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jeudi, 09 février 2023

Le cycle se ferme. La Chine comme synthèse du pire du 20ème siècle

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Le cycle se ferme. La Chine comme synthèse du pire du 20ème siècle

Ernesto Milà

Bron: http://info-krisis.blogspot.com/2023/01/el-ciclo-se-cierr...

Nous reproduisons la préface de l'édition espagnole de la brochure de la Fondation Julius Evola, El ciclo se cierra - Americanismo y Bolchevismo 1929-1969 (= "Le cycle se referme - américanisme et bolchevisme 1929-1969"). L'ouvrage rassemble trois essais publiés respectivement en 1929 dans La Nuova Antologia, en 1934 dans la première édition de Rivolta contro il Mondo Moderno et en 1969 dans l'édition révisée du même livre. L'ouvrage a été préfacé en 1991 par Gianfranco De Turris. Compte tenu du temps écoulé, nous nous sommes sentis obligés de préparer une préface à l'édition espagnole dans laquelle nous mettons à jour la théorie évolienne sur l'américanisme et le bolchevisme, les deux extrémités de la même tenaille qui menace l'Europe, à la lumière des derniers développements post-pandémiques et jusqu'à la réunion du Forum de Davos du week-end dernier. Un siècle plus tard, et avec la mise à jour ultérieure, la théorie est toujours valable. Le livre sera disponible pour le public le 1er février 2023.

Julius Evola

Le cycle se termine

Américanisme et bolchevisme 1929-1969

Je connaissais deux des trois versions du même essai rassemblées dans ce volume : celle publiée dans La Nuova Antologia, incorporée dans un volume de compilation d'articles de Julius Evola, publié dans la même revue (Edizioni di Ar, Padoue, 1970), et celle incluse comme chapitre final de l'édition de 1969 pour Rivolta contro il mondo moderno (Edizioni Mediterranee, Rome, 1969) que, initialement, j'avais lue en français dans la version publiée en 1973 par les Éditions de l'Homme (Québec) et qui contient quelques différences avec l'édition italienne. J'ignorais cependant les différences entre le texte du volume de la première édition de Rivolta (1934) qui est également inclus dans le volume. La comparaison des trois essais est brillamment réalisée par Gianfranco de Turris, il n'est donc pas nécessaire de faire de commentaire. Quoi qu'il en soit, étant donné le temps qui s'est écoulé entre la date de cette introduction de De Turris et la dernière version du texte (1973), il est presque obligatoire d'ajouter quelques paragraphes pour confirmer que les intuitions d'Evola, formulées pour la première fois il y a près d'un siècle, se réalisent avec une étonnante précision.

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L'idée véhiculée par les trois textes est qu'il y avait une identité de fond, mais pas de forme, entre les modèles soviétique et américain. La dépersonnalisation, la matérialisation, la réification de l'être humain, le machinisme et le culte de la technologie semblent être les destins des deux régimes. La principale objection à ce texte est que, bien qu'Evola ait prévu que l'URSS tenterait d'étendre ses tentacules dans le monde entier, depuis la chute du mur de Berlin en 1989, ce processus semble s'être arrêté et seul le "visage amical", celui présenté par les États-Unis, subsiste. Par conséquent, les différences entre le contenu des trois éditions et la réalité seraient telles que le texte serait supplanté et complètement réfuté. Ce n'est pas le cas.

Il est frappant de constater que ni Evola en 1929, 1934 ou 1973 ne mentionne la République populaire de Chine, ni De Turris n'y fait la moindre allusion près de vingt ans plus tard. Nous allons tenter d'expliquer cette omission.

En 1929, le communisme chinois était pratiquement sans intérêt. Il avait été fondé en 1921 et pendant six ans, il est resté dans l'ombre du Kuomintang, jusqu'à ce que le chef militaire de ce parti, Chiang Kai-shek, retourne ses armes contre les communistes. Les communistes ont répondu en renforçant leur appareil militaire et en déclenchant une guerre civile qui a sévi en deux phases, de 1927 à 1937 puis, après l'arrivée des Japonais et leur défaite ultérieure, de 1945 à 1948. En 1973, le parti communiste chinois était au pouvoir depuis près d'un quart de siècle et avait même ses antennes à l'Ouest, dans les partis communistes dissidents opposés à la ligne de Moscou. Le "modèle maoïste" était devenu relativement populaire depuis mai 1968 et, dans ses secteurs les plus folkloriques, le "costume Mao" était le costume de tous les jours.

À partir de 1965, avec l'éclatement du conflit sino-soviétique et même des affrontements armés dans la région d'Oussouri, on avait le sentiment que les communistes russes et chinois finiraient par s'entre-déchirer. Mais après le désaccord initial entre les successeurs de Staline et le gouvernement de Pékin, les hauts et les bas du développement du communisme chinois, l'échec de certaines de ses campagnes et une certaine instabilité interne due à la lutte entre les factions, Mao a fini par promouvoir la "grande révolution culturelle" pour se maintenir au pouvoir et laisser des groupes de "gardes rouges" fous et fanatiques détruire ses opposants au sein du parti (et ce qui restait de la tradition millénaire chinoise dans le processus).

En Italie, des groupes néo-fascistes apparaissent qui s'identifient à la cause maoïste (voir le numéro LXXV de la Revue d'histoire du fascisme, consacrée à ce sujet). Evola les a critiqués assez durement, niant que le maoïsme était substantiellement différent du communisme russe. Mais tout porte à croire qu'il n'a pas accordé une importance particulière au phénomène chinois, ni prévu quels pourraient être ses développements futurs. Lorsqu'il a réécrit l'édition 1973 de Rivolta, les Etats-Unis pratiquaient une "politique de ping-pong". Henry Kissinger d'abord, puis Nixon, se rendent en Chine et scellent un pacte antisoviétique. Mais même à cette époque, la Chine était considérée en Europe comme un vaste foyer de plus d'un milliard d'habitants, dont la plupart vivaient sous le seuil du sous-développement et étaient gouvernés par une bureaucratie qui, à l'instar de la bureaucratie soviétique, ne pourrait jamais atteindre le niveau de vie des pays développés.

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Trois ans plus tard, Mao meurt et les événements semblent donner raison à ceux qui prédisaient la stagnation du modèle chinois. En 1976, d'ailleurs, les partis maoïstes avaient presque partout dans le monde disparu, étaient entrés dans un processus de scission interne et d'usure, s'étaient reconvertis dans des formes très éloignées du modèle chinois, débattaient pour savoir si l'orthodoxie marxiste était présente en Chine ou en Albanie, et même le Parti communiste d'Espagne (marxiste-léniniste) et sa triste extension, le Front révolutionnaire antifasciste et patriote, diffusaient sur les ondes de Radio Albanie des invectives contre le "révisionnisme chinois".

Mais, à la fin de cette décennie, un nouveau phénomène s'est produit dans le monde capitaliste. Si jusqu'alors et depuis le début de l'après-guerre, la conception officielle du capitalisme était celle exposée par John Maynard Keynes, l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, avec des idées très différentes, inspirées par l'école autrichienne d'économie, qui avaient été considérées jusqu'alors comme de véritables folies et comme des manifestations excentriques, a imposé un nouveau cap. Cela avait d'ailleurs déjà été expérimenté dans le Chili du général Augusto Pinochet, mais avait échoué lamentablement. À Santiago, en 1980, on se souvenait encore avec amertume de la fermeture de l'entreprise nationale d'allumettes parce que les "Chicago Boy's" avaient réussi à obtenir du gouvernement qu'il autorise l'entrée d'allumettes fabriquées au Canada à des prix beaucoup plus bas. Cependant, ces théories, bien que leur efficacité n'ait pas du tout été prouvée dans la pratique, ont incité Thatcher à initier une politique "néo-libérale" basée sur la privatisation, l'ouverture et la dérégulation des marchés, l'abandon de toute mesure "protectionniste" et le strict respect du principe libéral de la primauté des marchés avec une abstention totale de l'Etat de participer à la vie économique.

Thatcher n'aurait pas survécu aux protestations sociales générées par cette mutation du modèle économique si deux phénomènes ne s'étaient produits en peu de temps: premièrement, une clique ultra-conservatrice armée des mêmes idéaux économiques est arrivée au pouvoir aux États-Unis; deuxièmement, la guerre des Malouines a non seulement frappé de plein fouet la junte militaire qui dirigeait l'Argentine, mais a également élevé Margaret Thatcher au rang de "leader triomphant". Bien que le Royaume-Uni ait cessé depuis longtemps d'être un "empire", que sa puissance ait été fortement diminuée et qu'il n'ait plus eu que peu de poids sur la scène internationale, il a été aidé par le revirement de la politique américaine après les échecs des gouvernements qui ont suivi la démission de Richard Nixon (Gerald Ford, 1974-77 et Jimmy Carter, 1977-1981), tous deux fortement usés par les victoires du communisme en Asie du Sud-Est, et par la montée de la révolution islamique en Iran, ainsi que par l'action délétère - dans le cas de Carter - de la Commission trilatérale, ont conduit le "tournant conservateur" sur le plan politique... et néolibéral sur le plan économique...

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Sous l'administration Reagan, les relations avec la Chine ont été maintenues telles qu'elles l'avaient été sous l'ère Nixon et ont continué à l'être pendant la phase d'effondrement de l'URSS, ouverte par la confluence de différentes circonstances (l'usure que la guerre en Afghanistan entraînait pour l'URSS, l'impossibilité pour le budget soviétique de payer la guerre en Afghanistan), ensuite l'incapacité du budget soviétique à répondre à l'initiative en matière d'armement connue sous le nom de "Guerre des étoiles", l'arrivée d'un pape polonais au Vatican qui a directement déclenché les vagues de grèves à Dantzig et a ainsi tendu à briser le système d'alliance soviétique du Pacte de Varsovie, entre autres). Après la guerre du Koweït, les Etats-Unis n'ont pas hésité à se définir comme "la seule puissance mondiale". Et, en fait, c'est le cas. L'année-clé était 1991. Les "démocraties" semblaient avoir gagné. La Chine est restée dans sa prostration, sortant à peine du sous-développement. Elle ne faisait pas le poids face à la puissance américaine. Les "théoriciens" néo-libéraux ont alors lancé leur appel: ils ont interprété, à travers Huntington et Fukuyama, que la supériorité morale des Etats-Unis était à l'origine de leur victoire dans la guerre froide et que, désormais, leur pédagogie devait être orientée vers la conquête du reste du monde à leur cause : le modèle du néolibéralisme, les valeurs du "plus riche, plus vite", le culte du travail et de la réussite et la subordination au principe du collectif imposé par la loi de la quantité dans les consultations électorales : le poids des chiffres transformé en légitimation politique. Aucun stratège américain ne doutait que la République populaire de Chine serait également touchée par ce changement de valeurs dès que les relations commerciales avec elle s'intensifieraient.

À ces idées s'en ajoutait une autre de nature purement économique. Comme le souligne l'analyse d'Evola dans les trois essais qui suivent, l'optimisation du rendement, du profit, de la rentabilité et de l'usure, considérés comme la base de la "pensée américaine" (libérale ou conservatrice, en cela ils ne sont pas différents), impliquerait la création d'une "économie globale" qui finirait par unifier le monde sous les "lois vertueuses du marché". Ce postulat, qui a ouvert le processus de "mondialisation" économique, était parallèle au "mondialisme" (c'est-à-dire la mise en œuvre d'une "culture mondiale", d'une "religion mondiale", d'un "gouvernement mondial" et de l'"unification de l'humanité" prêchée par les cercles théosophiques, utopiques et occultistes depuis le milieu du 19ème siècle).

La Chine, qui avait alors déjà dépassé les 1,2 milliard d'habitants, ne semblait pas compter pour les plans du "Nouvel ordre mondial": on pensait que faciliter le développement de la République populaire de Chine entraînerait automatiquement un revirement politique et que le pays rejoindrait les "démocraties", le système universellement accepté comme sain et miraculeux. Et puis les théoriciens de la mondialisation ont déclenché un nouveau phénomène, une autoroute à double sens: la "délocalisation des entreprises" tendait à augmenter les bénéfices des entreprises en produisant là où le coût de la main-d'œuvre était le moins cher et les matières premières les plus proches. Ce processus a suivi une direction Sud-Nord et Ouest-Est. D'autre part, il s'agissait également de maintenir l'industrie qui pouvait être compétitive dans les pays occidentaux, pour laquelle les portes ont été ouvertes à l'immigration afin de tenter de "gagner en compétitivité" grâce à l'afflux massif de main-d'œuvre bon marché. La direction de ce deuxième processus était du sud au nord et de l'est à l'ouest.

Bien que les conséquences de cette autoroute à double sens soient claires et que personne ne puisse se faire d'illusions sur son résultat, elle a été mise en œuvre de manière suicidaire, uniquement parce que les grands trusts, les multinationales, les consortiums de grandes entreprises, ont vu leurs bénéfices augmenter. D'autre part, c'était une façon de tirer parti des ressources apparues avec "l'ère de l'information" et des phénomènes techniques qui ont accompagné la "troisième révolution industrielle". Sans la micropuce, rien de tout cela n'aurait été possible.

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Le résultat ne s'est pas fait attendre. La Chine a vu ses parcs industriels se développer en quelques années au point de devenir "l'usine planétaire" par excellence. Si Evola met en évidence le fait que le bolchevisme soviétique s'est appuyé sur des couches primitives de la population slave, généralement soumises au pouvoir, c'est à plus forte raison que la population chinoise, marquée par des millénaires de mandarinat, a pu apporter les meilleures énergies de sa vie, non pas à la famille, non pas à la culture de ses propres qualités, non pas à l'approfondissement de sa propre tradition, non pas au travail de perfectionnement intérieur, qui, après tout, devrait être le grand objectif humain, mais à la production de biens et de services. Le résultat est qu'en à peine un quart de siècle, entre 1992 et 2015, ce pays, qui comptait déjà 1,4 milliard d'habitants, est devenu une superpuissance industrielle et financière avec ses propres techniciens formés dans les meilleures universités du monde qui, inévitablement, sont retournés en Chine à la fin de leur formation, contribuant ainsi à augmenter sa capacité de production, mais aussi son propre niveau de vie.

C'est ainsi qu'est né le grand paradoxe: c'est le néolibéralisme, et non la puissance des armes doctrinales du marxisme-léninisme ou de la "pensée Mao Tsé Toung", qui a fait de la Chine une puissance mondiale. La grande habileté du régime chinois a consisté à rester une dictature communiste classique, avec son appareil de propagande et sa censure, ses systèmes de répression, la diffusion de son idéologie diffsée dans des cours obligatoires et parmi la population par l'utilisation massive des médias de masse et de procédures invasives, c'est-à-dire toutes ces ressources typiques de tout système dictatorial, combinées aux caractéristiques les plus attrayantes pour les masses: loisirs, niveau de vie élevé, consommation comme seul objectif, divertissement, etc.

La Chine a combiné le pire du communisme (maintien d'une ligne de masse dictatoriale, volonté délibérée d'annuler la personnalité et pouvoir techno-bureaucratique centralisé et inflexible) avec le pire du capitalisme (exploitation, aliénation, infantilisation des masses). Un pouvoir fort et des masses reconnaissantes de leur assujettissement.

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Il n'y a eu ni vainqueurs ni vaincus, à l'exception de l'avancée imparable de "La Bête sans nom". Ni le capitalisme n'a été vaincu par le communisme, ni l'inverse. Il y a eu une synthèse de l'un et de l'autre dans le "modèle chinois": comme le dit la propre propagande du régime, "un pays, deux systèmes". Tous deux sont sortis renforcés de cette entente cordiale. Massification, collectivisme, machinisme, technologies invasives, êtres sans visage qui, à la fin de leur journée de travail, deviennent des consommateurs compulsifs, entre le shopping effréné et la passivité conformiste du divertissement, avec un conformisme qui trouve ses racines dans les racines ethniques ancestrales exercées par les mandarinats, les hauts fonctionnaires tout-puissants qui dirigent la Chine depuis 3000 ans. Fini les "gardes rouges" brandissant le petit livre de Mao Tse Tung, comme dans les années 1960 ; ils ont été remplacés par le triste spectacle de masses de gens se déplaçant compulsivement à l'intérieur de gigantesques centres commerciaux, déferlant dans des rues pleines d'anonymes ou à l'intérieur de gratte-ciel récemment achevés. Toujours dos à leurs racines, toujours amputés de leurs traditions, toujours sans identité, avec la ruche ou la fourmilière comme modèles de vie collective. Après cela, nous voyons la concrétisation exacte de la phase finale du cycle telle que Julius Evola l'avait intuitionnée il y a près d'un siècle.

La Chine d'aujourd'hui est la synthèse de ce que la Russie et les Etats-Unis qu'Evola a connus de son vivant étaient hier. C'est l'élément qui doit être ajouté comme corollaire à l'analyse d'Evola dans les trois essais qui composent ce volume. Ce n'est pas qu'Evola se soit trompé dans son analyse: celle-ci était non seulement précise, mais aussi extrêmement lucide et anticipatrice. Il ne restait plus qu'à ajouter l'évolution du processus au cours des dernières décennies. Il y a des variations dans la forme, mais pas du tout dans le fond. Ce sont les chemins que l'on parcourt aujourd'hui d'un pas ferme, voire accéléré par rapport aux périodes récentes, vers "La Bête sans nom", le royaume des masses omniprésentes. Le Mandarinat chinois répand urbi et orbi, sur les ruines de l'effondrement de l'URSS et de la crise actuelle de l'"américanisme".

Les gigantesques centres commerciaux chinois, les 1.400 millions d'êtres humains pris dans un délire consumériste, tandis que des haut-parleurs retentissent les slogans du parti, les grands milliardaires inévitablement affiliés au Parti fondé par Mao, la soumission d'une société qui n'est libre que de consommer et de travailler, mais constamment surveillée par des centaines de millions de caméras réparties dans toutes les rues, qui a volontairement placé dans la main de chacun de ses membres un téléphone portable avec lequel il alimentera en permanence le "big-data" (ce n'est pas en vain que la 5G qui rend cette technologie possible a son origine en Chine d'où elle rayonne dans le monde entier), permettant, grâce à l'Intelligence Artificielle, au "système" de connaître jusque dans ses moindres mouvements, gestes et intentions, mieux qu'il ne pourra jamais se connaître lui-même? C'est la Chine d'aujourd'hui. Et c'est vers ce modèle, étendu à l'Est et à l'Ouest, que nous nous dirigeons.

Le lecteur observera et comparera les trois textes d'Evola, écrits dans des circonstances historiques différentes (pendant la première forme de bolchevisme et le grand élan de l'américanisation du monde après la Première Guerre mondiale; le second pendant le stalinisme et après le krach de 1929, à l'époque des fascismes; et le dernier dans les années des fascismes; et le dernier, dans les années de la guerre froide, avec la confrontation géopolitique USA-URSS) avec la situation actuelle et percevront clairement que le Baron non seulement n'avait pas tort, mais qu'il a anticipé exactement les caractéristiques présentes aujourd'hui dans la post-modernité et dont la République populaire de Chine est la synthèse, l'exemple et la direction vers laquelle le monde se dirige main dans la main avec les technologies modernes.

En fait, même dans le transhumanisme occidental, le spectre même de la "Bête sans nom" est présent, qui n'aspire même plus à avoir une dimension biologique, mais prétend être un simple automatisme généré par des réseaux neuronaux électroniques grâce auxquels la conscience humaine individuelle se fondra dans une "conscience cosmique universelle" qui devrait se rassembler dans "le nuage", le bagage mental individuel de tous les êtres, converti en impulsions électroniques, but ultime de l'évolution darwinienne, accélérée par les nouvelles technologies génétiques, la nanotechnologie et l'intelligence artificielle. Telle est la perspective décrite par Ray Kurzweill, l'un des partisans les plus extrêmes du transhumanisme, pour notre avenir.

Il resterait à faire le point sur la situation au début de l'année 2023, en tenant compte de trois contradictions principales qui sont apparues au lendemain de la pandémie.

    1) Le conflit ukrainien, généré par la volonté de l'OTAN de faire avancer ses frontières vers Moscou, a eu un effet inattendu : la "mondialisation" s'est arrêtée. À une époque où la mondialisation semblait être un projet raté, mais sur lequel les élites économiques continuaient à insister, la politique de sanctions contre la Russie imposée par les États-Unis et suivie avec une loyauté opiniâtre par les pays membres de l'OTAN a entraîné une rupture inattendue entre les pays alliés des États-Unis et le reste du monde (et, d'un point de vue quantitatif, on peut dire que "le reste du monde" a plus de poids numérique que le "bloc occidental", ce qui est important à noter à une époque où le "règne de la quantité" impose ses règles: plus d'habitants, plus de consommateurs, égale plus de production). La Chine a choisi de se ranger du côté de la Russie, compte tenu de l'opposition qu'elle suscite dans les milieux américains, car elle est sur le point de dépasser les États-Unis dans tous les domaines, y compris la technologie.

    2) Le conflit entre les concentrations de pouvoir héritées des trois précédentes révolutions industrielles, ce que nous pouvons appeler "le vieil argent", et les grandes accumulations de pouvoir technologique et de capital générées par la quatrième révolution industrielle. Cela explique les récentes critiques d'Elon Musk à l'égard de la réunion du Forum de Davos et des tentatives d'ouverture du fondateur de cette organisation, Klaus Schwab, en direction du "transhumanisme", que certains considèrent comme le moteur idéologique de cette dernière révolution industrielle. Il est facile de prévoir les implications de ce conflit: le "nouvel argent" finira par s'imposer, comme cela s'est produit dans toutes les autres révolutions industrielles: les propriétaires des "nouvelles technologies" sont toujours ceux qui imposent leurs propres règles du jeu.

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3) L'idée de "polycrise" évoquée lors de la dernière réunion du Forum de Davos, idée que Guillaume Faye avait déjà présentée il y a près d'un quart de siècle sous la dénomination de "convergence des catasdtrophes", est, dans l'acceptation qu'en donne les élites économiques mondiales, fait référence aux crises économiques ininterrompues générées par les dysfonctionnements du processus de globalisation, par les crises géopolitiques (un euphémisme pour ces crises qui sont provoquées par la volonté aveugle et suicidaire des Etats-Unis qui entendent demeurer la "seule puissance mondiale"), par les crises sociales à la chaîne dues à la mondialisation, sans oublier les crises sociales imbriquées (dues aux effets des migrations massives d'aujourd'hui et demain à la désertification des emplois par la robotisation), aux conflits interreligieux (qui ont pour axe le fondamentalisme islamique et qui se sont même étendus à l'Europe), auxquels ils ajoutent, bien sûr, le thème omniprésent du "changement climatique", présenté comme le plus dramatique de tous.

    4) Lors de la même réunion du Forum de Davos, le rapport présenté par son fondateur, Klaus Schwab, reprenait pour la première fois sans complexe les idées transhumanistes et les transmettait à un public d'élites économiques, de dirigeants politiques et de propriétaires de consortiums d'information. Cela revient à suggérer la formation d'une société "post-biologique", automatisée, dominée par les nouvelles technologies, où l'humain est de plus en plus résiduel et où, pendant cette transition, les destinées des nations devraient être guidées par une alliance entre gouvernements et trusts, c'est-à-dire un scénario absolument identique à celui présenté par la structure politico-économique de la République populaire de Chine.

Telle est la situation en janvier 2023. La perspective n'est plus, comme à l'époque où Evola écrivait en 1929, la possibilité d'une reconstruction de l'Europe sur la base des idéaux du vieux romantisme. Le sentiment qui domine est que les processus de dissolution de l'humain, initiés en République populaire de Chine et adaptés à l'Occident par le Forum de Davos, ajoutés à la "religion transhumaniste" (que ses membres vivent avec une foi proche du fanatisme, surtout lorsque ses prophètes établissent les caractéristiques du futur), nous placent dans un modèle qui est, précisément, l'inversion totale du modèle d'une société traditionnelle. Une indication que la promesse apocalyptique de la venue de l'Antéchrist, qui précédera la fin des temps, est proche.

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Il faut comprendre que "l'Antéchrist" n'est pas tant une figure humaine qu'une conception de l'être humain, hypostasiée et gravée au feu dans les hommes et les femmes d'aujourd'hui, présents dans le monde entier, dans tous les pays, dans tous les peuples, dans chacun des habitants de la planète, et à laquelle il est impossible pour la majorité d'échapper. On comprend d'ailleurs que dans les textes prophétiques-apocalyptiques, cette "venue de l'Antéchrist" précède la "fin des temps".

Le caractère éphémère et non viable d'une société ainsi conçue, son instabilité congénitale, est précisément ce dont beaucoup ont eu l'intuition à notre époque (du "paradoxe de Fermi" sur la non-viabilité des sociétés technologiquement avancées, au dernier rapport du Forum de Davos, avec son idée de "polycrise"). Un vêtement taché peut être lavé par un simple geste. Mais lorsque ce même vêtement est couvert de taches, de déchirures, est élimé par l'usage, il n'y a plus aucune possibilité, quels que soient nos efforts, de continuer à le porter. Il est nécessaire de le jeter et d'en tisser un nouveau. Nous avons atteint cette période. Il vaut la peine que nous nous y fassions.

Or, dans toutes ces dérivations, il n'y a rien de nouveau par rapport à ce que Julius Evola a prévu dans son article historique de La Nuova Antologia publié en 1929. Nous ne sommes pas confrontés à deux positions irréconciliables, comme ne l'étaient ni le bolchevisme ni le libéralisme, ni les camps opposés de la guerre froide, ni l'époque révolue de l'unilatéralisme américain globalisant, ni la période qui a suivi le 11 septembre et la crise économique de 2007-2011, premier symptôme de l'effondrement du système économique mondial globalisé, ni tout ce qui a suivi la pandémie, ni ce qui nous attend lorsque la quatrième révolution industrielle montrera ses effets les plus dramatiques sur la société et finira par réorganiser le monde. Ce qui émerge de cette réorganisation tendra inévitablement vers une forme pyramidale, avec un tout petit dôme et une gigantesque base homogène.

Mais dans tous les cas, le dôme et tout ce qui se trouve en dessous obéiront aux mêmes traits: une humanité qui a rompu tout lien avec le supérieur (qui n'est même pas capable de deviner ce que signifie le "surmonde", pas même à travers le prisme de la religion), qui n'est capable de considérer comme "religieux" qu'un ensemble de doctrines inorganiques et souvent incohérentes dans lesquelles on place sa "foi" (le transhumanisme, déjà aujourd'hui "première religion" de la Silicon Valley et, plus largement, de la technologie), avec ceux "d'en haut" qui se consacrent à la multiplication de leurs profits et ceux "d'en bas" à la survie, avec une dévaluation croissante de toutes les valeurs et un processus général de perte des identités, surtout culturelles, et une destruction systématique de toute institution traditionnelle restante (travail que les "Agendas" mondialistes émanant des institutions internationales et envoyés aux gouvernements nationaux comme obligatoires) tentent d'accélérer.

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Dans ces circonstances, le réalisme suggère que la "fin des temps" est proche (ou, plus précisément, la fin de cette civilisation) et, en tout état de cause, il n'est pas possible d'être optimiste quant aux possibilités d'inverser le phénomène. La disproportion des forces est telle que ceux qui proclament leur adhésion aux principes traditionnels n'ont aucune base sociale, aucune institution et des ressources insuffisantes sur lesquelles fonder leur action. Bien que le processus de destruction de toutes les valeurs et de leur remplacement par celles contenues dans les "agendas" mondialistes rencontre une résistance croissante, il ne faut pas se faire d'illusions: le destin final d'une avalanche, une fois déclenchée, n'est pas de s'arrêter à mi-chemin, mais de tout balayer. Plutôt que de s'opposer au glissement de terrain à venir, le bon sens conseille de se préparer au lendemain de l'avènement de "La Bête sans nom".

Je crois que ces annotations étaient nécessaires, dans la mesure où les trois essais d'Evola et la propre introduction de De Turris devaient être complétés par des notes sur l'ici et maintenant.

Ernesto Milà

Sant Pol de Mar, janvier 2023.

Le cycle se ferme. La Chine comme synthèse du pire du 20ème siècle

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Le cycle se ferme. La Chine comme synthèse du pire du 20ème siècle

Ernesto Milà

Bron: http://info-krisis.blogspot.com/2023/01/el-ciclo-se-cierr...

Nous reproduisons la préface de l'édition espagnole de la brochure de la Fondation Julius Evola, El ciclo se cierra - Americanismo y Bolchevismo 1929-1969 (= "Le cycle se referme - américanisme et bolchevisme 1929-1969"). L'ouvrage rassemble trois essais publiés respectivement en 1929 dans La Nuova Antologia, en 1934 dans la première édition de Rivolta contro il Mondo Moderno et en 1969 dans l'édition révisée du même livre. L'ouvrage a été préfacé en 1991 par Gianfranco De Turris. Compte tenu du temps écoulé, nous nous sommes sentis obligés de préparer une préface à l'édition espagnole dans laquelle nous mettons à jour la théorie évolienne sur l'américanisme et le bolchevisme, les deux extrémités de la même tenaille qui menace l'Europe, à la lumière des derniers développements post-pandémiques et jusqu'à la réunion du Forum de Davos du week-end dernier. Un siècle plus tard, et avec la mise à jour ultérieure, la théorie est toujours valable. Le livre sera disponible pour le public le 1er février 2023.

