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Il mondo anglosassone - Inghilterra, Stati Uniti, Canada, Australia- costituisce una civiltà totalmente diversa da quella europea continentale. Fino al 1600 non c’era questa separazione. Ha inizio in Inghilterra con Hobbes e Locke, secondo cui lo Stato non sorge dal desiderio di realizzare valori più alti, ma come strumento per garantire ai cittadini la pace e la proprietà. Il sovrano non deve additare al popolo nobili mete, ma solo curarne gli interessi pratici. In seguito Adam Smith mostrerà che la ricchezza delle nazioni è prodotta da chi persegue fini egoistici. Bentham che anche quello che sembra altruismo è in realtà egoismo mascherato. Darwin che nell’evoluzione sopravvive chi ha un vantaggio competitivo sugli altri. Come in economia, dove vince chi sa fare meglio concorrenza.
Questo modo di pensare economicistico è stato esteso a poco a poco alla filosofia, alla sociologia, alla psicologia. Per spiegare come nasce una formazione sociale gli anglosassoni immaginano sempre che la gente si riunisca in vista di un vantaggio, faccia un calcolo dei costi benefici. Non è vero! Le chiese, i partiti, i sindacati, le nazioni si sono tutti formati attraverso movimenti collettivi a cui la gente ha aderito per una spinta ideale, mossa dalla fede. Pensiamo alla nascita del Cristianesimo,dell’Islam,al Risorgimento italiano. Gli anglosassoni non hanno mai fatto una teoria dei movimenti collettivi. E nemmeno una teoria dell’innamoramento perché scientificamente trovano assurdo che due persone si gettino l’uno nelle braccia dell’altro prima di sapere che vantaggio ne avranno, se saranno ricambiati e felici.
Nel Medioevo la gente considerava scientifico solo ciò che era scritto in latino ed aveva l’imprimatur della Chiesa. Gli anglosassoni molto semplicemente leggono solo quello che è scritto in inglese e che è pubblicato da loro. Negli ultimi decenni hanno imposto questo loro modo di pensare anche in Europa. Oggi anche da noi nessuna idea viene considerata scientifica se non è scritta in inglese e approvata dall’accademia anglosassone. L’alta cultura europea, la filosofia, le scienze umane non hanno più niente da dire, sono sparite, ammutolite. Domina solo l’economia coi suoi numeri,ma non ci sono più spiegazioni di ciò che succede veramente, e soprattutto non ci sono più idee, progetti, mete, piani valori.
Nouveau pouvoir libyen sous influence islamiste, succès électoral d’Ennhada, le parti islamiste tunisien, victoire électorale des islamistes du Parti de la justice et du droit au Maroc, Frères musulmans en position de force en Egypte : le message des « révolutions arabes » est clair. Les régimes laïcs et autoritaires, fruits du nationalisme arabe issu de l’Occident et enfants tardifs du kémalisme, ne cèdent pas la place à des démocrates libéraux mais à des islamistes.
Les médias de la superclasse mondiale qui avaient salué, début 2011, les « révolutions arabes » se tranquillisent néanmoins fin 2011, en parlant « d’islamistes modérés ». Une manière de se rasséréner, tout en continuant à rassurer la population française confrontée à une poussée de l’Islam sur son propre territoire.
« Islamiste modéré », un mot vide de sens
Pourtant ce terme d’islamiste modéré est vide de sens : les islamistes en question ne sont ni « extrémistes » ni « modérés » ; ce sont tout simplement des musulmans qui se réfèrent à l’islam comme guide de l’action politique. Dans le Dictionnaire historique de l’islam, paru aux PUF en 1996, Dominique et Jeanne Sourdel, professeurs émérites, écrivent : « L’islamisme est actuellement une tendance qui consiste à exiger l’application stricte des préceptes de la loi religieuse ou chari’a. » (…) Les islamistes prônent le jihad, d’une part dans leur propre pays contre les « mauvais » musulmans et les gouvernants corrompus de manière à instaurer si besoin est un Etat purement islamique, d’autre part, de façon plus générale, contre les valeurs séculières qui dominent le monde non musulman. » Attitude non dénuée de cohérence puisque l’islam est une totalité qui ne distingue pas le domaine de Dieu de celui de César.
« Modérés » ou non, les islamistes tunisiens, libyens, marocains et égyptiens ont tous pour projet d’islamiser la société, ce qui implique :
- de rapprocher le droit local des préceptes de la chari’a ;
- d’en revenir à une conception soumise et minorée de la femme, dont le voile islamique est le symbole visible ;
- de marginaliser, sinon d’éliminer, les minorités chrétiennes catholiques, coptes ou évangélistes.
Toutes choses que font d’ailleurs, tranquillement mais fermement, les « islamistes modérés » de l’AKP turque qui sert de modèle.
Là encore il n’y a pas lieu d’être surpris : dans leurs réactions au modèle occidental, les peuples musulmans se retournent vers leurs racines. Quoi de plus normal ? D’autant que l’islam n’est pas seulement une religion, c’est aussi, c’est surtout une civilisation.
Confondre « modération politique » et « libéralisme économique » : une imposture
Confondre « modération politique » et « libéralisme économique » est une imposture : un fait que les oligarchies occidentales sont incapables de comprendre. D’où l’usage du mot « modéré » qui sert de cache-sexe à une réalité qui sinon les révulserait. Sur le site Oummah.com Mohamed Tahar Bensaada propose une explication complémentaire : selon Le Monde, « Ils (les islamistes) n’ont pas de doctrine économique précise - et sont souvent, en la matière, très libéraux ». Et le commentateur d’Oummah d’ironiser ainsi : « Le terme magique est lancé : “libéraux” ! C’est donc cela qui explique que tous les médias sont unanimes à parler de la victoire des “islamistes modérés” ? Les termes “modérés” et “libéraux” sont donc devenus synonymes dans le nouveau dictionnaire de la science politique française et on ne le savait pas ? ». Et l’analyste musulman de poursuivre : « L’imposture intellectuelle est plus grave. D’abord, on fait preuve de légèreté en cherchant à confondre “modération politique” et “libéralisme économique” (…) Ensuite, la “modération” et le “libéralisme” encensés le sont en fait pour des raisons que généralement les éditorialistes ne divulguent pas et qu’il faut aller rechercher entre les lignes. Le “libéralisme” qui vaut aux “islamistes” la sympathie relative des médias et des intellocrates occidentaux signifie que ces derniers ont montré patte blanche et qu’ils ne vont pas tomber dans le “protectionnisme” et le “nationalisme économique” synonymes d’une tentative de renégociation des rapports de dépendance qui lient leurs pays aux centres du capitalisme mondial ! »
« Populiste extrémiste » : un terme disqualifiant
Les médias de la superclasse mondiale gardent leurs réserves de répulsion aux « populistes » : ces mouvements qui partout en Europe sont à l’écoute des peuples, ce qui les conduit :
- à s’opposer à la poursuite de l’immigration de peuplement que les nations européennes subissent ;
- à refuser l’implantation de coutumes étrangères contraires à leurs règles d’urbanisme (mosquées avec minarets) ou leurs modes de vie (voile islamique, abattage hallal, hallalisation des cantines et des restaurants, invasion des préceptes religieux à l’école, à l’hôpital, dans l’entreprise) ;
- à réaffirmer leur identité européenne et chrétienne ;
- à refuser que les valeurs issues de leurs traditions soient placées sur le même plan que celles de religions étrangères ;
- à défendre la séparation du spirituel et du temporel et la laïcité ;
- à remettre en cause le libréchangisme mondial.
Populistes européens et islamistes du Maghreb et du Machrek ont néanmoins un point commun : les uns et les autres s’inscrivent dans une démarche identitaire. Ils veulent que leurs peuples restent ou redeviennent eux-mêmes.
De ce point de vue-là, les uns et les autres s’opposent à la marche triomphale du mondialisme. Car ils rétablissent, sinon des frontières physiques, du moins des frontières mentales et psychologiques.
Il est donc naturel que les médias de la superclasse mondiale s’opposent aux populistes européens en les qualifiant « d’extrémistes » pour mieux les disqualifier. Il l’est moins qu’ils baptisent « modérés » les islamistes qui prennent le pouvoir au sud de la Méditerranée et dans les banlieues européennes.
Le formatage de l’opinion par les médias de la superclasse mondiale
Utiliser les termes « extrémistes » et « modérés » pour définir une idéologie politique est d’ailleurs stupide. La modération, l’extrémisme ou la radicalité ne sont pas en soi des idéologies, ce sont des attitudes, des comportements qui dépendent des personnalités et des circonstances.
Cette confusion des termes et des analyses s’explique : les médias de la superclasse mondiale ne cherchent pas à éclairer l’opinion, ils cherchent à la formater ; les médias de la superclasse mondiale ne sont pas des médias d’information mais des médias de manipulation qui appliquent les commandements du discours dominant : faisant contre mauvaise fortune bon cœur à propos des évolutions au sud de la Méditerranée, ils continent de militer pour des sociétés les plus ouvertes possibles au nord.
Wat Nederland nodig heeft, is niet een premier die de lof zingt van New York, maar eentje die kennis heeft van Berlijn. Dat stelt historicus en vk-columnist Thomas von der Dunk.
'We zijn met de Grieken en Romeinen begonnen, we moeten even uitkijken dat we er niet ook mee eindigen'. Aldus D66-fractieleider Pechtold vorige zondag snedig in het tv-pogramma Buitenhof.
Staat het Europese Imperium op instorten? Wat onze eigen geblondeerde Edelgermaan uit Venlo betreft, die ons al langer onder Romeinse braspartijen gebukt ziet gaan, kan dat niet snel genoeg gebeuren: hij waant zich en nieuwe Claudius Civilis en wil de gulden terug. Knus Bataafs vergaderen onder de vertrouwde eikenboom, en dan met een hoog hek eromheen!
Eenogige gnoom Maar de, net al iedereen in deze Bataafse contreien tot 1648, nog als onderdaan van de Roomse keizer geboren Oer-Nederlander Rembrandt heeft niet toevallig Claudius Civilis op zijn voor het Amsterdamse stadhuis bestemde schilderij van de samenzwering als eenogige gnoom afgebeeld.
In elk geval lijkt nu definitief een einde te komen aan het bewind van een premier die qua losbandigheid en decadentie inderdaad de meest beruchte Romeinse keizers naar de kroon kon steken. Maar net als Nero, die wel theatraal met zijn dolk zwaaide maar uiteindelijk geen zelfmoord durfde te plegen en daarvoor de hulp van een slaaf nodig had, tracht Berlusconi voorafgaand aan de eigen ondergang nog tijd te rekken, in dit geval om zijn louche financiële zaakjes te regelen. Als maffiabaas doet hij immers niet voor zijn Britse mede-mediamagnaat Murdoch onder.
Grote golfkarretjesvriend Tot zover de grote golfkarretjesvriend van onze eigen gewezen Normen-en-Waarden-premier Jan Peter Balkenende.
Zoals men in Rome anno 68 na de liederlijke Nero de brave senator Galba tot keizer kroonde, heeft men in het huidige Rome nu de hoop op de brave senator Mario Monti gezet, die zijn vacanties niet tussen hoge vrouwelijke borsten maar tussen hoge Zwitserse bergen pleegt door te brengen. En zoals we uit 'Asterix en de Helvetiërs' weten: de Zwitsers zijn al sinds de dagen der Romeinen geen liefhebbers van wulpse hompen vlees maar van klef gesmolten kaas.
Eén waarschuwing is overigens op z'n plaats: ook Galba verloor indertijd binnen een paar maanden letterlijk zijn hoofd, omdat hij het woedende gepeupel niet de verlangde brood en spelen wist te geven, waarin Nero Berlusconi met zijn tv-shows wel zo goed in was. Na twee op Galba volgende nieuwe potentaten eindigde het Vierkeizerjaar met een machtsgreep van de norse veldheer Vespasianus, die zijn eerste belangrijke ervaringen als legioenscommandant in Germanië had opgedaan. Mondt ook de huidige chaos in Rome in een Germaans gekleurde militaire dictatuur?
Twee snelheden Nu de nood op zijn hoogst is, blijkt waar in Europa de werkelijke macht ligt - en hoe zichtbaar die verschuift. Het Europa van twee snelheden, dat er officieel nooit mocht komen, is er al, met de Britten, als gevolg van de eeuwige eigen neiging tot halfslachtig van twee walletjes eten, buitenspel.
In de Eurozone geeft Berlijn de toon aan, omdat dat zich nu geen financiële lankmoedigheid meer veroorloven kan: het al langer aanwezige feitelijke machtsverschil tussen Duitsland en Frankrijk - ooit naar buiten toe en as met twee gelijkwaardige wielen - laat zich niet langer verbloemen.
Mentaal Germanen Politiek-mentaal kleven daar grote risico's aan - de perceptie van een 'Duits dictaat' heeft in Griekenland al tot hysterische reacties geleid - maar puur beleidsmatig hoeven we met een rangorde Duitsland-Frankijk-Engeland niet ontevreden te zijn. Van alle drie lijkt Duitsland nu eenmaal het meest op ons: wat dat betreft zijn ook wij mentaal Germanen.
De financiële degelijkheid van de Duitsers is nu van hoger gewicht dan de AAA-status-glorie van de imagogevoelige Fransen. En het politieke belang dat de Fransen aan staatsinvloed op economisch terrein hechten valt, tegen de achtergrond van de machteloosheid van de democratie versus de dictatuur van de markt, op zijn beurt weer verre te prefereren boven het ontspoorde casinokapitalisme van de Engelsen.
Kostschooljongetje Cameron Ook op persoonlijk vlak verdient de nuchtere Duitse domineesdochter Merkel de voorkeur boven een streberig product van de Franse meritocratie - maar Sarkozy op zijn beurt weer duidelijk boven dat van een negentiende-eeuwse klassemaatschappij, het geaffecteerde kostschooljongetje Cameron, waar onze eigen corpsbalpremier het zo goed mee vinden kan.
Dat zou eveneens voor links Nederland, dat terecht aan een rechtvaardige verdeling van aardse goederen hecht, de oriëntatie moeten bepalen. Liever de 'Rijnlandse' christendemocraat Merkel - 'geen enkele manager is tienmiljoen euro waard' - dan de Angelsaksische 'socialist' Mandelson: 'ik voel mij totaal niet ongemakkelijk bij mensen die onsmakelijk rijk worden'. Ik wel. En ik hoop velen met mij. Of, om een uitspraak van Margaret Thatcher om te keren: alle neoliberale financiële ellende kwam de afgelopen dertig jaar uit het Westen. De redding zal nu van de andere kant moeten komen. Go east, young men!
De huidige interne Europese machtsverschuiving zou ook consequenties voor ons vreemdetalen-onderwijs moeten hebben. Vergeet het Engels, leer Duits. De gisteren andermaal door De Volkskrant tot machtigste Nederlander gebombardeerde werkgeversvoorzitter Wientjes heeft al herhaaldelijk op het belang daarvan gewezen, maar kan geen ijzer met handen breken zolang Rutte en De Jager zelf linguïstisch in gebreke blijven.
Wat Nederland nodig heeft, is niet een premier die de lof zingt van New York, maar eentje die kennis heeft van Berlijn. Maar misschien krijgt, als de huidige gedoogcoalitie binnenkort onder Knots druk op de villasubsidie uiteenspat, Den Haag al snel een welkome herkansing.
Overigens liep het ook met Claudius Civilis in het Vierkeizerjaar politiek niet goed af.
Thomas von der Dunk is cultuurhistoricus en columnist van vk.nl.
The Siberian language or Sibirskoj (сибирской говор) is standardised form of certain Northern Russian dialects. It was developed by the Volgota cultural group in 2005.
Historical survey
Historically, there were various East Slavic dialects spoken in the area north of Kiev and east of Polotsk which were distinct from Ukrainian and Belorussian, but also distinct from the Moscovite dialects that later became standard Russian. A distinct Novgorod dialect appeared in 11th or 12th century and was used in writing for several hundred years. The evolution of literary languages based on those dialects, however, was, as in other places, conditioned by the local political situation, and Novgorod was part of the Russian empire from the 15th century onward. When Mikhail Lomonosov layed the groundwork for the standardised literary form of Russian, it was influenced by only a few the empire's old Slavic dialects; in addition, it borrowed numerous words from Old Church Slavonic and other European languages. Thus, it is possible to construct independent literary languages based on dialects spoken in other places.
The Old Siberian dialect, originating from northern Russian and Cossack dialects, was in use by the end of 17th century in parts of Siberia. Unlike in Ukraine and Belarus, the people of Russian Siberia did not develop a literary language during the course of the 19th century. Throughout the 20th century the use of Siberian dialects declined dramatically because of the establishment of the Russian language as the official national language and because of the depopulation of Siberian peasantry which was basis of the dialects. However, in the middle of the 20th century, several linguistic research attempts dealing with the Siberian dialects were started.
In 1873, P. A. Rovinski's Remarks on the Siberian Dialect and a Dictionary of the Same was published by the Siberian News Department of the Russian Newspaper Society. Regarding the Old Siberian dialect, Rovinski wrote: "The Eastern Siberian dialect has a particular phonetic system and many distinct grammatical forms. The dictionary contains three thousand local words unknown in the general Russian language". The modern project of collecting grammatical rules to form the standard this language was undertaken by Yaroslav Zolotaryov, while the other members of the Volgota cultural group assisted in collecting vocabulary from the various rural areas where the dialects in question are spoken.
Phonology
Siberian phonetics has the norms of a north Slavic dialect: the "g" (Г) is pronounced as a stop ([ɡ]), even though this corresponds to the Ukrainian and Belarussian fricative [ɣ] in many words In Siberian, the letter shcha (Щ) is unused, and native speakers of the Siberian dialects sometimes have difficulty pronouncing the sound it represents, [ɕː], in Russian. In Siberian, the letters O (O) and Ye (E) are always pronounced fully as [o] and [jɛ], respectively, whereas, in Russian they are generally pronounced as reduced vowels when they occur in unstressed syllables.Siberian often simplifies consonants clusters into simpler sounds, particularly at the end of words; for example, Russian starost corresponds to Siberian staros and Belarussian voblast corresponds to Siberian voblas.
Siberian also lacks the letters Yo (Ё) and E Oborotnoye (Э), which were added to Russian in the 18th century.
Grammar
The grammar of Siberian is similar to that of Russian. The notable distinctive aspect Siberian grammar concerns conjugation. In Siberian, it is typical for an ending which includes the sound [j] between two vowels to be simplified into one vowel without [j]. Examples of this are Russian znayet, corresponding to Siberian znat, and Russian krasnaya, corresponding to Siberian krasna.
Le problème qui nous occupe ne peut se présenter pour l’heure que comme un questionnement permanent, en attendant mieux. Celui de l’Europe étant loin d’être résolu, il est peut-être prématuré de se préoccuper de sa langue future. Pourtant, dans le combat que mènent les partisans d’une Europe unie et consciente de son identité, l’interrogation qui porte sur le vecteur par excellence de l’expression, de la pensée, de l’émotion et plus largement du rapport au monde est cruciale.
Qu’est-ce en effet qu’une langue, si l’on écarte le postulat a minima qui veut la réduire à une fonction uniquement communicationnelle (ce qu’est devenu, au demeurant, le basic-englishdans le contexte de globalisation actuel) ? Un rapport de force ? Une expression identitaire ? Un matériau à partir duquel on crée de l’imaginaire et de la pensée ? L’esprit même de création d’un peuple ?
Nécessité d’une langue commune
L’être de l’anglais est commercial et impérialiste. Il est l’affirmation d’un état de chose et d’une volonté. Les jeunes Anglo-Saxons, qu’ils soient anglais, américains, australiens ou néo-zélandais, étudient rarement une autre langue que la leur. Pourquoi « perdraient »-il un temps qu’ils peuvent consacrer à l’apprentissage du mercantilisme ? C’est d’ailleurs, en deçà de la Manche, l’argument suprême qui place l’anglais à la première place dans l’enseignement des langues, aux dépens des autres langues, jugées superfétatoires.
L’adoption de l’anglais comme langue européenne serait un acte d’allégeance au Diktatéconomico-civilisationnel anglo-saxon, et l’abdication devant la suprématie mondiale de la troisième fonction, celle des producteurs, des marchands et des matérialistes.
Ces remarques ne remettent nullement en cause la légitimité de l’anglais comme expression d’un génie particulier, qui a accru la richesse culturelle commune, en nous offrant des Shakespeare, des Kerouac, des Ezra Pound.
L’erreur qu’il faut éviter est d’abord de penser une hypothétique langue européenne en termes communicationnels, uniquement destinée à mettre en rapport des locuteurs, dans une sorte de neutralité technique qui nierait les racines et les spécificités (ou qui les comprendrait comme couleurs locales). Cette langue, manifestement, ne serait pas européenne (au sens identitaire), mais celle de l’ennemi, car ce serait l’anglais – efficacité oblige. Tout l’argument relatif à l’adoption d’une langue ou de plusieurs en Europe se réduit pour l’heure à des considérations malthusiennes d’économie – mais on voit bien que nous avons affaire à un véritable choix idéologique, qui va parfois contre le vou des familles.
Faisons-nous cependant l’avocat du diable. L’anglais pourrait-il devenir la langue de la communauté, comme le latin fut celle de l’Empire romain dans sa partie occidentale (avec le grec dans la partie orientale), ou comme il l’est de factodans l’Empire indien, à la suite d’un colonialisme autrement plus stérile que ne l’a été celui des Latins ?
Que nous apporte la civilisation anglo-saxonne ? Rome nous offrait sa haute culture, ses écrivains, en même temps que la civilisation grecque. Et, malgré notre dure défaite, nous, les Celtes, nous avons été vaincus par des hommes qui nous étaient assez proches (pour toutes sortes de raisons, qui tiennent à la langue, au substrat indo-européen, aux vertus louées dans les deux camps).
Certes, mais il se peut malgré tout que par là aussi les Anglo-Saxons nous soient « proches »…
L’Empire romain s’est instauré en plaçant dans son orbe des sociétés dont il respectait la personnalité, donc la langue, et, last but not least, en maintenant un ordre du monde encore largement conditionné par la Tradition, par la déférence à un cosmos immuable qui régissait les hommes, la nature et les dieux. L’Imperiumromain était constructeur en même temps que conservateur, mais il n’était pas destructeur (même s’il a exterminé les druides pour des raisons politiques).
Lorsqu’on envisage une langue, il faut nécessairement prendre en considération sa portée historique, le destin qu’elle traduit. Elle est ce qui éclaire notre chemin, derrière et devant. L’avenir appartient au peuple qui aura la plus longue mémoire, dit Nietzsche.
Or, actuellement, adopter l’anglais comme langue européenne, c’est nous suicider en tant que civilisation, c’est adopter une épistémèdestructrice qui nie toutes les valeurs fondant l’Europe métahistorique.
À mon sens, la seule langue qui signifie quelque chose par rapport à ce que nous désirons être, à ce que nous devons être, c’est le latin. Les Juifs ont ressuscité l’hébreu et en ont fait leur langue nationale et les musulmans ont gardé l’arabe classique comme langue religieuse et culturelle.
