Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 11 janvier 2013

Le Nil, un enjeu géostratégique et de puissance

 carte-du-nil.jpg

Le Nil, un enjeu géostratégique et de puissance

par Quentin CALLIES
 
 
Le passage d’un fleuve ou d’un cours d’eau sur ses terres procure de nombreux avantages à la nation traversée. On peut citer les avantages économiques, pour l’irrigation des terres arables ou pour permettre à la population de s’abreuver, logistique, pour la circulation des marchandises, ou encore environnementaux avec un climat plus « tempéré » à l’approche d’un fleuve. Pour en profiter pleinement, cela impose d’avoir la maîtrise du fleuve et de ses sources. En effet, le rapport de force entre pays au niveau des sources d’eau douce se calque sur leurs parcours. On distingue donc l’amont et l’aval. Plus le pays est proche de la source, plus son emprise sur le fleuve sera grande. Nous pouvons citer les exemples du Mékong et de la région de l’Ancienne Mésopotamie. Les sources du fleuve Mékong se trouvent sur les hauts-plateaux tibétains, maitrisés par les Chinois. Tout au long du parcours, des barrages ont été construits pour développer la production hydroélectrique. Ces infrastructures et leur utilisation ont drastiquement diminué le débit du fleuve, et certaines zones plus en aval (Vietnam, Laos, Cambodge) sont touchées par la sécheresse due à cette baisse, ce qui débouche invariablement sur des tensions transfrontalières. D’autres projets de barrage sont encore à l’étude aujourd’hui et contribuent à envenimer les relations entre ces pays.

Du côté du Tigre et de l’Euphrate, la Turquie, qui maîtrise les sources venant du Taurus (zone de hauts plateaux), a développé un gigantesque projet hydroélectrique pour le développement de la région kurde. Ce ne sont pas moins de 22 barrages (1) qui sont sortis de terre et qui a donné ce surnom à la Turquie : Le robinet du Proche Orient. Le pays a donc mis sous pression les pays plus en aval, la Syrie et l’Irak. Des menaces de guerre ont plusieurs fois pesé sur la région, notamment lors des différents remplissages des lacs de retenue qui réduisent à peau de chagrin le débit des fleuves.

Mais cette domination des pays amont sur les pays en aval à une exception, le Nil. Il représente l’exemple inverse de l’idée développée ici. L’Egypte se situe à l’embouchure à du Nil (le plus en aval), et contrôle le fleuve ainsi que ses voisins. Le pays tente par tous les moyens de garder cette position dominante sur le fleuve, indispensable à sa survie. Le Nil possède deux sources, l’une au lac Victoria (le Nil Blanc) et l’autre au Lac Tana (Nil Bleu) en Ethiopie, qui se rejoignent à Khartoum, capitale du Soudan. Le Nil Bleu fournit le débit le plus important. Tout ce qui touche de près ou de loin au niveau d’eau de ces lacs, ou au débit du Nil tout au long de son parcours, est névralgique pour chacun des pays traversés. Nous accentuerons cette étude sur les trois pays suivants : L’Egypte, l’Ethiopie, le Soudan.

Le Nil est un enjeu géostratégique pour les pays qui se trouvent sur son parcours, en particulier pour l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan. L’Egypte et le Soudan ont une pluviométrie annuelle très faible (2). Le Nil est ainsi l’unique pourvoyeur de l’eau consommée dans ces deux pays. Nous excluons le cas des réserves fossiles non renouvelables dans les profondeurs du désert car elles ne constituent pas une réserve durable. Le Nil apporte l’eau dont la population a besoin, permet l’irrigation et la fertilisation (le limon) des terres arables pour l’agriculture, la production d’électricité et le développement des industries,… Il est à la fois le cœur et le poumon de ces deux pays. Sans lui, rien ne serait possible. Sa maîtrise est donc un enjeu majeur pour les gouvernements qui se succèdent, et ce depuis l’Antiquité.
Le statut de l’Ethiopie est foncièrement différent, car elle possède une pluviométrie parmi les plus élevées d’Afrique, plus précisément sur ses hauts-plateaux (plus de 3 000mm de pluie annuelle). Dans l’utilisation du Nil Bleu, l’Ethiopie doit faire avec le bon vouloir de ses deux voisins au Nord. Chacun de ses projets de barrage pour retenir une eau précieuse en cas de sécheresse, est accueilli avec réticence. Ils sont sources de tensions entre ces trois pays. Pour le contrôle du Nil, l’Ethiopie est soumise à la puissance de l’Egypte et du Soudan.

Le Nil est source de velléités. Les conflits pour le contrôle du Nil font partie intégrante de son histoire. Indéniablement, l’Egypte et le Soudan ont une position hégémonique sur le cours du Nil. D’où vient-elle ? La peur qui habite l’Egypte depuis l’Antiquité est de voir les peuples voisins contrôlés le débit ou les rives du Nil. Dès l’Antiquité, les Egyptiens ont poussé très loin au Sud pour contenir les incursions des peuples nomades et des pillards, pour garder intact le potentiel agricole et le pouvoir du pays. Certains monarques du Sud ont même menacé de détourner les eaux du fleuve. Plus proche sur l’échelle chronologique, la fin du XIXème siècle dans cette région fut marquée par une tentative d’annexion de l’Ethiopie par l’Egypte afin de s’assurer le contrôle des sources du Nil Bleu. Cette échec lance un processus de contrôle au moyen de traités dans une relation dominant/dominé, avec la menace d’une annexion pour les pays non signataires. Ce sera le cas pour l’Ethiopie (1902) qui s’engage à ne pas retenir ou dérouter le Nil. A cette époque, le colon britannique assure à l’Egypte une place souveraine dans la gestion du fleuve. En 1929, un traité partage le débit du Soudan (8%) et de l’Egypte (92%), et accorde à cette dernière un droit de veto sur les éventuelles constructions de barrages en amont. Le Soudan tentera de renégocier le traité en 1959, mais se heurta à une vive réaction de l’Egypte. L’Ethiopie réapparaît sur l’échiquier à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et sa prise d’indépendance vis-à-vis de l’Italie vaincue, et inquiète une nouvelle fois le gouvernement égyptien. Celui-ci décide alors de changer radicalement sa stratégie de régulation du Nil et de ses crues, parfois dévastatrices, à l’extérieur des frontières. Il se recentre sur son propre territoire. Cette stratégie précède la construction en 1958 du Barrage Nasser et de son lac de retenue avec une capacité d’une année complète des besoins du pays entier. Au cœur de la Guerre Froide, l’Egypte va orienter sa vision vers le Proche Orient et ses alliés arabes, et non plus vers le sud. Le Soudan aussi changera sa stratégie, en commençant à produire du pétrole à destination des pays occidentaux. Une fracture se forme, entre deux pays arabes, se détournant de « l’Unité de la vallée du Nil »(3) et s’orientant vers l’Occident et le Proche Orient, et les pays non arabes « africains ».

Le fleuve est aussi source de coopération. En 1999, une coopération est entérinée entre les pays traversés par le Nil (sauf l’Erythrée), l’Initiative du Bassin du Nil (IBN), chapeautée par le Programme des Nations Unies aux Développement (PNUD). L’objectif est maintenant d’assurer une gestion durable et équitable du Nil, et de renforcer les liens qui unissent les signataires. Mais la fracture perdure. Les anciens Etats hégémoniques (Egypte, Soudan) s’appuient sur leur droit « historique » alors que les pays non-arabes demandent un meilleur partage et une possibilité d’utiliser le Nil à leur convenance, notamment par le biais de constructions hydroélectriques. L’Egypte conserve le contrôle mais perd du terrain par rapport à ses voisins africains. Les pays entourant le lac Victoria (Ouganda, Tanzanie, Kenya, Rwanda) et l’Ethiopie signent, en 2010, un nouveau partenariat, le River Nile Cooperative Framework. Pour la première fois, l’Egypte et le Soudan ne sont pas représentés. Des nouveaux termes apparaissent,  la nécessité d’éviter une situation de « stress hydrique », amène les contractants à évoquer la construction d’infrastructures hydroélectriques, puis de canaux d’irrigation. L’Egypte et le Soudan ne sont même pas consultés.

Le Nil est très clairement un enjeu de puissance entre deux puissances historiques vacillantes, minées par des problèmes internes extrêmement graves, et les pays africains misant sur le fleuve pour se développer et se rassembler en une seule et même entité. En effet, la Révolution arabe, la mise en place d’un nouveau gouvernement et la lutte contre le terrorisme dans le Sinaï, ainsi que la partition et les affrontements avec le Sud-Soudan, obligent l’Egypte et le Soudan a « lâché du lest » sur la question du Nil. Les signataires du RNCF ont convaincu d’autres pays de parapher le traité. Tour à tour, le Burundi et la République Démocratique du Congo rentrent dans le groupe. L’arrivée du Sud-Soudan et de l’Erythrée, comme observateurs, implique une redistribution des cartes et oblige une renégociation complète des différents traités. Les gouvernements égyptiens et soudanais savent désormais que le rapport de force s’est inversé. Ils doivent viser une harmonisation des différents traités pour la gestion du Nil et essayer de garder une position permettant leur croissance, sachant que le Sud-Soudan se rangera sûrement aux côtés des pays en amont. L’idéal serait, dans un premier temps, de se mettre d’accord sur les projets hydroélectriques car non-consommateurs d’eau, tout en essayant de préserver le débit du fleuve au maximum, et de capitaliser sur la question de la pollution car le fleuve est l’un des plus pollués au monde, notamment à cause des rejets d’eaux usées.

Quentin CALLIES

1. Article tiré du Monde, « Turquie, Syrie, Irak : les barrages de la discorde », 16/03/2009 par Guillaume Perrier. 

2. Carte de l’Atlas de l’Eau en Afrique sur le niveau de pluviométrie annuelle en Afrique, fait par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, 2011.

3. Citation d’Emilie Lavie – dans son article « Coup de théâtre dans le Bassin du Nil » publié le 25 mai 2011 sur le site Gafe-geo.net

Japan op ramkoers met buren

shinzo abe1De Japanse kiezers hebben de conservatieve Liberaal-Democratische Partij (LDP) een erg ruime parlementaire meerderheid bezorgd. Premier Shinzo Abe kan vrijuit een nog meer liberale en militaristische koers varen. Hij zal zonder veel problemen de grondwet kunnen herschrijven om alle pacifistische resten te verwijderen en van Japan een militaire grootmacht te maken, evenwel (voorlopig?) zonder atoomwapens. Buren China, Zuid- en Noord-Korea en Taiwan hebben gegronde redenen tot bezorgdheid.

Hebben de Japanners vooral rond de economische problemen gestemd? Als we de campagne bekijken, ging het nauwelijks over de nucleaire kwestie, Fukushima leek ver weg. De economie, ja, maar Japan zit nu al twintig jaar in de problemen. Sinds de vastgoedzeepbel uit elkaar spatte, kent het vroegere mirakel vooral stagnatie. De jongste tijd wordt het wel erger, met grote industriereuzen die in zware problemen zitten. Maar de campagne draaide ook voor een groot deel rond nationalistische thema’s, en de uitslag weerspiegelt dat.

Militarisme

Abe’s boodschap kwam erop neer dat Japan moet optornen tegen het gevoel van neergang. China verdrong Japan als economische macht van twee naar drie, China bouwt een sterke marine uit terwijl Japan is gehandicapt door een grondwet opgesteld om een herleving van het militarisme te beletten. De buren kijken Japan op de vingers omwille van zijn schoolboeken geschiedenis. Elk bezoek van hooggeplaatsten aan de tempel van Yakasuni, waar ook de stoffelijke overschotten van oorlogsmisdadigers zijn, lokt woedende reacties uit in Oost-Azië.

Die nationalistische campagne sloeg aan. Laten we even de uitslagen bekijken. De Kamer van volksvertegenwoordigers heeft twee soorten gekozenen: er zijn 300 zetels aangeduid per district, met één zetel per district volgens Brits systeem (“winner takes all”). De andere 180 zetels zijn verdeeld volgens nationale lijsten. Vooral met die laatste kan men de percentages van elke partij bekijken.

De LDP haalt met die lijsten 27,8 %, zijn bondgenoten van Komeito (politieke arm van een invloedrijke boeddhistische groep) 11,9 %, samen bijna 40%. Maar de Partij van Nationaal Herstel van de ultranationalistische ex-gouverneur van Tokyo, Shintaro Ishihara, en van de burgemeester van Osaka, Toru Hashimoto, haalt met haar chauvinistische en sterke anti-Chinese campagne 20,5 %. Een groot succes voor een partij die nauwelijks twee maanden bestaat en die de LDP zwaar onder druk zette.

 De Democratische Partij (DP) die drie jaar regeerde en soms als centrumlinks wordt geklasseerd, 15,5 %, de Communistische Partij 6,2%, de Sociaaldemocratische 2,4%. De centrumrechtse “Uw Partij”, afsplitsing van de LDP, staat er met 8,8%.

Ontgoocheld

Dit is een bijzonder rechtse nationalistische uitslag. Veel heeft te maken met de zware ontgoocheling van veel kiezers in de DP die in 2009 een grote meerderheid haalde. Toen was er de grote hoop dat die partij een einde zou maken aan een halve eeuw bijna onafgebroken LDP-bewind. Maar de DP sloeg die hoop de bodem in, het verschil met de LDP was niet groot. De beloofde herziening van de banden met de VS kwam er niet, de staatsbureaucratie bleef oppermachtig, de crisis met de ramp van Fukushima werd zeer halfslachtig aangepakt, de partij was geen echte partij maar bleef een kartel van diverse groepen, de ene afkomstig uit de LDP, anderen van de Socialistische Partij.

Daar kwam bovenop de internationale financieel-economische crisis waar Japan ook de gevolgen van ondervond. De vraag naar Japanse producten stagneerde of daalde, grote bedrijven als Panasonic en Sony raakten in moeilijkheden. Intussen steeg de staatsschuld tot 230% van het BNP en steeg het begrotingstekort tot 10%. Dat 16% van de bevolking onder de armoededrempel leeft en 34 % van de werkenden in een precaire arbeidssituatie verkeert, kwam in de campagne nauwelijks aan bod.

Boeman China

Tot overmaat van ramp leden de Japanse ondernemingen de voorbije maanden ook sterk onder de slechtere relaties met China. Het conflict over de omstreden eilandengroep Senkaku/ Diaoyu leidde aan weerszijden tot hyper nationalistische explosies én tot een gevoelige daling van Japans uitvoer naar China.

Daarmee duiken weer de oude spanningen op. In China werd deze maand de 75e verjaardag van de slachting in Nanjing, waarbij de Japanners volgens Peking 300.000 mensen ombrachten, herdacht. De Volkskrant, spreekbuis van de Chinese Communistische Partij, somde in neen reactie op de verkiezingsuitslagen in Japan drie punten op waar Tokyo moet op letten om goede relaties met zijn buren te hebben: de bezoeken aan Yakasuni, symbool van het Japans imperialisme, stopzetten; geen provocaties rond de betwiste eilanden; niet raken aan de grondwet. Peking had daar kunnen aan toevoegen: de geschiedenisboeken in het Japanse onderwijs waarvan sommige edities ronduit negationistisch zijn, de Japanse oorlogsmisdaden worden gewoon uitgeveegd.

In Tokyo gaat men er echter vanuit dat de nieuwe Chinese leider Xi Jinping op dezelfde anti-Japanse lijn zit als zijn “promotor”, gewezen leider Jiang Zhemin. Of dan toch tenminste wil inspelen op de zeer levendige anti-Japanse gevoelens in China. Dat is immers gesneden brood voor de Chinese leiders die zelf graag een nationalistische toon aanslaan. Dat nationalisme is het ideologisch cement dat de verdwijning van de maoïstische ideologie (zelf ook al nationalistisch) moet opvullen.

Zakelijk

Maar nu in Japan de campagne achter de rug is en de LDP minder rekening moet houden met de Partij voor Nationaal Herstel, kan Abe misschien weer dezelfde pragmatische politiek volgen als toen hij in 2006 een eerste keer premier werd. De Japanse zakenwereld heeft als investeerder en uitvoerder grote belangen bij die buur, vanuit die hoek zal er allicht op matiging worden aangedrongen.

Anderzijds is Abe een ideologische nationalist. Hij heeft de grootste bewondering voor wijlen zijn grootvader Nobusuke Kishi die minister van Handel en Industrie was toen Japan in 1941 Pearl Harbor aanviel. Kishi werd na de oorlog opgepakt als oorlogsmisdadiger, maar in 1948 met Amerikaanse zegen vrijgelaten. Van 1957 tot 1960 was hij premier.

Zoals zijn grootvader geeft Abe prioriteit aan de banden met de VS. Zijn eerste bezoek gaat naar Washington waar men niets liever vraagt dan nog nauwere militaire banden. Want Japan is een koninginnestuk in de Amerikaanse strategie van “containment” van China. Heeft Japan dan zelf geen kernwapens, de VS hebben er naar believen op en rond Japan.

jeudi, 10 janvier 2013

De geplande gaslijnen van Qatar via de conflictgebieden in Syrië

gazimage1.jpg

Het wordt steeds duidelijker dat het gasdossier de ware achtergrond vormt voor de oorlog in Syrië, vooral de gevechten die geleverd worden in de regio van de stad Homs. Een Qatarees plan voorziet in de aanleg van een gaspijplijn voor het aanvoeren van gas naar Europa, Turkije en Israël. Hierbij komt Qatar in concurrentie met een pijpleiding vanuit Iran over Iraq naar Syrië, waarvan de werken onlangs werden opgestart. We lazen voor u een analyse van Nasser Charara, een Libanees journalist voor de krant Al-Akhbar.

Dankzij lekken van een grote westerse olieonderneming is de krant in het bezit gekomen van betrouwbare details over het Qatarees project - dat op de instemming van Washington kan rekenen - voor de aanleg van de nieuwe pijplijn om gas uit Qatar via de Syrische regio van Homs naar Europa te brengen. Deze regio is het strategisch hart van het project, het biedt tegelijkertijd belangrijke strategische voordelen voor Turkije en Israël op de mondiale gasmarkt. Deze nieuwe geplande gaspijplijn zal via het territorium van Saoedi-Arabië, naar Jordanië lopen om zo het Irakese grondgebied te vermijden, om dan in Syrië in de omgeving van Homs aan te komen. Vanuit Homs zou dan de gaslijn gesplitst worden met een aftakking naar Latakia aan de Syrische kust, naar Tripoli in het noorden van Libanon en naar Turkije.

Syria-Pipeline.gifDe belangrijkste doelstelling van het project is om het gas uit Qatar en Israël naar Europa te brengen. Hiermee wil men een drievoudig objectief bereiken. Ten eerste, het breken van het Russische monopolie in Europa; ten tweede, Turkije bevrijden van afhankelijkheid van Iraans gas; ten derde, Israël de mogelijkheid geven om zijn onlangs ontdekt gas aan een geringe kostprijs over land naar Europa te exporteren.

De vraag is waarom Homs?

Globaal bekeken kunnen de bovenvermelde objectieven niet tot stand komen als de gewenste gaspijplijn niet via Homs zou aangelegd worden. Deze stad moet volgens de planning de draaischijf worden voor de verdere verdeling van het aangevoerde gas. Qatar beschikt over geen andere alternatieven richting Europa, tenzij ze haar gasuitvoer verzekert met grote gastankers via zee. Dit is duurder en niet zonder gevaar. Mocht Iran de zeestraat van Hormuz afsluiten staat Qatar voor de onmogelijkheid om zijn gas en olie te exporteren. Als door de zeepiraterij voor de in de Golf van Aden voor de Somalische kust het vervoer van gas en olie over zee ernstig gestoord wordt dan komt ook de uitvoer van olie en gas uit Saoedi-Arabië in het gedrang met alle gevolgen voor de Europese en Amerikaanse economie.

Volgens de gelekte informatie van dezelfde westerse oliemaatschappij, is Qatar anderzijds van plan om ook haar cargovloot uit te breiden met de ambitie om meer betrokken te worden in het omvangrijker Amerikaanse project dat de gashandel op de wereldmarkt grondig wil domineren.

Nieuwe ontwikkelingen

Hier zijn twee nieuwe evoluties van groot belang. Er is vooreerst de recente vondst van gasvelden in de Middellandse Zee door Israël. De tweede ontwikkeling betreft nieuwe krachtsverhoudingen in Syrië. Na de gewelddadige, door het Westen gesteunde, rebellenoorlog in Syrië hoopt men een westers gezinde stabiliteit in te stellen. Hierbij wordt van de regio Homs een belangrijke draaischijf gemaakt die de Syrische gasvelden zal exploiteren en tegelijkertijd om gas van Qatar en Israël naar Europa te brengen.

Ook volgens de gelekte bronnen, is het gebied in Syrië in het noorden van Homs en de omgeving van Damascus, waar momenteel de gewapende “Syrische oppositie” actief is, het gebied waar de geplande pijplijn moet aangelegd worden naar Turkije en Tripoli (Libanon). Wie de kaart van het pijpleidingstracé en van de ergste conflicthaarden vergelijkt ziet de relatie tussen het gewapende activisme en de doelstelling om deze delen van Syrië te controleren.

Eens aangekomen in Syrië zal de gaspijp opsplitsen in twee richtingen. De eerste gaat naar de omgeving van Damascus op 30km van twee geplande verdeelkruispunten An-Nabk en Al-Kussayr, om dan verder doorgetrokken te worden richting het Syrische Lataka en het Libanese Tripoli. De tweede aftakking zou gaan via het noorden van Syrië vanuit Homs naar Maarat al-Numan en Udlib richting Turkije. De controle over bovenvermelde Syrische steden zijn inzet van strijd tussen regime en rebellerende groepen.

Robert Ford – de teruggeroepen Amerikaanse ambassadeur - en Frederick Hoff – gelast met het gasdossier voor gas uit de Levant - zijn beiden lid van de Amerikaanse crisiscel voor Syrië, zegt Nasser Charara. De eerst genoemde organiseert de activiteiten van de gewapende oppositie in Syrië op het terrein, zodat deze zouden beantwoorden aan de pijplijnplannen waarvan het tracé door de tweede is uitgetekend. Robert Ford heeft nog een bijkomende opdracht, met name het aanstellen van een Syrische regering in het buitenland, met vertakkingen op het terrein bij de gewapende rebellen in het noorden van Syrië, in Homs en Damascus. Dit om een afscheiding mogelijk te maken mocht het regime niet volledig ten val kunnen worden gebracht. In dit verband kunnen we ook niet naast de enorme druk kijken die Parijs tracht uit te oefenen voor het erkennen van de oppositie als enige vertegenwoordiger van het Syrische volk.

De voordelen voor Turkije

Een dergelijke gaspijplijn beidt Turkije enorme strategische en economische voordelen. Het land zou dan een vitale plaats verwerven voor de doorvoer van gas en olie naar Europa. De EU wil haar gasimport diversifiëren, om minder afhankelijk te worden van het Russische gas, wat de door de VS sterk aangemoedigd wordt. Het zou ook de Turkse toetreding tot de EU club vooruit helpen. Bovendien zou de Turkse afhankelijk van het Iraanse gas verlichten en dus haar geostrategische positie versterken. Ook biedt het de mogelijkheid voor Ankara om de exorbitante energiefactuur te verminderen en het verschaft het land dan een inkomen aan dividenden betaald door Qatar en Israël voor de doorvoer van hun gas.

De voordelen voor Israël

Het biedt Israël de mogelijkheid om binnen de komende jaren een belangrijke gasleverancier te worden door de uitbating van de gasvelden “Leviathan en Tamar”. Deze vindplaatsen zouden volgens een Franse studie een grotere voorraad gas vertegenwoordigen dan het Iraans-Qatarese North Dome-South in de Perzische Golf. Dergelijke pijpleiding zorgt voor het alternatief op de huidige mogelijkheden via zeetransport die zeer kostelijk zijn en daarenboven ook het probleem kennen dat het Suezkanaal niet geschikt is als vaarroute voor grote gas en olietankschepen.

De voordelen voor Libanon

Het is ook interessant om de wijziging in de Qatarese houding ten opzichte van Libanon te noteren tijdens een recent bezoek van de Libanese regeringsleider Najib Mikati aan Doha. Niet alleen de diplomatieke en economische boycot werd opgeheven, maar ook de eerder afstandelijke, vijandige houding verdween. Qatar dreigt niet langer meer om de Libanese gastarbeiders het land uit te zetten. Men stelt voor om ontwikkelingsprojecten op te starten om zo de economische stabiliteit van Libanon te ondersteunen. Beter nog, men stelt zelf voor om financiële bijstand te leveren voor de haven van Tripoli, die uitgebouwd moet worden als gas en olieterminal om de Syrische haven Lataki te vervangen indien nodig.

Het is hier ook niet oninteressant vast te stellen dat de raffinaderij van Tripoli sinds jaren buiten bedrijf is. Er is wel nog altijd opslagcapaciteit voor petroleum, echter niet voor gas. Ook van hieruit, mits de bouw van de nodige installatie voor het vloeibaar maken van het aangevoerde gas, zou naar Europa kunnen worden uitgevoerd.

De rol van Rusland in het verhaal?

Volgens de krant heeft Rusland haar afkeuring voor dit Tripoli project aan de regering in Libanon laten weten, zolang Moskou niet de garantie krijgt dat het Westen niet uit is op een 'regime change' in Syrië. Deze eis staat uiteraard in verband met de verdere gasprospectie door Russische ondernemingen in deze sector. Moskou wil niet afwezig zijn in de gas'boom' van de Middellandse Zee.

Bron: Http//www.al-akhbar.com Nasser Charara “ Syrie: Le trajet des gazoducs Quataris decide des zones de combats

 

mercredi, 09 janvier 2013

Eurasia and Europe: Dialogue of “Big Spaces”

speranskaya_1320212648_27.jpg

Natella Speranskaya

Eurasia and Europe: Dialogue of “Big Spaces”

 
Carl Schmitt regarded the earth as a single whole and was looking for its global mission. This "whole" was formed by Schmitt in the concept of Nomos. He used the Greek word derived from the verb «nemein», which is identical to German “nehmen” - “to take”. Nomos comprises three acts of the drama: "taking", "division and distribution of the taken", "exploitation and use of the taken and distributed." According to Schmitt, Nomos of the Earth existed always. First Nomos is described as a "promised land" of ancient peoples. It is the Nomos of the ancient times and the Middle Ages. It ceased to exist after the exploration of the great oceans and the American continent. Thus began the Second Nomos, the Nomos of national sovereign states that had the Eurocentric structure. Events of the World War II led to its destruction, so that the land was divided into east and west, which were in a state of "cold war". It is not about mere geographic opposites, but a more original and profound contradistinctions. Carl Schmitt wrote: "The whole history of the planetary confrontation of East and West in its entirety is reducible to the fundamental dualism of the elements: Earth and Water, Land and Sea. What we now call the East, is a single mass of solid land: Russia, China and India - a huge piece of land, the "Middle Earth", as named by the great English geographer Sir Halford Mackinder. What we call today the West, is one of the world's oceans, hemispheres, where the Atlantic and Pacific oceans are placed. Confrontation of the sea and land powers, worlds - is the global truth that lies at the heart of explanation of civilization dualism that constantly generates a planetary stress and stimulates the whole process of history ." Thus, the birth of a third Nomos was caused by division of the world between the West and the East. However, it was destroyed with the fall of the Berlin Wall and the collapse of the Soviet Union.

Schmitt's understanding of "three Nomoses of the Earth" brings us to the question, what will be the fourth Nomos of the Earth? Alexander Dugin, the founder of the theory of a multipolar world, the founder of the Russian school of geopolitics, believes that the new Nomos of the Earth will be a Nomos of large continental logic of the Eurasian continent. Certainly, the worst possible option would be a unipolar, globalist Nomos. Which of the Nomoses will be established depends on the strategic decision of Heartland, Russia, the civilization of land.

Italian political scientist Tiberio Graziani thinks, that Russia "has everything necessary to fulfill the historical role of the cornerstone of the whole global system," and he regards its location in the heart of Eurasia to be one of its most important elements. That is why all the strategic decisions of Atlanticists imply  fragmentation of the Heartland, considering that this process will provide the accession of a unipolar order. Alexander Dugin says, "On that, whether Russia can be sufficiently weakened, split and destabilized, and subjected by its fragments to the external power, largely depends the fate of globalization." And further: "For anyone who is serious about counter American hegemony, globalization and planetary domination of the West (Atlanticism), the axiom should become the following statement: The fate of the world order is decided at the moment only in Russia by Russia and through Russia." To describe the time in which we now live, the prominent sociologist Zygmunt Bauman applies the concept of Interregnum – so was called in ancient Rome the period between the death of Caesar and the accession of another one. It is a state of instability, uncertainty, unpredictability, when the demolition of the old order is as obvious as the emergence of the new one is. But what this new order (and, accordingly, the new Nomos) will be - is unknown. In the context of the changes of the new world order, we can speak of  paradigmatic shift from the "unipolar moment" to the formation of a multipolar world order. In other words, the focus should be on the end of the era of unipolarity, because there are all essential conditions for the realization of the alternative project. According to Huntington, the unipolar state is able to "effectively deal with all the major international problems alone, and none of the unions of other states can even be hypothetically capable of stopping it." It is difficult to deny that the hegemon represented by the United States now has no serious opponent, whether a coalition of states or, quite incredibly, a single state  that shows such strong potential that it inevitably involves the speedy restoration of the bipolar order.

According to Zygmunt Bauman, about 60-70 years ago an event occurred that contributed to a fundamental change in global politics: the gap between Macht and Staat, in other words, between Might and Politics, Might and the State (which are integral aspects of the Power) led to the situation, when Macht (Might) moved to supra-national space. Thus, the nation-state could no longer control it. In unipolar paradigm namely national states are actors of international relations. The said gap means neither more nor less than a gradual slippage to non-polarity. Namely, this, according to Richard Haass, Director of Foreign Policy Studies at the Brookings Institute and head of CFR, will determine international relations in the XXI century. Nation-states are nearly deprived of possibility of efficiency, "of doing things" (as Bauman understands Macht), emerging into a state of political paralysis. Antonio Gramsci treated Interregnum as a period when the old is no longer working, and the new has not yet appeared.

We are "stuck" between unipolarity and multipolarity, and have no idea what should the solution to this situation be. Of course, the question arises: what to do? And, above all, question themselves nation-states, de jure retained the ability to make decisions , but Zygmunt Bauman rightly argues that under current circumstances, the question should be formulated in a different way: who will do what is necessary rather than what to do? Which actor will assume responsibility for the actions that solve fundamental problems? Sure, we do not consider like such nation-states. Instead, we turn to the theory developed by Alexander Dugin, the Theory of the Multipolar World. Book with the same title gives a clear picture of what is happening in the field of international relations today: when the bipolar model of the world order has changed to unipolar one, it came to mean the triumph of the liberal-democratic ideology . The West has modeled values and guidelines system that were imposed upon the world as universal. Thus, the West came to the consistent implementation of the control (dictatorship) of cognitive and strategic spheres. The area of international relations became "American Science", the content of the discussions was reduced to polemical confrontation between realists and liberals. The diplomatic corps itself was formed within the unipolar world and the Western discourse, Western mentality, where political actors are  the national states. Another model of the world order, namely the multi-polar model, involves a form of organization of spaces based on several actors - "civilizations", as rightly pointed out by Samuel Huntington. This leads us to the formation of a new diplomatic corps and the new diplomatic language based on a multipolar world order. And the most progressive political thinkers have already come to a conclusion about the need to change the paradigm of international relations. One of them just raised the question of what will be next, others - have found the answer and freely operate  the basic concepts of the new system. It is impossible not to recognize the fact that the vast majority of politically engaged figures remain under the old paradigm, failing to perceive  the ongoing shift, which will commence the new historical period, completely changing the picture of the world politics . The Unipolar world - is yesterday. Here and now we are discussing the change of the unipolar paradigm to the multi-polar one, poly-civilizational.

