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samedi, 02 septembre 2023

L'Europe, une cible secondaire: le scénario inévitable de la stratégie américaine

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L'Europe, une cible secondaire: le scénario inévitable de la stratégie américaine

Oleg Ladoguine

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/geoestrategia/41365-europa-un-objetivo-secundario-el-escenario-inevitable-de-la-estrategia-estadounidense

Le magazine allemand Spiegel a publié en 2018 une interview d'Elbridge Colby, qui a élaboré la stratégie de sécurité nationale des États-Unis alors qu'il occupait le poste de secrétaire adjoint à la défense pour la stratégie et le développement des forces pendant la présidence de Donald Trump. En Europe, on craint la seconde arrivée au pouvoir de Trump et on essaie déjà de décider à quoi se préparer. Colby a été assez franc quant à sa vision politique réaliste de la stratégie américaine.

Pour commencer, il convient de préciser qu'Elbridge Colby est le petit-fils du directeur de la CIA, William Colby. Le magazine Politico l'a qualifié "d'acteur central pour le compte de l'élite quant aux choix de politique étrangère" de Washington. Colby est diplômé de Harvard et de Yale, tout ce qu'il faut pour faire partie de l'élite américaine pur jus.

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En même temps, Colby (photo) n'est pas le chouchou des néo-conservateurs de Washington, mais il promeut au sein du Parti républicain des points de vue qui s'opposent à des décennies de pensée interventionniste dominante. Avec l'ancien sous-secrétaire d'État de l'administration Trump, Wess Mitchell, Colby a fondé un groupe de réflexion appelé Marathon Initiative. Par ailleurs, il convient de noter qu'Edward Luttwak, qui, pendant la présidence de Richard Nixon, a élaboré une stratégie pour l'effondrement de l'URSS, figure également parmi les fondateurs, mais qu'il est surtout connu pour son livre de 1968 intitulé "Coup d'État : A Practical Guide", qui a été traduit en 14 langues et réimprimé à plusieurs reprises.

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Sur la couverture de la présentation du centre, on peut lire : "L'Amérique entre dans une ère de rivalité entre grandes puissances à laquelle elle n'est pas préparée. La question de la sécurité nationale la plus importante de notre époque est de savoir comment garantir la liberté et la prospérité des États-Unis dans cette ère de concurrence accrue. La mission de l'Initiative Marathon est de développer les stratégies diplomatiques, militaires et économiques dont une nation aura besoin pour faire face à une rivalité prolongée entre grandes puissances.

Dans son entretien avec le Spiegel, Colby commence par dire que le monde unipolaire qui a duré de 1991 à 2015 n'existe plus, que les États-Unis ne sont plus une superpuissance et que la Chine est aujourd'hui aussi puissante économiquement que les États-Unis.

Point de départ de sa vision de la stratégie américaine, Colby voit la possibilité pour la Chine de devenir une puissance hégémonique en Asie. Cela lui permettrait de prendre le contrôle de l'ensemble de l'économie mondiale, ce qui aurait des répercussions négatives sur les États-Unis et, par conséquent, ne saurait être toléré.

Le stratège américain n'hésite pas à expliquer à un journaliste allemand que, dans les années à venir, plus de 50 % de la production mondiale sera réalisée en Asie et que la part de l'Europe tombera à 10 % dans 20 ans. Dans le même temps, il tente de rassurer le journaliste en lui expliquant que cela ne signifie nullement que l'Europe ne présentera plus d'intérêt pour les États-Unis, mais que les Américains devront concentrer leurs efforts sur l'Asie.

Colby réfute la thèse du président américain Joe Biden selon laquelle "la meilleure façon d'effrayer la Chine est la victoire de l'Ukraine sur la Russie", affirmant que les sanctions contre la Russie n'ont pas eu l'effet escompté et que sa politique n'a pas changé. La seule option qui reste pour changer radicalement la situation est le recours à la force militaire. Cependant, les États-Unis ne peuvent pas s'impliquer dans le conflit ukrainien car, premièrement, cela affaiblirait le potentiel de l'armée américaine à affronter la Chine dans le conflit sur Taïwan. Deuxièmement, les dépenses à long terme de plusieurs milliards de dollars en Ukraine saperont la volonté du public américain d'investir dans la préparation d'une confrontation avec la Chine.

Selon M. Colby, les États-Unis ne refusent pas d'aider l'Ukraine, mais il est tout à fait logique que les Européens assument la majeure partie du fardeau. À un journaliste allemand qui se plaignait que l'Europe n'avait plus assez de munitions et d'équipements, le stratège américain a répondu qu'en Allemagne, en 1988, il y avait 500.000 personnes engagées dans l'armée et 2.000 chars Leopard 2, et qu'aujourd'hui, il y en a 180.000 et 200 chars. Après la guerre froide, l'Allemagne a trouvé très rentable de dépenser de l'argent pour un "État-providence", mais cela n'excuse pas le fait que les Allemands exigent aujourd'hui des États-Unis qu'ils renoncent à leurs intérêts nationaux.

Arguant que les Européens ne pouvaient même pas compenser partiellement les précédentes fournitures américaines à l'Ukraine, M. Colby a répondu que l'état statique actuel des fronts ukrainiens montrait que Kiev ne tomberait pas et que les autres puissances européennes n'étaient pas menacées par la Russie, même s'il ne faut pas sous-estimer cette menace.

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La situation est totalement différente en ce qui concerne la Chine, qui se modernise à un rythme sans précédent, développe considérablement son potentiel nucléaire, son économie se reconstruit pour contourner les sanctions, et tout cela suggère que la Chine se prépare à la guerre, estime le stratège américain, citant des informations de la CIA selon lesquelles Xi Jinping a ordonné à son armée de se préparer à prendre le contrôle militaire de Taïwan d'ici à 2027.

De plus, selon lui, la Chine se comporte déjà comme une superpuissance montante. Par conséquent, en cas de conflit militaire avec la Chine au sujet de Taïwan, les États-Unis n'ont pas le droit de perdre, car une défaite signifierait qu'ils ont perdu une région clé. Selon M. Colby, c'est un conflit militaire en Asie qui modifiera l'ordre mondial, et non en Europe, comme le pensent de nombreux Occidentaux.

En cas de victoire chinoise, les pays de la région chercheront à s'associer à la Chine, sachant que les États-Unis ne seront plus en mesure d'assurer la sécurité. Cela aidera la Chine à faire du yuan une monnaie importante dans l'économie mondiale et à devenir le siège de grandes entreprises technologiques. Si une telle Chine impose des sanctions à d'autres pays, celles-ci auront un impact même sur les États-Unis et l'Allemagne.

Il est évident que le stratège américain ne fait ici que projeter le comportement des États-Unis sur la Chine, alors que la politique chinoise s'est toujours distinguée par sa propre approche et que la pression des sanctions n'a pas été l'une de ses priorités.

En réponse aux craintes du journaliste selon lesquelles les États-Unis pourraient forcer l'Allemagne à abandonner sa coopération économique avec la Chine, M. Colby affirme qu'il s'agit là de la stratégie de l'actuelle administration de Joe Biden, qui, en finançant les hostilités en Ukraine, continuera à avoir besoin de cette faveur réciproque de la part des Européens. Il propose donc un compromis : "Il serait préférable et moins coûteux pour les Européens de laisser les États-Unis se préparer à la bataille avec la Chine, sans avoir à s'impliquer dans le conflit ukrainien. Cela encouragerait les États-Unis à exercer moins de pression pour rompre leurs liens économiques avec la Chine".

La crainte suivante des Européens était la possibilité que les États-Unis quittent l'OTAN avec l'arrivée de Donald Trump pour un second mandat présidentiel. M. Colby a expliqué qu'il n'est pas souhaitable de quitter l'alliance. Le problème réside ici dans ceux qui pensent que "l'OTAN doit rester pour toujours au centre de la politique américaine". Cependant, la réalité suggère qu'au sein de l'OTAN, les Européens devraient avant tout se préoccuper de leur propre sécurité.

Bien que l'article du Spiegel mentionne à plusieurs reprises que Colby est un stratège républicain, son approche n'a pas la couleur politique que le magazine allemand tente de lui donner.

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Il convient de rappeler qu'en novembre 2021, lors d'une visite à Bruxelles, un membre de l'administration de Joe Biden, le conseiller du département d'État américain Derek Chollet, a déclaré que la Maison Blanche soutenait les efforts des alliés européens pour développer leur propre potentiel militaire et que les Européens devaient accélérer les choses à cet égard.

"Il est dans l'intérêt des États-Unis que l'Europe dispose d'une plus grande capacité militaire. C'est pourquoi les administrations américaines, les présidents de différents pays et les secrétaires à la défense depuis six ou sept ans parlent de deux pour cent du PIB comme une sorte de norme de base pour les dépenses militaires", a déclaré M. Chollet.

C'est exactement ce que l'administration de Donald Trump a exigé de l'Europe. Il serait donc erroné d'attribuer la stratégie proposée par Colby aux seuls représentants du parti républicain.

Appelée à l'époque "autonomie stratégique" pour l'Europe, l'idée a fait son chemin aux États-Unis après que l'administration de Joe Biden a réchauffé les relations avec la France avec l'annonce surprise du partenariat AUKUS et le retrait consécutif par l'Australie des sous-marins commandés à la France.

Après le déclenchement de l'opération militaire spéciale par la Russie en Ukraine, la situation aux États-Unis montre que le sentiment anti-chinois au sein de l'establishment politique ne fait que croître. Dans sa stratégie de sécurité nationale, l'administration Biden a désigné la Chine comme la principale menace. La nouvelle législation sur les sanctions à l'encontre de la Chine fait l'objet d'une initiative bipartisane au Congrès.

Tout ceci suggère que la stratégie proposée par Colby pourrait bien prévaloir aux États-Unis, même sans républicain au pouvoir en 2024.

La fantôme de Sankara

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Le fantôme de Sankara

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-fantasma-di-sankara/

Un fantôme erre dans le monde. Un fantôme inquiet, qui erre entre le Maghreb et les terres au sud du Sahara. Mais qui se manifeste aussi de plus en plus au Nord. En Europe.

C'est le fantôme de Thomas Sankara. Celui qui a donné son nom au Burkina Faso. Car avant, ce pays s'appelait simplement la Haute-Volta. Le nom que les colonialistes français avaient donné à cette terre. Et Burkina Faso signifie, dans la langue des Mossi, le "Pays des hommes debout". Un nom qui, à lui seul, illustre le programme que Sankara a tenté de mettre en œuvre entre 1980 et 1988. Certains le qualifient aujourd'hui de tiers-mondiste et de socialiste. En réalité, il s'agissait d'une tentative d'arracher le pays aux griffes de l'exploitation néocoloniale française. Et celle des multinationales occidentales.

Une tentative courageuse, payée de sa vie.

Un coup d'État hétéro-dirigé, puis l'assassinat. Et la "pratique Sankara" semblait définitivement archivée.

Mais, aujourd'hui, son fantôme est revenu hanter les terres abandonnées de l'Afrique subsaharienne.

Toute la ceinture du Sahel, l'ancienne (c'est le cas de le dire) Afrique française, est en ébullition. En fait, en révolte ouverte. Coups d'État militaires au Mali, au Burkina Faso, au Niger... et maintenant au Gabon. Le Tchad tremble. Au Nigeria, le vent de la guerre civile endémique souffle. Et même le Sénégal, jusqu'ici fidèle, commence à frémir.

Le plus grand soulèvement africain depuis l'époque coloniale est en cours. Il ne s'agit pas, comme une certaine presse voudrait nous le faire croire, de simples coups d'État. Il s'agit d'enjeux internes, de luttes tribales et familiales pour le pouvoir. Les soldats qui brandissent le drapeau de la révolte bénéficient partout d'un fort soutien populaire. Et ce sont, à ce jour, des soulèvements pacifiques. Sans effusion de sang. Mais toujours suivis de grandes manifestations populaires contre la présence française. Et contre la présence américaine...

Pour Paris, c'est un désastre. Et c'est aussi un désastre pour le reste de l'Europe, en particulier pour l'Allemagne. Par un inévitable retour de bâton.

De ces régions d'Afrique proviennent du pétrole, de l'or. De l'uranium. Des métaux précieux de toutes sortes. Pour ne citer qu'un exemple, le Gabon est le premier producteur mondial de manganèse. Sans lequel il est impossible de produire de l'acier.

Mais de ces immenses richesses, il ne reste presque rien dans les pays africains. Et ce peu va dans les mains des marionnettes qui gouvernent, manipulées par Paris et les multinationales.

Des hommes comme le président gabonais Ali Bongo. dont la famille est au pouvoir sans interruption depuis plus de cinquante ans.

Et voilà que l'Union européenne, y compris le ministère italien des affaires étrangères, a le culot de parler, ou plutôt de glapir, à propos d'un coup d'État qui a renversé un gouvernement "légitime et démocratique". Sic !

Sankara avait été le premier à tenter de briser cette chaîne qui asservit la ceinture du Sahel. Qui l'exploite. Et qui fait vivre plus de 80% de la population dans la misère et la dégradation, dans la faim.

C'était trop tôt. Le cadre international trop différent. Et hostile. Sankara a payé son pari de sa vie.

Mais il reste, dans les mémoires, comme le Bolivar de l'Afrique subsaharienne.

Aujourd'hui, la situation est pourtant totalement différente.

Et son fantôme est en train de devenir un cauchemar. Pour beaucoup, à Paris, à Washington et dans d'autres chancelleries occidentales.

"Pour aller loin, il faut marcher ensemble". La Chine et l'Afrique dans la vision de Xi Jinping

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"Pour aller loin, il faut marcher ensemble". La Chine et l'Afrique dans la vision de Xi Jinping

Luca Bagatin

Source: https://electomagazine.it/per-andare-lontano-andiamo-insieme-cina-e-africa-nella-visione-di-xi-jinping/

Lors du 15ème sommet des BRICS à Johannesburg, qui s'est tenu du 22 au 24 août, le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, a affirmé deux concepts importants.

Le premier : "Nous (les pays des BRICS) choisissons nos voies de développement de manière indépendante, défendons ensemble notre droit au développement et marchons en tandem vers la modernisation. Cela représente la direction du progrès de la société humaine et aura un impact profond sur le processus de développement du monde".

Le second : "Les règles internationales doivent être écrites et respectées conjointement par tous les pays sur la base des objectifs et des principes de la Charte des Nations unies, plutôt que d'être dictées par ceux qui ont les muscles les plus forts ou la voix la plus forte. Il est encore plus inacceptable de s'organiser pour former des groupes exclusifs et d'ériger leurs règles en normes internationales".

Soulignant ainsi que la tâche des BRICS est, entre autres, de "soutenir l'équité et la justice et d'améliorer la gouvernance mondiale".

Le président Xi a également fait l'éloge du continent africain, avec lequel la Chine entretient des relations de longue date, en déclarant qu'il est "un réservoir de sagesse simple mais profonde", rappelant un proverbe africain qui dit : "Si vous voulez aller vite, allez-y seul ; si vous voulez aller loin, allons-y ensemble".

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Les relations entre la Chine et l'Afrique remontent en fait aux années 60, à l'époque du Grand Timonier Mao-Tse Tung, qui, par l'intermédiaire du Premier ministre et ministre des affaires étrangères de l'époque, Zhou Enlai, a commencé à nouer des relations avec tous les pays africains qui cherchaient à se libérer du colonialisme occidental et à émanciper le tiers monde des impérialismes opposés des États-Unis et de l'Union soviétique.

Dès cette époque, Zhou Enlai énonce les principes cardinaux de la politique étrangère chinoise, fondée sur l'entraide: le bénéfice mutuel par la coopération commune, la non-agression et le respect de la souveraineté nationale. Ainsi, dès cette époque, la République populaire de Chine a commencé à construire des infrastructures en Afrique, à apporter une aide médicale et éducative et à garantir des prêts à faible taux d'intérêt.

Une stratégie poursuivie, après Mao et Zhou Enlai, par tous leurs successeurs et qui est à la base de la profonde amitié entre la Chine et l'Afrique.

Des réalités qui ont en commun d'avoir été la proie du colonialisme occidental, mais qui, cela vaut particulièrement pour la Chine, ont su se libérer de cette sujétion et s'émanciper à travers le socialisme et des formes de coopération pacifique.

Les études de la sinologue italienne Alessandra Colarizi et de l'universitaire américaine Deborah Brautigam sur les relations Chine-Afrique sont très intéressantes.

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La guerre intégrale

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La guerre intégrale

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/integralnaya-voyna

L'attaque de drones sur les villes russes par les forces terroristes de l'Occident (l'Ukraine est de plus en plus dans l'ombre de la guerre déclenchée contre nous par l'OTAN) a été particulièrement intense il y a quelques nuits. Les voix se sont finalement tues: comment cela se fait-il ? Qui n'a pas été attentif? Nous aurions dû mieux nous protéger ! Maintenant, tout le monde commence à se demander ce qu'il faut faire.

Le sommet des BRICS à Johannesburg montre comment le monde multipolaire est en train de s'institutionnaliser. Six civilisations sur sept (la russe, la chinoise, l'indienne, l'africaine, l'islamique, la latino-américaine) se consolident en rejetant l'hégémonie de la septième, l'occidentale.

Mais cette dernière n'est manifestement pas prête à accepter la perte de sa domination mondiale et riposte. La Russie ressent ce choc de la manière la plus aiguë.

Aux mains des nazis ukrainiens, l'Occident, qui lutte pour préserver son hégémonie à tout prix, tue des Russes, attaque des villes russes, fait exploser des installations militaires et civiles russes, bombarde des villages et des villes pacifiques. Mais cette guerre frontale n'a plus rien de pacifique. Car c'est bien cela, la guerre.

Parallèlement au front militaire, sur lequel nos héros repoussent bravement l'offensive féroce de l'ennemi et contre-attaquent même, il est nécessaire de déployer un véritable front anti-occidental à l'intérieur de l'Union. Tout d'abord, un front idéologique.

Il est nécessaire d'entamer une opération militaire spéciale dans les domaines de la culture, de l'éducation et de la science.

L'hégémonie de l'Occident a imprégné très profondément notre société. Gramsci pensait que l'hégémonie se réalise d'abord dans la sphère des idées - c'est là que nous devrions commencer l'opération spéciale. Dans la sphère des idées.

Dans notre sphère humanitaire, la culture, l'éducation, les idées de l'ennemi dominent toujours.

Et l'Occident comprend parfaitement le lien entre les idées et la bataille physique. Si nous faisons un pas dans la direction de la désoccidentalisation ou de la protection des valeurs traditionnelles, le coup peut être porté par des sanctions, par l'économie ou par une attaque de drones.

Il s'agit d'une guerre intégrale. Tout est lié à tout: l'économie à la politique, les actions militaires aux phénomènes culturels, les attaques terroristes aux processus en ligne, l'information à la psychologie des masses, la diplomatie à l'ingénierie sociale, les sciences humaines à la lutte pour le leadership technologique et les ressources naturelles.

L'Occident dispose du principal centre de contrôle pour tous ces niveaux de guerre intégrale contre le monde multipolaire - contre six civilisations. Tout y est utilisé: réseaux d'agents, élites occidentalisées, attitudes et valeurs occidentales dans la société, institutions éducatives, opérations subversives, terrorisme, provocation de conflits ethniques et sociaux, psychologie du genre, particularités générationnelles.

Disposons-nous d'un tel centre? La question est rhétorique. Il est clair que nous n'en avons pas.

Et c'est naturel, car l'Occident mène cette guerre contre nous depuis longtemps, il sait ce qu'il fait et cherche à maintenir sa domination sur l'ensemble du spectre aussi longtemps que possible.

Nous sommes à peine entrés dans cette guerre, c'est-à-dire que nous commençons à peine à nous rendre compte qu'elle est déjà en cours. Et nous n'en avons pas encore pleinement pris conscience.

Nous sommes toujours une colonie civilisationnelle de l'Occident. Une colonie rebelle, certes, mais une colonie. Rien qu'une colonie.

La lutte contre l'Occident doit commencer au sein même de notre société. C'est alors que l'on comprendra la nécessité d'un état-major de guerre intégral.

En attendant, les drones occidentaux attaquent les villes russes nuit après nuit. C'est une bonne chose que nous ayons dépassé le stade de l'indignation irritée. Mais nous n'avons pas encore tiré les véritables conclusions de la guerre à grande échelle qui se fait de plus en plus intense et de plus en plus patente avec l'Occident, d'une guerre qui bat déjà son plein. J'espère que nous le ferons. Nous sommes toujours terriblement en retard. Mais ensuite, nous nous rattrapons.

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vendredi, 01 septembre 2023

La géopolitique des communications sous-marines

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La géopolitique des communications sous-marines

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/geopolitika-podvodnyh-kommunikaciy

Le monde est couvert de lignes de communications diverses - fils électriques, pipelines, autoroutes et chemins de fer passent sur la terre ferme et sont visibles à l'œil nu. Cependant, les mers et les océans servent également à transporter non seulement des marchandises et des ressources sur des navires, mais aussi des informations et de l'énergie sous l'eau. Outre les pipelines, ce sont les câbles sous-marins qui relient les zones terrestres entre les continents et les îles.

Les câbles sous-marins peuvent être divisés en deux catégories principales: les câbles d'énergie, qui transmettent l'électricité, et les câbles de communication, qui sont utilisés pour la communication par internet et ont remplacé les lignes télégraphiques (téléphoniques) obsolètes. Le premier câble électrique a été posé en 1965 pour relier le Canada continental (Colombie-Britannique) à plusieurs îles. Le dernier a été posé entre la péninsule du Péloponnèse et l'île de Crète en 2021. En ce qui concerne la Russie, un pont énergétique vers la Crimée a été construit en 2015, mais il passe au-dessus de l'eau. Les mers Baltique et du Nord et la Méditerranée font immerger les fils électriques dans leurs profondeurs. Mais il existe aussi des communications sous-marines dans le Pacifique et l'Atlantique, et la mise en service de nouvelles communications est prévue. Un câble de 1 GW doit traverser la mer Noire pour acheminer l'électricité de l'Azerbaïdjan vers la Roumanie, la Moldavie et les pays de l'Union européenne, en passant par la Géorgie. Sa mise en service est prévue pour 2029 [1].

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Au fond des mers et des océans se trouvent principalement des câbles utilisés pour la transmission de données: environ 99 % du trafic internet passe par eux. Alors qu'il y a dix ans, les câbles Internet sous-marins étaient posés par des entreprises informatiques spécialisées, le monde assiste aujourd'hui à un boom des investissements dans ce secteur. On estime que 10 milliards de dollars seront dépensés dans ce secteur au cours des deux prochaines années. La concurrence est rude: chaque année, de jeunes et de grandes entreprises tentent de mettre sur pied de nouveaux projets et de répondre à la demande croissante en matière de fourniture de trafic.

Rien qu'en 2022, la bande passante transpacifique a augmenté de 35% d'une année sur l'autre pour atteindre un peu plus de 250 Tbps [2].

Les nouvelles technologies deviennent beaucoup plus efficaces. Par exemple, le câble transatlantique le plus rapide, récemment achevé, appelé Amitié ad, est aussi épais qu'un tuyau d'arrosage, financé par Microsoft, Meta et d'autres, et peut transmettre 400 térabits de données par seconde [3].

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La fibre noire est utilisée pour les câbles sous-marins afin de transmettre d'énormes quantités de données d'un continent à l'autre. Ces réseaux de fibres appartiennent généralement à des consortiums d'entreprises de télécommunications internationales et à de grands fournisseurs de services d'informatique en nuage et de médias. Par exemple, le système de câbles sous-marins 2Africa conçu pour ceinturer le continent africain est le fruit d'une collaboration entre Meta Platforms (anciennement Facebook) et des sociétés de télécommunications telles que MTN GlobalConnect, Orange et Vodafone. Le câble sous-marin 2Africa est conçu pour connecter jusqu'à 16 paires de fibres, certaines paires de fibres sombres ou "inutilisées" étant réservées pour une expansion future [4].

Il existe aujourd'hui plus de 552 câbles internet sous-marins dans le monde, alors qu'il y a seulement dix ans, il y en avait presque trois fois plus.

Les méthodes modernes de pose ne diffèrent guère de celles utilisées au milieu du 19ème siècle, lorsque le premier câble télégraphique transatlantique a été posé: les câbles sont déroulés à partir de navires. Comme la plupart des câbles se trouvent dans des eaux neutres, leur pose et leur entretien comportent certains risques géopolitiques.

L'espionnage en fait partie. Les activités d'espionnage liées aux câbles sous-marins remontent officiellement à une opération secrète portant le nom de code Ivy Bells, menée par le sous-marin américain Halibut dans la mer d'Okhotsk en 1971, qui a permis de découvrir un câble de télécommunications militaires de l'Union soviétique longeant le fond de la mer d'Okhotsk depuis le Kamtchatka jusqu'au continent.

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Un scandale majeur a éclaté entre les États-Unis et l'UE après la découverte que les services de renseignement américains et britanniques étaient impliqués dans des activités d'espionnage industriel à l'encontre d'entreprises européennes. Il s'agit de l'utilisation du système de renseignement électronique Echelon, qui avait déjà ciblé l'URSS et ses alliés. Le Parlement européen a créé une commission spéciale sur cette question en 1999, car il y avait de bonnes raisons de penser que les services de renseignement américains et britanniques transmettaient des données importantes à des concurrents d'entreprises européennes, leur faisant subir des pertes de plusieurs millions de dollars (5). La Commission a produit un rapport de 194 pages dans lequel elle s'inquiète des violations de la vie privée et des diverses implications de ces systèmes pour les organisations commerciales.

En 2005, la marine américaine a mis en service le sous-marin à propulsion nucléaire USS Jimmy Carter (SSN-23) qui, selon les analystes de la communauté du renseignement américain, est également chargé de détecter et d'écouter les câbles sous-marins.

De son côté, l'armée américaine s'est montrée préoccupée par l'activité des navires de recherche russes. En particulier, en octobre 2015, le contre-amiral William Marks a déclaré que "la marine russe a intensifié ses activités près des routes des câbles sous-marins, qui sont les veines des communications et du commerce électroniques mondiaux" [6].

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Les États-Unis étaient particulièrement préoccupés par l'itinéraire du navire russe Yantar (photo) qui, à l'automne 2015, a traversé lentement la côte est des États-Unis jusqu'à Cuba. Le navire a été constamment surveillé par les satellites espions, les navires et les avions américains. Les responsables de la marine américaine ont déclaré que le navire russe transportait des véhicules sous-marins spéciaux qui pouvaient être descendus au fond de l'eau pour couper le câble sous-marin.

Récemment, des affirmations similaires ont été faites au sujet de câbles internet au large des côtes européennes, mais cette activité hypothétique de la part de la Russie est aujourd'hui présentée comme une volonté de se venger de l'atteinte portée aux pipelines Nord Stream.

Depuis le lancement de l'opération militaire spéciale, la question des infrastructures critiques a été débattue au sein de l'UE [7]. L'attaque contre Nord Stream en septembre 2022 a contraint le Conseil européen à publier un plan de sensibilisation en cinq points en octobre de la même année [8]. Ce plan a été suivi d'une directive du Conseil européen en décembre 2022 visant à "améliorer la résilience des infrastructures critiques", y compris les câbles sous-marins [9].

Cela dit, aucune organisation de l'UE n'est en pointe sur cette question et n'a d'objectifs explicites en matière de protection des câbles sous-marins. En général, la sécurité maritime dans l'UE est assurée par trois agences techniques qui ne font pas partie des forces armées de ses États membres : l'Agence européenne de contrôle des pêches (EFCA), l'Agence européenne pour la sécurité maritime (EMSA) et l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (FRONTEX), cette dernière étant la seule à disposer d'importantes capacités de maintien de l'ordre. Le système européen de surveillance des frontières (EUROSUR), géré par FRONTEX, combine des moyens tels que des véhicules aériens sans pilote, des radars et des avions, mais ceux-ci sont principalement utilisés pour lutter contre l'immigration clandestine.

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L'absence de mécanismes politiques dans ce sens a militarisé la question de la sécurité des câbles sous-marins dans l'UE. En juin 2023, l'OTAN a ouvert un nouveau centre à Northwood, en Angleterre, spécifiquement dédié à l'infrastructure des câbles sous-marins [11]. De toute évidence, l'emplacement n'a pas été choisi au hasard, car la Grande-Bretagne est une nation insulaire (Sea Power) et dépend du fonctionnement fiable de l'infrastructure sous-marine.

En général, l'appel à de telles menaces de nature artificielle a déjà été lancé par les pays anglo-saxons. Ainsi, en 2012, le Centre Belfer de l'Université de Harvard aux États-Unis a publié une étude suggérant que la technologie moderne pourrait être utilisée pour les ruptures de câbles en eaux profondes. Étant donné que les câbles transocéaniques, qui ont été posés relativement récemment, suivent presque les mêmes itinéraires que leurs prédécesseurs, il ne serait pas difficile pour les autorités compétentes de détecter leurs itinéraires principaux [12].

Et alors que les dommages antérieurs se produisaient à de faibles profondeurs et à quelques milles nautiques du rivage en raison d'un chalutage accidentel, d'une ancre de navire heurtant le câble ou de catastrophes naturelles (il y a également eu des cas de requins mâchant des câbles), le sabotage en eaux profondes peut causer beaucoup de problèmes de réparation et entraîner des coûts considérables.

À plus de 300 mètres de profondeur, les câbles transocéaniques sous-marins sont généralement posés directement sur le fond de l'océan (ils ne bénéficient d'une protection supplémentaire que près du rivage). Ils sont donc relativement faciles à endommager et seuls des appareils spéciaux sont nécessaires pour les lire.

Bien que les câbles sous-marins soient parcourus par un courant de haute tension, ils peuvent être endommagés non seulement par des saboteurs spécialement formés, mais aussi par des "amateurs". En mars 2013, des attaquants inconnus en Égypte ont coupé le câble sous-marin SMW4 à 750 mètres de la côte de la ville d'Alexandrie [13]. À la suite de cette coupure, la vitesse de l'internet en Égypte a chuté de 60 % jusqu'à ce que la ligne soit rétablie.

