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mardi, 16 mai 2023

La guerre sans fin

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La guerre sans fin

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-guerra-infinita/

À l'heure où j'écris ces lignes, la grande contre-offensive ukrainienne du printemps est peut-être en cours. Je dis "peut-être", car il n'y a rien de plus incertain qu'une action militaire aussi longtemps planifiée et claironnée. À tel point qu'il est difficile de lire la réalité des événements derrière l'écran de fumée de la propagande partisane. Laquelle ne tend pas à informer, bien au contraire. La désinformation, c'est ce que les maîtres de l'ombre à l'époque soviétique appelaient la "desinformatzia".

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Cependant, depuis quelques semaines, des actions offensives sont menées par les FAU (Forces Armées Ukrainiennes). Les Russes y répondent en élargissant la portée de leurs raids aériens. Compte tenu également du contrôle presque total qu'ils exercent sur l'espace aérien.

Cependant, ces actions, aussi intensifiées soient-elles, ne donnent pas l'impression qu'elles peuvent réellement affecter le cours général du conflit.

Elles semblent surtout viser à donner un signal aux alliés occidentaux de Kiev. Et à justifier les nouvelles demandes d'argent et d'armement de Zelensky.

Comme je l'ai dit, le risque paradoxal est que cette contre-offensive ukrainienne pousse Moscou à étendre la zone de conflit. Et à se doter d'armements toujours plus lourds et dévastateurs. Ce qu'elle semble déjà faire.

Jusqu'à présent, la volonté de Poutine de limiter le conflit, qui n'est pas désigné par hasard par l'euphémisme "opération spéciale", était évidente. L'objectif russe était de prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass. Et, en perspective, d'empêcher l'installation de bases de l'OTAN en Ukraine.

Au-delà de l'armement utilisé, une guerre visant à redéfinir les zones frontalières. Et à avoir des effets diplomatiques. Bref, plus proche des guerres de succession du 18ème siècle que d'un conflit moderne visant à anéantir l'adversaire.

Mais dans les guerres de succession, les belligérants avaient une sorte d'accord tacite. Ou, du moins, une compréhension commune des limites du conflit. Et de ses objectifs.

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Dans le cas présent, en revanche, la vision russe de l'opération dite spéciale n'a pas d'équivalent sur l'autre front.

Par "l'autre front", je n'entends évidemment pas les illusions de Zelensky et de ses hommes au pouvoir à Kiev, ni les forces armées ukrainiennes. Ni aux forces armées ukrainiennes. Qui, dans ce jeu, ne sont que de la chair à canon consommable.

L'autre front est représenté par Washington. Avec ses satellites européens. Et l'objectif peu subtil de l'élite dirigeante actuelle à la Maison Blanche (et derrière elle) est l'anéantissement de la puissance russe. Un dernier redde rationem.

Ce qui a été appelé, précisément par les Américains, "la stratégie de l'anaconda". C'est-à-dire étouffer lentement Moscou, l'envelopper d'ennemis et la contraindre à des conflits territoriaux permanents. Aujourd'hui l'Ukraine, demain la Transnistrie et la Géorgie... après-demain qui sait ?

On peut donc penser que l'actuel conflit russo-ukrainien n'est qu'une étape, la plus visible à ce jour, d'une longue, très longue guerre. Une guerre que l'on pourrait qualifier d'interminable. Ou, du moins, dont les limites temporelles sont très éloignées de notre présent. Une nouvelle guerre de Cent Ans, mais à l'échelle mondiale.

Bien sûr, il est aujourd'hui presque impossible de faire des prévisions à long terme.

Moscou pourrait réagir à ce ruissellement par un féroce retournement de situation. C'est-à-dire en déployant tout son potentiel de guerre. Même nucléaire.

C'est peu probable, du moins tant qu'un homme politique compétent comme Poutine est au Kremlin. Mais, comme je l'ai dit, il est impossible de prédire l'avenir.

En outre, le risque d'utilisation d'armes nucléaires tactiques se situe plutôt du côté occidental. Du moins tant que les démocrates conserveront le pouvoir à Washington. Et c'est là qu'il faut faire une, trop longue, réflexion sur la perspective du retour de Trump à la Maison Blanche. Et sur le temps qu'il reste à Biden et aux siens.

Et puis, il y a le Convive de pierre. Pékin.

Les Chinois sont habitués, bien plus que les Américains, les Européens et les Russes, à penser à long terme. Et ils savent comment gérer une guerre sans fin.

14:43 Publié dans Actualité, Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guerre, définition, ukraine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 15 mai 2023

Le déclin de l'Europe passe aussi par l'intelligence artificielle des Etats-Unis et de la Chine

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Le déclin de l'Europe passe aussi par l'intelligence artificielle des Etats-Unis et de la Chine

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/il-declino-delleuropa-passa-anche-attraverso-lintelligenza-artificiale-di-usa-e-cina/#google_vignette

L'affrontement entre Chatgpt et Ernie n'est pas seulement le défi entre l'américain OpenAi et le chinois Baidu. Mais c'est surtout l'affrontement entre deux visions du monde qui utilisent l'intelligence artificielle pour imposer leur propre vision, leur propre conception de la réalité et de l'avenir, à la majorité du globe. Légitime, sacro-saint. Et l'Europe? Bruxelles étudie les règles à imposer. Non pas le développement d'une réalité alternative, mais des règles banales qui, comme toujours, seront ignorées et dépassées par une réalité qui ne ressemblera jamais à celle imaginée par les euro-bureaucrates et les euro-larbins de Biden.

D'ailleurs, il ne pouvait en être autrement. Surtout en Italie, aux prises avec un déclin qui semble inéluctable. "Nous payons les conséquences d'une réforme universitaire désastreuse", a expliqué le professeur Francesco Pizzetti, ancien garant de la vie privée, lors d'un débat organisé par Leading Law dans le cadre des Turin Digital Days. Une semaine de débats et d'analyses en continu sur le thème de l'intelligence artificielle et de ses conséquences dans tous les domaines.

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Et il est faux", a ajouté M. Pizzetti (photo), "de confondre ce qui est défini comme "intelligence artificielle" avec les forums de discussion, qui n'en sont qu'une petite partie. Nous sommes déjà plongés dans une réalité qui repose sur ces algorithmes. Qu'il s'agisse de la conduite automatique de certaines lignes de métro ou de la gestion d'une gare de triage. Mais après tout, la même machine à laver à la maison représente déjà quelque chose d'artificiel.

Le problème est toujours le même: comment faire face au changement au lieu de le subir. Non seulement au niveau politique, mais aussi au niveau individuel et personnel. C'est vrai pour ceux qui, dans un système universitaire qui fonctionne, devraient concevoir le changement, mais c'est aussi vrai pour ceux qui, dans tous les domaines, devront vivre avec lui au quotidien.

Au lieu de cela, la réaction moyenne des Italiens est la peur et, par conséquent, la fuite. Fuir la responsabilité de jeter à la poubelle une réforme universitaire tout simplement idiote et clientéliste, coûteuse et en faillite. Fuir la nécessité d'une politique qui ait le courage de rejeter le modèle américain de vision du monde (ne l'appelons pas "culturelle" pour ne pas effrayer les ministres bellicistes). Fuite de l'engagement personnel, mis de côté au nom des droits: le droit d'étudier peu ou pas, de travailler le moins possible et le plus mal possible, d'exploiter les travailleurs parce que le marché le prévoit, de voler et de violer parce que l'on se sent incompris.

Dans ces conditions, il devient difficile d'imputer à Pizzetti le déclin de l'Italie et de l'Europe. D'autant plus qu'il s'agit d'un déclin qui est déjà en cours, et ce depuis un certain temps. En fin de compte, il est plus facile et plus commode de s'en remettre à une intelligence artificielle pour penser ce qu'il est trop difficile de penser soi-même. Et si ce n'est pas la machine qui pense vraiment, mais ceux qui la contrôlent, peu importe. Nous nous adaptons et renonçons à notre liberté en échange de quelques droits supplémentaires imposés par le politiquement correct et totalement inutiles.

La forte participation à la semaine de rencontres pourrait signifier que tout n'est pas perdu. L'absence de politiciens n'est cependant pas rassurante...

L'horizon illibéral comme base et transition vers le nouvel ordre économique multipolaire et sa transcendance pour le Pérou et l'Amérique latine

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L'horizon illibéral comme base et transition vers le nouvel ordre économique multipolaire et sa transcendance pour le Pérou et l'Amérique latine

Israël Lira

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/el-horizonte-iliberal-como-base-y-transicion-al-nuevo-orden-economico-multipolar-y-su

Présentation donnée par Israel Lira le samedi 29 avril dans le cadre de la Conférence mondiale sur la multipolarité et la quatrième théorie politique grâce à l'organisation du mouvement culturel et social Nova Resistencia du Brésil, du Mouvement russophile international et du China Thinkers Forum, sous la direction de l'Institut Tsargrad (Moscou).

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Israel Lira.

1. Introduction : la fin de Fukuyama par le passage de l'histoire

En 1992, Fukuyama nous a clairement dit que la fin de l'histoire était la victoire de la démocratie libérale sur le monde entier en tant que dernière étape du développement idéologique de l'humanité. Cependant, cette même histoire a joué un mauvais tour au politologue américain, dans la mesure où, à ce jour, le rejet de cette forme de système politique (la démocratie libérale) et socio-économique (le capitalisme libéral) est cyclique et s'accentue en période de crise. Fukuyama lui-même a dû accepter le nouveau scénario dans une interview qu'il a accordée au magazine londonien New Statesman en octobre 2018, où il approuve le fait que les démocraties libérales n'essaient même pas de définir ce qu'est une bonne vie, mais la laissent entre les mains de personnes qui se sentent aliénées, sans but, et que c'est la raison pour laquelle le phénomène des personnes qui s'identifient à des projets et à des groupes identitaires qui leur donnent un sentiment d'appartenance à une communauté est en train de croître. Mais ce n'est pas tout, puisque, en totale contradiction avec ce qu'il disait en 1992, et en signe évident de la défaite de Fukuyama face à l'histoire, il conclut que le socialisme doit revenir. On ne sait pas ce que Fukuyama entend par socialisme, mais telles ont été ses déclarations.

Dans le même ordre d'idées, et alors que nous pensions que rien ne pourrait faire reculer Fukuyama encore plus, non seulement en acceptant le retour des politiques socialistes dans certains domaines, dans une autre partie de l'interview, et à la surprise de l'interviewer et de nous-mêmes, il finit par accepter que Marx avait raison sur certaines choses, et c'est alors bien la fin de Fukuyama.

Cela confirme le fait que nous sommes confrontés à un nouveau scénario en matière de politique internationale, dans le cadre d'une vision qui n'est pas linéaire mais cyclique, qui n'est pas unipolaire mais multipolaire, qui n'est pas individualiste mais communautaire, qui n'est pas libérale mais illibérale, et qui n'est pas capitaliste mais anticapitaliste ou, du moins, orientée vers des formes alternatives, et que le mariage entre la démocratie (libérale) et le capitalisme a pris fin (avec l'émergence de démocraties illibérales et de capitalismes dirigés), le mariage que Fukuyama considérait comme la dernière frontière est devenu la dernière demeure face au divorce imminent sous l'expérience des puissances émergentes, le rejet de la mondialisation, la réaffirmation du patriotisme comme phénomène populaire et le renforcement des identités ethniques et culturelles des peuples.

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2. Le divorce entre démocratie et capitalisme (libéral) et le nouvel horizon illibéral

Ce divorce est désormais un fait accompli et ne fait que suivre la voie de la désintégration, augurant l'émergence de nouveaux systèmes politiques et socio-économiques, non pas par la subjectivité de nos propos, mais par l'objectivité des faits, et nous allons directement aux prémisses factuelles, en paraphrasant Mounk et Foa (2018), en l'espace d'un quart de siècle, les démocraties libérales sont passées d'une position de force économique sans précédent à une position de faiblesse économique sans précédent...(...). Sur les 15 pays du monde ayant les revenus par habitant les plus élevés, près des deux tiers sont des démocraties illibérales. Ajoutez à cela la nouvelle récente (RT, 13.04.2023) selon laquelle les BRICS ont largement dépassé le G7 en termes de croissance économique, par rapport au PIB mondial.

Cela réaffirme le fait que les démocraties libérales perdent du terrain face aux démocraties dites illibérales, qui acquièrent une plus grande force politique et économique sur la scène internationale, ce qui prouve que, comme l'a dit Zizek (2018), le lien entre la démocratie et le capitalisme est rompu.

Cela dit, il est clair que le nouvel horizon n'est nullement celui que prévoyait Fukuyama, mais qu'il se rapproche chaque jour davantage de la vision du philosophe russe Alexandre Douguine, d'un monde multipolaire, d'une géopolitique des grands espaces, d'une réversibilité du temps, de l'avènement d'une authentique laocratie et du retour à une vision communautaire de l'existence humaine en tant que revalorisation de l'ethos particulier des peuples. En d'autres termes, tout cela signifie que le nouvel horizon est un horizon illibéral qui augurera de l'émergence de nouveaux paradigmes politiques et socio-économiques.

C'est pour ces raisons que le facteur socioculturel est très présent dans la formation du pouvoir actuel des puissances et de leurs systèmes et structures politiques et socio-économiques particuliers, dans la mesure où ils ont pu se reconnaître comme des civilisations. En ce qui concerne le Pérou en particulier et le continent latino-américain en général, nous avons tous les outils pour faire du continent une grande puissance émergente, mais le Pérou, comme les démocraties latino-américaines en général, est toujours en transition vers des modèles de plus en plus illibéraux en raison des luttes constantes avec les oligarchies locales qui ont généralement toujours été serviles et fonctionnelles par rapport aux modèles libéraux de démocratie et d'économie, en particulier les modèles néolibéraux. Cependant, la volonté nationale d'opter pour des modèles illibéraux, tant sur le plan politique qu'économique, se réaffirme chaque jour, afin de changer la position économique des nations ibéro-américaines, qui ont toujours été reléguées au rôle de simples producteurs de matières premières, et non de produits manufacturés à valeur ajoutée dans le cadre de la division internationale du travail.

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3. L'horizon illibéral comme étape de transition vers la quatrième théorie économique

Pour en revenir aux puissances émergentes, c'est la raison pour laquelle on parle de plus en plus de démocraties illibérales au détriment de la démocratie libérale, ainsi que la raison pour laquelle on parle de capitalisme aux valeurs asiatiques, d'économie sociale de marché ou de socialisme aux caractéristiques chinoises au détriment du capitalisme libéral habituel. En d'autres termes, des systèmes politiques et économiques qui se révèlent être des alternatives mixtes à l'échec de la trichotomie globalisante (en référence à l'individualisme comme proposition éthico-morale, à la démocratie libérale comme système politique et au capitalisme libéral comme système économique), et qui (trichotomie comme Alain de Benoist, 2002) par sa nature totalitaire même est toujours étrangère et indifférente aux héritages culturels, aux identités collectives, aux patrimoines et aux intérêts nationaux.

C'est dans ce scénario que la Quatrième Théorie Politique d'Alexandre Douguine commence à se manifester aussi sur le plan économique comme la Quatrième Théorie Économique (qui se base sur trois principes que nous déduisons à notre avis, sans être limitatifs, nous les considérons comme centraux, comme une synthèse dérivée de l'exposé de Douguine sur le sujet: 1) Principe intégral du travailleur comme sujet et du travail comme activité ; 2) Principe d'interprétation eschatologique de la réalité économique ; et 3) Principe d'équilibre entre production et consommation), dans la mesure où elle ne peut ignorer le fait que si l'on part de la reconnaissance que le libéralisme est devenu la seule réalité existentielle de la post-modernité et que nous vivons un troisième totalitarisme, on ne peut pas non plus ne pas accepter que le capitalisme libéral est le système économique de choix de cette réalité post-libérale (dans sa troisième phase de capitalisme financier).

En conclusion, la quatrième théorie économique en tant que nouvel horizon d'interprétation de l'économie est précisément cela, un guide d'action pour une nouvelle orientation ontologique de l'économie, et en tant que guide, elle sera enrichie par les traditions et les coutumes des peuples ancestraux et en cela sa transcendance tant pour le Pérou que pour le reste du continent ibéro-américain dans ses processus d'autonomisation émergente pour faire partie de cette réalité multipolaire naissante avec une dignité civilisationnelle. C'est pourquoi, au Pérou, les études politiques et socio-économiques orientées vers la quatrième théorie ont conduit à la création du Crisolismo, une théorie politique et économique péruvienne qui intègre les lignes d'action de la quatrième théorie politique en général et de la pensée andine en particulier, laquelle intègre l'antique tradition péruvienne et fusionne de ce fait avec le Dasein péruvien, soit le Dasein andin-amazonien auquel a été ajoutée la Tradition hispanique, ce qui a produit un syncrétisme car le peuple péruvien se réfère implicitement à des formes politiques et économiques diverses, lesquelles, ensemble, forment le Dasein péruvien, et, en tant que telles, étaient appliquées aux temps des Incas.  Par exemple, à l'époque des Incas, les habitants du Pérou ont toujours été guidés par deux principes: la réciprocité et la redistribution. Ce sont ces deux principes qui ont façonné le Tawantinsuyo en tant qu'empire hydraulique (en référence au système de service et d'administration de l'eau dans l'empire), avec les nuances du cas, dont les vestiges, après presque 1600 ans, fonctionnent encore aujourd'hui, bénéficiant toujours à de nombreuses populations locales. C'est pour cela que nous nous battons, pour un système politique et socio-économique pour l'éternité.

Les quatre phases de l'ère post-soviétique

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Les quatre phases de l'ère post-soviétique

par Fulvio Bellini

Source: https://www.sinistrainrete.info/geopolitica/25467-fulvio-bellini-le-quattro-fasi-dell-era-post-sovietica.html

Avant-propos : les trois niveaux de lecture de La fin de l'histoire et le dernier homme

En 1992 est paru un livre singulier qui a immédiatement suscité un débat passionné, divisant le terrain entre opposants déclarés et admirateurs secrets: La fin de l'histoire et le dernier homme de Francis Fukuyama. Malgré son succès auprès du public, il s'agissait d'un livre dédié à la classe dirigeante occidentale, et en particulier aux États-Unis, célébrant la "prétendue" victoire, et nous expliquerons pourquoi prétendue, du soi-disant monde libre sur l'Union soviétique et le bloc du socialisme réel. Dans les années 1990, les élites occidentales ont été envahies par un authentique délire de toute-puissance que Fukuyama a eu l'esprit courtisan mais aussi l'indéniable courage de traduire en livre pour le revêtir d'une noble robe tissée de philosophie de l'histoire. Le politologue américain, au nom et pour le compte des élites occidentales, annonçait urbi et orbi que l'histoire universelle de l'humanité, entendue non pas comme une concaténation chronologique d'événements, mais comme le mouvement d'ensemble de l'humanité exprimé dans le terme allemand de Weltanschauung, avait enfin atteint son épilogue. Cette thèse du livre, qui n'est évidemment pas la seule, se concentre sur l'analyse des raisons qui ont déterminé les défaites mondiales du "totalitarisme communiste" d'une part et des régimes dictatoriaux de droite d'autre part, défaites qui ont ouvert la voie, comme si les eaux de la mer Rouge s'étaient à nouveau ouvertes devant Moïse, à l'affirmation mondiale de la démocratie libérale et de son indissoluble "compagnon de route" : le capitalisme de libre marché. Soumis à une critique marxienne, il est possible de discerner trois niveaux de lecture dans le livre de Fukuyama : celui qui concerne l'interprétation philosophique déformée de l'histoire dans les années 1990 ; celui qui relève plus proprement de la définition d'une idéologie du monde occidental ; et celui qui identifie involontairement un nouveau cycle historique.

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Du point de vue de la philosophie de l'histoire, le texte de Fukuyama est tout à fait discutable ; il s'agit de la célébration d'une séquence d'événements des années 1990 qui pourrait donner lieu à l'interprétation de la victoire américaine dans la guerre froide. Mais contrairement à la victoire d'Octave Auguste sur Marc-Antoine, la fin de la confrontation de plusieurs décennies entre les États-Unis et l'URSS n'a pas du tout été suivie de la "Pax Americana", mais plutôt d'une série brutale de règlements de comptes et de conflits de type "gangster". En d'autres termes, la victoire des démocraties libérales et de leur partenaire inséparable, le libéralisme sauvage, a immédiatement entraîné un désastre des deux côtés du rideau de fer. Sur le banc des accusés de la lèse-majesté contre la Maison Blanche se sont retrouvés, à des titres divers et avec des condamnations diverses : la République démocratique allemande, l'Italie, la Yougoslavie, l'Irak, et même à un titre la Grande-Bretagne avec la mort controversée de la princesse Diana Spencer, ex-épouse du Prince de Galles, qui a servi de viatique aux gouvernements plus que collaborationnistes de Tony Blair et de Gordon Brown. Contrairement à son analyse philosophique et historique risible, l'échafaudage idéologique fourni par Fukuyama aux classes dirigeantes américaines dans le besoin et européennes subordonnées est un échafaudage qui imprègne encore aujourd'hui la culture politique du monde occidental. En effet, jamais auparavant, dans la crise de l'empire américain, la "fin de l'histoire et le dernier homme" n'ont fourni un ciment idéologique à une bourgeoisie en déclin et donc de plus en plus despotique des deux côtés de l'océan Atlantique. Fukuyama écrit les tables de la loi : la démocratie libérale fondée sur les partis est la seule forme possible de représentation de la volonté du peuple ; le système capitaliste est la seule forme fiable d'organisation économique ; la préservation de certaines formes de droits est la raison suprême de faire de la politique. Pour le politologue, ces droits sont de trois sortes, citées dans le texte : les droits civils "l'exemption de contrôle (par l'Etat ndlr) du citoyen en ce qui concerne sa personne et sa propriété" ; les droits religieux "l'exemption de contrôle en ce qui concerne l'expression des opinions religieuses et la pratique du culte" ; et les droits politiques "l'exemption de contrôle dans les affaires qui n'affectent pas le bien-être de la communauté dans son ensemble de manière si évidente que le contrôle lui-même est nécessaire". Les droits économiques et sociaux, à savoir ceux du travail, d'une fiscalité équitable et d'une redistribution adéquate des revenus, qui devraient théoriquement être les pierres angulaires d'une politique sociale-démocrate au sein d'un système de démocratie libérale, sont absents de l'appel. Sur ce point, cependant, Fukuyama est clair et péremptoire : "Faire pression pour la reconnaissance de divers droits économiques de deuxième et troisième classe, tels que le droit au travail, au logement et aux soins de santé, a été une pratique courante dans tous les pays socialistes. Mais un tel élargissement de la liste pose un problème majeur, à savoir l'incompatibilité de la reconnaissance de ces droits avec celle du droit de propriété et du libre-échange". Ce passage fondamental est à la base du divorce définitif entre droits civils et droits sociaux, disjonction nécessaire pour élever les privilèges et les vices de la classe bourgeoise dirigeante au rang de droits civils, phénomène qui a trouvé son accomplissement à notre époque. Un autre concept de Fukuyama est aujourd'hui à la base du processus de mythification du système démocratique, qui ne devrait pas être substantiel mais seulement formel : "La démocratie, en revanche, est le droit universel à une part du pouvoir politique, c'est-à-dire le droit de tous les citoyens de voter et de participer à l'activité politique....". Pour déterminer quels pays sont démocratiques, nous nous en tenons à une définition strictement formelle de la démocratie. Un pays est démocratique s'il permet à ses citoyens de choisir le gouvernement qu'ils souhaitent par le biais d'élections périodiques, multipartites, à bulletin secret et basées sur le suffrage universel et égal. Le vote n'est plus le moyen d'exprimer la volonté du peuple pour faire prévaloir une ligne politique particulière, mais un acte pour lui-même puisque l'électeur est confronté au choix de partis dont les programmes sont sensiblement identiques. C'est la raison pour laquelle il est juste de dire que la démocratie libérale encourage l'abstention. Arrêtons-nous là pour ce qui concerne cet article. Il ne reste plus qu'à souligner que, à titre d'exemple et au-delà des distinctions purement folkloriques, ces principes idéologiques unissent en Italie les Néocons de Giorgia Meloni et les Radicaux Chic d'Elly Schlein qui, dans le théâtre de notre politique, sont envoyés sur scène avec les costumes de la droite néo ou post-fasciste et de la gauche sociale-démocrate ; la tromperie exécrable qui persiste alors que la transformation de l'Italie en un pays sud-américain du siècle dernier progresse rapidement, un changement promu par les États-Unis par l'intermédiaire de leur légat Mario Draghi.

Le troisième niveau de lecture de "La fin de l'histoire" est enfin l'objet de cet article. Fukuyama, conscient du fait que les nombreux nobles pères de la démocratie libérale et du libéralisme en économie ont été maintes fois démentis par la théorie et la pratique, rappelle continuellement les grands penseurs et révolutionnaires du camp adverse, en commençant par Hegel lui-même, et en continuant avec Marx, Lénine et le produit de l'action révolutionnaire de ce dernier : l'Union soviétique. Cette étrange nécessité de l'auteur nous incite à considérer le 25 décembre 1991, date de l'abaissement définitif du drapeau soviétique au Kremlin, comme une sorte d'année zéro d'une certaine vision de l'histoire récente, dans laquelle nous avons assisté à l'imposition d'une certaine idéologie, celle précisément contenue dans le livre de Fukuyama et qui règne aujourd'hui en maître dans le seul monde occidental. Cependant, n'étant qu'une idéologie, elle n'a pas pu endiguer les autres visions de l'histoire qui se sont affirmées, et il y a une raison précise pour laquelle des visions plurielles se sont déjà produites au tournant du siècle, puisque dans La fin de l'histoire et le dernier homme se cache un grand mensonge qui est enfin mis en lumière : les États-Unis n'ont jamais gagné la guerre froide.

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Première phase : l'illusion occidentale de la victoire

Le 20 mars 2023, date de la visite du président chinois Xi Jinping au président russe Vladimir Poutine à Moscou, s'ouvre la quatrième phase de l'histoire post-soviétique de notre planète. Si nous sommes entrés dans la quatrième phase, cela signifie qu'il y en a eu trois auparavant, et pour les expliquer de manière succincte mais aussi claire que possible, nous utiliserons l'intéressante division des événements en différentes phases utilisée par Fosco Giannini lors de ses réunions publiques : la première, au cours de laquelle les États-Unis semblaient affirmer leur hégémonie sur le monde entier et qui leur permettait de régler leurs comptes avec tous ceux qui ne s'étaient pas "bien comportés" au cours des décennies précédentes de la guerre froide ; la deuxième où il y a eu une réaction inattendue à la "non Pax americana" de la part d'un groupe de pays sud-américains, de la Russie du nouveau cours imprimé par Vladimir Poutine et de l'affirmation du socialisme aux caractéristiques chinoises ; la troisième où les États-Unis ont réagi durement à ces formes d'insubordination ; la quatrième, toute récente et proposée par l'auteur, marquée par la définition d'un éventuel "casus belli". Une dernière remarque : il est impossible de définir des frontières précises et uniformes pour les trois premières phases historiques ; si nous avons une date de départ, la transition vers les phases suivantes est marquée par des chevauchements temporels et des différenciations géopolitiques. Pour être plus clair : alors qu'en Amérique du Sud les expériences socialistes que nous verrons appartenir à la deuxième phase étaient en cours, aux États-Unis, en Europe et, par extension, en Chine, nous étions déjà entrés dans la troisième, celle de la réaction américaine. Les années 90 sont liées à la première phase, et même aujourd'hui, ce sont des années peu étudiées, enveloppées d'un halo mythique donné par l'empreinte idéologique prônée par un monde intellectuel et politique qui a évolué à l'unisson avec Francis Fukuyama. Si en Italie, par exemple, les États-Unis ont exigé la fin de l'économie mixte, et donc des partis qui la protégeaient, surtout la Démocratie chrétienne, même le Parti communiste italien n'a pas été gracié, son exécution capitale a simplement été confiée à des dirigeants et collaborateurs internes plutôt qu'au Parquet de Milan, comme ce fut le cas pour la DC et le PSI. Il s'agit de condamnations à mort de systèmes politiques et économiques qui ont été exécutées de différentes manières, tout d'abord dans les deux principaux "pays voyous" de l'époque de la guerre froide : l'Italie, coupable d'avoir créé un système économique subversif au sein du capitalisme, et la RDA, coupable d'avoir créé un système de socialisme réel potentiellement attrayant pour le monde occidental. Dans le cas allemand, toujours à titre d'exemple, on peut citer le célèbre assassinat du président de la Deutsche Bank, Alfred Herrhausen, le 4 décembre 1989, attribué à la Rote Armee Fraktion mais probablement inspiré par les services secrets de Bonn. L'intérêt du gouvernement allemand était d'éliminer le maître d'œuvre de la stratégie d'unification centrée sur le principe "un Etat - deux systèmes" en faveur de la ligne d'Helmuth Kohl de liquidation de la RDA et de son annexion à la République fédérale "manu militari". L'assassinat de Herrhausen a marqué un tournant fondamental dans l'histoire de l'Europe, car le modèle d'annexion adopté en Allemagne a été reproduit pour l'essentiel à l'égard de tous les autres pays de l'ancien bloc soviétique. Ce modèle d'annexion, qui prévoyait l'annulation totale de l'organisation productive et sociale des pays de l'Est et leur assimilation brutale et immédiate aux systèmes occidentaux, rendait toutefois l'ancienne organisation de la Communauté européenne obsolète et inadéquate, et c'est la raison qui a conduit les 12 gouvernements de l'ancienne CEE à adopter d'urgence le traité de Maastricht le 7 février 1992.

L'Europe occidentale voulait participer au banquet de la richesse industrielle des pays de l'Est, laissant aux États-Unis le repas principal : la Russie de Boris Eltsine. Grâce à cet accord tacite, l'Allemagne réunifiée a pu construire sa puissante organisation industrielle qui en fait aujourd'hui encore la locomotive de l'Europe. L'acquisition à prix cassés de complexes industriels de l'Est, comme dans le cas du tchèque Skoda qui a rejoint le groupe Volkswagen dès 1991 avec sa main-d'œuvre qualifiée, a permis aux Allemands de délocaliser la chaîne d'approvisionnement en produits semi-finis et en composants vers des pays performants mais à main-d'œuvre bon marché, en concentrant la production à haute valeur ajoutée en Allemagne où les coûts de main-d'œuvre étaient plus élevés. Ce schéma concernait également l'Italie du Nord, dont les petites et moyennes entreprises, ayant perdu à jamais leurs grands clients publics, devaient se tourner vers les conglomérats teutons naissants et, pour ce faire, comprimer le coût de leur main-d'oeuvre, un processus qui a commencé immédiatement avec la suppression de l'escalator, le 31 juillet 1992. Non contente de réaliser cette chaîne de valeur industrielle, Berlin a envisagé dès 1998 de se doter de voies d'importation directe de gaz naturel russe bon marché, afin d'approvisionner sa structure manufacturière en énergie abondante. Ce projet s'est concrétisé le 6 septembre 2011 avec la mise en service du Nord Stream 1, que la chancelière Angela Merkel a tenté de faire suivre du Nord Stream 2 afin de rendre l'industrie allemande encore plus performante. Mais le gouvernement allemand a changé entre-temps, tout comme les intérêts américains, et le sabotage des deux gazoducs par les Américains en septembre de l'année dernière a mis fin au système de création de valeur de l'"Europe centrale".

