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samedi, 28 décembre 2013

Laurent Brayard: « La grande majorité des médias français sont contrôlés »

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Laurent Brayard: « La grande majorité des médias français sont contrôlés »

Auteur : Médias-Presse-Info
 

 

 

Laurent Brayard,Français habitant en Russie et rédacteur pendant un moment à la Voix la Russie, raconte sur son blog une histoire assez étonnante qui lui est arrivée avec un journaliste français. Intrigué, nous avons voulu en savoir plus et il a bien voulu répondre à nos questions tout en nous offrant un panorama de la presse russe par la même occasion.

1) Laurent Brayard, pourriez-vous d’abord brièvement vous présenter aux lecteurs ?

Bonjour à vous, je suis un journaliste indépendant mais aussi un historien et un écrivain. Je vis en Russie, à Moscou depuis quatre ans, j’ai 41 ans. J’ai longtemps vécu en Bourgogne, ma terre de cœur mais les hasards de la vie et une grande histoire d’amour m’ont conduit vers la Russie.

2)  Sur votre blog, vous racontez une histoire vraiment étonnante. Un journaliste français, que vous connaissiez depuis longtemps, vous a avoué récemment vous avoir retiré de ses contacts twitter parce que ce que vous écriviez n’était pas dans ligne des rédactions françaises et que son rédacteur en chef lui avait fait le reproche d’être en contact avec vous. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Je suis en France depuis quelques semaines, à cause d’un grave accident qui a manqué de me coûter la vie. Ce séjour forcé m’a fait penser un moment que je pourrais vivre à nouveau en France avec ma compagne. J’ai donc cherché du travail et j’ai écumé tous les médias nationaux et les régionaux proches de ma région. Ayant travaillé pour La Voix de la Russie, média public russe, je savais déjà que je porterais à vie une sorte d’étiquette du genre « Kremlin » sur le front ! Mais j’ai vite compris que cela serait pire encore que ce que j’imaginais. Je n’ai pas qu’un ami qui travaille dans le journalisme. J’ai été surpris de l’absence de solidarité, par les silences ennuyés à la fois de mes amis et des rédactions. L’ami dont je parle, est un ami d’enfance, il travaille pour un très grand journal régional, l’un des plus importants de notre pays. Je ne peux pas, sans lui créer des ennuis, le citer, au moins par fidélité à notre amitié et par principe, je peux seulement ajouter que le journal en question est Sud-Ouest… une très grosse boutique, le 2e quotidien régional français. La conversation que j’évoque a eu lieu dans un cadre privé, des retrouvailles entre vieux amis. Ma surprise fut grande d’entendre mon camarade pendant la moitié de notre rencontre, me marteler que je devais, supprimer mes réseaux sociaux, disparaître de la toile si je voulais un jour travailler dans le journalisme en France et vendre des livres… L’histoire que je raconte est vraie, il a été sermonné par sa rédaction pour m’avoir dans ses contacts Twitter et a dû rendre des comptes. Pendant les quelques heures de notre conversation, il a vainement tenté de m’expliquer qu’il fallait absolument que je reste dans la rédaction d’articles dans une ligne modérée centriste, le plus neutre possible et en évitant d’écrire contre la gauche et en particulier ce qui pourrait froisser les milieux gays, de gauche ou des pouvoirs en place.

3)  Mieux encore, ce journaliste explique que pour garder son poste et ne pas être mis au placard, il vaut mieux écrire dans l’air du temps. Quel regard, cela vous donne-t-il de la presse française ?

Oui c’est tout à fait ce qu’il m’a dit et redit, à savoir que je devais pour être sûr de travailler, n’écrire que dans les sillons tracés par les rédactions. Pour avoir travaillé un peu dans le journalisme et avoir écouté des amis, comme Olivier Renault, un grand journaliste ayant une vaste expérience, je savais déjà que le système était verrouillé. Il est évident que les rédactions françaises sont sous contrôle, Serge Halimi en parlait déjà depuis longtemps dans son ouvrage, Les Nouveaux chiens de garde. Depuis cette époque, le système s’est durci, je rappelle aussi que Coluche avait également démontré la concussion et la mise sous contrôle des médias dans une émission restée célèbre : http://www.youtube.com/watch?v=7JNL2OSiEZ0 . Ma vision de la presse française est donc négative, la liberté d’expression n’existe que de façade et la grande majorité des médias français sont contrôlés, rappelons que l’Etat français est propriétaire de plusieurs chaînes de télévision et subventionne de nombreuses officines médiatiques. Les autres petit à petit ont été maîtrisés, nous pourrions même dire infiltrés !

4)  Peut-on parler d’un cas isolé pour ce journaliste français, qui après tout pourrait fantasmer, ou alors est-ce bien le cas de la presse française en général ?

 Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un cas isolé, je pense que mon ami m’a tenu ce discours eu égard à notre longue amitié, mais qu’il ne se rendait pas compte lui-même de ce que cela signifiait. Avec d’autres camarades journalistes nous avions lancé un projet, le projet Camille Desmoulins qui surveillait la presse française sur le thème de la Russie. Nous avons rentré dans des fichiers des centaines d’articles de journaux nationaux et régionaux en rentrant également les auteurs, la signature ou non de l’AFP, une notation selon une échelle de russophobie. Le travail hélas colossal ne nous a pas permis faute de financement de tenir plus de six mois, mais les résultats ont été effarants. Nous avons constaté que plus le journal avait de tirage, plus les articles publiés étaient des copier/coller de l’agence AFP. Certains journaux comme Le Parisien atteignait les 86 % d’articles de l’AFP, des régionaux un peu moins, le bon élève était Le Bien Public avec un total de 50 %. Ce simple fait démontre bien, qu’il n’y a plus de journalistes qui écrivent, seulement quelques « autorisés » signant dans de grandes vitrines médiatiques tels Le Monde ou Le Figaro. Il nous a été impossible de déterminer qui écrit dans l’agence AFP et qui contrôle l’agence mais les pistes sont limpides. Dans ce projet nous notions aussi les propriétaires des médias, nous avons été surpris du nombre de banques… En discutant avec quelques collègues ostracisés comme moi, nous arrivions tous à la même conclusion, le système formate des journalistes dans les grandes écoles, ils sont formés pour évoluer dans le cadre donné mais rares sont ceux qui font aujourd’hui du journalisme. Il faut chercher dans les médias alternatifs ou francophones étrangers pour aujourd’hui trouver de la vraie information, une information traitée sans pression et librement. Toutefois à l’heure actuelle le Sénat et Hollande récemment durant son voyage en Israël ont parlé de « nettoyer » internet, c’est dire où nous en sommes, si cela devait arriver, nous serions clairement dans une dictature démocratique, la première de l’histoire.

5)  Alors que les médias français ne cessent de montrer Poutine comme un dictateur au service duquel est la presse russe. N’est-ce pas risible ?

Oui et je peux en parler, je me suis trouvé en février 2013 dans un press-tour dans la ville d’Ekaterinbourg pour la candidature à l’EXPO 2020 avec de nombreux journalistes russes et étrangers. J’ai demandé à ceux de l’opposition, notamment communiste, s’ils pouvaient travailler librement, ils m’ont tous répondu que oui. Ceux de Komsomolskya Pravda, héritier de la Pravda étaient même chagrinés de voir comment la presse occidentale est en déliquescence, écrit sans cesse des absurdités, des inventions et des délires caricaturaux sur l’état de la presse russe. Moi-même j’ai écrit un article sans concession sur le président Poutine, dénommé Le syndrome de Borodino et j’ai boycotté les cérémonies de septembre 2012 pour le bicentenaire de 1812. Non seulement ma rédaction a publié mon article très sévère pour Poutine et le pouvoir en place, mais je n’ai pas été inquiété, loin de là. J’ajoute que le président Poutine se prête à un exercice de communication avec le peuple russe, chaque année, cela s’appelle La ligne. A l’avance les citoyens russes peuvent poster des questions, le jour même Poutine répond pendant des heures, son record étant 9 heures de suite, à des dizaines de questions, internet, téléphoniques, courriers… et qu’il répond à des questions vraiment sensibles de gens qui ne sont pas de son parti. Les questions ne sont pas choisies, le président doit subir cette épreuve, être convaincant, s’avancer sur des sujets épineux et il répond ! Toute la presse est invitée et participe, nous n’avons pas cela en France… nos journalistes et politiciens manquent de courage !

6)  Aujourd’hui, entre la Russie et la France, dans quel pays vous vous sentiriez le plus libre pour vous exprimer ?

Sans hésitation, la Russie, la liberté a changé de camp, c’est un pays qui est dans une situation économique similaire à nos trente glorieuses, c’est un pays dynamique mais qui reste ferme sur la défense de son identité et de son indépendance. Cette indépendance, la France assujettie à l’Europe et à l’OTAN ne la possède plus. Un journaliste en France doit servir le pouvoir, s’il ne le fait pas il est condamné à végéter ad vitam aeternam, voir à changer de métier. La démocratie française n’est déjà plus que l’ombre d’elle-même, n’oublions pas non plus que nous sommes dans un régime présidentiel… vendu comme démocratique. Monsieur Valls a parlé plusieurs fois d’ennemis de la République… cela démontre bien que si ces gens considèrent qu’il y a des ennemis dans notre pays… des ennemis du Peuple, c’est que la Nation est divisée. On commence par parler d’ennemis, on transgresse les lois ou on les façonne en conséquence et on termine par des persécutions et des emprisonnements. Cela ne vous rappelle rien ?


- Source : Médias-Presse-Info

Les nouvelles révélations sur l’affaire Snowden sont très gênantes pour le Royaume-Uni

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Les nouvelles révélations sur l’affaire Snowden sont très gênantes pour le Royaume-Uni

Les dernières révélations publiées, vendredi 20 décembre, par le New York Times, le Guardian et le Spiegel sur le scandale d’espionnage révélé par Edward Snowden sont notamment très embarrassantes pour le Royaume-Uni. 

Si le quotidien américain titre son article sur la NSA, l’agence américaine de surveillance des communications, c’est en effet le GCHQ britannique qui en est le coeur en raison de son « travail en lien étroit avec la NSA », qui aurait permis de surveiller un grand nombre de cibles : « Entreprises privées, agences des Nations unies, organisations non gouvernementales, hommes politiques de premier plan », détaille Le Monde, dont Thalès, Total, Médecins du monde, « un ambassadeur français », le commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia ou l’ex-Premier ministre israélien Ehud Olmert.

La liste complète des cibles se trouve d’ailleurs dans un document du GCHQ, mais il n’est pas systématiquement précisé quelle agence a demandé leur surveillance. Le quotidien américain explique par ailleurs que « les espions ont une marge de manoeuvre plus grande en ce qui concerne l’espionnage économique en Grande-Bretagne ».

Le Spiegel, qui s’intéresse lui particulièrement à l’espionnage de cibles allemandes via des câbles sous-marins reliant la côte des Cornouailles aux côtes allemandes, estime que « les Britanniques vont maintenant faire face à un débat inconfortable sur leurs activités, qui semblent directement dirigées contre leurs partenaires au sein de l’Union européenne et les leaders de ces pays ».


Le magazine allemand livre une anecdote instructive : fin octobre, lors d’un dîner organisé à l’occasion d’un sommet européen peu après des révélations sur l’espionnage du mobile d’Angela Merkel, François Hollande a demandé l’établissement d’un code de conduite pour les agences de renseignement, tandis que « David Cameron est resté étrangement silencieux durant la discussion ». Conclusion : « S’il est confirmé que les Britanniques ont ciblé les téléphones de dirigeants allemands et d’Almunia, Cameron va avoir des problèmes ».

Concerné au premier chef, le Guardian estime lui dans un éditorial que « la Grande-Bretagne doit imiter la réponse américaine » en lançant, comme l’a fait Barack Obama aux Etats-Unis, une enquête sur l’activité de leurs services de renseignement. « De telles actions endommagent directement le standing de la Grande-Bretagne dans le monde entier. [...] Le gouvernement doit nommer un panel d’experts indépendants sur le modèle américain », conclut le quotidien. A noter que les écoutes en question ont été réalisées sur la période 2008-2011, soit sous le gouvernement Labour de Gordon Brown puis sous la coalition conservateurs/libéraux-démocrates de Cameron.

vendredi, 27 décembre 2013

RCA: la France est bien responsable...

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RCA, LA FRANCE EST BIEN RESPONSABLE

Reste à savoir de quoi ?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

L'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power a effectué une visite surprise en République Centrafricaine. Samantha Power est une diplomate américaine, spécialiste de la question du génocide dans les conflits du 20ème siècle, notamment en ex-Yougoslavie et au Rwanda. C'est un signal fort et même très fort des Etats-Unis, de plus en plus scandalisés par les violences interreligieuses qui ont déjà fait près d'un millier de morts dans un territoire normalement pré-carré de la France. Samantha Power est la plus importante responsable américaine à se rendre en République centrafricaine, où l'administration US a qualifié la situation de «pré-génocidaire». Elle a rencontré le président centrafricain de transition et ex-chef rebelle de la Séléka, Michel Djotodia et s'est entretenu avec les hauts dignitaires musulmans et chrétiens tous impliqués à titre divers dans les massacres.
 
« Les populations (centrafricaines) sont en très grand danger et nous avons tous la responsabilité de les éloigner de l'abîme», a-t-elle déclaré en préambule à son déplacement.  Sa visite intervient alors que Bangui, patrouillée par les militaires français et la force africaine, connait une relative normalisation même si de l'avis de tous, la situation reste fragile. "De graves violations des droits humains continuent d'être commises dans le nord du pays ainsi qu'à Bangui", s'est alarmée une organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW),pour qui « le risque de nouvelles violences généralisées est extrêmement élevé ».

La République Centrafricaine est plongée dans l'anarchie et le chaos depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, coalition hétéroclite de groupes armés musulmans venus du nord du pays. Or, cette coalition, la France ne l'a-t-elle pas souhaitée puisqu'elle a lâché l'ancien président chrétien qui avait eu le malheur de se tourner vers la Chine ? Certes, la France fait le sale boulot comme elle le fait aussi au Mali, comme elle l'a fait en partie en Libye. Pourtant, pour Samantha Power, les Etats-Unis sont «reconnaissants envers les Français et les courageux soldats africains qui risquent leurs vies pour aider à protéger des civils» tout en ajoutant aussitôt que Washington fournit un soutien logistique à la Mission de maintien de la paix en Centrafrique (Misca) avec le transport aérien en cours de 850 soldats burundais vers la Centrafrique.
 
De la Fomac à la Misca ou comment cacher les paras...