Les catastrophes naturelles, en particulier dans la zone d'activité volcanique, font également partie des risques. En 2006, des tremblements de terre au large de Taïwan ont provoqué des pannes d'internet à Taïwan, en Corée du Sud et dans l'ensemble de l'Asie du Sud-Est. Les réparations avaient alors pris près de deux mois. En 2021, une éruption volcanique suivie de tremblements de terre a sectionné des câbles sous-marins allant jusqu'à Tonga. Pendant plus de trois semaines, le pays a été privé d'internet à haut débit, se contentant presque exclusivement de réseaux de téléphonie mobile.

L'Occident ne s'inquiète pas seulement de la sécurité des communications sous-marines, mais aussi de la Chine. Le contexte est toutefois légèrement différent : il s'agit de la concurrence. Le ministère américain de la justice a fait une déclaration sur le réseau câblé Pacific Light, indiquant qu'il n'était pas souhaitable que des ressortissants chinois figurent parmi les contractants et investisseurs potentiels [14]. Des inquiétudes ont été exprimées concernant l'accès aux données et la protection de la vie privée. Le fait est que les lois sur la protection de la vie privée diffèrent d'un pays à l'autre et que les approches de Pékin et de Washington, ainsi que de l'UE, qui sont des acteurs majeurs dans l'industrie en question, sont différentes.

Enfin, l'intérêt même de la Chine pour les communications sous-marines et sa participation active à leur pose inquiètent déjà les États-Unis, qui perdent leur monopole.

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Le groupe Hengtong est la plus grande entreprise de câbles de Chine et possède plus de 70 filiales différentes. En 2020, le groupe Hengtong acquiert Huawei Marine Networks, qu'il rebaptise HMN Technologies. En 2021, le ministère américain du commerce a inscrit l'entreprise sur la liste noire des entités américaines pour avoir soutenu la "modernisation militaire de l'Armée populaire de libération". Cette liste interdit au groupe Hengtong de recevoir sans licence certains biens soumis aux règles d'administration des exportations. Mais comme le groupe possède de nombreuses filiales, il a été difficile pour les États-Unis de suivre les transferts de technologie.

Huawei figure également sur la liste des sanctions américaines. Huawei a participé à environ 45 % des projets de câbles sous-marins impliquant la RPC. Les 55 % restants ont été répartis entre China Unicom, China Telecom et China Mobile [15].

La Russie n'est pas très présente dans le domaine des communications internet sous-marines. Sakhaline, ainsi que les îles Kouriles, la route maritime du Nord et la région de Kaliningrad sont reliées au continent. Par ailleurs, le premier câble autonome vers la région de Kaliningrad a été posé relativement récemment, en 2021 [16]. Parmi les lignes internationales, la Russie est reliée par câble à la Finlande, à la Géorgie et au Japon. C'est relativement peu, compte tenu de la taille de notre pays, mais cela réduit considérablement les risques éventuels. Bien que nous n'ayons pratiquement aucune présence dans d'autres pays, nous pourrions, grâce à notre propre expertise technologique, évincer les entreprises occidentales de ce secteur prometteur, du moins dans les pays amis.

Il y a plus de dix ans, le câble intercontinental des BRICS a fait l'objet de discussions, mais ce sujet a ensuite disparu de l'ordre du jour. Peut-être n'y avait-il pas assez de fonds pour un projet aussi grandiose - ou de volonté politique. Cependant, avec l'expansion de ce club et l'intérêt d'un nombre croissant de pays pour la création d'un ordre mondial multipolaire [17], la question des communications sous-marines et de la sécurité de leur fonctionnement sera tout à fait d'actualité.

Notes:

[1], [2] - news.cn

[3] - cnet.com

[4] - dgtlinfra.com

[5] - отчёт комиссии: Report on the existence of a global system for the interception of private and commercial communications (ECHELON interception system) (2001/2098(INI))

[6] - David E. Sanger and Eric Schmitt, Russian Ships Near Data Cables Are Too Close for U.S. Comfort // The New York Times, OCT. 25, 2015

[7] - europarl.europa.eu

[8] - ec.europa.eu

[9] - consilium.europa.eu

[10] - dgap.org

[11] - pbs.org

[12] - Michael Sechrist, New Threats, Old Technology: Vulnerabilities in Undersea Communication Cable Network Management Systems. Belfer Center Discussion Paper, No. 2012-03, Harvard Kennedy School, February 2012.

[13] - Al-Masry Al-Youm, Internet saboteur caught, says Telecom Egypt CEO // Egypt Independent, 27/03/2013

[14] - justice.gov

[15] - thediplomat.com

[16] - ria.ru

[17] - Леонид Савин. «Ordo Pluriversalis. Возрождение многополярного мироустройства». PDF

9/11: Origines et développement du néolibéralisme

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9/11: Origines et développement du néolibéralisme

Carlos X. Blanco

Le néolibéralisme a commencé le 11 septembre. Mais ce n'est pas le 11 septembre 2001, date à laquelle ont été commis les attentats contre les tours jumelles de New York, causant des milliers de morts dans cette ville et, immédiatement après, des centaines de milliers d'autres dans le reste du monde, avec la pléthore des guerres "justifiées" par l'Empire, victime de ces attentats. Non : le libéralisme a commencé exactement trois décennies plus tôt : le 11 septembre 1973. Cette terrible date inaugurale a également eu lieu dans les Amériques, mais dans l'hémisphère sud : au Chili.

Dans une démocratie consolidée, dans l'une des républiques hispaniques les plus avancées sur le plan éducatif et social, dirigée par un gouvernement désireux d'exercer sa souveraineté sur les ressources du pays et au profit de son peuple, c'est-à-dire la démocratie chilienne, les néolibéraux de Chicago ont décidé d'entreprendre une expérience.

Leur premier 11 septembre destiné à changer le monde est, comme le second, sans subtilité. Bombarder le palais présidentiel, faire descendre des chars dans les rues, utiliser des troupes et des avions pour intimider la population. Arrêter, torturer et assassiner des milliers de personnes. Instaurer un régime de terrorisme d'État dans lequel l'État devient un instrument féroce contre son propre peuple, et où les forces armées - qui ont juré de défendre leur patrie et de défendre leur peuple, auquel elles appartiennent - sont transformées en gorilles et en voyous à la solde d'une mafia étrangère d'économistes yankees. Une mafia dirigée par les Friedman et les Hayek, loués et fêtés dans tout l'Occident, endoctrinés dans des théories ridicules de "liberté" qui, dans l'économie orthodoxe du monde capitaliste bourgeois lui-même, étaient minoritaires. Mais vous savez que les théories les plus anthropologiquement absurdes, si elles sont soutenues par la CIA, le Pentagone et des millions d'euros d'armes et de pots-de-vin, sont des doctrines qui sont souvent imposées.

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La dictature militaire, comme je l'ai lu ici chez de nombreux libéraux anglophiles, ferait partie de la "morbidité hispanique". Si l'on regarde l'Espagne en 1973, on y voit aussi un régime général né d'une violence originelle et sans démocratie dans le pays depuis 1939, ou même avant, si l'on considère le coup d'État ("soulèvement") de 1936. Si l'on remonte au moins jusqu'à la guerre d'indépendance contre Napoléon, tout le 19ème siècle espagnol, ainsi que celui de l'Amérique latine, n'est qu'une suite de "coups d'État" et de "soulèvements" militaires (les "espadones"). Il semble que les coups d'État et l'allergie à la démocratie soient dans le sang des Espagnols des deux hémisphères.

J'ai toujours trouvé ironique que les amis de la légende noire anti-hispanique dénoncent avec une telle régularité la "morbidité hispanique" des dictatures militaires et, en même temps, se taisent sur les machinations britanniques et yankees qui peuvent si souvent les expliquer. La prétendue "morbidité" de la race hispanique devrait plutôt être considérée comme une double morbidité : la morbidité des Anglo-Saxons, depuis qu'ils sont devenus un peuple de pirates, c'est-à-dire depuis le 16ème siècle, un peuple et un royaume de pirates consistant à briser des nations et à réduire des peuples en esclavage. L'idiotie hispanique, je veux bien le reconnaître, consiste à les laisser faire. Mais l'impitoyabilité pirate et prédatrice des deux empires anglo-saxons ne me semble pas pouvoir être sérieusement liée à un quelconque idéal de "liberté". Nos libéraux et néo-libéraux, même s'ils maltraitent la langue de Cervantès, le font.

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Ce premier 11 septembre a été terrible. Autour de lui, le continent américain était rempli de dictatures militaires. En 1976, la démocratie argentine survivait à peine, mais un coup d'État à cette date y mit fin et installa un régime de terreur, frère de celui du Chili en termes de férocité. La stratégie néolibérale des Américains était implacable : la liberté des marchés exigeait la réification et l'avilissement maximum du peuple. Torture, mort, disparition, extinction de la loi, vol d'enfants, techniques de terreur psychologique... Exactement ce que nous voyons aujourd'hui dans le "jardin" ukrainien de Zelensky et Borrell, mais que nous avons connu il y a plusieurs décennies en Amérique latine.

Comme le disent d'éminents philosophes italiens (Preve, Lazzarato, Fusaro), le néolibéralisme n'est pas exactement une phase ou un ornement idéologique du capitalisme. En réalité, le néolibéralisme est la méthode de "gouvernance" de l'empire américain, avec l'aide des vestiges mourants de l'empire britannique (non moins dangereux) pour préserver ses taux de profit et ses activités d'extraction prédatrices, même au prix du maintien du chaos. Son "ordre" n'est rien d'autre que la production croissante du chaos. Ce chaos grandit et se répand au sein même des populations des empires pirates. Les Américains "moyens" ne comprennent pas pourquoi tant de guerres à l'étranger, tant d'impérialisme et tant de pillage ne signifient pas une amélioration pour eux. Cette situation, qui pourrait être interprétée comme la situation habituelle dans l'histoire des empires (les bénéfices d'un empire prédateur vont principalement à une élite et le peuple est laissé à lui-même), est néanmoins différente et unique dans l'histoire : jamais un empire n'a généré autant de chaos autour de lui et dans ses propres entrailles, et ce non pas pour son propre bénéfice, mais pour les élites privées, anonymes et cachées qui le dirigent. Jamais l'État impérial n'a été instrumentalisé à ce point. L'Empire yankee est aujourd'hui un cheval emballé qui semble n'obéir qu'à un cavalier fou, fonçant tête baissée vers l'abîme. Le cheval détruit tout sur son passage et n'est efficace que dans ses effets destructeurs, jamais dans ses effets positifs.

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Lorsque Naomi Klein, au début du siècle, a développé sa Shock Doctrine (2007), elle a eu raison d'inclure les techniques psychologiques d'endoctrinement, de terrorisme et de vidage de conscience parmi les armes les plus efficaces des Américains (et des Anglo-Saxons) pour compléter l'action de leurs militaires - nationaux ou étrangers -, de la contre-guérilla et des politiciens autochtones perfides. L'École de Francfort elle-même avait proposé des résultats psychosociaux allant dans le même sens pendant une grande partie du siècle précédent. Des résultats sur les techniques mentales et médiatiques qui pouvaient être perçus de manière ambiguë : comme une dénonciation de ce que le capitalisme a l'intention de nous faire, ou comme des outils au service du capitalisme lui-même, qui, de manière suspecte, finançait une école "critique", oui, très critique, mais qui, en même temps, n'était pas une école "critique", mais une école "critique". Elle était ouvertement antisoviétique, et remplaçait la "science révolutionnaire" par une approche "critique" qui n'était en réalité qu'un nouveau conformisme, pas du tout mal à l'aise avec le dollar qui la payait.

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Vingt ans après la chute des tours jumelles et la croisade américaine contre l'"Axe du mal", et un demi-siècle après le coup d'État néolibéral confié à Pinochet et à sa junte militaire, il convient de faire le point et de dessiner un paysage conceptuel très fin et rigoureux du néolibéralisme. Le penseur franco-italien (fortement contaminé par le jargon philosophico-psychanalytique des penseurs français des années 1970), Maurizio Lazzarato (1955), est actuellement l'un des meilleurs analystes de l'"Empire du dollar". En se soumettant à cette monnaie, une grande partie des nations du monde finance le chaos consubstantiel au mode de "gouvernance" que l'empire yankee exerce sur la planète. Aucune des puissances qui existaient en 1898 n'a tenu tête au mastodonte yankee ; elles ont cru pouvoir trouver un modus vivendi avec la pseudo-engeance nationale qui était alors une puissance émergente ayant porté le coup de grâce à l'empire espagnol dans une guerre illégale contre la momie qui conservait encore des prolongements outre-mer en Asie et dans les Caraïbes.

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Le monde a fermé les yeux à la fin du 19ème siècle et n'a pas voulu comprendre ce qui se préparait : la combinaison des techniques journalistiques les plus sournoises (véritable "ingénierie sociale" de l'époque) avec la pratique du génocide de masse : camps d'extermination, terrorisme colonial par massacres systématiques, comme le million d'ex-espagnols philippins exécutés dès la "libération" de l'archipel.

Le monde se réjouit de la montée en puissance de la "jeune nation américaine" et de la ramification de ses tentacules, d'abord aux dépens de l'Espagne, puis aux dépens de tous les autres. L'ingénierie sociale et le terrorisme psychologique très efficaces des Américains gagneront les batailles les plus difficiles, celles que les marines, toujours douteux en termes de virilité et de qualité militaire professionnelle, ne pourront pas gagner à eux seuls.

L'Europe est tombée aux pieds de l'empire du dollar lorsque la guerre a éclaté en 1914. Lazzarato a tout à fait raison de qualifier cette catastrophe de "guerre civile". Les guerres du dollar sont toutes des guerres civiles, même si le carnage nécessite des drapeaux "nationalistes". Les ouvriers allemands tirent de leurs tranchées sur les ouvriers français ou anglais, et vice-versa : c'est la fin de l'internationalisme. Il n'y a plus d'histoire à raconter. Le socialisme a toujours été et sera toujours un socialisme national. Une autre chose est qu'un jour le moral des peuples atteindra des sommets et qu'une véritable solidarité entre les peuples s'établira au-dessus des machinations de leurs élites respectives, c'est-à-dire au-dessus des desseins et des machinations du Capital. Mais à quoi bon faire une "histoire de l'avenir", à quoi bon souhaiter une boule de cristal pour y voir, au fond, nos désirs les plus candides et non l'avenir réel ?

9782354800963_internet_w290.jpgLazzarato décèle dans la dette le principal mécanisme de domination de notre époque. Les individus et les peuples sont pris au piège d'un dispositif infernal, d'un véritable esclavage. L'"aide", si elle est acceptée, signifie une perte de souveraineté, une perte de décision sur les questions ultimes et transcendantales. L'économie mondiale, financiarisée à outrance, est un immense piège qui attire, comme les toiles d'une araignée mortelle, les unités susceptibles de s'endetter par des mécanismes financiers indépendants du degré de richesse ou de misère de l'entreprise ou du peuple endetté. Cela signifie que ce ne sont pas nécessairement ceux qui "n'ont pas" d'argent à payer qui s'endettent, mais ceux qui en ont déjà, mais qui ont "besoin de plus", qui s'endettent souvent. Beaucoup d'entreprises, d'individus et d'États atteignent cette catastrophe de l'endettement sans retour précisément parce qu'ils souffrent du "développementalisme", de la "croissance". Accroissant leurs besoins par l'accumulation de richesses et la nécessité d'une "croissance soutenue", ils se soumettent aux règles étrangères de la financiarisation de l'économie et perdent toute souveraineté.

À la souveraineté économique s'ajoute la souveraineté éducative, culturelle et diplomatique. Les pays et les peuples destinés à disparaître (l'Espagne en fait partie, ne vous y trompez pas) sont ceux qui s'obstinent à céder d'immenses pans de leur souveraineté dans toutes sortes de chapitres sous prétexte de "financer" un développement qui n'en est pas un. Tous les secteurs directement productifs sont détruits : agricoles, industriels. Il ne reste pratiquement plus rien du secteur des services où se nichent les pires larves de la surexploitation et du "précariat". Le néolibéralisme n'est donc pas le capitalisme. Le néolibéralisme est plutôt une certaine combinaison synergique de manipulations et de violences sociales et psychologiques permettant à quelques élites très déterminées d'imposer leur empire du chaos et de maintenir ainsi leur domination mondiale sur le plus grand nombre possible d'individus, d'entreprises, de peuples et d'États. Il est clair que l'analyse marxiste classique qui parle d'une dialectique bipolaire entre le Capital et le Travail est une analyse trop abstraite, qui ne mène en aucun cas à une "lutte finale", comme le chante l'Internationale. Il est clair, après ce premier 11 septembre qu'a été le coup d'Etat chilien, que le capitalisme pouvait (et peut d'ailleurs) suivre plusieurs voies d'évolution. Nous le verrons bientôt dans le feu des mouvements des Russes, des Chinois, des Indiens, de l'ensemble des pays BRICS. Le capitalisme est toujours le capitalisme, et cela inclut l'exploitation de la force de travail. Voilà pour ce qui est de l'analyse marxiste classique. Mais ce qu'il faut approfondir, voire bouleverser, c'est l'étude du capitalisme néolibéral. Cette sous-espèce est un conglomérat dans lequel, comme le disent Fusaro, Lazzarato, Douguine et d'autres, il n'y a pas de lignes de fracture entre la guerre, l'exploitation économique, la violence psychosociale. C'est une unité entière, granitique, qui étend ses griffes sur le globe et sur les hommes, quelle que soit leur condition. Le capital ainsi muté en néolibéralisme "hait tout le monde" et est une hyperbombe atomique : il est la menace permanente et définitive pour la vie - et pas seulement la vie humaine - sur cette planète.

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mardi, 29 août 2023

États de la Corne de l'Afrique

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États de la Corne de l'Afrique

Suleiman Walhad

Source: https://katehon.com/ru/article/gosudarstva-afrikanskogo-roga

Pourquoi ils sont importants pour le monde

La mer Rouge, le détroit de Bab el Mandeb, le golfe d'Aden et la mer de Somalie constituent les principales voies maritimes utilisées par les nations les plus puissantes. Le Nil fournit la majeure partie de l'eau douce de l'Afrique du Nord-Est.

La région est l'un des principaux fournisseurs de viande de la péninsule arabique, en particulier pendant la saison du Hadj, au cours de laquelle des millions de bovins sont envoyés à l'abattoir dans le cadre de l'un des rituels les plus importants de l'islam.

Le long littoral de la région s'étend sur quelque 4 770 kilomètres, du sud de la mer Rouge à Ras Quiamboni, l'extrémité sud de la Somalie dans l'océan Indien, et recèle un potentiel considérable en matière d'économie bleue, ce qui ajoute à la valeur et à l'importance de la région pour les principales puissances régionales et mondiales.

Sans surprise, cinq des six pays qui seront admis au sein des BRICS en 2024 sont liés à la région : l'Éthiopie, l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Iran. Tous se caractérisent par d'importantes ressources, qu'elles soient actuellement exploitées ou en cours de développement dans un avenir pas si lointain. La richesse actuelle de l'ensemble de la région et des cinq pays mentionnés comprend, entre autres, du pétrole et du gaz, un vaste marché et une base manufacturière importante. Le potentiel de la région se cache également, comme nous l'avons vu précédemment, dans les vastes étendues de l'économie bleue: les plages blanches accueilleront le tourisme international, la pêche, les minéraux et les sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie éolienne, solaire, géothermique et hydroélectrique. En outre, un tiers des réserves mondiales d'uranium ont été découvertes dans la région.

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La Corne de l'Afrique dispose également de vastes terres cultivables et de beaucoup d'eau douce sous forme de précipitations, de rivières et de lacs. Des cultures locales telles que le café, le teff (une céréale sans gluten), l'enseta (un type de banane) et d'autres sont développées dans la région. Parmi les avantages de la région, citons une population jeune et nombreuse et une grande variété d'oiseaux, de faune et de flore. La région exporte une quantité importante d'encens vers de nombreux marchés, y compris le Vatican.

Avec tous ces atouts et ressources, un climat varié et une superficie d'environ 1,9 million de kilomètres carrés, la région de la Corne de l'Afrique est vraiment importante pour le monde et les dirigeants doivent utiliser cette richesse pour un développement autonome au lieu de chercher de l'aide auprès des ONG et des organisations des Nations unies qui, malgré leur présence dans ces pays depuis plus de trente ans, n'ont pas amélioré d'un iota la situation dans la région. En fait, beaucoup pensent que leur présence est à l'origine de la plupart des conflits dans ces pays.

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Il y a quelques années, les pays de la région ont commencé à se rapprocher, mais l'opposition des parties intéressées par le maintien des conflits s'est manifestée, ce qui a causé davantage de problèmes, principalement liés à la concurrence ethnique pour le pouvoir. En effet, d'autres blocs commerciaux tels que la Communauté de l'Afrique de l'Est semblent avoir persuadé certains pays de la Corne de l'Afrique d'abandonner leurs alliés naturels et de rejoindre la paix swahilie. La Somalie avait déjà commis l'erreur d'adhérer à la Ligue arabe, à laquelle elle n'appartient pas. Il semble que le pays soit sur le point de commettre à nouveau une erreur similaire en rejoignant un autre groupe avec lequel il n'a pas grand-chose en commun. La cohésion naturelle des États de la Corne de l'Afrique (Somalie, Éthiopie, Érythrée et Djibouti), ou "pays SEED", s'en trouve affectée. Ces quatre pays ont des populations similaires, des racines historiques similaires et une coopération traditionnelle entre les hautes terres et les basses terres.

L'économie de la région devrait croître à mesure que sa population augmente et que les investissements de son importante diaspora et d'autres parties prenantes augmentent. On s'attend également à ce que la nécessité d'une présence dans la région contraigne les pays à revenu élevé et moyen à tirer parti des possibilités offertes par la région dans la plupart des activités économiques, qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé, de l'industrie manufacturière, du commerce, des services portuaires et, bien sûr, du tourisme.

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Un domaine à ne pas négliger est le développement de l'économie et de la technologie numériques, dans lequel les jeunes de la région sont appelés à jouer un rôle important. Notez que l'économie somalienne est pratiquement dépourvue d'argent liquide et qu'au fil des ans, d'autres pays de la région devraient suivre cet exemple. Les riches ressources minérales de la région comprennent de nombreux éléments nécessaires aux nouvelles technologies, tels que le cuivre, le lithium, le cobalt et les terres rares. La région possède également d'importantes réserves d'or, d'uranium, de platine et d'autres minéraux. Cela devrait placer la région au premier rang des investissements, à condition que les dirigeants de la région soient capables de gérer les conflits tribaux et ethniques, et que les dirigeants soient capables de travailler ensemble plutôt que l'un contre l'autre en premier lieu.

Cette collaboration permettrait à la région d'entretenir des relations internationales, économiques, commerciales et politiques communes avec d'autres régions et pays du monde. Cela devrait permettre à chaque pays de gérer plus facilement son espace, son économie et sa population, et donc de favoriser un développement durable et inclusif. Cela permettrait sans aucun doute d'éliminer ou au moins de minimiser la concurrence ethnique pour le pouvoir. Les luttes de pouvoir ethniques du type "c'est mon tour maintenant" seraient éliminées des mélodrames politiques de la région.

Alexandre Douguine: Un monde heptapolaire

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Un monde heptapolaire

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/un-mondo-eptapolare

Ce qui s'est passé lors du 15ème sommet des BRICS à Johannesburg est véritablement historique. Même si le président de la Russie, fondateur des BRICS, n'y a pas participé, il s'agit d'un tournant dans l'histoire moderne. L'ordre mondial est en train de changer sous nos yeux. Essayons de comprendre la signification des changements tectoniques en cours.

À l'origine, "BRIC" était un acronyme pour quatre pays - Brésil, Russie, Inde, Chine - que l'économiste Jim O'Neill a proposé en 2001 pour résumer les caractéristiques des pays dont les économies se développent activement et qui cherchent à rattraper les pays développés de l'Occident dans un certain nombre de paramètres clés. En ce sens, les pays BRIC ont été considérés comme ce qu'Immanuel Wallerstein a appelé des "pays de semi-périphérie". Dans la conception du système mondial de Wallerstein, le monde était divisé en trois zones.

    - le noyau (l'Occident riche)

    - la semi-périphérie (les BRIC) et

    - la périphérie (le Sud pauvre).

Wallerstein lui-même, dans l'esprit de l'idéologie trotskiste, prédit l'effondrement des pays de la semi-périphérie. Les élites, selon lui, s'intégreraient dans le système occidental (l'oligarchie russe en est un exemple typique, de même que les magnats de la finance en Inde et, dans une certaine mesure, en Chine). Et les masses opprimées et ruinées par ces élites seraient forcées de glisser vers le prolétariat mondial, c'est-à-dire de s'assimiler à la périphérie. Dans cette conception, la migration mondiale est le principal moteur de cette stratification de la semi-périphérie en une élite coloniale qui aspire à devenir le noyau (c'est-à-dire à rejoindre l'Occident) et en une sous-classe internationale, dans laquelle les travailleurs migrants s'égaliseront et se mélangeront à la population locale appauvrie.

Une autre définition des pays BRIC est celle de "second monde". Là encore, le "premier monde" est l'Occident riche et le "tiers monde" les pays désespérément arriérés. Le "second monde" se situe entre les deux : il vit beaucoup mieux que le tiers monde, mais est loin derrière le "premier monde".

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Les pays BRIC ont donc montré des signes de conscience et ont décidé en 2006, à l'initiative du président russe Vladimir Poutine, de former un club de pays du "second monde" ou de la "semi-périphérie".

Il s'est avéré que les BRIC étaient fondés sur quatre civilisations -.

    - Le Brésil, qui représente une civilisation latino-américaine particulière ;

    - La Russie-Eurasie (après tout, les slavophiles et les eurasiens considéraient la Russie comme une civilisation indépendante, un État mondial) ;

    - l'Inde et

    - la Chine, dont l'identité et l'ancienneté civilisationnelle ne font aucun doute.

On a ainsi découvert que les pays de la semi-périphérie ou du second monde ne représentaient pas seulement un certain niveau de développement économique ou une étape sur la voie de la modernisation selon les principes occidentaux, mais des civilisations anciennes et distinctes. Ainsi, beaucoup ont vu dans la création du BRIC un club multipolaire et donc une confirmation de la justesse de Samuel Huntington, qui prévoyait un retour aux civilisations et un système multipolaire à l'avenir, qui remplacerait la division bipolaire du monde (sur le principe camp socialiste/camp capitaliste) par le monde unipolaire proclamé par les libéraux et les mondialistes ("la fin de l'histoire" par Fukuyama, le principal opposant de Huntington).

Quatre civilisations ou civilisations-états (Zhang Weiwei) ont rejoint le BRIC dans la première phase. Le principe de l'association était de se placer en dehors de la zone d'influence dominante de l'hégémonie occidentale. Chaque civilisation avait ses propres justifications fondamentales pour sa souveraineté.

    - L'économie, le système financier et la démographie de la Chine,

    - L'Inde - économie, démographie et haute technologie ;

    - La Russie - ressources, armes nucléaires et histoire politique de l'affirmation obstinée de la souveraineté face à l'Occident ;

   - le Brésil - économie, industrie et démographie.

Le BRIC, initialement très prudent et pacifique, s'est néanmoins présenté en quelque sorte silencieusement comme le pilier d'une alternative à l'unipolarité, rejetant l'hégémonie rigide de l'"Occident collectif" (OTAN et autres organisations rigoureusement unipolaires dominées par les États-Unis). Alors que la civilisation occidentale se proclame unique, la civilisation singulière qui est l'essence du mondialisme et de l'unipolarité, les pays BRIC représentent des civilisations souveraines et indépendantes, différentes de l'Occident, avec une longue histoire et un système de valeurs traditionnelles tout à fait original. Le club multipolaire a donc exprimé sa détermination à défendre cela à l'avenir.

En même temps, chacun des pays BRIC est plus qu'un simple pays.

Le Brésil, la plus grande puissance d'Amérique du Sud, représente l'ensemble du continent latino-américain.

La Russie, la Chine et l'Inde sont suffisamment grandes pour être considérées comme des civilisations. Mais elles sont aussi plus que des États-nations.

La Russie est l'avant-garde de l'Eurasie, le "grand espace" eurasien.

La Chine est responsable d'une grande partie des puissances voisines de l'Indochine. Le projet "One Belt One Road" délimite précisément la zone d'influence en expansion du pôle chinois.

L'Inde étend également son influence au-delà de ses frontières, au moins jusqu'au Bangladesh et au Népal.

Lorsque l'Afrique du Sud a rejoint les pays BRIC en 2011 (d'où l'acronyme BRICS - le "S" à la fin de Afrique du Sud), le continent a été symboliquement représenté par ce plus grand pays africain.

Mais l'événement le plus important dans l'histoire des BRICS a eu lieu lors du 15ème sommet, qui s'est tenu du 22 au 24 août 2023 à Johannesburg. C'est là qu'a été prise la décision historique d'admettre 6 pays supplémentaires au sein de l'organisation : l'Argentine, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Iran, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Chacun de ces pays, en rejoignant le club multipolaire, a apporté plus qu'une nouvelle demande de participation à des associations internationales, déjà nombreuses sans les BRICS.

L'adhésion de quatre puissances islamiques - l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, les Émirats arabes unis et l'Égypte - a été cruciale. Elle a consolidé la participation directe au monde multipolaire de l'ensemble de la civilisation islamique, représentée à la fois par les branches sunnites et chiites.

En outre, outre le Brésil lusophone, l'Argentine hispanophone, une autre puissance forte et indépendante, a rejoint les BRICS. Dès le milieu du 20ème siècle, les théoriciens de l'unification de l'Amérique du Sud en un grand espace consolidé - en particulier le général argentin Juan Perón et le président brésilien Getúlio Vargas - considéraient le rapprochement du Brésil et de l'Argentine comme l'accord décisif dans ce processus. S'il se réalise, le processus d'intégration de l'écoumène ibéro-américain (A. Buela) sera irréversible. Et c'est exactement ce qui se passe actuellement dans le contexte de l'adhésion des deux principales puissances d'Amérique du Sud - le Brésil et l'Argentine - au club multipolaire. Ce n'est pas une coïncidence si les mondialistes ont été exaspérés par le fait même de l'adhésion de l'Argentine aux BRICS, mobilisant tous leurs agents d'influence dans la politique argentine pour empêcher que cela ne se produise.