Les années 1990, en revanche, ont été des années fastes pour l'Allemagne unifiée et son système continental, qui n'était plus la CEE et pas encore l'Union européenne, à tel point qu'elle a mérité, malgré elle, le titre inconfortable de "perle" de l'empire américain. Petite parenthèse à ce sujet. Le terme "perle" d'un empire fait référence à un pays qui, pour diverses raisons, économiques surtout, mais aussi stratégiques et géopolitiques, représente le cœur battant de tout un système de domination, quelle qu'en soit l'extension. La perte de la "perle" détermine également la perte du statut d'"hégémon", c'est-à-dire d'un pays au centre d'un pouvoir politique, financier et économique diffusé à la fois directement dans les territoires dominés et indirectement vers les pays tiers. Prenons quelques exemples historiques : la perle de l'empire vénitien (de petite taille parce qu'il adhérait au modèle phénicien) était l'île de Crète, dont la perte en 1689 a déterminé la disparition définitive de la Sérénissime en tant qu'acteur majeur de la politique européenne. La perle de l'empire espagnol, et cela peut surprendre, n'a jamais été ses vastes domaines américains ou les Philippines, mais les Flandres, et leur perte à la paix d'Utrecht en 1713 a déterminé la fin du rôle hégémonique de l'Espagne en Europe et le passage définitif du témoin en faveur de la Grande-Bretagne. Les colonies britanniques d'Amérique du Nord n'ont jamais représenté la "perle" de l'Empire britannique et, en fait, leur perte en 1776 n'a provoqué aucune crise dans le rôle hégémonique croissant de Londres. La perle de l'Empire britannique était l'Inde et sa perte, le 15 août 1947, a conduit à la liquidation de tous les dominions britanniques et au transfert du rôle hégémonique aux États-Unis. Washington a également sa "perle", l'Allemagne : la défense de cette possession a déterminé la politique américaine d'après-guerre, à commencer par le choix du front à fermer après la défaite militaire fondamentale au Viêt Nam. Ce n'est pas un hasard si le secrétaire d'État américain de l'époque, Heinz Alfred Kissinger, dit Henry, né à Fürth en Bavière, n'avait aucun doute sur la nécessité de fermer le front chinois et de se concentrer sur l'Europe contre l'URSS jusqu'à la "victoire" de 1991 grâce à l'utilisation massive de l'arme du "dollar inconvertible". Or, cette victoire recèle un mystère qu'il convient d'explorer. Si les États-Unis ont vaincu l'URSS et ses alliés, si le dollar a conquis de nouveaux marchés pour les matières premières et les biens de consommation et a réussi à mettre la main sur les immenses actifs soviétiques par l'intermédiaire d'Eltsine et d'anciens fonctionnaires corrompus devenus oligarques, pourquoi les trois principaux indicateurs macro-économiques américains se sont-ils dégradés au cours de cette décennie de "succès" planétaire. La dette publique fédérale s'élevait en 1990 à 3233 milliards de dollars, en 1995 à 4973 milliards de dollars, pour atteindre 5556 milliards de dollars en 1999 ; la balance commerciale était négative en 1990 à hauteur de 77,58 milliards de dollars, en 1995 à hauteur de 89,76 milliards de dollars, et fin 1999 dans le rouge à hauteur de 259,55 milliards de dollars ; enfin, la balance des paiements était négative en 1990 à hauteur de 78,95 milliards de dollars, en 1995 à hauteur de 113,56 milliards de dollars, pour finalement atteindre en 1999 un déficit de 286,62 milliards de dollars. Dans les années 1990, la contradiction d'un pays officiellement vainqueur d'un conflit acharné avec l'autre superpuissance, mais qui se retrouve avec les résultats budgétaires d'un pays "presque vaincu", à l'instar de ce qui est arrivé à la Grande-Bretagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, est devenue évidente. Pourtant, les bénéfices de cette "victoire" se sont traduits par un doublement substantiel du PIB américain au cours de cette décennie : de 5963 milliards de dollars en 1990 à 9631 milliards de dollars en 1999. Comment expliquer cette contradiction ? Peut-être que les États-Unis n'ont pas gagné la guerre froide avec l'URSS, mais qu'une paix distincte a été obtenue entre les deux superpuissances, sans tenir compte des intérêts de leurs alliés mutuels. Pour des raisons différentes, Washington et Moscou avaient tous deux intérêt à clore ce chapitre excessivement coûteux de l'histoire européenne. Ainsi, alors que Fukuyama et toute l'intelligentsia et les politiciens occidentaux célébraient la victoire sur le socialisme réel, les États-Unis ont dû, au cours de cette décennie, esquisser les principaux scénarios stratégiques: en Europe, en permettant à l'Allemagne réunifiée de faire preuve d'un activisme politique plus que tolérable; en Asie, en permettant à Pékin d'entamer la longue marche qui la conduirait à devenir l'actuel atelier du monde; et, de manière surprenante, en Amérique latine, considérée comme son propre jardin privé.

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La deuxième phase : l'Amérique latine n'est plus l'arrière-cour de Washington

Sans parler de la tristement célèbre doctrine Monroe, pour laquelle les États-Unis s'étaient déjà définis comme protecteurs de l'ensemble du continent en 1823, il ne fait aucun doute qu'au cours du XIXe siècle, les États-Unis ont directement ou indirectement incité les anciennes puissances coloniales européennes, à savoir l'Espagne, la Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure, la France, à céder le contrôle des Amériques aux seuls États-Unis. Cependant, les États-Unis n'ont fait que remplacer les anciens maîtres européens dans la même relation d'exploitation en contrôlant des gouvernements locaux plus ou moins corrompus, despotiques et souvent criminels, mais surtout sans politique étrangère propre qui ne soit pas dictée par Washington. Au-delà de l'expérience de la révolution mexicaine de 1910, la véritable rupture historique avec ce système a sans doute été la révolution socialiste de Fidel Castro à Cuba en 1959. Mais les États-Unis de l'époque ont réussi à circonscrire cette "infection" par rapport au reste de l'Amérique latine jusqu'à l'expérience de Daniel Ortega au Nicaragua en 1985-1990, qui concernait pourtant un petit pays marginal. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, alors que l'impérialisme américain est théoriquement au maximum de sa puissance, on assiste au contraire à de nombreuses expériences "socialistes" en Amérique du Sud, initiées par Hugo Chavez au Venezuela de 1999 à 2013, suivies par celles de Lula da Silva au Brésil de 2003 à 2011 (il reviendra au pouvoir en 2023), d'Evo Morales en Bolivie de 2006 à 2019, et de Rafael Correa en Équateur de 2007 à 2017. Pendant une brève période, même un État traditionnellement nazi comme le Paraguay a connu une expérience "socialiste" avec la présidence de Fernando Lugo de 2008 à 2012, qui a été rapidement démis de ses fonctions. L'expérience de ces hommes politiques a profondément marqué l'histoire de l'Amérique du Sud, notamment parce qu'ils ont réussi à convaincre la caste militaire, réservoir traditionnel des putschistes soutenus par les États-Unis, qu'ils pouvaient jouer un rôle plus important que celui de simples "Carabineros de Gringos". Les "socialistes sud-américains" ont offert aux dirigeants militaires la possibilité d'assumer un rôle dans la nouvelle classe dirigeante consacrée à la poursuite des intérêts nationaux et capable d'élever ces pays à des rôles de plus en plus importants sur l'échiquier international. C'est la raison fondamentale pour laquelle un Chavez pourrait provenir de l'armée vénézuélienne et qu'aucun général brésilien n'a songé à renverser Lula da Silva. En d'autres termes, les dirigeants socialistes de ces pays ont réussi à rompre l'association séculaire entre les hautes hiérarchies des forces armées et la grande bourgeoisie locale, représentante et courroie de transmission des intérêts de Washington, en faisant passer les premières de leur côté. Il ne faut cependant pas négliger la perte de contrôle des États-Unis sur l'Amérique latine au tournant du siècle ; les États-Unis des années 1970 auraient immédiatement mis un Augusto Pinochet au Venezuela, au Brésil, en Bolivie et en Équateur. Un autre signe du déclin de la puissance américaine dans les années 1990, masqué par la grandeur de la victoire sur le socialisme réel, réside dans la manière dont l'Afrique du Sud est sortie du régime de l'Apartheid, un système social similaire à celui en vigueur dans les Etats du sud de l'Union dans les années 1960 et 1970, et toujours en vigueur, de manière beaucoup plus répressive et sanglante, en Israël. Dès 1994, dans l'ombre de Nelson Mandela, le Parti communiste d'Afrique du Sud a immédiatement rejoint l'Alliance tripartite avec le Congrès national sud-africain et le Congrès des syndicats, restant fermement dans la majorité et participant aux gouvernements de Pretoria. Le rôle des communistes a ensuite été décisif dans le choix de l'Afrique du Sud de rejoindre une association particulière d'États, née comme une alternative au G7 occidental, appelée BRICS, acronyme pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Ces pays ont commencé à se fréquenter plus assidûment et dans un esprit de coopération marquée à partir de septembre 2006 à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Par la suite, les ministres des affaires étrangères des pays du BRIC, à partir de leur rencontre en mai 2008 en Russie, se sont réunis périodiquement à l'Assemblée générale des Nations unies. C'est là qu'en septembre 2010, il a été convenu d'inviter l'Afrique du Sud à participer aux réunions des BRIC, ce qui a entraîné le changement de l'acronyme en BRICS. La première position commune pertinente dans l'arène internationale a été l'abstention significative au Conseil de sécurité sur la Libye en mars 2011, tandis que la première réunion au niveau des chefs d'État et de gouvernement a eu lieu à Toyako (Japon) le 9 juillet 2008, lors d'une réunion du G8. Ce type de relations internationales spéciales échappant au contrôle des États-Unis a constitué un nouvel avertissement pour Washington quant à la nécessité de se débarrasser de la ternissure que nous avons décrite et de passer à une contre-offensive forte et décisive sur tous les fronts mondiaux.

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La troisième phase : la contre-offensive américaine et l'endettement sans fin

Comme nous l'avons dit dans l'introduction, la scansion des trois phases n'est pas homogène, et si dans le reste du monde la phase deux a duré jusqu'à la fin des années 2010, en Europe la phase trois a commencé dès le début des années 2000, comme théâtre principal de la contre-offensive américaine à la fois pour reprendre le contrôle de la "perle" de son empire, l'Allemagne, et parce qu'elle était mécontente du nouveau cours pris par la Russie de Vladimir Poutine, qui est devenu président le 7 mai 2000. Il faut reconnaître que l'opération menée par les États-Unis en Europe a été magistrale, reposant sur un mécanisme qui a permis à Washington d'atteindre trois résultats stratégiques en une seule manœuvre : ramener l'activisme politique excessif de l'Allemagne dans des limites acceptables ; substituer sa propre influence politique à celle des pays d'Europe occidentale face aux régimes formellement démocratiques et essentiellement fascistes et anti-russes d'Europe de l'Est ; et avancer les frontières de l'OTAN de manière menaçante jusqu'à la frontière russe. Dans les années 1990, les seigneurs de Bruxelles avaient renoncé à la bannière étoilée. Dès cette décennie, l'élargissement de l'Union européenne vers la Russie par la voie baltique avait commencé (adhésion de la Suède et de la Finlande en 1995). Mais c'est à partir de 2004 que les États-Unis ont articulé un mécanisme prévoyant l'entrée des anciens pays du bloc de l'Est dans l'OTAN, avec la promesse d'être tenus par les riches nations occidentales, la France et l'Allemagne en premier lieu. À cet égard, les dates sont éclairantes pour la stratégie américaine : la Pologne et la République tchèque ont rejoint l'OTAN en 1999 et l'UE en 2004 ; les républiques baltes, la Hongrie, la Slovaquie et la Slovénie ont rejoint l'OTAN et l'UE la même année, également en 2004 ; la Bulgarie et la Roumanie ont rejoint l'OTAN en 2004 et l'UE en 2007. Mission accomplie : la Communauté européenne telle qu'on la connaissait jusqu'à la fin du siècle dernier n'existait plus, à sa place était née l'Union européenne, une pléthore de pays désunis sur presque tout, avec peu d'estime mutuelle et encore moins de compréhension, mais unis par leur soumission consciencieuse à la puissance impériale américaine et contraints de s'enfermer dans la camisole de force de l'OTAN. La contre-offensive en Europe a été un succès et, une fois de plus, les indicateurs macroéconomiques américains n'en ont tiré aucun bénéfice. Au cours des sept premières années du nouveau siècle, la dette publique américaine est passée de 5674 milliards de dollars en 2000 à 9007 milliards de dollars en 2007; une dette qui a presque doublé en l'espace de sept ans. 2008 est l'année décisive, Washington saisit la crise des Subprimes déclenchée par la faillite de la banque Lehmann Brothers pour retourner contre la Chine les terribles conséquences de la violente contraction des marchés mondiaux qui a suivi le krach financier. Les stratèges de Washington comptent sur la forte interdépendance entre les exportations chinoises vers les États-Unis, la création d'une dette supplémentaire par le Trésor pour les payer et le maintien du rôle de la Chine en tant que principal souscripteur d'obligations américaines. Pour Washington, Pékin n'aurait pas été en mesure de gérer l'effondrement des commandes américaines et la crise industrielle, économique et donc financière qui en aurait résulté, à l'instar de ce qui se passait en Europe. La Chine, en revanche, a montré qu'elle était capable de surmonter la crise en se tournant vers le développement de son propre marché intérieur, en investissant environ 600 milliards de dollars dans des travaux et des infrastructures domestiques. Le système de planification économique, élément distinctif du socialisme, a donné à la Chine les outils nécessaires et utiles pour repousser l'attaque à l'expéditeur, en causant des dommages irréparables aux États-Unis: une production démesurée et incontrôlée de dollars pour soutenir d'abord l'attaque contre Pékin et ensuite les conséquences de sa faillite. Les chiffres de la croissance de la dette fédérale dans les années qui ont suivi la crise des subprimes sont impressionnants : 10.024 milliards de dollars en 2008, 13.561 milliards de dollars en 2010, 18.150 milliards de dollars en 2015, 22.719 milliards de dollars en 2019 à la veille de la pandémie de Covid-19. Les chiffres de l'augmentation de la dette américaine au cours des trois dernières années sont encore plus retentissants : de fin 2019 à fin 2022, c'est-à-dire pendant les deux années de la pandémie et l'année du conflit en Ukraine, les États-Unis ont contracté de nouvelles dettes à hauteur de 8.209 milliards de dollars, ce qui porte la dette fédérale à 30.928 milliards de dollars. Pour utiliser un terme élégant, les États-Unis sont manifestement en situation de défaut de paiement, mais si l'on regarde la réalité en face, les données suggèrent une définition beaucoup plus prosaïque mais adéquate: la faillite et la fraude. Pourquoi la faillite? Parce que pas un seul dollar de la dette actuelle de 31.703 milliards ne sera jamais remboursé ; pourquoi frauduleux? Parce que, pour être sûr que le sujet ne sera même pas soulevé par un créancier international, les trois dernières années ont été caractérisées par des crises continues et terribles: deux années de Covid-19 dans le monde entier et une année de guerre par procuration en Ukraine, des crises qui ne cesseront pas tant que le monde n'aura pas résolu sa relation avec le dollar.

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La quatrième phase : la procession vers la Cité interdite

Selon Fukuyama, l'histoire est linéaire mais pas éternelle ; elle s'est achevée avec la chute du mur de Berlin. Nous savons que ce n'est pas du tout vrai, mais il est vrai qu'il y a des dates marquantes qui changent le cours des événements historiques. L'une de ces dates vient de se produire: le 20 mars 2023, date du début de la visite d'État du président Xi Jinping à Moscou, au cours de laquelle l'amitié et l'alliance substantielle entre la Russie et la Chine ont été annoncées au monde. Pour les classes dirigeantes occidentales, la cloche d'Ernest Hemingway a commencé à sonner et, prises de panique, elles cherchent à savoir à qui appartient la cloche qui sonne en premier. La grande frayeur dans les rangs des vassaux européens des États-Unis est attestée par la procession immédiate de ces derniers à Pékin dans l'espoir d'obtenir la sympathie et le pardon pour leurs méfaits atlantistes de la part du président chinois Xi Jinping, devenu à leurs yeux effrayés et déconcertés "l'empereur céleste". Il n'est pas du tout anodin que le premier à frapper à la porte de la Cité interdite ait été le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, le 30 mars, sans même laisser le temps à Xi, affolé, de défaire ses valises alors qu'il revenait de Moscou. L'évaluation par la presse espagnole du voyage de M. Sanchez à Pékin est éclairante, car elle révèle peut-être inconsciemment la vénération naturelle qu'un dirigeant d'un petit pays européen éprouve pour le souverain céleste: pour le journal El País, "le périple de Sánchez", qui passera par le Forum asiatique de Boao dans l'île de Hainan avant d'atterrir à Pékin, "doit être interprété en termes espagnols comme le déficit commercial chronique et croissant face au premier exportateur mondial, le faible poids du commerce espagnol à valeur ajoutée, l'accès au marché chinois ou la réouverture du tourisme....". Du point de vue chinois, en revanche, ... l'Espagne "est un pays sympathique, relativement important au sein de l'Union européenne, mais pas trop impliqué dans des questions telles que les droits de l'homme. Pour cette raison, ils nous reçoivent par la grande porte", comme l'a rapporté Ants le 30 mars 2023. El Pais pèche par excès de modestie, ne confondant pas l'Espagne avec l'Italie, le vrai pays occidental qui ne compte plus. Le premier ministre espagnol, lui, revient du 28ème sommet des Amériques qui s'est tenu à Saint-Domingue le 24 mars 2023, en présence des chefs d'État et de gouvernement des 22 pays de langue et de culture ibériques, dont le roi Philippe VI d'Espagne.

L'absence des présidents brésilien Lula da Silva et mexicain Obrador a montré que la politique atlantiste, même si elle n'est pas aussi vulgaire et grossière que celle de Rome, n'est pas favorable à Madrid dans ses relations avec l'Amérique latine. A travers les pays latino-américains, l'Espagne a immédiatement saisi le changement de climat dans la politique internationale dû au sommet de Moscou qui se tenait les mêmes jours. Immédiatement après la visite de Sanchez, le président français Emmanuel Macron a frappé à la porte de la Cité interdite, lui aussi en quête de compréhension et de bénédiction de la part du "céleste" Xi, à la fois pour être un dirigeant à la recherche constante d'un "centre de gravité permanent", comme l'aurait dit Franco Battiato, ayant changé d'avis et de position sur la guerre en Ukraine à plusieurs reprises, et pour être mal-aimé dans son pays, pour ne pas dire plus, à la suite du coup d'État contre le Parlement lors de l'approbation récente de la réforme des retraites. Manifestement foudroyé sur le chemin de Pékin, Macron de retour de Chine déclare : "Les Européens ne doivent pas être les vassaux des Etats-Unis, nous devons éviter de nous impliquer dans les crises des autres" ....

L'Europe doit réduire sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis et éviter d'être entraînée dans un conflit entre la Chine et les Etats-Unis sur Taiwan: le président français Emmanuel Macron, dans une interview accordée à politico.eu et à deux journalistes transalpins dans l'avion qui le ramenait d'une visite d'État de trois jours en Chine, a souligné sa théorie de l'"autonomie stratégique" pour l'Europe, vraisemblablement dirigée par la France, afin de devenir une "troisième superpuissance". "Si les tensions entre les deux superpuissances s'exacerbent, nous n'aurons ni le temps ni les moyens de financer notre autonomie stratégique et nous deviendrons des vassaux", tels sont les mots du président français, nous apprend le Fatto Quotidiano du 10 avril ; on attend le prochain changement de sa position. Mais même les atlantistes purs et durs se sont rendus au palais du "céleste" Xi, ne serait-ce que pour réaffirmer leur loyauté absolue et aveugle à Washington. C'est ce qu'a fait la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui était en compagnie de Macron sans que personne ne le remarque, comme le rapporte Italia Oggi le 12 avril 2023 : "Une UE que Macron aime : Ursula humiliée à Pékin par le protocole, contredite par Xi Jinping et contrainte de rentrer en avion de ligne... Alors que Macron, à son arrivée, a été accueilli avec tous les honneurs par Xi Jinping lui-même, Ursula a été reçue par le ministre de l'Environnement de Pékin, qui n'est pas son pair". De plus, alors que Macron a rencontré plusieurs fois Xi Jinping, allant même jusqu'à avoir une conversation de quatre heures en tête-à-tête avec lui, en présence des seuls interprètes, Ursula von der Leyen n'a participé qu'à l'entretien à trois, adoptant une position sur Taïwan à laquelle Xi s'est opposé et que Macron n'a pas entièrement partagée. Le fossé entre les deux représentants européens est devenu flagrant lors du voyage de retour: Ursula a pris un vol régulier, tandis que Macron a voyagé à bord du Cotam Unité, l'Air Force One français, où il a donné une interview à trois journalistes sur la nécessité d'une autonomie stratégique de l'UE dans un contexte anti-américain, ce qui a évidemment été très bien accueilli par la Chine". D'autre part, entendre von der Leyen répéter comme un perroquet la position du dominus américain sur Taïwan était évidemment irritant pour Xi Jinping et embarrassant pour le versatile Macron. Lorsque l'on évoque le fanatisme idéologique qui imprègne La fin de l'histoire et le dernier homme, qui caractérise aujourd'hui les bourgeoisies occidentales de plus en plus effrayées, enragées et despotiques, on se réfère également à la visite ultérieure de la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, le 14 avril. Si l'importance politique de la visite de Mme Baerbock n'a pas été mentionnée, il convient de souligner son extrémisme inquiétant, tel qu'il a été rapporté par les médias suivants, tous en date du 14 avril; entre autres: "Dites à la Russie d'arrêter la guerre.... C'est une bonne chose que la Chine ait exprimé son engagement en faveur d'une solution, mais je dois dire franchement que je me demande pourquoi la position chinoise n'inclut pas jusqu'à présent un appel à la Russie, l'agresseur, pour qu'elle mette fin à la guerre" (Euronews); ou "Baerbock à Pékin évoque le "scénario d'horreur" si la Chine attaque Taiwan" (Le Formiche); enfin "J'ai expliqué à mon homologue, lors de nos discussions bilatérales, que nous sommes préoccupés de voir que les espaces de liberté de la société civile en Chine continuent de se rétrécir et que les droits de l'homme sont en train de diminuer" (Il Sole 24 Ore). Bref, un chapelet d'insultes, d'injonctions et de remarques désagréables, au point d'obliger le ministre chinois des affaires étrangères, compatissant, à réprimander son collègue: "Ce dont nous n'avons absolument pas besoin, ce sont les petits maîtres de l'Occident" (La Repubblica). En guise de coda au spectacle du leader des Verts allemands, il convient de noter que la dangereuse soudure entre Neocon et Radical Chic, dont Baerbock est un illustre représentant, sur les principes dictés par Francis Fukuyama est également en cours en Allemagne.

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La quatrième phase : la fuite du dollar et le problème du "casus belli"

Le journaliste Pepe Escobar, dans l'Anti Diplomatico du 13 avril, nous parle du dernier livre publié par l'économiste américain Michael Hudson, The Collapse of Antiquity, dans lequel il analyse le rôle de la dette dans le déclin des grandes civilisations grecques et romaines de l'Antiquité. Manifestement inspiré par son nouveau livre, Hudson explique de manière succincte mais significative la situation actuelle de la politique internationale : "L'Amérique a effectué une révolution de couleur au sommet, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Angleterre et en France, essentiellement, où la politique étrangère de l'Europe ne représente pas leurs intérêts économiques (...) L'Amérique a simplement dit : "Nous sommes déterminés à soutenir une guerre d'agression : - Nous sommes déterminés à soutenir une guerre de (ce qu'ils appellent) la démocratie (par laquelle ils entendent l'oligarchie, y compris le nazisme de l'Ukraine) contre l'autocratie (...) L'autocratie est tout pays suffisamment fort pour empêcher l'émergence d'une oligarchie de créanciers, comme la Chine a empêché l'oligarchie de créanciers". Hudson soulève la question du rôle de la dette comme cause, indépendamment de la volonté des classes dirigeantes américaines et européennes, du retrait inévitable du dollar de son rôle de monnaie de réserve mondiale. Mais ce n'est pas seulement la question de la dette hors de contrôle qui sape le rôle du billet vert; au moins deux autres facteurs liés au conflit en Ukraine ont contribué à cet affaiblissement. Dans son article intitulé "Explication des sanctions de l'UE contre la Russie", le site web du Conseil européen explique avec une certaine prosopopée que "l'Union européenne a interdit toutes les transactions avec la Banque centrale nationale russe liées à la gestion de ses réserves et de ses actifs". Suite au gel des avoirs de la Banque centrale, celle-ci ne peut plus accéder aux avoirs détenus par les banques centrales et les institutions privées de l'UE. En décembre 2022, l'UE a ajouté la Banque russe de développement régional à la liste des entités détenues ou contrôlées par l'État russe qui font l'objet d'une interdiction totale de transactions. En février 2022, les réserves internationales de la Russie s'élevaient à 643 milliards de dollars (579 milliards d'euros)... En raison de l'interdiction des transactions en provenance de l'UE et d'autres pays, on estime que plus de la moitié des réserves de la Russie sont gelées. L'interdiction a également été imposée par d'autres pays (tels que les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni) qui détiennent également une partie des réserves de change de la Russie". Le Conseil européen nous informe, comme s'il s'agissait d'une évidence, que l'UE a saisi à elle seule quelque 320 milliards de dollars de biens de la Banque centrale russe, et qu'elle l'a fait pour se conformer à des normes de justice qu'elle s'est elle-même imposées, également inspirées par La fin de l'histoire. L'UE n'a toutefois pas tenu compte du fait que cette décision a également été évaluée avec soin, et certainement pas de manière positive, par d'autres acteurs financiers majeurs tels que la Chine et les États du golfe Persique. Si les démocraties libérales décident, du jour au lendemain, que Pékin ou Riyad ou même Téhéran ont dépassé une certaine limite décrétée motu proprio et sans aucune contradiction en termes de respect des droits de l'homme ou des droits civils (mais Israël n'est jamais remis en question), il est alors possible d'appliquer des sanctions en gelant et même en confisquant les dépôts et les investissements des institutions financières publiques et privées de ces pays dans le système bancaire occidental. Dans le cas russe en question, il s'agissait donc pour les pays occidentaux de geler en raison des sanctions liées au conflit ukrainien; pour les propriétaires légitimes des capitaux, il s'agissait simplement de donner à l'opération son nom exact: le vol de plus de 320 milliards de dollars. Les dépôts de capitaux importants et les investissements étant basés sur la confiance, il est difficile de croire que le "spectacle" offert par l'UE et les banques européennes ait été ignoré par les grands investisseurs susmentionnés, et pas seulement eux; il est également difficile de croire que nombre d'entre eux n'aient pas pris la peine de commencer à réclamer leur argent avant qu'un quelconque Baerbock ne décide que Pékin est le nouvel empire du mal et qu'il est juste de voler, pardon de geler, leurs fonds déposés en Allemagne, dans l'Union européenne ou en Suisse. Résultat de la stratégie de Bruxelles ? La Stampa du 9 février 2023 titrera: "Credit Suisse, perte de plus de 7 milliards en 2022", ou "Ubs achète Credit Suisse: 3 milliards de renflouement. Des obligations pour 16 milliards anéanties. Accord conclu pour le sauvetage: sur la table également 100 milliards de liquidités extraordinaires et des garanties gouvernementales sur les poursuites et les pertes en capital", Il Sole 24 Ore du 19 mars 2023; ou encore : "Crise bancaire, même la Deutsche Bank tremble. L'effet domino va-t-il s'abattre sur les marchés ?", Valeurs du 24 mars. Nous nous limitons au système bancaire européen, regardons maintenant à l'étranger. Il Sussidiario.net du 17 avril titre "L'hégémonie mondiale du dollar en danger". Yellen: "La faute aux sanctions imposées". La domination mondiale du dollar pourrait être menacée, comme l'a fait savoir hier Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain. La faute en incombe aux nombreuses sanctions imposées par l'Occident à la Russie au cours de l'année écoulée, depuis le début du conflit, ainsi qu'à d'autres pays tels que la Chine, la Corée du Nord et l'Iran. Au micro de la chaîne américaine CNN, Yellen a avoué: "Il y a un risque, lorsque nous utilisons des sanctions financières liées au rôle du dollar, qu'avec le temps elles puissent saper l'hégémonie du dollar... Bien sûr, cela crée un désir de la part de la Chine, de la Russie, de l'Iran de trouver une alternative". Résultat de la stratégie de Washington? "Xi-Poutine, après la rencontre de Moscou, l'hypothèse de la monnaie yuan pour l'Afrique prend forme" (Milano Finanza du 22 mars); ou encore : "Lula s'envole vers Xi Jinping : le projet de remplacer le dollar par la monnaie chinoise. Le leader de Pékin accueille cordialement le président brésilien: les accords commerciaux et la crise en Ukraine sont à l'ordre du jour. Mais aussi le projet de sortir de la "dépendance" au dollar avec la Novo Banco de Desenvolvimento, la banque des Brics, dirigée par Dilma Rousseff". Enfin, plus sensationnel encore: "L'Arabie saoudite et la Chine étudient comment utiliser le yuan dans les ventes de pétrole. Cette nouvelle aurait des conséquences majeures pour le monde pétrolier, qui a toujours utilisé la devise américaine comme monnaie officielle. Il s'agirait de l'alliance du plus grand importateur de pétrole, la Chine, avec le plus grand exportateur, l'Arabie saoudite, avec pour conséquence le passage du pétrodollar au pétroyuan". Il n'a pas du tout cité les gros titres, mais c'est le véritable "casus belli" que les États-Unis ont contre la Russie, la Chine, le Brésil et l'Arabie saoudite. Un processus s'est enclenché par lequel le dollar, pur papier accepté uniquement parce qu'il est sponsorisé par l'armée américaine, est progressivement rejeté au profit d'autres monnaies. La stratégie américaine en 2022, qui se poursuit encore aujourd'hui, était de décharger ses tensions inflationnistes sur la zone euro sous prétexte de sanctions contre la Russie, mais l'an dernier, les intentions de ces grands acteurs internationaux de ne plus utiliser le dollar n'étaient pas encore aussi explicites. Cette année, elles le sont devenues et peuvent conduire à cette explosion inflationniste du billet vert, potentiellement bien plus dévastatrice que la crise du Papier Mark de 1923. Les Etats-Unis se trouvent donc à un carrefour fatal: accepter le risque que tôt ou tard, et tout d'un coup, le dollar se dissolve dans une crise inflationniste, entraînant l'économie et la société américaines dans l'abîme; ou finalement atteindre l'objectif de déclencher un conflit étendu et significatif, peut-être une troisième guerre mondiale, sans en payer l'addition mais seulement en récolter les bénéfices, comme cela s'est produit dans les deux conflits du 20ème siècle. La première option présente un terrible danger, la seconde est un vœu pieux et la Maison Blanche est réellement confrontée à ce dilemme. Cependant, il est possible de discerner la stratégie que le cabinet Biden souhaite adopter dans les mois à venir, et la poursuite de la guerre en Ukraine y jouera un rôle important. Les Ukrainiens à enrôler et à envoyer à l'abattoir commencent à manquer: Avvenire du 25 mars, qui n'est pas tendre avec les Russes, doit admettre: "Même Kiev doit compter avec les militaires qui, à partir de l'automne, risquent de commencer à manquer. Pour y remédier, des garçons de 17 ans sont déjà recrutés, appelés dans des camps d'entraînement en vue d'être déployés sur le champ de bataille après leur majorité. Pour de nombreuses familles, c'est une véritable tragédie. Et à Odessa, comme dans d'autres villes, la police militaire a souvent été vue en action pour convaincre, par la ruse, ceux qui ne veulent pas aller au combat et en revenir handicapés ou dans un cercueil. Sur certains marchés, jusqu'au mois dernier, on vendait des plâtres de jambe pour prétendre être temporairement inapte à l'entraînement et éviter l'enrôlement". Sur la table du bureau ovale, on discute probablement d'une nouvelle stratégie selon laquelle les forces armées européennes seraient déployées, mais pas au sein de l'OTAN, afin de ne pas impliquer les États-Unis, par le biais d'accords bilatéraux, par exemple, entre Kiev et des capitales individuelles telles que Varsovie, Sofia, Bucarest. Ces pays enverraient des soldats réguliers déguisés en milices volontaires, ce qui exempterait l'OTAN de toute implication, du moins dans un premier temps. Toutefois, il n'est pas exclu que quelques pays d'Europe de l'Ouest viennent grossir le conflit tout en maintenant le délicat accord de non-implication de l'Alliance atlantique. Il faudrait cependant choisir un pays qui se prête à d'énormes risques pour la sécurité nationale. En l'état actuel des connaissances, il existe deux suspects, dont les gouvernements sont absolument soumis aux souhaits de la Maison Blanche et qui ont déjà tenté de faire la guerre à la Russie pendant la Seconde Guerre mondiale. Personnellement, je doute qu'après le choc de deux défaites militaires au 20ème siècle, les Allemands soient prêts à se sacrifier pour les États-Unis, mais le gouvernement d'Olaf Scholz serait tout à fait disposé à le faire avec enthousiasme. En revanche, j'ai moins de doutes quant à l'implication du pays le plus influencé politiquement par Washington, à parts égales entre le chef du gouvernement et celui de l'opposition, et le fait qu'il s'agisse de femmes n'a aucune importance. Il s'agit du pays dont l'état de décadence l'expose à toute aventure de la part de tiers, un pays dont la Constitution a été suspendue de facto, et toujours ignorée : l'Italie. Fantaisie politique ? Espérons-le. Pour les États-Unis, en revanche, la question est sur la table : le casus belli est déjà là, la nécessité d'une guerre prolongée, y compris nucléaire. Le problème est de savoir comment mettre en œuvre cette stratégie en limitant le plus possible leur implication, et c'est à mon avis le thème fondamental de cette année, car le temps joue contre les Américains, la fuite du dollar a déjà commencé, et la conséquence inévitable est la dissolution du dollar à cause de l'hyperinflation.

dimanche, 14 mai 2023

Maladie en phase terminale

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Maladie en phase terminale

par Andrea Zhok 

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-malattia-terminale 

L'exclusion du physicien Carlo Rovelli de la cérémonie d'ouverture de la Foire du livre de Francfort, à laquelle il avait été invité, fait des vagues. La faute de Rovelli est d'avoir contesté, de manière certes argumentée, les choix du gouvernement concernant le conflit entre la Russie et l'Ukraine.

