vendredi, 23 juin 2023
La contre-attaque de l'Ukraine et les ballets solsticiaux de l'OTAN en Finlande
La contre-attaque de l'Ukraine et les ballets solsticiaux de l'OTAN en Finlande
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/06/22/ukrainan-vastahyokkays-ja-nato-suomen-juhannustanssit/
La guerre par procuration entre l'OTAN et l'Occident en Ukraine commence déjà à être perdue pour le monde des atlantistes, comme l'indique notre journal en précisant que "la contre-offensive ukrainienne ne progresse pas comme on l'espérait". Les choses ont atteint un point culminant où l'élite transatlantique devra bientôt procéder à une intervention militaire directe, ou abandonner le régime actuel de Kiev qui a échoué.
Dans ce dernier cas, la machine médiatique occidentale se mettra en mode de correction des dommages, expliquera les choses de la meilleure façon possible et fera le travail de façonnage de l'opinion publique comme elle l'a fait dans le passé. La ferveur politique sera remplacée par une médiation en coulisses. Il se peut que l'on parlera et que l'on écrira à propos de Zelenski et du régime ukrainien sur un ton plus direct que ce n'est le cas jusqu'à présent.
Bien entendu, les Occidentaux ne demanderont pas aux Finlandais l'autorisation de procéder à une telle correction qui, si elle se concrétise, suscitera un vif ressentiment chez les russophobes les plus fanatiques. Ils pourront se consoler en se disant que "nous sommes au moins devenus membres de l'OTAN".
Les exigences de la Russie comprennent la fin de la présence militaire de l'Occident dans la région, la démilitarisation de l'Ukraine et la mise en place d'un gouvernement neutre pour administrer l'État fantoche potentiel si et quand les Russes décideront de ne pas restituer l'ensemble de la région à la Fédération de Russie.
La "dénazification" de l'Ukraine ne sera probablement pas un succès complet, bien que la plupart des radicaux nationalistes aient probablement déjà fini comme chair à canon ou prisonniers des Russes. Le radicalisme qui subsiste, couvant dans des groupes dissidents, donnera plus tard lieu à des actes de terrorisme, ce qui conviendra à l'avènement d'une nouvelle opération Gladio dans l'Occident aux mains de l'OTAN. Une fois de plus, l'extrême droite sert la cause de l'establishment anglo-juif.
Cependant, le conflit ukrainien ne s'est pas déroulé exactement selon les plans de ses architectes néoconservateurs. Il a renforcé la Russie, qui a fait des erreurs de calcul au départ et qui, malgré la politique de sanctions, ne s'est pas effondrée. Au contraire, le régime de Poutine a gagné en adhésion en dehors de l'Occident, qui ne voit pas d'un bon œil ce changement et le dissimule sous un prétentieux jargon sur les "valeurs".
Si le projet ukrainien échoue, les États-Unis tenteront-ils encore de démontrer leur puissance militaire face à une autre puissance nucléaire ? Et que font les "Anglo-Saxons", qui ont torpillé les pourparlers de paix de l'année dernière ? Aurons-nous une réponse à ces questions avant la fin de l'été ?
Par prudence, Zelenski, qui joue au président, a déjà annoncé que la Russie prévoyait de frapper la centrale nucléaire de Zaporizhia, qu'il contrôle, de sorte qu'apparemment, une telle attaque désespérée sous faux drapeau est au moins envisagée par le binôme OTAN-Occident.
Compte tenu de la situation actuelle, nombreux sont ceux qui pourraient penser que l'attitude belliqueuse à l'égard de la Russie se poursuivra à l'infini. Il convient toutefois de rappeler la rapidité avec laquelle les excès et les dérives de l'époque de la "pandémie" ont été balayés sous le tapis. Ceux qui croient aux reportages des médias grand public renonceront à brandir le drapeau ukrainien, tout comme ils ont abandonné leurs masques de l'ère coronaviresque.
Je pense qu'au lieu d'une guerre majeure, nous pourrions tôt ou tard être confrontés à une série de renversements relevant de la Realpolitik. Les États-Unis et les grands pays de l'euro normaliseront leurs relations avec la Russie une fois que la poussière de la guerre sera retombée et que le temps aura passé. Cela convient également au Kremlin, dont l'administration est plus technocratique qu'idéaliste.
Les élites des différents pays ne se "détestent" pas vraiment, même si elles sont parfois en désaccord. Dans une guerre hybride pour le pouvoir et la richesse, tous les moyens sont permis. Le jeu du pouvoir politique est facilité par le fait que même les personnes occupant des postes importants sont tôt ou tard remplacées et que les nouveaux dirigeants peuvent prendre leurs distances par rapport aux décisions de leurs prédécesseurs.
Les États-Unis considèrent qu'ils ont atteint leur objectif minimal, même si les rêves des pires faucons de guerre ne se sont pas réalisés. Washington et Londres ont pu mettre la Russie à l'épreuve et, ce faisant, paralyser l'économie et l'industrie de l'Union européenne. La guerre a également été bénéfique pour les affaires, comme l'a révélé un employé de la société de gestion d'actifs BlackRock. Mais il est probable qu'une nouvelle atmosphère de guerre froide perdure.
Ce qu'il adviendra de la Finlande dans un tel scénario est une autre question. Le dénigrement se poursuit sur les fils de commentaires des médias sociaux. Sur le plan intérieur et en matière de politique étrangère, nous poursuivons notre vie instable en tant que périphérie en déclin de l'"Occident global", qui, en devenant partie intégrante de la machine de guerre occidentale, a renoncé à son pouvoir unique d'agir en tant que médiateur dans l'arène politique mondiale.
Le nouveau gouvernement dirigé par la coalition conservatrice poursuivra l'ère de l'"occidentalisation" et, conformément à une proposition antérieure de notre "police de patronage", "s'attaquera à l'influence hybride de la Russie" en criminalisant la dissidence critique de l'Occident, que sera accusée de "diffusion d'informations erronées".
À ce stade, chacun pourra se demander ce qu'il est advenu de la liberté de parole et d'expression, et si la Finlande, désormais intégrée à l'Occident, n'est plus une démocratie nordique paisible, ou si c'est un État aux tendances autoritaires, un État non civilisé sous l'hégémonie anglo-américaine qui, comme l'Ukraine, sera sacrifié sur l'autel de la géopolitique si cela s'avère nécessaire.
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Conférence sur l'Ukraine à Londres
Conférence sur l'Ukraine à Londres
Source: https://katehon.com/ru/article/konferenciya-po-ukraine-v-londone
Les tentatives d'appropriation permanente des actifs russes rendront tout compromis pour la partie russe aussi peu rentable que possible et virtuellement impossible.
Les 21 et 22 juin, une conférence internationale sur le redressement de l'Ukraine (Ukraine Recovery Conference ou URC 2023) s'est tenue à Londres. L'événement était organisé par l'Ukraine et le Royaume-Uni. Les principaux objectifs déclarés étaient d'attirer les investissements dans l'économie ukrainienne et de mener des réformes en temps de guerre et après la fin du conflit avec la Russie. L'ordre du jour comprenait également l'égalité des sexes, les "énergies vertes" et d'autres questions urgentes.
Cette conférence n'est pas la première du genre. Début juillet 2022, le premier événement sur la "restauration de l'Ukraine" s'est tenu à Lugano (Suisse). En octobre 2022, une conférence similaire s'est tenue à Berlin. Et l'Italie a organisé son propre forum à la fin du mois d'avril.
Vendre le pays
Les analystes considèrent les conférences sur la reconstruction de l'Ukraine comme une division des sphères d'influence dans ce pays entre les puissances étrangères, principalement européennes. Chacune tente d'imposer son agenda et ses préférences à Kiev et à ses partenaires sous le prétexte de la reconstruction économique du pays. L'Ukraine dispose de suffisamment de ressources technologiques et de richesses naturelles qui pourraient intéresser les acteurs étrangers. Profitant de la dépendance totale de Kiev à l'égard des armes occidentales et de la réticence des autorités ukrainiennes à désamorcer le conflit, les pays occidentaux peuvent facilement faire chanter les autorités de Kiev.
L'État de droit, la lutte contre la corruption et la promotion des réformes ont été déclarés priorités clés lors de la conférence de Londres. Traduit du langage de la démagogie libérale au langage de la Realpolitik, cela signifie renforcer la gouvernance externe et redistribuer les biens des propriétaires ukrainiens "corrompus" à des propriétaires étrangers. Telle est la signification du programme de "patronage" des investisseurs étrangers sur les différentes régions du pays, présenté précédemment par Volodymyr Zelenski.
Interception de l'influence
Un autre aspect de la "conférence sur la reconstruction de l'Ukraine" est l'interception de l'influence politique sur le pays, qui est devenue un instrument de pression sur la Russie. Alors qu'en Allemagne et surtout en France, des appels prudents ont été lancés en faveur d'une désescalade et d'un gel temporaire du conflit (naturellement dans l'attente d'une certaine forme de succès pour Kiev, sur une vague de victoire), Londres et Varsovie ont parié sur une escalade du conflit.
La conférence de Londres a pour but d'affirmer le rôle prépondérant de la Grande-Bretagne dans la gestion de l'Ukraine. Cependant, d'autres acteurs européens sont également intéressés par le maintien et l'expansion de leur influence. Ils participent donc activement à la conférence et sont contraints de rivaliser avec la rhétorique pro-ukrainienne.
Pour Kiev, la participation massive des pays occidentaux est une preuve du soutien de l'Occident. Toutefois, ce soutien n'est pas gratuit et prend surtout la forme de prêts. Par exemple, le Royaume-Uni a annoncé une aide qui ne comprend que 240 millions de livres (305 millions de dollars) d'aide économique directe et 3 milliards de dollars de garanties de prêts de la Banque mondiale. L'Union européenne a présenté un programme ambitieux de 50 milliards d'euros (environ 55 milliards de dollars) pour la période 2024-2027. Quelque 17 milliards d'euros seront accordés sous forme de subventions et le reste sous forme de prêts. Les États-Unis ont annoncé une aide économique supplémentaire de 1,3 milliard de dollars. Il convient de garder à l'esprit que tout l'argent, s'il est effectivement alloué, ira à des entreprises occidentales si elles acceptent de participer à la "reconstruction" de l'Ukraine. Les prêts sont destinés à "stimuler" la participation des capitaux occidentaux à ce processus.
La question des avoirs russes
Le Royaume-Uni a manifesté à la veille de la conférence son intention de modifier sa propre législation concernant les sanctions anti-russes, en les liant au paiement par Moscou de "compensations" à Kiev. En outre, à Londres et à Washington, des experts du groupe de réflexion atlantique CEPA ont laissé entendre que les entreprises privées occidentales n'investiraient pas dans la reconstruction de l'Ukraine si cette reconstruction n'était pas payée par les réserves d'or et de devises russes gelées (bien entendu, les paiements doivent aller à ces mêmes entreprises).
"Reconstruire l'Ukraine" signifie en fait, dans ce cas, en termes économiques, retirer les actifs russes au profit de l'Occident. La question est de savoir quelles considérations l'emporteront : le désir d'assimiler les actifs russes (quelque 300 milliards de dollars de réserves de la Banque centrale et 58 milliards de dollars détenus par des particuliers) - ou la crainte que la saisie de tant d'argent n'ébranle durablement la confiance dans le système financier occidental ?
L'aspect politique de l'"appropriation" des actifs russes par les gouvernements et les entreprises occidentaux sous le prétexte de "reconstruire l'Ukraine" est également important. Londres rend ainsi le régime de sanctions contre Moscou pratiquement perpétuel et réduit la motivation des dirigeants russes à mettre fin au conflit. Étant donné qu'un accord de paix ne garantirait pas la levée des sanctions, la Russie serait moins disposée à faire des compromis. D'autant plus s'il n'y a pas de possibilité, même virtuelle, de récupérer ses réserves d'or et de devises. Au contraire, les promesses de soutien, les compensations russes et le transfert des avoirs russes gelés inciteront Kiev à résister activement et à suivre la ligne de politique étrangère de Londres.
L'UE a déjà déclaré qu'elle ne disposait pas de mécanismes juridiques pour saisir les avoirs russes. Toutefois, lors d'une conférence à Londres, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a suivi la voie tracée par les Britanniques. Elle a déclaré que l'UE préparait un cadre juridique permettant d'utiliser les avoirs russes gelés pour "reconstruire l'Ukraine".
Conclusions géopolitiques
En organisant une conférence internationale sur la "reconstruction de l'Ukraine", à laquelle participent des acteurs économiques et politiques étrangers, la Grande-Bretagne tente de prendre le leadership et d'imposer son plan au reste de l'Europe. Il s'agit notamment de lier les sanctions anti-russes à la "restauration de l'Ukraine". Dans l'ensemble, cette approche est soutenue par les États-Unis, comme l'a indirectement confirmé la participation du secrétaire d'État américain Anthony Blinken à la conférence de Londres. La veille, aux États-Unis, un groupe de membres du Congrès et de sénateurs a annoncé un projet de loi similaire au projet britannique sur la possibilité de transférer des avoirs russes gelés pour "aider" l'Ukraine et de geler leur retour en Russie jusqu'à ce qu'une "compensation" soit versée à la partie ukrainienne.
Le pôle atlantiste s'efforce de prolonger les combats en promettant à Kiev un soutien et de l'argent volé à la Russie. En réalité, l'argent sera absorbé par l'Occident lui-même, l'Ukraine aura de nouvelles dettes et des pertes militaires, et le reste de l'économie sera repris par des "investisseurs" occidentaux.
Les tentatives d'appropriation permanente des actifs russes rendront tout compromis pour la partie russe aussi peu rentable que possible et pratiquement impossible. Cela signifie, entre autres, que la Russie ne sera pas en mesure, dans une perspective historique proche, de revenir à l'état des relations économiques et politiques qu'elle entretenait avec les pays occidentaux avant l'entrée en vigueur de l'accord de Schengen. La Russie n'a pas d'autre choix que de lutter jusqu'à la victoire et de construire l'autarcie, de dé-stratégiser la conscience et les relations matérielles.
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Cinématographie: Un cours pour la souveraineté cinématographique
Cinématographie:
Un cours pour la souveraineté cinématographique
Mark Datnov
Source: https://www.geopolitika.ru/article/kurs-na-suverenizaciyu-kinematografa
Sur la proposition de Nikita Mikhalkov de créer un festival du film eurasien
Le 26 mai 2023, lors du Forum économique eurasien de Bichkek, Nikita Mikhalkov, président de "l'Union russe des directeurs de la photographie", a proposé de créer le Festival du film eurasien comme alternative aux festivals occidentaux similaires, tels que les Oscars, la Berlinale Leo, le Festival de Cannes, etc.
"Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un problème où les idées disparaissent, où l'art nous est présenté comme quelque chose qui n'est pas de l'art. La seule protection des valeurs morales et culturelles est la civilisation eurasienne. Il n'y en a pas d'autre. Le doux mot d'indépendance en est venu à signifier que rien ne dépend de nous. Dans le monde civilisé, l'immunité est perdue, la tolérance est lâcheté et incapacité à défendre ses intérêts. Nous devons sauver ce que nous avons de plus cher, en nous appuyant sur les traditions culturelles et morales qui nous unissent, nous protéger de tout ce qui pourrait conduire le monde au désastre".
Et, comme cela arrive souvent avec des propositions et des déclarations tout aussi radicales (et vous devez comprendre qu'étant donné les changements socioculturels actuels dans le contexte des récents événements en Ukraine, de telles propositions, si elles aboutissent, signifieront sinon un passage complet, du moins un passage virtuel du marché cinématographique occidental à un marché oriental similaire, avec toutes les difficultés et les conséquences que cela implique), la déclaration de Mikhalkov a été immédiatement suivie d'une multitude de réactions plus ou moins acerbes et sévères, qui, une fois de plus, se sont succédées à un rythme effréné.
Mais nous ne sommes pas là pour juger de l'éthique que recèle la proposition de Nikita Sergeyevich ou de la dureté des mots qu'il a choisis. Et notre but n'est certainement pas d'évaluer les commentaires des "accusateurs" de M. Mikhalkov. Notre tâche consiste à répondre à deux questions essentielles qu'il convient de poser dans le cadre de cette initiative, comme l'ont fait jadis Herzen et Tchernychevski.
La première question est la suivante: "Qui est responsable ?"
Bien sûr, des idées comme celles proposées par Mikhalkov pourraient être mises sur le compte d'une baisse de la qualité du marché du film en Russie. Dans le passé, le cinéma pouvait aisément rivaliser avec les films occidentaux et remporter des prix, mais maintenant qu'il n'en est plus question, les cinéastes sont prêts à tout pour créer l'illusion de la compétitivité. Et oui, bien sûr, il y a une baisse de la qualité du marché intérieur, et personne ne le cache (bien qu'il faille se rappeler qu'à l'époque soviétique, cela ne pouvait pas se produire à cause, curieusement, de la censure préalable, de sorte qu'il n'était pas possible de voir toute la gamme de contenus produits à l'époque soviétique). Cependant, on ne peut pas mettre cela sur le compte d'une concurrence accrue. De plus, si l'on suit de près l'histoire de ce même Oscar, on constate que même à l'époque soviétique, les films nationaux étaient loin d'être toujours inclus dans la liste des nominés pour les grands prix, et encore moins d'être gagnants, ce qui est compréhensible puisque, toutes choses égales par ailleurs, admettre que le bloc socialiste avait gagné quoi que ce soit revenait à porter atteinte à son propre prestige, ce qu'il s'efforçait d'éviter à l'excès. Et si la photo soviétique a gagné, c'est plutôt comme une exception à la règle, en dehors de la qualité évidemment exceptionnelle de la photo elle-même.
En d'autres termes, il n'est pas exact de parler d'une concurrence accrue dans l'ère post-soviétique ; d'ailleurs, dans un sens, les films nationaux ont eu plus d'occasions de figurer sur les listes de prix après la chute du bloc soviétique. Mais si la concurrence a diminué, qu'est-ce qui a changé radicalement, au point que les cinéastes nationaux envisagent sérieusement de changer de marché ?
Pour répondre à cette question, il convient de rappeler qu'en Union soviétique comme en Fédération de Russie, il était très difficile d'entrer en contact avec des valeurs qui n'étaient pas inhérentes à notre culture et à notre mentalité. C'est un phénomène normal qui n'a rien de criminel - il suffit de se rappeler les nombreux scandales des studios occidentaux à la suite de l'interdiction de leurs productions en Chine ou d'une sorte de censure de celles qui étaient approuvées par le Parti pour être projetées. Et oui, le cinéma en tant que forme d'art peut traiter et a toujours traité de questions qui, pour un certain groupe de personnes, peuvent être taboues. Les relations non conventionnelles, les différences de frontières, les diverses déviations sociales et culturelles et les questions raciales n'ont pas été inventées hier, et la réflexion sur ces sujets a eu lieu dans le cinéma presque depuis sa création. Cependant, il est faux de penser que si ce genre de choses s'est produit auparavant, il se produit aujourd'hui dans la même mesure. Au contraire, la présence de ces questions dans les images du passé était plus susceptible d'être perçue de manière adéquate, car il y en avait peu, et, pour la plupart, elle était conditionnée avant tout par la tâche du cinéaste de montrer un phénomène particulier de notre vie. Mais le cinéma, malgré son statut d'art, n'a pas pu échapper à la surveillance du monde des affaires et de l'argent. Et là où les affaires et l'argent commencent, l'accent est invariablement mis sur le marché de masse. Le "point de non-retour" devrait être focalisé sur deux années, 1975 et 1977, lorsque deux films destinés exclusivement au grand public (Les Dents de la mer et La Guerre des étoiles) ont ouvert la voie à un véritable cinéma de masse. Mais même cela ne serait que la moitié du problème - après tout, les marchés de masse existaient et existent toujours dans le secteur du livre, du théâtre, de la musique et dans bien d'autres secteurs. Mais il ne faut pas oublier que le cinéma, en raison de sa gamme audiovisuelle, est capable d'influencer la conscience de masse bien plus que d'autres domaines artistiques, et que son coût d'obtention relativement faible lui ouvre l'accès à un public plus large.
Avec toutes ces données en main, le dernier point, et probablement le plus important, concerne les courants politiques qui se sont superposés au cinéma en tant que forme de divertissement de masse.
La troisième vague du féminisme qui a débuté en Occident dans les années 90, la cancel culture qui a émergé dans les mêmes années mais qui a commencé à se répandre activement dans les années 2010, avec BLM et "Me too" (en 2013 et en 2017 respectivement) - tous ces mouvements ont certainement des pensées et des idées sensées à la base, similaires aux idées des suffragettes qui se battaient dans les années 20 du vingtième siècle. Mais, sous l'influence de l'entreprise multipliée par l'ultimatisme, tous ces efforts sociaux ont pris une tournure extrême et produisent exactement l'effet inverse dans de nombreux pays. Et maintenant, au moment où nous écrivons ces lignes, nous nous trouvons dans une situation où la présence de tel ou tel "agenda" n'est pas seulement et pas tellement le désir du cinéaste d'éclairer un problème particulier, mais plutôt une "mode" et un désir de gagner des points politiques supplémentaires en s'adressant à une minorité opprimée. Et nous n'avons pas encore abordé les événements qui ont commencé en février 2002, lorsqu'une véritable "culture de l'abolition" a commencé à se mettre en place et que tout ce qui passait par là était perçu dans la mère patrie comme rien de moins que du sabotage et de la trahison.
Et, parmi tous ces facteurs, le désir de réorienter la production cinématographique vers quelque chose de plus créatif au détriment des marchés dans des pays où des idéaux similaires sont prêchés est tout à fait raisonnable et a sa place. Comme les parents qui essaient de garder leurs enfants dans un cadre précis qui influencera les enfants et leur sera bénéfique plutôt que de les corrompre.
"Certains d'entre vous diront que la possibilité même d'exister dans des marchés aussi destructeurs est préjudiciable à notre cinéma, mais cela vaut-il vraiment la peine d'aller en Eurasie pour cela ? Et en général, y a-t-il quelqu'un avec qui coopérer et auprès de qui améliorer la qualité de son propre produit ? Et, aussi étrange que cela puisse paraître, la réponse sera positive.
Il convient tout d'abord de mentionner la liste des pays autour desquels le festival du film eurasien, proposé par Mikhalkov, sera construit. Parmi les principaux, il convient d'en citer trois: l'Inde, la Chine et la Turquie. Nous sommes surpris de découvrir que ces marchés ne sont pas aussi vides qu'il n'y paraît à première vue et que leur accès aux marchés occidentaux est déjà en cours. Par exemple, la Turquie est d'ores et déjà le deuxième exportateur mondial. Ensuite, la Turquie est désormais le deuxième exportateur de contenu sériel après les États-Unis, et ses produits sont activement diffusés depuis longtemps, y compris en Russie. Il est inutile de parler du marché chinois - il suffit de rappeler que pour passer la censure et recevoir un certificat de distribution, les studios occidentaux entrent de plus en plus souvent en contact avec le gouvernement local et créent et montent leurs films en fonction non seulement de leurs normes mais aussi des normes de la RPC, ce qui fait que les idées occidentales tombent dans le piège du business, et je préfère de plus en plus souvent non pas la première version, mais la seconde.
En ce sens, le marché indien peut sembler un exemple étrange, car il s'agit davantage d'une affaire nationale que d'une affaire d'exportation, malgré son taux gigantesque de production du contenu et de la diffusion. Cependant, là aussi, il convient de noter une évolution vers un public potentiel plus large. Et non, ces exemples ne signifient pas que seuls ces pays et la Russie participeront au festival du film si l'initiative de Mikhalkov se concrétise. Les pays de l'UEE (Union Economique Eurasienne), l'Iran, d'autres pays d'Asie et du Moyen-Orient, peut-être rejoints par des pays fidèles d'Amérique latine, tout cela, avec une approche et un équilibre appropriés, multiplié par la trajectoire générale de la pensée culturelle, peut délier les mains des cinéastes, leur évitant d'avoir à travailler uniquement pour des marchés qui pourraient ne pas leur rendre la pareille, mais en se concentrant encore plus sur l'amélioration de la qualité de leur produit et des idées qu'ils peuvent transmettre au public à travers eux.
Deuxième question - Que faire ?
Il faut bien comprendre que ce processus, s'il doit avoir lieu, ne sera pas simple. Tout d'abord en raison de la nécessité de respecter des normes élevées de production de contenu dans les pays décrits ci-dessus, ce qui, malheureusement, n'est pas si facile dans notre pays, mais il est possible d'y remédier, si vous le voulez. En outre, il faut comprendre que cette réorientation vers un monde culturel complètement différent ne se fera pas sans laisser de traces. Certains peuvent la percevoir comme un pas en arrière, comme un blocage des processus d'unification avec le monde culturel occidental, qui viennent à peine de commencer.
Et bien sûr, ce changement d'orientation aura un effet immédiat sur tout ce qui se passe dans le cinéma, en particulier dans la partie de celui-ci à laquelle l'argent public sera alloué.
Cela vaut-il la peine d'aborder le problème de manière aussi radicale ? La question est intéressante et la réponse n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît à première vue, même en dépit des arguments exposés ci-dessus. Ce qui est certain, c'est que si telle ou telle partie du monde refuse ouvertement et avec véhémence de vous accepter dans ses rangs, fait tout pour vous laisser isolé, la question d'un changement de cap se posera au moins. Reste à savoir comment la changer pour qu'elle fonctionne.
Notes:
1. https://forum.eaeunion.org/news/nikita-mikhalkov-predlozhil-sozdat-na-prostranstve-eaes-evraziyskuyu-kinoakademiyu/
2. www.forbes.ru/forbeslife/482824-tysaca-serij-lubvi-i-dramy-kak-tureckie-serialy-stanovatsa-vse-bolee-popularnymi
3. https://trends.rbc.ru/trends/social/62b4dbd19a794756552bd246
4. https://dtf.ru/cinema/13858-nacionalnaya-ideya-i-globalizaciya-kinematograf-kitaya
5. https://prc.today/istoriya-kinematografa-kitaya-kitae-istoriya-kinematografa/
19:28 Publié dans Actualité, art, Cinéma, Eurasisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, art, nikhita mikhalkov, russie, eurasie, eurasisme, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 22 juin 2023
Par respect de la neutralité helvétique: l'Union démocratique du centre boycotte le discours de Zelenski
Par respect de la neutralité helvétique: l'Union démocratique du centre boycotte le discours de Zelenski
Source: https://zuerst.de/2023/06/21/aus-gruenden-der-neutralitaet-schweizerische-volkspartei-boykottiert-selenskyj-rede/
Berne. Il n'y a pas qu'en Autriche que l'on s'oppose à la cour faite au président ukrainien Zelenski, célébrée dans la plupart des pays occidentaux, mais aussi en Suisse - Etat également neutre. Comme au Conseil national de Vienne, de nombreux députés du Parlement de Berne n'ont pas assisté au discours de Zelenski, retransmis par vidéo. L'Union démocratique du centre (UDC) - le plus grand parti - a boycotté l'intervention.
Comme en Autriche, le débat sur la neutralité, qui a fait ses preuves au fil des siècles, agite les esprits en Suisse depuis des mois. Ainsi, Berne interdit jusqu'à présent à l'Allemagne et à d'autres pays de transmettre à l'Ukraine des armements achetés en Suisse il y a des années. Ce sont surtout les députés verts et socialistes qui s'opposent à cette politique. Ils plaident pour une limitation de la neutralité.
Pour le parti national-conservateur UDC, cette attitude est totalement inacceptable. C'est pourquoi l'intervention de Zelenski au Parlement suisse a été controversée. Presque tous les députés de l'UDC se sont abstenus, car ils y voyaient une ingérence dans la politique suisse. Zelenski n'a pas répondu à cette question, du moins pas directement. Il a remercié pour tous les trains de sanctions contre la Russie, toutes les livraisons d'armes et le gel des avoirs des oligarques russes. "Ceux qui nous soutiennent protègent le monde de la guerre", a-t-il déclaré (mü).
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19:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : europe, affaires européennes, suisse, udc, svp, neutralité, neutralité suisse, neutralité helvétique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Gaz de schiste aux États-Unis: de la "révolution" à la bulle?
Gaz de schiste aux États-Unis: de la "révolution" à la bulle?
par Giacomo Gabellini
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25770-giacomo-gabellini-shale-gas-negli-usa-da-rivoluzione-a-bolla.html
Comme chacun sait, les États-Unis ont depuis longtemps dépassé l'Arabie saoudite pris la première place dans le classement des principaux pays exportateurs de pétrole. Il s'agit d'une réussite remarquable, mais en même temps prévisible, car l'ascension des États-Unis parmi les plus grands fournisseurs de pétrole brut au monde se poursuit depuis plusieurs années.
En particulier, depuis que l'administration Obama a donné le feu vert à l'extraction de pétrole dit "non conventionnel", rendue possible par le développement de méthodes d'extraction telles que l'hydrofracturation et le forage horizontal. Des techniques particulièrement innovantes, mais lourdes d'effets secondaires sur l'environnement puisqu'elles impliquent l'infiltration dans le sous-sol, et donc dans les aquifères qui le traversent, de quantités considérables de substances (on parle de plus de 200 litres d'un mélange contenant environ 600 agents chimiques pour chaque puits) qui sont à la base d'une pollution environnementale extrêmement importante et des nombreux phénomènes sismiques enregistrés dans les zones touchées par la fracturation hydraulique des schistes.
Le manque d'attention général sur la dangereuse corrélation entre l'extraction d'hydrocarbures non conventionnels et les tremblements de terre s'explique très probablement par l'impact considérable de la "révolution du schiste" sur le PIB américain; le journal "Economist" a pour sa part estimé que les plus de 20.000 nouvelles plates-formes construites à travers le pays avaient contribué à faire croître l'économie nationale de pas moins de 76,9 milliards de dollars US entre 2010 et 2014.
Au cours de ces années, de nombreux experts de l'industrie ont prédit que le pétrole de réservoirs étanches et le gaz de schiste extraits en Amérique du Nord feraient progressivement leur entrée sur le marché mondial, ainsi que d'autres formes spéciales de pétrole non conventionnel - notamment le pétrole de sables bitumineux de la Chine, le pétrole extra-lourd du Venezuela et le pétrole pré-salifère du Brésil - et de gaz naturel. L'épicentre de cette "révolution" est toutefois resté fermement ancré au cœur des États-Unis, qui ont pu produire 20,21 millions de barils de pétrole par jour en 2022 et 975 milliards de mètres cubes de gaz en 2021, et augmenter considérablement leurs parts de marché. Surtout, vers le "vieux continent", en raison de la dynamique déclenchée par le conflit russo-ukrainien, qui a entraîné - entre autres - la rupture du lien énergétique entre l'Union européenne et la Fédération de Russie.
Si l'impulsion initiale de la croissance de l'industrie du schiste a été donnée par l'administration Obama, le véritable tournant s'est toutefois produit sous l'administration Trump, qui, grâce au "travail extraordinaire" du secrétaire à l'énergie Rick Perry (photo), a réussi à démanteler l'architecture réglementaire qui régissait les activités des producteurs de pétrole non conventionnel de manière à non seulement accréditer les États-Unis en tant que grand exportateur d'hydrocarbures, mais aussi et surtout à greffer le programme de réindustrialisation du pays sur une base d'autosuffisance énergétique.
