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mardi, 24 mars 2015

Exdirector de la CIA: "Se ha producido la mayor ruptura entre Alemania y EE.UU. desde la II Guerra Mundial"

Exdirector de la CIA: "Se ha producido la mayor ruptura entre Alemania y EE.UU. desde la II Guerra Mundial"

 

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Figuras como el exdirector de la CIA Michael Hayden no ocultan su malestar e intentan que Berlín rectifique su posición sobre el conflicto ucraniano porque los alemanes están actuando como adultos y no como siervos subordinados a la alianza de los 'cinco ojos' (EE.UU., Reino Unido, Canadá, Australia y Nueva Zelanda), sostiene el exoficial de la CIA Ray McGovern.

"La ruptura más significativa desde la Segunda Guerra Mundial entre Alemania y EE.UU. acaba de ocurrir", ha declarado el exoficial de la CIA Ray McGovern a RT. "Por primera vez en 70 años, los alemanes están saliendo de la adolescencia para entrar a la edad adulta; están dispuestos a hacer frente a EE.UU. y decirles 'mira, nuestros intereses no son los mismos que los vuestros, no queremos una guerra en Europa Central y vamos a evitarlo'", ha afirmado McGovern.

Asimismo, el exoficial ha revelado que el exdirector de la CIA está "muy instatisfecho estos días, especialmente con la actuación de la canciller alemana Angela Merkel porque ya no está actuando obedientemente al considerar en primer lugar los intereses de Alemania e impedir que empeore la situación en Ucrania".

"Hayden trata de decirle a Merkel y a todos los demás que están fuera de la alianza de los 'cinco ojos', que son ciudadanos secundarios y seguirán siéndolo mientras no obedezcan igual que lo hacen los otros cuatro (Reino Unido, Canadá, Australia y Nueva Zelanda)", ha advertido McGovern.

Un livre collectif: «Maurice Bardèche l’insoumis»

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POUR CONNAÎTRE MAURICE BARDÈCHE

Un livre collectif: «Maurice Bardèche l’insoumis»

Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr
 
bardeche-l-insoumis.jpgPolémiste, écrivain politique, critique littéraire, Maurice Bardèche (1907-1998) a été tout cela. Son image reste sulfureuse. Elle l’est même beaucoup plus que dans les années 1950, preuve que nous avons fait un grand pas vers le schématisme, l’intolérance et l’inculture. Philippe Junod, aidé de sa femme, a voulu mieux faire connaître celui qui fut le beau-frère et l’ami de Robert Brasillach mais qui avait, bien entendu, son tempérament, ses goûts et son histoire propres. Le pari de mieux connaître Bardèche est tenu dans le cadre des Cahiers des amis de Robert Brasillach

Officiellement apolitique jusqu’en 1945, ses activités hors enseignement n’allèrent guère au-delà, sous l’Occupation, d’essayer de sauver Jean Cavaillès. Plus handicapé qu’aidé par ses liens familiaux trop voyants, il passe de maître de conférence à la Sorbonne à professeur à l’Université de Lille où il n’avait aucune attache.
 
Ce qu’il ressort des études consacrées à Bardèche, est l’unité de sa vision des choses, du politique au littéraire. Cela ne veut évidemment pas dire que l’on soit obligé d’être « fasciste » pour, en même temps, lui reconnaître d’avoir beaucoup apporté à la connaissance de Balzac ou de Proust.  Mais il faut reconnaître que ce qu’il appelle « fascisme » est en fait quelque chose qui va au-delà d’un épisode historique, aussi important qu’il ait été (et sachant qu’il fut définitivement clos en 1945). Au-delà : c’est-à-dire une critique de la domination de l’économie sur nos vies, et une critique de la domestication de l’homme par le monde moderne.

bardeche3.jpgBardèche était non pas un homme de concepts mais un homme de principes. Il  été pionnier en maints domaines dans une large mouvance intellectuelle : la critique de la « conscience universelle », c’est-à-dire l’appareil idéologique du nouvel ordre mondial américain, le refus de l’uniformisation planétaire par le règne des marchands, le souci de la liberté des peuples et de la continuité de ceux-ci qui doivent rester fidèles à leurs instincts (thèse assez rousseauiste), l’appel à l’indépendance de l’Europe. Pour des raisons parfaitement évidentes, il était conscient de ne pouvoir être à la bonne distance pour juger de l’action du général de Gaulle. Aussi demandait-il des avis autour de lui. Il faisait partie de ceux qui, à tort ou à raison (je m’interroge moi-même), ne prenait pas au sérieux la troisième voie gaullienne.
 
De la création du modeste Mouvement Social Européen, qui n’était certes pas un mouvement de masse, à novembre 1982, date de la parution du dernier numéro de sa revue Défense de l’Occident (elle accueillit quelques uns de mes premiers articles), fondée trente ans plus tôt, Bardèche a été le principal « doctrinaire » (mais on hésite à employer ce terme un peu trop sec et désincarné)  mais plus encore le principal écrivain du nationalisme européen.  Il a permis à beaucoup de ceux qui l’ont lu d’aller au-delà, ou ailleurs, preuve que c’était avant tout un homme libre, un rebelle non aligné. 

Les témoignages regroupés dans le cahier des ARB, souvent chaleureux, mais aussi bien sûr parfois critiques, aident à mieux connaître celui que l’on veut réduire à des caricatures, tant notre époque aime les idées simples, et fausses de préférence. Ce sont les idées les plus confortables, et notre époque aime son petit confort. Un excellent libraire, bibliophile de province, juif, et parfaitement (sic) de gauche me disait, à propos de la biographie de Balzac par Bardèche (Julliard, 1980) : « Il faut reconnaître que c’est quand même la meilleure des études parue sur Balzac ». 

Cahiers des amis de Robert Brasillach, 51/52,« Maurice Bardèche l’insoumis », courriel : brasillach@europe.ch

L’héritage calamiteux de la guerre d’Irak

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Entretien avec la géopolitologue et diplomate autrichienne Dr. Karin Kneissl :

L’héritage calamiteux de la guerre d’Irak

Sur la lutte contre l’EIIL, sur les questions énergétiques, sur le rôle des Etats-Unis, sur le clivage chiites/sunnites dans la région

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

BT : Les Etats-Unis et la Turquie veulent soutenir les rebelles dits « modérés » de Syrie dans le combat qu’ils entendent mener contre l’EIIL. Est-ce à vos yeux la bonne stratégie à suivre ?

KK : Aucunement. Pendant les quatre années que dure déjà cette guerre, nous avons maintes fois vu que les armes, destinées à l’Armée Syrienne Libre (ASL) se retrouvaient plus tard entre les mains du groupe Al-Nousra. Celui-ci est un rival de l’EIIL, mais on peut le classer dans la même catégorie idéologique. Or, justement, en ce qui concerne la Turquie, nous avons beaucoup d’indices tendant à prouver que la Turquie, si elle n’agit pas directement, ferme souvent les yeux quand du matériel de guerre quitte son territoire pour être livré dans les régions septentrionales de la Syrie à des groupes islamistes. La Turquie joue ici avec des cartes truquées, si bien que la coopération entre Ankara et Washington apparait comme hautement contestable : comment faut-il armer les opposants syriens ? Quels matériels faut-il leur livrer ?

BT : Quels buts recherche la Turquie quand elle pratique une politique très ambigüe à l’endroit de l’EIIL ?

KK : Dès le départ, c’est-à-dire dès le printemps de l’année 2011, la Turquie poursuit l’objectif d’affaiblir et de renverser le régime alaouite d’Assad. Erdogan, qui était à l’époque premier ministre et non pas encore président, imaginait qu’il pouvait exercer une influence sur Assad. Cela s’est avéré une illusion : Erdogan a alors changé de stratégie, il s’est mis à soutenir les forces sunnites et à poursuivre des intérêts proprement turcs dans le conflit syrien. Erdogan s’est lourdement trompé, bon nombre de ses projets ne se sont pas réalisés ; aujourd’hui, il est coincé : les Pechmergas kurdes et le PKK se sont engouffrés dans la brèche et ont pris une position déterminante dans le vide de pouvoir qui s’est instauré entre la Turquie et la Syrie.

BT : La Turquie ne court-elle pas le risque que ces forces, qui reçoivent du soutien aujourd’hui, se retournent contre elle dans le futur ?

 KK : C’est myopie politique de croire qu'il faille à tout prix soutenir l’ennemi de mes ennemis, comme le préconise une stratégie militaire de l’Inde antique, car cet ennemi de mon ennemi pourra un jour se retourner contre la main qui l’a nourri autrefois.  Je pense que les milieux dirigeants et gouvernementaux turcs sont considérablement gênés aujourd’hui à cause du nouveau problème kurde, mais si, parmi les Kurdes, nous trouvons un vaste faisceau d’idéologies différentes, permettant éventuellement une marge de manœuvre. Les Pechmergas ne peuvent pas être classés dans la même catégorie que le PKK et poursuivent d’ailleurs d’autres objectifs politiques.

Syria_Obama-400x259.jpgBT : Pourquoi, à votre avis, les Etats-Unis sont-ils aussi obnubilés par l’idée de renverser Assad ?

KK : Sur le plan diplomatique, ce fut, de leur part, une décision inintelligente. Je me souviens encore qu’Hillary Clinton, alors ministre des affaires étrangères, avait exigé de son homologue russe Lavrov, de laisser tomber Assad. Lavrov avait réagi en affirmant que « ce n’était pas là la manière par laquelle fonctionnait la diplomatie russe qui, elle, respectait les traités conclus ». Il s’agissait surtout, à l’époque, de traités réglant des livraisons militaires. Les Etats-Unis défendaient un autre point de vue : ils estimaient qu’eux avaient laissé tomber leurs principaux alliés, dont Hosni Moubarak en Egypte, et qu’ils avaient ainsi permis les printemps arabes de 2011 auxquels ils avaient donné une impulsion décisive. En contrepartie, ils attendaient donc des Russes un geste similaire. Mais ceux-ci se seraient alors placés dans une position intenable.

Lorsqu’un attentat de grande envergure a eu lieu le 18 juillet 2012 contre le quartier général des forces de sécurité syriennes, plusieurs parents d’Assad ont trouvé la mort et les Etats-Unis ont cru que, pour le régime syrien, c’était le commencement de la fin. Les choses ne se sont pas passées ainsi : l’armée ne s’est pas disloquée, Bechar el-Assad n’a pas jeté le gant. Dans les hautes sphères du pouvoir syrien et dans les services secrets, la plupart des décideurs ont pris le parti de coopérer avec Assad. Le point de vue russe et aussi, partiellement, celui de l’Iran, s’est imposé. Les Américains ont donc dû se montrer un peu plus pragmatiques, d’autant plus qu’ils s’étaient déjà passablement embrouillés dans les affaires syriennes, notamment en invoquant des « lignes rouges » à propos de l’usage d’armes chimiques ou en exigeant au minimum le départ d’Assad.

BT : Peut-on avancer l’hypothèse que les Américains veulent toujours réaliser le vœu de Georges W. Bush, c’est-à-dire d’imposer un « ordre nouveau » au Proche Orient ?

KK : Quand on évoquait le « Greater Middle East », l’ancien ministre américain des affaires étrangères, Colin Powell, disait textuellement, en 2002 : « We have to reshape the map » (« Nous devons redessiner la carte »). Or les Français et les Britanniques l’avaient déjà fait immédiatement après la première guerre mondiale, entraînant des catastrophes pour toutes les populations de la région. Pourtant le monde était moins compliqué, il y a cent ans, que maintenant. Aujourd’hui, redessiner la carte de manière aussi systématique serait tout bonnement impossible.

BT : Alors on peut dire que les Etats-Unis font face à un dilemme…

KK : Oui, ils sont pris dans un véritable dilemme, parce qu’ils cherchent depuis longtemps à se désengager et à quitter la région. Jusqu’il y a deux ans, on disait à Washington : « ils ne nous aiment pas et nous n’avons pas besoin d’eux ». Dire que les autochtones du Proche et du Moyen Orient n’aimaient pas les Américain était un simple constat suite à l’occupation de l’Irak ; dire que l’Amérique n’avait pas besoin de ces autochtones était une déduction dérivée de la politique énergétique nouvelle qui misait sur le « Fracking », soit l’exploitation du gaz de  schiste sur le territoire même des Etats-Unis. Or la donne a changé depuis lors : avec le prix très bas du pétrole, le « fracking » ne s’avère plus aussi rentable que ne le laissaient imaginer les calculs d’il y a deux ans. Par ailleurs,  les décideurs politiques américains ont pris conscience du fait que quoi qu’il arrive au Proche Orient, le résultat aura d’importantes conséquences stratégiques sur le long terme ; d’où les Etats-Unis ne peuvent pas se désengager. Ces décideurs américains savent désormais qu’ils récoltent les fruits de la guerre menée en Irak et que celle-ci a provoqué la radicalisation en cours aujourd’hui.

BT :  En Irak, c’est dans les régions peuplées de Kurdes que l’on trouve les plus grandes réserves de pétrole ; ensuite, devant les côtes de la Syrie, il y a des réserves de gaz assez considérables. Par ailleurs, on envisage également d’acheminer du gaz naturel par gazoducs du Qatar jusqu’au littoral méditerranéen de la Syrie ou de transporter du gaz liquide, au départ des ports syriens, vers l’Europe. Quelle est l’importance des questions énergétiques dans ce conflit ?

kurdish_oil_fields.gifKK : Elles ont une importance cruciale. Les énormes gisements de pétrole dans le Kurdistan irakien sont la principale pomme de discorde entre le gouvernement régional des Kurdes et le gouvernement de Bagdad. En novembre, ces deux gouvernements irakiens se sont enfin entendus pour une exploitation conjointe, ce qui s’explique partiellement par la menace que fait peser l’EIIL. Quant aux gisements de gaz du bassin oriental de la Méditerranée, ils ont fait éclore les conflits entre Israël, la Turquie, la Syrie et le Liban. Les Libanais comptent nettement sur la participation des Qataris pour exploiter ces gisements mais ils ont tardé à accorder des concessions et à nommer les champs d’exploitation. Ces problèmes sont actuellement discutés au Parlement libanais. Cette problématique du gaz naturel peut à terme constituer un casus belli dans le triangle Liban/Israël/Turquie, mais aussi générer des nouvelles coopérations. L’avenir nous le dira. Mais nous pouvons d’ores et déjà constater que l’Egypte se rapproche d’Israël dans la question du gaz naturel. L’Egypte pourrait mettre ses terminaux à disposition pour liquéfier le gaz israélien. Il y a quelques mois le ministre égyptien de l’énergie avait déclaré qu’il pouvait parfaitement envisager d’importer du gaz israélien.

BT : Dans les conflits qui secouent la Syrie et l’Irak, l’Arabie Saoudite et l’Iran jouent tous deux leur part. Quel rôle joue en réalité la rivalité entre Saoudiens et Iraniens donc entre Sunnites et Chiites ?

KK : Cette rivalité joue de fait un rôle essentiel. Dans les médias arabes, l’ennemi est stigmatisé et déclaré « infidèle ». Ce conflit remonte au VIIème siècle et a commencé immédiatement après la mort du Prophète Mohammed et a été réactivé il y a une trentaine d’années, surtout en Irak mais aussi, de manière analogue, en Syrie, où le gouvernement d’Assad dominé par les Alaouites se heurtent aux sunnites qui composent la majorité de la population. On retrouve ce clivage au Liban entre, d’une part, le Hizbollah, chiite, et, d’autre part, les fractions sunnites de la population. Nous avons affaire à des conflits par personnes interposées que l’on peut comparer, sans toutefois oublier le contexte proprement proche-oriental, à notre guerre de Trente Ans au 17ème siècle. Nous avons connu en Europe aussi des guerres de religion du même ordre, entre protestants et catholiques, derrière lesquelles se profilait un conflit opposant une noblesse devenue protestante au pouvoir de la Maison des Habsbourg.  Dans le monde musulman d’aujourd’hui, nous observons de nombreux conflits entre Chiites et Sunnites, en Irak, au Liban, en Syrie mais aussi plus loin, au Yémen par exemple, où une milice chiite contrôle la capitale Sanaa. Le choc entre les deux formes d’islam se repère également en Arabie Saoudite même. Dans ce pays, qui abrite les lieux saints de l’islam, quelque 10% de la population sont chiites. Ces derniers temps, ces chiites saoudiens ont subi une forte répression. Ils habitent des régions du nord-est du pays, à proximité de la frontière irakienne. Ils y forment la majorité de la population dans ces régions riches en gisements pétrolifères.

 

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BT : Comment les Saoudiens perçoivent-ils les négociations en cours sur le programme nucléaire iranien ?

KK : La rivalité qui oppose l’Iran à l’Arabie Saoudite, deux puissances qui se considèrent comme hégémoniques dans la région, explique aussi l’immense suspicion qui tenaille les Saoudiens quand ils s’aperçoivent qu’Iraniens et Américains négocient. Il n’y a pas que les Israéliens qui crient au loup : en effet, pour les Saoudiens, ces négociations laissent supposer un rapprochement entre Washington et Téhéran et une nouvelle politique de compromis. Bien sûr, beaucoup d’événements peuvent encore se produire d’ici la fin des négociations mais tous noteront toutefois que l’on travaille assidûment à leur dernière tranche (prévue pour le 31 mars, date où l’on espère une issue définitive, pas à pas, conduisant à la levée des sanctions ; note BT). Cette échéance imminente jette un vent de panique en Israël, qu’illustre fort bien le dernier voyage de Netanyahou, début mars à Washington. Pas seulement en Israël, aussi en Arabie Saoudite.

yemenççç.jpgBT : Le Yémen deviendra-t-il un nouvel « Etat failli », un de plus, qui sera un havre pour les terroristes islamistes ?