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Figurant jusqu'à hier parmi les "accrédités" du système médiatique, Rovelli a même fait sourciller la bourgeoisie semi-cultivée, les lecteurs des journaux Corriere et Repubblica et la faune apparentée. Malheureusement, ce segment influent de la population ignore complètement la gravité de ce qui se produit depuis un certain temps, comme une tendance souterraine, continue et capillaire.

Il y a une ligne rouge continue qui s'effiloche dans la gestion de l'opinion publique occidentale depuis des années et qui s'est accélérée depuis 2020. C'est une ligne qui n'est parfois visible qu'en surface, comme dans la persécution d'Assange (ou de Manning, ou de Snowden, etc.) jusqu'à des censures mineures, comme celle qui fait aujourd'hui la une de l'actualité. La signification profonde de ce mouvement souterrain est très claire: la recherche de la vérité et la gestion du discours public en Occident sont désormais des options incompatibles.

Rovelli est accusé d'une chose impardonnable, à savoir d'avoir trahi son appartenance au cercle de ceux qui sont honorés par les élites du pouvoir, en les mettant dans l'embarras. Cela ne peut et ne doit pas se produire. Aujourd'hui, le discours public oscille entre deux pôles, d'un côté la polémique inoffensive et auto-extinguible sur l'ours ou le ragondin du jour, de l'autre la fourniture de munitions à la ligne dictée par le patron, c'est-à-dire par la chaîne de commandement dirigée par les Américains, derrière le char - de moins en moins triomphant - auquel nous sommes attachés.

Pour les vérités dévoilées, celles qui sont les plus lourdes et les plus dangereuses, l'ordre de détruire est en vigueur, comme le montre le cas d'Assange dont la vie a été annihilée pour servir d'exemple et d'avertissement à tout autre sujet éventuellement enclin à la paranoïa. Pour les insubordinations mineures (Rovelli, Orsini, etc.), il suffit de tomber en disgrâce auprès des courtisans, ce qui se répercute en censure, en chantage silencieux et mesquin, puis en discrédit, en blocage de carrière, etc.

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Tout cela est condensé en une leçon fondamentale, une leçon implicite que tout notre système de formatage des esprits, journaux, télévision, écoles, universités, etc. met en œuvre consciemment ou inconsciemment: "Tout ce qui est discours public est essentiellement faux."

C'est la leçon que les jeunes reçoivent très tôt et dont ils tirent toutes les conséquences en termes de désengagement et d'aboulie. Cette leçon n'échappe que partiellement à une partie de la population moins jeune, chez qui l'illusion des aspirations passées ("participation", "démocratie", etc.) est encore vivace.

La "réalité" dans laquelle nous baignons fonctionne cependant selon le syllogisme infaillible suivant :

1) Tout ce que nous avons en commun en tant que citoyens, en tant que demos, c'est le discours public alimenté par les médias ;

2) Mais ce discours public est désormais purement et simplement faux (ou carrément faux, ou composé de fragments de vérité bien choisis, fonctionnels pour créer un effet émotionnel désiré);

3) Par conséquent, il n'y a plus de démos possible, plus de discours public possible, et donc plus de levier pour une action collective visant à changer quoi que ce soit. Mettez vos cœurs en veilleuse, sauvez ce que vous pouvez.

Dans ce cadre, d'ailleurs, se détache avec intérêt l'attitude des super-diffuseurs de mensonges certifiés, des pontes-gourous de l'information et du pouvoir, très actifs dans la dénonciation de toute hétérodoxie malvenue, posée comme "fake news". Nous sommes donc confrontés à un spectacle à la fois comique et répugnant où les commandants des cuirassés de l'information appellent au naufrage péremptoire des canots sociaux qui ne bénissent pas assez l'altruisme de Big Pharma, qui ne sont pas tendres avec Poutine, qui ne respectent pas le dernier catéchisme politiquement correct, et ainsi de suite.

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Nous vivons dans un monde où le mensonge instrumental est désormais la forme dominante du reportage d'intérêt public.

Il y a ceux qui y réagissent par un simple désengagement résigné, ceux qui s'enferment anxieusement dans leur chambre comme des hikikomori, ceux qui cherchent des paradis artificiels dans les pilules, ceux qui acceptent le jeu en essayant de l'utiliser pour un gain à court terme (parce qu'il n'y a pas d'autre horizon disponible); il y a ceux qui tombent dans la dépression ; il y a ceux qui deviennent fous; il y a ceux qui, de temps en temps, cassent tout pour revenir se cogner la tête contre le mur de leur cellule; et il y a ceux qui développent cette forme particulière de folie qui consiste à se battre sans armes contre des géants en espérant qu'ils se révèlent être des moulins à vent.

Au fond coule le courant de l'histoire où notre navire occidental a pris une position inclinée et, avec une inertie irréversible, accélère vers la chute d'eau. Une fois que la parole publique a perdu sa capacité à transmettre la vérité, il est impossible de lui rendre son poids. Chaque parole supplémentaire dépensée pour corriger les faussetés du passé, si elle atteint la sphère publique, est elle-même perçue comme faible, usée, impuissante.

La société que nous avons mise en place est une société sans vérité, et retirer la vérité du monde social, c'est le condamner à une maladie mortelle.

Combien de temps dureront les grincements, combien de temps faudra-t-il encore pour que tombent les plâtres, combien de temps faudra-t-il encore pour que s'infiltrent les eaux, combien de temps dureront les espaces de vie de plus en plus réduits, cela n'est pas facile à prévoir, mais un monde sans vérité est un monde sans logos, et il ne peut aboutir qu'à cette dimension où les mots sont superflus parce que la violence et la mort ont pris leur place.

 

G7 et G20

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G7 et G20

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/g7-i-g20

Deux clubs de l'économie mondiale

Le sommet du G7 se tiendra à Hiroshima, au Japon, du 19 au 21 mai 2023. Il est déjà clair qu'il se déroulera dans une atmosphère placée entièrement sous le signe de l'exceptionnalisme occidental, comme en témoignent les résultats de la dernière réunion ministérielle dans la ville de Karuizawa, où de hauts diplomates du G7 ont exprimé leur position sur un certain nombre de questions. Il s'agit notamment de désapprouver les positions prises par un certain nombre de pays, ainsi que d'affirmer des déclarations visiblement infondées faites dans l'espoir de marquer des points auprès des représentants d'autres pays, alors que la confiance dans l'Occident collectif décline rapidement.

Tout cela s'est reflété dans un long communiqué de vingt pages des ministres des affaires étrangères des pays du G7 (+ représentant de l'UE) publié le 18 avril.

Il convient de noter que les ministres des affaires étrangères du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que le haut représentant de l'Union européenne, se sont engagés "à maintenir et à renforcer un ordre international libre et ouvert, fondé sur l'État de droit" - un système qui a vu le jour après la Seconde Guerre mondiale, qui a été considérablement consolidé après l'effondrement de l'URSS et qui est largement dominé par les États-Unis. Jusqu'à récemment, il est resté pratiquement incontesté, mais le tournant vers la multipolarité érode ses fondements petit à petit. Dans une tentative paniquée de maintenir son hégémonie, Washington trouve un nouveau moyen et une nouvelle raison de justifier ce modèle unipolaire et parasitaire, et ses satellites sont contraints d'y contribuer, même si cela ne leur profite pas.

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S'adressant à la presse, le ministre japonais des affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi (photo), a déclaré sans ambages que l'un des engagements du G7 était de "s'opposer fermement aux tentatives unilatérales de modifier le statu quo où que ce soit dans le monde", ce qui est bien sûr l'objectif recherché par la Chine et la Russie, qui s'efforcent, elles, de créer un espace économique unique dans le cadre d'un ordre mondial multipolaire.

En ce qui concerne les différents problèmes et menaces, les politiciens occidentaux placent la Russie en tête de liste, tout en notant même "l'utilisation de ressources alimentaires et énergétiques comme armes". Bien que ce soit l'Occident qui ait imposé des sanctions, fait sauter le gazoduc Nord Stream et imposé un certain nombre d'interdictions sur divers produits en provenance de Russie, il est donc bien clair que c'est l'Occident qui est à l'origine de toutes ces mesures. Il est clair que c'est l'Occident, avec à sa tête les États-Unis, qui utilise comme arme tous les domaines à sa disposition, y compris le droit humanitaire. Et avec l'aide de ses médias, il tente de mener une propagande agressive, dont une grande partie des informations relève de la désinformation grossière.

La deuxième place, dans le rapport, mentionne la région indo-pacifique et les activités de l'ANASE, mais assez brièvement.

Ensuite, on passe directement à la Chine, qui, comme la Russie, est tenue pour responsable de la destruction de l'Union européenne !

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Le G7 est préoccupé par l'escalade et les tensions autour de Taïwan, mais aussi par d'autres questions. Cependant, certaines dispositions sont exprimées sur un ton impératif: "s'abstenir de menaces, de coercition, d'intimidation ou de recours à la force. Nous restons gravement préoccupés par la situation dans les mers de Chine orientale et méridionale [...] Les revendications maritimes expansives de la Chine dans la mer de Chine méridionale ne reposent sur aucune base juridique et nous nous opposons aux activités militaristes de la Chine dans la région".

La Chine, dans la liste, est suivie par la Corée du Nord, avec une référence non seulement aux armes nucléaires et aux programmes de missiles balistiques (auxquels, en tant que puissance souveraine, la Corée du Nord a tout à fait droit), mais aussi à une sorte de "crise humanitaire" dans le pays et à des "violations systématiques des droits de l'homme". Ce passage s'apparente clairement à une ingérence dans les affaires intérieures du pays.

Les dirigeants du Myanmar, de l'Afghanistan et de l'Iran sont ensuite condamnés avec la même ferveur. L'Iran est également crédité d'"activités déstabilisatrices, y compris le transfert de missiles, de drones et de technologies connexes à des acteurs étatiques et non étatiques et à des groupes considérés comme proxies". Le soutien de l'Iran à la Russie est également condamné et, bien sûr, la situation à l'intérieur du pays.

Un bloc important de textes est consacré au désarmement, que le G7 est censé soutenir. Alors pourquoi élargir l'OTAN et fournir des armes au régime de Kiev et à Taïwan ?

L'affirmation selon laquelle il faut suivre les règles de l'ONU, y compris les décisions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, est également assez hypocrite. Le G7 a manifestement la mémoire courte: l'invasion de l'Irak en 2003 par les États-Unis avec le soutien de la Grande-Bretagne a été menée sans le consentement de l'ONU. Il en a été de même pour le bombardement et l'occupation de l'Afghanistan, que les États-Unis et leurs complices ont piteusement quitté vingt ans plus tard.

Fait révélateur, la Chine a immédiatement réagi à ce communiqué. Lors de sa conférence de presse habituelle, le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré que le G7 "s'est grossièrement ingéré dans les affaires intérieures de la Chine et a malicieusement vilipendé et discrédité la Chine". Le communiqué lui-même reflète "l'arrogance, les préjugés et la volonté délibérée du groupe de bloquer et de contenir la Chine. Nous le regrettons et le rejetons, et nous avons fait une démarche ferme auprès du pays hôte, le Japon".

Le ministre a indiqué que le G7 tentait de manipuler les récits pour tromper le public. Il ne peut en aucun cas parler au nom de la communauté internationale.

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Wang Wenbin (photo) a également souligné les contradictions apparentes dans le document du G7 et en a donné une description juste : "Le G7 se met dans la peau d'un juge et fait des commentaires absurdes sur les politiques de sécurité stratégique et de contrôle des armements des autres pays, sapant constamment le système international de désarmement nucléaire et de non-prolifération. Comment un tel comportement peut-il gagner la confiance de la communauté internationale ? Les États-Unis disposent de l'arsenal nucléaire le plus important et le plus avancé au monde. Ils se sont retirés des traités et des organisations de contrôle des armements, adhèrent à une politique de dissuasion nucléaire de premier recours, continuent de moderniser leur triade nucléaire, renforcent et tentent de reproduire les accords de partage nucléaire et font progresser le déploiement avancé des forces stratégiques. Les États-Unis sont devenus l'élément le plus destructeur et la plus grande source de risque pour la paix et la sécurité internationales. En outre, les États-Unis et le Royaume-Uni transfèrent ouvertement des réacteurs de sous-marins nucléaires et de l'uranium hautement enrichi, de qualité militaire, à l'Australie, ce qui pose de sérieux risques de prolifération et contredit l'objet et le but du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)".

Et il a ajouté: "Je voudrais souligner que le Japon, qui assure la présidence tournante du G7, a adopté une position politique très hypocrite en matière de contrôle des armements. Le Japon s'est longtemps présenté comme une victime des explosions nucléaires et un défenseur d'un monde sans armes nucléaires. Mais en réalité, le Japon est confortablement installé sous le parapluie nucléaire des États-Unis, et il décourage les États-Unis d'utiliser des armes nucléaires en premier, en s'y opposant. Or, désormais, certains hommes politiques japonais évoquent même la possibilité de partager des armes nucléaires avec les États-Unis. En outre, le gouvernement japonais a ignoré les intérêts du public international en insistant sur le déversement dans l'océan de l'eau contaminée par le nucléaire provenant de la centrale nucléaire de Fukushima. Cette décision a entraîné un risque imprévisible de contamination nucléaire pour les populations du monde entier.

Une fois de plus, nous appelons le G7 à cesser de vilipender les autres pays et à cesser de fomenter l'antagonisme et la confrontation. Les pays du G7 doivent réfléchir à leurs propres politiques stratégiques de sécurité, mettre en œuvre de bonne foi leurs obligations internationales respectives en matière de contrôle des armements et assumer la responsabilité qui leur incombe pour la paix et la sécurité dans le monde".

La critique de la Chine est très pertinente. En effet, pour construire un monde multipolaire, il est nécessaire de démystifier les mythes et les faux récits que colporte l'Occident collectif.

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D'ailleurs, le G7 est-il vraiment "grand" ? Après tout, lorsque ce club a été créé, la part de ces pays dans l'économie mondiale était très différente. Aujourd'hui, le PIB de la Chine est presque égal à celui des États-Unis, et les autres membres du G7 ont collectivement un PIB à peu près équivalent à celui de la RPC.

Le G20, plutôt que le G7, a plus de poids à cet égard, et cette année, il sera intéressant d'observer la position de l'Inde, qui a remporté la présidence de l'organisation après l'Indonésie.

karthik2-1.jpgComme l'écrit Karthik Nachiappan (photo), "le programme de l'Inde pour le G20 semble ambitieux et se concentre sur ce que Delhi considère comme les défis mondiaux les plus importants: le changement climatique et la croissance durable, l'émancipation des femmes, les biens publics numériques, la sécurité alimentaire et la réforme des institutions financières internationales. Au fur et à mesure des discussions dans les groupes de travail du G20, on peut comprendre ce que l'Inde espère mettre au centre du G20 : les politiques de développement mondial et les inégalités, qui se manifestent de manière éclatante dans l'affaire du covid-19 et dans la crise ukrainienne, sans que cette dernière soit formellement identifiée comme la cause principale".

En effet, l'Inde veut beaucoup, mais en réalité, New Delhi parviendra-t-elle à réformer les institutions actuelles au profit des pays en développement et du Sud ?

Il convient de rappeler que l'idée originale du G20 a été lancée par le président américain Bill Clinton qui, lors de la réunion de 1997 de la Coopération économique Asie-Pacifique, a suggéré que les pays du G7 invitent les ministres des finances du groupe des économies "d'importance systémique" pour discuter des moyens de répondre à la crise. Début 1998, le secrétaire américain au Trésor, Robert Rubin, a convoqué les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales de 22 pays. Ce groupe a également été appelé le groupe Willard.

Le premier sommet du G-22 s'est tenu à Washington en avril 1998, en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Début 1999, le G-22 a été remplacé par un groupe beaucoup plus large de 33 pays, mais cette tendance à l'élargissement ne s'est pas développée.

Comme on le voit, le G20 est né, à l'origine, dans les profondeurs du collectif occidental. Officiellement, il "vise à créer un nouveau mécanisme de dialogue informel dans le cadre institutionnel de Bretton Woods, à renforcer le dialogue sur les questions clés de politique économique et financière entre les économies d'importance systémique et à promouvoir la coopération pour parvenir à une croissance économique mondiale stable et soutenue qui profite à tous". Il convient de noter que le FMI et la Banque mondiale font également partie, avec les États, du G20, qui continue de servir les intérêts d'un petit groupe d'élites occidentales.

Au départ, toutes les discussions au sein de ce groupe visaient à prévenir et à résoudre les crises financières systémiques plutôt qu'à réformer le modèle néolibéral de l'économie mondiale. Mais la crise financière ultérieure de 2007-2008, provoquée par la politique spéculative de l'oligarchie américaine, n'a pas pu être évitée et, par conséquent, le G20 n'a pas été efficace.

D'autre part, il est clair que l'invitation d'autres pays à rejoindre le groupe était liée aux tentatives du bloc néolibéral occidental de légitimer ses actions auprès du reste du monde en assurant la présence d'États asiatiques, africains et latino-américains. Par conséquent, malgré ses intentions, il est peu probable que l'Inde opère un changement majeur, mais toute tentative de dés-établissement sera accueillie favorablement par la majorité mondiale.

Et lorsqu'il s'agit de tentatives réelles d'engagement collectif pour résoudre divers problèmes, il vaut mieux se tourner vers le G7.

17:44 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, g7, g20 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La revue de presse de CD - 14 mai 2023

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La revue de presse de CD

14 mai 2023

Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« La France est un pays où, en temps de révolution, l’hystérie est tempérée par la corruption. »

Alfred Fabre-Luce, cité dans Les mémoires d’un parisien, tome 3 de Jean-Galtier Boissière. La Table ronde, 1963.

EN VEDETTE

Deux mondes, mis en scène les 6 et 9 mai

Londres et Moscou sont le théâtre de grands événements collectifs. Chacun exprime des valeurs qui lui sont propres. En Angleterre, les fastes masquent l’origine de riches ornements, souvent volés sans scrupule. En Russie, célébrer les martyrs de la Seconde Guerre mondiale est un engagement au même sacrifice pour la patrie. À Londres, la réussite se mesure à ce que l’on a accaparé. À Moscou, elle s’évalue à ce que l’on a fait pour les siens.

voltairenet.org

https://www.voltairenet.org/article219270.html

ALLEMAGNE

Comment l’Allemagne finance l’affaiblissement du nucléaire français

En 2020, l’Allemagne remporte une victoire décisive : la fermeture de la centrale de Fessenheim. Alors que le parc nucléaire français est mal en point, Berlin en profite pour multiplier les actions dans le but d’affaiblir l’industrie française du nucléaire. Pour sauver sa compétitivité économique, l’Allemagne finance des fondations politiques qui mènent des opérations d’influence anti-nucléaire sur le territoire français et à l’étranger, notamment auprès des fournisseurs d’uraniums. Enquête sur cette croisade contre l’atome français.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/comment-lallemagne-finance-...

AMÉRIQUE LATINE ET AMÉRIQUE DU SUD

L’aventure constitutionnelle chilienne tourne à droite

Au Chili, les élections des délégués à l’Assemblée constituante ont donné une nette majorité à la droite. Pour le président Gabriel Boric c’est une défaite d’autant plus grande que son parti a été largement battu et ne pourra pas influer sur la rédaction du texte.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/laventure-constitutionnelle...

Les quatre mousquetaires de la gauche latino-américaine

Fidèle à sa tradition politique de donner le pouvoir aux extrêmes, l’Amérique latine renoue avec des gouvernements de gauche autoritaire. Un cercle sans fin, qui ne semble pas prêt de s’arrêter. La Guerre froide a fait de l’Amérique latine l’un de ses enjeux essentiels en raison de ses liens et de sa proximité avec les États-Unis. Cette vaste région, dès lors, a connu une vie politique très instable et souvent violente, avec coups d’État militaires de droite et guérillas marxistes. Même si elle a abrité quelques démocraties relativement fonctionnelles, elle est souvent passée d’un excès politique à l’autre. Et au fond, rien de nouveau dans cette histoire. Depuis les indépendances du XIXe siècle, l’Amérique latine a toujours été secouée par des coups d’État, des révolutions, des dictateurs d’opérette ou des brutes sanguinaires, des guérillas révolutionnaires, des régimes militaires odieux et au moins deux épisodes fascisant avec en Argentine Juan Perón de 1946 à 1955, et Getúlio Vargas de 1930 à 1954 au Brésil.

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ASIE

Le Bhoutan, un nouvel enjeu de la rivalité sino-indienne

L’un des plus petits pays d’Asie, le royaume du Bhoutan, pris entre l’Inde et la Chine, pourrait devenir un enjeu dans la rivalité qui oppose ses deux puissants voisins. Un enjeu et une victime. Avec ses 47 000 km2, il est un peu plus grand que la Suisse (41 300 km2) mais il est dix fois moins peuplé (750 000 habitants contre 7,7 Millions). Or il ne fait pas bon être un espace quasiment vide, quand on côtoie deux pays qui dépassent 1,4 Milliard d’habitants. Conscient de ses faiblesses et de sa grande vulnérabilité, le petit royaume himalayen s’est placé sous la protection de son voisin méridional, l’Inde. Non pas que ce pays soit dépourvu de toute capacité de résistance. En 1864, lors de la guerre des Duars, les Bhoutanais, avec des arcs et des boucliers de bois, remportèrent même quelques succès face à l’armée britannique mais ils durent finalement s’incliner et le traité de Sinchula, en novembre 1865, par lequel le Bhoutan cédait la partie méridionale de son territoire, marqua l’avènement d’une coopération durable avec l’Empire britannique.

geopragma.fr

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BELGIQUE

Bruxelles : capitale européenne du Grand Remplacement ?

Bruxelles est la capitale de l’Union Européenne, la capitale de la Belgique et l’actualité de ces dernières années nous apprennent qu’elle est aussi la capitale du terrorisme islamique et du trafic de stupéfiants, mais ce n’est pas tout. Bruxelles est aussi la capitale européenne et symbolique du Grand Remplacement. Il y a de cela quelques décennies encore, cette ville était bien multiculturelle… entendez par là que Flamands et francophones y vivaient en bonne entente et que des immigrés européens étaient venus s’y ajouter sans grands problèmes.

breizh-info.com

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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

L’histoire de Jeffrey Epstein : son passé en tant que source du FBI

Le riche et puissant délinquant sexuel Jeffrey Epstein est mort depuis plusieurs années et des affaires sortent de l'ombre tout en continuant à l'invoquer.    

Les véritables raisons l’impunité d’Epstein. En 2007, le ministère de la justice a conclu avec Jeffrey Epstein un accord de faveur qui prévoyait de ne pas le poursuivre pour des infractions fédérales – notamment le trafic sexuel de mineurs entre États et le recrutement de mineurs pour des actes sexuels commerciaux – en échange du plaider coupable d’Epstein pour des accusations de corruption de mineurs et de proxénétisme dans l’État de Floride. L’accord a été choquant à la fois par son timing et par sa portée. Il a été conclu avant que le FBI n’ait interrogé toutes les victimes d’Epstein et avant que le FBI n’ait saisi les ordinateurs d’Epstein.

geopolitique-profonde.com

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DÉCONSTRUCTION/SCHIZOPHRÉNIE/DÉBILITÉ

Le wokisme est un fascisme

Des éditeurs français ont donc décidé de suivre les « corrections » politiquement correctes que les Anglo-Saxons imposent à des œuvres écrites il y a des décennies, celles de Ian Fleming, Roald Dahl ou Agatha Christie — avec la bénédiction des héritiers avides de se concilier les bonnes grâces des nouvelles générations. Notre chroniqueur Jean-Paul Brighelli n’a qu’un mot pour désigner cette censure préalable : fascisme. Un Point Godwin pour lui !

causeur.fr

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Adèle Haenel arrête le cinéma, car il contribue à un « ordre mortifère écocide raciste »

Surtout célèbre pour son coup de colère lors des César 2020, l’actrice lesbienne et « communiste » Adèle Haenel a décidé de mettre un terme à sa carrière d’actrice pour des raisons politiques. Dans une tribune publiée par Télérama, elle annonce qu’elle se retirait définitivement du monde du cinéma pour des raisons politiques et par convictions personnelles. Qu’on se le dise ! « J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma pour dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est », explique-t-elle ainsi. « Face au monopole de la parole et des finances de la bourgeoisie, je n’ai pas d’autres armes que mon corps et mon intégrité. De la cancel culture au sens premier : vous avez l’argent, la force et toute la gloire, vous vous en gargarisez, mais vous ne m’aurez pas comme spectatrice. Je vous annule de mon monde. Je pars, je me mets en grève, je rejoins mes camarades pour qui la recherche du sens et de la dignité prime sur celle de l’argent et du pouvoir. » Bravo au passage à l’acte de la déconstruction !

fdesouche.com

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DÉSINFORMATION/MÉDIAS/CORRUPTION/CENSURES

Un rabbin co-dirige le plus important site pornographique au monde

Solomon Friedman cumule plusieurs fonctions : c’est un avocat, un rabbin et un magnat de la pornographie. La société de capital-investissement qu’il a aidé à fonder, Ethical Capital Partners, a acheté le plus important site pornographique au monde, Pornhub, le site pornographique le plus visité mais aussi l’un des plus controversés. Il fait l’objet d’une série de poursuites intentées par des personnes qui affirment que ses anciens propriétaires n’ont pas empêché la publication sur le site Web d’images de maltraitance d’enfants, d’agressions sexuelles et d’autres rapports sexuels illégaux et non consentis. Plus de 2,2 millions de personnes ont signé une pétition en ligne pour fermer le site. La nouvelle de son achat à la mi-mars par Ethical Capital Partners a stupéfié de nombreux avocats d’Ottawa. Pourquoi l’un de leurs principaux confrères souhaiterait-il s’investir dans quelque chose d’aussi toxique que Pornhub ? Le rabbin et avocat Friedman a répondu la question. « Contrairement à une salle d’audience où je représente une personne à la fois », affirme-t-il, « ici, l’ampleur du changement et de l’effet positif est énorme. »

medias-presse.info

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Guide pour comprendre la manipulation du siècle

Ce dossier de 13 articles est paru originellement en anglais dans Tablet Magazine, tabletmag.com, qui nous a aimablement autorisé à le traduire et à le publier. Nous remercions la direction de Tablet Magazine et Jacob Siegel (photo), qui conservent tous les droits d’auteur et de reproduction de la traduction en français effectuée par nos soins. Tablet Magazine est basé à Brooklyn, à New York. Il se définit comme un magazine juif traitant du monde – comprendre qu’il considère le monde au travers du prisme de l’éthique judaïque. Se basant sur le poème de Wallace Stevens publié en 1917 « 13 manières de regarder un merle », Jacob Siegel met à jour en treize chapitres l’arnaque, la manipulation qu’est la « lutte contre la désinformation » aux États-Unis. Il expose les manœuvres des « pouvoirs en place » depuis près de vingt ans pour contrôler le débat public. Quelles leçons pouvons-nous en tirer en France et en Europe, alors que les atteintes par les pouvoirs publics – Commission européenne en tête – et du zélé « complexe militaro-intellectuel » (expression si juste que nous devons à Pierre Conesa) à la liberté opinion et d’expression se multiplient et qu’on tente de les sédimenter dans le droit ? En voici le prologue. Les 13 chapitres seront publiés dans les semaines à venir.

eclaireur.substack.com

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La manipulation de masse

La manipulation de masse lors de la crise covid expliquée par la politologue guadeloupéenne Paméla Obertan invitée par le journaliste Harold Luce. Vous comprendrez pourquoi en Guadeloupe on a eu qu’environ 25 % de vaccinés (environ 75 % de non vaccinés) ils ne regardent pas trop BFM et vous comprendrez pourquoi c'est le seul département où on a envoyé le GIGN pour « forcer » les gens à se faire vacciner !