Techniquement, il n’existe aucune difficulté à restituer à nos écoles la tâche d’enseigner la langue (modernisée) de nos ancêtres, langue qui est restée vivante chez les doctes et les ecclésiastiques, même de langue germanique ou slave, jusqu’à la fin du XVIIIesiècle, et qui facilitait les échanges entre peuples de l’Europe (1).
Il ne s’agit pas ici du reste de louer le latin comme simple outil pédagogique, favorisant la rigueur et l’attention, et comme propédeutique à un certain nombre de connaissances linguistiques, culturelles ou historiques. Il est bien question du latin comme langue de civilisation européenne.
Persistance vitale des langues nationales
L’Europe, en tant qu’entité géopolitique, culturelle et religieuse (la Chrétienté) a disparu comme telle, déchirée par les poussées nationalistes du XVIesiècle, dont la Réforme a été l’expression et l’occasion. Les monarchies européennes les plus puissantes, confortées par la montée de la bourgeoisie commerçante et administrative, se sont appuyées sur le renforcement des langues nationales pour asseoir leur pouvoir et illustrer le rayonnement culturel de royaumes où le sentiment patriotique s’enracinait progressivement.
L’histoire de chaque langue nationale révèle l’existence de disparités dont les causes sont complexes, dues tout aussi bien aux aléas de l’Histoire (l’absence de conquête par Rome de la Germanie, d’une grande partie de la Bretagne ou de l’Irlande, par exemple) ou de caractères intrinsèques (d’ordre ethnique, géographique, territorial – par exemple, la proportion de populations préceltiques dans certaines régions, les contraintes favorisant telles activités économiques, la proximité ou la coexistence (due parfois à une conquête, à une occupation, comme celle des gallo-romains par les Francs). Le modelage d’un idiome appartient aussi à cette part de mystère qui entoure la constitution du génie d’un peuple. Qu’une langue, par des sonorités propres, le façonnage d’une personnalité même des mots du lexique, leur couleur, leur épaisseur, leur ombre, présente comme un être vivant une physionomie reconnaissable entre toutes, que le rythme lié à l’enchaînement de la syntaxe, aux accents, aux longueurs des syllabes, suscite une chanson propre, identifiable même par ceux qui en ignorent le sens, voilà qui est certes miraculeux (au sens d’admirable, digne d’être remarqué comme l’une des beautés de l’être humain) et suffit à expliquer qu’un tel terroir linguistique, pour peu qu’il ait été labouré, ait pu engendrer ces monuments que sont les ouvres littéraires, la poésie, le théâtre, le roman, etc.
La langue d’une nation est devenue ce que nous avons de plus intime en nous, et ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la langue maternelle, puisqu’elle porte en elle les premiers sons que nous ayons entendus sur la Terre, dès notre naissance. L’enfant, l’adolescent, l’être mûr en sont nourris. Elle nous est comme une seconde nature. C’est par elle qu’un individu ou une communauté exprime ses certitudes, ses hésitations, ses souffrances, ses espoirs, et tous les accents de la beauté, de l’amour, de la haine ont été proférés avec ce qu’elle nous octroyait de substance.
Loin de déplorer la disparité linguistique dans le monde en général, et en Europe en particulier, il faut s’en réjouir, car elle a permis l’affirmation de sensibilités diverses, de visions du monde différentes.
Une langue ne s’épanouit pas seulement dans la clarté glorieuse des productions artistiques. Elle irrigue la vie la plus banale. Bien qu’Européen, je ne peux me savoir autrement que français, traversé par ma langue, une langue si charnelle que j’ai l’impression qu’elle a fait mon corps autant que ma sensibilité; et lorsque je parle de corps, je le conçois aussi généreusement absorbant et restituant que les géants rabelaisiens, dont la nourriture provient autant des mots habitant un paysage (à tel point que les noms de fleuves – Garonne, Rhône – sont souvent originaires d’une langue et d’une civilisation disparues, comme le mot Sindhu– Indus – est attribué à la langue buruski, qui serait l’unique descendante de la langue harappéenne parlée vers 1800 av. J.-C.), nommant une occupation humaine, traçant (tatouant ?) une Histoire, même fantasmée, sur la peau terrestre, que précipitent sur le monde des envies impérieuses avec un estomac, un sexe, une curiosité intellectuelle jamais rassasiés, car vivants.
La langue est liée à l’être qui la jette au monde comme l’inscription de sa propre nécessité et en reçoit sa confirmation.
Les langues dites nationales (on inclura dans cet ensemble les langues dites « régionales », comme le catalan, le basque, le breton, l’occitan, le corse etc.) ne sauraient disparaître sans que n’anéantisse notre rapport profond à la vie. Il est impensable de les remplacer par une langue continentale, car ce serait éradiquer non seulement nos racines, mais aussi arrêter la sève qui provient de la Terre pour nourrir notre être-au-monde.
Le système langagier européen doit donc être pluriel, ce qui ne signifie pas qu’il se présente sur un même plan.
Le latin, langue administrative, politique et hiératique
L’Europe sera autant un acte de la volonté que la résultante naturelle d’une longue Histoire. Comme Alexandre en Phrygie, face au noeud gordien, il faudra trancher. Nous ne sommes pas devant un cas de figure où une langue impériale serait le véhicule et la traduction de l’hégémonie d’un peuple, ou dans celle où elle serait commune naturellement, depuis des siècles, à un ensemble, comme le grec l’était de l’Empire byzantin (ou du moins de son élite).
Une fois admise la nécessité de maintenir (voire d’encourager) les langues « nationales », il s’agit de se demander ce que le latin occuperait comme fonction dans l’Europe unifiée et indépendante que nous appelons de nos voeux.
À mon sens, elle serait ce qu’ont été le mandarin en Chine et le sanskrit en Inde, c’est-à-dire d’une part une langue de l’administration et, de l’autre, une langue sacrée.
Il n’est pas impossible qu’à la longue, au bout de plusieurs générations, si l’enseignement d’une langue qui a été nôtre dans le passé est prodigué sérieusement (c’est là le coup d’épée auquel il été fait allusion précédemment), le latin parvienne à produire des ouvres aussi profondes que celles qui ont éclos sous l’emprise des langues nationales. Seul l’avenir peut en témoigner. Avant cette heureuse assomption, il est tout à fait possible, et nécessaire en ce qui concerne la première tâche, d’instituer le latin comme langue administrative et politique de l’Europe, et, pour ce qui est de la deuxième tâche, comme langue sacrée.
Dans le premier cas, on peut s’appuyer sur l’exemple de la Chine, qui a forgé son homogénéité par l’instauration d’une administration élitaire, dont le sommet était l’Empereur. L’intégration dans cette bureaucratie hiérarchisée se faisait par des concours extrêmement sévères, reposant sur des épreuves culturelles, où la poésie et les arts n’étaient pas omis. Cette sélection avait pour vertu de consolider une langue riche, sophistiquée, comme le ciment d’un ensemble géopolitique extrêmement hétérogène (l’Empire du Milieu), où des poussées centripètes se faisaient sentir de façon permanente. La caste des scribes, dotée d’une éthique et une philosophie solide (le confucianisme) portait sur ses épaules la destinée de l’Empire.
Dans le cas du sanskrit, nous avons une langue qui était, est encore, l’expression d’un savoir sacré immémorial, véritable « empire de la pensée » (Michel Angot) transmis par la caste des brahmanes. La sanskrta vac (« la parole ajustée ») est une fixation volontaire et en partie artificielle de l’ancien parler indo-ârya, qui cohabite avec environ cinq cents langues (les prakrits), idiomes vernaculaires parfois issus de langues dravidiennes. Il n’est pas rare en Inde de maîtriser plusieurs langues, y compris dans leur pratique savante.
L’exemple du sanskrit n’est pas sans nous poser des problèmes, notamment parce qu’il transmet un corpus mystique, ésotérique, exotérique, littéraire, philosophique, scientifique etc., et que le latin n’est plus en mesure d’en proposer un, d’autant plus que la cassure anthropologique (toute relative cependant) qu’a constitué le christianisme a rompu le fil avec la Religion originaire de l’Europe. Il n’est pas envisageable, sans doute, de réactiver tel quel le paganisme de l’Antiquité, ce qui serait d’ailleurs ridicule. L’approche païenne du monde se module en fonction des circonstances historiques et se traduit par des expressions aussi riches et variées qu’est le monde. C’est aux générations nées de la Révolution européenne de résoudre cette question. Néanmoins, il n’est pas impensable que le latin devienne aussi la langue sacrée des Européens dont la fraction la plus sensible à une approche mystique du monde s’emparerait pour créer une nouvelle « théologie » (dans un sens antéchrétien) (2).
Préparer l’Europe latine
Il n’est certes pas improbable que finalement ce soit l’anglais, aussi pauvre et commercial soit-il, qui l’emporte, et que son adoption finale par l’Europe des marchands, très active actuellement, achève le processus actuel qui conduit à la perte de notre indépendance.
Cependant, comme la fin du Kali Yuga (3) n’est pas perceptible à vue humaine, et que nul ne saurait en saisir la date, ni le commencement de sa négation, il est préférable de remplir, dans la mesure de nos forces et de nos possibilités, notre Dharma(4). Notre Devoir est donc d’inscrire nos enfants dans les cours de latin, de nous mettre nous-mêmes au travail, de l’apprendre et de l’approfondir. Cela à titre individuel. Sur le plan métapolitique, il serait judicieux de créer une association européenne de promotion du latin comme langue de la communauté, et d’intervenir de façon permanente dans ce sens.
Bien sûr, un tel projet semblera très modeste (peut-être trop décalé) en regard de combats politiques (voire métapolitiques) plus ambitieux et exaltants, dans la mesure où il redouble des pratiques qui existent déjà dans les familles ou au sein du monde de l’éducation. Pourtant, il s’agit de bien saisir l’importance de ce qui est en jeu. L’impression domine depuis quelques années, malgré l’existence d’un courant critique vis-à-vis de l’héritage de deux mille ans de christianisme, et face à la nécessité de susciter une Europe renouant avec son être, qu’un certain enlisement, un ressassement certains de thèmes et de discours nous amènent à désespérer de l’avenir. C’est comme si nous manquions en même temps de point d’attaque, et de levier pour soulever la masse qui nous barre le chemin. Ajoutons à cet état affligeant les divisions qui paralysent le mouvement européen identitaire. Or, si l’on se fixait un objectif consensuel tel que la défense et l’illustration du latin comme langue communautaire, avec un souci réel de réussir à fédérer les volontés (au-delà de nos « frontières » nationales, cela va de soi), d’approfondir la signification métapolitique d’un tel choix, de travailler ce qui concerne le génie propre de cette langue, en identifiant tout ce qu’elle nous apporte et nous apporterait, quitte à la moderniser (c’est une affaire de spécialistes, et il doit en exister chez nous), de sensibiliser les familles et les jeunes générations à cette tâche, nous serions peut-être en mesure de tenir là un moyen de parvenir à un résultat concret (évaluable). Nous aurions par ailleurs un excellent prétexte à rencontres, à débats, à éclaircissement riches et variés (car une langue ouvre des perspectives infinies). Sans compter l’écho qu’aurait, par delà les limites de notre camp, une telle affirmation culturelle, qui intéresserait beaucoup de monde (à commencer par les latinistes et les hellénistes).
Pour finir, essayons de nous rappeler combien de peuples ont conquis leur indépendance en engageant une grande partie de leur combat sur la question de la langue.
Claude Bourrinet
Notes
1 : Rien n’empêche d’ailleurs les peuples de l’Est de garder une langue slave comme le Russe, ce qui serait légitime d’un point de vue civilisationnel.
2 : Bien entendu, le grec et le sanskrit seraient considérés comme des langues « sacrées », peut-être étudiées dans des sortes d’« écoles cathédrales » païennes ou d’ashrama(communautés « religieuses » et philosophiques indhoues).
3 : Selon les Hindous, l’univers connaît, comme chez les Grecs, différents âges (yuga), dont l’évolution suit une courbe déclinante, jusqu’à l’âge du chaos (« l’âge de fer », l’âge de la déesse Kali, la déesse de la destruction). Selon certains, cette décadence est inévitable, et comme son achèvement ne peut aboutir qu’à un renouveau, un rétablissement de l’ordre cosmique, il est préférable non seulement de ne pas réfréner ce qui ne manquera pas de chuter, mais aussi de hâter cet effondrement.
4 : « Dharma désigne ce qui soutient et élève. Donc le principe fondamental à la base de toutes les manifestations de la vie est, au sens réel, le dharma. Ce principe est ce que nous appelons Dieu ou Vérité. Dharma signifie donc la connaissance de la grande Vérité qui soutient toutes choses. C’est seulement à la lumière de cette connaissance que la vie d’un être humain peut être harmonieusement ajustée dans ses aspects les plus divers. Ainsi le but du dharma est d’infuser dans toutes les activités de la vie la splendeur, la béatitude et la paix de la réalité divine. » ( Swâmi Râmdâs, « Présence de Râm », in Jean Herbert, Spiritualité hindoue, Albin Michel, coll. « Spiritualités vivantes », 1972, p. 117). « Du point de vue scientifique, le Dharma est la propriété caractéristique; du point de vue moral et légal, c’est le devoir; du point de vue psychologique et spirituel, c’est la religion, avec tout ce qu’elle doit impliquer; d’un point de vue général, c’est la justice et la loi; mais par-dessus tout, c’est le Devoir. » (Bhagavan Das, « The Science of Social Organisation », Ibid.)
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I nordamericani, ovvero, quegli esseri umani che quantificano tutto, dove il gigantismo è il dio monocorde di una sinfonia noiosa come lo può essere quella di misurare tutto ciò che si fa, non lasciando posto al fare o smettere di fare “perché così lo voglio”, come accade con noi del “piccolo mondo”. Gli americani hanno appena eseguito una nuova indagine sull’uso e l’apprendistato del castigliano negli Stati Uniti (loro preferiscono chiamarlo spagnolo). Le cifre sono le seguenti: 850.000 studenti universitari stanno imparando lo spagnolo, mentre che il francese lo seguono solo in 210.000; tedesco 198.000, giapponese 74.000 e cinese mandarino 74.000. Inoltre, circa 40 milioni di individui parlano con fluidità la lingua di Cervantes e 4 milioni di nordamericani Wasp (White anglosaxon protestant [Bianchi anglosassoni protestanti]) che non sono di origine ispana parlano correttamente lo spagnolo.
Continuando sempre con le cifre, questa nuova indagine mostra che l’89% dei giovani ispanici nati negli USA parlano inglese e spagnolo, contro il 50% delle generazioni precedenti. Si calcola che per il 2050 gli ispanici, vista la crescita della loro popolazione che supera in figli la media degli americani e dei neri, costituirà il 30% della popolazione. L’indice di natalità degli americani è del 1,5%, quello dei neri del 2% e quello degli ispani del 3,5%.
Nel mondo ispanico degli Stati Uniti è avvenuto un cambio di mentalità ed è che i genitori considerano come un vantaggio il bilinguismo dei loro figli, contrariamente a quanto accadeva un paio di generazioni fa. Così, qualche decennio fa i genitori chiedevano ai loro figli di non parlare lo spagnolo perché pensavano che il loro inserimento e progresso negli Stati Uniti sarebbe stato più veloce, mentre che adesso stimano che la pratica del bilinguismo offre loro maggiori possibilità di lavoro e d’integrazione sociale.
Questo cambio di paradigma ha dato luogo a un boom negli studi ispanici in America con il consueto effetto moltiplicatore che produce nelle società che gli sono periferiche come può esserlo il suo cortile posteriore: l’America ispanica.
D’altra parte, lo sviluppo delle nuove tecnologie della comunicazione come Internet ha contribuito a questa forte espansione della pratica del castigliano in Nord America. Gli immigranti ispanici sono in contatto quotidiano con la loro cultura di origine, con le loro pratiche quotidiane, con i loro usi e costumi. Com’è politicamente giudicato questo fenomeno dagli Stati Uniti? Dagli Stati Uniti un analista politico e strategico come Samuel Huntigton in un recente studio che ha per titolo La sfida ispana, afferma: «Il costante flusso d’immigranti ispani verso gli Stati Uniti minaccia di dividere questo paese in due popoli, due culture e due lingue. Diversamente dai precedenti gruppi d’immigranti, i messicani e gli altri ispani non si sono integrati nella cultura americana dominante, bensì hanno formato le proprie enclave politiche e linguistiche – da Los Angeles fino a Miami – e rifiutano i valori anglo protestanti che edificarono il suolo americano. Gli USA corrono un rischio se ignorano questa sfida. » Da parte sua il politologo della Boston College, Peter Skerry, sostiene: «Diversamente dagli altri immigranti i messicani provengono da una nazione vicina che soffrì una sconfitta militare da parte degli Stati Uniti e si stabiliscono, soprattutto, in una regione che, in un altro tempo, formava parte del loro paese (…) Gli abitanti di origine messicana hanno la sensazione di stare in casa propria, fatto che gli altri immigranti non possono condividere.» Cosicché, quasi tutto il Texas, il Nuovo Messico, l’Arizona, la California, il Nevada e l’Utah formavano parte del Messico fino a che questo paese li ha persi come conseguenza della guerra d’indipendenza del Texas, nel 1835-1836, e la guerra tra il Messico e gli Stati Uniti, nel 1846-1848.
E, cosa si fa da parte del mondo ispano americano? In sostanza non si fa nulla, questo fenomeno lo si lascia muovere in una specie di forza delle cose per cui ciò che bisogna dare, si darà e ciò che bisogna cambiare, si cambierà. Non esiste, per quanto ne sappiamo, nemmeno una sola politica di Stato, di nessuno dei ventidue Stati iberoamericani sull’argomento dell’espansione, consolidazione e trasmissione del castigliano tra gli immigranti negli Stati Uniti. Questi sono lasciati alla loro sorte e arbitrio e non ricevono nessun aiuto né appoggio per consolidare la pratica di questa lingua.
Il fatto è che la dirigenza politica iberoamericana (eccetto lo straordinario caso di Lula) non vede nell’esercizio e nella pratica dello spagnolo una molla di potere internazionale, che in un universo di 550 milioni di parlanti la fa diventare la lingua più parlata al mondo. Non vedono nemmeno il prodotto lordo che abbiamo appena esposto.
Il caso Lula si pone di là della consuetudine, come lo è la dirigenza politica iberoamericana nel suo insieme, poiché lui da buon discepolo di Gilberto Freyre ha potuto affermare: «La cultura ispanica è alla base delle nostre strutture nazionali argentine e brasiliane, come vincolo transnazionale, vivo e germinale nella sua capacità di avvicinare le nazioni ». Nel mese di settembre 2008 firmò il decreto legge sull’”Accordo ortografico della lingua portoghese” che semplifica e unifica la forma di scrivere il portoghese tra gli otto Stati che lo utilizzano come lingua ufficiale (Portogallo, Brasile, Angola, Mozambico, Capo verde, Guinea Bissau, São Tomé e Príncipe e Timor Orientale). Un accordo che egli ha qualificato strategico. Attualmente, in Brasile sono 12 milioni gli studenti che praticano correttamente lo spagnolo, il fatto è che l’uomo ispano capisce e, con un minimo di sforzo, parla con naturalità quattro lingue: il gallego, il catalano, il portoghese e lo spagnolo. Il multi o polilinguismo con il quale il castigliano convive da sempre – la vita in Spagna e l’avventura dell’America sono state prove definitive – ci sta indicando che oggi, laddove il bilinguismo diventa così indispensabile come l’acqua, la nostra lingua si trova nelle migliori delle condizioni di qualsiasi altra per servire l’umanità nel suo complesso. E la loro cecità non gli consente di apprezzare che hanno fra le mani, senza avvalersene, lo strumento più prezioso per quanto concerne la politica internazionale.
Alberto Buela, UTN- Fed. del Papel, membro del Comitato scientifico di Eurasia. Rivista di studi geopolitici
The fragmentation of prehistoric Proto-Indo-European (PIE) into a bewildering array of mutually unintelligible European (and, more broadly, Caucasian—Armenian, Iranian, Indic, Tocharian, and Anatolian) languages has severely hobbled the cause of white survival. Language and cultural differences have divided an essentially homogeneous population into separate nationalities and sub-nationalities incapable of networking effectively, rendering all of them easy prey to the depredations of hostile organizations and governments. It is ironic that aliens are regarded as fellow citizens by the vast majority of whites, while many whites, including their own cousins in the old country or the new lands, are categorized as “foreigners.” Insurmountable language barriers play a large role in this.
How to remove these barriers while simultaneously preserving robust local and regional identities poses a problem. But the first order of business is to establish effective cross-cultural communication between concerned racialists presently speaking a Babel of incomprehensible languages.
In this light, a quixotic proposal from a handful of Spaniards calling themselves the Dnghu Group—also known as the Indo-European Language Revival Group—to revive Proto-Indo-European as the lingua franca of the European Union merits examination. The Dnghu Group has established a presence on the World Wide Web to promote its objectives.
A thousand or more planned languages have existed over the past two centuries, approximately a dozen of which developed a community of speakers of some kind, however small.
The most successful artificial language is the globalist-oriented Esperanto, invented by Ludwig L. Zamenhoff (1859-1917), a Jewish ophthalmologist who, like Carlos Quiles, the creator and prime mover behind the current proposal, developed his system while a medical student. A street in Tel Aviv, Israel, is named in Zamenhoff’s honor (redaction: and in Brussels also,.. although the road is awful and the architecture appaling...).
Despite its “success,” Esperanto has not exactly caught on. According to one estimate, in 1927 there were 128,000 Esperanto speakers (0.006% of the world’s population), while today there are 2 million, or 0.033%—an increase, to be sure, but still a negligible number of people.
Modern Indo-European (MIE)
The proposed language, “Modern Indo-European” (MIE)—or, interchangeably, “Europaio”—is a reconstructed, auxiliary language derived from work originally done in 2006 by Quiles and María Teresa Batalla. Quiles, a native Spaniard in his late twenties, is currently a medical student at the University of Extramadura (Universidad de Extramadura), which is located in a remote region of west central Spain bordering Portugal. Maria Batalla was a fellow Extramdura student at the time.
In October 2009 Carlos Quiles published the 824-page second edition of A Grammar of Modern Indo-European, issued by CreateSpace, a print-on-demand subsidiary of Amazon.com and described as “a complete reference guide to a modern, revived Indo-European language.” The outdated first edition of Quiles’ grammar can be downloaded for free here.
The Dnghu Group hopes that Modern Indo-European will become the official language of the European Union in twenty to forty years, much as revived Hebrew became Israel’s official language after a similar span of time. The Revival Group also hopes that eventually MIE will become the dominant auxiliary language globally. Initially, however, it would be taught to Europeans as a second language.