KK : Les nouvelles ne nous parlent que trop rarement du Yémen, alors qu’il est stratégiquement très important ; pourtant, ces dernières semaines, plusieurs ambassades ont fermé les unes après les autres : Américains, Britanniques, Français ont tous quitté le pays parce qu’il n’est plus sûr. Ce qui est dramatique, c’est que personne ne sait au juste ce qui se passe au Yémen, alors qu’il pourrait devenir une zone de repli supplémentaire pour des extrémistes de toutes sortes, ce qu’il était déjà pour Al-Qaeda ; dans l’avenir, il pourrait abriter des formes encore plus extrêmes de terrorisme. Mais à ce risque-là, bien réel, s’ajoute encore celui de voir la situation yéménite se répercuter sur l’ensemble de la péninsule arabique. Il ne faut pas négliger cette éventualité : les tribus du sud de l’Arabie sont sans doute les plus importantes de la péninsule et la famille des Saouds, qui a donné son nom à l’Arabie Saoudite, est toujours potentiellement la rivale d’autres tribus, en dépit du fait qu’elle exerce le pouvoir. Si les fidélités des tribus subissent une mutation et quoi qu’il arrive au Yémen, cela aura des répercutions sur l’Arabie Saoudite.

(entretien paru dans « zur Zeit », n°10/2015, Vienne ; http://www.zurzeit.at). 

The Well-Bred Zombies

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The Well-Bred Zombies

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Ex: http://www.lewrockwell.com

Art is individualism, and individualism is a disturbing
and disintegrating force. Therein lies its immense value
For what it seeks to disturb is monotony of type, slavery
of custom, tyranny of habit, and the reduction of man to
the level of a machine.
 

- Oscar Wilde

For untold centuries, mankind has experimented with plant and animal life in an effort to produce organisms that might prove beneficial not only for human survival, but just for living well.  Playing around with various grasses, our ancient ancestors produced grains that provided alternative forms of food. The grafting of tissues from one plant to another has helped to create and/or alter trees that produce varieties of fruits that would likely not have come into existence without such human midwifing.

Through trial and error, testing, and other creative processes, hybrid plant and animal forms have been generated to serve our diverse tastes. Cattle, chickens, sheep – along with cats and dogs – have been bred for numerous desired qualities. The quality of wool or mutton drive the breeding of sheep, as the breeding of dogs has for qualities that allow them to protect sheep from their natural predators. Variations in the shapes and colors of roses and tulips have served primarily aesthetic preferences while, in doing so, provided Holland with a robust economic base. That this interplay between humans and other life-forms has created symbiotic relationships beneficial to both, has been well-developed in Michael Pollan’s delightful book, The Botany of Desire.

It is when human beings seek to promote their purposes by forcibly transforming other humans, that mankind heads down the path to its own extinction. Such is the role played by institutions – abstract systems that insinuate themselves into our species, generating conflicts between and among various categories of people. Having learned how to manipulate other life forms to serve the interests of humans, institutions have substituted themselves for people as ends in themselves, thus making individuals subservient to the organizational collective.

Until recently, the established order has had to rely on formalized practices to condition minds into accepting their submissive role in the institutional hierarchy. The forced-feeding of geese and ducks in order to produce the elite’s luxury food, foie gras, has long been recapitulated in most schools and the mainstream media. But now taking a lesson from the history of the breeding of plants and animals, the state has undertaken the Human Genome Project, in order to identify and locate the myriad genes – be they beneficial or detrimental – that make up individual human beings.  

Eugenics has long been popular among men and women who see in such practices the means for forcibly improving the production of people whose skills and other attributes would be most serviceable to their collectivist dispositions. At least as early as Plato, the idea has persisted that the state should decide, on the basis of the opinions of government officials, who should and should not have children. The evils of the Third Reich went beyond Hitler’s atrocities against Jews, but embraced the notion that genetic research should be encouraged, and its results implemented by the state, to improve the quality of human society. In America, Margaret Sanger became the most vocal advocate of sterilization, giving the state the power to decide who was “fit” or “unfit” to reproduce children.

More recently, the Human Genome Project has undertaken the task of identifying the genetic makeup of the human species. While, on the surface, such research is sold to the public as a tool for helping to select blue-eyed versus brown-eyed children; or – as an end that would serve the interests of Big-Pharma – discovering genetic dispositions for various diseases, its attraction for the institutional order is more akin to the cattle rancher’s preferences for modifying his product for the market. But it is the hidden agendas – and the unforeseen implications – of such applied research that should trouble us.

The institutional order has always benefitted from the presence of men and women whose range of thought and behavior can be restrained within boundaries that serve systemic interests. Might corporate-state interests find it useful to their purposes to discourage such traits as independence and resistance to authority in much the same way that modern schools war against students with “attention-deficit disorder”? Could “genetic engineering” become accepted as an alternative to such drugs as Ritalin?

There are other eugenicist-inspired attacks upon human characteristics that are inconvenient to some.  The U.S. Supreme Court, for instance, long ago upheld state laws for the forced sterilization of the “feeble-minded,” persons “unfit for continuing their kind”, a practice also followed by Nazi Germany. Those who might support government campaigns against genetic predispositions for cancer, might pause to consider that the Third Reich looked upon Jews as a “cancer” upon Germany, a fact documented in Robert Proctor’s book, The Nazi War on Cancer.

Genuine diversity, spontaneity, variation, and individual autonomy, upset the formal organization’s desire for uniformity and standardization. But, as historians have told us, it is the structuring and restraining of the systems of creativity and production – in the name of the stabilization and equilibrium conditions desired by institutional interests – that contributes most to the collapse of civilizations. Life and growth are characterized by change, not by enforcing uniform and standardized practices upon the living. When students of evolution tell us to “cherish your mutations,” they are reminding us of how the creative process depends more upon inconstancy than regularity. If, in 1900, Congress had enacted legislation to standardize the nature and design of systems used for human transportation, such regulations may have served the short-term interests of carriage manufacturers who might have been looked upon as “too big to fail.” This action, however,  would likely have hindered the development of the automobile and airplane.

To bring the point back to the irregularities and unpredictabilities associated with the development of individual human beings, how might the advocates of eugenics responded to a fifteen-year old boy who clashed with school officials when he opposed such teaching styles as rote learning? Ought he to have been forcibly treated for “attention deficit disorder” or, worse, been sterilized as “unfit for continuing his kind?” And what of another boy who, in later reflection on his experiences with schools, commented that their efforts to impose their authority upon him “came close to really beating any curiosity out of me.” Would some form of genetic engineering have been appropriate to instill institutionalized discipline upon his descendants? Would your initial response as to these two individuals change if I were to inform you that the first boy was Albert Einstein, while the second was Steve Jobs?  Whether we are considering those who wish to remake individuals in order to benefit society, or to direct society itself, might we reflect on Leo Tolstoy’s admonition: “What an immense mass of evil must result . . . from allowing men to assume the right of anticipating what may happen.”

Institutions thrive on the conflicts they induce us to believe we have with one another. Such contrived squabbles generate fears among people who might otherwise have no reason to distrust their neighbors. They demand security, which turns out to consist of little more than preserving the conditions that are most conducive to the interests of the ruling institutions. Those who equate security with permanency would do well to remember that life thrives on adaptability and change; that the only genuine security is to be a changing person in a changing world.

The institutional order sees most human beings as little more than resources to be exploited on its behalf. If people can be trained – or bred – to perform tasks useful to organizational purposes while, at the same time, avoiding traits that might be disruptive of such ends, the appropriate techniques will be developed. The corporate-state establishment will need men and women who can think analytically, as long as they are dissuaded from thinking outside the circle of permitted inquiry. As we are witnessing with the current campaign against the Internet, the established order will insist upon being “gatekeepers” regarding what individuals may communicate to one another; of being the keepers of the questions humans may ask. Those who regard others as serviceable resources whose physical and mental energies are to be constrained on behalf of exalted structures, may recall the brutal methods used to prevent slaves from leaving the plantation, as well as the crime of teaching slaves to read.

That such an assessment is more than just exaggerated hyperbole is found in the U.S. Army’s slogan to “Be All You Can Be” to young men and women being asked to join military forces to kill and be killed in foreign lands. Having unquestioning obedience and loyalty to the authority of a system to which one has accepted a subservient role is essential to the health of the state. It is in this sense that the corporate-state requires, and feeds upon, what can best be referred to as “zombies.” This is the “Brave New World” envisioned by the institutionalists; to create a mass of animated – but otherwise lifeless – brain-dead humanoids to be mobilized for purposes that do not benefit the conscripts.

Until the eugenicists can provide the science and genetic engineering to fulfill the institutional longing for a permanent class of zombies, such efforts will continue to be made by the government schools and the mainstream media. Whatever successes they achieve can be seen in flags flying on homes; bumper-stickers on cars that read “my child is an honor student” at a given school, or “proud parent of a Marine”; or the election-day wearing of a sticker that reads “I voted.” Those who cling to the illusion that their servitude is designed to benefit humanity should recall The Twilight Zone episode in which the promise “to serve mankind” was finally interpreted as “a cook book.”

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J. Rochedy: pour un discours communautariste

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POUR UN DISCOURS COMMUNAUTARISTE
Julien Rochedy*
Ex: http://www.rochedy.fr

Pendant des années, je me suis convaincu que le meilleur message à porter était celui de l'assimilation. Plusieurs raisons m'y poussaient. D'abord, ce principe était abandonné par les autres, la gauche et la droite, lesquelles prirent le parti de l'intégration voire de « l'inclusion », c'est à dire autant de systèmes laissant aux personnes d'origine immigrée le privilège de conserver, sinon l'entièreté de leur culture, au moins la fierté de leurs origines et tout ce qui va avec. La nature ayant horreur du vide, il y avait là un principe on ne peut plus républicain à récupérer et à porter d'un point de vue politique. Ensuite, je pensais que ce principe correspondait particulièrement à, disons, l'âme française. La France étant une nation singulièrement culturelle, et les français n'ayant, par nature, presque aucune conscience ethnique (contrairement aux allemands, anglais et autres italiens), nous ne pouvions que demander aux habitants de France de respecter une culture majoritaire.

Ce message, me semblait-il, non seulement pouvait être entendu et apprécié par les français, mais il présentait de plus l'avantage – considérable – de ne pas prêter le flanc, ou très peu, aux accusations de racisme qui ont toujours plu sur le mouvement national. Je supposais aussi que l'arbre français était capable de supporter de nouvelles branches, et que, perdus pour perdus, le mieux qu'il nous restait à faire était de transformer un maximum de personnes d'origine immigrée en parfaits français « culturels », c'est à dire prenant en eux-mêmes, le plus qu'ils le pouvaient, une partie de notre héritage civilisationnel afin de le transmettre, eux-aussi. Ce discours de « l'assimilation », avec tous les avantages qu'il procurait, devint celui que choisit Marine Le Pen pour parler d'immigration. C'est toujours le sien aujourd'hui, et, en tant que l'un de ses portes-paroles pendant des années, je véhiculais avec lui dès qu'un micro ou un auditoire m'étaient offerts. 

Aujourd'hui, je dois le dire, je veux faire mon « coming-out » communautariste. Là encore, plusieurs raisons m'y poussent. 

D'abord, même si je tentais d'y penser le moins possible, je savais très bien qu'il est impossible d'assimiler dix à quinze millions de personnes. L'argument est banal mais il est valable : on peut assimiler des individus mais pas des peuples. A l'échelle de ces chiffres, nous avons à faire à des peuples, non plus à des individus ayant été transférés dans des familles d'accueil. Cela ne s'est jamais produit dans l'Histoire, et puisqu'elle est, pour nous, notre seule véritable école politique, nous ne voyons pas comment un tel exploit serait possible aujourd'hui, d'autant que les conditions, ne serait-ce que pour essayer, sont désormais les pires possibles. 


En effet, la puissance d'attraction de la culture et de la civilisation françaises a fortement diminué. Nous ne sommes hélas plus au 18ème ou 19ème siècle. Nous avons cédé face aux cultures anglo-saxonnes depuis déjà trop longtemps, et, tandis qu'un certain nombre de Français de souche n'ont déjà quasiment plus beaucoup d'attirance pour leur propre civilisation, on voudrait que des français de fraîche date devinssent des Jean Gabin et récitassent du Corneille ou du Racine ? Cela paraît hautement improbable. Et puisque de toute façon nous n'avons pas commencé, depuis trente ans, par l'assimilation, nous nous trouvons en face de gens déjà formés par leur propre culture. En somme, c'est déjà trop tard. Ajoutez à cela des cultures profondément différentes des cultures européennes, parce qu'africaines, musulmanes, etc, et vous vous retrouvez dans une situation impossible.  En définitive, désormais, l'assimilation relève du rêve ou de la gageure. Les communautés se forment déjà sur notre territoire, tout à fait naturellement. Un million de hussards noirs, sveltes et sévères, qui ressusciteraient, n'y pourraient rien. Et de toute façon, nous ne les avons pas. Le sort est donc jeté. Mais puisque nous parlons de « messages politiques », venons-en. Les plus malins du Front National ne croient pas plus à l'assimilation de quinze millions de personnes que moi, mais rétorquent habilement que ce discours reste le plus utile à tenir. Il rassure les français sur une vieille illusion de paix sociale garantie par une forte culture commune, et peut même agréger au mouvement des personnes d'origine immigrée qui aurait fait le choix personnel de s'assimiler parfaitement. Oui, ça peut marcher, et d'ailleurs, dans une certaine mesure, ça marche. Toutefois, je crois qu'il est possible que le Fn ait un coup d'avance en assumant une donnée qui sera la réalité incontestable de demain. En vérité, puisque le communautarisme tiendra lieu de système social dans la France – voire l'Occident tout entier – de demain, la question qu'il reste à trancher est celle de son application : sera-ce un communautarisme larvé et conflictuel ou au contraire ordonné ? 

Les intérêts politiques d'un tel discours seraient les suivants : 

Déjà, il serait plus proche des réalités et du possible. Alors certes, dans la « politique com », ce n'est plus vraiment l'essentiel, mais pour celui qui voudrait se préparer à exercer, effectivement, le pouvoir, intégrer à son logiciel la vérité et les éléments du possible n'est pas chose superfétatoire.Il réaliserait aussi l'équation assumée de ce qui est déjà, à savoir que le Front National est le parti des français, de ceux qui se ressentent et se respirent comme tel, et dont la plupart, qu'on le veuille ou non, ne sont pas d'origine immigrée. De plus, ce message serait loin de faire fuir les voix des personnes d'origine immigrée.

Je m'explique : j'ai été frappé de constater qu'un tel discours responsabilise et rassure les français musulmans ou simplement d'origines étrangères. Il ne leur somme pas de devenir de « parfaits français », ce qu'ils n'ont pas envie d'être, à de rares exceptions, mais leur permet de rester ce qu'ils sont, organisés, respectés, avec comme seules conditions d'honorer les lois du pays en n'étant pas à sa charge. En clair, il rehausserait le drapeau et l'Etat au dessus des communautés, lesquelles seraient, le plus possible, encouragées toutes à leur porter allégeance. Nous aurions là des français, tous rassurés dans leur manière de vivre, mais travaillant de concert pour leur bien propre. Alors certes, on va me dire que ce modèle est celui des Etats-Unis. Oui, c'est vrai. Là-bas, dans l'archétype, les communautés existent et vivent plus ou moins comme elles l'entendent, du moment qu'elles respectent les lois de l'Etat et soient capables de le servir dans une conscience rehaussée de servir quelque chose qui les dépasse et les garantit dans leurs modes de vie.

Ce n'est pas l'idéal, bien entendu. Mais nous n'avons plus quinze ans : l'idéal est derrière nous. Nous devons faire au mieux avec les conditions sociales qui sont les nôtres, et tant pis si celles-ci ressemblent désormais aux sociétés multiculturelles anglo-saxonnes. Ce n'est pas de notre faute si c'est ainsi. S'il n'en avait tenu qu'à nous, il n'y aurait pas eu d'immigration et tous ces problèmes ne se seraient jamais posés. De toute façon, quelle est l'alternative ? Entendu que quinze millions de personnes, sans doute vingt demain, ne deviendront jamais, tous, des auvergnats et des bretons classiques, il va bien falloir organiser un peu tout cela. Ne serait-ce que – parce que nous y tenons – pour conserver le type classique de l'auvergnat et du breton. Restes des solutions de guerre civile, de remigration massive ou de génocides, mais personne, en l'état, en raison et en morale, ne peut proposer de telles solutions. Dès lors, organiser en vue de la France des communautés qui de toute façon existent et existeront encore plus demain, semble la seule solution d'avenir à la fois pacifique et salutaire. Le reste n'est qu'illusions, anarchie et sang.

 PS : J'ajoute, pour ceux qui rêvent de "remigration", que celle ci ne pourrait être envisageable que dans un contexte de communautés clairement identifiées. Tous les exemples de mouvements de populations dans l'Histoire en témoignent.


*Source

Gerd-Klaus Kaltenbrunner’s Work and Thought

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Gerd-Klaus Kaltenbrunner’s Work and Thought
 
An Interview with Martin J. Grannenfeld

by The Editor

Ex: http://traditionalbritain.org

Gerd-Klaus Kaltenbrunner (1939-2011) was an Austrian Catholic Traditionalist philosopher who was influential among conservatives and traditionalists in the Germanophone world. He is particularly well-known for his extensive corpus of works dealing with conservative, traditionalist, and religious theories and portraits of numerous thinkers involved in these philosophies.

by Lucian Tudor

Introductory Note: Gerd-Klaus Kaltenbrunner (1939-2011) was an Austrian Catholic Traditionalist philosopher who was influential among conservatives and traditionalists in the Germanophone world. He is particularly well-known for his extensive corpus of works dealing with conservative, traditionalist, and religious theories and portraits of numerous thinkers involved in these philosophies. However, his works and thought are, unfortunately, not well- known in the Anglophone world. In order to help introduce Kaltenbrunner to the English- speaking world and to encourage further studies and translations, we have chosen to interview Martin Johannes Grannenfeld – a German Catholic Conservative and editor of the website Geistbraus – who is among those who have studied Kaltenbrunner’s works in depth and has been inspired by them.