@le_G_Media

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Revue de presse RT du 30 avril au 6 mai 2023

Exercice indispensable et hebdomadaire pour se remettre les idées à l’endroit et découvrir comment « l’ours russe » voit l’actualité grâce à Russia Today. Au sommaire : Framatome autorisée à travailler avec Rosatom ?; Air France face à la Chine ; l’Allemagne s’ouvre encore plus à l’immigration ; … mais qualifie l’aile jeunesse de l’AfD « d’extrémiste » ; la Suède fait tout pour sécuriser sa candidature à l’OTAN ; la Pologne veut faire payer la Russie pour la Seconde Guerre mondiale ; l’UE conclut un accord sur les importations alimentaires ukrainiennes ; l’UE dépend du pétrole russe réétiqueté indien ; la crise bancaire américaine s’aggrave ; la Chine appelle à une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU ; les nations sud-américaines cherchent à éviter le dollar ; la Finlande prête à accueillir des bases américaines

lesakerfrancophone.fr

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Delphine Ernotte : contre les mâles blancs

Ingénieur de formation, Delphine Ernotte, née Cunci, le 28 juillet 1966 à Bayonne, a fait toute sa carrière à France Telecom, devenu Orange. Le 16 juin 1990, elle épouse le comédien Marc Ernotte ; elle a deux enfants. Depuis le 22 août 2015, et malgré une intense polémique, elle est présidente de France Télévisions où elle a entrepris de profondes réformes structurelles. Elle s’est engagée dans le projet d’une chaîne d’information continue du service public, FranceInfo. Réélue en 2020, elle se donne comme objectif prioritaire la présence de 25 % de « personnes non-blanches » à l’antenne. Portrait.

ojim.fr/

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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

Le Washington Post revient en cartes et en images sur la composition des batteries de véhicules électriques et la géographie qui la sous-tend

Les composants d'une batterie : lithium, cobalt, manganèse, aluminium et autres matériaux. D’où viennent-ils ? De la Chine principalement. Comment arrivent-ils ? Par containers. Par qui et comment sont-ils extraits ? Heu… par des humains…

threadreaderapp.com

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Changement climatique : un outil politique ?

A la fois physicien, biologiste, anthropologue et psychanalyste, Philippe Bobola (photo) a les outils pour analyser le débat climatique de manière interdisciplinaire. Dans cette interview, il met en cause une série de certitudes affichées par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). D’abord, critique-t-il, pourquoi a-t-on privilégié la mesure des émissions de CO2 comme cause principale de l’effet de serre, accusé de réchauffer l’atmosphère terrestre ? On a selon lui négligé des facteurs plus importants, comme la vapeur d’eau, la couverture nuageuse, les océans, les taches solaires, etc. Face à une évolution historique des éléments naturels, la part humaine dans ces changements lui apparaît comme relativement mineure. Dans ce sens, Philippe Bobola estime que l’écologie est prise en otage par la politique. Bien sûr, il n’est pas contre l’écologie, mais contre l’écologie punitive des « khmers verts ».

covidhub.ch

https://www.covidhub.ch/changement-climatique-politique/

Immobilier en France : crise du logement et normes énergétiques

La base principale des économies d’énergie a été calée sur le principe du DPE (Diagnostic de performance énergétique). Le DPE classe les logements en sept catégories de A à G par des calculs complexes et pour le moins abscons. Je peux témoigner d’un fait vécu: le technicien me demande la facture d’installation de la VMC (Ventilation Mécanique Continue). Cette facture datant de 2005 ne me semblant pas indispensable, je lui propose de vérifier la présence du dispositif. Il me répond : « en l’absence de facture, je ne peux pas mentionner sa présence ». Il doit donc vérifier le document administratif, mais pas la présence de l’appareil, ni s’il fonctionne ! De là, on peut en déduire la fiabilité du DPE… Les méthodes de calcul de ce DPE obligent les propriétaires à mettre aux normes leurs logements, et induisent des approximations et des erreurs flagrantes aboutissant à sortir du marché des logements somme toute corrects. L’association 60 millions de consommateurs a démontré que le même bien diagnostiqué par différents organismes agréés présentait des différences de classement conséquentes pouvant l’exclure du marché locatif. C’est d’autant plus grave que maintenant le DPE est opposable, c’est-à-dire qu’il représente une base de mise en cause judiciaire du propriétaire du bien. Mais le diagnostiqueur ne sera pas forcément responsable de ses erreurs, la Cour de cassation ayant jugé que le DPE n’avait qu’une valeur informative.

contrepoints.org

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« Réchauffement climatique » : La peur pour nous faire accepter la misère (pardon, la « sobriété »)

Par Tatiana Ventôse. « Si tu ne prêches pas l’apocalypse climatique imminent, on s’empresse de te faire passer pour quelqu’un d’irrationnel, un complotiste voir un négationniste avec tout ce que le terme renferme de sous-entendus ‘’qui rappellent les heures les plus sombres’’. » L’intérêt de cette vidéo est de réussir à passer pédagogiquement d’un discours parasitaire à une mise sous cloche de populations devenues hébétées.

Tatiana Ventôse

https://www.youtube.com/watch?v=RWP98YEARK8

ÉCONOMIE

Risques d'une nouvelle crise financière - signaux faibles ou forts ?

Il y a 3 semaines, Jacques Attali a défrayé la chronique avec un article prédisant une « immense crise financière » pour l’été 2023 (avec un penchant pour la 2ème quinzaine du mois d’août, selon des précédents en 1971, 1982 et 1993). De l’autre côté de l’Atlantique, plus alarmiste encore, Harry Dent, fondateur de HS Dent Investment Management, a prévu « un krach majeur, un krach que vous n’avez jamais vu de votre vivant » avant la mi-juin. Les fortes turbulences dans le monde de la finance n’ont certes pas manqué ces dernières semaines, avec notamment la chute de plusieurs banques, dont la Silicon Valley Bank et Crédit Suisse. En même temps, ces mises en garde dramatiques semblent coller mal avec un CAC40 en forte progression (+ 11 % depuis le début de l’année), porté notamment par les produits de luxe (Kering, Hermès, LVMH). Quels sont les derniers signaux économiques domestiques et internationaux et dans quel sens vont-ils ?

laselectiondujour.com

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ÉDUCATION

Éducation nationale : le niveau passe de mauvais à alarmant

Gentiment, calmement mais avec une détermination qui confine à l’obstination, les réformes s’empilent dans l’Éducation nationale ; après celles du lycée et du bac, voici celle du lycée professionnel qui, outre l’introduction de rémunérations symboliques des stages en entreprise, va-t’en augmenter le nombre et la durée !

Haschtable

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EIRE

Les députés de la République d’Irlande adoptent une loi totalitaire « contre les discours de Haine » – la liberté d’expression en grave danger

L’Irlande n’avait jusqu’ici aucune loi totalitaire – contrairement à ce qui existe déjà en France avec l’arsenal Pleven, Gayssot, Taubira, Avia – visant à réprimer « les discours de haine ». Mais cette liberté d’expression apparente pourrait n’être qu’un simple souvenir puisque les autorités et les députés ont voté une loi visant « à traiter des crimes de haine dans l’État » Il vise à faciliter les poursuites pour les crimes visant des « caractéristiques protégées » telles que la race ou l’identité sexuelle. Elle comprend des dispositions permettant de poursuivre des personnes pour discours haineux ou possession de matériel haineux. L’Irlande possède pourtant une loi qui va dans ce sens mais pas aussi répressive, et elle remonte à 1989.

breizh-info.com

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ÉTATS-UNIS

De la guerre perpétuelle à la guerre éternelle : la politique étrangère américaine en 2023

« Il est temps », a annoncé le président Biden en avril 2021, « de mettre fin à la guerre interminable » qui a commencé avec l’invasion de l’Afghanistan peu après les tragiques attentats terroristes perpétrés contre ce pays le 11 septembre 2001. Et en effet, dès le mois d’août, dans le chaos et de façon désastreuse, le président a finalement évacué les dernières forces américaines de ce pays. Un an et demi plus tard, il convient de réfléchir à la position des États-Unis quand on parle d’une part de cette guerre sans fin contre le terrorisme mais aussi concernant la guerre en général. Il se trouve que la guerre contre le terrorisme est loin d’être terminée, même si elle a été éclipsée par la guerre en Ukraine et les conflits qui couvent dans le monde entier et qui impliquent trop souvent les États-Unis. En fait, il semble que ce pays soit actuellement en train de très rapidement laisser derrière lui l’état de guerre sans fin pour entrer dans ce que l’on pourrait appeler l’ère de la guerre éternelle.

les-crises.fr

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FRANCE

Retraites : ils avaient LA solution

Des coûts de plus en plus élevés, des contraintes de plus en plus restrictives, tout cela pour de moins en moins de retraite, c’est le résultat d’une gestion administrée. Ce bilan, nous le constatons dans tous les domaines, depuis que le pays est dirigé par des administrateurs, et non plus par les citoyens, qui ne sont ni écoutés, ni entendus. Quant aux élus, la France a bien changé depuis que la politique est devenue un métier, et n’est plus une vocation désintéressée. Quand les intérêts personnels passent avant l’intérêt général, il n’y a plus de démocratie, place à la dictature administrative. Exemple des blocages dû à l’État profond bureaucratique/administratif.

covid-factuel.fr

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L’obligation vaccinale anti-Covid pour les soignants abrogée contre l’avis du gouvernement

L'Assemblée nationale a voté le 4 mai en première lecture l’abrogation de l'obligation vaccinale anti-Covid pour le personnel soignant et la réintégration des non vaccinés (157 voix contre 137). Un revers pour le gouvernement qui s’était, certes, résigné à réintégrer les soignants après l’avis favorable émis fin mars par la Haute Autorité de Santé (HAS), mais qui voulait seulement suspendre l'obligation vaccinale pour pouvoir la réactiver en cas de nouvelle épidémie (cf. LSDJ n°1834). « Le complotisme l'a emporté sur la science » a déploré le ministre de la Santé François Braun, comme si la pertinence d’imposer une telle vaccination avait fait l’unanimité parmi les scientifiques en France et dans le monde. Au-delà de cette double victoire pour le personnel suspendu (la date du 15 mai est évoquée pour le début des réintégrations), restent posées les questions de la prise en compte de leurs trimestres de retraite et de la compensation financière pour les longs mois où nombre d’entre eux ont été laissés sans ressources.

laselectiondujour.com

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Le fléau de l’assistanat

Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, zones franches, exonération de la taxe foncière, facilités comptables, niches et allégements en tous genres : au fil des décennies, les pouvoirs publics ont taillé un environnement fiscal et réglementaire sur mesure pour le patronat, sans aucune contrepartie. L’État-providence fonctionne donc très bien… pour les entreprises.

monde-diplomatique.fr

https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/BRIE/58360

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Je marche seul

Le 8 mai 2023, le ridicule d'État a atteint des sommets incroyables, des sommets qu'on croyait pourtant inaccessibles. Même si nous avions eu quelques signes avant-coureurs avec le choix de certains membres du gouvernement : les réponses à couper le souffle de Sibeth N'Daye, la passion débordante du ministre de l’Économie pour la dilatation au point qu’il en a fait un livre, ou plus encore par le nombre de membres du gouvernement empégués dans des affaires de conflits d’intérêts ou judiciaire, sans oublier la couverture de Playboy de Schiappa. On pensait avoir atteint le paroxysme avec le bras d’honneur du garde des Sceaux à la représentation nationale. Un tel manque de respect qui n’a d’égal que celui de l’ancienne ministre de la Santé Buzyn qui a décidé de ne pas se rendre aux deux dernières convocations de la Cour de justice de la République. Le dernier 8 mai dernier, qu’est-ce qui a pu transpercer l’esprit d’Emmanuel Macron ? Est-ce une paranoïa aiguë, un complexe de supériorité, une couardise viscérale ou un besoin irrépressible d’être rassuré et perpétuellement flatté ? Emmanuel 1er a-t-il privatisé les Champs-Élysées pour éviter d'avoir à les remonter sous autres casserolades, huées d'un peuple hostile, et des « Macron Démission » plus criant qu'un référendum ? Il a transformé en une désolation vide de sens et d'âme, une commémoration de la victoire des Alliés sur la barbarie nazie qui jusqu'alors était un grand moment de recueillement et de liesse populaire.

francesoir.fr

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GAFAM / IA

Les chiffres clés d’internet et des réseaux sociaux dans le monde en avril 2023

C’est une étude de fin avril 2023 parue sur les sites Meltwater et We Are Social qui établit les rapports de forces dans un monde numérique de plus en plus prégnant. Table des matières : quelques chiffres de base (arrondis en millions de personnes) ; les grandes tendances du rapport ; « Jeunes » + internet = presque 100 % de portables ; Internet : de plus en plus d’utilisateurs, mais un temps d’utilisation en baisse ; Facebook stable, TikTok, Instagram et Snapchat progressent ; TikTok progresse encore ; Snapchat en pleine expansion ; Instagram est le réseau social préféré des 16–24 ans ; le trafic web via Instagram et Twitter en progression.

ojim.fr

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GÉOPOLITIQUE

Offensive et tergiversations otano-kiéviennes, armes magiques, Yuan pour tous

Par l’inoxydable Xavier Moreau et son excellent site Stratpol. Au sommaire de ce bulletin n° 133 de très nombreuses informations inédites : conseils de lectures ; économie avec la monnaie commune pour les BRICS, records des exportations russes de pétrole et la Mélonie qui quitte les Routes de la soie ; diplomatie avec Orban protégeant les Hongrois d’Ukraine, succès diplomatique russe le 9 mai à Moscou, le général De Gaulle à Volgograd, Bachar al-Assad Victoris et le surprenant rapprochement indo-pakistanais ; armements avec Boomerang sur la place Rouge, les ukraineries avec un Kinjal imaginaire, les himars hors service, Storn Shadow, la nouvelle arme magique, pas de Gripen finlandais pour Kiev, pas d’argent pour l’armée française et 1,7 € de munitions pour Kiev et pas de route pour l’Europe ; l’ukro-terrorisme avec Budanov qui veut tuer des Russes, Podoliak qui menace l’Europe d’une vague de terrorisme bandériste et Wagner déclarer groupe terroriste !; considérations militaires avec le cas Prigojine, quelle offensive pour Kiev et l’OTAN ?, Danilov ne veut pas négocier et le général Zaloujny a disparu. Et, pour terminer, la carte militaire.

Stratpol

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Opération Bélisaire : une stratégie eurasienne pour l'Occident

Par Alexander Wolfheze, philosophe et écrivain néerlandais, lors de la Conférence mondiale sur la multipolarité du 29 avril 2023. Si une réalité historique et géopolitique mondiale est apparue clairement ces dernières années - une réalité malheureusement connue depuis longtemps par peu de gens, mais heureusement par nous tous réunis ici aujourd'hui - c'est qu'un grand mal s'est incarné en Occident. Il y a près d'un demi-siècle, en 1979, la révolution iranienne nommait déjà ce mal : elle appelait l'État le plus puissant de l'Occident, les États-Unis, le « Grand Satan ». Le Royaume-Uni n'était qu'un échelon sur l'échelle géopolitique de la hiérarchie démoniaque : il était le « Petit Satan ». Bien entendu, si nous suivons cette ligne de description du milieu mondialiste-atlantiste, mon propre pays, les Pays-Bas, peut être décrit comme un « Mini-Satan » - une république pirate, refuge d'une petite mais ancienne et impitoyable force portée par des institutions d'usure et par un « ordre fondé sur des règles », celles de la haute finance. La plupart d'entre nous, réunis ici dans notre section européenne de la conférence multipolaire d'aujourd'hui, viennent de pays qui font - encore - partie de l'Occident unipolaire : nous tous, dissidents, savons ce que c'est que de devoir vivre et travailler dans l'antre de la bête.

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L’art lent de la « guerre » pangouvernementale

La simple survie pourrait devenir plus urgente que les réflexions spéculatives de Macron sur la transformation de l’UE en une Troisième force. Le Washington Post nous apprend que l’escapade du président Macron en Chine a suscité un « tollé » européen. Il semble que ce soit le cas. Bien qu’à première vue, sa recommandation géostratégique selon laquelle l’Europe devrait se tenir à égale distance du mastodonte américain et du colosse chinois ne soit pas très radicale. Pourtant, quelles que soient les motivations sous-jacentes de Macron, ses commentaires semblent avoir heurté des nerfs à vif. Il est accusé de ce qui s’apparente à une « trahison ». La trahison de l’Amérique, curieusement, plutôt que la trahison des Européens ordinaires. Cette irritation reflète peut-être notre amour habituel du confort, de la normalité et notre désir de « ne pas faire de vagues ». Ce penchant pour la normalité fige les gens dans un état de statu quo, comme si une voix intérieure s’immisçait pour dire : « Tout ira bien d’une manière ou d’une autre. Cela passera et les choses redeviendront ce qu’elles étaient. » « Tout doit changer pour que rien ne change », selon la célèbre citation prononcée par Tancrède, le neveu bien-aimé du prince Fabrizio Salina dans Le Léopard.

lesakerfrancophone.fr

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HOMMAGE

In memoriam Jean Picollec, éditeur contre vents et marées

Jean Picollec n’est plus. Il nous a quittés hier, le 27 avril. Cela faisait longtemps que sa santé était chancelante. Il ne manquait pourtant pas de venir aux soirées de la Nouvelle Librairie dès qu’il le pouvait, fidèle entre les fidèles, toujours rayonnant, irradiant une bonhommie qui semblait inaltérable quels que soient les coups du sort, impassiblement courageux, solide comme le monde celte qui fut sa vraie patrie. De tous les éditeurs du dernier demi-siècle, il fut le plus « atypique », pour reprendre le titre du livre d’entretiens et de témoignages que Philippe Randa lui avait consacré l’an dernier dans une autre maison que la sienne, pour une fois, celle de Roland Hélie, Synthèse nationale. Atypique – et indépendant jusqu’au bout, lui qui a mené sa barque, en bon fils de marin-pêcheur qui aurait pris le grand large, entre coups d’édition retentissants et défense de l’identité bretonne, maintenant son cap en vieux loup de mer. Alain Lefebvre lui avait rendu un vibrant hommage dans notre numéro de l’été dernier (« Éléments », n° 197, juillet 2022).

revue-elements.com

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HONGRIE

CPAC Budapest 2023 : « Antiwokistes de tous les pays, unissez-vous ! »

Les 4 et 5 mai 2023 s’est tenue à Budapest la seconde édition de CPAC Hungary sous la bannière « UNITED WE STAND – EGYÜTT ERŐ VAGYUNK » (Restons unis !). CPAC, acronyme de Conservative Political Action Conference, est depuis la première édiction de 1974 une conférence américaine annuelle gérée par l’American Conservative Union (ACU), entité créée en 1964 qui se considère comme la plus ancienne organisation conservatrice de lobbying existant aux USA. Le futur président Ronald Reagan avait prononcé le discours inaugural de la première CPAC américaine de 1974. CPAC est désormais une marque et une franchise évènementielle avec des conférences CPAC hors des États-Unis : au Japon depuis 2017, en Australie, au Brésil et en Corée du Sud depuis 2019. Le premier CPAC en Europe a eu lieu à Budapest en mai 2022 avant l’édition de cette année.

polemia.com

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IMMIGRATION / ISLAMISME / REMPLACEMENT

« On va vous envahir »

Entendu dans le « Live » de BFMTV. Interview d’un refoulé guinéen à la frontière italo-française. Commentaire inutile.

lalettrepatriote.com

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Immigration : 59 % des Français favorables à la suppression du regroupement familial, la gauche très majoritairement défavorable

Alors que le gouvernement veut relancer les concertations afin de présenter un projet de loi sur l’immigration en juillet prochain en Conseil des ministres, 59 % des Français se prononcent pour une suppression du regroupement familial, mis en place dans le pays à partir de 1976 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. 40 % sont contre (1 % des sondés ne se sont pas prononcés).

fdesouche.com

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LECTURE

Éléments n°201

1986-2023. Pour la deuxième fois dans l’histoire d’Éléments, l’aigle à deux têtes russes figure en couverture d’un numéro appelé à faire date. Dans une étude magistrale et particulièrement bien renseignée, l’ancien normalien, officier parachutiste et industriel Lionel Rondouin explique comment les sociétés occidentales regorgent de capitaux et de liquidités mais peinent à fournir des armes et des munitions. « Ce n’est pas avec des rouleaux de 10 dollars ou d’euros, même bien serrés qu’on fera des trous dans des blindés russes », écrit-il avec humour. Pour compléter cette analyse, le grand reporter Christian Rol est parti à Moscou auprès des volontaires français dans le Donbass et François Bousquet s’est lancé dans un attentat pâtissier contre BHL, le fauteur de guerres. Et beaucoup d’autres éditos, articles, chroniques et informations que l’on ne trouve nulle part ailleurs…

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Création d'un nouveau parti politique en Allemagne : Wagenknecht se lance...

Sahra Wagenknecht a reconnu qu'elle était en train de créer un parti. Est-ce l'occasion d'unir la droite et la gauche ? C'est là qu'intervient le nouveau livre de l'auteur à succès Manfred Kleine-Hartlage, Querfront. Die letzte Chance der deutschen Demokratie (= « Front transversal. La dernière chance de la démocratie allemande »), tombe à point nommé. Elle y écrit notamment : « Il n'y a plus qu'une seule et minuscule chance d'empêcher le naufrage final de la démocratie en Allemagne, et c'est la coopération entre l'opposition de gauche et l'opposition de droite : non pas parce que les forces d'opposition seraient idéologiquement d'accord entre elles, mais parce qu'elles ne le sont justement pas ».

Querfront. Die letzte Chance der deutschen Demokratie, Manfred Kleine-Hartlage. https://www.compact-shop.de/shop/buecher/manfred-kleine-h...

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Qui a peur de Zakhar Prilepine ?

L'année dernière, alors qu'elle quittait un festival, la voiture dans laquelle se trouvait Darya Douguina, et où on imaginait que se trouvait vraisemblablement son père, a explosé. La tragédie s'est déroulée de manière presque identique hier dans la région de Nijni Novgorod, alors que Prilepine et sa fille, ainsi que son ami et assistant, Alexander Choubine, qu'ils avaient rencontré dans le Donbass, rendaient visite à des membres de la famille de l'écrivain. Alexander est mort dans l'explosion et Prilepine a été grièvement blessé. Après les meurtres de Darya Douguina et du blogueur et correspondant militaire Vladen Tatarsky, Zakhar Prilepine savait qu'il était dans la ligne de mire des terroristes ukrainiens et de leurs conseillers et soutiens occidentaux. Après tout, ce n'est pas un mystère que Kiev met constamment à jour sa liste des « ennemis de l'Ukraine » : à présent, la tristement célèbre base de données de Mirotvorets ressemble à un long annuaire téléphonique et contient de plus en plus de noms de journalistes et de faiseurs d'opinion.

Actes Sud a publié plusieurs ouvrages de Zakhar Prilepine.

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Les grandes surfaces fraudent-t-elles avec le soutien des élus ? Entretien avec les fondateurs de l’association « En toute franchise »

Martine Donnette et Claude Diot sont d'anciens commerçants. En 1994, ils fondent l'association « En tout franchise », suite aux expropriations de leurs deux petits commerces, pour faire place à l'extension d'une grande surface. « Carrefour nous a pris nos magasins neufs (...), pour zéro franc », affirment-ils. Ces expériences, éprouvantes font naître leur engagement. Ils se spécialisent en droit commercial. Qu'est-ce qui est autorisé ? Qu'est-ce qu'il ne l'est pas ? Ils veulent savoir. Martine déclare avoir découvert alors « un monde de fraudes » qui se perpétue, selon elle, avec la complicité des maires, des élus, de la DGCCRIF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), de la direction de l'équipement, des juges d'instruction et des procureurs. En somme, un système du « laisser-faire », bien trop favorable à la construction ou à l'agrandissement de surfaces pour la Grande distribution, contre lequel il est ensuite très difficile de lutter avec les armes du droit. Il s'agit pour Martin et Claude d'éclairer le problème de la concurrence déloyale des surfaces, qui peut être liée à des implantations illicites. Selon Martine Donnette, « il y a une totale omerta, il n'y a plus de presse qui va dire que c'est la faute des élus locaux si tous ces centres-villes sont perdus ». La « France périphérique » sait encore se battre…

418 milliards, la fraude de la grande distribution avec la complicité des élus et de l’administration, par Martine Donnette et Claude Diot. Éditions Talma, 2021.

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Bob Garcia : « Je me suis rendu compte qu’Hergé s’adressait autant aux adultes qu’aux enfants »

D’où viennent les initiales « J. W. » du prénom du docteur Muller ? Qui a donné son étrange nom à Didi ? Qui a réellement inspiré Haddock, Nestor, Rackham le Rouge, le marquis di Gorgonzola ou Aristide Filoselle ? D’où viennent le scénario de L’Étoile mystérieuse, les épisodes de la fausse noyade de Tintin et de la mise en quarantaine du Pachacamac dans Le Temple du soleil, la devise syldave « J’y suis, j’y reste », ou encore les pastilles explosives de L’or noir ? … Voici quelques-unes des dernières révélations inédites dévoilées dans son dernier livre. En se livrant à un véritable travail d’archiviste sur la totalité des magazines auxquels Hergé collaborait, Bob Garcia a découvert un véritable gisement d’informations à portée de main et encore jamais exploité. À la lumière des rubriques et articles parus dans Le Petit Vingtième, Le Soir jeunesse ou le Journal Tintin (soit environ 80 000 pages), il relit donc toutes les bandes dessinées achevées de Tintin, depuis Les Soviets jusqu’aux Picaros, puis les aventures de Jo, Zette et Jocko, et enfin les gags de Quick et Flupke, et révèle les sources qui ont inspiré le dessinateur. Ces recherches lui permettent en outre de restituer les opinions d’Hergé (et/ou de ses proches collaborateurs, souvent sous sa responsabilité en tant que rédacteur en chef) sur de nombreux sujets : la guerre, le racisme, l’antisémitisme, la religion, les femmes… Une façon de redécouvrir certaines vérités – et de mettre à mal quelques affirmations rapides – concernant le créateur de Tintin. Passionné de littérature populaire, de musique et de bande dessinée, Bob Garcia a publié une dizaine de romans policiers et de nouvelles, des essais et des articles sur le monde du jazz, et des études sur Tintin, parmi lesquelles Tintin, le Diable et le Bon Dieu (2018) ; Tintin, du cinéma à la BD (2019) ; et Tintin et l’Histoire (2022).

Hergé, les Ultimes secrets, par Bob Garcia. Éditions du Rocher, 2023.

breizh-info.com

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Une enquête passionnante dans la police du quotidien

Le grand public ne se fait généralement qu’une vague idée du fonctionnement des services de police. Les citadins aperçoivent bien, ça et là, quelques véhicules sérigraphiés dans les rues, des fourgons de CRS les jours de manifestations, ou encore, à Paris, les très controversés motards de la BRAV-M, mais ce qui se passe en interne leur demeure souvent énigmatique. En 2021, le journaliste Mikael Corre s’est immergé durant une année en tant qu’observateur au sein du commissariat de Roubaix. Il en a tiré un livre passionnant qui s’appuie sur un article précédemment paru dans La Croix L’Hebdo.

Le Central, par Mikael Corre, Bayard Éditions, 190 pages, 2023.

polemia.com

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MONDIALISME

Censure croissante : quand les dirigeants occidentaux s’en prennent à la liberté d’expression

Les lois anti-haine et anti-désinformation sont-elles une menace pour la démocratie ? Petit-à-petit, de moins en moins lentement, les choses se mettent en place. On avait déjà plus qu’évoqué la question dans un précédent billet, mais il devient impossible de ne pas revenir sur la question brûlante de la liberté d’expression et des tentatives de censure croissante qui parcourent actuellement tout l’Occident. La question a en effet été récemment remise sur le tapis en Irlande alors qu’une loi (« Criminal Justice Bill ») poursuit son parcours législatif et entend pénaliser la simple détention de contenu ou de matériel haineux ou même potentiellement haineux. Cette loi, assez justement qualifiée d’attaque massive contre la liberté d’expression par différentes personnalités, dont Elon Musk, n’est cependant pas la seule actuellement en cours de mise en place dans les pays occidentaux.

contrepoints.org

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Multilatéralisme authentique et diplomatie contre un « ordre fondé sur des règles »

Article de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, pour le magazine Russia in Global Affairs, 5 mai 2023. Sans écho dans la presse « subventionnée » occidentale… « Le mois de mai en Russie est traditionnellement marqué par la célébration de l'anniversaire de la Grande Victoire. La défaite de l'Allemagne nazie, à laquelle notre pays a apporté une contribution décisive avec le soutien de ses alliés, a permis de jeter les bases de l'ordre international d'après-guerre. Sa base juridique était la Charte des Nations unies, et l'Organisation mondiale elle-même, incarnant un véritable multilatéralisme, a acquis un rôle central et coordonnateur dans la politique mondiale. Depuis presque 80 ans d'existence, l'ONU remplit la mission la plus importante confiée par ses fondateurs. Pendant plusieurs décennies, l'entente de base entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité concernant la primauté des objectifs et des principes de la Charte garantissait la sécurité mondiale. Ainsi, cela a créé les conditions pour une coopération véritablement multilatérale, régie par des normes internationales reconnues. Le système onusien traverse actuellement une crise profonde. La cause première est la volonté de certains membres de l'Organisation de remplacer le droit international et la Charte des Nations unies par un "ordre fondé sur des règles". Personne n'a vu ces "règles", qui n'ont pas fait l'objet de négociations internationales transparentes. Il est évident qu'elles sont inventées et appliquées dans le but de contrer les processus naturels de formation et de renforcement de nouveaux centres de développement indépendants, qui sont une manifestation objective du multilatéralisme. »

telegra.ph

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ONG

Le CFR, réseau-mère de la politique globaliste

Peu de monde connait le Council on Foreign Relations, mais il est l’organisation privée la plus puissante du monde. Pierre angulaire des relations internationales états-uniennes, le CFR a été fondé en 1921 par un personnage de l’ombre, Edward Mandell House, conseiller du président Wilson et inspirateur du traité de Versailles. Tous les directeurs de la CIA sont issus de ses rangs. Trans partisan, il conseille les candidats démocrate et républicain à chaque élection présidentielle et se consolide après chaque crise internationale. Son objectif : l’affaiblissement des Etats-nations pour empêcher l’émergence d’un rival eurasiatique menaçant l’hégémonie américain. Un travail de sape financé par des appuis de poids : Apple, Google, PepsiCo, BlackRock, Goldman Sachs, Morgan Stanley. Pierre-Antoine Plaquevent, animateur du site Strategika, analyse le CFR, la face émergée de l’Etat profond US.