Theory of the multipolar world suggests to establish new actors in international relations, which are of civilizations , and each of them, by definition, has a strategic center, serving as the subject of dialogue in international relations and, therefore, the subject of power. The transition from national states to civilizations is an inevitable consequence of the rupture described by Zygmunt Bauman.

Specialist in International Relations, Professor Adam Roberts notes the loss of a leading U.S. role in the current world order. Asked who will perform their receiver , he gives a completely obvious answer: no one. More precisely, we have not yet entered the period of interregnum, but just got close to it, and all that is happening in global politics - is the agony of the dying Caesar (USA).

The genuine emergence into Interregnum will happen with the final loss of the U.S. role as the world's hegemon and the cancellation of a "unipolar moment." It is here that the danger appears, that in the period of interregnum and consistent implementation of the formative stages of a multipolar world order will come "The variable geometry" of the nonpolarity and everything will be in the melting pot of globalization; we are immersed in liquid modernity (Z.Bauman), the main feature of which is "non-directedness of changes”, that is lack of strict direction, guideline, which ultimately makes us unprepared to respond to sudden challenges, elusive from any calculations and projections. The collapse of the Soviet Union occurred suddenly as lightning, completely changing the landscape of history. Non-polarity, which seems to come, may become a needed respite, a period of possibility of full value formation of the new model of the world order - for it is impossible to deny that the paradigmatic shift, followed by the demolition of numerous structures, will not be able to quickly create in all areas of Political  all the necessary conditions for the accession of the multipolar order. Non-polarity, Interregnum in the XXI century - are the funeral of the retired Caesar and the preparation for the enthronement of the new rulers (in the plural), that is rise of the poles, power centers.

Non-polarity is a "decapitation" of the U.S., but at the same time it can be called the attempt of the hegemon to maintain its influence through self-dispersion, dissolution. Under these circumstances it is strictly necessary to prevent delays, getting stuck in post-liberal environment and humility with a "coherent non-polarity." New actors must challenge the postmodern "non- directedness of changes" now and knowingly take absolute responsibility for strategic decisions and actions in the field of political practice. The leading research associate of the New America Foundation, Parag Khanna, analyzing the current situation and the precarious position of the U.S., discusses a critical role of diplomacy towards which the focus should be shifted . For improvement of the global diplomatic structure is laid the responsibility of the strengthening of U.S. hegemony . However, he does not take into account the fact that the diplomatic language is undergoing  a significant reformatting in the context of  paradigmatic shift to multipolar model, and this process is irreversible. Now we have to discuss  the dialogue of civilizations. The dialogue is built on a completely different level, which is beyond the rules of the dialogue between national states (i.e., outside the imposed Western discourse), with the U.S. having the unltimate decision-making power . Unless we understand that the battle for the world domination is not between civilizations, but a single (western) civilization with all the "other" ones, which are offered only two options: 1) to be on the side of this civilization, 2) or to be against it, defending the right for their own independence and uniqueness - we are not able to form a new diplomatic language for civilizational dialogue. And this should be understood, above all, by the elite of civilization, responsible, according to Alexander Dugin, for the conduct of the dialogue. If all the "others" agree with the unipolar project, our battle is lost, but if they make a radically different choice, we are waiting for  the "rise of the rest" (Fareed Zakaria). We should note that the world-famous British political scientist Paul Kennedy expresses his concerns about the emergence of the ideological differences between the U.S. and Europe, due to opposition to one of the projects of the world order - unipolar or multipolar. In the current environment we should not just rely on the increased conflict between Europe and America, but prepare the situation of split and division of the former from the hegemonic influence of the latter . Here Russia has a special role.

However, we must admit, that during the last decades, Russia increasingly moved away from its original purpose - to be a bridge between East and West. Interregnum can be our chance to recover, a chance for Russia to become and be. The theory of a multipolar world can be considered to be the starting point of the end of the unipolar era and of entry into the "post-American" period, a feature of which will be the presence of several poles (the subjects of inter-civilizational dialogue) and the certain elimination of an identity crisis, because in a multipolar world identity acquires a civilizational character. Today our dialogue with Europe is a dialogue of "big spaces"; in the new system of international relations GROSSRAUM becomes an operational concept of multipolarity. Alexander Dugin offers the "FOUR-polar" or "quadri-polar" model of the world, which consists of four world zones.

In the first zone, under the full control of the United States, there are two or three "big spaces." We get two "big spaces" by combining the U.S. and Canada - on the one hand, and Latin America - on the other. According to Alexander Dugin, three "big spaces" can emerge when "we shall divide those Latin American countries that are sufficiently well integrated with the U.S. and are completely under their control, and those that tend to create their own geo-political zone, challenging the U.S."..

The second zone is the area of Euro-Africa with the European Union as Its undoubted pole . Here appear  three "big spaces": the European Union, the black  Africa and the Arab GROSSRAUM.

The third zone is Eurasia with Russia (Heartland ) as its pole. Meanwhile, Prof. Dugin indicates, there are also a number of regional centers of power, namely Turkey (if it chooses the Eurasian path), Iran, Pakistan and India. Thus, the Eurasian zone consists of several "great spaces": Russia and CIS countries are the Russian-Eurasian GROSSRAUM. Three "great spaces" are also Turkey, Iran, India and Pakistan.

 The fourth zone - is the Pacific region. Its pole can become either China (which is a "big space") or Japan (potential GROSSRAUM, having all the essential factors - economic, geopolitical, technological, etc.- for its recovery:).

Justifying the basic guidelines for practical action to build a multipolar world, Professor Dugin focuses on the following directions:

1. Strategic reorganization of Heartland.

This implies the geopolitical activity of "middle earth" and the implementation of integration projects aimed at strengthening of the multipolar model.

2. Changes in the minds of the political elite of Russia.

Mainly he focuses on acquiring geopolitical thinking, as well as the high level of competence in the field of social science, sociology, and history. "The elite of Russia should understand themselves as the elite of Heartland, should think in Eurasian categories, not just on a national scale, herewith being clearly aware of the non-applicability of the atlanticist and globalist scenario to Russia" - writes A. Dugin. We cannot speak of any awakening of elite, until it makes a conscious choice towards Eurasianism, rejecting blind attempts to play up anti-Russian scenarios of Atlantist strategists.

3. The model of building relations between Russia and the United States.

With the understanding of destructive U.S. policies aimed at dismantling Russia for the absolute control of the whole Eurasia, these relationships become irreversibly hostile. We need to undertake drastic actions in order to prevent the NATO presence in the Eurasian "big space" and weakening of Heartland.

4. The model of building relations with Europe.

This model involves a strategic partnership with countries, adhering to the policy of the continental tradition - France, Germany, Italy and Spain. Here it is appropriate to talk about the project of axis "Paris-Berlin-Moscow". Another situation is deployed with countries of "New Europe", as well as England – that are oriented against Russia and have a tendency to adapt to the requirements of Washington.

5. The project "Great Eastern Europe."

This project includes the Slavs (Slovaks, Czechs, Poles, Bulgarians, Serbs, Croats, Slovenes, Bosnians, Macedonians, Serbs-Muslims), Orthodox (Macedonians, Serbs, Bulgarians, Greeks and Romanians). Prof. Dugin says that Hungarians are the only people who do not fall into the "Orthodox" category and at the same time they cannot be called the "Slavic". Hungarians have a Eurasian-Turanian origin.

6. Heartland and Western CIS countries.

It is about the multi-polar integration of Russia, Ukraine and Belarus, which belong to the area of Heartland, a single strategic structure. This political action will prevent the risk of entry of Belarus and Ukraine into NATO. Special attention is given to Moldova, whose integration with Romania, which is a part of NATO, seems to be impossible until the implementation of the project of the "Great Eastern Europe."

7. Eurasian Middle East and the role of Turkey.

Prof. Dugin mentions the American project the «Greater Middle East Project» concerning the Middle East. It implies the democratization and modernization of Middle Eastern societies, and strengthening of the military presence of the U.S. and NATO. Guided by conflicting interests, the strategy of Heartland in this direction should include political actions directed towards Turkey’s exit from NATO and the creation of the axis "Moscow - Ankara." Furthermore, the project of axis "Moscow - Tehran" should be taken with the utmost attention. According to Alexander Dugin, Iran is a "strategic space that automatically solves the problem of converting Heartland into a force in the global world." Neither Russia nor Iran should allow the implementation of the scenario, laid in the project of the "Greater Central Asia” (Greater Central Asia Partnership). Its launch would inevitably lead to the emergence of the "sanitary cordon", which would hardly separate Russia from Iran. In addition, having included such countries as Georgia, Afghanistan, Armenia, Azerbaijan, Kyrgyzstan, Kazakhstan, Uzbekistan, this cordon would make those countries controlled by American influence. The union of Russia and Iran, of course, will solve yet another fundamental problem, namely, it will open the "anaconda’s terret", depriving American strategists of any possibility of preventing marine operations of Russia.

 The strategy of Heartland should include projects of integration of Russia, Kazakhstan and Tajikistan into a single economic and customs space. In turn, the relationship with Pakistan should be built in strict accordance with the strategy of displacement of U.S. forces from this area. Alexander Dugin points to the need for a new model of relations with Afghanistan's Pashtun majority.

8. Axis "Moscow-Delhi."

Relationships with politically neutral "big space" of India should be directed towards achieving partnership. The main objective of this axis is to deter attempts of Washington to deploy its dominance in the South Asian region.

9. Russian-Chinese relations.

Prof. Dugin focuses on two difficult issues such as:

- Demographic spread of Chinese in sparsely populated areas of Siberia,

- China's influence in Central Asia.

It is necessary to build a balanced relationship with China, focusing on the fundamental point of strategic contact – support of the idea of the multipolar world.

10. Russian - Japanese relations.

Prof. Dugin indicates the need for the release of Japan from the American influence and the support of Japan as a sovereign regional power. Here it is appropriate to talk about  the project of axis "Moscow - Tokyo" as an integral part of Asian politics of Eurasia. "The alliance with Japan is vital - says Alexander Dugin, in his work "The bases of Geopolitics" – the Moscow-Tokyo axis, contrary to the Moscow - Beijing axis is an important and perspective, providing such prospects for continental empire-building, that will finally make Eurasia geopolitically completed, at the same time extremely weakening the Atlantist empire of the West, if not destroying it finally".

11. The geopolitics of the Arctic zone.

The following countries tend to control this zone: USA, Canada, Norway, Denmark and Russia. All of these countries (except Russia) are NATO members. Conquering territories in the polar region, and joining the race to develop large deposits of minerals, to its future plans Russia included the creation of a widescale system of communication and monitoring in the Arctic. Russia claims the polar area with size of 1.2 million square kilometers, with the incoming North Pole. In 2011 a brave move of the Russian researchers who had planted a Russian flag on the seabed of the Arctic Ocean  has been highly publicized by American media.

There is no doubt that we enter into a battle for the fundamental changes of the rules of political discourse, carrying out the task of undermining the basic principles of Western hegemony. The implementation of the multi-polar project, contrary to the considerations of skeptical Western political scientists, depends on the political course which Russia will adhere. The choice towards Eurasianism shows the approaching readiness to take the next step in building a new world order.

Natella Speranskaya

mardi, 08 janvier 2013

La géopolitique du schiste

La géopolitique du schiste

h-20-2487472-1304705000
 

Selon les revues élitaires et la presse d’opinion, l’avenir de la politique étrangère repose en grande partie sur des idées : l’élan moral en faveur d’interventions humanitaires, les diverses théories relatives aux taux de change et au rééquilibrage de la dette nécessaire pour arranger Europe, la montée du cosmopolitisme parallèlement à la vitalité tenace du nationalisme en Asie orientale et ainsi de suite. En d’autres termes, le monde de l’avenir peut être conçu et défini sur la base des thèses de doctorat. Et dans une certaine mesure cela peut être vrai. Comme le 20ème siècle nous l’a montré, les idéologies – que ce soit le communisme, le fascisme ou l’humanisme – comptent et comptent beaucoup.

Mais il y a une autre vérité: La réalité de grandes forces impersonnelles comme la géographie et l’environnement qui contribuent aussi à déterminer l’avenir des événements humains. L’Afrique a été pauvre historiquement [sic, NdT] en grande partie à cause de la rareté de bons ports naturels et de fleuves navigables de l’intérieur vers la côte. La Russie est paranoïaque à cause de sa masse terrestre exposée aux invasions avec peu d’obstacles naturels. Les émirats du Golfe Arabo-persique sont fabuleusement riches non pas à cause d’idées, mais à cause des dépôts importants de sources d’énergie souterraines. Vous avez compris. Les intellectuels se concentrent sur ce qu’ils peuvent changer, mais nous sommes impuissants à changer une grande partie de ce qui se passe.
Prenez le schiste, une roche sédimentaire au sein de laquelle le gaz naturel peut être piégé. Le gaz de schiste constitue une nouvelle source d’énergie extractible pour le monde post-industriel. Les pays qui ont d’importants gisements de schiste seront mieux placés dans la compétition entre États du 21e siècle, et ceux qui n’ont pas de tels dépôts seront défavorisés. Dans ce domaine, les idées compteront peu.
Stratfor, en l’occurrence, a étudié la question en profondeur. Voici ma propre analyse, influencée en partie par la recherche de Stratfor.
Voyons donc qui a du schiste et comment cela peut changer la géopolitique. Car l’avenir sera fortement influencé par ce qui se trouve sous terre.
 
Les USA, cela est avéré, ont de vastes gisements de gaz de schiste: au Texas, en Louisiane, au Dakota du Nord, en Pennsylvanie, dans l’Ohio, l’État de New York et ailleurs. L’USAmérique, indépendamment de la plupart des choix politiques qu’elle fait, est en passe de devenir un géant énergétique du 21e siècle. En particulier, la côte du Golfe, avec comme centre le Texas et la Louisiane, s’est engagée dans un  véritable boom du gaz de schiste du pétrole. Cette évolution fera de la Caraïbe une zone focale de l’hémisphère occidental sur le plan économique, ce qui sera favorisé par l’élargissement du canal de Panama en 2014. Dans le même temps, la coopération entre le Texas et le Mexique voisin va s’intensifier, comme le Mexique va devenir de plus en plus un marché pour le gaz de schiste, avec ses propres bassins de schiste exploités près de sa frontière nord.
Ce sont là, en partie, des nouvelles troublantes pour la Russie. La Russie est actuellement le géant énergétique de l’Europe, exportant du gaz naturel vers l’ouest en grandes quantités, ce qui fournit à Moscou un levier politique sur toute l’Europe centrale et de l’Est en particulier. Toutefois, les réserves de la Russie sont souvent dans certaines parties de la Sibérie qui sont difficiles et coûteuses à exploiter, même si la technologie d’extraction de la Russie, autrefois vieille, a été considérablement modernisée. Et la Russie pour le moment peut faire face à relativement peu de concurrence en Europe. Mais que faire si à l’avenir les USA étaient en mesure d’exporter du gaz de schiste vers l’ Europe à un prix compétitif?
Les USA ont encore peu de capacités d’exportation de gaz de schiste en Europe. Ils seraient obligés de construire de nouvelles installations de liquéfaction pour le faire, en d’autres termes, il faudrait édifier des usines sur le golfe du Mexique qui liquéfient le gaz afin qu’il puisse être transporté par bateau à travers l’Atlantique, des installations de regazéification le reconvertiraient en gaz en Europe. Cela est faisable avec de l’investissement en capital, de l’expertise et une législation favorable. Les pays qui construiront de telles installations auront plus d’options énergétiques, pour exporter ou pour importer, quel que soit le cas. Alors imaginez un avenir dans lequel les USA exporteraient du gaz de schiste liquéfié vers l’Europe, réduisant la dépendance des pays européens vis-à-vis des sources d’énergie russe. La géopolitique de l’Europe pourrait changer quelque peu. Le gaz naturel pourrait devenir pour la Russie un outil moins politique et plus purement économique (même si un tel changement non-négligeable exigerait d’importantes exportations de gaz de schiste de l’Amérique du Nord vers l’Europe).
Moins de dépendance envers la Russie permettrait à la vision d’une Europe centrale et orientale véritablement indépendante et culturellement dynamique de pleinement prospérer – un idéal des intellectuels de la région depuis des siècles, même si les idées, dans ce cas, auraient peu de choses à voir là-dedans.
Cela pourrait être particulièrement pertinent pour la Pologne. Car la Pologne peut avoir d’importants gisements de gaz de schiste. Si les gisements polonais de schiste s’avéraient être les plus importants d’Europe (un très gros «si»), la Pologne pourrait devenir un producteur d’énergie à part entière, ce qui ferait de ce plat pays sans défenses naturelles, à l’est et à l’ouest – annihilé par l’Allemagne et l’Union soviétique au 20e siècle – un État-pivot ou une puissance moyenne au 21e siècle. Les USA, à leur tour, quelque peu libérés du pétrole du Moyen-Orient grâce à leurs propres sources d’énergie (y compris les gisements de gaz naturel), pourraient se concentrer sur le renforcement de la Pologne comme une puissance amie, tout en perdant une grande partie de leur fort intérêt pour l’Arabie Saoudite; Certes, les immenses gisements de pétrole et de gaz naturel dans la péninsule arabique, l’Irak et l’Iran maintiendront le Moyen-Orient comme grand exportateur d’énergie pour encore des décennies. Mais la révolution du gaz de schiste va compliquer l’approvisionnement et la répartition des hydrocarbures de la planète, de sorte que le Moyen-Orient pourra perdre une partie de sa primauté.
Il s’avère que l’Australie a également d’importantes réserves de gaz naturel, récemment découvertes, ce qui, avec des installations de liquéfaction, pourrait la transformer en un des principaux pays exportateurs d’énergie principale vers l’Asie orientale, en supposant que l’Australie réduise considérablement ses coûts de production (ce qui peut s’avérer très difficile à faire). Parce que l’Australie a déjà commencé à émerger comme l’allié militaire le plus fiable des USA dans l’anglosphère [resic, NdT], l’alliance de ces deux grands producteurs d’énergie de l’avenir pourrait cimenter encore plus l’influence occidentale en Asie. Les USA et l’Australie se partageraient le monde : tant bien que mal, bien sûr. En effet, si l’exploitation du gaz naturel non-conventionnel a quelque chose à y voir, le soi-disant monde post-usaméricain serait tout sauf cela.
L’émergence géopolitique du Canada – encore une fois, grâce au gaz naturel et au pétrole – pourrait amplifier cette tendance. Le Canada possède d’immenses gisements de gaz naturel en Alberta, qui pourrait éventuellement être transporté par des futurs gazoducs à venir vers la Colombie-Britannique, où, avec les installations de liquéfaction, il pourrait ensuite être exporté vers l’Asie orientale. Pendant ce temps, l’est du Canada pourrait bénéficier de nouveaux gisements de gaz de schiste qui sous la frontière se prolongent dans le nord des USA. Ainsi, des nouvelles découvertes de sources d’énergie lieraient plus étroitement les deux pays nord-américains, alors même que l’Amérique du Nord et l’Australie seront devenus plus puissants sur la scène mondiale.
La Chine a également d’importants gisements de gaz de schiste dans ses provinces intérieures. Parce que Pékin est grevé par relativement peu de règlementations, le régime pourrait acquérir les terres et construire les infrastructures nécessaires à son exploitation. Cela allégerait un peu la crise énergétique de la Chine et aider la stratégie de Pékin pour compenser le déclin de son modèle économique orienté vers le littoral en stimulant le développement des terres intérieures.
Les pays qui pourraient éventuellement souffrir à cause d’une révolution du gaz de schiste seraient les pays enclavés, producteurs de pétrole et politiquement instables comme le Tchad, le Soudan et le Sud-Soudan, dont les hydrocarbures pourraient perdre relativement en valeur à mesure que ces autres sources d’énergie seront exploitées. La Chine, en particulier, pourrait à l’avenir se désintéresser des gisements d’énergie dans ces  pays de bas de gamme [reresic, NdT] et à haut risque si le gaz de schiste qu’elle recèle se met à gicler en abondance.
De manière générale, l’arrivée du gaz de schiste ne peut qu’accentuer l’importance de la géographie. Quels pays ont du schiste dans leur sous-sol et lesquels n’en ont pas permettra de déterminer les relations de pouvoir. Et comme le gaz de schiste peut être transporté à travers les océans sous forme liquide, les États ayant des côtes auront l’avantage. Le monde deviendra plus petit en raison de la technologie de l’extraction du gaz non conventionnel, mais cela ne fait qu’accroître le caractère précieux de la géographie, plutôt que de le  diminuer.

Note du traducteur : ayant peu de choses en commun avec Monsieur Kaplan, je ne partage évidemment pas ses présupposés, ancrés dans l’idéologie usaméricaine de la « Destinée manifeste de l’Amérique », pas plus que je ne crois à une « fatalité géographique ». Le but de cette traduction est d’alimenter la réflexion de tous les citoyens francophones qui se battent dans le monde contre la malédiction du gaz de schiste en leur fournissant des éléments de compréhension des stratégies fumantes (et fumeuses) « d’en haut » à l’œuvre.


Robert D. Kaplan

Traduit par  Fausto Giudice
Merci à Tlaxcala
Source: http://tinyurl.com/a5hjvt4

Sinofobia, la Siria e la “sinistra degenerata”

Avril-2011-Chine-Russie_galleryphoto_paysage_std.jpg

Sinofobia, la Siria e la “sinistra degenerata”

Ex: http://aurorasito.wordpress.com/

La sinofobia e la “sinistra degenerata”
Vi è una sezione incredibilmente piccola della sinistra degli Stati Uniti e dell’Europa occidentale, che sostiene la Cina come paese socialista (Workers World Party, Freedom Road Socialist Organization e il Party for Socialism and Liberation sono i tre gruppi marxisti più noti). Vi è una sezione leggermente più grande, della sinistra, che ha una visione ambivalente della Cina e dell’influenza cinese, inclusi ma non limitati al revisionista  Partito Comunista USA e il rifondatore Committee for Correspondence on Democracy and Socialism. Tuttavia, la maggior parte della sinistra degli Stati Uniti ha una visione del tutto negativa della Cina. Gruppi come International Socialist Organization (ISO) e l’International Marxist Tendency condividono la stessa visione della Cina del Wall Street Journal (WSJ) e dell’Economist, che la trattano da paese a capitalismo di stato. Inoltre, di norma l’ISO arriva oltre equiparando la Cina a una potenza imperialista uguale agli Stati Uniti. Anche la Segretaria di Stato Hillary Clinton potrebbe trovare un terreno comune con questa posizione, dato il suo commento in un vertice in Tanzania, lo scorso anno, secondo cui la Cina persegue una politica di “nuovo colonialismo” in Africa. Clinton ha fatto questi commenti senza un pizzico di ironia, così come non vi è alcuna ironia in “Record dell’imperialismo della Cina“, un articolo apparso sul Socialist Worker del 2009. Questo è ovviamente un parere condiviso da The North Star, che chiama la Cina “elemento di sostegno essenziale, forse il supporto essenziale, al dominio capitalista internazionale“. (2) Ciò è un importante punto di partenza per comprendere le basi teoriche della “sinistra degenerata” di cui The North Star fa parte.
Significativamente, nell’ultimo pezzo di Binh non vi è alcuna menzione della deterrenza militare o politica fornita da Cina e Russia sulla Siria. Nel pezzo originale, difendendo l’intervento della NATO in Libia e Siria, Binh fa menzione dell’opposizione della Cina e della Russia all’intervento in stile Libia, dicendo: “Paradossalmente, la vittoriosa campagna della NATO in Libia ha reso una futura campagna USA/NATO in Siria meno probabile. Russia e Cina sono ora determinate a bloccare qualsiasi tentativo di applicare il modello libico in Siria al Consiglio di sicurezza, e l’amministrazione Obama non è disposta a sfidarle avviando un’azione militare unilaterale in stile Bush, per il momento.” Cinque mesi più tardi, il ruolo di Cina e Russia non merita neanche una menzione, anche se Binh ridicolizza la sinistra anti-imperialista che risponde a nuovi segni di aggressione. Al contrario, la spiegazione della riluttanza di Washington ad intervenire direttamente per conto dei ribelli, si riduce a tre punti principali: (1) Washington non ha le truppe necessarie per invadere e occupare la Siria, (2) il Senato degli Stati Uniti limita la capacità di Obama di lanciare una no-fly zone, e (3) gli Stati Uniti fondamentalmente non vogliono vedere rovesciato Assad, perché la ribellione è pro-palestinese e i palestinesi sostengono la ribellione.

Il ruolo della Cina e della Russia come contrappesi all’imperialismo
Cominciamo con il secondo argomento sulla mancanza di sostegno politico interno, al Senato degli Stati Uniti, a una no-fly zone. L’argomento di Binh è risibile dato che Stati Uniti, Francia, e le altre potenze imperialiste hanno già spinto per una no-fly zone attraverso le Nazioni Unite, come hanno fatto un anno fa, per lanciare l’assalto alla Libia, a giugno. Se avessero affrontato le stesse astensioni di Cina e Russia, come è successo con la no-fly zone in Libia, non vi è motivo di ritenere che l’intervento militare non si sarebbe già verificato. Tuttavia, la Cina e la Russia hanno, infatti, posto il veto al Consiglio di sicurezza dell’ONU verso la no-fly zone, riducendo notevolmente la percezione  di un consenso internazionale verso le operazioni militari straniere in Siria.
Ad agosto, il Ministro degli Esteri russo Sergej Lavrov, “ha avvertito l’occidente a non intraprendere azioni unilaterali contro la Siria, affermando che la Russia e la Cina sono d’accordo che violazioni del diritto internazionale e della Carta delle Nazioni Unite, vanno vietate.” (3) Sia la Cina che la Russia continuano a supportare la Siria e a spezzare le sanzioni dell’occidente al governo di Assad, con la Russia che si fa avanti aiutando effettivamente il governo siriano nel conflitto. Sia la Cina che la Russia continuano a chiedere una soluzione politica della crisi siriana, e sconfessano esplicitamente la strategia dell’esercito libero siriano di prendere il potere attraverso la guerra. E sia la Cina che la Russia si sono opposte all’escalation degli Stati Uniti, tra cui il recente collocamento di missili Patriot sul confine turco-siriano.
La Cina e la Russia risponderebbero militarmente se l’occidente intervenisse unilateralmente in Siria? E’ difficile dirlo, anche se la Russia è molto più pronta a lanciare un contrattacco per difendere il governo di Assad. Il punto più saliente è che la Cina e la Russia hanno esercitato la loro influenza in contrappeso all’imperialismo occidentale, riguardo la Siria. Le potenze imperialiste occidentali possono ancora intervenire militarmente in Siria, ma vi assicuro che uno dei più grandi ostacoli che li ha tenuti a bada, finora, sono la Cina e la Russia. Che cosa dovremmo pensare dell’astensione della Cina e della Russia al voto per la no-fly zone in Libia, alle Nazioni Unite nel 2011, che ha facilitato il barbaro assalto della NATO contro il popolo libico e la caduta di Muammar Gheddafi? Ritengo che sia la Cina che la Russia la ritengano  un fallimento; un passivo ‘rimorso del compratore’. Martin Beckford del Telegraph ha segnalato questo, “nelle prime settimane dell’attacco della NATO: la Cina, che affronta spesso critiche per la soppressione dei propri movimenti democratici interni, ha detto che “deplora” l’azione militare e rispetta la sovranità della Libia. Un comunicato del Ministero degli Esteri ha dichiarato: “La Cina ha preso atto degli ultimi sviluppi in Libia, ed esprime rammarico per gli attacchi militari contro la Libia. Speriamo che la Libia sia in grado di ripristinare la stabilità nel più breve tempo possibile ed evitare ulteriori vittime civili, a causa dell’escalation del conflitto armato”, ha aggiunto.” (4) La reazione della Russia è stata simile.
La Cina ha raramente usato il suo potere di veto al Consiglio di Sicurezza, e la Russia post-1991 ha seguito questa strada e, nonostante ciò, entrambe hanno supportato in silenzio nazioni indipendenti come la Siria. Tuttavia, l’entità e la ferocia dell’assalto alla Libia ha spinto il Partito Comunista Cinese (PCC) a cambiare posizione, riassumendo la sua inazione come un fallimento di cui “rammaricarsi”.

Scemo e più scemo: la sinofobia e il cinismo fuori luogo della sinistra degenerata
Binh e quelli del The North Star saranno pronti a sottolineare gli interessi  commerciali in Siria di Cina e Russia, insieme alla loro stretta relazione economica con l’Iran. Yusef Khalil dell’ISO, ha descritto il veto della Cina e della Russia a una no-fly zone sulla Siria, come “una [mossa] per proteggere i propri interessi imperialisti nella regione.” (5) La questione della Russia è un argomento altrettanto importante, ma la dovremo riservare per un’altra volta. Certo, la Cina è partner commerciale della Siria e il più grande titolare estero nella partecipazione al petrolio siriano. (6) Dopo l’embargo paralizzante fissato dall’Occidente, la Cina ha continuato ad acquistare petrolio siriano, minando gravemente il successo della ‘guerra delle sanzioni’. (6) Tuttavia, questo inevitabile contro-argomento è difettoso e ridicolo come l’intera premessa secondo cui la Cina sia un paese imperialista. Adel al-Toraifi, capo- redattore di al-Majalla News, dipana gli argomenti di tutti coloro che sostengono che la posizione della Cina sulla Siria sia basata su considerazioni economiche: “…La Cina ha avuto rapporti commerciali con la Siria, e una forte cooperazione economica con il regime di Bashar al-Assad dal 2001, dopo che entrambe le parti hanno firmato un accordo di cooperazione economica e tecnica, il che significa che la Cina è il terzo più importante partner commerciale della Siria. Tuttavia, il volume degli scambi commerciali tra i due paesi, pari a 2,2 miliardi di dollari nel 2010, è nulla in confronto allo scambio commerciale tra la Cina e gli Stati del Golfo, che supera i 90 miliardi di dollari all’anno. Quindi la Cina non è troppo preoccupata per la perdita della Siria come partner economico, ma il problema non è la perdita di utili o di affari, in particolare gli interessi cinesi sono protetti opponendosi alle mosse statunitense ed europea per promuovere un cambiamento di regime nel Medio Oriente.” (7)
Sostenendo che la Cina, un paese che in linea di massima non ha esercitato il suo potere di veto al Consiglio di Sicurezza, improvvisamente segua un capriccio e sostenga un partner commerciale minore come la Siria, sfida la logica. Solo una analisi cruda dei numeri di base, rivela che la Cina aveva oltre 20 miliardi di investimenti nella Libia del governo di Gheddafi, quasi dieci volte l’ammontare degli investimenti in Siria. (8) Il petrolio è un fattore determinante nella diversa linea  della Cina sulla Siria, rispetto la Libia? Ma neanche ci si avvicina. La Siria è un piccolo  produttore di petrolio, per gli standard del Medio Oriente, meno dell’1% delle esportazioni di petrolio siriane va in Cina (meno di 4.000 barili al giorno). (9) La Cina ha importato più di 15000 barili di petrolio libico al giorno con Gheddafi, ovvero circa 37,5 volte la quantità importata dalla Siria. (10)
Potremmo continuare a svelare l’argomento dell’interesse economico della Cina attraverso altri confronti economici. Per il bene del lettore, però, andiamo al sodo: la Cina ha molto meno motivi di partecipare alla difesa della Siria dalle aggressioni occidentali, di quanto abbia fatto con la Libia, ma le due domande hanno suscitato risposte diverse. La sinistra degenerata e la destra degli Stati Uniti condividono un cinismo comune verso le azioni cinesi negli affari mondiali. Tuttavia, la destra usa cinicamente la sinofobia come una tattica di pura propaganda volta a suscitare il nativismo negli Stati Uniti. La sinistra degenerata, d’altra parte, sembra davvero credere a questa farsa, ripetendo le stesse bugie a danno del movimento mondiale anti-imperialista.