Lucian Tudor: How did you first become acquainted with Gerd-Klaus Kaltenbrunner and his work?

Martin J. Grannenfeld: It happened by mere chance. Around 2003, I read about the mythological figure of Prester John, a mighty oriental Christian priest-king during the Middle Ages, who was prepared to help the crusaders with a great army. I was somewhat fascinated by this figure, thus I looked for literature about him – and in the Bavarian State Library in Munich I found a book named Johannes ist sein Name. Priesterkönig, Gralshüter, Traumgestalt by an author I didn't know then – Gerd-Klaus Kaltenbrunner. From the very first sentence I was thrilled. Unlike many other scholars, Kaltenbrunner didn't demystify the legend. Quite on the contrary, he revealed its metahistorical core, and outlined a fascinating, rich, and deeply symbolic cosmos of ways to see our world and the beyond. I understood immediately that I had found an author whose writings were different from everything I had read before, and who would certainly keep me occupied for quite a while.

Lucian Tudor: Kaltenbrunner has written extensive studies on Dionysius the Areopagite, Prester John, and Anne Catherine Emmerich. Can you tell us about these figures and what you found most significant about them in Kaltenbrunner’s books on them?

Martin J. Grannenfeld: Kaltenbrunner wrote two large books about Dionysius and Prester John. His work about Anne Catherine Emmerich is much shorter and less complex. He intended to write another extensive study about Melchizedek, the mysterious priest-king from the Old Testament, but there exist only drafts of this work.

His book about Prester John was written in 1989 and published in 1993. Its first sentence, “Prester John has never lived and is nonetheless one of the most influential figures of the Middle Ages,” can be regarded as a motto: the mystical, invisible world can be more real than the visible everyday life. Subsequently Kaltenbrunner drafted a complex picture of this metahistorical

“John” – comprising not only Prester John himself, but also his spiritual ancestors John the Evangelist, his disciple John the Presbyter, and the esoteric school of “Johannides” – which is not primarily meant as a historical fact, but rather as a “Johannide,” i.e. a mythologic-symbolic way of thinking. In the second half of his book, Kaltenbrunner linked Prester John with the other great myth of the High Middle Ages: the Holy Grail – and interpreted some of the Grail epics against the background of the Johannide philosophy.

The other book, Dionysius vom Areopag. Das Unergründliche, die Engel und das Eine, was published in 1996. It is even more voluminous, comprising more than 1000 pages. Like the book about John, it focuses on one figure – Dionysius the Areopagite – and draws a specific theology out of this encounter. Like John, the figure “Dionysius” is composed from several single persons by the same name: a) Dionysius the Areopagite from the Bible, b) the author of the famous writings, c) the bishop of Paris from the 3rd century, d) the Greek God Dionysos, to whom the name Dionysius is dedicated. Starting with multifarious reflections on the Greek and Christian spiritual background of these figures, Kaltenbrunner finally sketches – inspired by Dionysius’ negative theology – a great picture of a hierarchical world, which comprises everything from the ugliest scarab up to the nine spheres of angels, and above all, the inexpressible and incomprehensible God – the “One,” as Dionysius calls Him.

Lucian Tudor: From your reading, what are the most important principles of Kaltenbrunner’s religious philosophy?

Martin J. Grannenfeld: 1. The Invisible is real. 2. History is full of symbolic meaning. 3. Legends, myths and tradition are important keys to the Eternal. 4. The esoteric core of all religions converges.

How does Kaltenbrunner believe we should understand the Sacred and the mystical experience?

Martin J. Grannenfeld: Kaltenbrunner is strongly influenced by negative theology and Platonism. God only discloses Himself through the hierarchy – the great Jacob’s Ladder where the angels descend and ascend, and our knowledge of the Eternal with them. We can ascend the Ladder, but we can never reach God: the inner core of His essence is beyond our thinking and our language. Kaltenbrunner insists that Buddha, Lao-Tse, Shankara, and Meister Eckhart would have been able to communicate, because they were very far in their hierarchical way of understanding the divine mysteries.

Lucian Tudor: Kaltenbrunner appears to have been very knowledgeable about a variety of religious beliefs and sects; what led him, in particular, to Catholic religiosity?

Martin J. Grannenfeld: Kaltenbrunner, born 1939 in Vienna, was raised as a Catholic. However, after he grew up, his belief took a back seat, and his interest in politics, history and culture became more important. Catholic thinkers like Franz von Baader remained important for him, but it was only in the mid-nineties – after the publication of his Johannes and before his Dionysius – that he rediscovered his faith. Father Georg Alois Oblinger, a Catholic priest who accompanied Kaltenbrunner during his last years, told that one day, while strolling in his garden,

Kaltenbrunner suddenly understood that God really existed. He had always had sympathy for the Catholic Church (at least in its traditional form, since he didn’t like the modern liturgy and the Popes Paul VI and John Paul II) – but he had looked to it simply in a cultural way, not in the way of a believer. His Dionysius is a striking testimony of his newly discovered faith: For example (inspired by the Old Testament story of Balaam’s donkey), he asks in all naivety if some sudden, irritated movement of our domestic animals might be caused by sudden encounters with angels, invisible for humans...?

Lucian Tudor: We often encounter nowadays people who ask for "scientific proof" that God and the supernatural exist. How does Kaltenbrunner address this kind of mentality?

Martin J. Grannenfeld: Mostly he ignores it. His Dionysius, the only major book he wrote after he became a believer himself, is obviously addressed towards an empathic, traditionalist reader. Kaltenbrunner’s concern was not primarily apologetics, but the conveyance of his spiritual insights to like-minded persons.

Lucian Tudor: Kaltenbrunner discussed in his works a vast variety of philosophers with differing viewpoints, some of them not even Christian. How did he reconcile his Catholic beliefs with his interest in the works of “Pagan” intellectuals such as Ludwig Klages and Julius Evola?

Martin J. Grannenfeld: Kaltenbrunner had an exceptional knowledge of Occidental thinkers, writers, and artists – some famous, some less known, some virtually forgotten. He wrote several hundred essay-portraits about them, most of which have been collected in his six “Europe” volumes, consisting of two series: Europa. Seine geistigen Quellen in Portraits aus zwei Jahrtausenden (three volumes, 1981-85) and Vom Geist Europas (three volumes, 1987-92). Kaltenbrunner had always pled for an “inspired Christianity” (“geistdurchwehtes Christentum”) without any ideological blinders. This explains why even after his rediscovery of faith he continued to be interested in all the different thinkers he had known and portrayed before. However, Julius Evola and the “Traditionalist” school founded by Rene Guenon held an exceptional position in Kaltenbrunner’s philosophy. Their concept of Integral Tradition, the Sacred, kingship, and priesthood was very close to Kaltenbrunner’s own views. Leopold Ziegler, the Catholic exponent of the Traditionalist school, was especially influential to Kaltenbrunner. His book about Prester John can in fact be read as a transformation of Guenon’s and Evola’s philosophy into the spiritual cosmos of Christianity.

Lucian Tudor: What are essential principles of Kaltenbrunner’s theory of Conservatism?

Martin J. Grannenfeld: Kaltenbrunner pointed out that conservatism cannot be a synonym for intellectual idleness. Referring to a poem by Goethe on breathing in and breathing out, he described conservatism as a sophisticated balance between things that stay and things that change. He thought that the real conservative has to be un-conservative in some matters, open to new solutions in order to prevent destruction of human culture and society as a whole. For example, nowadays, with war and poverty being absent from Europe, the contemporary conservative has to develop new ways of struggle, battle, heroism, and asceticism.

Lucian Tudor: How does Kaltenbrunner understand Tradition, specifically, and how does he believe that traditional values can be revived in the modern world?

Martin J. Grannenfeld: The concept of “Tradition” became important for Kaltenbrunner in the 80’s. As mentioned before, he got more and more influenced by Integral Traditionalism as taught by Guenon and his followers. Parallel to the shift from “conservatism” to “traditionalism,” Kaltenbrunner’s concern in changing today's world declined. He focused more and more on the single, remote individual, who preserves Tradition during the “spiritual winter” – a human network scattered through space and time, but unified in spirit. During the last fifteen years of his life, he took the most radical consequence of this world-view, becoming a hermit, living on his own in the countryside, without a telephone, without even a door bell, just with his books and his large garden.

Lucian Tudor: Traditionalists are often associated with a "cyclical" view of history in which the world goes through lengthy stages, beginning with a Golden Age and ending in a Dark Age. This is opposed to the "linear" and "progressive" views of history, although there are arguably other perspectives. Considering his Traditionalist influences, could you tell us if Kaltenbrunner held the cyclical view of history or did he offer another view?

Martin J. Grannenfeld: Kaltenbrunner certainly never held the cyclical view in a strictly “pagan” or “Indian” sense that after a huge fire everything starts again. Nevertheless, Kaltenbrunner was a cultural pessimist – his favourite centuries lay a long time in the past: the Greek antiquity, the High Middle Ages, the Baroque Period or the days of Goethe. Unlike Guénon and Evola, however, he was not very interested in speculation about a prehistoric “Golden Age.” As a literary person, an era without written documents did not concern him too much – with the only exception of the first chapters of Genesis, especially about the Nephilim and Melchizedek, with whom he dealt in his Dionysius.

Lucian Tudor: What are the fundaments of Kaltenbrunner’s theory of culture?

Martin J. Grannenfeld: Kaltenbrunner never sketched an explicit theory of culture. Culture meant for him rather a never-ending dialogue with thinkers and poets from all times. He did not approach thinkers from a modern, patronizing, “enlightened” position, but as equals, at eye level, no matter how ancient and strange they may be. In the beginning of his Dionysius he even wrote a personal letter to his hero. Kaltenbrunner is certainly more attracted by non-mainstream authors, individuals, and often forgotten thinkers, but he also adored well-known and famous writers like Goethe, Novalis, and Angelus Silesius.

Lucian Tudor: What did Kaltenbrunner say about social ethics, the individual’s role, and holism?

Martin J. Grannenfeld: A common topos in Kaltenbrunner’s philosophy is, as abovementioned, the remote individual preserving knowledge for the society. Kaltenbrunner often mentioned that the world as a whole is threatened by nuclear, ecological, and spiritual destruction, and that the effort of an elite is required to prevent or at least attenuate the upcoming catastrophe. Hence his sympathy for ascetics, hermits, mystics, monks, thinkers and writers in general. Particularly, the ecological concern is quite special for Kaltenbrunner and distinguishes him from many fellow conservatives, who abandoned environmental issues after the political left took possession of this complex in the late 80s. In his last years, living in harmony with nature became more and more important for Kaltenbrunner – he grew ecological food in his own garden and did not even possess a car. But all this was not condensed into a theory (he did not longer write texts during his last 15 years), but mere practical exercise.

Lucian Tudor: What did Kaltenbrunner conclude about the problem of secret societies and conspiracy theories?

Martin J. Grannenfeld: Frankly speaking, Kaltenbrunner did not see secret societies as a “problem” at all, but as an important means for the conservation of ideas rejected by the mainstream. He wrote a short text on the matter in 1986, entitled “Geheimgesellschaften als exemplarische Eliten” (“Secret Societies as Exemplary Elites”), which was included into the second edition of his book Elite. Erziehung für den Ernstfall. In this sketch, he did not only describe Freemasonry, Rosicrucianism, the Illuminati, etc., but also secret societies which managed to grow large and usurp a whole state – like the Bolsheviks in Russia, or formerly the Jesuits in Paraguay. However, he pointed out that this can be a possible escape from the typical loyalty conflict between the secret society and the state which every member has to face; his true sympathies lie without any doubt with the small, hidden groups without any political power. Kaltenbrunner’s text about secret societies could be regarded as a link between his earlier “conservative” and his later “traditional” views: getting less and less interested in changing the world in respect to the political, and more and more concerned about its spiritual renewal.

Lucian Tudor: Can you please summarize Kaltenbrunner’s position on political forms (monarchy, republic, democracy, etc.)? What political form did he see as ideal and did he believe that political corruption could be minimized in a certain system?

Martin J. Grannenfeld: In his heart of hearts, Kaltenbrunner was an aristocrat. Although he was sceptical about a restoration of the traditional nobility, he felt the necessity of a skilled elite in government, culture, and warfare. He did not directly reject democracy, but warned of the mediocrity which often accompanies it. In his early works, no specific sympathy for republic or monarchy is visible – aristocratic republics like Venice are approved by him as well. In the 80s, however, culminating in his Johannes, he is more and more absorbed by the idea of a universal Christian monarchy, with a supra-national emperor exercising spiritual-metapolitical leadership over the occidental Christianity – like it used to be in the best times of the Middle Ages, e.g. under the rule of Frederick Barbarossa or Emperor Charles IV.

Lucian Tudor: We are aware that very little of Kaltenbrunner's work is available in English and he is not well-known in the Anglophone world. In your opinion, what is the best starting point from Kaltenbrunner's works? Also, what would you suggest is the best book to translate first out of works?

Martin J. Grannenfeld: I would suggest the same book which happened to be my first one:

Johannes ist sein Name – Kaltenbrunner’s great essay about Prester John. This is in my opinion his best written and most inspiring book, comprising everything that makes Kaltenbrunner so unique. It is shorter, more concise and also more optimistic than his later opus magnum Dionysius vom Areopag, and yet more intriguing and unconventional than his earlier political and cultural writings. I really hope that one day an English translation of this work (and of other works by Kaltenbrunner) will be available! This will be a big step to make this great thinker of our time better known.

Lucian Tudor: Thank you very much for the interview.

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Knut Hamsun : Pan

Knut Hamsun: Pan

Ex: http://www.legoutdeslettres.com

 
livre-hamsun.pngLu Pan, de Knut Hamsun. Livre assez extraordinaire, qui reflète la personnalité hors-norme de son auteur. J’ai rarement vu une telle liberté d'esprit, liberté qui touche parfois à la folie, comme dans La Faim, son roman le plus connu. Il m’est toujours un peu difficile de parler de cet écrivain, et je constate à quel point, malheureusement, il est plus aisé de dénigrer que de louer. C’est que les romans d’Hamsun (ceux que j’ai lus du moins) ne ressemblent à rien de connu. Les mécanismes psychologiques s’y montrent à nu, dans leur instantanéité, sans le moindre commentaire, sans le moindre filtre d'un rôle social à jouer. Mais loin de tomber dans le monologue profus et un peu indigeste à la Joyce ou à la Céline, Hamsun, qui appartient à la génération précédente, conserve la forme épurée, presque elliptique, du récit classique. On a donc à la fois le plaisir d'un style classique et la surprise d’une psychologie tout à fait atypique. Et ce qui est admirable, c’est que, contrairement à Dostoïevski qui fouillait les côtés louches de l’âme humaine, Hamsun, doté d’une grande et noble personnalité, se maintient toujours à cette hauteur pour observer le monde. Il voit parfaitement les ridicules des hommes, mais il ne s’attarde pas, son regard reste distant et détaché. Il n’est pas étonnant que Bukowski, après Gide et Henry Miller, le cite parmi ses romanciers préférés. Après l’avoir lu, on se sent plus libre, et on lui a de la gratitude d’éprouver un tel sentiment.

Renaud Camus nous lit un conte prémonitoire d’Andersen

Discours de Renaud Camus (écrivain et président du Parti de l’In-nocence) aux assises de la liberté d’expression à Rungis le 15 mars 2015

Renaud Camus nous lit un conte prémonitoire d’Andersen

L'art du vin grec

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L'ART DU VIN GREC: Quand il a conquis les Celtes

François Savatier*
Ex: http://metamag.fr
 
Les objets découverts dans l'extraordinaire tombe princière celte de Lavau nous renseignent sur la façon dont les Celtes ont commencé à boire du vin : à la grecque !

Qui eût cru cela encore possible ? La « tombe à char » celte fouillée par  Bastien Dubuis et son équipe de l’INRAP à Lavau, près de Troyes, s'avère d'une importance comparable à celle de la princesse de Vix ! Située à deux kilomètres de la Seine, la chambre mortuaire de 14 mètres carrés a déjà livré un char à deux roues, deux céramiques, un poignard et son fourreau ainsi que de très nombreuses traces de bois et de tissus. Toutefois, c’est l’extraordinaire service à boire qui lui confère son rang de découverte exceptionnelle et invite les archéologues à penser qu’elle date du début du Ve siècle avant notre ère.


La pièce maîtresse du dépôt funéraire est un chaudron en bronze de près d'un mètre de diamètre, ce qui rappelle la tombe de Vix, où se trouvait un énorme cratère en bronze. Le bord du chaudron est décoré par huit têtes de félins, tandis que ses quatre anses circulaires sont ornées de têtes d’Acheloos, l’esprit-dieu du fleuve grec Achéloos. Au centre du chaudron se trouve une ciste, c'est-à-dire un contenant à objets sacrés qui est l’un des éléments bien connus du culte de Dionysos, le dieu du vin et… de ses excès. La ciste de Lavau a la forme d'un seau cylindrique en bronze. Un vase de bronze – un contenant à liquide selon Bastien Dubuis – se trouve aujourd'hui dans cette ciste, mais la stratigraphie (l'ordre des strates archéologiques) indique qu'il se trouvait à l'origine dans, ou sur le chaudron. Finalement, une œnoché (œnochoe), c'est-à-dire une cruche utilisée dans le rite dionysiaque pour puiser le vin, se trouve au fond du chaudron, accompagnée d'une passoire en argent destinée filtrer le liquide.

