the main enemy of the USA will be the Russian Orthodox Church.» The creation of Greater Albania can probably be seen in this historical and geostrategic light. It is like tossing a new match, one that could create a spark and start a new fire in the Balkan inferno. This fire would result in the further weakening of Europe, but also deepen the destabilization of the Orthodox world (Macedonia, Greece, Montenegro, Serbia …) and curb its rapprochement with Russia. Indirectly, it is Russia’s influence in Eastern Europe that would be challenged, and therefore its rapprochement with Western Europe. In doing so, the United States would once again achieve their primary objective: to prevent a rapprochement between continental Europe and the Catholic and Orthodox worlds.

lundi, 01 avril 2013

US’ Eurasian Objectives and the Afghan War

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US’ Eurasian Objectives and the Afghan War

By Salman RAFI SHEIKH (Pakistan)

Ex: http://orientalreview.org/  

Since 19th century, super powers have been ‘playing’ the Great Game in the region lying across Central, Southern and South-western Asia. During that ‘Game’ Afghanistan, which strategically connects these geographical segments of Asia, has historically been the heartland for British and Russian manoeuvres and struggle for control over Central Asia in the 19th and early 20th centuries. And in the present timeframe, with the energy resource becoming one of the major contending factors in major powers’ rivalry, importance of Central Asia has increased further due to its energy resource potential. However, gaining access to those resources and controlling their export routes is not possible for any extra-regional power without having strong military presence in the region. Dominant military presence in Afghanistan is, therefore, regarded by the Americans as vitally important for actualising US’ interests. It provides the platform through which US can threaten its potential regional rivals as well as dominate gas and oil export routes emanating from Eurasian landmass. Also, Afghanistan lies along a proposed pipe line route from the Caspian Sea oil fields to the Indian Ocean; therefore, its importance in US’ 21st century grand strategy is critical. To be realistic, therefore, US’ invasion of Afghanistan has to be analysed from the perspective of US’ geo-strategic and geo-energy objectives, rather than from the US’ projected perspective of ‘elimination of global terrorists’. This short paper presents an analysis of US’ 21st century grand objectives as well as importance of Afghanistan in the attainment of those objectives.

The breakdown of USSR provided US with new avenues of rich energy reservoirs in what is commonly known as Russia’s “under-belly” or the Central Asian region. Since then, this region has been a scene of political and economic manoeuvres, rivalry, disturbance, conflict, and struggle to maintain control over its vast energy resources for long-term geo-strategic and geo-economic objectives. Control over the energy resources of this region can possibly enable the US to manipulate its relations with energy-starving countries like India, China, Pakistan, Japan, other East Asian countries and also the European countries in its favour. In other words, control over this region provides the avenues of both geo-strategic and geo-economic domination not only over this region but beyond it as well.  It is thus energy-resources, which provide the logic to understand US’ policy of politically dominating the entire region through control over Afghanistan, which provides the critically important base for dominating the land route for energy supply and control over Eurasian region, as also dominating the proposed Silk-Route. Thus, Afghan war is not about the so-called terrorists or Al-Qaeda, nor is it about ridding the world of dangers of terrorism; rather it has a lot to do with US’ long-term objectives of dominating the world energy resources. It is thus here that the actual significance of US’ invasion of Afghanistan lies which requires proper understanding in order to determine the dynamics of the ongoing war in the region.

SILKROAD

The attack on Afghanistan came in 2001 but preparation for the war had already started in 1999 when the Silk Road Strategy Act[i] was passed by the US congress. This Act outlines the basic policy approach of US for the acquisition of energy in the Eurasian region. The section six of the Act provides the basic logic of US’ policy towards the region. It declares that the region of the South Caucasus and Central Asia has enough energy resources to meet US’ own needs as well as reduce its dependence on the volatile region of Persian Gulf.[ii] The Act was amended in 2006 which then declared energy security as the prime reason for the US to stay in Afghanistan. Afghanistan got the pivotal position because it was the only country in the region which provided the US with a pretext to invade. The Western saga of Taliban’s misrule and their refusal to hand over Bin laden helped preparing the Western mind to attack and dismantle the Taliban rule. On the contrary, it is ironical to note that no reference was made to Al-Qaeda or Bin laden whatsoever in the 2006 amendment of the Act. Terrorism was not declared in that Act as the reason for staying in Afghanistan. Although other policy statements[iii] do declare elimination of terrorism as one of the main objectives of US, the marked discrepancy between the policies stated and the actions taken creates a contradiction in US’ entire anti-terrorist and anti-Taliban agenda, which gives this war a peculiar colour of political manipulation, resource exploitation and regional domination. The Silk Road Strategy Act, which outlines the main framework of US’ economic and energy objectives, also indirectly paved the way for the invasion of Afghanistan. Without having a strong foothold in the region, the US could not have been in any position to control energy resources or trade routes. Similarly, without any strong foothold, it could not have been possible for US to dominate the entire region extending from the Black Sea to the Caspian, and also Central, Western and Southwestern and Eastern regions of Asia. Afghanistan was not only a week country, at least in US’ calculations of Afghanistan’s power potential, but was also located at the center of the region which the US wanted to dominate politically, militarily and economically by controlling the export routes of Oil and Gas. Military presence in Afghanistan­­­­­­­­­­ was thus to serve regional objectives of the US.  The following sketch would suffice to illustrate this point:

Geo-spacial, geostrategic and geo-energy importance of Afghanistan for the USA. (Red bold arrows showing the sphere of influence the US planned to establish in the region with strong military presence in Afghanistan.)

Geo-spacial, geostrategic and geo-energy importance of Afghanistan for the USA.
(Red bold arrows showing the sphere of influence the US planned to establish in the region with strong military presence in Afghanistan.)

The successful implementation of Silk Road Act required huge military presence in the region as well as controlled militarization of the Eurasian region as a means to securing control over oil and energy reserves and protecting pipeline routes and trade corridors. The militarization was to be largely against Russia, China, Iran and Pakistan. In other words, US’ actual objectives include not only geo-energy, but also geo-economic and geo-strategic. And achievement of these objectives required removal of the Taliban rule from Afghanistan and installation of favourable rulers.  This was and is, in US’ calculations, the possible way of achieving three-fold objectives. Since oil and gas are not merely commercial products, control over territory is an essential component of strategic superiority over potential rivals.

The Afghan War is thus as much a war of securing territory to outmanoeuvre the regional rivals such as China, Russia and Iran as to ensure energy security and secured trade routes. In other words, it was a calculated means of maintaining the status of the only global power status by keeping a check on potential rivals by exploiting their weak points. Conflict in Afghanistan has created conditions for the US to enhance its military presence in the entire region. The Taliban phenomenon itself was meant to facilitate, albeit indirectly, the US in building military bases; for, the Central Asian States have a history of rivalry with Taliban and face the threat of their spreading radical version of Islam in those States.[i]  In other words, the Afghan War is not about elimination of terrorists; the Taliban are not Al-Qaeda. The origin of the Taliban can be found in the Soviet-Afghan war. It was USA itself which fully assisted the Afghan Mujahidin fighting the Soviets out. At that time, the interest of the US and that of the Afghans were in considerable convergence. But, after the end of War, situation began to change, and so did US’ own policy towards Taliban, who themselves originated under the leadership of Mullah Omar after the war and joined by local Afghans and ex-Mujahidin commanders. The US’ policy took a visible change in 1997 with the appointment of Madeleine Albright as the Secretary of State, who openly criticized Taliban during her 1997 visit to Pakistan. She went to the extent of declaring them as ‘medieval Islamic fundamentalist curds.’ What caused this change of policy was, besides other factors, Taliban’s marked’ insensitivity’ to US’ interests. When Taliban were establishing themselves in Afghanistan, the US hoped that they would serve US’ interests in Afghanistan, which included construction of Oil and Gas pipelines for US oil companies (UNOCAL and Delta) connecting energy resources of the Central Asian States to the world market[ii] as later stated in the Silk Road Strategy Act, through Afghanistan and Pakistan. Taliban’s refusal to accommodate US’ interest should not be so surprising given the peculiar psychological make-up of Pashtun and their historical experiences with foreign powers. Thus, the Taliban were/are local Afghans who do not want to be occupied by any foreign power. Considering the Afghan psyche and behaviour pattern; their past and historical experiences; the geographical terrain of the region and their culture, it is but natural to conclude that Afghans are too difficult to be subjugated by force. It is history which testifies and provides the undisputed evidence that the Afghans are known for maintaining their independence and resisting foreign occupation with full force.[iii] As such, the Taliban are not terrorists as is projected by the USA and the Western media. They are victim of US’ grand strategy which includes toppling those regimes which do not prove to be sensitive enough to protecting US interests.[iv]  The US invaded and toppled Taliban from their rule in order to pave way for their long term presence in the region. Since this invasion and occupation was against the psyche of the Afghans, strong resistance was inevitable. The Afghans have not only been resisting but their resistance is increasing every day, making it extremely difficult for the US and its allies to establish permanent military presence in the region.

