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samedi, 04 avril 2015

Europe-Russie, indispensable entente en Méditerranée...

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Europe-Russie, indispensable entente en Méditerranée...

par Philippe Migault

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur le site d'information russe Sputnik et consacré à l'intérêt d'un partenariat stratégique entre la Russie et l'Europe pour stabiliser la Méditerranée. Philippe Migault est Directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

Europe-Russie, indispensable entente en Méditerranée

L'opposition déterminée du Kremlin à toute intervention armée de la « communauté internationale » en Syrie en 2013, afin de soutenir la rébellion au régime de Bachar el-Assad, a été l'élément précipitant l'émergence d'un nouveau paradigme international en gestation lente depuis 2003, caractérisé par une tension croissante entre la Russie d'une part, les Etats-Unis et leurs alliés les plus fidèles de l'autre.

S'il est exagéré de parler d'une nouvelle guerre froide, les paramètres géopolitiques et idéologiques différant très sensiblement de ceux qui prévalaient avant 1989, l'expression n'en fait pas moins florès dans la presse occidentale et, notamment, lorsqu'il s'agit d'évoquer la diplomatie russe en Méditerranée. Cette zone, pourtant, n'est pas considérée par les autorités russes comme la plus cruciale du point de vue de leurs intérêts vitaux et, à ce titre, se prête moins que l'Europe orientale à un affrontement avec les Etats-Unis et l'Union européenne.

Certes la Méditerranée, dans l'inconscient collectif russe, est un espace chargé de symboles historiques forts. Ceux-ci ne sont pas à négliger dans le cadre de la politique intérieure de la Fédération de Russie, caractérisée par une montée en puissance du patriotisme transcendant toutes les orientations politiques. Espace traditionnel de projection de puissance sous les Tsars, la Méditerranée est considérée comme une aire dans laquelle la voix de la Russie doit être entendue.

Du point de vue de la religion en premier lieu. Depuis la chute de Constantinople en 1453, Moscou a toujours prétendu à la succession spirituelle de l'empire byzantin et, à ce titre, s'est érigée en protectrice des communautés chrétiennes d'Orient. Prétendant régner sur la « troisième Rome » les Tsars ont, en conséquence, multiplié les guerres de conquête contre l'empire ottoman au nom de la défense des communautés chrétiennes des Balkans. La guerre de Crimée, rappelons-le, prend sa source dans la volonté russe de réaffirmer le Primat orthodoxe sur les Lieux Saints de Palestine. Cette vision, toujours vivace au sein d'une opinion publique russe qui, depuis la chute de l'URSS, a opéré un important retour vers la religion, n'est pas à négliger alors que, sur le pourtour méditerranéen, les chrétiens sont aujourd'hui persécutés, que ce soit sur le théâtre syro-irakien, en Egypte ou, précédemment, au Liban.

Du point de vue stratégique ensuite. Menées au nom de la religion, les guerres livrées par la Russie Tsariste en Méditerranée n'avaient pourtant rien de croisades. Plus que la défense de la foi chrétienne, simple prétexte visant à obtenir l'adhésion de la population russe, le véritable objectif a toujours été d'obtenir l'accès aux mers chaudes qui faisait défaut à la Russie, en conquérant Constantinople et les Détroits. Cette politique a produit quelques-unes des plus grandes victoires russes: Tchesmé, Patras, Navarin…La Russie a renoncé depuis longtemps à ses vieilles ambitions. Mais elle entend bien, si nécessaire, défendre ses positions dans la région à l'aide de ses forces armées.

Pour autant la Méditerranée n'est pas cruciale pour la Russie. Le débouché de Suez ne lui est pas aussi indispensable. Figurant parmi les premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz, la Russie n'a pas besoin de garantir un accès permanent et rapide aux hydrocarbures du golfe Persique.

Certes le port de Novorossiïsk, en mer Noire, est le plus important de Russie pour le trafic containers. Installé en eaux profondes (les fonds de la baie Tsemes oscillent entre 21 et 27 mètres), il peut accueillir les plus grands navires. Débouché du Caspian Pipeline Consortium, acheminant en mer noire le pétrole kazakh du gisement de Tengiz, il joue un rôle important dans la politique russe de l'énergie. Port privilégié pour l'importation des produits d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, notamment les produits agricoles, il retrouve aussi depuis 2003 une importance militaire relative, 300 millions d'euros d'investissements ayant été consentis pour les infrastructures de la base navale depuis 2007.

Mais il ne faut pas oublier que ce potentiel ne peut être exploité à plein. L'activité commerciale de Novorossiïsk est nécessairement limitée compte tenu des règles de navigation du Bosphore, limitant le transit à des bâtiments d'un tonnage maximal de 100 000 tonnes. Incapable d'accueillir, par exemple, les plus grands supertankers, jaugeant 250 000 tonnes, Novorossiïsk est de surcroît enclavée, mal desservie par route et par rail, ce qui restreint son rôle dans le cadre de l'économie russe. Et les autres ports russes en mer noire sont nettement moins aptes encore au grand commerce maritime. Taganrog et Azov sont situés en eaux peu profondes (respectivement 5 et 8 mètres). Le trafic est faible à Touapsé. Il existait un grand projet portuaire à Taman, à l'extrémité de la péninsule éponyme, avec notamment la volonté d'en faire le principal port russe dédié à l'exportation d'ammoniac. Mais le rattachement de la Crimée semble avoir interrompu le projet, les infrastructures portuaires de cette dernière dotant la Russie de nouveaux et précieux atouts maritimes.

L'apport de la Crimée est de nature à accroître très sensiblement les capacités navales russes en Mer Noire, donc, dans une certaine mesure, en Méditerranée. Les ports et chantiers navals de Sébastopol, Eupatoria, Féodosia, Kertch, le site d'entraînement pour avions de combat embarqués NITKA de Novofedorovka, additionnés aux capacités navales et aéronavales de Novorossiïsk et de Yeysk, offrent à la Russie la possibilité théorique d'accélérer la modernisation de la flotte de la mer Noire. Celle-ci, vieillissante, devrait recevoir six nouveaux sous-marins et six nouvelles frégates d'ici 2020, ce qui lui permettrait de demeurer la flotte la plus puissante de la région hors Turquie.
Il convient cependant de relativiser le potentiel de croissance qu'offrira la Crimée à la politique russe en Méditerranée, du moins à moyen terme.

En premier lieu parce qu'en dépit de la volonté réitérée à de multiples reprises par les autorités russes de moderniser le secteur de la construction navale, celui-ci ne parvient pas à atteindre les objectifs assignés malgré les investissements consentis. Alors que Moscou a concentré 70% des capacités du pays en la matière au sein d'une holding publique, OSK, les programmes d'armement engagés ont tous du retard, que ce soit sur le segment des escorteurs (destroyers, frégates, corvettes) ou sur celui des submersibles (SNA, nouveaux bâtiments à propulsion anaérobie). L'Amirauté russe est aujourd'hui contrainte de faire du neuf avec du vieux, en rétrofitant d'anciens bâtiments aux qualités éprouvées, ou en présentant comme des unités d'un nouveau type des navires qui ne sont que les ultimes versions modernisées de classes développées dans les années 80. Il convient d'apprécier à cette aune l'annonce d'un déploiement permanent de la flotte russe en Méditerranée, qui n'est possible qu'en concentrant sur zone des moyens provenant des flottes du Pacifique, de la Baltique et du Nord. Bien loin de ressusciter la fameuse 5ème Eskadra soviétique, évoquée par la presse occidentale à la moindre incursion d'un croiseur ou d'un porte-aéronefs russe hors d'âge en Méditerranée orientale, cette présence russe, suivant les déclarations mêmes de Moscou, doit d'ailleurs se concevoir comme une « réserve opérationnelle » de bâtiments, vouée aussi bien à l'action en Méditerranée que dans l'océan Indien, dans le cadre notamment de la lutte anti-piraterie.