Julius Evola

Le cycle se termine

Américanisme et bolchevisme 1929-1969

Je connaissais deux des trois versions du même essai rassemblées dans ce volume : celle publiée dans La Nuova Antologia, incorporée dans un volume de compilation d'articles de Julius Evola, publié dans la même revue (Edizioni di Ar, Padoue, 1970), et celle incluse comme chapitre final de l'édition de 1969 pour Rivolta contro il mondo moderno (Edizioni Mediterranee, Rome, 1969) que, initialement, j'avais lue en français dans la version publiée en 1973 par les Éditions de l'Homme (Québec) et qui contient quelques différences avec l'édition italienne. J'ignorais cependant les différences entre le texte du volume de la première édition de Rivolta (1934) qui est également inclus dans le volume. La comparaison des trois essais est brillamment réalisée par Gianfranco de Turris, il n'est donc pas nécessaire de faire de commentaire. Quoi qu'il en soit, étant donné le temps qui s'est écoulé entre la date de cette introduction de De Turris et la dernière version du texte (1973), il est presque obligatoire d'ajouter quelques paragraphes pour confirmer que les intuitions d'Evola, formulées pour la première fois il y a près d'un siècle, se réalisent avec une étonnante précision.

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L'idée véhiculée par les trois textes est qu'il y avait une identité de fond, mais pas de forme, entre les modèles soviétique et américain. La dépersonnalisation, la matérialisation, la réification de l'être humain, le machinisme et le culte de la technologie semblent être les destins des deux régimes. La principale objection à ce texte est que, bien qu'Evola ait prévu que l'URSS tenterait d'étendre ses tentacules dans le monde entier, depuis la chute du mur de Berlin en 1989, ce processus semble s'être arrêté et seul le "visage amical", celui présenté par les États-Unis, subsiste. Par conséquent, les différences entre le contenu des trois éditions et la réalité seraient telles que le texte serait supplanté et complètement réfuté. Ce n'est pas le cas.

Il est frappant de constater que ni Evola en 1929, 1934 ou 1973 ne mentionne la République populaire de Chine, ni De Turris n'y fait la moindre allusion près de vingt ans plus tard. Nous allons tenter d'expliquer cette omission.

En 1929, le communisme chinois était pratiquement sans intérêt. Il avait été fondé en 1921 et pendant six ans, il est resté dans l'ombre du Kuomintang, jusqu'à ce que le chef militaire de ce parti, Chiang Kai-shek, retourne ses armes contre les communistes. Les communistes ont répondu en renforçant leur appareil militaire et en déclenchant une guerre civile qui a sévi en deux phases, de 1927 à 1937 puis, après l'arrivée des Japonais et leur défaite ultérieure, de 1945 à 1948. En 1973, le parti communiste chinois était au pouvoir depuis près d'un quart de siècle et avait même ses antennes à l'Ouest, dans les partis communistes dissidents opposés à la ligne de Moscou. Le "modèle maoïste" était devenu relativement populaire depuis mai 1968 et, dans ses secteurs les plus folkloriques, le "costume Mao" était le costume de tous les jours.

À partir de 1965, avec l'éclatement du conflit sino-soviétique et même des affrontements armés dans la région d'Oussouri, on avait le sentiment que les communistes russes et chinois finiraient par s'entre-déchirer. Mais après le désaccord initial entre les successeurs de Staline et le gouvernement de Pékin, les hauts et les bas du développement du communisme chinois, l'échec de certaines de ses campagnes et une certaine instabilité interne due à la lutte entre les factions, Mao a fini par promouvoir la "grande révolution culturelle" pour se maintenir au pouvoir et laisser des groupes de "gardes rouges" fous et fanatiques détruire ses opposants au sein du parti (et ce qui restait de la tradition millénaire chinoise dans le processus).

En Italie, des groupes néo-fascistes apparaissent qui s'identifient à la cause maoïste (voir le numéro LXXV de la Revue d'histoire du fascisme, consacrée à ce sujet). Evola les a critiqués assez durement, niant que le maoïsme était substantiellement différent du communisme russe. Mais tout porte à croire qu'il n'a pas accordé une importance particulière au phénomène chinois, ni prévu quels pourraient être ses développements futurs. Lorsqu'il a réécrit l'édition 1973 de Rivolta, les Etats-Unis pratiquaient une "politique de ping-pong". Henry Kissinger d'abord, puis Nixon, se rendent en Chine et scellent un pacte antisoviétique. Mais même à cette époque, la Chine était considérée en Europe comme un vaste foyer de plus d'un milliard d'habitants, dont la plupart vivaient sous le seuil du sous-développement et étaient gouvernés par une bureaucratie qui, à l'instar de la bureaucratie soviétique, ne pourrait jamais atteindre le niveau de vie des pays développés.

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Trois ans plus tard, Mao meurt et les événements semblent donner raison à ceux qui prédisaient la stagnation du modèle chinois. En 1976, d'ailleurs, les partis maoïstes avaient presque partout dans le monde disparu, étaient entrés dans un processus de scission interne et d'usure, s'étaient reconvertis dans des formes très éloignées du modèle chinois, débattaient pour savoir si l'orthodoxie marxiste était présente en Chine ou en Albanie, et même le Parti communiste d'Espagne (marxiste-léniniste) et sa triste extension, le Front révolutionnaire antifasciste et patriote, diffusaient sur les ondes de Radio Albanie des invectives contre le "révisionnisme chinois".

Mais, à la fin de cette décennie, un nouveau phénomène s'est produit dans le monde capitaliste. Si jusqu'alors et depuis le début de l'après-guerre, la conception officielle du capitalisme était celle exposée par John Maynard Keynes, l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, avec des idées très différentes, inspirées par l'école autrichienne d'économie, qui avaient été considérées jusqu'alors comme de véritables folies et comme des manifestations excentriques, a imposé un nouveau cap. Cela avait d'ailleurs déjà été expérimenté dans le Chili du général Augusto Pinochet, mais avait échoué lamentablement. À Santiago, en 1980, on se souvenait encore avec amertume de la fermeture de l'entreprise nationale d'allumettes parce que les "Chicago Boy's" avaient réussi à obtenir du gouvernement qu'il autorise l'entrée d'allumettes fabriquées au Canada à des prix beaucoup plus bas. Cependant, ces théories, bien que leur efficacité n'ait pas du tout été prouvée dans la pratique, ont incité Thatcher à initier une politique "néo-libérale" basée sur la privatisation, l'ouverture et la dérégulation des marchés, l'abandon de toute mesure "protectionniste" et le strict respect du principe libéral de la primauté des marchés avec une abstention totale de l'Etat de participer à la vie économique.

Thatcher n'aurait pas survécu aux protestations sociales générées par cette mutation du modèle économique si deux phénomènes ne s'étaient produits en peu de temps: premièrement, une clique ultra-conservatrice armée des mêmes idéaux économiques est arrivée au pouvoir aux États-Unis; deuxièmement, la guerre des Malouines a non seulement frappé de plein fouet la junte militaire qui dirigeait l'Argentine, mais a également élevé Margaret Thatcher au rang de "leader triomphant". Bien que le Royaume-Uni ait cessé depuis longtemps d'être un "empire", que sa puissance ait été fortement diminuée et qu'il n'ait plus eu que peu de poids sur la scène internationale, il a été aidé par le revirement de la politique américaine après les échecs des gouvernements qui ont suivi la démission de Richard Nixon (Gerald Ford, 1974-77 et Jimmy Carter, 1977-1981), tous deux fortement usés par les victoires du communisme en Asie du Sud-Est, et par la montée de la révolution islamique en Iran, ainsi que par l'action délétère - dans le cas de Carter - de la Commission trilatérale, ont conduit le "tournant conservateur" sur le plan politique... et néolibéral sur le plan économique...

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Sous l'administration Reagan, les relations avec la Chine ont été maintenues telles qu'elles l'avaient été sous l'ère Nixon et ont continué à l'être pendant la phase d'effondrement de l'URSS, ouverte par la confluence de différentes circonstances (l'usure que la guerre en Afghanistan entraînait pour l'URSS, l'impossibilité pour le budget soviétique de payer la guerre en Afghanistan), ensuite l'incapacité du budget soviétique à répondre à l'initiative en matière d'armement connue sous le nom de "Guerre des étoiles", l'arrivée d'un pape polonais au Vatican qui a directement déclenché les vagues de grèves à Dantzig et a ainsi tendu à briser le système d'alliance soviétique du Pacte de Varsovie, entre autres). Après la guerre du Koweït, les Etats-Unis n'ont pas hésité à se définir comme "la seule puissance mondiale". Et, en fait, c'est le cas. L'année-clé était 1991. Les "démocraties" semblaient avoir gagné. La Chine est restée dans sa prostration, sortant à peine du sous-développement. Elle ne faisait pas le poids face à la puissance américaine. Les "théoriciens" néo-libéraux ont alors lancé leur appel: ils ont interprété, à travers Huntington et Fukuyama, que la supériorité morale des Etats-Unis était à l'origine de leur victoire dans la guerre froide et que, désormais, leur pédagogie devait être orientée vers la conquête du reste du monde à leur cause : le modèle du néolibéralisme, les valeurs du "plus riche, plus vite", le culte du travail et de la réussite et la subordination au principe du collectif imposé par la loi de la quantité dans les consultations électorales : le poids des chiffres transformé en légitimation politique. Aucun stratège américain ne doutait que la République populaire de Chine serait également touchée par ce changement de valeurs dès que les relations commerciales avec elle s'intensifieraient.

À ces idées s'en ajoutait une autre de nature purement économique. Comme le souligne l'analyse d'Evola dans les trois essais qui suivent, l'optimisation du rendement, du profit, de la rentabilité et de l'usure, considérés comme la base de la "pensée américaine" (libérale ou conservatrice, en cela ils ne sont pas différents), impliquerait la création d'une "économie globale" qui finirait par unifier le monde sous les "lois vertueuses du marché". Ce postulat, qui a ouvert le processus de "mondialisation" économique, était parallèle au "mondialisme" (c'est-à-dire la mise en œuvre d'une "culture mondiale", d'une "religion mondiale", d'un "gouvernement mondial" et de l'"unification de l'humanité" prêchée par les cercles théosophiques, utopiques et occultistes depuis le milieu du 19ème siècle).

La Chine, qui avait alors déjà dépassé les 1,2 milliard d'habitants, ne semblait pas compter pour les plans du "Nouvel ordre mondial": on pensait que faciliter le développement de la République populaire de Chine entraînerait automatiquement un revirement politique et que le pays rejoindrait les "démocraties", le système universellement accepté comme sain et miraculeux. Et puis les théoriciens de la mondialisation ont déclenché un nouveau phénomène, une autoroute à double sens: la "délocalisation des entreprises" tendait à augmenter les bénéfices des entreprises en produisant là où le coût de la main-d'œuvre était le moins cher et les matières premières les plus proches. Ce processus a suivi une direction Sud-Nord et Ouest-Est. D'autre part, il s'agissait également de maintenir l'industrie qui pouvait être compétitive dans les pays occidentaux, pour laquelle les portes ont été ouvertes à l'immigration afin de tenter de "gagner en compétitivité" grâce à l'afflux massif de main-d'œuvre bon marché. La direction de ce deuxième processus était du sud au nord et de l'est à l'ouest.

Bien que les conséquences de cette autoroute à double sens soient claires et que personne ne puisse se faire d'illusions sur son résultat, elle a été mise en œuvre de manière suicidaire, uniquement parce que les grands trusts, les multinationales, les consortiums de grandes entreprises, ont vu leurs bénéfices augmenter. D'autre part, c'était une façon de tirer parti des ressources apparues avec "l'ère de l'information" et des phénomènes techniques qui ont accompagné la "troisième révolution industrielle". Sans la micropuce, rien de tout cela n'aurait été possible.

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Le résultat ne s'est pas fait attendre. La Chine a vu ses parcs industriels se développer en quelques années au point de devenir "l'usine planétaire" par excellence. Si Evola met en évidence le fait que le bolchevisme soviétique s'est appuyé sur des couches primitives de la population slave, généralement soumises au pouvoir, c'est à plus forte raison que la population chinoise, marquée par des millénaires de mandarinat, a pu apporter les meilleures énergies de sa vie, non pas à la famille, non pas à la culture de ses propres qualités, non pas à l'approfondissement de sa propre tradition, non pas au travail de perfectionnement intérieur, qui, après tout, devrait être le grand objectif humain, mais à la production de biens et de services. Le résultat est qu'en à peine un quart de siècle, entre 1992 et 2015, ce pays, qui comptait déjà 1,4 milliard d'habitants, est devenu une superpuissance industrielle et financière avec ses propres techniciens formés dans les meilleures universités du monde qui, inévitablement, sont retournés en Chine à la fin de leur formation, contribuant ainsi à augmenter sa capacité de production, mais aussi son propre niveau de vie.

C'est ainsi qu'est né le grand paradoxe: c'est le néolibéralisme, et non la puissance des armes doctrinales du marxisme-léninisme ou de la "pensée Mao Tsé Toung", qui a fait de la Chine une puissance mondiale. La grande habileté du régime chinois a consisté à rester une dictature communiste classique, avec son appareil de propagande et sa censure, ses systèmes de répression, la diffusion de son idéologie diffsée dans des cours obligatoires et parmi la population par l'utilisation massive des médias de masse et de procédures invasives, c'est-à-dire toutes ces ressources typiques de tout système dictatorial, combinées aux caractéristiques les plus attrayantes pour les masses: loisirs, niveau de vie élevé, consommation comme seul objectif, divertissement, etc.

La Chine a combiné le pire du communisme (maintien d'une ligne de masse dictatoriale, volonté délibérée d'annuler la personnalité et pouvoir techno-bureaucratique centralisé et inflexible) avec le pire du capitalisme (exploitation, aliénation, infantilisation des masses). Un pouvoir fort et des masses reconnaissantes de leur assujettissement.

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Il n'y a eu ni vainqueurs ni vaincus, à l'exception de l'avancée imparable de "La Bête sans nom". Ni le capitalisme n'a été vaincu par le communisme, ni l'inverse. Il y a eu une synthèse de l'un et de l'autre dans le "modèle chinois": comme le dit la propre propagande du régime, "un pays, deux systèmes". Tous deux sont sortis renforcés de cette entente cordiale. Massification, collectivisme, machinisme, technologies invasives, êtres sans visage qui, à la fin de leur journée de travail, deviennent des consommateurs compulsifs, entre le shopping effréné et la passivité conformiste du divertissement, avec un conformisme qui trouve ses racines dans les racines ethniques ancestrales exercées par les mandarinats, les hauts fonctionnaires tout-puissants qui dirigent la Chine depuis 3000 ans. Fini les "gardes rouges" brandissant le petit livre de Mao Tse Tung, comme dans les années 1960 ; ils ont été remplacés par le triste spectacle de masses de gens se déplaçant compulsivement à l'intérieur de gigantesques centres commerciaux, déferlant dans des rues pleines d'anonymes ou à l'intérieur de gratte-ciel récemment achevés. Toujours dos à leurs racines, toujours amputés de leurs traditions, toujours sans identité, avec la ruche ou la fourmilière comme modèles de vie collective. Après cela, nous voyons la concrétisation exacte de la phase finale du cycle telle que Julius Evola l'avait intuitionnée il y a près d'un siècle.

La Chine d'aujourd'hui est la synthèse de ce que la Russie et les Etats-Unis qu'Evola a connus de son vivant étaient hier. C'est l'élément qui doit être ajouté comme corollaire à l'analyse d'Evola dans les trois essais qui composent ce volume. Ce n'est pas qu'Evola se soit trompé dans son analyse: celle-ci était non seulement précise, mais aussi extrêmement lucide et anticipatrice. Il ne restait plus qu'à ajouter l'évolution du processus au cours des dernières décennies. Il y a des variations dans la forme, mais pas du tout dans le fond. Ce sont les chemins que l'on parcourt aujourd'hui d'un pas ferme, voire accéléré par rapport aux périodes récentes, vers "La Bête sans nom", le royaume des masses omniprésentes. Le Mandarinat chinois répand urbi et orbi, sur les ruines de l'effondrement de l'URSS et de la crise actuelle de l'"américanisme".

Les gigantesques centres commerciaux chinois, les 1.400 millions d'êtres humains pris dans un délire consumériste, tandis que des haut-parleurs retentissent les slogans du parti, les grands milliardaires inévitablement affiliés au Parti fondé par Mao, la soumission d'une société qui n'est libre que de consommer et de travailler, mais constamment surveillée par des centaines de millions de caméras réparties dans toutes les rues, qui a volontairement placé dans la main de chacun de ses membres un téléphone portable avec lequel il alimentera en permanence le "big-data" (ce n'est pas en vain que la 5G qui rend cette technologie possible a son origine en Chine d'où elle rayonne dans le monde entier), permettant, grâce à l'Intelligence Artificielle, au "système" de connaître jusque dans ses moindres mouvements, gestes et intentions, mieux qu'il ne pourra jamais se connaître lui-même? C'est la Chine d'aujourd'hui. Et c'est vers ce modèle, étendu à l'Est et à l'Ouest, que nous nous dirigeons.

Le lecteur observera et comparera les trois textes d'Evola, écrits dans des circonstances historiques différentes (pendant la première forme de bolchevisme et le grand élan de l'américanisation du monde après la Première Guerre mondiale; le second pendant le stalinisme et après le krach de 1929, à l'époque des fascismes; et le dernier dans les années des fascismes; et le dernier, dans les années de la guerre froide, avec la confrontation géopolitique USA-URSS) avec la situation actuelle et percevront clairement que le Baron non seulement n'avait pas tort, mais qu'il a anticipé exactement les caractéristiques présentes aujourd'hui dans la post-modernité et dont la République populaire de Chine est la synthèse, l'exemple et la direction vers laquelle le monde se dirige main dans la main avec les technologies modernes.

En fait, même dans le transhumanisme occidental, le spectre même de la "Bête sans nom" est présent, qui n'aspire même plus à avoir une dimension biologique, mais prétend être un simple automatisme généré par des réseaux neuronaux électroniques grâce auxquels la conscience humaine individuelle se fondra dans une "conscience cosmique universelle" qui devrait se rassembler dans "le nuage", le bagage mental individuel de tous les êtres, converti en impulsions électroniques, but ultime de l'évolution darwinienne, accélérée par les nouvelles technologies génétiques, la nanotechnologie et l'intelligence artificielle. Telle est la perspective décrite par Ray Kurzweill, l'un des partisans les plus extrêmes du transhumanisme, pour notre avenir.

Il resterait à faire le point sur la situation au début de l'année 2023, en tenant compte de trois contradictions principales qui sont apparues au lendemain de la pandémie.

    1) Le conflit ukrainien, généré par la volonté de l'OTAN de faire avancer ses frontières vers Moscou, a eu un effet inattendu : la "mondialisation" s'est arrêtée. À une époque où la mondialisation semblait être un projet raté, mais sur lequel les élites économiques continuaient à insister, la politique de sanctions contre la Russie imposée par les États-Unis et suivie avec une loyauté opiniâtre par les pays membres de l'OTAN a entraîné une rupture inattendue entre les pays alliés des États-Unis et le reste du monde (et, d'un point de vue quantitatif, on peut dire que "le reste du monde" a plus de poids numérique que le "bloc occidental", ce qui est important à noter à une époque où le "règne de la quantité" impose ses règles: plus d'habitants, plus de consommateurs, égale plus de production). La Chine a choisi de se ranger du côté de la Russie, compte tenu de l'opposition qu'elle suscite dans les milieux américains, car elle est sur le point de dépasser les États-Unis dans tous les domaines, y compris la technologie.

    2) Le conflit entre les concentrations de pouvoir héritées des trois précédentes révolutions industrielles, ce que nous pouvons appeler "le vieil argent", et les grandes accumulations de pouvoir technologique et de capital générées par la quatrième révolution industrielle. Cela explique les récentes critiques d'Elon Musk à l'égard de la réunion du Forum de Davos et des tentatives d'ouverture du fondateur de cette organisation, Klaus Schwab, en direction du "transhumanisme", que certains considèrent comme le moteur idéologique de cette dernière révolution industrielle. Il est facile de prévoir les implications de ce conflit: le "nouvel argent" finira par s'imposer, comme cela s'est produit dans toutes les autres révolutions industrielles: les propriétaires des "nouvelles technologies" sont toujours ceux qui imposent leurs propres règles du jeu.

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3) L'idée de "polycrise" évoquée lors de la dernière réunion du Forum de Davos, idée que Guillaume Faye avait déjà présentée il y a près d'un quart de siècle sous la dénomination de "convergence des catasdtrophes", est, dans l'acceptation qu'en donne les élites économiques mondiales, fait référence aux crises économiques ininterrompues générées par les dysfonctionnements du processus de globalisation, par les crises géopolitiques (un euphémisme pour ces crises qui sont provoquées par la volonté aveugle et suicidaire des Etats-Unis qui entendent demeurer la "seule puissance mondiale"), par les crises sociales à la chaîne dues à la mondialisation, sans oublier les crises sociales imbriquées (dues aux effets des migrations massives d'aujourd'hui et demain à la désertification des emplois par la robotisation), aux conflits interreligieux (qui ont pour axe le fondamentalisme islamique et qui se sont même étendus à l'Europe), auxquels ils ajoutent, bien sûr, le thème omniprésent du "changement climatique", présenté comme le plus dramatique de tous.

    4) Lors de la même réunion du Forum de Davos, le rapport présenté par son fondateur, Klaus Schwab, reprenait pour la première fois sans complexe les idées transhumanistes et les transmettait à un public d'élites économiques, de dirigeants politiques et de propriétaires de consortiums d'information. Cela revient à suggérer la formation d'une société "post-biologique", automatisée, dominée par les nouvelles technologies, où l'humain est de plus en plus résiduel et où, pendant cette transition, les destinées des nations devraient être guidées par une alliance entre gouvernements et trusts, c'est-à-dire un scénario absolument identique à celui présenté par la structure politico-économique de la République populaire de Chine.

Telle est la situation en janvier 2023. La perspective n'est plus, comme à l'époque où Evola écrivait en 1929, la possibilité d'une reconstruction de l'Europe sur la base des idéaux du vieux romantisme. Le sentiment qui domine est que les processus de dissolution de l'humain, initiés en République populaire de Chine et adaptés à l'Occident par le Forum de Davos, ajoutés à la "religion transhumaniste" (que ses membres vivent avec une foi proche du fanatisme, surtout lorsque ses prophètes établissent les caractéristiques du futur), nous placent dans un modèle qui est, précisément, l'inversion totale du modèle d'une société traditionnelle. Une indication que la promesse apocalyptique de la venue de l'Antéchrist, qui précédera la fin des temps, est proche.

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Il faut comprendre que "l'Antéchrist" n'est pas tant une figure humaine qu'une conception de l'être humain, hypostasiée et gravée au feu dans les hommes et les femmes d'aujourd'hui, présents dans le monde entier, dans tous les pays, dans tous les peuples, dans chacun des habitants de la planète, et à laquelle il est impossible pour la majorité d'échapper. On comprend d'ailleurs que dans les textes prophétiques-apocalyptiques, cette "venue de l'Antéchrist" précède la "fin des temps".

Le caractère éphémère et non viable d'une société ainsi conçue, son instabilité congénitale, est précisément ce dont beaucoup ont eu l'intuition à notre époque (du "paradoxe de Fermi" sur la non-viabilité des sociétés technologiquement avancées, au dernier rapport du Forum de Davos, avec son idée de "polycrise"). Un vêtement taché peut être lavé par un simple geste. Mais lorsque ce même vêtement est couvert de taches, de déchirures, est élimé par l'usage, il n'y a plus aucune possibilité, quels que soient nos efforts, de continuer à le porter. Il est nécessaire de le jeter et d'en tisser un nouveau. Nous avons atteint cette période. Il vaut la peine que nous nous y fassions.

Or, dans toutes ces dérivations, il n'y a rien de nouveau par rapport à ce que Julius Evola a prévu dans son article historique de La Nuova Antologia publié en 1929. Nous ne sommes pas confrontés à deux positions irréconciliables, comme ne l'étaient ni le bolchevisme ni le libéralisme, ni les camps opposés de la guerre froide, ni l'époque révolue de l'unilatéralisme américain globalisant, ni la période qui a suivi le 11 septembre et la crise économique de 2007-2011, premier symptôme de l'effondrement du système économique mondial globalisé, ni tout ce qui a suivi la pandémie, ni ce qui nous attend lorsque la quatrième révolution industrielle montrera ses effets les plus dramatiques sur la société et finira par réorganiser le monde. Ce qui émerge de cette réorganisation tendra inévitablement vers une forme pyramidale, avec un tout petit dôme et une gigantesque base homogène.

Mais dans tous les cas, le dôme et tout ce qui se trouve en dessous obéiront aux mêmes traits: une humanité qui a rompu tout lien avec le supérieur (qui n'est même pas capable de deviner ce que signifie le "surmonde", pas même à travers le prisme de la religion), qui n'est capable de considérer comme "religieux" qu'un ensemble de doctrines inorganiques et souvent incohérentes dans lesquelles on place sa "foi" (le transhumanisme, déjà aujourd'hui "première religion" de la Silicon Valley et, plus largement, de la technologie), avec ceux "d'en haut" qui se consacrent à la multiplication de leurs profits et ceux "d'en bas" à la survie, avec une dévaluation croissante de toutes les valeurs et un processus général de perte des identités, surtout culturelles, et une destruction systématique de toute institution traditionnelle restante (travail que les "Agendas" mondialistes émanant des institutions internationales et envoyés aux gouvernements nationaux comme obligatoires) tentent d'accélérer.

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Dans ces circonstances, le réalisme suggère que la "fin des temps" est proche (ou, plus précisément, la fin de cette civilisation) et, en tout état de cause, il n'est pas possible d'être optimiste quant aux possibilités d'inverser le phénomène. La disproportion des forces est telle que ceux qui proclament leur adhésion aux principes traditionnels n'ont aucune base sociale, aucune institution et des ressources insuffisantes sur lesquelles fonder leur action. Bien que le processus de destruction de toutes les valeurs et de leur remplacement par celles contenues dans les "agendas" mondialistes rencontre une résistance croissante, il ne faut pas se faire d'illusions: le destin final d'une avalanche, une fois déclenchée, n'est pas de s'arrêter à mi-chemin, mais de tout balayer. Plutôt que de s'opposer au glissement de terrain à venir, le bon sens conseille de se préparer au lendemain de l'avènement de "La Bête sans nom".

Je crois que ces annotations étaient nécessaires, dans la mesure où les trois essais d'Evola et la propre introduction de De Turris devaient être complétés par des notes sur l'ici et maintenant.

Ernesto Milà

Sant Pol de Mar, janvier 2023.

1870-71 : la IIIème république et le conditionnement des Français

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1870-71: la IIIème République et le conditionnement des Français

Nicolas Bonnal

Le Grand Reset a déjà eu lieu. On a compris grâce à l’imprimerie que l’on pouvait défigurer le christianisme et le remettre à neuf – et ce au dix-neuvième siècle. Lorsque la IIIème république, profitant de la défaite que certains avaient aidée, a pris le pouvoir, elle a en quelques années inventé sa propre cancel culture et refait à neuf les Français que la Restauration avait remis non pas à neuf mais à vieux.

En quelques décennies on créa un peuple nouveau, celui dont rêvaient les énergumènes de 89. Ce fut l’œuvre de la presse (déjà…) et de Jules Ferry, qui enseigna au paysan, avant de l’envoyer en Indochine, combien son ancêtre au féminin avait été engrossé par le seigneur (dixit Bernanos en personne) ; avec une éducation comme celle-là on ne risquait pas de faire des exploits démographiques (stérilité et vieillissement de la population de souche) ou économiques. De première puissance continentale la France devient la cinquième. Certes il resta un prestige culturel qui ne se démentit pas jusqu’une 1940, même si les autres puissances européennes nous tinrent la dragée haute ; mais la France (voyez mon livre sur la comédie musicale) devenait la Venise Fin de Siècle, terre de tourisme, de sexe (Paris, l’Amour…) et de loisir pour les classes supérieures débauchées ; voyez ce qu’en dit Zweig dans son Monde d’hier ou même Proust dans son Temps retrouvé.

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Ce qui me frappait le plus lorsque j’étais enfant, en arrivant chez ma grand-mère à Paris, pour moi qui n’étais qu’un petit francophone blond de Tunisie (et heureux de l’être, ce pays sous Bourguiba était un paradis ou presque), c’était la virulence du nom de nos rues qui célébraient les nouvelles divinités, les nouvelles divinités de ce culte républicain, qui comme a dit mon ami Jean Raspail a liquidé depuis la patrie, Général de Gaulle inclus quoiqu’en disent les distraits.

On a donc toujours et partout le boulevard Jean Jaurès, le boulevard Carnot (à Tunis j’étais au lycée Carnot), le boulevard Gambetta, le boulevard Clemenceau. Que du sang et des ruines, que de la guerre et du crépuscule. Dans le cas de Jaurès on notera la dissonance cognitive typiquement républicaine: car si tu veux la paix en 1940, tu es un collabo et un nazi ; pourtant  Jaurès est bien vu maintenant ? Ne pas oublier que son assassin fut acquitté.

Le déclin de la France fut total après 1870. Sur le plan industriel et même agricole, Gustave Le Bon avait tout dit dans sa Psychologie du socialisme. Mais le pays comme dit Nietzsche avait déjà si peu de destinée dans le regard... Cela ne l’empêcha pas l’élite républicaine de se livrer à toutes les aberrations coloniales et aux guerres contre l’Allemagne – toutes faites pour l’Angleterre, comme l’expliquent Drumont ou Céline – au lieu de s’en  rapprocher.