According to the Dnghu website, if Europaio has not been accepted by 2050, “it would possibly mean that Indo-European is becoming another language revival failure,” as happened with “Latin in the European Union after its abandonment in the 19th c. (the ‘recent Latin’ revival, promoted in the Congrès International pour le latin vivant, 1956, now mostly abandoned and forgotten), Ancient/Classical Greek in Greece (also ‘puristic’ Greek, the so-called Katharevousa), or Classic Coptic in Egypt in the 19th c., promoted by the Coptic Church.”
Quiles writes:
We obviously knew before beginning with this that it is very difficult to [make] happen, but it could happen—as it did with Hebrew—and we work on this because it is a possibility, because we are Europeanists and want a country united under a common language. . . . We know we are not experts, and that there are lots of people more prepared than us to work on PIE reconstruction, but we have been saying since we started in 2004 that our objective is IE [Indo-European] revival, not to impose our ideas on PIE; we want experts to collaborate.
The Indo-European Language Revival Group recommends that people interested primarily in learning a second language not study Modern Indo-European, but rather English. “However, a good intermediate choice would be to learn Sanskrit, Old Greek or Latin, or even early Germanic or Balto-Slavic dialects, as they are all natural approaches to older PIE [Proto-Indo-European] and to modern languages alike.”
Occidental Linguistics
As expected, the group’s members are oblivious to the urgent racial problems touched upon in the introductory paragraphs. Modern Indo-European, they assert, “is not about Indo-European speakers’ race or genetics.” Instead, in the words of prime mover Quiles, it is “a dream about a future United Europe under one common language, Indo-European. A common country where we can move and communicate with others as US citizens do in their country, not just as exchange students or workers, or to sell or buy things.”
Despite such sincere disclaimers, jaded readers will not be surprised to learn that at least one obsessive individual has rabidly attacked the Dnghu idea as “racist” and “Nazi.” Based upon his name, physiognomy, psychological quirks, totalitarian proclivities, and thinly-disguised anti-white bigotry, he is most likely Jewish.
A glance at the historical record reveals that Modern Indo-European has some unacknowledged but intriguing predecessors, quite possibly unknown to its proponents. In addition to various constructed “pan-” tongues—pan-Teutonic, pan-Slavic, pan-Celtic—it has been maintained by some that Germany intended to establish a kind of “Basic German” as the international language of a postwar, united Aryan Europe.
The most consequential predecessor of MIE, however, is Occidental (known after WW II as Interlingue), a planned language created in 1922 by Baltic German naval officer Edgar de Wahl (1867-1948). It was exceptionally popular in Europe prior to the Second World War, ranking as the fourth most prevalent planned language. Occidental emphasized European linguistic forms coupled with a Eurocentric philosophy.
According to the late Donald J. Harlow, director of the Esperanto League of North America (ELNA), Edgar de Wahl, one of the first to learn Esperanto, “became the proponent of the only modification to the language’s structure that [Esperanto founder] Zamenhof found worthy of adoption after publication of the First Book.” However, Wahl grew disenchanted with Esperanto: “it simply was not Western enough for him.”
In Harlow’s opinion
the worst thing about Wahl’s language was the apparent philosophy of those who supported it. Wahl and his disciples were interested in the West, and to him the rest of the world was unimportant; it was doomed, or destined, to play, not merely a minor role, but no role at all. Civilization was a European phenomenon; only Europeans could be interested in international communication (plus those few Asians—Africans may not have entered into his world-view at all—who would consciously adopt the trappings of the West: seersucker suits, neckties, Catholicism and a Romance language), and so an international language should be intended only for Europeans. More specifically: Western Europeans; Wahl’s followers, like many Westerners of his day, generally expressed a cordial detestation for things Slavic, and this may have been the Estonian Wahl’s attitude, as well.
Whether this is an accurate depiction of Wahl’s or a majority of Occidental speakers’ views is impossible to say. Occidental’s last periodical, Cosmoglotta, ceased publication in 1985.
The Indo-European Language Revival Group’s proposed “Modern Indo-European” is not really an artificial, constructed language like Esperanto or Volapük, but rather a reconstructed historical language like Modern Hebrew. Although it is unlikely ever to see the light of day as envisaged, it is perhaps an instructive, if unconscious and unintentional, response to a real and pressing need: transnational white linguistic comprehensibility.
L'origine de cette façon de s'exprimer est indéterminable: il est probable que l'inversion des syllabes existe depuis que l'homme a structuré un langage. L'utilisation du verlan est tout aussi hypothétique, pour masquer un mot cru, une vérité trop dure, pour que la domesticité présente ne comprenne pas... L'inversion portait sur un mot ou sur les deux ou trois mots clés de la phrase, et elle était orale. Les premières traces de verlan écrit remontent au début du 19ème siècle, dans les écoles militaires napoléoniennes: remarques ironiques sur un instructeur, rendez-vous pour faire le mur, descriptifs laconiques sur une bonne fortune... Dès le milieu du siècle, le processus s'était étendu aux lycées et collèges, surtout dans les pensionnats.
La comparaison de ces petites notes laisse apparaître des constantes dans l'écriture: l'orthographe est respectée (d'où, il est plus correct d'écrire verlen), sont supprimées les lettres muettes en fin de mot, les doubles consonnes lorsqu'elles se retrouvent en début, les apostrophes sont bannies et le mot élidé est soudé au mot suivant; le S et le ILLE entraîne des modifications selon la phonétique (baiser = zébai, baisser = sébai); le verlan distingue les terminaisons avec consonnes prononcée et celles avec E muet (travail = vailtra, travaille = yevatra); aucune abréviation n'est notée et les diphtongues sont coupées en deux sons le plus souvent (viens = invi); les mots d'une syllabe sont laissés tels quels.
Ce système d'écriture simple pouvait être très rapidement décrypté, aussi, lorsque certains personnages de la Commune ont repris le verlan, ils ont utilisé un double codage basé sur le jeu des sons: le message décomposé en syllabes phonétiques puis rangé en ordre inverse était retranscrit en d'autres mots pour donner un texte en français dont la clarté était douteuse; en cas d'interception, le décodeur s'acharnait sur le sens obscur des phrases et ne songeait pas à l'inversion; mais, s'il y pensait, tout était prévu: le verlan avait subi bien des métamorphoses. Les abréviations étaient courantes (M. D. = è me dé), l'argot ou les régionalismes entre “pays” firent leur apparition; on admit les variations d'un même phonème (o ou au, mais aussi p ou b, d ou t, etc...) et les approximations (viens et vingt).
Les sons composés pouvaient être ou non scindés (gla = gue la), les diphtongues notées ou non (reviens = in vi re ou vien re), la liaison marquée ou non (Paul et Jacques = po le ja que); les mots à une syllabes pouvait être inversés lettre à lettre (col = loc), les lettres muettes étaient soit ignorées soit rajoutées. Le but était de proposer quelques lignes cohérentes mais sibyllines; lorsque l'on tente de décoder ce type de phrases, on tombe presque toujours sur plusieurs possibilités ou sur un groupe de sons difficilement traduisibles parce que les mots nous sont devenus étrangers (patois ou français patoisant). En outre la ponctuation du texte original est supprimée au bénéfice du texte verlan.
Certains écrivains proches du milieu communard ont introduit dans leur œuvre le procédé, séduits par l'aspect ludique et, pour certain d'entre eux, pour le plaisir de savoir le lecteur en train de lire des insanités sans les soupçonner (Verlaine et Rimbaud par exemple sont particulièrement osés).
Le verlan dégénère lui aussi victime de l'inculture ou d'autres cultures: si le mot s'écrit aujourd'hui avec AN, c'est parce que, ailleurs, EN se prononce IN, mais, en français, il n'y a aucune raison de modifier l'orthographe du son. La phonétique n'est même plus respectée ou, plus exactement, elle respecte un accent étranger. Ce qui pourrait être un jeu culturel n'est plus que l'expression de la vulgarité et de la déchéance intellectuelle.
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ARTICLES
Nos ancêtres les Indo-Européens ? :La question des Indo-Européens est très simple à formuler. Elle n’a pourtant jamais reçu de réponse globale et définitive, et ce numéro des Dossiers d’Archéologie a pour ambition d’expliquer aux lecteurs l’état actuel des recherches, au croisement de la linguistique, de l’archéologie, de l’histoire des religions et de la biologie.
Deux siècles à la recherche des Indo-Européens :L’idée de l’origine des langues et du langage a hanté de tous temps les sociétés humaines, et leurs mythologies en témoignent. Chacun connaît l’histoire de la tour de Babel, destinée à expliquer la diversité des langues humaines. Avec le temps, les linguistes ont pu regrouper en grandes familles les 6.000 langues humaines connues. Mais c’est à la famille dite indo-européenne que les savants européens ont évidemment porté le plus d’attention, tâchant de retracer son histoire et son origine.
La langue des Indo-Européens ? :Si l’existence d’une civilisation « indo-européenne » demeure un sujet de discussions et de discordes, la langue, qui la justifie, paraît incontestable. Bien qu’il n’en existe aucun témoignage scriptural, ce proto-indo-européen (PIE), reconstruit à partir des correspondances entre les langues de la famille indo-européenne, a dû forcément exister. Reste à savoir de quelle manière.
George Dumézil, un archéologue de l'imaginaire indo-européen :L’archéologie à laquelle Georges Dumézil a consacré son œuvre ne ressemble pas à celles que l’on a coutume d’appeler de ce nom. En effet, son domaine est celui de l’imaginaire préhistorique des Indo-Européens qu’il a tenté d’atteindre par la comparaison des mythes et des épopées que leurs lointains successeurs, Indiens, Celtes, Germains, Romains, Grecs, etc., ont composés plusieurs siècles voire plusieurs millénaires plus tard.
L'hypothèse de steppes :L’hypothèse des steppes constitue la solution la plus généralement admise au problème du foyer original des Indo-Européens. Cette théorie propose de faire remonter l’origine des Indo-Européens aux steppes et steppes boisées d’Ukraine et de Russie méridionale. Cette hypothèse semble être la plus en accord, à la fois avec les conditions linguistiques requises et avec les données archéologiques, même si elle est loin de répondre à toutes les questions.
La diffusion préhistorique des langues indo-européennes :Comprendre la diffusion d’une langue implique dans un premier temps de comprendre les dynamiques sociales et économiques des sociétés qui la véhiculent. Une langue représente en effet la production secondaire d’une organisation sociale, et ce sont des changements sociaux tels que des migrations, des conquêtes, des voyages ou encore des échanges commerciaux qui sont susceptibles d’entraîner un changement linguistique.
Le problème indo-européen et l'hypothèse anatolienne : La question indo-européenne a souvent été mal interprétée et a engendré un certain nombre de théories fantaisistes sur la « religion indo-européenne », ou la « société indo-européenne ». En réalité, le terme « indo-européen » est purement linguistique, et fait référence à un ensemble bien défini de langues. Cet article propose une solution alternative au mythe démodé des guerriers à cheval nomades et défend la théorie selon laquelle les premières langues indo-européennes étaient originaires d’Anatolie (actuelle Turquie), et se diffusèrent en Europe au moment de la première expansion agricole.
Les migrations aryennes en Inde : Au cours du IIe millénaire av. J.-C., des peuplades aryennes auraient migré depuis l’Asie centrale vers les plaines de l’Indus puis du Gange, répandant en Inde leur langue sanscrite, le Véda et leurs structures sociales. Pourtant, dans le contexte indien, après deux siècles de recherches linguistiques et archéologiques auxquelles se joignent aujourd’hui l’anthropologie et la génétique, aucune preuve n’est venue étayer cette hypothèse, qui semble même reculer sans cesse.
Indo-Européens et anthropologie biologique : Si de par le passé l’étude des squelettes a parfois été mise à contribution pour confirmer certaines théories, c’est la génétique des populations contemporaines qui a orienté les hypothèses plus récentes dont celle de C. Renfrew. Les études menées sur des populations actuelles d’Asie centrale suggèrent que la distribution d’un marqueur des lignées paternelles évoque une expansion depuis l’Europe centrale. Les travaux en ADN ancien confirment ce fait dans des populations de l’âge du Bronze de la culture d’Andronovo considérée par les archéologues comme indo-européenne.
De l'arbre généalogique à la saisie du contact des langues : Largement utilisée en linguistique dès le XIXe siècle avec le développement de la grammaire comparée et des études indo-européennes, l’image intuitive de l’arbre généalogique trouve sa force dans sa simplicité. Toutefois elle ne saurait à elle seule servir de modèle pour rendre compte de l’évolution des langues car elle ne retient pas les effets induits par le contact au sein des populations qui les pratiquent.
Les Indo-Européens, vers la solution ? : La solution de l’« énigme indo-européenne » proviendra un jour de l’interaction complexe entre les résultats convergents de la linguistique, de la génétique, de l’histoire des religions et de l’archéologie, entre autres. Il n’existe pas encore de consensus dans l’ensemble des champs concernés, et même au sein de chaque champ. Mais il est probable qu’un modèle satisfaisant sera beaucoup plus complexe que ce qui a été proposé jusqu’à présent.
In India is vorige week op de gezegende leeftijd van (ongeveer) 85 Boa Sr overleden. Met het verscheiden van Boa komt een einde aan de Bo-stam. Volgens antroplogen hebben de Bo, die tot de ooit tien stammen omvattende Groot-Andamanese stamgroep behoorden, bijna 65.000 jaar op de Andamaneilanden gewoond, wat hen tot afstammelingen van een van de oudste menselijke culturen op aarde maakt(e).
Afgeslacht
De Groot-Andamanese groep telt nu nog 52 leden. Toen de Britten de eilanden in 1858 begonnen te koloniseren, waren er dat nog ruim 5.000. De meeste stamleden werden vervolgens ofwel door de Britten afgeslacht, ofwel overleden ze door van de kolonisten opgelopen ziektes. De Britten hielden tevens veel Andamanezen in een speciaal "home" gevangen in een poging hen "te beschaven". Geen enkele van de 150 in gevangenschap geboren kinderen werd ooit ouder dan twee jaar.
Te moeilijk toegangbaar Het geluk ligt vaak in een klein hoekje: de Jarawastam, die enkele kilometer verderop leefde, ontsnapte aan een gelijkaardige uitroeiing omdat zij in een voor de kolonisten te moeilijk toegangbaar woud woonden. (belga/odbs)
He aquí un hecho absolutamente insólito: de junio a diciembre de 2006, durante el periodo en que Finlandia actuó como país presidente de la Unión Europea, el gobierno finlandés se preocupó de que las noticias y resúmenes de las distintas comisiones, aparte de en las lenguas oficiales de la Unión Europea, se publicaran también en latín. ¿Una extravagancia irrelevante, el empeño exótico de algún friki del latín que había logrado colarse hasta el sillón de algún ministerio finés? No, en absoluto: es que, sorprendentemente, en Finlandia la lengua de Cicerón disfruta de un status y de una veneración extraordinarios.
En los últimos tiempos, todos hemos oído hablar de Finlandia como país número uno en los resultados del Informe PISA: el sistema educativo finlandés tiene fama de ser el mejor del mundo. Sin embargo, lo que resulta mucho menos conocido es que, en los institutos finlandeses, los estudiantes pueden optar por estudiar latín como lengua extranjera al mismo nivel que el inglés o el francés. Y, por otra parte, según las últimas estadísticas disponibles, las noticias en latín emitidas por la radio nacional de este país escandinavo tienen una audiencia media de unos 75.000 oyentes.
Habría que meterse a bucear en la intrahistoria de la cultura finlandesa para comprender por qué, a principios del siglo XXI y en medio del descrédito generalizado que padecen las lenguas clásicas en los países occidentales, los finlandeses, nadando contra la corriente general e impugnando el espíritu de los tiempos, mantienen, orgullosos, su amor por el latín. Ahora bien: existe una convicción, compartida por la clase intelectual finlandesa, que seguramente nos revela la clave metafísica de la que procede este singular fenómeno: porque en Finlandia se suele recordar que el latín no representa una lengua más entre otras, sino que es “el idioma eterno”: recordando de algún modo aquello de la “Roma eterna”, los finlandeses parecen haber comprendido que el latín es una lengua que, de alguna manera, nos vincula con esa dimensión superior del tiempo y de la historia que discurre, serena y olímpica, por encima del tráfago incesante de los acontecimientos, revoluciones y cambios políticos de todo tipo. De manera que estudiar latín se asemeja a remontar el vuelo abandonando el plano —tan pedestre— de la realidad horizontal en la que se mueve el día a día de la sociología y de la historia para, como montados en el carro alado de Platón, acceder de ese modo a las alturas uránicas en las que el ser humano se eleva hasta el mundo eterno del espíritu.
Por otro lado, a la hora de emprender una apología del latín también es posible aducir razones más concretas y pragmáticas. Hace unos años me sorprendió enterarme que varias multinacionales japonesas de la electrónica anduvieran buscando jóvenes licenciados que, entre otras cosas, conocieran el latín. ¿Por qué? Porque sus departamentos de recursos humanos, asesorados por diversas universidades, estaban convencidos de que dominar el latín otorga a la mente una flexibilidad que consideraban muy interesante como recurso del “capital humano” con cuyos servicios deseaban hacerse estas grandes empresas. Por mi parte, en el instituto donde doy clase estoy acostumbrado desde hace años a que la profesora de latín tenga muy pocos alumnos: el grueso del alumnado que elige la opción de ciencias sociales evita el latín —el sistema se lo permite— porque tiene fama de difícil. Sin embargo, los pocos estudiantes que hay buenos de verdad, no sé si asesorados por alguien, por espíritu de distinción o por instinto de rebeldía, escogen latín y griego como optativa. De modo que, al menos en ciertos círculos, el estudiar latín todavía es algo que otorga status.
Entre nosotros, es bien sabido que, desde hace años, el ilustre catedrático Francisco Rodríguez Adrados desarrolla una especie de quijotesca cruzada en favor del latín y de las humanidades en general. Los resultados hasta el momento han sido muy magros: el latín y el griego son ya materias absolutamente residuales en el sistema educativo español, pese a que últimamente ha vuelto a ser posible elegir latín en 4.º de la ESO. Y, a mi modo de ver, existe aquí una cuestión de fondo, propiamente filosófica, que no se aborda: la de cuánto latín hay que saber, y, sobre todo, por qué y para qué. Preguntas esenciales, por cierto: porque, si no, podemos terminar cayendo en lo que sucede hoy: en que a los pocos alumnos que todavía estudian latín se les mete en dos cursos, a marchas forzadas, un empacho tremebundo de sintaxis latina para que, en la Selectividad, puedan hacer como que saben traducir realmente un fragmento de un autor clásico; pero luego, cuando algunos de ellos llegan a 1.º de Filología Clásica, ¡los profesores tienen que empezar por explicar las declinaciones! Esto me lo comentaba hace unos días Araceli, la profesora de latín de mi instituto: los estudiantes que se matriculan en Clásicas llegan sabiendo tan poco latín, que la Facultad se ven obligadas a montar una especie de “curso cero”, como, por otra parte, muchas Facultades de Ciencias se ven obligadas a hacer hoy también, en el primer curso, con las Matemáticas.
¿Por qué sucede esto? Pues muy sencillo: porque el sistema educativo, reflejando una previa barbarie espiritual presente en la sociedad (¿para qué vivimos? Por toda respuesta, un embarazoso silencio nos golpea…), no sabe realmente para qué enseña el latín, qué finalidad precisa persigue incluyéndolo en sus estudios: con lo cual, desorientada respeto al télos, a la finalidad última, también se hace un lío respecto al cuánto, al cuándo y al cómo. De modo que termina en lo que antes apuntábamos: en un atiborramiento de sintaxis durante dos cursos con vistas a amaestrar a los alumnos para que parezca que saben traducir en Selectividad, pero sin que se haya sabido incorporar orgánicamente la lengua latina a la formación general del alumno, dentro de una visión panorámica de la cultura,del mundo y de la vida que hoy, embrutecidos y barbarizados como estamos, simplemente ya no existe.
A este respecto, me permito desde aquí proponer una modesta idea: que se considere como parte esencial de la enseñanza del latín el dominio de la etimología y de ese acervo de frases que, conteniendo, en apretada cifra, una enjudiosa idea, pertenecen desde hace siglos al más noble acervo de la cultura occidental. Si se hiciera así, un alumno que sale del instituto conocería sin dificultad frases que algunos tal vez recuerden de sus años de instituto o de universidad, como:
-Ducunt volentem fata, nolentem trahunt (el destino conduce al que lo acepta, pero arrastra al que se resiste a él: ahí está lo esencial de la filosofía estoica).
-Nihil est in intellectu quod prius non fuerit in sensu (nada hay en el intelecto que previamente no haya entrado por los sentidos: he aquí una idea básica de la filosofía de Aristóteles, que se opone en este punto a su maestro Platón).
-Frustra fit per plura quod fieri potest per pauciora (en vano se hace mediante muchas cosas lo que se puede hacer utilizando menos: ahí tenemos el célebre principio de economía, la “navaja de Occam”).
-Quod natura non dat, Salmantica non docet (lo que no se tiene por naturaleza ni siquiera Salamanca lo puede enseñar: no se pueden pedir peras al olmo, o sea, cada mollera tiene sus limitaciones).
-Da mihi animas, caetera tolle (dame las almas, llévate lo demás: lema tradicional de los salesianos).
Etcétera, etcétera: existen excelentes libros que atesoran cientos y cientos de tales frases, y que serían una auténtica mina en manos de un buen profesor. Y en cuanto a lo que decía de la etimología y del léxico, sólo un ejemplo entre miles posibles: del latín grex, gregis (“rebaño”) salen en castellano “gregario”, “congregar”, “congregación”, “egregio”, “disgregar”, “agregar” y, por supuesto, “grey”. ¿Cuántas de estas palabras está en condiciones de comprender realmente y utilizar con propiedad un alumno español que llega hoy a la Universidad? Mejor nos ahorramos la respuesta: sé por experiencia que, hoy en día, es casi imposible que, en una redacción, un estudiante use, por ejemplo, el término “congregar” o “congregarse” (“Una multitud se congregó en los alrededores del palacio”). Sencillamente, es que esa palabra se encuentra a años luz de sus posibilidades lingüísticas actuales. Entre otras cosas, porque el sistema educativo no está diseñado para que al menos los alumnos que estudian Latín, y tampoco —desde luego— los de Lengua Española, terminen dominando el campo léxico que se mueve en torno a grex, gregis y a tantas y tantas otras palabras. Si esto no es barbarie y signo de una inminente hecatombe, que venga Dios y lo vea.
Sin embargo, aún existen razones para la esperanza: a buen seguro, una de ellas es la veneración que los finlandeses profesan al latín, y con la que seguro que simpatizamos todos los que nos rebelamos contra la vulgaridad que hoy campa por doquier. Aprendamos, pues, de los finlandeses. No sigamos siendo tan cafres y burros como nos estamos volviendo. Hagamos algo más que pastar y rebuznar. Por ejemplo, volvamos a recitar con unción los casos latinos: nominativo, acusativo, genitivo, dativo, ablativo. Volvamos a la escuela, como pedía hace años Julián Marías. Hagamos examen de conciencia y volvamos al latín. Porque, como nos recuerdan los finlandeses, el latín es nada más y nada menos que la “lengua eterna”.