Au-delà de l'actuelle faiblesse des moyens industriels et navals, la Russie ne peut guère envisager de mener une politique agressive en Méditerranée pour des raisons géostratégiques évidentes. D'une part en raison de la barrière que continue de représenter le goulet des détroits, dont les deux rives sont contrôlées par la Turquie, Etat membre de l'OTAN. D'autre part parce que la flotte russe est sans doute condamnée à long terme à évoluer en Méditerranée en situation d'infériorité quantitative face aux marines de l'Alliance Atlantique, cette dernière ayant la capacité, de surcroît, d'assurer très facilement sa supériorité aérienne dans l'ensemble du bassin Méditerranéen. Enfin parce que la Russie, en dehors du point d'appui de Tartous, ne dispose d'aucune base navale d'importance sur ce théâtre.

Acteur de second rang comparativement aux puissances riveraines et aux Etats-Unis, la Russie effectue cependant un retour sur la scène méditerranéenne, dont elle s'était retirée depuis la dislocation de l'Union Soviétique. Les autorités russes profitent de circonstances favorables, endogènes et exogènes, les autorisant de nouveau à mener une politique aux ambitions raisonnables.

Endogènes en premier lieu: En dépit de ses actuelles difficultés économiques, la Russie a acquis entre 2000 et 2013 les moyens financiers lui permettant d'apporter son soutien aux Etats de la région, d'acheter amitiés et alliances.

Exogènes ensuite: Alors qu'une désaffection certaine se manifeste en Grèce, à Chypre et dans les Balkans vis-à-vis du modèle européen, compte tenu de la crise affectant l'Union Européenne et des politiques d'austérité drastiques imposée par Bruxelles, la Russie trouve une occasion d'accroître son influence au sein de ces Etats proches par la culture, qu'elle soit slave et/ou orthodoxe. La possibilité pour les forces russes de se voir octroyer des facilités à Chypre, sur la base aérienne de Paphos et dans le port de Limassol, a été évoquée. Membres de l'Union Européenne, la Grèce et Chypre n'ont également pas hésité à acquérir des armes russes, tandis que Vladimir Poutine et Alexis Tsipras, qui doivent se rencontrer le 8 avril prochain, ont multiplié les messages d'amitié l'un envers l'autre.

Les exportations d'armement évoquées supra sont l'un des principaux vecteurs permettant à la diplomatie russe de renforcer son influence en Méditerranée. Parce qu'elle a très tôt dénoncé les conséquences des « Printemps arabes » — arrivée au pouvoir de l'Islamisme radical (Egypte, Tunisie), guerres civiles (Syrie), Etats faillis (Libye) — la Russie est considérée par les pays menacés de troubles similaires comme un allié précieux, en mesure de leur fournir les armements susceptibles de maintenir l'ordre en interne et de les protéger d'une éventuelle intervention occidentale.

Réédition du syndrome du barrage d'Assouan, la Russie n'aurait peut-être jamais repris pied en Egypte si les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux n'avaient dénoncé avec une telle véhémence la répression de la confrérie des Frères musulmans par le régime du maréchal al-Sissi. Aujourd'hui ce dernier négocie des contrats d'armement avec Moscou représentant un montant total de plus de deux milliards de dollars, discute d'une aide russe permettant à l'Egypte d'élargir le dispositif du Canal de Suez, tandis que les denrées agricoles égyptiennes sont venues remplacer sur les étals russes les marchandises européennes sur lesquelles Moscou a décrété l'embargo.

Le partenariat militaro-industriel avec l'Algérie s'est encore renforcé malgré les mésententes survenues en 2007 lors d'un contrat portant sur la livraison de Mig-29 défectueux.

Quant à l'alliance russe avec la Syrie, alors qu'on évoque timidement la nécessité de rechercher la coopération de Bachar al-Assad pour combattre les Islamistes radicaux de l'Etat Islamique (EI), elle n'a jamais été aussi solide, tant la pertinence des mises en garde russes contre la chute des régimes baasistes a été démontrée par l'absurde.

Et l'influence russe n'est pas spécifique aux Etats arabes. Israël, où vivent aujourd'hui plus d'un million de russophones, entretient également des liens de plus en plus étroits avec la Russie, dans le domaine notamment du renseignement antiterroriste. Tel-Aviv s'est abstenu de voter la résolution des Nations Unies condamnant l'intervention russe en Crimée. L'Etat hébreu, qui a annexé ouvertement (Golan) ou de facto (colonies de Cisjordanie) des territoires étrangers, pouvait, il est vrai difficilement, fustiger la Russie sur ce point alors que Moscou dispose de solides capacités de nuisance à son égard via, notamment, les matériels militaires qu'elle peut fournir à la Syrie ou à l'Iran.

La Russie, au total, ne pèse pas en Méditerranée du même poids qu'une des principales puissances riveraines. Elle n'en renforce pas moins méthodiquement ses positions, notamment depuis le début des « Printemps arabes ».

Cette influence croissante est parfois perçue comme une menace, l'expression d'une volonté expansionniste. Il est pourtant possible de considérer différemment le rôle croissant de la Russie en Méditerranée. Nous partageons avec elle de nombreux intérêts dans la zone, tant du point de vue économique que sécuritaire. Alors que le risque d'attentats islamistes n'a jamais été considéré comme aussi élevé dans l'UE, que l'EI multiplie les atrocités sur le front syro-irakien, que la Libye et la bande sahelo-saharienne sombrent dans l'anarchie et le terrorisme, chacun est conscient que la menace n'est pas la Russie, mais les mouvements wahhabites armés, qui campent aujourd'hui sur les côtes libyennes, à 350 kilomètres de l'Italie.

Dans ce cadre la coopération avec Moscou, qui mène depuis 1994 une guerre sans trêve à ces groupes fondamentalistes, est un atout dont il serait absurde et dangereux de se passer. La France ne serait pas capable d'intervenir au Mali et en République Centrafricaine sans les avions gros porteurs Antonov-124 d'une entreprise détenue à 50% par des actionnaires russes, Volga-Dnepr. Les services de renseignement russes ont régulièrement livré des informations à leurs homologues américains, britanniques, français sur les mouvements terroristes islamistes et réciproquement. Parallèlement les Russes et les Iraniens ont été les premiers, par leur aide matérielle, à soutenir les régimes de Damas et de Bagdad qui, pour être autoritaires, n'en sont pas moins jugés préférables aujourd'hui aux partisans d'Abou Bakr al-Baghdadi par les chancelleries occidentales.

Russes et Européens, nous avons le même ennemi, le fanatisme sunnite, menaçant dans l'ensemble de la Méditerranée, quelle que soit la rive considérée. Le plus grand péril, dans l'immédiat, est celui-là. Il faut déterminer en conséquence notre politique de défense et de sécurité et nos relations avec la Russie. 

Philippe Migault (Sputnik, 27 mars 2015)

vendredi, 03 avril 2015

Les coulisses de l'attaque saoudienne

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L’envers des cartes : LES COULISSES DE L’ATTAQUE SAOUDIENNE

 
Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch

Le Yémen continue à sombrer dans le chaos. La campagne aérienne lancée par l’Arabie saoudite et une dizaine de pays arabes (dont principalement l’Egypte) contre les rebelles chi’ites Houthis, a fait plusieurs dizaines de victimes. L'intervention militaire « Tempête décisive », fait suite aux appels à l'aide du camp du président Abd Rabbo Mansour Hadi, incapable de stopper l'offensive des Houthis qui ont réussi - depuis septembre 2014 - à prendre plusieurs régions du pays, dont la capitale Sanaa. Ils menacent aussi Aden, la capitale du Sud où s’est réfugié refuge le chef de l'Etat.

Le Caire a, mobilisé sa marine et son aviation, se disant prêt à « une intervention terrestre si nécessaire » selon les propres termes du ministre des Affaires étrangères Samih Shoukri qui affirme que « toute menace contre l'Arabie saoudite est aussi une menace contre l'Egypte ». Depuis la chute des Frères musulmans au Caire, Riyad finance massivement le nouveau régime égyptien, cherchant à reconstituer un « axe sunnite » pour faire face à l’Iran. Mais les calculs du Caire semblent d’ores et déjà sentir le pétrole... En effet, cette opération yéménite pourrait être la répétition d’une intervention militaire égyptienne en Cyrénaïque.    Depuis le roi Farouk, puis Nasser, l’Egypte a toujours lorgné sur les région pétrolière de l’Est libyen et la « somalisation » de ce pays représente une merveilleuse opportunité pour la concrétisation de ce vieux rêve des nouveaux Pharaons...  Désormais, les Saoudiens et les autres pays sunnites ne pourront rien y retrouver à redire dès l’instant où cette prise de contrôle se fera au nom d’un « nouvel axe sunnite »...

