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vendredi, 02 juin 2023

Nouvelles conditions de paix proposées par Moscou: l'Ukraine doit rester neutre et reconnaître le statu quo

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Nouvelles conditions de paix proposées par Moscou: l'Ukraine doit rester neutre et reconnaître le statu quo

Source: https://zuerst.de/2023/06/01/neue-friedensbedingungen-aus-moskau-ukraine-soll-neutral-bleiben-und-status-quo-anerkennen/

Moscou. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Galouzine, a déclaré dans un entretien accordé à l'agence de presse publique russe TASS que les conditions d'un éventuel processus de paix dans la guerre en Ukraine avaient été actualisées et que Moscou avait pris de nouvelles orientations.

Pour un "règlement du conflit", l'Ukraine doit cesser les combats et les pays occidentaux ne doivent plus livrer d'armes, explique clairement Galouzine. Pour parvenir à une paix "durable et juste", Kiev doit en outre revenir à son statut de neutralité et de non-alignement d'antan et reconnaître comme territoire russe les "nouvelles conditions territoriales", c'est-à-dire l'occupation des territoires ukrainiens conquis, qui ont également été officiellement rattachés à la Fédération de Russie en septembre 2022.

Le ministre a ajouté que la protection des droits des citoyens russophones et des minorités nationales était également un élément central pour parvenir à la paix. La langue russe doit être reconnue comme langue officielle. Les droits de l'homme fondamentaux doivent également être garantis en Ukraine, y compris le droit à la liberté de religion, a-t-il ajouté. Du point de vue russe, ce dernier point n'est plus d'actualité depuis 2014 dans les régions de l'est de l'Ukraine, majoritairement peuplées de Russes.

Il est frappant de constater que les principales exigences formulées à l'origine par Moscou - la démilitarisation et la "dénazification" de l'Ukraine - ne sont plus mentionnées dans les déclarations de Galouzine. (mü)

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jeudi, 01 juin 2023

Henry Kissinger et le Professeur Moriarty

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Henry Kissinger et le professeur Moriarty

Constantin von Hoffmeister

Source: https://eurosiberia.substack.com/p/henry-kissinger-and-professor-moriarty?utm_source=substack&publication_id=1305515&post_id=125151288&utm_medium=email&utm_content=share&triggerShare=true&isFreemail=true

Par un remarquable retournement de situation, ce salut pour l'anniversaire de Kissinger est la conséquence d'un grave malentendu. L'intention initiale, voyez-vous, était de dépeindre Henry Kissinger comme un méchant à qui il faut venir en aide, et non une figure à célébrer. En effet, Henry Kissinger, tout comme l'infâme professeur Moriarty, porte le poids d'innombrables vies perdues au Viêt Nam, au Laos et au Cambodge - un bilan stupéfiant qui repose fermement sur ses épaules. Un lien de parenté avec les dictateurs apparaît, mais seulement s'ils épousent le libéralisme économique et un penchant fasciste, comme ce fut le cas pour le Chilien Augusto Pinochet. Les prouesses machiavéliques partagées par Kissinger et Moriarty révèlent une vérité profondément troublante, car tous deux ont excellé dans l'orchestration de leurs sinistres entreprises avec une précision troublante.

"Sous le masque d'une habileté diplomatique exceptionnelle se cache une malveillance qui engloutit les nations", remarque Holmes, son regard perçant fixé sur l'enchevêtrement de preuves qui s'étalent devant lui". Kissinger, tout comme Moriarty, danse dans l'ombre, laissant le chaos dans son sillage.

ihkmages.jpgPourtant, malgré leurs penchants criminels, il faut faire une distinction, car il reste une once de lucidité chez ces malfaiteurs. Lorsque des factions mafieuses rivales se disputent le contrôle d'une ville, les pertes sont inévitables. Cependant, la ville perdure, son existence servant de canal au commerce illicite de la drogue, du jeu et de la prostitution. Si, dans le cadre d'une croisade autoproclamée pour la justice, la mafia d'une certaine région peut être éradiquée, la suite est souvent sombre, laissant le tissu même de ces lieux en lambeaux. La politique étrangère, quant à elle, ne devrait pas opposer des communautés de valeurs à des États voyous ou terroristes ; elle devrait plutôt rechercher un équilibre harmonieux des intérêts en matière de sécurité, dans le but d'éviter les conséquences les plus graves. Les États, dans leur réseau complexe de relations, devraient se traiter d'égal à égal, en transcendant les frontières imposées par les jugements moraux.

"Dans la danse complexe des relations internationales, il est impératif de trouver un équilibre entre les forces opposées", a déclaré Holmes, ses doigts parcourant avec agilité les indices mis à sa disposition. "Car c'est dans cet équilibre délicat que réside le véritable art de la diplomatie".

Cette notion n'implique cependant pas une adhésion égale aux principes du droit international. Dans le domaine des affaires internationales, qui s'apparente au domaine domestique régi par le droit civil, un paradoxe apparaît. En théorie, il est interdit à l'indigent comme à l'opulent de trouver du réconfort sous les arches d'un pont. Pourtant, lorsque la survie même est en jeu, les États sont contraints de naviguer dans les eaux troubles de la légalité avec une certaine souplesse. La récupération de la Crimée par la Russie témoigne de cette danse nuancée, brouillant les frontières entre réalisme et droiture morale. C'est là que réside le nœud du problème, la démarcation au-delà de laquelle la partie la plus faible est contrainte d'entrer dans le domaine périlleux de la préemption.

"Le droit, mon cher Watson, est une tapisserie tissée de subtilités", dit Holmes, les yeux brillants d'une grande perspicacité. "Ses fils, tendus par le poids de la nécessité, peuvent se plier ou même se rompre, révélant la dualité de la nature humaine".

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Naturellement, des objections surgissent, remettant en cause la dichotomie présentée. Certains affirment que l'impérialisme, un mastodonte en constante expansion mû par la poursuite incessante de la reproduction capitaliste, nécessite un conflit, faisant de la réconciliation une chimère insaisissable. D'autres, cherchant la consolation dans le cynisme, affirment que les proclamations occidentales de valeurs morales ne sont que des outils dans la grande bataille pour la domination. Hélas, il existe peut-être des individus moins perspicaces qui croient sincèrement en leur propre propagande, mais en fin de compte, les intérêts pragmatiques règnent en maîtres.

"La sagesse échappe souvent à ceux qui sont enchaînés par leurs propres ambitions", murmura Holmes, une légère trace d'amusement pointant aux coins de ses lèvres. "Leur orgueil les rend aveugles aux ficelles des marionnettes qui guident leurs actions, manipulées par les mains invisibles du pouvoir".

Le domaine de la politique étrangère est un domaine dépourvu d'intellect, une terre stérile de manœuvres opportunistes. Les États en tant qu'entités, dans leur nature profonde, possèdent divers degrés d'humanité. Cependant, lorsqu'ils sont opposés les uns aux autres, ils régressent à des inclinations primitives, ressemblant non pas à des êtres cultivés, mais à des êtres sauvages.

"Les diplomates, mon cher Watson, portent des masques de tromperie", remarque Holmes, la voix teintée d'un mélange de dédain et de résignation. "Ils dissimulent leur propre ignorance et s'efforcent d'arracher à leurs adversaires des secrets qui leur échappent. C'est dans cet artifice que réside tout leur art. Ils ne sont pas sournois; ils ne sont que des imbéciles involontaires, qui se font involontairement l'écho d'Henry Kissinger".

Les parallèles entre Kissinger et Moriarty deviennent de plus en plus évidents. Tout comme le réseau criminel de Moriarty s'étendait à toutes les facettes des bas-fonds de Londres, l'influence de Kissinger s'étendait au monde entier, ses machinations façonnant le destin des nations. La quête du pouvoir, qu'il s'agisse de domination géopolitique ou d'empire criminel, consume les cerveaux de ces maîtres d'œuvre, laissant le chaos dans son sillage.

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Holmes, qui a toujours incarné le raisonnement déductif, a levé un doigt d'avertissement. "Méfiez-vous de l'attrait du pouvoir, mon cher Watson, car il engendre une obscurité qui éclipse la raison et la moralité. Il séduit l'esprit des hommes, les égare et prend au piège même les plus brillants d'entre nous".

Dans le domaine des relations internationales, la boussole morale devient un outil fragile, susceptible d'être manipulé et déformé. Les valeurs vertueuses proclamées par l'Occident servent souvent d'armes dans la lutte pour le pouvoir, les notions de bien et de mal devenant des victimes du grand jeu. Les esprits peuvent diverger et débattre de la faisabilité d'une réconciliation ou de l'inévitabilité d'un conflit, mais dans le grand théâtre des affaires mondiales, les intérêts prévalent, pliant le cours de l'histoire à leur volonté.

"L'histoire, mon cher Watson, est une étoffe tissée avec les fils de l'ambition et de l'opportunisme", conclut Holmes, sa voix résonnant d'une profonde compréhension. "Au milieu de cette trame complexe, la vérité devient insaisissable et la lutte pour la domination émerge comme la seule force directrice.

Ainsi, dans cette mosaïque alambiquée de géopolitique et de nature humaine, l'ombre d'Henry Kissinger et le spectre fantomatique de Moriarty se profilent. Leurs actions se répercutent dans l'histoire, remettant en question les notions de moralité, de justice et le délicat équilibre du pouvoir. Les échos de leurs actes nous rappellent que même les esprits les plus brillants peuvent succomber à l'attrait des ténèbres, et que leur intelligence peut être utilisée comme une arme de chaos ou de contrôle.

"Telle est la danse des ombres, Watson", conclut Holmes, ses yeux reflétant un mélange de mélancolie et de détermination. "Nous, simples observateurs, ne pouvons que nous efforcer de mettre en lumière les schémas complexes qui guident le destin des nations, dans l'espoir de clarifier la voie vers un avenir plus éclairé."

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A. Douguine - La dernière bataille russe: six positions principales

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La dernière bataille russe: six positions principales

Par Alexandre Douguine

L'Opération militaire spéciale (OMS), un événement majeur de l'histoire mondiale

Nombreux sont ceux qui commencent à comprendre que ce qui se passe ne peut en aucun cas être expliqué par la simple analyse des intérêts nationaux, des tendances économiques ou de la politique énergétique, des différends territoriaux ou des tensions ethniques. Presque tous les experts qui tentent de décrire ce qui se passe avec les termes et les concepts habituels d'avant cette guerre apparaissent au moins peu convaincants et souvent tout simplement stupides.

Pour comprendre, même superficiellement, l'état des choses, il faut se tourner vers des catégories beaucoup plus profondes et fondamentales, critiquer les analyses quotidiennes qui ne sont pratiquement jamais remises en question.

La nécessité d'un contexte global

Ce que l'on appelle encore "Opération militaire spéciale" (OMS) en Russie, et qui est en fait une véritable guerre contre l'Occident collectif, ne peut être compris que dans le cadre d'approches à grande échelle telles que :

- la géopolitique, fondée sur la prise en compte du duel mortel entre la civilisation de la mer et la civilisation de la terre, qui identifie l'aggravation finale de la grande guerre continentale ;

- l'analyse civilisationnelle - le choc des civilisations (la civilisation occidentale moderne revendiquant l'hégémonie contre les civilisations alternatives non occidentales émergentes)

- la définition de l'architecture future de l'ordre mondial - la contradiction entre un monde unipolaire et un monde multipolaire ;

- l'aboutissement de l'histoire mondiale - l'avènement de la phase finale d'un modèle occidental de domination mondiale confronté à une crise fondamentale ;

- une macro-analyse de l'économie politique construite sur la donnée constante de l'effondrement du capitalisme mondial ;

- enfin, une eschatologie religieuse décrivant les "derniers temps" et leurs conflits, affrontements et catastrophes inhérents, ainsi que la phénoménologie de la venue de l'Antéchrist.

- Tous les autres facteurs - politiques, nationaux, énergétiques, relatifs aux ressources, ethniques, juridiques, diplomatiques, etc. - bien qu'importants, sont secondaires et subordonnés. À tout le moins, ils n'expliquent ni ne clarifient rien de substantiel.

Nous plaçons l'OMS dans six cadres théoriques, qui représentent chacun des disciplines entières. Ces disciplines ont reçu peu d'attention dans le passé, lorsqu'on préférait des domaines d'étude plus "positifs" et "rigoureux". Elles peuvent donc sembler "exotiques" ou "hors de propos" pour beaucoup, mais la compréhension des processus véritablement mondiaux nécessite une distance considérable par rapport au privé, au local et au détail.

L'OMS dans le contexte de la géopolitique

Toute la géopolitique repose sur l'opposition éternelle entre la civilisation de la mer (thalassocratie) et la civilisation de la terre (tellurocratie). Les affrontements entre Sparte, puissance basée sur la terre, et Athènes, puissance basée sur le port (la mer), entre Rome, basée sur la terre, et Carthage, basée sur la mer, sont l'expression vivante de ces prémices dans l'Antiquité.

Les deux civilisations diffèrent non seulement sur le plan stratégique et géographique, mais aussi dans leur orientation principale: tout empire terrestre est fondé sur une tradition sacrée, le devoir et la verticalité hiérarchique dirigée par un empereur sacré. C'est une civilisation de l'esprit.

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Les puissances maritimes sont des oligarchies, un système commercial dominé par le développement matériel et technique, elles sont essentiellement des États pirates, leurs valeurs et leurs traditions sont contingentes et changeantes, comme la mer elle-même. D'où leur progressisme intrinsèque, surtout dans le domaine matériel, et, à l'inverse, la Rome éternelle est marquée par la constance de son mode de vie et la continuité de sa civilisation continentale.

Lorsque la politique s'est mondialisée et a conquis l'ensemble du globe, les deux civilisations se sont enfin incarnées dans l'espace. La Russie et l'Eurasie deviennent le noyau de la civilisation terrestre, tandis que le pôle de la civilisation maritime s'ancre dans la zone d'influence anglo-saxonne: de l'Empire britannique aux États-Unis et au bloc de l'OTAN.

C'est ainsi que la géopolitique voit l'histoire des derniers siècles. L'Empire russe, l'URSS et la Russie moderne ont hérité du bâton de la civilisation terrestre. Dans le contexte de la géopolitique, la Russie est la Rome éternelle, la Troisième Rome. Et l'Occident moderne est la Carthage classique.

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L'effondrement de l'URSS a été la plus grande victoire de la civilisation de la mer (l'OTAN, les Anglo-Saxons) et un terrible désastre pour la civilisation de la terre (la Russie, la Troisième Rome).

Thalassocratie et Tellurocratie sont comme deux vases communicants, c'est pourquoi ces territoires, ayant quitté le contrôle de Moscou, ont commencé à passer sous le contrôle de Washington et de Bruxelles. Cela a d'abord concerné l'Europe de l'Est et les républiques baltes sécessionnistes. Puis ce fut le tour des États post-soviétiques. La civilisation de la mer poursuit la grande guerre continentale avec son principal ennemi, la civilisation de la terre, qui subit un coup dur mais ne s'effondre pas complètement.

Dans le même temps, la défaite de Moscou a conduit à la création d'un système colonial en Russie même dans les années 1990 - les atlantistes ont inondé l'État de leurs agents placés aux postes les plus élevés. C'est ainsi que s'est formée l'élite russe moderne: une extension de l'oligarchie, un système de contrôle externe par la civilisation de la mer.

Certaines anciennes républiques soviétiques ont commencé à se préparer à une intégration complète dans la civilisation de la mer. D'autres ont suivi une stratégie plus prudente et n'étaient pas pressées de rompre leurs liens géopolitiques historiquement établis avec Moscou. Deux camps se sont ainsi formés : le camp eurasien (Russie, Belarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Arménie) et le camp atlantiste (Ukraine, Géorgie, Moldavie et Azerbaïdjan).

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L'Azerbaïdjan s'est toutefois éloigné de cette position extrême et s'est rapproché de Moscou. Cela a conduit aux événements de 2008 en Géorgie, puis, après le coup d'État pro-OTAN en Ukraine en 2014, à la sécession de la Crimée et au soulèvement dans le Donbass. Une partie des territoires des unités nouvellement formées n'a pas voulu rejoindre la civilisation de la mer et s'est rebellée contre ces politiques, cherchant le soutien de Moscou.

C'est ce qui a conduit à la mise en oeuvre de l'OMS en 2022. Moscou, en tant que civilisation terrestre, est devenue suffisamment forte pour entrer en confrontation directe avec la Civilisation de la Mer en Ukraine et pour inverser la tendance au renforcement de la Thalassocratie et de l'OTAN au détriment de la Tellurocratie et de la Troisième Rome. Cela nous amène à la géopolitique du conflit actuel. La Russie, comme Rome, se bat contre Carthage et ses satellites coloniaux.

Ce qui est nouveau en géopolitique, c'est que la Russie-Eurasie ne peut pas agir comme le seul représentant de la civilisation sur la terre aujourd'hui. D'où le concept d'un "Heartland distribué". Dans ces nouvelles conditions, non seulement la Russie, mais aussi la Chine, l'Inde, le monde islamique, l'Afrique et l'Amérique latine émergent en tant que pôles de la civilisation de la terre.

En outre, dans l'hypothèse de l'effondrement de la civilisation de la mer, les "grands espaces" occidentaux - l'Europe et l'Amérique elle-même - pourraient devenir des "Heartlands" à leur tour. Aux États-Unis, c'est ce que souhaitent presque ouvertement Trump et les Républicains, qui mentionnent précisément les États rouges et intérieurs du continent. En Europe, les populistes et les partisans du concept de "forteresse Europe" gravitent intuitivement autour d'un tel scénario.

L'opération dans le contexte d'un choc des civilisations

À l'approche purement géopolitique correspond l'approche civilisationnelle. Mais, comme nous l'avons vu, une bonne compréhension de la géopolitique elle-même inclut déjà une dimension civilisationnelle.

Au niveau de la civilisation, deux vecteurs principaux s'affrontent dans l'OMS:

D'un côté, l'individualisme libéral-démocratique, l'atomisme, la domination de l'approche techno-matérielle de l'homme et de la société, l'abolition de l'Etat, la politique du genre, en substance l'abolition de la famille et du genre lui-même, et à la limite une transition vers la domination de l'Intelligence Artificielle (le tout appelé "progressisme" ou "fin de l'histoire"); de l'autre, la fidélité aux valeurs traditionnelles, l'intégralité de la culture, la supériorité de l'esprit sur la matière, la préservation de la famille, le pouvoir, le patriotisme, la préservation de la diversité culturelle et, enfin, le salut de l'homme lui-même.

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Après la défaite de l'URSS, la civilisation occidentale a rendu sa stratégie particulièrement radicale, insistant sur la mise au point - dès maintenant ! - de ses comportements. D'où l'imposition forcée de la multiplicité des sexes, la déshumanisation (IA, génie génétique, écologie profonde), les "révolutions de couleur" destructrices pour les États, etc. De plus, la civilisation occidentale s'est ouvertement identifiée à l'ensemble de l'humanité, invitant toutes les cultures et tous les peuples à la suivre et cela, immédiatement, sans délai, sans réflexion, sans introspection. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une suggestion, mais d'un ordre, d'une sorte d'impératif catégorique de la mondialisation.

Dans une certaine mesure, toutes les sociétés ont été influencées par la civilisation occidentale moderne. Y compris la nôtre, ici en Russie, où, depuis les années 1990, c'est une approche libérale occidentalisée qui a toujours prévalu. Nous avons adopté le libéralisme et le postmodernisme comme une sorte de système d'exploitation et nous n'avons pas réussi à nous en débarrasser, malgré 23 ans de politique souveraine de Poutine.

Mais aujourd'hui, le conflit géopolitique direct avec l'OTAN et l'Occident collectif a aggravé cette confrontation civile. D'où l'appel de Poutine aux valeurs traditionnelles, le rejet du libéralisme, de la politique du genre, etc.

Bien que notre société et notre élite dirigeante ne l'aient pas encore pleinement compris, l'opération est une confrontation directe entre deux civilisations :

- l'Occident postmoderne, libéral et mondialiste, et la société traditionnelle, représentée par la Russie et ceux qui l'ont précédée.

- la société traditionnelle, représentée par la Russie et ceux qui gardent au moins une certaine distance par rapport à l'Occident.

La guerre passe ainsi au niveau de l'identité culturelle et acquiert un caractère idéologique profond. Elle devient une guerre des cultures, une confrontation féroce de la Tradition contre la Modernité et la Postmodernité.

L'OMS dans le contexte de la confrontation entre l'unipolarité et la multipolarité

En termes d'architecture de la politique mondiale, l'OMS est le point à partir duquel on déterminera si le monde restera unipolaire ou deviendra multipolaire. La victoire de l'Occident sur l'URSS a mis fin à l'ère de l'organisation bipolaire de la politique mondiale. L'un des deux camps opposés s'est désintégré et a quitté la scène, tandis que l'autre est resté et s'est déclaré le pôle principal et le seul. C'est à ce moment-là que Fukuyama a proclamé "la fin de l'histoire".

Sur le plan géopolitique, comme nous l'avons vu, cela correspondait à une victoire décisive de la civilisation de la mer sur la civilisation de la terre. Des experts en relations internationales plus prudents (C. Krauthammer) ont qualifié la situation de "moment unipolaire", soulignant que le système ainsi créé avait la possibilité de devenir stable, c'est-à-dire un véritable "monde unipolaire", mais qu'il pouvait ne pas résister et céder la place à une autre configuration.

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C'est exactement ce qui se joue aujourd'hui en Ukraine: une victoire russe signifierait que le "moment unipolaire" est irrémédiablement terminé et que la multipolarité est advenue comme quelque chose d'irréversible. Dans le cas contraire, les partisans d'un monde unipolaire auront la possibilité de retarder leur fin, du moins à tout prix.

Ici encore, nous devons nous référer au concept géopolitique du "Heartland distribué", qui apporte une correction importante à la géopolitique classique: si la civilisation de la mer est désormais consolidée et représente quelque chose d'unitaire, un système planétaire de globalisme libéral sous la direction stratégique de Washington et du commandement de l'OTAN, alors, bien que la civilisation directement opposée de la Terre soit représentée par la Russie seule (ce qui renvoie à la géopolitique classique), la Russie se bat non seulement pour elle-même, mais aussi pour le principe du Heartland, en reconnaissant la légitimité de la terre.

C'est pourquoi la Russie incarne un ordre mondial multipolaire, dans lequel l'Occident se voit confier un rôle réduit à une seule région, à l'un des pôles, sans aucune raison d'imposer ses propres critères et valeurs comme quelque chose d'universel.

L'opération militaire spéciale dans le contexte de l'histoire mondiale

La civilisation occidentale moderne est le résultat du vecteur historique qui s'est développé en Europe occidentale depuis le début de l'ère moderne. Elle n'est ni une déviation ni un excès. Elle est la conclusion logique d'une société qui a emprunté la voie de la désacralisation, de la déchristianisation, du rejet de la verticalité spirituelle, c'est la voie de l'homme athée et de la prospérité matérielle. C'est ce qu'on appelle le "progrès" et ce "progrès" inclut le rejet total et la destruction des valeurs, des fondements et des principes de toute société traditionnelle.

Les cinq derniers siècles de la civilisation occidentale sont l'histoire de la lutte de la modernité contre la tradition, de l'homme contre Dieu, de l'atomisme contre la totalité (Ganzheit). En un sens, c'est l'histoire d'une lutte entre l'Occident et l'Orient, l'Occident moderne étant devenu l'incarnation du "progrès", tandis que le reste du monde, en particulier l'Orient, a été perçu comme le territoire de la tradition, du mode de vie sacré et, en tant que tel, préservé.

La modernisation à l'occidentale est indissociable de la colonisation, car ceux qui ont imposé leurs règles du jeu ont veillé à ce qu'elles ne fonctionnent qu'en leur faveur. Ainsi, progressivement, le monde entier est passé sous l'influence de la modernité occidentale et, à partir d'un certain moment, plus personne ne pouvait se permettre de remettre en cause le bien-fondé d'une image du monde aussi "progressiste" et profondément occidentale.

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Le mondialisme libéral occidental moderne, la civilisation atlantiste elle-même, sa plate-forme géopolitique et géostratégique sous la forme de l'OTAN et, en fin de compte, l'ordre mondial unipolaire lui-même sont l'aboutissement du "progrès" historique tel qu'il a été décrypté par la civilisation occidentale elle-même. C'est précisément ce type de "progrès" qui est remis en question par le déclenchement et la mise en oeuvre de l'OMS.

Si nous sommes confrontés à l'aboutissement du mouvement historique de l'Occident vers ce but esquissé il y a 500 ans et aujourd'hui presque atteint, alors notre victoire à la suite de l'OMS signifiera - ni plus ni moins - un changement dramatique dans le cours entier de l'histoire du monde. L'Occident était sur le point d'atteindre son objectif et, à la dernière étape, la Russie a fait obstacle à cette mission historique, a transformé l'universalisme du "progrès" tel qu'il est compris par l'Occident en un phénomène régional privé, local, a privé l'Occident de son droit de représenter l'humanité toute entière et son destin.

C'est ce qui est en jeu et ce qui se décide aujourd'hui dans les tranchées de l'OMS.

L'OMS dans le contexte de la crise mondiale du capitalisme

La civilisation occidentale moderne est capitaliste. Elle repose sur la toute-puissance du capital, la domination de la finance et des intérêts bancaires. Le capitalisme est devenu le destin de la société occidentale moderne à partir du moment où celle-ci a rompu avec la Tradition, qui rejetait toute forme d'obsession pour les aspects matériels de l'être et limitait parfois sévèrement certaines pratiques économiques (telles que la croissance des intérêts) comme étant quelque chose de profondément impie, injuste et immoral.

Ce n'est qu'en se débarrassant des tabous religieux que l'Occident a pu embrasser pleinement le capitalisme. Le capitalisme n'est inséparable ni historiquement ni doctrinalement de l'athéisme, du matérialisme et de l'individualisme qui, dans une tradition pleinement spirituelle et religieuse, ne sont pas du tout tolérés.

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C'est précisément le développement effréné du capitalisme qui a conduit la civilisation occidentale à l'atomisation, à la transformation de toutes les valeurs en marchandises et, en fin de compte, à l'assimilation de l'homme à une chose.

Les philosophes critiques de l'Occident moderne ont unanimement identifié le nihilisme dans cette explosion capitaliste de la civilisation. Il y a d'abord eu la "mort de Dieu", puis, logiquement, la "mort de l'homme", qui a perdu tout contenu fixe en niant Dieu ; d'où le post-humanisme, l'IA et les expériences de fusion homme-machine. C'est l'aboutissement du "progrès" dans son interprétation libérale-capitaliste.

L'Occident moderne est le triomphe du capitalisme à son apogée historique. Une fois de plus, la référence à la géopolitique clarifie l'ensemble: la civilisation de la mer, Carthage, le système oligarchique, reposent sur la toute-puissance de l'argent. Si Rome n'avait pas gagné les guerres puniques, le capitalisme serait advenu quelques millénaires plus tôt : seuls la vaillance, l'honneur, la hiérarchie, le service, l'esprit et le caractère sacré de Rome ont pu arrêter la tentative de l'oligarchie carthaginoise d'imposer son propre ordre mondial.

Les successeurs de Carthage (les Anglo-Saxons) ont eu plus de chance et ont finalement réussi, au cours des cinq derniers siècles, à accomplir ce que leurs ancêtres spirituels n'avaient pas réussi à faire : imposer le capitalisme à l'humanité.

Bien sûr, la Russie d'aujourd'hui n'imagine même pas que l'OMS est une révolte contre le capital mondial et sa toute-puissance.

Or, c'est exactement ce qu'elle est.

L'OMS dans le contexte de la fin des temps

On considère généralement l'histoire comme un progrès. Cependant, cette vision de l'essence du temps historique n'a pris racine que récemment, depuis le siècle des Lumières. La première théorie globale du progrès a été formulée au milieu du 18ème siècle par le libéral français Anne Robert Jacques Turgot (1727-1781). Elle est devenue depuis un dogme, alors qu'elle n'était à l'origine qu'une partie de l'idéologie libérale, qui n'était pas partagée par tous.

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En ce qui concerne la théorie du progrès, la civilisation occidentale moderne en représente le point culminant. C'est une société dans laquelle l'individu est pratiquement libre et dépourvu de toute forme d'identité collective, c'est-à-dire aussi libre que possible. Libéré de la religion, de l'ethnie, de l'État, de la race, de la propriété, voire du sexe, et demain de l'espèce humaine. Telle est l'ultime frontière que le progrès entend atteindre.

Ensuite, selon les futurologues libéraux, il y aura le moment de la singularité, où les êtres humains céderont l'initiative du développement à l'intelligence artificielle. Il fut un temps (selon la même théorie du progrès) où les singes passaient le relais à l'espèce humaine. Aujourd'hui, l'humanité, qui a atteint un stade suivant de l'évolution, est prête à céder l'initiative aux réseaux neuronaux. C'est à cela que conduit directement l'Occident mondialiste moderne.

Cependant, si nous faisons abstraction de l'idéologie libérale du progrès et que nous nous tournons vers la vision religieuse du monde, nous obtenons une image complètement différente. Le christianisme, ainsi que d'autres religions, considère l'histoire du monde comme une régression, un détournement du paradis. Même après la venue du Christ et le triomphe de l'Église universelle, il doit y avoir une période d'apostasie, une période de grandes souffrances et la venue de l'Antéchrist, le fils de la perdition.

Cela doit arriver, mais les fidèles sont appelés à défendre leur vérité, à rester fidèles à l'Église et à Dieu, et à résister à l'Antéchrist même dans ces conditions extrêmement difficiles. Ce qui, pour un libéral, est un "progrès", n'est pas seulement une "régression" pour un chrétien, mais une parodie impie.

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La dernière phase du progrès - la numérisation totale, la migration vers le méta-univers, l'abolition du genre et le dépassement de l'homme avec le transfert de l'initiative à l'intelligence artificielle - est, aux yeux du croyant de toute confession traditionnelle, la confirmation directe que l'Antéchrist est venu dans le monde et qu'il s'agit de sa civilisation qui est en place et est prépondérante.

Nous entrons ainsi dans une autre dimension de l'opération, dont le président de la Russie, le ministre des affaires étrangères, le secrétaire du Conseil de sécurité, le chef du SVR et d'autres hauts fonctionnaires russes, apparemment éloignés de tout mysticisme ou blasphème, parlent de plus en plus souvent de manière directe. Mais c'est exactement ce qu'ils font : ils énoncent la pure vérité, qui est conforme à la vision sociétale traditionnelle du monde occidental moderne.

Cette fois, il ne s'agit pas d'une métaphore, selon laquelle les parties opposées au conflit se sont parfois récompensées l'une l'autre. Il s'agit de quelque chose de plus. La civilisation occidentale, même à l'époque moderne, n'a jamais été aussi proche d'une incarnation directe et manifeste du règne de l'Antéchrist. La religion et ses vérités ont depuis longtemps été abandonnées par l'Occident en faveur d'un sécularisme agressif et d'une vision du monde athée et matérialiste considérée comme la vérité absolue.

Cependant, elle n'avait pas encore envahi la nature même de l'homme, le dépouillant de son sexe, de sa famille et, bientôt, de sa nature humaine. L'Europe occidentale a entrepris, il y a 500 ans, de construire une société sans Dieu et contre Dieu, mais ce processus n'a atteint son apogée qu'aujourd'hui. Telle est l'essence religieuse et eschatologique de la thèse de la "fin de l'histoire".

Il s'agit essentiellement d'une déclaration, dans le langage de la philosophie libérale, selon laquelle la venue de l'Antéchrist a bel et bien eu lieu. Du moins, c'est ainsi qu'elle apparaît aux yeux des personnes de confessions religieuses appartenant à des sociétés où domine encore la religion.

L'OMS constitue le début de la bataille eschatologique entre la Tradition sacrée et le monde moderne, qui, précisément sous la forme de l'idéologie libérale et de la politique mondialiste, a atteint son expression la plus sinistre, la plus toxique et la plus radicale. C'est pourquoi nous parlons de plus en plus d'Armageddon, la dernière bataille décisive entre les armées de Dieu et de Satan.

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Le rôle de l'Ukraine

À tous les niveaux de notre analyse, il s'avère que le rôle de l'Ukraine elle-même dans cette confrontation cruciale, quelle que soit la manière dont on l'interprète, est d'une part essentiel (c'est le camp d'Armageddon); d'autre part, le régime de Kiev n'est pas, même de loin, une entité indépendante. Le pays Ukraine est ici simplement un espace, un territoire où convergent deux forces cosmiques mondiales absolues. Ce qui peut sembler être un conflit local basé sur des revendications territoriales est, en réalité, tout sauf cela.

Aucune des deux parties ne se soucie de l'Ukraine en tant que telle. Les enjeux sont bien plus importants. Il se trouve que la Russie a une mission spéciale dans l'histoire du monde: contrecarrer une civilisation du mal pur à un moment critique de l'histoire du monde. En lançant l'opération militaire, les dirigeants russes ont entrepris cette mission, et la frontière entre deux armées ontologiques, entre deux vecteurs fondamentaux de l'histoire de l'humanité, se trouve précisément sur le territoire de l'Ukraine.