La sinofobia della sinistra degenerata la spinge a saltare nel neo-conservatorismo
La politica estera della Cina è un eco lontano dal supporto critico dell’Unione Sovietica alle lotte di liberazione nazionale in tutto il mondo. In realtà, è importante per gli anti-imperialisti notare e criticare gli errori di politica estera commessi da Pechino, durante il conflitto cino-sovietico, che fin troppi gruppi statunitensi del nuovo movimento comunista hanno abbracciato acriticamente. Tuttavia, la sinistra degenerata che paragona la Cina a un interessato concorrente mondiale imperialista degli Stati Uniti, ha trascurato  totalmente le effettive dinamiche in gioco.
Poiché la maggior parte della sinistra occidentale vede nel commercio globale solo un affare diretto da multinazionali, vede il ruolo della Cina nel mercato mondiale come parte della stessa macchina imperialista, contro cui protesta nei propri paesi. Un elemento di opportunismo politico gioca in questa analisi, anche se si considerano le fiammate sinofobe palesemente alimentate da molti sindacati degli Stati Uniti. La sinistra degenerata ha un atteggiamento cinico nei confronti della Cina, anche quando fa qualcosa di incredibilmente lodevole come porre il veto alla risoluzione per la no-fly zone, derivante principalmente dal suo abbraccio della propaganda sinofoba. The North Star, insieme ad altri blog come Politics in the Zeroes, continuano a tacciare la Cina per il “massacro” di Piazza Tiananmen, dicendo che negli USA non sarebbe accaduto. (11) Naturalmente la Cina è sempre falsamente indicata quale potenza imperialista, per il suo rapporto con il Tibet, nonostante gli interessi feudali e imperialisti che alimentano il movimento Free Tibet. (12)
Con tutte le sue contraddizioni, la Cina rimane un paese socialista. Le leve fondamentali dell’economia sono ancora controllate dallo Stato, che è controllato solo dal partito comunista ed è orientato verso gli operai e i contadini. Un settore capitalista si è sviluppato in Cina, dalle riforme di Deng Xiaoping che rispecchiavano la nuova politica economica di Lenin, ma questo settore è del tutto dipendente dallo stato socialista. E anche se la Cina non è più un fautore verbale della rivoluzione mondiale, molti definirebbero questo revisionismo, la sua linea sulla questione siriana dimostra l’impegno costante del PCC nell’anti-imperialismo e nello sviluppo indipendente. Respingendo la Cina e tutta l’esperienza socialista del 20° secolo, la sinistra degenerata accetta già le premesse di base dell’elite di destra e borghese degli Stati Uniti. Naturalmente non si ferma solo alla Cina.
Se si respinge la Cina quale capitalismo di stato, o anche come stato imperialista, allora si deve andare oltre, rifiutando gli stati nazionalisti borghesi, come il governo di Assad in Siria o il governo di Gheddafi in Libia. Ogni tentativo di sostenere contro l’aggressione occidentale questi governi, da parte della Cina, o anche la Russia, viene visto come un’azione inter-imperialista, secondo la sinistra degenerata. Con ciò, i cosiddetti marxisti dei vari gruppi possono rispolverare Lenin, citando fuori contesto alcune sue denunce della Seconda Internazionale, e riprendendole oggi. Alcuni, come Binh, saltano Lenin e arrivano a Malcolm X, stracciando “con ogni mezzo necessario” in modo così grossolanamente fuori contesto, usando uno dei leader più rivoluzionari della liberazione nazionale, per giustificare lo stesso imperialismo contro ha combattuto.
Tutti si compiacciono nella loro soddisfazione di opporsi alla tirannia, nemmeno più il capitalismo, ma il concetto metafisico della tirannia, per conto di un immaginario movimento dei lavoratori ‘dal basso’. Questo ultimo punto, riguardo la semplicistica e completamente anti-dialettica visione del mondo della sinistra degenerata, è molto importante per capire il suo rapporto con il neo-conservatorismo. Perché la Siria è uno stato borghese, con una economia capitalistica, il degenerato vede il governo di Assad e le sue azioni nel vuoto politico. Non vi è alcuna comprensione dialettica delle contraddizioni primarie e secondarie, che rivelano che la lotta delle nazioni oppresse contro le nazioni che opprimono sono la contraddizione principale che affronta il popolo siriano. Invece, Assad è visto dalla sinistra degenerata allo stesso modo con cui Saddam (Hussein) era visto dall’amministrazione Bush: un tiranno che nega la libertà e la democrazia alla propria gente. Secondo questa visione del mondo, Assad non può essere progressista in qualsiasi contesto, perché guida uno stato borghese. Non importa che sia un nazionalista in opposizione all’imperialismo occidentale! Non importa che l’economia siriana sia ancora in gran parte controllata dallo Stato! Non importa che sostenga le lotte di liberazione nazionale in Palestina e in Libano! Opprime il suo popolo; una frase particolarmente condiscendente verso qualsiasi cosa che possa far parlare di sé la gente. E naturalmente non c’è discussione o differenziazione verso i popoli colpiti dalla repressione dello stato siriano (collaboratori e simpatizzanti dell’imperialismo, terroristi).
La Cina è anche uno dei fattori in questa visione tautologica del mondo. Per il degenerato di sinistra, la solidarietà internazionale da uno Stato, ogni Stato, è categoricamente impossibile, perché ritiene che più o meno tutti gli Stati siano capitalisti. Si consideri la tautologia qui all’opera: quando la Cina vieta una risoluzione sulla no-fly zone, è una tirannia che supporta una tirannia. Quando la Cina non vieta la risoluzione sulla no-fly zone in Libia, fornisce un “supporto essenziale, forse il supporto essenziale, al dominio capitalista internazionale.” (2) Quando la Russia posiziona delle navi per compensare i missili Patriot degli Stati Uniti in Turchia, è una potenza imperialista che salvaguarda i suoi interessi strategici e commerciali. Se la Russia non si oppone all’intervento occidentale in Libia, è un partner silenzioso del progetto imperialista. … O forse dobbiamo affrontare la Cina, e la Russia, dialetticamente considerando il loro ruolo in relazione all’imperialismo in un determinato momento della storia!
E’ una sorpresa che molti trotzkisti del 20° secolo, che hanno costruito le loro misere carriere politiche “denunciando tutte le istanze del socialismo come capitalismo di Stato, siano diventati dei neo-conservatori nell’era Reagan?* Cominciamo a capire il caso vergognoso di Christopher Hitchens, guerrafondaio sull’Iraq, quando ci rendiamo conto del suo odio per tutti i paesi socialisti esistenti, che vede come potenze capitaliste e imperialiste, non migliori rispetto agli Stati Uniti.

La Siria, la Cina, gli Stati Uniti e la sinistra
L’intervento militare in Siria sembra più probabile ogni giorno. Tragicamente, la risposta della sinistra degli Stati Uniti sembra ridursi sempre più ad ogni guerra o azione militare lanciata dall’amministrazione Obama. Con i suoi importanti legami economici con gli Stati Uniti e il mercato mondiale, la Cina potrebbe assumere un ruolo più attivo facendo pressione economica sulle potenze imperialiste, affinché non intervengano. In definitiva se la NATO è stata dissuasa da un intervento in stile Libia, sulla questione delle armi chimiche, la presenza militare russa nel Golfo avrà probabilmente più a che fare con ciò. Il punto più saliente è che la sinistra degenerata continua a fiancheggiare le potenze imperialiste, a parole (The North Star) o con i fatti (ISO). La sinistra degli Stati Uniti deve scartare queste teorie fallite e abbracciare l’anti-imperialismo, se spera di costruire una resistenza militante a questi attacchi criminali, un anti-imperialismo che invii un messaggio unificato di supporto ad Assad e all’autodeterminazione siriana, in questo periodo di crisi, come abbiamo scritto lo scorso fine settimana.
Tuttavia, la sinofobia della sinistra degenerata continua a perseguitare i movimenti degli Stati Uniti, impossibilitati a distinguere l’amico dal nemico. Anche la russofobia, un argomento da affrontare un’altra volta, alimenta una visione semplicistica del mondo, aliena dalla teoria leninista dell’imperialismo. In realtà capitalista, la Russia non è ancora una potenza imperialista e, soprattutto, fa da contrappeso all’imperialismo insieme alla Cina. Il coinvolgimento sia della Cina che della Russia nella crisi in Siria ha diverse contraddizioni, ma gli anti-imperialisti riconoscerebbero che questi due paesi hanno reso la sottomissione del popolo siriano al capitale finanziario occidentale più difficile. Né la Cina né la Russia sono i leader del movimento mondiale anti-imperialista. Questa distinzione appartiene alla lotta delle masse  per l’autodeterminazione e la rivoluzione in Colombia, India, Palestina, Filippine, e in tutto il mondo. Ma la sinistra degli Stati Uniti deve riconoscere che la Cina è un amico, non un nemico, del movimento anti-imperialista, e inizierà a vedere questioni come la Siria molto più chiaramente.

Return to the Source ha difeso l’orientamento socialista della Cina e il suo ruolo nel commercio mondiale, e chi è interessato a un esame più approfondito deve fare riferimento a Cina e il socialismo di mercato: Una questione di Stato e rivoluzione.
* In nessun modo questa affermazione dovrebbe essere preso come un atto di accusa a tutti i gruppi che professano il patrimonio ideologico di Lev Trotzkij. Per quanto imperfetto, come noi crediamo, sulla linee e la strategie di organizzazione, molti di questi gruppi, come il Socialist Equality Party, hanno perlopiù confermato una posizione anti-imperialista sulla Siria.

Note
(1) Pham Binh, The North Star, ““Red Line” or Empty Threat? How the Left Gasses Itself on #Syria”, 6 dicembre 2012
(2) Gabriel Levy, The North Star, “The Trouble With Economic Growth”, 2 ottobre 2012
(3) Reuters, “Russia, China warn West against Syria intervention”, 21 agosto 2012
(4) Martin Beckford, The Telegraph, “Libya attacks criticised by Arab League, China, Russia and India”,  21 marzo 2011
(5) Yusef Khalil, Socialist Worker, “A Turning Point in Syria”, 31 maggio 2012
(6) Joel Wuthnow, The National Interest, “Why China would intervene in Syria”, 16 luglio 2012
(7)Adel al-Toraifi, al-Majalla, “Does China truly support Bashar al-Assad?” 16 febbraio 2012
(8) Michael Kan, The African Business Journal, “China’s Investments in Libya
(9) Energy Information Administration, “Country Analysis Briefs: Syria”, Updated August 2011
(10) Deborah Brautigam, “China in Africa: The Real Story, “China’s Oil Imports From Libya”,  23 marzo 2011
(11) Malcolm Moore, The Telegraph, “Wikileaks: No Bloodshead Inside Tianamen Square, cables claim”, 4 giugno 2011
(12) Michael Parenti, “Friendly Feudalism: The Tibet Myth”, gennaio 2007

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

lundi, 07 janvier 2013

USA-Russie, de pire en pire, – et “démocratiquement”…

RussieUSA.jpg

USA-Russie, de pire en pire, – et “démocratiquement”…

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le 4 juillet 2009, nous citions longuement le professeur Stephen F. Cohen, de l’université de New York, sans aucun doute l’un des meilleurs spécialistes aux USA des relations entre son pays et la Russie. A cette époque (dans le texte cité), Cohen était très nettement pessimiste à propos de ces relations, mettant tous ses espoirs dans le comportement d’un Obama, selon la fameuse hypothèse de ce président devenant une sorte d’“American Gorbatchev”… («Cohen situe la seule chance d’un déblocage des relations USA-Russie dans le seul Obama, en l'appréciant comme un éventuel “hérétique” du système et en le comparant, bien entendu, à Gorbatchev. D’une façon très significative, et délibérée certes, il en appelle à une “nouvelle pensée” à Washington vis-à-vis de la Russie, en une référence évidente à l’expression employée par Gorbatchev durant la période des réformes en URSS.») Quatre plus tard ou presque, l’orientation des choses n’a certes pas changé et les choses ont très certainement empiré ; notamment, et bien qu’on l’ait longtemps attendu et espéré comme pour Godot, l’“American Gorbatchev” n’est pas venu.

Cohen estime que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis la fin de l’URSS, notamment après l’échange entre les deux parlements du vote de deux lois dirigées contre des citoyens des deux autres pays respectifs, selon des circonstances particulières. («The reality is that the partnership we need between Washington and Moscow to make the world safer for all of us has not existed since the Soviet Union ended. And we may be farther from it today as a result partially of this orphan act than we have been in 20 years.»)

(Les déclarations de Cohen sont recueillies par Russia Today, le 29 décembre 2012. La station de TV russe fait des efforts considérables au niveau du travail d’investigation de toutes les facettes de la crise du Système (crise américaniste), comme on peut le voir avec cette interview suivant celle d’ Oliver Stone et de Peter Kuznik, du 29 décembre 2012.)

En plus de situer l’actuel niveau des relations USA-Russie au plus bas, Cohen n’hésite pas à faire porter l’essentiel de la responsabilité de cette situation au côté US. C’est un point important, qui prolonge son analyse déjà citée, et qu’il avance même avec une certaine brutalité pour caractériser la période où l’on assista à une tentative de “relance”, ou reset, des relations. («When Obama and then President Medvedev entered into the reset, Moscow wanted certain things from Washington and Washington wanted certain things from Moscow. Without going into the detail Washington got everything from Moscow it wanted and Moscow got nothing.») Il s’ensuit sans véritable surprise que les relations sont effectivement, et jugées d’un point de vue objectif et sans mettre en cause la bonne volonté des deux présidents, absolument exécrables.

Russia Today: «After the US Senate passed the controversial [Magnitsky] bill, Russia accused Washington of engaging in ‘Cold War tactics’. Now that Moscow has retaliated, how would you describe the two countries' relations?»

Stephen Cohen: «Increasingly we are plunging into a new Cold War. But it’s not a surprise. The story of the orphans doesn’t begin with the Magnitsky Bill. Number of us in the United States have been warning since the 1990s – nearly 20 years – that unless Washington changed its policy, its kind of winner-take-all policy after the Cold War policy toward Moscow, that we would drift toward Cold War, not toward the partnership we all hoped for 20 years ago. […]

»A real honest, analytical approach by an American patriot – as I am – is that Washington bears a large part of responsibly because of the policies it pursued toward Moscow. And what we saw in the Russian Duma and in the Russian Higher House – the Federal Assembly – when virtually every deputy voted in favor of the ban on American adoption, which was just signed by Putin, is an outburst of pent-up of anti-American feeling in Moscow which has been caused not only, but in large measure by American policy.»

Il est intéressant d’apprendre que les spécialistes US de la Russie, y compris Cohen, ne s’attendaient pas à cette riposte (la loi sur les orphelins russes) de la Russie, après la loi votée par le Congrès. Ils s’attendaient à des mesures plus politiques et plus actives, prises par l’exécutif. Il s’agit là, on le remarquera, d’un réflexe de la Guerre froide (dont même Cohen est victime), où, face à la “démocratique” Amérique, l’URSS disposait d’un régime strict, où les assemblées n’avaient aucun rôle et ne représentaient rien, simples chambres d’enregistrement (quand on les consultait, ce qui était extrêmement rare), ce qui laissait toutes les décisions politiques (surtout politique extérieur) à la seule direction politique. On doit sans aucun doute désigner ce phénomène comme le point essentiel du tournant actuellement pris par les relations entre les USA et la Russie, et un tournant qui devrait satisfaire ceux qui réclament la “démocratisation” de la Russie, – qu'ils obtiendront, c'est absolument assuré, au prix d'un durcissement anti-bloc BAO de la Russie … Bien entendu, et avec juste raison, Cohen ne croit pas du tout au caractère accessoire, par rapport à d'éventuelles mesures plus politiques, de la mesure prise par les Russes à l'initiative de la seule Douma, et se trouve plutôt inquiet à cet égard ; il juge justement qu’il s’agit d’un enchaînement extrêmement inquiétant, entre deux Parlements qui seront évidemment très difficiles à convaincre et à regrouper, et qui auront absolument tendance à la surenchère et au patriotisme sans concession.

Russia Today: «How much is this dispute actually just political saber-rattling and how will it actually impact the children?»

Stephen Cohen: «There is an old Russian saying – “Words are also deeds.” A lot of people in Moscow and in Washington- when they passed the Magnitsky Act and now the ban on adoption in Moscow – may have though that they were just talking, showing off, playing grandstanding. But these words have consequences. They have backed, they have fueled this new Cold War atmosphere which is enveloping the relationship between our two countries. Each going to affect American relations with Russia regarding Afghanistan, regarding missile defense, regarding Syria, regarding Iran – these are very serious matters. The angrier people get, the more resentment people have on both sides, the worse is the situation.»

»For example, anti-Putin feeling in America is irrational, completely irrational. There has been a kind of demonization of Putin in America. Some of us tried to counter it by beginning a rational discourse about Putin as a leader. We are not pro-Putin, we just see him as a national leader who needs to be understood. But these events – the Magnitsky and the orphan act are going to make it impossible to have a discourse in America about Putin’s leadership in a way that would lead to any cooperation between Obama and Putin.»

Russia Today: «With the US and Russia exchanging tit-for-tat actions, what possible further moves can we expect?»

Stephen Cohen: «There was some surprise in America because our legislature does not think about the consequences of what it does. Many people thought that the Russian reaction to the Magnitsky Bill would be for Moscow to start selling its dollars, for example, and try to harm the American economy or perhaps that Moscow would reduce its cooperation with the United States in supplying NATO troops fighting in Afghanistan. So many people were surprised that the orphan issue became the retaliation.

»But there are two issues here that are interesting: In the beginning President Putin did not seem to favor the ban on American adoptions, but he signed the bill after it turned out that almost every member of this parliament favored it. It is also said that President Obama did not favor the Magnitsky Bill, but he signed it when it turned out that almost every member of Congress favored it. So it may be that we are exaggerating the power both of Putin and Obama.»

On retiendra deux champs généraux de remarques des déclarations de Cohen. Cela permet de mieux situer les éléments fondamentaux du débat, et d’envisager l’orientation que ce débat, que cet affrontement peut prendre.

• Cohen confirme le caractère irrationnel, complètement hors de tout contrôle de la raison, de l’attitude anti-russe, et surtout anti-Poutine du Congrès. C’est une de ces attitudes du Congrès (comme, par exemple, celles qui concernent Israël) qui est absolument incontrôlable et qui conduit à des législations catastrophiques par leurs effets. Ces effets ne sont aucunement envisagés par les législateurs, qui ne répondent dans ce cas, pour l’essentiel, qu’à leurs pulsions. (En effet, nous rejetons la thèse du rôle majeur sinon exclusif des lobbies. Les lobbies ont bien sûr leur rôle rationnel de pourvoyeur d’argent et de pression, mais ce rôle n’est nullement exclusif de comportements psychologiques personnels ou collectifs des parlementaires relevant de la pulsion en général paranoïaques et paroxystiques, que les lobbies justement alimentent indirectement et sans le chercher précisément (ils ne travaillent pas, eux, dans la finesse psychologique). Il s’agit alors, pour les parlementaires, pour dissimuler à leurs propres yeux le rôle vénal des lobbies ou au moins de le réduire, de donner à leur propre comportement une apparence d’engagement personnel répondant à une situation politique donnée. Bien entendu, ces “situations politiques données” étant en général du type paranoïaque et hystérique, la psychologie est à mesure ; du point de vue des relations avec la Russie, ex-URSS, les législateurs US ont été gâtés pour cette sorte de manœuvres et d’attitudes depuis les débuts de la guerre froide, avec les diverses campagnes paroxystiques, le Maccarthysme, la terreur d’une attaque nucléaire unilatérale soviétique, la subversion communiste, etc.) Bien entendu, l’intérêt de la remarque de Cohen est dans ceci qu’il admet implicitement que la Douma elle-même, réagissant face au Congrès, pourrait à son tour, et cette fois sans l’aide de lobbies mais simplement très fortement aiguillonnée par le comportement du Congrès et par son propre sentiment patriotique, adopter le même comportement que ce Congrès.

• Cohen confirme l’importance du Congrès (par rapport à Obama) mais aussi nous fait découvrir, ou confirmer, celle de la Douma par rapport à Poutine. Ce dernier point n’a en effet sans doute pas assez été mis en évidence, notamment parce qu’on a l’habitude de céder aux clichés sur un “régime dictatorial” au Kremlin . Ce n’est pas le cas. La Douma a un poids de plus en plus important et un poids qu’elle entend manifester de façon autonome, comme cela se fait dans les grandes démocraties majeures où le système législatif a une place de choix. A cet égard, elle fonctionne effectivement comme le Congrès et les deux systèmes tendant à se rejoindre, d’une façon étonnamment paradoxale pour ceux qui opposent les USA et la Russie comme on oppose l’archétype de la démocratie à celui de la dictature. (Ajoutons, comme cerise sur le gâteau qu'au niveau des pratiques électorales, on sait que les USA sont beaucoup plus suspects et beaucoup plus corrompus que la Russie.)

Ces divers points ont un probable effet politique. (Cet effet politique n’est pas nécessairement général mais concerne certainement les relations USA-Russie, domaine où la Douma s’est effectivement impliquée fortement et où le Congrès a l’attitude qu’on voit). Nous allons vers de plus en plus d’intransigeance de deux côtés, notamment parce que les matières impliquées sont extraordinairement émotionnelles (des Pussy Riot aux OGN russes subventionnées par les USA, nous sommes à l’heure du triomphe du système de la communication) ; notamment parce que le pouvoir est fragmenté et que les Parlements jouent un rôle grandissant (cas russe, surtout, comme nouveauté) ; notamment parce que le système de la communication qui est si puissant aujourd’hui joue un rôle fondamental dans ces occurrences-là de fonctionnement et d’affirmation de pouvoir. La situation des rapports des deux puissances risque donc de devenir encore plus délicate, encore plus fragile et vulnérable qu’elle n’était au temps de la Guerre froide. C’est bien entendu notre analyse.

dimanche, 06 janvier 2013

L’Afrique doit ressaisir son destin

Afrique-dans-la-litterature_1256.jpg

L’Afrique doit ressaisir son destin

par Pierre LE VIGAN

L’Afrique est indépendante depuis cinquante ans. Elle avait des atouts. Ils n’ont pas fructifié. Pourquoi ? C’est à cette question que répond Bernard Lugan dans Décoloniser l’Afrique. L’Afrique est pourtant « aidée ». Pourquoi les aides à l’Afrique ne servent-elles à rien ? Pourquoi même contribuent-elles à enfoncer l’Afrique dans la pauvreté ? Pour répondre à ces questions, il faut comprendre l’Afrique et la connaître. Il faut aussi décentrer son regard : le monde n’existe pas que du point de vue de l’Occident, des Lumières, de l’idéologie « droits-de-l’hommiste ». L’Afrique ne s’en sort pas sauf quelques pays (cf. Pierre Le Vigan, « L’Afrique et ses chances », dans Flash, octobre 2010). La croissance démographique y est de plus en plus rapide depuis un siècle (avec des écarts énormes entre par exemple la Tunisie qui a fait sa transition démographique et la Somalie avec sept enfants par femme) : cent millions d’habitants en 1900, deux cents millions en 1950, un milliard en 2009. Trop de déséquilibre entre la croissance des hommes et celle des richesses : depuis 1981, le P.I.B. par habitant a diminué de 15 %.

Si l’Afrique souffre, c’est moins de sous-développement que de mal-développement, voire d’une conception occidentale du développement. Pour le F.M.I. et la Banque mondiale, le développement, c’est d’abord le développement économique et la mesure de celui-ci, c’est d’abord l’entrée dans la mondialisation. Il faudrait, compte tenu de sa démographie, à l’Afrique une croissance moyenne de 7 % par an. Est-ce vraiment la solution ? À quel prix, notamment écologique, serait une telle marche folle en avant ? Et qui peut croire que c’est possible en Afrique ?

Voyons le fond des choses. On prétend faire sortir les Africains de la pauvreté, et on croît que les Africains sont « des Européens pauvres à la peau noire ». C’est mettre l’Afrique à l’envers montre Bernard Lugan. Il faut la remettre à l’endroit. Or cela ne consiste pas à commencer par le développement économique, encore moins par l’aide économique. Cela consiste à remettre la politique à sa place et la société en ordre. D’abord redonner son rôle à la politique : faire fructifier les différences et non les nier. Or le placage voulu par l’Occident d’une démocratie procédurale aboutit à une « démocratie » africaine ethno-mathématique, à savoir que c’est l’ethnie la plus nombreuse qui prend le pouvoir et en abuse. Le refus de prendre en compte les différences notamment ethniques aboutit ainsi à l’inverse du but recherché officiellement : à exacerber les conflits. Or l’Afrique a besoin de stabilité plus que de processus électoraux plaqués artificiellement, elle a besoin d’économies autocentrées plus que de dérégulation libérale, elle a besoin d’une maîtrise de sa démographie plus que d’encouragements à la demande de « réparations » et à la croyance en une aide toujours plus forte et toujours plus inadaptée de l’Occident. Bref, l’Afrique a besoin qu’on cesse de lui voiler la vérité : elle doit reprendre possession d’elle-même, elle doit cesser de se laisser infantiliser, elle doit cesser de prêter le flanc à des interventions pseudo-humanitaires, elle doit cesser de rêver à une émigration vers l’Europe et l’Amérique qui consiste à laisser fuir ses élites (au nom en France de l’immigration « choisie » – choisie ni par les Africains ni par le peuple français mais par le Capital), elle doit cesser de se faire néo-coloniser (et prendre ses terres) par les nouvelles puissances de l’Asie et achetée par les multinationales. En un mot, elle doit régler ses problèmes entre Africains.

Il est vrai que l’Occident a tout fait pour tromper l’Afrique sur elle-même. Par l’universalisme d’abord, par la repentance ensuite. « Croyant en l’homme citoyen du monde interchangeable, les universalistes veulent pouvoir appliquer partout les mêmes lois et les mêmes règles, tout n’étant selon eux qu’une question d’éducation » (on pourrait ajouter : sachant qu’il n’y a d’éducation qu’une conception possible qui est la conception occidentale). Au sein de l’Occident, la France représentait la variante extrême des Lumières. Comme elle avait proclamé à la face du monde « les droits de l’homme », elle avait le droit, et même le devoir, d’ « élever » vers elle, de transcender les peuples non-civilisés en civilisés, en humains, en Français, ces termes étant en somme synonymes. Qui ne voit que sous son apparente générosité cette position était d’une arrogance folle ? Le revers de cette politique c’est la dissolution de la France elle-même : si la France est « la patrie des droits de l’homme » — auto-définition emphatique de soi — comment peut-elle être plus concrètement et plus modestement, la patrie des Français – ce qui est somme toute tout ce qu’on lui demande ? C’est ce qui advint. La France ne se reconnut plus en elle-même. La France se volatilisa et « évapora en fraternité » (Victor Hugo).

C’est pourquoi chacun, les Africain tout comme les Européens, doit revenir au réel. « Les Africains ne sont pas inférieurs, ils sont autres » disait Lyautey. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas comme nous, mais « en retard », mais signifie qu’ils n’ont pas vocation à faire forcément comme nous avons fait mais à suivre et inventer leur propre chemin.

Pour compter sur elle-même, l’Afrique doit ne pas se raconter d’histoires sur son histoire. La traite négrière ? Elle n’aurait pas été possible sans être organisée par des Africains eux-mêmes. La colonisation ? Elle a fait du mal aux âmes, a créé des frontières artificielles, mais n’a pas pillé l’Afrique. Elle a coûté beaucoup plus cher aux puissances européennes colonisatrices qu’elle ne leur a rapporté, le cas le plus emblématique étant l’Algérie, véritable gouffre pour la France des années trente à 1962. Les obligations en tout genre, stratégiques, sanitaires et autres, des puissances colonisatrices, ce que Jacques Marseille appelait les « contraintes de souveraineté » ont ruiné et retardé tout particulièrement la France. La fixation sur le passé interdit en outre aux Africains de saisir les enjeux actuels : 25 % des terres agricoles africaines sont concernées ou déjà dévolues dans le cadre de projets d’acquisition, qui concernent essentiellement des puissances asiatiques (Chine, Corée). L’application rigide du principe « un homme, un vote » dans des États-nations largement artificiels aboutit à des explosions que la reconnaissance institutionnelle des ethnies et le fédéralisme pourrait au contraire prévenir.

Les ethnies n’ont pas été créées par les colonisateurs. Elles ne sont pas la projection fantasmée des Européens soucieux de conforter leur propre identité. Les clivages ethniques priment sur les clivages religieux (Lugan, p. 164). S’il est exact que les rapports de force entre ethnies ont été figés par la colonisation, c’est effectivement leur remise en mouvement qui explique les guerres inter-africaines, essentiellement inter-ethniques. Le seul reproche que l’on peut faire à Bernard Lugan, c’est sans doute de ne pas assez souligner les liens entre ethnies et position sociale (dominants ou dominés), ethnies et activité économique (éleveurs nomades, cultivateurs sédentaires, etc.). Des liens qu’il n’ignore nullement mais qui ne sont pas au centre de son analyse. En d’autres termes, les conflits ethniques ont aussi une dimension socio-économique. Mais ne se réduisent jamais à l’économie comme l’explique justement Bernard Lugan.

Pierre Le Vigan

• Bernard Lugan, Décoloniser l’Afrique, Paris, Ellipses, 203 p., 16 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2330

 

samedi, 05 janvier 2013

War of the Worlds

War of the Worlds

 

Jure Vujić's new book War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism ( Zagreb, Croatia )

On Thursday, December 20, 2012, the promotion of Jure Vujić's book War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism (with a foreword by Dr. Robert Steuckers) took place at the Cultural Information Centre in Zagreb. With the author the event was also attended by historian Toni Abramović and H.E. DSc Robert Markaryan, the Ambassador of the Russian Federation. The moderator was Petar Bujas.