De son côté, la monarchie wahhabite accuse Téhéran de s'immiscer dans les affaires du Yémen alors que l’Iran n'a jamais confirmé aider les Houthis, les meilleurs experts de la zone non plus : « Les Iraniens sont ceux qui s'ingèrent dans les affaires des pays arabes, que ce soit au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, ce que nous ne pouvons pas tolérer », affirme de manière péremptoire l'ambassadeur saoudien à Washington, Adel al-Jubeïr, « nous devons faire face à l'agression de l'Iran dans la région. Nous nous opposons à leur soutien aux Houthis et à la tentative de ces derniers de s'emparer du Yémen (...) C’est évident que l’Iran veut dominer la région ».  Cette escalade verbale, qui caractérise un climat de plus en plus volatile, s’intensifie à la veille d’une échéance capitale pour l’avenir de la paix mondiale.

En effet, cette attaque saoudo-égyptienne intervient - comme par hasard -, dans le contexte final de la négociation 5 plus 1 sur le nucléaire iranien et au lendemain de la réélection de Netanyahou. « On a jamais vu les avions saoudiens bombarder des positions israéliennes, alors qu’ils ciblent aujourd’hui des villes arabes », commente un diplomate syrien qui ajoute : « se contenter de cibler les Houthis peut modifier les rapports de force entre tribus yéménites... mais cela favorisera surtout les jihadistes d’Al-Qaïda et de Dae’ch dans toute la région ».

Quoiqu’il en soit, ces raids aériens n’auront que des résultats limités sans une intervention terrestre. Celle-ci reste peu probable en raison des risques d'enlisement et d'escalade avec Téhéran. Un porte-parole saoudien de la coalition a déclaré qu'il n'y avait pas de projet d'intervention de cette nature dans l'immédiat.   Mais  une  campagne  limitée  à  des raids       pourrait rapidement nuire à l'image de Riyad. Si l’Arabie saoudite poursuit son action, le nombre de victimes civiles augmentera rapidement et, outre celui du Caire, le soutien des autres pays arabes pourrait s’amenuiser... Les positions de la Russie et de l’Algérie notamment - cette dernière ne s’étant pas jointe à la coalition - sont, du reste très significatives des réserves d’autres pays qui craignent, non seulement un enlisement mais aussi un renforcement des factions jihadistes dans la péninsule arabique comme sous d’autres latitudes arabes et africaines...

Depuis des décennies, le Yémen est le théâtre d'affrontements incessants entre factions et tribus rivales, entre le Nord et le Sud. L’opération militaire conduite par Riyad a peu de chances de rétablir un semblant d'ordre et de stabilité, même si une opération terrestre était diligentée. Le pays de « l’Arabie heureuse » a été le théâtre d’une guerre civile entre 1962 et 1970, opposant les royalistes mutawakkilites et les républicains arabes du sud. A l’époque, cette guerre par procuration entre l’Arabie saoudite et l’Egypte nationaliste de Nasser s’était enlisée jusqu’au rétablissement d’une République arabe du Yémen. « République »...   le terme et la forme institutionnelle d’un tel régime a toujours fait horreur à la monarchie pétrolière wahhabite incarnant l’un des régimes les plus réactionnaire du monde.

En définitive, l’attaque de Riyad - soutenue aussi par Dae’ch -, aggrave la Fitna, cette vieille confrontation larvée entre les mondes sunnite et chi’ite. Avec le soutient actif de la Turquie - un accord militaire de coopération a été signé il y a trois mois entre l’armée turque et le Qatar -, les Etats pétroliers de la péninsule arabique veulent faire front à l’ « arc chi’ite » dénoncé en son temps par le roi Abdallah de Jordanie. Dans le contexte géostratégique actuel, cette alliance fait le jeu des puissances occidentales et d’Israël contre un Iran, une Syrie et un Hezbollah qui demeurent les seuls acteurs à soutenir la résistance palestinienne.

Au final, il n’est pas très surprenant de voir l’ « Etat islamique » soutenir et encourager la « tempête » saoudienne. Depuis sa création, Dae’ch bénéficie des largesses financières de la monarchie wahhabite et des dons d’autres bailleurs de fonds de pays du Golfe, c'est-à-dire des mêmes Etats qui prétendent aussi faire partie de la Coalition contre l’ « Etat islamique ». Absence d’hégémonie militaire, schizophrénie diplomatique, fragmentation politique et territoriale, ainsi que les vieilles ambitions libyennes de l’Egypte conditionnent désormais à l’avenir de la région pour le plus grand bonheur de Tel-Aviv et Washington au moment même où les Occidentaux essaient de rétablir des « relations normales » avec l’Iran...

Richard Labévière, 31 mars 2015

L'eurasisme face au libéralisme

L'eurasisme face au libéralisme

Conférence à Bordeaux du jeudi 13 mars, organisée par le Cercle Jean-Baptiste Lynch, traitant du sujet "L'eurasisme face au libéralisme" présenté par Charles Horace.
Cette conférence s'inscrit dans le cadre de la campagne "Le libéralisme contre les libertés" initié par l'Action Française.


SITE : http://afe-bordeaux.blogspot.fr/
Nous suivre : https://www.facebook.com/actionfranca...

Sanctions antirusses? Les affaires américaines vont bien, merci!

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Sanctions antirusses? Les affaires américaines vont bien, merci!

Auteur : Baudouin Lefranc
Ex: http://zejournal.mobi

Nous évoquions il y a déjà quelques mois ici et ici à quel point la politique américaine en matière de sanctions antirusses est caractérisée par l’expression « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Les États-Unis continuent à largement s’exempter des sanctions auxquelles ils poussent pourtant l’Union européenne avec insistance.

« Ce n’est pas le moment de faire des affaires avec la Russie. » a communiqué le Département d’Etat américain au sujet des ententes intervenues fin février entre les présidents chypriote et russe. Les Etats-Unis se permettant une fois de plus d’appeler l’Europe à renoncer à la coopération économique avec la Russie, le député russe Alexeï Pouchkov, président de la commission parlementaire de la Douma pour les affaires étrangères, a ironisé sur Twitter : « Les échanges entre les Etats-Unis et la Russie ont progressé de 7% en 2014. Ils exercent des pressions sur l’U. E. et font dans le même temps de l’argent. Pourquoi McDonald’s et Coca-Cola ne soutiennent pas les sanctions d’Obama et ne nous débarrassent pas de leurs produits ? Ils seraient fidèles aux principes, et nous en meilleur santé. »

C’est ainsi que le groupe pétrolier américain ExxonMobil continue tranquillement à travailler en partenariat avec l’entreprise publique russe Rosneft sur un puits de forage en mer de Kara.

Autre exemple : le constructeur aéronautique américain Boeing continue allègrement à travailler avec le consortium russe Aviation Equipment. Aucun des programmes de coopération entre les deux sociétés partenaires n’a été abandonné à cause des sanctions réciproques décrétées par les gouvernements américain et russe.

Et pendant ce temps, l’Espagne, la Grèce et d’autres pays se plaignent du prix à payer pour les sanctions antirusses imposées par l’Union européenne. Pendant ce temps également, le Mistral devant être livré à la Russie l’année dernière attend toujours à Saint-Nazaire, les chantiers navals DCNS/STX déboursant 2,5 millions d’euros par mois pour son entretien et sa sécurité.


- Source : Baudouin Lefranc

jeudi, 02 avril 2015

Yemen: l'Arabie Saoudite aux abois

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YEMEN : L’ARABIE SAOUDITE AUX ABOIS
 
Poussée Chiite aux portes des lieux saints

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

La guerre déclenchée par l’Arabie saoudite, les monarchies du golfe et les pays arabes sunnites au Yémen, est une tentative risquée de Riyad de sauver sa position dans le monde arabe et son régime.