TVLibertés

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OTAN

Les États Unis vont implanter une structure OTAN au Japon

L’épisode russe va bientôt se terminer pour être remplacé par le cycle de guerre contre la Chine. L’OTAN prévoit l’ouverture d’un bureau de liaison en Asie et plus précisément à Tokyo. Le 31 janvier 2023, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg s’est entretenu avec le premier ministre japonais, Fumio Kishida, au sujet des défis de sécurité communs et de l’approfondissement du partenariat entre l’OTAN et le Japon. « Le Japon est le plus proche partenaire de l’OTAN et le plus performant en termes de capacités ».

geopolintel.fr

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La gauche otaniste

Une « aile » de l'OTAN dont on parle peu est la gauche révisionniste (représentée en Espagne par Podemos, Más País et la nouvelle entité « Sumar »). Il est tout à fait possible de parler désormais d'une gauche otaniste. Il s'agit d'une gauche très répandue en Occident, et en particulier en Espagne, une gauche qui rejette ses origines idéologiques : « L'OTAN n'est pas faite pour des débutants ». Vous en souvenez-vous ? Moi, pour des raisons d'âge, je m'en souviens parfaitement. Je me souviens de l'arnaque du référendum. Il y avait, dans cette soi-disant « transition », un refus tranché et majoritaire au sein du peuple espagnol contre une organisation guerrière et belliciste dont la raison d'être et l'utilité pour la défense nationale étaient plus que discutables.

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PAKISTAN

Voici pourquoi les Pakistanais se soulèvent contre l’Establishment

Des manifestations ont éclaté mardi dans tout le Pakistan après que les forces paramilitaires du régime putschiste, soutenu par les États-Unis, ont enlevé l’ancien Premier ministre Imran Khan (IK), évincé en avril 2022 en raison de sa politique étrangère multipolaire, sur la base d’accusations forgées de toutes pièces dans le cadre de la « guerre juridique » menée à son encontre. Cette évolution a été longuement préparée mais semble avoir été déclenchée par le fait qu’il a une nouvelle fois accusé « l’Establishment » d’être à l’origine de la tentative d’assassinat contre lui de novembre dernier.

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN RIRE !

Président Téfal : « Quand on est un homme sur qui tout glisse, faut pas s’étonner que rien n’adhère »

Exceptionnel Gaspard Proust sur Europe 1 le matin du 10 mai 2023. Régalez-vous avec son « rêve » : comment la France devrait recevoir « Brian », un djihadiste français qui veut revenir en France. Le grand retour des Oubliettes !

europe1.fr

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(-) + (-) = + (leçon de mathématiques selon Pap Ndiaye)

« C’est par exemple le professeur d’anglais qui va remplacer le professeur de mathématiques, non pas pour faire des mathématiques mais pour faire de l’anglais […]. Les mathématiques seront rattrapées une autre fois lorsque le professeur d’anglais sera absent et que le professeur de mathématiques pourra le remplacer »

Question à Pap Ndiaye, ministre français de l’Éducation nationale : vu que l’anglais et les mathématiques, mais aussi l’allemand, la physique-chimie, la musique et la technologie sont comme dit pudiquement « en tension » on fait comment ? On limite leur enseignement (voir la valse des mathématiques avec la réforme du lycée) ? On le supprime (voir la technologie en 6e) ? Nous, on propose que le petit jeu des chaises musicales soit appliqué au gouvernement. On pourrait alors avoir un ministre de l’Éducation nationale qui remplacerait au pied levé un ministre de l’Economie et vice-versa. Ou un ministre de l’Intérieur voire même un porte-parole officier en tant que ministre des affaires étrangères. Ah bon, ça se fait déjà ?

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Les « folles » du Monde

Lu dans « A la Une du Monde » du mercredi 10 au matin : « L’extrême droite suédoise en guerre contre les drag-queens. Depuis cet automne, les menaces contre les spectacles de drag-queens pour enfants dans les bibliothèques se sont multipliées, faisant craindre pour l’indépendance de la culture. » Question : qu’est-ce que « l’indépendance de la culture » ? Par rapport à quoi ? Par rapport à qui ?

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PROCHE-ORIENT

Le déclin de l’influence des États-Unis au Moyen-Orient entraîne l’unité régionale

Ce qui est apparu comme le choc du rétablissement des liens de la République islamique d’Iran avec l’Arabie saoudite, négocié par la Chine, a apparemment donné naissance à une vague de compromis, de négociations de paix et de renouveau des liens entre d’anciens ennemis régionaux. Le fait que Pékin ait été celui qui a facilité le rapprochement Téhéran-Riyad en dit long sur le rôle en déclin de Washington au Moyen-Orient, une région considérée pendant des décennies comme faisant partie de sa propre arrière-cour. Les Saoudiens avaient bénéficié de la protection militaire américaine, comme on l’appelait, depuis la première guerre en Irak en 1990, leur permettant de se retrancher en Arabie saoudite et dans d’autres pays voisins, le tout sous prétexte de combattre Saddam Hussein à l’époque. Le rôle des États-Unis à travers le Moyen-Orient était de semer la division et de placer la région sous leur coupe. Le fait qu’ils aient occupé pendant si longtemps la position de seule puissance mondiale a semble-t-il poussé de nombreux États à décider de suivre leurs ordres ; car ceux qui refusaient étaient généralement envahis ou soumis à un coup d’État et à une guerre économique.

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RÉFLEXIONS

Transcription du discours de Raphael Machado, leader de l'organisation populaire et patriotique Nouvelle Résistance - NR (Brésil), lors de la Conférence mondiale sur la multipolarité du 29 avril 2023

Si nous nous penchons sur la tradition hellénique, qui est pertinente pour la civilisation européenne, mais aussi pour d'autres civilisations proches ou apparentées (comme l'Ibéro-Amérique), nous verrons la proéminence donnée par des philosophes comme Aristote à la vertu du courage (ἀνδρεία). Considérée comme la plus haute vertu des Spartiates ─ comme nous pouvons le déduire des Dits des Spartiates de Plutarque ─ selon Aristote, la vertu de courage impliquait une volonté d'affronter un risque existentiel réel mais non désespéré au nom d'une fin digne d'intérêt.

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Discours de Lucas Leiroz à la Conférence mondiale sur la multipolarité

Pour le chef du service des relations internationales de Nouvelle Résistance/Brésil, cette conférence du 29 avril 2023 est exactement le modèle que nous voulons pour un nouveau monde. Les gens pensent souvent que la multipolarité est synonyme d'idées telles que l'isolationnisme et une moindre intégration entre les nations. Mais ces déviances n'ont rien à voir avec la multipolarité. Au cours des dernières décennies, on nous a fait croire que la mondialisation libérale était la plus grande avancée de l'histoire humaine, intégrant les peuples, les cultures et les civilisations dans un monde caractérisé par un plus grand respect mutuel entre les personnes et une plus grande tolérance à l'égard des différences. Mais nous savons désormais que c'est un mensonge. La mondialisation est un faux concept. Elle n'a jamais existé en termes académiques. La « mondialisation » n'est rien d'autre que l'« occidentalisation ». Et si nous utilisons le mot « mondialisation », c'est précisément parce que l'Occident est devenu, d'une manière ou d'une autre, « mondial ».

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La mort du paradigme libéral et la montée de la technocratie

La guerre culturelle dévastatrice, la rupture des codes moraux, le dynamitage des traditions et l'homogénéisation rapide du monde prennent des rythmes et des proportions colossales. Et ce type d'agression identitaire généralisée et omniprésente nous ne pouvons pas nous opposer uniquement par des moyens économiques, technologiques et militaires à la disposition d'États prétendant constituer des pôles géopolitiques indépendants. Un autre facteur qui doit être pris en compte dans nos analyses géopolitiques est le fait qu'aujourd'hui les États du monde ne représentent plus des acteurs internationaux indépendants. Les sociétés transnationales ont définitivement subordonné leurs États, et le facteur économique a pris le dessus sur le facteur politique. C'est une vérité connue depuis plusieurs décennies. Dans ces conditions, surestimer le rôle des hommes d'État aux postes clés est une exagération regrettable. Et si les États sont devenus des coquilles vides, manipulés par certains groupes privés, dans quelle mesure pouvons-nous ignorer un autre problème, bien connu dans la Modernité ? Il s'agit du paradigme de la démocratie qui a triomphé après la Révolution française.

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La déclaration Cambon – Balfour, un cas d’école d’influence internationale communautaire nuisible aux intérêts occidentaux. La déclaration de Balfour fait 129 mots en tout et pour tout, date et formule de politesse comprises, comment se fait-il qu’elle soit restée dans l’histoire alors qu’elle n’est au fond rien de plus qu’un de ces accords qui ont pu être passés entre le général Custer et Sitting Bull pour définir les limites d’une réserve indienne ? Attention, il ne s’agit pas ici de retracer les péripéties de la déclaration de Balfour pour le seul plaisir de redresser l’histoire en faveur du rôle joué par la France dans les événements de l’époque – il n’y a pas grande fierté à tirer de cet épisode – mais le fait est que si la déclaration du malheureux Jules Cambon n’était pas tombée dans l’oubli, c’est-à-dire, si les gens avaient pleinement conscience du fait qu’une déclaration similaire à celle de Balfour avait été faite cinq mois auparavant, dans un autre pays, en l’occurrence la France, le petit jeu des tractations internationales de la communauté juive sauterait aux yeux de tout le monde. De plus, il est possible que les deux déclarations aient une origine commune, l’accord Sykes-Picot signé en secret le 16 mai 1916 – c’est-à-dire dans ce même contexte de la Première Guerre mondiale: d’un point de vue français, le lien entre les deux est évident, si c’est Jules Cambon qui, en tant que secrétaire général du Quai d’Orsay, s’est chargé de faire une déclaration du type de celle de Balfour, c’est son frère cadet, Paul Cambon, qu’on retrouve dans la délégation de Picot pour négocier avec Sykes, et l’optique des deux frères, comme celle de Sykes, était essentiellement colonialiste, pas sioniste.

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RUSSIE

Discours à la nation russe : Vladimir Poutine promet la « victoire » en Ukraine

« La civilisation est de nouveau à un tournant. Une guerre a été lancée contre notre patrie » : depuis l’emblématique place Rouge à Moscou et devant des milliers de soldats, Vladimir Poutine a déclaré que les Américains et les Européens utilisaient l’Ukraine pour provoquer « la chute et la destruction » de la Russie.

RT France

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SCANDINAVIE

Le réseau d'agents de la CIA et du MI6 dans les pays scandinaves a fait l'objet d'une fuite : des diplomates figurent sur les listes, ainsi que des « spécialistes de la Russie »

Une liste de 78 agents de la CIA et du MI6 qui travailleraient dans les pays scandinaves a été publiée en ligne. Le document comprendrait des membres actuels et anciens des services secrets. En outre, les agents se sont livrés à des activités d'espionnage tant sur le territoire des pays de l'OTAN (Danemark, Norvège et Finlande, qui ont récemment adhéré à l'Alliance) qu'en Suède, dont la demande d'adhésion à l'Alliance n'a pas encore été approuvée.

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SYRIE

Les ministres arabes des Affaires étrangères annoncent la reprise de la participation de la Syrie aux réunions de la Ligue arabe

À l’issue de leur réunion au Caire, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue des États arabes ont adopté, la résolution n° 8914, sur la reprise de la participation des délégations de la République arabe syrienne aux réunions du Conseil de la Ligue des États arabes et de toutes ses organisations et ses organes affiliés à partir d’aujourd’hui. Le Conseil de la Ligue des États arabes au niveau ministériel sous la présidence de la République arabe d’Égypte, en sa session extraordinaire tenue le dimanche 7 mai 2023, décide de renouveler l’engagement de préserver la souveraineté, la stabilité et l’intégrité territoriale de la Syrie, sur la base de la Charte et des principes de la Ligue des États arabes, et réaffirmer l’importance de poursuivre et d’intensifier les efforts arabes visant à aider la Syrie à sortir de sa crise, partant de la volonté de mettre fin aux souffrances du peuple syrien au cours des dernières années et conformément à l’intérêt arabe commun et aux relations fraternelles qui unissent tous les peuples arabes, y compris le peuple syrien, et sa contribution historique à la civilisation et à la culture arabe.

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L’enclave kurde du Nord-Est de la Syrie : une zone de non droit soumise à la Loi de la Jungle (partie 1)

Ce dossier en 4 volets est publié à l’occasion du 12ème anniversaire de la Guerre de Syrie, alors que dans un invraisemblable retournement de la situation, le président turc Recep Tayyip Erdogan, un des artisans de la destruction de la Syrie, avec le français Nicolas Sarkozy et l’Émir déchu du Qatar, Hamad Ben Khalifa al Thani, quête désespérément une rencontre avec le président syrien Bachar Al Assad, en vue de conjurer un désastre électoral, à la consultation populaire de mai 2023. Mais le président syrien, échaudé et indifférent au sort de son voisin turc, a subordonné la rencontre au retrait de la Turquie de la totalité du Nord-Est syrien, à la cessation du soutien d’Ankara aux groupements terroristes et à une répartition équitable des ressources hydrauliques entre les deux pays.

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TURQUIE

« La puissance turque est la conséquence de la faiblesse de l’Europe ». Entretien avec Ardavan Amir-Aslani

À moins d’une semaine de son élection présidentielle, la Turquie se trouve face à un tournant majeur de son histoire. Le règne de Recep Tayyip Erdogan a consisté en la critique de l’héritage kémaliste au profit d’un renouement avec le passé ottoman. Depuis, Ankara s’est éloignée des puissances occidentales et joue un jeu trouble dans la région, à l’équilibre fragile. Ardavan Amir-Aslani analyse les perspectives géopolitiques du régime d’Erdogan. Avocat au barreau de Paris, Ardavan Amir-Aslani enseigne la géopolitique du Moyen-Orient à l’École de guerre économique. Il a publié plusieurs essais sur les pays du Moyen-Orient, Arabie Saoudite : De l’influence à la décadence (Éditions l’Archipel), Le Siècle des défis (Éditions l’Archipel) et dernièrement, La Turquie : nouveau califat ? (Éditions l’Archipel).

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UKRAINE

Guerre en Ukraine vidéo n°39

Au sommaire de cet indispensable travail de réinformation de Régis de Castelnau et Sylvain Ferreira qui remet l’information à l’endroit, en décodant parfaitement l’actualité du front ukrainien.

Situation militaire : contre-attaque n’est pas contre-offensive ; poursuite de la poussée russe ; qu’est-il arrivé à Zaluzny ?

Évolution du monde : trois événements : couronnement de Charles III ; 8 mai en France ; 9 mai en Russie ; réintégration de la Syrie à la Ligue arabe ; une défaite américaine ; crise au Pakistan et au Soudan ; les ennuis de Biden aux Etats-Unis.

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Guerre russo-ukrainienne à J+436 : pourquoi la contre-offensive de Kiev tarde

La guerre russo-ukrainienne n’en finit pas. À J+436, notre expert militaire, l’historien Laurent Schang, fait le point : forces en présence, hommes et matériel, pertes, perspectives… Le moins qu’on puisse dire, c’est que la balance ne penche pas en faveur des forces ukrainiennes. Alors que Kiev annonce depuis des semaines une contre-offensive mirobolante censée enfoncer la ligne de front russe, le rapport de forces sur le terrain ne reflète pas cet optimisme. Démonstration clinique…

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UNION EUROPÉENNE

L’UE soutient les projets controversés du gouvernement hollandais : réduire les émissions d’azote en poussant les éleveurs à la faillite

Le 2 mai 2023, la Commission Européenne a approuvé un projet hollandais, visant à indemniser les éleveurs dans certaines zones du pays s’ils acceptent de mettre fin à leurs activités dans le cadre du projet hollandais de réduction des pollutions à l’azote. Selon ce nouveau « mécanisme », appelé LBV et LBV plus, les agricultures doivent accepter de mettre fin définitivement et de manière irréversible à leurs activités de production, et s’engager à ne pas en implanter de nouvelles dans d’autres régions du pays — la Hollande est à ce jour le deuxième plus grand exportateur du monde en matière agricole — ou au sein de l’Union européenne.

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L’aube de l’Inde-monde

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L’aube de l’Inde-monde

par Georges FELTIN-TRACOL

Selon l’ONU, le 1er mai dernier, la République populaire de Chine a perdu sa première place d’État le plus peuplé de la planète au profit de son voisin et rival asiatique, l’Union indienne. D’après des statistiques plus ou moins fiables, l’Inde compterait un milliard cinq cents millions d’habitants et la Chine un milliard quatre cents millions. Au-delà de l’aspect quantitatif, il est évident que le dynamisme démographique joue en faveur de la Nouvelle Delhi.

La Chine paie dès à présent les quatre décennies de politique implacable de l’enfant unique. Elle est parvenue à contenir la croissance de sa population si bien que la société chinoise commence déjà à vieillir. Les mesures délirantes du zéro covid sont une conséquence immédiate de ce vieillissement. La question des retraites à venir dans une société pas encore opulente risque de déstabiliser le monopole politique du Parti communiste chinois à l’horizon 2040.

Malgré des tentatives parfois autoritaires de réduction des naissances dans les décennies 1960 et 1970, l’Inde semble poursuivre une augmentation humaine inexorable. En réalité, la fécondité des Indiennes a fortement diminué grâce aux retombées effectives de l’essor économique. Toutefois, le volume humain est si ample que naît chaque année une douzaine de millions d’enfants dans un État qui n’a que 3.287.263 km².

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L’Inde est la clé de voûte du sous-continent éponyme qui compte le Pakistan, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh et le Sri Lanka, voire le Myanmar. Elle se projette aussi sur les autres continents quand on s’intéresse à sa diaspora. L’Indonésie, la Malaisie et Singapour accueillent des Indiens dont les aïeux sont venus s’installer à l’époque de l’Empire britannique. Des communautés indiennes anciennes résident en Afrique du Sud et en Afrique orientale (Kenya, Ouganda, Tanzanie), sur l’île Maurice et dans le département français ultra-marin de La Réunion.

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Cette présence suscite parfois des conflits. Les Tamouls de confession hindouiste ont longtemps revendiqué par les armes un État indépendant au Nord et à l’Est du Sri Lanka contre l’avis des Cinghalais bouddhistes. La question indienne a durablement perturbé la vie politique des Fidji dans l’océan Pacifique. Les nationalistes mélanésiens fidjiens ne supportaient pas la mainmise économique indienne sur l’archipel, d’où une série de coups d’État à la fin du XXe siècle. Cela n’empêcha pas qu’en 1999, le travailliste indo-fidjien Mahendra Chaudhry devienne le chef du gouvernement.

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Les Fidji anticipaient une situation qui se reproduit maintenant dans le monde anglo-saxon. Le deuxième Premier ministre du roi Charles III est depuis octobre 2022, Rishi Sunak, premier hindouiste à occuper le 10, Downing Street. Si on considère les Pakistanais comme des Indiens de religion musulmane, le nouveau Premier ministre écossais s’appelle Humza Yousaf. Quant à la République d’Irlande, son Premier ministre, Leo Varadkar, a un père d’origine indienne. Au Canada, le principal animateur du NPD (Nouveau parti démocratique, une formation de gauche wokiste), Jagmeet Singh, est sikh ! L’actuelle vice-présidente des États-Unis d’Amérique, Kamala Harris, est jamaïcaine par son père et... indienne par sa mère.

Benjamin Disraeli rêvait de transférer la capitale de l’empire mondial britannique de Londres en Inde. Son désir se réalise en partie aujourd’hui avec l’arrivée au pouvoir des petits-enfants des colonisés de naguère. Les eaux de l’Indus et du Gange se mêlent à celles de la Tamise… Les Indiens peuvent pleinement se fondre dans l’Anglosphère puisqu’ils parlent couramment la langue anglaise et connaissent par cœur les codes anglo-saxons. Ils savent s’intégrer dans une mondialisation libérale américanomorphe bien mal en point. 

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Les Occidentaux gardent toujours en tête les images de bidonvilles de Calcutta où officiait Mère Teresa. Ils imaginent l’Inde en pays sous-développé avec ses millions de pauvres. Certes, la pauvreté n’a pas disparu. Cependant émerge et s’affirme une importante classe moyenne. Le groupe Tata détient les marques automobiles Jaguar, Land Rover et Hispano. L’industriel et homme d’affaires Lakshmi Mittal s’occupe d’Arcelor Mittal. L’Union indienne deviendra bientôt la troisième puissance économique mondiale. L’Inde ne dispose pas d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Elle pourrait remplacer avec satisfaction le Royaume-Uni, ce caniche atlantiste !

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Puissance nucléaire et civile, l’Inde maîtrise en outre les techniques aérospatiales avec sa base de lancement de fusées de Satish-Dhawan. Si Bangalore est la capitale informatique du pays, l’ancienne Bombay devenue Mumbay reste sa première place financière. Les studios de tournage et d’enregistrement qu’abrite cette mégalopole, « Bollywood », fournissent une grande partie de l’Asie et du Moyen-Orient en productions cinématographiques, télévisées et musicales.

Au pouvoir depuis 2014, le BJP (Parti du peuple indien) de Narendra Modi déroule une politique nationale-conservatrice libérale en économie. L’insistance gouvernementale à propager la numérisation des services publics et des activités marchandes constitue un indice préoccupant d’inclination sociétale vers un crédit social à la chinoise.

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État-continent tendant vers un État civilisationnel potentiellement illibéral, l’Inde du BJP applique avec méthode son programme d’Hindutva. Or les quelque 800 langues usitées, la diversité des groupes ethniques et religieux et la permanence du système des castes malgré son interdiction constitutionnelle freinent les avancées d’une société unifiée par la couleur safran. Les nationalistes indiens se méfient par ailleurs des prosélytismes musulman et chrétien et surveillent l’activisme sikh en faveur d’un État sikh indépendant dans le Pendjab.

La politique gouvernementale indienne recèle enfin sa part de contradictions. L’Inde appartient à l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai) qui comprend ses rivaux chinois et pakistanais. Proche d’Israël et hostile à l’islamisme politique, la Nouvelle Delhi entretient d’excellentes relations avec l’Iran et les Émirats arabes unis. Fidèle cliente en armement russe, l’Inde discute dans le cadre du « Quad » avec le bloc occidental atlantiste (États-Unis, Grande-Bretagne, Australie, Japon) afin de contrecarrer le « collier de perles » portuaire de la Chine dans l’océan Indien. Mais la patrie du non-alignement répugne à rejoindre clairement une alliance ou une entente exclusive. Elle préfère jouer sur les rivalités géopolitiques dans l’espoir d’en retirer le maximum de bénéfices. Ainsi vend-t-elle plus chers aux Occidentaux des hydrocarbures russes qu’elle a à peine reconditionnés.

Quelques oracles mentionnent un XXIe siècle chinois qui succéderait au XXe siècle étatsunien. D’autres parient sur un XXIe siècle indien du fait de la jeunesses de sa population. Conscients à la fois de ses forces indéniables, de ses atouts indiscutables, de ses faiblesses chroniques et de ses failles structurelles, les dirigeants indiens recherchent en priorité non pas une  « grande politique » d’envergure intercontinentale, mais plutôt le contentement régulier des besoins élémentaires de leur population. C’est leur défi ! S’ils réussissent, ce sera alors un immense succès. Mais, pour l’instant, l’Inde-monde demeure toujours balbutiante.

 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 73, mise en ligne le 9 mai 2023 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 13 mai 2023

Contre la postmodernité libérale

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Contre la postmodernité libérale

Rahim Volkov

Source: https://katehon.com/en/article/against-liberal-post-modernity

Antonio Gramsci a dit un jour que personne ne pouvait rester indifférent indéfiniment et qu'il fallait un jour choisir son camp et la bonne voie. Ainsi, ce qui différencie les eurasistes des post-modernistes occidentaux tels que Jordan Peterson, c'est que nous considérons la post-modernité comme une rupture totale avec la modernité qui a fomenté le chaos à tous les niveaux de la société. Pour les post-modernistes occidentaux, la post-modernité exige la réappropriation des valeurs libérales perdues que sont la liberté, l'égalité, l'individualisme et les libertés. Cependant, dans notre cas, nous pensons que l'ère post-moderne est un chaos complet et que ce chaos ne peut être surmonté qu'en faisant appel aux traditions perdues de l'antiquité telles que le mysticisme, la spiritualité et en faisant appel à l'âge classique qui représente les beaux jours de la civilisation humaine.

Avec la naissance de l'hyper-matérialisme et de l'hyper-consommation, l'essence même de l'individu a été dépassée: d'une entité naturelle, il est devenu une agence artificielle avec un détachement complet du monde naturel. À notre avis, la réévaluation des valeurs libérales (au sens nietzschéen) ne peut même pas influencer le chaos post-moderne en cours. Deux raisons majeures justifient notre position sur le sujet. Premièrement, pour comprendre le chaos actuel, fomenté par la post-modernité, nous devons examiner de près la condition post-moderne de l'humanité dans son ensemble. La condition post-moderne se réfère à une situation dans laquelle le domaine humain a complètement perdu son essence naturelle - une dégénérescence gonflée de l'être en un soi artificiellement construit. L'identité même de l'"être", qui a été au cœur de toutes les civilisations de l'histoire de l'humanité, a perdu son sens authentique.

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En outre, l'inauthenticité a déjà pris le dessus sur les fondements naturels des strates humaines, tant dans la sphère sociale que dans la sphère personnelle. Dans la perspective heideggérienne, Das Nicht (le néant) domine chaque couche du domaine humain en provoquant la crise de l'être dans les conditions libérales néo-kantiennes. Deuxièmement, le progrès hypertrophié des technologies perturbatrices à l'échelle mondiale entrave les traditions sacrées des "êtres humains". Les traditions sacrées font ici référence au processus naturel qui a aidé et propulsé le développement de la civilisation humaine au cours des siècles. Dans ce processus naturel, l'être humain est resté au cœur de chaque progrès et de chaque développement en jouant le rôle d'agence sociopolitique. Le langage principalement utilisé par les post-modernistes libéraux comporte des éléments de simulation de type matriciel qui promeuvent les insignes illusoires du progrès collectif du monde humain.

Néanmoins, dans chaque langue, ce sont les couleurs verbales, la syntaxe et la psychologie utilisées qui comptent le plus. Ainsi, dans la plupart des écrits des penseurs libéraux postmodernes tels que Jordan Peterson et Jürgen Habermas, l'utilisation de ces derniers modèles de langage concernant la réaffirmation libérale semble très fréquente. Cependant, le récent processus technologique basé sur l'intelligence artificielle et les algorithmes modifie progressivement l'agence de ce long processus historique en mettant au centre le robotisme et l'automatisme basés sur l'intelligence artificielle. À cet égard, les conditions post-modernes font référence au grand déplacement de l'homme du cœur du progrès et du développement qui se produit autour du domaine humain avec un isolement et une singularité complets. Le développement technologique basé sur l'intelligence artificielle a réduit le rôle des êtres humains à celui de "cobayes" en les poussant vers la périphérie de l'ensemble du développement. À cet égard, le problème des post-modernistes libéraux est qu'ils sont les sympathisants des conséquences post-modernes en agissant comme des apologistes. Les post-modernistes libéraux comprennent clairement l'ère du chaos mais, en même temps, ils sympathisent avec le progrès des technologies perturbatrices.

Ils pensent que l'ancien ordre moribond peut être ressuscité en limitant la portée des technologies perturbatrices au domaine humain, ce qui relève effectivement de l'imagination spéculative. Malheureusement, ce qu'ils ne comprennent pas vraiment, c'est que les conditions postmodernes sont une bataille entre la conscience et l'imagination, entre l'être et le soi, entre l'existence et la vie artificielle. La condition post-moderne a coincé le domaine humain entre l'hyper-matérialisme et le consumérisme fétichiste, ce qui est comme de la boue entre les deux briques d'un bâtiment détruit.

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Les États-Unis accuseront un déficit de 1500 milliards de dollars en 2023 et augmenteront leur dette envers les banques mondiales

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Les États-Unis accuseront un déficit de 1500 milliards de dollars en 2023 et augmenteront leur dette envers les banques mondiales

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/eeuu-tendra-un-deficit-de-us-15-billones-en-2023-e-incrementa-su-deuda-con-los-bancos-globales/

Le budget américain accusera en 2023 un déficit d'au moins 1,5 trillion de dollars (1,5 trillion, ou "trillion" pour les anglophones), qui pourrait encore augmenter en raison de la baisse des recettes fiscales, pour atteindre 6 % du PIB en 2024, a indiqué le Congressional Budget Office (CBO) dans un communiqué.

"Les projections actuelles du CBO font état d'un déficit budgétaire fédéral de 1,5 billion de dollars d'ici 2023, soit 0,1 billion de dollars de plus que ce que l'agence avait estimé en février. L'estimation du déficit pour 2023 est sujette à une incertitude considérable, qui est devenue plus évidente depuis la fin du mois de mars, lorsque les projections actualisées ont été finalisées. Depuis lors, le CBO a appris que les recettes perçues jusqu'en avril étaient inférieures aux prévisions de l'agence, ce qui pourrait affecter les recettes totales pour l'année fiscale 2023,″ a déclaré le bureau dans son rapport.

Pour aggraver les choses, les projections indiquent que les déficits annuels vont presque doubler au cours de la prochaine décennie, atteignant 2700 milliards de dollars en 2033, avec un cumul sur la période 2024-2033 de 20.200 milliards de dollars: "Les projections actualisées du Bureau montrent que les déficits annuels de l'agence vont presque doubler au cours de la prochaine décennie, atteignant 2700 milliards de dollars en 2033, avec un cumul sur la période 2024-2033 de 20.200 milliards de dollars".