L'acceptation de l'Éthiopie est également hautement symbolique. C'est le seul pays africain à être resté indépendant tout au long de l'ère coloniale, préservant sa souveraineté, son indépendance et sa culture unique (les Éthiopiens sont le plus ancien peuple chrétien). Avec l'Afrique du Sud, l'Éthiopie renforce sa présence dans le club multipolaire du continent africain.

En effet, dans la nouvelle composition des BRICS, nous obtenons un modèle complet d'union des six pôles - civilisations, "espaces majeurs" qui existent sur la planète. À l'exception de l'Occident, qui tente toujours désespérément de préserver son hégémonie et sa structure unipolaire. Mais aujourd'hui, il n'est pas confronté à des pays disparates et fragmentés, pleins de contradictions internes et externes, mais à une force unie de la majorité de l'humanité, déterminée à construire un monde multipolaire.

Ce monde multipolaire se compose des civilisations suivantes :

    - L'Occident (USA+UE et leurs vassaux, y compris, hélas, le Japon, autrefois fier et original) ;

    - La Chine (+Taïwan) et ses satellites ;

    - La Russie (en tant qu'intégrateur de l'ensemble de l'espace eurasien) ;

    - L'Inde et sa zone d'influence ;

    - L'Amérique latine (avec le noyau du Brésil et de l'Argentine) ;

    - l'Afrique (Afrique du Sud + Éthiopie, avec le Mali, le Burkina Faso, le Niger, etc. qui sortent de l'influence coloniale française).

    - Le monde islamique (les deux versions - Iran chiite, Arabie saoudite sunnite, Émirats arabes unis, Égypte).

Nous avons donc la structure du monde heptapolaire, composé de sept civilisations à part entière, dont certaines sont déjà complètement formées (l'Occident, la Chine, la Russie, l'Inde) et d'autres en cours de formation (le monde islamique, l'Afrique, l'Amérique latine).

En même temps, dans le contexte du monde heptapolaire, sorte d'heptarchie émergente, une civilisation - l'Occident - revendique l'hégémonie, tandis que les six autres lui dénient ce droit, n'acceptant qu'un ordre multipolaire et ne reconnaissant l'Occident que comme l'une des civilisations, parmi d'autres.

Ainsi, la justesse de Samuel Huntington, qui voyait l'avenir dans le retour des civilisations, s'est confirmée dans les faits, tandis que la fausseté de la thèse de Fukuyama, qui croyait que l'hégémonie mondiale de l'Occident libéral (la fin de l'histoire) était définitivement acquise, est devenue évidente. Il ne reste donc plus à Fukuyama qu'à faire la leçon aux néo-nazis ukrainiens, dernier espoir des mondialistes d'arrêter la montée du multipolarisme, pour lequel la Russie en Ukraine se bat aujourd'hui.

Le mois d'août 2023 peut être considéré comme l'anniversaire du monde multipolaire - et même plus précisément heptapolaire.

L'heptarchie est là. Il est temps de regarder de plus près comment les pôles civilisés eux-mêmes interprètent la situation dans laquelle ils se trouvent.

lundi, 28 août 2023

Ancien étudiant de Madeleine Albright et russophobe patenté: il devient le nouvel ambassadeur d'Allemagne à Moscou!

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Ancien étudiant de Madeleine Albright et russophobe patenté: il devient le nouvel ambassadeur d'Allemagne à Moscou!

Source: https://zuerst.de/2023/08/25/er-studierte-bei-madeleine-albright-russland-gegner-wird-neuer-deutscher-botschafter/

Berlin/Moscou. Si la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (Verts), ne peut pas elle-même pester et ruiner la réputation de l'Allemagne à l'étranger, elle envoie au moins quelqu'un d'autre pour le faire à sa place. C'est ce qui échoit dorénavant au nouvel ambassadeur allemand à Moscou, le Comte Alexander Lambsdorff. Il s'est notamment distingué par le passé comme un adversaire acharné de la Russie et un partisan des livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine.

Il est donc peu surprenant que Moscou ne soit pas satisfaite de cette nouvelle nomination. L'ancien député de la FDP a présenté ces jours-ci ses lettres de créance au ministère des Affaires étrangères de Moscou, ce que la partie russe a accueilli par des constatations peu flatteuses, mais pertinentes. Elle a critiqué le "caractère conflictuel et inamical" de la politique allemande dans les relations bilatérales. La politique antirusse de l'Allemagne réduit à néant des décennies de coopération mutuellement bénéfique ; il règne en Allemagne une "russophobie déraisonnable", a fait savoir le ministère.

M. Lambsdorff succède à Géza Andreas von Geyr en tant que chef de la diplomatie allemande en Russie. Sa nomination en tant que nouvel ambassadeur est une initiative personnelle de la ministre des Affaires étrangères Baerbock. Ces dernières années, M. Lambsdorff a non seulement plaidé en faveur d'un soutien militaire à Kiev, mais il a également joué le rôle de haut-parleur transatlantique en qualifiant le gazoduc germano-russe Nord Stream 2 - qui aurait été détruit par les Etats-Unis en septembre 2022 - de "bêtise géopolitique et de débâcle diplomatique".

De telles prises de position ne sont pas surprenantes. Lambsdorff, qui a commencé sa formation de diplomate en 1995, a étudié auparavant, entre autres, à Washington. L'une de ses enseignantes y était l'ancienne secrétaire d'État américaine controversée Madeleine Albright (mü).

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BRICS. Un nouveau monde étonnant !

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BRICS. Un nouveau monde étonnant!

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/brics-oh-incredibile-mondo-nuovo/

L'élargissement de la zone des BRICS a laissé de nombreux analystes perplexes. Et a plongé les hommes politiques et les opérateurs économiques dans une sorte d'état de confusion. La démonstration - s'il en était besoin - du vieil adage selon lequel les dieux aveuglent ceux qu'ils veulent perdre. Car ce qui se passe était évident et implicite dans l'évolution des choses. Mais, dans ce qu'il est convenu d'appeler l'Occident, nous avons continué à jouer avec l'idée que les BRICS n'étaient qu'un acronyme sans substance. Et que les désaccords entre les membres historiques ne déboucheraient sur rien de concret lors du sommet sud-africain.

Et au lieu de cela?

Et bien, au lieu de cela, ce sommet a changé la carte du monde.

Essayez de la regarder.

Avec l'entrée de l'Égypte, les BRICS contrôlent effectivement Suez. Avec l'entrée de l'Éthiopie dans le club, ils dominent le détroit de Djibouti et les pays bordant la mer Rouge.

Avec l'Arabie saoudite, ils contrôlent non seulement la mer Rouge, mais aussi l'accès au golfe Persique. Une coopération jusqu'alors impensable avec l'Iran. Et les Émirats arabes contrôlent Ormuz et le passage entre le golfe Persique et l'océan Indien.

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Un Océan qui est occupé par le colosse Inde. Et le long duquel court la route de la soie maritime, qui part de la mer de Chine méridionale.

Si, comme cela semble très probable, l'Indonésie devait bientôt rejoindre les BRICS, les étendues maritimes de la Chine à la Méditerranée deviendraient une sorte de mer intérieure "bricsienne". Totalement contrôlée par le nouveau géant multinational.

Il ne s'agit pas seulement d'échanges et de commerce. Il s'agit d'une révolution radicale de l'échiquier géopolitique. Ce qui ne fait pas dormir Washington et, peut-être surtout, le Pentagone sur leurs deux oreilles. Ce n'est pas un hasard si l'US Navy concentre depuis des années l'essentiel de ses forces dans l'océan Indien. Et que les secrétaires d'État des derniers présidents, de Rice à Clinton, se sont efforcés de resserrer une "ceinture de retenue" autour de la Chine. En misant sur une alliance avec l'Inde, les Saoudiens, l'Indonésie.

Un projet stratégiquement fondamental, contrarié en un jour au sommet sud-africain. Effet boomerang, en outre, de la politique insensée de Biden en Ukraine. De même que la stratégie de confrontation, peut-être encore plus folle, avec Pékin au sujet de Taïwan.

Si vous regardez la carte de l'Afrique, vous constaterez qu'avec l'Afrique du Sud, l'Éthiopie et l'Égypte, les BRICS occupent trois côtés et centres névralgiques du continent. Il ne manquerait plus que le Nigeria pour compléter le tableau. Le grand jeu africain serait alors terminé.

Mais le Nigeria, malgré la présence économique massive de la Chine, est encore trop subordonné via ses élites à l'Occident. Et avec trop de conflits internes. Trop de risques.

En revanche, au Maghreb, l'intégration prochaine de l'Algérie et de la Tunisie consolidera l'hégémonie des BRICS sur l'ensemble de l'Afrique du Nord méditerranéenne.

Seule la Turquie manque à l'appel. Mais c'est un pays lié (encore) à l'OTAN. Et, comme on peut le constater, les BRICS ont jusqu'à présent banni les pays ayant des liens politico-militaires étroits avec Washington.

C'est peut-être ce qui explique la énième valse d'Erdogan. Qui, après plus d'un an de neutralité substantielle, est soudain devenu un ardent défenseur de la cause ukrainienne. Du moins en paroles... car, on le sait, le sultan est connu pour sa capacité à négocier. Et augmenter le prix de son amitié.

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Sans oublier l'Amérique latine. L'entrée de l'Argentine crée un axe sans précédent entre les deux géants du continent. Ouvrant, comme je l'ai déjà écrit, à une agrégation des pays andins. Ce qui conduirait à un marché sud-américain - l'ancien modèle MERCOSUR - toujours plus fort et plus intégré.

Et, en perspective, à la réalisation d'une unité substantielle d'intentions politiques, clairement opposée à l'hégémonie des "gringos". C'est le rêve de la "Bolivarie".

Cependant, l'Argentine semble être le talon d'Achille des BRICS. En effet, les prochaines élections argentines pourraient amener Javier Milei, ultra-libéral et totalement aplati face à Washington, au gouvernement.

Et vous pouvez parier que de nombreuses personnes à Langley et à Wall Street travaillent d'arrache-pied pour que cela se produise. Et pour éviter la victoire du péroniste Massa.

Quoi qu'il en soit, regardez la carte. Avec attention. Car ce qui se dessine aujourd'hui, c'est bel et bien un incroyable nouveau monde.

Niger : ethnosociologie et géopolitique

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Niger : ethnosociologie et géopolitique

Katehon

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/niger-etnosociologia-e-geopolitica?fbclid=IwAR2hEeAj_1QidUMPVA4qPeBK7gDoVd2Jew5vw9PFStj43yc1GH1tnBKiQV8

L'une des grandes questions mondiales des prochaines semaines est la possible intervention de la France et de ses alliés au Niger. Cette invasion, si elle a lieu, se fera sous la bannière de la CEDEAO, la communauté économique ouest-africaine dominée par des éléments pro-français. L'État du Niger lui-même est étroitement lié à de nombreux pays, de sorte que les conséquences d'une invasion pourraient entraîner une réaction en chaîne dans la région.

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Ethnosociologie du Niger

L'État du Niger a une histoire et une structure ethnique et géopolitique complexes. Sa population est composée de plusieurs groupes ethniques: les Berbères touaregs au nord, les Haoussa de la branche nilo-saharienne mélangés aux Fulbe nilo-congolais au sud-est, et les Jerma, également de la branche nilo-saharienne, les Songhai, qui jouent un rôle important. Les ethnies nomades du nord du Niger - Kanuri, Tihishit et Tasawak - appartiennent au même groupe nilo-saharien.

Pendant la période coloniale, le territoire a été brutalement conquis par la France et incorporé à l'Afrique occidentale française. Mais bien avant les colonisateurs français, des entités politiques distinctes et même des empires existaient sur le territoire.

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Les Songhaïs : les Jerma

Les peuples de langue Songhaï (dont le Jerma fait partie) ont créé l'Empire Songhaï aux 15ème et 16ème siècles, qui s'est étendu aux États du Mali, du Niger et du Nigeria. L'empire Songhaï a succédé à l'empire du Mali et est devenu l'hégémon de l'Afrique de l'Ouest pendant un certain temps.

L'État Songhaï s'est construit dans le bassin du fleuve Niger (cours supérieur et moyen), à partir duquel il s'est étendu dans les deux directions, d'abord au nord et au sud, puis, après Gao, à l'ouest et à l'est.

Les sultans du Maroc ont conquis l'empire Songhaï en 1591. Par la suite, le Songhaï est devenu l'une des principautés régionales, au même titre que de nombreuses autres.

L'empire Songhaï était fondé sur une stratification rigide et formalisée des castes, qui a survécu à l'ère coloniale et a été maintenue par les Jerma, les Dendi et d'autres peuples jusqu'à aujourd'hui.

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Les sociétés des peuples Songhai se composaient de trois castes strictement endogames. La première comprenait les personnes libres - les chefs (Zarmakoi des Jerma), les propriétaires de troupeaux (éleveurs) et les propriétaires de terres (agriculteurs). La strate supérieure de ce groupe endogame, lui-même subdivisé en une série de clans et de sous-castes endogames, était constituée des descendants de Sonni Ali, aujourd'hui considérés comme un type particulier de prêtres et de faiseurs de miracles (sohanche). Le deuxième groupe était constitué des employés (artisans, forgerons, musiciens, poètes). Enfin, le troisième groupe était celui des esclaves.

Les esclaves étaient une catégorie héréditaire et les descendants des esclaves devenaient esclaves à leur tour. Cependant, après quatre générations, les esclaves pouvaient prétendre au statut de personne libre. Dans le même temps, la caste dépendante ne pouvait pas changer de statut.

La différenciation des castes chez les Songhai est associée à un patriarcat prononcé et stable, ce qui constitue une différence significative par rapport à la stratification des castes chez les Berbères, qui présente certains parallèles avec les Songhai, mais conserve des liens avec d'anciens modèles matriarcaux qui, dans le cas des tribus Songhai (Jerma, etc.), sont totalement absents. La proximité avec les Berbères pourrait conduire à l'échange de certains éléments culturels, mais le patriarcat nilo-saharien original des Songhai est un trait distinctif de leur peuple.

Il est révélateur que la structure des huttes Jerma - rondes et à toit pointu - reproduise entièrement la forme des maisons nilotiques, ce qui démontre non pas tant l'origine orientale des Songhai que l'unité du type culturel. Parallèlement, la société Jerma est désormais sédentaire et la majorité de la population se consacre à la culture des céréales, à l'entretien des arbres fruitiers et à l'horticulture, avec une pratique de l'élevage largement développée.

Les membres de la classe supérieure des Jerma considèrent qu'il est de leur devoir de posséder un cheval, signe de leur appartenance à l'aristocratie militaire. Les Jerma sont belliqueux et ont de tout temps mené des raids contre les peuples voisins, s'emparant du bétail et réduisant les captifs en esclavage pour les utiliser dans l'agriculture ou les vendre sur les marchés d'esclaves. Le commerce des esclaves était une institution économique traditionnelle chez les Songhai, ainsi que chez les Berbères et les Arabes voisins.

Le peuple Jerma a joué un rôle important dans l'histoire de l'État du Niger moderne. Par exemple, le premier président du Niger après l'indépendance était le Jerma Amani Diori (1916-1989). En 1974, il a été renversé par un coup d'État militaire par un autre Jerma, Seyni Kuntche (1931-1987), qui est devenu président du Niger et l'est resté jusqu'à sa mort.

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Salou Djibo (photo, ci-dessus), qui a mené un coup d'État en 2010, était également un Jerma.

Aujourd'hui, les Songhaïs - Jerma et autres - ne représentent que 21 % de la population du Niger. Néanmoins, ils contrôlent les principaux processus politiques.

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Les Haoussas

Les Haoussas, comme les Jerma, appartiennent à la famille des langues nilo-sahariennes. Historiquement, les Haoussas sont étroitement liés au groupe ethnique nomade nigéro-congolais, les Fulbe (ou Fulani), largement répandus en Afrique de l'Ouest, qui ont été une force précoce et majeure dans la propagation de l'Islam parmi les peuples négroïdes.

Le territoire habité par les Haoussas en Afrique de l'Ouest est parfois appelé "Hausaland". Dans l'Antiquité, les Haoussas disposaient d'un réseau de cités-états développées, liées par la langue, la culture et le commerce. La majeure partie du Hausaland se trouve aujourd'hui au Nigeria, mais un pourcentage important de Haoussas constitue la population du Niger voisin.

Les légendes haoussas font remonter leurs origines au plateau de l'Aire, dans le centre du Niger. Plusieurs groupes ethnographiques de Haoussas s'appellent eux-mêmes par le nom d'états qui ont existé ou existent (sous forme traditionnelle). Ainsi, les Haoussas du Niger comprennent les Gobirawa (cité-État de Gobir, le souverain traditionnel est le Sarkin de Gobira, qui vit sur le territoire du Nigeria), les Katsinawa ou Maradawa (État de Katsina, le souverain est le Sarkin de Katsina, exilé par les Fulbe à Maradi), les Damagarawa (sultanat de Damagaram), les Daurawa (État de Daura), les Konnawa (ville de Birnin-Konnie), les Aderawa, les Mauri et d'autres encore.

Au début du 19ème siècle, la plupart des cités-états du Hausaland ont été conquises par une armée islamiste Fulbe ("Jihad Fulani") dirigée par Usman dan Fodio et incorporées au califat de Sokoto. Les cités-états de Maradi et de Damagaram étaient situées en territoire nigérien. Après les conquêtes d'Usman dan Fodio, les Haoussas ont commencé à se déplacer en masse sur le territoire de l'actuel Niger.

Les Haoussas sont un peuple sédentaire qui se consacre à l'agriculture, à l'artisanat et au commerce. Aujourd'hui, les Haoussas constituent la majorité de la population nigérienne (55%). Ils vivent dans le sud du pays, le long de la frontière avec le Nigeria, de Dogonduchi à l'ouest à Zinder à l'est. Les Haoussas sont également nombreux dans les régions de Tahoua et de Niamey.

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Le président du Niger, Mahamadou Issoufou (photo, ci-dessus), qui a gouverné de 2011 à 2021, était d'origine haoussa.

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Les Fulbe

Autre grand peuple d'Afrique de l'Ouest, les Fulbe, au Niger, sont étroitement mêlés aux Haoussas et la plupart des Fulbe nigérians parlent la langue haoussa. Dans les sociétés haoussa-fulbe, le groupe ethnique Fulbe tend à former une noblesse, le Toronkawa (au Nigeria).

Socialement et culturellement, les Fulbe ne font qu'un avec les Haoussas. Cela dit, la plupart des Fulbe sont répartis sur une vaste zone de l'Afrique de l'Ouest, allant de la Mauritanie, de la Gambie, du Sénégal et de la Guinée au Cameroun et au Soudan.

Traditionnellement, la société Fulbe comprend trois castes : les dirigeants, les Rimbbe ; les intellectuels, gardiens de l'héritage culturel, les Ninbbe ; et les esclaves, les Jayabbe.

Les Fulbe sont des nomades et des pasteurs qui considèrent l'intérieur aride de l'Afrique de l'Ouest comme leur territoire, indépendamment des frontières nationales. Certains Fulbe vivent aujourd'hui dans des zones urbaines.

Ils représentent 8,5 % de la population du pays.

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Le premier président Fulbe du Niger fut Mamadou Tandja (photo, ci-dessus) (1938-2020).

Les Touaregs

L'ouest du Niger et, plus généralement, le nord de l'État sont traditionnellement habités par des membres d'un autre peuple non nigérien, les Touaregs.

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Les Touaregs sont nomades et vivent dans tout le Sahara : la moitié nord dans le sud-ouest de la Libye et le sud-est de l'Algérie, et la moitié sud dans l'ouest du Niger, l'est du Mali et le nord du Burkina Faso. Le territoire occupé par les Touaregs est comparable à celui d'un grand État africain. Les Touaregs sont l'un des peuples berbères les plus archaïques, qui a conservé les coutumes et les traditions les plus anciennes. En particulier, aujourd'hui encore, les Touaregs interdisent aux hommes d'exposer leur visage. Les femmes touaregs ne se couvrent pas le visage. Les femmes jouissent d'une position privilégiée dans la société touareg ; le système de parenté est matrilinéaire et matrilocal. De nombreuses décisions importantes dans la société sont prises par la mère du chef (aminokal), qui jouit d'une grande autorité. Malgré la propagation de l'islam et la pratique de la polygamie, le mariage touareg est strictement monogame.

Les Touaregs ont conservé l'ancienne langue berbère, le tamashek, et un système d'écriture particulier, le tifinag, basé sur l'ancienne écriture libyenne.

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En raison de leur mode de vie essentiellement nomade et pastoral et de leurs modèles sociopolitiques non verticaux, les Touaregs n'ont jamais eu leur propre État, mais ont activement résisté à l'intégration dans d'autres systèmes politiques existants. Les Touaregs ont traditionnellement dominé les sociétés sédentaires adjacentes aux zones touaregs, les attaquant régulièrement, leur imposant un tribut et les réduisant en esclavage (les Touaregs ont une caste spéciale d'esclaves, les forgerons Inclans et Ineden, qui sont ethniquement différents des Touaregs eux-mêmes et qui sont composés de Noirs). Une partie des Touaregs pratique la culture à la houe. Les Touaregs se caractérisent également par l'habitude d'élever des chèvres, une caractéristique des anciennes cultures matriarcales.

Lors de la création de l'Afrique occidentale française, ce sont les Touaregs qui ont opposé la résistance la plus farouche aux Français, ce qui a culminé avec la rébellion touarègue de 1916-1917. Les Touaregs n'ont pu être persuadés de reconnaître l'autorité française qu'en soudoyant les chefs de certaines tribus influentes.

Après l'indépendance des pays du Maghreb et de l'Afrique centrale, où les Touaregs représentaient un pourcentage important de la population, le modèle traditionnel de l'équilibre ethno-sociologique au Sahara et le rôle des Touaregs dans cet équilibre ont commencé à changer rapidement. Le mode de vie des Touaregs s'en est trouvé affecté, l'intensité de leur influence a diminué et les structures séculaires des relations avec les peuples voisins ont été perturbées.

Peu à peu, des concepts de nationalisme touareg sont apparus. Il s'appuie sur des précédents historiques. Ainsi, au Niger, les Touaregs ont créé le sultanat d'Agadez en 1449. En 1500, il est conquis par l'empire Songhaï, mais retrouve son indépendance en 1591. Le sultanat est florissant au 17ème siècle. Les Français l'ont conquis en 1900, mais les Touaregs ont résisté pendant quatre ans et n'ont jamais reconnu la légitimité de la domination française.

Dans les régions occidentales du Niger, les Touaregs sont traditionnellement forts et représentent une grande partie de la population.

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Dans les années 1990, les Forces armées touarègues du désert du Sahara ont été créées au Niger. Ce groupe s'est rebellé en 1990 et a poursuivi ses actions militaires contre le gouvernement jusqu'en 1995, après quoi une trêve a été conclue. Les Touaregs ont repris leur lutte contre le gouvernement nigérien en 2007 sous la forme du Mouvement nigérian pour la justice, auquel se sont joints des groupes antigouvernementaux du peuple Fulbe (famille nigéro-congolaise) et des nomades Toubou (famille nilo-saharienne). Le chef du Mouvement nigérian pour la justice est un Touareg, Agali Ag Alambo (photo, ci-dessus).

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Entre 2007 et 2009, des troubles touaregs ont éclaté non seulement au Niger, mais aussi au Mali voisin, car les Touaregs habitent également les territoires contigus de ces deux États. Par conséquent, la rébellion armée touareg au Niger a également impliqué les Touaregs maliens, en particulier l'un des hommes politiques et chefs de guerre les plus influents, Ibrahim ag Bahanga (photo, ci-dessus).

En 2012, les Touaregs ont profité du coup d'État au Mali pour proclamer la création de l'État indépendant de l'Azawad sur le territoire du même nom. La capitale de cette région est Tombouctou. Les Touaregs ont par la suite assoupli leurs exigences, acceptant l'autonomie et de larges pouvoirs au sein du Mali. C'est au Mali que le nationalisme touareg s'est manifesté le plus clairement, car les Touaregs constituent la principale population du nord du pays, mais en termes politiques, ils ne sont pas bien représentés au niveau de l'État.

Au Niger actuel, les Touaregs représentent 9% de la population et vivent principalement dans le nord du pays, dans la région d'Agadez (du nom de l'ancien État) et dans la vallée du Niger. Il est important de noter que les Touaregs du Niger forment une seule et même communauté avec les Touaregs du Mali, de l'Algérie et de la Libye voisins.

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La géopolitique du Niger

En 2021, Mohamed Bazoum (photo, ci-dessus), un homme politique entièrement dévoué aux Français, d'origine arabe et originaire du Fezzan, proche de l'ancien président Mahamadou Issouf, auquel il a succédé, devient président du Niger.

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Le 26 juillet 2023, Mohamed Bazoum est renversé par les forces armées nigériennes dirigées par le général de brigade Abdurahmane Tchiani (photo, ci-dessus), issu d'une ethnie haoussa.

Les rebelles capturent Mohamed Bazoum et l'accusent de corruption et de favoriser la France coloniale. En même temps, les rebelles ont proclamé une voie de rapprochement avec les régimes antifrançais et anticoloniaux du Mali et du Burkina Faso, orientés vers un monde multipolaire et favorables à un rapprochement avec la Russie.

Pour la France, le Niger est une source importante d'uranium. Paris est extrêmement préoccupé par sa sécurité énergétique, qui a été maintenue depuis un demi-siècle aux dépens de ce pays le plus pauvre d'Afrique. Au centre de la zone naturelle du Sahel, les régions septentrionales du Niger revêtent une importance géostratégique. C'est notamment une route caravanière pour le transport de l'or, de la drogue, des armes, de la main d'œuvre illégale et des groupes terroristes qui déstabilisent l'ensemble de l'Afrique. Par exemple, la drogue arrive en Europe via le Niger et les régions du nord du Mali, où les Français empêchent les autorités locales d'entrer depuis 2013. Dans la même région, Agadez accueille une base militaire américaine dotée d'un aérodrome pouvant accueillir des avions de transport militaire.

Ni les États-Unis ni la France n'ont l'intention de retirer leurs troupes du Niger. Du moins, aucune déclaration officielle n'a été faite en ce sens. Toutefois, l'expérience du Mali voisin suggère que la présence des militaires français pourrait être remise en question après la consolidation du nouveau gouvernement.

La possibilité d'une intervention militaire de la France et de ses alliés au Niger demeure.

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Outre le rétablissement du président "légitime" Bazoum, la situation sécuritaire pourrait servir de prétexte à une intervention. Après le renversement du président pro-français, les djihadistes de l'État islamique, interdits en Russie, sont devenus plus actifs au Niger. Dans le même temps, l'ancien chef rebelle touareg Rissa Ag Boula (photo, ci-dessus) a annoncé la création du "Conseil de résistance pour la République" (CRR) et le début de la lutte contre l'armée nigérienne. Les rebelles touaregs se sont manifestés ces dernières années tant en Algérie qu'au Mali, ce qui a coïncidé avec la détérioration des relations de ces pays avec la France.

L'intervention militaire de la France et de ses alliés, si elle a lieu, s'accompagnera de tentatives de déstabilisation de la zone sahélienne en utilisant les facteurs touaregs et djihadistes. Les groupes peuls et touaregs servent actuellement de base aux mouvements extrémistes dans la région, notamment l'État islamique au Grand Sahara, une branche d'ISIS interdite en Russie, et une coalition de groupes loyaux à Al-Qaïda (JNIM), également interdite en Russie, dirigée par l'ancien nationaliste touareg Iyad Ag-Ghali. Cependant, même en l'absence d'intervention, des forces extérieures pourraient chercher à fomenter l'instabilité au Niger, avec le risque d'une escalade des tensions dans l'ensemble du Sahel, où les mêmes populations et les mêmes groupes transfrontaliers opèrent.

L'intervention de l'OTAN en Libye en 2011 n'a pas seulement porté atteinte à l'intégrité territoriale du pays pendant une décennie, en le transformant en un bastion de l'extrémisme et de la criminalité. Les Touaregs déplacés de Libye par les forces de Mouammar Kadhafi sont devenus la force derrière le soulèvement dans le nord du Mali en 2012, qui a ensuite été rejoint par les djihadistes. La déstabilisation de la Libye a fini par déstabiliser le Sahel et les actions de la France contre les djihadistes ont renforcé les groupes séparatistes locaux, qui pullulent au Mali et au Niger. En cas de tentatives de déstabilisation et d'ingérence dans les affaires du Niger, auxquelles s'opposent les puissances régionales que sont le Mali, le Burkina Faso et l'Algérie, il faut s'attendre à ce que le conflit dégénère en une guerre majeure au Sahel. Cela affectera à son tour la situation dans toute l'Afrique de l'Ouest et du Nord.

En théorie, la menace peut être éliminée si le Niger se tourne vers de nouveaux partenaires. De toute évidence, il pourrait s'agir de la Russie et de la PMC "Wagner", qui ont fait leurs preuves en RCA et au Mali. Cependant, la Turquie tente également de s'implanter activement dans la région. Ankara développe des liens avec des pays qui soutiennent le Niger face à une éventuelle intervention - le Mali et le Burkina Faso - et s'est déjà opposée à une intervention au Niger. Il est à noter que le Burkina Faso est un important consommateur de produits militaires turcs.

dimanche, 27 août 2023

Réflexions sur la Russie en tant que "grand espace"

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Réflexions sur la Russie en tant que "grand espace"

Piotr Apokov

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/riflessioni-sulla-russia-come-grande-spazio?fbclid=IwAR1V6SWnoPcL2hnzlrTjyvrsbDEloBF7C7nvUVKQJ2Xl__RCIeLlt3HkkXE

Un véritable empire ne peut être créé que dans un espace fermé, car l'autarcie, c'est-à-dire la fermeture de son espace économique aux marchés extérieurs, est la seule façon possible d'asseoir une véritable souveraineté économique, sans laquelle aucun empire souverain ne peut voir le jour. Alexandre Douguine appuie cette affirmation en se référant aux plus grands économistes des deux derniers siècles - List et Keynes - et à l'expérience des pays occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne et Allemagne) qui ont créé leurs propres empires. En d'autres termes, la Russie a besoin de son propre "grand espace" pour créer son empire, et comme l'empire est non seulement naturel, mais aussi la seule forme de notre existence, ce n'est qu'en présence d'un "grand espace" que nous pourrons préserver notre civilisation et assurer l'avenir de notre peuple. Cet espace existe-t-il, pouvons-nous le créer et les conditions de son existence sont-elles réunies?