Forte de 3.700 hommes, cette Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), mandatée par l'ONU, a pris officiellement le relais de la Fomac déployée depuis 2008. Le drapeau de la Communauté des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) a été baissé et remplacé par celui de l'Union Africaine (UA). Ce transfert d'autorité marque l'élargissement de la force africaine, jusqu'à présent composée de contingents des pays voisins (Cameroun, Congo, RDC, Gabon, Tchad, Guinée Equatoriale) à d'autres pays du continent, tel que le Burundi. A terme, la Misca devrait compter environ 6.000 hommes pour mener à bien, au côté de l'armée française, sa difficile mission de rétablir la sécurité dans le pays.
 
De son côté, l'armée française a lancé le désarmement forcé des milices et groupes armés à Bangui. A ce jour, ce sont environ 7.000 combattants de l'ex-Séléka qui ont été désarmés et sont cantonnés dans leurs casernes à Bangui.. Après avoir désarmé en priorité les ex-Séléka, les soldats français visent maintenant les milices "anti-balaka", très présentes dans certains quartiers chrétiens. La France ne cesse de réaffirmer son "impartialité" sur le plan militaire. Or, la France avait bien en RCA choisi son camp par le lâchage prémédité de l'ancien président François Bozizé qu'elle n'a jamais volontairement aidé à prendre le contrôle du Nord du pays. En participant plus qu'activement au dynamitage de la Libye, la France n'a-t-elle pas par ailleurs rendue l'Afrique noire incontrôlable ? 

Tout l'été, les organisations non gouvernementales ont dénoncé les pillages et les atteintes aux droits de l'homme en RCA. Il était bien clair qu'un conflit à teneur confessionnelle se profilait en RCA. Les membres de la Séléka sont essentiellement de confession musulmane alors que la population centrafricaine est composée à 80 % de chrétiens. Le conflit devait cristalliser les sentiments d'appartenance religieux. A quoi a pu servir toute l’aide à l'éducation fournie par la France depuis des années à la RCA ? Quid des journées des droits de l'Homme à l'Alliance française ou des programmes humanistes du lycée français de Bangui ? Certes il existe en République centrafricaine, depuis de longue date, des conflits traditionnels, tant économiques que religieux, entre éleveurs nomades musulmans et paysans sédentaires chrétiens, pourtant, ce qui arrive reste inédit dans un pays où les populations jusqu'alors vivaient dans les mêmes quartiers et les mêmes villages. Ce sont  bien des religieux sunnites qui ont déferlé à leur façon, en 4X4, par petits groupes, armés et financés par le Qatar et l'Arabie Saoudite sur la RCA comme sur toute l'Afrique noire. 

Le problème de la RCA n'est pas un problème néocolonial comme les esprits chagrins voudraient nous le faire croire en raisonnant sur de vieux schémas dépassés, ceux de la Françafrique. Il pose la question des effacistes et des remplacistes français qu'ils soient solfériniens ou sarkozistes. Il pose la question de la dépendance politico-financière de la France à l'égard de Ryad et des monarchies du Golfe comme de la faiblesse de notre budget de défense et de nos finances tout court.

Mali : un an après l’opération Serval

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Mali : un an après l’opération Serval

La France entre l’enclume sudiste et le marteau nordiste
Bernard Lugan*
Ex: http://metamag.fr

Le 27 novembre, et pour la première fois depuis le début de l’opération Serval, une manifestation anti-française s’est déroulée au Mali, à Bamako, aux cris de « A bas la France ». Ces Maliens bien peu « reconnaissants » de ce qui a été fait pour eux font à la France un reproche de fond : interdire à leur armée de se repositionner à Kidal, au cœur du pays touareg. Or, durant la campagne de l’Azawad, notamment lors des combats dans les Iforas, les forces françaises furent renseignées par les Touareg du MNLA contre la promesse de ne pas laisser l’armée malienne se repositionner à Kidal…

Culbutés par les Touareg, les militaires maliens qui se sont enfuis vers Bamako fin 2011-début 2012, veulent aujourd’hui profiter du bouclier français pour prendre leur revanche et réoccuper la totalité du territoire national, ce que les Touareg refusent. Le 30 novembre dernier, le MNLA, rejoint par le MAA ( Mouvement arabe de l’Azawad) et par le HCUA ( Haut conseil pour l’unité de l’Azawad) a d’ailleurs déclaré qu’il reprenait la guerre contre l’armée malienne. 

Nos forces vont donc se trouver prises entre deux feux. Comme en Côte d’Ivoire avec Laurent Gbagbo, ceux que nos éléments sauvèrent dans un premier temps, risquent donc de devenir des ennemis qui nous reprocheront de ne pas les laisser rétablir la souveraineté nationale sur l’ensemble du pays. Une aide salvatrice se transformera donc en entreprise néo-coloniale… et la France devra une fois de plus payer l’incohérence de sa politique ! 

Comme il fallait s’y attendre, et comme je n’ai cessé de le dire , le problème de fond n’a pas été réglé par l’Opération Serval car il n’est pas militaire. Il n’est pas davantage islamiste, le jihadisme n’étant que la surinfection d’une plaie ethnique millénaire. La question est ethno-politique car le sahel, monde contact entre les civilisations sédentaires des greniers au Sud, et l’univers du nomadisme au Nord, est un Rift racial le long duquel, et depuis la nuit des temps, sudistes et nordistes sont en rivalité pour le contrôle des zones intermédiaires situées entre le désert et les savanes.
 
Les élections ne résoudront donc évidemment pas cette réalité géo-ethnographique. Elles ne feront que confirmer la mathématique ethnique locale, l’ethno-mathématique selon ma formule qui me fut tellement reprochée par les butors de la bien-pensance universaliste, mais qui est désormais reprise par les plagiaires qui « pompent » littéralement mes analyses sans jamais me citer. 

Dans un communiqué en date du 14 novembre 2012, j’écrivais ainsi que l’intervention au Mali ne devait pas être construite comme une synthèse entre divers courants, à l’image de ce qui se fait lors des congrès du parti socialiste. Il fallait certes des objectifs militaires clairs -et l’armée française a parfaitement rempli sa mission à cet égard-, mais avant tout une vision politique cohérente et réaliste, à savoir la définition d’un nouvel équilibre entre le nord et le sud du pays. 
Après avoir bloqué les colonnes d’Ansar Eddine qui fonçaient sur Bamako, il fallait donc conditionner nos opérations de reconquête de Gao et de Tombouctou à l’acceptation par les autorités maliennes de l’impératif d’un changement constitutionnel qui aurait une fois pour toutes réglé le problème nord-sud.
 
Au lieu de cela, les cerveaux à nœud qui inspirent la politique africaine de la France sont restés englués dans leurs dogmes universalo-démocratiques, refusant de voir que les nordistes ne sont pas les sudistes, que les élections n’ont jamais réglé en profondeur les problèmes ethniques africains et qu’en définitive, nous n’avons fait que repousser le problème.
 
Mais qu’importe, puisque les militaires français sont sur place pour solder leurs continuelles erreurs…

*Bernard Lugan dirige et rédige L'Afrique réelle, revue internet.

Les Tchadiens, chiens de guerre de la France et terreurs de la Centrafrique

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Les Tchadiens, chiens de guerre de la France et terreurs de la Centrafrique

Un écusson perturbe plus les médias que les massacres

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Les tchadiens de guerres en guerres  sont devenus les prussiens de l’Afrique noire. Les alliés préférés de Paris ont fait merveille au Mali. Ils pratiquent une guerre sans complexe mais non sans cruauté. Au Mali, ils n’ont pas hésité à affronter des musulmans comme eux, menaçant leur vision de l’islam et l’unité de leur pays indirectement.

En Centrafrique, c’est très différent et Paris a commis une très grave erreur. Se servir de soldats musulmans pour désarmer des milices musulmanes, c’est les mettre à la merci de la vengeance des populations chrétiennes ultra majoritaires.  Idriss Déby, le président tchadien est plus important dans la région que François Hollande. Le Tchad, menacé sur toutes ses frontières (Libye, Soudan, Nigeria et Cameroun) avec Boko Haram , redoute la poursuite de l'instabilité chez son voisin méridional, un glacis sur lequel il estime avoir un droit de regard. À la tête d'un pays qui s'affirme comme la puissance régionale émergente, le président du Tchad tire depuis longtemps les ficelles centrafricaines.

Le Tchad est présent, avec des conseillers, dans les hautes sphères du pouvoir mais aussi avec 7000 à 15 000 ressortissants à Bangui. De nombreux centrafricains originaires du nord du pays sont également désignés comme «Tchadiens». Ces «arabes» sont souvent des commerçants qui tiennent un large pan de l'économie centrafricaine, ou ce qu'il en reste. Un tiers des membres des ex-Séléka seraient des Tchadiens. Idriss Déby affirme en détenir la liste, par groupes et par régions. Parallèlement, les soldats tchadiens constituent le premier contingent de la Fomac, avec 650 hommes. «Seul contingent musulman de la force africaine, le rôle des Tchadiens est important pour garantir la protection des populations musulmanes», assure une source officielle française. Accusés de protéger les ex-Séléka, les soldats tchadiens sont haïs par nombre de centrafricains, majoritairement chrétiens. Notre stratégie est donc suicidaire et devrait rapidement retourner la population contre la France.

« Il faut que tous les Tchadiens partent ! On ne veut plus d’eux dans le pays ! Dehors les Tchadiens, traîtres, lâches, chiens ». Dans les rues de Bangui, la capitale centrafricaine, les habitants ne cachent pas leur hostilité au passage des soldats tchadiens de la force africaine. Ces soldats sont pourtant membres de la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique, qui, appuyée par l’armée française déployée depuis le 7 décembre, a pour but de ramener l’ordre dans le pays, où les tensions inter religieuses s’accroissent. Mais les Tchadiens, qui viennent d'un pays majoritairement musulman, ne sont pas les bienvenus en République centrafricaine. On les accuse d’exactions et de massacres de chrétiens. On les accuse d'être proches des Seleka. La France aurait donc mis un loup dans le poulailler pour désarmer le renard. Pas de quoi rassurer les poules même avec la présence d’un coq français.

Enfin tout ça n’inquiète pas trop nos médias tétanisés hier par la découverte sur facebook d’une devise SS sur un insigne.  « Notre honneur s’appelle fidélité »  est une bien belle devise sauf qu’elle a été utilisée par l’armée d’élite des nazis. En conséquence, on assiste à la mobilisation de la sphère de la délation, répercutée par les journalistes presque aussi indignés par cet insigne que par les derniers propos volés de Dieudonné. La démocratie de la délation des déviants n’a pas la vie facile et les dénonciateurs bien pensants ne manquent pas de chair impure à livrer aux inquisiteurs de presse pour allumer les autodafés et les buchers audiovisuels.

L'état-major des armées a retiré immédiatement de son site la photo d'un soldat français déployé en Centrafrique qui arborait cet insigne qualifiant cette attitude d'"inadmissible" et ne reflétant "en rien la réalité dans les armées". Le militaire sera "immédiatement suspendu", dès qu'il aura été identifié, a déclaré à l'AFP le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major.
  
On respire en Centrafrique la situation reste sous contrôle…. En tout cas pour l’essentiel.

jeudi, 26 décembre 2013

Trancher la question ukrainienne

Trancher la question ukrainienne

par Guillaume Lenormand

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

L’Ukraine a toujours été un territoire à enjeux. Aujourd’hui, c’est un champ de bataille décisif sur lequel s’affrontent l’Occident capitaliste et l’Alternative Russe. Comme en Syrie, il s’agit d’un affrontement pyramidal et multi scalaire (à plusieurs échelles) entre ces deux pôles de puissance.

- International : deux blocs face à face.

- National, concernant l’avenir de ce pays artificiel et divisé qu’est l’Ukraine.

- Communautaire et politique, au niveau de la myriade de groupes, de militants et de personnages individuels.

- Mais aussi symbolique, illustré par la destruction de la statue de Lénine par des militants agitant des drapeaux de l’Union Européenne. Nous assistons à tout cela depuis la France, en nous interrogeant. Sommes-nous concernés ? Oui, définitivement. Aussi concernés que des français maréchalistes ou communistes lisant les nouvelles de la bataille de Stalingrad. Dans une guerre mondiale, tout le monde est concerné. Nous devons juger, réagir et  nous positionner en temps que nationalistes français, tout simplement.

 Juger avec recul…

Nous n’avons aucune raison de haïr les ukrainiens. Au contraire, ils nous sont plutôt sympathiques, comme la majorité des slaves le sont pour les français. Les ukrainiens,  blancs et orthodoxes, sont encore largement préservés de la décadence culturelle et des invasions ethniques résultant du règne capitaliste que nous connaissons dans l’Ouest. Les ukrainiens sont courageux et rebelles : on pourrait s’étendre sur leur anarchisme si particulier durant la Révolution Bolchevique, sur leur lutte au côté de l’Allemagne National-socialiste contre Staline et sur la résistance des guérilleros de l’UPA jusque dans les années 60. Les Ukrainiens sont régulièrement martyrs : l’Holodomor (l’extermination stalinienne par la faim) l’esclavage, et aujourd’hui le dépeçage par les oligarques mafieux… Inutile de s’étendre sur la corruption du gouvernement ukrainien actuel ou sur ses lois anti-SDF complètement absurdes. La révolte et l’indignation d’une partie des ukrainiens a ses des raisons légitimes. Loin de nous l’idée de chanter les louanges du gouvernement Ianoukovitch. Au contraire, il faut réfléchir en connaissance de cause. Beaucoup d’ukrainiens ont vécu avec espoir l’écroulement de l’URSS, mais l’anarchie libérale qui s’est emparé de l’Est les a vite fait déchanter. Sur un autre plan, il est compréhensible que nombre d’ukrainiens se sentent étouffés par cette Russie gigantesque dans l’ombre de laquelle ils vivent. D’où la dimension identitaire très présente dans les émeutes de Kiev, identité arborée comme un fanion par les groupes nationalistes qui sont en tête des affrontements.

…mais en évitant le relativisme paralysant.

On dit avec raison que la définition d’une ligne politique commence par la délimitation entre l’ami et l’ennemi. Nous ne le cachons pas, nous sommes fermement positionnés du côté de l’Alternative Russe (pour des raisons que nous avons déjà largement commenté). Nous ne refusons pas de voir ses imperfections mais nous avons choisi notre camp. Nous, français, connaissons trop bien le poids de la dictature de l’Union Européenne pour vouloir autre chose que sa destruction complète et la reconquête de notre liberté nationale. Chaque nouveau pays gagné à l’Union Européenne prolonge un peu la durée de vie de cette entité vampirique. De surcroît, l’Union Européenne soumet automatiquement ses nouveaux esclaves à son régime mondialiste, autant sur le plan économique que moral ou culturel. Les gay-pride, les FEMEN ou les différentes plateformes militantes pour la  « liberté »  sont des instruments du soft-power européen dans son entreprise de conquête de l’Est et de réduction du dernier bastion blanc et libre. Ces instruments sont coordonnés par des réseaux de type OTPOR, organisateurs professionnels de « révolutions oranges », financés par George Soros et mandatés par la CIA. Nous avons pu le voir en Russie, en Serbie ou en Croatie. La guerre est ouverte et totale.