Matthias Iken über das Verkommen der deutschen Sprache und die Macht der Anglizismen.
Es war in der Sandkiste, als ich die Hoffnung für die deutsche Sprache wiederfand. Mein Sohn baute eifrig an seiner Sandburg, eine kleine Plastikkelle in der Hand, und glättete die Zinnen. "Ich kelle", erklärte der Dreijährige mit freudestrahlender Miene, und ich weiß nicht, was ihn glücklicher machte: seine Sand- oder seine Wortschöpfung.
Leider versandet dieser kreative Umgang mit der deutschen Sprache mehr und mehr. Auch wenn das Klagelied zum heutigen Tag der deutschen Sprache altbacken klingen mag, es bleibt ein Ohrwurm. Einer Allensbach-Umfrage zufolge fürchten 65 Prozent der Bundesbürger, die deutsche Sprache drohe zu verkommen. Bei den über 60-Jährigen sind sogar 73 Prozent pessimistisch. Wer den Anglizismen und dem Denglisch dieser Tage lauscht, ahnt, dass Kulturpessimismus selten so berechtigt war. In dem babylonischen Sprachgewirr unserer Republik bleibt längst nicht nur die Kreativität und das Verständnis auf der Strecke, sondern eine gesamte kulturprägende Hochsprache - das Deutsche.
Wer heute beispielsweise durch das Internet surft, per Flatrate Software downloadet, seine E-Mails checkt, in Datingclubs mit Singles chattet, Hits in die Charts votet oder clever shoppt - er tut dies muttersprachbefreit. Spätestens seit den Achtzigerjahren hat sich eine unheilige Allianz aus Werbern, Marketingabteilungen und Medienleuten ohrenfällig aus dem Deutschen verabschiedet. Warum die Deutschen so sprachvergessen und englischversessen sind, mögen Tiefenpsychologen ergründen. Aber es bliebt seltsam: Ausgerechnet in dem Land, wo die Mehrheit nur lausiges Englisch gelernt hat, begnügt man sich nun auch mit lausigem Deutsch; ausgerechnet in dem Land, in dem die Geburtenraten besonders niedrig sind, gibt man sich extrem jugendlich; ausgerechnet in dem Land, das in neuen Techniken immer erst die Gefahren sieht, setzt man sich an die Spitze einer vermeintlichen Moderne.
Wann und wie immer ein neues Produkt auf den Markt kommt, eines hat es schon von Werk aus: einen englischen Begriff. Nach dem Wort "Fernbedienung" kam nichts mehr, was sich aus sich selbst heraus erklärt. Elektrogroßmärkte geben eigene Wörterbücher von A(ccess) bis Z(ip) heraus, um selbst noch zu verstehen, was hinter ihren neuen Produkten namens Backbone, D-Sub oder Blu-Ray steckt. Mitunter erfinden sie gar neue Begriffe, die nur englisch anmuten müssen. Handy, Beamer, Hometrainer oder Mailbox mögen importiert klingen, sind aber Unsinn, made in Germany. Wer in den USA oder England mit diesen Begriffen hantiert, macht sich schnell lächerlich. Unübertroffen der deutsche Hersteller eines Rucksacks, der diesem weltweit verstandenen deutschen Wort den modischen Titel body bag umhängte. Blöd nur, dass body bag Leichensack bedeutet. Und auch der Dress Man sollte in Großbritannien erst einmal ein Wörterbuch benutzen, bevor er sich so vorstellt - dort bedeutet Dress Man Transvestit.
Jeder blamiert sich so gut er kann. Und das können wir Dengländer richtig gut. Jedes Dorffest mit Bier- und Schießbude wird zum Event , jedes Sternchen zum Topstar hochgegeigt. Wandern finden wir altmodisch, aber mit Stöcken in der Hand durch die Stadt zu wackeln ist up to date, weil es Nordic Walking heißt. Es gibt sogar Menschen, die an den Erfolg einer Anti-Aging-Kur auf der Beauty-Farm glauben. Ihnen sei nicht nur ein Englischbuch, sondern auch ein Biologiebuch empfohlen.
Anglizismen stehen oft als Synonyme fürs Tarnen, Tricksen, Täuschen. Würde das heiße Wasser aus dem Pappbecher mit künstlichem Vanillearoma nur Vanillekaffee heißen, würde kein Mensch für dieses Gebräu zum Weglaufen drei Euro bezahlen. Aber als "Vanilla Latte to go " rennt sogar die studiengebührgeplagte Elite den Pappkaffeehäusern die Bude ein.
Wer jemals in einer Endlosschleife einer Service-Hotline hing, dürfte am tieferen Sinn der Begriffe Service und Hotline zweifeln. Und der alte Hausmeister mag als facility-manager moderner klingen, besser wird er dadurch nicht.
Mit deutscher Gründlichkeit hat die Bahn sich sprachlich globalisiert. Der Auskunftsschalter heißt nun Service Point, der Fahrschein Ticket - pünktlicher ist die Bahn leider nicht geworden. Dafür gibt es dort ein Rail and Fly -Angebot. Das heißt übersetzt zwar "Fluche und fliege" - aber kaum einer merkt's. Lernte man mit demselben Elan, mit dem man die eigene Sprache verhunzt, echtes Englisch - allen wäre geholfen.
Aber weit gefehlt. Auch die Kultur marschiert gern vorneweg, wenn es um modernes Neusprech geht. Das derzeit laufende Literaturfestival in Hamburg heißt Harbourfront - warum nicht Hafenklang oder Wasserseite? Überhaupt ist Hamburg eine Kapitale der Anglizismen: Nachdem die Geschäftsstadt Nord schon zur City Nord mutiert ist, kann es nicht mehr lange dauern, bis die HafenCity zur HarbourCity wird. Cruise Days und Blue Goals hatten wir schließlich schon. Übertroffen werden die Hanseaten nur noch von Berlin, die den Werbespruch " Be Berlin " ersonnen haben. Wenn alle denglisch parlieren, will auch die Politik mitschnacken. Die Grünen etwa werben im Wahlkampf mit einem New Green Deal , die CDU hat ihr Team Deutschland aufgestellt.
Wir Medien sind längst mittenmang dabei. Im Radio laufen ohnehin nur noch Comedy , Morning-Shows oder Supercharts. Jeder Assistent bekommt nicht mehr unbedingt ein echtes Gehalt, aber zumindest einen Titel wie Content Manager auf die Visitenkarte gedruckt. Die Kantinen servieren das Menu Special oder Vegetarian, selbst neueste Nachrichten sind längst topaktuellen News gewichen. Man stelle sich einfach zum Vergleich einen Handwerker vor, der so lieblos mit seinem wichtigsten Werkzeug umgeht.
Es muss kein Zufall sein, dass ausgerechnet die derzeit eher schlecht beleumundete Finanzbranche es mit ihren Anglizismen auf die Spitze getrieben hat: Da haben Investmentbanker toll klingende Discount-Zertifikate, Protect-, Performance- oder Twin-Win-Anleihen auf den Markt geworfen - vor Kursverlusten aber haben auch die hübschen Titel nicht geschützt.
Längst gibt es so viele Anglizismen, dass diese Polemik der Zeitung auch als bibelschwerer Sonderdruck beiliegen könnte. Aber jeder Furor benötigt Einhalt - und wir wollen nicht päpstlicher werden als der Papst. Popcorn muss nicht zum Puffmais werden und auch der Sport nicht zu den Leibesübungen zurückkehren. Sprache lebt und verändert sich. Das geht in Ordnung. Aber alles, was lebt, hat Respekt verdient. Etwas mehr Respekt, etwas mehr Schöpferkraft, etwas mehr Spaß an der eigenen Sprache hat das Deutsche, haben die Deutschen bitter nötig. Gut, dass zumindest die Jugendsprache noch geistreich ist und uns mit Begriffen wie Datenzäpfchen (für USB-Stick ) oder Stockenten (für Nordic Walking) den Spiegel vorhält. Möglicherweise sind schon bald denglische Verwirrungen nicht mehr topmodern , sondern nur noch altmodisch. Zu wünschen wäre es. Wie sagte Altbundespräsident Gustav Heinemann: "Deutsch ist eine schwierige Muttersprache. Aber es ist unsere Muttersprache."
Matthias Ikenist stellvertretender Chefredakteur des Hamburger Abendblatts.
WAT U NIET WIST OVER DE WALEN (INTERVIEW MET ROGER VIROUX)
In een Ons Leven-nummer dat aan de Nederlandse integratie gewijd is mag een een stem uit het zuiden, uit onze Romaanse provincies niet ontbreken. We togen daarom op een heldere decemberdag naar Namen om er ons licht te gaan opsteken bij de beminnelijke Roger Viroux, gedreven verdediger en promotor van de Waalse taal die ons trouwens in een voortreffelijk Nederlands te woord stond. Roger Viroux is een man die weet waarover hij spreekt en die bovendien geen blad voor de mond neemt. Het interview werd zo de neerslag van een openhartig en vrijmoedig gesprek.
Ons Leven: Om te beginnen kunnen we u misschien vragen om uzelf wat te situeren. Een kleine inleiding ten behoeve van onze lezers. Wie bent u, waar bent u mee bezig,... ?
Roger Viroux: Wel, mijn naam is Roger Viroux. Ik was leraar Germaanse talen, Italiaans en Waals. Ik heb altijd Waals gesproken, dat is mijn taal, mijn hele familie spreekt Waals, mijn kinderen spreken Waals, mijn kleinkinderen spreken Waals; dat is geen unicum, maar het is niet algemeen verbreid. Men heeft de Walen gecomplexeerd door hun twee dingen in het hoofd te hameren: dat het Waals maar een soort broebeltaal was, een patois (dat komt van patte, poot, dus waarmee men geen fijn werk kan verrichten zoals met de hand) en ten tweede, dat hangt daarmee samen, dat het Frans een superieure taal zou zijn en het Waals een onbeholpen taal. Dat laatste kunnen de meeste Walen nog wel van zich afschudden, maar dat het Frans een grote taal is, dat niet. Het systeem heeft zo gewerkt dat men van de Walen eentalige Franssprekenden heeft gemaakt of heeft willen maken. En daar ze ten eerste niet kunnen vergelijken met andere talen denken ze dat het Frans een superieure taal is en ten tweede leidt dat tot een gebrek aan kennis van andere talen. Men heeft zo een idee van "ik ken één taal, maar dat is dan ook een uitgelezen taal, dat is dé grote taal". Nu begint men hoe langer hoe meer te beseffen dat het niet zo is, maar het blijft een hardnekkige gedachte en gewoonte.
OL: Aansluitend daarbij kunnen we zeggen dat Wallonië in zekere zin overspoeld is door het Frans, dat heeft te maken met een jacobijnse, totalitaire cultuur eigen aan die taal. De Vlamingen hebben met datzelfde mechanisme te maken gekregen. Men had een aantal regiolecten en dialecten zonder toegang tot een standaardtaal die dan door het Frans vervangen werd. Later kreeg men dan in Vlaanderen gelukkig toegang tot het Nederlands zodat het Frans als standaardtaal verdween. In Wallonië is het Waals niet tot standaardisering kunnen komen en werd het dus eigenlijk verdrongen door het Frans. Kunt u wat uitleg geven over hoe dat allemaal gebeurd is en welke mechanismen daarbij gespeeld hebben.
RV: Ja, we werden verraden. Ten eerste door de Kerk die de Bijbel bijvoorbeeld niet in het Waals heeft vertaald, terwijl heel veel Vlamingen meegewerkt hebben aan de Statenbijbel , de beste vertalers met een goede kennis van Grieks, Aramees en Latijn waren toen overigens Vlamingen. Toen in Wallonië het Latijn uit de Kerk verdween, werd het vervangen door het Frans, omdat de rijken Frans spraken. Dan werden we een tweede keer verraden door de vakbonden die niks beters konden bedenken dan de burgerij na te bootsen, de taal van de burgerij spreken was iets dat status en aanvaarding gaf. En dan op dit ogenblik hebben we de media tegen ons. Toegang tot de media is voor het Waals ontzettend moeilijk. Er werd wel twee jaar geleden een betoging gehouden in Luik en dan heeft men een paar uitzendinkjes, om elf uur 's avonds meestal, geprogrammeerd. Maar het Waalse toneel is van de RTBF verdwenen en toegang tot de kranten is eveneens zeer moeilijk. Toch hebben we een beetje hoop omdat we nu op het Internet kunnen raken, waar niemand ons de weg kan versperren. Dat is geen toekomstmuziek meer, maar een evolutie die goed en wel is begonnen. Verder is het Waalse toneel heel levendig, er zijn ongeveer vierhonderd toneelverenigingen die in het Waals spelen. Toen ik een kind was ging het nog zo dat eerst een "sotternij" in het Waals werd opgevoerd en daarna een "abel spel", een ernstiger stuk in het Frans. Nu is het zo dat men ofwel in het Waals speelt, of in het Frans (maar dat doen maar weinig gezelschappen), meestal wordt er volledig in het Waals gespeeld. Ook verschijnen er tijdschriften in het Waals, een hele reeks zelfs en zowat overal: in Luik, in Malmédy, in Bastenaken, Bertrix, centrum-Ardennen, Namen, in Li Banbwès (waar ik secretaris van de vereniging ben), in Charleroi, La Louvière,... de verspreiding is echter niet zo groot. Ons eigen blad dat vier keer per jaar verschijnt ziet gelukkig het aantal abonnees spectaculair stijgen, ik weet niet of dat ook het geval is voor de andere. Op dit ogenblik hebben we ook heel wat zangers die in het Waals zingen, zelfs moderne muziek als "rap",... maar de verspreiding daarvan is niet makkelijk omdat de franskiljons het hoge woord voeren in de media, bij de radio, de televisie,...
OL: Als we u goed begrijpen is het dus zo dat de laatste jaren sprake is van een grotere bewustwording bij de Walen. Men wordt meer en meer gewaar dat men een eigen culturele identiteit heeft. Eigenlijk zijn er parallellen tussen de Vlaamse ontvoogding die vorige eeuw begon en nu zo een beetje haar voltooiing heeft bereikt en de Waalse situatie waarin men ook te kampen had met taalonderdrukking en minachting voor het zogezegde patois, de vermeende superioriteit van het Frans die er werd ingeramd, de rol die de burgerij en de Kerk daarin speelden... dat zijn erg herkenbare dingen. Wanneer we kijken naar de geschiedenis van de Vlaamse beweging dan zien we dat ze begonnen is als een overwegend culturele stroming die dan gaandeweg in een meer politieke richting geëvolueerd is, denkt u dat de Waalse beweging of het groeiende besef van de Waalse culturele eigenheid ook geleidelijk aan naar een meer politiek iets zal evolueren?
RV: De zaken liggen natuurlijk een beetje anders. Wij hebben uiteraard enig voordeel gehaald uit het feit dat het Frans voor ons makkelijker toegankelijk was dan voor de Vlamingen. Er was een zeker misprijzen ten opzichte van de Vlamingen, dat is nu verdwenen, maar de pest in ons land zijn de franskiljons. Onlangs las ik nog een tekst van een zekere Maingain, de vader trouwens van de politicus Olivier Maingain, die het Waals bekritiseerde, taal die hij niet kent. Hij raadde de Walen aan om geen Nederlands te leren, maar in plaats daarvan bijvoorbeeld Spaans. Kijk, zo iemand is dus een idioot. Ik heb les gegeven aan een hogere handelsschool en dertien-veertien jaar geleden hebben daar twee leraren (geen taalleraren trouwens) een enquête onder afgestudeerden van de school gehouden om na te gaan wat ze van hun opleiding echt nodig hadden voor hun normale beroepsbezigheden. Het bleek dat 72% antwoordde: informatica, 67%: Nederlands en daarbij dan nog 15% die Engels gebruikten en 3% Duits (wat ikzelf doceerde) en 0% Spaans of Italiaans (de talen die eigenlijk gekozen mochten worden in plaats van het Duits).
OL: Er wordt natuurlijk een verkeerde indruk gewekt. De Europese Commissie, supranationale bedrijven etc,... met hun vele werktalen worden op televisie opgevoerd, maar het gaat uiteindelijks slechts om een miniem deel van de bevolking dat daar ook echt professioneel mee te maken heeft.
RV: We worden eigenlijk ook bedrogen. Als ik naar het nieuws van de VRT kijk, dan hóór ik Clinton, ik hoor Kohl, Chirac,... en onderaan het scherm kan ik lezen wat ze zeggen. Als de vertaling niet klopt dan kan ik dat merken, maar als ik naar RTBF of RTL kijk dan zie ik de lippen van Clinton bewegen, maar zijn stem blijft stom, voor de vertaling ben ik aangewezen op de France voice-over die goed of minder goed vertaalt. Als ik het dan later op de VRT toets aan de woorden die uitgesproken werden, merk ik dat de vertaling al eens niet zo accuraat durft te zijn. De mensen hebben de indruk, ze horen immers Nederlands noch Engels op RTBF en RTL, dat alles in het Frans gebeurt. Terwijl bijvoorbeeld Milosevic heel goed Engels spreekt, terwijl eigenlijk Israeli's en Palestijnen ook altijd Engels spreken. Op internationale topconferenties spreekt ook iedereen Engels. Maar daarover spreekt men niet op de RTBF, men bedriegt ons eigenlijk en dat heeft bepaalde gevolgen, de mensen geloven wat hun verteld wordt. Zo bijvoorbeeld is er het ingebakken idee dat Frankrijk het land van de rechten van de mens is, terwijl de Fransen dat indertijd hebben overgenomen van de Verenigde Staten, dertien jaar vroeger.
OL: Zo hebben we onlangs enkele documenten van de Franse Gemeenschapscommissie in Brussel onder ogen gehad, waarin dus de meest onwaarschijnlijke prietpraat staat over de verbondenheid van francofonie en mensenrechten. En dat dient met de nodige bombast à la Molière de francofone superioriteit te verkopen.
RV: De middelen worden daarvoor ook gebruikt. De Franse Gemeenschap van België stort ieder jaar vierhonderdtien miljoen voor de franskiljonie (de woordspeling is van RV, red.), maar we krijgen niks voor het onderwijs van het Waals. Alles wat we vragen is één uur Waals per week, maar op een vergadering met politici waarop we uitgenodigd waren, vlak voor de verkiezingen, in Gembloux, werd gezegd: nee, dat gaat niet, dat zou te veel kosten.
OL: Maar ondertussen kan men wel fondsen vrijmaken om het Franstalig onderwijs in België te schoeien op de Frans-jacobijnse leest, men denkt aan de invoering van lessen civisme en dat soort dingen. Is er geen Franse penetratie in België bezig die we in het noorden vooral op het economische vlak merken en die in het zuiden eerder cultureel voelbaar is door het afdrijven van Wallonië naar Frankrijk, hoewel dat niet de wil van de bevolking is. Er zijn dan natuurlijk misdadigers als een Gendebien, die met hun attachistische waanzin bezig zijn. Dat lijkt ons toch een zeer gevaarlijke evolutie, wat vindt u daarvan?
RV: Wel, ik denk toch dat de Waalse bevolking zich niet laat bedotten. De Fransen zijn hier overigens niet zo geliefd. Natuurlijk zijn de Fransen bezig met dingen zoals het inpalmen van Electrabel, ze hebben enkele jaren geleden een grote uitgeverij in Verviers overgenomen waar we niemand meer over horen spreken. Ze zijn via "Usinord" in de metaalnijverheid binnengedrongen, de vakbonden in Luik en Charleroi zijn trouwens razend omdat ze van de Fransen niet gekregen hebben wat hun beloofd was,...
OL: Een vraag over de toekomst van het Waals. We hebben de indruk dat indien onze Romaanse provincies de blik meer op het noorden zouden richten, meer in de Nederlandse invloedssfeer zouden komen, het Waals meer kansen zou hebben.
RV: Wel, ik denk dat de Walen er alle belang bij hebben om Nederlands en andere talen te kennen. De kennis van andere talen dan het Frans is jammer genoeg onvoldoende verspreid in Wallonië en de kennis van het Waals zelf is dat helaas evenmin. Als we kijken naar "rijke" dialecten zoals het Siciliaans of het Sardijns, dan stellen we vast dat die over een lexicon van circa twintigduizend woorden beschikken, de woordenschat van het Waals wordt op zeventigduizend woorden geschat. Het verschil tussen het Waals en het Frans is dan, dat het Frans natuurlijk -als je een woordenboek opslaat- over meer woorden beschikt, maar daar zit uiteraard heel wat terminologie bij die aan het Grieks of het klassiek Latijn is ontleend. En dat is wetenschappelijke taal die men net zo goed in een Waals woordenboek zou kunnen opnemen. Als ik dus voor het Waals over een lexicon van zeventigduizend woorden spreek, dan heb ik het wel degelijk over echte, oorspronkelijke Waalse woorden en dan is er geen groot verschil meer met het Frans. Het Waals bestáát, het kent bijvoorbeeld zeer eigen voor- en achtervoegsels die het Frans niet heeft en die aan het Waals grotere morfologische mogelijkheden bieden, er kunnen makkelijk nieuwe woorden gevormd worden, zonder dat het nodig is om elders leentjebuur te gaan spelen. Als we het Waals als schooltaal hadden, zouden onze kinderen veel minder moeilijkheden bij de taalverwerving ondervinden (het Frans als onderwijstaal heeft er trouwens schuld aan dat veel kinderen al vroeg een achterstand opbouwen) en zou vanzelfsprekend onze identiteit versterkt worden. Men zegt altijd, en voor sommige tegenstanders van het Waals is dat hét argument, "Ja maar, wèlk Waals dan?". Goed, het woord voor aardappel is in Luik "crompîre", in het Centrum (Namen-Charleroi) is dat "canada" en in het Westen "pètote". Maar dat is toch geen probleem, in het Frans zegt men wel "se dépêcher", "se hâter", "se presser", "se grouiller", "se manier",... waarom zouden synoniemen dan in het Waals niet mogen? We begrijpen elkaar toch, ik heb drie jaar in Charleroi gestudeerd en vier jaar in Luik en ik heb nooit enig verstaanbaarheidsprobleem gehad. We mogen niet vergeten dat er een soort propaganda gevoerd wordt die analoog is aan wat er met het Nederlands gebeurt. De meeste Brusselse franskiljons bijvoorbeeld weten wel dat er op school Nederlands geleerd wordt, maar zullen het steeds over "Vlaams" of "le flamand" hebben om hun meerderwaardigheidsgevoel te vleien. Als de Walen op school Waals zouden kunnen leren zouden ze ook meer verweer hebben tegen dat patois-idee en zou hun eigenheidsgevoel worden verstevigd. Kijk naar het Groothertogdom, waar de kleuterschool in het Letzebuergisch is, vanaf de lagere school komt daar vrij veel Frans en Duits bij, maar onder elkaar wordt steeds Luxemburgs gesproken zodat er een persoonlijkheid is die wij Walen aan het verliezen zijn.