Depuis on s’est calmé sur l’Allemagne mais on nous reprogramme pour la Russie. Presse, télé, instruction...

mercredi, 08 février 2023

Les quatre cavaliers de l'apocalypse en Ukraine

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Les quatre cavaliers de l'apocalypse en Ukraine

par Boyd Cathey

Lettre d'un Américain non-conformiste à ses compatriotes sur la guerre en Ukraine

Source: https://boydcatheyreviewofbooks.blogspot.com/

Amis,

Quatre forces critiques soutiennent et motivent vigoureusement les politiques américaines et de l'OTAN en Ukraine. Ces forces soutiennent sans limitation apparente le gouvernement Zelensky de Kiev, contrôlé par les mondialistes et corrompu, dans sa guerre sans fin contre la Russie. Et comme les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse du dernier livre du Nouveau Testament, ces Armées de la Nuit nous propulsent, inéluctablement et apparemment sans se soucier de ce qui nous attend, vers l'Armageddon nucléaire.

Comment cela a-t-il été possible ? Comment se fait-il que les citoyens américains, voire les citoyens de la plupart des pays européens, aient, pour la plupart, accepté cet état de fait sans broncher ?

Rationnellement et géopolitiquement, le conflit en Ukraine devrait vraiment être une préoccupation mineure pour nous. Notre rôle n'est pas d'être le gendarme du monde et d'intervenir dans chaque conflit, dans chaque coin reculé du monde. Nous n'avons, à mon avis, aucun intérêt stratégique réel là-bas, sauf peut-être celui d'encourager un règlement pacifique. Les Russes ne nous menaçaient pas, ni l'OTAN, de manière perceptible ou majeure. L'Ukraine est dans leur arrière-cour, pas la nôtre. Et pourtant, nous nous retrouvons embourbés dans un conflit qui ne cesse de s'étendre et de s'aggraver dans un pays que la plupart des Américains ne peuvent même pas trouver sur une carte et qui pourrait bien déboucher sur une troisième guerre mondiale.

Nous devons assumer la majeure partie de la responsabilité de ce qui s'est passé. Le président George H. W. Bush et le secrétaire d'État James Baker ont promis à Gorbatchev que l'OTAN ne s'étendrait jamais jusqu'aux frontières de la Russie (en échange de la dissolution du Pacte de Varsovie et de l'URSS). Pourtant, c'est exactement ce qui s'est produit. Puis ont suivi les "révolutions de couleur"/coups d'état à Tbilissi, Kiev, etc., avec l'instrumentalité et la complicité de la finance internationale et des agents américains sur le terrain (lire Victoria Nuland, etc.) qui n'ont fait qu'intensifier la méfiance et l'hostilité légitimes de la Russie.

Le moment décisif pour la Russie a été l'éviction d'un président ukrainien légitimement élu et favorable à la Russie par un coup d'État fomenté par les Américains à Kiev en février 2014 et son remplacement par un sous-fifre américain trié sur le volet, suivi de l'intensification de la persécution généralisée par le gouvernement ukrainien de la majorité russe dans les régions orientales du Donbass... suivie d'une augmentation spectaculaire de cette persécution anti-russe dans ce même Donbass fin 2021 et début 2022.

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L'auteur Ben Abelow a succinctement décrit ce qui a suivi dans son excellent ouvrage de base, How the West Brought War to Ukraine. Ce bref ouvrage est fortement approuvé par des autorités telles que les Profs. John Mearsheimer et Paul Robinson, l'ambassadeur Jack Matlock, et d'autres, et reste un superbe texte sur le conflit en cours.

On peut certainement affirmer que l'incursion russe en Ukraine était une erreur stratégique, ironiquement, parce que c'était exactement ce que nos élites de la politique étrangère souhaitaient... une occasion de s'attaquer directement aux Russes par des moyens militaires, en utilisant l'Ukraine comme un mandataire impuissant, et peut-être de provoquer un changement de régime à Moscou, ou du moins d'éliminer la Russie en tant qu'obstacle à la suzeraineté mondiale américaine. Pourtant, le président Poutine croyait, sans doute, qu'il n'avait pas d'autre option. Néanmoins, il a fait le jeu du parti de la guerre.

Au cours des deux dernières décennies, notre nation a fait preuve d'un refus presque total de poursuivre toute forme de négociation avec la Russie pour la paix en Ukraine (par exemple, le torpillage répété par les États-Unis de Minsk I et II). La guerre sert NOS objectifs de politique étrangère, et nous avons réussi à manœuvrer les Russes pour qu'ils mènent la première action offensive majeure.

Qui sont donc ces quatre forces qui nous ont dangereusement poussés dans un conflit dans lequel nous n'aurions jamais dû nous engager ? Quelles sont les véritables raisons de leur plaidoyer hystérique et sans limites, à tel point que des dizaines de médias et la plupart de nos dirigeants politiques semblent avoir perdu toute once de jugement rationnel ?

Tout d'abord, la force la moins visible mais la plus efficace est peut-être ce que le président Dwight Eisenhower a appelé il y a plus de soixante ans "le complexe militaro-industriel", c'est-à-dire les entrepreneurs militaires immensément puissants et influents et leur réseau complexe de contrôle et d'influence, à la fois dans et hors des couloirs du pouvoir à DC, dans nos services armés et dans notre politique. Chaque année, des milliards de dollars de profits sont générés pour Raytheon, McDonnell Douglas, Goldman Sachs et d'autres supra-nationales. La guerre en Ukraine a été pour eux une incroyable manne financière - missiles, chars, armements et équipements de toutes sortes. Il faut les construire et les acheter (généralement à des prix gonflés et exorbitants). Et les poches de nos politiciens sont toujours prêtes pour une grosse part, sans parler des poches ouvertes des voyous corrompus qui dirigent actuellement l'Ukraine (et des dizaines d'autres États clients américains). 

Il y a ensuite l'opposition zélée de la gauche fanatique à ce qu'elle perçoit comme la montée d'un populisme chrétien néo-tsariste et d'un néo-fascisme (anti-LGBTQ, etc.) à Moscou. La Russie sous Poutine est devenue pour eux le lieu d'opposition à leur programme universaliste de Nouvel Ordre Mondial, l'opposition à une réinitialisation mondiale, impliquant l'OTAN, les USA, l'UE, et le Forum Economique Mondial. Dans un moment de candeur, le député démocrate Jamie Raskin (D-Maryland) a résumé (le 25 octobre 2022) la position officielle (bien que tacite) des Américains et des mondialistes sur le conflit et les véritables enjeux :

"Moscou en ce moment est une plaque tournante de la tyrannie corrompue, de la censure, de la répression autoritaire, de la violence policière, de la propagande, des mensonges et de la désinformation du gouvernement, et de la planification de crimes de guerre. C'est un centre mondial de haine antiféministe, antigay, antitrans, ainsi que la patrie de la théorie du remplacement pour l'exportation. En soutenant l'Ukraine, nous nous opposons à ces vues fascistes, et nous soutenons les principes urgents du pluralisme démocratique".

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Raskin (photo) est d'extrême gauche et juif, et son message est souvent tout aussi frénétique et fanatique que celui de n'importe quel membre de l'escouade au Congrès.  Avec une différence majeure : il est très bien placé et bien connecté, il fait partie de l'establishment des dirigeants démocrates. Donc, quand il parle, il parle avec une certaine autorité pour le parti et sa direction. Mais pas seulement pour le parti démocrate, mais pour les forces internationales qui comprennent parfaitement que la Russie et son président leur barrent la route vers une forme d'hégémonie mondiale post-marxiste, bien pire que tout ce que Joseph Staline a pu imaginer.

Ensuite, il y a les néoconservateurs et leur haine frénétique de la Russie (beaucoup de néoconservateurs ont une généalogie trotskiste et sioniste travailliste qui rappelle l'antisémitisme de la Russie impériale dans la Pale of Settlement). Ce sont les Néocons qui ont préconisé une guerre sans fin, que ce soit en Ukraine, ou en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Somalie, en Bosnie, etc., dans leur quête zélée d'imposer ce qu'ils conçoivent comme une "démocratie libérale" dans le monde entier (ce que mon mentor Russell Kirk a un jour appelé avec dédain une "pax Americana"). Il n'est pas rare de voir un Brian Kilmeade sur Fox ou de lire un Rich Lowry dans les pages de l'autrefois admirable National Review, épouser ce point de vue exprimé avec une vigueur sans retenue. 

À ces forces s'ajoutent ce que l'on pourrait appeler les "troupes au sol" - la grande majorité de ceux qui soutiennent la politique américaine en Ukraine: ceux qui ne sont pas trop bien informés ou qui dépendent simplement des médias de l'establishment, qui sont complètement unilatéraux sur le conflit, pour leurs informations. Leurs opinions peuvent très bien être basées sur une réceptivité à un sentiment "anti-russe" persistant hérité de la guerre froide (similaire au sentiment anti-allemand qui a survécu à la Seconde Guerre mondiale) auquel participent de nombreux Américains. 

Ces forces ont alimenté un cocktail extrêmement dangereux. Si quelqu'un s'y oppose, il est immédiatement taxé d'"apologiste de Poutine" ou de partisan du "nouvel Hitler": tout cela est absurde. Mais, malheureusement, cela semble fonctionner. J'ai demandé dans mes colonnes plus d'une fois... N'y a-t-il pas d'adultes dans la pièce ? Ou, sommes-nous condamnés à dériver vers une conflagration aux proportions terribles ? 

Dans le livre de l'Apocalypse de Saint Jean de Patmos, l'Evangéliste raconte que dans un rêve, l'Agneau de Dieu l'appelle et lui révèle quatre créatures qui sortent sur des chevaux blancs, rouges, noirs et pâles. Au fil des siècles, ces quatre cavaliers ont été diversement identifiés dans l'eschatologie chrétienne comme étant des signes avant-coureurs du jugement dernier et de la fin des temps. Le premier cavalier de la révélation de saint Jean, chevauchant un cheval blanc et portant un arc, a été considéré comme symbolisant et invoquant la conquête, la peste ou peut-être même la venue de l'Antéchrist. Le deuxième cavalier, monté sur un cheval rouge sang, porte une épée et est considéré comme créateur de guerre, de conflit et d'anarchie. Le cavalier sur le troisième cheval est vu comme un marchand et chevauche un cheval noir symbolisant la famine. Enfin, le dernier cavalier sur le cheval pâle représente la Mort et les puissances de l'enfer. Et comme nous le dit l'évangéliste :  "On leur donna autorité sur un quart de la terre, pour tuer par l'épée, la famine et la peste, et au moyen des bêtes de la terre."

Le complexe militaro-industriel, avec ses tentacules étendus et immondes, peut être considéré symboliquement comme chevauchant le cheval noir de la cupidité, de la domination financière et de la famine. Les Néocons et leurs épigones peuvent être représentés par un cavalier assis sur un cheval rouge, faisant avancer avec zèle le conflit, l'anarchie et la guerre fratricide.

Le cheval pâle, dont le cavalier symbolise la mort et l'intronisation par les puissances de l'enfer, pourrait bien représenter la masse de l'humanité, séduite et tristement trompée par les trois premiers cavaliers, et dont la fuite en avant comme des lemmings entraînera la destruction et l'effondrement du monde - et de la civilisation - tel que nous l'avons connu. Il n'est pas difficile de visualiser des figures telles que Lindsey Graham et Mitch McConnell en bonne place dans ce groupe.

Enfin, la gauche fanatique et déchaînée chevauche le cheval blanc de la conquête, de la peste et de l'annonce de l'Antéchrist, proclamant la fin de la civilisation chrétienne et le triomphe de ce que le poète irlandais William Butler Yeats appelle la "Bête brute" (dans son poème eschatologique de 1919, "The Second Coming") : le retour d'un Satan triomphant, tenu en échec pendant vingt siècles par un "Berceau à bascule" mais désormais lâché sur le monde.

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Il n'est pas trop ésotérique de suggérer que les États-Unis et le monde se trouvent maintenant dans une situation où, pour suivre Yeats à nouveau,

  Things fall apart; the centre cannot hold;
    Mere anarchy is loosed upon the world,
    The blood-dimmed tide is loosed, and everywhere
    The ceremony of innocence is drowned;
    The best lack all conviction, while the worst
    Are full of passionate intensity….”

("Les choses s'écroulent ; le centre ne peut pas tenir ;

    L'anarchie pure et simple se déchaîne sur le monde,

    La marée teintée de sang est libérée, et partout

    La cérémonie de l'innocence est noyée ;

    Les meilleurs manquent de conviction, tandis que les pires

    Sont pleins d'intensité passionnée....").

Y a-t-il encore des voix qui voudraient sonner le clairon et que leurs avertissements soient pris en compte ? En effet, existe-t-il de grandes figures comme les prophètes de l'Ancien Testament qui pourraient plaider avec succès pour que nous nous détournions de la guerre, de la criminalité et du mal ? Ou bien, notre civilisation est-elle devenue tellement infectée et décomposée qu'elle a suivi son cours ?

Cette question, pour l'instant, reste sans réponse.

mardi, 07 février 2023

Sur la folie des femmes actuelles – américaines en particulier

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Sur la folie des femmes actuelles – américaines en particulier

Nicolas Bonnal

On sait ce que je pense des hommes occidentaux ; mais la parité a amené au pouvoir des femmes toutes plus folles et dangereuses les unes que les autres. Je vais me résumer sur la question. Il y a quelques années j’écrivais alors que nous guettions la troisième guerre mondiale avec Hillary Clinton :

« C’est ainsi du reste que fonctionne la démocratie en Europe bruxelloise : comme dans une nursery, avec des peuples infantiles et bien soumis, sauf la minorité machiste-populiste-raciste qui horrifie  raisonnablement les medias bien-pensants. Le féminisme devient le noyau du totalitarisme postmoderne. On retrouve comme toujours Tocqueville et son pouvoir prévoyant, tutélaire et doux, qui cherche à nous fixer dans l’enfance. »

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Sur la femme américaine je citais le compagnon de voyage de Tocqueville :

« Gustave de Beaumont écrit sur cette femme américaine isolée, abstraite et gnostique : « Sa vie est intellectuelle. Ce jeune homme et cette jeune fille si dissemblables s'unissent un jour par le mariage. Le premier, suivant le cours de ses habitudes, passe son temps à la banque ou dans son magasin ; la seconde, qui tombe dans l'isolement le jour où elle prend un époux, compare la vie réelle qui lui est échue à l'existence qu'elle avait rêvée. Comme rien dans ce monde nouveau qui s'offre à elle ne parle à son cœur, elle se nourrit de chimères, et lit des romans. Ayant peu de bonheur, elle est très religieuse, et lit des sermons. »

Plus moderne – et courageux - Emmanuel Todd donc écrivait dans Après l’Empire (NDLR : il serait temps !) :

« Le conflit entre le monde anglo-saxon et le monde arabo-musulman est profond. Et il y a pire que les prises de position féministes de Mmes Bush et Blair concernant les femmes afghanes. L'anthropologie sociale ou culturelle anglo-saxonne laisse apparaître quelques signes de dégénérescence (…) Si une science se met à distribuer des bons et des mauvais points, comment attendre de la sérénité de la part des gouvernements et des armées ? »

Todd voyait le combat du féminisme contre les restes du machisme :

« Il y a quelque chose d'inquiétant à voir une telle dimension devenir un facteur structurant des relations internationales. Ce conflit culturel a pris depuis le 11 septembre un côté bouffon et à nouveau théâtral, du genre comédie de boulevard mondialisée. D'un côté, l'Amérique, pays des femmes castratrices, dont le précédent avait dû passer devant une commission pour prouver qu'il n'avait pas couché avec une stagiaire ; de l'autre, Ben Laden, un terroriste polygame avec ses innombrables demi-frères et demi-sœurs. Nous sommes ici dans la caricature d'un monde qui disparaît. Le monde musulman n'a pas besoin des conseils de l'Amérique pour évoluer sur le plan des mœurs. »

Le russe a pris la place de l’arabe comme on sait face à l’hystérie US. Et la farce écolo-humanitaire et féministe va déclencher Armageddon.

https://www.dedefensa.org/article/le-feminisme-us-par-dela-le-rien-et-le-male

Le consultant du Pentagone James Rickards s'interroge : la troisième guerre mondiale a-t-elle commencé ?

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Le consultant du Pentagone James Rickards s'interroge: la troisième guerre mondiale a-t-elle commencé?

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/el-consultor-del-pentag...

James Rickards - qui est passé du statut d'avocat à celui de géofinancier, et a été consultant auprès du Pentagone et de la communauté d'espionnage américaine (https://bit.ly/3Jm9GCg) - a accédé à la notoriété mondiale avec son livre Currency Wars : Shaping the Next Global Crisis (https://amzn.to/3kOCgC3). Rickards a récemment demandé : "La troisième guerre mondiale a-t-elle commencé (https://bit.ly/40bUcql)?". Il craint que la guerre en Ukraine "ne dégénère en une guerre nucléaire avec le déploiement d'armes nucléaires tactiques". Il rejette ensuite l'idée farfelue de la plupart des multimédias occidentaux - qu'il qualifie de "colportage de propagande pour l'Ukraine" - selon laquelle "la Russie lancerait une attaque nucléaire en désespoir de cause suite à l'échec de sa campagne en Ukraine" alors que "le contraire est vrai". Selon lui, "le premier pays le plus susceptible d'utiliser des armes nucléaires est les États-Unis" afin de "sauver la face et de déstabiliser la Russie une fois l'Ukraine au bord de l'effondrement".

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Il semble comique que les penseurs pertinents du monde ne prennent plus au sérieux les propagandistes multimédias de l'Occident.

Dans son titre "L'affaire du début de la Troisième Guerre mondiale (WWIII)", il note "le nombre de pays directement (sic) impliqués" par la "fourniture d'armes, d'espionnage - renseignement d'origine électromagnétique et renseignement humain - de financement, de munitions et de soldats sur les champs de bataille" comme dans le cas des "troupes de Pologne opérant comme mercenaires sous des uniformes ukrainiens".

En savoir plus: "Des opérateurs spéciaux américains et britanniques (UK) sont en Ukraine pour fournir de l'espionnage, des formations en armement et une assistance logistique". Ces "opérateurs spéciaux" sont "engagés comme contractants par la CIA et le MI6". Comme si ce qui précède ne suffisait pas, la Pologne (encore elle!) et la Lituanie "fournissent à l'Ukraine des chars Leopard sophistiqués", tandis que le Royaume-Uni "se prépare à fournir son char Challenger II le plus élaboré", et que les États-Unis fournissent des véhicules de combat Bradley et des véhicules blindés Stryker. Elle pointe notamment du doigt la fourniture par les États-Unis d'artillerie à missiles guidés à longue portée (Himars) et de batteries anti-missiles Patriot.

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La Russie n'est pas en reste avec l'armée privée du groupe Wagner, l'utilisation de drones et de chasseurs fournis par l'Iran depuis la Syrie, et "la Chine fournit un soutien financier et des technologies".

Il énumère une liste interminable de "pays désormais directement impliqués dans la guerre en Ukraine", pays dispersés sur quatre continents, tandis que les "ramifications économiques sont mondiales", ce qui le conduit à la définir comme une "guerre mondiale": "la GWG est là. On la retrouve au stade 1937" avec l'invasion généralisée de la Chine par le Japon et les "viols horribles à Nanjing".

Il s'avérerait que, contrairement ce que conte Hollywood sur Pearl Harbor dans l'anglosphère (attaque du Japon en 1941: quatre ans plus tard), la Seconde Guerre mondiale (WWII) aurait commencé avec l'invasion de la Chine par le Japon, "plutôt qu'au stade de 1941". Rickards remonte même à 1931 comme début de la Seconde Guerre mondiale avec l'invasion de la Mandchourie par le Japon. Il admet que pour l'Occident, la Seconde Guerre mondiale a "commencé" avec l'invasion de la Pologne par l'Allemagne en 1939. Deux jours plus tard, la Grande-Bretagne et la France ont déclaré la guerre à l'Allemagne. Il conclut qu'"il est plus probable qu'elle s'étende en termes de pays touchés, de sanctions financières et de guerre cinétique" et déclare de manière inquiétante que "le danger d'une escalade vers un échange nucléaire est réel et croissant".

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L'ancien conseiller allemand à la sécurité nationale, le général de brigade Erich Vad, a critiqué le fait qu'un parti, le parti des Verts, pousse Berlin à la guerre et a averti que la poursuite des livraisons d'armes à l'Ukraine pourrait conduire à un TGM nucléaire (https://bit.ly/3XN5Pm5). Il semble kafkaïen et surréaliste qu'un parti écologiste cherche à obtenir cela. Le Bulletin of the Atomic Scientists a publié que l'horloge du Jugement dernier est à 90 secondes (mégasic!) de minuit, dont les causes premières serait essentiellement la guerre en Ukraine (https://bit.ly/40ml47o).

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lundi, 06 février 2023

Attaquer Téhéran pour frapper Moscou. Voici comment l'Occident se venge de l'Ukraine

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Attaquer Téhéran pour frapper Moscou. Voici comment l'Occident se venge de l'Ukraine

Emanuel Pietrobon

Source: https://insideover.ilgiornale.it/guerra/attaccare-teheran...

La longue guerre froide entre l'Iran et Israël, qui dure depuis 1979 et ne prendra fin qu'avec la défaite totale de l'un des protagonistes, a fait de nouvelles victimes entre le soir du 28 et la nuit du 29 janvier.

À Ispahan, centre névralgique mais poreux du milieu de l'Iran, une flottille de drones a mené des attaques contre des cibles symboliques et stratégiques, y compris des infrastructures militaires prétendument utilisées pour le stockage de drones et le développement de missiles hypersoniques.

Une attaque qui est frappante dans la mesure où elle confirme à nouveau les fragilités du régime khomeiniste et lance un puissant avertissement à toutes les forces en Ukraine qui soutiennent les efforts de guerre de la Russie. Les réactions à ce blitz, de Moscou et de Téhéran, seront égales, opposées et imprévisibles.

Repérer les traces

Les stratèges ont un état d'esprit similaire à celui des tueurs en série : ils recherchent la perfection, qu'ils essaient d'atteindre en élaborant des plans d'action de plus en plus sophistiqués et méticuleux, mais le narcissisme et la soif de gratification polluent leur ambition et les conduisent à laisser des traces.

Traces. À Ispahan, où les traces sont nombreuses sur la scène du crime, tout pointe dans une seule direction: Israël. Pour le modus operandi - le déni plausible. Pour les cibles touchées - l'industrie de guerre pour la production de systèmes d'armes avancés. Car le diable se cache dans les détails - l'adresse du bâtiment est la rue Imam Khomeini. Et trois indices, docet Agatha Christie, font une preuve.

Entre le soir du 28 et la nuit du 29 janvier, à Ispahan, des attaques de haute précision ont été menées contre des cibles parlantes, sur le modèle d'un format familier - popularisé par Israël entre 2020 et 2021 -, à la portée d'une poignée d'acteurs seulement - dont la Central Intelligence Agency et le Mossad -, qui ont servi deux objectifs: (re)mettre en évidence les fragilités de l'Iran, pays qui connaît de sérieux problèmes d'entrisme et de contrôle de son territoire, et envoyer un avertissement à la Russie.

Les experts sont d'accord

Selon l'expert spatial post-soviétique Cesare Figari Barberis, à qui l'on a demandé un bref commentaire sur le blitz d'Ispahan, "les cibles touchées suggèrent des représailles pour la participation indirecte de l'Iran, par la vente de drones Shahed (photo), à la guerre en Ukraine".

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Les attaques étaient caractérisées par une précision extrême, à tel point que, infrastructure militaire mise à part, Figari Barberis raconte "un cas où un seul individu a été tué". Un démystification de la version officielle iranienne, qui parle d'un raid déjoué et de dégâts minimes.

"L'impression est que ce sont les Israéliens", poursuit l'expert, "et il y a des rumeurs" d'une attaque rendue possible par une frappe "depuis l'Azerbaïdjan". Parce que c'est un allié de fer d'Israël. Et parce que, peut-être, poussé par l'attentat de Téhéran du 27 janvier, "où l'on murmure l'implication des services secrets iraniens". Barberis, cependant, tient à souligner l'improbabilité de la piste azerbaïdjanaise.

Brahim Ramli, analyste stratégique au Parlement européen, est d'avis qu'il est trop tôt pour tirer une conclusion, car "cela pourrait aussi être l'œuvre de l'armée de l'air américaine". En tout cas, parmi les nombreuses pistes, "celle d'une opération israélienne, menée avec le feu vert de Washington, est la plus plausible".

Sur le comment et le pourquoi du blitz, Ramli n'a aucun doute : "Des représailles pour l'envoi d'armes à l'Ukraine", "une attaque perpétrée de l'intérieur, par les nombreux agents qu'Israël a mis en place, comme nous le rappellent la longue traînée de sabotage et le plus récent meurtre de Mohsen Fakhrizadeh Mahabadi".

Un sabotage multi-signatures ?

Le blitz sur Ispahan doit être lu et inséré dans le micro-contexte des guerres Iran-Israël, dans lequel s'inscrit le facteur Azerbaïdjan, et dans le grand cadre de la compétition entre grandes puissances, dont la guerre en Ukraine a été l'expression la plus violente et la plus emblématique à ce jour.

Cet essaim d'attentats suit d'un jour l'attaque de l'ambassade d'Azerbaïdjan à Téhéran, à tel point que la thèse d'un soutien extérieur de Bakou - d'où la flottille de drones a pu décoller - ne peut être écartée a priori, et se déroule sur fond de tension croissante dans la zone Israël-Palestine - dans laquelle on entrevoit la longa manus iranienne - et d'aggravation quantitative et qualitative des combats en Ukraine.

Les drones auraient pu décoller d'Azerbaïdjan, où des rumeurs font état de la présence d'une base secrète israélienne en fonction anti-iranienne depuis l'ère Obama - sur l'existence réelle de laquelle, toutefois, Barberis émet des doutes au vu de la politique azerbaïdjanaise de limitation des infrastructures militaires étrangères sur son territoire - mais, si tel était le cas, la question se poserait spontanément de l'efficacité du système de surveillance du ciel iranien.

Comme alternative à la piste azerbaïdjanaise, il est possible que ce que des sources anonymes ont décrit au Jerusalem Post comme un "succès phénoménal" ait été réalisé avec l'aide d'agents sur le terrain, pas nécessairement israéliens, ou de cinquièmes colonnes. Après tout, Ispahan n'a pas été choisie au hasard: c'est l'un des grands bas-fonds de l'Iran. Le site d'un cycle de sabotage (réussi) entre 2020 et 2021. Un lieu où une cellule kurde, opérant de mèche avec le Mossad, était censée faire de gros dégâts contre des cibles critiques - un complot déjoué en juillet 2022. Et l'un des épicentres du soulèvement pour Mahsa Amini.

Esfahan, en un mot, a été soigneusement sélectionné par les 007 du Mossad. Parce que sa porosité a été testée, plusieurs fois dans le passé. Parce qu'il regorge de zones grises qui peuvent être utilisées pour cacher des armes introduites clandestinement, drones compris. Et parce qu'elle est depuis longtemps infiltrée par des agents provocateurs, des agents doubles et des espions - recrutés, notamment, dans la communauté kurde.

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Téhéran pleure, Moscou ne rit pas

Israël ne peut pas envoyer d'armements en Ukraine car il s'agit d'une ligne rouge tracée à l'encre sympathique par la Russie, mais l'adhésion à l'alliance Ramstein impose des coûts et des choix. Le coût de la prise de distance avec Moscou. Le choix d'aider Kiev "en coulisses", comme l'a déclaré l'ambassadeur israélien à Berlin, Ron Prosor, à la veille du blitz sur Ispahan.

Cependant, en attaquant les sites avancés de production et de stockage d'armes de l'Iran, avec l'approbation certaine du président Biden - devinée lors d'un sommet à huis clos entre la CIA et le Mossad qui a eu lieu quelque temps avant les attaques, fin janvier - Israël a peut-être violé cette ligne rouge dans les relations avec la Russie qu'il avait pris soin de respecter jusqu'au 27 janvier 2023.

En frappant Ispahan, en détruisant des stocks de drones et (peut-être) de missiles hypersoniques en cours de développement, Tel Aviv a appuyé sur l'accélérateur du boycott du programme d'armement iranien et Washington a envoyé un avertissement à plusieurs destinataires : Moscou, qui voit l'un de ses propres armuriers frappé, Téhéran, qui est invité à quitter le théâtre ukrainien, et tous ceux qui veulent rejoindre le front pro-russe sous l'apparence d'un cobelligérant informel, de Pékin à Pyongyang.

Le raid sur Ispahan comme un signe d'une plus grande internationalisation du conflit en Ukraine, ou comme la confirmation de l'entrée de la rivalité Iran-Israël dans l'affrontement Russie-États-Unis, plutôt que comme un énième acte de la guerre sans limite du Mossad contre la course aux armements de l'Iran. Cela serait confirmé par les déclarations éloquentes des personnages clés de la présidence Zelensky.