Les nationalistes ukrainiens, instruments de la mondialisation capitaliste.

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Il est triste, cruel et à la fois doucement ironique de retrouver en tête de ces manifestations ennemies des nationalistes. Certes, il s’y trouve aussi des SDF payés 1 euro de l’heure pour occuper la place, certes il y a divers partis démocrates. Mais l’image qui nous marque le plus, c’est celle de ces jeunes gens aux tempes rasées, masque sur la figure, brassard et drapeaux frappés de runes, gantés, armés de chaînes, et se mesurant courageusement à la police anti-émeute du gouvernement. Colère légitime, mais instrumentalisée cyniquement par les pires ennemis des Nations.

Nous mettions souvent en garde les nationalistes français contre de telles récupérations, et il est vrai que c’est notre obsession, mais les faits nous donnent raison. Tout le passif du nationalisme ukrainien le prédisposait à une telle erreur. Construit exclusivement sur l’anticommunisme rabique (compréhensible sous Staline peut-être), sans autre horizon que l’opposition systématique à l’Est et l’alignement sur l’Occident, et se nourrissant de romantisme plutôt que de réflexion politique. Depuis les années 50, ou l’OTAN armait les maquis de la RONA jusqu’en 2008, année ou l’on retrouve des combattants nationalistes ukrainiens affiliés à la même RONA… dans l’armée Georgienne, volontaires russophobes. Quelle ironie ! Ces antisémites de traditions, qui s’enorgueillissent des souvenirs du volontariat ukrainien dans la Waffen SS, et qui servent par anti-communisme/anti-russisme anachroniques, de fantassins gratuits à l’Union Européenne Sioniste. Voilà où mènent le romantisme, le fétichisme, et l’obsession anticommuniste dépassées. Voilà aussi où mène une vision exclusivement identitaire lorsqu’elle est dépourvue de lecture géopolitique ou économique. Ces militants néo-païens racialistes, judéophobes et partisans du retour à la terre, servent de chair à canon à ceux qui veulent imposer le mariage gay, l’espace Schengen, le marché libre avec son cortège d’immigration massive, et le soutien inconditionnel à Israël.

Ces gens-là prétendent troquer le rhume pour la lèpre…

Tranchons dans le vif.

L’Ukraine reste un assemblage de deux patries. L’une est la  périphérie de l’espace slave orthodoxe, grenier à blé de l’est, « petite Russie ». Une autre partie constitutive de l’Ukraine est vulnérable aux influences germaniques et considérée par l’Allemagne comme son pré carré (comme l’a été la Slovénie durant la désintégration de la Yougoslavie). Une large partie des ukrainiens, cosaques en tête, soutient la Russie et s’oppose à l’UE. En conséquent, l’Ukraine est vouée à la partition : la partie Ouest étant absorbée par l’espace germanique et l’Union Européenne, sa partie Est à rejoindre la Russie dont elle est une périphérie et qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Une autre alternative, catastrophique pour nous, serait le triomphe de la révolution orange et l’absorption de l’Ukraine par l’UE. Il risque d’en résulter une véritable situation de guerre civile, comme en Yougoslavie dans les années 90. Les nationalistes français prendront-ils le train pour aller défendre l’Ouest (comme ils le firent en Croatie) ou s’engageront-ils dans la reconquête de l’Europe par l’Est ? Quoi qu’il en soit, les images qui nous parviennent de Kiev sont cruelles à nos cœurs.

On ne peut s’empêcher de les comparer avec notre souvenir des jeunes nationalistes français, qui en mai 2013, chargeaient avec vaillance les rangs des flics de l’UMPS, dispersant la racaille journalistique et appelant Poutine à l’aide devant l’ambassade de Russie. Les fanions noirs eurasiens côtoyaient les drapeaux rose et bleus de la Manif Pour Tous. Deux jeunesses, des combats radicalement antagonistes.

Le refus du « mariage » homobourgeois participait à une dynamique de réaction des peuples à la mort programmée par nos ennemis capitalistes, réveil glorieux qui a débuté en Russie, avec la réanimation de la Sainte Eglise Orthodoxe, réveil relayé par les Serbes, les Biélorusses, la fantastique résistance Syrienne, les victoires diplomatiques de l’Iran et jusqu’au Venezuela de Nicolas Maduro. Au contraire, le combat des nationalistes ukrainiens s’inscrit dans une logique anachronique, un folklore d’arrière-garde détourné cyniquement par les pires ennemis des peuples et des identités que la terre puisse porter .

Comme le dit si bien Aymeric Chauprade :

« Se tourner vers l’Union Européenne en 2013, c’est aussi absurde que d’en appeler à l’URSS en 1991. »

AUCUN SOUTIEN A LA SUBVERSION ORANGISTE EN UKRAINE !

A BAS L’UNION EUROPÉENNE CAPITALISTE!!!

Guillaume Lenormand pour le Cercle Non Conforme

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

RIP Mikhail Timofeyevich Kalashnikov

 

Internationally-renown small arms designer, Internationally-Russian military hero and inventor Mikhail Kalashnikov has died at 94 in his rifle’s home town of Izhevsk. His passage follows several years of heart trouble.

Kalashnikov’s most famous invention, the AK-47 rifle and the many guns that duplicate the design, is to-date the most successful firearm of all time, and likely will continue to be for many decades to come.

In that way he has achieved a little bit of immortality, joining the likes of Sam Colt, John Browning, Eugene Stoner, Hiram Maxim, John Garand, Richard Gatling, Benjamin Henry and the Mauser brothers.

While Kalashnikov has been given every ounce of credit due for his eponymous rifle, the design didn’t spring up in a single flash of genius. It took years of struggle and effort to invent the AK-47.

Kalashnikov was born in Kurya on Nov. 10, 1919, the 17th child of Timofel and Alexandra Kalashnikov, both well-to-do peasants. While from an early age he showed a predisposition towards machines and mechanics, he grew up hoping to be a poet and has in fact published half a dozen books of poetry later in his life. He never finished high school.

At the age of 11 Kalashnikov’s family was deported to Siberia and their property was confiscated by Stalin’s Dekulakization regime, where they lived in Nizhnyaya Mokhovaya on the Western Siberian Plain. There he and his father took up hunting to put food on the table. (Kalashnikov was from then on an active hunter into his 90s.)

After just a few years in Siberia Kalashnikov asked to leave his family in order to get a better education, hitchhiking 600 miles back to Kurya, his first home. There he worked to become a mechanic for a the Turkestan–Siberian Railway, where he would hone his engineering skills, until 1938 when he was drafted.

Given his aptitudes and smaller size, Kalashnikov was made a tanker and never stopped tinkering. In just three years he made a name for himself in the Red Army, having invented a Tokarev-TT stabilizer for shooting through tank slits, a tank engine runtime calculator and an inertia-driven tank shell counter to let tankers know how many shots they had remaining.

These inventions were so popular that the Russian forces would make them standard on all tanks. Not bad for a poet.

In June of 1941 he was called to Leningrad to complete and standardize his tank modifications for implementation military-wide. On his way to Leningrad he was hit by a shell during the October Battle of Bryansk, which tore through his shoulder.

From his hospital bed Kalashnikov continued to contribute to the Great Patriotic War, by working on plans for a new submachine gun after hearing so many wounded soldiers complain about the quality of their small arms.

kalashnikov-2.jpgWhen he was released from the hospital in April of 1942 he was immediately granted a six-month sick leave to continue his recovery. It was in that span that he traveled to the Matai depot to develop and prototype his submachine gun.

And it was a failure. The design was not accepted into service but his talent would not go unnoticed. His largely self-taught body of experience led him to build an entirely original sub-machine gun and it was his unorthodox approach to building small arms that got the attention of the Main Ordnance Directorate.

It was there in 1944 that Kalashnikov turned his efforts to the increasingly-popular and proven effective self-loading rifle. Chambered for the new 7.62x39mm cartridge, Kalashnikov developed a simplified version of the M1 Garand and submitted the rifle to the Red Army for evaluation.

It, too was rejected in favor of the Simonov Carbine, or SKS, which would become the standard infantry rifle for the Soviet Army.

Over the course of three more years Kalashnikov continued to toil over new designs that could be made easily, used easily and cost less than traditional machined steel firearms. In the end he wound up with a plan that cherry-picked many proven mechanisms and traits from existing, battle-proven designs and spun them into something altogether new.

In 1947 his plans for a new type of assault rifle were accepted and put into manufacturing. The simplicity of the design, the low cost of manufacturing, the stamped-steel construction and impressive overall reliability propelled the AK-47 into the winner’s circle and it would officially enter service in 1949.

Unofficially, the AK-47 was still a failure. It would be years before it would see use in numbers and for nearly the next decade the SKS remained the actual standard infantry rifle.

It wasn’t until 1956 that engineers at Izhevsk were able to develop the technology to reliably weld together an AK-47 rifle as designed. In its first seven years of manufacture, the AK-47 had a tremendous rejection rate. They cost too much to make in numbers, and the interim solution, using a milled receiver, while reliable, was also expensive.

While the AK-47 may be the most successful design in the world, the truth is that there weren’t a lot of actual AK-47s made. The design went through three revisions, stamped and milled, before Kalashnikov unveiled the AKM, which is what we really think of when we hear “AK-47.” It would be this rifle that would make Kalashnikov a household name.

 

Whatever they’re called, they’re Kalashnikov rifles. And even as the sun sets on the original and improved designs by Kalashnikov and the Russian Military gears for the adoption of the AK-12 — a new Russian rifle that for the first time in over 60 years, departs from the fundamental AK pattern — Kalashnikov will remain a cherished, household name, as the Russian Ministry of Defense has renamed their small arms manufacturers the Kalashnikov Concern.

Kalashnikov was one of the most decorated inventors of all time. He served his country for over 70 years.

He also invented a lawnmower.

Le « rapport sur l’Intégration » : texte raciste

front-de-gauche-marianne.jpgLe « rapport sur l’Intégration » : texte raciste

Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Remis au Premier ministre à sa demande, ce rapport effarant, rédigé en novlangue par des Trissotins, publié en ligne par Matignon et qui a créé le scandale  est en fait inspiré des idées du groupe de pression et de ”réflexion” gauchiste chic lié au PS Terra Nova. L’objectif est la destruction pure et simple de l’identité française. Il vise à substituer à l’assimilation et à l’intégration une forme de communautarisme où les Français de souche seraient objectivement infériorisés, sommés de s’adapter aux mœurs des nouveaux arrivants, et où il faudrait « assumer la dimension arabe-orientale de la France ».

 Inutile d’énumérer les axes politiques proposés par ce rapport ethnomasochiste et culpabiliste qui vise non seulement à défranciser, déseuropéaniser la société mais à accentuer encore la pression migratoire en instaurant une véritable préférence étrangère. 

Il est plus intéressant de s’attarder sur deux passages qui relèvent du sectarisme de la police de la pensée de gauche et de ce racisme implicite si souvent observé dans la vulgate antiraciste. Tout d’abord, il est recommandé d’interdire et de sanctionner judiciairement, notamment dans les médias, toute mention (« description stigmatisante ») de l’origine des personnes, notamment en cas de délit (1) (« nationalité, origine, couleur de peau, religion, culture… »). Cette interdiction est étendue aux « partis politiques et institutions publiques » dans bien d’autres circonstances. 

 Admirons la contradiction : l’origine ethno-culturelle est niée mais en même temps la France doit devenir « arabe-orientale ». Mais implicitement, le fait d’être qualifié par son nom et son prénom d’origine africaine ou arabe, par exemple, serait subrepticement une insulte. Inconsciemment, les auteurs (vieux gauchistes) du rapport  considèrent que de dire à/de quelqu’un qu’il est ”Arabe” est une « stigmatisation », un « délit de harcèlement racial ». Or, ne pas mentionner l’origine des gens, par pseudo-respect, c’est dévaloriser cette origine. On nage dans une contradiction totale, la bêtise raciste/antiraciste de cette gauche à la fois gouvernementale, soixante-huitarde et intellectuellement à gaz pauvre. (2)

Le second passage fait allusion à la ”race blanche”, alors qu’officiellement les races n’existent pas. Il est en effet proposé de ne plus se référer dans l’enseignement de l’histoire à « des figures incarnées qui demeurent très largement des grands hommes, mâles, blancs et hétérosexuels ». (3)  Évident racisme anti-Blancs et aversion contre les hétérosexuels de la part de personnes qui sont elles-mêmes majoritairement des Blancs hétérosexuels. Ça relève de la psychiatrie – ou de la psychanalyse.

Cette gauche antiraciste est complètement obsédée par l’idée de ”race”, comme les puritains étaient obsédés par l’idée de sexe. Le paradigme racial est obsessionnel dans la gauche ”antiraciste”. 

Une telle idéologie à la fois xénophile, pétrie de bêtise et/ou de mauvaises intentions, est la porte ouverte à la guerre civile ethnique, lot endémique du Maghreb et du Proche-Orient arabe, et de toute société hétérogène et pluri-ethnique.

Mais hélas, ce rapport tire en réalité la conclusion dramatique, cynique et souriante de quarante ans d’immigration incontrôlée, au terme de laquelle s’opère un bouleversement démographique, où toute ”intégration” ou ”assimilation” de minorités qui n’en sont plus est devenue une chimère et où le petit peuple de souche est prié par ses élites grasses et protégées (”socialistes”) de se plier à la loi des colonisateurs présentés comme des victimes, est sommé de se taire et de devenir Invisible. Devant l’histoire, les politiciens, parfaitement antidémocrates et antirépublicains, responsables de ce fait, devront répondre d’une tragédie annoncée.

Notes:

 

(1) C’est implicitement reconnaître l’origine immigrée très majoritaire de la criminalité.

(2) La pensée de gauche, intellectualiste et déconnectée du réel, héritière inconsciente en fait de l’idéalisme platonicien (auquel s’oppose le réalisme aristotélicien)  souffre moins de bêtise que de pathologie, d’origine psychologique. Vouloir construire un méta-monde contre la réalité, une utopie, c’est à dire, étymologiquement, un lieu qui n’existe nulle part, un rêve.  

(3) Il faudra donc trouver dans les figures de l’histoire de France des personnes de couleur, féminines, bisexuelles ou homosexuelles ? Vous en connaissez ?

mercredi, 25 décembre 2013

L’État PS et la tentation totalitaire

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L’État PS et la tentation totalitaire. Comment empêcher l’alternance ?