The Geo-Strategic and geo-political aspect of the Afghan war as highlighted above, and necessity for USA of toppling the Taliban regime are closely related to the geo-energy aspect. Control over flow of energy resources in the region with strong military presence in Afghanistan was the calculated means of the US to manipulate regional geopolitics. Most of South Asian and East Asian countries are energy starving, while Northern, Western and Central Asian countries are energy producers. The aim of USA was to have maximum number of energy producers in its axis to manipulate its relations with energy starving states such as Pakistan, India, China, Japan etc. in its favour on the one hand, and on the other hand, competing other powerful energy producers such as Russia and Iran. In other words, as have observed Fouskas and Gokay, control over energy was the key to US’ global hegemony, keeping check over rivals, establishing new sphere of influence, and integration of the central Asian region into the US led global economy;[v] and Afghanistan provided the key place to execute this strategy.

While implementation of Silk Road Strategy Act required militarization of the Eurasian heartland through Afghanistan territory, it also required construction of pipeline routes to ensure security of energy flow. The rationale to pipeline projects was provided in the said act and in National Security Strategy of 1999. The document of the NSS thus stated the rationale:

We are focusing particular attention on investment in Caspian energy resources and their export from the Caucasus region to world markets, thereby expanding and diversifying world energy supplies and promoting prosperity in the region.[vi]

It is in this context that the US considered it very important to manipulate the vast energy resources of the Eurasian region. Considering form US’ viewpoint, economic dependence of the region on the security umbrella provided by the USA must be maintained in order to strengthen its regional domination and also global reach. For providing that security umbrella, USA needed to build a permanent military strike force in the region with strong and well-equipped military bases in Afghanistan. The aim of these bases is not to ‘dismantle and disrupt’ terrorists; for, there are no terrorists, as defined by USA, in Afghanistan. The aim of these air bases, given the critical geo-strategic and geo-energy importance of the region, is to enable USA to be in a position to prevent any other power from dominating the energy rich region, and also take timely and swift action against any potential threat to US’ interests.

An analysis of US’ strategy of building military bases in Afghanistan would also augment the argument that the Afghan war was/is not about dismantling terrorism but about Oil and Gas. Since its occupation of Afghanistan in 2002, USA has been building military bases, following a systematic plan. During his visit to Afghanistan in 2004, US Secretary of State Donald Rumsfeld announced building nine bases in the provinces of Helmand, Herat, Nimrouz, Balkh, Khost and Paktia. These nine bases were in addition to already installed three bases in the wake of US’ occupation of Afghanistan. These bases were/are meant to protect both geo-strategic and geo-energy interests of USA. William Engdahl has analysed US’ strategy in detail. To him, the Pentagon built its first three bases at Bagram Air Field north of Kabul, the US’ main military logistics center; Kandahar Air Field, in southern Afghanistan; and Shindand Air Field in the western province of Herat. Shindand, the largest US base in Afghanistan, was constructed a mere 100 kilometers from the border of Iran, and within striking distance of Russia as well as China.[vii] Secondly, Afghanistan lies across the proposed oil pipeline route which is to transfer oil from Eurasia to the Indian Ocean. As a matter of fact, most of the US bases built in Afghanistan lie across the proposed pipeline route (TAPI) in order to ensure its security against all odds.[viii]

The US fully recognizes the importance of Central Asia’s energy resources and the economic possibilities they offer in world markets and in the region itself. Richard Boucher, US Assistant Secretary of State for South and Central Asia, said in 2007: “One of our goals is to stabilize Afghanistan,” and to link South and Central Asia “so that energy can flow to the south.” In December 2009, George Krol, Deputy Assistant Secretary of State for South and Central Asia, told Congress that one US priority in Central Asia is “to increase development and diversification of the region’s energy resources and supply routes.” He said, “Central Asia plays a vital role in our Afghanistan strategy.”[ix]

oil-TAPI-pipeline

In case of Afghanistan, it is the case of TAPI pipeline that matters much. It is the pipeline that is being planned to bring energy from the Caspian region to the Indian Ocean via Turkmenistan, Afghanistan, Pakistan and India. Factually, it was this pipeline that triggered armed conflict in the region. Negotiations with Taliban over the proposed pipeline route failed in 2001, just before incidents of 9/11. Taliban’s refusal to accommodate US’ interests proved to be a last nail in the coffin of Taliban’s regime. They were ousted and the way was supposed to have been cleared for the construction of TAPI pipeline, and the heads of the participant States started meetings to finalize the project. The agreement was finally signed in 2008.[x]  Before US’ invasion of Afghanistan and September 11 attacks, US’ company UNOCAL had already testified to the congress that the pipeline cannot begin construction until an internationally recognized Afghanistan government is in place. For the project to advance, it must have international financing, government-to-government agreements and government-to-consortium agreements.[xi]  Here a question arises as to what USA would have gained out of this pipeline project? The answer to this can best be given by bringing to limelight the significance of Mackinder’s Eurasian heartland. The pipeline would undercut the geo-political significance of U’ backed other pipeline routes such as BTC and Trans-Caspian, and enhance US’ control over energy export routes. In US’ calculations, if it could control energy export routes with strong military presence in Afghanistan and providing security umbrella, it could control energy resources of the Eurasian landmass, and ultimately control the Eurasian Heartland as well.[xii] When studied this issue of TAPI in line with earlier quoted Silk Road Strategy Act, the picture becomes quite clear to us that energy-reservoirs, being US’ primary interests in the region, have to be under its control for its long term geo-strategic and geo-economic interests, and maintaining hegemony.