Ses autorités se sont rangées du côté du diable: d'où toute l'horreur, la terreur, la violence, la haine, la répression vicieuse de l'Église, la dégénérescence et le sadisme à Kiev. Mais le mal est plus profond que les excès du nazisme ukrainien: son centre se trouve en dehors de l'Ukraine, et les forces de l'Antéchrist utilisent simplement les Ukrainiens pour atteindre leurs objectifs.

Le peuple ukrainien est divisé non seulement sur le plan politique, mais aussi sur le plan spirituel. Certains sont du côté de la civilisation de la terre, de la Sainte Russie, du côté du Christ. D'autres sont du côté opposé. Ainsi, la société est divisée le long de la frontière la plus fondamentale - eschatologique, de la civilisation et en même temps géopolitique. Ainsi, la terre même qui était le berceau de l'ancienne Russie, de notre nation, est devenue la zone de la grande bataille, encore plus importante et étendue que le mythique Kurukshetra, thème de la tradition hindoue (ndt, cf. Wikipedia: Le champ de la bataille de Kurukshetra, où eut lieu un combat épique dont parle le récit sacré de l'hindouisme, le Mahabharata et plus spécifiquement la Bhagavad-Gita. Il décrit le combat entre les Kauravas et les Pandavas, avec comme protagonistes principaux le héros Arjuna et son conducteur de char, Krishna. D'un point de vue philosophique, dans le récit de la Bhagavad-Gita, il représente le lieu du combat (à la fois intérieur et extérieur) du héros Arjuna, tiraillé entre ses ombres temporelles (représentées par la famille des Kauravas) et sa partie lumineuse atemporelle (représentée par les Pandavas, dont il est le Prince). Le kurukshetra devient ainsi une image des obstacles et des choix que chaque homme doit affronter pour accomplir son devoir (le svadharma, dans la philosophie hindoue).

Les forces qui ont convergé sur ce champ du destin sont toutefois si fondamentales qu'elles transcendent souvent les contradictions interethniques. Il ne s'agit pas seulement d'une division des Ukrainiens en russophiles et russophobes, mais d'une division de l'humanité sur une base beaucoup plus fondamentale.

Les Américains sombrent dans le chaos

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Les Américains sombrent dans le chaos

par Pierluigi Fagan

Source : Pierluigi Fagan & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-caosificazione...

Mon récent double post sur la crise de la civilisation occidentale posait les sociétés anglo-saxonnes, les États-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne et trois autres puissances mineures, comme un sous-système à part entière. Concernant les USA, il faut noter comment, une fois la présidence Trump passée, les nouvelles donnes sociales américaines, ici en Europe et en Italien, ont tout simplement disparu des écrans. Sur la Grande-Bretagne, occasionnellement, certains pro-européens prennent plaisir à raconter les grands malheurs britanniques en les mettant sur le compte du Brexit, mais rien de plus. Finalement, avec le nouveau gouvernement Biden, nous sommes devenus les " amis préférés " des deux. Dans le cas américain, il s'agit aussi de la cohérence dans l'alignement géopolitique sur fond de conflit ukrainien. Nous avons dès lors affaire à une position super-partisane dans la ligne politique choisie par le gouvernement italien, ligne qui, soit dit en passant, selon les maigres sondages, ne reflète pas du tout le sentiment majoritaire du pays. Sur les Etats-Unis, d'un point de vue intérieur, il n'y a donc rien à dire ?

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En 2022, une historienne américaine, spécialiste des conflits civils (Historical Foundation of the States), a poussé un coup de gueule en affirmant qu'à partir de la littérature d'analyse historique générale, on pouvait énumérer un certain nombre de points de crise permettant de prédire le risque imminent d'une flambée de "stasis" (de troubles sociaux bouleversants sinon révolutionnaires, ndt). Selon Barbara F. Walter (photo), les Etats-Unis sont aujourd'hui un pays-candidat parfait pour basculer dans la guerre civile. Elle a été suivie dans son analyse par d'autres auteurs et de nombreux médias, tant américains que britanniques, ont amplifié le thème en le plaçant au centre du débat public.

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Dans un récent article du géopolitologue et analyste italien Lucio Caracciolo dans La Stampa, ce dernier énonce la question suivante: "Aujourd'hui, l'Amérique n'est plus aimée. Comment peut-elle fasciner les autres ?". En bon connaisseur de l'esprit du temps, Caracciolo s'est déjà converti à la vérité de la transition épochale du pouvoir dans le monde dans son éditorial du dernier numéro de Limes, actuellement en kiosque, en soulignant que les États-Unis ont perdu leur aura et, avec elle, leur soft power.

George Friedman, dans le même numéro de la revue, intitule son analyse "Les États-Unis sont proches d'un effondrement interne". La liste des phénomènes inquiétants, établie par Friedman cite "des revendications sociales au sommet de leur intensité, des questions morales, religieuses et culturelles", puis il y a les faillites bancaires, les révisions stratégiques dans le cadre de la mondialisation, le grand point d'interrogation chinois, les ombres sur les Big Five de l'Internet (qui fonctionnent à plein régime) et les sombres destins en marche de l'I.A., la NASA qui ne sait apparemment plus comment fabriquer une combinaison d'astronaute, sans parler d'en envoyer un sur la lune ; il y a encore des frictions sur les flux migratoires et toujours la force de la très fragile coexistence raciale. Il y a aussi une profonde crise interétatique/fédérale qui va jusqu'à s'interroger sur les rôles du Congrès et de la Cour Suprême. "Jamais dans l'histoire il n'y a eu un tel niveau de colère et de mépris mutuel entre les Américains", note Friedman. Ils s'affrontent vraiment à propos de tout et de rien, à des niveaux vraiment pré-hystériques, quand ils ne se tirent pas dessus et ne font pas des trucs bizarres et ne parlent pas de choses de manière vraiment incongrue (Dieu, l'avortement, les transsexuels qui ne représenteraient que 0,5 % de la population, le traditionalisme et le progressisme, la pédophilie, les conspirations surréalistes et varia).

Cette agitation, que plus d'un a intérêt à radicaliser, trouve son enfer sur Internet et les médias sociaux. En ce qui concerne les réseaux sociaux, c'est le format même de l'interaction anonyme, avec une écriture d'inconnus sans visage et au drôle de comportement, contrainte à des espaces relevant plus de la blague que du discours argumenté (woke ! christofasciste !), l'enfermement dans de petites communautés partageant une pensée (ou une non-pensée) commune, avec des adeptes qui s'excitent les uns les autres, qui alimentent des braises déjà ardentes. La radicalisation prend du temps à se construire et ne se démantèle pas rapidement, elle dépose des rancœurs, des rancunes, des haines viscérales. Au final, il ne s'agit plus d'arguments mais d'un durcissement généralisé de positions hétéroclites.

Bien qu'il s'agisse d'une nation de 330 millions d'habitants (avec, selon les estimations, 400 millions d'armes privées, dont beaucoup de type militaire) et aussi d'une composition très diverse, elle a tendance à se diviser simplement en deux et le format "nous contre eux" alimente sa propre radicalisation en simplifiant à outrance. Après tout, la simplification est un trait caractéristique de la mentalité américaine empirique et pragmatique, c'est-à-dire qu'elle met trop l'accent sur l'action au lieu de la réflexion - ou en l'absence de réflexion.

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L'espérance de vie en Amérique est en chute libre depuis une dizaine d'années: elle a atteint 76,1 ans (chez nous, elle est de cinq à dix ans plus longue). La mortalité infantile et la mortalité générale ont fait un grand bond en avant: les décès par arme à feu sont désormais hors de contrôle (en Amérique, plus de 200 personnes par jour sont blessées par des armes à feu, 120 sont tuées. Sur ces 120 personnes, 11 sont des enfants et des adolescents), le taux d'homicide chez les adolescents a augmenté de 40 % en deux ans; les overdoses et l'abus de drogues, les accidents de voiture, sont, eux aussi, en hausse croissante. Dans les écoles, de nombreux enfants suivent un cours visant à leur enseigner un comportement à adopter au cas où quelqu'un entrerait dans la classe en tirant des rafales de mitraillette. Et heureusement qu'ils sont pro-vie !

Au 10ème rang pour la richesse théorique par habitant, les États-Unis sont en réalité au 120ème rang pour l'égalité des revenus (BM 2020), après l'Iran mais avant le Congo (RD). L'ascenseur social est en panne depuis au moins trente ans, à supposer qu'il ait fonctionné auparavant. Les Américains pauvres, dans les comtés pauvres, dans les États du Sud, meurent jusqu'à vingt ans avant les autres. Les Afro-Américains meurent en moyenne cinq ans plus tôt que les Blancs. Avec seulement 4,5 % de la population mondiale, ils possèdent 25 % de la population carcérale mondiale, un graphique effrayant en augmentation constante depuis ces trente dernières années. La moyenne européenne est de 106 incarcérations pour 100.000 habitants ; aux États-Unis, elle est de 626, soit six fois le record mondial. Bien qu'ils représentent moins de 5 % de la population mondiale, ils consacrent 40 % du total mondial des dépenses militaires (auxquelles il convient d'ajouter les armes domestiques). Si les livres d'histoire vous ennuient, il suffit de regarder la production cinématographique et télévisuelle pour se rendre compte de l'attrait culturel de la violence dans ce pays. La violence est la façon, là-bas, de traiter les contrastes sociaux, une attitude parfaitement qualifiable de pré-civilisée.

Ayant pour norme sociale la libre poursuite du bonheur, version réussite socio-économique sur une base compétitive des compétences individuelles à gagner de l'argent, n'ayant aucune idée de la façon dont le jeu est truqué, manquant de tradition de pensée et d'analyse de type européen (par exemple par classes), cette masse de parias, vivant souvent dans des conditions indigne de toute humanité, manifestement en colère quand elle n'est pas anesthésiée par le complexe télévision-alcool-drogue-médicaments, est recrutée par les diverses élites pour soutenir ou combattre tel ou tel droit civique. Ce qui alimente cette tempête de haine mutuelle au niveau des "valeurs", qu'elles soient de raison ou de tradition, cependant, elles ne sont jamais économico-sociales.

Les "Blancs" sont aujourd'hui 58%, mais en 1940 ils étaient 83% et en 1990 75%: la tendance est dès lors claire. On sait déjà qu'ils perdront leur majorité absolue en 2044, dans deux décennies. Pire encore pour la part des WASP au sein du groupe "blanc", avec une moyenne d'âge plus élevée, en plein syndrome de Fort Apache. 

Un sondage réalisé en 2022 donne 40 % des démocrates et 52 % des républicains en faveur de la séparation des États rouges et bleus dans une sorte de sécession idéologique avec actes politico-judiciaires locaux, flanqués de la pratique habituelle du gerrymandering, une sorte d'adaptation des circonscriptions électorales pour prédéterminer la victoire de certains candidats dans des formes de représentation qui n'est jamais proportionnelle; le pays semble évoluer dans cette direction ces dernières années. Certains députés, depuis un certain temps, propagent l'idée d'élever l'âge du droit de vote pour empêcher les jeunes d'apporter des voix aux Dems. Cette idée d'un divorce territorial-idéologique est sans précédent et donne une idée de la profondeur de la fracture sociale. Le discrédit mutuel des représentants locaux et fédéraux des deux partis est à son comble.

De plus, l'effondrement de la confiance est très large: l'église, la police, les journalistes, les intellectuels, les académies et les écoles elles-mêmes perdent leurs crédibilité, et bien sûr les politiciens aussi, qui, souvent de fait, ne cherchent qu'à se doter d'une solide position sociale et sont prêts à tout pour y parvenir. La guérilla menée sur la légitimité des votes pourrait déboucher sur une hypothèse ventilée sur le "vote contingent" où, en l'absence d'un résultat clair (c'est-à-dire en présence d'un résultat contesté), chaque État se verrait attribuer un vote, la majorité des États (pourtant moins peuplés) étant républicains, ce qui concrétise l'intention qui sort de plus en plus de certaines bouches : "Nous sommes une république, pas une démocratie", ce qui - soit dit en passant - est une vérité limpide.

Il est d'ailleurs certifié par des études de Princeton et de Northwest sur le contenu des lois votées par le Congrès il y a dix ans que les États-Unis sont une oligarchie et non une démocratie. C'est cette oligarchie qui a tout intérêt à mettre le feu aux poudres, là où les gens se battent pour des questions de droits civiques, de race, de prévalence sexuelle et non pour des droits sociaux, pour des droits qui assurent une qualité de vie, une redistribution des revenus et garantissent un pouvoir associé.

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Existe-t-il une base pour vérifier cette prophétie d'une hypothétique guerre civile, une prophétie qui, compte tenu de la grande importance médiatique accordée aux États-Unis, risque de devenir du type "autoréalisateur" ? Les raisons d'en douter ne manquent pas, à condition d'imaginer des barricades et des émeutes de rue généralisées, accompagnées de terrorisme intérieur. Cependant, même si l'analyse devrait être plus profonde que ne le permet un billet, cette analyse spécifique sur la crise interne de la société américaine atteste que c'est le cœur de la civilisation occidentale qui est en crise profonde.

C'est pourquoi les Européens seraient bien avisés de relâcher les liens transatlantiques ; les Américains sont destinés à subir une contraction continue de leur actuelle puissance mondiale tandis qu'à l'intérieur de leur propre pays, ils paniquent de plus en plus à propos de tout, sauf de l'inégalité sans cesse croissante, une maladie mortelle pour toute société.

Une grande partie de la phénoménologie perverse, brièvement décrite ici, a déjà infecté nos sociétés. Du mondialisme-néolibéralisme aux gémissements unidimensionnels sur les droits civils et non sur les droits sociaux qui excite la réaction traditionaliste, toute l'imagerie qui percole des séries télévisées et du cinéma, tout l'Internet et la logique du social, qui découle d'un comportementalisme précis, ont déjà contaminé nos sociétés. Cette déchéance graduelle découle d'un milieu psycho-culturel comportementaliste précis (c'est-à-dire visant à contrôler le comportement et la cognition, c'est-à-dire tout sauf "l'intelligence"), de la résurgence en Europe et en Italie de la production et du commerce des armes, de la destruction de la démocratie déjà programmée depuis le début des années 1970, de la démagogie, de l'ignorance agressive, du déclin qualitatif drastique des élites, de l'absence d'une culture de l'information, de la disparition de la fonction intellectuelle, du simplisme, de l'enthousiasme infantile pour la technologie, de la foi irrationnelle dans le rôle de la technologie, des épidémies de solitude sociale et de dépression, de la toxicomanie, de la plastification des corps et de la manipulation des neurones. La crise du centre anglo-saxon du système occidental irradie depuis longtemps l'ensemble de la civilisation, même là où l'anthropologie culturelle, sociale et historique serait tout à fait différente sans cette imprégnation continue.

Il conviendrait de commencer à préparer un divorce, une bifurcation des destins, une refondation de l'être occidental qui referme la parenthèse anglo-saxonne. Traverser des périodes complexes avec ces personnes à la barre pourrait être très dangereux.

[Puisque dans le système économicocratique tout problème est une source de profit possible, voici qu'est prêt le jeu de société simulant la deuxième guerre civile américaine avec Captain America contre Iron Man. C'est également ainsi que sont créées les hypothèses mentales de l'image du monde, en "gamifiant" les conflits sociaux].

22:55 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, chaos, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'Occident ne laisse pas le choix à l'Ukraine

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L'Occident ne laisse pas le choix à l'Ukraine

Oleg Ladogin

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/defensa/40781-2023-05-25-18-06-03

Début mai, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a entamé un long voyage autour du monde. Le premier pays qu'il a visité a été la Finlande, puis il s'est rendu aux Pays-Bas; Volodymyr Zelensky a également participé au sommet des pays nordiques, dans le but de "discuter de la situation de la guerre d'agression russe en Ukraine, du soutien apporté à l'Ukraine par les pays du Nord, des relations de l'Ukraine avec l'UE et l'OTAN".

S'exprimant en ligne lors du sommet de Copenhague sur la démocratie, Volodymyr Zelensky a critiqué les pays européens qui hésitent à autoriser l'Ukraine à rejoindre l'Union européenne, et a également appelé les pays de l'OTAN à prendre une décision positive sur l'adhésion de l'Ukraine dès le sommet de l'alliance qui se tiendra en juillet à Vilnius. Il convient de noter que le Seimas lituanien a même adopté une résolution spéciale sur l'invitation de l'Ukraine à adhérer à l'OTAN.

Auparavant, le Washington Post avait écrit que les 31 membres de l'OTAN s'accordaient à dire que, malgré le soutien apporté à Kiev, l'OTAN n'inviterait pas officiellement l'Ukraine à adhérer à l'Alliance lors de ce sommet. L'Allemagne et la Hongrie s'opposent ouvertement à l'admission de l'Ukraine au sein de l'OTAN à l'heure actuelle.

Du 13 au 15 mai, Volodymyr Zelensky a réussi à se rendre en Italie, en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne, où il a principalement tenté d'obtenir des armes supplémentaires pour l'Ukraine, bien que la fourniture de ces armes ait été annoncée à l'avance. Le dirigeant ukrainien a lui-même promu l'idée de la création d'une "coalition aérienne" par les Européens pour transférer des avions de combat modernes à l'Ukraine et former des pilotes ukrainiens.

Par ailleurs, on ne peut passer sous silence la rencontre du président ukrainien avec le pape François au Vatican, qui lui a offert un rameau d'olivier. Cependant, Volodymyr Zelenskyy n'a pas hésité à dire dans une interview à la télévision italienne que "avec tout le respect dû à Sa Sainteté, nous n'avons pas besoin de médiateurs, nous avons besoin d'une paix juste" basée sur la "formule de paix" ukrainienne, ce qui signifie qu'aucun compromis avec la Russie ne sera fait.

Le 19 mai, le président ukrainien a participé au sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite, où il n'a manifestement pas obtenu le même que effet politique que le retour de la Syrie au sein de la Ligue et que la présence de son président Bachar al-Assad à ce sommet. Volodymyr Zelensky n'a pas été en mesure d'apporter un soutien matériel à l'Ukraine à l'issue de cette réunion. Le lendemain, il est arrivé au sommet du G7 au Japon.

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Une large discussion sur la situation en Ukraine a eu lieu à Hiroshima, avec la participation de pays invités et non membres du G7 tels que l'Inde, la Corée du Sud, l'Indonésie et quelques autres. En marge du sommet, Volodymyr Zelenskyy a rencontré personnellement le président américain Joe Biden et a discuté de diverses questions urgentes.

Le principal résultat obtenu par l'Ukraine est que le président américain a déclaré à ses alliés qu'il n'interdirait pas aux pilotes ukrainiens de s'entraîner à piloter des F-16 américains. Les responsables américains se sont engagés à déterminer dans les mois à venir quel pays transférera des avions de combat à l'Ukraine et en quelle quantité.

Il est évident que l'objectif initial du voyage mondial de Volodymyr Zelensky était d'obtenir des garanties de sécurité après la fin du conflit, et l'Ukraine comptait sur la perspective d'adhérer à l'OTAN. Or, personne en Europe, à l'exception des pays baltes et de la Pologne, n'est disposé à être directement responsable de la sécurité de l'Ukraine en vertu de l'article 5 du traité de l'OTAN.

Il est caractéristique qu'après la rencontre des présidents ukrainien et américain au sommet du G7, le communiqué de la Maison Blanche ne dise pas un mot sur la possibilité d'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Toutefois, la version ukrainienne des résultats de la réunion contient les propos de Vladimir Zelensky sur l'importance d'obtenir des garanties de sécurité pour l'Ukraine avant d'adhérer à l'alliance nord-atlantique.

En ce sens, les visites du président ukrainien dans les principales capitales européennes et le sommet du G7 apparaissent comme un échec. La rhétorique de ses partenaires s'est réduite à la seule question de la fourniture d'une assistance militaire, l'Ukraine n'ayant reçu aucune garantie de sécurité.

Dans le même temps, les journalistes occidentaux ont tourmenté le président ukrainien en lui posant des questions sur la contre-offensive annoncée pour le printemps. Volodymyr Zelensky est bien conscient que le plus le niveau du soutien militaire occidental à l'Ukraine sera élevé, plus les performances de la contre-offensive seront tangibles.

En réponse à une question similaire posée par des journalistes, le président ukrainien a répondu : "Il y a un risque que le soutien diminue si les actions offensives ne sont pas couronnées de succès. Mais il me semble que ce n'est pas une idée générale. Ils n'ont pas été très actifs pendant toute la période de soutien à l'Ukraine".

Dans une interview accordée à la BBC, Volodymyr Zelensky a déclaré que l'Ukraine avait besoin de plus de temps pour lancer cette contre-offensive tant attendue, parce que son armée attend la livraison d'une aide militaire sibstantielle, promise par l'Occident. Parallèlement, en avril, le général Christopher Cavoli, chef du Commandement européen (Eurocom) des États-Unis et commandant suprême des forces armées alliées en Europe pour le compte de l'OTAN, a déclaré que l'Ukraine avait reçu "plus de 98 %" des véhicules de combat demandés.

Commentant la déclaration du président ukrainien le 9 mai, le chef du département d'État américain Anthony Blinken a de nouveau insisté sur le fait que toutes les armes demandées par l'Ukraine avaient été livrées, sans mentionner, bien sûr, les chars américains Abrams. Joe Biden, répondant aux questions des journalistes lors du sommet du G7, a déclaré : "Nous et nos alliés de l'OTAN savons combien de brigades ukrainiennes sont entraînées, nous connaissons le niveau de cet entraînement et nous supposons que l'offensive ukrainienne a des chances de réussir".

À en juger par ces propos, les États-Unis envoient l'Ukraine dans une contre-offensive, indépendamment du désir et de la volonté de la partie ukrainienne. La chef de la mission ukrainienne auprès de l'OTAN, Natalya Galibarenko, a même dû tempérer les passions: "Nous disons maintenant à nos partenaires internationaux: soyez patients, ne nous poussez pas trop fort. Il est maintenant plus important de réfléchir à ce qui peut être fait d'autre pour que cette contre-offensive soit couronnée de succès".

Le 16 mai, France24 écrivait que les capitales occidentales espéraient une contre-offensive dans l'espoir que l'Ukraine puisse aller de l'avant et forcer la Russie à s'asseoir à la table des négociations selon les conditions de Kiev, afin d'ouvrir la voie à la fin du conflit. Publié sur le site de la Maison Blanche, le communiqué conjoint en 15 points des pays du G7 indique clairement que le processus de négociation visant à résoudre le conflit russo-ukrainien est condamné dès le départ s'il va à l'encontre des intérêts de l'Occident.

Par conséquent, la visite de Li Hui, le représentant spécial du gouvernement chinois pour le règlement du conflit ukrainien, à Kiev le 17 mai, n'a eu aucune implication pratique. L'Occident ne laisse pas le choix à l'Ukraine, il l'oblige même à battre sa coulpe face à l'armée russe, car les garanties et les perspectives de sécurité pour l'Ukraine seront déterminées uniquement par les résultats de sa contre-offensive.

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Les pays occidentaux sont clairement accablés par ce conflit; ils ne peuvent pas maintenir longtemps le niveau actuel d'intensité des hostilités. Les États-Unis veulent se concentrer sur la confrontation avec la Chine, et la "vieille Europe" veut juguler la crise économique, qui a été exacerbée par les sanctions énergétiques contre la Russie.

Le 18 mai, le Financial Times a publié un article indiquant que les États-Unis considèrent les cinq prochains mois comme décisifs pour l'issue du conflit et comme "la dernière véritable chance pour l'Ukraine de faire la différence sur le terrain". Le même jour, Politico écrivait que la question du gel du conflit en Ukraine dans le cadre du "scénario coréen" avait été discutée à la Maison Blanche par manque de fonds. Un conflit gelé est tout à fait bénéfique pour les États-Unis, car il peut être dégelé à un moment inopportun pour la Russie.

Ces publications montrent que malgré les appels fanfarons de Volodymir Zelensky sur la nécessité de vaincre la Russie sur le champ de bataille, sous prétexte qu'elle veut détruire non seulement l'Ukraine mais aussi l'Europe, l'Occident est bien conscient qu'il est impossible de vaincre une puissance nucléaire avec des armes conventionnelles.

Seul l'Occident compte sur une contre-offensive ukrainienne si réussie qu'elle conduirait à la déstabilisation de la société russe même après le gel du conflit. Le Wall Street Journal a écrit en mars, citant ses sources, que Washington et les capitales européennes s'attendent à ce que la contre-offensive ukrainienne "fasse un trou" dans la défense de la Russie. En théorie, cela donnerait aux forces de Kiev un tel avantage sur le champ de bataille que la Russie serait contrainte d'entamer des pourparlers de paix dans lesquels le Kremlin céderait au moins le territoire qu'il a acquis depuis le début de l'Opération militaire spéciale. Les autorités russes pourraient alors être confrontées à la colère de leur propre population.

En janvier de cette année, le conseiller du chef du cabinet du président ukrainien, Mikhail Podolyak, a exprimé à peu près le même scénario selon lequel l'Ukraine souhaite mettre fin au conflit, dès que certains succès de l'armée ukrainienne démoraliseraient la Russie et provoqueraient là-bas des protestations sociales.

Dans une interview accordée en mai à la chaîne de télévision allemande Deutsche Welle, Mikhaïl Podolyak, développant son idée, a déclaré qu'il était nécessaire de provoquer une guerre civile en Russie et de stimuler le séparatisme dans les régions. Sinon, après tout accord de paix, l'esprit impérial de la Russie ne changera pas et elle continuera à menacer ses voisins.

Ici, inutile de compter sur la mémoire des Ukrainiens qui ont refusé de mettre en œuvre les accords de Minsk, tout cela a été littéralement effacé par la propagande. Selon le conseiller du président ukrainien, la Russie est venue pour tuer tous les Ukrainiens et ainsi détruire l'Ukraine.

Il semblerait que ce mensonge soit trop évident, car dès le premier jour de l'Opération militaire spéciale, le secrétaire de presse de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a expliqué que Moscou était prêt à négocier avec Kiev, sur la base des problèmes de sécurité de notre pays exprimés par le président russe Vladimir Poutine. Personne ne propose de négociations le jour où les hostilités commencent s'il veut vraiment détruire l'ennemi, mais cela ne rentre pas dans le cadre de la propagande ukrainienne.

Dans ses messages de propagande, Mikhail Podolyak justifie auprès des Européens l'objectif qui est de provoquer l'effondrement de la Russie. Il s'étonne publiquement de la vénération de la culture russe par certains Européens, avec l'engouement pour de grands écrivains tels Dostoïevski et Tchekhov, affirmant que cette haute littérature n'est qu'une couverture pour camoufler la nature agressive de la Russie. En d'autres termes, il appelle à l'effacement de la contribution russe à la civilisation européenne et à l'effacement du code culturel russe.

Plus encore, dans un degré de russophobie fanatique, le chef du département du renseignement du ministère ukrainien de la défense, Kirill Boudanov, est intervenu dans une interview avec Yahoo News, justifiant le terrorisme et le meurtre de Daria Douguina, en disant: "nous avons tué et nous continuerons à tuer des Russes partout dans le monde jusqu'à la victoire complète de l'Ukraine". Le Times britannique publie sans hésiter un article intitulé "L'Ukraine a tué des propagandistes russes, a admis le chef des services de renseignement".

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Les faits relatifs au non-respect par l'Ukraine de la Convention de Genève sur les non-combattants sont connus depuis longtemps, mais la justification d'actes terroristes contre des civils aurait dû provoquer une condamnation substantielle de la part de l'"Occident civilisé", ce qui n'a pas été le cas.

Inconsciemment, l'Occident lui-même ouvre une "fenêtre béante" aux activités terroristes des radicaux de droite et de gauche qui, par exemple, ont opéré en Europe après la Seconde Guerre mondiale jusqu'à l'effondrement et le pillage de l'URSS, lorsqu'un boom de la consommation a pris forme à l'Ouest. Aujourd'hui, l'Europe est loin d'être prospère et encourage involontairement l'esprit du terrorisme, ce qui signifie que l'histoire peut se répéter.

Pour résumer les objectifs et les messages de l'Occident collectif, il semble que les Russes qui ne sont pas sur les fronts ouverts par l'Opération militaire spéciale devront faire preuve de la même force morale et émotionnelle que leurs combattants dans les tranchées, car la campagne d'information des opérations psychologiques destructrices qui accompagnera la contre-offensive ukrainienne devrait être très forte, tout cela dans le but de déstabiliser la société russe. N'oubliez donc pas que la Russie se bat aujourd'hui pour son avenir.

 

mercredi, 31 mai 2023

Les bandes criminelles françaises pourraient utiliser des armes provenant d'Ukraine

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Les bandes criminelles françaises pourraient utiliser des armes provenant d'Ukraine

Journal "Magyar Nemzet" (Budapest)

Bron: https://magyarnemzet.hu/kulfold/2023/05/ukrajnabol-szarma...

En Europe et à l'étranger, on s'inquiète beaucoup de la possibilité qu'une partie des énormes quantités d'armes expédiées à l'Ukraine par les pays occidentaux se retrouve sur le marché noir européen. Dans un nombre croissant de pays, on confirme que la guerre en Ukraine pourrait donner lieu à une nouvelle période faste pour le trafic d'armes, mais les autorités internationales attirent également l'attention sur ce point.

En France, des bandes criminelles pourraient avoir mis la main sur des armes en provenance d'Ukraine

À Marseille, en France, de grandes quantités d'armes en provenance d'Ukraine pourraient circuler parmi les bandes criminelles, selon Dominique Rizet, expert en criminalistique, qui s'est exprimé sur la chaîne de télévision française BFM-TV. Cette question fait suite à la mort de trois personnes lors d'une fusillade à l'extérieur d'une boîte de nuit de la ville, dans ce que la police considère comme un affrontement entre bandes rivales de trafiquants de drogue. Dix jours plus tôt, une femme avait été tuée dans une fusillade; elle était sans lien avec le trafic de drogue, elle est donc une victime innocente d'une fusillade.

Tout comme la guerre en Yougoslavie, le conflit en Ukraine pourrait être l'occasion pour les réseaux mafieux de faire prospérer le commerce des armes et le marché noir, selon l'agence de presse internationale V4NA.

La sonnette d'alarme a été tirée au Royaume-Uni il y a tout juste deux mois

L'expert britannique en armement Paul James, en tout cas, est fermement convaincu que des millions d'armes pourraient être en circulation à la fin de la guerre en Ukraine, dont une grande partie entre les mains de bandes criminelles. Selon le média public britannique BBC, Paul James compare l'apparition d'armes en provenance d'Ukraine sur le marché occidental à une bombe à retardement prête à exploser.

L'expérience des 15 à 20 dernières années a montré que les armes en provenance des Balkans occidentaux ont été les principaux moteurs de la contrebande d'armes vers l'Europe. Ces armes ont été utilisées dans un certain nombre d'actes criminels et terroristes très médiatisés et nous essayons toujours de réduire l'afflux d'armes à feu en provenance de cette région. Je pense que la situation en Ukraine pourrait être bien pire - a averti l'expert en armement dans les médias publics britanniques.

Le célèbre journaliste d'investigation américain affirme qu'il pourrait y avoir beaucoup d'armes à feu sur le marché noir

Le journaliste d'investigation américain Seymour Hersh, lauréat du prix Pulitzer, a également déclaré dans une interview accordée à la chaîne d'information russe RT qu'une grande partie des armes exportées vers l'Ukraine pourrait se retrouver sur le marché noir.

Même au début du conflit, la Pologne, la Roumanie et les autres pays voisins de l'Ukraine auraient pu être inondés d'armes que nous avons fournies à Kiev pour la guerre - a déclaré le journaliste, ajoutant que les cargaisons ont pu être remises à des commandants de rang inférieur, d'où elles sont souvent acheminées vers le marché noir. Wesley Satterwhite, ancien conseiller du département d'État américain, avait précédemment appelé les États-Unis à mettre en place des contrôles efficaces pour suivre les armes envoyées en Ukraine afin d'éviter qu'elles ne se retrouvent sur le marché noir, et l'administration Biden a depuis cherché à contrôler les livraisons - apparemment avec moins de succès jusqu'à présent.

Les armes destinées à aider l'armée ukrainienne pourraient tomber entre les mains de terroristes et de mafiosi

Des armes de l'aide occidentale à l'Ukraine, risquant d'être destinées au marché noir, pourraient être dissimulées parmi les produits d'exportation.

L'agence finlandaise d'enquête (policière) estime qu'il existe un risque que des armes en provenance d'Ukraine soient introduites clandestinement en Europe.

Comme l'agence de presse V4NA l'a déjà signalé dans plusieurs articles, malgré les tentatives répétées des grands médias occidentaux de banaliser le problème, de plus en plus de pays confirment que la menace est réelle et qu'une part importante des armes occidentales à forte capacité de destruction, initialement destinées à l'Ukraine, se retrouve sur le marché noir. L'agence de presse a récemment contacté le Bureau national d'enquête finlandais, car l'enquêteur en chef finlandais Christer Ahlgren avait déclaré dans une émission qu'il y avait de forts soupçons que des armes préalablement destinées à l'Ukraine avaient déjà été retrouvées en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas, que les itinéraires de contrebande nécessaires avaient déjà été établis et qu'il y avait même un risque de trafic illégal d'armes en Finlande.Ce Bureau national finlandais a réagi dans un communiqué de presse. Comme il l'écrit, les autorités n'ont pas encore trouvé de preuves irréfutables, mais il est possible que des criminels opérant en Finlande tentent d'obtenir des armes en provenance des zones de conflit.