Les conséquences pourraient être imprévisibles

Il est écrit dans nos colonnes depuis le 24 février 2022 que Vladimir Poutine, en tombant dans le piège type afghan de l'administration Biden, a ouvert une boîte de Pandore "destinée à emmener l'humanité vers des destinations inexplorées et dangereuses, hic sunt leones scenarios". Des événements tels que l'entrée impétueuse des guerres sino-taïwanaise et irano-israélienne dans la confrontation Russie-États-Unis, plus qu'ils ne le suggèrent, semblent le prouver.

Si une expédition punitive israélo-américaine pour l'implication iranienne dans la soi-disant opération militaire spéciale était effectivement le cas, et non un nouvel acte dans la querelle entre Tel-Aviv et Téhéran, on peut supposer que Moscou pourrait l'interpréter comme un défi. Et élevez la barre de la violence en conséquence. Du pain pour du pain.

Si la Russie pense que les États-Unis et leurs alliés veulent s'arroger le droit de frapper ses parrains militaires, afin de les effrayer pour qu'ils fassent défection, la logique voudrait que le blitz sur Ispahan puisse ouvrir la voie à des représailles contre les tireurs ukrainiens. Créatif. Cybernétique. Ou similaire, peut-être, au sabotage du gazoduc de la Baltique au début de 2023.

La seule chose qui soit certaine, dans la mer d'imprévisibilité et de volatilité dans laquelle le système international nage depuis l'éclatement du "super-9/11", c'est que la guerre en Ukraine restera dans les mémoires comme le grand test du siècle pour Israël. Le lieu physique et métaphysique où Tel Aviv a dû renoncer à son historique "désalignement à géométrie variable", créant un fossé avec Moscou dans une tentative maladroite d'avoir le poisson et la patte d'ours.

Le fossé russo-israélien se refermera, car la sécurité nationale et la politique régionale de Tel Aviv en dépendent, mais les cicatrices resteront. Car on voit des amis dans les moments difficiles, comme une guerre, et Moscou n'oubliera pas le soutien qu'elle a reçu de Téhéran, notamment en raison du "facteur Ispahan".

L'une des grandes tendances à suivre dans l'après-guerre, qui a été catalysée par le conflit, sera la rupture russo-israélienne. Ce qui, bien que recommandé, pourrait s'avérer être le casus foederis d'un spectre brzezinskien qui l'est resté depuis longtemps, malgré l'aggravation de la concurrence entre les grandes puissances, à savoir la matérialisation d'une coalition anti-hégémonique sino-russo-iranienne.

Du tour que prendront certaines tendances stimulées par la guerre en Ukraine, de la consolidation de la triade Moscou-Pékin-Téhéran à la bataille de l'Atlantique, dépendra le sort de la troisième guerre mondiale en fragments. Des fragments que les différents chapitres de ce maxi-conflit pour le sort du système international sont en train d'unir, de systématiser en blocs, de rapprocher le moment de redde rationem entre le Moment Unipolaire et le Rêve Post-Américain.

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La solidarité canadienne n'est pas au rendez-vous: pas de gaz naturel liquéfié pour les Européens

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La solidarité canadienne n'est pas au rendez-vous: pas de gaz naturel liquéfié pour les Européens

Source: https://zuerst.de/2023/02/02/mit-der-solidaritaet-kanadas...

Québec/Bruxelles. La solidarité énergétique occidentale ne porte pas très loin. Le Canada offre actuellement un exemple dissuasif de la manière dont les "partenaires" occidentaux ne devraient pas se comporter les uns avec les autres. Le cas: lorsque l'UE a déclaré au printemps 2022 qu'elle renonçait aux livraisons de gaz russe en réaction à la guerre en Ukraine, les gouvernements européens ont vanté le passage au gaz dit GNL (gaz naturel liquéfié) comme une grande alternative. Les Etats-Unis et le Canada, entre autres, ont été évoqués comme fournisseurs pour remplacer les livraisons de gaz russe interrompues.

Alors que l'industrie américaine du GNL a largement profité de l'arrêt de la concurrence russe, le Canada ne veut plus rien savoir de ses promesses d'aide antérieures. Le pays ne veut pas construire de terminaux de transbordement pour le transport maritime de gaz naturel liquéfié vers l'Europe - en raison de la protection du climat.

Pour acheminer le GNL vers l'Europe, il faudrait construire de nouveaux terminaux GNL sur la côte est du Canada. Mais les provinces locales s'y opposent.

Actuellement, les provinces de l'ouest du Canada, la Colombie-Britannique, l'Alberta et la Saskatchewan, approvisionnent le marché asiatique. De là, le gaz est acheminé par gazoduc vers les États-Unis et ensuite vers l'est du Canada. La côte est ne dispose pas de terminaux pour le transport vers l'Europe.

Les politiciens canadiens ont maintenant clairement indiqué que cela devait rester ainsi. En pleine crise du gaz, le pays passe ainsi à côté d'une énorme opportunité et laisse en même temps tomber l'Europe.

Le comportement de la province de Québec est exemplaire. A l'été 2021, à peine huit mois avant le début de la guerre en Ukraine, le gouvernement du Québec a décidé de réduire ses émissions de CO2 en utilisant des sources d'énergie à faible teneur en carbone. Il a donc refusé d'autoriser le projet d'exportation Énergie Saguenay LNG, d'un coût de 14 milliards de dollars. Il aurait dû transporter du gaz naturel de l'Ouest canadien vers un terminal de liquéfaction et d'exportation à Saguenay, au Québec. Pour ce faire, un nouveau gazoduc de 780 kilomètres de long aurait été nécessaire depuis le nord de l'Ontario.

François Legault, le premier ministre du Québec, avait initialement soutenu le projet, mais a ensuite changé d'avis. L'une des raisons en était l'opposition locale, dont un groupe d'écologistes politiquement actifs et bruyants. La guerre en Ukraine n'a pas non plus changé la donne. De plus, le Québec a décidé d'interdire toute exploitation de pétrole et de gaz naturel. Cette décision a été prise sept semaines après le début de la guerre en Ukraine.

Pourtant, le 24 mars, le Canada a participé à une réunion avec l'Agence internationale de l'énergie et a explicitement promis d'aider l'Europe à remplacer les approvisionnements russes en charbon, pétrole et gaz naturel. Le ministre canadien des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a déclaré : "Le Canada a la capacité d'augmenter ses exportations de pétrole et de gaz jusqu'à 300.000 barils par jour d'ici 2022 afin de renforcer la sécurité énergétique mondiale après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Par conséquent, "le Canada étudie les possibilités de remplacer le gaz russe par du GNL canadien, suite à la demande de pays européens".

Les promesses sont restées lettre morte. La solidarité du Canada avec ses partenaires européens ne porte pas loin (mü).

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Scholz seul en Amérique latine

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Scholz seul en Amérique latine

L'Argentine et le Brésil ne veulent pas s'engager dans la guerre en Ukraine

Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/scholz-allein-in-lateinameri...

Lors de sa tournée en Amérique latine, Olaf Scholz ne parvient pas à rallier ses hôtes à la cause de la guerre en Ukraine. Au contraire, le chancelier allemand essuie rebuffade sur rebuffade. L'Argentine, par exemple, ne veut pas - contrairement à la République fédérale - livrer d'armes à l'Ukraine. Lors d'une conférence de presse commune avec Scholz, le président argentin Alberto Fernandez a répondu à la question d'un journaliste: "L'Argentine et l'Amérique latine n'envisagent pas de fournir des armes à l'Ukraine ou à tout autre foyer de conflit".

Lorsque Fernandez parle de "l'Argentine et de l'Amérique latine", il ne s'agit pas de l'arrogance d'un politicien en mal de reconnaissance. Car en réalité, les pays d'Amérique latine n'ont pas le moindre intérêt à se laisser entraîner dans la guerre américano-russe par procuration en Europe de l'Est.

Scholz a dû s'en rendre compte lors de son passage au Brésil. Plus encore, Scholz s'est fait rembarrer par le nouveau président brésilien Luis Inacio Lula da Silva. Celui-ci a clairement indiqué que le Brésil ne fournirait pas de munitions pour les chars allemands que l'Allemagne livre à l'Ukraine. Lula da Silva s'est plutôt prononcé en faveur de négociations de paix entre la Russie et l'Ukraine, dans lesquelles son pays et la Chine devraient jouer un rôle important de médiateur.

 

dimanche, 05 février 2023

Armes à l'Ukraine, réindustrialisation des États-Unis et désertification de l'Europe

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Armes à l'Ukraine, réindustrialisation des États-Unis et désertification de l'Europe

par Giacomo Gabellini

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/armi-all-ucraina-... 

Le 20 janvier, les 40 pays réunis sur la base de l'OTAN à Ramstein ont défini la quantité et le type de systèmes d'armes à fournir à l'Ukraine. Plus précisément, les États-Unis se sont engagés à livrer des systèmes mobiles Avenger, des véhicules à roues Stryker, Mrap et Hummer, des véhicules blindés M-2 Bradley et près de 300.000 munitions pour les canons dont ils sont équipés, des missiles antichars Tow, des munitions pour les systèmes Nasams et Himars, des mines antipersonnel Claymore M-18 et des dizaines de milliers de munitions d'artillerie de 105, 120 et 155 mm. La contre-valeur - 2,5 milliards US$ - des armes envoyées dans le cadre de ce nouveau paquet porte le montant total de l'assistance militaire fournie par les États-Unis à l'Ukraine à quelque 24,7 milliards US$. Dans le calcul, il faudra également inclure les 31 chars M-1 Abrams de fabrication américaine qui, selon les déclarations du Pentagone et du président Biden, devraient arriver en Ukraine à l'automne 2023.

Tout aussi impressionnante est la quantité de soutien fournie par la Grande-Bretagne, qui comprend 14 chars Challenger-2, des véhicules blindés Crarrv, des chenillettes de combat Bulldog et Spartan, des hélicoptères Sea King, des drones, des missiles Starstreak, Araam et Brimstone, des obusiers automoteurs de 155 mm et divers types de munitions.

Autour de la Pologne, cependant, un grand nombre de chiffres émergent, à commencer par ceux relevant des pays baltes : l'Estonie a prévu d'envoyer des obusiers de 155 et 122 mm, ainsi qu'un grand nombre de munitions et d'armes antichars; la Lettonie s'est engagée non seulement à fournir des missiles Stinger, des hélicoptères Mi-17, des drones, des mitrailleuses et des pièces détachées, mais aussi à former 2000 soldats ukrainiens supplémentaires, qui seront déployés dans les pays baltes. 2000 soldats ukrainiens en plus des 1000 formés l'année dernière, tandis que la Lituanie enverra des canons antiaériens de 40 mm, des hélicoptères Mi-8 et des pièces de rechange.

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La contribution de la République tchèque porte sur la fourniture d'obusiers automoteurs de 155 mm, tandis que celle du Canada concerne la livraison de 200 véhicules Senator, plus une batterie de défense aérienne Nasams. Les Pays-Bas, pour leur part, ont mis deux batteries Patriot à la disposition de l'Ukraine, tandis que la Suède, qui voit ses perspectives d'adhésion à l'OTAN contrariées par le veto provisoire de la Turquie, a prévu d'envoyer des véhicules chenillés Cv-90, des obusiers de 155 mm et des lance-roquettes Nlaw. La Finlande, dont l'appartenance à l'Alliance atlantique ne tient également qu'à un fil, s'est contentée de préciser la contre-valeur (400 millions d'euros) des équipements de guerre livrés à Kiev sans entrer publiquement dans les mérites des types d'armes fournis. Un peu comme l'Italie, qui n'a pas fourni de détails sur l'assortiment du dernier paquet d'assistance militaire à l'Ukraine, qui devrait néanmoins inclure le système de défense aérienne Samp-T. Le Danemark, au contraire, est même allé jusqu'à se priver de ses 19 canons automoteurs Caesar de 155 mm qui avaient été commandés à la France pour remplacer les obusiers du même calibre déjà livrés à l'Ukraine au cours des mois précédents. "C'est le premier cas dans lequel une armée de l'OTAN s'est totalement privée de ses capacités dans un secteur spécifique (en l'occurrence l'artillerie) afin de fournir tous ses moyens à Kiev", souligne 'Defence Analysis'.

Le cas du Danemark est un cas extrême mais très révélateur des énormes difficultés que rencontrent tous les États membres de l'OTAN se rangeant du côté de Kiev pour faire face au rythme effréné du conflit russo-ukrainien. C'est-à-dire une guerre sensiblement symétrique, compte tenu de la contribution décisive en termes militaires et de renseignement assurée à l'Ukraine par l'Alliance atlantique, et d'une très haute intensité, impliquant une gigantesque profusion de moyens et de ressources. Selon les confidences faites par un représentant de haut rang de l'OTAN au "New York Times" concernant la situation le long de la "ligne de contact" dans le Donbass au cours de l'été 2022, les Ukrainiens tiraient quelque chose comme 6000 à 7000 obus d'artillerie par jour ; les Russes, 40.000 à 50.000. Au cours des 20 ans d'opération militaire de l'OTAN en Afghanistan, pas plus de 300 obus d'artillerie par jour ont été tirés. Actuellement, avec ses 15.000 obus d'artillerie fabriqués chaque mois, même le puissant "complexe militaro-industriel" américain ne peut suivre le rythme du conflit. Sans parler des nations européennes, dont la production industrielle inadéquate à des fins de guerre les a obligées à puiser dans les réserves stratégiques au point de mettre en péril leur propre capacité défensive pour satisfaire la demande insatiable d'armes de Kiev. En fait, ce n'est pas seulement la "ferraille" qui est sacrifiée, dont les composants sont néanmoins prélevés pour être recyclés en pièces détachées pour des moyens plus avancés, mais aussi des systèmes d'avant-garde à disponibilité limitée comme les Samp-T italiens. Sans parler des chars d'assaut ; à la veille du déclenchement de la guerre, l'Allemagne, la France et l'Italie réunies disposaient de moins de 4000 chars (dont 800 opérationnels), contre plus de 10.000 (dont 3.330 opérationnels) en possession de la Russie.

Le point de vue des États-Unis (MILITAIRE)

Ce n'est pas une coïncidence si les États-Unis ont mis en œuvre la fabrication ex-nihilo de chars Abrams destinés à l'Ukraine, conformément au double objectif de fortifier le très influent "complexe militaro-industriel" et de préserver en même temps les stocks de systèmes d'armes jugés vitaux pour la gestion d'autres crises internationales telles que celle centrée sur Taïwan. Combinée à la désarticulation des chaînes d'approvisionnement mondiales qui s'est produite à la suite de la pandémie de Covid-19, la nécessité de réapprovisionner les arsenaux ukrainiens a également entraîné l'accumulation de retards importants dans la fourniture de matériel de guerre à Formose. Il est question de livraisons manquantes d'une valeur totale de 14,2 milliards US$, notamment des chasseurs F-16, des avions de reconnaissance Ms-110, des obusiers Paladin et des missiles Patriot, Stinger, Harpoon et Slam-Er.

Cela crée les conditions d'une augmentation substantielle de la production industrielle que le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a réclamée avec force, non seulement pour soutenir l'effort militaire ukrainien, mais aussi pour reconstituer les réserves stratégiques des États membres de l'Alliance atlantique, étant donné l'épuisement des stocks de systèmes d'armes, de munitions et de pièces détachées de fabrication soviétique à envoyer à Kiev. C'est la direction déjà prise par les membres européens de l'OTAN, qui ont voté de manière compacte pour aligner les dépenses militaires sur la limite minimale du Pacte atlantique (l'Allemagne a même voté une augmentation de 100 milliards d'euros des dépenses militaires). Les entreprises de guerre du "vieux continent" telles que Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall et Leonardo-Finmeccanica ont également déménagé, organisant une augmentation de la production de chars et de radars dans le sillage des excellents résultats obtenus après le déclenchement du conflit russo-ukrainien.

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Mais pour que le conflit prenne une tournure solidement favorable à Kiev, un effort généralisé beaucoup plus intense est nécessaire, impliquant avant tout une ponction drastique et continue des ressources vers le secteur de la défense pour la faire accepter par une opinion publique appauvrie qui adhère de moins en moins à la ligne de confrontation avec la Russie promue par l'OTAN. En date du 24 février 2022, plus précisément, l'UE a envoyé des fournitures militaires à l'Ukraine pour un montant d'environ 30 milliards d'euros. Toutefois, ce montant pourrait atteindre environ 50 milliards si la structure de l'UE respectait l'engagement pris par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de livrer à Kiev des équipements de guerre d'une valeur de 18 milliards d'euros d'ici 2023.

L'Union Européenne acculée

D'autre part, la fourniture de matériel de guerre capable de mettre l'Ukraine en mesure de résister au choc russe présuppose le parfait fonctionnement de chaînes d'approvisionnement adéquates pour l'Union européenne. La dépendance nette à l'égard de l'étranger pour l'accès aux matières premières, combinée à l'éviction du fournisseur principal russe, oblige le "complexe militaro-industriel" du "vieux continent" à s'engager dans une recherche effrénée de canaux alternatifs, ce qui se traduit par des délais de livraison plus longs - que l'Ukraine ne peut absolument pas se permettre - et une augmentation des pressions inflationnistes sur les matières premières destinées à se décharger inexorablement sur les coûts de production.

Les difficultés colossales auxquelles est confrontée l'industrie européenne de l'armement et le rapport de force déséquilibré au sein de l'OTAN laissent penser que le "keynésianisme militaire" prévu par l'Union européenne se traduira par un déluge de systèmes d'armes américains sur le "vieux continent" qui, combiné à l'afflux massif de gaz naturel liquéfié américain à des prix exorbitants, contribuera à corriger le lourd déséquilibre commercial entre les deux côtés de l'Atlantique. L'augmentation du prix de l'énergie et des matières premières prive le "vieux continent" de sa compétitivité et pousse les industries européennes à déplacer leur production vers les États-Unis, où le coût beaucoup plus faible des intrants est combiné à des incitations à la délocalisation nationale fournies par des réglementations telles que la loi sur la réduction de l'inflation, adoptée par le Congrès et promulguée par Biden en août 2022.

La réindustrialisation des États-Unis semble donc passer par le sacrifice des vassaux européens qui, hormis quelques protestations tardives et insignifiantes, assistent passivement non seulement à leur propre désertification manufacturière, mais aussi à une sortie incessante de capitaux qui a ponctuellement atténué - de près de 2000 milliards de dollars en seulement huit mois - la position financière nette américaine. L'instauration d'un climat financièrement défavorable sur le théâtre européen à la suite du conflit russo-ukrainien, que les États-Unis ont fomenté par tous les moyens à leur disposition, a en effet stimulé la sortie de liquidités du "vieux continent". En septembre, Isabella Rosenberg de Goldman Sachs a souligné que l'Europe avait perdu des capitaux d'investissement de manière ininterrompue pendant 24 semaines, dont une grande partie avait été redirigée précisément vers le "refuge" américain en réduisant ses engagements à l'étranger.

La revue de presse de CD - 05 février 2023

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La revue de presse de CD

05 février 2023

EN VEDETTE

Peines de prison ferme : quelle exécution ?

Une analyse approfondie des derniers chiffres du ministère de la Justice (2016-2020) permet d’obtenir deux estimations sur l’exécution des peines de prison ferme :
• 41 % des « condamnés ferme » ne mettent pas réellement les pieds en prison. Leur peine est généralement courte et aménagée d’emblée. Pourtant, elle est considérée comme « exécutée ». Ces condamnés échappant totalement à la prison sont parfois des délinquants « récidivistes ».
• Un « condamné ferme » effectue, en moyenne, 62 % de la durée de sa peine en prison ferme. Pendant le temps d’aménagement de leur peine, certains commettent de nouvelles infractions. C’est par exemple le cas, récemment, du prédateur sexuel « Florian » ou du chauffard « Kevin ».
Cette étude rappelle le fonctionnement de l’aménagement des peines, organisé par la législation : « bracelet électronique », libération conditionnelle, réductions de peine etc. Elle décrypte un lexique pénal souvent trompeur pour le grand public. L’étude se conclut par des recommandations, notamment celle de réduire considérablement l’aménagement des peines de prison ferme et celle de consulter les victimes.

institutpourlajustice.org

https://www.institutpourlajustice.org/publications/etudes...

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ASIE

Cachemire, guerre interminable dans une région fracturée. Entretien avec Olivier Guillard

Depuis la partition des Indes en 1947, l’Inde et le Pakistan se disputent la région du Cachemire. Après trois guerres ouvertes (1947-8, 1965 et 1999), le conflit dure toujours dans cette région fracturée, mais on l’oublie souvent. 

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/cachemire-guerre-interminab...

CHINE

Le renseignement français a percé les derniers secrets de la mafia chinoise

Alliances avec les autres mafias et les trafiquants, contournement de la douane, économie grise… Une note fouillée du renseignement criminel et douanier qu’Europe 1 a consultée, lève le voile sur le commerce de la diaspora chinoise au service de la criminalité organisée. 

europe1.fr

https://www.europe1.fr/international/info-europe-1-le-ren...

L’extraterritorialité chinoise, la prochaine menace?

Comme les États-Unis depuis les années 1990, la Chine commence à utiliser le droit extraterritorial pour défendre ses intérêts dans l’arène internationale. Recherchant l’équilibre entre coercition et attractivité, le PCC développe un arsenal juridique puissant.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/lextraterritorialite-chinoi...

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DÉCONSTRUCTION

Wokisme dans le journalisme aux États-Unis : « Le consensus parmi les jeunes journalistes est que nous avons tout faux », « L’objectivité doit disparaître »

De plus en plus, les journalistes, les rédacteurs en chef et les critiques des médias affirment que le concept d’objectivité journalistique est une déformation de la réalité. Ils soulignent que cette norme a été dictée pendant des décennies par des rédacteurs en chef masculins dans des salles de rédaction majoritairement blanches et qu’elle a renforcé leur propre vision du monde.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/02/01/wokisme-dans-le-jour...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

L'effacement de la réalité

Après avoir supprimé un grand nombre de profils gênants ou modifié astucieusement leurs programmes au cours des derniers mois, après avoir transformé l'« incendie d'Odessa » en accident domestique, après avoir changé la paternité des missiles ukrainiens de manière ad hoc lorsque cela servait à soutenir une thèse de l'OTAN, la dernière initiative brillante dont nous avons été témoins consiste à faire libérer Auschwitz non pas par l'Armée rouge, mais par une armée ukrainienne autoproclamée. Espérons qu'une liste des miracles accomplis par Zelenski en faveur de sa canonisation suivra prochainement.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/02/02/l...  

NewsGuard force un site à supprimer des articles en raison de références au nazisme en Ukraine

NewsGuard, un organisme de notation des sites d’information, fondé et dirigé par le journaliste néoconservateur Steven Brill, jouit d’une confiance suffisante auprès de certains lecteurs en ligne pour que, lorsque NewsGuard a menacé de dégrader la note d’un certain site d’information sur NewsGuard à moins que le site ne retire tous mes articles, le site a retiré tous mes articles.

reseauinternational.net

https://reseauinternational.net/newsguard-force-un-site-a...

Revue de presse RT du 22 au 28 janvier 2023

Exercice hebdomadaire toujours salutaire de ré/désinformation proposé par Russia Today. Au sommaire : les conséquences économiques du conflit en Ukraine pour l’Allemagne ; les problèmes internes de l’UE ; les nombreux accords entre la Russie et le Pakistan et certains pays asiatiques ; la guerre chaude en Ukraine ; l’UE augmente ses livraisons d’armes ; la probable extension du domaine de la guerre en Europe ; la corruption en Ukraine ; les persécutions ukrainienne contre l’Église orthodoxe ; la nouvelle guerre froide.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-22-au...

ÉNERGIE

Après le brut, le diesel : l’embargo de l’UE et le plafonnement des prix du G7 contre les produits pétroliers d’origine russe

La seconde partie du 8ème paquet de sanctions de l’UE introduit un embargo des pays membres visant les produits pétroliers d’origine russe importés par voie maritime. L’embargo entrera en vigueur le 5 février 2023, simultanément au mécanisme du price cap du G7 (dont les montants varieront selon les produits et ne sont pas encore, au 22 janvier, déterminés).

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/apres-le-brut-le-diesel-l-embar...

ÉTATS-UNIS

L’axe Chine-Russie: une insurrection structurelle contre l’Occident?

L’axe Chine-Russie allume les feux d’une insurrection structurelle contre l’Occident dans une grande partie du reste du monde. Ces feux visent à « faire bouillir lentement la grenouille » [endormir la méfiance, NdT].

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/l-axe-chine-russie-une-insurrec...

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FRANCE

500 jours sans salaire ni indemnités pour les soignants non vaccinés!

Ce 28 janvier est le 500ème jour de suspension pour les soignants et assimilés – médecins, infirmiers, pompiers, personnels administratifs – privés de salaire et d’indemnités de chômage parce qu’ils n’ont pas voulu se faire vacciner contre le Covid. Les réseaux sociaux bruissent de témoignages poignants (#500JoursDeSuspension) de ces milliers d’hommes et de femmes sans ressources ni statut social depuis le 15 septembre 2021.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/500-jours-sans-salaire-...

Une crise de la norme infecte notre droit

C’est le modèle sociétal qui doit être questionné si l’on souhaite réellement lutter contre cette inflation normative qui va jusqu’à éteindre l’initiative individuelle.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/01/30/449371-une-crise-...

Le mystère de la baisse du chômage

Emmanuel Macron avance que la France serait en situation de quasi plein emploi pour justifier sa politique économique. La publication des chiffres du chômage ne fait plus l’objet de commentaires dans la classe politico-médiatique comme autrefois. Philippe Murer dénonce une vaste fumisterie.

causeur.fr

https://www.causeur.fr/le-mystere-de-la-baisse-du-chomage...

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Jeux Olympiques 2024 à Paris: une fête ou une folie?

La dimension sécuritaire était absente du projet présenté par le Comité olympique français et la Ville de Paris pour décrocher l'attribution des prochains Jeux de 1924. Aujourd'hui garantir le bon déroulement de cette manifestation gigantesque est « mission impossible ».

rue-bleue

https://rue-bleue.kessel.media/posts/pst_e712a3f9d0bf44b9...

GAFAM

ChatGPT : commérages banals ou intelligents?

La révolution définitive qui changera la face du Monde pour ce qui reste d’éternité est désormais le babillage avec un robot d’intelligence artificielle qui accède à des zillions d’informations et de connexions entre elles pour produire des textes à propos de tout et n’importe quoi. Les uns présentent cela comme le fin du fin de la puissance prométhéenne, les autres comme une finesse de plus dans l’anéantissement de la fantaisie humaine.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=9032&utm_source=mailpoet&am...

GÉOPOLITIQUE

La Pologne, « Hyène de l’Europe » ?

Nous traduisons ci-dessous un article de l’ex-Capitaine de la Bundeswehr Wolfgang Effenberger. Sans sa préface et quelques passages non traduits ici eu égard à l’évolution rapide des évènements depuis sa première parution, l’article de Effenberger figure au complet sur le site allemand Apolut.net. Il pointe notamment le dangereux aventurisme et revirements de la Pologne, « disparus » des livres d’histoire. Tout persuadés qu’ils le sont que le Reich américain tiendra Mille Ans, agitant devant l’Allemagne des demandes de réparations dénuées de tout fondement, les dirigeants polonais actuels semblent avoir autant décroché de la réalité qu’en 1938. Caressent-ils le rêve de dévorer non seulement l’Ukraine occidentale, mais aussi de vastes territoires en Allemagne orientale ? On peut le penser. Détail intriguant, le Colonel Douglas MacGregor a déclaré dans un interview le 31 janvier 2022 que la Pologne « L’Armée polonaise pourrait envahir l’Allemagne demain matin et la conquérir en une semaine ».

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IMMIGRATION

La France subit plus que jamais la déferlante de l’immigration

Ce sont les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur : le nombre de titres de séjour et d’asile délivrés en France a fait en 2022 un bond de 17 % par rapport à 2021 : plus de 300 000 titres accordés en un an. Il s’agit donc d’immigrés légaux, auxquels sont conférés, avec le titre de séjour, des droits sociaux, diverses allocations et la sécurité sociale. 108.000 titres de séjour, soit plus du tiers, ont été attribués à des étudiants et 52.000 titres ont été délivrés pour raison économique. Combien d’illégaux sont arrivés dans le même temps et combien d’étudiants finiront par grossir leurs rangs ? Le ministre de l’Intérieur avait avancé le chiffre de 700.000 clandestins il y a un an. Leur nombre n’a pu qu’augmenter parallèlement à celui de l’« immigration choisie » qui a crû de +31% s’agissant des autorisations de séjour accordées pour la première fois (18.000 en 2022) et de +8% pour les renouvellements (plus de 32.000).

laselectiondujour.com

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LECTURE

Présentation de Multipolarité au XXIème siècle et de L'Europe, la multipolarité et le système international. Age planétaire et nouvel ordre mondial, par Irnerio Seminatore

L'ambition de ces deux publications sur la multipolarité, le tome 1 au titre La Multipolarité au XXIème siècle et le tome 2 : L'Europe, la Multipolarité et le Système international. Age planétaire et nouvel ordre mondial, a été d'avoir essayé de dresser une vue d'ensemble sur la politique mondiale à l'époque où nous vivons. Et cela, sous l'angle d'une pluralité de structures de souverainetés et donc d'équilibre des forces, mais également et surtout de l'antagonisme historique entre puissances hégémoniques et puissances montantes et donc d'un certain ordre politique et moral. On y repère ainsi les deux aspects principaux de tout narratif historique, l'acteur et le système, qui se projettent sur la toile de fond de l'action historique.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/01/22/presentation-de-multipolarite-au-xxieme-siecle-et-de-l-europe-la-multipolar.html

Déserts, pics et glace. La vie extraordinaire d'Ardito Desio, l'indomptable

À la fin des années 1980, à l'époque où j'étais jeune rédacteur, j'ai interviewé Ardito Desio. Il avait alors presque quatre-vingt-dix ans (il est né à Palmanova le 18 avril 1897) et je pensais trouver un grand-père un peu sénile qu'il fallait expédier avec quelques questions et quelques compliments standard - bravo, bravissimo, prenons une photo, saluons les lecteurs, etc... - mais au lieu de cela, j'ai découvert un personnage fascinant, extraordinaire, digne de la plume de Verne. Une surprise et une leçon de vie. En cette morne après-midi milanaise, le professeur m'a raconté, avec l'enthousiasme et le brio d'un jeune de vingt ans, de nombreuses histoires. Elles étaient toutes magnifiques. J'étais cloué à mon fauteuil en écoutant le récit de ses explorations autour du monde et ses descriptions très précises des mondes et atmosphères passés. L'Afrique italienne à la fin de son histoire et l'Asie du « Grand Jeu » de Kipling. Puis la Birmanie, la Perse, l'Himalaya, l'Antarctique. Déserts, montagnes, glace, sommets, sable, froid, chaleur. Passions et études. Tant d'études. Tant de passion.