To date, Jure Vujić has published the books Fragmenti geopolitičke misli (2004) and Intelektualni terorizam (2007) in Croatian and the book “ LA MODERNITÉ À L'ÉPREUVE DE L'IMAGE L'obsession visuelle de l'occident in French. This is the fourth book of the prominent Croatian political scientist and geopolitical expert.
In 1919, Sir Halford John Mackinder published the book on Democratic Ideals and Reality: A Study in the Politics of Reconstruction presenting the thesis statement about the heartland: the power that managed to control Eastern Europe would also dominate Euroasia, and whoever dominated Euroasia should rule the world.
The book 'War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism' is a true and the first synthesis in the Croatian language that elaborates on the idea of Euroasia or the heartland as the key geostrategic area in which opposed geopolitical and economic interests come to play. The author approached the subject as a topical metapolitical, philosophical and cultural conceptual matrix that represents a real alternative to Atlantism. The rivalry relation between Atlantism and Euroasianism is symbolically represented by the illustration of Behemoth, the mythical monster of the land, and sea monster Leviathan.


The Ambassador of the Russian Federation to the Republic of Croatia, His Excellency Robert Markaryan, conveyed to the audience the thought of Vladimir Putin that 'whoever has no feeling for the disintegration of the Soviet Union has no heart, and whoever believes it will come together again has no brain.' He also mentioned that Vujić's book was pioneer work in this area and a great scientific contribution to the development of Russian-Croatian relations.


Historian Toni Abramović noted that Europe and Russia are parts of one and the same body, the so-called Big Island or Euroasia. Croatia shares more than just its Slavic roots with Russia. Juraj Križanić (17th c.) played an important role in the creation of the  'Memorandum of Peter the Great'. Croatia is geographically and politically situated at the divide between two global interests, and its future should be perceived as identical to the future of Eurasia.

samedi, 22 décembre 2012

La grande Albanie : un projet américain contre le monde orthodoxe ?

La grande Albanie : un projet américain contre le monde orthodoxe ?

par Alexandre LATSA

Ex: http://french.ruvr.ru/

La grande Albanie : un projet américain contre le monde orthodoxe ? 

   

Le Premier ministre albanais Sali Berisha a prôné l’octroi de la nationalité albanaise à tous les Albanais, où qu’ils résident. Cette déclaration a été faite lors d’une visite de la ville de Vlora où l’indépendance de l’Etat Albanais a été prononcée, il y a juste 100 ans. A l’époque l’Albanie venait tout juste de se libérer du joug ottoman.

Cette déclaration fait suite a une autre déclaration, commune cette fois, que Sali Berisha avait fait avec son homologue Kosovar Hashim Thaçi il y a quelques semaines, promettant l'union de tous les Albanais. L’endroit était, il faut le dire bien choisi, puisque l’immense majorité des habitants du Kosovo y est aujourd’hui d’origine albanaise, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Lors de la guerre des Balkans en 1913, les serbes constituent encore la majorité de la population. En 1941, le Kosovo est rattaché à la Grande Albanie (déjà) sous protectorat fasciste italien. Après la guerre, le maréchal Tito interdira l’immigration albanaise car la Yougoslavie ne pouvait selon lui être forte qu’avec une Serbie la plus faible possible. En 1974, c’est du reste lui qui attribue au Kosovo le statut de province autonome, statut qui sera supprimé par Slobodan Milosevic en 1989, alors que les Serbes ne représentent déjà plus que 15 % de la population.

Lorsqu’en 2008 le Kosovo se déclare indépendant, prés d’une décennie après l’intervention militaire occidentale, peu de commentateurs mettent le doigt sur l’Albanité dominante de ce nouveau petit état. L’heure est au contraire à la fête pour ce peuple soi disant oppressé et qui accède enfin à la liberté. Au sein de la plupart des pays Occidentaux et de l’Union Européenne, la reconnaissance est instantanée, sans que ne se pose la question du traitement de la minorité serbe et de l’avenir qui lui était réservé, malgré le terrible précédent de 2004, lorsque les chrétiens avaient été victimes de pogroms, les églises brulées, et les droits humains les plus élémentaires bafoués. Il est vrai que l’Europe, pardon l’UE, avait à cette époque d’autres priorités : l’organisation essentielle d’une gaypride a Belgrade.

Il aura donc fallu seulement quatre ans pour que la farce de l’indépendance du Kosovo apparaisse enfin publiquement. Seulement quatre ans pour que le Premier ministre albanais donne raison aux nationalistes serbes qui ont eux toujours affirmé affronter non pas les Kosovars (les habitants de la région du Kosovo étant des serbes) mais bel et bien des Shqiptars, dans un nouvel épisode du conflit ancestral qui oppose depuis prés de 6 siècles dans les Balkans les Slaves orthodoxes aux fils de convertis de l’empire Ottoman. Le soutien occidental à la création du Kosovo et l’acharnement contre la Serbie peuvent sembler complètements inexplicables. Pourtant de 1991 à 2008, une seule et même logique a animé les stratèges américains: la destruction de la Serbie, afin que celle-ci soit la plus faible possible a l’avenir, au moment historique inévitable ou elle allait de nouveau se tourner vers la Russie. Bien sûr, il fallait dans le même temps une Russie également affaiblie au maximum. Si de 1991 à 2000 une guerre militaire et médiatique a été menée contre la Serbie de Milosevic en vue de son anéantissement, dans le même temps, c’est une guerre économique et morale qui était menée contre la Russie d’Eltsine. La croisade contre le monde communiste s’est transformée en croisade contre le monde orthodoxe, et contre son centre névralgique et politique le plus souverain : la Russie. Le théoricien du containment russe en Eurasie, Zbigniew Brezinski, affirmait lui-même en 2007 que: « Le principal ennemi de l’Amérique était désormais l’église orthodoxe russe». La création de la grande Albanie peut sans doute être vue dans ce sens historique et géostratégique. Elle est une nouvelle allumette jetée, une allumette qui pourrait créer une étincelle et déclencher un nouvel incendie dans le brasier balkanique. Cet incendie aurait pour conséquence d’affaiblir un peu plus l’Europe, mais aussi de déstabiliser un peu plus le monde orthodoxe (Macédoine, Grèce, Monténégro, Serbie…) et de freiner son rapprochement avec la Russie. Par ricochet, c’est donc l’influence russe en Europe de l’Est qui serait remise en cause, et donc son rapprochement avec l’Europe de l’Ouest. Ce faisant, l’Amérique aurait atteint une nouvelle fois son objectif essentiel : éviter un rapprochement continental et européen entre les mondes catholiques et orthodoxes.

Meyssan: „Die syrischen Terroristen wurden von der UCK im Kosovo ausgebildet“

Meyssan: „Die syrischen Terroristen wurden von der UCK im Kosovo ausgebildet“

Interview mit dem serbischen Magazin Geopolitika

 

http://www.voltairenet.org/article176872.html

Thierry Meyssan beantwortet Fragen der serbischen Zeitschrift Geopolitika. Er kommt zurück auf seine Interpretation der Ereignisse vom 11. September, auf die Ereignisse von Syrien und die aktuelle Lage in Serbien.

Voltaire Netzwerk | Belgrad (Serbien) | 7. Dezember 2012

Geopolitika : Herr Meyssan, Sie haben Weltruhm erworben, als Sie das Buch L’Effroyable imposture veröffentlichten, das die offizielle Version von den amerikanischen Behörden über den Terroranschlag vom 11. September 2001 in Frage stellte. Ihr Buch ermutigte andere Intellektuelle ihre Zweifel über dieses tragische Ereignis zum Ausdruck zu bringen. Könnten Sie unseren Lesern kurz sagen, was tatsächlich an diesem 11. September passiert ist, was im Gebäude des Pentagons einschlug oder explodierte: war es ein Flugzeug oder etwas anderes? Was passierte mit den Flugzeugen, die in den Zwillingstürmen einschlugen, vor allem was mit dem dritten Gebäude neben diesen Türmen geschah? Was ist der tiefere Zusammenhang dieses Angriffs, der globale Auswirkungen hatte, und die Welt verändert hat?

Thierry Meyssan:Es ist erstaunlich, dass die Weltpresse die offizielle Version weitergeleitet hat, einerseits weil sie absurd ist, andererseits weil sie nicht in der Lage ist, manche der Ereignisse zu erklären.

Die Idee, dass ein in einer Höhle in Afghanistan hausender Fanatiker und etwa zwanzig mit Teppichmessern ausgestatteten Personen das World Trade Center zerstören und in das Pentagon einschlagen hätten können, bevor die weltweit mächtigste Armee Zeit hätte zu reagieren, ist nicht einmal eines Trickfilms würdig. Aber je grotesker die Geschichte, desto weniger stellen die westlichen Journalisten Fragen.

Andererseits spiegelt die offizielle Version weder die Börsenspekulation auf die betroffenen Unternehmen wieder, die Opfer dieser Angriffe wurden, noch das Feuer des Anhangs des Weißen Hauses, noch den Zusammenbruch des dritten Turms des World Trade Center am Nachmittag. So viele Ereignisse, die im Abschlussbericht der Präsidenten Kommission nicht einmal erwähnt werden.

Grundsätzlich spricht man nie von dem einzig Wichtigen dieses Tages: nach dem Anschlag auf das World Trade Center wurde der Regierungsplan der Kontinuität (COG) gesetzeswidrig aktiviert. Es gibt ein Verfahren im Falle eines nuklearen Krieges. Falls man die Vernichtung der zivilen Behörden konstatiert, übernimmt eine alternative Militärregierung das Ruder. Um 10h30 wurde dieser Plan aktiviert, obwohl die zivilen Behörden noch immer in Kapazität waren, ihre Verantwortung auszuüben. Die Macht kam in die Hände des Militärs, das sie erst um 16 h30 den Zivilisten zurückgab. Während dieser Zeit gingen Kommandos fast alle Mitglieder des Kongresses und Mitglieder der Regierung einholen, um sie zur Gewährleistung der Sicherheit in Antiatom-Notunterkünften unterzubringen. Es gab daher einen Militärputsch von ein paar Stunden, nur für eine Zeitspanne, die die Putschisten benötigten, um ihre politische Linie aufzuerlegen: Notfalls Zustand im Inland und globalen Imperialismus im Ausland.

Am 13. September wurde der Patriot Act im Senat vorgelegt. Dies ist kein Gesetz, sondern ein dicker Anti-Terror-Code, dessen Verfassung in den vergangenen zwei bis drei Jahren im geheimen durchgeführt wurde. Am 15. September billigte Präsident Bush den Plan der Welt-”Matrix” zur Schaffung eines umfassenden Systems von Entführung, geheimen Gefängnissen, Folter und Mord. In dieser selben Sitzung billigte er einen Plan für die aufeinanderfolgenden Angriffe auf Afghanistan, Irak, Libanon, Libyen, Syrien, Somalia, Sudan und auf den Iran. Sie können sehen, dass die Hälfte des Programms bereits erledigt ist.

 

Diese Attentate, dieser Staatsstreich und die folgenden Verbrechen, wurden durch den tiefen Staat (in dem Sinne, in dem dieser Begriff verwendet wird, um die geheime militärische Macht in der Türkei und Algerien zu beschreiben) organisiert. Diese Ereignisse wurden von einer sehr geschlossenen Gruppe entworfen: die Straussianer, d. h. die Anhänger des Philosophen Leo Strauss.

Dies sind die gleichen Personen, die den US-Kongress 1995 ermutigt hatten, aufzurüsten und die die Zerstückelung Jugoslawiens organisiert haben. Wir müssen zum Beispiel daran erinnern, dass Alija Izetbegovic Richard Perle zum politischen Berater hatte, Osama Bin Laden zum Militärberater und Bernard-Henri Lévy zum Berater der Medien hatte.

Geopolitika: Ihr Buch und Ihre anti-amerikanische Haltung, die Sie in Ihrem unabhängigen Netzwerk Voltaire frei geäußert haben, wurden Quelle von Problemen, die Sie persönlich mit der Verwaltung des ehemaligen französischen Präsidenten Nicolas Sarkozy hatten. Könnten Sie uns darüber ein bisschen mehr sagen? In der Tat hatten Sie in dem Artikel über Herrn Sarkozy, mit dem Titel: „Die Operation Sarkozy: Wie die CIA einen ihrer Agenten zum Präsidenten der Republik Frankreichs machte“, vertrauliche Informationen geschrieben, die an einen politisch-kriminellen Thriller erinnern.

Thierry Meyssan:Ich bin nicht antiamerikanisch. Ich bin Anti-imperialist und denke, dass die Menschen in den Vereinigten Staaten auch Opfer der Politik ihrer Führer sind.

Was Nicolas Sarkozy betrifft zeigte ich, dass er während seiner Jugend in New York von Botschafter Frank Wisner Jr. erzogen wurde. Diese Person ist einer der wichtigsten Offiziere der CIA, die von seinem Vater Frank Wisner Sr. gegründet wurde. Die Karriere von Nicolas Sarkozy war daher völlig von der CIA geprägt. Es war daher nicht verwunderlich, dass er als Präsident der französischen Republik Washingtons Interessen und nicht die von den Franzosen verteidigt hatte.

Die Serben kennen Frank Wisner Jr. gut: Er war es, der die einseitige Unabhängigkeit des Kosovo als Sonder-Vertreter des Präsidenten der Vereinigten Staaten organisiert hat.

Ich erklärte all dies im Detail während einer Intervention im Eurasian Media Forum (Kasachstan) und man bat mich, es in einem Artikel für Odnako (Russland) zu entwickeln. Durch einen zeitlichen Zufall wurde er während des Georgien-Krieges veröffentlicht, genau in dem Moment, als Sarkozy nach Moskau kam. Ministerpräsident Vladimir Putin hat das Magazin auf den Tisch gelegt, bevor er begann, mit ihm zu diskutieren. Dies hat natürlich mein Verhältnis mit Sarkozy nicht verbessert.

Geopolitika: Herr Meyssan, wie ist die aktuelle Situation in Syrien, die Situation an der Front und die Situation in der syrischen Gesellschaft? Sind Katar und Saudi-Arabien, sowie die westlichen Länder, die das politische System des Präsidenten Bachar El Assad stürzen wollen, sind sie nah an der Vollendung ihres Ziels?

Thierry Meyssan:Von 23 Millionen Syrern unterstützen etwa 2 bis 2,5 Millionen die bewaffneten Gruppen, die versuchen, das Land zu destabilisieren und seine Armee zu schwächen. Sie haben die Kontrolle über ein paar Städte und große ländliche Gebiete übernommen. In keinem Fall sind diese bewaffneten Gruppen in der Lage, das Regime zu stürzen.

Der westliche ursprüngliche Plan hat vorgesehen, dass terroristische Aktionen einen Zyklus von Provokation und Strafverfolgung schaffen würden, was internationale Intervention rechtfertigen sollte, nach dem Vorbild des UCK-Terrorismus und der Unterdrückung von Slobodan Milosevic, gefolgt von der NATO-Intervention. Beachten Sie im Vorbeigehen, dass es bescheinigt ist, dass militante Gruppen in Syrien von Mitgliedern der UCK auf dem Territorium des Kosovo für Terrorismus geschult wurden.

Dieser Plan scheiterte, weil Wladimir Putins Russland nicht das von Boris Jeltsin ist. Moskau und Peking haben der NATO das Eingreifen verboten und seitdem verfault die Situation.

Geopolitika: Was wollen die Vereinigten Staaten, Frankreich, Großbritannien, Saudi-Arabien und der Katar durch den Sturz des Präsidenten Al-Assad erreichen?

Thierry Meyssan:Jedes Mitglied der Koalition hat sein eigenes Interesse an diesem Krieg und glaubt, es erreichen zu können, obwohl diese Interessen manchmal mit einander in Konflikt stehen.

Auf politischer Ebene besteht der Wille, die “Achse des Widerstandes gegen den Zionismus” (Iran-Irak-Syrien-Hisbollah-Palästina) zu brechen. Es gibt auch weiterhin den Willen zum „Umbau des Nahen und mittleren Osten“.

Aber das wichtigste ist das wirtschaftliche Interesse: riesige Reserven von Erdgas wurden im Osten des Mittelmeeres entdeckt. Das Zentrum der Lagerstätte ist in der Nähe von Homs in Syrien (genauer gesagt in Qârâ).

Geopolitika: Könnten Sie uns etwas mehr über den Al-Kaida Aufstand in Syrien sagen, deren Beziehungen zu den Vereinigten Staaten nicht wenig widersprüchlich sind, wenn man sich ihre Aktionen auf dem Boden anschaut? Sie sagten in einem Interview, dass die Beziehungen zwischen der NATO und Abdelhakim Belhadj fast institutionalisiert seien. Für wen führt Al-Kaida eigentlich Krieg?

Thierry Meyssan:Al-Kaida war ursprünglich nur der Name der Datenbank, der Computerdatei, der nach Afghanistan entsandten arabischen Mujaheddin, um gegen die Sowjets zu kämpfen. Durch eine Erweiterung hieß man Al-Qaida die Dschihad-Welt, in der Söldner angeworben wurden. Dann nannte man Al-Qaida die Veteranen von Bin Laden und durch noch eine Erweiterung, alle Gruppen in der Welt, die der Bin Laden-Ideologie angehören.

Je nach den Anforderungen und der Perioden war diese Bewegung mehr oder weniger bedeutend. Während des ersten Krieges in Afghanistan, des Krieges in Bosnien und Tschetschenien, waren diese Söldner “Freiheitskämpfer”, weil sie gegen die Slawen kämpften. Dann, während des zweiten Afghanistan Krieges und der Irak-Invasion, waren sie “Terroristen”, weil sie gegen die GI’s kämpften. Nach dem offiziellen Tod von Bin Laden sind sie wieder “Freiheitskämpfer” geworden, während der Kriege von Libyen und Syrien, weil sie neben der NATO kämpfen.

In Wirklichkeit wurden diese Söldner immer von dem Clan der Sudeiris kontrolliert, einer pro-amerikanischen und ur-reaktionären Fraktion der saudischen Königsfamilie und speziell von Prinz Bandar Bin Sultan. Dieser, den George Bush Vater immer als ” seinen Adoptivsohn” (d.h. der intelligente Junge, den der Vater sich gewünscht hatte) präsentierte, hat niemals aufgehört, im Auftrag der CIA zu handeln. Auch als Al-Kaida die GI’s in Afghanistan und im Irak bekämpfte, geschah es immer noch im besten Interesse der Vereinigten Staaten, weil dies ihre militärische Präsenz rechtfertigte.

Es kam erst in den letzten Jahren, dass die Libyer innerhalb der Al-Kaida die Mehrheit bildeten. Die NATO benutzte sie daher natürlich zum Sturz des Regimes von Muammar el-Gaddafi. Sobald dies erledigt war, ernannte man die Nummer 2 der Organisation, Abdelhakim Belhaj, zum militärischen Gouverneur von Tripolis, obwohl er für seine Rolle in den Bombenanschlägen in Madrid von der spanischen Justiz gesucht wird. Anschließend haben sie ihn mit seinen Männern nach Syrien verlegt um dort zu kämpfen. Für ihren Transport verwendete die CIA die Ressourcen des Hohen Kommissars für Flüchtlinge dank Ian Martin, dem Sonderbeauftragten von Ban Ki-Moon in Libyen. Die angeblichen Flüchtlinge wurden in der Türkei in Lagern untergebracht, die ihnen als hintere Basis dienten, um Syrien anzugreifen und deren Zugang den türkischen Parlamentariern und der Presse verboten wurde.

Ian Martin ist auch Ihren Lesern bekannt: Er war Generalsekretär von Amnesty International, dann Vertreter des Hohen Kommissars für Menschenrechte von Bosnien und Herzegowina.

Geopolitika: Syrien ist nicht nur Ort eines Bürgerkrieges, sondern auch eines Medienkrieges und von Manipulationen. Wir bitten Sie als Zeuge, jemanden, der an Ort und Stelle weilt, uns zu sagen, was sich wirklich in Homs und Hula abgespielt hat.

Thierry Meyssan:Ich bin kein direkter Zeuge von dem, was in Hula geschah. Aber ich war eine Vertrauensperson in den Verhandlungen zwischen den syrischen und französischen Behörden während der Belagerung von dem islamischen Emirat Baba Amr. Die Dschihadisten hatten sich in diesem Stadtviertel von Homs verschanzt, von dem sie die Ungläubigen (Christen) und Ketzer (Schiiten) verjagt hatten. In der Tat blieben nur etwa 40 sunnitische Familien vor Ort, in der Mitte von 3000 Kämpfern. Diese Leute hatten die Scharia verhängt und ein “Revolutionstribunal” verurteilte mehr als 150 Personen zum Tode, indem sie ihnen die Kehle öffentlich durchschnitten.

Dieses selbsternannte Emirat wurde von französischen Offizieren heimlich geleitet. Die syrischen Behörden wollten den Sturm vermeiden und haben mit den französischen Behörden ausgehandelt, damit die Aufständischen sich ergaben. Schließlich konnten die Franzosen die Stadt bei Nacht verlassen und in den Libanon fliehen, während die loyalen Kräfte in das Emirat eindringen und die Kämpfer sich ergeben. Das Blutvergießen wurde so vermieden und es gab letztlich weniger als 50 Tote während der Operation.

Geopolitika: Neben den Alawiten sind auch die Christen Ziel in Syrien. Könnten Sie uns ein wenig mehr über die Verfolgung von Christen in diesem Land sagen und warum die so genannte westliche Zivilisation, deren Wurzeln christlich sind, keine Solidarität mit ihren Glaubensgenossen zeigt?

Thierry Meyssan:Die Dschihadisten vergehen sich vorrangig an jenen, die ihnen am nächsten stehen: zuerst an den progressiven Sunniten, dann an den Schiiten (einschließlich der Alawiten) und erst dann an den Christen. In der Regel foltern und töten sie kaum Christen. Jedoch vertreiben sie sie systematisch und stehlen ihr ganzes Eigentum. In der Nähe der nördlichen Grenze des Libanon gab die syrische freie Armee den Christen eine Woche, um zu fliehen. Es gab einen plötzlichen Exodus von 80000 Menschen. Wer nicht rechtzeitig geflohen war, wurde massakriert.

Das Christentum wurde vom Heiligen Paulus in Damaskus gegründet. Die syrischen Gemeinden sind älter als die des Westens. Sie haben die alten Rituale und einen sehr starken Glauben bewahrt. Die meisten sind orthodox. Diejenigen, die sich Rom angeschlossen haben, behielten ihre angestammten Riten bei. Während der Kreuzzüge kämpften die Christen des Orients mit den anderen Arabern gegen die vom Papst geschickten alten Haudegen. Heute kämpfen sie mit ihren Mitbürgern gegen die durch die NATO geschickten Dschihadisten.

Geopolitika: Kann man nächstes Jahr einen Angriff auf den Iran erwarten, und im Falle einer militärischen Intervention, was wäre die Rolle Israels? Ist der Angriff auf kerntechnische Anlagen das wahre Ziel von Tel-Aviv oder besteht er darin, dass Israel durch globale Strukturen, im Interesse einer breiten Destabilisierung der internationalen Beziehungen zu diesem Abenteuer hin gedrängt wird?

Thierry Meyssan:Es trifft sich, dass der Iran Träger einer Revolution ist. Heute ist er das einzige größere Land, das dem American Way of Life ein alternatives Modell der sozialen Organisation bietet. Die Iraner sind mystisch und ausdauernd. Sie lehrten die Araber die Kunst des Widerstands und widerstehen den Zionismus Projekten, nicht nur in der Region, sondern in der ganzen Welt.

Abgesehen davon, trotz seiner Aufschneiderei, kann Israel den Iran wirklich nicht angreifen. Und die Vereinigten Staaten selbst haben verzichtet ihn anzugreifen. Iran ist ein Land von 75 Millionen Einwohnern, wo jeder bereit ist, für sein Land zu sterben. Während die israelische Armee aus Jugendlichen besteht, deren militärische Erfahrung sich auf rassistische Ausschreitungen gegen die Palästinenser begrenzt und die US-Armee sich aus Arbeitslosen zusammensetzt, die nicht gewillt sind, für einen miserablen Söldnerlohn zu krepieren.

Geopolitika: Wie sehen Sie die Rolle Russlands im syrischen Konflikt und wie sehen Sie die Rolle des Präsidenten der Russischen Föderation, Wladimir Putin, der von der westlichen Presse stark verteufelt wird?

Thierry Meyssan:Die Verteufelung des Präsidenten Poutine durch die westliche Presse ist des Lasters Anerkennung der Tugend. Nachdem er sein Land wieder in Ordnung gebracht hatte, will Wladimir Putin ihm seinen gebührenden Platz in den internationalen Beziehungen zurückgeben. Er basierte seine Strategie auf die Kontrolle des, was die Hauptquelle der Energie im 21. Jahrhundert sein wird: das Gas. Gazprom wurde bereits das erste Gasunternehmen der Welt und Rosneft das erste Ölunternehmen. Er hat offensichtlich nicht die Absicht, die USA das syrische Gas an sich reißen zu lassen, noch auch den Iran sein eigenes Gas ohne Kontrolle ausbeuten zu lassen. Infolgedessen musste er in Syrien eingreifen und mit Iran ein Bündnis schließen.

Darüber hinaus wird Russland der wichtigste Garant für Völkerrecht, während die Westler im Namen einer Müll-Moral die Souveränität der Nationen verletzen. Man sollte die russische Macht nicht fürchten, weil sie dem Gesetz und dem Frieden dient.

Im Juni hat Sergej Lawrow in Genf einen Friedensplan ausgehandelt. Er wurde einseitig von den Vereinigten Staaten vertagt, aber sollte letztlich von Barack Obama während seiner zweiten Amtszeit umgesetzt werden. Er sieht die Bereitstellung von einer Kraft von UN-Friedenstruppen vor, hauptsächlich aus Truppen des KSVO bestehend. Darüber hinaus gesteht er die Beibehaltung von Baschar Al-Assad an der Macht zu, wenn das syrische Volk durch die Wahlurne so entscheidet.

Geopolitika: Was denken Sie über die Situation in Serbien und den schwierigen, von Serbien in den letzten zwei Jahrzehnten durchlaufenen Weg?

Thierry Meyssan:Serbien wurde durch die Reihe von Kriegen erschöpft, mit denen es konfrontiert war, vor allem dem der Eroberung des Kosovo durch die NATO. Es handelt sich tatsächlich um einen Eroberungskrieg, weil er mit der Amputation des Landes und der einseitigen Anerkennung durch die NATO-länder der Unabhängigkeit des Camp Bondsteel, d. h. des NATO-Stützpunkts endet.

Eine Mehrheit von Serben glaubte, sich der Europäischen Union nähern zu müssen. Dies verkennt die Tatsache, dass die Europäische Union die zivile Seite eines einzigartigen Stückes ist, dessen militärische Kehrseite die NATO ist. Historisch wurde die Europäische Union gemäß den geheimen Klauseln des Marshall-Plans geschaffen, sie war daher der NATO vorangegangenen, aber sie ist nicht weniger ein Teil desselben Projekts angelsächsischer Herrschaft.

Es kann sein, dass die Krise des Euro zu einem Zerfall der Europäischen Union führt. Staaten wie Griechenland und Serbien werden sich in diesem Fall spontan an Russland wenden, mit dem sie viele kulturelle Elemente und die gleiche Basis der Gerechtigkeit teilen. Geopolitika: Es wird Serbien mehr oder weniger direkt vorgeschlagen, den Kosovo aufzugeben, um in die Europäische Union gelangen zu können. Sie verfügen über umfangreiche Erfahrung auf internationalen Beziehungen und wir bitten Sie daher aufrichtig, ob Sie uns Ratschläge geben können, was Serben hinsichtlich der In- und ausländischen Politik machen sollte.

Thierry Meyssan:Es steht mir nicht zu, jemandem Rat zu geben. Ich persönlich bedauere nur, dass manche Staaten die Eroberung des Kosovo durch die NATO anerkannt haben. Seitdem wurde der Kosovo vor allem die Drehscheibe für Drogenhandel in Europa, Drogen, die unter dem wachsamen Schutz der US-Truppen in Afghanistan angebaut wurden. Kein Volk hat an dieser Unabhängigkeit im Geringsten profitiert, und schon gar nicht die Kosovaren, die jetzt von einer Mafia versklavt werden.

Geopolitika: Es gab zwischen Frankreich und Serbien eine starke Allianz, die ihre Bedeutung verlor, als Frankreich sich an der Bombardierung von Serbien im Rahmen der NATO 1999 beteiligte. Jedoch gibt es in Frankreich und Serbien immer noch Leute, die die “Freundschaft durch die Waffen” des ersten Weltkriegs nicht vergessen, und die meinen, dass man diesen kulturellen gebrochenen Beziehungen wieder neues Leben einhauchen sollte. Teilen Sie diese Ansicht?

Thierry Meyssan:Sie wissen, dass einer meiner Freunde, mit dem ich Le Pentagate schrieb, – über den Anschlag auf das Pentagon am 11. September mit einer Rakete und nicht mit einem virtuellen Flugzeug -, Oberst Pierre-Henri Bunel ist. Er wurde während des Krieges, wegen Spionage zu Gunsten von Serbien, durch die NATO verhaftet. Später wurde er an Frankreich zurückgegeben, das ihn vor Gericht stellte und zu zwei Jahren strengem Gefängnis statt lebenslanger Haft verurteilte. Dieses Urteil zeigt, dass er in Wirklichkeit auf Befehl seiner Vorgesetzten gehandelt hatte.

Frankreich, Mitglied der NATO, wurde zur Teilnahme an dem serbischen Angriff gezwungen. Aber Frankreich tat es unwillig, indem es Serbien eher heimlich half, statt es zu bombardieren.

Heute ist Frankreich in einer noch schlimmeren Situation. Es unterliegt einer Elite, die zum Schutz ihrer wirtschaftlichen Errungenschaften sich in den Dienst von Washington und Tel Aviv gestellt hat. Ich hoffe, dass meine Landsleute, die eine lange revolutionäre Geschichte teilen, schließlich diese korrupten Eliten vom Ruder vertreiben werden. Und dass Serbien gleichzeitig seine tatsächliche Unabhängigkeit wiedererlangt haben wird. Dann werden unsere beiden Völker sich spontan wiederfinden.

Geopolitika: Vielen Dank für Ihre Zeit.

Übersetzung
Horst Frohlich

vendredi, 21 décembre 2012

3000 SOLDATS AMERICAINS POUR L’AFRIQUE:

3000 SOLDATS AMERICAINS POUR L’AFRIQUE:
Verrouiller le continent, limiter la Chine…

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/
 
Le service de presse d’Army Times vient de rapporter que les Etats-Unis s’apprêtent à envoyer plus de 3 000 soldats un peu partout, en Afrique, pour 2013. Pour le Major Général, David R. Hogg, « En ce qui concerne notre mission, c’est un territoire vierge ». Menteur ! Depuis quelques années, de plus en plus de soldats américains stationnent sur le continent africain et même, si le Général Hogg ne le dit pas, le but de la mission américaine est claire : verrouiller au plus vite le continent africain.
 
  
Pour les Américains, il y a urgence face à l’avancée commerciale de la Chine sur tout le continent. En fait, l’armée américaine effectue annuellement à peu près une douzaine d’opérations importantes en Afrique et pour ces opérations, des troupes et du matériel, y compris sophistiqué, sont réellement engagées. Pour les Etats-Unis, avoir un pied, militairement, dans tous les coins du continent, limiterait le risque que leurs intérêts ne soient pas protégés dans des régions où de réelles menaces existent en ce qui concerne l’’accaparement de terres agricoles ou l’exploitation de minerais rares. 
 