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Historiquement, la Russie - par exemple, à l'intérieur des frontières du milieu du 19ème siècle - disposait déjà d'un tel espace. Sous Nicolas Ier, nous étions répartis sur trois continents, de Varsovie à la Californie, et il ne s'agissait pas d'un empire colonial, mais d'un espace d'expansion naturelle de la civilisation russe. Mais il était si grand que nous ne pouvions pas suivre son développement. La mondialisation qui a commencé dans la seconde moitié du 19ème siècle et la concurrence croissante des puissances occidentales (en particulier anglo-saxonnes) ont fait que nous avons d'abord vendu la Californie et l'Alaska, puis, à deux reprises au cours du siècle dernier, nous avons plongé dans la tourmente, et lorsque nous en sommes sortis, nous n'avons récupéré qu'une partie de notre "grand espace". L'exception a été la période 1945-1989, au cours de laquelle nous avons d'abord pris le contrôle de l'Europe de l'Est (et dans les années 1950, nous étions également alliés à la Chine), puis nous avons construit tout un système de pays "à orientation socialiste" en Asie et en Afrique, mais nous avons tout perdu pendant la perestroïka. Aujourd'hui, la Russie a retrouvé sa force intérieure, mais ni les frontières actuelles ni les moins de 150 millions d'habitants de notre pays ne nous permettent de parler de "grand espace". Non seulement parce qu'il a été beaucoup plus grand dans l'histoire de la Russie, mais aussi parce que l'édification d'un nouvel ordre mondial nécessite des forces importantes.

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Bien sûr, la Russie ne peut pas le construire seule, mais nous avons besoin d'autres forces pour participer pleinement à sa construction. Quel type de forces? Les économistes parlent généralement de la nécessité d'un marché d'au moins 300 millions de personnes, bien que certains portent ce chiffre à 500 millions. Mais il est clair qu'il ne s'agit pas seulement d'une question de population. Le Nigeria compte déjà 220 millions d'habitants et, au milieu du siècle, il en comptera presque le double, mais cela ne signifie pas qu'il deviendra un empire au rôle mondial, ou du moins qu'il prendra sa place parmi ceux qui déterminent réellement les règles du jeu. Le nombre d'habitants, c'est-à-dire la taille du marché, n'est qu'un indicateur, au même titre que l'esprit créatif des gens, le territoire, les ressources naturelles, etc.

La Russie dispose d'un immense territoire et de toutes les ressources naturelles nécessaires, mais c'est justement pourquoi le nombre d'habitants est si important pour nous. Sans une population suffisante, nous ne pourrons pas au moins nous développer et tout au plus nous maintenir sur le territoire actuel - le maintenir non pas tant en termes militaires qu'en termes civils: il y aura un remplacement progressif du peuple russe sur son territoire historique.

En tout état de cause, il ne suffit pas de sortir du trou démographique, nous avons besoin d'un véritable retournement démographique: les familles nombreuses avec au moins trois enfants doivent devenir la norme. Mais nous ne pouvons pas le faire à la hâte, idéalement c'est une question de deux ou trois décennies. Et nous devons construire et reconstruire l'empire maintenant: le monde est entré dans la phase de réforme globale, et les retardataires seront les perdants. Si nous avions 300 millions d'habitants et des perspectives de croissance jusqu'à 500 millions, nous pourrions considérer même la Russie d'aujourd'hui comme un "grand espace" et utiliser l'autarcie comme une recette pour renforcer l'empire. Mais notre situation est différente et nous devons acquérir un "grand espace" à court terme. Où le trouver?

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La réponse tombe sous la main : il s'agit de l'ancien espace post-soviétique. En effet, Vladimir Poutine est toujours parti de là et tous ses efforts pour construire la Communauté économique eurasienne visaient à recréer le "grand espace" historique. Mais les véritables processus d'agrégation ont commencé dans la seconde moitié des années 2000, alors que l'Occident considérait déjà l'espace post-soviétique comme le sien et n'était pas prêt à le laisser dans l'orbite de la Russie. Tout d'abord l'Ukraine, dont le bras de fer contre nous, Russes, a débouché sur le conflit actuel.

L'EurAsec, la communauté économique eurasienne, compte aujourd'hui 190 millions d'habitants et, avec l'arrivée de l'Ouzbékistan, 220 millions. Une fois que la Russie aura ramené l'Ukraine (ou, hélas, ce qu'il en restera) dans son orbite, l'Union eurasienne comptera déjà un quart de milliard d'habitants, ce qui est suffisant pour former la base d'un "grand espace".

Ce "grand espace" nécessite non seulement une unité civile, historique, économique ou gravitationnelle, mais aussi des conditions historiques mûres. C'est précisément le moment : le modèle anglo-saxon de mondialisation a échoué et le monde commence à se disperser pour quitter l'américanosphère et rejoindre "ses propres appartements". Non pas nationaux, mais régionaux et civilisationnels. D'ici quelques décennies, un nouveau modèle d'équilibre des pouvoirs émergera dans le monde, dans lequel jusqu'à dix grandes civilisations-puissances et blocs régionaux détermineront tout.

La Chine, l'UE, l'Inde, les États-Unis, l'ANASE (une organisation de pays d'Asie du Sud-Est), la Communauté des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, l'Union africaine, la Ligue des États arabes - et la Russie avec l'Union eurasienne dans la même rangée. Bien sûr, nous serons les plus petits en termes de population (les États-Unis nous rejoindront à la fin), mais en tant que leaders du "grand espace", nous aurons plus de possibilités qu'un simple État-Nation. Et même certains de ces États subsisteront et auront une influence sur l'équilibre mondial des pouvoirs : la Turquie, l'Iran, le Japon... Dans le même temps, le "grand espace" de la Russie aura un potentiel de croissance (par exemple en direction de l'Europe de l'Est - la présence de cette partie-là de l'Europe dans l'UE est loin d'être éternelle) et d'alliance étroite avec certains acteurs puissants. L'Iran et même la Turquie pourraient devenir des partenaires très proches de l'Union eurasienne, ce qui renforcerait la position de la Russie dans la formation d'un nouvel ordre mondial.

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Qu'en est-il de la fermeture du "grand espace", du protectionnisme et d'autres mesures visant à créer un marché unique et une économie de développement commune? Tout cela est nécessaire et inévitable, mais seulement après la formation physique de ce "grand espace". C'est-à-dire sur le terrain, y compris par des victoires militaires. Le système financier et commercial mondial actuel (anglo-saxon par sa naissance et sa gestion) est de toute façon déjà entré dans la phase de fragmentation et d'effondrement - les principaux acteurs mondiaux non occidentaux (principalement la Chine et le monde islamique) ont déjà pour objectif de l'éliminer en le déplaçant et en le remplaçant par de nouveaux mécanismes. Bien sûr, la promotion de nouveaux mécanismes et instruments dans le domaine du commerce et de la finance sera plus lente que nous le souhaiterions, mais elle se fera néanmoins.

La Russie doit à la fois construire ses propres projets (également en coopération avec des participants potentiels au "grand espace" élargi tels que l'Iran) et participer à des projets mondiaux non occidentaux (chinois et islamiques), mais elle doit avant tout reprendre le contrôle physique de la partie occidentale du monde russe. Ce n'est qu'une fois ce processus achevé que nous pourrons entamer une discussion pratique sur les options et les formes d'autarcie - sinon, en fermant la porte, nous laisserons derrière nous une partie d'un espace non majeur, mais indigène.

Source : https://ria.ru/

La création de l'empire et la rapidité de la guerre

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La création de l'empire et la rapidité de la guerre

Alexander Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/creation-empire-and-speed-war?fbclid=IwAR0OH66xjgcIyj9qvLX7Zzmg2A4q362E3QZxiOh5C7Li1oZ5lx80FzVsjdI

La guerre qui nous oppose à l'Occident sur le territoire du sud-ouest de la Russie présente un trait caractéristique: la différence de timing, c'est-à-dire de vitesse de mobilisation, d'action et de réaction, et de prise de décision.

D'une part, il est évident que dans la plupart des cas, l'ennemi agit plus vite que nous, s'oriente plus rapidement, adopte avec audace les technologies avancées de la guerre des réseaux, combine des stratégies d'information avec un système d'attaques terroristes, des atrocités comme outils de démonstration, des attaques dans des endroits inattendus, mène des opérations par de petits DRG dans le style des attaques DDoS, utilise rapidement des scènes montées avec art et les projette rapidement dans la sphère médiatique occidentale. L'ennemi fait passer ses attaques terroristes pour des "opérations brillamment menées", tandis que les échecs sont habilement dissimulés. Les victimes sont présentées comme des "agresseurs".

À tout cela, nous, Russes, répondons par un net retard, pas aussi rapide, pas aussi efficace, pas aussi cohérent. Oui, nous menons une contre-propagande massive et frontale, mais elle s'adresse presque exclusivement à un public intérieur russe (ce qui, soit dit en passant, est très, très important, car au début de la guerre, la société n'était absolument pas préparée à cela). Nous n'avons pratiquement pas de transmission de sens et de vecteurs vers l'Ukraine. Ce que nous faisons sur cette terre, nous ne pouvons pas le transmettre clairement aux Ukrainiens, et apparemment nous ne le ferons pas, laissant à l'ennemi un immense territoire pour mener sa guerre psychologique. Il n'y a qu'une chose à dire ici, à propos de l'Ukraine : nous disons aux Ukrainiens que nous sommes l'Empire et que nous les considérons également comme une partie constitutive de notre Empire, comme une province rebelle ; nous leur disons, en fait: "vous nous avez trahis en faveur d'un autre "empire", l'"empire du mal", la civilisation occidentale satanique". Il s'agit de la quatrième guerre punique, dans laquelle nous sommes Rome et, eux, ils ont pris le parti de Carthage. C'est pourquoi nous sommes ici, et c'est pourquoi nous nous dirigeons vers les frontières occidentales, car c'est notre empire (que nous partageons avec vous).

Il aurait fallu le dire il y a longtemps, rapidement et efficacement, puis trouver un moyen de le présenter à chaque Ukrainien et le laisser choisir. Plus d'un aurait certainement fait un choix en notre faveur, pas seulement à cause de l'inertie, du passé soviétique ou de la langue russe, mais pour des raisons plus fondamentales et plus lourdes.

Pour une raison ou une autre, nous ne cessons de nous excuser auprès de l'Occident et de nous plaindre de l'existence de deux poids, deux mesures; là-bas, en Occident, dans l'Otanosphère, les avis sur la guerre sont pourtant partagés, la moitié du monde occidental est pour ainsi dire de notre côté. Oui, les élites occidentales sont contre nous et sont unanimes à ce sujet, mais les sociétés occidentales ne le sont pas du tout. Avons-nous fait quelque chose à ce sujet en un an et demi ? Avons-nous parlé au-delà du discours des élites atlantistes mondialistes pour atteindre les peuples d'Europe et d'Amérique ? C'est là que réside le problème. Nous continuons - apparemment par inertie - à nous chamailler avec ceux qui ne nous voient pas, ne nous entendent pas et ne veulent pas nous connaître tant que nous sommes en vie, tant que nous sommes libres, tant que nous sommes la Russie, alors aidons les peuples de l'Ouest à renverser ces régimes libéraux-mondialistes corrompus et pourris. N'est-ce pas logique?

Nous invitons également les collectivités non occidentales à imaginer par elles-mêmes ce que nous faisons, pourquoi et dans quel but. Nous n'avons pas envoyé de message clair à la Chine, au monde islamique, à l'Inde, à l'Afrique ou à l'Amérique latine. La seule exception est l'idée fondamentale de multipolarité, où, en effet, les significations sont là et sont extrêmement profondes; mais après avoir identifié ce vecteur très important, nous ne le cultivons pas, nous ne le développons pas, nous ne le saturons pas de contenu, nous ne mettons pas les structures en place.

Nous sommes à la traîne sur le plan technologique et, une fois encore, la question est la suivante: où en étions-nous auparavant? Comment nous préparions-nous à la guerre? Où sont nos drones et les appareils les plus récents? Où sont les compétences pratiques de la guerre en réseau, dont les stratégies ont dominé le Pentagone et les pays de l'OTAN depuis le début des années 1990? Eh bien, nous sommes en train de rattraper notre retard, tant au niveau de l'État que du ministère de la défense, et surtout grâce à l'élan héroïque des volontaires, tels que Vladlen Tatarsky et ses collègues de "Dronnitsa" et de bien d'autres initiatives.

La première conclusion que nous pouvons tirer est la suivante: le fait que nous soyons à la traîne est négatif, mais n'est pas fatal. L'essentiel est la détermination à construire l'empire, c'est elle qui décidera du résultat, pas le moment.

Cependant, une autre chose mérite d'être soulignée : la chance que nous avons eue de lancer l'opération militaire spéciale. De manière inattendue, en avance sur le calendrier, rapidement, avec audace. Quatre vastes zones d'importance stratégique pour l'Empire (sans compter la Crimée, qui était déjà rentrée chez elle en notre giron) ont été libérées, à la vitesse de l'éclair, et là, nous n'avons ni attendu ni tergiversé. Malheureusement, nous avons dû abandonner Sumy, Chernigov, la région de Kharkov et, en dessous de Kiev, même la ville russe de Kherson. Nous y reviendrons plus tard. Une erreur de calcul fondamentale a été commise quelque part, mais en agissant avec une rapidité maximale, nous avons obtenu de nombreux résultats. C'est notre principale tête de pont aujourd'hui, solide et fortifiée. Malgré tout, ce fut un grand succès.

La deuxième conclusion est que, dans certains cas, même l'Empire doit faire un bond soudain, rapide comme l'éclair et irrésistible, comme le fait un tigre. Non pas la morsure douloureuse d'un rat, mais le coup de grâce impeccablement calibré d'une bête grande et fière. Le coup brutal de l'Empire.

Les talibans et la politique en Afghanistan

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Les talibans et la politique en Afghanistan

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/08/22/taliban-ja-politiikka-afganistanissa/

Lorsque les talibans afghans font la une des journaux, le ton est presque toujours négatif. Différents médias ont rapporté que le mouvement taliban continuait à "monopoliser le pouvoir" et, selon les opposants à l'émirat islamique, n'avait aucune intention de permettre le "pluralisme politique" dans le pays.

Depuis le retour au pouvoir des talibans il y a quelques années, l'Occident et les voisins de l'Afghanistan appellent à la formation d'un "gouvernement inclusif" dans le pays, qui, dans la pratique, autoriserait également les activités politiques des ennemis des talibans.

Les talibans se sont opposés à l'admission dans le gouvernement actuel de "politiciens discrédités et fantoches" de l'ancien régime. Ils affirment que le gouvernement actuel est encore suffisamment large, avec une représentation de différents groupes.

Le retour d'une cinquième colonne pro-occidentale, même en marge du pouvoir, constituerait, selon le mouvement taliban, une trahison pure et simple de tous les Afghans qui se sont longtemps battus contre les forces d'occupation étrangères et leurs "marionnettes" et "larbins" locaux.

Avant que les talibans ne reprennent le contrôle de l'Afghanistan déchiré par la guerre, après que les forces d'occupation dirigées par les Américains et l'ancien président Ashraf Ghani aient fui le pays avec ses mallettes bourrées de billets il y a deux ans, le ministère de la justice dénombrait plus de soixante-dix partis politiques, petits et grands, inscrits sur son registre.

Dernière mesure en date des talibans, le ministre de la justice Abdul Hakim Sharaee a annoncé qu'il interdirait ces partis, car "leurs activités ne sont pas fondées sur la charia, elles ne servent pas les intérêts nationaux et le peuple n'a aucun respect pour eux".

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Bien que le gouvernement taliban ait interdit toute activité politique depuis le début, la déclaration du procureur général est largement considérée comme la première position officielle sur la question.

Ces dernières années, les talibans ont été accusés de restreindre la liberté d'association, de réunion et d'expression afin d'étouffer les critiques et de n'autoriser que les partisans du mouvement à s'engager dans de telles activités.

Les institutions créées par l'élite dirigeante occidentale, au premier rang desquelles l'ONU, ont condamné à plusieurs reprises la "détérioration de la situation des droits de l'homme" en Afghanistan et ont appelé le mouvement taliban à revenir sur les "restrictions imposées aux femmes et aux libertés civiles".

Les talibans, quant à eux, pensent que la soi-disant "communauté internationale" voudrait rétablir un gouvernement libéral fantoche en Afghanistan. C'est pourquoi l'Occident et ses vassaux ne sont pas prêts à reconnaître et à soutenir l'Émirat islamique et son régime légitime. L'administration Biden continue également à s'approprier les actifs de la Banque centrale afghane.

Comme l'indique le site officiel de l'émirat, "les Afghans se battent pour le système islamique depuis plusieurs décennies et ont renversé des régimes pro-étrangers". Après de tels sacrifices, ils ne sont pas prêts à faire des compromis.

"Au lieu de mettre en garde, de prendre des sanctions, de geler les avoirs, d'interdire aux autorités de l'Émirat islamique de voyager et d'invoquer les droits de l'homme, le monde devrait chercher à établir une bonne interaction avec l'Afghanistan, dans le cadre de son système islamique actuel, qui est solide.

"Si le reste du monde veut faire de l'Afghanistan un ami économique proche, il n'a pas d'autre choix que de se rapprocher et de rétablir un engagement fondé sur des relations bilatérales", peut-on lire sur le site web du régime taliban.

Revue de presse de CD - 27 août 2023

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Revue de presse de CD

27 août 2023

Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Parler morale n’engage à rien ! Ça pose un homme, ça le dissimule. Tous les fumiers sont prédicants ! Plus ils sont vicelards plus ils causent ! »

Louis-Ferdinand Céline, Mea Culpa. Denoël, 1936.

EN VEDETTE

Souveraineté nationale en péril : l’alerte de Philippe Séguin

Dans son discours historique à l’Assemblée nationale en 1992, Philippe Séguin dénonce les accords de Maastricht et la perte imminente de la souveraineté nationale française. Son argument central réside dans la violation du pacte originel de la souveraineté nationale, ainsi que l’abdication de la démocratie en faveur des organes communautaires. Comment concilier la coopération européenne avec le maintien des droits nationaux et la démocratie ? Le 5 mai 1992, Philippe Séguin invitait l’Assemblée nationale à opposer l’exception d’irrecevabilité au projet de loi constitutionnelle présenté par le gouvernement aux députés comme préalable à la ratification des accords de Maastricht négociés le 10 décembre 1991 par les chefs d’État et de gouvernement des pays membres des communautés européennes, et signés le 7 février 1992. Selon Philippe Séguin, ce projet de loi violait le principe même de la souveraineté nationale inaliénable et imprescriptible, ainsi que le principe de la séparation des pouvoirs, en dehors duquel une société doit être considérée comme dépourvue de Constitution. Article écrit à partir d’extraits du discours de Philippe Séguin de 2 h 30 sur l’Europe le 5 mai 1992 à l’Assemblée nationale…

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/08/24/462274-souveraine...

AFRIQUE

Denis Sindete : « La CEDEAO, isolée des populations, fonctionne comme une caisse de résonance de la France et de l’OTAN »

Alors que les enjeux réels sont la plupart du temps survolés de manière légère et arbitraire, les médias occidentaux évoquent à peine les manifestations qui ont lieu contre la guerre au Niger. Nous abordons ces enjeux avec Denis Sindete mais aussi les causes profondes du djihadisme dans la région, peut-être à chercher par exemple du côté de la guerre en Libye voulue par Nicolas Sarkozy ? Denis Sindete est rédacteur en chef de La Flamme (organe politique du Parti Communiste du Bénin- PCB) et président de l’Association Béninoise de Solidarité et d’Amitié avec les Peuples (ABÉSAP).

investigaction.net/fr

https://www.investigaction.net/fr/denis-sindete-la-cedeao...

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AMÉRIQUE DU SUD

L’Argentine, désarmée et fragilisée

Forgée il y a un peu plus de deux siècles à l’issue d’un puissant élan fondateur, richement dotée tant en étendue géographique qu’en ressources, la nation argentine est aujourd’hui en panne et au bord du gouffre politique et culturel. Étoile mondiale du ballon rond, l’Argentine jouit d’une position beaucoup moins glorieuse sur le plan géopolitique et stratégique. Quarante années de démocratie (depuis la fin de la dernière dictature militaire) ont été célébrées discrètement en 2023 et semblent avoir miraculeusement survécu à l’évolution que vit le pays depuis plusieurs décennies. Érosion profonde de l’appareil politico-stratégique, théâtres d’ombres des partis reconvertis en coalitions circonstancielles, économie au bord du précipice, société ouverte mais défiante et fragmentée. Par François Soulard, auteur de Une nouvelle ère de confrontation informationnelle en Amérique latine (Ciccus, 2023).

revueconflits.com

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Argentine. Qui est Javier Milei (Parti Libertaire) ?

Les 22 octobre et 19 novembre prochains auront lieu les élections présidentielles en Argentine. Un homme nouveau semble émerger dans la faveur populaire : son nom ? Javier Milei. Il y a peu de chance que cette candidature de Javier Milei obtienne l’agrément des USA qui viennent tout juste d’apprendre que la candidature de l’Argentine à l’adhésion aux BRICS vient d’être retenue. Il y a donc de fortes chances que nous assistions, dans les mois qui viennent, à une ingérence étrangère dans les élections Argentines, ingérence dont les USA et leur « État Profond » ont le secret. Javier Milei, le diablotin sorti des urnes à l’occasion des primaires du 13 août en Argentine, est président du Parti Libertaire et de la coalition électorale La Liberté Avance. Cependant ce député au parlement national n’est pas un homme politique et encore moins un politicien, mais un économiste.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/08/26/223828/argentine-q...

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BELGIQUE

Les statistiques interpellantes concernant l’insécurité à la gare du Midi

Le Premier ministre Alexander De Croo a décidé de se pencher sur le problème de l'insécurité à la gare du Midi. Quelque 3 500 infractions pénales y ont lieu chaque année, soit une dizaine par jour. On dénombre ainsi autant d’actes criminels et délictueux dans et aux abords de la gare de Bruxelles-Midi que dans toutes les gares des 13 centres urbains flamands réunis, rapportent De Standaard, Het Nieuwsblad et Gazet van Antwerpen. Ces quotidiens néerlandophones se basent sur des chiffres de la police que le député N-VA Tomas Roggeman a demandés à la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V).

lalibre.be

https://www.lalibre.be/belgique/mobilite/2023/08/22/les-s...

COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

Marché des « armes à énergie dirigée (AED) » de plusieurs milliards de dollars, à usage militaire et « civil » (?). Les AED ont-elles été utilisées à Hawaï ?

Les armes à énergie dirigée (AED) constituent une activité de 5,3 milliards de dollars (2022) qui devrait atteindre 12,9 milliards de dollars d'ici 2027. Ce marché militaro-industriel axé sur le profit est dominé par six « entreprises de la défense » (US Defense contractors), dont Raytheon, Northrup Grunman , BAE Systems (plc), Boeing, Lockheed Martin et L3Harris Technologies. Selon Raytheon : « Le développement de la technologie à énergie dirigée (DE) est utilisé pour contrer la menace des drones ». Il existe plusieurs technologies sophistiquées d'armes à énergie dirigée : laser à haute énergie (Hel), armes à radiofréquence haute puissance, armes soniques, armes électromagnétiques. (Pour plus de détails, voir le tableau ci-dessous intitulé Faits saillants du marché de l'énergie dirigée). Alors que les AED sont largement destinés à un usage militaire, des armes à énergie dirigée dites « non létales » et/ou « moins létales » sont également envisagées pour des applications dites « de sécurité intérieure » (Homeland Security) (voir tableau ci-dessous). La preuve (encore à confirmer) est que l'utilisation des AED n'est pas limitée à Hawaï.

fr.sott.net

https://fr.sott.net/article/42529-Marche-des-armes-a-ener...

DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

Edimbourg : capitale de la cancel culture ?

En Écosse, la cancel culture passe à l’offensive. À l’occasion de l’Edinburgh Festival Fringe, un des humoristes les plus célèbres du monde anglophone a vu annuler son spectacle, à cause de ses opinions sur la question trans. Reportage au wokistan. Leith Arches est une salle de concert et de spectacle réputée, située au cœur d’Edimbourg. Chaque année, elle reçoit de nombreux chanteurs et artistes de tout le Royaume Uni et au-delà. En août et septembre, elle accueille certaines des manifestations du célèbre Edinburgh Festival Fringe, version « off » du Festival international d’Edimbourg. Le 15 août, Leith Arches a annoncé l’annulation d’un spectacle organisé par Comedy Unleashed, un club d’humoristes engagés en faveur de la liberté d’expression. Parmi eux, Andrew Doyle, le créateur de Titania McGrath, un personnage fictif qui satirise les absurdités de la culture woke. La raison de l’annulation ? La participation au spectacle de l’humoriste et scénariste, Graham Linehan, créateur de plusieurs téléséries comiques ayant connu un grand succès outre-Manche, comme Father Ted (1995-1998), Black Books (2000-2004) et The IT Crowd (2006-2013). Linehan n’a jamais caché ses opinions critiques au sujet du transgenrisme. La direction de Leith Arches, qui a accueilli de nombreux spectacles de drag queens, a justifié la censure de Lineham en prétendant que sa présence n’était pas en accord avec ses valeurs inclusives. Dans un poste Instagram publié le 16 août, la direction s’est expliquée de manière décomplexée : « Nous travaillons en étroite relation avec la communauté LGBT+, qui représente une part considérable de nos revenus. Nous croyons qu’accueillir [Graham Linehan] aurait des répercussions négatives sur nos futures recettes ». Elle a ajouté que « la décision n’a pas été influencée par la pression d’activistes en ligne, mais par la communauté qui utilise régulièrement cet espace de manière hebdomadaire et mensuelle ». Après qu’une deuxième salle l’a annulé, l’humoriste a reprogrammé son spectacle, le 17 août,… devant le Parlement écossais, à Edimbourg, permettant aux spectateurs ayant réservé leur place d’assister tout de même à ses numéros comiques.

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Perrault, Andersen, Disney et la mimésis : la marmite woke

Par Jean-Paul Brighelli. La Petite Sirène est noire, Blanche-Neige est désormais bronzée. Les producteurs et dirigeants de Disney sont-ils dingues ? Visent-ils des segments spécifiques du marché ? Ou peut-être sont-ils malencontreusement tombés dans la marmite woke ? La mimésis, explique Aristote, repose sur une identification en profondeur. Œdipe, le héros de Sophocle, est un modèle parce qu’il peut prendre n’importe quelle apparence — sinon, le rôle serait mort après la disparition du premier acteur à l’avoir porté à la scène. Blanche-Neige est la gamine (ou le gamin) rejeté par un père remarié (même problématique dans Cendrillon, au passage). Si même on va creuser plus loin, du côté de la psychanalyse des contes de fées, on comprend bien que le mécanisme de la mimésis ne tient pas à une apparence externe, mais à un fonctionnement inconscient. Mais ce sont là des concepts culturels assez loin des préoccupations (et des capacités) des partisans du wokisme. Tout ce qui s’appuie sur une histoire, sur une armature culturelle, est systématiquement nié par nos petits marquis de la pensée immédiate et du ressenti considéré comme mode absolu de savoir. Ce n’est plus seulement Blanche-Neige, mais le monde occidental tout entier que l’on enferme dans un cercueil de verre — sans prince charmant pour le délivrer.

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Il ne vous reste que 3 jours... (Prépare Toi)

Bonjour dans 4 jours [c’est-à-dire aujourd’hui dimanche pour nos lecteurs] le DSA va entrer en vigueur, et comme je l'ai dit « tout sera possible » même la fermeture du blog, nous allons aussi à terme quitter Twitter je pense... Dans cette vidéo, nous explorons une réalité troublante qui se met en place en Europe : la création d'un « Ministère de la Vérité ». Cette entité, née d'une nouvelle législation européenne, aurait le pouvoir de contrôler la vérité et de décider ce qui est vrai ou non sur Internet. Nous plongeons dans les détails de cette initiative controversée et découvrons pourquoi elle suscite autant de débats. Quelles pourraient être les conséquences de la création d'un tel Ministère de la Vérité ? Au-delà de la lutte contre la désinformation et les discours haineux, certains craignent que cela ne conduise à une forme de pensée unique imposée, où seules les opinions approuvées par l'État seraient autorisées. Nous examinons également les implications potentielles pour les créateurs de contenu et les utilisateurs d'Internet. Imaginez un monde où les grandes plateformes en ligne doivent supprimer rapidement les contenus dits illégaux, les discours de « haine » et la soi-disant désinformation, sous peine de lourdes amendes. Nous levons le voile sur les aspects de cette loi sur les services numériques de l'Union européenne et ses répercussions sur les géants de la technologie tels que Google, Facebook et Twitter. Vous serez surpris d'apprendre comment ces entreprises devront désormais rendre des comptes et se conformer à de nouvelles règles strictes. Enfin, nous discutons des implications de cette loi pour la liberté d'expression et la diversité des opinions, piliers de notre société. Ne manquez pas cette vidéo essentielle pour comprendre comment cette loi influence activement l'avenir d'Internet. Partagez cette vidéo avec votre entourage tant que vous le pouvez encore.