 
L’intérêt intrinsèque du chaudron et des objets qu'il contient est dépassé par celui de la seule œnochoé. Une œnochoe, littéralement, une « puiseuse à vin », est une cruche à panse large, à une seule anse et à bec verseur trilobé. Généralement en céramique, les œnochoés peuvent aussi être en métal, et être décorées ou non. La décoration de celle de Lavau met en scène Dionysos couché sous une vigne (une grappe de raisin est visible, ainsi que ce qui semble être du lierre) et parlant à une femme. Pour Dominique Garcia, président de l'INRAP, cette femme pourrait être Ariane, une mortelle censée avoir épousé Dionysos. Pour Bastien Dubuis, en revanche, ce pourrait être Déméter, la déesse grecque de l'agriculture et des moissons, souvent représentée avec Dionysos sur les œnochoés. Les deux personnages sont représentés par des figures noires sur fond rouge, un type de céramique produit dans la région d’Athènes jusqu'à la moitié du Ve siècle avant notre ère.

Pour Dominique Garcia, il est vraisemblable que l’œnochoé de Lavau a été importé de Grèce en Italie, où un habile artisan a recouvert le bord verseur et le pied d’une couche d’or agrémentée de filigranes. Cet artisan se serait employé à «customiser» un objet de luxe fréquent, peut-être même produit en série, pour s'adapter aux goûts celtes. En faisant travailler cet artisan spécialisé, le marchand méditerranéen qui a vendu ou offert le service à boire de Lavau à un prince celte aura ainsi cherché à s'adapter aux goûts exotiques des Celtes, un peu comme les marques de luxe françaises adaptent aujourd'hui des produits bien français aux goûts orientaux ou asiatiques…

Pour Bastien Dubuis, cette hypothèse, qui correspond à ce que l'on sait de la circulation des biens de luxe entre les peuples antiques, est séduisante, mais les princes celtes, grands amateurs de joaillerie, ont aussi pu faire appel sur place un artisan étrusque ou ibère. Peut-être cet artisan a-t-il est-il aussi l'auteur du magnifique torque (collier en forme d'anneau) décoré de chevaux ailés et d'une sorte de filigrane retrouvé dans la tombe de la princesse de Vix ? La tombe de Vix et celle de Lavau sont en effet très proches dans le temps et l'espace, et les relations entre ces deux tombes devront être étudiées en détail.

Quoi qu’il en soit, au début du Ve siècle avant notre ère, c'est-à-dire de la fin du Hallsttatt ou premier Âge du fer (de 800 à 450 avant notre ère), un prince celte (Lavau) et une princesse celte (Vix) se sont fait enterrer avec un service à boire destiné à célébrer les rites grecs de l'orgie dionysiaque. Or selon les indices archéologiques, l'élite celte ne connaissait pas le vin avant sa rencontre avec les marchands méditerranéens. Le fait qu'elle semble avoir repris à son compte le rite dionysiaque suggère qu'elle était en voie d'acculturation en reprenant les usages grecs. À moins que les élites celtes aient possédé depuis longtemps leur propre version des célébrations orgiaques grecques, de sorte que sous l'impulsion de marchands héllénisés, la mode du luxe grec se serait imposée aux élites celtes à la fin du Hallstatt. Une seule chose est sûre, tranche Dominique Garcia, cet œnochoe ornementé d’or et de filigranes est unique au monde. Le kitsch du luxe, c'est sûr, est très ancien.

Pour en savoir plus :

Michael Dietler, L'art du vin chez les Gaulois, Dossier Pour la Science N°61, octobre-décembre 2008.
François Savatier, Le trésor du Keltenblock, actualité Pour la Science, en ligne le 4 avril 2012.
Stéphane Verger, La Dame de Vix : une défunte à personnalité multiple, dans J. Guilaine (dir.), Sépultures et sociétés. Du Néolithique à l’Histoire, Paris 2009, p. 285-309.

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lundi, 23 mars 2015

France, départementales: manipulation des sondages?

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DÉPARTEMENTALES : MANIPULATION DES SONDAGES CONTRE LE FN ?
 
Sarkozy va gagner le second tour, le FN remporter le premier

Raoul Fougax
Ex: http://metamag.fr

Le Front National est, dans les chiffres réels, le vainqueur du premier tour des départementales.Or, pendant toute la soirée électorale, les médias ont tenté de prouver le contraire.


Le Fn aurait été au-dessous de ses espérances et aurait perdu sa place de premier parti de France, un premier coup d’arrêt grâce à Manuel Valls ou à Nicolas Sarkozy, selon les commentateurs.
Comment une telle présentation, qui fait partie de la stratégie de barrage de l’idéologie médiatique, a-t-elle été rendue possible ? Tout simplement parce que le score du Fn à près de 26 % n’était pas celui prévu par les sondages entre 28 et 30 %. Depuis 15 jours, les politiques du système et leurs clones médiatiques ont joué sur ces chiffres pour faire peur aux électeurs. Cela n’a pas marché, mais cela  a permis d’agiter un leurre.


Il est probable que les sondeurs aient volontairement -ils sont aussi des organismes idéologiques- surestimer le Fn pour provoquer un effet déception. Cette hypothèse de manipulation est analysée de très près au Fn bien sûr mais pas seulement. Il y a des indices concordant dans ce sens. Ce sera sans doute un sujet dans les prochains jours. Il y a des questions à poser aux sondeurs sur leurs méthodes mais qui les posera ? Libération en tout cas note que les sondeurs ont été des alliés objectifs de l'Ump sans aller encore plus loin.


C’est le différentiel, connu à l’avance par le pouvoir, qui a permis à Manuel Valls de se lancer dans une campagne anti-Fn dont il espérait être le grand bénéficiaire. Les résultats du Ps au premier tour et le désastre annoncé au second font capoter cette stratégie, encore plus fragilisée par l'émergence d’une gauche à la gauche de la gauche. 


En ce qui concerne  le titre de premier parti de France, là encore la manipulation est évidente. On a tout regroupé pour  que le total de la Gauche soit presque au niveau du total de la Droite et que le Fn soit troisième.


Mais cela ne correspond à rien. Comment peut-on additionner les suffrages de ceux qui soutiennent la politique de Valls et de ceux qui veulent sa peau ? Quand à l'Ump, elle n’est premier parti de France qu’avec l’Udi et le Modem sans parler des divers droites dont certains candidats sont plus proches de Marine Le Pen que de Nicolas Sarkozy. Or, comme l'Udi et le Modem, sauf preuve du contraire, sont bien des partis, le Fn reste la premières formation de France, hors alliances électorales. C’est pourquoi la joie des médias audiovisuels a été de courte durée, car il a bien fallut ensuite parler des vrais chiffres qui confirment la poussée et l'implantation, du Fn. Le deuxième tour risque d’ailleurs, avec le ni-ni, de lui être plus favorable que prévu. 


On a désormais le chiffre définitif : il y aura 314 triangulaires au second tour et même une quadrangulaire en Haute-Vienne. Il y aura aussi 1536 duels.


Nicolas Sarkozy, lui, peut se frotter les mains. Au soir du second tour, il aura gagné et il aura donné à l'UMP une victoire électorale. Ce sera peut être le vrai départ d’un retour qui était pour le moment assez raté. Même si Alain Juppé explique que c’est sa stratégie d'ouverture au centre qui a finalement gagné – c’est vrai- mais celui qui a remporté la bataille, ce n’est pas le stratège Juppé mais le tacticien Sarkozy. 


Quand à Valls, il peut continuer à avoir peur. Valls, gardez vous à droite, Valls gardez vous à gauche !

Destituer Dilma Rousseff, liquider Lula, le PT [et les BRICS]

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Destituer Dilma Rousseff, liquider Lula, le PT [et les BRICS]

Auteur : Eric Nepomuceno
Traduction Florence Olier-Robine
Ex: http://zejournal.mobi

Des appels à manifestations dans tout le Brésil ont été lancés pour ce dimanche. L'objectif : la révocation de la présidente Dilma Rousseff, réélue en octobre dernier pour un second mandat, qui prit effet il y a exactement 73 jours. Il y a deux jours, des manifestations avaient déjà eu lieu pour réclamer le maintien en fonctions de Dilma, dans 23 des 26 capitales de provinces brésiliennes, de même qu'à Brasilia, capitale fédérale. Elles avaient rassemblé quelques 150 mille personnes à travers tout le pays. Celles de dimanche prévoient des chiffres beaucoup plus élevés, bien au-delà de centaines de milliers.

C'est en réponse à l'appel de la CUT, la Centrale Unique des Travailleurs (Central Única de Trabajadores), des fédérations syndicales, des mouvements syndicaux, tous plus ou moins liés au PT, parti de Lula da Silva et de la présidente, que se sont déroulées les protestations de vendredi. Celles de dimanche se vantent d'être « spontanées », autrement dit, représenteraient le véritable ressenti de l'immense population brésilienne.

Mensonges. Elles ont été organisées, et même de manière grossière, par les perdants des élections présidentielles d'octobre dernier. Et, par perdants, il faut entendre non seulement les partis politiques et les candidats, mais surtout, les intérêts. Le système politico-économique qui a dominé le pays pendant de longues années se refuse à admettre un fait concret : il a été tenu en échec de façon accablante et répétitive aux présidentielles de 2002, 2006, 2010, et 2014.

Par delà les défaites successives des représentants de l'élite, on peut parler d'échec d'un système de contrôle de la société. D'un projet de classes sociales face à une ambition de nation, de société, de pays. Et, pour ces élites, c'est un phénomène inadmissible.

Le Brésil connaît une période de nervosisme et de tension où un curieux mélange de contradictions et de révélations voit le jour. Un exemple de prise de conscience : jamais auparavant les plaintes pour corruption n'avaient été autant prises au sérieux. Conclusion : c'est comme si le pays découvrait la nouveauté de la corruption alors qu'elle règne en maître depuis toujours, quelque soit le gouvernement.

Un exemple de contradictions : les manifestations de vendredi dernier. D'un côté, elles soutenaient Pétrobras (compagnie pétrolière), tant contre les accusations de corruption révélée, toujours objet d'une enquête approfondie, que des pressions qui tentent de détourner la législation mise en place par Lula da Silva et conservée par Dilma.

Revenir en arrière reviendrait à, non seulement faire le jeu des multinationales de manière quasi absolue, mais plus encore, dans les faits, ouvrir une brèche à la privatisation de l'entreprise. Par ailleurs, les manifestants défendaient une évidence, à savoir, que le résultat des urnes soit respecté et que Dilma aille au bout de son mandat présidentiel. Mais, d'un autre côté, ils protestaient aussi contre certaines initiatives prises par le gouvernement de la même Dilma, qui, selon les organisateurs, portent atteinte aux droits du travail, et plus particulièrement, contre les mesures prévues dans le cadre du remaniement budgétaire annoncé.

C'est ainsi que l'on proteste contre le gouvernement que l'on défend. Certains pensent que c'est cela qu'on appelle démocratie. Que c'est une chose de se plaindre ou de revendiquer, et que c'en est une autre, totalement différente, d'attaquer les institutions.

Ce dimanche, ce sont les opposants déclarés au gouvernement constitutionnel de Dilma Roussef et au maintien du PT au pouvoir, qui descendront dans la rue. Derrière ce mouvement se cache, outre les principaux partis d'opposition et les groupes radicaux de droite, le gros des élites, principalement dans les villes où le néolibéral Aecio Neves était parvenu à l'emporter l'année dernière.

Mais avant tout, et par-dessus tout, on y trouve les grands conglomérats des médias oligopolistiques. Le Brésil n'avait jusqu'alors qu'en de rares occasions, manié à ce point l'art de la manipulation.

Personne ne peut nier qu'il existe concrètement une bonne dose d'insatisfaction générale dans la société brésilienne, y compris chez ceux qui ont porté Dilma au pouvoir au mois d'octobre.

Cependant, c'est la première fois depuis le retour à la démocratie, après la période du régime civilo militaire qui étouffa le pays entre 1964 y 1985, que jaillit en pleine lumière un sentiment jusque-là assez éloigné de la scène politique : la haine.

Ou, plus exactement, la haine de classe. Le préjugé de classe. Les élites et les classes moyennes traditionnelles se dressent, indirectement, avec une fureur débridée, contre l'objet de leurs préjugés : cette classe sociale ignare et mollassonne qui soudain envahit les aéroports, achètent des frigos neufs, submergent les rues avec leurs petites « citadines », exigent des normes de qualité en matière d'éducation, de santé, de transports, et donc contre ceux qui ont permis ce bouleversement drastique du cadre social brésilien.

Si le Brésil a su ou a cru savoir dissimuler des doses massives de préjugés raciaux, en revanche, personne ne se soucie de contenir ses ardeurs de préjugés sociaux. Les élites brésiliennes haïssent la pauvreté, et plus encore, ceux qui ont cessé d'être pauvres. Les élites brésiliennes revendiquent le maintien de leurs privilèges de toujours, et prétendent être menacées par une crise économique déclenchée par des gouvernements qui ont gaspillé des torrents d'argent à faire en sorte que les misérables deviennent pauvres, et que les pauvres accèdent à l'échelon supérieur, de citoyens intégrés à une économie de consommation, c'est-à-dire, au marché.

En fin de compte, il ne s'agit que d'une seule et unique chose : Dilma, dehors, le PT, aux orties, exit Lula ! Aux oubliettes le projet de pays ! Le peuple, au rencart !


- Source : Eric Nepomuceno-Traduction Florence Olier-Robine

Les secrets de l'avalanche de milliards de dollars sur l'Égypte

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Les secrets de l'avalanche de milliards de dollars sur l'Égypte

Auteur : Nasser Kandil
Ex: http://zejournal.mobi

Du 13 au 15 mars courant s'est tenue à Charm el-Cheikh « la Conférence sur l'avenir de l'Égypte ». Quatre pays du Golfe ont promis des investissements et une aide de 12,5 milliards de dollars, et le Caire aurait signé des contrats d'investissements directs d'un montant de 36,2 milliards. Plusieurs ministres occidentaux ont fait le déplacement, dont le chef de la diplomatie américaine John Kerry.

Certains analystes se sont demandé quel était le but de ce soutien financier, éminemment politique, des Pays du Golfe et de l'Occident, notamment des États-Unis. Éviter le rapprochement entre l'Égypte et la Syrie dans leur lutte commune contre le terrorisme et les Frères Musulmans ? Éloigner l'Égypte de la Russie ? Empêcher l'Égypte de jouer son rôle historique dans la région du Moyen-Orient et le Monde arabe ?

Pour M. Nasser Kandil, sans nier toutes ces hypothèses qui pourraient paraître contradictoires, ce qui s'est passé en Égypte est en relation directe avec ce qui se passe actuellement au Yémen [NdT].

Comprendre les raisons de l'avalanche de ces milliards de dollars sur l'Égypte exige que nous envisagions les deux dimensions de cet événement :

- La relation de cette manne consentie à l'Égypte par les Pays du Golfe avec les problèmes auxquels ils font face au Yémen [depuis la prise de Sanaa par la rébellion houthiste le 21 septembre 2014, NdT].
- Le pourquoi du soutien occidental sans lequel les Pays du Golfe n'auraient pas pu placer leur argent pour redresser la situation politique et financière de l'Égypte.

En réalité, nous sommes devant une équation bi-factorielle égypto-yéménite, à la fois, géographique, démographique et économique. Car, si le Yémen est au cœur des pays arabes du Golfe, l'Égypte est au cœur des pays arabes d'Afrique, avec entre les deux la Mer rouge.

Par conséquent, lorsque nous parlons des Pays du Golfe, nous ne pouvons que tenir compte du Yémen. La preuve en est que l'Arabie saoudite, qui ne semblait se préoccuper que de la Syrie et du Liban, n'a plus d'yeux que pour ce qui se passe au Yémen. Les Saoudiens se sont battus avec tous leurs moyens financiers et relationnels pour que leur capitale, Riyad, soit le siège du dialogue entre les yéménites. Ils ont échoué.

Dès lors, comment faire alors qu'ils ne disposent pas de la force militaire nécessaire pour imposer leurs exigences comme, par exemple, la reconnaissance de Mansour al-Hadi [Le président yéménite démissionnaire qui a subordonné la poursuite des négociations nationales inter-yéménites au transfert du siège des pourparlers de Sanaa vers le Conseil de Coopération du Golfe Persique à Riyad, NdT] ou la qualification d'Aden en tant que capitale yéménite ? Comment faire face aux forces des Houtis rendues à leur frontière avec des incursions au-delà?

D'où le pari sur l'Égypte. Le président égyptien, Mohammad al-Sissi, n'a-t-il pas déclaré, au quotidien Al-chark, que la sécurité du Golfe faisait partie de la sécurité de l'Égypte ? Alors, payons ce qu'il faudra pour que les Égyptiens dépêchent leurs forces au Yémen et nous aident à imposer notre domination.

Mais voilà que les Égyptiens se comportent comme les Turcs. Les Saoudiens ont bien tenté de les réconcilier dans l'espoir de les pousser à coopérer au Yémen. Mais la réponse évidente du Turc fut : « Quand nous serons prêts à intervenir militairement quelque part, nous irons en Syrie ». Et la réponse, tout aussi évidente, de l'Égyptien fut : « Quand nous serons prêts à intervenir militairement quelque part, nous irons en Libye ».