La police saisit chaque année de nombreuses armes illégales auprès de groupes criminels organisés et est consciente de leur intérêt pour les armes utilisées dans les zones de guerre. La police dispose d'indications selon lesquelles, à long terme, les groupes criminels organisés pourraient également essayer d'obtenir des armes en provenance d'Ukraine", précise le communiqué.

Europol, qui aide les autorités policières des États membres à lutter contre la grande criminalité transnationale et le terrorisme, a récemment indiqué qu'il existait un risque que des armes destinées à l'Ukraine tombent entre les mains d'organisations criminelles. Mais l'OTAN et l'UE ont également lancé une alerte l'été dernier au sujet de la contrebande d'armes en provenance d'Ukraine. Les autorités souhaitaient initialement utiliser des systèmes de traçage pour s'attaquer à cette partie du marché noir. Un mois plus tôt, Interpol, l'organisation internationale qui favorise la coopération policière, avait averti que les armes envoyées en Ukraine pouvaient être détournées vers des organisations criminelles et que ces groupes pourraient se renforcer à mesure que de nouvelles armes entreraient en Ukraine.

L'appauvrissement de masse progresse en Europe occidentale

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L'appauvrissement de masse progresse en Europe occidentale

Source : Knooppunt Delta, Nieuwsbrief - n° 180 - Mai 2023

Depuis le tout début, la revue de formation métapolitique TeKoS et, par extension, cette lettre d'information électronique du "Knooppunt Delta", ont mis l'accent sur les changements sociaux qui se produisent juste en dessous de la surface visible. Des changements sismographiques, en d'autres termes, qui ont des effets à plus long terme. Des phénomènes que l'on perçoit souvent avant qu'ils ne puissent être étayés par des données numériques. Une fois qu'ils peuvent être étayés par des données numériques, il est généralement déjà trop tard.

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Sur la carte, les coefficients de pauvreté dans les Länder d'Allemagne aujourd'hui. Le schéma indique les risques de pauvreté par classes d'âge. La jeunesse est particulièrement touchée.

L'un de ces phénomènes à long terme, prévu depuis plus longtemps et non pas depuis un passé immédiat, est l'appauvrissement d'une partie non négligeable de la classe moyenne en Europe occidentale. Il n'y a pas eu que la crise bancaire de 2008, la crise impulsée par la pandémie a également frappé durement certaines catégories de personnes. Plusieurs gouvernements d'Europe occidentale se sont vus "obligés" d'injecter des sommes massives dans la société civile, de sorte que les niveaux d'imposition ont continué à augmenter dans de nombreux pays d'Europe occidentale. Ajoutez à cela l'inflation de l'année dernière et la crise énergétique provoquée par la guerre russo-ukrainienne, et vous avez à peu près le tableau complet.

Nos collègues allemands de l'hebdomadaire berlinois Junge Freiheit ont récemment tourné leur regard vers l'Irlande, une île qui s'est littéralement vidée de son sang il y a près de 200 ans en raison du colonialisme britannique et des mauvaises récoltes de pommes de terre. En 1916, il y a eu une tentative désespérée (et à première vue ratée) d'imposer l'indépendance par un coup de force paramilitaire, mais finalement, après une guerre civile sanglante, la majeure partie de l'Irlande est devenue indépendante. Il est vrai que l'Irlande est restée une zone pauvre de l'Europe occidentale pendant des décennies au cours du 20ème siècle. Dans les années 1980 et 1990, le "tigre celtique" a étonné toutes les nations industrielles, et l'Irlande a pris sa revanche en connaissant une renaissance économique et financière spectaculaire.

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La pauvreté est cependant de retour sur l'île, même si elle n'avait jamais tout à fait disparu, bien entendu. Les collaborateurs de l'hebdomadaire berlinois ont visité le centre de jour des Capucins à Dublin (Capuchin Day Centre), dont l'ancien policier Alain Bailey est le pivot. Le centre, qui fournit quotidiennement de la nourriture aux plus démunis, a vu son public cible changer radicalement: dans les premières années (1970), les clients étaient uniquement des hommes ayant des problèmes d'alcool, "les 20 mêmes hommes chaque jour", se souvient M. Bailey. Avec l'essor des drogues (principalement l'héroïne), de nombreuses femmes sans-abri sont venues visiter le centre dans les années 1970 et 1980. Désormais, c'est une troisième vague qui arrive, formée de familles touchées par la crise économique, financière et énergétique qui viennent chercher de l'aide. 1400 colis alimentaires sont d'ores et déjà distribués chaque jour, 300 personnes font la queue pour le petit-déjeuner et 700 pour le déjeuner. En outre, le centre offre une assistance médicale gratuite et des installations permettant aux démunis de se laver.

Le Centre de jour des Capucins affirme sa totale indépendance vis-à-vis des partis politiques et est financé par des sponsors privés. Les coûts s'élèvent à 4 millions d'euros par an, l'État irlandais offrant une subvention de 400.000 euros par an.

Le marché immobilier porte une lourde responsabilité

À première vue, cette nouvelle pauvreté sur l'île irlandaise a de quoi surprendre. En effet, en 2013, l'Irlande a laissé la crise financière de 2008 derrière elle après que le gouvernement a pris des mesures drastiques. Et avec les derniers taux de croissance, le pays semble, au moins statistiquement, renouer avec l'histoire à succès du "Tigre celtique" des années 1990. Pourtant, écrit Junge Freiheit, la détresse est particulièrement frappante dans les grandes villes, se manifestant moins par une pénurie d'emplois que par un manque criant de logement.

Les jeunes n'ont plus guère les moyens de se loger et la location devient extrêmement difficile. À la hausse des loyers s'ajoute l'inflation, qui fait rapidement fondre l'épargne. Le loyer mensuel moyen à Dublin était d'environ 970 euros en 2010, et de 626 euros en dehors de la capitale. En 2021, le loyer mensuel atteindra 1916 euros à Dublin et 1114 euros en dehors de la ville. Le nombre de sans-abri augmente, beaucoup d'entre eux passant la nuit chez des amis ou des connaissances (ce que l'on appelle le Couchsurfing), dormant dans leur voiture ou chez leurs parents.

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L'une des causes principales est probablement à rechercher dans le marché de l'immobilier. Dans les années 1990, sous la pression du néolibéralisme, particulièrement virulent dans les pays anglo-saxons, le gouvernement irlandais s'est retiré du marché du logement social. Sur ce marché du logement social, disait-on, les propriétaires privés se débrouilleraient tout seuls, alors que le gouvernement irlandais, lui, avait un bâton dans les roues depuis 1922. Au sein de l'élite politique, un changement de mentalité s'est opéré, le logement étant davantage considéré comme une marchandise que comme un besoin humain et social. Enfin, l'agence gouvernementale NAMA (National Asset Management Agency) a demandé aux investisseurs institutionnels mondiaux de s'aventurer sur le marché immobilier irlandais, en achetant des crédits dits toxiques issus de la crise financière.

Tout cela, combiné à une crise migratoire, exerce une pression particulièrement forte sur le marché du logement. Les manifestations agressives des habitants de Dublin et de Cork contre les migrants et les nouveaux arrivants montrent que les "Hungergames" en Irlande pourraient bien suivre un scénario particulièrement chaud et bruyant.

Piet.

Quand une lecture de la réalité devient hégémonique

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Quand une lecture de la réalité devient hégémonique

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/quando-una-lettura-della-realta-diventa-egemone

Lorsqu'une lecture de la réalité devient hégémonique par le biais de la propagande et non de la rationalité, cela se traduit par l'incapacité à détecter les contradictions, par le voilement de la réalité.

Ainsi, pendant des années, on nous a appris que le mot "souveraineté" était un gros mot, que l'évoquer était une sorte d'insoumission dirigée contre le bon goût, et que le terme de "souveraineté" était pratiquement synonyme de celui de nazisme (alors que le vocable, en réalité, est né au Canada pour revendiquer l'indépendance du Québec et qu'il était tout simplement synonyme d'autodétermination nationale).

La presse italienne étant à la recherche de la vérité comme les chats cherchent à se distinguer dans la discipline de la natation aux Jeux Olympiques, l'opinion publique s'est mise au diapason et le mot est devenu un terme incongru.

Puis arriva sur scène l'affreuse "droite souverainiste" qui, après avoir récolté des voix en revendiquant la protection de l'intérêt national (ce qui est également de mauvais goût pour les journaux italiens), s'est, Dieu merci, systématiquement blottie dans le giron de l'UE et des États-Unis, même lorsque, de l'austérité aux approvisionnements énergétiques et autres venus de Russie, c'était bel et bien suicidaire pour les intérêts italiens.

Si nous portons ensuite notre regard au-delà de nos frontières nationales, nous découvrons que, curieusement, tous les pays qui n'ont pas encore compris que le vrai bonheur réside dans l'obéissance au complexe militaro-industriel américain sont tous présentés à nos populations comme des autocraties dont l'existence est intolérable.

Peu importe que des élections y soient organisées, qu'elles soient porteuses de décisions politiques, qu'il y ait une véritable opposition et que le taux de participation aux scrutins y soit plus élevé qu'ici, où seuls les proches des candidats vont désormais voter.

S'ils veulent l'autodétermination et se soucient de l'intérêt national, ce sont manifestement des barbares autocratiques.

Ainsi, Orban est un fasciste, Poutine un tsar, Erdogan un sultan, Xi Jinping un dictateur, etc.

Alors que dans nos démocraties libérales héréditaires, si vous publiez un film soutenant qu'il faut organiser un référendum contre la guerre, YouTube vous supprime parce que la vidéo censurée "pourrait inciter à la violence".

Ici, les angles morts pourraient être multipliés, mais pour les lecteurs de journaux alignés comme la Repubblica, le Corriere, etc., rien ne changerait: face à toute évidence, ils inventeront un épicycle ptolémaïque ad hoc, une exception particulière, une excuse extraordinaire, une interprétation aventureuse afin de maintenir en vie leur lecture de la réalité vieille d'un demi-siècle.

Et comme nous sommes tolérants, nous ne nous indignerions nullement de cet aveuglement, si ce n'est que ce sont précisément les aveugles qui dirigent, d'une main ferme, le navire dont nous occupons la troisième classe, vers les récifs.

 

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mardi, 30 mai 2023

Du sable dans les rouages de la fraternité d'armes: la Pologne rappelle à Kiev le massacre de Volhynie

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Du sable dans les rouages de la fraternité d'armes: la Pologne rappelle à Kiev le massacre de Volhynie

Source: https://zuerst.de/2023/05/25/sand-im-getriebe-der-waffenbruederschaft-polen-erinnert-kiew-an-wolhynien-massaker/

Varsovie . La Pologne est le soutien le plus actif de Kiev dans la guerre actuelle en Ukraine. Pourtant, il existe des blessures ouvertes dans l'histoire mouvementée des deux pays - et elles continuent de se manifester même dans la guerre actuelle. Aujourd'hui, le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères, Lukasz Jasina, a créé la surprise en demandant au président ukrainien Zelensky d'assumer ses responsabilités et de s'excuser pour les massacres de Volhynie (1942/43).

L'affaire doit être abordée "au plus haut niveau", car Kiev bloque toute discussion à ce sujet dans les contacts entre les deux pays: "Je suis désolé et je vous prie de me pardonner. Cette formule fonctionne très bien mais dans le cas des relations polono-ukrainiennes, elle fait toujours défaut", a déclaré Jasina.

Le porte-parole du ministère a également souligné que Varsovie avait déjà assumé la responsabilité "des crimes commis par notre Etat contre les Ukrainiens": "Une telle responsabilité fait défaut du côté de l'Ukraine".

Jasina a toutefois reconnu que Zelenskij avait actuellement d'autres préoccupations et que les massacres de Volhynie n'étaient pas le sujet le plus important pour le peuple ukrainien en ce moment.

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En Pologne, cependant, le sujet, qui s'apparente à un traumatisme national, est placé très haut. Ce n'est qu'en 2016 que la Diète polonaise a adopté une résolution reconnaissant les massacres de Volhynie comme un génocide. Le 11 juillet, date de l'un des événements individuels les plus terribles, a été déclaré à cette occasion journée de commémoration nationale.

Lors des massacres en Volhynie et dans certaines régions de Biélorussie en 1942 et 1943, entre 100.000 et 300.000 paysans polonais ont été tués dans le dos de la Wehrmacht par des membres de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), la branche militaire de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) (mü).

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Une déclaration de guerre à l'Occident: la Russie sort-elle du dogme climatique?

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Une déclaration de guerre à l'Occident: la Russie sort-elle du dogme climatique?        

Source: https://zuerst.de/2023/05/26/eine-kriegserklaerung-an-den-westen-steigt-russland-aus-dem-klima-dogma-aus/

Moscou. Dans le sillage de la guerre en Ukraine, la Russie ouvre aujourd'hui un nouveau front contre l'Occident - et met ainsi la hache dans l'un des instruments de domination globale de l'Occident: l'idéologie climatique.

Le Conseil scientifique de l'Académie des sciences de Russie a déclaré ces jours-ci, dans le cadre d'un symposium, que le rôle de l'homme dans le réchauffement climatique n'était probablement pas aussi important qu'on le pensait. Une décision formelle a même été prise à ce sujet.

Le président du Conseil, l'ancien conseiller du Kremlin Sergueï Glazyev, en a fait état sur son canal Telegram. Selon ce dernier, la cause principale des catastrophes climatiques locales n'est pas l'activité humaine, mais l'émission croissante d'hydrogène naturel due à l'évolution des forces gravitationnelles de la Lune et du Soleil.

Glazyev poursuit : "L'augmentation des températures et le mélange de l'ozone et de l'hydrogène sont les principales causes des incendies de forêts et de steppes. Cela est également vrai pour les récents incendies catastrophiques. Cette découverte réfute totalement le concept du Protocole de Montréal, dont la mise en œuvre a entraîné l'extinction de pans entiers de l'industrie chimique, sans que cela n'ait d'incidence sur la taille des trous dans la couche d'ozone, qui se sont simplement élargis".

L'Académie des sciences veut maintenant présenter ses conclusions au chef du Kremlin, M. Poutine, mais surtout élaborer "les mesures nécessaires dans le domaine de la sécurité nationale et des relations internationales, y compris le Protocole de Montréal et l'Accord de Paris sur le climat".

Ce dernier point serait une bombe politique. Il est possible que la Russie se retire bientôt du front de la lutte contre le CO2 et, par conséquent, des "protocoles climatiques" mondiaux qui constituent la base du commerce mondial des réductions de CO2. Ce serait une déclaration de guerre non dissimulée contre le diktat climatique occidental et toutes ses conséquences.

Par le passé, la participation de la Russie au protocole de Montréal a déjà été critiquée à plusieurs reprises. Ainsi, le scientifique Igor Mazourine écrivait début 2022 dans une chronique pour l'agence de presse "Regnum" : "Sur 30 ans, la somme des pertes des différents pays participant au protocole [de Montréal] a été astronomique. Pour la Russie, elles s'élèvent à 250 à 300 milliards de roubles par an, si l'on ne tient compte que des dépassements de coûts de l'électricité et des pertes dues au remplacement permanent des appareils de réfrigération" (mü).

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Young Global Leaders et politiciens-robots: quand Boris Vian expliquait le futur

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Young Global Leaders et politiciens-robots: quand Boris Vian expliquait le futur

Nicolas Bonnal

Vian traducteur de Marlowe écrit après la guerre quatre parodies de romans noir : le plus connu est le plus mauvais, J’irai cracher sur vos tombes. Le meilleur est Et on tuera tous les affreux, ouvrage méconnu qui pastiche plusieurs genres : le film d’aventures dans les îles ; le porno (eh oui) ; le roman noir et la SF.

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Rappel : dans une île perdue du Pacifique un savant fou nazi nommé Schutz (et non Schwab) « fabrique » du vivant et des stars et surtout des politiciens pour diriger le monde. Parodie géniale de roman noir, d’érotisme et de SF surtout, Et on tuera tous les affreux annonce notre futur… « Je sais pertinemment que les trois cinquièmes des hommes politiques dangereux pour le gouvernement actuel ont été élevés et conditionnés par vous-même… Mes félicitations, d’ailleurs… votre système est très au point. »

On rapprochera ces textes (la volonté de créer un androïde parfait, un robot plus humain que l’humain façon Blade Runner) de classiques de la littérature de SF : voir le livre de ma femme Tetyana Popova-Mozovska sur Philip K. Dick et le Grand Reset, qui a recensé et étudié tous les écrits de Dick dans cette perspective. Le premier créateur d’automates fut Dédale en personne.

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Mais je pensais aussi aux Stepford wives. Les  Stepford Wives sont un roman d’Ira Levin, le légendaire auteur de Rosemary’s baby. Ce film réalisé en 1966-67 comme une guerre des six (ou des 666) jours culturelle précipite la « conquête du cool » et le grande effondrement occidental dont on observe aussi le déchainement agonique et eschatologique qui est proprement satanique.

Les Stepford wives sont un peu différente : Levin se moque des amateurs de femmes gentilles et parfaites – voir de ces « fées du logis » dont se moquaient déjà les féministes de mon enfance. Elles deviennent dans œuvre luciférienne des démons robotiques. On a un excellent remake de Franck Oz (2004) avec Glenn Close et Christopher Walken) qui dénonce cette volonté bourgeoise de créer la potiche parfaite.

Mais je suis remonté sur mes roues. L’ennemi dénonce toujours ce qu’il va faire. Dans Et on tuera tous les affreux, Vian annonce les Young Global Leaders de Davos et dans les Stepford wives on nous annonce la femme nouvelle, soit nos politiciennes robotiques écolo-féministes jeunes et folles. On n’est plus dirigés par des politiciens mais par des machines humaines (cf. notre livre sur internet : il est plus facile de transformer l’homme en machine que l’inverse). Asselineau a à moitié compris le truc quand il a parlé des blancs-becs de Davos que nos « nonagénaires génocidaires » (l’expression est de moi et je vais la breveter) mettent partout au pouvoir.

Vers la fin (pages 163 et suivantes) de son court et explosif roman, Vian (qui annonce les bobos comme pas un et s’avère un bon sosie de Macron aussi) écrit :

– Je fais des quantités de blagues aux gens… poursuit Schutz. Bien entendu, je ne me borne pas à élever des enfants dans des bocaux ; ça, ce n’est rien. Je cultive leur corps et leur esprit et je les lance dans la nature, ou alors je les garde avec – 163 – moi pour m’aider dans mes travaux. J’ai de sérieuses références… Ainsi, la star Lina Dardell… elle vient de chez moi… C’est bien pour ça qu’on n’a jamais lu sa biographie nulle part… Il y a dix ans, elle était encore dans son bocal… Le vieillissement accéléré, c’est ce qui est le plus facile à obtenir… Une accélération temporaire du rythme vital, une oxydation un peu renforcée… ça va tout seul… Le gros point, c’est la sélection… l’amélioration… parce qu’il y a tout de même un assez gros déchet… soixante pour cent à peu près… »

La fabrique des stars, l’usine à rêves s’applique maintenant à la politique :

– Je suis ici pour tout autre chose… dit Bokanski. Il n’est pas question de physique là-dedans. Vous le savez bien. – Ah, dit Schutz, si vous parlez par énigmes, je ne vous suis plus. Venez voir mes petites filles ; nous avons perdu assez de temps comme ça… Je vous demande une heure de votre temps et je vous fiche la paix… – Écoutez, dis-je. Vraiment, je sors d’en prendre et ce n’est pas une métaphore. Il y a seulement vingt-quatre heures, j’étais intégralement puceau et je vous assure que je regrette ce temps-là. Car depuis hier matin huit heures, je n’arrête pas…

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On remarque que Schutz évoque les petites filles (elles baisent comme des tordues et se suicident si on les trouve laides) : on est déjà dans Epstein Island, comme dans l’Ile fantastique, le feuilleton cool et satanique des années 70-80. Venez dans notre île au plaisir…

Le visionnaire Vian évoque ensuite un politicien parfait (un Hunter Biden ?) bizarrement nommé Kaplan (je pense à Hitchcock et à sa Mort aux trousses) :

« Schutz ne répond rien et il continue, imperturbable. – Vous avez entendu parler de Pottar ? poursuit Mike. Rock, vous connaissez Pottar ? – Ben… oui, comme tout le monde, dis-je. J’ai lu ses articles… mais je ne l’ai jamais vu… – On ne sait pas qui est Pottar, continue Mike, qui parle rêveusement comme s’il était seul ; mais derrière Pottar, il y a déjà vingt millions d’Américains prêts à marcher avec lui au moindre signe. Et Kaplan ? – Je sais qui est Kaplan… dis-je. C’est lui qui a mené la récente campagne contre le gouverneur Kingerley. – Kaplan est apparu dans le monde politique il y a quatre ans, dit Mike ; et il a fait échouer tous les projets de Kingerley, un homme qui est depuis vingt ans dans le bain… On ne sait rien de Kaplan… mais quand on prend la peine de comparer les théories de Kaplan et celles de Pottar… on a de curieuses surprises… – Je suis très peu la politique… dit Schutz. (…) Kaplan et Pottar plaisent aux foules, dit Mike. Ils sont beaux, ils sont intelligents, ils ont du charme… »

Un agent du FBI (agence pas encore assez noyautée et grand-remplacée apparemment) ajoute :

– Kaplan et Pottar sortent de chez vous… dit Mike froidement. Il y a un silence. Schutz s’arrête et ses yeux gris et glacés tombent sur Mike. – Écoutez, Bokanski, dit-il, épargnez moi vos plaisanteries… Parlons d’autre chose… Je vous le demande comme un service personnel… – Ça va, dit Mike. Je n’insiste plus… Mais quant à me dire que vous vous contentez de cultiver le physique des gens, n’attendez pas que j’avale celle-là… Je sais pertinemment que les trois cinquièmes des hommes politiques dangereux pour le gouvernement actuel ont été élevés et conditionnés par vous-même… Mes félicitations, d’ailleurs… votre système est très au point. Schutz se met à rire. – Écoutez, Bokanski… J’allais me fâcher, mais vous dites ça avec un tel sérieux que je vous pardonne… Moi, Markus Schutz, en train de préparer la ruine de mon pays… en train de noyauter tous les milieux pour mettre la main sur les leviers de commande ? Enfin, mon cher… vous voulez plaisanter… Je suis dans mon île comme un roi sans couronne, je me livre à mes expériences en toute tranquillité… »

Pendant longtemps aussi j’ai cru que le forum économique mondial se livrait à des expériences en toute tranquillité…

lundi, 29 mai 2023

Erdogan gagne, les néoconservateurs perdent

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Erdogan gagne, les néoconservateurs perdent

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/vince-erdogan-perdono-i-neocon

C'est un Erdogan rajeuni qui a célébré sa réélection devant une foule immense. L'Occident avait parié contre lui et a "perdu", comme il l'a dit dans son premier discours. Et, en effet, les milieux hyper-atlantistes avaient fait des pieds et des mains pour soutenir son adversaire Kemal Kilicdaroglu, qui avait promis de ramener la Turquie à l'obéissance silencieuse aux diktats de l'OTAN et d'engager Ankara dans l'acharnement anti-russe (Responsible Statecraft).

Même si les intentions de Kilicdaroglu étaient quelque peu illusoires, puisque toutes les forces qui le soutenaient n'avaient pas le même penchant atlantiste, cela aurait certainement affaibli l'axe existant avec la Russie.

Cela n'a pas été le cas, et maintenant Erdogan, qui pour gagner s'est éloigné encore plus de l'Occident, se sentira encore plus ferme pour persévérer dans la ligne suivie jusqu'à présent, qui lui a attiré le consensus dans son pays.

Une ligne qui ne renie pas les relations établies par Kemal Ataturk avec l'Occident, mais qui, en même temps, ne se sent pas liée par elles, conduisant son pays à rétablir avec l'Orient des relations qui avaient été rompues au nom des diktats atlantistes.

Il est intéressant de noter que la victoire électorale n'a pas suscité de protestations, bien que certains médias aient fait état d'une prétendue fraude électorale de la part de l'autorité centrale.

En d'autres temps (en Ukraine - en 2014 - ou au Venezuela - en 2019 - pour ne citer que deux cas frappants), de telles allégations avaient servi de base au déclenchement de manifestations de rue contre la victoire volée, manifestations que l'Occident avait utilisées comme levier pour tenter de renverser le gouvernement élu.

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Le fait qu'Erdogan a également été capable de gérer la période post-électorale est une autre indication de la force du sultan.

Il reste les nombreux problèmes de la Turquie, auxquels Erdogan est appelé à s'attaquer, notamment la reconstruction des zones touchées par le récent tremblement de terre. Et le caractère autoritaire de son gouvernement, un peu dénoncé par tous les médias occidentaux. Une propension qui n'est pourtant pas une marque de fabrique du sultan, la Turquie n'ayant connu que des pouvoirs forts depuis l'époque d'Atatürk.

Une dernière remarque concerne la guerre d'Ukraine, à propos de laquelle Erdogan a joué le rôle de médiateur, parvenant même à accueillir plusieurs réunions entre les parties en conflit et à faciliter le seul accord conclu entre elles, celui concernant le transit des céréales ukrainiennes.

Un travail qu'il a dû abandonner ces derniers mois en raison de l'engagement électoral qui l'a complètement absorbé. Maintenant qu'il est plus fort, il peut reprendre ce rôle, augmentant ainsi les chances de ceux qui tentent de rétablir la paix dans ce pays européen ravagé.

La Turquie maintient le cap : Erdogan clairement réélu au second tour

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La Turquie maintient le cap: Erdogan clairement réélu au second tour

Source: https://zuerst.de/2023/05/29/die-tuerkei-bleibt-auf-kurs-erdogan-im-zweiten-wahlgang-klar-bestaetigt/

Ankara. La Turquie a voté - et elle a finalement choisi assez clairement Erdogan lors du second tour de l'élection présidentielle du 28 mai qui opposait le chef du gouvernement de longue date, Erdogan, à son challenger Kemal Kilicdaroglu. Erdogan a obtenu 52,16% des voix dimanche soir après le dépouillement de tous les votes, contre 47,84% pour Kilicdaroglu. Le troisième candidat, Sinan Ogan, de la coalition de droite Ata Ittifaki, avait également voté pour Erdogan au premier tour, il y a deux semaines, et a appelé ses partisans à voter pour lui au second tour.

Le résultat du scrutin est avant tout une déception pour les élites libérales de gauche occidentales, qui avaient clairement favorisé Kilicdaroglu. Ce dernier s'était engagé à renforcer les liens entre la Turquie et l'Occident et, surtout, à promouvoir les "valeurs européennes" telles que le culte LGBTiste. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, son propre parti, le CHP (Parti républicain du peuple), était considéré par les observateurs occidentaux comme "élitiste" et "nationaliste". L'alliance électorale de Kilicdaroglu avait même envisagé un "changement de régime" en cas d'arrivée au pouvoir, afin de mettre la Turquie sur la voie de l'Occident.

Malgré les difficultés économiques considérables de la Turquie, l'inflation galopante et, plus récemment, les manquements du gouvernement après le tremblement de terre de début février, la majorité des électeurs turcs n'ont pas voulu de changement et ont manifesté leur confiance dans le président sortant Erdogan, qui dirige le pays depuis maintenant 20 ans.

Le Premier ministre hongrois Orbán a été l'un des premiers à le féliciter dimanche. Sur Twitter, il a écrit qu'il s'agissait d'une "victoire sans équivoque". Le chef du Kremlin, M. Poutine, a également adressé ses félicitations dimanche soir, avant même le dépouillement de tous les votes. Au grand dam de l'Occident, Erdogan a renforcé ses relations avec la Russie au cours des dernières années et ne supporte pas les sanctions occidentales.

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Au contraire, Ankara peut se réjouir du rôle privilégié d'intermédiaire énergétique russe - en contrepartie des voies de transport de gaz et de pétrole d'Europe de l'Est, de plus en plus incertaines ces dernières années, le gaz russe s'écoule depuis 2020 directement de la Russie vers la Turquie via le gazoduc Turk Stream.

Le challenger malheureux Kilicdaroglu a entre-temps reconnu le résultat des élections et a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de les contester (mü).

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L'Eurasie dans un monde multipolaire

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L'Eurasie dans un monde multipolaire

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/05/25/euraasia-moninapaisessa-maailmassa/

Le Forum économique eurasien s'est réuni à Moscou. Le Forum est un événement annuel de l'Union économique eurasienne (EAEU), qui se tient alternativement dans chacun des États membres de cette Union. L'année dernière, la réunion s'est tenue à Bichkek, au Kirghizstan, et cette année, la Russie a présidé la réunion. L'objectif du forum est de "renforcer la coopération sur le continent eurasien".

Le thème de cette année était l'intégration eurasienne dans un monde multipolaire. Des représentants de plus de cinquante pays ont participé à cet événement de deux jours, qui ne peut donc pas être décrit comme un huis clos de la "Russie isolée du reste du monde".

Au total, le Forum économique a accueilli quelque trente-cinq sessions sur la région eurasienne et ses enjeux: le capital humain, la coopération, la technologie, le marché intérieur, le rôle de l'Union dans un monde en mutation et les orientations stratégiques de développement.

Le président chinois Xi Jinping a également envoyé des salutations par voie virtuelle aux participants et a accueilli l'Union économique eurasienne dans le projet d'infrastructure "la Ceinture et la Route". À la déception de l'Occident, M. Xi avait déclaré auparavant que la Chine et la Russie "renforceraient leur coopération dans de nombreux domaines et continueraient à se soutenir mutuellement sur les questions importantes pour leurs pays".

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Bien que la "Communauté eurasienne" et ses forums aient été qualifiés en Finlande, par exemple, d'"intérêts" russes, l'Union semble servir ses États membres riches en ressources peut-être mieux que l'Union européenne ne sert les siens ? Poutine a rappelé que la Russie a toujours respecté ses engagements envers ses partenaires.

L'événement a abordé des sujets à consonance technocratique mais typiques de notre époque de crise, tels que "la souveraineté technologique comme garantie de la sécurité énergétique et alimentaire", "la réglementation environnementale", "l'organisation des marchés alimentaires", "l'élimination des obstacles au commerce", "le développement de l'esprit d'entreprise dans le nouvel environnement", et même "les leçons tirées de l'ère pandémique" (étonnamment, le test c oro na était encore utilisé par les participants au forum).

Les sessions ont porté sur la numérisation, les TIC, les monnaies numériques et le commerce électronique. La "Stratégie EAEU 2030+" a également été discutée, ce qui a soudainement ressemblé à un parallèle à l'Agenda 2030 de l'ONU pour le développement durable. Il a également été question de l'"Eurasie verte", avec tous ses objectifs en matière de climat. Peut-être la direction prise par la Russie n'est-elle pas si différente de celle de l'Occident, après tout ?

Les principaux objectifs de développement de l'Union jusqu'en 2045 ont été précisés : quelles actions spécifiques devraient être entreprises pour atteindre les "objectifs de développement de l'intégration" et quelles devraient être les "nouvelles orientations pour le développement stratégique" de l'UEEA. En fin de compte, chaque pays s'efforcera de suivre le rythme de ce que l'on appelle la "quatrième révolution industrielle".

Conformément aux thèmes de l'unité et de la multipolarité, les participants aux sessions réfléchiront également à la coopération entre l'EAEU, l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les pays BRICS, ainsi qu'à la transition vers de nouvelles formes de règlement dans le commerce mutuel. Un dialogue a également eu lieu sur l'interaction de l'Eurasie avec l'Indonésie et les pays d'Amérique latine.

Le président russe Vladimir Poutine a été invité à s'exprimer lors de l'événement de mercredi. Il a déclaré que le thème du forum était "très actuel". Selon M. Poutine, des "changements vraiment profonds et fondamentaux" sont en train de se produire sur la scène mondiale, de plus en plus de pays cherchant à "suivre leur propre modèle de développement", sans tenir compte des diktats de l'Occident.

Poutine a de nouveau évoqué la "construction d'une nouvelle architecture plus équitable des relations économiques internationales" et d'un "réseau élargi de partenariats fondés sur le bénéfice mutuel, le respect et la prise en compte des intérêts de chacun". L'importance de ce nouvel ordre est déjà partagée par de nombreux acteurs internationaux, selon le chef d'État russe.

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Poutine n'a pas pu s'empêcher de mentionner la manière dont les "adversaires occidentaux" de la Russie tentent de "persuader ou de faire chanter nombre de ses partenaires pour qu'ils réduisent leur coopération avec la Russie". "Dans ce processus, ils ne se soucient pas le moins du monde des pertes que subiront ces États et leurs peuples", a déclaré M. Poutine.

Malgré tout, M. Poutine a déclaré que l'Union eurasienne "consolidait sa position en tant que centre indépendant et autosuffisant dans un monde multipolaire émergent". Il a également tenu à souligner que la coopération au sein de l'alliance, qui n'a été créée qu'en 2015, "se déroule déjà très bien".