Les milliers de nouveaux gisements activés en Pennsylvanie, au Texas, au Kansas, en Oklahoma, dans le Dakota du Nord et au Colorado avec le soutien de Washington transformeraient définitivement les États-Unis en premier fournisseur mondial d'hydrocarbures. "Nous n'en sommes qu'aux quinze premières années d'un processus qui durera 150 ans", a déclaré Steve Müller, directeur de Southwestern Energy. L'objectif d'exploiter le potentiel de l'industrie des hydrocarbures non conventionnels a en effet eu un impact sur la définition de la ligne opérationnelle suivie par les Etats-Unis au cours des années précédentes, avec notamment les efforts répétés pour évincer du marché des pays producteurs de premier plan comme l'Irak, l'Iran et la Libye. Mais aussi à la tentative obstinée et infructueuse de marginaliser par des sanctions une nation énergétique de tout premier ordre comme la Russie, à la forte pression exercée sur l'Arabie saoudite pour qu'elle échange une réduction substantielle de sa production contre l'intensification de son soutien militaire et stratégique dans une perspective anti-iranienne, et au siège politico-technologique imposé au Venezuela dans le but de saper le potentiel de production du pays.
Les problèmes sont apparus lorsque, pour des raisons purement géopolitiques (limiter les revenus d'adversaires du calibre de la Russie et de l'Iran), les États-Unis ont décidé de s'associer à l'Arabie saoudite pour faire baisser le prix du pétrole. Pour les "frackers", conscients que l'exploitation des gisements d'hydrocarbures non conventionnels, qui ont tendance à s'épuiser très rapidement, nécessite un nombre de forages très élevé et donc des seuils de rentabilité assez importants, la situation commence à devenir très complexe.
Ryan Lance, PDG de Conoco-Phillips, a alors cherché à donner de solides assurances aux investisseurs, se déclarant convaincu que "le système a survécu avec un baril à 100 dollars et peut survivre avec un baril à 50-60 dollars. Et il y a encore de la place pour l'amélioration, en concurrence avec n'importe quel autre projet d'extraction dans le monde". Selon M. Lance, les progrès technologiques réalisés progressivement auraient permis d'abaisser le seuil de rentabilité du gaz de schiste de 25 % rien qu'en 2015, tandis que "dans les meilleures régions, vous pouvez obtenir un retour sur investissement de 10 %, même avec un pétrole à 40 dollars".
Les choses se sont avérées bien différentes. La forte réduction des marges bénéficiaires liées à la production de pétrole de réservoirs étanches et de gaz de schiste s'est avérée être un coup dur pour les petites et moyennes entreprises américaines qui avaient investi dans le secteur, et elle a également eu un impact significatif sur les performances boursières des géants du pétrole, qui ont été contraints à la fois de "tondre" leurs actionnaires et de renoncer à de nombreux investissements déjà réalisés.
Selon un rapport de "Bloomberg" d'août 2015, la dette accumulée par la moitié des entreprises impliquées dans la "révolution du schiste" incluses dans son indice atteignait 40% de leur valeur totale. Une autre analyse menée sur les bilans de 60 compagnies pétrolières cotées aux Etats-Unis certifiait que fin juin 2014, les dettes s'élevaient à 190,2 milliards de dollars, en hausse de 50 milliards de dollars depuis fin 2011. De 2010 à 2014, la masse de la dette a doublé, alors que les revenus n'ont augmenté que de 5,6%.
Il faut également souligner qu'une proportion non négligeable de ces entreprises consacre au moins 10 % de leur chiffre d'affaires au paiement des intérêts de la dette qui, dans la plupart des cas, a été classée par les grandes agences de notation dans la catégorie "junk", en raison des risques de défaut élevés et de l'incapacité de la grande majorité des entreprises du secteur à générer des bénéfices, comme l'a magistralement illustré Bethany McLean dans son ouvrage approfondi.
Elle n'a pas manqué de souligner que l'effondrement généralisé et ruineux du secteur n'a été évité que grâce à l'offre surabondante de liquidités bon marché fournie par la politique monétaire hyper-accommodante de la Réserve fédérale. C'est en vertu de ce soutien financier fourni par la Banque centrale américaine que l'industrie du fracking a pu survivre à la période de prix très bas qui a duré de 2014 à 2015, et relancer la production à grande échelle grâce à des réductions progressives des coûts et à l'amélioration des rendements miniers.
En novembre 2015, cependant, le Houston Chronicle a révélé que pas moins de 37 entreprises américaines opérant dans le secteur des hydrocarbures non conventionnels avaient fait faillite entre les mois d'août et d'octobre précédents, avec une dette totale dépassant les 13 milliards de dollars. Les mois suivants ont connu la même tendance, en raison de la révision négative des prévisions de prix du pétrole de Goldman Sachs, de la hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale et de l'entrée du pétrole iranien sur le marché suite à la levée des sanctions contre Téhéran, qui a fait chuter le prix du Brent et du West Texas Intermediate en dessous de 30 USD le baril, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis 2003.
L'amaigrissement drastique - avec la fermeture de 80 % des sites d'extraction actifs cette année-là, accompagnée d'une longue série de faillites d'entreprises - a facilité un processus de concentration destiné à atténuer les problèmes financiers pesant sur l'ensemble du secteur, qui s'est également trouvé confronté au fil des ans à une forte baisse de production, structurelle et non conjoncturelle, selon le spécialiste David Messler, et largement préfigurée par le contenu des documents de 2009 publiés par le New York Times. Dans ces documents, certains experts et employés des grandes sociétés pétrolières identifiaient déjà la "révolution du schiste" comme une nouvelle gigantesque "chaîne de Ponzi". Parmi eux, l'Agence internationale de l'énergie, qui fait autorité en la matière, a prédit dans son World Energy Investment Outlook de 2014 un effondrement vertical de la production d'hydrocarbures non conventionnels aux États-Unis et l'éclatement de la bulle correspondante.
19:26 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : énergie, gaz de schiste, états-unis | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'OTAN et les Etats-Unis veulent une guerre au Kosovo. Malgré les réticences de Bruxelles et de Tirana
L'OTAN et les Etats-Unis veulent une guerre au Kosovo. Malgré les réticences de Bruxelles et de Tirana
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/nato-e-usa-insistono-per-una-guerra-in-kosovo-nonostante-la-frenata-di-bruxelles-e-tirana/
Nos grands amis, nos frères de l'OTAN, sont sur le point de provoquer une nouvelle guerre en Europe. Car la situation s'est encore détériorée au Kosovo où le régime en place continue de provoquer la minorité serbe malgré les protestations non seulement de Belgrade mais aussi de Tirana et même de l'Union européenne. Je me demande si les bellicistes italiens l'ont remarqué...
D'autre part, il était inévitable que la création d'un État lié à la mafia et protégé par les États-Unis (une relation déjà éprouvée à maintes reprises par les Américains, mais peut-être Lady Garbatella, alias Giorgia Meloni, ne le sait-elle pas) provoque des troubles continuels. Et crée les conditions d'une dangereuse instabilité au milieu de l'Europe. Grâce aux bombardements contre Belgrade d'abord - avec l'Italie en première ligne grâce à D'Alema - puis avec le soutien de la mafia, devenue libre d'opérer au Kosovo et de s'étendre au reste de l'Europe.
Et parce que la situation s'était un peu calmée après les affrontements des dernières semaines, le régime de Pristina a ordonné l'arrestation d'un Serbe du Kosovo. Et il a ignoré les invitations de l'Albanie à accorder une large autonomie aux Serbes, minoritaires dans le pays mais très majoritaires dans les régions du nord. Une solution similaire à celle du Tyrol du Sud, mais qui ne plaît pas au gouvernement de Pristina. Manifestement, les gangs ont d'autres intérêts. Tout comme l'OTAN.
Aujourd'hui, l'UE a pris peur et a bloqué (temporairement) le financement direct du Kosovo. Mais l'inquiétude grandit également en Serbie. Le gouvernement, ignorant le sentiment général de la population, a pris ses distances avec Moscou et les Serbes du Kosovo. En échange de promesses de Bruxelles de faciliter l'entrée de Belgrade dans l'Union. Mais un massacre des Serbes du Kosovo ne serait pas accepté par la population serbe. Et les accords avec Bruxelles seraient rompus, les relations avec Moscou rétablies, et un affrontement extrêmement risqué aurait lieu à quelques encablures de l'Adriatique. Bruxelles ne le veut pas, Tirana non plus. Mais les Etats-Unis et l'OTAN font tout pour qu'éclate une guerre ruineuse qui mettrait définitivement l'Europe à genoux. Sachant qu'ils peuvent compter sur quelques cinquièmes colonnes à proximité immédiate du lieu de l'affrontement.
18:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, kosovo, serbie, albanie, union européenne, balkans, europe, affaires européennes, otan | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les entreprises françaises "stratégiques" passent, elles aussi, en des mains étrangères
Les entreprises françaises "stratégiques" passent, elles aussi, en des mains étrangères
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Qui se souvient de ce slogan du gouvernement flamand ? Garder les entreprises des secteurs d'importance stratégique entre les mains des Flamands. Ancrer dans le pays les entreprises stratégiquement importantes et sensibles. Le même débat a été soulevé en France, alors qu'il apparaît que, ces dernières années, de nombreuses entreprises, et non des moindres, sont passées aux mains d'intérêts étrangers.
Selon les chiffres que le journal Les Echos a pu glaner dans le dernier rapport du Trésor français sur le contrôle des investissements étrangers en France, 131 entreprises françaises des secteurs dits "stratégiquement sensibles" seraient concrètement passées dans des mains étrangères en 2022, sur un total de 325 dossiers soumis à approbation. Un sur trois a donc été accepté. Par secteurs stratégiquement sensibles, il faut entendre tout ce qui touche à la sécurité, ou aux intérêts stratégiques. "Les relations financières entre la France et l'étranger sont libres", précise le Trésor français. "A l'exception donc des secteurs limitativement énumérés, qui ont trait à la sécurité nationale ou à l'ordre public et aux activités essentielles aux intérêts du pays, car c'est là qu'intervient l'article L. 151-3 du code monétaire et financier, qui soumet les investissements étrangers à une autorisation préalable".
Proxinvest et Exxelia
Les Echos mentionnent dans leur contribution la seule société française spécialisée dans les grands ensembles, Proxinvest (Glass Lewis). Cette société française leader dans l'intelligence économique a fini par passer entre les mains de Canadiens, notamment Sanard. Le spécialiste français de l'électricité verte Plüm est devenu britannique et fait partie d'Octopus Energy. La liste des acquéreurs est longue, avec en tête les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada. La Chine entre également sur le marché français. L'UE est également chargée de surveiller les acquisitions afin de défendre les intérêts européens si nécessaire, mais le fait-elle ? Sur les 1800 dossiers déposés en 2020, sept ont été rejetés (sept donc) par l'UE.
Le Trésor français affirme que dans la moitié des cas, il a pu imposer le maintien du siège ou de l'emploi de l'entreprise en France. Bien entendu, tout le monde sait qu'un tel expédient n'est que temporaire ou fictif, car lorsque l'entreprise est détenue par des sociétés étrangères, les décisions finales sont également prises à l'étranger. On peut se demander s'il n'est pas urgent d'élargir la liste des secteurs d'importance stratégique. Après tout, de nombreux Français se souviennent de la vente, le 11 octobre 2022, de l'entreprise française Exxelia. Cette entreprise fabrique des composants du chasseur Rafale et a été rachetée par l'entreprise américaine HEICO.
Si la France, et par extension l'Europe, vend ses joyaux, même dans des secteurs stratégiquement importants, que lui restera-t-il ? Et quel rôle pourra-t-elle alors jouer politiquement et économiquement à l'échelle mondiale ?
18:45 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : entreprises stratégiques, france, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La nouvelle Bible
La nouvelle Bible
Andrea Marcigliano
https://electomagazine.it/la-nuova-bibbia/
Yuval Noah Harari est considéré comme l'idéologue le plus écouté par Klaus Schwab. Celui du Forum de Davos, pour être précis. C'est-à-dire cet obscur ingénieur suisse qui, nul ne sait sur quels fondements, semble en fait capable de donner des ordres à tous les gouvernements occidentaux, de déterminer leurs politiques économiques, monétaires, environnementales. De décider de l'avenir des peuples et des nations.
Tout ce que l'on sait de lui, c'est qu'il porte des tenues assez... particulières au bord de la mer.
Harari est israélien. Et enseigne à Jérusalem. Mais, pour ses thèses, il est devenu une star mondiale. Des thèses qui tournent, depuis peu, autour de la Bible. Et de l'histoire universelle de l'homme, du singe à nos jours. Et au-delà. Parce qu'il s'est arrogé le droit d'écrire une histoire universelle. Ce que même Gordon Childe n'avait pas osé faire. Il l'a intitulée "Sapiens. Des animaux aux dieux. Une brève histoire de l'humanité". Et il l'a dédié à "son mari".
Qu'est-ce que cela a à voir avec quoi que ce soit ? Les gens diront... ne soyez pas homophobe...
Non, désolé, c'est vrai. Car c'est Harari qui tient à souligner, à chaque occasion, qu'il est un "historien gay". Et donc, le fait est important, voire fondamental selon lui, pour comprendre sa pensée.
Je parlais de la Bible. Pour Harari, tout y est faux. Un fatras de préjugés, de violences, de mensonges, de peurs... Je serais curieux de savoir ce qu'en pensent les grands rabbins. Et pas seulement les orthodoxes, mais aussi les plus progressistes, ou éclairés, avec lesquels j'ai eu la chance de m'entretenir.
Mais Harari n'est pas intéressé par l'opinion des rabbins. Il est la star, et le produit, d'un monde dans lequel la méditation et l'étude des textes poursuivie pendant des décennies sont, de toute évidence, une perte de temps. Pire encore, l'obscurantisme doit être éradiqué.
Et en effet, il soutient que la Bible doit être complètement réécrite. Et donc... abolie. Comme tous les textes sacrés de toutes les religions. Remplacée par une seule révélation universelle, œuvre non pas d'un Dieu ou d'un Prophète, mais de... l'IA.
Oui... l'Intelligence Artificielle même, le seul Dieu auquel Harari et ses associés croient. Un Dieu qui ressemble à un cauchemar de science-fiction. Un truc à faire rougir de honte le vieil Asimov.
Le cœur de cette nouvelle Bible devrait être, selon le brillant penseur, la négation de tout libre arbitre. Et de toute diversité d'opinion. En comparaison, Luther et Torquemada font figure de gentils enfants de chœur.
Bien sûr, la seule vérité doit être celle de Harari, Schwab et consorts. L'annulation de la culture élevée au rang de tribunal moral suprême et indiscutable. L'affirmation de la théorie du genre comme vérité absolue. La négation de toute identité nationale, de toute spécificité culturelle, de la famille traditionnelle. Et le monopole de la violence aux mains d'un seul super-État mondial.
La démocratie ? Plus nécessaire si tout le monde est égal, pense la même chose, de la même manière. Superflue. En fait, nuisible.
Définitivement, un nouveau monde merveilleux. Qui n'est plus un roman dystopique. Mais ce que certains individus préparent depuis longtemps. Et ils ne le cachent pas. Ils en sont tellement convaincus que les masses sont désormais prêtes à accepter ce qui leur sera imposé.
Au nom du salut... de la santé... ou même simplement sous l'influence des médias.
Et maintenant, allez-y, traitez-moi de vieux fou qui croit que la Terre est plate... ou essayez de lire quelques pages de Harari. Juste pour... vous donner au moins l'ombre d'un doute...
18:29 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yuval noah harari, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 20 juin 2023
Pressions américaines sur l'Italie: vers l'abandon de la Nouvelle Route de la Soie?
Pressions américaines sur l'Italie: vers l'abandon de la Nouvelle Route de la Soie?
Giulio Chinappi
Source: https://giuliochinappi.wordpress.com/2023/05/25/pressione-degli-stati-uniti-sullitalia-verso-labbandono-della-nuova-via-della-seta/
Au nom de sa soumission aux États-Unis, le gouvernement italien pourrait renoncer à participer à la BRI, la Nouvelle route de la soie chinoise, au détriment de sa propre économie. Vous trouverez ci-dessous la traduction de l'article de Fabio Massimo Parenti pour le Global Times.
Les médias étrangers et nationaux ont fait état du dilemme de l'Italie concernant le renouvellement de l'accord sur l'initiative Belt and Road (BRI, connue en italien sous le nom de Nouvelle route de la soie, ndt) proposée par la Chine, que le pays a signé en mars 2019. Comme le rapporte le Financial Times, l'accord quadriennal de participation à la BRI "contient une disposition inhabituelle de renouvellement automatique à son expiration en mars 2024, à moins que Rome ne notifie formellement à Pékin son intention de se retirer trois mois plus tôt".
Le Premier ministre italien Giorgia Meloni, soutenu par une coalition de droite au Parlement, a qualifié la décision de signer l'accord de "grosse erreur" lors de la dernière campagne électorale. Toutefois, son approche de la Chine a commencé à changer en décembre dernier, après sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping en marge du sommet du G20 à Bali.
En près d'une heure d'entretien, Mme Meloni et M. Xi ont convergé sur plusieurs points de discussion, à commencer par le rééquilibrage du commerce bilatéral: l'Italie doit exporter davantage de biens et de services vers la Chine pour consolider la reprise post-Covid et répondre à la demande du marché intérieur chinois, en proposant des produits de consommation de plus en plus haut de gamme, afin de satisfaire les besoins d'une classe moyenne en plein essor.
Cependant, malgré les avantages évidents du renforcement des relations économiques entre la Chine et l'Italie (la BRI s'est avérée être une initiative inclusive, pragmatique et fructueuse), Rome semble être victime de sa limitation endémique de la souveraineté en raison de sa dépendance non écrite à l'égard des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En tant que seule véritable puissance méditerranéenne en Europe, l'Italie a traditionnellement fait l'objet d'une surveillance particulière en raison de sa position privilégiée. Par conséquent, quelles que soient les "couleurs" du gouvernement, sacrifier les intérêts nationaux italiens sur l'autel des contraintes géopolitiques, agissant sous la forme d'une ingérence extérieure, pourrait être une option. Par conséquent, il n'est pas surprenant que, selon Bloomberg, Meloni exposerait sa volonté de rompre l'accord avec la Chine lors d'une réunion avec le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy.
Sous le premier gouvernement Conte (2018-19), composé du Mouvement cinq étoiles populiste de gauche et de la Ligue souverainiste de droite, l'Italie a cherché à mener une expérience politique inhabituelle dans le but de relancer l'économie italienne après sept années d'austérité financière dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance de l'UE. La volonté de ce gouvernement était de restaurer le pouvoir de négociation de l'Italie vis-à-vis des institutions supranationales - l'UE et l'OTAN. Comment cela s'est-il passé ? Se tourner vers les BRICS était une option pour diversifier les vecteurs du commerce extérieur et de la politique étrangère de l'Italie. Ainsi, le choix de signer l'accord BRI a fait de l'Italie le seul pays du G7 à rejoindre le mégaplan chinois, ce qui a été sévèrement critiqué par les alliés.
Le deuxième gouvernement Conte (2019-21), soutenu par le Mouvement 5 étoiles et le PD, s'est principalement consacré à la lutte contre la pandémie : c'était la priorité et il n'y avait pas assez de place pour discuter correctement de la politique étrangère. La guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses. L'appel à l'unité lancé par l'administration Biden a ravivé le rôle de l'OTAN et son récit, faux mais puissant, de la confrontation entre démocraties et autocraties, exerçant une pression maximale sur les alliés européens.
Les milieux d'affaires italiens sont aujourd'hui très inquiets. Après avoir subi d'énormes dommages liés à la hausse des prix de l'énergie et à l'impact dévastateur du conflit Ukraine-Russie sur l'économie européenne, les entreprises italiennes craignent une possible détérioration des relations Italie-Chine, à l'heure où l'on enregistre un nombre record d'exportations vers la Chine (92,5 % au premier trimestre 2023 par rapport à l'année précédente). "Un éventuel retrait conduirait à un refroidissement des relations bilatérales à un moment historique où les entreprises et les professionnels connaissent une frénésie et un désir de revenir sur le marché chinois", a déclaré Mario Boselli (photo, ci-dessus), président de l'Italy China Council Foundation, au Financial Times.
Malheureusement, les médias omettent aujourd'hui les principes de base de la BRI, son potentiel et ses succès. En outre, il convient de mentionner que le protocole d'accord non contraignant entre l'Italie et la Chine (ainsi que 151 pays dans le monde, dont de nombreux pays européens) a déjà été boycotté par le gouvernement Draghi. Si les résultats des premières années semblent limités, cela est dû à un manque d'engagement de la part de l'Italie, une attitude d'auto-boycott entreprise par l'Italie, et non par la Chine. La pression exercée par l'Italie sur l'initiative de coopération régionale n'est liée qu'à l'agenda stratégique des États-Unis et à leurs intérêts, et non à ceux de l'Italie. Si l'Italie ruine ses relations avec la Chine, ce sera une démonstration claire de la faiblesse politique du gouvernement italien, justifiée par l'attitude idéologique des autres.
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18:30 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle route de la soie, italie, chine, europe, affaires européennes, géopolitique, politique internationale, asie, affaires asiatiques, belt and road | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Pourquoi pleure-t-on Berlusconi en Russie ?
Pourquoi pleure-t-on Berlusconi en Russie ?
par Giulio Chinappi
Source: https://www.ideeazione.com/perche-in-russia-rimpiangono-berlusconi/
En Russie, Silvio Berlusconi a toujours joui d'une excellente réputation grâce à sa politique d'ouverture à l'égard de Moscou et à son amitié personnelle avec Vladimir Poutine.
Le décès de Silvio Berlusconi a été largement commenté dans la presse étrangère, compte tenu du poids politique incontestable du personnage. Mais en Russie, l'événement a bénéficié d'une couverture médiatique particulière, enrichie par les commentaires du président Vladimir Poutine et d'autres membres importants des institutions du pays. Cela s'explique par la politique d'ouverture de Berlusconi à l'égard de Moscou, mais aussi par son amitié personnelle avec Poutine.
Quelques heures après la diffusion de la nouvelle de son décès, le dirigeant russe s'est exprimé sur la chaîne de télévision Rossija-24, interviewé par le journaliste Pavel Zaroubine. Au cours de l'émission, M. Poutine a salué le travail de l'ancien premier ministre italien dans le cadre du rapprochement entre la Russie et le bloc de l'OTAN : "Il a été l'initiateur du développement des relations entre la Russie et l'Alliance de l'Atlantique Nord. C'est avec sa participation que les mécanismes d'interaction pertinents ont été créés", a déclaré le président russe, affirmant que peu d'hommes politiques internationaux peuvent se vanter d'égaler Berlusconi. "Il est certain qu'il s'agissait d'un homme politique d'envergure européenne, voire mondiale. Il n'y a pas beaucoup de gens comme lui sur la scène internationale aujourd'hui".
Selon M. Poutine, M. Berlusconi s'est révélé être un grand ami du peuple russe, qui "a beaucoup fait pour établir des relations commerciales et amicales entre la Russie et les pays européens". En effet, bien que contraint par les chaînes de l'OTAN et de l'Union européenne, Berlusconi a toujours eu un œil sur la Russie, développant des relations économico-commerciales entre Rome et Moscou, notamment dans le domaine de l'énergie, en plus de ses relations avec Poutine lui-même. Et c'est aussi à cause de cette relation avec les dirigeants russes et des accords conclus avec Moscou, qui ont irrité Washington et Bruxelles, que Berlusconi a été victime d'un coup d'État subreptice qui s'est soldé par son remplacement par le technocrate Mario Monti.
Selon M. Poutine, Silvio Berlusconi "a apporté une contribution personnelle inestimable au développement de relations italo-russes mutuellement bénéfiques". "En Russie, on se souviendra de Silvio Berlusconi comme d'un partisan constant et convaincu du renforcement des relations amicales entre nos deux pays", a ajouté le président de la Fédération. M. Poutine a su reconnaître la capacité de M. Berlusconi à essayer de faire passer les intérêts de l'Italie (entendue toutefois comme sa classe dirigeante, et certainement pas les travailleurs) avant une génuflexion totale aux diktats de Washington, même s'il a dû céder en de nombreuses occasions, comme lorsqu'il a trahi un autre de ses amis célèbres, Mouammar Kadhafi, en contribuant à la destruction de la Libye. "C'était une personne inhabituelle pour un homme politique, car il était très sincère et ouvert, et il avait un privilège dont les hommes politiques de cette envergure ne jouissent pas. Ce privilège lui permettait de dire ce qu'il pensait", a déclaré M. Poutine dans son allocution télévisée.
L'ambassade de Russie en Italie a également évoqué la figure de Silvio Berlusconi. "C'était un grand homme d'État qui a profondément marqué les relations italiennes, mondiales et russo-italiennes. C'était un visionnaire, un homme de grande capacité et un homme au grand cœur", peut-on lire dans le message peut-être excessivement hagiographique publié par l'ambassade de la Fédération de Russie à Rome. Cependant, tout en gardant le silence sur les innombrables méfaits de l'ancien premier ministre italien, M. Poutine et l'ambassade de Russie ont mis l'accent sur des aspects réels de la carrière politique de M. Berlusconi.
Jusqu'au bout, Berlusconi s'est révélé être le seul dirigeant politique italien capable de donner une lecture objective et équilibrée de la crise ukrainienne, en soulignant les responsabilités de Volodymyr Zelens'kyj et en refusant la criminalisation de la Russie. Face à la servilité du reste de la politique italienne à l'égard de Washington, même quelques mots à contre-courant ne pouvaient que jouer un rôle positif dans la difficile tentative de réorientation de la politique étrangère nationale. En effet, sans la présence de Berlusconi, le plus probable est que le gouvernement actuel se montre encore plus soumis à la logique hégémonique de l'impérialisme nord-américain.
Cela signifie-t-il que nous devrions pleurer la disparition de Berlusconi ? Non, cela signifie plutôt qu'il n'y a jamais de limite au pire dans la politique italienne, et que ceux qui pensaient que les gouvernements de Berlusconi représenteraient le point le plus bas de l'histoire de la République italienne se faisaient des illusions.
Publié sur World Politics Blog
17:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, russie, europe, affaires européennes, silvio berlusconi, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 19 juin 2023
Après la mort de Berlusconi: quel avenir pour la droite italienne?
Après la mort de Berlusconi: quel avenir pour la droite italienne?
Source: https://zuerst.de/2023/06/19/nach-berlusconis-tod-wie-geht-es-weiter-mit-der-italienischen-rechten/
Rome. La mort de Silvio Berlusconi, quatre fois Premier ministre italien, ne sera pas sans conséquences sur le paysage politique italien. Les observateurs politiques estiment qu'il est probable que les électeurs de son parti "Forza Italia" se tournent à l'avenir vers les "Fratelli d'Italia" de Mme Meloni, chef du gouvernement actuel.
Actuellement, "Forza Italia", avec lequel Berlusconi a transformé en 1994 les démocrates-chrétiens, qui donnaient le ton depuis des décennies, en un parti dissident, est dirigé par le ministre des Affaires étrangères Tajani, qui est depuis 2018 vice-président du parti et coordinateur national du parti. Les deux autres partis de droite au pouvoir, "Fratelli d'Italia" de Meloni et la Ligue dirigée par l'ancien ministre de l'Intérieur Salvini, pourraient profiter de la migration prévisible des électeurs.
"Forza Italia risque de disparaître, (...) au profit de la Ligue, mais surtout de Fratelli d'Italia", pronostique le professeur Lorenzo Castellani, politologue. "Si je devais parier aujourd'hui, les 8% de Berlusconi [obtenus lors des dernières élections législatives de septembre 2022 ; ndlr] iraient en grande partie à Meloni et seulement pour une petite partie à Salvini".
Selon lui, les résultats électoraux et les sondages font de "Fratelli d'Italia" un parti plus attractif pour les électeurs de centre-droit que la Ligue. Cette dernière a beaucoup de mal à atteindre le bassin d'électeurs de Berlusconi, qui est "principalement constitué de classes sociales moyennes et inférieures, concentrées dans le sud de l'Italie", analyse Castellani.
"Si Meloni donne un signe d'ouverture en se déplaçant vers le centre et en donnant du poids à la volonté politique de Forza Italia dans le programme de gouvernement, les électeurs libéraux voteront pour elle", explique le professeur, qui poursuit : "Meloni doit prendre la place de Berlusconi. Si elle ne fait pas ce pas, elle risque de voir les partis du centre reprendre le terrain" (mü).
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20:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, italie, europe, affaires européennes, politique, politique internationale, giorgia meloni, silvio berlusconi, forza italia | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Raisonnement à froid sur le berlusconisme
Raisonnement à froid sur le berlusconisme
par Federico Dezzani
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25741-federico-dezzani-ragionamento-a-freddo-sul-berlusconismo.html
La mort de Silvio Berlusconi est l'occasion, pour moi, de procéder à une analyse désenchantée de sa personne et de son impact historique. Grâce à sa descente dans l'arène politique italienne, et surtout à son long "séjour sur le terrain", la politique italienne s'est polarisée en camps opposés, entraînant de facto la paralysie du pays dans un contexte international en pleine mutation. Le poids méditerranéen de l'Italie s'est effondré et la France a acquis de larges pans de l'économie nationale. En retour, Berlusconi a servi de "modèle" à Donald Trump.
S'il n'avait pas été là, il aurait fallu l'inventer
Le 12 juin, Silvio Berlusconi, magnat de la télévision et quatre fois Premier ministre, est décédé à l'âge de 86 ans. Bien que son activité politique ait pris fin en 2011, son parti fait toujours partie de la majorité gouvernementale et, dans l'ensemble, on peut dire que Berlusconi a marqué deux décennies de politique italienne.
Pendant cette période cruciale de vingt ans au cours de laquelle, avec la fin de la guerre froide, une mondialisation éphémère dirigée par les États-Unis a été mise en place, laquelle, au cours des trois dernières années, est définitivement entrée en crise, dans un contexte de régionalisation de l'économie mondiale et de vents de guerre de plus en plus forts. Les vingt années cruciales, en substance, au cours desquelles il a été décidé qui mènerait la prochaine guerre et avec quels moyens.
Commençons par quelques considérations géopolitiques générales. Après la réunification (inévitable) de l'Allemagne et l'introduction de la Chine dans les circuits du commerce mondial (avec l'explosion prévisible de la richesse et de la puissance chinoises), l'Italie était, aux yeux des stratèges anglo-américains, inutile voire dommageable. Zbigniew Brzezinski, dans son "Grand échiquier" de 1997, ne mentionne même pas l'Italie qui, en théorie, domine la Méditerranée par sa position géographique. Dans le contexte international de l'après-guerre froide, l'Italie aurait en effet pu, en exploitant la renaissance de la puissance allemande et la montée en puissance de la Chine, apparaître comme un trait d'union entre les deux pays (voir les cartes de la Nouvelle Route de la Soie), réalisant des projets qui ne sont pas sans rappeler ceux conçus par les géopoliticiens fascistes (union Europe-Asie à travers Suez et l'Italie). Dans le monde de l'après-guerre froide, les stratèges anglo-américains "condamnent" donc l'Italie à un déclin inexorable, couronné par l'insolvabilité des finances publiques: les industries et les fonds européens doivent converger en abondance vers la Pologne, dans une fonction anti-russe et surtout anti-allemande, tandis que la mer Méditerranée doit être "sous-traitée" à la France. C'est donc précisément la France qui est candidate à l'obtention progressive d'une prééminence sur l'Italie: prééminence économique et militaire (Traité du Quirinal, signé en 2021).