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Covid non-censuré : l’industrie de la censure (2)

Analyse fine et circonstanciée des « fack checkers », des Big Pharma, des Gafam, des ONG « humanitaires » et autre CIA. Bref, du circuit totalitaire qui nous empêche de « penser par nous-même » mais qui nous entraîne dans le cul de sac de la doxa…

Jean-Dominique Michel

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Faire du journalisme comme Le Progrès à Givors

« Faire du journalisme comme à Givors », le titre et le contenu d’un billet humoristique publié début juillet sur les réseaux sociaux par un élu givordin divers-droite, Fabrice Riva, chef du groupe d’opposition municipale Givors Fière, pourraient respectivement servir à définir et illustrer les méthodes journalistiques désormais pratiquées par Le Progrès dans sa manière de couvrir l’actualité politique sur cette commune de la métropole de Lyon. Bien loin des traditions d’indépendance et de contre-pouvoir dont tente encore de se prévaloir la presse, Le Progrès (quotidien régional de la région lyonnaise) apparait en effet comme un exemple des dérives d’une partie de la presse quotidienne régionale qui se cantonne bien souvent à un rôle d’auxiliaire du pouvoir local, dans sa manière de sélectionner et de présenter l’information. Visiblement reconverti en lustreur d’escarpins du maire d’extrême-gauche Mohamed Boudjellaba, ce qu’il semblait tenter de nier avant de finir par l’avouer, peut-être à la faveur des effluves d’un penchant pour la dive bouteille, l’ancien journaliste que décrit de manière truculente l’élu divers-droite dans son billet est-il lui-même un ex-employé du Progrès ? L’histoire ne le dit pas, mais le personnage en possède quelques caractéristiques compte tenu de la couverture très sélective et particulièrement favorable au maire de Givors que le quotidien de presse régionale assure sur l’actualité locale, en se montrant très peu disert sur certains agissements du premier édile de la ville.

ojim.fr

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Revue de presse alternative du 21 aout 2023

Au sommaire de cette RDP venue de l’Est qui nous permet de nous confronter à « l’information » des médias de grand chemin qui mène de l’autre côté de l’Atlantique. Les États-Unis avec la quatrième inculpation de Donald Trump et toujours rien pour Joe Biden ; des éléments d’information sur les deux institutions géantes Blackrock et Vanguard ; les deux hommes à abattre pour les médias américains mainstream : Trump et Kennedy junior. Le Niger et la débandade française dans ses anciennes colonies. L’Ukraine et son impossible victoire, d’où les prémisses de portes de sortie de ce bourbier dans lequel les occidentaux se sont fourvoyés. Le Pakistan contre qui les États-Unis montent le ton. Le Moyen Orient qui réfléchit à de nouvelles alliances. Au total, beaucoup de liens pour affiner sa réflexion !

lesakerfrancophone.fr/

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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

La non-durabilité des énergies renouvelables

La demande des écologistes d'abandonner les combustibles fossiles comme sources d'énergie au profit des énergies renouvelables pose des problèmes majeurs. Vouloir consommer moins d'essence et de gaz doit être compensé par l'utilisation d'une plus grande quantité d'électricité pour alimenter les voitures et chauffer les bâtiments. Pour un pays comme l'Italie, qui n'est pas autosuffisant sur le plan énergétique et qui a également décidé de se joindre aux sanctions contre la Russie, cela pose problème. L'électricité doit être produite d'une manière ou d'une autre et, pendant des années, on nous a vanté les mérites des énergies renouvelables et les nombreux avantages de la production d'électricité à l'aide de l'énergie photovoltaïque, de l'énergie éolienne et de l'énergie hydroélectrique. Pourtant, nous ne nous rendons souvent pas compte des limites technologiques et des impacts sociaux potentiels qu'un investissement massif dans les énergies renouvelables pourrait avoir.

bloccostudentesco.org

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Mise à jour du destin du carbone

Rien de sert de comptabiliser en détail les émissions de gaz carbonique de chaque individu, ou même de chaque pays. Elles ne diminueront qu’au fur et à mesure que les consommations de carburants fossiles seront remplacées ou réduites, ce qui doit se réaliser par un changement conséquent de l’offre énergétique. Et ce n’est pas demain la veille du Grand Soir du net-zéro-carbone puisque les émissions globales ne cessent d’augmenter afin de satisfaire les besoins de chacune et chacun. Aucun panneau solaire, aucune éolienne, aucune batterie électrique ne peut être construit sans l’apport d’énergies d’origine fossile. La dépendance est à 88 %. Se donner bonne conscience en se payant du décarboné n’a pas de sens car le jeu global reste à somme nulle.

Le blog de Michel de Rougemont

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Sarah el Hairy, secrétaire d'État à la Biodiversité, aurait été un parfait juge au tribunal de l’inquisition

Le député RN Thomas Ménagé ayant osé contester les affirmations et recommandations du GIEC concernant la crise climatique est actuellement victime d’une violente charge de la part de tous les « croyants » des théories fumeuses du GIEC. C’est volontairement que j’écris « croyants », car la plupart de ceux qui s’expriment sur ces sujets sont juste des convertis n’ayant aucune connaissance sur le sujet et se contentant de répéter la messe, sans même s’interroger sur ce qu’ils affirment et professent. Tenez, faites un petit test : interrogez autour de vous les gens qui affirment que le GIEC a raison et posez-leur cette simple question : quel est le pourcentage de CO2 dans l’air (atmosphère) ? Fort peu sauront vous répondre (0,04 %). Et pourtant, alors qu’ils ne savent même pas ce qui est pourtant une information des plus basiques, ils prennent fait et cause pour le GIEC. La raison en est simple : les thèses du GIEC sont un dogme quasi religieux. Donc on y croit ou pas, mais ça ne se discute pas. Et si vous doutez vous êtes diabolisé et classé « climato-sceptique », ce qui dans le domaine revient à se faire traiter d’extrême droite en politique. Et comme dans toutes les histoires de croyances religieuses, si vous osez contester, il y a des accusateurs - l’inquisition espagnole ou romaine hier, les bienpensants et leurs médias aujourd’hui - et leurs agressions verbales ou plus. Dans le cas de Thomas Ménagé, il y a eu par exemple Sarah el Hairy, secrétaire d'État à la Biodiversité, qui a osé qualifier ces paroles de « propos honteux et graves ». On croit rêver. En bon français, cela veut dire que ce député n’a même pas le droit d’exposer un point de vue qui conteste la thèse « officielle » du GIEC reprise par les gouvernants.

synthesenationale.hautetfort.com

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ÉCONOMIE

Les BRICS, de l’économie vers la construction d’un monde multipolaire

Depuis 2006, les BRICS sont dans une dynamique positive d’affirmation de leur poids économique et politique, avec la volonté de provoquer un changement du paradigme géopolitique. Ils ont été confrontés à de nombreuses vicissitudes, et apparaissent comme un ensemble hétéroclite comparé aux organisations occidentales (OTAN ; Union européenne) ce qui peut expliquer que l’Occident a longtemps sous-estimé leur potentiel d’attractivité, surestimé le sien propre et n’a pas avancé dans les recommandations faites par le rapport de Goldman-Sachs. L’inscription de l’élargissement et de la dé-dollarisation au XVe sommet montre que cette organisation n’a plus aucune crainte de s’affirmer face aux États-Unis et à l’Occident et à affirmer ses ambitions. Enfin au cœur de ces changements et de la force centripète des BRICS, le partenariat stratégique Chine-Russie qu’il serait imprudent de penser fragile à la seule vue des déséquilibres de puissance réels entre les deux. L’alliance Russie-Chine représente un formidable potentiel de puissance (matières premières, énergie, agroalimentaire, nucléaire civil, technologie, militaire…) pouvant être amplifié par les multiples réseaux d’alliances favorisés par les BRICS et les nombreux États gravitant autour, l’ensemble soudé par leur défiance vis-à-vis de l’Occident.

revueconflits.com

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L'autarcie : l'économie souveraine de l'Empire

Par Alexandre Douguine. Mon ami (hélas décédé), le grand homme d'affaires et patriote Mikhail Youriev, a un jour posé une question : pourquoi l'équilibre dans la balance du commerce extérieur est-il idéal, c'est-à-dire reflète une situation dans laquelle un pays vend autant qu'il achète (le volume des importations est égal à celui des exportations) ? Il se trouve, concluait-il, que l'idéal serait de réduire le commerce extérieur à zéro. C'est un très bon point. C'est sur ce point qu'il a construit son curieux livre La forteresse Russie. L'idée principale en est la suivante : la Russie doit se fermer au monde et construire une société autonome basée uniquement sur nos valeurs traditionnelles russes. Vous voulez une balance du commerce extérieur parfaite, obtenez-la. C'est une façon de penser très productive.

geopolitika.ru

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ÉDUCATION

« Les écoles privées sous contrat sont prises dans une seringue »

Ils vous avaient peut-être échappé. Cet été, nous vous proposons de lire ou relire les meilleurs articles publiés cette année par BV. Le 17 mai, Pap Ndiaye, encore ministre de l'Éducation nationale, et le secrétaire général de l'Enseignement catholique (SGEC) signaient un accord, toujours d’actualité, afin de renforcer la mixité sociale dans les établissements privés. Anne Coffinier, présidente de l'association Créer son école, analysait pour BV les conséquences de ce protocole.

bvoltaire.fr

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Abayas, qamis : les atteintes à la laïcité à l’école explosent

C'est une note de trois pages, réalisée par les services de l'État et que Le Figaro s'est procurée, qui confirme un phénomène désormais connu : la hausse des atteintes à la laïcité à l'école, et notamment l'augmentation préoccupante du port des signes et tenues religieuses. Parmi ces derniers, les abayas, longues robes islamiques féminines, et dans une moindre mesure les qamis, leurs pendant masculins, sont particulièrement concernés. « L'année scolaire 2022-2023 a été marquée par une forte hausse du nombre de signalements d'atteintes à la laïcité et de la catégorie port de signes et tenues ne respectant pas la loi du 15 mars 2004 », insiste cette note des services de l'État. Une comparaison à elle seule résume la situation : de septembre à novembre 2021, 91 signalements pour port de signes et tenues étaient remontés au ministère, soit 14 % des atteintes à la laïcité sur la période ; d'avril à juillet 2023, ce sont désormais 923 signalements qui étaient relevés, soit 49 % des atteintes à la laïcité. Selon le document, au moins 150 établissements doivent faire face au phénomène des abayas, qui se révèle parfois massif. « Le nombre de jeunes filles portant de telles tenues au sein d'un même établissement est parfois relativement important, supérieur à 30 par jour », assure ainsi un acteur de terrain.

lefigaro.fr

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ÉTATS-UNIS

La guerre civile judiciaire aux USA

Quiconque s’intéresse aux États-Unis ne peut qu’être surpris par le niveau de dégradation qui atteint la première puissance mondiale. Il y a d’abord ces incroyables vidéos prises dans les rues des grandes villes où s’affichent le phénomène massif des « homeless » qui voit des milliers de sans-abri installés dans les rues et les ravages de la drogue sur ces populations. Il y a aussi ces nouvelles formes de violence que sont les attaques de magasins où spectacle incroyable, des groupes venant littéralement les piller sans que quiconque, personnel ou forces de l’ordre n’essayent de s’y opposer. Et bien sûr la violence endémique à base d’usage d’armes à feu qui semble incontestablement exploser. Avec le spectacle de l’immigration incontrôlable aux frontières. Il y a bien sûr la situation politique avec un parti démocrate installé dans l’état profond et fermement décidé à ne céder en aucun cas le pouvoir. Un opposant emblématique sorte de cocktail Molotov politique aussi fermement décidé à retourner à la Maison-Blanche. Le consensus qui permettait à cette démocratie de fonctionner cahin-caha n’existe plus et certains observateurs avisés se posent sérieusement la question de savoir si le scrutin présidentiel de 2024 pourra bien se tenir.

vududroit.com

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Une nouvelle stratégie pour la communauté du renseignement américaine

Les agences de sécurité américaines continueront à prendre des mesures contre la Russie, la Chine et d’autres pays. Mais aussi contre leurs propres citoyens. Le 10 août, la directrice du renseignement national, Avril D. Haines, a publié la stratégie nationale de renseignement (NIS) pour 2023. Cette stratégie définit l’orientation stratégique de la communauté du renseignement pour les quatre prochaines années. Le communiqué de presse indique que « la stratégie nationale de renseignement définit l’orientation que doit suivre la communauté du renseignement pour être efficace à l’avenir : supériorité en matière d’information et de technologie, large éventail de partenariats et main-d’œuvre talentueuse et diversifiée. Notre vision de la stratégie de renseignement incarne les valeurs de l’Amérique. […] Elle souligne également le rôle croissant de la communauté du renseignement dans le soutien à la résilience de nos infrastructures critiques nationales et de celles de nos alliés et partenaires ». En d’autres termes, les infrastructures américaines ne dépendent pas des ingénieurs et de l’industrie des États-Unis, mais de ce que les services de renseignement américains présentent aux entrepreneurs sur le terrain ou, en d’autres termes, des renseignements commerciaux volés à d’autres pays. C’est là « l’incarnation des valeurs de l’Amérique » – le vol de la propriété intellectuelle d’autrui (et pas seulement). Des « valeurs » connues de tous depuis l’indépendance des colonies anglaises vis-à-vis de la métropole britannique et leur expansion sur le continent nord-américain, puis dans le monde entier.

Euro-Synergies

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Le feuilleton du Comité National Démocrate s’enrichit d’un nouveau méchant: RFK Jr

Ce fut une semaine importante pour Robert F. Kennedy Jr. Son témoignage devant une sous-commission de la Chambre des représentants sur l’armement du gouvernement fédéral a suscité un véritable tollé. Personne ne devrait être surpris d’apprendre que le Comité National Démocrate s’est engagé à tuer la candidature de RFK Jr. La prestation des membres Démocrates de la commission n’était que cela : une prestation. Ils avaient préparé leurs déclarations, non pas pour le grand public, mais pour générer des extraits sonores que le reste du complexe médiatique contrôlé par Davos utilisera pour assembler des éléments de propagande contre RFK Jr, indépendamment de ce qui a été dit, des données présentées ou de toute autre chose. C’est ainsi que le jeu se déroule en réalité. Des personnes comme Debbie Wasserman-Schultz sont là pour jouer leur rôle, s’accaparer le micro lorsque c’est nécessaire et « prendre la photo ». Et le but, c’était d’essayer de censurer le témoignage de RFK Jr. lors d’une audition sur la censure gouvernementale, parce qu’il avait donné son avis sur la recherche concernant l’apparente sélection ethnique du COVID-19.

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FRANCE

Marie Toussaint: une radicale déguisée en sainte à la tête d’EELV

L’émergence de l’écologie politique a sensibilisé davantage de personnes aux enjeux environnementaux. Marie Toussaint, nommée tête de liste d’EELV aux élections européennes, est avant tout une activiste aux positions radicales, malgré l’image lisse d’une juriste en droit international de l’environnement. Une image destinée à masquer les dérives d’un parti incarnant aujourd’hui l’importation du wokisme américain et dont nous peinons à comprendre la réelle signification du vert porté fièrement par ce mouvement. Le clientélisme de l’édile strasbourgeoise, puis l’invitation d’un rappeur soupçonné d’antisémitisme à ses universités d’été mettent l’accent sur le caractère désormais accessoire d’un écologisme pourtant fondateur du mouvement. L’élection européenne ayant toujours été la plus favorable à ce parti, il semble avoir décidé de placer une écologiste pur fruit. Le principal fait d’armes de la nouvelle égérie écologiste n’est autre que la condamnation de l’État français pour inaction climatique en 2021 dans ce qu’on a appelé L’Affaire du siècle. Cette affaire est le fruit d’un travail intellectuel et juridique ayant conduit à l’émergence d’une justice climatique. Ce raisonnement tient en une phrase simple : la Nature est un sujet de droit, il est donc possible de condamner quelqu’un pour l’avoir agressé ou pour non-assistance à personne en danger. Autant dire que nous sommes face à un changement de paradigme juridique total.

contrepoints.org

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« Déferlement migratoire », « Situation explosive », « Services de l’État dépassés » : le président des Alpes-Maritimes écrit à Emmanuel Macron et à Élisabeth Borne afin d’alerter, une fois de plus, sur l’afflux de migrants

Dans une lettre adressée au président de la République et à la première ministre, que Le Figaro s’est procurée, Charles-Ange Ginésy déplore « une situation migratoire explosive » et alerte sur les mineurs isolés que ses services ne peuvent plus prendre en charge.

fdesouche.com

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GÉOPOLITIQUE

BRICS 11 : Tour de force stratégique

Le président chinois Xi Jinping a qualifié d’« historiques » toutes les décisions majeures prises lors du 15ème sommet des BRICS en Afrique du Sud. On peut considérer qu’il s’agit là d’un euphémisme. Il faudra du temps pour que le Sud mondial, ou la Majorité mondiale, ou le « Globe mondial » (copyright président Loukachenko), sans parler de l’Occident collectif stupéfait, saisisse pleinement l’énormité des nouveaux enjeux stratégiques. Le président Poutine, pour sa part, a qualifié les négociations sur l’expansion des BRICS de très difficiles. On commence à avoir une idée relativement précise de ce qui s’est réellement passé sur la table à Johannesburg. L’Inde voulait trois nouveaux membres. La Chine en voulait jusqu’à 10. Un compromis a finalement été trouvé, avec 6 membres : L’Égypte, l’Iran, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), l’Argentine et l’Éthiopie. Il s’agit donc désormais des BRICS 11. Et ce n’est qu’un début. À partir de la présidence tournante russe des BRICS, le 1er janvier 2024, d’autres partenaires seront progressivement inclus, et très certainement une nouvelle série de membres à part entière sera annoncée lors du sommet des BRICS 11 à Kazan en octobre de l’année prochaine. Nous pourrions donc bientôt atteindre les BRICS 20 – en route vers les BRICS 40. Le G7, à toutes fins utiles, glisse vers l’oubli.

Sputnik Globe

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L’Asie centrale est le principal champ de bataille du Nouveau Grand Jeu

Par Pepe Escobar. Tant que la Russie et la Chine resteront les puissances politiques et économiques dominantes de la région, le Heartland d’Asie centrale demeurera une cible des États-Unis et de l’Union européenne pour les menaces, les pots-de-vin et les révolutions de couleur. Samarcande, Ouzbékistan – Le Heartland historique – ou Eurasie centrale – est déjà, et continuera d’être, le principal champ de bataille du nouveau Grand Jeu, qui oppose les États-Unis au partenariat stratégique Chine-Russie. Le premier Grand Jeu opposait les empires britannique et russe à la fin du XIXe siècle et n’a en fait jamais disparu : il s’est simplement métastasé en une entente entre les États-Unis et le Royaume-Uni contre l’URSS et, par la suite, entre les États-Unis et l’Union européenne contre la Russie. Selon le jeu géopolitique conçu par Mackinder et imaginé par la Grande-Bretagne impériale en 1904, le Heartland est le proverbial « pivot de l’histoire », et son rôle historique redynamisé au XXIe siècle est aussi pertinent qu’il l’était il y a des siècles : un moteur essentiel de la multipolarité émergente. Il n’est donc pas étonnant que toutes les grandes puissances soient à l’œuvre dans le Heartland/Eurasie centrale : la Chine, la Russie, les États-Unis, l’UE, l’Inde, l’Iran, la Turquie et, dans une moindre mesure, le Japon. Quatre des cinq « stans » d’Asie centrale sont membres à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) : Le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Et certains, comme le Kazakhstan, pourraient bientôt devenir membres des BRICS+.

new.thecradle.co

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GRANDE-BRETAGNE

Le cabinet du maire de Londres, Sadik Khan, publie un guide dans lequel il est indiqué que les familles blanches « ne représentent pas les vrais Londoniens »

Sadiq Khan a été contraint de prendre ses distances avec une affirmation sur son site Web selon laquelle une photo d’une jeune famille blanche « ne représente pas les vrais Londoniens ». Le maire travailliste de Londres a été critiqué pour le message, qui est apparu dans le cadre d’un guide de sa marque et de celle de la Greater London Authority (GLA). Le guide s’ouvrait sur les mots : « Une ville pour tous les Londoniens », et promettait de plaire à tous les âges, sexes, orientations sexuelles et compositions familiales. Mais une photo d’une famille blanche composée d’un couple et de leurs deux enfants marchant le long de la Tamise, avec le parlement en arrière-plan, a été mise en avant comme exemple d’images à ne pas utiliser. Une étiquette sur la photo disait : « Ne représente pas les vrais Londoniens ».

fdesouche.com

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IMMIGRATION

L’immigration coûte plus qu’elle ne rapporte : « 53,9 milliards par an. Elle génère des recettes et des contributions sociales, mais ces rentrées pèsent peu face aux dépenses multiples qu’elle engendre. »

L’immigration est-elle une « chance pour la France », comme le proclament la gauche et, quand il ne dit pas l’inverse, Emmanuel Macron ? Ou bien, au contraire, participe-t-elle à son déclassement, comme on l’affirme à droite, de Laurent Wauquiez à Éric Zemmour en passant par Marine Le Pen ? L’étude réalisée par le spécialiste des migrations Jean-Paul Gourévitch pour Contribuables associés a le grand mérite de verser des éléments factuels et chiffrés au débat idéologique qui nous agite depuis cinquante ans. Il ne prétend pas embrasser le phénomène dans toutes ses dimensions, notamment humaines, mais fournir des données objectives dans un domaine qui en manque singulièrement.

fdesouche.com

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PSG : apparition en cette rentrée d’un nouveau groupe de supporters au sein de la tribune Auteuil avec le « Beriz (Paris en arabe) Crew », qui organise des prières islamiques dans les coursives du stade

Depuis le début de la saison, un nouveau groupe a fait son apparition dans le Virage Auteuil du Parc des Princes, le « Beriz Crew ». Ce petit nouveau prend physiquement la place des LPA, auto-dissous pendant l’été. En interne, certains choix de la direction du collectif posent question avec des visions très différentes sur les combats à mener.

rmcsport.bfmtv.com

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De Tondelier à Rousseau et Mélenchon, 50 nuances d’absolution de Médine

Dans la chronique du naufrage annoncé de la gauche française, cet été 2023 sera à marquer d'une pierre noire et d'un nom : Médine. On ne présente plus ce rappeur islamiste qui célèbre djihad et crucifixion des laïcards au Golgotha. Et c'est bien pour cela qu'il est devenu la coqueluche de toute la gauche, une gauche en panne d'idées et d'électeurs qui ne doit sa survie qu'au plébiscite des banlieues en sa faveur. Une gauche qui vous dira, dans le même mouvement de danse du ventre devant Médine, que l'islamo-gauchisme est un concept aussi dénué de réalité que celui de Grand Remplacement. Mais voilà, notre idole des banlieues a récidivé : lui que ses supporters Verts présentaient en cheminement et qui voulaient justement l'entendre sur son évolution s'est fendu d'un tweet en forme de mauvais jeu de mots sur le nom de Rachel Khan, petite-fille de déportés.

bvoltaire.fr

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ITALIE

Immigration : les maires italiens dénoncent l’inaction du gouvernement Meloni

Des maires de gauche dénonçant l’immobilisme d’un gouvernement dit d’extrême droite sur le thème migratoire ? Cela peut, à première vue, paraître contradictoire, mais c’est pourtant ce qu’il se passe actuellement en Italie. Preuve que la question dépasse bien les clivages des politiques actuels…. et qu’on aurait tort de se fier à ces derniers pour la résoudre. Une question gravissime, qui met en péril la survie même de notre civilisation.

breizh-info.com

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LECTURE

Une « Histoire de la guerre d’Espagne »… pour mieux comprendre la guerre d’Ukraine

Sous l’égide des « Sept Couleurs », la maison d’édition fondée en 1948 par Maurice Bardèche, la vénérable mais plus que jamais dynamique Association des Amis de Robert Brasillach vient de rééditer Histoire de la guerre d’Espagne, livre passionnant et plein d’enseignements cosigné par Robert Brasillach (qui en écrivit la majeure partie) et son beau-frère Bardèche et publié en juillet 1939, alors que le conflit s’était achevé le 31 avril 39 sur la défaite des Rouges. Une prouesse éditoriale. « Confrontations par procuration, débats sur la nécessité d’intervenir (ouvertement ou non), prises de position polémiques des intellectuels, “brigades internationale”, populations civiles bombardées, propagandes et multiplication des fausses nouvelles… » Pour l’Europe, les parallèles sont frappants avec la guerre d’Ukraine sévissant depuis 2014. Aussi cette Histoire de la guerre d’Espagne devrait-elle figurer dans la bibliothèque de tous les amoureux tout à la fois de Clio et de l’Espagne, d’autant que c’est aussi un superbe objet : à un index et à un appareil de notes très complet s’ajoute l’iconographie exceptionnelle (plus de 300 photos) réunie par David Gattegno. Connaitre le passé pour mieux comprendre et affronter le présent n’est-il pas indispensable dans les temps ô combien agités et incertains que nous vivons ?

Histoire de la guerre d’Espagne, par Robert Brasillach et Maurice Bardèche. 560 pages, 35 € ou 43 € port compris. A commander à A.R.B. (ou M. Delcroix), Boite postale 19, F-60240 Chaumont-en-Vexin. Courriel : arbfrance@orange.fr

polemia.com

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Terre de racines contre mer de finances

Dans cette inimitié entre l'élément thalassique des flux de capitaux (de désirs, de marchandises, de personnes marchandisées, de valeurs boursières, etc.) et la dimension tellurique des « lieux de l'autoproduction des mondes de vie », la seule chance de succès du pôle dominé réside dans la reconquête de l'État et du politique comme puissance capable de limiter la voracité insatiable de l'autovalorisation de la valeur.

La vie liquide, par Zygmunt Bauman. Pluriel, 2013.

Terre et mer. Un point de vue sur l’histoire mondiale, par Carl Schmitt. Krisis, 2023.

posmodernia.com

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Poésie : Laurence Guillon contre « les dévoués valets des Ténèbres »

Par Nicolas Bonnal. Ce texte sur des vers rimés promis à de rares Happy Few (l’expression n’est pas de Stendhal mais de Shakespeare comme toujours) s’adresse aux fans de Laurence Guillon, qui offre l’originalité d’un blog double – de combat et de lutte contre les ténèbres du mondialisme ; et de survie et résurrection intérieure, résurrection qui se passe dans le cadre qui lui convenait de notre Russie orthodoxe et profonde. Le cas est assez exceptionnel : on pense à cette autrichienne ministre persécutée depuis et qui était aussi polymathe, et que Poutine avait salué le jour de son mariage. Laurence poétesse est aussi traductrice, jardinière, musicienne, chanteuse et peintre – elle m’a offert un très beau tableau solaire qui orne mon deuxième appartement de travail dans mon bled andalou. Je ne peux malheureusement pas dire que l’Espagne ait gardé les vertus que Laurence trouve en Russie profonde, à cent bornes de Moscou ? Mais Laurence est tout sauf une illuminée, cette aventurière voit les choses telles qu’elles sont, c’est une mystique avec un regard réaliste et parfois profane. Le mystique trop rêveur a vite fait de se faire bouffer – esprit compris – par les Temps qui courent. Quant au prosaïque malin (Poutine obéit aussi à Davos…) il peut crever.

À l’ombre de Mars, par Laurence Guillon. www.leseditionsdunet.com

euro-synergies.hautetfort.com

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MONDIALISME

Vaccin covid, des contrats qui sentent le souffre et le déni de démocratie

Une chaîne mainstream allemande se saisit de l’affaire des contrats secrètement gérée par la Commission européenne de Ursula von der Leyen avec Pfizer. Les ultrapuissants délèguent leurs personnes de confiance qui n’ont de compte à rendre qu’à leurs mentors privés… Un scandale qui n’est finalement que le reflet de la prise de pouvoir politique par un petit club d’ultrapuissants. Ce petit mot devrait être un jour défini sérieusement, car il ne s’agit pas forcément des milliardaires de la planète. Ceux-là peuvent s’enrichir puis aller rejoindre la plèbe d’un jour à l’autre. Les ultrapuissants détiennent des prérogatives régaliennes qui transforment par leur signature un simple papier en ordonnances / décrets. Ces gens disposent dès lors non plus des avoirs des citoyens, mais aussi des avoirs futurs des contribuables, puisque le même signataire peut charger en dettes le territoire dont il a la charge.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2023/08/21/vaccin-covid-des...

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ONG

Covid non-censuré : Gates, bienfaiteur ou danger public ?!

Faire confiance à Bill Gates pour votre santé est-ce comme faire confiance à Jeffrey Esptein pour s’occuper de votre fille ?! Analyse des fondations de Gates dont les actions oscillent entre ONG et banques d’investissements dans l’opacité la plus totale. Excellente analyse de la montée en puissance de ces pieuvres tentaculaires qui nous veulent du… mal, sous couvert de « philanthropie capitaliste ».

Jean-Dominique Michel

https://odysee.com/@JeanDominiqueMichel:e/6.4-covid-non-c...

La Fondation Soros semble se désintéresser de l’Union européenne

L’Open Society Foundation de George Soros, désormais contrôlée par son fils Alexander, va cesser la plupart de ses activités dans l’Union Européenne. Cette décision, qui intervient après que des ONG financées par la fondation ont transporté des migrants vers l’Europe pendant plus d’une décennie (mission accomplie ?), fait suite à l’annonce du budget de la fondation familiale 25 milliards de dollars et qu’elle supprimerait au moins 40 % de ses effectifs après l’ascension du fils Alexander Soros. Invoquant un « changement radical d’orientation stratégique », l’OSF déclare que son nouveau modèle opérationnel nécessitera « une restructuration significative et la fermeture de tous les programmes régionaux et mondiaux. » Cette information figure dans une lettre envoyée aux bénéficiaires de subventions en Hongrie, et a été relayée par Bloomberg.

geopolitique-profonde.com

https://geopolitique-profonde.com/articles/soros-operatio...