Selon le président biélorusse Alexandre Loukachenko, "de plus en plus de gens prennent conscience que l'ordre mondial unipolaire doit être remplacé par de nouveaux centres de décision qui prennent en compte les intérêts de toutes les parties dans les relations internationales".

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev considère que la tâche prioritaire de l'Union est de "créer une zone de marché unique et véritablement sans barrières". Il est convaincu que l'Union deviendra à terme, grâce aux nouvelles voies de transport, "un lien entre l'Europe et l'Asie, entre le Sud et le Nord du monde".

Au vu des résultats du Forum économique, il semble que l'internationalisation et la mondialisation progressent également dans le contexte eurasien. Le "monde multipolaire" de l'avenir ne sera pas dirigé par l'Occident, mais constituera un réseau géopolitique et géoéconomique de plusieurs grandes régions, en concurrence et en compétition les unes avec les autres, parfois en coopération.

Le message des statistiques est clair: l'Allemagne est en récession

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Le message des statistiques est clair: l'Allemagne est en récession

Source: https://zuerst.de/2023/05/27/die-botschaft-der-statistik-deutschland-ist-in-der-rezession/

Wiesbaden/Berlin. On ne peut pas faire plus formel : selon l'Office fédéral des statistiques, l'Allemagne est désormais officiellement en récession. Les chiffres, publiés jeudi en même temps que l'évaluation des statisticiens de Wiesbaden, étaient très attendus. Leur message est affligeant : le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 0,3% entre janvier et mars par rapport au trimestre précédent et ce, pour le deuxième trimestre consécutif. D'un point de vue purement statistique, il s'agit d'une récession. L'Office fédéral a ainsi révisé son estimation initiale de fin avril, qui faisait état d'une stagnation.

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Avec deux trimestres consécutifs de baisse, on parle de récession technique. Au quatrième trimestre 2022, la performance économique avait également déjà baissé de 0,5 pour cent.

La conjoncture allemande a été freinée avant tout par la contraction de la consommation privée. Celle-ci a baissé de 1,2 % au premier trimestre. On suppose que cela est dû à la perte de pouvoir d'achat des consommateurs en raison de l'inflation élevée.

Cependant, la situation de l'industrie allemande et les mauvaises perspectives pour l'été sont plus graves que les mouvements de dixièmes de pour cent du PIB. Dans l'industrie, la production de mars est restée inférieure de 3,4% à celle de février. Les nouvelles commandes se sont effondrées de 10,7% par rapport à l'année précédente. Les permis de construire ont été inférieurs de 30 pour cent en mars par rapport à l'année précédente. Et les entreprises allemandes ont exporté 5,7 pour cent de moins vers les pays non membres de l'UE en avril. Le commerce avec la Chine a diminué de près de 10 pour cent.

Dans ce contexte, une reprise vigoureuse n'est pas en vue. Le gouvernement allemand prévoit certes une croissance du PIB de 0,4 pour cent cette année, puis une hausse plus importante de 1,6 pour cent en 2024. Mais au vu des chiffres actuels, cela ressemble à un gazouillis dans la forêt. (tw)

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dimanche, 28 mai 2023

La revue de presse de CD - 28 mai 2023

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La revue de presse de CD

28 mai 2023

Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Exister, c’est combattre ce qui nous nie. »

Dominique Venner, Le samouraï d’Occident. Pierre-Guillaume de Roux, 2013.

EN VEDETTE

Washington au cœur du chaos ukrainien. Par Nikola Mirkovic

Nikola Mirkovic, président de l’association Ouest-Est et diplômé de l’European Business School, est de nouveau l’invité de TVL pour la publication de son nouvel ouvrage. La volonté de l’auteur est d’analyser les raisons de la guerre et de tenter de formuler des propositions de sortie de crise. Pour se faire, il procède à plusieurs analyses implacables : l’histoire instable de l’Ukraine et sa situation de jeune nation sont plus labyrinthiques qu’on ne le croit. Et la guerre actuelle ne peut se comprendre sans prendre en compte la stratégie du plus grand protagoniste de la crise : les Etats-Unis. Nikola Mirkovic explique, exemples à l’appui, qu’animés par la crainte existentielle de voir apparaître un rival sur le territoire eurasiatique, les Etats-Unis ont encouragé l’entrée des pays de l’ex-bloc soviétique dans l’OTAN malgré la promesse de ne pas avancer un « pouce vers l’Est ». L’auteur multiplie les informations et les révélations sur Joe Biden et ses liens avec l’Ukraine, sur Georges Soros, sur Zelensky, un président moins chevalier blanc que vanté. L’auteur évoque enfin les moyens de sortir de ce conflit pour retrouver la paix et pour que le peuple ukrainien qui souffre ne soit plus considéré comme la variable d'ajustement dans la stratégie de Washington d’affaiblissement de la Russie. Un livre coup de poing et un entretien qui casse bien des tabous. A lire et regarder de toute urgence.

Le chaos ukrainien - Comment en est-on arrivé là ? Comment en sortir ?, par Nikola Mirkovi. Publishroom, 2023.

@CHAINETVL-TVLibertes

https://www.youtube.com/watch?v=V8LItA70ogQ

AFRIQUE

Biden et l'UE se liguent contre les Africains à l'ONU

L'administration Biden s'est officiellement engagée à promouvoir une éducation sexuelle complète à l'échelle internationale et l'Union européenne en est l'un des plus ardents défenseurs. Encore déconcertés par la défaite cuisante subie le mois dernier lors de la réunion de la Commission des Nations unies sur le statut des femmes, l'Union européenne et l'administration Biden ont repris leur combat en faveur d'une « éducation sexuelle complète ». La bataille a repris à la Commission des Nations unies sur la population et le développement, qui produira une résolution non contraignante qui sera néanmoins utilisée pour imposer la révolution sexuelle aux pays en développement. Les délégués des pays traditionnels craignent que la pression continue de l'administration Biden et la lassitude n'aboutissent à un mauvais résultat pour les familles, les enfants et la souveraineté nationale. L'ajout de cette formulation controversée à la résolution annuelle de la Commission donnerait aux puissances occidentales un plus grand poids politique pour promouvoir les programmes d'éducation sexuelle et l'idéologie transgenre parmi les enfants.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/05/18/b...

ARMÉNIE (ou ce qu’il en reste)

Pachinian annonce reconnaitre la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Karabagh

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a annoncé vouloir reconnaitre la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Karabagh. Une annonce qui a surpris tant elle modifie la situation locale. Entre soutien de l’Arménie au Karabagh, positionnement russe et turc, diplomatie européenne et jeu azéri, comment comprendre cette décision ? Entretien décryptage avec Tigrane Yegavian, membre du comité de rédaction de Conflits, professeur de relations internationales à l’Université Schiller, dernier ouvrage paru Géopolitique de l’Arménie (Bibliomonde, 2023).

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/pachinian-annonce-reconnait...

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BELGIQUE

Entretien avec le groupe Feniks/Flandre : contre-mouvement et collectif métapolitique

Quiconque ouvre régulièrement un journal ou parcourt l'internet a peut-être remarqué qu'une nouvelle étoile brillait depuis peu au firmament du conservatisme et du nationalisme en Flandre. Feniks est un nouveau groupe d'action et un collectif métapolitique qui s'adresse principalement aux jeunes. Il est frappant de constater que les fondements théoriques y occupent une place centrale. Mais le groupe se fait aussi régulièrement entendre par le biais de manifestations et de campagnes dans les médias sociaux. Ce faisant, le groupement ne se concentre pas tant sur les thèmes nationalistes flamands habituels, qui se résument généralement à une synthèse des luttes identitaires et institutionnelles, mais plutôt sur ce qu'il considère comme des développements sociaux plus profonds et plus fondamentaux. Pas d'actions autour de la périphérie flamande de la région bruxelloise ou contre l'islamisation, mais des soirées de formation sur la pensée de Spengler et des manifestations contre l'introduction des pass sanitaires et de l'euro. Après plusieurs manifestations réussies, la publication d'un manifeste volumineux constitué d'essais contre le narratif du mondialisme est désormais à l'ordre du jour. TeKoS s'est entretenu avec Sacha Vliegen, l'un des initiateurs de Feniks.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/05/18/e...

CHINE

Comment l'accord entre la Chine et l'Iran transforme la géopolitique

En 2004, le roi Abdallah II de Jordanie a inventé l'expression « croissant chiite ». À l'époque, les États-Unis et leurs alliés arabes s'inquiétaient de l'influence croissante de l'Iran en Irak et de sa présence au Liban et en Afghanistan, et considéraient ce niveau d'engagement régional iranien comme malveillant. Plus tard, le « croissant chiite » s'élargira lorsque l'Iran s'impliquera en Syrie en 2011 et au Yémen en 2015. Lorsque l'Arabie saoudite s'est efforcée de contenir l'influence iranienne, soit directement, soit en finançant ses propres groupes mandataires, le "croissant chiite" s'est transformé en « croissant du chaos ». Au cours des deux décennies qui ont suivi l'invention de ce terme, le « croissant chiite » est devenu le théâtre de nombreuses violences régionales, notamment les guerres menées par les États-Unis en Irak et en Afghanistan, la guerre civile syrienne, le conflit entre le Hezbollah et Israël et la guerre menée par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) contre les Houthis soutenus par l'Iran au Yémen. Ces conflits sont apparus dans un contexte de détérioration des relations entre les États-Unis et l'Iran.

2000watts.org

https://2000watts.org/index.php/home/reflexion/1326-comme...

COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

10 français ont participé au Bilderberg 2023 à Lisbonne

Du 18 au 21 mai se sont tenues à Lisbonne les réunions du club paramaçonnique et mondialiste Bilderberg. Parmi les 129 participants, dix représentants français ont pris part à ce rendez-vous annuel privé. Les voici : Gabriel Attal : ministre délégué chargé des comptes publics, homme politique inverti du parti Renaissance, Patricia Barbizet : présidente de Témaris & associés, membre du comité directeur du club Bilderberg, fut la présidente du club paramaçonnique Le Siècle, Valérie Baudson : directrice d’Amundi, financière, Clément Beaune : ministre des transports, haut fonctionnaire et homme politique inverti du parti Renaissance, Thomas Buberl : directeur d’AXA (successeur d’Henri de Castries), banquier et assureur germano-franco-suisse, Henri de Castries : ex-PDG d’AXA, président du comité directeur du club Bilderberg, président de l’institut Montaigne, young leader en 1994 et administrateur de diverses firmes (Nestlé, HSBC, Stellantis), Bernard Émié : directeur de la DGSE, haut fonctionnaire, Antoine Gosset-Grainville : inspecteur des finances issu de l’ÉNA, président du conseil d’administration d’AXA et du Fonds stratégique d’investissement, administrateur à Fnac Darty et à la Compagnie des Alpes, Édouard Philippe : maire du Havre, fondateur et président du parti politique Horizons, ancien premier ministre de la république française, haut fonctionnaire issu de l’ÉNA, young leader en 2011, Patrick Pouyanné : PDG de TotalEnergie. La liste complète des participants au Bilderberg 2023 est en ligne sur cette page : Participants 2023. Au programme de ces conférences qui viennent de se dérouler secrètement au Portugal : l’intelligence artificielle, le système bancaire, la Chine, la transition énergétique, l’Europe, les défis fiscaux, l’Inde, la politique industrielle et commerciale, l’OTAN, la Russie, les menaces transnationales, l’Ukraine et l’hégémonie américaine.

johanlivernette.wordpress.com

https://johanlivernette.wordpress.com/2023/05/21/10-franc...

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Le Cartel de la Réserve fédérale : les huit familles qui dirigent le monde de la finance.

Article de Dean Henderson, journaliste d’investigation. « J’avais archivé cet article qui visiblement n’a pas plu en haut lieu outre-Atlantique puisque le site de l’auteur a été supprimé par les fournisseurs d’accès au Web. J’ai donc décidé de prendre le risque de le traduire pour mes lecteurs afin de les éclairer sur les grands desseins du monde financier apatride. Ce texte un peu décousu mérite une lecture détaillée. J’ai mis en exergue quelques passages en caractères gras. Les propos de ce texte n’engagent que son auteur. »

jacqueshenry.wordpress.com

https://jacqueshenry.wordpress.com/2020/07/15/le-cartel-d...

DÉCONSTRUCTION/SCHIZOPHRÉNIE/DÉBILITÉ

L’École ouverte à la propagande « trans » par le ministre de l’Éducation nationale

Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, n’est pas aussi inactif qu’on le prétend. Après avoir promu « l’éducation à la sexualité et à la vie affective » à l’école, il a lancé le 17 mai, à l'occasion de la « Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie », une campagne intitulée : « Ici on peut être soi ». Elle s’adresse en soutien « à la fois aux élèves LGBT+ et à tous ceux qui pourraient, pour quelque raison que ce soit, être empêchés de vivre pleinement leur identité », – ce qui pourrait faire du monde, voire susciter des vocations (vit-on toujours « pleinement » son identité ?).

laselectiondujour.com

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Jean-Louis Thiériot : « Le culte victimaire fait que l’on n’admet pas que l’homme soit confronté à des lectures qui le choqueront »

Dans cet entretien, Jean-Louis Thiériot revient sur sa proposition de loi visant à protéger l’intégrité des œuvres des réécritures idéologiques et soulève les enjeux importants qui y sont liés.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/05/23/457046-jean-louis...

L’OMS pousse à la « masturbation durant la petite enfance » et aux questions d’identité de genre pour les enfants dès 4 ans

Le recentrage de l’Organisation mondiale de la santé sur les préconisations d’« éducation sexuelle » pour les établissements scolaires, visant les enfants dès l’âge de quatre ans, provoque des réactions négatives. Comme l’a rapporté le Daily Mail, les préconisations de l’OMS veulent que les enfants âgés de moins de quatre ans soient encouragés à « poser des questions sur la sexualité » et à « explorer les identités de genre ».

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/jm-loms-pousse-a-la-masturb...

Devenir locataire de son propre logement : quand la propriété est menacée

La proposition de loi visant à établir un contrôle technique des logements et la possibilité de devenir locataire de son propre logement soulèvent des préoccupations quant à l’insalubrité des logements, tout en négligeant les problèmes rencontrés par les propriétaires. Déstabilisation sociétale oblige…

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/05/27/457130-devenir-lo...

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DÉSINFORMATION/MÉDIAS/CORRUPTION/CENSURES

Dominique Venner, dernière victime de la dictature Macron

Ce mardi 21 mai 2023, un colloque d’hommage à Dominique Venner a été scandaleusement interdit par un arrêté ignominieux. Un arrêté publié de manière si tardive qu’un référé liberté – qui aurait certainement autorisé l’hommage – n’était pas possible. La police a donc empêché physiquement la tenue de cet hommage à l’une des grandes figures intellectuelles de la droite française et européenne. Un scandale absolu qui démontre à quel point notre famille de pensée, aussi divisée soit-elle parfois sur certains sujets, est bien l’ennemie principale du pouvoir. Retour sur cet acte dictatorial et ignoble avec un texte de Camille Galic.

polemia.com

https://www.polemia.com/dominique-venner-derniere-victime...

Liberté d’expression en France : plus grande qu’en Russie ou en Chine, ou seulement invalidée d’une autre manière et sur d’autres thèmes ?

Tous les médias mainstream le répètent à l’envi : la liberté d’expression en France est totale, mais… et derrière ce mais sont énumérées de bonnes raisons (mais seulement en apparence)… qui annulent in fine dans les faits toute liberté d’expression réelle effective. Je dis bien toute, mais surtout pour certains groupes dans le cadre de ce qu’on appelle le « deux poids, deux mesures », qui correspond en fait à l’application arbitraire et discrétionnaire de principes en fonction non des actes commis par des personnes, mais de l’appartenance religieuse, idéologique, politique, sociale, ethnique etc. de ces dernières personnes (essentialisation). Des crimes interdits par tous les principes de la déclaration universelle des droits de l’homme. C’est-à-dire que la France ne se distingue en réalité de la Russie ou de la Chine à ce niveau non pas sur le fond, mais uniquement dans la forme et la nature des idées promues et interdites… Et la France est plus discrète… mais pas forcément moins violente ! Elle est plus vicieuse. La France n’est pas une vraie démocratie, mais un rideau de fumée démocratique… Je vais énumérer ci-après quelques-unes des répugnantes et honteuses méthodes utilisées dans ce pays jusqu’à la nausée ultime, et qui empêchent l’émergence de toute véritable démocratie céans.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/05/22/220354/liberte-dex...

Edwy Plenel. Trotskyste un jour, trotskyste toujours ?

« Il faudra tout de même qu’on sache qui est vraiment ce monsieur Plenel ». Cette phrase de François Mitterrand, cité par Pierre Péan et Philippe Cohen dans leur enquête La Face cachée du Monde, illustre tout le « mythe », qui s’est construit autour d’Edwy Plenel, construction à laquelle il a lui-même participé. Journaliste emblématique des années Mitterrand, mis sur écoute par l’Elysée dans l’affaire des Irlandais de Vincennes, Edwy Plenel est resté pendant dix ans le maître du Monde, avec Alain Minc et Jean-Marie Colombani. Bien qu’affaibli, en 2003, par les révélations de Pierre Péan et de Philippe Cohen, il a poursuivi sa carrière de redresseur de torts autoproclamé et de journaliste d’investigation aux méthodes contestées. Journaliste brillant pour les uns, revanchard militant peu soucieux de la vérité pour les autres, Edwy Plenel aura quoi qu’il en soit marqué le journalisme de ces trois dernières décennies.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/portraits/edwy-plenel/?utm_source=new...

La Fabrique du Mensonge, l’affaire Lola : un internaute décortique les manipulations de France 5

Nous avons eu droit dimanche soir à un petit chef d’œuvre de manipulation dans le bien nommé « La Fabrique du Mensonge » consacré à l’affaire Lola. Revue non exhaustive des affirmations fausses/gratuites, inexactitudes et autres procès d'intention. #fil #Lola #AffaireLola #FabriqueduMensonge

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/05/22/la-fabrique-du-menso...

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Le « complexe industriel de la censure » : Un rapport dresse la liste des 50 principaux groupes travaillant à la censure des Américains

Le site Racket News du journaliste Matt Taibbi (photo) a publié mercredi un rapport détaillé sur les 50 premières organisations engagées dans la censure de ce qu'on appelle la « désinformation » et la « mésinformation ».

mondialisation.ca

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Marc Fauvelle. Profession : syndiqué

En plein renouvellement, la station dirigée par Adèle Van Reeth fait confiance à un ancien de la maison pour pallier le départ à la retraite de Catherine Nayl : Marc Fauvelle, promu directeur de l’information de France Inter en mai 2023.  Pour la directrice, le journaliste est « un très grand connaisseur de la maison et un très grand défenseur du service public ». En interne, les salariés d’Inter sont inquiets de l’arrivée du journaliste, dont la réputation veut qu’il soit cassant, colérique et très exigeant avec ses collègues selon Le Parisien.

ojim.fr/

https://www.ojim.fr/portraits/marc-fauvelle/

ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

Le grand « nudge » climatique

Le rapport de France Stratégie sur le financement de la « transition écologique » n'est que la présentation « d'input » façon McKinsey à une nouvelle concertation factice. Le « climat » est une religion, de la pire sorte qu’il soit : millénariste. Il faut avoir quelques problèmes avec l’appréhension de la réalité pour croire que l’humanité a quelque prise que ce soit sur le « climat » et son évolution. Oui, le climat change, il l’a toujours fait. Et il ne le fait pas à une échelle humaine.

eclaireur.substack.com

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Demain, vivrons-nous dans un monde sans oiseaux ?

Imaginez-vous un instant ne plus entendre le chant des oiseaux, n’avoir sous les yeux qu’un ciel vide et silencieux ? Pourriez-vous vivre dans un tel monde ? Serait-il seulement vivable ? Nombreux sont ceux à s’être réjouis, durant le confinement, de pouvoir de nouveau écouter le chant des oiseaux, rendu plus audible par la réduction de l’activité humaine, et du bruit qu’elle génère. Mais les chiffres sont dramatiques : 60 % des oiseaux des champs ont disparu en quarante ans. Dit autrement, depuis 1980, un quart des oiseaux d’Europe ont tout bonnement disparu, et le chiffre monte à 60 % en milieu agricole. Les principaux coupables ? Selon une étude du CNRS tout récemment parue dans PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), ils sont au nombre de deux : l’usage de pesticides et l’agriculture intensive.

laselectiondujour.com

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ÉCONOMIE

Le projet de loi industrie verte : la France se tire une balle dans le pied

Le projet de « loi pour l'industrie verte », présenté le mercredi 16 mai en Conseil des ministres, est le principal volet du plan de réindustrialisation souhaité par le président de la République. Le projet vise à relancer l’industrie, devenue le parent pauvre de l’économie française (elle ne représente plus que 10 % du PIB, contre le double il y a vingt ans) tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de l’Hexagone. Le texte se décline en six volets, chacun composé d’un certain nombre d’actions concrètes.

bvoltaire.fr

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2 milliards d’euros, ça fait combien ?

Macron le sauveur vient d’annoncer, en grandes pompes, qu’il va faire un « cadeau » de 2 milliards de réductions d’impôts aux français, sans dire d’ailleurs ni comment, ni quand, car il ne le sait même pas. Tout le monde a applaudi, personne n’a crié au mépris, à la provocation. Acheter 68 millions de français pour 2 milliards d’euros en 10 ans, un exploit médiatique. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que les français ne savent pas compter en milliards et que le discours officiel a remplacé le bon sens dans tous les domaines. 1, 10, 100 milliards, les français ne savent pas ce que cela représente. 2 milliards de réductions d’impôts, oui, et alors ? 3 000 milliards de dettes, oui, et alors ? Le raisonnement s’arrête là. Ça résonne dans les têtes, mais sans raisonner.

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ÉDUCATION

Fiche argumentaire n°18 - Pôle idées : Sauver l’école : restaurer l’enseignement public et libérer l’enseignement privé

Par Marion Maréchal et Agnès Marion. Pap Ndiaye a rendu public mercredi 17 mai, son protocole pour tendre vers une plus grande mixité sociale à l’école privée (cf. Fiche argu n°15) : grâce à la résistance des établissements privés sous contrat, et grâce à la mobilisation des oppositions de droite, ce protocole ne contient finalement aucune mesure contraignante puisque l’école privée gardera sa liberté. Analyse synthétique.

assets.ericzemmour.fr

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ÉNERGIE

Hydroélectricité : l’autre pomme de discorde de la transition énergétique européenne

L’UE regorgerait d’importants gisements hydroélectriques non exploités et potentiellement très utiles pour flexibiliser le système énergétique. Mais comme pour le nucléaire, les ONG tirent la sonnette d’alarme : les effets sur l’environnement d’un redéploiement de la filière seraient dévastateurs. Fin mars 2023, le député Raphaël Schellenberger (Les Républicains) déposait une proposition de loi visant à développer les capacités hydroélectriques françaises. L’idée est, avant tout, d’ « attirer l’attention » sur une énergie décarbonée qui dispose encore d’un important potentiel inexploité, confiait l’élu à EURACTIV France. Les acteurs de la filière électrique acquiescent : ce potentiel équivaudrait à 20 % de la production hydroélectrique française, soit l’équivalent, en consommation, des « importations de charbon et de gaz cet hiver [2022-2023] », clamait sur Franceinfo Jean-Marc Lévy, secrétaire général de France Hydro Électricité (FHE), syndicat des exploitants de centrales hydroélectriques. Actuellement, 2 500 installations — dont 2 270 de moins de 10 mégawatts (MW) — cumulent plus de 25 GW de puissance installée et assurent, chaque année, 10 à 14 % de la production électrique française. Il s’agit de la deuxième source énergétique du mix électrique métropolitain, derrière le nucléaire.

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ÉTATS-UNIS

Le rapport Durham confirme la corruption des services de renseignement américains

Le rapport Durham fait peu de bruit en France. Ses conclusions sont pourtant explosives. Le procureur spécial John Durham était chargé de faire la lumière sur les accusations portées contre le candidat antisystème du Parti républicain qui allait devenir Président. D’après le camp démocrate, alors qu’on était dans la dernière ligne droite de la campagne de 2016, Donald Trump était une marionnette de Vladimir Poutine. Comment ? Les Russes auraient détenu un enregistrement vidéo de Trump à Moscou en compagnie de prostituées qu’ils utilisaient pour faire chanter le candidat avec l’espoir d’avoir un Président américain « à leurs bottes » une fois élu. Les adversaires de Trump se sont servis de ces soupçons pour mettre en cause sa légitimité et le FBI a, docilement, lancé une enquête dès le début 2017 qui a duré pendant la majeure partie des 4 ans qu’aura passés Donald Trump à la Maison Blanche…

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FINLANDE

La marionnette nordique du sorcier occidental

La Finlande des contes de fées, élue pays le plus heureux du monde depuis un an, s'est soudain mise en grève. Des rayons de magasins vides, des chauffeurs de transports publics qui refusent de monter dans leurs véhicules, des enseignants et des médecins qui ne veulent plus faire preuve d'altruisme. Le gouvernement finlandais semble être devenu une souris dans les griffes de son propre peuple après la décision d'adhérer à l'OTAN. Ou bien l'OTAN a-t-elle fait du pays nordique une marionnette gesticulant selon ses humeurs, tirant les ficelles rouges et le contrôlant ? Quel est donc le rôle de la petite Finlande dans le Grand Jeu ?

euro-synergies.hautetfort.com

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FRANCE

« Nous allons continuer de nous opposer à la répartition des migrants et porter la voix des Français ! » Interview de Marion Maréchal

« J'étais l'invitée de Benjamin Duhamel dans Face à face sur BFMTV. Au programme : répartition forcée des migrants dans nos campagnes et notre choix de continuer à nous y opposer malgré la volonté de nous culpabiliser, la condamnation de Nicolas Sarkozy et la politisation de la justice, Laurent Wauquiez qui souhaite se faire l'héritier de Macron. » Question : Benjamin Duhamel, fils de… et de…, est-il un journaliste ou un propagandiste ?

https://www.marionmarechal.info

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Face au Goliath bureaucratique, Lisnard est-il David ?

Certains libéraux voient en David Lisnard la dernière chance de la France. D’autres redoutent déjà ses renoncements à venir. Qu’en est-il réellement ? Dans les milieux libéraux français, confinés à la marginalité électorale depuis des décennies par la toute-puissance de la pensée progressiste, le nom de David Lisnard circule telle une confidence, un mot de passe pour initiés. On se dit qu’il est peut-être un coup gagnant de la providence. On n’ose vraiment y croire. On se demande s’il faut cesser de désespérer, le temps de le soutenir ou si, une fois de plus, l’on va être affreusement déçu. Le détestera-t-on un jour comme on déteste aujourd’hui Sarkozy, après l’avoir naïvement supporté ? Est-il doté de l’opiniâtreté, la clarté d’esprit, la fermeté face aux obstacles, le charisme et la culture nécessaires à la conquête de l’Élysée ? Président de la République, serait-il capable de brandir l’idéal de la liberté sans le trahir au premier coup de vent ? Quand les orages de la gauche s’abattront sur lui en rangs serrés – ce qu’ils ne manqueront pas de faire -, volera-t-il en éclats tel un mandarin de LR confit en couardise et en opportunisme ?

contrepoints.org

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Charles Prats : « Le plan d’Attal sur la fraude ? Des mesurettes ! »

Cette semaine, Marc Baudriller reçoit « Dans votre salon » Charles Prats. Vice-président chargé des fonctions de juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de Paris de 2017 à 2023 puis au tribunal d'Orléans à compter d'avril 2023. Il a été, de 2008 à 2012, membre de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude. Il intervient régulièrement dans le débat public sur la question de la fraude sociale. Sur Boulevard Voltaire, il réagit aux annonces de Gabriel Attal sur la lutte contre la fraude fiscale. Pour lui, ce sont des « mesurettes » et il enfonce le clou : « Le principal problème, c’est 75.300.000 d’assurés sociaux pris en charge pour 67 millions d’habitants. »

bvoltaire.fr

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France Stratégie innove avec… le kolkhoze !

L’économiste Jean Pisani-Ferry a produit un rapport sur les « incidences économiques de l’action pour le climat », destiné à Matignon. Portant précisément sur les « incidences économiques de l’action pour le climat », ce rapport tente d’appréhender plus finement les conséquences macroéconomiques de la transition climatique. Il montre d’ailleurs bien l’ampleur des difficultés à venir et le coût qu’elles pourraient avoir pour les Français, Jean Pisani-Ferry écrivant dans le 7ᵉ point de la synthèse dudit rapport que : « D’ici 2030, le financement de ces investissements, qui n’accroissent pas le potentiel de croissance, va probablement induire un coût économique et social. Parce que l’investissement sera orienté vers l’économie de combustibles fossiles, plutôt que vers l’efficacité ou l’extension des capacités de production, la transition se paiera temporairement d’un ralentissement de la productivité de l’ordre d’un quart de point par an et elle impliquera des réallocations sur le marché du travail. » Traduit en langue française dépouillée des tics de la haute administration, cela signifie tout simplement que nous allons vers… la décroissance.

causeur.fr

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Charlotte Caubel, magistrate, épouse de grand patron et ministre sans patrimoine

C’est la ministre la moins bien dotée du gouvernement, et de loin. Le plus gros actif de la secrétaire d’État à l’Enfance, 50 ans, consiste en un plan d’épargne logement au Crédit agricole, d’un montant de 19 615 €. Elle dispose également d’un compte courant (2 094 €), d’un LDD (3 143 €) et d’un livret A (5 129 €), tous logés chez Rothschild Martin Maurel, la banque privée de Rothschild and Co, prisée par les grandes fortunes et les grands patrons. Au vu du faible patrimoine déclaré par Charlotte Caubel – qui a fait l’objet de vérifications et d’une validation sans réserve par la HATVP –, le choix de cet établissement bancaire de prestige a de quoi étonner. Sauf à se rappeler que la novice en politique est aussi l’épouse d’Alexandre Bompard, le PDG du groupe de distribution Carrefour, qui a touché une rémunération de 4,4 millions € à ce titre en 2021…

liberation.fr

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Pouvoirs de police administrative : maintien de l’ordre ou violation des droits ?

Depuis la fin du processus législatif (et non du processus démocratique) de la réforme des retraites, la société vit dans un régime de trouble permanent. Chaque sortie de ministres ou du président de la République conduit à des attroupements pour manifester sa colère contre la réforme des retraites. Face à cela, les préfets prennent des actes réglementaires pour encadrer voire interdire ces manifestations. Si ce pouvoir d’édiction n’est pas contesté, son utilisation, elle, l’est fortement. Ainsi, sous couvert d’encadrer ces manifestations, ce sont des atteintes graves aux droits et libertés qui sont commises. Fort heureusement, des associations soucieuses des libertés (LDH, Adelico, SAF etc.) ont fait des recours en référé devant le juge administratif pour contester ces arrêtés, souvent avec succès. Cependant, force est de constater une certaine dérive dans l’usage des pouvoirs de police administrative générale des préfets pour maintenir l’ordre.

contrepoints.org

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Soignants suspendus, sur le chemin de la reconstruction. Reportage

Ils ont perdu leur place. Ils ont perdu leurs repères. Près de deux ans après l’obligation vaccinale qui contraignait par la loi notamment, le personnel du secteur de la santé en France à se faire vacciner sous peine de perte d’emploi, des dizaines de milliers de personnes tentent de se reconstruire, psychologiquement et professionnellement. Dans un documentaire de 25 minutes, le magazine Nexus revient sur ces deux années de crise. Le journaliste Armel Joubert des Ouches est parti dans la Drôme à la rencontre d’Elsa Ruillère et de ses « stagiaires » d’un week-end, venus se reconnecter à eux-mêmes.

breizh-info.com

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GÉOPOLITIQUE

Aventures en OTANistan : Des étincelles à Ibiza, un Bilderberg verrouillé à Lisbonne

Par Pepe Escobar. Le « leadership » du G7 étant embourbé dans un marécage poisseux de superficialité intellectuelle, il était prévisible que le seul ordre du jour au Japon colonisé soit l’imposition de nouvelles sanctions à la Russie. Commençons par une représentation graphique de la situation réelle du Nord et du Sud mondial.

Xian, ancienne capitale impériale et plaque tournante des anciennes routes de la soie : Xi Jinping accueille le sommet Chine-Asie centrale, auquel participent tous les « stans » du Heartland (Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan). La déclaration finale met l’accent sur la coopération économique et sur une « position résolue » contre les révolutions de couleur concoctées par les hégémons. Cette déclaration développe ce que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et l’initiative Ceinture et Route (BRI) sont déjà en train de mettre en œuvre. En pratique, le sommet scelle le fait que le partenariat stratégique Russie-Chine protégera le Heartland.

Kazan : le forum Russie-Monde islamique réunit non seulement des chefs religieux, mais aussi des hommes d’affaires de premier plan de pas moins de 85 nations. La Russie multipolaire évolue parallèlement au sommet de la Ligue arabe à Djeddah, qui a accueilli la Syrie au sein de la « famille arabe ». Les nations arabes se sont engagées à l’unanimité à mettre un terme définitif à « l’ingérence étrangère. »

Hiroshima : le G7 en perte de vitesse, devenu G9 (avec l’ajout de deux bureaucrates non élus de l’UE), impose un ordre du jour unique : plus de sanctions contre la Russie, plus d’armes pour le trou noir en Ukraine et plus de leçons à la Chine.

