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jeudi, 04 décembre 2014

Poutine en Turquie

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Poutine en Turquie: des relations exemptes de sanctions antirusses et du commerce en monnaie nationale

Auteur : Andreï Fedyachine 
Ex: http://zejournal.mobi

Le président russe Vladimir Poutine a été accueilli le 1-er décembre à Ankara avec tous les honneurs inhérents au protocole d’une visite d’Etat. L’accueil chaleureux réservé au Kremlin dans un pays de l’OTAN s’accordait plutôt mal avec les allégations de Washington sur l’« isolement international complet de Moscou ». Washington a fait jusqu’à la dernière minute pression sur Ankara pour que les Turcs confèrent à cette visite une froideur officielle. Mais les parties se sont retrouvées en bons voisins.

Au sein de l’OTAN, la Turquie vit en quelque sorte selon son propre calendrier et dans son propre espace politique. C’est le seul membre de l’alliance à avoir refusé de décréter des sanctions contre la Russie à cause de l’Ukraine. C’est aussi le seul pays de l’OTAN à avoir signé avec la Russie plus de 60 traités, accords et autres documents qui réglementent l’approfondissement des relations amicales ainsi que les contacts, les échanges et les consultations entre gouvernements, sans parler de la coopération économique dans divers domaines, de la pêche à l’électronucléaire en passant naturellement par le pétrole et le gaz.

Pendant la visite, au moins dix documents prévoyant d’étendre la coopération économique et commerciale s’ajouteront à ces accords.

D'autre part, la Russie est pour la Turquie le deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. La Turquie occupe quant à elle la septième place dans le commerce extérieur de la Russie.

Vladimir Poutine est arrivé en Turquie pour intensifier la coopération déjà existante, non pas pour ouvrir de « nouveaux horizons », estime Goumer Issaïev, directeur du Centre d’études sur le Proche-Orient contemporain à Saint-Pétersbourg.

« On sait bien quels domaines de coopération sont prioritaires. D’abord, c’est le gaz russe qui importe pour la Turquie. Deuxièmement, il s’agit de promouvoir le tourisme. En outre, la Turquie livre depuis longtemps des produits alimentaires et agricoles à la Russie. Je ne pense pas que de nouveaux axes seront ouverts pendant la visite. Les orientations déjà explorées seront quant à elles élargies. »

La Turquie ne gagnera absolument rien à décréter des sanctions antirusses, dit pour sa part Aleksandr Vassiliev, expert à l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie.

« La Turquie est toujours l’un des premiers investisseurs pour la Russie. Les sociétés turques figurent d’ordinaire sur la liste des dix principaux investisseurs dans l’économie russe. La Turquie ne voit pas de raison de rompre ses liens avec la Russie ou de mettre l’accent sur les désaccords politiques qui existent bien sûr. »

La Turquie prône le renversement du régime de Bachar al-Assad en Syrie et refuse de reconnaître le rattachement de la Crimée à la Russie. Cependant, ces désaccords existent séparément des relations économiques qui se développent plus vite que les rapports politiques. Globalement, la Turquie et la Russie sont parvenues au cours de leur histoire à se quereller et à se rapprocher de nouveau. On ne peut pas dire qu’il leur était toujours confortable de vivre côte à côte. La vie dans le voisinage était plutôt difficile mais il leur était absolument impossible de vivre séparément.

La Russie et la Turquie vont élargir l'utilisation du rouble et de la livre turque dans  leurs échanges commerciaux réciproques, a annoncé lundi le président russe Vladimir Poutine à l'issue de négociations avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara.

"Nous estimons qu'il est très important d'élargir les règlements en monnaies nationales dans notre commerce réciproque. Nous ferons tout notre possible pour y parvenir", a déclaré le chef de l'Etat russe.

A cet effet, "nous encouragerons les efforts des institutions financières appropriées aussi bien en Turquie qu'en Russie", a ajouté Vladimir Poutine.

En juillet dernier, Ankara a proposé à Moscou d'utiliser les monnaies nationales dans leur commerce réciproque afin de se débarrasser progressivement du dollar.

En 2013, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 32,7 milliards de dollars.

L'idée de passer progressivement au rouble et à la livre turque a été vivement soutenue par Moscou qui juge cette démarche très importante pour réduire le rôle du dollar dans ses échanges extérieurs suite au refroidissement de ses relations avec l'Occident sur fond de crise ukrainienne.

How Russia and Germany May Save Europe From War

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How Russia and Germany May Save Europe From War

Are the US, NATO and Russia on a mad spiral leading to war in Europe? Is it inevitable? Far from it.

The US-propelled vassal Petro Poroshenko, currently starring in the oligarch dance in Ukraine this week advanced the proposition that Ukrainians in the near future, after his “reforms”, will be asked to vote on whether to join NATO.

Let’s be serious here. Some of you may be familiar with the concept of “shatter belt” – territories and peoples that historically have been squeezed between the Germanic Eagle and the Russian Bear.

As we stand, the whole shatter belt – apart from Ukraine and Belarus – has become NATO members. Were Ukraine to become a NATO member in – albeit remote – future, the shatter belt buffer zone would disappear. This means NATO – essentially the US – planted right on Russia’s western border.

Washington has just announced that it will be pre-positioning more military vehicles in Europe, to be used in exercises or “potential military operations.” This is perfectly in tune with the relentless US “think tank-land” spin that NATO and the US will be “forced” to balance their commitment to security in Eastern Europe against potential Russian “aggression.”

As Ukraine, the Baltic States and Poland persist in compounded hysteria about such “aggression,” the option of a post-MAD (Mutually Assured Destruction) US-Russia nuclear war is now – casually – back on the discussion table. At least there’s a countercurrent; strands of informed Americans are wondering why the US should be paying for Europe’s defense when European GDP is larger than the US’s.

Wanna play war, boy?

Now for the “threat” of nuclear war in Europe – bogus or otherwise. It’s pointless to compare the US and Russia strategic nuclear capabilities based on numbers, but not on quality.

Take the compounded GDP of US, Germany, France and England and compare it to Russia; it’s a victory by a landslide. Then examine the strategic nuclear scenario, and it’s a totally different story. GDP alone does not “win” anything.

Washington/Wall Street elites are now deep into nuclear war paranoia. A few studies at least hint at the obvious; glaring US strategic weakness.

Consider some of the basics:

– Russian ICBMs armed with MIRVs travel at about 18 Mach; that is way faster than anything in the US arsenal. And basically they are unbeatable.

– The S-400 and S-500 double trouble; Moscow has agreed to sell the S-400 surface-to-air missile system to China; the bottom line is this will make Beijing impermeable to US air power, ICBMs and cruise missiles. Russia, for its part, is already focusing on the state of the art S-500 – which essentially makes the Patriot anti-missile system look like a V-2 from WWII.

– The Russian Iskander missile travels at Mach 7 – with a range of 400km, carrying a 700kg warhead of several varieties, and with a circular error probability of around five meters. Translation: an ultimate lethal weapon against airfields or logistic infrastructure. The Iskander can reach targets deep inside Europe.

– And then there’s the Sukhoi T-50 PAK FA.

NATO clowns dreaming of a war on Russia would have to come up with an ironclad system to knock out these Iskanders. They don’t have any. Additionally, they would have to face the S-400s, which the Russians can deploy all over the spectrum.

Think of a hefty batch of S-400s positioned at the Russian exclave of Kaliningrad; that would turn NATO air operations deep inside Europe into an absolutely horrendous nightmare. On top of it, good ol’ NATO fighter jets cost a fortune. Imagine the effect of hundreds of destroyed fighter jets on an EU already financially devastated and austerity-plagued to death.

As if this was not enough, no one knows the exact extent of NATO’s strategic capabilities. Brussels is not talking. Extra-officially, these capabilities are not exactly a marvel. And Russian intelligence knows it.

Still assuming those NATO clowns would insist on playing war, Moscow has already made it very clear Russia would use their awesome arsenal of 5,000-plus tactical nuclear weapons – and whatever else it takes – to defend the nation against a NATO conventional attack. Moreover, a few thousand S-400 and S-500 systems are enough to block a US nuclear attack.

None of this hair-raising Apocalypse Now scenario is even taking into account the Russia-China alliance – the major, game-changing Eurasian story of the 2010s.

Just in case the “pivoting to Asia” gang starts harboring funny ideas about the Middle Kingdom as well, China is massively investing in bouncing lasers off satellites; satellite-hitting missiles; silent submarines that surface beside US aircraft carriers without detection; and a made in China anti-missile missile that can hit a reentering satellite moving faster than any ICBM.

In a nutshell; Beijing knows the US surface fleet is obsolete – and undefendable. And needless to add, all of these Chinese modernizing developments are proceeding way faster than anything in the US.

A modest proposal

The spin in the US has been relentless; Russia is expanding towards a 21st century empire.

Here, Russian Foreign Minister Sergey Lavrov explains in detail how this is undiluted rubbish. What has actually happened is that Moscow deftly called the Brzezinski-inspired bluff in Ukraine – with all its overtones. No wonder the Empire of Chaos is furious.

And yet there is a solution to defuse the current, hysterical rush to war logic. Here I have examined in some detail how Washington is playing Russian roulette. Now it’s time to advance a modest proposal – as it has been discussed by a few concerned analysts from the US, Europe and Asia.

Essentially, it’s very simple. It’s up to Germany. And it’s all about undoing Stalin.

Stalin, at the outset of WWII, took East Prussia from Germany and moved the eastern part of Poland into Ukraine. Eastern Ukraine was originally from Russia; it is part of Russia and was given by Lenin to Ukraine.

So let’s have East Prussia returned to Germany; the eastern part of Poland returned to Poland; and eastern Ukraine as well as Crimea – which Khrushchev gave to Ukraine – returned to Russia.

Everyone get its share. No more Stalin. No more arbitrary borders. That’s what the Chinese would define as a “triple win” situation. Of course the Empire of Chaos would fight it to death; there would be no more chaos manipulated to justify a crusade against bogus Russian “aggression”.

The ball is in Germany’s court. Now it’s up to East Prussians to present the facts to Angela Merkel. Let’s see if she’s able to get the message.

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The statements, views and opinions expressed in this column are solely those of the author and do not necessarily represent those of RT.

Reprinted with permission from Russia Today.

mercredi, 03 décembre 2014

LA CENTRALITÀ DELLA BULGARIA NELLE STRATEGIE EURASIATICHE DELLA RUSSIA

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LA CENTRALITÀ DELLA BULGARIA NELLE STRATEGIE EURASIATICHE DELLA RUSSIA

Francesco Trupia

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

La nuova fase politica in Bulgaria caratterizzata dall’elezione di Borisov alla guida di un governo di minoranza, potrebbe rappresentare una delle pagine più importanti per il Paese soprattutto in politica estera.
Nella “partita del gas” tra Russia ed Unione Europa, la Bulgaria rivelerebbe tutta la sua centralità geopolitica convincendo Putin ad iniziare nuove strategiche relazioni.
La cooperazione potrebbe seguire quella che nei Balcani hanno promosso Bulgaria, Ungheria e Austria in merito al ripristino dei lavori del South-Stream.
La conclusione del gasdotto aumenterebbe la leadership russa all’interno del settore energetico che, oltre al North-Stream nel Mar Baltico, permetterebbe alla Russia di aggirare il campo minato ucraino, uno dei governi più ostili come quello romeno, il Bosforo ed il Dardanelli.
Inoltre, il South-Stream ridurrebbe l’importanza dell’altro gasdotto bulgaro voluto dall’Unione Europea, il Nabucco, ufficializzando per quest’ultima una doppia sconfitta dopo le sanzioni contro Mosca.

La scarsa informazione dei media occidentali sugli avvenimenti politici legati alla Bulgaria non tolgono al Paese l’importante ruolo all’interno della regione dei Balcani e, soprattutto, all’interno del blocco eurasiatico.
La centralità della Bulgaria sembra essere riemersa, sia da un punto geopolitico che strategico, in una delle pagine più negative della sua storia nazionale.
Le elezioni di inizio ottobre, infatti, sembrano aprire una nuova fase di instabilità politica rappresentata dall’elezione di Bojko Borisov, leader del partito GERB, che governerà in un esecutivo di minoranza dopo l’uscita dalla coalizione del Partito Patriottico poco prima dell’investitura dei nuovi ministri.

Oltre ai problemi strutturali del Paese, il nuovo Governo bulgaro dovrà affrontare seriamente gli accordi e gli obiettivi presi nei mesi scorsi in politica estera.
Nonostante il neo Capo del Governo sia deciso a mantenere una chiara posizione euro-atlantica, tale orientamento, in linea con quelle del vecchio governo socialista di Plamen Orešarski, sembra poter subire un svolta verso nuove strategie capaci di ripercuotersi in campo europeo e non solo.

Una delle sfide principali della Bulgaria si giocherà sul campo della cooperazione con Mosca nel settore energetico.
Le tensioni tra Russia e Ucraina, con le conseguenti sanzioni europee contro il Cremlino, hanno avuto gravi ripercussioni nel tessuto sociale bulgaro.
La Bulgaria dipende per oltre l’85% del suo fabbisogno nazionale dal gas russo, che arriva tramite un gasdotto che attraversa anche Ucraina e Romania.
Quest’ultimo, secondo le dichiarazioni del Ministro dell’Energia, che ha convocato in questi giorni il Consiglio per le Crisi, ha smesso di erogare la fornitura prevista.
Le inadempienze russe, non causate da decisione del Cremlino, vengono attualmente sostituite da Sofia con gli approvvigionamenti del giacimento bulgaro di Chiren che, però, prevede il passaggio dalle centrali di riscaldamento da gas a olio combustibile.
Anche all’interno del settore agricolo, il Ministero degli Affari Esteri bulgaro ha da poco ufficializzato i dati inerenti la perdita di oltre dieci milioni di lev a causa dei blocchi commerciali contro Mosca.

Tale scenario sembra condurre il neo premier Bojko Borisov ad un cambio di strategie iniziato a delinearsi durante gli ultimi lavori diplomatici svolti con Ungheria prima ed Austria poi.
Durante questi appuntamenti, dove si è palesata la volontà politica del nuovo Governo di Sofia, il Presidente bulgaro Rosen Plevneliev ha definito di prioritaria importanza il ripristino e la celere conclusione dei lavori del gasdotto South-Stream.
Evitare drammi come quelli dell’inverno 2009, quando gran parte del Paese rimase senza rifornimenti energetici per quasi un mese, andrebbe di pari passo ad una sempre più stretta relazione tra i Paesi balcanici e la Russia.

 

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Le parole di Rosen Plevneliev hanno dato ragione all’Ambasciatore russo presso l’Unione Europea, Vladimir Chizhov, che aveva definito il blocco dei lavori del South-Stream lo scorso giugno una «decisione politica», da interpretare nel più ampio quadro delle sanzioni europee contro la politica di Vladimir Putin.

Proprio la costruzione del gasdotto, proveniente dalla Russia e che oltrepassa il Mar Nero, era stata bloccata dagli Stati Uniti d’America e dalla stessa Bruxelles, nonostante garantisca, insieme al suo gemello North-Stream sul Mar Baltico, certezze sugli approvvigionamenti energetici ai Paesi dell’Unione Europea.
Mentre il Congresso degli Stati Uniti aveva riferito all’ex premier Plamen Orešarski di disporre la sospensione dei lavori del South-Stream in chiara ottica anti-Russia, la Commissione Europea impugnava l’intera normativa comunitaria sulla libera concorrenza contro i lavori del gasdotto in Bulgaria, interrompendo il progetto per l’assenza di un terzo partner in grado di concorrere commercialmente con la russa Gazprom.

Rispetto allo scorso giugno, qualora la Bulgaria riuscisse a completare i lavori del South-Stream e a rispettare la legislazione europea, la Russia riuscirebbe ad aggirare – sebbene in parte – il campo minato creato dal Governo filoeuropeo di Kiev.
La Romania e la stessa Ucraina, Paesi di transito del gasdotto che ad oggi conduce l’energia verso la Bulgaria, rappresentano i due Paesi dei Balcani euroasiatici più ostili alla già forte leadership di Putin.
L’unità d’intenti fuoriuscita dagli incontri tra i Presidenti di Bulgaria, Ungheria e Austria, quest’ultima decisa addirittura a sostenere i costi della conclusione del South-Stream, condurrebbe ad un ulteriore diminuzione delle forniture proprio in Ucraina e in Romania e, conseguentemente, ad un isolamento dei due stessi Paesi.
In tal caso, appare assai difficile che Kiev e Bucarest possano ricevere aiuti energetici da un’Unione Europea che, a sua volta, dipende per circa 1/3 dalle forniture provenienti dalla Russia.

Inoltre, la Bulgaria potrebbe divenire uno dei centri logistici strategicamente più importanti per Mosca, non solo per i due gasdotti gemelli presenti nel Mar Baltico e nel Mar Nero.
Le nuove relazioni tra i due Paesi potrebbero condurre Bojko Borisov ad implementare il ruolo del Paese all’interno dei Balcani grazie al rispristino di due vecchi progetti di fondamentale importanza nella “partita del gas”: il Belen Nuclear Power Point, presente nella città di Pleven, e il gasdotto Burgas-Alexandropoli.
Se il primo progetto sembra essere ormai bloccato a causa dei numerosi rischi ambientali, il progetto del Dzhugba-Burgas-Alexandropoli condurrebbe Mosca a bypassare punti geopolitici importanti come quello del Bosforo e dei Dardanelli.
Dopo il blocco dei lavori avvenuto tra il 2009-2013 a causa dell’opposizione delle comunità locali, il gasdotto riuscirebbe grazie alla sua bipartizione a rifornire l’Italia meridionale dopo essere passato per la Grecia, attraverserebbe inoltre l’Italia del nord arrivando in Serbia, Ungheria, Slovenia ed infine in Austria.
Tale progetto era stato in realtà riconsiderato dall’ex premier Plamen Orešarski e attualmente potrebbe rientrare nell’agenda del Governo di Bojko Borisov; questo accoglimento consentirebbe al Paese di rispettare gli accordi contrattuali siglati dalla Gazprom e dalla Bulgarian Energy Holding.

I nuovi possibili progetti di cooperazione tra Mosca e Sofia nel settore energetico potrebbero ampliarsi anche su altri piani, come quello della sicurezza militare.
La Nato ha imposto nei mesi scorsi alla Bulgaria una modernizzazione del proprio esercito, distaccandosi dalla dipendenza russa ed acquistando nuovi radar 3D come previsto dal Piano 2020 avente l’obiettivo di garantire sicurezza militare ad ogni singolo Stato.
Tuttavia, Boyko Borisov aveva dichiarato prima della sua elezione di non voler rispettare lo stesso programma militare della Nato, in quanto la Bulgaria non dispone di fondi sufficienti.

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Le decisioni di Sofia potrebbero focalizzare nel Paese le “attenzioni” della Commissione Europea e della stessa Nato, che ha già dichiarato di voler avallare una procedura d’infrazione contro il Paese.

Il riavvicinamento tra Bulgaria e Russia, soprattutto se incentrato sui piani di sviluppo del settore energetico, rappresentano per le politiche dell’Unione Europea una doppia sconfitta.
La possibile conclusione dei lavori del South-Stream eliminerebbe di fatto qualsiasi funzione strategica del Nabucco, altro gasdotto che attraversa la Bulgaria e che collega la Turchia all’Austria.
Il progetto, fortemente voluto dall’Unione Europea proprio per sostituirsi alle dipendenze del gas russo, oggi sembra essere superato da Mosca nonostante le attuali sanzioni.


Article printed from eurasia-rivista.org: http://www.eurasia-rivista.org

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lundi, 01 décembre 2014

L'Empire du Milieu et ses périphéries

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L'Empire du Milieu et ses périphéries

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Cette analyse résulte de la compilation de différentes sources qui ne sont pas nécessairement objectives, ni exhaustives ni même au fait de l'actualité la plus récente. Elle doit donc nécessairement être lue comme telle. De plus elle reflète le point de vue de son auteur, qui ne prétend pas échapper à la discussion...au contraire.
 
L'Empire du Milieu, c'est évidemment la Chine. Ce pays est désormais considéré comme la première puissance économique du monde, au regard non seulement de ses résultats économiques, calculés en terme de PNB, mais de sa population, dépassant le milliard d'habitant. Le ratio PNB/ habitant est inférieur à celui des autres puissances plus anciennement développées, Amérique et Europe, mais ce qu'il faut prendre en compte l'impact global en termes de rapports de puissance.

Avant d'entrer dans une analyse plus spécifique au cas chinois, il faut rappeler l'arrière plan climato-écologique ou climato-écosystémique qui s'imposera globalement au monde et donc à la Chine dans le demi-siècle à venir: réchauffement des températures, montée du niveau des mers, généralisation des phénomènes extrêmes (sécheresses et tempêtes), diminution dramatique de la biodiversité, diminution du rapport entre ressources terrestres disponibles et consommation de ces ressources.

A l'inverse, on peut anticiper une croissance sinon exponentielle du moins très importante des ressources « artificielles » résultant du développement des sciences et technologies, à usage militaire ou civil. Mais un tel développement, qui doit être financé, ne sera pas à la portée des pays les plus pauvres. Il réstera au contraire l'apanage de la puissance, dont il contribuera à accroitre la prépondérance.

On divisera cet exposé en deux parties: 1. tendances de moyen terme 2. perspectives à court terme.

1.  L'Empire du Milieu sur le moyen terme (15 ans environ)

1.1. Atouts et handicaps

Durant cette période, la Chine ressentira l'effet de facteurs positifs pour lui permettre de jouer un rôle de plus en plus important dans le monde, mais aussi de facteurs négatifs.

Parmi les premiers, citons un niveau d'éducation élevé, une égalité convenable entre le statut des femmes et celui des hommes, une population universitaire, tant au niveau des étudiants que des chercheurs, qui paraît être la première au monde en effectifs comme en qualité. Certains de ces chercheurs sont expatriés en grand nombre dans des pays rivaux de la Chine, notamment les Etats-Unis, mais ils n'ont pas coupé tout lien avec leur origine (au contraire. On parle volontiers d'espionnage. Employons ici le terme de circulation des compétences à travers les réseaux). La Chine ne subit pas non plus, sauf marginalement, le poids d'une religion de combat, l'Islam, qui conduit dans un nombre considérable de pays le développement à se fourvoyer dans des voies sans issues.

Un autre facteur positif est le niveau d'alerte et d'investissement décidé et poursuivi avec opiniâtreté par le gouvernement. La volonté de rattraper les retards pris et d'accéder aux premiers rangs est partout présente, quels que soient les sacrifices en résultant pour la population. L'exemple le plus visible est celui de l'espace, la Lune, Mars, le spatial scientifique et militaire. Mais le domaine le plus connu est surtout celui de l'industrie, où la Chine restera sans doute en grande partie l' « atelier du monde ».

A l'opposé, la Chine ne pourra pas échapper à des facteurs négatifs, déjà présents ou en accroissement sur le long terme. Citons la faiblesse relative des ressources naturelles, tant au plan agricole, énergétique ou à finalité industrielle (sauf l'accès à des ressources minéralogiques encore peut exploitées mais qui devraient se révéler considérables). Dans un autre domaine, il faut mentionner une augmentation sans doute peu contrôlable des pollutions de toutes sortes ainsi que le risque de diminution des ressources en eau à la suite de la fonte des glaciers himalayens. Parmi les facteurs négatifs, on ne peut oublier le poids que représentera longtemps une population d'environ 400 millions de personnes se situant à la limite du minimum vital et qui restera longtemps difficile à résorber. Ajoutons une culture politico-administrative qui, bien qu'ayant eu ses mérites dans le passé, apparaît de plus en plus comme peu adaptée à la gestion des grands systèmes complexes. Elle reste très marquée par la corruption.

1.2. Les relations de la Chine avec sa périphérie sur le moyen terme.

Les deux faits les plus marquants seront une intégration croissante, sur la base gagnant-gagnant, avec les pays du BRICS et ceux de l'Organisation de coopération de Shanghai. A  l'inverse, se développera une situation de guerre de plus en plus froide avec les Etats-Unis et les pays que ceux-ci continueront à dominer, en Asie, dans le Pacifique mais surtout en Europe.

Le BRICS est constitué principalement, sous l'angle du voisinage immédiat de la Chine, par la Russie et l'Inde. Concernant les relations avec la Russie, on peut pronostiquer que dépassant d'inévitables rivalités, les prochaines années verront se mettre en place les éléments d'une quasi symbiose. La Russie dispose en effet de facteurs de puissance qui seront de plus en plus intéressants pour la Chine: vastes territoires, de plus en plus utilisables du fait du réchauffement, accès à des ressources naturelles encore mal exploitées mais considérables, compétences scientifiques et industrielles de premier plan, potentiel militaire enfin qui reste le second du monde après celui des Etats-Unis (ce qui explique d'ailleurs la volonté de destruction de la Russie manifestée par l'Amérique). La population de la Chine, les importants revenus qui lui procure ses activités industrielles tournées vers l'exportation, qui peuvent être craints en Russie, devraient être au contraire utilisés comme monnaie d'échange dans le cadre d'une coopération stratégique convenablement négociée.

L'Inde, plus peuplée que la Chine mais souffrant des mêmes handicaps naturels et de certains qui lui sont propres, comme l'inefficacité de l'appareil politique et administratif, ainsi que d'une soumission bien plus grande à l'influence américaine, ne devait pas pouvoir entretenir, sauf sur des points marginaux, d'importantes coopérations partagées avec la Chine. Quant au Brésil, il sera nécessairement, si les orientations prises par l 'actuelle présidente se poursuivent malgré des offensives américaines de plus en plus forte, un partenaire intéressant au plan diplomatique mais sans grand poids économique.

Le BRICS a décidé dès cette année de mettre en place l'amorce d'une monnaie commune susceptible de se substituer au dollar, non seulement à l'intérieur des pays de la zone, mais dans le cadre des échanges avec des pays volontaires en acceptant le principe. Au delà de cette dédollarisation, qui se poursuivra et s'étendra, le BRICS développera une véritable zone économique et financière commune. Elle ne représentera sans doute pas le même niveau d'intégration que celle ayant cours dans un véritable état fédéral, où même au sein de l'Union européenne, mais elle pourra s'en rapprocher. Par ailleurs, l'intention de BRICS, et notamment de la Chine, est d'ouvrir cette structure à un nombre grandissant de pays désireux d'échapper à la zone dollar.

 

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Dans le cadre du BRICS, éventuellement élargi par le concept d'euroBRICS, un certain nombre de responsables européens souhaiteraient préciser des relations, tant avec la Russie qu'avec la Chine, là encore sur le mode gagnant-gagnant. Ceci pourrait se faire notamment avec le développement du grand programme de liaisons et d'échanges initialisé par la Chine sous le nom de « nouvelle route de la soie ». Mais il est à craindre que l'Europe, y compris dans les décennies prochaines et malgré la perte de puissance de l'Amérique, ne puisse échapper aux efforts de celle-ci pour la maintenir dans sa zone d'influence, en fait dans un statut de quasi-colonisation.

1.3. Les relations avec les Etats-Unis

Le gouvernement fédéral américain, poussé en cela par le lobby militaro-industriel (MIC) très puissant, a toujours eu besoin d'un « ennemi historique  » contre lequel développer des armements de plus en plus sophistiqués. Ce rôle avait été tenu par l'URSS soviétique. A la chute du Mur, il paraissait plus difficile de préparer une guerre intensive contre une Russie de plus en plus effacée sur le plan international. Mais avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, convaincu du crime d'agression par Washington, la reprise d'une mobilisation contre la Russie a pu reprendre. Ceci n'a pas cependant été jugé suffisant par le MIC. Il fallait que l'Amérique se dote d'un second ennemi historique. Ce fut à la Chine qu'échut cet honneur. Certes la modération de cette dernière et sa volonté d'éviter les conflits pouvaient plaider en sa faveur, mais sa puissance économique croissante suffisait, aux yeux de Washington, pour en faire un adversaire à combattre. Le « pivot vers l'Asie Pacifique », décidé par Obama en 2012, s'est traduit par un grand déploiement de moyens diplomatiques et militaires destinés à combattre le poids grandissant de la Chine.

Au sommet du G20 de Brisbane, les propos tenus par Barack Obama à l'Université de Queensland. ont clairement montré que les Etats-Unis utiliseront tous les moyens dont ils disposent, y compris sans doute des moyens militaires, pour empêcher la Chine de menacer l'hégémonie américaine en Asie-Pacifique. Dans cette démarche, l'Amérique voudrait entraîner le Japon, la Corée du Sud et les Philippines, ainsi que l'Australie et à Singapour. Elle tentera aussi, malgré des obstacles plus nombreux, de rallier l'Inde, le Vietnam, la Malaisie et la Birmanie.

Dans les prochaines années, cette hostilité latente, cette guerre froide américano-chinoise, se poursuivra-t-elle? Tout permet de le penser. D'une part la puissance chinoise, soit en son nom propre, soit du fait de ses alliances avec le BRICS, et notamment avec la Russie, ne fera qu'augmenter, pour les raisons évoquées ci-dessus. D'autre part, l'Amérique, contrairement à ce que certains peuvent pronostiquer, conservera des moyens considérables. Elle ne capitulera donc pas devant le bloc BRICS, surtout dans la Pacifique, qu'elle considérera de plus en plus comme essentiel au maintien de sa domination mondiale. Ces moyens seront ceux qui lui ont dans ces dernières années permis de devenir une hyper-puissance, selon le mot de Hubert Védrine.

Inutile d'en faire ici la liste: moyens militaires considérables, potentiel toujours renouvelé en matière de contrôle des réseaux numériques mondiaux et des activités s'y exerçant, ressources intellectuelles hors pair dans le domaine de la recherche scientifique et de ses applications. La Chine, même en conjuguant ses efforts avec ceux de la Russie, ne pourra espérer, dans la période de moyen terme que nous considérons ici, accéder à ce niveau. Elle ne renoncera pas pour autant. Le monde verra donc se poursuivre une guerre d'influence, faite d'avances et de reculs, dont l'issu n'est guère prévisible aujourd'hui.

Les relations pourraient en fait se durcir. D'une part la Chine se sentira de plus en plus sûre d'elle. Mais d'autre part, et ce serait bien plus grave, un régime autoritaire pourrait prendre le pouvoir aux Etats-Unis, n'hésitant pas à engager de vraies actions militaires dans lesquelles la Chine, au moins sans l'aide de la Russie et de ses moyens de projection constamment renforcés, aurait du mal à résister. Mais nous serions dans cette perspective au bord d'une guerre mondiale généralisée.

1.4. Les relations avec le Japon, la Corée du Sud et les pays de l'Asie du sud-est.

Ceux-ci sont généralement considérés comme des alliés des Etats-Unis. Il s'agit d'ailleurs d'alliés de poids, vu la puissance économique qu'ils représentent, puissance cumulée sans doute supérieure à ce jour, en termes de PNB, sinon en terme de population, à celle de la Chine. Mais ces pays sont aussi prudents et ont jusqu'à présent refusé toute confrontation belliqueuse avec la Chine, sauf dans des domaines mineurs relevant de l'incident de frontière. Ils souffrent par ailleurs de difficultés croissantes au plan économique: manque de ressources énergétiques, affaiblissement d'un modèle industriel reposant sur l'exportation, compte tenu des réactions de plus en plus protectionnistes de leurs clients habituels. Il est indéniable que, s'ils jouaient dans certains domaines, malgré la persistance d'inimitiés encore fortes, la carte de coopérations gagnant-gagnant avec la Chine, l'ensemble de la zone en tirerait des avantages.

 

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Les allers et retours imprévisibles de la diplomatie américaine, et surtout sa tendance à exploiter ses alliés officiels au service quasi exclusif de ses intérêts personnels, ne devraient pas améliorer à moyen terme l'influence des Etats-Unis en mer du Japon et dans le sud-est asiatique. On peut penser en fait que s'établira là une sorte de vaste zone-tampon (ou zone de liaison), tirant pour le bénéfice de son propre développement avantage des compétitions américano-chinoises, non seulement dans la région proprement dite, mais dans le reste du monde.

1.5 Les relations avec les pays musulmans continentaux

Nous désignons par ce terme les pays dit de la ceinture des -stans d'Asie centrale, ayant appartenu à la zone soviétique avant la chute de l'URSS. Il faut y inclure le Pakistan résultant du démembrement de l'ancien Empire des Indes. Ces pays comportent de longues frontières communes avec la Chine. Ils pourraient également y entretenir des actions de type terroriste, sur le modèle de ce qui se produit chez les Ouïghours reconnus par le Chine mais qui sont plus la plupart des musulmans nationaliste parfois fanatiques.

Compte-tenu de ces voisinages, le gouvernement chinois a toujours entretenu une grande méfiance à l'égard des pays islamiques. Tout laisse penser qu'elle se renforcera au fil de radicalisations probables. Par ailleurs, de véritables coopérations économiques ont toujours eu du mal à s'y établir. La Chine se rapprochera donc de ce fait davantage encore de la Russie, qui se méfie à juste titre des relations avec les pays de la ceinture des -stans. Les choses changeraient cependant si le projet chinois ou russo-chinois de nouvelle route de la soie se mettait en place. La branche continentale eurasienne de cette route passerait par les -stans, qui se trouveraient de ce fait intégrés de facto à l'alliance économique sino-russe.

1.6. L'empire de l'Empire

Nous désignons ainsi les investissements massifs auxquels la Chine procède dans tous les pays dont les économies sont incapables d'investir par elles-mêmes: Afrique en premier lieu, Amérique Latine mais aussi Europe. Il ne s'agit plus là de la périphérie de l'Empire mais de ses projections à l'échelle du monde. La Chine dispose des capitaux nécessaires du fait que son industrie et son commerce travaillent à bien moindres coûts que ceux des rivaux,. Ceci notamment, mais pas seulement, parce qu'ils emploient des millions de travailleurs pauvres. Mais elle n'est pas seule à le faire. L'Inde et l'Asie du sud-est en font autant, sans accumuler de tels quantités de capitaux exportables. Le gouvernement chinois, qui a la haute main sur les investissements à l'étranger, au lieu de laisser comme partout ailleurs agir des intérêts financiers peu préoccupés de nationalisme, s'est donné une politique déterminée de conquête des éléments stratégiques jugés nécessaires à la construction de la puissance chinoise.

Les pays « bénéficiaires » de ces investissements les accueillent volontiers. Ils y voient un moyen de remplacer des financement, tant publics que privés, que par leur pauvreté, mais aussi souvent par leur laxisme, ils sont devenus incapables d'assumer. Ceci ne se fait pas nécessairement à l'avantage de ces pays sur le long terme. En Afrique, les investissements chinois, par exemple dans le domaine de l'agriculture spéculative, contribuent à ruiner des millions de petits agricultures traditionnels qui n'ont plus qu'une ressource, émigrer vers des mégacités déjà surpeuplées et misérables. De même les équipements portuaires ou routiers pris en charge par la Chine maltraitent encore plus des milieux naturels déjà bien malades. Dans une moindre mesure il en est de même en Amérique du Sud.

Plus généralement, certains pays développés commencent à s'inquiéter de voir des investissements chinois pénétrer des industries et équipements stratégiques. C'est le cas des Etats-Unis. La Chine devra dans les prochaines années tenir compte de réflexes protectionnistes avec lesquels elle sera obliger de négocier, en Europe mais aussi de la part de ses partenaires du BRICS, en premier lieu la Russie. L'enrichissement progressif de la société chinoise diminuera parallèlement les bas salaires et les bénéfices réexportables en résultant. Enfin, dans une partie de l'Asie du sud-est comme au Bangladesh ou même en Inde, de nouveaux employeurs versant des salaires encore inférieurs à ceux de la Chine viendront concurrencer cette dernière dans sa volonté de devenir l'atelier du monde.

 

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On peut prévoir que dans les prochaines années cependant, la Chine ne renoncera pas, par des politiques économiques bien pensées, à se doter d'épargnes capables de mener à l'échelle du monde de véritables guerres économiques. Mais elle le fera sans doute de façon plus subtile qu'aujourd'hui et en acceptant de mener avec les pays partenaires des politiques sur le mode gagnant-gagnant évoqué plus haut. Ceci devrait être particulièrement le cas tout au long des investissements de la nouvelle route de la soie, dont le terminus se trouvera dans la partie la plus riche de l'Europe.

2. Perspectives à court terme

Sur le court terme, autrement dit dans l'immédiat, les relations de l'Empire du Milieu avec le monde sont marquées par divers évènements dont certains pourront rester anodins, d'autres se développer de façon intéressant de façpn significative les questions évoquées dans la première partie de cet article. Nous ne ferons pas ici allusion à la "révolution des parapluies" à Hong-Kong. Elle a au début de l'automne 2014 beaucoup agité les opinions. Certains y ont vu le début de l'indépendance des provinces chinoises contre la main de fer de Pékin. D'autres le résultat de manoeuvres de la CIA pour générer en Chine des "révolutions de couleur" ayant paru si bien réussir dans les pays limitrophes de la Russie. En fait l'agitation est retombée, à la suite sans doute de concessions réciproques. 

Au plan militaire, les armements chinois sont sans comparaison de puissance avec ceux des Etat-Unis. Ceci n'empêche pas ces derniers d'évoquer en permanence une menace militaire chinoise. En permanence également ils accusent la Chine de se préparer à mener une cyber-guerre, prenant par exemple la forme d'une destruction des réseaux électriques(grids) américains. La Chine est périodiquement par ailleurs accusée d'espionnage électronique intensif contre les entreprises et forces armées américaines. L'accusation fait rire quand on connait, à la suite des révélations de Edward Snowden, la façon dont la CIA et la NSA espionnent le monde entier, avec des technologies à l'efficacité sans rivale.

2.1. Le Japon

Le premier des évènements significatifs intervenus récemment intéresse les relations sino-japonaises, envenimées depuis des mois par le conflit de souveraineté concernant les iles Senkaku-Diaoru. La Chine, en revendiquant sa souveraineté sur ces iles, veut affirmer sa volonté de présence, y compris militaire, dans la mer de Chine orientale, dans laquelle, comme puissance côtière, elle a de nombreux intérêts dont pétroliers. Il en est de même du Japon. Celui-ci est appuyé en cela par le Viet-Nam, Taîwan et bien plus prudemment par la Corée du Sud. Mais le principal appui du Japon dans cette affaire est celui des Etats-Unis. Washington revendique, pour sa puissante flotte pacifique, une souveraineté de fait sur l'ensemble du pacifique occidental et de la mer de Chine, hors des zones de compétence exclusive des Etats côtiers, voire dans certains cas chez ces Etats côtiers eux-mêmes, lorsque ceux-ci se sont vu imposer des bases navales. Le « pivot « vers le Pacifique décidé récemment par Barack Obama n'a fait que renforcer l'importance de cette présence aéro-navale et économique américaine dans les parages de la Chine.

La Chine ne peut évidemment que s'en inquiéter. Elle peut légitiment se sentir encerclée. Or au moins sur ce point les relations sino-japonaises devraient s'améliorer. Les deux pays viennent de publier un Accord visant à l'amélioration de leurs relations bilatérales , « Principled Agreement on Handling and Improving Bilateral Relations »", faisant suite à des réunions entres leurs Conseillers nationaux pour la Sécurité, le japonais Shotaro Yachi et le chinois Yang Jiechi. Ce document acte l'engagement des deux puissances à mettre en place des mécanismes de gestion des crises, reposant sur le dialogue et la concertation.

Le revirement japonais semble provoqué en partie par les difficultés internes que rencontre la nouvelle politique économique de libéralisation mise en place par le gouvernement Abe (les « abenomics » ) et le peu de soutien apporté par le gouvernement américain. Pour celui-ci, la concurrence japonaise notamment dans les industries de pointe, demeure une réelle menace. Le Japon peut au contraire espérer, face aux immenses besoins d'investissements engagés par la Chine et la Russie, en avoir une part.

2.2. L'Inde

Les Américains espéraient, pour contraindre l'expansion de la Chine dans le Pacifique, instaurer sous leur égide une grande alliance indo-japonaise. Mais le nouveau gouvernement indien, sous la présidence de Narendra Modi, n'a jamais paru prendre cette proposition au sérieux. L'inde a d'ailleurs plus à craindre de l'expansionnisme technologique américain que de celui de la Chine. En conséquence,à la suite d'une visite de XI Jinping à Dehli, des investissements communs ont été envisagés, dans le domaine des infrastructures et surtout concernant la mise en valeur des territoires frontaliers dans l'Himalaya. Ceci ne fera que conforter la politique de coopération économique et financière décidée au sein du BRICS.

La Chine et l'Inde ont aussi un intérêt stratégique urgent, lutter contre le développement de l'islamise radical au Pakistan. La Chine n'a pas renoncé à développer des coopérations avec ce dernier pays, notamment au plan militaire, mais elle se méfie de plus en plus du danger que représente pour elle et pour l'Inde le développement probable, dans un Pakistan politiquement affaibli voire complice, de territoires entiers visant à devenir de nouveaux califats islamistes.

2.3. La Russie

Dans le conflit entre l'Amérique et la Russie à propos de l'Ukraine, bien que n'ayant pas de sympathie systématique pour les « séparatistes » de la Novorussie, la Chine a refusé de suivre les diktats américains concernant les sanctions contre Vladimir Poutine. Elle a fait beaucoup plus, accepter de signer avec la Russie un mega-contrat gazier permettant à celle-ci d'écouler vers l'Asie des productions désormais interdites de débouché en Europe. La Chine fera beaucoup plus, comme nous l'avons vu dans la première partie de cet article. Elle se positionne désormais au sein du BRICS comme un allié déterminé de la Russie. Moscou et Pékin ont décidé de façon semble-t-il irrévocable de coopérer pour mettre en place les changements profonds dans l'axe du monde, résultant de leur volonté conjointe de dedollarisation.

 

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Les analystes américains considèrent désormais que l'alliance de facto et de jure entre la Russie et la Chine - certains parlent d'un véritable condominion russo-chinois - constitue pour les Etats-Unis une véritable menace existentielle. Ils feront tout notamment pour empêcher que le BRICS ne prenne de l'importance, notamment pour empêcher que l'Europe ne s'en rapproche dans la cadre d'un encore hypothétique projet dit euroBRICS. Mais des progrès en ce sens, fussent-ils minimes se font sans leur accord. Un certain nombre d'opérateurs européens ont désormais accepté de négocier des contrats en monnaie chinoise, le renminbi, et non en dollars, ce qui aurait été impensable voici seulement quelques mois.

2.4. Le Moyen-Orient

Concernant les conflits au Moyen-Orient, la Chine n'a pas pris de positions fermes appuyant l'Amérique, soit dans la guerre contre Daesh, soit dans le soutien à Israël. Elle soutient même l'Amérique au sein du groupe des 6, dans les négociations avec l'Iran visant à interdire à celle-ci l'accès à un armement nucléaire. La Chine qui par ailleurs importe de plus en plus de pétrole du Golfe, ne s'est jusqu'à présent pas opposée à l'alliance séculaire entre le dollar et les pétro-dollars qui ont fait depuis des décennies une des bases de la puissance américaine dans le monde.

Cependant l'impuissance, sinon l'incompétence, de Barack Obama à lutter contre les islamistes radicaux en Irak et en Syrie, pose de plus de problèmes à la Chine. Les récentes élections américaines, mettant en place une majorité au Congrès composée de « faucons » déterminés, ne changeront pas grand chose à l'engagement américain contre Daesh. Elles se limiteront à renforcer la politique anti-russe menée par les Etats-Unis, au sein de l'Otan ou pour leur compte propre. L'islamisme radical ne pourra qu'en profiter au Moyen-Orient. L'US Army ne peut être sur tous les fronts.

La Chine a d'autant plus de raisons de se méfier des Etats-Unis que diverses informations ont montré un financement américain délibéré de plus de 100.000 militants sunnites destinés à déstabiliser le Moyen Orient, et notamment à éviter qu'un axe chiite Iran, Damas et Russie ne se mette en place. Or la Chine ne peut en aucun cas souscrire à cette volonté américaine de déstabiliser le Moyen-Orient, dont elle exporte beaucoup de pétrole.

Cependant, une volonté chinoise d'équilibre entre les principaux acteurs pétro-arabes au Moyen Orient lui imposera très vite des choix difficiles. La Chine se dit allée officielle de l'Arabie Saoudite, à qui d'ailleurs elle vend des armes. Mais elle sait aussi combien celle-ci déstabilise le monde entier en finançant sans compter les mouvements islamiques de par le monde, se référant à un whahabisme radical. L'Europe est la première victime de tels financements, mais ni la Russie ni la Chine n'y échapperont.

La seule façon d'assécher la richesse saoudienne serait de décourager le monde de faire appel à ses réserves pétrolières, en développant notamment des sources concurrentes. Mais la Chine, assoiffée de pétrole et de gaz,  n'est pas prête à prendre de positions efficaces en ce sens. Elle se borne à afficher, conjointement d'ailleurs pour une fois avec les Américains, une volonté (encore d'ailleurs assez théorique) de lutter contre le réchauffement climatique.

   

 

 

Jean Paul Baquiast

Le pivot géographique de l'histoire

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Le pivot géographique de l’histoire

par Philippe Raggi

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Pour saisir les enjeux actuels, un petit détour sur une des cartes de Halford J. Mackinder ne manque pas d’intérêt.
Quelques éléments d’explication : Mackinder nous dit : « La prise de contrôle de la région terrestre centrale par une nouvelle puissance se substituant à la Russie, ne tendrait nullement à réduire l’importance géographique de la position pivot ». (1)
Reprenant les mots de Mackinder et en poursuivant la logique de son propos à l’aune de la géopolitique récente et en cours, nous pourrions avancer ceci :
Si une puissance particulière parvenait à renverser la Russie, ou à la contrôler, celle-ci  pourrait constituer un péril menaçant la liberté du monde pour la seule raison qu’elle ajouterait une façade océanique aux ressources du Grand continent – un accès aux mers chaudes – avantage qui demeure jusqu’à présent interdit à l’occupant russe de la zone-pivot.

Pour trouver quelle est cette « puissance particulière », il suffit d’observer ce qui se passe dans le Rimland, cette ceinture de la zone-pivot (Heartland). Quelle est la puissance qui place ses pions dans presque tous les pays de cette zone ? Quelle est la puissance qui agit et resserre cette ceinture année après année ?

Cette « puissance particulière » tend, présentement, à contenir au plus serré la région-pivot, ne lui laissant plus aucune profondeur stratégique, plus aucune zone d’influence ; même immédiate. Les Russes n’auraient donc pas le droit à une Doctrine Monroe contrairement aux États-Unis qui seuls auraient ce privilège.
 
Ce serait donc, appliquée à l’échelle du monde, la fameuse « destinée manifeste », une sorte de droit moral des États-Unis à ce qui ne peut être qualifié autrement que… d’impérialisme. Ce serait même, à lire certains, une situation de fait mais opérée néanmoins contre son gré ! (2)
Halford J. Mackinder a défini dès l’orée du XXème siècle une constante de l’Histoire (3). Force est de constater que cette constante oriente de façon manifeste la politique des Etats-Unis sur le continent Euro-Asiatique depuis 1945. En observant aujourd’hui, avec recul, tant la stratégie de « Containment » de George Keenan, que celle du « Rollback » de John Foster Dulles, l’on s’aperçoit qu’elles ne visaient en fait pas tant l’Union Soviétique et son régime communiste (4) mais bien plutôt la Russie, en tant que terre de la zone-pivot.
 
Depuis 1992, en Europe, les États-Unis, via l’OTAN notamment, mais aussi par d’autres organismes (5), ont fait reculer vers l’Est les limites du Heartland ; il est à noter que les ex-républiques de l’Union Soviétique sont à présent quasiment toutes dans son escarcelle.
 
Dans ce mouvement vers l’Est, une de ces ex-Républiques est à cet égard cruciale : l’Ukraine. Celle-ci permet à la Russie un accès direct à la Méditerranée. Il en est de même de la Géorgie. Ainsi, ces deux pays ont-ils subi ou subissent des « soubresauts ». Et dans cette fermeture de la Méditerranée, en Asie mineure, il y a la Turquie, laquelle est déjà dans l’orbite de puissance étasunienne (OTAN et Union Européenne aux forceps).
 
En Asie centrale, l’Afghanistan a subi les affres de cette action de contention américaine vis-à-vis de la Russie et ce depuis 2001. Reste un autre pays crucial : l’Iran. Et si on lit bien les stratèges de Washington, l’action prônée pour ce pays n’est pas « directe » ; il ne s’agit pas d’affronter militairement Téhéran (hard power) mais bien plutôt de ménager les Ayatollahs et d’influer sur une population plus malléable (smart power) afin qu’un terrain d’entente puisse advenir (6).
 
En fin de boucle, en Extrême-Orient, le Japon demeure depuis 1945 une base militaire avancée des États-Unis dans la région. Quant à la Corée du Sud, elle reste encore sous orbite étasunienne, confortée par l’épouvantail que représente Pyongyang.
 
Toujours dans cette stratégie de puissance en action, dans ce mouvement pour la maîtrise du Heartland, il y a un écueil de taille : la Chine. Ce pays, nous dit Mackinder, serait à même de devenir un péril pour le monde (the yellow peril) si d’aventure il venait à dominer, à vassaliser la Russie. Mais Pékin a bien d’autres ambitions que de prendre le « chemin du Nord », au-delà de l’Amour, ce fleuve-frontière de 4 400 kilomètres.
 
La Chine a, en effet, d’autres préoccupations que de devenir, dans un futur proche, ce « péril jaune » dont parle Mackinder. Pékin se concentre plutôt sur :
- le contrôle à long terme de son pouvoir dans ses provinces (risque d’autonomie, de séparatismes),
- sa maîtrise de la zone des neuf points dans la Mer de Chine méridionale (risque de conflits avec ses voisins immédiats (vietnamiens, philippins, taïwanais, etc.),
- la conservation voire le développement de son collier de perles entre son territoire et les zones de production d’hydrocarbures,
- la mise en œuvre des retours sur ses investissements en Afrique.
 
La Chine représente donc malheureusement pour les États-Unis, une pièce non maîtrisée, non maîtrisable, une impasse ; elle doit être contournée, tout en étant maîtrisée indirectement via la politique de l’énergie hydrocarbure ; il s’agit de tenir les robinets…
 
Pour finir ces quelques réflexions et commentaires sur la carte de Halford J. Mackinder, rappelons sa formule ; une formule choc, une formule répétée à l’envie et qui résume notre propos ci-dessus : « Qui contrôle le cœur du monde (Heartland) commande à l’île du monde (Heartland + Rimland), qui contrôle l’île du monde commande au monde ». Cette carte de 1904 explique bien, par l’intégration du temps long de l’Histoire sur la géographie physique, les mouvements géopolitiques contemporains. Ainsi, les finalités de tel ou tel acteur géopolitique se découvrent-elles, naturellement.
 
Nonobstant, l’analyse géopolitique ne doit pas être un paraclet mais plutôt un levier pour une politique de puissance face à tel ou tel Hégemon du moment… Acteur ou sujet, victime ou bourreau, Ecce Stato.
 
Notes :
 
(1) Halford John Mackinder, The geographical pivot of History, paru dans The Geographical Journal, Vol. 23, n°4, p.437.
(2) Cf. les propos de Niall Ferguson sur les États-Unis comme « Empire malgré-lui ». Doté d’un esprit brillant, Ferguson, auteur entres autres livres de Colossus ; The price of America’s Empire, est somme toute bienveillant vis-à-vis des États-Unis ; ainsi l’excuse-t-il de ses méfaits commis à travers le monde. Ferguson est, faut-il le souligner, débiteur de Washington…
(3) On (re)lira, fort à propos, le livre d’Aymeric Chauprade intitulé « Géopolitique ; constantes et changements dans l’Histoire » paru aux Éditions Ellipses en 2000 et réédité plusieurs fois depuis. On pourra se documenter également avec le livre référence d’Alfred T. Mahan De l’influence de la puissance maritime dans l’Histoire 1660-1783 et particulièrement dans son introduction. Mahan y évoque justement la question des « constantes ».
(4) Ce fut, en définitive, un argument pour naïfs, un levier du « Softpower », une façon d’amener à soi une population d’Europe occidentale à juste titre effrayée, au sortir de la seconde guerre mondiale.
(5) L’Union Européenne, par exemple, mais aussi le FMI, etc.

(6) Cf. Joseph Nye, théoricien de cette analyse des stratégies de puissance ; stratégies mises en œuvre magistralement (il faut être juste et honnête) par les États-Unis.

Philippe Raggi

dimanche, 30 novembre 2014

Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

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Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

par Vincent Satgé

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Le vrai choix, L’Amérique et le reste du monde fut publié alors que les États-Unis étaient engagés dans l’opération Iraqi freedom. Au vu des tensions internationales qui ont accompagné cettecampagne militaire, on pouvait raisonnablement attendre de Zbigniew Brzezinski qu’il choisisse avec précaution les formules et les tournures à employer. Peine perdue car, dès l’introduction, ce dernier expose sa thèse crûment : « Notre choix ? Dominer le monde ou le conduire » [1].

Appelant de ses vœux une « communauté internationale d’intérêts partagés » sous supervision américaine, il se plaçait ainsi dans une position intermédiaire assez inconfortable, fustigeant les influents néoconservateurs comme les colombes libérales.

Zbigniew Brzezinski est habitué à être sous le feu des critiques. Détenteur d’un doctorat de l’Université d’Harvard, il s’est surtout fait connaître pour avoir été le principal conseiller des affaires étrangères de Jimmy Carter lors de la campagne présidentielle de 1976.

Une fois l’élection remportée, il fut de 1977 à 1981 son conseiller à la Sécurité nationale durant une période agitée (particulièrement lors de l’échec de l’opération Eagle Claw visant à libérer les diplomates américains pris en otage en Iran).

Depuis, il a notamment exercé la fonction de conseiller au Center for Stategic and International Studies (CSIS) ainsi que de professeur de relations internationales à la Johns Hopkins University à Washington D.C.

Quelles sont les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial ?

S’il a publié de nombreux ouvrages (Illusion dans l’équilibre des puissances en 1977 ou L’Amérique face au monde co-écrit en 2008 avec Brent Scowcroft), Zbigniew Brzezinski est surtout connu pour Le grand échiquier (1997). Il y détaille notamment les alternatives dont disposaient les Etats-Unis pour maintenir leur influence sur l’Europe et l’Asie, clés du contrôle sur le reste du monde. Seul défaut de cet ouvrage qui fit date : il ne couvre pas la période postérieure au 11 septembre, évènement qui a considérablement réorienté la politique étrangère des Etats-Unis.

actualité,géopolitique,livre,stratégie,géostratégie,politique internationale,zbigniew brzezinski,brzezinski,états-unisLe Vrai Choix, à l’inverse, nous livre un regard plus actuel sur les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial.

Le raisonnement de Zbigniew Brzezinski peut être dès lors décomposé en trois temps. Il constate tout d’abord que le choix de la domination n’est pas, à moyen ou long terme, possible ni même profitable aux États-Unis. Il va ensuite s’interroger sur la manière pratique d’exercer un leadership sur les affaires mondiales. Enfin, il pointe les faiblesses institutionnelles qui risquent de mettre à mal la mise en œuvre de la diplomatie américaine.

La guerre contre le terrorisme ainsi que l’unilatéralisme amoindrissent la sécurité des États-Unis

La position géographique privilégiée des États-Unis les a souvent amenés à considérer leur sécurité comme définitivement acquise. Encadrés par des voisins peu puissants, placés entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, les États-Unis étaient quasiment en situation d’insularité jusqu’à la Guerre Froide. Une fois le rival soviétique disparu, le sentiment d’invulnérabilité repris le dessus jusqu’aux attentats du 11 septembre.

Le monde et les États-Unis prirent ainsi définitivement conscience que la mondialisation permet aux menaces de s’affranchir des distances, du fait de la prolifération des technologies ou du terrorisme le plus « artisanal » qui soit. Face à ce nouveau défi, la réaction politique des Américains ne fut, pour l’auteur, clairement pas à la hauteur. « L’insécurité peut être socialement désagréable, elle doit être politiquement gérable » [2].

Ainsi les pouvoirs publics ont-ils investi énormément sur des dispositifs tels que le bouclier anti-missile, oubliant que le type d’attaque que ce dernier prévient est rendu improbable par les représailles que courrait l’État agresseur. Un attentat terroriste, par contre, pourrait causer des dégâts matériels aussi importants tout en empêchant de répliquer et de neutraliser l’organisation responsable. Le meilleur moyen de se prémunir des attaques qui visent le territoire américain reste de renforcer les capacités des services de renseignement.

Par ailleurs, cette lutte contre le terrorisme doit être accompagnée d’un effort d’identification de la menace. Il apparaît en effet absurde de désigner le terrorisme comme l’ennemi en ce sens qu’il ne s’agit que d’une « technique meurtrière d’intimidation », utilisée par tous types de mouvements [3] (les attentats suicides, de 1981 à 2001, auraient ainsi majoritairement été menés par les Tigres Tamouls du Sri Lanka, marxistes donc s’opposant aux religions).

Derrière le terrorisme, c’est l’acte politique qu’il s’agit de comprendre. Or, sur ce point, « les États-Unis ont montré une extraordinaire réticence à prendre en compte la dimension politique du terrorisme et à restituer celui-ci dans son contexte politique » [4].

Outre la guerre contre le terrorisme, c’est bien les interventions unilatérales qui mettent en péril la sécurité des États-Unis. Le discours du Président G. W. Bush à l’académie de West Point le 1er juin 2002, a largement justifié le concept d’« attaque préemptive » (lorsqu’un acteur estime qu’un autre État est sur le point de mener une action offensive) à l’encontre d’« États voyous ».

Une telle attitude sur la scène mondiale ne peut qu’entraîner une détérioration des rapports avec les Européens et donner à penser que la guerre contre le terrorisme peut être réduite à une initiative exclusivement américaine aux fortes connotations anti-musulmanes.

Le « conflit des civilisations » de Samuel Huntington adviendrait alors à titre de prophétie auto-réalisatrice. Au final, la sécurité des États-Unis seraient encore moins garantie vu que « l’acquisition clandestines d’armes de destruction massive prendrait vite le rang de priorité parmi les États déterminés à ne pas se laisser intimider. Ils trouveraient là une incitation supplémentaire à soutenir les groupes terroristes, lesquels, animés par la soif de vengeance, seraient alors plus enclins que jamais à utiliser, de façon anonyme, ces armes contre l’Amérique » [5].

Bref, on passerait du paradigme MAD (mutual assured destruction) de la Guerre Froide à celui de SAD (solitary assured destruction) ce qui pour Zbigniew Brzezinski s’assimile à une « régression stratégique ».

Loin de poursuivre dans une posture dominatrice et isolante, les États-Unis doivent redéfinir leur position sur la scène internationale.

Le premier volet de cette redéfinition concerne l’identification des zones sensibles de la planète. La première est celle des « Balkans mondiaux » [6] qui, avec le Moyen-Orient en particulier, doit être traitée avec le plus grand soin sous peine de détériorer les relations entre les États-Unis et l’Europe et les États-Unis et le monde musulman. Vient ensuite l’Asie qui est « une réussite économique, un volcan social et une bombe politique » [7], constat plus que jamais d’actualité avec les rivalités économiques et territoriales exacerbées, sans parler de vieux contentieux historiques (colonisation du Japon et timide repentir pour ses crimes de guerre ; relations indo-chinoises ; conflit latent entre le Japon et la Russie à propos des îles Kouriles et Sakhaline ; le dossier nord-coréen ; Taïwan, « 23e province chinoise »).

Une approche régionale sur tous ces points chauds devrait permettre une résolution (et une prévention) des conflits qui y sévissent, surtout de ceux dont on parle peu. L’auteur pointe ainsi la question assez peu posée du Cachemire, occulté par le conflit israélo-arabe. Avec 1,2 milliards d’habitants, deux États nucléaires et des populations très sensibles aux rengaines nationalistes, la zone mérite plus d’attention que celle dont elle bénéficie actuellement.

Les États-Unis ont besoin d’alliés… et réciproquement

Une fois les situations à risques identifiées, les États-Unis ont besoin d’alliés pour y faire face. Selon Zbigniew Brzezinski, le seul partenaire digne de ce nom est, à la vue de son potentiel politique, militaire et économique, l’Union européenne. Leur association, au-delà de l’utilité pratique, permettrait de désamorcer les critiques d’unilatéralisme (ou au moins de les affaiblir).

Ensemble, Europe et États-Unis sont « le noyau de la stabilité mondiale ».

Cela ne veut pour autant pas dire que leur entente aille de soi. Deux menaces planent au-dessus de leur entente cordiale. Les questions de défense et le « partage du fardeau » sont primordiales. Les Américains se plaignent souvent du manque d’investissement des Européens dans leurs dépenses militaires, tandis que le Vieux Continent dénonce souvent sa tutelle américaine.

Toutefois l’un autant que l’autre sortent gagnant du statu quo. En effet, l’Europe ne doit sa cohésion interne qu’à la présence américaine tandis que la prééminence américaine ne pourrait s’accommoder d’une Europe militairement autonome.

L’observation se vérifie surtout dans des régions telles que le Moyen-Orient (qui accueillerait l’Europe à bras ouvert vu la détérioration des rapports avec les États-Unis) ou encore l’Amérique latine (qui a des liens historico-culturels importants avec l’Espagne, la France et le Portugal).

La seconde entrave à un rapprochement du couple Europe-Etats-Unis concerne la question des règles qui sous-tendent l’ordre mondial. Brzezinski le reconnaît sans détour : « c’est en fonction de son utilité ponctuelle que telle ou telle doctrine est mise en œuvre de façon sélective [...] Pour le monde extérieur, le message est clair : lorsqu’un accord international contredit l’hégémonie américaine et pourrait brider sa souveraineté, l’engagement des Etats-Unis en faveur de la mondialisation et du multilatéralisme atteint ses limites » [8]. Ainsi fut-ce le cas pour le protocole de Kyoto ou encore la Cour pénale internationale.

Pour parvenir à ses fins, l’Amérique doit s’évertuer à sauvegarder des institutions démocratiques et capables de produire du consensus sur la diplomatie à mener.

Selon Zbigniew Brzezinski, l’évolution de la composition ethnique des États-Unis risque, à terme, de compliquer la définition de la politique étrangère américaine. En effet, si le pays à longtemps été dominé par une majorité WASP (White Anglo-Saxon Protestant), la progression des communautés tierces qui réclament et qui obtiennent une reconnaissance politique est un phénomène tendant à s’amplifier.

Ainsi la victoire du Président J. F. Kennedy en 1960 (seul président catholique des États-Unis à ce jour), la nomination d’Henry Kissinger au poste de secrétaire d’État (réfugié juif d’origine allemande) en 1973, ou encore celle de Colin Powell au même poste en 2001 en sont divers exemples (la présidence Obama n’étant pas citée car postérieure à l’écriture de l’ouvrage).

La diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique compte tenu de l’évolution des composantes de la société.

Le bât blesse lorsque chaque communauté vise, à travers des groupes de pression, à faire prévaloir son influence sur celle des autres. Avec la banalisation de « groupes de veto ethniques », la diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique (voire impossible à réaliser).

Que ce soit par le vote d’amendements au Congrès, le financement de campagnes électorales ou encore la constitution de comités parlementaires autour d’intérêts ethniques, la politique étrangère des États-Unis est sensible aux revendications infra-nationales. La Maison Blanche pourrait être, hors campagne électorale, assez peu concernée : seulement, c’est bien le Congrès qui vote le budget (et l’affectation des aides financières internationales montre d’ailleurs assez fidèlement le poids de chaque groupe particulier).

Ainsi, plutôt que d’être une synthèse ne satisfaisant personne, la politique extérieure des États-Unis devrait s’efforcer de rester bâtie sur un compromis visant l’intérêt général de l’Amérique. D’aucuns avancent que la politique étrangère du Canada, rôdé à gérer une société multiculturelle, pourrait constituer un modèle à suivre pour les États-Unis. Seulement ces derniers, à l’inverse de leur voisin, exercent des responsabilités internationales d’une ampleur totalement différente.

En outre, le rôle de « nation indispensable » tenu par les États-Unis met en péril le caractère démocratique de leurs institutions. Lorsqu’ils ont accédé au statut de grande puissance au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un appareil administratif imposant s’est mis en place afin d’assumer les nouvelles responsabilités du pays à l’international (représentations diplomatiques, directions des forces et des bases à l’étranger, services de renseignement…).

Cette « bureaucratie impériale », sous la conduite de l’exécutif américain, est en principe contrebalancée par la surveillance du Congrès (qui vote ses crédits et organise des comités sur son activité). Seulement, dans des périodes politiquement troubles, il arrive que le Congrès lâche la bride de l’exécutif.

Ce fut le cas en 2002 lorsque les parlementaires abandonnèrent le droit de déclarer la guerre à l’Irak au Président des États-Unis. Cette procédure a, ponctuellement mais indiscutablement, brisé l’équilibre des pouvoirs constitutionnels américains. Le même constat peut être fait avec le Patriot Act du 26 octobre 2001 qui a réduit l’étendue du pouvoir judiciaire (en particulier les écoutes effectuées sur demande gouvernementale). Au final, l’hégémonie des États-Unis peut menacer leur propre démocratie autant que leur mixité sociale toujours plus hétérogène peut entraver leur capacité à décider et mettre en œuvre leur diplomatie.

Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale.

Le vrai choix semble, de prime abord, assez révélateur de l’époque où il a été rédigé. Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale. S’il reconnaît que les États-Unis ont un discours sur la mondialisation trop frappé de messianisme, il n’hésite pas à vilipender les élites russes et européennes qui seraient tout autant dans l’excès dans leurs critiques (on notera avec amusement que deux Français, Jean Baudrillard et Pierre Bourdieu pour ne pas les citer, sont particulièrement visés).

Enfin, la « destinée manifeste » est à ce point intégrée dans le raisonnement de l’auteur qu’il n’hésite pas à conclure sur ces quelques lignes qui ont de quoi faire hausser les sourcils : « « Laissez rayonner vos lumières devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres » [9]. Que rayonne l’Amérique. » [10]

Lorsque l’on a accepté ces nombreuses réserves, il nous reste un ouvrage très bien structuré aux raisonnements pertinents, documentés et toujours d’actualité. Pour ne rien gâcher, l’auteur a, avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, gagné son pari.Les Etats-Unis ont, ces dernières années, favorisé le leadership au détriment de la domination unilatérale. Reste à savoir s’il s’agit d’un changement de doctrine définitif ou bien, comme l’avance Serge Sur, d’« une stratégie à plus long terme de reconfiguration de la puissance américaine et de reconstruction d’une hégémonie durable » .

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Notes :

[1] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.12

[2] Ibid, p.34

[3] Robert Pape, “Dying to kill us”, New York Times, 22 septembre 2003

[4] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, P.53

[5] Ibid, p.57

[6] « Le grand échiquier », Zbigniew Brzezinski, Ed. Bayard Jeunesse, 1997 : “Région instable qui s’étend approxiamtivement du canal de Suez au Sinkiang et de la frontière russo-kazakh au Sri Lanka”.

[7] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.146

[8] Ibid, p.203

[9] Évangile selon Saint Matthieu, 5 : 14-16

[10] Serge Sur, « Les nouveaux défis américains », Questions internationales, n°64, novembre-décembre 2013

Le Vrai choix – L’Amérique et le reste du monde

Odile Jacob

Aymeric Chauprade lance l’Institut du Monde Multipolaire

Le géopoliticien Aymeric Chauprade lance l'Institut du Monde Multipolaire

Le géopoliticien Aymeric Chauprade lance l’Institut du Monde Multipolaire

29/11/2014 – PARIS (NOVOpress) 

Ex: http://fr.novopress.info

De retour de Moscou il a prononcé un discours à la Douma, le Parlement russe, sur le règlement de la situation ukrainienne, le géopoliticien Aymeric Chauprade, par ailleurs député européen depuis mai 2012 sous les couleurs du Front National, a annoncé jeudi 27 novembre la création d’un « Institut du Monde Multipolaire », think tank géopolitique lié au site www.realpolitik.tv, qu’il a créé il y a 4 ans et qui a fidélisé un vaste public.

Selon les termes de son communiqué, « l’Institut du Monde Multipolaire sera basé en France, auto-financé par ses membres et ne recevra aucun financement extérieur. Il fonctionnera à peu de frais dans le but de produire des contenus pouvant stimuler la pensée politique française. Des spécialistes des relations internationales venant d’horizons divers y développeront une analyse réaliste fondée sur la prise en compte des réalités identitaires, démographiques, civilisationnelles et géoéconomiques. L’IMM se concentrera sur l’analyse du nouveau monde multipolaire et en particulier sur la place de la civilisation européenne et de ses nations dans le nouvel environnement international. »

Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et nouveau visage de l'Ennemi selon Washington

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Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et nouveau visage de l'Ennemi selon Washington

Auteur : F. William Engdahl
Ex: http://zejournal.mobi

Le refus du Premier ministre Viktor Orbán et de son parti dirigeant, Fidesz, de se joindre à la nouvelle Guerre froide menée contre la Russie par les États-Unis et l'Europe — d'abord en acceptant la traversée de son territoire par le gazoduc paneuropéen South Stream, mais aussi à travers sa politique cinglante contre les banques et compagnies énergétiques étrangères — a déclenché toutes les alarmes dans les capitales occidentales.

Pour F. William Engdahl, la question qu'il faut désormais poser est la suivante : la Hongrie sera-t-elle la prochaine cible d'une tentative de changement de régime financée par les USA et l'Union européenne ?

Depuis quelque temps, la Hongrie et son Premier ministre populiste et nationaliste Viktor Orbán sont dans la ligne de mire des élites politiciennes de Washington. Quel péché a donc commis M. Orbán ? Ne pas avoir courbé l’échine sous les diktats souvent destructeurs de la Commission européenne ; et chercher à définir une identité nationale hongroise. Mais le plus grave de ses péchés est son rapprochement croissant avec la Russie et sa méfiance envers Washington, matérialisés par un accord conclu avec Gazprom pour laisser passer par la Hongrie le gazoduc South Stream, qui doit relier la Russie à l’Union européenne.

Orbán lui-même a parcouru un long chemin politique depuis 1998, année où il devint Premier ministre de Hongrie, l’un des deux plus jeunes que ce pays ait élus à cette fonction. À cette époque, il avait supervisé, malgré l’opposition de la Russie, l’entrée de la Hongrie dans l’Otan — en même temps que la Pologne et la République tchèque — et dans l’Union européenne. Durant ce mandat de Premier ministre effectué en des temps où l’économie de l’UE était beaucoup plus prospère qu’aujourd’hui, Orbán réduisit les impôts, abolit les droits d’inscription à l’université pour les étudiants qualifiés, augmenta les allocations maternelles et attira l’industrie allemande avec une main-d’œuvre hongroise bon marché. L’un de ses « conseillers » états-uniens était James Denton, lié à Freedom House, une ONG de Washington impliquée dans les révolutions colorées. Orbán était alors le chouchou des néoconservateurs de Washington. En 2001, il reçut le « prix de la Liberté » de l’American Enterprise Institute, un groupement néoconservateur.

Pourtant, en 2010, après avoir passé six ans dans l’opposition, Orbán fit son retour, doté cette fois d’une majorité retentissante par l’intermédiaire du Parti hongrois d’union civique (connu sous le nom abrégé de Fidesz). Dans les faits, Fidesz disposait d’une majorité de 68 % au Parlement, ce qui lui assurait tous les votes nécessaires pour modifier la Constitution et adopter de nouvelles lois, ce dont il ne se priva pas. Ironiquement, dans une logique typique de paille et de poutre, l’administration Obama et le Parlement européen lui reprochèrent d’avoir doté Fidesz d’un pouvoir excessif. Orbán fut accusé par Daniel Cohn-Bendit et les Verts européens de prendre pour modèle le Venezuela du président Hugo Chávez. Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne respectait pas le cahier des charges bruxellois à l’usage des hommes politiques européens obéissants. Dans l’Union européenne, on se mit à diaboliser Fidesz et Orbán, faisant passer le premier pour la version hongroise du parti Russie unie et le second pour le Poutine magyar. C’était en 2012.

Et maintenant, la situation devient réellement préoccupante pour les atlantistes et l’UE, car Orbán vient de passer outre aux exigences européennes d’interrompre la construction du grand gazoduc russe South Stream.

Le gazoduc russe South Stream et le gazoduc germano-russe Nord Stream garantiraient à l’Union européenne un approvisionnement en gaz tout en contournant le conflit en Ukraine, ce à quoi Washington s’oppose farouchement, pour des raisons évidentes.

En janvier 2014, le gouvernement de M. Orbán a annoncé un accord financier de 10 milliards d’euros avec la Société nationale russe d’énergie nucléaire pour rénover l’unique centrale nucléaire de Hongrie, située à Paks. Conçue selon la technologie russe, cette centrale avait été construite sous l’ère soviétique.

Cette annonce éveilla l’attention de Washington. Il en fut de même à l’été 2014, lorsque Orbán critiqua les États-Unis, observant qu’ils avaient échoué à résoudre la crise financière mondiale qu’ils avaient eux-mêmes provoquée par le truchement de leurs banques. Il fit à cette occasion l’éloge de la Chine, de la Turquie et de la Russie, qu’il considérait comme des modèles plus positifs. En des termes assez proches de ceux que j’ai souvent employés, il déclara que les démocraties occidentales « risquent, dans les prochaines décennies, de se révéler incapables de conserver leur compétitivité, et paraissent vouées au déclin à moins qu’elles ne parviennent à se transformer profondément ».

Non content de cela, Orbán est parvenu à libérer la Hongrie de plusieurs décennies d’une catastrophique mise sous tutelle par le Fonds monétaire international. En août 2013, le ministre hongrois de l’Économie déclara qu’il avait réussi, au moyen d’une « politique budgétaire disciplinée », à rembourser les 2,2 milliards d’euros que le pays devait au FMI. Finies les privatisations forcées et les conditionnalités exorbitantes exigées par le FMI ! Le président de la Banque centrale hongroise exigea alors du FMI la fermeture de tous ses bureaux à Budapest. En outre, et comme l’avait aussi fait l’Islande, le Procureur général de Hongrie assigna en justice les trois Premiers ministres des gouvernements précédents en raison du niveau criminel d’endettement dans lequel ils avaient plongé la nation. C’était un précédent qui ne manqua pas de provoquer des sueurs froides dans quelques capitales, à Washington ou à Wall Street.

Mais l’alarme la plus retentissante fut sonnée pour de bon lorsque Orbán et son parti Fidesz, en même temps que leurs voisins autrichiens, donnèrent le feu vert à la construction du gazoduc russe South Stream sans se soucier des protestations de l’Union européenne, qui avançait que ce projet était contraire à ses lois. Es lebe die österreichisch-ungarische Energiemonarchie ! (Vive la monarchie énergétique austro-hongroise ! »), proclama Orbán lors d’une rencontre avec Horst Seehofer, ministre-président de Bavière, le 6 novembre à Munich.

Il n’en fallait pas plus pour que les élites états-uniennes déclenchent immédiatement l’alerte. Le New York Times, soutien très zélé de l’establishment, fit passer en « une » un éditorial intitulé « Le glissement dangereux de la Hongrie ». « Le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, y déclarait-on, dérape vers l’autoritarisme et défie les valeurs fondamentales de l’Union européenne — et tout le monde le laisse faire. »

En ces termes, le Times révélait la véritable raison de cette panique à Washington et à Wall Street : « Encore une fois, la Hongrie a témoigné de son mépris pour l’Union européenne en faisant passer, lundi dernier, une loi autorisant la traversée du territoire hongrois par le gazoduc russe South Stream. Cette nouvelle loi est une violation flagrante de l’ordre donné en septembre dernier par l’Union européenne à tous ses États membres de refuser la construction de South Stream, ainsi que des sanctions économiques imposées par l’Union européenne et les États-Unis contre la Russie à la suite des actions de ce pays en Ukraine. Au lieu de protester du bout des lèvres contre ces mesures antidémocratiques, l’Union européenne ferait mieux d’ordonner elle aussi des sanctions contre la Hongrie. Et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, devrait user de son pouvoir pour obliger M. Navracsics à démissionner ». Tibor Navracsics vient d’être nommé à Bruxelles commissaire européen à l’Éducation, à la Culture, à la Jeunesse et aux Sports, fonction dont on cherche en vain le rapport avec les gazoducs.

Et maintenant, nous pouvons nous attendre à voir le National Endowment for Democracy et les ONG de service soutenues par les États-Unis trouver une bonne excuse pour organiser des manifestations de masse contre Fidesz et Orbán afin de punir ceux-ci de leur crime impardonnable : chercher à délivrer la Hongrie de la situation démente qu’ont créée les États-Unis en Ukraine.


- Source : F. William Engdahl

samedi, 29 novembre 2014

Gérard Dussouy: "Il faut fonder un Etat européen"

Gérard Dussouy:

"Il faut fonder un Etat européen"

sur

http://www.tvlibertes.com

Nous sommes en guerre économique...

Nous sommes en guerre économique...

La revue Conflits, dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque un numéro hors-série consacré à la guerre économique.

Vous pourrez y découvrir, notamment, des articles de Pascal Gauchon ("La paix est un souhait, la guerre est un fait" ; "Nous sommes en guerre économique !"), de Christian Harbulot ("Pour avoir un devenir, il faut penser la puissance" ; "La France a-t-elle un train de retard"), d'Olivier Zajec ("La guerre pour les matières premières"), d'Alain Juillet ("De la guerre économique à l'intelligence économique"), de Massimo Magiardo ("Un nouveau «péril jaune», fantasme ou réalité"), de Frédéric Munier ("La guerre économique d'hier à aujourd'hui" ; "Le retour du protectionnisme") ou d'Hervé Juvin (De la guerre économique à la guerre intégrale").

 

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" La guerre économique est l'affrontement que se livrent les Etats-nations pour s'assurer le contrôle des «ressources rares» nécessaires à leur économie, et parmi ces ressources rares nous entendons les clients que se disputent les entreprises multinationales.

Elle s'est intensifiée depuis la fin du communisme et surtout depuis les succès des pays émergents qui disputent aux vieilles nations ces «ressources rares» dont tous ont besoin.

Elle prend des formes multiples - matières premières, technologies, capitaux, cerveaux, informations, monnaie sont autant d'enjeux du conflit.

Elle nous concerne tous, car comme le notait dès 1991 l'inventeur de la notion, Bernard Esambert : «Chaque nation essaie de gagner cette guerre d'un genre nouveaux dont les entreprises forment les armées et les chômeurs les victimes. »

Avec la participation de David Colle, Pascal Gauchon, Christian Harbulot, Jean-Marc Huissoud? Alain Juillet, Hervé Juvin, Bruno Racouchot, Pascal Lorot, Frédéric Munier, Bernard Quirin, David Simmonet, Olivier Zajec, etc... "

vendredi, 28 novembre 2014

Is Israel Losing the Battle to Wage War on Iran?

 

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On the Long-Term Agreement Between Iran and the P5+1   

Is Israel Losing the Battle to Wage War on Iran?

by SASAN FAYAZMANESH
Ex: http://www.counterpunch.org

The world’s attention is focused once again on the negotiations between Iran and the five permanent members of the UN Security Council and Germany, commonly referred to as P5+1. Many are speculating about whether these negotiations will bear fruit by November 24, 2014, and reach a long-term agreement on curtailing Iran’s nuclear activities in exchange for removal of sanctions imposed on the country. Whatever the outcome, however, one thing is certain: the role of Israel in these negotiations has diminished considerably.

Last year’s short-term Joint Plan of Action (JPA), which was signed between Iran and the P5+1 on November 24, 2013, was a milestone in the US-Iran relations. As I analyzed it elsewhere, the JPA resulted in limiting some of Iran’s nuclear activities—which allegedly would enable her to make nuclear weapons—in return for a minimal reduction in certain kinds of sanctions. But this was not the real significance of the agreement. After all, and contrary to popular belief, the dispute between the US and Iran has never really been a technical dispute over nuclear issues. The dispute has always been a political clash; and the clash started in 1979, following the Iranian revolution. Since then the US has refused to accept the independence of Iran and has tried, using various excuses, to subdue a political system that would not fit the American vision of “world order.” These excuses, as I have shown elsewhere, have included, among others, issues such as Iran not accepting a ceasefire offered to it by Saddam Hussein in the 1980s Iran-Iraq war, Iran’s support for “terrorist” groups opposed to Israel and pursuit of weapons of mass destruction in general, Iran destabilizing Afghanistan, harboring Al-Qaeda, lacking democracy, being ruled by unelected individuals, violating human rights, not protecting the rights of women, and Iran not being forward-looking and modern. It has only been since 2002, when an Iranian exile group working hand in hand with the US and Israel made certain allegations against Iran, that the issue of Iran’s nuclear program was added to the list of accusations and became the cause célèbre and even casus belli. The JPA removed, at least for six months, the most major excuse for the US to wage a military attack on Iran.

In its clash with Iran, the US has always had a very close partner, Israel. The partnership started in 1979, but it took different routes. Up until the end of the Iran-Iraq war and the first US invasion of Iraq, Israel’s attention was primarily focused on Iraq, which was viewed by Israel as the most immediate obstacle to achieving its goal of annexing “Judea and Samaria.” Thereafter, Israel turned its attention to Iran, the other main obstacle in fulfilling the Zionist dream of Eretz Yisrael. Starting in the early 1990s Israel not only joined the US in its massive campaign against Iran, but it actually took over the sanctions policy of the US. With the help of its lobby groups, Israel pushed through the US Congress one set of sanctions after another, hoping that ultimately the US would attack Iran, as it had done in the case of Iraq.

Israel and its lobby groups also installed influential individuals in different US administrations to formulate US foreign policy toward Iran. This included the first Obama Administration. Various Israeli lobbyists shaped President Obama’s policy of “tough diplomacy,” a policy which, as I have analyzed elsewhere, meant nothing but sanctions upon sanctions until conditions would be ripe for military actions against Iran. Among these were Dennis Ross and Gary Samore. The first, Ross, well-known as “Israel’s lawyer,” was Obama’s closest advisor on Iran. He came from the Washington Institute for Near East Policy (WINEP), an offshoot of American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), and when he retired in 2011 he returned to his lobbying activities through WINEP and JINSA (Jewish Institute for National Security Affairs). The second, Samore, who served as Obama’s advisor on “weapons of mass destruction,” was one of the founding members of the Israeli lobby group United Against Nuclear Iran (UANI), an establishment that has been lately in the news for receiving classified US government information on Iran and is being protected by the Obama Administration in a law suit. Samore left the Obama Administration in 2013 and returned to UANI to become its president. He also became the executive director of the Harvard University’s Belfer Center that is also linked to UANI, according to some investigative reports.

The policy of “tough diplomacy” pursued by the Israeli lobbyists did not produce the desired result. The harsh sanctions imposed did enormous damage to Iran’s economy. But, as Samore himself admitted in a talk at the International Institute for Strategic Studies in London on March 11, 2014, there were no “riots on the streets” and no “threat to the survival of the regime.”

With the departure of the most influential Israeli lobbyists from the Obama Administration, the policy of “tough diplomacy” started to wither away. The disintegration of policy was also helped by John Kerry replacing Hillary Clinton, the most hawkish Secretary of State who often mimicked the belligerent language of Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu when it came to Iran. Kerry—who, as the Chair of the Senate Foreign Relations Committee, had once stated in an interview with The Financial Times that Iran has “a right to peaceful nuclear power and to enrichment in that purpose”—abandoned the policy of “tough diplomacy.” In the P5+1 meetings in February of 2013, Kerry offered the Iranian government a deal that it could live with. However, the Iranian government under President Ahmadinejad hesitated, haggled over the deal, and ran out of time as the Iranian presidential election approached. The new Iranian President, Rouhani, accepted the deal and ran away with it. The result was the JPA.

Israel, which had hoped that a military attack on Iran by the US would follow the tough sanctions imposed by the Obama Administration, was quite unhappy with the JPA. Even before an agreement was reached, Israeli leaders and their US allies led a massive campaign against it. For example, according to The Times of Israel, on November 10, 2013, Netanyahu sent an indirect message to French Foreign Minister Laurent Fabius, telling him that if France did not toughen its positions, he would attack Iran. Netanyahu also asked his supporters around the world to stop the deal. A news headline in Haaretz on November 10, 2013, read: “Netanyahu urges Jews: Rally behind me on halting Iran nuclear program.” Surrogates of Israel in the US Congress followed suit. The title of a news item on Reuters on November 10, 2013, read: “U.S. lawmakers seek tighter Iran sanctions before any deal.” Among the lawmakers were Senators Mark Kirk and Robert Menendez, as well as Representatives Eric Cantor, Ed Royce and Eliot Engel. Israeli lobbyists, too, went into action. This included former advisor to Obama Dennis Ross. “We must not let Tehran off the hook, says Dennis Ross at Jewish Agency for Israel’s 2013 Assembly,” was The Jerusalem Post headline on November 10, 2013. Yet, in the end, the short-term agreement between Iran and the P5+1 could not be stopped.

Failing to stop the JPA, Israel then tried to nullify it by passing a new and severe set of sanctions through the US Congress. The move was led by Kirk and Menendez, two senators who often appear on the list of the biggest recipients of campaign cash from pro-Israel public actions committees. The Kirk-Menendez bill, titled “Nuclear Weapons Free Iran Act,” was introduced on December 19, 2013, with the sole purpose of ending the agreement between Iran and the P5+1. The bill gained momentum as various Israeli lobby groups, particularly AIPAC, exerted pressure in the Senate. On January 4, 2014, AIPAC had a summary of Kirk-Menendez bill on its website and was instructing its members to “act now.”

The number of senators signing the Kirk-Menendez bill rose from 33 in early January to 59 in mid-January, 2014. This was despite the fact that some officials in the Obama Administration, including Secretary Kerry, referred to the bill as an attempt to push the US into a war with Iran. This was also in spite of Obama’s threats to veto the bill. On January 28, 2014, in his State of the Union Address, Obama reiterated his stance on any congressional bill intended to impose a new set of sanctions on Iran and stated that “if this Congress sends me a new sanctions bill now that threatens to derail these talks, I will veto it. ”

Israel, its lobby groups and its conduits in Congress, nevertheless, pushed for passing the resolution. However, they could not muster the strength to get the two-thirds majority in the Senate to make the bill veto-proof. They threw in the towel and AIPAC declared on February 6, 2014: “We agree with the Chairman [Menendez] that stopping the Iranian nuclear program should rest on bipartisan support . . . and that there should not be a vote at this time on the measure.” As many observed, this was the biggest loss for Israel, its lobby groups and its conduits in the US Congress, since Ronald Reagan agreed, contrary to Israel’s demand, to sell AWACS surveillance planes to Saudi Arabia. Subsequent attempts to nullify the JPA also failed. This included an attempt by some Senators, a few days before March 2014 AIPAC policy conference, to include elements of “Nuclear Weapons Free Iran Act” in a veterans’ bill.

In the end, Israeli lobby groups had to settle for a few letters written by US law makers to President Obama, telling him what the final deal must look like. The AIPAC-approved letter in the House of Representative on March 3, 2014, was circulated by Eric Cantor and Steny Hoyer. The Senate letter was posted on AIPAC website, dated March 18, 2014, and, as many Israeli affiliated news sources joyously reported, the letter gained 82 signatures. Finally, 23 Senators also signed the Cantor-Hoyer letter, as Senator Carl Levin’s website posted it on March 22, 2014. If some of the harsh measures proposed in these letters were to be adopted by the Obama Administrations, no final deal could be reached with Iran.

The JPA was supposed to lead to a final settlement in six months, and, consequently, there were many rounds of negotiations between Iran and the P5+1 before the deadline. The final and the most intense negotiations that took place behind closed doors in July 2014 lasted for more than two weeks. However, in the end there were “significant gaps on some core issues,” as a statement by EU Representative Catherine Ashton and Iranian Foreign Minister Mohammad Javad Zarif read on July 19, 2014. It was therefore decided to close the so-called gaps by November 24, 2014.

We are now approaching the 2nd deadline for reaching a long-term agreement between Iran and the P5+1. It is unclear whether the gaps can be bridged. It is also unclear how much of these gaps are due to the relentless Israeli pressure that is still being exerted even on the Obama Administration and its team of negotiators. We know that these negotiators, as they have readily admitted, consult Israel before and after every meeting with Iran. Indeed, even after the latest round of meetings between Iran and the US in Muscat, Oman, Kerry called Netanyahu to “update” him on the negotiations. Yet, we also know that Israel does not have the clout that it once had in the White House. The most influential Israeli lobbyists have left the Obama Administration and their policy of tough diplomacy is in tatters. Israel has also been unable to stop the short-term P5+1 agreement with Iran, it has failed to nullify the agreement after it passed, and it has not even been able to garner the two-thirds majority in the Senate to make veto-proof a Congressional bill designed to start a war with Iran. In other words, in the past two years Israel has been losing the battle to engage the US in another military adventure in the Middle East. But has Israel lost the war to wage war on Iran? The newly configured US Senate is already seeking a vote on another Israeli sponsored war bill called “Iran Nuclear Negotiations Act of 2014.”

Sasan Fayazmanesh is Professor Emeritus of Economics at California State University, Fresno, and is the author of Containing Iran: Obama’s Policy of “Tough Diplomacy.” He can be reached at: sasan.fayazmanesh@gmail.com.

Traité transatlantique : l’ingérence des multinationales dans la vie politique

Traité transatlantique : l’ingérence des multinationales dans la vie politique

Auteur : Bruno Poncelet & Alex Anfruns 
Ex: http://zejournal.mobi

 

Entretien avec Bruno Poncelet, animateur de la plateforme No-Transat (www.no-transat.be), et auteur des livres « Europe, une biographie non autorisée », et « Le Grand Marché Transatlantique ».

Quelle est votre analyse des révélations de l’espionnage de la NSA, exposées au grand jour par son ex-agent et lanceur d’alerte Edward Snowden, qui ont été à l’origine de réactions très variées de la part de chefs d’état comme Dilma Roussef, Angela Merkel ou François Hollande il y a un an ?

Les ingérences américaines dans la vie européenne ne sont pas nouvelles, notamment au niveau sécuritaire. Rappellons-nous l’épisode des armées de l’ombre : après la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont encouragé le recrutement de nazis et de criminels de guerre pour constituer des armées secrètes en Europe, à l’insu des Parlements nationaux. Seules quelques élites européennes triées sur le volet (Premiers ministres, hauts gradés militaires, services secrets) étaient au courant et participaient activement à l’organisation de ces réseaux militaires clandestins…

Donc, l’ingérence américaine n’est pas une chose nouvelle, pas plus que l’accord tacite (ou la complicité active) d’une partie de nos dirigeants à développer ces projets à l’insu des populations. À la limite, le fait nouveau avec la NSA et l’espionnage des conversations téléphoniques d’Angela Merkel, c’est que l’ingérence américaine se fasse dans le dos… de nos décideurs politiques. Est-ce pour autant un cas majeur de casus belli entre eux et les Etats-Unis ? Franchement, je ne le crois pas.

Revenons un instant sur les armées de l’ombre de l’OTAN : quand ce scandale a éclaté (dans les années 90), le Parlement Européen exigeait de faire toute la lumière sur cette affaire dans laquelle on suspectait notamment des morts et des attentats… avec la complicité de nos services secrets et de certains militaires occidentaux !

Mais la suite de l’histoire, c’est très peu de lumière sur ce qui s’est réellement passé… et beaucoup de nouveaux accords d’entente sécuritaire entre l’Europe et les États-Unis ! Il y a donc de la marge, beaucoup de marge, entre les discours officiels d’un moment et les pratiques réelles qui s’inscrivent dans la durée…

Croyez-vous alors que la complicité entre les élites politiques et économiques européennes et états-uniennes va rester totale ?

Comme je viens de le dire, quand l’Europe est prise la main dans le sac, ou quand elle surprend les États-Unis la main dans le sac, à faire des trucs pas très démocratiques, pas très citoyens, eh bien on pousse certes des cris d’orfraie… mais ensuite c’est « business as usual », même si ce business, c’est la sécurité. Je veux dire par là qu’on revient vite à des méthodes d’entente et de complicité entre les États-Unis et l’Union européenne. Ainsi, suite aux révélations d’Edward Snowden, le Parlement Européen a voté deux fois sur le sujet, il y a un an.

Lors du premier vote (le 23 octobre 2013), les députés européens se sont demandés si l’espionnage de la NSA ne justifiait pas d’interrompre, au moins provisoirement, le programme d’échanges de données SWIFT.

Par ce programme, les États Unis ont accès aux données bancaires d’organisations et de citoyens européens, à condition qu’Europol, l’agence de police européenne, donne son accord. Ils ont donc un accès légal, mais conditionné à l’accord d’Europol. Or, on soupçonne fortement la NSA d’avoir espionné le serveur SWIFT pour accéder à l’ensemble des données, c’est-à-dire également celles auxquelles les Etats-Unis n’ont normalement pas accès. D’où le questionnement des Parlementaires européens : fallait-il interrompre, provisoirement, cet accord SWIFT avec les Etats-Unis (le temps de mener une investigation indépendante pour apprendre ce qui s’était réellement passé) ?

Une majorité du Parlement Européen a voté pour suspendre l’accord. C’est donc une très bonne chose. Malheureusement, ce vote était purement consultatif car le pouvoir de décision, dans ce dossier, est entre les mains de la Commission européenne qui a dit : « on continue comme avant notre programme d’échanges de données financières avec les États-Unis ».

Le second vote du Parlement Européen a eu lieu le 18 novembre 2013 et la question posée était la suivante : pour montrer aux États-Unis qu’on est fâché de leur espionnage illégal, ne faut-il pas geler les négociations transatlantiques sur le TTIP (autrement dit, le projet de création d’un grand marché commun UE-USA) ? Sur ce point précis, le Parlement européen a estimé que l’espionnage illégal des États-Unis n’était pas un motif suffisant pour arrêter les négociations transatlantiques (TTIP) en vue de créer un grand marché commun.

Donc voilà, ces deux exemples récents sont une illustration concrète du maintien d’une très vieille réalité politique : que les Américains nous espionnent ou que nos dirigeants s’entendent avec eux pour développer des stratégies sécuritaires antidémocratiques, cela fait certes scandale si c’est découvert et mis sur la place publique… Des instances élues (comme le Parlement Européen) vont notamment réagir et s’indigner… Mais tout compte fait, ces indignations sont comme des tempêtes dans un verre d’eau et rien de fondamental n’est remis en cause dans la politique commune européenne et américaine…

Ainsi, Angela Merkel n’aura vraisemblablement pas du tout apprécié le fait d’avoir été espionnée personnellement, mais ça ne suffit pas à remettre en cause le lien structurel entre l’Europe et les États-Unis.

Vous venez d’illustrer parfaitement ce que beaucoup de gens ressentent aujourd’hui, à savoir la méfiance vis-à-vis de tout ce qui concerne la vie politique. Pensez-vous que les élites financières puissent avoir un quelconque intérêt à décrédibiliser les répresentants politiques?

Honnêtement, je pense que non. Tout simplement parce que les élites financières ont besoin d’une partie du monde politique pour faire avancer leur projet de société. Prenons les négociations en vue de créer un marché transatlantique (TTIP) : ces négociations sont politiques et réclament donc des représentants politiques dotés d’une certaine légitimité.

En l’occurrence, il s’agit ici d’« experts » – ou plutôt de technocrates – désignés par la Commission européenne avec l’aval des gouvernements nationaux. Bref, les élites financières (mais aussi industrielles et marchandes) cherchent à déplacer, au sein du monde politique, la légitimité du pouvoir. Ce qu’elles veulent promouvoir, ce sont des formes de gouvernance opaque, éloignées des gens, et peuplées de décideurs non élus. À contrario, ce qu’elles ont intérêt à décrédibiliser, c’est la légitimité du pouvoir politique à une échelle locale (notamment nationale), ainsi que les finances publiques lorsque celles-ci sont au service de la solidarité.

On l’a bien vu avec la crise de la zone euro où, grosso modo, le scénario s’est joué selon moi en trois temps. Le premier temps est celui de la crise financière proprement dite, soit le moment où les banques (à force d’avoir spéculé sur les subprimes, qui incitaient des millions de pauvres à emprunter bien au-delà de leurs capacités financières) devaient logiquement faire faillite. Le deuxième épisode, c’est quand les gouvernements sauvent les banques de la faillite.

Selon la Commission européenne, ce sauvetage bancaire a coûté aux finances publiques européennes (autrement dit : à nous qui payons des impôts) la somme totale de 1.600 milliards d’euros.

À ce moment précis, nos élus politiques ont dit : « certes, ce n’est pas très moral de sauver les banques de la faillite alors qu’elles ont spéculé massivement, mais… on vous promet qu’on va mettre une muselière aux marchés financiers ». Vient alors l’épisode suivant, c’est le moment qu’on vit aujourd’hui lorsqu’on entend : « oh la la, les finances publiques ont vraiment trop déconné, la sécurité sociale est dans le rouge, on ne peut plus se permettre le luxe de la solidarité, il faut faire de l’austérité ».

À partir du moment où nos gouvernements acceptent ce scénario de l’austérité et lui donne même une force juridique contraignante en adoptant de nouveaux traités européens (ce qu’on appelle la nouvelle gouvernance économique européenne), je suis persuadé que les élites financières n’ont pas du tout intérêt à décrédibiliser les représentants politiques… qui agissent exactement dans le sens souhaité par les grandes multinationales. Le véritable enjeu, pour les réseaux d’affaires et leurs lobbies, consiste plutôt à rendre illégitime certaines politiques, et plus particulièrement les politiques de solidarité et de services publics. Ainsi, décrédibiliser les finances publiques, par exemple en disant des Grecs « qu’ils ont vécu au dessus de leurs moyens », etc…ça oui, je pense que c’est clairement à l’œuvre.

Pouvez-nous nous expliquer quel est le volet sécurité du TTIP ?

Je parlerais plutôt d’un volet « sécuritaire » que d’un volet « sécurité ». Après le 11 septembre 2001, les gouvernements américains et européens ont surfé sur la vague d’émotion et de peur pour faire passer de nouvelles législations, notamment antiterroristes. Officiellement, il s’agit de nous protéger contre les « méchants ». Le problème, c’est que ces législations sont conçues de la manière suivante : tout citoyen est un terroriste potentiel et doit pouvoir être surveillé de près par les autorités. Chemin faisant, on perd des libertés fondamentales (comme le droit à la vie privée) qui ne sont pas là par hasard…. mais qui résultent d’expériences historiques tragiques, notamment des répressions étatiques contre des mouvements sociaux jugés dérangeants. C’est pourquoi je parle de politiques « sécuritaires » : sous couvert de mieux nous protéger, on met en place un nouveau cadre juridique qui donne de nouveaux droits aux pouvoirs répressifs des Etats (forces de police, tribunaux), le tout étant basé sur une interprétation très libre – j’entends par là : trop floue et arbitraire – de qui est (ou n’est pas) un terroriste. Dans ce cadre-là, les États-Unis et l’Union européenne ont mis en place plusieurs accords sécuritaires transatlantiques.

En 2010, deux accords sont entrés en vigueur. Le premier est un accord d’enquête judiciaire transatlantique, qui prévoit que des enquêteurs américains puissent travailler sur le sol européen mais autorise également l’usage de vidéoconférences pour auditionner des témoins ou des experts situés aux États-Unis lors de procès en Europe, et vice-versa. Le deuxième accord entré en vigueur facilite grandement les extraditions judiciaires transatlantiques : à l’instar du mandat d’arrêt européen, son but est d’extrader beaucoup plus rapidement des détenus ou des suspects de l’UE vers les États-Unis. Pour y parvenir, on laisse tomber toute une série de garde-fous visant, par exemple, à garantir un procès équitable ou à s’assurer que la personne ne soit pas recherchée pour des raisons politiques. De fait, la seule réserve importante qui reste de mise, c’est la possibilité pour l’Europe de refuser l’extradition si la personne extradée risque d’être condamnée à la peine de mort aux États-Unis. Toujours dans le cadre de l’antiterrorisme, des accords transatlantiques d’échanges de données sont aussi en vigueur aujourd’hui. L’accord nommé Passenger Name Record transfère aux États-Unis, de façon automatique, toutes les données des compagnies aériennes sur les personnes qui vont atterrir ou survoler le territoire des États-Unis. Cela comprend votre numéro de compte en banque, votre adresse privée, le poids de vos bagages, les personnes en compagnie desquelles vous voyagez…

Il y a de cela quelques années, un avion a ainsi été détourné en plein vol parce qu’il avait parmi ses passagers… un juriste du groupe de la GUE (Gauche unitaire européenne) au Parlement Européen. Pour avoir critiqué la politique européenne en Amérique du Sud, ce passager était considéré comme potentiellement terroriste et dangereux pour les États-Unis ! Concrètement, l’avion a été obligé de refaire son itinéraire en plein vol, de modifier ses escales, ce qui a prolongé le voyage de plusieurs heures imprévues. Quant au juriste (qui se rendait en Amérique du Sud), il a été obligé de renégocier de nouveaux billets (et un temps de voyage beaucoup plus long) pour son vol retour, la compagnie aérienne refusant de l’embarquer pour un vol devant passer au-dessus du territoire des États-Unis.

L’autre grand accord transatlantique d’échange de données, c’est l’accord SWIFT dont nous avons parlé plus tôt : pour autant qu’Europol (l’agence de police européenne) donne son accord, les États-Unis reçoivent toutes les informations bancaires (comme les virements effectués) de telle personne ou de telle organisation… Ces accords sont en vigueur aujourd’hui et le restent malgré les viols de notre vie privée dont se sont rendus coupables les États-Unis (notamment via les écoutes de la NSA, mais aussi par l’enlèvement, sur le sol européen, de personnes extradées clandestinement par la CIA dans des pays tiers pour y être torturées). (5)

Quelle est selon vous la menace fondamentale que présente ce traité transatlantique ?

L’ambition première des actuelles négociations en vue de créer un grand marché transatlantique (le TTIP), est d’accorder davantage de pouvoirs aux multinationales. Notamment en leur laissant le choix des législations sous lesquelles elles veulent travailler : aujourd’hui, avec le marché unique européen, les multinationales peuvent déjà choisir entre 28 pays différents – donc entre 28 normes fiscales, salariales, sociales différentes – tout en ayant l’assurance que leurs produits peuvent circuler librement. Voilà ce qui tue, concrètement, les bons salaires, la sécurité sociale et les politiques de solidarité…. qui sont effectivement trop chers quand on décide de les mettre en concurrence avec des systèmes de travail (je devrais plutôt dire : d’esclavage) dignes du XIXème siècle. Or, l’enjeu des négociations transatlantiques, c’est d’offrir aux multinationales encore plus de choix de délocalisations opportunistes en ajoutant, aux 28 pays européens, 50 États américains qui ne sont vraiment pas des paradis sociaux pour travailleurs.

Dans ces négociations transatlantiques, l’enjeu prioritaire n’est pas sécuritaire. L’un des enjeux prioritaires consiste à transférer des pouvoirs politiques vers des instances de décision de plus en plus éloignées du citoyen. Un autre enjeu déterminant vise à mettre en concurrence des régimes démocratiques à forte protection sociale ou environnementale avec des régions aux normes juridiques bien plus faibles. L’arbitre de cette concurrence entre démocraties et zones de non-droit étant constitué de multinationales, il n’est pas très compliqué de deviner comment et pourquoi les législations écologiques et sociales protégeant le mieux la population sont appelées à disparaître ou à s’étioler… Sur certains points précis, ces négociations transatlantiques peuvent embrasser des thématiques sécuritaires : c’est notamment le cas des négociations touchant aux nouvelles technologies et au secteur numérique, dont de nombreuses applications (caméras, drones, robots) peuvent servir à « surveiller et punir ». Il y a donc moyen de faire des liens entre les accords sécuritaires (déjà en vigueur) et les négociations politiques (en cours).

À mes yeux, le lien principal résumant toute l’affaire est celui d’un manque crucial de démocratie et d’une confiance, bien trop aveugle, dans des pouvoirs éloignés de nous, à commencer par celui qu’exercent les multinationales.

La Chine et les pays insulaires du Pacifique annoncent un partenariat stratégique

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La Chine et les pays insulaires du Pacifique annoncent un partenariat stratégique

Auteur : French.xinhuanet
Ex: http://zejournal.mobi

Dans la bataille contre l’hégémonie des Etats-Unis, la Chine mène le combat sur tous les fronts. Ici elle s’attaque à l’un des aspects de cette hégémonie, la capacité des Etats-Unis a disposer de plusieurs voies à l’ONU, via les îles du pacifique qui n’ont été crées en tant qu’états qu’à cette seule fin.

NADI (Fidji), 22 novembre (Xinhua) — La Chine et huit pays insulaires du Pacifique ont convenu samedi d’établir un partenariat stratégique en mettant l’accent sur le respect mutuel et le développement commun.

Cet accord a été annoncé lors d’une réunion entre le président chinois Xi Jinping, en visite aux Fidji, et les dirigeants des huit pays, à savoir le président de la Micronésie Emanuel Mori, les Premier ministres Josaia Voreqe Bainimarama des Fidji, Tuilaepa Sailele Malielegaoi Lupesoliai des Samoa, Peter O ‘Neill de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Joe Natuman du Vanuatu, Henry Puna des îles Cook, Siale’ataonga Tu’ivakano des îles Tonga et Toke Talagi de Niue.

Ces huit pays ont établi des relations diplomatiques avec la Chine depuis les années 1970.

Dans un discours prononcé lors de cette réunion, le président Xi a expliqué la politique et les mesures que la Chine a adoptées pour renforcer ses relations avec les pays insulaires du Pacifique dans une nouvelle ère, en soulignant que la Chine est un ami sincère et un partenaire de ces pays.

Rappelant les intérêts communs croissants de la Chine et des pays insulaires du Pacifique, le président Xi a affirmé que leur coopération amicale est entrée dans une voie rapide de développement.

« La Chine va accorder davantage d’importance à ses relations avec les pays insulaires », a-t-il déclaré.

M. Xi a affirmé que la Chine respecte les systèmes sociaux et les voies de développement que ces pays ont choisis eux-mêmes conformément à leurs conditions nationales et soutient leurs efforts pour gérer les affaires régionales à leur manière et participer aux affaires internationales pour sauvegarder leurs droits et intérêts légitimes.

« Nous sommes prêts à élargir les interactions – gouvernement à gouvernement, législature à législature, et parti à parti – avec les pays insulaires du Pacifique, et continuerons à promouvoir le Forum de développement économique et coopération de la Chine et des pays insulaires du Pacifique et d’autres dialogues réguliers », a-t-il dit.

A propos de sa proposition sur la Route de soie maritime du 21e siècle, le président chinois a déclaré que son pays souhaite partager les expériences et les réussites avec les pays insulaires du Pacifique.

La Chine, a-t-il poursuivi, est prête à approfondir sa coopération avec les pays insulaires du Pacifique dans divers secteurs, dont le commerce, l’agriculture et la pêche, l’industrie maritime, l’énergie et les ressources et la construction d’infrastructures, et à supprimer les droits de douane à 97% des produits importés des pays les moins avancés.

La Chine continuera à soutenir les pays insulaires dans les grands projets, la construction d’infrastructures et les projets concernant la vie des peuples.

Le gouvernement chinois va envoyer davantage d’équipes médicales dans les pays insulaires et encourager les Chinois à visiter ces pays, a-t-il ajouté. Le président Xi est arrivé vendredi à Nadi, ville des Fidji, pour une visite d’Etat, en provenance d’Australie et de Nouvelle- Zélande.


- Source : French.xinhuanet

jeudi, 27 novembre 2014

Der Westen auf dem Marsch in den 3. Weltkrieg

 

Der Westen auf dem Marsch in den 3. Weltkrieg

Brandstifter und Drahtzieher hinter der Ukrainekrise


Manuel Ochsenreiter im Gespräch mit Michael Friedrich Vogt


Das Massaker in Odessa, bei dem unbewaffnete und friedliche Demonstranten für Rußland aus ihren Zelten vor dem Gewerkschaftshaus vertrieben wurden, ins Gewerkschaftshaus vor faschistischen Hooligans flüchteten und dort im Beisein der ukrainischen Polizei massakriert und dann das Haus mit Molotowcocktails in Brand setzen, um die Hinrichtungen zu verbergen, durch dieses Massaker hat der Westen seine Maske endgültig fallen lassen.

Und die BRD-Medien? Das entsetzlich grausame Massaker an unbewaffneten prorussischen Demonstranten und an vollkommen unbeteiligten Frauen, Kindern, Personal des Gewerkschaftshauses und zufälligen Passanten wurde von den westlichen Medien totgeschwiegen oder zynisch verdreht. Sie machten sich bewußt zu Helfern der faschistischen Mörderbanden. Alle ukrainischen Politiker in Kiew lobten das Massaker an den unschuldigen Bürgern. Und die terroristischen Schläger erhielten einen finanziellen Bonus.

Gut informierte Quellen vermuten, daß zu den Donbass-Kämpfern auch die für »schmutzige Kriege« zuständige NATO-trainierte Ukrainische Nationalversammlung--Selbstverteidigung des ukrainischen Volkes gehört, die seit der Auflösung der Sowjetunion für die NATO als eine Art Gladio-B in Tschetschenien und Georgien und jetzt auch zuhause in der Ukraine russische Soldaten und Zivilisten tötet. Lokale Medien berichten, daß die Donbass-Einheit aus ungefähr 800 Schlägern von der Art bestehen wird, die am 2. Mai in Odessa unschuldige Zivilisten massakrierten. Fast alle unsere westlichen Politiker und Medien decken solche Leute wissentlich und bezahlen dieses ganze Desaster. Die Maidan-Aktivisten wurden nachweislich vom "Westen" ausgebildet, bezahlt und hochgeputscht. Selbst die Verbrecher des Odessamassakers sind sich offenbar gar nicht darüber im Klaren, daß sie nur als willfährige  Handlanger der US-amerikanischen und kapitalistischen Interessen des Westens benutzt werden. Sie verstehen gar nicht, daß sie selbst ihr geliebtes Vaterland Ukraine für deren Interessen in den Schlund der Hölle stoßen und unglaubliche Schuld auf sich laden.

Der „Rechte Sektor" -- Faschisten und Neonazis -- das sind die neuen Partner von Brüssel und Berlin. Ein eigenartiges Bündnis, das Christdemokraten und Sozialdemokraten da mit eindeutigen Faschisten eingehen. Und wenn dann Repräsentanten der BRD wie Außenministerdarsteller Steinmeier zu Recht als Kriegstreiber angegangen werden, drehen sie durch.

Das Muster ist stets dasselbe und uralt. Ob Libanon, Irak, Afghanistan, Bosnien, Libyen, Syrien oder Iran, Georgen und jetzt zum wiederholten Male die Ukraine. Der Westen bedient sich des Bodensatzes der jeweiligen Gesellschaft, hetzt Bevölkerungs- oder Volksgruppen gegen einander auf, greift mit eigenen Killertruppen ein, destabilisiert die Länder zum Zwecke der direkten oder indirekten Machergreifung und bringt so Chaos, Zerstörung und zigtausendfaches Leid und nennt das Ganze „Freiheit" und „Demokratie".

Der international weitgereiste Auslands-, Nahost- und Osteuropaexperte Manuel Ochsenreiter deckte die Hintergründe auf und zeigt erschreckende Parallelen einer Jahrzehnte während Blutspur des Westens auf ...
... und die Handlanger- und Mittäterschaft diverser BRD-Regierungen.

Website:
http://www.ManuelOchsenreiter.com

mercredi, 26 novembre 2014

Vers un Nouvel Ordre Mondial?

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Vers un Nouvel Ordre Mondial? Mais, il est déjà là!

Auteur : Bryan MacDonald
Ex: http://zejournal.mobi

Poutine a exprimé le souhait d'un « nouvel ordre du monde » capable d'assurer la stabilité de la planète. Il trouve que les États-Unis abusent de leur rôle de leader mondial. Ce qui n'a pas été suffisamment signalé nulle part, c'est que les piliers de « l'ancien régime » s'écroulent depuis des années.

Tout était pourtant si simple. Le monde était partagé en deux camps – l'Occident et le reste. Et « l'Ouest » était vraiment « the best ». Il y a 20 ans, six des économies les plus puissantes faisaient partie du camp pro-Washington.

Le leader – les USA eux-mêmes – était si loin en tête, que son Produit Intérieur Brut (PIB) était quatre fois plus grand que celui de la Chine et valait neuf fois celui de la Russie.

Le pays le plus peuplé du monde – l'Inde – avait presque le même revenu que la comparativement minuscule Italie et que le Royaume Uni. L'idée que cet ordre de choses allait changer aussi dramatiquement en à peine deux décennies aurait fait rire n'importe qui.

Aux yeux des Occidentaux, la Chine et l'Inde étaient des pays arriérés, et il leur faudrait un siècle au bas mot pour devenir des rivales potentielles. La Russie, elle, était perçue comme un cas désespéré, un pays à genoux, en proie au chaos. De telles notions, dans les années 90 étaient parfaitement justifiées.

L'économie mondiale dans les années 1990 et aujourd'hui

Tableau des dix économies mondiales les plus importantes, ajustées selon la Parité en Pouvoir d'Achat (PPA).

1995 ( en milliards d'US$)

1. USA 7.664
2. Japon 2.880
3. Chine 1.838
4. Allemagne 1.804
5. France 1.236
6. Italie 1.178
7. Royaume-Uni 1.161
8. Inde 1.105
9. Brésil 1.031
10. Russie 955

2015 (Prévisions du FMI)

1. Chine 19.230
2. USA 18.287
3. Inde 7.883
4. Japon 4.917
5. Allemagne 3.742
6. Russie 3.643
7. Brésil 3.173
8. Indonésie 2.744
9. France 2.659
10. Royaume-Uni 2.547

Le soleil couchant US

Maintenant, c'est l'Occident qui fait les frais de la plaisanterie. Le Fonds Monétaire International (FMI) estime que, dès 2015, les quatre plus puissantes économies du monde seront des membres du club connu par son acronyme, BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et la Chine sera tête de file à la place des USA. C'est même probablement déjà le cas, les chiffres, en économie, ayant tendance à traîner derrière les faits.

L'Italie, homme malade de l'Europe, ne fait plus partie des dix du peloton de tête, et le Royaume-Uni, lanterne rouge, peine à s'y accrocher. Londres prétend toujours au titre de place financière centrale. Les seuls qui le croient encore sont les petits Anglais (« the little Englanders »). Le Royaume Uni est devenu la Julie Andrews de la géopolitique : une étoile en voie d'extinction, qui fut jadis brillante. La France est impuissante, se traînant de crise en infortune et d'infortune en crise.

Le Président US Barak Obama et la Chancelière allemande Angela Merkel

Il est trop tôt pour mettre les États-Unis au rebut. L'Empire ne va pas disparaître d'un jour à l'autre, mais son soleil est déjà bien bas dans le ciel. C'est moins la faute des États-Unis que celle de la déchéance croissante de ses alliés traditionnels.

Les deux seuls qui tiennent encore debout sont l'Allemagne et le Japon, aucun des deux n'étant cependant des acteurs militaires sérieux. La Grande Bretagne et la France ont longtemps été le fer de lance des aventures martiales. En réalité, l'Allemagne n'est pas un partenaire follement enthousiaste, parce qu'une large frange de la classe politique de Berlin est extrêmement sceptique à l'égard du pouvoir US. Pour une partie très significative de l'intelligentsia allemande, c'est Moscou le partenaire naturel, pas les États-Unis.

La montée en puissance des BRICS et d'autres économies émergentes joue un rôle majeur dans la consommation mondiale, dans le commerce mondial et dans les investissements mondiaux. D'ici 2020, le FMI estime que la Russie aura dépassé l'Allemagne et que l'Inde aura surclassé le Japon. Il prévoit également une dégringolade de l'importance mondiale des USA, de 23,7% en 2000 à 16% en 2020. En 1960, les USA représentaient 38,7% de l'économie mondiale. À l'opposé, en 1987, la Chine ne représentait que 1,6%, mais à la fin de cette décennie, elle pourra en revendiquer 20%. C'est un changement de donne sans précédent en un laps de temps aussi court.

Importance de la stabilité

Le discours de Poutine à Valdai n'a pas été un coup donné au pif ni à l'aveuglette, mais une évaluation très nuancée de ce qu'est actuellement l'équilibre du monde et de ce vers quoi on se dirige dans les années qui viennent.

Le Président russe Vladimir Poutine, pendant la rencontre plénière finale de la 11e session du Club de Discussion International de Valdai, à Sotchi

Plutôt que de se préoccuper des questions soulevées par Poutine, les médias occidentaux ont préféré shooter dans l'homme et se désintéresser de la balle. Les éditoriaux ont qualifié son discours de « diatribe » et décrété que Poutine s'en est surtout pris à la politique étrangère des États-Unis, jugée par lui anti-russe. Ils sont passés en masse à côté de la question réelle.

Le souci principal de Poutine, c'est la stabilité et sa prévisibilité, c'est-à-dire l'exacte antithèse du libéralisme occidental moderne. En fait, la position de Poutine est plus proche de celle qu'ont eue, dans le passé, des formations comme la CDU de Konrad Adenauer en Allemagne et les Tories de Harold MacMillan en Angleterre, conservateurs européens classiques s'il en fut.

Poutine est souvent très mal entendu en Occident. Ses déclarations publiques, destinées à une audience intérieure plutôt qu'internationale ( ? NdT) sont perçues comme agressives, voire chauvines. Mais les observateurs feraient bien de se rappeler qu'il est un maître de judo, dont les mouvements sont calculés pour déstabiliser l'adversaire. Si on le lit entre les lignes, Vladimir Poutine cherche le mariage, pas l'isolement.

Le Président russe considère son pays comme faisant partie d'une nouvelle alternative internationale, en union étroite avec les autres nations du BRICS, pour mettre un frein aux agressions US là où c'est possible. Poutine voit cela comme un chemin vers la stabilité. Adenauer et MacMillan l'auraient parfaitement compris. Mais les dirigeants européens actuels et les Nord-Américains ne le comprennent pas. Enivrés par la domination dont ils ont joui ces vingt dernières années, l'idée que l'ordre mondial est en train de changer à toute allure n'a pas encore fait tilt dans leurs têtes.

La réaction des États-Unis à cette nouvelle réalité constituera une question de vie ou de mort. Presque à la manière d'un dessin animé, Washington se cramponne désespérément à sa NSA, à ses gouvernements-fantômes, à son Quatrième Pouvoir pathétique à force de nullité, à sa puissance militaire dilapidée et à son terrifiant chauvinisme rampant. Son infantilisme a besoin d'un « méchant ». En une dizaine d'années ce traître de mélodrame est passé de Ben Laden, de Saddam Hussein et des « Frites de la Liberté » à la russophobie. Si la classe dirigeante américaine ne change pas de comportement, la transition vers un monde multipolaire pourrait bien ne pas se passer en douceur. C'est une crainte sérieuse, et elle est fondée.

Note :

[ On n'a pas l'habitude, ici, de corriger les gens qu'on publie, mais, quand Bryan MacDonald assimile Vladimir Poutine à Harold MacMillan, il oublie que ce dernier a gouverné un empire colonial, et même un des pires qui soient, ce qui n'est pas, jusqu'à présent, le cas de Poutine et que rien, dans son parcours ne laisse présager. ] note du traducteur.

mardi, 25 novembre 2014

Eurasian consolidation and India's policy

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Eurasian consolidation and India's policy

By Zorawar Daulet Singh

Ex: http://www;atimes.com

Speaking Freely is an Asia Times Online feature that allows guest writers to have their say. Please click here if you are interested in contributing.

Since English geographer and geopolitician Halford Mackinder's published a Russia containment strategy disguised as a grand theory in 1904, the Eurasian heartland has been perceived by the Anglo-American world as a threat to its global position.

Ironically, as Mackinder was writing his paper, the heartland power, czarist Russia, was in its death throes - Japan's 1904-1905 naval victories in the Pacific had removed all illusions about Russia's status as a first-rate power.

Yet, within three decades, a revolutionary and industrializing.

Russia was emerging as a potential superpower. Stalin's crushing, albeit costly, annihilation of Hitler's Third Reich established the Soviet Union as the second global pole. China's own revolution, inspired and financed by Stalin's Russia, produced the first major consolidation of the Eurasian heartland.

Led by America, the West initiated a sustained grand strategy of countering this new force in world politics. Nicholas Spykman offered a theoretical precursor to this strategy in his 1942 book, America's Strategy in World Politics, which argued for America to project its strategic influence on the "Rimland" regions around the Soviet periphery.

Middle powers like India located on the Eurasian Rimland, however, reacted differently and consciously chose an approach that sought to maintain friendly and constructive ties with both these formidable blocs.

Despite some material costs, the overall developmental and security advantages of such an independent approach has never been credibly challenged. Indeed, this notion of sustaining a balance between the Atlantic and Eurasian worlds became an ingrained feature of Indian thinking and foreign policy practice.

During the interlude between 1991 and the resurgence of the Eurasian powers in the last decade, any notion of a balance between the two worlds became irrelevant. But the dramatic revival of the Eurasian world, and, its ongoing second phase of consolidation since the 1940s and 1950s, has revived the logic of balance in global geopolitics.

How should India view the contemporary alignment of Russia and China?

First, US policies have played an important part in driving Russia away from the West. But China's new post-Dengist identity as a great power seeking to improve its own bargaining equation with the US is also a factor in Beijing's outreach to Moscow.

As Gilbert Rozman of Princeton University perceptively notes, "Moscow and Beijing have disagreements about the future order they envision for their regions. But they agree that the geopolitical order of the East should be in opposition to that of the West."

Unlike the US, India has absolutely no problem with a stronger Russia, and, a Moscow buttressing its Asian identity. A Moscow-Beijing alignment, however, poses some challenges - although not nearly as serious as this development is for America's global position.

What are the implications of this global triangular development for India?

A modicum of a balance of power is a positive development for the overall international system. The short history of unipolarity leaves no doubt about the adverse impact of an unrestrained superpower on the lesser powers. As Russian President Vladimir Putin recently remarked, "The very notion of 'national sovereignty' has become a relative value for most countries."

While India shares some values with the West, such as a commitment to democracy and a liberal vision of a rule-based system, it finds that many Western norms on global governance and managing international security often contradict that liberal vision.

A challenge to Western predominance, and, certainly against its most unilateralist impulses, is not unwelcomed by the Indian strategic elite.

At the regional level, the rise of China is producing a variety of challenges: some evident, others still in flux. For example, China's evolving role beyond its core focus on East Asia is bringing new forms of Sino-Indian strategic interactions, especially in states that overlap the peripheries of India and China. Just as India is discovering the logic of multipolarity, smaller states in Southeast and South Asia are also recognizing the virtues of multiple options to advance their developmental and security interests.

The foreign policies of Vietnam and Sri Lanka exemplify this. Both these states have lived under Chinese and Indian power for most of their existence and are seeking opportunities to make new friends.

In the Sri Lankan case, it is primarily Indian apathy and lack of statecraft that has enabled Colombo to acquire more than the usual maneuvering space. In Vietnam's case, it is the sheer consequence of China's growing power that is impelling Vietnam to pursue multiple strategic partnerships. Ironically, it is Moscow that has assumed the leading role in modernizing Vietnam's military capabilities. For both India and China, the challenge is to ensure that their smaller neighbors remain at the very least non-aligned and sensitive to their respective concerns. India needs to re-discover a rich tradition of statecraft that had got subsumed in domestic instability and parochialism in recent decades.

Globally, India is facing an interdependent world but with the Atlantic and Eurasian great powers intensifying their competition over many issues and regions. Dmitry Trenin argues that the "US-Russian crisis" will spill over into a struggle waged "in the realms of geoeconomics, information, culture, and cyberspace".

The US and China are also competing for the future of an East Asian order but the high economic interdependence between China and its neighbors, and, China and the US (two-way trade in 2013 was US$562 billion) has made the game assume a more complex shape. But with Moscow and Beijing coordinating and backing up each other's core interests, the US ability to divide the Eurasian world has become severely constrained.

While the instinct for a balanced posture comes naturally to Indian policymakers, the pursuit of India's own interests has invariably been a more challenging endeavor. Indeed, this was always the most powerful critique of non-alignment: India got the meta-vision right but struggled with the micromanagement of its own interests and role. Yet, rather than focus on defining Indian interests clearly and sensibly, the contemporary discourse around Indian foreign policy typically revolves around challenging the meta-vision - by posing absurd questions such as 'will India will swing west or east?' This is the wrong analytical level to advance a debate on India's foreign policy.

Only once Indian interests are defined can India pursue and defend these. On core frontier issues, India has recognized it needs to manage its disputes by itself. No great power can solve these questions for India. Fortunately, nuclear conditions have obviated several scenarios of conflict escalation on India's frontiers. As a territorial status quo power, India's future challenge is managing its stalemates with China and Pakistan, and, exercising political will if opportunities for genuine border settlements arise.

But on several other fronts, the opportunity for constructing issue-based partnerships, often with different great powers, is becoming logical. For example, on climate change, Suresh Prabhu, a newly inducted minister in the government of Prime Minister Narendra Modi, has expressed a new realistic position where India cannot secure its interests by riding Chinese coat-tails, because the latter's capacity to assume responsibilities outpaces India's.

Prabhu remarked, "India and China must cooperate. But we must remember that India's interests are not the same as China's. …There is no way India could be asked to take the same kind of climate actions as China."

On developing a framework for cyber governance, India does not agree with the US position. In the July BRICS summit at Fortaleza, Modi noted, "BRICS countries, should take the lead in preserving cyberspace, as a global common good." On terrorism, beneath the veneer of a global consensus, India has found its partners have fleeting attention when it comes to operationalizing a shared revulsion for cross-border terrorism. On global finance, the gradual trend line towards a multiple reserve currency system with an internationalizing yuan offers benefits in terms of a less imbalanced and thus stable system, and, access to diverse forms of international capital.

On the maritime commons, India has common interests with big trading nations such as US and China, who all seek security of shipping lanes, even as India simultaneously seeks to shape the geopolitics on its own maritime frontiers, which are in proximity to international sea lines of communication.

On energy security, India seeks to leverage Western technological advantages when it comes to tapping non-conventional hydrocarbons but also has more durable interests with the energy rich powers such as Russia, Iran and Saudi Arabia. On pursuing new lines of communication to Eurasia, India has a long-term common interest with Iran and Russia, the two leading powers with the keys to access that space.

Although the accompanying rhetoric is still measured by Cold War standards, world politics is at an inflexion point where the fierce competition between the Atlantic and Eurasian worlds could fuel more global instability. The competition is a manifestation of a post-unipolar power transition with the great powers disagreeing on both the path towards a new equilibrium or what should be the normative design of a future world order. As Putin remarked at the Valdai Forum in October, "The goal of reaching global equilibrium is turning into a fairly difficult puzzle, an equation with many unknowns."

India needs a more sophisticated outlook and domestic conversation on global and regional affairs, and, the skill and poise to work constructively with a variety of great powers who appear unlikely to get along with each other for the foreseeable future.

Speaking Freely is an Asia Times Online feature that allows guest writers to have their say. Please click here if you are interested in contributing. Articles submitted for this section allow our readers to express their opinions and do not necessarily meet the same editorial standards of Asia Times Online's regular contributors.

Zorawar Daulet Singh is a research scholar at King's College London.

(Copyright 2014 Zorawar Daulet Singh)

Il nuovo ordine asiatico

 

Zheng He è un eunuco cinese, di religione musulmana che, circa 600 anni fa, venne messo a capo della flotta marittima cinese, dall'allora imperatore – della dinastia dei Ming – Zhu Di. Le sue imprese sono considerate mitiche (si dice che abbia addirittura scoperto l'Australia e la Nuova Zelanda) e rimandano ad una grandezza navale cinese che non venne mai più replicata.  

In uno dei suoi tanti recenti discorsi, il presidente della Repubblica popolare cinese Xi Jinping, lo ha ricordato, dando il via al lancio del «sogno dell’Asia e del Pacifico». Si tratta di un progetto che prevede investimenti, banche internazionali, infrastrutture per rafforzare la ben nota via della Seta e collegare via mare la Cina all'Asia e ai mercati medio orientali ed europei.

Si tratta di un balzo in avanti non da poco, una sorta di uscita allo scoperto da parte di un presidente che ha ormai collezionato internamente il sufficiente potere per riproporre all’esterno il desiderio di riportare la Cina dove è sempre stata, ovvero alla guida del continente asiatico. I piani di Pechino sono complessi e articolati e includono un accordo di libero scambio in Asia e Pacifico, una Asian Infrastructure Investment Bank (Aiib) da 100 miliardi di dollari, con sede a Pechino e un «fondo per la Via della Seta» da 40 miliardi di dollari, annunciato proprio la settimana scorsa.

Secondo Xi Jinping, «la Cina potrebbe stimolare la crescita e migliorare le infrastrutture in tutta la regione per contribuire a realizzare un sogno dell’Asia e Pacifico: con l’aumento della nostra forza nazionale complessiva, ha detto, la Cina ha la capacità e la volontà di fornire un maggior numero di beni pubblici per la regione Asia-Pacifico e per il mondo intero». Per quanto riguarda la banca d'investimenti, il Financial Times - e con esso la comunità finanziaria internazionale - è apparso preoccupato.

«La Aiib e la banca dei Brics, che comprende Brasile, Russia, India, Sud Africa e Cina rappresentano la prima sfida istituzionale grave per l'ordine economico mondiale stabilito a Bretton Woods 70 anni fa, secondo Matthew Goodman, uno studioso del Centro di studi strategici e internazionali di Washington. Meno chiaro è quanto queste nuove istituzioni miglioranno la governance globale o aiuteranno davvero gli interessi dei paesi che li difendono».

Domanda legittima, se per questi Paesi fosse provata l'utilità derivata dalle istituzioni economiche mondiali occidentali, che con le proprie operazioni sono riuscite a mettere al tappeto gran parte del mondo. L’occasione migliore per il lancio di questa nuova, ennesima, svolta storica è l'Asian Pacific Economic Cooperation (Apec) – il meeting dei 21 paesi dell'area -che si è svolto a Pechino. Xi gioca in casa e non potrebbe avere terreno più favorevole.

A Pechino è arrivato anche Obama, un presidente indebolito (e definito «insipido» dalla stampa locale) dalle elezioni di metà mandato e dal nuovo ginepraio iracheno e più in generale preda di un mondo multipolare, caratterizzato dalle varie spinte di potenze regionali che ormai sfidano apertamente lo status quo, ridisegnando una geografia considerata «colonialista», come nel caso del Califfato tra Iraq e Siria o riproponendo antichi fasti, suffragati dalla nuova forza economica, come nel caso di Pechino. Il mondo è cambiato e l'Asia costituisce la cartina di tornasole economica di questo spostamento del capitale e della sua guida.

«Spetta al popolo dell'Asia gestire gli affari dell'Asia, risolvere i problemi dell'Asia e difendere la sicurezza in Asia», ha detto Xi Jinping, invitando i paesi asiatici a «far avanzare il processo di sviluppo comune e l'integrazione regionale». Mai come negli ultimi anni la Cina ha avuto un campo così vasto davanti a sé: attivare investimenti e fondi per Pechino è la soluzione migliore per rispondere ai dubbi che la debolezza americana sta facendo serpeggiare tra i suoi alleati nella regione, in bilico tra la resistenza ad un'alleanza anti cinese o l'abbandono ai – tanti – soldi che Pechino mette sul piatto.

Washington è riuscita, per ora, a bloccare l'idea di un libero scambio asiatico a matrice cinese, per spingere sul proprio accordo, che esclude la Cina, ma la centralità cinese nella regione sembra ormai inarrestabile e non nasce certo in questi giorni. A Washington c'è già chi parla di un nuovo piano Marshall asiatico, mentre alcuni media occidentali – il Wall Street Journal ad esempio – ricordano i fasti imperiali cinesi e il sistema dei tributi: qualcosa che forse appare più vicino alle intenzioni di Pechino.

Xi Jinping ha infatti proposto la cosiddetta «Cintura economica della Via della Seta» già settimane fa, durante un viaggio in Asia centrale. Si tratta di un corridoio che collega l'Oceano Pacifico al Mar Baltico e che unisce Asia orientale, Asia meridionale e il Medio Oriente per servire un mercato combinato di circa tre miliardi di persone. In Kazhakistan ha stretto un accordo per 30 miliardi di dollari per petrolio e gas e ha fornito un prestito di 3 miliardi di dollari per infrastrutture in Kirghizistan. Una manovra già vista in Africa: prestiti per infrastrutture e servizi, in cambio di risorse.

«Durante il recente viaggio in Indonesia - ha scritto il Wall Street Journal - ha proposto un altro pilastro, un corridoio commerciale marittimo che ha chiamato la Via della Seta Marittima del 21° secolo. Esso comporta la costruzione o l'espansione di porti e aree industriali in tutto il Sud-Est asiatico e in luoghi come lo Sri Lanka, il Kenya e la Grecia, con l'obiettivo di incrementare il commercio bilaterale con il sud-est asiatico a mille miliardi di dollari entro il 2020, più del doppio del livello dello scorso anno».

Il Fondo fornirà sostegno finanziario ai paesi asiatici che mirano a migliorare la connettività, ha detto Xi. «Seduta su una grande riserva di valuta estera, la Cina ha la capacità e dovrebbe assumersi maggiori responsabilità per lo sviluppo comune della regione», ha specificato al Global Times Zhang Baotong, un ricercatore dell'università dello Shaanxi, la provincia nord-occidentale cinese, già punto di partenza dell'antica Via della Seta.

La stampa locale non ha dubbi sul cambiamento dell'equilibrio asiatico, rimarcando il consueto carattere «pacifico» dell'ascesa cinese.

«Gli Usa vogliono sempre guidare il mondo, ma non ne hanno la forza. Non c'è stata alcuna egemonia globale in grado di spazzare via la diversità nel mondo e gli Stati Uniti non fanno eccezione. Se uno dei due paesi tra Cina e Stati Uniti non tiene conto degli interessi degli altri per cercare il proprio interesse, non ci sarà alcun successo nella regione. Quella di una posizione dominante è forse un’idea obsoleta e la lotta per il dominio non beneficerà nessuno dei due paesi».

Simone Pieranni

Simone Pieranni, genovese, laureato in Scienze Politiche, in Cina dal 2006. Nel 2009 ha fondato, con la giornalista colombiana Natalia Tobon, China Files agenzia editoriale specializzata in reportage dall'Asia in italiano e spagnolo. Attualmente, tra Roma e Pechino, lavora alla sezione Esteri del Manifesto.

lundi, 24 novembre 2014

Au coeur du nationalisme ukrainien

Jean-Luc Schaffhauser :

Au cœur du conflit ukrainien

sur

http://www.tvlibertes.com

A Permanent Infrastructure for Permanent War

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A Permanent Infrastructure for Permanent War
 
Ex: http://www.tomdispatch.com

In a September address to the United Nations General Assembly, President Barack Obama spoke forcefully about the “cycle of conflict” in the Middle East, about “violence within Muslim communities that has become the source of so much human misery.” The president was adamant: “It is time to acknowledge the destruction wrought by proxy wars and terror campaigns between Sunni and Shia across the Middle East.” Then with hardly a pause, he went on to promote his own proxy wars (including the backing of Syrian rebels and Iraqi forces against the Islamic State), as though Washington’s military escapades in the region hadn’t stoked sectarian tensions and been high-performance engines for “human misery.”

Not surprisingly, the president left a lot out of his regional wrap-up. On the subject of proxies, Iraqi troops and small numbers of Syrian rebels have hardly been alone in receiving American military support. Yet few in our world have paid much attention to everything Washington has done to keep the region awash in weaponry.

Since mid-year, for example, the State Department and the Pentagon have helped pave the way for the United Arab Emirates (UAE) to buy hundreds of millions of dollars worth of High Mobility Artillery Rocket Systems (HIMARS) launchers and associated equipment and to spend billions more on Mine Resistant Ambush Protected (MRAP) vehicles; for Lebanon to purchase nearly $200 million in Huey helicopters and supporting gear; for Turkey to buy hundreds of millions of dollars of AIM-120C-7 AMRAAM (Air-to-Air) missiles; and for Israel to stock up on half a billion dollars worth of AIM-9X Sidewinder (air-to-air) missiles; not to mention other deals to aid the militaries of Egypt, Kuwait, and Saudi Arabia.

For all the news coverage of the Middle East, you rarely see significant journalistic attention given to any of this or to agreements like the almost $70 million contract, signed in September, that will send Hellfire missiles to Iraq, Jordan, Saudi Arabia, and Qatar, or the $48 million Navy deal inked that same month for construction projects in Bahrain and the UAE.

The latter agreement sheds light on another shadowy, little-mentioned, but critically important subject that’s absent from Obama’s scolding speeches and just about all news coverage here: American bases. Even if you take into account the abandonment of its outposts in Iraq -- which hosted 505 U.S. bases at the height of America’s last war there -- and the marked downsizing of its presence in Afghanistan -- which once had at least 800 bases (depending on how you count them) -- the U.S. continues to garrison the Greater Middle East in a major way.  As TomDispatch regular David Vine, author of the much-needed, forthcoming book Base Nation: How U.S. Military Bases Overseas Harm America and the World, points out in his latest article, the region is still dotted with U.S. bases, large and small, in a historically unprecedented way, the result of a 35-year-long strategy that has been, he writes, “one of the great disasters in the history of American foreign policy.” That’s saying a lot for a nation that’s experienced no shortage of foreign policy debacles in its history, but it’s awfully difficult to argue with all the dictators, death, and devastation that have flowed from America’s Middle Eastern machinations. Nick Turse

The Bases of War in the Middle East 
From Carter to the Islamic State, 35 Years of Building Bases and Sowing Disaster 

By David Vine

With the launch of a new U.S.-led war in Iraq and Syria against the Islamic State (IS), the United States has engaged in aggressive military action in at least 13 countries in the Greater Middle East since 1980. In that time, every American president has invaded, occupied, bombed, or gone to war in at least one country in the region. The total number of invasions, occupations, bombing operations, drone assassination campaigns, and cruise missile attacks easily runs into the dozens.

As in prior military operations in the Greater Middle East, U.S. forces fighting IS have been aided by access to and the use of an unprecedented collection of military bases. They occupy a region sitting atop the world’s largest concentration of oil and natural gas reserves and has long been considered the most geopolitically important place on the planet. Indeed, since 1980, the U.S. military has gradually garrisoned the Greater Middle East in a fashion only rivaled by the Cold War garrisoning of Western Europe or, in terms of concentration, by the bases built to wage past wars in Korea and Vietnam.

In the Persian Gulf alone, the U.S. has major bases in every country save Iran. There is an increasingly important, increasingly large base in Djibouti, just miles across the Red Sea from the Arabian Peninsula. There are bases in Pakistan on one end of the region and in the Balkans on the other, as well as on the strategically located Indian Ocean islands of Diego Garcia and the Seychelles. In Afghanistan and Iraq, there were once as many as 800 and 505 bases, respectively. Recently, the Obama administration inked an agreement with new Afghan President Ashraf Ghani to maintain around 10,000 troops and at least nine major bases in his country beyond the official end of combat operations later this year. U.S. forces, which never fully departed Iraq after 2011, are now returning to a growing number of bases there in ever larger numbers.

In short, there is almost no way to overemphasize how thoroughly the U.S. military now covers the region with bases and troops. This infrastructure of war has been in place for so long and is so taken for granted that Americans rarely think about it and journalists almost never report on the subject. Members of Congress spend billions of dollars on base construction and maintenance every year in the region, but ask few questions about where the money is going, why there are so many bases, and what role they really serve. By one estimate, the United States has spent $10 trillion protecting Persian Gulf oil supplies over the past four decades.

Approaching its 35th anniversary, the strategy of maintaining such a structure of garrisons, troops, planes, and ships in the Middle East has been one of the great disasters in the history of American foreign policy. The rapid disappearance of debate about our newest, possibly illegal war should remind us of just how easy this huge infrastructure of bases has made it for anyone in the Oval Office to launch a war that seems guaranteed, like its predecessors, to set off new cycles of blowback and yet more war.

 

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On their own, the existence of these bases has helped generate radicalism and anti-American sentiment. As was famously the case with Osama bin Laden and U.S. troops in Saudi Arabia, bases have fueled militancy, as well as attacks on the United States and its citizens. They have cost taxpayers billions of dollars, even though they are not, in fact, necessary to ensure the free flow of oil globally. They have diverted tax dollars from the possible development of alternative energy sources and meeting other critical domestic needs. And they have supported dictators and repressive, undemocratic regimes, helping to block the spread of democracy in a region long controlled by colonial rulers and autocrats.

After 35 years of base-building in the region, it’s long past time to look carefully at the effects Washington’s garrisoning of the Greater Middle East has had on the region, the U.S., and the world.

“Vast Oil Reserves”

While the Middle Eastern base buildup began in earnest in 1980, Washington had long attempted to use military force to control this swath of resource-rich Eurasia and, with it, the global economy. Since World War II, as the late Chalmers Johnson, an expert on U.S. basing strategy, explained back in 2004, “the United States has been inexorably acquiring permanent military enclaves whose sole purpose appears to be the domination of one of the most strategically important areas of the world.”

In 1945, after Germany’s defeat, the secretaries of War, State, and the Navy tellingly pushed for the completion of a partially built base in Dharan, Saudi Arabia, despite the military’s determination that it was unnecessary for the war against Japan. “Immediate construction of this [air] field,” they argued, “would be a strong showing of American interest in Saudi Arabia and thus tend to strengthen the political integrity of that country where vast oil reserves now are in American hands.”

By 1949, the Pentagon had established a small, permanent Middle East naval force (MIDEASTFOR) in Bahrain. In the early 1960s, President John F. Kennedy’s administration began the first buildup of naval forces in the Indian Ocean just off the Persian Gulf. Within a decade, the Navy had created the foundations for what would become the first major U.S. base in the region -- on the British-controlled island of Diego Garcia.

In these early Cold War years, though, Washington generally sought to increase its influence in the Middle East by backing and arming regional powers like the Kingdom of Saudi Arabia, Iran under the Shah, and Israel. However, within months of the Soviet Union’s 1979 invasion of Afghanistan and Iran’s 1979 revolution overthrowing the Shah, this relatively hands-off approach was no more.

Base Buildup

In January 1980, President Jimmy Carter announced a fateful transformation of U.S. policy. It would become known as the Carter Doctrine. In his State of the Union address, he warned of the potential loss of a region “containing more than two-thirds of the world’s exportable oil” and “now threatened by Soviet troops” in Afghanistan who posed “a grave threat to the free movement of Middle East oil.”

Carter warned that “an attempt by any outside force to gain control of the Persian Gulf region will be regarded as an assault on the vital interests of the United States of America.” And he added pointedly, “Such an assault will be repelled by any means necessary, including military force.”

With these words, Carter launched one of the greatest base construction efforts in history. He and his successor Ronald Reagan presided over the expansion of bases in Egypt, Oman, Saudi Arabia, and other countries in the region to host a “Rapid Deployment Force,” which was to stand permanent guard over Middle Eastern petroleum supplies. The air and naval base on Diego Garcia, in particular, was expanded at a quicker rate than any base since the war in Vietnam. By 1986, more than $500 million had been invested. Before long, the total ran into the billions.

Soon enough, that Rapid Deployment Force grew into the U.S. Central Command, which has now overseen three wars in Iraq (1991-2003, 2003-2011, 2014-); the war in Afghanistan and Pakistan (2001-); intervention in Lebanon (1982-1984); a series of smaller-scale attacks on Libya (1981, 1986, 1989, 2011); Afghanistan (1998) and Sudan (1998); and the "tanker war" with Iran (1987-1988), which led to the accidental downing of an Iranian civilian airliner, killing 290 passengers. Meanwhile, in Afghanistan during the 1980s, the CIA helped fund and orchestrate a major covert war against the Soviet Union by backing Osama Bin Laden and other extremist mujahidin. The command has also played a role in the drone war in Yemen (2002-) and both overt and covert warfare in Somalia (1992-1994, 2001-). 

 

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During and after the first Gulf War of 1991, the Pentagon dramatically expanded its presence in the region. Hundreds of thousands of troops were deployed to Saudi Arabia in preparation for the war against Iraqi autocrat and former ally Saddam Hussein. In that war’s aftermath, thousands of troops and a significantly expanded base infrastructure were left in Saudi Arabia and Kuwait. Elsewhere in the Gulf, the military expanded its naval presence at a former British base in Bahrain, housing its Fifth Fleet there. Major air power installations were built in Qatar, and U.S. operations were expanded in Kuwait, the United Arab Emirates, and Oman.

The invasion of Afghanistan in 2001 and of Iraq in 2003, and the subsequent occupations of both countries, led to a more dramatic expansion of bases in the region. By the height of the wars, there were well over 1,000 U.S. checkpoints, outposts, and major bases in the two countries alone. The military also built new bases in Kyrgyzstan and Uzbekistan (since closed), explored the possibility of doing so in Tajikistan and Kazakhstan, and, at the very least, continues to use several Central Asian countries as logistical pipelines to supply troops in Afghanistan and orchestrate the current partial withdrawal.

While the Obama administration failed to keep 58 “enduring” bases in Iraq after the 2011 U.S. withdrawal, it has signed an agreement with Afghanistan permitting U.S. troops to stay in the country until 2024 and maintain access to Bagram Air Base and at least eight more major installations.

An Infrastructure for War

Even without a large permanent infrastructure of bases in Iraq, the U.S. military has had plenty of options when it comes to waging its new war against IS. In that country alone, a significant U.S. presence remained after the 2011 withdrawal in the form of base-like State Department installations, as well as the largest embassy on the planet in Baghdad, and a large contingent of private military contractors. Since the start of the new war, at least 1,600 troops have returned and are operating from a Joint Operations Center in Baghdad and a base in Iraqi Kurdistan’s capital, Erbil. Last week, the White House announced that it would request $5.6 billion from Congress to send an additional 1,500 advisers and other personnel to at least two new bases in Baghdad and Anbar Province. Special operations and other forces are almost certainly operating from yet more undisclosed locations.

At least as important are major installations like the Combined Air Operations Center at Qatar’s al-Udeid Air Base. Before 2003, the Central Command’s air operations center for the entire Middle East was in Saudi Arabia. That year, the Pentagon moved the center to Qatar and officially withdrew combat forces from Saudi Arabia. That was in response to the 1996 bombing of the military’s Khobar Towers complex in the kingdom, other al-Qaeda attacks in the region, and mounting anger exploited by al-Qaeda over the presence of non-Muslim troops in the Muslim holy land. Al-Udeid now hosts a 15,000-foot runway, large munitions stocks, and around 9,000 troops and contractors who are coordinating much of the new war in Iraq and Syria.

Kuwait has been an equally important hub for Washington’s operations since U.S. troops occupied the country during the first Gulf War. Kuwait served as the main staging area and logistical center for ground troops in the 2003 invasion and occupation of Iraq. There are still an estimated 15,000 troops in Kuwait, and the U.S. military is reportedly bombing Islamic State positions using aircraft from Kuwait’s Ali al-Salem Air Base.

As a transparently promotional article in the Washington Post confirmed this week, al-Dhafra Air Base in the United Arab Emirates has launched more attack aircraft in the present bombing campaign than any other base in the region. That country hosts about 3,500 troops at al-Dhafra alone, as well as the Navy's busiest overseas port.  B-1, B-2, and B-52 long-range bombers stationed on Diego Garcia helped launch both Gulf Wars and the war in Afghanistan. That island base is likely playing a role in the new war as well. Near the Iraqi border, around 1,000 U.S. troops and F-16 fighter jets are operating from at least one Jordanian base. According to the Pentagon’s latest count, the U.S. military has 17 bases in Turkey. While the Turkish government has placed restrictions on their use, at the very least some are being used to launch surveillance drones over Syria and Iraq. Up to seven bases in Oman may also be in use.

 

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Bahrain is now the headquarters for the Navy’s entire Middle Eastern operations, including the Fifth Fleet, generally assigned to ensure the free flow of oil and other resources though the Persian Gulf and surrounding waterways. There is always at least one aircraft carrier strike group -- effectively, a massive floating base -- in the Persian Gulf. At the moment, the U.S.S. Carl Vinson is stationed there, a critical launch pad for the air campaign against the Islamic State. Other naval vessels operating in the Gulf and the Red Sea have launched cruise missiles into Iraq and Syria. The Navy even has access to an “afloat forward-staging base” that serves as a “lilypad” base for helicopters and patrol craft in the region.

In Israel, there are as many as six secret U.S. bases that can be used to preposition weaponry and equipment for quick use anywhere in the area. There’s also a “de facto U.S. base” for the Navy’s Mediterranean fleet. And it’s suspected that there are two other secretive sites in use as well. In Egypt, U.S. troops have maintained at least two installations and occupied at least two bases on the Sinai Peninsula since 1982 as part of a Camp David Accords peacekeeping operation.

Elsewhere in the region, the military has established a collection of at least five drone bases in Pakistan; expanded a critical base in Djibouti at the strategic chokepoint between the Suez Canal and the Indian Ocean; created or gained access to bases in Ethiopia, Kenya, and the Seychelles; and set up new bases in Bulgaria and Romania to go with a Clinton administration-era base in Kosovo along the western edge of the gas-rich Black Sea.

Even in Saudi Arabia, despite the public withdrawal, a small U.S. military contingent has remained to train Saudi personnel and keep bases “warm” as potential backups for unexpected conflagrations in the region or, assumedly, in the kingdom itself. In recent years, the military has even established a secret drone base in the country, despite the blowback Washington has experienced from its previous Saudi basing ventures.

Dictators, Death, and Disaster

The ongoing U.S. presence in Saudi Arabia, however modest, should remind us of the dangers of maintaining bases in the region. The garrisoning of the Muslim holy land was a major recruiting tool for al-Qaeda and part of Osama bin Laden’s professed motivation for the 9/11 attacks. (He called the presence of U.S. troops, “the greatest of these aggressions incurred by the Muslims since the death of the prophet.”) Indeed, U.S. bases and troops in the Middle East have been a “major catalyst for anti-Americanism and radicalization” since a suicide bombing killed 241 marines in Lebanon in 1983. Other attacks have come in Saudi Arabia in 1996, Yemen in 2000 against the U.S.S. Cole, and during the wars in Afghanistan and Iraq. Research has shown a strong correlation between a U.S. basing presence and al-Qaeda recruitment.

Part of the anti-American anger has stemmed from the support U.S. bases offer to repressive, undemocratic regimes. Few of the countries in the Greater Middle East are fully democratic, and some are among the world’s worst human rights abusers. Most notably, the U.S. government has offered only tepid criticism of the Bahraini government as it has violently cracked down on pro-democracy protestors with the help of the Saudis and the United Arab Emirates (UAE).

 

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Beyond Bahrain, U.S. bases are found in a string of what the Economist Democracy Index calls “authoritarian regimes,” including Afghanistan, Bahrain, Djibouti, Egypt, Ethiopia, Jordan, Kuwait, Oman, Qatar, Saudi Arabia, UAE, and Yemen. Maintaining bases in such countries props up autocrats and other repressive governments, makes the United States complicit in their crimes, and seriously undermines efforts to spread democracy and improve the wellbeing of people around the world.

Of course, using bases to launch wars and other kinds of interventions does much the same, generating anger, antagonism, and anti-American attacks. A recent U.N. report suggests that Washington’s air campaign against the Islamic State had led foreign militants to join the movement on “an unprecedented scale.”

And so the cycle of warfare that started in 1980 is likely to continue. “Even if U.S. and allied forces succeed in routing this militant group,” retired Army colonel and political scientist Andrew Bacevich writes of the Islamic State, “there is little reason to expect” a positive outcome in the region. As Bin Laden and the Afghan mujahidin morphed into al-Qaeda and the Taliban and as former Iraqi Baathists and al-Qaeda followers in Iraq morphed into IS, “there is,” as Bacevich says, “always another Islamic State waiting in the wings.”

The Carter Doctrine’s bases and military buildup strategy and its belief that “the skillful application of U.S. military might” can secure oil supplies and solve the region’s problems was, he adds, “flawed from the outset.” Rather than providing security, the infrastructure of bases in the Greater Middle East has made it ever easier to go to war far from home. It has enabled wars of choice and an interventionist foreign policy that has resulted in repeated disasters for the region, the United States, and the world. Since 2001 alone, U.S.-led wars in Afghanistan, Pakistan, Iraq, and Yemen have minimally caused hundreds of thousands of deaths and possibly more than one million deaths in Iraq alone.

The sad irony is that any legitimate desire to maintain the free flow of regional oil to the global economy could be sustained through other far less expensive and deadly means. Maintaining scores of bases costing billions of dollars a year is unnecessary to protect oil supplies and ensure regional peace -- especially in an era in which the United States gets only around 10% of its net oil and natural gas from the region. In addition to the direct damage our military spending has caused, it has diverted money and attention from developing the kinds of alternative energy sources that could free the United States and the world from a dependence on Middle Eastern oil -- and from the cycle of war that our military bases have fed.

David Vine, a TomDispatch regular, is associate professor of anthropology at American University in Washington, D.C. He is the author of Island of Shame: The Secret History of the U.S. Military Base on Diego Garcia. He has written for the New York Times, the Washington Post, the Guardian, and Mother Jones, among other publications. His new book, Base Nation: How U.S. Military Bases Abroad Harm America and the World, will appear in 2015 as part of the American Empire Project (Metropolitan Books). For more of his writing, visit www.davidvine.net.

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Copyright 2014 David Vine

Hungary’s Viktor Orban: Washington’s New Enemy Image

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Hungary’s Viktor Orban: Washington’s New Enemy Image

Hungary and its populist nationalist Prime Minister Viktor Orban have come into the cross-hairs of Washington’s political elites. His sin? Not buckling under to the often destructive diktats of the Brussels EU Commission; attempting to define a Hungarian national identity. But his cardinal sin is his deepening relationship with Russia and his defiance of Washington in signing an agreement with Gazprom for bringing the Russian South Stream gas pipeline into the EU via Hungary.

Orban has himself undergone a political journey since he was elected as Hungary’s second-youngest Prime Ministers in 1998. Back then he oversaw the entry of Hungary along with Poland and the Czech Republic into NATO over Russia’s protest, and into the EU. As Prime Minister during far more prosperous economic times in the EU, Orban cut taxes, abolished university tuition for qualified students, expanded maternity benefits, and attracted German industry with low-cost Hungarian labor. One of his American “advisers” then was James Denton, linked with the Color Revolution Washington NGO, Freedom House. Orban seemed the darling of Washington’s neo-cons. In 2001 he was given the neoconservative American Enterprise Institute’s Freedom Award.

But in 2010 after six years in the opposition, Orban returned, this time with a resounding majority for his Fidesz-Hungarian Civic Union Party, Fidesz for short. In fact Fidesz won a 68% supermajority in Parliament, giving it the necessary votes to alter the Constitution and pass new laws, which it did. Ironically, in a case of the pot calling the kettle black, the United States Obama Administration and the European Parliament for placing too much power in the hands of Fidesz. Orban was accused by Daniel Cohn-Bendit of the European Greens of making Hungary on the model of Venezuela’s Hugo Chavez. He was definitely not playing by the approved Brussels Rulebook for politically submissive EU politicians. Fidesz began to be demonized in EU media as the Hungarian version of United Russia and Orban as the Hungarian Putin. That was in 2012.

Now its getting alarming for the Atlanticists and their EU followers. Orban has defied EU demands to stop construction of Russia’s important South Stream gas pipeline.

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Russia’s South Stream gas pipeline would guarantee EU gas together with German-Russian Nord Stream that could bypass the war in Ukraine something Washington bitterly opposes for obvious reasons

Last January Orban’s government announced a € 10 billion deal with the Russian state nuclear energy company to refurbish Hungary’s only nuclear power plant at Paks, originally built during the Soviet era with Russian technology.

That caused some attention in Washington. Similarly when Orban criticized the United States this past summer for failing to ultimately resolve the global financial crisis its banks and its lax regulation caused, and praised China, Turkey and Russia as better models. He declared in words not too different from what I have often used that Western democracies, “will probably be incapable of maintaining their global competitiveness in the upcoming decades and will instead be scaled down unless they are capable of changing themselves significantly.” In addition, Orban’s government managed to free Hungary from decades of devastating IMF bondage. In August 2013, the Hungarian Economic Ministry announced that it had, thanks to a “disciplined budget policy,” repaid the remaining €2.2 billion owed to the IMF. No more onerous IMF-forced state privatizations or conditionalities. The head of the Hungarian Central Bank then demanded the IMF close its offices in Budapest. In addition, echoing Iceland, the State Attorney General brought charges against the country’s three previous prime ministers because of the criminal amount of debt into which they plunged the nation. That’s a precedent that surely causes cold sweat in some capitals of the EU or Washington and Wall Street.

But the real alarm bells rang when Orban and his Fidesz party approved a go-ahead, together with neighboring Austria, of the South Stream Russian pipeline, ignoring EU claims it violated EU rules. Orben proclaimed at a meeting with Germany’s Horst Seehofer in Munich on November 6, “”Es lebe die österreichisch-ungarische Energiemonarchie” („The Austro-Hungarian Energy Monarchy Lives.“)

The US elites sounded the alarm immediately. The ultra-establishment New York Times ran a lead editorial, “Hungary’s Dangerous Slide.” They declared, “The government of Prime Minister Viktor Orban of Hungary is sliding toward authoritarianism and defying the fundamental values of the European Union — and getting away with it.”

The Times revealed the real cause of Washington and Wall Street alarm: “Hungary’s most recent expression of contempt for the European Union is its passage of a law on Monday that clears the way for Russia’s South Stream natural gas pipeline to traverse Hungary. The new law is in clear violation of the European Parliament’s call in September for member states to cancel South Stream, and of the economic sanctions against Russia imposed by the European Union and the United States after Russia’s actions in Ukraine. Instead of issuing tepid expressions of concern over antidemocratic policies, the European Union should be moving to sanction Hungary. Jean-Claude Juncker, the president of the European Commission, should exercise his power to force Mr. Navracsics to resign.” Tibor Navracsics, has just been named the new European Commissioner of Education, Culture, Youth and Sport, a post in Brussels that has arguably little to do with gas pipelines.

Next we can expect the National Endowment for Democracy and the usual US Government-backed NGO’s to find an excuse to launch mass opposition protests against Fidesz and Orban for his unforgivable crime of trying to make Hungary’s energy independent of the US-created insanity in Ukraine.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”
First appeared:
http://journal-neo.org/2014/11/21/hungary-s-viktor-orban-washington-s-new-enemy-image/

dimanche, 23 novembre 2014

Niet VS, maar Iran stopte ISIS in Irak

Edward Azadi:

Niet VS, maar Iran stopte ISIS in Irak

Iraanse troepen in Irak, terug van nooit echt weggeweest

Ex: http://www.doorbraak.be

Juni 2014: ISIS neemt Mosul in: de 2de grootste stad van Irak. Het Iraaks leger slaat op de vlucht, en laat veel van haar wapens achter. September 2014: In Parijs komen vertegenwoordigers uit meer dan 30 landen samen om een coalitie te smeden in de strijd tegen ISIS. Iran is niet uitgenodigd. 

Volgens Franse diplomaten is Iran niet welkom op uitdrukkelijke vraag van een aantal Arabische landen. Maar ook de VS zijn duidelijk: er kan geen sprake zijn van samenwerking met Iran. November 2014: Volgens de krant Washington Post schrijft President Obama een brief naar Ayatollah Khamenei, waarin hij de deur opent voor een militaire samenwerking nadat er een akkoord wordt bereikt over Iraans nucleaire programma. Iran bevestigd de ontvangst van de brief, het Witte Huis wil in een reactie enkel kwijt dat hun standpunt ongewijzigd is: de VS werken niet militair samen met Iran. Maar intussen stapelen de bewijzen zich op dat Iran wel degelijk militair actief is in Irak. En dat is geen nieuws. Iran heeft al jaren 'boots on the ground' in haar buurland.

Tussen september 1980 en augustus 1988, vochten Irak en Iran een bloedige oorlog uit. Saddam Hoessein veronderstelde dat na Iran militair verzwakt uit de Islamitische Revolutie gekomen was, en probeerde een deel van het land te annexeren. Maar hij misrekende zich. Iran vocht vurig terug. Saddam Hoessein had op papier een sterker leger, en hij had de steun van het Westen. Maar Ayatollah Khomeini had meer kanonnenvlees in de strijd te werpen. Het conflict zou eindigen op een 'Status quo ante bellum'. Een uitkomst waarvoor honderdduizenden doden vielen, waaronder 95 000 Iraanse kindsoldaten.

Net zoals Irak tijdens de oorlog de steun krijgt van de Iraanse Volksmoedjahedien, gaat ook Iran op zoek naar Iraakse bondgenoten. Iran richt verschillende Sjiitische milities op in Irak, waaronder de Badr Brigades. Iraakse Sjiieten vechten met Iraanse wapens, en onder bevel van Iraanse officieren, tegen Saddam Hoessein, en blijven dat ook doen na 1988. De opstand van 1991, de Koerdische burgeroorlog of de Amerikaanse inval in 2003: telkens er in Irak een gewapend conflict losbarst, zijn de Badr Brigades en andere Sjiitische milities erbij betrokken.

Na de omverwerping van het regime van Saddam Hoessein, vormt de Badr Brigade zich om tot de 'Badr Organisatie': een politieke beweging. Officieel leggen ze de wapens neer. Leden van de voormalige brigades, sluiten zich bij het Iraakse leger aan. Maar in werkelijkheid behoudt de Badr Organisatie een militaire vleugel. Sinds de opmars van ISIS, komen ze daar ook opnieuw openlijk voor uit. Hadi Al-Amiri, leider van de Badr Organisatie en minister van Transport in de Iraakse regering, vertelt trots in interviews met Westerse media hoe zijn Badr milities de opmars van ISIS hebben gestopt. Omwille van de militaire successen van Badr (of misschien omwille van de militaire catastrofes van het Iraakse leger) plaatste Eerste Minister Nouri al-Maliki alle Iraakse troepen in de provincie Diyala onder het commando van Al-Amiri. Het ziet er niet naar uit dat de huidige Eerste Minister Haider al-Abadi die beslissing zal terugdraaien. Ook hij heeft de steun van de Badr Organisatie hard nodig. En met de steun van Badr, komt de steun van Iran. In de woorden van Al-Amiri: 'Zonder de hulp van Iran, was ISIS nu al in Bagdad'.

Maar Iran is ook rechtstreeks actief in buurland Irak. Qasem Soleimani stond tot augustus 2014 aan het hoofd van de Quds Eenheid: een speciale eenheid van de Iraanse Revolutionaire Garde. Hij was eerder al actief in Libanon en Syrië, en staat erom bekend de publiciteit te schuwen. Maar sinds augustus duikt hij geregeld op in foto's, genomen in Irak, en gepubliceerd in Iraanse media. De boodschap is duidelijk: de Quds Eenheid is in Irak, en Iran wil dat de wereld dat weet. De Quds trainen Iraakse soldaten, Sjiitische milities en Koerdische Peshmerga. Ze voorzien hen van wapens en munitie, en zouden ook deelnemen aan gevechten. Bronnen binnen de Iraakse regering bevestigden aan de BBC dat het niet zozeer de luchtbombardementen zijn die de ISIS opmars hebben gestopt, maar wel het snelle optreden van Iran.

Ook ISIS zelf bevestigt de aanwezigheid van Iran. De organisatie verspreidt foto's van een neergehaalde Iraanse verkennings-drone. En terwijl de VS officieel een samenwerking met Iran blijven uitsluiten, laat Australië weten dat ze 'gezien de aard van de dreiging', geen graten zien in een samenwerking met de Islamitische Republiek. Volgens het Australische ministerie van defensie is het algemeen geweten dat Irak de hulp gevraagd heeft van Iran in de strijd tegen ISIS. De Australische houding is niet onbelangrijk, aangezien het land met 200 speciale eenheden deelneemt aan de internationale coalitie tegen ISIS.

Maandag 24 november verloopt de deadline om tot een akkoord te komen in de onderhandelingen rond het Iraanse nucleaire programma. De VS lijken elke mogelijke samenwerking met Iran in de strijd tegen ISIS te laten afhangen van het bereiken van een akkoord. Maar intussen is de realiteit dat Iran al volop militair actief is in Irak. En eigenlijk is dat sinds de Iraans-Iraakse oorlog nooit anders geweest. Als het Westen iets wil bereiken in Irak, dan zal het met de factor Iran rekening moeten houden. Met of zonder nucleair akkoord.

Foto: Qasem Soleimani poseert met Peshmerga in Irak. Bron: tadbirkhabar.com

Partenariat transpacifique: la nouvelle ruse de Washington

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Partenariat transpacifique: la nouvelle ruse de Washington

Auteur : Daniel Zoubov
Ex: http://zejournal.mobi

Le partenariat transpacifique, ou TPP, est un ensemble de nouvelles règles économiques qui vont s'appliquer à 800 millions de personnes – les citoyens américains, mexicains, canadiens et japonais si Tokyo rejoignait les négociations – et encore 200 millions d'habitants de la région Asie-Pacifique.

Pour reprendre les propos de l'ex-premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, "le partenariat transpacifique n'est qu'une ruse des USA pour faire face à une probable continuation de la croissance économique chinoise, en réunissant dans la même poche tous les pays de la région Asie-Pacifique".

Une partie essentielle de l'accord est gardée secrète, à l'abri du regard de ceux qui seront justement soumis à ses dispositions. Cependant, certains termes ont fuité dans la presse et permettent de comprendre les intentions des États qui ont rédigé ce document, notamment sur la protection de l'environnement et de la propriété intellectuelle.

Dans la section "Mécanismes volontaires d'amélioration de la protection de l'environnement", les parties s'engagent à reconnaître que les "mécanismes souples construits sur une base de volontariat, comme un audit volontaire et la publication de ses résultats, les stimulations de marché, l'échange volontaire d'information et d'expérience et le partenariat public-privé peuvent contribuer à la création et au maintien d'un niveau élevé de protection de l'environnement et compléter les mesures nationales de réglementation".

Comprendre: une reddition totale face aux corporations énergétiques, qui risque d'entraîner des victimes humaines et des catastrophes écologiques d'envergure, comme les Américains et les Australiens ont pu s'en convaincre à leur dépens.

Le gouverneur de Caroline du Nord Pat McCrory, qui travaillait auparavant chez Duke Energy, appelait activement à renoncer au rôle régulateur de l’État dans la protection de l'environnement et à octroyer à la compagnie un droit d'"autorégulation". En février 2014, Duke Energy a été responsable du déversement de cendres de charbon et des égouts dans la rivière Dan, empoisonnant cette source d'eau pour des milliers d'habitants de l’État.

Sans entrer dans les détails des autres termes de cet accord, on comprend facilement que les auteurs du document ont été guidés par les intérêts des compagnies énergétiques. Le texte indique également que les gouvernements doivent encourager ces compagnies à promouvoir leurs produits en partant de "l'authenticité, de la véracité et en tenant compte des informations scientifiques et techniques". Les autorités américaines et canadiennes prônent aujourd'hui la production d'huile de schiste. La question est de savoir si ses consommateurs connaîtront la vérité sur la nuisance de ce procédé pour l'environnement. Ou si les gouvernements d'autres pays se soumettront également aux compagnies énergétiques en dissimulant la réalité.

Le sénateur républicain de l’État d'Oklahoma, James Inhofe, qui présidera la commission pour l'environnement et les travaux publics, insiste sur le fait que le réchauffement climatique est une "grandiose mystification". Inutile de dire que sa campagne électorale a été généreusement financée par l'oligarchie pétrolière et gazière, qui tirera beaucoup de profit du futur poste de son protégé. Le même profit se cache derrière les exigences américaines - que la "réglementation volontaire" soit la norme pour l'exploration et l'exploitation des sources d'énergie dans les pays du TPP.

La subordination de la protection de la santé et de l'environnement aux intérêts des multinationales, obtenue au cours de négociations secrètes, est présentée comme un moyen de développer l'économie de la région Asie-Pacifique.

Il se pourrait que les pays asiatiques participant à ces négociations tels que Brunei, la Malaisie, le Viêt Nam et Singapour utilisent ce fait comme moyen de pression sur la Chine. Avec pour objectif de parvenir à signer un accord sur la création de leur propre version du TPP – une zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP).

La tentative des USA de renforcer leur influence dans le bassin Pacifique ne s'arrête pas là. Ces dernières années, on note une intensification de la coopération militaire entre les USA, la Corée du Sud et le Japon - Séoul et Tokyo sont ainsi devenus les principaux alliés de Washington hors Otan.

L'ampleur de leur coopération militaire est un autre sujet. Dans le contexte de l'accord commercial, elle se présente comme une tentative agressive des USA de déstabiliser la situation dans la région tout en isolant et en encerclant la Chine et la Russie par une ceinture d'États amis de Washington.


- Source : Daniel Zoubov

samedi, 22 novembre 2014

Le retour de l’Iran

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Le retour de l’Iran

par Aymeric Chauprade

La chute de Sanaa n’a été que peu commentée ; pourtant, la prise de contrôle de la capitale yéménite par les rebelles chiites Houthis a d’importantes répercussions et doit surtout être interprétée dans un contexte plus large : la stratégie régionale de Téhéran dont l’influence s’étend désormais sur tout le Golfe.

De l’encerclement à l’offensive…

Ce résultat était pourtant loin d’être acquis : au cours de la décennie précédente, l’influence perse avait été réduite sous les coups de butoir de la diplomatie néo-conservatrice américaine et l’Iran, pratiquement encerclée. Présentes en 2001 en Afghanistan, les forces armées américaines envahissaient deux ans plus tard l’Irak. Au Liban, Assad retirait progressivement son armée sous la pression de Washington (2005), et l’État hébreu commençait de s’entendre avec l’Azerbaïdjan dans un échange dont seul Israël a le secret : devenant conseiller militaire de Baku comme il l’est de Singapour et de New-Dehli, Tel-Aviv lui vendait des armes, lui achetait son pétrole (un tiers de son approvisionnement) et infiltrait ses agents de sabotage via cette base avancée de sa lutte féroce et clandestine contre le programme nucléaire iranien. Enfin, dernier trait, au moment même où Israël recevait enfin de Washington le feu vert pour la fourniture de bombes anti-bunkers (les massive ordnance penetrators), Moscou refusait de livrer à Téhéran le système S-300 de défense sol-air de moyenne portée, indispensable bouclier pourtant de son programme nucléaire…et entamait des négociations avec Ryad pour l’exportation du S-400, le nec plus ultra de la défense sol-air.

Encerclée, l’Iran apparaissait exsangue, au point que les soulèvements post-électoraux de 2009 apparaissaient comme le prologue de la chute annoncée de Téhéran et le couronnement, tardif certes, de la stratégie des faucons néo-conservateurs de Georges Bush junior…

C’était sans compter sans la patience et l’endurance de Téhéran d’une part et les inévitables conséquences des erreurs stratégiques américaines de l’autre. Si les manifestations de 2009 ont surpris le régime des Mollahs, elles ne l’ont pas entamé : la répression fut suffisamment féroce pour être comprise… et le cœur du régime a pu vérifier sa cohésion et sa solidité. Mais le vrai combustible de l’offensive iranienne se trouve dans les errements de la Maison Blanche, du département d’État et du Pentagone, tous unis dans un même aveuglement qui a également déteint sur les meilleurs analystes de la C.I.A, instrumentalisée à des fins idéologiques comme l’a été le S.I.S britannique.

Les néo-conservateurs, tout à leur revanche stérile contre Saddam Hussein, ont effet liquidé le mauvais régime et dispersé les cadres du parti Baas laïc, transformant l’Irak en une Mecque du terrorisme; les apprenti-sorciers de Washington (Richard Perle, Dick Cheney, Donald Rumsfeld, notamment) consolidaient aveuglément un axe sunnite formé des régimes fondamentalistes musulmans : Qatar, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis. Cet axe sunnite, unis par le pétrole, les gros contrats d’armement et le terrorisme islamiste, cherchait partout à imposer sa volonté dans la région, notamment en Syrie. Une personne incarnait cette politique : le Prince Bandar bin Sultan, ancien ambassadeur saoudien à Washington et que l’on a souvent décrit comme un agent stipendié par la C.I.A. Sa réapparition au printemps dernier, après une brève éclipse de disgrâce, comme conseiller spécial du Roi Abdallah, en dit assez quant à l’influence américaine sur Ryad.

Le printemps arabe donnera bientôt à cet axe l’occasion d’accélérer leurs desseins géopolitiques. En 2009, la nouvelle administration américaine, tout aussi idéologique que la précédente, poursuivra son soutien aveugle à cet axe sunnite. La chute de la Libye de Khadafi en 2011 devait annoncer peu après celle du Caire de Moubarak en 2012 avec l’arrivée du Frère musulman Morsi.

Cette politique a provoqué le resserrement des liens entre Damas et Téhéran, tous deux soutenus par Moscou qui, après avoir perdu Le Caire, aux mains des Frères Musulmans, ne pouvait perdre ses deux derniers points d’appui régionaux. Préparant l’avenir, la Russie lançait un vaste programme de réarmement, dont le volet naval très ambitieux, prévoyait une flotte renforcée en Méditerranée et la consolidation de points d’appui : à Chypre (Limassol), à Alger (fourniture de deux Projet 636 armés de missiles de croisière Klub) et naturellement le port de Tartous (la Tortose des Templiers). La livraison de 72 missiles anti-navires Yakhont (P-800) à Damas, mais sous clé russe, l’agrandissement des quais flottants et la modernisation des ateliers de l’ancien port franc symbolisaient l’engagement solide de la Russie envers la Syrie. Dans le vocabulaire des amiraux russes, Tortose est ainsi passée en 2012 de base « d’appui technique » pour des navires en escale à celle de « point de déploiement » en 2013, permettant aux bâtiments de la Mer Noire de rejoindre Aden et l’Océan Indien en quatre jours à 20nd, soit moitié moins qu’au départ de Sébastopol…

Pendant ce temps, l’Iran poursuivait son programme nucléaire. Certes, de sporadiques explosions sur des sites sensibles, la paralysie des systèmes de contrôle des centrales par de mystérieux virus informatiques et l’assassinat ciblé d’ingénieurs en ralentissaient l’avancée. Mais, même fortement ralenti, Téhéran n’a jamais été sérieusement arrêté dans sa quête de la maîtrise du nucléaire civil et militaire.

Face à cet axe chiite renforcé, le camp sunnite se fissurait : le Qatar, grenouille pétrolière qui voulait devenir le bœuf régional, s’enhardissait au point de vouloir renverser les régimes saoudien et émirien, jugés trop occidentaux et décadents dans la foulée du Caire. Ce fut le pas de trop : Ryad et Abu Dhabi, dans un geste rare sommaient publiquement Doha en mars dernier de cesser toute ingérence sur leurs territoires, et pour bien être sûr d’être compris, entreprenaient des procès de « frères musulmans » à grand spectacle, aidaient le maréchal Abdel Fattah Saïd Hussein Khalil al-Sissi à renverser le président Morsi dans un coup d’État que Malaparte aurait certainement pris pour modèle s’il vivait encore….Washington, hésitant, laissait faire au Caire, tout en fournissant aides et armes aux rebelles « modérés » islamistes syriens depuis leur satellite régional, la Jordanie.

Le retour en force de l’Iran…

Résistance de l’axe chiite soutenu par les Russes, fissures de l’axe sunnite, hésitations américaines au Caire : telle était la situation à l’été 2014. La Blitzkrieg d’un nouvel acteur féroce, l’État islamique, fléau régional aux origines multiples, a radicalement rebattu les cartes du grand jeu régional en s’emparant progressivement de provinces entières irakiennes et surtout de ses gisements pétroliers.

Cette guerre-éclair islamiste, cruelle et médiatique, a soudainement ouvert les yeux de Washington. N’empruntant pas encore le chemin de Damas, l’Administration Obama a pris celui de Téhéran, ce qui vaut Canossa… Le marché conclu est simple : souplesse diplomatique dans les négociations sur le programme nucléaire iranien en échange d’un soutien militaire de Téhéran en Irak.

Marginalisé, sanctionné, l’Iran redevient courtisé par un de ces revirements soudains dont seule la diplomatie américaine a le secret, mais c’est oublier qu’entre-temps, Téhéran a avancé partout ses pions.

L’Iran a en effet consolidé son pouvoir sur quatre capitales : Damas où les pasdarans soutiennent le régime, à Beyrouth où le Hezbollah continue d’être l’arbitre discret de la scène politique, à Bagdad où les Chiites reprennent peu à peu les leviers du pouvoir et désormais Sanaa conquis par les Houthis, qui joueront le même rôle au Yémen que le parti de Dieu au Liban.

L’encerclement de l’Arabie

Ce vaste ensemble de manœuvres régionales vise deux objectifs : l’élimination de la dynastie des Saoud, jugés hérétiques, corrompus et décadents, et la destruction d’Israël.

Pour parachever son encerclement de l’Arabie, Téhéran s’attaque depuis quelque temps désormais à Bahreïn, majoritairement chiite. Cet objectif en vise d’ailleurs un autre par ricochet : la base de la Vème Flotte américaine. Pour une fois, le renseignement a été correctement analysé par l’U.S.Navy. Dans un rapport passé totalement inaperçu en juin 2013, « No plan B : U.S Strategic Access in the Middle East and the Question of Bahrain » publié par la prestigieuse Brookings Institution, l’auteur, Richard McDaniel un officier de l’U.S.Navy ayant stationné de nombreuses années dans le Golfe, expliquait en effet qu’il existait une possibilité non négligeable que le pouvoir des Al-Khalifa tombât un jour prochain sous la pression de la rue chiite, mettant ainsi en danger l’infrastructure la plus stratégique des États-Unis dans le Golfe, hub irremplaçable non seulement pour les opérations interarmées américaines mais également point focal des actions combinées avec les alliés britanniques. L’officier en appelait alors à « un plan B » (Oman en l’occurrence).

Combien de temps Bahreïn tiendra-t-il ? Sous contrôle saoudien, le sultanat n’en a pas moins passé commande cet été d’armes russes (des missiles anti-chars Kornet E) pour se concilier Moscou, un allié toujours précieux pour qui veut dialoguer avec Téhéran…

L’asphyxie de l’Arabie vise aussi la destruction de l’État hébreu, un des buts de guerre de Téhéran. Le double contrôle des détroits d’Ormuz et de Bal el-Mandeb est censé également déstabiliser le cas échéant l’économie israélienne.

Ainsi, sur tous les fronts, l’Iran sort vainqueur de l’affrontement dur avec le monde sunnite, en large partie grâce aux erreurs d’appréciation américaine. Avec la bombe nucléaire d’une part et le contrôle de deux détroits, Téhéran sera de facto en situation d’hégémonie. L’arsenal des pays du GCC ne servira en effet à rien car Washington en bloquera l’utilisation politiquement et technologiquement.

L’Arabie saoudite, au seuil d’une succession difficile, y survivra-t-elle ? Rien n’est moins sûr. Salman, le prince héritier et actuel ministre de la défense, est atteint de la maladie d’Alzheimer et prince Muqrin, n°2 dans la succession, respecté et sage, est cependant issu d’une Yéménite et non d’un clan royal saoud. La génération suivante est, quant à elle, pleine d’appétits, frustrée, à 55 ou 65 ans, de n’être toujours aux manettes du royaume…

L’observateur attentif aura remarqué un signe de la panique qui s’empare du régime et qui ne trompe pas : la transformation de la Garde Nationale (la SANG) en un armée (mai 2013) sous contrôle d’un ministre (le fils du Roi, Prince Mitaeb). La garde prétorienne remplace ainsi les légions jugées peu fiables. Prince Mitaeb a pris soin de doter la SANG d’armements modernes (avions d’armes F-15S, hélicoptères de transport et de combat, véhicules blindés et défense sol-air) venant de fournisseurs diversifiés (France, notamment) et surtout différents des forces armées traditionnelles (un cas répandu dans le Golfe pour éviter les embargos et préserver le secret).

Leçons pour la France

Face à ce tableau, quelle est la politique de la France ? Celle « du chien crevé au fil de l’eau ».

L’alignement français sur les positions américaines, nette depuis la réintégration française du commandement intégré de l’OTAN (mars 2009), a fait perdre à Paris toute marge de manœuvre pour jouer un rôle, pourtant taillé à sa mesure compte tenu de sa tradition diplomatique et de ses alliés régionaux. Apprentie sorcière en Libye (en février 2011), aveugle en Syrie (au point d’entraîner et d’armer les islamistes « modérés » et d’être à deux doigts d’envoyer des Rafale en août 2013 rééditer l’erreur libyenne), tournant le dos à l’Iran (en réclamant toujours plus de sanctions), elle a été prise de court par le revirement estival américain. Ce cocufiage de Paris par Washington ne serait que ridicule s’il n’emportait pas des conséquences tragiques sur le terrain et pour l’avenir.

Paris n’a ainsi plus une seule carte en mains : les routes de Moscou, de Téhéran et de Damas lui sont fermées et il n’est pas sûr que celles du palais saoudien d’Al Yamamah et de la Maison Blanche lui soient pour autant ouvertes. Délaissant sa tradition diplomatique, sourde aux réalités du terrain (l’armement de rebelles incontrôlables, le massacre des chrétiens, les effets terroristes sur son propre territoire), elle s’est fourvoyée dans cet Orient compliqué qu’elle connaissait pourtant si bien.

Pour jouer un rôle conforme à sa tradition et aux attentes de ses alliés régionaux, la France n’aura pas d’autre choix que de retrouver le chemin de Moscou, Téhéran et de Damas. Ce faisant, elle apportera un canal de discussions apprécié par les belligérants de la région et, même gageons-le, par la future Administration américaine. Participer à tout et n’être exclu de rien : tel est en effet le secret de la diplomatie.

Aymeric Chauprade
blog.realpolitik.tv

Obama en Australie: une quasi déclaration de guerre à la Chine

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Obama en Australie: une quasi déclaration de guerre à la Chine

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Les commentaires faits par les médias concernant le sommet du G20 n'ont pas suffisamment insisté sur les propos tenus le 15 novembre par Barack Obama à l'Université de Queensland. On peut en fait y voir l'affirmation que les Etats-Unis utiliseront tous les moyens dont ils disposent, y compris sans doute des moyens militaires, pour empêcher la Chine de menacer l'hégémonie américaine en Asie-Pacifique.
Une bonne partie de son intervention a été consacrée à recenser les manoeuvres diplomatiques contre la Chine que Washington a menées depuis l'annonce par Obama du « pivot vers l'Asie » devant le parlement australien en 2011. Il s'est vanté de la manière dont les Etats-Unis ont renforcé leurs liens avec le Japon, la Corée du Sud et les Philippines, ont ouvert de nouvelles bases en Australie et à Singapour, ont encouragé l'Inde à jouer un plus grand rôle militaire dans la région et poursuivi des relations plus serrées avec le Vietnam, la Malaisie et la Birmanie.

Il a souligné que le pivot vers l'Asie était indissociable de la guerre menée par les Etats-Unis au Moyen-Orient, de ses interventions en Ukraine contre la Russie et de l'escalade des opérations menées en Afrique sous le mot d'ordre de la lutte contre le virus Ebola. Il a demandé en conséquence que le pivot, autrement dit le rééquilibrage des engagements militaires américains vers l'Asie ne consiste pas seulement à ce que les Etats-Unis s'investissent davantage en Asie, mais aussi que la région Asie-Pacifique s'investisse plus avec eux dans le monde entier. A l'encontre de la Chine, il a répété que Pékin devait « adhérer aux mêmes règles que les autres pays » pour éviter tout conflit.

Obama a précisé ce que devaient être selon lui ces règles. « Nous pensons qu'un ordre de sécurité efficace pour l'Asie ne doit pas être basé sur les sphères d'influence, la coercition ou l'intimidation des grands pays envers les petits, mais sur des alliances pour la sécurité mutuelle, un droit international et des normes internationales qui sont respectées. ». L'Amérique défend « l'ouverture des marchés et un libre négoce qui soient équitables et libres » En termes à peine diplomatiques il voulait ainsi stigmatiser l'action de la Chine à l'égard des autres pays de la zone. Il ne mentionnait évidemment pas les sphères d'influence que l'Amérique avait développé dans cette région du monde immédiatement après sa défaite au Viet-Nam. Il n'a pas insisté non plus sur le fait que l'Amérique cherche à former des blocs commerciaux discriminatoires tels le partenariat transatlantique (Trans-Pacific Partnership, TPP) qui exclura la Chine et forcera ses membres à accepter les termes fixés par les entreprises américaines.

La démocratie à la mode américaine

Les principaux alliés en Asie, courtisés par Obama, sont l'Australie et le Japon. Il a été moins disert concernant la Corée du Sud, certainement soucieuse de conserver un minimum de bonnes relations avec la Chine. Personne malheureusement n'a osé lui rappeler que Washington n'avait jamais tenu compte du droit international dont il se vante pourtant d'être le garant. Le gouvernement américain se conduit sur la scène internationale avec un total mépris des lois, s'arrogeant le droit d'intervenir partout où il estime que ses prétendus intérêts nationaux sont menacés. L'ensemble de sa politique étrangère est fondé sur la coercition et l'intimidation. Reprendra-t-il en Asie une politique qu'il avait couramment pratiqué depuis des décennies en Amérique centrale et latine, et qu'il a depuis trois ans remise en service à l'est de l'Europe?

Dans l'intention évidente de donner des leçons à la Chine à la face du monde, Obama a déclaré: « Nous croyons en la démocratie – que l'unique source de légitimité est l'approbation de la population, que chaque individu est né libre et égal en droits, des droits inaliénables, et qu'il incombe aux gouvernements de faire valoir ces droits. » Or le monde commence à comprendre, même en Europe, pourtant profondément américanisée, que le gouvernement américain est au service d'une oligarchie financière contrôlant tous les aspects de la vie politique et qui a supervisé le renforcement d'un massif appareil de renseignement pour espionner le monde entier. Les Etats-Unis prennent de plus en plus le caractère d'un Etat policier, que dénoncent, mais jusqu'alors sans grand succès, un opposition libérale interne encore très minoritaire.

On peut se demander ce qu'il adviendrait si l'actuel gouvernement chinois décidait de contrer systématiquement les efforts de l'Amérique pour dominer encore plus qu'actuellement la zone Asie Pacifique. La Chine ne dispose pas de moyens militaires comparables, mais des réactions locales de type militaire pourraient être décidées pour pousser l'Amérique à une riposte armée massive, c'est-à-dire pour transformer en ennemis avérés de l'impérialisme américain 2 à 3 milliards d'asiatiques et d'indiens qui cherchent encore des accommodements entre les deux blocs.

Jean Paul Baquiast

jeudi, 20 novembre 2014

GEOPOLÍTICA ESPAÑOLA

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GEOPOLÍTICA ESPAÑOLA

 
 
Por Manuel Fernández Espinosa
Ex: http://movimientoraigambren.blogspot.com
 
 
El presente texto, con el mismo título, encontró su primera publicación en la Revista Arbil, nº 107. Algunos años han pasado desde su publicación, sin embargo el autor lo presenta en RAIGAMBRE tal y como fue publicado. Un tema tan extenso siempre puede ser objeto de análisis más profundos y amplio: daría para un libro. Sin embargo, de lo que aquí está dicho el autor lo único que considera prescindible es la que hoy considera excesiva atención a las ideas rocambolescas de Valle-Inclán, muy parecidas -por cierto- a lo que algunos arbitristas de nuestra tradición sostenían. Y juzga que faltaría un ahondamiento en Yanguas Messía, de cuyo pensamiento muy poco se sabe.
 
 
Antecedentes geopolíticos en España: Ángel Ganivet,
Yanguas Messía y

Valle-Inclán
 
 
El sueco Rudolf Kjellen (1864-1922) acuñó el término "geopolítica", pero esta ciencia había sido llamada con anterioridad "geografía política" y sus desarrollos más rigurosos se debieron principalmente a las especulaciones del inglés sir Halford McKinder (1861-1947). El término se importó posteriormente a la Europa continental merced a los oficios del profesor alemán Karl Haushofer (1869-1946) y el nazismo, por último, desacreditaría la geopolítica al adoptar Adolf Hitler los conceptos imperialistas de Haushofer. Hitler que trató de hacer realidad las líneas que teóricamente había trazado Haushofer. El nacionalsocialismo integraría los sueños que el viejo general y profesor alemán había abrigado sobre la fundación de un Reich de mil años que ampliaría sus fronteras sobre un territorio vastísimo a costa de los territorios del Este de Europa. El tan implacable como hadario expansionismo que la Alemania hitleriana ejecutó hacia el Este haría saltar Europa por los aires en una segunda conflagración mundial que supuso, como Hitler predijo, la fragmentación del talasocrático Imperio británico.
 

Felipe II y enemigos.gif

 
No sólo el Imperio de Su Graciosa Majestad sucumbiría. Después del tan cacareado triunfo de las democracias, vino el reflujo de las antiguas colonias sobre las otrora metrópolis. Después de retirarse de la política, el General Charles De Gaulle se instaló en un pequeño pueblecito francés que en español pudiéramos llamar Colombey-Las-Dos-Iglesias. Francia estaba experimentando ya por aquellos años un alarmante crecimiento de la inmigración musulmana que llevó a decir al gran estadista galo: "No es inimaginable que Colombey-las-Dos-Iglesias se transforme en Colombey-las-Dos-Mezquitas". El filósofo rumano afincado en París, E. M. Cioran, parafrasearía esta cita de De Gaulle, expresando en una entrevista a Fernando Savater uno de sus negros augurios: "Mire, -le dijo Cioran a Savater- la realidad es que Francia, por ejemplo, se siente invadida. Hace tiempo me atreví a hacer una profecía: dije que dentro de cincuenta años la catedral de Notre-Dame sería una mezquita." Siempre que leo esta cita de Cioran, resuena en mí el eco de un poema de Gerard de Nerval: "Notre-Dame est bien vieille; on la verra peut-être/Enterre cependant Paris qu'elle a vu naître;" [Notre-Dame es muy vetusta: tal vez se la verá/Sepultar el París que ella ha visto nacer". Pero no es sólo la capital gala, la romana Lutecia, la que está amenazada.
 
El desenlace de la II Guerra Mundial granjeó a la geopolítica una pésima fama debido al más arriba referido intento hitleriano de realizar las teorías de Haushofer, pero la Geopolítica puede aspirar a convertirse en una ciencia tanto más urgente en cuanto que estamos asistiendo a unos movimientos migratorios que están poniendo en tela de juicio las identidades de las naciones históricas, desdibujando la fisionomía de nuestra Patria y sus pueblos, así como el resto de naciones europeas.
 
Aunque Haushofer popularizó el término "geopolítica" no cabe duda que fue McKinder el "padre de la geopolítica", convirtiéndose su modelo básico en punto de partida para todas las demás especulaciones que a partir de él se hicieron en este campo. Su acierto fue saber delimitar y comprender determinadas leyes objetivas de la historia política, geográfica y económica de la humanidad.
 
Según nuestro contemporáneo, el geopolítico ruso Alexander Dugin: "La esencia de la doctrina geopolítica podría reducirse a los siguientes principios. Dentro de la historia planetaria existen dos visiones enfrentadas y competidoras sobre la colonización de la superficie de la Tierra: el enfoque "terrestre" y el enfoque "marítimo". La elección de uno de ellos depende de la orientación ("terrestre" o "marítima") que siguen unos u otros estados, pueblos o naciones. Su conciencia histórica, su política interior o exterior, su psicología, su visión del mundo se forman siguiendo unas reglas determinadas. Teniendo en cuenta dicha particularidad, se puede hablar perfectamente de una visión del mundo "terrestre", "continental" o incluso "esteparia" (la "estepa" es "tierra" en su estado puro ideal) y de una visión del mundo "marítima", "insular", "oceánica" o "acuática". Señalemos de paso que los primeros indicios de semejante enfoque los encontramos en las obras de los eslavófilos rusos Jomiakov y Kireévski."
 
Antecedentes geopolíticos en España.
 
Haciendo por ahora caso omiso a los avatares históricos de la "geopolítica" en el sentido más riguroso y estricto, podríamos empezar diciendo que la geopolítica es, y debe ser, ante todo un conocimiento propio. (No en balde el "Conócete a tí mismo" es el principio de todo conocimiento.)
España tuvo sus propios conatos geopolíticos avant la lettré, algunos de los cuales, los más destacados, vamos a considerar: el primer bosquejo geopolítico podemos decir que fue trazado por Isabel la Católica en su testamento, custodiado por el Cardenal Cisneros de feliz memoria. Concluida para bien nuestra reconquista había que saltar el estrecho de Gibraltar y anular la amenaza afroislámica, pero en el ínterim se descubrió un mundo y los españoles nos lanzamos sobre él. Poco después el veterano soldado y poeta Francisco de Aldana (muerto en 1578) advirtió nuevamente la amenaza africana, trazando en octavas reales sus negros presagios. El poeta y soldado de Felipe II, el bravo español de Extremadura que cayó en la batalla de Alcazarquivir desapareciendo con el Rey Don Sebastián de Portugal, escribió antes de su partida estas octavas reales a Felipe II:
 
"Mas quiero proponer que no suceda
(así lo quiera Dios) esto que digo;
harto trabajo de pasar nos queda
en que a nosotros baje el enemigo.
Para poder llegar ¿quién se lo veda?,
pues África le da seguro abrigo,
adonde trabarán, por mar y tierra,
con tus puertas de allá temprana guerra.
Entonces la morisma que está dentro
de nuestra España temo que a la clara
ha de salir con belicoso encuentro,
haciendo junta y pública algazara,
y al mismo punto el aquitáneo centro
volver, de Francia, la enemiga cara,
bajando el Pirineo, aunque no sea
a más que a divertir nuestra pelea."
 
En "El Criticón", Baltasar Gracián nos ofrece algunos pasajes muy significativos sobre el carácter de los pueblos y la influencia que los paisajes ejercen sobre el natural de los hombres que los pueblan. "-¿No te parece [España] muy seca, y que de ahí les viene a los españoles aquella su sequedad de condición y melancólica gravedad?". "-¿No te parace que [España] es muy montuosa y aun por eso poco fértil?". "-Está muy despoblada". "-Está aislada entre ambos mares". Y si está "muy apartada del comercio de las demás...", a Gracián le parece que "Aun había de estarlo más, pues todos la buscan y la chupan lo mejor que tiene". Según Gracián, los españoles "tienen tales virtudes como si no tuviesen vicios, y tienen tales vicios como si no tuviesen tan relevantes virtudes".
 
El perfil del español nos lo traza así: Los españoles somos bizarros, "pero de ahí les nace el ser altivos. Son muy juiciosos, no tan ingeniosos; son valientes, pero tardos; son leones, mas con cuartanas; muy generosos, y aun perdidos; parcos en el comer y sobrios en el beber, pero superfluos en el vestir; abrazan todos los estranjeros, pero no estiman los propios; no son muy crecidos de cuerpo, pero de grande ánimo; son poco apasionados por su patria, y trasplantados son mejores; son muy allegados a la razón, pero arrimados a su dictamen; no son muy devotos, pero tenaces de su religión. Y absolutamente es la primer nación de Europa: odiada, porque envidiada".
 
En fin, para Gracián, "hay genio común en las naciones". Y cuando sus personajes, Andrenio y Critilo, cruzan el Pirineo para adentrarse en Francia: "Admiraron con observación aquellas gigantes murallas con que la atenta naturaleza afectó dividir estas dos primeras provincias de la Europa, a España de la Francia, fortificando la una contra la otra con murallas de rigores, dejándolas tan distantes en lo político cuando tan confinantes en lo material".
 
Estos primeros ensayos se verán transformados a finales del siglo XIX en teorías geopolíticas sobre España, en lo interior tanto como en lo exterior, un poco más sólidas.
 
Ángel Ganivet y la apología de los crustáceos.
 
José_Ruiz_de_Almodóvar.Retrato_de_Angel_Ganivet.1.jpgNacido en Granada el 13 de noviembre de 1865, hijo de Francisco Ganivet Morcillo y Ángeles García de Lara y Siles, a la muerte de su padre en 1875 Ángel Ganivet tuvo que abandonar los estudios, para trabajar como escribiente en una notaría, pero 1880 su jefe le animó a reanudar su educación en el Instituto. En 1885 sacó su Bachillerato con matrícula de honor en todas las asignaturas. En el Instituto de Granada se interesa por las obras de Lope de Vega y empieza a leer a Séneca. Se licencia en Filosofía y Letras en la Universidad de Granada en 1888 y, dos años más tarde, termina la carrera de Derecho.
 
Pasa a Madrid para cursar el doctorado en Letras y se presenta a las oposiciones al Cuerpo de Archiveros y Bibliotecarios que ganó, siendo destinado a la Biblioteca del Ministerio de Fomento. Su tesis "Importancia de la lengua sánscrita y servicios que su estudio ha prestado a la ciencia del lenguaje en general y a la gramática comparada en particular" obtuvo el premio extraordinario del doctorado, después de haber sido rechazada por Nicolás Salmerón su primera tesis "España filosófica contemporánea".
 
Frecuentó el Ateneo y, aburrido de su profesión como archivero, intentó hacerse con la cátedra de Griego en la Universidad de Granada. Y conoció a Miguel de Unamuno. En junio de 1892 fue nombrado vicecónsul en Amberes. Residió en Amberes hasta finales de 1895 hasta que se le destinó a Helsingfors (actual Helsinki). Desde Finlandia escribe sus "Cartas finlandesas" (1897) que remite a la "Cofradía del Avellano", grupo intelectual que había sido fundado en Granada. Las cartas de Ganivet se publicaron en "El Defensor de Granada".
 
En Bélgica había conocido la civilización industrial que le pareció repugnante, como el capitalismo moderno que con ella emergía, por lo que adoptó actitudes antidemocráticas que le llevaron al rechazo del socialismo, el liberalismo, la industrialización, el mercantilismo y la técnica. En Bélgica también se preocupa del colonialismo europeo en África, que le lleva a escribir entre 1893 y 1895 la novela "La conquista del reino de Maya, por el último conquistador español Pío Cid".
 
Ganivet se traslada en agosto de 1898 a Riga gravemente enfermo, y el 29 de noviembre de 1898 se suicida, arrojándose al río Dwina.
 
En su "Idearium español" Ganivet se aparta del expansionismo, marginándose del contexto de la época cuando las naciones europeas se habían lanzado frenéticas a la conquista imperialista y colonización del mundo que terminaría confrontándolas trágicamente en la Gran Guerra.
 
La tesis de Ganivet se cifra en "Noli foras ire, in interiore Hispaniae habita veritas" (No vayas fuera, en el interior de España habita la verdad).
 
Podríamos aventurar que esta idea fuerza ganivetiana puede ser no otra cosa que la versión laica de la misma idea del integrismo nocedaliano que se expresó en aquella frase que se hizo famosa: "Ya que no podemos encerrar dentro de sí misma a España para que se salve del universal cataclismo, encerrémonos nosotros dentro de nosotros mismos, no para rechazar a nadie, pero para no transigir con ideas, soluciones, con nada que sea contrario, ni siquiera sospechoso, a nuestros principios, cada vez más intransigentes, es decir, cada vez más firmes en nuestros principios" (Ramón Nocedal y Romea, "Discurso en el Palacio de Ciencias de Barcelona", 20 de noviembre de 1892). No se ha indicado la significativa coincidencia que en algunos puntos muestra el pensamiento ganivetiano con el integrismo nocedaliano.
 
Ganivet es tanto o más elocuente que Nocedal, y cuando lanza su tesis no cree que sea valedera tan sólo para un grupo de personas partidarias de una concepción determianda del mundo, sino que la ofrece con el convencimiento de que esa idea de "interiorizarse" y "enclaustrarse" es válida para toda una nación, la española: "Hay que cerrar con cerrojos, llaves y candados todas las puertas por donde el espíritu español se escapó de España para derramarse por los cuatro puntos del horizonte...". Para él la solución consiste en "la concentración de todas nuestras energías dentro de nuestro territorio".
 
Para Ganivet, España es "por esencia, porque así lo exige el espíritu de su territorio, un pueblo guerrero, no un pueblo militar". No son expresiones sinónimas; el "espíritu militar" (que no es el español) está en la sociedad y es un esfuerzo de organización, mientras que el "espíritu guerrero" (el genuinamente español) está en el individuo y "es un esfuerzo contra la organización".
 
El "espíritu territorial" es concebido por Ganivet como algo constante que por las condiciones geográficas determina el carácter del pueblo que tiene su solar y asiento en ese territorio, "lo exige el espíritu de su territorio". Hay pueblos continentales (Francia), pueblos insulares (Inglaterra o Japón) y pueblos peninsulares (España). En los pueblos continentales lo característico es la resistencia, en los peninsulares la independencia, y en los insulares la agresión.
 
"España -dice Ganivet- es una península, o con más rigor, "la península", porque no hay península que se acerque más a ser isla que la nuestra. Los Pirineos son un istmo y una muralla; no impiden las invasiones, pero nos aíslan y nos permiten conservar nuestro carácter independiente... somos una "casa con dos puertas", y, por lo tanto, "mala de guardar", y como nuestro partido constante fue dejarlas abiertas, por temor de que las fuerzas dedicadas a vigilarlas se volviesen contra nosotros mismos, nuestro país se convirtió en una especie de parque internacional, donde todos los pueblos y razas han venido a distraerse cuando les ha parecido oportuno; nuestra historia es una serie inacabable de invasiones y de expulsiones, una guerra permanente de independencia".
 
La posición geográfica de España la hace fácilmente expugnable. Según Ganivet, "la tendencia natural de Castilla era la prosecución en el suelo africano de la lucha contra el poder musulmán, del que entonces podían temerse aún reacciones ofensivas". La fatalidad quiso que nos encontráramos un continente, el que descubrió sin saberlo Cristóbal Colón, esos territorios del Nuevo Mundo atrajeron "las fuerzas que debieron ir contra África". En ese sentido, Oswald Spengler pensaba que la conquista de América por españoles y portugueses dejó exhausta a la pensínsula, pues "un torrente de hombres, con sangre nórdica, se vierte hacia América". No hay que olvidar que en la consideración de Spengler obran prejuicios racistas que no podemos consentir. Estamos lejos de pensar que lo que quedó en la península, tras la población de América, fue una masa humana que había perdurado a través de celtas, romanos y sarracenos de peor estofa que la que marchó.
 
Para seguir con Ganivet, diremos que el granadino sostenía que el "espíritu territorial" de España es el que ha modelado al español como un "pueblo guerrero" y no como un "pueblo militar", lo hemos dicho más arriba. Los españoles siempre hemos estado prestos a unirnos para dar combate al invasor pero de un modo más espontáneo que organizado. Tanto en la lucha por nuestra independencia desde Numancia hasta el 2 de mayo de 1808, como en las conquistas americanas el pueblo español ha mostrado ser un pueblo de guerreros y guerrilleros que secundan con devota fidelidad ibérica a Viriato y al Cid Campeador. "Para nuestras empresas en América no fue necesario cambiar nada, y los conquistadores, en cuanto hombres de armas, fueron legítimos guerrilleros, lo mismo los más bajos que los más altos, sin exceptuar a Hernán Cortés". El pueblo español no se organiza, es "un pueblo que lucha sin organización". Remedando a Ernst Jünger, podríamos decir que el anarquismo echó raíces en España por la íntima constitución del hombre ibérico que, antes que anarquista podríamos decir que es un anarca a la manera jungueriana.
 
Esa falta de capacidad organizativa constituye un punto débil, y a su vez un punto fuerte. Pero el punto más fuerte es nuestro autoconocimiento: "El peninsular conoce asismismo cuál es el punto débil de su territorio, porque por él ha visto entrar siempre a los invasores; pero como su espíritu de resistencia y previsión no ha podido tomar cuerpo por falta de relaciones constantes con otras razas, se deja invadir fácilmente, lucha en su propia casa por su independencia, y si es vencido se amalgama con sus vencedores con mayor facilidad que los continentales".
 
Don José De Yanguas Messía.
 
44462196.PNGNacido en Linares, descendiente de Rui Díaz de Yanguas, caballero calatravo portaestandarte en la Batalla de las Navas de Tolosa, D. José de Yanguas Messía era hijo del jurisconsulto D. José de Yanguas Jiménez y de Doña Luisa Gómez Vizcaíno.
 
El 6 de abril de 1918 la "Gaceta de Madrid" publicaba el nombramiento de D. José de Yanguas Messía como catedrático de Derecho Internacional en la Universidad de Valladolid. Cursó el Bachillerato en el Instituto de Baeza y estudió en la Real Universidad libre del Escorial. Una vez licenciado y doctorado, fue pensionado por la Junta para ampliar estudios en Francia y Bélgica, investigando la política colonial europea, pasando por las aulas de la Sorbona y bajo el magisterio de Pillet y Weiss. La Gran Guerra interrumpió sus estudios y regresó a España, aquí redactó su "Expansión en África" y "El Estatuto Internacional en Marruecos", interesantes trabajos a los que no hemos podido acceder sino por noticias indirectas de uno de sus más eminentes discípulos, el tosiriano D. Miguel Arjona Colomo (1913-1975) que nos dejó escrito un libro cuyo título es "Personalidad humana y científica de José de Yanguas Messía". Cualquiera que quisiera adentrarse en el mundo de la geopolítica española de principios del siglo XX tendría que acudir a la obra de Yanguas Messía.
 
Geopolítica de Valle-Inclán.
 
Más accesibles son los libros de Ramón María del Valle-Inclán. Comúnmente se le considera no más que carlista estético, pero allá por 1909 sostenía, en la más ortodoxa línea foralista, que los nacionalismos periféricos no constituían un serio problema para la unidad de España, si ésta los asumía secundando la riquísima y secular tradición foralista. ¡Felices tiempos en los que podía decirse que los nacionalismos periféricos no eran un problema para España y decirlo sin hacer el ridículo más calamitoso! El dramaturgo gallego creía que el único nacionalismo salvador sería el que estuviera informado por la tradición, entendida como los carlistas la entendían. Sosteniendo semejantes tesis tendríamos que revisar la versión político-correcta que de Valle-Inclán se nos hace, sospechando que, después de dedicar al carlismo su trilogía "Las guerras carlistas" y pensar en comunión con él, no sólo sea un carlista estético, por más estrafalario que nos parezca.
 
Ramón-María-del-Valle-Inclán.jpgPero, claro es, de Valle-Inclán uno no puede fiarse. Conocidas son sus inclinaciones por el esoterismo y su pertenencia militante en la perniciosa secta de la Sociedad Teosófica. Sus bandazos políticos son similares a los de otros compañeros de esa generación que al menos Azorín llamó del 98. Valle-Inclán muestra una flexibilidad en sus opiniones políticas capaz de desquiciar a cualquier ortodoxo. El genial escritor tiene una relación tan desenfadada con las palabras que nos puede parecer un irresponsable cuando no un perverso.
Valle-Inclán siente una falta atracción por el socialismo diciendo, en diciembre de 1927, que "Todo liberalismo, si tiene una visión de porvenir político del mundo, debe hacerse socialista". (Cosa que no nos parece tan descabellada). Y Valle-Inclán es el mismo cuando venera a Lenin que cuando ensalza a Mussolini.
 
El dictador que España necesita, en opinión de Valle-Inclán, "ha de tener todas las virtudes inherentes a un político universal, sobre todo austeridad, energía, sentido histórico y la virtud del silencio. ¡Tiene que ser un taciturno!". ¿Se convierte Valle-Inclán -con estas palabras pronunciadas en 1931- en profeta de ese "cirujano de hierro", paisano suyo, que fue Francisco Franco Bahamonde?
De Valle-Inclán no hay que fiarse mucho, pero tampoco hay que dejarlo de lado, desdeñando algunas de sus ideas.
 
Valle-Inclán nos ha dejado algunos pensamientos que podemos llamar "geopolíticos", aunque nunca madurados, sino derramados en su obra, principalmente en las entrevistas que concedió a periodistas que se acercaban a él con una mezcla de expectación y escepticismo.
 
En cuanto a su "geopolítica española exterior" podríamos apuntar que toda ella atiende a fijar la mirada en la América hispánica. Valle-Inclán insistirá en esa idea: España tiene que aspirar a una cada vez mayor ascendencia sobre Iberoamérica. La perdida influencia española sobre sus hijos emancipados ha de ser restituida, para ello Valle-Inclán cuenta con la fraterna reintegración de Portugal en la unidad ibérica.
 
En cuanto a la "geopolítica española interior" nuestro esperpéntico personaje nos ha legado una idea: la que llamaremos como él la llamó, la Teoría de las Cuatro Regiones. Se trata de una teoría que esbozó, pero que no desarrolló con la amplitud debida. Pese a ello, la Teoría de las Cuatro Regiones será repetida por el dramaturgo de luenga barba. En una entrevista concedida al diario El Sol, en 1931, llegará a afirmar que el problema de los regionalismos quedaría resuelto "Con mi teoría de siempre".
 
En agosto de 1924 llegará a confiarle a Rivas Cherif, en una entrevista concedida al periodista para el Heraldo de Madrid, su Teoría de las Cuatro Regiones. Valle-Inclán nunca las llamó "cantones", sino Departamentos o Regiones.
 
"Para salvar a España no hay más que volver al concepto romano. La visión de los civilizadores romanos es la única que se ajusta todavía a la realidad de la Península. Cuatro grandes regiones: la Tarraconense, la Bética, la Lusitania y Cantabria; no hay más. Cambie usted la sede capital de Tarragona a Barcelona, conserve usted a Sevilla y Lisboa su supremacía secular y natural, confiérase a Bilbao de derecho la capitalidad que de hecho ostenta en el Norte, atribúyase a esas regiones, históricamente racionales, la autonomía necesaria, y entonces Madrid tendría el valor y la fuerza de un verdadero centro federal. Cataluña vería así cumplidas sus aspiraciones máximas, dentro de la gran Iberia; Portugal, acrecido en sus límites naturales con Galicia, aportaría a la federación la fuerza económica de su imperio colonial. Lo que habría es que encargar a geógrafos e historiadores la delimitación racional de esas grandes comarcas ibéricas. Entonces, y sólo entonces, podría España aspirar a restaurar su influencia moral en América. ¿No habría modo de constituir un gran partido federalista, sustentado por esa gran idea común, sin perjuicio, claro, de que cupiese dentro de él una división de derecha e izquierda, para la actuación política?".
 
A primeros de junio de 1931 la Teoría de las Cuatro Regiones vuelve a aparecer, ahora en el diario El Sol. Valle-Inclán se la comenta a cierto periodista con quien departe. Será el mismo periodista que lo ha atendido quien comentará sobre el particular:
 
"Fue un deleite seguir oyendo hablar a don Ramón del Vallé-Inclán. ¡Lección emocionada de Geografía y de Historia de España eran sus palabras! ¡Le vimos trazar la teoría de los cuatro grandes cantones, de los cuatro grandes cantones romanos: el tarraconense, con Barcelona; el cántabro, con Bilbao; el lusitano, con Lisboa, y el bético, con Sevilla! ¡Cuatro grandes cantones por los cuales iba toda la Península, toda Hispania, a verterse en el mar! Sobre éste y otros temas dijo palabras de agudísimo ingenio."
 
En noviembre de 1931 será el mismo Valle-Inclán el que exponga nuevamente esta curiosa teoría a Francisco Lucientes, esta vez para los lectores de El Sol. Preguntado por su opinión sobre los regionalismos, el Marqués de Bradomín responde:
 
"-Con mi teoría de siempre: hay que integrar el espíritu peninsular como fue concebido por los romanos. Es lo acertado. Dividir la Península en cuatro departamentos: Cantabria, Bética, Tarraconense y Lusitania. Esto, queramos o no, es así. En la Península sólo hay cuatro grandes ciudades: Bilbao, que es Cantabria; Barcelona, que es la Tarraconense; Sevilla, que es la Bética, y Lisboa, que es la Lusitania. Cada gran ciudad a un mar: el Cantábrico, el Atlántico, el Mediterráneo."
 
Francisco Lucientes nos revela que, tras decir esto: "Don Ramón, se queda un minuto silencioso, sin duda porque no halla el mar de Sevilla, y porque el Guadalquivir no le parece todo lo importante que pide el gran lienzo. Se recobra pronto, y con esa gran facilidad que tiene para urdir fantasías, repite la anterior enunciación:
 
-...el Cantábrico, el Atlántico, el Mediterráneo y... el mar Africano. ¡"Ezo", el mar Africano! Dividida la Penísnual en cuatro departamentos, podría hacerse una altísima confederación de mares, y por el Pacífico y Acapulco reanudar el gran comercio con el Extremo Oriente, a base de Filipinas. ¡Pero "zi" es lo eterno! Lo eterno es el pensamiento, la ética y la estética peninsulares. No entro en el debate de dialectos y lenguas aunque sí sé que lo único que mantiene entre los hombres la unidad es el verbo de comunicación".
En cuantro al "Mar Africano" diremos que, pese a estar en otro contexto, Azorín ya había apuntado que "se puede decir con plena exactitud que España llega hasta el Atlas".
 
Es de suponer que en Valle-Inclán el número 4, por su intrínseco simbolismo, tendría que relacionarse con las cuatro direcciones del espacio así como con el Tetramorfos. Puestos a fantasear con Valle-Inclán, pudiera ser de su agrado que asignáramos a cada una de estas cuatro regiones uno de los cuatro evangelistas, y así el Tetramorfos estaría completado.
 
Falló la vertebración de esa España que soñaba Valle-Inclán, faltó la capacidad y la voluntad políticas. Pero por excéntrico que nos parezca, en Valle-Inclán latía no sólo imaginación propensa al delirio, sino que eran las suyas inspiraciones que infundía un patriotismo sincero no exento de pretensiones imperialistas impensables en estos tiempos crepusculares en que nos encontramos.
 
La Península de dos puertas de guardar está siendo invadida incluso por sus ventanas y balcones. Establecido el puente aéreo entre Canarias y la Península, nuestros impuestos facilitan la entrada de avalanchas de inmigrantes que se derraman por España. Si Ganivet no se equivocaba al señalar nuestro carácter peninsular como despreocupado ante toda invasión, los españoles seremos tardos en reaccionar. Si Ganivet se equivocaba, nuestros pésimos políticos -los mejores aliados de nuestros invasores- y la anestesia a la que estamos sometidos harán lo propio para terminar dándole la razón a Ganivet, lo cual será fatal para España y para los españoles.
 
La morisma está dentro, mi capitán Aldana, y harto trabajo de pasar nos queda. A este paso podemos aventurar que los españoles tal vez tengamos que saltar el estrecho y colonizar África para poner nuestra casa en el Atlas. Sólo un hombre universal, con sentido histórico, austero, enérgico y taciturno podrá salvarnos.