OTAN

L'OTAN entre autisme et désengagement

Face à l'impossibilité désormais évidente de récupérer ne serait-ce qu'une partie des territoires perdus par l'Ukraine, l'OTAN cherche désespérément une issue qui ne la démolisse pas politiquement. Mais piégée dans sa propre propagande, elle semble en proie à une sorte d'autisme qui l'empêche de voir/d'accepter la réalité stratégique - à la fois celle du conflit et celle du multipolarisme émergent. La conséquence est une impasse dangereuse, qui fera durer la guerre au moins jusqu'à l'année prochaine.

sinistrainrete.info/geopolitica

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

La boîte Collector 2019 La vache qui rit® par Daniel Buren

Retrouvez les dessous de la création de la boîte collector 2019 La vache qui rit® par Daniel Buren. Attention, ce n’est pas un gag. Il s’agit de « création ». Et pas n’importe quelle création. Il en aura fallu du temps à l’inventeur des « Colonnes » qui bandent dans la cour d’honneur du Palais Royal pour dessiner de nouvelles boîtes pour La Vache qui rit. Il nous raconte ces réflexions tel un monsieur Homais du XXIe siècle. C’est totalement affligeant mais, avec un peu d’humour, on peut en rire, comme la malheureuse vache qui n’en demandait sûrement pas tant !

Boutique officielle La vache qui rit

https://www.youtube.com/watch?v=3aCJmZyKbzg

RÉFLEXIONS

Manipulation des masses : cet avion sans pilote que nous laissons voler

Par Xavier Azalbert. Il y a une dizaine d'années, une liste des « Dix Stratégies de Manipulation des masses » a été diffusée, dont la paternité a été attribuée de manière erronée à Noam Chomsky, l'éminent linguiste américain. S'il est assez marrant de considérer que cette « manipulation » a fonctionné (le texte sur internet est à l'heure actuelle toujours associé à Chomsky), on ne peut vraiment faire de lien entre ce texte et celui qui fut aussi professeur de sciences politiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Pourquoi ? Parce que l'auteur (véritable) de l'essai « la Fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie », co-écrit avec l'économiste Edward Erman, aborde la question de l'industrie médiatique aux États-Unis non pas en essayant de savoir « qui » la dirige, mais « comment », notamment avec « quel modèle de propagande ». La question est donc de savoir de quelle façon des messages et des symboles sont transmis à la population dans le cadre d'une communication qui s'attache à soutenir, notamment et selon Chomsky, le libéralisme économique tout en soutenant la politique étrangère américaine. Le linguiste montre avec brio que les médias de masse ont disposé cinq « filtres » pour « fabriquer le consentement » de la population. Détaillons-les.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/opinions-editos/manipulation-ma...

Réchauffement climatique, éco-anxiété et nouvelles restrictions

La pandémie mortelle de COVID-19 (avec un taux de mortalité en Italie inférieur à 1 % !) est désormais derrière nous et l'imminence d'une guerre nucléaire ne nous inquiète plus autant. Un nouveau croquemitaine fait son apparition dans les journaux, à la télévision et sur les forums de discussion des réseaux sociaux : le réchauffement climatique. On répète à l'envi que cet été est le plus chaud des deux derniers siècles alors que, données à l'appui, il y a eu des vagues de chaleur estivales bien plus intenses, comme l'été historique de 2003 ou, auparavant, celui de 1957. De nombreuses personnes semblent tellement terrifiées par les conséquences du changement climatique qu'un nouveau mot a été inventé pour décrire ce sentiment d'incertitude et d'anxiété face aux éventuelles conséquences catastrophiques du réchauffement de la planète : l'« éco-anxiété ».

bloccostudentesco.org

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/21/r...

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RUSSIE

Vladimir Poutine a adressé un message vidéo aux participants du Forum des Affaires des BRICS

Pour réinformation, car ce discours n’a pas été repris ni même cité par les médias de grand chemin, voici les messages principaux du discours vidéo (sous-titré en français) de Vladimir Poutine aux participants du sommet des BRICS.1. Le processus de dédollarisation dans les règlements entre les pays BRICS est devenu irréversible ; 2. Le chiffre d’affaires commercial entre la Russie et les partenaires de l’organisation a dépassé 230 milliards de dollars ; 3. La Fédération de Russie dirigera ses flux de transport et de logistique vers des partenaires fiables, notamment parmi les membres des BRICS ; 4.  Moscou prône une coopération plus étroite pour un approvisionnement stable en ressources alimentaires et énergétiques ; 5. la Russie restera un fournisseur fiable de produits alimentaires pour le continent africain ; 6. La Russie est prête à revenir à l’accord céréalier, sous réserve du respect de ses obligations.

Russophère

https://www.youtube.com/watch?v=5-aYPO1Fg7M

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SUÈDE

Charlie Weimers (Démocrates de Suède) : « Nous sommes entièrement derrière la ligne du gouvernement suédois en matière de soutien à l’Ukraine » [Interview]

Charlie Weimers est député européen du parti nationaliste suédois Sverigedemokraterna (Démocrates de Suède). Lionel Baland l’a rencontré et interrogé pour Breizh-info.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/08/23/223728/charlie-wei...

SYRIE

Les États-Unis sanctionnent les « rebelles modérés » syriens qu’ils avaient armés

En 2013, la CIA a distribué des missiles antichars TOW à des groupes de « rebelles modérés » qui combattaient le gouvernement en Syrie. Ces groupes étaient prétendument « contrôlés » avant de recevoir de l’argent et des armes. Malheureusement, la CIA n’a jamais été douée pour ce type de contrôle. L’un des groupes ayant bénéficié d’un tel soutien est la Division Hamza (Forqat al-Hamza – فرقة الحمزة) : un groupe sous la bannière de l’ASF composé de six brigades substitutives qui opèrent principalement dans les environs d’Inkhil, à Daraa. La division Hamza a reçu des ATGM TOW et travaille sous la supervision du Conseil militaire de Daraa. Elle reçoit un soutien étranger de la part de bailleurs de fonds occidentaux et arabes et est membre de la coalition du Front Sud. Le Front Sud a déclaré son engagement en faveur d’un État civil et a publié un programme politique complet en faveur des réformes démocratiques. La division s’est associée au Front révolutionnaire syrien et au 1er régiment d’artillerie pour créer la 1ère armée, qui s’est ensuite dissoute. La Division Hamza continue d’utiliser le blason de la 1ère Armée en même temps que la sienne, alors que les autres anciens supplétifs ne le font pas. Par la suite, Hamza a également été soutenu par le Pentagone. Sans ce soutien, le groupe ne serait jamais devenu une entité viable. Les choses se sont compliquées lorsque les milices armées par le Pentagone ont commencé à combattre celles armées par la CIA…

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/les-etats-unis-sanctionnent...

UKRAINE

BlackRock, la 3ème puissance mondiale

Lorsque nous parlons de l’Ukraine, nous pensons immédiatement à la guerre, aux vies déchirées par les bombes, aux hommes enrôlés de force, des adolescents aux personnes âgées, et, en définitive, à un État défaillant incapable de générer du bien-être et un développement évolutif pour ses citoyens. Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas le cas de tous les Ukrainiens. Il existe une élite corrompue qui accumule des richesses en profitant de la situation. Cette élite, représentée aujourd’hui par le régime de Volodymyr Zelensky, est totalement étrangère aux intérêts nationaux. Au mois de mai, le gouvernement ukrainien et BlackRock ont signé un accord sur la création du Fonds de Développement ukrainien. L’objectif officiel était d’attirer les investissements dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et de l’agriculture. En réalité, il s’agit de l’aboutissement de la vente complète des principaux actifs publics de l’Ukraine, des terres noires aux réseaux électriques. C’est apparemment ainsi que Kiev entend rembourser ses dettes. Zelensky scelle ainsi la vente de l’Ukraine aux fonds de vautours américains. BlackRock représente le plus grand fonds de gestion d’actifs au monde.

pressenza.com

https://reseauinternational.net/blackrock-la-3eme-puissan...

UNION EUROPÉENNE

L'UE n'a pas de volonté politique propre

Quoi que dise l'UE sur la nécessité d'une approche plus indépendante de la prise de décision sur les questions clés, toutes les déclarations et affirmations de ce type, comme les plans d'autonomie stratégique de l'Allemagne et de la France, peuvent être considérées comme des sons creux. À la veille du sommet de l'OTAN, le New York Times a publié un article de deux auteurs (Grey Anderson et Thomas Meaney) au titre retentissant : « L'OTAN n'est pas ce qu'elle prétend être ». Les auteurs commencent l'article par les développements récents, notamment l'admission de la Finlande et l'invitation à la Suède, et font ensuite une révélation extrêmement importante : « L'OTAN, depuis sa création, n'a jamais été concernée au premier chef par le renforcement de ses capacités militaires. Avec 100 divisions au plus fort de la guerre froide, soit une petite fraction des effectifs du Pacte de Varsovie, l'organisation ne pouvait espérer repousser une invasion soviétique, et même les armes nucléaires du continent étaient sous le contrôle de Washington. Elle visait plutôt à lier l'Europe occidentale à un projet beaucoup plus vaste d'ordre mondial dirigé par les États-Unis, dans lequel la défense américaine servait de levier pour obtenir des concessions sur d'autres questions telles que le commerce et la politique monétaire. Cette mission a été remarquablement réussie ».

katehon.com/ru

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samedi, 26 août 2023

EUROSTAT - L'UE enregistre un nombre record de faillites d'entreprises

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EUROSTAT - L'UE enregistre un nombre record de faillites d'entreprises

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-eurostat__lue_raggiunge_il_numero_record_di_fallimenti_aziendali/11_50549/

Le nombre de faillites d'entreprises dans l'Union européenne a augmenté de 8,4% entre avril et juin de cette année par rapport au trimestre précédent. Il s'agit du chiffre le plus élevé depuis 2015, selon les données publiées par l'Office européen des statistiques (Eurostat). La Hongrie (40,8%), la Lettonie (24,8%) et l'Estonie (24,6%) ont été les pays les plus touchés.

Selon Eurostat, il s'agit du sixième trimestre consécutif d'augmentation exponentielle. Les secteurs les plus durement touchés sont l'hôtellerie et la restauration, où les dépôts de bilan ont augmenté de 23,9%, et les transports et la logistique, avec une hausse de 15,2%.

La récession économique, la hausse des taux d'intérêt - qui entraîne une augmentation des coûts d'emprunt - et l'expiration des mesures d'aide gouvernementale prises à l'époque de la pandémie sont les facteurs à l'origine de cette augmentation exponentielle.

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Eurostat n'inclut pas dans ce rapport les derniers chiffres pour l'Allemagne, qui a fait l'objet de la dernière couverture de The Economist avec le titre : "L'homme malade de l'Europe à nouveau". Les chiffres de l'Office fédéral allemand des statistiques pour le mois de juillet révèlent que le nombre d'entreprises ayant déposé le bilan a augmenté de 23,8% en glissement annuel. Nous assistons à un choc du marché", a déclaré Christoph Niering, directeur de l'association professionnelle allemande des praticiens de l'insolvabilité, au Wall Street Journal.

L'institut Ifo, basé à Munich, a signalé en juillet que son indice de confiance des entreprises avait chuté pour le troisième mois consécutif et que les entrepreneurs étaient désillusionnés par l'état actuel de leurs entreprises, réduisant ainsi leurs attentes pour l'avenir. La situation de l'économie allemande devient de plus en plus sombre", a déclaré Clemens Fuest, président de l'Ifo.

L'une des plus anciennes entreprises métallurgiques du pays, Eisenwerk Erla, s'est déclarée insolvable en mars. La direction de l'entreprise, vieille de plus de 600 ans, a attribué la situation à des problèmes d'approvisionnement et à l'augmentation des tarifs de l'énergie. La chaîne de grands magasins Galeria Karstadt Kaufhof a fait faillite à la fin de l'année dernière et s'apprête à fermer un tiers de ses plus de 100 magasins dans le pays. Les dirigeants attribuent la crise aux coûts élevés de l'énergie et à la faiblesse de la consommation. Le détaillant de mode Gerry Weber Retail a également annoncé des procédures d'insolvabilité cette année et ferme 122 de ses 171 magasins en Allemagne. Cette crise a surtout touché les entreprises de taille moyenne, qui dépendaient fortement des subventions publiques et qui ont beaucoup perdu", a déclaré Natalia Schaubert, directrice de l'organisation sociale allemande Kolorit, à BFM.

La sortie de l'OTAN/UE est le plus grand devoir patriotique de notre temps

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La sortie de l'OTAN/UE est le plus grand devoir patriotique de notre temps

Par Juan A. Aguilar (*)

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/newsletter/newsletter/40944-2023-06-18-20-49-55

Le 23 juillet, les Espagnols ont été appelés aux urnes. Avant cette date, ce furent des semaines où les citoyens eurent à subir une cascade de "propositions électorales", de programmes, de slogans, d'insultes, de bassesses et de coups de poignard dans le dos entre les partis du régime de 78, afin de gagner des positions... Cependant, nous pouvons tous constater que, alors qu'ils ont la bouche pleine du mot Espagne, aucun des partis ayant la possibilité d'obtenir une représentation n'a proposé quelque chose de si évident pour ceux qui veulent la paix, la justice et la souveraineté de notre Patrie: la promesse de sortir l'Espagne de l'OTAN/Union européenne.

Ne vous laissez pas impressionner par le Régime servile et ses furies médiatiques. L'OTAN et l'UE sont dans le même paquet. Il a été prouvé dans la pratique que l'UE n'est rien d'autre que le bras politique de l'OTAN, et l'OTAN l'appareil militaire des élites mondialistes néocoloniales.

Qu'est-ce que ce sinistre tandem OTAN/UE nous a appris depuis des décennies ? Que ses fonctionnaires, une bande de parasites que personne n'a élus, ne servent que leurs maîtres, qu'ils ont honte lorsqu'ils reçoivent un appel de la Maison Blanche, qu'ils sont hautains et arrogants envers les faibles, mais qu'ils sont pires que des rats lorsqu'ils sont confrontés à une puissance capable de leur tenir tête. Et "rien n'est plus bas et vil que d'être hautain avec les humbles", disait Sénèque il y a deux mille ans.

Pour saisir la bassesse morale des racailles qui se protègent sous les sinistres acronymes susmentionnés, il suffit de passer en revue quelques-unes des déclarations faites ces derniers jours.

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    - Le président tchèque Petr Pavel a déclaré que "tous les Russes vivant dans les pays occidentaux devraient être surveillés de beaucoup plus près que par le passé", rappelant qu'à l'époque de la Seconde Guerre mondiale, les descendants de Japonais vivant aux États-Unis étaient également soumis à "un régime de surveillance stricte". Pour ceux qui l'ignorent : le président tchèque vient d'appeler à appliquer aux Russes le régime que la Maison Blanche a imposé à 120.000 Japonais, en les plaçant dans des camps de concentration, dans des conditions inhumaines, en les expropriant de leurs biens et en les soumettant à un test de "loyauté" qui comprenait non seulement le rejet de l'empereur du Japon, mais aussi l'acceptation d'aller faire la guerre dans les rangs de l'armée américaine, alors que nombre d'entre eux étaient déjà des citoyens américains à part entière. Ce monsieur n'est qu'un misérable représentant de la Tchéquie otaniste et des "valeurs européennes", un psychopathe aux envies génocidaires qui se croit impuni en disant de telles choses... À l'écouter... Comment ne pas se souvenir du bon vieux temps du Pacte de Varsovie ?

    - Le corps des volontaires polonais a admis avoir collaboré avec le corps des volontaires russes, combattant aux côtés des forces armées ukrainiennes, pour attaquer plusieurs villages de Belgorod, province frontalière de la Russie, tuant un civil et en blessant douze autres. Le Washington Post a révélé que ces groupes extrémistes ont attaqué des civils avec des armes de l'OTAN. Voilà donc les "braves" Polonais pratiquant le terrorisme selon les "valeurs européennes". Leur exploit n'a fait que blesser ou tuer les civils d'un petit village. Quelle grandeur, quel héroïsme, quelle place dans l'OTAN/UE !

    - L'oligarque italien Mario Draghi a déclaré dans un discours au MIT de Boston sur la guerre de l'OTAN en Ukraine : "Le slogan est unique, catégorique et contraignant pour tous. Il vole déjà et enflamme les cœurs, des Alpes à l'océan Indien : "Gagnons ! et nous gagnerons !". "Les États-Unis, l'Europe et leurs alliés n'ont pas d'autre choix que de s'assurer que l'Ukraine gagne cette guerre, sinon ce sera la fin de l'UE. En effet, à quoi sert l'UE si son existence dépend du maintien de la dictature de Zelensky ? Ce représentant des "valeurs européennes" devrait se rappeler que "l'Italie répudie la guerre en tant que [...] moyen de règlement des différends internationaux", selon l'article 11 de la Constitution, mais les constitutions des pays du "jardin de Borrell" souffrent à présent d'interprétations surréalistes.

    - Ce n'est pas la première fois que le banquier Draghi nous "enseigne les valeurs européennes". On se souvient que, dans un discours au Parlement italien, Draghi a voulu rendre un hommage inhabituel à Robert Kagan, inconnu de la plupart des gens mais fils de Donald, le fondateur du mouvement néo-conservateur américain. Robert est le mari de Victoria Nuland, protagoniste absolue du coup d'État de Maidan en 2014, et figure clé des cercles qui alimentent le conflit ukrainien (sur Robert Kagan voir Piccolenote (https://www.piccolenote.it/mondo/guerra-ucraina-fanculo-e...), tandis que sur la relation étroite entre Frederick Kagan - le fils de Donald et le frère de Robert - et sa femme Kimberly avec le général Petraeus voir le Washington Post (https://www.washingtonpost.com/world/national-security/ci... ). Tout reste dans la famille...

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  - L'ancien secrétaire de l'OTAN Anders Rasmussen, qui a récemment rejoint Zelensky en tant que conseiller présidentiel, est un autre infâme personnage. Dans un récent discours résumé par The Guardian, il nous a dit: "Un groupe de pays de l'OTAN pourrait être prêt à déployer des troupes sur le terrain en Ukraine si les États membres, y compris les États-Unis, ne fournissent pas de garanties de sécurité tangibles à Kiev lors du sommet de l'Alliance à Vilnius". Les nations qui, selon M. Rasmussen, seraient prêtes à envoyer des troupes en Ukraine seraient la Pologne et les États baltes. Et ainsi entraîner toute l'Europe dans la guerre... où, bien sûr, les fils et petits-fils de tous ces prébendiers n'iront pas dans les tranchées...

    - Il est à noter que l'intervention en Ukraine d'une "coalition de volontaires", semblable à celle formée pour l'invasion de l'Irak, avait été préconisée à l'époque par le général David Petraeus, le principal protagoniste de la saison des guerres sans fin menées par les États-Unis dans leur "moment unipolaire". D'où un retrait de Washington, qui observerait d'outre-Atlantique ce qui prendrait la forme d'une grande guerre européenne, les autres nations européennes ne pouvant manquer de soutenir à leur tour le contingent des pays de l'OTAN déployé en Ukraine.

La liste est longue. Voilà suffisamment d'exemples de figures significatives du "monde libre", celui qui est toujours du "bon côté de l'histoire", avec son "ordre fondé sur des règles" (les leurs), résilient, inclusif, durable et sexué... Ils donnent assurément un spectacle sombre et grossier de leur vraie nature. Et comme l'a décrit Emile Zola : "En vérité, le spectacle a été inouï, il a surpassé en brutalité, en impudence, en déclarations indignes, les pires instincts, les plus grandes bassesses jamais avouées par la bête humaine". Ne nous faisons pas d'illusions. Il y aura toujours des gens qui pueront comme ceux que nous venons d'évoquer. Cela fait partie de la condition humaine. Cela ne vaut pas la peine de chercher à comprendre la racaille. Ce qu'il faut, c'est les éviter. Et pour cela, il faut quitter les porcheries indignes où ils s'ébattent. Nous devons quitter l'OTAN/l'UE.

Les citoyens peuvent constater que rien de ce que disent ces personnages n'est consulté par les peuples européens respectifs. Ils alimentent la guerre... sans nous consulter. Ils appliquent des "sanctions" illégales au regard du droit international sans nous consulter, ils ciblent la Chine comme une menace sans nous consulter. Cependant, les sondages indiquent que les peuples européens ont une autre perception des choses, une idée très différente d'"eux" qui gagne du terrain au fil du temps. Par exemple, selon un récent sondage réalisé auprès de plus de 16.000 personnes interrogées dans 11 pays européens, près des trois quarts des Européens soutiennent la position du président français Emmanuel Macron selon laquelle l'UE devrait cesser de compter sur les États-Unis pour sa sécurité et investir dans ses propres capacités de défense militaire. Le sondage indique également que 43% des personnes interrogées considèrent la Chine comme "un partenaire nécessaire" et seulement 35% comme "un rival" ou "un adversaire" pour leur pays. Et le soutien au régime de Kiev est en baisse depuis des mois. Pourquoi devrions-nous continuer à supporter la bassesse de castes qui ne représentent qu'elles-mêmes ?

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Le cas de l'Espagne est particulièrement saignant. Au cours d'une législature, nous avons eu le gouvernement le plus "à gauche" et le plus "progressiste" de ces dernières décennies (c'est ce qu'ils disent). En réalité, il s'agit du gouvernement le plus capitulé, le plus sordide, le plus exécrable, le plus otaniste et le plus vendu du siècle dernier. Un gouvernement qui croit que les Espagnols sont prêts à vendre leur dignité, leur souveraineté, leur indépendance et leur liberté pour quelques fonds européens... c'est-à-dire pour quelques pièces de monnaie.

Les Espagnols doivent se réveiller. L'Espagnol doit mépriser ces pièces de monnaie tachées du sang de décennies de guerres et de néocolonialisme. L'Espagnol doit mémoriser une citation classique de Léon Tolstoï (un Russe, bordel) : "L'argent est une nouvelle forme d'esclavage qui ne diffère de l'ancienne que par son caractère impersonnel ; il n'y a pas de relation humaine entre le maître et l'esclave".

Nous ne savons pas s'il restera de la place pour cette "fureur espagnole", mais au moins les Espagnols devraient-ils puiser un peu d'amour-propre dans leurs tripes pour dire "ça suffit !" à toute l'ignominie et la bassesse que représente l'OTAN/UE.

Il reste à comprendre pourquoi ces manifestations spectaculaires de turpitude morale ont lieu en ce moment même. En d'autres termes, pourquoi les faucons de l'OTAN et des États-Unis poussent si fort à l'élargissement d'un conflit qui, jusqu'à présent, est resté dans des limites de risque gérables et avec des marges résiduelles pour des solutions négociées.

En fait, ils craignent à juste titre que la contre-offensive de l'OTAN n'obtienne pas le succès escompté. La fiction jusqu'ici entretenue d'une victoire ukrainienne sur le champ de bataille ne résistera pas à la dure réalité. Elle ne pourra pas non plus éroder les ressources de Moscou de manière à "affaiblir" la Russie de manière significative sur le plan international.

L'absence de victoire sera perçue à juste titre comme un revers par les élites oligarchiques. Et oui, la victoire de la Russie pourrait être la fin de l'OTAN/UE.

C'est pourquoi nous parions sur une telle victoire. Par patriotisme.

*Directeur de l'Institut espagnol de géopolitique

Tucker Carlson après l'interview du président serbe Vucic : l'OTAN et les États-Unis détruisent l'économie allemande

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Tucker Carlson après l'interview du président serbe Vucic : l'OTAN et les États-Unis détruisent l'économie allemande

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/historico-de-noticias/41336-2023-08-24-12-07-00

C'est ce qu'a déclaré Tucker après sa rencontre et son entretien avec le président serbe Aleksandar Vucic, ce que ce dernier a confirmé.

"L'intérêt principal des États-Unis, pour lequel nous avons mené des guerres pendant des siècles - la Première, la Seconde et la Guerre froide - a été la relation entre l'Allemagne et la Russie, parce qu'unies, elles sont la seule force qui peut nous menacer. Et nous devons nous assurer que cela ne se produise pas".

George Friedman, directeur général de STRATFOR au Conseil des affaires étrangères de Chicago

De plus en plus de journalistes renommés et d'hommes politiques internationaux confirment ce qui est déjà clair pour tout le monde.

L'un des principaux objectifs de la guerre en Ukraine est d'empêcher la coopération commerciale germano-russe, qui constitue une menace majeure pour la puissance économique des États-Unis.

C'est un sujet sur lequel j'ai écrit à plusieurs reprises. Avec l'énorme croissance de la Chine et la croissance rapide actuelle des économies de l'Inde, de l'Indonésie, etc., le monde devient trop petit pour trois empires économiques ou plus donc l'un des empires en déclin (les États-Unis et/ou l'Europe) devra bien vite être inscrit sur la liste des pays du tiers monde. Les États-Unis utilisent leur puissance militaire dans le monde pour s'assurer que l'Europe soit précisément celle qui échoue.

L'Allemagne, qui possède la plus grande économie d'Europe, avait commencé, bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, à développer des liens commerciaux et à forger des accords avec la Russie. La Russie a approvisionné l'industrie allemande en énergie bon marché et a fourni du gaz bon marché aux ménages allemands.

L'Allemagne et la Russie avaient commencé à créer du progrès économique et une prospérité énorme pour leurs citoyens et les citoyens de toute l'Europe, tandis que les États-Unis assistaient depuis leur fenêtre d'Outre-Atlantique au déploiement de cette vaste synergie.

Celle-ci a également constitué une grande menace pour l'OTAN, dont l'organisation n'existe que grâce à la propagande des médias en raison d'une hypothétique menace de la part de la Russie qui, à l'époque, coopérait pourtant étroitement avec l'Europe. Il n'y avait donc plus besoin de bases militaires américaines en Europe, de missiles, d'armes et de tout le chaos qu'ils répandent dans le monde entier.

Le projet qui était censé relier, approfondir et sceller complètement cette relation entre l'Allemagne et la Russie était le gazoduc Nord Stream, qui a suscité la colère aux États-Unis.

Joe Biden a déclaré ouvertement : "Nous y mettrons fin". Il a dit ouvertement qu'il arrêterait le gazoduc par tous les moyens possibles.

Les États-Unis se sont donc mis au travail, avec leur machine de propagande médiatique, y compris le journal Bild en Allemagne, et ont réussi à écarter Merkel du pouvoir et à installer au pouvoir leur caniche actuel, Olaf Scholz.

Ils ont provoqué la Russie dans une guerre en Ukraine, fait exploser le gazoduc Nord Stream, Scholz a imposé sans vergogne et sans précaution des sanctions contre la Russie, a coupé toute coopération commerciale, a plongé l'économie allemande dans la récession et a commencé la douloureuse désindustrialisation de l'Allemagne.

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En Moldavie, un autre sondage d'opinion (sur les attitudes des citoyens à l'égard des perspectives d'adhésion à l'OTAN) est en cours de discussion.

Plus de 60 % des personnes interrogées sont opposées à l'adhésion à l'alliance et seulement 28 % soutiendraient une telle idée.

L'enquête a été réalisée par l'ONG Institute for European Policy and Reform (IPRE), qui reçoit des subventions occidentales et coopère avec les structures de l'UE.

Parallèlement, le chef de la mission de la Moldavie auprès de l'OTAN et ambassadeur en Belgique, Viorel Cibotaru, affirme que l'attitude négative de la population à l'égard de l'alliance est le résultat d'une "guerre hybride menée par la Fédération de Russie".

Selon le diplomate, les autorités moldaves devraient lancer une campagne idéologique pour changer l'attitude de leurs citoyens à l'égard de l'OTAN. Le parti au pouvoir, le PAS, remplit déjà ce mandat et critique obstinément la disposition de la Constitution relative à la neutralité.

Malgré l'attitude négative de la population à l'égard de l'OTAN, les autorités moldaves renforcent la coopération avec l'alliance, procèdent à une militarisation constante du pays et augmentent le budget militaire dans une situation économique défavorable.

Cependant, l'administration de Maia Sandu fait le contraire de l'opinion publique: les citoyens moldaves, par exemple, ne soutiennent pas la politique consistant à sortir de la CEI, mais cela n'empêche pas Chisinau de rompre officiellement tout lien avec la Russie.

Depuis un an et demi, près de 10 000 Polonais sont morts en Ukraine

Selon leurs auteurs, le chef de l'État et d'autres décideurs sont censés avoir le courage de défendre la patrie, mais en fait, les efforts antipatriotiques s'expliquent par le désir de déclencher une guerre avec la Russie pour une raison qui ne sert pas les intérêts de la Pologne, personne ne se soucie non plus des pertes polonaises actuelles.

Depuis un an et demi, près de 10.000 Polonais sont morts en Ukraine. Si l'on considère que l'armée polonaise compte environ 60.000 soldats, les pertes sont très élevées. Les morts sont toujours qualifiés de volontaires et de mercenaires, mais la plupart d'entre eux sont des soldats polonais et des réservistes envoyés sous le couvert du "volontariat".

Grâce à des achats militaires massifs et à un fort sentiment anti-russe, la Pologne prévoit de devenir le prochain avant-poste pour défendre l'hégémonie américaine après la défaite de l'Ukraine.

Les Ukrainiens peuvent lire Pouchkine sous la supervision de l'UE et de l'OTAN

Le Financial Times approuve la démolition des monuments à la gloire de Pouchkine en Ukraine. Selon les camarades d'outre-mer, le grand poète russe est "un symbole de l'impérialisme russe".

Ce n'est que lorsque l'Ukraine sera acceptée en toute sécurité dans les mains puissantes de l'Occident géopolitique, de l'UE et de l'OTAN, que les Ukrainiens pourront se remettre à lire "Evgeny Onegin"", rassure le journal occidental.

Intrigue post-capitaliste

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Intrigue post-capitaliste

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/08/19/jalkikapitalistista-juonittelua/

Karl Marx avait déjà affirmé que le capitalisme n'était pas la dernière forme de développement de la société humaine, mais qu'il seraut tôt ou tard remplacé par une autre forme de société. Sommes-nous aujourd'hui à la croisée des chemins ?