Ne restait plus qu'à leur proposer d'assurer une sorte de « siège maritime » du Yémen par une alliance « locale » turco-égypto-saoudienne. Pourquoi ? Parce qu'il faut absolument étrangler Sanaa et empêcher les Houtis d'en faire la capitale du Yémen, alors que l'Arabie saoudite en a décidé autrement et a invité les États à transférer leurs ambassades à Aden. Une telle pression sur les régions acquises aux révolutionnaires est censée les amener à négocier une solution à Riyad et non entre yéménites, ce qui lui permettrait de les empêcher de consolider leur relation avec l'Iran.

C'était sans compter sur la colère du peuple égyptien suite à l'exécution de vingt-et-un de leurs compatriotes par Daech [EIIL, ISIS ou État islamique], en Libye ; colère qui a imposé aux autorités égyptiennes d'envisager une riposte militaire [5] et de pousser le Conseil de sécurité à mandater une intervention internationale spéciale contre le terrorisme en Libye, appuyées en cela par la France [6], l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ceci, alors que l'Égypte avait refusé d'intégrer la Coalition internationale décidée par les États-Unis suite à l'invasion de Mossoul, faute d'avoir obtenu que la guerre contre le terrorisme inclut la lutte contre les Frères Musulmans.

Mais quelle ne fut la surprise du ministre égyptien des Affaires étrangères, une fois rendu à l'ONU [Conseil de sécutité du 18 février 2015, NdT], de constater que le Qatar s'opposait à qualifier la demande égyptienne de « demande formulée par les États arabes » et que, vérification faite, l'Arabie saoudite soutenait le Qatar !

Ici, la décision a été dictée par l'administration américaine, et cette décision est liée au Yémen : « Laissez agir les Frères Musulmans. Qui d'autres vous restent-ils pour défendre vos intérêts au Yémen ? ». Par conséquent, l'Arabie saoudite mise devant le fait de choisir entre la volonté de l'Égypte et les Frères Musulmans, qui l'aideraient à rétablir l'équilibre des forces escompté au Yémen, a choisi ces derniers.

D'où la déclaration du ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Faisal, se résumant à dire : « Nous n'avons aucun litige avec les Frères Musulmans ». D'où le rétablissement des relations entre l'Arabie saoudite et le Qatar. D'où la volte-face des Saoudiens contre l'Égypte et en faveur du Qatar.

Ainsi, et nous devons l'admettre, l'Égypte a été maîtrisée par le refus de sa demande d'une intervention internationale spéciale en Libye, l'administration US lui ayant fait savoir que la solution devra être politique. Laquelle solution passe par les Frères Musulmans et la recherche d'un accord entre l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar.

Le régime égyptien s'est donc incliné en dépit du soutien de la Russie prête à coopérer, la coalition contre le terrorisme en Libye n'a pas eu lieu, mais instruction a été donnée aux Pays du Golfe d'ouvrir les tiroirs-caisses pour distraire le peuple égyptien par la manne financière à venir. Et les voilà tous rendus à Charm el-Cheikh pour claironner des chiffres de 10, 18, puis 30 milliards de dollars, qui pourraient atteindre les 100 milliards si l'année prochaine il s'avérait que les investissements étaient profitables.

Alors qu'en réalité, il s'agit essentiellement de projets et de prêts dont les intérêts iront aux nantis, et de placements bancaires destinés à éviter l'écroulement de la monnaie égyptienne ; ce qui ne modifiera pas grand-chose du revenu réel des citoyens égyptiens écrasés par la pauvreté.

Partant de là, nous pouvons donc répondre aux questions suivantes :

- L'équation yéménite penchera-t-elle en faveur de l'Arabie saoudite ? NON.
- L'équation libyenne penchera-t-elle en faveur de l'Égypte ? NON.
- L'Égypte, acceptera-t-elle de s'aventurer dans une guerre contre le Yémen ? NON.
- La Turquie, acceptera-t-elle de s'aventurer dans une guerre contre le Yémen ? NON.
- L'Arabie saoudite, se trouvera-t-elle obligée d'accepter de revenir au dialogue inter-yéménite qui devrait déboucher sur un Conseil présidentiel, avec les Houtis comme interlocuteurs de poids ? OUI.
- Le gouvernement égyptien se trouvera-t-il obligé à une confrontation, car si les Frères Musulmans arrivaient au pouvoir en Libye, même au sein d'un gouvernement d'union nationale [actuellement, deux gouvernements et deux assemblées législatives, NdT], ils se renforceront en Égypte ? OUI.

Autrement dit, la situation évolue dans un sens qui ne sert pas les intérêts de ceux qui se sont embarqués dans le sillage des USA, que ce soit du côté saoudien ou du côté égyptien.

Ceci, alors que le destin de l'Égypte est de s'associer avec la Syrie dans la guerre contre Daech, Jabhat al-Nosra et les Frères Musulmans, et que le destin de l'Arabie saoudite est de reconnaître humblement que les Houtis sont désormais un facteur obligatoirement déterminant dans les négociations, ainsi que dans le dialogue inter-yéménite, et que leur relation avec l'Iran, au cas où elle se concrétise, ne peut les affecter en tant que force patriote yéménite capable d'apaiser les tensions, non l'inverse.

Note : Monsieur Nasser Kandil est libanais, ancien député, Directeur de TopNews-nasser-kandil, et Rédacteur en chef du quotidien libanais Al-Binaa.


- Source : Nasser Kandil

USA zahlten al-Qaida Millionen von Dollar

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New York Times: USA zahlten al-Qaida Millionen von Dollar

Kurt Nimmo

Wie die New York Times (NYT) berichtete, hat die amerikanische Regierung al-Qaida »im Wesentlichen aufgrund fehlender Aufsicht und mangelnder Kontrolle der Finanzen« Millionen Dollar zukommen lassen. Laut verschiedener Medien wie Fox News und anderer Medienkonzerne ist dies kein Einzelfall, sondern fügt sich in eine ganze Reihe anderer Fälle von Korruption und Missmanagement der Regierung ein.

Das Geld, das mutmaßlich aus einem geheimen CIA-Fonds zur Bezahlung von Entführern stammt, wurde von al-Qaida zur Finanzierung ihrer Operationen und Waffenkäufe genutzt. Die USA und Bahrein behaupten weiterhin, kein Lösegeld an Terrorgruppen zu bezahlen.

Einzelheiten zu den Geldzahlungen tauchen angeblich in den Papieren Osama bin Ladens auf, der, zumindest nach der offiziellen Darstellung, 2010 in Pakistan von amerikanischen Spezialkräften getötet wurde. Laut zahlreichen anderen Quellen starb der frühere CIA-Aktivposten, der die arabisch-afghanischen Mudschaheddin im Krieg der CIA gegen die Sowjetunion in Afghanistan anführte, bereits Ende 2001 und nicht erst 2010, wie die Regierung und die Mainstream-Medien behaupten.

Weiterlesen:

http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/kurt-nimmo/new-york-times-usa-zahlten-al-qaida-millionen-von-dollar.html

De la conquête européenne du pouvoir. Stratégie pour une refondation continentale

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De la conquête européenne du pouvoir

Stratégie pour une refondation continentale

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Constat.

Les pays européens sont confrontés à la montée des mêmes périls auxquels ils sont incapables d’opposer un front commun. L’Union « Européenne » actuelle est impuissante à les enrayer et en nie même l’existence, tout comme chaque Etat « national » pris séparément. Depuis un demi-siècle l’Europe vit sous la coupe de l’idéologie mondialiste, sur l’utopie universaliste mortifère, que ce soit sous le masque du libéralisme américain ou celui de l’internationalisme prolétarien. La Russie, libérée en 1991 de la dictature communiste, est seule aujourd’hui à tenter de s’opposer à ce diktat, mais elle est elle-même bien impuissante, ne pouvant offrir qu’une résistance symbolique. L’hiver démographique n’épargne aucun pays européen et même lorsque le taux officiel est satisfaisant, il masque le fait qu’il s’agit en partie d’une natalité d’importation, obtenue par le biais de flux migratoires post-coloniaux. Ces flux sont en passe de submerger littéralement la vieille Europe sans que celle-ci ne se dote des outils pour y parer, bien au contraire. Nombreux sont les relais internes à s’en féliciter. A cela s’ajoute une crise du chômage qui ne diminue que par une plus grande précarisation du travail. L’islam, qui était réduit en Europe dans les années 50 au Caucase et aux Balkans, est également apparu par le biais de ces flux dans tous les pays d’Europe occidentale, posant des problèmes de fond en matière de laïcité, d’identité et de sécurité.

La montée des populismes « nationaux », des souverainismes et des indépendantismes, est la conséquence logique de cette situation mais en aucun cas le signe d’une prochaine guérison, bien au contraire. L’égoïsme national est une chimère. Taper sur l’€ ou sur l’Union Européenne ne changera rien à la situation. Se replier sur des cadres nationaux dévoyés est un faux remède. Les nationalités ont perdu toute valeur, depuis que leur accès a été grandement facilité, même en Allemagne, jadis gardienne farouche de la sienne, tout comme a été dénaturée l’institution du mariage. Les constitutions enferment les peuples au lieu de les protéger. Un droit devenu fou restreint nos libertés.  Et les Églises appellent à l’ouverture à l’autre au lieu de prôner la réaffirmation des valeurs européennes ancestrales.

AthenaStanton.jpgDans un tel contexte, s’imaginer arriver au pouvoir à l’échelle d’un seul pays pour y changer quoi que ce soit est parfaitement naïf. Outre les carcans juridiques qu’il serait quasiment illusoire de faire sauter, les autres gouvernements, sans parler des USA, auraient tôt fait d’exercer des pressions économiques redoutables sur ce nouveau pouvoir récalcitrant. On a vu Syriza en Grèce, mouvement élu sur un programme démagogique, se coucher très vite devant la fameuse « Troïka » même si en paroles Tsipras fait croire à son peuple le contraire. Et ce serait la même chose si en France un mouvement de « droite nationale » par exemple s’imposait à l’issue d’élections démocratiques. Il se heurterait immédiatement au Sénat et au Conseil Constitutionnel qu’il ne serait en mesure de vaincre qu’en gagnant toutes les élections pendant cinq ans, alors qu’il aura déçu ses partisans les plus acharnés par son incapacité à agir immédiatement. Et je ne parle pas là des condamnations internationales qui mettraient l’économie française à genoux en une semaine à la moindre velléité d’un changement radical de paradigme.

Les problèmes étant européens, ils ne peuvent être résolus qu’au niveau européen. Ce n’est qu’à l’échelle de l’Europe qu’un pouvoir disposerait de la masse critique donc des moyens réels de réorienter le continent dans un tout autre sens, sans avoir à tenir compte des constitutions, des traités ou des pressions internationales. L’Europe ne pourra être refondée sur une base démocratique et authentiquement européenne que par une forme de « putsch », par une révolution. Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt ont évoqué la nécessité d’un tel « putsch européen », dont l’antichambre ne pourrait être que le parlement européen. En clair, on ne peut réorienter l’UE que de l’intérieur, après en avoir forcé les portes par le soutien des électeurs, et ainsi l’amener à ce qu’elle aurait dû être et qu’elle n’a pas pu ou su devenir. L’Union Européenne sera ainsi « malgré elle » l’antichambre de l’Europe Nation.

Solution.

Qui dit problème européen, dit solution européenne. Qui dit solution européenne, dit programme européen. Qui dit programme européen, dit parti européen, car une coalition de partis nationaux serait incapable d’opposer un front uni, et on le constate avec l’incapacité des partis souverainistes à s’entendre (quatre groupes au moins à Strasbourg), sans parler des querelles de personnes. Qui dit parti européen, dit enfin leader européen.

Bâtir un programme européen qui aurait à cœur la défense de l’identité européenne (européanité) et de toutes les identités subsidiaires de l’Europe (régionales et nationales), c’est donc le proposer aux électeurs européens par le biais d’un parti identitaire européen, un mouvement d’union et de défense des Européens indigènes, un mouvement d’opposition au mondialisme et au « multikulti » en provenance des USA.

La seule stratégie possible c’est de s’appuyer sur les électeurs européens, donc de les convaincre, et de jouer la carte des élections européennes. L’objectif est d’obtenir un maximum de députés à Strasbourg, au moins 30%, élus dans toute l’Union Européenne sur la même ligne programmatique. A ce moment là, la droite et les derniers nationalistes ou souverainistes se rallieront, par opposition à une « gauche » de plus en plus étrangère aux intérêts réels des Européens et pactisant avec ce qui détruit notre civilisation.

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Avec plus de 50% des députés, élus ou ralliés, les institutions européennes deviendront ingouvernables. Le président de l’assemblée ne sera plus élu par une union factice entre PPE et PSE. Le parlement sera clivé entre le camp de l’Europe et le camp de l’Anti-Europe. La majorité parlementaire pourra alors s’autoproclamer assemblée européenne constituante, élaborant la constitution d’un nouvel Etat qui s’appellera l’Europe. Cet Etat, vierge juridiquement par nature, puisque créé « ex nihilo », ne sera pas engagé par les constitutions et les traités d’Etats qui auont à ses yeux cessé d’exister, comme en 1789 les parlements régionaux ont disparu. Bien sûr certains gouvernements tenteront de s’y opposer, d’entrer en résistance. Mais la plupart céderont, abandonnés de l’intérieur, et de leur propre chef se démettront. Ils sont incapables de résister au mondialisme. Ils seront encore moins capables de s’opposer à cette vague révolutionnaire européenne.

Ainsi verra le jour un gouvernement européen provisoire, une sorte de comité de salut public destiné à fonder l’Etat européen unitaire et à proposer une constitution aux citoyens européens. Il devra avoir à cœur de défendre comme point de départ ce que je nomme le « projet Périclès ». Il s’agit de la mise en place d’une nationalité européenne indépendante des nationalités des (anciens) Etats, bien trop dévoyées, par application de critères de convergence, par exemple une date de référence, une époque où les nationalités des Etats avaient encore un sens. Cette nationalité européenne reposerait sur le principe du ius sanguinis intégral, un principe d’ascendance, par patrilinéarité et matrilinéarité associées.

Un autre principe sera celui de l’exclusivité citoyenne, qui existe au niveau du droit de vote ou de l’accès à la fonction publique dans la plupart des pays européens. En démocratie, le citoyen est en effet lié à des droits et des devoirs exclusifs. Cette exclusivité devra être élargie à plusieurs domaines sociaux clé, par exemple le droit de propriété du sol ou le droit au travail, afin d’encourager un phénomène remigratoire.

C’est ainsi qu’un Etat européen, que la nation européenne dans un sens politique, pourra voir le jour. Une fois la constitution adoptée par référendum, des élections européennes auront lieu dans le cadre de la nouvelle organisation politique du continent.

Cet État invitera les autres pays européens non membres de la nouvelle Europe, et notamment la Russie, à envoyer des représentants afin de s’associer et de la rejoindre à plus ou moins brève échéance. Ils intégreront alors la première puissance mondiale et se verront immédiatement traités des maux que leur Etat « national » était incapable de résoudre, à supposer qu’il en ait eu l’intention. Il faudrait considérer cet Etat européen comme un remède continental dont l’application guérira notre civilisation et nous donnera les moyens d’une nouvelle renaissance. Un droit européen au service des Européens se sera substitué à d’anciens droits « nationaux » devenus des étaux. Les anciens traités, les anciennes constitutions, auront alors disparu. L’Europe pourra enfin envisager un avenir rayonnant, alors qu’en 2015 il est plus que sombre.

Le sacrifice des anciennes souverainetés nationales, qui avaient été vidées de toute réalité objective depuis des décennies, fantômes qu’on invoquait comme tant de fétiches, aura été le prix à payer, un prix à payer symbolique. L’OTAN aura cessé d’exister au profit d’une armée européenne et la géopolitique américaine visant à diviser l’Europe et à rejeter la Russie en Asie aura alors été rendue vaine. Ainsi l’Europe, qui aura alors échappé à l’extinction que le mondialisme lui promet, et qui aura su trouver en elle cette unité que les souverainistes lui refusent, sera sauvée. Et son identité plurimillénaire avec elle.

Thomas FERRIER (PSUNE)

Mircea Eliade et la Redécouverte du Sacré (1987)

 

Mircea Eliade et la Redécouverte du Sacré (1987)

Évocation de la pensée de Mircea ELIADE (1905-1986) à travers son œuvre, avec des textes sur ses conceptions, dits par Pierre VANECK.


- Interview de Mircea ELIADE sur le sens du sacré chez l'homme, sa découverte des cultures primitives, sa passion pour les religions, la valeur sacramentaire dans tout acte chez l'être humain, le sacré qui se trouve dans le rite, la pensée symbolique, la mythologie de l'homme. Il aborde ensuite la crise de l'homme moderne avec la désacralisation du cosmos, la pensée théologique occidentale dérivée, il dit son optimisme malgré tout car il croit en une nouvelle génération de créativité culturelle.

Jean-Luc Addor (UDC) aux assises de la liberté d’expression

Discours de Jean-Luc Addor (avocat et député UDC du Valais) aux assises de la liberté d’expression à Rungis le 15 mars 2015

Correction et incorrection: ces modèles qui nous tuent

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Correction et incorrection: ces modèles qui nous tuent

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste

Ex: http://www.lesobservateurs.ch 

Une affiche à Genève, ces jours-ci, dénonce le racisme en grosses lettres. Même moi qui n'ai jamais été raciste, je courbe un peu la tête en passant devant elle. Suis-je bien sûr de ne pas être raciste ? Ne faudrait-il pas que je m'examine ou me fasse examiner ? Peut-être subsiste-t-il, au fond de mon âme un racisme dont je n'ai pas encore conscience. Et alors, je devrais me faire purifier par des antiracistes patentés.