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PROCHE-ORIENT

Qatar : Un émirat puissant et fragile

L’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar a concentré l’attention des médias du monde entier sur cette petite presqu’île du golfe Persique. Ce richissime émirat gazier, souvent décrié pour son soutien à l’organisation islamiste des Frères musulmans et pour la maltraitance infligée aux travailleurs qui œuvrent sur ses chantiers de construction, révèle en effet de nombreuses complexités. Explications par notre collaborateur, qui a vécu trois ans sur place.

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Derrière les discours menaçants, l’administration Biden reste très docile avec l’Arabie saoudite

Une fois les élections de mi-mandat terminées, toute mention de la responsabilité de MBS a disparu, et en fait, Biden semble maintenant le servir.

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RÉFLEXIONS

Des fous dans une Europe folle

Avez-vous entendu que la Finlande, criblée de dettes, jette seulement quatre cents millions d'euros dans le trou noir ukrainien ? Pas un seul sage de l'économie en Finlande, et encore moins un politicien du pays, ne souffle mot en public sur ce don qui relève de la folie. Une fois de plus, les imbéciles montrent leur stupidité au reste du monde, sans oser émettre ne serait-ce qu'une critique modérée sur la distribution insensée de l'argent public.

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RUSSIE

Russie/UKraine. Régis Le Sommier : « Les pro-guerre des plateaux TV n’y connaissent rien ! »

Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d’OMERTA, était le grand invité d’André Bercoff chez Sud Radio, à son retour de l’Ukraine, sur la ligne de front, côté russe. L’occasion de rappeler que les va t’en guerre des plateaux TV n’ont souvent jamais rien connu de la guerre.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/01/30/214594/russie-ukra...

Sergueï Lavrov : en Ukraine, l’OTAN œuvre à la « solution finale » de la question russe

Discours et réponses aux questions des médias de Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors d’une conférence de presse sur les résultats de la diplomatie russe en 2022, Moscou, 18 janvier 2023.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2023/02/01/serguei-lavrov-lach...

SANTÉ

Le CDC publie enfin les analyses des effets indésirables pour les vaccins Covid

L’analyse des signaux de sécurité VAERS [Système de notification des événements indésirables liés aux vaccins] du CDC [Centre pour le contrôle et la prévention des maladies] basée sur les rapports du 14 décembre 2020 au 29 juillet 2022 pour les vaccins mRNA COVID-19 montre des signaux de sécurité clairs pour le décès et une gamme d’événements indésirables (EI) thrombo-emboliques, cardiaques, neurologiques, hémorragiques, hématologiques, du système immunitaire et menstruels très préoccupants chez les adultes américains. Par le Professeur israélien Josh Guetzkow.

reseauinternational.net

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UKRAINE

Halte au Feu ! (et mort aux c.. !)

Il ne s’agit plus d’une « Opération militaire spéciale » mais d’une véritable guerre. Les objectifs en sont étendus et les moyens aussi. Considérablement. Moscou a pris le mors aux dents devant l’ampleur du soutien occidental au malheureux proxy ukrainien dont le Kremlin a aussi sous-estimé l’héroïsme des troupes et le nationalisme de la population au printemps dernier.

geopragma.fr

https://geopragma.fr/halte-au-feu-et-mort-aux-c/

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Chars en Ukraine : complications à venir

Cette vision idéalisée du char est porteuse de bien davantage de problèmes que de solutions, dont les bénéficiaires apparents risquent de faire les frais durables.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/01/30/449357-chars-en-u...

UNION EUROPÉENNE

L’Europe lutte contre une pénurie dramatique de médicaments

Dans l’ensemble de l’UE, les produits pharmaceutiques courants tels que les antibiotiques et les analgésiques pour enfants sont en rupture de stock. Depuis la fin de 2022, les pays de l’UE ont fait état de difficultés considérables pour se procurer des produits pharmaceutiques essentiels, la majorité d’entre eux connaissant désormais des pénuries.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2023/02/01/leurope-lutte-contr...

L’Occident contre le reste du monde : c’est l’heure du divorce !

Dmitry Orlov : « J’interromps notre programme régulier pour vous apporter un flash d’information en provenance de la conférence de Davos qui se déroule actuellement. Plus de 2700 participants sont présents, sans aucun Russe, Chinois ou Iranien, et bien que des délégations de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis soient présentes, leur nombre n’est pas comparable à celui des années précédentes. »

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/loccident-contre-le-reste-d...

samedi, 04 février 2023

Vers une tripolarité géofinancière : pétrodollar, pétroyuan et rouble-or - Le "rouble-or" dans l'espace géo-économique et géo-financier de la Russie

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Vers une tripolarité géofinancière : pétrodollar, pétroyuan et rouble-or

Par Alfredo Jalife Rahme

Source : https://noticiasholisticas.com.ar/hacia-la-tripolaridad-geofinanciera-petrodolar-petroyuan-y-rublo-oro-por-alfredo-jalife-rahme/

Le portail Zero Hedge qualifie l'essai de Zoltan Pozsar de "chef-d'œuvre" de la géofinance (https://bit.ly/3ZLrpsK). Alastair Crooke - ancien espion du MI6 britannique et ancien conseiller de Javier Solana, ancien chancelier de l'UE - le cite avec révérence (https://bit.ly/3WaQGtj), tout comme l'illustre géopoliticien brésilien Pepe Escobar (https://bit.ly/3GDLCbe). Auparavant, Bloomberg, très proche du Parti démocrate, avait donné libre cours au concept paradigmatique de Pozsar, à savoir la montée du pétroyuan et le déclin du pétrodollar (https://bloom.bg/3IMZGlb). Pozsar a été étiqueté comme le "gourou du Repo (repurchase agreement)": l'emprunt à court terme pour les marchands d'avoirs gouvernementaux (https://bit.ly/2ryeifX), qui opéraient à la méga-stratégique Réserve fédérale de New York, par le biais de son hiératique shadow banking (https://bit.ly/3ka4Z3X). Pour faciliter les choses à notre niveau juridique, Pozsar est un solide poids lourd qui pourrait être, selon la dynamique des événements, le Keynes du XXIème siècle sur le nouvel ordre géofinancier qui se disputera entre le pétrodollar, en déclin, et le petroyuan, en irrésistible ascension.

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Aujourd'hui, Pozsar (photo) est le maître à penser monétariste du Credit Suisse, où il présente ses deux points fondamentaux: 1) "l'encombrement des matières premières" qui signifie une "ré-hypothèque", et 2) le chaînon manquant de l'imminent "Bretton Woods 3": le petroyuan. Bien qu'il ne le cite que tangentiellement, Pozsar - qui est le meilleur pour définir la fracture bipolaire entre le pétrodollar et le pétroyuan - a manqué un autre lien: le "rouble-or".

Selon Pozsar, traduit par Zero Hedge, "Poutine pourrait déchaîner l'enfer sur le système financier occidental en exigeant qu'au lieu des dollars, les exportateurs de pétrole russes soient payés en or, arrimant effectivement le pétrole à l'or et lançant le pétro-or". Ce serait plutôt le "rouble-or" ! Pour l'instant, la Chine a secrètement commencé à acheter des centaines de tonnes d'or physique (https://bit.ly/3CLLWUb). Mon très humble avis est que la "guerre des matières premières" fait d'ores et déjà rage.

Au cours de l'année 2022, le génie financier hongrois Pozsar a soutenu avec insistance qu'"à une époque où le monde passe de l'unipolarité à la multipolarité, les actions des chefs d'État sont bien plus importantes que celles des gouverneurs des banques centrales". A juste titre, Pozsar attribue une importance énorme à "l'expansion des BRICS", au détriment du G7. Pozar fait l'éloge de la visite du mandarin Xi Jinping en Arabie saoudite et de son accord avec les six pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe - ce que, en toute humilité, nous considérons ici en temps voulu comme le Zeitgeist du 21ème siècle (https://bit.ly/3iE9Jyg).

Le Britannique Crooke, à mon avis l'un des meilleurs géopoliticiens du monde, après avoir magistralement abordé les deux objectifs stratégiques irréconciliables des États-Unis, à savoir la balkanisation de la Russie et le maintien de l'hégémonie du dollar (https://bit.ly/3H52KIa), commente que "l'axe Chine-Russie attise les flammes d'une insurrection structurelle contre l'Occident dans la plupart du "reste du monde". Ses flammes visent à "faire bouillir lentement la grenouille (https://bit.ly/3QDoii9)". Crooke affirme qu'à partir de la doctrine Wolfowitz de 1992 (https://bit.ly/3ZtP6Wl), les États-Unis s'étaient déjà préparés à une guerre contre la Russie en Ukraine. Aujourd'hui, le général américain James Bierman explique sans ambages au Financial Times que les États-Unis "préparent le théâtre d'une éventuelle guerre avec la Chine (https://on.ft.com/3GFkIQe)".

Aujourd'hui, la Chine et la Russie ont établi une relation stratégique avec l'OPEP+, l'Iran et le Venezuela. Il s'avère que la Russie, l'Iran et le Venezuela représentent 40 % des réserves prouvées de pétrole et "chacun d'entre eux vend son pétrole à la Chine en renmimbi". Ce qui est pertinent, c'est que, selon M. Crooke, "la Russie, la Chine et les planificateurs des BRICS (sic) se sont également appliqués à monter leur propre théâtre".

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Le "rouble-or" dans l'espace géo-économique et géo-financier de la Russie

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/el-rublo-oro-en-el-espacio-geoeconomico-y-geofinanciero-de-rusia-por-alfredo-jalife-rahme/

Dans mon précédent article : "Vers la tripolarité géo-financière : pétrodollar, pétroyuan et rouble-or (https://bit.ly/3Wr4pw7)", j'ai détecté la dynamique de création du "rouble-or" dans l'espace géo-économique/géo-financier de la Russie, sans avoir lu l'article fondateur (https://bit.ly/3iX2L7Q) du célèbre économiste russe Sergey Glazyev (SG - photo), aujourd'hui en charge de la Commission économique eurasienne.

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On fait grand cas du fait que SG a été l'un des grands stratèges qui ont protégé la Russie des sanctions des États-Unis, de l'OTAN et de l'Union européenne (UE) qui ont eu un effet boomerang sur l'UE et les États-Unis avec une inflation sévère, au bord de la récession. Même le magazine de la monarchie mondialiste britannique The Economist admet que "le système économique de la Russie est en meilleure forme que prévu : la neuvième économie mondiale a fait beaucoup mieux que prévu (https://econ.st/3HjG9aS)".

À propos, dans un article remarquable, le géopoliticien brésilien Pepe Escobar s'est penché sur l'essai de SG et a prédit que les cinq monnaies des BRICS, soutenues par l'or, "remplaceront le dollar américain (https://bit.ly/3Wn7Js8)".

Selon SG, "l'or peut être un instrument unique dans la lutte contre les sanctions occidentales, compte tenu des prix des principales matières premières internationales (pétrole et gaz, aliments et engrais, métaux et minéraux solides)". La parenté conceptuelle de SG avec le gourou de la finance Zoltan Pozsar, aujourd'hui stratège au Credit Suisse, est frappante.

L'or ne fait pas cavalier seul. Il va de pair avec l'argent (dont les premiers producteurs mondiaux sont le Mexique et le Pérou).

SG rappelle le lobbying des banquiers Rothschild au 19ème siècle en faveur de l'"étalon-or" qui "leur a donné (à eux et à la Grande-Bretagne) l'occasion, par le biais de prêts d'or, de subordonner l'Europe continentale au système financier britannique". SG explique ensuite les phases de "rouble-or 1" et "rouble-or 2" alors que "les conditions sont maintenant réunies" pour "rouble-or 3".

Il cite des analystes de la banque danoise Saxo Bank qui prévoient que d'ici 2023, le prix de l'or atteindra 3000 dollars l'once. Incidemment, la Chine et l'Inde (dont la banque centrale est le plus grand acheteur d'or au monde ; https://bit.ly/3j00Dfp) ont récemment effectué des achats massifs d'or physique.

Une phrase unique de SG pour les villageois vassaux de la défunte mondialisation financière néolibérale: "les importantes réserves d'or permettent au pays de mener une politique financière souveraine et de minimiser la dépendance à l'égard des créanciers extérieurs". (Sur combien de réserves d'or ou d'argent la Banque "autonome" du Mexique, qui constitue en réalité "un État dans l'État" selon le modèle néolibéral mondialiste dépassé, pourra-t-elle compter) ?

SG affirme qu'"en démonétisant leur richesse réelle, les États-Unis ont perdu toute compétence et tout intérêt pour la production et le traitement de ressources stratégiques" telles que l'or et l'uranium. Il commente l'éternel point selon lequel "l'Occident ne dira jamais combien de réserves il détient dans les coffres de ses banques centrales" et affirme qu'"il n'y aura jamais d'audit à Fort Knox", où les États-Unis sont censés conserver leurs réserves d'or et d'argent alors que l'ancien député texan Ron Paul, père de l'actuel sénateur républicain Rand, réclame un audit de ses coffres depuis 12 ans (https://cnb.cx/3QUwQBA).

Je comprends les fortes pressions géopolitiques et géofinancières des États-Unis et du Canada au sein du T-MEC asymétrique, notamment dans le domaine technologique du chapitre 19 (https://bit.ly/3XzPm4Q), alors que le président nationaliste Lopez Obrador (LO), souverainiste à part entière, s'est battu pour le chapitre 8 (la souveraineté des hydrocarbures ; https://bit.ly/3QVTGsl). Aujourd'hui, LO devrait envisager la création du "peso argent mexicain" et la mise en place d'un ministère des Mines, maintenant que le boom des matières premières est de retour, qui existe déjà dans les puissances minières d'Amérique du Sud: Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Pérou et Venezuela.

C'est le Zeitgeist de la créativité géo-financière !

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vendredi, 03 février 2023

Qu'en est-il de nos oeuvres d'art pillées par les Français entre1794 et 1814 ?

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Qu'en est-il de nos oeuvres d'art pillées par les Français entre 1794 et 1814?

par Jan Huijbrechts       

Source: https://palnws.be/2023/02/wat-met-de-franse-roofkunst/

Vous ne pouviez vraiment pas manquer le coche ces derniers mois. Qu'il s'agisse d'objets d'art volés au Congo pendant la période coloniale ou du livre très médiatisé du journaliste d'investigation Geert Sels sur les œuvres d'art pillées par les nazis... Le thèmes des oeuvres d'art pillées au cours de l'histoire est à la mode... Il est donc quelque peu étrange qu'entre-temps, un silence assourdissant se soit abattu sur les oeuvres qui ont été pillées dans nos régions par des occupants étrangers au cours des siècles. Cela s'est produit à une échelle sans précédent et de manière systématique pendant l'occupation française (1794-1814).

Dans le sillage des armées françaises, trois commissions pénètrent dans nos régions immédiatement après la bataille de Fleurus (26 juin 1794) pour recueillir "tous les monuments, toutes les richesses, toutes les connaissances concernant les Arts et les Sciences, pour en enrichir la République". Ils ont été dirigés par le marchand d'art parisien Lebrun - un grand connaisseur de la peinture baroque flamande - qui s'est lui-même inspiré du guide de voyage culturel Voyage Pittoresque de la Flandre et du Brabant publié par Jean-Baptiste Descamps en 1769. Avec ce guide à la main, les membres du comité, dont l'architecte et peintre renommé Charles de Wailly et l'illustrateur Pierre-Jacques Tinet, ont parcouru villes et campagnes à la recherche de précieux butins. Selon le rapport de Tinet, il a confisqué lui-même 73 œuvres d'art. Mais cela ne s'est pas arrêté là.

Le vol d'artefacts dans nos régions reste malheureusement encore trop souvent sous le radar

La commission dans laquelle siégeaient les peintres Jacques-Luc Barbier et Antoine Léger a encore aggravé la situation. Ils ont commencé leur mission à Anvers le 31 juillet 1794. Là, ils ont saisi une cinquantaine de tableaux en à peine une semaine. De là, ils se sont rendus à Malines, Lierre, Bruxelles, Louvain, Alost, Gand et Bruges, entre autres, où ils ont volé une quarantaine d'autres œuvres. Les œuvres d'art pillées ont été rassemblées à Bruxelles d'où, entre septembre 1794 et février 1795, pas moins de sept transports sont partis pour "la douce France" .....

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Quelques-unes des oeuvres d'art pillées, jamais restituées et entreposées dans des musées dont les direction pratique le recel.

Louvre

La plupart de ces œuvres ont fini au Louvre. Un "Jugement dernier" de Jacob Jordaens, deux toiles de Frans Francken et une "Crucifixion" de Caspar de Craeyer y sont encore accrochés aujourd'hui. Mais on trouve aussi des œuvres pillées ailleurs en France. La "Vision de Dominique" de Pieter Paul Rubens, par exemple, est exposée au Musée des Beaux Arts de Lyon. Une autre de ses œuvres se trouve à Lille. La "pêche miraculeuse", un autre chef-d'œuvre de Caspar de Craeyer, est également accrochée à Lille, tandis que le "Saint Sébastien" de Wenceslas Co(e)bergher, qui avait été volé dans la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, se trouve désormais au Musée des Beaux Arts de Nancy. Un Antoon Van Dyck est accroché à Caen, et pour admirer un bel Otto Venius, il faut aller à Bordeaux.

Les troupes françaises ont d'ailleurs appliqué plus tard la même recette en Italie et en Égypte, par exemple, dont l'obélisque de Louxor sur la place de la Concorde à Paris est un témoignage durable. Alors que le pillage d'œuvres d'art en Italie et en Égypte a fait et fait encore l'objet d'une attention mondiale, le vol d'objets d'art dans nos régions est malheureusement encore trop souvent resté et demeure sous le radar. Une petite partie des œuvres d'art et des artefacts pillés ont été récupérés par Guillaume Ier après la chute de l'empire napoléonien en 1815, mais après cela, les choses sont devenues bien calmes dans ce dossier.

Pas de commission de suivi

Ce n'est qu'en 2015 que la secrétaire d'État de l'époque, Elke Sleurs, a fait dresser par l'Institut royal du patrimoine culturel un inventaire des 188 œuvres d'art pillées. Après une enquête juridique exploratoire, - malheureusement - aucune autre mesure n'a été prise, par exemple la création d'une commission de suivi. Apparemment, cela a été considéré comme un point final au niveau fédéral, alors qu'en fait, cela devrait être le point de départ d'un large débat sur la restitution de nos oeuvres d'art volées par les Français. Pour le député flamand Filip Brusselmans, qui suit ce dossier depuis son entrée en fonction, la coupe est désormais pleine. Il y a quelques jours, le Vlaams Belang a soumis une proposition de résolution, tant au Parlement flamand qu'à la Chambre des représentants, demandant la création d'une commission chargée d'obtenir la restitution de ces oeuvres d'art spoliées par le biais d'une consultation bilatérale avec la France.

Après tout, la restitution est une option viable. En 1993, Mitterrand, alors président de la République, a restitué à la Corée du Sud un précieux manuscrit confisqué et ayant appartenu aux archives royales de Corée lors d'une expédition punitive française en 1867. En novembre 2018, suite à la publication d'une étude virulente de l'historienne d'art Bénédicte Savoy et de l'auteur sénégalais Felwine Sarr, l'État français a annoncé sa volonté de restituer le patrimoine culturel africain spolié, y compris au Bénin. En d'autres termes, rien n'empêche le retour des œuvres d'art pillées dans nos régions également

Hybris, le mot clé de la politique américaine

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Hybris, le mot clé de la politique américaine

Alexander Bovdunov

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/hybris-la-parola-chiave-della-politica-americana

Mot du jour : ὕβρις (Hybris) est une catégorie négative de la culture grecque classique. Ce mot signifie manque de mesure, arrogance, ivresse du pouvoir, confiance excessive en soi.

Dans le réalisme classique de Hans Morgenthau, basé en grande partie sur l'Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide, la catégorie ὕβρις a une signification particulière. Les réalistes, qui proposent un retour aux origines (c'est-à-dire aux Grecs) par opposition aux néo-réalistes, chez qui les concepts d'"équilibre des forces", de "puissance" et d'"anarchie internationale" acquièrent des traits mécaniques, y prêtent une attention fondamentale.

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Hans Morgenthau.

Dans cette interprétation, c'est l'ὕβρις qui est la cause du déclin et des défaites d'Athènes. L'absence de la vertu de maîtrise de soi conduit au déclin du pouvoir hégémonique. Seule la maîtrise de soi, une mesure, permet de gouverner efficacement. Sinon, c'est le désastre.

"L'arrogance de la tragédie grecque et shakespearienne, le manque de retenue d'Alexandre, de Napoléon et d'Hitler sont des exemples de situations extrêmes et exceptionnelles", a noté Morgenthau.

Le succès et le pouvoir provoquent l' "ὕβρις", amènent les dirigeants des États, et donc les États eux-mêmes, à surestimer leur capacité à contrôler les événements, ce qui, comme dans les tragédies grecques, conduit au désastre. Les Grecs considéraient l' "ὕβρις" comme la propriété principale du début de l'ère titanique, qui se manifeste dans l'homme, conduisant à la peripeteia - la disparition de la fortune, suivie de la nemesis - le châtiment divin.

Ce n'est pas seulement l'équilibre des forces, mais aussi l'ordre, la loi, le "nomos" qui assurent la stabilité des relations entre les États. Le Nomos exige la mesure. Le manque de mesure et l'arrogance conduisent à l'anomie, qui ne peut être surmontée que par la création d'un nouvel ordre. La tragédie grecque devient un paradigme pour comprendre les relations internationales.

Dans notre histoire, l'"arrogance" de l'unique superpuissance, la violation des normes écrites et non écrites du droit international (nomos) l'ont de facto aboli, le manque de retenue dans la revendication du contrôle de territoires de plus en plus nombreux et l'imposition de ses propres attitudes civilisatrices a conduit à un retour de bâton de la part de la Russie et peut-être à l'avenir de la Chine. Le conflit ukrainien est une conséquence du déclin du pouvoir débridé des États-Unis, causé par le pouvoir lui-même. Mais la dimension tragique ouvre la perspective d'une purification si le nouveau pouvoir est fondé sur la loi sacrée, apportant avec elle l'ordre et la justice. Comme dans l'Antigone de Sophocle, le nouvel ordre naît dans la tragédie, lorsque la tentative de faire respecter la supposée "légalité" relève du titanique et du tyrannique, de l'ὕβρις .

Cependant, on peut continuer à raisonner dans ce sens. Le début d'une période titanique de l'histoire se caractérise non seulement par l'excès, mais aussi par la déficience, par le fait de ne pas aller jusqu'au bout, par l'abandon des limites finales. L'important n'est pas d'être des titans en pensée et en action. L'incertitude des limites, le flou de l'image est une caractéristique de ces pouvoirs. L'ordre exige la clarté, la compréhension, la clarté de l'objectif et la clarté de la vision, littéralement la "théorie".

katehon.com

jeudi, 02 février 2023

L'effacement de la réalité

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L'effacement de la réalité

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok &https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-obliterazione-della-realta

Après avoir supprimé un grand nombre de profils gênants ou modifié astucieusement leurs programmes au cours des derniers mois, après avoir transformé l'"incendie d'Odessa" en accident domestique, après avoir changé la paternité des missiles ukrainiens de manière ad hoc lorsque cela servait à soutenir une thèse de l'OTAN, la dernière initiative brillante dont nous avons été témoins consiste à faire libérer Auschwitz non pas par l'Armée rouge, mais par une armée ukrainienne autoproclamée.

Nous espérons qu'une liste des miracles accomplis par Zelenski en faveur de sa canonisation suivra prochainement.

Maintenant, tout ceci serait comique, serait risible si ce n'était pas une indication de la transformation la plus dangereuse à l'oeuvre en cette triste époque.

Bien sûr, nous pouvons dire que, après tout, qu'est-ce qui est revendiqué ? C'est Wikipedia, ce n'est pas une vraie encyclopédie. Ne pouvez-vous pas exiger de la rigueur ?

Et c'est vrai. Tout comme il est vrai que Facebook, ou Google, ou d'autres sont des entreprises privées et qu'il est donc dans l'ordre des choses qu'elles agissent en fonction de leurs propres intérêts.

Qui peut le nier ?

On ne peut pas non plus nier que 90% des journalistes d'aujourd'hui - lorsqu'ils veulent vraiment être minutieux et ne pas faire du copier-coller d'agences, - vérifient leurs sources sur Wikipedia.

On ne peut nier que c'est le cas (sans l'admettre) des étudiants et d'un grand nombre de professeurs.

Et on ne peut nier que, après la fermeture des sections de parti, après la destruction des communautés locales et de la vie de quartier, pratiquement la seule arène de discussion politique publique qui reste debout est celle fournie par les médias sociaux, ces médias sociaux qui sont directement ou indirectement influencés par l'administration américaine, ou plutôt par leur appareil militaro-industriel.

Jusqu'à il y a 15-20 ans, il était encore d'usage, chez les journalistes, d'extraire des nouvelles importantes de sources papier accréditées. Cependant, l'héritage de la connaissance sur papier, qui en soi peut être falsifiée comme toute autre connaissance, détenait sa propre inertie fondamentale, due à la fois aux coûts de production et à la difficulté de modifier physiquement les informations une fois qu'elles étaient imprimées sur papier.

Si vous deviez produire du texte pour un volume de la Treccani (ndt; une encyclopédie italienne), vous deviez faire attention à ne pas y inclure un corrigendum arbitraire, car les corrections étaient très coûteuses, et les dommages économiques pouvaient être énormes, sans compter la réputation de la dite encyclopédie .

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La numérisation de l'information a réduit les coûts de production et d'édition. La réduction des supports physiques et l'accès croissant aux informations sur des serveurs distants, des "nuages", etc. ont également facilité l'accès à de nombreuses informations pour nous, utilisateurs finaux (j'ai un doute sur la piste de ski que je compte fréquenter et pour le dissiper je dois consulter un ouvrage de type encyclopédique ? Pas de problème, je sors mon téléphone portable et le problème est résolu).

Le résultat global de ce développement récent mais massif est qu'il n'a jamais été aussi facile de modifier et de manipuler l'accès à toutes sortes d'informations ; et qu'il n'a jamais été aussi facile d'orienter les discussions publiques et les débats politiques.

Certes, dans les bibliothèques, dans les bibliothèques des journaux, dans les lieux d'étude des historiens et des philologues, il existe encore des traces, des bases fondées sur l'écriture imprimée, des sources que l'on peut réellement créditer. Mais - et c'est la grande nouvelle - ce n'est pas une réelle préoccupation pour ceux qui ont intérêt à manipuler l'opinion publique, qui flotte comme une planche de surf toujours sur la vague des "rumeurs actuelles", suffisantes pour définir les décisions dans le présent et le futur proche. Nous pouvons toujours retrouver des manuscrits du 17ème siècle et vérifier le texte, et c'est alors une grande satisfaction intellectuelle, mais franchement pour les gestionnaires actuels du pouvoir, c'est sans intérêt. Il suffit que toutes les nouvelles et informations affectant le discours public actuel et les décisions des organes politiques aient disparu ou aient été remises en question de temps à autre.

Le processus auquel nous assistons est récent, très récent, mais il a une puissance absolument extraordinaire. En quelques années seulement, nous avons déjà assisté à une énorme réorientation de l'opinion publique de masse, et dans quelques années encore, nous pourrions nous retrouver à nager dans un monde complètement transformé dans ses références. Un ou deux cycles d'études et l'ancien monde des connaissances historiques et scientifiques peut être entièrement remplacé par une version commode de celui-ci, elle-même en perpétuel changement.

Il n'est jamais nécessaire de "tout changer". Il suffit de modifier stratégiquement ce qui est pertinent de temps en temps, en rendant inaccessible ce qui est dérangeant, pour le temps qu'il faut.

Le travail laborieux de Winston Smith dans le 1984 d'Orwell, qui consistait à rééditer et à effacer, n'est plus nécessaire: il suffit d'un "clic", avec des effets planétaires.

Ceux qui pensent que ce tableau est peint de manière trop sombre se bercent de deux illusions.