La monarchie qui se présente comme gardienne intouchable des lieux saints de la Mecque et de Médine est en fait prise entre deux feux, le califat en Irak et Syrie qui revendique la direction du monde musulman Sunnite et la poussée Chiite au Yémen dans la péninsule arabique elle-même avec le soutien de l’Iran. Le roi saoudien Salmane a affirmé que l'opération aérienne " Tempête décisive " impliquant neuf pays arabes se poursuivrait jusqu'au " rétablissement de la sécurité " au Yémen, plongé dans un chaos total. Avec l'aide de l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui dispose de puissants relais dans l'armée, les Houthis avaient déferlé de leur fief dans le nord. Il se sont emparés de vastes territoires depuis septembre 2014 dans le centre et l'ouest du Yémen, dont la capitale Sanaa, avant de progresser ces derniers jours vers Aden.


Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, présent à ses côtés au sommet des chefs d'Etat arabes en Egypte, a espéré la poursuite de la campagne arabe jusqu'à la "reddition" des Houthis. Les deux dirigeants sont ensuite partis pour Ryad et M. Hadi ne rentrera pas "pour l'instant" à Aden où il s'était réfugié en février, selon son chef de la diplomatie Ryad Yassine.


La campagne aérienne commandée par le royaume sunnite saoudien pour empêcher les Houthis d'instaurer un régime pro-iranien au Yémen, pays avec lequel il partage une longue frontière, reçoit le soutien en logistique et en renseignement des Etats-Unis.


Moscou s'est inquiété que le conflit au Yémen ne perturbe les négociations sur le programme nucléaire iranien, en plein sprint final pour arracher, d'ici mardi, un compromis historique entre Téhéran et les grandes puissances, dont les Etats-Unis. C’est peut être également l’objectif de cette campane militaire  saoudienne. Des responsables diplomatiques du Golfe ont affirmé que la campagne militaire pourrait durer jusqu'à six mois, ajoutant s'attendre à des représailles iraniennes sous forme d'actes de déstabilisation.


Le sommet annuel des chefs d'Etat de la Ligue arabe, focalisé sur la création d'une force militaire conjointe, s'est ouvert samedi, l'opération de la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen faisant figure de test pour cette initiative. Depuis plusieurs semaines, c'est le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui réclamait avec le plus d'insistance cette force arabe pour lutter contre les groupes "terroristes", en particulier l'organisation Etat islamique (EI), qui multiplie les atrocités en Irak et en Syrie et gagne du terrain en Libye et en Egypte dans le Sinaï.


Mais plus que le groupe extrémiste sunnite, c'est la crainte de voir le grand rival iranien chiite étendre son influence dans la région qui pourrait obliger les pays arabes à surmonter leurs dissensions et entériner à Charm el-Cheikh la création d'une force militaire conjointe. Un projet mal vu en Israël mais bien vu chez les palestiniens et les égyptiens qui interviennent au Yemen en pensant bien sûr à la Libye.


Les guerres de stabilisation des états arabes contre les djihadistes ne font sans doute que commencer…. Mais il est déjà bien tard.

mardi, 31 mars 2015

Israel’s Future Vision of the Middle East

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Israel’s Future Vision of the Middle East

Wayne MADSEN 

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
Beginning in 1982 with the «Yinon Plan», a proposed Israeli future for a Middle East based on a series of failed Arab states divided into warring smaller fiefdoms, and maturing in the 1990s with Binyamin Netanyahu’s commissioned policy paper called «A Clean Break,» which foresaw scrapping the entire peace process with the Palestinians, Netanyahu enters his fourth term as prime minister in command of an Israel that has scrapped a Palestinian state and which has provided assistance to the Salafist/Saudi axis in support of the Islamic State, Al Qaeda, and other radical jihadist groups. Today, as a result of Israeli right-wing/Saudi/Gulf Wahhabist collusion, Iraq, Syria, Libya, and Yemen are failed states and the Middle East is becoming increasingly «balkanized».

In December 2014, a Shin Bet intelligence report revealed that during the first few months of 2015 the disintegration of Iraq, Syria, Yemen, and Libya into warring factions would accelerate. That prediction has materialized. The Israeli report also saw Egypt, Saudi Arabia, and Turkey becoming more autocratic states. That, also, has come about, especially in Saudi Arabia where the new king, Salman, has started to reverse some of the minor reforms instituted by his late predecessor, Abdullah.

remapped300_khavare_miane_new.jpgThe Israelis predicted that Syrian president Bashar al-Assad would rule over what the Israelis called "Little Syria," withy effective control of only 20 to 30 percent of the country. The Israelis saw the remainder of Syria in the hands of jihadist groups like the Islamic State and Jabhat al-Nusra, with smaller cantons in the hands of Syrian Kurds and non-jihadist Sunni tribes, all of which would be fighting each other, as well as against the Assad government. The report supported Israel enhancing its position in the Golan Heights. In fact, Israel has done much more than that. The Jewish state has actively supported logistically and with weapons and intelligence Syrian and foreign jihadists, including Jabhat al-Nusra and the Islamic State forces that have militarily engaged Assad’s forces and Lebanese Hezbollah near the Golan Heights, which remains in Israeli hands without any threat to Israel’s interests in the region from the Islamic State.

The Islamic State/Jabhat al-Nusra unholy alliance with Israel comes as a bitter pill for the Palestinians of the West Bank and Gaza who have never been able to count on the support of the duplicitous Saudis and Gulf Arabs when it comes to the overall strategic and sectarian interests of the Saudis and Persian Gulf sheikhdoms. Riyadh, Doha, and Abu Dhabi place greater value on their unsigned pact with Israel against Shi’a Iran, Alawite Syria, and Hezbollah-controlled southern Lebanon than in any commitment to the Palestinian cause of self-determination. This abandonment of the Palestinians by the Wahhabist Muslims was always a foregone conclusion since the pampered Saudis and their Gulf friends have historically harbored a deep-seated jealousy of the better-educated and more resourceful people of Palestine.

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The Shin Bet report also saw Libya being divided into three states – Cyrenaica in the east, Tripolitania in the west, and Fezzan in the Saharan south. Cyrenaica is dominated by local jihadists who have pledged their loyalty to the Islamic State and showed their commitment to the Islamic State’s self-declared caliph, Abu Bakr al-Baghdadi, by beheading 21 Egyptian Coptic oil workers who were taken prisoner.

Yemen and Iraq are the scenes of bloody civil wars between proxy forces loyal to the Saudis and the Iranians. In Iraq, the Islamic State swept into control of large portions of the north and west of the country, committing genocide against Kurds, Yazidis, Shi’as, resistant Sunnis, Christian Assyrians and Chaldeans, and Turkmen while destroying their religious and historical shrines. The United States has, under Central Intelligence Agency pro-Saudi director John O. Brennan, never displayed a more inconsistent policy in the Middle East. Washington’s role is duplicitous in Iraq and Syria, where it, like Israel, supports groups allied with the Islamic State with weapons while, very much in opposition to Israeli and Saudi goals, militarily supports Iranian counter-offensives near Tikrit and Syrian operations against the jihadists in eastern Syria.

It is also noteworthy that the Islamic State, which is now active near Jordan’s Ma’an region and in the Sinai Peninsula, where the Ansar Bait al-Maqdis group, a group allied with the Islamic State, has targeted Egyptian security personnel, has not made any moves against Israel, which has a significant presence in both Jordan and Sinai.

Israel is more interested in supporting any group, including Sunni jihadists who have beheaded Americans, Britons, Japanese, and others, against Shi’a Iran, Syria, Lebanese Hezbollah, and the Houthis in Yemen. Hamas in Gaza, like the Fatah government of the Palestininian Authority in Ramallah in the West Bank, feels betrayed by the Saudis, Qataris, and other Wahhabist nations. For that reason, Iran began providing covert military aid to Hamas in the West Bank. It is clear that the Islamic State would take the beheading swords to both Hamas and Fatah Palestinians if they were ever to take over in Gaza or Palestinian sectors of the West Bank. Covertly, the Israelis relish in such a prospect.