Encore moins suis-je antisémite, mon meilleur ami d'adolescence ayant été un Juif qui m'a permis de sortir des tristes tunnels d'une culture déconstruite. Mais allez savoir...

Même chose avec le féminisme. Jamais il ne m'est venu à l'esprit que les femmes sont inférieures. Mais n'y aurait-il pas, dans mes entrailles ou dans ma tête, un mépris latent pour les femmes ? Un mépris dont les commissaires politiques du féminisme pourraient me faire prendre conscience avec des batteries de tests ou l'imagerie médicale de mon cerveau ![1]

Même chose enfin avec les homosexuels. A quinze ans,  en Afrique, j'ai fait un long voyage avec un homme dont on m'avait dit qu'il aimait les hommes. Cela ne m'intéressait pas et nous avons passé ensemble d'excellentes vacances durant lesquelles il s'est montré d'une parfaite correction. Pourtant, à quinze ans, je n'avais pas triste mine.

On s'exclamera que je suis un type bien, inconscient des masses de mauvais bougres qui circulent parmi nous. Je ne suis pas du tout certain d'être un type bien, mais passons. Qu'il y ait des salauds ou des machos parmi nous, comment le nier ? L'essentiel est ailleurs. Il est dans tous les modèles de comportement qui se déversent sur nous jour après jour par la publicité, de pieux discours, parfois de graves remontrances. Il n'y a pas que le racisme, l'homophobie ou le machisme, car ces modèles sont légion. Modèles de comportement comme je viens de dire, mais aussi modèles de santé, modèles de renommée, d'efficacité, de beauté, et j'en passe. A partir du moment où j’adopte un modèle, comme celui qui nous engageait, il y a quelques années, de dire bonjour avant de s’adresser à quelqu’un, ce n’est plus moi qui dis bonjour, mais une chose formatée, non plus un être de chair, non plus un être mortel et donc, pourquoi pas, … un être immortel.

Loin de m'être tenu à l'écart de tous ces modèles, j'en ai absorbé plusieurs. Je faisais du jogging, de la natation, du vélo. Chaque jour je me félicitais d'être un type sportif. Ou bien je portais un beau costume-cravate, me félicitant d'être un homme distingué. Parfois je ne me gargarisais à l'idée que j'étais un type important, interviewé par les médias, écrivant de brillants articles dans journaux et revues. Je n'étais pas raciste, machiste ou homophobe, mais, dans le fond, réalisai-je un jour, je me comportais exactement comme ceux qui adoptent tel ou tel modèle. Certains se gargarisent à l'idée qu'ils sont antiracistes, donc des types bien. Pour d'autres, le bon comportement c'est de faire du jogging, de connaître par cœur les Évangiles ou d'arrêter de fumer.

L'essentiel, c'est que ces modèles de comportement entrent en nous pour nous dépouiller de nous-mêmes. Nous en venons à nous considérer comme perpétuellement inadéquats au modèle que nous avons avalé sans même nous en rendre compte. Chaque jour nous nous nous voyons incorrects et, chaque jour,  nous nous efforçons de devenir corrects. Nous ne sommes pas encore des hommes, mais nous allons le devenir. Pour employer une formulation du psychanalyste argentin Miguel Benasayag, les modèles qui s'accumulent dans nos âmes, nous font sentir que nous ne sommes pas "viables".[2]  Nous sommes à peine humains et nous avons un long travail à faire pour le devenir,  pour devenir des hommes nouveaux.

Par définition,  l'homme n'est pas viable. Il est fantasque, déloyal, méchant, inattendu, bref, incorrect. Être humain, ce n'est pas travailler à le devenir, mais accepter l'infini d'incohérences qui nous habite, sans toutefois se complaire dans ces incohérences. C'est viser le bien, sans se blâmer d'être mauvais. Personne n'est pur mais en suivant un modèle, nous croyons le devenir d’un coup. Comme nous n'y arrivons pas, nous nous blâmons, nous-mêmes et les autres, de ne pas l'être. Mais il y a des purs, ceux qui suivent les modèles des droits de l'homme, de la tolérance universelle, de la santé parfaite.[3]  Où sont-ils ? Difficile à dire. Et il y a les impurs, plus faciles à repérer et qu'on peut dénoncer, voire éliminer comme au bon vieux temps des purges communistes. Comme personne ne peut parfaitement suivre un modèle, nous en venons à suspecter nos proches et nous-mêmes d'être impurs, de ne pas être viables, à la limite de ne pas être humains. Sommes-nous tous des monstres?

Pas difficile de voir ce qui pourrait se passer. Harcelés par des modèles de comportement, suspectant que finalement personne ne peut suivre ces modèles, nous sommes tentés de basculer de l'autre côté. Par exemple de recommencer à fumer. A quoi bon tenter de suivre un modèle de santé parfaite puisqu'on ne peut pas y arriver ? Mais ça, ce n'est pas grave, sinon pour les primes d'assurance. Il y a beaucoup plus grave, à savoir qu’effondrés de culpabilité par la récitation ininterrompue des catéchismes du bien, la tentation de basculer dans le mal devient forte.

On peut souhaiter que ce basculement ne se produise pas. On peut même souhaiter voir disparaître les catéchismes du bien. Mais ce sont des vœux pieux. Il suffit, pour s'en rendre compte, de lire un passage des Évangiles où il est question d'un pharisien qui se rengorge d'être un bon croyant avec prières et jeûne.[4] Il est très satisfait de suivre parfaitement une loi qui lui donne, justement, un beau modèle de comportement religieux. Dans ce modèle, il s'est dissous, il a cessé d'être une personne unique, mortelle et responsable. Nous aussi,  modernes, risquons de nous dissoudre dans divers modèles de comportement. Ce n'est pas seulement une menace extérieure. Chacun d'entre nous est habité par une étrange aspiration à ne plus exister pour échapper à la mort, et les modèles sont là, souriants, comme le vieux serpent, qui nous proposait de satisfaire cette aspiration.

Jan Marejko, 16 mars 2015

[1] Le 21 janvier 2013, nous avons dû nous frotter les yeux en apprenant, par la presse locale genevoise, que « les racistes peuvent être démasqués par un simple scanner cérébral ». Canular ? Pas du tout, c’était un neuropsychologue de l’Université de Genève, Tobias Brosch.

[2] « Les sociétés modernes imposent leur modèle d'homme acceptable et sur lequel la réalité, toujours débordante, doit se régler. ... L'homme tel qu'il est n'intéresse personne.... Or, nous devrions accepter notre être non viable... ». Miguel  Benasayag et  Angélique del Rey, Éloge du conflit, Editions la découverte, Paris 2007.

[3] Santé parfaite ou totalitaire, comme disent Roland Gori et Marie-José del Volgo dans La santé totalitaire, Essai sur la médicalisation de l’existence, Paris, Denoël, 2005.

[4] Évangile selon Luc, chapitre 18, versets 9 à 14

Anissimov’s Critique of Democracy

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Anissimov’s Critique of Democracy

By Claus Brinker 

Ex: http://www.counter-currents.com

anissimov.jpegMichael Anissimov
A Critique of Democracy: A Guide for Neoreactionaries [2]
Zenit Books, 2015

Neoreaction is a philosophical movement, which emerged from social media in the past few years, seemingly in response to the hordes of social justice warriors that haunt the realms of message boards, blogs, and Twitter. Being a new movement, it is difficult to define, with every prominent neoreactionary on the internet writing his own definitive blog post (or Kindle book) on the subject. But there are certain commonalities they share. Neoreaction is inegalitarian, against democracy, and in favor of monarchy. The stereotype of neoreactionaries is that they are computer geeks who are interested in serious (but geeky) ethical issues surrounding technological innovation, as well as more banal and boyish pastimes like video games and Japanese animation.

Some of the names most often associated with the movement include Mencius Moldbug (who is considered to be its founder), Nick Land, Bryce Laliberte, and Michael Anissimov, who published a book in February 2015 entitled A Critique of Democracy: A Guide for Neoreactionaries. Anissimov is a noted futurist and has participated in a number of intellectual ventures concerning the ethics of transhumanism, artificial intelligence, and nanotechnology. As a neoreactionary, he is known for his writing contributions at the blog More Right (http://www.moreright.net/ [3]). He is also prolific Twitter user.

Anissimov’s A Critique of Democracy is short and simple, drawing primarily from a few scholarly sources to make the point that democracy ruins civilization. His chosen alternative to democracy is monarchy, which he advocates for to a small degree in this book, but he has stated that his next book will be entitled Monarchy: A Political Study. His arguments against democracy are largely materialistic, utilizing concepts associated with human biodiversity and basic economic principles. Some of his criticisms are reminiscent of Alain de Benoist’s The Problem of Democracy [4], but Anissimov arrives at them from a different path.

After a brief introduction summarizing democracy’s flaws in nine key points, the book begins by examining the science of leadership. Anissimov traces the inevitability of hierarchy in society to evolutionary strategies, which can be deduced from observations of non-human primate behavior as well as archeological evidence. The implication is that there will always be leaders and followers and some are better suited for leadership. When this reality is accepted, society can move beyond the inhibiting belief that every individual deserves a vote.

Anissimov examines the roots of civilization in Mesopotamia and notes that the ability to lead increasingly large numbers of people coincided with other major advances in civilization. Citing Ricardo Duchesne’s The Uniqueness of Western Civilization, he makes the assertion that the founders of Western civilization were not Greek but Aryan:

There are three reasons why the Greeks are often referred to as the foundation of Western Civilization rather than Myceneans or Indo-Europeans. The first is that archaeological and paleogenetic studies of Indo-Europeans are more of a challenge than classical Greek studies and have only begun to bear fruit and consensus during the early 90s. The second is that focus on the Athenian Greeks is more politically amenable to educators in present-day liberal democracies. The third is the association of Indo-Europeans with the Aryan racial theories of Nazi Germany. We do not consider any of these good reasons for why study of Indo-Europeans should be neglected, as they are the true forebears of Western Civilization.

Pointing out that liberal democracies prefer to focus on the Greeks rather than Indo-Europeans highlights a pervading theme in the book, that the bias toward democracy has led to lazy thinking and out-of-hand refusal to consider the merits of a more authoritarian style of government such as was found among the Indo-Europeans.

The book continues by addressing the polarizing effect of democratic government on political factions, which results in the fracturing of cultural solidarity and the alienation of the individual. According to Anissimov, a study of European history reveals “that de facto nation states form along ethnic and cultural lines and that the United States is in fact composed of several such states.” However, to demonstrate the reality of these de facto states, he focuses on political differences (the “red state” versus “blue state” phenomenon), rather than the increasingly multi-racial composition of the United States. In reality, any nation, be it democratic or not, can include a spectrum of political variation while maintaining its ethnic cohesion. But it might be conjectured that democracy exacerbates political differences, polarizing parties to a greater degree than would occur under the type of government Anissimov is proposing.

The critique moves on to discuss the incentives resulting from a democratic form of government versus those created by a monarchy. Anissimov’s primary source for this discussion is Hans-Hermann Hoppe’s Democracy: The God That Failed, and largely consists of contrasting the low time preference incentives of monarchy with the high time preference incentives of democracy. In a democracy policymakers tend toward a higher time preference decisions due to the lack of accountability. Democracy makes it possible for opportunists to bribe the foolish masses into giving them power with short-term benefits. The negative effects of short-sighted policies advanced by these devious politicians are usually not seen until years after they leave office. And if not, the only consequence they face is a failure to get re-elected, in which case they can find themselves a prestigious job on the basis of the supposed leadership they have demonstrated. Whereas, in what Anissimov calls the private government, the failure of a monarch to think in the long-term results in the loss of his personal property or that of his descendants.

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In a chapter on economics, Anissimov challenges the idea that democracies are necessary for economic growth. He concedes that democracies have a more consistent record for economic growth while authoritarian governments have a wider range of success and failure. However, other factors are involved in the disparity between the worst and the best of authoritarian governments, the most prominent correlation being the average IQ of the citizenry. Additionally, there is a wider degree of variance between leadership styles in different countries:

For instance, the economic and social outcome of the absolute authority of the average African military dictator might be systematically different than the economic and social outcome of the average historical Mongolian despot, which is in turn different from the modern Muslim autocrat, who is in turn different than the Enlightenment-era European monarch, and so on. Not all kings were created equal. Being products of the cultures around them, they inherit certain strengths and weaknesses common to all members of that culture.

He also addresses the assumption made by many that unequal distribution of wealth is inherently unjust. In reality, a healthy nation must have some form of wealth inequality. He cautions that pointing to inequality as if it is a problem that must be solved is a tactic frequently used by politicians who seek to exploit the populace in a democracy by appealing to their most debased instinct—jealousy.

Anissimov argues that the Enlightenment is often viewed as a package of ideas that most people believe must be accepted in their entirety or not at all, even though certain of these ideas contradict one another. One example is liberty and equality. Both are considered Enlightenment values, but true liberty will never result in equality, and any attempt to achieve equality requires the suspension of liberties. Some Enlightenment values should be accepted over others when they contradict one another. Furthermore, the development of the scientific method was also a part of the Enlightenment, and the idea that this could not have occurred without democracy is absurd. The underlying point is that a return of monarchies would not necessarily mean a step back for Western civilization. If anything, a post-democratic world would be a step forward.

In the final chapter, Anissimov discusses alternatives to democracy.  He identifies five possible non-democratic alternatives: fascism, monarchy, techno-commercial city states (like Singapore), sea-steading city states, and aristocratic republics with limited voting rights. He makes it clear that monarchies are not fascistic.

There are many differences between monarchy and fascism. The first is that fascism implies a totalitarian state, monarchy does not. Fascism implies no clear separation between the governing party and the governed, monarchy does. Fascism is socialist, monarchy is not. Fascism aggressively presents an overall vision of what society should be, imposed from the top down, monarchy does not. Fascism forbids “unearned income” on paper, meaning any revenue from investment whatsoever, monarchy does not. Fascism has a preoccupation with militarism and “society as barracks,” monarchy does not. Fascism has a leader that represents himself as carrying out the people’s will, monarchy does not. Fascism is about meritocracy independent of social background, monarchy is about heredity and ancestry. Fascism implies a government in control of much of the economy, monarchy implies a government that spends less than 20 percent of the GDP.

Anissimov is clearly coming from a quasi-libertarian perspective and sees capitalism as a good system for society. He sees monarchy as a solution to the degenerative aspects of capitalism by giving a private government the authority to keep non-governmental businesses in check and prevent them from engaging in practices contrary to the national interest. In a democracy this doesn’t happen because people with greater capital have more influence over whether or not policies such as free trade and mass immigration are implemented, which may be detrimental to the nation but are good for those who prefer profit over cultural values. In fact, whenever cultural values get in the way of profit, they can be subverted in a democracy. But a monarch operates as a protector of culture because it is in his best interest to do so.

A Critique of Democracy: A Guide for Neoreactionaries is a useful little book for learning the basic arguments against democracy as well as some of the reasons why neoreactionaries take the idea of monarchy seriously. This book need not be just for reactionaries, but it would be interesting to see how a liberal, particularly a voting rights protester, would respond to the book. The critiques of democracy are sound, but the discussion of alternatives to democracy seems a bit lacking with very one-dimensional perspectives given to all alternatives besides monarchy. However, a more detailed discussion is not really the focus of the book. A spiritual critique of democracy is completely lacking here.

To describe this book as a guide is a bit of a misnomer. While it is fairly easy to navigate because of its brevity, it would be more useful as a guide if the chapters were broken down into subsections with bold headings and if an index were provided. The only chapter with subsections is the final one, and it could have been broken down further. But this criticism of the book’s form is a trifling detail. The book is meant to be read in an electronic format, which would include search functionality that is partially equivalent to an index. When the book was first released, it was only available in electronic formats. Soon afterward, a hard copy became available from the on-demand printing company, Lulu.com, which is where I obtained my copy.

For White Nationalists it is encouraging to see a movement like neoreaction sprouting up among intelligent young men. But neoreaction conflicts with White Nationalism in a way similar to other race realists (see American Renaissance) in that neoreactionaries refuse to give the Jewish question serious consideration. In some ways, Michael Anissimov may serve as an intermediary between these two movements. There is evidence that he is aware the problems posed by Jewish power and influence and takes it seriously. I haven’t seen a definitive statement of his position on the issue, but have noticed his occasional tongue in cheek comments on Twitter regarding Jews. Furthermore, there is an amusing web site attempting to smear his name by describing him as an anti-Semitic, gay, neo-Nazi, Scientologist. It seems that he is known for not backing away from the Jewish question or giving the typical knee-jerk response to silence those who bring it up.

There may be hope that other neoreactionaries will come around as well. For now, we can be thankful that neoreaction has opened yet another path for truth-seekers who may one day find their home in a nice white country.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/03/anissimovs-critique-of-democracy/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/03/manissimov-1695202688.png

[2] A Critique of Democracy: A Guide for Neoreactionaries: http://www.amazon.com/gp/product/B00TA70R3Y/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=B00TA70R3Y&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=D7MZZFVQTI32FTWE

[3] http://www.moreright.net/: http://www.moreright.net/

[4] The Problem of Democracy: http://www.counter-currents.com/2011/10/rethinking-democracy-alain-de-benoists-the-problem-of-democracy/

 

dimanche, 22 mars 2015

L’Affaire Valeurs Actuelles: la liberté de la presse menacée

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L’Affaire Valeurs Actuelles: la liberté de la presse menacée

Cela fait maintenant plusieurs fois que l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, qui existe depuis plus de quarante ans, est attaqué et condamné en justice. Manifestement, il dérange le pouvoir. D’autant plus que, depuis que les socialistes sont aux affaires, l’hebdomadaire de droite, qui ne pratique pasla langue de coton aseptisée de ses confrères des grands médias, connaît une explosion insolente de ses ventes.  Insupportable pour une oligarchie  qui n’admet la liberté d’expression que si elle est cantonnée à ses rangs et à un éventail idéologique limité. Ou si elle s’exprime de manière confidentielle. 