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Dans l’effarant rapport sur l’Intégration remis à Matignon et publié sur son site (voir le précédent article), on note la préconisation de mesures coercitives contre l’affirmation de l’identité française et l’instauration d’une police de la pensée et de l’expression. Ce rapport reflète la position de l’État PS. Dans la répression policière disproportionnée (avec incarcérations illégales et rapports de police truqués) de la ”Manif pour tous” et de l’inoffensif mouvement des ”Veilleurs”, l’État PS a montré le bout de son nez et donné un avant-goût de ses tentations totalitaires. En réalité, conformément à la tradition sectaire de l’extrême-gauche (qui domine idéologiquement le PS), la ”droite” n’est  pas légitime car elle représente le Mal (1). Eux, dans leur bonne conscience, illustrent le Bien et la Justice et sont donc seuls légitimes pour exercer le pouvoir. 

Se mêlent, comme toujours, à ces grands sentiments de moralisme fanatique, de bas calculs électoralistes à courte vue. Le personnel politicien de gauche, cohorte d’élus et d’apparatchiks, avec ses auxiliaires – innombrables associations subventionnées et intellectuels rémunérés – veut conserver ses prébendes. Comment empêcher l’alternance à droite et maintenir au pouvoir l’État PS, malgré son échec patent sur tous les fronts ? 

Un coup d’État à la Lénine étant impossible, la seule solution est de transformer le peuple, plus exactement l’électorat. D’où les naturalisations massives et toutes les mesures en faveur des immigrés, de l’islam, de l’accentuation de l’immigration de colonisation (2). Le dernier rapport sur l’Intégration était idéologiquement inspiré par le think tank gauchiste Terra Nova, tête chercheuse de l’État PS, pour envoyer un signal fort aux nouvelles populations. Il ne s’agissait pas d’une gaffe de plus de M. Ayrault. Une opération de communication politique très pensée. Message : l’État PS est le vôtre ; celui  de la ”défrancisation”, de l’islamisation tolérée, de l’arabisation et de l’africanisation en douceur. Les musulmans ont voté à une écrasante majorité pour Hollande ; la leçon a été retenue.

Le souci de la ”France” est très secondaire pour ne pas dire inexistant  dans l’appareil central ou périphérique du dispositif de l’État PS. Il est animé à la fois par une idéologie idéaliste, intolérante, utopique, bétonnée de bonne conscience (3) et par une avidité pour le pouvoir strictement matérialiste. Cette alchimie était présente dans tous les régimes communistes (et dans la révolution bolchévique, inspirée de 1793 et de la Commune), avec cette différence notable que lesdits régimes évitaient de dissoudre leur propre nation en organisant chez eux une colonisation de peuplement.  

 Le plus inquiétant, c’est que cette stratégie de l’État PS peut réussir. Pour des raisons démographiques et migratoires implacables (voir les analyses de Mme Tribalat), l’État PS compte sur un basculement progressif et arithmétique de l’électorat pour se maintenir au pouvoir. C’est pourquoi, avant les prochaines échéances électorales, il multiplie (et va multiplier) les mesures immigrationnistes et islamophiles les plus diverses. Il estime (marketing politique), selon les analyses de Terra Nova, qu’il vaut mieux créer un nouvel électorat allogène que de séduire un électorat populaire de souche en proie à une fuite d’eau. (4)

Le problème, c’est que cette finaude stratégie n’est qu’une tactique. (5) Il y a un risque de guerre civile ethnique au bout de ces mauvais calculs, d’autant plus que l’État PS, s’il réussit à se maintenir au pouvoir dans son projet anti-alternance devra affronter une crise sociale gravissime du fait de sa politique économique qui va dans le mur. Effet démultiplicateur. Il va y avoir du sport. Remarquez, d’un point de vue dialectique, c’est peut-être intéressant. Les prochaines années nous réservent des surprises.

Notes:

(1) C’est la racine même de la mentalité totalitaire : la légitimité contre la légalité.  Relire Robespierre et Lénine.

(2) L’élargissement de l’accès à l’AME (Aide médicale d’État) pour les clandestins (mesure par ailleurs anticonstitutionnelle car créant une légalisation de l’illégalité, cas unique au monde) ; la baisse drastique des expulsions d’illégaux même après décisions de justice ; la poursuite des régularisations et des naturalisations je vous laisse continuer la litanie.

(3) Idéologie à l’emballage libertaire et tolérant mais au contenu autoritariste et intolérant.

(4) Maîtresse à penser du PS, Terra Nova a recommandé de délaisser les Français de souche des classes populaires au profit des immigrés et de la bourgeoisie bobo-gauche. Cynique marketing politique. (cf. à ce propos ma brochure La nouvelle lutte des classes, Éd. du Lore).

(5) La stratégie vise le long terme et un théâtre d’opération global.  La tactique est limitée dans le temps et l’espace. L’État PS confond les deux. Il perdra parce que le rêve est sa loi et qu’il fait entrer le loup dans la bergerie.    

L’accord de libre échange transatlantique, outil d’influence supranationale et privatisé ?

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L’accord de libre échange transatlantique, outil d’influence supranationale et privatisé ?

Ex: http://www.knowckers.org

L’Europe serait elle en train de renoncer à sa souveraineté législative au profit du secteur privé? La question se pose à la suite de l’émergence d’un mécanisme de règlement des différends dans le mandat donné à la Commission européenne pour l’accord de partenariat transatlantique (APT).
Dans quelle mesure ce nouveau tribunal arbitral risque-t-il de fragiliser la stabilité juridique et la souveraineté des Etats signataires ?


L’UE relance les négociations dans le but de conclure un accord sans précédent de libre échange dit de « dernière génération ». Le traité prévoit un renforcement de la coopération commerciale par l’abaissement des barrières douanières (déjà très faibles puisqu’elles s’élèvent entre les Etats-Unis et l’UE à environ de 4% dans le cadre de l’OMC), mais plus ambitieux il vise également l’harmonisation normative, juridique et technique.


Le but est de faciliter la circulation des biens et des services entre l’UE et les USA intra/inter entreprises. Le problème est que ce type de traité vise explicitement le fond du droit (et ne sanctionne pas son application formelle comme au sein de l’OMC). L’autre singularité réside dans la qualité des parties à agir, désormais les multinationales peuvent engager la responsabilité des Etats (contournant  l’OMC où seuls les Etats s’affrontent). Le projet APT prévoit donc que toute entreprise ayant subit un préjudice (notamment financier et qui sera à déterminer) pourra à la suite d’un durcissement des règles juridiques saisir le tribunal arbitral pour demander réparation. De nombreux exemples viennent immédiatement à l’esprit tel que la suppression des permis d’exploration pour l’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique. Les grandes entreprises gazo-pétrolières pourront-elles demander réparation à l’Etat Français? Par extension, les législations plus protectrices en matière environnementale ou touchant au droit du travail pourraient être remises en cause, a priori dans l’action législative mais aussi a posteriori en contraignant l’Etat à en réparer les conséquences. L’APT Europe-Etats Unis, selon le Corporate Europe Observatory,   « va ouvrir les vannes à des poursuites de plusieurs millions d’euros par de grandes entreprises qui contestent des politiques démocratiques visant à protéger l’environnement et la santé publique ».


Quoi qu’il en soit, cet arbitrage commercial pourrait être un important outil d’influence aux pouvoirs bien plus étendus que les mécanismes classiques. Il évite facilement le mécanisme onéreux et parfois incertain du lobbysme auprès des organes législatifs nationaux et communautaires. D’autre part, si l’accord est signé, seul l’Etat fédéral américain s’engage à le respecter : Quid des Etats fédérés alors qu’ils bénéficient d’une large liberté de légiférer dans de nombreux domaines ?


Il est incontournable d’encadrer la réalité transnationale des acteurs privés mais il reste plus que discutable de donner la compétence exclusive (et donc dessaisir les tribunaux nationaux) du règlement des conflits issus du traité, à un organe, par les décisions duquel, Etats comme investisseurs seront contrains. L’impact de cette justice supranationale sur la souveraineté des Etats signataires constitue aujourd’hui un réel sujet de préoccupation.


Il permettra peut être de redonner confiance aux investisseurs qui pourront récupérer les pertes à la suite d’une nouvelle législation, mais à quel prix ? Celui d’accepter d’engager directement la responsabilité de l’Etat sur le fondement de sa compétence la fondamentale : celle de légiférer démocratiquement et librement.

Rassegna Stampa (XII-13)

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Rassegna Stampa: articoli in primo piano

 

 

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mardi, 24 décembre 2013

H. Juvin: réponse au "Point"


Hervé Juvin:

«Néo-conservatisme» :

réponse au journal Le Point

lundi, 23 décembre 2013

Pour une Europe-puissance dans un monde multipolaire !

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Pour une Europe-puissance dans un monde multipolaire !

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Aymeric Chauprade à Boulevard Voltaire et consacré à la question de l'Europe au sein du monde multipolaire...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

«En 1991, après la chute de l’URSS, nous avons manqué une chance historique…»

Un monde bipolaire pouvait induire un possible choc des civilisations. Mais l’univers multipolaire qui s’annonce est-il forcément plus rassurant ?

Le monde bipolaire n’était pas le choc des civilisations, il était le choc de deux utopies mondialistes, le libéralisme et le socialisme planétaires, chacune adossée à la logique de puissance d’une nation motrice, les États-Unis et la Russie. Remarquez que la théorie du choc des civilisations a repris de l’actualité juste après l’écroulement de l’Union soviétique, avec Samuel Huntington, quand précisément les Américains, pour ne pas voir leur alliance otanienne connaître le même sort que le pacte de Varsovie, ont tenté de réveiller les représentations civilisationnelles.

Ce qui s’est passé à partir de 1991 est assez simple. Le projet unipolaire américain (l’Amérique-monde) s’est accéléré, et il lui a été offert d’un coup, par l’effondrement soviétique, des territoires immenses à intégrer dans l’OTAN, comme dans l’OMC. En opposition au projet unipolaire, les émergents importants – Russie, Chine, Turquie, Inde, Brésil – se sont mis à reconstruire leur puissance régionale et à marcher vers la puissance. Seuls les Européens sont interdits de « puissance » par l’Union européenne et donc incapables de préparer l’Europe-puissance dont nous aurions besoin pour affronter les défis à venir. Bien sûr que le monde multipolaire n’est pas plus rassurant que le monde bipolaire. Si nous voulons la paix, il faut en réalité l’équilibre des puissances. La bipolarité a reposé sur l’équilibre de la terreur. La multipolarité doit reposer sur l’équilibre de toutes les puissances, nucléaires ou conventionnelles.

Est-ce l’occasion pour l’Europe, non pas de retrouver son rôle dominant de naguère, mais au moins de reprendre la main sur l’échiquier mondial ?

En 1991, après l’écroulement de l’URSS, les Européens ont raté une chance historique. Ils pouvaient décider de s’émanciper des États-Unis (sans se fâcher avec eux, là n’est pas le but !) et construire une Europe-puissance. Mais avec le Royaume-Uni (le général de Gaulle avait vu juste) et une logique d’élargissement à l’Est (intégration horizontale) qui diluait tout effort d’intégration verticale, c’était impossible! Le triste bilan des 23 années qui suivent la fin de l’ère bipolaire, c’est que les Européens ont finalement abdiqué leur souveraineté non pour une « Europe-puissance », mais simplement pour s’arrimer aux USA et la dynamique d’élargissement de l’OTAN. Sur le continent eurasiatique il y a place pour trois blocs de puissance – l’Europe, la Russie et la Chine –, seulement les Américains n’en veulent surtout pas car ils perdraient alors la main sur l’histoire mondiale.

Ne serait-ce pas le moment, pour la France, de remettre à l’honneur ses vieilles alliances : Turquie, Amérique latine, monde arabe ?

L’échec géopolitique, économique, social de l’Union européenne doit nous imposer une remise en cause complète du cadre actuel, fondé sur le couple OTAN/UE. Nous devons retrouver notre souveraineté nationale et proposer à nos amis et partenaires européens d’en faire autant (ce qu’ils feront dès lors que nous le ferons), puis refonder le projet européen sur l’idée d’une Europe confédérale et d’un partenariat fort avec la Russie. Les Allemands peuvent ouvrir à la France l’Europe centrale et orientale, tandis que nous pouvons aider les Allemands à se développer outre-mer grâce à notre présence mondiale (nous avons le deuxième espace maritime mondial derrière les Américains, et une grande partie des ressources de demain est en mer). Un véritable protectionnisme européen doit être mis en place sur le plan économique. L’Europe de demain devra aussi avoir une véritable flotte européenne reposant d’abord sur l’alliance de trois puissantes marines – française, allemande et russe – qui ensemble pourront peser autant que la flotte états-unienne, nous assurer une présence maritime mondiale et assurer la sécurité de nos approvisionnements. Tant que nous dépendrons de la thalassocratie américaine, nous ne serons pas indépendants.

Contrairement à ce que l’on entend souvent, les souverainistes ne sont pas opposés à l’idée européenne, bien au contraire. Ils veulent simplement la refonder sur un authentique projet de civilisation (les racines chrétiennes de l’Europe, l’affirmation de nos identités) autant que de puissance (la puissance ne signifie pas l’agression !), tenant compte des réalités nationales et des complémentarités possibles entre nations européennes. La preuve même que l’Union européenne est en train de tuer la puissance européenne, c’est que tous les budgets de défense nationaux européens sont en train de s’effondrer sans qu’aucune défense européenne n’émerge en échange ! Il y a une règle simple dans la vie, c’est que si un système en place depuis maintenant plus de vingt ans a produit un effondrement identitaire, économique, social, géopolitique de l’Europe, c’est qu’il n’est pas bon et qu’il faut en changer sans plus tarder.

Aymeric Chauprade, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 11 décembre 2013)

Cap vers le multiculturalisme...

Cap vers le multiculturalisme...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michèle Tribalat, cueilli sur Atlantico et consacré au multiculturalisme rampant, désormais favorisé par les autorités françaises et européennes...

Démographe, Michèle Tribalat a publié ces dernières années Les yeux grands fermés (Denoël, 2010) et Assimilation : la fin du modèle français (Editions du Toucan, 2013),  deux essais incisifs sur les choix politiques en matière de politique d'immigration.

 

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Intégration : les 5 rapports qui poussent la France sur la voie du multiculturalisme choisi sans le dire trop haut

Après le rapport Tuot, les rapports remis par cinq commissions (voir ici) chargées, sur des sujets spécifiques, de formuler les pistes de refondation de la politique d’intégration, permettent de se figurer enfin la déclinaison française du multiculturalisme pour lequel l’UE (et donc la France, discrètement) a opté lors du Conseil européen du 19 novembre 2004. Signalons, pour ne plus en reparler, le rapport sur l’habitat rendu illisible par le langage, la syntaxe et l’orthographe.