The Saudis claim nine other nations, including Egypt, Morocco, Pakistan, the Gulf states, and Sudan, have joined its military campaign in Yemen against the Shi’a Houthis. The Saudis have called their assault in Yemen Operation DECISIVE STORM, which sounds much like America’s Operation DESERT STORM against Saddam Hussein in 1991. The Houthis, backed by Iran and Lebanese Hezbollah, succeeded in driving out the pro-Saudi and pro-U.S. Yemeni government from Sana’a, Taiz, and Aden. Behind Saudi Arabia’s DECISIVE STORM is the hidden hand of Israel, which has made no secret of its military and intelligence alliance with the Saudis against Iranian influence in the Middle East. One country that has rejected any role in Saudi aggression in the region is Oman, which has served as a diplomatic bridge between the West and Iran and between Sunnis and Shi’as. Oman also has an interest in countering Saudi jihadist expansion in the former independent nation of South Yemen, which has always adhered to a secular profile against Saudi-financed radicalization in the Hadhramaut, the South Yemeni region that borders Oman.

 

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Houthi leaders said their interest in driving into South Yemen was to root out Islamic State and Al Qaeda elements and that they had no desire to remain in control. Indeed, there is some indication that the Houthis agreed to allow South Yemen to have its independence restored. But that was not in the interest of the Saudis, who worked behind the scenes with Zionists in the U.S. State Department to create a six-region federation of Yemen, one that saw the rights of the Houthis diminished. It was this Feierstein Plan, named after Gerald Feierstein, the former Jewish-American ambassador to Yemen, which triggered the Houthi rebellion in the first place. Feierstein wanted to diminish the role of the Houthis and the Southern Yemeni independence Hirak movement in his plan for a federal Yemen because he saw both groups as proxies for Iran. Yemen’s disintegration is a direct result of the actions of a dupe for Israel who also happened to control the U.S. embassy in Sana’a. The Omanis know this is the case and so do the Iranians. In fact, Houthi leaders have correctly ascertained that the Islamic State and Al Qaeda were formed as the result of a conspiracy hatched by Israel, Saudi Arabia, and Brennan’s CIA. 

Brennan recently told Fox News that the Islamic State was on the run in Syria and Iraq. Not only is Brennan’s contention patently false – and Brennan knows it is because he tacitly supports Saudi, Israeli, and Qatari assistance to Sunni jihadists in both countries – but the Islamic State has expanded its operations into Tunisia from Libya, as witnessed by the recent attack on tourists in Tunis, and Nigeria, as shown by the fealty sworn to the Islamic State by the Boko Haram jihadists. Boko Haram’s operations have also spread into Niger, Chad, and Cameroon. Brennan has every reason to soft peddle the Saudi/Israeli/Gulf Arab alliance that supports the most radical elements of Sunni Wahhabist Islam. Brennan’s support for the Yinon Plan, Clean Break, and Saudi Arabia’s DECISIVE STORM stems from his taking his marching orders from Jerusalem, Riyadh, and Doha.

lundi, 30 mars 2015

Yemen: le coup de poignard d'Israël

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YEMEN : LE COUP DE POIGNARD D'ISRAEL
 
Comment on piège les États-Unis

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Cela va beaucoup plus vite qu'on ne le pense. On n'attendra pas Hillary Clinton. De toute façon, à Jérusalem, nous sommes dans l'agenda 2015. Le problème iranien doit être résolu avant la fin de l'année. On a compté et recompté les centrifugeuses. Téhéran devrait avoir la bombe à la fin de l'année. 

En fait, on l'attendait en Syrie, en Irak ou en Iran mais il est fort probable que la grande bataille du Moyen-Orient ait commencé cette semaine au Yémen. Cette grande bataille aura lieu. En quittant Aden, le président Abdo Rabbu Mansour Hadi a ouvert le scénario du pire. La fuite du chef de l’état confirme que sa garde rapprochée et l’armée nationale ne sont plus en mesure de faire le poids face aux rebelles chiites Houthis, dont l’avancée est fulgurante. C'est le nouveau grand échec d'Obama puisqu'il y a encore quelques mois, ce dernier présentait médiatiquement le Yémen comme le modèle d’une lutte efficace contre les réseaux islamistes, en particulier le groupe Al-Qaeda très présent dans le pays ainsi que la région ( Coulibaly le terroriste français de l'hypercasher de Vincennes s'en réclamait ). Ce qui se joue au Yémen est plus grave que la crise syrienne car il peut amener très vite un affrontement entre toutes les puissances régionales aujourd'hui déchirées sur le front syrien ou la question iranienne. Un choc frontal entre les monarchies du golfe, l'Arabie Saoudite et leur rival régional, l’Iran semble inévitable mais pourrait aussi entraîner très vite et de facto leurs alliés dans l'intervention. La Russie fait route militairement vers le Yémen. Elle avait pourtant mis en garde les Etats-Unis et son principal allié, l'Arabie Saoudite contre le déclenchement de toute invasion du Yémen, appelant à l'arrêt immédiat des attaques. La Russie débarquera ses forces sur le territoire yéménite si l'Arabie Saoudite ne se retire pas. Hier, selon l'agence Reuters, les navires russes se dirigeaient vers le détroit de Bab el-Mandeb.
 
Car c'est avec 100 avions, 150 000 soldats que l'Arabie saoudite a envahi le Yémen pour contrer l’Iran. Pendant que les médias étaient occupés par un crash européen suicidaire dans les Alpes, l’Arabie Saoudite réussissait à mobiliser en un temps record une coalition régionale pour mener des frappes contre des positions Houthis autour de la ville d’Aden. Avec succès puisque l’aéroport aurait déjà été repris aux rebelles. Or, derrière l’Arabie Saoudite, se trouve le Qatar, le Koweït, le Bahreïn et les Émirats arabes unis. Quatre navires de guerre égyptiens seraient aussi en route vers le golfe d'Aden. La Ligue arabe dans son ensemble soutient cette intervention saoudienne, par ailleurs défendue par les Etats-Unis et... la France ! Le feu vert a d'ailleurs forcément été donné par Washington, sapant de fait les efforts réels d'un rapprochement avec l'Iran.

Un accord désormais difficile avec l'Iran
 
Mais soyons attentif : on  remarquera très judicieusement que ces interventions arrivent juste après la victoire écrasante de Benjamin Netanyahu aux élections législatives israéliennes. Or s'il est bien un pays qui dans cette affaire et surtout ces derniers jours, n'a pas cessé de jeter de de l'huile sur le feu yéménite, c'est bien Israël qui s'est efforcé de transformer un simple conflit régional et tribal en un véritable conflit international. Derrière les frappes saoudiennes, il y a donc les USA mais surtout Israël. C'est Jérusalem qui n'a pas cessé ces derniers jours de dénoncer médiatiquement les slogans antisionistes des Houthis, pointant d'un doigt vengeur l'Iran et ce alors que les Etats-Unis tentaient justement de parvenir à un accord avec la République islamique pour le 30 mars. L'accord est désormais impossible. La manipulation israélienne a été totale. En pleines négociations sur le nucléaire iranien, les Etats-Unis ont été contraints d'apporter leur soutien à l'intervention saoudienne. Pire, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est senti obligé de « saluer le travail de la coalition qui agit militairement » contre les rebelles chiites. L'Arabie saoudite a mobilisé 150.000 militaires et 10 avions de combat, tandis que les Emirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, Bahreïn et Koweït 15 appareils chacun et le Qatar 10. En plus de ces pays du Golfe, l'opération « saoudienne » mobilise d'autres pays alliés de l'Arabie saoudite comme l'Egypte, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc. Quatre navires de guerre égyptiens sont ainsi entrés dans le canal de Suez afin de sécuriser le Golfe d'Aden, au large du Yémen.
 