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Dans les projections actualisées de l'agence, les déficits annuels vont presque doubler au cours de la prochaine décennie, pour atteindre 2700 milliards de dollars en 2033 (Les déficits ont été ajustés pour exclure les effets des changements qui interviennent dans le calendrier de certains paiements lorsque le 1er octobre, premier jour de l'année fiscale, tombe un week-end). Le déficit cumulé projeté sur la période 2024-2033 (20.200 milliards de dollars) est à peu près identique au déficit projeté par le CBO en février. Mesurés par rapport à la taille de l'économie, les déficits passent de 6,0 % du produit intérieur brut (PIB) l'année prochaine à 6,9 % en 2033, ce qui est bien supérieur à leur moyenne sur 50 ans, qui est de 3,6 % du PIB".

Le moyen de résoudre ce problème budgétaire chronique, aux États-Unis, est d'augmenter la dette due à la Réserve fédérale, la banque centrale qui émet les dollars, et qui est en pratique détenue par les grandes banques privées mondiales. À cette fin, Joe Biden cherche désespérément à obtenir l'approbation du Congrès pour relever le plafond de la dette du pays. "Les déficits projetés dans le scénario de base du CBO augmenteraient la dette fédérale détenue par le public, qui se compose principalement de titres que le Trésor émet pour obtenir des liquidités afin de financer les activités du gouvernement fédéral et de payer ses dettes arrivant à échéance. Le montant net que le Trésor emprunte chaque année en émettant des titres est déterminé principalement par le déficit budgétaire annuel. Après prise en compte de tous les besoins d'emprunt du gouvernement, la dette détenue par le public passerait de 24.300 milliards de dollars à la fin de 2022 à 46.700 milliards de dollars à la fin de 2033, selon les projections du CBO. Cette dette devrait atteindre 119 % du PIB à la fin de 2033, soit environ 22 points de pourcentage de plus qu'à la fin de 2022 et environ deux fois et demie sa moyenne des 50 dernières années", explique le rapport.

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Discours de Konstantin Malofeev à l'occasion de la Conférence mondiale sur la multipolarité

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Discours de Konstantin Malofeev à l'occasion de la Conférence mondiale sur la multipolarité

Konstantin Malofeev

Source: https://www.geopolitika.ru/pt-br/article/discurso-de-konstantin-malofeev-para-conferencia-global-multipolar

Transcription du discours de Konstantin Malofeev, homme d'affaires russe et propriétaire de Tsargrad TV, lors de la Conférence mondiale sur la multipolarité du 29 avril 2023.

Le libéralisme, le libéralisme mondial, est mort. Nous assistons aujourd'hui à son agonie. Ce que Francis Fukuyama croyait récemment être la fin de l'histoire, ce qui était présenté aux peuples du monde non seulement comme la fin de l'histoire mais comme son apogée, atteignant la destination finale, une société absolue qui réalise l'idéal de la démocratie libérale occidentale, s'est transformé en une farce. On a découvert que le monde de la démocratie libérale est un monde de chaos, de violence, de ségrégation, de racisme et de haine universelle. C'est un monde gouverné par des minorités. Pour commencer, la minorité occidentale elle-même gouvernerait la majorité du monde. Un milliard d'individus dicterait sa volonté à sept milliards. C'est ainsi depuis 200 ans. Pendant 200 ans, les puissances coloniales européennes ont pratiqué la ségrégation, l'exploitation et les abus, exportant des ressources naturelles et des esclaves d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine.

Mais ce temps est révolu. Le temps de la domination de cette hégémonie mondialiste, qui était géographiquement située en Occident, mais qui ne pouvait toujours pas unir toutes les nations occidentales. Ce temps est révolu. Nous voyons ce système s'effondrer sous nos yeux. La vie de l'hégémon américain touche à sa fin. Il s'efface de ce monde. Il tente de mener une guerre mondiale pour préserver l'ordre mondial existant. Mais l'empire colonial britannique, prédécesseur du pseudo-empire américain, a-t-il réussi dans une telle entreprise ? La réponse est non. Les deux guerres mondiales, qui auraient dû servir à glorifier davantage l'empire britannique, ont pris fin avec la montée en puissance des États-Unis après la Première Guerre mondiale. Après la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950 et 1960, l'Empire britannique s'est tout simplement éteint. Les anciennes colonies britanniques sont devenues des États indépendants.

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Aujourd'hui, les États-Unis, dont l'empire colonial est constitué du monde entier, dictent leurs règles aux peuples du monde, les font payer avec leurs dollars et imposent en même temps leurs valeurs libérales antichrétiennes et contestables. C'est ce qu'ils ont appelé la Pax Americana. Mais au moment où Fukuyama annonçait la fin de l'histoire, nous disait que l'histoire atteignait son apogée, cette même Amérique abritait Samuel Huntington, qui écrivait qu'il y a un monde constitué de civilisations. Il succède ainsi non seulement à Arnold Toynbee (photo, en haut), un penseur anglais, mais aussi à Nikolai Yakovlevitch Danilevsky (photo, en bas), un précurseur qui a découvert une approche civilisationnelle de l'histoire humaine, un penseur et philosophe russe qui aurait eu 200 ans l'année dernière.

L'approche civilisationnelle implique que les différentes civilisations sont égales et se respectent mutuellement. Elle part du fait que le Créateur de l'univers, le Seigneur Dieu, a créé notre monde pour que l'humanité, issue d'un seul géniteur Adam mais ayant emprunté des chemins différents, puisse accomplir sa mission historique et découvrir son talent civilisationnel, qui se manifeste différemment, chez les différents peuples, sur les différents continents. Le monde d'aujourd'hui appelle cette approche civilisationnelle la multipolarité. Chaque civilisation est distincte. Elle a ses propres valeurs, ses propres rêves et ses propres idéaux. Et aujourd'hui, les fondations de la domination libérale mondialiste, imposée au monde par l'hégémonie américaine, se relâchent pour laisser place à de belles fleurs, les fleurs du futur 21ème siècle, qui donneront la même priorité à toutes les civilisations.

Chacune de ces civilisations, chacun de ces pôles aura son propre destin. Chacun de ces pôles aura son propre avenir. Mais il doit être fondé sur le respect mutuel. Telle est l'essence d'un monde multipolaire, pour lequel la Russie se bat aujourd'hui sur le terrain de l'Ukraine. Elle ne se bat pas contre le peuple ukrainien, ni même contre l'Ukraine, mais contre toute la minorité occidentale. Contre l'ensemble du bloc de l'OTAN. Pour que vous tous, les peuples des différents continents, puissiez retrouver votre liberté, et oublier, tourner la page de ce colonialisme occidental.

Konstantin Malofeev

Source : New Resistance/Brazil

Des sanctions européennes contre la Chine seraient un hara-kiri économique total

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Des sanctions européennes contre la Chine seraient un hara-kiri économique total

Auteur : Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/eu-sanktionen-gegen-china-waeren-wirtschaftspolitisches-harakiri-mit-anlauf/

La Chine est le principal partenaire commercial de l'UE

Selon les médias, l'UE prévoit désormais, dans le cadre de la guerre en Ukraine, des sanctions contre les entreprises chinoises qui fourniraient des équipements militaires à la Russie. Si Bruxelles devait effectivement imposer ces mesures, il s'agirait de "sanctions extraterritoriales". Il s'agit de "sanctions secondaires" qui ne sont pas dirigées contre l'adversaire, mais contre ses propre partenaires commerciaux.

Mais surtout, imposer des sanctions aux entreprises chinoises reviendrait pour l'UE à se faire hara-kiri en matière de politique économique. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a averti que les projets de Bruxelles étaient "très dangereux" et a appelé l'UE à "ne pas s'engager dans cette mauvaise voie".

Dans le cas contraire, Pékin prendra des "mesures décisives" pour protéger ses droits et intérêts légitimes. Pour l'UE, la Chine est le premier partenaire commercial, avec 230 milliards d'euros d'exportations vers l'Empire du Milieu en 2022.

Il est intéressant de noter le changement d'opinion de l'UE en ce qui concerne les sanctions secondaires. Ainsi, le chef de la délégation FPÖ au Parlement européen, Harald Vilimsky, rappelle que lorsque des entreprises européennes ont été touchées par des sanctions américaines, l'UE a encore qualifié ces sanctions dites secondaires de contraires au droit international. Mais "entre-temps, toutes les inhibitions tombent apparemment à Bruxelles lorsqu'il s'agit de la participation de facto à la guerre du côté de l'Ukraine", critique Vilimsky. "Et si l'UE déclenche maintenant une guerre commerciale contre la Chine, "il faut sérieusement s'interroger sur la capacité de l'UE à faire face à ses responsabilités".

On ne peut que douter de la capacité de Bruxelles "à assumer ses responsabilités".

Rapport de l'UE: une dépendance dangereuse dans l'industrie de l'armement

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Rapport de l'UE: une dépendance dangereuse dans l'industrie de l'armement

Auteur : G.B.

Source: https://zurzeit.at/index.php/eu-bericht-gefaehrliche-abhaengigkeit-bei-ruestungsindustrie/

Les matières premières pour les armes de haute technologie ne sont pas disponibles en quantité suffisante

Lorsqu'on évoque l'industrie de l'armement et les matières premières, l'acier et le pétrole viennent immédiatement à l'esprit. L'un est une matière première pour la fabrication des chars et de l'artillerie, l'autre pour le raffinage des intrants. Mais l'industrie de la défense moderne dépend d'innombrables matières premières dont les noms sont tout au plus associés aux ordinateurs portables, aux téléphones intelligents ou à la mobilité électrique.

Un rapport du Centre commun de recherche de l'UE a consacré un chapitre à la défense dans une étude sur les chaînes d'approvisionnement et les besoins en matériaux. Le soutien à l'Ukraine en fait une nécessité.

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Enfin, les arsenaux se vident et la production ne démarre que timidement. Sur les 20 plus grands groupes de défense au monde, seuls trois sont situés en Europe. Dont deux dans l'UE. Le lanthane et le tellure sont nécessaires pour les appareils de vision nocturne. Le néodyme pour les lasers de visée, le tungstène pour les munitions perforantes, le tantale et le niobium pour les missiles, le baryllium et le titane pour les avions de combat, le hafnium et le vanadium pour les sous-marins. Un F 35 Lightning II est notamment composé de 415 kilogrammes d'yttrium et de terbium. Et un missile antichar est guidé à l'aide de 250 puces électroniques pour pouvoir atteindre une cible située entre 2000 et 4000 mètres.

Il faudrait donc évaluer si l'on peut encore se permettre de développer l'électromobilité. Quoi qu'il en soit, de nombreux arguments plaident en faveur d'un développement des activités minières en Europe même. Si possible. Rappelons également le développement du procédé Haber-Bosch pendant la Première Guerre mondiale, où l'ammoniac était produit artificiellement pour la fabrication de munitions. Ou la production d'essence à partir du charbon pendant la Seconde Guerre mondiale. L'armement comme moteur de l'innovation au sens du proverbe : "Faire de nécessité vertu".

vendredi, 12 mai 2023

La Turquie à la veille d'élections cruciales

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La Turquie à la veille d'élections cruciales

Source: https://katehon.com/ru/article/turciya-nakanune-reshayush...

La Turquie organise des élections présidentielles et législatives le 14 mai prochain. La situation politique interne du pays est très tendue. De facto, l'avenir du pays se jouera ce jour-là.

Principaux rivaux

L'événement principal des prochains jours en Turquie est l'élection présidentielle. Les deux principaux candidats sont le président sortant Recep Tayyip Erdogan et Kemal Kılıçdaroğlu, chef du Parti républicain du peuple (CHP). Les sondages d'opinion - selon les sympathisants des sondeurs, ils donnent un avantage de 1 % à l'un ou l'autre candidat. Mais un second tour est également tout à fait possible, car outre Kılıçdaroğlu et Erdoğan, plusieurs autres candidats se présentent et il est possible qu'aucun des principaux prétendants n'obtienne plus de 50 % des voix le 14 mai. Un second tour devrait alors être organisé dans une quinzaine de jours.

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L'opinion publique est divisée en deux. Il s'agit en grande partie d'un vote pour ou contre Erdogan. Ainsi, Kılıçdaroğlu est soutenu par une coalition hétéroclite de partis, comprenant les kémalistes libéraux (CHP), les islamistes (SAADET), les anciens fonctionnaires d'Erdoğan Ali Babacan et Ahmet Davutoğlu avec leurs partis, et les nationalistes du Bon Parti (IYI). Outre ces structures politiques, qui se présentent également aux élections législatives sous la forme d'un bloc, l'Alliance nationale, la candidature de Kılıçdaroğlu aux élections présidentielles est également soutenue par le Parti démocratique des peuples kurde (HDP), qui est accusé d'avoir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan, un parti terroriste. La seule chose que toutes ces forces ont en commun est leur désir de renverser Erdogan à tout prix.

Repères en matière de politique étrangère

Dans sa campagne électorale, Recep Tayyip Erdoğan met en avant sa réussite à élever le rôle de la Turquie sur la scène internationale, à en faire un leader régional et à développer les infrastructures du pays. L'opposition, rassemblée autour de Kılıçdaroğlu, reproche aux autorités la détérioration de la situation économique de la Turquie, notamment ces dernières années, l'inflation et la dépréciation de la monnaie nationale, la livre turque.

L'opposition ne cache pas ses liens avec les Etats-Unis. Kılıçdaroğlu a récemment rencontré l'ambassadeur américain en Turquie, Geoffrey Flake. À l'automne dernier, il s'est rendu aux États-Unis, où il a disparu de la vue des journalistes pendant huit heures. On ne sait pas de quoi et avec qui il a discuté pendant cette période. Auparavant, le président américain Joe Biden avait ouvertement déclaré son intention d'évincer Recep Tayyip Erdogan lors des élections. Après les États-Unis, le principal rival d'Erdogan s'est rendu au Royaume-Uni pour y rencontrer des "investisseurs".

L'opposition espère une aide de l'Occident, notamment des pays anglo-saxons, dans le domaine économique. Si elle arrive au pouvoir, certaines positions géopolitiques de la Turquie pourraient devenir une monnaie d'échange.

En échange d'une aide financière et de la levée de certaines sanctions, Kılıçdaroğlu et son équipe pourraient opter pour une détérioration progressive des relations avec la Russie : en matière de sanctions anti-russes, de coopération technique et militaro-technique, de coordination des actions en Syrie, de corridor aérien vers la Syrie, d'assistance militaro-technique au régime de Zelenski.

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Dans une interview accordée au Wall Street Journal le 9 mai dernier, Kemal Kılıçdaroğlu a promis de se joindre aux sanctions anti-russes et de suivre la ligne de l'OTAN dans la politique étrangère du pays. Il ne faut pas oublier que l'équipe de Kılıçdaroğlu comprend Ahmed Davutoğlu (photo), l'architecte des politiques néo-ottomanes de la Turquie dans les années 2010, qui était premier ministre lors de la destruction tragique en 2015 d'un Su-25 russe dans le ciel de la Syrie. Les pilotes qui ont abattu l'avion ont agi sur ordre de Davutoğlu. Davutoğlu, malgré son néo-ottomanisme, est également un homme politique pro-américain.

Dans le même temps, les États-Unis n'ont pas utilisé tous les leviers à leur disposition pour soutenir l'opposition. Cela pourrait signifier qu'ils font pression sur l'équipe d'Erdogan en même temps, montrant qu'ils sont prêts à travailler avec eux aussi, mais en échange de certaines concessions.

Conséquences immédiates

À la veille de l'élection, chacune des parties en présence a fait savoir que, dans certaines circonstances, elle pourrait ne pas accepter les résultats. Suleyman Soylu, chef de la MIL turque, affirme que les États-Unis tentent d'interférer dans les élections turques. Pour sa part, Muharrem Erkek, adjoint de Kemal Kılıçdaroğlu, a accusé Soylu lui-même d'avoir préparé le trucage. Une situation a été créée qui pourrait se transformer en une tentative de "révolution de couleur" ou, à tout le moins, en troubles de masse.

Une crise de pouvoir prolongée pourrait également se produire si une force politique remporte les élections présidentielles et une autre les élections législatives. Cela est possible dans une société divisée.

Si l'opposition turque l'emporte, il est fort probable que les divisions internes au sein d'un camp uni par le seul désir de se débarrasser d'Erdogan s'intensifieront. Les contradictions internes sont susceptibles de conduire à une scission et à des élections anticipées dans les six prochains mois. Il convient de noter que l'opposition, à l'exception de Babacan et Davutoğlu, n'a aucune expérience de la gestion d'un État depuis 20 ans. La Turquie a beaucoup changé sous le règne d'Erdogan. Il est probable qu'en l'absence d'une figure charismatique à la barre, ils ne seront pas en mesure de faire face à la gouvernance de l'État et de régler les différends internes, ce qui entraînera une aggravation des tendances à la crise en Turquie.

Les grâces accordées pour le coup d'État de 2016 inspiré par Fethullah Gulen, basé aux États-Unis, pourraient entraîner de graves problèmes internes et une détérioration des relations avec la Russie.

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Kılıçdaroğlu avait précédemment promis "le soleil et le printemps" aux personnes renvoyées pendant les décrets relatifs à l'état d'urgence. Après la tentative de coup d'État de 2016, plus de 170.000 fonctionnaires et militaires, professeurs d'université et des centaines de médias et d'ONG ont été licenciés en Turquie en deux ans pour leurs liens avec l'organisation de Gulen. Des poursuites ont été engagées contre 128.000 personnes soupçonnées d'avoir participé au coup d'État.

Soutenir les participants au putsch, les gracier et les renvoyer de l'étranger, y compris à des postes gouvernementaux, alors que la Russie a joué un rôle clé dans l'échec du putsch en avertissant Erdogan de la tentative de coup d'État, pourrait conduire au renforcement d'une strate anti-russe au sein de l'élite dirigeante, des médias et des ONG de Turquie et à l'expansion des mécanismes de gouvernance externe dans le pays. À l'intérieur de la Turquie, une telle amnistie conduirait à un affrontement avec les opposants au putsch, qui sont descendus dans la rue en 2016 pour défendre le pays contre les gülenistes.

Cependant, la victoire d'Erdoğan et de son Parti de la justice et du développement (AKP) n'augure pas d'un redressement prochain du pays. Jusqu'à présent, les dirigeants turcs actuels ne montrent aucun signe de capacité à résoudre les problèmes économiques. Un autre problème pourrait être une crise de pouvoir au sein du parti. Le parti d'Erdogan est uni autour de son leader charismatique. Une détérioration significative de sa santé ces derniers temps pourrait entraîner une augmentation des tendances centrifuges au sein des "élites erdoganistes". Il existe déjà un "pôle patriotique" conditionnel représenté par le ministre de l'intérieur Suleyman Soylu, qui critique constamment les États-Unis, et un pôle axé sur le dialogue avec l'Occident représenté par le porte-parole d'Erdoğan, Ibrahim Kalın, et le ministre des affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu, qui ne cessent de parler de la loyauté de la Turquie à l'égard des engagements euro-atlantiques.

Il est clair que la Russie devra trouver une approche de ces élites au-delà de la relation personnelle entre le président Poutine et le président Erdogan. Toutes les voies possibles de communication et de rapprochement doivent être envisagées, à la fois sur la base d'intérêts pragmatiques et des vues idéologiques des personnages clés : l'antiaméricanisme (Soylu) et le traditionalisme (Kalın - en tant qu'adepte du philosophe René Guénon et des mystiques islamiques : Ibn Arabi et Mulla Sadr).

La Chine exhorte les États-Unis et l'OTAN à financer la reconstruction de l'Afghanistan

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La Chine exhorte les États-Unis et l'OTAN à financer la reconstruction de l'Afghanistan

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/historico-de-noticias/40614-2023-05-04-18-24-35

DOHA (Sputnik) - L'envoyé de la Chine pour l'Afghanistan, Yue Xiaoyong (photo), a affirmé que les Etats-Unis et les autres pays de l'OTAN, qui ont envahi pendant des années ce pays d'Asie centrale, devraient financer sa reconstruction.

"Les États-Unis et les pays de l'OTAN, qui ont occupé l'Afghanistan pendant deux décennies, doivent prendre en charge la reconstruction de l'Afghanistan", a déclaré M. Yue à Sputnik.

Le diplomate chinois a assisté à la réunion du secrétaire général de l'ONU, António Guterres, avec les envoyés spéciaux pour l'Afghanistan d'une vingtaine de pays, les 1er et 2 mai à Doha, au Qatar.

M. Yue a indiqué que plusieurs délégués présents à la réunion ont fait valoir que les États-Unis devraient financer la reconstruction de l'Afghanistan après des années d'invasion, et ont demandé le déblocage des fonds destinés à ce pays d'Asie centrale.

"De plus en plus de pays s'expriment sur les avoirs afghans et les États occidentaux ont du mal à ignorer ces préoccupations. Les avoirs afghans, qui s'élèvent à 7 milliards de dollars, doivent être dégelés", a-t-il souligné.

Les participants aux consultations de deux jours organisées sous l'égide des Nations unies ont abordé les problèmes humanitaires de l'Afghanistan, ainsi que les moyens de renforcer la stabilité dans le pays.

En ce qui concerne la reconnaissance éventuelle du gouvernement afghan dirigé par les talibans, l'envoyé chinois a souligné que son pays n'avait pas l'intention de le faire.

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"Pour la Chine, la question de la reconnaissance du gouvernement mis en place par le mouvement taliban n'est pas à l'ordre du jour dans l'immédiat, mais cela ne signifie pas que nous ne devrions pas prendre contact avec les autorités afghanes", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que l'Afghanistan, après 20 ans d'occupation américaine, avait désormais la possibilité de prendre son destin en main.

"Nous respectons l'Afghanistan, sa souveraineté et son intégrité territoriale, mais la Chine a besoin de temps pour voir comment ce pays sort de la situation chaotique dans laquelle il se trouve après 20 ans d'occupation américaine (...) Il doit rompre avec les groupes terroristes d'une manière crédible", a-t-il déclaré.

M. Yue a insisté sur le fait que chaque pays doit résoudre séparément la question de la reconnaissance du gouvernement afghan. Pour la Chine, a-t-il souligné, la priorité à ce stade est d'aider le peuple afghan, et non de reconnaître le gouvernement.

Les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN ont envahi l'Afghanistan en 2001 sous le prétexte de lutter contre le terrorisme.

Le mouvement taliban (soumis à des sanctions de l'ONU pour activités terroristes) a repris le pouvoir en Afghanistan le 15 août 2021, après la fuite du président Ashraf Ghani, soutenu par les États-Unis et d'autres forces de l'OTAN. Deux semaines plus tard, les troupes américaines se sont retirées de l'Afghanistan de manière chaotique après près de 20 ans d'invasion.

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L'ONU qualifie la crise humanitaire en Afghanistan de plus importante au monde

ONU (Sputnik) - Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a qualifié la crise en Afghanistan de plus grande crise humanitaire au monde.

"Il est difficile d'exagérer la gravité de la situation en Afghanistan. C'est la plus grande crise humanitaire dans le monde aujourd'hui", a déclaré António Guterres à la presse à Doha après une réunion des envoyés spéciaux pour l'Afghanistan.

Selon le Secrétaire général des Nations Unies, 97% des Afghans vivent dans la pauvreté.

"Les deux tiers de la population, soit 28 millions de personnes, auront besoin d'une aide humanitaire cette année pour survivre", a déclaré M. Guterres.

Il a ajouté que six millions d'enfants, de femmes et d'hommes afghans sont au bord de la famine.

"Dans le même temps, les fonds disparaissent. Notre plan d'intervention humanitaire, qui est censé mobiliser 4,6 milliards de dollars, n'a reçu que 294 millions de dollars, soit 6,4 % du montant total nécessaire", a-t-il déclaré.

Le secrétaire général a également révélé que la majorité du personnel de l'ONU dans le pays était composée d'Afghans.

"Beaucoup d'entre eux sont des femmes. L'interdiction faite aux femmes afghanes de travailler pour les Nations Unies et les ONG est inacceptable et met en danger la vie des gens", a-t-il souligné.

M. Guterres et les envoyés spéciaux pour l'Afghanistan de plusieurs pays, dont la Chine, les États-Unis, la France, l'Inde, le Pakistan, le Royaume-Uni, la Russie, l'Union européenne et l'Organisation de la coopération islamique, se sont rencontrés à Doha.

La réunion visait à trouver un terrain d'entente sur des questions telles que les droits de l'homme, en particulier les droits des femmes et des filles, la gouvernance inclusive, la lutte contre le terrorisme et le trafic de stupéfiants.

L'Afghanistan a plongé dans le chaos après la fuite du président Ashraf Ghani le 15 août 2021.

Le mouvement taliban (soumis à des sanctions de l'ONU pour activités terroristes) a pris le pouvoir, mettant fin à deux décennies de conflit armé avec le gouvernement, qui était soutenu par les États-Unis et d'autres pays de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN).

La chute de Ghani précipite le départ chaotique des troupes américaines qui avaient envahi l'Afghanistan en 2001 sous le prétexte de lutter contre le terrorisme.

Début septembre 2021, les talibans ont formé un gouvernement intérimaire dont la moitié des membres figuraient sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Edgar Allan Poe: réflexion sur le "Jour de la Victoire"

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Edgar Allan Poe: réflexion sur le "Jour de la Victoire"

Par Constantin von Hoffmeister

Source: https://arktos.com/2023/05/09/edgar-allan-poe-ponders-victory-day/?fbclid=IwAR19uJswBRt6JIweUuhy2LvcRgzC22Vx02r-0GZgYTTU7tNtFvdOLdzpYIM

Constantin von Hoffmeister écrit ici une page d'intelligence et de catastrophe, tissée dans la trame de nos cauchemars, alors que le spectre de la guerre plane sur le destin de deux formidables nations, dont les liens de parenté sont enterrés sous les ruines de l'ambition et de la tromperie.

Dans les chroniques mélancoliques de cette triste époque, la Seconde Guerre mondiale, un affrontement des plus maléfiques, n'aurait jamais dû se produire entre les redoutables Allemands et leurs homologues russes. En effet, ces deux nations se ressemblaient par essence, reliées par les nervures intellectuelles tissées par le philosophe des douleurs Friedrich Nietzsche et du génie littéraire désolant que fut Fiodor Dostoïevski. C'est dans l'esprit tourmenté de ces hommes que s'est forgée une union existentielle de frères, jetant une présence spectrale sur le théâtre tumultueux des luttes de l'humanité.

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Cette sombre alliance de géants intellectuels a osé explorer les recoins les plus sombres de la nature humaine, sondant l'abîme de l'âme dans une quête incessante de la vérité, alors que la tempête de la guerre amoncelait ses noirs nuages autour d'eux. Nietzsche, avec son regard pénétrant dans le vide du nihilisme, a trouvé un compagnon de route en Dostoïevski, dont les explorations de la condition humaine ont illuminé les coins les plus sombres de la psyché. Leur communion, une rhapsodie de la pensée, s'est répercutée dans le cœur de ceux qui ont emprunté le chemin de la recherche existentielle, transcendant les limites du chauvinisme et des effusions de sang.

C'est cette profonde affinité qui aurait dû servir de rempart contre les assauts déchirants de la bataille, favorisant la compréhension de la souffrance partagée et la quête de sens dans un monde souvent cruel et indifférent. Hélas, le destin a conspiré contre cette fraternité, et les Allemands et les Russes se sont retrouvés enfermés dans une danse macabre, leurs esprits autrefois semblables étant désormais empêtrés dans les affres d'un ballet tragique et autodestructeur.

En ce qui concerne l'origine obscure de cet affrontement catastrophique, nous nous retrouvons à la dérive dans l'océan du doute, car les machinations initiales qui ont conduit l'Union soviétique et le Troisième Reich à dégainer leurs épées restent voilées dans le brouillard énigmatique d'une époque révolue. La question demeure : l'opération Barbarossa a-t-elle été lancée à titre préventif au cœur des ténèbres, ou des plans plus sinistres étaient-ils en jeu, conjurés par des mains invisibles ?

En cela, la vérité nous échappe, comme un spectre dans la nuit, oscillant toujours juste au-delà de la portée de notre compréhension. Nous nous débattons dans l'ombre, aspirant à découvrir les motifs qui ont déclenché cette chorégraphie tragique, mais hélas, les réponses sont enfouies sous le poids de l'histoire, ses secrets chuchotés étant enfermés dans la crypte du temps.

Nous en sommes donc réduits à réfléchir, à spéculer sur les débuts obscurs d'une lutte qui allait coûter la vie à d'innombrables personnes et déchirer le tissu de deux grandes nations. Dans cette vaste mer d'incertitude, on ne peut que se demander si l'insaisissable vérité se révélera un jour ou si elle restera à jamais enfouie dans les annales énigmatiques de notre passé collectif.

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Ah, malheur au monde, car c'est bien le puissant royaume d'Amérique qui a récolté la sinistre moisson de cet épisode sanglant, car il a été murmuré à voix basse que l'étouffement d'une coalition russo-allemande et l'obstruction d'un imperium eurasien expansif avaient toujours été le but des machinations machiavéliques des États-Unis - pour préserver leur hégémonie sur la sphère terrestre.

Les rumeurs insidieuses parlent d'une stratégie clandestine, élaborée dans les couloirs sacrés du pouvoir, alors que les grands architectes de l'ambition américaine tissaient une toile de tromperie et de manipulation, manœuvrant habilement les pièces de l'échiquier mondial. Les yeux rivés sur le grand prix de la suprématie incontestée, ils ont travaillé sans relâche pour semer la discorde entre les frères intellectuels que sont le Russe et l'Allemand, de peur que leur partenariat ne forge un nouveau et formidable rival dans le grand jeu de l'empire.

Ainsi, dans la cacophonie du conflit, les États-Unis ont silencieusement orchestré une symphonie de destruction, sapant les fondations de ce qui aurait pu être une alliance de géants, alimentée par les passions de leurs maîtres littéraires et philosophiques. À la fin, alors que le rideau tombait sur la tragédie de la guerre, les architectes de ce dessein infâme triomphaient, leur domination assurée et les aspirations d'un mastodonte eurasien à jamais anéanties sur les rochers déchiquetés de l'histoire.

Discours de Markku Siira à la Conférence mondiale sur la multipolarité, 29 avril 2023

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Discours de Markku Siira à la Conférence mondiale sur la multipolarité, 29 avril 2023

Markku Siira

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/discurso-de-markku-siira-en-la-conferencia-mundial-sobre-la-multipolaridad-29-de-abril-de

Transcription du discours de Markku Siira lors de la Conférence mondiale sur la multipolarité du 29 avril 2023.

Tervehdys Suomesta ! Markku Siira et ses collègues se sont exprimés sur la politique et l'économie finlandaise, mais ils n'ont jamais été aussi convaincus de la nécessité d'une action commune.

Salutations de Finlande ! Je suis Markku Siira et je suis ici pour vous parler de la politique finlandaise et de sa relation avec l'idée d'un monde multipolaire.