Le terme multiculturalisme n’est employé qu’une fois sur les 276 pages des cinq rapports, et encore à titre historique et anecdotique. C’est pourtant bien de multiculturalisme dont il s’agit dans ces rapports. Ces rapports nous expliquent que le terme intégration a servi de camouflage à une politique d’assimilation et que le Haut Conseil à l’intégration a été le lieu de ce camouflage. Or, rien n’est plus faux. La tendance républicaine récente, dont on fait grief au HCI, a plutôt contrasté avec d’autres plus anciennes. À sa création, lorsqu’il s’est agi de définir l’intégration, le HCI a en effet opté pour une définition multiculturaliste. L’intégration y est désignée comme "le processus spécifique par lequel il s'agit de susciter la participation active à la société nationale d'éléments variés et différents tout en acceptant la subsistance de spécificités culturelles, sociales et morales et en tenant pour vrai que l'ensemble s'enrichit de cette variété, de cette complexité". Cette définition, qui fait déjà de la diversité une valeur a priori, anticipait sur celle qui allait être adoptée dans toute l’UE, laquelle insiste elle aussi sur l’idée de processus à double sens. Pour avoir été membre du groupe statistique puis du HCI, je me souviens fort bien que la fermeté républicaine, jugée aujourd’hui synonyme d’intolérance, n’a pas toujours été de mise, comme on fait mine de le croire.

Ce n’est donc pas l’assimilation que ces rapports s’emploient à réfuter, tant l’usage de ce terme comme ses points d’application se sont raréfiés, mais l’intégration. L’idée en a été disqualifiée, nous explique-t-on par son usage à l’égard des descendants d’immigrés et par l’absence d’action à destination de la société dans son ensemble. « Il n’y a pas de spécificité intrinsèque aux populations vues comme “issues de l’immigration” si ce n’est justement que certaines d’entre elles sont vues et traitées comme toujours étrangères ». C’est le regard racialisant, ethnicisant, discriminant etc. de la société d’accueil qui justifie une politique globale visant à transformer ce regard et donc à réformer la partie dite « majoritaire » de cette société. Une incidente est nécessaire sur l’usage récent du qualificatif « majoritaire » dans les écrits scientifiques, notamment ceux de l’Ined, pour nommer ceux qui ne sont, comme le dit l’Insee, « ni immigrés ni enfants d’immigrés ». Sa vertu est de n’attribuer aucune qualité particulière à l’ensemble qu’il désigne et surtout pas l’avantage de l’ancienneté. Insister sur le caractère majoritaire d’une population la renvoie à une position qui ne s’explique que par son nombre, situation qui n’implique aucun ascendant autre que numérique, lequel n’est pas forcément appelé à perdurer. Aucun héritage collectif ne vient teinter l’appellation de « population majoritaire ». Tous les résidents sont équidistants puisqu’il s’agit de reconnaître « toutes les personnes qui résident en France » dans leur diversité, non pas pour la contribution qu’ils pourraient apporter à la société mais « pour ce qu’ils sont et simplement pour leur présence sur le territoire ». Cela suppose « une reconnaissance des personnes dans leur singularité, […] dans le respect des cadres sociétaux minimums communs » et une reconnaissance de la « légitimité des personnes à être ici chez elles, et comme elles sont ou se sentent être, et en conséquence une légitimité des acteurs et des organisations à agir sur les problèmes qui empêchent la normalisation des statuts sociopolitiques et la réalisation d’une égalité effective des droits et de traitement ».

La question que se posait déjà le HCI lorsqu’il avait lancé sa définition de l’intégration, à savoir comment faire tenir ensemble ce conglomérat d’individus et de groupes, les auteurs des rapports se la posent aussi. Le HCI voyait bien se profiler la contestation « du système de valeurs traditionnellement dominant dans notre pays ». Le HCI proposait ce qu’il appelait « le pari de l’intégration » selon lequel la contestation « du cadre global de référence français » serait surmontée par « l’adhésion à un minimum de valeurs communes », tolérance et respect des droits de l’homme. C’est aussi ce que proposent les rapports rendus récemment. Ils invitent les pouvoirs publics à « rompre avec une logique extensive de normalisation », en s’en tenant à un triptyque de valeurs (droits de l’homme, droits de l’enfant, laïcité « inclusive »), lequel peut être transposable à peu près dans toutes les démocraties du monde.

Puisqu’il n’y a ni héritage, ni culture, ni modes de vie à préserver côté « majoritaire », toute l’action politique doit être canalisée vers la lutte pour l’égalité et contre les discriminations de toutes sortes, y compris celles qui figurent dans nos textes de loi actuellement, comme la loi sur le voile à l’école ou l’exclusion des étrangers de la fonction publique. Le mal est si grand et si répandu que cette politique doit être « globale et systémique ». Les majoritaires baignent dans une société imbibée de pensées et attitudes racialisantes qui nécessitent des actions de formation qui leur feront voir la « diversité » sous son vrai jour. L’école est bien évidemment l’institution qui devrait se prêter le mieux à cette rénovation des mentalités, mais pas seulement. Nous sommes tous potentiellement visés : « ensemble des acteurs associatifs, culturels, collectifs, citoyens, acteurs institutionnels et élus ». Il faut ainsi « remettre à plat l’histoire de France » afin d’inscrire « chacun dans une histoire commune ». Pourquoi ne pas constituer un « nouveau “panthéon” pour une histoire plurielle », l’histoire enseignée se référant « à des figures incarnées qui demeurent très largement des “grands hommes” mâles, blancs et hétérosexuels » ? L’idée serait de mettre en place « un groupe de travail national composé notamment d’historiens, d’enseignants, d’élèves et de parents » chargé de « proposer une pluralité concrète de figures historiques […] et de faire des propositions en direction par exemple des éditeurs de manuels, de revues, etc. ». Les activités dites « culturelles » se prêteraient aussi fort bien à cette entreprise de reformatage idéologique. Il faudrait alors valoriser « dans tous les médias des “bonnes pratiques” où les forces vives d’un territoire s’allient pour créer avec les artistes et les habitants des récits locaux qui construisent de nouveaux imaginaires collectifs » déconstruisant ainsi « les clichés, les représentations et peurs de l’autre, inconnu ou étranger ».

Ces rapports empruntent à Bhikhu Parekh qui est tout sauf un multiculturaliste modéré, même au Royaume-Uni, puisqu’il avait proposé de remplacer le mot nation par communauté de communautés, de revisiter l’histoire du Royaume-Uni et, lui aussi, d’en finir avec le mot intégration. Ils s’inspirent aussi beaucoup des multiculturalistes québécois qui, pour se distinguer du multiculturalisme canadien, ont proposé l’interculturalisme québécois. Il faut promouvoir l’interculturel en faisant dialoguer les différentes cultures françaises, en développant les langues de France, le français n’étant que la langue dominante d’un pays plurilingue. « Il faut à la fois banaliser la pluralité des langues et encourager leur réappropriation potentielle par tous les élèves, en tant que véhicules donnant accès à des univers et rapports cognitifs constitutifs d’une pluralité de civilisations, qui font notre richesse, notre histoire et notre culture commune ». On notera la contradiction qu’il y a à demander à des enfants (compris dans « tous les élèves ») de se réapproprier des langues qu’ils n’ont jamais apprises. Ces rapports font également leur les fameux accommodements raisonnables dont les Québécois ne veulent plus guère, sans évidemment prononcer le mot qui fâche. On doit donc s’attendre, s’ils étaient entendus par le gouvernement, à une modification du cadre légal en profondeur pour contraindre aux « compromis normatifs ». C’est probablement sur les mêmes droits que ceux mobilisés au Québec que s’appuierait le nouveau cadre légal – « droit de l’égalité et celui de la liberté de pensée (opinion, religion…) » considérés comme « le socle minimum commun ».

Ce redressement idéologique devrait évidemment toucher le langage puisque « désigner dit-on c’est assigner, c’est stigmatiser ». Seule l’auto-désignation identitaire serait désormais acceptable. Il faut donc reconnaître la différence et en tenir compte plus que jamais sans jamais la nommer. Cela va être difficile. On espère que les formations recommandées pour réformer la société fourniront le glossaire et les exercices appropriés. L’un des rapports recommande de « revisiter tous les registres lexicaux utilisées au sein et par les institutions d’action publique tout comme par les médias et les partis politiques ». On se demande ce qu’il en sera de la recherche. Il prévoit la multiplication de chartes diverses, de recommandations en direction des médias et donc des journalistes et même le « recours à la sanction pour contraindre à la non désignation ». Désigner pourrait être assimilé à un harcèlement racial. On aura intérêt à se tenir à carreau si la rénovation politique annoncée voit le jour.

La connaissance elle-même est un enjeu important. Telle que ces rapports l’envisagent, elle serait à même de faciliter la reconnaissance. Il y faudrait pour cela une « vision actualisée » de l’immigration produite par des « connaissances actualisées ». Par actualisé, il faut entendre une mise au goût du jour. Une manière envisagée pour actualiser la connaissance serait par exemple de consacrer une journée à la commémoration des « apports de toutes les migrations à la société française ». Une autre serait de donner une prime aux documentaires et fictions « favorisant la diversité ». On envisage aussi des « ateliers-débats de philosophie » de la maternelle à la classe de seconde traitant du genre, de la religion, de l’identité, de l’altérité…

Cette nouvelle politique « qui nous pend au nez » si le Premier ministre prend au sérieux les cinq rapports qu’il a lui-même commandés – et pourquoi n’en serait-il pas ainsi puisqu’il a, avec ces rapports, « récidivé » alors qu’il était déjà en possession du rapport Tuot ? – pourrait s’appeler « inclusive » selon les recommandations de ce dernier. « L’inclusion est l’action d’inclure quelque chose dans un tout ainsi que le résultat de cette action. » Et c’est tout. Une politique inclusive vise donc uniquement à favoriser « l’accès du citoyen aux infrastructures et aux services sociaux, culturels et économiques, de même qu’au pouvoir ». Je suppose qu’il faut entendre, par citoyen, « citoyen potentiel » s’agissant des étrangers, même si, on l’a bien compris, plus rien ne devrait logiquement séparer l’étranger du Français en termes de droits. En plus d’une loi-cadre, chaque rapport a sa petite idée sur le nom des instances à placer auprès du Premier ministre, dont certaines seraient déclinées à l’échelon régional afin de mettre en place cette politique inclusive globale : Conseil de la cohésion sociale, Cour des comptes de l’égalité, Institut national pour le développement social, économique ou culturel des milieux populaires chargé de « mettre fin à l’assignation sociale par héritage ».

Cette politique serait distincte de la gestion des flux migratoires – qui, par souci de cohérence, devra rester bienveillante et respectueuse de la diversité - par le ministère de l’Intérieur, dont la réorganisation (décret du 12 juillet 2013) a déjà supprimé le terme d’intégration. Le SGII (Secrétariat général à l’immigration et à l’intégration) a été remplacé par la Direction des étrangers en France.

Pour conclure, il est cocasse de constater que les cinq missions mandatées par le Premier ministre qui n’ont que le pluralisme en bout de plume dans leurs écrits ne brillent guère par le pluralisme de leur composition et de leurs conclusions. Comme l’écrivait Kenan Malik dans la revue Prospect de mars 2006, « une des ironies qu’il y a à vivre dans une société plus diverse est que la préservation de cette diversité exige que nous laissions de moins en moins de place à la diversité des opinions. » Jean-Marc Ayrault semble avoir parfaitement intégré ce paradoxe.

Michèle Tribalat (Atlantico, 9 décembre 2013)

Why Neo-Isolationism Is Soaring

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Why Neo-Isolationism Is Soaring

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Ex: http://www.lewrockwell.com

“Neo-isolationism is the direct product of foolish globalism. … Compared to people who thought they could run the universe, or at least the globe, I am neo-isolationist and proud of it.”

Those are not the words of an old America Firster, but the declaration of that icon of the liberal establishment Walter Lippmann in 1967, a year before he endorsed Richard Nixon.

In 1968, it was Nixon urging we stay the course in Vietnam, as Sens. Eugene McCarthy and Robert Kennedy were clamoring for retreat and swift withdrawal.

In 1972, it was Democratic nominee George McGovern who would run on the neo-isolationist slogan “Come Home, America!” and win the endorsement of the New York Times and Washington Post.

Today, neo-isolationism, bred of that “foolish globalism” of which Lippmann wrote, has made a comeback. For the first time since polling began in 1964, it is the dominant sentiment of the nation.

According to a new Pew poll, 52 percent of Americans believe “the U.S. should mind its own business internationally and let other countries get along the best they can on their own.” Only 38 percent disagree.

Asked if the United States should think less in “international terms but concentrate more on our national problems,” Americans agree by 80-16, or a ratio of 5-to-1.

As Max Fisher of the Washington Post writes, this sentiment manifest itself decisively in the uprising last summer against U.S. intervention in Syria. Red line or no red line, the people told Obama, we want no part of Syria’s civil war. It is not our war. Obama belatedly agreed.

The roots of the new isolationism are not difficult to discern. There is, first, the end of the Cold War, the liberation of the captive nations of Europe, the dissolution of our great adversary, the Soviet Empire, and the breakup of the Soviet Union. The Cold War, our war, was over. Time to come home.

The Bushes and Bill Clinton said no.

So we let the New World Order crowd have its run in the yard. We invaded Panama, intervened in Haiti and Mogadishu, launched Desert Storm to liberate Kuwait, bombed Serbia for 78 days to force it to surrender its cradle province of Kosovo.

Came then the blowback of 9/11, following which we had the Afghan war to overthrow the Taliban and create a new democracy in the Hindu Kush, the invasion and occupation of Iraq to strip Saddam Hussein of weapons of mass destruction he did not have, and the air war on Libya.

Others may celebrate the fruits of these wars but consider the costs:

A decade of bleeding with 8,000 U.S. dead, 40,000 wounded, $2 trillion sunk, Iraq and Libya disintegrating in tribal, civil and sectarian war, Afghanistan on the precipice, and al-Qaida no longer confined to Tora Bora but active in Pakistan, Libya, Iraq, Yemen and Syria.

While America was caught up in these wars, China swept past Britain, France, Germany and Japan to emerge as the second largest economy on earth. Using her $250-$300 billion annual trade surpluses with the United States, she has been locking up resources across Africa, Latin America, Australia and Asia.

Now Beijing has declared its own Monroe Doctrine to encompass the East and South China seas and all islands therein and to challenge the United States for hegemony over the Western Pacific.

Consider, now, what America was up to this past week.

Assistant Secretary of State Victoria Nuland was in Kiev, egging on protesters demanding the resignation of the elected president, should he choose a Russia-led customs union over the EU.

Will someone explain exactly what business it is of the United States which economic union Ukraine chooses to join, or not join?

Even as we are pushing Kiev toward the EU, conservative and populist parties are rising across Europe to get their countries out of the EU, including in Britain where the Tories are demanding a vote.

John (“We are all Georgians now!”) McCain was also in Kiev threatening sanctions if the government clears its main square of squatters the way we cleared Zuccotti Park of Occupy Wall Street.

The demand that Ukraine be gentle with its demonstrators was issued as the U.S. was lifting sanctions on Egypt’s army, which this year arrested President Mohammed Morsi, jailed thousands of Muslim Brotherhood, and mowed down hundreds in Cairo’s streets in an action John Kerry described as “restoring democracy.”

