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mercredi, 04 février 2015

Bien analysée par Obertone dans La France Big Brother, la double-pensée orwellienne…

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Bien analysée par Obertone dans La France Big Brother, la double-pensée orwellienne…

 
par Marcus Graven
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Un ami m’a envoyé la copie d’un texte du général Jean Delaunay, ancien chef d’Etat–Major de l’armée française.

Comme beaucoup d’entre nous, il s’insurge contre les « Je suis Charlie ».

« Alors, comme ça, vous êtes des Charlie? demande-t-il. Vous, la meute tirant à vue depuis des années sur tous ceux qui vous dérangent, vous vous émouvez maintenant que la mitraille retentit contre votre camp ? 

“ Je suis Charlie ”, scandent vos avatars et vos hashtags sur les réseaux sociaux.

Seulement…

Vous êtes Charlie aujourd’hui, mais vous n’étiez pas Éric Zemmour hier, quand il s’est fait virer d’iTélé pour raisons politiques. Pire encore : vous pétitionniez à tour de bras pour l’évincer du service public. »

Le général Delaunay dénonce le peu de soutien reçu par Robert Redeker, Clément Weill-Raynal, Renaud Camus, Michel Houellebecq, Robert Ménard ou Christine Tasin à leurs procès respectifs pour avoir critiqué l’islam.

Il conclut par : « Les mots manquent pour dénoncer une telle débilité intellectuelle…..

Comme quoi la preuve est faite, à chaque drame, que les gens dits intelligents sont souvent beaucoup plus crétins que le commun des mortels.

Mais ça nous le savions déjà… »

Le général Delaunay n’a aucune chance d’avoir un poste important au sein de la caste médiatico-politique.

Il n’a pas compris qu’il ne s’agit pas d’une débilité intellectuelle mais d’un système subtil qui permet d’être à la fois Charlie et contre Zemmour, pour la liberté d’expression et la censure de Richard Millet, pour une manifestation d’union nationale d’où sera exclu le F.N.

C’est un mécanisme mental qu’Orwell, dans 1984, appelle la double-pensée. C’est réussir, en soi, à résoudre sans problème psychique majeur des contradictions apparentes avec des arguments de raison, tout au moins d’illusion de la raison.

Laurent Obertone dans La France Big Brother analyse très finement ce procédé.

La double-pensée permet de prétendre que les races et les sexes n’existent pas (suppression du mot « race » dans les textes de loi, oubli systématique des travaux scientifiques démontrant l’existence de races, théorie de l’indifférenciation sexuelle mise en pratique dans les maternelles) tout en dénonçant le racisme et le sexisme et en demandant dans la foulée la discrimination positive dans les concours.

C’est grâce à cette gymnastique de l’esprit que l’artiste crache sur la religion chrétienne (Piss Christ, flacon d’urine de l’artiste dans laquelle baigne un crucifix) et vante, dans le même mouvement, la religion des droits de l’Homme tout en cajolant l’islam à laquelle s’attaque les méchants islamophobes.

C’est encore par cette démarche mentale que le journaliste affirme que toutes les cultures se valent (relativisme qui tue l’intellect depuis des décennies) tout en exprimant la nécessité que les autres adoptent notre vision du progrès, de la démocratie, notre déclaration des droits de l’Homme.

oberpolll.jpgL’adepte de la double-pensée hait le déterminisme tout en prétendant que « tout est social » ; rejette la peine de mort tout en militant pour l’avortement et l’euthanasie; abhorre la famille tout en imposant le mariage homosexuel, la GPA et la PMA pour les couples gays et lesbiens ; prétend que les immigrés sont des chances-pour-la-France (ils vont payer les retraites des Français de souche, faire les travaux dont ceux-ci ne veulent plus, remédier à la fécondité dérisoire des femmes autochtones), tout en dénonçant le fait que les immigrés sont les plus touchés par le chômage, souffrent de l’apartheid, et, en parallèle, constate que les retraites diminuent et le gouffre de la sécu ne cesse de s’agrandir ; refuse le lien entre le multiculturalisme (un enrichissement !) et les tensions communautaires qui agitent la rue ; parle d’un sentiment d’insécurité (sauf quand ce sont des locaux de Libé et de Charlie-Hebdo qui sont attaqués), tout en affirmant que la violence est due à la pauvreté des habitants des quartiers « sensibles »…

La double-pensée autorise à brandir la liberté de se déplacer et de s’établir où l’on veut tout en vomissant sur Depardieu qui s’installe en Belgique ; de refuser toute idée d’hérédité tout en lançant c’est« inscrit dans votre ADN »,« le naturel revient au galop » à l’hérétique, généralement étiqueté d’extrême-droite, identitaire.

La double-pensée promeut la charité ostensible (ronde de nuit en voiture sérigraphiée et gilets fluo, aide humanitaire en Afrique ou en Asie), la sensibilité, l’émotion, la compassion à condition qu’elles ne s’adressent pas à un Blanc d’origine européenne, toujours coupable d’être victime. La double-pensée le dénonce alors comme raciste, sexiste, homophobe, xénophobe aux goûts de chiotte, à la mentalité de merde, aux habitudes alimentaires de porc, aux idées forcément de beauf et d’inculte, au vote bas du Front, à la morale simplette de pue-de-la-gueule et de sans-dents.

La double-pensée procure une supériorité morale qui permet de détruire les rares intellectuels qui affirment la supériorité morale de notre civilisation.

Refuser la double-pensée revient à s’exclure de la caste médiatico-politique, et ainsi perdre beaucoup : studios de télé et de radio interdits (terminées les promotions de film, disque, livre, spectacle), finis les articles dithyrambiques dans les journaux, oubliés les repas dans les grands restaurants, les nuits tous frais payés dans les hôtels de luxe, les voyages en première classe à l’œil, les croisières offertes en échange d’une conférence bidon d’une dizaine de minutes.

La double-pensée, cette souplesse cérébrale des avaleurs de slogans, des traqueurs d’hérésies, de ceux qui étouffent délibérément la réalité, est obligatoire pour faire partie de la caste, même aux plus bas échelons. Elle procure une immunité qui permet de se croire rebelle tout en salivant sur ce que la caste souhaite que vous léchiez.

Les enfants y sont formés dès la première année d’école, le reste n’est plus que formalités : collège, lycée, université, show-biz, médias, monde politique.

Obertone termine son livre par « Cesse d’être foule et sois un homme ».

C’est précisément ce que déteste la caste dans son entreprise de domestication du peuple grâce à la double-pensée.

Marcus Graven (article paru en premier sur RL)

mardi, 03 février 2015

Réflexions géopolitiques en début d’année

Réflexions géopolitiques en début d’année

par Bruno Bandulet

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

geopol502c0dce70542.jpgToute personne à la recherche d’explications concernant la politique étrangère et la géopolitique russe sous l’ère de Poutine tombe inévitablement sur deux versions différentes. L’une voit la Russie comme étant une puissance agressive, désireuse de démanteler l’ordre européen tel qu’il s’est établi après la chute du Mur de Berlin et de récupérer ce qu’elle a perdu lors de l’effondrement de l’Union soviétique. L’autre version dit que la Russie sous Poutine ne se comporte pas différemment des autres grandes puissances, y compris d’occasionnelles violations du droit international, que ce n’est pas à tort que les dirigeants à Moscou se sentent encerclés par les Etats-Unis et l’OTAN et qu’ils défendent essentiellement les intérêts nationaux d’un Etat souverain. Pour anticiper le résultat de mon analyse: je suis convaincu que l’initiative stratégique dans le nouveau conflit Est-Ouest part des Etats-Unis, qu’il a été sciemment provoqué par Washington et que la Russie opère dans une situation de défense stratégique.

«Les Etats-Unis sont une puissance navale typique»

Ce sont d’abord les rapports de force réels qui vont à l’encontre de la thèse que la Russie serait un agresseur dangereux. La Russie est avec ses 17 millions de km2 le pays le plus grand du monde et, avec ses réserves en gaz naturel les plus grandes du monde, un géant en ressources naturelles et certes, avec ses milliers d’ogives nucléaires, une puissance nucléaire égalant les Etats-Unis et, quant aux armes conventionnelles, la puissance militaire la plus puissante d’Europe. Il serait tout de même suicidaire de risquer une guerre contre les Etats-Unis. La puissance militaire dépend toujours aussi de la force économique. Faisons un calcul simple: le produit intérieur brut des Etats-Unis s’élevait en 2013 à 16?800 milliards de dollars, celui de la Russie à 2?100 milliards. Puisque la part du PIB réservée aux dépenses militaires était avec 4,4% plus ou moins identique, les Etats-Unis peuvent donc se permettre un budget de défense huit fois plus élevé. Les Etats-Unis sont une puissance navale typique avec des centaines de bases militaires dans le monde entier, avec une marine d’une puissance irrattrapable et pouvant intervenir militairement à n’importe quel point du globe. La Russie, quant à elle, est une puissance terrestre typique qui, après avoir perdu son influence suite à sa défaite lors de la guerre froide, dut se retirer sur son propre territoire. Pour des raisons géographiques, la Russie est invincible alors que les Etats-Unis ne sont même pas attaquables.

«Jamais auparavant un empire de cette envergure s’était dissolu lui-même si vite et si paisiblement»

Les Européens, ont-ils au moins eu raison de craindre les Russes? A considérer les faits, l’hystérie incitée de manière particulièrement pénétrante par le quotidien «Bild-Zeitung», n’est nullement justifiée. Avec ses 13?000 milliards d’euros, la production économique annuelle des 28 Etats de l’UE excède de loin celle de la Russie. Même pour l’armée, les Européens dépensent considérablement plus que les Russes: plus de 200 milliards d’euros contre 85 milliards. Ainsi, on est en droit de se demander pourquoi 505 millions d’Européens doivent se faire protéger par 316 millions d’Américains contre 143 millions de Russes, et à quoi servent en réalité les bases militaires américaines en Europe occidentale et orientale.
La version de l’éternel agresseur Russie n’est pourtant pas nouvelle, elle faisait, notamment pendant l’ère d’Adenauer, l’unanimité également en Allemagne. A cette époque, parut un livre intitulé «Das Perpetuum mobile» présentant toute l’histoire russe en tant que l’histoire d’une perpétuelle expansion violente, interrompue uniquement par d’occasionnelles phases de faiblesse. Adenauer lui-même tenait beaucoup à ce livre. La thèse a pourtant été ouvertement falsifiée lorsque l’Union soviétique libéra, en 1990 dans son avant-dernière année d’existence, la voie pour la réunification allemande – et, ensuite, en offrant l’indépendance non seulement aux Etats du bloc de l’Est, mais à de grandes parties de son propre territoire, y compris les pays baltes. Jamais auparavant un empire de cette envergure s’était dissolus lui-même si vite et si paisiblement. Dans une perspective réelle, l’Armée rouge aurait bel et bien pu maintenir ses positions en Allemagne centrale et dans le Bloc de l’Est pendant encore quelques années.

«Les oligarques pillent l’Etat»

En compensation, James Baker, secrétaire d’Etat des Etats-Unis, garantit aux Russes que l’OTAN n’avancerait pas vers l’Est. Gorbatchev et également Eltsine, qui démantela l’Union soviétique au tournant de l’année 1991/92 et prit la fonction du président russe, devinrent les chouchous des médias occidentaux et cela probablement parce que Eltsine représentait un Etat militairement impuissant, économiquement ruiné et sans aucune influence au niveau géopolitique – une Russie totalement inoffensive qui semblait sur le point de s’intégrer dans l’Occident. Pour les Russes eux-mêmes les années sous la présidence d’Eltsine et toute la décennie des années 90 représentèrent un cauchemar. Les privatisations préconisées par les conseillers occidentaux permirent à un petit cercle d’oligarques – comme on les nomma par la suite – de piller l’Etat et d’amasser des fortunes allant à des milliards. La population fut livrée à la paupérisation et à une inflation galopante. Le taux des naissances s’effondra et l’espérance de vie baissa rapidement. Le 17 août 1998, la Russie était en faillite. Lors de cette période de déclin, la direction à Moscou n’avait cependant pas oublié ou éliminé ses traditions et intérêts géopolitiques. Le fait qu’en 1999 l’OTAN intégra la Pologne, la République tchèque et la Hongrie dans une première tranche de son élargissement, irrita sérieusement le Kremlin. Mais Eltsine était trop faible pour s’y opposer.

«Le retour phénoménal de la Russie»

Le vent tourna à nouveau quand Eltsine, présenta sa démission le 31 décembre 1999 en passant les affaires de l’Etat, conformément à la Constitution, à Vladimir Poutine, le Premier ministre en exercice depuis août 1999. En mars 2000, Poutine fut élu président de la Fédération de Russie, avec 52,9% des voix. Sans la hausse du prix du pétrole, le retour phénoménal de la Russie n’aurait certes pas été possible dans la même mesure. A la fin de l’année 1998, le prix de la sorte WTI avait chuté à 10,65 dollars et grimpa jusqu’en 2008 à 147 dollars, ce qui fit affluer des torrents d’argent dans les caisses de l’Etat permettant ainsi la renaissance russe. A la même époque, l’index des actions russes RTS explosa de 38 à 2?498.
«Der Gegner heisst Moskau» [L’ennemi s’appelle Moscou] voilà le gros titre de la une de l’édition du 6 septembre 2014 du quotidien strictement pro-américain «Neue Zürcher Zeitung». Mais cette Russie n’était plus un cas désespéré en voie de devenir un second Bangladesh, mais à nouveau une grande puissance de taille moyenne disposant d’une armée entièrement réaménagée et prête à intervenir, un bilan équilibré, un taux de dettes de 12% seulement, avec des réserves monétaires en devises et en or à hauteur de 470 milliards de dollars et avec des dettes extérieurs maîtrisables, en dépit des diverses sanctions occidentales. Et il s’agissait d’une Russie sûre d’elle et avec de moins en moins de scrupules à défendre ses intérêts et à essayer de les imposer.
Cela ne veut pas du tout dire que Moscou puisse prendre les sanctions occidentales à la légère. Les Etats-Unis ont lancé une guerre financière et économique contre la Russie, à laquelle les Européens participent bon gré mal gré. Washington poursuit peut-être même le but final naïf de renverser Poutine pour le remplacer par un gouvernement pro-américain. A Washington, l’«Office of Terrorism and Financial Intelligence» est responsable de cette guerre. C’est l’un des 16 services secrets américains pour lesquels les Etats-Unis investissent davantage d’argent que l’Allemagne pour toute sa Bundeswehr. La direction de cette entité incombe à David S. Cohen, sous-secrétaire au département des Finances des Etats-Unis.
Une des subdivisions de cette entité est l’«Office of Foreign Assets Control». C’est là qu’on trouve la liste des individus, des banques, des entreprises pétrolières et gazières russes soumises aux sanctions. L’effet de cette liste repose sur le fait que tout citoyen américain contrevenant est punissable. Donc ces sanctions sont reprises par l’UE ou si elles ne le sont pas encore, toutes les entreprises non-américaines la respectent en obéissant par avance, parce qu’elles craignent la vengeance de l’Oncle Sam. C’est ainsi que les choses se passent depuis longtemps, par exemple avec les sanctions contre Cuba et contre l’Iran. Le cas de BNP Paribas est l’exemple le plus récent de cette sorte d’abus de pouvoir.

«Les Saoudiens font baisser le prix du pétrole»

Il serait particulièrement néfaste pour les Russes s’ils étaient exclus – comme l’Iran depuis plusieurs années – du réseau Swift, le réseau interbancaire pour les virements bancaires internationaux basé à Bruxelles. Si cela était le cas, des parties essentielles du système financier international ne seraient plus accessibles. Les Européens participeraient-ils à une telle opération? Jusqu’à présent, les sanctions visent l’industrie du pétrole et du gaz russe ainsi que les banques. Le financement des grands groupes sur les marchés des capitaux étrangers ont été entravés ou limités et en outre, on a interdit aux groupes pétroliers occidentaux tels Exxon et Royal Dutch de continuer leur coopération contractuelle avec les entreprises russes pour l’exploration, notamment en Sibérie et en Arctique.
En même temps, les Saoudiens, alliées des Etats-Unis, font baisser le prix du pétrole. Cela a été probablement planifié lors de la visite du secrétaire d’Etat américain John Kerry en Arabie saoudite en septembre. Cette monarchie fondamentaliste a son propre agenda. Elle nuit à son rival l’Iran pour qui le prix du baril devrait excéder les 100 dollars. Elle nuit à l’Irak gouverné par des chiites, mais également à la Russie qui, par son intervention diplomatique, a sauvé le souverain syrien Assad d’une attaque militaire américaine – et probablement aussi l’Iran.
Pour maintenir son budget d’Etat équilibré, la Russie a besoin d’environ 100 dollars par baril. Cet automne, le prix du pétrole de la sorte américaine WTI est descendu à moins de 80 dollars, car l’Arabie saoudite et le Koweït ont ouvert les robinets. Il est juste que l’extraction du pétrole aux Etats-Unis même, en particulier celle de l’huile de schiste, exige un prix relativement élevé pour rester rentable – 80 dollars en moyenne et la limite critique est déjà presque atteinte aux Etats-Unis. Cela semble être accepté jusqu’à nouvel ordre, puisque les prix bas du pétrole sont une puissante arme dans le conflit avec la Russie et qu’ils agissent tel un programme conjoncturel sur l’économie américaine. La question est seulement de savoir qui aura le plus long souffle. Si l’année prochaine le prix du pétrole baisse encore une fois d’un tiers ou même de la moitié, les finances publiques russes arriveront à leur limite et les Américains devront également s’attendre à des faillites d’entreprises et – à moyen terme – à une nouvelle réduction de la production de pétrole.

«Vers une vaste coopération égale en droits dans l’Europe toute entière»

On ne peut pas reprocher à Poutine d’avoir voilé ses ambitions. Son «grand design» géopolitique est assez transparent. Le 25 septembre 2001, il a parlé en allemand devant le Bundestag et a invité l’Europe – en insistant spécialement sur la République fédérale, «partenaire économique principal de la Russie» et «interlocuteur déterminant en politique extérieure» – à coopérer. Et Poutine de proclamer devant les députés allemand: «Aujourd’hui, nous devons déclarer avec certitude et détermination que la guerre froide est définitivement terminée!» Il a également plaidé en faveur d’une «vaste coopération égale en droits dans l’Europe toute entière». L’année suivante, il alla plus loin et conjura à Weimar l’esprit de Rapallo.
Poutine avait sous-estimé à quel point l’Allemagne était liée à l’alliance avec l’Amérique et à quel point sa marge de manœuvre en politique étrangère était limitée. Malgré diverses tentatives, l’idée d’un partenariat ou même d’un axe germano-russe ne put être réalisé. Les signes précurseurs d’une confrontation avec les Etats-Unis se sont profilés pour la première fois lorsque Vladimir Poutine a tenu son discours le 10 février 2007 au Forum de Munich sur les politiques de défense – un discours dont les médias allemands n’ont pas réalisé toute la portée.
Poutine a reproché aux Etats-Unis d’avoir «dépassé leurs frontières nationales en tout point». Il a qualifié le «modèle unipolaire» – donc l’hégémonie américaine – comme étant «non seulement inacceptable, mais impossible à maintenir dans le monde actuel». Il s’est exprimé sur les plans américains d’installer un système antimissiles en Europe ce qui inquiéterait «sérieusement» la Russie, sur des bases américaines en Bulgarie et en Roumanie, sur le manque d’intérêt de l’Occident à continuer le désarmement et sur l’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est, ce qui représente une «provocation sérieuse»: «Nous sommes en droit de demander qui est visé par cette expansion.» Et le président russe de rappeler l’engagement donné le 17 mai 1990 à Bruxelles par le secrétaire général de l’OTAN Wörner que l’Alliance ne déploiera pas de troupes en dehors du territoire de la République fédérale.
On pouvait conclure, suite au discours de Munich de Poutine, que le Kremlin s’était plus ou moins accommodé au deuxième élargissement de l’OTAN, c’est-à-dire à l’adhésion en 2004 des trois Etats baltes, mais qu’il s’opposerait à un élargissement de l’Occident vers l’Est. Lors d’une autre occasion, Poutine a déclaré qu’une adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN représenterait une «menace directe» pour la Russie.

«Installer un Premier ministre soutenu par les Américains»

A Munich, Poutine a précisé ses conditions pour une entente avec l’Ouest. Les Américains ne les ont pas acceptées. Avec l’adhésion formelle ou non-officielle de l’Ukraine, l’OTAN gagnerait en importance stratégique, et la Russie en perdrait. Suite à l’opposition de Berlin et Paris, le Sommet de l’OTAN à Bucarest en avril 2008 a renoncé à lancer le processus d’adhésion formel de l’Ukraine et de la Géorgie, tout en décidant fondamentalement: «Ces pays deviendront membres de l’OTAN.»
Quatre mois plus tard, en août 2008, la Géorgie attaqua avec le soutien américain l’Ossétie du Sud dissidente. La Russie est intervenue et a gagné la guerre – un prélude au conflit beaucoup plus dangereux au sujet de l’Ukraine. Il couvait depuis des années et éclata ouvertement lorsqu’en novembre 2013 le président ukrainien Ianoukovitch s’opposa à l’accord d’association avec l’UE et accepta les rabais de gaz proposés par la Russie ainsi qu’un crédit de 15 milliards de dollars.
La suite est connue. Après plusieurs semaines de manifestations sanglantes à Kiev, l’opposition et Ianoukovitch se mirent d’accord le 21 février 2014 sur un compromis et de nouvelles élections. Un jour plus tard, on mit en œuvre une sorte de coup d’Etat avec le soutien de l’Occident, Ianoukovitch s’enfuit en Russie et à Kiev, on installa un Premier ministre soutenu par les Américains. En mars, Moscou annexa la Crimée, en juillet, un avion de ligne malaysien fut abattu au-dessus de l’Ukraine orientale, le troisième tour des sanctions occidentales contre la Russie suivit et également en été, l’Ukraine signa avec l’UE l’accord économique qui avait échoué en novembre 2013.
Résultat intermédiaire: une impasse. Le Kremlin a fait en sorte que la Crimée et donc aussi la mer Noire échappent à l’emprise de l’OTAN; maintenant, l’Ukraine réduite, financièrement ruinée dépend de la perfusion de l’UE et du FMI; l’adhésion à l’OTAN reste, malgré une coopération militaire étroite, pour le moment en suspension; et Moscou s’est assuré un gage avec la partie dissidente de l’Ukraine orientale pour pouvoir participer aux négociations, quand il s’agira de l’état définitif du pays et des droits de la minorité russe.

«Discrimination de la minorité russe»

Avant que les Américains, les Allemands et également les Polonais n’interviennent massivement dans la politique intérieure de l’Ukraine pour imposer un changement de régime, rien n’indiquait que la Crimée était en danger. Ce n’est pas tout, Moscou avait même accepté le mauvais traitement de la minorité russe dans les Etats baltes. En Lettonie et en Estonie, les Russes ayant immigré après 1940 n’ont pas obtenu automatiquement la citoyenneté lors de l’indépendance de ces pays en 1990. Encore aujourd’hui, 13% de la population lettone ne possède ni la citoyenneté ni le droit de vote passif et actif. Et elle est exclue de la fonction publique. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a critiqué la Lettonie encore en mars 2014 pour sa discrimination de la minorité russe. En Estonie vivent également des Russes classés comme «non citoyens» et ne possédant suite à cela aucun droit.
L’idée que la Russie pourrait envisager d’attaquer et de conquérir l’Ukraine, comme certains journaux l’ont insinué, est totalement absurde. Les conséquences politiques et les coûts seraient énormes, sans parler de la longue guerre de partisans soutenue par les Américains, à laquelle l’armée d’invasion devrait faire face. En réalité, il s’agit pour Poutine de trouver un arrangement avec l’Occident et avec Kiev pour profiter le plus possible – dans le cas idéal ce serait un statut de neutralité pour le pays à l’instar de la Finlande, et Moscou participerait à financer les charges. Les régions prorusses de Lougansk et Donetsk sont à disposition, mais pas la Crimée qui avait déjà essayé en vain en 1992 et en 1995 sous l’aire d’Eltsine de se séparer de l’Ukraine et de se déclarer indépendante.
Il est difficile de prédire si les Américains consentiront à un tel arrangement. Un état de tension lié en permanence avec des sanctions de longue durée aurait aussi de leur point de vue des avantages: la justification de l’existence de l’OTAN serait garantie, l’Europe occidentale et l’Allemagne resteraient sous contrôle, toute tentative d’une coopération à l’échelle européenne serait stoppée. Rien ne cimente mieux une alliance que la définition d’un adversaire.