Lisbonne : la réunion annuelle du Bilderberg – une fête de l’OTAN et de l’atlantisme – se déroule dans un hôtel pas si secret et complètement verrouillé. Le principal point à l’ordre du jour est la guerre – hybride et autre – contre les « RIC » des BRICS (Russie, Inde, Chine).

reseauinternational.net

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GRANDE-BRETAGNE

Forces occultes à la manœuvre : l’Empire vers la 3e guerre mondiale ? (II)

Le second tournant a également lieu au début du XXe siècle : il s’agit de la mise en place du groupe Rhodes-Milner dans l’Empire britannique. Comme le révèle Caroll Quigley dans son livre Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine, Cecil Rhodes, puis son ami Arthur Milner, après la mort de Cecil Rhodes en 1902, mettent en place un groupe d’influence « officialisé » en 1909, sous le label de Rhodes-Milner Round table groups. Ce groupe se fixe comme mission de former une élite « éclairée » pour réaliser un contrôle oligarchique et unifié sur l’Empire britannique en pénétrant tous ses centres de pouvoirs. Le but est de munir l’Empire d’une « colonne vertébrale » qui lui permettra de perpétuer sa domination sur le monde au nom de la supériorité de la « race » anglo-saxonne sur les autres peuples. Le groupe Rhodes-Milner venait de créer sa marque de fabrique dans le « soft power » en complément de la canonnière.

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IMMIGRATION/ISLAMISME/REMPLACEMENT

Grooming gangs au Royaume-Uni. Une enquête ouverte après qu’une femme ait affirmé que la police avait été impliquée dans une affaire à Glasgow.

Les révélations autour des Grooming gangs, ces gangs organisés, principalement composés d’extra-européens (beaucoup de pakistanais) qui ont violé, et mis en esclavage des jeunes femmes blanches durant des années au Royaume-Uni, se multiplient. Et l’on découvre, avec de moins en moins de stupéfaction tant cela se banalise, que bien souvent, les autorités étaient au courant de certains faits, mais silencieuses pour ne pas « apparaitre comme raciste », tandis que certains représentants de l’autorité participaient potentiellement, tout simplement, à ces horreurs, comme le montre le témoignage ci-dessous.

breizh-info.com

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HOMMAGE

J'avais un camarade, par Pierre Vial

Éminent spécialiste des études indo-européennes, reconnu comme tel sur le plan international, Jean Haudry était, comme tous les vrais savants, d'une grande modestie. Son « Que Sais-Je » sur les Indo-Européens (réédité par Terre & Peuple) avait été un beau succès de librairie. Jean était un bourreau de travail et avait accumulé les ouvrages érudits sur le monde indo-européen. Nous pouvons fournir à ceux qui le demanderaient une Bibliographie. Jean avait joué un rôle déterminant dans la création de l'Université Jean-Moulin. Il avait été le doyen de la Faculté des Lettres. Dès que cela avait été possible il avait fait en sorte que me soit proposé un poste au sein du département d'Histoire et j'avais donc rejoint l'équipe de nos amis implantés dans cette université, vite dénoncée, évidemment, par les gardiens du politiquement correct, comme un repaire de mal-pensants. Mais, plus important, pour moi, que le côté universitaire, Jean était un homme fidèle à notre conception du monde : son Honneur s'appelait Fidélité. A la différence de certains il ne se cachait pas derrière son petit doigt et avait immédiatement donné son accord pour être le vice-président (avec Jean Mabire) de Terre & Peuple. Nous avons partagé bien des aventures, y compris dans le travail de pénétration de certains milieux a priori bien éloignés de notre façon de voir les choses mais dont nous avons soigneusement tiré un parti fort intéressant, sur lequel je resterai discret. Jean était un combattant. Toujours prêt à donner le meilleur de lui-même lorsque je lui proposais un de ces coups tordus dont nous avions le secret. Je sais, mon camarade, que tu seras encore à mes côtés pour les dernières étapes. Et que je te retrouverai là où sont nos Grands Anciens.

terreetpeuple.com/

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HONGRIE

Hongrie : la délégation CONT ose tout, c’est à ça qu’on la reconnaît

Des envoyés de la Commission de contrôle budgétaire du Parlement européen (CONT) étaient à Budapest à la mi-mai pour une tournée d’inspection. Sous couvert de fausse objectivité et peinant à dissimuler la nature politique de leur démarche, certains membres de cette commission se sont adonnés à un exercice bien connu : l’inquisition orbanophobe.

ojim.fr

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ITALIE

« La gauche italienne, par pur intérêt politique, brandit le spectre du “fascisme”, alimentant ainsi la fracture sociale entre les Italiens » : Entretien avec Rachele Mussolini.

Rachele Mussolini est conseillère municipale de Rome pour Fratelli d’Italia depuis 2016. Notre confrère Alvaro Pena a réalisé un entretien pour The European Conservative que nous avons traduit et que nous vous proposons ici.

breizh-info.com

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LECTURE

Spécial Russie de la revue Éléments, 5 questions à François Bousquet son rédacteur en chef

Première question : « Après un premier hors-série sur le paganisme, Éléments en publie un second sous le titre « Notre Russie ». Ce numéro copieux reprend 24 articles de la « revue des idées » entre 1978 et 2022. En plein conflit russo-ukrainien ou américano-russe comme on voudra, vous ne donnez pas dans la provocation ? »

Réponse : « L’anti-provocation plutôt. La provocation, c’est le bombardement médiatique intensif contre la Russie. Vue depuis Washington, Hollywood et Paris, sous-préfecture de l’Empire du bien, la Russie c’est l’Empire du mal ; Poutine, le chancelier Palpatine, le seigneur noir des Sith ; et le groupe Wagner, son armée de clones et de mercenaires. L’Amérique ne parvient pas à se défaire du récit manichéen qu’elle a créé et auquel elle a fini par croire. Sous l’URSS, elle ciblait déjà la Russie. Nous aussi, à ceci près qu’on ne l’ajuste pas avec la lunette d’un fusil ou d’un char, mais avec une paire de jumelles. Le plus frappant quand on lit ce hors-série consacré à la Russie, c’est la continuité éditoriale d’Éléments, d’abord à rebours du courant anticommuniste primaire, puis du courant néo-conservateur primaire et aujourd’hui à rebours du courant occidentaliste primaire, je n’ose parler du courant huntingtonien primaire. Car Samuel Huntington était largement moins bête que ses émules français et européens. Français et Européens relevant ici plus de la clause de style que de la réalité, tant la formule d’Éric Besson sur les néoconservateurs américains à passeport français reste sur les plateaux TV dramatiquement d’actualité. »

Éléments hors-série N°2, Notre Russie, une histoire incorrecte, 132 p., 11,90 €, en kiosque et sur www.revue-elements.com

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L’urgence climatique en question

La responsabilité de l’être humain dans le réchauffement ou le dérèglement climatique (lequel implique qu’il y aurait eu un jour un « règlement »…) est quotidiennement avancée comme une évidence par la doxa. Le débat public gagnerait pourtant à la prise en compte de voix divergentes telles celles de Steven E. Koonin, professeur de physique théorique et ancien sous-secrétaire d’État à la science dans l’administration Obama (auteur de Climat, la part d’incertitude, Éditions l’Artilleur), d’Alban d’Arguin, un des pionniers de la lutte contre les éoliennes en France (Réchauffement climatique – Enquête sur une manipulation mondiale, Éditions Pardès), de Christian Gerondeau, ingénieur polytechnicien qui travaille sur les questions environnementales depuis plus de dix ans (Les douze mensonges du GIEC, Éditions l’Artilleur) ou encore de Guillaume Sainteny, ancien directeur des Études économiques et de l’Évaluation environnementale au ministère de l’Écologie (Le climat qui cache la forêt – Comment la question climatique occulte les problèmes d’environnement, Éditions Rue de l’Échiquier). Des recensions de ces ouvrages ayant déjà été proposées par Polémia, le texte qui suit n’a d’autres fins que de rappeler quelques éléments d’information générale utiles à la réflexion.

polemia.com

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Michel Geoffroy : Quand la réalité dépasse... la science-fiction !

Michel Geoffroy est énarque et brillant essayiste. Son livre La super classe mondiale contre les peuples a rencontré un vif succès et plus d’un demi-million de téléspectateurs ont suivi l’entretien qu’il avait accordé à TVL. Michel Geoffroy intervient aussi régulièrement dans l’émission Le Nouvel I-Media animée par Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin. Mais c’est un Michel Geoffroy bien différent qui se présente à nous avec son nouveau livre Bienvenue dans le meilleur des mondes. Dans cet essai, l’auteur a pour ambition de montrer que notre réalité est en train de dépasser les sombres prévisions de la science-fiction. Et si d’ailleurs, ce genre littéraire et cinématographique souvent déconsidéré avait plus à nous apprendre sur notre monde contemporain que nous le croyions ? On oppose souvent fiction et réalité, utopie et réalisme. Pourtant, à la lecture de l’ouvrage, il apparaît important, à bien des égards, de revisiter ce dualisme. Quand la réalité dépasse la science-fiction.

Bienvenue dans le meilleur des mondes, Michel Geoffroy. La Nouvelle Librairie, 2023.

tvl.fr/

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Les humanités sont la condition de la démocratie. Entretien avec Enzo Di Nuoscio

S’il est de bon ton de condamner les « populismes », les dangers inhérents de la démocratie sont rarement interrogés. Le risque est pourtant de donner le pouvoir à l’aboyeur public, parce qu’il parle fort et haut. Pour que la démocratie survive, il faut plus de littérature, de philosophie et de roman, et pas seulement de la technique.

Pourquoi les humanités sauveront la démocratie, par Enzo Di Nuoscio. Puf, 2023.

revueconflits.com

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De la diversité des frontières

Quand l’histoire rencontre le droit, la géographie trinque ! En particulier si cela concerne les frontières, ces délimitations politiques conclues entre États voisins ou bien ces bornages administratifs opérés entre régions, provinces ou pays fédérés au sein d’un même État. En fonction de l’échelle pratiquée, on peut remarquer que le tracé frontalier peut ne pas être rationnel. C’est le thème principal de l’Atlas des frontières insolites de Zoran Nikolić traduit de l’anglais par Philip Essertin. En lisant son sous-titre, on comprend que l’ouvrage aborde « Enclaves, territoires inexistants et curiosités géographiques ». Sous cette dernière appellation, l’auteur y intègre la principauté d’Andorre avec ses deux co-princes (l’évêque d’Urgell en Espagne et le chef d’État français) et la république monastique autonome du Mont-Athos dont l’accès est toujours interdit aux femmes en dépit des hurlements hystériques fréquents des prétendantes au matriarcat wokiste.

Atlas des frontières insolites, de Zoran Nikolić. Armand Colin, 2022.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/05/21/d...

MONDIALISME

L’OMS, un cheval de Troie ?

Le reporter canadien James Corbett, qui suit les activités de l’OMS depuis 15 ans, rappelle dans une vidéo de 15 minutes les racines historiques de cette organisation et les nouveaux enjeux du pouvoir « bio-sécuritaire » au niveau mondial. Il met en garde contre une évolution qu’il juge effrayante d’obligations, notamment avec le nouveau traité pandémique et le nouveau règlement sanitaire international qui devraient être ratifiés en 2024. L’urgence est extrême, dit-il. A l’invitation de la commission d’enquête citoyenne nationale canadienne sur l’OMS, il a consacré son épisode 442 à exposer en moins de 15 minutes la prise de pouvoir de l’OMS et du complexe « bio-sécuritaire » sous-jacent, qui a lieu actuellement au détriment des populations et des États. En Suisse, une pétition de 2021 pour mettre sur pied une commission d’enquête indépendante n’avait pas eu d’écho politique, et plus récemment une initiative demandant une commission d’enquête extraparlementaire élue par le peuple est en cours de récolte des 100 000 signatures nécessaires pour que la population suisse décide de l’opportunité de mettre ce gremium (assemblée) sur pied.

covidhub.ch

https://www.covidhub.ch/oms-cheval-de-troie/

OTAN

Bases militaires américaines

Un réseau d'installations militaires américaines est présent dans pratiquement tous les pays d'Europe. L'OTAN constitue l'élément essentiel de la présence politico-militaire de Washington. Le Pentagone a construit un réseau dense d'infrastructures militaires autour de la planète. Il s'agit avant tout d'un réseau de bases militaires situées dans les principaux carrefours géopolitiques et sites géographiques où Washington projette sa puissance. Ce concept définit la domination régionale globale de Washington depuis 1823, date du discours annuel du président américain James Monroe devant le Congrès où il déclara ses principes de politique étrangère.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/05/20/b...

PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN RIRE !

Le Petit Théâtre des Opérations : Jamais sans ma vodka

En 1942, durant la bataille de Stalingrad, le lieutenant Bezdidko est une légende, capable de coller un obus sur la truffe d'un officier allemand avec une précision diabolique. Son secret ? La vodka. Aussi, quand l'intendance a tenté de l'en priver... tout a brièvement dégénéré.

@1OdieuxConnard

https://www.youtube.com/watch?v=q4CWiQzfUb0

PROCHE-ORIENT

Accord entre l’Arabie Saoudite et l’Iran : un coup de maître

Dix jours après l’accord signé à Pékin qui met fin à sept ans de gel des relations diplomatiques entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, il est encore difficile d’en mesurer toutes les conséquences. Il est néanmoins d’ores et déjà certain que c’est un événement majeur qui aura des implications bien au-delà du Moyen-Orient. En quelques mois, la « méthode » chinoise aura réussi là où celle des Américains et des Européens a échoué pendant dix ans avec l’accord sur le nucléaire iranien. Cela augure peut-être une nouvelle ère de la résolution des conflits avec comme mots clés : non-ingérence, respect de la souveraineté et des cultures, prises en compte des intérêts économiques, versus, « nos valeurs », carotte et bâton des sanctions.

iveris.eu

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RÉFLEXIONS

La logique de l'hégémonie. Par Alexandre Douguine

Il n'y a donc qu'une seule hégémonie. L'hégémonie est le capitalisme, la société capitaliste occidentale moderne. Mais le capitalisme ne se transforme pas immédiatement en hégémonie. Qu'est-ce qui le transforme en hégémonie ? La logique interne de l'hégémonie elle-même. Le capitalisme entre dans la phase d'hégémonie à un certain moment, lorsque l'universel, qui est dans sa structure même, commence à prévaloir sur les questions nationales individuelles. Il n'y a qu'une seule hégémonie, elle est universelle et surgit dans toutes les sphères de la vie. Devenue explicite, elle commence à abolir les États-nations et à les soumettre complètement.

euro-synergies.hautetfort.com

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Il y a près de quatre ans, Polémia annonçait la dictature Macron

Le samedi 23 novembre 2019 avait lieu, à Paris, le 5e Forum de la Dissidence organisé par Polémia. Le thème était largement prémonitoire : « Face à la dictature Macron, les voies de la résistance ». Alors que l’évidence de cette dictature Macron éclate en plein jour aux yeux de tous les Français ayant un cerveau à peu près en état de marche, il nous semble important de réunir dans cet article ci-dessous l’ensemble des interventions de cet après-midi de novembre 2019. En quelques heures, les interventions se sont succédé, offrant un large éventail d’analyses et de pistes de résistances. Michel Leblay, bien connu des auditeurs de Radio Courtoisie, était sur place et a pris des notes sur chaque discours. Un gros travail que nous republions, accompagné des vidéos de toutes les interventions. Alors que les dérives liberticides d’Emmanuel Macron s’amplifient chaque jour, le contenu de ce colloque nous apparaît primordial.

polemia.com/

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Catastrophes et cauchemars - Impact de la politique coronaviresque sur les relations humaines, familiales

Presque tous les médias sont désormais disposés à aborder les effets de la politique adoptée lors de la pandémie. Cependant, ils se limitent principalement aux « possibles » dommages médicaux. Nous trouvons ainsi des rapports sur les souffrances considérables des personnes concernées, conséquences des vaccinations. Même le ministre allemand Lauterbach l'admet et parle de la nécessité d'aider les malades. Les fermetures d'écoles et l'obligation de porter un masque pour les enfants sont également de plus en plus critiquées. Mais qu'en est-il des conséquences sociales qui se sont répercutées sur le cercle d'amis et les relations familiales ?

euro-synergies.hautetfort.com

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RUSSIE

Liquidation du chaudron de Bakhmout, ukroterrorisme, Michoustine à Pékin.

Par Xavier Moreau

Au sommaire du bulletin n° 135 : Économie. Augmentation de la consommation d’énergie russe en Asie ; carte MIR en Iran ; partenariat Iran-Indonésie. Diplomatie : partenariat stratégique Russie-Vietnam ; Pachinian lâche le Nagorno-Karabakh ; axe commerciale Russie-Azerbaïdjan-Iran ; rencontre Poutine-Dodik ; Michoustine à Pékin. Terrorisme : Protassovitch pardonné par Loukachenko ; ukroterrorisme à Belgorod. Armement : F-16 le suspens. Considération militaire : faut-il croire Prigogine ? Bakhmut redevient Artemiovsk ; Que va faire l’OTAN ? Que va faire la Russie ; solution « à la coréenne » ; situation à Donetsk. Carte militaire.

Stratpol

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Russie Occident, l’autre guerre de 100 ans (première partie)

Daniel Arnaud est un auteur français résidant en Russie à Saint-Pétersbourg. Il nous a proposé une étude assez fouillée de la situation actuelle placer dans une perspective historique plus large. Nous publions aujourd’hui la première partie de son texte. Publication qui sera suivie de deux autres.

« Lorsque, le 24 février 2022, les forces militaires russes ont franchi la frontière de l’Ukraine, j’étais à Saint Pétersbourg. J’ai partagé la surprise, l’inquiétude des Russes. J’ai aussi partagé les mêmes difficultés que ceux d’entre eux dont les affaires dépendaient des relations entre l’UE et la Russie, et se faisaient en devises. Mais, en ce qui me concerne, passé les premiers jours de sidération, je me suis souvenu de ces nombreux matins des vingt dernières années où, découvrant, au lever, une nouvelle action hostile des États-Unis contre la Russie, je m’étais demandé : combien de temps encore ? Quand s’usera la patience russe ? Quand est-ce que l’affrontement quittera le terrain économique, et celui de l’information, pour celui du champ de bataille ? Et lorsque la pluie de sanctions s’est abattue sur la Russie, la preuve d’une préparation longue, animée par une volonté stratégique au long cours (celle des USA), s’étalait enfin au grand jour. On ne réunit pas en quelques jours l’Union Européenne entière autour de mesures aussi draconiennes, et économiquement sensibles, elle à qui il faut habituellement des années pour discuter de normes telles que la taille des œufs que les poules ont le droit de pondre sur son territoire ! »

vududroit.com

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Russie Occident, l’autre guerre de 100 ans (deuxième partie)

Dans la première partie, nous proposions d’envisager le conflit entre la Russie et l’Ukraine, dans la perspective historique élargie d’une guerre de 100 ans opposant, depuis 1917, la Russie et l’occident. Nous suggérions aussi que le conflit idéologique entre propriété privée et collective des moyens de production ne s’était pas éteint, mais transformé en une opposition entre économie libre-échangiste complètement dégagée de toute intervention étatique, et les économies russe ou chinoise, laissant une large part à la planification par l’état.

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SANTÉ

L’hydroxychloroquine, un traitement efficace contre la Covid-19 « saboté depuis le début » : « Il faut qu’il y ait une commission parlementaire à ce sujet », entretien avec le Professeur Raoult

Dans le cadre d’un entretien en compagnie du Professeur Raoult, l’ancien président de l’IHU-Méditerranée évoque plusieurs sujets incontournables de l’actualité scientifique et médicale : l’étude rétrospective qui confirme l’efficacité du traitement par l’hydroxychloroquine (HCQ) chez les patients atteints de la Covid-19; la certification des données issues de cette étude, par huissier, afin de garantir leur transparence totale et leur accès libre à tous les scientifiques (via deux bases de données internationales, « l’une américaine, l’autre chinoise »); la déformation médiatique de ses propos au sujet des vaccins; la question de la surveillance de l’industrie pharmaceutique afin d’éviter ses dérives; mais aussi bien d’autres questions brûlantes...

francesoir.fr

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Effets indésirables des vaccins contre le covid-19 : les victimes s'organisent

Si la pandémie du covid-19 est officiellement terminée, la question des conséquences à long terme de la maladie et des vaccins reste actuelle, surtout pour ceux qui souffrent du covid long ou qui ont subi des effets secondaires suite à la vaccination. Si certains estiment que la discussion de ces effets a été trop longtemps maintenue sous cloche, on observe plusieurs initiatives récentes au niveau international qui montrent que les victimes sont désormais en train de s’organiser sur le plan non seulement médiatique mais aussi légal.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/effets-indesirables-des...

UKRAINE

Explosion d’uranium appauvri en Ukraine : l’Europe au bord de la catastrophe écologique

Sputnik News s’est entretenu avec Chris Busby, physico-chimiste et secrétaire scientifique du Comité européen sur les risques radiologiques, sur la façon dont la décision de l’Occident de fournir des munitions à l’uranium appauvri (UA) à l’Ukraine a potentiellement provoqué une catastrophe écologique à l’échelle du continent. Voici l’intégralité de sa réponse.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2023/05/23/explosion-duranium-...

UNION EUROPÉENNE

Le partenariat oriental, le pari géopolitique de l’UE qui coule l’Europe

La cooptation par l’UE de six anciens pays soviétiques les a transformés en champ de bataille pour une guerre hybride contre la Russie et a fondamentalement sapé l’architecture de sécurité européenne. En février 2007, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, Vladimir Poutine a prononcé un discours très incisif qui marquait la confiance retrouvée de la Russie et annonçait le désir et la volonté de Moscou de jouer un rôle de premier plan dans les relations internationales. Le président russe y a critiqué les tentatives dangereuses et futiles des États-Unis de créer un ordre mondial unipolaire alors que de nouveaux pôles émergent. Il a également souligné avec force que l’expansion de l’OTAN et le déploiement de systèmes de missiles en Europe de l’Est constituaient une menace pour la sécurité de la Russie. Les États-Unis ont considéré son discours comme un acte de défi : les relations américano-russes sont devenues plus froides et plus tendues, et Washington a commencé à élaborer de nouveaux plans pour contenir les aspirations légitimes de la Russie. La mise en œuvre de ces plans nécessite une coopération plus étroite entre l’OTAN et l’UE : poussée par les États-Unis, l’UE décide d’intensifier son engagement dans l’espace post-soviétique. Bien entendu, l’UE s’est toujours intéressée aux pays situés en dehors de ses frontières. Par exemple, la Stratégie européenne de sécurité (SES) de 2003 avait déjà recommandé un « engagement préventif » par la promotion d’un « cercle de pays bien gouvernés à l’est de l’Union européenne », mais il manquait un cadre institutionnel pour coordonner les efforts. Le changement de rythme a été préconisé par les États-Unis après le discours de Munich.

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Les mors de la censure se resserrent

Pour renforcer les dispositions des DSA et DMA, Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, à présent grand inquisiteur d’Europe et accessoirement prédicateur de la 3ème guerre mondiale, annonce : « Je vais annoncer cette semaine quelles sont ces plateformes systémiques ». Il a ajouté quelles sont de « 19 et 25 ». Les très grandes plateformes en ligne, comme Twitter, Facebook ou Amazon, devront appliquer dès septembre la nouvelle législation de l’UE entrée en vigueur en novembre pour éliminer les zones de non-droit sur internet. Pourquoi attendre septembre l’application d’un machin décrété 10 mois avant ? Sont notamment ciblés par les services de la Commission « les discours haineux, le respect de la vie privée et la désinformation ». Avec ce dernier terme, nous sommes au cœur du problème, au cœur de l’objectif. Sous couvert de protéger les gens du harcèlement en ligne, de toutes les formes finissant par phobe, l’inquisition vise surtout ce qu’elle appelle les faiseurs de fake news, les désinformateurs. Pour beaucoup de gens, ces « infox » sont de la réinformation, de l’acquisition de connaissance, de l’ouverture d’esprit, un centre de réveil. Les créateurs de contenus « résistants » sont les antithèses de la pensée unique.

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Fractures turques

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Fractures turques

par Georges FELTIN-TRACOL

Sinan Oğan est la grande surprise du premier tour de la présidentielle turque. Certes, il ne se qualifie pas pour le second tour, mais ses 5,17 % pèsent déjà sur le duel entre le président sortant Recep Tayyip Erdoğan qui frôle la réélection avec 49,52 % et son rival républicain du peuple Kemal Kılıçdaroğlu (44,88 %). Quant au quatrième candidat issu du Parti de la mère-patrie d’orientation libérale-conservatrice, Muharrem İnce se retire dans les derniers jours de la campagne, d’où son 0,43 %.

Quelques esprits forts pointent aussitôt l’activisme débordant de l’AKP (Parti de la Justice et du Développement) auprès des classes les plus populaires, activisme qualifié de « clientélisme ». Dommage qu’ils ne mentionnent jamais le clientélisme gigantesque du Parti démocrate de Joe Biden dans certains États, comtés et municipalités des États-Unis.

On peut croire que les électeurs de Sinan Oğan se reporteront sur le président Erdoğan au second tour. La vie politique turque est en réalité plus subtile. Âgé de 55 ans et d’origine azerbaïdjanaise, Sinan Oğan a étudié à Moscou au début du XXIe siècle. Il milite de 2010 à 2015 au sein du mouvement pantouranien MHP (Parti d’action nationaliste) de Devlet Bahçeli dont il devient l’un des députés. En 2015, le MHP l’exclut, car il refuse le rapprochement entamé avec l’AKP.

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À l’occasion de cette campagne présidentielle, Sinan Oğan se présente au nom de l’Alliance ancestrale, une coalition électorale récente des pantouraniens radicaux du Parti de la Victoire, des conservateurs libéraux du Parti de la Justice, des kémalistes sociaux du Parti « Mon Pays » et des progressistes du Parti de l’Alliance turque. Le candidat de cette entente veut d’une part interdire l’ensemble des formations politiques kurdes, séparatistes et loyalistes. Il dénonce d’autre part avec une rare insistance les 4,5 millions d’étrangers dont 3,5 millions de réfugiés syriens. Il ne souhaite pas assister au début d’un grand remplacement des Turcs. Il se montre enfin fort méfiant envers les islamistes.

C’est un point d’accord avec Kemal Kılıçdaroğlu dont les aïeux kurdes et alévis seraient originaires de la région arabophone iranienne du Khouzistan. Les observateurs le peignent régulièrement en pantin atlantiste, ce qui est exagéré. Le candidat kémaliste entretient volontiers de bonnes relations avec l’Irak, l’Iran et la Syrie. S’il était élu, sa présidence provoquerait tôt ou tard de profondes divergences au sein de l’Alliance de la nation entre les pro-occidentaux et les tenants du non-alignement.

La bipolarisation exprimée au moment de la présidentielle masque un foisonnement politique considérable avec des unions circonstancielles et hétéroclites dues au mode de scrutin. Un multipartisme vivace s’épanouit sous un apparent dualisme pour le plus grand plaisir des électeurs. L’abstention est autour de 14 % et les votes blancs et nuls ne dépassent pas les 2 %.

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L’Alliance de la nation regroupe les kémalistes historiques du CHP (Parti républicain du peuple), les conservateurs musulmans du Parti démocrate, les islamistes traditionalistes du Parti de la Félicité, le Parti de la Démocratie et du Progrès, le Parti pour le changement de la Turquie, le Parti du Futur de l’ancien Premier ministre AKP Ahmet Davutoğlu, et les nationalistes du Bon Parti. Fondé et dirigé par Meral Akşener qu’on dit proche des milieux atlantistes, le Bon Parti soutient une ligne nationale-laïque intransigeante. Ministresse de l’Intérieur entre 1996 et 1997, elle a fortement réprimé l’opposition kurde, d’où des tiraillements répétés avec ses partenaires de la « Table des Six ». L’hétérogénéité de la coalition explique-t-elle son échec aux élections législatives ?

En effet, le 14 mai dernier, les électeurs turcs participent à la fois aux élections présidentielles et législatives. Depuis la révision constitutionnelle de 2017 qui établit un régime présidentialiste, les mandats du président et des députés sont concomitants. Si le président démissionne ou s’il dissout le parlement, chef d’État et députés retourneront en même temps aux urnes. Cette articulation originale a été proposée dans la décennie 1990 en France par Jean-Pierre Chevènement qui reprenait une idée du club Jean-Moulin, un cénacle de la gauche technocratique des années 1960.

La Grande Assemblée nationale compte 600 membres élus pour cinq ans au scrutin proportionnel de liste bloquée à un seul tour dans 87 circonscriptions, en général des provinces mais pas toujours, au prorata du nombre d’habitants. Le seuil d’élection de 10 % a été abaissé à 7 %.

L’Alliance de la nation réalise 35,02 %, gagne 24 sièges, soit 212 élus (169 pour le CHP et 43 pour le Bon Parti). Elle subit la concurrence inévitable de l’Alliance du travail et de la liberté qui rassemble les Kurdes du HDP (Parti démocratique des peuples), le Parti des travailleurs de Turquie et le Parti de la Gauche verte éco-socialiste libertaire. Ce regroupement de gauche sociétale fait 10,54 %, compte 65 députés et perd deux sièges.

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Le grand vainqueur des législatives est donc le camp présidentiel avec 49,40 %. Malgré une perte de 26 sièges et un recul de près de sept points par rapport à 2018, l’Alliance du peuple remporte 323 élus : 268 pour l’AKP, 50 pour le MHP qui augmente d’un siège et 5 pour les islamistes du Nouveau parti de la Prospérité de Fatih Erbakan, fils du mentor d’Erdoğan. Il faut inclure dans cette alliance présidentielle les nationaux-islamistes panturcs du Parti de la Grande Unité qui perdent leur unique siège, les sociaux-démocrates du Parti de la Gauche démocratique et les Kurdes islamistes traditionalistes anti-séparatistes du Parti de la Cause libre qui s’inspirent de la Garde de Fer roumaine. Pour l’anecdote, le parti La Patrie de l’eurasiste de gauche radicale Doğu Perinçek ne recueille pour sa part que 54.789 voix (0,10 % et perd 0,13 point…).

Si Kemal Kılıçdaroğlu accède à la présidence de la République, il devra cohabiter avec un parlement hostile bien que la nouvelle constitution limite strictement ses prérogatives. On comprend mieux pourquoi Sinan Oğan se pose en faiseur de roi. Il a dès à présent interpellé les deux finalistes au sujet de l’immigration massive qui bouleverse la donne démographique turque.

La Turquie s’intègre de plus en plus dans les méandres de la « société liquide » ultra-libérale 3.0. Le surgissement de Sinan Oğan sur la scène politique signale la radicalisation nationale et identitaire d’une opinion publique très fracturée. Peu importe le président élu, le Bloc occidental atlantiste devra prendre en compte une nation turque fière et sûre d’elle-même. L’échéance électorale du 28 mai prochain se révèle ainsi décisif non seulement pour l’avenir de la Sublime Porte, mais aussi pour l’Europe, le Proche-Orient, le Caucase, l’espace pontique, l’Asie Centrale et même le continent africain.

 

GF-T

 

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 75, mise en ligne le 23 mai 2023 sur Radio Méridien Zéro.

 

samedi, 27 mai 2023

Dimitrios Kisoudis : Europe centrale et multipolarité

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Dimitrios Kisoudis: Europe centrale et multipolarité

Bron: https://www.pi-news.net/2023/05/dimitrios-kisoudis-mittel...

Le volume de la collection Kaplaken "Mitteleuropa und Multipolarität" de Dimitrios Kisoudis est paru aux éditions Antaios à Schnellroda (cf. infra).

L'Allemagne n'est pas l'Occident ou l'Est, mais les deux à la fois et surtout, elle est un pont. C'est la conviction de Dimitrios Kisoudis, journaliste et conseiller politique du porte-parole de l'AfD Tino Chrupalla au Bundestag allemand, et c'est dans ce petit volume concis et précis qu'il raconte la courte histoire de l'idée de Mitteleuropa.

La Mitteleuropa est la figure géopolitique du tristement célèbre "Sonderweg allemand" (la "voie particulièrement de l'Allemagne"). L'Allemagne appartient au centre - ni géographiquement ni politiquement, l'Allemagne n'a jamais été "l'Ouest" : elle a été forcée de prendre le chemin de l'Ouest.

Aujourd'hui, il apparaît que ce chemin n'est pas un chemin de salut. Qu'est-ce que les puissances victorieuses avaient identifié comme défauts allemands après 1945 ? Le militarisme et l'obéissance à l'autorité. Le "Pflichtethos" allemand originel a été réinterprété en "Kadavergehorsam" (obéissance perinde ac cadaver). La "rééducation" est passée par là !

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Pour échapper au danger de la "Wokeness" occidentale, l'Allemagne doit désormais reprendre son "Sonderweg". Sur cette "voie spéciale", l'Allemagne avait déjà découvert la multipolarité - qu'elle doit faire revivre.