OL: De Brusselse francofonie heeft er alle belang bij dat Wallonië stevig in die Franstaligheid gedwongen blijft,... onderdrukt men het Waalse gevoel niet bewust om te beletten dat het Waals een hefboom zou kunnen zijn om het nefaste Frankrijk uit België weg te houden. Als de Waalse identiteit taalkundig en cultureel sterker zou staan wordt de hele mythe van "l'espace francophone" onderuit gehaald. Een op die manier politiek bewuster Wallonië zal eerder geneigd zijn om samen te werken met Vlaanderen, Nederland, Groot-Brittannië dan met Frankrijk.
RV: Natuurlijk, dat verstevigt hun machtspositie. Men heeft liever dat Wallonië in de schaduw van het Frans blijft lopen dan dat het een persoonlijkheid zou krijgen. U heeft mij een vraag over het attachisme gesteld. "rattachisme", dat betekent terugkeer naar Frankrijk, maar wij hebben nooit iets met Frankrijk te maken gehad, we hebben daar nooit een eenheid mee gevormd, behalve dan tijdens de bezetting van 1793 tot 1814 en dat was een van de donkerste periodes uit onze geschiedenis. Onze kerken, onze kunstschatten en alles waar ook maar iets te vinden was hebben ze leeggeplunderd. In 1818 heeft Willem I heel wat kunststukken uit Parijs laten terugkomen. Hondertachtig koetsen heeft hij daar voor nodig gehad en toch is er nog veel in Frankrijk gebleven. De bibliotheek van de hertogen van Bourgondië zit nog steeds in Parijs en eigenlijk zou die toch in Brussel horen te zijn. Onze jonge mannen werden in het Franse leger ingelijfd, er zijn gevallen bekend van jongens die zichzelf verminkten om niet opgeëist te worden, anderen hebben zich verscholen net zoals tijdens de laatste Duitse bezetting. Het gebeurde dat ronselaars vermoord werden. Je kan dus bezwaarlijk zeggen dat dat een bloeitijdperk was.
OL: Denkt u niet dat de economische neergang van Wallonië verklaart waarom sommigen naar Frankrijk kijken. Het Waalse zelfvertrouwen werd toch in zekere mate gevoed door een bloeiende industrie die er niet meer is. Nu ziet men het niet meer goed zitten en hoopt men misschien een toekomst in het Franse verband te kunnen vinden.
RV: Nee, dat geloof ik eigenlijk niet. Het attachisme is meer een zaak van kollabo's, en collaborateurs zijn er altijd geweest, ook al ten tijde van Julius Caesar. Priesters en ambtenaren die niet voor de Fransen wilden werken werden naar concentratiekampen zoals Oléron, het Île de Ré of Guyane verscheept, maar ook toen waren er dus collaborateurs. Net zoals tijdens de twee wereldoorlogen. Maar net zoals het ook toen maar over een klein percentage van de bevolking ging, ben ik er tamelijk gerust in dat het attachisme geen grote aanhang bij de Walen zal vinden. Het Rassemblement Wallon is destijds een stille dood gestorven en dan zijn er een paar "overgeblevenen" die aanhechting bij Frankrijk willen en die waarschijnlijk wel vanuit Frankrijk worden gesteund, het kan best dat ze geld krijgen, zoals Degrelle geld van de Duitsers kreeg.
OL: U bent niet erg onder de indruk van de attachistische lobby. Zeker is die numeriek onbetekenend, maar is het toch niet zo dat hij binnen bepaalde politieke, culturele en intellectuele middens een vrij groot gewicht in de schaal werpt.
RV: Denkt u dat die "intellectuelen" zo belangrijk of talrijk zijn. Ik geef u het voorbeeld van de collaboratie tijdens de Tweede Wereldoorlog. Ik kom uit een verzetsfamilie, aan het einde van de oorlog ben ik zelf nog moeten onderduiken, maar in 1944 hadden de Duitsers gelukkig wel iets beters te doen dan naar mij te zoeken. Het is zo dat er een bepaald type mensen bestaat dat de neiging heeft om met machthebbers, bezetters te collaboreren, sommigen waren meteen bereid om met de Duitsers samen te werken. Dat zijn vaak mensen met een nogal hoge eigendunk die vinden dat ze niet krijgen wat hun toekomt en die hun kans willen grijpen bij een ingrijpend gewijzigde situatie die ze te baat willen nemen om hogerop te komen. Dat is niet anders voor het attachisme.
OL: Wat vindt u van de stelling dat binnen de Nederlandse ruimte met haar autonomististische tradities van -in de goede zin van het woord- provinciale eigenheid het Waals zich beter had of zou kunnen ontplooien?
RV: Wel, er zijn mensen die zeggen dat de omwenteling van 1830 een misvatting was. Veronderstel dat Nederland, België en Luxemburg samen gebleven waren, dan zou Waals zeker een schoolvak geweest zijn. Onze identiteit zou beter bewaard zijn gebleven, laten we niet vergeten dat bij de Belgische afscheuring de buitenlandse invloeden aanzienlijk waren. De gebeurtenissen van 1830 waren dus niet van aard om onze eigenheid te waarborgen. Wie ons stokken in de wielen staken en steken dat zijn de fransdollen.
OL: Met dit waardige afsluitende woord danken we u hartelijk voor dit gesprek.
(MV, WvdM)
Het kwartaalblad Novèles dès Walons scrîtjeûs, met in het Waals gestelde taalkundige, literaire en andere bijdragen is te verkrijgen door storting van bfrs 300,- op het rekeningnummer 001-0545372-17 van “Walons Scrîjeûs d'après l'Banbwès”.
Journaliste, Martin Peltier a ouvert la 14ème université d’été de l’association Renaissance catholique, consacrée au politiquement correct, par un exposé sur la subversion du langage. Il revient sur ce thème pour Monde & Vie.
Martin Peltier, vous vous intéressez particulièrement à la dimension sémantique de la pensée unique, la “novlangue”. La subversion de la langue précède celle des esprits. Par quel mécanisme ?
On parle de “novlangue” par référence au roman de George Orwell 1984. Depuis l’entre-deux guerres, les marxistes et post-marxistes ont entrepris un travail constant de subversion par le langage. La stratégie reste la même aujourd’hui. On remarque d’ailleurs, au sein du composé de mouvements et de personnes qui élaborent la pensée unique, de nombreux trotskistes ou anciens trotskistes, en France comme aux Etats-Unis, qui ont acquis au sein des organisations de cette mouvance une formation à ces méthodes de subversion. Même des antimarxistes avertis se laissent prendre au piège de cette torsion du vocabulaire, par exemple en employant le mot “stalinien”, forgé pour innocenter le communisme des crimes de Staline, alors que Lénine et Trotski furent eux aussi des criminels sanguinaires. Et ça marche ! Personne ne se réclame plus aujourd’hui de Staline, mais beaucoup continuent de se proclamer communistes ou trotskistes, sans que nul ne s’en émeuve. En subvertissant le langage, il est également possible d’accoutumer les gens à des idées qu’ils repoussaient dès l’abord : en parlant d’“homoparentalité” et de “couples gays”, on en vient par exemple à rendre petit à petit admissible l’idée de l’adoption d’enfants par les homosexuels. Le piège est d’autant plus efficace qu’en nous opposant à cette subversion du langage, nous risquons nous-mêmes d’être conduits à utiliser un langage archaïque et à recourir pour désigner certaines réalités à des périphrases qui témoignent des succès de l’adversaire.
Pour s’opposer à cette colonisation du langage par le politiquement correct, est-il possible, bien que les médias dominants soient gagnés à la pensée unique, de copier ses méthodes et de forger une autre terminologie ? A-t-on déjà tenté de le faire ?
Oui. L’expression “préférence nationale”, lancée naguère par Jean-Yves Le Gallou dans un livre publié par le Club de l’Horloge, a posé un sérieux problème à nos adversaires, qui ont dû beaucoup batailler avant de parvenir à la diaboliser. Cette notion a conquis l’électorat conservateur avant d’être “repérée”. La bataille sémantique n’est donc pas perdue d’avance.
Pour illustrer le travail de destruction du langage et de la syntaxe, vous prenez l’exemple de l’appellation “Madame la ministre”. A son arrivée au ministère de l’Economie, Christine Lagarde, dont la mère était grammairienne, s’était attiré les railleries des médias politiquement corrects en demandant qu’on l’appelle “Madame le ministre”. Elle n’a d’ailleurs pas été obéie. Comment s’opposer à cette corruption médiatique de la langue française ?
Lepremier stade de la confrontation est réfléchi, préparé par des militants, puis les termes passent dans le langage courant et sont diffusés par les médias, d’autant plus facilement que l’on n’y prend pas garde. Ainsi, aux Etats-Unis, le terme melting-pot, qui signifie “creuset” et annonçait l’intention de fondre les minorités dans le creuset américain, a été remplacé sous la pression des gauchistes radicaux par celui de “salad-bowl” (saladier), qui exprime une autre conception de la société américaine, au sein de laquelle les différentes communautés sont appelées à cohabiter sans se mélanger. En France, il n’est pas anodin qu’un “clandestin” soit devenu un “sans-papiers“, un “homosexuel” un “gay”, ou que les droits de l’homme, notion “sexiste”, disparaissent au bénéfice des “droits humains”. Comment s’y opposer ? En réagissant constamment, en faisant attention au vocabulaire que nous utilisons, en consacrant des rubriques à l’étude du langage dans les médias appartenant à notre famille de pensée, en utilisant l’ironie, le rire et la connivence sociale pour ridiculiser l’adversaire.
Vous estimez que s’est mis en place un processus de « tyrannie optimale ». Qu’entendez-vous par là ?
La tyrannie optimale, c’est celle qui obtient les meilleurs résultats avec un minimum de frais. On trouve des exemples de tyrannies dès l’Antiquité. Elles faisaient beaucoup de bruit pour rien, versaient le sang en abondance pour un résultat médiocre. Ces bilans se sont améliorés avec la Révolution française, puis le nazisme et le communisme ; mais même en URSS, malgré la terreur que l’on y pratiqua et une propagande très bien organisée, on ne convainquait pas grand monde. Aujourd’hui, nous avons affaire à une tyrannie douce, qui diffuse un vocabulaire, des émotions, des idées qui passent partout, y compris par le biais de la publicité et des biens de consommation : ainsi en est-il de l’“homoparentalité”, ou encore de l’“homophobie” dont nous sommes accusés – et persuadés – de nous rendre coupables si nous ne sommes pas favorables à l’adoption d’enfants par les homosexuels. C’est également vrai en politique : voyez la manière dont on s’est laissé persuader de l’existence d’armes de destruction massive en Irak sous Saddam Hussein, alors qu’on savait qu’il n’y en avait pas… Ce sont des techniques de propagande non aversives : on n’exerce pas de violence directe, mais on propage une morale diffuse qui ne supporte ni réaction, ni contradiction. C’est une tyrannie presque parfaite.
La pression morale ne devient un peu plus violente que lorsque le système prend peur, ou joue à se faire peur. Car une telle tyrannie ne se sent en danger que lorsque les langues se délient : en 2002, que serait-il arrivé si les Français avaient commencé à se demander si la “préférence nationale“ était vraiment un concept aussi inacceptable que la pensée unique le prétendait ? Elle a réagi en émettant un peu plus de mensonges et d’insultes afin de discréditer son adversaire.
In de kringen der nationalisten in Vlaanderen denken velen, zonder de situatie te velde degelijk te kennen, dat Kosovo van oudsher Albanees gebied is en bijgevolg terecht onafhankelijk werd. Dit is echter een absoluut foutieve voorstelling, te wijten aan een gevolg van de aversie der (rechtse) nationalisten voor het communistische voormalige Joegoslavië, waar de Serviërs de rol van ‘de slechten’ speelden: slechten die de Albanese bevolking van Kosovo onderdrukten. Met een kinderhandje vol archeologische vondsten trachten Albaneesgezinden het gelijk aan hun kant te krijgen, maar de sporen zijn zo miniem en betwistbaar dat historici er geen rekening mee houden.
Dr. Koenraad Elst schreef het reeds in ‘t Pallieterke: het steunen van de onafhankelijke staat Kosovo staat zowat gelijk met het toejuichen van het in 1830 onafhankelijk geworden misbaksel, België dus. Zo verwees hij naar het niet bestaan van een Albanees toponiem voor de Slavische naam Kosovo voor het gebied, tenzij door een verbastering à la Craeinhem voor Kraainem of Nivelles voor Nijvel.
In het algemeen is de kennis van de casus Kosovo in voornoemde middens te beperkt, waardoor verkeerde conclusies getrokken worden. Wie wel weet hoe de vork aan de steel zit, zijn bijvoorbeeld de wanbestuurders zoals Karel De Gucht in ons land. Daarom dat zij wél Kosovo’s onafhankelijkheid enthousiast steunen en meteen klaar en duidelijk stellen dat Vlaanderen, Schotland, Catalonië en andere volksgebieden er niet moeten aan denken zich nu ook onafhankelijk te verklaren. Ah neen, hier gaat het immers om volkeren die verantwoord aanspraak maken op hun grondgebied zonder dat van een ander in te pikken en dan op te eisen met alle mogelijke volksontwrichting en brutaliteit van de inpikker er bovenop. Wij kennen wel onze Franstaligen, maar kennen we wel de internationaal Albanezen genoemden die nu Kosovo in handen kregen? Zijn het wel Albanezen?
Gegen, Tosken en Skiptaren
De echte Albanezen leven sinds mensenheugenis op hun grondgebied, dat ongeveer het huidige Albanië omvat. Dit zijn de Zuid-Albanezen en Noord-Albanezen, correcter de Tosken en de Gegen. Zij spreken de twee basisdialekten Toskisch en Gegisch, die samen het Albanees vormen. Pas in 1972 werd er een algemene Albanese taal opgelegd, voornamelijk gebaseerd op het Toskisch. Tegenstanders (vooral Gegen) bestrijden dit, deels omdat dit voortgekomen zou zijn van de communistische leiders, die vooral Tosken waren. Fout echter, het is taalkundig relatief correct gebleken. Hoe dan ook - officieel Albanees, Toskisch of Gegisch dialect -, het gaat telkens om een taal die de ‘Albanese Kosovaar’ moeilijk verstaat en amper spreekt. Zij spreken wat ze zelf noemen Skip, afgeleid van de zichzelf toegekende eigennaam Skiptaren.
Wie zijn de Skiptaren?
Het zijn de afstammelingen van de Ottomaanse bloedlegers, die de Balkan gedurende eeuwen onderdrukten. Zij islamiseerden de streek zeer fanatiek en vestigden zich massaal in Noord-Albanië, Zuid-Kosovo en Noordwest-Macedonië. Skiptar betekent trouwens letterlijk ‘leger dat Skopje overwon’. De stad Skopje werd immers overmeesterd door de Turkse huurlingenlegers - veelal Turkmeense nomaden - en de heerschaar die de overwinning op zijn palmares schreef, werd de Skiptar genoemd. De Skiptaren zijn hiervan de niet bij de ingewikkelde volksverhuizingsoperatie in de jaren 1920 verdreven afstammelingen, toen de Turken het huidige Turkije van Grieken mochten zuiveren en dat dan ook naar hun kunnen zo grondig mogelijk deden. Minder grondig gingen de Joegoslaven en Albanezen te werk, met alle gevolgen vandien. Vandaag eisen deze Skiptaren - dus diegenen waarvan de meesten onder ons denken dat het Albanezen zijn - bijvoorbeeld niet alleen half Macedonië op, maar ook Noordwest-Griekenland en zelfs meer: de ideologen van het voormalige UCK vragen niet meer of niet minder dan de restauratie van het vroegere Ottomaanse rijk (met grenzen tot in Oekraïne!), onder de heerschappij der Skiptaren.
De officiële versie - overal lezen we dezelfde opgelegde tekstjes zonder uitwijding noch bronvermeldingen - luidt dat Skiptar zou voortkomen van het Albanese woord shqiponja, dat adelaar betekent. Of het zou stammen van het oud-Albanese shqiptoj, dat duidelijk spreken betekent. Voor dit laatste is er een argument: het is aannemelijk dat het allochtone volk zichzelf de duidelijk sprekenden (Shqipetoi) zou noemen. Er is ook de Noord-Albanese stad Shköder (Scutari in het Latijn, een oude Illyrische en dus pre-Albanese stad), die naar de afgeleide vormen shqiptoi en Shqiptar zou kunnen verwijzen. Toch is het niet zo, het lijkt veeleer een toeval van twee van elkaar losstaande begrippen die elkaar wonderwel aanvullen en in een dubbele betekenis gebruikt kunnen worden. Het is trouwens opvallend dat pas ná de val van Skopje (Scupi in het Latijn) het woord Skiptar in gebruik kwam als naam van volk en streek. Het zou tot een boeiende discussie kunnen leiden, maar niemand die ze voeren wil. Omdat het verhaal van de adelaar niet klopt? Het is tenslotte het symbool van een macht die aan Albanië vreemd was, net als de Ottomanen die het zeer dun bevolkte land overrompelden en grotendeels bevolkten.
De taal van Kosovo
Welke taal spreekt het volk dat door het Westen voor Kosovaarse Albanezen versleten wordt? Kosovaars? Neen, want dat bestaat niet. Albanees? Neen, want dat begrijpen ze maar gedeeltelijk. Zoals vermeld is het Skiptaars, een mengtaal van Servo-Kroatisch, Turks, Albanees, Macedonisch, Grieks, Romane (taal van de Roma die wij gemakshalve én foutief zigeuners noemen) en Roemeens (vooral maritieme terminologie).
Het is ook logisch dat een samenraapsel van nomaden, dat een leger vormt en zich uiteindelijk ergens settelt, de plaatselijke taal of talen deels of geheel overnemen, zoals de Joodse nomaden die het Hebreeuws overnamen van de Kanaänieten en waaruit hun huidige taal lang geleden groeide. Het Skiptaars is wel degelijk een absolute mengtaal en kan vandaag eventueel als een soort grof dialect van het Albanees beschouwd worden. Merkwaardig is trouwens dat sommige Skiptaren beweren dat zij het juiste Albanees spreken, terwijl de Tosken en Gegen alleen een dialect zouden spreken van het Kosovaarse Albanees. Ook een taalstrijd?
Wie dit laatste goed begrijpt, ziet in dat de zogenaamde Kosovaarse Albanezen ook Albanië opeisen als hun gebied en de echte Albanezen niet dulden. Net zoals ze de Serviërs niet dulden en wegpesten. Net zoals ze de Romazigeuners soms zeer gewelddadig wegjagen. Omdat Kosovo naar het schijnt multicultureel is en weldra met goedkeuring van de VS, de NAVO, de EU en andere internationale instanties een etnisch-Skiptaarse en islamitische staat in Europa zal vormen, die het gedrocht EU met open armen versneld en koesterend zal opnemen als de zoveelste lidstaat. Tot plezier van de Turken (en in hun kielzog de VS en andere globalisten), die met leedvermaak gadeslaan hoe wij hier in de drek trappen en er ons zo heilzaam bij voelen. Tijd om in die drek te roeren zodat we eindelijk eens gaan ruiken hoe die stinkt …
Depuis sa création en 2002, la fondation Polémia animée par Jean-Yves Le Gallou mène un combat permanent contre la pensée conforme et la volonté mondialiste d’indifférenciation des peuples, des cultures, des États, des personnes et des traditions.
N’hésitant pas à braver les oukases du politiquement correct, Polémia conduit une véritable guérilla métapolitique dont bien des actions détonnent sur le champ de bataille des idées. Pour preuve, la parution dernière du Dictionnaire de novlangue accompagné de La Bataille du vocabulaire. Disponible à la fois en format informatique et en fascicule, l’essai dénonce le détournement des mots et l’abêtissement de nos compatriotes qui s’en suit.
Achevé en janvier 2009, ce Dictionnaire connut un premier succès cet été quand certaines définitions furent publiées sur le site Novopress. La réussite de la première journée d’étude sur la réinformation du 25 octobre 2008 a incité Polémia à le publier. Saluons cette nouvelle arme dans la guerre culturelle en cours !
Novlangue est un clin d’œil à l’expression d’Orwell dans son célèbre roman 1984 ; c’est aussi un appel au réveil des Français d’Europe contre l’insidieux conditionnement sémantique ambiant. Il faut comprendre que « le novlangue, essentiellement une “ langue parlée ”, pour ne pas dire un sabir incompréhensible pour tout non-initié, est en permanence évolutif et ne demande qu’à grandir au détriment de la belle langue française si riche en nuances au service de l’écrit et de l’oral ». Il se combine souvent à l’anglicisme, voire au franglais, afin de donner à son message un air de modernité et de sophistication.
Pourquoi est-il si important de s’intéresser à cette novlinguistique ? Comme le rappelle La Bataille du vocabulaire, « le taux d’exposition des citoyens aux médias est élevé et tend à augmenter ». Le Français moyen passe environ trois heures par jour devant la lucarne allumée. Et il faut maintenant comptabiliser le temps passé devant l’écran d’ordinateur non pas pour consulter l’excellent site de Polémia ou Europe Maxima (ou d’autres sites amis), mais plus sûrement pour aller sur des sites commerciaux quand il ne s’agit pas de sites porno !
Le sens des mots est primordial dans un combat culturel et identitaire, spécialement quand le discours officiel proclame la fin des idéologies. En fait, « nous vivons dans un monde idéologique, c’est-à-dire façonné par l’idéologie dominante qui définit seule la normalité. L’idéologie dominante est au service de la super-classe mondiale et de son projet, en particulier du projet qu’elle a pour les peuples européens. Le fait qu’elle ait progressivement presque éliminé toute expression contraire pourrait donner à penser que cette idéologie n’en est pas une et qu’elle traduit tout simplement “ la vérité ” ».
Décrypter la portée exacte des mots de la novlangue (la brochure emploie le masculin, nous le féminin, preuve de son caractère profondément indifférencié) contribue à contester cette vérité univoque et totalitaire.
Comment donc procéder ? Cinq catégories lexicales servent de repères :
« - les mots trompeurs, qui ont changé de sens et qui signifient souvent le contraire de ce qu’ils exprimaient auparavant ; » (l’un des plus anciens et des plus connus n’est autre que le fameux énervement qui signifie le contraire de ce qu’on croît aujourd’hui) ;
« - les mots subliminaux, qui sont utilisés pour produire certains effets de répulsion ou d’approbation chez le récepteur ;
— les mots marqueurs, qui expriment l’idéologie dominante et traduisent le fait que celui qui les emploie fait partie de la classe dominante ;
— les mots tabous, qui correspondent à des concepts que l’idéologie dominante s’efforce de supprimer ;
— les mots sidérants, qui visent à disqualifier les adversaires du Système ».