La première est l'idée qu'il existerait néanmoins une pluralité d'agents économiques concurrents, et que cela peut garantir une certaine pluralité de l'information. Malheureusement, la pluralité des agents économiques, en premier lieu, n'est pas si plurielle, étant donné que les capitalisations nécessaires pour compter dans ce monde (grande édition numérique, information mainstream) sont très élevées et les concentrations déjà énormes; en second lieu, cette pluralité ne l'est pas lorsque l'on touche aux intérêts autoreproducteurs du capital, et donc sur la question principale du débat politique contemporain, la pluralité concurrente se traduit par des variations polies sur un sujet où la coopération est totale.

La deuxième illusion est la vieille idée que l'existence d'îlots dissidents, de connaissances minoritaires, garantit en quelque sorte une pluralité suffisante pour empêcher la manipulation de masse. On sous-estime ici le fait que les temps de changement actuels mettent hors jeu les processus de détermination de la vérité. Le fait qu'une ou deux décennies plus tard, on en vienne à prouver que telle "révolution colorée" était une opération occulte des services secrets n'est pas une "victoire de la vérité" dont il faut se consoler. Une vérité qui émerge lorsqu'aucune décision ne dépend plus d'elle n'est qu'une curiosité. Et d'ailleurs, si la vérité éclate, c'est parce qu'à ce moment-là, il n'y a plus d'intérêt suffisant à l'occulter. Si, en revanche, cet intérêt est toujours présent, tout, littéralement tout, peut être manipulé suffisamment pour conduire l'opinion publique dans le port souhaité.

Il est important de réaliser qu'il n'est pas nécessaire que "le peuple" soit fermement convaincu d'une certaine fausseté. Si l'on ne peut pas faire mieux, il suffit qu'il y ait suffisamment de bruit de fond pour rendre toute vérité indiscernable et douteuse. Ceci étant fait, le reste du processus de persuasion est produit par des formes ordinaires de propagande, sans qu'il soit nécessaire de s'embarrasser de fondements ou de vérification.

Tant que ce processus d'oblitération et de remplacement de la réalité publique n'est pas pris suffisamment au sérieux par tous ceux qui s'intéressent à la vérité, toutes les autres questions risquent d'être sans intérêt.

 

De la conquête du cool à la dictature politiquement correcte

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De la conquête du cool à la dictature politiquement correcte

par Nicolas Bonnal

                               « Si nous avons des problèmes avec le climat c'est que nous sommes racistes »

                                                                                              L'actrice Jane Fonda (85 ans) l'autre jour

L'écroulement culturel occidental date des années soixante ; on ne parlera pas des Beatles, de  l'avant-garde cinématographique,  des hippies, de la révolution sexuelle, de la pornographie, de Woodstock, de l'implosion de la religion, de la famille, du travail ou du syndicalisme – sur fond de disparition dangereuse mais calculée de la classe ouvrière anglo-américaine. Tout ce qui était encore solidifié au sens guénonien se volatilisa alors. Et manger de l'herbe devenait du racisme (dixit Peter Fonda, rejeton d'une famille décidément en forme) ; car la conquête du cool s'accompagne aussi d'un abêtissement généralisé.

imagesbloom.pngIl me semble que Julius Evola s'en rendait compte dans ses derniers ouvrages comme l'Arc ou la massue ou Chevaucher le tigre. On allait au-delà des réflexions de Guénon ou de Spengler sur le Déclin de l'Occident. Rappelons que la conquête du cool est une expression du journaliste-essayiste Thomas Frank, libéral qui a recensé dans les années 90 les grandes transformations culturelles des sixties ; lui parle du rôle de l'agence DDB et des fameuses pubs décalées Volkswagen – il dit surtout qu'en cinq ans la nation n'était plus la même, preuve du pouvoir de Madison Avenue et des pubs Séguéla sur les consciences.  Idem pour le grand historien marxiste Hobsbawn qui consacre dans un de ses meilleurs livres tout un chapitre sur la vraie révolution culturelle – qui ne fut pas chinoise mais anglo-américaine et servit à arraisonner et à abrutir définitivement tous les peuples occidentaux puis mondiaux. Dans The Closing of the American Mind (L'Ame désarmée en français), l'intellectuel conservateur Allan Bloom avait aussi soulevé ce problème : à partir de la fin des années cinquante les règles traditionnelles de la démocratie autoritaire (comme disait aussi Lipovetsky dans son Ere du vide) furent dissoutes et on entra dans la société décrite par Platon à la fin du livre VIII de sa République : la démocratie dégénérée et anomique  qui ouvrait la porte à la tyrannie PC  – comme sous Biden, Scholz, Sunak ou Macron. Cette démocratie repose à la fois sur un libération forcenée des mœurs et sur une volonté de contraindre. L'historien Stanley Payne a souligné en Espagne les méfaits du « bonisme » lié aux gents PS-Podemos de Soros en place.

C'est au nom du bonisme (buenismo sonne mieux en espagnol) que l'on veut exterminer les populistes, complotistes, racistes, machistes et totalitaires occidentaux, russes et chinois – en attendant tout le monde. La religion du bonisme repose sur une libération forcenée des mœurs (cf. le LGBTQ qui n'est qu'au début de sa folie), libération devenue obligatoire. Il est interdit d'interdire et au nom de cela tout sera interdit (y compris de manger, d'étudier, de circuler et de respirer), puisque tout est supposé interdire quelque chose (le climat ou la planète de vivre). Le cool devient le principe de tyrannie le plus efficace jamais trouvé. Il débouche  aussi sur la dictature du débile.

 

mercredi, 01 février 2023

Quand un État est-il vraiment souverain?

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Quand un État est-il vraiment souverain?

par Daniele Dell'Orco

Source : Daniele Dell'Orco & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/quand-e-che-uno-stato-e-davvero-sovrano

Le récent débat sur l'envoi de chars Leopard à l'armée ukrainienne a une fois de plus mis en évidence l'extraordinaire faiblesse de la (l'ancienne ?) locomotive de l'Europe : l'Allemagne.

Ce pays qui était considéré il y a encore quelques mois comme une puissance hégémonique sur le Vieux Continent s'est retrouvé littéralement mis à nu en l'espace de quelques mois et ce, dans plusieurs domaines: le domaine politique (l'instabilité persistante de l'ère post-Merkel), le domaine économique (la dépendance énergétique, la crise industrielle due aux sanctions) et le domaine militaire (l'armée réduite au niveau zéro).

Prise en tenaille, l'Allemagne a été contrainte de prendre des décisions contraires à son intérêt national en démantelant des années de planification politique en un temps très court.

C'est une bonne occasion d'utiliser l'exemple allemand comme étude de cas pour comprendre en quoi consiste réellement la "souveraineté" d'un pays.

Les macro-domaines qui donnent à une nation la possibilité d'être le maître de son propre destin (pour le meilleur ou pour le pire) sont au nombre de trois :

- la stabilité politique ;

- la puissance militaire ;

- la stabilité financière.

D'un point de vue politique, quelle que soit la forme de gouvernement que l'on puisse trouver dans les différents pays du monde, un leadership fort dans le cas des autocraties, une confiance massive dans le parti/leader dans les démocraties illibérales, ou un large consensus électoral dans les démocraties libérales (ou un système bipolaire derrière lequel se meut un État profond cohésif, rendant les élections non pertinentes sur de nombreuses questions) sont indispensables pour permettre à un gouvernement de prendre des décisions politiques, économiques (approvisionnement en énergie, État-providence, fiscalité, etc.) et militaires.

Cette dernière instance, l'instance militaire, est un outil indispensable pour affirmer sa souveraineté, a contrario des options prises pendant plusieurs décennies successives, où, dans de nombreux pays européens (en premier lieu ceux qui sont sortis perdants de la guerre mondiale comme l'Italie ou, précisément, l'Allemagne) régnait l'axiome selon lequel il serait plus sage d'externaliser la défense et de réduire les dépenses militaires au minimum parce que "vous pouvez construire des jardins d'enfants avec cet argent". Et c'est ce que nous constatons avec la guerre actuelle: ceux qui disposent d'une armée puissante (Turquie, Israël, Chine, France, en plus des grands acteurs directement impliqués dans le conflit) prennent les décisions, les autres rentrent dans le rang, tête basse.

Une armée "puissante" se mesure évidemment en termes de nombre, mais aussi en termes de préparation, de polyvalence (par exemple, avoir une force aérienne forte et une marine faible ne rend une armée puissante que dans certains scénarios) et surtout de suprématie industrielle et technologique.

Ce point est fondamental: si l'on achète ses propres armements, ou si on les fabrique dans le cadre de ce que l'on appelle officiellement un "partenariat" mais qui est pratiquement un contrat de sous-traitance, on n'est pas souverain, car on n'aurait pas la possibilité de disposer librement de ses propres armes en cas de besoin. Le programme F-35 en est un bon exemple.

Il est développé par Lockheed Martin, BAE et Leonardo, avec de bons emplois (proportionnellement) pour tous.

Mais les technologies, le soutien, le contrôle de leur utilisation sont la prérogative d'une seule puissance (à de très rares exceptions près).

Le potentiel industriel va de pair. Si l'on dispose de ses propres technologies, qu'elles soient obsolètes ou extraordinairement avancées, il faut aussi avoir la capacité pratique de les traduire en armements (donc aussi en potentiel industriel, en matières premières, en personnel, etc.) ou de les contracter à l'étranger avec de "vraies" formes de partenariat.

La stabilité financière est en quelque sorte le ciment de tout cela, car dans le monde globalisé, elle est à toutes fins utiles une arme.

Une dette publique trop importante dans des mains étrangères rend vulnérable.

Un déficit trop important lie les mains des gouvernements et ne permet pas la réalisation du PIB.

Un PIB trop faible crée du mécontentement et de l'instabilité.

Une trop grande instabilité fait des économies la proie d'attaques financières et fait tomber les gouvernements.

Etc.

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Aucune de ces sphères n'a la priorité sur l'autre, mais toutes sont autonomes et leur équilibre substantiel aboutit à la plus haute expression possible de la souveraineté.

Cependant, même en cas de déséquilibre, le fait de mettre l'accent sur deux d'entre eux, capable de minimiser les impacts de l'autre (l'exemple de la Turquie, en crise économique perpétuelle, est emblématique) pourrait être acceptable pour autant que l'on travaille sans cesse à les rééquilibrer.

Un déséquilibre dans deux, voire trois, de ces sphères ne peut en aucun cas rendre un pays réellement souverain, mais seulement en véhiculer le sentiment. C'est ce qui est arrivé à l'Allemagne: en temps de paix, elle semblait indestructible, avec le changement de décor, elle se découvre défaillante.

En utilisant ce simple miroir, il est possible de dresser une sorte de "bulletin" pour chaque étude de cas.

De mon point de vue, ces concepts montrent qu'en Europe (y compris au Royaume-Uni), aucun pays ne peut prétendre être véritablement souverain, à l'exception de la France. Laquelle a toutefois connu un déclin progressif au cours des dernières décennies, tant dans le domaine politique (elle est de plus en plus instable malgré une loi électorale qui la met autant que possible à l'abri des renversements antisystème) que dans le domaine financier.

En bref, son équilibre est précaire.

Mais au moins, elle est là.

D'où la raison pour laquelle, à ce jour, les destins de l'Europe ne se décident pas en Europe.

A quelle heure est la fin du monde ?

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A quelle heure est la fin du monde?

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/a-che-ora-e-la-fine-del-mondo

Aujourd'hui, je fouillais dans la presse grand public (de temps en temps, il est utile de se promener derrière les lignes ennemies) et je suis tombé sur un titre intéressant dans La Stampa de Turin :

TITRE

"La Russie a plus d'hommes, de moyens, de ressources; soit l'OTAN entre en scène, soit Kiev perdra".

SOUS-TITRE

"Les États-Unis et l'Europe sont confrontés à des choix difficiles: l'hypothèse de l'envoi de troupes occidentales ne peut être écartée".

Ce titre coiffe un article de nul autre que le prestigieux analyste Lucio Caracciolo. Maintenant, en lisant l'article, comme on pouvait s'y attendre, les arguments de Caracciolo sont analytiques et descriptifs, soigneusement pesés, et présentent trois scénarios possibles: "(1) Réduire le soutien militaire à Kiev au point de convaincre Zelensky de l'impossibilité de gagner, d'où la nécessité d'un compromis avec Moscou; (2) partir en guerre pour sauver l'Ukraine et détruire la Russie au risque de se détruire aussi soi-même; (3) négocier avec les Russes un cessez-le-feu dans le dos des Ukrainiens pour l'imposer ainsi aux agressés".

Ces options sont considérées par Caracciolo comme "des scénarios très improbables (le premier et le troisième) ou simplement absurdes (le deuxième)".

L'article continue et dit des choses de bon sens, désolé pour les prestigieux analystes géopolitiques, des choses donc que ceux qui ont été tournés en dérision comme "conspirationnistes et poutinistes" ont soutenu dès la première minute du conflit: la Russie ne peut pas perdre. Et ce, pour deux raisons: parce que sa supériorité en termes de ressources, de moyens et d'hommes est évidente malgré le flot d'armes et d'argent fourni par l'OTAN, et surtout parce qu'il s'agit d'un conflit existentiel pour la Russie, un conflit qui se déroule littéralement chez elle, et non un conflit impérialiste lointain comme ceux que les États-Unis ont l'habitude de gérer dans des contrées exotiques (du Vietnam à l'Afghanistan). Une défaite dans un tel conflit signifie au mieux un retour aux horribles années d'Eltsine, lorsque la Russie était un terrain d'exploitation impuissant pour les oligarques de l'intérieur et de l'extérieur, au pire la désintégration civile et le chaos.

Il n'est pas agréable de s'en prendre aux vaincus, et nous ne rappellerons donc pas l'interminable charabia de sottises en brics et en brocs dont les journaux nationaux - les "sérieux", pas ceux relevant de la contre-information "conspirationniste" - nous abreuvent depuis neuf mois.

Nous ne nous rappellerons donc pas comment la Russie a déjà épuisé ses missiles une vingtaine de fois, comment Poutine est mourant depuis sa naissance, comment les soldats russes sont dopés avec toutes les drogues folles, avec les drogues typiques, utilisées par les empires maléfiques dans les films hollywoodiens, comment la politique ukrainienne illustre les valeurs européennes (en effet, qui pourrait nier que la NSDAP était un produit européen), comment la Russie est isolée sur le plan international et détruite sur le plan économique, comment l'Europe sortira de ce conflit plus forte qu'avant, et ainsi de suite, sur un mode de plus en plus délirant.

Non, laissons tout cela de côté, négligeons les premiers signes de l'entrée de la réalité dans la fiction officielle, et concentrons-nous plutôt sur le titre.

Oui, car comme chacun sait, les titres dans les organes de presse sont choisis par le rédacteur du journal, et non par les auteurs. Et, en l'occurrence, le titre dit - comme d'habitude - quelque chose qui ne figure pas dans l'article: il dit qu'une entrée en guerre directe de l'OTAN (donc aussi de l'Italie) est la voie à suivre, si nous ne voulons pas que l'Ukraine perde (et nous ne voulons pas qu'elle perde, n'est-ce pas ?).

Pour ceux qui ont besoin de précisions, nous sommes confrontés au souhait d'une troisième guerre mondiale, à laquelle le public doit se préparer.

Maintenant, après les années de pandémie, au cours desquelles nous avons appris que la seule règle fiable de la presse grand public est de mentir instrumentalement tout le temps, rien ne devrait plus nous surprendre.

Et pourtant, un titre dans un journal national espérant sereinement une option qui au mieux signifierait un massacre intereuropéen sans précédent, au pire la fin du monde, reste quelque chose à méditer.

Jusqu'où, jusqu'à quel niveau d'irresponsabilité les "professionnels de l'information" autoproclamés, exposants du courant dominant, sont-ils prêts à aller? Y a-t-il encore une limite morale qui n'est pas franchie?

lundi, 30 janvier 2023

Si la "droite" a raison - à l'avenir, la pensée globaliste devra se combiner avec l'affirmation de soi localiste

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Neue Züricher Zeitung (NZZ)

Commentaire d'un lecteur

Si la "droite" a raison - à l'avenir, la pensée globaliste devra se combiner avec l'affirmation de soi localiste

L'Occident a longtemps réussi à exercer une domination politique, idéologique et technologique sur le monde. Aujourd'hui, il est confronté à de puissants rivaux extérieurs et au relativisme culturel qui sévit en son sein. Le réalisme et l'autolimitation sont de mise.

Heinz Theisen

Après l'échec de l'utopie visant l'égalité matérielle, les aspirations de la gauche se sont déplacées vers l'égalité culturelle et biologique. Sous le signe de l'arc-en-ciel, la diversité et l'égalité sont censées se compléter au sein de "l'humanité unique" - comme autrefois la liberté et l'égalité au sein des sociétés nationales.

La puissance de cette nouvelle idéologie provient de sa coalition avec le capitalisme mondial. L'appel à l'ouverture des frontières unit les acteurs économiques mondiaux et les moralistes à la pensée globaliste. La libre immigration est pour les uns ce que l'externalisation est pour les autres.

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Déconstruction du propre

Tous deux sacrifient pour cela l'affirmation de soi des communautés circonscrites, de la famille, de l'État-nation et de la culture. D'où la déconstruction, qui les caractérise, de toute identité originale, et leur haine de la culture occidentale, qui est la plus réussie et donc la plus inégalitaire. L'ordre du "monde unique" est attribué dans le grand reset à un centralisme numérisé d'instances mondiales.

La critique du manque de rationalité des intérêts ne s'adresse pas à un zèle religieux de substitution qui satisferait des aspirations profondes au bien. Non, ce manque de rationalité est critiquable parce qu'il s'agit d'un christianisme frelaté tant que son idéal d'universalité n'est pas associé au réalisme de la subsidiarité. L'amour du lointain risque de prendre le pas sur l'amour du prochain.

Lorsque les sociaux-démocrates danois veulent garantir l'État social en durcissant le droit d'asile, est-ce de gauche ou de droite ?

Le relativisme culturel de l'Occident était la condition préalable à son universalisme politique, jusqu'à justifier l'intervention dans des milieux culturels étrangers. Au sein de la société, les luttes culturelles étaient également programmées. Les valeurs et les structures occidentales étaient considérées comme transférables à satiété à d'autres cultures et, inversement, aux immigrés issus de cultures étrangères.

La coalition tricolore en Allemagne n'est pas le fruit du hasard. Un libéralisme galvaudé occupe une place centrale dans cette coalition arc-en-ciel. Il exige, jusque dans les rôles sexuels, la dissolution de toutes les formes d'identité communautaire au profit des identités individuelles. L'absence de limites est revendiquée même par rapport face aux contraintes naturelles.

Le moralisme de l'ouverture universelle revendique à son tour l'absoluité. Les positions opposées à ce Bien, posé comme tel, sont considérées comme mauvaises et ne méritent que d'être combattues. Toute forme d'affirmation de soi est considérée comme "de droite", la polarisation des sociétés suit son cours.

Les attaques venant du lointain sur tout ce qui est prochain et du futur sur le présent expliquent aisément les contre-mouvements furieux, observables de Trump au Brexit en passant par Le Pen et l'AfD. Mais ceux-ci ne constituent que des contre-pensées tant qu'ils ne proposent pas leur propre récit réaliste. Sans une compréhension plus profonde de la culture propre d'un terreau local/national, la volonté de le protéger ne peut être justifiée que par des peurs et des ressentiments. Et sans une reconstruction des éléments les meilleurs et les plus unificateurs de notre culture - comme en particulier l'histoire chrétienne bimillénaire de l'Europe - un sentiment de colère génère un rejet massif et renforce la polarisation.

Le mondialisme utopique délocalisé/délocalisant menace de générer des contre-extrémismes nationalistes et régressifs. L'État-nation n'est pas une fin en soi, comme le pensent certains romantiques identitaires. Il peut lui-même devenir l'agent d'un centralisme bureaucratique et détruire les petites communautés. Mais il n'y a aucune raison de le diaboliser tant qu'il agit de manière défensive et qu'il reste principalement axé sur l'affirmation de ses propres valeurs.

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Démondialisation et nouvelle multipolarité

Dans un monde multipolaire composé de grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine et la Russie, les nations européennes sont trop petites pour pouvoir assurer seules leur sécurité et leur prospérité. La voie médiane et praticable entre le mondialisme et le nationalisme résiderait dans un aménagement de l'espace entre les acteurs, dont la structure et la taille résulteraient de leur capacité à résoudre les problèmes.

En Europe, cela pourrait se faire dans le cadre d'une Union qui connaitrait ses limites à l'extérieur et à l'intérieur. Plus de diversité à l'intérieur permettrait plus d'unité et de force à l'extérieur, face aux adversaires que sont la Russie, la Chine et ceux du monde islamique. Il ne s'agit pas de sortir de cette Union, mais de la transformer en une "Europe qui protège" (Macron) - jusqu'à un marché unique européen qui sache exiger la réciprocité dans les échanges avec la Chine.

La guerre d'agression de Poutine a mis fin à tous les rêves mondialistes et multilatéraux. La déconnexion de la Chine, opérée dans le cadre de la pandémie, qui a placé le pays hors des contextes internationaux, et les sanctions décrétées contre la Russie ont renforcé les tendances à la déglobalisation qui étaient déjà en germe dans la pandémie. La rivalité, qui s'est déchaînée dans l'économie mondiale, exige une plus grande protection de la classe moyenne contre les tendances oligopolistiques. Les pertes de prospérité sont inévitables, mais une meilleure délimitation de ce ressac permettrait de garder et de consolider l'ordre.

D'autant plus que les valeurs woke de l'Occident, qui glissent de plus en plus vers un extrémisme débridé, suscitent plutôt le dégoût dans les cultures traditionnelles ailleurs dans le monde. Alors que les démocraties libérales font preuve d'une très grande tolérance à l'égard de l'islam, l'islamisme, de son côté, se montre intransigeant. Dans leur propre culture, les conservateurs culturels affirment que leur culture doit demeurer dominante, et dans l'espace de la culture étrangère, ils respectent sa primauté. De cette manière, même des cultures incompatibles pourraient coexister pacifiquement.

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La droite et la gauche se confondent

La préoccupation centrale de la "droite", des traditionalistes aux nationalistes, est l'auto-affirmation de ce qui lui est propre. Ce récit permettrait également au conservatisme de sortir de son dilemme consistant à toujours s'opposer aux nouveautés des autres.

La "lutte contre la droite" déclarée par beaucoup semble être menée avec d'autant plus d'acharnement qu'elle passe à côté du sujet. Lorsque les sociaux-démocrates danois veulent garantir l'État social en durcissant le droit d'asile, est-ce là une position de gauche ou de droite? Un libéral qui défend l'égalité des sexes contre la charia est-il libéral ou conservateur? De même, une protection accrue du commerce de détail par une taxation minimale d'Amazon à l'échelle européenne serait à la fois de gauche, libérale et de droite.

Face à tout ce qui doit être affirmé et préservé en termes de progrès social et d'émancipation, l'affirmation de soi est également une préoccupation incontournable pour la gauche et les libéraux. Le conservatisme ne signifie donc pas l'exaltation du passé, mais la reconnaissance des nécessités pour faire face à la réalité. On peut aussi appeler cela du "protectionnisme".

Avec la guerre d'agression menée par la Russie, le nationalisme connaît une renaissance, si ce n'est au profit de sa propre nation, il le connaît via le soutien à l'Ukraine. Les pacifistes verts sont devenus du jour au lendemain les plus fervents partisans de la livraison d'armes. Si les anciens objecteurs de conscience du gouvernement allemand, comme le chancelier et le vice-chancelier, défendent l'autodétermination nationale des Ukrainiens, ils peuvent difficilement la refuser à leur propre pays. Les mondialistes seront confrontés à un Canossa similaire lorsque les flux migratoires toucheront les quartiers aisés et commenceront à submerger les éthiciens de la pensée qui y vivent.

Mais en fin de compte, les contradictions entre les mondialistes et les protectionnistes devront être transformées en réciprocité, comme dans le cas du conflit entre le capital et le travail dans l'économie sociale de marché. Les sociétés vieillissantes ont besoin à la fois d'immigration et d'État social. Une migration maîtrisée nécessite des formes contrôlées d'ouverture et des formes différenciées de protection.

Les avantages comparatifs en termes de coûts du libre-échange sont indispensables au développement de la prospérité. Des compromis peuvent être trouvés sur les limites de la concurrence mondiale en faveur des qualités locales. Leur recherche commence dès lors que des discours ouverts sont tenus sur les limites de l'ouverture.

Heinz Theisen est professeur émérite de sciences politiques à l'Université catholique de Rhénanie du Nord-Westphalie à Cologne.

L’ombre de l’Algérie sur la France

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L’ombre de l’Algérie sur la France

par Georges FELTIN-TRACOL

Bien que passée inaperçue, elle a été la première polémique de l’année 2023. José Gonzalez, député RN de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône, accède à l’une des dix vice-présidences des Amitiés parlementaires France – Algérie. La gauche crie au scandale d’autant que le doyen de l’Assemblée nationale, originaire d’Oran, n’a jamais caché la déchirure de l’exil et la nostalgie pour la terre de ses ancêtres. Cette vaine querelle prouve encore l’intensité, la profondeur et la complexité des relations franco-algériennes. Or, malgré une indépendance acquise depuis soixante ans, l’Algérie continue à peser sur le devenir français.

En septembre 2021, le gouvernement français restreignait le nombre de visas accordés non seulement aux Algériens, mais aussi aux Tunisiens et aux Marocains. En 2019, Paris avait accordé environ 200.000 visas aux seuls Algériens! Cette mesure de rétorsion répondait au refus habituel des trois États maghrébins de ne pas reprendre (ou bien peu) leurs ressortissants expulsés de l’Hexagone. En 2019, le taux de reconduction à la frontière ne représentait que 14,4 %. Le Figaro du 19 octobre 2022 signalait qu’« en 2021, les Algériens composaient la seconde nationalité la plus représentée en CRA (centre de rétention administrative) (1687 personnes, 10,3 % du total), après les Albanais (1521, 11,5 %), les Tunisiens (1387, 9,4 %) et les Marocains (1587, 8,6 %) suivaient ». La « crise des visas » s’achève en décembre 2022 par l’incroyable reculade du gouvernement français. A-t-il pris conscience du poids démographique algérien en France ? A-t-il tenu compte des impératifs énergétiques et économiques du moment ?

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On recense entre 75 et 85 vols quotidiens entre la France et l’Algérie, soit quatre cents liaisons aériennes par semaine ! Un article du Monde du 25 août 2022 citait Christophe Castaner de sinistre mémoire évoquant « 1,2 millions de Français algériens qui votent ». Un parent faisant son service militaire en 1995 se souvient qu’un binational qui préférait effectuer dix mois de conscription en France plutôt que deux ans en Algérie, lui déclara avoir voté à l’élection présidentielle algérienne pour le candidat islamiste Mahfoud Nahnah…

L’octroi massif de visas aux Algériens est une exigence fréquente de la rue maghrébine. Dès qu’un président hexagonal parcourt Alger, Constantine, Tizi Ouzou, la foule lui hurle : « Des visas ! Des visas ! Des visas ! » Les autorités algériennes aimeraient que leur validité dure plus longtemps. L’actuel chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, déclare au Figaro du 30 décembre 2022: «Je me permets de paraphraser un ami qui, de manière anecdotique et ironique, me déclarait récemment que les Algériens devraient avoir des visas d’une durée de 132 ans». Par-delà le ton sarcastique, les propos présidentiels ne peuvent qu’encourager les Harraga, ces jeunes Algériens désespérés par l’inertie du régime, son incompétence et sa kleptocratie, à émigrer en France. Ambassadeur de France en Algérie à deux reprises (2008 – 2012 et 2017 – 2020), Xavier Driencourt explique dans Le Figaro du 21 décembre 2022 que « les autorités algériennes n’ont pas intérêt à récupérer ces ressortissants, réfractaires, politiquement marginaux ou contestataires, souvent kabyles, qui fuient leur pays en raison du contexte politique ou pour des raisons économiques; ces migrants sont une variable d’ajustement dans un pays en crise ».

L’attrait migratoire de l’Hexagone se comprend pour la libéralité de ses prestations sociales supérieures à un modèle suédois dépassé qu’il délivre aux immigrés. Sans omettre d’autres facilités obtenues. Par exemple, Xavier Driencourt insiste sur « l’utilisation des passeports diplomatiques, qui permet à nombre de ressortissants algériens de venir en France sans visa et sans aucune forme de contrôle, la non-délivrance de titres de séjour aux Algériens qui ne résident pas en France mais qui profitent de leur carte de résident pour se faire soigner et/ou bénéficier des avantages sociaux du système français ». L’« envie de France » s’accroît au moment où le gouvernement algérien retire la langue française à l’école au profit de l’anglais. Le président Tebboune a beau déclaré qu’« en 2022, l’Algérie compte 27 millions de locuteurs qui maîtrisent le français sur 45 millions d’habitants », il estime néanmoins que son pays « ne s’est pas libéré pour faire partie d’un je ne sais quel commonwealth linguistique ». L’arrêt de l’apprentissage de la langue de Molière dans le système scolaire ne signifie pas la fin des flux migratoires. Bien au contraire !