    - L'économiste Friedrich List a conçu l'Union douanière allemande comme une grande région d'Europe centrale.

    - L'homme politique Friedrich Naumann voulait transférer l'idée de Saint Empire romain de la nation germanique à l'idée de Mitteleuropa dans l'ordre moderne des grandes régions.

    - Pendant plus d'un siècle, l'idée d'une Mitteleuropa dirigée par l'Allemagne a marqué la politique. Elle a trouvé son apogée dans l'idée d'un bloc continental allant de l'Europe centrale à l'Asie de l'Est.

Parmi beaucoup d'autres, Kisoudis cite ici le père de la gymnastique, Turnvater Jahn : "L'Allemagne, si elle est unie avec elle-même, pourra un jour être la fondatrice de la paix perpétuelle en Europe, l'ange gardien de l'humanité".

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Oui, c'était à l'évidence du pathos ! Et pourtant, ce n'est pas du tout faux. Il y a des siècles déjà, l'idée de la Mitteleuropa a fait entrer le Saint Empire romain de la nation germanique dans l'ère moderne. Aujourd'hui, une véritable conception de la Mitteleuropa pourrait être plus attrayante que jamais.

Car nous sommes entrés dans l'ère de la multipolarité. L'idée d'un monde de grands espaces égaux revient d'Asie en Allemagne. Alors que la Pologne enfonce un coin dans le continent avec son initiative des Trois Mers, l'Allemagne, elle, devrait au contraire construire un pont entre l'Ouest et l'Est.

Kisoudis appelle à une initiative d'Europe centrale, au-delà de l'UE et de l'OTAN. Un petit ouvrage de base très intéressant.

" Dimitrios Kisoudis : Mitteleuropa und Multipolarität, Schnellroda : Antaios 2023, 86 p., 10 € - à commander ici: https://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/reihe-kaplaken/176668/mitteleuropa-und-multipolaritaet

Alexandre Douguine: les échecs et la guerre

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Les échecs et la guerre

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/chess-war?fbclid=IwAR2c4dK0IXqIdWCxJT110qVAujss0Rm0Uiqt8BFLjAkzj3dR8E5Orii1t7U

Examinons les principaux acteurs de la guerre qui se déroule en Ukraine. Nous pouvons ici nous référer à la métaphore de "l'échiquier géopolitique" introduite par Zbigniew Brzezinski. Il est évident que le territoire de l'Ukraine, et dans une certaine mesure de la Russie, est un "échiquier" sur lequel se déroule la confrontation géopolitique mondiale. En même temps, Kiev elle-même, comme chacun l'a compris depuis longtemps, n'a pas d'indépendance et ne constitue pas un "sujet politique": l'Ukraine n'est qu'un outil que les principaux acteurs, en premier lieu ceux qui jouent contre la Russie, déplacent à leur guise. Comme toute métaphore, le schéma du "jeu d'échecs géopolitique" que nous proposons a certes des faiblesses et des limites, mais s'il permet d'éclairer ce qui se passe, il justifie à lui seul son existence.

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Les échecs de l'apocalypse

Tout schéma simplifie à l'extrême la réalité, mais il tente de mettre en évidence les tendances de fond et les centres de pouvoir réellement décisifs. Il est évident que la Russie est aujourd'hui en guerre contre l'Occident collectif et ce sont ces deux instances géopolitiques que l'on peut considérer comme les deux camps opposés. Sur notre échiquier métaphorique, la Russie est représentée par les Blancs et l'Occident collectif par les Noirs.

Chez les Noirs, les contours de plusieurs pôles puissants et influents se dessinent. Puisque nous parlons d'un jeu d'échecs géopolitique, nous pouvons imaginer chaque pôle comme une sorte de pièce, qui a son propre plan, sa propre logique, sa propre stratégie, ses propres objectifs de guerre. En même temps, chaque pièce géopolitique est limitée dans ses actions par les autres pièces, blanches et noires, les siennes et celles de l'adversaire.

Trois figures principales sont proposées pour chaque camp, le noir et le blanc. Mais ces figures principales généralisent un très grand nombre de centres de décision secondaires, de groupes d'analyse et d'experts, de réseaux d'influence, etc. Ce sont les macro-figures du jeu d'échecs géopolitique de la guerre d'Ukraine, qui pourrait d'ailleurs facilement et rapidement dégénérer en Troisième Guerre mondiale. Le conflit actuel serait donc identifié comme son précurseur ou sa première phase. S'il ne dégénère pas en Troisième Guerre mondiale, l'implication d'acteurs mondiaux et l'échelle mondiale rendent chaque macro-figure responsable du sort de l'humanité. Chaque mouvement de l'une ou l'autre de ces macro-figures, dans les circonstances actuelles, est porteur d'Armageddon. La probabilité d'une confrontation nucléaire directe entre la Russie et le bloc de l'OTAN avec l'utilisation d'armes nucléaires stratégiques (SNW/Strategic Nuclear Weapons) est la toile de fond sur laquelle se joue la partie d'échecs sur l'échiquier qu'est aujourd'hui l'Ukraine (ou la Russie occidentale). Nous sommes donc face aux "échecs de l'Apocalypse".

Les pièces des Noirs

Chez les Noirs, nous pouvons distinguer trois macro-figures principales, qui ne sont pas symétriques les unes par rapport aux autres, mais qui ont chacune un degré de souveraineté suffisant pour influencer activement le cours de toute la confrontation. Nous les avons nommées comme suit :

Le parti de la victoire complète et immédiate sur la Russie.

Le parti de la victoire retardée sur la Russie.

Le parti de l'indifférence à l'égard de la Russie.

Les deux premières macro-figures représentent les factions des mondialistes qui contrôlent aujourd'hui presque entièrement les élites atlantistes des États-Unis et de l'UE, qui sont toutes deux en route vers un gouvernement mondial et n'ont pas de contradictions à cet égard. Ils ne diffèrent que par la rapidité et la radicalité des mesures nécessaires pour atteindre leur objectif commun. Le Parti de la victoire immédiate sur la Russie et le Parti de la victoire différée sont tous deux fermement attachés à un monde unipolaire, à l'idéologie libérale mondialiste et au maintien à tout prix de l'hégémonie occidentale à l'échelle mondiale. En substance, ils constituent une seule et même force, mais leurs deux pôles - le parti de la victoire noire immédiate et le parti de la victoire noire différée - diffèrent considérablement dans leur évaluation de la situation, par les méthodes qu'ils appliquent et par les moyens qu'ils préconisent pour atteindre l'objectif.

Le parti de la victoire totale et immédiate sur la Russie

La partie la plus radicale des mondialistes insiste pour profiter de la situation et de ce qu'ils considèrent comme la faiblesse significative de la Russie démontrée dans la guerre ukrainienne (beaucoup pensent sincèrement que "la Russie a déjà perdu"), pour mettre fin à la situation, infliger une défaite totale et écrasante à la Russie, la forcer à une reddition inconditionnelle, puis pour la plonger dans un chaos sanglant et assurer l'effondrement de la Fédération de Russie le long de toutes les lignes de fracture possibles - sociales, ethniques et confessionnelles, territoriales.

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Cette macro-figure est représentée en premier lieu par les services secrets britanniques, qui agissent en étroite relation avec certains centres néo-conservateurs américains (Kagan, Nuland, Kristol) et avec les cercles du Pentagone et de la CIA qui leur sont proches.

Du point de vue de ces institutions, la Russie est extrêmement faible et sa survie politique ne tient qu'à un fil à tous égards. L'impasse sur les fronts, l'indécision ou le report permanent des réformes de mobilisation, la grande tolérance de l'opposition politique et anti-belliciste au sein des élites, la confusion au sein du commandement militaire, la confusion de la société, les effets des sanctions et la nécessité de rechercher une substitution immédiate pour les importations, l'absence d'une idéologie cohérente, l'absence d'une volonté stratégique claire de gagner, sont pour ce parti autant de signes que la Russie est au bord du gouffre et que, si elle est poussée à bout, elle s'écroulera. C'est pourquoi la première macro-figure des Noirs - le parti de la victoire complète et immédiate sur la Russie - planifie et exécute les étapes les plus drastiques de cette guerre: c'est là que sont planifiées et exécutées les attaques terroristes sur les territoires russes, les assassinats, les bombardements, les attaques de drones, les attaques sur l'ancien et le nouveau territoire russe, y compris les attaques contre des cibles civiles sur les territoires frontaliers de la Russie, l'opération visant à faire sauter les approvisionnements en eau du nord et à faire sauter le pont de Crimée. Il s'agit du pôle noir qui vise à saturer au maximum le régime fantoche de Kiev avec toutes sortes d'armes, à fournir des obus à uranium appauvri, à mener de nouvelles attaques terroristes à grande échelle dans les capitales et les villes russes, à radicaliser l'opposition russe interne et à recruter son personnel pour le soulèvement armé, la formation de DRG, etc.

Aucune négociation avec la Russie, aucun cessez-le-feu n'est envisagé par ce pôle. La Russie est prise dans un piège stratégique soigneusement placé et l'ours blessé doit être épuisé maintenant et immédiatement, par tous les moyens nécessaires.

Ce pôle préconise une escalade parabolique des hostilités, en utilisant toute la gamme des moyens et cela, de manière accélérée.

Le principal argument de cette macro-figure est l'hypothèse selon laquelle Poutine n'utilisera en aucun cas des armes nucléaires (NSNW), ni d'ailleurs des armes nucléaires stratégiques (TNW), et la probabilité d'utiliser des armes nucléaires tactiques (TNW) n'est pas fatale du point de vue de ce groupe. Toute suggestion selon laquelle Moscou est prête à répondre par des armes nucléaires dans le cas extrême est considérée par ce groupe des pièces noires de notre échiquier comme un bluff, car, selon lui, le régime existant, en l'absence d'une idéologie brillante, n'est tout simplement pas organiquement capable de franchir cette étape.

Ce même pôle utilise activement des stratégies de réseau, supervise l'IPSO et modère les stratégies d'ingénierie sociale pour la société russe, exploitant habilement toute faille dans la politique russe en matière d'information et d'Internet. On peut dire qu'il orchestre des vagues de terreur mentale à l'aide de diverses méthodes, y compris de nombreuses chaînes d'information censées être "neutres" et "objectives" par nature.

Ce pôle jouera un rôle important dans la contre-attaque planifiée par Kiev et revendique la direction complète de l'opération.

L'objectif - la destruction de la Russie - sera atteint rapidement et durement, dans les plus brefs délais. Des attaques terroristes de masse faisant un grand nombre de victimes civiles et même des attaques de missiles sur Moscou seront autorisées.

Le parti de la victoire retardée sur la Russie

La deuxième macro-figure chez les pièces noires est le parti de la victoire retardée sur la Russie. Ici, l'évaluation de la situation est légèrement différente de celle de la première macro-figure. Ce groupe estime, comme le premier, que la Russie a "déjà perdu" dans cette guerre: les attaques contre le centre de l'Ukraine, et même contre Kharkov et Odessa, ont échoué, le front s'est enlisé même dans le Donbass, les sanctions ont isolé économiquement la Russie de l'Occident, l'indécision ne permettant pas les réformes patriotiques nécessaires a encore affaibli Moscou. Dans cette situation, le programme minimum, selon ce pôle noir, a été atteint. Les pays occidentaux se sont à nouveau unis autour de l'OTAN sous l'égide des États-Unis, le mondialisme a une nouvelle fois renforcé sa position. Le moment est donc venu de faire entrer le conflit dans une phase à long terme. Plus le "statu quo" durera, plus la Russie sera affaiblie. Et alors, voyez-vous, les processus destructeurs s'enclencheront d'eux-mêmes: les effets des sanctions et les difficultés à organiser les importations parallèles et la substitution des importations se feront sentir; les victimes de plus en plus nombreuses de la guerre mineront la confiance dans le gouvernement; et, si nous ne nous dépêchons pas et n'allons pas trop loin, la Russie elle-même, comme un fruit mûr, tombera dans le panier des mondialistes. En réalité, la guerre a déjà été "gagnée" par l'Occident, et l'Ukraine n'était et ne reste qu'un matériau consommable dans ce jeu d'échecs géopolitique - un pion a été sacrifié (et même pas jusqu'au bout), et la situation générale s'est nettement améliorée.

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Le général Mark Milley, président de l'état-major interarmées des forces armées américaines, est un excellent exemple de cette position.

La deuxième macro-figure dans les pièces noires est également orientée vers la défaite finale de la Russie, mais cette victoire ne surviendra que graduellement, sera retardée. L'ouverture de négociations de paix, de préférence à des conditions désavantageuses pour la Russie - c'est une honte - et la prolongation de la guerre pendant une longue période, voire une certaine connivence avec les Russes dans des zones locales, sont autorisées ici.

Et surtout : la deuxième macro-figure n'est pas sûre que dans une situation critique - par exemple, en cas d'attaque décisive et précipitée des troupes de Kiev sur les territoires russes - Poutine n'utilisera pas d'armes nucléaires, y compris des armes nucléaires non conventionnelles. L'hypothèse est qu'il s'agit peut-être d'un bluff, mais si ce n'est pas le cas, il pourrait s'avérer qu'il est trop tard. Alors pourquoi risquer tout, la destruction de la planète, juste pour obtenir ce que vous voulez un peu plus vite que vous ne l'obtiendrez de toute façon ?

C'est la position de Biden lui-même et de la plupart des membres de son administration (à l'exception des néoconservateurs extrémistes). Et c'est pourquoi certaines publications de la presse américaine contrôlée par la Maison Blanche rejettent la responsabilité des attaques terroristes en Russie, de l'explosion du gazoduc Nord Stream et de l'escalade en général. Le fait que la responsabilité soit reportée sur Kiev doit être considéré comme un euphémisme, une figure de style. Bien sûr, le sens est autre : les modérés désignent - à travers Kiev - la première macro-figure des noirs, c'est-à-dire le parti de la victoire totale et immédiate sur la Russie

Quelle est la relation entre ces macro-figures ? Il n'est pas facile de l'établir avec certitude. À certains égards, elles sont solidaires - dans leur désir de vaincre la Russie, de perturber le processus conduisant à la multipolarité et de préserver l'hégémonie de l'Occident mondialiste. À d'autres égards, ils diffèrent. Mais dans tous les cas, il s'agit de deux pièces-personnages différent(e)s. Ils ont deux visions et deux programmes différents. Il n'y a pas de hiérarchie claire entre eux: chacun suit sa propre voie, selon ses propres évaluations, méthodes et possibilités. Il peut sembler que l'équilibre entre la première et la deuxième pièce se déplace périodiquement dans un sens ou dans l'autre.

Là encore, l'image du jeu d'échecs nous aide. Chacune des pièces se déplace selon son propre algorithme. L'une est orientée vers l'escalade, l'accélération du temps et le mépris des règles. L'autre agit plus prudemment, essayant de maîtriser l'escalade et prête à prolonger le processus, sûre des résultats déjà obtenus et de la probabilité d'obtenir ce qu'elle veut (l'effondrement de la Russie en tant que puissance souveraine) dans le cours naturel des événements, ce que, bien sûr, l'Occident devrait activement faciliter.

Le parti de l'indifférence

Il existe également une troisième macro-figure parmi les Noirs. Elle est beaucoup moins influente que les deux premières et n'a pas grand-chose à voir avec le fait d'influencer directement le cours des événements. Mais elle est là, et on ne peut l'ignorer. Il s'agit de la position des forces politiques américaines qui n'identifient pas les intérêts américains au mondialisme, qui ne s'appuient pas sur les règles de la géopolitique atlantiste (où l'objectif principal de la civilisation anglo-saxonne de la mer est une victoire écrasante sur la civilisation eurasienne de la terre, c'est-à-dire la Russie souveraine), et qui sont donc indifférentes à la Russie qui, selon une analyse sobrement pragmatique, ne menace pas les intérêts nationaux américains - ni dans le domaine militaire, ni dans le domaine économique - en général. Si nous abandonnons l'équation "États-Unis = globalisme, hégémonie mondiale et libéralisme", que les deux premiers macro-figures noires partagent et que le troisième groupe rejette, l'attitude à l'égard de la guerre en Ukraine change immédiatement. Le résumé de cette attitude est le suivant: les États-Unis ne sont pas du tout intéressés par cette guerre, et l'obsession de la russophobie est liée aux intérêts privés des élites mondialistes qui utilisent les États-Unis et les pays européens de l'OTAN pour leurs propres intérêts économiques.

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C'est exactement la position exprimée par l'ancien président américain Donald Trump. Ses affirmations selon lesquelles, s'il redevient président des États-Unis, le conflit en Ukraine cessera immédiatement ne sont pas de la vantardise, mais du pur réalisme. Une fois que l'Occident collectif abandonne la féroce partie d'échecs contre la Russie, tout ce drame devient insignifiant et les États-Unis passent à d'autres problèmes - plus aigus - tels que la rivalité économique avec la Chine, la crise financière et la crise de l'émigration aux États-Unis mêmes, etc.

Parmi les figures noires, c'est aujourd'hui la position la plus faible. Son influence est très limitée. Mais à l'approche des élections présidentielles américaines de 2024, son influence pourrait s'accroître. Toujours pour des raisons pragmatiques, il est probable que les Républicains, dans leur opposition à la politique ukrainienne de Biden, se rabattent sur ce type de logique réaliste. Il n'y a pas la moindre sympathie pour la Russie derrière une telle position, mais objectivement, cela réduirait considérablement les tensions et conduirait à une désescalade.

Parmi les Républicains eux-mêmes, la logique de Trump n'est pas la seule, et certains néoconservateurs soutiendront le scénario atlantiste. Mais d'ores et déjà, pour les intérêts intra-corporatistes de la politique américaine, la carte ukrainienne est si fermement associée aux démocrates et à Biden qu'elle n'a aucune chance d'être reprise par les républicains dans les débats pré-électoraux.

On peut donc prédire avec prudence que d'ici l'automne 2023, et surtout si la Russie réussit l'offensive à venir, le rôle de la troisième macro-figure noire augmentera progressivement.

Il est évident qu'une telle orientation de la politique étrangère américaine, basée sur le réalisme et l'intérêt national des États-Unis en tant que puissance, changera complètement la stratégie du jeu d'échecs du côté noir, même si l'influence des autres macro-figures demeurera. Ce sera déjà un jeu complètement différent, et ce n'est pas une coïncidence si le régime de Kiev déteste tout ce qui est lié à Trump. La force du troisième parti - le parti de l'indifférence à l'égard de la Russie - signifiera la fin de l'Ukraine actuelle.

Les grandes figures des Blancs : le parti de la défaite immédiate

Passons maintenant aux Blancs et à leurs macro-figures. Ici aussi, trois "partis" symétriques peuvent être distingués. Ils correspondent en partie aux macro-figures des Noirs, mais s'en distinguent à certains égards. On peut les nommer conventionnellement comme suit :

Le parti de la défaite immédiate de la Russie.

Le parti de la défaite différée de la Russie.

Le parti de la victoire.

Le parti de la défaite immédiate comprend l'opposition libérale radicale - les structures animées par Navalny qui se sont transformées en terreur pure et simple (avec Darya Trepova, photo ci-dessous), les anciens émigrés politiques (Khodorkovsky, Kasparov, etc.), les représentants des nouveaux émigrés politiques (Chubais), etc., des représentants des nouveaux émigrés politiques (Chubais), économiques (Fridman, Aven), artistiques (Pugacheva, Galkin), victimes de l'ingénierie sociale de l'ennemi, hypnotisés par le slogan "non à la guerre", et, enfin, des agents directs de l'Occident dans diverses structures gouvernementales et sociales, de plus en plus actifs dans le sabotage direct, l'organisation de DRG, la fourniture à l'ennemi d'informations précieuses, etc.

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Cette macro-figure est politiquement désignée comme quelque chose d'inacceptable, mais son enracinement profond dans la société et l'État au cours des 30 dernières années où notre pays s'est directement orienté vers l'Occident est si important que l'opposition à cette macro-figure ne concerne jusqu'à présent que la partie émergée de l'iceberg. Les réseaux libéraux d'agents d'influence sont omniprésents en Russie et les Noirs comptent sur cette figure blanche dans leur jeu géopolitique comme l'un des principaux facteurs de leur stratégie. Cette figure n'est "blanche" que formellement, en ce sens qu'il s'agit de Russes, de demi-Russes ou d'anciens Russes. En réalité, en termes d'orientation géopolitique, les libéraux et les Occidentaux, ceux qui sont déjà partis et ceux qui ne sont pas encore partis, servent les intérêts des Noirs. C'est ainsi que les jockeys corrompus perdent délibérément des courses et que les boxeurs corrompus perdent des combats. La première macro-figure des Blancs, le Parti de la Défaite Immédiate, fait essentiellement le jeu des Noirs dans tous les domaines. Et pas seulement des Noirs en général, mais plus particulièrement du parti de la victoire immédiate chez les Noirs, la première macro-figure des Noirs. En fait, cette figure "blanche" est contrôlée par une pièce noire.

Le géopoliticien atlantiste Brzezinski, aujourd'hui décédé, y a fait explicitement allusion lorsqu'à ma question sur les échecs géopolitiques, il a répondu que "les échecs sont un jeu pour un, pas pour deux". Brzezinski avait l'habitude de jouer pour les noirs et de déplacer les pièces blanches. C'est exactement la situation de l'élite russe avant l'OMS (Opération militaire spéciale). Elle était dirigée par l'Occident. Mais après l'OMS, ce modèle est devenu plus inacceptable et les élites libérales qui semblaient "blanches" sont finalement apparues comme des figures dirigées par les Noirs.

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D'où l'apparition de représentants directs du MI6, comme Hristo Groziev et ses subordonnés (Navalny et son entourage), à la veille de l'OMS. Les libéraux ont tombé le masque et se sont révélés être des agents directs de l'ennemi dans un conflit meurtrier.

On peut toutefois se demander si les représentants du parti de la défaite immédiate de la Russie sont pleinement connus, identifiés et étiquetés en conséquence. De toute évidence, ils ne le sont pas tous. Mais c'est une question qui devrait être posée aux structures compétentes. Et pour la traiter en profondeur, il serait nécessaire de reconstituer le SMERSH ou quelque chose de similaire.

Il est important de noter que l'élite dirigeante des années 1990 était principalement composée de libéraux radicaux occidentalistes et que, même si certains d'entre eux ont sincèrement changé d'avis pendant la période de souveraineté de Poutine, l'expérience n'a pas été vaine.

Le parti de la défaite différée chez les Blancs

La deuxième macro-figure chez les Blancs est le parti de la défaite différée. Il s'agit de la partie de l'élite russe qui professe une double allégeance: d'une part, ce groupe est loyal envers Poutine et reconnaît la légitimité de son orientation vers la souveraineté et le multipolarisme, ce qui signifie qu'il soutient l'opération militaire spéciale et vise formellement la victoire. Mais d'autre part, l'orientation principale de ce groupe reste l'Occident libéral moderne, sa culture, ses codes, ses technologies, ses pratiques et ses tendances. Par conséquent, cette macro-figure considère la rupture avec l'Occident comme une catastrophe et prévoit la fin du conflit dès que possible et le lancement de processus visant à rétablir les liens rompus. Cette deuxième macro-figure parmi les pièces blanches n'est pas prête pour le sabotage direct, l'espionnage et les activités terroristes contre les autorités. En outre, elle comprend que la souveraineté est une valeur et que sa perte totale signifierait également sa propre disparition en tant qu'élite loyaliste. Mais le parti de la défaite différée ne considère pas la Russie comme une civilisation, n'est pas prêt à tout sacrifier pour le front et ne voit pas d'avenir pour le pays en dehors de l'Occident.

L'OMS a été perçus comme un désastre pour cette macro-figure, mais contrairement au parti blanc de la défaite immédiate, ses représentants sont obligés de rester loyaux envers Poutine et le pays.

Il s'agit d'un groupe très sérieux et influent au sein du gouvernement russe. Il est en partie symétrique au parti de la victoire différée des Noirs. Ses représentants accepteraient les propositions les plus désagréables de l'Occident au nom de la paix. Mais comme le parti de la victoire immédiate des Noirs ne leur laisse aucune chance, ils sont contraints de travailler pour la guerre et de soutenir l'opération. Les conversations privées récemment publiées de certains membres de l'élite décrivent clairement l'état d'esprit de ce groupe: ils ne croient pas à la victoire, ils maudissent l'OMS, ils regrettent amèrement les jours d'avant-guerre et ils sont prêts à accepter presque n'importe quelle condition pour mettre fin au conflit. Dans le même temps, ils sont contraints d'adopter une position officiellement "patriotique", qui est devenue la norme du politiquement correct en Russie même.

Le parti de la victoire retardée aux États-Unis et en Occident en général s'appuie fortement sur le parti de la défaite retardée en Russie, car il bloque activement la mobilisation publique totale et les réformes patriotiques décisives qui n'ont que trop tardé, y compris la proclamation d'une idéologie cohérente et cohésive. Toutefois, cette macro-figure, contrairement à la première, qui n'est en fait pas blanche du tout, reste du côté de la Russie et, dans une confrontation directe et dure, et surtout face à une autre macro-figure de l'ennemi (le parti de la victoire noire immédiate), elle sera elle aussi contrainte d'agir conformément à la logique de la guerre qui lui est livrée.

Le parti de la victoire

La troisième macro-figure des Blancs est le Parti de la Victoire. Il est assez largement présent dans la société russe; en revanche, il a été très minoritaire au sein de l'élite dirigeante jusqu'à une date très récente. Il s'agit de patriotes convaincus et de partisans de la Russie en tant que civilisation originale, porteurs de valeurs traditionnelles favorables à la mission et à l'identité historique de la Russie - sa religion, son peuple, sa souveraineté.

L'OMS a mis en avant le Parti de la Victoire et ce sont ses évaluations, ses perceptions et ses décryptages du conflit radical avec l'Occident collectif qui sont devenus, en fait, la version officielle de ce qui se passe. Les représentants de la deuxième macro-figure blanche sont contraints de répéter cette version, parfois avec force.

Le Parti de la Victoire se concentre sur l'opposition frontale à l'Occident, pour aller jusqu'au bout de la logique de l'OMS et cimenter les conditions stratégiques d'un monde multipolaire où l'hégémonie occidentale n'a pas sa place. C'est cette macro-figure qui considère le conflit militaire avec l'Occident comme un moment décisif dans la bataille pour le prochain ordre mondial et comme l'accomplissement de la mission historique de la Russie. Le parti de la Victoire considère le conflit non pas comme une confrontation conjoncturelle ou un différend régional, mais comme une guerre des civilisations. Pour le parti de la Victoire, la Russie, l'État et la société, doivent donc prendre toutes les mesures nécessaires et payer n'importe quel prix. Le déclenchement de l'OMS, quelles qu'en aient été les raisons, a été la dernière bataille pour la souveraineté et l'existence historique de la Russie. C'est pourquoi des réformes patriotiques immédiates et une mobilisation totale du gouvernement et de la société sont nécessaires. Du point de vue de ce parti, l'utilisation d'armes nucléaires, compte tenu de la gravité de la menace qui pèse sur la Russie, et en particulier dans l'éventualité d'un scénario d'hostilités négatives, est métaphysiquement justifiée et ne constitue en aucun cas un bluff.

Le Pôle Blanc de la Victoire n'est pas encore actuellement le pôle dominant de l'élite, et le Parti de la Défaite Différée le dépasse sur plusieurs plans administratifs. Cela dit, le poids du Parti de la Victoire ne cesse de croître et, au niveau du discours officiel en Russie, c'est son programme, sa stratégie et son appréciation de la situation qui sont considérés comme normatifs.

En tout état de cause, cette macro-figure de l'échiquier géopolitique est présente, contrastée et distinguable.

Consolidation

Réduisons maintenant notre proposition de classification des acteurs à un schéma général.

Chaque macro-figure a devant elle une image assez claire de ce qui se passe, avec laquelle toutes les autres figures sont en principe d'accord. C'est-à-dire qu'ils agissent tous selon certains algorithmes, qui sont inscrits dans la structure objective de la confrontation, sur laquelle ils ne se font pas d'illusions. Tout le monde comprend qui se bat avec qui et pour quels objectifs.

L'Ukraine n'est qu'un territoire, un échiquier - avec ses propres caractéristiques, sa topographie et sa topologie, mais c'est un pur arrière-plan. Elle n'est ni un personnage ni un sujet. Tout se décide en dehors d'elle et indépendamment d'elle.

Les processus militaires, politiques, économiques, sociaux, diplomatiques, informationnels et technologiques sont étroitement liés et forment un système plutôt ordonné, malgré la spontanéité de la guerre. Les six macro-figures peuvent être utilisées pour comprendre comment ces systèmes sont configurés et comment leurs différentes parties sont interconnectées.

Mais cet accord général avec le cadre géopolitique objectif ne va pas plus loin. Chaque sujet du processus décisionnel évolue selon sa propre logique et le fait même de cette évolution est susceptible de modifier l'ensemble du tableau dans certaines circonstances. Par exemple, la décision de mobilisation partielle en Russie, son calendrier et même ses détails, affectent l'ensemble du système. Il est évident que le parti d'une défaite retardée en Russie a trouvé le meilleur écho auprès de l'Occident collectif, mais une fois qu'elle s'est produite, les événements ont commencé à se dérouler à un rythme différent. Il en va de même pour les autres décisions majeures de cette guerre : offensives, retraites, défenses, attaques, attentats, bombardements de cibles militaires et civiles sur le territoire de l'ennemi, etc. L'irrégularité de la situation est que le territoire du véritable ennemi dans cette guerre - l'Occident collectif - reste pour l'instant parfaitement sûr, alors que sur le territoire de la Russie, l'ennemi frappe, jusqu'à la récente attaque de drones contre le Kremlin.

Dans ce diagramme, nous pouvons analyser plus en détail la relation entre les trois pôles noirs, ce qui nous donnera une image plus claire du vecteur global, en tenant compte du moment politique aux États-Unis et des processus plus secondaires dans les pays de l'OTAN - l'Europe et la Turquie. Nous pouvons également examiner la relation et l'équilibre des trois macro-figures blanches. Là encore, il existe une dynamique certaine liée au même moment politique, mais déjà au sein de la Russie. Enfin, il est possible d'analyser comment les attitudes, les décisions et les actions initiées par chaque pôle d'un camp (le camp noir) sont liées aux attitudes, décisions et actions similaires de l'autre (le camp blanc). Mais cela nécessite une autre analyse, plus détaillée. Pour l'instant, il suffit de mettre en évidence et de décrire brièvement les principales macro-figures de cette guerre comparable à une partie d'échecs, qui pourrait devenir la dernière guerre de l'humanité. Tout dépend de ces figures, de leur interaction, de leur corrélation, de leur remplissage de sujets et d'objets, de leur volonté, de leur détermination, de leurs ressources et de leur conviction intérieure de leur justesse.

vendredi, 26 mai 2023

"Vous n'êtes pas woke ? Nous vous supprimons" : quel est le système de notation de la CEI, de Soros et de BlackRock pour faire chanter les entreprises ?

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"Vous n'êtes pas woke ? Nous vous supprimons" : quel est le système de notation de la CEI, de Soros et de BlackRock pour faire chanter les entreprises ?

Par Cristina Gauri

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/esteri/non-sei-woke-ti-cancelliamo-cosa-e-cei-il-sistema-di-punteggio-di-soros-blackrock-263114/

Ce défilé sans fin de drapeaux arc-en-ciel qui infestent les logos des entreprises du monde occidental chaque mois de juin, ces improbables témoignages trans et non-binaires qui surgissent dans les campagnes publicitaires des plus grandes multinationales mondiales ne sont pas placés là pour "soutenir la cause LGBT", "l'inclusion", pour "donner de la visibilité à l'arc-en-ciel opprimé" : elles doivent être interprétées comme une sorte de "gabelle idéologique" à payer aux lobbies politiques financés par les "usual knowns" (nous y reviendrons) afin de maintenir un score de "crédit social" crucial pour le maintien ou la destruction de l'activité d'une entreprise.

Qu'est-ce que le CEI, le système de notation des entreprises américaines?

Le score en question est le Corporate Equality Index - ou CEI -, qui est supervisé par la Human Rights Campaign (HRC), le plus grand groupe de pression politique LGBT au monde. La HRC, qui a reçu des millions de dollars de la fondation Open Society de George Soros, entre autres, publie des fiches d'évaluation de la "vertu sociale" des plus grandes entreprises américaines par le biais du CEI. Comment ? En attribuant ou en soustrayant des points en fonction du degré d'adhésion des entreprises aux "critères d'évaluation" définis par le HRC.

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Les entreprises qui obtiennent la note maximale de 100 gagnent le titre convoité de "Meilleur environnement de travail pour l'égalité LGBT". Quinze des vingt premières entreprises classées par Fortune ont obtenu une note de 100 % l'année dernière, selon les données de la HRC. Selon le dernier rapport, plus de 840 entreprises américaines ont été bien notées par la HRC. Cela signifie que la grande majorité des entreprises américaines vivent sous le chantage de ce lobby. La HRC, fondée en 1980, a lancé la procédure CEI en 2002; depuis 2022, elle est dirigée par Kelley Robinson, l'une des organisatrices de la campagne présidentielle de Barack Obama en 2008.