Comme tout le monde le sait, le 4 avril, ma Finlande natale est devenue membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, l'OTAN. Bien que nos élites politiques aiment parler de démocratie, le peuple a été trahi dans le processus et aucun référendum n'a été organisé pour décider de la question.

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Markku Siira.

Cette transition historique a été justifiée par l'opération militaire spéciale menée par la Russie en Ukraine. Mais même avant cela, le public finlandais a été constamment bombardé par les mensonges des médias grand public sur la Russie de Poutine, de sorte qu'il n'a accepté que le récit occidental des événements.

Comme je l'ai souvent affirmé, en raison de l'influence hybride à laquelle elle a été soumise, la Finlande est parvenue à un consensus en matière de politique étrangère dans lequel les partis politiques et les groupes de droite, de gauche et du centre se sont unis pour promouvoir l'engagement atlantiste. Les dissidents et les critiques n'ont pas leur place dans les forums publics et sont plus ou moins "annulés".

À mon avis, les commentateurs politiques finlandais typiques ont une vision du monde dépassée. Ils pensent toujours que les pays europhones et anglophones dirigés par les États-Unis, ce que l'on appelle "l'Occident collectif", sont toujours les principaux acteurs et leaders dans le monde. Ils ne croient pas que le moment unipolaire soit passé. Ce constat m'a conduit, il y a plus de cinq ans, à me lancer dans un projet d'écriture dont l'objectif était de présenter une vision alternative de la politique mondiale et d'ouvrir les questions d'un "point de vue eurasien". C'est ainsi qu'a commencé ma carrière de commentateur géopolitique dissident.

Un thème récurrent dans mes écrits est que l'ordre libéral centré sur l'Occident qui a été construit après la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin et sera remplacé par un nouvel ordre différent. Nous vivons dans un état instable et liminal. C'est cet "état du monde" que je commente, en pointant du doigt les actions des différents rivaux géopolitiques.

Bien sûr, la Finlande officielle tente toujours de s'appuyer sur les institutions occidentales, comme le montre le dernier revirement de l'OTAN. Les autorités finlandaises semblent incapables d'accepter que nous assistons à un changement tectonique dans les rapports de force mondiaux.

La Chine et la Russie, avec leurs partenaires stratégiques, représentent déjà des pôles forts dans ce nouvel ordre international émergent. Comme par le passé lors de changements aussi fondamentaux, la transition sera marquée par diverses crises. Le système économique est également en train de se transformer. Je ne doute pas que les milieux financiers transnationaux soient également préparés à ce scénario. On parle depuis longtemps de la crise du capitalisme, mais face à la montée de l'inflation, les estimations des économistes ou les discours des technocrates sur la numérisation ne sont pas forcément enthousiasmants.

L'ordre mondial multipolaire sera-t-il plus juste et nous mènera-t-il vers un avenir meilleur ? Qu'adviendra-t-il des banques centrales et des grandes sociétés d'investissement détenues par les mondialistes occidentaux ? Je ne sais pas, mais nous vivons dans un système d'exploitation dirigé par les États-Unis depuis des décennies, et j'aimerais donc au moins donner une chance à un avenir eurasien.

Malheureusement, de nombreux Finlandais, en raison de la mémoire historique ou de l'influence des médias, préfèrent prêter allégeance à l'hégémonie américaine, à la bureaucratie bruxelloise ou autre, tant qu'ils peuvent s'identifier en tant qu'"Occidentaux" ou "Européens".

En 1995, les Finlandais avaient besoin de l'"eurocentrisme" apporté par l'adhésion à l'UE. Ce n'était pas encore suffisant pour certains, qui voulaient également rejoindre l'alliance militaire dirigée par les États-Unis pour confirmer leur "occidentalisation". Pour ceux qui vivent dans la bulle de l'OTAN, l'adhésion à ce club atlantiste représente "un pas de géant vers l'Occident civilisé". Avons-nous été jusqu'à présent des Ukrainiens primitifs, ou comment comprendre une telle vision ?

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Les États-Unis voulaient que notre pays adhère à l'OTAN pour servir leurs propres intérêts géopolitiques ; la sécurité nationale de la Finlande n'a joué aucun rôle dans ce complot. Les politiciens finlandais et d'autres ont fait le travail préparatoire nécessaire, mais les plans ont été élaborés dans les centres de pouvoir occidentaux il y a des années. Une fois la fièvre de l'OTAN retombée, les stupides Finlandais se rendront-ils compte qu'ils ont été dupés ?

Les choses peuvent sembler sombres et difficiles aujourd'hui, mais il est intéressant d'observer comment, dans cette situation tendue, où nous vivons toujours entre l'ancien et le nouvel ordre, les idées exprimées par Alexandr Douguine, entre autres, continuent de se répandre dans le courant dominant.

Jusqu'à récemment, des concepts tels que la "multipolarité" n'étaient évoqués que par des dissidents et d'obscurs universitaires, mais aujourd'hui, en raison de la coopération entre la Russie et la Chine, ils sont mentionnés dans les médias grand public.

Ici, en Finlande, lorsque je parle et écris sur ces questions, j'ai souvent l'impression de marcher en territoire ennemi. Alors que les atlantistes locaux célèbrent aujourd'hui le changement politique malheureux provoqué par l'adhésion à l'OTAN, ils ne se rendent pas compte qu'au-delà du petit cercle de l'Occident satisfait de lui-même, le reste du monde se moque d'eux pour être devenus des pions dans le jeu des grandes puissances contre les propres intérêts nationaux de la Finlande.

L'élargissement de l'OTAN oblige la Russie à renforcer sa présence militaire à la frontière commune. Nous verrons si le spectacle militaire se poursuivra en Finlande après l'Ukraine. En 1944, les Finlandais ont survécu à la fin de la guerre mondiale et à l'effondrement de l'Allemagne nazie avec relativement peu de dégâts. Une opération similaire réussira-t-elle une deuxième fois à l'époque moderne ?

Heureusement, ce n'est pas à notre élite politique actuelle de décider de la direction que prendra l'avenir. Comme l'a déclaré le président chinois, "nous assisterons à des changements sans précédent depuis un siècle". Le grand changement en cours affectera également la petite Finlande, et nous pourrions un jour nous éloigner à nouveau de la sphère d'influence occidentale.

Entre-temps, les puissances régionales réapparaîtront sur la scène politique internationale. Je me réjouis de vous rencontrer dans un monde multipolaire, s'il n'est pas englouti dans les flammes de la guerre.

Je vous remercie pour le temps que vous m'avez accordé.

Le goût de la haine

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Le goût de la haine

La politique française repose sur des logiques de pouvoir laïques, et les villes mises à mal ces dernières semaines sont là pour le rappeler.

Davide Arcidiacono 

Source: https://www.dissipatio.it/il-gusto-di-odiare/?mc_cid=0404f3e47e&mc_eid=b9ef517c81

Comme s'il s'agissait de la fin d'un roman de Houellebecq, la "guerre civile rampante" - comme l'a qualifiée Fabrizio Agnocchetti dans le quotidien Il Messaggero du 26 mars - touche de manière égale une partie de plus en plus large, interclassiste, métropolitaine et périphérique de la société. Le casus belli, comme on le sait, est la réforme des retraites, le défi de tous les présidents français qui ont tenté de s'en emparer. Ces dernières semaines ont été marquées par des intrusions dans des sièges financiers (comme l'assaut de Blackrock) et des attaques de banques, des incendies de mairies et de nombreux affrontements avec la police, ainsi que par des centaines d'arrestations. Au-delà de la réforme elle-même, considérée par certains comme une atteinte scandaleuse aux droits des travailleurs français, par d'autres comme fondamentale dans un pays qui consacre 14% de son produit intérieur brut à la sécurité sociale, soit le double de la moyenne européenne. Agnocchetti lui-même avait déjà décrit la France comme "un pays déchiré", en raison du malaise social provoqué par un sentiment commun de perplexité face aux échecs de la mondialisation et à l'accroissement des inégalités.

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Dans ce contexte, Emmanuel Macron n'a pas cherché à calmer le jeu : il a engagé une procédure parlementaire pour contourner le vote de l'Assemblée sur les retraites (ce qui ne s'était pas produit depuis 1958), et s'est montré à plusieurs reprises peu enclin au dialogue avec les partenaires sociaux.

Jamais auparavant le président français n'avait rappelé l'image idéalisée de la vieille noblesse, méprisante pour le peuple. Cela n'a pas aidé la controverse bien connue de l'interview télévisée de l'Elysée, lorsqu'il a enlevé la montre de luxe de son bras, officiellement "parce qu'elle cognait sur la table". 

La relation entre le Palais et le Peuple est donc compliquée, c'est un euphémisme. Et ce, alors que le consensus autour du Président s'effrite de jour en jour, comptant actuellement sur le soutien d'un Français sur trois. Par rapport aux manifestations qui ont fait connaître le mouvement bigarré des "gilets jaunes", cette fois-ci, les manifestants ne sont pas des entrepreneurs, des comptables fiscaux et des indépendants, mais des salariés, des employés de l'État, un segment interclasse qui estime qu'il n'a pas d'autre choix que de faire grève jusqu'au bout, pour inverser la tendance qui, depuis les années 1980, a vu émerger un mode de vie de moins en moins enviable. Macron, à y regarder de plus près, représente parfaitement l'arrogance de cette élite, peut-être 10 % du pays, qui fait effrontément semblant d'être au même niveau que les 90 % restants, alors qu'ils en sont de plus en plus éloignés. Comme un principe de vases communicants appliqué à la politique, l'Elysée tente ces jours-ci de faire parler des affaires internationales (c'est-à-dire de Taïwan) pour détourner l'attention de ses propres affaires intérieures. C'est une vieille tactique des dirigeants du monde entier : ceux qui s'intéressent ou se préoccupent des équilibres géopolitiques du nouvel ordre mondial qui se dessine ne suivront pas la contestation en cours avec la même attention.

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Mais en allant plus loin, la "Marche française" ne fait que réitérer un éternel retour de la logique politique transalpine, intrinsèque à son système institutionnel, qui, d'une part, place la personnification du pouvoir au centre, et, d'autre part, assume une centralité populaire qui a émergé, de facto, après 1789, et qui n'a pas été éludée depuis. Les attaques contre les vitrines des marques de luxe, les raids sur les centres du capital financier international, témoignent d'autre chose : un sursaut existentiel contre une inégalité perçue comme insurmontable, et pour cette raison d'autant plus frustrante. 

Ainsi, pour psychanalyser l'inconscient de la logique du pouvoir français, le plus grand service que le Président puisse rendre dans de telles circonstances est de représenter encore plus le snobisme typique de ceux qui sont obligés de cacher leur origine sociale pour être crédibles aux yeux de l'opinion publique. L'Elysée, quel que soit son représentant, doit se faire le catalyseur de la haine de classe : c'est la clause du contrat social signé par tous les Français il y a quelques siècles. Un état de fait sans doute plus vivable que le scénario inverse, où au contraire le pouvoir s'affiche et oblige les autres à le percevoir comme une morale, et plus encore comme l'essence même de l'éthique politique. 

Si l'on s'en tient à ce jeu de rôle, Macron représente l'idéal de l'homme politique "haïssable", comme d'autres avant lui, capable de créer les conditions de base de l'explosion de rage utile à la décompression du pays. C'est le modèle français, qui fonde son existence sur le dualisme entre le palais et le peuple, où l'un est le miroir de l'autre, et où les principes démocratiques, au-delà de l'attitude de l'exécutif, s'accomplissent sous de nouvelles formes. En un sens, le pouvoir, par définition, ne peut être que détestable et détesté. Dans d'autres pays, comme les États-Unis, dont le modèle, sans surprise, est attaqué par Macron lui-même, les dirigeants, pour subsister, doivent incarner une éthique politique, exprimant une sorte de leadership éclairé pour le monde. Une condition unique et fondamentale pour justifier l'empire.

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Le débat Foucault-Chomsky à Eindhoven.

Une condition qui étouffe pourtant le débat sur la possibilité d'un pouvoir juste, celui-là même que le Français Michel Foucault et l'Américain Noam Chomsky ont mené à l'Université technique d'Eindhoven il y a plus de cinquante ans. Les choses n'ont pas beaucoup changé depuis, même si les idées se sont malheureusement traduites par des pratiques contradictoires.

Davide Arcidiacono

Né à Gênes en 1995, il vit entre Rome et Milan. Après avoir obtenu un diplôme en relations internationales, il s'est installé à Moscou pour étudier la politique, l'économie et la philosophie à la HSE. Il a collaboré avec plusieurs journaux avant d'arriver à Dissipatio, dont il est le rédacteur en chef.

Aet eo Dominique Simonpierre Delorme d’an anaon

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Aet eo Dominique Simonpierre Delorme d’an anaon

 

Voici un texte de Philippe Jouët en hommage à son ami Simonpierre Delorme décédé le 7 mai 2023

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Kile ker. Comme tu le sais, l’éloge funèbre est un genre passé de mode, et qui se ramène bien souvent à un tri entre ce qui peut être dit, et ce qui est moins recommandé, ou est censé ne pas l’être. Or, cinquante ans de fréquentation forment comme une ambiance où les menus événements ont autant de résonance que les grands. Ce lissage où l’on ne peut choisir, cela s’appelle l’amitié. Tu comprendras aussi que j’aurais du mal à évoquer ces moments de ma vie familiale auxquels tu as été associé, présence dont je te remercie. Tu m’excuseras de n’en pas parler.

Je retrouve ces lignes, que tu avais écrites pour la mort du militant breton Jean Kergren, et je les recopie délibérément : « Il y a dans la préface de la pièce Ar Baganiz « Les Païens », de l’écrivain brestois Tanguy Malmanche, une phrase qui dit : « Il y a en tout Breton du prêtre, du maître d’école et du gendarme ; du prêtre, parce qu’il croit volontiers à l’incompréhensible, du maître d’école, parce qu’il aime à faire partager aux autres sa croyance, et du gendarme, parce qu’il a dans sa façon de l’exprimer quelque chose de péremptoire. » Voilà qui aurait pu assez bien s’appliquer à ta personne, à condition de prendre ces figures pour des métaphores d’autrefois. Ta religion, ce fut d’être fidèle à la pensée quand elle est droite, à la parole quand on la croit juste, à l’action quand on la juge bonne, sans renier la part qui nous dépasse dans le mystère de la vie. Ton école, ce furent, entre autres activités, des cours de breton dispensés souvent à pas d’heure, et sans compter. Quant au péremptoire, il était de facture FLB, c’est tout dire, et la rigueur se faisait sentir, disons à point nommé, et avec passion, comme lorsque certains contradicteurs étalaient leurs préjugés fransquillons sur les sujets qui nous rassemblent : nos langues ethniques, l’Alsace-Moselle, que tu affectionnais, l’idéologie française que nous avons ensemble décortiquée au fil des discussions, et l’Europe comme grand-peuple et unité de civilisation, contre les États-nations, machines à broyer les identités. Tu étais capable de te fâcher tout rouge contre le mur de l’imbécillité hexagonale, de quelque côté qu’en soient les mauvais ouvriers. Je dis bien : de quelque côté.

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Simonpierre Delorme était animé par l'idée d'une Europe aux cent drapeaux. Le voici, en ses plus jeunes années, à Dixmude lors du festival annuel du mouvement flamand, avec le drapeau Gwenn ha Du.

L’Europe ? Il n’était pas facile, sans doute, de se rattacher à une souche culturelle évidente dans ces années d’après-guerre qui voyaient partout se propager le grand reniement des patrimoines, la honte de soi inculquée par les maîtres de l’heure, le bouleversement des mœurs et des coutumes, qui s’est accru comme l’on sait par la suite. Double choix risqué : une patrie ethno-culturelle, conception établie par nos anciens, et une grande aire partagée : l’Europe aux cent drapeaux. Et l’idée de passer de la théorie à la pratique, culturelle, politique, activiste.

Cela se fit, dans ton cas, avec le secours providentiel de tes séjours brestois – Mil meuriad houl a goumoul du / a blav hevelep a bep tu… – , et par ta rencontre avec Jacqueline Duval, de Brasparts, ton épouse. Je me souviens de son attention constante, de l’expression réprobatrice qu’elle prenait lorque tu disais une bêtise, a c’hoarveze a wechoù ganez, sage rappel à la mesure. Il y a quelques années, l’occasion s’étant présentée d’une façon plaisante, cela me vint sur le coup : « J’entends la voix de Jacqueline qui te dit : « Oh, mais enfin… ». À cette évocation spontanée, nous fûmes bien d’accord que les morts sont là et vivent d’une certaine façon à nos côtés.

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Les "belles histoires de l'Oncle Simonpierre" qui communique sa passion des abeilles et de l'apiculture aux enfants des écoles.

Je n’évoquerai pas les nombreux amis, les vrais, les moins vrais, qui gravitaient autour d’activités bretonnes qui t’étaient tombées sur les épaules et que tu avais assumées. Ce fut l’occasion de nombreuses rencontres, certaines fructueuses. Par exemple nous n’oublierons pas que ce sont nos cours de breton qui ont aidé dans sa quête le lexicographe et éditeur Martial Ménard, et d’autres, ce qui confirme la sentence : « La raison dit non, la volonté dit oui. » Quand aux amitiés proprement françaises qui purent se tisser ici et là, elles n’effacèrent jamais les principes fondamentaux. « Nous refusons tout succursalisme », fut une de tes formules. Quand je te l’ai rappelée il y a peu, tu ne te souvenais pas qu’elle était de toi (« Moi, j’ai dit ça ? »), mais tu la trouvas très bien.

Contacts avec des amis flamands chaleureux et attentionnés, avec des Basques et des Corses ainsi qu’avec des Ukrainiens, qui dans leur exil combattaient alors le système soviétique, ces années soixante-dix et quatre-vingts furent une transition, entre les sociétés encore stables du début du XXe siècle et la grande confusion actuelle. Peu importe. Ce qui reste vrai, ce sont les paroles d’un ancien, que « la plus haute politique est de sauver et de servir la nature de son peuple ».

De cela, il est résulté aussi une famille bretonnante que nous avons vue croître, dont les rameaux raniment ou restaurent cet esprit du pays, Spered ar Vro, qui devrait animer tout Européen en chaque cercle d’appartenance, où qu’il se trouve. Comme tu te plaisais à le dire : « L’innovation d’aujourd’hui, c’est la tradition de demain ».

Kenavo, keneil, ra vo digor dit porzh inizi Kornôg, lec’h ma vod an Eneoù e Gwerelaouenn hon Gwenved.

P. J.

Une messe sera célébrée en l’église de Saint-Léger en Yvelines le Mercredi 17 Mai à 10 heures 30. L’inhumation aura lieu le Vendredi 19 Mai à 15 heures 30 au cimetière de Brasparts.

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Brasparts, la commune bretonne où Simonpierre Delorme trouvera sa dernière demeure. Elle est dominée par un "Mont Saint-Michel" particulièrement impressionnant.

jeudi, 11 mai 2023

La mort du paradigme libéral et la montée de la technocratie

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Comment sortir de l'impasse paradigmatique

La mort du paradigme libéral et la montée de la technocratie

par Iure Rosca

Je voudrais remercier notre ami d'Allemagne, Peter Töpfer, d'avoir noté mon intervention lors de la récente conférence internationale sur la multipolarité. Et si ma modeste contribution a été remarquée, c'est parce que j'ai essayé de souligner qu'en ce moment, malgré des conflits majeurs entre différents pays, ils suivent tous docilement le même agenda mondialiste. J'ai mentionné qu'il s'agit de ce qu'on appelle le Great Reset, Agenda 21 ou Agenda 2030 pour le développement durable, adopté au sein de l'ONU. Et si tous les pays, sans exception, suivent le même ordre du jour, le résultat qui sera atteint sera commun à toute l'humanité. C'est-à-dire la disparition de tout élément d'identité religieuse, civilisationnelle et culturelle collective. Il s'agit du vaste programme des élites mondialistes qui se résume à  deux priorités: DÉPEUPLEMENT et CONTRÔLE. Et les moyens pour atteindre ces objectifs démoniaques sont ceux fournis par la techno-science. Il s'agit du phénomène complexe de la destruction de l'homme en tant que création divine ou, pour ceux qui ne s'associent à aucune foi religieuse, de l'homme tel qu'il a existé à travers l'histoire.

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Et quiconque ignore cette évidence, préférant n'en rester qu'au niveau de la dilatation de certaines rivalités, même réelles, entre divers États et groupes d'États, commet au moins une erreur de perspective. De plus, au-delà des éléments d'uniformisation du monde, mentionnés dans le texte précédent (adhésion à la politique génocidaire de l'OMS, la numérisation totale de la société, l'élimination de l'argent liquide et l'imposition de la CBDC, l'introduction des documents électroniques, l'expansion du réseau 5G et l'acceptation du plan de développement technologique 6G, l'adhésion au mythe climatique, etc.), il faut aussi rappeler la guerre totale contre l'identité sexuelle et la famille (la théorie du genre et le féminisme faisant partie des conventions de l'ONU et les politiques de l'UE, de l'OTAN, etc.). Et le fait que les pays de l'Est et du Sud n'aient pas encore atteint le niveau de dégradation de l'Occident collectif est un état de fait provisoire, car aucun régime politique ne peut mettre un terme au réseau mondial de l'Internet, ni à l’immense offensive culturelle par l'hollywoodisation du monde.

Autrement dit, la guerre culturelle dévastatrice, la rupture des codes moraux, le dynamitage des traditions et l'homogénéisation rapide du monde prennent des rythmes et des proportions colossales. Et ce type d'agression identitaire généralisée et omniprésente nous ne pouvons pas nous opposer uniquement par des moyens économiques, technologiques et militaires à la disposition d'États prétendant constituer des pôles géopolitiques indépendants.

Un autre facteur qui doit être pris en compte dans nos analyses géopolitiques est le fait qu'aujourd'hui les États du monde ne représentent plus des acteurs internationaux indépendants. Les sociétés transnationales ont définitivement subordonné leurs États, et le facteur économique a pris le dessus sur le facteur politique. C'est une vérité connue depuis plusieurs décennies. Dans ces conditions, surestimer le rôle des hommes d'État aux postes clés est une exagération regrettable. Et si les États sont devenus des coquilles vides, manipulés par certains groupes privés, dans quelle mesure pouvons-nous ignorer un autre problème, bien connu dans la Modernité? Il s'agit du paradigme de la démocratie qui a triomphé après la Révolution française.

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Dans les conditions des avancées technologiques actuelles et de l'impact des médias de masse sur l'esprit collectif, l'idéologie libérale fondée sur le parlementarisme, le pluripartisme, l'électoralisme et la religion des droits de l'homme ne représente qu'une illusion majeure cultivée par les élites mondialistes. Mais c'est précisément ce système de référence qui est considéré partout comme la seule forme d'organisation politique de la société. C'est précisément pour cette raison que tous les pays membres de l'ONU, y compris ceux qui sont qualifiés d'illibéraux, sont contraints de simuler régulièrement certains processus électoraux et d'alimenter le mythe de la souveraineté du peuple. Ainsi, même ceux qui se disent conservateurs ou communistes sont victimes des mythes fondateurs de la Révolution française. Et pourtant, le libéralisme politique qui sous-tend la démocratie de masse, assurant la domination des usuriers et des marchands, apparaît à l'heure actuelle comme une réalité obsolète. Actuellement, les techniques de contrôle de l'esprit, de façonnage du comportement et de gestion de la perception permettent au système soi-disant démocratique de fonctionner dans l'intérêt des élites satanisées.

Les cercles occultes qui se cachent derrière des organisations telles que le WEF (Le Forum économique mondial), la Commission Trilatérale, le CFR (Council on Foreign Relations), le Groupe Bilderberg, le Club de Rome, etc. et qui opèrent par le biais d'organismes internationaux officiels tels que l'ONU, l'UE, l'OMS, l'OMC, le FMI, la Banque mondiale, la Banque des règlements internationaux, etc. ont des instruments de domination, devant lesquels aucun État ne peut résister. Il s'agit d'entités nébuleuses comme Big Money, Big Tech, Big Pharma, Big Media avec un impact mondial dévastateur. Face à un tel tsunami aux proportions diluviennes, toute revendication d'indépendance politique et d'autonomie civilisationnelle me paraît être soit une grossière naïveté, soit un simulacre.

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Les réalités mentionnées ci-dessus sont largement décrites dans une multitude de livres et d'études. Mais on ne peut s'empêcher d'admettre que, pour l'instant, il n'a pas été possible d'identifier des moyens efficaces de résistance face à ces tendances extrêmement puissantes. Le paradigme libéral comme expression de la religion politique de l'Occident exposé par une brillante pléiade d'auteurs, au premier rang desquels Alain de Benoist et Alexandre Douguine, appartient au passé. La « civilisation de l'argent » elle-même qui s'est affirmée au cours des derniers siècles dans l'Occident mondialisé est sur le point de disparaître. Dans une société sans numéraire, la fonction de ces unités conventionnelles attribuées électroniquement sera radicalement différente de celle d'aujourd'hui.

La théorie politique libérale a rempli sa fonction historique malheureuse, étant abandonnée à l'heure actuelle par les élites mondialistes qui l'ont utilisée pour dominer les masses, s'emparer des richesses mondiales, assujettir leurs États et concentrer tout le pouvoir politique à l'échelle mondiale. Les élites mondialistes n'ont plus besoin de ses outils théoriques ni de son expression politico-juridique et économique.

Mais la mort de l'Homo oeconomicus ne détermine pas la renaissance de l'Homo hierarchicus comme expression de la tradition. Louis Dumont a tout dit à ce sujet, mais ses excellentes recherches concernent néanmoins une époque arrivée à sa fin logique. La sacralisation des dogmes du capitalisme classique, la déification d'un Adam Smith, le caractère axiomatique du darwinisme social en économie, la libre concurrence et la propriété privée appartiennent au passé, ils ne sont plus aujourd'hui qu'un simulacre ou un camouflage de la propagande. L'histoire du capitalisme comme "destruction créatrice" (Werner Sombart) termine son cycle.

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Aujourd'hui l'oligarchie mondialiste ou la superclasse mondiale (David Rothkopf, Michel Geoffroy) s'approprie l'accomplissement complet d'une stratégie d'asservissement et de contrôle. La Ploutocratie établit une tyrannie mondiale absolue avec un autre nom - la Technocratie. Big Money assure la domination du monde grâce à Big Tech. Au triomphe de l'idéologie économique, excellemment décrit par Louis Dumont, succède le triomphe de l'idéologie technocratique. A l'heure actuelle, toute analyse géopolitique qui ferait abstraction de l'entrée en scène de l'histoire d'un nouveau phénomène - la Technocratie - est incomplète et implicitement déformante. L'auteur américain Patrick M. Wood est indispensable à la compréhension approfondie de ces réalités à l'impact mondial sans précédent dans l'histoire.

Une réalité complémentaire à celle décrite ci-dessus s'appelle le transhumanisme. Klaus Schwab nous a familiarisé avec ce concept en 2016 à travers son livre "La quatrième révolution industrielle". Et aucun pays au monde ne semble pouvoir résister à ce danger pour l'existence même de l'humanité. Au contraire, la technophilie et l'enchantement provoqués par l'émergence de l'Intelligence Artificielle, ainsi que la numérisation totale du monde, ont également affecté les masses comme les gouvernants. Le philosophe et théologien français d'origine roumaine, Jean Boboc, apporte une contribution fondamentale au décryptage du transhumanisme. Et toute analyse politique qui ignorerait ce phénomène d'une ampleur et d'une gravité écrasantes est partielle et donc incapable de saisir l'image globale du monde d'aujourd'hui.

La mort de l'Empire américain et la naissance de l'Empire chinois comme occasion de jubilation des adeptes de la multipolarité

L’autre lieu commun dans les analyses des auteurs de notre camp antimondialiste opposé à l'hégémonie américaine est la jubilation devant l'ascension de la Chine sur la scène mondiale comme leader économique et technologique incontesté. Détester l'Occident collectif comme expression du mal absolu et contester la domination américaine crée souvent la tentation de souscrire, consciemment ou non, à l'idée de domination chinoise. La nouvelle route de la soie ravit les tenants de la multipolarité, les empêchant souvent de voir une réalité frappante, à savoir que si ce gigantesque projet chinois réussit, le monde sera à nouveau unipolaire, avec un centre de commandement unique situé à Pékin. Nous vous rappelons que One Belt One Road est une stratégie globale de développement des infrastructures adoptée par le gouvernement chinois en 2013 dans le but d'investir dans plus de 150 États sur les 193 existants. Et puis, pourquoi l'unipolarité sous la baguette américaine est-elle contestée, et celle à la chinoise applaudie?

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Il conviendrait ici de rappeler la stratégie des élites mondialistes pour désindustrialiser les pays occidentaux et transformer la Chine non seulement en "usine du monde", mais aussi en un projet pilote, un modèle de société qui s'imposerait à tous les États. Il serait bon de se rafraîchir la mémoire sur le rôle d'Henry Kissinger (sa visite de juillet 1971 à Pékin) pour mieux comprendre quels facteurs ont assuré le saut économique et technologique de la Chine. Ignorer le fait que les élites sataniques ont des stratégies de longue date, ainsi que le fait qu'elles sont essentiellement apatrides, exerçant leur domination mondiale en tant qu'entités extraterritoriales, serait une erreur regrettable.

Nous ne mentionnons ici que quelques éléments qui aideraient les chercheurs qui souhaitent approfondir le sujet de la Chine en tant qu'outil des mêmes élites mondialistes qui se tenaient derrière l'Empire britannique, et après la Seconde Guerre mondiale - derrière les États-Unis.

1) Dans le rapport annuel de la Fondation Rockefeller de 2010 (https://www.rockefellerfoundation.org/wp-content/uploads/...), qui décrit une hypothétique pandémie qui a coïncidé étrangement - à cent pour cent - avec la plandémie Covid-19 lancée en 2020, les auteurs louent les performances de la Chine communiste pour avoir fait face au mieux à ce fléau inventé par les mondialistes. Ces éloges sont une preuve évidente du fait que les élites satanistes préfèrent un gouvernement totalitaire à un régime qui respecterait un minimum de droits civiques.

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2) Le 18 octobre 2019, le John Hopkins Center for Health Security à New York (créé et financé par le même clan Rockefeller) en partenariat avec le Forum économique mondial et la Fondation Bill et Melinda Gates a accueilli la réunion appelée Event 201, une soi-disant exercice pandémique (https://centerforhealthsecurity.org/our-work/tabletop-exe..., https://www.youtube.com/watch?v=AoLw-Q8X174). Parmi les participants figuraient des responsables américains de la santé publique et des représentants de l'industrie pharmaceutique, ainsi qu'un haut responsable chinois, à savoir le professeur George F. Fao, directeur général du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, président de la Société chinoise de biotechnologie et président de la Fédération asiatique de biotechnologie. Et le 27 décembre 2019, les autorités chinoises signalaient déjà le premier cas de Covid-19 découvert à Wuhan. Cet exercice de simulation de pandémie était un cas classique de programmation prédictive autour de l'opération spéciale des élites sataniques Covid-19 destinée à contribuer au dépeuplement massif du monde. L'événement a été financé par l'Open Philanthropy Project appartenant au sinistre magnat George Soros.