What hypocrites we must seem to the world.

Now, President and Mrs. Obama and Vice President Biden have, on the high moral ground that Russia has outlawed LBGT propaganda, declared they will not attend the Sochi winter Olympics.

Yet, are we not courting Iran? Did not Obama bow to the king of Saudi Arabia? When was the last time they had a gay pride parade in Riyadh, Tehran, Mecca or Qom?

How can a nation as polarized morally and paralyzed politically as ours lead the world? It cannot. The people sense what the elites cannot see.

The American Century is over. Time to restore the republic.

Brasil rechaza los Boeing y elige los aviones caza suecos

El Gobierno de Brasil ha elegido al avión caza sueco Gripen NG para reforzar su Fuerza Aérea, según informaron el ministro de Defensa del país, Celso Amorim, y el comandante de la Fuerza Aérea, Junti Saito.
 

Los caza fabricados por el constructor sueco Saab fueron elegidos en una licitación abierta para adquirir 36 aviones de combate de última generación por unvolumen de 4.500 millones de dólares para sustituir los Mirage 2000.

Los aviones de Saab competían con los Rafale de la empresa francesa Dassault y con los FA-118 Súper Hornet de la estadounidense Boeing en una licitación lanzada en 2001, en el Gobierno del entonces presidente Fernando Henrique Cardoso (1995-2002), y que fue suspendida varias veces por problemas presupuestarios.

"Es un final sorprendente para la disputa" ya que el Gripen es "un avión criticado por ser menor que sus competidores y menos probado en combate", pero escogido por las FAB en su primer informe sobre la decisión, en 2009, indicó el diario 'Folha de São Paulo'.

"En la Fuerza Aérea, el Gripen siempre fue considerado favorito porque a pesar de tener muchos componentes estadounidenses es un proyecto a ser desarrollado en conjunto con Brasil", apuntó por su lado 'O Estado de São Paulo'.

El expresidente brasileño Luiz Inacio Lula da Silva llegó a anunciar en 2009 la compra de los aviones franceses, que fueron favoritos durante muchos años, aunque después dio marcha atrás y dejó la decisión para su sucesora Dilma Rousseff.

Uno de los principales requerimientos brasileños es la transferencia ilimitada de tecnología para poder fabricar los aviones y equipar la industria de defensa del país. Aunque las causas de la decisión no han sido reveladas, la noticia del rechazo de los aviones Boeing llega en pleno escándalo del espionaje de la NSA.

dimanche, 22 décembre 2013

L’Amérique Latine fait la leçon à l'Europe

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REMEDES ANTI-CRISE
 
L’Amérique Latine fait la leçon à l'Europe

Actualidad.rt *
Ex: http://metamag.fr

L’Europe devrait suivre l'exemple de l’Amérique Latine pour sa capacité à faire face à la crise économique, selon l'avis de divers économistes.  Au cours des deux derniers siècles, les anciennes colonies ont appris à utiliser habilement les instruments destinés à combattre la crise, tandis que les ex-colonisateurs n'ont fait qu'aggraver la crise économique.


C'est ce que pensent les économistes A. Vegh, de l'Université Johns Hopkins, et Guillermo Vuletin, de l'Institut Brookings, qui se sont demandé comment les économies de la Région avaient pu surmonter leurs difficultés passées. Pour répondre à cette question, ils ont étudié une série de collapsus économiques ainsi que leur durée moyenne et leur intensité.


Ces scientifiques ont noté une caractéristique intéressante : à partir de 1998, les crises en Amérique Latine sont devenues plus courtes et ont causé moins de dommages à l'économie, notamment au Brésil, au Chili et au Mexique. 


Après s'être livrés à l'analyse des politiques monétaires et fiscales, les économistes sont parvenus à la conclusion selon laquelle la réaction des gouvernements et des banques centrales a radicalement changé durant les 30-40 dernières années. 


L’Amérique Latine à l'avant-garde de l'économie


Au début les autorités ne faisaient pas preuve d'interventionnisme et avaient tendance à subir les cycles économiques. Cependant, à partir de 1998, de nombreux États ont modifié leur façon de répondre à la crise en prenant des mesures de nature à stimuler l'économie. C'est le cas du Brésil, du Chili et de la Colombie qui ont réduit leur taux d'intérêt pour répondre à la récente crise financière mondiale. 


Ces mêmes scientifiques soulignent que l’Amérique Latine a appris à réagir face à la crise avec plus d'efficacité que par le passé et avancent l'idée que les pays de la Région seront capables de surmonter sans heurt les dernières étapes de la politique de fléxibilisation quantitative de la Réserve Fédérale des États-Unis. 


On ne peut en dire autant de l'Europe qui est actuellement confrontée à de grands difficultés financières. La récession se faisait encore sentir au cours du premier trimestre de 2013 dans 7 pays de la zone euro, dans des proportions inconnues en Amérique Latine même à l'époque de Simon Bolivar : le PIB de la Grèce a baissé de 24 % depuis le début de la crise. 


Après avoir analysé les politiques budgétaires des gouvernements européens, les scientifiques sont parvenus à la conclusion que, pour répondre à la crise, les Européens se sont mis à appliquer des politiques procycliques. En d'autres termes, ils se sont mis à épargner, avec pour conséquence, une aggravation de la crise. 


Par conséquent, aux dires de ces experts, la politique fiscale procyclique menée durant la crise de la zone euro a, de fait, contribué dans certains pays à prolonger et à aggraver la crise actuelle ».


*Traduit de l'espagnol par Lucas Navarro

'Mobiele bendes' Oost-Europa massaal richting westen

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http://www.volkskrant.nl/vk/nl/

'Mobiele bendes' Oost-Europa massaal richting westen

Wil Thijsen

De georganiseerde criminaliteit stijgt in West-Europa en daalt fors in midden- en Oost-Europa. Die trend is zichtbaar sinds de verruiming van het interne Europese handelsverkeer en de uitbreiding van de Europese Unie. Dit constateert de politie in zowel West- als Oost-Europa.

'We exporteren niet alleen goederen, maar ook onze misdaad', zegt Agata Tonder-Nowak, hoofdonderzoekster georganiseerde misdaad van de landelijke politie in Warschau. Zo is het aantal autodiefstallen in Polen na de Schengen-akkoorden met bijna 77 procent gedaald. De sterkste afname deed zich voor in 2004, toen Polen lid werd van de Europese Unie.

Wisseltrucs

'Die daling gaat door', zei ze woensdag op een congres over grensoverschrijdende criminele bendes aan de Universiteit Utrecht. Ze noemt vier oorzaken: 'In West-Europese landen zijn meer luxegoederen te halen, de winsten zijn groter, de pakkans is klein en jullie straffen zijn laag.' Dezelfde trend geldt volgens haar voor ramkraken, overvallen, winkel- en huisinbraken, wisseltrucs, koperdiefstal en het in omloop brengen van vals geld.

Gestolen goederen worden doorgaans in het land van herkomst verkocht. Het gaat om bendes van 2 tot 25 mensen. Hun daden zijn goed voorbereid en doelgericht. Zij blijven  relatief kort in een West-Europees land en gaan dan weer naar huis.

Ook rechercheur Szonja Szabó van het Nationaal bureau voor onderzoek naar georganiseerde misdaad in Boedapest constateert dat veel criminaliteit uit Hongarije is verplaatst. Zij stelt dat mensenhandel door Hongaarse minderheden, zoals Roma, stijgt. De gevolgen zijn in West-Europa een toename van prostitutie, diefstal en misbruik van de sociale voorzieningen. Zij benadrukt dat deze groepen door armoede worden gedreven.

Volgens Frank van den Heuvel van de politie Rotterdam-Rijnmond komen de meeste 'mobiele bendes' uit Polen, Bulgarije, Roemenië en Litouwen. Uit de eerste drie landen komen ook veel migranten die gewoon werk zoeken, maar Litouwers komen vrijwel uitsluitend met criminele motieven, stelt hij. Alleen al in en rond Rotterdam is het aantal delicten door Litouwers toegenomen van 200 in 2007 tot ruim 2.300 dit jaar. Daarbij zou Litouwen fungeren als doorvoerland voor gestolen goederen naar Rusland en verder.

Voordelen

'Bij de opening van de grenzen is alleen stilgestaan bij de economische voordelen', zegt hoogleraar criminologie Dina Siegel. 'Er werd niet gekeken naar de veiligheid en daar is nog steeds amper onderzoek naar.'

In opdracht van de KLPD onderzoekt Siegel de motieven, sociale structuur en gevolgen van grensoverschrijdende bendes. Volgens Siegel blijven sommige bendes maar 24 uur in een land als Nederland, waardoor de pakkans gering is. Ook is de internationale samenwerking van de politie 'niet optimaal'.

Uit gesprekken met gedetineerde midden- en Oost-Europeanen zou blijken dat ze Nederlandse straffen niet alleen laag vinden, maar soms zelfs willen worden opgepakt om in de cel 'uit te rusten, hun gezondheid te verbeteren, af te kicken of om een tijdje uit de criminaliteit te zijn'.

samedi, 21 décembre 2013

Gewelddadig optreden Saoedi-Arabië leidt tot exodus arbeidsmigranten

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http://www.trouw.nl/tr/nl/

Gewelddadig optreden Saoedi-Arabië leidt tot exodus arbeidsmigranten

Saoedi-Arabië probeert met harde hand de grote groep arbeidsmigranten uit het land te verwijderen. Dat leidde vorige week tot gevechten met Afrikaanse en migranten en vandaag tot gewelddadige protesten bij de Saoedische ambassade in Ethiopië.

Woedende Ethiopiërs wilden bij de ambassade verhaal halen voor de manier waarop de Arabische machthebbers hun landgenoten behandelen. Saoedi-Arabië heeft arbeidsmigranten opgeroepen het land te verlaten, maar niet iedereen wil hier aan gehoor geven. Vorig weekend verschansten honderden Afrikaanse migranten zich in een arme buitenwijk van Riyad. Veiligheidstroepen vielen de wijk binnen en traden weinig zachtzinnig op. Zo was in een video te zien hoe een Ethiopiër zijn huis uit werd gesleept en in elkaar werd geslagen. Bij de rellen vielen twee doden en ruim zeventig gewonden.

Met het offensief tegen arbeidsmigranten wil Saoedi-Arabië de eigen bevolking meer kans op werk geven. Het land baadt weliswaar in weelde, maar dat geldt niet voor de 12,5 procent werklozen. De machthebbers in Riyad startten daarom ruim zeven maanden geleden met een amnestieperiode waarin illegalen de kans kregen vrijwillig te vertrekken of hun papieren in orde te maken.

Een miljoen arbeidsmigranten pakten hierop hun koffers en vertrokken. Nu de amnestieperiode voorbij is, wil Riyad met een arrestatiecampagne de resterende illegale migranten uit het land verwijderen. De afgelopen week zijn er bij klopjachten tienduizenden Afrikanen en Aziaten opgepakt. Meer dan 14.000 arbeidsmigranten zijn ondertussen teruggestuurd, waaronder 5.000 Ethiopiërs.

Saoedi-Arabië leunt traditioneel zwaar op buitenlandse werknemers. Op een bevolking van 29 miljoen telt het land 9 miljoen buitenlanders die voornamelijk actief zijn in de olie-industrie, maar ook als hulp in de huishouding. De omstandigheden waarin deze arbeiders uit Pakistan, Bangladesh, Filippijnen, Somalië en Ethiopië moeten werken zijn vaak erbarmelijk. Mensenrechtenorganisaties spreken zelfs van moderne slavernij.

Deels heeft dat te maken met het zogeheten sponsorsysteem, waarbij werkgevers garant staan voor hun werknemer zodat zij een werkvisum kunnen krijgen. Daardoor zijn de arbeidsmigranten volledig afhankelijk van hun werkgever. Geregeld moeten buitenlandse werknemers hun paspoort inleveren, krijgen zij een te karig loon en moeten levensgevaarlijk werk verrichten.

Deze praktijken zijn niet uniek voor Saoedi-Arabië. Twee maanden terug nog sloeg Human Rights Watch alarm over de Nepalese arbeiders in Katar dat zich voorbereid op het Wereldkampioenschap voetbal. De omstandigheden daar zijn zo slecht dat er elke dag wel iemand overlijdt.

La NSA déchiffre toutes les communications GSM

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La NSA déchiffre toutes les communications GSM

Le service secret américain est capable d’aisément casser l’algorithme A5/1 pour intercepter les coups de fil passés en 2G. Du coup, certains opérateurs migrent leurs équipements vers son successeur A5/3, moins vulnérable.

Gilbert Kallenborn

On s’en doutait déjà un peu, voici désormais la confirmation. The Washington Post vient de publier un document secret d’Edward Snowden qui prouve que les services secrets américains sont capables de lire à la volée toutes les communications GSM, alors que celles-ci sont chiffrées entre le terminal et la station de base.
Ce n’est pas une véritable surprise, car le chiffrement utilisé lors d’une communication GSM est basé sur A5/1, un algorithme vieux d’une trentaine d’années et dont les clés de chiffrement sont relativement courtes (64 bits). Cette technique de chiffrement a été critiquée mainte fois par les experts de sécurité durant ces dernières années. La dernière fois était fin 2009 lorsqu’un chercheur allemand, Karsten Nohl, avait présenté une méthode d’attaque à l’occasion de la conférence Chaos Computer Congress.

Les communications 3G sont également vulnérables

Le document de la NSA publié par le Washington Post est un guide interne qui classe les méthodes d’interception sur les réseaux cellulaires. Il ne fait explicitement référence qu’à l’algorithme A5/1, censé sécuriser les communications GSM, donc 2G. On pourrait donc supposer que les communications 3G, qui s’appuient sur l’algorithme A5/3, sont hors d’atteinte. Mais selon Karsten Nohl, cité par le journal, il ne faudrait pas se faire trop d’illusions. Cet algorithme est certes plus évolué, mais il est également vulnérable. Selon lui, il faudrait une puissance de calcul 100 000 fois plus importante pour casser A5/3 qu’A5/1. Ce qui permettrait toujours « d’écouter n’importe quelle communication cellulaire, mais pas toutes en même temps », précise le chercheur. La vulnérabilité d’A5/3 (également appelé Kasumi) a d’ailleurs été démontrée, de manière partielle, en 2010 par trois chercheurs israéliens.
Si les opérateurs mobiles savent depuis longtemps que le chiffrement A5/1 est une véritable passoire, ils ne donnent pas l’impression de faire grand-chose pour y remédier. Mais avec les révélations d’Edward Snowden, les choses commencent à bouger. L’opérateur allemand Deutsche Telekom vient d’annoncer, il y a une semaine, qu’il va migrer le chiffrement de son réseau GSM vers A5/3 d’ici à la fin 2013. Cette opération, qu’il est le premier à réaliser dans ce pays, nécessite une mise à jour logicielle et matérielle sur plus de 30 000 stations de base. Preuve que cette migration n’est pas une évidence technique.  