VA devenu emblème de la mise au pas des médias

Les faits sont assez inquiétants pour la liberté de la presse. Depuis  quelques mois, à plusieurs reprises, VA et son directeur de publication, Yves de Kerdrel, sont condamnés à des amendes pour des couvertures ou des articles ”politiquement incorrects”. La dernière condamnation, début mars, est la seconde de l’année en moins d’un mois, avec trois mises en examen.

VAislamisme.jpgCible de la première condamnation de la 17e chambre sur plainte de SOS Racisme et autres associations ”antiracistes” : une couverture où l’on voyait une Marianne voilée, pour dénoncer l’islamisation, l’immigration de peuplement colonisatrice et la complicité des pouvoirs ”républicains”. La dernière condamnation, le 5 mars, (3.000 €  d’amende pour Y. de Kerdrel) concerne un reportage sur les campements illégaux de Rom, où des riverains interviewés avaient jugé qu’il s’agissait d’un « fléau » et d’une « plaie ». Dire cela est jugé comme un délit raciste, une ”provocation à la haine, à la discrimination et à la violence”. En plus de l’amende, le directeur de l’hebdo est condamné à verser 2.000 € à la Licra, qui alimenteront son fonds de commerce.    

François d’Orcival, membre de l’Institut, président du comité éditorial de l’hebdomadaire, écrit : « cette campagne systématique contre la liberté d’expression de ce journal est inique et insupportable ». Effectivement. Mais il ne s’agit pas seulement d’une campagne contre VA. Par contrecoup, c’est un signal, un avertissement contre tous ceux qui voudraient ”abuser” de la liberté d’expression. Autrement dit, on ne s’en prend pas seulement à la liberté d’expression de Valeurs Actuelles en tant que tel, mais, par intimidation,  à celle de tous les médias d’information et d’opinion qui seraient tentés d’imiter la dissidence et le parler vrai de VA. Le coup de sifflet du gendarme vaut pour  tout le monde.

Le prétexte obsessionnel du ”racisme” 

À chaque fois qu’un procès concernant la liberté d’expression (presse, édition et audiovisuel) est engagé, il s’agit toujours du même sujet, obsessionnel chez les censeurs : cela touche au supposé ”racisme”, à l’immigration, à l’ ” islamophobie”, à la criminalité des délinquants d’origine immigrée. Tout se passe comme si, progressivement, on cherchait à criminaliser et à dissuader tout discours contre l’immigration de colonisation, contre l’islamisation, contre les comportements des immigrés, à la fois victimisés et intouchables. 

Point notable : jamais contre le racisme anti-Blancs ou l’antisémitisme des musulmans de pareilles actions ne sont engagées ;  où en est la Licra contre les vomissements quotidiens antisémites des intéressés ? Nulle part.  Encore moins le Mrap. Le racisme et l’antisémitisme sont censés être le monopole des ”petits Blancs”, du FN, de la presse de droite, etc.

Le rôle des associations-cerbères ”antiracistes”, chiens de garde des dogmes et de la vulgate Arrêtducrime (« Stop The Crime » du politiquement correct américain), est de rester sur un qui-vive et une vigilance sourcilleuse et de multiplier les actions judiciaires – financièrement juteuses –  contre les contrevenants au dogme. Mme Taubira veut même introduire dans la loi les ”actions de groupe” contre les ”discriminations” supposées et les propos incorrects.

L’ ”antiracisme”, mot valise, est un prétexte. On impute ce délit imaginaire aux dissidents, le ”racisme”, pour neutraliser et dissuader toute critique de la politique du pouvoir en matière d’immigration. L’ ”islamophobie” joue le même rôle. De même que l’”homophobie”. Ces incantations, qui polluent la sphère du droit, visent à criminaliser toute opposition sérieuse. C’est le sophisme sartrien, hérité des méthodes communistes : il faut faire taire les « salauds ».  C’est-à-dire ceux qui défendent l’identité de leur pays. 

La ligne éditoriale et l’orientation de VA a tout pour déplaire au pouvoir, dans tous les domaines : politique, économique, culturel, idéologique, diplomatique (affaire ukrainienne), etc. Sans importance en cas de petit tirage. Insupportable en cas de diffusion nationale en progression constante. Le procès pour ”racisme” en choisissant comme angle d’attaque l’immigration et l’islamisation est une technique de neutralisation de l’ensemble d’un organe d’information  par terrorisme intellectuel et moral.

Les raisons du ciblage répressif  contre Valeurs Actuelles

Valeurs Actuelles est victime de son succès, parce que les idées et les analyses que ce magazine véhicule, pratiquement les seules de la grande presse à échapper à l’étouffoir du discours bien-pensant (à l’exception de Zemmour et de Rioufol dans Le Figaro, eux aussi inquiétés) séduisent de plus en plus de lecteurs. Ses ventes explosent. Un fanzine, un petit magazine ou un média audiovisuel incorrects  (il en existe un certain nombre) qui ont de faibles audiences, risquent peu. VA a franchi la ligne rouge, le plafond de l’audience, au delà desquels le pouvoir répressif et censeur attaque. Le vautour cherche de grosses proies. Il ne se disperse pas en menu fretin.

Le but des offensives répétées contre Valeurs Actuelles n’est pas seulement de mettre au pas cet hebdo dissident, le seul parmi ses confrères des newsmagazines qui ose appeler un chat un chat, mais de provoquer un effet dissuasif contre les autres organes des grands médias (écrits, audiovisuels ou numériques) au cas où ils seraient tentés de franchir la ligne jaune du politiquement correct ; et de sortir du strict encadrement de l’idéologie dominante. Valeurs Actuelles sert de laboratoire à un dispositif général de contrôle soft-totalitaire de l’expression publique. 

VAincap.pngCe qui affole le pouvoir, c’est que  depuis que VA a fait le choix éditorial d’une opposition frontale et polémique à l’oligarchie et à ses politiques, tous les thèmes qui font mal sont abordés : l’immigration, l’islam, l’école, la criminalité, l’économie, etc. Avoir vertement critiqué Mme l’icône Taubira, l’intouchable passionaria incompétente de la Place Vendôme, (« coupable d’aveuglement, de laxisme, d’incompétence », en couverture) est une circonstance aggravante. C’est d’ailleurs elle qui est à la manœuvre derrière les plaintes des associations contre l’hebdomadaire. Dans tous les domaines, ce dernier fait désordre. Et plus il fait désordre, plus il vend. Cette équation n’est pas tolérable. Il faut prendre le risque de sortir du bois et de s’attaquer ouvertement à la liberté de la presse. Les associations plaignantes spécialisées sont évidemment de connivence avec le gouvernement.  Ce dernier avait décidé de punir VA, pour faire un exemple.

ll ne s’agit d’ailleurs pas, dans cette affaire et d’autres semblables, de censure stricto sensu, mais de punition judiciaire a posteriori, qui vise à provoquer, par dissuasion une autocensure. De manière à ce que, à la longue, dans les médias, les sujets qui fâchent ne soient jamais abordés, les problèmes réels ne soient jamais sérieusement traités, notamment l’immigration incontrôlée et toutes ses conséquences. Sujet tabou par excellence pour tous ceux qui, pour de multiples raisons (idéologiques, électorales, etc.) veulent que la France change de composition ethno-culturelle.    

Les procès contre Valeurs Actuelles sont inquiétants parce qu’ils montrent que le pouvoir ne supporte plus la contestation de fond et cherche à l’éliminer par la répression judiciaire. Un média grand public met le doigt dans la plaie : c’est insupportable. La justice, aux ordres, doit frapper.  D’ailleurs, la gauche, qui croit détenir les Tables du Bien, a toujours utilisé la répression pour imposer ses lubies. Les incroyables pertes de contrôle de M. Manuel Valls et de Mme Taubira, qui vont jusqu’à manier l’injure, confirment ce sectarisme émotionnel. Ce dernier se déverse avec une parfaite bonne conscience.

Mais à toute chose malheur est bon. L’acharnement judiciaire contre Valeurs Actuelles indique un système aux abois qui n’a d’autres arguments que la répression. Les héritiers gauchistes et libertaires de Mai 68, aujourd’hui au pouvoir, sont les frères de lait des fascistes, leurs ennemis intimes. Un pouvoir répressif, à court d’arguments, est, à terme perdant. Mais…

Le recul du droit positif et la tentation totalitaire

Mais ils peuvent devenir dangereux, car ils sont de plus en plus tentés de s’en prendre aux libertés publiques, ces fameuses ”libertés républicaines”, d’autant plus encensées qu’on les foule aux pieds : menaces sur la liberté de la presse et d’opinion (”racisme”, ”homophobie”, ”sexisme”, etc., toujours imputés aux Français de souche, jamais à leurs véritables auteurs) ; lois SRU durcies, discriminations positives de nature ethnique avec préférences et quotas, carte scolaire, lois sur la parité, etc.

J’ai discuté de l’affaire Valeurs Actuelles avec une journaliste américaine,  correspondante du New York Times à Londres. Ni elle-même, ni sa rédaction ne partagent évidemment les points de vue de VA ou les miens. Mais elle a formulé cette réflexion : ” cette répression de la liberté d’expression est scandaleuse et impensable aux USA. Chez nous, un média est libre d’accepter ou de refuser une opinion. C’est une affaire privée. Mais ni la justice ni l’État n’ont à se mêler de quoi que ce soit. Un procès contre un article, une couverture, un propos médiatisé, quels que soient leur message, c’est  proche du nazisme, du communisme, ça bloque le débat et c’est contre-productif. ” Pour elle, la liberté d’expression est menacée, écornée en France sur un nombre grandissant de sujets.

Ce qui est patent dans cette répression judiciaire contre VA, c’est qu’elle contraste avec l’énorme mobilisation en faveur de cette ”liberté d’expression” à la suite des attentats islamiques contre Charlie Hebdo. On mesure à quel point c’était une imposture. Les caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo n’ont jamais été poursuivies par la justice (et heureusement) mais les couvertures de VA montrant une Marianne voilée le sont. Pourquoi ? Parce que Charlie Hebdo est gauchiste et que Valeurs Actuelles et de droite. Et parce que la justice française est  en partie politisée et partiale, soumise à l’idéologie dominante, ce qui n’est pas nouveau dans notre histoire (1) . 

VApeur.jpgIl faut bien savoir que le pouvoir oligarchique et l’idéologie qui nous gouvernent, avec leurs relais dans la justice, sont souterrainement hostile à la liberté d’expression. Il s’agit du double héritage du marxisme et d’une partie de la Révolution française : ”pas de liberté pour les ennemis de la liberté ”. Ce qui signifie : pas de liberté d’expression pour ceux qui n’ont pas nos idées, les seules morales. Ils sont le Mal, ils sont illégitimes. L’important n’est pas qu’ils disent la vérité, car cette dernière ne compte pas : une vérité incorrecte est haïssable et illégitime, pas une erreur correcte. 

Cette confusion entre légitimité (idéologique et morale) et légalité (juridique et démocratique) plombe le droit français. L’Affaire Valeurs Actuelles et ses procès à répétition montrent ainsi que la liberté de la presse et la liberté d’expression sont peu à peu rongées dans une France où s’installe progressivement une répression sous couvert d’idéologie de la ”tolérance”. Extraordinaire inversion orwellienne. Le drame, c’est que la justice, avec souvent des magistrats politisés, voire fanatisés, oublieux du droit positif romain (notre tradition), est en train de perdre son objectivité et sa sérénité. Nous entrons doucereusement dans un droit subjectif et idéologique, de type néo-médiéval.

En effet, non seulement les lois réprimant le ”racisme”, les discriminations et les incitations à la haine, etc. sont floues et imprécises, mais leur interprétation est arbitraire, à la tête du client. C’est, au sens strict, une sortie de l’ ”État de droit”, c’est-à-dire de celui qui garantit des règles du jeu objectives et prévisibles. L’insécurité juridique a toujours été l’arme des despotismes, afin de bâillonner les critiques. Quand l’autorité punitive est imprévisible, les justiciables en deviennent d’autant plus prudents. Les opposants font profil bas et se taisent. Et les choses ne peuvent que s’aggraver.   

Valeurs Actuelles en première ligne : le courage d’aller jusqu’au bout ?

VAracAB.jpgFaire taire les dissidents par l’intimidation de basse intensité (amendes, dommages et intérêts) est toujours la première phase de la répression. La seconde est plus dure mais elle est inévitable si l’on persiste. C’est la dissuasion par d’autres méthodes, disons non juridiques pour faire bref. La panoplie est riche.

La mobilisation  pour la ”liberté d’expression” à la suite de l’assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo par les djihadistes est un enfumage hypocrite. La liberté d’expression est accordée par le système en fonction de la couleur idéologique de celui qui la revendique. On n’a pas vu de grands médias se solidariser avec force  en faveur de  Valeurs Actuelles à la suite de ces condamnations judiciaires. Ne  serait-ce que pour défendre leur propre liberté d’expression future. Seraient-ils aux ordres ? Disons que pour moitié, ils ont peur et s’autocensurent, et, pour l’autre, ils sont acquis (par sincérité ou conformisme) à la vulgate aseptisée. Ils ne veulent pas d’histoires, pas de problèmes, ce sont des ”modérés”. Futurs vaincus, futurs soumis. Perroquets avec chaine à la patte.     

L’hebdomadaire a l’intention de résister donc d’affronter les pouvoirs répressifs, à ses risques et périls, et à ne pas céder à l’intimidation : « témoigner des maux qui défont la France, dénoncer la politique de destruction socialiste et continuer à porter la plume dans les plaies violemment infectées de notre si cher pays. Quoi qu’il nous en coûte, vous pouvez compter sur nous », écrit Kerdrel.  C’est une attitude courageuse mais c’est aussi la meilleure en terme de communication politique. Car, dans sa bêtise fanatique, le pouvoir n’a pas compris qu’en s’acharnant sur Valeurs Actuelles, il a mis en lumière sa position de dissidence et de résistance et contribue à augmenter son audience. Néanmoins, il espère que, malgré tout, VA mettra désormais la pédale douce et sera intimidé. Nous verrons bien.

Note:

(1) Pensons à ces épisodes de la période de l’Occupation puis de la Libération où d’éminents membres des corps judiciaires –mais aussi administratifs, policiers et militaires – ont changé de camp et d’opinion sans vergogne, en fonction des rapports de force. La chose s’était déjà produite au moment des changements de régime au XIXe siècle : 1815, 1848, 1870. La belle idée d’une justice française impartiale et apolitique ne correspond pas à la réalité historique et sociologique.

Russia Under Attack

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Russia Under Attack

By

PaulCraigRoberts.org

While Washington works assiduously to undermine the Minsk agreement that German chancellor Merkel and French president Hollande achieved in order to halt the military conflict in Ukraine, Washington has sent Victoria Nuland to Armenia to organize a “color revolution” or coup there, has sent Richard Miles as ambassador to Kyrgyzstan to do the same there, and has sent Pamela Spratlen as ambassador to Uzbekistan to purchase that government’s allegiance away from Russia. The result would be to break up the Collective Security Treaty Organization and present Russia and China with destabilization where they can least afford it. For details go here.

Thus, Russia faces the renewal of conflict in Ukraine simultaneously with three more Ukraine-type situations along its Asian border.

And this is only the beginning of the pressure that Washington is mounting on Russia.

cartoon-2(359).jpgOn March 18 the Secretary General of NATO denounced the peace settlement between Russia and Georgia that ended Georgia’s military assault on South Ossetia. The NATO Secretary General said that NATO rejects the settlement because it “hampers ongoing efforts by the international community to strengthen security and stability in the region.” Look closely at this statement. It defines the “international community” as Washington’s NATO puppet states, and it defines strengthening security and stability as removing buffers between Russia and Georgia so that Washington can position military bases in Georgia directly on Russia’s border.

In Poland and the Baltic states Washington and NATO lies about a pending Russian invasion are being used to justify provocative war games on Russia’s borders and to build up US forces in NATO military bases on Russia’s borders.

We have crazed US generals on national television calling for “killing Russians.”

The EU leadership has agreed to launch a propaganda war against Russia, broadcasting Washington’s lies inside Russia in an effort to undermine the Russian people’s support of their government.

All of this is being done in order to coerce Russia into handing over Crimea and its Black Sea naval base to Washington and accepting vassalage under Washington’s suzerainty.

If Saddam Hussein, Gaddafi, Assad, and the Taliban would not fold to Washington’s threats, why do the fools in Washington think Putin, who holds in his hands the largest nuclear arsenal in the world, will fold?

European governments, apparently, are incapable of any thought. Washington has set London and the capitals of every European country, as well as every American city, for destruction by Russian nuclear weapons. The stupid Europeans rush to destroy themselves in service to their Washington master.

Human intelligence has gone missing if after 14 years of US military aggression against eight countries the world does not understand that Washington is lost in arrogance and hubris and imagines itself the ruler of the universe who will tolerate no dissent from its will.

We know that the American, British, and European media are whores well paid to lie for their master. We know that the NATO commander and secretary general, if not the member countries, are lusting for war. We know that the American Dr. Strangeloves in the Pentagon and armaments industry cannot wait to test their ABMs and new weapons systems in which they always place excessive confidence. We know that the prime minister of Britain is a total cipher. But are the chancellor of Germany and the president of France ready for the destruction of their countries and of Europe? If the EU is of such value, why is the very existence of its populations put at risk in order to bow down and accept leadership from an insane Washington whose megalomania will destroy life on earth?