Pour l'instant ce qui est certain, c'est que le Yémen est entré en guerre civile mais c'est bien évidemment plus que cela, c'est en fait une guerre par procuration entre les deux poids lourds de la région, l'Iran chiite et le royaume saoudien sunnite avec derrière, le jeu des grandes alliances ( Israël, Etats-Unis, Arabie Saoudite, Egypte, France d'un côté et Russie, Syrie, Iran de l'autre ). Ce conflit conduira inéluctablement à la désintégration du pays, à la création sur place d'une sorte de Somalie, un nouveau état-chaos, un état failli. Mais combien de temps durera cette guerre « locale » ? Si la Russie envahit le Yémen, les Etats-Unis peuvent-ils rester les bras croisés ?  Semble donc bien se profiler un nouveau champ de bataille, ce champ de bataille millénaire des Perses et des Arabes, des Chiites et des Sunnites, un champ de bataille fomenté de toutes pièces par les sionistes. Il s'agit donc bien d'une guerre « mondiale régionale  » aux conséquences imprévisibles.

Il faut reprendre les vidéos et les discours de ces dernières semaines pour comprendre attentivement comment on en est arrivé là. Il faut  réécouter, par exemple, le très controversé discours de Benjamin Netanyahu devant le Congrès américain. Qu'avait-il fait là-bas si ce n'est en effet préparé habilement le terrain psycho-guerrier en accusant et en dramatisant à outrance la crise yéménite ? Nous le répétons : il y a eu une opération de détournement calculé et prémédité du passage d'un conflit tribal en conflit « mondial régional » au Yémen sous l'égide d'Israël.
 

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Tous les renseignements satellitaires dont a bénéficié l'armée saoudienne durant son invasion sont de source américaine. Les forces américaines, sans participer directement aux opérations, ont bien établi « une Cellule de planification conjointe avec l’Arabie saoudite pour coordonner le soutien américain ». C'est ce qu'a précisé Bernadette Meehan, porte-parole du Conseil national de sécurité (NSC) de la Maison Blanche, tout en réitérant malgré tout la nécessité de privilégier le dialogue politique, sous égide des Nations unies. Par ailleurs, l’intervention de l’Arabie saoudite et de ses alliés est parfaitement illégale en droit international et constitue de facto une agression internationale, un casus belli. Militairement, l’intervention de l’Arabie saoudite n’a guère de sens si elle ne se poursuit pas au sol. Du coup, en débarquant ses troupes, la Russie répondrait légitimement au casus belli. Elle obligerait l'Arabie saoudite ou ses alliés à intervenir au sol dans un face à face et une confrontation militaire. Alors les États-Unis auraient-ils sous-estimé une fois de plus la détermination russe ? Seront-ils une fois de plus les dindons de la farce israélienne ? 

Les Etats-Unis avaient pourtant tout fait jusqu’ici pour se tenir à l’écart du conflit, pensant et pariant sur la dislocation du Yémen, avec l'idée que le pays se scinderait en deux comme la Corée durant la fin de la Guerre froide. Ils ont une fois de plus mal évolué le pouvoir de nuisance d'Israël et de son allié contre-nature, Ryad. Pour l'instant, l’Iran s’en est tenu à condamner une « démarche dangereuse (…) violant les responsabilités internationales et la souveraineté nationale ». L’action militaire va « encore plus compliquer la situation, étendre la crise et faire perdre les chances d’un règlement pacifique des divergences internes au Yéme  », a simplement déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Marzieh Afkham.

Russland setzt auf Währungsallianz mit China

Russland setzt auf Währungsallianz mit China

Ex: http://www.unzensuriert.at

 
Ein stabiler Wechselkurs von Dollar zu Yuan ist die Basis einer neuen Währungspolitik. Foto: Federal Reserve / Wikimedia (CC BY-SA 3.0)
 
Ein stabiler Wechselkurs von Dollar zu Yuan ist die Basis einer neuen Währungspolitik.
Foto: Federal Reserve / Wikimedia (CC BY-SA 3.0)

Einen weiteren Schritt in Richtung Abschaffung des US-Dollars als Weltwährung haben nun Moskau und Peking gestartet. Am vergangenen Dienstag gab Russland den Startschuss zum Handel sogenannter Yuan-Rubel-Futures. Mit diesen Futures-Kontrakten soll der Markt für das Währungspaar Chinesischer Yuan / Russischer Rubel im internationalen Wirtschaftskreislauf erschlossen werden. Basis ist der sprunghafte Umsatzanstieg des Handels an der Moskauer Börse in der chinesischen Yuan-Währung.

So explodierte der Handel um nicht weniger als 700 Prozent, d.h. auf 395 Milliarden Rubel, die in der chinesischen Währung gehandelt wurden. Und dies ging ausschließlich zu Lasten des US-Dollars. Wobei gleichzeitig der Wechselkurs zwischen US-Dollar und Yuan in den letzten Jahren sehr stabil war. Dies privilegiert den Yuan zusätzlich als eine der neuen Weltwährungen. 

Moskau: Währungssicherungselemente werden geschaffen

Laut Andrej Schemetow, dem Chef der Moskauer Börse, ist dies die Basis für die Etablierung einer vollständigen Palette von Yuan-Sicherungselementen beim internationalen Warenverkehr. Damit versucht mach die Spekulationsangriffe von Seiten der USA gegen den Rubel, die seit dem Ausbruch der Ukraine-Krise fortlaufend stattfinden, zu neutralisieren. Handelssanktionen und andere Instrumente des Westens gegen Moskau im Zuge des laufenden Wirtschaftskriegs verlieren so ihre Wirksamkeit.

dimanche, 29 mars 2015

US-Saudi Blitz in Yemen: Naked Aggression, Absolute Desperation

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Author: Tony Cartalucci

US-Saudi Blitz in Yemen: Naked Aggression, Absolute Desperation

Ex: http://journal-neo.org

The “proxy war” model the US has been employing throughout the Middle East, Eastern Europe, and even in parts of Asia appears to have failed yet again, this time in the Persian Gulf state of Yemen.

Overcoming the US-Saudi backed regime in Yemen, and a coalition of sectarian extremists including Al Qaeda and its rebrand, the “Islamic State,” pro-Iranian Yemeni Houthi militias have turned the tide against American “soft power” and has necessitated a more direct military intervention. While US military forces themselves are not involved allegedly, Saudi warplanes and a possible ground force are.

Though Saudi Arabia claims “10 countries” have joined its coalition to intervene in Yemen, like the US invasion and occupation of Iraq hid behind a “coalition,” it is overwhelmingly a Saudi operation with “coalition partners” added in a vain attempt to generate diplomatic legitimacy.

The New York Times, even in the title of its report, “Saudi Arabia Begins Air Assault in Yemen,” seems not to notice these “10” other countries. It reports:

Saudi Arabia announced on Wednesday night that it had launched a military campaign in Yemen, the beginning of what a Saudi official said was an offensive to restore a Yemeni government that had collapsed after rebel forces took control of large swaths of the country. 

The air campaign began as the internal conflict in Yemen showed signs of degenerating into a proxy war between regional powers. The Saudi announcement came during a rare news conference in Washington by Adel al-Jubeir, the kingdom’s ambassador to the United States.

Proxy War Against Iran 

Indeed, the conflict in Yemen is a proxy war. Not between Iran and Saudi Arabia per say, but between Iran and the United States, with the United States electing Saudi Arabia as its unfortunate stand-in.

Iran’s interest in Yemen serves as a direct result of the US-engineered “Arab Spring” and attempts to overturn the political order of North Africa and the Middle East to create a unified sectarian front against Iran for the purpose of a direct conflict with Tehran. The war raging in Syria is one part of this greater geopolitical conspiracy, aimed at overturning one of Iran’s most important regional allies, cutting the bridge between it and another important ally, Hezbollah in Lebanon.

And while Iran’s interest in Yemen is currently portrayed as yet another example of Iranian aggression, indicative of its inability to live in peace with its neighbors, US policymakers themselves have long ago already noted that Iran’s influence throughout the region, including backing armed groups, serves a solely defensive purpose, acknowledging the West and its regional allies’ attempts to encircle, subvert, and overturn Iran’s current political order.