 
Le Mali dont on parle beaucoup, a été le site, récemment, d’un exercice militaire US du  nom  de « Atlas Accord 12 » qui a fourni aux militaires maliens une formation dans le domaine aérien. Quelques hauts-gradés maliens ont été formés ou ont suivis des stages à West Point. En fait, Paris a lâché l’Afrique depuis longtemps et les Etats-Unis préfèrent faire le travail eux-mêmes, en tout cas, diriger les opérations, superviser dans le pré-carré français, les armées nationales qui étaient pourtant traditionnellement en relation avec Paris ou avec nos écoles militaires. 

Opérations US en Afrique en 2012
 
Pour illustrer cette ingérence américaine en Afrique, quoi de mieux que de dresser la liste des opérations américaines qui se sont déroulées, au cours de l’année 2012, en différents points du continent africain :
- « Cutlass Express », un exercice naval visant ce qu’on appelle la «piraterie» dans la région du Bassin de Somalie.
- « Africa  Endeavor 2012 », basée au Cameroun, centrée sur la formation et la coordination en communications militaires. Tous les « renseignements » passant maintenant par le réseau américain Echelon. Nous avions d’ailleurs, déjà dit ici, qu’au Sahel, la France est obligée de passer par les services américains pour savoir ce qui s’y passe dans le « détail » !
- « Obangame Express 2012 », exercice naval  pour assurer une présence dans le golfe de Guinée, région au cœur d’opérations pétrolières en Afrique occidentale.
- « Southern Accord 12 », basée au Botswana dont le but était d’établir des relations de travail entre les forces militaires d’Afrique australe et les Etats-Unis.
- « Western Accord 2012 »,  exercice militaire au Sénégal, impliquant tous les types d’opération, des exercices de tirs à la collecte d’informations et au combat de tireurs d’élite.
 
D’autres exercices de même nature aux noms tels que « African Lion », «Flintlock » et « Phoenix Express » ont aussi eu lieu. De plus, des unités de Gardes Nationaux US ont effectué des rotations dans des pays qui incluent entre autres, l’Afrique du sud, le Maroc, la Tunisie, le Nigéria, le Libéria et le Ghana. Des entreprises de sécurité privées américains se sont installées en Mauritanie et dans tout le Sahel.
 
Les communiqués de presse du US Africa Command (AFRICOM) suggèrent que ces opérations sont bénéfiques tant pour les Etats-Unis que pour l’Afrique. Leur message central est que les militaires US et Africains sont des partenaires dans la guerre contre le terrorisme et d’autres formes de soulèvement. Mais ce n’est pas en réalité du partenariat, c’est de la défense classique d’intérêts économiques et stratégiques.
 
25% des besoins américains en  pétrole vers 2015 seront africains

Un rapport du Bureau de Recherche du Congrès sur les plans d’exploitation US a été publié par WikiLeaks. On y lit « en dépit des conflits dans le delta du Niger et d’autres régions productrices de pétrole, le potentiel pour des forages en profondeur dans le golfe de Guinée est élevé et les analystes estiment que l’Afrique pourra fournir près de 25% des besoins américains en pétrole vers 2015. » 
 
 
Le document cite un officiel US du Département de la défense : « …la mission principale des forces US (en Afrique) est d’assurer que les champs pétrolifères du Nigéria …soient sûrs ». Au moins, le propos est-il clair. C’est pourquoi, les Etats-Unis seraient satisfaits que des actions militaires menées par des Africains visent les militants et les groupes mafieux qui sabotent les oléoducs et les opérations des  compagnies pétrolières occidentales en Afrique occidentale. Parallèlement, en raison de l’accroissement de leurs importations de pétrole, les Américains s’opposent vigoureusement  à toute velléité africaine d’exclure par la force les dites compagnies du Delta du Niger même si leurs pipelines qui fuient ont ruiné d’innombrables hectares de terres agricoles et d’eaux poissonneuses et ont provoqué un véritable désastre écologique de toute la région.
 
 
Les intérêts de l’Afrique sont, on le voit bien, en perpétuel conflit avec ceux des Etats-Unis comme avec ceux de la Chine. Les dirigeants africains continuent de leurrer leur peuple en s’attaquant souvent dans la presse africaine à la France ou aux Européens alors qu’ils se couchent honteusement, à tour de rôle, devant les Chinois ou les Américains. 
 
Curieusement, il n’y a pas eu de réaction africaine sérieuse à cette annonce du renforcement de la présence de soldats US sur leur sol. Si l’Europe était une puissance, si la France n’avait pas abandonné honteusement l’Afrique, le vrai partenariat, le seul partenariat possible, le partenariat euro-africain aurait pu préserver le continent africain de la politique des vautours et des chacals. 
 
On a mal à l’Afrique, on pleure l’Afrique américanisée ou chinisée. 

jeudi, 20 décembre 2012

REFLEXIONS SUR LA SYRIE ET L'IRAN

REFLEXIONS SUR LA SYRIE ET L'IRAN

Méridien Zéro vous propose d'écouter la conférence donnée récemment par Robert Steuckers à nos camarades du Cercle Non Conforme. Cette conférence porte sur l'histoire et l'actualité géo-politique de la Syrie et de l'Iran.

Enregistrement et montage réalisés par Lord Igor et Wilsdorf.

robert steuckers, syrie, iran, conflit, islam

Pour écouter: http://www.meridien-zero.com/archive/2012/12/14/emission-n-123-reflexions-sur-la-syrie-et-l-iran.html

samedi, 01 décembre 2012

Brzezinski, son CPHW et l’insurrection du monde

Brzezinski_1.jpg

Brzezinski, son CPHW et l’insurrection du monde

Ex: http://www.dedefensa.org/

28 novembre 2012 – Il ne faut pas craindre les acronymes… Zbigniew Brzezinski ayant décidé de parler du «The Role of the West in the Complex Post-Hegemonic World», il nous a paru bienvenu et bureaucratiquement de bon aloi de comprimer l’essentiel de son intervention à l’acronyme CPHW (« Complex Post-Hegemonic World). Avec cette expression, Brzezinski nous dit exactement ce dont il s’agit : les USA ne peuvent plus assurer une hégémonie sur le monde, le bloc BAO pas davantage, et d’ailleurs personne non plus en-dehors de cela, – ni la Chine, ni la Russie, etc. Nous sommes donc passés, depuis la fin de la guerre froide, de l’“hyperpuissance” seule au monde multipolaire, au G2 (USA + Chine), à la Chine seule, à rien du tout sinon le désordre… Car c’est bien cela que nous dit Brzezinski. Complémentairement mais non accessoirement, il nous dit que la révolte des peuples, ou l’“insurrection du monde”, est en marche et que cela marche bien.

C’est Paul Joseph Watson, de Infowars.com, qui nous informe de l'intervention du vieux guerrier devenu sage, le 26 novembre 2012. Ce que nous dit Brzezinski est sans aucun doute très intéressant.

«During a recent speech in Poland, former US National Security Advisor Zbigniew Brzezinski warned fellow elitists that a worldwide “resistance” movement to “external control” driven by “populist activism” is threatening to derail the move towards a new world order. Calling the notion that the 21st century is the American century a “shared delusion,” Brzezinski stated that American domination was no longer possible because of an accelerating social change driven by “instant mass communications such as radio, television and the Internet,” which have been cumulatively stimulating “a universal awakening of mass political consciousness.”

»The former US National Security Advisor added that this “rise in worldwide populist activism is proving inimical to external domination of the kind that prevailed in the age of colonialism and imperialism.” Brzezinski concluded that “persistent and highly motivated populist resistance of politically awakened and historically resentful peoples to external control has proven to be increasingly difficult to suppress.”»

Brzezinski est une “vieille crapule” du temps de la guerre froide mais bon observateur, à peu près aussi finaud à cet égard que l’autre “vieille crapule” Kissinger, bien que les deux hommes se détestent comme s’entendent à le faire deux assolute prime donne. On observera que Brzezinski donne une leçon de lucidité à tous les pseudo-penseurs et simili-experts de nos diplomaties du bloc BAO de la génération actuellement opérationnelle, tous ces pseudos-similis enfermées dans la politique-Système et leur affectivité de midinette perdue dans les couloirs de l’ONU, sans savoir qu’ils s’y trouvent (enfermés dans le Système et perdus dans les couloirs). Lui, Brzezinski, semble bien se douter de quelque chose, à propos de cet enfermement et de ce vagabondage sentimentalo-hystérique…

Il est intéressant de noter qu’il introduit le terme de “post-hégémonique”, signifiant que plus personne ne peut exercer sérieusement une hégémonie en tant que telle, d’un poids et d’une ambitions significatifs, impliquant le contrôle géopolitique d’une région, d’une alliance, d’un empire, – “du monde” enfin, pour faire bref, à la manière d’un neocon du bon vieux temps virtualiste de GW à l’ombre de 9/11. Nous ne sommes pas, nous à dedefensa.org, étonnés ni surpris par la nouvelle

En fait, nous dit Brzezinski, le monde est devenu trop compliqué (le “monde complexe post-hégémonique”), et cette situation dans le désordre le plus complet, pour encore répondre aux lois de la géopolitique ; en cela, nous signifiant, lui, Brzezinski, le géopoliticien glacé et implacable, que l’ère de la géopolitique est close et que lui succède, ou lui a déjà succédé, quelque chose comme l’ère de la communication. En l’occurrence, nous ne sommes pas plus étonnés ni surpris, et nous avons déjà pris la résolution, depuis un certain temps, de proposer de nommer l’ère succédant à l’ère géopolitique, du nom d’“ère psychopolitique”. Brzezinski s’empresse de s’expliquer dans ce sens, en citant des forces en action, en vrac mais se référant toutes au système de la communication et, implicitement, à l’action de ce système sur la psychologie, – «an accelerating social change driven by “instant mass communications such as radio, television and the Internet,” which have been cumulatively stimulating “a universal awakening of mass political consciousness”».

Essayez de décompter le nombre de divisions que représentent les “réseaux sociaux” ou le “réveil d’une conscience politique de masse” ; aucune possibilité de traduire cela en termes géopolitiques, en espace à conquérir ou à contrôler, grâce à l’influence dominée par la quincaillerie ; par conséquent, fin de l’ère géopolitique, développement de l’ère psychopolitique, déclin accéléré du système du technologisme, affirmation générale du système de la communication… Ce pourquoi, constate Brzezinski, dans la première phrase de son raisonnement politique, – ridiculisant presque ceux (les neocons) qui avaient lancé le slogan d’un New American Century, – ce pourquoi l’idée d’une nouveau “siècle américain” avec le XXIème siècle est au mieux une “désillusion”, ou, de façon plus réaliste, une complète et trompeuse illusion devenue une erreur fatale dans la façon que cette illusion conduit encore certaines politiques et certaines conceptions.

… D’où le salut de reconnaissance, contraint et sans la moindre complaisance, de Brzezinski à ces nouvelles forces qui s’affirment partout avec fracas, cette pression populaire (le populisme) s’affirmant non par des révolutions, des émeutes, des grèves insurrectionnelles, etc., mais des “événements de communication”, c’est-à-dire des masses révolutionnaires sans révolution, des émeutes sans renversement de gouvernement, des grèves insurrectionnelles sans insurrection. L’important est l’écho de communication qu’on crée, qui paralyse les pouvoirs comme le “regard” du crotale fascine sa proie, qui pousse un vieux dictateur à la démission, qui conduit à infléchir la politique courante jusqu’à faire une autre politique, qui bouleverse les relations stratégiques les mieux établies par la seule crainte que cet écho introduit dans les esprits de dirigeants dont la psychologie reste sans réaction. Bien entendu, tout cela devient un obstacle énorme sur la voie de “la gouvernance mondiale”, expression sans aucune substance désignant, comme mille autres, le Système en action, et citée implicitement par Brzezinski devant son auditoire complice comme la référence de ses propres préoccupations.

Brzezinski a donc bien compris que les nouvelles forces du système de la communication sont fondamentalement antiSystème, par “effet-Janus” en mode turbo. L’on notera certes qu’il s’adresse à ses amis en vrai “globaliste”, c’est-à-dire ayant intégré que l’ensemble US et d’influence US s’est quelque peu transformé en un “bloc” où nul, là non plus, n’assure vraiment une hégémonie. Il s’agit bien sûr de “notre” bloc américaniste-occidentaliste (bloc BAO), et Brzezinski a compris que ce n’est plus un faux nez pour les USA, que ce temps-là a passé, mais qu’il s’agit bien du cœur du regroupement général auquel les “globalistes” voudraient nous confier… Il semble que ce soit de plus en plus, selon Zbig, le grondement des populations en fureur qui se charge de répondre à cette proposition globalisante.

Et puis, à ce point, changement complet… (De notre commentaire et de son orientation.)

De BHL à Alex Jones

Watson présentait son texte en “précisant” (drôle de précision) «During a recent speech in Poland […] The remarks were made at an event for the European Forum For New Ideas (EFNI), an organization that advocates the transformation of the European Union into an anti-democratic federal superstate, the very type of bureaucratic “external control” Brzezinski stressed was in jeopardy in his lecture…»

L’on découvre que le discours a été donné le 27 septembre, à Sopot, en Pologne, pour ce qui semble être la deuxième grande fiesta européaniste et transatlantique de ce riche institut polonais qu’est donc cet EFNI (European Forum for New Ideas, – vaste programme) ; rassemblant des pipole du calibre habituel du très haut de gamme (BHL était invité, c’est dire tout à ce propos), mais aussi des représentants du corporate power, présents nominalement et avec le portefeuille bien garni, et même des groupements d’ONG… (Par exemple, extrait du “carton d’invitation”… «Lech Walesa Institute’s Civic Academy, Intel Business Challenge Europe, a technology business plan competition for young entrepreneurs and Konkordia, the European cooperation forum of non-governmental organizations.») Dès le 27 septembre 2012 en fin de soirée, le journal Gazeta Swietojanska mettait sur YouTube un DVD de l’intervention de Brzezinski. Ensuite, rien de remarquable à signaler, le texte rendu public ne retient guère l’attention et reste limité à la Pologne. En fait, l’événement serait plutôt marqué par une occurrence de type mondain bien identifié, probablement de nature à impressionner fortement BHL : la présentation d’un documentaire sur la vie de Brzezinski présenté lors du même séminaire de Sopot.

Deux mois plus tard, le discours resurgit. Comment, par quel canal ? On peut tout imaginer, d'autant que le document n'est pas secret, et il nous semble que les circonstances les plus banales et les plus simples sont les plus probables, jusqu’au moment où un œil intéressé “découvre” la possibilité d’exploitation du discours. Cette fois, le document est arrivé dans de bonnes mains, celles d’un polémiste anti-globalisation, qui voit dans Brzezinski un des inspirateurs de la globalisation et qui l’entend pourtant annoncer que les obstacles sur la voie de la globalisation, et notamment le “populisme” et les réactions populaires, semblent de plus en plus insurmontables (c’est cela qui intéresse Watson). Le site Infowars.com a une très forte popularité et le texte est repris sur de nombreux autres sites. Le 26 novembre 2012 un DVD est mis en ligne comme une nouveauté alors qu’il s’agit du même document que celui qui fut mis en ligne le 27 septembre. Les déclarations de Brzezinski sont jugées tellement intéressantes qu’elles sont même reprises… en Pologne, – où elles étaient pourtant d’accès direct depuis deux mois, – notamment par des sites activistes (voir le site AC24, le 26 novembre 2012). Le 27 novembre 2012, Infowars.com en tant que tel (c’est-à-dire essentiellement Alex Jones, le directeur et l’inspirateur de l’organisation) lance à partir de ce texte de citation de Brzezinski un véritable appel aux armes et à la mobilisation, relayé par Planet Infowars, par Prometheus enchained, etc. :

«Resist! Hold The Line! (…) We are winning. The elemental force that is the Freedom Movement is winning the war. It may not seem it at first glance, with the expansion of the police and surveillance states and the slew of federal schemes and plots being announced and implemented, but we are winning. How can I justify a statement like this? I have taken if from the horse’s mouth…Zbigniew Brzezinski…»

 

Désormais, les déclarations de Brzezinski sont un événement dans l'information concernant l’évolution des relations internationales, dans le monde de l’information et du commentaire alternatifs, alors qu’elles sont disponibles depuis deux mois. Au reste, elles sont assez intéressantes pour être de toutes les façons un événement, le 27 septembre ou le 26 novembre (pourvu, disons, qu’on reste dans le même semestre, la chose tient la route). Ce qui importe en l’occurrence, c’est le moment que choisit le système de la communication pour s’emparer de la déclaration et l’exploiter à mesure… Nous parlons sans hésitation ni ambiguïté d’un “système” (celui de la communication) qui choisit, selon la circonstance bien plus que selon des manigances humaines. Cela, pour dire également notre conviction que c’est effectivement ce qu’on nomme “un concours de circonstances” qui a d’abord animé le voyage de la déclaration semi-publique mais effectivement rendue publique de Brezinski, de Sopot, en Pologne, jusque vers le Texas, dans les bureaux de Watson et d’Alex Jones, avant d’être perçu par des relayeurs sur sa valeur effective de communication politique, et relayé finalement vers sa destination finale dans le but désormais explicite de l’exploiter comme on voit faire actuellement.

Le cas est intéressant parce que nous sommes au départ dans un domaine fortement réglementé et soumis à des processus très précis, aussi bien du côté de l’“émetteur” (le conférencier Brzezinski) que de l’utilisateur (l’auditoire “globalisant”-complice, la presse-Système, le monde politique), et que l’on voit ainsi in vivo l’intervention semeuse de désordre du système de la communication. Des éléments comme l’influence dans les milieux de la communication et alternatifs antiSystème, la capacité de jugement pour l’utilisation subversive, la perception de l’effet de communication, l’opportunité de l’utilisation, le point de vue “engagé”, etc., ont joué un rôle primordial. Ce n’est pas l’“émetteur”, le producteur d’action (ou d’information, dans ce cas) qui mène le jeu, mais l’utilisateur, et un utilisateur par effraction, qui s'impose. Cet utilisateur imposteur (dans le meilleur sens, plutôt celui de Thomas l'imposteur) agit en fonction de critères qui lui sont propres, hors de toute considération factuelle habituelle, selon l'appréciation rationnelle dont le Système fait son mie, – le fait que, dès qu’elle est dite, cette déclaration devrait être exploitée et commentée ou bien qu’elle ne le serait jamais, ni exploitée, ni commentée comme on voit aujourd'hui. (Et cela vaut quel que soit l’avis ou le sentiment de l’“émetteur”… Peut-être Brzezinski, s’il l’apprend, sera très satisfait qu’on fasse un tel écho à ses déclarations, même s’il est en désaccord avec les commentaires, disons par simple satisfaction personnelle et un peu vaniteuse, et goût de la notoriété… Ce point n’a pas de rapport de cause à effet direct avec le cas de l’exploitation par le système de la communication qu’on expose.)

C’est bien là qu’on voit la fin de l’ère géopolitique : la puissance (celle de la géopolitique) ne disposant plus de tous les atouts, elle ne peut plus s’imposer en rien parce que les règles qui lui permettaient de faire valoir sa force sont changées. Dans le cas exposé ici, la puissance brute, c’est Brzezinski et son prestige, le statut et l’influence des réseaux où s’inscrit l’EFNI, avec BHL et tout son cirque. Du point de vue de la disposition des circonstances originelles, de l’utilisation des “concours de circonstances”, c’est pourtant le système de la communication (représenté par les Alex Jones et consort) qui règne… C’est le système de la communication, lui qui est d’habitude plutôt “au service” ou “à l’affut” des informations et de ceux qui les émettent, qui est dans ce cas maître du jeu. Quoi qu’il en soit des intentions des uns et des autres, et des circonstances également, l’impulsion de la déstabilisation et de la déstructuration du Système, la marche de la dissolution du même, sont au rendez-vous.

Une présentation plus appuyée mais conformes des déclarations de Brzezinski le 27 septembre auraient eu beaucoup moins d’effets antiSystème que dans le cas présent, où elles sont tombées dans le domaine d’un “complotiste”, d’un spécialiste de la sensation, d’un anti-globalisation et ainsi de suite. L’écho n’est pas important dans la presse-Système, mais la presse-Système n’a plus aucune importance pour nous, du point de vue du crédit, de sa capacité d’influence, de sa substance même, devenue aussi décisive dans le vent de la crise que le papier qui la porte. Bien plus intéressante est la voie actuelle, parce que les déclarations de Brzezinski, d’un poids réel, ont un très fort pouvoir de polémique lorsqu’elles sont bien utilisées… Zbig comme nous l’avons compris, ou interprété, a raison : nous sommes dans l’ère de la communication, ou ère psychopolitique, et cela depuis un certain temps déjà. Comme nous l’avons souvent dit, dans cette nouvelle “ère”, la fonction antiSystème est variable, diverse et multiple, et peut s’emparer de médias et de messagers inattendus lorsque les circonstances s’y prêtent. En l’occurrence, Brzezinski joue un rôle antiSystème, aussi bien qu’un Alex Jones appelant aux armes. On ne demande son avis, ni à l’un, ni à l’autre, car ainsi en a décidé le système de la communication dans l’ère psychopolitique. Cela ne veut pas dire que la révolution est pour demain, cela veut dire que l’évolution vers la déstructuration et la dissolution du Système progresse toujours plus et accélère encore, plus que jamais.

jeudi, 29 novembre 2012

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

Sommario del numero XXVIII (4-2012) d'Eurasia - Rivista di studi geopolitici

http://www.eurasia-rivista.org/

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

Lo strumento fondamentalista

“Il vero problema per l’Occidente non è il fondamentalismo islamico, ma l’Islam in quanto tale”. Questa frase, che Samuel Huntington colloca in chiusura del lungo capitolo del suo Scontro delle civiltà intitolato “L’Islam e l’Occidente”1, merita di essere letta con un’attenzione maggiore di quella che ad essa è stata riservata finora.

Secondo l’ideologo statunitense, l’Islam in quanto tale è un nemico strategico dell’Occidente, poiché è il suo antagonista in un conflitto di fondo, che non nasce tanto da controversie territoriali, quanto da un fondamentale ed esistenziale confronto tra difesa e rifiuto di “diritti umani”, “democrazia” e “valori laici”. Scrive infatti Huntington: “Fino a quando l’Islam resterà l’Islam (e tale resterà) e l’Occidente resterà l’Occidente (cosa meno sicura) il conflitto di fondo tra due grandi civiltà e stili di vita continuerà a caratterizzare in futuro i reciproci rapporti”2.

Ma la frase riportata all’inizio non si limita a designare il nemico strategico; da essa è anche possibile dedurre l’indicazione di un alleato tattico: il fondamentalismo islamico. È vero che nelle pagine dello Scontro delle civiltà l’idea di utilizzare il fondamentalismo islamico contro l’Islam non si trova formulata in una forma più esplicita; tuttavia nel 1996, allorché Huntington pubblicò The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, una pratica di questo genere era già stata inaugurata.

“È un dato di fatto – scrive un ex ambasciatore arabo accreditato negli Stati Uniti e in Gran Bretagna – che gli Stati Uniti abbiano stipulato delle alleanze coi Fratelli Musulmani per buttar fuori i Sovietici dall’Afghanistan; e che, da allora, non abbiano cessato di far la corte alla corrente islamista, favorendone la propagazione nei paesi d’obbedienza islamica. Seguendo le orme del loro grande alleato americano, la maggior parte degli Stati occidentali ha adottato, nei confronti della nebulosa integralista, un atteggiamento che va dalla benevola neutralità alla deliberata connivenza”3.

L’uso tattico del cosiddetto integralismo o fondamentalismo islamico da parte occidentale non ebbe inizio però nell’Afghanistan del 1979, quando – come ricorda in From the Shadows l’ex direttore della CIA Robert Gates – già sei mesi prima dell’intervento sovietico i servizi speciali statunitensi cominciarono ad aiutare i guerriglieri afghani.

Esso risale agli anni Cinquanta e Sessanta, allorché Gran Bretagna e Stati Uniti, individuato nell’Egitto nasseriano il principale ostacolo all’egemonia occidentale nel Mediterraneo, fornirono ai Fratelli Musulmani un sostegno discreto ma accertato. È emblematico il caso di un genero del fondatore del movimento, Sa’id Ramadan, che “prese parte alla creazione di un importante centro islamico a Monaco in Germania, intorno al quale si costituì una federazione ad ampio raggio”4. Sa’id Ramadan, che ricevette finanziamenti e istruzioni dall’agente della CIA Bob Dreher, nel 1961 espose il proprio progetto d’azione ad Arthur Schlesinger Jr., consigliere del neoeletto presidente John F. Kennedy. “Quando il nemico è armato di un’ideologia totalitaria e dispone di reggimenti di fedeli devoti, – scriveva Ramadan – coloro che sono schierati su posizioni politiche opposte devono contrastarlo sul piano dell’azione popolare e l’essenza della loro tattica deve consistere in una fede contraria e in una devozione contraria. Solo delle forze popolari, genuinamente coinvolte e genuinamente reagenti per conto proprio, possono far fronte alla minaccia d’infiltrazione del comunismo”5.

L’uso strumentale dei movimenti islamisti funzionali alla strategia atlantica non terminò con il ritiro dell’Armata Rossa dall’Afghanistan. Il patrocinio fornito dall’Amministrazione Clinton al separatismo bosniaco ed a quello kosovaro, l’appoggio statunitense e britannico al terrorismo wahhabita nel Caucaso, il sostegno ufficiale di Brzezinski ai movimenti fondamentalisti armati in Asia centrale, gl’interventi a favore delle bande sovversive in Libia ed in Siria sono gli episodi successivi di una guerra contro l’Eurasia in cui gli USA e i loro alleati si avvalgono della collaborazione islamista.

Il fondatore di An-Nahda, Rachid Ghannouchi, che nel 1991 ricevette gli elogi del governo di George Bush per l’efficace ruolo da lui svolto nella mediazione tra le fazioni afghane antisovietiche, ha cercato di giustificare il collaborazionismo islamista abbozzando un quadro pressoché idilliaco delle relazioni tra gli USA e il mondo islamico. A un giornalista del “Figaro” che gli chiedeva se gli americani gli sembrassero più concilianti degli Europei il dirigente islamista tunisino ha risposto di sì, perché “non esiste un passato coloniale tra i paesi musulmani e l’America; niente Crociate, niente guerra, niente storia”; ed alla rievocazione della lotta comune di americani e islamisti contro il nemico bolscevico ha aggiunto la menzione del contributo inglese6.

La “nobile tradizione salafita”

L’islamismo rappresentato da Rachid Ghannouchi, scrive un orientalista, è quello che “si richiama alla nobile tradizione salafita di Muhammad ‘Abduh e che ha avuto una versione più moderna nei Fratelli Musulmani”7.

Ritornare al puro Islam dei “pii antenati” (as-salaf as-sâlihîn), facendo piazza pulita della tradizione scaturita dal Corano e dalla Sunna nel corso dei secoli: è questo il programma della corrente riformista che ha i suoi capostipiti nel persiano Jamal ad-Din al-Afghani (1838-1897) e nei suoi discepoli, i più importanti dei quali furono l’egiziano Muhammad ‘Abduh (1849-1905) e il siriano Muhammad Rashid Rida (1865-1935).

Al-Afghani, che nel 1883 fondò l’Associazione dei Salafiyya, nel 1878 era stato iniziato alla massoneria in una loggia di rito scozzese del Cairo. Egli fece entrare nell’organizzazione liberomuratoria gli intellettuali del suo entourage, tra cui Muhammad ‘Abduh, il quale, dopo aver ricoperto una serie di altissime cariche, il 3 giugno 1899 diventò Muftì dell’Egitto col beneplacito degl’Inglesi.

“Sono i naturali alleati del riformatore occidentale, meritano tutto l’incoraggiamento e tutto il sostegno che può esser dato loro”8: questo l’esplicito riconoscimento del ruolo di Muhammad ‘Abduh e dell’indiano Sir Sayyid Ahmad Khan (1817-1889) che venne dato da Lord Cromer (1841-1917), uno dei principali architetti dell’imperialismo britannico nel mondo musulmano. Infatti, mentre Ahmad Khan asseriva che “il dominio britannico in India è la cosa più bella che il mondo abbia mai visto”9 ed affermava in una fatwa che “non era lecito ribellarsi agli inglesi fintantoché questi rispettavano la religione islamica e consentivano ai musulmani di praticare il loro culto”10, Muhammad ‘Abduh trasmetteva all’ambiente musulmano le idee razionaliste e scientiste dell’Occidente contemporaneo. ‘Abduh sosteneva che nella civiltà moderna non c’è nulla che contrasti col vero Islam (identificava i ginn con i microbi ed era convinto che la teoria evoluzionista di Darwin fosse contenuta nel Corano), donde la necessità di rivedere e correggere la dottrina tradizionale sottoponendola al giudizio della ragione e accogliendo gli apporti scientifici e culturali del pensiero moderno.

Dopo ‘Abduh, capofila della corrente salafita fu Rashid Rida, che in seguito alla scomparsa del califfato ottomano progettò la creazione di un “partito islamico progressista”11 in grado di creare un nuovo califfato. Nel 1897 Rashid Rida aveva fondato la rivista “Al-Manar”, la quale, diffusa in tutto il mondo arabo ed anche altrove, dopo la sua morte verrà pubblicata per cinque anni da un altro esponente del riformismo islamico: Hasan al-Banna (1906-1949), il fondatore dell’organizzazione dei Fratelli Musulmani.

Ma, mentre Rashid Rida teorizzava la nascita di un nuovo Stato islamico destinato a governare la ummah, nella penisola araba prendeva forma il Regno Arabo Saudita, in cui vigeva un’altra dottrina riformista: quella wahhabita.

La setta wahhabita

La setta wahhabita trae il proprio nome dal patronimico di Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab (1703-1792), un arabo del Nagd di scuola hanbalita che si entusiasmò ben presto per gli scritti di un giurista letteralista vissuto quattro secoli prima in Siria e in Egitto, Taqi ad-din Ahmad ibn Taymiyya (1263-1328). Sostenitore di ottuse interpretazioni antropomorfiche delle immagini contenute nel linguaggio coranico, animato da un vero e proprio odium theologicum nei confronti del sufismo, accusato più volte di eterodossia, Ibn Taymiyya ben merita la definizione di “padre del movimento salafita attraverso i secoli”12 datagli da Henry Corbin. Seguendo le sue orme, Ibn ‘Abd al-Wahhab e i suoi partigiani bollarono come manifestazioni di politeismo (shirk) la fede nell’intercessione dei profeti e dei santi e, in genere, tutti quegli atti che, a loro giudizio, equivalessero a ritenere partecipe dell’onnipotenza e del volere divino un essere umano o un’altra creatura, cosicché considerarono politeista (mushrik), con tutte le conseguenze del caso, anche il pio musulmano trovato ad invocare il Profeta Muhammad o a pregare vicino alla tomba di un santo. I wahhabiti attaccarono le città sante dell’Islam sciita, saccheggiandone i santuari; impadronitisi nel 1803-1804 di Mecca e di Medina, demolirono i monumenti sepolcrali dei santi e dei martiri e profanarono perfino la tomba del Profeta; misero al bando le organizzazioni iniziatiche e i loro riti; abolirono la celebrazione del genetliaco del Profeta; taglieggiarono i pellegrini e sospesero il Pellegrinaggio alla Casa di Dio; emanarono le proibizioni più strampalate.