Voici un petit échantillon :
• « BLOND, BLONDE. Qualificatif subliminal dévalorisant aux yeux de la nouvelle classe dominante, qui préfère les Noirs et les métis ; curieusement les histoires anti-blondes ne gênent pas les féministes ni les antiracistes professionnels. »
Ajoutons que ces histoires « blondophobes » s’apparentent aux fameuses blagues belges qui pourraient être jugées pour le moins xénophobes et discriminatoires. À quand donc une législation pour réprimer ces manifestations de racisme ? Gageons que féministes extrémistes et antiracistes alimentaires y verraient une atteinte à la liberté d’expression et au droit à l’humour…
• « CITOYEN. Mot trompeur : ce substantif, devenu adjectif, caractérise ce qui se conforme à l’idéologie dominante (ex. : trier ses déchets est un “ comportement citoyen ”) (trad. : moutonnier, docile). »
On peut se demander si, de nos jours, Panurge n’aurait pas troqué son troupeau pour des citoyens…
• « INGÉRENCE. Terme marqueur : connoté positivement désormais dès lors qu’elle prétend se faire au nom de “ l’humanitarisme ” ou du “ maintien de la paix ” (trad. : violation). »
On continuerait ainsi la lecture des quelques trois cents définitions tout aussi coruscantes les unes que les autres. Par cette brochure, Polémia éclaire le travestissement et la mutation de la sémantique par l’idéologie dominante dont les mots d’ordre (de désordre plutôt) sont ensuite repris et répercutés par les médias, les entreprises, l’école, le sport…
Saluons enfin la volonté de l’opuscule de s’inscrire dans notre époque et non au siècle dernier. À l’article « droite, gauche », on lit en effet avec plaisir : « Termes trompeurs ayant perdu toute pertinence à la fin du XXe siècle depuis que la gauche socialiste et communiste s’est ralliée à l’économie de marché et que la droite a adopté l’idéologie égalitaire et cosmopolite des socialistes. Ne désigne plus que des itinéraires personnels et des ancrages locaux différents (trad. : partis au pouvoir). » Ce clivage politicien et électoraliste est désormais désuet, d’autant que l’idéologie dominante, elle, « emprunte à la fois à la mémoire de gauche (égalitarisme, cosmopolitisme, ingénierie sociale) ; et à la doctrine libérale anglo-saxonne (discours sur la dérégulation [aïe ! bonjour l’anglicisme pour « déréglementation » !], la réduction de l’État, la mondialisation, l’ouverture des sociétés, la volonté de substituer la morale et le pouvoir des juges à la souveraineté politique). […] On notera que cette idéologie correspond parfaitement à la sociologie du monde médiatique qui est intellectuellement de gauche […] lié à l’univers marchand ».
Dorénavant et pour les prochaines décennies, la ligne de fracture s’organisera autour des notions d’identité et de mondialisme, d’altérité et d’uniformité. Pour le camp identitaire, c’est un impératif de maîtriser le vocabulaire, car son âme en dépend. Le Dictionnaire de novlangue est donc un auxiliaire précieux.
Georges Feltin-Tracol
• Polémia, Dictionnaire de novlangue suivi de La Bataille du vocabulaire, 2009, 63 p., 10 €, à télécharger sur son site (www.polemia.com) ou à commander pour 15 € (port inclus) à Polémia, 60 ter, rue Jean-Jacques-Rousseau, F - 92 500 Rueil-Malmaison, France.
L’étymologie grecque de « barbare », c’est celui qui bafouille car il ne sait pas parler correctement le grec. Notre langue, nos langues – car le problème touche toute l’Europe de l’Ouest -, semblent en train de se barbariser.
Le vocabulaire usuel, déjà réduit dans ses nuances et sa « biodiversité » par des modes irritantes, semble en même temps se complexifier. L’invasion des jargons techniques à propos de rien, l’usage de longues expressions prétentieuses pour rallonger inutilement des phrases qui seraient claires si elles restaient concises, les contresens qui en découlent forcément, toute cette prétention grotesque qui caractérise politiciens, gens de medias, mais aussi par contagion le bipède très moyen, ont déjà été analysés, dénoncés, stigmatisés, par des tas de braves gens désolés de voir une langue qu’ils aimaient devenir un sabir incompréhensible. Et la tentation existe alors de se dire qu’il en a peut-être été toujours ainsi, même si l’arrogance des incultes et l’agressivité des sectaires nous paraissent se renforcer.
Ce qu’apporte de nouveau le livre d’Ivan Karpeltzeff, c’est l’idée, avec quelques démonstrations à la clé et beaucoup d’humour en prime, que ces modes ne sont pas neutres et qu’elles traduisent parfois également une certaine volonté idéologique de nous décerveler. Bien sur, cela ne marche pas toujours. Le champ sémantique des expressions à la mode existe bien et, avec un peu d’habitude, on sait ce que signifient en clair des expressions comme « incivilités » ou « dommages collatéraux ». Mais la pédagogie est d’abord répétition et le bourrage de crâne est bien relayé.
Il y a peut-être plus grave. La baisse qualitative du vocabulaire induit une baisse de la pensée utilisable, et la baisse quantitative qui l’accompagne en parallèle, a des conséquences sociologiques désastreuses : Celui qui ne sait pas s’exprimer suffisamment bien ne pourra pas communiquer efficacement, il ne pourra même pas faire face aux situations de la vie courante. Bien plus qu’une soi-disant exclusion, le développement de la violence dans la macédoine de nos sociétés « pluriculturelles » est sans doute une conséquence directe de ce déficit de capacité de communiquer dans une langue en pleine déstructuration. Les rapports entre immigration, difficultés de langue, échecs de socialisation, et la généralisation de la violence qui en découle dans les rapports sociaux, tout ceci avait déjà été longuement analysé dans les années 1960 par Geoffrey Gorer à propos des Etats-Unis (« The American people »). Encore s’agissait-il d’un pays avec des restes de normes et des modèles, encore ne parlait-il que d’un melting pot brassant des peuples de même origine et non d’une agglomérat de cultures trop souvent irréductibles voire antinomiques Aujourd’hui, un égalitarisme imbécile exige de placer barbares et Grecs au même niveau de « total respect » ! Or si tout se vaut, c’est que rien ne vaut quoi que ce soit.
Cette régression du vocabulaire s’accompagne d’une régression de la grammaire. Disparition de l’article, disparition du vouvoiement (et d’une subtilité des rapports qui fait place à une brutalité que ne tempèrera jamais la fausse fraternité des chefs), disparition de la mesure du temps par un système élaboré de conjugaisons qui codifiait aussi la causalité et la probabilité. Qui comprend encore l’usage du futur antérieur ?
Ivan Karpeltzeff décrit aussi la disparition correspondante de la pensée, de ce silence – pourtant nécessaire à la réflexion – qui semble affoler nos contemporains. Tous les jours la radio nous fait entendre le saboteur d’interview qui empêche son interlocuteur de répondre à la question qu’il lui a posée en le coupant par une nouvelle question creuse (cela s’appelle « rebondir ») puis encore une, et encore une. L’auteur explique que cela fait partie de la formation de nos journalistes : interdire à celui qu’on interroge de réfléchir, de répondre en nuançant, de réagir autrement qu’au quart de tour. La consigne est « Si le silence atteint 3 secondes, il faut intervenir ! » Seuls les « penseurs » étiquetés comme tels (donc de gauche, bien sur, mais aussi et surtout copains de la production) auront peut-être un régime de faveur. Inutile alors de s’étonner que d’une télé à l’autre, d’une radio à l’autre, les chiffres souvent trafiqués des informations saucissonnées sont incohérents. Qui aura le temps de le noter ?
A qui le crime profite-t il ? A ceux pour qui la régression du langage est un avantage certain, puisqu’elle abaisse les défenses intellectuelles de ceux qu’on voudra soumettre à tous les messages de conditionnement, messages qu’on masquera éventuellement par une pseudo complexification de ce même langage appauvri pour mieux en masquer la teneur et leur donner une allure de sérieux. En clair, à la caste médiatique qui baise la main qui la nourrit, celle des marchands et des politiciens. Notons au passage l’homogénéité des soi-disant nouvelles que quelques agences autoproclamées nous assènent avec les mêmes titres et les mêmes commentaires dans une presse largement subventionnée par l’argent du contribuable. Cela fait maintenant une cinquantaine d’années qu’aux trois pouvoirs classiques de Montesquieu (exécutif, législatif et judiciaire), la société occidentale a prétendu ajouter un quatrième pouvoir : celui d’informer. Mais si la tripartition de Montesquieu concerne des institutions, ce quatrième pouvoir, note l’auteur, n’est qu’un pouvoir tout court, un pouvoir de nuisance qui exige sa place, pour mieux nous décerveler et nous soumettre.
Or, prétend Ivan Karpeltzeff, c’est dans les journaux presque exclusivement que les enseignants puisent aujourd’hui leur matière, crédibilisant ainsi un média et un usage de la langue qui contribuent puissamment à nous crétiniser. Et c’est vrai que lorsqu’un enseignant cherche à développer le sens critique de ses élèves face à la presse, il jouera infiniment plus, voire exclusivement, sur les différences superficielles (les opinions politiques affichées) que en osant s’attaquer au fond, c'est-à-dire à la sélection de ce que le journal dit considérer comme de son devoir (sic) de rapporter.
On se rappelle qu’un célèbre journaliste antique, Jules César, le chroniqueur de la Guerre des Gaules, après avoir soigneusement préparé sa campagne, prit soin de se faire appeler au secours par une tribu gauloise préalablement subvertie. Ou que CNN, célèbre chaîne de télévision américaine partie prenante de la première guerre d’Irak, avait monté une magnifique opération d’intox (celle qui a fait croire au monde entier que les méchants soldats irakiens avaient tué les pauvres bébés des couveuses de l’hôpital de Koweit) pour se vanter peu de temps après de l’efficacité de son mensonge. Bref, l’interventionnisme cher à nos grandes âmes désintéressées, est une vieille technique. La guerre des mots est flexible, elle sait créer de nouveaux bon droits (le droit d’ingérence de Bernard Kouchner) pour mieux fouler aux pieds les anciens (le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dans ce cas précis). Il en est de même de l’utilisation de l’argent (« la cavalerie de Saint Georges » disait on des écus d’or que les Anglais répandaient partout pour faire faire leurs guerres par les autres) mais aussi du langage pour aider à la victoire. Cela marche puisque, en dépit de tout, notre caste médiatique a repris durant cinquante ans les termes de « république démocratique et populaire » pour désigner les pires totalitaires de l’histoire de l’Europe, ceux qui étaient obligés d’enfermer leur population pour l’empêcher de fuir. Ivan Karpeltzeff appelle cela la guerre indirecte.
La guerre indirecte, ce sont toutes les méthodes qui permettent d’éviter la guerre militaire et ses pertes. Ce sont la propagande, la corruption, la subversion, tout ce qui détruit l’ennemi même en temps de paix apparente. Mais à notre époque, depuis l’arrivée du léninisme, la notion de paix n’existe plus guère. L’ennemi a pris une dimension quasi religieuse pour les guérillas avides de conquête et la guerre des mots n’est pas la moindre. La comparaison de la subversion et du jeu de go est connue. Chaque pion installé doit menacer les lignes adverses et aider à fixer les lignes ennemies. Chaque « petit pas » contribue à la victoire finale mais nécessite également une analyse complète des structures et des ressorts du corps social qui est sa proie désignée (entreprise, association, état). Les faux nez existent aussi. L’auteur note que la création du mot « altermondialisme » qui signifie mondialisme autre, différent (mais mondialisme quand même !) est une arme magnifique à l’usage de tous les braves gens qui eux vont comprendre « antimondialisme » et tomber dans le piège.
Malgré tous les exemples qu’il cite et qui devraient le corseter, Ivan Karpeltzeff, mu par sa volonté d’analyse du «grand complot » (le terme est de nous), amalgame parfois un peu et anathémise parfois à tort. Ce n’est pas par volonté d’être un « cultureux branché » que le bipède moyen prononce Beijing à la française au lieu de Pékin. C’est tout simplement que personne chez nous ne maîtrise vraiment les règles de prononciation du pinyin (la graphie officielle chinoise de translittération du chinois en caractères romains depuis les années 70) et que tout un chacun ignore qu’il vaudrait mieux prononcer quelque chose comme Peking ! (la distinction française p/b n’a aucune pertinence en pinyin, et la lettre j se prononce entre le dz et le tj palatal). Même chose pour Ci Xi qui est la graphie pinyin de Tseu Hi, comme Lao Zi est celle de Lao Tseu, ou Qin celle de Ts’in, ou Mao Zedong celle de Mao Tse Toung (ou Tsö Tong ou Tse Tûng etc. ad infinitum, selon la nationalité du transcripteur ancien – Nous continuons cette même diversité dans notre transcription des noms russes dans les différentes langues européennes). Bref Ivan Karpeltzeff semble faire la même faute que ceux qu’il fustige… En revanche, s’il est vrai que le jargon politiquement correct utilise le dérivé lourdingue de subsidiarisation pour parler de délégation de pouvoirs, c’est alors un vrai contre sens à la notion de subsidiarité telle que l’a conçue la doctrine de l’Eglise. Le terme et la notion de subsidiarité sortent de l’encyclique Quadragesimo anno de 1931 sur la restauration de l’ordre social. Pie XI écrivait : "De même qu'on ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions dont ils sont capables de s'acquitter de leur seule initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice, en même temps que troubler d'une manière très dommageable l'ordre social, que de retirer aux groupements d'ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d'un rang plus élevé, les fonctions qu'ils sont en mesure de remplir eux-mêmes."
Un dernier petit point de discorde avec Ivan Karpeltzeff. Selon nous, ce n’est pas une opinion publique traumatisée qui donne ces générations de moutons, c’est seulement une vieille manie qui nous fait admirer les assassins fanatiques mais beaux parleurs, ceux qui rempliront nos fosses communes comme le firent jadis un Robespierre ou un Clémenceau.
En revanche, on se ralliera totalement à l’auteur quand il explique combien la contre offensive est nécessaire face à ce qui n’est ni un jeu intellectuel, ni une compétition aux règles claires. Nous devons apprendre à analyser, contester et réviser tout ce qu’on nous martèle comme issu d’un consensus vague, d’une opinion publique non définie, d’une communauté internationale beaucoup plus floue que ces communautés modernes qui se dotent d’institutions dites représentatives pour mieux verrouiller leurs membres obligés. Il faut sans cesse dénoncer la cuistrerie, tout comme les idéologues qui se présentent comme des savants qu’ils ne sont pas. Il faut faire lire et relire, pour mieux les mettre en application, les nombreux ouvrages que cite Ivan Karpeltzeff, de Jules Monnerot à Alain de Benoist, de Pierre Debray-Ritzen à Bernard Fay. Rappeler à tous ceux qui utilisent un jargon mensonger qu’une famille monoparentale n’est pas vraiment une famille, qu’un plan social n’est pas vraiment social, que la laïcité française est (hélas) autre chose que la simple tolérance ou la vraie neutralité. Bref retrouver une attitude de réarmement moral individuel, « même et surtout si le terme peut prêter à sourire » face au sous clergé des idéocrates déguisés.
Dominique DELORME.
Ivan Karpelltzeff, La Guerre des mots - Préface de Jean Haudry , 190 pages et une bibliographie- décembre 2005 - Les Editions de la forêt. F-69380 Saint-Jean-des-Vignes. ISBN 2-9516812-5-9.
Cet article est paru dans la revue "Renaissance Européenne", organe de l'association "Terre & Peuple - Wallonie".
According to Isaiah Berlin's influential interpretation, J. G. Herder (1744-1803) deserves to be recognized as the first cultural pluralist in Europe, and thus also as an important historical source of the pluralistic ideas espoused by increasing numbers of political theorists today. Herder's importance actually lies in the ambivalent stance he takes toward his own pluralistic insights. That is, convinced that it is impossible to adhere to a completely pluralistic view of the world, Herder sets out to combine pluralism and its theoretical opposite ("monism") into a novel theory of historical progress according to which history reaches its culmination in the realization of a purified form of Christianity. Contemporary pluralists have much to learn--both historically and theoretically--from Herder's confrontation with his pluralism.
Recent thinking about politics has taken a pluralistic turn. Following a path first marked out in the writings of the late Isaiah Berlin, a number of theorists have begun to base their political reflections on the assumption that "values are not universal"-- that "every human society, every people, indeed every age and civilization, possesses its own unique ideals, standards, way of living and thought and action." [1] In contrast to the "monism" typical of so much of Western thought--according to which all legitimate questions have one true answer, and those answers are knowable through reason and compatible with one another--the pluralist claims that "there are many objective ends, ultimate values, some incompatible with others, pursued by different societies at various times." [2] Although the claim that "ends [and] moral principles are many" has repeatedly led critics to suspect pluralists of relativism, pluralists themselves vehemently deny the charge. As Berlin writes, "the fact that the values of one c ulture may be incompatible with those of another...does not entail relativism of values, only the notion of a plurality of values not structured hierarchically." [3] That is, according to the pluralist, each value or end is "objective" for the particular culture that holds it, even if it is not recognized as such by the members of other cultures, each of which must be understood to have its own, presumably very different, objectively valid values or ends. [4] Thus refusing to impose supposedly artificial and arbitrary standards on the manifest diversity of ways of life (while simultaneously managing to avoid the pitfalls of relativism), pluralism seeks to respect and affirm the irreducible and ineradicable particularism characteristic of human social and political life.
Along with the recent Berlin-inspired turn toward pluralism in political theory has gone a growing awareness of the historical and philosophical importance of J. G. Herder, a thinker once dismissed as being of little more than historical interest, as a source of ideas that went on to influence the development of nineteenth-century nationalist thought. In a series of essays published over the last few decades, [5] Berlin has made the case that Herder is better understood as a thinker who consistently exhibited a pluralistic approach to understanding the world--an approach that anticipated and even exercised an indirect (but nonetheless decisive) influence on today's philosophical critics of monism. Like today's pluralists, Herder held that "there are no immutable, universal, eternal rules or criteria of judgment in terms of which different cultures and nations can be graded in some single order of excellence. ... Every society, every age, has its own cultural horizons. ... Every age, every society, differs in its goals and habits and values from every other." [6] It is for this reason that Berlin has passionately argued that it is high time Herder's importance be recognized, for "all regionalists, all defenders of the local against the universal, all champions of deeply rooted forms of life, both reactionary and progressive ... owe something, whether they know it or not, to the doctrines which Herder ... introduced into European thought." [7] It should therefore come as no surprise that a number of Berlin's most accomplished students and admirers have followed him in turning to Herder, both to learn more about an important historical precursor to their own positions, as well as to plumb the theoretical depths of pluralism with a veritable pioneer as their guide. [8]
But is Herder the right man to be leading such an expedition? It will be the contention of this article that a careful examination of Herder's works reveals a thinker far more ambivalent toward pluralism than the erudite essays of Berlin and his admirers lead one to believe. It is not that Herder is the rabid nationalist he was once dismissed as being; on the contrary, Berlin was right to find the seeds of a genuinely humane and tolerant pluralism in Herder's writings. But that is far from being the end of the story. Read in the context of the works in which they are found, Herder's most pluralistic pronouncements can be seen to be inextricably tied to a larger project: namely, the construction of a teleological philosophy of world history whose aim is to mediate between the extremes of complete pluralistic diversity and homogeneous monism. [9] Moreover, when we refrain from beginning our study of Herder with the assumption that his pluralism is the "wheat" that can and should be separated from the "chaff" th at surrounds it (to employ one of Berlin's favorite expressions), we discover a thinker who viewed this attempt at mediation as a necessary supplement to his pluralistic insights, without which he believed they would be far more likely to become a source of psychological torment and theoretical confusion than a guarantor of tolerance for diversity or an opportunity for Western man to liberate himself from monistic prejudices.
Why did Herder come to this conclusion? What assumptions about human nature led him to it? How did his philosophy of history propose to accomplish the mediation between pluralism and monism? What might Herder's views on these matters have to teach today's pluralists? This article will seek to answer these and related questions. In doing so, it will make contributions to the history of political theory as well as to contemporary theoretical debates. It will contribute to the former by painting a more accurate view of Herder, and thus the development of pluralistic ideas in the West, than can be found in Berlin's influential writings. As for the latter, by examining Herder's reasons for seeking to unify pluralism and monism as well as the means whereby he tried to attain this goal, this article will hopefully prepare the way for a widening of the terms of debate among and about today's pluralists. [10]
Herder's Pluralism and Its Discontents
Reading selected passages of Herder's works in isolation can certainly lead one to conclude that he was an unambiguous pluralist writing 200 years before his time. To begin with, Herder was indeed concerned that much of the scholarship and theoretical speculation of his century had engaged in over-generalization-- that a discursive, logical approach to studying human phenomena Had prevented historians and philosophers from understanding and grasping its remarkable diversity and variety. [11] Herder frequently expressed his deep-seated conviction that human beings can only find their moral and intellecutal orientation within the "whole" (Ganze), the closed "horizon" (Horizont) of particular cultures, not in the cosmos or in principles generated by a universal faculty of reason. [12] Passages abound in which Herder writes of each "nation" or "people" in history having its own standard of goodness and perfection. [13] As he writes in a characteristic statement, "Every nation has its center of happiness within it self, just as every shpere has its own center of gravity!" [14] According to Herder, each culture is a kind of self-contained, monistic whole unto itself.
In making these claims, Herder does indeed seem to hold to the central tenet of pluralism-namely, that there are many objectively valid ends and ways of life that men can pursue, no one of which can be ranked as intrinsically better or worse for mankind as such. Each is an "expression" ([ddot{A}}Berung) of a people living a particular time and place, and each springs from its whole "form of life" (Lebensart). [15] When not invoking parallels between cultures and the family or a plant, [16] Herder uses medieval images of the "ship of state" to describe it, [17] or claims that the "harmony" and "nobility" of a "field army" is the "archetype of human society," since both of these images capture the closed and unified purposiveness that is characteristic of human cultural existence. [18] Hence, what Herder writes about literary figures and political actors is true for all human beings and practices: "Shakespeare was no Sophocles, Milton no Homer, Bolingbroke no Pericles: yet they were in their kind and in their s ituation what those were in theirs." [19] We need not--and moreover, cannot--rank them according to some standard that is valid in itself for all times and places; each cultural expression can be said to be good or bad, but only within the context in which it arose.
But things are not so simple. For when these and similar passages are read in the context of the works in which they were written, one discovers that, in addition to holding that each culture has its own standard of goodness within itself, Herder also maintains that each of these cultures must be understood as contributing to the realization of a higher good that comes to light in the whole of world history. In other words, Herder views the plurality of norms, practices, and beliefs in human history as constituting a larger, purposive whole, with each of those norms, practices, and beliefs serving as a means to realizing a divinely ordained end. Why did Herder maintain this view? Because he was convinced that a complete pluralism teaches a truth about mankind and the world that is incompatible with the necessary conditions of human happiness as he understands them. [20] For Herder, man can only experience happiness when he understands himself to exist within a unified, monistic whole, a cultural constellatio n of norms, practices, and beliefs in which he can find meaning and purpose. [21] Moreover, in order to confer that meaning and purpose on the individual, those norms, practices and beliefs must be understood by the individual to be true or accurate reflections of the world as it is in itself. Herder's pluralism describes a world in which this is the natural state of affairs, with each particular culture happily believing in the truth of its own meaningful and purposive norms, practices, and beliefs. But there is a problem with this way of conceiving of the human situation, for it creates a seemingly unbridgeable gap between the way Herder understands the meaningful and purposive experience of particular cultures and the way meaning and purpose are experienced by actual members of particular cultures. Although, according to Herder's pluralism, someone who lives his life entirely within his culture's closed horizon will experience his norms, practices, and beliefs to be true-in-themselves (and thus capable of making it possible for him to experience happiness), viewed from the external perspective occupied by Herder himself, any given culture's norms, practices, and beliefs appear to be merely relatively true or true-for-them; they are an expression of its overall form-of-life at a particular age of its development in history, not a reflection of the world as it is in itself.