The US-based RAND Corporation, which describes itself as “a nonprofit institution that helps improve policy and decision making through research and analysis,” produced a report in 2009 for the US Air Force titled, “Dangerous But Not Omnipotent : Exploring the Reach and Limitations of Iranian Power in the Middle East,” examining the structure and posture of Iran’s military, including its Islamic Revolutionary Guard Corps and weapons both present, and possible future, it seeks to secure its borders and interests with against external aggression.

The report admits that:

Iran’s strategy is largely defensive, but with some offensive elements. Iran’s strategy of protecting the regime against internal threats, deterring aggression, safeguarding the homeland if aggression occurs, and extending influence is in large part a defensive one that also serves some aggressive tendencies when coupled with expressions of Iranian regional aspirations. It is in part a response to U.S. policy pronouncements and posture in the region, especially since the terrorist attacks of September 11, 2001. The Iranian leadership takes very seriously the threat of invasion given the open discussion in the United States of regime change, speeches defining Iran as part of the “axis of evil,” and efforts by U.S. forces to secure base access in states surrounding Iran.

Whatever imperative Saudi Arabia is attempting to cite in justifying its military aggression against Yemen, and whatever support the US is trying to give the Saudi regime rhetorically, diplomatically, or militarily, the legitimacy of this military operation crumbles before the words of the West’s own policymakers who admit Iran and its allies are simply reacting to a concerted campaign of encirclement, economic sanctions, covert military aggression, political subversion, and even terrorism aimed at establishing Western hegemony across the region at the expense of Iranian sovereignty.

Saudi Arabia’s Imperative Lacks Legitimacy 

The unelected hereditary regime ruling over Saudi Arabia, a nation notorious for egregious human rights abuses, and a land utterly devoid of even a semblance of what is referred to as “human rights,” is now posing as arbiter of which government in neighboring Yemen is “legitimate” and which is not, to the extent of which it is prepared to use military force to restore the former over the latter.

The United States providing support for the Saudi regime is designed to lend legitimacy to what would otherwise be a difficult narrative to sell. However, the United States itself has suffered from an increasing deficit in its own legitimacy and moral authority.

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Most ironic of all, US and Saudi-backed sectarian extremists, including Al Qaeda in Yemen, had served as proxy forces meant to keep Houthi militias in check by proxy so the need for a direct military intervention such as the one now unfolding would not be necessary. This means that Saudi Arabia and the US are intervening in Yemen only after the terrorists they were supporting were overwhelmed and the regime they were propping up collapsed.

In reality, Saudi Arabia’s and the United States’ rhetoric aside, a brutal regional regime meddled in Yemen and lost, and now the aspiring global hemegon sponsoring it from abroad has ordered it to intervene directly and clean up its mess.

Saudi Arabia’s Dangerous Gamble 

The aerial assault on Yemen is meant to impress upon onlookers Saudi military might. A ground contingent might also attempt to quickly sweep in and panic Houthi fighters into folding. Barring a quick victory built on psychologically overwhelming Houthi fighters, Saudi Arabia risks enveloping itself in a conflict that could easily escape out from under the military machine the US has built for it.

It is too early to tell how the military operation will play out and how far the Saudis and their US sponsors will go to reassert themselves over Yemen. However, that the Houthis have outmatched combined US-Saudi proxy forces right on Riyadh’s doorstep indicates an operational capacity that may not only survive the current Saudi assault, but be strengthened by it.

Reports that Houthi fighters have employed captured Yemeni warplanes further bolsters this notion – revealing tactical, operational, and strategic sophistication that may well know how to weather whatever the Saudis have to throw at it, and come back stronger.

What may result is a conflict that spills over Yemen’s borders and into Saudi Arabia proper. Whatever dark secrets the Western media’s decades of self-censorship regarding the true sociopolitical nature of Saudi Arabia will become apparent when the people of the Arabian peninsula must choose to risk their lives fighting for a Western client regime, or take a piece of the peninsula for themselves.

Additionally, a transfer of resources and fighters arrayed under the flag of the so-called “Islamic State” and Al Qaeda from Syria to the Arabian Peninsula will further indicate that the US and its regional allies have been behind the chaos and atrocities carried out in the Levant for the past 4 years. Such revelations will only further undermine the moral imperative of the West and its regional allies, which in turn will further sabotage their efforts to rally support for an increasingly desperate battle they themselves conspired to start.

America’s Shrinking Legitimacy 

It was just earlier this month when the United States reminded the world of Russia’s “invasion” of Crimea. Despite having destabilized Ukraine with a violent, armed insurrection in Kiev, for the purpose of expanding NATO deeper into Eastern Europe and further encircling Russia, the West insisted that Russia had and  still has no mandate to intervene in any way in neighboring Ukraine. Ukraine’s affairs, the United States insists, are the Ukrainians’ to determine. Clearly, the US meant this only in as far as Ukrainians determined things in ways that suited US interests.

This is ever more evident now in Yemen, where the Yemeni people are not being allowed to determine their own affairs. Everything up to and including military invasion has been reserved specifically to ensure that the people of Yemen do not determine things for themselves, clearly, because it does not suit US interests.

Such naked hypocrisy will be duly noted by the global public and across diplomatic circles. The West’s inability to maintain a cohesive narrative is a growing sign of weakness. Shareholders in the global enterprise the West is engaged in may see such weakness as a cause to divest – or at the very least – a cause to diversify toward other enterprises. Such enterprises may include Russia and China’s mulipolar world. The vanishing of Western global hegemony will be done in destructive conflict waged in desperation and spite.

Today, that desperation and spite befalls Yemen.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazineNew Eastern Outlook”.

 
First appeared: http://journal-neo.org/2015/03/27/us-saudi-blitz-in-yemen-naked-aggression-absolute-desperation/

The New Order Emerges

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The New Order Emerges

By

GoldMoney

China and Russia have taken the lead in establishing the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB), seen as a rival organisation to the World Bank and the Asian Development Bank, which are dominated by the United States with Europe and Japan.

These banks do business at the behest of the old Bretton Woods* order. The AIIB will dance to China and Russia’s tune instead.

The geopolitical importance was immediately evident from the US’s negative reaction to the UK’s announcement this week that it would join the AIIB. And very shortly afterwards France, Germany and Italy also defied the US and announced they might join. In the Pacific region, one of America’s closest allies, Australia, says she is considering joining too along with New Zealand. The list of US allies seeking to join is growing. From a geopolitical point of view China and Russia have completely outmanoeuvred the US, splitting both NATO and America’s Pacific alliances right down the middle.

This is much more important than political commentators generally realise. We must appreciate that anything China does is planned well in advance. Here is the relevant sequence of events:

• In 2002 China and Russia formally adopted the founding charter for the Shanghai Cooperation Organisation, an economic bloc that today contains about 35% of the world’s population, which will become more than 50% when India, Pakistan, Iran, Afghanistan and Mongolia join, which is their stated intention. Russia has the resources and China the manufacturing power to develop the largest internal market ever seen.

• In October 2013 George Osborne was effectively summoned to Beijing because China wanted London to be the base to develop renminbi-denominated financial instruments. London has served China well, with the UK Government even issuing the first renminbi-denominated foreign (to China) government bond. The renminbi is now on the way to being a fully-fledged international currency.

• The establishment of an infrastructure bank, the AIIB, will ensure the lead funding is available for the rapid development of road, rail, electric and electronic communications throughout the SCO, ensuring equally rapid economic development of the whole of the Asian continent. It could amount to the equivalent of several trillion dollars over time.

The countries that are applying to join the AIIB realise that they have to be members to access what will eventually become the largest single market in the world. America is being frozen out, the consequence of her belligerence over Ukraine and the exercise of her hegemonic power through the dollar. America’s allies in South East Asia are going with or will go with the new AIIB, and in Europe commercial interests are driving America’s NATO partners away from her, turning the Ukraine from a common cause into a festering liability.

The more one thinks about it, the creation of the AIIB is a masterstroke of tactical genius. The outstanding issue now is China and Russia will need to come up with a credible plan to make their currencies a slam-dunk replacement for the dollar. We know that gold may be involved because the SCO members have been accumulating bullion; but before we get there China must manage a deliberate deflation of her credit bubble, which will be a delicate and dangerous task.