Najat Vallaud-Belkacem massacre les humanités classiques

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Najat Vallaud-Belkacem massacre les humanités classiques
 
L’entreprise de destruction méthodique de notre identité nationale se poursuit chaque jour un peu plus.
 
Juriste
Ex: http://www.bvoltaire.fr

L’entreprise de destruction méthodique de notre identité nationale se poursuit chaque jour un peu plus. La nouvelle réforme du collège vise à la suppression des enseignements de langues anciennes en option. Le latin et le grec ne pourront plus être étudiés par les jeunes Français ; à la place, ils auront droit à un cours usine à gaz dont les sociétalistes (UMP et PS) ont le secret.

La directrice générale de l’enseignement scolaire a déclaré que « le latin ne sera plus une option proposée en plus des autres matières mais l’un des “nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires”. » Sous cette expression barbare se cache une dévaluation de la transmission des savoirs, les langues mères seront mélangées dans un fourre-tout postmoderne intitulé « Langues et cultures de l’Antiquité » de la même façon que d’autres « thèmes de travail » tels le « développement durable » ou le très mystérieux « information, communication, citoyenneté » qui ressemble fort à une discipline de propagande étatique.

À l’inverse du ministre de l’Éducation nationale, je crois qu’il est du devoir de l’école publique d’instruire avant de rééduquer idéologiquement les élèves. Dans cette perspective, il est essentiel non pas de supprimer la possibilité d’apprendre le latin et le grec mais bien plutôt de rendre ces enseignements obligatoires. Le latin et le grec apprennent la rigueur et, plus que les connaissances, ce sont les raisonnements qui perdurent dans la mémoire des jeunes esprits jusqu’à l’âge adulte.

Un bon élève ne connaîtra pas tout par cœur mais sera capable de chercher et d’appliquer des méthodes efficaces aux problèmes qui lui seront soumis. Le latin infuse toute notre langue, nos institutions, et permet de mieux apprendre le français. Plutôt que d’« enseigner » aux élèves la communication sur les réseaux sociaux, nous ferions mieux de revaloriser le socle des compétences essentielles. Il n’y a que de cette façon que les barrières sociales tombent, en maîtrisant la culture dite cultivée ou classique. Malheureusement, nos hommes d’État ne savent même plus parler correctement notre langue, François Hollande redouble constamment ses sujets à l’oral : comment pourraient-ils alors demander cet effort aux enfants du peuple ?

Le président de la République trahit la France en bradant notre fonds commun culturel et l’héritage indivis des Français. Respecter les Français consiste à vouloir les élever à la grandeur à laquelle ils aspirent. Depuis plusieurs dizaines d’années, le niveau des élèves chute. Les mesures de Nicolas Sarkozy pour dénaturer l’enseignement de l’histoire (suppression de l’étude des grands personnages français au profit de l’étude de civilisations étrangères) se situaient dans la droite ligne de la réforme proposée par Najat Vallaud-Belkacem.

Puissent-ils retenir l’enseignement de l’empereur philosophe Marc-Aurèle : « Qui vit en paix avec lui-même vit en paix avec l’univers. » La France doit vivre en paix avec son histoire pour rayonner à nouveau.

L’eurodéputé Nicolas Bay défend le latin !

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L’eurodéputé Nicolas Bay défend le latin !

nbay2-275x300.jpgNicolas Bay, jeune député européen FN, a réagi par communiqué à la dernière crétinerie de Najat Vallaud-Belkacem.

Suppression de l’enseignement du latin au collège : attaque contre nos humanités et notre identité !

Dans le cadre de sa nouvelle réforme du collège, Najat Vallaud-Belkacem prévoit la suppression des options de langues anciennes au collège. Sous couvert de démocratisation, le latin deviendra l’un des nouveaux « Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) », intitulé « Langues et culture de l’antiquité », projets pour le moins très flous puisque ni les horaires ni même le programme ne seront prédéterminés, et que l’enseignement pourra être assuré par des professeurs d’autres disciplines en fonction des nécessités de service de l’établissement.

Ce nouveau simulacre d’enseignement du latin et du grec met donc fin à un apprentissage rigoureux et méthodique des langues anciennes et annonce la disparition d’une filière d’excellence. Après la suppression de la bourse au mérite, au nom de son idéologie égalitariste, le parti socialiste poursuit donc sa politique de nivellement par le bas.

Les cours distincts de latin ou de grec sont pourtant essentiels et permettent une meilleure compréhension de la grammaire et des subtilités de la langue française.

Une part importante de notre vocabulaire provient du latin, langue qui irrigue nos institutions, notre droit, notre littérature, notre grammaire, en un mot notre culture. Les intentions du gouvernement ne laissent aucun doute : encore une fois, il s’agit d’une attaque contre notre identité qui ne peut être défendue sans la mémoire de nos racines et de notre histoire.

Pour instruire et relever le niveau des élèves en langue française, c’est le renforcement de l’apprentissage des matières fondamentales et classiques qui doit prévaloir.

Halte à la Tintinophobie!

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Halte à la Tintinophobie!

FIGAROVOX/HUMEUR

Au Canada, Tintin est accusé de racisme.

François-Xavier Ajavon propose plusieurs mesures pour rendre les BD du reporter politiquement correctes.


François-Xavier Ajavon est chroniqueur sur Causeur.


Les polémiques autour de Tintin poussent comme des champignons après la pluie, comme les champignons sur l'Étoile mystérieuse... Dernière péripétie médiatique en date autour du sulfureux reporter à la houppette blonde et au chien parlant: la charge de la communauté amérindienne de Winnipeg (capitale du Manitoba, au centre du Canada) contre la bande dessinée Tintin en Amérique qu'ils voudraient interdire à la vente dans une chaîne de librairies de la ville.

Les polémiques autour de Tintin poussent comme des champignons après la pluie, comme les champignons sur l'Étoile mystérieuse.

L'album, publié initialement en 1932 puis réédité dans une version couleur modernisée en 1946, véhiculerait selon eux des stéréotypes racistes à l'égard des indiens «Peaux-rouges». L'avocate à l'origine de cette virulente charge communautaire explique: «Les indiens sont présentés comme des êtres sauvages et dangereux, des êtres que l'on doit craindre». Cette représentation des autochtones chez Tintin ferait écho, d'après elle, au racisme subi de nos jours par les amérindiens. La chaîne de librairies visée par cette opération, Chapter's, a d'abord retiré l'album présumé honteux de la vente -avant de vite le remettre en rayon... le temps de mesurer le manque à gagner d'une telle décision (c'est l'album de la série Tintin qui se vend le mieux à travers le monde...)? Ou de simplement le lire? Et de constater -à condition d'aller au-delà de la couverture (où l'on voit Tintin en mauvaise posture, ficelé à un poteau, sous la menace du tomawak d'un chef indien)- que le portrait fait par Hergé des amérindiens est plus complexe que ne veulent bien le dire ses détracteurs...

À Chicago, aux grandes heures de la prohibition, Tintin entreprend de lutter contre la pègre en général et Al Capone en particulier (Dans le précédent opus -Tintin au Congo- le petit reporter était parvenu à démanteler un trafic de diamants organisé par le Saint-Patron de tous les gangsters). Armé de son courage, de sa carte de presse et de son chien Milou, Tintin poursuit l'aventure, se fait enlever par des bandits, est pris dans une guerre des gangs, et finit par atterrir sur les terres des Peaux-Rouges.

Non seulement qu'Hergé n'a pas méprisé les indiens, mais qu'il attribuait plutôt le mauvais rôle aux colonisateurs avides de richesses.

Commencée à l'ombre des gratte-ciels de Chicago, l'aventure se poursuit sous la forme d'une sorte de western belge où le reporter abandonne son style vestimentaire habituel, pour un accoutrement de cow-boy -chemise à carreaux, Stetson avantageux et révolver à la ceinture- que n'aurait pas renié John Wayne. Afin de se tirer d'affaire, l'un des gangsters que pourchasse Tintin convainc les indiens que le petit reporter cherche à les dépouiller de leurs terres. S'ensuit une dizaine de pages où l'on voit le héros de Hergé aux prises avec les autochtones. Le chef déterre la hache de guerre et Tintin est capturé. Voit-on des «sauvages»? Non, mais un peuple défendant sa terre... Le méchant de l'histoire est le gangster américain qui a poussé Tintin dans ce traquenard. À l'issue de la péripétie du pétrole est découvert sur la réserve des Peaux-rouges. Des nuées d'hommes d'affaires cherchent à acheter les terres. L'un de ces vautours offre 25$ au chef, qui refuse, puis toute la tribu est délogée manu militari. On voit une ville entière se construire sur les terres pétrolifères indiennes, en une nuit seulement... On voit par là non seulement qu'Hergé n'a pas méprisé les indiens, mais qu'il attribuait plutôt le mauvais rôle aux colonisateurs avides de richesses.

Ce n'est pas la première fois que Tintin est la cible des militants besogneux du politiquement correct et des censeurs hyperactifs des causes communautaires... L'album Tintin au Congo est régulièrement la cible de procès, de déclarations indignées sur le racisme supposé d'Hergé, et de happenings tragi-comiques dans les librairies. A la fin de l'année 2014 un angoissant «Groupe d'intervention contre le racisme» a organisé une opération coup de poing contre l'aventure congolaise de Tintin: des membres de ce groupuscule sont entrés en force à la Fnac des Halles à Paris pour coller sur les albums d'Hergé le sticker de la honte: «Produit toxique, relents racistes. Peut nuire à la santé mentale»…

L'album Tintin au Congo est régulièrement la cible de procès, de déclarations indignées sur le racisme supposé d'Hergé, et de happenings tragi-comiques dans les librairies.

Afin de faciliter la tâche de la police de la Bande-dessinée (qu'il faudra bien finir par créer...) nous suggérons plusieurs actions afin de rendre les albums de Tintin parfaitement conforme à l'hygiène mentale et morale de notre temps:

- commencer par faire disparaître totalement le personnage du Capitaine Haddock, qui est une honteuse caricature de marin alcoolique. Le syndicat des officiers de marine alcolo-dépendants ne saurait tolérer plus longtemps cette situation.

- il sera nécessaire de revoir intégralement le personnage de la Castafiore, qui pourrait incommoder par son caractère et ses traits bien des chanteuses lyriques en surpoids.

- comment tolérer plus longtemps le personnage de petit démon d'Abdallah, qui tyrannise littéralement Tintin dans plusieurs épisodes? Cette représentation des mineurs issus des pays orientaux pourrait tomber sous le coup de poursuites.

Que penser de la représentation de la gémellité à travers le tandem bouffon des Dupont-d ?! Une commission consultative de jumeaux devra rendre un rapport sur la question. Des États-généraux s'ensuivront. Puis un Grenelle.

- il faudra aussi penser à ménager le peuple imaginaire de Syldavie, on ne sait jamais... certains syldaves imaginaires pourraient déposer plainte.

- et que penser de la représentation de la gémellité à travers le tandem bouffon des Dupont-d?! Une commission consultative de jumeaux devra rendre un rapport sur la question. Des États-généraux s'ensuivront. Puis un Grenelle.

- et les sourds, ne pourraient-ils pas se sentir blessés par le professeur Tryphon Tournesol, son cornet auditif et le génie qu'il a d'être toujours à côté de la plaque?

Quand tous les albums seront épurés, nous pourrons à nouveau les rééditer. Ils seront conformes au temps, et ne blesseront personne.

Toutes les pages seront blanches...

Ukraine, fissure sur la façade ouest

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Ukraine, fissure sur la façade ouest

Ex: http://zejournal.mobi

Situé à l’Ouest de l’Ukraine, l’Oblast de Transcarpatie est peuplée par les Ruthènes, population majoritairement tournée vers la Hongrie. Cette population semble apprécier avec beaucoup de modération le fait de devoir revêtir l’uniforme de l’armée ukrainienne pour aller se battre dans le Sud-est du pays contre un groupe de population dont les droits sont plus niés encore que ceux des Ruthènes. Le texte ci-dessous a pour but de donner un instantané de la situation actuelle. Il est composé à partir de trois articles originaux. Le premier est paru le 14 mars 2015 sur le portail de l’Agence d’Information Politnavigator, le deuxième, le 01 février 2015 sur le portail d’information Novorossia, le troisième, le 02 février 2015 sur le portail Novorossia également.

Les Ruthènes de l’Oblast de Transcarpatie veulent que Kiev leur octroie l’autonomie.

transcarpathie-wiki.gifCe samedi 14 mars 2015, un congrès rassemblant les principales organisations ruthéniennes s’est fixé pour objectif d’obliger Kiev a admettre les résultats du référendum de 1991, selon lesquels 80% des habitants de l’oblast ont affirmé vouloir un statut autonome pour leur région.

L’assemblée au cours de laquelle fut prise cette décision se tenait à Moukatchevo et réunissait les représentants de L’Association des Ruthènes de Transcarpatie, du Mouvement Ruthène, de l’Association Doukhovnitcha, des Ruthènes Transcarpatiques de Soïm, etc. Les organisations concernées représentent environ 40000 personnes ont déclaré leurs dirigeants.

Les Ruthènes ont également l’intention de forcer Kiev à reconnaître leur qualité de minorité nationale. Contrairement aux pays européens, l’Ukraine ne reconnaît pas l’existence de la nation Ruthène. Dès 2006, le Comité de l’ONU pour l’Élimination de la Discrimination Raciale a recommandé à l’Ukraine de reconnaître les Ruthènes. Afin de pouvoir adresser leur requête au Président de l’Ukraine et aux députés de la Rada, les organisations ont rassemblé les 10000 signatures requises. Le document mentionne également la nécessité de reconnaître la langue ruthène, de pouvoir l’enseigner dans les écoles, d’ouvrir une chaire de langue ruthène à l’Université Nationale d’Oujgorod et de diffuser des programmes en langue ruthène sur les chaînes de radio et télévision locales.


Par ailleurs, les organisations ruthènes ont pris la décision de constituer un syndicat transcarpatique des travailleurs migrants afin de défendre les intérêts de ces derniers. [Les travailleurs migrants ukrainiens constituent une catégorie importante de travailleurs, caractéristique du pays. N.d.T.] La prochaine session du Conseil de coordination des organisations ruthènes se tiendra du 8 au 10 avril. Les organisateurs du congrès ont lancé un appel visant à unir à leur lutte des représentants d’autres minorités nationales. Source.

En Transcarpatie, on exige que l’Ukraine s’explique.

Karptska_Ukraina-2_COA..pngEn Transcarpatie sont apparues des réactions aux pressions provocantes de la part de la junte de Kiev. Il fut affirmé que les habitants de la région resteront là où ils sont. Les Transcarpatiens souhaitent savoir ce que l’Ukraine a réellement fait pour eux afin qu’ils commencent à la considérer comme leur patrie, et plus encore, acceptent de combattre pour elle. C’est l’association patriotique et d’éducation «Kroton» qui, ayant reçu le soutien des compatriotes de la région, a soulevé ces questions dans le cadre d’une déclaration officielle, a annoncé l’agence d’informations karpatnews.in.ua.

La déclaration de cette organisation précise exactement ceci :«Chez nous, jusque maintenant, les gens ne comprennent pas comment est apparue la confrontation militaire dans l’Est . S’agit-il d’une guerre ou d’une opération anti-terroriste ? Tous les citoyens d’Ukraine doivent-ils prendre part à cette confrontation, ou seulement des militaires ou des spécialistes des organismes de protection ? Pourquoi le pouvoir parle-t-il d’une agression de la Russie ? Pourquoi continue-t-on alors à commercer activement avec l’agresseur ?

En outre les habitants de Transcarpatie veulent savoir, comme tous les ukrainiens, quelles garanties sociales ils recevront s’ils participent à la confrontation militaire. Ce sont des gens pragmatiques et ils veulent savoir comment l’État est prêt à les remercier de leur participation à cette guerre. Pour terminer, au cours d’un siècle à peine, le territoire de Transcarpatie a connu au moins quatre États de types différents. Nos compatriotes veulent savoir ce que l’Ukraine a fait pour qu’ils la considèrent comme leur patrie et soient prêts à combattre pour elle».

Cette déclaration fut la réponse à une information publiée le 27 janvier 2015 par Oleg Boïko, responsable du Département de la Mobilisation du Quartier général des Forces Armées de l’Ukraine. Monsieur Boïko a déclaré que la plus forte résistance à la mobilisation avait été observée en Transcarpatie. Les conscrits potentiels locaux essaient d’éviter la campagne de conscription, même au moyen de longs séjours à l’étranger, et ce, en masse.

Dans toutes ses déclarations, l’organisation « Kroton » souligne l’isolement de l’oblast subcarpatique. En août, ils ont ainsi prévenu qu’ils exigeraient la reconnaissance des résultats du référendum de 1991 dans le cadre duquel plus de 78% des votants avaient choisi le statut de district autonome. Source.

La Hongrie prête à accueillir les habitants de Transcarpatie qui fuient la conscription.

Un site hongrois a annoncé la possibilité d’une aide gratuite aux hongrois de Transcarpatie disposant d’un passeport hongrois et ne souhaitant pas combattre au sein de l’armée ukrainienne. Les organisateurs de l’aide veulent apporter assistance à tous ceux qui disposent d’un permis de résidence en Hongrie, annonce le site « Valrad ». De nombreux Hongrois prêts à accueillir des conscrits hongrois de Transcarpatie fuyant la mobilisation se sont manifestés auprès des organisateurs de cette démarche. Source.


- Source : Russie Sujet Géopolitique

Discours de Philippe Milliau aux assises de la liberté d’expression

Discours de Philippe Milliau (président et fondateur de TV Libertés) aux assises de la liberté d’expression à Rungis le 15 mars 2015