Les cinq points d'évaluation

Les critères d'évaluation établis par la HRC sont au nombre de cinq, chacun avec ses propres sous-ensembles. Les principales catégories sont les suivantes : Protection de la main-d'œuvre, Avantages inclusifs, Soutien d'une culture inclusive, Responsabilité sociale de l'entreprise et Citoyenneté responsable. Une entreprise peut facilement perdre des points CEI si elle ne satisfait pas à l'exigence de la HRC d'"intégrer l'intersectionnalité dans le développement professionnel, la formation basée sur les compétences ou d'autres formations" ou si elle n'utilise pas un "programme de diversité des fournisseurs avec un effort démontré pour inclure des fournisseurs Lgbtq certifiés".

Chantage aux couleurs de l'arc-en-ciel

L'activité omniprésente et tentaculaire de la HRC se traduit par l'envoi de représentants dans les entreprises chaque année pour définir le type d'améliorations à mettre en œuvre au sein de l'entreprise. Les différentes entreprises reçoivent une liste de demandes qui, si elles ne sont pas satisfaites, entraîneront une baisse de la note du CEI. Le mécanisme CECI lui-même s'inscrit dans le cadre du mouvement florissant des "investissements éthiques" ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance d'entreprise), mené par les trois principales sociétés d'investissement du pays (BlackRock, Vanguard et State Street Bank). Les fonds ESG investissent dans des entreprises qui s'opposent aux combustibles fossiles et préconisent des quotas raciaux et de genre plutôt que le mérite dans le recrutement et la sélection des membres des conseils d'administration. Les conséquences sont évidentes: la plupart des PDG américains sont plus soucieux de plaire à leurs actionnaires que d'irriter les conservateurs.

Le cas Mulvaney

Prenez le cas frappant de Dylan Mulvaney : âgé de 26 ans, il est passé du statut d'homme à celui de "femme" en mars 2021, gagnant plus d'un million de dollars en endossant notamment des marques de mode et en utilisant des produits de beauté telles que Ulta Beauty, Haus Labs et CeraVe, ainsi que Crest et InstaCart, et plus récemment Bud Lite et Nike.

"Ils peuvent vous rendre la vie difficile"

"Les grands gestionnaires de fonds comme BlackRock embrassent cette orthodoxie en faisant pression sur les équipes dirigeantes des entreprises et les conseils d'administration et déterminent, dans de nombreux cas, les rémunérations et les primes des dirigeants, ainsi que les personnes qui sont réélues ou reconduites dans les conseils d'administration", explique l'entrepreneur Vivek Ramaswamy, candidat républicain à l'élection présidentielle et auteur de Woke Inc. : Inside America's Social Justice Scam (L'arnaque américaine à la justice sociale). "Ils peuvent vous rendre la vie très difficile si vous ne vous conformez pas à leur programme".

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La lettre de chantage de BlackRock

Pour mieux comprendre ce dont parle Ramaswamy, il faut remonter à 2018 et à la lettre du PDG de BlackRock, Larry Fink. Décrit comme le "visage de l'ESG", il a écrit une lettre - qui, sur le ton du chantage, est restée dans les annales - à tous les PDG américains intitulée A Sense of Purpose promouvant un "nouveau modèle de gouvernance" en accord avec les valeurs woke. "La société exige que les entreprises, qu'elles soient publiques ou privées, aient un objectif social", écrivait M. Fink. "Pour prospérer dans le temps, toute entreprise doit non seulement produire des résultats financiers, mais aussi démontrer sa capacité à contribuer positivement à la société", selon la vulgate libérale progressiste. M. Fink a également fait savoir "que si une entreprise ne s'engage pas auprès de la communauté et n'a pas d'objectif", elle finira par "perdre la capacité d'investir".

Les entreprises qui osent se rebeller sont immédiatement pénalisées par le score de la CEI. Parfois, le retour de bâton se fait sur de petites choses: si une entreprise n'obtient pas un score CEI de 100, elle ne sera pas admise à un salon de l'emploi dans une université ou verra ses chances d'acheter de l'espace publicitaire réduites. Les universités coupent les liens avec les entreprises qui n'obtiennent pas le score 100 en les présentant aux futurs diplômés comme des lieux où règne le sectarisme. Si elle n'est pas jugée conforme, une entreprise peut être retirée des portefeuilles des fonds indiciels et des fonds de pension. L'ensemble du système d'entreprise américain est ainsi prisonnier d'une gigantesque toile d'extorsion de fonds. Par la mafia arc-en-ciel.

Cristina Gauri

19:33 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, wokisme, cancel culture, blackrock | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'histoire du "secteur américain"

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L'histoire du "secteur américain"

Patrick Poppel

Beaucoup font remonter la fin du Moyen Âge à la découverte de l'Amérique en 1492. Et en effet, cette année-là a marqué le début d'une nouvelle ère, car la découverte et la colonisation qui s'en est suivie sur ce continent ont généré à long terme une civilisation entièrement nouvelle. L'immigration de nombreux peuples européens a donné naissance à une copie de l'Europe. Malheureusement, il s'agit d'une mauvaise copie avec des valeurs totalement nouvelles.

Alors que la colonisation de l'Amérique par les monarchies européennes avait pour objectif principal l'exploitation des ressources naturelles, les États-Unis d'Amérique ont pris un tout autre tournant après leur indépendance. Avec un zèle missionnaire, les fondateurs des États-Unis se sont lancés dans le projet de créer une nouvelle société. Il est intéressant de noter que la création des États-Unis coïncide avec la Révolution française.

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Patrick Poppel en compagnie d'Alexandre Douguine à Vienne, à la tribune de l'Institut Souvorov.

Et tout comme Napoléon Bonaparte a essayé de "faire le bonheur" de toute l'Europe avec l'esprit de la Révolution, la politique étrangère des États-Unis poursuit aujourd'hui un but similaire. L'armée américaine tente d'apporter "la paix et la démocratie" dans les pays les plus éloignés.

Il fut un temps où, dans Berlin occupé, il y avait une frontière de secteur à laquelle se terminait aussi le secteur américain. Et le panneau qui l'indiquait pourrait être placé aujourd'hui dans les pays baltes, à la frontière avec la Biélorussie et dans le Donbass, puisque l'est de l'Europe se trouve déjà tout entier dans le secteur américain. Toutefois, cela n'a pas été réalisé par des moyens militaires, mais par des constructions politiques telles que l'OTAN et l'UE.

Le secteur américain cherche toujours à s'étendre.

Mais il est désormais confronté à deux grandes puissances, la Russie et la Chine, qui continueront à défendre leurs intérêts nationaux et leur sécurité à l'avenir.

Si une ère américaine a réellement commencé en 1492, elle s'est terminée en février 2022 avec l'opération spéciale russe.

Patrick Poppel

Les guerres algorithmiques du futur

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Les guerres algorithmiques du futur

Vladimir Prokhvatilov

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/empresas/40751-2023-05-22-12-28-30

L'humanité est entrée dans l'ère de la guerre algorithmique. C'est ce qu'a annoncé Will Roper, sous-secrétaire de l'armée de l'air, dans une interview accordée à Popular Mechanics en décembre 2020, en évoquant l'utilisation réussie d'un système d'intelligence artificielle (IA) en tant que copilote de l'avion de reconnaissance aérienne U-2 Dragon Lady.

Selon un communiqué de presse de l'armée de l'air, l'algorithme d'intelligence artificielle, appelé ARTUµ , était responsable du contrôle des capteurs et de la navigation tactique lors de ce vol.

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Le pilote et ARTUµ ont effectué un vol de reconnaissance au cours d'une simulation de tir de missile. La tâche principale de l'IA était de trouver les lanceurs ennemis, tandis que le pilote cherchait les avions ennemis. Selon Roper, ARTUµ est une version modifiée d'un algorithme de jeu qui surpasse les humains à des jeux tels que les échecs et le go. Les résultats du vol étaient si prometteurs que la fonction de guerre électronique a été ajoutée à la mission suivante d'ARTUµ.

"Comme tout pilote, ARTUµ a des forces et des faiblesses", écrit Roper. "Les comprendre pour préparer les humains et l'IA à une nouvelle ère de guerre algorithmique est notre prochaine étape obligatoire. Soit nous devenons de la science-fiction, soit nous entrons dans l'histoire".

"Pour combattre et gagner dans un futur conflit avec un adversaire égal, nous devons avoir un avantage numérique décisif", a déclaré le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Charles Brown. "L'intelligence artificielle jouera un rôle essentiel dans l'obtention de cet avantage".

Le développement des algorithmes de combat aux États-Unis a débuté en avril 2017 avec la création, sous l'égide de la DIA ( Defense Intelligence Agency, DIA ), de la Combat Algorithmic Warfare Cross-Functional Team, connue sous le nom de Project Maven.

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Le projet a été conçu pour améliorer l'efficacité de l'analyse des données de reconnaissance aérienne. La première expérience réussie du projet a été l'analyse des données vidéo des drones MQ-1C Gray Eagle et MQ-9 Reaper (photos, ci-dessus). Un drone de reconnaissance fournit quotidiennement des téraoctets de renseignements. Avant que l'IA ne soit incluse dans l'analyse de ces données, l'équipe d'analyse devait travailler 24 heures sur 24 pour n'utiliser qu'une partie des données des capteurs d'un seul drone. L'IA, en particulier ARTUµ, y parvient en quelques secondes.

En 2018, le ministère américain de la défense a publié un rapport intitulé "Artificial Intelligence. Strategy. Using AI to promote our security and prosperity" (Intelligence artificielle. Strategie. Utiliser l'IA pour promouvoir notre sécurité et notre prospérité), qui expose le point de vue du Pentagone sur l'utilisation du potentiel de la technologie de l'IA dans la guerre algorithmique.

Le Joint Artificial Intelligence Center (JAIC), créé en 2018, doit introduire des systèmes d'IA dans toutes les unités structurelles de l'armée américaine. Jack Shanahan, ancien chef du Project Maven et principal idéologue de la guerre algorithmique, a dirigé le JAIC.

Le principal domaine d'intérêt du JAIC est l'informatique neuromorphique. Le terme "neuromorphique" en relation avec les systèmes informatiques signifie que leur architecture est basée sur les principes du cerveau. Le système neuromorphique s'écarte de l'architecture informatique classique de von Neumann. Dans l'architecture de von Neumann, les blocs de calcul et les blocs de mémoire sont séparés. La principale différence entre l'architecture du processeur neuromorphique et l'architecture classique est qu'elle combine la mémoire et les noyaux de calcul, et que la distance de transfert des données est réduite au minimum. La distance de transfert des données est ainsi minimisée, ce qui réduit la latence et la consommation d'énergie.

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Les processeurs neuromorphiques, contrairement aux processeurs classiques, n'ont pas besoin d'accéder à la mémoire (ou aux registres) et d'en extraire des données; toutes les informations sont déjà stockées dans les neurones artificiels. Il est donc possible de traiter de grandes quantités de données sur des périphériques sans avoir à connecter une puissance de calcul supplémentaire.

L'un des principaux domaines de recherche de JAIC est la création de réseaux neuromorphiques à partir de "memristors" (résistances avec mémoire). Les memristors sont des éléments microélectroniques qui peuvent modifier leur résistance en fonction de la quantité de courant qui les a traversés auparavant. Ils sont dotés d'une "mémoire", ce qui explique qu'on leur envisage un avenir en tant que dispositifs de stockage ou puces électroniques. En 2015, des ingénieurs de l'université de Californie à Santa Barbara ont créé le premier réseau neuronal artificiel entièrement basé sur des memristors.

En février 2022, le JAIC a été intégré à la Direction générale du numérique et de l'intelligence artificielle (CDAO). À la tête de la CDAO, c'est cette fois un civil qui a été mis en place: un spécialiste de l'apprentissage automatique, docteur en informatique, le professeur Craig Martell.

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Fin 2022, le Washington Post a publié un article ouvertement propagandiste de David Ignatius, discutant de l'utilisation des technologies algorithmiques à des fins de renseignement par les forces armées ukrainiennes. L'article ne mentionnait ni la JAIC ni la CDAO, mais traitait du logiciel fourni par la société américaine Palantir aux forces armées ukrainiennes.

Palantir est un système d'IA pour l'analyse des Big Data utilisant des réseaux neuromorphiques, grâce auquel le commandement des forces armées ukrainiennes, selon Ignatius, dispose de cartes numériques similaires du théâtre d'opérations dans l'est de l'Ukraine. Cependant, le fait que les forces armées ukrainiennes n'utilisent pas les développements JAIC et CDAO montre que l'armée ukrainienne ne peut pas utiliser les versions les plus avancées des algorithmes de combat américains.

Les guerres algorithmiques du futur ne se limiteront pas au renseignement. Il est prévu de les utiliser, entre autres, dans les opérations cybernétiques. Les algorithmes seront capables de détecter et d'exploiter les vulnérabilités des cyber-réseaux ennemis tout en chassant les attaquants de leurs propres réseaux.

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Aujourd'hui, "le débat académique et politique tend à se concentrer sur la menace des armes entièrement autonomes qui prennent des décisions de vie ou de mort", écrit Lauren Gould, chercheuse à l'université d'Utrecht, aux Pays-Bas. Un exemple est donné. Selon un rapport d'experts de l'ONU datant du printemps 2020, lors des combats en Libye, le quadcopter d'attaque KARGU-2 de la société turque STM a attaqué de manière autonome les soldats du maréchal libyen Haftar qui battaient en retraite. Le drone a ciblé de manière autonome l'un des soldats et, sans ordre de l'opérateur, a tiré un coup de feu mortel. Des experts militaires ont confirmé qu'il s'agissait du premier cas connu dans lequel un drone de combat avait pris de manière autonome la décision d'éliminer un ennemi.

Les analystes américains attribuent ces cas à des erreurs d'intelligence artificielle. "Le problème, c'est que lorsque [les IA] commettent des erreurs, elles le font d'une manière qu'aucun être humain ne commettrait jamais", aimait à dire Arati Prabhakar, directeur du DARPA sous la présidence de Barack Obama.

Pour se préparer à la guerre algorithmique, les États-Unis et leurs alliés développent non seulement des plateformes de reconnaissance, mais aussi des systèmes d'armes entièrement autonomes qui recherchent une cible et prennent la décision de la détruire de manière indépendante, sans tenir compte des conséquences d'éventuelles erreurs de la part de ces systèmes.

Les systèmes d'armes autonomes contrôlés par l'IA constituent aujourd'hui l'épine dorsale de la stratégie militaire américaine. Cette stratégie, selon le Pentagone, devrait assurer un leadership mondial, principalement dans le domaine militaire.

jeudi, 25 mai 2023

Eloge de la théorie de la conspiration

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Eloge de la théorie de la conspiration

Nicolas Bonnal

Ce texte date de 2016 ; en réalité nous avons été (comme toujours) le premier à attaquer les fact-checkers et les chasseurs de complotistes – en nous aidant de notre maître, le super-cerveau juif libertarien Murray Rothbard qui expliquait qu’en chassant le recours à la conspiration on chasserait bientôt toute explication en matière d’Histoire, de vaccin, de virus ou de Reset – ou de réchauffement. Mais le goy étant ce qu’il est (et le Talmud ayant raison là-dessus : ce n’est même pas un animal, d’ailleurs Céline et Drumont sont d’accord), on finira très mal…

Récemment un beau cerveau du parti socialiste, œuvrant pour la Fondation Jaurès, chasseur et rogue dénonciateur des « conspi-racistes », a décrit, dans un rapport rédigé dans un style à coucher dehors, les membres de la nébuleuse conspiratrice qui « menace la démocratie » à travers le monde, ses empires et son hexagone...

Et cela a donné :

« C'est un milieu interlope que composent anciens militants de gauche ou d’extrême gauche, ex-« Indignés », souverainistes, nationaux-révolutionnaires, ultra-nationalistes, nostalgiques du IIIème Reich, militants anti-vaccination, partisans du tirage au sort, révisionnistes du 11-Septembre, antisionistes, afrocentristes, survivalistes, adeptes des “médecines alternatives”, agents d’influence du régime iranien, bacharistes, intégristes catholiques ou islamistes. »

Le bonhomme de neige passe naturellement pour un expert. Sans doute dénoncera-t-il aussi les 86% de Français qui ne voteront pas François Hollande au premier tour l'année prochaine. Faudra-t-il les interner avec les autres ?

Mais venons-en au point sérieux.

C'est la CIA  qui a lancé l'expression « théorie de la conspiration » au moment où, lors de l'assassinat Kennedy, tous les « roseaux pensants » ont refusé de s'incliner vers la thèse officielle. Tout le monde officiel s'est tu par lâcheté alors, mais c'est un autre problème, dont La Boétie, inspirateur des libertariens américains, avait déjà rendu compte.

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Le film d'Oliver Stone JFK a bien montré au monde entier que le coupable Oswald ne peut pas avoir été coupable ; il fait donc partie, ce gros produit hollywoodien, de la nébuleuse de la conspiration que veut faire interner le socialiste désigné plus haut. Et comme le film a été produit par Arnon Milchan, homme d'affaires israélien et parrain de la bombe atomique dans son propre pays, on se demande comment le serpent cessera de se mordre la queue.

Depuis presque deux siècles, l'histoire se confond avec l'actualité médiatique et ses instruments ; or la pauvre est rarement satisfaisante, sauf pour les imbéciles qui oublient tout. Comme on sait aussi, il y a plein d'assassinats fort mal expliqués qui entraînent des événements catastrophiques : tel assassinat à Sarajevo entraîne la première guerre mondiale, tel autre à Paris la nuit de cristal et la deuxième guerre mondiale, tel attentat enfin la guerre du Vietnam ou la course au chaos planétaire américain. Comme le remarque Debord dans ses fastueux Commentaires :

« Il est difficile d’appliquer le principe Cui prodest ? dans un monde où tant d’intérêts agissants sont si bien cachés. De sorte que, sous le spectaculaire intégré, on vit et on meurt au point de confluence d’un très grand nombre de mystères. (1)»

Paradoxe : les théoriciens de la conspiration se veulent les dénonciateurs de la conspiration étatique ou oligarchique. Et cela finit comme dans le jeu d'enfants, « c'est celui qui dit qui l'est » : celui qui dénonce le criminel conspirateur devient le conspirateur criminel à ausculter et enfermer ! Il y a là un front naturellement - et non conspirativement - hétérogène qui donne enfin raison au socialiste de tout à l'heure. La théorie de la conspiration, c'est le tiroir des choses inclassables de Boris Vian. On rêve du parti politique qui, larguant l'Europe aux anciens parapets ou cet Etat-nation fatigué, refléterait ces aspirations, ou plutôt ces... expirations.

Il y a deux niveaux dans la théorie de la conspiration : un qui va s'en prendre à un événement scandaleusement truqué par le pouvoir et ses médias (Kennedy, 11 septembre, mai 68, alunissage Apollo) ; et celui qui va considérer que c'est notre vision de l'histoire qui est tout simplement corrompue, et ce depuis deux siècles que l'histoire a prétendu - à l'époque romantique - devenir une science.

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Sur le premier point je citerai encore Guy Debord :

« Tous les experts sont médiatiques-étatiques, et ne sont reconnus experts que par là. Tout expert sert son maître, car chacune des anciennes possibilités d’indépendance a été à peu près réduite à rien par les conditions d’organisation de la société présente. L’expert qui sert le mieux, c’est, bien sûr, l’expert qui ment. Ceux qui ont besoin de l’expert, ce sont, pour des motifs différents, le falsificateur et l’ignorant. »

On connaît les experts en armes de destruction massive, les experts en traités de commerce, les experts en terrorisme et en état d'urgence, les experts en viande avariée et en changement climatique, les experts en assassinat au gaz syrien, les experts en viols ou en déplacement de population au Kosovo, - que le courageux journaliste Jacques Merlino avait remis à leur place.

Malheureusement il y a un lien entre la fumisterie perpétuelle de l'info aux ordres et la réécriture permanente de notre histoire ; il y a un lien important entre le déclin de l'histoire et celui de l'événement comme nouvelle. Debord évoque d'ailleurs, toujours dans ses Commentaires, avec une juste grandiloquence, la « décadence de l'explication »:

« Avec la destruction de l’histoire, c’est l’événement contemporain lui-même qui s’éloigne aussitôt dans une distance fabuleuse, parmi ses récits invérifiables, ses statistiques incontrôlables, ses explications invraisemblables et ses raisonnements intenables. »

Car il y a un autre problème : celui de la destruction de l'histoire par les historiens modernes en général, surtout depuis l'époque romantique et scientifique. D'un coup l'histoire a été dépeuplée de ses Turenne et de ses Bayard, remplie de forces magiques, aveugles, de machinations. L'être humain ne fut plus considéré comme un facteur historique majeur, mais comme un simple champ de forces. Citons Nerval et son Aurélia pour comprendre le Zeitgeist de cette gothique et scientifique époque romantique:

« Il me semblait voir une chaîne non interrompue d'hommes et de femmes en qui j'étais et qui étaient moi-même... Cette pensée me conduisit à celle qu'il y avait une vaste conspiration de tous les êtres animés pour rétablir le monde dans son harmonie première, et que les communications avaient lieu par le magnétisme des astres, qu'une chaîne non interrompue liait autour de la terre les intelligences dévouées à cette communication générale, et les chants, les danses, les regards, aimantés de proche en proche, traduisaient la même aspiration.»

On croirait le monde des réseaux du web...

Cette vision pythagoricienne ou novalisienne liée à un ineffable enchaînement va donner le fatalisme historique, le socialisme, le racisme, le bellicisme aussi, dont les démocraties occidentales ne sont pas sorties. Elle met fin, comme l'a vu Philippe Muray, au rationalisme et accompagne le darwinisme et le culte béat de la science. On se consolera en rappelant que Thucydide aussi décrit très bien (dans les discours de Périclès notamment) les mécanismes sophistiques qui font de la démocratie athénienne un empire thalassocratique toujours en guerre. Un empire thalassocratique créé au vingtième siècle a aussi prétendu conquérir l'espace en son temps et avoir posé quelques pieds sur la lune. ..

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La crise de la science historique n'échappa bien sûr pas au bon Alexis de Tocqueville :

« Les historiens qui vivent dans les temps démocratiques ne refusent donc pas seulement à quelques citoyens la puissance d’agir sur la destinée du peuple, ils ôtent encore aux peuples eux-mêmes la faculté de modifier leur propre sort, et ils les soumettent soit à une providence inflexible, soit à une sorte de fatalité aveugle. (2)»

On se mettra d'accord pour dire que la vision magique de l'histoire favorise bien sûr la théorie de la conspiration. Cette théorie de la conspiration est liée à un monde mal expliqué, digne de l'histoire « racontée par un idiot et pleine de bruit et de fureur »... Comme dit Sartre dans sa bien belle et bizarre étude sur Mallarmé, tout le monde dénonce au XIXème siècle un complot (le complot juif, le complot maçon, le complot carbonaro, le complot jésuite...) parce qu'il y a un « complot permanent de la bourgeoisie ! ». Lui-même tombe dans la théorie de la conspiration en prétendant la dénoncer, comme l'idiot du village médiatique socialiste cité plus haut, qui veut enfermer tout le monde pour sauver la vérité démocratique estampillée par PPDA et l'actualité en bandeau.

Tocqueville ajoute, inquiété par cette vision tronquée de l'histoire qui dénie à l'homme son rôle sur sa vie, homme conditionné par Darwin - puis par les sciences sociales :

« On dirait, en parcourant les histoires écrites de notre temps, que l’homme ne peut rien, ni sur lui, ni autour de lui. Les historiens de l’Antiquité enseignaient à commander, ceux de nos jours n’apprennent guère qu’à obéir. Dans leurs écrits, l’auteur paraît souvent grand, mais l’humanité est toujours petite. »

Notre écrivain ajoute dans le même chapitre, de sa plume incomparable, ces lignes qui rempliront de fierté Barack O. ou Erdogan:

 « Si cette doctrine de la fatalité, qui a tant d’attraits pour ceux qui écrivent l’histoire dans les temps démocratiques, passant des écrivains à leurs lecteurs, pénétrait ainsi la masse entière des citoyens et s’emparait de l’esprit public, on peut prévoir qu’elle paralyserait bientôt le mouvement des sociétés nouvelles et réduirait les chrétiens en Turcs. »

Dès lors on comprend le besoin d'une partie de l'opinion d'avoir des explications, même mauvaises. Et il y aura donc plusieurs niveaux dans la théorie de la conspiration : celle qui va délirer sur les juifs ou les jésuites, les patrons ou les communistes, et celle qui va chercher de comprendre par exemple les origines d'une guerre et la notion d'Etat profond. Les historiens libertariens américains ont dénoncé le rôle obscur des Lincoln, Wilson, Roosevelt dans l'édification d'un Etat américain tentaculaire, surendetté, dangereux, boutefeu et surpuissant. On peut donner ici une petite liste de ces universitaires qui se réclament de la théorie de la conspiration sans avoir rien à voir avec le lumpen-prolétariat intellectuel des antisémites et autres. John T. Flynn (fabuleux sur Roosevelt), Murray Rothbard, George Morgenstern (excellent sur Pearl Harbor), Ralph Raico, John Denson, Butler Shaffer, tous sont autant de grands noms qui voient que l'histoire officielle en Amérique manque vraiment d'éthique ou d'élémentaire logique.

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Debord, qui reste un des rares héritiers de Tocqueville en France, remarque à ce propos – toujours dans les Commentaires :

« L’imbécillité croit que tout est clair, quand la télévision a montré une belle image, et l’a commentée d’un hardi mensonge. La demi-élite se contente de savoir que presque tout est obscur, ambivalent, “monté” en fonction de codes inconnus. Une élite plus fermée voudrait savoir le vrai, très malaisé à distinguer clairement dans chaque cas singulier, malgré toutes les données réservées et les confidences dont elle peut disposer. C’est pourquoi elle aimerait connaître la méthode de la vérité, quoique chez elle cet amour reste généralement malheureux. »

On se demande d'ailleurs comment « l'imbécillité qui croit que tout est clair »  va se faire expliquer tout à l'heure le 11 septembre, puisqu'on accuse tour à tour l'Etat US (thèse non plus de Chritopher Bollyn, mais des alliés saoudites !), l'Arabie saoudite, puis l'Iran – en ayant tout bonnement abandonné le pauvre Ben Laden dont personne ne veut plus parler !

Mais le secret de l'imbécillité, notamment en France et en Amérique, pays frères et rivaux du messianisme démocratique, est de creuser encore plus bas, même quand elle a touché le fond.

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Sur cette nécessité donc de l'explication réaliste d'un événement ou d'une guerre, le grand historien et économiste Murray Rothbard (photo) a écrit les lignes suivantes – que nous ne traduisons pas :

« Car une recherche de "conspirations", aussi erronées que soient souvent les résultats, signifie une recherche de motifs et une attribution de responsabilité individuelle pour les méfaits historiques des élites dirigeantes. Si, cependant, une tyrannie, une vénalité ou une guerre d'agression imposée par l'État n'était pas provoquée par des dirigeants d'État particuliers, mais par des «forces sociales» mystérieuses et obscures, ou par l'état imparfait du monde - ou si, d'une manière ou d'une autre, tout le monde était coupable (« Nous sommes tous des assassins », proclame un slogan commun), alors il ne sert à rien que quiconque s'indigne ou se soulève contre de tels méfaits. En outre, un discrédit des « théories du complot » - ou en fait, de tout ce qui sent le « déterminisme économique » - rendra les sujets plus susceptibles de croire aux raisons de « bien-être général » qui sont invariablement avancées par l'État moderne pour s'engager dans toute action agressive. Actions. (3)»

Car ce ne sont pas les forces sociales qui mènent aux guerres, mais les élites politiques dégénérées...Suivez la situation en Pologne ou en Syrie.

Malicieux, Rothbard souligne donc que l'histoire conspirative – très culottée - recherche elle des motivations et des responsabilités, par-delà les forces aveugles ! On croirait lire Tocqueville... ce grand penseur a aussi encensé la Servitude volontaire de La Boétie.

Il rappelle aussi la menace juridique-étatique derrière tout cela, et il a raison.

On constate que Rothbard est aussi un peu agacé par les « forces sociales », forces cousines de ces « sciences sociales » auxquelles Zygmund Dobbs, dans un livre célèbre des années soixante, a rendu un hommage très rebelle (Céline aussi s'est défoncé contre le « sozial »). Mais ce que souligne Rothbard c'est que notre Etat moderne si fort impose son histoire, son archi-texture, ses moyens, ses credos pour conditionner ses citoyens-sujets. L'Etat d'ailleurs impose sa vision du monde comme ses impôts. Et ses historiens deviennent ses percepteurs ou ses sergents recruteurs, nous en savons quelque chose un peu partout. Les Etats endettés (debitum, le péché en latin) n'ont jamais été aussi prégnants ou accablants en Amérique ou dans le monde dit libre. Les mêmes administrations qui chassent le conspirateur font la chasse au passé. Comme en 1793 d'ailleurs (c'est pour cela que l'Etat-nation...).

Bossuet ou Michelet ou Malet-Isaac n'ont donc pas à être préférés l'un à l'autre, sinon pour des raisons stylistiques ; pour le reste il servent un agenda conquérant, qui va nous imposer après la dislocation de la liberté médiévale (un historien libertarien nommé Hoppe est même féodaliste) le culte du courtisan et de son roi-soleil, les ravages du Palatinat, la dévastation de la Hollande ou, en mode républicain, l'instruction obligatoire et donc les massacres de la première Guerre mondiale, réalisée sous les auspices de la pauvre Jeanne d'Arc béatifiée après le 11 novembre.

Après Tocqueville, Céline avait aussi compris qu'il fallait se méfier de l'histoire – comme d'ailleurs Paul Valéry. Je cite le premier - Céline :

« Comme le système était excellent, on se mit à fabriquer des héros en série, et qui coûtèrent de moins en moins cher, à cause du perfectionnement du système. Tout le monde s’en est bien trouvé. Bismarck, les deux Napoléon, Barrès aussi bien que la cavalière Elsa. La religion drapeautique remplaça promptement la céleste, vieux nuage déjà dégonflé par la Réforme et condensé depuis longtemps en tirelires épiscopales. »

C'est un étonnant professeur d'histoire nommé Princhard qui tient ce discours pacifiste à Bardamu. Et il insiste sur le peu d'avenir des pacifistes en démocratie – qui n'ont pas attendu Churchill ou Saddam Hussein pour être traités de munichois... la démocratie étant dans un monde qui n'est jamais « assez sûr pour elle » (Woodrow Wilson) se doit d'être toujours en guerre. Ceux qui ne sont pas en guerre sont des traîtres à la solde de l'ennemi. Le leader socialiste Eugene Debs fut condamné pour pacifisme à dix ans de prison sous Wilson, avant d'être libéré par le président Harding, lui-même damné pour isolationnisme.

« Les hommes qui ne veulent ni découdre, ni assassiner personne, les Pacifiques puants, qu’on s’en empare et qu’on les écartèle ! Et les trucide aussi de treize façons et bien fadées ! Qu’on leur arrache pour leur apprendre à vivre les tripes du corps d’abord, les yeux des orbites, et les années de leur sale vie baveuse ! (4)»

Car Céline a compris que l'histoire officielle servira surtout à tuer et à justifier des guerres (aujourd'hui : Syrie, Irak, Libye, Ukraine...). Ceux qui ne veulent pas de ces guerres seront des mutinés conspirateurs.

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Et Valéry, ce bel esprit isolé en son temps, témoigne à son tour, après un siècle passé à célébrer Valmy, les ancêtres gaulois, Napoléon ou les croisades :

« L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. (5)»

Nous ne nous sommes pas éloignés du sujet. La théorie de la conspiration est donc une critique pacifiste de l'Histoire officielle. Les historiens dits conspiratifs sont plutôt des savants et des pacifistes, les historiens et les commentateurs systémiques (qui peuvent être d'extrême-droite : voyez Bainville et les sourcilleux bataillons de l'A.F.) sont plutôt des bellicistes, parce qu'ils expliquent mal (le terrorisme, les forces sociales, l'impérialisme...) ou pas du tout les événements concernés, ou parce qu'ils les recyclent et les manipulent pour aider les politiques et leurs commanditaires à préparer les guerres suivantes (Johnson pour le Vietnam, Bush pour le Moyen-Orient). Toute l'histoire de la deuxième guerre mondiale vient ainsi d'être réécrite pour justifier la prochaine guerre contre la Russie qui sauvera une deuxième fois le « soldat Ryan » mais en terminera avec l'Europe.

Nicolas Bonnal

Notes:

(1) Debord, Commentaires sur le Société du spectacle

(2) Tocqueville, De la Démocratie 2, Première partie, Chapitre XXI

(3) Murray Rothbard, a libertarian manifesto, p. 80-81

(4) Voyage au bout de la nuit, p. 80.

(5) Regards sur le monde actuel, « de l'Histoire ».