«Il n’y a pas de stabilité en Europe sans la Russie»

D’autre part, la Russie est toujours plus poussée dans les bras de la Chine et un bloc russo-chinois dont les contours se dessinent déjà ne serait contestable ni au niveau économique ni au niveau financier. Les Américains pourraient en venir finalement à la conviction qu’il existe dans le monde de plus gros problèmes que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et que la Russie pourrait être plus utile en tant que partenaire par exemple dans la lutte internationale contre le terrorisme qu’en tant qu’adversaire. L’Ukraine est située très loin des Etats-Unis et très près de la Russie – un facteur géographique que l’on ne doit pas sous-estimer. C’est tout spécialement aux Polonais, qui poursuivent une stratégie clairement antirusse et qui étaient derrière les coulisses très actifs à Kiev, qu’il faut recommander d’étudier plus souvent la carte géographique du monde.
C’est ce que fait apparemment, Hans-Dietrich Genscher, ancien ministre des Affaires étrangères allemand qui dit: «En Europe, il n’y a pas de stabilité sans la Russie et encore moins contre la Russie.» Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Phoenix le 19 septembre 2014, il a critiqué les sanctions occidentales, a soutenu l’ancienne proposition de Poutine d’impliquer la Russie dans une zone européenne de libre-échange et a exigé que l’Occident «désarme» tout d’abord son langage. Poutine est un homme avec des objectifs clairs et ceux-ci n’ont plus rien à voir avec la «position faible» d’un Eltsine. Genscher avait du reste lui-même promis à l’ancien ministre des Affaires étrangères Chevardnadze, que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’Est. Cela donne à penser que non seulement Genscher mais trois autres anciens chanceliers – Schröder, Schmidt et Kohl – sont de l’avis que la voie américaine face à la Russie est une erreur. Cela donne à réfléchir et la raison est claire: les intérêts allemands dans cette question ne sont pas les mêmes que les intérêts américains.
Les critiques fusent aussi aux Etats-Unis. Ainsi, le professeur Jeffrey Sachs, un conseiller de la Russie dans les années 90 a reproché dans la «Neue Zürcher Zeitung» du 12 mai 2014 aux Américains, partisans de la ligne dure, que leur stratégie avait conduit à des conflits durables en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie avec de très nombreux morts, mais à aucune solution sensée. Le seul espoir est que les deux parties – l’Occident et la Russie – reviennent aux principes fondamentaux du droit international.

«L’Occident a provoqué Poutine»

 

C’est très étonnant que récemment même Richard N. Haass, le président du Council on Foreign Relations, a avoué que Washington avait commis des erreurs envers la Russie. Beaucoup de Russes auraient vu dans l’extension de l’OTAN «une humiliation, une trahison ou les deux à la fois». Les Etats-Unis auraient méprisé le conseil de Churchill, sur la manière dont on traite un adversaire battu. Maintenant, on doit proposer une issue diplomatique à la Russie – avec la garantie que l’Ukraine ne deviendra pas membre de l’OTAN dans un avenir prévisible et qu’elle ne nouera pas des «liens exclusifs» avec l’UE.
Un critique particulièrement sévère de la politique américaine face à la Russie est le professeur John J. Mearsheimer, le représentant le plus éminent de l’école réaliste aux Etats-Unis. Dans le numéro de septembre/octobre du magazine Foreign Affairs, il décrit comment l’Occident a provoqué Poutine et comment celui-ci a réagi. Il cite Victoria Nuland, responsable des affaires européennes et eurasiennes auprès du secrétariat d’Etat américain, qui a révélé que les Etats-Unis ont investi depuis 1991 plus de 5 milliards de dollars pour que l’Ukraine obtienne l’avenir «qu’elle mérite». [cf. aussi Horizons et débats n° 22 du 15/9/14] Une grande partie de cet argent a été attribué à des organisations non gouvernementales, telle la «National Endowment for Democracy» qui a systématiquement organisé l’opposition antirusse à Kiev.
Puis, il y a aussi George F. Kennan, le grand seigneur de la géopolitique américaine, dont l’analyse célèbre de 1947 était déterminante pour la conversion des alliances de guerre et pour la rupture avec Staline. Kennan était en fait l’inventeur de la guerre froide. Déjà en 1998, lorsque le Sénat américain venait d’approuver la première ronde de l’extension de l’OTAN vers l’Europe de l’Est, Kennan avait mis en garde dans une interview: «Je pense que les Russes réagiront peu à peu assez hostilement et que cela influencera leur politique. Je pense, que c’est [l’extension de l’OTAN vers l’Est, BB] une erreur tragique. Il n’y avait aucune raison pour cela. Personne n’était menacé.»

«Transformation de l’OTAN en une entreprise de prestation de service en faveur de la politique de grande puissance américaine»

Une évaluation pertinente et un excellent pronostic quand on pense qu’en 1998 la Russie était à plat, que le buveur Eltsine siégeait au Kremlin et que réellement personne ne pensait à Poutine. Quelle contradiction avec cette remarque stupide d’Angela Merkel, que Poutine est irrationnel et qu’il vit «dans un autre monde». C’est tout aussi vaseux que le reproche fait à Poutine dans les journaux allemands de ne pas vouloir «s’intégrer» dans l’Occident. Pourquoi devrait-il? Nous ne devrions pas transposer notre propre refus de la souveraineté à d’autres. Il s’agit là d’un long processus, mais le monde se transforme de plus en plus en un monde multipolaire, les Etats-Unis n’ont depuis longtemps plus tous les atouts en main. Même l’hégémonie du dollar en tant que monnaie de référence diminue et avec elle l’influence écrasante de la «seule puissance mondiale». La transformation de l’OTAN d’une alliance de défense de l’Atlantique du Nord en une entreprise de prestation de service en faveur de la politique de grande puissance américaine était du point de vue allemand et européen une erreur. Nous avons créé un adversaire qui ne voulait pas en être un. Au lieu de rester à distance, l’OTAN et l’UE se sont approchés du grand ours russe. Ils l’ont provoqué. Le fait que l’UE emprunte sa politique étrangère aux Etats-Unis parce qu’elle même n’en a pas, n’est guère glorieux. Une stratégie pour l’avenir doit respecter les intérêts légitimes de l’Europe, de la Russie et de l’Amérique et ceux-ci doivent être coordonnés afin de trouver un modus vivendi avant que ce conflit ne s’attise. Cela veut dire concrètement qu’aussi bien l’OTAN, que l’UE et que la Russie renoncent à vouloir s’emparer de l’Ukraine. L’initiative doit être prise à Berlin. Elle ne peut venir que de là. Il faudra voir si le gouvernement allemand, à défaut d’un Bismarck, s’avère être à la hauteur. Je crains plutôt que non.    •
(Traduction Horizons et débats)

Il y a 15 ans en arrière, Bruno Bandulet a publié son livre «Tatort Brüssel» [Lieu du crime: Bruxelles] (1999, ISBN 3-7833-7399-7), dans lequel il a analysé un scandale de corruption au sein de la Commission européenne, très actuel en ce temps-là. Il y tire également un bilan mitigé des 40 ans de prétendue intégration européenne. Depuis, il a rédigé de nombreuses autres publications critiques face à l’UE et l’euro, notamment «Das geheime Wissen der Goldanleger» (2014, 4e édition), «Die letzten Jahre des Euro» (2011, 3e édition) et en 2014 «Vom Goldstandard zum Euro. Eine deutsche Geldgeschichte am Vorabend der dritten Währungsreform». Avant 1999, il avait déjà mis en garde contre les suites de l’introduction de l’euro dans son ouvrage «Was wird aus unserem Geld» (1997). Bruno Bandulet a rédigé sa thèse de doctorat sur le sujet «Die Bundesrepublik Deutschland zwischen den USA, der Sowjetunion und Frankreich – Alternativen der deutschen Aussenpolitik von 1952 bis 1963». Il a, entre autre, été chef de service responsable de la Ostpolitik de l’Allemagne au sein de la direction de la CSU bavaroise à Munich et chef d’édition auprès du quotidien allemand «Die Welt». Actuellement, il est éditeur des publications «Gold & Money» et «Deutschlandbrief».

Presseschau, Februar 2015: AUßENPOLITISCHES

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Presseschau, Februar 2015: AUßENPOLITISCHES
 
Tote bei Anschlag auf islamkritisches Satiremagazin
Die Angreifer kamen mit Kalaschnikow und Raketenwerfer: Bei einem Angriff auf das Satiremagazin "Charlie Hebdo" in Paris hat es zwölf Tote gegeben. Die Regierung rief die höchste Terrorwarnstufe aus.
 
"Charlie Hebdo": Radikale Muslime feiern im Netz den Anschlag
 
Islamistischer Terror
Frankreich: Polizei tötet alle Attentäter
 
"Wir müssen den Geist von 1968 verteidigen"
Alle reden gerade von freiheitlichen Werten, aber um welche geht es genau? Ein Gespräch mit Daniel Cohn-Bendit über das Recht auf Ironie – und das Lächeln seines ermordeten Freundes Cabu.
 
(Le Pen fordert Todesstrafe; doch was bringt das bei Selbstmordattentätern?)
Wehrhaft gegen Twitter, wehrlos gegen Kugeln
 
Foto-Bschiss am Trauermarsch
So täuschten die Spitzenpolitiker die Welt
 
Paris march: TV wide shots reveal a different perspective on world leaders at largest demonstration in France’s history
 
(Kommentar zu diesem Fotobetrug)
Schein und Sein – Bildikonen der Geschichte
 
"Charlie Hebdo"-Anschlag: Schüler stören Gedenkveranstaltungen
17 Tote in Paris? Etliche Schüler in Frankreich geben sich unbeeindruckt. Sie stören Schweigeminuten an ihren Schulen und verherrlichen Terrorismus - Lehrer meldeten mehr als 200 Vorfälle. Auch deutsche Schüler benehmen sich daneben.
 
Drei Tote bei Anti-Terroraktion in Belgien
 
Interview mit Alain de Benoist
„Hauptnutznießer ist die politische Klasse“
 
Propaganda-Vorwurf: Massen-Proteste gegen Medien in Großbritannien und USA
 
Vergleich von EU und Römischem Reich
Vor dem Untergang
 
Der Euro wird zum politisch manipulierten Weichgeld
 
Nach Parlamentswahl in Griechenland
Streit um Schuldenerlaß für Griechenland / Koalition mit Rechtskonservativen
 
(zur Griechenland-Wahl)
Jetzt wird es richtig teuer
von Michael Paulwitz
 
Rumänien drängt in Schengen-Raum
 
(Exilrussen gegen Russland-Bashing)
Ein aristokratischer Zwischenruf
 
"Gutes Signal": Türkei genehmigt Neubau einer Kirche in Istanbul
 
Istanbuler Kirchen-Neubau Mogelpackung
 
Linksradikale Terrorgruppe verübt Anschlag in der Türkei: Polizist stirbt
 
Harte Strafe in Saudi-Arabien
1000 Peitschenhiebe für islamkritischen Blogger
 
Syriens Goldbesitzer werden zur Kasse gebeten
Syriens Regierung hat Ende Dezember ein neues Gesetz verabschiedet, laut dem Syriens Goldbesitzer ihr Gold registrieren lassen und Gebühren dafür bezahlen müssen. Seit November hat der Goldpreis in Syriens Währung gerechnet um 18 Prozent zugelegt.
 
Guantanamero
Schuldig bis zum Beweis des Gegenteils: Mohamedou Ould Slahi veröffentlicht erstes Tagebuch eines CIA-Häftlings aus dem Lager auf Kuba
 
(Kriminelle und korrupte Zustände)
Mexiko
Killer gestehen Ermordung von 17 Studenten
 
Paraguay
Guerilla-Gruppe ermordet deutsches Ehepaar
Ein deutsches Farmer-Paar ist in Paraguay verschleppt und erschossen worden. Die Regierung macht die „Paraguayische Volksarmee“ verantwortlich. Sie soll nur wenige Mitglieder zählen, ist aber äußerst brutal.
 

lundi, 02 février 2015

Ivan Blot: « L’État doit se recentrer sur ce qui est son essence même: la fonction militaire »

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Ivan Blot: « L’État doit se recentrer sur ce qui est son essence même: la fonction militaire »

Ivan Blot, haut fonctionnaire, auteur et homme politique, grand promoteur de la démocratie directe, a répondu aux questions du Bréviaire des patriotes.

La Russie parviendra-t-elle selon vous à remettre en cause la vision unipolaire du monde selon les États-Unis par l’union qu’elle tente de dessiner entre pays émergents ? À votre avis, quelle est son regard sur l’UE et la France actuelle ?

Dans mon livre « l’Europe colonisée » (Apopsix, 2014), je cite De Gaulle qui dans ses mémoires d’espoirs, écrit : « si les Occidentaux de l’ancien monde demeurent subordonnés au nouveau monde, jamais l’Europe ne sera européenne et jamais non plus elle ne pourra rassembler ses deux moitiés ».

La Russie conteste, comme De Gaulle, la prétention de l’Amérique à se considérer comme au-dessus du droit international. A la session fin octobre à Sotchi du club international de Valdai, dont je suis membre, le président Poutine a demandé à ce que tout le monde respecte l’ordre international et ne prenne pas d’initiative guerrière en dehors du cadre de l’ONU. Mais il a aussi précisé que pour lui, la Russie fait partie de l’Europe et partage sa civilisation. Si elle coopère avec d’autres continents et notamment l’Asie, qui l’intéresse pour des raisons géographiques évidentes, elle ne veut aucunement renoncer à sa vocation européenne.

J’ai récemment discuté avec Philippe de Villiers qui doit créer deux parcs du type du « Puy du Fou » en Russie, l’un près de Moscou et l’autre en Crimée. Villiers a rencontré longuement Poutine. Il m’a dit que celui-ci était bien sûr tout d’abord le président de la Russie mais qu’il avait le sentiment que Poutine se voyait aussi en gardien de la Chrétienté, en gardien des valeurs traditionnelles de la civilisation européenne.

Lors d’une rencontre avec François Hollande à Paris, peu après l’élection de ce dernier comme président de la République, un journaliste avait demandé au président russe s’ils avaient discuté du bouclier antimissile que les Etats-Unis voulaient implanter en Europe de l’Est. Poutine a répondu : un tel dialogue n’est pas possible car la France a renoncé à son indépendance militaire. Elle est membre de l’OTAN, une organisation dominée par les Etats-Unis. Lorsqu’il s’agit de débat sur des questions de haute stratégie militaire, la Russie n’a qu’un seul interlocuteur possible, les Etats-Unis : la Russie et les Etats-Unis sont des pays indépendants militairement, ce qui n’est pas le cas de la France.

La Russie regrette cette situation de l’Europe colonisée, tant par le haut (les Etats-Unis) que par le bas (l’immigration non qualifiée du tiers-monde). Il a dit un jour que la France risquait d’être colonisée par ses propres colonies.

On voit bien que les sanctions économiques antirusses adoptées avec le prétexte ukrainien, conduisent sans doute la Russie à passer des accords commerciaux considérables avec la Chine et avec l’Inde. N’oublions pas que ces trois pays fort différents ont un grand point commun : le patriotisme est une valeur essentielle qui anime leur politique, bien plus que les abstractions droit de l’hommistes de l’Occident. Sur les droits de l’homme, Poutine admet leur valeur mais constate qu’ils servent de prétexte à détruire les anciennes traditions nationales et religieuses.

 

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L’Occident américanisé n’a aucune légitimité pour se considérer comme une Cour suprême mondiale qui jugerait comment les autres peuples doivent penser et se comporter. Cette façon de voir, qui fut celle du colonialisme autrefois, est d’ailleurs dépassée. Le monde est devenu multipolaire et cela va s’accélérant. Regardez les pays qui ont le PNB le plus important du monde : l’Europe occidentale perd pieds et la Chine rattrape les Etats-Unis. En 2013, d’après le Fonds monétaire international (FMI), les Etats-Unis ont produit 16 768 milliards de dollars et la Chine 16 149 milliards. Ce qui est aussi nouveau est la troisième place de l’Inde avec 6 776 devant le Japon qui est quatrième ( 4 667 milliards). En position cinq arrive l’Allemagne, premier pays d’Europe occidentale avec 3 512 et la Russie est sixième avec 3 491 milliards de dollars. Soit dit en passant, ce très bon score russe est incompatible avec les discours superficiels selon lesquels la Russie ne vendrait et ne produirait que des matières premières. Seule la Russie produit les fusées Soyouz, seules capables d’emmener des hommes dans la station spatiale orbitale et elle exporte des centrales nucléaires notamment en Inde.

La France n’a fait que reculer ces dernières années et est désormais 8ème derrière le Brésil qui vient de la doubler, et suivie de près par l’Indonésie et le Royaume Uni.

La Chine, l’Inde et la Russie totalisent 25 500 milliards de PNB contre 16 700 pour les USA. Cela fait peur aux Américains qui craignent la concurrence d’une puissante Eurasie et cela montre aussi le ridicule de Washington qui menace « d’isoler la Russie » : il suffit de voir une carte pour comprendre que c’est impossible !

La Russie a toujours et veut toujours faire une grande Europe d’échanges libres du Portugal à Vladivostok mais, puisque l’Union européenne, sur l’ordre des USA refuse de dialoguer vraiment avec elle, elle met en place en attendant une Union eurasiatique avec la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Arménie. Elle aurait bien voulu inclure l’Ukraine mais le coup d’Etat de Kiev a retardé la réalisation de cet espoir. Quoi qu’il en soit, la Russie ne veut aucunement rompre les ponts avec l’Europe. Je constate d’ailleurs qu’elle a de puissants alliés sur ce terrain avec les milieux économiques des pays européens qui s’inquiètent de la stagnation et du chômage.

Même avec les Etats-Unis, la Russie les considère comme un allié contre le terrorisme islamique et non comme un ennemi. L’agressivité du gouvernement américain est unilatérale. Elle est inspirée par la vieille géo stratégie de Zbigniew Brzezinsky qui commence à dater. Dans son livre, « le grand échiquier », il disait que les USA ne peuvent pas tolérer une puissance concurrente en Eurasie et qu’il fallait pour cela détacher l’Ukraine de la Russie puis découper la Russie en plusieurs Etats. C’est difficile d’être plus agressif que cet ancien conseiller du président Carter, resté officieusement conseiller à la Maison Blanche. Une bonne moitié du peuple américain en a assez des aventures internationales et il se peut qu’un jour les Américains reviennent à de meilleurs sentiments, mais ils ne comprennent que les rapports de force.

Les récents contrats entre l’Inde et la Russie, la Chine et la Russie, qui portent sur du pétrole, le gaz ou des centrales nucléaires, peuvent les faire évoluer.

Que penser de l’UE et de la France ? Ces pays sont colonisés. Economiquement, ils dépendent du dollar pour le commerce international ; Politiquement et militairement ils sont satellisés à la commission de Bruxelles d’une part, à l’OTAN d’autre part. Culturellement, ils sont influencés par l’Amérique qui impose ses programmes et ses médias. Seul De Gaulle a voulu vraiment sortir de cette situation mais c’était alors difficile en raison de la menace soviétique. Aujourd’hui, la nouvelle Russie pourrait s’allier à l’Europe de l’ouest mais celle-ci reste au niveau de ses élites, trop dépendante des Etats-Unis.

 

Certains disent que le modèle de démocratie directe à la Suisse serait impossible ou dangereux s’il était appliqué à la France. Que leur répondez-vous ?

C’est comme si l’on disait que l’économie de marché serait impossible en France. La démocratie directe en politique est analogue à ce qu’est l’économie de marché. On fait confiance à l’expérience des personnes qui sont sur le terrain plutôt qu’aux bureaucraties. En fait, on vit en oligarchie et non en démocratie, comme je l’ai expliqué dans mon livre « l’oligarchie au pouvoir » (Economica, 2011). Les députés de la majorité sont aux ordres du gouvernement et les décisions de ce dernier sont préparées dans les ministères par les hauts fonctionnaires qui sont les vrais gouvernants de fait. Ils gouvernent avec les dirigeants des médias et des syndicats. Tout cela est oligarchique et non démocratique.

Seule la démocratie directe, les référendums d’initiative populaire, permettent au peuple de s’exprimer vraiment sur les lois. Le système n’existe pas qu’en Suisse, pays où c’est un vrai succès. Le système existe aussi en Italie depuis 1964 où un référendum initié par une pétition de 500 000 signatures peut annuler une loi votée par le parlement. C’est cela qui a fait échouer la loi Berlusconi qui mettait le premier ministre au-dessus de toute les lois en lui accordant l’impunité totale.

Le système existe aussi en Allemagne au niveau des communes et des Länder. Il existe aussi dans 25 des 50 états fédérés américains, surtout sur la côte ouest. C’est pour cela que les impôts sont 30% plus bas sur la côte ouest américaine que sur la côte est : résultat, le taux de croissance de l’économie est plus fort à l’ouest dans les Etats de Washington ou de Californie.

Plusieurs ex pays de l’est autorisent les référendums d’initiative populaire, ainsi que l’Uruguay en Amérique latine. Je ne vois pas pourquoi ce qui réussit dans tous ces pays (voir mon livre : la démocratie directe ; économica, 2012) échouerait en France alors que le régime actuel ne fonctionne pas. C’est le régime actuel qui est dangereux !

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Quelle vision de l’Etat avez-vous ? Celle d’un Etat obèse et omnipotent comme le pointent les libéraux ? Ou celle d’un Etat timoré et amaigri face au marché et à l’UE comme le pointent d’autres ?

Aujourd’hui, la réflexion en termes de philosophie politique est indigente. Il faut relire les travaux de l’académicien Georges Dumézil sur les trois fonctions sociales. Il existe trois fonctions sociales hiérarchisées dans toutes les anciennes sociétés européennes : la fonction de souveraineté, la fonction guerrière et la troisième fonction vouée à la production et la reproduction. L’Etat est lié aux deux premières fonctions qui aujourd’hui sont marginalisées. Or, c’est grave pour la moralité, c’est-à-dire le vivre ensemble de toute la société. Les fonctions de souveraineté et guerrières correspondaient à la noblesse et au clergé autrefois, c’est-à-dire à des corps voués au service d’autrui. Dans un monde dominé par la troisième fonction, à dominante économique, l’égoïsme n’est plus compensé par rien.

Le philosophe existentiel Heidegger appelle une telle société le « Gestell », un système d’arraisonnement utilitaire où l’homme devient un rouage de la machinerie techno-économique. L’homme n’est plus considéré que comme matière première et c’est une affreuse régression que le système tente de masquer avec sa rhétorique des droits de l’homme. Le patriarche Cyrille Premier de toutes les Russies dans son remarquable ouvrage, trop peu lu, « l’Evangile et a liberté : les valeurs de la tradition dans la société laïque » (éditions du Cerf), montre qu’en Occident, on parle sans arrêt des droits de l’homme mais on piétine la dignité humaine, et on oublie les devoirs de l’homme qui définissent sa noblesse. Un homme capable de sacrifier sa vie pour sa patrie, c’est-à-dire sa mère, a une valeur morale nécessairement supérieure à celui qui n’en est pas capable.

L’Etat n’a pas à gérer l’économie car il en est incapable. Par contre l’Etat doit protéger les valeurs qui permettent aux hommes de se transcender et de ne pas être de simples animaux : l’armée et l’église jouent ici un rôle essentiel, comme en Russie. En Occident, les valeurs dominantes sont celles du Gestell : l’égo dans sa vanité remplace Dieu, l’argent remplace l’honneur, les masses sont glorifiées à la place de la personnalité et des grands hommes, la technique est idolâtrée et se substitue aux racines que sont la famille et la patrie. Cela entraine, comme l’a souligné le président Poutine au club de Valdai il y a un an, une incapacité à défendre la vie : la natalité s’effondre, le crime progresse et l’Occident va à sa perte sous le poids d’une immigration de masse qui ne s’intègre pas.

Il n’y a pas de contradiction à demander que les libertés et la propriété soient respectées par l’Etat et à vouloir que l’Etat joue son vrai rôle, son rôle éthique : cela suppose que l’Etat se recentre sur ce qui est son essence même : la fonction militaire. De Gaulle a écrit : «  la colonne vertébrale, c’est l’armée, c’est le pôle principal. S’il cède, les pôles secondaires cèderont aussi : la justice, la police, l’administration ».

Vous voyez qu’on est très au-dessus des débats médiocres sur l’Etat gras ou l’Etat maigre : je ne dis pas qu’il n’y a pas là un sujet mais c’est restreindre le débat au corps de l’Etat et ignorer l’essentiel, à savoir son âme : on fait pareil pour l’homme ; on ignore son âme et l’homme régresse vers la bête. Etonnez- vous qu’après cela, on soit incapable de s’opposer spirituellement à l’Islamisme radical !

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Quels sont vos projets à court et moyen terme à travers votre association ?

Je n’ai pas une association mais deux, avec deux sites : l’institut néo socratique (www.insoc.fr ) et l’association « agir pour la démocratie directe » (www.democratiedirecte.fr ).

La première est philosophique et veut contribuer à nous sortir de la décadence du Gestell matérialiste dans la ligne des philosophes existentiels, ligne qui va de Pascal à Nietzsche, Kierkegaard et Heidegger. Il n’y aura pas de renaissance politique sans renouveau philosophique mais la classe politique actuelle est, à part quelques rares exceptions, trop inculte et trop égocentrée, pour comprendre cette vérité et agir en conséquence. Il nous faut comme en Russie, une classe gouvernante issue des milieux vraiment patriotiques, donc l’armée, et non des milieux étroitement carriéristes, ceux de l’administration civile, à part, encore une fois, quelques exceptions.

La deuxième association cherche un recours contre la décadence dans le peuple français lui-même en lui redonnant la possibilité de décider de son destin à travers la démocratie directe. Autrement dit, il nous faut un président qui ait l’esprit militaire, avec le courage qui va avec, et un recours au peuple chaque fois que c’est nécessaire pour contourner les féodalités égoïstes, administratives, médiatiques, syndicales, associatives, qui veulent s’imposer au détriment de l’intérêt général.

Les moyens sont d’influencer une partie, la moins décadente, de la classe dirigeante pour qu’elle donne la parole au peuple : pour cela, il faut réformer l’article 11 de la constitution, pour permettre le référendum d’initiative populaire. Le président Sarkozy en 2008 a fait un premier pas dans ce sens en permettant au référendum déclenché par une pétition populaire d’exister. Mais les conditions mises, qui ont été rédigées par des juristes à courte vue, sont trop restrictives : il faut demander comme en Italie 500 000 signatures pour déclencher un référendum, enlever la nécessité d’avoir des signatures de parlementaires (ce sont des citoyens comme les autres : à bas les privilèges !) et rendre la tenue du référendum automatique plutôt que de donner le choix au président de la république de le faire ou non : contrairement à ce que croient certains, c’est affaiblir le président de lui donner cette compétence, car s’il choisit de refuser de faire un référendum, il aura l’air de quoi ?

Sa légitimité démocratique s’en ressentira, et ce sera mauvais pour l’Etat. Il faut un chef à l’Etat et qui soit soutenu par le peuple parce qu’il fait la politique que le peuple souhaite : en ce sens, pour moi, Poutine est plus démocrate qu’Hollande que 80% des Français rejettent.

Propos recueillis par Guillaume N.

dimanche, 01 février 2015

500 US-Söldner kämpfen für Kiew in der Ostukraine

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500 US-Söldner kämpfen für Kiew in der Ostukraine
 
Ex: http://www.unzensuriert.at

Kenner der ukrainischen Innenpolitik vertreten bereits seit einem knappen Jahr mit vollster Überzeugung eine These: Das neue Regime in Kiew lässt sich durch US-Söldner militärisch unterstützen. Bereits rund um die blutigen Scharfschützeneinsätze am Maidan-Platz im Februar 2014 waren Informationen aufgetaucht, dass eine Privatarmee unter Anleitung des US-Geheimdienstes CIA die Finger im Spiel hatte.

Nun lässt der deutsche Politikwissenschaftler Michael Lüders neuerlich mit Hinweisen auf Söldnereinsätze in der Ukraine aufhorchen. Wie er in einem Interview mit dem Fernsehsender PHOENIX mitteilte, sollen bis zu 500 Söldner der „Sicherheitsfirma“ Adacemi, vormals Blackwater, in der Ostukraine im Einsatz sein.

Unterstützung für einsatzschwache Ukraine-Armee

Die Academi-Söldner sollen offensichtlich die militärische Schmutzarbeit für das Regime in Kiew besorgen. Auf die eigenen Streitkräfte setzt die ukrainische Regierung offenbar keine allzu großen Hoffnungen. Zuletzt war sogar die Rede davon, dass bis zu 25 Prozent des Verteidigungsbudgets in der Ukraine in dunklen Kanälen versickert ist.

samedi, 31 janvier 2015

U.S. Escalation in Ukraine Is Illegitimate

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U.S. Escalation in Ukraine Is Illegitimate and Will Make Matters Worse

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Steven Pifer, a senior fellow at Brookings, writes “The West, including the United States, needs to get serious about assisting Ukraine if it does not wish to see the situation deteriorate further. That means committing real money now to aid Ukraine’s defense.” (

He’s dead wrong. No matter who is in the right or wrong in Ukraine, the U.S. shouldn’t intervene further. It shouldn’t have intervened in the first place.

Escalation by the U.S. and European powers will make matters worse. As a general rule, U.S. interventions make matters worse and fail to achieve even their advertised goals, about which one may also be rightly skeptical. See, for example, this 1994 article arguing a case for the futility of U.S. interventions.

U.S. interventions tend to intensify wars, resulting in more and worse civilian casualties and refugees, more and greater destruction, and more and greater military casualties.

U.S. interventions result in a more powerful state at home. Wars and related interventions on any scale establish precedents for greater powers of the state. The idea of using the state to eradicate or ameliorate evils takes root. This idea leads to government that knows no ideological limits, because evils are everywhere both here and abroad. As time passes, the state then applies its enhanced powers in whatever spheres of American life turn out to be politically favorable. The result after many interventions and decades is a warfare-welfare-regulatory state, a spying-police state, and a state with a massive propaganda apparatus. The departments of the federal government control every significant sector of American life.

Intervention after intervention by government embeds the idea that we the people need the government for the sake of our safety and security. This is a totally false idea.

In the case of Ukraine, U.S. intervention over the past has already gone wrong. (There is evidence that U.S. intervention goes back for 70 years.) It has led to sanctions on Russia. This policy is completely wrong. Confrontation with Russia is completely against the interests of Americans. What good does it do to create a world of hostile relations, a world divided, a world with some nations cut off and isolated from others, and a world in which great powers are rivals over a set of lesser nations? The benighted policy of sanctions has already resulted in inducing Russia to solidify relations with China, Greece, Turkey and Iran. As such state-to-state actions go in this world of states, these moves are not remarkable; but in a context in which the U.S. regards these new economic and military relations as hostile, we are seeing the genesis of Cold War II. This is bad, and it’s the direct result of U.S. intervention in Ukraine, the U.S. position on Ukraine and the sanctions on Russia. These sanctions are really unthinkable.

Advice like that of Steven Pifer, which seeks to expand the U.S. role in Ukraine into military confrontation with Russia, could not be more wrong. Its main result will be to escalate the conflict into one between two major powers. The Ukrainian people, east, west, north and south, will suffer.

The two sides are both going outside for help, as often happens in civil wars. The U.S. should stop being one of those outsiders providing aid, arms or help to one of the battling sides. This recommendation does not hinge on Russia’s actions. It doesn’t hinge on Crimea, on the downing of MH17, or on Russian tanks, artillery or personnel, volunteers or regulars. It doesn’t hinge on borders, the history of Ukraine and Russia, Neo-Nazis, democracy, or perceived rights and wrongs. Non-intervention is based on the idea that the U.S. government should not be in the business of righting evils that it identifies, domestic or foreign.

At a fundamental level, a philosophy of law and government is the issue. Each of us as persons, if we so choose, can identify evils and decide what to do about them. No one of us has willingly or voluntarily deputized government persons to do this for us. There are no documents, contracts, or legal instruments that I or anyone else have signed that have chosen government personnel as our agents and instructed them to intervene in Ukraine. There are no such signed and valid contracts that have given them the power to extract taxes from us to pursue their quests, visions and crusades. In other words, such interventions are not legitimate. They are not legitimated. They are thought to be and said by many persons to be legitimated by the Constitution and various rituals still pursued to this day, but they are not. The customs of many who support government and its attendant interventions do not make for or justify laws that are applicable to the many others who demur and dissent from the powers being imposed on them. Might does not make right. Majority rule does not make right. Legalisms propounded by might are not necessarily lawful, although they may accidentally be so. There really is no lawful link between you and me and a government action like intervening in Ukraine.

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The U.S. intervenes in a hundred or more countries with various forms of “aid”, Ukraine being one of them. To quote one article:

“Since 1992, the government has spent about $5.1 billion to support democracy-building programs in Ukraine, Thompson said, with money flowing mostly from the Department of State via U.S. Agency for International Development, as well as the departments of Defense, Energy, Agriculture and others. The United States does this with hundreds of other countries.

“About $2.4 billion went to programs promoting peace and security, which could include military assistance, border security, human trafficking issues, international narcotics abatement and law enforcement interdiction, Thompson said. More money went to categories with the objectives of ‘governing justly and democratically’ ($800 million), ‘investing in people’ ($400 million), economic growth ($1.1 billion), and humanitarian assistance ($300 million).”

This article is making the point that the assistance was humanitarian and that it didn’t lead in a direct line to the coup d’etat against the democratically-elected government of Ukraine that has led to the current conflict, with its attendant miseries imposed on the population of that country. But whether or not that assistance or even earlier links of the CIA to elements in Ukraine contributed to Maidan, what these interventions purportedly do is to fight what the U.S. government regards as evils and institute various goods. Fighting evils is, however, precisely what the U.S. government has no business doing and should not be doing.

What these interventions do is to establish beachheads of the U.S. government in a long list of foreign countries. This often includes military beachheads. These beachheads provide options for the U.S. government that can be exercised in the future, including the options of further aid, further intervention and escalation when conflicts occur. These beachheads tie the U.S. government to foreign governments so that the U.S. government can exercise influence on those governments. Foreign governments become dependent on foreign aid, IMF loans, World Bank projects and other such infusions. But foreign governments then gain influence over the U.S. government. The U.S. institutions that benefit from the programs and links to foreign governments become dependent for their own livelihoods on these activities. They become proponents for a larger U.S. government that’s responsive to foreign demands and interests. The U.S. becomes more likely to become a proponent of foreign interests and to intervene further.

The Pentagon and U.S. military, lacking great purposes after the Cold War, readily embraced interventions along three lines: drug interdiction, fighting terrorism, and training foreign military forces, both here and abroad. The public relations or propaganda arms of the U.S. now say that these programs, which bring thousands of foreign military personnel to the U.S. for education, help instill American values and establish contacts between the U.S. and foreign military personnel. (See, for example, here.)

The military portion of the military-industrial complex promotes its own size and scope, so as to retain its access to resources extracted from taxpayers. It defines new missions and propagandizes them as important or essential. Interventions are its business. This is the case in Ukraine and other trouble spots. The military battens on trouble spots as do its suppliers. Promotions are helped by active duty, combat and missions engaged in, even if they are not missions accomplished. These interventions do no good to Americans who are outside the military-industrial orbit.

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Pifer’s article is co-written with Strobe Talbott. Steven Pifer is a Senior Fellow at the Brookings Institution’s Center on the United States and Europe. He is Director of Brookings’ Arms Control Initiative. Strobe Talbott is President of the Brookings Institution. Six other members of the establishment join them in their recommendation, which includes supplying Ukraine with lethal aid, radar, anti-armor weapons, etc. These persons are “former U.S. representative to NATO Ivo Daalder, former undersecretary of defense Michèle Flournoy, former U.S. ambassador to Ukraine John Herbst, former deputy undersecretary of defense Jan Lodal, former NATO European commander James Stavridis and former U.S. European Command deputy commander Charles Wald.

All of these seem to have learned zip from previous escalations, such as occurred constantly throughout the Vietnam War. Their so-called expertise in foreign affairs is impossible to detect in their recommendation. Pifer is certainly not living up to his title relating to arms control. These members of the U.S. elite have not learned a thing from the escalation in Iraq that graduated from sanctions to outright aggressive war, from the escalation in Afghanistan which went from getting bin Laden to taking down the Taliban government, from the ongoing escalation in Syria that has produced ISIS and now is totally in confusion, from the escalation in Libya that wrecked the country and from the escalation in Yemen, a country now undergoing a change in government that the U.S. didn’t foresee. Along similar lines, there was no need for Americans to fight communism in Vietnam and there is no need for the U.S. government to fight the devils it perceives are operating in Ukraine.

Athènes s'accroche déjà avec l'UE sur la Russie

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Athènes s'accroche déjà avec l'UE sur la Russie

 
Par Isabelle Lasserre
Ex: http://www.lefigaro.fr

À peine nommé, le premier ministre, Alexis Tsipras, s'est plaint mardi de ne pas avoir été consulté avant l'annonce par l'UE de possibles sanctions supplémentaires contre la Russie pour son implication dans le conflit en Ukraine.

On l'attendait sur la dette, mais le nouveau pouvoir grec a choisi la politique étrangère pour son premier clash avec l'Union européenne. À peine investi, le gouvernement issu de la gauche radicale s'est insurgé d'une déclaration des chefs d'État et de gouvernement de l'UE qui rendait la Russie responsable de l'escalade guerrière en Ukraine, exigeait l'application du cessez-le-feu de Minsk et menaçait Moscou de nouvelles sanctions.

La Grèce affirme que le texte a été rédigé sans son consentement et que ses objections n'ont pas été prises en compte. «Les voix de ceux qui sont opposés à de nouvelles sanctions contre la Russie n'ont pas été entendues», a regretté le porte-parole du gouvernement. Le premier ministre, Alexis Tsipras, s'en est plaint au téléphone auprès de Federica Mogherini, la chef de la diplomatie de l'UE.

"Propagande» occidentale"

Les positions prorusses du nouveau gouvernement grec ne sont pas une surprise. Le parti d'extrême gauche Syriza a toujours défendu Moscou. Il considère que la politique de l'UE s'est alignée sur les intérêts des États-Unis et de l'Otan. Peu importe que la Grèce fasse elle-même partie de l'Alliance atlantique… Son allié de la droite souverainiste, les Grecs indépendants, fait partie du même camp. Ses députés s'étaient opposés à la signature de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine avant le déclenchement de la crise. Ils considèrent que la «propagande» et les initiatives occidentales sont responsables de la guerre en Ukraine.

Rien d'étonnant, donc, si l'ambassadeur russe à Athènes a été le premier à rencontrer Alexis Tsipras après son élection. Et que le président russe ait envoyé sur-le-champ ses félicitations au nouveau premier ministre. L'esclandre grecque auprès de l'UE pourrait bien n'être qu'une diversion, un bruit destiné à détourner l'attention du but principal de Syriza, la renégociation de la dette. En posant d'entrée de jeu ses marques en politique étrangère, Alexis Tsipras prévient ses partenaires que la Grèce n'a pas l'intention d'être traitée comme un partenaire de second rang. Et qu'elle pourrait bien décider de compliquer, voire de bloquer, les politiques européennes si ses exigences sur la dette ne sont pas prises en compte.

Manœuvre, chantage ou menace? Dans tous les cas de figure, Athènes risque de compliquer la politique étrangère de l'Union, qui peine déjà à s'accorder sur les grandes lignes. En partie grâce au rôle leader d'Angela Merkel, elle avait réussi à obtenir une relative unanimité sur le sujet russo-ukrainien. C'est ce consensus rare et fragile que Syriza et ses alliés souverainistes menacent de faire exploser.

Les élections grecques semblent avoir un autre gagnant… le Kremlin. Vladimir Poutine gagne un nouvel allié, orthodoxe comme lui, et cet allié s'emploie déjà à diviser les États de l'Union européenne.

Entretien exclusif avec Laurent Obertone sur la France Big Brother

TV Libertés : Entretien exclusif avec Laurent Obertone sur la France Big Brother

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vendredi, 30 janvier 2015

Un livre explosif sur les relations consternantes entre le Qatar et Sarkozy

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Un livre explosif sur les relations consternantes entre le Qatar et Sarkozy

Auteur : Tunisie Secret
 
 
 
 
 
Ex: http://zejournal.mobi

Les auteurs de ce brûlot dénoncent un partenariat construit sur un mélange des genres qui confond intérêt personnel et intérêt général. La France a pratiquement été offerte sur un plateau d’argent à l’émir du Qatar par son ami Sarkozy en échange d’opérations biscornues qui rappellent à s’y méprendre celles, honteuses et largement répandues, de la Françafrique. Ces opérations n’ont été rendues possibles que parce que  la France de la rigueur a été détruite par des voyous aventuriers dénués de toute vision lointaine pour leur pays, allant jusqu’à l’impliquer dans une guerre hors de ses frontières et sans le moindre casus belli. En temps normal, c’est la Haute Cour de l’État qui devrait être convoquée pour juger toutes ces affaires de grand banditisme politique.

Annoncé depuis septembre dernier, le livre accablant pour Nicolas Sarkozy vient de sortir aux éditions Fayard. Ses auteurs, Pierre Péan et Vanessa Ratignier ont enquêté sur les véritables raisons qui ont poussé l’actuel président de l’UMP d’ouvrir la France à l’Etat-voyou du Qatar. Un livre qui vient enrichir la bibliothèque déjà bien chargée sur les malfaisances de cet émirat en France et dont le livre de Jacques-Marie Bourget et Nicolas Beau, « Le Vilain petit Qatar. Cet ami qui nous veut du bien » n’a été que la pierre inaugurale.

qatar-jpg_2449318.jpgPourquoi les Qataris ont-ils été exonérés de toutes taxes immobilières, y compris sur la plus value, alors que les contribuables français, y compris les plus démunis, la payent plein pot ? Pourquoi le club de foot le plus prestigieux, le PSG a-t-il été offert à cet Emirat ? Pourquoi des hôtels particuliers et des châteaux, classés patrimoine mondial, ont-ils été vendus aux oligarques de Doha ? Pourquoi le couple Hamad-Sarkozy ont-ils décidé de détruire la Libye ? Pourquoi la droite au pouvoir a-t-elle autorisé le premier émirat financier du terrorisme islamiste d’investir les banlieues pour prendre en charge les français de la diversité ?A ces questions et à bien d’autres encore, Vanessa Ratignier et Pierre Péan répondent avec l’audace des journalistes libres et l’obstination des écrivains qui ne craignent pas les puissants. Dans la quatrième de couverture, on lit que « Nombre d’États du Golfe lorgnent sur le patrimoine français et tentent, des pétrodollars plein les poches, d’acheter tout ce qui peut l’être avant épuisement de l’or noir. Jusqu’ici nos dirigeants leur avaient résisté – du moins en apparence -, offusqués par tant d’audace. Mais, avec le Qatar, c’est une tout autre histoire. La France est devenue le terrain de jeu sur lequel la famille Al-Thani place et déplace ses pions politiques, diplomatiques, économiques, immobiliers ou industriels ».

« Dans son enquête au cœur du pouvoir, Vanessa Ratignier, avec le concours de Pierre Péan retrace l’histoire d’un partenariat ancien qui a mal tourné : la France est désormais « sous influence », comme si elle était devenue une chasse gardée de l’émirat. Nos élites, maniant l’art du double langage, amalgament depuis des années intérêt général et enjeux personnels, si bien qu’on se demande parfois où s’arrête le mélange des genres. Cette situation, qui rappelle le pire de la Françafrique, marque l’avènement d’une Qatar-France oublieuse de nos valeurs et héritière des tares du petit émirat ». Ici se termine la présentation des éditions Fayard.Selon le magazine Marianne du 4 septembre 2014, en août 2008, en vacances dans la résidence tropézienne de son ami milliardaire François Pinault, Jacques Chirac se rend au Cap Nègre visiter le couple Sarkozy-Bruni. L’ancien président « raconte à son successeur que le Premier ministre du Qatar, Hamad Jassem al-Thani a même tenté de le corrompre, venant à l’Elysée avec des valises remplies de billets : « Nicolas, fais attention. Des rumeurs de corruption fomentée par le Premier ministre qatari te concernant circulent dans Paris…Fais vraiment attention ».En effet, poursuit Marianne, « des bruits circulent notamment sur le financement par le Qatar du divorce de Nicolas Sarkozy avec Cécilia en octobre 2007. Certains suggèrent qu’il a été payé par un prélèvement effectué sur l’argent versé par le Qatar à la Libye, en échange de la libération des infirmières bulgares détenues par le régime de Kadhafi. Le Qatar aurait versé bien plus que le montant de la rançon réclamée par la Libye. Le tout sur des comptes en Suisse qui auraient notamment servi à financer le divorce de Nicolas Sarkozy ». C’est à peine croyable. La jeune Marianne serait-elle atteinte de divagation ?Toujours selon Marianne, « En 2008, l’émir de Doha raconte que le président français en a même pleuré sur son épaule : « Sarkozy pleurait presque. Il m’a raconté que sa femme Cécilia lui demandait 3 millions d’euros pour divorcer. C’est moi qui ai payé », confie-t-il à l’ancien activiste libanais Anis Naccache, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1982 pour avoir tenté d’assassiner l’ancien Premier ministre du shah d’Iran, Shapour Bakhtiar ».

Et à Marianne d’ajouter: « Toujours est-il que Sarkozy contribuera à installer le Qatar comme une puissance incontournable du Moyen-Orient, ses dirigeants lui dictant même sa politique étrangère dans la région. D’autres responsables politiques rapporteront que le Qatar aurait pu être « la pompe à fric  » de Sarkozy bien après avoir quitté le pouvoir, allant jusqu’à imaginer la création d’un fonds d’investissement dirigé par l’ancien chef de l’Etat, qui lui aurait rapporté 3 millions d’euros par an ».

Dans Le point du 6 septembre 2014, Romain Gubert écrivait qu’il s’agit d’une « enquête dévastatrice. Pas tellement pour le Qatar. Mais pour la France et son personnel politique. Dans le livre qu’ils publient ces jours-ci, Vanessa Ratignier et Pierre Péan racontent avec une foule de détails ahurissants la façon dont, petit à petit, le Qatar a tissé sa toile au sein de l’élite française. Et ce avec la complicité de Nicolas Sarkozy…. Et comment grâce à ses devises, Doha fait à peu près ce qu’il veut dans l’Hexagone. Et pour cause : le Qatar s’offre des parti… »

A lire absolument Vanessa Ratignier et Pierre Péan, « Une France sous influence. Quand le Qatar fait de notre pays son terrain de jeu », éd. Fayard, septembre 2014.


- Source : Tunisie Secret

Tsipras blasts EU's Ukraine policy in Moscow

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Tsipras blasts EU's Ukraine policy in Moscow

Syriza leader supports 'referendums' in Ukraine

Distancing himself from the international recognition of Ukraine's government by the EU, the US and the UN, Tsipras rejects the legitimacy of the interim government on the grounds that fascist elements are serving in it

Syriza's leader Alexis Tsipras meets Valentina Matviyenko, who chairs Russia's upper house

Syriza's leader Alexis Tsipras meets Valentina Matviyenko, who chairs Russia's upper house Syriza leader Alexis Tsipras lambasted western policy on Ukraine and expressed support for separatist referendums in the Ukraine during an official visit to Moscow, upon the invitation of the Russian government.

"We believe the Ukrainian people should be sovereign and should decide with a democratic manner and with referendums on its future," Tsipras said, as quoted by the state-run Athens News Agency, of the breakaway referendums that are leading to the country's partition.

A Syriza party source told EnetEnglish that Tsipras has repeatedly said that whatever happens in Ukraine must be in line with international law, and that the support for referendums refers only to a possible federalisation of Ukraine. But that clarification was absent from yesterday's remarks.

While Tsipras said he was visiting Russia in his dual capacity as Greek main opposition leader and the European Left party's candidate for the presidency of the European Commission, it is unclear whether the pro-secessionist stance is the official policy of the European Left.

Distancing himself from the international recognition of Ukraine's government by the EU, the US and the UN, Tsipras clearly rejected the legitimacy of the interim government on the grounds that fascist elements are serving in it.

"It is a regression for us to see fascism and the neonazis entering European governments again and for this to be accepted by the EU," Tsipras stressed.

Filling out his complete rejection of the international community's handling of the Ukraine crisis, Tsipras denounced international sanctions against Moscow, which he said will "only harm Europe". He added that the EU "is shooting itself in the foot with this strategy, and we ask for there not to be any military operation or activity and for there to begin a dialogue and diplomacy toward finding a solution".

But he also maintained that Ukraine must become a bridge between the EU and Russia, and not an area of division.

Tsipras and his delegation stressed that Russia is an integral part of Europe, which stretches "from the Atlantic to the Urals". Greece and Russia, he said, are linked with a "tradition of common struggles of our peoples, common religious convictions, with common political and cultural roots in our history."

His contacts in Moscow included talks with Valentina Matviyenko, who chairs Russia's upper house of parliament and is a close associate of President Vladimir Putin. She had also served as Russian ambassador to Athens.

Energy

Matviyenko expressed hopes for closer ties with Athens, in the areas of economy and energy primarily.

"Greece views Russia as a strategic partner and we are interested in developing ties, in various sectors and directions, both bilateral and multilateral, including parliamentary exchanges," said Matviyenko, who also bemoaned the fact that Greek Parliament Speaker Evangelos Meimarakis has yet to accept her invitation to pay an official visit to Moscow.

Taking a jab at the west's sanctions on Moscow, she also expressed regret over the fact that she cannot visit Greece, because she is on a list of Russian officials barred from EU entry.

For years, many Greek foreign policy analysts have argued that closer ties with Russia should be part of a multipronged Greek foreign policy, but relations have chilled in the last four years of the Greek economic crisis, and particularly after the 2009 Greek elections that brought George Papandreou to power.

Papandreou departed sharply from the policy of his predecessor, Kostas Karamanlis, who had pursued much closer cooperation with Moscow, especially in the area of energy. That departure included an abandonment of the Burgas-Alexandroupoli and the South Stream pipelines. The latter, especially, had evoked the ire of Greece's EU and US partners.

When Papandreou visited Moscow before Athens in 2010 accepted its bailout mechanism and memorandum, Putin advised him to go to the IMF for funding.

While the last two years of Prime Minister Samaras' administration have been marked by a decided distance from Moscow, in February Greece's gas distributor Depa was able to close a deal with Gazprom for a 15% reduction in gas rates, effective retroactively, from July 2013.

That development came a month after Samaras' official talks with Putin, in January, before the outbreak of the Ukraine crisis, which served to break the ice somewhat between the two sides.

"Naturally, we are aware of the difficulties that Greece is facing, but I will note that our trade grew by 16% last year. Naturally, we are also impressed with the results in the tourism sector: 1.2 million Russians visited Greece in 2013. We have some investment projects as well," Putin said at the time.

jeudi, 29 janvier 2015

Les illusions grecques

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LES ILLUSIONS GRECQUES

Alain Cagnat

Terre et peuple cliquez ici

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Il y a encore peu, politiques et media nous servaient les bons discours, ceux qui effraient les peuples au point de leur congeler l’esprit. Au secours ! C’est une catastrophe ! L’extrême-gauche va prendre le pouvoir à Athènes. La Grèce va sortir de l’euro, la Grèce ne paiera plus ses dettes, la Grèce va emporter l’euro et l’Union européenne dans le gouffre !

Il faut dire que les Grecs avaient de bonnes raisons de se débarrasser de leurs politiciens corrompus et cupides. Et de haïr les bons docteurs du FMI, de la BCE et de l’UE qui les avaient ruinés : le chômage représente 27% de la population active ; les salaires ont été réduits de 24%, les retraites de 30%. Et les familles « aisées » (tout est relatif en Grèce) doivent payer jusqu’à 75% de leurs revenus en impôts ! La misère est omniprésente en Grèce !

Et comme la punition n’était pas suffisante, il fallait accabler le peuple hellène en expliquant à l’opinion publique européenne que les Grecs étaient des fainéants et vivaient depuis des années au-dessus de leurs moyens, ce qui veut dire aux crochets des Européens. Mensonge grossier, mais efficace. Alors que les malheurs des Grecs proviennent de la formidable escroquerie fomentée par Goldman Sachs et les dirigeants grecs qui n’ont pas hésité à truquer les comptes publics du pays sur une grande échelle, pour permettre l’introduction de la Grèce dans la zone euro. N’importe quel étudiant en première année de Sciences économiques savait pourtant que l’Allemagne et la Grèce dans le même système monétaire, cela ne pouvait pas marcher. Cette arnaque a permis aux banksters et aux politiciens pourris de se gaver sur le dos des Hellènes.

Malgré les remèdes miracles dont la troïka (FMI, BCE, UE) a écrasé la Grèce, la dette du pays reste abyssale. Et ne pourra jamais être remboursée ! Cela, tout le monde le sait. Elle représente un montant colossal de 320 milliards d’euros, soit 177% du PIB ! Rien qu’en 2015, la Grèce doit emprunter 20 milliards d’euros pour payer… les seuls intérêts de la dette !

Car, si la troïka est intervenue en masse pour prêter de l’argent à la Grèce (à un taux usuraire), c’était uniquement pour sauver le système bancaire. Tout cet argent est allé vers les banques, et par un tour de passe-passe dont les banksters ont le secret, les obligations douteuses ont été transférées des mains des banquiers à celles des Etats. Ce qui permet de dire aujourd’hui que si la Grèce fait défaut, la France perdra 48 milliards d’euros, soit 750 euros par Français !

Mais Tsipras n’a aucune intention de tout renverser. Tout au long de sa campagne, ses slogans se sont d’ailleurs édulcorés : non, il n’était plus question de sortir de l’euro… Syzira n’est pas un parti populiste, contrairement à ce que croient les Grecs désabusés et contrairement à ce que nous veulent nous faire croire les media. C’est un parti dirigé par des marxistes. Tsipras est un pur produit de l’idéologie communiste ; son idole est Che Guevara ! Les marxistes ont-ils été – une seule fois au cours de l’Histoire ! – bénéfiques pour leurs peuples ?

Comment imaginer que les acolytes de Tsipras vont « tout foutre en l’air », alors qu’ils font partie du Système ? D’ailleurs, la finance ne s’y est pas trompée. Si tous les fantasmes dont on nous a farci la tête étaient vrais, nous aurions assisté à un Lundi Noir dans les Bourses européennes. Que nenni ! Le CAC 40 s’est même apprécié de 0,74% !

Comme après la crise des « subprimes », les financiers penchés au chevet de la Grèce nous concocteront de bonnes petites solutions qui ne coûteront rien aux banques, mais qui feront porter le poids de la renégociation de la dette grecque sur le dos des contribuables européens. On commence à en avoir l’habitude.

Enfin, que Jean-Luc Mélenchon trouve des accents lyriques pour célébrer la victoire de Syriza, rien que de très normal. Par contre, Marine Le Pen ne sait plus trop où elle habite. On l’avait déjà vue se tortiller dans tous les sens au moment des manifestations contre le mariage pour tous, sous l’influence du lobby homosexuel qui l’entoure. On l’avait vue récemment se tromper totalement après les attentats islamistes, réclamant d’abord de défiler auprès de tous les responsables de l’invasion de l’Europe, puis marchant en tout petit comité à Beaucaire derrière des banderoles « Je suis Charlie ». Et voici qu’elle voit en Syriza le symbole du sursaut européen ! Ce qui passait pour être une volonté de fer de « dédiaboliser » son parti, s’apparente maintenant à un manque de discernement affligeant.

Nous, à Terre et Peuple, n’avons pas l’habitude de nous tortiller sur notre chaise. Le parti que nous soutenons en Grèce, c’est Aube Dorée. C’est le seul qui pose les bonnes questions et propose les bonnes solutions.

Grèce : Milliardaires et multinationales se partagent le gâteau des privatisations

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Grèce: Milliardaires et multinationales se partagent le gâteau des privatisations

Ex: http://fortune.fdesouche.com

En échange de l’aide financière internationale, la Grèce s’est vue imposer un vaste programme de privatisations. Transport, énergie, loterie nationale, gestion de l’eau, infrastructures, patrimoine culturel… C’est la braderie générale !

Investisseurs russes, chinois ou azéris, multinationales françaises ou allemandes, et surtout les oligarques grecs, se ruent sur ces bonnes affaires, sur fond d’irrégularités et de soupçons de corruption. Au détriment des simples citoyens étouffés par les plans d’austérité.

Ce dimanche 25 janvier, les Grecs se sont rendus aux urnes pour élire un nouveau gouvernement. La perspective d’une accession au pouvoir de Syriza, la coalition de la gauche radicale, seule ou avec d’autres partis, est réelle. Le mouvement de gauche saura-t-il inverser la tendance ? Et s’appuyer sur les résistances citoyennes, qui ont par exemple réussi à réinventer un service public de l’eau ?

Si cette victoire se confirme, ce sera en grande partie à cause du rejet de la politique d’austérité massive imposée au pays depuis plus de cinq ans. Celle-ci s’est traduite par une baisse sans précédent des revenus et des conditions de vie de la plupart des Grecs, jusqu’à menacer leur état de santé [1].


Économiquement, cette politique d’austérité apparaît comme un échec manifeste, si ce n’est pour tous ceux – banques françaises ou allemandes [2], investisseurs étrangers, fonds spéculatifs [3], mais aussi hommes d’affaires grecs – qui ont su y trouver leur compte.

Élément crucial du traitement de choc imposé par la « troïka » (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) en échange de son aide financière: le vaste programme de privatisations d’entreprises et de patrimoines appartenant à l’État grec.

Sur la liste des actifs destinés à la privatisation figuraient notamment les entreprises publiques de production, de transport et de distribution d’électricité et de gaz, l’entreprise pétrolière nationale, les services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, tous les aéroports du pays, tous les ports, des autoroutes, les entreprises ferroviaires nationales, le service postal, ou encore les organismes de loterie et de paris sportifs.

Sans compter plusieurs milliers de biens fonciers [4], parmi lesquels de nombreux joyaux comme le manoir vénitien de Castello Bibelli, sur l’île de Corfou, la plage d’Agios Ioannis en Chalcidique, celle de Kassiopi encore à Corfou, ou celle d’Agia Triada, à proximité de Thessalonique. Autant de lieux désormais voués aux promoteurs touristiques.

Braderie du patrimoine national

C’est donc une véritable braderie du patrimoine national qui s’est organisée en quelques années. Pour quels résultats ? En 2010, des représentants de la troïka ont avancé le chiffre de 50 milliards d’euros de recettes attendues de ces privatisations. Depuis, ces estimations n’ont cessé d’être revues à la baisse.

Fin 2013, l’État grec réussi seulement à récolter 4 milliards d’euros, dont seulement 2,6 effectivement versés – il en espérait encore 11 milliards d’ici 2016, et 25 milliards d’ici 2020. Fin 2014, le chiffre était de 7,7 milliards, dont 3,1 réellement reçus. Les recettes totales espérées à l’horizon 2016 n’étaient plus que de 9,6 milliards d’euros. Soit à peine 20% des espérances initiales…

Malgré l’atmosphère générale de précipitation et les pressions constantes exercées par la troïka pour faire avancer les privatisations, celles-ci progressent lentement, et n’obtiennent pas les résultats escomptées. Si plusieurs opérations significatives sont en voie d’achèvement (la loterie nationale, les aéroports régionaux, le site de l’ancien aéroport d’Athènes, l’entreprise de transport de gaz Defsa), d’autres sont des échecs retentissants, comme la vente des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, celle de l’entreprise de gaz Depa). Les cessions restantes ne cessent d’être retardées.

Juteuses plus-values, irrégularités et voyage en jet privé

Plusieurs raisons expliquent cet échec relatif pour la troïka et les dirigeants grecs. Tout d’abord, le programme de privatisation s’est heurté à de nombreuses résistances, notamment de la part du pouvoir judiciaire, des syndicats et des citoyens. Ensuite, les investisseurs potentiels ne se sont pas forcément montrés très empressés, notamment les premières années, du fait de l’incertitude politique et parce que ces entreprises connaissaient parfois des dysfonctionnements, aggravés par la crise que traversait le pays tout entier.

Enfin, comme c’est souvent le cas en matière de privatisations, les repreneurs se sont retrouvés en position de force, face à des pouvoirs publics désespérés de pouvoir remplir les conditions de la troïka ans les délais imposés, et ont su négocier des prix avantageux.

« C’était le pire moment possible pour initier un programme de privatisations. Normalement on ne devrait pas privatiser au beau milieu d’une crise », déplore un ancien dirigeant de Taiped, l’agence grecque en charge des privatisations, cité par une enquête approfondie du quotidien allemand Tagesspiegel sur les privatisations en Grèce et au Portugal cite. Même du point de vue de ses promoteurs, la manière dont le programme grec a été conçue et menée est un non-sens…

Les entreprises françaises veulent une part du gâteau

Les repreneurs des parts de la loterie nationale (Opap), privatisées par le gouvernement grec, ont ainsi versé 652 millions d’euros, sensiblement moins que le prix théorique correspondant à la capitalisation boursière de la société. Le jour même de l’acquisition, la valeur de l’action a cependant bondi de 6,13 à 9,13 euros. Elle est aujourd’hui de 13 euros, soit le double de sa valeur !

Une juteuse plus-value pour les hommes d’affaires grecs et tchèques qui ont négocié le rachat, et qui étaient les seuls candidats à la reprise. Le président de Taiped de l’époque s’est consolé en partant immédiatement en vacances dans le jet privé du milliardaire grec Dimitris Melissianidis, l’un des repreneurs. Le scandale l’a contraint à la démission.

Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres des problèmes et des irrégularités qui auront entaché le travail de l’agence. Depuis sa création, celle-ci a déjà changé cinq fois de dirigeant… Un fait qui en dit long sur ce que cache, réellement, la mise en œuvre du programme de privatisation grec.

Les entreprises françaises ne pouvaient pas rester à l’écart d’une telle aubaine. Nombreuses sont les firmes tricolores qui se sont portées candidates à la reprise d’entreprises publiques grecques, encouragées en cela par le président François Hollande, au nom de la « solidarité » des Français avec les souffrances du peuple grec…

C’est ainsi qu’Alstom a fait acte de candidature au rachat de Rosco, entreprise de matériel ferroviaire, tandis que la SNCF est retenue parmi les trois repreneurs potentiels de TrainOSE, la société de transport ferroviaire (la décision est attendue pour 2015) [5].

Le géant du BTP Vinci figure parmi les candidats à la reprise des aéroports régionaux grecs, mais s’est vu préférer un consortium germano-grec. Le groupe pourrait se rattraper avec l’aéroport d’Athènes ou l’autoroute Egniata, dans le Nord de la Grèce. La Poste est également citée parmi les repreneurs potentiels de son homologue grecque, pendant que BNP Paribas et le Crédit agricole conseillent l’agence chargée des privatisations… [6]

Grâce aux mobilisations, l’eau demeure un service public

Paradoxalement, les entreprises publiques françaises apparaissent au premier rang lorsqu’il s’agit de privatiser à l’étranger. EDF a ainsi manifesté publiquement son intérêt pour le rachat de l’entreprise publique de production d’électricité DEI. La firme française s’intéresserait particulièrement aux actifs et à l’expertise de DEI dans le domaine du lignite, cette forme particulièrement polluante du charbon qu’EDF souhaite également développer en Serbie (lire notre article).

Peu importe que les salariés de DEI aient organisé une grande grève en juillet dernier pour protester contre la privatisation de leur entreprise [7] : EDF fait valoir qu’en tant qu’entreprise publique, elle est peut-être la seule en Europe à ne pas avoir peur du pouvoir des syndicats [8]. Les enchères sont attendues en 2015.

Le cas le plus emblématique reste celui de Suez environnement, auquel l’Observatoire des multinationales a consacré une enquête approfondie. L’entreprise française s’est positionnée pour acquérir les services publics de l’eau d’Athènes et de Thessalonique à des conditions particulièrement avantageuses, alors que ces services sont en bonne santé financière et ne paraissent pas avoir besoin d’investissements.

Les obstacles à la privatisation se sont accumulés. À Thessalonique, les partisans du service public ont organisé en mai 2014 un référendum populaire : 98% des votants se sont prononcé contre la privatisation de l’eau. Quelques semaines plus tard, la Cour suprême grecque a rendu un arrêt déclarant inconstitutionnelle la privatisation des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, cela portant atteinte aux obligations de l’État en matière de protection de la santé des citoyens. Dans son rapport de décembre 2014, Taiped ne mentionne plus ces deux entreprises dans la liste des entités à privatiser.

Ruée de capitaux chinois, russes, azéris…

Le programme de privatisations est parfois présenté comme une ruée sur les actifs bon marché, attirant des investisseurs de divers horizons, et notamment de l’Est. Outre le tourisme, l’autre grand projet économique sur lequel parient les technocrates est celui de faire de la Grèce un « hub », une porte d’entrée vers l’Europe depuis l’Asie. D’où l’importance du secteur des transports dans la liste des biens à privatiser.

Du fait d’une culture orthodoxe partagée et de la stratégie d’influence du Kremlin, les entreprises russes se sont montrées particulièrement actives. Gazprom a longtemps été le repreneur pressenti de l’entreprise gazière Depa, avant de retirer sa candidature. L’entreprise ferroviaire publique russe RZD s’intéresse aux chemins de fer grecs, ainsi qu’au port de Thessalonique. Mais ces velléités pourraient bien se trouver entravées par la crise ukrainienne et les sanctions occidentales.

Côté Chinois, des investisseurs sont impliqués dans le projet de développement immobilier d’Hellenikon, l’ancien aéroport d’Athènes, qui deviendra le plus important projet urbain d’Europe, sur 620 hectares, si la résistance citoyenne ne parvient pas à préserver cet espace. D’autres s’intéressent à l’aéroport international actuel. L’entreprise Cosco a signé en 2009 un bail pour rénover et gérer une partie du port du Pirée, le plus important de Grèce ; elle est aujourd’hui candidate à son rachat pur et simple.

Ses concurrents sont américain, néerlandais et philippin [9]. Plus inattendu, le rachat de l’entreprise de transport de gaz Defsa par une entreprise pétrolière et gazière d’État de l’Azerbaïdjan, s’explique par les grands projets de gazoducs visant à acheminer le gaz de la mer Caspienne vers l’Europe via la Grèce.

Les grands gagnants : les milliardaires grecs

Les principaux bénéficiaires des privatisations grecques ne sont peut-être pas au final les multinationales européennes et les investisseurs orientaux. Ce sont plutôt les milliardaires grecs. On les retrouve dans les consortiums qui se sont vus attribuer la loterie nationale (Dimitris Melissianidis), le site Hellenikon (groupe Lamda Development, appartenant à Spyros Latsis) ou les aéroports régionaux (Dimitris Copelouzos).

Les entreprises françaises l’ont bien compris, qui n’ont pas manqué de s’associer aux fortunes locales pour déposer leurs propres candidatures : Aktor (propriété de l’homme d’affaires George Bobolas) pour Suez et Vinci, Damco Energy (groupe Copezoulos) pour Alstom… « Cette privatisation montre l’hypocrisie totale de ce programme : il s’agissait soi-disant de faire venir les capitaux étrangers… Or avec Lamda Development, les décideurs grecs ont en réalité placé l’un des leurs ! », observait une urbaniste interrogée par Mediapart à propos du site d’Hellenikon.

 

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Si la gauche grecque accède au pouvoir, changera-t-elle le cours des choses ? Syriza a toujours promis de suspendre le programme de privatisations, voire de revenir en arrière. Le mouvement a quelque peu modéré ses discours dans la perspective des échéances électorales. Le parti a en revanche ouvertement axé sa campagne sur la remise en cause des privilèges et de l’influence de ces « oligarques », qui ont profité des années de boom de la Grèce et profitent encore aujourd’hui des souffrance de leurs concitoyens [10].

Tracer un chemin alternatif pour la Grèce nécessitera d’aller au-delà du simple rejet de l’austérité, des privatisations et de leurs profiteurs. Il faudra notamment que Syriza sache perpétuer et exploiter la mobilisation et l’esprit de solidarité et d’innovation sociale dont ont fait preuve des millions de citoyens grecs confrontés à l’austérité.

C’est ce qu’illustre à sa manière la lutte exemplaire – et victorieuse – contre la privatisation de l’eau de Thessalonique. Il ne suffit pas de défendre les positions acquises, il s’agit aussi d’inventer de nouvelles alliances entre syndicats et citoyens, et de nouvelles formes d’organisation sociale (comme la forme coopérative proposée par l’« Initiative 136 ») pour réinventer des services publics plus transparents, plus efficaces et plus démocratiques. Voilà la vraie réponse aux idéologues de la privatisation.

Notes:

[1] Sur la dégradation des indicateurs de santé liés à l’austérité, lire ici.

[2] Lire notre article.

[4] Le Fonds de développement des actifs de la république grecque (Taiped selon l’acronyme grec), c’est-à-dire l’agence publique chargée de procéder aux privatisations, évoque dans son rapport d’étape de décembre 2014 « plus de 80 000 propriété évaluées, 3 000 présélectionnées en vue de leur développement [euphémisme pour privatisation, ndlr] et environ 1000 déjà transférées à Taiped ».

[5] Ses deux concurrents sont l’entreprise ferroviaire publique russe RZD, en partenariat avec le groupe grec GEK Terna, et la société roumaine Grup Ferroviar Roman (GFR). GEK Terna et RZD sont aussi candidats à la reprise de Rosco, en concurrence avec Siemens et Alstom. Dans les deux cas, la décision est désormais prévue pour 2015, après l’avoir été en 2013, puis en 2014.

[6BNP Paribas pour l’aéroport international d’Athènes et le Crédit agricole pour le service d’eau de la capitale.

[7] Lire ici.

[8Source.

[9Source.

[10] Lire cet article du Financial Times, presque favorable à Syriza.

Basta Mag

mercredi, 28 janvier 2015

Grèce: Alexis Tsipras peut-il trancher le noeud gordien?

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GRÈCE: ALEXIS TSIPRAS PEUT-IL TRANCHER LE NŒUD GORDIEN?
 
Pour les médias, l’extrême gauche marxiste est une gauche radicale

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Le vote des Grecs est tout d’abord une gifle aux eurocrates de Bruxelles,  serviteurs zélés d’un mondialisme qui déteste les nations et méprise les souffrances des peuples. Ce refus d’une politique imposée par un pouvoir étranger estun désaveu pour les hommes politiques nationaux couchés devant Bruxelles.  A bon entendeur salut !


Cependant la victoire d’une extrême gauche marxiste et la satisfaction exubérante de Jean-Luc Mélenchon donne a penser que les Grecs ne sont pas au bout de leurs peines et risquent de tomber de Charybde en Scylla.


La satisfaction de nos médias est de plus très intéressante. On voit bien que l’époque où les marxistes donnaient le ton et où tout « anti-marxiste était un chien » n’est pas si loin et encore bien présent dans certaines têtes. D’ailleurs, seule la droite a une extrême haïssable, la gauche, elle, à une tendance radicale. Il n’y a donc plus d’extrême gauche mais il y a toujours une extrême droite et hop !


Cela étant dit, tous ceux qui rejettent une Europe, ni nationale ni sociale, sont objectivement renforcés par la victoire de Syriza. Reste à savoir ce que ce parti va faire de sa victoire. Il voulait sortir de l’euro et annuler sa dette. Il semble ne plus le vouloir mais préférer négocier avec le monstre froid de Bruxelles plutôt que de trancher le nœud gordien. Alors qu'il compte une fraction dure, maoïste, trotskiste, anti-Union européenne, le parti a dû fermement s'engager à ne sortir ni de l'euro, ni de l'Union Européenne. C'est essentiellement la crainte d'une sortie de l'Europe (75% des Grecs sont pour le maintien dans l'UE) qui avait fait perdre le précédent scrutin. C'est principalement les assurances européennes données par Syriza qui lui ont permis de remporter celui-ci. Syriza ne fait plus peur. Il risque donc de décevoir très rapidement. Alexis Tsipras, a déclaré souhaiter négocier avec l’Europe la réduction de l’énorme dette du pays (175 % du PIB), tout en se disant « prêt à coopérer et à négocier (…) une solution juste, viable et qui bénéficie à tous ». Cela s’annonce bien difficile.


«Il est impossible pour la Banque centrale européenne (BCE) d’accepter une restructuration des titres de dette grecque en sa possession», a cependant prévenu dès lundi Benoît Coeuré, membre du directoire de l’institution, après l’arrivée au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza. « Il est absolument clair que nous ne pouvons approuver aucune réduction de la dette qui toucherait les titres grecs détenus par la BCE. Cela est impossible pour des raisons juridiques », a-il précisé dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt. Le mandat de la BCE lui interdit de financer les Etats européens, ce qui serait le cas lors d’une telle opération. L’Europe de madame Merkel est face à un problème.

 

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L'extrême gauche rate de peu la majorité absolue et devra chercher un petit partenaire qui devrait adoucir encore les approches du nouveau gouvernement.  Syriza,  et le parti de droite souverainiste Grecs Indépendants se seraient mis d'accord pour gouverner ensemble. «Nous allons donner un vote de confiance au nouveau Premier ministre Alexis Tsipras», a affirmé Panos Kammenos, le président de cette petite formation de droite souverainiste.


Ce qui est a noter c’est la disparition du Pasok, l’équivalent du Ps  français, bien embarrassé qui a dominé la vie politique grecque pendant des décennies. On comprend mieux l'enthousiasme de Jean-Luc Mélenchon. Le parti de la gauche radicale a littéralement dévoré l'électorat du grand parti historique Pasok (socialiste), qui sombre autour de 5% après avoir obtenu des scores jusqu'à 45%. Rongé par le népotisme, le clientélisme et la corruption, le Pasok est tenu pour responsable de la crise qui a frappé la Grèce depuis 2010 mais aussi du drastique plan d'austérité, qui a réduit retraites et salaires, puisqu'il gouverne aujourd'hui en coalition avec la Nouvelle démocratie.


Autre fait notable, l'écart entre Syriza et le parti de gouvernement de la Nouvelle démocratie (droite conservatrice) est  plus important que prévu. C'est une défaite cuisante pour le parti conservateur du Premier ministre Antonis Samaras qui avait appliqué le programme d'austérité de l'Union européenne en échange du financement de la dette grecque, plongeant le pays dans une sévère récession et le chômage de masse (25%).


L’extrême droite, et là le terme parait pour une fois exact, se maintien et devient la troisième force politique du pays, alors même que ses principaux dirigeants sont en prison. Toute sa direction et 7 de ses députés sont actuellement en prison, tandis que 70 autres élus et militants attendent d'être jugés pour "appartenance à une organisation criminelle". Le parti d'inspiration néonazie ou au moins néofasciste a pris la troisième place de ce scrutin très attendu en Europe, obtenant 6,39% des suffrages et 17 sièges au Parlement devant "La rivière", nouveau parti de centre gauche, qui obtenait 5,77% et 16 sièges.


Lors des législatives de 2012, Aube dorée avait obtenu 6,92 % des suffrages (425 981 voix) et 18 sièges au Parlement. Un résultat aujourd’hui encore  très important au regard de la situation actuelle de ce parti traité en ennemi public de droit commun. Aube doré est en embuscade en cas d’échec de l’extrême gauche….oh pardon de la gauche radicale.

Une France sous influence

 

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Une France sous influence

Auteur : Diana Johnstone
Traduction Diane Gilliard
Ex: http://zejournal.mobi
 

Les assassinats terroristes à Charlie Hebdo ont frappé la France à un moment où elle a un gouvernement impopulaire et un président faible, où des usines ferment et où des emplois sont perdus, où la politique économique de la France est définie par l’Allemagne via l’Union européenne et où sa politique étrangère est déterminée par les Etats-Unis via l’OTAN. A part lors du moment thérapeutique de solidarité le 11 janvier, le pays se sent secoué par des vents contraires auxquels il ne peut résister.

Malheureusement, une certaine symétrie se manifeste en France : Israël entreprend délibérément et avec constance tout ce qui peut attiser la peur chez les juifs français, dans le but de convaincre cette population désirable d’émigrer en Israël. Tsahal organise chaque année des campagnes de soutien à Paris et un certain nombre de juifs français accomplissent leur service militaire en Israël.

En même temps, ce qu’on appelle l’ « Etat islamique » et « al Qaeda au Yémen », ainsi que des groupes islamiques fanatiques qui leur sont associés, travaillent assidument à recruter des combattants issus des communautés musulmanes, en France et dans d’autres pays européens. Quelque 1400 djihadistes ont quitté la France pour se rendre en Syrie et y rallier la Guerre sainte. Ils sont attirés par la perspective héroïque d’aider à « construire le Califat », une sorte d’Israël pour musulmans, une terre sainte retrouvée.

La campagne de recrutement de Netanyahou jouit du soutien de media occidentaux tels que Fox News, qui répand des rumeurs terribles suggérant que les juifs ne sont pas en sécurité en France. Ceci contribue à menacer la France de boycott par les juifs américains, un désastre potentiel pour l’économie et les relations publiques, qui suscite indéniablement la panique dans les cercles gouvernementaux français. Les dirigeants français ne sont pas seulement fermement attachés personnellement à la communauté juive, ils craignent aussi l’opprobre de voir leur pays fustigé comme « antisémite ».

Netanyahou s’est imposé au premier rang des VIP venues à Paris le 11 janvier pour rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Hollande était furieux que Netanyahou ait profité de l’occasion pour jouer les enjôleurs, claironnant aux juifs français que leur seule « maison » est Israël. C’est sans doute la même colère qu’éprouve Obama quand il voit Netanyahou honoré par des standing ovations au Congrès. Mais, comme Obama, Hollande n’a pas osé s’opposer ouvertement à cette intrusion.

Au demeurant, il n’ose pas s’opposer non plus aux obscures ingérences en France du grand fournisseur de pétrole et acheteur d’armes, l’Arabie saoudite, ni à celles du grand investisseur, le Qatar, tous deux soutiens de l’extrémisme islamique.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu est venu dire à Hollande qu’il doit traiter les musulmans avec des égards et protéger leurs mosquées. Mais la Turquie soutient aussi les extrémistes islamiques en Syrie, qui recrutent de jeunes Français pour en faire des terroristes, et il est un piètre modèle en matière de liberté et de tolérance. La présence de Petro Porochenko, qui est devenu président de l’Ukraine uniquement grâce au désordre créé par les tireurs d’élite néo-nazis à Kiev, était un signal que la France doit adhérer aux sanctions antirusses imposées par les Etats-Unis, des sanctions qui contribuent au désastre économique de la France.

Des pressions extérieures poussent maintenant la France à une guerre au Moyen-Orient qu’elle ne peut ni se permettre ni gagner.

L’atmosphère de défiance est si lourde désormais que les théories de l’attentat sous « fausse bannière » fleurissent sur internet, nourries par des bizarreries dans le récit officiel. L’information selon laquelle un des frères Kouachi a oublié sa carte d’identité dans la voiture avec laquelle il s’enfuyait, facilitant ainsi l’identification rapide des tueurs, relève de la catégorie « ça ne s’invente pas » et on ose croire que n’importe quel auteur d’attentat sous fausse bannière aurait inventé quelque chose de plus crédible.

A ce sujet, on peut faire remarquer, premièrement, que l’incompétence humaine est infinie, et deuxièmement, que lorsque ceux qui sont au pouvoir se précipitent pour profiter d’un merle blanc, cela ne prouve pas que ce sont eux qui l’ont créé. Ceux qui dictent le récit ont les moyens de profiter des événements. Comme avec le 11 septembre, l’histoire officielle est que les terroristes « veulent détruire nos libertés », comme si des décennies de destruction au Moyen-Orient n’avaient rien à y voir. C’est le genre d’argument qui prépare la population à appuyer la guerre.

L’un des frères Kouachi, qui a fait feu sur les membres de Charlie Hebdo, et Amedy Coulibaly, qui a mitraillé une supérette casher, ont donné des interviews téléphoniques à BFMTV quelques heures avant d’être tués dans les attaques de la police. Kouachi a fait valoir qu’il était motivé par l’agression des Etats-Unis au Moyen-Orient. Sa conversion au djihad a commencé en regardant la destruction de l’Irak par les Etats-Unis et des photos d’Irakiens torturés par les Américains à Abou Ghraib.

Les frères Kouachi ont prétendu agir au nom de l’Etat islamique en Irak et en Syrie (EIIL). Coulibaly a dit qu’il obéissait aux ordres d’al Qaida au Yémen – un endroit où de multiples attaques de drones américains ont tué d’innombrables quidams innocents. Coulibaly a dit qu’après avoir accompli une peine de prison pour vol, il avait rôdé autour des mosquées pour tenter de convertir des gens au djihad.

Il est parfaitement concevable que le motif de base pour l’attaque de Charlie Hebdo ne soit même pas de « venger le Prophète » mais d’impressionner, inspirer et recruter des musulmans qui rejoindraient le grand djihad pour rétablir le Califat au Moyen-Orient. Charlie Hebdo était une proie facile dotée de valeur symbolique. Dans la mesure où ce désastre sert à renforcer chez les jeunes musulmans leur sentiment d’aliénation, l’objectif de recrutement risque d’avancer.

La France est obligée de prendre des mesures pour limiter les voyages pour la Guerre sainte entre la Syrie et la France. On parle beaucoup de restaurer l’autorité et les « valeurs républicaines » dans les écoles. Mais les dirigeants français doivent examiner lucidement leur politique étrangère totalement incohérente, et, pour le moment, ils n’en donnent aucun signe. En assumant la direction symbolique de la guerre pour un changement de régime en Libye, la France a jeté ce pays dans le trou noir de l’extrémisme islamique. La France a collaboré à l’assassinat de Kadhafi, dont la philosophie développée dans son « Livre vert » était la risée de l’Occident. C’était toutefois une tentative d’offrir une vision moderne et modérée des principes de l’islam dans le but de combattre le fanatisme islamique qui avait toujours été son principal ennemi intérieur – et qui a tiré profit de sa mort. La destruction par l’OTAN de la Libye de Kadhafi a poussé la France à faire la guerre au Mali, à la poursuite d’un ennemi insaisissable que Kadhafi était parvenu à contrôler.

La France, comme les Etats-Unis, désigne le terrorisme islamique comme son grand ennemi, tout en faisant son possible pour favoriser sa croissance et son extension. Le soutien constant des Etats-Unis à Israël, même pendant les bombardements meurtriers de Gaza sans défense, même lorsque le Mossad assassine des scientifiques en Irak ou en Iran, ou même lorsque des avions de combat israéliens tentent délibérément de couler un navire de la Marine américaine, l’USS Liberty font apparaître les Etats-Unis comme manipulés par Israël, tandis que la France paraît manipulée par les deux, Israël et les Etats-Unis.

Pendant plus d’un demi-siècle, l’Occident s’est systématiquement opposé aux Etats nationalistes laïques du Moyen-Orient, à commencer par l’Egypte de Nasser, en y exigeant en vain une démocratie de style occidental, alors que celle-ci est dénuée de bases sociales adéquates. Israël a toujours craint le nationalisme arabe avant tout, car il pouvait potentiellement gagner la Palestine. Le fanatisme religieux lui a paru plus sûr. Le nationalisme arabe était l’espoir politique positif de la région, et une fois cet espoir brisé, l’extrémisme islamiste s’est engouffré dans la brèche. Cette bataille se poursuit en Syrie, sous la direction de la France qui s’oppose à Bachar al Assad. Ce qui signifie, de fait, soutenir les islamistes au moment où Assad se prépare à leur faire la guerre.

La folie évidente de cette situation est le reflet d’un gouvernement français qui ne semble plus capable de définir une politique dans son propre intérêt, et que les tourbillons de la mondialisation font chanceler.

Blasphème et pornographie

La France résonne de proclamations selon lesquelles nous devons continuer à publier des caricatures attaquant les musulmans dans le style Charlie Hebdo, faute de quoi nous céderions aux revendications des islamistes. Pour affirmer notre liberté, nous devons prouver que nous n’avons pas peur de commettre un blasphème.

Il faut être animé d’un certain esprit religieux pour prendre le blasphème au sérieux. Franchement, le mot ne signifie quasiment rien pour moi.

Le blasphème signifie quelque chose si vous craignez d’offenser votre propre dieu, qui vous a averti que cela vous coûterait cher.

Mais insulter le dieu de quelqu’un d’autre n’est pas du blasphème. Cela n’affecte pas vos relations avec dieu (ce qui est la signification du blasphème), cela touche d’autres gens, ceux qui croient dans le dieu que vous avez insulté.

L’idée qu’il est très audacieux de commettre un blasphème contre un dieu dans lequel vous ne croyez pas n’a pas de sens pour moi. Spécialement lorsque ce n’est pas un dieu officiellement adoré dans la société où on vit, mais celui d’une minorité plutôt impopulaire. Dans le milieu de Charlie Hebdo, insulter des convictions musulmanes était certainement le moyen le plus sûr d’amuser les copains. C’était censé aider la vente du journal.

D’un autre côté, dessiner des caricatures qui rendent des quantités de gens furieux au point de commettre un meurtre relève du défi plutôt que du blasphème. On est toujours libre de lancer un défi. Mais le bon sens commande de se demander si cela en vaut la peine.

Supposons que vous n’aimiez pas certains aspects d’une religion particulière et que vous souhaitiez combattre de telles croyances. Est-ce que dessiner des caricatures qui réunissent des millions de gens dans la même indignation est le bon moyen? Si ce n’est pas le cas, ce n’est intellectuellement pas plus important que le saut à l’élastique. Ouais! Regardez comme je suis audacieux. Et alors?

Il existe bien des méthodes plus efficaces pour débattre de la religion. Prenez comme modèle les philosophes des Lumières au XVIIIe siècle. Des insultes répétées vont probablement unir davantage les gens dans la défense de leur foi. Ce n’est là qu’une considération pratique, qui ne tient pas compte de la « liberté ».

D’un autre côté, l’insulte pourrait être une provocation commise précisément pour faire sortir les croyants au grand jour, de manière à pouvoir les attaquer. Cela pourrait être un motif secret de promotion de telles caricatures. Provoquer des musulmans à défendre leur religion d’une manière totalement absurde, qui heurte la majorité de notre population, de façon à pouvoir les ridiculiser encore plus et peut-être prendre des mesures contre eux – guerre au Moyen-Orient (aux côtés d’Israël), ou même expulsion de nos pays (une idée qui monte…).

Dans le cas spécifique de Charlie Hebdo, la grande majorité des caricatures prétendument blasphématoires n’avait rien à voir avec la foi musulmane, mais étaient plus ou moins pornographiques, assortis de croquis d’organes sexuels masculins. La présence du phallus était « le gag ». Ce mélange tend à brouiller les cartes. Le problème est-il le blasphème ou l’insulte gratuite? On est libre de faire les deux, évidemment, mais est-ce un argument à propos de la religion ou un saut à l’élastique?

C’était apparemment vrai du numéro suivant le drame de Charlie Hebdo, imprimé à sept millions d’exemplaires avec une subvention d’un million d’euros du gouvernement français. Pour le grand public, la couverture dessinée par l’artiste survivant Luz (Rénald Luzier) était une image de réconciliation pacifique, montrant la tête d’un homme coiffé d’un turban, explicitement censé représenter Mahomet, qui verse une larme et tient un panneau « Je suis Charlie » sous la déclaration « Tout est pardonné ». La larme était authentique : Luz pleurait tandis qu’il dessinait. Comme il l’a expliqué en détail lors des funérailles du rédacteur en chef de Charlie, Charb (Stéphane Charbonnier), lui et Charb étaient amants. Mais Luz voulait aussi faire rire ses collègues avec cette couverture, et ils se seraient effectivement mis à rire. Pourquoi? Selon des commentaires publiés sur internet, la couverture était aussi une plaisanterie interne, parce qu’elle incluait deux dessins cachés de pénis – la marque déposée de Charlie. C’était une bonne plaisanterie bien crade pour les mômes Charlie. « Nous sommes comme des enfants », a dit Luz.

Pendant les funérailles de Charb en France, des émeutes ont éclaté devant les ambassades françaises dans des pays musulmans, du Pakistan au Nigéria. La foule a brûlé des drapeaux français et a manifesté violemment à Alger. Je suis allée à Alger à deux reprises, et j’y ai vu assez de choses pour me rendre compte qu’il y a dans ce pays un profond fossé entre une classe sociale d’intellectuels, moderne, éduquée et laïque, qui brûle de libérer le pays des entraves de l’irrationalité, et des masses de jeunes hommes faiblement éduqués et fidèles aux interprétations simplistes du Coran. Il y a un conflit d’idées profond et dramatique en Algérie. Certains intellectuels vont courageusement jusqu’à défendre publiquement l’athéisme, dans l’espoir d’influencer leurs compatriotes.

Les musulmans ont vu la dernière caricature de Charlie comme une répétition des insultes obscènes dirigées contre leur Prophète – pas seulement un blasphème, mais une gifle pornographique. Leurs émeutes représentent un danger pour les intellectuels d’Alger qui sont en mesure de promouvoir la raison et la laïcité dans leur pays. Leur sécurité dépend de leur protection par l’armée. Si la rage des islamistes contre l’Occident influence un grand nombre de soldats ordinaires, les conséquences pourraient être dramatiques. Le tumulte provoqué par Charlie a donné une carte maîtresse aux extrémistes islamistes contre les défenseurs des Lumières.

Les humoristes de Charlie Hebdo étaient un peu comme des enfants irresponsables qui jouent avec des allumettes et qui ont mis le feu à la maison. Ou peut-être à plusieurs maisons.

L’Europe à la remorque du pacte américano-saoudien

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Arabie Saoudite: notre irremplaçable allié?

L’Europe à la remorque du pacte américano-saoudien

par Slobodan Despot
Ex: http://www.causeur.fr

«L’Arabie saoudite est pour nous, monde occidental, un allié irremplaçable » affirme en ouverture l’éditorial du journal suisse Le Temps au lendemain de la mort du roi Abdallah. Il atténue cet axiome d’une série de mais, mais des mais aussi délicats que les doigts d’un démineur sur le nez d’une bombe.

Cette phrase, venant d’un quotidien suisse aussi correct et aussi bien noué que le nœud de cravate d’un banquier, mérite un peu de méditation. Décortiquons-la en commençant par la fin.

1) Si l’Arabie saoudite est un allié irremplaçable, c’est que les droits de l’homme et la démocratie sont, eux, remplaçables. Or c’est toujours au nom des droits de l’homme et de la démocratie que les médias du mainstream moralisateur occidental — au sein desquels Le Temps de Genève pourrait faire figure de mètre étalon — approuvent voire encouragent les interventions des États-Unis et de l’OTAN aux quatre coins du monde. Les républiques corrompues mais plus ou moins laïques du Moyen-Orient sont remplaçables — et du reste remplacées. La théocratie iranienne est hautement remplaçable. L’anarchie afghane est remplaçable (par une anarchie d’importation, soit). Mais le royaume des coupeurs de têtes, des fouetteurs et lapideurs de femmes, ce pays de Cocagne rétrograde où l’on risque gros à affirmer que la terre n’est pas plate, lui, il est… irremplaçable !

Si, donc, l’Arabie féodale, fondamentaliste, misogyne, inégalitaire et violente des Saoud, cette Arabie mère d’Al-Qaïda et de Daech qui finance le terrorisme mondial dans une mesure bien plus massive que n’importe quel autre pays connu, est réellement un allié irremplaçable de l’Occident, c’est que toutes les valeurs dont ce même Occident s’enorgueillit et dont il se sert de brevet pour policer la planète ne sont que du pipeau. De la verroterie pour indigènes. Des effets de prestidigitation. Une recréation de Tartuffe à l’échelle planétaire.

Certes, le constat n’est pas nouveau. Le grand dissident Chomsky le clame dans le désert depuis bientôt un demi-siècle. Alexandre Zinoviev l’avait constaté sitôt qu’il eut posé le pied à l’ouest du rideau de fer et en avait conclu, logiquement, à l’identité de nature des deux régimes qu’il séparait. La propagande russe, iranienne, chinoise ne cesse de le ressasser, c’est même son argument le plus facile contre l’impérialisme occidental. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais… Cela allait sans dire, mais cela va mieux en le disant. Sauf qu’une fois que c’est dit, le voile commode de l’hypocrisie tombe et l’on est obligé de s’avancer à visage découvert.

2) …pour nous, monde occidental… — Que fait-il là, ce nous ? Cette marque d’intégration au système ambiant est lourde de sens lorsqu’on la voit surgir chez des journalistes qui se font d’ordinaire un point d’honneur de rester au-dessus de la mêlée. Ils l’utilisaient surtout dans les moments d’indignation collective : « Nous ne pouvons rester les bras croisés face au massacre en XXX, à l’épuration ethnique chez ZZZ ». Dans les cas où l’intégrité morale du « système » apparaît douteuse — comme elle l’est, nettement, dans le cas du mariage cynique avec l’Arabie —, on préfère prudemment garder ses distances. Ici, on y va cash! Nous sommes associés à des coupeurs de têtes fanatiques ! Et alors ? Ils nous sont irremplaçables…

Ce nous, monde occidental utilisé dans le contexte de la plus profonde compromission morale, politique et même sécuritaire de la classe dirigeante occidentale donne à réfléchir. Il dénote une Gleichschaltung avancée du système politico-médiatique. L’une des plus puissantes anti-utopies qu’ait produites la littérature, la vision que Zamiatine eut dès 1920 de l’essence du totalitarisme, était sobrement intitulée Мы (Nous, en russe, traduit chez Gallimard par Nous autres). Lorsqu’un même « nous » unit la salle de rédaction du Temps à Genève au Bureau Ovale et au Pentagone, c’est qu’on est en train de construire, en face, un eux tout aussi compact et menaçant et que la pensée différenciée laisse la place à une logique de masse. Us and Them (Pink Floyd) sont les pronoms de la guerre. Mais laissons au rédacteur du Temps le bénéfice du doute : peut-être faisait-il de l’ironie ?

3) L’Arabie saoudite, qu’est-ce au fond ? C’est à la fois un irremplaçable bailleur de fonds pour l’Empire occidental, et un véritable phare de l’obscurantisme dans le monde musulman — si j’ose me permettre cet oxymoron. Les mouvements, les idées et les conflits financés par l’Arabie saoudite imprègnent de plus en plus la civilisation de l’islam et contribuent à la dresser contre le reste du monde. Le rédacteur du Temps a raison : « C’est bien l’islamisme qui pose problème, c’est-à-dire une interprétation étriquée de l’islam mise au service de visées politiques. Or, l’alliance conclue entre le salafisme religieux et les wahhabites en est la source première. » Et c’est avec ça que nous demeurons alliés contre vents et marées ? C’est autour de ça que les dirigeants du monde occidental s’agglutinent lorsque l’obscurantiste en chef décède, comme des vassaux sur le catafalque de leur suzerain ?

Dans quel chaudron de sorcière a-t-on bien pu décanter un tel amalgame, sceller une alliance aussi corrosive, où les pays qui ont inventé les droits de l’homme ont englouti leur honneur, leurs valeurs et leur raison d’être ?

L’origine du pacte est connue : le deal pétrole-contre-protection signé en 1945 entre Roosevelt et le roi Abdelaziz Ibn Saoud, fondateur du royaume et père de feu Abdallah. Les motivations américaines sont claires comme de l’eau de roche. Mais s’est-on jamais demandé ce que les Arabes avaient alors en tête et ce qu’ils pensaient de leurs nouveaux alliés ?

L’historien des civilisations, diplomate et conférencier Amaury de Riencourt fut, en février 1947, l’un des premiers Occidentaux admis à Riyad en tant qu’émissaire britannique. La cité archaïque qu’il découvre avec émerveillement semble encore sortir des Mille et Une nuits. Dans ses mémoires, il a laissé un portrait empreint de respect et même d’admiration du premier roi séoudien, qui fut en premier lieu un grand homme de guerre. L’hospitalité d’Ibn Saoud est simple et généreuse, comme ses manières. Sa parole est sacrée. La puissance pétrolière naissante est encore profondément ancrée dans l’existence austère des bédouins. Mais Amaury nous relate en détail un incident cocasse et éloquent. Un soir, il est invité à un banquet donné par le roi pour un groupe d’hommes d’affaires et d’ingénieurs pétroliers américains. En arrivant dans la cour du palais, il découvre un spectacle ahurissant :

« Des hommes s’agitaient comme des Amérindiens se préparant à la guerre : bien qu’ils fussent habillés en Arabes, je reconnus sans peine les patrons américains d’Aramco qui se comportaient comme si on les avait amenés dans le Far West, au campement de Taureau Assis ou de Nuage Rouge (…) Je me souviens que l’un des deux Américains disait à l’autre : « Je crois savoir que nous allons être placés auprès du roi. De quoi va-t-on bien pouvoir parler ? Il n’aime ni l’alcool, ni le tabac, ni la musique. L’autre répondit : « Mais il aime les dames. Parlons donc des femmes ».»

Avec un humour rentré, mais aussi une horreur perceptible, l’agent franco-britannique relate la suite du dîner, une fois les invités d’honneur installés auprès du roi :

«S’étant raclé la gorge, l’un des Américains demanda : « Majesté, j’ai entendu dire que vous aimiez les femmes. » Je risquai un bref regard du côté de l’interprète, qui semblait profondément embarrassé et qui bredouilla n’importe quoi en arabe. L’autre Américain, sentant que le message n’avait pas passé, reformula la question. Face à tant de détermination, l’interprète se résolut, au moins, à résumer la teneur des questions. Le visage du roi se pétrifia. Il n’eut plus aucun échange avec les Américains jusqu’à la fin du dîner. »1

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En 1945, l’une des sociétés les plus archaïques au monde a conclu un mariage de raison avec la modernité dans sa version la plus impudente et la plus cuistre. Depuis, le ménage a vécu dans un mépris mutuel complet, chaque partie s’efforçant cyniquement de tirer le plus grand avantage possible de l’autre. Soudain bénéficiaires d’un flot d’argent incommensurable, les Saoudiens ont adopté les attributs les plus voyants de la civilisation moderne — technologie et consommation effrénée — tout en conservant sous verre leurs croyances et coutumes, de plus en plus décalées et déracinées au fil du temps. La manne pétrolière a cristallisé cette société dans sa structure féodale et ses croyances et, comme un signe de faveur céleste, sanctifié la dynastie régnante. Tel est donc le tandem initié depuis 1945 : deux ambitions de domination planétaire sous-tendues par la conviction d’une mission divine et opposées par une haine mutuelle irréconciliable.

Les pays d’Europe occidentale auraient pu, auraient dû s’écarter de ce couple satanique à la première occasion et se construire une géopolitique et une stratégie énergétique indépendantes. Avec l’UE, au lieu de réaliser leur souveraineté, ils ont choisi la voie contraire. Ils seront les premiers à faire les frais du divorce sanglant, ou à faire soumission si les maîtres s’entendent à prolonger leur irremplaçable alliance sur le dos de leurs valets.

  1. (1) Amaury de Riencourt, A Child of the Century, Honeyglen, 1996, pp. 137-138.

mardi, 27 janvier 2015

Laurent Obertone: “Le système retourne les faits à l’avantage de son utopie”

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Laurent Obertone: “Le système retourne les faits à l’avantage de son utopie”

FRANCE (NOVOpress via Valeurs actuelles)
Ex: http://fr.novopress.info

bb71fAuDhbXFL.jpgAvec “la France Big Brother”, Laurent Obertone nous livre un réquisitoire contre le conditionnement imposé aux Français. Dans cet entretien accordé au journal Valeurs actuelles, l’auteur explique notamment que “le système retourne les faits à l’avantage de son utopie”.

Voici quelques extraits :

La France subit trois attentats terroristes et nos élites lancent une campagne contre l’islamophobie. Comment l’expliquez-vous ?

C’est une démonstration de la capacité de manipulation de Big Brother, une démonstration de réécriture du présent, de double pensée, de retournement des faits à l’avantage d’une utopie. Les médias, en particulier, contrefont le réel, le filtrent, l’expurgent de tout ce qui nuit à leur morale progressiste et nous projettent une image du pays totalement falsifiée. À les entendre, des extrémistes indistincts n’ont attaqué que le “vivre-ensemble”, à peu près comme le fait, selon eux, Marine Le Pen. Cette dernière a d’ailleurs été accusée, sinon de monter les Français les uns contre les autres, du moins de « récupérer » l’affaire et d’en« profiter », quand Cazeneuve, Valls et Hollande ont connu un rebond de popularité spectaculaire… Tout est fait pour dissocier les effets des causes, il faut croire que ça fonctionne.

Les attaques des 7, 8 et 9 janvier marquaient la défaite d’un système complaisant envers le communautarisme, l’immigration et l’islamisation de la France. Comment ce système et ses acteurs ont-ils réussi à retourner leur échec en ce que vous qualifiez de “kermesse antiraciste” ?

Il faut une grande expérience en la matière. Aussi vite que possible, on évacue les faits, pour seriner les messages slogans : “pas d’amalgame”,“l’islam est la première victime”, “cela n’a rien à voir avec l’islam”. Ce sont les “valeurs” progressistes qu’on vise. À partir de là, tous ceux qui voulaient se révolter contre les terroristes islamistes, tous ceux qui voulaient s’interroger sur leur suivi, sur les soutiens dont ils bénéficient dans les banlieues, sur la balkanisation de la société française, étaient présentés comme des intolérants et des fascistes, complices des terroristes (pourquoi se gêner ? ).

Les gens perçoivent confusément le lien entre immigration massive, communautarisme et islamisation du pays. Pourtant, ce système ne doit pas être remis en cause. Pourquoi ?

L’immigration, le multiculturalisme, l’islam sont extrêmement valorisés par Big Brother. On prétend qu’ils amènent prospérité, enrichissement, qu’ils n’ont rien à voir avec l’insécurité et le terrorisme. La “légitimité” des promoteurs est donc suspendue aux faits : si les faits sont défavorables, les promoteurs seront montrés du doigt.

Against Terrorism -- But for What?

 

 

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Against Terrorism -- But for What?

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Following the Charlie Hebdo massacre, Prime Minister Manuel Valls said that France “is at war with terrorism, jihadism and radical Islamism.” This tells us what France is fighting against.

But what is France fighting for in this war on terror? For terrorism is simply a tactic, and arguably the most effective tactic of the national liberation movements of the 20th century.

Terrorism was used by the Irgun to drive the British out of Palestine and by the Mau Mau to run them out of Kenya. Terrorism, blowing up movie theaters and cafes, was the tactic the FLN used to drive the French out of Algeria.

The FALN tried to assassinate Harry Truman in 1950 at Blair House, shot up the House of Representatives in 1954, and, in 1975, blew up Fraunces Tavern in New York where Washington had bid his officers farewell. The FALN goal: Independence from a United States that had annexed Puerto Rico as the spoils of war in its victory over Spain.

What did the FLN, FALN, Mau Mau, Irgun and Mandela’s ANC have in common? All sought the expulsion of alien rule. All sought nations of their own. All used terrorism for the same ends as Uighurs do in China and Chechens do in the Caucasus.

Osama bin Laden, in his declaration of war upon us, listed as his casus belli the presence on the sacred soil of Saudi Arabia of U.S. troops and their “temple prostitutes.” He wanted us out of his country.

What are Valls’ terrorists, jihadists and radical Islamists fighting for? What are the goals of ISIS and al-Qaida, Boko Haram and Ansar al-Sharia, the Taliban and al-Shabab?

All want our troops, our alien culture and our infidel faith out of their lands. All seek the overthrow of regimes that collaborate with us. And all wish to establish regimes that comport with the commands of the Prophet.

This is what they are recruiting for, killing for, dying for. We abhor their terror tactics and deplore their aims, but they know what they are fighting for. What are we fighting for?

What is our vision that will inspire Muslim masses to rise up, battle alongside us, and die fighting Islamists? What future do we envision for the Middle East? And are we willing to pay the price to achieve it?

Comes the reply: America is fighting, as always, for democracy, freedom and the right of peoples to rule themselves.

But are we? If democracy is our goal, why did we not recognize the election of Hamas in the Palestinian territories, or of Hezbollah in Lebanon? Why did we condone the overthrow of the elected regime of Mohammad Morsi in Egypt? Why do we not demand democracy in Saudi Arabia?

But hypocrisy is the least of our problems.

The real problem is that hundreds of millions of Muslims reject our values. They do not believe all religions are equal. They do not believe in freedom of speech or the press to blaspheme the Prophet. Majorities in many Islamic countries believe adulterers, apostates, and converts to Christianity should be lashed, stoned and beheaded.

In surveys, the Muslim world not only rejects our presence and puppets, but also our culture and beliefs. In a free referendum they would vote to throw us out of the region and throw the Israelis into the sea.

For many in the Mideast collaboration with America is a betrayal. And our presence spawns more terrorists than our drones can kill.

This week Valls conceded there are “two Frances,” adding, “A territorial, social, ethnic apartheid has spread across our country.”

Have her five million Muslims become an indigestible minority that imperils the survival of France? Have France and Europe embraced a diversity more malignant than benign, possibly leading to a future like the recent past in Palestine, Cyprus, Lebanon, Sri Lanka and Ukraine?

T. S. Eliot said, to defeat a religion, you need a religion.

We have no religion; we have an ideology — secular democracy. But the Muslim world rejects secularism and will use democracy to free itself of us and establish regimes that please Allah.

In the struggle between democracy and Allah, we are children of a lesser God. “The term ‘democracy,'” wrote Eliot, “does not contain enough positive content to stand alone against the forces that you dislike — it can easily be transformed by them. If you will not have God … you should pay your respects to Hitler or Stalin.”

Germany used democracy to bring Hitler to power. Given free elections from Morocco to Mindanao, what kind of regimes would rise to power? Would not the Quran become the basis of law?

If Charlie Hebdo were a man, not a magazine, he would be torn to pieces in any Middle East nation into which he ventured. And what does a mindless West offer as the apotheosis of democracy?

Four million French marching under the banner “Je Suis Charlie.”

Whom the gods would destroy …

lundi, 26 janvier 2015

Laurent Obertone contre la France Big Brother...

Laurent Obertone contre la France Big Brother...

Vous pouvez ci-dessous découvrir l'entretien avec Laurent Obertone réalisé par Élise Blaise pour TV Libertés à l'occasion de la sortie de La France Big Brother (Ring, 2015), le livre qui dévoile le système dans sa vérité...

Alstom: racket américain et démission d’Etat

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L’EMPIRE DU NÉANT EN ACTION
 
Le cas Alstom: racket américain et démission d’Etat

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Le rapport de recherche publié par le CF2R (Centre Français de Recherche sur le Renseignement) en décembre 2014 explique comment la canaille occidentale répand le néant. Consacré au dessous des cartes du rachat d’ALSTOM par Général Electric, les deux auteurs Leslie Varenne et Eric Denécé ont intitulé leur travail : “racket américain et démission d’Etat”. En 35 pages se déroule la mort d’une civilisation, d’une culture d’entreprise, de multiples talents, achevés par les méthodes de la finance mondialiste.
 
Les assassins pieux

La société ALSTOM a été victime en premier lieu d’attaques permanentes venant de financiers mondialistes. Ces types font gober aux Européens que le droit américain vaut pour l’humanité, et que leurs méthodes sont légales alors que celles des autres ne le sont pas. Ils ont donc déposé des plaintes contre Alstom pour corruption dans de multiples pays : USA, G.B., Slovénie, Lituanie, Brésil. Et Alstom a été déjà condamné au Mexique (2004), en Italie (2008), en Suisse (2011), en Zambie (2012).
 
 
Face à cela, aucune réaction. Les voyous ont pu emprisonner des cadres d’Alstom sans que jamais il y eût la moindre réaction de la part de l’Etat. Terrorisés par ces attaques et condamnations, la direction d’Alstom a décidé de tout bazarder en échange d’une immunité pour le clan dirigeant, situation officialisée le 16 décembre 2014, trois jours avant la vente. On observe ici un terrorisme systématique organisé par l’oligarchie étatsunienne qui utilise la loi comme arme de guerre et dont les guerriers sont les membres du système judiciaire. Bien entendu, ils veulent étendre cela à toute l’humanité à travers les diktats trans-atlantiques et trans-pacifiques. Pour échapper à ces lois, il faudrait pratiquer les mêmes méthodes de corruption, inspirées par les pratiques de blanchiment d’argent mises au point dans le trafic de drogue par les éléments de l’oligarchie qui ont ce secteur en charge (Leslie VARENNE - Eric DENÉCÉ : Racket Américain et démission d’Etat. Le dessous des cartes du rachat d’Alstom par Général Electric. Rapport de Recherche nº13 - Décembre 2014).
 
La facilité avec laquelle les cadres d’Alstom ont été attaqués et, pour certains, mis en prison est liée évidemment au système d’espionnage que la NSA a mis au service du business. Dans ce monde de brutes, l’argent et la divinité ne sont qu’une seule et même chose, de sorte que l’espionnage de tous et de tout est justifié par la nécessité de ne pas laisser s’écouler des flux de revenus vers les impurs.
 
Des hommes sans qualité

Côté Alstom et côté France, la médiocrité et la mentalité de petit trafiquant sont aux commandes. Les cours de l’action, clairement atypiques, ne soulèveront jamais d’enquêtes, car on ne doit pas sanctionner. Emmanuel Macron, qui traînassait à la Présidence de la République comme secrétaire général adjoint a toujours œuvré en faveur de Général Electric car il incarne parfaitement le syndrome de Stockolm : les voyous sont divins. Emmanuel Macron a travaillé pour Rothschild, banque conseil d’Alstom. Aujourd’hui, en tant que ministre chargé du dossier, il apparaît clairement qu’il est un sordide complice des éradicateurs d’Alstom.
 
La liste des vilenies, tout au long du dossier, n’oublie pas de citer les membres du conseil d’administration. Ils se sont gobergés, obtenant une augmentation des jetons de présence, élément favorable à un assouplissement de l’échine. Le président d’Alstom a lui même reçu un bonus de plusieurs millions d’euros, car il convenait de huiler les rouages de la machine à liquider le patrimoine. Pour finir, le rapport du CF2R cite Clara Gaymard, présidente de GE France et vice-présidente de GE International, au grand cœur yankee. Flaubert disait, en d’autres temps il est vrai, “j’appelle bourgeois quiconque pense bas”. Penser bas aujourd’hui c’est ne pas décoller de l’obsession de l’argent pour consommer des choses inutiles alors que la grandeur de l’homme provient de sa qualité et en particulier de ses manières. Or, celles de Clara Gaymard sont crasseuses. En tant que femme d’un ministre n’avait-elle pas choisi un duplex de 600 m2 dans le quartier le plus cher de Paris, aux frais de la collectivité bien évidemment ? 

 
L’étude de Varenne et Denécé se limite au cas Alstom, un parmi ceux qui encadrent la route de la servitude. Les auteurs signalent que les banques islamiques jouent un rôle non négligeable dans le blanchiment qui permet à l’oligarchie yankee de renaître pure de toute corruption. La relation maître/esclave, fondement de l’activité économique, est vivement encouragée chez les responsables que l’empire du néant recrute et place à la direction des affaires du monde. La ruine du monde civilisé européen est liée à l’étouffement de ses élites remplacées par de « petites choses » pour lesquelles il conviendrait de relancer la science du coup de pied dans le fondement.

dimanche, 25 janvier 2015

Six thèses sur l’angélisme qui nous gouverne

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Six thèses sur l’angélisme qui nous gouverne: être Charlie ne suffira pas...

par Vincent Coussedière

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Vincent Coussedière, publié sur Figaro Vox et signalé par Polémia. Dans ce texte, l'auteur d’Éloge du populisme (Elya, 2012),  revient sur les attentats des 7, 8 et 9 janvier et leurs suites politiques.

1) Etre fidèle à Charlie aujourd’hui, c’est rompre l’unanimité et la bien-pensance de façade, c’est rompre l’identification du «Je suis Charlie». Ce slogan est déficient dans chacun de ses termes. Il ne s’agit pas de dire «je» mais de dire «nous», pour marquer la différence entre une identification individuelle de «spectateur» et une réaction politique par définition collective. Il ne s’agit pas non plus d’«être», c’est-à-dire de se substituer à la victime par identification imaginaire. Il s’agit de «faire», c’est-à-dire d’agir contre ceux qui se déclarent nos ennemis. Enfin il ne s’agit pas seulement de Charlie, mais de policiers, de juifs, c’est-à-dire de personnes libres et reconnues comme telles en tant que citoyennes de l’Etat français. Ce sont les Français et la France qui sont attaqués. Et la réponse doit se faire à ce niveau. «Nous sommes français», et c’est parce que nous sommes français que nous défendons Charlie comme tous les autres qui ont été attaqués dans leur liberté de vivre en France.

2) Nous sommes français et nous avons des ennemis qu’il faut nommer. Il ne s’agit pas de lutter contre le terrorisme qui est une abstraction qui permet de noyer le poisson. Le terrorisme est un moyen utilisé par notre ennemi. Il ne suffit pas encore à définir notre ennemi. Notre ennemi est l’islamisme et cela encore est trop général, car il y a concurrence et émulation entre différents groupes islamistes appuyés par différents Etats. Ces ennemis ne frappent pas aujourd’hui parce que jusqu’à présent ils auraient échoué, mais parce qu’ils l’ont décidé. Et il faut expliquer pourquoi ils l’ont décidé. Ils l’ont décidé parce que nous sommes aussi entrés en guerre contre eux, et il aurait fallu expliquer clairement aux Français le risque que nous prenions et pourquoi. Cela n’a pas été fait. Le terrorisme n’est pas un phénomène météorologique qu’on pourrait conjurer avec des alertes oranges. Il faut cesser de prendre les Français pour des imbéciles.

3) Une fois nommé l’ennemi : l’islamisme, il ne suffira pas de combattre sa variante terroriste pour l’endiguer. Car le terrorisme n’est qu’un des moyens utilisés par l’islamisme pour mener à bien son projet, projet qu’il s’agit aussi d’identifier et qui est bien un projet d’islamisation de notre société. Il faudra cesser de taxer d’«islamophobe» (terme lancé sur le marché des «idées» par Khomeiny, pour interdire toute critique de l’islam et de l’islamisme, et repris aujourd’hui bêtement par la vulgate médiatico-politique) tous ceux qui agissent pour améliorer la connaissance et la dénonciation de ce projet de domination, car c’en est un. La terreur n’est que le versant complémentaire d’un projet d’islamisation «par le bas» qui instrumentalise l’échec de l’assimilation républicaine et se substitue à elle. Quelle crédit accorder désormais aux politiques qui prétendent combattre le terrorisme sans affronter le terreau de l’islamisation?

4) Il ne suffira pas de brandir le tabou de l’«amalgame» pour désamorcer le risque bien réel et en partie déjà effectif de guerre civile dans notre pays. La première chose qu’auraient dû faire nos élites politiques, au contraire de ce qu’elles ont toutes cru nécessaire de faire, ce n’était pas de brandir le risque de l’«amalgame», mais c’était de féliciter le peuple français de sa patience et de sa générosité, de n’avoir justement, jusqu’à présent, jamais cédé à l’amalgame. Car l’amalgame entre islam et islamisme, c’est d’abord aux musulmans français qu’il s’agit de faire la preuve qu’il n’est pas pertinent. Demander aux Français non musulmans de ne pas faire d’«amalgame», dès la première réaction aux événements, comme l’ont fait aussi bien F. Hollande que N. Sarkozy et M. Le Pen, c’était renverser la responsabilité et la charge de la preuve. Pourquoi les Français devraient-ils être savants en matière d’islam et être rendus responsables de la difficile articulation entre islam et islamisme? C’est aux musulmans, par définition «savants» en islam, qu’il appartient de ne pas s’amalgamer à l’islamisme et de montrer à leurs concitoyens, par leurs paroles et par leurs actes, qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur et que cet amalgame est effectivement infondé. Ce discours empressé et unanime à dénoncer le risque d’amalgame pose deux problèmes : il est le symptôme d’une forme de lâcheté à l’égard des musulmans français, qu’on ne met pas au pied du mur en les forçant à affronter le lien problématique entre islam et islamisme, comme si, en décrétant d’emblée qu’il n’y avait aucun rapport, on voulait leur éviter le travail de la réforme ; il est le symptôme d’un mépris du peuple français, dont on méconnaît l’intelligence et qu’on soupçonne par avance de faire cet amalgame avant qu’il ait eu lieu.

 

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5) Charlie est peut-être devenu le symbole de la liberté française. Pour ma part je ne suis pas sûr qu’il ait toujours été le parangon de cette liberté. La liberté n’est pas la licence et l’irresponsabilité à l’abri d’un Etat maternel et protecteur, fût-il gaullien. Il y a quelque chose de tragique et d’hégélien dans cette histoire. Si Charlie est devenu le symbole d’une liberté véritable et admirable, s’il est devenu admiré et a gagné de nouveaux lecteurs, c’est depuis cette affaire des caricatures de 2006. C’est parce qu’il a rencontré le maître islamiste et qu’il a relevé le défi que Charlie est devenu libre. Ici, l’ironie de l’Histoire est tragique, car Charlie, pour continuer à être lui-même, a dû renouer avec des valeurs bien éloignées de son anarchisme soixante-huitard. Il a dû prouver sa liberté devant le risque de mort, et reconnaître la liberté de ceux qui l’ont longtemps protégé, pas assez longtemps malheureusement: les policiers. Ceux qu’on brocardait autrefois dans la stupidité du slogan CRS-SS… Aujourd’hui, tous ceux qui croient qu’«être Charlie» peut s’afficher comme un slogan publicitaire du type «Touche pas à mon pote» ou «Agriculture biologiquement certifiée» restent incapables de mesurer ce changement dans les conditions de l’exercice de la liberté. Ils n’ont pas compris la leçon qu’il faut tirer de cet événement tragique qui clôt une page de notre histoire, la page de l’irresponsabilité gauchiste.

6) Comment peut-on prendre au sérieux l’appel à l’unité nationale de la part de ceux qui, à droite comme à gauche, n’ont cessé de la détricoter depuis 40 ans? L’unité nationale ne sera pas le produit de l’indignation morale et des masses rassemblées pour l’exprimer. Le peuple n’est ni la foule ni la masse, mais une certaine forme de sociabilité en laquelle on «communie» chaque jour dans les paroles et les gestes banals de la vie quotidienne, une «décence commune», comme dirait Michéa reprenant Orwell, que se sont acharnées à détruire nos élites par l’étau de l’immigration incontrôlée et de l’individualisme consommateur déchaîné. Le peuple n’est ni la foule ni la masse, mais l’exercice d’une souveraineté collective à travers un Etat digne de ce nom, c’est-à-dire capable de maintenir son indépendance, dont les ressorts ont également été détruits par les européistes béats qui découvrent tout aussi béatement aujourd’hui qu’ils «sont Charlie» alors qu’ils n’ont rien fait depuis si longtemps pour le prouver en étant tout simplement des défenseurs de la liberté française qui inclut la liberté pour Charlie d’être Charlie.

Vincent Coussedière (Figaro Vox, 15 janvier 2015)

L’hégémonie américaine et la stratégie du bélier

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L’hégémonie américaine et la stratégie du bélier
 
Les Anciens, pour détruire les murailles des fortifications de leurs adversaires, avaient inventé et perfectionné, au cours des siècles, le bélier...
 
Géopolitologue
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Le président de la République a choisi de présenter ses vœux aux armées depuis le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle. Ce navire est emblématique de la multiplicité des talents et des capacités français.

Mettre en avant la réussite conceptuelle, technologique et opérationnelle de la France dans le domaine de la défense, en l’occurrence du Rafale, du Mistral ou de nos sous-marins nucléaires, c’est inciter les États-Unis à nous neutraliser et surtout à nous interdire d’entraîner nos partenaires européens dans ce qu’ils considèrent comme une forme de dissidence stratégique.

Les Anciens, pour détruire les murailles des fortifications de leurs adversaires, avaient inventé et perfectionné, au cours des siècles, le bélier. Les Américains ont repris le concept, pour détruire systématiquement ce qui subsiste encore des faibles protections de la vieille Europe dans des domaines pourtant stratégiques. Les exemples sont multiples. On ne retiendra que les plus récents.

Dans l’affaire Alstom, non seulement General Electric a pris le contrôle de la branche énergie de l’entreprise, en particulier la fabrication des turbines (éléments essentiels des systèmes de propulsion de nos navires), mais aussi de manière plus subreptice, comme l’a souligné sur ce site Nicolas Gauthier, un véritable joyau technologique, une filiale spécialisée dans la surveillance des satellites.

Dans le domaine aéronautique, la stratégie du bélier a pour nom F-35. Ce programme, le plus coûteux de l’histoire de l’aéronautique et sans doute le plus incontrôlable, avait initialement pour objectif de doter la défense américaine d’un avion de cinquième génération multi-mission adapté aux besoins des quatre armes. Mais le programme avait aussi une autre mission, moins connue mais tout aussi essentielle : détruire les capacités industrielles et financières européennes en le substituant progressivement aux développements européens, en asséchant ainsi les ressources disponibles pour de nouveaux projets. De nombreux pays de l’Union européenne ont accepté d’entrer dans ce jeu, ce qui en dit long sur la fiabilité de nos partenaires en matière de défense commune.

Il y a quelques mois, l’affaire Snowden, dévoilant le programme d’espionnage informatique de la NSA, avait fait grand bruit. La chancelière allemande s’était émue des écoutes dont elle avait fait l’objet. La France, pour diverses raisons, était restée très discrète. Le président Obama avait promis que l’on ne l’y reprendrait plus. Depuis, plus rien. De nombreux rapports parlementaires français, du Sénat en particulier, décrivent pourtant en détail la mise en œuvre d’une stratégie américaine de « colonialisme numérique » et l’organisation systématique du pillage de nos données, ou les failles des systèmes de sécurité informatiques de nos entreprises et de nos administrations. Personne ne semble s’en émouvoir. Le récent Chaos Communication Congress, le bien nommé, vient de mettre en évidence la focalisation des moyens de la NSA sur les techniques lui permettant de neutraliser les protections érigées par les États ou les entreprises sur Internet. Le bélier numérique fonctionne à plein rendement et dans l’impunité. On pourrait multiplier les exemples.

Le grand marché transatlantique négocié dans l’opacité et le secret viendra, si l’on n’y prend garde, parachever ce travail de démolition. Comme le récent rapport de la délégation parlementaire au renseignement le souligne de belle manière : « L’espionnage pourra se parer des vertus de la légalité. » Ainsi que l’a indiqué, non sans une feinte candeur, Barack Obama, il s’agit, grâce à ce traité, « d’otaniser » l’économie européenne. Vaste programme dont l’ultime phase sera la création d’une communauté euro-atlantique arrimant technologiquement, économiquement, financièrement et, au bout du compte, politiquement l’Europe aux États-Unis.

Le bélier aura achevé son œuvre : il pourra se tourner vers d’autres cibles. Les Européens auront perdu non seulement leur souveraineté mais aussi leur identité. Nous regretterons alors, non pas « l’Europe-forteresse » bête noire des serviteurs zélés de la « concurrence libre et non faussée » chère à Bruxelles, mais plus sombrement « l’Europe aux anciens parapets » que chantait jadis Rimbaud dans Le Bateau ivre, image prémonitoire de notre Europe à la dérive.

Geopolitische Überlegungen am Jahresbeginn

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Geopolitische Überlegungen am Jahresbeginn

von Bruno Bandulet

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Wer nach Erklärungen für die russische Aussen- und Geo­politik in der Ära Putin sucht, stösst unweigerlich auf zwei unterschiedliche Versionen. Die eine sieht in Russland eine aggressive Macht, die die europäische Ordnung, wie sie nach dem Fall der Berliner Mauer entstanden ist, aufrollen und sich zurückholen will, was mit dem Kollaps der Sowjetunion verlorengegangen ist. Die andere Version besagt, dass sich Russland unter Putin nicht anders verhält als andere Grossmächte einschliesslich gelegentlicher Verletzungen des Völkerrechts, dass sich die Führung in Moskau nicht zu Unrecht von den USA und der Nato eingekreist fühlt und dass sie im wesentlichen die nationalen Interessen eines souveränen Staates vertritt. Um das Ergebnis meiner Analyse vorwegzunehmen: Ich bin davon überzeugt, dass die strategische Offensive im neuen Ost-West-Konflikt von den USA ausgeht, dass er von Washington bewusst provoziert wurde und dass Russ­land aus der strategischen Defensive heraus operiert.

«Die USA sind eine typische Seemacht»

Gegen die These vom gefährlichen Aggressor Russland sprechen zunächst die realen Machtverhältnisse. Russland ist zwar mit 17 Millionen km2 das grösste Land der Erde und zudem mit den weltgrössten Erdgasreserven ein Rohstoffgigant, mit Tausenden von nuklearen Sprengkörpern eine Atommacht vom Format der USA und auch konventionell die stärkste Militärmacht in Eu­ropa. Einen Krieg mit den USA zu riskieren, wäre dennoch selbstmörderisch. Militärische Potenz ist immer auch abhängig von der wirtschaftlichen Stärke. Einfache Rechnung: Das Bruttoinlandsprodukt der Vereinigten Staaten betrug 2013 16 800 Milliarden Dollar, das russische 2100 Milliarden. Da der Anteil der Verteidigungsausgaben beider Länder am BIP mit rund 4,4 Prozent mehr oder weniger gleich ist, leisten sich die USA demnach einen achtmal grösseren Verteidigungshaushalt. Die USA sind eine typische Seemacht mit Hunderten von Militärstützpunkten auf der ganzen Welt, mit einer uneinholbar starken Marine und mit der Fähigkeit, an jedem beliebigen Punkt militärisch eingreifen zu können. Russland ist eine typische Landmacht, die mit der Niederlage im Kalten Krieg ihren Einfluss verloren hat und auf das eigene Territorium zurückweichen musste. Russland ist allein schon aus geographischen Gründen unbesiegbar, die USA sind nicht einmal angreifbar.

«Ein so grosses Imperium so schnell und so friedlich selbst aufgelöst»

Aber haben wenigstens die Europäer Grund, sich vor den Russen zu fürchten? Von den Fakten wird die Hysterie, die besonders penetrant von der «Bild»-Zeitung geschürt wird, nicht gedeckt. Mit 13 000 Milliarden Euro übersteigt die jährliche Wirtschaftsleistung der 28 EU-Staaten die Russlands um ein Vielfaches. Selbst für das Militär geben die Europäer erheblich mehr aus als die Russen: über 200 Milliarden Dollar im Jahr gegen 85 Milliarden. Da stellt sich die Frage, warum sich 505 Millionen EU-Europäer von 316 Millionen Amerikanern vor 143 Millionen Russen schützen lassen müssen und welchem Zweck die amerikanischen Militärstützpunkte in West- und Osteuropa überhaupt dienen.


Die Version vom ewigen Aggressor Russ­land ist keineswegs neu, sie war besonders in der Ära Adenauer auch in Deutschland unumstritten. Damals erschien ein Buch mit dem Titel «Das Perpetuum mobile», das die gesamte russische Geschichte als eine nur von gelegentlichen Schwächephasen unterbrochene Geschichte der gewaltsamen Expansion darstellte. Adenauer selbst hielt grosse Stücke auf das Buch. Offenbar widerlegt wurde diese These, als die Sowjet­union 1990 im vorletzten Jahr ihrer Existenz den Weg frei machte für die Wiedervereinigung Deutschlands – und als sie dann nicht nur die Ostblockstaaten, sondern auch grosse Teile ihres eigenen Territoriums einschliess­lich des Baltikums in die Unabhängigkeit entliess. Nie zuvor hatte sich ein so grosses Imperium so schnell und so friedlich selbst aufgelöst. Realistisch gesehen hätte die Rote Armee ihre Stellung in Mitteldeutschland und im Ostblock noch ein paar Jahre erhalten können.

«Oligarchen plündern den Staat»

Im Gegenzug versicherte US-Aussenminister Baker den Russen, dass die Nato nicht nach Osten vorrücken würde. Gorbatschow und nach ihm Jelzin, der zum Jahreswechsel 1991/92 die Sowjetunion auflöste und das Amt des russischen Präsidenten übernahm, avancierten zu Lieblingen der westlichen Medien. Dies wohl auch, weil insbesondere Jelzin ein militärisch impotentes, wirtschaftlich ruiniertes und weltpolitisch einflussloses Land repräsentierte – ein gänzlich ungefährliches Russland, das sich in den Westen zu integrieren schien. Für die Russen selbst gerieten die Amtszeit Jelzins und damit die gesamten neunziger Jahre zum Alptraum. Die von westlichen Beratern empfohlenen Privatisierungen ermöglichten einer kleinen Schicht von Oligarchen, wie sie später genannt wurden, den Staat zu plündern und Milliardenvermögen anzuhäufen. Das Volk verarmte und verelendete, die Inflation galoppierte, die Geburtenrate brach zusammen, die Lebenserwartung der Russen sank rapide, und am 17. August 1998 war Russland zahlungsunfähig. Es war allerdings nicht so, dass die Führung in Moskau in dieser Phase des Niedergangs ihre geopolitischen Traditionen und Interessen vergessen und entsorgt hätte. Dass Polen, die Tschechische Republik und Ungarn in einer ersten Erweiterungsrunde noch 1999 in die Nato aufgenommen wurden, stiess im Kreml durchaus auf Unwillen. Nur war Jelzin zu schwach, um Widerstand zu leisten.

«Das phänomenale Comeback Russlands»

Das Blatt wendete sich, als Jelzin am 31. Dezember 1999 seinen Rücktritt erklärte und die Amtsgeschäfte verfassungsgemäss dem seit August 1999 amtierenden Ministerpräsidenten Wladimir Putin übergab. Im März 2000 wurde Putin mit 52,9 Prozent der Stimmen zum Präsidenten der Russischen Föderation gewählt. Das phänomenale Comeback Russlands wäre sicherlich ohne die Hausse der Rohölpreise so nicht möglich gewesen. Ende 1998 war der Preis der Sorte WTI auf 10,65 Dollar eingebrochen, bis 2008 kletterte er bis auf 147 Dollar, spülte viel Geld in die Staatskassen und ermöglichte die russische Renaissance. Im selben Zeitraum explodierte der russische Aktienindex RTS von 38 auf 2498.


«Der Gegner heisst Moskau», titelte die konsequent proamerikanische «Neue Zürcher Zeitung» im Aufmacher vom 6. September 2014, aber dieses Russland war kein hoffnungsloser Fall mehr auf dem Weg in ein zweites Bangladesch, sondern wieder eine mittlere Grossmacht mit einer generalüberholten, einsatzfähigen Armee, einem ausgeglichenen Haushalt, einer Staatsschuldenquote von lediglich zwölf Prozent, Devisen- und Goldreserven in der Höhe von 470 Milliarden Dollar und mit einer trotz aller westlichen Sanktionen beherrschbaren Auslandsschuld. Und es war ein Russland, das selbstbewusst und zunehmend skrupellos seine Interessen definierte und durchzusetzen versuchte.


Damit soll keineswegs unterstellt werden, dass Moskau die westlichen Sanktionen auf die leichte Schulter nehmen kann. Die USA haben einen Finanz- und Wirtschaftskrieg gegen Russland eröffnet, an dem sich die Europäer nolens volens beteiligen. Washington verfolgt vielleicht sogar das naive Endziel, Putin zu stürzen und durch eine amerikahörige Regierung zu ersetzen. Zuständig für diesen Krieg ist in Washington das «Office of Terrorism and Financial Intelligence», einer von 16 amerikanischen Geheimdiensten, für die die USA insgesamt mehr Geld ausgeben als Deutschland für die ganze Bundeswehr. Die Leitung liegt bei David S. Cohen, einem Under Secretary der Treasury, das heisst des Finanzministeriums.
Eine der Untergliederungen dieser Behörde ist das «Office of Foreign Assets Control». Dort kann die Liste der sanktionierten russischen Individuen, Banken, Öl- und Gasfirmen abgerufen werden. Die Wirkung der Liste beruht darauf, dass sich zuwiderhandelnde amerikanische Staatsbürger strafbar machen, dass diese Sanktionen entweder von der EU übernommen werden oder, falls zunächst nicht, dass sich auch nicht-amerikanische Firmen in vorauseilendem Gehorsam daran halten, weil sie die Rache von Uncle Sam fürchten. So läuft das seit langem beispielsweise mit den Sanktionen gegen Kuba und Iran. Der Fall BNP Paribas ist das jüngste Beispiel für diese Art von Machtmissbrauch.

«Die Saudis treiben den Ölpreis nach unten»

Besonders übel für die Russen wäre es, würden sie von Swift, der Verrechnungsstelle für internationale Banküberweisungen in Brüssel, ausgeschlossen wie seit Jahren Iran. Damit wären wesentliche Teile des internationalen Finanzsystems nicht mehr zugänglich. Ob die Europäer da mitmachen würden? Bisher zielen die Sanktionen auf die russische Öl- und Gasindustrie und die Banken. Die Finanzierung der Konzerne auf den ausländischen Kapitalmärkten wurde je nach Einzelfall behindert und beschnitten, und ausserdem wurde westlichen Ölkonzernen wie Exxon und Royal Dutch die vertraglich vereinbarte Zusammenarbeit mit russischen Firmen bei der Exploration vor allem in Sibirien und der Arktis untersagt.


Gleichzeitig treiben die Saudis, die Verbündeten Amerikas, den Ölpreis nach unten. Vermutlich wurde das besprochen, als Aussenminister Kerry im September den Saudis seine Aufwartung machte. Die fundamentalistische Monarchie hat ihre eigene Agenda. Sie schädigt den Erzrivalen Iran, der einen Ölpreis von weit über 100 Dollar je Fass benötigt. Sie schädigt den schiitisch regierten Irak, aber auch Russland, das durch seine diplomatische Intervention den syrischen Herrscher Assad vor einem amerikanischen Militärschlag bewahrt hat – und möglicherweise auch Iran.


Russland benötigt für einen ausgeglichenen Staatshaushalt schätzungsweise einen Ölpreis von 100 Dollar. In diesem Herbst rutschte er, bezogen auf die amerikanische Sorte WTI, unter 80 Dollar, weil Saudi-Arabien und Kuwait den Hahn aufgedreht haben. Es stimmt zwar, dass auch die Ölförderung in den USA selbst, besonders die von Schieferöl, relativ hohe Preise benötigt, um rentabel zu bleiben – vielleicht Preise von 80 Dollar im Schnitt. Jedenfalls ist auch in den USA die Schmerzgrenze fast erreicht. Das wird offenbar bis auf weiteres in Kauf genommen, weil tiefe Ölpreise eine sehr schlagkräftige Waffe im Konflikt mit Russland sind und weil tiefe Ölpreise wie ein Konjunkturprogramm auf die US-Wirtschaft wirken. Die Frage ist nur, wer länger durchhält. Verliert der Ölpreis im kommenden Jahr noch einmal ein Drittel oder gar die Hälfte, wird es sehr eng für die russischen Staatsfinanzen, aber auch die Amerikaner müssen mit Firmenpleiten und – mittelfristig – einer wieder sinkenden Ölproduktion rechnen.

«Umfangreiche und gleichberechtigte gesamt­europäische Zusammenarbeit»

Man kann Putin nicht vorwerfen, dass er seine Ambitionen verschleiert hätte. Sein geopolitischer «Grand Design» ist ziemlich transparent. Am 25. September 2001 sprach er vor dem Deutschen Bundestag und warb in deutscher Sprache um Europa und besonders eindringlich um die Bundesrepublik, den «wichtigsten Wirtschaftspartner Russ­lands» und seinen «massgeblichen aussenpolitischen Gesprächspartner», wie er sagte. «Heute müssen wir mit Bestimmtheit und endgültig erklären», proklamierte er vor den Abgeordneten, «der Kalte Krieg ist vorbei!» Putin plädierte vor dem Bundestag für eine «umfangreiche und gleichberechtigte gesamt­europäische Zusammenarbeit». Im Jahr darauf ging er einen Schritt weiter und beschwor in Weimar den Geist von Rapallo.


Putin hatte unterschätzt, wie eng Deutschland in das Bündnis mit Amerika eingebunden und wie beschränkt der aussenpolitische Spielraum Deutschlands ist. Trotz verschiedener Ansätze liess sich die Idee einer deutsch-russischen Partnerschaft oder sogar Achse nicht realisieren. Die bevorstehende Konfrontation mit den USA zeichnete sich erstmals unmissverständlich ab, als Wladimir Putin am 10. Februar 2007 auf der Münchener Sicherheitskonferenz sprach – eine Rede, deren Tragweite von den deutschen Medien nicht einmal begriffen wurde.
Putin warf den USA vor, sie hätten ihre «nationalen Grenzen in jeder Hinsicht überschritten». Er bezeichnete das «unipolare Modell», womit er die amerikanische Vorherrschaft meinte, als «nicht nur inakzeptabel, sondern in der heutigen Welt auch unmöglich». Er sprach über die amerikanischen Pläne für ein Raketenabwehrsystem in Eu­ropa, die Russland «zwangsläufig» beunruhigen müssten, über Stützpunkte der USA in Bulgarien und Rumänien, über das mangelnde Interesse des Westens an weiterer Abrüstung und über die Expansion der Nato in Osteuropa, die eine «ernste Provokation» darstelle: «Wir haben das Recht zu fragen, gegen wen sich diese Expansion richtet.» Und der russische Präsident erinnerte an die Zusage von Nato-Generalsekretär Wörner am 17. Mai 1990 in Brüssel, dass das Bündnis keine Truppen ausserhalb des Territoriums der Bundesrepublik stationieren werde.


Aus Putins Münchner Rede liess sich der Schluss ziehen, dass sich der Kreml auch mit der zweiten Erweiterungsrunde der Nato, das heisst, mit dem Beitritt der drei baltischen Staaten 2004, mehr oder weniger abgefunden hatte, jedoch gegen ein weiteres Vordringen des Westens Widerstand leisten würde. Bei anderer Gelegenheit sagte Putin, dass eine Aufnahme der Ukraine und Georgiens in die Nato eine «direkte Bedrohung» Russ­lands darstellen würde.

«Von den Amerikanern favorisierter Ministerpräsident installiert»

In München legte Putin seine Bedingungen für eine Entente mit dem Westen auf den Tisch. Die Amerikaner gingen nicht darauf ein. Mit dem formellen oder inoffiziellen Anschluss der Ukraine würde die Nato an strategischer Tiefe gewinnen, was Russland an diese verlor. Weil Berlin und Paris bremsten, verzichtete der Nato-Gipfel in Bukarest im April 2008 darauf, den förmlichen Beitrittsprozess der Ukraine und Georgiens einzuleiten, beschloss aber grundsätzlich: «Diese Länder werden Mitglied der Nato werden.»


Vier Monate später, im August 2008, griff Georgien mit amerikanischer Unterstützung das abtrünnige Südossetien an. Russland intervenierte und gewann den Krieg – ein Vorspiel zum weitaus gefährlicheren Konflikt um die Ukraine, der jahrelang schwelte und offen ausbrach, als der ukrainische Präsident Janukowitsch im November 2013 der EU eine Absage erteilte und die von Russland angebotenen Gasrabatte sowie einen 15 Milliarden-Dollar-Kredit akzeptierte.


Der weitere Ablauf ist bekannt. Nach wochenlangen blutigen Demonstrationen in Kiew einigten sich die Opposition und Janukowitsch am 21. Februar 2014 auf einen Kompromiss und auf Neuwahlen. Schon einen Tag später wurde in Kiew mit westlicher Rückendeckung eine Art Putsch inszeniert, Janukowitsch floh nach Russland, und in Kiew wurde ein von den Amerikanern favorisierter Ministerpräsident installiert. Im März annektierte Moskau die Krim, im Juli wurde ein malaysisches Passagierflugzeug über der östlichen Ukraine abgeschossen, es folgte die dritte Runde westlicher Sanktionen gegen Russland, und ebenfalls im Sommer unterzeichneten die EU und die Ukraine den Wirtschaftsvertrag, der im November 2013 geplatzt war.


Zwischenergebnis: ein Patt. Der Kreml hat die Krim und damit das Schwarze Meer dem Zugriff der Nato entzogen; die verkleinerte, finanziell bankrotte Ukraine hängt nun am Tropf der EU und des IWF; die Nato-Mitgliedschaft bleibt trotz enger, auch militärischer Zusammenarbeit vorerst in der Schwebe; und Moskau hat sich mit dem abtrünnigen Teil der Ostukraine ein Faustpfand gesichert, um mitreden zu können, wenn es um den endgültigen Status des Landes und die Rechte der russischen Minderheit geht.

«Diskriminierung der russischen Minderheit»

Bevor die Amerikaner, die Deutschen und nicht zuletzt die Polen massiv in die ukrainische Innenpolitik eingriffen, um einen Regimewechsel zu erzwingen, gab es keine Anzeichen dafür, dass die Krim gefährdet war. Nicht nur das, Moskau hatte sogar die ungute Behandlung der russischen Minderheit in den baltischen Staaten hingenommen. In Lettland und Estland erhielten Russen, die nach 1940 eingewandert waren, im Jahr der Unabhängigkeit 1990 nicht automatisch die Staatsbürgerschaft. Noch heute besitzen 13 Prozent der lettischen Bevölkerung weder die Staatsbürgerschaft noch das aktive oder passive Wahlrecht. Und sie sind vom Öffentlichen Dienst ausgeschlossen. Zuletzt kritisierte der UN-Menschenrechtsrat im März 2014 Lettland wegen Diskriminierung der russischen Minderheit. Auch in Estland leben Russen, die als sogenannte Nichtbürger eingestuft und insofern rechtlos gestellt werden.
Dass Russland auch nur erwägen könnte, die Ukraine anzugreifen und zu erobern, wie manche Zeitungen spekulieren, ist blanker Unsinn. Die politischen Konsequenzen und die finanziellen Kosten wären enorm, ganz abgesehen von einem langwierigen, von den Amerikanern unterstützten Partisanenkrieg, auf den sich die Invasionsarmee einstellen müsste. In Wirklichkeit geht es Putin darum, in einem Deal mit dem Westen und mit Kiew möglichst viel herauszuholen – im Idealfall einen neutralen Status des Landes nach dem Vorbild Finnlands, wobei sich Moskau auch an den finanziellen Lasten beteiligen würde. Dabei stehen die prorussischen Gebiete Lugansk und Donezk zur Disposition, nicht aber die Krim, die schon 1992 und 1995 in der Ära Jelzin vergeblich versucht hatte, die Ukraine zu verlassen und sich für unabhängig zu erklären.


Schwer zu sagen, ob sich die Amerikaner auf einen Deal einlassen werden. Ein Spannungszustand in Permanenz verbunden mit andauernden Sanktionen hätte aus deren Sicht auch seine Vorteile: die Existenzberechtigung der Nato wäre gesichert, Westeu­ropa und Deutschland blieben unter Kontrolle, jeder Versuchung einer gesamteuropäischen Kooperation wäre ein Riegel vorgeschoben. Nichts zementiert ein Bündnis besser als die Definition eines Gegners.

«Es gibt in Europa keine Stabilität ohne Russ­land»

Andererseits wird Russland so immer mehr in die Arme Chinas getrieben, und ein russisch-chinesischer Block, der sich jetzt nur in Umrissen andeutet, wäre weder wirtschaftlich noch finanziell angreifbar. Die Amerikaner könnten letzten Endes zu der Überzeugung kommen, dass es auf der Welt wichtigere Probleme gibt als die Nato-Zugehörigkeit der Ukraine und dass Russland als Partner zum Beispiel im Kampf gegen die Terror-Internationale nützlicher sein könnte denn als Gegner. Die Ukraine liegt sehr weit entfernt von Amerika und sehr nahe an Russ­land – ein geographischer Faktor, der nicht unterschätzt werden darf. Besonders den Polen, die einen scharf antirussischen Kurs fahren und die in Kiew hinter den Kulissen sehr aktiv waren, ist anzuraten, öfters einmal auf die Landkarte zu schauen.


Das tut offenbar auch der frühere deutsche Aussenminister Genscher, wenn er sagt: «Es gibt in Europa keine Stabilität ohne Russ­land und erst recht nicht gegen Russ­land.» In einem Interview mit dem TV-Sender Phoenix am 19. September 2014 kritisierte er die westlichen Sanktionen, stellte sich hinter den alten Vorschlag Putins, Russland in eine europäische Freihandelszone einzubeziehen, und mahnte an, der Westen solle erst einmal in seiner Sprache «abrüsten». Putin sei ein Mann mit klarer Zielsetzung, und die habe nichts mehr zu tun mit der «Schwächeposition» eines Jelzin. Genscher hatte übrigens selbst dem damaligen Aussenminister Schewardnadse zugesagt, die Nato werde nicht nach Osten expandieren. Es gibt zu denken, dass nicht nur Genscher, sondern gleich drei ehemalige Bundeskanzler – nämlich Schröder, Schmidt und Kohl – den amerikanischen Kurs gegen Russ­land für falsch halten. Warum, liegt auf der Hand: Die deutschen Interessen in dieser Frage sind nicht identisch mit den amerikanischen.


Aber auch in den USA wächst die Kritik. So hat Professor Jeffrey Sachs, ein Russ­land-Ratgeber in den neunziger Jahren, den amerikanischen Hardlinern in der «Neuen Zürcher Zeitung» vom 12. Mai 2014 vorgeworfen, ihre Strategie habe zu anhaltenden Konflikten in Afghanistan, dem Irak, Libyen und Syrien mit vielen Toten geführt, nicht jedoch zu sinnvollen Lösungen. Die einzige Hoffnung liege darin, dass alle Seiten – der Westen und Russ­land – zu den Grundsätzen des Völkerrechts zurückkehren.

«Der Westen hat Putin provoziert»

Und, das ist ganz erstaunlich, neuerdings konzediert auch Richard N. Haass, der Präsident des Council on Foreign Relations, dass Washington im Umgang mit Russland Fehler gemacht hat. Viele Russen hätten in der Nato-Erweiterung «eine Demütigung, einen Verrat oder beides» gesehen. Die USA hätten Churchills Rat, wie man einen geschlagenen Feind behandelt, missachtet. Jetzt solle Russland ein diplomatischer Ausweg angeboten werden – mit der Zusicherung, dass die Ukraine auf absehbare Zeit kein Nato-Mitglied wird und keine «exklusiven Bindungen» mit der EU eingeht.


Ein besonders scharfer Kritiker der amerikanischen Russland-Politik ist Professor John J. Mearsheimer, der wohl prominenteste Vertreter der sogenannten Realistischen Schule in den USA. In der September/Oktober-Ausgabe von Foreign Affairs schildert er, wie der Westen Putin provoziert hat und wie dieser reagierte. Er zitiert Victoria Nuland, [siehe auch Zeit-Fragen Nr. 22 vom 9. September 2014], die im US-Aussenministerium für Europa und Eurasien zuständig ist, mit der Enthüllung, dass die USA seit 1991 über fünf Milliarden Dollar investiert hätten, damit die Ukraine die Zukunft bekomme, «die sie verdient». Ein grosser Teil dieser Gelder floss an Nichtregierungsorganisationen wie «National Endowment for Democracy», die in Kiew systematisch die antirussische Opposition aufgebaut hat.
Und da ist nicht zuletzt George F. Kennan, der Grandseigneur der amerikanischen Geopolitik, dessen berühmte Analyse aus dem Jahr 1947 massgeblich war für die Umkehr der Kriegsallianzen und für den Bruch mit Stalin. Kennan war sozusagen der Erfinder des Kalten Krieges. Schon 1998, als der US-Senat gerade die erste Runde der Nato-Ost­Erweiterung gebilligt hatte, warnte Kennan in einem Interview: «Ich denke, dass die Russen nach und nach ziemlich feindselig reagieren werden und dass dies ihre Politik beeinflussen wird. Ich denke, dass das [die Ost-Erweiterung der Nato, BB] ein tragischer Fehler ist. Es gab dafür keinerlei Grund. Niemand hat irgend jemanden bedroht.»

«Umwandlung der Nato zu Dienstleistungsbetrieb amerikanischer Grossmachtpolitik»

Eine treffende Einschätzung und eine brillante Prognose, wenn man bedenkt, dass Russland 1998 am Boden lag, dass der Alkoholiker Jelzin im Kreml sass und wirklich niemand mit Putin rechnen konnte. Welcher Kontrast zu der dummen Bemerkung Angela Merkels, Putin sei irrational und lebe «in einer anderen Welt». Das ist genauso daneben wie der in deutschen Zeitungen zu lesende Vorwurf an Putin, er wolle sich nicht in den Westen «integrieren».

Warum sollte er? Wir dürfen nicht den eigenen Unwillen zur Souveränität anderen unterstellen. Es handelt sich hier um einen sehr langen Prozess, aber die Welt wird zunehmend multipolarer, die USA haben längst nicht mehr alle Fäden in der Hand. Auch die Hegemonie der Weltwährung Dollar wird schwinden und mit ihr der erdrückende Einfluss der «einzigen Weltmacht». Die Umwandlung der Nato von einem Nordatlantischen Verteidigungsbündnis zu einem Dienstleistungsbetrieb amerikanischer Grossmachtpolitik war aus deutscher und europäischer Sicht ein Fehler. Wir haben uns einen Gegner geschaffen, der gar keiner sein wollte. Anstatt Abstand zu wahren, sind Nato und EU dem russischen Bären auf den Pelz gerückt. Sie haben ihn provoziert. Dass die EU sich ihre Aussenpolitik von Washington borgt, weil sie selbst keine hat, ist unrühmlich. Eine zukunftsweisende Strategie muss so aussehen, dass die legitimen Interessen Europas, Russlands und auch Amerikas respektiert und miteinander abgeglichen werden und dass ein Modus vivendi gefunden wird, bevor dieser Konflikt ausufert. Konkret heisst das, dass sowohl die Nato als auch die EU als auch Russland darauf verzichten, sich die Ukraine einverleiben zu wollen. Die Initiative müsste von Berlin ausgehen. Sie kann nur von dort ausgehen. Ob die deutsche Regierung in Ermangelung eines Bismarck dem gewachsen ist, muss sich erst noch herausstellen. Ich befürchte, eher nicht.     •

Mit seinem Buch «Tatort Brüssel» (1999, ISBN 3-7833-7399-7) hat Bruno Bandulet vor 15 Jahren einen damals aktuellen Korruptionsskandal innerhalb der Europäischen Kommission analysiert und eine schon damals skeptische Bilanz von 40 Jahren sogenannter europäischer Integration gezogen. Seitdem hat er zahlreiche weitere EU- und Euro-kritische Publikationen vorgelegt, unter anderem «Das geheime Wissen der Goldanleger» (2014 in vierter Auflage), «Die letzten Jahre des Euro» (2011 in dritter Auflage) und neu im vergangenen Jahr «Vom Goldstandard zum Euro. Eine deutsche Geldgeschichte am Vorabend der dritten Währungsreform». Schon vor 1999 hatte er mit seinem Buch «Was wird aus unserem Geld» (1997) vor den Folgen der Euro-Einführung gewarnt. Bruno Bandulet hat zum Thema «Die Bundesrepublik Deutschland zwischen den USA, der Sowjetunion und Frankreich – Alternativen der deutschen Aussenpolitik von 1952 bis 1963» promoviert. Er war unter anderem Referent für Deutschland- und Ostpolitik in der CSU-Landesleitung in München und Chef vom Dienst bei der Tageszeitung «Die Welt». Heute ist er Herausgeber von «Gold&Money» und des «Deutschlandbrief».

 

samedi, 24 janvier 2015

Henri Guaino: «Ceux qui ont armé la main des assassins veulent la guerre civile»

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Henri Guaino: «Ceux qui ont armé la main des assassins veulent la guerre civile» 

Ex: http://www.lefigaro.fr

FIGAROVOX/EXTRAITS - Deux semaines après les attentats parisiens, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy souligne la vulnérabilité de la société française en proie à une profonde crise d'identité qui pourrait la mener jusqu'à la guerre civile.

Le chef de l'État, après le moment d'unité nationale, dit qu'il faut garder l'esprit du 11 janvier…

Dans ces moments terribles, le gouvernement a fait son travail. L'opposition a fait son devoir. Mais l'unité n'est pas l'unanimisme, c'est-à-dire l'occultation de tous les problèmes gravissimes que les événements nous jettent à la figure.

De quoi ces massacres sont-ils le nom?

Ceux qui ont armé la main des assassins veulent créer le chaos dans tout l'Occident en suscitant une surenchère communautaire, religieuse pour conduire à quelque chose qu'il faut nommer: la guerre civile, la guerre de religion.

Nous touchons du doigt la vulnérabilité de notre société que les commanditaires du crime connaissent parfaitement. Cette fragilité face aux coups que l'on nous porte est le fruit de tous nos reniements, nos renoncements, nos lâchetés oollectives depuis quarante ans.

La cause du mal est-elle sociale?

Il n'y a pas d'excuse sociale aux crimes qui ont été commis. Mais le chômage de masse persistant et la paupérisation des classes moyennes qui forment les maillons essentiels de la promotion sociale fragilisent la société.

Faut-il incriminer une sorte d'apartheid?

La France n'est pas un État raciste! Mais nous ne devons pas nous dissimuler une réalité: des territoires sont en situation de quasi-sécession par rapport à la République. Nous l'avons toléré, parfois encouragé. Au bout, il y a le communautarisme et la balkanisation de la société.

Le mal est-il religieux?

Nous avons connu dans notre histoire des conflits sanglants qui plongeaient leurs racines dans la croyance religieuse ou les divergences théologiques: la croisade des Albigeois au XIe siècle, les déchirements entre protestants et catholiques au XVIe siècle, les persécutions contre les juifs au Moyen Âge, ou encore les massacres de prêtres pendant la Révolution pour éradiquer le catholicisme. Les tensions qui peuvent se manifester aujourd'hui en France ne sont pas de même nature que les conflits théologiques de jadis. Sous l'empire de la liberté de conscience, la religion y est impliquée non comme croyance mais comme fait de civilisation et dans sa pratique sociale.

Retrouvez la suite de l'entretien d'Henri Guaino ici ou dans Le Figaro du 23 janvier.

L’affaire Charlie, ou l’essor d’une novlangue médiatico-politique

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L’affaire Charlie, ou l’essor d’une novlangue médiatico-politique
 
C’est fatigant de réfléchir. Il vaut mieux abdiquer ; rejeter l’horreur du côté de l’irrationnel, et donc de l’inintelligible ; enfin s’avouer incompétent.
 
Étudiant en droit
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

C’est l’histoire d’une valse à trois temps. Trois stratégies langagières qu’on aura dû subir ad nauseam sur tous les grands médias, et par lesquelles la caste s’efforce encore, jusqu’au-boutiste, de garder bonne contenance dans l’assurance inexpugnable de son infaillibilité pontificale. Les exécutants étaient, il est vrai, surentraînés et le spectacle, millimétré, eut été presque convaincant, si tout ne s’écroulait autour d’eux. Mais pas question pour eux de s’abandonner à une quelconque palinodie ! Eux aussi mourront en loyaux martyrs de leurs idées, dans l’espoir sans doute d’enfouir leur sottise sous les oripeaux d’une abnégation zélée.

Premier temps : hermétiser. La vieille antienne « padamalgam » nous a été servie sous ses formes les plus subtiles. On notera en particulier l’emploi florissant d’une formule éloquente : « islamisme radical ». Non, non, ce n’est plus guère « islam radical » ni « islamisme » qu’il faut dire : les Français pourraient encore s’y tromper… Au diable le pléonasme ! Qu’importe ! Pas d’ambiguïté, pas d’amalgame ! De l’étanchéité, vous dis-je ! Dut-on pour cela leur agresser l’esprit !

Poussant cette logique jusqu’au ridicule, l’imam de Drancy (chouchou des médias s’il en est) a osé lâcher que les trois criminels n’ont « rien à voir avec l’islam ». Voire ! Si cette extranéité est à ce point complète et indubitable, pourquoi donc croit-il bon de nous le rappeler ? Plus que jamais, nous nageons en pleine négation du réel. Est-ce qu’il suffit, pour clore le débat, d’assener cette évidence, que tous les musulmans de France ne sont pas des terroristes ? Quand cessera-t-on de récuser cette autre évidence, que oui, l’islamisme a davantage à voir avec l’islam qu’avec le christianisme ? Que si l’islam n’est certes pas le problème en soi, il en est tout aussi indiscutablement la source ?

Deuxième temps : déconsidérer. Ils auraient pu se borner à dire ce que nous pensons tous : combien cet attentat est odieux. Mais non. Il leur fallait aller plus loin, pour déplorer des hommes « lâchement » assassinés dans un « lâche » attentat. Cette épithète insupportable a été sur toutes les lèvres. Voilà une collocation devenue presque naturelle et dont on n’interroge plus la pertinence : il semble qu’un attentat soit forcément « lâche ».

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À première vue, certes, massacrer des journalistes sans défense ou un policier tombé à terre n’indique pas un grand courage. Mais concevons-nous seulement que ces terroristes, par leurs actes, se condamnaient sciemment à une traque acharnée, puis, in fine, à une alternative peu enviable et absolument inévitable – au pire perpét’, au mieux une mort imminente et certaine ? On peut dire qu’ils sont inhumains ; pas qu’ils sont lâches. Les taxer de lâcheté, c’est encore méjuger du danger en refusant de voir ce qui fait toute la force des islamistes : leur désintéressement absolu, leur piété fanatique en considération de laquelle toute contingence terrestre apparaît dérisoire et insusceptible de les faire aucunement reculer.

Troisième temps : dérationaliser. Ils ne sont pas seulement lâches. Ils sont « fous ». Patrick Pelloux l’a dit – dans l’état où il se trouvait, on eut préféré qu’il s’abstînt de toute analyse. Variante : « leur place est dans un asile », a martelé Amaury de Hauteclocque, ex-patron du RAID. N’a-t-on pas fait le même coup à Breivik, qui a bien failli être déclaré dément et irresponsable ?

On les comprend : c’est fatigant de réfléchir. Il vaut mieux abdiquer ; rejeter l’horreur du côté de l’irrationnel, et donc de l’inintelligible ; enfin s’avouer incompétent. Affaire réglée ; l’on peut de nouveau s’adonner à une pleurniche ostentatoire mais à peu près consensuelle. Le panurgisme populaire prendra le relais : Je suis Charlie… du verbe « suivre » ?

 

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France Under the Influence

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The Ambiguity of Charlie Hebdo

France Under the Influence

by DIANA JOHNSTONE
Ex: http://www.counterpunch.org

Paris.

The Charlie Hebdo terrorist assassinations struck France at a moment when it has an unpopular government and a weak President, when factories are closing and jobs are being lost, when French economic policy is determined by Germany via the European Union and its foreign policy is determined by the United States via NATO. Except for the therapeutic moment of togetherness on January 11, the country feels buffeted by winds of conflict it cannot resist.

There is a certain terrible symmetry playing out in France. Israel is deliberately and consistently doing all it can to excite fears among French Jews, in order to lure this desirable population into moving to Israel. Tsahal holds annual support drives in Paris, and a number of French Jews do military service in Israel.

At the same time, the so-called “Islamic State”, as well as “al Qaeda in Yemen” and associated fanatic Islamic groups are working hard to recruit fighters out of the Muslim communities in France and other European countries. Some 1,400 jihadists have traveled to Syria from France to join the Holy War. They are lured by the heroic prospect of helping to “build the Caliphate”, a sort of Israel for Muslims, a holy land restored.

Netanyahu’s recruitment drive enjoys the support of Western media such as Fox News that spread wild tales suggesting that Jews are not safe in France. This in turn threatens France with boycott by American Jews, a potential economic and public relations disaster which no doubt creates panic in French government circles. French leaders are not only closely attached personally to the Jewish community, they also fear the opprobrium of seeing their country slandered as “anti-Semitic”.

Netanyahu forced his way into the front line of the VIPs who came to Paris for the big January 11 tribute to the victims of Charlie Hebdo. Hollande was furious that Netanyahu used the occasion to play Pied Piper, telling French Jews that their only “home” was Israel. Obama certainly shares this anger when he sees Netanyahu getting standing ovations in Congress. But like Obama, Hollande dared not object openly to the intrusion.

For that matter, he dares not object to obscure interference in France by that great oil supplier and arms purchaser, Saudi Arabia, or by that great investor, Qatar, both of them supporters of Islamic extremism.

Turkish Prime Minister Ahmet Davutoglu came to tell Hollande that he must treat Muslims kindly and protect their mosques. But Turkey also supports the Islamic extremists in Syria that are recruiting Frenchmen to become terrorists, and is scarcely a model of freedom and tolerance. The presence of Petro Poroshenko, who got to be President of Ukraine only because of the disorder created by neo-Nazi snipers in Kiev, was a signal that France must stick to U.S.-imposed anti-Russian sanctions that are contributing to France’s economic meltdown.

Outside pressures are now pushing France into a war in the Middle East that it can neither afford nor win.

The atmosphere of distrust is so thick these days that “false flag” theories are proliferating on the internet, fed by oddities in the official narrative. The report that one of the Kouachi brothers left his ID in the escape car, facilitating rapid identification of the killers, belongs in the “you couldn’t make this up” category, and you would think that any false flagger would have invented something more credible.

On that subject one can observe first, that human incompetence is infinite, and second, that when those in power rush to take advantage of a black swan, that is not proof that they launched it. Those who dictate the narrative have the means to profit from events. As with 9/11, the official story is that the terrorists “want to destroy our freedoms”, as if decades of destruction in the Middle East had nothing to do with it. That is the line that prepares the population to support war.

One of the Kouachi brothers, who shot up Charlie Hebdo, and Amedy Coulibaly, who shot up a Kosher grocery store, gave telephone interviews to BFMTV just hours before being killed by police raids. Kouachi stressed that he was motivated by United States aggression in the Middle East. His conversion to Jihad began watching the U.S. destruction of Iraq and photos of Iraqis being tortured by Americans in Abu Ghraib.

The Kouachi brothers claimed to be acting on behalf of the Islamic State in Iraq and Syria. Coulibaly said he was following orders from al Qaeda in Yemen – site of multiple U.S. drone raids that have killed countless innocent bystanders. Coulibaly said that after serving a term in prison for robbery, he had hung around mosques trying to convert people to Jihad.

It is perfectly conceivable that the basic motive for the attack on Charlie Hebdo was not even to “avenge the Prophet” but to impress, inspire and recruit Muslims to go join the great Jihad to restore the Caliphate in the Middle East. Charlie Hebdo was a soft target with symbolic value. Insofar as the disaster serves to heighten the sense of alienation of young Muslims, the recruitment objective risks being advanced.

France is obliged to take measures to stem the round trip traffic between Holy War in Syria and France. There is much talk of restoring authority and “republican values” to the schoolroom. But French leaders need to take a hard look at their own totally incoherent foreign policy, and there is no sign as yet of that happening. By taking the symbolic lead in the regime change war in Libya, France turned that country into a black hole of Islamic extremists. France collaborated in the murder of Gaddafi, whose “Green Book” philosophy was the laughing stock of the West, but which was an attempt to provide a modernizing and moderate version of Muslim principles to combat the Islamic fanaticism that had always been his main domestic enemy and which profited from his demise. The NATO destruction of Gaddafi’s Libya brought France into war in Mali, in pursuit of an elusive enemy that Gaddafi had managed to control.

France like the United States designates Islamic terrorism as its great enemy, while doing everything possible to favor its growth and extension. Constant support for Israel, even during murderous bombings of helpless Gaza, even when Mossad assassinates scientists in Iraq or Iran, or even when Israeli warplanes deliberately sink a U.S. Navy ship, the USS Liberty, makes the United States appear to be manipulated by Israel, while France appears to be manipulated by both Israel and the United States.

For over half a century, the West has systematically opposed the secular nationalist states in the Middle East, starting with Nasser’s Egypt, vainly demanding a Western-style democracy that lacks the appropriate social roots. Israel was always most afraid of Arab nationalism, as it would potentially embrace Palestine. Religious fanaticism has seemed safer. Arab nationalism was the positive political hope of the region, and once that hope is destroyed, Islamic extremism rushes into the vacuum. This struggle continues in Syria, with France taking the lead in opposing Bachar al Assad, which means, in effect, supporting the Islamists just as it prepares to go to war against them.

The evident madness of this situation is the reflection of a French government which no longer seems able to devise a policy in its own national interest, and is floundering in the crosscurrents of “globalization”.

Blasphemy and Pornography

France is ringing with proclamations that we must continue to publish Charlie Hebdo-style cartoons attacking Muslims, or otherwise we shall have surrendered to Islamic demands. To assert our freedom we must prove that we are not afraid to commit blasphemy.

One needs to have a certain religious spirit to take blasphemy seriously. Frankly, the word means next to nothing to me.

Blasphemy means something if you dare anger your own god, who has warned that this will get you into deep trouble.

But insulting somebody else’s god is not blasphemy. It does not affect your relations with god (which is the meaning of blasphemy) but with other people who believe in the god you have insulted.

The notion that it is very daring to commit “blasphemy” against a god in whom you do not believe makes no sense to me. Especially when this is not a god officially worshiped in the society where you live, but is rather the god of a somewhat unpopular minority. Certainly, in the milieu of Charlie Hebdo, insulting Islamic beliefs was the surest way to amuse one’s friends. It was supposed to help sell papers.

On the other hand, drawing cartoons that will infuriate masses of people to the point of murder amounts to taking a dare, rather than “blasphemy”. You are always free to take a dare. But common sense tells you to ask yourself if it is worth it.

Suppose you dislike aspects of a particular religion, and would like to combat such beliefs. Is drawing cartoons that will unite millions in indignation an effective way to combat those beliefs? If not, this is intellectually no more significant than bungee jumping. Whee, look how daring I am. So what?

There are much more effective ways to argue about religion. Take as a model the enlightenment philosophers of the 18th century. Repeated insults are more likely to unite people in defense of their faith. That is just a practical consideration, regardless of “freedom”.

Or on the other hand, the insult could be a provocation intended precisely to make the believers come out in the open, so that they can be attacked. This may be a secret motive for promoting such caricatures. Provoke Muslims into defending their religion, in a way that strikes the majority of our population as totally absurd, so that you can ridicule them still more and perhaps take measures against them – war in the Middle East (alongside Israel), or even expulsion from our countries (an idea now being raised…).

In the specific case of Charlie Hebdo, the vast majority of supposedly “blasphemic” drawings had nothing to do with Muslim beliefs, but were more or less pornographic, featuring sketches of male sex organs. The presence of the phallus was “the joke”. This mixture tends to confuse the issue. Is the problem “blasphemy” or gratuitous insult? One is free to do both, of course, but is this an argument about religion or a bungee jump?

This was apparently true of the latest issue of Charlie Hebdo, published in seven million copies with a subsidy of a million euros from the French government. To this vast public, the cover drawing by the surviving artist Luz (Renald Luzier) was an image of peaceful reconciliation, showing the head of a man wearing a turban, explicitly intended to represent Mohammed, shedding a tear and holding a “Je suis Charlie” sign under the statement, “All is forgiven”. The tear was genuine. Luz was weeping as he drew. As Luz explained in some detail at the January 17 funeral of Charlie’s editor, Charb (Stéphane Charbonnier), he and Charb were lovers. But Luz also wanted to make his colleagues laugh at his cover, and they reportedly laughed. Why? According to internet comments, the drawing was an inside joke, because it included two hidden outlines of penises – Charlie’s trademark.  This was all good dirty fun for the Charlie kids. “We are like children”, said Luz.

As the funeral was being held for Charb in France, riots broke out in front of French embassies in Muslim countries from Pakistan to Nigeria. Mobs burned French flags and rioted in Algiers. I have been to Algiers a couple of times, seeing enough to realize the deep division that exists in that country between a modern, educated secular class of intellectuals who yearn to free their country from the bonds of irrationality, and masses of poorly educated young men faithful to simplistic interpretations of the Koran. There is a deep and dramatic conflict of ideas in Algeria. There are intellectuals with the courage to go so far as to publicly defend atheism, in the hope of influencing their compatriots.

Muslims saw the latest Charlie cartoon as a repetition of obscene insults aimed against their Prophet – not only blasphemy, but a pornographic “in your face”. Their riots represent a danger to  intellectuals in Algiers who are in a position to promote rationality and secularism in their country. Their safety depends on being protected by the Army. Should Islamist rage against the West influence large numbers of ordinary soldiers, the consequences could be dramatic. The Charlie uproar has given a trump card to the Islamist extremists against the forces of enlightenment.

The Charlie Hebdo humorists were a bit like irresponsible children playing with matches who burned the house down. Or perhaps several houses.

Diana Johnstone is the author of Fools’ Crusade: Yugoslavia, NATO, and Western Delusions. Her new book, Queen of Chaos: the Misadventures of Hillary Clinton, will be published by CounterPunch in 2015. She can be reached at diana.johnstone@wanadoo.fr