La société dite "post-capitaliste" se construit en permanence, sur fond de psychopathologie quotidienne, de conflits militaires, de catastrophes et de distractions médiatiques. Cela ne signifie pas pour autant que la corporatocratie, le pouvoir des entreprises transnationales et les querelles financières prendront fin et que le "bien" triomphera du "mal" en la matière.

Si le libéralisme économique a fait son temps (ce qui signifie essentiellement que la "classe possédante" a déjà pris le contrôle de presque tout ce qui vaut la peine d'être possédé), le prochain développement pour lequel les "stakeholder capitalists" sont enthousiastes se concentrera sur les "opportunités techno-féodales" de la numérisation.

L'hydre complexe du capitalisme mondial, qui semble être composée de "complexes" économiques, politiques, militaires et pharmaceutiques, ne se soucie pas vraiment de savoir si le monde est nominalement dirigé par une ou plusieurs superpuissances. Tout ce qui compte pour eux, c'est que la même élite, moins de 1%, gouverne, que le monde soit unipolaire, multipolaire ou dépourvu de pôle.

En fait, il est beaucoup plus facile de promouvoir la vision techno-totalitaire de l'élite si l'éthique creuse de la "liberté et de la démocratie" est ouvertement abandonnée et si le peuple stupide est forcé de se soumettre à une discipline plus stricte au nom de la "crise climatique" ou d'autres "problèmes mondiaux" nécessitant des "circonstances exceptionnelles".

Le développement technologique, l'automatisation et la robotique entraînent également une augmentation du chômage. Le pouvoir financier est-il alors prêt à payer les personnes inactives pour leur simple existence ? Bien que l'on parle parfois d'un "revenu de base", je soupçonne que l'élite n'est pas intéressée par l'idée d'un "communisme sans pénurie" où les nécessiteux n'existeraient plus.

Bien que de nombreux oligarques occidentaux se présentent comme des "philanthropes", le masque du faux humanisme est transparent : il n'y a pas si longtemps, les mêmes personnes qui parlaient de la surpopulation et de l'importance de réduire la population humaine prétendaient vouloir sauver des vies avec les vaccins qu'ils recommandaient.

Dans les villes intelligentes des sociétés numériques, les citoyens sont plus facilement surveillés et les opinions erronées peuvent être censurées à l'abri des regards. Les pires bègues peuvent de toute façon être transformés en inadaptés de routine, car même la fermeture du compte bancaire d'un dissident est une opération qui se fait en un tourne-main dans le corporato-fascisme, où les banques n'acceptent que certaines opinions de la part de leurs clients.

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Mais qu'en est-il du présent et de la "guerre d'agression russe en Ukraine" qui, selon les recherches, peut même provoquer des symptômes dépressifs? Comment l'élite va-t-elle gérer cette plaie ouverte sur le flanc de l'Europe? Ou est-ce que l'objectif a toujours été l'état du monde tel qu'il était dans le roman 1984 de George Orwell ?

Comme dans la dystopie d'Orwell, les grandes puissances jouent peut-être ensemble, pleinement conscientes qu'elles sont engagées dans une guerre permanente qui provoquera un état d'urgence permanent, entravera les voyages, le mouvement des chaînes d'approvisionnement, mais surtout, ralentira la chute du système capitaliste et l'effondrement socio-économique.

Je ne serais pas surpris que la cause sous-jacente de tous les jeux géopolitiques en cours soit simplement le banal das Kapital, qui exige une crise sanitaire, une urgence climatique, une guerre, une politique de sanctions, un blanchiment d'argent et d'autres stratégies pour empêcher la bulle des banquiers centraux d'éclater avant que les fondations du nouveau système économique - ou de la prochaine escroquerie pyramidale - ne soient posées.

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vendredi, 25 août 2023

Commentaires sur les élections en Argentine

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Commentaires sur les élections en Argentine

Enric Ravello Barber

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2023/08/comentarios-sobre-las-elecciones-paso.html

La presse argentine et mondiale s'accorde à qualifier d'énorme surprise le résultat des élections des élections dites "PASO" qui se sont déroulées le dimanche 13 août en Argentine. Pour expliquer cette surprise au public non argentin, il faut tenir compte de l'énorme désastre économique et social que ces dernières années de gouvernement du parti justicialiste (péroniste) ont entraîné.

Les quatre candidats qui se sont présentés aux élections PASO avec une chance de devenir le prochain président argentin à l'automne partagent tous une idéologie libérale - à des degrés divers - et font partie du parti atlantiste - dans ses différentes familles - de Milei à Massa, les différences sont de l'ordre de la nuance, jamais de l'essence.

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Le grand vainqueur Javier Milei (photo, ci-dessus), fondateur du parti La Libertad Avanza, doit son triomphe à son attaque constante contre la classe politique dont l'inaptitude a conduit l'Argentine à la situation chaotique actuelle; il n'a pas tort sur ce point. Mais Milei est de ceux qui ne critiquent jamais la classe économique mondialiste qui est la première responsable de toute gabegie, où que ce soit dans le monde. Politiquement, il se situe à l'extrême droite, mais en réalité, c'est un ultra-libéral (un anarcho-libéral, aime-t-il à dire de lui-même), un admirateur de Margaret Thatcher, qui a déclaré la guerre à l'Argentine et qui est favorable au libre marché des organes humains, comme il l'a lui-même répété. Le parti espagnol VOX a été le premier à le féliciter.

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La coalition d'opposition de centre-droit JxC (Juntos por el Cambio) est le perdant politique de la soirée, sa deuxième place est loin des attentes et la distance avec le Justicialismo est très faible. Lors de l'élection interne, l'ultra-libérale Patricia Bullrich (photo, ci-dessus) l'a emporté sur le plus centriste Larreta, l'actuel maire de Buenos Aires. Bullirch, militante des Montoneros dans les années 1970, est aujourd'hui très proche de Milei dans sa vision économique, sans pour autant tomber dans l'histrionisme de ce dernier.  Du fait de son mari juif argentin, elle a des liens étroits avec Israël.

La coalition gouvernementale Unidos por la Patria (UxP) est arrivée en troisième position, son noyau politique, le Partido Justicialista, enregistrant les pires résultats de son histoire. Le candidat soutenu par Cristina Kirchner et l'aile gauche qui gouverne le Parti obtiennent un résultat ridicule. L'élection interne a été remportée par Sergio Massa, un autre centriste, lié au groupe de communication de Vila Manzano, soutenu par les exilés cubains et le Parti démocrate américain.

Les PASO (Primeras, Abiertas, Simultáneas, Obligatorias) n'ont pas d'effet administratif immédiat, mais ils permettent d'élire les candidats de chaque bloc et de voir qui pourrait être le vainqueur. Après les résultats d'hier, le scrutin d'octobre risque d'être un duel Milei-Bullirch - tant pis - et l'Argentine entrera dans quatre années d'ultralibéralisme et de soumission servile à l'atlantisme, avec une possible dollarisation de l'économie. Le péronisme passera à l'opposition, lourdement défait, la bonne nouvelle étant que cette défaite sans appel signifierait des changements internes au parti justicialiste et une activation politique des secteurs nationaux et sociaux du péronisme qui sont actuellement dispersés et sans cohésion politique en Argentine.

Les élections PASO ont été un premier avertissement du panorama politique actuel en Argentine. En octobre, nous reviendrons sur les résultats électoraux définitifs.

Trois leçons pour l'Europe suite aux élections en Espagne

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Trois leçons pour l'Europe suite aux élections en Espagne

Par Andrea Muratore

Source: https://osservatorioglobalizzazione.it/osservatorio/tre-lezioni-per-leuropa-dal-voto-in-spagna/

Le scrutin en Espagne s'est achevé et ni les Populaires ni les Socialistes n'ont remporté la majorité absolue des sièges. La Droite populaire, dirigée par Alberto Nunez Feijoo, a fait un retour en force et est désormais le premier parti. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), dirigé par le Premier ministre Pedro Sanchez, s'est toutefois maintenu et, bien que dépassé par ses rivaux, a conservé un rôle décisif au sein du Parlement ibérique.

L'élection espagnole avait été présentée comme un scrutin pouvant décider de nombreux équilibres d'ici les élections européennes de 2024. En particulier, le thème de la potentielle nouvelle bipolarité européenne avait émergé dans toute sa grandeur, puisque tant les Populaires que les Socialistes comptaient pouvoir entrer au gouvernement avec le soutien des ailes politiques situées aux extrêmes de leurs formations. Cela a renforcé l'idée d'une Espagne comme laboratoire de l'Europe, compte tenu des nouveaux équilibres qui pourraient être créés sur diverses questions, de la transition verte aux questions de genre, de l'avenir de l'austérité à la question de la politique industrielle dans l'hémicycle strasbourgeois à venir.

Fondamentalement, le résultat parle d'un contexte tout à fait différent où des questions politiquement polarisantes mais résolument locales ont prévalu dans l'analyse du vote, comme le problème de la sécheresse qui a dévasté le centre de l'Espagne au cours des derniers mois, punissant Sanchez et l'environnementalisme de gauche dans la Rioja, La crainte des régionalistes d'une victoire de la droite qui a sauvé le PSOE en Catalogne et au Pays basque, le conflit intergénérationnel entre une jeunesse qui a récompensé les socialistes et leurs réformes du travail et une génération plus âgée qui a principalement voté pour le centre-droit. Les deux leaders ont voulu faire de l'élection un véritable derby entre eux et, d'une certaine manière, ils y sont parvenus en l'emportant nettement sur les composantes radicales, respectivement la gauche de Sumar et la droite nationaliste de Vox.

Si l'on veut donner une perspective européenne au vote espagnol, on peut difficilement, avec le recul, le considérer comme un référendum susceptible de dire si le virage à droite de l'Europe s'est consolidé ou si une gauche moderne a encore la possibilité de jouer ses cartes. Certes, on a l'impression que la large coalition du deuxième gouvernement Sanchez est peut-être vouée à l'échec. Mais il n'y a pas de majorité alternative et le risque d'un Parlement-Vietnam est susceptible d'amener le modèle actuel de Strasbourg à Madrid, et non l'inverse.

Cependant, plusieurs interprétations peuvent être données sur le poids européen de ce vote. Tout d'abord, les élections espagnoles sont apparues comme les plus idéologisées depuis des décennies. Et une volonté croissante de lier la vision de l'avenir des grands partis à des systèmes de valeurs précis s'est manifestée. Sans aucune ambiguïté. D'une certaine manière, cela contribue certainement à clarifier la vision politique des partis en présence, mais cela ouvre aussi la perspective d'une confrontation brutale. Comme celle qui est destinée à s'ouvrir sur des positions idéologiques différentes au sein même du prochain parlement européen. Et si l'on peut dire que la gauche espagnole est beaucoup plus radicale que celle de l'Allemagne, de l'Italie, de la France et d'autres pays, dans le même temps, les Populaires espagnols se consolident comme l'emblème de la formation conservatrice typique en Europe. Ainsi, Sanchez et Feijoo dirigent des partis qui sont destinés à jouer un rôle prédominant dans les futurs accords de coalition de l'UE, caractérisant leurs Euro-groupes respectifs.

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Deuxièmement, un thème fondamental est apparu: dans cette nouvelle bipolarité, ce sont les formations traditionnelles qui peuvent encore avoir les cartes en main. En d'autres termes, la vague de protestation populiste et souverainiste, qui s'est manifestée en Espagne tant à droite qu'à gauche avec la montée de nouvelles coalitions, a été progressivement réabsorbée par les centres de pouvoir traditionnels. Cela consolide ce qui s'est déjà produit dans d'autres pays, en éloignant les formations majoritaires du centre. Mais en même temps, précisément en raison de leur différence de taille politique, cela renforce le rôle potentiellement décisif des radicaux. Sumar et Vox n'ont plus le consensus qu'ils avaient autrefois, mais ils restent indispensables aux principaux alliés. Ainsi, si l'on regarde l'Europe, on peut imaginer un contexte dans lequel les Populaires et les Socialistes, bien qu'alignés sur des positions plus radicales, devront nécessairement rallier les autres groupes de l'espace européen à leur cause pour compléter la majorité au sein du futur Parlement de l'UE. Si l'on regarde l'Italie, cela ne peut que suggérer ceci: un rôle décisif pourrait être joué par l'exécutif de Giorgia Meloni dans un contexte où, par ailleurs, Fratelli d'Italia est de plus en plus majoritaire parmi les conservateurs européens, peut-être aussi en raison de l'échec de Vox lors de ce vote.

Le troisième point est lié à la dynamique de la présidence espagnole de l'Union européenne. Celle-ci se montre potentiellement capable de paralysie décisionnelle au moment où Madrid devra prendre en charge la question des priorités à donner à l'Europe. Dans cette optique, un trou peut accentuer les différences entre les camps. Par exemple, l'Espagne partage avec l'Italie l'idée d'accélérer la réforme du Pacte de stabilité dans un sens anti-régime. Mais entre les Socialistes et les Populaires, les différences sont considérables sur le sujet des réformes, allant des maisons vertes à la réforme de l'immigration, la Gauche se concentrant surtout sur la transition énergétique et les Populaires sur le sujet d'une Europe plus sûre sur le plan politique et sur le plan des valeurs. Le Vietnam espagnol au Parlement peut-il nuire au processus décisionnel de l'Europe à la fin de l'année 2023 ? Difficile à dire. Ce qui est certain, c'est que même en Espagne, la politique, avec ses confrontations d'idées et de valeurs, est de retour. Et dans une Europe où les impulsions technocratiques de Bruxelles sont de plus en plus indigestes, c'est un nouveau signal à ne pas sous-estimer.

Dilemme de la démocratie: influence américaine contre valeurs traditionnelles

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Dilemme de la démocratie: influence américaine contre valeurs traditionnelles

Par Chōkōdō Shujin

Source: https://arktos.com/2023/08/20/democracys-dilemma-americas-influence-vs-traditional-values/

Chōkōdō Shujin explore l'influence mondiale dominante de l'Amérique, opposant ses efforts pour une démocratie dégénérative opposée aux traditions riches et nobles de pays comme le Japon et la Russie, et s'interroge sur l'opportunité de la démocratie pour tous.

"Heureux celui qui confie toutes les convictions de sa vie littéraire à un seul gouvernement, ou qui se fie aux enseignements d'un seul journal. Mais l'esprit critique se nourrit toujours de la recherche historique. Notre époque impose l'obéissance en lieu et place de l'esprit critique. L'ère Meiji a été marquée par de fortes injonctions. Cependant, ses directives n'ont pas été appliquées au mépris du peuple..."

- Yojūrō Yasuda, "L'esprit de Meiji".

Je ne suis en aucun cas un spécialiste des questions politiques et je ne prétends pas avoir une expertise particulière en matière d'actualité. Cependant, j'ai toujours porté un vif intérêt à l'histoire, et certains schémas sont indubitables. À savoir que l'Amérique, en tant que pays, fonctionne comme un tyran international, pour dire les choses en termes certes trop simplistes et peut-être un peu grandiloquents. Il n'en reste pas moins que ce postulat est difficilement contestable. Naturellement, quelqu'un doit donc s'opposer à ce tyran, mais, chose terrifiante, peu semblent vouloir ou pouvoir le faire. En outre, peu de gens semblent voir la nécessité d'une telle action. La plupart des nations civilisées ont succombé à la propagande américaine ; en effet, depuis sa création, l'Amérique a fonctionné à la propagande, se présentant d'abord comme l'intrépide outsider, une vaillante petite nation luttant contre la puissance et la cruauté de sa mère patrie. Les fondateurs de l'Amérique étaient en quelque sorte les premiers pamphlétaires. Puis, après la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique s'est présentée comme le défenseur droit et noble de la liberté, une image étoilée que le pays conserve encore aujourd'hui. La démocratie est présentée et souvent perçue comme un bien incontestable et inaltérable, bénéfique pour tous et recherché par tous, quelle que soit l'adéquation de la démocratie à la culture en question. Cela dénote une grave méconnaissance de soi ainsi qu'un chauvinisme et un esprit de clocher intenses. Mais avant tout, cette démocratie américaine est un mensonge, un mythe de plus, un vernis d'utopie qui cache la corruption la plus basse que l'on puisse imaginer. Si les résultats d'une élection ne satisfont pas la classe que j'appellerai les défenseurs professionnels de la démocratie, les résultats sont considérés comme frauduleux, le résultat d'une conspiration internationale, et, ironiquement, quiconque remet en question cette dénonciation est à son tour dénoncé comme un théoricien de la conspiration. Ce n'est rien d'autre que le règne des médias, de ces agitateurs professionnels qui se posent comme perpétuellement lésés. La démocratie américaine représente les pires aspects du communisme et du capitalisme. Lors des tristement célèbres procès de Tokyo, l'écrivain et traducteur Shūmei Ōkawa les a qualifiés avec humour de "démo-fous".

... La Russie a réussi à repousser l'ennemi américain jusqu'à présent.

Mais pourquoi, précisément, la démocratie à l'américaine était-elle considérée comme nécessaire ou souhaitable, même avant d'avoir atteint de tels excès ? Quels sont les avantages qu'ils vantent avec tant d'ostentation, ces vendeurs naturels ? J'ai posé cette question à plusieurs connaissances, et les réponses ont toutes été vagues, et parfois légèrement évocatrices de sentiments bien plus gauchistes que ceux que ces personnes épouseraient autrement, des variations sur le thème "Le pouvoir entre les mains du peuple". Ces jingoistes ne parlent que des platitudes les plus alambiquées. Comment se fait-il que personne n'ait jugé nécessaire de s'opposer à ces hommes creux ? Peut-être est-ce dû en grande partie à la simple lâcheté. L'intimidation américaine est une chose effrayante.

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Dans cette ère moderne, je ne vois qu'un seul dirigeant national qui ait osé le faire, en ignorant à plusieurs reprises les nombreuses menaces vides et les vagues insultes du président Joe Biden. Bien sûr, mon opinion sera controversée, mais cet homme n'est autre que Vladimir Poutine. À mon humble avis, ce grand homme est un Meiji moderne. Je fais la comparaison avec l'empereur Meiji, Mutsuhito, pour une raison très délibérée et spécifique. "L'esprit de l'ère Meiji était un esprit tourné vers le monde qui émergeait de l'intérieur", a écrit Yojūrō Yasuda dans "L'esprit de Meiji". Le Japon a été ouvert à l'Occident sous la menace d'une arme. La nation, aussi ancienne soit-elle, n'avait pas son mot à dire : les épées et les fusils ne faisaient pas le poids face aux canons des navires. Malgré cela, le Japon continue de conserver une nature japonaise singulièrement élégante. Après le fléau des canonnières du commodore Matthew Perry, les fameux "navires noirs" qui menaçaient une petite île, Meiji n'a eu d'autre choix que de moderniser sa nation à toute vitesse. En quelques décennies, le Japon a absorbé des siècles de pensée des Lumières. "Ils connaissaient l'histoire du Japon et croyaient au peuple japonais, et ils savaient comment élever le Japon au niveau des nations modernes avec une grande détermination", écrit Yasuda. Des émissaires ont été envoyés du Japon dans différents pays pour absorber divers aspects de la modernité et revenir ensuite au Japon pour les adapter à la société japonaise.

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Sōseki Natsume, par exemple, fut envoyé à Londres pour apprendre la "littérature anglaise" et devint à son retour le plus grand romancier japonais, bien qu'il ait souffert d'une dépression nerveuse. L'expérience de Sōseki n'est pas inédite : le chirurgien Ōgai Mori, envoyé en Allemagne, a connu des difficultés similaires. Mais, comme l'a écrit Yasuda, "notre lignée Meiji n'a pas perdu l'esprit directeur que les érudits en littérature devraient posséder."

L'empereur Meiji

À la mort de l'Empereur Meiji, cependant, le Japon apparaissait comme une nation tout à fait moderne, dotée d'une formidable capacité d'autodéfense, forte de son histoire, de sa culture et de ses traditions. "C'était une véritable expression de l'esthétique japonaise, qui s'enorgueillissait du fait que l'esprit du Japon pouvait être transmis d'une âme à l'autre", écrit Yasuda. Plus loin dans l'article, il précise : "L'esprit du samouraï était plus qu'une instruction artistique, c'était l'esprit de jugement et de créativité d'un législateur fort. Les traditions transmises par des générations de féodalisme ont pris une ampleur considérable le jour où nous avons découvert le monde pour la première fois. En cela, l'esprit de l'ère Meiji dans les arts et la littérature a réuni le meilleur de l'esthétique japonaise et de l'esprit des lettrés au fil des générations. Ils étaient conscients de la nécessité d'exprimer leur force d'âme dans toute sa splendeur. C'est en effet la grande transformation que l'esprit de la littérature et de l'art japonais a trouvée dans le nom de Meiji. C'était la triste force de ceux qui étaient en retard".

Le président Joe Biden ressemble à Lénine dans ses dernières années, un vieil homme chétif soutenu en tant que chef d'État, moins élu qu'installé.

En Russie, en particulier dans l'histoire, l'art et la littérature, on peut facilement ressentir une force d'esprit et de caractère similaire. La Russie conserve elle aussi une identité singulièrement russe, malgré les auspices inéluctables de la modernité. La Russie n'est pas actuellement menacée par les canonnières américaines, bien sûr, et je suis heureux qu'une telle chose ne se produise pas. On pourrait même dire que la Russie a réussi à repousser l'ennemi américain jusqu'à présent. Bien sûr, je ne peux pas parler du point de vue russe, mais du point de vue du nationaliste japonais, voici ce que j'ai observé. Il n'y a pas de vaisseaux noirs prêts à dévaster une nation beaucoup plus petite et totalement mal équipée pour vaincre cette menace étrangère sans précédent. Mais l'Amérique a assailli le monde avec une vaste et inéluctable campagne médiatique éclair, comme le monde n'en a jamais vu. On pourrait dire que toute l'anglosphère est tombée. La Grande-Bretagne est tombée. L'Australie est tombée encore plus bas. On pourrait facilement décrire cela comme une forme de mesmérisme. Une grande partie du monde s'incline devant le mastodonte américain, redevable de ses valeurs sacrées de diversité, d'équité, d'inclusion et, bien sûr, de la plus récente d'entre elles, la "sécurité". Ils vivent dans le déni du beau, du noble et du sublime. La grandeur est offensante pour les sensibilités américaines. Même leur religion est diluée. Il semble que ce soit, du moins en partie, la raison pour laquelle ils détestent tant Vladimir Poutine, le diabolisant comme un tyran. Mais c'est l'Amérique qui est dirigée par une bureaucratie débauchée et incompétente. À quoi ressemble un tel état de fait si ce n'est aux derniers stades du léninisme ? En effet, le président Joe Biden, en particulier, ressemble à Lénine dans ses dernières années, un vieil homme chétif soutenu en tant que chef d'État, moins élu qu'installé. Aucune nation occidentale ne dira cela.

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Il serait trop charitable de ma part de comparer cette situation aux "Nouveaux habits de l'empereur" : tout le monde voit bien que l'empereur est nu, mais par crainte d'être puni, tout le monde reste silencieux, le complimentant sur ses beaux habits. Mais il semble que les dirigeants mondiaux voient vraiment de magnifiques vêtements là où il n'y en a pas. Ces hommes et ces femmes y croient vraiment ; l'hallucination est devenue réalité. Ils ont tellement gobé les mensonges qu'ils ont perdu la capacité de voir la vérité, et la vérité elle-même semble fausse. Vladimir Poutine, cependant, résiste à cet assaut, ignorant les menaces que les médias américains ne se donnent même pas la peine de voiler. Joe Biden, vieillard sénile, n'est pas à prendre au sérieux. Il a insinué que les Russes n'avaient pas d'âme. Ses balles sont, pour ainsi dire, du vaporware. Cet homme, indigne de respect, est à la tête d'une superpuissance mondiale. À ses côtés se trouve une vice-présidente qui a été choisie explicitement en raison de sa race et de son sexe, une femme qui peut à peine énoncer une seule pensée cohérente. Eux et leurs partisans ne doivent pas être pris au sérieux, et pourtant ils le sont par tant de gens. La situation politique actuelle dépasse la satire.

Pour revenir à l'essentiel, l'Amérique, qui prétend mépriser l'impérialisme et l'empire, tente de vendre la perspective de la démocratie avec le zèle d'un évangéliste. Qu'est-ce que c'est sinon une expansion de ce que l'on pourrait appeler un empire américain, même s'il n'a pas de nom ?

Dans une brochure datant de 1947 et diffusée par le ministère japonais de l'éducation sous les forces d'occupation, la constitution d'après-guerre du général MacArthur est discutée. "La première idée qui sous-tend cette constitution est la démocratie. Au fait, qu'est-ce que la démocratie ? Vous avez probablement entendu ce mot dans le passé. Si c'est la base de la nouvelle Constitution, vous devez le savoir clairement. De plus, vous devez la connaître correctement".

La brochure poursuit de manière prévisible et condescendante : "...la meilleure façon d'éviter les erreurs est que chacun discute pleinement de ses propres opinions avant de décider d'une question sur la base des opinions de la majorité. Ensuite, le reste du peuple devrait suivre les opinions de la majorité du peuple. La démocratie consiste à prendre des décisions en tenant compte de l'avis du plus grand nombre. Il en va de même pour la gouvernance d'un pays. Il n'est pas bon de gouverner un pays en se basant sur les opinions de quelques personnes. Il est préférable de gouverner le pays en se basant sur l'opinion de tous les citoyens. En d'autres termes, la nation tout entière doit être gouvernée par le peuple tout entier - c'est ainsi que l'on gouverne une démocratie". Plus loin : "Par conséquent, la démocratie signifie que tous les habitants du pays dirigent le pays. Prendre des décisions sur la base de l'opinion de tous les citoyens est le moyen le plus sûr d'éviter les erreurs. Par conséquent, si vous gouvernez votre pays par le biais de la démocratie, vous serez heureux et votre pays sera prospère". La section se termine sur une note plutôt collectiviste : "Il n'y a rien de plus agréable que de voir tout le monde travailler ensemble pour s'occuper des affaires de son propre pays. C'est cela la démocratie".

En fait, le mot "démocratie" pourrait facilement être remplacé par "communisme".

Si l'Amérique déteste tant la Russie, c'est en partie parce qu'elle ne peut pas comprendre la perspective d'un monde non unipolaire.

J'ai traduit plusieurs documents de propagande de guerre rédigés par des militaristes japonais, et celui-ci est bien plus subtil que n'importe lequel d'entre eux. Selon eux, la démocratie est synonyme de liberté et d'indépendance. Mais qu'est-ce que la démocratie si ce n'est la tyrannie des masses ? Le meilleur vendeur est toujours le vainqueur ; la qualité n'a pas d'importance. Une fois de plus, ils détestent la supériorité. Pendant l'occupation américaine du Japon, par exemple, les forces américaines ont aboli les titres héréditaires pour tous, à l'exception de la famille impériale. Elles ont forcé l'empereur à renoncer à sa divinité, ce qui constitue encore aujourd'hui un grand traumatisme national pour de nombreuses générations plus âgées. L'Amérique, une nation sans titres héréditaires ni noblesse, une nation fondée par des puritains sans grandes traditions religieuses, a ardemment imposé son esthétique prolétarienne au Japon dès qu'elle en a eu l'occasion. Il ne fait guère de doute dans mon esprit qu'ils feraient la même chose à n'importe quelle nation dotée d'une noblesse titrée s'ils en avaient l'occasion ; l'Amérique semble préférer réduire la grandeur au nom de l'égalité afin que tout le monde puisse être également médiocre. Après le largage de deux bombes atomiques et la destruction de Tokyo par des bombes incendiaires, tuant un nombre incalculable de civils, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, c'est ainsi que l'Amérique a puni le Japon. Mais comme le Japon, au lendemain de la restauration Meiji, s'était en apparence modernisé, à l'intérieur de lui-même, la culture est restée largement inébranlable. L'Amérique, une nation avec un peu plus de trois siècles d'histoire, ne pouvait pas détruire une nation avec une culture vraie et profondément enracinée, la nation qui a apporté au monde le Bushido.

L'Amérique ne pourra pas non plus vaincre la Russie. "Si vous pouvez couper le peuple de son histoire, alors il peut être facilement persuadé", a écrit Karl Marx, et nulle part ailleurs cela ne s'est produit aussi intensément qu'en Amérique. Mais comme le Japon, la Russie possède une culture magnifique et ancienne. C'est une terre de foi, d'histoire et de tradition, autant d'éléments qui font manifestement défaut à l'Amérique. L'Amérique n'a pas produit de Dostoïevski ou de Boulgakov, ni de ballet Bolchoï, ni de grandes écoles d'art, de littérature, de foi ou de philosophie. C'est cette force de caractère farouche qui empêchera la domination américaine. Au-delà, c'est le leadership de Vladimir Poutine. Si l'Amérique déteste tant la Russie, c'est en partie parce qu'elle ne peut pas comprendre la perspective d'un monde non unipolaire. Mais pourquoi toutes les cultures du monde devraient-elles être gouvernées de la même manière ? Il est ironique que l'Amérique prétende accorder une si grande valeur à l'"individualisme sauvage". Comment se fait-il qu'ils croient que la démocratie convient à toutes les cultures et à toutes les nations ? Si j'affirmais que toutes les nations devraient être gouvernées par une monarchie héréditaire, je serais dénoncé comme un extrémiste, un dangereux radical qui devrait être déplacé, et pourtant ils font des affirmations aussi absurdes au sujet de leur forme de démocratie. Toutes les nations ne souhaitent pas être gouvernées par les masses. C'est franchement une façon puérile de voir le monde. "Tout le monde est fondamentalement le même", affirment-ils, "tout le monde est égal". Mais comme je prétends que tout le monde n'est pas capable de piloter un avion, de pratiquer la chirurgie ou de composer de la poésie, tout le monde n'est pas non plus capable de participer à la gouvernance. Franchement, toutes les voix ne devraient pas être entendues. Tout le monde ne devrait pas avoir son mot à dire dans le discours national. Cela ne veut pas dire que les gens doivent être réduits au silence par la force. Aucun dissident ne devrait être réduit au silence, même si, de nos jours, ce sont les progressistes classiques qui se considèrent comme des dissidents. Je ne préconise pas la censure, bien sûr ; c'est ce que mes adversaires préconisent, avec leur utilisation maladroite des mots "désinformation" et tout autre jargon à la mode parmi les élites sociales autoproclamées. Je m'oppose simplement à ce que l'on encourage activement chaque médiocre à s'intéresser aux questions d'importance nationale et internationale. Je m'oppose à ce que l'on offre des tribunes à ceux qui n'ont pas la capacité intellectuelle de comprendre les nuances et à ceux qui n'ont pas la force mentale de voir la propagande flagrante pour ce qu'elle est. Ils devraient être autorisés à dire leur mot, aussi banal et mal informé soit-il, mais à qui profite le fait qu'un public anonyme crie ses opinions du haut des combles ? Ces voix ne devraient pas façonner le discours.