En ce sens, la figure de Silvio Berlusconi est inestimable, à tel point que si le "petit Napoléon d'Arcore" n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer. Le berlusconisme a servi de grande "gueule de bois" collective pendant deux décennies. Une intoxication de masse qui permet de mettre en œuvre sans entrave les orientations géopolitiques décrites ci-dessus. Pendant une vingtaine d'années, le pays est polarisé en partisans de deux camps opposés, est de ce fait entraîné dans un état de guerre civile de basse intensité entre "berlusconiens" et "communistes" et en même temps paralysé, rendu sans défense tandis que, année après année, morceau après morceau, l'appareil industriel et ses meilleurs fleurons sont démantelés et/ou vendus et que l'Italie glisse progressivement vers l'insignifiance méditerranéenne. Les années pendant lesquelles Berlusconi a gouverné ne sont pas différentes de celles pendant lesquelles les partis de gauche qui lui disputent la direction du pays ont gouverné : ILVA démantelée, Telecom pillée, ENI démantelée, les Français se mouvant dans le pays sans être dérangés, accaparant les entreprises, de l'agro-industrie à la finance et à l'énergie. Le "cheval de bataille" de Berlusconi est le symbole de son expérience politique: le cavaliere rêve de construire le pont sur le détroit de Messine mais, entre-temps, les investissements publics dans les infrastructures s'effondrent, de même que les ponts autoroutiers, gérés par ce cercle d'oligarques italiens dont Berlusconi lui-même est issu. Des oligarques qui, rappelons-le, doivent leur richesse aux rentes de situation, qu'il s'agisse des réseaux autoroutiers ou des réseaux de télévision.
Cependant, bien que l'appauvrissement du pays soit visible et touche la vie de presque tous les citoyens, la polarisation du pays entre berlusconiens et antiberlusconiens fonctionne admirablement: personne ne pense au long terme, ni même au moyen terme. Toute l'attention est concentrée sur le procès Berlusconi du moment, le lodo Mondadori, le scandale de la villa Certosa, l'Olgettina, les boutades, l'irrévérence à l'égard de Merkel, la promesse de la retraite à 1000 euros pour tous, le scoop médiatico-judiciaire de la Repubblica. Le bilan en matière de politique étrangère n'est pas moins désastreux: Berlusconi se vante en 2009 d'avoir accompli son "chef-d'œuvre" avec le traité Libye-Italie qui, sur le papier, renforce objectivement les positions de notre pays dans une région clé comme l'Afrique du Nord. Mais lorsque la Libye s'est retrouvée dans le collimateur anglo-français en 2011, Berlusconi n'a eu ni la force ni la volonté de défendre son allié Kadhafi: le colonel a d'abord été tué et, un mois plus tard, le Cavaliere lui-même a été évincé du Palazzo Chigi, inquiet de perdre "le truc" (Mediaset) lourdement attaqué en bourse. À ce moment-là, les "amis" Poutine/Medvedev n'ont pas bougé le petit doigt pour sauver Kadhafi, manifestement plus enclins à satisfaire "leur ami" Sarkozy que "leur ami" Berlusconi : ainsi s'est ouverte cette plaie purulente qui, douze ans plus tard, est toujours l'origine d'un ressac géopolitique. La vulnérabilité de l'Italie est précisément garantie par le maintien au pouvoir pendant vingt ans d'un dirigeant dont la presse anglo-saxonne "emblématique" répète à l'envi qu'il est "inapte", inadapté, à gouverner. Ainsi, les mêmes personnes qui le font tomber, dénoncent ensuite la conspiration par laquelle il a été poussé à tomber afin de sauvegarder sa figure (rappelez-vous les reconstructions d'Alan Friedman sur le "coup" contre Berlusconi). Bien sûr, peut-être qu'après 2011, quelque chose a mal tourné entre Berlusconi et ses "mentors", comme en témoigne également la détérioration progressive des relations avec Giuliano Ferrara, qui l'avait accompagné depuis son entrée en fonction en 1994.
Le fait que Berlusconi ait été fonctionnel au bénéfice de la stratégie anglo-saxonne au sens large est également attesté par le parcours de Mediaset. Berceau du populisme, les chaînes de télévision du Cavaliere ont progressivement corrodé la politique italienne au point de la vider de sa substance. Cela a commencé au début des années 1990 en montant Tangentopoli (bien que la TV de Berlusconi doive son existence à Craxi !) et s'est terminé avec Big Brother en 2000, où a fait ses débuts un jeune candidat (Rocco Casalino) qui deviendra plus tard l'éminence grise du gouvernement jaune-rouge de 2021. Grillismo et Berlusconismo sont, à y regarder de plus près, des branches différentes du même tronc. Cette antipolitique criarde et fanfaronne qui cache la démolition systématique et scientifique du pays.
Terminons sur une note d'actualité. Berlusconi a si bien rempli son rôle que l'on a pensé à l'utiliser comme "modèle" même aux États-Unis d'Amérique. En effet, il est difficile de ne pas voir en Donald Trump une répétition de l'expérience Berlusconi : même polarisation politique, même climat de guerre civile larvée, mêmes invectives contre les communistes, mêmes scandales judiciaires et sexuels, même intemporalité politique. Si Berlusconi avait eu moins de "choses" à défendre et un tempérament moins petit-bourgeois, il aurait sans doute pu jouer la carte de l'insurrection/subversion devant le Tribunal de Milan telle qu'elle a été "imaginée" dans le Caimano de Nanni Moretti. Là où Berlusconi n'a pas osé, Trump va très probablement s'y essayer.
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Attentat contre le Nord Stream: les traces polonaises commencent à émerger
Attentat contre le Nord Stream: les traces polonaises commencent à émerger
par Fabrizio Poggi
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25738-fabr...
Les enquêteurs allemands auraient établi que le navire "Andromeda", qui avait transporté les explosifs HMX (ottogène) dans la zone de l'attentat contre les tracés des gazoducs Nord Stream 1 et 2, avait traversé les eaux territoriales polonaises avant ce moment. Et la Pologne, comme elle l'a proclamé à plusieurs reprises avant même septembre 2022, visait depuis longtemps à devenir une plaque tournante européenne pour le gaz américain, pour lequel le gaz russe acheminé vers l'Allemagne et l'Europe de l'Ouest via le gazoduc Nord Stream n'est qu'un dangereux concurrent.
Cependant, les services allemands estiment, comme le note Andrej Rezcikov dans le journal russe Vzgljad, que Varsovie n'était pas en mesure de mener à bien l'opération seule, même si la capitale polonaise était certainement au courant des plans; techniquement, seuls deux pays disposent des capacités techniques nécessaires. Le Wall Street Journal affirme que la Pologne a servi de "centre logistique" et de centre de financement de l'action.
L'analyse des données provenant des équipements de radio et de navigation du yacht, ainsi que des données satellitaires et de téléphonie mobile, aurait permis aux analystes allemands de reconstituer en détail les mouvements d'"Andromeda" au cours des deux semaines précédant le jour du sabotage du Nord Stream 1 et 2 sur le fond de la mer Baltique.
Le navire, propriété d'une société allemande, avait été affrété par l'agence de voyage "Feeria Lwowa" (de Lvov/Lviv, qui reste la ville ukrainienne la plus polonaise de toutes), enregistrée au nom de deux citoyens ukrainiens qui, selon les enquêteurs, étaient liés aux services de renseignement ukrainiens. Officiellement, l'Allemagne ne dispose d'aucune donnée concrète sur l'implication de Varsovie dans le sabotage et le bureau du procureur général allemand s'est refusé à tout commentaire.
Pour leur part, la Suède et le Danemark, dans les "zones économiques" où les explosions ont eu lieu (près de l'île danoise de Bornholm), n'ont jusqu'à présent pas défini les responsabilités. Stockholm, qui a clôturé son enquête en octobre dernier, s'est contenté de parler de "soupçons croissants de sabotage grave", sans indiquer de responsabilité. Alors que la Suède et le Danemark avaient initialement convenu avec Berlin d'une enquête commune, ils ont par la suite mis cette idée au placard.
Après une série de dépêches, lancées par les médias américains au printemps dernier, basées sur des rapports américains, qui parlaient de l'implication de "groupes pro-ukrainiens", mais que Moscou qualifiait de "dépêches coordonnées de désinformation", le journal belge De Tijd a révélé ces derniers jours que la CIA, peu de temps après les explosions, avait informé les services belges de fortes suspicions concernant les Ukrainiens.
En tout état de cause, la Pologne a eu tout à gagner à ce que le gazoduc Nord Stream cesse d'exister, estime Vadim Trukhacev, maître de conférences à l'Université humanitaire d'État de Russie. Les gouvernements polonais, actuels et anciens, l'ont combattu et sont allés jusqu'à le qualifier de "second pacte Molotov-Ribbentrop". Varsovie, dit Trukhacev, comme Berlin, Stockholm et Copenhague, ne pouvait pas ne pas être au courant des préparatifs de sabotage; le fait est que la Pologne est un pays "préparé à tout" et, contrairement à l'Allemagne et à la Suède, "a accepté de mettre son territoire à la disposition des Américains et des Britanniques, qui ont mené l'opération". "Et quelque chose s'est également préparé sur le territoire danois".
Convaincu à la fois de la main des Yankees dans l'affaire et des bénéfices du sabotage pour Varsovie, le directeur de l'Institut d'études ukraino-occidentales, Oleg Khavic, l'est aussi: seul Seymour Hersh, qui avait publié en février dernier les résultats de ses propres investigations et noté la coïncidence de la période du sabotage avec les exercices de l'OTAN "Baltops-2022", a fourni une version cohérente de l'attaque, affirme Khavic. Il estime que la Norvège et la Pologne ont été associées à de probables centres logistiques américains pour parfaire le sabotage. Tout ce qui a été "publié dans la presse occidentale depuis la version de Hersh", affirme M. Khavic, n'est rien d'autre qu'une "tentative de dissimuler ou de détourner l'attention de l'administration américaine et du président Joe Biden en personne, des organisateurs et des auteurs de l'acte terroriste".
Selon M. Trukhacev, ni la Pologne ni l'Ukraine n'auraient été techniquement capables de saboter l'oléoduc. Il y a cependant eu une "tentative de tout mettre sur le dos de l'Ukraine, pour qui, dit-on, c'était particulièrement avantageux". "Je doute de la participation norvégienne", déclare Trukhacev; Oslo ne possède pas "suffisamment de gaz pour que le Nord Stream soit un concurrent dangereux". "Toutefois, les Britanniques et les Américains auraient également pu utiliser des plongeurs norvégiens".
Khavic n'exclut pas non plus la possibilité que l'Ukraine soit finalement reconnue coupable, mais seulement après sa défaite militaire et la réalisation des objectifs déclarés de Moscou pour justifier l'opération spéciale: "Si l'Occident, en cas de défaite militaire, décide d'abandonner l'Ukraine, il proclamera alors qu'il ne savait pas qu'il s'agissait de "si mauvaises gens". Si la Russie, en revanche, se contente d'un résultat plus modeste, le sabotage sera sans aucun doute attribué à Moscou".
Quoi qu'il en soit, si l'on regarde l'Italie, il est désormais évident, même pour les personnes les mieux informées, que les bénéficiaires du sabotage sont ceux qui, au contraire, doivent payer généreusement de leur poche le gaz "libre et démocratique" des Yankees.
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La vice-présidente Delcy Rodríguez au Forum de Saint-Pétersbourg: "Le monde passe d'une économie hégémonique à une économie diversifiée"
La vice-présidente Delcy Rodríguez au Forum de Saint-Pétersbourg:
"Le monde passe d'une économie hégémonique à une économie diversifiée"
Source: https://misionverdad.com/venezuela/el-mundo-transita-de-la-economia-hegemonica-una-diversificada
S'exprimant lors du XXVIe Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) 2023, la vice-présidente exécutive du Venezuela, le Dr Delcy Rodríguez Gómez, a souligné la construction d'un nouvel ordre économique international comme un élément clé de l'ordre du jour de la réunion, où le commerce et la chaîne d'approvisionnement sont axés sur la région et localisés pour faire face aux blocages économiques illégitimes.
Le forum se tient à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, avec la participation de plus de 100 pays du monde entier. La haute fonctionnaire vénézuélienne a présenté une analyse de l'économie mondiale et a appelé à la dédollarisation du commerce international de l'énergie, soulignant que certains pays commencent déjà à vendre du pétrole et du gaz dans d'autres monnaies.
Une nouvelle étape, un nouveau tournant
La fonctionnaire vénézuélienne a souligné que la Chine et l'Inde sont désormais reconnues comme acteurs majeurs dans le monde, compte tenu du rôle que jouent actuellement les BRICS. Elle a souligné que:
"Il y a une rupture importante dans l'ordre économique international que les puissances du monde s'étaient données antérieurement pour contrôler le reste des pays. Nous sommes en train de faire un pas historique transcendantal en passant d'une économie hégémonique à une économie diversifiée, entre des pôles différents, divergents, qui vont recevoir une nouvelle configuration".
Elle a reconnu le rôle fondamental joué par la Chine dans la construction d'un nouvel ordre économique mondial, dont elle a dit que, dans 35 ans, la Chine aura le même PIB par habitant que les États-Unis. "Nous assistons ici à une nouvelle reconfiguration dans laquelle la région eurasienne retrouve sa position de leader historique", a-t-elle déclaré.
Elle a également analysé la façon dont le monde connaît actuellement des situations complexes et de nouveaux défis: "Lorsque nous regardons ce qui est arrivé à la situation hégémonique et au nouvel ordre international que les grandes puissances du monde ont créés, cela ne fait que montrer une rupture majeure".
Elle a présenté des estimations : d'ici 2040, les États-Unis et certains pays européens connaîtront une contraction majeure. Dans le même temps, elle a souligné que la demande principale d'énergie proviendrait de la Chine, de l'Inde, de l'Asie du Sud-Est, de l'Afrique du Sud, de l'Amérique latine et de l'Asie de l'Ouest. "Avec une demande énergétique plus élevée, nous assisterons déjà à une contraction dans les pôles nord", a-t-elle déclaré.
Un monde au-delà du dollar
Mme Rodriguez a souligné le déclin de la part du dollar dans les réserves et le commerce international, ainsi que la montée en puissance du yuan chinois. Selon elle, il n'est pas justifié qu'une monnaie dans laquelle un cinquième du commerce est effectué soit la référence alors que d'autres monnaies sont de plus en plus utilisées. En outre, elle a appelé à la création de nouveaux systèmes de paiement autres que SWIFT, qui régit jusqu'à présent la finance internationale, pour ceux qui utilisent des monnaies nationales ou autres.
Elle a noté: "Nous voyons déjà les pays arabes, les pays du Golfe, commencer à vendre leur pétrole et leur gaz dans des monnaies autres que le dollar américain", et elle a fait référence à l'augmentation de l'activité commerciale entre les régions qui placent la géopolitique avant les marchés.
Elle a rappelé la proposition du Comandante Hugo Chávez concernant l'utilisation de paniers de devises dans le commerce du pétrole. Elle a souligné: "La masse d'argent circulant dans l'économie américaine s'élève à 21.000 milliards de dollars, mais si l'on considère la masse d'argent circulant sur le marché international du pétrole, elle est cinq fois supérieure, c'est-à-dire 104.000 milliards de dollars".
Elle a insisté sur l'appel lancé par le président Nicolás Maduro, conjointement avec le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, à "commercer dans nos monnaies".
Le Venezuela vers les BRICS
Suivant les directives du président Maduro, la vice-présidente Rodríguez a annoncé que le Venezuela avait déjà demandé à rejoindre les BRICS. Ce bloc économique émergent représente 27% du PIB mondial, 30% du territoire mondial, 18% du commerce international, 43% de la population mondiale et a attiré 25% des investissements étrangers. Il a ajouté que l'économie des pays BRICS dépassait déjà celle des pays du G7. À cet égard, elle a déclaré: "Le président Nicolás Maduro a déjà présenté une demande d'adhésion par l'intermédiaire d'un pays de notre région, qui est le Brésil, pour commencer à faire partie de ce bloc important qui dessine aujourd'hui une nouvelle économie, qui cherche aujourd'hui un nouveau mécanisme financier pour ses relations commerciales, qui cherche de nouvelles formes de transaction qui remplacent l'hégémonie du dollar."
Elle a appelé à repenser le monde, les relations économiques, commerciales et financières internationales, soulignant que c'est la raison de la présence du Venezuela dans un forum aussi important que le SPIEF, et a conclu en appelant à un nouvel ordre économique "de justice, d'équilibre, d'inclusion et de compensation".
- Nous, animateurs de Mision Verdad, sommes un groupe de chercheurs indépendants qui se consacrent à l'analyse du processus de guerre contre le Venezuela et de ses implications mondiales. Depuis le début, l'utilisation de notre contenu est gratuite. Nous comptons sur les dons et les collaborations pour soutenir ce projet. Si vous souhaitez contribuer à Mision Verdad, vous pouvez le faire ici: https://misionverdad.com/donate
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dimanche, 18 juin 2023
Diego Fusaro: Pourquoi l'Union européenne est-elle une tragédie pour les peuples et les travailleurs?
Pourquoi l'Union européenne est-elle une tragédie pour les peuples et les travailleurs?
Diego Fusaro
Source: http://adaraga.com/por-que-la-union-europea-es-una-tragedia-para-los-pueblos-y-para-los-trabajadores/
Selon le traité de Maastricht de 1992 (article 104) et le traité de Lisbonne de 2007 (article 123), les États européens ont été privés de la possibilité d'emprunter auprès de leur banque centrale. En outre, l'État a renoncé au droit de battre monnaie. Les États ont transféré ce pouvoir souverain au secteur privé, dont ils sont devenus les débiteurs.
Grâce aux actions par lesquelles la crise de la dette privée des banques a été déguisée en crise de la dette publique des États, la souveraineté monétaire a été neutralisée et, avec elle, la relation entre l'État et l'économie a été complètement inversée. C'est cette dernière qui est souveraine, où l'État, quand il existe encore, devient le pur défenseur du capital et de sa logique, avec pour conséquence la reconfiguration de la politique comme simple continuation de l'économie par d'autres moyens.
Le chômage par région en Europe.
Depuis le tableau économique avec lequel les physiocrates tentaient de diriger les politiques économiques du roi de France, la modernité est habitée par l'aspiration à substituer la politique à l'économie. C'est, on le sait, l'essence même du capital tel qu'il a été décrit par Marx et la galaxie de ses disciples hétérodoxes.
Depuis l'ère du laissez-faire, la figure du gouvernement frugal s'est imposée, destinée à s'inverser dans la dérégulation et la nouvelle gestion publique de l'État minimal avec une économie dépolitisée post-1989, avec la tyrannie de la dette, la dictature du marché et le chantage à la "confiance des investisseurs" et des gestionnaires du capital financier international.
Telle est l'essence de la nouvelle "démocratie sans peuple", c'est-à-dire du système globocratique qui, dans l'abstrait, se présente comme démocratique et, dans le concret, se détermine comme un plébiscite post-démocratique de marchés dépolitisés.
Dans ce panthéon des fonctions expressives du libéralisme, la figure de l'"État minimal" est centrale (avec le mot d'ordre privilégié par les bardes du cosmomercatisme, "moins d'État et plus de marché") : son but est de contrôler les règles du marché et la concurrence, ainsi que l'établissement d'une politique monétaire articulée sur la stabilité de la monnaie et le contrôle des prix.
À cet égard, il convient de rappeler que le 2 février 2012, le MES (le Mécanisme européen de stabilité) est entré en vigueur, introduisant la règle de la "conditionnalité".
Selon cette dernière, l'aide financière n'est accordée qu'aux États de l'UE qui, en contrepartie, s'engagent à mettre en œuvre un programme de réformes et - donc dans le texte, avec un lexique nettement orwellien - d'"ajustement macroéconomique" conforme aux tendances néolibérales.
Ces tendances, ça va sans dire, coïncident toujours avec la privatisation des services publics, avec la réduction des salaires, avec la réduction des dépenses publiques, avec l'abolition de toutes les restrictions à la circulation des marchandises.
En d'autres termes, mutato nomine, le programme politique habituel de l'aristocratie financière sans frontières. Le chantage à l'aide financière conditionnelle est ainsi déployé, par lequel le "marché des réformes" voulu d'en haut est activé au profit de ceux d'en haut.
Avec le MES, les Etats "assistés" sont privés de leur autonomie politique : ils sont contraints, sous peine de pauvreté, d'accepter des réformes dictées de l'extérieur, toujours au profit de l'oligarchie financière et au détriment des immenses masses précarisées post-bourgeoises et post-prolétariennes.
La Banque centrale européenne peut, en effet, retenir discrétionnairement les liquidités des systèmes bancaires des Etats membres qui refusent de suivre ses préceptes en matière de politiques budgétaires, de secteurs publics et de structure des systèmes de formation des salaires.
A cela s'ajoute le "Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance", signé à Bruxelles le 2 mars 2012. Les parlements nationaux sont privés de compétences en matière budgétaire. Ils perdent définitivement l'un des piliers des systèmes démocratiques nationaux.
De plus, sur la base du MES, le poids décisionnel des Etats membres de l'UE est proportionnel aux paiements et à la puissance économique : avec pour conséquence évidente que l'Allemagne peut à nouveau faire valoir ses intérêts face à l'ensemble de l'Europe et sans avoir recours à l'esthétique traditionnelle de la violence guerrière. Le nationalisme guerrier n'est pas vaincu : il est simplement sous une forme modifiée, sous le signe de la primauté de l'économique sur le politique.
Les immenses violences liées aux processus de mondialisation de l'Europe mis en œuvre par l'Union européenne sont, plus communément, désignées comme des "règles" par le néo-langage du cosmomarché. L'Europe est désormais sous la tutelle d'une autorité dépourvue de toute légitimité démocratique.
Le pouvoir est remis aux marchés financiers spéculatifs, libres d'imposer sans limites leurs besoins et leurs orientations. L'économie de marché est désormais la seule réalité concrètement souveraine, le politique devenant quant à lui une simple variable dépendante de l'économie financiarisée.
C'est dire combien le processus d'intégration européenne (qu'il serait plus juste de définir comme un projet d'intégration libérale et de révolution passive des élites financières) a parfaitement atteint son but, à savoir l'affaiblissement des classes populaires au profit des seigneurs du capital sans frontières (alias "les maîtres de la finance mondiale") et, plus généralement, dans la contraction des espaces démocratiques.
En effet, dans son essence même, l'Union européenne apparaît comme un système entièrement post-démocratique à tous les niveaux : un système qui a déconstruit la possibilité pour les masses nationales-populaires de peser sur les décisions politiques et qui remplace le gouvernement démocratique par la gouvernance, c'est-à-dire un gouvernement sans les peuples et orienté vers le seul fonctionnement des marchés libérés des contraintes keynésiennes des Etats-nations.
Les pratiques ordinaires sur lesquelles repose l'Eurosystème le confirment indiscutablement. Elles vont de la création d'États au contournement des parlements, pour aboutir au règne de technocrates non responsables et sans mandat démocratique.
L'union monétaire devient ainsi le pivot de la "nouvelle gouvernance européenne" libérale et post-démocratique, centrée sur des pratiques qui condamnent à terme les classes dominées à "mourir pour l'euro".
19:01 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, union européenne, europe, affaires européennes, économie, euro, néolibéralisme, diego fusaro | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La revue de presse de CD - 18 juin 2023
La revue de presse de CD
18 juin 2023
Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle
LA CITATION DE LA SEMAINE
Theodore Kaczynski, dit Unabomber, a été retrouvé mort dans sa cellule le 10 juin 2023. Ci-après un extrait de son manifeste « La Société industrielle et son avenir », que je vous conseille de vous procurer (si ce n’est pas déjà fait), de lire et de faire lire.
« D'un autre côté, il est possible que le contrôle humain sur les machines puisse être maintenu. Dans ce cas, l'homme moyen pourra contrôler certaines machines domestiques, comme sa voiture ou son ordinateur familial, mais le contrôle des gros complexes cybernétiques sera entre les mains d'une élite très réduite - comme maintenant, mais avec deux différences. Du fait du perfectionnement des techniques, l'élite aura un bien plus grand contrôle sur les masses, et comme le travail humain sera devenu inutile, les masses deviendront superflues, un fardeau encombrant pour le système. Si l'élite est sans pitié, elle peut simplement décider d'exterminer la plus grande partie de l'humanité. Si elle est humaine, elle peut user de propagande ou de techniques biopsychologique pour réduire le taux de natalité, jusqu'à extinction des désœuvrés, laissant ainsi le monde à l'élite seule. Ou, si l'élite est constituée de libéraux "au cœur tendre", elle peut décider de jouer le rôle du bon berger pour le reste de la population. Elle fera en sorte que les besoins physiques de chacun soient satisfaits, que les enfants soient éduqués dans de bonnes conditions d'hygiène mentale, que tout le monde ait un hobby prenant pour pouvoir s'occuper, et que celui qui devienne insatisfait se soumette au "traitement" qui le guérira de sa "maladie". Evidemment, une telle vie sera tellement vide de sens que les gens devront avoir été formatés biologiquement ou psychologiquement pour éradiquer leur besoin de processus de pouvoir ou pour le "sublimer au travers de quelques activités sans danger. Ces êtres humains standardisés seront peut-être heureux dans une telle société, mais ils ne seront certainement pas libres. Ils auront été réduits au rang d'animaux domestiques. »
Theodore Kaczynski, dit Unabomber, La Société industrielle et son avenir. Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, 1998.
EN VEDETTE
Le harcèlement scolaire, symptôme de l’impossibilité, pour une société despiritualisée, d’éduquer notre jeunesse
Marie-Estelle Dupont, psychologue clinicienne et psychothérapeute, a été interrogée sur CNews (vidéo) à propos du harcèlement scolaire, après une tribune publiée dans Le Figaro du 7 juin, suite aux suicides de deux enfants, l’un de 10 ans et l’autre de 13 ans. Où sont et que sont devenus les parents adultes dans notre monde ?
lesalonbeige.fr
https://lesalonbeige.fr/le-harcelement-scolaire-symptome-...
AFRIQUE
Le sentiment anti-français en Afrique. De quoi parle-t-on ?
Par Jean-Marc Simon, ambassadeur de France. Il a notamment été ambassadeur au Nigeria (2001-2003) et en Côte d’Ivoire (2009-2012). Le mouvement anti-Français en Afrique a connu des précédents qui ont été surmontés. La nature de ces mouvements est aujourd’hui nouvelle et s’appuie sur d’autres ressorts. Il est essentiel de les connaitre afin d’établir les relations africaines sur de bonnes bases. La décision récente des autorités de transition maliennes, rapidement suivie de celle de leurs homologues burkinabés, de mettre un terme à l’opération Barkhane sur leur territoire a profondément marqué l’opinion. Vécue comme une humiliation pour la France, perçue comme le signe d’un recul de l’influence française, d’un échec de notre politique africaine, elle ne cesse depuis d’être commentée dans la presse, sur les plateaux, dans tous les forums. La haine distillée simultanément par les décoloniaux et les wokes, relayée par les réseaux sociaux et exploitée par certaines puissances, a semble-t-il trouvé un terreau fertile pour se propager. S’il est indéniable qu’il existe un certain ressentiment à l’égard de notre pays, il faut, je crois, rappeler que ces réactions de rejet ne sont pas nouvelles et que dans le passé, à de nombreuses reprises, des manifestations d’exaspération, voire même de colère, ont pu se produire. Néanmoins, plus que de la haine, elles me semblent relever davantage aujourd’hui d’une réelle déception, comme l’écume d’une vieille relation qui ne demande qu’à être revivifiée.
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/le-sentiment-anti-francais-...
BELGIQUE
Flandre. Le Vlaams Belang présente son plan vers l’indépendance à partir de 2024
C’est à Lierre, ville flamande située dans la province d’Anvers, que le Vlaams Belang a organisé un congrès dimanche 11 juin. L’occasion pour le parti nationaliste de présenter à ses membres et sympathisants une feuille de route pour parvenir à l’indépendance de la Flandre. Une route sur laquelle l’année 2024 doit marquer un tournant… En Belgique, l’événement a fait grincer des dents dans la presse mainstream. Mais, derrière les sarcasmes et les habituels poncifs sur l’appartenance à une prétendue « extrême droite » du Vlaaams Belang, on sent toutefois poindre une certaine inquiétude chez les tenants du statu quo belge. En effet, lors de cette journée, il a de nouveau été question de l’indépendance de la Flandre, un thème central de la formation politique flamande qui fut un temps mis de côté pour des raisons pragmatiques. Toutefois, si cette indépendance devait advenir, elle acterait en bonne et due forme la fin de la Belgique. Aussi, ce 11 juin, le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken a accueilli les participants et ouvert le congrès en indiquant d’emblée la voie que son parti souhaite désormais emprunter : celle de l’indépendance de la Flandre.
breizh-info.com
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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)
Crowdfunding en Allemagne pour aider Soros à financer les médias libéraux en Pologne
Les Allemands veulent-ils donc gagner les élections en Pologne ? C’est la question que posait en titre l’hebdomadaire conservateur polonais Do Rzeczy dans un article de son correspondant en Allemagne, Jan Bogatko, publié le 14 mai. La Pologne aura en effet des élections législatives à l’automne 2023 et la banque « éthique » GLS Bank a choisi cette année pour lancer un « premier emprunt pour la liberté de la presse en Europe de l’Est ». Dans son communiqué du 29 mars dernier annonçant son emprunt, la banque allemande s’inquiète d’une « vague de conquête des médias » par les gouvernements de cette Europe centrale qu’elle appelle « de l’Est », selon l’appellation de l’époque de la Guerre froide, et elle estime que cela met en danger « les faibles structures démocratiques de la région ». C’est pour cette raison que GLS Bank et GLS Crowd ont lancé une souscription d’obligations pour le compte de la société néerlandaise Pluralis BV, elle-même issue du Media Development Investment Fund (MDIF). Ce dernier est un fonds d’investissement sorosien dont nous avons plus amplement parlé dans ces colonnes l’année dernière.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/crowdfunding-en-allemagne-pour-aider-...
Dr Martin Zizi : les chasseurs de complotistes sont « intolérants et sectaires »
Martin Zizi est médecin, biophysicien et épidémiologiste moléculaire, ancien conseiller de l’ONU et président d'un Comité de bioéthique. Dans cet entretien au ton chaleureux, mais sans concession sur le fond, il dresse un premier bilan sévère de la gestion de la crise sanitaire. Celle-ci, menée par les gouvernements, leurs administrations et d'autres institutions internationales, a concerné aussi en tant qu'acteurs les cellules de fact-checking et le monde des médias. Alors que « la crise Covid est terminée depuis l'arrivée d'Omicron », il est temps de s'interroger selon lui sur les moyens employés face au SARS-CoV 2, et notamment à propos des thérapies géniques, un domaine autour duquel Martin Zizi a beaucoup travaillé. « La crise vaccinale est en train de commencer », dit-il, avec l'apparition « d'effets secondaires liés » à l'usage « de la plateforme ARNm ». Une technique à ses yeux « qui n'était pas prête pour un usage massif ». Martin Zizi livre aussi une analyse cinglante sur le fondateur de Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt. Selon lui, ce dernier est « tombé lui-même dans ce qu’il a dénoncé, à savoir les biais de sélection, de confirmation et de généralisation ».
francesoir.fr
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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ
La censure prend ses aises pour s’incruster dans nos mœurs
La censure resserre son étreinte sur la liberté d’expression dans des pays réputés y être attachés de toutes leurs fibres, dont la France. Elle s’exerce au nom du « wokisme », de l’activisme LGBT, d’un féminisme exacerbé, et plus généralement d’une « bien-pensance » lovée au cœur de l’État, des grandes organisations internationales (ONU, UE), des plateformes numériques (GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), et de nombreux médias. Sans oublier les agences de publicité qui rompent avec les médias suspects de dissidence. La censure atteint même l’Assemblée nationale, un lieu où la parole devrait être libérée non certes de la bienséance, mais des diktats de la bien-pensance. Lorsque, par exemple (en octobre dernier), la présidente de l’Assemblée inflige des sanctions à un député RN parce qu’il a qualifié le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye de « communautariste », et à une députée Renaissance parce qu’elle a traité le RN de parti « xénophobe », on frôle la police de l’expression : pour être désagréables et contestables, ces deux termes ne sont pas à proprement parler des insultes. Les lointains prédécesseurs de nos représentants sur les bancs parlementaires s’envoyaient sans vergogne des noms d’oiseaux, mais ils les servaient généralement dans un français dont le bon usage s’est perdu... Aujourd’hui, privés du recul et de l’humour que donne la culture, tout un chacun s’estime offensé pour un mot jugé malsonnant ou pour une expression réputée « incorrecte ». Petit bagage intellectuel, énorme ego victimaire...
laselectiondujour.com
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Wokisme et déconstruction
Les phénomènes collectifs qui portent le nom de cultures woke et cancel (ceux qui, par exemple, génèrent l'abattage de statues de poètes et de penseurs au nom de principes contemporains) peuvent apparaître et être quelque peu bizarres et fanatiques. Leur nature s'exprime par quelques éléments très clairs: la victimisation élevée au rang de principe méthodologique; la tendance fortement censurante à l'égard de tout ce que les « éveillés » considèrent comme l'expression du Mal absolu; l'aspiration à faire tabula rasa de tout le passé de l'humanité, dont ils estiment devoir réécrire les vicissitudes comme s'il s'agissait d'une page blanche; une dimension fortement médiatisée, très éloignée du sentiment commun à la grande majorité des gens; l'attention consécutive que le wokisme reçoit des médias et des institutions bien qu'il constitue un phénomène circonscrit à une niche; l'analogie singulière avec le fanatisme de la « révolution culturelle » maoïste, qui voulait elle aussi anéantir toute la culture chinoise; la nature profondément américaniste et puritaine de la cancel culture, qui, tout en se présentant souvent sous un aspect « gauchiste » - comme diraient les Français - est en réalité l'exact opposé des traditions les plus fécondes de la gauche, telles que la liberté d'expression, la libération par rapport à tout fondamentalisme religieux, la primauté des questions collectives sur les désirs individuels.
euro-synergies.hautetfort.com
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Twerker du popotin, la dernière mode afro-américaine en vogue chez nos jeunes
Pour ceux qui ne connaissent pas, le « twerk* » consiste à remuer du popotin, bien cambrée, devant un homme. Ou plusieurs ! Le mieux est d’ailleurs de se coller, toute frétillante, contre tous les chibres qui passent. La performance peut même aller jusqu’à mimer l’acte sexuel. Par terre et avec un parfait inconnu. Plus de 200 lascars à s’exciter autour ! Du sociétal psychiatrique.
breizh-info.com
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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES
Sur la presse policière
Le polar présente volontiers un journaliste qui se lance dans une enquête criminelle en parallèle aux policiers ou aux détectives privés. Le métier de journaliste repose à l’instar de celui de magistrat ou de l’enquêteur de police sur la recherche patiente des indices, l’analyse des preuves éventuelles et des entretiens. Or les journalistes ne travaillent pas pour l’intérêt général ; ils recherchent l’exclusivité de l’information afin que leur employeur bénéficie des retombées financières immédiates. Cette quête du profit se complète de plus en plus de préoccupations morales qui virent vite en moraline quand les journalistes agissent en supplétifs zélés du Régime. Anglo-Saxons, Allemands et Belges sont en pointe dans ce domaine, mais ils ne surpassent pas leurs collègues français. Médiapart et Libération sont deux exemples probants de flicage journalistique.
euro-synergies.hautetfort.com
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Tordons le coup à quatre hypocrisies
Non pas qu'il n'y en ait pas plus, mais il faut bien commencer quelque part. Et sinon niveau hypocrisie ? On en est où ? Empire du mensonge, peut-être pas. Empire de l’hypocrisie, sans doute. Pas signe plus fort de décadence que de présenter comme réalité ce qui n’a qu’une relation très lointaine avec la réalité. 1 - Les « essais cliniques sauvages » du Pr. Raoult ; 2 - La forêt française dégage du CO2 ; 3- Le Rassemblement national-pétainiste ; 4 - L’offensive ukrainienne sera couronnée de succès.
eclaireur.substack.com
https://eclaireur.substack.com/p/edito-tordons-le-coup-a-...
Pour les médias occidentaux, l’Ukraine « déclare » alors que la Russie « ne fournit aucune preuve »
Les récents reportages sur le conflit en Ukraine dans les médias « occidentaux » montrent un système trompeur dans lequel les affirmations sans fondement de Kiev sont considérées comme allant de soi, tandis que tout ce que dit Moscou, même si cela est fondé sur des faits, est mis en doute. Exemples…
lesakerfrancophone.fr
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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)
Au nom du « net-zéro carbone », vers le massacre de 200.000 vaches en Irlande
L’Irlande envisage de faire abattre quelque 200.000 vaches, soit 10 % du cheptel, pour remplir ses objectifs climatiques et parvenir, comme le veut la religion de la lutte contre le changement climatique, au « net-zéro carbone », cet état de nirvana où toutes les émissions carbone anthropiques sont compensées par les « absorptions anthropiques ». Cela s’obtient par la réduction des émissions ou par la « séquestration » des émissions – en plantant des forêts, par exemple. Et c’est là que la vache s’avère être une variable de premier choix. Non par sa capacité à nourrir la population, bien sûr, même si une côte de bœuf angus peut le faire en touchant au sublime. Non, non ! La vache (et le bœuf, le féminin embrassant ici d’une certaine manière le masculin) est l’Usual Suspect en matière de réchauffement, parce qu’elle occupe son espace vital dans les prés et qu’elle émet du méthane au cours de la digestion. Faites-la disparaître et replantez sa prairie en arbres, vous faites coup double !
reinformation.tv
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ÉCONOMIE
La logique tordue du capitalisme de crise - des pandémies aux guerres et à l'argent numérique
« La meilleure façon de comprendre la signification de la nouvelle normalité est peut-être de la décrire comme un changement de paradigme irréversible vers le capitalisme de crise », écrit Fabio Vighi, universitaire italien. Le capitalisme d'aujourd'hui n'a plus besoin de crises pour renforcer sa capacité de croissance, « mais pour masquer son incapacité chronique ». La fonction épistémique de la « crise » a donc changé. « Autrefois, elle conduisait à un nouveau cycle économique, aujourd'hui elle facilite la gestion agressive de la décomposition socio-économique », explique M. Vighi. Aujourd'hui, « la dépendance du capitalisme à l'égard du crédit, financé à l'extrême, exige une contraction de l'économie réelle, principalement par le biais de chocs calculés ». C'est précisément en raison de son impuissance inhérente que le capitalisme de crise est « politiquement autoritaire » et a besoin d'une « industrie d'urgence », insiste M. Vighi.
euro-synergies.hautetfort.com
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La nouvelle banque de développement des BRICS se dédollarise et accueille l’Argentine, l’Arabie saoudite et le Zimbabwe parmi ses membres
Le bloc des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) s’étend et construit une nouvelle architecture économique pour contester la domination du dollar américain. L’une des institutions les plus importantes créées par les BRICS est la Nouvelle banque de développement (NDB). Il s’agit d’une alternative orientée vers le Sud à la Banque mondiale, qui est située aux États-Unis et essentiellement contrôlée par eux. En mars 2023, la NDB a inauguré son nouveau chef : Dilma Rousseff, l’ancienne présidente du Brésil, issue du Parti des travailleurs, parti de gauche de la nation sud-américaine. Mme Rousseff a souligné que les objectifs de la NDB étaient de financer des « investissements dans les infrastructures » et « d’aider nos membres à lutter contre la pauvreté, à créer des emplois et à promouvoir un développement durable sur le plan environnemental ». Elle a également salué l’adhésion de plusieurs autres pays à la banque. Les membres actuels de la NDB comprennent les cinq nations BRICS ainsi que le Bangladesh, les Émirats arabes unis et l’Égypte. L’Uruguay est déjà en cours d’adhésion. Le 1er juin, Mme Rousseff a révélé que quatre autres pays avaient été approuvés en tant que nouveaux membres : l’Argentine, l’Arabie saoudite et le Zimbabwe : L’Argentine, l’Arabie Saoudite et le Zimbabwe. À cette occasion, elle a déclaré que la direction de la NDB avait approuvé la demande d’adhésion de ces pays et que la décision serait officiellement annoncée en août, lors du sommet des chefs d’État des BRICS, qui devrait se tenir en Afrique du Sud.
reseauinternational.net
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Le monde des affaires ne peut plus ignorer la géopolitique
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la géopolitique a rattrapé l’économie. Les turbulences des relations internationales affectent de plus en plus les entreprises et les investisseurs. D’après une enquête d’Oxford Analytica publiée en avril, 93 % des multinationales indiquent avoir enregistré des pertes liées au contexte géopolitique, contre seulement 35 % en 2020.
revueconflits.com
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ÉDUCATION
Comment en est-on arrivé là : reportage de 2004 sur la formation des professeurs
Deux vidéos qui montrent parfaitement l’incapacité du « mamouth » à faire face à l’arrivée d’élèves incultes et fiers de l’être et la préférence pour des méthodes « éducatives » évidemment vouées à l’échec. Vive la France de demain…
fdesouche.com
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Sortie du 3e épisode de votre podcast éducatif
Ce podcast de Créer son école intitulé « Créer son école, c’est mon histoire ! » est disponible gratuitement sur toutes les plateformes de podcast (Apple Podcast, Spotify etc…). Produit par les Adultes de demain, il raconte l’aventure d’hommes et de femmes de caractère, qui ont osé fonder leur propre école. De la maternelle au supérieur ! Pour cela, ils ont surmonté plein d’obstacles. Vous y découvrirez comment cet acte de créer leur propre école s’inscrit dans leur itinéraire de vie, et dans une recherche de sens qui peut faire des émules. En 15 minutes d’interview, on y voit comment des personnes très variées en viennent à fonder une école indépendante. Créer son école, c’est un sport complet, un parcours entrepreneurial et une aventure intégrale qui engage tout l’humain.
smartlink.ausha.co
https://smartlink.ausha.co/creer-son-ecole-c-est-mon-hist...
ÉNERGIE / SCIENCES
ITER
Année 1944. Il fait chaud dans ce coin désertique du Nouveau Mexique où sont enfermés les plus grands scientifiques afin de mettre au point la première bombe atomique. Sous la direction ferme et visionnaire de Robert Oppenheimer, chacun s’affaire à sa tâche. Cependant, parmi tous les génies réunis à Los Alamos, un chercheur se distingue. Il compose un fort caractère avec une grande gueule à l’accent hongrois. Il sort furieux du bureau d’Oppenheimer, refusant catégoriquement de travailler sur cette « bombinette » comme il l’appelle. Pour lui, la fission nucléaire de l’uranium n’est pas assez puissante. Il préfère s’atteler à mettre au point la vraie bombe, celle inspirée des mécanismes de fusion en jeu au cœur du Soleil, la bombe thermonucléaire. Ce scientifique s’appelle Edward Teller, et sera le père de la bombe H qui explosera le premier novembre 1952, dégageant une énergie équivalente à 1000 fois celle larguée sur Hiroshima…
laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/iter-n1926/
ÉTATS-UNIS
Les États-Unis ont vendu des armes à environ 60 % des régimes autoritaires du monde en 2022
« Ces résultats vont à l’encontre de la conception de la politique internationale privilégiée par Biden, à savoir une bataille entre les démocraties et les autocraties », déclare l’auteur d’un nouveau rapport. Le président Joe Biden prétend que les États-Unis sont à la tête des « démocraties » dans une lutte contre les « autocraties » pour établir un ordre international pacifique, mais son administration a approuvé des ventes d’armes à près de trois cinquièmes des pays autoritaires du monde en 2022. C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse réalisée par Stephen Semler, cofondateur du Security Policy Reform Institute, et publiée jeudi dans The Intercept. Depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis sont le plus grand vendeur d’armes au monde. Des données publiées en mars ont montré que les États-Unis représentaient 40 % des exportations mondiales d’armes entre 2018 et 2022.
les-crises.fr/
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L’hégémon va se lancer dans une guerre hybride totale contre les BRICS
Par Pepe Escobar. La guerre hybride 2.0 contre le Sud mondial n’a même pas commencé. États pivots, vous êtes tous prévenus. Les spécialistes des think tanks américains ne sont pas vraiment familiers avec Montaigne : « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ». L’orgueil conduit ces spécimens à présumer que leurs culs flasques sont placés au-dessus de ceux de n’importe qui d’autre. Le résultat est qu’un mélange caractéristique d’arrogance et d’ignorance finit toujours par démasquer la prévisibilité de leurs prévisions. Les think tanks américains – enivrés par l’aura de pouvoir qu’ils s’attribuent – annoncent toujours à l’avance ce qu’ils préparent. Ce fut le cas avec le projet 9/11 (« Nous avons besoin d’un nouveau Pearl Harbor »). Ce fut le cas avec le rapport RAND « Over-extending and unbalancing Russia ». Et maintenant, c’est le cas avec la future « guerre américaine contre les BRICS », telle qu’elle est décrite dans le rapport de la RAND, telle qu’elle est décrite par le président de l’Eurasia Group, basé à New York.
reseauinternational.net
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La diplomatie coercitive des États-Unis et ses dégâts
Ce document, jamais mentionné dans nos médias de grand chemin, a été publié le 18 mai 2023 par l’agence de presse officielle chinoise Xinhua. Il analyse les stratégies utilisées par les États-Unis dans l’application de la diplomatie coercitive contre leurs rivaux et alliés. Vous trouverez ci-dessous la traduction intégrale en français (d’après la version italienne). En voici l’introduction. Les États-Unis ont l’habitude d’accuser les autres pays d’utiliser leur statut de grande puissance, leurs politiques coercitives et leur coercition économique pour forcer des pays tiers à obéir et à s’engager selon une diplomatie coercitive, mais en réalité, ce sont les États-Unis qui sont les instigateurs de la diplomatie coercitive. Les droits d’invention, les droits de brevet et les droits de propriété intellectuelle de la diplomatie coercitive appartiennent tous aux États-Unis. Pendant longtemps, les États-Unis ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour contraindre les autres pays, et ils présentent une très honteuse « histoire sombre » en matière de diplomatie coercitive. Aujourd’hui, la diplomatie coercitive est un outil standard dans la boîte à outils de la politique étrangère américaine, et l’endiguement et la répression dans les domaines politique, économique, militaire, culturel et autres ont été utilisés pour mener une diplomatie coercitive dans le monde entier, dans le pur intérêt des États-Unis. Les pays du monde entier ont souffert, les pays en développement étant les plus touchés, mais les alliés et partenaires des États-Unis n’ont pas été épargnés. Basé sur une multitude de faits et de données, ce rapport vise à exposer les actions malveillantes de la coercition américaine dans le monde et à fournir à la communauté internationale une meilleure compréhension de l’intimidation hégémonique et de la nature de la diplomatie américaine, ainsi que des dommages sérieux causés par les actions américaines au développement de la diplomatie de tous les pays, à la stabilité régionale et à la paix dans le monde.
reseauinternational.net
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15 raisons pour lesquelles les employés des médias agissent comme des propagandistes
Si vous observez les médias occidentaux d’un œil critique, vous finirez par remarquer que leurs reportages s’alignent systématiquement sur les intérêts de l’empire étasunien, de la même manière que vous vous attendriez à ce qu’ils le fassent s’ils étaient des organes de propagande dirigés par le gouvernement. L’existence de cette partialité extrême est évidente et indiscutable pour quiconque y prête attention, mais le pourquoi et le comment sont plus difficiles à percevoir. L’uniformité est si complète et si cohérente que lorsque les gens commencent à remarquer ces schémas, il est courant qu’ils supposent que les médias doivent être contrôlés par une petite autorité centralisée, à l’instar des médias d’État des gouvernements plus ouvertement autoritaires. Mais si l’on cherche à comprendre pourquoi les médias agissent comme ils le font, ce n’est pas vraiment ce que l’on constate.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/15-raisons-pour-lesquelles-...
Mensonges américains
Par Dmitry Orlov. Le 24 février 2022, en plein lancement de l’opération militaire spéciale, Poutine a lâché une bombe de vérité : « Les politiciens américains, les analystes politiques et les journalistes eux-mêmes écrivent et disent qu’un véritable empire du mensonge a été créé aux États-Unis ces dernières années. Il est difficile de ne pas être d’accord avec cela, c’est vrai. » La seule partie de cette déclaration avec laquelle je pourrais être en désaccord est « ces dernières années ». Ce qui a définitivement attiré l’attention de Poutine, c’est la déclaration publiée par la Maison Blanche le 2 septembre 2020, à l’occasion du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, dont une partie se lit comme suit : « La victoire américaine du 2 septembre 1945 a marqué la fin de la guerre la plus dévastatrice de l’histoire, assurant la paix et la liberté dans le monde entier” » Quoi ? Les Américains ont gagné la Seconde Guerre mondiale ? Qui l’aurait cru ?
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/mensonges-americains
Corruption de la société américaine et la courroie de transmission vers l’UE
Une analyse sur la corruption de la gouvernance et de la société américaine et sur la courroie de transmission de cette corruption vers l’Union européenne signalé par le général Delaware. L’auteur, Thierry Daclin-Goyatton est un expatrié de longue date aux USA, qui a eu tout le temps d’étudier le sujet dont il traite. Son propos est d’autant plus crédible qu’il est confirmé dans un article de Jean Luc Baslé, ancien directeur de City Group New York.
reseauinternational.net
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FRANCE
Annecy : les Français ne sont plus en sécurité nulle part. Marion Maréchal sur BFMTV
« J'étais l'invitée de l'émission ‘’BFM Politique’’ pour revenir notamment sur l'attaque d'Annecy commise par un migrant syrien. Mais également sur le procès de l'affaire Shaïna, une jeune femme violée par plusieurs hommes à 13 ans et brûlée vive enceinte à 15 ans. » Marion Maréchal face à trois roquets dans le deux poids deux mesures de la médiacratie. Chapeau pour le calme ! Un bel exemple pour ses élèves de l’ISSEP qui sont vraiment à bonne école : idées claires, bien dans sa tête et ne jamais rien lâcher.
Marion Maréchal
https://www.youtube.com/watch?v=leY0A97yRQE
L’inflation normative en France : un fléau croissant sous la présidence de Macron
La complexité croissante des normes françaises nuit aux entreprises et appelle à une simplification radicale. Inventer de nouvelles normes est un sport national. Selon les chiffres gouvernementaux qui viennent d’être publiés, 93.899 articles législatifs et 253 118 articles réglementaires étaient en vigueur au 1er janvier 2023, en hausse presque chaque année depuis 20 ans. Au total, cela représente respectivement 14,1 millions et 31,1 millions de mots, soit 45,2 millions ! Si quelqu’un avait pour job de les compter manuellement, au rythme d’environ 1000 mots par heure, soit 35 000 mots par semaine de 35 heures, soit environ 1 645 000 mots par an, il mettrait 27 ans pour arriver au bout ; sauf qu’entretemps, des millions de nouveaux mots auraient probablement surgi… Et ce n’est pas fini !
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/06/11/457972-linflation...
Justice politisée : le risque de l’arbitraire
L’arrêt de la Cour d’appel de Paris condamnant Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert dans la fameuse affaire des écoutes a provoqué une certaine émotion, dans la sphère politique bien sûre mais également dans la sphère médiatique. Beaucoup des journalistes qui avaient assisté aux audiences de première instance et d’appel, et par conséquent constaté le vide du dossier poser la question d’une décision directement politique.
Certains magistrats se sont émus du fait que la décision de la Cour ait été largement critiquée. L’un d’entre eux a écrit sous pseudonyme un article dans la revue juridique professionnelle « l’Actualité juridique ». Il faut lire cet article qui à mon sens ne fait que confirmer mon analyse concernant la politisation du corps. La justice française est confrontée aujourd’hui à toute une série de problèmes. Le premier d’entre eux est évidemment le manque criant de moyens, le service public de la justice étant plus que jamais le parent pauvre budgétaire de notre pays. Mais cette question de la politisation du corps des magistrats devenue problématique en est le second. Cette dérive a une histoire et des causes. C’est le fruit d’un processus qui a vu, depuis une quarantaine d’années, le corps prendre une autonomie vis-à-vis de sa traditionnelle et séculaire dépendance vis-à-vis de l’exécutif. Malheureusement cette autonomie au lieu d’assurer son impartialité en a fait une force politique qui semble aujourd’hui vouloir utiliser ce nouveau pouvoir. Rendant boiteuse la séparation des pouvoirs et installant vis-à-vis du peuple au nom duquel sont rendues les décisions de justice une coupure qui peut s’avérer dangereuse. Il y a une règle qui ne se dément jamais, si l’on assigne à la justice des fins et des objectifs qui ne sont pas les siens, cela ne peut se faire que par la violation des principes fondamentaux et par conséquent exposer aux risques de l’arbitraire
vududroit.com
https://www.vududroit.com/2023/06/justice-politisee-le-ri...
Les gouvernements néfastes ?
Pourquoi sont rejetés les comptes 2022 de la Sécurité sociale par l’Assemblée nationale ? Très peu a été dit. Encore moins argumenté et réfléchi. Voici, afin d’amorcer un large débat, les chiffres qui manquaient. Ce qui nous fera découvrir, entre autres, la procédure irrationnelle d’endetter à fond tous les services publics, dont la Sécurité Sociale- retraite. Et ce afin d’empêcher cette autonomie financière qu’ils ont déjà démontrée maitriser. Et, à la place, de ne plus dépendre que de l’argent-dette des marchés. Peut-être, comprendrons-nous mieux ce qui se cache derrière tous ces montages. Montages que parasites ! Donc dont nous pouvons tant nous passer !
imagiter.fr
https://www.imagiter.fr/2023/06/les-gouvernements-nefaste...
GAFAM / IA
La noosphère, le nuage de pensées qui doit alimenter le cerveau du Léviathan.
Le terme « noosphère » a été inventé par le philosophe et prêtre jésuite français Pierre Teilhard de Chardin au début du XXe siècle pour décrire la sphère de la pensée et de la connaissance humaines qui entoure la Terre, qu’il considérait comme une extension naturelle de la biosphère, la sphère de la vie. Selon lui, la Noosphère est la prochaine étape de l’évolution de la Terre, suite à l’émergence de la vie et au développement de la biosphère. Il croyait que la Noosphère finirait par devenir un réseau mondial de conscience et de communication humaines, créant un nouveau niveau d’intelligence collective et une « couche de pensée » autour de la planète. Nous avons parlé abondamment des bases du Nouveau Monde au travers de la Cybernétique, de la Dépossession, du Coup d’État planétaire, du transhumanisme, etc. Voici une introduction à la noosphère qui sert de base métaphysique à la réorganisation de la planète qui passe très certainement par la destruction de l’humain, appelé au gré des circonstances Homo Sapien, faisant référence à ses supposées origines animales. Ça vous rappelle des choses ? Les références incessantes de Harari au statut animalier de l’homme. L’enjeu pour ces gourous du Nouveau monde est de faire oublier à l’humain tout référentiel à une quelconque Genèse où Dieu dit qu’il créa l’homme à son image. C’est de là que provient la sacralité de l’être humain qui a été plus ou moins garantie par le droit des États, jusqu’à présent. Je vous invite à lire les textes ci-dessous pour voir que ce n’est pas un projet de quelques illuminés, mais de gens qui appartiennent au gotha de la bien-pensance. Et il y a consensus. L’Université de Toulouse vous présente ci-dessous le design de la collecte des données orientée vers la noosphère. Vous constaterez au passage le graphisme des 2 0 qui ressemble au logo de Meta (Facebook) et de bien d’autres
Le blog de Liliane Held Khawam
https://lilianeheldkhawam.com/2020/10/21/de-la-revolution... https://lilianeheldkhawam.com/2021/02/06/qui-est-klaus-sc...
GÉOPOLITIQUE
La guerre entre les États-Unis et la Chine pourrait-elle démarrer aux Philippines ?
La tentation de Washington d’approfondir les alliances militaires en prenant des risques, conjuguée à l’aventurisme chinois, menace la paix en Asie. Le sommet des dirigeants de l’ANASE (en anglais ASEAN : Association des nations de l’Asie du Sud-Est) s’est achevé cette semaine dans la pittoresque ville balnéaire de Labuan Bajo, en Indonésie, et la crise du Myanmar a été au cœur des discussions. La guerre civile brutale qui sévit au Myanmar est en effet le plus grand défi auquel le groupement régional, par ailleurs particulièrement couronné de succès, ait été confronté depuis la crise financière de la fin des années 1990 dans la région. L’ANASE s’est jusqu’à présent efforcée de mettre un frein à la répression brutale de la junte, et l’attaque perpétrée avant le sommet dans l’État de Shan contre les travailleurs humanitaires du groupe n’a pas arrangé les choses. Le sommet de l’ANASE a également appelé à « faire preuve de retenue dans la conduite d’activités qui compliqueraient ou aggraveraient les différends et affecteraient la paix et la stabilité » en mer de Chine méridionale, ce qui constitue une allusion claire aux actions agressives de la Chine dans ses revendications maritimes excessivement ambitieuses. Toutefois, l’évolution récente de l’alliance entre les États-Unis et les Philippines complique et aggrave également la dynamique de la sécurité dans la région. Des signes inquiétants montrent que les États-Unis ont effectivement intégré les Philippines dans leur stratégie d’encerclement de la Chine.
les-crises.fr
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Ordre international : la charte des Nations unies reste la base
Jean-Pierre Page est une figure du syndicalisme CGT dont il a longtemps été l’un des responsables des relations internationales. Il a également été membre du comité central du PCF à l’époque où celui-ci représentait encore quelque chose. Il vient de participer les 14 et 15 juin au colloque international qui s’est déroulé à Pékin sur le thème : « Coopération internationale et gouvernance mondiale des droits de l’homme ». Nous reproduisons ci-dessous son intervention portant sur le thème suivant : « La Charte des Nations-Unies comme but et moyen de la coopération internationale ». La recomposition du droit international sur les bases de 1945 pour mettre fin à la volonté hégémonique des États-Unis d’un ordre international « fondé sur des règles » qu’ils sont les seuls à connaître, est un impératif pour faire advenir une « multi polarité » fondée sur la souveraineté des états.
vududroit.com
https://www.vududroit.com/2023/06/ordre-international-la-...
Conférence du Colonel Hogard : Du Rwanda à l’Ukraine en passant par le Kosovo
« Pourquoi ce pont audacieux du Rwanda à l’Ukraine en passant par le Kosovo ? Parce que je retrouve dans ces trois conflits saillants qui nous interpellent à des titres divers et sur lesquels on peut souvent avoir des idées fausses, un certain nombre de constantes ». Passionnant témoignage d’un spécialiste militaire qui connaît bien des terrains d’opérations.
place-armes.fr
https://www.place-armes.fr/post/conf%C3%A9rence-du-colone...
IMMIGRATION
Caméra cachée : La directrice d’une ONG européenne dit enseigner aux migrants à mentir et à faire semblant d’être « des chrétiens persécutés »
Par Lauren Southern. La directrice d’une importante ONG européenne explique en 2018 à notre équipe d’infiltrés comment elle enseigne aux migrants à mentir et à faire semblant d’être des chrétiens persécutés à la police des frontières. L’année dernière, ils ont travaillé avec 15 000 migrants. L’ONU a répondu à notre enquête en la qualifiant « d’alarmante. » La directrice d’une ONG qui aurait aidé plus de 15 000 migrants à entrer illégalement en Europe a été filmée en train d’admettre que son organisation incite systématiquement les demandeurs d’asile à mentir et à faire semblant d’être traumatisés et persécutés. Ariel Ricker, directrice exécutive de Advocates Abroad, une importante ONG qui fournit une aide juridique aux migrants, a été filmée en train de discuter de la façon dont elle apprend aux migrants à mentir aux agents frontaliers. Dans ces images, Ricker décrit comment l’organisation organise des sessions de formation pour les migrants cherchant à entrer en Europe, au cours desquelles on leur apprend à mentir lors des entretiens avec les agents aux frontières : « Je leur dis que c’est de la comédie, tout cela, c’est de la comédie… pour qu’ils réussissent, ils doivent jouer leur rôle au théâtre. » Elle dit enseigner aux migrants cette méthode suivante : exploiter les sympathies chrétiennes de la Grèce (porte d’entrée pour les migrants), majoritairement orthodoxe, en prétendant avoir été persécuté en raison de sa foi chrétienne. Elle explique même aux migrants comment prier pendant les entretiens. Au début, l’organisation a réagi à la sortie initiale de la vidéo en envoyant un tweet. Depuis, cependant, les pages Twitter et Facebook du groupe, qui comptent plus de 140 000 adeptes, ont toutes deux été supprimées à la suite des révélations.
fdesouche.com
https://www.fdesouche.com/2023/06/10/la-directrice-dune-o...
Immigration. La Tunisie refuse de jouer les « gardes-frontières » pour l’UE malgré une aide de plus d’un milliard d’euros
L’Italie et l’Union européenne, moyennant une aide dépassant le milliard d’euros, comptaient sur la Tunisie pour lutter contre l’immigration illégale vers l’Europe. Cependant, le président tunisien Kaïs Saïed a fait savoir qu’il refusait que son pays joue le rôle de « garde-frontières » pour les Européens. Voilà des propos qui ne vont pas rassurer le Premier ministre italien Giorgia Meloni ! Cette dernière, accompagnée du Premier ministre néerlandais Marc Rutte et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rencontré dimanche 11 juin à Tunis le président tunisien Kaïs Saïed. À l’issue de l’entrevue, Giorgia Meloni s’était dite « très satisfaite » de la déclaration conjointe de l’Union européenne et de la Tunisie. Ces échanges entre le pays du Maghreb et l’Italie ne sont pas nouveaux : lors d’une rencontre diplomatique en Tunisie au mois de janvier dernier, le ministre italien des Affaires étrangères avait déclaré que l’Italie était disposée à accueillir davantage de migrants tunisiens « réguliers ». À la condition que Tunis fournisse davantage d’efforts pour lutter contre l’immigration clandestine par voie maritime tandis que très nombreuses furent les embarcations de clandestins à s’élancer de ses côtes au cours des derniers mois.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/06/16/221408/tunisie-gar...
ITALIE
La réforme fiscale en Italie : un besoin urgent
Une vraie réforme italienne de la fiscalité n’a pas encore abouti. Toujours promise, toujours repoussée, elle est pourtant une nécessité pour accroître la compétitivité du pays. On peut diviser cette Réforme en quatre étapes.
revueconflits.com
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LECTURE
Patrick Buisson et la Grande Rupture anthropologique
Pier Paolo Pasolini a décrit les années 1960 comme une « rupture anthropologique », pareille au passage de l’Homme de Néandertal à Homo sapiens, mais aujourd’hui en sens inverse. C’est cette évolution/involution que Patrick Buisson a magistralement analysé dans « La fin d’un monde » et plus encore dans « Décadanse », tous deux parus aux éditions Albin Michel. Bruno Racouchot l’a interviewé dans « Communication & influence ».
Décadanse, de Patrick Buisson. Albin Michel, 2023.
comes-communication.com
http://www.comes-communication.com/files/newsletter/Communication&Influence_mai_2023_Patrick_Buisson.pdf
Georges Sorel, entre le mythe de la révolte. Entretien avec Arthur Pouliquen
Sociologue, défenseur du syndicalisme révolutionnaire, passeur de Karl Marx en France mais aussi contempteur du positivisme et de l’anticléricalisme, George Sorel (1847-1922) est un homme complexe, à la pensée bouillonnante, dont l’influence en France et en Italie fut grande. Entretien avec Arthur Pouliquen pour décrypter sa pensée.
Georges Sorel. Le mythe de la révolte, par Arthur Pouliquen. Le Cerf, 2023.
revueconflits.com
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MAGHREB
L’Algérie devient le pays le moins riche du Maghreb
Pour la première fois depuis son indépendance en 1962, et chose passée largement inaperçue, l’Algérie a affiché le PIB par habitant le plus faible des trois pays du Maghreb en 2021, avant la hausse exceptionnelle et brève du cours des hydrocarbures observée l’année suivante. Les gigantesques richesses naturelles de l’Algérie ne suffisent donc plus à masquer la réalité économique du pays, très en retard par rapport à ses voisins francophones du Maghreb, et qui devrait connaître de graves difficultés vers 2028. Selon les données de la Banque mondiale, le PIB par habitant de l’Algérie s’établissait à 3 691 dollars en 2021, dernière année pour laquelle les statistiques sont disponibles, contre 3 807 dollars pour la Tunisie et 3 795 dollars pour le Maroc, qui avait jusque-là toujours occupé la dernière place parmi les trois pays du Maghreb, depuis leur indépendance
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/06/14/221319/lalgerie-de...
«Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi !». L’Algérie lui vomit dessus, la République française en redemande !
Le président de l’Algérie Abdelmadjid Tebboune a signé un décret (n° 23-195 du 21 mai 2023) rétablissant un couplet anti-français dans l’hymne national de l’Algérie. Le voici ci-dessous. « Ô France ! Le temps des palabres est révolu - Nous l’avons clos comme on ferme un livre - Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra - Car nous avons décidé que l’Algérie vivra - Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin ! » Datant de 1955 et adopté en 1963 comme hymne national, Kassaman a été écrit par le poète algérien Moufdi Zakaria (1908-1977), militant indépendantiste plusieurs fois incarcéré par les autorités françaises. Pour rappel, près de 25 600 militaires français sont morts et 65 000 ont été blessés durant la Guerre d’Algérie.
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MONDIALISME
BlackRock et d’autres gestionnaires d’actifs contrôlent de plus en plus nos vies
Complexes d’appartements, canalisations d’eau, écoles et routes à péage ; combustibles fossiles et infrastructures d’énergie propre. A travers le monde entier, ces ressources sont en train de passer dans les mains d’entités presque invisibles : les gestionnaires d’actifs, tels que BlackRock, Vanguard et State Street. Au cours des dernières décennies, ces administrateurs de comptes de retraite, souvent oubliés, ont cessé d’investir dans des actifs financiers tels que les actions et les obligations pour devenir propriétaires de certaines des infrastructures les plus fondamentales de notre vie quotidienne.
les-crises.fr
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Chroniques du totalitarisme : L’OMS et les enfants
La sexualisation précoce des enfants est dans les agendas des gouvernements de tous les pays occidentaux, chapeautée par l’OMS. Synchronisés, ils déploient drag queens et autres manuels pour la vie affective et sexuelle dans les écoles. Mais sur quelles bases se fondent ces incursions précoces dans la vie psychique de l’enfant ? Amandine Lafargue, psychologue clinicienne et sociale, et Ariane Bilheran, docteur en psychopathologie et philosophe, nous expliquent en quoi ces politiques sont délirantes et procèdent de manière exactement inverse de ce que nous savons de la psychologie de l’enfant.
kairospresse.be
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OTAN
Stefano Vernole à l'agence TASS : « L'OTAN joue un rôle négatif dans les Balkans et mène une guerre hybride contre la Serbie à travers le Kosovo »
Les États-Unis souhaitent miner la situation dans les Balkans afin d'affaiblir l'Europe en général, tout en menant une guerre hybride contre la Serbie au Kosovo en raison de son attitude positive vis-à-vis de la Fédération de Russie. Ce point de vue a été exprimé dans un entretien avec le correspondant italien de TASS, Stefano Vernole, vice-président du Centre d'études eurasiennes et méditerranéennes. « L'OTAN a joué un rôle très négatif [au Kosovo], surtout au début, en encourageant un nettoyage ethnique contre les Serbes du Kosovo. Bien sûr, les États-Unis profitent de l'instabilité en Europe, qui affaiblit la grande puissance économique que représente cette dernière, et leur permet d'attirer les investissements aux États-Unis, où le climat semble plus stable », a-t-il déclaré. Selon M. Vernole, le point commun entre les situations au Kosovo et dans le Donbass réside dans la politique de deux poids, deux mesures à laquelle l'Occident a recours. « Le référendum albanais de 2008 sur l'indépendance du Kosovo a été reconnu, mais le référendum de 2014 sur l'indépendance d'une partie des territoires ukrainiens n'a été reconnu par personne, référendum auquel s'ajoutent ceux de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie et de la Transnistrie. Tout cela n'a fait qu'accentuer le fossé géopolitique entre les pays occidentaux et l'Eurasie (la Russie et la Chine) », a-t-il déclaré, mentionnant également qu'un certain nombre de pays européens n'ont pas reconnu le Kosovo.
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/06/08/s...
PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN RIRE !
« Cohabitation » avec les rats, barbecue inclusif et pochettes d’ordinateur en tenues d’égoutiers : Paris, capitale des fous ? [Vidéo]
Est-ce un café-théâtre ou le Conseil de Paris ? En moins d’une semaine, la municipalité d’Anne Hidalgo a annoncé la mise en place d’un comité pour étudier la « cohabitation » avec les rats, l’installation de barbecues électriques publics pour les « jeunes » dans le 18e arrondissement et le recyclage des tenues d’égoutiers en pochettes d’ordinateur. Ne riez pas !
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/06/12/221241/paris-egout...
Reporters Sans Frontière : une farce journaliste ?
Enfin une bonne nouvelle ! Dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse 2023, publié le 3 mai dernier par Reporters sans frontières (RSF), l’Ukraine effectue un bond prodigieux de 27 places, passant de la 106e à la 79e position sur 180 pays étudiés. « Malgré la désorganisation des rédactions et les difficultés liées à la couverture d’un pays en guerre, ainsi que des restrictions de reportage, en général proportionnées à la situation, les journalistes bénéficient d’une plus grande liberté, explique l’association. La guerre et l’esprit d’union nationale ont réduit l’emprise des oligarques sur les médias et les pressions dues aux clivages. » Rien continuer à rire, lisez la suite…
monde-diplomatique.fr
https://www.monde-diplomatique.fr/2023/06/RIMBERT/65824
Le voisin, ce connard
À l'occasion des vacances, nombre d'entre vous vont quitter leur foyer pour se rendre, le temps de quelques jours ou semaines, dans un lieu où les attendent détente et loisirs. Du moins, sur le papier. Car on l'oublie trop souvent, mais même en vacances, un parasite bien connu de nombre d'entre vous guette le touriste malheureux : le voisin. En effet, s'il est autorisé d'envoyer du Bayon en direction des frelons, mouches et autres moustiques venus pourrir votre séjour, pour des raisons qui m'échappent, la phrase « Passe-moi la bombe, je vais gazer le voisin » provoque encore des exclamations indignées. Afin de bien vous préparer à affronter ce parasite bien connu des peuplades urbaines, faisons le point sur les différents types de voisins…
unodieuxconnard.com
https://unodieuxconnard.com/2023/06/12/le-voisin-ce-conna...
PROCHE-ORIENT
Les très riches heures des cheikhs : un « printemps arabe » inattendu
« Dans l’ombre chaude de l’Islam » et loin des regards focalisés sur l’Ukraine et la Chine, la péninsule arabique se réveille. La vitesse des changements en cours en Arabie Saoudite et aux Émirats Arabes Unis (É.A.U) annonce un bouleversement géopolitique. Et pas seulement, laisse entendre l’enquête du magazine juif américain Tablet (voir l’article en lien) : alors que la terre d’origine de l’Islam connaît une certaine libéralisation, c’est l’avenir du libéralisme qui est concerné.
laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/les-tres-riches-heures-...
Derrière le chaos au Soudan, la main des Émirats arabes unis
La lutte pour le pouvoir au Soudan révèle l’influence grandissante des Émirats arabes unis, à travers notamment leur soutien au général Hemeti.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/06/16/458143-derriere-l...
RÉFLEXIONS
Terres de France
Le problème que nous avons dans ce pays (il n’est pas le seul rassurez-vous) c’est le décalage entre ce que nous impose un ersatz d’idéologie officielle où se mêlent droits de l’homme, féminisme, wokisme, anti-racisme de pacotille, pro-islamisme et la réalité, celle du peuple et de quelques élites éclairées qui trouvent encore, de ci de là, quelques espaces pour s’exprimer. Emmanuel Todd, fait comme nous, et avec tout son talent, il regarde le monde tel qu’il est sous nos yeux. Sans pour autant nous dire qu’hier c’était mieux, il compare avec bon sens ce qu’était le monde d’hier au regard de celui d’aujourd’hui. De nous dire que l’on est sorti d’un monde avec des repères, acceptées par tous, à aujourd’hui où ils brillent par leur absence. Et comme lui, on se pose la question de savoir comment nous allons sortir de ce marasme. Très remarquable tribune d’Emmanuel Todd parue dans Marianne du 15 juin 2023.
synthesenationale.hautetfort.com
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/06/1...
Les populismes européens : derniers spasmes des vieilles nations ou agents de transformation de l’UE ?
Quand on considère les crises présentes qui ne font que commencer, quand on observe la carence conceptuelle, stratégique et politique des États européens face à la guerre, et que l’on s’interroge sur la crédibilité politique des populismes européens sous un angle systémique, c’est-à-dire quant à leur raison d’être et quant à leur capacité à agir sur le système mondial dans lequel les peuples et les individus se retrouvent tous désormais inclus, la question se dédouble ainsi : sont-ils les derniers spasmes des vieilles nations européennes ? Pourraient-ils être les agents de la transformation, et de la renaissance, de l’Europe ?
polemia.com/
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Un reclassement chaotique : Le « tournant décisif » de l’Europe va (globalement) dans le même sens que la politique américaine
Par Alastair Crooke. Il semble que l’Europe évolue (globalement) dans la même direction que la politique américaine. Le retour de bâton a commencé. Il a été lent à émerger et est en retard par rapport à celui des États-Unis, mais il a commencé pour de bon. Il s’agit, comme l’a observé Wolfgang Münchau, ancien journaliste du Financial Times et rédacteur en chef d’EuroIntelligence, d’un « changement décisif (pour l’Europe), avec des conséquences importantes ». Il est probable qu’il remodèlera la politique le long d’une nouvelle ligne de faille : Il ne s’agit plus des questions banales de la politique « unipartite » (pro-establishment) : les taux d’imposition marginaux, les « solutions » monétaires faciles et la dette qui s’accumulerait en conséquence. Elle s’exprimerait plutôt dans la confrontation entre ceux qui souhaitent un bouleversement vert de la société humaine, un monde « trans » pour les enfants, une immigration facile, une réorganisation radicale du pouvoir entre les groupes « identitaires » de la société, et ceux qui s’opposent viscéralement à tout ce qui précède.
reseauinternational.net
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RUSSIE
Juin 2023 : Satan rit de plaisir
Le dimanche 4 juin, jour de la Pentecôte chrétienne orthodoxe, les forces de Kiev ont enfin lancé leur offensive « printanière ». Après deux mois d’attente impatiente, le printemps se transformant en été, les bailleurs de fonds occidentaux de Kiev n’en pouvaient plus d’attendre un retour sur leur investissement de plus de 100 milliards de dollars. Le régime de Kiev a dû obéir et a commencé son offensive suicidaire par des « attaques de sondage ». En d’autres termes, il a d’abord envoyé ses réserves dans la gueule du loup, comme chair à canon. Mais dans la nuit du 9 au 10 juin, Kiev a lancé une offensive massive avec ses meilleures troupes et les équipements de l’OTAN. Le résultat est le même. En quelques jours, Kiev a perdu plus de 8000 soldats tués et quelque 400 véhicules blindés, dont de nombreux chars occidentaux tant vantés, qui ne font pas le poids face aux missiles, aux drones et à l’artillerie russes. Les trains arrivent à Kiev, remplis de morts et de blessés… Selon les médias occidentaux étroitement contrôlés, le président Zelensky a ordonné à tout le monde de ne pas croire les histoires négatives, car il s’agit de « propagande russe ». Il est intéressant de noter que les médias occidentaux ne recommandent jamais à leurs clients zombifiés de ne pas croire ce que dit Zelensky parce que c’est de la « propagande ukrainienne ». Est-ce parce que ses lignes sont écrites par les mêmes médias occidentaux qui écrivent sa propagande ukrainienne?
reseauinternational.net
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SANTÉ
Christian Vélot : « Les anti-sciences ne sont pas ceux que l’on pense, il y a une vraie inversion »
Christian Vélot, maître de conférences en génétique moléculaire, biologiste, explique les dissensions à l’intérieur Comité de recherche indépendante et d'information sur le génie génétique (CRIIGEN). Il évoque aussi les effets secondaires liés aux vaccins anti-Covid-19 et la question des perturbateurs endocriniens. Le CRIIGEN a pour mission d'informer le grand public, de façon indépendante, à propos des produits issus du génie génétique. Initialement, tous les membres étaient d'accord pour aborder l'ensemble des questions relatives aux vaccins ARNm, « qui sont au cœur de nos préoccupations, ce sont des produits issus du génie génétique ». Hélas, selon Christian Vélot, plusieurs membres du Comité « n'ont pas supporté les attaques » et autres procès en complotisme faits contre la CRIIGEN. La pression médiatique, issue de la doxa du Covid relayée par les autorités gouvernementales, qui présente un vaccin au-delà de tout soupçon et qui ne doit pas être l'objet de critiques, a été déterminante dans l'apparition de cette discorde. Un nouveau groupe a donc été créé. Il réunit désormais les membres du « CRIIGEN atterré » (nom inspiré par le collectif des Économistes atterrés). Ces derniers se sont affranchis du Comité original et veulent poursuivre le projet d'offrir au public une information de qualité, dénuée de conflits d'intérêts. Christian Vélot explique ce qu’il aurait fallu faire, hors de toute corruption…
francesoir.fr
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Covid et mesures liberticides en France et en Italie : de la disproportion d'une réponse sanitaire
Le philosophe du droit Alessandro A. Negroni propose un bilan de la gestion sanitaire du Covid et pense notamment le concept de disproportionnalité de la réponse des autorités politiques et administratives face au SARS-CoV 2. Une réponse dont les mesures ont mis à mal l'exercice de nos droits fondamentaux et réduit la liberté à un état de « non-valeur ». Un schéma qui s'est produit en France comme en Italie alors que d'autres pays, comme la Suède, ont su davantage raison garder vis-à-vis de l'intensité des moyens employés, généralement de force.
francesoir.fr/
https://www.francesoir.fr/societe-sante/covid-et-mesures-...
Covid : retour en Inde
Il paraît que l’hydroxychloroquine serait moins efficace sur les derniers variants omicron que sur les premiers Sars-Cov-2. Qu’en est-il alors de l’ivermectine ? En ce qui concerne le mode d’action principal, on ne voit pas bien pourquoi il en serait ainsi, car l’ivermectine agit d’abord sur le transport des virus vers les cellules, alors que les mutations portent sur la spike, l’ivermectine n’ayant pas d’action sur celle-ci. Pour le savoir, on ne peut se baser sur les prescriptions ici et là, mais il y a un moyen de le savoir en regardant comment omicron s’est comporté dans les pays dont on sait qu’ils ont utilisé l’ivermectine à grande échelle. On peut aussi comparer les États traitant et les États ne traitant pas, comme nous l’avons fait avec leur vague delta, qu’ils ont éradiqué en 3 fois moins de temps qu’ailleurs, avec autant de décès en moins. Les pays occidentaux avaient prédit une catastrophe de grande ampleur vu leurs infrastructures sanitaires, ils ont fait mieux que nous en traitant. Nous avons donc trouvé intéressant de revoir ces mêmes États. Premier constat, global, si chez nous omicron a fait plus de morts que delta, en Inde c’est l’inverse. Ils ont trouvé le bon traitement et l’ont gardé, le résultat est là. Certains avanceront qu’ils sont maintenant vaccinés, 67 % contre 3 % à l’époque du delta, mais l’argument ne tient pas, la vaccination, plus personne ne le conteste et la France le démontre avec ses chiffres, ne protège pas de la contamination. Quant à la protection des formes graves, nous avons autant de morts les années avec vaccins que l’année sans vaccin (2020)
covid-factuel.fr
https://www.covid-factuel.fr/2023/06/09/covid-retour-en-i...
SERBIE
Conflit au Kosovo : « L'OTAN est le seul responsable de cette crise ! »
Interview et explications géopolitiques de Slobodan Despot qui revient sur le problème de la légitimité du Kosovo, appelé « plateforme de la corruption organisée » par le créateur de l’indispensable site Antipresse, « état » issu d’une guerre de 80 jours en 1999 provoquée par les États-Unis et l’OTAN.
Ligne droite/Radio Courtoisie
https://www.youtube.com/watch?v=EG9roeh8a78
UKRAINE
Ukraine SitRep. Destruction de la troisième armée. Clauses à négocier
Au cours du printemps et de l’été 2022, les forces russes ont détruit l’armée ukrainienne régulière d’avant-guerre. Elle a été remplacée par du matériel de l’ère soviétique provenant d’États d’Europe de l’Est et des conscrits ukrainiens. En début d’année, cette seconde armée a également été détruite.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/ukraine-sitrep-destruction-...
Les conflits internes s'intensifient en Ukraine
Sur fond de tensions croissantes et de campagne militaire désastreuse, aucun responsable ne semble être absolument sûr de sa position au sein du régime. Des rumeurs circulent sur le remplacement du président Vladimir Zelensky lui-même, le commandant en chef des forces armées Valeri Zaluzhnyi étant le principal candidat au poste de chef de l'État. La mauvaise situation de l'Ukraine sur le champ de bataille génère un mécontentement collectif au sein de l'équipe dirigeante, ce qui nécessite des changements et des réarrangements. En ce sens, Zaluzhnyi est généralement considéré comme un fonctionnaire peut-être plus compétent que l'actuel président pour gérer le conflit. Toutefois, le poste actuel de Zaluzhnyi, à savoir celui de chef des forces armées, fait également l'objet d'un différend.
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/06/13/l...
Barrage de Nova Kakhovka : l’hypothèse de l’accident
Le mardi 6 juin, le barrage de Nova Kakhovka s’est rompu. Chacun a cru alors à un sabotage effectué par l’un ou l’autre des belligérants. Puis, les heures passant, des doutes ont commencé à surgir au vu des éléments observés. Peu à peu, une hypothèse alternative a émergé : celle d’une rupture accidentelle du barrage. C’est cette hypothèse que nous vous proposons, grâce au travail très fouillé et en sources ouvertes de Pierre Ranvier (pseudonyme), ingénieur de l’École Centrale Paris avec plus de 15 ans d’expériences dans les infrastructures hydrauliques. Nous le remercions très vivement d’avoir pris le temps de produire cette étude. Nous observons d’ailleurs que les services occidentaux restent désormais très prudents quant à l’analyse de cet événement. La note originale a été publiée sur le site de La Vigie (vous trouverez le lien de l’intégralité de la note ci-dessous). Il s’agit bien de l’étude d’une hypothèse, non d’une certitude. D’autres enquêtes doivent être menées pour mieux comprendre ce qui a pu se passer. L’étude de cette hypothèse se veut donc, d’abord et avant tout, un apport au débat.
lettrevigie.com
https://www.lettrevigie.com/wp-content/uploads/2023/06/23...
UNION EUROPÉENNE
Qu'est-ce que l'Europe aujourd'hui ? Emmanuel Todd face à Alain Minc
L’Europe et les États-Unis, que fait l’Allemagne ?, la dissolution de la France, l’écroulement des États-Unis, l’avenir de l’Europe. Une discussion déséquilibrée entre un européen avant d’être français et un chercheur qui réfléchit à l’avenir. Reste la guerre, par procuration pour les états européens et le « méchant » Poutine.
Les débats Esprits Libres
https://www.youtube.com/watch?v=ofHwtdpdihc&t=12s
« Pacte européen sur la migration et l’asile ». L’immigration clandestine en voie de sanctuarisation ?
Loin d’un souverainisme juridique désincarné, l’enjeu des élections européennes de juin 2024 sera la constitution de puissants groupes de députés hostiles au Grand Remplacement. Il reste du chemin à accomplir au moment où par petites touches successives les ONG imposent une véritable sanctuarisation de l’immigration clandestine. Un expert de Polémia fait ici le point sur la négociation du Pacte européen sur la migration et l’asile. Des mesures techniques inaptes à faire face efficacement à la submersion migratoire.
polemia.com
https://www.polemia.com/pacte-europeen-sur-la-migration-e...
L'ascension de partis « pro-russes » en Autriche et en Slovaquie : un « désastre » pour la Commission européenne, qui pénaliserait l'aide à Kiev
L’Union européenne, qui tente tant bien que mal de conserver un front uni contre la Russie avec les positions ambiguës de la Hongrie et la Bulgarie, doit faire face à la montée en puissance de partis « pro-russes » en Autriche et en Slovaquie. Pour des responsables à la Commission européenne relayés par Politico, une éventuelle victoire de ces partis politiques serait un « désastre » qui pénaliserait l’aide à Kiev et faciliterait la lutte contre les sanctions imposées à Moscou.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/politique-monde/ascension-partis-pro-russes-autriche-slovaquie-desastre-UE
Comment l'Union Européenne veut contrôler l'information grâce aux Big Techs. Partie 3) Algorithmes et dépendances
Enquête en plusieurs parties - Comment l'Union Européenne veut contrôler l'information grâce aux Big Techs. Du fact-checking aux agences de renseignements américaines : aux origines d’une prison digitale. Retrouvez la partie 1. Politique et info, un vieux couple français ; partie 2. La toute-puissance financière des Big Techs. Introduction : Pendant la crise du Covid-19, les principaux médias français ont relayé, sans réelle distanciation, la communication gouvernementale et les positions de l'industrie pharmaceutique. La défense des confinements et du « tout-vaccin » est devenue un axiome inattaquable, défiant toute approche scientifique raisonnable et équilibrée. Au lieu d'enquêter, de vérifier et de varier les sources afin de nourrir un débat contradictoire, des cellules de « fact-checking », intégrées au sein des rédactions de presse et financées par les Big Techs, ont court-circuité le rôle du journaliste et ont torpillé tout débat critique et complexe. Sous prétexte de lutte contre la désinformation, ces partenariats invasifs ont été appuyés par l'Union Européenne, y compris avec des subventions. Ils font apparaître un nouveau mécanisme capable d’influencer les opinions publiques sur n’importe quel sujet. En coulisses, d’autres acteurs troubles modèlent l’information, des think-tanks mais aussi diverses agences internationales du renseignement. Au sein de ce décor, le journalisme se transforme peu à peu en un inquiétant outil de contrôle et de surveillance des idées, avec des velléités de museler la liberté d’expression. L'Europe est-elle en train de devenir une prison digitale de l'information ?
francesoir.fr
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Le Sénégal sous tension
Le Sénégal sous tension
par Georges FELTIN-TRACOL
En janvier 2023, Marine Le Pen effectuait une tournée en Afrique francophone. La présidente du groupe RN au Palais-Bourbon rencontra dans la plus grande discrétion le président du Sénégal, Macky Sall (photo). À cette occasion, la triple candidate à la présidentielle française estima que le Sénégal devrait recevoir au nom de toute l’Afrique un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.
Il s’agit d’une nouvelle proposition déconcertante qui témoigne de la prégnance d’une mentalité paternaliste néo-coloniale. La caste politicienne hexagonale continue à voir le Sénégal en prolongement de la «Françafrique». Certes, Saint-Louis a été une commune française. Le socialiste Blaise Diagne fut le premier Africain à exercer en 1931 – 1932 les fonctions de sous-secrétaire d’État aux Colonies. Léopold Sédar Senghor fut le premier Africain agrégé en grammaire française.
Vu de Paris, le Sénégal serait un bel exemple de stabilité démocratique sur le continent africain. La réalité est moins féerique. Le 17 décembre 1962, Dakar connaît une tentative de coup d’État. Le président Sédar Senghor (photo) conserve néanmoins le pouvoir et passe à un régime présidentiel si bien que depuis son indépendance en 1960, le Sénégal n’a eu que quatre chefs d’État: Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall. La constitution sénégalaise a été plusieurs fois révisée (suppression, puis restauration du Sénat, puis abolition de cette assemblée; fin du septennat au profit du quinquennat, retour au septennat, rétablissement du quinquennat; suspension de la charge de Premier ministre de 1962 à 1970, de 1983 à 1991 et de 2019 à 2022). On oublie en outre qu’entre 1982 et 2001, la région méridionale de la Casamance fut le théâtre d’une sécession armée orchestrée par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor (photo).
Depuis environ deux ans, la rue sénégalaise est le théâtre d’émeutes meurtrières sporadiques (une quinzaine de morts en février 2021, treize morts en avril 2021, une vingtaine de morts au début de ce mois de juin). Ces affrontements résultent d’une cristallisation des crises institutionnelle, politique, sociale et économique.
Une part non négligeable de la population, dont de nombreux jeunes paupérisés et/ou précarisés, exprime son mécontentement envers l’actuel président libéral. Élu en 2012, Macky Sall est reconduit le 24 février 2019 dès le premier tour avec 58,26 % des suffrages. Dans la perspective de la présidentielle de 2024, il aurait l’intention de se représenter pour un troisième mandat, ce qu’interdit la constitution. Mais le référendum constitutionnel du 20 mars 2016 a aboli le septennat au profit du quinquennat. Ses partisans considèrent que l’interdiction ne s’applique qu’à deux quinquennats consécutifs… Les experts en droit constitutionnel se divisent en revanche sur ce point très précis. Il y a un paradoxe. En 2012, Macky Sall contestait un troisième mandat pour Abdoulaye Wade qui renonça finalement à se représenter.
Les incidents tournent aussi autour des condamnations judiciaires d’Ousmane Sonko (photo) qui a, lui aussi, l’intention de briguer la magistrature suprême l’année prochaine. Né en 1974, cet ancien étudiant à Lyon – III sort major de sa promotion à l’ÉNA de Dakar en 2001. Il opte pour l’Inspection des impôts et des domaines. En 2005, il fonde et préside le Syndicat autonome des agents des impôts et des domaines. Le gouvernement le révoque en 2016 quand il commence à accuser les autorités de corruption. Il conspue les malversations du pouvoir et de ses obligés qui détourneraient les ressources naturelles du pays.
En 2014, Ousmane Sonko lance une nouvelle force politique appelée PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). D’orientation sociale-populiste, ce mouvement s’inscrit dans une forme de chavisme africain bien qu’un des précurseurs d’Hugo Chavez fut le Burkinabe Thomas Sankara. Dès 2015, sont ciblées l’influence française, l’OMC et la corruption.
Allié à d’autres formations politiques d’opposition au sein d’une coalition électorale, Ousmane Sonko remporte un seul siège en 2017. En 2019, il devient le troisième homme de la présidentielle avec 15,67 %. En 2022, il accède à la mairie de Ziguinchor en Casamance. La même année, aux législatives, son mouvement intègre l’alliance « Libérer le peuple », rafle 56 sièges sur 165 et empêche l’entente présidentielle d’obtenir la majorité absolue. Ousmane Sonko devient un candidat sérieux à la présidentielle à venir.
Mais le 1er juin dernier, la justice prononce contre lui deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Quelques semaines auparavant, un autre tribunal le condamnait à deux mois d’emprisonnement, suite à des propos jugés diffamatoires envers le ministre du Tourisme accusé de corruption. La première sentence, la plus lourde, s’effectue par contumace, ce qui l’empêche de faire appel. Cette double condamnation le rend enfin inéligible, d’où la vive colère de ses soutiens.
Toujours promptes à défendre le premier opprimé médiatique venu, les grandes consciences occidentales se gardent bien de réagir ici. Détracteur du bankstérisme et du gendérisme, Ousmane Sonko est accusé du viol d’une employée d’un salon de massage d’une vingtaine d’années en février 2021. Il l’aurait ensuite menacée. Il justifie sa présence fréquente dans cet établissement pour des raisons de problèmes dorsaux. Porte-parole des « Gilets jaunes », mélenchoniste déçu et pourfendeur implacable du macronisme, de ses métastases et de ses miasmes, Juan Branco est l’un de ses avocats. Des esprits sûrement complotistes crient à une machination ourdie par le pouvoir de Dakar.
La contestation populaire pourrait s’amplifier et se généraliser au Sénégal dans les prochaines semaines, voire dans les prochains mois, surtout si le président sortant choisit de se représenter pour un nouveau mandat. Il deviendrait alors possible que cède un pilier du fameux « pré carré africain » de la République française.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 78, mise en ligne le 13 juin 2023 sur Radio Méridien Zéro.
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samedi, 17 juin 2023
Gauche verte, économie verte et environnementalisme néolibéral
Gauche verte, économie verte et environnementalisme néolibéral
Diego Fusaro
Source: http://adaraga.com/izquierda-verde-economia-verde-y-ambientalismo-neoliberal/
Tout comme les caprices arc-en-ciel des consommateurs, les impulsions écologiques de l'environnementalisme capitaliste sont elles aussi complètement subsumées par le capital. L'"avenir vert" est toujours conçu comme un produit commercial du pouvoir commercial, et ce afin que (comme le souligne Harvey) l'ordre néolibéral puisse "gérer la contradiction entre le capital et la nature en fonction de ses intérêts de classe les plus importants". L'économie verte et l'environnementalisme néolibéral sur lequel elle repose théoriquement révèlent clairement comment le capital parvient à transformer même ses propres contradictions en facteur de profit. Et à transformer tout en marchandise, même la protestation contre la marchandisation.
Dans l'apothéose de la critique conservatrice, la protestation contre l'aliénation se donne elle-même sous des formes aliénées, c'est-à-dire des formes qui finissent par renforcer les barreaux de la cage qu'elles voudraient aussi briser. En vertu d'une alchimie énigmatique, au moment de la réification planétaire, la dynamite se transforme toujours en ciment, ce qui fait de tous les "matériaux explosifs" et de tous les "esprits de la dynamite" possibles simplement "une brique de plus dans le mur", comme le dit le titre d'une chanson bien connue.
Le technocapital, en outre, fonctionne infailliblement selon la stratégie paradigmatique de la standardisation, de l'absorption et de la normalisation : l'expression la plus brillante en est le sort réservé à l'image révolutionnaire de Che Guevara, réduite à une icône pop inoffensive, vendue à bas prix sur des T-shirts dans le monde entier. La désactivation de la critique est produite par sa marchandisation intégrale et sa conversion normalisante en simple spectacle, garantissant ainsi le double objectif de sa neutralisation face à toute issue émancipatrice possible et de sa reconversion en marchandise circulante.
La dévastation environnementale générée à son image par le techno-capital, par son "oubli de l'être" et par sa volonté de puissance pour une croissance incommensurable, devient en effet, grâce à l'économie verte, un phénomène par lequel la ruse de la raison capitaliste, d'une part, invente de nouvelles sources de profit ("voitures électriques", "bioproduits", etc.). Et, d'autre part, avec une fonction apotropaïque, il se sécurise par rapport à un véritable environnementalisme, c'est-à-dire un environnementalisme qui rejoint la lutte plus générale contre la contradiction capitaliste en tant que telle. En bref, les stratèges de l'ordre dominant parviennent à faire passer le message que les problèmes environnementaux, générés par le capital, peuvent être résolus non pas en changeant de modèle de développement, mais en réorganisant le modèle existant en vert. Même sur un plan strictement logique, il s'agit d'un véritable non sequitur: comme si l'on pouvait changer les effets en continuant à cultiver les causes.
L'existence d'un problème environnemental est évidente, comme l'atteste l'avalanche d'études scientifiques consacrées au sujet: nulla quaestio, donc, sur l'insoutenabilité des positions, même généralisées, de ceux qui soutiennent l'inexistence du problème. La question, en revanche, concerne les moyens concrets de l'aborder et, espérons-le, de le résoudre. De ce point de vue, si le technocapital se fonde essentiellement sur l'utilisabilité illimitée de l'entité en vue du renforcement incommensurable de la volonté de puissance, il s'ensuit que, de toute façon, il s'agit d'une forme de production destinée à provoquer sa propre fin: soit parce que, avec sa dévastation de la terre, elle provoquera finalement la fin de toutes choses (et donc aussi d'elle-même), soit parce que, pour éviter cet épilogue, elle devra s'arrêter et donc aussi, dans ce cas, déterminer sa propre disparition. Face à ces deux possibilités, le technocapital tente d'en poursuivre une troisième, verte, basée sur la technologie et la géo-ingénierie.
En réalité, cette possibilité est intimement contradictoire et ne fait en vérité que proposer à nouveau - peut-être de manière différée - la première perspective, celle de la fin de toute chose provoquée par ce système, appelé capitalisme, qui, tel un cancer, anéantit le corps qui l'abrite. Et pourtant, aujourd'hui, elle semble être la vision dominante des choses, également pour les raisons déjà partiellement expliquées, rendant minoritaire la seule position rationnelle : celle qui propose, comme seule issue, le changement radical d'un modèle socio-économique, c'est-à-dire le dépassement du capitalisme. Le fait que la nouvelle gauche épouse les raisons de l'économie verte, désertant une fois de plus la voie de l'anticapitalisme, est une preuve supplémentaire de notre thèse de sa réabsorption dans les spirales du turbo-capitalisme. Le quid proprium de la gauche néolibérale, c'est le détournement de la question des droits sociaux vers celle des droits civiques et de la protection de l'environnement.
La progression de la gauche verte, de l'Allemagne à la Californie, constitue un autre exemple probant de l'essence gauchiste du néolibéralisme progressiste et de la métamorphose de la gauche elle-même. D'une part, la sensibilité verte, avec son besoin de protéger l'environnement, détourne le regard de la contradiction socio-économique et de la nécessité de protéger les travailleurs et les classes les plus faibles: pour les "militants" de la gauche verte, l'indignation face aux "bouteilles en plastique" ou aux "voitures polluantes" coexiste avec l'acceptation indifférente de l'exploitation du travail ou avec les armées de vagabonds et de sans-abri qui vivent aux marges des métropoles opulentes.
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Jusqu'au dernier Ukrainien! La doctrine de Biden et l'avenir de l'Ukraine
Jusqu'au dernier Ukrainien!
La doctrine de Biden et l'avenir de l'Ukraine
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/06/13/viimeiseen-ukrainalaiseen-bidenin-doktriini-ja-ukrainan-tulevaisuus/
"Joe Biden a créé pour les États-Unis une guerre comme on n'en avait jamais vu auparavant : une guerre dans laquelle d'autres meurent et où les États-Unis se contentent de rester assis et de payer une énorme facture", écrit Peter Van Buren.
Les Américains n'essaient même pas d'intervenir dans la guerre par la diplomatie, tandis que les propositions de paix d'autres pays, comme celles qu'ont formulées les Chinois, sont rejetées et considérées comme des tentatives d'accroître leur propre influence.
Van Buren estime que l'administration Biden a tiré les leçons de la guerre froide et compare la "doctrine Biden" à l'idée d'une "guerre sans fin, sans fin, et encore sans fin, qui n'est jamais censée être gagnée", comme dans le roman dystopique d'Orwell, 1984.
Après plus d'un an d'une nouvelle phase chaude du conflit ukrainien, la stratégie de Biden est devenue assez claire : en quinze mois, l'"aide" envoyée à l'Ukraine est passée de casques et d'uniformes à des chasseurs F-16 et à d'autres armements, sans qu'aucune fin ne soit en vue pour cette exportation d'armes.
Bien sûr, les armes américaines ne sont jamais suffisantes pour gagner, mais elles sont toujours "juste assez" pour poursuivre le combat jusqu'au prochain round. "Si les Ukrainiens pensent qu'ils jouent avec les États-Unis pour obtenir des armes, ils feraient mieux de vérifier qui paie vraiment tout avec leur sang", suggère M. Van Buren.
D'une certaine manière, Poutine joue ce jeu lui-même, en veillant à ne rien déployer de trop puissant, comme des bombardiers stratégiques, et à ne pas rompre l'équilibre qui donnerait à Biden une excuse pour intervenir directement dans la guerre.
L'avantage supplémentaire de l'aide à l'armement à l'Ukraine est, bien sûr, qu'après avoir envoyé du matériel obsolète, le Pentagone peut utiliser les fonds approuvés par le Congrès pour reconstituer son stock épuisé en achetant à nouveau de nouvelles armes aux entreprises de défense.
"La stratégie américaine semble être basée sur la création d'une sorte de tirage au sort terrifiant, avec deux camps alignés de part et d'autre du terrain qui se tirent dessus jusqu'à ce que l'un d'eux abandonne pour la journée", estime M. Van Buren.
Une stratégie similaire a été utilisée pendant la guerre civile américaine et la Première Guerre mondiale, mais en Ukraine, les armées s'affrontent avec des lance-roquettes, des mitrailleuses et d'autres armes mortelles du 21ème siècle, bien plus efficaces que le mousquet ou la mitrailleuse Gatling.
À la question de savoir combien d'Ukrainiens devront encore mourir, M. Biden a déjà répondu clairement : "probablement tous", affirme M. Van Buren. "Pour toute autre réponse, il faut croire cyniquement que M. Biden pense qu'il peut simplement acheter la victoire".
Depuis que la Russie a commencé son opération spéciale en Ukraine, les États-Unis ont envoyé plus de 40 milliards de dollars d'aide militaire à Kiev, ce qui représente le plus important transfert d'armes de l'histoire des États-Unis. Faut-il détruire toute la région dans ce jeu de grandes puissances ?
Une profonde tragédie humaine est inévitablement aussi une énorme opportunité économique pour certaines parties. L'Ukraine est déjà considérée comme "le plus grand chantier du monde". Le New York Times a répété une prédiction selon laquelle la reconstruction coûtera 750 milliards de dollars, créant ainsi une "nouvelle ruée vers l'or".
Les pertes humaines de la guerre en cours sont énormes, aussi chez les adversaires des Ukrainiens de Zelenski. Ici, un cimetière militaire ossète à Vladikavkaz.
C'est dans cette optique que plus de 300 entreprises de 22 pays se sont inscrites à l'exposition et à la conférence Rebuild Ukraine à Varsovie. À Davos, le Forum économique mondial a également discuté des "opportunités d'investissement" qui s'ouvriront plus tard en Ukraine.
"Il est clair que les entreprises américaines peuvent devenir le moteur de la croissance économique mondiale", a déclaré M. Zelenski au début du mois de février, faisant l'éloge de BlackRock, JP Morgan, Goldman Sachs et d'autres "investisseurs providentiels" avec lesquels un "protocole d'accord" a déjà été signé pour reconstruire l'Ukraine, après la défaite supposée de la Russie.
La ruée vers l'or potentielle pour la reconstruction est un ajout intéressant à la stratégie de M. Biden, qui semble ignorer le bilan humain. Plus les infrastructures détruites par la guerre seront nombreuses, plus il faudra en reconstruire, ce qui augmentera les revenus des grandes entreprises américaines. Est-ce là l'objectif du slogan de campagne de M. Biden, "Build back better" (reconstruire en mieux) ?
La "doctrine Biden" est d'une simplicité cynique. Les États-Unis évitent de s'impliquer directement dans les combats, mais ils incitent les autres à le faire. D'énormes quantités d'armes sont envoyées au régime fantoche créé en Ukraine pour que les combats se poursuivent jusqu'à la mort du dernier Ukrainien. Lors de la phase de reconstruction, les entreprises américaines devraient engranger d'énormes bénéfices, ce qui favorisera l'économie américaine et le dollar.
"Washington compte sur le fait qu'à long terme, nous nous contenterons d'un résultat qui ramènera la situation à ce qu'elle était avant 2022", affirme M. Van Buren. D'ici là, l'administration Biden est "censée saigner les Russes à blanc, comme une répétition de la guerre d'Afghanistan dans les années 1980".
Le Kremlin est certainement au courant du plan américain, mais quel est le plan des Russes ? L'épuisement des arsenaux des pays occidentaux de l'OTAN ? Qu'arrivera-t-il au régime fantoche de Zelenski si la "contre-attaque" précédemment annoncée échoue et que le brouillard de la guerre de l'information se dissipe ?
15:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, joe biden, doctrine biden, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
MKULTRA, le plan de la CIA pour le contrôle de l'esprit
MKULTRA, le plan de la CIA pour le contrôle de l'esprit
Emanuel Pietrobon
Source: https://it.insideover.com/schede/storia/mkultra-obiettivo-controllo-della-mente.html
La grande majorité des États et des sociétés ne sont pas encore prêts à affronter les grandes révolutions dans les affaires militaires du 21ème siècle, à savoir les guerres cognitives, les guerres entre les robots et leur progéniture - les guerres neuronales -, qui prévoient et promettent de changer radicalement les conflits, tant ouverts que secrets, en augmentant leur perniciosité et leur omniprésence au-delà de l'imagination.
La vulnérabilité à ces nouveaux modes de guerre change selon le contexte, en fonction de la résilience cognitive de la population et des boucliers cybernétiques érigés pour protéger les infrastructures critiques, et ce que l'Occident pense et croit être ses forces - l'interconnectivité, l'hypertechnologie, le pluralisme - sont, en réalité, des talons d'Achille. La tempête parfaite se prépare.
S'il est vrai que le vainqueur de la course à l'espace jettera les bases du début définitif de la colonisation humaine de l'espace lointain, et que la course à la suprématie technologique aboutira à la fois à des superintelligences artificielles anthropomorphes et à des super-soldats post-humains - ressemblant davantage à un Homo Roboticus qu'à un Sapiens Sapiens 2.0 -, il est tout aussi vrai que le ou les champions de la course au cerveau seront récompensés par la connaissance de tous les arcanes de l'esprit humain, dont ils deviendront les maîtres.
L'Occident, à l'exception des États-Unis, ne semble pas avoir pleinement saisi les implications historiques et les répercussions militaires de la course aux cerveaux, chapitre clé et silencieux de la compétition entre les grandes puissances. C'est sous-estimer le potentiel, mais aussi les risques, d'un défi qui, s'il n'est pas relevé de manière adéquate, polarisera, radicalisera et fracturera davantage les sociétés occidentales déjà faibles et divisées. Parlons de l'Alliance atlantique.
Cela peut sembler paradoxal, bien que l'histoire suggère que ce n'est pas du tout le cas, mais l'Amérique, ses sœurs de l'anglosphère et l'Europe occidentale ont traditionnellement été de véritables "grandes puissances de l'esprit". Aujourd'hui, elles marchent lentement, se traînent ou poursuivent leur trajectoire cahin-caha, mais hier, elles couraient et lançaient des tendances. L'ère des guerres cognitives elle-même, après tout, n'est que le fruit mûr, à distance, des recherches sur l'esprit menées par les puissances occidentales pendant la guerre froide. Comme le titanesque projet MKULTRA.
La plus impressionnante recherche sur l'esprit de tous les temps
MKULTRA a été le plus grand et le plus long programme de recherche sur le fonctionnement de l'esprit de l'histoire des États-Unis et du monde, dans le cadre duquel a été commise la plus grande et la plus grave violation du code de Nuremberg sur l'expérimentation humaine et la bioéthique.
Inspiré et influencé par les études nazies (et, dans une certaine mesure, japonaises) sur le conditionnement mental et la modification du comportement, auxquelles les États-Unis auraient eu accès en extroduisant clandestinement des secrets hors des bunkers allemands et en attirant des cerveaux et des gènes maléfiques par le biais de l'opération Paperclip, le MKULTRA a été le ventre qui a donné naissance aux guerres cognitives plusieurs décennies plus tard.
Les scientifiques du MKULTRA sont aujourd'hui responsables d'une grande partie de ce que l'on sait sur les mécanismes du cerveau et sur les origines et la logique du comportement. Les propagandistes, les ingénieurs sociaux, les psychostratèges et les neuroscientifiques sont tous, de diverses manières et pour des raisons similaires, redevables à ce programme.
Basé sur un cryptonyme à la signification éloquemment anonyme - MK signifie Support of the Bureau of Technical Services, ULTRA est l'abréviation d'ultra-secret -, MKULTRA est officiellement né en 1953, sous l'impulsion d'Allen Dulles, afin de vérifier si les rumeurs de contrôle mental par des savants fous du IIIe Reich, en partie corroborées par deux projets américains d'après-guerre - Bluebird et Artichoke - pouvaient déboucher sur quelque chose de concret. Quelque chose comme le mythique sérum de vérité - à utiliser sur les prisonniers. Comme une théorie du contrôle social - à appliquer à l'opinion publique. Et comme une méthode pour créer des assassins involontaires télécommandés - les "candidats mandchous".
Vingt ans, c'est-à-dire de 1953 à 1973. C'est la durée de vie de MKULTRA. Plus de 80 institutions de toutes sortes, des universités aux prisons, des hôpitaux psychiatriques aux entreprises pharmaceutiques, y auraient participé. Des milliers de scientifiques ont été impliqués, et autant de cobayes, dans quelque 150 projets. Les résultats obtenus sont inconnus, du moins c'est ce que l'on veut nous faire croire.
La longue nuit du MKULTRA
Outre des dizaines de sommités de l'Allemagne nazie et du Japon fasciste, certains des neuroscientifiques, psychologues, sociologues et ingénieurs sociaux les plus hétérodoxes et éclectiques des États-Unis ont pris part au programme MKULTRA. C'est le cas de Sidney Gottlieb, génie de la chimie, et de Donald Ewen Cameron, président de l'Association mondiale de psychiatrie. Les expériences seront menées non seulement dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques d'Amérique du Nord, mais aussi dans le reste de l'Occident et dans certaines parties de l'Asie.
Dans le cadre du MKULTRA, pendant vingt ans, des équipes de neuroscientifiques, de psychologues, de sociologues et de médecins sans scrupules, parfois conscients qu'ils travaillaient pour le compte de la Central Intelligence Agency, parfois non, se sont consacrés à la poursuite des objectifs les plus disparates :
- Le développement de l'hypnose et de ses utilisations militaires;
- La création de "candidats mandchous", c'est-à-dire de personnes qui sont inconsciemment psycho-commandées à distance et qui, au moment opportun, peuvent être transformées en tueurs;
- La fabrication de sérums et/ou la découverte de méthodes pour résister aux tentatives de lavage de cerveau;
- La formulation d'un sérum de vérité à utiliser lors des interrogatoires des espions communistes capturés aux États-Unis et dans le monde entier;
- La production de substances capables de provoquer un déclin cognitif irréversible chez la victime - la rendant, par exemple, chroniquement fatiguée, impulsive et incapable de penser logiquement - et de générer les effets inverses - une amélioration permanente des facultés cognitives et intellectuelles;
- La production d'armes radiologiques capables de provoquer des maladies neurodégénératives et des déficiences physiques chez les victimes;
- La recherche d'une méthode et/ou d'une substance capable d'effacer à la fois des souvenirs spécifiques et la mémoire entière;
- Le reformatage complet du cerveau humain - les expériences de Montréal;
- L'expérimentation de drogues, d'hypnotiques et de substances psychédéliques, en particulier l'α-méthyltryptamine, la cocaïne, le diéthylamide de l'acide lysergique (LSD), la diméthyltryptamine (DMT), la mescaline, la psilocybine et le témazépam - MKSEARCH;
- Le développement de nouvelles techniques d'interrogatoire, lorsqu'elles sont basées sur la psychologie et l'hypnose et lorsqu'elles font appel à des composés psychotropes - Opération Midnight Climax.
La découverte de la boîte de Pandore
Le monde a pris conscience de l'existence du MKULTRA après le Watergate, grâce à un article du New York Times dénonçant les prétendues expériences illégales menées par la CIA sur des citoyens américains au cours de la décennie précédente. Une accusation trop grave pour passer inaperçue et qui aurait été reprise par les commissions d'enquête Church et Rockefeller.
Les deux commissions sont arrivées à la même conclusion que le New York Times : la CIA avait bien mené des activités dépassant les limites de la bioéthique, dont certaines se sont révélées mortelles - la mort par overdose de MDA de Harold Blauer -, dans le cadre d'un programme de recherche baptisé MKULTRA. Mais personne n'a voulu payer pour les crimes commis dans le cadre de cette gigantesque recherche sur les secrets de l'esprit. Gottlieb, par exemple, a été entendu en tant que personne impliquée par les enquêteurs de la Commission Church et s'en est tiré en disant qu'il se souvenait peu de ces années et qu'il avait joué un rôle marginal dans l'ensemble de l'opération.
La présidence Ford, sous la pression de l'opinion publique, prendra acte des conclusions et métabolisera les recommandations de la Commission Church, en publiant l'Executive Order on Intelligence Activities en 1976. Il s'agit d'une interdiction explicite des tests de dépistage de drogues sur des cobayes humains sans consentement éclairé, qui sera élargie par la suite par Jimmy Carter et Ronald Reagan.
Entre vérité et légende
L'essor des guerres cognitives, la mise au point de nouvelles méthodes d'interrogatoire et l'avènement du neuromarketing sont les principaux héritages de l'enquête de 20 ans sur la compréhension des rouages qui sous-tendent le fonctionnement du cerveau et les origines du comportement humain qu'a été le MKULTRA.
Mais au-delà des faits, il y a (beaucoup) plus. Car MKULTRA est né et mort dans l'anonymat le plus total, entouré d'une aura de mystère impénétrable qui a, non sans raison, aiguisé l'imagination de générations entières de passionnés de conspiration et celle des scénaristes hollywoodiens. La série Stranger Things n'est que le dernier en date des nombreux produits de l'industrie du divertissement à grand renfort de stars inspirés par les événements de MKULTRA.
Réalité et science-fiction s'entremêlent et façonnent l'intrigue de Stranger Things, avec une nette prépondérance pour la fiction, mais l'histoire suggère qu'il n'est pas incorrect d'affirmer que les scientifiques fous du MKULTRA cherchaient des monstres. Car, faits à l'appui - l'obsession des "candidats mandchous" - c'est ce qu'ils faisaient. Et si l'on veut bien suspendre un instant son incrédulité, il se pourrait bien qu'ils aient réussi à les créer.
James Bulger, le chef historique de la mafia irlando-américaine - dont la vie a été portée au grand écran par Johnny Depp dans Black Mass - a été soumis à des injections hebdomadaires de LSD lors de son incarcération à Atlanta en 1957. Ces expériences ont eu lieu dans le cadre de MKULTRA et auraient altéré le psychisme de Bulger, accentuant irrémédiablement ses côtés les plus antisociaux et le transformant d'un petit délinquant socialement récupérable en l'un des criminels les plus dangereux du pays. Une thèse soutenue, soit dit en passant, par l'un des juges qui l'ont condamné à la fin de sa peine en 2013.
Sirhan Sirhan, l'assassin de Bob Kennedy, a toujours affirmé qu'il ne se souvenait pas du moment de l'assassinat de l'homme politique. Les tentatives pour l'aider à retrouver la mémoire de l'incident ont été en partie infructueuses. Selon la défense de Sirhan, soutenue par des sommités de la psychiatrie - dont Eduard Simson-Kallas et Daniel Brown - le jeune homme a été hypnotisé ce jour de juin 1968. Le premier (possible) candidat mandchou de l'histoire.
Ted Kaczynski, également connu sous le nom de Unabomber, n'a pas toujours été un ermite misanthrope aux pulsions meurtrières et aux ambitions terroristes. C'était une personne bizarre et éclectique - comme tout génie - mais absolument paisible au début de sa vie. Du moins jusqu'à ce qu'il entre à Harvard et devienne le cobaye d'une étude de modification du comportement parrainée par la CIA, dirigée par Henry Murray et supervisée à distance par Gottlieb.
Et si Kaczynski, l'enfant prodige doté d'un des QI les plus élevés jamais mesurés et devenu inexplicablement un misanthrope multi meurtrier, était un produit du MKULTRA ? Combien de "bombes humaines à retardement" la CIA a-t-elle créées ? Combien ont explosé et combien attendent de le faire ? Des questions gênantes, également valables pour Bulger et Sirhan, que le LA Times a posées en 1999 dans un article approfondi consacré aux recherches de la CIA sur le contrôle mental et intitulé avec éloquence We're Reaping Tragic Legacy from Drugs (Nous récoltons l'héritage tragique des drogues). Et à laquelle, des années plus tard, personne n'a encore répondu.
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La guerre contre le monde multipolaire
La guerre contre le monde multipolaire
par Hauke Ritz*
Source: https://www.sinistrainrete.info/geopolitica/25572-hauke-r...
D'éminents hommes politiques laissent entendre qu'il existe un risque d'escalade continue de la guerre en Ukraine parce qu'une victoire russe serait pire qu'une troisième guerre mondiale. Quelle est la raison de cet énorme désir d'escalade ? Pourquoi ne semble-t-il pas y avoir de plan B ? Pourquoi les élites politiques américaines et allemandes ont-elles lié leur destin à l'imposition d'un ordre mondial dirigé par l'Occident ?
Monde multipolaire
On ne peut ignorer que le monde occidental est en proie à une sorte de frénésie guerrière à l'égard de la Russie. Chaque escalade semble conduire presque automatiquement à la suivante. Dès que la livraison de chars à l'Ukraine a été décidée, il a été question de la livraison d'avions de chasse. Alors qu'un drone américain venait d'être abattu près de la frontière russe par le passage rapproché d'un avion de chasse russe, la Cour pénale internationale de La Haye a lancé un mandat d'arrêt à l'encontre de Vladimir Poutine. En criminalisant le président russe, l'Occident a délibérément détruit la voie d'un règlement négocié et porté l'escalade à un niveau supérieur. Mais comme si ce niveau n'était pas assez élevé, la Grande-Bretagne a annoncé la livraison de munitions à l'uranium, considérées comme des armes "conventionnelles" qui laissent une contamination radioactive sur le site de l'explosion. La réponse de Moscou ne s'est pas fait attendre et a consisté en la décision de placer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie, à proximité immédiate.
L'abandon du contrôle de l'escalade
D'où vient cette disposition quasi automatique à l'escalade de la part des hommes politiques au pouvoir aujourd'hui ? S'agit-il d'un phénomène de décadence ? Il en va de même lorsque l'adaptation au Zeitgeist (l'esprit du temps) est devenue plus importante que l'adaptation à la réalité. Ou bien la volonté d'escalade peut-elle être expliquée rationnellement ? S'agit-il peut-être de l'expression d'un certain objectif politique qui a été menacé mais qui ne peut être abandonné par la classe politique au pouvoir et qui, par conséquent, ne semble pouvoir être atteint que par le biais d'un pari ?
Une déclaration très significative du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, le 18 février, lors de la conférence de Munich sur la sécurité, suggère cette dernière hypothèse : Stoltenberg a admis dans son discours qu'en continuant à soutenir l'Ukraine, il y avait un risque d'escalade militaire entre l'OTAN et la Russie qui ne pouvait plus être contrôlé. Toutefois, il a fait suivre cet aveu d'une précision immédiate : il n'y a pas de solution sans risque et "le plus grand risque serait une victoire russe". D'une certaine manière, Stoltenberg a légitimé le risque d'une escalade militaire entre les deux superpuissances nucléaires. En d'autres termes, on peut prendre le risque d'une escalade en toute sécurité, car une victoire russe en Ukraine serait potentiellement pire qu'une troisième guerre mondiale.
On pourrait considérer la déclaration de Stoltenberg comme irrationnelle si elle ne s'inscrivait pas dans la lignée d'autres déclarations alarmantes faites par des hommes politiques, des militaires et des personnes qui gravitent dans ces univers. Pensez, par exemple, à la remarque confiante de Rob Bauer, président du Comité militaire de l'OTAN, qui s'est dit certain que Poutine n'utiliserait pas d'armes nucléaires, même en cas d'escalade (1). Le fait que d'autres dirigeants de l'OTAN pensent de la même manière a été récemment révélé par une prostituée (Hanna Lakomy dans le "Berliner Zeitung") qui fréquente ces cercles. Même le chef du gouvernement hongrois, Victor Orban, a récemment averti que les pays occidentaux étaient sur le point de discuter sérieusement de l'envoi de leurs propres troupes en Ukraine. Deux jours plus tard, le célèbre journaliste d'investigation Seymour Hersh, connu pour ses sources dans la bureaucratie de Washington, a lancé des avertissements très similaires. Selon Hersh, le gouvernement américain envisage d'envoyer ses propres troupes en Ukraine sous le couvert de l'OTAN. Le président serbe, quant à lui, a commenté la nouvelle du mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre le président russe en ces termes : "Et je suis prêt à vous dire que je crains que nous ne soyons pas loin de l'éclatement de la troisième guerre mondiale". Car une situation s'est créée "où les deux parties parient sur le tout ou rien et risquent gros". En décembre dernier, le légendaire secrétaire d'État américain Henry Kissinger avait exprimé des sentiments similaires. Dans son article intitulé "Comment éviter une autre guerre mondiale", il a décrit comment les positions absolutistes s'affrontent dans cette guerre, ce qui pourrait effectivement conduire à l'éclatement d'une guerre mondiale.
De telles déclarations soulèvent la question de savoir ce qui se passe réellement en Ukraine : quel est le véritable objectif de cette énorme volonté d'escalade ? Les bassins miniers du Donbass ? Probablement pas. Mais alors, de quoi s'agit-il ?
Le contraste entre l'ordre mondial unipolaire et l'ordre mondial multipolaire
La thèse de travail de cet essai est que deux concepts d'ordre mondial sont confrontés dans le conflit ukrainien, à savoir le contraste entre un ordre mondial unipolaire et un ordre mondial multipolaire. Les caractéristiques des deux principes de l'ordre mondial seront développées et comparées dans ce qui suit.
Si l'on examine les documents de politique étrangère publiés au cours des deux dernières décennies par les principales revues occidentales de politique étrangère (par exemple, aux États-Unis, "Foreign Affairs", une revue du Council on Foreign Relations, ou en Allemagne, "Internationale Politik", une revue de la DGAP - German Council on Foreign Relations), une circonstance est particulièrement frappante : dans ces publications, l'objectif d'un monde normativement gouverné par les États-Unis ou l'OTAN n'est pas remis en question, mais toujours supposé. L'échec potentiel de la domination occidentale n'est même pas envisagé, pas même comme une possibilité. La situation est similaire à celle de presque tous les autres groupes de réflexion américains ou allemands et de leurs publications sur la géopolitique et la politique étrangère. Pour ces institutions, la validité de l'ordre mondial centré sur l'Occident est irréfutable, tandis que le déclin de la Russie est considéré comme acquis.
En d'autres termes, il ne semble pas y avoir actuellement de "plan B" dans la planification politique occidentale. C'est précisément l'absence d'un tel plan qui pourrait expliquer l'énorme empressement de l'Occident à l'escalade. Pour une raison ou une autre, l'élite politique des États-Unis, mais aussi de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et de nombreux autres pays, a lié son destin politique à l'imposition d'un ordre mondial dirigé par l'Occident. Les Occidentaux semblent dominés par l'idée que la guerre en Ukraine pourrait conduire à un changement de régime à Moscou et donc à une restauration de la puissance occidentale. Mais maintenant que, contre toute attente, la domination de l'Occident a commencé à s'effriter, les réactions hystériques susmentionnées se produisent.
Pour aller au cœur du conflit, nous devons donc répondre à la question de savoir ce qu'est réellement un ordre mondial dirigé par l'Occident, pourquoi on l'appelle aussi ordre mondial unipolaire, entre autres, et quel est son contre-concept.
Caractéristiques de l'ordre mondial unipolaire
Un ordre mondial unipolaire est un ordre mondial structuré de telle sorte qu'une seule région du globe est réellement assez développée pour être le pôle de pouvoir qui façonne toutes les sphères du monde moderne. Dans un ordre mondial unipolaire, par exemple, une grande partie de la puissance militaire serait concentrée entre les mains d'une seule superpuissance ou d'une alliance d'États. En raison de cette concentration du pouvoir, il y aurait également une norme unique en matière de politique étrangère qui structurerait la politique étrangère de tous les pays. Une politique étrangère souveraine serait, pour ainsi dire, façonnée uniquement par le centre, le pôle unique ; le reste du monde, c'est-à-dire la périphérie, devrait suivre.
Dans un monde unipolaire, le pôle de puissance façonnerait les conditions-cadres des relations économiques mondiales, par exemple en propageant la théorie économique généralement acceptée et en contrôlant des institutions importantes telles que la Banque mondiale, le FMI ou même les gestionnaires de grands fonds. Le pôle de puissance exercerait également un contrôle sur une part importante des produits de base mondiaux, des routes commerciales terrestres et maritimes et de la facturation mondiale. En raison de ce monopole économique, la croissance économique des autres régions du monde pourrait être affectée, ce qui réduirait considérablement la possibilité d'émergence d'un second pôle de puissance.
Dans un ordre mondial unipolaire, même les tendances à long terme du développement technologique seraient conçues et façonnées par un seul pôle de puissance, qui dominerait simultanément le développement et la conception du système financier mondial et la réglementation juridique des relations économiques.
Tout cela conduirait le droit international à prendre la forme d'une politique intérieure mondiale. Enfin, dans un ordre mondial unipolaire, le développement de la culture serait également orienté vers le centre mondial : toutes les tendances décisives prendraient naissance au centre et se propageraient de là à la périphérie. Cela influencerait des aspects aussi divers que la forme du système éducatif, l'émergence de modes, de tendances esthétiques et de styles, et même la question des critères selon lesquels les artistes et les écrivains, ainsi que les scientifiques et leurs théories, obtiennent ou non une reconnaissance internationale. En bref, toutes les questions relatives au développement de la civilisation seraient déterminées par une puissance centrale dans un ordre mondial unipolaire.
En un sens, un ordre mondial unipolaire créerait un monde dans lequel l'extérieur ou l'autre disparaîtrait. Dans un monde unipolaire, il n'y aurait qu'un seul pôle de pouvoir et donc un seul modèle de civilisation. Un ordre mondial unipolaire serait à terme un empire dont la sphère de pouvoir engloberait, pour la première fois dans l'histoire, l'ensemble du globe : le monde prendrait une structure totalement immanente.
De 1991 à 2022 - Un ordre mondial unipolaire en devenir
Cette liste de caractéristiques d'un monde unipolaire a été délibérément rédigée à l'image et à la ressemblance de cet ordre mondial pour bien souligner son caractère présomptueux, voire anti-humaniste. Il faut cependant garder à l'esprit qu'un ordre mondial unipolaire existe déjà sous une forme latente depuis la dissolution de l'Union soviétique en décembre 1991, et que nombre des critères énumérés décrivent déjà notre monde d'aujourd'hui. La situation des trois dernières décennies n'est pas le résultat d'un processus de développement naturel, mais plutôt le résultat imprévu de l'effondrement chaotique de l'Union soviétique, qui a pris presque tous les contemporains par surprise. C'est donc un tournant historique difficilement prévisible qui a conduit les États-Unis à jouer le rôle de pôle de puissance unipolaire dans les années 1990.
Au cours de la première décennie et demie qui a suivi l'effondrement de l'URSS, les États-Unis ont été en mesure de déterminer presque seuls la forme de la politique mondiale. Ils ont dominé toutes les institutions internationales, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, ainsi que de nombreuses fondations actives au niveau international et, depuis les années 1990, de plus en plus d'organisations non gouvernementales qui, dans de nombreux cas, peuvent certainement être considérées comme des organisations semi-gouvernementales. Enfin, les États-Unis ont également exercé une grande influence dans le domaine de la culture (soft power), dans la mesure où les tendances et les modes apparues aux États-Unis ont influencé le développement de la culture mondiale dans son ensemble. En outre, ils ont pu déterminer de manière indépendante la normalisation de nouvelles technologies telles que l'internet et les téléphones portables et les utiliser à des fins d'influence culturelle et d'espionnage.
On peut donc dire que l'ordre mondial unipolaire a été en suspens de 1991 jusqu'à la crise financière de 2008. Bien que le monde ait déjà eu une structure unipolaire à cette époque, les critères décisifs pour la mise en œuvre complète de l'unipolarité manquaient encore. Cependant, les États-Unis étaient si forts dans leur nouvelle position de puissance qu'ils ont mal évalué le risque lié à l'établissement définitif d'un tel ordre. À partir du mandat de George W. Bush Jr., l'ordre mondial unipolaire a été ouvertement proclamé par les États-Unis, divisant le monde en États amis et ennemis (les "États voyous").
Les premiers signes de crise de l'ordre mondial unipolaire après 1991
L'euphorie a été de courte durée. Trois facteurs principaux ont provoqué l'érosion progressive du rôle des États-Unis en tant que pôle de puissance unipolaire dans la politique mondiale : tout d'abord, à partir de 2003, les États-Unis ont mis en jeu leur réputation politique mondiale en adoptant un comportement ouvertement impérialiste en Irak. L'impérialisme affiché a suscité une nouvelle prise de conscience dans une grande partie du monde arabe, de l'Amérique latine et de l'Asie du Sud et du Sud-Est. La subordination à long terme de ces pays à l'hégémonie américaine est devenue de plus en plus difficile.
Deuxièmement, à partir du milieu des années 1990, la montée en puissance de la Chine, de l'Inde et d'un certain nombre de petites économies émergentes a commencé à modifier l'équilibre économique mondial. Le déficit commercial des États-Unis a révélé la dépendance de l'économie américaine à l'égard de l'économie financière, le secteur productif, nécessaire à la stabilité du secteur financier, ayant disparu au fil des ans. Depuis la crise financière de 2008, les déséquilibres structurels de l'économie américaine sont devenus généralement visibles. Depuis lors, le rôle du dollar en tant que monnaie mondiale et de réserve est de plus en plus ouvertement remis en question.
Le troisième facteur qui a remis en question l'ordre mondial unipolaire dans la seconde moitié des années 1990 est le fait que la Russie a progressivement réussi à restaurer sa souveraineté et son potentiel militaire après l'effondrement de l'URSS dans les années 1990. Le discours de Poutine à la conférence de Munich sur la sécurité en 2007 peut être considéré comme un tournant symbolique, dans lequel la Fédération de Russie a assumé une contre-position différenciée aux yeux de l'opinion mondiale pour la première fois depuis la chute du mur de Berlin.
Héritière directe de l'Union soviétique, la Russie dispose d'un potentiel d'armes nucléaires égal à celui des États-Unis, qui fait obstacle à un ordre mondial unipolaire. En effet, un ordre mondial unipolaire nécessite un monopole sur l'utilisation de la force pour être réalisé et, en ce sens, il ressemble à un État qui ne peut exister sans un monopole sur l'utilisation de la force. C'est pourquoi les États-Unis ont élargi l'OTAN vers l'est pendant le mandat de Bill Clinton, en violation d'accords antérieurs avec Moscou, et ont commencé à développer un bouclier antimissile pendant le mandat de George W. Bush Jr. L'intention de neutraliser la capacité de frappe de la Russie a toutefois été contrecarrée par le développement de nouveaux missiles russes. Bien qu'il n'y ait pas encore d'alliance officielle entre la Russie et la Chine ou entre la Russie et l'Inde, le potentiel nucléaire de la Russie reste un facteur qui protège indirectement l'essor économique de ces pays.
Depuis les années 1990, le rôle de Moscou en tant que deuxième puissance nucléaire a été complété par son rôle de fournisseur de systèmes de défense modernes. En vendant des systèmes de défense aérienne, par exemple, Moscou a pu limiter massivement la portée militaire des États-Unis. Des pays riches en pétrole et souverains comme l'Iran ou le Venezuela ont pu se protéger des actions militaires américaines, en partie grâce à l'achat d'armes russes.
En raison de ces trois facteurs, les intellectuels parlent de la fin de l'ordre mondial unipolaire au plus tard depuis la crise financière de 2008 : dès qu'il a été proclamé, il semblait déjà faire partie du passé. L'ensemble des livres, articles et essais écrits sur tous les continents à propos de ce changement de pouvoir depuis le milieu des années 1990 pourrait remplir des bibliothèques entières. (2) Cela soulève naturellement la question de savoir pourquoi Stoltenberg et ses compagnons d'armes semblent aujourd'hui prêts à accepter une escalade imprudente, y compris le risque d'une guerre mondiale, simplement pour faire passer quelque chose qui est essentiellement irréalisable. N'ont-ils pas connaissance des nombreuses analyses qui, dans les bureaux du département d'État américain et dans les couloirs de l'OTAN, traitent de l'impossibilité d'un ordre mondial unipolaire ?
Il est vrai que la souveraineté et la puissance militaire de la Russie sont l'un des trois facteurs qui rendent impossible un ordre mondial unipolaire. Si la Russie réussit à défendre sa zone d'influence en Ukraine, elle aura aussi indirectement défendu la souveraineté de nombreux autres pays en dehors de l'Occident. Aux yeux du monde, une victoire russe en Ukraine équivaudrait donc à la mise en œuvre de l'ordre mondial multipolaire. Toutefois, il ne s'agirait que d'une étape évolutive qui se produira dans les années à venir. En effet, l'énorme développement économique de la Chine, de l'Inde, mais aussi du Brésil, de l'Iran, de l'Indonésie et de nombreux autres pays émergents ne peut plus être arrêté et conduira de toute façon à un monde multipolaire. Le réveil intellectuel et politique qui a lieu dans de vastes régions de l'hémisphère sud et de l'hémisphère est, au cours duquel les crimes de l'impérialisme occidental sont également rappelés, va également dans ce sens et rend impossible une centralisation permanente de l'ordre mondial en Occident. (3)
Unipolarité et valeurs occidentales
Historiquement, un ordre mondial multipolaire est "la norme" : presque tout au long de l'histoire de l'humanité, le monde a toujours été constitué de différents pôles de pouvoir. Même au cours des derniers siècles de domination européenne, différents centres de pouvoir ont toujours existé en Europe même, se contrôlant et se limitant mutuellement. La tentative de la France sous Napoléon d'unifier l'ensemble de l'Europe par la force militaire a échoué à cause de la Russie. La tentative du "Troisième Reich" de soumettre à nouveau l'Europe par la force militaire a également échoué à cause de Moscou. Et la tentative des États-Unis, initiée après l'effondrement de l'URSS, d'étendre leur pouvoir de l'Europe au monde entier a également échoué à nouveau à cause de la résistance russe.
Est-ce à cause de ce schéma constant dans l'histoire du monde que l'OTAN tire aujourd'hui littéralement sur la Russie et néglige les autres facteurs qui rendent impossible un ordre mondial unipolaire ? Quoi qu'il en soit, à l'aube d'un ordre mondial multipolaire, le monde reviendra à un schéma ancien. Il n'y a aucune raison de qualifier ce retour à un ordre ancien de "plus grand risque de tous", comme l'a fait Stoltenberg lors de la dernière conférence de Munich sur la sécurité.
Au contraire, un ordre mondial unipolaire monopoliserait le pouvoir à l'échelle mondiale. Une telle évolution irait non seulement à l'encontre des intérêts de la Russie, de la Chine, de l'Inde et de nombreux autres pays de l'hémisphère sud et de l'hémisphère est, mais une telle concentration de pouvoir serait également en contradiction fondamentale avec les valeurs de l'Occident lui-même.
Les valeurs occidentales ont émergé d'une série de révolutions qui ont commencé avec les aspirations à l'autonomie des cités-états italiennes de la Renaissance, se sont poursuivies dans la Confédération suisse, à travers la guerre des paysans allemands, la révolte hollandaise, les révolutions anglaise et américaine, et ont finalement culminé dans la grande Révolution française. (4) Les valeurs occidentales sont donc des valeurs révolutionnaires, totalement incompatibles avec l'idée d'une concentration mondiale du pouvoir. Elles reposent sur la possibilité d'un renversement des rapports de force existants, qui peut être initié à tout moment. Elles désacralisent le pouvoir et sont donc capables de l'engager pour le bien commun. Cette idée a été institutionnalisée dans la République. L'idée de la séparation des pouvoirs joue un rôle décisif pour assurer des équilibres stables, rendre visibles les abus de pouvoir et corriger les mauvaises politiques.
Le fait que l'Occident, parmi tous les pays, ait fait de l'idée d'un ordre mondial unipolaire et donc du concept de concentration globale du pouvoir la base de sa politique étrangère dans l'ère qui s'est ouverte après la chute du mur de Berlin montre à quel point le monde occidental s'est éloigné de ses fondements intellectuels. Bien sûr, l'Occident a toujours été divisé entre ses traditions impériales et républicaines. Souvent, les deux ont existé en parallèle, même si leurs principes philosophiques s'excluaient mutuellement. Un exemple célèbre est la révolte des esclaves en Haïti, que le gouvernement français a tenté en vain de réprimer par la force des armes, alors que les esclaves révoltés invoquaient les valeurs de la Révolution française. Par ses actions, Paris a fait comprendre que les valeurs de la Révolution française - à savoir la liberté, l'égalité et la fraternité - ne devaient s'appliquer qu'aux citoyens français, mais pas à ceux des colonies. (5)
Cependant, quelque chose a dû se passer en Occident même pour que l'ambivalence qui existait encore à l'époque entre la république et l'empire, et qui a peut-être existé en parallèle pendant longtemps, se soit clairement dissoute à notre époque en faveur de l'impérialisme sous la forme d'un ordre mondial unipolaire. Un Occident désireux de professer ses valeurs politiques pourrait au contraire aspirer à un monde multipolaire, en accord avec la Russie et les grandes civilisations d'Asie. Un ordre mondial multipolaire transférerait au monde l'idée de la séparation des pouvoirs et donc l'effet bénéfique de l'équilibre des puissances ; la compétition entre les civilisations demeurerait.
La concurrence entre les civilisations
La concurrence entre les civilisations est un facteur important pour le développement futur de l'humanité. C'est précisément parce que les nouvelles technologies du 21e siècle permettent d'interférer avec les droits naturels des individus à une échelle beaucoup plus grande qu'au 20e siècle que la concurrence entre les civilisations doit être maintenue à tout prix. Les droits naturels sont des droits qui précèdent le droit positif établi par un État. Ces droits existent "par nature" et sont considérés comme acquis, comme le droit de disposer de son corps, les droits fondamentaux de la liberté humaine ou le droit des parents d'élever leurs enfants.
Sur le plan technologique, il est désormais possible de surveiller une personne tout au long de sa vie, de stocker et d'évaluer en permanence ses traces numériques et, sur cette base, de réglementer et de restreindre individuellement son accès à la société. Il est ainsi possible d'intervenir dans l'ordre du droit naturel, ce qui était impensable auparavant. Le développement futur du génie génétique s'ajoute à tout cela et pourrait, par exemple, remettre en question le droit à l'intégrité corporelle et à l'autonomie de l'individu de manière beaucoup plus radicale que les dictateurs du passé n'ont pu le faire. Tant que les civilisations peuvent être comparées entre elles, ces évolutions indésirables des différentes civilisations peuvent être reconnues et nommées. Dans un monde déterminé par différentes civilisations, aucune d'entre elles ne pourrait interférer avec les droits naturels de ses citoyens pendant longtemps sans subir un désavantage structurel par rapport aux autres civilisations.
Dans un monde unipolaire, en revanche, la comparabilité et la concurrence latente des civilisations disparaîtraient. Dans un tel monde, il serait beaucoup plus facile de définir de manière exhaustive les implications de la technologie moderne en termes de pouvoir et de limiter, voire d'abolir, les droits naturels. Il s'ensuit que ceux qui rêvent d'un monde technocratique dans lequel l'homme est asservi à la technologie ne peuvent éviter de lutter pour un monde unipolaire afin de réaliser cet objectif. Au contraire, si l'on veut que la liberté et la dignité de l'homme soient protégées au XXIe siècle, il faut lutter pour un monde multipolaire. On voit donc que les deux concepts d'ordre mondial, l'unipolarité et la multipolarité, représentent des ordres de valeurs différents.
Un autre inconvénient de l'ordre mondial unipolaire est qu'il ne tient pas compte de la diversité culturelle du monde et de la diversité des civilisations qui ont émergé au cours de l'histoire. Puisque l'ordre unipolaire cherche à gouverner le monde selon un principe unique, il doit inévitablement voir une menace dans la diversité culturelle et tendre à unifier culturellement le monde. Mais cela provoquerait inévitablement des résistances, auxquelles le gouvernement mondial unipolaire ne peut répondre que par la propagande, la manipulation ou la violence. C'est pourquoi un ordre mondial unipolaire ne serait possible que sous la forme d'une dictature mondiale.
Les partisans d'un ordre mondial unipolaire affirment souvent que seul un gouvernement mondial peut abolir la guerre et garantir la paix dans le monde. Cependant, n'importe quel conquérant du passé aurait pu dire la même chose, selon la devise : "Quand je vous aurai tous conquis, alors...". Il doit y avoir d'autres moyens de garantir la paix mondiale que la réalisation d'un monopole mondial du pouvoir. Car le chemin vers cet objectif est pavé de sang et de violence, comme l'a récemment rappelé le musicien Roger Waters dans son discours aux Nations unies. (6)
Il est vrai que même dans un ordre mondial multipolaire, le risque de guerre existe en raison de la multitude d'acteurs. Cependant, il faut d'abord dire que les guerres au sein d'un ordre mondial multipolaire ne prendraient probablement pas le caractère absolu qui caractérise la quête d'unipolarité, à laquelle Roger Waters a également fait référence dans son discours à l'ONU. Deuxièmement, ce n'est pas seulement l'équilibre des forces qui protège de la guerre, mais aussi la culture. Dans une certaine mesure, le niveau de culture détermine la capacité d'une société à vivre en paix. Étant donné que le niveau de culture dans un monde multipolaire pourrait être inégalement plus développé que dans un ordre mondial unipolaire orienté vers l'unification, la paix dans un ordre mondial multipolaire pourrait être garantie de deux manières, d'une part par l'équilibre des pouvoirs et d'autre part par le niveau de culture le plus élevé possible.
L'argument selon lequel certains problèmes, tels que la réglementation des armes de destruction massive, le changement climatique ou la prévention des pandémies, ne peuvent être résolus qu'au niveau international est également inefficace, car le pôle de puissance unipolaire ou le "gouvernement mondial" essaierait de transformer ces problèmes internationaux en une source de légitimité pour son propre pouvoir. Au lieu de résoudre les problèmes, ils craindraient leur détournement. Un pôle de pouvoir unipolaire n'aurait aucun intérêt à résoudre les problèmes internationaux ou mondiaux, car il en aurait besoin comme prétexte pour exercer son propre pouvoir. Quiconque a suivi avec une certaine distance les débats publics en Occident ces dernières années peut facilement voir les signes d'un tel détournement de pouvoir. Ceux qui veulent vraiment résoudre les problèmes mentionnés ci-dessus devraient donc s'efforcer de conclure des traités entre États souverains, plutôt que de mettre en place un "gouvernement mondial" qui serait au-dessus de tout le monde et ne pourrait donc plus être contrôlé par personne.
Unipolarisme, guerre et échec politique de l'Europe
Il est dans la nature de notre monde d'être composé de plusieurs civilisations très importantes et anciennes. Nombre de ces civilisations ont produit d'importantes réalisations culturelles dans le passé, qui ont également posé des jalons pour l'avenir de l'humanité. Toutefois, ces civilisations sont nées de religions, de philosophies et d'histoires très différentes. Bien que des valeurs et des idées communes puissent être trouvées, les approches choisies sont souvent basées sur des principes opposés entre lesquels un compromis ne semble pas toujours possible. Par exemple, les limites de la honte, l'ordre des sentiments et des affections, la relation de l'individu à la famille, à la société et à l'État, le sens du temps et de l'histoire ou la relation à sa propre subjectivité sont codifiés très différemment selon les cultures.
Le pôle de puissance unipolaire ne peut donc pas être culturellement neutre et mondialisera inévitablement l'ordre des valeurs de sa culture d'origine - dans le monde d'aujourd'hui, celle des États-Unis. Les autres cultures en dehors du pôle de puissance pourraient donc difficilement être représentées culturellement. Leur diversité culturelle représenterait une source constante d'instabilité au sein de l'"État mondial", que l'ordre mondial unipolaire devrait contrer par une homogénéisation toujours plus grande. La propagande et la violence devraient être constamment utilisées à cette fin, ce qui entraînerait à son tour de nouvelles résistances. Mais ce mécanisme supprimerait, affaiblirait et peut-être même dissoudrait les acquis culturels dont l'humanité a tant besoin pour retrouver son avenir.
Il est clair que nombre des civilisations les plus anciennes ne peuvent consentir sans résistance à leur dissolution dans un ordre mondial unipolaire dominé par la culture consumériste américaine. La tentative d'établir un monde unipolaire doit donc nécessairement conduire à une situation dans laquelle les revendications d'un ordre unipolaire et les revendications d'un État souverain plus grand, représentant éventuellement aussi sa propre sphère culturelle, entrent en conflit existentiel l'une avec l'autre. Dans ce conflit, soit le concept de gouvernement mondial s'effondre, soit l'État en question perd sa souveraineté. D'une certaine manière, c'est exactement un conflit de ce type qui est apparu entre les États-Unis et la Russie : comme aucun compromis n'est possible entre les États-Unis, en tant que représentants de l'ordre mondial unipolaire, et la Russie, en tant que représentante des pays émergents luttant pour leur souveraineté, la menace d'une guerre entre les deux puissances nucléaires est désormais bien réelle.
Quiconque réfléchit à ces questions avec un peu de connaissance historique et de sens des responsabilités doit, pour toutes ces raisons, rejeter l'idée d'un monde unipolaire ou d'un gouvernement mondial. Puisque le concept d'établissement d'un gouvernement mondial conduit nécessairement à un conflit existentiel entre les puissances nucléaires, ce concept n'aurait jamais dû être poursuivi par les Européens. Lorsque, à partir des années 1990, il est devenu évident que les États-Unis ne pouvaient plus se détacher de ce projet, les Européens auraient dû se séparer des États-Unis.
Le fait que les États-Unis aient été réceptifs à ces fantasmes de puissance est également dû au fait qu'il s'agit d'un pays très jeune qui s'est développé presque continuellement depuis sa fondation. Dans le même temps, les États-Unis n'ont pas connu le genre d'expériences historiques drastiques que l'Europe a endurées à plusieurs reprises sur son sol, de la guerre de Trente Ans aux deux guerres mondiales. Ceux qui ont été aussi gâtés par l'histoire que les États-Unis ont eu du mal à apprendre la maturité et la maîtrise de soi. Il aurait donc fallu que les Européens fassent preuve de sagesse et de clairvoyance et qu'ils opposent à l'euphorie de la puissance américaine une réflexion sur le bien commun de l'humanité. Une réflexion, d'ailleurs, qui aurait dû être conçue en dialogue avec les autres grandes civilisations.
On le voit, les arguments en faveur d'un ordre mondial multipolaire sont évidents. Ils auraient pu être développés sans peine dans les ministères des affaires étrangères de l'Allemagne, de la France ou de l'Italie. La raison pour laquelle cela ne s'est pas produit, pourquoi l'Europe n'a pas suivi une voie indépendante et s'est ralliée à une "grande stratégie" américaine qui aurait pu faire de l'Europe, une fois de plus, le champ de bataille d'une grande guerre, est déconcertante. Le fait que pratiquement aucun des milliers d'experts travaillant dans les ministères des affaires étrangères des différents pays européens ne se soit exprimé publiquement en tant que voix critique et d'avertissement indique soit un énorme manque de sens des responsabilités, soit que les représentants de l'intelligentsia ont été activement exclus de ces institutions.
L'échec de l'Europe et la véritable peur des élites
Le fait qu'aujourd'hui, 33 ans après la réunification, l'Europe soit confrontée au danger réel d'une guerre nucléaire est l'expression d'un échec fondamental de la politique étrangère allemande, française et italienne qui peut difficilement être décrit avec des mots. En 1989, l'Europe a été bénie par les circonstances de l'histoire. Elle avait la possibilité d'instaurer un ordre de paix durable, susceptible de durer des générations, sous la forme d'une unification allemande et européenne. L'Europe d'aujourd'hui, en revanche, qui lâche à nouveau les chiens de guerre sur son continent en pensant à l'avenir et même avec une certaine ruse (7), s'est montrée indigne de ce cadeau. Le pouvoir de politique étrangère d'au moins deux décennies a été gaspillé pour un objectif discutable.
La séparation de l'Ukraine de la Russie était un vieil objectif de guerre de l'Empire allemand pendant la Première Guerre mondiale, imposé par la force dans le traité de paix de Brest-Litovsk. Le "Troisième Reich" a réactivé cet objectif de guerre et l'a encore élargi, cherchant non seulement à s'emparer de l'Ukraine, mais aussi à exterminer une partie considérable de tous les Russes. La campagne d'Hitler contre l'Union soviétique est en effet ouvertement conçue comme une guerre d'extermination raciale et idéologique. Dans l'ancienne République fédérale et la RDA, mais aussi dans l'Allemagne réunifiée sous Kohl et Schröder, il existait encore un consensus sur le fait que les anciens objectifs de guerre allemands avaient échoué et que, par conséquent, un futur conflit avec la Russie au sujet de l'Ukraine devait être évité à tout prix. Le fait que cette conviction ait perdu sa validité inconditionnelle sous les mandats de Merkel et Scholz n'est rien de moins qu'une catastrophe intellectuelle et morale pour notre pays et pour l'Europe dans son ensemble.
Revenons à la déclaration du secrétaire général de l'OTAN : Jens Stoltenberg estime qu'une victoire russe serait pire qu'une poursuite de l'escalade qui pourrait conduire à une véritable guerre mondiale avec des milliards de morts. Les déclarations de nombreux politiciens et témoins contemporains cités au début indiquent qu'un tel pari pourrait effectivement être planifié. Quelle crainte sous-jacente a pu conduire Stoltenberg à appeler à l'escalade?
Peut-être craint-il que l'irrationalité de 30 ans de politique étrangère occidentale ne soit révélée au grand jour, que les citoyens ne soient informés de ce qui a été réellement tenté au cours des trois dernières décennies ? À savoir que les hommes politiques occidentaux ont cherché à instaurer un ordre mondial qui, d'une part, mène nécessairement à la guerre ? Et qui, d'autre part, contredit fondamentalement l'ordre des valeurs occidentales.
Cependant, si cette révélation est connue, elle pourrait être le début d'une remise en question qui, au fur et à mesure qu'elle progresse, pourrait se transformer en un second Siècle des Lumières. Le premier Siècle des Lumières a remis en cause le pouvoir illégitime de l'Église et du clergé, ainsi que de la noblesse et de la société de classes. Aujourd'hui, nous vivons à nouveau dans un monde où le pouvoir s'est énormément développé - comme dans la France absolutiste - mais perd de plus en plus sa base de légitimité au cours de cette expansion.
Un deuxième siècle des Lumières, à l'instar de la critique du clergé, devrait aujourd'hui remettre en question le pouvoir des médias et dénoncer leurs techniques sophistiquées de manipulation psychologique. Et, dans la lignée de la critique de l'aristocratie et de la grâce divine de la monarchie, elles devraient éclairer aujourd'hui le pouvoir de l'oligarchie et l'économie mondiale de plus en plus dominée par les monopoles. Bien entendu, si ces secondes lumières s'amorçaient, une dynamique émergerait qui irait bien au-delà d'une simple réforme de notre système politique. S'agit-il de l'évolution que Stoltenberg appelle "le plus grand risque de tous", à savoir le retour de l'Occident à ses valeurs originelles ?
* multipolar-magazin.de
Traduction par oval.media
Hauke Ritz. Docteur en philosophie, il publie principalement sur des sujets de géopolitique et d'histoire des idées. Livres : "Der Kampf um die Deutung der Neuzeit" (2013), "Endspiel Europa" (2022, avec Ulrike Guérot).
Source originale : https://www.oval.media/it/lanalisi-del-filosofo-tedesco-hauke-ritz/
Source de la traduction : https://www.oval.media/it/lanalisi-del-filosofo-tedesco-hauke-ritz/
NOTES
(1) Rob Bauer, président du comité militaire de l'OTAN, entretien avec la chaîne de télévision RTP, 29.01.2023.
(2) Chalmers Johnson, An Empire in Decline : When Will the American Century End ? Munich 2001 ; Peter Scholl-Latour, Weltmacht im Treibsand - Bush gegen die Ayatollahs, Berlin 2004 ; Emmanuell Todd, Weltmacht USA - Ein Nachruf, Munich 2003
(3) Voir : Hauke Ritz, Geopolitischer Gezeitenwechsel, in : Carsten Gansel (ed.), Deutschland Russland - Topographie einer literarischen Beziehungsgeschichte, Berlin 2020, pp. 427-442.
(4) La révolution russe de 1917 fait également partie de cette série, mais d'une manière particulière, qu'il n'est pas possible d'aborder ici de manière exhaustive.
(5) Voir Susan Buck-Morss, Hegel und Haiti - Für eine neue Universalgeschichte, Berlin 2011.
(6) "...et la marche hégémonique de tel ou tel empire vers la domination mondiale unipolaire. Rassurez-vous, ce n'est pas votre vision, car il n'y a pas d'issue positive sur cette voie. Cette route ne mène qu'au désastre, tout le monde sur cette route a un bouton rouge dans sa mallette et plus nous avançons sur cette route, plus nos doigts irrités se rapprochent de ce bouton rouge et plus nous nous rapprochons tous de l'Armageddon". Roger Waters, discours au Conseil de sécurité de l'ONU, New York, 08.02.2023
(7) Voir : Ulrike Guerot, Hauke Ritz, Endspiel Europa - Warum das politische Projekt Europa gescheitert ist und wie wieder davon träumen können, Frankfurt a. Main 2022, p. 118 et suivantes.
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vendredi, 16 juin 2023
Multipolarité et multilatéralisme
Multipolarité et multilatéralisme
Leonid Savin
Source: https://katehon.com/ru/article/mnogopolyarnost-i-mnogostoronnie-otnosheniya
Il existe plusieurs termes similaires dans les sciences politiques occidentales qui rendent confus le contexte de l'émergence d'un ordre mondial multipolaire. Outre le terme de multipolarité, les mots "multipolarité" et "multilatéralisme" sont également utilisés. Cependant, si nous les déconstruisons, il sera évident qu'ils ont une signification différente. Avec la multipolarité, tout est plus ou moins clair, même si, encore une fois, en Occident, la polarité a d'abord été comprise comme une définition géographique, et comme il n'y a que deux pôles sur la Terre, le Nord et le Sud, elle a certaines connotations.
À l'époque de la guerre froide et de la bipolarité, elle soulignait même un certain caractère naturel des deux pôles. Cependant, si nous partons d'un point de vue différent, il pourrait y avoir beaucoup plus de pôles. En partant de l'explication de Martin Heidegger dans son Parménide, nous arrivons à la conclusion qu'il peut y avoir autant de pôles que de nations, et il y a ici un certain lien avec le concept de quatrième théorie politique d'Alexandre Douguine, où le Dasein est proposé comme base pour la projection et la fixation d'objectifs dans le temps et l'espace, qui se déploie dans les processus politiques.
En ce qui concerne le multipolarisme, il est immédiatement évident que nous parlons d'une sorte de construction idéologique. La terminaison -isme nous renvoie aux modèles politiques théoriques et pratiques les plus divers, du communisme et du marxisme au libéralisme et au fascisme. Par conséquent, le multipolarisme apparaît comme un concept parapluie, bien qu'il n'existe pas d'idéologie du "multipolarisme" ou du "multipolarisme" en tant que telle. Il existe des visions disparates de la formation d'un système politique mondial multipolaire. D'une part, les États constituent certes des pôles, d'autre part, les pôles peuvent aussi être des alliances et des pactes, et enfin, ils peuvent être des civilisations (qui coïncident parfois avec des États, comme dans le cas de la Russie, de l'Inde et de la Chine).
Néanmoins, le terme multipolarisme lui-même peut servir de point de référence, de phare pour stimuler le développement des aspects pratiques de la multipolarité.
Dans le cas du multilatéralisme, nous sommes confrontés à une approche totalement différente des affaires internationales. Il s'agit d'un modèle proposé par les États-Unis sous l'administration de Barack Obama pour renforcer l'hégémonie de Washington. Seulement, le leadership américain dans ce format n'est pas si évident. C'est un peu comme la méthode "nudge" du behaviorisme social que Cass Sunstein (qui a également travaillé dans l'administration de la Maison Blanche sous Obama) a proposée. Le titre de l'un de ses livres, The Illusion of Choice, illustre parfaitement le principe du multilatéralisme. Les autres pays ont l'illusion d'avoir des connexions diverses et variées, mais toutes (en politique, en économie, en logistique, etc.) sont incluses dans la toile d'un système mondial contrôlé par un seul acteur - les États-Unis.
Au sein des Nations unies, l'accent est souvent mis sur le multilatéralisme et un certain nombre d'agences spécialisées opèrent dans ce sens. Toutefois, comme dans le cas de la réglementation de l'internet, il y a des tentatives évidentes de la part d'une partie d'augmenter le nombre de voix au détriment des unités opérationnelles fictives, c'est-à-dire les entreprises privées, qui sont censées avoir le droit de participer à l'élaboration de nouvelles normes. Les États-Unis tentent ainsi d'utiliser cet outil pour maintenir leur domination.
Cependant, même parmi les partisans de la multipolarité et les critiques de l'hégémonie américaine, on entend parfois ce terme. Cela crée une certaine confusion. C'est pourquoi une révision adéquate et une utilisation réfléchie de la terminologie sont nécessaires. En développant une nouvelle approche des relations internationales (en particulier lorsqu'il s'agit d'une théorie non occidentale des relations internationales), les rudiments associés au mondialisme parasitaire doivent être éliminés.
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Alexandre Douguine: Une sociologie de la transition vers le postmoderne
Une sociologie de la transition vers le postmoderne
Alexander Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/article/sociologiya-fazovogo-perehoda-k-postmodernu
La deuxième phase de transition
Le postmoderne est le paradigme vers lequel la transition du paradigme précédent - le moderne - s'effectue actuellement. La transition se déroule sous nos yeux, de sorte que la société actuelle (au moins la société occidentale, mais aussi la société planétaire dans la mesure où elle est influencée par la société occidentale) est une société en transition. Non seulement la société russe est en transition au sens large, mais la matrice sociale qui définit la vie de l'humanité à tel ou tel degré est également en train de changer de nature qualitative aujourd'hui.
Cette transition (ce transit) s'opère stricto sensu du moderne au postmoderne. En même temps, certains principes de la modernité ont déjà été écartés, démystifiés, démantelés, et d'autres restent encore en place. Parallèlement, certains éléments du paradigme postmoderne ont déjà été activement et universellement mis en œuvre, tandis que d'autres restent à l'état de projet, "en route". Cette transitivité complique une analyse sociologique correcte du postmoderne, puisque l'image sociale globale observée aujourd'hui est, en règle générale, une combinaison de parties du moderne en phase de sortie et du postmoderne en phase entrante. En outre, ce processus ne se déroule pas de manière frontale et uniforme, mais varie d'une société à l'autre.
La nécessité de bien comprendre la structure des trois paradigmes
En tout état de cause, pour analyser, d'un point de vue sociologique, le contenu de la société postmoderne, c'est-à-dire pour être un sociologue compétent du 21ème siècle, il est absolument nécessaire de disposer d'un ensemble de connaissances sociologiques sur les trois paradigmes - prémoderne, moderne et postmoderne, de connaître leurs points clés, de comprendre la structure générale des sociétés correspondantes, d'être capable de reconstruire les principaux pôles, strates, statuts et rôles de chaque type de société. Cela est nécessaire pour les raisons suivantes.
1. La phase de transition vers le postmoderne touche aux fondements les plus profonds de la société, y compris ceux qui semblaient avoir été mis en exergue et même dépassés depuis longtemps dans le moderne. Le but de la philosophie postmoderne est de prouver l'insuffisance et la réversibilité de ce "dépassement". Le postmodernisme affirme que "la société moderne n'a pas réussi à faire face à son programme et n'a pas été en mesure d'éliminer complètement le prémoderne". Pour comprendre cette thèse, qui est au cœur du programme sociologique et philosophique du postmodernisme, il est nécessaire de réfléchir à nouveau et sérieusement: qu'est-ce que le prémoderne ?
2. Les structures sociales à transformer radicalement dans le postmoderne n'ont pas été établies à un stade historique antérieur: elles représentent des constantes sociologiques, anthropologiques, psychanalytiques et philosophiques profondes, qui sont restées inchangées tout au long de l'histoire et qui se manifestent de la manière la plus vivante dans les sociétés archaïques, qui ont été explorées sous un nouvel angle par le structuralisme du 20ème siècle. Cela signifie que le postmodernisme n'opère pas seulement avec le passé et l'histoire, mais avec l'éternel et l'intemporel. Ainsi, le thème du "mythos", longtemps oublié, s'avère non seulement pertinent, mais central, et l'étude des sociétés archaïques, d'une initiative périphérique, presque muséale, devient un domaine scientifique dominant.
3. La transition vers le postmoderne implique des changements tout aussi fondamentaux dans la structure globale de la société, comparables à ceux qui ont eu lieu lors de la transition du prémoderne au moderne. De plus, la phase de transition précédente est cruciale dans son contenu et son modèle pour l'étude de la transition actuelle. La symétrie et le contenu de cette symétrie entre les deux est au cœur de tout le paradigme postmoderne.
Ces arguments, auxquels s'ajoutent de nombreuses autres considérations techniques et appliquées, nous permettent de réaliser la loi la plus importante de la sociologie du 21ème siècle : nous ne sommes capables, du point de vue sociologique, de comprendre de manière adéquate la société dans laquelle nous nous trouvons, que si nous possédons non seulement un ensemble d'outils sociologiques de base, mais aussi une compréhension de toutes les différences sociales entre les paradigmes prémoderne-moderne-postmoderne.
Transformation de l'objet de la sociologie dans le postmoderne
Nous ne devons pas oublier que la sociologie a émergé à l'époque de la modernité et que, bien qu'elle soit largement responsable de la critique de la modernité et de la préparation de la transition vers la postmodernité, elle porte de nombreuses traces conceptuelles, philosophiques, méthodologiques et sémantiques de la modernité, qui perdent leur sens et leur adéquation sous nos yeux aujourd'hui. Le passage de la sociologie à la post-sociologie est inévitable, ce qui signifie que le niveau de réflexion sociologique sur la sociologie elle-même, ses principes, ses fondements, son axiomatique, est plus que jamais d'actualité.
Cela découle du phénomène fondamental suivant. Dans la transition vers le postmoderne, l'objet même de la sociologie change. Bien sûr, la société change toujours, à tous les stades. Et à chaque fois, son étude correcte nécessite l'amélioration des outils pertinents. Mais pendant la phase de transition, quelque chose de plus profond change - le registre des disciplines change. Ainsi, toutes les transformations sociales du paradigme prémoderne étaient liées aux changements au sein des religions - leur changement, leur évolution, leur division ou leur fusion, leur corrélation. Lors de la transition vers la modernité, l'ensemble des processus sociaux, des institutions, des doctrines et des structures associés à la religion (et il ne s'agissait pas seulement d'un vaste ensemble, mais de la quasi-totalité) s'est avéré moins pertinent et a été relégué à la périphérie de l'attention. Comme nous l'avons vu, aux yeux d'Auguste Comte, c'est la sociologie en tant que post-religion qui devait prendre la place laissée vacante par la religion.
Au cours de la période prémoderne, l'étude de la société était presque identique à l'étude de sa religion, qui définissait dans un contexte social les propriétés dominantes des institutions, des processus, de la distribution des status, etc. Dans la Modernité, cependant, les études religieuses et la sociologie de la religion sont devenues des orientations d'impact très modeste, et seuls le structuralisme et la psychanalyse, ainsi que certains des pères fondateurs de la sociologie (Durkheim, Mauss, Weber, Sombart) nous ont rappelé leur importance fondamentale - principalement à travers l'étude des conditions sociales à l'origine de la Modernité (Weber, Sombart) ou à travers l'étude des sociétés archaïques (Durkheim tardif, Mauss, Halbwachs, Eliade, Levi-Strauss). Quoi qu'il en soit, de part et d'autre de la frontière du Moderne (la phase de transition précédente) se trouvent deux types de société très différents: la "société traditionnelle" (Prémoderne) et la "société moderne" (Moderne).
Les différences entre elles sont si fondamentales, et les valeurs et principes de base sont si opposés, que l'on peut parler d'antithétisme total. Si le prémoderne est la thèse, le moderne est l'antithèse. Et les sociétés correspondantes, sous de nombreux aspects, sont non seulement qualitativement différentes, mais aussi des objets de recherche opposés. - Ce n'est pas un hasard si F. Tönnies ne place la "société" (Gesellschaft) comme objet de sociologie qu'à l'époque moderne, alors que, selon sa doctrine, mettant l'accent sur la "communauté" (Gemeinschaft) correspond à l'époque prémoderne. Si nous acceptons la théorie de Tönnies, considérée comme un classique incontesté de la sociologie, nous aurions dû diviser la sociologie en une science de la société (Gesellschaft) et du moderne, et une science de la communauté (Gemeinschaft) et du prémoderne ("communologie"). Bien qu'une telle division n'ait pas eu lieu et que la sociologie étudie de la même manière les sociétés traditionnelles et modernes, la transformation de l'objet d'étude lors de la première phase de transition du prémoderne au moderne est si importante que l'idée de les diviser en deux disciplines a été sérieusement discutée lors de la phase de formation de la science. À notre époque, le thème de la "communologie" a été revisité par le célèbre sociologue français Michel Maffesoli.
Post-société et post-sociologie
Il se passe quelque chose de similaire lors de la deuxième phase de transition - de la modernité à la postmodernité. L'objet de recherche - la "société" - change à nouveau de manière irréversible. La société postmoderne est aussi différente de la société moderne que la "société moderne" l'est de la "société traditionnelle" (Gemeinschaft). Par conséquent, on peut provisoirement parler de "post-société" comme d'un nouvel objet d'étude pour la sociologie. Dans le même temps, la sociologie elle-même doit changer afin d'adapter ses méthodes et ses approches à ce nouvel objet. Ainsi, la perspective d'une "postsociologie", d'une nouvelle discipline (post-)scientifique qui étudierait le nouvel objet, se profile à l'horizon.
Quoi qu'il en soit, l'adéquation sociologique minimale dans l'étude des processus qui se déroulent dans la transition vers le postmoderne est directement liée à la compréhension de la logique sous-jacente des trois changements de paradigme. Ceci, entre autres, fait de l'étude du prémoderne avec toutes ses composantes sociologiques - mythe, archaïque, initiation, magie, polythéisme, monothéisme, ethnos, dualité des phratries, structures de parenté, stratégies de genre, hiérarchie, etc. - une condition nécessaire à l'adéquation professionnelle du sociologue, appelé à compléter la taxinomie des objets de cette science par un nouveau maillon - la "post-société".
La correction archéomoderne
La situation est d'autant plus complexe que la chaîne prémoderne-moderne-postmoderne n'est valable que pour les sociétés occidentales - l'Europe, les États-Unis, le Canada, l'Australie, etc. Dans la zone de développement durable et dominant de la civilisation occidentale, nous pouvons clairement enregistrer la transition de la société selon les trois paradigmes, avec le fait que l'affirmation de chaque nouveau paradigme tend à être fondamentale, irréversible et nettoyée des vestiges du précédent. Pour la civilisation occidentale, le processus de changement de paradigme est endogène, c'est-à-dire qu'il est induit par des facteurs internes.
Pour toutes les autres sociétés, le mouvement successif le long de la chaîne des changements de paradigme (y compris les divers sous-cycles que nous avons décrits précédemment) a un caractère externe, exogène (il a lieu soit par la colonisation, soit par la modernisation défensive), ou n'a lieu qu'en partie (le monothéisme islamique est plus "moderne" que le polythéisme), et plus encore que les cultes archaïques, n'a jamais franchi la ligne de la Modernité, s'arrêtant avant elle), soit est totalement absente (de nombreuses ethnies de la planète vivent encore sous des systèmes stables de "retour perpétuel"). Mais comme l'influence de l'Occident est aujourd'hui mondiale, le premier cas - la modernisation exogène (ou acculturation) - s'étend à presque toutes les sociétés, apportant des éléments de modernité même aux tribus les plus archaïques. Cela donne lieu au phénomène de l'archéomoderne.
L'archéomoderne complique le tableau sociologique
Le problème de l'archéomoderne en sociologie complique considérablement l'analyse des sociétés selon le syntagme historique prémoderne-moderne-postmoderne, car il ajoute à ces trois paradigmes un certain nombre de variantes hybrides, dans lesquelles les façades sociales du moderne sont placées artificiellement et inorganiquement sur la base de structures sociologiques liées au prémoderne. L'archéo-moderne est également spécifique parce que cette combinaison de l'archaïque et du moderne n'est pas du tout en corrélation au niveau de la conscience, n'est pas comprise, n'est pas arrangée, aucun modèle interprétatif généralisant n'apparaît, ce qui crée le phénomène de la "société-décharge" (P. Sorokin). Le moderne bloque le rythme de l'archaïque, et l'archaïque sabote la structuration cohérente du moderne.
L'étude des sociétés archéo-modernes représente une catégorie distincte de tâches sociales, qui peuvent être reléguées à une branche spéciale de la sociologie. L'archéo-moderne ne génère aucun contenu nouveau, puisque chacun de ses éléments peut être assez facilement ramené soit au contexte de la société traditionnelle (au Prémoderne), soit au contexte de la société moderne (au Moderne). Seuls sont originaux les ensembles de dissonances, de non-sens et d'ambiguïtés générés par telle ou telle manifestation de l'archéo-moderne, soit les réserves, les échecs, les erreurs et les coïncidences accidentelles, qui acquièrent parfois le statut de caractéristiques sociales et deviennent dans certains cas constitutifs. Par exemple, une institution sociale incomprise ou un objet technique emprunté au moderne, comme un parlement ou un téléphone portable, peut fonctionner en dehors de tout contexte (en l'absence de démocratie dans la société ou de réseau de téléphonie mobile), comme étant en partie réinterprété en fonction des réalités locales, et en partie comme un simple élément incompris, agissant comme un "objet sacré" dont l'utilité est peu connue - comme une météorite.
L'archéomoderne et le postmoderne : l'apparence trompeuse des similitudes
L'archéomoderne devient un problème sociologique particulièrement difficile lorsqu'on étudie la deuxième phase de transition - du moderne au postmoderne. En effet, certaines propriétés phénoménologiques du postmoderne - en particulier l'appel ironique du postmoderne à l'archaïque afin de montrer au moderne ce dont il n'a pas pu se libérer complètement - ressemblent extérieurement à l'archéomoderne. Mais à la différence que le Postmoderne construit sa stratégie de combinaison de l'incongru (le Prémoderne et le Moderne) de manière artificielle, réfléchie, dans un but subtilement ironique et critique, provocateur (de la part d'un grand esprit), alors que le Moderne réalise des opérations similaires de son propre chef (de la part de la stupidité).
L'archéomoderne est un moderne qui n'a pas abouti et qui n'aboutira probablement plus. Le postmoderne est un moderne qui s'est révélé, mais qui se dépasse pour se révéler encore plus. D'où la distinction sociologique très subtile: le postmoderne imite certains aspects de l'archéo-moderne dans le cadre de son programme poststructuraliste visant à "éclairer les Lumières"; l'archéo-moderne le prend pour argent comptant et ne comprend sincèrement pas en quoi un Occident postmoderne qui reprend de manière ludique des thèmes et cherche à assimiler des ethnies entières (par l'immigration) encore inclues dans la société traditionnelle sera bientôt différent des sociétés archéo-modernes du reste du monde.
La sociologie de la mondialisation (postmoderne et archéomoderne)
Ici se dessine un modèle de mondialisation à deux vitesses. Cette mondialisation repose sur la juxtaposition du postmoderne et de l'archéomoderne. Le postmoderne s'incarne dans la société occidentale, intégrant l'humanité le long de ses lignes de force - selon le principe de la prolifération des logems. C'est une société de l'information, qui décode et recode les flux d'informations ("océan d'infems"). Dans le monde entier, il existe des segments de l'élite qui sont plus intégrés dans la modernité que le reste de la société, et qui sont au moins partiellement capables d'embrasser certaines tendances postmodernes. Ils deviennent les nœuds de la mondialisation dans son aspect logique, rationnel et stratégique.
L'humanité se transforme en un champ homogène avec des centres-portails symétriquement situés, où se concentrent les routeurs d'infems. C'est là que les lois de la postmodernité opèrent et que restent ceux qui sont conscients de ces lois (soit des Occidentaux travaillant par roulement, soit des représentants des élites locales, qui ont maîtrisé les canons et les normes de la post-société).
Tout le reste de l'espace social est laissé à l'archéomoderne, qui perçoit l'affaiblissement de l'impulsion modernisatrice (qui tourmentait l'archaïque à l'époque de la modernité) comme un relâchement, et qui prend volontiers la mondialisation comme une "fenêtre d'opportunité" pour la localisation, c'est-à-dire pour se tourner vers des préoccupations quotidiennes concrètes familières et non généralisées, où l'archaïque et le moderne coexistent dans une forme de conflit atténué, comme un réceptacle de dépôt, creusé et fabriqué. Pour décrire ce double phénomène, le sociologue contemporain Roland Robertson (4) a proposé d'utiliser le terme de l'argot des entreprises japonaises, "glocalisation", pour décrire l'imbrication de deux processus dans la mondialisation - le renforcement des réseaux mondiaux fonctionnant selon l'agenda postmoderne (mondialisation proprement dite), et l'archaïsation des communautés régionales gravitant vers un retour à la culture locale (localisation). Ainsi, le postmoderne est mélangé à l'archéomoderne en une masse difficile à décomposer, dont le déchiffrage sociologique correct exige un grand professionnalisme et une compréhension profonde des mécanismes de fonctionnement de chaque paradigme, pris séparément ainsi que sous des formes hybrides et transitoires.
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jeudi, 15 juin 2023
Silvio Berlusconi: libéral, fasciste ou simple Italien moyen?
Silvio Berlusconi: libéral, fasciste ou simple Italien moyen?
par Patrizio
Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/06/15/bs-berlusconi-liberale-fascista-o-italiano-medio/
La mort de Silvio Berlusconi a été la principale nouvelle de ces trois derniers jours en Italie; depuis l'annonce de sa récente ré-hospitalisation, quelques jours seulement après sa sortie de l'hôpital San Raffaele, on avait le sentiment que cette fois-ci, il lui serait très difficile de s'en sortir. Et c'est bien ce qui s'est passé: l'ancien Cavalieri s'est éteint le 12 juin à 9h30. Une date destinée à devenir historique, comme le point final de la vie troublée d'un homme très controversé.
Un homme. Il s'agit de Silvio Berlusconi qui, au cours de ses 30 années d'activité politique, a été dépeint de manière diamétralement opposée selon qu'on l'aimait ou qu'on le détestait: un saint, un monstre, le sauveur de la patrie, un mafioso, un homme juste, un homme corrompu. Analysons donc sa figure qui, qu'on le veuille ou non, a été au centre de la scène politique mondiale, la modifiant peut-être à jamais.
Berlusconi, en effet, est entré en politique à un moment où les politiciens commençaient à être dégoûtés par l'électorat : l'arrestation de Mario Chiesa, Mani Pulite, la fin des partis de la première république et la réorganisation ultérieure de la gauche communiste en PDS, tout cela a accru le sentiment d'anti-politique chez les Italiens. Berlusconi, dans ce contexte, fait donc figure de pionnier "grillinamente", se présentant comme l'entrepreneur "honnête", défenseur des travailleurs, qui n'a pas d'intérêts, à une époque où la politique est perçue par l'Italien moyen comme "un moyen de s'enrichir", un milliardaire avec des entreprises sur la crête d'une vague passe pour quelqu'un de crédible, parce que "à quoi bon ? De toute façon, il a déjà de l'argent". C'est ainsi que l'entrepreneur de Brianza réussit à gagner la confiance et le consensus de la majorité des électeurs, en vivant surtout sur des thèmes tels que la liberté d'entreprise, les impôts trop élevés, le chômage et en utilisant le cheval de Troie (très fructueux) du "danger communiste".
Oui, car comme nous le savons, pour Berlusconi, les communistes ont été une mine d'or: combien de mèmes, combien de blagues, combien de moments folkloriques dans lesquels Silvio les a jetés en pâture? Sa rhétorique, en revanche, est libérale: Berlusconi fait grand usage de concepts tels que la liberté, la démocratie, la réduction de l'État, mais dans une optique populiste, en proposant comme objectif générique vague la mystique "révolution libérale" qui, toutefois, ne se produira jamais. En remportant les élections en 1994, puis en 2001, Berlusconi s'est imposé comme le nouveau "sauveur de la patrie" et le champion de la liberté contre le "communisme".
En bon "archi-italien", comme le définit à juste titre la chaîne YouTube "Progetto Razzia", Berlusconi s'est fait un nom en matière de politique étrangère: célèbre bataille de "pacification" entre les États-Unis de Bush et la Russie du nouveau président Poutine, avec la fameuse poignée de main qu'il a sympathiquement "accompagnée", le terme de "kapò" épinglé à Schulz lors du Conseil européen, l'évocation grivoise du "gros cul de Merkel", les "pauvres communistes", le "excusez-moi", la chaise de Travaglio, autant de scènes extrêmement folkloriques qui ont permis au cabinet du Premier ministre italien de se faire remarquer lors des sommets internationaux. Une véritable star, un showman prêté à l'institution, avec des gaffes et des moments drôles désormais bien connus et devenus cultes des vingt ans de la période berlusconienne. Ses propositions (la baisse des impôts, le million d'emplois, le pont sur le détroit de Messine) sont devenues une rengaine politique, et sa figure extrêmement polarisante (anticipant, là aussi, la montée de Donald Trump aux États-Unis), comme la rhétorique du "mauvais État" qui ne laisse pas tranquilles les bons travailleurs, sont en fait des choses purement populistes, qui n'ont rien à voir avec les idéaux libéraux, mais avec le ventre démagogique de l'Italien moyen.
Les poursuites elles-mêmes, pour fraude fiscale, bunga-bunga, etc., pour lesquelles Berlusconi a déboursé plus de 800 millions d'euros en frais de justice, ont été mal perçues par la partie de la population la plus hypocritement bornée, mais d'un autre côté, une grande partie de ses fidèles a toujours réagi positivement parce que, à leurs yeux, Berlusconi était quelqu'un qui admettait ses vices (femmes, revenus non déclarés), qui plaisantait à leur sujet. En revanche, il était perçu de manière beaucoup plus hypocrite comme un personnage qui, par ailleurs, avait toujours tu ses liens avec la mafia et qui prenait de l'argent au noir (comme l'a montré le récent scandale du Qatargate). Ce sont ses erreurs géopolitiques (abandon de Kadhafi), stratégiques (soutien à Monti, Draghi, Letta et à divers gouvernements de coalition), ses dernières sorties et le compromis dû au fait de n'avoir jamais réalisé concrètement les propositions qu'il avait avancées, qui ont érodé son consensus, le réduisant au soutien des groupes de pouvoir et des lobbies qui l'ont soutenu et qui ont déplacé des votes, en plus de ses loyalistes.
Outre le fait qu'il ne s'inscrivait pas dans leur dynamique, le Cavalieri était détesté par la gauche principalement pour une raison: au fil du temps, il a été le seul à avoir réussi, à sa manière et pour ses propres intérêts, à construire des structures alternatives (télévision, journaux, maisons d'édition à grand tirage), même si, plus récemment, elles ont été diluées dans des thèmes libéraux-progressistes et modérés. En revanche, Berlusconi ne s'est jamais posé en politicien identitaire, il a été détesté parce qu'il a réussi, parce qu'il a été un pionnier dans des domaines qui ont toujours été considérés comme exclusifs aux élites de gauche. En conclusion : Silvio Berlusconi n'a jamais été un fasciste, il n'a jamais vu l'État de manière organique et la nation dans un sens spirituel, et il n'a même jamais été un libéral, terme toujours utilisé de manière impropre en opposition à la gauche "communiste" qui ne laissait pas tranquilles les petits entrepreneurs honnêtes, et aux magistrats corrompus (ainsi que communistes) qui le "persécutaient" pour l'empêcher d'atteindre ses objectifs. Au contraire, il était une représentation exquise du tissu social sur lequel reposait l'Italie de l'après-boom économique : bourgeois, populiste, anti-politique, un homme "comme tant d'autres", qui s'est "construit lui-même". Il était donc, par essence, le parfait "rêve italien" auquel tout homme de la rue, quelle que soit son origine, pouvait se référer : l'Italien moyen qui, parmi de nombreuses tentatives de Fantozzi pour s'élever socialement, a réussi.
21:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : silvio berlusconi, italie, actualité, europe, affaires européennes, politique, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Confusion autour des explosions de Nord Stream: était-ce les Ukrainiens?
Confusion autour des explosions de Nord Stream: était-ce les Ukrainiens?
Source: https://zuerst.de/2023/06/15/zuerst-hintergrund-verwirrspiel-um-die-nord-stream-sprengungen-waren-es-die-ukrainer/
Washington/Berlin/Kiev. Le mystère entourant le sabotage du gazoduc Nord Stream en septembre 2022 commence à se dissiper. Le Washington Post a rapporté que la CIA avait été informée plusieurs semaines à l'avance par les services secrets militaires néerlandais (MIVD) que l'Ukraine préparait un attentat contre les pipelines. Les services américains auraient alors mis en garde les Ukrainiens contre la mise en œuvre de ces plans.
Selon le Neue Zürcher Zeitung, cette version est également corroborée par des documents récemment mis au jour et issus des "Pentagon Leaks". Selon ces documents, un service de renseignement européen non identifié aurait eu connaissance, par une source de l'état-major ukrainien, d'un plan ukrainien visant à faire sauter le gazoduc Nord Stream 1, et ce, trois mois avant les explosions. La CIA aurait alors été informée - celle-ci aurait à son tour partagé ses connaissances avec le gouvernement fédéral allemand.
Ce qui est particulièrement piquant, c'est que ce dernier n'a jusqu'à présent rien communiqué au public, bien que des députés du Bundestag aient demandé à plusieurs reprises, au cours des mois qui ont suivi l'attaque, s'ils avaient de nouvelles informations. Le gouvernement fédéral garde un silence de fer, invoquant le "bien de l'État".
La chaîne néerlandaise NOS veut en savoir plus. On y a récemment rapporté, en citant les services secrets néerlandais, que le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Zaluchny, avait été chargé de diriger l'opération. Une petite équipe de plongeurs et un voilier auraient également été impliqués. La version du voilier, qui aurait été loué par une équipe ukrainienne ou pro-ukrainienne auprès d'un loueur de bateaux polonais, circule depuis des mois. Le "New York" l'a lancée pour la première fois en mars, et les médias allemands ont ajouté des détails.
L'Ukraine, quant à elle, se distancie catégoriquement de toute implication dans les explosions de l'oléoduc. Le conseiller présidentiel ukrainien Podolyak a déclaré à l'époque à propos de la version avec le voilier: "L'Ukraine n'a rien à voir avec la situation autour de Nord Stream". Selon lui, les services secrets ukrainiens sont exclusivement occupés par la guerre contre la Russie. "D'éventuelles opérations au fond de la mer Baltique ne sont pas de nature à influencer de manière significative la situation opérationnelle de la guerre". Podolyak avait alors déclaré que l'Ukraine n'avait rien à voir avec les attaques contre les pipelines et qu'elle ne disposait pas non plus "d'informations sur de prétendus 'groupes de sabotage pro-ukrainiens'".
En dépit des informations actuelles, la version du journaliste d'investigation américain Seymour Hersh, qui a accusé en février les Etats-Unis d'être à l'origine du sabotage sur la base de ses propres recherches, reste d'actualité. Les observateurs ne veulent donc pas exclure que la prétendue piste ukrainienne ne soit qu'une manœuvre de diversion visant à mettre le gouvernement américain hors de la ligne de mire.
Dernièrement, le NZZ a également repris la version ukrainienne et a rapporté, en se référant à un ancien cadre supérieur des services de renseignement allemands à l'étranger (BND), que les services de sécurité allemands enquêtent désormais "presque exclusivement" en direction de l'Ukraine. Dans le même temps, selon le journal, les services allemands, y compris des politiciens de premier plan, s'obstinent de manière étonnante à croire que la Russie est derrière les attentats.
La NZZ soulève dans ce contexte une autre question explosive : "Que l'Ukraine ait ou non mené l'attaque reste (...) douteux. Mais une chose est presque certaine : le gouvernement allemand était au courant d'un plan visant à faire exploser les pipelines trois mois avant l'acte. Pourquoi n'a-t-il pas agi ?"
Des spécialistes se posent désormais la question, comme l'ancien capitaine de frégate Göran Swistek (photo), aujourd'hui expert en sécurité maritime à la Fondation Science et Politique. "Après que les rapports des services de renseignement ont été connus, le gouvernement aurait pu montrer une présence plus forte aux abords du site avec déploiement de navires de guerre, mais aussi de navires de la police fédérale", explique Swistek. "En outre, le gouvernement allemand aurait pu exercer une influence politique sur l'Ukraine".
L'ancien employé du BND Gerhard Conrad atteste lui aussi que le gouvernement fédéral a pour le moins fait preuve d'inaction - après avoir informé l'organe de contrôle parlementaire conformément à son devoir, il a probablement espéré le meilleur et compté sur le fait que les plans ukrainiens resteraient des plans.
En fin de compte, même après les dernières informations, le public est aussi intelligent qu'avant. Jusqu'à présent, la conjecture ukrainienne n'est rien de plus qu'une théorie (mü).
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20:34 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nord stream, mer baltique, allemagne | | del.icio.us | | Digg | Facebook