This tension can be illustrated with the following example. As Herder describes it, a member of a given culture would not understand his gods to be merely "his," equal in ontological status to the gods of a neighboring nation. On the contrary, he would understand his gods to be the real or true gods and those of his neighbor to be untrue or false ones--and, according to Herder, it is this conviction that makes it possible for this hypothetical man to experience happiness. However, in the very act of recognizing this to be the case for all members of particular cultures, Herder manages to alienate himself from believing in the truth of any culture's norms, practices, and beliefs, including his own; for in contrast to the experience of our hypothetical member of a given culture, the pluralist understands his own culture's stories about the gods to be merely "his." Hence, for Herder, pluralism implies relativism, if not logically, then psychologically. And this is no mere academic point for Herder, since it mea ns nothing less than that the truth of pluralism is an obstacle in the way of the satisfaction of the most profound human longing.
But Herder does not simply maintain that adhering to a pure form of pluralism would make it impossible for one who holds it to believe in the simple truth of any particular culture's norms, practices, and beliefs. He also thinks that it would imply a positive teaching about man and the world that differs radically from what that very pluralism teaches about the monistic content of every culture: the most profound lesson of pluralism, according to Herder, is that human life is fundamentally grounded in finitude and arbitrariness. Although all cultures in human history have viewed themselves as static and permanent entities oriented toward fixed ends, pluralism teaches that the deepest truth of things is that nothing is eternal. As Herder writes, when the history of the world is viewed from a pluralistic standpoint, we see that,
no people remained or could have remained as it was for a length of time; that everything--like every art and science, and what in the world does not?--has its period of growth, flourishing, and decline; that each of these changes only lasted precisely as long as could have been given to them on the wheel of human fate; and that, finally, no two moments in the world are the same. [22]
For Herder, a truly consistent pluralism would have the effect of showing that each culture lacks a larger whole to bestow meaning and purpose upon it--something that, if true, would undermine the necessary conditions of human happiness. [23]
Some of the most haunting passages in Herder's corpus can be found at those places in which he confronts what he believes to be the devastating psychological implications of what his own pluralistic insights show him about man and the world. According to Herder, each human life, which seems so laden with significance when viewed within the context of a particular culture, appears to be a mere "comma" or "dash" in the "book of the world" when it is seen from the perspective of the pure pluralist. [24] From this standpoint, it appears that "the whole world is an abyss--an abyss in which I stand entirely lost!" [25] For the pluralist, each man is nothing more than an "insect perched on a clod of earth," who cannot help but feel that "I am nothing." [26] In these and similar passages, all of the meaning and purpose that prevails within the horizon of particular cultures has vanished. In its place, Herder invokes metaphors of desolation. First man is pictured to be wandering in a "desert," searching for an "ideal istic spring" that will quench his thirst by showing him that a "plan" (Plan) exists beneath the superficial "chaos" (Verwirrung) that reigns throughout the "ruins of history" (tr[ddot{u}]mmervollen Geschichte). [27] Next, Herder adopts a different image, describing man as a creature lost on a vast and stormy sea, shrouded in fog and deceived by illusory lights that falsely lead him to believe he is close to the safety of the shoreline. [28] At times, Herder even shows signs of contempt for people who live entirely within the closed horizon of a particular culture, "as if their anthill were the universe." [29] Apparently he resents the fact that they never confront the "melancholy prospect" of having "to see in the revolutions of the earth nothing but ruins upon ruins, eternal beginnings without end, upheavals of fate without any lasting purpose." [30]
One could say that Herder thinks that, experienced in and of itself, pluralism leads to a psychological abyss. Convinced that the happiness of mankind depends upon him feeling himself to exist within precisely the kind of extracultural whole that pluralism emphatically denies (at least at the level of particular cultures), Herder sets out to develop a philosophy of history that would show that each particular culture exists as a part in larger meaningful and purposive whole while still recognizing the distinct individuality of each of those parts. Herder was convinced that only by combining his pluralistic insights with a modified form of monism could the apparent arbitrariness of history be redeemed and happiness be possible for the pluralist, because only the existence of such a trans-cultural whole could show that the events of history take place for a reason--as a means to fulfilling a higher purpose. [31]
Humanity's Prophet: Multiplicity in Unity
In Herder's first attempt to write a philosophy of history that would mediate between pluralism and monism (the Yet Another Philosophy of History of the Education of the Human Race of 1774 (Auch eine Philosophie der Geschichte zur Bildung der Menschheit)), he fastened on two possible principles of unity in the world as it exists in itself, outside of any particular culture: God's providence and the historical process independent of God's will. With regard to the issue of providence, any theory Herder proposed would have to be different than the traditional theological ones found in the writings of such authors as Eusebius and Bossuet: it could not be tied to any particular culture, as had all others in history (including Christian accounts). For despite the fact that each culture in history claims that its notion of providence is true-in-itself, Herder's pluralism shows that every one of those notions is actually an expression of culturally rooted norms, practices, and beliefs, rather than genuine reflection s of the world as it is in itself. One indication of the culturally relative status of all prior providential accounts of the world is the fact that the gods of each particular culture always seem to favor that culture over others and often at the expense of others. An account of a transcultural whole modeled on such an arrangement would thus be one characterized by partiality rather than genuine holism. [32] Hence any notion of providence invoked by Herder would have to be radically reconceived--it would have to be thoroughly compatible with the universal and egalitarian implications of his pluralism. That is, it would somehow have to show that the good of each particular community is compatible with the good of every other one, and thus also with the good of the whole. [33]
Another model of transcultural unity--one that at first sight seems to avoid the problems of providential favoritism--was proposed by some representatives of the Enlightenment: a vision of moral and material progress over time. But Herder judged this kind of account to be thoroughly unacceptable for his own project, since, like traditional notions of providence, it favored some communities in history over others and thus showed that it was meant to justify and defend the norms, practices, and beliefs of particular cultures--specifically, those of modern, enlightened Europe. Moreover, if this narrative of progress were true, it would affirm that an underlying arbitrariness and injustice reigns in human history, since the possibility of individuals attaining happiness would be contingent upon when and where they happened to have been born; for example, according to the progressive historiography favored by some in Herder's time, [34] an inhabitant of eighteenth-century Paris would be more capable of being happ y than someone who found himself in the so-called dark ages of medieval Europe, let alone in less "civilized" regions of the world. But this was unacceptable to Herder. In contrast, then, any vision of progress would have to be compatible with the view that Herder consistently expressed throughout his career: each culture in history has to have its own standard of happiness within itself--it has to be an end in itself, in addition to being a means to a higher end. Only in this way could the world outside of any particular culture be thought of as a whole that balanced and synthesized monistic and pluralistic elements. [35] Herder's entire philosophy of history must be understood as an extraordinarily ambitious attempt to show that the world is, in fact, such a whole of multiplicity in unity. [36]
In the 1774 Philosophy of History, Herder moved in the direction of developing a theory of progress that met this demand by appealing to an analogy of organic growth [37]--the idea that the history of the human race as a whole is analogous to the life of an individual human being. This theory went a significant way toward overcoming the problems with more straightforward theories of progress discussed above, but Herder never worked out its details or their implications in a philosophically satisfying way in this early work. However, by the time Herder came to write his mature philosophy of history in the Outlines for a Philosophy of History of the Human Race of 1784-91 (Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit), he had developed a highly unusual and complex theory of progressive providentialism. An examination of how the "fingers of divinity" operate in human history, the Outlines seeks to show that it is possible to "wander through the labyrinth of history to perceive everywhere harmonious, divin e order." [38] Herder believes that detecting divine meaning and purpose in history will show us that even in the those most extreme cases in which "the history of miscarriages, wastes, and monstrosities" leads us to believe that "the laws of nature seem to be upset through alien causes," the apparent disturbance can be explained. For, according to Herder, "even in the seemingly greatest chaos" one can find "constant nature, that is to say, immutable laws of a highest necessity, goodness, and wisdom" that are oriented toward the realization of a divinely ordained end in the historical process as a whole. Herder comes to describe this end as "Humanity" [39] and to see it as the task of a "genuine philosophy of man" to detect and trace its development as it is progressively realized over time in the cultural norms, practices, and beliefs that prevail within history. [40]
As did his 1774 Philosophy of History, Herder's mature theory of human historical development begins with his attempt to identify an aspect of human existence that is common to each and every particular community and that can also provide a sign or indication of the end toward which history as a whole can be said to be developing. How does our Humanity manifest itself in history, according to Herder? What is the concrete norm, practice, or belief in which the end of history can be seen? Herder claims to find such a sign in man's practice of and belief in religion--not in the norms, practices, and beliefs of this or that particular religion, but rather in what he takes to be the transhistorical essence of religion as such. [41]
Unlike such modern critics of religion as Hobbes and Hume, Herder asserts that religion is as coeval with man as language and reason, and that it comes about as a means both of explaining events within the world and of giving them meaning and purpose: it is "the instructor of man, his comforter and guide through the dark and dangerous mazes of life." [42] One could say that, for Herder, God made man in such a way that he would develop diverse religious norms, practices, and beliefs through the use of his language and reason--and that, in doing so, he would contribute to the formation of a "Godlike Humanity" (Gott[ddot{a}]hnliche Humanit[ddot{u}]t) that will eventually come to fruition at the end of the historical process. [43] As he writes, "religion, considered merely as an exercise of the understanding, is the highest Humanity, the most sublime blossom of the human mind." [44]
Now, Herder does not mean by this statement that man's end is the simple and continuing development of the diverse religious norms, practices, and beliefs that prevail within particular communities in history. But neither does he mean to suggest that the members of particular communities must explicitly reject their own particularistic religious views; as Berlin has ably shown, Herder never relented in his scorn for the kind of cosmopolitanism that tries to create a cultureless citizen of the world. [45] Instead, Herder held that those particularistic religious norms, practices, and beliefs must be given a new interpretation according to which the mark of their divinity is contained, not primarily within themselves, but rather in their contribution to the formation of the new, trans-cultural religion of Humanity.
This new humanitarian religion would be characterized by peace, love, and mutual sympathy among members of different cultures. [46] But once again, this religion would neither require nor assume an abandonment of particularistic norms, practices, and beliefs on the part of members of those cultures. For want of a better term, they would be (to invoke a Hegelian concept) "sublated" (aufgehoben)--that is, the meaning and purposiveness contained within each community's norms, practices, and beliefs would be canceled, transcended, and yet also preserved in the new religion of Humanity. So, for example, the world that Herder prophesies at the end of history would be one in which Muslims, Jews, and Buddhists from nations throughout the world simultaneously affirm their own religious standpoints and, at the same time, love, respect, and sympathize with those of the others in the knowledge that, despite (or rather, because of) the differences between them, each of their communities is a part in a larger whole of Hum anity which is comprised of them all. In other words, the religion of humanity that Herder claims lies at the end of human historical-cultural development is one in which the greatest degree of diversity or difference is combined with the greatest degree of unity. It would be a form of monism that has learned the lesson of pluralism.
But has there ever been anything like such a religion? Is there any model, any indication of what one might look like? Or does Herder understand his prophecy to be entirely without precedent in the annals of human history? There is certainly ample reason to think that it would have to be entirely novel, for all prior religions have been radically exclusionary in character. Not only have they been hostile to outsiders, but they have persecuted dissenters within their own boundaries. That is, every historical religion has upheld particular dogmas and punished those within its ranks who strayed from its official teaching. Hence, to the extent that Herder's new religion resembles actually existing religions, it will tend toward homogeneity (i.e., it will seek actively to minimize particularistic differences within itself as much as possible), and thus not be based on the love and mutual respect of cultural difference as he claims it must be. But on the other hand, if Herder's humanitarian religion does allow for genuine differences, it would seem to have little in common with monistic religion as it has historically been understood; it would thus be far from clear how it could provide the meaning and purpose he thinks it must in order to make it possible for pluralistic man to be happy.
Herder's Critique of the Enlightenment: Cultural Community versus Cosmopolitan Rationalism
Brian J. Whitton
Recent continental social theory has seen the emergence of a body of literature which represents a radical challenge to the primary concerns and assumptions of traditional Western social and political thought. While this challenge involves a number of aspects and embraces a heterogeneous group of thinkers, one theme common to them all is their opposition to the attempts of traditional scientific, social, and political disciplines to construct general theoretical programs as aguides to the practical actualization of a rational order within human society, however defined. What is most objectionable about this general project for such thinkers, included among them figures like Foucault, Lyotard and Derrida, is its implicit assumption of the possibility of establishing a hierarchy in the forms of knowledge - an ordering of discourses in accordance with theri relative approximation to the objetive principles of an ultimate discourse of reason or truth. Their special sensivity to language, and their shared belief in the infinite creative potencial of human linguistic activity, led these thinkers to arrack such "totalizing" rationalist discourses as legitimating forms of exclusionary practices which repress the full diversity of discursive interpretations of the real implicit in human linguistic activity in favor of one dominant, repressive discourse. Far from being unique to the postmodernist writters of the late twentieth century, however, this type of relativistic critique of totalizing discourses has some notable antecedents in modern social thought. The purpose of this article is to examine one such precursor of this form of critique presented in the writtings of the eighteenth century theorist, Johann Gottfried von Herder.
In his theory of history Herder presents a radical critique of the rationalist discourse of cosmopolitan human development advanced by the Enlightenment thinkers of his day, one wich is predicated upon a profound sentitivity to the importance of language in the process of historical human development. In the first part of this article I will outline Herder's critique of the Enlightenment perspective and the main features of the particularistic conception of human cultural community which he develops in opposition to it. In so doing I will suggest some interesting parallels wich can be drawn between Herder's relativistic conception of cultural community and the ideas on language abd human cultural development presented in the recent writtings of the postmodernist, Francois Lyotard. I then proceed to advance certain criticisms of the relativistic vision of human cultural development and community advanced in Herder's thought.
I
Before considering Herder's thought in detail, I will briefly outline some of the main themes of Lyotard's recent book, The Postmodern Condition. This will provide the basis for a comparison of the theories of Herder and Lyotard later in the paper. Central to an understanding of Lyotard's work is his view of language games as the defining aspect of any social system. He argues that:
"language games are the minimun relation required for society to exist; even before he is born . . . the human child is already positioned as the referent in the story recounted by those around him, in relation to which he will inveitably char his course . . . the question of social bond is itself a language game."
According to Lyotard each culture is constituted by such language games and it is the knowledge forms to which these give rise which govern the life of the culture. In his work he distinguishes two major knowledge forms arising from these language games in the course of human history. These are, first, the traditional popular narrative form and, second, the modern scientific form. Narrative knowledges, identified as synonymous with traditional tribal cultures, are distinguished by their inmmediacy with the life of the culture and the spontaneous manner by which they legitimate its institutions of authority. As the determinant of criteria of social competence and how those criteria are applied, of "what has the right to be said and done in the culture," such narrative knowledge forms are integral to the culture, "legitimated by the simple fact that they do what they do." Popular narrative kwoledge, Lyotard notes, "does not give priority to the question of its own legitimation. . . . It certifies itself in the pragmatics of its own transmission without havin recourse to argumentation and proof."
This traditional knowledge form is in direct contrast to the scientific form of modern Western culture. What sets the latter apart first and foremost according to Lyotard is its claim to objective legitimation, its supposed capacity to establish the truth of its propositions through the objetive processes of verification and falsification. In accordance with this claim to objective legitimation, it is only those discourses capable of objective validation which are appropriated into the corpus of acceptable knowledge withon the modern cultural order. Here Lyotard discerns the inherent hegemonic tendency of the scientific knowledge form. He notes that "scientific knowledge requires that one language game, denotation, be retained and all other excluded. [For this knowledge form] a statement's truth-value is the criterion determining its acceptability. This principle renders problematic the status of the traditional narrative form of knowledge within modern society.
"The scientist questions the validity of narrative statements and concludes that they are never subject to argumentation or proof. He classifies them as belonging to a different mentality: savage, primitive, underdeveloped, backward. . . .At best, attempts are made to throw some rays of light into this obscurantism, to civilize, educate, develop."
According to Lyotard, where the traditional knowledge form of popular narrative lends itself to the expression of a diversity of narrative discourses or different narrative understandings of the world, the modern scientific form is, by its very nature, exclusionary of discursive diversity.
It is at this point that Lyotard notes the paradoxical nature of the scientific knowledge form upon which Western culture is predicated. For the latter, he argues, is itself dependet upon a form of narrative for its ultimate legitimacy.
"Scientific knowledge cannot know and make know that it is true knowledge without resorting to the other, narrative kind of knowledge, which from its point of view is no knowledge at all. Without such recourse it would be in the position of presupposing its own validity . . . [of] proceeding on prejudice."
The main forms which this recourse to narrative assumes is the appeal to the meta-narrative - the legitimating story of the subject wich unforlds itself in the process of history to discover its being in the knowledge of science. Only through the invocation of this epic story of the self-realizing subject, in its dual forms of the unfolding of the absolute idea (Hegel) and the emancipation of the concrete subject of humanity (the Enlightenment), has the culturally limited language game of modern science succeeded in sustaining its claim to superiority over other knowledge forms in modern society.
However, for Lyotard the advend of the present postmodern condition spells the death of this legitimating metanarrative within the represive dominance of the scientific knowledge form. The processes of delegitimation associated with the emerging postmodern era have, he maintains, seen the decline of the unifying power of the grand narrative and the violence it has visited upon the plurarity of language games. In place of the old "objetivizing" pragmatics of modern science, Lyotard notes the beginnins of the development of a new social pragmatics within postmodern society containing the possibility for a new relativistic idea and practice of justice -- one bases upon a "recognition of the hereromorphous nature of language games . . . [and] a renunciation of terror, which assumes that they are isomorphic and tries to make them so."
II
The broad themes elaborated above which preoccupy the thought of Lyotard bear a marked similarity to the idea implicit in Herder's philosophy of history. The emphasis upon the essentially pluralistic nature of cultural forms of knowledge, the critique of the universal narrative as the legitimating form a particular, hegemonic cultural discourse which obstructs the free expression of alternative cultural discourses -- these are central features of the particularistic conception of cultural development which Herder elaborates within the broader context of his critical encounter with the Enlightenment conception of history dominant in his day. In turning now to examine Herder's thought, I shall first provide a brief account of the Enlightenment conception of history which forms the focus of Herder's criticisms. I then proceed to outline Herder's theory of the historical development of the Volk or nation as it emerges from his critique of the rationalist, cosmopolitan perspective of the philosophes. Having done this I shall be in a position to indicate the similarities in the work of Herder and Lyotard and to offer some criticisms of the relativistic conception of historical human development which Herder advances as the basic alternative to the Enlightenment perspective.
In the writings of some prominent thinkers of the French Enlightenment, we find articulared a highly optimistic view of human history as the linear progression of humanity towards a condition of inevitable perfectibility. For thinkers like Condorcet and Turgot, history is understood as the story of the progressive advancement of humanity towards an enlightened condition of human association ultimately embracing the whole of humankind, based upon the principles of reason. Of particular importance for our concerns are those more basic assumptions upon which this cosmopolitan conception of history rested. Underlying this optimistic view of human history is the distinctive rationalist conception of human nature characterizing the philosophy of the Enlightenment. According to this view, human beings have access to certain timeless, immutable principles or laws intrinsic to their nature. Moreover, as Becker notes, it was thought that, by the use of their natural reason, these principles could be grasped by people and applied to human affairs enabling them to "bring ther ideas and conduct and hence the institutions by which they lived, into harmony with the universal, natural order." On this view, then, human history involved the progressive apprehension of these constant and universal principles of human nature previously obscured by superstition and custom by which the affairs of all people may be rationally organized.
A logical corollary of this rationalist conception of history as the inexorable progression of humandkind to a cosmopolitan condition of rational perfectibility was the tendency of Enlightenment philosophers to demean or deride those cultures, past and present, which lacked consciousness of the principles of the enlightened reason. Such cultures tended to be seen as lesser stages in the development towards this enlightened perfect end. Hence, in the view of Condorcet, it was the good fortune of the barbarous, unenlightened cultures of his day that they could acquire these rational principles of Enlightenment directly from the enlightened culture of European society. "The progress of these peoples [he notes] is likely to be more rapid and certain because they can receive from us . . . these simple truths and infallible methods which we have acquired only after long error."
In elaborating this theory of history as the evolution of the Volk community, Herder presents a thoroughgoing critique of the basic assumptions of this Enlightenment conception of history. At the heart of this critique is Herder's opposition to the way this rationalist perspective abstracts historical human development from all connection with the contingent elements fo human historical linguistic and cultural practice. Against the static, ahistorical concepction of human nature espoused by the philosophy of the Enlightenment, Herder opposes a radical new development account of human nature and reason. Here the notion of human nature as something existing apriori, independient of contigent historical circumstances, is rejected. Human nature, Herder argues, is "not the vessell of an absolute, unchanging happiness as the defined by the philosophers; everywhere it attracts the measure of happiness of which it is capable; it is a pliant clay which assumes a different shape under different . . . circumstances." Human nature is an ever-changing, constantly developing substance altering in response to diverse historical needs and circumstances.
In terms of this new, dinamic historical conception of human development, Herder stresses the historical specificity of the human condition. Humans must develop through struggle within their natural and social environment. Among the influences affecting their development, Herder identifies climate, or their geographical location, which exercises a definite influence on their conscious development. "The spirit has varied in direct proportion to climate and its effects."
But by far the most crucial element for Herder in this dynamic process of human historical transformation is language. He notes that "the whole structure of man's humanity is connected by a spiritual genesis," a connection which takes the form of the elaboration of the uniquely human capacity for speech. As an attribute specific to human beings, language is seen by Herder as the central expression of a uniquely human, reflective consciousness. In developing their language, individuals give shape to their inner conscious nature, formulating their ideas and preconceptions through reflection on their experiences of the external world. Hence
"the more experience man gains, the more he learns to know diverse things from diverse aspects, he richer grow his language. The more he repeats what he has learnt and the words he has gained in doing so, the more permanent and fluent his language becomes. The more the differentiates and classifies the more it becomes organizes."
According to Herder, the process of conscious linguistic development outlined here, the elaboration of the unique human power of conscious discourse, is conceivable only as a social process. The conscious development of the individual is part and parcel of his inclusion in a broader linguistic community, and inherited stream of words and images which he must accept on trust. The ideational form of language constitutes the natural force integrating people within a dynamic historical community of cultural development which Herder identifies as the Volk o nation. Moreover, rather than a substantive stucture standing over and above the individual, the Volk community forms a spiritual unity whose historical evolution involves the conscious integration of the individual and the social in the progresive expression of a unique national, cultural consciousness embodied in the linguistic products of the nation.
