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samedi, 20 septembre 2014

Traité transatlantique: un résumé magistral et une description sans fards de ce monstre économique

 

Traité transatlantique: un résumé magistral et une description sans fards de ce monstre économique à l’affût

Auteur : Frédéric Viale
 
On ne peut pas nier que cela n’existe pas, que cela ne se déroule pas, que c’est une théorie du complot! Pour ceux qui se poseraient encore des questions, seule une recherche sur le blog (comme ailleurs…) qui a multiplié les sujets sur les accords de libre-échange, dont celui-ci. Non seulement nos politiques refusent de nous en parler pour mieux nous l’imposer, mais les médias eux non plus ne sont pas très loquaces sur le sujet. Ces accords, nous allons les subir, et au prix fort, en y laissant nombre de libertés, notre santé, notre argent, et bien plus encore!

Le 14 juin 2013, le Commissaire européen chargé du commerce recevait du Conseil des ministres européen le mandat de négocier avec les États-Unis un traité de commerce dont l’appellation officielle marque l’ambition : Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (PTCI, en anglais TTIP). Le traité est plus connu sous le sigle TAFTA (Transatlantic Free Trade Area, Traité de libre-échange transatlantique), généralement utilisé par le mouvement social, qui le nomme également « Grand marché transatlantique ».

Un large mandat

D’emblée, l’objectif est posé par le point 3 du mandat : « L’accord prévoit la libéralisation réciproque du commerce des biens et services ainsi que des règles sur les questions liées au commerce, avec un haut niveau d’ambition d’aller au-delà des engagements actuels de l’OMC. » Il s’agit de négocier ce qu’on appelle dans le jargon un accord « OMC plus », c’est-à-dire un accord prenant pour base les principes qui se trouvent dans les accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour aller plus loin et plus profondément dans la libéralisation du commerce.

Le mot « libéralisation » désigne, depuis presque vingt ans que l’OMC a été mise en place (janvier 1995), la mise en concurrence de tous les opérateurs de commerce internationaux. Cette mise en concurrence passe par la possibilité pour les entreprises d’avoir « accès aux marchés » (étrangers), de réaliser une « présence commerciale » (droit d’installation à l’étranger), de bénéficier au moins de la « clause de la nation la plus favorisée » (un traitement non moins favorable que celui dont bénéficie une autre entreprise étrangère) et, à terme, du « traitement national » (traitement identique de toutes les entreprises quelle que soit leur provenance), sans se voir opposer des « mesures distorsives » au commerce que constituent les décisions publiques de toute nature qui amènent à fausser la concurrence.

C’est le cas des subventions et plus largement des « obstacles au commerce », ou encore des « obstacles techniques au commerce ». Il s’agit généralement de toutes les mesures intérieures jugées « disproportionnées au but poursuivi », « inéquitables » et sans justification économique, sachant que protéger son marché intérieur n’est pas une justification économique par définition.

De la sorte, les gouvernements ou les instances infra-étatiques ne peuvent plus opposer aux entreprises des décisions publiques qui, au prétexte de protéger les populations de certains risques sanitaires, environnementaux ou autres (« obstacles techniques au commerce »), au prétexte de régulation économique, voire d’intervention économique (« obstacles au commerce ») constituent autant de mesures faussant la concurrence. Le point 23 du mandat reprend la nécessité de la clause de la nation la plus favorisée, du traitement national, de l’interdiction des obstacles au commerce qui sont la base des accords de l’OMC.

Mais cet accord entend aller plus loin.

Il aurait pour conséquence de renforcer les droits de la propriété intellectuelle. Dans le contexte de mondialisation actuelle, il s’agit là d’une tendance de fond qui s’approfondit depuis les années 1990 et qui peut avoir pour cadre l’OMC mais aussi, et d’abord, les législations nationales, particulièrement celle des États-Unis qui tend à exporter ses modèles de régulation dans le monde.

Concernant le projet TAFTA, certaines incertitudes planent sur la question de la protection de la propriété intellectuelle et notamment sur celle de la durée durant laquelle l’auteur pourrait prétendre à l’exploitation exclusive de son œuvre. Vu l’opacité des négociations, il est impossible de savoir si les dispositions du type de celles qui étaient présentes dans l’ACTA ne seraient pas présentes. On se souvient que les mécanismes de sanctions à l’encontre des utilisateurs d’Internet avaient déclenché une vive opposition des mouvements sociaux et finalement le rejet du Parlement européen. Il se trouve que la version fuitée de l’Accord économique commercial global (AECG), accord en voie de finalisation entre le Canada et l’Union européenne, porte les mêmes dispositions que le TAFTA et qu’on y trouve ce qui se trouvait dans l’ACTA.

Par ailleurs, le gouvernement français manque rarement de rappeler qu’il a réussi à imposer l’exclusion d’un secteur sensible des négociations : la culture. En fait d’exception culturelle, il s’agit uniquement de l’audiovisuel. Les autres aspects de la culture (livre, spectacle vivant, musique, etc.) ne sont pas concernés. Au demeurant, le Commissaire européen au commerce extérieur a rappelé qu’il ne manquerait pas de demander sur ce point l’élargissement du mandat, selon l’évolution des négociations – comprenez s’il est utile de pouvoir négocier la libéralisation de la culture pour obtenir autre chose. Jusqu’ici, le gouvernement affirme une position inébranlable. Mais, dans le secret de quelques réunions de la Direction générale du commerce, qui se tiennent sans publicité, sans ordre du jour ni compte rendu diffusés, il peut se passer bien des revirements.

Cet accord comporte également deux mécanismes qui, à eux seuls, constituent une des attaques les plus lourdes contre les principes démocratiques fondamentaux jamais tentées à ce jour : le mécanisme de règlement des différends investisseur-État ; le mécanisme de coopération réglementaire.

Deux mécanismes particulièrement dangereux

1. Le mécanisme de règlement des différends investisseur-État :

Le point 23 du mandat le prévoit. Ce mécanisme permettrait à un investisseur (une entreprise ou un financier) de porter plainte contre une décision publique, de quelque nature et de quelque niveau que ce soit, qui serait une mesure « arbitraire », « inéquitable », « disproportionnée », ou qui réaliserait une « expropriation directe ou indirecte » et qui, de ce fait, aurait une conséquence négative sur les bénéfices escomptés de l’investisseur. Cette plainte serait portée devant un organe d’arbitrage international, celui-ci pouvant décider d’une compensation en faveur de l’investisseur correspondant aux pertes découlant de la mesure incriminée, pertes actuelles ou futures.

Revenons sur les deux points importants de cette définition.

Premièrement, les motifs par lesquels les plaintes peuvent être déposées : ils sont extraordinairement flous. Qu’est-ce qu’une mesure « arbitraire », « inéquitable », « disproportionnée » ? Face à un tel flou, il faut savoir que les instances chargées de trancher (et nous verrons que la nature de ces instances également est très problématique) se baseront sur les traités qui les ont instituées. Quel est l’objectif de l’accord en négociation ? Atteindre le plus haut niveau de libéralisation possible. Il n’est pas utile d’espérer que, dans ce cadre, la référence à d’autres textes légaux puisse être faite. Déjà, l’OMC nous a donné l’exemple de traités de commerce ne se référant qu’à eux-mêmes et excluant la possibilité de faire référence à d’autres textes moins contraignants (ceux de l’Organisation internationale du travail, de l’Organisation mondiale de la santé par exemple). On voit mal pourquoi les « arbitres » institués par le TAFTA et qui seront chargés, en dernière instance, d’apprécier les demandes des entreprises le feraient en se référant à autre chose qu’à l’accord qui reconnait leur compétence. Ainsi, nous pouvons prédire sans risque d’erreur que les arbitres décideraient que sera « arbitraire », « inéquitable », « disproportionnée » toute mesure publique qui déviera de l’objectif à atteindre : la libéralisation maximale du commerce international.

Cela ouvre des perspectives, et pas seulement aux entreprises transnationales : quel périmètre sera-t-il laissé à la décision publique par les entreprises et les arbitres ? Quel type de mesures protectrices des populations pourra-t-elle passer au laminoir de ce mécanisme ?

La question se pose d’autant plus si on regarde ce que sont les « arbitres internationaux ».

Ils existent depuis de nombreuses années et ont été créés initialement pour « sécuriser » les investissements dans les pays où n’existent pas de systèmes judiciaires efficaces et hors du contrôle des gouvernements : le CIRDI, la CNUDCI, les Chambres de commerce ou autres organes ad hoc reconnus par les traités. Le « panel » se compose généralement de trois arbitres, un désigné par le plaignant, un par l’État, un en commun accord ou par les deux autres. Ce sont des personnes privées, petit groupe appartenant à la vingtaine de cabinets d’avocats internationaux dans le monde (14 aux EU, 6 dans l’UE, 1 en Asie) et ils ne sont tenus à aucune des règles qui pèsent normalement sur un juge : les conflits d’intérêts ne les concernent pas, et ils peuvent ainsi siéger dans un organe arbitral, conseiller un État, un investisseur, à moins qu’un de leurs confrères ne s’en charge. Ils peuvent être payés jusqu’à 3000 dollars de l’heure.

Pour avoir une idée des conséquences de l’application de ce mécanisme, il est utile de se référer à l’étude annuelle de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement. En effet, le mécanisme de règlement des différends investisseur-État existe déjà dans le chapitre 11 de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et dans les nombreux accords bilatéraux sur l’investissement (BIT), plus de 3000 à l’heure actuelle.

Quelques conflits emblématiques :

- Philips Morris agit dans le cadre de deux accords bilatéraux sur l’investissement contre l’Uruguay et l’Australie pour contrer des politiques de lutte anti-tabac

- Vattenfall exige de l’Allemagne 3,7 milliards d’euros de compensation suite à l’arrêt de deux de ses centrales nucléaires du fait de la sortie du nucléaire de ce pays ;

- CMS Energy (États-Unis), Suez et Vivendi (France), Aguas de Barcelona (Espagne) ont obtenu 1,15 milliard de dollars de l’Argentine, poursuivie par plus de 50 plaintes de sociétés après la décision de figer les prix courants essentiels (énergie, eau…) et de dévaluer sa monnaie durant la crise financière de 2001-2002 ;

- Lone Pine Resources, entreprise énergétique des États-Unis, filiale « boîte-aux-lettres » d’une entreprise canadienne, poursuit le Canada pour 250 millions de dollars, suite à la décision du Québec de décider un moratoire sur l’extraction d’huile et de gaz de schiste ;

- Achmea, assureur privé néerlandais, a obtenu de la République slovaque une compensation de 22 millions d’euros pour avoir remis en cause la privatisation de la santé effectuée par l’administration précédente ;

- Véolia réclame à l’Égypte compensation après que ce pays a décidé d’augmenter le salaire minimum de 400 à 700 livres égyptiennes (de 41 à 72 euros). Notons d’ailleurs que l’Égypte est devenue le deuxième pays le plus poursuivi après l’Argentine, et ce depuis la récente Révolution.

Ainsi, il n’est ni plus ni moins question que de conférer aux entreprises et aux investisseurs un privilège, au sens premier du terme, c’est-à-dire le droit de bénéficier d’une règle particulière, taillée à leur mesure et les extrayant de la règle commune.

Précisions : ce droit de poursuivre les États n’est ouvert qu’aux entreprises étrangères (celles qui ont leur siège ou simplement une boîte-aux-lettres dans le territoire de l’autre partie à l’accord), il n’est pas réciproque (les États ne peuvent dans ce cadre poursuivre des entreprises) et, de fait, il est fermé aux petites entreprises. En effet, l’utilisation du mécanisme d’arbitrage est extrêmement onéreuse, il coûte plusieurs millions d’euros, ce qui en fait un instrument aux mains des entreprises transnationales.

2. Le mécanisme de coopération réglementaire

Le point 43 du mandat est assez elliptique là-dessus, mais nous avons bénéficié de fuites du document de décembre 2013 par lequel le Commissaire européen adresse à son homologue des États-Unis ce qu’il entend par « mécanisme de coopération réglementaire ».

Il s’agit de créer un organisme chargé de la mise en place et de l’approfondissement de l’accord qui aurait pour nom « Conseil de coopération réglementaire » (CCR). Il aurait une double mission.

La première serait d’organiser une « alerte précoce ». Si, dans l’avenir, un État souhaite prendre une mesure affectant le commerce (et toutes les mesures publiques sont susceptibles d’affecter le commerce), il faudra au préalable qu’il informe l’autre partie à l’accord, de sorte que celle-ci organise une consultation des opérateurs privés concernés, afin qu’ils donnent leur avis sur la mesure en question. On voit ainsi quelle influence déterminante auraient les desiderata des entreprises avant toute délibération publique et bien en amont des votes législatifs ou des décisions réglementaires.

Sa seconde mission serait d’organiser un lissage systématique et étalé dans le temps des réglementations existantes, si celles-ci devaient apparaître comme trop lourdes pour les opérateurs privés. Ainsi, les entreprises et leurs lobbies auront tout loisir de parvenir à amoindrir ou éradiquer une réglementation déjà existante en passant par la procédure discrète, opaque, non publique consistant à saisir le Conseil de coopération réglementaire, même largement après qu’une réglementation aura été décidée, afin de la rendre « moins lourde ».

À ce propos, on voit se profiler la stratégie nouvelle des promoteurs de l’accord qui semblent, pour certains d’entre eux, s’inquiéter de l’opposition grandissante au projet d’accord. Avec le mécanisme de coopération réglementaire, il sera parfaitement possible de conclure un accord ne comportant pas ce qu’il serait politiquement difficile d’assumer (la venue des OGM, la fracturation hydraulique pour les gaz de schistes, le poulet chloré, le porc à la ractopamine, etc.) mais qui renverrait les inévitables amoindrissements de réglementations à plus tard, aux bons soins de ce Conseil discret, technocratique, et affranchi des règles minimales de débat démocratique.

Conséquences de ces mécanismes

Il s’agit d’un projet d’accord qui porte essentiellement sur l’harmonisation des normes. Ce qui est possible d’un côté de l’Atlantique doit être accepté de l’autre. Au motif de faciliter le commerce, d’amoindrir les coûts découlant de réglementations différentes, il prévoit que, si les processus de fabrication et de certification peuvent rester différents aux États-Unis ou dans l’Union européenne, néanmoins les produits circuleront sans entraves et sans qu’il soit nécessaire que ceux fabriqués d’un côté répondent à toutes les normes spécifiques de l’autre côté, mais seulement à celles des normes du côté où ils auront été fabriqués.

C'est ainsi que doit disparaître le principe de précaution, car celui-ci est incompatible avec celui de reconnaissance mutuelle des normes. Le principe de précaution est prévu dans les textes européens et en France il a valeur constitutionnelle. Il s'applique a priori et prévoit qu'en cas de doute sur les effets d'un nouveau produit, d'un nouveau processus de fabrication, d'une nouvelle molécule, ceux-ci ne sont pas mis en contact avec le public pour éviter de faire face à de possibles conséquences négatives. Aux États-Unis, il en va différemment : l'interdiction de la mise sur le marché ne peut être le fait que de l'autorité de régulation qui aura réussi à démontrer les effets nocifs du produit nouveau, les entreprises engageant leur responsabilité en devant éventuellement faire face à des actions collectives de consommateurs (class actions) a posteriori. Du fait du principe de reconnaissance mutuelle des normes, les entreprises des États-Unis ne pourront pas être empêchées d'introduire sur le marché de l'Union des produits par ailleurs interdits de fabrication sur place. Nous pouvons prédire la suite de cet état de fait : un double système de certification des produits, un abaissement de la sécurité des consommateurs et, pour finir, un laminage du système le plus protecteur, que ce soit celui de l'UE ou des États-Unis, au nom de l'équité et de l'efficacité économique. Dans tous les cas, une course vers le fond.

Il faut envisager les conséquences possibles secteur par secteur :

- Dans le domaine agricole, deux éléments se conjuguent : la baisse des tarifs douaniers encore existants, l'harmonisation des normes par le bas.

Pour l'activité agricole, en effet, la moyenne des droits de douane est faible (environ 2 %). Toutefois, ils restent élevés dans certains secteurs : selon les produits, ils peuvent dépasser 200 %, dans l'élevage mais aussi pour les céréales, le sucre, de nombreux produits laitiers, les alcools. Un abaissement complet des droits de douane rendrait impossible de se protéger contre une agriculture états-unienne plus industrielle et plus compétitive.

Aux États-Unis, la taille moyenne des fermes est de cent soixante-dix hectares. Sur mille hectares, on emploie six personnes. Dans l'UE, la taille moyenne d'une ferme est de treize hectares, et on emploie cinquante-sept personnes par mille hectares. Les protections sociales et environnementales moins rigoureuses aux États-Unis permettent des coûts de production bien plus faibles. De plus, la concentration des productions autorise des économies d'échelle. Si les droits de douane sont abaissés, si les produits à bas coût et à qualité faible des États-Unis affluent en Europe, la seule solution pour les producteurs européens sera de s'aligner. Conséquences : concentration des fermes pour atteindre le seuil de rentabilité, davantage encore d'intrants chimiques, de pesticides, d'OGM, plus grand sacrifice de l'environnement, de la santé humaine et du bien-être animal. La victoire du contre-modèle productiviste serait complète.

On ne peut qu'entr'apercevoir les conséquences en termes de sécurité alimentaire de l'application du principe de reconnaissance mutuelle : aux États-Unis où les OGM sont massivement présents, où les hormones de croissance sont légales et où la chaîne de production tout entière tournée vers le rendement oblige à l'utilisation de produits tueurs de bactéries pour laver des produits mis en œuvre dans des conditions sanitaires déplorables, les intoxications alimentaires sont légion. Aussi, nous verrions, dans un premier temps, une entrée massive de ces produits ; puis, dans un second temps, l'alignement des modes de production vers le bas.

- Dans le domaine social, là encore les choses sont assez largement imprévisibles, ce qui en soit est une problème : le gouvernement français répète à qui veut bien l'entendre qu'il ne laissera les négociateurs franchir aucune « ligne rouge », et qu'il considère que le respect des normes sociales en est une. Il affirme même travailler à ce que cet accord soit l'occasion de hisser les normes sociales au plus haut niveau existant.

Outre le fait qu'il n'existe aucun exemple d'accord de commerce ayant réalisé cet exploit, rappelons que les États-Unis n'ont pas ratifié six des huit conventions de l'Organisation internationale du travail. Dès lors, certaines des obligations qui pèsent sur les employeurs de l'Union européenne ne pèsent pas sur ceux des États-Unis, qui peuvent produire à un coût plus bas. Là encore, il ne faut pas être devin pour prédire que le patronat européen saisira l'occasion de cette concurrence pour exiger des pouvoirs publics un alignement au nom de la compétitivité des entreprises de l'UE, vers des normes sociales moins coûteuses, donc plus basses.

Par ailleurs, il est bon de conserver à l'esprit les cas de la « jurisprudence arbitrale », et ici celui de Véolia poursuivant l'Égypte : cette poursuite est « motivée » par une augmentation du salaire minimum. Où se trouvent les garanties réelles que cela ne sera pas possible, en dehors des promesses verbales d'une ministre ?

- Dans le domaine environnemental, il apparaît clairement avec le projet de TAFTA que l'agenda de l'Union européenne est en contradiction complète avec les objectifs climats affichés. Tout d'abord, ce projet générera des contraintes pour les décideurs publics nationaux et locaux, ce qui risque d'inhiber davantage leur action. Mais surtout, il promeut les intérêts des grandes entreprises extractives et avec eux un modèle de « développement » qui n'est qu'une fuite en avant.

Dans un document du 20 septembre 2013, l'Union indique clairement que son objectif est d'obtenir que tombent les restrictions aux exportations de pétrole et de gaz des États-Unis - le président des États-Unis peut bloquer certaines exportations au nom de l'intérêt national. Il faut dire que le gaz de schiste se situe à un prix bas dont aimeraient profiter les opérateurs industriels.

L'article D du document permettrait que le droit des États de mettre en place une obligation de service public dans le domaine énergétique soit soumis à un test de nécessité. Celui-ci serait défini de manière objective, restrictive et exclurait des obligations pour les entreprises « plus lourdes que nécessaire ».

L'article E0 vise les mesures de localisation des secteurs de l'énergie renouvelable prises par les décideurs locaux : la définition des cahiers des charges des marchés publics serait concernée.

On voit mal, dans ces conditions, comment la France, qui soutient la tenue des négociations TAFTA, peut, dans le même temps, affirmer qu'elle nourrit des ambitions élevées pour la réunion COP21 qu'elle accueille en 2015.

- Concernant les libertés publiques, et notamment celles sur Internet, plusieurs inquiétudes apparaissent.

Tout d'abord celle relative à la collecte de données personnelles. La définition même de cette notion n'est pas la même des deux côtés de l'Atlantique : si dans l'UE les données personnelles sont constituées de l'ensemble des informations qui permettent de définir une personne (nom, adresse, etc.), aux États-Unis elle inclut aussi les données commerciales, c'est-à-dire l'ensemble de celles qui permettent de constituer le profil des consommateurs. Les données commerciales ne sont pas exclues des négociations.

Sachant qu'actuellement les plus grands opérateurs de collecte et de traitement des données commerciales sont sis aux États-Unis, la question se pose de savoir à quelles conditions il serait possible, pour ces opérateurs, de traiter des données personnelles de personnes vivant dans l'Union européenne. Sous quelles modalités les données personnelles seraient collectées par les entreprises des États-Unis ? Les quelques garanties existant actuellement sur le consentement préalable ou l'anonymisation des données pourront-elles encore exister ?

Un règlement est actuellement en préparation au niveau de l'Union européenne. Il viendra abroger la directive 95/46 applicable aux données personnelles. Ainsi, les instances de l'Union préparent un texte qui risque d'entrer en contradiction frontale avec les négociations pour le TAFTA. Cela pose non seulement un problème de cohérence, mais aussi de démocratie. En effet, à quoi servirait que le Parlement européen se prononce sur le nouveau texte si on sait déjà qu'il risque d'être vidé de son contenu par une définition différente des données personnelles qui ne permettrait plus une protection efficace des droits des personnes ?

- La question de la régulation des banques et des marchés financiers est cruciale.

L'Union, dans ce domaine, est la partie agressive. Après la crise financière de 2008, on a assisté aux États-Unis à un mouvement de re-régulation du secteur, avec une intervention accrue des régulateurs publics. Le gouvernement fédéral n'a manifesté jusqu'ici aucune volonté de changer ce mouvement. Mais le mécanisme de coopération réglementaire sera crucial pour amener à un affaiblissement des règles, pourtant timides, des États-Unis sur les marchés financiers : dès qu'une nouvelle règle financière serait envisagée, il faudrait que l'autre partie en soit informée et qu'elle n'affecte par les opérateurs financiers de l'autre côté de l'Atlantique.

Cela va même plus loin. Dans une note conjointe France/Royaume-Uni, ces deux pays posent que l'accord ne serait utile que si les opérateurs pouvaient opérer sur les deux territoires selon les règles de leur pays d'origine. Ainsi, les opérateurs européens interviendraient aux États-Unis selon les règles européennes. Les banques bénéficieraient donc du privilège, exorbitant, d'extra-territorialité. Comment envisager des lois plus dures pour la finance à l'avenir ?

On peut se poser la question de savoir pour quels bénéfices ce projet est négocié.

Juste avant la délivrance du mandat, la Commission européenne a demandé une étude d'impact au Centre pour la recherche en économie politique, le CEPR. L'étude réalise des projections en 2027. N'importe quel économiste un peu sérieux refuserait de se prêter à cet exercice digne de Madame Irma, le CEPR l'a fait. Est-ce qu'il l'a fait parce qu'il est financé par les plus grandes banques, par les plus grandes entreprises ? Ne soyons pas mauvaise langue et écoutons son pronostic : non seulement l'accord entraînerait une hausse de la création de richesse (119 milliards d'euros par an pour l'UE, 95 pour les États-Unis) mais aussi la création de cinq cent mille emplois.

Ces chiffres sont ridicules pour au moins deux raisons : d'une part, ils sont tellement faibles qu'ils justifieraient plutôt l'abandon des négociations que leur poursuite ; d'autre part, ils sont basés sur des hypothèses qui ont fait leur preuve, celle de leur inanité.

Ils sont faibles : 119 milliards d'euros, c'est 0,7 % du PIB de l'Union. Soit 545 euros par foyer. Statistiquement, c'est la marge d'erreur. Les cinq cent mille emplois prévus sont à mettre en regard des presque vingt-sept millions de chômeurs de l'Union. Ces chiffres sont ridicules surtout parce qu'ils sont basés sur l'hypothèse du modèle macroéconomique dit de « l'équilibre général ». Rappelons que ce modèle postule notamment la rationalité parfaite des individus, une information complète des prix, une connaissance commune de la nature des biens, l'absence d'incertitude radicale, dont la réunion forme les conditions d'une concurrence parfaite. Qui peut croire des hypothèses pareilles ?

La réalité est plus triviale : ce projet est d'abord porté par les grands lobbies d'affaires. De ce point de vue, le TAFTA n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Le TABC, l'ESF le réclament, Business Europe le réclame, la Chambre de commerce américaine le réclame : la liste est longue. Déjà, en 1998, le Partenariat économique transatlantique était créé pour instaurer un « haut niveau de dialogue » entre les deux zones. Et, surtout, l'Accord économique et commercial global (AECG), négocié depuis plus de quatre ans entre le Canada et l'UE, comporte exactement ce même type de dispositifs. La Commission a l'ambition de le déclarer « finalisé » le 25 septembre, et il ouvrirait un boulevard au TAFTA.

Conclusion

Face à l'instauration de privilèges pour les entreprises transnationales et les banques, les mobilisations populaires sont fortes. Nous avons les moyens d'avoir la peau de ces accords (car il faut ajouter désormais l'AECG) : non seulement les échéances nous laissent encore un an (si finalisation de l'AECG en septembre) et plus, mais nous sommes organisés au niveau européen et national. Au Canada, aux États-Unis, les mobilisations sont conséquentes.

Le calendrier prévu : le 11 octobre se tiendra une journée de mobilisation en Europe, une initiative citoyenne européenne sera lancée en septembre et, d'ores et déjà, une pétition est en ligne sur le site du collectif StopTAFTA et sur celui d'Attac.

De plus un vaste mouvement de déclarations de collectivités locales hors TAFTA se dessine, l'idée étant de ne pas attendre le dernier moment pour changer le rapport de force à la base et faire monter dans la population la nécessaire prise de conscience des risques encourus.

La ratification, ou non, de l'accord UE-Canada constituera un test. Les gouvernements, dont le nôtre, et les parlementaires cautionneront-ils l'instauration de tels privilèges pour les entreprises ?


- Source : Frédéric Viale

QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

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QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

Romain Caillet*
Ex: http://metamag.fr

Propos recueillis par Marcelle Champagne. Romain Caillet est chercheur et consultant sur les questions islamistes. Il analyse pour "les Clés du Moyen-Orient" comment s’est formé l’EILL, les différences avec al-Qaeda, qui sont les combattants de l’EI et la structure du mouvement.

Depuis quelques semaines, l’avancée de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) - aussi connu sous l’acronyme arabe Daech - dans les territoires de l’est de l’Irak, inquiètent les dirigeants arabes et occidentaux. Prenant la tête d’une coalition opposée à la pénétration salafie au Levant, les dirigeants américains et iraniens, en appui de l’armée régulière irakienne, conjuguent leurs efforts pour parvenir à une solution militaire. Qu’est-ce que l’EIIL ?
 
Précisons avant tout que l’acronyme Daech est un terme impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique. L’expression a été popularisée par le média al-arabya. La chaîne qatari al-jazeera n’utilise d’ailleurs plus ce terme. Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique.

Il convient de retenir trois dates clefs dans la formation et l’évolution de l’Etat Islamique (EI) : le 15 Octobre 2006, date de la création de l’Etat Islamique d’Irak (Dawlat al-’Irâq al-Islâmiyya) ; puis, avril 2013, l’extension de l’EII en Syrie qui devient l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Enfin, le 29 juin 2014 où le mouvement prend le nom d’Etat Islamique (EI) lorsqu’il annonce la restauration du califat. Une nouvelle appellation sans précision géographique qui témoigne de la volonté du mouvement d’établir un califat universel.
 
Pour comprendre les relations qu’entretient l’EI avec al-Qaeda, il convient de revenir sur la genèse du mouvement. Tout d’abord, le précurseur de l’Etat islamique d’Irak est un jihadiste jordanien, Abû Mus’ab az-Zarqâwî (1966-2006), gracié en 1999 à l’occasion du couronnement du roi Abdallah II de Jordanie. Il fonda son propre camp d’entraînement en Afghanistan dans la région d’Herat, indépendant du groupe al-Qaeda avec lequel il ne semblait pas partager pas les mêmes aspirations. L’offensive américaine d’octobre 2001 en Afghanistan le poussa à traverser l’Iran et à se réfugier au Kurdistan irakien en 2002, où il mit ses hommes au service d’Ansar al-Islam - un groupe fondamentaliste sunnite proche d’al-Qaeda. Lors de l’invasion américaine en Irak en 2003, le jihadiste jordanien forma un groupe du nom de tawhid al-Jihad, « monothéisme et jihad », qui reprenait le nom de son camp d’entraînement en Afghanistan. Il mena sa première grosse opération le 19 août 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad, et dont il revendiqua publiquement la responsabilité le 8 décembre 2003. L’attentat suicide au camion piégée avait couté la vie à 22 personnes dont Sergio Vieira de Mello, Représentant spécial de l’ONU en Irak. 

Le mouvement prit une importance croissante et devint à l’octobre 2004 la branche irakienne d’al-Qaeda, prêtant allégeance à Oussama Ben Laden. En Janvier 2006, le groupe d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî fut intégré à une coalition de plusieurs factions jihadistes rassemblées au sein du Conseil consultatif des Mujâhidîn d’Irak (Majlis Shûrâ al-Mujâhidîn fî-l-’Irâq), dont l’Irakien ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî prit le commandement. Le but de cette réorganisation était d’« irakiser » le jihad en Irak contre l’occupation américaine, jusqu’alors géré par des étrangers. Après la mort d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî en juin 2006, l’Egyptien Abû Hamza al-Muhâjir (1968-2010) prit sa succession à la tête d’al-Qaeda en Mésopotamie, faisant parti du Conseil Consultatif des mujahideen, soumis à l’autorité de ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî, rebaptisé à l’octobre 2006, Abû ’Umar al-Qurashî al-Baghdâdî. Le 15 octobre 2006, le conseil consultatif des Mujâhidîn s’élargit en intégrant une trentaine de tribus irakiennes ainsi que de nouveaux groupes jihadistes, prenant à cette occasion le nom d’Etat islamique d’Irak et annonçant la dissolution d’al-Qaeda en Mésopotamie. 
 
A partir de 2007, l’EII connut des difficultés notamment face aux troupes américaines et à la résistance de groupuscules opposés à leur autoritarisme politique et religieux. Le mouvement de la sahwa [1] (« réveil » en arabe), une force supplétive irakienne composée pour l’essentiel d’anciens insurgés sunnites ayant prêté allégeance au gouvernement de Nouri al-Maliki, combat l’EII. Le gouvernement irakien les évinça du pouvoir et peina à honorer la promesse qui leur avait été faite d’intégrer leurs membres au sein des forces nationales de sécurité. Devenues les cibles des conflits sectaires du pays, les anciens insurgés sunnites choisirent finalement progressivement de se rallier à l’EII. Les attentats se multiplièrent. Implanté en Irak, l’EII observait de loin les événements en Syrie dès 2011. Il prit la décision de dépêcher un petit groupe en Syrie qui prit le nom de Jabhat al-Nusra fin 2011. Le mouvement devint si puissant que l’émir n’écoutait plus le chef de l’EII. Il ne fit pas sécession pour autant mais devint quasiment une branche autonome de l’organisation. En avril 2013, le chef de l’EII, Abû Bakr al-Baghdâdî (à la tête de l’organisation depuis 2010), annonça que Jahbat al-Nusra et l’EII n’était qu’une seule et même organisation. Ils supprimèrent alors les deux appellations – Etat islamique d’Irak (EII) et Jabhat al-Nusra - pour former l’Etat islamique en Irak et au Levant - ad-Dawlat al-Islâmiyya fî-l-’Irâq wa-sh-Shâm - (EIIL). Le lendemain de cette déclaration, le chef de Jahbat al-Nusra, Abû Muhamad al-Jûlânî, reconnut qu’il avait combattu pour l’EII en Irak et bénéficié de son soutien financier et militaire en Syrie mais il désapprouva la fusion des deux unités. La scission s’effectua alors entre ceux qui souhaitaient rejoindre le commandement de l’EIIL, et ceux qui souhaitaient rester sous celui d’al-Jolani. La majorité des combattants rejoignit l’EIIL. Le 9 juin 2013, Zawahiri annonca la dissolution de l’EIIL et stipula que l’EII devrait quitter la Syrie au profit de Jahbat al-Nosra, dont il reconnut officiellement son affiliation avec Al-Qaeda. Le 10 juin 2013, le chef de l’EIIL, Abu Bakr al-Baghdadi, invalida cette décision affirmant que l’EII resterait en Irak et au Levant, sans se soucier des frontières de Sykes-Picot. Plus tard, son porte-parole, Abu Muhammad al-‘Adnani, évoqua également l’argument théologique pour justifier ses positions, rappelant que les deux premiers califes, Abu Bakr et ‘Umar b. al-Khattâb n’avaient jamais séparé le commandement des armées d’Irak et du Levant. Les relations se dégradèrent entre les deux mouvements. En Janvier 2014, la plupart des rebelles syriens se liguèrent pour attaquer l’EIIL. Le chef de Jabhat al-Nusra rejeta la faute sur les dirigeants de l’EIIL. Les relations continuèrent de se dégrader. En mars 2014, la prise de contrôle de plusieurs puits de pétrole en Syrie par l’EIIL précipita la déclaration de guerre entre l’EIIL et Jabhat al-Nusra, menacé dans son poumon économique de la région de Deir ez-Zor. Au mois de Juin 2014, après ses victoires retentissantes en Irak, le mouvement de l’EIIL acquit une telle force qu’il parvint à prendre les dernières villes encore aux mains des rebelles dans la région frontalière de Deir Ez-Zor, l’ancien foyer jihadiste de Jabhat al-Nusra.
 
Quelles différences existent-ils entre al-Qaeda et l’EI ?

Bien qu’ils aient des repères idéologiques communs, l’EI et al-Qaeda sont deux organisations différentes. On peut retenir trois critères de divergence d’ordre générationnel, politique et doctrinal. Les deux mouvements ont en effet des stratégies militaires et un agenda politique distincts. Premièrement, l’expérience de référence d’al-Qaeda reste celle du jihad afghan contre les Russes dans les années 1980 et de la lutte contre l’Occident, pour les partisans de l’EI, la référence, plus récente, est celle du jihad en Irak contre l’invasion américaine de 2003. Il existe dès lors une différence générationnelle mettant en parallèle la génération Ben Laden et la génération Zarqâwî, plus virulente et plus efficace en communication. Contrairement à al-Qaeda, l’EI estime qu’il vaut mieux combattre les ennemis d’aujourd’hui, plutôt que ceux d’hier, autrement dit, l’Iran et ses velléités expansionnistes (dénommé le « projet Safavide » - al-mashrû’ as-safawî - selon la terminologie jihadiste), et les Chiites plutôt que les Etats-Unis. Deuxièmement, il existe des divergences politiques afférant au mode d’administration et de gouvernance. Les partisans de l’EI sont favorables à l’administration immédiate du territoire conquis et à la mise en place de la charia, avant même que le conflit n’ait pris fin ; al-Qaeda prône un jihad déterritorialisé dont la cible principal reste l’Occident. Troisièmement, l’EI se distingue par sa cohérence idéologique interne qui tranche avec l’hétérogénéité caractéristique des multiples branches d’al-Qaeda, notamment Jabhat al-Nusra.
 
Qui sont les combattants de l’EI ?
 
Le commandement de l’EI est exclusivement irakien. Il est formé en majorité de chefs militaires qui sont principalement d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein et d’anciens cadres des services de renseignement, reconvertis en jihadistes, souvent après avoir été humiliés par les Américains. Contrairement au haut-commandement quasiment exclusivement irakien, on trouve des combattants de toute nationalité, notamment en Syrie où les étrangers représenteraient près de 50% des troupes, qu’ils soient Arabes (Libyens, Saoudiens, Tunisiens…), originaires du Caucase (des Tchétchènes), de l’Occident (Français, Belges, …) ou encore, à titre anecdotique, de la République Populaire de Chine (RPC). Plusieurs tribus syriennes des villes de Jarâblus, de Raqqa et de la province de Deir ez-Zor ont également prêté allégeance à l’émir de l’EI. Répartis entre la Syrie et l’Irak, l’EIIL compterait environ 20 000 combattants [Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l’EIIL compte de 5.000 à 6.000 combattants en Irak et de 6.000 à 7.000 combattants en Syrie.]. La libération par l’EI de plusieurs milliers de prisonniers en Irak ces derniers jours est venue grossir les rangs du mouvement.

Comment l’EI est-il structuré ? De quel(s) appui(s) dispose-t-il pour mener ses offensives ?
 
L’EI se distingue par la qualité de ses combattants et les compétences militaires de leurs commandants. Leur unité idéologique et politique assure une organisation et une discipline inédites sur le terrain. Il dispose d’un commandement intégré et d’une hiérarchie distincte du groupe autour duquel des brigades quasi autonomes gravitent. L’équipement militaire de l’EI leur vient d’abord des armes lourdes récupérées en Syrie que les combattants utilisèrent par la suite en Irak pour prendre des bases remplies d’équipement moderne, et avoir ainsi accès à l’arsenal militaire américain. Le M998 High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicle (HMMWV ou Humvees), un véhicule de transport à roues de l’armée américaine acquis par l’armée irakienne, est désormais aux mains des jihadistes. Ils disposent par ailleurs de leurs propres camps d’entraînement. De peur d’être dénoncé, leurs entrainements aux combats se déroulent dans des camps itinérants. Le lieu de l’entrainement change en permanence. Il est par conséquent très difficile de les suivre. S’il ne dispose pas encore d’uniforme ou de grade, l’EI a l’intention de former un corps militaire sur le modèle des armées classiques. Enfin, la force du mouvement tient également à un service de renseignement perfectionné, très présents en Syrie, où seul l’émir local connaît l’identité des personnes travaillant pour ce service, appelé amniyyin (« les chargés de sécurité » en arabe).

L’EI finance ses activités sur des fonds propres. Avant la prise de Mossoul, l’EI disposait déjà d’un revenu annuel de plus de 100 millions de dollars prélevé sous la forme d’impôts, d’extorsions de fonds ou de soutien des populations locales. En plus de l’impôt révolutionnaire, ils recourent à l’exploitation des puits de pétrole, aux otages occidentaux et, dans une moindre mesure, des financements leur viennent de particuliers du Golfe (5%). L’EI ne semble pas bénéficier du soutien ouvert d’un Etat.

[1] Créée par le cheikh Ahmed Abou Richa et financée par l’armée américaine fin 2006, elle est la cible d’attentats. « Les Sahwa représentent le changement de posture remarquable des éléments tribaux sunnites qui, après avoir soutenu les djihadistes insurgés, ont commencé à coopérer avec les troupes américaines pour combattre al-Qaida (en fait à cette époque il n’y a plus d’al-Qaïda c’est l’Etat islamique d’Irak) et les milices shiites. Cette évolution avait été facilitée par le regain de pression politique exercé sur le mouvement djihadiste et la décision de l’armée américaine d’armer et de rémunérer les membres des forces armées non officielles Sahwa - qui ont fini par compter plus de 100 000 hommes dans leurs rangs. Les forces Sahwa sont demeurées dans leur grande majorité, mais pas totalement, arabes, sunnites, tribales et basées localement » in http://www.fmreview.org/fr/non-etatiques/taraghi.html

* article publié sur Les Clés du Moyen-Orient




vendredi, 19 septembre 2014

Russland schmiedet Asien-Partnerschaft mit Wirtschaftsmacht Indien

Russland schmiedet Asien-Partnerschaft mit Wirtschaftsmacht Indien

 
VladPout.jpgDer Gipfel der Shanghaier Organisation für Zusammenarbeit (SOZ) in der tadschikischen Hauptstadt Duschanbe hatte ein zentrales Thema: die Sanktionspolitik der USA und der EU gegen Russland wegen des Ukraine-Konflikts. Der russische Staatspräsident Wladimir Putin nutzte den Gipfel, um weitere Verbündete für eine weltweite Gegenstrategie gegen den Wirtschaftskrieg des Westens zu gewinnen.

Russland wird 2015 statutenmäßig den SOZ-Vorsitz übernehmen und will dies für einen weiteren Aufbau dieser Organisation nutzen. Aktuell gehören der Organisation die Volksrepublik China, Russland, Usbekistan, Kasachstan, Kirgisistan und Tadschikistan an.

Indien soll als neues SOZ-Mitglied gewonnen werden

In der Vergangenheit scheiterte eine Aufnahme der Wirtschaftsmacht Indien an schwelenden Grenzkonflikten mit China. Diese Konflikte sollen nun unter Vermittlung Russlands ausgeräumt werden. Moskau und Peking haben große Pläne mit der Organisation: Neben einer SOZ-Entwicklungsstrategie bis 2025 sollen ein Regierungsabkommen über die Förderung der internationalen Frachttransporte von Fahrzeugen sowie die Gründung einer SOZ-Bank auf Basis der Eurasischen Entwicklungsbank vorangetrieben werden.

Bereits jetzt arbeiten China und Indien im Rahmen der BRICS-Staaten an einer alternativen Weltwirtschaftsordnung als Gegengewicht zu den USA und haben dazu bereits Mitte Juli eine „alternative Weltbank“ mitbegründet. 

Opération Isis, objectif Chine

Opération Isis, objectif Chine

Auteur : Manlio Dinucci
Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio
 
 
Tandis que l'Isis diffuse à travers les complaisants réseaux médiatiques mondiaux les images de la troisième décapitation d'un citoyen occidental, sonne une autre sirène d'alarme : après s'être diffusé en Syrie et en Irak, l'Isis est en train de pénétrer dans le Sud-Est asiatique. C'est ce que communique la société Muir Analytics, qui fournit aux multinationales de « l'intelligence contre terrorisme, violence politique et insurrection », faisant partie des « auxiliaires » » de la Cia en Virginie, souvent utilisée par la maison mère pour répandre des « informations » utiles à ses opérations.

Un domaine dans lequel la Cia a une solide expérience. Pendant les administrations Carter et Reagan elle finança et entraîna, à travers les services secrets pakistanais, environ 100mille moudjahiddines pour combattre les forces soviétiques en Afghanistan. Opération à laquelle participa un riche saoudien, Oussama Ben Laden, arrivé en Afghanistan en 1980 avec des milliers de combattants recrutés dans son pays et de gros financements. La guerre de 1989 finie, avec le retrait des troupes soviétiques et l'occupation de Kaboul en 1992 par les moudjahiddines, dont les factions étaient déjà en lutte entre elles, naquit en 1994 l'organisation des talibans endoctrinés, entraînés et armés au Pakistan pour conquérir le pouvoir en Afghanistan, par une opération tacitement approuvée par Washington. En 1998, dans une interview au Nouvel Observateur, Brzezinski, ancien conseiller pour la sécurité nationale étasunienne, expliqua que le président Carter avait signé la directive pour la formation des moudjahiddines non pas après mais avant l'invasion soviétique de l'Afghanistan pour « attirer les Russes dans le piège afghan ». Quand dans l'interview on lui demanda s'il n'avait pas regretté cela, il répondit : « Qu'est-ce qui était le plus important pour l'histoire du monde ? Les talibans ou l'effondrement de l'empire soviétique ? »

Il n'y aurait donc pas à s'étonner qu'à l'avenir quelque ex conseiller d'Obama admît, les choses faites, ce dont on a dès aujourd'hui les preuves : à savoir que ce sont les Etats-Unis qui ont favorisé la naissance de l'Isis, sur un terrain social rendu « fertile » par leurs guerres, pour lancer la stratégie dont le premier objectif est la démolition complète de la Syrie, jusqu'à présent empêchée par la médiation russe en échange du désarmement chimique de Damas, et la réoccupation de l'Irak qui était en train de se détacher de Washington en se rapprochant de Pékin et Moscou. Le pacte de non-agression en Syrie entre Isis et « rebelles modérés » sert cette stratégie (voir dans l'article de il manifesto du 10 septembre la photo de la rencontre, en mai 2013, du sénateur étasunien McCain avec le chef de l'Isis faisant partie de l' « Armée Syrienne Libre » ).

Dans ce contexte, l'alarme sur la pénétration de l'Isis aux Philippines, en Indonésie, Malaisie et quelques autres pays aux abords de la Chine –lancée par la Cia par l'intermédiaire d'une société de complaisance- sert à justifier la stratégie déjà en acte, qui voit les USA et leurs principaux alliés concentrer des forces militaires dans la région Asie/Pacifique. Là où, prévenait le Pentagone en 2001, « existe la possibilité qu'émerge un rival militaire avec une formidable base de ressources, avec des capacités suffisant à menacer la stabilité d'une région cruciale pour les intérêts étasuniens ».

La « prophétie » s'est avérée, mais avec une variante. La Chine est aujourd'hui redoutée à Washington non pas tellement comme puissance militaire (même si elle n'est pas négligeable), mais surtout comme puissance économique (au renforcement de laquelle contribuent y compris les multinationales étasuniennes en fabriquant beaucoup de leurs produits en Chine). La Chine devient plus redoutable encore pour les USA à la suite d'une série d'accords économiques avec la Russie, qui rendent vaines les sanctions occidentales contre Moscou, et avec l'Iran (toujours dans le viseur de Washington), important fournisseur pétrolifère de la Chine. Il existe en outre des signaux indiquant que la Chine et l'Iran soient disponibles au projet russe de dédollarisation des échanges commerciaux, qui infligerait un coup mortel à la suprématie étasunienne.

D'où la stratégie annoncée par le président Obama, fondée sur le principe (expliqué par le New York Times) qu'en Asie, « la puissance américaine doit poursuivre ses intérêts économiques ». Les intérêts étasuniens que suivra l'Italie en participant à la coalition internationale sous conduite USA « contre l'Isis ».

Note de la traductrice pour la version française :
La France a effectué au-dessus de l'Irak, le 15 septembre 2014, un "premier vol de reconnaissance aérienne" pour une « mission d'ISR (Intelligence Surveillance and Reconnaissance) [en anglais dans le texte] (…). Deux avions Rafale de l'armée de l'Air ont décollé de la base aérienne française 104 d'Al Dhafra, aux Emirats arabes unis (...) Il s'agit pour les armées françaises d'acquérir du renseignement sur le groupe terroriste Daesh et renforcer notre capacité d'appréciation autonome de la situation. (...) Les forces françaises aux Emirats arabes unis (FFEAU) participent au dispositif des forces de présence des armées françaises. Elles sont constituées d'un état-major de niveau opératif, de la base navale d'Abu Dhabi, de la base aérienne 104 d'Al Dhafra et de la 13e DBLE. Les FFEAU assurent une présence permanente aux EAU dans le cadre des accords de défense et animent les relations bilatérales de défense de la France avec ses partenaires régionaux. Elles ont également pour mission de soutenir les moyens militaires déployés dans le golfe arabo-persique et le nord de l'Océan Indien (…). »

Pour une nouvelle politique européenne de détente

Pour une nouvelle politique européenne de détente

L’aggravation du conflit avec la Russie est une impasse

par Karl Müller

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

colombe-de-la-paix.jpgIl y a plus de 50 ans, le 15 juillet 1963, Egon Bahr, à cette époque le maître à penser de la politique extérieure du SPD allemand, a fait un discours dans la Evangelische Akademie à Tutzing en Bavière, un discours d’une grande importance s’inscrivant dans l’Histoire. Il était intitulé «Wandel durch Annäherung» (le changement par le rapprochement mutuel). Egon Bahr a prononcé ce discours juste deux ans après la construction du mur entourant Berlin de l’Est (depuis le 13 août 1961 et moins d’un an après la crise de Cuba en octobre 1962).

Au sein des élites politiques des Etats occidentaux la manière de penser avait changé. La guerre froide misant sur la pure confrontation s’était aggravée de façon menaçante. Aucun des deux côtés n’avait pu remporter une «victoire». Par contre les coûts de la guerre froide avaient continué d’augmenter. La construction du mur de Berlin représentait un symbole du renforcement de la séparation de l’Allemagne et, avec la crise de Cuba, le monde faillit sombrer dans une catastrophe nucléaire.


A cette époque, on a reconnu au fur et à mesure que les peuples et les Etats en Europe et dans le monde devaient et pouvaient vivre ensemble en paix et coopérer même s’ils appartenaient à des blocs différents et avaient des idées différentes sur l’organisation de la vie sociale, économique et politique. De plus, à cette époque, est né à nouveau l’espoir d’un «changement par le développement de relations plus étroites» pouvant diminuer crises et conflits et empêcher tensions et aggravations. Du côté occidental cette politique a reçu le nom de «politique de détente». Déjà au milieu des années 1950 des politiciens soviétiques avaient parlé de la possibilité et de la nécessité d’une «coexistence pacifique».

Une nouvelle confrontation avec la Russie

Déjà dans les années 1980, et surtout la dissolution du bloc de l’Est en 1990, a fait oublier les expériences des deux dernières décennies. Depuis, comme enivré de sa «victoire» l’Occident cherche l’hégémonie. Depuis plus de dix ans déjà, dès la première entrée en fonction de Vladimir Poutine, des forces puissantes de l’«Occident», menées par les USA, cherchent à nouveau la confrontation ouverte avec la Russie.

Lors de la décennie suivante, à la suite de la dissolution de l’Union soviétique, ces forces ont essayé de rendre la nouvelle Russie docile afin qu’elle se laisse, sans résistance, instrumentaliser pour leurs intérêts. Les conséquences pour le pays furent désastreuses. Il sombra dans le chaos politique, économique et social et menaçait de s’effondrer. L’OTAN déplaça ses frontières – à l’encontre des accords avec les dirigeants soviétiques avant la dissolution du Pacte de Varsovie – et progressivement en direction de la frontière occidentale de la Russie. Des émeutes et des efforts de séparation à l’intérieur de la Russie furent encouragés de l’extérieur. De plus en plus d’organisations non gouvernementales sous influence occidentale, mais aussi d’autres forces à des postes de responsabilité au sein de la société russe, y œuvrèrent comme une 5e colonne.

Tout cela peut actuellement être prouvé de façon compréhensible pour tout le monde. Ce furent les années de «l’unique puissance mondiale» USA. Les USA et l’OTAN ne s’en sont plus tenus au droit international, mais ils ont misé uniquement sur leur puissance et leurs moyens de pression. Le nouveau président de la Russie, V. Poutine, a essayé de faire contre-poids. Ce qui lui a valu de devenir «l’ennemi public numéro 1» de l’Occident.

La confrontation actuelle n’a pas ses racines dans le développement intérieur de l’Ukraine, ni dans la politique ukrainienne occidentale ou russe. Elle a des causes bien plus profondes. Depuis que la Russie n’accepte plus d’être traitée de colonie occidentale, exploitée et humiliée, elle doit être mise à genoux.

La propagande occidentale antirusse n’a pas seulement commencé en automne dernier, elle est mise en œuvre depuis des années. Ces derniers mois et semaines, elle s’est aggravée en raison de l’importance centrale de l’Ukraine dans la lutte contre la Russie pour l’hégémonie et, du côté occidental, elle a pris des traits manichéens. Elle n’apprécie ni la Russie ni la politique russe à sa juste valeur. Elle mène tout droit dans une impasse – semblable à la guerre froide des décennies après la Seconde guerre mondiale.

L’OTAN mise sur la stratégie de confrontation

Dans nos médias occidentaux, nous lisons, entendons et voyons tous les jours qu’en Russie  tout serait «méchant», avant tout les dirigeants du gouvernement. C’est typique de la part d’une propagande de confrontation, mais totalement à côté de la réalité. Depuis quelques semaines, l’Occident a imposé des sanctions à la Russie. Maintenant l’OTAN veut résilier les accords avec la Russie, conclus après la guerre froide, réarmer à l’Est de l’Europe et fixer «la représentation hostile» de la Russie dans des décrets officiels. Ce que Philip Breedlove, le plus haut dirigeant militaire de l’OTAN en Europe, a déclaré au journal allemand Welt am Sonntag  du 17 août à savoir qu’un comportement de la Russie, comme en Crimée, contre un pays membre de l’OTAN serait compris comme un acte de guerre contre l’OTAN, n’a aucune base réaliste, mais c’est de la pure intox et propagande de guerre. Au lieu de présenter des preuves pour son affirmation que la Russie menacerait les pays baltes, ce général américain ne se lasse pas de prononcer de sombres menaces: «Je voudrais rappeler clairement une chose: lorsque l’OTAN voit s’infiltrer de forces étrangères dans l’un de ses territoires nationaux, et si nous pouvons prouver que cette démarche provient d’une nation qui est elle-même l’agresseur, l’article 5 s’appliquera. L’OTAN invoquera la clause de défense mutuelle. Cela signifie une réponse militaire à l’adresse de l’agresseur.» La question se pose de savoir pourquoi le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen et le commandant de l’OTAN en Europe, cité ci-dessus, ont écrit le même jour un article commun paru dans le «Wall Street Journal» où est évoqué de la même manière alarmante, un présumé danger russe pour les Etats membres de l’OTAN de l’Europe de l’Est?

Une politique à l’encontre de la nature humaine

Il y en a qui prétendent que la propagande et les projets de l’OTAN seraient des efforts de défense nécessaires contre une Russie agressive. Cette argumentation ne résiste pas à l’examen. La politique réelle de la Russie n’y donne aucune base.

D’autres, par contre, déclarent que cette politique occidentale correspondrait aux «intérêts» américains. Il y en a qui ajoutent qu’elle ne correspondrait en aucun cas aux «intérêts» européens … et d’autant moins aux «intérêts» allemands. On peut également y réfléchir.
Mais peut-il y avoir un «intérêt» dans de telles confrontations et aggravations? La guerre froide nous a bien montré que cette voie ne sert finalement l’intérêt de personne. Les responsables font fonctionner là un mécanisme très dangereux qui pourrait aboutir à une catastrophe pour l’humanité tout entière toucherant tous les êtres humains. Une telle politique est criminelle et va à l’encontre de la nature humaine. Les livres d’histoire sont pleins de cette politique «rationaliste» et «d’intérêts» qui a toujours abouti au désastre.

Avoir recours aux instruments de la politique de paix ayant fait leurs preuves

La politique des années 70 du siècle dernier a créé, sur la base du respect mutuel, des instruments permettant de quitter la voie de la confrontation, d’entamer des négociations et arriver ainsi à des solutions. Les Etats impliqués dans la crise actuelle sont tous membres de l’OCDE. Cette dernière offrirait la possibilité d’un débat sur un pied d’égalité, base essentielle d’une prise de décision commune. La «Charte de Paris» de novembre 1990, déclaration officielle de la fin de la guerre froide, constitue une réferrence sur laquelle se bases aujourd’hui. Il n’est pas besoin de réinventer la roue pour trouver une solution aux problèmes actuels – il faut simplement le vouloir.


Cette volonté grandira lorsqu’on arrivera à la conclusion qu’il ne peut y avoir un «vainqueur» dans une deuxième guerre froide, mais uniquement une solution par négociations. Les forces occidentales menant cette nouvelle guerre froide espèrent toujours une victoire. Elles ne misent pas seulement sur une victoire militaire au champ de bataille, mais sur un coup d’Etat en Russie même. Les «révolutions colorées» et le Maidan en Ukraine en sont l’exemple.
Mais le monde est devenu plus intelligent. La stratégie du renversement est transparente. Si l’on réussit à empêcher le renversement en Russie, la volonté grandira d’en finir avec la nouvelle guerre froide.    •

jeudi, 18 septembre 2014

L’UE s’est laissée dégrader au rôle de vassal des Etats-Unis

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«De toute évidence l’UE s’est laissée dégrader au rôle de vassal des Etats-Unis»

«La Suisse, en tant que pays neutre, doit offrir ses bons services et jouer un réel rôle de médiation»

Interview d’Oskar Freysinger, conseiller national et conseiller d’Etat (UDC)

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Horizons et débats: Pourquoi avez-vous lancé la «Pétition pour une Suisse neutre», quel en est le but?

Oskar Freysinger: Je voudrais attirer l’attention de la population suisse sur le fait que notre gouvernement est en train de piétiner la neutralité de notre pays.

Pourquoi la Suisse ne doit-elle pas se joindre aux sanctions de l’UE contre la Russie?

Parce que dans ce cas elle serait considérée comme appartenant au camp de l’OTAN. La Suisse, en tant que pays neutre, doit absolument s’abstenir de donner la faute à l’une ou l’autre des parties, si elle veut pouvoir offrir ses bons offices et jouer un réel rôle de médiation, ce qui lui a valu traditionnellement sa bonne réputation. Du reste, dans le contexte international, il n’y a pas de schémas noir et blanc. Il n’y a pas de répartition univoque du bien et du mal et les arguments, avancés par les adversaires qui diabolisent la partie opposée ou la rendent responsable de crimes, sont pour la plupart mensongers et difficiles à prouver. Dans le fond, il s’agit d’intérêts géopolitiques, de politique de puissance, d’argent et de sphères d’influence. Les requins restent des requins même si l’on les peint en couleurs.

Comment jugez-vous le rôle de l’UE dans ce conflit?

De toute évidence l’UE s’est laissée dégrader au rôle de vassal des Etats-Unis. En outre, sa position est hésitante, contradictoire et fluctuante. Ce n’est pas ainsi qu’on peut atteindre des résultats sur la scène internationale.

Jeudi passé, le Conseil fédéral a contribué de façon indirecte aux sanctions, en empêchant des affaires de contournement par la Suisse. Que dites-vous de cette procédure?

C’est de nouveau une de ces procédures hypocrites, une sorte de consensus qui n’en est pas un. J’ai honte de mon gouvernement qui annule l’invitation du président de la Douma, précisément dans le cadre des festivités des 200 ans de relations diplomatiques des deux pays. Il n’y a rien de plus ridicule!
Malheureux aussi, qu’Ueli Maurer ait cédé à la pression de Burkhalter, en décommandant l’escadron d’avions russes qui devait participer au meeting aérien AIR14 en Suisse. En même temps, le conseiller fédéral Schneider-Ammann parle d’un voyage en Russie pour négocier des traités économiques. Comment cela peut-il fonctionner? D’abord on gifle un partenaire économique prometteur, puis on attend du goodwill lors de négociations. Un tel comportement n’est pas seulement lâche et servile, mais avant tout stupide.

Quels sont les intérêts que poursuivent les Etats-Unis en Ukraine?

Comme on vient de le dire, il s’agit d’une pure politique de puissance de pétrole et de sphères d’influence. Je voudrais bien voir comment les Etats-Unis réagiraient si la Russie fomentait un coup d’Etat au Mexique amenant au pouvoir un gouvernement hostile aux USA. Rappelons-nous de la crise de Cuba dans les années 1960 et cela nous donne un avant-goût. S’y ajoute le fait que les Etats-Unis prennent leur revanche envers la Russie pour avoir soutenu Bachir el-Assad en Syrie parce que Poutine a tiré ses leçons des événements en Libye.

Quelles possibilités la Russie a-t-elle de réagir à la politique d’expansion que l’OTAN mène depuis 1991? Peut-on avant tout partir du fait que l’Ukraine ne sera pas la dernière tentative d’affaiblir la Russie?

Ce processus durera et pourrait bien dégénérer en une guerre. La Russie n’a apparemment pas d’autre choix que la soumission totale sous les prétentions du pouvoir américain ou bien la guerre. Des négociations n’amèneraient (comme dans le cas de la Serbie à Rambouillet dans le cadre de la crise aux Balkans des années 1990) qu’un ralentissement de l’inévitable.
Ce qui est inacceptable pour les Américains, c’est que Poutine a un agenda à lui, contraire aux intérêts américains et qu’il défend, qu’on le veuille ou non, certaines valeurs considérées comme réactionnaires dans la société occidentale moderne. Poutine est sans doute un politicien voulant le pouvoir et sachant frapper fort. Mais au vu du pouvoir d’ingérence, des manipulations et des activités bellicistes sans scrupules exercées par les Américains depuis des décennies et au niveau planétaire, il paraît plutôt inoffensif. Prenons simplement les troupes du «Khalifat» qui ont été créées et développées par les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite et qui doivent maintenant être détruites par leurs créateurs. «Les esprits que j’ai invoqués, je ne peux plus les maitriser» comme Goethe l’a si bien exprimé.

Quelle est l’attitude à prendre par les Etats européens dans ce conflit?

Ils devraient se rappeler que le vieux schéma affirmant que l’ennemi se trouve à l’Est et l’ami à l’Ouest a subi de graves fissures. Si l’UE veut avoir un sens, elle devrait se replacer de manière autonome et unie. Mais on en est loin. La dépendance face aux Etats-Unis de certains pays et politiciens de l’espace de l’UE est trop grande.

Comment la Suisse devrait-elle se comporter à l’avenir?

Neutre. Elle ne doit pas jouer les instances morales, là où il n’y a pas de morale. De plus, elle devrait nouer et maintenir de bonnes relations diplomatiques et économiques avec tous les pays du monde et offrir ses bons offices en cas de conflit.
La mouche qui pendant la lutte de deux ours s’est posée sur le nez de l’un risque de se faire écraser la première. Probablement même par cet ours sur le nez duquel elle s’est posée.

Monsieur Freysinger, nous vous remercions de cet entretien. •

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal

Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal

Marc Vandepitte

Les USA envoient de l'aide humanitaire aux victimes sans défense dans le nord de l'Irak et ils bombardent les terroristes qui veulent mener une épuration religieuse dans le pays. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ces terroristes sont le produit de leur propre politique étrangère dans la région.

« It’s the oil, stupid ! »

Deux ans et demi après que l’armée des Etats-Unis s’est retirée d’Irak, Washington s’en va-t-en guerre à nouveau. Le Pentagone a 400 conseillers sur place et a commencé dès le 8 août à bombarder des positions d’ISIS, rebaptisé EI (Etat islamique). Officiellement [http://www.whitehouse.gov/blog/2014...], il s’agit d’une mission « humanitaire », plus précisément pour « prévenir un possible génocide ».

Tout conflit armé a ses drames humanitaires, et celui-ci ne fait pas exception. Mais Proudhon déjà mettait en garde : « Chaque fois que j’entends le mot “humanité” je sais qu’ils veulent tromper ». Et c’est certainement le cas si quelqu’un entre en guerre.

Le Financial Times a fait remarquer sèchement que les bombardements coïncident avec les premiers signaux indiquant que les combats dans le nord de l’Irak mettent en péril le fonctionnement normal des compagnies pétrolières. Dès le début du mois d’août, des acteurs aussi importants que Efron, Genel Energy, Chevron et ExxonMobil commençaient déjà à évacuer du personnel.

Le journal signalait aussi que ces dernières années ce territoire a exercé une forte attraction sur l’industrie de l’énergie. Le sous-sol recèle une très grande réserve de pétrole qui de plus est très facile à exploiter. Jusqu’à présent la région avait été épargnée par la guerre civile et les carnages tant des autorités que des djihadistes.

Les quartiers généraux de ces géants de l’énergie se trouvent à Arbil, capitale du Kurdistan irakien semi-autonome. Des milliers de citoyens étatsuniens y vivent [http://readersupportednews.org/opin...] et il y a un consulat US. C’est cette ville, la première qui a intéressé l’Etat Islamique, qui menaçait de tomber aux mains des djihadistes. Ce n’est pas pour rien que John Boehner [http://www.speaker.gov/press-releas...], président de la Chambre des représentants des États-Unis, déclarait que « des intérêts nationaux vitaux sont en jeu ».

Bombarder : ni légitime, ni utile

Le calendrier n’est pas très heureux. Juste au moment où yézidis, Kurdes et chrétiens reçoivent une aide humanitaire, Obama envoie des armes aux Israéliens pour qu’ils puissent encore mieux « gérer » les Palestiniens à Gaza. Pas plus que lors des bombardements et des conflits précédents (1), cette fois non plus il n’y a aucun mandat de l’ONU [http://readersupportednews.org/opin...]. Quels arguments allons-nous utiliser quand Poutine va se mettre à bombarder l’armée ukrainienne dans le cadre d’une « mission de paix humanitaire » ?

Si (tout) le but est de stopper l’avancée de l’EI, alors les bombardements actuels ne sont ni suffisants ni même utiles. « Quelques bombes de 250 kg larguées d’un F18 et quelques attaques avec des drones n’arrêteront pas l’EI » selon Ryan Crocker, ancien ambassadeur US en Irak.

Jusqu’à ce jour, les bombardements – plutôt limités – n’ont guère eu d’impact. Depuis le début des bombardements, l’ISIS a perdu quelques villes, mais il a regagné du terrain ailleurs. Le général Mayville [http://www.defense.gov/Transcripts/...], qui coordonne l’opération, a dit à ce sujet : « En aucune manière je ne veux suggérer que nous contrôlons effectivement la menace de l’IS ou que nous avons brisé leur avancée ».

Ces pertes limitées et le fait que l’avancée n’est pas stoppée permettent au groupe terroriste de vendre l’opération militaire US à ses partisans comme une victoire.

En outre l’ingérence ouverte et directe des Etats Unis jette de l’huile sur le feu. L’EI s’en servira comme élément de propagande. Des musulmans dans le monde entier qui hésitent à combattre d’autres musulmans, pourront à présent être convaincus qu’il s’agit d’une lutte contre la suprématie occidentale.

Finalement, conséquence des attaques aériennes, l’EI agira encore plus dans la clandestinité et sera donc encore plus difficile à combattre.

Danse macabre

L’invasion US de l’Irak et l’occupation qui a suivi a brisé la colonne vertébrale des forces aériennes irakiennes. Depuis, Washington n’ autorisé aucune reconstitution. Etant donnée la distance, l’armée syrienne n’est pas en mesure d’arrêter la progression d’ISIS. Seule l’armée de l’air US en a les moyens. Mais elle ne frappe pas réellement. Comparée à de précédentes opérations aériennes, l’opération actuelle se fait en mode mineur.

Comme il est apparu dès juin, l’armée de terre irakienne – dominée par des chiites – n’est pas non plus en mesure de reconquérir les territoires conquis dans le nord du pays. Ceux qui pourraient arrêter l’avancée actuelle de l’EI dans la région – par voie terrestre – et qui pourraient éventuellement le battre, ce sont les combattants kurdes armés, les peschmergas. Ils sont quelque 200.000. Ils sont disciplinés et bien entraînés mais ils ne disposent que d’un arsenal léger et obsolète.

Les Kurdes sollicitent depuis un bon moment des armes lourdes et meilleures, mais Washington et la Turquie ne voient pas leur demande d’un bon œil. Une armée kurde bien équipée serait un pas important vers un état indépendant, mais c’est ce que la Turquie exclut, soutenue en cela par les Etats-Unis.

Le feu vert a maintenant été donné pour une livraison directe d’armement aux Kurdes (2), mais il s’agit d’armes légères.

Récapitulons. D’une part l’EI ne peut pas vraiment percer et certainement pas mettre en danger les intérêts pétroliers. D’autre part, il ne faut pas que les Kurdes deviennent trop forts. L’armée de l’air irakienne (chiite) a donc été délibérément maintenue en état de faiblesse et sur le plan militaire les chiites se sont repliés sur Bagdad et dans le territoire au sud de Bagdad. Les trois groupes de population se maintiennent dans un équilibre des forces macabre. Si un des trois menace de rompre l’équilibre, le Pentagone et la CIA viennent donner un coup de main. Un scénario similaire se joue en Syrie. Assad doit être affaibli, mais il n’est pas question que les djihadistes y prennent la main. C’est une impasse qui convient parfaitement au jeu des Etats-Unis et d’Israël. Les états forts de la région qui ne marchent pas au pas sont démembrés ou, comme dans le cas de l’Iran, assujetti par un embargo draconien.

EI : une création de l’Occident ?

Le groupe terroriste « Etat Islamique » s’emboîte parfaitement dans ce puzzle. Selon Edward Snowden , ex-collaborateur de la National Security Agency (NSA) étatsunienne, il est apparu que les agences du renseignement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël ont collaboré pour créer ISIS. Elles ont créé une organisation terroristes qui est en mesure d’attirer tous les extrémistes (psychopathes) du monde avec l’aide d’une stratégie qu’elles nomment « le nid de guêpes ». Nabil Na’eem, ancien commandant d’al Qaeda, confirme ce récit. Selon lui, presque toutes les sections actuelles d’al-Qaeda travaillent pour la CIA.

Il faut toujours rester prudent avec de telles informations. Comme c’est généralement le cas avec ce genre d’opérations clandestines et de groupes glauques, nous ne connaîtrons la vérité que plus tard et peut-être jamais intégralement. Mais il y a un certain nombre de choses dont nous sommes certains et qui penchent fortement dans ce sens-là :

1. A partir de 2012 les USA, la Turquie et la Jordanie ont créé un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Sawafi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques [http://www.theguardian.com/world/20...] étaient impliqués. Certains de ces rebelles ont ensuite rallié [http://www.wnd.com/2014/06/official...] ISIS.

2. Selon le sénateur républicain Paul Rand [http://www.nbcnews.com/meet-the-pre...], les Etats-Unis ont naguère « soutenu » ISIS et c’est pour cela que le mouvement terroriste est si fort aujourd’hui. (“They’re emboldened because we’ve been supporting them.”). Il désigne également quelques alliés proches des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweit. Ces pays ont fourni armes et finances à ISIS.

3. En effet, l’Arabie Saoudite [http://www.independent.co.uk/voices...] joue un rôle-clé, comme jadis avec al-Qaeda. En tant que sous-traitants des USA, ils se chargent des basses besognes. Cet état du Golfe soutient toutes sortes de groupes extrémistes sunnites pour réduire l’influence et la puissance de l’Iran et des chiites dans la région. Une partie de ce soutien militaire et financier est allée ces dernières années à des combattants d’ISIS en Syrie (3). L’ex-candidat à la présidence John McCain [http://cnnpressroom.blogs.cnn.com/2...] ne dissimule pas son enthousiasme pour cette monarchie extrémiste : « Thank God for the Saudis and Prince Bandar ». (4)

4. Mais on ne se contente pas d’éloges. En mai 2013 MacCain s’est fait fièrement photographier avec quelques djihadistes [http://wonkette.com/552931/heres-a-...]. Le problème est que l’un d’eux est un combattant d’ISIS. Et pas le premier venu, il est connu comme le djihadiste cannibale [http://topconservativenews.com/2014...], parce qu’on le voit dans une vidéo en train de manger un cœur humain.

Un flirt tenace

L’idylle entre le Pentagone et des groupements islamistes extrémistes n’est pas une nouveauté. Dès 1979 des moudjahidin étaient recrutés, armés et entraînés pour chasser le gouvernement communiste d’Afghanistan. « Rambo 3 » de Silvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est de ces cercles de moudjahidin que sont issus al-Qaeda et Osama Ben Laden.

Dans les années ’90 les talibans, combattants encore plus violents et extrémistes, devenaient les partenaires préférés de Washington en Afghanistan. Cette collaboration se termina quand il devint évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts étatsuniens.

Pendant la guerre civile en Yougoslavie (1992-1995) le Pentagone permit à des dizaines de combattants d’al-Qaeda de s’envoler pour la Bosnie, afin de soutenir les musulmans sur place.

En 1996 l’Armée de Libération du Kossovo (AK) a été entraînée par des officiers d’al-Qaeda, juste au-delà de la frontière albanaise. Tout en ayant l’aide de militaires britanniques et américains.

Pour faire tomber Kaddhafi en 2011 l’OTAN a collaboré notamment avec le Groupe islamique combattant en Libye (GIGL), une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son chef, Abdelhakim Belhadj, est un ancien ponte d’al-Qaeda. Sa milice suivait encore un entraînement US juste avant le début de la rébellion en Libye.

Le GIGL a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers ont réussi, avec l’aide des Touaregs, à s’emparer du nord du Mali pendant quelques mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN les rebelles islamistes ont pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Ce sont ces mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui au Nigéria, au Tchad, en Irak et au Mali.

Nous avons déjà évoqué l’étroite collaboration entre des organisations extrémistes en Syrie. C’est dans ce « nid de guêpes » qu’est né et se développe fortement l’EI.

La stratégie du chaos

La guerre contre le terrorisme ( war on terror) s’est inversée en son contraire, la propagation du terrorisme (spread of terror). Les opérations ratées en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie montrent à l’évidence que les Etats-Unis et l’Occident ne sont désormais plus capables de modeler la région du Moyen-Orient comme elle le souhaiterait elle-même.

Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus la maîtrise et ils font de plus en plus appel à des sous-traitants de mauvais aloi. Ils raisonnent ainsi : « Si nous ne pouvons pas contrôler nous-mêmes, alors personne d’autre ne le peut ». C’est ce qu’on peut qualifier de stratégie du chaos, ou plus exactement, de chaos de la stratégie. C’est le comble de l’immoralité.

Notes :

(1) Par exemple la guerre contre l’Irak en 1991 et les bombardements à Panama 1989, en Somalie 1993, Bosnie 1995, Soudan 1998, Pakistan 2005-2013 et au Yemen 2009-2013.

(2) Auparavant c’était toujours via l’autorité centrale irakienne.

(3) Ce soutien militaire se fait non par l’intermédiaire de l’autorité centrale mais via toutes sortes d’individus et de réseaux généreux en capitaux [http://www.theatlantic.com/internat...].

(4) Le Prince Bandar est un homme influent en Arabie Saoudite. Il a été ambassadeur aux Etats-Unis et entretenait d’excellentes relations avec la famille Bush.

Traduction du néerlandais : Anne Meert pour InvestigAction.

Amérique latine – «une partie importante d’un monde polycentrique émergeant»

 

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Amérique latine – «une partie importante d’un monde polycentrique émergeant»

«La nouvelle guerre froide pourrait créer une transformation du commerce mondial»

par Eduardo Febbro, correspondant parisien du quotidien argentin «página/12»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

L’Union européenne a souffert d’une indigestion. Bruxelles a activé le plan «rhétorique» pour dissuader les pays d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Pérou et Equateur) de récupérer les marchés restés ouverts après l’embargo de la Russie sur l’importation de fruits, de légumes, de poisson, de lait, de viande de porc et de produits laitiers provenant des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union européenne, de l’Australie, du Canada et de la Norvège. A travers des déclarations publiées par les médias occidentaux, l’UE a fait savoir qu’il ne lui semblait pas «loyal» que les pays latino-américains profitent de la crise entre la Russie et l’Occident pour vendre les dits produits à Vladimir Poutine. Une source de l’UE a déclaré au Financial Times que l’organisme européen allait «parler avec les pays qui, potentiellement, peuvent supplanter les exportations afin de leur indiquer qu’ils ne devaient pas profiter injustement de la situation».

Comme maintenant cela ne lui convient pas, l’Europe semble découvrir tout à coup l’injustice qu’elle même promeut à tous les niveaux dans ses relations commerciales avec le reste du monde, en commençant par les subventions agricoles déstabilisantes avec lesquelles elle trompe l’équité des marchés agricoles mondiaux. Les sanctions adoptées par l’Occident contre Moscou après l’annexion de la Crimée par la Russie et le soutien offert par la Russie aux séparatistes de l’Ukraine orientale ont débouché sur une très forte guerre commerciale entre les blocs. Moscou a répondu aux sanctions par l’embargo agricole et s’est immédiatement après mis en contact avec les pays latino-américains capables de remplacer les produits sous embargo.

Les Russes ont été très rapides dans leur objectif de disposer, à partir de septembre, de la possibilité d’importer les fruits, les légumes, le poisson, le lait, la viande de porc et les produits laitiers qu’ils achetaient auparavant à l’UE pour un total 11 milliards d’euros (selon des sources communautaires, 5,2 milliards correspondent aux produits maintenant sous veto). Serguéi Dankvert, directeur du Service d’inspection agricole et d’élevage russe, a rencontré dans un premier temps les ambassadeurs du Brésil, de l’Argentine, du Chili, de l’Equateur et de l’Uruguay. Ensuite, l’exécutif de Poutine a franchi un pas beaucoup plus concret en décidant de supprimer l’interdiction sanitaire (en vigueur depuis 2011) qui pesait sur 89 entreprises de viande du Brésil et 18 usines péruviennes de traitement de poisson.

En dehors de la région latino-américaine, la Turquie et la Biélorussie se sont mises dans la même brèche. L’Union européenne dit qu’elle envisage de commencer «des négociations» avec les pays latino-américains ayant un fort potentiel pour remplacer les produits européens. Des sources anonymes de l’UE ont déclaré à plusieurs quotidiens qu’il s’agit de négociations «politiques», dont l’objectif consiste à «fédérer» le plus grand nombre possible de pays pour faire pression sur la Russie. Le sujet est, cependant, autre: les Européens ont peur de perdre le marché russe à un moment où le schéma renouvelé de la guerre froide produit un rapprochement significatif entre la Russie et l’Amérique latine. Le moment le plus emblématique de cette relation retrouvée eut lieu en 2008, quand les forces navales de la Russie et du Venezuela ont mené des manœuvres conjointes dans les Caraïbes. La Russie a vendu ensuite au Venezuela du matériel militaire pour un total de 3 milliards d’euros.
Joueur insigne sur l’échiquier international, le président russe a déplacé avec un œil stratégique ses pièces vers l’échiquier latino-américain. Le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond, a qualifié Poutine «de paria» en Europe. En Amérique latine en revanche le chef d’Etat russe a été un acteur de poids. Avant que Poutine ne se rende à Cuba en juillet dernier, le Parlement russe a approuvé une loi grâce à laquelle il a effacé 90% de la dette que La Havane avait avec Moscou (35 milliards d’euros). Lors de son escale au Nicaragua, le président russe a fait une promesse: participer à la construction d’un grand canal interocéanique capable d’être en compétition avec le Canal de Panama. Poutine s’est rendu ensuite à Buenos Aires où il a signé des accords de coopération énergétique et après au Brésil pour participer à Fortaleza au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Là, ces pays ont franchi un pas historique en annonçant la création d’une banque hors du circuit occidental, la Banque de développement. La confrontation en Ukraine et sa répercussion sur les relations entre la Russie et les puissances occidentales a mis l’Amérique latine au centre du jeu. L’Europe évalue maintenant la manière de sortir du centre un associé multiple qui menace ses prérogatives commerciales. L’Union européenne vend à la Russie 10% de sa production agricole. Cependant, devant la menace latino-américaine, Bruxelles argumente qu’il n’est pas opportun de traiter avec un associé de «peu de confiance» comme Moscou et que ce serait une erreur majeure que les pays latino-américains «sacrifient une relation économique déjà étendue pour des bénéfices à court terme».

Double langage, double géométrie. L’Union européenne et les pays qui la composent sortent la bible des valeurs quand cela leur convient. Par exemple, malgré les sanctions multiples et des menaces proférées contre Moscou par l’Occident, la France n’a jusqu’à présent pas renoncé à lui vendre et lui remettre les deux navires porte-hélicoptères Mistral pour une valeur de plus d’un milliard d’euros. Les marchandages et les avertissements de l’UE n’ont pas effrayé les acteurs institutionnels ou privés. Au Brésil, Ricardo Santin, président de la section des volailles de l’Association brésilienne de protéines animales (ABPA), voit clairement une «occasion d’augmenter ses exportations vers la Russie». Entre janvier et juin dernier, le Brésil a exporté en Russie 563 millions de dollars de viande bovine. Le commerce bilatéral entre Brasilia et Moscou a représenté 3 milliards de dollars sur la même période. Le secrétaire de la politique agricole brésilienne, Seneri Paludo, a qualifié de «révolution» les possibilités ouvertes par l’embargo russe. En Argentine, le chef de Cabinet, Jorge Capitanich, a fait comprendre que «l’Argentine créera les conditions pour que, avec l’impulsion de l’Etat, le secteur privé puisse augmenter les exportations et satisfaire la demande du marché russe». Selon un rapport publié par la Chambre argentine-russe, l’année dernière le commerce entre les deux pays a progressé de 30%: il a passé de 1,98 milliards de dollars en 2012 à 2,627 milliards en 2013. Sur le front du Pacifique, le Chili, le Pérou et l’Equateur sont sur la même ligne. Le Chili peut livrer du saumon (auparavant la Norvège), des pommes, des poires et des raisins (Pologne, France, Italie), l’Equateur des fruits et des fleurs coupées (Hollande) et le Pérou du poisson – la nouvelle guerre froide pourrait ainsi créer une transformation du commerce mondial.

Pour avoir une idée chiffrée des besoins russes: entre janvier et mai 2014 la Russie a importé des produits agroalimentaires pour une valeur de presque 17 milliards de dollars. Les cyniques de l’Europe implorent maintenant un peu plus de loyauté. En France, Xavier Beulin, président de la Fédération nationale de syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) fortement subventionnée, a dénoncé l’«opportunisme» des producteurs du Brésil et de l’Argentine. Les porte-parole de l’UE ont protesté à leur tour contre le fait qu’il y a «des gouvernements» derrière les producteurs privés. L’argument est d’une hypocrisie continentale. Les 28 gouvernements de l’UE sont, d’une manière directe ou à travers Bruxelles, derrière tous les grands contrats qui sont signés dans le monde. Les subventions agricoles monstrueuses et ses 373 milliards d’euros distribués entre les 13 millions d’agriculteurs de l’UE sont une preuve plus qu’évidente. Dans son voyage effectué en juillet dernier dans la région, Poutine a dit que l’Amérique latine devenait «une partie importante du monde polycentrique émergent». L’Occident fera tout son possible pour réduire le polycentrisme et pour remettre les aiguilles de la montre mondiale aux temps de la domination coloniale.    •

Source: www.elcorreo.eu.org/L-Europe-sanctionne-la-Russie-et-se-plaint-qu-elle-fasse-du-commerce-avec-l-Amerique?lang=fr 
(Traduit de l’espagnol pour El Correo par Estelle et Carlos Debiasi)

mercredi, 17 septembre 2014

EEUU, cerca de regreso a Irak con ayuda del terrorismo

por Rasul Gudarzi

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Una vez más circulan videos de nuevas atrocidades de los terroristas del EIIL (Daesh, en árabe), donde uno de sus miembros decapita supuestamente a otro periodista estadounidense y, posteriormente, se emite una orden desde la Casa Blanca para enviar más de 350 militares de EE.UU. a Irak.

La situación se está desarrollando de modo que se van materializando las palabras del presidente estadounidense, Barack Obama, quien había dejado bien claro que la presencia militar de su país en Irak no tenía una fecha definida. El mandatario, tras el inicio de sus operaciones aéreas en el cielo iraquí, manifestó: “No voy a dar un calendario preciso (para la presencia militar en Irak), ya que, como dije desde el principio, en cualquier lugar o momento que el personal y las instalaciones de EE.UU. se vean amenazados, es mi obligación y mi responsabilidad como comandante en jefe asegurarme de que estén protegidos”.

Luego de la decapitación del primer periodista, 350 militares estadounidenses se dirigieron hacia el país árabe y, tras la muerte del segundo, se habla de un nuevo envío de más de 350. Tal como anunciaron los terroristas, en poco tiempo, asesinarán a un ciudadano británico, también en su poder, por lo que no resultaría nada raro evidenciar la incorporación del Reino Unido a las filas de la llamada lucha contra los terroristas.

En cuanto a los takfiríes del EIIL y sus actividades existen dos hipótesis; la primera pone de manifiesto que el importante papel de Occidente en la formación de ese grupo el cual mediante un guion prescrito, comete crímenes contra la humanidad, como la matanza de minorías entre ellas los kurdos izadíes, y el asesinato de periodistas, provocando así la furia de la opinión pública mundial y justificando el regreso de EE.UU. a ese país.

En este sentido, no es una novedad decir que el asesinato de los dos reporteros forma parte de ese juego sucio político. Hay muchos documentos que ratifican que el vídeo en el que se muestra la decapitación de los periodistas es falso; el cuchillo no brilla bajo sol, no se emite la imagen completa de la decapitación, y poco después, aparece una cabeza cortada sobre el cuerpo, algo que vemos constantemente en las películas de Hollywood; además, si nos fijamos bien, los terroristas cuando quieren matar a alguien no cubren su cara y muestran la decapitación o matan con disparos sin detener la grabación.

Como se esperaba, Obama calificó el asesinato del periodista Steven Sotloff como un horrible acto de violencia, indicó que su país no será intimidado por estos actos y aseguró que se hará justicia por los asesinatos. Una reacción que nos recuerda el ataque del 11 de septiembre de 2001 contra las Torres Gemelas y sus consecuencias, y que nos lleva a la conclusión de que podría tratarse de un plan bien calculado para el retorno de los países extranjeros a Irak.

La otra hipótesis radica en que los terroristas del EIIL ya son un grupo fuera de control que, bajo la alegación de la lucha contra Occidente, está absorbiendo miembros de diferentes puntos del mundo. De esa forma, los terroristas están desafiando el plan de George W. Bush para Oriente Medio, y pretende cortar la mano injerencista de EE.UU. en la región matando y asesinando a sus ciudadanos.

De todos modos, cualquiera que sea la hipótesis correcta, la realidad existente habla del retorno militar de Washington al país árabe. De momento. EE.UU. cuenta con más de 7 mil asesores y fuerzas de seguridad en Irak, una cifra que se incrementó en otros mil soldados, luego de la intensificación de la crisis. De ahí que no parece que estos terroristas pongan fin a sus crímenes, se prevé que cientos o miles de nuevos militares estadounidenses o de otros países, probablemente de Gran Bretaña, se desplieguen en ese país.

Este objetivo político-militar de la Casa Blanca no es un plan previsto en una noche, sino que está bien calculado desde hace tiempo. En este sentido, el senador estadounidense, John McCain, al inicio del año en curso, propuso al presidente Obama que aceptara el retorno del general retirado, David Petraeus, a Irak, para así reanudar -como dijo textualmente- sus esfuerzos para luchar contra el terrorismo en ese país.

Así que se pude decir que difundir el miedo e la inseguridad en la región rica en recursos naturales de Oriente Medio y el norte de África es una estrategia primordial para facilitar la presencia injerencista de EE.UU. y sus aliados, bajo el pretexto de apoyar a sus pueblos y combatir el terrorismo.

El ataque contra las Torres Gemelas en Nueva York trajo consigo las guerras de Afganistán e Irak, por tanto, es posible que la continuación de las atrocidades de los terroristas del EIIL desaten nuevas guerras en esta región, y como pasó en otras ocasiones, son los pueblos con sus niños, mujeres, ancianos,… quienes serán las principales víctimas de la avaricia de poder de las superpotencias.

La respuesta de por qué la ceguera de las superpotencias ante los crímenes contra la humanidad, reside en que, en un futuro cercano, nos enfrentaremos a una seria crisis por la falta de agua potable, de recursos fósiles y, en pocas palabras, una crisis energética. Por lo tanto, aquellos países que gozan de estos recursos y no cuentan con gobiernos centrales bien estructurados, firmes e independientes, son los que más peligro corren de enfrentar guerras, lo mismo que sucedió en Libia, por su petróleo y agua potable; en Mali, por su oro y uranio, entre otros casos semejantes.

Fuente: HispanTV

mardi, 16 septembre 2014

Lutte contre l'EI: Washington cherche à violer la souveraineté des Etats

 

Lutte contre l'EI: Washington cherche à violer la souveraineté des Etats

Auteur : Romandie
 
Téhéran - Un haut responsable iranien a accusé Washington de chercher à violer la souveraineté des Etats, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, alors que les Etats-Unis ont déclaré la guerre aux jihadistes de l'Etat islamique, qui sévit en Irak et en Syrie.

Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les Etats-Unis veulent poursuivre leur politique unilatérale et violer la souveraineté des Etats, a déclaré Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, cité samedi par l'agence officielle iranienne Irna.

L'action des Etats-Unis vise à détourner l'attention de l'opinion publique mondiale du rôle central de ce pays et de ses alliés dans la création, l'armement et le développement des groupes terroristes sous prétexte de (vouloir) faire tomber le pouvoir légal en Syrie, a-t-il souligné.

La création d'une coalition anti-terroriste par les Etats-Unis avec des pays qui sont les principaux soutiens des terroristes est suspecte, a-t-il déclaré en faisant allusion à l'Arabie Saoudite et au Qatar.

L'Iran, principal allié régional de la Syrie, accuse en effet les Etats-Unis, certains pays européens ainsi que l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, de financer et armer les groupes rebelles syriens, favorisant ainsi, selon Téhéran, l'émergence de groupes jihadistes comme l'Etat islamique (EI) ou le Front al-Nosra.

De son côté, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a lancé une mise en garde contre une intervention militaire américaine en Syrie.

Les Etats-Unis jouent avec le feu dans la région et doivent savoir qu'ils ne peuvent attaquer la Syrie sous prétexte de lutter contre l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui s'appelle désormais Etat islamique (EI), a dit M. Larijani cité par l'agence Isna.

Les Etats-Unis doivent savoir que s'ils attaquent les Etats de la région (...), plus personne ne pourra contrôler la région et la mèche sera allumée, a-t-il prévenu.

L'Iran, poids lourd chiite de la région, soutient les gouvernements syrien et irakien mais aussi les Kurdes d'Irak dans leur lutte contre les jihadistes sunnites.

Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani a récemment affirmé que l'Iran avait été le premier pays à fournir des armes aux combattants kurdes pour repousser les jihadistes qui voulaient prendre le contrôle de la capitale Erbil.

Les Etats-Unis, qui mènent depuis début août des raids aériens contre l'EI, ont déclaré la guerre à ce groupe et tentent de mettre sur pied une coalition internationale contre ce groupe extrémiste sunnite armé responsable d'atrocités en Irak et en Syrie.

Selon l'agence américaine du renseignement (CIA), l'EI compte entre 20.000 et 31.500 combattants en Syrie et en Irak.

Une conférence internationale sur l'Irak se tient lundi à Paris et l'Iran n'y a pas été conviée, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, jugeant que la participation de Téhéran ne serait pas adéquate, notamment en raison de son implication en Syrie, où l'Iran soutient le régime de Bachar al-Assad.

L'Iran avait déjà exprimé jeudi ses doutes sur le sérieux et la sincérité de la coalition internationale contre l'EI.


- Source : Romandie

The 'De-Dollarization' Chart That China And Russia Are Banking On

End Of Empire - The 'De-Dollarization' Chart That China And Russia Are Banking On


As Deutsche Bank's Jim Reid explains,

In 1950 China’s share of the world’s population was 29%, its share of world economic output (on a PPP basis) was about 5% (Figure 98). By contrast the US was almost the reverse, with 8% of the world’s population the US commanded 28% of its economic output.

By 2008, China’s huge, centuries-long economic underperformance was well down the path of being overcome (Figure 97).

Based on current trends China’s economy will overtake America’s in purchasing power terms within the next few years. The US is now no longer the world’s sole economic superpower and indeed its share of world output (on a PPP basis) has slipped below the 20% level which we have seen was a useful sign historically of a single dominant economic superpower. In economic terms we already live in a bipolar world. Between them the US and China today control over a third of world output (on a PPP basis).

However as we have already highlighted, the relative size of a nation’s economy is not the only determinant of superpower status. There is a “geopolitical” multiplier that must be accounted for which can allow nations to outperform or underperform their economic power on the global geopolitical stage. We have discussed already how first the unwillingness of the US to engage with the rest of the world before WWII meant that on the world stage the US was not a superpower inspite of its huge economic advantage, and second how the ability and willingness of the USSR to sacrifice other goals in an effort to secure its superpower status allowed it to compete with the US for geopolitical power despite its much smaller economy. Looking at the world today it could be argued that the US continues to enjoy an outsized influence compared to the relative size of its economy, whilst geopolitically China underperforms its economy. To use the term we have developed through this piece, the US has a geopolitical multiplier greater then 1, whilst China’s is less than 1. Why?

On the US side, almost a century of economic dominance and half a century of superpower status has left its impression on the world. Power leaves a legacy. First the USA’s “soft power” remains largely unrivalled - US culture is ubiquitous (think McDonald’s, Hollywood and Ivy League universities), the biggest US businesses are global giants and America’s list of allies is unparalleled. Second the US President continues to carry the title of “leader of the free world” and America has remained committed to defending this world. Although more recently questions have begun to be asked (more later), the US has remained the only nation willing to lead intervention in an effort to support this “free world” order and its levels of military spending continues to dwarf that of the rest of the world. US military spending accounts for over 35% of the world total and her Allies make up another 25%.

In terms of Chinese geopolitical underperformance there are a number of plausible reasons why China continues to underperform its economy on the global stage. First and foremost is its list of priorities. China remains committed to domestic growth above all other concerns as, despite its recent progress, millions of China’s citizens continue to live in poverty. Thus so far it has been unwilling to sacrifice economic growth on the altar of global power. This is probably best reflected in the relative size of its military budget which in dollar terms is less than a third the size of Americas. Second China has not got the same level of soft power that the US wields. Chinese-style communism has not had the seductive draw that Soviet communism had and to date the rise of China has generally scared its neighbors rather then made allies of them. These factors probably help explain why in a geopolitical sense the US has by and large appeared to remain the world’s sole superpower and so, using the model of superpower dominance we have discussed, helps explain why global geopolitical tensions had remained relatively low, at least before the global financial crisis.

However there is a case to be made that this situation has changed in the past five or so years. Not only has China’s economy continued to grow far faster than America’s, perhaps more importantly it can be argued that the USA’s geopolitical multiplier has begun to fall, reducing the dominance of the US on the world stage and moving the world towards the type of balanced division of geopolitical power it has not seen since the end of the Cold War. If this is the case then it could be that the world is in the midst of a structural, not temporary, increase in geopolitical tensions.

Why do we suggest that the USA’s geopolitical multiplier, its ability to turn relative economic strength into geopolitical power, might be falling? Whilst there are many reasons why this might be the case, three stand out. First, since the GFC the US (and the West in general) has lost confidence. The apparent failure of laissez faire economics that the GFC represented combined with the USA’s weak economic recovery has left America less sure then it has been in at least a generation of its free market, democratic national model. As this uncertainty has grown, so America’s willingness to argue that the rest of the world should follow America’s model has waned. Second the Afghanistan and in particular the Iraq War have left the US far less willing to intervene across the world. One of the major lessons that the US seems to have taken away from the Iraq war is that it cannot solve all of the world’s problems and in fact will often make them worse. Third, the rise of intractable partisan politics in the US has left the American people with ever less faith in their government.

The net result of these changes in sentiment of the US people and its government has been the diminishment of its global geopolitical dominance. The events of the past 5+ years have underlined this. Looking at the four major geopolitical issues of this period we raised earlier – the outcome of the Arab Spring (most notably in Syria), the rise of the Islamic State, Russia’s actions in Ukraine and China’s regional maritime muscle flexing – the US has to a large extent been shown to be ineffective. President Obama walked away from his “red line” over the Syrian government’s use of chemical weapons. The US has ruled out significant intervention in Northern Iraq against the Islamic State.

America has been unable to restrain Pro-Russian action in Ukraine and took a long time (and the impetus of a tragic civilian airplane disaster) to persuade her allies to bring in what would generally be considered a “first response” to such a situation - economic sanctions. And so far the US has had no strategic response to China’s actions in the East and South China seas. Importantly these policy choices don’t necessarily just reflect the choice of the current Administration but rather they reflect the mood of the US people. In Pew’s 2013 poll on America’s Place in the World, a majority (52%) agreed that “the US should mind its own business internationally and let other countries get along the best they can on their own”. This percentage compares to a read of 20% in 1964, 41% in 1995 and 30% in 2002.

The geopolitical consequences of the diminishment of US global dominance

Each of these events has shown America’s unwillingness to take strong foreign policy action and certainly underlined its unwillingness to use force. America’s allies and enemies have looked on and taken note. America’s geopolitical multiplier has declined even as its relative economic strength has waned and the US has slipped backwards towards the rest of the pack of major world powers in terms of relative geopolitical power.

Throughout this piece we have looked to see what we can learn from history in trying to understand changes in the level of structural geopolitical tension in the world. We have in general argued that the broad sweep of world history suggests that the major driver of significant structural change in global levels of geopolitical tension has been the relative rise and fall of the world’s leading power. We have also suggested a number of important caveats to this view – chiefly that a dominant superpower only provides for structurally lower geopolitical tensions when it is itself internally stable. We have also sought to distinguish between a nation being an “economic” superpower (which we can broadly measure directly) and being a genuine “geopolitical” superpower (which we can’t). On this subject we have hypothesised that the level of a nations geopolitical power can roughly be estimated multiplying its relative economic power by a “geopolitical multiplier” which reflects that nations ability to amass and project force, its willingness to intervene in the affairs of the world and the extent of its “soft power”.

Given this analysis it strikes us that today we are in the midst of an extremely rare historical event – the relative decline of a world superpower. US global geopolitical dominance is on the wane – driven on the one hand by the historic rise of China from its disproportionate lows and on the other to a host of internal US issues, from a crisis of American confidence in the core of the US economic model to general war weariness. This is not to say that America’s position in the global system is on the brink of collapse. Far from it. The US will remain the greater of just two great powers for the foreseeable future as its “geopolitical multiplier”, boosted by its deeply embedded soft power and continuing commitment to the “free world” order, allows it to outperform its relative economic power. As America’s current Defence Secretary, Chuck Hagel, said earlier this year, “We (the USA) do not engage in the world because we are a great nation. Rather, we are a great nation because we engage in the world.” Nevertheless the US is losing its place as the sole dominant geopolitical superpower and history suggests that during such shifts geopolitical tensions structurally increase. If this analysis is correct then the rise in the past five years, and most notably in the past year, of global geopolitical tensions may well prove not temporary but structural to the current world system and the world may continue to experience more frequent, longer lasting and more far reaching geopolitical stresses than it has in at least two decades. If this is indeed the case then markets might have to price in a higher degree of geopolitical risk in the years ahead.

TISA, negociaciones comerciales secretas para acelerar el proceso de privatizaciones y desregulaciones

por Agnes Rousseaux

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Se trata de un gran acuerdo comercial del que nadie habla, negociado en la mayor opacidad. Cincuenta países, incluyendo a los más fervientes defensores de la liberalización están discutiendo actualmente la apertura del “mercado de servicios” a la competencia internacional. Educación, salud, transportes, telecomunicaciones, servicios financieros… Todo se está exponiendo en la mesa de negociaciones. Sin que los ciudadanos ni los parlamentarios digan una palabra. Los negociadores –sometidos a las fuertes presiones de los lobbies– se reunieron recientemente en Ginebra en el 7° encuentro de intercambios internacionales, que podría amenazar seriamente a los servicios públicos y a las tentativas de regulación del sector financiero.

Este nuevo embate podría terminar con los servicios públicos, el agua, la educación o la salud, el fin de todo propósito de regular los mercados financieros o de proteger los datos de la ciudadanía. En síntesis un escollo jamás visto en el ejercicio de la democracia y el funcionamiento de las políticas públicas. El Acuerdo sobre el Comercio de Servicios (ACS) dentro del Trade in Services Agreement (TISA) se está negociado entre 50 países (1) incluidos los de la UE. Fue lanzado por los EE.UU. y propuesto a los países miembros de la Organización Mundial de Comercio (OMC) bautizado como el grupo “Verdaderos buenos amigos (de los servicios)” (Really Goods Friends).

“Calmar la frustración de las empresas”

Estas negociaciones se desarrollan fuera del marco de la OMC con los países que son más partidarios de la liberalización de los servicios, contrariados por el impasse de las negociaciones de Doha iniciadas en 2001 (2). Esos países representan más de las dos terceras partes del comercio mundial en servicios. Numerosos sectores se hallan incluidos: educación, transportes, correos y telecomunicaciones, servicios de auditoría y contabilidad, ingeniería y logística, salud, seguros, nuevas tecnologías y transferencia de datos, investigación, bancos y servicios financieros… El objetivo es abrir más aún a la competencia del sector de los servicios públicos e impedir toda intervención pública.

“Estas negociaciones son la oportunidad más prometedora de las últimas dos décadas para promover el comercio de servicios a escala internacional”, se entusiasma el lobby de la industria de los servicios en los EE.UU. La Coalición Internacional de las Industrias de Servicios (GSC) que integra el Medef es aun más explicita: este acuerdo se ha concebido “para apaciguar la frustración de las empresas, ocasionada por el impasse de Doha en materia de servicios” declara (3)

Prohibir toda intervención de los Estados

”Se trata de una tentativa de ampliar secretamente los aspectos más nefastos del infame acuerdo AGCS que generó, en el pasado, protestas mundiales”, responde Rosa Pavanelli, secretaria general de la Internacional de Servicios Públicos (ISP). Según esta organización, que reúne a los sindicatos del sector y representa a 20 millones de trabajadores, el ACS limitaría la capacidad de los gobiernos de legislar en algunos sectores como la seguridad de los trabajadores, el ambiente o la protección de los consumidores “El AVS se inscribe en una inquietante nueva ola de acuerdos comerciales y de inversión, fundado en poderes jurídicamente obligatorios que institucionalizan los derechos de los inversores y prohíben toda intervención estatal en un amplio abanico de sectores indirectamente vinculados al comercio”, menciona la organización internacional en un detallado informe.

Varios aspectos del acuerdo han sido duramente criticados por las organizaciones sindicales y no gubernamentales. En primer lugar todo sector que no se halle explícitamente excluido, protegido por cada país, podría estar incluido en el acuerdo. Con todos los peligros que eso implica. Estos acuerdos abrirían ampliamente la puerta a un flujo de empresas privadas en el sector educativo europeo, alerta la federación internacional de sindicatos de maestros. Una cláusula de estatu quo fijaría los actuales niveles de liberalización de cada país volviendo imposible la remunicipalización de los servicios de agua corriente, por ejemplo, o complicaría el restablecimiento de monopolios públicos en sectores actualmente abiertos a la competencia (4). Otro principio, la “cláusula con efecto cliquet (sic) que inmovilizaría toda liberalización futura de un determinado servicio. Una parte del seguro de desempleo, ¿estaría privatizada, como en el Reino Unido? Las jubilaciones, ¿estarían desmanteladas en beneficio de los fondos de pensión? ¡Imposible retroceder! Un atentado a las libertades democráticas fundamentales, denuncia la federación sindical internacional que ve en este futuro acuerdo una manera de volver permanente e irreversible un sistema de privatizaciones para todas las generaciones futuras”. Y los gobiernos absolutamente maniatados por las decisiones de sus predecesores: he aquí porque sería un grave atentado al funcionamiento democrático.

Bloquear las privatizaciones

Otro problema es que el acuerdo podría imponer a las autoridades públicas una “obligación de neutralidad económica” entre prestatarios de los servicios públicos y privados, denuncia el ISP. Es decir, que todo aporte financiero a los servicios públicos debería hacerse extensivo al sector privado “Si en un sector existen servicios privados junto a servicios públicos (por ejemplo, hospitales, escuelas) ambos tendrían derecho a las mismas subvenciones, en nombre de “la libre competencia y no falseada”, explica la organización Stop TISA. De modo que una universidad estadounidense podría instalarse en Suiza solicitando una financiación similar a la de las demás universidades públicas con cargo a los contribuyentes”. Un estado que subvencionase la construcción de un hospital público, ¿deberá financiar también una clínica privada en su cercanía? Estas y otra críticas incluidas en un documento de la Comisión Europea que sintetiza la consulta realizada a los “decididores y a las ONG”.

Las negociaciones comenzaron en febrero de 2012 y deberían concluir en 2015. Los negociadores de los países participantes se reúnen regularmente en Ginebra, bajo la conducción de los EE.UU. y Australia (5). En junio de 2013 un lapidario comunicado anunció que “los miembros de la OMC que están analizando nuevos planteos dirigidos al progreso de la liberalización del comercio de servicios están satisfechos de los progresos de las discusiones sobre el comercio de servicios (TISA)”. E invitan a incorporarse a otros países, miembros de la OMC que comparten estos mismos objetivos. China apoyada por la UE ha solicitado ya participar en estas negociaciones. Sus divergencias con los EE.UU. en torno a otros acuerdos comerciales no le han permitido aun ser admitida en la mesa de las discusiones..

Negociaciones secretas

Los participantes estimaron en noviembre de 2013 que el acuerdo se hallaba ya suficientemente “maduro” y lanzaron la etapa de “comercialización de ofertas iniciales” en la que cada país debe precisar cuáles son los sectores que desea incluir en el acuerdo y las modalidades que propone en cuanto a “apertura” a la competencia internacional de esos sectores, según un marco predeterminado por el acuerdo. A principios de 2014, la mayor parte de los países han intercambiado sus propuestas, actual base de las discusiones en curso. Algunos como Suiza y Noruega las han hecho públicas (6) mientras que otros países se hallan poco inclinados a que las conozcan sus ciudadanos.

No se sabe sin embargo gran cosa del contenido de las negociaciones ni de los términos generales del acuerdo, ya que se desarrollan dentro del “mayor secreto y al margen de los derechos democráticos”, subraya Rosa Pavanelli. En febrero de 2013, la Comisión Europea solicitó al Consejo, representante de los Estados miembros, dar libre paso alas discusiones. La apertura de las negociaciones fue inmediatamente validada por el Parlamento Europeo en julio de 2013 por 536 votos a favor y 111 en contra (7), con los votos franceses del PS y del UMP. Frente de Izquierda y ecologistas votaron en contra. En su resolución el Parlamento lamenta sin embargo que el Consejo haya adoptado una decisión sin tener en cuenta la opinión de los diputados. Y observa que: “el mandato de negociación de la UE fue propuesto por la Comisión y adoptado por el Consejo sin haber sido analizado el impacto”. Algo que no ha impedido ser votada por una amplia mayoría…¡Cuando están en juego los intereses económicos, la democracia se vuelve facultativa!

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Los lobbies industriales han sido consultados, pero los ciudadanos no

Wikileaks acaba de aclarar un poco la opacidad que reina en estas negociaciones, divulgando el anexo del acuerdo relacionado con los servicios financieros. De acuerdo con ese documento, especialmente redactado por los EE.UU. y Europa, las propuestas han sido clasificadas como confidenciales durante “cinco años a partir de la entrada en vigor del ACS o si no se ha llegado a ningún acuerdo cinco años después del cierre de las negociaciones”, el documento establece que su divulgación no está autorizada y que el texto debe ser “guardado en una construcción, una habitación o un contenedor cerrado y asegurado”.

Es evidente que los lobbies de la industria y los servicios tienen mucho más acceso a las informaciones que los ciudadanos y sus representantes: la Global Service Coalition ha enviado sus delegados a Ginebra con ocasión de las negociaciones de abril de 2014. Y se felicita en un comunicado de haber podido confirmar su apoyo sin reticencias al proceso y haber compartido sus puntos de vista con los negociadores.

Un acuerdo con muchas expectativas para las empresas

Lo menos que puede decirse es que las multinacionales de los países involucrados se hallan muy motivadas por las expectativas del acuerdo: “Las caídas del TISA podrían ser enormes para las empresas del sector servicios, explica la Cámara de Comercio de los EE.UU., está convencido de que las actuales negociaciones son “una oportunidad única para demoler los obstáculos al comercio internacional”. “Este palpitante nuevo acuerdo tiene el potencial de inflar el crecimiento económico y la creación de empleos en los EE.UU. y en el exterior”, señala la Cámara de Comercio. Un acuerdo tan “palpitante” que podría duplicar las exportaciones de servicios de los EE.UU. con una ganancia de 869.000 millones de dólares y 3 millones de empleos (8). Pero esta es la teoría. ¡Se esperan siempre centenares de miles de empleos que la apertura a la competencia posibilitaría a diferentes sectores de la Unión Europea!

¿Qué es lo reclaman las empresas y sus representantes? Los países que firmen el acuerdo deberán en primer término eliminar las regulaciones consideradas barreras comerciales “Si reconocemos la necesidad de algunas regulaciones (para la seguridad nacional, la protección de los datos…) deberían establecerse límites y parámetros para su aplicación”, afirma el lobby estadounidense de las industrias de servicios. Su bestia negra: la distorsión de la competencia entre el sector público y privado. “La competencia desleal por parte de las empresas subvencionadas o mantenidas por el Estado, de las empresas públicas o controladas por los Estados constituyen un obstáculo cada vez más importante para la provisión de los servicios por parte de las empresas estadounidenses en muchos mercados”. Se trata de proteger al sector privado “contra los comportamientos anticompetitivos de las empresas publicas”, alega igualmente la Cámara de Comercio de los EE.UU.

El lobby estadounidense del sector desea abolir toda preferencia nacional, obligaciones de localización o las cuotas de empleados locales. Y liberalizar mucho más los sectores de los medios y de la diversión “Ningún país debería estar autorizado a introducir nuevas restricciones o excepciones que deroguen o debiliten los compromisos existentes del AGCS”, sugiere (9). Los representantes de las empresas solicitan que el acuerdo incluya un mecanismo de regulación de los diferendos. Es decir, el establecimiento de tribunales de arbitraje privados para solucionar los litigios, en el marco de una jurisdicción extranacional, donde los intereses privados son ley (10). Suiza, en la última ronda de negociaciones, ha redactado una propuesta en tal sentido.

Congeladas las regulaciones financieras

El acuerdo también incluye los servicios financieros. Y podría provocar importantes consecuencias sobre el sector. A pesar de la crisis bancaria, los promotores del TISA tratar de eliminar aún más las reglamentaciones de los mercados mundiales de servicios financieros”, analiza Wikileaks. El anexo referente a los servicios financieros permanece aún en secreto “es una propuesta que solo puede gustar a los banqueros”, denuncia el abogado Lori Wallach de la ONG estadounidense Public Citizen: el principio del statu quo mencionado en este anexo impediría, por ejemplo, establecer nuevas reglamentaciones financieras, consideradas necesarias por los gobiernos, dado que constituirían restricciones a las empresas involucradas. Resultado: el acuerdo congelaría las regulaciones financieras en el estado actual, algo totalmente insuficiente para prevenir nuevas crisis bancarias, estima el abogado. De donde se deduce el riesgo de inestabilidad financiera en los años futuros.

También se ve en este anexo la firme voluntad de los EE.UU. de lograr la liberalización de los flujos de datos. Es decir, permitir sin trabas el intercambio de datos personales y financieros entre países. Una amenaza para las libertades fundamentales, porque muchos de los países que participan en estas negociaciones, en lo referente a protección de datos, son mucho menos exigentes que Europa. El lobby internacional de servicios desea lograr una disposición que obligue a las autoridades públicas a justificar todas las medidas que podrían restringir la transferencia de datos entre países (11).

¿Un acuerdo extensivo a todo el planeta?

“Lo que resulta terriblemente inquietante, es que el ACS está siendo negociado fuera del marco comercial multilateral por los países más inclinados a la liberalización, que no esconden su voluntad de arrastrar en este acuerdo, una vez concluido, al resto del mundo”, explica Rosa Pavanelli. Los negociadores tratan de que este acuerdo sea compatible con el marco de la OMC. O en el idioma de la Comisión europea: “Velar porque la estructura del acuerdo permita una futura multilateralización”. Un modo de permitir a los 50 países signatarios presionar sobre los demás miembros de la OMC para que acepten estas reglas (12). Como para debilitar la posición de los BRICS –Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica– excluidos, por el momento, de las negociaciones o de países africanos completamente ignorados.

Se ha formado un comité “Stop TISA” y se ha lanzado un pedido. Una carta firmada por 340 organizaciones no gubernamentales en la que expresan su oposición a estas negociaciones y se envió en 2013 a los ministros de Comercio. En vista de los desafíos democráticos, económicos y políticos, así como la opacidad de estas negociaciones, las movilizaciones podrían aumentar en los meses próximos.

Notas

1) Australia, Canada, Chile, Colombia, Corea, Costa Rica, Estados-Unidos, Hong Kong, Islandia, Israel, Japon, Liechtenstein, Mexico, Noruega, Nueva-Zélanda, Pakistan, Panama, Paraguay, Perú, Suiza, Taïwan, Turquia, más los 28 paises de la Union Europea.

2) “El TISA se está negociando fuera del marco de la OMC sobre la base del artículo V del Acuerdo General sobre Comercio y Servicios (AGCS) Sobre esa base diferentes países pueden bajo ciertas condiciones ampliar entre ellos la liberalización del comercio de servicios, más allá de lo que establece la OMC, sin que esta liberalización preferencial sea sometida a la cláusula de nación más favorecida del AGCS”, Fuente: Secretaría de Estado de Economía, Suiza.

3) Correo del Comisario Europeo de Comercio, 10 de setiembre de 2013

4) «It was agreed that commitments on national treatment would in principle be applied on a horizontal basis to all services sectors and modes of supply, i.e. the understanding on national treatment would be closer to the GATT model. Exemptions to this horizontal application would have to be listed in the countries’ national schedule of commitments. Participants in the negotiations might also agree that commitments would in principle reflect actual practice (the « standstill clause ») and that future elimination of discriminatory measures would be automatically locked in (the so-called « ratchet clause ») unless an exemption were listed. » Memo de la Comisión europea Negotiations for a Plurilateral Agreement on Trade in services, 15 de febrero de 2013

5) Ver la cronología de las negociaciones en los sitios de los ministerios suizo y australiano.

6) Ver la oferta de Suiza publicada en el sitio del ministerio de Economía (SECO) el de Noruega y el de Islandia.

7) Ver el texto votado y el detalle de la votación. El Consejo había otorgado mandato a la comisión europea en marzo de 2013 para negociar en nombre de la UE.

8) “Eliminating barriers to trade in services could boost U.S. services exports by as much as $860 billion—up from 2012’s record $632 billion—to as much as $1.4 trillion, according to the Peterson Institute. Such a dramatic increase could create as many as three million American jobs. »

9) Fuente: Comunicado de la Cámara de Comercio de los Estados-Unidos.

10) Ver sobre este tema nuestro artículo sobre las negociaciones del Acuerdo Comercial Transatlántico TAFTA/ttip

11) « However, the agreement should include a commitment that when an act, policy or practice of a relevant authority seeks to restrain cross-border data transfers or processing, that authority must demonstrate that the restriction is not an unnecessary restraint of trade or investment in light of alternative means by which to achieve the objective of protecting the identity of the customer, security of the data or the performance of prudential oversight. », Comentarios de la Coalición de industrias de servicios (CSI) por pedido de la Oficina de Representantes comerciales sobre el acuerdo TISA, 26 de febrero de 2013

12) Especialmente los 129 países miembros de la Organización Mundial de Comercio (OMC) que han asumido compromisos en función del Acuerdo General sobre Comercio y Servicios ( AGCS),

Fuente: http://www.cetri.be/

(Traducido del francés para rebelión por Susana Merino)

Fuente: Rebelión

Obama autorise à bombarder n’importe qui, n’importe quand

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Obama autorise à bombarder n’importe qui, n’importe quand
 
Auteur : Dmitri Kossyrev
 
On pourrait résumer ainsi le discours du président américain Barack Obama diffusé récemment sur internet : "Les USA vont bombarder le territoire syrien sans consulter Damas, parce qu’on ne peut pas faire autrement". La situation frise en fait l’absurde car les frappes aériennes américaines viseront justement des ennemis qui sont en premier lieu ceux du président syrien Bachar al-Assad, et seulement après ceux de Barack Obama et d’autres pays.

Mais en effet, Obama peut difficilement reconnaître devant le monde entier que les USA se retrouvent de fait alliés avec la Syrie et, par extenstion, indirectement avec l’Iran. Ce discours du président américain jette ainsi la lumière sur la plus grande faiblesse idéologique de l’Amérique, qui estime avoir le droit de faire tout ce que bon lui semble mais ne dit pas à voix haute des choses évidentes.

L’ennemi de mon ennemi n’est pas mon ami

Dans le texte intégral du discours présidentiel on peut trouver tout ce qu’on veut, sauf la réponse à cette question : quelles sont les causes de cette guerre qui a déjà entraîné la prise de vastes territoires irakiens par l’armée extrémiste de l’Etat islamique (EI) ?

Ce sont bien les amis et alliés des Américains – l’Arabie saoudite, le Qatar et d’autres monarchies du Moyen-Orient - qui ont déclenché ce processus. D’abord par l’incitation aux révolutions à travers toute la région, qui ont été suivies de coups d’Etat et de guerres. Dans cette affaire les USA participaient d’abord mollement, sans désir, puis les monarchies ont commencé à les impliquer dans une véritable guerre, notamment contre la Syrie qu’elles haïssaient tant. Aujourd’hui, la situation dans la région est devenue très compliquée car ceux qui encourageaient les coups d’Etat se sont brouillés entre eux… mais rien de tout cela n’est dit à voix haute par Obama. Il a un autre problème.

Le fait est que la création sur le territoire de deux Etats – l’Irak et la Syrie – d’un Etat terroriste, où des musulmans d’Europe et même des USA se rendent comme pour un safari, est intolérable. Les Etats-Unis étaient tout simplement obligés de soutenir le gouvernement irakien avec des frappes aériennes, éloignant un peu le front de la capitale. Mais l’EI est basé en Syrie, sur le territoire d’un autre Etat souverain d’où les terroristes ont précisément débarqué en Irak après avoir échoué à vaincre le gouvernement d’Assad. Et si on ne pouvait pas atteindre ces terroristes là, en Syrie, il serait impossible vaincre ce mouvement.

Les experts écrivent depuis des mois que l’Amérique est dans une situation absurde. L’ennemi de son ennemi s’est avéré être, lui aussi, son ennemi. Une véritable alliance militaire se dessine entre les USA, d’une part, et la Syrie et l’Iran de l’autre. Ces deux derniers étant des cibles de toute l’opération des anciens amis des USA, les monarchies du Moyen-Orient, appelée "Printemps arabe". Alors pourquoi ne pas reconnaître que telle est notre nouvelle réalité – nous, l’Amérique, sommes désormais amis avec Téhéran et Damas parce que nous devons faire face à une menace commune vraiment terrible ?

Non - il semble plus simple pour Obama de bombarder le territoire d’un Etat souverain plutôt que de briser des modèles idéologiques qu’il n’a même pas créés lui-même.

Y a-t-il quelqu’un au-delà des Etats-Unis ?

Le plus intéressant dans le discours de M.Obama est ce qu’il a évité habilement de dire, notamment sur la Syrie : "Dans cette guerre nous ne pouvons pas compter sur le régime d’Assad, qui fait régner la terreur sur son peuple. Ce régime ne retrouvera jamais sa légitimité perdue". Et c’est tout, en fait.

Mais au fait, qui subit la terreur d’Assad ? Précisément l’EI, qui s’est d’abord emparé des deux tiers du pays en y commettant les mêmes atrocités qu’aujourd’hui en Irak, puis a été repoussé au nord-est d’où, étant dans l’incapacité de prendre Damas, il a mis le cap sur l’Irak.

Dans son discours, Obama a déclaré qu’il aiderait "une force tierce" en Syrie qui pourrait s’imposer face à tout le monde, aussi bien Assad que l’EI. Comme si les USA ne les aidaient pas déjà. En réalité, l’Amérique n’a pas aujourd’hui la tête à la Syrie. Ils veulent bombarder l’EI sur le territoire syrien, aidant ainsi Assad à reprendre les territoires que l’organisation occupe ? De toute façon, ce sera seulement pour demain - et d’ici-là on trouvera bien quelque chose. Si l’occasion de renverser le gouvernement de Damas se présentait, il serait renversé.

En fait, il aurait simplement suffit de faire preuve de respect pour le droit international et de téléphoner à Assad pour lui demander : "Pouvons-nous éliminer votre ennemi sur votre territoire ?" Il n’aurait certainement pas été contre.

En fait, le droit international et le concept de souveraineté sont pratiquement absents de l’allocution d’Obama. Sans parler de la légitimité du gouvernement syrien. Après tout, ce n’est pas Washington qui décide qui est légitime ou non. Plus tard bien évidemment, quelque part à l’Onu, l’Amérique dira quelque chose pour la forme. Voire ne dira rien du tout.

Mais dans ce cas, qu’avons-nous au final ? Admettons que la Russie n’apprécie pas l’Uruguay -elle n’a en réalité absolument rien contre ce pays, au contraire, mais c’est juste à titre d’exemple. Imaginons qu’une bande s’empare d’une partie du territoire uruguayen et pénètre au Brésil. La Russie veut aider le Brésil et commence à bombarder l’Uruguay tout en disant que son gouvernement n’est pas légitime et qu’elle fait ce qu’elle veut. D’ailleurs, pourquoi seulement la Russie ? N’importe qui peut bombarder n’importe qui : Obama l’a autorisé. Après tout, le droit international est le même pour tout le monde.

Le président américain n’est pas le seul à omettre l’aspect juridique de l’affaire : la plupart des Américains le font. Dans les premières réactions à son discours, on ne trouve pratiquement aucune réflexion à ce sujet.

Voici la "consultation juridique" du Washington Post, dont l’expert n’analyse qu’un seul thème – Obama a-t-il ou non le droit d’effectuer des raids sur le territoire syrien, tout en annonçant qu’il n’a pas à demander l’autorisation du Congrès dans ces circonstances. Il n’est donc bien question que d’une chose : l’autorisation de le faire ! L’expert trouve même des arguments en faveur d’Obama : un acte du Congrès de 2002 signé avant la guerre en Irak à l’époque de Bush, qu’il analyse minutieusement - on n’y trouve pas un mot sur le monde en dehors des USA.

Du côté de l’opinion publique américaine, s’il y a un an la majorité était très opposée à une agression contre la Syrie, le soutien des bombardements a doublé aujourd’hui : 71% sont favorables aux attaques contre l’EI sur le territoire irakien et 65% approuvent ces attaques sur le sol syrien…

Mais on n’entend absolument rien sur la souveraineté et le droit international. Enfin, il y a bien une publication amusante dans le New York Times. C’est un genre à part – l’art du dialogue, le summum de la médisance de deux intellectuels. Ils commencent par une discussion sur Charles Dickens avant de passer à Obama en soupirant, et l’un des interlocuteurs lance : "Le plus difficile consiste à expliquer au peuple américain ce qu’est le système international. Vous le voyez ou le ressentez à peine. Bien qu’il crée un "fond subconscient de conduite pour tous, pour les bons et pour les mauvais gars".

Qu’on se le dise : il n’y a plus de "droit international" ni de droit tout court. Ni de règles de conduite. La prochaine fois que quelqu’un en parle, il ne restera qu’à en rire ensemble et discuter de Dickens.


- Source : Dmitri Kossyrev
 
 

lundi, 15 septembre 2014

Tisa, ces négociations commerciales secrètes qui visent à accélérer privatisations et dérégulation

 

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Tisa, ces négociations commerciales secrètes qui visent à accélérer privatisations et dérégulation

C’est un accord commercial dont presque personne ne parle, négocié dans l’opacité la plus totale. 50 pays, parmi les plus fervents défenseurs de la libéralisation, discutent en ce moment de l’ouverture du « marché des services » à la concurrence internationale. Éducation, santé, transports, télécommunications, services financiers... Tout est sur la table des négociations. Sans que les citoyens ou parlementaires aient leur mot à dire. Les négociateurs – soumis à la forte pression des lobbys – étaient récemment à Genève pour le 7e round de ces pourparlers internationaux, qui pourraient gravement menacer les services publics et les tentatives de régulation du secteur financier. Enquête.

par Agnès Rousseaux 
Ex: http://www.cetri.be

Ce pourrait être la fin des services publics, de l’eau, de l’éducation ou de la santé, la fin de toute volonté de réguler les marchés financiers ou de protéger les données des citoyens. Bref, une entrave encore jamais vue à l’exercice de la démocratie et au fonctionnement des politiques publiques. L’Accord sur le commerce des services (ACS) ou Trade in Services Agreement (TISA) est actuellement en cours de négociation entre une cinquantaine de pays [1], dont ceux de l’Union européenne. Il a été lancé par les États-Unis et proposé à des pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), baptisé le groupe des « Vrais bons amis (des services) » (Really Good Friends).

« Apaiser la frustration des entreprises »

Ces négociations se déroulent hors du cadre de l’OMC, avec les pays les plus partisans de la libéralisation des services, contrariés par l’impasse des négociations de Doha lancées en 2001 [2]. Ces pays représentent plus de deux tiers du commerce mondial des services. De nombreux domaines sont concernés : éducation, transports, poste et télécommunications, services de comptabilité et d’audit, ingénierie et logistique, santé, assurance, nouvelles technologies et transfert de données, recherche, banque et services financiers... Objectif : ouvrir encore davantage les services à la concurrence internationale et empêcher toute intervention publique.

« Ces négociations sont l’opportunité la plus prometteuse en deux décennies pour promouvoir le commerce des services à l’échelle internationale », s’enthousiasme le lobby de l’industrie des services aux États-Unis. La Coalition internationale des industries de service (GSC), dont fait partie le Medef, est encore plus explicite : cet accord a été conçu «  pour apaiser la frustration des entreprises, en raison de l’impasse du Cycle de Doha en matière de services », écrit-elle [3].

Interdire toute intervention des États

« Il s’agit d’une tentative de secrètement étendre les aspects les plus néfastes de l’infâme accord AGCS qui a suscité dans le passé des protestations mondiales  », répond Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l’Internationale des services publics (ISP). Selon cette organisation, qui fédère les syndicats du secteur et représente 20 millions de travailleurs, l’ACS limiterait la capacité des gouvernements à légiférer dans certains domaines, comme la sécurité des travailleurs, l’environnement ou la protection des consommateurs. «  L’ACS s’inscrit dans cette nouvelle vague inquiétante d’accords commerciaux et d’investissement, reposant sur des pouvoirs juridiquement contraignants qui institutionnalisent les droits des investisseurs et interdisent toute intervention des États dans un large éventail de secteurs indirectement liés au commerce », décrit l’organisation internationale dans un rapport détaillé.

Plusieurs aspects de l’accord sont vivement critiqués par les organisations syndicales et non-gouvernementales. En premier lieu, tout secteur qui n’est pas explicitement exclu, protégé par chaque pays, pourrait être concerné par l’accord. Avec tous les dangers que cela comporte. Ces accords ouvriraient notamment la porte à un afflux d’entreprises privées dans le secteur éducatif européen, alerte la fédération internationale des syndicats d’enseignants. Une clause de statu quo viendrait figer les niveaux actuels de libéralisation des services dans chaque pays, rendant impossible toute remunicipalisation des services de l’eau par exemple, ou compliquant la création ou le rétablissement de monopoles publics dans des domaines actuellement ouverts à la concurrence [4]. Autre principe : la « clause à effet de cliquet » (sic), qui viendrait figer toute future libéralisation d’un service donné. Une partie de l’assurance chômage est privatisée, comme au Royaume-Uni ? La retraite est démantelée au profit de fonds de pension ? Impossible de revenir en arrière ! Une atteinte aux libertés démocratiques fondamentales, dénonce la fédération syndicale internationale, qui voit dans ce futur accord un moyen de « rendre pérenne et irréversible un système de privatisations pour toutes les générations à venir ». Des gouvernements complètement liés par les décisions de leurs prédécesseurs : voilà qui porterait gravement atteinte au fonctionnement des démocraties !

Verrouiller les privatisations

Autre problème : l’accord pourrait imposer aux autorités publiques une « obligation de neutralité économique » entre prestataires de services publics et privés, dénonce l’ISP. En clair, tout soutien financier apporté aux services publics devrait être ouvert au secteur privé. «  Si dans un domaine, des services privés existent à côté des services publics (par exemple hôpitaux, écoles), les deux auraient droit aux mêmes subventions, au nom de la « concurrence libre et non faussée », explique le collectif Stop-Tisa. Ainsi, par exemple, une université américaine pourrait s’établir en Suisse demandant un financement à la hauteur des universités publiques, aux frais du contribuable. » Un État qui subventionne la construction d’un hôpital public devra-t-il bientôt financer également une clinique privée dans les environs ? Autant de critiques reprises dans un document de la Commission européenne, qui fait la synthèse d’une consultation sur le sujet auprès des « décideurs et ONG  ».

Les négociations ont débuté en février 2012 et devraient se terminer en 2015. Les négociateurs des pays concernés se réunissent régulièrement à Genève, sous la conduite des États-Unis et de l’Australie [5]. En juin 2013, un communiqué lapidaire annonce que «  les membres de l’OMC explorant de nouvelles approches visant à faire progresser la libéralisation du commerce des services sont satisfaits des progrès des discussions sur un accord sur le commerce des services (Tisa)  ». Ils invitent les autres pays membres de l’OMC qui partagent ces objectifs à les rejoindre. La Chine, soutenue par la Commission européenne, a demandé à participer aux négociations. Ses divergences avec les États-Unis sur d’autres accords commerciaux ne lui ont pas permis d’être admise pour le moment à la table des discussions.

Des négociations très secrètes

En novembre 2013, les participants ont estimé que l’accord était suffisamment « mûr  » et ont lancé l’étape « d’échange d’offres initiales » : chaque pays doit préciser les secteurs qu’il souhaite inclure dans l’accord, et les modalités qu’il propose concernant «  l’ouverture  » à la concurrence internationale de ces secteurs, selon un cadre pré-déterminé par l’accord. Début 2014, la plupart des pays ont échangé ces propositions, qui sont la base des discussions en cours. Certains comme la Suisse ou la Norvège les ont rendues publiques [6], d’autres pays semblent peu enclins à les diffuser auprès de leurs citoyens.

On ne sait pas grand chose non plus du contenu des négociations et des termes de l’accord général. Elles « se déroulent dans le plus grand secret au mépris des droits démocratiques », souligne Rosa Pavanelli. En février 2013, la Commission européenne a demandé au Conseil, représentant les États membres, de donner son feu vert aux discussions. L’ouverture des négociations a ensuite été validée par le Parlement européen en juillet 2013, par 526 voix pour et 111 contre [7], avec pour la France, les voix du PS et de l’UMP. Front de gauche et écologistes ont voté contre. Dans sa résolution, le Parlement regrette cependant que le Conseil ait accordé un mandat sans prendre en compte l’avis des eurodéputés. Et observe «  que le mandat de négociation de l’Union européenne a été proposé par la Commission et adopté par le Conseil sans aucune analyse d’impact  ». Ce qui n’a pas empêché une large majorité de députés de voter... Quand les intérêts économiques sont en jeu, la démocratie devient visiblement facultative !

Les lobbies industriels consultés, pas les citoyens

Wikileaks vient de briser un peu de l’opacité qui règne sur ces négociations, en divulguant l’annexe de l’accord concernant les services financiers. D’après ce document, principalement rédigé par les États-Unis et l’Europe, les propositions sont classées confidentielles pendant « cinq années à dater de l’entrée en vigueur de l’ACS ou, si aucun accord n’est trouvé, cinq années après la clôture des négociations ». Le document précise que la divulgation n’est pas autorisée et que le texte doit être « conservé dans un bâtiment, une pièce ou un contenant verrouillé ou sécurisé  » (document à lire ici).

Visiblement, les lobbys de l’industrie des services ont davantage accès aux informations que les citoyens et leurs représentants : la Global Services Coalition a envoyé des délégués à Genève lors du round de négociation d’avril 2014. Et se félicite dans un communiqué d’avoir pu y affirmer son soutien sans faille au processus et d’avoir partagé sa vision avec les négociateurs.

 

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Un accord si « palpitant » pour les entreprises

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les multinationales des pays concernés sont très motivées par cette perspective d’accord. « Les retombées de TISA pourraient être énormes » pour les entreprises du secteur des services, explique la Chambre de Commerce des États-Unis. Elle estime que ces négociations présentent «  une opportunité unique dans une génération pour abattre les obstacles au commerce international ». « Ce palpitant nouvel accord a le potentiel pour enflammer la croissance économique et la création d’emplois aux États-Unis et à l’étranger  », écrit la Chambre de Commerce. Rien que ça ! Un accord tellement « palpitant  » qu’il pourrait doubler les exportations de services des États-Unis – soit un gain de 860 milliards de dollars et trois millions d’emplois [8]. Mais cela, c’est la théorie. On attend toujours les centaines de milliers d’emplois que devait permettre l’ouverture à la concurrence de plusieurs secteurs au sein de l’Union européenne !

Que demandent les entreprises et leurs représentants ? Les pays qui signeront l’accord devront d’abord modifier ou éliminer les régulations considérées comme des barrières commerciales. «  Si nous reconnaissons la nécessité de certains régulations (pour la sécurité nationale, la protection des données,...), il devrait y avoir des paramètres et des limites à leur application », écrit le lobby américain des industries de service. Sa bête noire : la distorsion de concurrence entre secteur privé et public. «  La concurrence déloyale de la part d’entreprises subventionnées ou soutenues par les États, ou d’entreprises publiques ou contrôlées par les États, devient un obstacle de plus en plus important à la fourniture de service par des entreprises états-uniennes sur de nombreux marchés  ». Il s’agit de protéger le secteur privé « contre les comportements anticoncurrentiels des entreprises publiques  », plaide également la Chambre de Commerce états-unienne. L’accès aux droits, lui, attendra.

Le lobby états-unien du secteur souhaite abolir toute préférence nationale, obligation de localisation ou quotas d’employés locaux. Et libéraliser davantage le secteur des médias et du divertissement. « Aucun pays ne devrait être autorisé à (...) introduire de nouvelles restrictions ou des exceptions, qui dérogent ou affaiblissent les engagements existants de l’AGCS », suggère-t-il aussi [9]. Les représentants des entreprises demandent que l’accord inclue un mécanisme de règlements des différends. C’est-à-dire l’instauration de tribunaux d’arbitrage privés, pour régler les litiges, dans le cadre d’une juridiction extra-nationale, où les intérêts privés font loi [10]. La Suisse a rédigé une proposition en ce sens lors du dernier round des négociations.

Les régulations financières gelées

L’accord concerne aussi les services financiers. Et pourrait avoir d’importantes conséquences sur ce secteur. Malgré la crise bancaire, «  les promoteurs de TISA cherchent à déréglementer davantage les marchés mondiaux de services financiers  », analyse Wikileaks. L’annexe sur les services financiers, jusqu’ici restée secrète, «  est une proposition que seuls les banksters peuvent aimer  », dénonce l’avocate Lori Wallach, de l’ONG états-unienne Public Citizen : le principe de statu quo, cité dans cette annexe, empêcherait par exemple de mettre en place de nouvelles réglementations financières, jugées nécessaires par les gouvernements, au motif que cela constituerait des restrictions pour les entreprises concernées. Résultat : l’accord gèlera les régulations financières à leur niveau actuel, qui demeure nettement insuffisant pour prévenir de nouvelles crises bancaires, estime l’avocate. De quoi accroître le risque d’instabilité financière pour les années à venir.

Cette annexe montre également la ferme volonté des États-Unis d’obtenir la libéralisation des flux de données. C’est-à-dire de permettre l’échange sans entrave entre pays des données personnelles et financières. Une menace pour les libertés fondamentales, car certains pays participants à ces négociations sont beaucoup moins exigents que l’Europe concernant la protection des données. Le lobby international des services souhaite d’ailleurs une disposition qui oblige les autorités publiques à justifier toutes les mesures qui viendraient restreindre les transferts de données entre pays [11].

Un accord étendu à toute la planète ?

« Ce qui est terriblement inquiétant, c’est que l’ACS est négocié en dehors du cadre commercial multilatéral par les pays les plus favorables à la libéralisation, qui ne cachent pas leur volonté d’entraîner le reste du monde dans cet accord, une fois ce dernier finalisé », explique Rosa Pavanelli. Les négociateurs cherchent à rendre cet accord compatible avec le cadre de l’OMC. Ou dans le langage de la Commission européenne : «  Veiller à ce que la structure de l’accord permette une future multilatéralisation. » Une manière de permettre aux 50 pays signataires de faire ensuite pression sur les autres membres de l’OMC pour qu’ils acceptent ces règles [12]. De quoi affaiblir la position des BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – pour l’instant exclus de ces négociations, ou des pays d’Afrique, complètement ignorés.

Un comité Stop TISA ! s’est structuré et une pétition a été lancée (voir ici). Une lettre signée par 340 organisations non-gouvernementales exprimant leur opposition aux négociations a été envoyée aux ministres du Commerce, en 2013. Vu les enjeux démocratiques, économiques et politiques, ainsi que l’opacité de ces négociations, la mobilisation pourrait prendre de l’ampleur dans les mois à venir.

Notes

[1Australie, Canada, Chili, Colombie, Corée, Costa Rica, États-Unis, Hong Kong, Islande, Israël, Japon, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Panama, Paraguay, Pérou, Suisse, Taïwan, Turquie, plus les 28 pays de l’Union Européenne.

[2« Le TISA est négocié en dehors du cadre de l’OMC sur la base de l’art. V de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) : Sur la base de l’art. V de l’AGCS, différents pays peuvent sous certaines conditions étendre la libéralisation du commerce des services entre eux au-delà de ce qui est le cas à l’OMC, sans que cette libéralisation préférentielle soit soumise à la clause de la nation la plus favorisée (NPF) de l’AGCS ». Source : Secrétariat d’État à l’Économie suisse.

[3Courrier au Commissaire européen au Commerce, 10 septembre 2013.

[4« It was agreed that commitments on national treatment would in principle be applied on a horizontal basis to all services sectors and modes of supply, i.e. the understanding on national treatment would be closer to the GATT model. Exemptions to this horizontal application would have to be listed in the countries’ national schedule of commitments. Participants in the negotiations might also agree that commitments would in principle reflect actual practice (the « standstill clause ») and that future elimination of discriminatory measures would be automatically locked in (the so-called « ratchet clause ») unless an exemption were listed. » Mémo de la Commission européenne, Negotiations for a Plurilateral Agreement on Trade in services, 15 février 2013, à lire ici.

[5Voir la chronologie des négociations sur les sites des ministères suisse et australien.

[6Voir l’offre de la Suisse, publiée sur le site du ministère de l’Économie (SECO), celle de la Norvège et de l’Islande.

[7Voir le texte voté et le détail des votes. Le Conseil avait donné mandat à la Commission européenne en mars 2013 pour négocier au nom de l’Union européenne

[8« Eliminating barriers to trade in services could boost U.S. services exports by as much as $860 billion—up from 2012’s record $632 billion—to as much as $1.4 trillion, according to the Peterson Institute. Such a dramatic increase could create as many as three million American jobs. » Source : Communiqué de la Chambre de Commerce des Etats-Unis.

[10Voir à ce sujet notre article sur les négociations de l’Accord commercial transatlantique Tafta / TTIP.

[11« However, the agreement should include a commitment that when an act, policy or practice of a relevant authority seeks to restrain cross-border data transfers or processing, that authority must demonstrate that the restriction is not an unnecessary restraint of trade or investment in light of alternative means by which to achieve the objective of protecting the identity of the customer, security of the data or the performance of prudential oversight. », Commentaires de la Coalition of Service Industries (CSI) suite à la requête de l’Office of the United States Trade Representative’s (USTR) sur l’accord TISA, 26 février 2013. A lire ici

[12Notamment les 129 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui ont pris des engagements au titre de l’accord général sur le commerce des services (AGCS).

dimanche, 14 septembre 2014

La Nato contro l’Europa?

La Nato contro l’Europa?

di Daniela Coli
Fonte: istitutodipolitica


untitledIl summit della Nato reduce dagli insuccessi in Afghanistan, Iraq e Libia poteva essere l’occasione di una riforma o addirittura di una scomparsa della Nato, come auspica Sergio Romano, per il quale l’Unione europea è prigioniera della Nato e non può sviluppare una propria politica estera autonoma dagli Stati Uniti. E’ difficile però immaginare un’Unione europea di ventotto paesi diversi per storia, interessi e geopolitica con una politica unica per Russia, Medio Oriente ed Africa. Ventotto paesi diversi che, in definitiva, affidano la direzione della propria difesa agli Stati Uniti possono anche essere giocati l’uno contro l’altro, o gli uni contro gli altri, se conviene al più forte. Basta pensare alla Libia, con francesi e inglesi alleati con Obama sotto le insegne della Nato a bombardare la Libia per mandare via gli italiani da un paese con cui l’Italia aveva appena firmato un trattato di collaborazione, come la Francia con l’Algeria. La Libia è la porta dell’Africa e destabilizzare la Libia significa destabilizzare l’Africa: non c’è da stupirsi se adesso l’Africa è insidiata dal terrorismo islamico e vari stati rischiano di trasformarsi in una nuova Somalia e in una nuova Libia. Il pericolo è ritrovarci con le bandiere nere di ISIS in casa, mentre gli Stati Uniti sono lontani, protetti da due oceani. L’Unione europea è troppo debole per avere una politica estera autonoma, da nord a sud è un’immensa base per ogni impresa americana: è diventata il cortile di casa americano, mentre l’America Latina si è emancipata, ha buoni rapporti con SCO (la Shanghai Cooperation Organization il cui summit si tiene il prossimo 11-12 settembre) capeggiata da Russia e Cina, e può addirittura vantare una piccola “reconquista” negli stati meridionali dell’America del Nord, dove lo spagnolo è ormai la seconda lingua.

Il summit Nato di Newton si è concluso con le dichiarazioni di Obama di una coalizione per distruggere ISIS e di cinque basi di intervento nei Paesi baltici per difendere l’Unione europea dall’imperialismo di Putin, anche se il presidente US ha dichiarato che non saranno inviati soldati americani nelle aeree di conflitto, ma solo aerei e droni. Il ministro della difesa britannico Philip Hammond ha precisato subito che per ora non vi è alcun impegno UK per attacchi aerei su ISIS. È lo stesso Hammond che nel giugno 2013, in visita in Afghanistan, disse che l’Iraq era il Vietnam britannico e l’UK non voleva altre guerre. Dopo il G8 in Irlanda, dove solo il nuovo Hitler Putin si oppose alla proposta di Obama di bombardare la Siria, il 29 agosto 2013 il parlamento britannico votò contro l’intervento in Siria: non accadeva dal 1872 che un governo britannico fosse battuto sulla guerra in parlamento. Poi è venuto il ciclone Farage alle europee a minacciare i partiti atlantici tory e laburista e un importante leader tory ha recentemente defezionato per il UKIP. Se teniamo conto degli interventi di Patrick Cockburn, corrispondente dal Medio Oriente dal 1979 per il Financial Times e ora per l’Independent, autorevole voce londinese, qualcosa sta muovendosi in Gran Bretagna. Per Cockburn l’invasione dell’Iraq del 2003 ha cambiato l’equilibrio globale del potere e destabilizzato l’intero Medio Oriente. Nei giorni inebrianti della caduta di Saddam, gli americani dichiararono che dopo l’Iraq sarebbero caduti l’Iran e la Siria, provocando la mobilitazione iraniana e siriana a sostegno di tutti i nemici dell’America nell’area. Come se non bastasse, sciolsero l’esercito iracheno, che non aveva deciso di morire per Saddam e non aveva combattuto, innescando il conflitto tra sunniti, sciti e curdi. La Siria, in guerra civile da tre anni, è un pantano molto più profondo e pericoloso di quello iracheno, perché la guerra civile siriana ha devastato tutta la regione e non si comprende quale sarà il nuovo assetto del Medio Oriente dopo la fine dell’ordine Sykes-Picot: per ora sembrano trarne vantaggio solo i curdi sparsi tra Iraq, Siria, Turchia e Iran. In Siria hanno vissuto tranquillamente per secoli sciti, sunniti, cristiani e perfino ebrei. L’ISIS (Islamic State of Iraq and Syria) è il risultato della guerra in Iraq e dei tentativi americani e dei loro alleati di far cadere Assad, armando ribelli che adesso decapitano giornalisti americani. Nonostante gli attacchi aerei, sarà difficile fermare ISIS per il corrispondente britannico e anche un’azione della Nato insieme ad Assad è difficile riesca. Per Cockburn non è una guerra di religione, ma di YouTube. Sono i video postati su YouTube da attivisti politici e rilanciati dai media occidentali a caccia di immagini e notizie sensazionali che alimentano l’esercito di ISIS, il cui obiettivo è affermarsi anche in Europa e in Cina. I tanti giovani britannici di origine araba che vanno a combattere per ISIS non sono il risultato del Corano e di iman malefici. Sono il risultato di processi psicologici simili a quelli descritti nel Fondamentalista riluttante di Mohsin Hamid: il giovane pakistano Changez, PhD a Princeton, superpagato analista finanziario di Wall Street, riscopre l’identità pakistana e musulmana nella New York post-9/11 terrorizzata da ogni faccia araba, che lo umilia trattandolo come un terrorista. Changez si sente diverso, è diverso, recupera la sua identità e vola in Pakistan. Nell’isteria della guerra globale al terrorismo possiamo immaginare quali effetti possano avere avuto sui giovani cittadini britannici, francesi, italiani, tedeschi o americani di origini araba i video della prigione di Abu Graib, dei piloti americani che da un elicottero Apache sparano su civili iracheni nelle strade di Baghdad o dei soldati americani che urinano su talebani morti in Afghanistan, senza contare le campagne di droni che uccidono civili come se fossero animali. Come sostiene Giovanni Sartori, la Gran Bretagna non è diventata multietnica e multiculturale per buonismo, ma per rifare l’impero. Un’idea antica: l’impero ottomano aveva i giannizzeri: rapiva bambini cristiani nei Balcani, soprattutto in Albania, li cresceva ed educava come ottomani e poi li mandava a uccidere nelle terre d’origine. I giovani britannici ed europei di origine araba che vanno a combattere per ISIS, come nel 2003 partivano per combattere in Iraq, non vogliono essere i giannizzeri dell’impero americano. ISIS non è una solo una sfida militare, ma, come sostiene Ernesto Galli della Loggia (Il Corriere della Sera, 7 settembre 2014), anche una sfida al multiculturalismo e ai valori americani, considerati astrattamente universali e da imporre in ogni caso a tutto il globo. È la sfida all’impero globale americano, ai suoi valori e miti, che noi europei accettiamo passivamente, trasformandoli subito in leggi sacre. Il video del giornalista americano Foley, sgozzato da un britannico di origine araba e i numerosi cittadini europei di origine araba (non solo britannici, ma anche francesi, italiani, tedeschi e americani) combattenti nelle file ISIS mostra il volto del multiculturalismo in Europa. I tanti video di giovani cittadini europei che invitano alla jihad fratelli e amici in Europa, rivelano il fallimento del multiculturalismo.

Inutile dare la colpa a Obama, accusandolo di non avere strategia: Obama si è comportato come ogni presidente americano, si è trovato ad affrontare il ritiro dall’Iraq e dall’Afghanistan e i problemi delle amministrazioni precedenti. Ha usato droni invece di aerei, ha bombardato dovunque in Afghanistan, Medio Oriente e Africa, ha ideato le arab springs o le twitter revolutions per scardinare l’assetto Sykes-Picot in Medio Oriente, ha attaccato la Siria armando ribelli islamici, ha distrutto la Libia e ora scarica droni in Somalia e Nigeria su terroristi islamici: ha prodotto il caos. Adesso c’è anche la Russia nel mirino americano. Pepe Escobar, l’autore di Globalistan: how the globalized world is dissolving into liquid war (2007), scrive spesso che gli Stati Uniti sono l’impero del caos. Nel caos, però, può esserci una strategia, una strategia pericolosa per l’Europa, perché gli Stati Uniti possono sempre ritirarsi protetti da due oceani, mentre l’Europa non può certo cambiare posizione geografica. L’Europa deve smettere di fare la bella addormentata in attesa del principe azzurro: può solo salvarsi, come ha fatto tante volte nella sua storia secolare, ritornando al realismo politico, perché la storia – sbagliava Fukuyama – non è finita.


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samedi, 13 septembre 2014

¿Invadirá el EI Arabia Saudí?

por Yusuf Fernández

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

riyad139.jpgSegún diversos expertos, la milicia del Estado Islámico (EI) invadirá pronto Arabia Saudí. Según el periódico libanés Al Binaa, el EI y Al Qaida disponen de células durmientes en Arabia Saudí que podrían actuar en cualquier momento.

Esta información se ha convertido en una fuente real de preocupación para las autoridades saudíes, los aliados occidentales de Riad y otras monarquías del Golfo. Esto explica la gira realizada por el ministro de Exteriores saudí por ls capitales regionales y la decisión de EEUU y otros estados occidentales de combatir al EI.

Los militantes del EI han alcanzado recientemente Rutba, una localidad iraquí situada cerca de las fronteras saudí y jordana. La ciudad saudí más cercana, Arar, que cuenta con una gran base militar, está situada a unas cinco horas en vehículo. El EI ha publicado también mensajes en Internet como “No estamos en la frontera. Estamos en Arabia Saudí y ésta es nuestra tierra”.

Existe pánico en Riad por el pensamiento de que ha contribuido a crear un monstruo que se ha vuelto contra sus promotores. El EI fue establecido para atacar a los enemigos del régimen saudí y en especial al eje de la resistencia -Irán, Hezbolá, Siria e Iraq- pero no para atacar también a los propios saudíes. Sin embargo, mientras el EI hace frente a una creciente resistencia popular en Siria e Iraq no sólo por parte de los cristianos y musulmanes shiíes, sino también de la población sunní, que sufre sus prácticas brutales, su expansión en Arabia Saudí podría ser mucho más fácil.

El EI se adhiere a la misma ideología que el Estado saudí, el wahabismo. La única diferencia es que la interpretación realizada por el EI es incluso más radical. Para el EI, todo aquel que no comparte su visión extremista es un enemigo que merece la muerte. La ejecución en masa de civiles y prisioneros en Mosul y en Tikrit es un recordatorio de que el EI busca instigar el miedo y aterrorizar a la población para que se someta.

Según diversos observadores, existe un enorme apoyo entre los saudíes a las criminales campañas del EI en Siria e Iraq. No sólo miles de saudíes se han unido a sus filas, sino que hay muchos también dentro del reino que envían donaciones al grupo. Parte de ese dinero es enviado a través de Kuwait, desde donde es canalizado posteriormente hacia el EI y otros grupos terroristas.

Un informe oficial saudí dado a conocer en mayo admitió que el grupo estaba operando en el reino y pidió a los ciudadanos que informaran sobre su presencia y sus actividades, tales como el reparto de panfletos. Sin embargo, la población saudí podría no estar muy dispuesta a cooperar. El régimen es extremadamente impopular debido a su corrupción y a su represión de la disidencia. Existen en la actualidad 30.000 presos políticos en el reino. Un decreto real aprobado en febrero que prohíbe cualquier crítica del régimen, incluyendo las denuncias sobre la corrupción, ha incrementado el resentimiento del pueblo saudí.

Existe también una clara afinidad entre el grupo y los clérigos wahabíes al EI. En agosto del pasado año, el rey saudí, Abdulá bin Abdul Aziz bin Saúd, pronunció un discurso criticando a los religiosos saudíes, el primero de la historia de las relaciones entre la familia Al Saúd y el establishment religioso wahabí. En él, el monarca denunció “el silencio de esta institución y la falta de cumplimiento de su deber de denunciar el fenómeno del terrorismo”.

Existen muchos alicientes para que el EI ataque el país. A su riqueza petrolífera se suma el hecho de que la toma de las ciudades santas islámicas de Meca y Medina sería un éxito sin precedentes para el nuevo “califato” del EI e incrementaría su prestigio entre los extremistas del mundo islámico.

De momento, el régimen saudí ha tratado de protegerse buscando el compromiso de Egipto y Pakistán de que desplegarán sus ejércitos en Arabia Saudí para defender al régimen si fuera necesario. Sin embargo, ambos países tienen sus propios problemas internos y además, aunque puedan evitar el colapso del régimen de forma temporal, son incapaces de protegerlo indefinidamente.

Esta amenaza ha llevado al régimen saudí a variar su postura en algunos temas regionales. A finales de agosto, Arabia Saudí convocó a los ministros de los Estados del Golfo a Yeddah para analizar el tema de la amenaza del EI. Al mismo tiempo, el gobierno saudí invitó al país al viceministro de Exteriores iraní, Hossein Amir-Abdollahian, con el que discutió diversos asuntos regionales y mantuvo un encuentro “constructivo”. Riad ha concedido asimismo cinco visados a diplomáticos sirios destinados al Consulado de Siria en Yeddah, en un gesto sin precedentes en estos tres últimos años de tensiones diplomáticas entre ambos países debido al apoyo saudí al terrorismo en Siria. La ironía es que el temor a los mismos grupos terroristas que el régimen saudí promovió para luchar contra sus rivales podrína ahora obligar a Arabia Saudí a cambiar su política hacia éstos.

Fuente: Al-Manar

Waffen an Kurdenmilizen – der Westen wiederholt Fehler der Vergangenheit!

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Waffen an Kurdenmilizen – der Westen wiederholt Fehler der Vergangenheit!

Manuel Ochsenreiter

Die EU-Außenminister waren sich schnell einig: Es müssen Waffen an die Kurden geliefert werden, damit diese sich gegen die Kämpfer der Terrororganisation „Islamischer Staat“ (IS) zur Wehr setzen können. Auch Deutschland werde bei der Unterstützung der Kurdenmilizen im Kampf gegen die Dschihadisten „bis an die Grenze des politisch und rechtlich Machbaren gehen“, sagte Bundesaußenminister Frank-Walter Steinmeier in Brüssel. Selbst Joschka Fischer und Karl-Theodor zu Guttenberg meldeten sich zu Wort. Kaum überraschend: Sie rufen nach Krieg – mit deutscher Beteiligung. Die grünschwarze Kriegskoalition steht.

Kritische Stimmen sucht man unter den etablierten Politikern und Medien vergeblich: Von taz bis Bild fordern alle unisono: Waffen für Kurdistan! Gerade jetzt wäre es die Aufgabe der Medien, kritisch nachzuhaken. Warum spielt der Terror des IS erst jetzt eine Rolle? Immerhin bomben und morden sich die Al-Kaida-Banden unter verschiedenen Namen seit 2011 durch Syrien und den Irak. Und warum erfolgt der weltweite Aufschrei plötzlich jetzt, wenn die IS-Milizen Kurden und Jesiden ermorden, nicht aber, wenn sie riesige Landstriche „christenrein“ fegen? Warum ist ein getöteter syrischer oder irakischer Christ weniger wert als ein getöteter Kurde oder Jeside? Warum werden Dschihadisten in Syrien nach wie vor vornehm als „Rebellen“ bezeichnet – und im Irak als „Terroristen“. Doch all diese Fragen sucht man vergeblich bei Spiegel, Zeit & Co. Im Gegenteil: Wer noch vor wenigen Wochen davor warnte, daß es sich bei den angeblichen „Rebellen“ in Syrien um brutale Terrorbrigaden handelt, wurde als „Verschwörungstheoretiker“ oder „Regimeanhänger“ beschimpft.

Dabei ist das Terrormonster IS vom Westen selbst fabriziert: Das Knowhow der Terrorkriegsführung haben die Kämpfer in den Ausbildungslagern in der Türkei und in Jordanien erworben, die von den USA mit betrieben werden. Das Geld fließt aus den Golfmonarchien, die als westliche Verbündete gelten. Nun scheinen die IS-Brigaden nicht so zu agieren, wie man es sich in Washington wünscht: Sie marschieren in die falsche Richtung – anstatt nach Damaskus vorzudringen, greifen sie die Kurdengebiete an. Die Folge waren US-Bombenangriffe auf die IS-Truppen und Waffenlieferungen an die Kurden. Wollte der Westen den „Islamischen Staat“ tatsächlich vernichten, wäre die Lösung einfach: Sofortige Einstellung jeglicher Unterstützung für sogenannte „Rebellen“ in Syrien, politischer und wirtschaftlicher Druck und Sanktionen gegen die Golfmonarchien, Jordanien und die Türkei.

Und wollte man ernsthaft eine Streitmacht für den Kampf gegen den IS stärken, dann müßte man Waffen und Ausrüstung an diejenigen liefern, die bereits erfolgreich gegen die IS-Banden vorgehen: die syrische Armee und die libanesische Hisbollah. Das wäre konsequent, aber angesichts der politischen Gegebenheiten ist es völlig unrealistisch. In Berlin hört man lieber auf zu Guttenberg und Fischer – und rüstet mit den Kurdenmilizen das nächste Frankenstein-Monster in der Region auf.

Manuel Ochsenreiter ist Chefredakteur des Deutschen Nachrichtenmagazins ZUERST!

L’Europe et la Russie

L’Europe et la Russie

par Peter Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

UE-Russie_Ar_01.jpgJ’ai volontairement repris, dans le titre, la façon de s’exprimer de la plupart des journalistes et des dirigeants de l’UE et de l’OTAN, lesquels décrivent le conflit actuel comme opposant d’un côté « Kiev et les Européens » et de l’autre « Moscou ». Or rien n’est plus absurde ; la Russie fait partie de l’Europe et le conflit n’est qu’un conflit interne à l’Europe. En réalité, c’est un peu plus que cela, mais pas dans le sens que l’on croit, comme on le verra.

Revenons d’abord très brièvement sur l’enclenchement du conflit et sur les vraies responsabilités, pour lesquels quelques commentateurs, minoritaires hélas, ont apporté malgré tout une vision éclairée. Tout a commencé quand l’UE a fait miroiter à l’Ukraine une certaine forme d’association sans englober la Russie dans sa démarche. Je passe sur la propagande et sur l’organisation de l’agitation, sur le non-respect des accords négociés à Kiev. Je passe aussi sur le rôle des USA et sur leur doctrine Brzezinski. C’est l’UE qui a commis la faute originelle et qui n’a rien fait pour corriger son erreur en maintenant toujours la Russie à l’écart. C’est elle et elle seule qui porte la responsabilité des morts d’aujourd’hui. Ce ne sont pas les USA, qui sont libres de leurs choix, les dirigeants européens n’ayant pas mission d’appliquer la stratégie d’un état qui n’est pas européen. Ce n’est pas l’Ukraine, qui est en décomposition. Ce n’est pas non plus la Russie.

La Russie pouvait-elle faire autre chose que réagir ? Chaque fois qu’elle s’est montrée conciliante, elle a été écrasée, humiliée. L’OTAN avait promis de ne pas s’étendre aux anciennes républiques soviétiques en échange de la réunification allemande ; la Russie n’a pas réagi quand cela s’est fait et maintenant l’OTAN envisage de s’étendre à l’Ukraine. Poutine a bien compris le message. Il a réagi en Géorgie et a fini par s’y faire respecter, même s’il est dommage que cela ait abouti à une situation bancale, avec des états non reconnus. Il a réagi de façon remarquable en reprenant une Crimée qui est russe et dont le rattachement à l’Ukraine par Khrouchtchev était justifié par la continuité géographique. Il devait réagir au Donbass. Là, on ne sait pas comment cela se terminera, mais il est peu probable que l’issue soit satisfaisante.

Que faut-il faire du côté de l’UE ? Il ne s’agit pas non plus de laisser entendre à la Russie qu’elle peut se permettre n’importe quoi : certains nostalgiques de l’URSS voudraient l’invasion de l’Ukraine. Mais il y a des dirigeants sérieux à Moscou alors qu’il n’y a que des pantins à Kiev. Il faut donc négocier comme Nicolas Sarkozy l’a fait pour la Géorgie, en reconnaissant à la Russie une part de bon droit et en indiquant ce qu’on exigeait d’elle par ailleurs. En Ukraine, il faudrait exiger de la Russie le respect de l’Ukraine et exiger d’elle de ne plus intervenir au Donbass dès lors que l’Ukraine aurait conféré un statut d’autonomie à cette province. En même temps, il faudrait faire comprendre aux dirigeants de Kiev qu’ils ne peuvent espérer aucun soutien s’ils n’acceptent pas cette autonomie. Partant de là, la Russie prendrait à sa charge le redressement économique de l’Est et l’UE celui du reste de l’Ukraine, dans le cadre d’une formule d’association UE-Ukraine-Russie.

Maintenant, si l’on replace le conflit dans une perspective européiste plus ambitieuse, en pensant à la future république à instaurer sur notre continent, le conflit prend une tout autre dimension. Bien sûr, on doit regretter cette guerre interne à l’Europe, qui fait des victimes dont on aurait pu se passer et qui va installer un fossé entre des Européens frères. Pourtant, étant donnée l’attitude des dirigeants de l’UE qui sont à la solde d’une puissance alliée mais étrangère, il fallait qu’elle ait lieu. Quelles que soient les réticences que l’on puisse avoir à propos des dirigeants russes, il faut reconnaître que la Russie d’aujourd’hui est le principal point d’ancrage de l’européanité sur le continent. Ainsi le conflit est-il une guerre entre l’Europe, représentée par la Russie, d’une part, et les mauvais démons de cette Europe, représentés par l’UE d’autre part. Il est donc essentiel que la Russie ne se couche pas dans cette affaire. C’est la survie d’une Europe européenne qui est en jeu.

En attendant, comment faire confiance aux dirigeants des USA et à ceux de l’UE en matière géopolitique ? Les Américains n’ont pas compris que cela fait deux décennies qu’ils ont tout faux quant à leurs alliances. Le 11 septembre ne leur a-t-il pas suffi ? L’exécution ignoble de leurs deux otages par les islamistes d’Irak et de Syrie ne leur a-t-elle pas ouvert les yeux ? Quant aux membres de l’UE, l’exemple de la Libye ne leur dit-il rien ? Ont-ils vraiment pris conscience de ce qui va se passer quand leurs milliers de djihadistes reviendront de Syrie ? Il est vrai que les pays de l’Est de l’UE sentent moins les dangers venant du Sud. Mais comment un dirigeant polonais, par exemple, lequel a nécessairement visité Paris à plusieurs reprises, peut-il se montrer aveugle ?

Peter EISNER (PSUNE/LBTF)

vendredi, 12 septembre 2014

Vers la fin du leadership américain...

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VERS LA FIN DU LEADERSHIP AMÉRICAIN…

L’Europe se trompe de voie

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Avec le conflit ukrainien, la position des Occidentaux, les sanctions contre la Russie, l'aventure libyenne et syrienne et l'Irak, la communauté internationale encaisse les coups mais n'en pense pas moins, y compris en Amérique latine, pourtant chasse gardée des Etats-Unis. En fait, Washington n'en fait-il pas trop, ouvrant des conflits partout dans le monde alors qu'intérieurement, économiquement et moralement le pays est en déclin ? 

Des dissidents comme Snowden ou Peter Kœnig notamment, économiste et ancien membre de la Banque Mondiale ont déjà lancé des alertes sur le caractère désormais criminel des gouvernants américains et de l'état profond qui les gouverne. Le raidissement de Washington, sa course jusqu'au boutiste au sauve-qui-peut hégémonique risque en tout cas de fortement bouleverser avant 2050 la face du monde et les grands équilibres posés depuis 1945.
 
L'Europe par ignorance a choisi la servilité et, du coup, elle sombrera avec l'Empire alors que sa vocation naturelle aurait été de s'arrimer à la Russie. La Russie tourne donc le dos à l'Ouest et se rapproche assidument mais fermement de la Chine pour pouvoir quitter le système hégémonique mondial piloté par le dollar au profit d’échanges qui seraient faits en monnaie locale. Ainsi, les échanges commerciaux avec les partenaires des deux titans ne seront bientôt plus influencés par le “pétrodollar”, par le billet vert. Parallèlement, la Chine souhaite redonner toute sa puissance au commerce vers l’Europe, l’Allemagne notamment, en réinventant la route de la soie qui traverse largement la Russie. Si l’on ajoute à cela le fait que la Chine est l’un des principaux propriétaires de la dette américaine… Il n’y a que peu de doute à avoir quant à l’issue du conflit mondialiste qui tait son nom et dont l’Occident répugne à dévoiler aux citoyens la portée.
 
Si l’émergence du tandem chino-russe devait s'avérer exact, la plupart des Etats européens dont la France devraient urgemment se poser la question de leur adhésion à ce nouveau modèle, le trio formant un vortex économique d’une telle puissance qu’il est peu probable que les mécanismes économiques actuels y résistent, le dollar n'étant plus qu'une monnaie de singe. Les déclarations officielles du gouvernement russe indiquent que le président et ministre des Affaires étrangères continuent de compter sur la bonne volonté de "nos partenaires occidentaux" pour trouver une solution diplomatique raisonnable en Ukraine mais comme le souligne l'analyste Paul Craig Roberts, il n'y a aucune preuve de cette bonne volonté dans les capitales occidentales. Le président Hollande suit, par exemple, au plus près les ordres de Washington jusqu'à refuser de livrer un navire qu'il doit à la Russie sous contrat. Hollande justifie ses courbettes à Washington par un mensonge: « les actions récentes de la Russie à l'est de l'Ukraine sont contraires aux principes fondamentaux de la sécurité européenne. » Alors qu'au contraire, ce sont les actions stupides de Hollande, Merkel, Cameron qui mettent en danger la sécurité européenne en permettant à Washington de s'avancer vers la guerre avec la Russie.

Comme le rapporte le professeur Michel Chossudovsky sur Global Research, des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont déclaré qu' « ils n'ont pas enregistré de troupes, de munitions ou d'armes traversant la frontière russo-ukrainienne au cours des deux dernières semaines ». Un rapport détaillé de la mission d'observation de l'OSCE en poste à la frontière entre la Russie et l'Ukraine indique que les rapports de l'OTAN, y compris ses photos satellites sont fondés sur de fausses preuves, relevant que les mouvements à la frontière sont ceux de réfugiés.

En coupant le financement de la Russie par le code SWIFT, Moscou sera contrainte économiquement de se tourner vers la Chine mais n'était-ce pas justement cela le cauchemar de Washington ? Pris dans l'engrenage de l'effet boomerang, il ne restera plus alors effectivement aux Etats-Unis que de marcher vers Moscou, de changer le régime moscovite mais le Dieu Hiver approche, les robinets de gaz peuvent se fermer. Toute l'escalade de la situation ukrainienne est causée par l'irrationalité des Etats-Unis au bord du gouffre financier et par la servilité européenne. Nonobstant, en quittant les pétrodollars, en créant leur propre banque d'investissement, la Russie et la Chine ouvrent au monde la voie d'un pacifisme rénové sur une autre construction du monde : une construction multipolaire.
 
Contrairement à ce que l'on affirme, l'économie américaine ne s'est jamais remise de la récession de 2008 et elle n'a pas cessé de se détériorer. La grande majorité de la population américaine a perdu son pouvoir d'achat. Il suffit de voir le comportement des croisiéristes américains aux Caraïbes ou en Polynésie. Depuis des années, la classe moyenne américaine n'a cessé de voir baisser ses revenus depuis des années. Les coups des Etats-Unis en Ukraine, en Irak sont comme les derniers coups du téméraire. A cette situation économique déplorable de Washington se joint la faiblesse intellectuelle criante de ses élites qui ont abandonné le réalisme politique qui faisait la force de la politique internationale américaine autrefois pour des visions idéologiques et idéalistes, un néo-hégélianisme mâtiné de démocratisme et de millénarisme apocalyptique. Washington a tellement endommagé la confiance des autres pays dans son jugement, l'intégrité du gouvernement américain est maintenant tellement remise cause officiellement ou officieusement par les diplomates mais aussi à l'intérieur même de l'Etat américain que le monde a perdu sa foi dans le leadership américain.

Bluster and Bluff in the Baltic

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Bluster and Bluff in the Baltic

“I say to the people of Estonia and the people of the Baltics, today we are bound by our treaty alliance. … Article 5 is crystal clear: An attack on one is an attack on all. So if … you ever ask again, ‘who’ll come to help,’ you’ll know the answer — the NATO alliance, including the armed forces of the United States of America.”

That was Barack Obama in Tallinn, Estonia, last week, reissuing a U.S. war guarantee to the tiniest of the Baltic republics — which his Cold War predecessors would have regarded as certifiable madness.

From 1945 to 1989, no president would have dreamed of issuing a blank check for war in Eastern Europe. Our red line was in the heart of Germany. It said to Moscow: Cross the Elbe, and we fight.

That red line was made credible by hundreds of thousands of U.S. troops permanently stationed in West Germany.

Yet Truman did not use force to break the Berlin Blockade. Ike did not use force to save the Hungarian rebels. JFK fulminated, and observed, when the Wall went up. When Leonid Brezhnev sent Warsaw Pact armies into Czechoslovakia, LBJ did nothing.

Why did these presidents not act? None believed there was any vital U.S. interest in Eastern Europe worth a war with Russia.

And, truth be told, there was no vital interest there then, and there is no vital interest there now. If we would not risk war with a nuclear-armed Russia over Hungary or Czechoslovakia half a century ago, why would we risk it now over Estonia?

Cold War presidents routinely issued captive nations resolutions, declaring our belief in the right of the peoples behind the Iron Curtain to be free. But no president regarded their liberation worthy of war.

What has changed?

When did the independence of the Baltic republics, miraculous and welcome as it is, become so critical to us that if Russia intrudes into Estonia, we will treat it as an attack on our homeland?

In 1994, George Kennan called the expansion of NATO into the old Soviet bloc “a strategic blunder of potentially epic proportions.”

Yet we not only brought into NATO all the Warsaw Pact nations, George W. Bush brought in the Baltic republics.

To see the folly of what we have done, consider Ukraine, which has been involved in a military and political collision with Russia ever since we colluded in the overthrow of its pro-Russian regime.

As neocons cheered the ouster of the corrupt and incompetent, but democratically elected, Viktor Yanukovych, Vladimir Putin moved to secure and annex Crimea, and pro-Russian separatists sought to break away from Kiev and achieve independence or reunification with Russia.

A question arises: Why do not the pro-Russian separatists of Donetsk and Luhansk have the same right to secede from Ukraine, as Ukraine had to secede from the Soviet Union?

And why is this quarrel any of America’s business? Was it the business of Czar Alexander II when the 11 Southern states seceded from the Union and, then, West Virginia seceded from Virginia?

Under the new government of Petro Poroshenko, Ukraine sent its forces to the southeast to crush the separatists.

They failed. Rising casualties and a separatist drive on the city of Mariupol have apparently persuaded Kiev to seek a ceasefire and peace.

Needless to say, those who celebrated the overthrow of the pro-Russian regime in Kiev are now apoplectic at Kiev’s apparent defeat.

Yet, on Sept. 5, the New York Times wrote, “The Americans have no illusion that Ukraine could ever prevail in a war with Russia.”

That is realism. But if Ukraine’s cause is militarily hopeless, what would be Estonia’s chances in a clash with Moscow? Estonia has three percent of Ukraine’s population and is less than one-tenth its size. If Moscow decided to take Estonia, it could do so in 48 hours.

And should Putin engage in so rash an act, what would NATO do?

Would 28 NATO nations declare war and send troops? Would the United States declare war on Russia and conduct air strikes on Russian forces inside and outside Estonia?

Would we send aircraft carriers into the Baltic Sea? Would we start a war with Russia that could lead to early use of tactical atomic weapons, devastating Estonia and causing massive deaths?

How would NATO save Estonia without destroying Estonia?

To eliminate second thoughts about our war guarantee to Estonia, some in Washington are calling for permanent U.S. bases and the stationing of U.S. troops in the Baltic states, so that any Russian incursion would lead to U.S. causalities and a definite clash with Russia.

Presumably this threat would deter Russia in perpetuity.

But if it doesn’t deter Putin, or if a future Russian ruler regards it as a bluff and chastises Estonia, what do we do then? Put the B-2s on alert and go to DEFCON-2, as we did in the Cuban missile crisis?

 

jeudi, 11 septembre 2014

La russophobie: stratégie US contre la France et l’Europe

La russophobie: stratégie US contre la France et l’Europe

Dans un précédent article, j’ai défendu l’idée que l’administration américaine (”les Trois Sœurs”) poussait à une confrontation de l’OTAN avec les Russes, à l’occasion de la crise ukrainienne qu’elle a elle-même provoquée, avec deux buts en tête : empêcher la Russie de redevenir une grande puissance et briser tous les liens UE–Russie. Logique géopolitique évidente.  Approfondissons l’analyse pour mieux saisir ce qui se passe.

Sanctions anti-russes : affaiblir l’économie européenne

Ce qu’il faut comprendre maintenant, c’est que cette hostilité fabriquée envers la Russie est beaucoup plus dangereuse et dommageable pour la France et l’Union européenne que pour la Russie elle-même. En effet, la Fédération de Russie est un trop gros morceau pour Washington. Le maillon faible, c’est l’Europe occidentale et centrale. Dans toute cette machination qu’est la crise ukrainienne, ce n’est pas seulement la Russie que vise l’administration américaine mais surtout l’Union européenne. En effet, en cassant les relations économiques entre l’UE et la Russie, par des sanctions qui ne nuisent absolument pas aux USA mais au contraire les favorisent, Washington n’espère pas d’abord déstabiliser l’économie russe mais briser tous les liens de coopération techno-économique entre la Russie et la France, l’Allemagne, l’Italie, le Bénelux, les pays nordiques et danubiens. Même cette pauvre Grande Bretagne qui y perd des plumes (ses relations financières avec Moscou) suit aveuglement son maître américain.

Le but est l’affaiblissement du commerce extérieur européen, selon la stratégie mercantiliste américaine, reprise de celles de la Grande Bretagne et des Provinces Unies néerlandaises des XVIe au XVIIIe siècles : la guerre au service du commerce. Rompre les liens d’échange euro-russes a pour corollaire le traité de libre échange EU-USA en préparation. Comme sur le plan stratégique, la naissance d’un espace économique euro-russe privilégié est inacceptable pour les USA, qui n’utilisent le libre-échange qu’à leur profit.

Ce qui est dramatique, c’est la soumission des Européens. Violant sa parole et sa signature, le gouvernement socialiste français, aux ordres de Washington, renonce à honorer le contrat de livraison des BPC Mistral à la marine russe aux dates prévues. Ignominieux et déshonorant. Catastrophique pour les exportations de l’industrie de défense française et pour l’image d’indépendance de la France. Ajoutons que Washington a toujours essayé de torpiller les exportations militaires françaises depuis…les années 60 ! 

La construction d’une ”nouvelle guerre froide”

Washington et ses alliés dans l’UE (notamment la Pologne de Donald Tusk, agent américain, et les pays baltes) accentuent maintenant la provocation envers la Russie en essayant d’inciter l’Ukraine à adhérer à l’OTAN. C’est volontairement franchir la ligne rouge pour pousser la Russie de Poutine à la faute. L’objectif américain est de créer une nouvelle guerre froide contre la Russie pour briser définitivement la perspective d’un dynamisme économique euro-russe. 

La construction idéologique de la russophobie, pensée par les milieux atlantistes, vise à découpler l’Europe de la Russie, en présentant cette dernière comme infréquentable et antidémocratique. Le calcul des stratèges de Washington est plus encore l’affaiblissement de l’Europe que celui de la Fédération de Russie. C’est le point central qu’il faut comprendre.

Du temps du communisme, il y avait un condominium américano-soviétique sur l’Europe, coupée par le rideau de fer. Après la chute du communisme,  de 1991 à l’an 2000, les USA ont cru à leur superpuissance unilatérale et qu’ils allaient dominer à la fois l’UE et la Russie. Lorsque Poutine est arrivé au pouvoir, avec l’idée de renaissance russe traditionnelle (hors communisme) et d’alliance avec l’Europe, selon la vision de la ”Maison commune” dont avait d’ailleurs parlé M. Gorbatchev, Washington a fait une crise de nerfs.

Le but global de Washington est donc aujourd’hui parfaitement logique : créer un conflit gravissime entre l’UE et la Russie (à partir du prétexte ukrainien) afin de rendre impossible cette idée de ”Maison commune” à la fois stratégique et économique. Il était impératif de briser la volonté du président Poutine de construire une alliance stratégique, politique et économique, avec l’Europe, notamment avec l’Allemagne et la France. Déligitimer Poutine, le présenter comme un dictateur et un fauteur de guerre a été la base de la désinformation. Quand on pense au fauteur de guerre irresponsable GW.Bush, on rêve…

Véritable agresseur et crimes de guerre

En effet, ce qui est incroyable, c’est que l’idéologie russophobe présente aujourd’hui la Russie de Poutine, qui n’a absolument rien d’un pays totalitaire, comme pire que l’Union soviétique ! La désinformation fonctionne à plein régime. Du temps de Staline, Krouchtchev , Andropov, Brejnev, l’idéologie dominante des ”droits de l’homme” était beaucoup plus sympathique et accommodante avec le régime communiste ! Cherchez l’erreur.

De plus, le gouvernement de Porochenko, issu d’un coup d’État, présenté comme humaniste et démocratique, choyé par les Occidentaux, a commis des actes de guerre unilatéraux contre les provinces sécessionnistes. L’armée ukrainienne, en effet, aux ordres de ce gouvernement, s’est livrée dans la région de Donetsk à des bombardements d’artillerie meurtriers contre les populations civiles russophones et de nationalité ukrainienne, provoquant des centaines de morts et des milliers de réfugiés (près de 500.000). En droit international, on appelle cela un crime de guerre, car il n’y avait aucun objectif tactique et il ne s’agissait pas de ”dégâts collatéraux”, comme dans la bande de Gaza, mais de frappes destinées à terroriser les populations. Est-ce que le gouvernement britannique de Westminster commet des actions militaires contre les populations civiles écossaises dont une partie veut l’indépendance ? Et l’armée espagnole contre les indépendantistes catalans ? L’armée ukrainienne, soutenue par l’Occident, se comporte  exactement comme les armées de pays dictatoriaux en Asie et en Afrique qui massacrent les dissidences.

Même s’il s’avère que des mercenaires russes, des convois humanitaires et militaires en provenance de Russie ont tenté de venir en aide aux populations russophones indépendantistes, jamais l’armée russe n’a commis la moindre exaction, le moindre meurtre de civils, le moindre acte de guerre offensif en Ukraine. La violence est uniquement le fait des forces du régime  de Porochenko, soutenues par Washington, l’OTAN et, malheureusement,  par des gouvernements européens peu sérieux. On présente M. Poutine comme un cynique machiavélien, un agresseur masqué. De qui se moque-t-on ? Les troupes ukrainiennes, aidées par des conseillers de la CIA, qui bombardent les populations civiles ne seraient donc pas des agresseurs ? Qui sont donc les criminels ?  Et qui les poursuivra ? (1)

L’impératif de l’alliance russe

 Il ne s’agit pas de diaboliser les USA et de faire de l’anti-américanisme primaire. Comme je l’ai toujours dit, Washington joue son deal au poker mondial, à la fois géopolitique, économique, idéologique et polémologique. Mais ce jeu, brutal et maladroit, a toujours eu des résultats catastrophiques depuis la guerre du Vietnam. Provoquer la Russie en dressant l’Ukraine contre elle après avoir fomenté un coup d’État afin d’asservir l’ensemble de l’Europe, telle est la carte abattue sur le tapis par les brillants stratèges de Washington Au nom de la liberté et de la démocratie. Ce calcul échouera, comme tous les autres auparavant.

Le gouvernement actuel de Kiev est entièrement soumis aux ordres de Washington et de l’OTAN et des dirigeants de l’UE inconscients des enjeux. L’intérêt des populations de l’Ukraine ne peut résider que dans une relation pacifique avec la Russie et non pas dans une confrontation fabriquée de toutes pièces depuis les rives du Potomac.

 Si la France se pensait encore comme une puissance indépendante, elle n’aurait jamais dû réintégrer le commandement intégré de l’OTAN, qui n’est pas une alliance égalitaire mais de soumission. Elle ressemble à la Ligue de Délos dominée par Athènes dans l’Antiquité qui visait à soumettre les autres Cités grecques. Les Russes ont été bien sympathiques  après la chute du communisme soviétique et la dissolution du Pacte de Varsovie. On leur avait promis, après la réunification allemande, que jamais l’OTAN ne s’étendrait jusqu’à leurs frontières. On leur a menti. Je serais russe, je penserais qu’on assiste objectivement à une agression soft contre la Russie. Je serais à la place de M. Poutine, je serais beaucoup plus coléreux que lui.

Notre alliance avec la Russie est dictée par la géographie, l’histoire et la culture. La menace russe, l’impérialisme russe sur l’Europe sont des légendes, des fabrications de propagande idéologique. Du temps de l’URSS, la menace de l’Armée rouge et du Pacte de Varsovie n’était déjà pas crédible, aux yeux même de la CIA et du Pentagone. Encore moins aujourd’hui, avec la Russie de Poutine. D’ailleurs, les autorités de Washington  trompent le peuple américain lui même en réactivant la russophobie. Car la véritable menace vient d’ailleurs…

L’objectif central serait évidemment non seulement une nouvelle sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN, mais à terme la disparition de l’OTAN et une union, à la fois économique et militaire entre l’Europe et la Russie. Pour l’instant, c’est une perspective très éloignée. Mais l’histoire peut s’accélérer. L’essentiel, aujourd’hui, est de substituer à une russophobie dictée de l’extérieur contre nos intérêts, une russophilie conforme à nos intérêts. 

 (1) À  ce propos, il serait parfaitement licite et recevable d’engager des plaintes contre les membres et dirigeants du gouvernement actuel ukrainien et de son armée auprès du Tribunal pénal international pour bombardements de populations civiles et crimes de guerre.

 
 

mercredi, 10 septembre 2014

Jihadistán: Putin tuvo razón en Siria

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Con las sanciones a cuestas de Estados Unidos y la Unión Europea (UE) –que fracturaron bipolarmente la geoeconomía global en Ucrania, el nuevo Muro de Berlín de inicios del siglo XXI, entre dos bloques metatransregionales: el G-7, de corte financierista burbujeante, en decadencia acelerada; y el BRICS, de corte economicista en ascenso irresistible–, el presidente de Rusia, Vlady Putin, hilarantemente marginado por Occidente (whatever that means: comprende a la nación asiática oriental Japón, además, en declive), obtuvo la razón histórica respecto a los sangrientos sucesos de Siria que infestaron a Irak y desembocaron en la creación artificial del Estado Islámico (EI) y su ominoso Jihadistán medieval, que aún nadie se atreve a reconocer en el mundo, por ser poluta y políticamente incorrecto.

El verdadero ventrílocuo del EI, el supremo califa, senador John McCain, desnudado como el verdadero primer califa, mediante su marioneta Abu Bakr Al-Baghdadi, el segundo califa, asuela el corazón del mundo árabe en su superestratégica región levantina, pletórica en hidrocarburos y geoestratégica zona de amortiguamiento (buffer zone) del RIC (Rusia, India y China): tres potencias nucleares colmadas de islámicos sunitas.

Desde una perspectiva humanista universal –no sectaria, de gueto mental fundado en mitos etno-teológicos, muy respetables, pero muy endebles, que no resisten el análisis científico riguroso–, las atrocidades del Jihadistán son a imagen barbárica y semejanza fundamentalista del Israelistán/Sionistán y su enésimo infanticidio deliberado de palestinos en Gaza que procura generosamente el partido israelí de ultraderecha Likud, que goza de exclusiva y excepcional licencia para asesinar infantes de Estados Unidos, quien ha puesto el grito en el cielo en forma hipócrita –en su clásica aplicación política de dos pesas y dos medidas– por la reprobable barbarie de los sunitas del EI que aparentemente procreó y dejó crecer con propósitos de desestabilización geopolítica para avanzar sus designios aviesos contra sus adversarios geoeconómicos en el triángulo euroasiático del RIC que cobija la doctrina Primakov del ex premier ruso.

Bajo el pretexto del lanzamiento de armas químicas por el régimen de Bashar Assad contra su propia población –lo cual nunca se evidenció por terceras partes y, al contrario, salieron mal parados los rebeldes sirios que presuntamente usaron un operativo de bandera falsa–, Obama estuvo a punto de iniciar una guerra contra Siria.

Existe enorme semejanza coreográfica entre las armas químicas de Siria con el montaje hollywoodense del avión de Malaysia Airlines, aparentemente derribado por órdenes del ucranio-israelí-chipriota multimillonario oligarca Igor Kolomoiski, quien posee varias compañías aéreas ucranias y “financia los servicios de control de vuelos de Dnepropetrovsk, que eran responsables de controlar el trágico vuelo”.

Por cierto, estremeció la noticia de que Holanda no está dispuesta a reportar el contenido de las cajas negras del avión siniestrado, lo cual provocará problemas con Malasia, cuya prensa abiertamente acusa al gobierno de Ucrania de haber derribado su avión, con base en las revelaciones del insigne investigador estadunidense Robert Parry.

Fue justamente la sabia intervención de Vlady Putin que salvó tanto a su aliado Bashar –obligado a destruir su arsenal químico, sin ser tocada, otra vez excepcionalmente, la pletórica dotación de armas de destrucción masiva de Israel: biológicas, químicas y un máximo de 400 bombas atómicas– como al propio Obama de una aventura que, visto en retrospectiva, hubiera sido un desastre, si no el inicio de la tercera guerra mundial.

En su ya histórico editorial de hace un año en The New York Times Vlady Putin previó que el inicio de la guerra de Obama en Siria incrementaría la violencia y desencadenaría una nueva ola de terrorismo. Podría socavar los esfuerzos multilaterales para resolver el problema nuclear iraní y el conflicto israelí-palestino y desestabilizar aún más el Medio Oriente y África del norte. Podría tirar el sistema entero de orden y ley internacional fuera de balanza.

Sobre el ascenso irresistible del Jihadistán, plagado de los nuevos condittori (medievales mercenarios italianos) del outsourcing de la trasnacional terrorista islámica de la globalización bélica israelí-anglosajona, Vlady Putin advirtió, con la inigualable experiencia de las dos guerras etno-teológicas de Rusia en Chechenia y otras en el trans Cáucaso: Mercenarios de los países árabes que combaten (en Siria), y centenas de militantes de los países occidentales (¡supersic!) y aun de Rusia (léase: Chechenia y Daguestán), son un tema de nuestra profunda (sic) preocupación. ¿No podrían regresar a nuestros (sic) países con su experiencia adquirida en Siria?

Thierry Meyssan, temerario director de la Red Voltaire, que anda hiperactivo lanzando misiles letales de desmitificación, asevera que Estados Unidos planea usar otra carta (sic) en septiembre (sic) en San Petersburgo (sic) para desestabilizar a Rusia. ¿Busca Estados Unidos la guerra mundial?

Lo perturbador es que los mercenarios a sueldo del EI han pululado a grado tal que el periodista estadunidense James Foley, independientemente de las graves acusaciones de montaje hollywoodense proferidas por el portal Moon of Alabama, fue decapitado por un supuesto devoto encapuchado verdugo occidental de acento británico convertido al Islam.

Después del escenario del 11-S y su guerra civilizatoria contra el terror islámico global, ¿cómo deambularon miles de conversos europeos occidentales a combatir en las filas del EI?

Como que no cuaja la masiva migración desregulada de miles de encapuchados mercenarios occidentales convertidos al Islam en la época de mayor control y ciberespionaje global que controla la anglosfera desde el célebre esquema Echelon de la guerra fría.

Después de millones de muertos en Irak –en medio de limpiezas etno-teológicas de católicos-caldeos yyazidis kurdos, lo cual desencadenó su balcanización kurdocéntrica en beneficio petrolero de Israel–, y casi 200 mil muertos en Siria, ahora, un año después de la coreografía de las armas químicas de Bashar, en una espectacular voltereta de 180 grados con triple salto acrobático de la muerte y sin red de protección circense, las potencias mundiales contemplan a Assad como baluarte (¡supersic!) contra el EI, según el rotativo israelí Haaretz.

Ahora resulta que funcionarios de Estados Unidos y la UE –que cosechan las terroristas tempestades islámicas de los vientos geopolíticos que sembraron– están alarmados por la presencia considerable (¡supersic!) de europeos (¡supersic!) en las fuerzas del EI, según The Washington Post,que interroga tardíamente ¿Estaba Putin en lo correcto respecto a Siria? ¡Naturalmente que sí!

27/08/14

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Navrante affaire ukrainienne

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LA NAVRANTE AFFAIRE UKRAINIENNE

Les quelques leçons que l’on peut en tirer

Gérard DUSSOUY *
Ex: http://metamag.fr

La crise ukrainienne perdure et l’on voit mal se dessiner une solution. Il n’en sortira pas une troisième guerre mondiale, mais les relations entre l’Europe et la Russie, déjà fortement affectées, vont s’en trouver durablement détériorées. Ce qui réjouira les Etats-Unis, lesquels, dans la nouvelle donne mondiale qui met l’Eurasie de l’Est au centre du monde, ont tout intérêt à conserver le contrôle de l’Europe et à empêcher son rapprochement avec la Russie.
  
Cette crise est désespérante parce qu’elle résulte de l’affrontement entre l’Occidentalisme, l’idéologie libérale moniste qui entend engendrer une société mondiale, et le nationalisme russe, sachant que l’Ukraine et le Vieux continent seront, au bout du compte, les perdants. La première, qui a refusé la solution fédérale, a, en effet, peu de chances de pouvoir garder le Donbass. Au mieux, ou au pire, si elle le conserve, elle devra compter avec une région irrédente. Ce qui n’est jamais une bonne chose. Le second  sera, lui, une seconde fois, profondément divisé entre deux blocs qui, pourtant, auraient tout intérêt à s’entendre pour faire face, conjointement, au reste du monde. Mais, l’absence de vision stratégique des Européens est pathétique, aussi bien que l’impuissance de nos Etats ethnocentriques et que l’inexistence diplomatique de l’Union européenne.

Cette crise est inquiétante parce qu’elle est exemplaire de la crise ethnoculturelle, c'est-à-dire du type de crise que l’Europe s’est efforcée d’exorciser, parce qu’il l’avait conduite à une dernière guerre atroce. En l’occurrence, on peut aussi comparer le cas ukrainien au conflit serbo-croate, au moment de la désagrégation de la Yougoslavie, et qui s’était cristallisé sur  la région de Vukovar. Un conflit entre deux peuples slaves, deux peuples frères, que seule la religion sépare. En Ukraine, c’est plutôt une question de langue. Cette crise doit, du même coup, mettre en garde contre ceux qui revendiquent une organisation régionale de l’Europe, ou de la France, reposant sur le seul critère ethnoculturel. Car le pire serait alors, comme l’écrivait Jean Thiriart, de faire du « racisme » entre les Européens, et cela de façon  même inconsciente. 

Maintenant, il reste à espérer qu’un cessez-le-feu intervienne, et que, comme nous l’écrivions ici même il y a quelques mois, une prise de conscience européenne se produise afin que soit organisée une conférence paneuropéenne sur l'avenir du vieux continent, avec l’intention de faire tomber les préventions et d’y réfléchir  ensemble 

*Professeur émérite à l’université de Bordeaux, auteur de " Contre l'Europe de Bruxelles, Fonder un Etat Européen " Ed. Tatamis.

mardi, 09 septembre 2014

‘NAVO-denktank gaf in Istanbul IS groene licht voor oorlog in Irak’

‘NAVO-denktank gaf in Istanbul IS groene licht voor oorlog in Irak’
 

Geen substantiële Westerse militaire actie tegen IS omdat doelstellingen VS, Turkije en Saudi Arabië in Irak en Syrië nog niet zijn verwezenlijkt

Gebruiken en gebruikt worden; niet één in het Midden Oosten betrokken partij heeft schone handen. Allen streven ze hun eigen specifieke, soms overeenkomstige, maar net zo vaak tegenstrijdige doelstellingen na.

Volgens een geloofwaardige bron uit de kring van de invloedrijke Saudisch-Libanese miljardair en voormalig premier van Libanon Saad Hariri heeft de Atlantische Raad, een denktank van de VS en de NAVO, vorig jaar november op een conferentie in Istanbul het groene licht gegeven aan IS om een oorlog te beginnen in Irak. Eerder dit jaar meldden we al dat IS-terroristen in Turkije werden getraind door de CIA en het Turkse leger.

De Atlantic Council zou op 22 en 23 november op de energietop in Istanbul achter gesloten deuren hebben besloten om het uit louter criminelen en psychopathische moordenaars bestaande IS, toen nog bekend als ISIL of ISIS, aan te zetten tot een ‘heilige oorlog’ in Irak.

De bron, die uit vrees voor repercussies absoluut anoniem wil blijven, onthulde tevens dat de Amerikaanse ambassadeur in Turkije, Francis Riccardione, de belangrijkste coördinator van de militaire opmars van Daaisch, de Arabische afkorting voor ISIS, was.

‘Volledig kunstmatig geschapen vijand’

Steven Kelly, een voormalige CIA-medewerker, verklaarde op 28 augustus dat IS een ‘volledig kunstmatig geschapen vijand is. De financiering is compleet afkomstig uit de VS en zijn bondgenoten, en het voorstel van veel mensen dat deze vijand in Syrië en Irak moet worden aangevallen is een farce, want wij hebben deze vijand duidelijk zelf gecreëerd. Wij controleren hen, en nu lijken we het onaangenaam te vinden deze groep als legitieme vijand aan te vallen.’

Al-Qaeda en Al-Nusra mede gevormd door CIA

IS werd dan ook net als eerder Al-Nusra in Syrië en veel eerder Al-Qaeda mede door de Verenigde Staten vorm gegeven en groot gemaakt. Al-Qaeda ontstond uit de jihadgroepen die in de jaren ’80 in Afghanistan tegen de Sovjet bezetters vochten. Veel van deze moslimstrijders werden door de CIA getraind en voorzien van Amerikaanse wapens, zoals Stinger luchtafweerraketten.

Libië en Syrië

Terroristen van Al-Nusra, een tak van Al-Qaeda, werden in Turkije getraind om in Syrië tegen het regeringsleger van president Assad te vechten. De wapens voor Al-Nusra werden middels een via Libië lopende geheime CIA-operatie naar Turkije gesmokkeld. Kort daarvoor hadden de geheime diensten van de NAVO, Turkije, Saudi Arabië en Qatar aan Al-Qaeda verbonden jihadisten gebruikt om de Libische leider Gadaffi ten val te brengen en te vermoorden. Dezelfde moslimstrijders hadden in Irak en Afghanistan nog tegen Amerikaanse en Britse troepen gevochten.

Na de omverwerping van Gadaffi door de NAVO werden de Libische wapendepots geplunderd. Een groot deel van deze wapens werden via Turkije naar Syrië gesmokkeld. Daar zaten ook anti-tank- en luchtdoelraketten bij. Veel jihadisten die tegen Gadaffi vochten, reisden vervolgens met Amerikaanse hulp naar Syrië om daar tegen Assad te vechten. Net als in Libië werd deze oorlog in de Westerse media valselijk voorgesteld als een legitieme strijd om ‘vrijheid en democratie’. (1)

Geen substantiële militaire actie tegen IS

Om het Westerse publiek te paaien en opnieuw zand in de ogen te strooien bezigen Westerse politici en militairen harde taal tegen IS. Behalve het leveren van wapens aan de Peshmerga en wat Amerikaanse luchtaanvallen is er van concrete militaire actie om de gruwelijke oorlog die IS voert te stoppen nog geen enkele sprake. Dat komt omdat de Turken, Saudi’s en Amerikanen hun doelstellingen in Irak en Syrië nog niet hebben verwezenlijkt.

Saudi’s tegen Iran, Turken willen nieuw imperium

Overigens streven de belangrijkste krachten die de oorlog van IS in stand houden niet noodzakelijk dezelfde belangen na. De Saudi’s hopen dat IS in staat is de groeiende invloed van het Shi’itische Iran in Irak te stoppen. De Turken zijn –zoals we de afgelopen tijd uitgebreid hebben onderbouwd- van plan om na verloop van tijd het door IS veroverde gebied over te nemen voor de stichting van hun gedroomde neo-Ottomaanse Rijk. Tevens hoopt Ankara dat de Koerden, die nog altijd streven naar hun eigen onafhankelijke staat, fors worden verzwakt.

VS doet alles om petrodollar overeind te houden

De Amerikanen zijn even opportunistisch en schaamteloos, omdat zij zonder blikken of blozen vriend en vijand met elkaar verwisselen, al naar gelang het Washington uitkomt. Al-Qaeda wordt bevochten in Afghanistan en Pakistan, maar gesteund in Libië, Syrië en (via IS) in Irak. Zolang de VS de petrodollar als enige wereld reservemunt overeind kan houden, lijkt alles geoorloofd. Daarnaast schijnt het Witte Huis het toekomstige heropgerichte Turks-Ottomaanse Rijk te beschouwen als een belangrijke en machtige bondgenoot tegen Rusland.

* Voor verdere onderbouwing en meer bewijzen van veel in dit artikel genoemde feiten: zie hyperlinks onderaan.

Xander

(1) KOPP

Zie ook o.a.:

07-09: EU-ambassadeur: Europa financiert IS door aankoop olie in Turkije
27-08: Unie moslimgeestelijken kondigt in Turkije pan-islamitische confederatie aan
22-08: ‘Amerika gaat IS gebruiken als excuus voor aanval op Syrië’
21-08: Moslim Broederschap verklaart Turkije tot centrum Islamitische Kalifaat
21-08: Videobewijs van IS trainingskampen in Turkije
08-08: Succes ISIS dankzij Westerse ‘bondgenoten’ Turkije en Saudi Arabië
18-06: Onthutsend: ISIS-terroristen werden getraind door Amerika en Turkije
08-04: Pulitzerprijs journalist: Turkije achter gifgasaanval Syrië, werkt samen met Al-Qaeda
30-03: VS steunt Erdogans misbruik van NAVO voor herstel Ottomaans Rijk
29-03: Ingrijpen Syrië nabij? Turkije geeft Al-Qaeda militaire- en luchtsteun
27-03: Gelekt gesprek op YouTube: Turken plannen false-flag aanslag om Syrië aan te vallen

2013:
05-06: Gatestone Instituut: VS helpt herstel Turks-Ottomaanse Rijk
23-03: Turkse minister BuZa: Wij zullen weer heersen van Sarajevo tot Damascus

Obama prêt à approvisionner l’Europe en gaz américain

 

Obama prêt à approvisionner l’Europe en gaz américain

Auteur : JDS - Ex: http://zejournal.mobi
 
Au cours d’un sommet de 90 minutes avec les deux présidents européens Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, le chef de la Maison-Blanche a recommandé aux Européens de diversifier leurs sources d’approvisionnements énergétiques afin de réduire leur dépendance avec la Russie.

"L’Europe doit trouver comment diversifier ses approvisionnements. Les États-Unis, eux, ont la chance d’être richement dotés. Accélérer le mouvement serait bon pour l’UE et bon pour l’Amérique. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Mais c’est maintenant qu’il faut agir, dans l’urgence" a-t-il insisté.

L’Union européenne a acheté 133 milliards de mètres cubes de gaz à la Russie en 2013, soit un quart de sa consommation (selon les données publiées par la société russe Gazprom), soit 25% de sa consommation. L’Allemagne en absorbe près du tiers, suivie de l’Italie et du Royaume-Uni. Les pays ­Baltes, la Pologne, la Finlande et d’autres pays de l’Est sont totalement dépendants.

85 milliards de mètres cubes arrivent via l’Ukraine. Le reste des achats de gaz à la Russie est acheminé par les gazoducs Nord Stream, Yamal et Blue Stream, qui contournent tous l’Ukraine.

Afin de diversifier rapidement ses approvisionnements, l’UE voudrait donc que Washington libéralise les licences d’exportation de gaz de schiste, production américaine en plein essor. Et les États-Unis l’envisagent clairement.

Barack Obama souligne notamment que «ce serait beaucoup plus facile» si les deux rives de l’Atlantique concluaient le traité de libre-échange euro-américain, négocié dans l’ombre depuis de longs mois.

Mais pour ce faire, les États-Unis et l’Europe devraient investir plusieurs dizaines de milliards de dollars pour construire les infrastructures nécessaires et une flotte pour acheminer le gaz liquéfié en Europe, tandis que cette dernière devra construire une infrastructure pour accueillir les navires et le gaz liquéfié.

Si les États-Unis et l’Europe acceptent ces dépenses, le prix du gaz américain sera au moins comparable, voire supérieur, à celui du gaz russe.

Enfin, un plan d’action a également été demandé à la Commission européenne pour le prochain sommet en juin. Les possibilités seraient de se tourner vers la Norvège et l’Algérie, mais en perdant le bénéfice des prix avantageux consentis par Gazprom.

L’Union européenne dépense chaque année 400 milliards d’euros pour ses achats d’énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), selon les chiffres cités par la commissaire au Climat Connie Hedegaard.


- Source : JDS