The above analysis of the aspects of the Afghan shows that US’ invasion of Afghanistan is not the result of any terrorist group’s agenda of creating disruption in the world. It was primarily the result of the perennial power tussle going on between powerful states in the world politics. It is a fact that oil and gas have been discovered in other ares of the word such as Venezuela, Mexico, West Africa, but it is getting the same attention. It is so because those areas are strategically not so important as the Eurasian Heartland is.[xiii] Presence of world’s some most powerful nuclear powered countries, biggest economies and ancient trade routes, all add to the importance of this region in international politics. US’ both war-time strategy (invasion of Afghanistan and Iraq, building bases) and peace-time strategy (building pipeline routes) serve its grand strategy in the 21st century of maintaining hegemony. A careful eye will detect that all of these strategies have a common purpose of enhancing American political control over the Eurasian landmass and its hydrocarbon resources. The intensified drive to global hegemony and growing dependence of economic prosperity on oil and gas have been the prime moving factors behind the US’ grand strategy for the Eurasian region, which included invasion of Afghanistan and establishing permanent military presence in the region. Although the current situation in Afghanistan appears negative for USA, nevertheless, these were the stated objectives of USA and Afghanistan was to be instrumental in achieving those goals. As such, the war was not about ‘disrupting and dismantling’ terrorists, it was and is about gas, oil and maintaining power, or as in words of Zbigniew Brzezinski, a power that dominated Eurasia would dominate two of the world’s three most economically productive regions, Western Europe and East Asia……what happens with the distribution of power on the Eurasian landmass will be of decisive importance to America’s global primacy and historical legacy.[xiv]  The war thus was not to maintain a balance of power but in favour of USA against its major rivals, most of them lying in the Eurasian landmass.

ENS NOTES:

[i] Marker Menkiszak, “Russia’s Afghan Problem: The Russian Federation and the Afghan Problem Since 2001.” Center For Eastern Studies 38 (2011): 53

[ii] Ahsan ur Rehman Khan, “Taliban as an Element of the Evolving Geopolitics: Realities, Potential, and possibilities.” Institute of regional Studies, Islamabad 19 (2000-2001): 98-99

[iii]  Ahsan ur Rehman Khan, Moorings and Geo-Politics of the Turbulence in Pashtun Tribal Areas Spreading to other Parts of Pakistan ( Lahore: Ashraf Saleem Publishers, 2011)  14-16

The Author has dealt with Pashtun psyche and behaviour pattern, as also other factors impacting their peculiar mindset in detail in his book cited here.

[iv] Emre Iseri, “The US Grand Strategy and the Eurasian Heartland in the Twenty-first Century.” Geopolitics 14 (2009), 6, http://dx.doi.org/10.1080/14650040802578658 (Accessed 1 March 2013)

[v] V. K. Fouskas and B.Gökay, “The New American Imperialism: Bush’s War on Terror and Blood for Oil.” Westport, CT: Praeger Security International (2005):  29

 [vi] “A National Security Strategy for a New Century” Washington, DC: The White House (1999): 33

 [vii] William Engdahl, “Geopolitics Behind the Phoney U.S. War in Afghanistan”  The Market Oracle  (2009)

 [ix] John Foster, Afghanistan, the TAPI Pipeline, and Energy GeopoliticsJournal of Energy Security (2010) http://www.ensec.org/index.php?option=com_content&view=article&id=233:afghanistan-the-tapi-pipeline-and-energy-geopolitics&catid=103:energysecurityissuecontent&Itemid=358 (Accessed 6 April 2012)

[x] Ibid

[xi] Ibid

 [xii] Emre Iseri, “The US Grand Strategy and the Eurasian Heartland in the Twenty-first Century.” Geopolitics 14 (2009), 19 http://dx.doi.org/10.1080/14650040802578658 (Accessed 1 March 2013)

 [xiii] J. Nanay, ‘Russia and the Caspian Sea Region’, in J. H. Kalicki and D. L. Goldwyn (eds.), Energy & Security: Towards a New Foreign Policy Strategy (Baltimore: The John Hopkins University Press, 2005), 142.

[xiv]  Zbigniew Brzezinski, ‘The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Importance (Basic Books: New York 1997), 223.