What are the specific features of this conception of cultural community which Herder develops in opposition to the Enlightenment theory of cosmopolitanism and, in particular, what are the specific processes by which the cultural personality of the Volk community is historically actualized? Here Herder stress social education, understood in broad terms as the molding process of socialization and tradition. In the course of assimilating their language during everyday social activity, individuals incorporate their cultural heritage. They are brought into connection with the history, poetry, and religion of the nation and the social wisdom embodied in these cultural forms. The famliy unit assumes a vital role in this educational process. Acording to Herder, paternal love makes possible an education which is social and continuous, acting as a major instrument for the transmission of the values and prejudicesof succesive generations. The parent, herder argues, is the natural instructor of the child. "Each individual is son or daughter. . . . He or she receives from the earliest moments of life part of the cultural treasures of ancestral heritage. . . [which he or she] in turn passes on." Through parental instruction the individual is brought into communion with the "ways of feeling and thinking of his progenitors. . . . He repeats, with every newly acquired word, not only sounds but certain ways of looking at the world."
By virtue of this process of social education borne by family, teachers, and friends, there is established through the successive generations of the Vold community a "chain of unity and continuity in which each link . . . [receives and transmits] the cultural heritage of the Volk [in a process which entails] language and its continuous growth". The national language, as the medium of the transmission of the cultural spirit of the Volk, connects its members in a organic community embracing the ideas, wisdom, and values of past, present, and future generations. Moreover, this historical transmission of the cultural heritage of the Volk community involves a definite dialectical dimension in its operation. Herder notes that parents "never teach their children language without the concurrent inventive activity of the child." The process of cultural education is a complex one wherein each generation, in receiving the prejudices of the Volk language, subjects them to reappraisal and re-evalutation in accordance with its own historical needs and circumstances. "The generations renew themselves in a continuous flux . . . . In spite of the linear, prescriptive tendencies of tradition, each son continues to write in his own particular way." It is through this historical transformation of the Volk language that traditional conceptions and beliefs are continually synthesized with those of the new generations. "The opposites assist and promote one another . . . [and] by their reconciliation there emerges a new world." Thus the national language forms the living, psycological medium within which the national culture is perpetuated, transformed, and reiched over time. As such it constitutes the central agency in the historical extension of the creative powers of humans as conscious, self-constitutive members of the Volk.
There are a number of points arising from this highly original account of human cultural development which it is important to note here. The first of these is Herder's emphasis upon the natural, internally generated nature of this dynamic condition of cultural community. The historical transmission of the national culture is both genetic and organic in nature, "genetic by virtue of the manner in which the transmission takes place [that is, through paternal instruction] and organic by virtue of the [dialectical] manner in which that which is being transmitted is assimilated and applied." The primary agents of national development (notably the national languague and the powers of the synthesizing mind) represent for Herder naturally evolving forces developing within abd through the members of the Volk as opposed to what he considers the artificial, externally imposed economic and political forces operating on and uniting people from without. Indeed it is a basic tenet of Herder's thought that human communities, if they are to be effective and lasting in nature, must be predicated upon these natural, immediate cultural forces which link "minds through ideas, hearts through inclinations and impulses . . . and generations through examples, modes of living and education."
A second major aspecto of Herder's theory flowing from its naturalistic cultural conception of human community is his stress upon the essential plurality of human values and their relativity to specific nationa, historical communities. For Herder each distinct nation contains within itself ots own perfection independent of comparation with that of other cultures, a standard defined in accordance with its specific cultural traditions and values. Further, the image of what is morally right or wrong varies frpm cultura to culture, making all comparison between different cultures unprofitable. In his view:
"when the inner sense of happiness has altered, this or that attitude has changed; when the external circumstances . . . fashion and fortify this new sentiment, who can then compare the different forms of satisfaction perceived by different senses in different worlds. . . .Each nation has its own centre of happiness within itself, just as every sphere has its own centre gravity."
To engage in the critical judgment of past cultures in terms of the ideals and values of one's own time, as the Enlightenment historians tended to do, is, on this view, fundamentally problematic. According to Herder each historical culture represents a distinctive and unique manifestation of that which is specifically human. "From the shapeless rocks with which the Chinese ornaments his garden, to the . . . ideal beauty of Greece, the plan of a reflective human understanding is everywhere observable."
In accordance with this pluralistic, culture-relative conception of human values, Herder stresses the necessity for any adequate understanding of the diverse cultures of human history to grasp the distinctive assumptions and prejudices implicit in the cultural consciousness of any given national community. However, such knowledge is not easily acquired, as Herder was well aware. Historical understanding of this type required the cultivation of one's capacity for sympathetic identification with the culture under consideration. Individuals must
"enter into the spirit of a nation before . . . [they] can share even one of its thoughts or deeds. . . . [They] must penetrate deeply into this century, this reigion, this entire history and feel it inside . . . [themselves] - then only will . . . [they] be in a position to understand."
Only by entering into the life of a culture, its beliefs and prejudices expressed in its cultural products, Herder maintained, can its intrinsic value and historical significance be grasped.
Lacking this capacity for sympathetic identification with the cultural consciousness of civilizations other than their own, the philosophes are criticized for their fundamental insensitivity to these crucial elements of human cultural community. Instead they are seen to engage in a mechanized form of thinking which abstracts human development and community form its life blood: the sensuous world of human cultural diversity. For Herder the inevitable consequence of this simplistic historical perspective is the creation of an abstract cosmopolitanism, a "paper culture" predicated upon an idealized conception of eighteenth-century European cultural life. He notes how
"the general philosophical, philanthropic tone of our century wishes to extend our own ideal of virtue and happiness to each distant nation, to even the remotest age of history. . . . [It] has taken words for works, enlightenment for happiness, greater sophistication for virtue and, in this way, invented the fiction of the general amelioration of the world."
This condition, the philosophes believed, would ultimately embrace all of mankind with the progress of enlightenment.
From Herder's standpoint, however, the actualization of a general philosophy of this kind, with its "rational axioms of human behaviour, . . . commonplaces about what is right and good; views of all times and all peoples for all times and all peoples," could only have disastrous consequences. Such a cosmopolitan condition, he believed, could take no other form than subjection of the great diversity of national cultures to the limited cultural standards of European society. Herder is particulary sensitive to the way in which such abstract, rationalist principles as equality, liberty, and fraternity may be invoked to justify a condition of manifest domination of one culture over the many. "The garment of generalities which characterize our [enlightened] philosophy can conceal oppressions and infringements of the . . . freedom of men and countries, of citizens and peoples." A cosmopolitan world of the type proposed by the philosophes would, Herder believed, be a world where all spontaneous, creative drives of the different cultural communities would be stifled in favor of an externally imposed European cultural ideal and human life reduced to a dull, routine existence. Within this artificial condition where the internal cultural ties binding people in a dynamic creative unity are suppressed, the natural basis of conscious human creativity would cease to exit and all meaningful human development be excluded. For Herder, a cosmopolitan society would be no more than a patched up fragile structure wholly devoid of life whose component parts would be conected through mechanical contrivances instead of bonds of human sentiment.
Herder's own particularistic conception of a cultural community as we have presented it, with its emphasis upon the naturally generated character of the Volk as an organic condition of cultural beloging, represents his humanistic alternative to the "inhuman" implications perceived as implict in the abstract cosmopolitan perspective. In opposition to the philosophes' belief in the infinite perfectibility of human nature Herder asserts the naturally limited potential of human beings for meaningful associations and creative interaction.
"Neither our head nor our heart is formed for an infinitely increasing store of thougths and feelings. . . .That mind which embraces much within its sphere of activity as part of itself achieves happiness whilst one which over-extends its feelings is bound to dissipate them into mere words and reaps nothing by misery."
Only when people possess this feeling of oneness with the national group do they feel at ease and free to develop their creative powers. Once they lose this sense of communion with the Volk community, human beings become alienated and are no longer able to act in an unself-conscious creative manner. Hence, to attempt to extend the realms of human socialization beyond the organic, cultural unity of the Volk is to overstep the natural limits constraining the development of conscious affinity among people.
This conception of the natural human condition as one of conscious integration in the cultural life of the Volk, o nation, was to form an important influence upon the later development of the political ideology of nationalism through its incorporation in the theorical writings of such later German thinkers as Fitche, Jahn and Arndt. However, as it is outlined in Herder's theory of cultural community this notion of cultural nationality is an essentially tolerant one, free of the aggressive tendencies of later political versions. In effect Herder's theory of cultural nationality is, first and foremost, a theory of freedom of all national groups to express their cultural identities to the fullest extent. Against the Enlightenment preocupation with the prospective emergence of a unified, integrated world predicated upon a single set of universal laws, Herder look a world of infinite cultural diversity and his writings represent a celebration of cultural divesity as the source of all that is rich and progressive in human life.
Viewed from this perspective Herder's acount of the historical development of the Volk community forms part of a larger vision within his thought involving a process of spiritual evolution which embraces humankind as a whole. The essence of his larger dimension of Herder's work is captured in his notion of Humanität --- the common human essence manifest iin the cultural forms of each national community. Herder observes that, while human cultural existence may be modified in a thousand different ways, "within itself a unique variation on the theme of humanity and corresponding tendency to develop this variant to its fullest extent. Thus, despite the vast panorama of cultural change and diversity in human history, Herder contends that the divine mind has everywere combined the greatest possible multiplicity with unity. Humanität has been dispersed all over the earth.
"Since one form of mankind and one region could no encompass it, it has been distributed in a thousand forms, changing shape like an eternal Proteus throughout the continents and centuries. And even it it does no strive towards the greater hapiness of the individual. . . nonetheless a plan of progresive endeavour becomes apparent."
The progresive unfolding of this common human essence would appear to involve a seemingly unending process as, with each new national community, there emerge new and unique expressions of Humanität. Ultimately, then, within Herder's relativistic cultural perspective the historical elaboration of the diverse cultural forms constitutes and endless drama, "God's epic throught all the centuries . . . a fable with a thousand variations full of meaning."
III
The preceding analisis brings out clearly the nature of Herder's arguments against the universalistic claims and assumptions of the Enlightement conception of history, rooted as they are in a profound belief in the intrinsic value of human cultural diversity. I want now to indicate more explicitly the important areas of commonality between the theory of cultural community presented above and the relativistic conception of human cultural development formulated by Lyotard.
What both Herder and Lyotard are attacking in ther writtings, albeit at very different stages of its historical development, is the paradigm of cultural knowledge arising from the philosophy of the Enlightenment. Moreover, despite the important differences in their historical backgrounds, the basic character and aims of their critiques of the Enlightenment paradigm of knowledge are remarkably similar. At the core of both critiques is a rejection of the pretensions to objectivity of this paradigm and, consequent upon this, its claim to constitute a higher form of knowledge than those cultural forms of knowledge differing from it by virtue of its capacity for rational legitimation. Proceeding from a view of the inherently relative, pluralistic nature of human cultural knowledge as an arbitrary linguistic construct, both Herder and Lyotard reject such claims to objectivity as based upon an artificial reification of a particular, limited cultural form to the status of universality.
In Herder's theory, this claim to epistemological superiority advanced by the Enlightenment philosophers is seen to be based on their erroneous belief in the existence of a set of eternal, abstract rational principles inherent in human nature, existing independently of the contingent, formative processes of history. As conceived by the critical reason of the philosophes, these rational principles were thought to transcend the superstitions and myths of earlier ages, forming the measure against which earlier, unenlightened cultures were judged and ultimately found wanting. In elaborating his historical, culture-relative conception of human development, Herder seeks to expose the contingent nature of the claims of this Enlightenment culture to universal validity and, in so doing, to reveal the true basis of this "universalistic" discourse in the reified categories of a limited European culture.
Similarly, in Lyotard's theory the claim of the modern scientific knowledge form to epistemological superiority is predicated upon the purported ability of the scientific language game to verify its knowledge claims by reference to objective principles of verification or proof. Moreover, it is their inability to stand up to the rigors of objective testing based on these scientific principles which determines the inadmissibility of the knowledge forms of traditional cultures to the body of knowledge accepted as legitimate and meaningful by the modern scientific culture. However, in a manner similar to Herder, Lyotard emphasizes the perilous nature of the claims of the modern scientific discourse to universal objectivity. As only one of many knowledge forms historically generated within the arbitrary language games of human cultures the modern scientific knowledge form is ultimately unable to validate its claims to objectivity in its own terms. Rather, its claims to epistemological superiory are seen to rely upon an appeal to a more fundamental, legitimating discourse of the same narrative form which its own denotative paradigm specifically excludes. This legitimating discourse turns out to be the meta-narrative of the historical emancipation of the rational human subject-- the same universalistic discourse of the Enlightenment which is the focus of Herder's critique.
For both Herder and Lyotard then, the success of the claims of the Enlightenment knowledge form to objective legitimation is made possible only through its reification, by its abstraction from the reality of its origins in those constitutive processes of linguistic cultural practice which represent the common source of all forms of knowledge. The hegemonic status of this modern cultural discourse is sustainable only insofar as it suppresses its own contingent, culture-relative nature -- an act of denial which inevitably entails the repression of those other, historically diverse cultural forms which present to it the true face of its own limited arbitrary nature. It is only with the demise of this modern rationalist cultural form, they believe, that the opressive implications of the demand for the objective validation of knowledge threatening the perpetuation of diverse cultural perspectives will be overcome.
While their critiques of the Enlightenment paradigm of knowledge thus exhibit remarkable similarities, it is also important to note the significant differences in the perspectives of Herder an Lyotard -- differences which emerge most clearly in theier respective views concerning the process of the breakdown of this hegemonic cultural discourse and the nature of the relativistic world deriving drom this disintegrative process. In outlining these points of divergence in their thought, some consideration needs to be given to the very different cultural milieux within which the basic conceptions of language and culture embraced by these two thinkers are formed. For it is the manner in which these contemporary influences shape their understanding of language and culture as the central medium of creative human development which acounts, in large part, fot the differences alluded to here.
In Herder's case the critique which he directs against the cultural knowledge form of the Enlightenment is properly situated as part of a larger current of German intellectual thought of the time, centering around the radical ideas of the Sturm und Drang. This movement of literary and artistic criticism, which included among its number figures like the young Goethe and Schiller, was to prove the source of some of the central ideas associated with the German Romantic movement. But, as Taylor has observed, its most distinctive characteristic eas the overriding aspiration of the Sturmer und Dranger to recapture the fundamental unity of human experience rent asunder by the dichotomizing reason of the Enlightenment. In opposition to the latter's "artificial" bifurcation of human experience into the antithetical categories of thought and feelings, reason and emotions, and humanity and nature, they aspired to an ideal conception of life as the harmonious unity of humans with themselves (their spiritual nature) and their larger natural and social world. The attainment of this unity with one's world was of foremost importance for the Sturmer insofar as it constituted the indispensable condition for human spiritual self expression --- the essential requirement for the realization of humans' authentic being. Moreover, it was language and the cultural creations generated by human linguistic activity which were identified as the essential medium whereby this creative, expresive unity achieved its actualization. In the natural creations of human language, the Sturmer believed, one could discern the aesthetic expression of the harmonious community of people with the greater spiritual whole which formed their world.
Through their personal literary creatuibs the different members of the Sturm und Drang sought to articulate their profound sense of the contemporary fragmentation of this creative, spiritual unity of human existence consequent upon the impact of the culture of the Enlightenment upon the existing social order. This pessimistic assessment of the character of contemporary cultural life also encouraged a more general tendency among many of the Sturmer to identify with the traditional life forms of the lower orders of German society as the embodiment of their ideal. The social world of the German peasants, farmers, and crafts-people, their customs and cultural traditions deriving from a simple life of interaction with nature largely untouched by the "artificiality" affecting the higher social orders of German society, seemed to epitomize, for many of thr Sturmer, that harmonious, spiritually fulfilling existence to which they themselves aspired. Accordingly, in their writtings, we find the first expression of the idealized conception of the common people o Volk and the celebration of German folklore and language which were to become dominant themes of the later German Romantic movement.
These general themes of the Sturm und Drang received powerful expression in Herder's thought. We have seen how he constructs a distinctive philosophy of history which identifies the natural organic unity of the individual and the larger cultural community as the essential condition for the realization of those creative, spiritual powers distinguishing humans as conscious linguistic beings. Moreover, for Herder, the perpetuation of this process of creative cultural development presupposes the preservation of that immediate, spontaneous unity of human beings with the Volk and its traditional cultural forms facilitated by the cohering, integrative power of the naturally evolving national language. Insofar as it threatens to fragment this natural, harmonious unity the artificial Enlightenment knowledge form can have no place within this historical proccess of cultural development. By eroding the organically evolved customs and traditions underpinning the historical process of cultural development, this divisive knowledge form would effectively destroy the foundations upon which the continued expression of the diverse cultural life forms of the species is dependent. Accordingly, Herder is uncompromising in his total rejection of the "unnatural" cultural paradigm of the Enlightenment in favor of the preservation of a prerationalistic world in which the multiplicity of traditionally evolved cultures receives full expression.
Writing at a much later stage in the development of the Enlightenment knowledge form and responding to very different cultural influences, Lyotard's vision of a evolving, relativistic, postmodern condition of cultural diversity contrasts markedly with Herder's perspective. In his writtings we find no notion of a possible return a premodern, nonscientific order embracing the traditional cultures of narrative knowledge. In fact, Lyotard's is a more dialectical approach, one shaped by his sensitivity to the impact of the information revolution upon contemporary Western society. It is his assessment of the latter's implications for the nature of life within modern society -- an assessment strongly colored by the Nietzschean influences pervading his thought -- which is the major factor shaping his conception of this emerging postmodern world.
[History and Theory, Vol. 27, No. 2 (May, 1988) , pp. 146-168]
Était-ce comme une naissance, mobilisant l'affectivité des géniteurs après une longue et difficile gestation? La parole de Dominique Stich vibrait d'émotion quand il présentait, le 24 mars à la bibliothèque de Cervens (Chablais), L'afére Pecârd, fruit de trois ans d'efforts. Émotion de voir revivre sur le papier une langue longtemps oubliée, négligée, niée: le francoprovençal. Émotion encore plus forte quand Stich évoquait la vie d'Hergé et les nombreux échos de cette vie tourmentée dans les aventures de Tintin et des autres personnages de la saga.
C'est en 2004 que Dominique Stich et Alain Favre formèrent le projet d'adapter dans la langue régionale l'album L'affaire Tournesol, dont la moitié de l'action se déroule sur les bords du Léman. Cette entreprise a été fortement soutenue par l'association culturelle arpitane (http://aca.arpitania.eu) présidée par Alban Lavy.
Stich et Favre, avec l'aide de plusieurs spécialistes des dialectes francoprovençaux, ont eu à résoudre plusieurs problèmes. Le premier était le titre, car L'afére Soleil n'était guère satisfaisant. Dominique Stich savait que le personnage de Tryphon Tournesol était inspiré de la figure d'un vrai savant vaudois, le professeur Auguste Piccard, père de Jacques Piccard inventeur du bathyscaphe, et grand-père de l'actuel collectionneur d'exploits circumplanétaires. Tournesol fut donc rebaptisé Pecârd.
Il fallait aussi définir la langue de traduction, dont les différents dialectes sont nombreux et variés. Pour donner une idée de cette diversité, un vocabulaire distinct a été attribué à chaque personnage: Tintin parle savoyard, Haddock et les gens de Moulinsart parlent lyonnais, Pecârd et les personnages secondaires du nord du Léman parlent vaudois, l'automobiliste virtuose (milanais dans la version originale) parle valdôtain. Quant aux Syldaves et aux Bordures, ils s'expriment dans un francoprovençal standardisé, émaillé de quelques barbarismes imputables à leur mauvais niveau linguistique...
L'orthographe adoptée est évidemment l'ORB (Orthographe de Référence B) inventée par Dominique Stich lui-même. Son auteur l'a une nouvelle fois justifiée dans son exposé de Cervens. Il s'agit d'une orthographe "qui note plus de choses que ce qu'on entend", comme dans la plupart des langues. Elle permet à chaque patoisant, moyennant un petit effort d'apprentissage, de lire tout en prononçant à la manière de son village. Elle permet aussi aux non-patoisants de s'initier à la langue régionale.
Cette orthographe "supradialectale" (qui se veut unique par rapport aux différents dialectes) ne prétend pas imposer une langue artificielle commune: c'est seulement une notation qui convient à tous les "patois". Dominique Stich accepte d'ailleurs tout à fait cette appellation de "patois", quand elle est utilisée par les patoisants eux-mêmes. C'est un mot intime et affectueux. Le mot devient pourtant gênant quand il est utilisé de l'extérieur pour dévaloriser ou même insulter le francoprovençal, qui selon certains ne serait même pas une langue. Ce terme scientifique de francoprovençal n'est pas satisfaisant non plus, car il véhicule une confusion toujours possible avec le français et le provençal. C'est pourquoi Dominique Stich et ses amis encouragent la diffusion du mot "arpitan", inventé au Val d'Aoste dans les années 1970: il signifie "langue de ceux qui vivent sur l'Alpe, sur la montagne". Faisant référence au grand linguiste français André Martinet, qui produisit sa fameuse thèse sur le "patois d'Hauteville" (dans le Val Gelon), Dominique Stich affirmait fortement: "tous les êtres humains parlent une langue". Il n'y a pas des surhommes parlant une langue et des sous-hommes parlant un patois...
Pour Dominique Stich, les orthographes phonétiques, comme la graphie de Conflans, sont très utiles pour l'apprentissage des débutants, car elles notent exactement ce qui est prononcé et entendu. Mais dès qu'un dialecte est suffisamment maîtrisé (dès qu'on est à l'aise avec la grammaire et un vocabulaire de 1000 à 2000 mots), il est profitable de passer à l'ORB supradialectale, afin de prendre connaissance de textes issus d'autres dialectes.
Quand on est tout près, de village à village, on est extrêmement attentif aux différences (de mots, de tournures, de prononciation). Quand on est très loin (entre un Valdôtain et un vaudois par exemple) on est plus attentif aux ressemblances, qui permettent de se comprendre après un temps d'acclimatation.
Toutes ces réflexions de linguistes pourraient nous éloigner de L'Afére Pecârd. Rassurez-vous, il n'y a rien de plus simple que d'ouvrir l'album et de se laisser guider par cette histoire, que nous avons tous lue au moins une fois dans notre enfance, et de la voir reprendre vie avec de nouveaux mots, qui sont ceux du pays savoisien. Et nous vous laissons découvrir l'adaptation arpitane des célèbres jurons du capitaine Haddock...
Bonne lecture!
Pour acheter l'album L'afére Pecârd (au prix de 11,50€):
- sur le site de l'ACA: http://tintin.arpitania.eu/
- au secrétariat du Savoisien ou sur le site du journal.