Téléphones incompatibles

Par ailleurs, tous les téléphones mobiles GSM ne sont pas compatibles avec cet algorithme. Il y en aurait même encore plus de 50 000 en circulation outre-Rhin. Pour éviter que des clients ne se retrouvent sans connexion, l’opérateur allemand a donc été contraint de développer une solution logicielle spécifique permettant, le cas échéant, de basculer en chiffrement A5/1. A ce titre, il a publié une liste de terminaux compatibles A5/3. Pour la marque Apple, par exemple, cette compatibilité n’est possible qu’à partir de l’iPhone 4, avec iOS 7. Les opérateurs suisses Swisscom et Sunrise ont également enclenché la migration vers A5/3.
Enfin, il faut préciser que le chiffrement ne suffit pas, à lui seul, de protéger les communications GSM. D’autres vecteurs d’attaques existent, par exemple l’usurpation. Il existe des équipements qui se font passer pour une station de base, interceptent les communications, puis les retransmettent, ni vu ni connu, à la véritable station de base. L’avantage, c’est qu’il n’y a pas lieu de déchiffrer les communications. Et ces équipements, appelés « IMSI Catcher », ne sont pas forcément très chers. En 2010, le hacker Chris Paget avait montré qu’il suffisait de 1500 dollars pour bricoler un tel dispositif d’espionnage.
 
Ex:

vendredi, 20 décembre 2013

Struggle for Ukraine

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Struggle for Ukraine

by Valery Kulikov

Ex: http://journal-neo.org

Nine years ago, the Orange Revolution (named after the color of Viktor Yushchenko’s banner) was launched in Ukraine with financial and political support of the government and political strategists of the United States, and with an active involvement of the U.S. intelligence and numerous non-governmental and research organizations such as the Open Society Institute of billionaire George Soros, Harvard University, the Albert Einstein Institute, the International Republican Institute, the National Democratic Institute, etc.

This revolution was a logical continuation of the operation implemented by Washington and its European allies at the end of the previous century aimed at the “political renewal” of Eastern Europe and the former Soviet Union, bringing to power their own puppet regimes. These regimes would erase from the memory of the peoples of this region, the gratitude to Russia they felt thanks to long-term friendship and cooperation during the Second World War and the subsequent recovery of their economies. Such were the “Rose Revolution” in Georgia in 2003, the “Orange Revolution” in Ukraine in 2004, the “Tulip Revolution” in Kyrgyzstan in 2005, as well as the attempts to start the “Cornflower (Jeans) Revolution” in Belarus in 2006, color revolutions in Armenia in 2008 and in Moldova in 2009. Significant funds for the organization of these “color revolutions” were provided through the American Support for East European Democracy Foundation (SEED), funded from the budget of the U.S. State Department.

Following the example of these “revolutions” and already proven schemes, the White House launched the “Arab Spring” a few years later, but the similarities of the schemes and “conducting” of these processes from Washington are clear. The same “leading” role of the White House in the destabilization of the situation in these countries at first, and then the provision of funding to opposition authorities through international “public and research organizations” to pay for sentiments and speeches aimed at bringing to power puppet henchmen and thus obtaining uncontrolled access to natural resources through them.

At first, the White House succeeded relatively smoothly in Ukraine. Thanks to the “Orange Revolution”, the rise to power of V. Yanukovych who oriented himself towards Russia was blocked, and then the henchman, Viktor Yushchenko, was placed in the Presidential Chair on the oppositional wave promoted by Washington in 2004. However, during the eight years of the “Orange Presidency” overseas political strategists did not manage to change completely the mentality of the Ukrainian population into becoming anti-Russian.

As a result, in 2012, like in 2004, the population of Ukraine re-elected the same V. Yanukovych as the President by a majority vote. However, such an outcome of the struggle for the former Soviet republic and the breadbasket of the Russian Empire of the 19th century obviously did not satisfy the White House. Under these conditions, overseas political strategists selected a slogan about the alleged “heavenly benefits” for the country from the alliance with the EU and the weakening of trade and economic relations with Russia – as an additional tool to destabilize Ukrainian society and to separate it from Russia. Although, in fact, the “alliance conditions” proposed by the EU lead to a clear worsening of the social and economic situation in Ukraine: the limitation of public sector wage bill and the number of employees in the public sector, an increase in gas tariffs for households and utilities, the prohibition of participation in the Customs Union. The last of these requirements is the most perceptible for the Ukrainian economy, which has been focused on the cooperation with Russia for decades, and the break of these relations will inevitably lead to the collapse of an absolute majority of enterprises and increase unemployment in the country. In order to come to the technical standards of the EU, to be competitive and to sell its products on the European market, Ukraine, according to the estimates of Prime Minister Azarov, will need about $160 billion in the next ten years. The EU is ready to allocate only a very small part of this – 1 billion, which is clearly insufficient and explains the resistance of Kiev to this European pseudo-integration.

Europe’s interest in Ukraine is quite understandable. Establishing of closer, alliance relations with it and separating it from the Customs Union will noticeably facilitate for Europe its trade and economic confrontation with Russia. Ukraine itself, with its natural resources, rich agricultural land and 46 million people was always interesting for Europe, and primarily for Germany, as a tempting target for colonization by German companies that could produce products there at prices much lower than in China. Such interest was repeatedly evidenced by the attempt to occupy this territory during the First and Second World Wars.

However, Germany, the European Union and the United States pursue not only economic but also geopolitical objectives in the struggle for Ukraine. Given Russia’s loss of influence in Eastern Europe, due to the collapse of the Soviet Union, the integration of Ukraine into the EU would contribute to more rapid push of Russia to the periphery of European politics and economy.

To implement the conceived plans, Washington and the EU have focused on the work on the population by three “tamed” Ukrainian parties. These are the:

- All-Ukrainian Union “Batkivshchyna”, headed by the imprisoned ex-Prime Minister Yulia Tymoshenko. For these purposes, this Union was even given the status of a member of the Supervisory Board of the European People’s Party – the Association of Christian and democratic, nationalist parties of European countries;

- Ukrainian Democratic Alliance for Reform (UDAR), headed by heavyweight boxer Vitali Klitschko who lived in Germany for a long time. Not being the mouthpiece of the broad masses of the Ukrainian population, the party whose membership in 2010 was about 10,000 people was created with the participation of the Christian Democratic Party of German Chancellor Angela Merkel and its analytical center – the Konrad Adenauer Foundation. This latter was engaged in undisguised interference in the internal affairs of Ukraine by organizing seminars on “training activists” of the alliance through social networks and the Internet;

- All-Ukrainian Union “Svoboda”. Even according to the conclusions of German Friedrich Ebert Stiftung, “Svoboda” is a Ukrainian far-right radical nationalist party, which previously used a symbol resembling a swastika in its logo. The anti-Semitic and xenophobic statements made by the leaders of “Svoboda” were sharply criticized both in Ukraine and abroad, and show the ideology of this party – their public declarations and rhetoric are neo-fascist and neo-Nazi. However, as we can see, the White House does not refuse from the “services” of even such an ally for the sake of the set goal, thus becoming an accomplice of the Nazis and xenophobes.

After the government and the President of Ukraine refused to agree on the obviously unfavorable terms of integration with the EU, Washington and Brussels throw increasingly greater forces into the fight for this republic, ignoring the principles of international law on non-interference in the internal affairs of a foreign state. Leading U.S. and European politicians are sent in to support the demonstrators opposing the legally elected president and the government of Ukraine. The Former Polish Prime Minister and leader of the conservative Law and Justice Party Jaroslaw Kaczynski personally participated in opposition demonstrations in Kiev. Protesters on Maydan Nezalezhnosti were visited by the U.S. Undersecretary of State Victoria Nuland, who apparently had forgotten that it was her agency that had to protect international law and not to interfere in the internal affairs of a foreign country! Ukrainian opposition and, in particular, neo-Nazis of form “Svoboda” were supported by the German government that had recently declared its disapproval of activities of essentially similar neo-Nazi National Democratic Party of Germany.

If we compare the reaction of European and American politicians to the measures to restore public order in the country made by Ukrainian authorities, with the absence of any reaction of western political establishment to the recent crackdown on demonstrators in Greece, Spain and Portugal, their political bias and prejudice are obvious. The things that are happening around Ukraine now are not a struggle for democracy and rule of law, as European and American media, paid by Washington, are trying to present. This is an undisguised struggle for Ukraine, and primarily aimed against Russia. It is easy to guess further steps of the strategists in this struggle – these are an increased destabilization of Ukrainian society, bribery and increased financial support to the opposition. And, as the last option, Washington has experience in power solutions for internal conflicts in Iraq, Libya, Syria…

Valery Kulikov, political analysts, exclusively for the online magazine New Eastern Outlook.

Bernard Lugan : le vrai Nelson Mandela


Bernard Lugan : le vrai Nelson Mandela


Les États-Unis reformatent le Moyen-Orient

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Les États-Unis reformatent le Moyen-Orient
 
Ils veulent imposer les valeurs occidentales

Actualidad.rt *
Ex: http://metamag.fr
 
"Les États-Unis sont en train de reformater le Grand Moyen-Orient pour lui imposer les standards nord-américains”, affirme le Directeur du Centre de Géopolitique de Russie, Valeri Korovin. 

Aux dires de ce géopolitologue, Washington a mis en œuvre un plan de réorganisation du « Grand Moyen-Orient » dès 2004, bien avant le début du Printemps Arabe. L’expression « Greater Middle East » est un terme utilisé par le président George W. Bush et son administration pour désigner un espace s'étendant du Maghreb et de la Mauritanie au Pakistan et à l'Afghanistan, en passant par la Turquie, le Machrek et l'ensemble de la péninsule Arabique.

Le processus de reformatage consiste, selon cet expert, à désorganiser la structure sociale traditionnelle de la région. « Y est conduit un processus de désorganisation qui vise à imposer les valeurs libérales occidentales, fondées sur l'individu, c'est-à-dire sur un être atomisé ». Pour y parvenir, il convient au préalable de détruire la subjectivité collective, comme facteur constitutif de la base de l’ordre social des États et peuples traditionnels », explique Korovin, cité par le journal « Vzgliad ». 

Selon lui, pour atteindre leur objectif, les États-Unis utilisent la théorie du « chaos contrôlé », tel que théorisé par Stephen Mann. “Certains processus, qui ne semblent réglés que par leur propre mouvement et se mouvoir de façon purement chaotique, finissent  par atteindre des objectifs dûment prédéterminés », précise le Directeur du Centre de Géopolitique de Russie.  

« Par conséquent, le chaos introduit de l'extérieur provoque un résultat prédéterminé. Le Moyen-Orient est ainsi entré dans un processus de désorganisation de son espace social propre à établir la démocratie étasunienne dans la région », affirme cet expert. 

Celui-ci ajoute que Washington, après avoir engagé ses manœuvres de désorganisation, commence à fragmenter l'espace social pour y favoriser la pénétration des valeurs libérales nord-américaines. L'expert russe souligne que ces menées sont bien connues de la Russie, pays qui a subi le même processus à la fin des années 90, après la chute de l'URSS. 

Korovin pense que c'est ce plan « Grand Moyen-Orient » qui est appliqué en Syrie, « où se répète le scénario libyen », ainsi que dans d'autres pays du Moyen-Orient. « Mais l'objectif principal dans la région est l'Iran », conclut cet expert. 

Source: actualidad.rt.com

*Traduit de l'espagnol par Lucas Navarro

La Russie prône la révolution conservatrice contre les déchéances

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Poutine a-t-il tout compris ?
 
La Russie prône la révolution conservatrice contre les déchéances

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

L’homme qui vénère Staline et le général Denikine, qui se veut l’héritier  d’une certaine grandeur soviétique se pose aussi en rempart de la tradition européenne. La Russie, dans un monde instable, doit être un rempart à l’hégémonie américaine et garantir les valeurs traditionnelles face à la déchéance du monde occidental. Toute la politique de Poutine tient en une phrase qui le désigne pour le mondialisme comme l’homme à abattre.

La troisième Rome est de retour

« Le monde devient de plus en plus contradictoire et agité. Dans ces conditions, c’est la responsabilité historique de la Russie qui se renforce », a déclaré M. Poutine lors de son adresse à la nation dans une salle d’apparat du Kremlin. Il s’agit de la responsabilité d’un « garant clé de la stabilité globale et régionale, et d’un État qui défend avec constance ses valeurs », a-t-il ajouté. « Nous ne prétendons pas à l’appellation de superpuissance, si on entend par là une ambition d’hégémonie mondiale ou régionale, nous ne nous attaquons aux intérêts de personne, n’imposons à personne notre parrainage, et ne faisons la leçon à personne », a déclaré M. Poutine, dans une allusion claire aux États-Unis. « Mais nous nous efforcerons d’être des leaders », a-t-il ajouté. Poutine, au pouvoir depuis plus de 13 ans et dont l’emprise sur le pays n’a cessé de s’affirmer, a aussi souligné sa détermination à faire aboutir le projet d’union économique eurasiatique de pays issus de l’ex-URSS, dans laquelle la Russie invite avec insistance l’Ukraine. Cette zone renforcée de libre-échange, qui se veut l'alternative à l'Est de l'accord d'association proposé par Bruxelles, regroupe aujourd'hui la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et demain, l'Arménie, voire le Kirghizstan.

M. Poutine a enfin présenté son pays comme la dernière place forte du « conservatisme », notamment dans la conception de la famille par rapport à une déchéance morale supposée du monde occidental. Il a prôné « la défense des valeurs traditionnelles qui constituent depuis des millénaires la base morale et spirituelle de la civilisation de chaque peuple ». Poutine incarne donc une sorte de révolution conservatrice face à la subversion politique et morale que veut imposer l’occident atlantique. «On procède aujourd’hui dans de nombreux pays à une réévaluation des normes morales», a déclaré M. Poutine. Mais la Russie refuse «la soi-disant tolérance, stérile, qui ne fait pas de différence entre les sexes», a-t-il ajouté. La Russie a été vivement critiquée en Occident après la promulgation en juin dernier par le président Poutine d’une loi punissant la «propagande» homosexuelle devant mineurs, un texte dénoncé par des défenseurs des droits de l’homme qui le jugent potentiellement discriminatoire.

La Russie avait auparavant réagi avec vigueur à la légalisation du mariage homosexuel dans plusieurs pays dont la France. « On exige de la société, aussi étrange que cela puisse paraître, qu’elle mette sur le même plan le bien et le mal», a encore déclaré M. Poutine. La Russie a, en la matière, «un point de vue conservateur, mais le conservatisme a pour but d’empêcher un mouvement en arrière et vers le bas, dans le chaos des ténèbres», a-t-il conclu, citant le philosophe orthodoxe Nicolas Berdiaev, qui avait été expulsé de Russie après la révolution de 1917. Voila un langage clair et qui explique tout.