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Lors de la campagne présidentielle de 2012, alors conseiller de l’ombre de Nicolas Sarközy, Patrick Buisson suggérait au président-candidat d’abroger la partie encore en vigueur des accords d’Évian. L’ambassadeur Driencourt (photo) propose pour sa part « la dénonciation ou à tout le moins la renégociation des accords de 1968 ». « Ces accords du 27 décembre 1968, précise-t-il, portent sur les conditions d’arrivée et d’installation des Algériens en France. Ils comprennent de nombreuses dispositions dérogatoires par rapport aux autres nationalités, y compris les Marocains et les Tunisiens: certificat de résidence de dix ans, régularisation des sans-papiers facilitée, regroupement familial accéléré, conditions d’intégration dans la société française assouplies par rapport aux autres nationalités, visas étudiants assez généreux, etc. Beaucoup de facilités, donc, au bénéfice des Algériens. Négociés et signés dans la foulée des accords d’Évian, à une époque où la France voulait faire venir en France une main-d’œuvre algérienne francophone, ces accords n’ont plus de sens dans le contexte actuel ». Hélas ! on sait que le gouvernement macronien ne fera rien alors que les Algériens présents en France, quand ils ne militent pas en faveur de la cause kabyle, s’islamisent très rapidement. N’oublions jamais cette pancarte mal orthographiée brandie par une participante goguenarde à une manifestation contre le concept fallacieux d’islamophobie tenue à Paris le 19 octobre 2019 : « Française musulmane et voilée, si je vous dérange, je vous invite à quitter mon pays. »

Un lecteur de Valeurs actuelles du 7 juillet 2022 cite par ailleurs Léon Roches rapportant les commentaires de l’émir Abdel Kader dont il fut le secrétaire particulier de 1836 à 1840: «Nous avons vendu notre âme à Dieu, nous méprisons la mort. C’est nous qui rendrons la Mitidja déserte et qui bloquerons l’infidèle dans Alger. Bientôt nous chasserons les Français d’Alger. Puis nous passerons la mer sur des barques. Nous prendrons Paris. Nous nous y assemblerons. Puis nous conquerrons les autres nations et nous leur apprendrons la vérité du vrai Dieu». Après cinq années de détention et libéré par un homme qui a lui aussi connu l’emprisonnement, le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, l’émir s’installera à Beyrouth où il protégera des chrétiens persécutés. Quant à ses petits-fils, ils seront officiers de l’armée française.

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Les réflexions d’Abdel Kader se comprennent à l’aune de l’histoire de la future Algérie. Elle fut du Moyen Âge jusqu’à la conquête de 1830 un puissant foyer de piraterie barbaresque. En 1541, l’empereur Charles Quint organisa le siège d’Alger sans pour autant pouvoir briser cette menace.

Détentrice de gisements considérables d’hydrocarbures, l’Algérie a les moyens de jouer sur l’activité économique et l’avenir énergétique de la France. L’importante communauté algérienne, binationale ou non, constitue un autre moyen de pression. En 2002, au mépris de la souveraineté nationale, l’Amicale des Algériens en Europe appelait à voter contre Jean-Marie Le Pen présent au second tour de l’élection présidentielle. Les prochaines décennies confirmeront peut-être la prédiction de Mohamed Larbi Ben M'hidi (1923 – 1957), l’un des six fondateurs du FLN (Front de libération nationale). Il lança aux soldats français qui venaient de l’arrêter: «Je vous prédis, moi, que vous aurez l’Algérie de Tamanrasset à Dunkerque. Vous voulez l’Algérie française et moi je vous annonce la France algérienne».

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 58, mise en ligne le 25 janvier 2023 sur Radio Méridien Zéro.

La génération « flocons de neige »

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« Ce qui ne vous tue pas vous rend plus faible »

La génération « flocons de neige »

par Roberto Pecchioli

Source: https://www.maurizioblondet.it/generazione-fiocchi-di-neve-flaccida-e-gregaria/

Une superbe synthèse sur la jeunesse actuelle fabriquée par le mondialisme technologique et enthousiaste. Rappel : pour Philippe Muray la jeunesse résultante de mai 68, du féminisme et de l'écologie, était déjà un naufrage il y a vingt-cinq ans. Là on a plongé dans les abysses : vaccin, éoliennes et smartphone au programme – sans oublier guerres et insectes grillés – le tout avec 87% d'abstentions aux élections, 32% de LGBTQ et même 30% de capacité thoracique en moins.  Mais laissons Roberto Pecchioli  parler :

« L'armée américaine a dû abaisser ses critères de recrutement physique. Les performances des aspirants se détériorent régulièrement. On ne sait pas quelles sont les conditions psychologiques et mentales, le tempérament moral des recrues. La situation est la même en France, où la comparaison entre les tests physiques actuels et ceux du passé est décourageante: la dernière génération a perdu un quart de sa capacité pulmonaire en raison d'une sédentarité, résultat de nombreuses heures passées devant des écrans. Conséquence : les jeunes Français mettent une minute de plus que leurs pères pour parcourir un kilomètre à pied.

Le pronostic est sévère : entre addictions (alcool, drogues, médicaments et psychoactifs, buzz, appareils électroniques), déchéance physique et fragilité causée par les désastres familiaux, la théorie du genre et les folies politiquement correctes, le narcissisme, la mystique des droits sans devoirs, le sort des générations montantes est inquiétant. Encore plus désastreuse est la condition des jeunes mâles. Dévirilisés, éduqués principalement par des femmes, sans modèles, amenés à blâmer leurs instincts, ils sont le maillon faible d'une chaîne décadente. Les mâles et les femelles – y compris les « non-binaires » – sont la génération « flocon de neige ». L'affaiblissement progressif des esprits et des corps, la confusion savamment entretenue jusqu'à la désidentification personnelle et intime, n'est pas la responsabilité des jeunes.

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Ceux-ci deviennent les victimes d'une gigantesque expérience d'ingénierie et d'anthropologie sociales. Ils sont comme le pouvoir veut qu'ils soient : flasques, faibles, conformistes, craintifs, ignorants (hors formation instrumentale), incultes dans les débats, incapables d'imaginer le changement. Aux antipodes du passé, dans lequel les jeunes ont toujours été moteurs de renouveau, de diversité, de nouveauté. La génération "flocons de neige", au contraire, présente des sujets idéaux parce qu'ignorants, voire sincèrement convaincus qu'ils font leurs propres choix en toute autonomie, des singes dressés convaincus que la vie est une succession de vacances, de droits, d'envies et de caprices. Le système actuel – le mondialisme capitaliste faussement libertaire – en a fait des flocons de neige, froids, liquides, destinés à fondre aux premières chaleurs, vêtus de haillons coûteux, avec des tatouages ​​voyants, des bagues tribales et des coiffures bizarres.

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Leur soumission indifférente de petits soldats anonymes est étonnante, nous en avons eu la preuve en trois ans d'épidémie : le triomphe du pouvoir sournois, séducteur, hypnotique et narcotique. Les mots de Byung Chul Han, observateur lucide du présent, sont des joyaux: "le sujet soumis ne sait même pas qu'il en est un, et en effet se croit libre ; il n'y a pas
de multitude collaborative et interconnectée capable de monter en une contestation globale, une masse dédiée à la révolution". "Dans une masse d'individus épuisés, qui s'exploitent dans l'illusion de l'épanouissement personnel, jusqu'à ce qu'ils s'effondrent dans la dépression et l'isolement, aucune étincelle antagoniste ne peut surgir". "Comme cela se passe en Corée du Sud (Han est coréen) qui a le plus haut taux de suicide dans le monde: les gens se font violence au lieu de chercher un changement dans la société. Je ne suis pas exploité par mon maître, je m'exploite moi-même. Je suis à la fois serviteur et maître. Le régime néolibéral isole ainsi les gens: dans la société du spectacle, on ne peut jamais former un collectif, un Nous capable de se rebeller contre le système".

Il est évident que la fragilité, la déconstruction de toute identité et de tout principe partagés, combinée à la faiblesse psychophysique des générations - un processus qui a commencé dans les années 1960 et est arrivé à maturité avec un mouvement accéléré - est la volonté précise des oligarchies en Puissance. Une analyse impressionnante vient du psychologue américain Jonathan Haidt, dans La transformation de l'esprit moderne. Sa thèse est que certaines mauvaises idées condamnent toute une génération à l'échec. Même des statistiques qui sembleraient réconfortantes peuvent être interprétées comme des signes d'introversion, d'insécurité générationnelle.
Le pourcentage de ceux qui ont essayé l'alcool, le tabac et le sexe avant l'âge de seize ans a chuté en Amérique de quelques points. Pas de véritable soupir de soulagement: au lieu d'apprendre à prendre des risques sans le filet de protection des adultes, trop de jeunes gens vivent enfermés chez eux, attachés à du matériel informatique. La catastrophe est que personne ne les éduque sur la vraie vie, malgré les "bonnes" intentions de leurs parents (quand il y en a…). La tendance est de se protéger de tout traumatisme, réel ou imaginaire, au prix de convaincre les jeunes qu'ils vivent dans une jungle inextricable.

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Les mauvaises idées sont les pensées insufflées par le système. Haidt en énumère trois : ce qui ne vous tue pas vous rend plus faible (le mensonge de la fragilité) ; faites toujours confiance à vos sentiments (le mensonge du raisonnement émotionnel); la vie est une bataille entre les gentils et les méchants (le mensonge du « nous contre eux »). Cette combinaison mortelle de bonnes intentions et de mauvaises idées voue une génération à l'échec, empoisonnant la société dans son ensemble. L'anxiété, la dépression, la peur, le suicide ont explosé, la culture s'est uniformisée, ce qui vous empêche d'apprendre, de comparer, de vous forger une opinion. Les réseaux sociaux et les nouveaux médias permettent de se réfugier dans des bulles où le néant est généralisé et la polarisation règne.

Il s'inquiète de la multiplication des troubles psychologiques avec des pics d'actes d'auto-mutilation. Il y a un manque de préparation pour affronter la réalité, les échecs inévitables, pour traiter le non entendu pour la première fois après le oui des parents et la fadeur du système éducatif. La date cruciale, pour Haidt, était 2010, l'année du smartphone, parallèlement
au développement rapide des nouveaux médias. « La vie sociale des adolescents a radicalement changé. En 2008, les enfants allaient chez des amis ou étaient à l'extérieur. En 2010, il est devenu normal pour eux de s'enfermer dans leur petite chambre avec leur téléphone portable. Les enfants et les adolescents ont besoin du jeu extérieur et agonal pour terminer leur processus développement neuronal. Si la phase du jeu agonal et extérieur est limitée, ils arrivent à l'âge adulte physiquement et socialement moins forts, moins résistants au risque et plus vulnérables. « Si vous êtes un jeune accro aux réseaux sociaux depuis 2010, votre cerveau fonctionne différemment du mien », conclut amèrement Haidt.

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L'alternative est de démonter les trois gros mensonges que nous avons indiqués. La faiblesse est prédominante chez ceux nés après 1995, les iGen, les digital natives obsédés par la sécurité, physique et émotionnelle. Le drame, c'est qu'"ils croient devoir se protéger des accidents de voiture ou des agressions sexuelles sur les campus universitaires, mais aussi des gens qui ont des idées différentes des leurs". C'est la fermeture de l'esprit produite par le politiquement correct, qui se révèle de plus en plus comme un puissant facteur de guerre cognitive contre la personne, dépossédée des mots et séparée de la réalité.

Le deuxième mensonge est émotionnel: faites toujours confiance à vos sentiments. On enseigne que si quelque chose vous dérange, c'est mauvais. D'où la pratique de boycotter ceux qui soutiennent les "idées erronées", ainsi que l'idée absurde que les universités devraient protéger les étudiants de la confrontation. La dérive actuelle témoigne de la facilité avec laquelle les mauvaises idées s'enracinent. Cela s'applique également à l'apparente confrontation entre bons et méchants, qui se termine par des préjugés et des violences, physiques ou morales, pour faire taire ceux qui n'aiment pas ça, qui "offensent" parce qu'ils sont dissidents, non conformistes.

La vie, que les flocons de neige le veuillent ou non, est une affaire sérieuse. L'avenir est sombre non seulement en raison de la fragilité, de l'absence de passion et du sens incompris de la liberté chez les dernières générations, mais parce que le manque de préparation et la bassesse morale des classes dirigeantes, l'infantilisme de masse, le syndrome de Peter Pan se répandront, en les noyant dans la futilité, dans le vide, dans l'empire de l'éphémère.

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Nous vivons dans une sorte d'absence infiniment prolongée. Les qualifications académiques abondent, mais les personnes instruites et préparées font défaut. Beaucoup fréquentent l'université comme un troupeau endormi sans esprit critique ni franchise dans les débats. La vie doit être affrontée ouvertement, dressée à l'effort de faire et de savoir, loin de l'onguent émollient de la surprotection, étrangère au vacarme du disco émotionnel. Il faut renouer avec la croissance en choisissant entre des thèses contradictoires, appuyées sur des principes fermes, le postulat de
la capacité de décision. Les jeunes passent l'âge le plus important de leur vie dans un Disneyland virtuel. Les garçons qui ne deviennent jamais hommes et les filles que sans l'approbation du "me too", pleurent dans la confusion. Il faut restaurer la force des idées et l'idée de force, entendue comme stabilité morale, résistance à l'adversité. Assez de l'emphase confuse sur les émotions des poupées et des marionnettes manipulables, proies de toutes les peurs, cibles faciles de la propagande et des mensonges.

La majorité des Millennials sont faibles, hypersensibles, manichéens. Ils ne sont pas préparés à affronter la vie, qui est conflit, ni la démocratie tant vantée, qui est débat. Ils courent vers l'échec en marchant sur la tête. Des générations qui ont peur du langage, peur des mots ou des sens, qui ignorent la réalité : c'est la néo culture de l'ultra-sécurité (safetysme) qui
rend le troupeau docile, aveugle, heureux de suivre le berger. Les coussins protecteurs face à tout inconfort créent une fragilité existentielle: d'où l'anxiété et la dépression des jeunes qui transfèrent leurs émotions et leurs interactions sur les réseaux sociaux en vivant en comparaison avec leur apparence physique, leur statut social, dans le syndrome « fomo », la peur de manquer, la peur d'être exclus des événements ou des contextes collectifs. Le carnaval pérenne a de lourdes conséquences: le groupe se veut à la mode. Quiconque n'utilise pas certains termes ou ne participe pas à certains rituels et habitudes est ridiculisé, intimidé, isolé comme un déviant.

Les jeunes recherchent des followers, pas des amis, ils manquent de vraie liberté et ne sauraient d'ailleurs pas s'en servir; les parents et grands-parents survivants assurent la surveillance permanente de ces personnes qui n'atteindront pas l'âge adulte. La carotte, c'est la condescendance permissive, mais aussi le jeu vidéo stupide ou violent offert aux navires emportés par le vent, qui sur la mer de l'existence, feront naufrage. La fragilité est la première étape, viennent ensuite l'insécurité, l'anxiété, l'irritation, la faiblesse physique. Ils finiront par devenir de mauvais citoyens.

Sans culpabilité, ils ne savent pas ce que sont la vocation et la passion. Ils se contentent de déplacer compulsivement leurs doigts sur les écrans comme des somnambules qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent ou voient. Nous les dispensons de la tempête, mais si nous protégeons les jeunes de toute expérience potentiellement dérangeante, nous les rendons incapables de lutter lorsqu'ils sortent du cône protecteur. Il n'y a pas d'autorité, de maîtrise de soi, de stabilité intérieure, d'efforts pour s'améliorer. La protection amniotique engendre la dépression, l'insécurité, jusqu'aux troubles psychiques et le fléau des suicides. Trop d'entre eux ignorent la violence qu'ils subissent et pratiquent parfois. Traverser des expériences difficiles et des traumatismes forge le caractère. La dynamique de l'hypersécurité, le manque de culture, le langage de coton reposent sur des erreurs fondamentales: la sagesse populaire savait que "ce qui n'étouffe pas la vie", tempère et permet de séparer la sphère émotionnelle de la réaction mature, de la distanciation.

Les personnes nées après 1982 affichent des taux de suicide de plus en plus élevés selon l'année de naissance. Trop de cerveaux en formation ne sont occupés que par les réseaux sociaux, dont le bruit de chacun en quête d'approbation manque de profondeur ainsi que de motivations personnelles: donc tout le monde est fan. Les jeux externes, physiques ont disparu, il y a moins de temps pour sortir, se socialiser, tous sont pris dans la fièvre des écrans, sont plongés dans la dépendance à ce que disent les autres à travers l'écran. Tout le monde juge de tout dans une Babylone superficielle imprégnée de perfidie. Il n'y a pas d'idées propres, mais on tremble devant la désapprobation ou le redouté "je n'aime pas ça", les pouces vers le bas dans le nouveau Colisée.

L'observation des plus jeunes, dépourvue de filtres culturels et d'expériences consolidées, convainc que la société occidentale vit dans un temps suspendu, irréel, où le présent est un moment inertiel, froid, entropique. Le monde que nous offrons à ceux qui entrent dans la vie est un faux paradis toxicomaniaque/pornographique d'individus incommunicables qui traînent des existences fantasmatiques.

Regarder les générations de flocons de neige évanescents, précocement épuisés, nous amène à un sentiment automnal, mélancolique. Les feuilles tombent, pas seulement sur la tête de la génération "flocons de neige".

Generazione fiocchi di neve: flaccida e gregaria. (maurizioblondet.it)

dimanche, 29 janvier 2023

La revue de presse de CD - 29 janvier 2023

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La revue de presse de CD

29 janvier 2023

EN VEDETTE

GUERRE EN UKRAINE VIDEO N° 23

« Sylvain Ferreira et moi-même avons entrepris depuis plusieurs semaines un travail de ré information en publiant des vidéos hebdomadaires sur YouTube. Le terme ré information est important car il s’agit pour nous de tenter de revenir au réel du conflit mondial déclenché par l’intervention russe en Ukraine. En particulier sur sa dimension militaire. Les médias système français se signalent par une partialité imbécile nourrie d’une ignorance crasse des réalités militaires. Il faut essayer de dissiper le brouillard d’une propagande trop souvent inepte. Pour notre numéro 23 nous avons demandé au Colonel suisse Jacques Baud, d’accepter de nous accorder un entretien. C’est un analyste de haut niveau et qui a déjà publié deux livres sur les origines, le déclenchement et les conséquences de ce conflit. Il est revenu sur le déroulement des événements depuis le 24 février dernier, sur les objectifs russes et sur les perspectives d’évolution. » Indispensable travail de Régis de Castelnau sur son site Vu du droit.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2023/01/guerre-en-ukraine-video...

AFRIQUE

Sale temps pour la France en Afrique

Après le Mali, le Burkina Faso ! Le gouvernement burkinabé a confirmé le 23 janvier qu’il avait demandé le départ dans un délai d'un mois des troupes françaises basées dans le pays. C’est l’épilogue de relations dégradées entre Paris et Ouagadougou depuis le coup d'État qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir le 30 septembre 2022. Un mois plus tard, l'ambassade de France à Ouagadougou ainsi que l'Institut français ont été attaqués (des manifestants brandissaient des drapeaux russes). Finalement, fin décembre, l'ambassadeur de France a été jugé indésirable par les autorités burkinabées. La « visite de courtoisie » effectuée le 10 janvier à Ouagadougou par Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, n’aura manifestement pas amadoué la junte au pouvoir. Le scénario du Mali se reproduit au Burkina Faso.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/sale-temps-pour-la-fran...

ASIE

Du Japon à l' « Ukraine est-asiatique » ?

La Chine surveille de près la politique de sécurité du Japon. Le Japon justifie l'augmentation de ses armements et son renforcement militaire en invoquant des « menaces extérieures ». La Chine, quant à elle, pense que le Japon pousse la situation régionale vers un conflit, encouragé par les États-Unis.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/01/20/d...

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Birmanie : une guerre civile qui dure

Si la Birmanie est plongée dans la tourmente politique depuis son indépendance, la guerre civile a pris une nouvelle dimension en 2021. Entre affrontements militaires et tensions ethniques, le pays est confronté à une guerre sans fin. Entretien avec Amaury Lorin.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/birmanie-une-guerre-civile-...

BALKANS

Retour de Sarajevo

À l’invitation du président de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, Patrick Barriot et Jacques Hogard se sont rendus les 8 et 9 janvier derniers, au lendemain de la célébration de Noël orthodoxe, aux cérémonies de la fête nationale de cette entité serbe de Bosnie-Herzégovine, fondée il y a 31 ans (le 9 janvier 1992), et placée depuis les Accords de Dayton sous la tutelle de l’Union Européenne. Voici leur témoignage…

causeur.fr

https://www.causeur.fr/retour-de-sarajevo-252944

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COMPLOTISME (C’est celui qu’y dit qu’y est !)

Facebook censure le British Medical Journal : quand le fact-checking tourne au délire anti-science, par Laurent Mucchielli

Il est temps que la peur change de camp. La rhétorique du « danger complotiste » qui menacerait un prétendu « consensus scientifique » est un bobard propagé par des organisations et des personnes n’ayant aucun respect pour la science et la recherche désintéressée de la vérité. En novembre 2021, la société Facebook, qui sous-traite sa prétendue « vérification de faits » à une autre entreprise commerciale, s’est crue autorisée à censurer la page du British Medical Journal, une des plus anciennes et des plus prestigieuses revues de sciences médicales, pour la simple raison que celle-ci publiait un article mettant en cause l’intégrité des données contenues dans les essais cliniques de Pfizer. De telles pratiques, qui concernent tout autant les autres géants du numérique, de Google, à YouTube, Twitter ou Instagram, devraient ouvrir les yeux sur l’incroyable prise de contrôle du débat public par la propagande industrielle à laquelle nous assistons depuis trois ans, avec la complicité de nombreux gouvernements et de la plupart des journalistes occidentaux. Lorsqu’une telle censure est organisée, la science est muselée et la démocratie vacille

qg.media/blog/laurent-mucchielli

https://qg.media/blog/laurent-mucchielli /facebook-censure-le-british-medical-journal-quand-le-fact-checking-tourne-au-delire-anti-science/   

Pourquoi il faut en finir avec l'institution scolaire

Ivan Illich a écrit ses lignes en 1970 dans « Une société sans école ». Depuis 1999, année de la signature du Protocole de Lisbonne, le Conseil européen a pris le pouvoir sur notre Education nationale, son objectif : fabriquer des crétins.

bouddhanar.blogspot.com

https://bouddhanar.blogspot.com/2011/03/lecole.html

DÉCONSTRUCTION

Idéologie du genre et transhumanisme, un produit de notre déni de la réalité

Le mécontentement est le mal sombre de notre époque. L'homme contemporain a tout à sa disposition mais n'est jamais heureux. Cette agitation, ce malaise, n'a cependant pas pour débouchés la rébellion et la colère qui s'est exprimée dans un passé tout récent. Marcello Veneziani a abordé ce thème, si vaste, difficile, presque insaisissable, dans son nouvel essai Scontenti. Perché non ci piace il mondo in cui viviamo (= Malcontents - Pourquoi nous n'aimons pas le monde dans lequel nous vivons) (Marsilio, 2022).

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/01/19/i...

Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus et le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes tombe de la Lune

Fini de rire bande de machos, Sylvie Pierre-Brossolette vous a à l’œil ! Mercredi 25 janvier, Emmanuel Macron reçoit la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, qui vient proposer des mesures pour renforcer ladite égalité. Le sexisme s’aggrave en France. Le Haut Conseil a publié un rapport qui non seulement se désole de la pérennité des discriminations, mais constate l’attitude particulièrement « masculiniste » des 25-34 ans. Jean-Paul Brighelli, qui a légèrement dépassé cette tranche d’âge, jette un regard dépassionné mais perplexe sur ce rapport qui stigmatise globalement tous les hommes.

causeur.fr

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Rééducation forcée aux médias sociaux pour Jordan Peterson, psychologue clinicien au Canada

Jordan Peterson, psychologue clinicien et professeur émérite de l’Université de Toronto, est devenu célèbre depuis quelques années par ses déclarations et écrits hostiles à la théorie du genre et à l’idéologie « woke ». Il conteste l’existence d’un « privilège blanc », estime que les féministes ont « un désir inconscient de domination masculine brutale » et conseille aux jeunes hommes de développer leur masculinité et de « se tenir droit », première de ses « 12 règles pour une vie » comme « antidote au chaos » (titre de son ouvrage publié en 2018 en langue anglaise et en 2019 dans sa traduction française).

ojim.fr

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

« Valeurs occidentales » : après le bannissement de RT France, Paris gèle ses comptes

Communiqué de presse de RT France : « Après 5 années d’acharnement, les autorités au pouvoir sont donc parvenues à leurs fins : la fermeture de RT France. Sous couvert du 9e paquet de sanctions à l’encontre de la Russie — qui ne vise pas notre chaîne, mais notre actionnaire et maison mère — la Direction générale du Trésor a décidé de geler les comptes bancaires de RT France, rendant impossible la poursuite de notre activité. »

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2023/01/22/valeurs-occidentale...

Censure, ostracisme et diffamation : la clé du « consensus scientifique » cher aux « médias »

Article historique (pour la Suisse romande) sur L’Impertinent média, avec cet entretien avec le Pr Jay Bhattacharya de l’Université de Stanford. Professeur de médecine, épidémiologiste, spécialiste de la santé publique et des maladies infectieuses, cet expert de réputation mondiale a été incroyablement censuré et ostracisé pendant la crise du Covid. Comme tous ceux qui osaient rappeler que les mesures de contrainte présentées comme « sanitaires » étaient antiscientifiques et parfaitement contraires aux connaissances et à l’éthique en santé publique. Pendant que quelques « Key Opinion Leaders » comme on dit, ces « experts » au discours orienté en faveur de la corruption systémique dans le domaine de la santé, squattaient les plateaux télé avec la complicité servile des « journalistes » de service. En martelant des slogans travaillés par des communicants de l’industrie pharmaceutique et ciselés pour manipuler l’opinion publique… Voilà la farce à laquelle ont participé les rédactions de la presse audiovisuelle et écrite romande unanimes. Jay Bhattacharya, dont j’ai à d’innombrables reprises relayé les analyses et les prises de position éclairées, parle ici de ce qu’il a vécu.

anthropo-logiques.org

https://anthropo-logiques.org/censure-ostracisme-et-diffa...

Revue de presse RT du 15 au 21 janvier 2023

Exercice hebdomadaire et salutaire de ré/désinformation grâce à Russia Today. Au sommaire : crise économique dans le monde ; la Turquie et l’OTAN ; quand l’Occident ment en signant des traités ; la Serbie menacée par les États-Unis ; le dollar menacé par l’Arabie saoudite et plusieurs pays africains ; la guerre chaude en Ukraine ; l’Allemagne pour de nouvelles initiatives diplomatiques ; la Nouvelle guerre froide ;

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-15-au...