Sconfitti dall’esercito che il sovrano egiziano aveva inviato contro di loro dietro esortazione della Sublime Porta, i wahhabiti si divisero tra le due dinastie rivali dei Sa’ud e dei Rashid e per un secolo impegnarono le loro energie nelle lotte intestine che insanguinarono la penisola araba, finché Ibn Sa’ud (‘Abd al-’Aziz ibn ‘Abd ar-Rahman Al Faysal Al Su’ud, 1882-1953) risollevò le sorti della setta. Patrocinato dalla Gran Bretagna, che, unico Stato al mondo, nel 1915 instaurò relazioni ufficiali con lui esercitando un “quasi protettorato”13 sul Sultanato del Nagd, Ibn Sa’ud riuscì ad occupare Mecca nel 1924 e Medina nel 1925. Diventò così “Re del Higiaz e del Nagd e sue dipendenze”, secondo il titolo che nel 1927 gli venne riconosciuto nel Trattato di Gedda del 20 maggio 1927, stipulato con la prima potenza europea che riconobbe la nuova formazione statale wahhabita: la Gran Bretagna.

“Le sue vittorie – scrisse uno dei tanti orientalisti che hanno cantato le sue lodi – lo han reso il sovrano più potente d’Arabia. I suoi domini toccano l’Iràq, la Palestina, la Siria, il Mar Rosso e il Golfo Persico. La sua personalità di rilievo si è affermata con la creazione degli Ikhwàn o Fratelli: una confraternita di Wahhabiti attivisti che l’inglese Philby ha chiamato ‘una nuova massoneria’”14.

Si tratta di Harry St. John Bridger Philby (1885-1960), l’organizzatore della rivolta araba antiottomana del 1915, il quale “aveva occupato alla corte di Ibn Saud il posto del deceduto Shakespeare”15, per citare l’espressione iperbolica di un altro orientalista di quell’epoca. Fu lui a caldeggiare presso Winston Churchill, Giorgio V, il barone Rothschild e Chaim Weizmann il progetto di una monarchia saudita che, usurpando la custodia dei Luoghi Santi tradizionalmente assegnata alla dinastia hascemita, unificasse la penisola araba e controllasse per conto dell’Inghilterra la via marittima Suez-Aden-Mumbay.

Con la fine del secondo conflitto mondiale, durante il quale l’Arabia Saudita mantenne una neutralità filoinglese, al patrocinio britannico si sarebbe aggiunto e poi sostituito quello nordamericano. In tal senso, un evento anticipatore e simbolico fu l’incontro che ebbe luogo il 1 marzo 1945 sul Canale di Suez, a bordo della Quincy, tra il presidente Roosevelt e il sovrano wahhabita; il quale, come ricordava orgogliosamente un arabista statunitense, “è sempre stato un grande ammiratore dell’America, che antepone anche all’Inghilterra”16. Infatti già nel 1933 la monarchia saudita aveva dato in concessione alla Standard Oil Company of California il monopolio dello sfruttamento petrolifero, mentre nel 1934 la compagnia americana Saoudi Arabian Mining Syndicate aveva ottenuto il monopolio della ricerca e dell’estrazione dell’oro.

I Fratelli Musulmani

Usurpata la custodia dei Luoghi Santi ed acquisito il prestigio connesso a tale ruolo, la famiglia dei Sa’ud avverte l’esigenza di disporre di una “internazionale” che le consenta di estendere la propria egemonia su buona parte della comunità musulmana, al fine di contrastare la diffusione del panarabismo nasseriano, del nazionalsocialismo baathista e – dopo la rivoluzione islamica del 1978 in Iran – dell’influenza sciita. L’organizzazione dei Fratelli Musulmani mette a disposizione della politica di Riyad una rete organizzativa che trarrà alimento dai cospicui finanziamenti sauditi. “Dopo il 1973, grazie all’aumento dei redditi provenienti dal petrolio, i mezzi economici non mancano; verranno investiti soprattutto nelle zone in cui un Islam poco ‘consolidato’ potrebbe aprire la porta all’influenza iraniana, in particolare l’Africa e le comunità musulmane emigrate in Occidente”17.

D’altronde la sinergia tra la monarchia wahhabita e il movimento fondato nel 1928 dall’egiziano Hassan al-Banna (1906-1949) si basa su un terreno dottrinale sostanzialmente comune, poiché i Fratelli Musulmani sono gli “eredi diretti, anche se non sempre rigorosamente fedeli, della salafiyyah di Muhammad ‘Abduh”18 e in quanto tali recano inscritta fin dalla nascita nel loro DNA la tendenza ad accettare, sia pure con tutte le necessarie riserve, la moderna civiltà occidentale. Tariq Ramadan, nipote di Hassan al-Banna ed esponente dell’attuale intelligencija musulmana riformista, così interpreta il pensiero del fondatore dell’organizzazione: “Come tutti i riformisti che l’hanno preceduto, Hassan al-Banna non ha mai demonizzato l’Occidente. (…) L’Occidente ha permesso all’umanità di fare grandi passi in avanti e ciò è avvenuto a partire dal Rinascimento, quando è iniziato un vasto processo di secolarizzazione (‘che è stato un apporto positivo’, tenuto conto della specificità della religione cristiana e dell’istituzione clericale)”19. L’intellettuale riformista ricorda che il nonno, nella sua attività di maestro di scuola, si ispirava alle più recenti teorie pedagogiche occidentali e riporta da un suo scritto un brano eloquente: “Dobbiamo ispirarci alle scuole occidentali, ai loro programmi (…) Dobbiamo anche prendere dalle scuole occidentali e dai loro programmi il costante interesse all’educazione moderna e il loro modo di affrontare le esigenze e la preparazione all’apprendimento, fondate su metodi saldi tratti da studi sulla personalità e la naturalità del bambino  (…) Dobbiamo approfittare di tutto ciò, senza provare alcuna vergogna: la scienza è un diritto di tutti (…)”20.

Con la cosiddetta “Primavera araba”, si è manifestata in maniera ufficiale la disponibilità dei Fratelli Musulmani ad accogliere quei capisaldi ideologici della cultura politica occidentale che Huntington indicava come termini fondamentali di contrasto con l’Islam. In Libia, in Tunisia, in Egitto i Fratelli hanno goduto del patrocinio statunitense.

Il partito egiziano Libertà e Giustizia, costituito il 30 aprile 2011 per iniziativa della Fratellanza e da essa controllato, si richiama ai “diritti umani”, propugna la democrazia, appoggia una gestione capitalistica dell’economia, non è contrario ad accettare prestiti dal Fondo Monetario Internazionale. Il suo presidente Muhammad Morsi (n. 1951), oggi presidente dell’Egitto, ha studiato negli Stati Uniti, dove ha anche lavorato come assistente universitario alla California State University; due dei suoi cinque figli sono cittadini statunitensi. Il nuovo presidente ha subito dichiarato che l’Egitto rispetterà tutti i trattati stipulati con altri paesi (quindi anche con Israele); ha compiuto in Arabia Saudita la sua prima visita ufficiale e ha dichiarato che intende rafforzare le relazioni con Riyad; ha dichiarato che è un “dovere etico” sostenere il movimento armato di opposizione che combatte contro il governo di Damasco.

Se la tesi di Huntington aveva bisogno di una dimostrazione, i Fratelli Musulmani l’hanno fornita.

NOTE:

1. Samuel P. Huntington, Lo scontro delle civiltà e il nuovo ordine mondiale, Garzanti, Milano 2000, p. 319.

2. Ibidem, p. 310.

3. Rédha Malek, Tradition et révolution. L’enjeu de la modernité en Algérie et dans l’Islam, ANEP, Rouiba (Algeria) 2001, p. 218.

4. Stefano Allievi e Brigitte Maréchal, I Fratelli Musulmani in Europa. L’influenza e il peso di una minoranza attiva, in: I Fratelli Musulmani nel mondo contemporaneo, a cura di M. Campanini e K. Mezran, UTET, Torino 2010, p. 219.

5. “When the enemy is armed with a totalitarian ideology and served by regiments of devoted believers, those with opposing policies must compete at the popular level of action and the essence of their tactics must be counter- faith and counter-devotion. Only popular forces, genuinely involved and genuinely reacting on their own behalf, can meet the infiltrating threat of Communism” (http://www.american-buddha.com/lit.johnsonamosqueinmunich.12.htm)

6. “- Les Américains vous semblent-ils plus conciliants que les Européens? – A l’égard de l’islam, oui. Il n’y a pas de passé colonial entre les pays musulmans et l’Amérique, pas de croisades; pas de guerre, pas d’histoire… – Et vous aviez un ennemi commun: le communisme athée, qui a poussé les Américains à vous soutenir… – Sans doute, mais la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher était aussi anticommuniste…” (Tunisie: un leader islamiste veut rentrer, 22/01/2011; http://plus.lefigaro.fr/article/tunisie-un-leader-islamiste-veut-rentrer-20110122-380767/commentaires).

7. Massimo Campanini, Il pensiero islamico contemporaneo, Il Mulino, Bologna 2005, p. 137.

8. Cit. in: Maryam Jameelah, Islam and Modernism, Mohammad Yusuf Khan, Srinagar-Lahore 1975, p. 153.

9. Cit. in: Tariq Ramadan, Il riformismo islamico. Un secolo di rinnovamento musulmano, Città Aperta Edizioni, Troina (En) 2004, p. 65.

10. Massimo Campanini, Il pensiero islamico contemporaneo, cit., p. 23.

11. Cit. in: Tariq Ramadan, op. cit., p. 143.

12. Henry Corbin, Storia della filosofia islamica, Adelphi, Milano 1989, p. 126.

13. Carlo Alfonso Nallino, Raccolta di scritti editi e inediti, Vol. I L’Arabia Sa’udiana, Istituto per l’Oriente, Roma 1939, p. 151.

14. Henri Lammens, L’Islàm. Credenze e istituzioni, Laterza, Bari 1948, p. 158.

15. Giulio Germanus, Sulle orme di Maometto, vol. I, Garzanti, Milano 1946, p. 142.

16. John Van Ess, Incontro con gli Arabi, Garzanti, Milano 1948, p. 108.

17. Alain Chouet, L’association des Frères Musulmans, http://alain.chouet.free.fr/documents/fmuz2.htm. Sulla presenza dei Fratelli Musulmani in Occidente, cfr. Karim Mezran, La Fratellanza musulmana negli Stati Uniti, in: I Fratelli Musulmani nel mondo contemporaneo, cit., pp. 169-196; Stefano Allievi e Brigitte Maréchal, I Fratelli Musulmani in Europa. L’influenza e il peso di una minoranza attiva, ibidem, pp. 197-240.

18. Massimo Campanini, I Fratelli Musulmani nella seconda guerra mondiale: politica e ideologia, “Nuova rivista storica”, a. LXXVIII, fasc. 3, sett.-dic. 1994, p. 625.

19. Tariq Ramadan, op. cit., pp. 350-351.

20. Hassan al-Banna, Hal nusir fi madrasatina wara’ al-gharb, “Al-fath”, 19 sett. 1929, cit. in: Tariq Ramadan, op. cit., p. 352.

 

mardi, 27 novembre 2012

De l’extension du conflit malien

 ECOWAS_photo.jpg

De l’extension du conflit malien

 

La communauté d’Etats africains ECOWAS envoie des soldats

 

Le conflit qui frappe le Mali, où des éléments islamistes ont pris le contrôle de la moitié septentrionale du pays depuis le printemps dernier, menace de s’internationaliser. En effet, la communauté d’Etats d’Afrique occidentale ECOWAS, dont le Mali est membre, a décidé très récemment d’envoyer une troupe d’intervention de 3300 hommes dans ce pays secoué par une crise apparemment sans solution, s’il n’y a pas intervention étrangère. L’intervention est provisoirement limitée à une seule année: “Nous prévoyons 3300 soldats pour la durée d’un an” a déclaré le Président du Groupe ECOWAS, Alassane Ouattara.

 

Cette communauté économique ouest-africaine a été contrainte par les Etats-Unis et par l’UE de procéder à cette démarche interventionniste car il s’agit, au Mali, de combattre l’AQMI, soit “Al-Qaeda pour un Maghreb Islamique”. Comme le pensait en octobre dernier le ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle, le “Mali ne peut devenir le refuge de terroristes”, car un tel havre de repli dans le nord du pays constituerait une menace pour la sécurité mondiale”, non seulement pour le Mali lui-même mais pour l’Europe. En octobre également, l’UE a décidé d’envoyer des instructeurs militaires dans ce pays africain déstabilisé. De même, on spécule de plus en plus quant à la mise en oeuvre de drones américains.

 

Il s’agit certes de combattre des islamistes mais ce n’est pas tout, loin s’en faut: le conflit qui s’est abattu sur le malheureux Mali sert de prétexte aux Etats-Unis pour s’ancrer de plus en plus profondément en Afrique occidentale et, simultanément, pour enrayer l’influence chinoise sur le continent noir, où Beijing est perpétuellement en quête de matières premières.

 

(source: “zur Zeit”, Vienne, n°46/2012; http://www.zurzeit.at/ ).

 

Conférence de Bernard Lugan

lugan3281135114.jpg

Renseignements : conference.lugan@hotmail.fr

dimanche, 25 novembre 2012

Le nomos de la terre – dans le droit des gens du Jus publicum europaeum

Le nomos de la terre – dans le droit des gens du Jus publicum europaeum

par Michel Bourdeau

Ex: http://infonatio.unblog.fr/

Schmitt_nomos_de_la_terre-23a63.jpgSi le nom de Carl Schmitt n’est plus tout à fait inconnu en France, où plus d’une dizaine de ses ouvrages ont déjà été traduits depuis 1972, sa personnalité reste encore très controversée. Grand théoricien du droit constitutionnel et international de l’Allemagne de l’entre deux guerres, son attitude à l’égard du nazisme lui valut d’être emprisonné plus d’une année après 1945. Refuser d’aller plus loin serait pourtant regrettable, comme ceux qui voudront bien ouvrir Le nomos de la terre s’en rendront rapidement compte. Publié en 1950 et composé dans des conditions difficiles, ce gros ouvrage offre une vue d’ensemble sur la pensée de l’auteur et passe à bon droit pour son oeuvre maîtresse.

En opposition au positivisme juridique, accusé de verser dans un universalisme vide, Carl Schmitt plaide pour une approche concrète du droit, et met en conséquence l’espace au centre de sa conception : tout ordre juridique est d’abord un ordre spatial. C’est pourquoi, parmi les différents textes législatifs, la loi par excellence est le nomos, les grecs désignant par ce mot (qui vient de nemein : partager) le processus fondamental qui lie localisation et loi. Mais l’espace se présente ici bas sous deux formes contrastées : terre et mer, terre ferme et mer libre, auxquelles correspondent deux ordres spatiaux différents. Cette opposition donne lieu à des développements captivants sur la définition des eaux territoriales, le partage des mers, les guerres maritimes et la piraterie, ou encore sur la question de savoir si la mer est à tous ou à personne, res omnium ou res nullius. Par ce biais, la pensée de Schmitt puise également aux sources mythiques de l’histoire du droit.

Comme le Husserl de L’arche Terre ne se meut pas ou le Comte du Grand Fétiche, il nous invite à faire retour sur ce fait primitif et primordial qu’est notre existence terrestre. Le pari du livre, nous dit la préface, est de chercher le sens qui habite la terre.

L’idée est développée sur le cas du droit des gens, du jus publicum europaeum. Après une première partie présentant la notion de nomos de la terre, les trois suivantes examinent donc tour à tour la genèse (16ième siècle), l’épanouissement (17-19ième siècles) puis le déclin (20ième siècle) de ce droit public européen. Cette histoire se confond avec celle de la guerre, l’originalité du droit public européen consistant, à cet égard, à avoir voulu non abolir la guerre mais la circonscrire. Faute de pouvoir rendre ici toute la richesse de ces analyses, on n’en retiendra que les deux termes : la sortie du moyen âge et l’après 1918, dont nous ne sommes toujours pas sortis.

Dans le premier cas, l’événement décisif a été la découverte ou, pour parler avec les Espagnols, la conquête du nouveau monde. Les célèbres leçons de Francisco de Vitoria (1492-1546) sur les Indes et le droit de guerre, où l’on a voulu voir le début d’une nouvelle idée du droit, appartiennent en réalité encore au moyen âge. Leur auteur est un théologien et sa théorie de la guerre juste présuppose une instance supérieure aux belligérants, en l’occurrence le pouvoir spirituel de la papauté. Pour naître, le droit public européen a dû précisément s’affranchir de la tutelle de la théologie. Silete theologi; silence, théologiens : tel était alors le mot d’ordre. Pour mettre fin aux guerres civiles religieuses qui faisaient rage en Europe, il a fallu séparer le politique du religieux. Le concept moderne d’État est le fruit des efforts des légistes pour définir une sphère neutre, indépendante, où les membres des diverses confessions puissent cohabiter pacifiquement. Schmitt aimait en particulier à se reconnaître dans l’un d’eux, Jean Bodin, victime comme lui des revers de fortune qui guettent les conseillers du prince.

L’engagement personnel est encore plus visible dans le second cas, l’auteur n’ayant jamais caché sa farouche hostilité au Traité de Versailles ou à la Société des Nations. Le livre tout entier trouve même son point de départ dans une réflexion sur le sort réservé à l’Allemagne après la double défaite de 1918 et 1945, sort qui n’est pas conforme au droit public européen péniblement constitué dans les siècles antérieurs et qui en consacre la fin. A la différence du traité de Vienne qui avait réorganisé durablement l’Europe, les traités qui mirent fin à la première guerre mondiale n’instauraient aucune paix véritable, faute d’avoir défini un nouvel ordre spatial. En revanche, une nouvelle conception de la guerre s’y faisait jour. Le droit public européen avait renoncé à l’idée de guerre juste pour lui substituer celle d’ennemi respectable, de justus hostis. Mais les destructions massives rendues possibles par la technique moderne ont besoin d’ennemis absolus. Après 1918, la guerre d’agression est transformée en crime. La fin logique des hostilités ne sera donc plus une paix négociée mais une reddition inconditionnelle, concept forgé aux États-Unis lors de la guerre de Sécession; corrélativement, la diabolisation de l’ennemi permet le retour de l’idée de guerre juste, la Société des Nations se substituant à la papauté dans le rôle d’instance supérieure décidant du bien fondé de la cause.

Le déclin du droit public européen marqua aussi le déclin de l’ordre spatial européo-centré instauré au seizième siècle et les pages consacrées à la montée en puissance de « l’hémisphère occidental », c’est-à-dire des États-Unis apportent, sur la politique nord-américaine, un éclairage inattendu. Aujourd’hui où tout le monde a en tête le God bless America, Carl Schmitt décrit la bonne conscience inébranlable de ses habitants, persuadés d’appartenir à un monde nouveau, meilleur; il rappelle que dans sa fonction première, la doctrine Monroe devait former un cordon sanitaire destiné à empêcher les moeurs et les institutions corrompus du vieux continent de se propager outre Atlantique. Quand les États-Unis se décident, non sans peine, à sortir de leur isolement, leur suprématie devient vite éclatante. Alors que du traité de Westphalie (1648) à la conférence de Berlin (1885) c’est l’Europe qui décidait de l’ordre spatial de la terre, à Paris, en 1919, c’est le monde qui décide de l’ordre spatial de l’Europe. Celle-ci, en reconnaissant explicitement la doctrine Monroe, à l’article 21 du pacte de la Société des Nations, avalisait cet état de fait : elle s’interdisait d’intervenir dans le nouveau monde, sans contrepartie équivalente de l’Amérique, qui désormais est à la fois présente et absente sur le continent européen.

Le Congrès ayant refusé de ratifier le Traité de Versailles pour signer avec l’Allemagne une paix séparée, les États-Unis ne siègent pas à Genève; du moins officiellement car, par le biais des États sud-américains dont ils se sont réservés le droit de faire et défaire à leur gré les gouvernements, ils y sont bien présents et les décisions de Washington pèsent lourd à Londres, à Paris ou à Berlin. Rétrospectivement, on est tenté de donner raison à Carl Schmitt lorsqu’en 1950 il constatait que le Traité de Versailles avait engendré non un ordre mais un désordre spatial et laissait donc sans réponse la question d’un nouveau nomos de la terre. Aujourd’hui où il n’est question que de nouvel ordre mondial, force est d’admettre que nous ne sommes guère plus avancés.

Peter Haggenmacher achève son utile présentation en indiquant quelques faiblesses de l’ouvrage. Pour bien en évaluer les thèses, il conviendrait en particulier de s’interroger sur leurs liens avec une pratique dont on sait qu’elle a été problématique. Il n’est cependant pas nécessaire de partager toutes les idées de l’auteur pour être impressionné par la force avec laquelle elles sont exposées et reconnaître que l’ouvrage est tout simplement passionnant.

Michel Bourdeau

 http://www.parutions.com

Die Sahara, ein schwelendes Pulverfass?

mali22.jpg

Die Sahara, ein schwelendes Pulverfass?

Wirtschaftliche und politische Machtspiele

von Ines Kohl *

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Die territorialen Grenzen in der Sahara zwischen Mali, Niger, Algerien und Libyen sind von jeher durchlässig, und die Tuareg nutzen sie für ihre Strategien mit Handel, Schmuggel und Migration. Doch seit dem Libyen-Krieg hat sich viel verändert. Zudem sind neue Akteure auf den Spielplatz Sahara gekommen, die an den Ressourcen der Region interessiert sind.

«Agence de Voyage: Arlit–Djanet, Arlit–Libya» steht auf dem liebevoll handbemalten Schild, das die kleine Lehmhütte mitten in Arlit, der Uran-Stadt in Nordniger, ziert. In der Hütte steht ein alter Schreibtisch, auf dem Listen mit Namen von Passagieren liegen. An der mit dunkelrotem Stoff verkleideten Wand hängen Fotos, die – einer touristischen Werbung gleich – zeigen, wie die Agentur ihre Passagiere nach Algerien oder Libyen befördert: 30 Personen sitzen fein säuberlich geschlichtet auf einem Toyota-Pick-up und fahren durch die Wüste; jeder von ihnen mit einem 5-Liter-Wasserkanister in der Hand.
Vor der Hütte sitzt Osman; schön gekleidet in einem orangen Bazin, mit einem schwarzen Chech um den Kopf geschlungen. Osman arbeitet hier als Verantwortlicher, wenn der Chef der Agentur, Murtala genannt, seine Dependance in Tahua besucht. Zudem ist er Kamosho, «Passagiere-Auftreiber», und Guide, der den Passagieren zu Fuss den Weg von Algerien nach Libyen weist.


Früher, vor dem Libyen-Krieg, erklärt mir Osman, sind die Autos bis Djanet gefahren und haben die Passagiere in den Gärten vor der Oase abgesetzt. Als jedoch im Zuge des Krieges Tuareg-Militärs und Söldner begonnen haben, das halbe Waffenarsenal al-Gaddafis ausser Landes zu bringen, wurden die Kontrollen der algerischen und nigrischen Sicherheitskräfte verschärft. Seitdem traut sich kaum ein Chauffeur mehr mit seiner illegalen Fracht bis nach Djanet, sondern entlässt seine Passagiere bis zu 70 Kilometer vor dem Ort, mitten in der Sahara. Dadurch ist ein neuer Berufszweig entstanden; jener des Guides, eines lokalkundigen Führers, der die Passagiere zu Fuss direkt über die grüne Grenze nach Libyen bringt.

EU-Absichten und lokale Strategien

Illegal ist das Geschäft mit der Grenze jedoch nur bedingt, denn hier in Niger, einem Mitglied der CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, einer 1975 gegründeten Wirtschaftsgemeinschaft westafrikanischer Staaten) ist es völlig legal, einen Toyota mit «Sans-papiers» vollzuladen und bis an die Grenzen von Algerien oder Libyen zu bringen. Die Gendarmerie Nationale gibt dazu gegen ein kleines Entgelt die Erlaubnis. Bis zur nigrischen Grenze sind die Konvois der Toyotas also völlig legal. Über die Grenze ändert sich das schlagartig: Legaler Transport wird zu illegaler Migration.
Die Europäische Union instrumentalisiert die nordafrikanischen Staaten als Vor­posten der Festung Europa, damit sie gegen die ­potentiellen EU-MigrantInnen vorgehen. Während Libyen unter al-Gaddafi keine wirklichen Massnahmen ergriff, um seine südlichen Aussengrenzen zu schützen und das Land zudem auf die Arbeitskraft der illegalen MigrantInnen angewiesen war, verfolgt Algerien mit aller Härte die transnationalen Akteure und versucht dadurch gleichzeitig, den Benzinschmuggel in den Griff zu bekommen. Die Tuareg,1 die sowohl den Treibstoff- als auch den Menschenschmuggel seit Jahren erfolgreich betreiben und selbst transnationale GrenzüberschreiterInnen par excellence sind, finden jedoch immer wieder neue Strategien, um die staatlichen Hürden zu umgehen (Kohl 2007, 2009, 2010).
«Was sollen wir denn sonst tun», erklärt mir einer der Chauffeure. «Wir alle haben Familie, unsere Kinder haben Hunger, wovon sollen wir leben? Von Luft? In Niger gibt’s keine Arbeit. Der Staat tut nichts, um uns zu helfen. Entweder werden wir alle Rebellen oder Banditen, oder wir packen unsere Toyotas mit Passagieren und Benzin voll. Iban eshughl – keine Arbeit, das ist unser Problem!»
Während des Libyen-Krieges ist der Verkehr zwischen Niger, Algerien und Libyen komplett zum Stillstand gekommen. Nun beginnen langsam die ersten Hausa nach Libyen zurückzukehren und hoffen auf Arbeit. Tuareg kehren noch sehr zögerlich zurück, zu gross ist noch ihre Angst vor dem neuen Libyen.

Arlit, Zentrum für Handel, Schmuggel und Migration

Arlit ist ein Zentrum des innersaharischen Handels und Schmuggels zwischen Niger, Mali, Algerien und Libyen. Gleichzeitig ist die Stadt der Ausgangspunkt der illegalen Migration von Sub-SaharierInnen auf dem Weg nach Libyen, um dort Arbeit zu finden oder weiter nach Europa zu gelangen.
Der nigrische Staat weiss, dass er die «Human trafficking»-Strategien nicht unterbinden kann. Somit wurde eine beiderseitige Lösung zwischen den Akteuren, den Tuareg und dem Staat gefunden: Die Chauffeure müssen ihre Passagiere registrieren. Dies nutzt den Passagieren, die im Falle eines Unfalls oder einer Autopanne gesucht und gefunden werden können, und es schützt sie vor skrupellosen Chauffeuren, die lediglich am Geld interessiert sind, die Passagiere mitten in der Sahara aussetzen und dem Tode preisgeben. Es dient auch den Chauffeuren, die bei einer Kontrolle der Militärs einen Passagierschein vorweisen können und sich dadurch von Banditen, Rebellen oder den Drogenschmugglern unterscheiden und somit nicht verfolgt und sanktioniert werden.
Osman kann viele Geschichten vom Geschäft mit der Grenze erzählen. Er hat bis zum Libyen-Krieg als Guide zwischen Djanet in Algerien und Ghat in Libyen gearbeitet und auf dem dreitägigen Fussmarsch übers Gebirge zahlreiche potentielle EU-MigrantInnen, Tuareg und in Libyen Arbeitssuchende hin- und hergeführt. Mit Beginn der Kämpfe in Libyen hat er wie viele Tuareg fluchtartig das Land verlassen. Zurück in Arlit sind die Chancen, eine Arbeit zu finden, jedoch gering. Vor allem für jene, die keine Schule besucht haben. Allerdings finden auch jene, die Diplome vorweisen können, kaum Arbeit.

Uran – Segen oder Fluch?

Dabei ist Arlit jene Stadt, in der der französische Kernenergie-Konzern Areva seit den späten 60er Jahren die grössten Uran-Minen der Welt betreibt, Somaïr (Exploration seit 1971) und Cominak (seit 1978). Areva, zum grössten Teil in Besitz des französischen Staates, ist der Weltmarktführer in der Nukleartechnik. Gleichzeitig rangiert der Niger auf dem Human Development Index von 20112 auf dem zweitletzten Platz. Zwei Drittel des Landes sind Wüste und Halbwüste. Die ökonomische Grundlage bilden Landwirtschaft und Viehzucht, die durch alle paar Jahre wiederkehrende Dürren und ausbleibende Regenfälle oder neuerdings sturzflutartige Regenfälle stark gefährdet sind. Eine soziale staatliche Versorgung ist nicht vorhanden, Arbeit gibt es keine, und die Rate der ­An­alphabetInnen ist trotz eines staatlichen Schulsystems vor allem unter Frauen und NomadInnen erschreckend hoch (über 80 Prozent). Ibrahima, zwölf Jahre alt, besucht eine der staatlichen Schulen in Arlit. Er ist in der fünften Klasse (CM1) und schildert mir die Situation in seiner Schule: «Wir sind 93 Schüler, Buben und Mädchen. Wir haben zwei Lehrer, und pro Tisch sitzen fünf Schüler.» Das Bildungsniveau ist dementsprechend.
Ein Grossteil der nigrischen Bevölkerung lebt mit ständig drohendem Hunger, hofft auf Almosengaben und ist von europäischen Hilfslieferungen und Entwicklungsprojekten abhängig. Vor allem der von Tuareg bewohnte Norden ist von sozialer und politischer Marginalisierung und ökonomischer Misswirtschaft betroffen. Bizarr, wo doch hier der grösste Arbeitgeber des Landes angesiedelt ist. Die Arbeiter in den Uran-Minen kommen fast alle aus den südlichen Landesteilen, während die hier lebenden Tuareg nach wie vor kaum eingestellt werden.
Seit einigen Jahren ist Areva durch Negativschlagzeilen bekanntgeworden. Greenpeace konnte beweisen, dass bei der Uran-Gewinnung nicht nur die Gesundheit der Minenarbeiter gefährdet ist, sondern dass auch das gesamte Umfeld der Mine von radioaktiver Verstrahlung betroffen ist.3 Rund um Arlit ist ein künstliches Gebirge aus Abraum, jenem Gestein, aus dem das Uran ausgewaschen wurde, entstanden, zu dem jährlich mehrere Tonnen Gestein hinzukommen. Auf dem Markt in Arlit wird kontaminiertes Altmetall aus der Mine verkauft, und der Sand in vielen Häusern ist teilweise bis zu 500fach über dem Normalwert radioaktiv verstrahlt, erzählt mir Moussa, ein Mitarbeiter der lokalen NGO Aghirin Man.4 Die kleine NGO konnte mittlerweile erreichen, dass der kontaminierte Sand in Teilen der Stadt von Areva durch unbedenklichen ersetzt wird.
Moussa, selbst jahrelang in Libyen als Dolmetscher im Tourismus tätig und im Zuge der Kämpfe zurück in den Niger geflohen, hofft, in der neuen von Areva geplanten Mine von Imouraren, 80 Kilometer südlich von Arlit, Arbeit zu finden. Moussas Dossier mit Schulabschlüssen und Diplomen liegt schon seit einem Jahr im Gemeindeamt. Bis dato ohne Antwort. «Ohne Beziehungen oder Korruption», meint er resignierend, «haben Tuareg keine Chance hineinzukommen.»