3) La prochaine réunion du Forum économique mondial aura lieu du 27 au 29 juin 2023 en Chine. (https://www.weforum.org/events/annual-meeting-of-the-new-...). Tout analyste avec un minimum de formation sait que cette institution est l'un des principaux outils des mondialistes.

Revenons maintenant à l'expansion économique qui se poursuit aux dépens des États-Unis. Même s'il en est exactement ainsi, pourquoi ce phénomène susciterait-il la satisfaction des antimondialistes? Je savais personnellement que les militants de la multipolarité sont par définition souverainistes, s'opposent à la domination étrangère et aspirent à restaurer l'indépendance de leur propre pays. Dans ces conditions, le rejet du colonialisme économique devrait être un élément clé de la pensée et de l'action d'un antimondialiste. L'école de pensée centrée sur le protectionnisme économique, conceptualisée par Friedrich List qui s'est inspiré des travaux d'Alexander Hamilton, n'a pas perdu selon moi de sa pertinence. Et si aux XVIIIe et XIXe siècles les deux auteurs s'opposaient à l'impérialisme britannique manifesté dans le cadre du régime de libre-échange, un patriote des temps modernes - même s'il est adepte de la théorie des «grands espaces» selon Carl Schmitt - n'ont-ils pas à s'inquiéter de l'impérialisme économique chinois qui s'impose à travers le même régime de libre-échange?

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On sait que la domination politique d'un pays est précédée et accompagnée de sa domination économique. Comme on le sait, la différence fondamentale entre une économie productive (la Chine) et une économie de consommation (les 150 pays qui seraient envahis par les investissements et les biens chinois). Avouons-le, être à la fois opposant à l'unipolarité américaine et partisan de l'unipolarité chinoise fait preuve d'une naïveté inquiétante. A la décolonisation économique des pays du monde, c'est-à-dire au rejet de la domination des capitaux et des biens d'origine occidentale, ne doit pas succéder leur recolonisation par la Chine.

De plus, la gigantomanie tant décriée sous le communisme et rejetée dans le cas de la domination mondiale de la corporatocratie occidentale ne devrait pas être traitée avec autant d'admiration et d'enthousiasme dans le cas de la Chine. Si les Chinois aspirent à rendre 150 pays heureux par leur présence économique, il s'ensuit implicitement que tous accepteront le rôle ingrat des « républiques bananières » chinoises. Le reste du monde ne fournirait au géant mondial chinois que des matières premières, des marchés et éventuellement de la main-d'œuvre. Dans ces conditions, quelle place reste-t-il à nos aspirations vers un ordre mondial multipolaire?

Actuellement, la Chine est le rêve d'or de tout dictateur de l'histoire, avec la médecine forcée, le confinement et l'incarcération de ses propres citoyens dans leurs maisons, une surveillance généralisée, un contrôle  social et aucune liberté politique et civile. C'est précisément pour cela que la Chine est louée par les représentants des élites mondialistes-sataniques telles que Klaus Schwab ou Bill Gates. Donc ceux qui veulent savoir à quoi ressembleront leurs sociétés demain doivent regarder la Chine d'aujourd'hui.

Le chemin de la liberté

A partir de l'année 2020, l’on a vu s’instaurer la tyrannie mondiale sous prétexte médical, et constaté ce que valent les principes démocratiques et la légalité. Dans le même temps, toute illusion sur l'existence de centres de pouvoir véritablement indépendants a disparu. La plandémie de Covid-19, annoncée par le patron du WEF comme une fenêtre d'opportunité pour le «Great Reset», a brisé toute illusion que la tyrannie numérique mondiale pouvait être stoppée en recourant aux méthodes traditionnelles de lutte politique: élections, rue protestations, recours en justice, critiques dans la presse alternative. Le monstre mondialiste n'a plus besoin de maintenir l'apparence de l'État de droit. Le terrorisme d'État et l'imposition de mesures génocidaires et liberticides sont devenus des pratiques quotidiennes partout dans le monde.

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Rappelons-nous que la gouvernance mondiale s'exerce sans entrave au moyen de gouvernements fantoches subordonnés aux élites lucifériennes. Et la succession au gouvernement n'apporte aucun changement substantiel, ne servant que de décor à ce sinistre spectacle. L'éventail politique dans tous les pays de la démocratie libérale s'est définitivement uniformisé. La classe politique est l'otage du même paradigme dominant. La subordination de tous les gouvernements de pays du monde entier à l'ONU et à ses agences (OMS, OMC, PNUD, UNICEF, etc.) en tant qu'expression du Gouvernement Mondial est évidente pour tout observateur attentif.

Alors que faire? Premièrement, toutes les illusions doivent être abandonnées. Présenter le désirable comme une réalité et cultiver le mythe des rivalités géopolitiques qui transcenderaient l'agenda globaliste-sataniste est non seulement contre-productif, mais suicidaire. C'est-à-dire qu'il faut un saut paradigmatique qui dépasserait les clichés d'interprétation politique et géopolitique. Une analyse profonde, réaliste et  sans limite circonstancielle des hiérarchies étatiques est le prélude à l'élaboration d'une plateforme de lutte idéologique et politique efficace.

Et puisqu'à l'heure actuelle il n'y a aucun pays qui dispose d'un leadership fort, déterminé à livrer un combat total, jusqu'à la mort, aux élites satanistes qui ont usurpé le pouvoir politique à l'échelle mondiale, il est impératif de révéler cet état de fait tragique. En ce moment historique, critique pour l'humanité, l'esprit de sacrifice et le courage des élites intellectuelles anti-Système est la condition indispensable de notre effort pour réveiller les nations. Toute tentative d'édulcorer la réalité et d'éviter les risques de confrontations directes avec des gouvernements asservis à des centres de commandement mondialistes peut être fatale pour le monde entier. L'histoire est mise en avant par des personnages forts et lucides. Le temps des marchands et de l'esprit petit-bourgeois doit rester révolu. Le temps des héros frappe à la porte. L'avenir dépend de la volonté de quelques minorités qui constituent les véritables élites des nations. L’on ne peut pas bâtir sur les fondations fragiles de la médiocrité et de la lâcheté. Notre futur sera compromis  si nous manquons le moment opportun.

Nous sommes tous d'accord pour dire que nous assistons à la fin d'un cycle historique que nous associons à la Modernité et au capitalisme. Les signes des temps font que certains chefs religieux chrétiens voient approcher le dénouement apocalyptique. Mais en recourant à l'interprétation de René Guénon, on espère toujours qu'il ne s'agit pas de la fin du monde, mais de "la fin de ce monde". Nous ne souscrivons pas à la conception hindoue de la cyclicité du temps, mais utilisons simplement cette figure de style pour dire que nous désirons tous la naissance d'un monde meilleur. Et le chemin qui y mène passe nécessairement par la rupture des schémas et la remise en cause du libéralisme, mais aussi de la technocratie qui tend à prendre sa place. A ce moment crucial de l'histoire, une révolte majeure, mondiale, inconciliable et victorieuse des nations s'impose. Un nouveau monde ne peut être construit que sur les ruines d'un ancien monde. La génération actuelle est destinée à devenir le fossoyeur du capitalisme mondialiste, mais aussi de la technocratie démoniaque.

Iurie Rosca,

Moldavie.

mercredi, 10 mai 2023

La Syrie retourne à la Ligue Arabe malgré l'opposition des Etats-Unis

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La Syrie retourne à la Ligue arabe malgré l'opposition des États-Unis

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/la-siria-torna-nella-lega-araba-nonostante-la-contrarieta-degli-usa

La Syrie est de retour au sein de la Ligue arabe après en avoir été expulsée il y a 11 ans en raison du changement de régime vicieux initié par les États-Unis et soutenu par plusieurs pays arabes et européens. La Syrie a résisté à l'agression avec l'aide de l'Iran et de la Russie, mais elle en est ressortie dévastée et réduite - un tiers est toujours sous occupation américaine par l'intermédiaire des Kurdes - et épuisée par les sanctions, qui sont restées en place malgré le récent tremblement de terre qui a détruit le pays.

Concernant la situation tragique en Syrie, un rapport de l'ONU, rapporté par CNN, note que "les niveaux de pauvreté et d'insécurité alimentaire auxquels sont confrontés les Syriens sont sans précédent". Le Programme alimentaire mondial estime que d'ici 2022, "plus de 12 millions de Syriens, soit plus de la moitié de la population, seront en situation d'insécurité alimentaire". Les sanctions en sont la cause, mais CNN ne peut évidemment pas dire que son pays et l'Europe affament un peuple entier...

La défaite des États-Unis

Au-delà des détails, il reste la réintégration de la Syrie dans l'œcumène arabe, qui a été fortement entravée par les Etats-Unis (Jerusalem Post), obsédés par leur haine irréductible d'Assad. A tel point que samedi dernier, avant le vote de l'assemblée arabe sur la question, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan s'est précipité à Riyad pour s'entretenir avec le prince Mohamed Bin Salman, architecte du retour dans le giron arabe de Damas.

Selon Axios, les deux hommes ont parlé de la paix au Yémen et de certains projets d'infrastructure visant à relier plus étroitement les pays du Moyen-Orient et l'Inde.

Ils voudraient créer une alternative à l'intégration du Moyen-Orient dans la route de la soie chinoise, en cooptant l'Inde - le rival de la Chine - dans un projet alternatif dirigé par les États-Unis, qui verrait l'adhésion future d'Israël. Une tentative qui pourrait ne pas aboutir, notamment parce que, comme le note Foreign Affairs dans un article intitulé "The Wrong US Bet on India", "New Delhi ne se rangera pas du côté de Washington contre Pékin"...

Cependant, le timing de la visite de Sullivan, qui est arrivé à Riyad la veille du vote fatidique sur la Syrie, ne nous échappe pas. Il a manifestement tenté une dernière fois d'éviter une telle démarche, mais n'y est pas parvenu. Une défaite pour la diplomatie américaine, comme en témoigne le fait que les premiers à se réjouir de ce qui s'est passé sont la Russie et la Chine, ses antagonistes mondiaux.

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Le nouvel activisme de Riyad

L'étape a été douloureuse, comme en témoigne le fait que la réunion décisive pour la réintégration de la Syrie s'est déroulée à huis clos et que la décision a été prise à la majorité (The Cradle a mentionné l'opposition du Qatar dans l'article "Ennemis jusqu'au bout").

Le retour de Damas au sein de la Ligue marque un nouveau point en faveur de la diplomatie saoudienne, qui le souhaitait vivement, s'exposant ainsi aux représailles des nombreux ennemis d'Assad.

C'est un moment très important pour Mohamed Bin Salman qui, de moteur de la déstabilisation régionale (pour le compte d'autrui), a endossé le rôle de moteur du nouvel ordre moyen-oriental, comme en témoigne aussi la détente avec l'Iran.

L'activisme déployé à l'égard du conflit soudanais, qui a éclaté il y a quelques jours en raison de la rivalité de deux puissants seigneurs de guerre locaux et des manœuvres des néocons qui ont alimenté des rivalités latentes, s'inscrit également dans cette perspective.

Riyad a accueilli un sommet entre les factions rivales (Guardian). Il n'y a pas encore d'accord, mais le simple fait d'amener les duellistes à la table des négociations est une réussite remarquable. Nous verrons bien.

Qui a peur de Zakhar Prilepine ?

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Qui a peur de Zakhar Prilepine ?

par Laura Ru 

Source : Laura Ru & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/chi-ha-paura-di-zakhar-prilepin

9782742785759.jpgJe suis l'œuvre de Zakhar Prilepine depuis de nombreuses années, depuis que j'ai été foudroyée par le courant que véhicule son écriture : la rugosité du registre parlé est si bien pétrie qu'elle en devient lyrique, elle est minée pour en faire ressortir des profondeurs insoupçonnées, comme si Prilepine avait découvert l'art de broder des vers à la mitrailleuse. Prilepine ne m'avait pas seulement éblouie, ses livres étaient rapidement devenus un phénomène littéraire et leur auteur une figure culte - même le président russe aurait lu son best-seller San'kia.

Ce n'est pas une agence de marketing qui est à l'origine de la célébrité de Prilepine, mais sa capacité à saisir le changement spirituel qui s'opérait lentement dans la société russe et à l'interpréter. Prilepine ne le fait pas seulement par l'écriture, mais en appliquant son talent et son énergie volcaniques dans toutes les directions où ses idéaux de justice et de vérité le poussent. Jeune militant du mouvement national d'opposition bolchevique, il devient rapidement l'héritier politique de son fondateur, Edouard Limonov, un autre écrivain célèbre. Mais il n'y a pas de place pour deux personnalités aussi fortes dans le mouvement. Les relations entre les deux s'enveniment et Prilepine poursuit son activité politique dans une autre direction, fondant après quelques années un parti qui ne cherche pas la confrontation directe avec le pouvoir comme le faisaient les nationaux-bolcheviks, mais s'ouvre à une possible collaboration avec les autorités sur certaines questions qui préoccupent Prilepine depuis longtemps, comme la culture, un terrain presque entièrement dominé par un progressisme d'importation.

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Prilepine est un organisateur infatigable, il connaît très bien la scène musicale russe pour avoir été actif dans le milieu du rap, à la fois comme interprète et comme producteur: il lance et soutient de nouveaux talents, ayant compris que le langage rebelle du rap parle directement aux jeunes, qu'il constitue pour beaucoup d'entre eux la seule forme poétique accessible et acceptable. Dans ses productions rap, Prilepine montre que la rébellion de la jeunesse et le sentiment patriotique ne s'excluent pas mutuellement.

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Le coup d'État américain de 2014 à Kiev et la guerre contre les territoires du Donbass, qui ne reconnaissaient pas la légitimité du régime fantoche, avaient suscité l'indignation de ceux qui estimaient que le gouvernement russe n'en faisait pas assez pour protéger la vie et les droits de la population russophone. Déjà à l'époque, Prilepin s'était fait l'interprète d'un sentiment encore minoritaire, mais qui allait devenir une force motrice au fil des ans.

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Au printemps 2014, il se précipite dans le Donbass pour se rendre utile d'une manière ou d'une autre : il écrit des articles, fait office de correspondant dans les zones de guerre, collecte et achemine de l'aide humanitaire. Il se lie d'amitié avec les inoubliables commandants de la résistance Givi et Motorola, ainsi qu'avec divers membres des milices populaires, jusqu'à ce que, fin 2015, il occupe un poste de conseiller auprès de l'administration de la République populaire de Donetsk dans le domaine de l'information et des médias. Tout en travaillant en étroite collaboration avec le tout aussi inoubliable Alexander Zakharchenko, il a également décidé de créer son propre bataillon.

prilepine_poetes_officiers.jpgDepuis des années, Prilepine partage son temps entre le Donbass, ses études, ses écrits, sa famille (il a quatre enfants) et ses activités politiques et culturelles en Russie. Il écrit non seulement des romans, mais aussi des livres sur l'histoire de la littérature russe, favorisant la redécouverte d'auteurs connus et moins connus, anime un programme culturel sur la chaîne de télévision NTV, et participe activement à l'organisation de rencontres, de festivals et de séminaires.

L'écrivain a réuni autour de lui une grande famille fondée sur des affinités électives et un intérêt commun pour la défense des racines et des valeurs traditionnelles de la société russe : intellectuels, écrivains, musiciens, cinéastes, architectes, artistes... Le festival "Tradition", qui se tient depuis 2018 en dehors de Moscou, à Zakharovo, est l'une de ses créations et peut d'emblée compter sur la collaboration, entre autres, du philosophe Alexandre Douguine.

L'année dernière, alors qu'elle quittait ce festival, la voiture dans laquelle se trouvait Darya Douguina, et où on imaginait que se trouvait vraisemblablement son père, a explosé. La tragédie s'est déroulée de manière presque identique hier dans la région de Nijni Novgorod, alors que Prilepine et sa fille, ainsi que son ami et assistant, Alexander Choubine, qu'ils avaient rencontré dans le Donbass, rendaient visite à des membres de la famille de l'écrivain.

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Alexander est mort dans l'explosion et Prilepine a été grièvement blessé.
Après les meurtres de Darya Douguina et du blogueur et correspondant militaire Vladen Tatarsky, Zakhar Prilepine savait qu'il était dans la ligne de mire des terroristes ukrainiens et de leurs conseillers et soutiens occidentaux. Après tout, ce n'est pas un mystère que Kiev met constamment à jour sa liste des "ennemis de l'Ukraine": à présent, la tristement célèbre base de données de Mirotvorets ressemble à un long annuaire téléphonique et contient de plus en plus de noms de journalistes et de faiseurs d'opinion.

Prilepine figurait également sur une liste beaucoup moins publique.
Ce n'est pas une coïncidence si les trois cibles visées sont des personnes capables d'influencer l'opinion publique, de représenter un point de référence patriotique pour la société russe et de donner à de nombreux jeunes un exemple différent de celui imposé par l'Occident.

51oRBCScNgL.jpgLes Ukrainiens ont été formés non seulement à la guerre conventionnelle mais aussi à des formes hybrides de guerre: le terrorisme, les opérations psychologiques et la guerre de l'information figurent en bonne place dans leur répertoire et bénéficient d'énormes ressources.

Quant à l'Occident, qui se reconnaît dans l'OTAN, il poursuit obstinément le projet d'effacer complètement l'information, la culture et la civilisation russes, non seulement de l'Ukraine mais aussi du reste du monde. Cet effacement ne pouvant se faire à l'intérieur des frontières russes, des terroristes sont engagés pour éliminer physiquement ceux qui, par la culture et l'information, non seulement influencent l'opinion publique nationale, mais renforcent aussi les bases sur lesquelles repose l'avenir de la Russie.

 

Conférence mondiale sur la multipolarité: discours de M. Mitsuhiro Kimura, représentant de l'organisation patriotique japonaise "Issuikai"

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Conférence mondiale sur la multipolarité: discours de M. Mitsuhiro Kimura, représentant de l'organisation patriotique japonaise "Issuikai"

Source: http://www.4pt.su/ja/content/duo-ji-hua-niguan-surushi-jie-hui-yi-supiti-mu-cun-san-hao-ri-ben-guo-ai-guo-zhe-tuan-ti-yi

Tout d'abord, je voudrais présenter mes sincères respects à tous les participants en ligne à la Conférence mondiale sur la multipolarité, à tous les représentants du Mouvement international eurasien pour la justice et la vérité dans le monde.

Je m'appelle Mitsuhiro Kimura, un activiste social patriotique de l'organisation patriotique japonaise Issuikai.

Je voudrais tout d'abord vous parler de la position actuelle du Japon. Le Japon est sous le parapluie des États-Unis depuis sa défaite dans la guerre contre les États-Unis et la Grande-Bretagne il y a 77 ans.

Cependant, nous appelons à l'établissement d'une indépendance et d'une souveraineté totales pour le Japon. Nous voulons un Japon indépendant, sans subordination ni restrictions.

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Nous croyons également à un traitement juste, impartial et égal dans les relations internationales. En particulier, nous nous opposons à l'insistance sur le fait que les valeurs américaines sont universelles. Ce n'est rien d'autre qu'une situation créée par le système économique issu du fait que la monnaie de réserve imposée est le dollar et par la Pax Americana.

Ainsi, tout d'abord, nous voudrions confirmer que l'action militaire de la Russie contre l'Ukraine fait partie d'un plan de désintégration de la Russie par le régime réactionnaire ukrainien, orchestré par l'expansion de l'OTAN vers l'est. Ce plan découle d'un désir de détruire les traditions, la culture et les valeurs uniques par la force.

Nous croyons en l'importance du respect des traditions nationales et régionales, des cultures et des valeurs linguistiques. Le monde moderne a besoin d'un respect pluraliste des valeurs internationales.

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Deuxièmement, nous voudrions parler du Sommet pour la démocratie, qui a été organisé précédemment par les États-Unis. Le seul objectif de ce sommet était de soutenir l'ordre mondial américain. Il visait à donner l'impression que les pays participants étaient des États sains tandis que les autres étaient qualifiés de "non démocratiques".

Dans un article publié dans le journal russe Rossiyskaya Gazeta le 27 mars 2023, intitulé "Le sommet américain sur la démocratie", Nikolai Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, a fait une remarque très perspicace sur la tromperie des deux poids deux mesures aux États-Unis.

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Les États-Unis ignorent et trompent les citoyens américains ordinaires sur leurs droits, soulignant la beauté de la démocratie uniquement pour dissimuler la crise de ce système afin de maintenir un ordre mondial qui protège les intérêts américains. Ils affirment que la liberté d'expression existe, mais ce n'est qu'une illusion, contrôlée par un puissant groupe d'élites corporatistes, dont les médias sont le porte-voix".

"Qu'y a-t-il de démocratique dans tout cela ? "suis-je tenté de dire.

Il s'agit d'une partie d'une interview, et c'est exactement ce qu'il faut. Ne vous laissez pas abuser par la propagande américaine.

Troisièmement, permettez-moi d'expliquer la situation actuelle au Japon.

Aujourd'hui, le Japon est clairement une "colonie" des États-Unis. Cette situation n'a pas changé au cours des 75 dernières années.

De nombreux Japonais ne seraient pas d'accord avec cette affirmation. En effet, il est généralement admis que la souveraineté du Japon a été restaurée après la Seconde Guerre mondiale.

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En outre, malgré la présence de bases militaires américaines dans la vie quotidienne, celles-ci sont considérées comme des "tomodachi" et font naturellement partie du paysage japonais. En réalité, le Japon est gouverné par les États-Unis, ce qui est habilement manipulé de manière à ce que cela soit visuellement méconnaissable.

Par conséquent, de nombreux Japonais ne considèrent pas leur pays comme une "colonie". D'autres pays reconnaissent également le Japon comme un pays indépendant, bien que dans certaines limites. Mais là encore, le Japon est clairement une "colonie" des États-Unis.

En ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale, il y a 77 ans, le 10 mars 1945, 100.000 personnes sont mortes brûlées en une nuit lors d'un raid aérien sur Tokyo. En outre, les premières bombes atomiques de l'histoire de l'humanité ont été utilisées sur Hiroshima et Nagasaki. Cependant, la politique d'occupation a instillé un sentiment d'autoflagellation selon lequel ces bombardements ont été causés par le Japon et que les Japonais en sont responsables. C'est la tragédie du Japon et la raison pour laquelle il y a encore plus de 100 bases militaires américaines au Japon.

La moitié de l'espace aérien au-dessus de la capitale Tokyo est contrôlée par la base américaine de Yokota, et les patriotes japonais ne peuvent se permettre d'accepter que les avions civils japonais ne puissent pas voler librement dans le ciel japonais.

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Le gouvernement américain a adopté la position arrogante selon laquelle "c'est la démocratie", "c'est la liberté", "la valeur suprême de la démocratie est universelle et les États-Unis sont le leader mondial" alors que les États-Unis devraient être jugés pour crimes de guerre en raison de leur orgueil démesuré.

Nous voulons voir la formation d'une communauté internationale juste et équitable qui reconnaisse la valeur du pluralisme. Et pour mettre fin au régime de réserve du dollar et à la Pax Americana, les crimes de guerre des États-Unis, y compris en Irak, doivent d'abord être jugés par un tribunal international. Nous pensons qu'il est important d'avoir un mouvement eurasien doté d'une boussole morale.

À cet égard, nous soutenons la position du président brésilien Lula, qui a plaidé en faveur d'un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine. Nous appelons les États-Unis à prendre conscience que la responsabilité d'arrêter cette guerre leur incombe.

Nous, les Ichisuikai, déclarons par la présente notre soutien à cette conférence internationale du mouvement eurasien.

Nous vous remercions de votre attention.

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La fatwa contre Fusaro

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La fatwa contre Fusaro

Par Carlos X. Blanco

Source: https://ntvespana.com/06/05/2023/la-fatwa-contra-fusaro-por-carlos-x-blanco/

A Barcelone, plusieurs muftis ou oulémas de la gauche "radicale" ont pris leur décision. Fusaro doit être "canceld", éliminé de l'horizon ("fatwa"). Et avec cette élimination, par voie de conséquence, tous ceux qui éditent, traduisent, commentent, étudient, diffusent et disent "bonjour" au penseur italien.

La gauche espagnole a réussi, après la mort de Franco, à associer deux concepts dans l'esprit des masses, comme s'ils étaient nécessairement soudés: "censure" et "franquisme". Il est évident pour tout lecteur versé dans les sciences politiques que la censure est inextricablement liée au pouvoir, même au pouvoir démo-libéral. Penser l'Etat et le réalisme politique sans une théorie et une pratique de la censure, c'est vivre dans un monde irréel, dans une utopie infantile. Il y a toujours censure s'il y a pouvoir, s'il y a État, quel que soit son signe. Ce qui est décisif, c'est qui l'exerce, sur quels sujets, de quelle manière et par quels moyens, dans quelle mesure et sur quelles questions. Récemment, le philosophe russe Alexandre Douguine a publié une réflexion intéressante sur la censure et sa portée ontologique.

La portée ontologique de la censure n'est pas un sujet qui plaît aux libéraux, qu'ils soient de gauche ou de droite, mais le traditionaliste russe touche les plaies, et sait très bien où ses plaies s'ouvrent et où les contradictions s'enveniment : chaque jour, le libéralisme global et omniprésent nous les montre.

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Le fait est évident. Il n'y a pas que Franco, il n'y a pas que le "fascisme" : la deuxième République espagnole a aussi été un censeur. Tout régime, qu'il s'agisse d'un régime démolisseur ou d'un régime autoproclamé "socialiste", "communiste", "démocratique-populaire", était un régime de censure. La censure fait partie des pouvoirs que se réserve un Etat, et le "droit à une information libre et véridique" doit toujours côtoyer les pouvoirs - légaux et autres - que se réserve un pouvoir pour se perpétuer et se défendre ou défendre des valeurs suprêmes. Certains de ces pouvoirs peuvent être parfaitement constitutionnels (ordre public, prévention de la trahison, unité nationale, protection des secrets d'État). Être censeur dans l'intérêt politique suprême et avoir besoin d'une "censure juste" est un prius, une donnée essentielle du réalisme politique. Peu importe que l'on soit de gauche ou de droite. Les choses doivent toujours être vues "en lutte" et sans utopie.

Les partis, les journaux, les entités - publiques ou privées - qui "gèrent une coterie", c'est-à-dire un groupe de personnes dans lequel - tel est l'homme - il n'y a pas et il ne peut pas y avoir d'uniformité, censurent également. Il y a aussi l'autocensure, et d'autres pratiques qui se glissent entre la circonspection, la conspiration du silence, le "ninguneo", etc. En parlant de cette autre censure, une censure non étatique, je dois parler de la récente "affaire Fusaro".

Elle s'est produite cette semaine. Une maison d'édition de gauche "de toujours", El Viejo Topo, marxiste à part entière, a été interdite (ou censurée) lors d'une foire du livre à Barcelone. Il semble que cette foire s'appelle "Literal" et qu'elle soit fréquentée par au moins une centaine d'éditeurs "spécialisés dans la pensée radicale". Elle prétend être une foire non seulement de livres, mais aussi d'"idées". El Viejo Topo, selon son directeur Miguel Riera dans un communiqué de presse, s'est vu opposer un veto soudain par un appel téléphonique. La raison ? L'éditeur a publié des livres du philosophe italien Diego Fusaro.

Je me sens obligé d'écrire ces lignes. J'ai une opinion sur le veto de la "Fira Literal", non pas parce que je sais quelque chose à leur sujet, mais à cause des victimes de la censure ou du veto, dont je me sens très proche. J'ai collaboré avec Fusaro à de nombreuses reprises. La dernière fois, j'ai édité et préfacé le livre de ses éditeurs SND "Karl Marx et l'esclavage".

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J'ai également collaboré avec El Viejo Topo, dans la revue duquel certains de mes articles ont été publiés. Je dois surtout exprimer ma solidarité avec cette maison d'édition, que j'apprécie, ainsi qu'avec Diego Fusaro, avec qui je suis uni par l'affection et l'admiration.

Il ne s'agit pas d'une censure de l'Etat, dans l'intérêt de la survie du Pouvoir, de l'Ordre Public, de l'intégrité nationale, etc. C'est la censure de quelques misérables tâcherons, incapables de reconnaître où se trouve le vrai radicalisme.

Le vrai radicalisme ne réside pas en quelques farceurs qui organisent une foire du livre, mais dans un philosophe à l'œuvre très vaste (malgré son jeune âge) qui connaît Marx comme très peu de gens dans le monde le connaissent aujourd'hui. C'est pourquoi j'ai travaillé à l'édition de son dernier livre, en collaboration avec SND, une maison d'édition qui sait reconnaître la "racine" (et le radical vient de la racine) des maux du monde moderne, et qui a un grand flair pour repérer un grand penseur et publier l'une de ses œuvres. Fusaro est un grand penseur, et sa très large projection rappelle à tous ces faux "radicaux" ce qu'ils sont vraiment. Une gauche au service du Grand Capital, au service du Nouvel Ordre Mondial. Les gardiens du système, voilà ce qu'ils sont. Un système néolibéral qui repose sur deux piliers, les néolibéraux de l'argent et de la droite, et les gauchistes néolibéraux de l'"empowerment", du séparatisme et de la culture de l'annulation.

Ils essaient d'annuler Fusaro et ce qu'ils obtiennent, à proprement parler, c'est l'auto-annulation. Ils s'enferment dans la négation de leurs propres discours, qui promettaient d'être si émancipateurs: étant si antifascistes, ils distillent eux-mêmes, chaque jour davantage, un totalitarisme nu et honteux. Ils sont les censeurs à la solde du Système, ses garçons de course. Ils font un sale boulot pour pas cher: laver la face d'une pseudo-démocratie et d'une ploutocratie. Bientôt, une forte pluie balaiera cette poussière de nullités. Dans les poubelles de l'histoire, la poussière que sont ces "radicaux" se déposera à jamais. Mais Fusaro, et les courageux éditeurs qui diffusent ses livres, brilleront toujours au milieu de cette poussière d'insignifiance et de cette crasse pseudo-idéologique.

15:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, censure, espagne, el viejo topo, diego fusaro | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 09 mai 2023

Bonnal: La Tyrannie numérique

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir du mardi 09 mai 2023.

Pour une sélection de livres avec liens de Nicolas & Tetyana Bonnal voir ci-dessous.

LIVRES DE BONNAL CHEZ AVATAR EDITION

Internet – La Nouvelle Voie Initiatique https://avatareditions.com/livre/inte...

Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances https://avatareditions.com/livre/le-c...

Le Salut par Tolkien https://avatareditions.com/livre/le-s...

Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...

19:14 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas bonnal, actualité, tyrannie numérique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook