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samedi, 08 juillet 2023

La Chine menace de bloquer les terres rares à ceux qui bloquent les puces électroniques destinées à Pékin. Et l'Amérique du Sud bloque Zelensky

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La Chine menace de bloquer les terres rares à ceux qui bloquent les puces électroniques destinées à Pékin. Et l'Amérique du Sud bloque Zelensky

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/la-cina-minaccia-di-bloccare-le-terre-rare-a-chi-blocca-i-microchip-destinati-a-pechino-e-il-sud-america-blocca-zelensky/

Quels méchants ces Chinois ! Parce que les atlantistes ne veulent plus vendre de puces à Pékin, voilà que Xi Jinping menace de ne plus vendre aux atlantistes les terres rares à partir desquelles sont fabriquées les puces. Bref, on ne fait pas ça. On n'enlève pas son ballon sous prétexte qu'on ne le laisse pas jouer.

Le problème, pour Washington et ses laquais, c'est que la plupart des terres rares sont concentrées en Chine. Et s'en passer signifie réduire drastiquement la production non seulement des puces utilisées pour les armes à envoyer à Zelensky, mais aussi des produits pour l'intelligence artificielle, les lasers, les voitures électriques, les smartphones.

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Bien sûr, les États-Unis possèdent aussi des terres rares. Soit un vingtième de celles de la Chine, un dixième de celles de la Russie, un dixième de celles du Brésil, un tiers de celles de l'Inde. Le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Ce sont les pays du groupe BRICS, si vous ajoutez l'Afrique du Sud. Et si vous ajoutez les pays qui ont demandé à rejoindre les pays du groupe BRICS, vous voyez qu'ils auront le contrôle d'une bonne partie des matières premières indispensables à la survie des pays au service de Washington.

Alors soit une guerre mondiale éclate et les éventuels (très éventuels) survivants auront à leur disposition toutes les terres rares qu'ils voudront et qui seront totalement inutiles sur une planète dévastée ; soit les laquais de l'atlantisme expliqueront au maître américain qu'il est temps d'arrêter de faire le pitre en menaçant de sanctions à droite et à gauche dans l'espoir de faire fuir tout le monde.

Dommage que plus personne n'ait peur et que tout le monde se mette à l'abri. Avec de nouvelles alliances, il devra y avoir de nouveaux accords, de nouvelles stratégies. En Asie, en Afrique, en Amérique latine. C'est ce qui ressort de l'invitation faite par le dirigeant espagnol à Zelensky d'assister à la réunion UE-Mercosur qui se tiendra à Bruxelles les 17 et 18 juillet. L'arrogance habituelle du socialiste madrilène n'a pas été appréciée par les dirigeants latino-américains, y compris ceux considérés comme "de gauche". Ils ont tous exprimé leur opposition à la présence du fou de Kiev et ont supprimé toute référence à l'Ukraine dans le projet de document de l'UE.

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Analyse des groupes de réflexion chinois

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Analyse des groupes de réflexion chinois

Source: https://katehon.com/ru/article/analiz-deyatelnosti-mozgovyh-centrov-kitaya

Centres de recherche contemporains : l'impact de leurs activités sur la politique de la RPC et l'établissement de liens étroits avec des groupes de recherche étrangers.

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Académie chinoise des relations internationales contemporaines (http://www.cicir.ac.cn)

L'Académie des relations internationales contemporaines est une institution internationale engagée dans la recherche et les activités de conseil en matière de stratégie et de sécurité. Elle a une longue histoire et couvre un large éventail de domaines de recherche, étudiant toutes les régions du monde.

Son prédécesseur était l'Institut de recherche en relations internationales contemporaines, qui a été ouvert au monde extérieur en 1980 (l'institution a changé de nom en 2003).

L'Académie compte plus de 300 chercheurs et membres du personnel administratif et de soutien, dont 150 universitaires de haut niveau ainsi que 10 instituts de recherche (États-Unis, Eurasie, Europe, Asie du Nord-Est, Asie du Sud, Asie du Sud-Est et Océanie, Moyen-Orient, Amérique latine, Afrique, Hong Kong et Macao) et 5 centres de recherche (Politique mondiale, Économie mondiale, Contrôle des armes et sécurité totale, Cybersécurité, Sécurité maritime) et un département chargé des échanges internationaux, un centre d'information internationale, etc. Elle publie ses propres revues : Contemporary International Relations, Contemporary International Relations et National Security Studies.

Académie chinoise des sciences sociales (http://www.cass.cn/)

Cette institution est un établissement universitaire de premier plan et un centre de recherche complet pour la philosophie et les sciences sociales. L'Académie a été fondée en 1977 sur la base du département de philosophie et de sciences sociales de l'Académie chinoise des sciences.

Aujourd'hui, l'Académie comprend 31 instituts de recherche et 45 centres de recherche, couvrant près de 300 disciplines différentes. L'Académie emploie plus de 4200 personnes, dont plus de 3200 chercheurs.

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Les vastes échanges universitaires internationaux restent l'un des principes directeurs de l'Académie des sciences sociales. Le nombre d'académiciens impliqués dans les échanges académiques a augmenté depuis la fondation de l'Académie pour atteindre plus de 4100, formant 1398 groupes de recherche différents, en 1995. Des relations ont été établies avec plus de 200 organisations de recherche, communautés académiques, institutions d'enseignement supérieur, fondations et départements gouvernementaux dans plus de 80 pays.

Plus de 400 monographies, 5000 articles, 100 essais et rapports de recherche et des collections de livres anciens et de traductions ont été publiés en 2018. Par exemple, l'Académie a publié une grande encyclopédie, One Belt, One Road, et deux volumes de The Economics of Climate Change, qui examinent à la fois l'histoire et les prévisions des économies chinoises et étrangères.

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Centre de recherche et de développement relevant du Conseil d'État de la République populaire de Chine (https://en.drc.gov.cn/)

L'institution est engagée dans la recherche politique et le conseil, et dépend directement du Conseil d'État de la République populaire de Chine. Il mène des recherches de pointe sur des questions stratégiques globales et d'autres questions à long terme relatives au développement économique et social, ainsi que sur toutes les questions actuelles et essentielles liées à la politique de réforme et d'ouverture de la Chine. Le Centre conseille le Comité central du PCC et le Conseil d'État.

Depuis sa création, le Centre a mené des recherches approfondies sur le développement national, contribuant ainsi au développement économique et social de la Chine. Il emploie une centaine de chercheurs en macroéconomie, stratégies de développement, économie régionale de la RPC, agriculture, économie industrielle, développement de l'innovation, relations économiques extérieures, développement social, politique financière, ressources naturelles et écologie, administration publique et politique des ressources humaines, information et technologie. Des articles, des rapports, des revues et des monographies sont publiés régulièrement.

Centre pour la Chine et la mondialisation (http://en.ccg.org.cn)

Le Centre pour la Chine et la mondialisation est un organisme non gouvernemental basé à Pékin et créé en 2008. Le Conseil économique et social des Nations unies lui a accordé un statut consultatif officiel. Il est classé 64ème parmi les principaux groupes de réflexion au monde dans le Global Think Tank Rankings 2020 (compilé par l'université de Pennsylvanie) et figure parmi les 50 premiers groupes de réflexion indépendants.

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Avec plus d'une douzaine de filiales et de bureaux à l'étranger, le Centre compte plus de 100 chercheurs et membres du personnel qui se consacrent à la recherche sur la mondialisation, la gouvernance mondiale, l'économie et le commerce internationaux, les relations internationales et les migrations mondiales. Le Centre a mis en place un réseau de recherche international composé d'experts chinois et étrangers de premier plan engagés dans des recherches d'actualité sur la RPC et le monde en général, avec des livres publiés chaque année en chinois et en anglais, ainsi qu'une série de rapports de recherche. Des centaines d'ouvrages et de rapports ont été publiés dans la presse grand public depuis sa création.

Le Centre a contribué à l'élaboration de politiques publiques sur des questions nationales et mondiales. Ses suggestions et recommandations sont régulièrement écoutées par les agences gouvernementales compétentes, et nombre d'entre elles ont été prises en compte par la direction centrale de la Chine et ont servi de point de départ à d'importantes décisions prises par les agences concernées.

Le Centre entretient une coopération à long terme avec de nombreuses organisations internationales et groupes de réflexion internationaux afin d'organiser des séminaires et des recherches conjoints. Le Centre participe activement à la recherche et aux échanges internationaux et est fréquemment invité sur la scène internationale : des représentants du Centre ont participé au Forum d'Athènes sur la démocratie, au Forum de Paris sur la paix, à la Conférence de Munich sur la sécurité, au Forum économique mondial, au Symposium social et économique sur la Chine à l'université de Harvard, etc. Le Centre travaille également en étroite collaboration avec la Brookings Institution, le Center for Strategic and International Studies (Washington, DC, USA), le Council on Foreign Relations (New York, USA), le Cato Institute, le Carnegie Center - Tsinghua, le Carnegie Endowment for International Peace et le Pew Research Center.

Il est financé par des dons d'entreprises et des subventions de recherche, ainsi que par des revenus provenant de publications, du parrainage d'événements, de services de recherche, etc. Les principaux bienfaiteurs sont des entreprises privées et des multinationales chinoises. Le Centre ne fait pas partie du PCC ou du gouvernement chinois et n'est pas financé par l'État.

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Outre son siège à Pékin, le Centre a des bureaux dans toute la Chine, notamment à Shanghai, Shenzhen, Guangzhou, Qingdao et Hong Kong, et des représentants dans le monde entier, notamment à Washington DC, New York, Londres, Francfort, Paris, Sydney et Rio de Janeiro. Il s'agit du premier groupe de réflexion non gouvernemental de Chine en termes de nombre d'unités de recherche en Chine et à l'étranger.

Académie d'études internationales de Shanghai (http://www.siis.org.cn) ; l'accès n'est possible qu'à l'aide d'un réseau privé virtuel (VPN) ou d'un dispositif d'anonymisation.

Fondée en 1960 avec le soutien du premier ministre du Conseil d'État, Zhou Enlai, l'Académie d'études internationales de Shanghai est un important groupe de réflexion partiellement gouvernemental qui conseille les organes directeurs de la Chine sur diverses prises de décision, en menant des recherches sur les relations internationales et la diplomatie chinoise qui sont pertinentes pour l'élaboration des politiques. L'Académie cherche également à renforcer la compréhension mutuelle entre la RPC et la communauté internationale par le biais d'échanges intensifs et d'une coopération avec des groupes de réflexion, des organismes de recherche et des établissements d'enseignement supérieur en Chine et dans le monde entier.

L'Académie compte six instituts et six centres de recherche, à savoir l'Institut d'études stratégiques internationales, l'Institut d'études sur la gouvernance mondiale, l'Institut d'études sur la politique étrangère, l'Institut d'études économiques mondiales, l'Institut de politique comparée et de politique publique, l'Institut d'études sur Taïwan, Hong Kong et Macao, le Centre d'études américaines, le Centre d'études sur l'Asie et le Pacifique, le Centre d'études sur la Russie et l'Asie centrale, le Centre d'études sur l'Asie occidentale et l'Afrique, le Centre d'études sur l'Asie et l'Afrique, le Centre d'études sur l'Asie et la Méditerranée, et le Centre d'études internationales.

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L'Académie dispose également de huit plateformes de recherche supplémentaires : le Centre pour la théorie et la pratique diplomatiques chinoises, le Centre pour la politique mondiale et les partis politiques, le Centre pour la coopération Chine-Asie du Sud, le Centre pour les études sur la ceinture et la route et les études de Shanghai, le Centre pour les relations sino-japonaises, le Centre pour la cyber-gouvernance internationale (en partenariat avec le Bureau de la Commission centrale sur la cyber-gouvernance) et le Centre pour la base de recherche sur la diplomatie du peuple de Shanghai (en partenariat avec l'Association de l'amitié du peuple de Shanghai).

L'organisation emploie 106 personnes, dont 60 % sont des chercheurs confirmés. L'Institut publie deux ouvrages : Global Review (mensuel, en chinois) et China Quarterly of International Strategic Studies (trimestriel, en anglais). Les programmes de recherche comprennent 12 domaines : COVID-19, OCS, BRICS, Théorie diplomatique aux caractéristiques chinoises, Initiative "Une ceinture, une route", Nouveau type de relations entre les grands États, Coopération Chine-Afrique, G-20, Lutte contre le terrorisme, Arctique et Antarctique, Agenda de la mer de Chine méridionale, Cybersécurité.

Institut d'économie Unirul (http://unirule.cloud)

Le nom de l'institut est basé sur un fragment du Livre des chants, l'un des plus anciens écrits de la littérature chinoise reflétant la culture et l'environnement social de la Chine ancienne, qui déclare : "Puisque l'univers a été créé par Dieu, il doit y avoir des règles pour lui". Ainsi, "Unirule" désigne les règles universelles qui régissent tous les domaines, y compris les domaines économique, politique, social et culturel.

Fondé en juillet 1993, l'Institut a connu sa première restructuration à la fin de l'année 1999 et a été divisé en deux branches. La branche consultative a été rebaptisée Unirule Consulting Firm et a depuis été entièrement commercialisée, tandis que la branche académique, Unirule Institute of Economics, est restée une institution de recherche privée à but non lucratif. Par conséquent, toutes les opérations et les relations financières sont séparées, mais sont gérées par un conseil d'administration approprié. "Unirule ne reçoit d'aide financière d'aucune organisation gouvernementale et dépend uniquement de dons et de subventions chinoises et étrangères. "Unirule s'engage à la transparence et aux bonnes pratiques comptables et fournit des informations financières sur toutes les activités de l'organisation, qui sont ouvertes à l'examen du public.

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Dans le rapport 2012 sur l'indice mondial des think tanks "Go To", Unirule a été classé 14e. "Unirule a été classé 14ème dans la catégorie des meilleurs think tanks avec un budget de fonctionnement annuel de moins de 5 millions de dollars US".

En août 2019, l'institut a annoncé sa fermeture sous la pression du gouvernement. L'institut était décrit comme l'un des rares avant-postes de la pensée libérale en Chine, mais les autorités locales l'ont déclaré "non enregistré et non autorisé". La veille, Unirul avait reçu une directive du bureau des affaires civiles lui demandant d'interdire l'organisation, et plus tard encore, sa licence d'exploitation lui aurait été retirée pour "exploitation d'un site web sans autorisation". Bien que les activités de l'institut soient principalement axées sur l'économie, des documents politiques ont également été publiés de temps à autre. Par exemple, le chercheur Xu Zhangrong a publié en 2018 un essai critiquant les politiques de Xi Jinping, qui a ensuite été largement diffusé. Le membre du personnel a ensuite été licencié. Et avant cela, de nombreux chercheurs ont vu dans la simple existence d'Unirule l'espoir d'un certain progrès dans le système juridique chinois. "La Chine est en train de passer d'un État de droit arbitraire à un véritable État de droit, et nous en sommes un exemple", a déclaré Jiang Hao, chercheur en politiques publiques, au New York Times en 2018. Cependant, l'Institut a été fermé et Unirule a déclaré que l'interdiction de leur organisation constituait une "violation grave" des lois chinoises, y compris de la constitution, qui protège les droits des citoyens à la liberté d'expression et de publication.

Institut d'études financières de Chunyang (http://rdcy.ruc.edu.cn/yw/HOME/index.htm)

Le Chunyang Institute for Financial Research de l'université Renmin en Chine a été créé en 2013. Il se compose actuellement de 7 départements et gère 4 centres de recherche (Eco-Finance Research Centre, Global Governance Research Centre, China-US Research Centre et China-Russia Research Centre). Au cours des dernières années, l'institut a été hautement reconnu en Chine et à l'étranger pour ses recherches sur le développement financier, la gouvernance mondiale, la macropolitique et les relations avec les pays étrangers.

L'institut a établi un mécanisme de coopération stable avec des groupes de réflexion de premier plan dans plus de 40 pays et mène des recherches dans plus de 20 pays, dont les États-Unis, le Brésil, le Royaume-Uni, l'Iran, etc. L'Institut se classe parmi les plus grands groupes de réflexion du monde et du pays dans la liste des groupes de réflexion les plus avancés.

Vers un monde multipolaire: les défis à relever

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Vers un monde multipolaire: les défis à relever

Foad Izadi

Source: https://katehon.com/ru/article/dvizhenie-k-mnogopolyarnomu-miru-vyzovy-kotorye-neobhodimo-preodolet

Texte d'un discours prononcé lors de la Conférence mondiale sur la multipolarité, le 29 avril 2023.

Note de la rédaction: Le texte du politologue iranien Foad Izadi est intéressant à plus d'un titre, non seulement parce que nous avons ici accès à son contenu, mais parce qu'il nous permet de saisir la vision iranienne des relations internationales, à une époque où l'OTAN nous induit à considérer l'Iran comme un ennemi absolu alors qu'aucun pays d'Europe centrale et occidentale n'a eu, au cours de l'histoire, de conflit avec la Perse. Pour rétablir la bonne santé économique de l'Europe, les relations économiques avec l'Iran devront être rétablies, même si le pays opte pour des rapports privilégiés avec les structures de coopération eurasiennes, pilotées par la Russie et la Chine, voire l'Inde. L'Europe n'a aucun intérêt, à long terme, à obéir aux injonctions de Washington et à pérenniser le bellicisme de l'Alliance atlantique.

L'évolution vers un monde multipolaire, où le pouvoir est partagé entre plusieurs grands acteurs mondiaux, peut s'accompagner de divers obstacles. Voici quelques défis courants qui peuvent se présenter :

1. Dominance des puissances existantes : les puissances mondiales établies, telles que les États-Unis, résisteront à l'idée de renoncer à leur position dominante et à leur influence dans le système international. Elles considéreront un monde multipolaire comme une menace pour leurs intérêts et chercheront à maintenir leur statut hégémonique.

2. Concurrence et conflits : comme le pouvoir est partagé entre plusieurs pôles, la concurrence et les conflits d'intérêts peuvent s'intensifier. Les rivalités entre les nouvelles puissances et les puissances existantes peuvent s'intensifier, entraînant des tensions géopolitiques, des guerres par procuration, voire des affrontements purs et simples.

3. absence de gouvernance mondiale : la transition vers un monde multipolaire nécessite des mécanismes de gouvernance mondiale efficaces. Cependant, il peut y avoir un manque de consensus sur les structures, les processus de prise de décision et les règles de la gouvernance mondiale. Cela peut entraver la coopération et la coordination entre les pays, ce qui rend difficile la résolution collective des problèmes mondiaux.

4. Conflits régionaux non résolus : de nombreux conflits régionaux en cours peuvent compliquer l'évolution vers un monde multipolaire. Les différends et les conflits non résolus entre les pays peuvent entraver l'établissement de relations stables et coopératives nécessaires à l'épanouissement d'un système multipolaire.

5. interdépendance économique : les interdépendances économiques existantes, telles que les relations commerciales et les chaînes d'approvisionnement, peuvent être perturbées par la transition vers un monde multipolaire. La concurrence économique et le protectionnisme entre les grandes puissances peuvent créer de l'instabilité et entraver les progrès vers la multipolarité.

6. Différences d'idéologie et de valeurs : les pays d'un monde multipolaire sont susceptibles d'avoir des idéologies, des valeurs et des systèmes politiques différents. Ces différences peuvent entraîner des conflits d'intérêts et entraver la coopération sur les questions mondiales, rendant difficile la recherche d'un terrain d'entente.

7. Dilemmes sécuritaires : dans un monde multipolaire, les pays peuvent être confrontés à des dilemmes sécuritaires, où les mesures prises par un État pour renforcer sa sécurité peuvent être perçues comme une menace par d'autres États. Cela peut conduire à une course aux armements, à la méfiance et à l'instabilité.

8. Manque de confiance et de coopération : l'instauration de relations de confiance et de coopération entre les pays est cruciale pour le succès d'un monde multipolaire. Toutefois, les rivalités historiques, les suspicions profondément ancrées et les intérêts nationaux divergents peuvent entraver le développement de la confiance et les efforts de coopération.

9. Asymétrie de puissance : la transition vers un monde multipolaire peut être difficile s'il existe une importante asymétrie de puissance entre les pays. Les États plus faibles peuvent se sentir marginalisés ou menacés par les puissances dominantes, ce qui entraîne une résistance ou des tentatives d'alliance contre elles.

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Pour surmonter ces obstacles, il faut de la diplomatie, du dialogue, des institutions multilatérales et une vision commune de la gouvernance mondiale. Cela nécessite un engagement en faveur du respect mutuel, de la coopération et du compromis entre les pays afin d'assurer une transition harmonieuse et pacifique vers un monde multipolaire.

Comme indiqué précédemment, les États-Unis résisteront farouchement à l'abandon de leur position dominante dans un monde multipolaire sur la base de schémas historiques et de considérations géopolitiques. Voici quelques stratégies que les États-Unis peuvent utiliser pour maintenir leur position :

1. la puissance économique : Les États-Unis se sont traditionnellement appuyés sur leur économie forte et sur l'innovation technologique pour maintenir leur influence mondiale. Ils peuvent continuer à donner la priorité à la croissance économique, à investir dans la recherche et le développement et à promouvoir l'innovation pour rester compétitifs.

2. Alliances diplomatiques : les États-Unis peuvent chercher à renforcer leurs alliances et leurs partenariats avec des pays aux vues similaires afin de maintenir une influence collective dans les affaires internationales. Le renforcement des alliances avec l'OTAN, l'Union européenne et d'autres démocraties peut constituer un front uni face aux défis posés à la domination américaine.

3. Capacités militaires : les États-Unis ont toujours maintenu une forte présence militaire dans le monde. Ils peuvent continuer à investir dans des technologies militaires de pointe, à maintenir une présence militaire mondiale et à assurer leur préparation militaire afin de projeter leur force et de dissuader leurs adversaires potentiels.

4. domination technologique : l'accent mis sur les avancées technologiques telles que l'intelligence artificielle, la cybersécurité, l'exploration spatiale et la biotechnologie peut aider les États-Unis à conserver un avantage concurrentiel et à accroître leur influence mondiale dans un monde en mutation rapide.

5. Soft power et influence culturelle : les États-Unis s'appuient depuis longtemps sur leur puissance douce (soft power), y compris les exportations culturelles, pour exercer une influence au niveau mondial. Un accent soutenu sur la propagande et la diplomatie publique, ainsi que sur la construction de perceptions internationales positives, peut contribuer à maintenir leur domination.

6. Adaptabilité et engagement multilatéral : conscients de l'évolution de la dynamique mondiale, les États-Unis pourraient être amenés à adapter leur approche et à s'engager auprès des puissances émergentes et des régions en plein essor. Cela pourrait inclure une participation active aux institutions internationales, aux négociations et aux structures multilatérales afin de façonner les normes et les règles mondiales.

7. politiques économiques et commerciales : les États-Unis peuvent mener des politiques économiques et commerciales stratégiques afin de protéger l'industrie nationale et d'aborder la question des droits de propriété intellectuelle et du transfert de technologie. Ces politiques peuvent viser à préserver les avantages économiques et à empêcher l'érosion de la position dominante des États-Unis.

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Il est important de noter que le paysage mondial est complexe et que les États-Unis sont susceptibles d'utiliser une combinaison de ces politiques, en s'adaptant à l'évolution des circonstances.

Pour contrer l'hégémonie américaine vers un monde multipolaire, les ONG et les intellectuels peuvent jouer un rôle important. Voici quelques moyens par lesquels ils peuvent affronter et influencer la dynamique du pouvoir mondial:

1. recherche et sensibilisation : les ONG et les intellectuels peuvent mener des recherches et fournir des analyses fondées sur des preuves afin d'exposer les implications et les limites de l'hégémonie américaine. Ils peuvent attirer l'attention sur des questions telles que les inégalités, les violations des droits de l'homme, la dégradation de l'environnement et l'exploitation économique résultant des structures de pouvoir dominantes. En sensibilisant l'opinion et en plaidant pour le changement, ils peuvent favoriser un discours critique sur la nécessité d'un ordre mondial plus juste et plus inclusif.

2. Mobilisation de la société civile : les ONG peuvent mobiliser la société civile et les mouvements de base pour promouvoir une vision alternative de la gouvernance mondiale. En organisant des campagnes, des manifestations et des initiatives de plaidoyer, elles peuvent amplifier les voix des communautés marginalisées, remettre en question les récits dominants et exiger une plus grande responsabilité de la part des acteurs puissants, y compris les États-Unis.

3. Mise en réseau et création de coalitions : les ONG et les intellectuels peuvent collaborer au-delà des frontières pour créer des réseaux et des coalitions qui promeuvent des perspectives alternatives et remettent en question les structures de pouvoir hégémoniques des États-Unis. En développant la coopération entre les organisations et les intellectuels de différentes régions, ils peuvent accroître leur influence et présenter un front uni contre la domination.

4. Promouvoir le dialogue et l'échange : les intellectuels peuvent promouvoir le dialogue et l'échange entre différentes cultures, sociétés et systèmes de connaissance. En encourageant le débat et en créant des plateformes pour des voix diverses, ils peuvent remettre en question les récits centrés sur l'Occident et promouvoir une compréhension plus inclusive des questions mondiales. Cela peut contribuer à un discours plus équilibré et multipolaire.

5. Plaidoyer politique : les ONG et les intellectuels peuvent s'engager auprès des décideurs politiques, des institutions internationales et des forums multilatéraux pour influencer les politiques et promouvoir des approches alternatives. En apportant leur expertise, en proposant des conseils politiques et en participant aux processus décisionnels, ils peuvent contribuer à façonner un ordre mondial plus juste et multipolaire.

6. Interaction avec les puissances en développement : les ONG et les intellectuels peuvent s'engager activement auprès des puissances en développement et des régions émergentes pour promouvoir le dialogue et la coopération. En facilitant la coopération entre ces acteurs et en partageant les connaissances et les meilleures pratiques, ils peuvent contribuer à la diversification du pouvoir et remettre en question la domination des puissances occidentales.

7. Promouvoir la solidarité mondiale : les ONG et les intellectuels peuvent plaider en faveur de la solidarité et de la coopération mondiales, en soulignant l'interconnexion des problèmes mondiaux tels que le changement climatique, la pauvreté et les conflits. En soulignant les intérêts communs et l'interdépendance des pays, ils peuvent promouvoir des efforts collectifs pour résoudre ces problèmes, réduisant ainsi l'influence d'une puissance hégémonique.

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Il est important de noter que la lutte contre l'hégémonie des États-Unis et la promotion de la multipolarité nécessitent des efforts soutenus, une coopération et une perspective à long terme. Les ONG et les intellectuels peuvent apporter une contribution significative en fournissant une analyse critique, en mobilisant la société civile et en défendant une vision alternative de la gouvernance mondiale. Le plus important est de fournir des principes pour une idéologie qui cherche à résister à l'hégémonie des États-Unis. Voici quelques principes qui peuvent être liés à la remise en cause de l'hégémonie américaine :

1. Multipolarité : l'idéologie doit promouvoir l'idée d'un ordre mondial multipolaire dans lequel le pouvoir est réparti plus équitablement entre de multiples acteurs. Elle met l'accent sur la nécessité de remettre en cause la domination américaine et cherche à créer un système mondial plus équilibré et plus inclusif.

2. Souveraineté et autodétermination : l'idéologie reconnaît l'importance de la souveraineté nationale et le droit des nations à déterminer leurs propres systèmes politiques, économiques et sociaux sans ingérence extérieure. Elle s'oppose aux interventions, aux occupations militaires et à l'imposition de positions par les puissances dominantes qui sapent la souveraineté et l'autodétermination des nations.

3. Égalité et justice : l'idéologie souligne l'importance de l'égalité et de la justice dans les relations internationales. Elle remet en question les dynamiques de pouvoir inégales qui perpétuent les injustices mondiales telles que l'exploitation économique, l'inégalité sociale et les violations des droits de l'homme. Elle promeut des systèmes équitables et justes qui donnent la priorité au bien-être et à la dignité de tous les individus.

4. Solidarité et coopération : l'idéologie promeut la solidarité et la coopération entre les pays et les peuples. Elle recherche des alliances et des partenariats fondés sur des intérêts communs et le respect mutuel, encourageant la coopération pour trouver des solutions collectives aux problèmes mondiaux. Elle souligne l'importance du dialogue, de la diplomatie et du multilatéralisme dans la résolution des conflits et la réalisation d'objectifs communs.

5. Diversité culturelle et respect : l'idéologie reconnaît et valorise la diversité culturelle, en promouvant le respect des différentes cultures, traditions et perspectives. Elle s'oppose à l'homogénéisation culturelle. Elle soutient au contraire la préservation du patrimoine culturel et la promotion de la compréhension et du dialogue interculturels.

6. Développement durable et gestion de l'environnement : l'idéologie met l'accent sur le développement durable et la gestion de l'environnement. Elle reconnaît la nécessité d'une gestion responsable des ressources, d'une action climatique et d'une durabilité environnementale. Elle remet en question les modèles économiques dominants qui privilégient le profit au détriment du bien-être de la planète et des générations futures.

7. Anti-impérialisme et anti-colonialisme : l'idéologie s'oppose à l'impérialisme et au colonialisme sous toutes leurs formes. Elle cherche à supprimer l'héritage historique du colonialisme, notamment l'exploitation économique, l'esclavage culturel et l'occupation territoriale. Elle soutient le droit à l'autodétermination des peuples colonisés et opprimés.

Ces principes ne sont pas exhaustifs et les idéologies et mouvements peuvent mettre l'accent sur des aspects différents. Il est également important de noter que la lutte contre l'hégémonie est une tâche complexe et que les principes et stratégies spécifiques peuvent varier en fonction du contexte et des objectifs de ceux qui contestent les structures de pouvoir dominantes.

jeudi, 06 juillet 2023

Axel Kassegger (FPÖ) sur la montée en puissance du groupe BRICS

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"Tout porte à croire que la fin de l'hégémonie américaine va advenir"

Axel Kassegger (FPÖ) sur la montée en puissance du groupe BRICS, la transition vers un ordre mondial multipolaire et la manière dont l'Autriche devrait se comporter en tant qu'État neutre entre des blocs de puissance.

Source: https://zurzeit.at/index.php/vieles-spricht-dafuer-dass-der-bruch-der-us-hegemonie-gelingen-wird/

Dr. Kassegger, alors que la guerre en Ukraine fait les gros titres de la politique étrangère, les activités du groupe BRICS passe presque inaperçu. Or, de plus en plus d'États comme l'Argentine, l'Arabie saoudite ou l'Iran - ont manifesté leur intérêt pour une adhésion aux BRICS.
Comment voyez-vous cette évolution en général ?

Axel Kassegger : J'observe cette évolution avec beaucoup d'intérêt. Il est tout à fait remarquable que le paysage médiatique occidental n'accorde guère d'attention à ce sujet important. Après tout, l'objectif principal de cette association d'États n'est rien d'autre que de créer un contrepoids à l'Occident et donc un ordre mondial multipolaire. Le fait que de plus en plus d'États cherchent à devenir membres des BRICS devrait faire réfléchir les puissances occidentales. La Chine, en particulier, est à l'origine de ces efforts d'expansion. Ce n'est pas surprenant si l'on considère le développement économique des pays BRICS. Dans les années 2000, ils étaient considérés comme des économies émergentes, avec des taux de croissance annuels allant jusqu'à 10 %. Cependant, au cours de la dernière décennie, le développement économique a été plutôt décevant. La Russie, le Brésil et l'Afrique du Sud ont largement stagné et l'Inde n'a pas répondu aux attentes élevées. L'arrivée de pays riches en matières premières et actuellement émergents pourrait, comme l'a déclaré Xi Jinping lors du dernier sommet des BRICS, donner une nouvelle vitalité au groupe et accroître son influence.

Le groupe BRICS pourrait-il constituer un deuxième centre de pouvoir mondial, à côté de l'Occident collectif dirigé par les États-Unis, ou un nouvel ordre mondial bipolaire ?

Kassegger : Pour l'instant, tout porte à croire que les BRICS et le groupe des BRICS parviendront à assurer la transition vers un monde multipolaire. Surtout la Chine. Avec elle, ils peuvent réussir à briser l'hégémonie américaine. L'évolution réelle dépend toutefois de facteurs difficiles à prévoir.

Par exemple, la croissance économique rapide de la Chine se poursuivra-t-elle dans les années à venir et parviendra-t-elle à renforcer son influence politique au niveau mondial ? D'autre part, la question est de savoir dans quelle direction le monde occidental va évoluer.

Si les Etats-Unis et leurs alliés ne parviennent pas à surmonter leurs énormes problèmes démographiques et de politique intérieure, ils auront du mal à s'opposer à une alliance forte des BRICS.

Voyez-vous un risque d'augmentation des tensions entre les puissances mondiales en cas de renforcement ou d'élargissement des BRICS ? Comme vous le savez, la guerre en Ukraine a été précédée d'un élargissement constant de l'OTAN, et le Mexique caresse désormais l'idée de rejoindre le groupe des BRICS, même si celui-ci n'a pas de projet militaire.

Kassegger : Il est tout à fait légitime de craindre que la course à l'hégémonie mondiale ne prenne une tournure militaire. Les Russes ont déjà montré qu'ils étaient prêts à prendre les armes, et les États-Unis ont également montré qu'ils étaient prêts à recourir aux armes.

Les États-Unis ont montré par le passé qu'ils n'hésitaient pas à faire usage de leur puissance. Une nouvelle escalade militaire pourrait par exemple survenir dans le cadre du conflit à Taiwan. Il reste à espérer que les liens économiques étroits entre la Chine et l'Occident permettront d'éviter une nouvelle guerre froide.

    La crainte que la course à la puissance mondiale
    hégémonie peut également se manifester sur le plan militaire.
    pourrait être menée de façon légitime.

Il convient également de mentionner les projets des BRICS visant à introduire une monnaie commune.
Une monnaie des BRICS pourrait, comme l'a écrit le magazine Foreign Policy, "ébranler la suprématie du dollar".
Je suis convaincu que Washington fera tout pour empêcher cela. Comment voyez-vous les choses ?

Kassegger : Pour l'instant, l'introduction d'une monnaie commune des BRICS semble encore lointaine.

Mais les appels en ce sens se font de plus en plus pressants. Récemment, le nouveau président brésilien Lula s'est fait remarquer en déclarant la guerre au dollar américain. Cette question devrait être à l'ordre du jour du prochain sommet des BRICS en août.

Si des progrès concrets sont réalisés dans cette direction, il est probable que les États-Unis feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher cette concurrence potentielle pour le dollar.

Les relations entre les différents membres des BRICS ne sont pas toujours exemptes de tensions. Je pense notamment à l'Inde et à la Chine, qui sont impliquées dans un conflit frontalier. Le fait que les BRICS soient un groupe plutôt non homogène pourrait-il finir par être un facteur de division ?

Kassegger : Le manque d'homogénéité des BRICS est certainement l'un de leurs plus grands défis. Ce groupe s'étend sur quatre continents et comprend des cultures, des systèmes politiques et des économies totalement différents. Notre propre expérience avec l'Union européenne nous a appris à quel point il est difficile de se mettre d'accord sur certaines questions, même au sein d'un même continent.

A cela s'ajoutent, comme vous l'avez mentionné, les rivalités existantes comme celles entre la Chine et l'Inde. Un élargissement de l'alliance des BRICS ne ferait qu'accroître le nombre de ces rivalités et le manque d'homogénéité en général.

La Chine est de loin le membre le plus puissant des BRICS sur le plan économique, et nous connaissons les ambitions mondiales de Pékin, notamment la nouvelle route de la soie et l'initiative "la Ceinture et la Route". Le groupe BRICS n'est-il peut-être que le prolongement de la Chine ?

Kassegger : En raison de sa supériorité économique, la Chine a certainement la plus grande influence au sein du groupe BRICS et tentera de l'exercer dans le sens de ses propres intérêts géopolitiques. Il n'est toutefois pas pertinent, selon moi, de décrire ce groupe comme une simple extension de la Chine. En fin de compte, il est composé de cinq pays souverains qui défendent en grande partie leurs propres intérêts.

Quelle est l'importance du groupe BRICS pour l'UE ? Est-il un concurrent ou offre-t-il une chance d'assouplir l'emprise des États-Unis sur la politique étrangère ?

Kassegger : Il existe un risque que l'UE continue à l'avenir à se mettre entièrement au service des États-Unis. Si ces derniers entament une guerre économique avec le groupe BRICS ou seulement avec la Chine, l'UE les suivra probablement à nouveau. Dans ce cas, l'économie européenne subirait des dommages considérables. Mais si l'Europe changeait d'avis, un ordre mondial de plus en plus multipolaire serait l'occasion idéale de tracer une nouvelle voie européenne.

Et quelle politique l'Autriche, en tant qu'État neutre, devrait-elle adopter vis-à-vis du groupe BRICS ?

Kassegger : L'Autriche devrait s'engager en faveur d'une Europe forte, qui ne soit pas le jouet de blocs de puissance étrangers.
Notre objectif doit être d'agir sur le plan géopolitique comme un État autodéterminé et pacificateur et de défendre les intérêts des Autrichiens. La participation à des sanctions contre la Chine, comme cela a été récemment discuté au niveau de l'UE, doit donc être rejetée dans tous les cas.

L'entretien a été mené par Bernhard Tomaschitz.

Une gifle diplomatique pour l'UE

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Une gifle diplomatique pour l'UE

Auteur : Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/diplomatische-ohrfeige-fuer-die-eu/

La Chine annule la visite de M. Borrell, le représentant de l'UE pour les affaires étrangères, sans donner de raison

Aucun pays n'aime recevoir des leçons de l'étranger. C'est particulièrement vrai pour la Chine, ce que l'UE doit désormais reconnaître. En effet, Pékin a annulé la visite du représentant de l'UE pour les affaires étrangères Josep Borrell prévue la semaine prochaine sans donner de raison, ce qui doit être considéré comme une gifle diplomatique.

La porte-parole de l'UE, Nabila Massrali, a dit, dans une déclaration écrite à l'agence de presse Reuters: "Malheureusement, nous avons été informés par nos homologues chinois que les dates prévues pour la semaine prochaine ne sont plus possibles et que nous devons maintenant chercher des alternatives". Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a refusé de donner les raisons de l'annulation de la visite de Borrell.

Le 10 juillet, le représentant de l'UE pour les affaires étrangères aurait dû se rendre à Pékin pour rencontrer le ministre chinois des Affaires étrangères et discuter de "questions stratégiques" telles que les droits de l'homme et la guerre en Ukraine. Mais il est évident que la République populaire de Chine ne veut pas entendre les leçons de Borrell sur la prétendue discrimination de la minorité musulmane ouïghoure. Elle n'a pas non plus de leçons à recevoir concernant la guerre en Ukraine.

Pékin ne s'est pas rallié aux sanctions occidentales contre Moscou et poursuit ses relations économiques étroites avec la Russie. Et tandis que l'UE soutient militairement l'Ukraine en lui fournissant des armes, la Chine appelle à une résolution du conflit sur la table des négociations. Le ministre chinois des Affaires étrangères a visiblement mieux à faire que de perdre son temps avec les Européens.

Coopération russo-chinoise dans l'Arctique

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Coopération russo-chinoise dans l'Arctique

Groupe de réflexion Katehon

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/cooperazione-russo-cinese-nell-artico

Les entreprises chinoises restent solidaires de la Russie

Aujourd'hui, la Chine étend sa présence politique dans la région en coopération avec les pays de l'Arctique. Elle tente donc d'adapter la politique arctique au système global de ses initiatives politiques et économiques à grande échelle, en recherchant constamment les routes maritimes les plus rentables, en développant son fonds de recherche, en exploitant les gisements d'énergie naturelle pour renforcer son économie et en menant des activités conjointes de protection de l'environnement avec d'autres États de la région. On peut dire qu'il s'agit là de l'un des fondements des nouvelles politiques de la Chine après l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping et l'adhésion de la Chine au Conseil de l'Arctique en tant qu'observateur. La région arctique a non seulement défini le nouveau vecteur de la politique étrangère chinoise, mais elle a également donné à la Chine la possibilité de poursuivre ses propres initiatives politiques et économiques et ses objectifs stratégiques et d'obtenir des avantages géopolitiques.

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La Russie considère également son territoire de plus de 9 millions de km² dans le Grand Nord comme une base de ressources importante pour l'extraction à grande échelle de gaz naturel, de métaux de terres rares et d'autres ressources énergétiques naturelles. Il convient de noter que l'importance de l'Arctique et de l'Antarctique a également été soulignée dans la stratégie de sécurité nationale de la Fédération de Russie, ainsi que dans un décret présidentiel distinct intitulé "Sur les fondements de la politique d'État de la Fédération de Russie dans l'Arctique pour la période allant jusqu'à 2035".

La coopération entre la Russie et la Chine dans la région a été de courte durée. Ainsi, en 2015. V.V. Poutine et Xi Jinping ont signé un communiqué commun sur le renforcement de la coopération sur la Route maritime du Nord - la route la plus courte reliant la partie européenne de la Russie à l'Extrême-Orient via l'océan Arctique et les ports arctiques - et en 2017, V.V. Poutine a annoncé la possibilité de fusionner les projets à grande échelle de la Route maritime du Nord et de l'Union économique eurasienne - une organisation établissant une politique économique commune et des relations de libre-échange entre la Russie, l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et le Kirghizistan - avec le projet chinois One Belt, One Road, un projet international de la RPC pour la construction de routes commerciales, de communications de transport et de corridors économiques dans plus de 60 pays participants à travers le monde.

Cette coopération s'est concrétisée à un haut niveau lors des rencontres entre les dirigeants des deux pays, mais les premiers contacts et interactions entre les scientifiques des deux pays ont eu lieu encore plus tôt: en 2010, une équipe du brise-glace chinois Snow Dragon a été transportée dans l'Arctique par un hélicoptère russe Ka-32A11BC, qui est resté à bord du brise-glace et a été utilisé à des fins de recherche (trois ans plus tard, la Russie a produit une version améliorée de ce modèle pour la RPC). En 2012. Le "Dragon des neiges" a parcouru la Route maritime du Nord et traversé cinq mers de l'océan Arctique.

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Ces dernières années, Novatek, le plus grand producteur indépendant de gaz naturel de Russie avec des projets de gaz naturel liquéfié (GNL), a joué un rôle important dans la coopération entre les pays. En 2014-2015, la Chine a participé au développement du projet GNL. La Chine a ensuite participé au développement du projet Yamag LNG pour la production, la liquéfaction et le transport du gaz naturel, le forage de plus de cent puits et la construction d'infrastructures connexes, où CNPC, une société pétrolière et gazière chinoise, et le Fonds de la route de la soie, une organisation d'investissement de la RPC dédiée au financement de projets dans le cadre d'Une ceinture, une route, possédaient environ 40 % des actions.

En 2020-2022, la Chine participait déjà aux projets "Une ceinture, une route". La Chine a déjà participé aux projets Arctic LNG-1 et Arctic LNG-2, ainsi qu'à la production de gaz naturel dans la péninsule de Gydan et dans les régions arctiques russes. Au moins sept entreprises chinoises, dont CNPC, CNOOC, Penglai Jutal Offshore Engineering, etc. ont participé à la construction d'Arctic LNG-2 à ce jour, ainsi qu'à un centre de recherche sur l'Arctique créé en 2016 en coopération avec l'Université fédérale d'Extrême-Orient et l'Université polytechnique de Harbin pour construire des infrastructures de production d'hydrocarbures et étudier le climat de l'Arctique et son impact sur ces infrastructures.

Le conflit russo-ukrainien actuel a affecté tous les domaines de la politique internationale, y compris les activités dans l'Arctique. En mars 2022, le Conseil de l'Arctique a suspendu ses travaux. Dans un communiqué, les représentants ont déclaré: "Nos États suspendent temporairement leur participation à toutes les réunions du Conseil et de ses organes subsidiaires, en tenant compte des conditions nécessaires qui nous permettront de poursuivre l'important travail du Conseil dans les circonstances actuelles"... "Les principes de souveraineté et d'intégrité territoriale ont toujours été à la base des activités du Conseil. Compte tenu de la violation de ces principes par la Russie, nos représentants ne se rendront pas en Russie pour les réunions du Conseil de l'Arctique". Toutefois, en octobre, Gao Feng, représentant spécial de la Chine pour les affaires arctiques, a déclaré que la République populaire de Chine ne soutiendrait pas une nouvelle présidence norvégienne du Conseil de l'Arctique si la participation de la Russie était interdite : "Le Conseil de l'Arctique est basé sur une déclaration et il n'y a pas de procédure de retrait du Conseil. Je doute que la présidence puisse être confiée à qui que ce soit ou que la Norvège puisse reprendre la présidence sans la participation de la Russie".

Toutefois, en mai, on a appris qu'au moins cinq entreprises publiques chinoises pourraient se retirer du projet Arctic LNG-2 en raison des sanctions de l'UE. Pour la même raison, la Russie risquait également de suspendre les travaux de construction d'usines de gaz liquéfié en raison de l'arrêt des livraisons européennes d'unités de séparation des hydrocarbures pour la production de GNL, d'échangeurs de chaleur et de pompes cryogéniques, et d'unités de traitement pour le refroidissement et la liquéfaction du gaz dans le processus de GNL. Toutefois, un représentant de l'une des cinq entreprises chinoises a déclaré que la décision finale de se retirer d'Arctic LNG-2 n'avait pas encore été prise. Novatek et Gazprom ont refusé de commenter le sort du projet à ce moment-là.

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Fin 2022, un mois plus tard, la compagnie nationale japonaise de pétrole, de gaz et de métaux JOGMEC a déclaré qu'elle était toujours intéressée par le projet, et le président de la CNPC chinoise, Dai Houlin, a déclaré à son tour que la mise en œuvre d'Arctic LNG-2 devrait être accélérée ; il a également été annoncé que les livraisons de gaz russe à la Chine devraient être augmentées, comme l'a déclaré le vice-président de la CNPC, Huang Yongzhang, lors du forum d'affaires énergétique russo-chinois.

Il est donc très probable que la Russie puisse mener à bien ce projet de grande envergure avec la participation de représentants de compagnies pétrolières et gazières d'autres pays. Malgré les difficultés, en septembre 2022, le directeur de Novatek, L.V. Mikhelson, a annoncé au Forum économique oriental que la première ligne de l'usine Arctic LNG-2 serait mise en service à la fin de 2023 et, un mois plus tard, il estimait déjà que le projet était "achevé à environ 70 %".

Liste des sources

    1. Les entreprises chinoises doivent cesser de travailler sur le projet russe Arctic LNG 2 en raison des sanctions de l'UE // South China Morning Post. 05.20.2022. - URL : https://www.scmp.com/news/china/diplomacy/article/3178572/chinese-firms-told-stop-work-russian-arctic-lng-2-project-due?module=p... (consulté le 02.07.2023).

    2. Les sanctions de l'UE bloquent la construction des modules Arctic LNG 2 en Chine // News from the North. - URL : https://www.highnorthnews.com/en/eu-sanctions-stop-construction-arctic-lng-2-modules-china (consulté : 02.07.2023).

    3. Lawrence R. Sullivan, Nancy Y. Liu-Sullivan Historical Dictionary of Science and Technology in Modern China. - Royaume-Uni : Rowman & Littlefield, 2015. 626 pages.

    4. South China Morning Post : cinq entreprises chinoises pourraient se retirer du projet Arctic LNG 2 // Kommersant. 22.05.2022. - URL : https://www.kommersant.ru/doc/5358737 (date d'accès : 07.02.2023).

    5. South China Morning Post : five Chinese companies could withdraw from Arctic LNG 2 // Kommersant. 22.05.2022. - URL : https://www.kommersant.ru/doc/5358737(date d'accès : 07.02.2023).

    6. Le Conseil de l'Arctique va suspendre ses activités en raison de la situation en Ukraine // Interfax. 03.03.2022. - URL : https://www.interfax.ru/world/826075 (date d'accès : 07.02.2023).

    7. La Chine ne reconnaîtra pas le Conseil de l'Arctique sans la participation de la Russie // PortNews. 17.10.2022. - URL : https://portnews.ru/news/337113/ (date d'accès : 07.02.2023).

    8. La Chine a reçu un nouvel hélicoptère Ka-32 pour l'Antarctique // Military Review. 25.10.2013. - URL : https://topwar.ru/35032-kitay-poluchil-novyy-vertolet-ka-32-dlya-antarktiki.html (date d'accès : 07.02.2023).

    9. Kobzeva M.A. Le porte-avions arctique dans la politique chinoise sous la nouvelle direction // National interests : priorities and security, 2017. no. 5 (350). - 973 с.

    10. Le brise-glace Xuelong, dans le cadre de la cinquième expédition chinoise dans l'Arctique, a traversé pour la première fois la route maritime du Nord et se dirige vers l'Islande // PostNews. 08.08.2012. - URL : https://portnews.ru/digest/10842 (consulté le : 07.02.2023).

    11. Les nuages ont liquéfié le gaz. 11.04.2022. - URL : https://www.kommersant.ru/doc/5304289 (date d'accès : 07.02.2023).

    12. NOVATEK a signé un contrat avec la société chinoise CNPC pour la fourniture de 3 millions de tonnes de GNL par an. - TASS. 20.05.2014. - URL : https://tass.ru/ekonomika/1198575 (date d'accès : 07.02.2023).

    13. Poutine : les projets de la Route de la soie et de la CEEA peuvent changer le système de transport // RIA Novosti. 14.05.2017. - URL : https://ria.ru/20170514/1494251728.html (date d'accès : 07.02.2023).

    14. Cinq entreprises chinoises pourraient se retirer du projet Arctic LNG-2 // Vedomosti. 22.05.2022. - URL : https://www.vedomosti.ru/business/news/2022/05/22/923069-arktik-spg-2 (date d'accès : 07.02.2023).

    15. Coopération russo-chinoise en matière de développement durable // ThinkArctic-ThinkGlobal. 26.05.2022. - URL : https://arctic-council-russia.rcfiles.rcmedia.ru//dl/analytics/russian-chinese-cooperation-in-the-field-of-sustainable-developme... (Date d'accès : 07.02.2023).

    16. Communiqué conjoint sur les résultats de la 20e réunion ordinaire des chefs de gouvernement de la Russie et de la Chine. 16-17.12.2015 // Asia Dialogue. - https://theasiadialogue.com/wp-content/uploads/2018/02/20151217-sovmestnoe-kommyunike-po-itogam-20-i-vstrechi-glav-pravv-rus.pdf (Date d'accès : 07.02.2023).

    17. Accord entre le gouvernement de la Fédération de Russie et le gouvernement de la République populaire de Chine sur la coopération dans la mise en œuvre du projet Yamal LNG. // Fonds électronique de documents juridiques, réglementaires et techniques. 06.03.2014. - URL : https://docs.cntd.ru/document/499080706 (date d'accès : 07.02.2023).

    18. Décret du Président de la Fédération de Russie sur la stratégie de sécurité nationale de la Fédération de Russie // ConsultantPlus. 02.07.2021. - URL : https://www.consultant.ru/cons/cgi/online.cgi?req=doc&base=LAW&n=389271#pm9K6VTymUreuOlc1 (date d'accès : 07.02.2023).

    19. Décret du Président de la Fédération de Russie sur les fondements de la politique d'État de la Fédération de Russie dans l'Arctique pour la période allant jusqu'à 2035 // Conseil de sécurité de la Fédération de Russie. 05.03.2020. - URL : http://www.scrf.gov.ru/media/files/file/W5JeWAnrAyplMIMHXFRXEmQwLOUfoesZ.pdf (date d'accès : 07.02.2023)

    20. La route de la soie atteindra Yamal LNG. // Kommersant. 24.08.2015. - URL: https://www.kommersant.ru/doc/2795014 (date d'accès : 07.02.2023).

 

 

 

La Chine et le nouveau nomos de la Terre 

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La Chine et le nouveau nomos de la Terre 

Brian Patrick Bolger

Source: https://deliberatio.eu/en/essays/china-and-the-new-nomos-of-the-earth

Le monde est à l'aube d'un changement de paradigme ; une collision de plaques tectoniques qui se rencontrent et s'affrontent. Vaclav Klaus, dans son dernier article paru dans The Hungarian Conservative, déplore la disparition d'un ordre ancien. Le passage d'une époque à une autre rappelle le poème de Mathew Arnold "Dover Beach", où le reflux de la mer de la foi a cessé de caresser les rivages du monde. Il n'y a plus que "le mugissement mélancolique, long, qui se retire, qui se retire encore, comme le souffle du vent de la nuit" [1]. De même, le tonnerre du changement annonce le démantèlement de l'ordre de Westphalie et la fin d'un monde libéral unipolaire.

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La paix de Westphalie de 1648 a mis fin à la guerre de Trente Ans, une confrontation entre l'Europe catholique et l'Europe protestante, une guerre qui a fait environ huit millions de morts. Cette paix a donné naissance à l'idée de "souveraineté westphalienne", sur les ruines de l'ordre souhaité par le Saint Empire romain. En ce qui nous concerne, bien que le Traité de Westphalie n'ait pas été l'équivalent de la naissance des États-nations, elle a établi une conception de la nature sacro-sainte des frontières et un droit à l'autodétermination. Après 300 ans d'acceptation de ce principe, mais pas d'application "rigoureuse", ce type de souveraineté est aujourd'hui confronté à des défis sur deux fronts. Tout d'abord, le tsunami de la mondialisation est arrivé et, comme son prédécesseur, "Bretton Woods", il a renversé les frontières nationales par l'effet de son énergie débordante. C'était les années 1990, cette triste décennie où "La fin de (insérer l'idée)" se succédait, où les historiens, dans une véritable hystérie hégélienne, rivalisaient pour prédire la fin d'une chose ou d'une autre. La "fin de l'histoire" était là ; c'était le triomphe des vertus des Lumières, une mission démocratique libérale à exporter, du capitalisme et du coca-cola.

Cette ère de la pensée occidentale s'achève. Lorsque les découvertes du "Nouveau Monde" et l'ascension maritime de la Grande-Bretagne ont déclenché le "Nomos" moderne du monde à partir du quinzième siècle, celui-ci est également apparu comme fixe et certain. Chaque époque croit à la permanence de son idéal, de son territoire et de son "nomos". Le nomos est l'expression grecque utilisée par Carl Schmitt pour décrire ces États géants (ou ces États civilisationnels) en mouvement et leur mission de conquête du monde, à partir du modèle de l'Empire romain. Le "nomos" découle de la domination géographique, culturelle et des ressources d'un État. Le "ius publicum Europaeum" issu de la fin du Saint-Empire romain de la Nation germanique a constitué la base de l'hégémonie européenne. La malédiction du progrès, son talon d'Achille, est de croire en l'éternité du présent.

Le nouveau "Nomos" de la terre n'est pas la mondialisation ou la démocratie libérale. Ce n'est pas l'Islam. En fait, c'est quelque chose qui est nourri et entretenu par tous les empires ou civilisations une fois qu'ils ont perdu l'esprit de leur hégémonie initiale et remis les clés à un concurrent ; c'est une sorte d'autosatisfaction. Ils disent adieu à l'éthique qui a fait leur succès au départ. L'homogénéité est la clé du succès d'un empire.

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Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, explique comment Xi Jinping s'est efforcé de transformer la structure actuelle des relations internationales. Xi a "innové et transcendé les théories occidentales traditionnelles des relations internationales des 300 dernières années" [2], avec une référence iconoclaste et percutante à l'endroit de l'ordre créé suite aux Traités de Westphalie. Une fois de plus, cela va à l'encontre de la vision dominante, jusqu'à présent, de la Chine, comme le lointain, l'insulaire, le dépositaire de la Route de la Soie et du splendide isolement confucéen. L'Occident, qui porte ses "lunettes culturelles", ne voit que ce qu'il veut voir, un monde bienveillant de normes démocratiques libérales.

Comme l'avertit Gloucester dans Le Roi Lear, "c'est le fléau des temps où les fous mènent les aveugles". Le pacte faustien entre la Russie et la Chine n'est pas une nécessité causale du conflit ukrainien, mais une alliance visant à réécrire systématiquement le Nomos du monde. Les Chinois ont une expression, "Tianxia" - "Tous sous le même ciel", qui place l'ordre et la conformité au-dessus de tout. L'empereur a toujours été, non seulement l'empereur de la Chine, mais aussi celui du monde. La pensée chinoise assimile l'existence d'un soleil à celle d'un souverain terrestre. L'empereur s'apparentait au droit divin des rois européens. La dynastie Qin Han, à partir du troisième siècle avant J.-C., a connu un légalisme confucéen qui a régné pendant plus de deux millénaires dans l'est de l'Eurasie, jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle.

La Chine moderne ressuscite cette dynastie de la fiscalité tributaire, par la dépendance économique, les prêts à taux préférentiels et la création d'une diaspora chinoise dans toute l'Asie et l'Afrique. L'Occident, tel Œdipe, s'est crevé les yeux de la perception, un aveuglement volontaire pour l'externalisation des capacités de production et les importations bon marché. Pourtant, en Chine, selon Wang Fei Ling, "les analystes de la politique étrangère ont présenté l'idée rajeunie de "Tianxia" comme une alternative légitime ou supérieure à l'ordre mondial né jadis en Westphalie et comme une critique puissante de celui-ci"[3].

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Il s'agit d'un mythe facile à vendre à la population chinoise, qui considère, depuis des générations, que les autres États asiatiques sont des Etats tributaires. Les États civilisationnels fondés sur des idées, comme la Chine et la Russie, utilisent des récits évoquant une destinée historique, à l'instar des penseurs de la "révolution conservatrice" de Weimar. Ces États considèrent que leurs objectifs sont à long terme et historiques, divinement ratifiés. Ils voient plus loin que le court terme de la démocratie représentative. La croissance économique n'est qu'un aspect du destin. Les notions occidentales de "progrès" sont alignées sur une vision coloniale de la mondialisation. Il s'agit d'un ordre de Westphalie 2.0 : les États-nations et le capital mondial dirigé par l'IDE. Le vainqueur de cette course est capable d'utiliser les ressources, les investissements et la main-d'œuvre. La Chine est arrivée tardivement à la fête, mais elle est arrivée.

Il n'est pas surprenant que la réaction de la Russie se concentre également sur ce déséquilibre perçu. La guerre en Ukraine n'a pas été une vision soudaine de Poutine. Les Russes utilisent des trajectoires de planification pour leurs prévisions économiques et géopolitiques. En 2022, la RAND Corporation [4] a publié un rapport intitulé "Russian Military Forecasting and Planning" (Prévisions et planification militaires russes), basé sur les recherches menées depuis 2019. La principale faiblesse de l'Occident est le court-termisme en matière de prévision et de planification. Il est endémique au sein des gouvernements occidentaux. Cela fonctionne de deux manières. Il réduit la capacité à voir à long terme, au-delà des prochaines élections. L'accent mis par l'Occident sur les normes libérales, les droits et la démocratie mondiale ne fonctionne que dans le cadre d'une théorie du jeu jouée par tout le monde. Une fois que le système westphalien d'États-nations a été dévoré par la construction d'empires et maintenant par la mondialisation, le "quid pro quo", l'équilibre, a disparu.

Le rapport Rand postule que la Russie considère que la dynamique géopolitique a deux voies possibles. La première est la poursuite d'un monde unipolaire de gouvernance libérale, de mondialisation basée sur un système financier occidental et de domination américaine en matière de politique étrangère. La seconde alternative est celle d'une Russie sondant et tentant de démanteler cette hégémonie. Cela est dû à son incapacité perçue à atteindre ses objectifs économiques et à accéder au capital et à la technologie. Un axe composé de la Chine et de la Russie rend cette éventualité beaucoup plus probable. La guerre en Ukraine n'a rien à voir avec l'Ukraine. Il s'agit de cette lutte pour la position; il s'agit de cette planification intrinsèque, ce que les Russes appellent une analyse "VPO", qui considère sa stratégie comme un jeu de longue haleine. Tout cela est sous-tendu par une perspective militaire qui doit être à la hauteur des adversaires. Les Russes prévoient [5] que, selon les trajectoires actuelles de la mondialisation, d'ici 2040, les États-Unis seront 60% plus forts en termes de capacité militaire. La mondialisation est un calice de Janus pour la Russie, à la fois source de revenus pétroliers et potentiellement débilitante. Les sanctions économiques aggravent le problème et restreignent l'accès aux technologies et aux capitaux. Pour les Russes, la guerre est un moyen de perturber les flux géopolitiques. La deuxième solution consiste à envisager un équilibre militaire réformé dans lequel la Chine, d'ici 2040, égale les États-Unis en termes de capacité militaire et où le déficit russe est ramené à 20 %.

Cette vision, appelée "bipolarité 2.0", guide actuellement les politiques russe et chinoise. Elle vise à créer des blocs favorables au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai). Pourtant, face aux pertes d'armes et d'effectifs en Ukraine, le jeu russe s'essouffle. Le boycott technologique pourrait être brutal pour la Russie. D'où la politique russe "douce" qui consiste à nouer des alliances avec la dissidence occidentale, dans les partis d'une diaspora "culturelle" qui voit la dynamique négative de la culture de la mondialisation. La Hongrie, la Serbie, l'Italie et les États-Unis connaissent une vague populiste de résistance démocratique au libéralisme. Il pourrait s'agir d'un terrain fertile pour la Russie, car les normes occidentales déracinent leurs propres sociétés de l'intérieur. La "démocratie libérale", souvent citée, est pleine de contradictions. La démocratie représentative est un miasme de démocratie ; c'est un système de régulation et d'administration d'un système international de flux de capitaux dépendant d'une main-d'œuvre et de ressources migratoires bon marché. La manipulation des élites est en train d'observer un retour en arrière dans les démocraties libérales, car la classe ouvrière, culturellement privée de ses droits, soutient un populisme plus nationaliste et autochtone. Il pourrait s'agir d'une menace plus importante que le jeu des grandes puissances extérieures.

Pour les Chinois, la "Tianxia" est de nouveau à l'ordre du jour après l'interruption du communisme. Selon Kissinger, la Chine "se considérait, dans un sens, comme le seul gouvernement souverain du monde" [6]. Pour Xi Jinping, la Chine devient un royaume intermédiaire composé d'États vassaux tributaires. La "Tianxia" met de l'ordre dans le chaos auquel a abouti l'ordre de Westphalie. C'est cette fusion entre mythe idéalisé et realpolitik qui anime la Chine et la Russie. L'empire tributaire sans frontières des empereurs chinois et la steppe sans fin de la Russie de Dostoïevski. La rhétorique de l'"Initiative de sécurité globale" de la Chine d'avril 2022 poursuit la vogue sous-jacente de la domination expansive. Il s'agit de "la sécurité pour tous dans le monde... et de s'opposer à la poursuite de sa propre sécurité aux dépens des autres" [7]. Il s'agit également d'une rébellion contre les dommages internes causés par la mondialisation aux valeurs culturelles chinoises fondamentales, le "Geliguojia" ou "pays séparé" des empereurs. C'est le meilleur des deux mondes pour Xi Jinping et la poursuite de la vision de Mao du communisme à l'échelle mondiale.

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Par conséquent, deux soleils se couchent sur le monde : le soleil westphalien de 300 ans et le soleil chinois des dynasties "Qin Han". Pourtant, pour les Chinois, il n'y a qu'un seul soleil dans le ciel et ils refusent de jouer les seconds violons de l'Occident. La Chine est en partie "revancharde", un règlement de comptes datant de l'époque des puissances coloniales, et une attaque contre la faiblesse des cultures libérales occidentales. C'est un test douloureux pour les fils des Lumières et pour les architectes de l'ordre de Westphalie qui ont abandonné l'état civilisationnel du "Saint Empire romain" pour le réconfort d'États indépendants. Néanmoins, les faiblesses des États autoritaires et dirigistes tels que la Russie et la Chine résident dans leur dépendance croissante à l'égard d'un type de nationalisme expansif. Les civilisations sont éclipsées, non par une menace extérieure, mais par une incohérence interne. En cela, l'Occident et l'Orient sont obscurcis par le brouillard ; l'absence d'une téléologie morale les entrave tous deux. Les ressources et la géopolitique signifient l'absence du "soin de l'âme" de Platon. Liée au mur de la caverne de Platon, il faudra un changement spenglérien d'époque pour tirer l'humanité de la caverne qu'elle s'est elle-même construite et l'amener à la lumière aveuglante du soleil.

Notes:

[1] Middlebrook, J. (1970). Matthew Arnold: Dover Beach.

[2] Ministry of Foreign Affairs, “Forge Ahead under the Guidance of General Secretary Xi Jinping’s Thought on Diplomacy,” September 1, 2017, http://www.fmprc.gov.cn/ mfa_eng/zxxx_662805/t1489143.shtml. And “China Says Xi Transcends West as a Diplomatic ‘Pioneer,’” Reuters, September 1, 2017, https://www.reuters.com/article/

[3] Wang, Fei Ling. (2018). China Order: Centralia, World Empire, and the Nature of Chinese Power. State University of New York PR.

[4] https://www.rand.org/pubs/research reports/RRA198-4.html

[5] https://www.rand.org/pubs/research reports/RRA198-5.html

[6] Kissinger, H. (2015). World Order: Reflections on the Character of Nations and the Course of History. Penguin Books.

[7] Xi Jinping, 'Rising to Challenges and Building a Bright Future through Cooperation'. Boao Forum for Asia Annual Conference 2022, April 21, 2022, http://english.www. gov.cn/news/topnews/202204/21/content_WS62616c3bc6d02e5335329c22.html

mercredi, 05 juillet 2023

L'Europe contre l'Occident

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L'Europe contre l'Occident

par Alberto Giovanni Biuso

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25864-alberto-giovanni-biuso-europa-vs-occidente.html?auid=100081

imakmmpcges.jpgCapitalisme et dévastation sont inséparables. C'est ce qui ressort du célèbre éloge de la bourgeoisie par Marx et Engels, laquelle "a joué un rôle suprêmement révolutionnaire dans l'histoire. Là où elle est parvenue à dominer, la bourgeoisie a détruit toutes les conditions de vie féodales, patriarcales et idylliques. Elle a déchiré sans pitié tous les liens féodaux colorés qui liaient l'homme à son supérieur naturel, et n'a laissé entre l'homme et l'homme d'autre lien que l'intérêt nu, le froid "paiement comptant". [...] Elle a dissous la dignité personnelle dans la valeur d'échange, et à la place des innombrables libertés brevetées et honnêtement conquises, elle a mis, seule, la liberté sans scrupule du commerce. En un mot, elle a substitué à l'exploitation masquée par des illusions religieuses et politiques, l'exploitation ouverte, éhontée, directe et sèche. La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui étaient jusqu'alors vénérées et regardées avec une pieuse crainte. [...] La bourgeoisie a déchiré le voile sentimental des relations familiales et les a réduites à de purs rapports d'argent. [...] Seule la bourgeoisie a montré ce que l'activité de l'homme peut accomplir".

"Elle a accompli bien plus de merveilles que les pyramides égyptiennes, les aqueducs romains et les cathédrales gothiques, elle a réalisé bien plus d'expéditions que les migrations de peuples et les croisades. [...] En exploitant le marché mondial, la bourgeoisie a donné une empreinte cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays". (Manifeste du Parti communiste, édité par E. Cantimori Mezzomonti, Laterza, Rome-Bari 1981, pp. 57-59).

Cette dernière déclaration constitue une définition claire de la mondialisation, de cette idéologie occidentaliste et non européenne que les médias aux mains des capitalistes contemporains et de leurs sociétés multinationales ne se contentent pas de vanter, de défendre et de diffuser, mais dont ils sont tout simplement imprégnés dans chaque nouvelle qu'ils donnent, dans chaque ligne qu'ils publient, dans chaque pensée que leurs journalistes conçoivent et qui est transmise par la force de la gravité à leurs lecteurs paresseux et habitués. Les journaux italiens La Repubblica et La Stampa, détenus par la famille Elkann-Agnelli par l'intermédiaire de la société GEDI, qui fait partie du holding financier Exor, sont un exemple de ces médias.

La bourgeoisie financière et ses relais dans les rédactions des journaux et des télévisions ont chanté les louanges de la destruction économique de la Grèce, début de celle de tout le continent, dont les effets ont été et continuent d'être la misère, le désespoir et les suicides.

La bourgeoisie financière et ses thuriféraires dans les rédactions des journaux et des télévisions donnent quotidiennement la parole et la raison au gouvernement de l'Union européenne, institution dont le but premier est aujourd'hui l'appauvrissement de l'Europe.

La bourgeoisie financière et ses thuriféraires dans les rédactions des journaux et des chaînes de télévision conçoivent orwelliennement la liberté d'expression comme le discours de ceux qui répètent les dogmes du politiquement correct, en enlevant situation et voix à ceux qui ne partagent pas ces dogmes et en les présentant sous des formules des plus offensantes que les gentils aiment à distribuer avec effusion..

La bourgeoisie financière et ses thuriféraires dans les rédactions des journaux et des chaînes de télévision désignent comme ennemis toutes les sociétés et tous les États qui n'acceptent pas l'hégémonie des États-Unis d'Amérique: la Russie en Europe, l'Iran au Moyen-Orient, la Chine en tant que puissance mondiale.

La bourgeoisie financière et ses thuriféraires dans les rédactions des journaux et des chaînes de télévision ont été à l'avant-garde de la vague de despotisme sanitaire et de dissipation de la socialité, habituant les citoyens à l'ingérence des autorités dans leur vie privée et quotidienne et soulignant le "devoir moral" de ces citoyens de se mêler eux-mêmes de la vie des autres, même par le biais de la dénonciation.

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La bourgeoisie financière et ses thuriféraires dans les rédactions des journaux et des chaînes de télévision sont une partie fondatrice et fondamentale de l'Empire du Bien qui "décide, administre, gère, planifie et assiste : légifère, enferme, condamne les idées non conformes, souvent bombarde et tue. ["Le Bien montre son visage, celui d'une des tyrannies les plus pernicieuses de l'histoire humaine" (Francesco Marotta, Diorama Letterario n° 373, mai-juin 2023, p. 31).

Face à cette domination de l'Un, nous pouvons espérer que le nouveau pluriversum, qui émerge aussi de la tragédie de la guerre menée par les États-Unis et l'OTAN en Ukraine contre la Russie, fera émerger ce qu'avec Carl Schmitt nous pouvons appeler un nouveau Nomos de la Terre, capable de rendre l'espace à la multiplicité féconde de l'Europe par opposition à l'uniformité destructrice de l'Occident.

Contre les lectures "de droite" et "de gauche" des émeutes en France

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Contre les lectures "de droite" et "de gauche" des émeutes en France

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/contro-le-letture-di-destra-e-di-sinistra-delle-rivolte-in-francia

Dans l'analyse des émeutes en France (qui se sont un moment étendues à Lausanne), une interprétation trompeuse des événements continue d'être obstinément répétée. On continue d'opposer deux lectures, traditionnellement associées à la "gauche" et à la "droite".

La première est une lecture économiste qui voit dans la révolte une contestation de sa propre condition de pauvreté et d'exploitation.

La seconde est une lecture ethnico-culturelle qui voit dans la révolte une contestation de la civilisation et de la culture autochtones par une autre culture importée, liée aux immigrés.

Le fait d'utiliser ces deux interprétations comme opposées et alternatives est un exemple de plus qu'aujourd'hui les catégories cultivées unilatéralement par la droite et la gauche sont obsolètes et inutiles. C'est aussi un signe de la pauvreté catégorielle de plus en plus répandue que refuse de sortir des schémas abstraitement simplifiés.

Beaucoup de choses restent cachées et occultées par l'adoption de cette double lecture.

Tout d'abord, cette lecture clivée s'aveugle sur le fait que l'argent, la réussite économique, dans les sociétés telles que celles du capitalisme libéral moderne, représente la première forme de reconnaissance sociale. Quelqu'un est reconnu comme un représentant à part entière et légitime de la société dans la mesure où il dispose d'un certain revenu. Si le fait d'être du côté de l'échec économique, de la pauvreté relative, coïncide plus ou moins avec le fait d'être d'origine non autochtone (immigrée), il est clair que l'on s'identifiera comme un groupe en état d'infériorité stable, comme "autre" sur le plan ethnique ou religieux (même si cette raison est contingente).

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Deuxièmement, cette lecture à double face ne tient pas compte du fait que, dans nos sociétés, l'argent n'est pas essentiellement un moyen de subsistance, mais un moyen (et un symbole) de pouvoir. Dans la configuration des valeurs des démocraties libérales, ce n'est jamais la pauvreté absolue qui pose problème, mais bien la pauvreté relative. Il est significatif que ces révoltes soient généralement encouragées par des immigrés de la deuxième génération. (C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ce stade de dégradation n'est pas encore apparu en Italie : nous avons principalement encore affaire à des immigrés de la première génération). Les immigrés de la première génération sont issus de contextes de valeurs différents qui les amènent à se focaliser sur la pauvreté absolue, paramètre sur lequel le passage d'un pays en voie de développement à un pays industrialisé représente généralement un progrès : il y a moins de chances de mourir de faim dans les banlieues que dans les régions pauvres d'Afrique du Nord. Mais une fois les "valeurs" occidentales assimilées, être clairement du côté des perdants dans la joyeuse compétition libérale est simplement perçu comme une injustice inacceptable.

Troisièmement, cette lecture oublie un autre fait fondamental, apparu depuis longtemps dans les analyses socio-économiques, à savoir que le système de valeurs basé sur le modèle compétitif de l'Homo Oeconomicus, c'est-à-dire sur l'individu guidé de manière univoque par la maximisation de son intérêt personnel, crée systématiquement et nécessairement des "parasites de la règle" (free riders).

En fait, les règles sociales ont deux natures possibles : elles peuvent être des règles guidées par le profit ou des règles guidées par une valeur commune (des règles morales).

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Dans les modèles libéraux-démocratiques, les règles guidées par le profit sont prépondérantes, constituent presque un monopole, et ces règles disent en gros qu'il est utile pour tout le monde de respecter certaines règles (il est utile de payer des impôts parce qu'ainsi il y a des services publics, il est utile de payer le ticket de bus parce qu'ainsi il y a un service de transport public, etc.). Seulement, si la motivation est l'utilité, il se peut que mon utilité soit encore accrue si je peux me soustraire à la règle en privé: si je ne paie pas d'impôts, les services continuent d'exister parce que d'autres paient, et je n'ai que des avantages. Je ne suis donc incité à suivre les règles fondées sur le profit que tant que les préjudices que je peux subir en les violant sont pires que les avantages que j'en retire. Mais cela a une conséquence immédiate: moins j'ai à perdre, plus je serai enclin à violer ces règles. Cela signifie que les violations des règles fondées sur le profit dans une société libérale auront tendance à exploser là où il y a plus de personnes ayant peu ou rien à perdre.

En même temps, les règles basées sur le profit qui caractérisent l'Occident entrent en conflit - en perdant fatalement - avec les règles morales qui dépendent d'une tradition ou d'une base communautaire. Ceci est particulièrement important dans les contextes populaires, et d'autant plus dans les contextes populaires ayant une ascendance culturelle extra-libérale (par exemple islamique, mais valable pour toutes les religions et toutes les cultures communautaires).

Les règles de l'utile peuvent être sereinement violées s'il est utile de le faire. Les règles morales, en revanche, vous définissent en tant que personne, définissent votre statut, et ne peuvent être violées en fonction de l'opportunité. Cela crée une double voie : d'une part, "nos" règles du sous-groupe marginal, inviolables et souvent renforcées par des sanctions drastiques, et d'autre part, les règles du "système", négociables et fondamentalement fictives.

C'est ici que l'arrière-plan extra-occidental (extra-libéral) se superpose à nouveau à la réalité contingente de ces groupes hors caste.

Les immigrés de la deuxième génération vivent généralement dans un contexte de valeurs partagées. D'une part, la tradition dont ils sont issus, communautaire et religieuse, ajoutée au contexte communautaire forcé dans lequel ils vivent dans les quartiers de banlieue, leur fournit une dimension d'appartenance et des règles morales à respecter au sein de leur propre groupe, dans leurs propres quartiers. (Il ne faut pas imaginer des choses particulièrement élaborées, mais toutes ces sous-cultures de banlieue génèrent des codes et des règles de loyauté et de coexistence interne, dont la violation est sanctionnée non pas par les tribunaux, mais par des moyens beaucoup plus brutaux). D'autre part, l'exposition à la culture libérale dominante dans laquelle ils sont immergés crée un espace de règles fictives (les lois de l'État) auxquelles ils ne reconnaissent aucune autorité et que toute personne capable de les violer avec profit est encouragée à le faire.

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C'est dans ce contexte que l'extrémisme islamique que nous avons vu à l'œuvre dans les attentats en France, au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne, etc. peut également émerger en tant que sous-produit. Dans ce cas, un islam de retour assume le rôle d'une réglementation interne de la communauté, fondée sur l'éthique, par opposition aux règles fictives de l'État. Mais il serait faux de penser que nous sommes confrontés ici à un contraste entre la "religion islamique" et les "valeurs occidentales". Ceux qui alimentent cette lecture en imaginant une réédition de la confrontation "christianisme contre islam" créent à nouveau, peut-être involontairement, une fausse lecture qui amplifie le facteur ethnoculturel pour éliminer le facteur socio-économique.

L'erreur originelle réside dans une idéologie occidentale spécifique, alimentée de manière instrumentale parce qu'elle est économiquement utile: cette idéologie imagine qu'il n'existe pas vraiment de différences culturelles, ethniques, traditionnelles ayant une signification autonome ; elle imagine qu'elles se dissoudront toutes automatiquement dès qu'elles entreront en contact avec la culture universaliste de l'Occident, posée comme "supérieure". Cette idéologie suffisante et présomptueuse a promu, et continue de promouvoir, les mécanismes de migration comme un bien économique (et à court terme, ils le sont) destiné à produire une société harmonieuse enrichie par des vibrations multiculturelles. Cette vision irénique, présomptueuse et hypocrite balaie systématiquement un fait fondamental, à savoir que précisément dans nos sociétés, les mécanismes de la concurrence marchande génèrent structurellement la fragmentation, l'exclusion et l'exploitation, et que l'immigration sert principalement de tampon pour atténuer cette dynamique au profit des autochtones ("Vous voulez avoir une pension ? Nous avons besoin de sang jeune pour travailler sans prétention". "Vous voulez que votre enfant ait les mêmes perspectives que vous ? Nous avons besoin de quelqu'un pour ramasser les tomates et vider les fosses d'aisance sans se faire remarquer").

Bien sûr, il s'agit de solutions fictives et momentanées, qui ne changent rien à la tendance structurelle du système, qui va vers la concentration du pouvoir et de l'argent dans quelques mains et vers la prolétarisation de couches de plus en plus larges de la population.

Mais le capitalisme - et les sociétés démocratiques libérales dont il est la colonne vertébrale - vit à court terme et pour le court terme. Et tout le reste n'est qu'ennui, jusqu'à ce qu'ils brûlent votre voiture.

mardi, 04 juillet 2023

Leave the American Sector!

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Leave the American Sector!
 
Our Austrian friend Patrick Poppel organizes a World Day dedicated to get rid of American influence. The slogan "Leave the American Sector" should in the future guide all those who want to recover full independance. And this, of course, on the American Independance Day.
 
Contacts:
 
Center for Geostrategic Studies center@geostrategy.rs
International Coordinator - Patrick Poppel, office@ltas-project.com
 
Read about the round table we recently organized in Moscow:

18:57 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leave the american sector, patrick poppel | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pas de révolution en France

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Pas de révolution en France

par Andrea Zhok

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-andrea_zhok__in_francia_non__rivoluzione/39602_50241/

Les scènes qui nous parviennent de France, si elles provenaient de n'importe quel pays "mineur" aux alliances faibles, seraient considérées comme le prélude d'une guerre civile, d'un renversement de régime.

Le nombre d'émeutiers dans tout le pays est tel que la police ne peut rien contrôler. Dans certains quartiers (à Angers), des affrontements ont eu lieu entre citoyens "normaux" et citoyens "émeutiers".

Le "monopole de la violence" qui définit l'État semble dissous.

Bien sûr, il ne s'agit pas et ne peut s'agir d'une révolution, car une révolution nécessite une ligne directrice, des revendications politiques, un modèle positif à imposer.

Or, il n'y a rien de tout cela ici, rien qui puisse transformer cette fièvre sociale en une vision d'une société meilleure.

D'un autre côté, c'est aussi exactement la raison pour laquelle les soulèvements de ce type réussissent - dans le sens où ils ébranlent sérieusement l'autorité établie.

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Car s'il s'agissait d'une protestation organisée, politisée, visant à convaincre et à proposer, avec un agenda défini, elle aurait depuis longtemps été mise sous contrôle, surveillée par l'appareil de sécurité, sabotée par les médias, infiltrée avec grande subtilité, afin d'empêcher l'émergence d'une véritable alternative. Car les démocraties libérales - tout comme les autocraties - travaillent constamment à la préservation du pouvoir de ceux qui sont déjà au pouvoir.

Il a circulé un jour l'idée - très sage dans son principe - que la démocratie, en garantissant une réelle représentation des revendications d'en bas, serait en mesure de désamorcer les protestations violentes et de permettre une amélioration harmonieuse de l'ensemble du corps social. Mais les démocraties libérales ont depuis longtemps exprimé leur tendance ploutocratique flagrante, devenant des forteresses protégeant le capital et les initiés des zones à circulation réduite.

Par conséquent, en l'absence de représentation et en présence des mécanismes habituels d'exclusion, d'exploitation et de fragmentation des sociétés capitalistes, la seule voie qui reste ouverte est celle de la destruction, du pillage et de la violence cathartique.

Les sociétés démocratiques libérales ont souvent tenté de canaliser ces dynamiques dans des enceintes contrôlées comme les stades et les rixes dominicales entre Ultras. Mais au-delà d'une certaine limite, la frustration et la colère ne peuvent plus être enfermées et explosent.

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Ayant réussi à balayer toute politique démocratique authentique, ayant émoussé les mécanismes de participation, ayant bloqué toutes les voies d'accès au pouvoir avec le concours zélé des chiens de garde médiatiques, les élites se sont garanties la non-contestabilité légale de leur domination.

Mais cela ne laisse place qu'à l'explosion illégale, à la dévastation incontrôlée, sans but précis, si ce n'est de faire savoir que "nous existons aussi".

Ce ne sera pas une révolution, et ceux qui l'animent ne seront pas des héros de la révolution. En effet, les révolutions et les héros doivent encore disposer de conditions sociales pour mûrir, conditions que les sociétés libérales-démocratiques ont démolies, créant un contexte social désintégré, individualiste, névrosé et paralysé dans sa capacité à raisonner.

Ils voulaient des bêtes de somme, ils ont obtenu - et obtiendront de plus en plus - des bêtes de proie.

 

Perspectives sur les événements en France

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Perspectives sur les événements en France

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/06/30/perspektiv-pa-handelserna-i-frankrike/

Pendant trois nuits, plusieurs villes françaises ont été secouées par des manifestations, des émeutes, des pillages et des combats de rue de grande ampleur. Des bâtiments ont été incendiés, des prisons prises d'assaut, des magasins pillés et des policiers attaqués. L'élément déclencheur a été le meurtre de Nahel, 17 ans, lors d'un contrôle de police, mais les contradictions inhérentes à la société française peuvent être comparées à de l'amadou sec dans ce contexte. Il suffit rarement d'une étincelle pour qu'une telle société explose.

Il convient de noter ici que plusieurs sociétés occidentales partagent les contradictions françaises, avec des politiques, pas seulement en matière d'immigration, qui semblent destinées à les faire évoluer toutes dans la même direction. Des pays contestataires de cette situation comme la Pologne et la Hongrie sont considérés comme "posant problème". Quelles sont donc les contradictions qui sont toujours latentes en France et qui sont devenues aujourd'hui très manifestes? Nous pouvons nous concentrer sur deux d'entre elles.

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Un prolétariat précaire

Tout d'abord, on peut s'intéresser à la structure socio-économique de ces sociétés, où une grande partie de la population est de facto "oubliée/marginalisée". Ses ressortissants n'ont pas les qualifications qui pourraient les rendre attractifs sur le marché du travail actuel et les "emplois faciles" qui existaient pendant l'industrialisation et qui apparaissent dans la rhétorique politique ne sont plus assez nombreux pour subvenir à leurs besoins. C'est une conséquence de la désindustrialisation et de la délocalisation des emplois vers le tiers-monde, et c'est aussi un argument de poids contre l'adoption de politiques pro-migratoires. Il est tout à fait possible d'adopter le point de vue selon lequel "ils sont nourris de subventions", et il s'agit certainement d'un abus à l'égard des personnes qui sont obligées de financer les subventions en question par le biais de l'impôt, mais normalement, les personnes ne fonctionnent pas de telle manière que les subventions suffisent.

Le philosophe allemand Peter Sloterdijk développe une anthropologie plus nuancée dans Zorn und Zeit, où il rappelle que l'homme n'est pas seulement motivé par la recherche de biens et de sexe, mais qu'il veut aussi de l'honneur. Sloterdijk parle ici de thymos, et pour citer un texte plus ancien, nous pouvons dire que "ce thymos est à l'origine de la recherche de l'honneur, du désir de s'entourer d'amis honorables, du désir d'agir d'une manière qui n'entraîne pas la honte, etc". Cependant, ceux qui ont du thymos peuvent aussi devenir furieux. Au niveau social, cela signifie que la société de bien-être est une poudrière, "si les gens ne sont pas seulement mus par le "désir", il y a des problèmes qui ne peuvent pas être résolus par le politiquement correct. Une personne qui se sent lésée dans son thymos, sa dignité, ne peut jamais être achetée ; au contraire, la supposition que le problème peut être résolu par des subsides et des largesses matérielles conduit à faire éclater une rage encore plus grande. Si de larges pans de la population en viennent à reconnaître qu'elles sont socialement superflues, l'assistanat ne peut résoudre le problème. Les concessions peuvent également conduire à des exigences accrues, en partant du principe que celui qui cède sans résistance manque de thymos".

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Sloterdijk constate que, combinée à l'économie politique, la situation contradictoire du prolétariat ethnique de la fin des temps modernes (au sens ancien comme au sens marxien, à la fois "porteurs d'enfants" soutenus par l'État et "sans propriété"), qui joue un rôle central dans l'idéologie officielle, que l'on se concentre sur ses aspects libidinaux ou politiques, est largement soutenue par des transferts de ressources. Mais ces transferts ne sont ni très importants ni très sûrs ; il s'agit donc aussi d'un précariat. Un précariat dont l'existence est insatisfaisante au regard de la dimension thymotique que Sloterdijk, et les gens normaux historiquement et globalement, ont identifiée comme centrale pour être humain. Cela est d'autant plus vrai que nombre d'entre eux sont issus de sociétés présentant des caractéristiques patriarcales significatives. Il n'est pas nécessaire de sympathiser avec les émeutes pour en comprendre partiellement les raisons. La société moderne a peu de place pour les guerriers et les pirates, mais il est possible de piller des magasins et de jouer au chat et à la souris avec la police. Bien sûr, il y a aussi un élément de ce que Sloterdijk appelle le "sombre thymos", la haine et le désir de blesser les gens et de tout voir brûler.

Même la gauche contemporaine reconnaît en partie ce facteur derrière les émeutes. En même temps, la gauche d'aujourd'hui a un thymos limité, ce qui rend l'analyse confuse. On y trouve des éléments de demande d'augmentation des transferts, d'identification primitive à la "rébellion", de racisme inversé, etc. On peut également mentionner en passant que les groupes socio-économiquement redondants dans la société désindustrialisée sont si nombreux que les réformes, les investissements et les transferts qui seraient nécessaires pour les inclure dans l'économie productive ne sont pas possibles. En outre, le passage d'une "économie de marché" à une économie planifiée n'abolit pas les principes fondamentaux de l'économie politique ; les personnes dont le travail ne produit que très peu de valeur sur le marché le sont également dans l'économie planifiée. Que cela soit dû à des facteurs culturels ou génétiques n'a aucune importance à court terme, mais pas à long terme.

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Le facteur ethnique

L'accent mis sur le facteur socio-économique est compatible avec les opinions dominantes, bien que le nom de Sloterdijk puisse faire dresser l'oreille aux chiens de garde idéologiques. Mais c'est l'autre contradiction centrale qui les fait ronger leur frein et passer à l'attaque, à savoir le facteur ethnique. Sous une forme déformée, le facteur ethnique joue un rôle central dans l'idéologie hégémonique, en mettant constamment l'accent sur le "racisme blanc", etc. Pour une vision plus réaliste du facteur ethnique, on peut se tourner vers un professeur de sociologie et d'anthropologie, Pierre van den Berghe.

Pierre van den Berghe est l'auteur de The Ethnic Phenomenon, où il affirme que "l'ethnicité et la "race", selon lui, sont des extensions de la parenté et que, par conséquent, les sentiments d'ethnocentrisme et de racisme associés à l'appartenance à un groupe sont des extensions du népotisme entre membres de la même famille". En bref, il s'agit d'une expression de la "base" biologique, et les relations entre les groupes ethniques sont souvent caractérisées par la concurrence. Il peut s'agir d'une compétition pour le territoire, pour le respect, pour les femmes et pour les ressources. Les méthodes peuvent également varier, mais la violence est l'une d'entre elles.

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En France, certains commentateurs de droite ont repris l'aspect ethnique des émeutes qui frôlent la guerre civile. La guerre civile raciale de Guillaume Faye (Ethnic Apocalypse en anglais), publié à titre posthume, a analysé le conflit ethnique déjà très présent en France. Il a abordé des questions telles que l'augmentation constante de la violence à l'encontre des policiers français, ainsi que la "radicalisation" politique de ces derniers. Faye a également souligné le lien étroit entre la criminalité, l'insécurité et les conflits ethniques. Par exemple, il a noté que 200.000 mineurs ont été accusés d'infractions en 2017, soit deux fois plus qu'en 1990. Il a décrit comment la vie quotidienne des Français est minée par la criminalité et l'insécurité, la comparant à la vie sous une occupation étrangère. Il n'y a pas si longtemps, son livre était considéré comme délirant et extrême ; dans le contexte des émeutes de 2023, l'écrivain franco-berbère-juif et réactionnaire autoproclamé Éric Zemmour les a plutôt décrites comme des manifestations d'une guerre raciale. Il convient de noter ici que lors de la dernière élection présidentielle, Zemmour n'a obtenu que 7 % des voix, mais que ses électeurs étaient "plus éduqués, souvent des cols blancs et des cadres, et plus motivés" que ceux d'autres partis. Ils se concentrent dans le sud-est prospère de la France, où l'on trouve de nombreux retraités et quelques descendants des colons européens qui ont fui l'Algérie. Mais il avait même quelques partisans dans les quartiers aisés de Paris". On note ici une fissure naissante dans les classes moyennes et supérieures qui soutiennent normalement la politique en place: même elles peuvent en avoir marre.

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Ceci nous amène à une enquête intéressante menée en relation avec les émeutes. 70% des personnes interrogées étaient favorables à l'utilisation de l'armée contre les émeutes, l'aspect du genre était quelque peu inattendu puisque 74% des femmes étaient en faveur d'une telle intervention et seulement 66% des hommes. Alors que le débat suédois tend à associer les femmes à des positions plus politiquement correctes, la France suggère que ce n'est pas nécessairement le cas au-delà d'un certain point d'effondrement de la société. Dans une autre enquête française, les femmes étaient plus favorables à l'arrêt de l'immigration non européenne que les hommes (66 % et 61 % respectivement).

Enfin, nous pouvons mentionner que les émeutes en France rappellent les manifestations et les émeutes à grande échelle qui ont eu lieu aux États-Unis dans les années 1960. Celles-ci ont conduit à plusieurs concessions et compromis pour préserver la paix sociale, à la fois dans la réalité quotidienne et au niveau des symboles. Il reste à voir dans quelle mesure ce sera également le cas en France. D'une part, le président Macron et l'establishment français ont investi à la fois dans le prestige et dans l'idéologie hégémonique ; d'autre part, il y a aussi une catégorie de politiciens français avec une rhétorique plus répressive à l'égard des banlieues (comparez Sarkozy). La position des électeurs est suggérée par les sondages susmentionnés. En outre, il n'est pas certain que l'excédent financier que les politiciens américains de l'après-guerre ont pu investir dans le compromis et la réforme soit encore disponible pour Macron aujourd'hui. Cela signifie que même s'il parle actuellement des jeux vidéo comme d'un facteur majeur à l'origine des émeutes, il n'est pas certain que ce soit son dernier mot sur la question. Si ce n'est pas le cas, d'autres sont prêts à prendre sa place.

lundi, 03 juillet 2023

Principes idéologiques pour une nouvelle droite européenne

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Principes idéologiques pour une nouvelle droite européenne

Par Daniel Friberg

Source: https://arktos.com/2023/07/01/ideological-principles-for-the-european-new-right/

Daniel Friberg affirme que lorsque la politique est menée par des opportunistes et des personnages de troisième ordre, la nécessité d'une réflexion à long terme, fondée sur des principes, est plus impérieuse que jamais.

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Les brefs points d'orientation suivants visent à résumer certains des principes qui devraient guider ceux qui défendent l'avenir de notre civilisation.

1. L'homme et la société

Les sociétés humaines se forment et subsistent sous l'effet d'un ensemble complexe de facteurs. Certains de ces facteurs sont les traditions et habitudes culturelles, les langues, les religions, les caractéristiques biologiques, l'éthique et la morale, les habitudes de consommation et les identités sociales, ethniques et politiques de leurs habitants.

Les êtres humains ont besoin d'une identité authentique et d'un contexte historique pour se sentir en harmonie avec les sociétés dans lesquelles ils vivent. Ce besoin n'est pas satisfait par des identités de consommation fluides et plastiques, ni par des conceptions utopiques de ce que l'homme devrait être, imposées d'en haut. Une identité authentique est fondée sur la langue, la culture, l'identité, l'ethnicité et la réalité sociale - et non sur les opinions, l'orientation sexuelle ou les impulsions et besoins artificiels induits par les médias.

L'identité ethnique est un point de départ naturel pour l'organisation politique. Le concept libéral de l'individu, tout comme l'analyse de classe du socialisme, se sont avérés inadéquats. Les groupes ethniques constituent le facteur fondamental dans presque tous les contextes et, de ce fait, constituent d'excellents points de départ pour l'analyse et la pratique politiques.

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2. L'Europe

Pour de nombreuses personnes, l'appartenance locale, régionale ou nationale reste le marqueur identitaire le plus important. Les circonstances historiques ont toutefois rendu ces groupements insuffisants, du moins en tant qu'entités politiques, pour défendre les intérêts politiques des Européens dans le monde entier. C'était déjà le cas pendant la guerre froide, lorsque le continent était coupé en deux par l'Union soviétique et les États-Unis, et c'est toujours le cas aujourd'hui, car l'Europe est un partenaire subordonné aux États-Unis, qui sont désormais en concurrence non seulement avec la Russie, mais aussi avec la Chine, et peut-être aussi, à terme, avec un monde musulman et une Inde renaissants.

Pour cette raison, entre autres, une Europe unifiée et indépendante est nécessaire. Une politique étrangère commune et une volonté commune de défendre les intérêts de l'Europe au niveau mondial est le seul moyen pour le continent de se protéger et d'agir politiquement dans le monde, sans être rien de plus qu'un vassal de l'une des autres grandes puissances.

L'émergence d'un monde multipolaire a créé des possibilités jusqu'alors inimaginables pour l'Europe de se libérer de sa subordination aux États-Unis par des moyens purement diplomatiques. En mettant en balance différentes superpuissances, l'Europe pourrait chercher et trouver sa propre voie et atteindre un niveau plus élevé d'autodétermination en matière politique. Si des nations relativement petites comme le Japon et la Birmanie/Myanmar peuvent accomplir beaucoup en exploitant la tension croissante entre la Chine et les États-Unis, l'Europe peut faire encore plus en choisissant de ne coopérer qu'avec des superpuissances qui respectent sa souveraineté.

Malgré la nécessité d'une intégration politique, les identités locales, régionales et nationales doivent être reconnues, soutenues, dotées de droits et développées à l'intérieur des frontières de l'Europe. La centralisation bureaucratique caractéristique de l'Union européenne actuelle doit être limitée aux domaines où elle est absolument nécessaire, c'est-à-dire principalement aux questions de sécurité, au commerce et à la politique étrangère, et à peu d'autres choses. Les identités régionales et nationales de l'Europe ne doivent pas être rejetées, mais plutôt renforcées dans un cadre paneuropéen.

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3. Économie et politique

Nous prônons la primauté de la politique sur l'économie. Le pouvoir politique doit être exercé au grand jour, par des individus visibles et responsables, qui doivent rendre des comptes aux citoyens qu'ils gouvernent. L'état actuel des choses, dans lequel des sociétés, des organisations ou des individus privés qui ont accumulé un pouvoir ou une richesse considérables sont autorisés à influencer ou à décider librement de ce qui se passe dans tous les domaines de la société, est inacceptable. Les véritables représentants politiques des peuples d'Europe doivent avoir les pouvoirs - et la volonté - de limiter l'influence corruptrice de l'argent des acteurs privés en politique.

La primauté du politique n'est pas synonyme de réglementation ou de planification. La capacité des marchés libres, des personnes libres et du libre-échange à créer de la richesse économique ne doit pas être sous-estimée et ne doit pas être limitée pour d'autres raisons que la limitation de l'influence de l'argent dans la politique et le traitement des problèmes sociaux auxquels le marché seul n'est pas en mesure de faire face. L'État-providence thérapeutique a historiquement pris beaucoup trop de libertés à l'égard des individus et des groupes en Europe, et il est bon de rappeler que la majorité des victimes du communisme n'ont pas été fusillées, mais sont mortes de faim à cause de politiques économiques absurdes. En outre, les services sociaux et l'aide que l'Europe fournit à ses citoyens, tels que les soins de santé et la sécurité sociale, devraient être limités aux Européens et non étendus aux non-Européens dont le seul intérêt à être en Europe est de profiter égoïstement de ces ressources qui leur sont gratuitement offertes par des politiciens utopistes et des zélotes sociaux.

L'économie n'est pas le fondement absolu de la société et une approche dogmatique de ses fonctions n'est jamais prudente. Les mots d'Alain de Benoist sont aussi les nôtres : nous accueillerons volontiers une société de marché, mais pas une société dominée par le marché. Inversement, la revendication de l'égalité économique des citoyens européens ne doit pas limiter les effets positifs et générateurs de richesses des forces du marché, comme cela a été le cas et comme cela l'est encore dans certaines régions du monde.

Les sphères protégées des forces du marché ont une valeur en soi - les communautés religieuses, les associations culturelles et sportives, les sociétés historiques locales et d'autres formes d'organisation communautaire sont des éléments importants d'une société saine, à condition qu'elles servent les intérêts des peuples européens et n'aillent pas à leur encontre.

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4. Les peuples du monde et le pluralisme ethnique

Notre sujet historique est l'Europe, et nous représentons et défendons avant tout les intérêts de l'Europe et de ses peuples. Cela n'exclut en rien la bonne volonté et la coopération avec d'autres peuples et groupes politiques. Cependant, chaque personne en Europe mérite des autorités politiques qui représentent les intérêts de leurs peuples, lorsque leur sécurité ou leur bien-être est menacé, et qui cherchent à préserver et à améliorer leur bien-être. Un homme ou une femme politique motivé(e) par une notion obscure selon laquelle sa loyauté première devrait être envers une "humanité" ou un "monde" abstrait, plutôt qu'envers le peuple qu'il ou elle gouverne, ne peut jamais être toléré(e) en tant que dirigeant(e), ni même en tant que représentant(e) légitime d'une démocratie. L'"humanité" ou le "monde" sont des concepts qui ne renvoient à aucune réalité politique, culturelle, historique ou anthropologique concrète, et lorsqu'ils sont invoqués, ils servent inévitablement à dissimuler des loyautés douteuses ou une simple stupidité politique.

Quant au rôle que l'Europe doit jouer à l'extérieur de ses frontières, c'est l'histoire qui en décidera. D'une manière générale, on peut dire qu'elle ne devrait pas avoir pour fonction d'imposer à d'autres peuples des modes de vie et des systèmes politiques pour lesquels ils n'ont pas manifesté d'intérêt explicite. Le groupe de bellicistes fanatiques qui, tout en débitant des platitudes sur les "droits de l'homme" et la "démocratie", tuent des millions de personnes dans le monde tout en utilisant la même rhétorique pour encourager l'immigration massive vers l'Europe en provenance du tiers monde, doit être privé de toute influence sur la politique étrangère de l'Occident. Les opinions sur la manière dont les autres peuples gèrent leurs affaires doivent être exprimées uniquement par la diplomatie et l'exemple, et non par les guerres d'agression et les tentatives de subversion qui, à maintes reprises au cours des dernières décennies, sont revenues nous hanter.

Le principe selon lequel chaque peuple, dans la mesure du possible, doit pouvoir vivre comme il l'entend ne repose sur aucune notion de relativisme culturel, selon laquelle toutes les façons de faire sont considérées comme ayant la même valeur pour tous les peuples, partout dans le monde. Elle est au contraire strictement pragmatique: la guerre et les révolutions sont sans exception pires que l'alternative, qui consiste simplement à laisser le développement de chaque société aux personnes qui y vivent. C'est pourquoi nous ne devrions pas faire la guerre, fomenter des révolutions ou renverser les ordres établis sur les terres d'autrui.

En contrepartie de cette opposition directe à l'intervention et à la violence contre les cultures et les peuples, nous exigeons la même chose pour nous-mêmes. L'immigration de masse en Europe doit cesser. L'américanisation et l'importation d'idées politiques stupides et d'une culture populaire infantilisante doivent être limitées et remplacées par une culture créée en partie par les différents peuples de notre continent et en partie par des élites intellectuelles et culturelles politiquement et spirituellement fidèles à l'Europe.

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5. Parlement, Révolution, Réaction

Les efforts parlementaires ne peuvent jamais être que des compléments à un travail culturel et politique plus large. Les résultats des élections ne sont que le produit de la formation de l'opinion publique et de la manière dont l'information a été diffusée entre ces élections. Notre force est de parler des circonstances réelles que chacun voit autour de lui, contrairement aux forces politiques anti-européennes qui continuent d'essayer de tromper les gens en leur faisant miroiter des images roses qui vont à l'encontre des faits. Cela peut se traduire par des résultats électoraux favorables pour des partis plus ou moins positifs, mais ces résultats ne sont jamais qu'un léger avantage dans un travail qui doit toujours être effectué avec une vision plus large et plus longue.

La violence politique, qu'elle soit organisée ou commise par des individus, ne peut jouer aucun rôle positif dans la renaissance de l'Europe. Notre establishment politique actuel est supérieur, à un degré qui n'a rien d'historique, à quiconque cherche à le défier sur son territoire - non seulement militairement, mais aussi en matière de surveillance et de renseignement. Préconiser une "révolte" ou une "révolution" littérale dans les conditions historiques actuelles, c'est se rapporter à la société comme un enfant en colère contre l'un de ses parents, en espérant que son accès de colère conduira à l'exaucement d'un souhait, simplement en raison de son caractère inoffensif. Le meilleur exemple en est la gauche "révolutionnaire": en cas de confrontation directe entre les appareils d'État occidentaux et les petites hordes ridicules de communistes et d'anarchistes qui prétendent vouloir les renverser, ces derniers seraient rayés de la surface de la Terre en quelques jours et ne manqueraient à personne. La vraie droite ne devrait pas chercher à imiter leur idiotie qui fait perdre du temps. Le bavardage révolutionnaire ne peut rien faire d'autre que d'inciter les personnes mentalement instables à commettre des actes de violence qui sont à la fois immoraux et sans aucune valeur pratique. Nous devrions laisser ces actes à l'extrême gauche et aux islamistes radicaux, pour qui ils sont naturels. Nous nous imposons des normes plus élevées.

Notre méthode, une fois de plus, est la méthode métapolitique - la transformation progressive de la société dans une direction qui nous sera bénéfique et, plus important encore, à la population en général. Des agents à l'intérieur et à l'extérieur du système politique établi peuvent participer à ce travail, dans la mesure où il y a une volonté et donc une voie. Les bouleversements révolutionnaires ont fait des ravages sur le continent européen depuis plus de deux siècles. La folie prend fin aujourd'hui. La réaction vient, pas à pas, et nous suivrons la recommandation de Julius Evola de "couvrir nos ennemis de mépris plutôt que de chaînes".

Le succès de nos idées n'est pas seulement possible. Il est certain.

dimanche, 02 juillet 2023

Nicolas Bonnal: Apocalypse Woke & S.O.S. Chaînes Infos

15:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, wokisme, nicolas bonnal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les audaces de Sahra Wagenknecht

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Les audaces de Sahra Wagenknecht

par Georges FELTIN-TRACOL

Outre-Rhin, Jean-Luc Mélenchon est de sexe féminin et s’appelle Sahra Wagenknecht, l’une des vedettes de la scène politique allemande. Ses prises de position récentes la mettent presque en rupture avec les responsables du parti contestataire de gauche radicale, Die Linke (« La Gauche »).

À 53 ans, cette originaire d’Iéna en République démocratique allemande (RDA) a l’habitude des polémiques. Elle applique ce que la philosophe belge Chantal Mouffe, théoricienne du « populisme de gauche », conçoit comme la « démocratie agonistique », soit un système de relations politiques qui ne repose pas sur la recherche permanente du consensus. Sahra Wagenknecht se méfie du compromis qu’elle assimile à tort à de la compromission.

Sa notoriété contraste avec son parcours militant particulièrement incorrect pour le système en place. Née d’un père iranien et d’une mère allemande de l’Est, elle s’engage adolescente dans la Jeunesse libre allemande, l’organisation officielle des jeunes en RDA. Début 1989, elle adhère au SED, le Parti socialiste unifié d’Allemagne qui gouverne Berlin-Est depuis 1949. Aux lendemains de la chute du Mur de Berlin en 1989 et de la disparition de la RDA en 1990, elle accompagne la transformation du SED en Parti du socialisme démocratique (PDS). Elle s’investit dans la tendance marxiste la plus orthodoxe, la Plate-forme communiste, qui salue l’action de Joseph Staline et joue sur la nostalgie grandissante de la RDA.

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L’équivalent occidental de la Stasi, en plus puissant et en plus hypocrite, l’Office fédéral de protection de la Constitution surveille très tôt cette nouvelle Rosa Luxemburg. En 2007, elle participe à la création de Die Linke. Soutien du Vénézuélien Hugo Chavez et du Bolivien Evo Morales, hostile à l’OTAN, Sarah Wagenknecht approuve le mariage pour tous. Députée allemande au Parlement dit européen de 2004 à 2009, elle accède à la vice-présidence de Die Linke en 2010 et y reste jusqu’en 2015. Depuis 2009, elle siège au Bundestag en tant qu’élue de la Rhénanie du Nord – Westphalie. Elle co-préside même le groupe parlementaire entre 2015 et 2019.

Cette ancienne étudiante en philosophie et en économie épouse en secondes noces en 2014 Oskar Lafontaine aujourd’hui âgé de 79 ans. Dirigeant du Parti social-démocrate SPD de 1995 à 1999, il est ministre-président du Land de la Sarre de 1985 à 1998. Le chancelier Gerhard Schröder le nomme en 1998 ministre fédéral des Finances. Mais il en démissionne quatre mois plus tard en 1999 parce qu’il n’accepte pas le tournant néo-libéral de la sociale-démocratie. Après bien des péripéties politiques au cours desquelles il réclame la dissolution de l’euro, il parvient à fonder Die Linke qui réunit le PDS devenu le Parti de gauche et des anciens Allemands de l’Ouest rassemblés dans l’Alternative électorale travail et justice sociale. Sahra Wagenknecht incarne alors la figure du principal courant interne d’opposition, La Gauche anticapitaliste.

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Elle s’enflamme pour Podemos en Espagne et La France insoumise. Elle lorgne avec envie vers les Italiens du Mouvement Cinq Étoiles. En 2018, elle pose en gilet jaune devant l’entrée de la Chancellerie fédérale. Le milieu politico-médiatique allemand bien plus compassé qu’en France n’apprécie pas sa liberté de ton.

Ainsi, dès 2015, met-elle en garde ses amis de Die Linke sur l’ouverture inconsidérée des frontières. Elle estime en effet qu’« une frontière ouverte à tous, c’est naïf ». Elle veut néanmoins le maintien des conditions libérales d’accès au droit d’asile…

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En 1996, elle co-signe avec le journaliste Jürgen Elsässer, ancien militant de gauche rallié au national-conservatisme, Vorwärts und vergessen ? Ein Streit um Marx, Lenin, Ulbricht und die verzweifelte Aktualität des Kommunismus (« En avant et oublier ? Une dispute sur Marx, Lénine, Ulbricht et l'actualité désespérée du communisme »), une discussion argumentée sur le poids de l’héritage communiste dans la société allemande.

Hors de Die Linke, elle lance en 2020 un mouvement d’action publique Aufstehen (« Debout » ou « Se lever »), sans grand succès populaire. Un an plus tard paraît son essai, Die Selbstgerechten. Mein Gegenprogramm – für Gemeinsinn und Zusammenhalt qu’on peut traduire « Les bien-pensants. Mon contre-programme. Pour le sens de la communauté et la cohésion ». Dans la continuité de l’État économique fermé de Fichte, elle prône un État national fort, veut une limitation draconienne de l’immigration et qualifie de « pharisiens » Black Lives Matter et Fridays for Future (les grèves lycéennes du vendredi pour le climat lancées par la délicieuse Greta Thunberg). Elle critique une gauche multiculturaliste ultra-libérale progressiste.

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S’élevant contre les sanctions qui s’abattent sur la Russie tant par intérêt socio-économique que par tropisme politique, Sahra Wagenknecht organise le 25 février 2023 un imposant rassemblement pacifiste devant la Porte de Brandebourg à Berlin. Elle bénéficie de l’aide d’Alice Schwarzer. Ancienne élève de Michel Foucault, rédactrice en chef du magazine EMMA, cette octogénaire est une fervente féministe universaliste qui pourfend la pornographie et la prostitution. Cette ardente pacifiste co-signe en 2010 un ouvrage qui attaque l’islamisme au nom des valeurs féministes occidentales.

Outre des pacifistes, des militants de Die Linke et des féministes, cette manifestation attire de nombreux sympathisants de l’AfD (le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne). Quelques semaines plus tard, l’AfD invite Sahra Wagenknecht à la rejoindre. Le 10 juin dernier, la direction de Die Linke la somme de se démettre de son mandat de députée, ce qu’elle refuse, précisant l’absence constitutionnelle du mandat impératif.

Le microcosme politicien lui prête maintenant l’intention de fonder un nouveau parti qui pourrait selon les baromètres d’opinion obtenir près de 20% des suffrages aux dépens de Die Linke et, surtout, de l’AfD. Régulièrement interrogée sur son avenir, elle répète qu’elle pense plutôt à un engagement intellectuel sans toutefois exclure la moindre hypothèse politique.

Sera-t-elle l’ultime recours d’une caste qui assiste avec effroi à la croissance dans les intentions de vote de l’AfD ? Osera-t-elle au contraire se libérer des clivages conventionnels et se rapprocher de l’AfD afin de constituer un front de salut national et populaire ? On n’a pas fini de parler de Sahra Wagenknecht.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 80, mise en ligne le 27 juin 2023 sur Radio Méridien Zéro.

La revue de presse de CD - 02 juillet 2023

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La revue de presse de CD

02 juillet 2023

Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Je voulais écrire une longue préface, m’expliquer, montrer que tout cela n’est pas tellement utopique et que, même si l’action symbolique peut paraître invraisemblable à certains, il s’en présentera, inéluctablement, une autre de même nature. Il suffit de se reporter aux effarantes prévisions démographiques de l’an 2000, soit dans 28 ans : sept milliards d’hommes, dont neuf cents millions de Blancs seulement. »

Jean Raspail, avant-propos de Le Camp des Saints, première édition de 1973. Robert Laffont.

EN VEDETTE

La liste intégrale (au 27 juin 2023) des 651 opposants à la liberté de la presse, signataires d’une tribune contre l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD

Le gauchisme n’aime que le gauchisme et ne supporte pas la contradiction. Et l’annonce de la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD, le journal du dimanche, provoque une levée de boucliers qui en dit long sur l’âme humaine de ces gens, et sur l’état d’esprit d’une large partie de ce qui constitue aujourd’hui les rédactions de la presse mainstream. Même la ministre de la culture y est allée de son couple anti Lejeune, bafouant ainsi tous les principes en matière d’indépendance journalistique. Même RSF, Reporters sans frontière, a montré son vrai visage en s’attaquant à cette nomination. Et le gauchisme de battre le rappel des troupes, de ceux qui font la pluie et le beau temps, dans la vie politique, médiatique, culturelle du pays, à travers une tribune que nous vous proposons de découvrir ci-dessous :

« Sidérés et inquiets qu’un appui revendiqué d’Éric Zemmour prenne la direction du Journal du dimanche (JDD), nous soutenons la rédaction de ce dernier dans son combat. Depuis le jeudi 22 juin et l’information du journal Le Monde confirmée le lendemain par la direction du groupe Lagardère, les équipes du JDD sont en grève pour protester contre la nomination de Geoffroy Lejeune, qui dirigeait jusqu’à très récemment l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles, condamné sous sa direction pour injures publiques à caractère raciste. Acteurs du monde politique, économique, social, culturel, associatif ou sportif, nous ne pouvons-nous résoudre à voir ce rendez-vous dominical de référence véhiculer des opinions contraires aux valeurs républicaines qu’il porte depuis soixante-quinze ans. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on le lise ou qu’on ne le lise pas, le JDD, avec ses qualités et ses défauts, est toujours resté attaché à la diversité des opinions. Il ne peut devenir un journal au service des idées d’extrême droite. Deux semaines après le feu vert sous conditions de la Commission européenne pour l’offre publique d’achat de Vivendi sur Lagardère, qui s’inscrit dans un mouvement plus vaste de concentration des médias, cette décision radicale laisse augurer une transformation à marche forcée dont l’homme d’affaires Vincent Bolloré est coutumier. Une brutalité dont ont déjà été victimes les rédactions de Canal+, d’i-Télé (devenue CNews), d’Europe 1 et de Prisma Presse. Remettre en question l’indépendance éditoriale d’un journal quel qu’il soit est une atteinte à l’équilibre démocratique, dont l’un des socles est la liberté de la presse. Inquiets pour les salariés, nous le sommes également pour la pérennité du titre, cette arrivée contestée d’un nouveau directeur de la rédaction étant de nature à repousser lecteurs et annonceurs. Pour la première fois en France depuis la Libération, un grand média national sera dirigé par une personnalité d’extrême droite. Un dangereux précédent qui nous concerne tous. »

Découvrez ci-dessous la liste intégrale des 651 opposants à la liberté de la presse, signataires de cette tribune. Cela vous permettra de savoir qui vous parle, quand ils chantent, quand ils jouent au cinéma, au théâtre, quand ils clament qu’ils font de la politique au service de tous, quand, ils prétendent donner des leçons de démocratie à tous.

breizh-info.com/

https://www.breizh-info.com/2023/06/27/221886/la-liste-in...

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AUSTRALIE

L’Australie continue d’intensifier sa campagne de censure et de propagande

La classe politique et médiatique australienne se précipite frénétiquement pour inciter les Australiens à soutenir le plus rapidement possible les préparatifs de guerre avec la Chine et pour faire passer en force une législation qui facilite la censure de la parole en ligne. La ministre australienne des Communications, Michelle Rowland, s’apprête à publier un projet de loi imposant de lourdes amendes aux entreprises de médias sociaux qui ne parviennent pas à bloquer de manière adéquate la « désinformation » et la « mésinformation » circulant en Australie, une perspective effrayante qui aura probablement des conséquences considérables sur le discours politique dans le pays.

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CHILI

Premier anniversaire du président Boric au Chili : l’héritier d’Allende ? Entretien avec Julio Isamit

Il y a un an, le 11 mars 2022, le monde découvrait le jeune Gabriel Boric, débutant son mandat et succédant à Sebastián Pinera à la présidence du Chili. Les défis pour lui étaient et restent immenses. La presse chilienne a beaucoup parlé de ce premier anniversaire. Entretien avec Julio Isamit, ancien ministre de Sebastián Pinera, sur les défis du président Boric et sur d’autres sujets. Julio Isamit et Gabriel Boric ont une histoire politique intéressante et, d’une certaine manière, parallèle. Tous deux sont très jeunes, environ 35 ans, mais ils sont actifs en politique depuis un certain temps, car ils ont été des leaders importants dans leur jeunesse. Tous deux sont passés par les bancs de la faculté de droit. Et tous deux ont occupé des postes à responsabilité. Quant à Julio Isamit, il a été l’un des plus jeunes ministres de l’histoire du Chili. Aujourd’hui, Julio Isamit travaille dans une université et un think tank, car il pense que la crise chilienne a besoin de réflexion et de bonnes idées.

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CHINE

La Chine, un îlot géopolitique ?

La Chine s’est lancée dans la construction de nombreux porte-avions afin de rivaliser avec la marine américaine. Simple volonté de défendre ses mers d’influence ou véritable outil d’une projection mondiale ? Entretien avec Hugues Eudeline, ancien officier de marine, actuellement directeur de recherche de l’Institut Thomas More. Il vient de publier une note de recherche « Genèse et rôle des porte-avions dans la géopolitique de la Chine».

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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

Oui, le monde vous appartient, apparemment, peut-être…

Le mystère de la guerre d’Ukraine échappe encore à son Jules César. Pourtant, de plus en plus de détails cruciaux passent les barrages. Poutine montre ses cartes, Loukachenko divulgue des documents, Zelensky baratine et raconte… Quand la guerre a éclaté, les États-Unis venaient de finaliser leur grand exploit : la consolidation de leur pouvoir sur l’ensemble du monde civilisé. Personne dans l’histoire ne pourrait prétendre à une telle prouesse ; ni l’Empire romain d’autrefois, ni l’Empire britannique, ni Hitler ni Staline ; mais les Yanks ont réussi. Leurs agents choisis et leurs mandataires dirigeaient tous les États importants : l’Angleterre et la France, l’Allemagne et le Japon étaient tous gouvernés par des agents américains. L’Allemagne et le Japon peuvent encore être occupés par l’armée américaine, mais même si la France n’a pas de troupes américaines, elle est toujours dirigée par un agent américain. Le mandataire américain de la Suède a récemment accepté d’abandonner sa précieuse et profitable neutralité. La Finlande a renoncé à l’approvisionnement inépuisable en gaz et en bois bon marché de la Russie pour devenir un pion, au cœur de la nature sauvage du grand Nord. Ces agents américains allaient pouvoir infliger d’horribles souffrances à leurs sujets ; ils allaient détruire des industries, amener la famine et des épidémies sur leurs nations, juste pour suivre la baguette magique entre les mains de Washington. Aucun pays n’est loin d’une base militaire américaine : oui, ils contrôlent le monde.

plumenclume.com

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

Dysfonctionnements à la pelle à Carnac

Des « débunkers » et autres pourfendeurs de « fake news » (voir ici ou ici) étant intervenus, les plus navrants d’entre eux étant sans conteste Paul Larrouturou ou Alba Ventura, nous donnons à nouveau (voir notre précédent article), la parole au rapport de diagnostic de l’INRAP. Il ne s’agit par conséquent nullement des élucubrations du « blog » d’un « archéologue amateur » amouraché de « quatre pierres », comme on peut le lire ou l’entendre partout. Même sur la question de l’aspect des mégalithes détruits, nos chasseurs de « fake news » se trompent, certains étant bien conformes à ceux portés par Obélix (voir ci-dessous), puisque c’était l’objet de leurs préoccupations...

sitesetmonuments.org

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Norman Finkelstein sur la déchéance « woke » d’Angela Davis. Des pronoms et des fourmis (Angela Davis s'exprime). Par le Professeur Norman G. Finkelstein

J'ai écouté le récent discours d'Angela Davis commémorant le 98ème anniversaire de Malcolm X. Il s'agissait essentiellement d'un hymne à la politique wokiste. En considérant rétrospectivement les deux dernières décennies, un épidémiologiste pourrait dire que la pandémie de COVID a été un événement marquant ; un anthropologue pourrait dire la même chose de l'omniprésence de l'iPhone ; un socialiste pourrait en dire de même pour la campagne de Bernie Sanders ; un historien pourrait voir sous ce même angle la nouvelle guerre froide qui a frôlé une guerre nucléaire en Ukraine. Mais pour le Dr Davis, icône de la société woke, il s'agit d'être « attentif aux pronoms ». Ces dernières années, j'ai enseigné à la City University of New York. Le corps étudiant en est composé d'immigrés de première génération et de Blancs de la classe ouvrière qui passent d'un « job » à l'autre pour payer leurs factures. Sur les quelque 300 étudiants auxquels j'ai enseigné jusqu'à présent, deux exactement se sont inquiétés de leurs pronoms. Bien que la révolution des pronoms soit sans aucun doute un événement historique mondial à Martha's Vineyard [île du Massachusetts, surtout connue comme résidence d'été de la jet set américaine et des présidents des États-Unis].

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Manifestations LGBT : les pires vidéos

Ce week-end et depuis quelques semaines, les villes et villages du monde entier ont vécu des manifestations LGBT dont certaines ont parfois donné lieu à de navrants spectacles. Petit florilège des pires exhibitions en vidéo. Attention les yeux et le cerveau ! Dédié à notre « ministre français de l’Éducation ».

breizh-info.com

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Le totalitarisme « trans » à la télévision polonaise TVN

Après la « marche des fiertés » (on a la fierté qu’on peut) à Paris et ailleurs, le 24 juin 2023, il est opportun de revenir sur un nouveau phénomène que l’on doit bien appeler le nouveau totalitarisme du monde dit « trans ». Un exemple polonais récent est particulièrement illustratif. C’est au nom de la liberté de la presse et du pluralisme que les États-Unis sont intervenus plus d’une fois ces dernières années pour défendre le groupe de télévision libéral-libertaire polonais TVN, propriété de la société américaine Warner Bros. Discovery, Inc.

ojim.fr

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

La « guerre civile » en Russie a fait beaucoup de victimes… chez les experts occidentaux

De nombreuses victimes graves ont été décomptées lors du prétendu « coup d’État » du chef de Wagner Yevgeny Prigozhin. The Grayzone offre un regard approfondi sur le massacre perpétré par certains des meilleurs experts américains de la Russie contre leur propre crédibilité. Lorsque le chef du groupe Wagner, Yevgeny Prigozhin, a lancé une prétendue révolte contre le président russe Vladimir Poutine le 23 juin, envoyant ses forces en marche vers Moscou après une série de tirades contre l’establishment de la défense du pays, la classe d’experts de Washington s’est livrée à une orgie de fantasmes de changement de régime. Pendant un peu plus de 12 heures, tout le monde, de l’ancien ambassadeur des États-Unis en Russie à Michael McFaul, l’apologiste notoire d’Hitler, en passant par le président ukrainien Volodymyr Zelensky et l’experte néoconservatrice Anne Applebaum, a explosé avec une excitation apparemment libidinale à propos d’une supposée « guerre civile » qui mettrait certainement en vedette « les Russes… tuant Russes », avec « beaucoup de victimes » et Poutine « se cachant probablement quelque part ». C’était comme si l’Union soviétique s’effondrait à nouveau, et Prigozhin, un personnage nommé sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI que le gouvernement américain a sanctionné pour avoir dirigé ce qu’il a décrit comme une « organisation criminelle transnationale », était soudainement promu chevalier blanc prenant d’assaut à Moscou pour libérer la Russie du « régime de Poutine » à dos de char.

brunobertez.com

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Enquête au cœur de la résistance contre Bolloré

La nomination de Geoffroy Lejeune (photo, ci-dessus) au Journal du Dimanche a provoqué l’émoi des sociétés de journalistes et de la gauche libérale libertaire parisienne. Reporters sans frontières a donc organisé une soirée de résistance le 24 juin contre l’« extrême droite ». Plongée dans l’entre-soi journalistique avec les reporters de l’école de journalisme d’Éléments, réalisée en partenariat avec l’OJIM. Reporters : Romain Sens et Julien Destrago au « Théâtre libre », au 44 boulevard de Strasbourg à Paris. Une foule inhabituelle piétine au milieu du boulevard de l’Afrique. Des hommes soja brandissent des pancartes aux couleurs arc-en-ciel « Soutien au JDD contre Bolloré », « Pour l’indépendance des médias ». Tous arborent fièrement leur carte de presse : ce sont des journalistes français. Jean-Marc Dumontet, propriétaire d’une bonne demi-douzaine de salles de théâtre parisiennes et conseiller de Macron à ses heures perdues, a mis gracieusement à disposition de Reporters sans frontières l’ancien Eldorado pour un grand meeting contre l’arrivée de Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Valeurs actuelles à la tête du Journal du Dimanche. Il y a péril : « C’est un acte civique », assure le producteur de Nicolas Canteloup au journal Le Monde.

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À France Inter, rien de nouveau : l’extrême gauche succède à l’extrême gauche

Pendant que l’on s’écharpe à l’Assemblée autour de la supposée « dérive à l’extrême droite » du média privé Journal du dimanche (JDD), nul n’évoque la « dérive à l’extrême gauche » du média public France Inter. Et à raison, à dire vrai, car en l’occurrence, le mot approprié n’est pas « dérive », qui suppose le glissement d’un point A vers un point B, mais « ancrage consolidé » : France Inter est déjà depuis belle lurette à l’extrême gauche et, rassurez-vous (ou pas), ne bougera pas d’un iota. Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, a révélé lundi 26 juin, au Parisien, les détails de la « succession » de l’humoriste belge Charline Vanhoenacker…

bvoltaire.fr

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Revue de presse alternative du 26 juin 2023

Tiens, une revue de presse qui vient d’ailleurs. Jugez-en toute liberté et confrontez les informations avec celles dont vous êtes abreuvés par les médias de grand chemin. Jouez au « Jeu des 7 erreurs » (au moins) et réfléchissez par vous-même.

lesakerfrancophone.fr

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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

La révolution par la nanotechnologie pénètre l’agriculture et le vivant. Quelles conséquences sur la biosphère ? Compilation

Le but de cette publication-compilation de données est de porter à la connaissance des consommateurs que les nanos ont pénétré tous les secteurs industriels. TOUS sans exception. Ce thème que nous tentons de mettre en lumière depuis des années provoque une révolution qui participe à la transhumanisation du vivant : humains, animaux, végétation, etc. Même l’atmosphère est dans le viseur de la nanotechnologie. De fait, cette révolution est en train de mener à l’artificialisation du sol, de la planète, y compris du climat ! Le silence sur les risques liés à la consommation, inhalation et injections tous azimuts de toutes sortes de nanoparticules est devenu pesant, voire coupable. Géopolitique et guerre sont des sujets secondaires par rapport à cette révolution mortifère silencieuse.

lilianeheldkhawam.com

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ÉCONOMIE / ESCLAVAGISME

Ces 12.000 soudeurs qui questionnent le modèle mental français de l’éducation

L’industrie française est en quête de 12.000 soudeurs, une pénurie qui interroge la pertinence d’un système éducatif obsédé par les diplômes et l’abstraction, en dépit des exigences du monde réel. Il manque 12.000 soudeurs à l’industrie française, en particulier dans le nucléaire, en pleine renaissance. Et ce n’est pas le seul secteur où il manque des postes. Toutes les entreprises ont du mal à recruter. Les six familles professionnelles les plus en tension, soit 90.000 postes, sont des métiers de l’industrie et de la construction. Les aides à domicile et aides ménagères, les infirmiers et sages femmes, les aides-soignants et les professions paramédicales sont également en forte tension. Même si les causes sont multiples, ces tensions sont en grande partie le produit du modèle mental français de l’éducation, obsédé par le diplôme et l’abstraction. Le diplôme est une obsession française. Cette obsession tire vers le haut toutes les études qui deviennent de plus en plus abstraites. Nous avons amené plus de 80% d’une classe d’âge au baccalauréat, la poussant ainsi vers l’Université, c’est-à-dire vers des études abstraites. Nous sommes le pays où les études de sport s’appellent désormais Sciences et techniques des activités physiques et sportives, où l’économie s’appelle Sciences économiques, et où les instituteurs sont désormais des professeurs des écoles. D’ailleurs, pour être professeur des écoles, il faut désormais passer un Master. A-t-on besoin d’un Master pour apprendre à lire à des enfants ? Non, bien sûr.

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Gauche verte, économie verte et environnementalisme néolibéral

Tout comme les caprices arc-en-ciel des consommateurs, les impulsions écologiques de l'environnementalisme capitaliste sont elles aussi complètement subsumées par le capital. L'« avenir vert » est toujours conçu comme un produit commercial du pouvoir commercial, et ce afin que (comme le souligne Harvey) l'ordre néolibéral puisse « gérer la contradiction entre le capital et la nature en fonction de ses intérêts de classe les plus importants ». L'économie verte et l'environnementalisme néolibéral sur lequel elle repose théoriquement révèlent clairement comment le capital parvient à transformer même ses propres contradictions en facteur de profit. Et à transformer tout en marchandise, même la protestation contre la marchandisation.

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ÉDUCATION

Éducation à la sexualité des enfants

Pédiatre, pédopsychiatre, Régis Brunod a également travaillé comme expert auprès des tribunaux dans des affaires d’agressions sexuelles d’enfants. « Que l’on soit médecin pédiatre, psychologue, juriste, on aboutit tous aux mêmes constats, il y a en ce moment quelque chose qui se passe de profondément traumatique pour les enfants », explique-t-il. Dans cet entretien, ce spécialiste des enfants revient principalement sur les cours de sexualisation donnés à l’école dès le plus jeune âge. Et s’étonne que l’OMS demande instamment des cours de sexualité pour les plus petits…

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ÉNERGIE / SCIENCES

Gaz de schiste aux États-Unis: de la « révolution » à la bulle?

Comme chacun sait, les États-Unis ont depuis longtemps dépassé l'Arabie saoudite pris la première place dans le classement des principaux pays exportateurs de pétrole. Il s'agit d'une réussite remarquable, mais en même temps prévisible, car l'ascension des États-Unis parmi les plus grands fournisseurs de pétrole brut au monde se poursuit depuis plusieurs années. En particulier, depuis que l'administration Obama a donné le feu vert à l'extraction de pétrole dit « non conventionnel », rendue possible par le développement de méthodes d'extraction telles que l'hydrofracturation et le forage horizontal. Des techniques particulièrement innovantes, mais lourdes d'effets secondaires sur l'environnement puisqu'elles impliquent l'infiltration dans le sous-sol, et donc dans les aquifères qui le traversent, de quantités considérables de substances (on parle de plus de 200 litres d'un mélange contenant environ 600 agents chimiques pour chaque puits) qui sont à la base d'une pollution environnementale extrêmement importante et des nombreux phénomènes sismiques enregistrés dans les zones touchées par la fracturation hydraulique des schistes.

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ESPAGNE

Après la victoire des droites aux élections locales, où en sont les accords PP/Vox ? Vers une union des droites ? Un exemple pour la France?

Comme je l’avais indiqué, le Parti Populaire (PP) de centre-droit a largement gagné les élections régionales et municipales le 28 mai. Vox, parti qui refuse l’immigration sauvage et massive, qui combat pour l’unité de l’Espagne, sa langue, son drapeau, et contre tous les séparatismes, qui s’oppose fermement aux doxas des gauches sur le plan sociétal et mémoriel notamment, a obtenu de très bons scores par rapport à la précédente consultation similaire de 2019. Il a fait plus que tripler le nombre de ses députés régionaux et conseillers municipaux, entrant dans plusieurs régions ou municipalités où il n'était même pas encore présent.

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ÉTATS-UNIS

Les États-Unis face à leurs démons

Par Hervé Juvin. Les États-Unis sont confrontés à une crise sociale sans précédent. Hausse de la mortalité, explosion de la consommation de drogue, croissance des suicides, de l’obésité et des dépressions. Une crise sociale qui témoigne d’un décrochage d’une grande partie de la population et qui sera l’un des grands défis du futur mandat présidentiel. Que se passe-t-il aux États-Unis ? À un an d’une élection présidentielle qui s’annonce explosive, jamais le contraste entre des données macroéconomiques et financières, qui témoignent de la puissance inentamée et des succès éclatants des États-Unis (voir The Economist, avril 2023), et la situation concrète de la population, n’a paru aussi grand. Et jamais il n’a paru aussi difficile de porter un regard objectif sur un pays qui ne laisse personne indifférent, et sur une situation que le mot « crise » ne suffit pas à exprimer.

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États-Unis : Les méthodes mafieuses du clan Biden dénoncées par un nouveau lanceur d’alerte

Alors que l’administration démocrate, avec l’appui du FBI, cherche à écarter Donald Trump de l’élection de 2024, la corruption du clan Biden fait l’objet d’une nouvelle dénonciation… Hunter Biden, le fils du Président Joe Biden, est dans l’œil du cyclone depuis que la Chambre des Représentants est contrôlée par une majorité républicaine. Le voile se lève sur une affaire ahurissante dont le retentissement est en passe d’éclipser le scandale du Watergate…

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Programme de torture : derrière les dissimulations de Washington, des révélations toujours plus nombreuses

Dans une variante du jeu de colin-maillard, un enfant désigné est chargé de toucher un autre enfant tout en portant un bandeau sur les yeux. L’enfant aveugle sait que les autres enfants, tous capables de voir, sont là, mais il est laissé à lui-même, se guidant à l’aide des sons et de sa connaissance de l’espace dans lequel il se trouve. Finalement, cet enfant réussit, soit en heurtant quelqu’un, soit en jetant un coup d’œil, soit par pure chance. Pensez à nous, le public américain, nous sommes cet enfant aux yeux bandés lorsqu’il s’agit du programme de torture de notre gouvernement qui a suivi le désastre du 11 Septembre et le lancement de la maudite guerre contre le terrorisme. Nous avons dû chercher dans l’obscurité ce que beaucoup d’entre nous pressentaient. Nous avons cherché à tâtons les faits entourant le programme de torture créé et mis en œuvre par l’administration du président George W. Bush. Cela fait maintenant 20 ans que l’on recherche les auteurs de ces actes, les lieux où ils ont brutalisé les détenus et les techniques qu’ils ont utilisées. Et depuis 20 ans, les tentatives de maintenir ce bandeau en place au nom de la « sécurité nationale » ont contribué à faire prévaloir l’obscurité sur la lumière.

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FRANCE

Naël a joué, il a défié les policiers, il a perdu, il est mort : c’est la règle !

Par Pascal Jardin. Suite à mon article d’hier mercredi sur Riposte Laïque cliquez là – qui, me dit-on, a battu tous les records d’audience du site – sur ce jeune de 17 ans qui a été tué par ce qu’il a forcé un barrage de police, autant les lecteurs de Riposte Laïque ont eu l’air d’apprécier cet article, autant sur Twitter et Facebook j’ai reçu de la part de certains une volée de bois vert. Je me demande donc si je ne suis pas devenu un horrible mec insensible, moi qui ai perdu ma fille assassinée par des islamistes, je serais devenu insensible à la mort d’un enfant ? Eh bien non, la perte d’un enfant est toujours cruelle, mais lorsque cet « enfant » joue à la roulette russe, il faut savoir qu’il y a un risque de perdre et c’est ce qui est arrivé. Et je souhaite que cela arrive à chaque fois qu’un type essaie de forcer un barrage de police, soit parce qu’il est bourré, soit par ce qu’il est chargé de cocaïne, soit par ce qu’il n’a pas l’âge légal pour conduire, soit par ce qu’il n’a pas de permis ou d’assurance, soit parce que le véhicule est volé !

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Des émeutes ? Non : une insurrection !

Les émeutes de Nanterre ont mis le feu à la France. Un scénario devenu presque banal : une bavure policière, un jeune homme de 17 ans multirécidiviste tué à bout portant au cours d’un refus d’obtempérer au volant d’un bolide à Nanterre. Cette cité s’enflamme... et l’incendie se propage comme une traînée de poudre aux « banlieues » et à une vingtaine de villes, grandes, moyennes et petites, dans toute la France et jusqu’à Bruxelles... Voitures, bus, trams incendiés, mobilier urbain vandalisé, commerces pillés, mairies et commissariats attaqués, et même les portes de la prison de Fresnes sont touchées ! Les premières réactions des autorités n’étaient pas de nature à étouffer les flammes : dès le matin du 28 juin, à Marseille, le président de la République a qualifié le tir du policier d’acte « inexplicable » et « inexcusable ». Quelques heures plus tard, à l’Assemblée nationale, la première ministre, Élisabeth Borne, a estimé que « les images choquantes » diffusées sur les réseaux sociaux montraient une intervention de police « qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre ».

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Les fusions communales : une méthode anachronique et autoritaire de la gestion des territoires

La centralisation française est à bout de souffle, malgré la multiplication des lois de décentralisation. Raul Magni-Berton propose plutôt d’imaginer des politiques basées sur un consentement réel des territoires et de ses habitants avec un principe simple : la subsidiarité ascendante. Jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il était commun de décréter qu’une terre et ses habitants étaient soudainement soumis aux lois d’une autre nation. La belle ville ukrainienne de Lviv, patrimoine mondial de l’UNESCO, a été tour à tour une ville autrichienne, polonaise, russe et ukrainienne en moins de 100 ans, sans que jamais elle n’ait pu choisir son appartenance. En France, il n’y a pas si longtemps, Alsaciens et Savoyards étaient une monnaie d’échange entre grandes puissances. Aujourd’hui, cela nous choque. Nous estimons que les territoires et leurs habitants ne sont pas des choses à échanger ou à conquérir. Ils ont des droits, et notamment celui d’avoir leur mot à dire sur leur place au sein d’un système et d’une culture nationale. Cette conviction d’Ernest Renan est devenue bon sens d’aujourd’hui. Pour autant, ce bon sens peine à s’appliquer au niveau infranational, particulièrement en France.

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Les entreprises françaises « stratégiques » passent, elles aussi, en des mains étrangères

Qui se souvient de ce slogan du gouvernement flamand ? Garder les entreprises des secteurs d'importance stratégique entre les mains des Flamands. Ancrer dans le pays les entreprises stratégiquement importantes et sensibles. Le même débat a été soulevé en France, alors qu'il apparaît que, ces dernières années, de nombreuses entreprises, et non des moindres, sont passées aux mains d'intérêts étrangers.

Selon les chiffres que le journal Les Echos a pu glaner dans le dernier rapport du Trésor français sur le contrôle des investissements étrangers en France, 131 entreprises françaises des secteurs dits « stratégiquement sensibles » seraient concrètement passées dans des mains étrangères en 2022, sur un total de 325 dossiers soumis à approbation. Un sur trois a donc été accepté. Par secteurs stratégiquement sensibles, il faut entendre tout ce qui touche à la sécurité, ou aux intérêts stratégiques. « Les relations financières entre la France et l'étranger sont libres », précise le Trésor français. « À l'exception donc des secteurs limitativement énumérés, qui ont trait à la sécurité nationale ou à l'ordre public et aux activités essentielles aux intérêts du pays, car c'est là qu'intervient l'article L. 151-3 du code monétaire et financier, qui soumet les investissements étrangers à une autorisation préalable ».

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GAFAM / IA

« Les téléphones portables sont un cancer dans l’enseignement supérieur »

Enseignant-chercheur au BETA et responsable du master 1 Économie de l’entreprise et des marchés, à Nancy, Thierry Aimar décrit les problèmes que posent les téléphones portables, dans les amphithéâtres et salles de cours : « Quiconque a eu l’occasion de pénétrer dans un amphithéâtre lors d’un cours universitaire a vu son regard immédiatement attiré par un océan de lumières qui clignotent un peu partout sur les pupitres. Qu’est-ce donc, se demande le visiteur intrigué ? Ce sont tout simplement les SMS, notifications et alertes de tout genre qui éclairent les téléphones portables des étudiants et qui vont occuper leur attention tout le long du cours. »

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GÉOPOLITIQUE

Le chiffrement : un enjeu géopolitique crucial

Le chiffrement, une arme défensive cruciale dans la collecte de données, est au cœur des enjeux géopolitiques à venir. L’espionnage permet la collecte de données. Le chiffrement est l’arme défensive pour l’éviter. Domaine mathématique par excellence, son évolution est l’enjeu de guerres. Allant jusqu’à être classé comme munition interdite à l’exportation par les Américains ou les Français durant la guerre froide. L’informatique a décuplé ses possibilités en dehors des simples communications chiffrées. Aujourd’hui, le chiffrement est un enjeu majeur qui enrôle les États, les armées, les scientifiques et les citoyens.

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GRÈCE

Grèce : D’un blog à l’autre

Le peuple… a revoté, car c’est d’une répétition finalisée qu’il s’agit. Le vote aux législatives du 25 juin 2023 est la copie conformiste de celui du 21 mai dernier. Copie même augmentée, y compris pour ce qui est de l’abstention dont le taux s’élève à près de 50%. Même cause, mêmes méfaits. Le peuple a voté. Élections législatives sous forme d’opérette, figurants compris. Les résultats que l’on suppose définitifs d’après le dernier recomptage par SingularLogic, la société privée gérante du vote calculé, recomptage autant incontrôlable par le commun des périssables, permettant toujours aux partis abonnés… l’entière poursuite des événements qui sont les leurs. Les trois grands partis… convenus, réunissent ainsi plus de 75 % des votants. Le pantin Mitsotákis obtient la majorité absolue… en « sièges-banane », par cette République plus que bananière. C’est déjà « l’essentiel ». La démocrature imposera sinon ses vues vers l’avenir, et de ce fait la « solution finalisée » via le parti de la Nouvelle démocratie de Mitsotákis fort de son 41 %, et si besoin est, avec l’aimable collaboration d’autres partis dits parlementaires. Cela tient de l’application de la loi… du « 2+2=5 » aux élections, et accessoirement d’un Putsch en deux temps… largement approuvé par les votants, entre mai et juin de cette année ultime qu’est la nôtre. Le triomphe du clan Mitsotákis a été décidé et ordonné par l’hypercentre, sauf que le peuple dit « souverain » a également joué le jeu ; bien en amont de tout comptage électoral. Certains… essentialistes en Grèce estiment certes que « désormais, la restauration de la démocratie et du droit de vote devient de la sorte le premier devoir politique. Mais cela suppose en amont, la compréhension du coup d’État de renversement de la démocratie, y compris par les élections ».

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IMMIGRATION

Laurent Obertone au sujet de l’affaire Nahel à Nanterre et des émeutes : «Les ressemblances avec mon livre Guérilla sont frappantes » [Interview]

Qu’ils s’appellent Jean Raspail (Le Camp des Saints), Guillaume Faye (La Colonisation de l’Europe), ou Laurent Obertone (Guérilla, 1, 2 et 3), ces trois auteurs n’auraient pas été ou ne sont pas surpris par les émeutes ethniques que la France a connu les 27-28 et 29 juin en marge de la mort du prénommé Nahel, sur qui un policier a tiré du fait d’un refus d’obtempérer. Le jeune homme était sorti pour le même délit du commissariat il y a quelques jours, roulait sans permis (forcément, à 17 ans), au volant d’une voiture à 70 000 euros, et empruntait à toute vitesse la bande d’arrêt d’urgence et une ligne de bus.

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Dans le sud de la Hongrie, les populations s’organisent face à l’immigration clandestine

Les riverains de la frontière serbe se sentent pratiquement abandonnés par l’État central. Alors que le nombre de passages illégaux est en hausse depuis l’année dernière, les autorités hongroises n’allouent pas de moyens supplémentaires pour y faire face. Les habitants se plaignent d’avoir une police en sous-effectif et en manque d’équipements ainsi qu’un gouvernement qui refuse de dédommager les dégâts causés par les migrants tout en pointant du doigt les défaillances serbes.

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ITALIE

Condamnations très dures pour le mouvement italien Casapound : « Nous ne reculerons pas d’un mètre »

Il y a exactement vingt ans, le mouvement Casapound occupait un immeuble dans le centre de Rome, rue Napoléon III. Accusés d’occupation abusive, dix de leurs militants viennent d’écoper de peines de prison de deux ans et deux mois, ainsi que d’amendes très élevées. Une décision politique comme l’indiquent, en miroir, la complaisance et le financement publics des occupations opérées par les organisations d’extrême gauche.

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LECTURE

Passé/Futur : réflexions sur l'archéofuturisme

Comme nous l'avons déjà constaté et répété, l'œuvre de Guillaume Faye semble fasciner de plus en plus de lecteurs et de penseurs. Ces derniers jours, un essai sur le concept d'archéofuturisme a été publié par le professeur Paul Gottfried (États-Unis), figure de proue d'un paléoconservatisme qui mène une lutte acharnée contre le Deep State et la culture Woke. Ce nouvel article, solidement charpenté, réduira à néant toutes les insultes que Faye a dû subir au cours des deux dernières décennies de sa vie de la part de quelques méprisables individus que nous ne nommerons pas ici. Cet article confondra également les petits grenouilleux qui, malgré le nouvel intérêt mondial pour l'œuvre de Faye, continuent de se prosterner devant leurs infâmes gourous, ceux-là même qui, par leurs avanies, ont conduit Faye à une mort précoce. L'histoire donnera tort à la fois aux abjects gourous et aux cloportes qui les vénèrent.

L'Archéofuturisme, techno-science et valeurs ancestrales, par Guillaume Faye. L’AEncre -Ilyade.

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Dominique Venner, dix ans après, vu par Le Pen, de Benoist, Le Gallou…

À l’occasion du dixième anniversaire de la mort volontaire de Dominique Venner survenue le 21 mai 2013, Solenn Marty, cadre de l’Institut Iliade, lui rend hommage en recueillant des textes rédigés par des amis, des camarades, des proches et des admirateurs. Le livre propose également un rappel de la vie et l’œuvre de celui qui fut un activiste engagé en faveur du combat pour l’Algérie française, un militant politique radical et un historien méditatif dont la production prolifique a mis en exergue la « longue mémoire » des Européens. Les contributions, graves et ferventes, émanent d’une trentaine de personnalités. En voici un bref échantillon destiné à donner une idée générale de cet ouvrage de grande qualité.

À l’aube de nos destins, par Solenn Marty. Éditions La Nouvelle Librairie, 26 euros. 2023.

polemia.com

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Le wokisme existe-t-il ?

« Il m’a semblé qu’il y avait un besoin d’un livre factuel, bref et explicatif de la diversité des facettes du phénomène, de ces références intellectuelles ‘’postmodernes’’, et de ses origines pour partie aux Etats-Unis (dans la question raciale du pays) et pour une autre partie en Europe (dans l’histoire tragique du continent durant la première partie du XXième siècle). J’ai choisi la forme d’un abécédaire, qui permet au lecteur, en partant d’un concept entendu ou lu dans les médias ou sur les réseaux sociaux, de le trouver et le comprendre dans une des 26 entrées du livre ou dans le glossaire qui renverra vers l’entrée la plus pertinente. Le lecteur peut donc juger par lui-même quelles réalités décrivent les concepts de ‘’postmodernisme’’ et de ‘’wokisme’’ (si on garde ce dernier terme, définissons le second comme la forme exacerbée du premier). Faut-il s’inquiéter ? A titre d’exemple, je liste les évènements de censure et même de renvoi de chercheurs ou d’intellectuels qui ne se sont pas conformés aux nouvelles prescriptions, aux États-Unis, et aussi en Europe. Cette liste devrait en étonner plus d’un… Il en va de même de la manière dont une célèbre revue scientifique (Nature), et d’autres, s’accusent de ‘’racisme systémique’’ et de sexisme, et de là, la science plus largement. »

De la déconstruction au wokisme, la science menacée, par Marcel Kuntz. Préface de Chantal Delsol. VA Éditions, 2023.

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Au-delà de la gauche et de la droite

Compte rendu de Venceslav Soroczynski

L'auteur part d'une analyse historique qui explique comment le « progressisme », depuis le 19ème siècle, a été l'expression du besoin de la bourgeoisie de changer, de progresser afin de se défaire des privilèges de la propriété foncière. Mais, sous le couperet de la révolution industrielle, les classes populaires, les paysans, les enfants, les mères, ont fini. Ainsi, le progrès pour les uns signifie déjà la régression pour les autres. En effet, l'auteur souligne que ses effets n'ont été positifs que pour un dixième des personnes concernées, tandis que pour les neuf autres, les conditions se sont dégradées. Le progressisme devient donc déjà libéral-capitaliste.

Au-delà de la droite et de la gauche, par Andrea Zhok. Il Cerchio, 2023.

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Colin Wilson et les « exclus » du monde moderne

Wilson s'en prend au monde moderne, à la société démocratique et de consommation en faveur d'une vision spirituelle, d'une société liée aux valeurs de l'héroïsme contre une société de « chiffres et d'étiquettes ». Il réévalue l'homme héroïque et donc « l'exclu », celui qui vit dans la société moderne mais qui n'en fait pas partie, qui s'en éloigne. Le type humain non bourgeois est quant à lui « l'exclu ». L'exclu aspire à un "idéal divin". Une référence au « passage à la forêt » de Jünger.  « Voici la leçon de l'Exclu », dit l'auteur.

Gerard Sorme Trilogy, par Colin Wilson. Carbonio editore, 2023.

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MONDIALISME

Huit signes indiquant que le programme futuriste de contrôle des mondialistes progresse rapidement

L'avenir est là, et si vous aimez être dominé par des fous du contrôle, vous allez l'adorer. L'identification numérique est l'un des principaux domaines sur lesquels les mondialistes se concentrent actuellement et, comme vous le verrez ci-dessous, les changements radicaux qui sont actuellement proposés sont extrêmement effrayants. Mais la plupart des Américains n'ont aucune idée de ce qui se passe. Au lieu de cela, beaucoup d'entre eux sont obsédés par les drames relativement insignifiants que nos organes d'information corporatifs ne cessent de mettre en avant. Pendant ce temps, les mondialistes atteignent leurs objectifs à la vitesse de l'éclair, et il n'y a pratiquement aucune résistance. Voici 8 signes qui montrent que le programme futuriste de contrôle des mondialistes progresse rapidement...

marie-claire-tellier.over-blog.com

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NORVÈGE

Impôts : quelque chose de pourri au Royaume de Norvège ?

Dans un contexte de hausses fiscales et d’un virage politique à gauche, de riches Norvégiens quittent leur pays pour la Suisse.

Le journal Le Monde du 23 juin cite le départ vers la Suisse de 33 gros contribuables norvégiens. De nouvelles hausses d’impôt ainsi que les déclarations virulentes de plusieurs passionarias travaillistes, mais surtout « rouges », ont mis le feu aux poudres : la Norvège va-t-elle « chasser ses riches », comme le rêvent, chez nous, une partie de la gauche ? Comparaison n’est sans doute pas raison car on va le voir : la Norvège est bien différente de la France, tout au moins jusqu’à présent. Après l’élection législative de septembre 2022, la droite norvégienne a perdu sa majorité. En octobre dernier, ce renversement politique a débouché sur la formation d’un gouvernement minoritaire, fruit d’une coalition hétéroclite allant de l’extrême gauche au centre. Le nouveau Premier ministre Jonas Store, qui gère cette coalition, a succédé à Jens Stoltenberg à la tête du Parti travailliste en 2014.

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OTAN

Sommet de l’OTAN à Vilnius : l’alliance divisée sur la question de l’adhésion de l’Ukraine

La pression monte pour qu’une déclaration officielle de quelque sorte sur l’adhésion de l’Ukraine soit faite lors des réunions qui se tiendront à Vilnius le mois prochain.

Un article paru dans le New York Times mercredi 14 juin affirme que des pressions s’exercent sur Biden pour qu’il annonce un calendrier pour l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, lors du sommet qui se tiendra à Vilnius le mois prochain. Biden est soi-disant « isolé » au sein des alliés de l’OTAN dans sa réticence sur le sujet, bien que cette affirmation soit contredite par le dernier paragraphe de l’article (ce paragraphe que Noam Chomsky recommande de toujours en premier), qui reconnaît que « certains soutiennent plus timidement » que l’adhésion [de l’Ukraine] à l’OTAN « pourrait être pour Poutine un encouragement à poursuivre la guerre, ou à l’intensifier ».

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« Griffin Shock 2023 ». Les véritables plans de l'OTAN dévoilés en Lituanie

Le 26 juin, lors de sa visite à Vilnius pour les manœuvres de l'OTAN dites « Griffin Shock 2023 », le ministre allemand de la Guerre Boris Pistorius a annoncé son intention de déployer en Lituanie, de manière permanente, quatre mille soldats supplémentaires - en plus des 800 présents depuis 2017 - pour renforcer le flanc oriental de l'OTAN. Le président lituanien Gitanas Nauseda a assuré que Vilnius, d'ici 2026, préparera tout ce qui est nécessaire (casernes, logistique et plus encore) pour que la brigade allemande puisse rester. Quelques jours plus tôt, le ministre lituanien de la guerre, Arvydas Anusauskas, avait fait part à une délégation du Sénat américain de l'intérêt de la Lituanie à rendre permanente la présence des 500 soldats yankees qui alternent dans le pays depuis 2019.

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN RIRE !

Insolite : Un quadrouple essaye d’avoir un enfant (mais ce n’est pas facile !)

La vie d’aujourd’hui est fort compliquée ! « Jude », « Alphamoonlight », « Vampyr de l’amour » et « Circexy », ressortissants français, forment un quadrouple, c’est à dire un couple à quatre mais celui-ci a une forme un peu particulière, le QPR ou QueerPlatonicRelationship. On vous passe les détails mais, en gros, tout le monde copule avec tout le monde et tout le monde a des petites histoires d’amour à deux ou trois ou quatre, dans toutes les combinaisons possibles. Précision importante : ce quadrouple est composée de femmes et hommes transgenres. Hommes qui s’habillent en femmes et se font pousser des seins, femmes qui s’habillent en hommes et ont de la moustache. Toutes les combinaisons et apparences sont possibles, certains ont même gardé leurs attributs masculins ou féminins, certaines femmes ont de la barbe, etc… le tout est basé sur le « ressenti ». D’ailleurs, le genre peut changer plusieurs fois par jour.

Et vous, que ressentez-vous en lisant ces choses d’un autre univers ?

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« Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir » (Jean-Paul Marat)

« Cette capsule humoristique est d’une rare et brutale déliquescence. Nous préférons donc avertir les wokes faisant des crises d’éco-anxiété entre deux stages de poterie inclusive ! À vos risques et périls ». Vidéo venue du Québec.

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PROCHE-ORIENT

Discord Leaks : Le prince héritier saoudien a menacé les États-Unis de sanctions économiques « majeures »

Après que le président Biden a promis d’imposer des « conséquences » à l’Arabie saoudite pour avoir réduit la production de pétrole l’année dernière, Mohammed ben Salman a menacé en privé de rompre les liens et de prendre des mesures de rétorsion économique, selon un document classifié des services de renseignement américains. À l’automne dernier, le président Biden a promis d’imposer des « conséquences » à l’Arabie saoudite pour sa décision de réduire la production de pétrole dans un contexte de prix élevés de l’énergie et d’élections approchant à grands pas aux États-Unis. En public, le gouvernement saoudien a défendu poliment ses actions par le biais de déclarations diplomatiques. Mais en privé, le prince héritier Mohammed ben Salman a menacé de modifier fondamentalement la relation américano-saoudienne vieille de plusieurs décennies et d’imposer des coûts économiques importants aux États-Unis si ces derniers prenaient des mesures de rétorsion contre les réductions de pétrole, selon un document classifié obtenu par le Washington Post. Le prince héritier a déclaré « qu’il ne traiterait plus avec l’administration américaine », selon le document, promettant « des conséquences économiques majeures pour Washington. »

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RÉFLEXIONS

Human Ecology Fund, la mission de lavage de cerveau de la CIA

La pandémie de Covid et la guerre en Ukraine ont définitivement ouvert la voie aux guerres cognitives, un art de la guerre appelé à perdurer en raison de la concomitance de certains facteurs globaux, sociaux et technologiques. Dans les guerres cognitives, tout est ou peut être une arme : d'un canal Telegram à un groupe Facebook. Et la cible est unique : l'esprit. Ou plutôt, la domination de l'esprit. La science-fiction devient réalité ; neuro-armes, technologie menticide, « candidats mandchous » (ndt: « programmés pour des attentats meurtriers »). Déstabilisation de sociétés entières par le biais d'influenceurs, de plateformes sociales, de blogs, d'armées de trolls et de messageries instantanées. Les origines des guerres cognitives remontent à une époque précise, la guerre froide, dont il faut parler et sur laquelle il faut revenir pour les comprendre. Car les techniques, tactiques et connaissances des neuro-stratèges d'aujourd'hui ne sont que le fruit d'événements d'hier, comme le projet MKULTRA, les expériences de Montréal, les études de Kurt Plötner, Sidney Gottlieb, William Sargant et Donald Cameron, et les enquêtes du Human Ecology Fund.

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Mourir dans un bathyscaphe : métaphore de l'autophagie terminale de l'Occident

La mort, plus grotesque que tragique, de ces riches qui ont payé une fortune pour qu'un bathyscaphe les transporte dans les entrailles du Titanic nous semble une métaphore appropriée du destin de l'Occident. Chesterton a dit que le capitalisme est une hérésie parce que, au lieu de regarder les choses créées et de voir qu'elles sont bonnes, comme Dieu les a faites, il les regarde et voit qu'elles sont des biens à amasser, à exploiter, à dévorer sans discernement. Toutes les fleurs, tous les oiseaux, tous les couchers de soleil, toutes les falaises et les sommets enneigés, toutes les étoiles et les fonds marins sont mis en vente, chacun à un prix correspondant.

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Agressions : le pèlerin et le footballeur

Et vous, comment réagiriez-vous si vous étiez témoin d’une agression, d’une attaque, d’un attentat ? Soyons sincère : on ne le sait vraiment que quand on y est confronté. Les circonstances font aussi les hommes, les héros, et les lâches. Nul ne sait vraiment comment il réagira quand il s’agit de se retrouver face à la violence, et face à soi-même. J’ai pour ma part la chance — ou la malchance, c’est selon, — de connaître la réponse à cette question pour être intervenu il y a quelques années de cela lors d’une agression sexuelle dans le métro parisien, et pour avoir failli y laisser la vie. Intervenir ou non ne se décide pas vraiment consciemment : on ne réfléchit pas, on agit, presque par réflexe, parce que le fait de le faire ou non n’est pas négociable, que ce doit être fait. C’est, sans doute, un savant mélange entre valeurs et aptitudes, courage et inconscience. Comme le disait si bien une phrase reprise de l’écrivain allemand Jean-Paul Richter en page de garde des Bob Morane de mon enfance, « Le timide a peur avant le danger, le lâche au milieu du danger, le courageux après le danger. » C’est un bon résumé. Le courage d’Henri d’Anselme, le « héros au sac à dos » du drame d'Annecy en constitue le parfait exemple.

laselectiondujour.com

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RUSSIE

Prigojine s’exile mais laisse derrière lui une boite de Pandore

Ce ne sera pas la première fois que le Kremlin punit un oligarque errant qui s’est égaré dans les eaux infestées de requins de la politique russe. Prigojine sait qu’il devra faire des choix importants dans les mois à venir, voire pour le reste de sa vie. Bien entendu, les actions futures de Prigojine seront suivies de près non seulement à Moscou, mais aussi dans les capitales occidentales, qui sont loin d’être convaincues que le dernier mot a été dit sur ces événements dramatiques. Dans ce contexte sordide, la grande question est la suivante : la tentative de coup d’État de Prigojine n’était-elle pas en grande partie une crise qui attendait de se produire et que les services secrets occidentaux/ukrainiens ont exploitée ? Le cœur du problème est que les escroqueries suivent les oligarques russes comme leurs ombres, et Prigojine ne fait pas exception. Les autorités russes ne peuvent se laver les mains de cette honteuse réalité. Inévitablement, sous Prigojine, Wagner s’engageait sur la même voie que les entrepreneurs militaires privés des États-Unis – au sujet desquels le célèbre lanceur d’alerte Edward Snowden, qui vit à Moscou, a franchement écrit dans son livre « Permanent Record ». Par conséquent, fortuitement, l’héritage de Prigojine donne au Kremlin une raison impérieuse de nettoyer l’écurie d’Augias. L’avenir nous dira si cela se produira ou non.

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Le grand hospice occidental : le « déclin de l'Occident » selon Eduard Limonov

Depuis des décennies, la scène littéraire, en Italie, connaît le succès d'auteurs et de textes en phase avec l'« intellectuellement correct ». Rares sont les écrivains et les penseurs qui ont réussi à s'imposer avec des œuvres clairement dissidentes par rapport à la culture dominante. Cette fois-ci, nous pensons qu'Edouard Limonov y parviendra avec un livre publié par Bietti, Grande ospizio occidentale, édité par Andrea Lombardi (pp. 233, 21,00 euros). Il s'agit de pages qui, tant du point de vue littéraire que du point de vue du contenu, dégagent une grande puissance. La prose de Limonov est caustique, elle s'en prend aux idoles du présent post-moderne, mais elle est aussi captivante, capable d'engager le lecteur. Le volume se lit d'une traite. Mais qui était Limonov, mort d'un cancer en 2020, au milieu des restrictions causées par la pandémie de Covid-19 ? Alain de Benoist le précise dans l'introduction : « Poète et voyou, vagabond et majordome, milicien pro-serbe pendant la guerre de Bosnie [...] opposant dans l'âme, fou de littérature, amateur de femmes et de bagarres, opposant puis partisan de Poutine. ».

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SANTÉ

Covid : « Les enfants ont été sacrifiés, on n’a jamais vu autant de suicides »

Le samedi 13 mai, Ariane Bilheran – philosophe, psychologue clinicienne et docteur en psychopathologie – et Amandine Lafargue – psychologue clinicienne et psychologue des organisations de travail – ont organisé à Paris un colloque intitulé « La dérive totalitaire sur les enfants : diagnostic, causes et conséquences, solutions ». Parrainé par la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations (LNPLV), ce colloque entendait notamment analyser la nature des dommages psychiques auxquels les enfants et les adolescents ont été soumis dans le cadre des mesures prises pendant la crise sanitaire. Il s’est également intéressé aux nouvelles formes que peut prendre cette dérive, en particulier via la promotion de l’éducation à la sexualité dans les enseignements dispensés à l’école. Plusieurs spécialistes (médecins, pédiatres et psychologues) ont ainsi proposé des pistes de réflexion sur les différents aspects des troubles psychiques affectant les jeunes générations depuis la crise sanitaire ainsi que des perspectives pour remédier à leur souffrance, leur permettre de retrouver leur équilibre et leur garantir un développement harmonieux. Interrogée lors du colloque, Nicole Delépine, pédiatre et oncologue, ancien chef du service de cancérologie pédiatrique de l’hôpital de Garches, estime que les mesures sanitaires ayant touché les enfants n’étaient pas justifiées et que ces derniers ont été « sacrifiés dans tous les détails ».

breizh-info.com

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UNION EUROPÉENNE

Commission européenne: la politique de concurrence aux mains des Américains? La possible nomination de Fiona Scott Morton à Bruxelles inquiète

Fiona Scott Morton pourrait être nommée à la direction générale de la concurrence de la Commission européenne, à Bruxelles. Au-delà même de la nationalité de cette économiste, une telle décision est abracadabrantesque pour de nombreuses raisons. C’est une nomination pressentie qui provoque beaucoup de remous. Selon La Lettre A, l’Américaine Fiona Scott Morton est envisagée pour prendre l’un des postes les plus importants et les plus convoités de la Commission européenne, celui qui la placerait à la tête de la Direction générale de la concurrence. Une Américaine veillerait donc à l’application stricte des règles de concurrence, ces mêmes règles qui sont accusées d’affaiblir l’Europe et de l’empêcher d’être la puissance économique qu’elle pourrait être et dont les Etats-Unis s’extraient sans remords quand il s’agit de favoriser leurs entreprises.

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La « paix » selon Ursula signifie la fin de l'Europe

« Vive l'Europe ! Slava Ukraini ». La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a choisi cet oxymore pour conclure son discours à la Conférence sur le redressement de l'Ukraine (ERC 2023) - un festival des bellicistes et des vautours les plus extrémistes, qui s'est tenu mercredi 21 juin, à Londres sous la supervision du faucon Sunak et avec la présence inévitable de l'humoriste de Kiev. « Vive l'Europe ». Ces mots sont prononcés par ceux qui, au nom de l'Union européenne (une organisation supranationale sans aucune référence démocratique aux peuples des États membres), détruisent le continent européen. « Slava Ukraini ». Depuis le coup d'État de 2014, fomenté et voulu par les États-Unis et l'UE, le régime d'extrême droite, une marionnette de l'OTAN installé à Kiev, a poussé l'Europe vers un abîme de plus en plus profond, culminant avec l'attaque terroriste contre la plus grande structure logistique d'Europe, le Nord Stream.

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Un premier pas pour la reconnaissance du nucléaire en UE

Le 16 juin dernier, la Commission européenne a signé un texte crucial reconnaissant le rôle du nucléaire dans la décarbonation de l’économie. Cette victoire bienvenue ne signifie pas toutefois que la bataille du nucléaire est gagnée, car le chemin législatif est encore long avant application. L’UE reconnait enfin pour la première fois le rôle majeur du nucléaire dans la décarbonation de l’économie européenne. Une victoire pour l’Alliance du nucléaire dans la directive énergie renouvelable (RED) de la Commission européenne. Dans une communication officielle sibylline (le nucléaire n’est pas explicitement cité…) : « La Commission reconnaît que d’autres sources d’énergie sans fossile que les énergies renouvelables contribuent à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 pour les États membres qui décident de s’appuyer sur ces sources d’énergie ». Un accord « historique » selon le cabinet du ministère de l’Énergie puisque, jusque-là, le nucléaire, qui est une source bas-carbone, n’était pas pris en compte. On croit rêver !

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Le référendum sur l’accueil et la redistribution de migrants en Pologne inquiète des dirigeants de l’Union Européenne fâchés avec la démocratie

Varsovie envisage d’organiser un référendum sur le respect du programme de redistribution des migrants de l’UE le jour des élections générales de cet automne, a annoncé le parti au pouvoir Droit et Justice (PiS) le lundi 19 juin. Aujourd’hui, les diplomates à Bruxelles craignent qu’un tel vote ne déclenche un mouvement similaire au Brexit en Pologne, a rapporté Mandiner. L’idée de soumettre le nouveau pacte européen sur les migrations à un référendum a été proposée pour la première fois par Jaroslaw Kaczynski, chef du PiS, au parlement polonais la semaine dernière, arguant que son pays avait déjà accueilli jusqu’à 2 millions de réfugiés ukrainiens et qu’il serait injuste de le forcer à accueillir davantage de migrants ou à payer à la place. La décision ayant été prise sans le consentement unanime des États membres de l’UE, le pacte viole le principe de souveraineté de ceux qui ont voté contre. « Cette question doit faire l’objet d’un référendum », a déclaré M. Kaczynski, « les Polonais doivent s’exprimer sur ce sujet ».

breizh-info.com

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Pourquoi l'Union européenne est-elle une tragédie pour les peuples et les travailleurs ?

Selon le traité de Maastricht de 1992 (article 104) et le traité de Lisbonne de 2007 (article 123), les États européens ont été privés de la possibilité d'emprunter auprès de leur banque centrale. En outre, l'État a renoncé au droit de battre monnaie. Les États ont transféré ce pouvoir souverain au secteur privé, dont ils sont devenus les débiteurs. Grâce aux actions par lesquelles la crise de la dette privée des banques a été déguisée en crise de la dette publique des États, la souveraineté monétaire a été neutralisée et, avec elle, la relation entre l'État et l'économie a été complètement inversée. C'est cette dernière qui est souveraine, où l'État, quand il existe encore, devient le pur défenseur du capital et de sa logique, avec pour conséquence la reconfiguration de la politique comme simple continuation de l'économie par d'autres moyens.

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La Russie conservera son influence en Afrique

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La Russie conservera son influence en Afrique

Source: https://katehon.com/ru/article/rossiya-sohranit-silovye-rychagi-v-afrike

30.06.2023

Les tentatives occidentales de semer la panique échouent

La mutinerie du 24 juin et les événements qui ont suivi ne concernent pas seulement l'avenir de la Russie, mais aussi celui d'un certain nombre d'autres pays. Les structures de la SMP Wagner vont être réaffectées et reformées. Malgré l'accord de non poursuite, la structure n'existera plus sous sa forme précédente. L'État n'a plus confiance en elle. Toutefois, la question se pose de savoir comment le fonctionnement de la société militaire privée sera compensé en dehors de la Russie.

La sécurité en Afrique

Les formations que les médias ont attribuées à la SMP Wagner, ont joué un rôle positif dans la lutte contre les terroristes en Syrie et le renforcement de la sécurité des alliés africains de la Russie. Il s'agit en premier lieu de la République centrafricaine, où les instructeurs russes du Commonwealth of Officers for International Security (CISO) ont pu vaincre les rebelles qui tentaient de s'emparer de la capitale du pays et pu étendre la zone de contrôle du gouvernement central à 90% du pays, ce qui n'avait jamais été fait auparavant. Il y a actuellement 1890 instructeurs russes en RCA. Plus tôt, les autorités centrafricaines ont soumis une demande pour 3000 personnes supplémentaires.

Le nombre d'instructeurs russes au Mali est estimé à 300. Ces deux pays sont importants pour les intérêts russes. Ces pays africains disposent de riches réserves d'or (Mali), de diamants, d'uranium et de pétrole (RCA). Tous deux montrent une volonté de s'engager aux côtés de la Russie dans la lutte contre le colonialisme et pour un monde multipolaire; dans les deux cas, la Russie peut (et a) démontré son efficacité dans la lutte contre le terrorisme et les groupes rebelles.

En outre, c'est la structure de la SMP Wagner qui a précédemment soutenu l'armée du maréchal Khalifa Haftar en Libye, tenté de prendre pied au Mozambique, opéré au Soudan et manifesté de l'intérêt pour d'autres pays africains.

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"Un vide de pouvoir" ?

Si la rébellion de la SMP Wagner, et la restructuration subséquente de cette formation, affectent la gestion des opérations au Mali et en RCA, les conséquences se feront sentir sur l'ensemble de la politique russe en Afrique. Les experts occidentaux estiment que la situation est favorable à l'expansion de l'influence américaine au sud du Sahara. Les dirigeants africains seront contraints de se tourner vers les États-Unis, la France et le Royaume-Uni pour obtenir de l'aide contre les terroristes et les insurgés. Il n'est pas impossible que la Turquie, où il existe une SMP islamique, le SADAT, tente d'occuper de nouvelles positions.

Les médias occidentaux anticipent une "vacance du pouvoir" qui pourrait émerger en Afrique. Certains médias ont émis l'hypothèse que des SMP chinoises pourraient remplacer les Russes en Afrique. En réalité, il s'agit d'une provocation de l'Occident visant à opposer Moscou et Pékin. Les SMP chinoises ne fonctionnent pas comme les conseillers militaires russes. Ils ne peuvent être remplacés que par du personnel militaire régulier de la Russie elle-même, par des SMP rebaptisées et restructurées, ou par du personnel militaire régulier d'autres pays ayant l'expérience du travail avec des troupes dans la région. En premier lieu, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France.

La Russie conserve son influence

Toutefois, selon le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, les instructeurs russes continueront à travailler au Mali et en RCA. A la veille du Forum Russie-Afrique prévu fin juillet, Moscou doit faire preuve de force, de capacité à résoudre ses crises internes (sinon on se demande comment elle peut résoudre les crises à l'extérieur) et en même temps maintenir le potentiel de puissance qui a assuré la projection de puissance et l'exportation de la sécurité en Afrique.

Il convient de noter que toutes les dispositions en vertu desquelles les militaires russes sont présents en Afrique sont prises et soutenues par l'État russe.

"Outre les relations avec les SMP, les gouvernements de la RCA et du Mali ont des contacts officiels avec les dirigeants russes. À leur demande, plusieurs centaines de soldats travaillent en RCA en tant qu'instructeurs. Ce travail se poursuivra", a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview accordée à RT.

Cette information a également été confirmée par le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Selon lui, la Russie poursuivra sa coopération militaire avec la République centrafricaine et le nombre de conseillers militaires sera aussi important que nécessaire.

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Le nombre de militaires russes travaillant en Afrique - via des SMP ou via l'État - ne dépasse pas quelques milliers de personnes. Cependant, l'effet politique positif de leurs activités est énorme. Par conséquent, si vous le souhaitez, d'autres SMP russes ou le ministère de la défense peuvent remplacer les "wagnériens", sans détourner des ressources importantes de l'opération militaire spéciale en Ukraine. Il est possible qu'une entente soit trouvée avec les unités des SMP "sur le terrain" qui, se trouvant en Afrique, n'ont pu participer à l'insurrection. D'autant plus qu'elles utilisent officiellement d'autres dénominations.

Théoriquement, il pourrait y avoir des problèmes pour Khalifa Haftar en Libye, car Moscou, officiellement, n'a pas signé d'accords de soutien militaire avec lui et préfère communiquer avec tous les centres de pouvoir de ce pays, divisé depuis 2011, après l'intervention militaire de l'OTAN et le renversement de Mouammar Kadhafi.

Une chance pour le Belarus ?

Il est encore prématuré de dire si la Biélorussie, où le chef de la SMP Wagner s'est installé, aura la capacité et la volonté d'utiliser son savoir-faire, ses relations et son expérience pour agir sur le continent africain. Toutefois, le potentiel du Belarus en Afrique ne doit pas être sous-estimé. Le Belarus est actif sur le continent et entretient des liens étroits avec le Zimbabwe et le Soudan, auxquels il fournit des armes et des produits agricoles.

Lors de l'insurrection du 24 juillet, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a montré que le Belarus était un exportateur de sécurité en Eurasie. Cela renforce la position de Minsk en Afrique et sur la scène mondiale en général. Théoriquement, le Belarus pourrait renforcer sa capacité et résoudre le problème d'une éventuelle vacance du pouvoir pour Moscou en intégrant ce que l'on appelait autrefois la SMP Wagner dans sa composante de force et sa stratégie pour le continent africain et en l'alignant sur Moscou au niveau de l'État de l'Union. Ce dernier point pourrait résoudre le problème de la responsabilité et de la contrôlabilité de l'unité.

samedi, 01 juillet 2023

Victoire et défaite en Ukraine ?

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Victoire et défaite en Ukraine?

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/06/30/voitto-ja-havio-ukrainassa/

Le conflit en Ukraine, qui a dégénéré en affrontement militaire il y a près d'un an et demi, se poursuit. Malgré l'aide massive de l'Occident, l'Ukraine n'a pas réussi à expulser les troupes russes, et encore moins à "gagner" la guerre en cours. En toute impartialité, il faut toutefois reconnaître - comme l'affirme également Riley Waggaman sur son blog - que la Russie n'a pas encore atteint ses objectifs non plus.

La raison officielle la plus concrète de l'opération militaire spéciale de la Russie était de "protéger la population russe dans le Donbass". Aujourd'hui, cependant, la situation dans le Donbass est encore plus tragique. Les bombardements ukrainiens sur des cibles civiles ont décuplé par rapport à la période précédant le 24 février. L'armée ukrainienne est également toujours retranchée dans certaines parties de Donetsk (et dispose d'un petit point d'appui à Lougansk).

À ce jour, la "démilitarisation" de l'Ukraine n'a pas eu lieu. Le régime de Kiev continue de recevoir davantage d'armes des États-Unis et de certains pays de l'OTAN, qui n'ont aucun scrupule à faire se poursuivre les combats jusqu'au "dernier Ukrainien" (et de préférence jusqu'au dernier Russe). Quant à la "fixation nazie", celle de l'extrême droite ukrainienne, avec ses aliénateurs idéologiques, elle est toujours à l'œuvre.

L'Ukraine est devenue l'"anti-Russie", telle qu'imaginée par les néo-conservateurs américains. Au cours de l'opération militaire spéciale, Kiev a mis hors la loi les éléments "pro-russes" du pays, les partis d'opposition, leurs personnalités et leurs activistes. Tous les Ukrainiens soupçonnés d'être favorables à Moscou, de quelque manière que ce soit, risquent des représailles.

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La guerre n'a fait qu'attiser les nationalistes ukrainiens et Kiev, avec l'aide de la machine médiatique occidentale, laquelle a créé l'image d'un État ukrainien totalement séparé de la Russie qui émergerait après la guerre (bien que dans ce cas, l'Ukraine, présentée comme un champion des "valeurs européennes", préférerait, selon Zelensky, devenir un "Grand Israël" illibéral qui opprimerait les Russes plutôt que les Palestiniens).

En effet, pendant le conflit, des tentatives ont été faites pour effacer la "russéité", en interdisant la littérature russe et en détruisant les monuments et les statues de l'ère soviétique. De même, les noms de rues russes ont déjà été remplacés par des noms américains plus récents, et les opérations spéciales russes n'ont pas encore été en mesure d'arrêter cette destruction.

Quels sont donc les scénarios réalistes et réalisables qui pourraient arrêter et inverser le cours des événements et aider la Russie à se rapprocher de ses objectifs ? 

Si l'armée ukrainienne s'épuise complètement, perd ses batailles et échoue dans sa "contre-offensive" annoncée pour l'été, elle pourrait perdre le soutien de Washington et des pays de l'OTAN. Il s'agit d'une crainte réaliste chez les Occidentaux qui détestent la Russie.

Cette évolution forcerait un Kiev vaincu à s'asseoir à la table des négociations, où Moscou pourrait dicter ses conditions. Il ne fait aucun doute que ces conditions incluraient la neutralité de l'Ukraine, le retrait du pouvoir de diverses factions politiques "anti-russes" et l'interdiction de l'extrémisme.

Bien entendu, même si l'Ukraine était officiellement neutre, cela ne signifierait pas que tous les Ukrainiens seraient désormais bien disposés à l'égard de Moscou. L'amertume et le ressentiment subsisteraient certainement et le nationalisme ukrainien continuerait à se cacher derrière les déclarations de neutralité, ce qui pourrait entraîner de nouvelles difficultés par la suite.

Du côté positif pour Moscou, ce scénario mettrait très probablement fin à l'effusion de sang dans le Donbass et dans d'autres régions annexées par la Russie, réalisant ainsi plusieurs des objectifs déclarés de M. Poutine. De graves problèmes subsisteraient - et conduiraient probablement à un conflit plus tard - mais il s'agirait tout de même d'une "victoire partielle" pour la Russie.

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Le deuxième scénario militaire est beaucoup plus extrême. Dans ce scénario hypothétique, l'armée russe trouverait un moyen d'atteindre la frontière occidentale et Moscou finirait par absorber la quasi-totalité de l'Ukraine. Les "faucons de guerre" russes espèrent une telle issue, qui obligerait le régime de Poutine à adopter une position plus dure qu'il ne le fait actuellement.

Comme l'a affirmé Alexandre Douguine, la Russie n'a pas besoin d'une "stratégie astucieuse", mais d'un "plan de victoire rationnel et soigneusement calibré". Il souligne que dans la guerre moderne, "la rapidité dicte souvent l'issue". Pour atteindre ses objectifs, la Russie devrait également prendre des mesures "impopulaires" et ne pas "s'inquiéter des élections ou de la popularité".

À supposer qu'un tel scénario soit politiquement et militairement réalisable et que les forces armées russes progressent jusqu'à Kiev et Lvov, procédant à une "démilitarisation et à une dénazification" de la région, que se passerait-il ensuite ?

L'ordre et la stabilité peuvent-ils être rétablis dans la région si une "Ukraine libérée", qui serait un "pays occupé" aux yeux de l'OTAN occidentale, continuait de servir de théâtre à la "guerre de l'ombre" entre la Russie et l'Occident: un vivier de trafiquants d'armes, de cellules terroristes, de saboteurs et d'assassins ? Quelles atrocités faudrait-il commettre pour que l'Ukraine devienne un territoire "neutre" ou qu'elle fasse à nouveau partie de la Russie?

Si la Russie parvenait à annexer l'Ukraine à sa fédération, celle-ci serait toujours entourée par l'alliance militaire de l'OTAN. Cette situation créerait également les conditions de nouvelles confrontations géopolitiques dans un avenir proche. Les troubles internes se poursuivraient-ils et l'OTAN intensifierait-elle ses efforts pour déstabiliser la Russie, qui serait contrainte à un état d'urgence permanent dans un environnement hostile ?

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Y aurait-il des scénarios moins violents conduisant à la fin du conflit ? L'économie de l'Ukraine et les conditions de la guerre dépendent entièrement de l'aide occidentale. En fait, la dépendance presque totale de Kiev à l'égard des Anglo-Américains et de "l'Occident collectif" est un point faible de l'effort de guerre de l'Ukraine.

Sur le plan économique également, l'Ukraine est extrêmement vulnérable. Le seul espoir de Zelensky et de ses associés est que les banquiers centraux et les sociétés transnationales (BlackRock, Monsanto, Goldman Sachs, etc.) n'abandonnent pas leurs "investissements" sans se battre et cèdent de préférence tout à la Russie.

Le scénario catastrophe pour la Russie est esquissé depuis des années dans les (faux) médias de pouvoir attelés à la guerre de l'information en Occident : l'espoir que les efforts militaires, les pressions extérieures et les sanctions économiques finiraient par entraîner la chute du régime de Poutine. Cela plongerait la Russie dans un chaos interne, après quoi l'Occident reprendrait le contrôle, comme c'était le cas sous Boris Eltsine.

En effet, le fondateur du "club des patriotes en colère", Igor "Strelkov" Girkin, a mis en garde à plusieurs reprises contre la possibilité d'un effondrement de la Russie. Il entend par là que l'incompétence et les querelles entre les dirigeants russes pourraient avoir des conséquences catastrophiques sur l'effort militaire de la Russie et plonger le pays dans une crise politique profonde.

Si une solution négociée au conflit ukrainien peut être trouvée, sans "guerre totale dans un pays incendié", elle nécessitera des compromis douloureux entre les parties (OTAN, Occident et Russie). Si le conflit est simplement gelé, les hostilités pourraient reprendre dans quelques années.

Malheureusement, depuis le début de cette lutte, Moscou a permis à Washington et aux pays occidentaux de l'OTAN de franchir toutes les "lignes rouges" sans conséquences significatives. La Russie n'a pas voulu imiter le style de guerre brutal des États-Unis, et encore moins couper les liens économiques avec tous les acteurs hostiles, afin de mettre un terme plus rapidement au conflit.

L'opération militaire spéciale a certainement aidé la Russie à renforcer sa souveraineté en rompant (certains) liens avec l'Occident collectif et en forçant Moscou à chercher ailleurs des partenaires économiques plus amicaux et plus coopératifs. L'idée d'un "monde russe" séparé de l'Occident a également gagné en importance. Toutefois, il reste beaucoup à faire pour que la souveraineté apparente soit plus utile à la Russie dans le jeu des grandes puissances.

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Une victoire claire de la Russie sur le champ de bataille minerait bien sûr davantage la crédibilité de l'Occident, qui a déjà été ébranlée dans une grande partie du monde. Mais suffirait-il de vaincre l'Ukraine ? En fin de compte, l'Ukraine n'est qu'un outil permettant à l'Occident d'attaquer la Russie. Moscou devrait donc vaincre, d'une manière ou d'une autre, ceux qui utilisent cet instrument, à savoir Washington, Londres et Bruxelles.

D'un autre côté, alors que j'écris ces lignes, je me souviens de l'argument selon lequel les guerres modernes ne sont même pas faites pour être gagnées. Ainsi, en fin de compte, le conflit en Ukraine se soldera-t-il par le fait que personne ne "gagne" (à l'exception des très riches et puissants, des banquiers, des investisseurs et de l'industrie de l'armement). Bien sûr, cela s'est déjà produit à maintes reprises dans l'histoire du monde.

L'Irak dans les nouveaux scénarios géopolitiques mondiaux 

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L'Irak dans les nouveaux scénarios géopolitiques mondiaux 

Marco Carnelos

Source: https://it.insideover.com/politica/liraq-nei-nuovi-scenari-geopolitici-mondiali.html

30 juin 2023

Après avoir été constamment au centre de l'attention internationale pendant au moins trois décennies, l'Irak est depuis quelque temps relégué au second plan dans le vaste arc des crises qui caractérisent ce malheureux début de 21ème siècle.

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Partiellement sorti de l'épopée guerrière américaine de 2003 à 2011, avec l'invasion, le changement de régime, le retrait peu glorieux - bien que partiel - du contingent américain, la transition chaotique du pays vers la démocratie et, après une brève période de distraction au cours de laquelle le Moyen-Orient a été traversé par ce que l'on appelle les printemps arabes, l'Irak est revenu avec force et de manière troublante sous les feux de la rampe avec la montée en puissance de l'État islamique en 2014. L'intervention opportune de l'Iran avec les milices du CGRI et l'intervention ultérieure de la coalition anti-ISIS ont heureusement empêché l'effondrement complet du pays, lui épargnant un avenir sombre sous l'une des formes d'islam politique les plus odieuses de l'histoire, en comparaison de laquelle même les talibans auraient fait pâle figure.

Après la reprise de Mossoul, les projecteurs se sont lentement éteints sur le pays en 2018. Toutefois, cela ne signifie pas que les problèmes de l'Irak sont terminés ou qu'ils ne reviendront pas à l'avenir pour agiter la région précaire qui entoure la Mésopotamie.

En raison de sa position stratégique, de son dysfonctionnement politique, du creuset kaléidoscopique des tensions ethniques qui l'agitent, des tensions religieuses et nationales qu'il englobe, ainsi que de l'ampleur du travail de reconstruction et de réconciliation nationale qu'il est appelé à entreprendre, l'Irak conserve tout le potentiel nécessaire pour déstabiliser une fois de plus le Moyen-Orient. En bref, il faut faire avec l'Irak exactement le contraire de ce qui a été fait avec l'Afghanistan après le retrait soviétique en 1989 ; le pays est, et doit rester, une zone spéciale à surveiller.

Une politique occidentale qui se voudrait prospective doit donc s'en tenir à une approche large. En gros, pour une fois, se préparer à prévenir les problèmes au lieu de s'y attaquer tardivement et maladroitement lorsqu'ils ont déjà éclaté. Elle pourrait le faire en accompagnant discrètement le pays dans la transition vers des modèles de gouvernance plus efficaces et tournés vers l'ensemble de la population du pays, en lançant un soutien concret à l'immense travail de reconstruction matérielle et infrastructurelle et, enfin, en facilitant l'imposant travail de réconciliation nationale, sans lequel le destin du pays restera inévitablement marqué, de manière négative.

Il est pour le moins illusoire que les Etats-Unis, l'Union européenne et les autres grands bailleurs de fonds internationaux aient aujourd'hui la volonté, l'attention, la lucidité et les moyens d'initier cet investissement dans la stabilité, la reconstruction, le développement et le progrès du pays qui reste, à toutes fins utiles, le berceau de la civilisation humaine. Depuis seize mois, la priorité de ce que l'on appelle l'Occident global, c'est-à-dire la triade OTAN/UE/G7 et ses divers enchevêtrements, est une seule et même priorité: l'Ukraine; et l'on peut supposer qu'il en sera ainsi pendant longtemps encore.

L'Irak devra trouver sa propre voie et, surtout, la trouver ailleurs que dans les circuits habituels.

Le pays continue d'être pressuré par deux voisins encombrants, l'un se trouvant sur les milliers de kilomètres de sa frontière orientale, à savoir l'Iran; l'autre, en revanche, n'est pas un voisin au sens géographique du terme, mais continue de s'intéresser à l'Irak, il s'agit bien sûr des États-Unis d'Amérique. Alors que les premiers ont capillairement accru leur présence dans les ganglions les plus disparates du pouvoir irakien, les États-Unis - distraits par tant d'autres, peut-être trop, questions - mènent essentiellement une politique de fermeture à l'égard de l'Iran. Ils n'ont pas grand-chose à offrir à l'Irak, mais se contentent pour l'instant d'entraver l'étreinte "fraternelle" que Téhéran entend lui tendre de manière de plus en plus enveloppante.

En tout état de cause, il serait pour le moins présomptueux d'imaginer que Washington, ou n'importe quel pouvoir arabe, puisse déterminer le type de relations que l'Irak devrait avoir à l'avenir avec l'Iran, avec lequel il partage des milliers de kilomètres de frontières et des milliers d'années de relations politiques, économiques, commerciales, culturelles et religieuses.

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Chaque année, 15 millions de pèlerins chiites, dont la grande majorité vient d'Iran, se rendent - en grande partie à pied - aux sanctuaires de Nadjaf et de Karbala pour les célébrations de l'Achoura. Ces chiffres et les exigences logistiques et organisationnelles qui y sont liées font pâlir le pèlerinage annuel à la Mecque. Sur les centaines de kilomètres qu'ils parcourent, les pèlerins sont aidés, nourris et logés gratuitement par la population chiite du sud de l'Irak, qui dispose d'ailleurs de revenus misérables. Tout cela sans le moindre incident. Ce sont des liens difficiles à rompre.

Il serait donc opportun, mais surtout sage, de laisser les Irakiens décider du type de relations qu'ils veulent établir avec l'Iran. Toute ingérence ne ferait que désavantager ces mêmes Irakiens, et ils sont nombreux, même parmi les chiites, à vouloir échapper en partie à l'étreinte, potentiellement étouffante, de Téhéran.

Toutefois, l'évolution rapide de la dynamique mondiale et régionale pourrait élargir les perspectives irakiennes.

Le système international connaît un changement de paradigme. Après trente ans de leadership occidental unipolaire dirigé par les États-Unis, ce que l'on appelle l'"ordre mondial fondé sur des règles", dicté et, le cas échéant, interprété exclusivement par Washington, nous nous dirigeons lentement vers un système multipolaire encore indéfini qui, jusqu'à présent, n'a qu'un seul point de convergence : aucun pays - dans la nouvelle compétition entre grandes puissances qui s'annonce entre les États-Unis, la Russie, la Chine et l'UE - ne doit se sentir lié et obligé d'adhérer à la vision du monde particulière apportée par l'un des camps opposés, selon la logique binaire, également réaffirmée, du "avec moi ou contre moi".

Ce que l'on appelle le reste du monde, c'est-à-dire tous les autres pays qui ne font pas partie de la triade de l'Occident global, un groupe hétérogène et confus qui n'a pas d'agenda clair, veut toujours rester à l'écart de cet affrontement. Ce dernier semble être le seul aspect qui les unit.

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Le Moyen-Orient, qui tourne de plus en plus son regard vers l'Asie, ne fait pas exception. Cette situation offre également d'excellentes opportunités à l'Irak. La région du Moyen-Orient absorbe rapidement ce changement de paradigme mondial. Plusieurs pays arabes, dont certains sont de proches alliés (du moins jusqu'à récemment) des États-Unis, comme l'Égypte, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, aspirent à rejoindre les BRICS. Ce dernier est le groupe de pays composé du Brésil, de l'Inde, de la Russie, de la Chine et de l'Afrique du Sud qui apparaît de plus en plus comme l'authentique alter ego du G7.

Plusieurs producteurs de pétrole et de gaz de la région envisagent concrètement d'échanger leurs ressources énergétiques en yuan chinois, abandonnant ainsi le dollar.

La Chine intensifie ses relations avec le Conseil de coopération du Golfe et vient de remporter un succès diplomatique - qui a renforcé son prestige, son autorité et sa force morale - en facilitant la reprise des relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite, l'une des pierres angulaires de la stabilité dans la région. L'Irak, s'il joue son va-tout, lance un minimum de réformes et initie une réconciliation nationale crédible, pourrait bénéficier d'un éventuel cercle vertueux que la nouvelle saison des relations saoudo-iraniennes pourrait engendrer. Une relance sérieuse et durable des relations économiques entre les deux géants de la région pourrait également avoir un effet multiplicateur sur les autres économies voisines, et l'Irak devrait y être pleinement associé, notamment dans la perspective de l'inévitable diversification de son économie qu'imposera l'abandon progressif des énergies fossiles.

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En bref, une région constamment caractérisée pendant des décennies par ce que l'on appelle la Pax Americana, semble maintenant s'orienter vers une sorte de Pax économique asiatique administrée - discrètement, et certainement pas de manière musclée comme les États-Unis ont l'habitude de le faire - par la Chine. Plusieurs pays de la région pourraient tirer parti de cette différence non négligeable, et l'Irak en fait partie.

Enfin, le conflit en Ukraine devrait vraisemblablement conduire à la réorientation nécessaire du grand projet économique et d'infrastructure chinois de l'initiative "Belt and Road", mieux connue sous le nom de "Nouvelle route de la soie". L'axe nord de ce vaste projet, c'est-à-dire le grand réseau d'infrastructures terrestres et de corridors commerciaux censés relier l'Asie de l'Est, l'Asie centrale, la Russie, l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest sera vraisemblablement compromis, nous ne savons pas encore pour combien de temps. Cette situation donnera inévitablement plus d'importance à l'axe méridional censé passer par l'Asie du Sud-Ouest, c'est-à-dire le Moyen-Orient, où le Pakistan, l'Iran, l'Irak et la Turquie pourraient soudain acquérir une importance beaucoup plus grande qu'on ne l'avait imaginé au départ.

Si cette hypothèse se concrétisait, ce serait pour l'Irak une occasion à ne pas manquer.

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L'emprise du trafic de drogue en France: pourquoi il s'agit d'une urgence criminelle

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L'emprise du trafic de drogue en France: pourquoi il s'agit d'une urgence criminelle

Source: https://it.insideover.com/criminalita/la-morsa-del-narcotraffico-in-fracia-ecco-perche-e-emergenza-criminalita.html

1er juillet 2023

Un mauvais air souffle sur Paris (et sur la majeure partie de la France). Le crime organisé se renforce, devient plus violent, plus audacieux et plus riche. C'est ce qui ressort du rapport annuel présenté par le Service d'information, de réinformation et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco), l'observatoire interministériel des mafias locales et étrangères opérant dans l'Hexagone.

Au premier plan, le trafic de drogue. Malgré l'augmentation des saisies effectuées par la police - 27,7 tonnes de cocaïne (+5% par rapport à 2021), 128,6 tonnes de cannabis (+15%), 1,4 tonne d'héroïne (+9,5%), 1 million de comprimés d'ecstasy (+6%), 300 kilos d'amphétamines (+15%) - le phénomène continue de s'étendre presque sans entrave, générant "une multitude d'activités légales et, surtout, illégales" : 80% des règlements, 25% des armes récupérées et les 2,7 milliards d'euros saisis à la pègre proviennent du marché de la drogue". A la tête de ce colossal business, quelques locaux (des clans corses pour la plupart) et une myriade de cartels internationaux : narcos sud-américains, "mafia mocro" marocaine (mais implantée en Hollande et en Belgique), mafiosi et camorristes locaux, Balkaniques de tous poils, Chinois, Russes et Ukrainiens. Un tableau en perpétuel mouvement, ponctué de rivalités féroces et de querelles sanglantes permanentes. Un calvaire qui a fait 41 morts l'an dernier, dont un tiers de jeunes.

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L'épicentre de la criminalité est la région parisienne, suivie de Marseille, Dunkerque et Le Havre, principaux points d'accès à la drogue, mais la situation est également tendue à Belfort, Rennes, Toulouse, Metz, Avignon, Toulon et Cherbourg.

Le marché des armes, parallèle mais florissant, est également préoccupant. Des Balkans, du Sahel et, de plus en plus, de l'Ukraine en guerre, des caisses et des caisses d'Ak-47 arrivent continuellement - via l'Espagne, l'Italie ou la Suisse ; ce n'est pas un hasard si les kalachnikovs sont l'arme de prédilection des gangs pour défendre leurs zones de vente de drogues ou pour envahir celles des gangs rivaux.

Mais ce qui inquiète le plus les analystes, c'est l'expansion constante de la corruption, qui ne concerne plus seulement les "catégories à risque" - chargeurs, policiers, dockers, douaniers, petits fonctionnaires - mais s'étend désormais à la politique locale, aux mairies, aux assemblées régionales. Le rapport indique que, de plus en plus souvent, "la collecte des votes est soutenue ou organisée par des personnages liés à des groupes criminels spécialisés dans le trafic de drogue". La pénétration de la corruption dans la société politique transalpine est désormais "une menace d'ampleur nationale et une composante essentielle du trafic de stupéfiants".

Un défi sans précédent pour la France. Guillaume Hèzard, directeur de l'Officier central de lutte contre la corruption et les infractions financières, a déploré le manque de moyens (seuls 40 agents sont considérés comme opérationnels sur l'ensemble du territoire) et a demandé au gouvernement une forte augmentation des effectifs, tandis que Siraco a mis en garde "à la lumière des expériences de nos voisins européens, confrontés comme jamais à l'omniprésence de la criminalité organisée, nous devons réfléchir à nos capacités actuelles d'investigation". En résumé, il est urgent de changer de cap et de se préparer au pire avant qu'il ne soit trop tard.

D'autres chapitres du rapport sont ensuite consacrés à la cybercriminalité financière, à la prostitution (que les analystes estiment en hausse après la pandémie...), aux écomafias et aux vols à la tire. Cette dernière section présente quelques curiosités. Derrière les vols de voitures de luxe (allemandes de préférence...) se cache une filière qui mène de la Moldavie à la Lituanie, tandis que les spécialistes qui ont "pris" les 22 vélos de compétition de l'équipe italienne lors du championnat du monde de cyclisme à Roubaix en octobre 2021 sont roumains. Un butin de 700.000 euros. Les maisons de sport sont également dans le collimateur, comme le savent malheureusement les champions Angel Di Maria, Julian Draxler et Mario Lemina. Des favoris du public mais aussi de parfaites victimes.

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vendredi, 30 juin 2023

Nous vivons l'éclipse de la conscience - Interview Carlos X. Blanco

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Nous vivons l'éclipse de la conscience

Source: Revista Naves en Llamas, nº 22 (2023), 13-20.

Entretien avec Carlos X. Blanco, docteur en philosophie et expert en sciences cognitives

Quelle est l'importance de la philosophie dans le développement de l'intelligence artificielle et comment les philosophes peuvent-ils contribuer à ce domaine ?

Un service minimum rendu par la philosophie est l'analyse du langage utilisé, la critique et le remaniement des concepts. Cette tâche, en philosophie, est obligatoire, c'est quelque chose que nous devons toujours faire. C'est une tâche indispensable, pas la seule, comme le préconisait la philosophie analytique anglo-saxonne, mais une tâche très importante. C'est ainsi que nous éviterons de tomber dans la rhétorique ou l'empilement de mots, et que nous irons vers la vraie science. L'expression "intelligence artificielle" est un oxymore, une figure de style comme "un fer à repasser en bois". La grammaire espagnole permet de construire des expressions qui sont des contradictiones in terminis, ce qui est parfois très bien à des fins poétiques, par exemple, mais la grammaire philosophique, qui est la logique même ou le système de rationalité de l'être humain, l'interdit.

Une fois l'oxymore " intelligence artificielle " dénoncé, on peut entrer dans un double champ d'analyse : a) ontologique (qu'est-ce qui est dans le monde, qu'est-ce que l'intelligence, se demander si l'intelligence n'est pas -essentiellement- une manifestation du vivant) ; et b) gnoséologique (que sont les " sciences cognitives ", quel est le statut gnoséologique de la discipline dite de " l'intelligence artificielle " et de la psychologie cognitive.