 

La réunion du G7 s'est considérablement rapprochée du désastre

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La réunion du G7 s'est considérablement rapprochée du désastre

Par Marcelo Ramirez

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/el-encuentro-del-g7-ha-avanzado-significativamente-hacia-el-desastre-por-marcelo-ramirez/

La réunion du G7 s'est considérablement rapprochée du désastre avec l'approbation d'une nouvelle proposition visant à donner à Zelensky des avions américains F16.

Les F16 sont des avions de quatrième génération que les États-Unis fabriquent depuis des décennies et vendent à leurs alliés. Ils sont coûteux et représentent un bond en avant dans les capacités de Kiev à attaquer la Russie.

Il est étrange que cette option, maintes fois rejetée par les États-Unis, soit aujourd'hui présentée comme une alternative susceptible de changer le cours de la guerre. Après le rôle d'avant et d'après du Javelin, du Switch Blade, du Himars et des chars Leopard II, c'est enfin au tour du F16, la dernière étape avant le F35.

Les F16 nécessitent un long entraînement pour les pilotes sélectionnés, ce qui signifie du temps, des ressources et, surtout, de donner un préavis pour les Russes. Les spécialistes militaires préviennent qu'en réalité, ces avions seront des proies faciles pour les systèmes antiaériens russes avancés, dont le S400, qui peuvent les "voir" et les abattre avant qu'ils ne puissent agir.

De plus, le F16 est conçu pour un théâtre d'opérations où il existe des bases opérationnelles, des pistes d'atterrissage et des chaînes logistiques de maintenance adéquates. L'Ukraine ne dispose pas de ces infrastructures, qui ont été pulvérisées par la Russie il y a plusieurs années.

Les possibilités sont réduites à des opérations à partir de bases polonaises ou voisines, ce qui serait une situation très risquée, contre laquelle Moscou a sérieusement mis en garde. Poutine est poussé dans ses derniers retranchements avec des armes plus offensives et plus dangereuses qui sont produites en dehors de la zone de conflit. Jusqu'à présent, la Russie s'est contentée de créer un système de destruction des équipements et des hommes qui les utilisent.

Les actions russes consistent à inviter les forces ukrainiennes au combat dans des situations complexes, poussées par la nécessité de présenter de bonnes nouvelles selon les besoins de la propagande occidentale.

La chute de Bakhmut, Artemovsk pour les Russes, a exacerbé la situation. Après des mois de propagande où les Ukrainiens eux-mêmes soulignaient l'importance stratégique de cette ville et d'envoi inconsidéré d'armes et d'hommes se fixant la tâche impossible de résister aux musiciens de Wagner, la défaite imminente a rendu la chose plus explicite.

Finalement, ce qui était prévisible, mais non moins acceptable pour les dirigeants occidentaux, se produisit.

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La seule réponse possible serait la négociation en acceptant non seulement les territoires conquis par la Russie, mais en mettant sur la table les exigences de Poutine, un retour aux frontières de l'OTAN d'avant 1997.

Il y a un peu plus d'un an, il semblait inconcevable que Poutine exige la neutralité de l'Europe de l'Est comme zone de sécurité non négociable, mais aujourd'hui, nous constatons que non seulement cette exigence est réalisable, mais qu'elle est bien plus importante et qu'elle envisage une redéfinition des bases de la puissance mondiale.

La Russie, comme la Chine, demande que son importance soit reflétée dans des organisations internationales équitables et non plus dépendantes de l'humeur atlantiste.

Face à cette réalité, deux positions de base se dessinent en Occident, l'une de désescalade par la recherche d'un processus de paix, l'autre d'escalade vers la confrontation nucléaire, au moins en Europe.

La visite de Zelensky au Vatican a fini par refléter ces divergences, avec une attitude visiblement discourtoise à l'égard du pape François. Cette rebuffade, indigne d'un dirigeant mondial de l'importance qu'il perçoit, est frappante.

Même si les propositions de paix du pape ne sont pas prises en considération, la courtoisie diplomatique indique que la possibilité de négocier sera formellement acceptée, même s'il n'y a aucune intention de le faire. Non seulement cela ne s'est pas produit, mais Zelensky, de manière tout à fait inutile et flagrante, a snobé le chef de la foi majoritaire dans le monde, à savoir la foi catholique. Il est également assez étrange que le Vatican n'ait pas prévu et convenu de quelques mesures minimales avec la délégation ukrainienne.

La tenue vestimentaire, les déclarations susmentionnées et le symbolisme, y compris les gestes, du comédien devenu chef du monde libre sont difficiles à justifier.

Les raisons de ce comportement peuvent rester incertaines, mais il est clair qu'il existe une division croissante sur le front occidental. Les États-Unis ont autour d'eux un cercle d'alliés proches - des subalternes qui ont bénéficié de soutiens économiques qui leur ont permis d'avoir un meilleur niveau de vie pour leurs sociétés que les autres, et qui suivent les ordres de Washington à la lettre.

Ce cercle est encore relativement solide, même s'il présente quelques fissures dues aux résultats décevants de la stratégie actuelle.

Une autre sphère de nations, autrefois liée au monde anglo-saxon, commence à s'en détacher et à prendre un air d'indépendance. L'Arabie saoudite, pilier du pétrodollar, a ignoré les exigences occidentales et fait preuve d'une indépendance frappante.

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L'Inde, considérée comme un allié potentiel de l'AUKUS, a montré de nombreux signes d'indépendance, tout comme les nations de l'ANASE pour la plupart.

Les mauvaises nouvelles continuent pour l'Occident, car Erdoğan, qui est devenu un cauchemar pour ses anciens alliés, était présenté comme un dirigeant dont le pouvoir prendrait fin après les élections. Les sondages, une fois de plus, ont dit à l'Occident ce qu'il voulait entendre et ont affirmé que le dirigeant turc perdrait les élections de 10 points.

Les espoirs occidentaux s'amenuisent, car il lui manque un demi-point au premier tour pour remporter la victoire. À tel point que des rumeurs font état d'un nouveau printemps turc, cette fois pour tenter de l'évincer du pouvoir.

Si le coup d'État de la CIA avec le religieux Guillen n'avait pas réussi à l'époque, celui-ci a beaucoup moins de chances. Non seulement parce qu'Erdoğan s'est déjà nettoyé des éléments putschistes, mais aussi parce que l'environnement géopolitique est différent. La puissance atlantiste se dilue et l'axe sino-russe consolide sa puissance.

Comment changer l'équation ? Le déclin de l'Occident s'est opéré sur le plan civil, mais la question militaire s'y est ajoutée. Non seulement Bajmut tombe, mais on constate que si les F16 restent une promesse et que les chars occidentaux arrivent au compte-gouttes et avec des modèles de second rang, il n'en va pas de même pour les systèmes antiaériens.

Chaque pays occidental a envoyé ce qu'il avait de mieux, mais rien n'entame l'arsenal russe. Les anciens systèmes soviétiques s'avèrent plus efficaces que les systèmes occidentaux les plus récents et les plus coûteux.

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LES ÉTATS-UNIS ONT JOUÉ LE RÔLE LE PLUS DIFFICILE. Les États-Unis ont joué la carte de la fermeté, en mettant en place le système norvégien de missiles surface-air avancés (NASAMS), censé protéger Washington et la Maison-Blanche.

Ce système a connu le même sort que le Patriot PAC-3, le dernier né de la défense antiaérienne américaine, qui a fait l'objet d'une énorme publicité.

Lors du premier tir croisé connu avec les systèmes russes, l'Ukraine a perdu le premier complexe. Il n'est pas encore possible de savoir s'il s'agit d'une perte totale ou partielle, étant donné qu'il y a plusieurs modules. 30 tirs à raison de 5 millions de dollars par unité en quelques minutes ont montré clairement qu'un tel coût est impossible à supporter.

Ajoutez à cela qu'aucun d'entre eux n'a réussi à détruire le missile hypersonique Kinzhal, et qu'au cours du processus, plusieurs modules de lancement, des radars et peut-être le module de contrôle central ont été détruits, et la plaisanterie est de mise pour l'Occident.

Il existe un deuxième système que la Russie a l'intention de trouver pour détruire et mettre fin à l'aventure des Patriot ukrainiens.

Si le coup porté au portefeuille a été plus que considérable, le problème le plus important est celui du prestige. La crème de la technologie américaine a été vaincue sans effort par la Russie en une seule opération combinant plusieurs actions.

Le prestige des États-Unis a été détruit et cela a confirmé ce que nous savions déjà : les systèmes Patriot ne sont pas efficaces, les Saoudiens le savent, comme ils l'ont découvert lors de leur confrontation avec les Yéménites.

Est-il judicieux de dépenser des milliards pour des systèmes qui sont bien inférieurs aux systèmes russes moins chers ?

Ces doutes grandissent et brisent la confiance, et frappent l'industrie militaire, incidemment, dans sa crédibilité. Les Britanniques tentent d'apporter leur aide avec leurs Shadow Storm, des missiles furtifs qui promettaient d'ébranler la Russie et qui, trois jours après l'annonce de leur mise en service, ont commencé à être abattus.

Comme pour les Himars, il semble que la guerre électronique russe n'était pas seulement de la propagande et qu'elle est très efficace, confondant les cibles, générant de faux missiles, changeant les coordonnées et toute une série d'autres actions qui ont toutes une finalité : mettre hors d'état de nuire les coûteux systèmes occidentaux.

Uranium appauvri qui a déjà contaminé des terres que la Russie considère comme siennes, missiles à longue portée, chasseurs de quatrième génération, l'Occident avance pas à pas, l'escalade ne s'arrête pas et rien ne fonctionne. La guerre militaire, comme la guerre économique, semble avoir son destin scellé ; il semble seulement qu'un tour de roue décisif puisse changer le cours qui est la défaite de l'Occident.

C'est précisément le débat dans l'atlantisme, du moins là où les décisions sont prises : escalade vers la guerre nucléaire ou résignation au fait que le monde sera multipolaire et renégociation des conditions ? Ce n'est rien d'autre qu'une capitulation qu'il faudra présenter comme une victoire, mais qui n'est pas crédible.

Il n'y a pas d'alternative, les routes sont fermées et mènent toutes à l'une des deux possibilités. Les sociétés occidentales, absentes et intoxiquées par la propagande, doivent réagir pendant qu'il est encore temps. Et ce temps est compté.

Le jeu s'accélère, la Russie semble de plus en plus solide et l'Occident se divise entre négociateurs et kamikazes.

De la querelle interne à l'Occident naîtra le résultat final, et nous saurons s'il y aura ou non la guerre. Nous ne le saurons pas vraiment, elle se produira, si elle a lieu, dans quelques heures. Lorsque nous en prendrons conscience, elle sera probablement terminée et nous saurons seulement qui sera le vainqueur, s'il y en a un.

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Une civilisation en crise

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Une civilisation en crise

par Pierluigi Fagan

Source: https://www.sinistrainrete.info/teoria/25532-pierluigi-fagan-una-civilta-in-crisi.html

Je reproduis le texte d'une intervention en deux posts différents publiés sur ma page fb où je poursuis maintenant mon journal de recherche qui a animé les premières années de ce blog récemment négligé.

En réponse au titre de l'article, clarifions d'abord le point de vue de notre discours. Notre point de vue est historique, nous regardons l'objet civilisation, la civilisation occidentale en particulier, du point de vue du cours historique. Le sujet est vaste et complexe et souffrira d'être réduit à quelques billets.

Cette civilisation, née avec les Grecs il y a deux mille sept cents ans, a été pendant plus de quatre-vingts pour cent de son temps un système local et interne. Pour le reste, à partir du XVIe siècle et jusqu'aux débuts de la période que nous appelons moderne, le système a connu un big bang inflationniste qui s'est étendu à toute la planète, non pas en absorbant l'espace, les peuples et la nature en son sein, mais en les soumettant et en les exploitant. Il convient de préciser qu'il ne s'agit pas ici de porter des jugements moraux, mais seulement de procéder à une analyse fonctionnelle. Au cours de ces cinq siècles, la civilisation occidentale s'est suralimentée en étant capable de nourrir son petit intérieur d'une domination relative sur un extérieur beaucoup plus vaste, c'est-à-dire qu'elle a pu compter sur de vastes et riches conditions de possibilité.

Au cours de ces cinq siècles, ce que l'on appelle la civilisation occidentale moderne a profondément changé. En termes de composition, elle a connu une migration interne de son point central depuis la Méditerranée grecque puis romaine, d'abord vers la côte nord-ouest de l'Europe, puis elle a traversé la Manche pour s'installer en Angleterre (puis en Grande-Bretagne, puis au Royaume-Uni), puis elle a traversé l'Atlantique pour s'installer en Amérique du Nord. On pourrait aussi dire que, venant d'une région par nature hyper-connectée géographiquement (Europe, Asie, Moyen-Orient, Afrique du Nord), elle s'est progressivement isolée d'abord continentalement, puis insulairement, pour finir par s'installer sur une terre abritée par deux vastes océans.

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L'isolement géographique lui a toutefois valu le pouvoir de dominer une grande partie de l'espace mondial sans risquer trop de contre-réactions, comme cela s'est toujours produit dans la dynamique expansive des empires-civilisations terrestres.

Au niveau de l'équilibre matière-énergie, une région du monde a progressivement dominé une grande partie du monde, a énormément élargi son espace vital.

Ces conditions ont permis à la partie européenne originelle de la civilisation de se diviser en États plus petits. L'Europe a un rapport territoire/population moyen par État bien inférieur à la moyenne mondiale. L'Europe compte à peu près autant d'États que l'ensemble de l'Asie ou de l'Afrique, alors que son espace est quatre ou trois fois plus petit. En outre, cette comparaison n'est même pas tout à fait correcte puisque ce sont précisément les empires européens qui ont partitionné, pour leurs propres intérêts impériaux-coloniaux, l'espace asiatique et africain qui, qui sait, aurait connu d'autres dynamiques s'il avait été laissé libre d'explorer son propre espace de possibilités. Cette étrange partition localiste européenne a montré des signes de déséquilibre systémique évident à deux reprises au cours du siècle dernier, accélérant le processus de migration du centre de la civilisation vers l'île britannique, puis vers l'île continentale nord-américaine.

Ces "États", dont chacun possède son propre peuple appelé "nation", se sont de plus en plus organisés autour d'un double système économico-politique. Sur le plan économique, les Occidentaux ont développé un système suralimenté par des matériaux et des énergies provenant pour la plupart de l'extérieur. À cette surcharge matérielle, ils ont ajouté deux autres surcharges immatérielles. La première provient de l'argent créé à partir de rien qui avance de la valeur que l'on espère ensuite restituer (en éteignant la dette de l'avance) en dégageant un surplus appelé profit. Ce profit est accumulé ou réinvesti pour alimenter de nouveaux cycles. Le second fait par l'énorme développement des connaissances, des savoirs et des pratiques techniques et scientifiques. Matières, énergie, argent et connaissances se sont retrouvés à l'intérieur d'une machine productive-transformatrice. Cette machine, par le biais du travail humain, est devenue le cœur ordonnateur de ces sociétés, chaque producteur étant également un consommateur. Deux flux sont sortis de la machine, l'un de produits ou de services vendus au marché pour obtenir le retour du capital initial plus le profit, l'autre de déchets, de transformation ou de consommation.

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Sur le plan politique, l'ordre a été de créer un système original dans la forme mais moins dans le fond, que l'on a appelé, improprement, démocratie ou, dans la veine du mépris de la logique linguistique (oxymores) : démocratie de marché. Le fond est celui habituel de toutes les civilisations depuis cinq mille ans, c'est-à-dire le fait qu'une partie plus petite (le Peu), domine et gouverne avec des fortunes diverses une partie plus grande (le Beaucoup). L'originalité, qui plutôt que démocratique devrait être qualifiée de républicaine, a été que la multitude a eu (au cours des dernières décennies de ces cinq siècles) la faculté d'exprimer un certain goût ou une certaine aversion pour le type d'interprètes du format qui n'a jamais été remis en question. Un goût très superficiel, c'est-à-dire qui ne repose pas sur un partage conscient et profond des différents programmes politiques.

La "crise" dans laquelle est entrée la civilisation occidentale est la restriction plus ou moins brutale de toutes ces conditions de possibilité à la fois. C'est pourquoi on parle de "crise systémique". Dans un système, l'état de crise, quelle que soit la manière dont il est généré, est toujours la crise de toutes ses parties et de leurs interrelations.

L'arrangement par lequel ce petit système d'Occidentaux a pu dominer un espace beaucoup plus vaste pour se suralimenter n'est plus donné aujourd'hui et le sera de moins en moins dans l'avenir immédiat. Cette nouvelle impossibilité est sous-tendue par une logique historico-démo-physico-culturelle, qui n'est pas un sujet de volontarisme ou de discussion, mais un fait inéluctable. Alors que l'espace des possibilités extérieures se rétrécit de plus en plus, l'étanchéité interne du système se fissure.

En effet, le centre américano-anglo-saxon a une logique et une dynamique propres qui tendent à s'écarter de l'espace européen. A son tour, cette Europe, à l'ontologie géographique et géo-historique précaire, se révèle être un système très faible, vieillissant, hyper-fractionné, vicié par une étrange croyance post-historique selon laquelle le nouvel ordre était applicable à une dynamique pure (le marché) plutôt que statique (l'Etat alors plus ou moins dynamique). Une sorte d'ontologie des flux tout en forme et sans substance. Ce vieux syndrome de la pensée occidentale selon lequel ces gens pensent que parce que quelque chose peut être pensé, cela le fait exister (connu sous le nom de syndrome des cent thalers) et fonctionner dans le concret.

La partie économique de son ordre a perdu son exclusivité puisqu'elle est désormais répliquée dans le monde entier. De plus, contrairement à ce "reste du monde", l'Occident a déjà produit tout ce dont il avait besoin et continue depuis longtemps à produire des choses qui ne servent plus à rien d'autre qu'à maintenir le système à peine en vie. Enfin, l'Occident continue à avoir de nombreux besoins qu'il n'élude pas parce qu'ils ne peuvent pas être transformés en biens et services.

De plus, on voit ici que le big bang qui a commencé au milieu du 19ème siècle comme une cascade d'inventions génératives (vapeur, mécanique, physique, chimie, santé, électronique), n'a produit dans la seconde moitié du 20ème siècle que le domaine des TIC que l'on expérimente maintenant aussi en bio. À tel point que la production matérielle a été abandonnée pour se réfugier dans un rêve immatériel fatigué, de type financier, qui a fait perdre au cœur de la machine productive sa fonction d'ordonnancement social (travail, revenu). Certains pensent qu'il s'agit d'une erreur, aussi parce que la notion d'erreur implique la réversibilité. Malheureusement, il n'y a pas de réversibilité, le problème aurait pu et dû être traité différemment (mondialisation malveillante et son pendant idéologique néolibéral), sans aucun doute, mais la dynamique sous-jacente de la perte de l'élan productif traditionnel était et est, fondamentalement, irréversible.

Bien que les Occidentaux eux-mêmes se considèrent comme des "matérialistes", il n'est peut-être pas évident pour tout le monde de savoir ce que les TIC ou les NBIC (nano-bio-info-cognitifs) "valent" par rapport à la production traditionnelle proprement dite. On ne fait certainement pas vivre un système économique complexe avec la restriction des activités productives nées des différentes révolutions innovantes de la première moitié du 20ème siècle, hypothétiquement compensées par ces nouveaux domaines. D'autre part, les innovations de moyens (nouvelles façons de faire des choses anciennes) ne génèrent pas de nouvelles choses, remplaçant des moyens qui libèrent également des soldes d'emploi négatifs. Des producteurs en crise qui deviennent des crises de consommation, grippant tout le mécanisme.

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Le "reste du monde", quant à lui, est au début de la courbe logistique du cycle production-consommation, il a encore beaucoup à faire pour accroître sa richesse collective et personnelle. Rien qu'entre les Indiens et les Chinois, nous en sommes à près de trois milliards d'habitants, la Chine se situant au 72e rang en termes de PIB/habitant et l'Inde au 144e (FMI). Et il n'y a pas que la richesse par habitant, il y a aussi l'épaisseur infrastructurelle et collective des pays individuels qui accéderont à une forme de modernité qui leur est propre.

La politique est devenue le sous-système qui a concentré toutes ces dynamiques restrictives en son sein, tentant de les absorber sans les gérer. Le résultat a été la désintégration de la forme soi-disant démocratique au profit d'un républicanisme privatisé ou la perte de toute notion propre de res publica.

Cette brève analyse nous amène à cette liste affligeante de problèmes graves : a) les relations entre l'Occident et le Monde ; b) les relations à l'intérieur de l'Occident (sphères anglo-saxonne et continentale) ; c) l'incohérence des Etats-nations européens et de la forme systémique que les Européens ont pensé se donner au cours des soixante dernières années ; d) la fin du cycle historique de la vie de l'économie moderne pour le seul Occident ; e) la tragédie des formes politiques internes des Etats occidentaux.

Toutes ces questions convergent finalement vers la société dans laquelle et dont nous vivons tous.

* * * *

Les sociétés animales, et les sociétés humaines plus que d'autres, doivent être comprises comme des véhicules adaptatifs. Les individus créent et s'adaptent à la société qui les aide à s'adapter au monde. Une civilisation est un méta-système, moins défini qu'une société proprement dite, mais qui a l'avantage de la masse. L'unité méthodologique est ici la société, la société s'adapte et participe à la civilisation qui l'aide à s'adapter au monde.

L'état de crise illustré ci-dessus traverse tous les niveaux, de la civilisation aux sociétés qui la composent, nations individuelles ou groupes plus homogènes, de celles-ci à leur composition interne par strates, classes, fonctions, jusqu'aux individus. Dans une crise d'adaptation, chacun de ces sujets, individuel ou collectif, se trouve dans la situation difficile d'être, en même temps, "contre et avec" quelqu'un d'autre.

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On peut s'intéresser avec bienveillance à l'émergence aujourd'hui de nouveaux pouvoirs dans d'autres sphères de la civilisation, ne serait-ce que parce que cela peut déplacer la structure de notre civilisation, ouvrir sur des changements possibles. Mais ces changements doivent nous voir prêts à assumer la redéfinition de notre civilisation, et certainement pas à aspirer naïvement à être changés par d'autres civilisations. Chaque civilisation est étrangère à l'autre. Les civilisations peuvent et doivent dialoguer et échanger des idées, des traits et des caractères, mais elles restent des sujets dont les finalités, les buts et les voies sont entièrement différents et fondamentalement en concurrence les uns avec les autres.

Ainsi, la crise de notre civilisation nous concerne tous intégralement, même si chacun d'entre nous a des points de distinction et de désaccord avec sa forme actuelle. Elle nous affecte en tant que société qui devrait poursuivre son propre intérêt national, mais "contre et avec" d'autres sociétés similaires, ce qui s'applique également à la dialectique entre les classes, les classes et les fonctions au sein de la société individuelle, jusqu'au niveau individuel et dans les attentes entre les intérêts théoriques et pratiques, même à l'intérieur de nous-mêmes.

L'état de crise ontologique de la civilisation occidentale et de chacune de ses composantes internes est certes la crise de ses modes, de ses structures et de ses processus habituels d'organisation, mais c'est aussi la crise de son propre mental. Pour les humains, le mental a été l'arme adaptative principale et par ailleurs très puissante. L'homme présente une particularité cérébro-mentale qui place un espace entre l'intention et l'action, dans cet espace se trouve la simulation des effets de toute action possible, la pensée. La pensée est une action hors ligne, une hypothèse d'action qui n'a pas encore été mise en œuvre et qui attend de devenir un acte, soumis à la stratégie, à la simulation et à l'évaluation. Par cette nouveauté biologique-fonctionnelle, nous avons perdu tous les traits adaptatifs animaux devenus inutiles (fourrure, griffes, canines et mâchoires puissantes, agilité et muscles, etc.), devenant du même coup l'un des animaux les plus fragiles morphologiquement sur le plan individuel autant que les plus puissants opérationnellement sur le plan collectif, en tout cas les plus adaptatifs.

Nous appelons cette dotation mentale générale l'"image du monde" ; les civilisations, les sociétés en groupes ou prises individuellement, les strates (classes et fonctions internes), les individus en sont dotés. En plus d'être dans la situation inconfortable d'être à la fois "contre et avec", nous nous trouvons aujourd'hui avec un esprit en décalage avec notre époque. Notre esprit distille les cinq siècles de la modernité, alors que certaines structures de pensée qui ont une fonction profonde, architecturale et fondatrice remontent à des siècles et des millénaires (aux gréco-romains, au christianisme). Selon le degré d'épochalisme que nous voulons reconnaître dans le passage historique dans lequel nous sommes tombés, nous constaterons également l'inadéquation plus ou moins profonde de larges pans de notre pensée. Nous sommes dans une ère nouvelle avec une mentalité ancienne. À propos de cette prétendue époque, il n'est peut-être pas inutile de rappeler le simple fait que nous avons triplé la taille de la planète en seulement soixante-dix ans, un événement jamais enregistré dans l'histoire de l'humanité en si peu de temps et qui part déjà de 2,5 milliards d'individus. D'ici 2050, nous aurons quadruplé en raison de transitions démographiques statistiquement inaltérables, quoi que nous décidions de faire au cours des deux prochaines décennies. Tout cela met de plus en plus en évidence les problèmes de compatibilité environnementale de la planète, puisque le monde entier utilise désormais le mode économique moderne (matériaux-énergie-capital-technologie-production-consommation, déchets). Si ce n'est pas une époque, je ne sais pas comment l'appeler autrement.

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Ce qui est le plus inquiétant dans cette phase historique, c'est précisément le manque de courage mental. En Occident, les complexes idéologiques se durcissent en de tristes scolasticismes, il n'y a pas de ressort de pensée, dans tous les domaines qui ne sont pas de l'ordre de la mise en œuvre-instrumentale (technique). L'absence de créativité dans notre pensée équivaut à l'impression de vieillesse avancée de nos sociétés à la fin de plus d'un cycle historique.

La pensée occidentale a deux problèmes principaux. Le premier est celui de la forme. Une civilisation, et plus encore sa crise adaptative, est un problème éminemment complexe, c'est-à-dire avec de nombreuses parties, de nombreuses interrelations entre ces parties, des processus non linéaires ou non mécaniques, un système placé dans un contexte turbulent. Qu'il s'agisse de disciplines scientifiques, socio-historiques ou de réflexion, nous avons développé dans la modernité des coupes individuelles, des regards individuels, des méthodologies disciplinaires individuelles. Bien qu'il soit fructueux de décomposer des objets ou des phénomènes afin de réduire leur taille à nos facultés mentales limitées, cela ne revient jamais à la vue complète, n'atteint jamais la "com-préhension", la prise en compte de l'ensemble. Le tout en relation avec son contexte nous échappe systématiquement et avec lui la faculté de pouvoir le manipuler.

Le deuxième problème est que chacune de ces disciplines est encombrée de théories, le plus souvent locales, mais pas seulement. Le paysage théorique est une forêt complexe de liens et de références croisées, tissée dans son propre temps historique, des périodes historiques où notre civilisation était à un point très différent de sa courbe d'adaptation, tout comme le contexte-monde. Dans de nombreuses disciplines essentielles à la compréhension générale, un paradigme mécanique-attemporel régit l'étude et la réflexion sur des choses qui sont pourtant historico-biologiques. Cela fait quatre siècles que notre avidité à fabriquer a conduit au type idéal de machines hydrauliques, de fontaines, d'horloges, le modèle systémique des débuts de l'ère moderne. Puis ce fut le tour de la machine à vapeur, aujourd'hui de l'ordinateur. Mais rien de ce qui fait de nous des êtres humains, bio-sociaux et mentalement conscients n'a à voir avec ces analogies infondées, c'est précisément la logique de la compréhension qui est désaxée. Enfin, ce paysage théorique a sa propre cohérence interne qui, au fil du temps, s'est éloignée de la nature de son objet, produisant un maquis encombrant de problèmes fictifs et déplacés, superposés dans des cadres polémiques alimentés par la compétition idéologique et académique, s'éloignant de plus en plus de la réalité.

Ce qui manque pour évoluer dans l'état de crise à la recherche d'une sortie, ce n'est pas un autre modèle de société avec son interminable liste de "j'aimerais qu'il en soit ainsi" si l'on nous accordait le rôle de "législateur du monde", mais une méthode pour le penser, le discuter et le partager, l'essayer, le faire évoluer avec d'autres. Le plaisir de concevoir des sociétés meilleures nous saisit d'emblée, mais nous n'avons pas la possibilité de ramener ces projets à des faits ou à des tentatives de faits.

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En fait, le problème séculaire du pouvoir social est simple. De temps à autre, de petits groupes marqués par une certaine spécialité sociale (anagraphique, sexuelle, militaire, religieuse, ethnique, politique, maintenant économique ou peut-être plus financière), tout en rivalisant les uns avec les autres pour leur part de pouvoir réel, ont été étroitement unis dans la défense du principe structurel selon lequel le Peu domine le Beaucoup en prenant la plupart des avantages adaptatifs de la vie en association. Lors des phases d'abondance relative, le petit nombre a partagé quelques miettes, tandis que lors des phases de restriction, le petit nombre a simplement rejeté toute la contraction sur le grand nombre. C'est ce qui s'est passé au cours des trente dernières années. Pour le plus grand nombre, ce premier principe pratique du pouvoir leur échappe, ils discutent de telle ou telle meilleure forme de société et d'image du monde comme s'ils étaient autorisés à décider de telle ou telle version, alors que le problème est précisément de savoir comment répondre à la question fondamentale "qui décide ? Il ne s'agit pas de savoir "quoi" décider, cela viendra plus tard, il faut d'abord s'interroger sur le sujet, le "qui", et sur la manière, le "comment".

Ce qui semble être une transition adaptative inévitable pour nous, en Occident, a le double caractère du mental et du réel, mais pour construire ce dernier, la voie politique doit être trouvée et partagée dans le premier.

Pour ce qui est du mental, la nouvelle ère historique nous impose de connaître l'ensemble, la "liste douloureuse des problèmes graves" que nous avons évoquée, exige des connaissances géo-historiques, culturelles, environnementales, économiques, sociales, politiques, imbriquées les unes dans les autres, en aval d'une nouvelle définition de l'humain, qui ne sera plus l'animal qui fait, mais l'animal qui pense avant de faire. Il y a un nouveau cours de la connaissance à développer parallèlement à celui qui a été poursuivi jusqu'à présent, un cours intégré, systémique-holistique, qui peut aussi donner de nouvelles conditions de possibilité à la pensée pour dépasser les bourbiers forestiers des enchevêtrements théoriques qui ne sont plus utiles parce qu'ils sont limités et ne correspondent plus à la réalité. Un certain "retour à la réalité" est nécessaire compte tenu des caractéristiques de la transition historique.

En ce qui concerne la réalité sociale, il est évident que les sociétés de la civilisation occidentale, du moins celles qui n'en ont pas été le moteur, à savoir les sociétés anglo-saxonnes, ne peuvent plus être ordonnées par le fait économique. Non pas parce que nous ne l'aimons pas, simplement parce qu'il a épuisé son cycle historique, qu'il ne fonctionne plus et qu'il tendra à fonctionner de moins en moins. Il faut un ordre politique structuré par une théorie forte de la démocratie. Les civilisations, jusqu'à présent, ont été des objets que l'on a considérés après leur formation et leur développement, personne ne les a conçues a posteriori. Si, comme cela semble nécessaire, nous nous trouvons dans la nécessité de changer nos formes de vie associative en profondeur et dans leur imbrication multidimensionnelle, nous ne pouvons que présupposer une participation large et constante d'une masse critique très importante d'associés ; c'est la société tout entière qui doit se transformer.

C'est le statut du politique dans nos sociétés individuelles qui doit être repensé en profondeur, le rôle et les méthodes de l'économique qui doivent être repensés, la forme même de l'Etat-nation européen qui doit être repensée, et les règles de coexistence au sein de l'espace européen qui doivent être entièrement repensées, les relations entre l'Occident européen et l'Occident anglo-saxon (systèmes qui présentent autant de similitudes mutuelles que de profondes divergences géo-historiques) doivent être entièrement revues, toute la posture des relations entre notre Occident et le reste du monde (Asie, Afrique surtout), ainsi qu'avec le monde en tant que planète, doit être repensée. Et tout cela présuppose des changements non moins ambitieux et radicaux dans notre façon de penser, de connaître, de concevoir le monde et la manière dont nous l'habitons.

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Le processus d'adaptation à un monde sans précédent, profondément modifié et en mutation, de surcroît avec des échelles de temps accélérées, au niveau de la société-civilisation, semble nous conduire à devoir diluer le pouvoir social dans le plus grand nombre possible de ses composantes afin que le système dont nous faisons partie fasse preuve d'une agilité et d'une préparation coordonnées au changement décidé par la masse critique. Pour changer les fondamentaux, il faut revenir aux fondamentaux de notre pensée politique, à l'éternelle bataille entre le pouvoir du Peu et celui du Beaucoup. Dans le monde du vivant, les systèmes complexes les plus adaptatifs sont auto-organisés. La forme politique du principe d'auto-organisation est la démocratie réelle. Nous manquons d'une théorie forte de la démocratie.

C'est, à mon avis, la tâche la plus urgente pour une pensée qui vise à transformer et à adapter l'action aux temps difficiles que nous avons eu la chance de vivre.