S'agissant de l'Ukraine, Moscou «n'impose rien à personne», a déclaré le président russe. «Si nos amis [ukrainiens] le souhaitent, nous sommes prêts à poursuivre le travail», a-t-il simplement ajouté. Contre toute évidence, Moscou prétend que, même sans l'adhésion de Kiev, un pays de 46 millions d'habitants considéré comme le berceau spirituel de la Russie, son union douanière resterait suffisamment «puissante». Et dément avoir exercé toute «pression» sur les industriels ukrainiens. C’est moins convaincant. 

En revanche il faut le croire quand il conclut : «Personne ne doit avoir d’illusions sur la possibilité d’obtenir la supériorité militaire sur la Russie. Nous ne l’accepterons jamais», a déclaré M. Poutine, rappelant avoir lancé un programme de réarmement du pays «sans précédent».

Réflexions sur les manifestations en Ukraine

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Réflexions sur les manifestations en Ukraine

Comme les lecteurs de RIA-Novosti pouvaient s’en douter la guerre des grands ensembles s’est sensiblement accentuée ces dernières semaines sur les deux fronts sensibles que sont l’Arménie et surtout l’Ukraine. Dès l’annonce de la décision du président Ukrainien de ne pas signer l’accord avec Bruxelles des milliers, puis des dizaines de milliers d’Ukrainiens sont descendus dans les rues de quelques villes de l’ouest et du centre du pays mais aussi et surtout de Kiev, pour protester contre cette décision politique.

Qui manifeste?

Les protestations ont été organisées par une alliance surprenante de partis de tendances différentes, allant de la droite à l’extrême droite de l’échiquier politique ukrainien. Il y a tout d’abord le parti "Alliance ukrainienne démocratique" (UDAR) du boxeur Klichsko qui bénéficie du soutien officiel de la CDU d’Angela Merkel. Il y a aussi le parti "Patrie" de Yulia Tymochenko (aujourd’hui emprisonnée pour corruption et suspectée de complicité de meurtre) qui appelle à renverser le pouvoir ukrainien actuel. Enfin il y a "l’Union pan-ukrainienne  Svoboda " (Liberté) qui portait tout simplement le nom de parti National-socialiste d’Ukraine jusqu'à 2004. Ce parti appelle clairement à manifester pour renverser le pouvoir et déclencher une révolution sociale et nationale (avec l’aide de milices et de sous fratries pagano-radicales telle par exemple le Wotan-Jugend) tout en dénonçant la mafia juive qui gouverne l’Ukraine! Que n’entendrait-on pas si de tels propos étaient tenus par des officiels russes!

Ces trois partis ont formé une alliance bien improbable appelée "Groupe d’action pour la résistance nationale" qui tend donc à vouloir intégrer l’union européenne en renversant au passage le pouvoir en place, pourtant légitimé par les urnes. Un bien étrange cocktail de mouvements dont on ne peut que suspecter que leur brusque tropisme européiste ne soit en réalité surtout motivé par un mélange d’avidité du pouvoir et de haine profonde de la Russie.

Ce groupe a aussi le soutien de certains tatars musulmans de Crimée qui exigent la démission du gouvernement et de stars du show bizness dont une chanteuse de pop music a même menacé de s’immoler si des changements n’arrivaient pas. Enfin une actrice américaine, petite amie du frère du boxeur Klichsko, s’est elle aussi empressée de soutenir les manifestants et leurs aspirations euro-occidentales. Enfin ils ont le soutien des Femen qui ont, lors d’une manifestation à Paris, choisi d’uriner en public sur les portraits du président ukrainien sans que les forces de l’ordre françaises ne réagissent. Des soutiens qui en disent long.

Comme en Russie, le terme d’opposition désunie semble adéquat et on peut se poser la question de savoir si les européens comprennent bien qui ils soutiennent.

La violence comme mode opératoire.

Les manifestations de Kiev ont vite dégénéré en actions d’occupation de bâtiments publics, de blocages de rues et dégradations diverses mais également en attaques violentes contre les forces de l’ordre ukrainiennes. Des policiers ukrainiens ont été attaqués avec des  barres de fer et des jets de pavés par ces groupes de nationalistes hostiles à la Russie et bien organisés comme on peut le voir ici ou .

Des opposants européistes ont aussi lancé des menaces personnelles aux politiques au pouvoir et à leurs familles. Des actions qui sont bien finalement très loin des valeurs démocratiques et européennes que les manifestants prétendent pourtant souhaiter pour leur pays. Les médias français n’ont fait que donner une version simpliste et erronée de ces événements en présentant ces manifestations comme une éruption démocratique de jeunes européistes révoltés par la décision inique de leur président/dictateur de les éloigner de l’Europe en faisant usage de violence. Comme l’a très bien expliqué l’analyste Dimitri Babich, les actions de rue se déroulent de la façon suivante: Taper d’abord, puis se plaindre des provocations et violences de la police, en bénéficiant de l’appui du dispositif médiatique occidental pour faire basculer l’opinion publique.

Ces méthodes sont connues, elles ont été utilisées en 2005 en Ukraine et dans nombre de pays de la région, afin de permettre le renversement de pouvoir trop faibles pour faire face a cet assaut coordonnées d’une foule sincère mais manipulée et qui bénéficie d’un appui médiatique conséquent pour lui faire croire que ses actions sont légitimes. Les médias n’ont servi comme à l’accoutumée que de relais à cette tentative de coup d’Etat semi-démocratique qui porte le nom de révolution de couleur.

Un peu de recul et de distance permettent d’interpréter ces événements de façon sensiblement différente.

Le président ukrainien a été jusqu'à preuve du contraire démocratiquement élu, tout comme le parlement et il faudrait rappeler aux manifestants qu’en Europe, on n’occupe pas les mairies comme dans un pays du 1/3 monde. L'alternance passe par un vote pour d’autres candidats aux élections suivantes.

La question des répressions policières (la cruauté policière ukrainienne a-t-on même pu lire) est aussi intéressante. Imagine-t-on ce qui se passerait en France si des manifestants de droite et d’extrême droite occupaient de force la mairie de Paris, tentaient de prendre en force l’assemblée nationale et appelaient à un coup d’état pour renverser le pouvoir? Alors que la diplomatie américaine a publié un communiqué pour dénoncer les violences de la police ukrainienne (SIC), imagine-t-on un scenario identique à Washington?

L’immixtion étrangère européenne.

Ces manifestations n’ont rassemblé au maximum que 250.000 personnes à Kiev, soit 0,5% de la population du pays, à comparer avec les 800.000 français dans la rue contre le mariage pour tous soit 1,5% de la population française. La presse internationale a pourtant salué ces manifestations les présentant comme un incroyable soulèvement populaire témoignant de l’âme de tout un peuple.

Pour certains analystes la bataille de l’Europe se joue à Kiev. On peut s’étonner que le mainstream ne se borne à dénoncer des pressions russes sur l'Ukraine sans mentionner cette immixtion étrangère occidentale omniprésente dont la majorité des acteurs est soit proche de tendances politiques combattues par Bruxelles, soit non européenne.

Alexandre Kwasniewski, membre de la mission de surveillance du Parlement européen et ex-président de Pologne a ouvertement conseillé aux manifestants d’accentuer la pression sur le pouvoir ukrainien. Les  ministres des Affaires étrangères de Pologne et de Suède, Radoslav Sikorski et Carl Bildt, ont dans un communiqué commun exprimé leur solidarité aux manifestants. Certains politiciens européens qui ont dénoncé les pressions russes sur l’Ukraine, ont même fait le déplacement en Ukraine pour se joindre aux manifestants. Ceci a démontré le peu de respect de Bruxelles pour la souveraineté des états invités à rejoindre l'U.E

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a fait un déplacement à Kiev pour rencontrer deux chefs de l'opposition ukrainienne avant de se mêler aux manifestants antigouvernementaux place de l'Indépendance. L’ancien premier ministre polonais et dirigeant du parti national conservateur Droit et Justice, Jaroslav Kaczynski, pourtant considéré comme relativement europhobe, a aussi pris part à la manifestation à Kiev.

L’immixtion étrangère d'outre-Atlantique.

En Amérique du nord, les soutiens n’ont pas non plus manqué, traduisant bien l’implication américaine dans ces événements tout autant que l’absence totale de souveraineté de l’Union Européenne. Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, s'est aussi joint aux manifestants à la place de l'Indépendance à Kiev.

Enfin, le pion du pentagone dans la région, le président Georgien déchu Sakaachvili, qui a pris le pouvoir via une révolution de couleur organisée puis quitté son pays en vidant les comptes de la présidence et devrait bientôt être mis en examen, est lui aussi venu à Kiev soutenir l’opposition et se placer en intermédiaire (!) dans cette crise. On peut douter que l’UE ait besoin de l’ex-président Georgien pour négocier avec les russes ou les ukrainiens.

La secrétaire d'État américaine aux Affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland, a quand à elle affirmé que les Etats-Unis étaient "avec le peuple ukrainien, qui voit son avenir dans l'Europe". Noter que la diplomatie américaine a tenu le même langage à la Turquie durant les quinze dernières années. Pourtant, la Turquie semble aujourd'hui moins intéressée par l'Europe et elle semble faire des infidélités à Washington puisqu’elle vient de demander à rejoindre l’union douanière organisée par la Russie.

On peut imaginer que cette prise de distance incite Washington à tenter de prendre plus d'influence sur l'Ukraine, qui est depuis bien longtemps une pièce maitresse d’un projet théorisé par Zbigniew Brezinski dans "le grand échiquier": Faire de l'Ukraine, avec l’Allemagne et la Pologne, la colonne vertébrale d’une architecture de sécurité euro-atlantique sous contrôle de l’Otan qui aurait ainsi un débouché sur la Crimée et la frontière russe.

Aymeric Chauprade rappelait récemment que le président d’Ukraine Léonid Koutchma avait signé en 2003 un accord qui visait à créer, après les élections présidentielles de 2004, un espace économique unique entre la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan, soit un projet identique a celui de l’Union Douanière actuelle. Mais la tentative de révolution orange organisée à Kiev en 2004 pour favoriser la prise de pouvoir d’une élite politique favorable aux intérêts occidentaux avait marqué un coup d’arrêt à ce processus.

L’histoire se répète t-elle?

L’intégration souhaitée par Washington de l’Ukraine à l’UE est elle un projet européen ou un projet américain?

Les Euromantiques ukrainiens, de doux rêveurs manipulés?

Les manifestants ukrainiens dénoncent le pitoyable état financier dans lequel est leur pays. On ne saurait oublier de leur rappeler que leur précédente révolution orange a abouti à sortir l’Ukraine du jeu des transits énergétiques entre la Russie et l’Europe, ce qui a sans doute largement contribué à l’appauvrissement du pays puisque dès 2006 le taux de croissance s’est effondré. On ne saurait aussi s’abstenir de leur demander pourquoi leurs élites au pouvoir de 2005 à 2010 n’ont pas pris les mesures nécessaires pour permettre et préparer cette intégration européenne.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La part des échanges économiques avec la Russie a certes légèrement diminué de 2010 à 2013 mais se monte à a 26% du volume total des échanges économiques de l’Ukraine, à comparer avec les 31,5% de l’UE mais les 35% de la CEI. Très logiquement, l'Ukraine exporte à ce jour bien davantage en Russie et en CEI qu'en Europe.

Moins de 50% des ukrainiens soutiennent l’entrée de l’Ukraine dans l’Europe (46%) contre 36% qui soutiennent l'adhésion à l'Union douanière. Les manifestants qui pensent à l’Europe et son confort de vie (on a vu dans les manifestations des manifestants avec des images d’autoroutes françaises ce qui fait sourire) semblent eux vivre un rêve éveillé. Le manifestant moyen de l’EuroMaiden imagine-t-il que Bruxelles va renflouer les caisses d’un pays de 45 millions d’habitants alors qu’elle n’y arrive pas pour la Grèce et ses 11 millions d’habitants?

Il est plutôt plausible que l’accord avec l’UE ne vise surtout à éloigner l'Ukraine de l'influence russe, en plaçant le pays dans une antichambre de l’UE en attendant des jours meilleurs. A ce titre, il est intéressant de lire ici certaines obligations liées à la signature de ce projet d'accord avec l'Union Européenne dont on voit clairement que le but est de totalement séparer structurellement l’Ukraine du monde russe, en contraignant par exemple le pays à modifier l’écartement des voies ferrées pour les mettre au standard européen! Surprenant lorsque l’on sait par exemple que personne n’a contraint les anglais à rouler a droite pour rejoindre l’UE. Autre exemple: la question de l’ouverture du complexe militaro-industriel à l’Europe qui a été traitée par le spécialiste de l’industrie de l’armement Philipe Migault ici et qui laisse difficilement envisager une rupture possible des relations entre l’Ukraine et la Russie.

Quel avenir pour l’Ukraine?

L’Ukraine n’a plus beaucoup de marge de manœuvre, le pays est en mauvaise santé. Ses réserves de change sont en chute libre depuis 2011, et il y a un effondrement démographique dramatique, dont le Mainstream médiatique ne parle jamais. Plus pragmatiquement, le pays a un besoin immédiat de liquidités pour boucler le budget 2014. Contrairement aux prévisions de certains experts francais le président Ukrainien s’est bel et bien envolé vers la Chine puis Moscou pour y entamer des négociations bilatérales.

Le président ukrainien est revenu de Pékin avec une proposition de prêt chinois  de 10 milliards, à comparer avec les 5 milliards que le FMI propose à l’Ukraine en échange de conditions très dures et inapplicables surtout à deux ans d’une élection présidentielle. De Moscou il est rentré avec un nouvel accord sur le prix du gaz mais aussi avec un premier prêt de 5 milliards de dollars en amont de 15 milliards de dollars supplémentaires à l'avenir. Il est possible que la stratégie de Viktor Ianoukovich soit pour le moment de garder (jusqu'à 2015?) sa position neutre entre Bruxelles et Moscou tout en développant au maximum l’intégration bilatérale interétatique.

Alors que l’Ukraine connaissait ces manifestations violentes, en Arménie, la manifestation contre l’Union Douanière et contre la visite de Vladimir Poutine n’a elle mobilisé que quelques dizaines de "militants" qui n’ont pu empêcher la Russie d' accentuer sa mainmise sur le réseau du gaz arménien en échange d’un accord sur la fourniture de gaz russe à l’Arménie à des tarifs bien inferieurs aux prix du marché. Un accord sur l’établissement d’une feuille de route pour l’adhésion de l’Arménie à l’Union Douanière a également été mis en place et devrait être adopté par la Douma russe avant la fin de l’année.

Un scénario à l’arménienne serait il plausible pour l’Ukraine si le président actuel devait être reconduit sans ses fonctions après 2015?

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".