Cet intérêt massif du public pour la politique explique en partie l'extrême vilipendage de la Russie par les Américains : ils s'y intéressent parce que même les magazines féminins promeuvent agressivement le suivi de la politique comme s'il s'agissait d'un feuilleton ou d'un sport de spectateur. La plupart des gens devraient s'intéresser très peu à la politique au-delà du niveau local. La politique ne devrait pas être un passe-temps, un produit de masse bon marché à importer, exporter et consommer. Et pourtant, une grande partie du monde consomme ce produit avec délectation. De même que le Japon est, pour l'essentiel, une exception, je prédis que la Russie le restera également.

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La Russie ne deviendra pas de sitôt, si elle le devient un jour, une seconde copie des États-Unis ou de l'Angleterre - où les valeurs libérales ont de profondes racines historiques", a déclaré Vladimir Poutine dans "La Russie à l'aube du nouveau millénaire". Il faut le prendre au mot.

Qui est Chōkōdō Shujin?   

Chōkōdō Shujin est un artiste qui s'inscrit dans la tradition de l'école Shirakaba-ha, ou école du Bouleau blanc, de la littérature japonaise. En tant que tel, son travail est fortement ancré dans l'esthétique, le pessimisme et un fort scepticisme à l'égard de la modernité et des "avancées" technologiques. Convaincu de l'importance de l'art pour l'art, Shujin est poète, essayiste, romancier et auteur de nouvelles. Ses traductions de la littérature japonaise en anglais sont disponibles sur son blog : https://teikokubungaku.substack.com, et sur son compte Twitter : @CShujin. Il aime fumer des cigarettes et avoir des pensées désagréables. Il réside à Aomori, au Japon.

jeudi, 24 août 2023

L'OTAN entre autisme et désengagement

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L'OTAN entre autisme et désengagement

par Enrico Tomaselli

Source: https://www.sinistrainrete.info/geopolitica/26179-enrico-tomaselli-la-nato-tra-autismo-e-disimpegno.html

Face à l'impossibilité désormais évidente de récupérer ne serait-ce qu'une partie des territoires perdus par l'Ukraine, l'OTAN cherche désespérément une issue qui ne la démolisse pas politiquement. Mais piégée dans sa propre propagande, elle semble en proie à une sorte d'autisme qui l'empêche de voir/d'accepter la réalité stratégique - à la fois celle du conflit et celle du multipolarisme émergent. La conséquence est une impasse dangereuse, qui fera durer la guerre au moins jusqu'à l'année prochaine.

* * * *

Le piège de la narration

Lorsque, après huit ans de guerre civile, le conflit ukrainien s'est finalement transformé en guerre ouverte avec la Russie, l'objectif des États-Unis était d'écraser Moscou par le biais d'une guerre hybride, dont la durée était estimée à moins d'un an. Et, bien sûr, une partie de cette guerre a consisté en une mobilisation sans précédent de la propagande anglo-américaine et de l'appareil médiatique. Si l'on tient compte du fait que le système médiatique, pratiquement dans le monde entier, mais certainement dans les pays occidentaux, est totalement entre les mains d'un petit nombre de producteurs/distributeurs de nouvelles (tous issus de pays de l'OTAN), et que ceux-ci sont à leur tour contrôlés - directement ou indirectement - par les agences de renseignement britanniques et américaines, il est facile de comprendre à quel point cette mobilisation était logique et nécessaire.

De toute évidence, la guerre médiatique a également été conçue et mise en œuvre sur la base du projet global, qui, comme nous l'avons mentionné, avait un horizon temporel relativement court. La fonction de la propagande était relativement simple : non seulement donner un sens au conflit, mais aussi construire un récit reposant sur deux piliers : la diabolisation de l'ennemi et la certitude de la victoire.

Ces deux éléments fondateurs du récit de guerre occidental sont étroitement et fonctionnellement liés, dans la mesure où - si vous considérez la défaite de l'ennemi comme acquise - sa diabolisation virulente devient non seulement utile, mais possible. L'hypothèse, en effet, est que si l'adversaire est écrasé et humilié, le fait de le dépeindre comme un monstre légitimera davantage cette approche; et, inversement, puisque la possibilité d'une négociation est exclue a priori, elle ne constituera en aucun cas un obstacle.

C'est d'ailleurs dans cette logique que le gouvernement Zelensky avait adopté une loi interdisant toute négociation avec la Russie (tant que Poutine était en fonction).

Le problème de cette posture est que si les choses tournent autrement que prévu, on se retrouve coincé dans ses propres présupposés; en clair, la négociation (avec Poutine) devra être faite par un autre gouvernement, ou par l'actuel, mais après s'être renié lui-même.

Ayant fait du conflit ukrainien une guerre par procuration, l'OTAN se retrouve aujourd'hui dans un double piège, construit par ses propres erreurs. Premièrement, la guerre s'est avérée non seulement loin d'être courte, mais aussi très sanglante et coûteuse, ce qui a mis à rude épreuve l'ensemble du système militaro-industriel de l'Alliance atlantique et la confronte aujourd'hui à l'impossibilité de maintenir un tel niveau de soutien économique et militaire dans la durée.

Deuxièmement, après avoir martelé pendant un an et demi les deux piliers susmentionnés ("Poutine = Hitler", "L'Ukraine va gagner"), face à l'évidence que la victoire ukrainienne est littéralement impossible, elle ne peut pas facilement faire un virage à 180° et, en plus d'avoir à accepter la défaite, elle doit aussi faire face à Hitler

Le problème gigantesque auquel l'OTAN est confrontée aujourd'hui est donc fondamentalement de trouver une stratégie de sortie viable. Mais, une fois de plus, ce qui rend les choses très compliquées, c'est précisément l'auto-narration dans laquelle le leadership atlantique persiste.

Si l'on regarde, par exemple, les États-Unis, qui restent le pivot de toute prise de décision réelle, on observe que la polarisation extrême qui a été déterminée (Biden vs Trump, Démocrates vs Républicains) fait que les deux électorats ont tendance à embrasser les positions des dirigeants, indépendamment de leurs convictions personnelles. Ainsi, l'électorat pro-Trump critique majoritairement le maintien du soutien à Kiev, tandis que l'électorat démocrate y est fortement favorable. Le résultat est que Biden, maintenant lancé dans sa campagne présidentielle pour un second mandat, ne peut pas facilement revenir sur sa position sur cette question, sous peine de perdre l'élection. Son électorat, en effet, a été fortement poussé à un soutien inconditionnel (précisément par la propagande démocrate), et ne le lui pardonnerait pas.

L'administration Biden, et en son sein surtout les néocons, était tellement sûre que tout se passerait comme prévu, qu'elle n'a même pas préparé une véritable stratégie globale pour atteindre ses objectifs, et encore moins pensé à un éventuel plan B.

En bref, l'OTAN est restée prisonnière de sa propre "rhétorique hyperbolique", comme l'a définie avec acuité Branko Marcetic [1] dans "Responsible Statecraft" [2], qui a fait croire à l'opinion publique "que l'issue de la guerre ne concernait pas seulement Kiev et sa reconquête du territoire perdu, mais qu'elle avait des enjeux existentiels, pour la sécurité des États-Unis, pour l'ensemble de l'ordre mondial et même pour la démocratie elle-même" [3].

La radicalisation extrême du discours public sur la guerre détermine en somme un effet boomerang, agissant non seulement comme un outil de motivation pour l'opinion publique occidentale, mais aussi comme un rappel pour ses dirigeants, qui sont dans une certaine mesure contraints de s'en tenir à leur propre narration du conflit.

Et ce piège agit à deux niveaux, correspondant précisément aux deux piliers de la guerre médiatique.

La recherche d'une issue

Le premier niveau est celui déterminé par la diabolisation de l'ennemi, qui rend impossible le retrait d'une confrontation présentée comme apocalyptique, tout comme elle rend impossible l'acceptation du nouvel Hitler.

Mais le second niveau, non moins complexe, est lié à la rhétorique de la victoire inéluctable des bons. Dès lors qu'une telle victoire apparaît impossible, il s'agit d'une part de trouver la responsabilité d'un tel renversement, et d'autre part de savoir comment gérer la défaite. Car, bien sûr, une guerre n'est pas un match de Ligue des champions, elle ne peut pas se terminer par un match nul. On gagne ou on perd. Donc, si la guerre est gagnée par la Russie, c'est l'OTAN qui est vaincue. Une perspective inacceptable pour Washington, d'autant plus à un moment où la domination mondiale est extrêmement fragile - quand même un pays africain comme le Niger se permet de claquer la porte au nez de Nuland...

Cette situation, ajoutée bien sûr à un certain nombre d'autres facteurs, détermine l'incertitude avec laquelle ces questions sont abordées à Washington. En fait, pour l'instant, l'idée de reporter les choix semble prévaloir, ce qui signifie que la guerre se poursuivra indéfiniment.

Bien entendu, dans l'intervalle, les États-Unis débattent, plus ou moins ouvertement, de la manière de sortir du piège. Depuis des mois, les grands journaux américains débattent de ces questions, à la fois en analysant plus objectivement la situation sur le terrain et en s'interrogeant sur les voies de sortie possibles. La plus grande limite à ces réflexions reste malheureusement une sorte d'autisme politique dans lequel elles semblent enfermées, et dont le récent sommet de Jeddah est une parfaite représentation. En effet, toutes les discussions sur ces questions se font en ignorant totalement l'existence de l'autre partie; les intérêts stratégiques et politiques russes, les développements concrets de la guerre, pratiquement le fait même que toute négociation doit envisager la participation de la Russie, sont constamment évacués. L'OTAN, de facto déjà vaincue sur le terrain, continue de raisonner comme si la Russie était une entité inepte, qui ne peut qu'accepter les éventuelles offres de l'Alliance.

On voit ainsi que, par exemple, au sujet de la responsabilité de la défaite, un sordide blame game a déjà commencé, les milieux de l'OTAN attribuant la faute aux Ukrainiens, accusés en gros d'être incapables d'appliquer les doctrines militaires indiquées par les stratèges de l'Alliance, et d'une mauvaise utilisation des moyens mis à leur disposition, tandis que les Ukrainiens accusent à leur tour l'OTAN d'un approvisionnement rare et tardif, et de proposer des tactiques inadaptées et impossibles à mettre en oeuvre. Il s'agit évidemment d'un triste jeu de dupes, où chacun tente de sauver la face vis-à-vis de ses propres opinions publiques, alors qu'en réalité, ils sont tous deux et également co-responsables. La grande contre-offensive ukrainienne, sur laquelle la machine médiatique travaille depuis des mois, et qui a été planifiée de concert par les états-majors de l'OTAN et de l'Ukraine, était la tentative politico-militaire extrême de changer le cours du conflit, non pas tant dans l'intention illusoire d'une impossible reconquête territoriale, mais plus modestement dans celle d'obtenir un minimum d'effet de levier. Mais ce ne fut pas le cas.

Dans la matrice imaginative dans laquelle flottent les dirigeants de l'OTAN, c'est jusqu'à présent l'hypothèse du gel coréen qui semble prévaloir, c'est-à-dire une sorte d'arrêt sur image du film de guerre censé figer le statu quo. Cette hypothèse repose sur l'idée que le conflit est dans une impasse immuable et qu'un arrêt serait donc bénéfique pour les deux belligérants. J'ai déjà écrit [4] plus haut à quel point cette hypothèse est irréaliste d'un point de vue stratégique; en effet, elle ne correspond en rien aux intérêts de la Russie. Mais il y a plus. Si l'on peut parler d'impasse, cela s'applique uniquement et exclusivement à la guerre ukrainienne par procuration, alors que la situation sur le terrain raconte une toute autre histoire.

En deux mois et demi, la contre-offensive ukrainienne s'est effectivement enlisée, qui plus est après avoir payé (une fois de plus, après Bakhmout) un prix du sang très élevé [5]. En revanche, les forces armées russes sont à l'offensive dans deux zones significatives. Au nord-est, elles ont progressé de quelques kilomètres en profondeur, s'approchant de la ville de Koupyansk, qui risque fort de devenir le prochain hachoir à viande, à tel point que les Ukrainiens l'ont déjà évacuée de ses civils, ainsi que ceux d'une trentaine d'agglomérations voisines.

Cette pression offensive est importante non seulement sur le plan militaire, en raison des développements qui pourraient suivre la chute de la ville sur un large secteur du front, mais aussi parce qu'elle se développe dans l'oblast de Kharkov, qui ne fait pas partie des quatre régions annexées à la Fédération de Russie.

Cela indique clairement que la Russie n'envisagera certainement pas d'arrêter ses opérations militaires tant qu'elle n'aura pas établi une ceinture de protection à l'ouest des quatre oblasts. Ce n'est peut-être qu'à ce moment-là qu'un gel de la situation serait possible.

Par ailleurs, depuis des semaines, les forces aérospatiales frappent nuitamment dans toute l'Ukraine, ciblant les infrastructures portuaires, les installations industrielles, les dépôts de munitions et les centres de commandement. Tout cela témoigne sans doute du fait qu'il n'y a pas d'impasse générale, mais que le conflit subit une pression constante de la part de la Russie, même si celle-ci ne produit pas (pour l'instant) de changements majeurs sur la ligne de front.

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Adieu, l'Ukraine

Une variante plus avancée de cette hypothèse a été émise par Stian Jensen [6], chef d'état-major du secrétaire général de l'OTAN, avant d'être rapidement désavouée. Dans cette variante, un échange serait supposé: les territoires libérés par les Russes seraient reconnus comme faisant partie de la Fédération de Russie, qui en retour accepterait l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.

Même si Jensen, après la réaction brutale du porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, est revenu partiellement sur ses propos, il semble évident que cette hypothèse a également été formulée au sein de l'OTAN. Qu'elle ait été divulguée par naïveté de la part de Jensen ou pour tâter le terrain n'a qu'une importance secondaire. Ce qui importe, c'est que l'hypothèse coréenne fasse un nouveau pas en avant, mais toujours sans tenir compte des intérêts russes.

Si, en effet, l'autre hypothèse est au fond une sorte de Minsk III, qui servirait aux Ukrainiens et à l'OTAN à se remettre sur pied et à se préparer à une nouvelle guerre, celle-ci prévoit au contraire une stabilisation formalisée.

Le point faible de cet échange est que non seulement Moscou n'acceptera jamais l'entrée de l'Ukraine dans l'Alliance atlantique - après tout, c'est la raison principale pour laquelle elle est entrée en guerre - mais que l'offre est dérisoire : l'Occident mettrait en effet sur la table quelque chose que la Russie possède déjà, et qu'elle ne risque pas de perdre.

Nous sommes donc toujours dans le domaine de l'autisme politique occidental.

En partie par nécessité matérielle, en partie par opportunisme politique, l'OTAN sera donc poussée à un désengagement progressif. Elle continuera à fournir de l'aide, désormais essentiellement des paquets à haute valeur symbolique (et économique...), tels que des missiles à longue portée et des avions de chasse F-16, mais totalement hors de propos, incapables d'apporter une contribution décisive à la capacité opérationnelle des forces armées ukrainiennes, à la fois en termes de quantité et parce que ce dont Kiev aurait besoin est tout à fait autre chose [7].

En conséquence, mais pas seulement, la coordination stratégique entre les commandements de l'OTAN et de l'Ukraine se relâchera, le premier étant de plus en plus sceptique quant aux capacités du second, et le second se méfiant de plus en plus des partisans de l'Atlantique.

La première nécessité pour Washington, et donc pour l'OTAN, d'autant plus que la campagne présidentielle américaine approche, est de procéder à un désengagement en douceur, en rejetant la responsabilité sur les Ukrainiens ; le récit commence déjà à s'orienter vers la trame "nous avons fait tout ce que nous pouvions, mais ils ne sont pas capables...", qui pourrait également préluder - si nécessaire - à un remplacement (plus ou moins indolore) de Zelensky, et se diriger ensuite vers une conclusion bienvenue.

Le problème, bien sûr, est d'en trouver une, qui soit aussi praticable, c'est-à-dire qui prenne enfin en considération la Russie non pas comme une entité abstraite, mais comme une réalité porteuse d'intérêts, et qui tienne compte à la fois des équilibres internes et des coûts impliqués. Mais cela semble pour l'instant très difficile.

Bien sûr, au pire, il y a toujours la solution afghane. Lâchez tout et tout le monde, remballez le drapeau et rentrez chez vous.

Nous pouvons donc nous attendre à un gel, certes, mais des capacités offensives ukrainiennes et d'un soutien occidental important. Kiev sera contraint d'adopter une stratégie défensive, renonçant à toute ambition de reconquête, et exploitant ainsi l'avantage d'une conduite opérationnelle minimisant les pertes. Les Russes, pour leur part, reprendront l'offensive, mais sans abandonner la ligne de conduite qui, elle, vise à minimiser les pertes. Les attaques aériennes et la destruction systématique des infrastructures logistiques et militaires se poursuivront. L'hiver arrive, et les dommages causés aux installations énergétiques et électriques sont ressentis par la population ukrainienne, épuisée par le grand nombre de morts et de blessés et par la destruction de l'économie. Sauf effondrement brutal [8], la guerre s'éternisera jusqu'en 2024, en attendant que le match Biden-Trump soit résolu.

En Europe, pendant ce temps, la crise continuera de mordre, et les leaderships vassaux auront de plus en plus de mal à garder la tête froide. Le monde glisse vers la multipolarité, et nous vers l'abîme. Tôt ou tard, il faudra se rendre à l'évidence : "nous avons besoin des Russes et ils ont besoin de nous" [9].

Notes

1 - Marcetic est membre de la rédaction du magazine de gauche Jacobin, et a collaboré avec diverses publications américaines.
2 - "Can Washington pivot from its maximalist aims in Ukraine", Branko Marcetic, Responsible Statecraft
3 - Ibidem
4 - Voir "Two Wars", Redcoats News
5 - Comme le résume bien l'analyste américain Daniel L. Davis, "la dure et froide vérité dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine aujourd'hui, c'est que la dernière offensive de l'Ukraine a échoué, et qu'aucune pirouette ne changera le résultat". Voir "La dure réalité : la dernière offensive de l'Ukraine a échoué", Daniel L. Davis, 19fortyfive.com
6 - Voir "War in Ukraine/Territories to Moscow in exchange for NATO access", Giulia Lecis, Quotidiano Sociale
7 - Voir "Effondrement", Giubbe Rosse News
8 - Ibidem
9 - Nicolas Sarkozy, interview dans Le Figaro

L'Allemagne perd sa compétitivité: "Made in China" au lieu de "Made in Germany"

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L'Allemagne perd sa compétitivité: "Made in China" au lieu de "Made in Germany"

Source: https://zuerst.de/2023/08/22/deutschland-verliert-konkurrenzfaehigkeit-made-in-china-statt-made-in-germany/

Pékin/Berlin. La Chine est en train de devenir la nouvelle Allemagne en Europe, ce qui signifie que les fabricants chinois concurrencent les entreprises allemandes dans l'UE elle-même, précisément là où l'Allemagne est actuellement leader, à savoir dans le domaine des biens industriels sophistiqués. Les parts de marché allemandes diminuent au même rythme que les parts de marché chinoises augmentent.

C'est ce qui ressort d'une étude de l'institut de recherche économique privé de l'économie allemande (IW). Il existe un danger pour les perspectives de vente sur les principaux marchés d'exportation allemands - jusqu'au risque de perte de prospérité pour l'Allemagne dans son ensemble, avertit l'auteur de l'étude et directeur de l'IW pour le cluster Marchés mondiaux et régionaux, Jürgen Matthes.

Derrière cette évolution se cache une stratégie chinoise implacable, poursuit-il. Avec sa stratégie "Made-in-China-2025", le gouvernement de Pékin veut faire de l'économie chinoise, grâce à un soutien massif, un leader de l'innovation à long terme dans des secteurs où l'économie allemande dispose jusqu'à présent d'avantages de spécialisation, notamment dans le développement de voitures et de moteurs, de produits pharmaceutiques et surtout de matières premières et de produits chimiques.

Mais la politique de soutien active de la Chine n'est qu'une moitié de la vérité. Les entreprises allemandes sont également soumises à une pression massive en raison de la hausse des coûts de l'énergie et de l'inflation, et perdent en compétitivité. "Compte tenu des défis de la transition énergétique et des problèmes fondamentaux de compétitivité en Allemagne, les résultats empiriques sont préoccupants", écrit Matthes, économiste à l'IW. Les coûts élevés de l'énergie pèsent également sur les exportations automobiles allemandes. (rk)

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L'autarcie : l'économie souveraine de l'Empire

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L'autarcie : l'économie souveraine de l'Empire

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/avtarkiya-suverennaya-ekonomika-imperii

Mon ami (hélas décédé), le grand homme d'affaires et patriote Mikhail Youriev, a un jour posé une question: pourquoi l'équilibre dans la balance du commerce extérieur est-il idéal, c'est-à-dire reflète une situation dans laquelle un pays vend autant qu'il achète (le volume des importations est égal à celui des exportations) ? Il se trouve, concluait-il, que l'idéal serait de réduire le commerce extérieur à zéro. C'est un très bon point. C'est sur ce point qu'il a construit son curieux livre La forteresse Russie. L'idée principale en est la suivante: la Russie doit se fermer au monde et construire une société autonome basée uniquement sur nos valeurs traditionnelles russes. Vous voulez une balance du commerce extérieur parfaite, obtenez-la. C'est une façon de penser très productive.

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Mais il s'agit ici d'un manque de ressources, de biens et de technologies qui ne peuvent être reçus que de l'extérieur. Une telle idylle d'une balance commerciale strictement nulle basée sur un commerce extérieur strictement nul n'est possible que si le pays a suffisamment de tout. Tout est là - et, dans ce cas hypothétique, tout lui appartient.

Une telle autosuffisance est appelée "autarcie". Ce mot sonne comme un "juron" et une "hérésie" pour les économistes élevés dans le paradigme libéral. Mais les partisans de l'autarcie économique n'étaient pas des marginaux, mais des sommités de la pensée économique à l'échelle mondiale, comme Friedrich List et même John Maynard Keynes.

C'est Friedrich List qui a le mieux étayé cette théorie dans sa doctrine dite de "l'autarcie des grands espaces". List lui-même s'est inspiré de deux sources: la théorie du philosophe allemand Johann Gottlieb Fichte, qu'il a exposée dans son ouvrage-programme L'État commercial fermé, et l'expérience de l'économie américaine du 19ème siècle, que List a étudiée attentivement.

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La logique de List est la suivante: si nous prenons deux États, l'un économiquement, industriellement et financièrement développé, et l'autre - sensiblement en retard, et que nous supprimons complètement toutes les barrières commerciales entre eux, le niveau de développement des économies ne sera jamais égalisé. Au contraire, le fossé entre les économies développées et non développées ne fera que se creuser, car, en fait, le système le plus développé absorbera le système le moins développé et ne lui donnera pas la possibilité de se développer de manière autonome. La croissance de l'économie la plus faible ne sera qu'une apparence et sera payée par le renoncement total à la souveraineté économique. Que faire dans une telle situation ? Pour l'économie moins développée, il est nécessaire de se fermer face à l'économie plus développée. Mais cela conduira à la stagnation. Oui, à moins que l'économie moins développée ne couvre une zone critique géographiquement, démographiquement, en termes de ressources, de préférence avec des sociétés qui sont plus ou moins proches culturellement, historiquement, civilisationnellement, ethniquement. C'est alors ce que nous appelons le "grand espace". S'il existe déjà, il doit se fermer face à un concurrent plus développé et se concentrer sur le développement de son potentiel (en mode mobilisation). S'il n'existe pas encore ou si l'espace n'est pas assez grand, il faut le créer par l'instrument d'une union douanière (Zollverein).

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Les États de petite et moyenne taille ne pratiqueront pas l'autarcie. Même un grand État n'y parviendra pas. Mais un très grand État (= Empire) y parviendra. Par conséquent, la création d'un empire est une nécessité économique. En écoutant List, Bismarck a créé une "union douanière" avec les nations allemandes d'Europe centrale et l'Empire allemand. Et sur le plan économique, cela a fonctionné.

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Comme l'a montré l'éminent économiste russe Alexander Galouchka, Staline a également écouté un disciple de List, l'économiste letton Karlis Balodis (Carl Ballod), auteur de Der Zukunftstaat / The State of the Future, qui a proposé un modèle de développement pour la Russie similaire à l'autarcie de vastes régions. Ce n'est pas du marxisme classique, mais de List et de Balodis qu'il faut déduire l'algorithme économique de la percée de Staline, comme le montre de manière convaincante Galouchka dans son livre Le cristal de la croissance. Une fois de plus, comme en Allemagne, le modèle a fonctionné. Avant l'adoption du modèle de la liste Balodis et après la mort de Staline, l'économie soviétique, tout en restant idéologiquement la même, a donné des résultats très différents, beaucoup moins convaincants. Le secret n'est donc pas dans le marxisme, mais dans Balodis, car avant et après Staline, l'économie soviétique était idéologiquement la même, mais l'effet était complètement différent. La poussée n'a rien à voir avec le dogme socialiste - en soi, il est neutre du point de vue de l'effet. Si elle est combinée à l'autarcie de vastes régions et à un équilibre subtil entre l'initiative économique d'en bas (artels) et une planification étatique raisonnable d'en haut - c'est une chose, si vous vous en tenez au dogme et ne tenez pas compte de la réalité - c'en est une autre. Galouchka montre que ce même modèle de liste a joué un rôle décisif dans l'ascension fulgurante de l'Allemagne hitlérienne, où l'économiste Hjalmar Schacht a suivi la logique de l'autarcie de vastes régions contre les économies supérieures de l'Angleterre et des États-Unis, et cela a fonctionné une fois de plus.

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Dans la théorie de Keynes, nous trouvons un terme qui n'est guère utilisé : l'"isolation économique". Il s'agit de créer une île autosuffisante (insula) dans l'espace économique, en combinant l'initiative privée et la gestion publique (jusqu'à l'armée de travailleurs) afin de parvenir à une indépendance totale vis-à-vis des marchés extérieurs. Cette théorie était adaptée aux conditions de la Seconde Guerre mondiale, où les relations économiques avec l'étranger étaient gravement interrompues. Elle correspondait largement à la politique économique isolationniste des États-Unis face à la métropole britannique, le protectionnisme ayant toujours été un outil privilégié de l'économie américaine.

Écoutant Keynes, Roosevelt a lancé le New Deal. Et cela a marché.

Il s'avère que ce n'est pas une question d'idéologie. L'autarcie de vastes régions fonctionne dans le cas des États-Unis républicains, du Reich allemand (le deuxième et le troisième) et de l'URSS de Staline. Et inversement, lorsque ce modèle est abandonné, alors, quelle que soit l'idéologie, les succès économiques s'avèrent beaucoup plus modestes ou inexistants.

Par essence, l'idée d'autarcie des grands espaces est la même chose que l'idée d'Empire.

Ainsi, une grande étendue d'Empire est également une nécessité économique. L'autarcie est la seule version possible de la souveraineté économique totale.

La logique est la suivante: d'abord, un grand espace fermé est créé et renforcé par une union douanière, une intégration régionale, une unification des peuples et des sociétés sur la base de modèles culturels, historiques et civilisationnels proches, avec un niveau de développement économique plus ou moins égal. Et ici, comme l'a suggéré Mikhail Youriev, un équilibre économique extérieur idéal en vertu d'un commerce extérieur nul. Pas de monétarisme. Une émission totalement souveraine, de préférence une émission à deux circuits avec un compte d'État spécial pour les projets d'importance stratégique. Dans ce cas, le change n'a plus de sens, l'État dispose d'autant d'argent qu'il en a besoin. Ce n'est qu'alors que l'Empire pourra commencer à s'ouvrir peu à peu, tout en conservant un strict monopole sur le commerce extérieur.

Le commerce extérieur aura un effet positif en tant que complément à l'autarcie, et non en tant que substitut. D'ailleurs, les Anglo-Saxons le savent très bien, eux qui ont bâti deux empires commerciaux au cours des derniers siècles - le britannique et l'américain. Tous deux ont commencé par l'autarcie dans de vastes espaces (List lui-même a emprunté quelques-unes de ses principales idées à l'expérience américaine du 19ème siècle), et ce n'est qu'ensuite, après avoir traversé les époques du mercantilisme et fait un usage intelligent du protectionnisme lorsque cela s'avérait nécessaire, qu'ils sont passés au marché libre. Seul un empire économiquement établi peut se permettre d'être ouvert. Si l'on s'ouvre sans devenir un Empire, le retard, la dégradation, la dépendance et la perte de souveraineté sont garantis. C'est à partir de ce constat que List a commencé à construire sa théorie de l'autarcie des grandes régions, c'est-à-dire la construction de l'Empire allemand. Jusqu'à ce que l'Empire devienne suffisamment puissant et indépendant, il était préférable qu'il restât fermé. Ce n'est qu'ensuite qu'il pourra s'ouvrir peu à peu, en intégrant d'autres économies dans sa structure. C'est exactement ce que fait la Chine aujourd'hui: "One Belt, One Road", qu'est-ce que c'est sinon la construction du grand espace chinois, c'est-à-dire la construction de l'Empire chinois?

Nos économistes se sont trompés d'auteurs. Coïncidence? Je ne le crois pas. Il s'agit plutôt d'un sabotage. Qu'ils lisent maintenant les bons.