Je me suis consacré à ces questions il y a 30 ans, en rédigeant ma thèse de doctorat.  Déjà à l'époque, j'entrevoyais les répercussions désastreuses d'une discipline inventée, d'un réductionnisme brutal, d'un intérêt capitaliste tardif à élever la technologie au rang d'autel et à détruire l'humanité. Bien sûr, dans mon département, composé essentiellement d'ignorants, personne ne m'a écouté.

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Comment définiriez-vous l'intelligence artificielle d'un point de vue philosophique ?

C'est le projet d'éradication de l'être humain. Ce projet, soutenu par des millions de dollars, a une longue histoire. Aujourd'hui, nous ne le voyons plus que comme un projet technologique qui permettra aux géants de la technologie d'accumuler d'énormes plus-values au détriment d'une structure anthropologique reconnaissable. Et cet aspect est réel et effrayant, mais il doit aussi être compris dans sa "généalogie", et pas seulement dans son présent. Le nominalisme, c'est-à-dire la scolastique décadente du XIVe siècle qui commence à voir le monde comme une simple collection de faits isolables et directement intuitifs par l'esprit : c'est dans Ockham que se trouve la racine de l'individualisme féroce. C'est déjà l'individu-atome des néo-libéraux anglo-saxons en termes d'anthropologie et de politique, et c'est le symbole atomique du cerveau intégré dans un "langage de la pensée", comme le voulait Jerry A. Fodor (photo).

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À ma connaissance, personne n'a voulu voir le lien entre l'individualisme nominaliste et l'atomisme de l'esprit comme des éléments essentiels d'un projet visant à faire de l'homme une machine. Ce n'est pas que l'intelligence artificielle rende les machines "humaines". Au contraire, l'objectif est de faire de l'homme une machine, ce qui est techniquement possible et beaucoup plus lucratif et... métaphysiquement, mortel.

Selon vous, quelles sont les implications éthiques et morales du développement de l'intelligence artificielle avancée ?

Il est nécessaire d'étudier, comme je l'ai déjà dit, la généalogie de la modernité, afin de comprendre les développements futurs possibles. Le nominalisme et l'individualisme, à la fin du Moyen Âge. Empirisme et rationalisme, à l'époque moderne. L'homme comme machine à traiter des symboles et à suivre une grammaire mentale universelle, au XXe siècle. Entre les deux, le libéralisme et le contractualisme : nous sommes des pièces dans un cadre, des atomes discrets et remplaçables soumis à une grammaire qui nous domine et nous traverse. Eh bien, il faut extrapoler à partir de là vers l'avenir. Nous devenons de plus en plus des "pièces", avec de moins en moins d'"âme".

Gardons à l'esprit que l'histoire de l'humanité est l'histoire de l'esclavage sous les formes les plus diverses. L'homme, en général, a été traité comme une bête et comme une "chose" selon les paradigmes juridiques et politiques les plus bizarres et les plus différents. L'homme est un jus extrait qui sert d'"instrument vocal" et de bête à acheter et à vendre, une propriété sur laquelle le maître a le "droit d'user et d'abuser". Le jus extractible n'est pas seulement la force de travail de l'esclave, mais aussi sa capacité à donner du plaisir et du divertissement aux autres, etc. Depuis des siècles, la marchandisation et la réification de l'être humain est un fait que le capitalisme n'a fait que renforcer et consacrer. Dans cette ligne, à partir de cette base, la soi-disant intelligence artificielle va plus loin : non seulement l'homme corporel - dans son ensemble et dans ses parties - mais aussi l'homme intérieur doivent être transformés en marchandises. Chaque recoin de son âme (volitive, affective, intellectuelle) doit être colonisé et vendu.

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Que pensez-vous du concept de "conscience" dans l'intelligence artificielle et de la manière dont il pourrait affecter notre compréhension de l'esprit humain et de la conscience ?

La conscience dans l'intelligence artificielle est traitée de façon magistrale dans le plus grand film philosophique de tous les temps: 2001, l'Odyssée de l'espace. Hal 9000 a une conscience, une conscience "de". Dans le cas présent, il s'agit de la "conscience de la mort". Les astronautes doivent éteindre (de manière irréversible) un dispositif. Mais cet appareil, le super-odénateur qui contrôle le vaisseau spatial, a la "conscience de". Hal 9000 a peur de la mort et tue pour vivre. La conscience même de la mort nous identifie en tant qu'être humain, et HAL 9000 était donc humain. La conscience n'est pas une "substance" qui abrite un animal ou une machine.

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La conscience est une intentionnalité, c'est-à-dire une référence ou une relation qui transcende celui qui en fait l'expérience. C'est une sorte d'ouverture à d'autres réalités (transcendance), surtout si ces réalités sont d'autres consciences. Les programmes et les robots d'aujourd'hui ne sont pas conscients, mais ils usurpent des fonctions anthropologiques qui étaient conscientes. On le voit dans l'éducation : on veut faire des enfants occidentaux des bêtes droguées au porno et aux jeux vidéo, en leur épargnant des efforts, et en épargnant à l'État l'obligation de mieux embaucher et former les enseignants. La conscience disparaît dans la numérisation de l'éducation. Nous vivons l'éclipse de la conscience.

Comment l'intelligence artificielle pourrait-elle changer la façon dont nous comprenons des concepts tels que l'identité, la vie privée et l'autonomie personnelle ?

Ils ont déjà changé. C'est un fait. Et ce qui risque d'arriver, c'est que les droits et attributs fondamentaux de la personne disparaîtront. La personne finira par devenir une fiction, quelque chose qui existe légalement sur le papier mais qui ne correspond à aucune structure ontologique. Nous assistons à un processus de vidange, d'"usurpation" des facultés humaines. De même qu'à l'époque du fordisme et du taylorisme, pour être ouvrier, il n'était pas nécessaire d'être une "personne", il était plus intéressant, comme le disaient les premiers "managers" du capitalisme, d'embaucher des gorilles dressés... aujourd'hui, le système veut des consommateurs sans identité réelle. Ce capitalisme aliénant a fait disparaître des milliers de métiers, des milliers de compétences et de traditions que les gens portaient en eux depuis des générations. Eh bien, maintenant, l'assaut n'est pas seulement dirigé contre le "savoir", mais aussi contre les attributs fondamentaux de l'être humain. Pour ce faire, ils suppriment le père, la mère, l'enseignant et toute forme d'autorité et de source de règles. Les règles sont fixées par le Grand Dispositif et dans chaque enfant il doit y avoir un terminal (le téléphone portable) avec lequel conduire la créature jusqu'à ce qu'elle devienne un légume et une marchandise.

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Quels défis éthiques pensez-vous que nous devrons relever avec l'adoption généralisée de l'intelligence artificielle dans divers secteurs de la société ?

-La conversion ultime de l'homme en une chose. Nous voyons aujourd'hui l'étape intermédiaire, avec l'animalisme. L'humanité occidentale s'est tellement dégradée, s'est tellement habituée à se voir en termes animaliers, qu'il n'y a aucun problème à attribuer des droits aux animaux. Pour beaucoup de gens, même ceux qui sont passés par l'université (et parmi eux les pires), un animal de compagnie vaut plus qu'un enfant. L'étape suivante est le scénario que des écrivains comme Asimov avaient déjà envisagé il y a des décennies, lorsque j'étais enfant : les lois de la robotique. Un robot acquerra des droits sur les humains, et même les humains deviendront des assistants, des appendices et des esclaves des robots. Grand paradoxe, car le mot robot signifie esclave. Mais tout cela est déjà présent dans le Capital de Marx : l'aliénation devant la machine.

Quelle est votre opinion sur le rôle de l'intelligence artificielle dans la prise de décision, en particulier dans des situations critiques telles que la justice, la médecine et la sécurité ?

Aujourd'hui, l'intelligence artificielle prend déjà des décisions essentielles en matière financière, de communication, etc. Si vous avez un compte Twitter, vous vous ferez facilement insulter par des "bots", c'est-à-dire des profils étranges, remplis de messages incohérents (beaucoup de textes en anglais, des mèmes absurdes, etc.), parce qu'ils ne sont pas humains, mais les "bots" qui vous insultent ont été déclenchés par quelqu'un d'humain au début de la chaîne, qui lance sa campagne en toute connaissance de cause. Il en va de même pour les investissements : l'avenir d'un pays entier est décidé par une machine, mais qui est le fils de sa mère qui a décidé que - à son tour - une machine décide ? Soyons francs : ce qui se passe avec le monstre cybernétique qui nous envahit est un raffinement d'un monstre précédent, le monstre bureaucratique. Un subordonné doit commettre un acte cruel, moralement douteux, mais... le règlement l'exige, le supérieur le décide. Et c'est fait. Lorsque nous parlons de "programme" ou d'"algorithme", il y a également une tentative évidente d'éviter la responsabilité, qui est toujours humaine. Mais il y a toujours une responsabilité. On vous dit que "cette (technologie) est irréversible"... mais vous pouvez aussi résister. Il faut qu'il y ait des gens qui se lèvent et assument la responsabilité des décisions prises. Trop c'est trop.

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Quels arguments philosophiques peuvent soutenir ou réfuter la possibilité que les machines développent des émotions ou une certaine compréhension des sentiments humains ?

Une expérience corporelle intégrale. Si un jour il y a des "réplicants" comme ceux de Blade Runner, l'autre grand film philosophique sur l'I.A., dont les corps et les cerveaux s'accumulent de diverses manières. dont les corps et les cerveaux accumulent de l'expérience (et pas seulement des "données"), comme quelque chose de vivant et d'interagissant, alors nous pourrions faire de telles attributions (la machine "aime", la machine "craint", etc.). Il s'agirait d'une évolution, d'un devenir vers la subjectivité. Ce qui va se passer, c'est qu'il y aura des hybrides, je le crains. Des hybrides, des êtres biologiquement humains avec de nombreuses prothèses qui changent essentiellement notre conception de l'esprit, du sentiment, de l'action, etc. Et il sera alors très difficile de savoir quand cette nouveauté, cette autre réalité para-anthropologique, est apparue.

Selon vous, quelles sont les principales préoccupations philosophiques liées à la dépendance de l'homme à l'égard de l'intelligence artificielle et comment pouvons-nous relever ces défis ?

Pour moi, ce qui est inquiétant, c'est la disparition de la figure de l'enseignant et de l'éducation elle-même, telle que certains d'entre nous la conçoivent encore. Les GAFAM, tout le réseau industriel qui alimente le transhumanisme, veulent supprimer la chaîne de transmission et la continuité de la culture, et réaliser ainsi l'équivalent du "gorille dressé" de l'époque de Taylor et Ford. Avec la disparition du maître, et de la famille elle-même, la mutation anthropologique est servie. Le Grand Dispositif sera le seul "éducateur", il sait ce qu'il faut faire. Et, bien sûr, le Nouvel Ordre Mondial aura les applaudissements et la complicité de millions d'imbéciles qui se verront tout enlever, ayant collaboré à leur propre destruction de tout ce qui est beau et précieux dans la vie. Rappelez-vous ce qui a dû se passer dans votre banque : une gentille employée, celle qui s'est toujours occupée de vous avec professionnalisme et sourire, vous apprend patiemment à utiliser la banque en ligne. Aujourd'hui, cette femme est au chômage. C'est la même chose dans l'éducation : des milliers d'enseignants sont enthousiasmés par la "numérisation" de l'enseignement. Ce qu'ils font, c'est s'incliner devant Google, Microsoft et autres, creuser leur propre tombe et dégrader leur profession.

Face aux défis : la résistance. Être des traditionalistes au sens le plus noble et le plus granitique du terme.

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Dans quelle mesure pensez-vous que l'intelligence artificielle peut reproduire ou surpasser la créativité et l'intuition humaines ?

-Elle ne va pas la reproduire ou la dépasser. Elle la détruira. Les artistes disparaissent déjà. Vous n'allez pas payer un euro pour une œuvre originale réalisée par un humain. Il y a plein d'applications qui écrivent des poèmes, peignent des tableaux, composent des chansons et des symphonies. Les thèses de doctorat et les articles journalistiques peuvent être générés par des machines, et le problème est que l'être humain lui-même - déprofessionnalisé et déshumanisé - admet être un émetteur (et non un créateur) de cochonneries. Je le vois dans ma profession : il y a des enseignants qui se limitent à projeter des films en classe et à poser des questions d'examen avec Kahoot (qui est une application qui pose et corrige automatiquement les questions d'examen). Pour se consacrer à ces bêtises pseudo-pédagogiques, il vaudrait mieux qu'ils s'en aillent. L'étudiant a le droit de recevoir une Master Class. Il y a trop d'hommes de main des machines. Les machines nous dépasseront si nous, les humains, nous laissons dégrader.

Quelle est votre opinion sur la possibilité d'accorder certains droits juridiques ou considérations morales à des entités dotées d'une intelligence artificielle avancée ?

Comme je l'ai déjà dit, il s'agit d'un processus de dégradation anthropologique induite. Il existe, me semble-t-il, une nouvelle mystique maçonnique, beaucoup plus puissante que la franc-maçonnerie traditionnelle (bien qu'elle s'appuie également sur elle), qui souhaite des "mutations anthropologiques" constantes, et qui a pour idéal religieux une véritable folie : une Harmonie Universelle de tous les Frères de la Race Humaine. Pour atteindre cette folie inaccessible, ils n'hésitent pas à créer des massacres et à transformer le corps, l'âme et l'essence d'êtres humains normaux. L'ultra-humanisme de l'intelligence artificielle conduit nécessairement au transhumanisme et à l'idéologie criminelle. L'Agenda 2030, et tous les Agendas qui suivront, sont criminels, maçonniques, délirants et despotiques. La mystique de l'amélioration constante, mais non transcendante comme le prétend le christianisme, conduit au génocide.

Nous sommes terrifiés à l'idée qu'il est plus coûteux, pénalement ou administrativement, de tuer un rat qu'un enfant. Nous sommes terrifiés à l'idée qu'un être humain devienne l'esclave d'un robot. Mais le temps nous le dira. Ces choses sont déjà en train de se produire. Et les changements législatifs consacrent souvent des réalités qui, comme un voleur dans la nuit, s'insinuent et se répandent sans que l'on s'en aperçoive.

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Pensez-vous que les nouvelles IA soient idéologiquement, politiquement, culturellement, etc. biaisées ?

Le capitalisme néolibéral. C'est le grand biais sous-jacent. Lorsque j'ai analysé les origines des "sciences cognitives", y compris l'IA et la psychologie cognitive, dans ma thèse soutenue en 1993 à l'université d'Oviedo, j'ai observé que les fondations et autres "payeurs" - privés ou publics, surtout militaires - étaient très intéressés par la création de ce que j'ai appelé un "humanisme computationnel". De manière suspecte, depuis la fin des années 1950, les Américains ont ramené dans le monde académique une philosophie mentaliste dépassée pour promouvoir - sur le plan pratique - l'exact contraire de toute anthropologie spiritualiste ou personnaliste : non pas fabriquer des machines intelligentes, mais voler l'esprit des hommes. Nous voler ce qu'il y a de plus propre à nous tous, êtres destinés par Dieu à être intelligents et appelés à être maîtres de la Création. La "quatrième révolution industrielle" promue par les crapules de Davos est un arrêt de mort pour l'humanité. Une sorte de "résolution finale", mais cette fois-ci sur l'ensemble de l'humanité. Ce ne sont plus des nazis, comme ceux du 20ème siècle, qui limitaient leur zèle génocidaire à des peuples spécifiques (juifs, slaves, etc...). Ce sont maintenant des ultra-nazis qui vont anéantir, si on les laisse faire, l'ensemble de l'humanité.

Je vous remercie de nous avoir accordé cet entretien.

jeudi, 29 juin 2023

Le fiasco d'Annalena Baerbock au Brésil

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Le fiasco d'Annalena Baerbock au Brésil

Par le Mouvement de Solidarité ibéro-américain

Source: https://jornalpurosangue.net/2023/06/27/o-mico-da-annalena-no-brasil/

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a expérimenté un fiasco diplomatique lors de sa visite au Brésil en compagnie de son collègue du ministère du Travail, Hubertus Heil. Outre le fait qu'elle ne s'est pas contentée de déclarations creuses et de platitudes, elle a prononcé un discours désastreux à São Paulo, ce qui a obligé l'ambassade d'Allemagne à Brasilia et Itamaraty à apporter les précisions officielles habituelles sur le fait qu'elle avait été "mal interprétée".

Tout d'abord, elle n'a pas été reçue par son homologue, le chancelier Mauro Vieira, qui était en déplacement et avait délégué cette tâche à la secrétaire générale d'Itamaraty, Maria Laura da Rocha. La seule autre personne officielle qu'elle a rencontrée est la ministre de l'environnement et du changement climatique, Marina Silva, en compagnie de laquelle elle a exprimé le soutien obligatoire de l'Allemagne à la politique de préservation de la forêt amazonienne.

Quant à l'intention d'influencer un changement dans la position brésilienne de neutralité par rapport au conflit ukrainien, l'échec a été mis en évidence dans l'allocution qui a été prononcée à São Paulo, où elle a tenu un discours à la Fondation Getúlio Vargas. Elle y a feint la condescendance à l'égard de la position du Brésil, mais l'a justifiée par un prétexte qui ne permet pas d'utiliser les adjectifs adéquats pour le qualifier: "Je voudrais dire clairement: je comprends parfaitement que vous, ici en Amérique latine, perceviez la menace de cette guerre différemment de nous en Europe. J'ai entendu partout dans le monde tout d'abord la question suivante; "où étiez-vous quand nous avions besoin de vous?" mais aussi "où est vraiment l'Ukraine?". Je comprends parfaitement qu'une mère d'Itaquera [un quartier de São Paulo] ou de Campinas dise: 'Pour moi, le prix du riz et des haricots au supermarché cette semaine est plus important que ce qui se passe dans un pays situé à 11.000 kilomètres' (Sputnik Brésil, 09/06/2023)".

Dans un commentaire sur la chaîne Arte da Guerra, le capitaine de frégate Robinson Farinazzo (RRm) a déclaré que Baerbock "a quitté le Brésil les mains vides" et a ajouté : "L'Occident a investi 124 milliards de dollars et a mis en place une coalition de 28 pays contre la Russie, envoyant toutes sortes d'armes, de mercenaires, de satellites, et ils ne parviennent toujours pas à résoudre le problème. Et maintenant, ils essaient de rejeter le problème sur le Brésil ? Les problèmes de l'Europe ne sont pas les problèmes du monde. Il faut que ces gens coincés, obtus, le comprennent".

Les médias allemands indépendants n'ont pas laissé les problèmes du ministre passer inaperçus. Sur le site Nachdenkseiten, l'un des rares à remettre en cause l'orthodoxie dominante des médias allemands officiels, le journaliste Jens Berger, à la plume acérée, a souligné: "Que faites-vous lorsque l'impopulaire tata de Berlin annonce une visite? Bien sûr, vous avez soudain des engagements importants qui ne peuvent être reportés ou, malheureusement, vous êtes loin de chez vous. C'est ce qui s'est passé hier au Brésil. Le président [Luiz Inácio] Lula da Silva avait soudain des engagements importants, l'homologue de Baerbock, [le chancelier] Mauro Vieira, avait un autre engagement urgent... Mas de temps pour la ministre allemande des affaires étrangères, qui voulait certainement donner aux Brésiliens ingrats son point de vue sur la guerre en Ukraine et sur le monde... Au moins, Baerbock a pu prendre quelques photos avec la ministre de l'environnement, Marina Silva. Cela a bien fonctionné, même si Silva n'avait presque rien à dire - en politique étrangère féministe, les symboles sont particulièrement importants pour votre électorat. Allemagne a atteint le degré zéro (Nachdenkseiten, 08/06/2023)".

Le passage de Baerbock au Brésil dénote l'effondrement diplomatique de l'Allemagne, au moment même où le gouvernement Scholz, inféodé à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) et aux Etats-Unis, fait eau au rythme de la récession qui s'est abattue sur l'économie, entraînant dans son sillage le reste de l'Union européenne.

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Oskar Lafontaine démonte les Verts: "Tant que les Verts seront au gouvernement, les intérêts américains seront promus"

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Oskar Lafontaine démonte les Verts: "Tant que les Verts seront au gouvernement, les intérêts américains seront promus"

Source: https://zuerst.de/2023/06/27/lafontaine-zerlegt-die-gruenen-so-lange-die-gruenen-an-der-regierung-sind-werden-us-interessen-umgesetzt/

Sarrebruck. L'ancien chef de la SPD et ex-chef du groupe parlementaire de gauche (Die Linke) au Landtag de la Sarre, Oskar Lafontaine, vient de nouveau d'apporter dans une interview un contrepoint vigoureux à la politique ukrainienne de l'Allemagne fédérale et n'a pas hésité à critiquer les Verts.

Dans l'entretien qu'il a accordé au blogueur et journaliste indépendant Tom Wellbrock, Lafontaine a réitéré son analyse, déjà exprimée précédemment, selon laquelle l'Occident porte une part de responsabilité dans la guerre en Ukraine. "L'Ukraine n'est que le champ de bataille. En Ukraine, les Etats-Unis se battent contre la Russie", a ajouté Lafontaine, tout en précisant: "Celui qui croit que l'on peut mettre fin au conflit en livrant des armes doit maintenant, après plus d'un an, réfléchir à la question de savoir si c'était la bonne voie".

Lafontaine règle également ses comptes avec la politique des Verts. Leur politique ne sert pas l'Allemagne, comme on peut le voir clairement dans la politique qu'ils préconisent en matière énergétique. Au contraire, elle rend les produits allemands plus chers et nuit ainsi à la place économique du pays dans le monde. Lafontaine est encore plus clair: "Les Verts sont soumis à la politique américaine dans une mesure que je n'aurais jamais soupçonnée. Tant que les Verts seront au gouvernement, les intérêts américains seront promus" (rk).

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Après la tentative de coup d'État de Prigogine, la milice Wagner sera-t-elle transférée en Biélorussie?

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Après la tentative de coup d'État de Prigogine, la milice Wagner sera-t-elle transférée en Biélorussie?

Source: https://zuerst.de/2023/06/28/nach-prigoschins-putschversuch-wird-die-wagner-miliz-nach-weissrussland-verlegt/

Moscou/Minsk. Quelques jours après la tentative de coup d'Etat en Russie, le flou persiste sur de nombreux détails. Contrairement à l'annonce du Kremlin selon laquelle il n'y aurait pas d'autre apparition publique du chef de l'Etat après l'allocution du président Poutine samedi matin, ce dernier s'est à nouveau exprimé lundi soir dans une courte allocution vidéo. Il a réitéré son annonce selon laquelle les responsables du coup d'Etat seraient tenus de rendre des comptes.

Poutine n'a pas non plus caché qu'il soupçonnait d'autres puissances d'être à l'origine de la mutinerie, qui s'est achevée samedi soir sans effusion de sang, à la surprise générale. "Cela aurait été exactement ce que veulent les néonazis en Ukraine et l'Occident", a déclaré Poutine. Mais la division du pays n'a pas eu lieu et le patriotisme l'a emporté. Le chef du Kremlin a remercié le peuple russe qui ne s'est pas laissé diviser et qui a défendu la Constitution du pays dans une situation "très dangereuse".

Poutine a de nouveau promis aux mercenaires du groupe Wagner qu'ils pourraient se rendre en Biélorussie sans être inquiétés, où se trouverait déjà, selon certaines informations, le chef de la troupe de mercenaires privés, Evgueni Prigogine.

Entre-temps, des rapports en provenance de Biélorussie indiquent que la construction d'un camp militaire pour les mercenaires de Wagner a déjà commencé. Un magazine d'information russe indépendant a diffusé lundi l'information selon laquelle plusieurs camps pour un total d'environ 8000 soldats seraient construits - à 200 kilomètres de la frontière entre la Biélorussie et l'Ukraine.

Les "experts" britanniques, mais aussi allemands, enregistrent avec attention ce transfert - et ne veulent pas exclure que la force Wagner se redéploie et ouvre un autre front contre l'Ukraine après un redéploiement au nord. Le magazine d'information "Focus" a cité lundi l'ex-général britannique Richard Dannatt qui est en accord avec cette analyse. Le déplacement de Prigogine est une source d'inquiétude, a déclaré l'ancien chef d'état-major sur la chaîne "Sky News". Si le chef de la milice Wagner rassemble une "force efficace" en Biélorussie, cela constituerait une nouvelle menace (mü).

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Les liens entre l'Inde et la Chine constituent le facteur X pour un monde véritablement multipolaire

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Les liens entre l'Inde et la Chine constituent le facteur X pour un monde véritablement multipolaire

Ajay Kamalakaran

Discours prononcé lors de la Conférence mondiale sur la multipolarité, 29 avril 2023

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/india-china-ties-x-factor-truly-multi-polar-world

Il est dans l'intérêt de New Delhi, de Pékin et de l'ensemble des pays du Sud que les liens sino-indiens se développent.

Les deux nations les plus peuplées du monde ont des économies florissantes qui continuent d'enregistrer des niveaux de croissance inconnus dans la plupart des régions du monde. Le commerce bilatéral entre l'Inde et la Chine a atteint près de 136 milliards de dollars en 2022. Malheureusement, les relations politiques et diplomatiques entre les deux pays sont confrontées à une série de défis. Les dernières années ont conduit à un déficit de confiance mutuelle entre les deux puissances asiatiques.

Si la quête de la Russie pour un monde véritablement multipolaire doit devenir une réalité, il est essentiel que les relations sino-indiennes ne soient pas seulement normalisées, mais qu'elles prospèrent. L'Inde et la Chine entretiennent des liens civilisationnels millénaires, mais un différend frontalier apparu à la fin des années 1950 les tient en otage.

Toutefois, le dégel des relations entre l'Inde et la Chine au milieu des années 1980 a donné un nouvel élan aux liens bilatéraux, qui ont commencé à prospérer jusqu'au milieu de la dernière décennie. Lorsque le président chinois de l'époque, Hu Jintao, a rencontré le premier ministre indien de l'époque, Manmohan Singh, à Moscou en 2005, lors des célébrations du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce dernier aurait déclaré ce qui suit : "Lorsque nous nous serrons la main, l'Inde et la Chine ne sont pas des pays qui se ressemblent ". "Lorsque nous nous serrerons la main, le monde entier s'en apercevra".

La Russie a été l'un des principaux défenseurs des liens amicaux entre l'Inde et la Chine. La doctrine Primakov, formulée par le ministre russe des affaires étrangères Evgueni Primakov dans les années 1990, préconisait la formation d'une alliance stratégique entre la Russie, la Chine et l'Inde. Il s'agissait essentiellement du précurseur des BRICS.

Depuis les années 1990, l'amitié de la Russie avec la Chine et l'Inde s'est développée, mais les relations entre les deux principaux amis de Moscou n'ont pas suivi le même rythme. On peut supposer sans risque qu'il n'est pas dans l'intérêt de l'Occident que New Delhi et Pékin se serrent la main, mais des pays comme la Russie, qui apprécient l'Inde et la Chine, doivent encourager ces pays à aplanir leurs divergences ou au moins à geler leurs différends et à se concentrer sur les domaines de convergence.

Les dirigeants indiens répètent une phrase sanskrite qui signifie que le monde entier est une grande famille, tandis que leurs homologues chinois insistent sur la nécessité pour les nations les moins développées de grandir ensemble afin que personne ne soit laissé de côté. Il n'y a manifestement aucune contradiction entre les objectifs globaux des deux pays, et il est dans leur intérêt de suivre le principe de l'harmonie dans les différences.

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L'amélioration des relations entre la Chine et l'Inde ne profitera pas seulement aux deux pays, mais aussi à l'ensemble du Sud, tout en favorisant l'émergence d'un monde multipolaire. Le fait que les deux pays coopèrent dans le cadre de structures multilatérales telles que les BRICS et l'OCS et que l'Inde soit un partenaire clé de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, dirigée par la Chine, prouve que les deux pays sont capables de coopérer à l'échelle mondiale. Le moment est venu de développer le format RIC (Russie-Inde-Chine) et de renforcer les liens bilatéraux.

Lorsque le ministre chinois de la défense, Li Shangfu, s'est rendu en Inde pour une réunion de l'OCS, il a déclaré à son homologue indien Rajnath Singh : "Les intérêts communs de la Chine et de l'Inde l'emportent sur les divergences, et les deux parties devraient donc envisager les liens bilatéraux et leur développement d'une manière globale, stratégique et à long terme. Il s'agit là d'un signe clair que Pékin souhaite que les relations avec New Delhi s'améliorent. Cette dernière doit accepter la main tendue par la première. Le monde en prendra bonne note lorsque l'Inde et la Chine se serreront la main et que le monde se rapprochera de la multipolarité.