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ÉCOLOGIE

Face au monde-machine : 19 entretiens en podcast avec Pièces et main d’oeuvre

Floraisons : Depuis vingt ans, Pièces et main d’œuvre ont publié une quinzaine de livres. Pour tout écologiste attaché à la nature et à la liberté, leur travail est aussi important que passionnant. Afin d’en rendre compte correctement, il nous fallait un format un peu plus grand que d’habitude. Voilà pourquoi, au mois de juillet 2022, nous sommes allés discuter trois fois avec PMO à Grenoble, là où ils vivent. Nos entretiens sont restitués ici sous forme de feuilleton. Pour PMO « la technocratie est la classe du savoir, de l’avoir et du pouvoir produite par le capitalisme industriel pour révolutionner constamment les produits, services et moyens de la puissance ». Et « le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie à l’ère des technologies convergentes, et à l’avènement du règne machinal ». Enfin, des écolos intéressants !

piecesetmaindoeuvre.com

https://floraisons.blog/face-au-monde-machine/   

FRANCE

Crise covid : « Les mesures dérogatoires aux principes de la démocratie ne disparaissent pas après un état d’urgence sanitaire », par Laurent Mucchielli

Trois années après le déclenchement de la crise du Covid-19, le sociologue et directeur de recherche au CNRS Laurent Mucchielli estime que « les leçons n’ont pas été tirées », le débat ayant été surplombé par d’autres événements comme la guerre en Ukraine et la crise énergétique. « Des choses graves et très importantes se sont passées », rappelle le sociologue qui affirme que l’évaluation des politiques publiques durant la crise sanitaire est actuellement compromise par « l’orgueil », un « gouvernement jusqu'au-boutiste qui veut sauver les formes » et le « nombre tellement important d’erreurs difficiles à assumer ». Il faut « pourtant faire un bilan critique pour éviter une catastrophe absolue », martèle-t-il, citant l’affaire du Médiator comme exemple. Et d'enchaîner : « Comment peut-on penser pouvoir s’en remettre naïvement, juste comme ça ? Il faut que la justice se penche dessus ! ».

francesoir.fr

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Contrôles inconstitutionnels : les douaniers français de plus en plus inquiets

Depuis l’inconstitutionnalité décrétée de leurs contrôles en septembre 2022, les douaniers et leurs syndicats s'inquiètent de l'avenir de leur mission et d'une situation qui « légalise de facto le commerce de stupéfiants en France. » L’inquiétude le dispute à la colère chez les douaniers. En septembre dernier, le Conseil constitutionnel a déclaré inconstitutionnel l’article 60 du code des douanes qui autorisait ces derniers, depuis plus de 70 ans, à contrôler les marchandises, les moyens de transport et les personnes. 

francesoir.fr

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Mise en examen d’Agnès Buzyn : la double faute des magistrats instructeurs

La mise en examen de Madame Agnès Buzyn par la Cour de Justice de la République (CJR) sous les acclamations de la foule était une mauvaise action. D’abord c’était une décision illégale et ensuite c’était une façon de clouer un bouc émissaire au pilori en préservant soigneusement Emmanuel Macron et sa bande pour la gestion du Covid. Agnès Buzyn est une personnalité politique tout à fait détestable, c’est vrai, mais ce n’est pas une raison pour prendre des libertés avec le droit pour faire plaisir à la clameur. Double faute d’ailleurs, puisque la restauration de la régularité juridique par la Cour de cassation qui a annulé cette mesure, est présentée comme une protection judiciaire indue fournie à la pitoyable ancienne ministre. Comme d’habitude, invoque La Fontaine et ses « Animaux malades de la peste » avec sa célébrissime morale : « selon que vous serez puissants ou misérables les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Et l’on entend de nouveau la chanson du « tous pourris » se déverser dans la presse et les réseaux. Encore bravo pour les magistrats instructeurs de la CJR.

vududroit.com

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GAFAM

Twitter Files : Comment la plateforme a caché des opérations d’influence de l’armée américaine

Les récents « fichiers » publiés par Elon Musk, nouveau PDG du géant des réseaux sociaux, révèlent l’existence de deux poids, deux mesures dans la dénonciation des programmes secrets soutenus par le gouvernement.

les-crises.fr

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Twitter a aidé le Pentagone à mener sa campagne secrète de propagande en ligne

Des documents internes CENTCOM montre la white-list des comptes Twitter qui ont été utilisés pour alimenter leur campagne d’influence à l’étranger.

les-crises.fr

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GÉOPOLITIQUE

Risques pour l'intégration eurasienne

Le sommet informel des chefs d'État de la CEI à Saint-Pétersbourg les 26 et 27 décembre 2022 a démontré la volonté de tous les participants de coopérer et d'interagir sur un large éventail de questions. Les discours de nombreux présidents ont inspiré de l'optimisme quant au développement d'initiatives communes telles que l'OTSC et l'EAEU. En même temps, ces dernières années, et surtout depuis le début de l'opération spéciale en Ukraine, il y a eu des actions de la part des partenaires qui peuvent pour le moins être qualifiées d'attentistes. Parfois, comme dans le cas du Premier ministre arménien, il y avait un chantage pur et simple.

euro-synergies.hautetfort.com

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Le Kurdistan, des Grands Boulevards à l’Orient

Les Kurdes sont revenus sous les feux de l’actualité à la suite des attaques de Paris. Mais la question kurde existe depuis bien longtemps et ne trouve pas encore de solution. Une guerre sans fin qui déstabilise le nord du Moyen-Orient. Entretien avec Tigrane Yegavian

revueconflits.com

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IMMIGRATION

La hausse de l’immigration clandestine en Europe continue en 2022

Les premières statistiques sur l’immigration clandestine en Europe en 2022 viennent d’être publiées. Elles confirment la tendance observée depuis 2020 à l’augmentation continue des flux à destination des pays de l’Union européenne. La réponse tant de Frontex, des pays d’Europe de l’ouest que de la Commission européenne n’apparait absolument pas à la hauteur de ce phénomène qui prend une ampleur considérable. L’arrivée au gouvernement de nouvelles coalitions en Suède et en Italie amorce un changement de cap dans la politique migratoire de ces pays, qui se traduit déjà par une lutte accrue contre l’immigration clandestine.

polemia.com/

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Italie. Arrivées de clandestins en forte hausse depuis début 2023 : où sont les promesses de Giorgia Meloni ?

Le nombre de clandestins débarqués sur les côtes en Italie est en forte hausse depuis le début de l’année 2023 par rapport aux années précédentes. De quoi remettre encore un peu plus en cause les promesses électorales de Giorgia Meloni et de ses alliés.

breizh-info.com

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Canada : Amira Elghawaby, nommée par Justin Trudeau, première représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé le 27 janvier la nomination d’Amira Elghawaby à titre de première représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie. Mme Elghawaby est une journaliste primée et une militante des droits de la personne. Membre fondatrice du conseil d’administration du Réseau canadien anti-haine et ancienne membre du conseil d’administration du Silk Road Institute, elle a mené une longue carrière en appuyant des initiatives visant à contrer la haine et à promouvoir l’inclusion.

fdesouche.com

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LECTURE

Titre :

Pages russes, de Robert Steuckers. Les éditions du Lore, 396 p. 2022.

Auteur :

Robert Steuckers est notamment le cocréateur de Synergies européennes, où il défend les thèses d’un continentalisme anticapitaliste paneuropéen. Interprète, militant identitaire, polyglotte, cet intellectuel de grande culture, hyper actif spécialiste de géopolitique et des pays est-européens, est un homme parfaitement intégré dans la vie politique occidentale, grâce à sa maîtrise de nombreuses langues européennes. Il a publié plusieurs ouvrages et a participé à quantité de colloques sur notre continent.

4e de couverture :

« Par un foisonnement hétéroclite, ce nouveau recueil de Robert Steuckers fera sans nul doute autorité en ce qui concerne la question russe au sens large. Fondements du nationalisme russe, germanophobie et anglophobie dans le débat russe du début du siècle, origines de l’Europe soviétique, généalogie des droites russes, enjeux géopolitiques passés et présents, fonts du Donbass et de Syrie sont, entre autres, les thématiques abordées. Robert Steuckers met également à l’honneur de grandes figures telles Soljénitsyne, Rozanov, Tioutchev, Kopelev ou encore Douguine et Parvulesco. Cette lecture voulue didactique par l’auteur permettra à chacun de mieux comprendre la trame du monde actuel où la Russie se trouve sur le devant de la scène. »

Extraits :

« Le filon slavophile et la critique dostoïevskienne implicite (qui avait fasciné Nietzsche), l’anti-occidentalisme religieux et orthodoxe de Léontiev couplée à l’idéologie eurasiste, corrigée par Douguine à la lumière de la théorie du ‘’grand espace’’ chez Carl Schmitt, ont réinvesti le champ théorique et idéologique dans la Russie d’aujourd’hui, se sont greffés sur les suggestions de l’arabisant Primakov, pur produit des écoles soviétiques, et dans la ‘’tête de Vladimir Poutine’’. Idéologiquement, la Russie est redevenue en quelque sorte ce qu’elle avait été avant 1917, et ce, en dépit de la parenthèse bolchévique de son histoire récente, le bouclier d’un conservatisme solide, cette fois non timoré et non réactionnaire, non rigide et non passéiste, dans le monde de ces trois premières décennies du XXIe siècle. Les vœux d’Alexandre Soljénitsyne semblent s’accomplir, l’œuvre d’un Stolypine reprend vigueur à près d’un siècle d’intervalle. »

« La propagande anti-russe d’hier et d’aujourd’hui participe de la stratégie immixtionniste et internationaliste mise en œuvre à Londres hier, à Washington depuis la présidence de Teddy Roosevelt et du système wilsonien ; elle a eu pour résultat de torpiller toutes les œuvres d’unification continentale et de faire, à terme, de l’Europe un nain politique, en dépit de son gigantisme économique. L’historiographie dominante fait donc de la Russie un croquemitaine et cette historiographie est dictée aux agences médiatiques, à la presse internationale, par des officines basées à Londres ou à Washington. Il s’agit désormais, dans des espaces de liberté comme le nôtre, de contrer les poncifs toujours récurrents de cette propagande et de se référer à une autre interprétation de l’histoire, à une historiographie alternative, différente aussi de l’historiographie soviétique/communiste (liée à l’historiographie anglo-saxonne pour les évènements de la Seconde Guerre mondiale). »

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« La rhétorique des ‘’droits de l’homme’’ rend impossible l’exercice de la diplomatie classique ; les dissensus internes, qu’elle exploite via les médias et les agences qui les informent, ne trouvent plus aucune solution équilibrée, s’en trouvent pérennisés, inaugurant de la sorte des cycles de ‘’guerres longues’’ ; les ‘’droits de l’homme’’, contrairement aux apparences, n’ont pas été hissés au rang d’idéologie dominante pour faire triompher sur la planère entière un humanisme de bon aloi, mais pour amorcer un processus infini de guerres, de révolutions et de troubles. »

« L’affirmation des valeurs populaires et solidaires implique automatiquement de désigner leurs ennemis, selon la formule de Carl Schmitt. Identifions-en trois aujourd’hui : 1) les médias formatés par le soft power américain ; 2) l’idéologie néo-libérale, nouvel universalisme araseur des spécificités populaires et des politiques sociales, permettant le renouveau des élites (au sens où l’entendait Gaetano Mosca et Vilfredo Pareto) ; 3) l’idéologie festive qui noie les peuples dans l’impolitisme. »

« Si les paysans libres de l’Ukraine et/ou de la ‘’Nouvelle Russie’’ avaient tout perdu lors de la kolkhozisation stalinienne, ils n’ont pas récupéré grand-chose depuis l’indépendance du pays en 1991 : trois entreprises américaines (Cargill, Monsanto et Dupont) possèdent désormais plus de 40 % des terres sur le territoire de l’Ukraine. »

« L’Empire ottoman considérait la maîtrise des Balkans comme une étape en vue de conquérir l’Europe entière, à commencer par la ‘’Pomme d’Or’’, Vienne, que ses armées assiègeront deux fois, en 1529 et en 1683. En vain. Le sursaut, in extremis, a été chaque fois admirable et nous ne sommes pas devenus turcs. L’objectif ottoman était de remonter le Danube, de Belgrade à Budapest et de Budapest à Vienne, puis, sans doute, de Vienne à Linz et au cœur de la Bavière pour faire tomber l’ensemble de l’Europe dans son escarcelle. Aujourd’hui les États-Unis installent leur principale base militaire sur le site même de la victoire ottomane en 1389, soit au Kosovo, à partir duquel les Turcs avaient commencé leur conquête de l’Europe. »

« Toutes ces interventions en Eurasie de l’hyperpuissance d’Outre-Atlantique correspondent parfaitement à la définition que donnait Carl Schmitt de l’inacceptable ingérence des thalassocraties dans les affaires intérieures des puissances continentales ou littorales. Face à ces interventions/agressions, car ce sont bel et bien des agressions à l’ère des ‘’guerres cognitives’’ ou des ‘’guerres électroniques’’, il importe de dénoncer clairement et définitivement les alliances militaires telles l’OTAN qui nous lient encore à l’Amérique, de se rapprocher de la Russie, de créer des pôles de production militaro-industriels communs, de lutter sans aucun compromis contre les terrorismes locaux fabriqués à partir de forces tribales excitées par les services spéciaux américains (mafieux albanais, tchéchènes, etc.). »

MONDIALISME/TERRORISME

La galaxie médiatique de Soros passée au crible

L’année 2023 commence fort en termes d’actualité sorosienne. L’homme d’affaires américain George Soros, à la tête d’un empire financier qu’il met au service de projets d’influence politique, vient en effet de faire l’objet d’un rapport en trois parties rendu aux États-Unis par l’institut MRC et écornant encore une fois sérieusement son image de simple philanthrope désintéressé.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/medias-soros-rapport-mrc/?utm_source=...

OTAN

Erdogan, la Suède et la Grèce

L’attitude d’Ankara est désormais claire. Après des mois de discussions entre la Turquie, la Suède et la Finlande, le président Erdogan vient d’annoncer qu’il ne soutiendra pas la candidature suédoise à l’OTAN. Etant donné que chaque postulant doit être accepté par les 30 membres de l’alliance à l’unanimité, ce véto turc ferme-t-il définitivement la porte à la Suède ? Selon les analystes, on se trouve devant une situation complexe où se mêlent des questions géopolitiques et des facteurs liés aux élections annoncées pour le 14 mai où se jouera l’avenir d’Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans mais en proie à de sérieuses difficultés internes dans un pays où l’inflation annuelle a atteint 85 % en octobre 2022.

laselectiondujour.com

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RÉFLEXIONS

Emmanuel Todd : Crise de la société occidentale et guerre en Ukraine

Emmanuel Todd était notre invité le 9 décembre 2022 à Sciences Po Bordeaux pour s'exprimer pour la première fois sur la guerre en Ukraine et plus largement sur la crise de la société occidentale. Une conférence qui fut plus qu'enrichissante et que nous avons le plaisir de partager avec vous ! Même Sciences Po se met à réfléchir sur la réalité et non sur la doxa ! (Vidéo)

youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=mCVsoYjihdE&t=15s

RUSSIE

Bulletin 118. Offensive russe, Tank pour tous, Russie vs OTAN. 26.01.2023

Au sommaire de ce nouveau numéro : Legrand quitte la Russie ; mobilisation forcée en Ukraine ; corruption généralisée en Ukraine ; nouvelles armes et rideau de fer ; SOS déroute ukrainienne ; armée russe vs OTAN ; des armes magiques pour Zelenski ; cartes des opérations militaires

odysee.com

https://odysee.com/@STRATPOL:d/118y:f

Les conditions de notre victoire, par Alexandre Douguine

Note du traducteur : Dans ce texte, qui a valeur de manifeste, Alexandre Douguine propose les mesures qui permettront de sortir la Russie de certaines impasses en lesquelles elle se trouve encore, en dépit de vingt ans de gestion poutinienne. Ces axes de réflexion valent également pour les pays d'Europe occidentale et centrale, Ukraine comprise. A chacun d'entre nous, en chacun de nos pays, d'adapter ces consignes à nos réalités nationales ou transrégionales (Euro-Regio, SarLorLux, Benelux, etc.).

euro--synergies-hautetfort-com

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Loukachenko : le grand retour de Mark Ames en géopolitique

La petite entreprise de notre ami et mentor en journalisme Mark Ames, ex-rédacteur-en-chef du défunt magazine eXile, s’appelle aujourd’hui Radio War Nerd. Réservée aux abonnés, elle ne connaît pas la crise ! Il a bien voulu nous autoriser à publier de larges extraits de son dernier article sur un sujet d’actualités : la Biélorussie.

antifixion.blogspot.com

https://antifixion.blogspot.com/2023/01/loukachenko-le-gr...

SANTÉ

Vaccins Covid : Cleveland Clinic et évaluation de l’efficacité des rappels

Le but de cette étude était d’ « évaluer si le vaccin bivalent contre le COVID-19 protège contre le COVID-19 ». Pour cela, la Cleveland Clinic a donc évalué l’efficacité du dernier vaccin bivalent en suivant tous ses soignants, relevant les contaminations en fonction du statut vaccinal. Le résumé des résultats tient dans une phrase de la publication et un tableau : « Plus le nombre de vaccins reçus précédemment était élevé, plus le risque de contracter le COVID-19 était élevé ».

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2023/01/22/vaccins-covid-cle...

UKRAINE

Guerre russo-ukrainienne : la pompe à sang mondiale

Depuis la décision surprise de la Russie de se retirer volontairement de la rive ouest de Kherson au cours de la première semaine de novembre, il n’y a guère eu de changements spectaculaires sur les lignes de front en Ukraine. Cela reflète en partie la météo prévisible de la fin de l’automne en Europe de l’Est, qui laisse les champs de bataille gorgés d’eau et obstrués par la boue et entrave considérablement la mobilité. Pendant des centaines d’années, novembre a été un mauvais mois pour tenter de déplacer des armées sur une distance significative, et comme une horloge, nous avons commencé à voir des vidéos de véhicules bloqués dans la boue en Ukraine. Cependant, le retour de la guerre de position statique reflète également l’effet synergique de l’épuisement croissant des Ukrainiens et de l’engagement des Russes à détruire et à démanteler patiemment les capacités de combat restantes de l’Ukraine. Ils ont trouvé un endroit idéal pour y parvenir dans le Donbass.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2023/01/22/face-a-lavancee-rus...

UNION EUROPÉENNE

Ursula von der Leyen, ou la toute-puissance de la meilleure amie de la supra-élite internationale

L’Union européenne est un cas d’école d’une organisation qui amalgame le pouvoir législatif avec toutes sortes de lobbyistes. Des fortunes sont déversées annuellement dans cette structure supposée représenter les populations. Ce n’est pas par hasard que l’espace qui la représente fut réduit à une réalité de marché, appelée « Marché intérieur ».

lilianeheldkhawam.com

https://lilianeheldkhawam.com/2023/01/23/ursula-von-der-l...

« Pas d’argent » dans le budget de l’UE pour des clôtures frontalières, selon la Commission européenne

La Commission européenne a réitéré, jeudi, son opposition au financement par l’UE de murs ou de clôtures pour lutter contre l’immigration irrégulière, une demande émise par une partie des pays membres, dont l’Autriche encore récemment. « Il n’y a pas d’argent dans le budget de l’UE pour cela. Si nous devions dépenser de l’argent pour des murs ou des clôtures, il n’y aurait pas d’argent pour d’autres choses », a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, interrogée à son arrivée à une réunion des ministres de l’Intérieur à Stockholm.

fdesouche.com

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samedi, 28 janvier 2023

La Libye et les intérêts géopolitiques de ses voisins

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La Libye et les intérêts géopolitiques de ses voisins

par le Groupe de réflexion Katehon

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/la-libia-e-gli-interessi-geopolitici-dei-vicini

Depuis le renversement du gouvernement en 2011, la Libye est divisée. Tripoli et l'Occident ont tenté de contrôler la partie orientale du pays, un fief de l'"Armée nationale libyenne" (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. Par la suite, le double pouvoir a prévalu et le pays a cessé de fonctionner comme un seul État.

Le peuple et le parlement de la partie orientale ont opté pour une coopération avec l'"Armée nationale libyenne" dirigée par le maréchal Haftar. À l'ouest, dans la capitale Tripoli, le gouvernement d'accord national (CAN) soutenu par l'ONU et l'UE, dirigé par Fayiz Saradj, est au pouvoir. Son mandat a cependant déjà expiré.

D'autres pays ont réagi différemment aux événements en Libye. En 2011, la Grèce a soutenu l'opération militaire de l'OTAN contre Mouammar Kadhafi en mettant à la disposition des membres de l'Alliance atlantique des aérodromes militaires et une base navale. Cependant, l'armée grecque n'a pas été directement impliquée dans l'opération. En 2020, la Turquie a déployé ses troupes et des mercenaires syriens à sa solde en Libye, qui ont d'abord arrêté l'offensive de l'"Armée nationale libyenne" de Khalifa Haftar, puis l'ont repoussée de Tripoli à Syrte. Haftar n'a pu être sauvé que par Le Caire, qui a menacé Ankara d'envoyer ses troupes en Libye.

Les relations diplomatiques entre Le Caire et Ankara ont été rompues en 2013 après que le chef de l'armée égyptienne de l'époque, As-Sisi, a mené un coup d'État militaire contre le président égyptien Mohamed Morsi, soutenu par Erdogan (et les Frères musulmans, un groupe interdit en Russie).

Lors de la visite d'une délégation turque de haut niveau au Caire en 2021, la Turquie s'est trouvée désavantagée: d'une part, en raison du blocus du Qatar et, d'autre part, parce qu'Ankara n'avait pas été acceptée dans le forum sur le gaz, qui réunissait presque tous les pays de la Méditerranée orientale, dont l'Italie, l'Égypte, la Grèce, Israël, Chypre grecque, la Jordanie et la Palestine. Ce qu'Ankara n'a pas apprécié, c'est le renforcement de l'amitié entre Grecs et Egyptiens.

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Les Turcs ont alors suggéré aux Égyptiens d'oublier toutes les vieilles rancunes et de se réconcilier. Le Caire se méfiait plutôt de cette suggestion. Les Égyptiens ont répondu en suggérant que les pays devaient d'abord surmonter leurs différences accumulées. La question qui nous occupe est la critique des dirigeants égyptiens par les médias turcs. Le Caire est également mécontent de l'accord de coopération militaire de 2019 signé avec l'ancien "gouvernement d'entente nationale" de Faiz Saraj, qui autorise les forces militaires turques à se trouver sur le territoire libyen, et du document sur la démarcation des frontières maritimes avec la Libye. Le Caire a également demandé à Ankara de cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures des pays arabes et de ne pas accorder la citoyenneté turque aux Égyptiens vivant en Turquie.

Les Turcs ont ensuite satisfait à certaines de ces demandes, comme la modération des critiques de l'Egypte sur leurs chaînes de télévision. Néanmoins, la Turquie continue de pousser le concept de "patrie bleue", qui prévoit l'expansion de ses eaux territoriales dans la mer Égée, la Méditerranée et la mer Noire. À cette fin, Ankara a l'intention de conclure un accord similaire pour délimiter les frontières maritimes avec l'Égypte, ce qui pourrait transformer la Méditerranée en un "lac turc" à l'avenir, aux dépens du Caire. Ce n'est pas une coïncidence si de nombreux experts estiment que c'est précisément sur la piste libyenne que Le Caire et Ankara auront le plus de mal à négocier des concessions mutuelles. Il est peu probable que les Turcs et les Égyptiens acceptent de céder l'un à l'autre des positions importantes en Libye, qui revêtent une importance stratégique pour les deux pays.

Il est possible qu'une délégation de responsables libyens, dirigée par le président du parlement Aguila Saleh, se soit rendue au Caire à la mi-décembre pour concilier les positions de l'Égypte et de ses alliés libyens. Le programme de la visite comprenait des réunions avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, l'envoyé spécial des Nations Unies en Libye Abdoulaye Bathily et le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Abu al-Ghaith. Au cours des réunions, Sameh a déclaré que l'actuel premier ministre libyen, Abdul Hamid Dbeiba, devra accomplir un certain nombre de tâches en vue des prochaines élections libyennes, dont la date n'a pas encore été fixée.

Cependant, ces tâches ne sont pas encore achevées, le Premier ministre les a en fait fait dérailler, mettant en péril la finalisation de ce que l'on appelle le cadre constitutionnel, c'est-à-dire la rédaction des dispositions constitutionnelles déterminant les modalités et les règles de participation aux élections. À un moment donné, c'est la raison pour laquelle les élections parlementaires et présidentielles prévues pour décembre 2021 n'ont jamais eu lieu.

Au début du mois de décembre de l'année dernière, la National Oil Corporation (NOC) de Libye a également invité les entreprises internationales avec lesquelles elle avait précédemment signé des accords d'exploration et de production de pétrole et de gaz à reprendre leurs activités dans le pays. L'organisation l'a déclaré dans un texte publié sur son site officiel. Le NOC a justifié cet appel par l'amélioration progressive de la situation sécuritaire. Pour sa part, le défunt "Gouvernement d'entente nationale" dirigé par Abdel Hamid Dbeiba a également appelé les investisseurs étrangers à revenir et à reprendre leurs activités dans les champs pétrolifères et gaziers. Les entreprises occidentales ont commencé à négocier les conditions de travail, mais jusqu'à présent, peu de progrès ont été constatés. L'année dernière, les chiffres globaux de production et d'expédition ont été généralement bons, avec des revenus totaux de 22 milliards de dollars. Mais en raison de l'instabilité politique, les perturbations pourraient se poursuivre dès 2023.

Des universitaires flamands et néerlandais lancent une ligne d'assistance contre "l'activisme woke"

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Des universitaires flamands et néerlandais lancent une ligne d'assistance contre "l'activisme woke"

par Wannes Neukermans          

Source: https://palnws.be/2023/01/vlaamse-en-nederlandse-academici-starten-meldpunt-tegen-toegenomen-woke-activisme/

Un groupe d'universitaires flamands et néerlandais lance une ligne d'assistance téléphonique baptisée "Hypatia" afin de dénoncer les incidents liés à cette volonté rabique d'étouffement du réel, typique du mouvement woke. Les fondateurs disent qu'ils traiteront les plaintes concernant "la prolifération de l'activisme woke et de la cancel culture" au sein des universités et des instituts de recherche. "Vous voulez signaler un incident de type woke? Ou vous avez une autre question ou un commentaire? Vous pouvez le faire ici: https://www.hypatia-academia.be/ )", peut-on lire sur leur site web. Entre autres, Mark Elchardus, Matthias Storme et Paul Cliteur font partie des huit membres principaux d'Hypatia.

Les principaux membres d'Hypatia se décrivent comme "un groupe indépendant d'universitaires préoccupés par la menace que représentent l'activisme woke et la cancel culture pour la liberté académique et la liberté d'expression". Ils se disent préoccupés par l'augmentation des critiques à l'égard des déclarations, des opinions et des propos d'universitaires et par les conséquences qui en découlent. Ils font notamment référence à l'incident impliquant les deux employés de l'université d'Anvers (UAntwerp). Les universitaires Astrid Elbers et Leo Neels ont critiqué les actions de leur recteur Herman Van Goethem à l'époque où ces deux employés ont été harcelés et injustement sanctionnés et ont mis en place une pétition pour que les deux hommes retrouvent leurs postes de travail. Maintenant, ils co-parrainent la ligne d'assistance.

Liberté

Pour protéger la liberté académique et la liberté d'expression, les membres fondateurs d'Hypatia veulent "s'efforcer de respecter des critères académiques et donc non idéologiques lors de l'évaluation des dossiers du personnel, des publications scientifiques et des thèses" et "sauvegarder la présomption d'innocence envers les étudiants et le personnel, y compris en cas d'accusations de racisme et de discrimination".

Si la menace qui pèse sur ces libertés peut venir de plusieurs côtés, les universitaires se concentreront principalement sur les menées de type "woke" et sur la "cancel culture". "Dans les pays démocratiques, les universitaires sont parfois intimidés, notamment par le biais des médias sociaux, par les partisans de mouvements extrêmes. Cependant, la cancel culture et la woke attitude sont des menaces qui viennent de l'intérieur même du monde universitaire. En outre, ce sont les menaces les plus sérieuses", raisonnent les universitaires.

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Cancel Culture

La "Cancel culture" désigne le phénomène des personnes qui sont boycottées, licenciées... après avoir été critiquées l'espace public - souvent via les médias sociaux. Cela se produit souvent après qu'ils aient exprimé des opinions, des points de vue ou parfois même des faits qui ne sont pas conformes à la "pensée unique" et qui peuvent être considérés comme offensants ou discriminatoires par certaines personnes. Souvent, après une tempête médiatique, les clients, les employeurs ou les annonceurs sont poussés à rompre toute coopération avec la personne en question.

"Woke" est un terme qui désigne le fait d'être conscient de toutes sortes de faux problèmes (tel le racisme, telles la marotte LGBT ou la discrimination imaginaire, tel l'environnement...). Aujourd'hui, il est souvent décrit comme une forme exagérée du politiquement correct et est associé à la cancel culture.

Les huit membres principaux d'Hypatia sont le Dr Astrid Elbers (Université d'Anvers), le prof. ém. dr Leo Neels (Université d'Anvers), le prof. ém. dr Boudewijn Bouckaert (Université de Gand), le prof. ém. dr Paul Cliteur (Université de Leiden), le prof. Dr Matthias Storme (KU Leuven et Universiteit Antwerpen), prof Dimitri Aerden (Vrije Universiteit Brussel), em. prof Mark Elchardus (Vrije Universiteit Brussel) et prof Marc Cools (Universiteit Gent).

vendredi, 27 janvier 2023

Lafontaine met en garde contre la politique américaine: "Les Américains veulent pousser l'Allemagne à la guerre"

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Lafontaine met en garde contre la politique américaine: "Les Américains veulent pousser l'Allemagne à la guerre"

Source: https://zuerst.de/2023/01/27/lafontaine-warnt-vor-us-politik-die-amis-wollen-deutschland-vors-rohr-schieben/

Merzig/Berlin. Dans le cadre de la décision du gouvernement allemand de livrer des chars de combat allemands "Leopard" à l'Ukraine, l'ancien président de la SPD et futur fondateur de Die Linke, Oskar Lafontaine, s'est exprimé sur le portail Internet indépendant NachDenkSeiten en lançant un avertissement.

Une nouvelle escalade du conflit ukrainien menace. L'objectif est manifestement d'entraîner l'Allemagne dans une guerre avec la Russie. Lafontaine met notamment en garde contre l'émergence d'un axe Washington-Londres-Varsovie-Kiev, qui déterminerait à l'avenir l'action de l'OTAN - et serait dirigé contre les intérêts de l'Allemagne. "Les Américains veulent pousser les Allemands dans la guerre", écrit Lafontaine.

Il ne faut pas non plus tomber dans une illusion répandue parmi le personnel politique allemand et dans les médias allemands. Le conflit actuel ne concerne pas le bien-être de l'Ukraine. "Quand les va-t-en-guerre de la politique et du journalisme le comprendront-ils ? Depuis des décennies, les Etats-Unis déclarent que l'Ukraine doit devenir leur avant-poste pour dominer le continent eurasien. Et c'est pourquoi les États-Unis arment l'Ukraine depuis des années. Et c'est pourquoi la Rand Corporation écrivait déjà en 2019: 'La livraison d'armes létales à l'Ukraine par les Etats-Unis augmentera le coût en sang et en argent pour la Russie'".

Pour atteindre leurs objectifs géostratégiques, les Etats-Unis ont pris l'habitude, ces dernières années, de laisser les autres se battre à leur place. En Europe, ils veulent désormais impliquer de plus en plus l'Allemagne dans la guerre, selon Lafontaine. La livraison de nouvelles armes rend plus probable l'extension de la guerre à l'Allemagne et à l'Europe. Il faut veiller à ce que les coûts n'augmentent pas de plus en plus pour l'Allemagne (rk).

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