Eine neue Uran-Mine evoziert tribale Differenzen, aber auch Hoffnung

Für die Vorarbeiten in Imouraren, die 20135 mit der Uran-Exploration beginnen soll, werden nun jedoch ausdrücklich Tuareg aus der Region eingestellt. Damit hofft Areva, die ansässige Bevölkerung zufriedenzustellen und dadurch eine weitere Rebellion oder ein vermehrtes Banditenwesen zu verhindern.
Zu den Forderungen der letzten beiden Rebellionen (1990 bis 1997 und 2007 bis 2009) zählten unter anderem die explizite Teilhabe an den Einkommen der Mine.
Doch die durchaus zu befürwortende Integration der Lokalbevölkerung in die neue Mine löste ein partielles Erstarken tribaler Differenz aus. Tribale Unterschiede wurden in den letzten Jahrzehnten von lokaler Seite selbst mehr und mehr in den Hintergrund gedrängt, und die sozialen und politisch-ökonomischen Ungleichheiten zwischen der vor­kolonialen dominanten «Oberklasse» (imajeren/imujar/imuhar), den ehemaligen Nachfahren von Sklaven (iklan) und den einst tributpflichtigen Gruppen (imrad) verblassten im alltäglichen Leben. Die präferentiell endogamen Heiraten wurden vor allem von der jungen Generation (ishumar) ihrer traditionellen Wichtigkeit enthoben. In Zeiten von kapitalistischer Marktwirtschaft findet man auch Nachfahren ehemaliger Sklaven, die ihre ehemaligen Herren in bezug auf ökonomisches Kapital überflügelt haben. Mit den Arbeitsaussichten bei Areva jedoch beginnen tribale Unterschiede instrumentalisiert zu werden. Jene Stämme (tawsit), die rund um Imouraren leben, in erster Linie Ikazkazen und Kel Agharus, stehen seitdem in Konkurrenz um die Position des Sprechers für die gesamte Region. Zudem sind die auf gleichem Territorium lebenden Stämme seit der Rebellion (2007 bis 2009) in einen Zwist verwickelt, der durch die Entführung eines Stammesältesten der Ikazkazen durch die Kel Agharus ausgelöst und im Zuge der Konkurrenz verstärkt wurde. Auf einer nächsthöheren Ebene jedoch versuchen beide, die Einstellung anderer Gruppen des östlich gelegenen Air-Gebirges zu verhindern, indem sie diese als ­potentielle Rebellen und Banditen denunzieren. Damit versuchen sie vehement, ihre eigenen Leute unterzubringen, selbst wenn sie über keine geeigneten Diplome verfügen.
Doch Imouraren ist die neue Hoffnung für alle nigrischen Tuareg. Viele der aus Libyen geflohenen Tuareg wollen nicht mehr zurück, da sie fürchten, dass sich die Situation in Post-Gaddafis Libyen noch lange nicht stabilisieren wird. Auch mehr als acht Monate nach al-Gaddafis Tod schwebt sein Geist noch immer über dem Land. Vor allem jene, die noch nie in Libyen waren, sind der Meinung, ein Libyen ohne al-Gaddafi könne nicht existieren oder, wie es ein Skeptiker ausdrückt: «Libyen wird weitere 42 Jahre brauchen, damit es wieder gut wird!»

Chaos im freien Libyen

In der Tat sieht es im Süden des Landes nicht gut aus. Zwar gibt es hier keine intertribalen Auseinandersetzungen, und alle Oasen haben sich – bis auf das kleine al-Barkat an der algerischen Grenze gelegen, dass selbst nach dem Tod von al-Gaddafi noch die grüne Fahne hisste – schnell von den Resten des alten Regimes befreit: Alle öffentlichen Ämter und Büros, aber auch Schulen, wurden zerstört und geplündert. Einrichtungsgegenstände und Büromaterial finden sich entweder in diversen Privathaushalten wieder oder wurden von Tuareg ausser Landes geschafft und in Algerien, Mali und Niger zum Verkauf angeboten. Moktar zum Beispiel erbeutete fünf Kopiergeräte und brachte sie zu Fuss nach Djanet, wo sie noch immer auf Käufer warten. In Agadez in Niger stehen auf riesigen Parkplätzen gestohlene Fahrzeuge aus Libyen: nagelneue Toyota-Landcruiser und Pick-ups, verschiedene PKW-Marken und ein Grossteil an Zieraten der chinesischen Baufirmen.
In die leeren Betriebswohnungen der Chinesen in Ghat sind kurzerhand Libyer und MigrantInnen eingezogen. Ajebu, eine nigrische Targia, die mit ihren fünf Kindern und ihrem Mann seit vielen Jahren in Libyen in einem halbzerfallenen Lehmbau einer Altstadt lebt und nie etwas von den sozialen Zuwendungen al-Gaddafis gesehen hat, okkupierte kurzerhand ein leerstehendes Appartement des Wohnhauses einer chinesischen Baufirma. Freudestrahlend erzählte sie am Telefon: «Stell dir vor! Wir haben Wasser und Strom, eine richtige Küche und Fliesen am Boden!»
Kurz nach al-Gaddafis Tod und dem allgemeinen Machtvakuum in Libyen versuchte jeder, so viel wie möglich zu erbeuten. Vor allem das von allen gefürchtete Büro für Innere Sicherheit (maktab hars ad-dachiliy), das zu Zeiten al-Gaddafis das Ziel hatte, mittels eines ausgeprägten Spitzelwesens die Bevölkerung unter Kontrolle zu halten, wurde in Ghat komplett geplündert und zerstört. – Mit der Begründung, dieses Amt sei einzig und allein von al-Gaddafi geschaffen worden und habe nun (endlich!) keine Legitimation mehr. Die erbeuteten Gegenstände, darunter nagelneue originalverpackte Kalaschnikovs und Pistolen, wurden unter den Plünderern verteilt oder verkauft. Die dazugehörende Munition gibt es beim Zigarettenhändler ums Eck zu kaufen: Kugeln für Kalaschnikovs um 50 gersh, jene für Pistolen um 25 gersh: Munition kostet so viel wie Kaugummi. Dementsprechend hoch ist die Gewalt in Südlibyen. Junge Burschen tragen ihre pubertären Konflikte nun mit der Pistole in der Hand aus. Zeinaba, eine seit 15 Jahren in Libyen lebende nigrische Targia, ist bestürzt und meint: «Unsere Kinder werden alle zu Banditen! Gestern haben sie wieder einen Mann in unserer Nachbarschaft erschossen. Wegen Geld. Das passiert jetzt täglich! Ich traue mich kaum noch auf die Strasse.» Ihr Sohn Elias pflichtet ihr bei und ergänzt: «Alkohol kommt in rauhen Mengen hinzu. Die Leute trinken auf der Strasse, schiessen betrunken Salven in die Luft und grölen: ‹Libyen ist frei!›»

Folgen des Libyen-Krieges

Libyens Freiheit hat einen grossen Preis, den nicht nur die LibyerInnen bezahlen müssen, sondern der auf die gesamte Sahara- und Sahelregion aufgeteilt wurde. Die aus Libyen geschmuggelten Waffen haben die gesamte Sahara in ein schwelendes Pulverfass verwandelt. Ein Grossteil des immensen Waffenarsenals al-Gaddafis wurde ausser Landes geschafft und dient nun verschiedenen Rebellen in Mali, im Tschad oder im Sudan. Aber auch extremistische terroristische Gruppierungen, wie zum Beispiel AQMI (al-Qaida du Maghreb Islamique), profitierten davon.
In Niger ist mittlerweile fast jeder Nomade bewaffnet. Auch früher trugen Tuareg-Nomaden Schwerter und Messer: als Arbeitshilfe und zum Schutz gegen Schakale. Heute jedoch sind es Kalaschnikovs aus Libyen. Zum Selbstschutz und zur Selbstjustiz, wie Bala erklärt, da die Polizei und das Militär kaum etwas gegen die zahlreichen Banditen unternehmen, die ihre eigenen Leute überfallen. «Seit dem Libyen-Krieg», fügt er hinzu, «gibt es am Tiermarkt jede Menge Waffen zu kaufen. Und gar nicht teuer. Seitdem haben wir alle eine Kalaschnikov zu Hause, um uns gegen die Banditen zu schützen.» Das Problem der Banditen ist eine direkte Folge der letzten Rebellion. Den Ex-Rebellen wurden im Zuge der Friedensverhandlungen, die al-Gaddafi leitete, Integration ins Militär und Entschädigungszahlungen versprochen, vom nigrischen Staat aber nicht eingehalten. Diese schlecht bis gar nicht ausbezahlten und immer noch grösstenteils bewaffneten Ex-Rebellen formierten sich in den letzten Jahren zu einem unkontrollierten Banditentum und destabilisieren ebenfalls die Sahara.

Die fabrizierte Unsicherheit in der Sahara und im Sahel

Diese zunehmende Phase der Destabilisierung und Unsicherheit der gesamten Region ist jedoch nicht hausgemacht, sondern fremd­initiiert, und zwar seit die USA 2001/2002 unter George Bush den «Krieg gegen den Terror» ausriefen, die Sahara und den Sahel als eine potentielle Zone des Terrorismus brandmarkten und als Rückzugsgebiet für extremistische Militante aus Afghanistan definierten. Die ersten Entführungen von Touristen in Algerien im Jahre 2003 erhärteten das Gerücht von der Sahara als Terrorzone. 2004 kreierte George Bush daher die Pan-Sahel-Initiative (PSI) und bekämpfte mit Unterstützung lokaler Regierungen den angeblichen Terrorismus. Jeremy Keenan zufolge ist klar, dass die Entführungen zwar von den islamistischen Extremisten der GSPC (Groupe Salafiste pour la Combat) begangen, aber von algerischen und amerikanischen Geheimdiensten geplant wurden, um den Verdacht der Sahara als Terrorzone zu erhärten. Wieso?
Laut Keenan ist das Ziel der USA, eine ideologische Basis für die Militarisierung Afrikas zu schaffen, um primär Zugang zu Ressourcen zu bekommen.6 Algeriens Motivation, am inszenierten Kampf gegen den Terror mitzuwirken, lag in seinem Wunsch der politischen Re-Etablierung in EU und Nato begründet. Zudem brauchte Algerien militärische Unterstützung von den USA, um politisch-hegemoniale Ziele in Westafrika zu erreichen und sich gegen Libyen behaupten zu können. Die USA wiederum brauchten einen Verbündeten in Afrika, um ihre Militarisierung durchzusetzen. (Keenan 2006, 2009) Seit 2005 ist ein Rückgang der US-Stimmungsmache erkennbar, aber noch immer finden Entführungen in der Sahara und im Sahel statt, die nun der in AQMI (al-Qaida du Maghreb Islamique) umbenannten Gruppe zugeschrieben werden.
Seit der Entführung von MitarbeiterInnen der Firma Areva in Arlit (Niger) im September 2010 werden auch nigrische Tuareg verdächtigt, Kontakte zu AQMI zu haben. Der Grossteil der Lokalbevölkerung weist die Verbindungen heftig zurück und beschuldigt den nigrischen Staat, ein derartiges Amalgam zu betreiben, um von der EU Gelder für den Kampf gegen den Terrorismus zu bekommen. Einige meinen jedoch, dass es Tuareg geben könnte, die für Geld mit AQMI kooperieren. Aber wenn es Kontakt gibt, dann von ökonomischer und nicht von ideeller Natur.
Einer ganzen Generation von jungen Tuareg wurde durch den inszenierten Kampf gegen den Terror die Lebensbasis entzogen. Der Wüstentourismus brach zusammen, Grenzüberschreitungen wurden schwieriger und Strategien von Handel und Schmuggel kriminalisiert. Der Krieg in Libyen verschärfte die Situation und liess eine grosse Anzahl an geflüchteten arbeitslosen Sub-Sahariern zurück. Einem Grossteil junger Leute wurde die Lebensbasis entzogen. Ihnen bleiben kaum Auswegstrategien aus ihrer kritischen ökonomischen und sozialen Lage.

Ausweg aus der Krise: Rebellion und Separation?

In Mali, wo am 17. Jänner 2012 eine neue Rebellion ausgebrochen ist, ist die Kooperation zwischen einer Fraktion der Tuareg und AQMI eindeutig. Der Führer von Ansar Din, Iyad ag Aghali, kooperiert mit einer Fraktion von AQMI.7
Doch der Grossteil der malischen Tuareg-Rebellen, die sich in der MNLA8 (Mouvement National de libération de l'Azawad) formiert haben, distanzieren sich explizit von Kontakten zu diesen extremistischen Gruppierungen. Der traditionell liberal praktizierte Islam der Tuareg geht mit salafistischen Ideen nicht konform.
Den malischen Rebellen geht es jedoch nicht mehr um Dezentralisierung, ökonomische Teilhabe und soziale Unterstützung, wie in den Rebellionen zuvor. Nachdem ihre bisherigen Forderungen an den Nationalstaat stets ohne Erfolg blieben, kämpfen sie nun um Autonomie und Separation vom malischen Staat. Sie sind in der aktuellen Rebellion sehr erfolgreich, nicht zuletzt, da sie gut vernetzt und organisiert und vor allem durch Waffen aus Libyen sehr gut ausgerüstet sind.

Die Neokolonialisierung der Sahara

Während sich die malischen Tuareg um die Anerkennung ihres neuen Staates bemühen, nigrische Tuareg weiterhin auf Arbeit in der neuen Uran-Mine hoffen und viele WestafrikanerInnen zurück nach Libyen wollen, um Arbeit zu finden, wird der Sahel von einer weiteren Hungerkatastrophe heimgesucht. Früher hat Libyen als einer der ersten Staaten mit Hilfslieferungen die verarmten NomadInnen unterstützt. Heute fehlt es an einem schnell agierenden Partner. Den Akteuren in der Sahara und im Sahel, allen voran Frankreich, die USA und China, aber auch Indien, Korea, Kanada und anderen geht es weder um humanitäre Hilfe noch um Unterstützung zur Demokratisierung, sondern einzig um Ressourcen. Erdöl, Gas, Uran und Phosphat haben neue Akteure auf den Plan gerufen, und vor allem die Tuareg sind auf dem Spielplatz globaler wirtschaftlicher und politischer Interessen gelandet. Die Re-Kolonialisierung bzw. Neo-Kolonialisierung (Claudot-Hawad 2012) der Sahara und des Sahel wird jedoch weder Frieden noch Zugeständnisse von Minderheitenrechten bringen, sondern neuen Zündstoff für das bereits schwelende Pulverfass.    •

Quelle: International. Die Zeitschrift für internationale Politik II/2012; www.international.or.at  

1    Tuareg ist eine Fremdbezeichnung, die jedoch Eingang in den europäischen Sprachgebrauch gefunden hat. Die emischen Termini variieren je nach Region und Dialekt: Imuhagh in Algerien und Libyen, Imushgh in Mali und Imajeghen in Niger. Das in vielen Umschriften gebräuchliche gh wird als im Rachen gesprochenes r prononciert. Auf Grund der breiten Leserschaft dieser Zeitschrift verwende ich wegen des besseren Verständnisses den europäisierten Begriff Tuareg (Pl): Sgl. fein.: Targia, Sgl. mask.: Targi. Wichtig ist mir hierbei nur anzumerken, dass Tuareg schon der Plural ist. Es gibt keine TuaregS!
2    Niger rangiert auf Platz 186 vor der Demokratischen Republik Kongo. http://hdr.undp.org/en/statistics/
3    Greenpeace International (6. Mai 2010)
Areva’s dirty little secret, www.greenpeace.org/international/en/news/features/ArevaS-dirty-little-secrets0605l0/
Greenpeace International (2010), Left in the dust: Areva’s radioactive legacy in the desert town of Niger, www.greenpeace.org/international/Global/international/publications/nuclear/2010/Areva_Niger_report.pdf 
4    www.ciirad.org/actualites/dossiers%202007/uranium-afriq//photos-niger.pdf      
5    www.areva.com/EN/operations-623/a-topranked-deposit-ftir-longterm-minmg.htm
6    Bis 2015 werden 25 Prozent des Erdöl- und Erdgasverbrauchs der USA von Westafrika (besonders aus dem Golf von Guinea) geliefert werden müssen (Keenan 2009: 125 nach CIA Global Trends 2015).
7    Seit der Gründung hat sich die salafistische terroristische Bewegung in verschiedene Gruppen mit unterschiedlichen Strategien und Zielen zersplittert. Derzeit gibt es drei Fraktionen, die von Abdul-Hamid Abu Said, Moktar bei Moktar und Yahya Abu-Hammam, auch Yahya Juani genannt, geführt werden. (Interview mit Jermy Kennan auf France24 am 4. April 2012 www.youtube.com/watch?v=BseudPITb6U)
8    www.mnlamov.net/
Literaturhinweise
Claudot-Hawad, Hélène (2012). Business, profits Souterrains et Strategie de la terreur. La recolonisation du Sahara, www.temoust.org/business-profits-souterrains-et,15758
Keenan, Jeremy (2006). Security and Inseamty in North Africa, in: Review of African Political Economy, Nummer 108, 269–296, www.gees.org/
documentos/Documen-01279.pdf
Keenan, Jeremy (2009). The Dark Sahara: America’s War on Terror in Africa, Pluto Press, New York
Kohl, Ines (2007). Tuareg in Libyen: Identitäten zwischen Grenzen. Reimer, Berlin
Kohl, Ines (2009). Beautiful Modern Nomads: Bordercrossing Tuareg between Niger, Algeria and Libya. Reimer, Berlin
Kohl Ines (2010). Saharan «Borderline»-Strategies: Tuareg Transnational Mobility, in: Tilo Grätz (Hg.). Mobility, Transnationalism and Contemporary African Societies. Cambridge Scholars, Newcastle upon Tyne, 92–105

*Ines Kohl (Mag. Dr.) ist Forscherin am Institut für Sozialanthropologie (ISA) der Österreichischen Akademie der Wissenschaften (ÖAW). Sie arbeitet über Tuareg, Jugendkultur, Mobilität und Transnationalität in Libyen, Algerien und Niger.
Mail: ines.kohl(at)oeaw.ac.at; www.kohlspross.org

 

jeudi, 22 novembre 2012

Energie et défense: les vieux amis et les nouveaux ennemis d’Ankara

OTAN_turquie.jpg

Alessia LAI:

Energie et défense: les vieux amis et les nouveaux ennemis d’Ankara

 

Les rapports entre Turcs et irakiens se sont envenimés depuis quelques mois; en revanche, les relations commerciales avec Israël ont repris récemment...

 

L’EPDK, l’autorité turque qui régule le marché de l’énergie, ne permettra vraisemblablement pas à une société du Nord de l’Irak d’exporter du gaz naturel, parce que cette société n’a pas signé à temps un accord prévu de longue date, vu les tensions politiques qui agitent la région. La société turque Siyahkalem Ltd, qui opère sur le marché de l’énergie, avait décidé d’importer du gaz, en commençant par un volume annuel de 700 millions de m3 à partir de 2014, pour arriver à un volume de 3,2 milliards de m3 en 2033. La société devait soumettre une proposition de contrat à l’EPDK dans un délai de 90 jours mais “les vicissitudes politiques qui rythment les rapports turco-irakiens et les rapports entre le gouvernement central de Bagdad et le gouvernement du Kurdistan irakien du Nord du pays ont conduit à l’échec de l’accord”, précise une source de l’Agence Reuters.

 

Au cours de ces dernières semaines, en effet, les tensions ont augmenté entre Bagdad et Ankara, surtout depuis que la Turquie a accordé l’asile politique à l’ancien vice-président irakien Tareq al-Hashemi, condamné à mort pour terrorisme. L’Irak a également demandé à la Turquie de cesser ses attaques contre les forces rebelles kurdes, repliées sur territoire irakien mais dans la région autonome kurde, sur laquelle le gouvernement central de Bagdad exerce peu de contrôle et avec laquelle les Turcs ont forgé des liens assez étroits ces dernières années, surtout dans le domaine des hydrocarbures, cette région possédant les champs pétrolifères les plus productifs de l’Irak. Le gouvernement irakien, pour sa part, a exclu, le 7 novembre 2012, la société nationale turque d’exploitation pétrolière TPAO de toute présence active dans la zone dite du “bloc 9”, tout en niant que cette mesure soit une rétorsion face aux accords signés par la TPAO dans le Kurdistan irakien.

 

Avec une telle toile de fonds, on ne s’étonnera pas que les relations entre la Turquie et Israël soient redevenues amicales. Une société israélienne, qui concevait des systèmes électroniques pour les avions espions turcs avant la crise diplomatique qui a opposé Tel Aviv à Ankara depuis 2009 (à l’époque de l’opération “Plomb fondu” puis de l’attaque contre la flotille “Mave Marmara”) vient de reprendre ses activités. En 2002, le ministère turc de la défense avait commandé auprès de la firme aéronautique américaine Boeing quatre avions espions Aewc 737-700, ainsi qu’un radar de terre, des systèmes de contrôle et d’autres matériels pour l’instruction du personnel et la manutention. Le site internet du quotidien turc “Hurriyet” rapporte que la firme israélienne Elta Systems a décidé de reprendre la fabrication de dispositifs spéciaux pour les avions espions de type Boeing 737 Aewc. Cette décision, d’après le quotidien turc, permet de reprendre la production, ajournée depuis longtemps, de quatre nouveaux 737-Aewc (pour un prix total de quelque 1,2 milliard d’euro). Enfin, cette décision indique la fin de tout interdit frappant les exporations de matériels destinés à la défense entre Israël et la Turquie. Elles avaient effectivement été gelées depuis deux ans.

 

Alessia LAI.

( a.lai@rinascita.eu ; article paru dans “Rinascita”, Rome, le 10 novembre 2012; http://rinascita.eu/ ).

Geopolitiek aspect van de Griekse crisis

grece-athene-vignette-091127.jpg

Geopolitiek aspect van de Griekse crisis

Het is interessant om te zien hoe de Europese Unie, duidelijk tegen de zin van haar leden, er alles aan doet om Griekenland in de EU te houden. Drastisch besparen, de bevolking in armoede, miljarden er in pompen, alles moet maar kunnen. Behalve een Griekse exit. Één van de redenen hiervoor is een geopolitieke.

Eén van de vele besparingsmaatregelen in Griekenland hield het verkopen van staatsbedrijven in. Het gasbedrijf DEPA speelt een belangrijke rol hierin. De verkoop hiervan zou tussen de € 500 miljoen en € 1 miljard moeten opbrengen. De Griekse staat heeft 65% van de aandelen nu in handen, Hellenic Petroleum 35%. In totaal zouden beide aandelenpaketten verkochten moeten zijn bij het begin van 2013. Gazprom en Negusneft, beide Russische bedrijven (Gazprom zelfs een staatsbedrijf), hebben hier reeds grote interesse voor getoond.

In het verleden hebben Rusland en Oekraïne grote ruzie gehad over de prijs van aardgas. Oekraïne wou de Russische prijzen niet betalen en Rusland weigerde nog aan Oekraïne te leveren. Oekraïne ligt echter op de route van de aardgasleidingen tussen Rusland en Europa en tapte dus gewoon af. Het bezitten van een Griekse route zou voor Rusland dit soort problemen moeten vermijden. Tevens bezorgt het Rusland opnieuw een meer voelbare aanwezigheid in het gebied van de zuidelijke Balkan. De laatste jaren zijn ook de banden tussen Griekenland en Rusland sterk aangehaald en ook op Cyprus is Rusland meer aanwezig. Daar hebben ze ook interesse getoond in het helpen verlichten van de Cypriotische schuld, tevens met meer Russische invloed als gevolg.

De Griekse gebieden zijn lange tijd in de Britse invloedssfeer geweest. Ze hebben er dan ook meerdere vlootbasissen. Zeker met het uitzicht op het Suez-kanaal belangrijke feiten. Maar met de huidige opstanden in de Arabische wereld zijn deze basissen nog belangrijker geworden aangezien vandaar interventies kunnen worden gelanceerd (gaande van de huidige inzet van special forces tot eventueel later meer reguliere militaire zetten). Rusland heeft slechts één zeebasis in de Middellandse Zee en dat is in het Syrische Tartus.

Het binnenbrengen van Griekenland en Cyprus in de Russische invloedssfeer zou dan ook een belangrijk alternatief kunnen vormen voor het geval Assad toch zou bezwijken onder de islamistische opstandelingen. Voor de machtige elites in Washington en Brussel zou een toename van Russische invloed echter ten zeerste ongewenst zijn.

mercredi, 21 novembre 2012

Londres refuse de prêter ses bases aux Etats-Unis

Ferdinando CALDA:

Londres refuse de prêter ses bases aux Etats-Unis pour toutes opérations contre l’Iran

 

Le gouvernement britannique se souvient de ses déboires irakiens: il sait désormais que toute attaque préventive viole le droit international

 

xin_58030224084311104011.jpgLondres vient de rejeter le requête de Washington: les Etats-Unis ne pourront pas utiliser les bases militaires britanniques pour d’éventuelles actions contre l’Iran. Les Britanniques avancent pour argument que toute attaque préventive contre Téhéran constituerait une violation du droit international, vu que la République Islamique ne représente pas, ajoutent-ils, une “menace claire et immédiate”. C’est du moins ce qu’écrit le “Guardian”, qui cite des sources gouvernementales britanniques. Selon le célèbre quotidien, Washington aurait demandé à pouvoir utiliser les bases militaires britanniques de Chypre, celles de l’Ile de l’Ascension (au milieu de l’Atlantique) et de Diego Garcia dans l’Océan Indien. A la suite de cette requête américaine, Londres aurait commandé une sorte d’audit légal au Procureur général du Royaume, puis à Downing Street, au Foreign Office et au ministère de la Défense. “La Grande-Bretagne violerait le droit international si elle venait en aide à une opération qui équivaudrait à une attaque préventive contre l’Iran”, a déclaré un haut fonctionnaire britannique au “Guardian”; et il ajoute: “le gouvernement a utilisé cet argument pour rejeter les demandes américaines”.

 

D’autres sources ont souligné que la requête des Etats-Unis n’était pas formelle mais qu’elle constituait toutefois un signal, annonçant un conflit imminent. Il s’agirait plutôt de sonder les positions du gouvernement britannique. La réponse de Londres a certainement fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein. L’une des sources du “Guardian” aurait par ailleurs déclaré: “Je crois que les Etats-Unis ont été assez surpris que les ministres (britanniques) se soient montrés si réticents à donner anticipativement les garanties nécessaires pour ce type d’assistance”. Et cette source explique: “On aurait pu s’attendre à ce que l’opposition vienne des libéraux-démocrates seulement mais elle a trouvé des voix chez les conservateurs également”.

 

Comme le note encore le “Guardian” dans un autre article, l’opposition du gouvernement britannique à accorder son appui inconditionnel au renforcement de la présence militaire américaine dans la région du Golfe Persique montre clairement que les leçons tirées de la guerre d’Irak de 2003 sont encore très présentes dans les esprits à Londres. A cause de l’appui qu’il avait apporté à l’invasion américaine de l’Irak, l’ancien premier ministre Tony Blair avait dû rendre des comptes devant les juges pour avoir répété les bobards quant aux “armes de destruction massive” de Saddam Hussein. Cette fois, souligne le “Guardian”, la Grande-Bretagne a pris des positions claires: elle n’accordera aucun blanc-seing et prendra ses décisions en toute autonomie quand il s’agira de distinguer ce qui est légal de ce qui ne l’est pas.

 

Cela ne signifie pas pour autant qu’il existe des différences substantielles entre les vues adoptées à Londres et à Washington sur le dossier iranien. Ni sur la nécessité ou l’opportunité d’une intervention militaire. Tant les commandants militaires américains que leurs homologues britanniques, ainsi que les Israéliens et les Iraniens, sont tous convaincus qu’une action militaire, quelle qu’elle soit, aura des conséquences dangereuses dans toute la zone (et même au-delà) et risquerait bien de se révéler contre-productive: Téhéran ne renoncera pas pour autant à son programme nucléaire. Personne cependant n’ose courir le risque de se retrouver impréparé au cas où la situation dégénèrerait. Pour ce qui concerne les Britanniques, il n’y a qu’une dizaine des bâtiments de la marine royale qui croisent actuellement dans le Golfe Persique, y compris un sous-marin nucléaire.

 

La principale inconnue, pour le moment, reste les actions menées par Israël, où, depuis quelques mois, le gouvernement de Benjamin Netanyahu jette constamment de l’huile sur le feu et vicie le climat déjà fort tendu par sa rhétorique tissée de menaces. Depuis les présidentielles américaines, les analystes prévoient une nouvelle série d’initiatives diplomatiques mais aussi que tout nouvel échec (que l’on escompte pourtant pas...) donnerait prétexte aux Israéliens de frapper l’Iran. Et là, si l’Iran riposte en focalisant ses tirs de manière proportionnée sur Israël seul, Washington et ses alliés pourrait difficilement justifier une intervention militaire contre l’Iran devant le droit international. Tant Obama que Romney, les deux candidats à la présidence, ont, pendant la campagne électorale, assuré leur soutien total à Israël en cas d’attaque iranienne. Mais Londres, qui se souvient de ses déboires irakiens, pourrait éprouver des réticences à violer une fois de plus les règles du droit international.

 

Ferdinando CALDA.

( f.calda@rinascita.eu ; articla paru dans “Rinascita”, 27 octobre 2012; http://rinascita.eu/ ).

mardi, 20 novembre 2012

Un regard canadien sur les cultures, les identités et la géopolitique

Un regard canadien sur les cultures, les identités et la géopolitique

par Georges FELTIN-TRACOL

750602755.jpgDans les années 1990, deux géopoliticiens canadiens, Gérard A. Montifroy et Marc Imbeault, publiaient cinq ouvrages majeurs consacrés à la géopolitique et à ses relations avec les démocraties, les idéologies, les économies, les philosophies et les pouvoirs dont certains furent en leur temps recensés par l’auteur de ces lignes. Aujourd’hui, Gérard A. Montifroy et Donald William, auteur du Choc des temps, viennent d’écrire un nouvel essai présentant les rapports complexes entre la géopolitique et les cultures qu’il importe de comprendre aussi dans les acceptions d’identités et de mentalités. Ils observent en effet qu’en géopolitique, « les mentalités constituaient un premier “ pilier ”, se prolongeant naturellement avec les données propres aux identités, celles-ci débouchant sur le contexte dynamique des rivalités (p. 7) ».

Comme dans les précédents ouvrages de la série, le livre présente une abondante bibliographie avec des titres souvent dissidents puisqu’on y trouve Julius Evola, Julien Freund, Éric Zemmour, Danilo Zolo, Éric Werner, Jean-Claude Rolinat, Hervé Coutau-Bégarie, etc. L’intention est limpide : « Il nous fallait sortir de l’actuel esprit du temps qui déforme les raisonnements en débouchant sur la pulvérisation de la réalité des faits. Face à la dictature de la pensée dominante, il existe une défense formidable : les livres aussi “ parlent ” aux livres (p. 08) ». On doit cependant regretter l’absence d’une liste de blogues et de sites rebelles sur la Toile. Car, contrairement à ce que l’on croit, Internet est plus complémentaire que concurrent à la lecture à la condition toutefois de cesser de regarder une télévision toujours plus débilitante. Leur compréhension du monde se fiche des tabous idéologiques en vigueur. « C’est pourquoi la géopolitique, telle que nous la concevons, concourt à faire sortir de l’ombre le dessous des cartes, le monde du réel (p. 9). » Ce travail exige une démarche pluridisciplinaire dont un recours à la philosophie, parce qu’« en géopolitique, l’apport de la réflexion philosophique est essentiel, fondamental même (p. 16) ». Les auteurs ne cachent pas qu’ils s’appuient sur les travaux du général autrichien Jordis van Lohausen, un disciple de Karl Haushofer. Ils mentionnent dans leur ouvrage les écoles géopolitiques anglo-saxonne (britannique et étatsunienne), allemande/germanique et française, mais semblent ignorer le courant géopolitique russe ! Dommage !

La lecture est une nécessité vitale pour qui veut avoir une claire vision des enjeux géopolitiques. Seuls les livres – imprimés ou électroniques – sont capables de répliquer à la désinformation ambiante. « Justifier des guerres d’agression en modifiant le sens des mots relève directement d’une stratégie orwellienne de manipulation mentale : les stratèges de la communication mettent en avant un interventionnisme qualifié d’humanitaire pour justifier l’expression (p. 21). »

Le contrôle des esprits, la modification des mentalités, le dénigrement ou non des identités ont des incidences géopolitiques telles qu’« un État n’est donc pas synonyme d’une mentalité globale (p. 61) ». Cette assertion guère évidente provient de Canadiens. Or le Canada aurait-il pu (peut-il encore ?) se construire un destin ? Les auteurs s’interrogent sur son caractère national, étatique, quelque peu aléatoire du fait de la conflictualité historique entre les Canadiens – Français, les anglophones et les Amérindiens. Et ce, au contraire de la France ! « Pour ses composantes humaines, la France est également née de son propre voisinage : de son “ proche ” contexte. C’est-à-dire que l’identité collective, nationale, est directement issue de populations celtes, latines et germaniques (pp. 69 – 70). » La France a ainsi bénéficié de la longue durée historique pour se forger et se donner une indéniable personnalité politique, temporelle et géographique.

Montifroy et William s’attachent à démontrer les « spécificités géopolitiques canadiennes (p. 87) » et dénoncent leur « vendredi noir ». Ce jour-là, le 20 février 1959, le Premier ministre conservateur-progressiste canadien, John G. Diefenbaker, ordonnait la destruction de l’avion d’interception Avro C.F.-105 Arrow et la fin immédiate du projet au profit des produits étatsuniens. Un vrai sabordage ! Les difficultés de vente actuelles à l’étranger de l’avion français Rafale reproduisent ce lent travail de sape voulu par les États-Unis afin d’être les seuls à armer leurs obligés (et non leurs alliés).

Ce « coup de poignard dans le dos » n’est pas le premier contre le Canada. Deux cents ans plus tôt commençait la Seconde Guerre d’Indépendance américaine (1812 – 1814) entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. Dans ce conflit peu connu en Europe, on pourrait en imputer le déclenchement à Londres qui se vengeait du traité de Versailles de 1783. Erreur ! C’est Washington qui déclare la guerre au Royaume-Uni le 18 juin 1812 et essaie d’envahir le Canada. « L’initiative américaine comporte alors un double objectif : couper une source d’approvisionnement stratégique, le bois canadien, remplaçant le commerce des fourrures, matière nécessaire pour les navires anglais, et s’approprier une aire d’expansion aux dépens de possessions britanniques, depuis longtemps convoitées au Nord (p. 95). »

Cette nouvelle guerre aurait pu déchirer la société canadienne divisée entre Canadiens-Français catholiques et anglophones protestants (colons venus d’Europe et « Loyalistes » américains installés après l’indépendance des États-Unis), ce n’est pas le cas ! Une union nationale anti-américaine se réalise. À la bataille de Stoney Creek du 6 juin 1813, 700 combattants canadiens – anglophones et francophones – repoussent environ 3 500 soldats étatsuniens ! Une paix blanche entre les deux belligérants est conclue en 1814. Les États-Unis continueront à vouloir encercler le Canada en acquérant en 1867 l’Alaska, en guignant la Colombie britannique et en lorgnant sur les Provinces maritimes de l’Atlantique. On peut même envisager que Washington attisa les forces centrifuges du futur Canada ?

Les contentieux frontaliers évacués à partir du milieu du XIXe siècle, les classes dirigeantes étatsuniennes et britanniques nouèrent des liens si étroits que « la culture s’impose à la géographie (p. 138) ». Si les auteurs soulignent le grand rôle africain de Cecil Rhodes, ils oublient qu’il fut parmi les premiers à concevoir une entente permanente entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. Cette alliance transatlantique allait devenir au XXe siècle une Anglosphère planétaire matérialisée par le réseau d’espionnage électronique mondial Echelon qui est « une organisation ne comprenant que des pays anglo-saxons : Grande-Bretagne, États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande et Canada (majorité anglophone) (p. 180) ».

Depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis et derrière eux, l’Anglosphère-monde, manifestation géographique du financiarisme, s’opposent à l’Europe et à la France en particulier, car « la France est le seul obstacle fondamental à leur domination mondiale sur les Esprits (p. 166) ». Pour l’heure, l’avantage revient au camp anglo-saxon. Gérard A. Montifroy et Donald William déplorent par exemple que la fonction de haut-représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité soit revenue à une tonitruante, gracieuse et charismatique Britannique, la travailliste anoblie Catherine Ashton. « Cette confusion entre l’Europe purement géographique et l’Europe géopolitique constitue l’une des fractures cachées de l’actuelle Union européenne, celle de Bruxelles (p. 149). » À la suite de Carl Schmitt, les auteurs prônent par conséquent qu’« à son tour, l’Europe doit projeter sa propre “ Doctrine Monroe ” (p. 228) ». Un bien bel ouvrage didactique en faveur d’une résistance européenne au Nouvel Ordre mondial fantasmé par les Anglo-Saxons !

Georges Feltin-Tracol

• Gérard A. Montifroy et Donald William, Géopolitique et cultures. Mentalités, identités, rivalités, Béliveau éditeur, Longueil (Québec – Canada), 2012, 251 p., 22 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2694

 

lundi, 19 novembre 2012

Geopolitica, vol. I, no. 3 (Autunno 2012)

 

Che cos’è la geopolitica?

In corso di stampa: l’inizio della distribuzione è previsto per il 29 novembre

Geopolitica, vol. I, no. 3 (Autunno 2012)

CHE COS’È LA GEOPOLITICA?

“Geopolitica” è oggi un termine molto in voga, usato e persino abusato. Infatti, lo si ritrova spesso utilizzato come sinonimo di “politica internazionale”, affrontata non di rado con un approccio giornalistico. In realtà, la Geopolitica vera e propria è qualcosa di diverso. Si tratta d’una disciplina accademica che si sta affermando in molti paesi, d’un approccio interpretativo e analitico le cui origini affondano a oltre un secolo fa. Ma se gli equivoci prosperano, è anche perché la geopolitica ancora manca d’una chiara definizione degli obiettivi e metodologica, condivisa nel mondo scientifico. Da qui l’esigenza di porsi il fatidico interrogativo: che cos’è la geopolitica?
274 pp., cartografie b/n, ISBN 9781907847134
 

Sommario dei contenuti:

 

Editoriale

Geopolitica: una scienza in evoluzione
Tiberio Graziani

La rinascita della geopolitica sembra aver soppiantato negli ultimi decenni le analisi tipiche delle Relazioni Internazionali riguardo alla identificazione dei futuri scenari globali. Tuttavia, a fronte del successo mediatico di tale disciplina, scarsi risultano essere le riflessioni teoriche a suo sostegno. Manca infatti ancora una valida teoria della geopolitica. Tale carenza sembra essere dovuta alla sua caratteristica di disciplina limite tra impostazione operativa e approccio speculativo.

Focus

Che cos’è la geopolitica?

Aymeric Chauprade

La geopolitica è una scienza dotata d’una propria e precisa metodologia. Essa si può definire come lo studio delle relazioni politiche tra poteri statali, intra-statali e trans-statali a partire dai criteri geografici. Tali criteri sono non solo quelli della geografia fisica, ma anche identitaria (etnica e religiosa) e delle risorse. La nuova scuola francese di geopolitica, inaugurata da Thual nei primi anni ’90, rifiuta qualsiasi ideologizzazione, semplificazione e riduzionismo della storia. Sfortunatamente, il termine “geopolitica”, dopo essere stato a lungo rigettato, è ora diventato di moda al punto che giornalisti che si occupano di affari internazionali sono spesso definiti dai media come “geopolitici”, pur non praticando affatto la materia. Il termine è stato assimilato dall’ideologia dominante ma svuotato di contenuto.

 
Quarantatre teorie e concetti per un modello geopolitico

Phil Kelly

Lo studio della geopolitica classica richiede un modello che ne raccolga gli assunti, i concetti e le teorie, selezionandoli e inquadrandoli rispetto a una ben precisa definizione. Definita la geopolitica come lo studio dell’impatto di certe caratteristiche geografiche sul comportamento degli Stati, s’individuano almeno 43 teorie o concetti che possono appartenere al modello della geopolitica classica. Tra essi ve ne sono alcuni connessi alla dicotomia centro-periferia, altri all’idea del perno, altri ancora al ruolo di confini e frontiere o alla nozione di spazio. Quest’articolo vuol essere un primo passo per elevare la geopolitica a metodo di studio delle relazioni internazionali.

 
A cosa serve la geopolitica? Alcune lezioni dal caso turco

Emidio Diodato

La geopolitica non serve a esprimere l’interesse nazionale e le percezioni spaziali dei popoli, bensì a formulare scenari. V’è la geopolitica degli analisti, che indica vincoli e opportunità ai decisori; la geopolitica dei critici, che decostruisce questi scenari; e la geopolitica delle relazioni internazionali. La geopolitica può infatti inserirsi come paradigma nelle relazioni internazionali, avendo i suoi tratti distintivi nell’impostazione globale e nell’attenzione per i processi di controllo e gestione dello spazio. Il caso della Turchia offre alcuni esempi e lezioni.

 
Spunti di riflessione su geopolitica e metodo: storia, analisi, giudizio

Matteo Marconi

La geopolitica conosce un successo straordinario nel linguaggio giornalistico e sempre più si va diffondendo anche in ambito accademico, pur non avendo una chiara definizione disciplinare. Questo saggio si propone di discutere i presupposti per una fondazione scientifica della geopolitica, tentando di unire all’interno dello stesso problema di ricerca la storia della disciplina, l’analisi dei casi concreti e il giudizio su di essi. La geopolitica sarà scientifica solo se saprà risvegliarsi alla migliore tradizione della sua origine di pensiero, cioè come critica della frammentazione del sapere e della separazione tra scienza e politica.

 
Itinerario d’un geopolitico del XX secolo

François Thual & Emile Chapuis

Il brano seguente è tratto dall’opera La passion des autres. Itinéraire d’un géopoliticien du XX siècle. Conversation avec Emile Chapuis, pubblicata da CNRS Editions di Parigi nei primi mesi del 2011. François Thual, tra i più importanti studiosi di geopolitica viventi, vi ripercorre la propria carriera, sintetizza i propri studi e riflessioni, formula previsioni per il futuro. La parte qui presentata si riferisce all’introduzione ed alle conclusioni del libro, dove discute la sua concezione della geopolitica, lo scopo e i limiti del modello geopolitico, la natura della guerra.

 
Intervista a Carlo Jean

Daniele Scalea

Intervista a cura di Daniele Scalea, segretario scientifico dell’IsAG e condirettore di “Geopolitica”. Il generale Jean discute di definizione e finalità della geopolitica, e suo stato in Italia. La presente intervista è stata realizzata il 6 luglio 2012.

 
Geografia, geopolitica e Heartland: la politica estera britannica e l’eredità di Sir Halford Mackinder

Geoffrey Sloan

H.J. Mackinder sviluppò, unendo la prospettiva geografica di lungo periodo a quella strategico-militare, una visione delle relazioni internazionali concettualizzata nella teoria dell’Heartland. Il presente articolo mira a riepilogare l’esposizione di tale teoria che diede prima nel 1904 e poi nel 1919, e analizzare l’operato di Mackinder quando per la prima e unica volta nella sua vita si trovò in condizione d’influire concretamente sulla politica estera britannica, in qualità di alto commissario in Russia Meridionale durante la guerra civile. Infine, si valuta quanto la teoria dell’Heartland sia ancora rilevante nella situazione geopolitica odierna.

 
Il percorso di un geopolitologo tedesco: Karl Haushofer

Robert Steuckers

Il testo che segue, realizzato come recensione del primo dei due sostanziosi volumi che il professor Hans-Adolf Jacobsen ha dedicato a Karl Haushofer, si concentra sul periodo in cui si forma la visione geopolitica dell’autore tedesco. Si ripercorrono dunque il suo periodo in Giappone, l’esperienza di combattimento nella Prima Guerra Mondiale, e l’elaborazione delle prime teorie geopolitiche negli anni ’20, incentrate principalmente sulla zona del Pacifico. La conclusione è che la geopolitica tedesca di Haushofer prese avvio prima dell’avvento del nazismo e come cambiamento nazional-rivoluzionario più o meno russofilo.

 
Lev Gumilëv e la geopolitica contemporanea

Dario Citati

La teoria etnologica e le ricerche storiche dello studioso russo Lev Gumilëv (1912-1992) hanno esercitato una grande influenza sulle dottrine geopolitiche in molti Paesi dell’ex Unione Sovietica. L’articolo esamina in dettaglio
il pensiero di questo Autore, proponendone una specifica interpretazione complessiva per poi passare in rassegna le letture che ne hanno dato numerosi intellettuali e politici contemporanei: dagli esponenti della cosiddetta etnogeopolitica russa all’eurasismo kazako, dalla proiezione geostrategica di un ex Generale dell’esercito russo alle riflessioni dell’ex Presidente del Kirghizistan Askar Akaev. Ne emerge una ricezione estremamente differenziata, indicante che l’attualizzazione propriamente geopolitica del suo pensiero è frutto molto più della rielaborazione altrui che dei suoi contenuti intrinseci. Ciò malgrado, la sua eredità occupa un posto di rilievo nell’ambito della
storia della storiografia e del pensiero sociale.

 
Polvere, spade e pietre: la comparsa del pensiero geopolitico presso gli storici greci dell’età classica

Mehdi Lazar

Se la geopolitica è lo studio degli antagonismi tra poteri o dell’influenza sui territori – tali antagonismi sono indotti non soltanto da interpretazioni oggettive degli attori ma anche soggettive – allora la geopolitica è antica. Poiché gli antagonismi tra poteri sono propri delle società umane, i pensatori della loro epoca hanno cominciato molto presto a commentare, riportare, spiegare e interpretare questi conflitti. Nella Grecia di allora gli storici viaggiarono, insegnarono, combatterono, pensarono e rifletterono su questioni geopolitiche con formulazioni che soddisfacevano criteri molto diversi ma che fornivano tutte delle risposte, in parte, in un contesto generale. Di conseguenza, molti concetti geopolitici classici fecero la loro comparsa in Europa per la prima volta.

 
L’interpretazione geopolitica del continuum spazio-temporale nell’ambito delle scienze storiche

Vladislav Gulevič

Quando nasce la comprensione propriamente geopolitica dei rapporti fra gli Stati? In questa breve riflessione teorica si propende per una risposta duplice. Da un lato, le relazioni fra i popoli e fra gli Stati hanno avuto sin dall’Antichità un carattere «oggettivamente» geopolitico per via dell’influenza che in forme diverse lo spazio geografico ha sempre esercitato sulla storia. Dall’altro lato, una coscienza geopolitica dello Stato, intesa come rappresentazione di sé e dei propri interessi in relazione allo spazio, è un fenomeno sostanzialmente moderno. Sebbene l’antagonismo fra Roma e Cartagine costituisca forse il primo esempio di coscienza geopolitica da parte di un’entità politica, soltanto con le riflessioni degli ultimi secoli la geopolitica ha assunto una fisionomia specifica come disciplina e come orientamento programmatico delle classi dirigenti.

 
La geopolitica contemporanea e i problemi globali di un mondo in cambiamento

Aleksej G. Černišov

La geopolitica, disciplina che per definizione studia i processi di lunga durata, non può esimersi dall’affrontare uno dei più difficili problemi del mondo contemporaneo: il divario tra una disponibilità limitata di risorse e la tendenza globale a stili di vita insostenibili con essa. Il caso del petrolio, a rischio di esaurimento ma ancora determinante sia nelle economie sia nelle strategie geopolitiche dei diversi Stati, ne costituisce esempio emblematico. L’articolo sviluppa una riflessione generale sull’importanza di inserire questo problema tra le priorità dell’analisi geopolitica, insistendo su due punti: la comprensione che dietro il «villaggio globale» si celano irriducibili diversità identitarie ed enormi disparità di condizione fra fasce di popolazione; la necessità di concepire la geopolitica non nei termini di una corsa allo sviluppo per garantirsi un vantaggio a breve-medio termine sugli altri Paesi, bensì come strategia di lungo periodo che miri anche ad un equilibrio tra bisogni e risorse.

 
La Geopolitica dei Grandi spazi multidimensionali

Vladimir A. Dergačëv

A cavallo tra il secondo e il terzo millennio, nella geopolitica si è verificato un Rinascimento – un ritorno della geopolitica alla sua veste di scienza interdisciplinare analitica. Si avvertiva un urgente bisogno di sistemi analitici dotati di un moderno pensiero geopolitico. Senza la previsione geopolitica è impossibile immaginare il futuro di un Paese. Un buon statista è tenuto a conoscere il pensiero geopolitico. La geopolitica deve diventare una parte integrante della cultura generale. Ogni persona che ambisce ad un attivismo civile nella società dovrebbe avere delle nozioni di geopolitica. L’articolo descrive le principali posizioni della teoria geopolitica dei Grandi spazi multidimensionali, illustrata come “nuova geopolitica”.

 
Geoeconomia: un nuovo paradigma per lo studio della politica mondiale

Ernest G. Kočetov

La Geoeconomia è entrata nel dibattito scientifico e nella pratica mondiale per porre fine alle controversie del vecchio mondo della Pace di Vestfalia. L’attacco al sistema economico semifeudale si è svolto in maniera potente e
senza compromessi, da tre fronti contemporaneamente, ossia da tre scuole geoeconomiche con i propri pionieri: nordamericana (con M. Parmelle, E. Luttwak e altri), russa (E. Kočetov, A. Neklessa e altri) e italiana (C. Jean, P. Savona e altri). Animato da umanismo e nuove conoscenze, mira a costruire la pace. Per capire l’idea di questo potente paradigma umanitario, la geopolitica, bisogna osservare i principi fondamentali, le caratteristiche e i meccanismi della geoeconomia. Nell’articolo è esposto il senso di questa disciplina.

 
La dicotomia geopolitica terra-mare nell’epoca della globalizzazione

Alessio Stilo

La scuola geopolitica classica, sia quella di matrice anglosassone sia quella “continentale”, si connotava per aver riprodotto la millenaria contrapposizione tra potenze talassiche e potenze telluriche. La disamina riassume le maggiori teorie geopolitiche del secolo scorso e analizza lo scenario internazionale contemporaneo alla luce della dualità geopolitica terra/mare e servendosi delle moderne teorie delle relazioni internazionali. S’intende pertanto, seguendo una metodologia comparativa, riconsiderare il ruolo della geopolitica classica nello studio delle relazioni interstatuali, svincolandolo dal determinismo tipico di un approccio meramente ambientale, onde arricchirlo attraverso l’apporto delle varie scienze ausiliarie e dei diversi fattori analitici.

Orizzonti

 
ATOM Project. L’impegno del Kazakhstan per un uso responsabile dell’energia nucleare nel mondo

Luca Bionda

Il fabbisogno energetico mondiale legato soprattutto alle prospettive di sviluppo delle nuove potenze mondiali contribuisce ad orientare l’interesse del mondo scientifico e tecnologico verso la diversificazione delle fonti energetiche, dando nuova linfa al dibattito sull’uso del nucleare per scopi civili. Ad oltre 25 anni dal mai dimenticato incidente nucleare di Černobyl’ ed a seguito dei recenti avvenimenti presso la centrale giapponese di Fukushima Dai-ichi del Marzo scorso, il tema della sicurezza nucleare si ripropone in modo prepotente a livello internazionale. Anche sul fronte del nucleare per scopi bellici il dibattito è sempre vibrante. Per quanto riguarda le iniziative volte a scongiurare la proliferazione nucleare nel mondo per scopi militari, senza dubbio meritevole di considerazione è il cosiddetto “ATOM Project”, nata con il supporto del Centro Nazarbayev per volontà dello stesso presidente kazaco.

 
La società postmoderna dei consumi e i valori estetici della cultura popolare

Wang Ning

Il postmodernismo da tempo esercita una forte influenza sulla vita e la cultura cinese. La nuova cultura popolare di consumo sfida la produzione e circolazione della cultura elitaria. In Cina v’è una notevole differenza tra ricchi e poveri, cittadini e contadini. A Pechino e nelle città costiere la cultura di consumo è dominante, anche se l’80% della popolazione sta ancora modernizzando i suoi stili di vita. La cultura popolare è benvenuta dalla maggioranza della popolazione, che ne fruisce tramite i moderni mezzi di comunicazione. Pochi dei suoi prodotti diventeranno però opere d’arte canoniche degne d’essere riscoperte dai critici e ricercatori del futuro. Su questa base gl’intellettuali umanisti dovrebbero assumere un giusto atteggiamento verso la prevalenza della cultura popolare nella società consumista postmoderna. La versione italiana di quest’articolo è stata curata da Lavinia Benedetti (Università di Catania, ricercatrice) su incarico diretto dell’Autore.

 
“Primavera Araba” o “Risveglio Islamico”?

Ghorbanali Pour Marjan Varjovi

Negli ultimi 18 mesi, in Nordafrica e nel Vicino Oriente, sono accaduti alcuni eventi politici di cui sono state fornite differenti interpretazioni. Nell’articolo seguente si cercano di chiarire alcuni punti cruciali. Il primo è quello, non solo terminologico, della scorrettezza dell’appellativo “Primavera Araba”, frutto di un malinteso o d’una volontà di distorsione occidentale: quello in corso è in realtà un risveglio islamico Tale Risveglio Islamico è in relazione con la Rivoluzione Islamica dell’Iran, e da essa trae ispirazione, ma s’inserisce in un processo di più ampia portata sia geografica sia storica. Il suo effetto sarà la nascita d’una nuova civiltà islamica, improntata all’islamismo moderato e al rifiuto dell’occidentalizzazione.

 
Il problema del Kashmir: un confronto con lo Xinjiang e qualche possibile soluzione

Anand Pratap Singh

L’India amministra oggi circa il 43% del Kashmir, ma il governo indiano su queste aree è contestato dal Pakistan, il quale controlla circa il 37% della regione, vale a dire l’Azad Kashmir e le zone settentrionali di Gilgit e Baltistan. Una piccola porzione di Kashmir è controllata infine dalla Cina. Nell’articolo si prendono in esame gli interessi geopolitici di India, Pakistan e Cina collegati alla regione del Jammu e Kashmir. Si effettua inoltre un confronto tra come l’India ha gestito la questione del Kashmir e come la Cina quella dello Xinjiang. Affinché si trovino pace e sicurezza in Kashmir, è necessario interrompere i sospetti tra le tre parti che da tempo condizionano le loro relazioni, così come sono necessari contemporaneamente una più ampia autonomia per il popolo del Kashmir.

 
I BRICS e la ricerca di un nuovo ordine mondiale

Zorawar Daulet Singh

I BRICS incarnano la speranza di costruire un’alternativa al sistema di governance mondiale, nato dopo la Seconda Guerra Mondiale e guidato da USA, Europa e Giappone, ormai in crisi e screditato. Sono errati i moniti degli analisti occidentali, secondo cui l’alternativa all’unipolarismo sarebbe solo il caos, o che vedono nei BRICS la forza in grado di sorreggere la globalizzazione senza intaccare il predominio occidentale. È altresì vero che i BRICS non potranno rimpiazzare gli USA come egemone, dal momento che alla potenza economica non corrisponde una pari forza militare; né i BRICS potranno costruire una vera alternativa di governance mondiale finché non riusciranno a risolvere i loro squilibri interni e di gruppo.

Gli autori:

LUCA BIONDA Direttore Programma “Sistema Italia” dell’IsAG
AYMERIC CHAUPRADE Direttore di “Realpolitik.tv”, già professore di Geopolitica all’École de Guerre
ALEKSEJ G. ČERNYŠOV Professore di Politologia e preside della Facoltà di Tecnologie sociali (Università di Economia e Commercio di Mosca (RGTEU)
EMILE CHAPUIS Giornalista
DARIO CITATI Ricercatore associato e direttore del Programma “Eurasia” dell’IsAG, dottorando in Slavistica (Università La Sapienza di Roma)
ZORAWAR DAULET SINGH Ricercatore presso il Center for Policy Alternatives di Nuova Delhi
VLADIMIR A. DERGAČËV Doktor nauk in Scienze geografiche
EMIDIO DIODATO Professore associato in Scienze politiche (Università per Stranieri di Perugia)
TIBERIO GRAZIANI Presidente dell’IsAG, direttore di “Geopolitica”
VLADISLAV GULEVIČ Analista del Centro di Studi Conservatori, Università Statale di Mosca
CARLO JEAN Generale dell’Esercito Italiano, docente alla Link Campus University (Roma)
PHIL KELLY Docente di Scienze politiche (Emporia State University, Kansas, USA)
ERNEST G. KOČETOV Presidente dell’Accademia Pubblica di Scienze Geoeconomiche e Globalistiche
MEHDI LAZAR Ispettore del Ministero dell’Istruzione francese. Dottore in geografia presso l’Università Panthéon Sorbonne, laureato al Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques e all’Institut Français de Géopolitique.
MATTEO MARCONI Docente di Geografia politica ed economica (Università La Sapienza di Roma), direttore del Programma “Teoria geopolitica” dell’IsAG
WANG NING Professore di Letteratura comparata e direttore del Centro di Letterature comparate e studi culturali all’Università Tsinghua di Pechino, titolare della Cattedra Zhiyuan di Lettere e filosofia presso l’Università Jiatong di Shanghai
GHORBANALI POUR MARJAN VARJOVI Consigliere per gli affari culturali dell’Ambasciata della Repubblica Islamica d’Iran in Italia
ANAND PRATAP SINGH Dipartimento di Scienza politica, Babasaheb Bhimrao Ambedkar University, Lucknow (India)
GEOFFREY SLOAN Direttore del Graduate Institute for Political and International Studies (GIPIS), Università di Reading
ROBERT STEUCKERS Direttore di “Synergies européennes”
ALESSIO STILO Dottore in Relazioni internazionali (Università degli Studi di Messina)
FRANÇOIS THUAL Docente presso il Collège interarmées de défense e la École Pratique des Hautes Etudes

 

Putin the Peacekeeper

putin-in-the-arctic.jpg

Putin the Peacekeeper

 

By Jamie Wendland

Whenever US President Barack Obama, walks into a room with Russian President Vladimir Putin, his entire demeanor suddenly changes. Far from leader of the free world, he appears more like a mischievous schoolboy.

Gone in an instant is the cocky confidence, arrogance and smooth talk. Before Obama sits a man he cannot charm, he cannot outsmart, he can neither bamboozle nor dazzle. To Putin, Obama is a pipsqueak and an inconvenience he can manage. Vladimir Putin is reminiscent of the glaring, high school tough guy at the end of the hall, just daring some punk to take him on. But Obama, the undersized bully of the defenseless and helpless, has the fear and good sense not to cross him.

Since the end of the cold war, it's been an interesting turn of events and a journey which led to the current, awkward, set of affairs for both nations. Truth be told, regardless of all the threats and saber rattling over a possible strike on Iran, it's probably the safest country on earth right now, thanks to Vladimir Putin.

Under Bush and Obama, the US are now the Imperialist warmongers and Russia the peacemakers. Besides ending the Chechnya War, the only other significant military action by Russia in the past ten years has been intervening at tiny South Ossetia's request and driving out the aggressor Georgia (contrary to US pro-Georgia propaganda).

The dissolution of The Soviet Union also meant South America was no longer a military or financial priority to the US.  Furthermore, Russia was a fledgling democracy itself at the time, and in no position to influence the region either. Throughout the nineties and with minimal outside interference, South America had found herself. By 2000, they had begun to shift left, stabilized by Russia. By the end of 2001, while the US was further diverted by events of 9/11 and its "war on terror," Putin and Russia seized a wide open opportunity. It was a wise investment, as by 2010 South America had become an emerging superpower and, overall, a grateful Russian Ally. The same could be said of Africa where, in the past ten years, Russia has become a major player, rivaling China.

The US became near obsessive over toppling Saddam Hussein in Iraq and conquering phantoms in Afghanistan. Meanwhile, Russia wisely invested heavily in developing nations. The election of Nobel Peace Prize winner and Democrat Messiah Barack Obama brought even more diplomatic opportunities for Putin. Russia carpet bombed the Mideast and Asia with diplomats, treaties and aid, but America spread only more war. Obama found that not only could he embrace the entire Bush Doctrine; he could build upon it with very little opposition at home.

Let's not forget Israel's blood thirsty Netanyahu, who was more than eager to capitalize on Obama's inexperience and ego. Under this influence, Obama moved forward with Zionist ambitions, along with our own Imperialist agenda. Initiating a surge in Afghanistan, he shuffled troops through Iraq, destabilized Egypt and escalated drone attacks in Pakistan, Yemen, and Somalia. But, puffed with pride and seemingly politically infallible, he crossed the line, and Vladimir Putin, by shamefully and merciless fabricating and funding a NATO attack on Libya.

Not only did Obama escalate a manageable situation into full blown civil war and totally destroy and destabilize a thriving, prosperous nation, his administration encouraged the torture and murder of a valued Russian ally, Muammar Qaddafi. As further brash insult, Obama also used Al Qaeda operatives to spread his idea of "Arab Spring" to Syria, where reforms were already underway. But before he could bully NATO into further expanding his empire, Obama not only found himself toe to toe with that tough guy, but also faced with an opened door to a dark, back parking lot.

Putin's message to Obama is loud and clear: If you want WWIII on your conscience, just keep it up.

The US has been asleep at the wheel. Blinded by our obsession with terrorism and arrogance, we're spreading war and initiating terrorist drone attacks, while Russia has been diplomatically and quietly building coalitions and allies. To further sweeten the Putin pot, as the US rants about China taking the very jobs and industries Bill Clinton willingly handed them, he's been wooing them into the Russian fold, as well. Even US "liberated" Iraq is savvy enough to ally itself with the winning side by currently negotiating a relationship and an arms deal with Russia.

In the case of Iran, Obama and Netanyahu are basically nothing more than a pair of schoolyard big mouths, hurling idle threats. It's almost comical watching these two class clowns double-dog daring each other into challenging Putin, with such ridiculous antics as waving graphics of cartoon bombs. This impotence is evidenced by current US military policy. If Iran really is the pressing threat and Syria such a barbaric state, why are there no drone strikes or Special Forces raids? Because American Imperialism has reached a suffocating impasse smothered by the wings of Mother Russia, we're confined to the same insignificant countries we've been assaulting all along.

The US finds itself in a situation where it can only recycle the same wars in the same places; Yemen, Somalia, Afghanistan and Pakistan.  We'll threaten Iran, but keep on bullying the defenseless little guys. We'll point to the perpetual elimination of the apparently very resilient Al Qaeda, "number two," as evidence of true success. The US is forced into a position of distancing from Israel and seeking a diplomatic solution in the region. In the end, the eventual peace may very well be credited to this schoolboy in disgrace. However, while Obama may be the one with another Nobel Peace Prize gathering dust, it will be Vladimir Putin, Peacekeeper, who brought it about with a sneer.

Jamie Wendland