Unlike the welfare-driven economies in the west, China has sufficient political authority and internal control to survive a rapid deflation of bank credit. When this inevitably happens the economic consequences for the west will be very serious. Japan and the Eurozone are already facing economic dislocation, and despite over-optimistic employment numbers, the US economy is faltering as well. The last thing America and the dollar needs is a deflationary shock from China.

The silver lining for us all is a peace dividend: it is becoming less likely that America will persist with a call to arms, because support from her allies is melting away leaving her on her own.

*The Bretton Woods system of monetary management established the rules for commercial and financial relations among the world’s major industrial states in the mid-20th century.

-Disclaimer- The views and opinions in this article are those of the author, do not reflect the views and opinions of GoldMoney, and are not advice.

Reprinted with permission from GoldMoney.

The Middle Eastern Metternichs of Riyadh

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The Middle Eastern Metternichs of Riyadh

Gaming the demise of the Saudi monarchy has been a flourishing industry on the think-tank circuit for the past dozen years. Not long ago I sat in private conclaves of US national security officials with a sprinkling of invited experts where the head-shaking, chin-pulling consensus held that the Saudi royal family would be gone in ten years. A premise of the “realist” view that American policy in the region should shift towards Iran was that the Saudi monarchy would collapse and Sunni power along with it. All of us misunderestimated the Saudis.

Now the Saudis have emerged at the top of a Sunni coalition against Iran–limited for the moment to the Houthi insurgency in Yemen, to be sure, but nonetheless the most impressive piece of diplomacy in the Sunni world since Nasser, and perhaps in modern times. That attributes a lot of importance to a coalition assembled for a minor matter in a small country, but it may be the start of something important: the self-assertion of the Sunni world in response to the collapse of American regional power, the threat of Sunni jihadist insurgencies, and the Shi’ite bid for regional hegemony.

The standard narrative held that the Saudi royal family would fracture after the death of King Abdullah, leaving a sclerotic and senile generation of princes to preside over the demise of a colonial relic. After the so-called Arab Spring of 2011, the smart money bet on the Islamists, with their fusion of religious fundamentalism and modern political techniques. “Given the awfulness of post-World War II Arab lands, where even the most benign regimes had sophisticated, torture-happy security services, Islamists who braved the wrath of rulers and trenchantly critiqued the moral breakdown of their societies were going to do well in a postsecular age. What is poorly understood in the West is how critical fundamentalists are to the moral and political rejuvenation of their countries. As counterintuitive as it seems, they are the key to more democratic, liberal politics in the region,” wrote Reuel Marc Gerecht in 2012.

Writing premature obituaries for the Saudi monarchy wasn’t a Western monopoly. Late last year a well-regarded Chinese analyst told me, “Isn’t it ironic–we modern Chinese and you modern Americans are trying to prop up this medieval monstrosity!”

Compared to the White House foreign-policy camarilla–McBama and his Weird Sisters–the Saudis turn out to be Middle Eastern Metternichs. The 10-nation coalition that Riyadh assembled to counter Iranian intervention in Yemen has a broad mandate to contain Iran throughout the region. As Zvi Har’el comments in Ha’aretz: “On the diplomatic side, Saudi Arabia was able to get Sudan to break its traditional ties with Iran; Sudanese President Omar al-Bashir, who is wanted by the International Court for crimes against humanity, was received with great pomp and fanfare by King Salman, and at the end of his visit announced that his country was joining the coalition. He also ordered the expulsion of all the Iranian delegations from his country, handing Saudi Arabia another important asset in the balance of power against Iran. Qatar also joined the coalition despite being considered an Iranian ally. More importantly, Saudi Arabia and its allies gave themselves free license to operate in any other Arab country that chooses to join the Iranian sphere.”

More importantly, the Saudis have enlisted the help of two Sunni neighbors of Iran with armies far more powerful than the Tehran’s, Turkey and Pakistan. “Iran is trying to dominate the region,” Turkish President Tayyip Erdogan told a press conference March 26. “Could this be allowed? This has begun annoying us, Saudi Arabia and the Gulf countries. This is really not tolerable and Iran has to see this.” That is a drastic shift the position of Turkey, which in the past sought to balance relations with all of its neighbors. Turkish support for the Muslim Brotherhood in Egypt against the Saudi-backed government of Gen. Fatah al-Sisi also was a source of contention with Riyadh, not least because the Muslim Brothers want to overthrow and replace the Saudi monarchy. Pakistan, heavily dependent on Saudi aid, initially rejected Saudi requests for a troop presence on its border with Yemen but now has military assistance “under consideration.”

Turkey has over $320 billion in hard-currency debt, virtually all of it accumulated since 2008, and a currency that has lost 30% of its value against the dollar since mid-2014, leaving Turkish debtors with correspondingly higher debt service costs. A great deal of its foreign currency borrowing was conducted through banks, and most of the money came from the Saudis and other Gulf states. Turkey’s debt constraints have pushed its economy into near-recession, with manufacturing output down by more than 2% year-on-year. Erdogan’s political standing, which depended on easy credit and populist public spending, is in jeopardy. It seems likely that the Saudis have exercised the Erdogan option for which they paid a high premium over the past several years.

It isn’t only that the Saudis acted without the help of the United States, but that they acted in direct contravention of a prime American objective, namely to bring Iran into the regional security architecture as an important and responsible player. The US was led along, but not informed of the particulars of the operation.

“At a Senate Armed Services Committee hearing on Thursday, General Lloyd Austin, head of the U.S. Central Command, said he did not learn the Saudis were actually going attack Yemen until an hour before the operation was launched. Austin, whose theater includes Yemen, would normally expect to be given more than an hour’s heads-up before such a military operation. Another official with Centcom, who asked not to be named, told us Thursday evening that Austin had “indications” over the weekend that something might happen but got no final confirmation until Wednesday,” Eli Lake and Josh Rogin reported today in Bloomberg News.

This is the second time in a few months that the Saudis have taken the world by surprise. The first was last September, when they initiated a plunge in oil prices by declining to reduce production in the face of a surge in US oil output. That had killed two birds with one stone, namely competition from higher-cost US shale producers, and the Iranian government budget. No-one saw that coming. For those of us who enjoy surprises, Riyadh has been a welcome source of them in recent months. We look forward to more.

samedi, 28 mars 2015

Il faut une «manifestation de solidarité, gauche et droite confondues» contre TTIP et TiSA

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Il faut une «manifestation de solidarité, gauche et droite confondues» contre TTIP et TiSA

Interview de la conseillère nationale Jacqueline Badran, PS/ZH

Ex: http://www.horizons-et-debat.ch

Horizons et débats: TTIP et TiSA sont des accords de libre-échange ayant de lourdes conséquences à long terme. Notre population est mal informée à ce sujet. Que doit-on savoir à propos de ces accords?

Jacqueline Badran: Le TTIP [Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement PTCI, ndt.] est un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE, en dehors de l’OMC. TiSA [Accord sur le commerce des services, ndt.] est un accord de libre-échange ne réglant pas les échanges de marchandises, mais les prestations de services au plus large sens du terme. Cela se passe au sein de l’OMC mais non de manière multilatérale du fait que ce ne sont que les membres le souhaitant qui y participent. Cela constitue une différence essentielle.

Pourquoi en sait-on si peu à ce sujet?

Cela vient du fait que les négociations sont tenues secrètes. Dans le cadre du TTIP, c’est la Commission européenne qui le veut ainsi. Néanmoins, un certain nombre d’informations ont filtré. Toutefois, la Commission prétend disposer de vastes compétences lui permettant de mener ce genre de négociations. A la fin, il ne restera que le droit d’accepter ou de refuser cet accord.

Pourquoi en est-il ainsi?

Parce que le Parlement de l’Union européenne n’a pas de droit de proposition. Ce qui se passe au niveau de l’UE est en réalité parfaitement absurde et antidémocratique car ainsi elle s’affaiblit elle-même.

Quels sont les objectifs du TTIP?

Il s’agit en premier lieu de faciliter le libre-échange des biens et surtout d’accorder aux multinationales des droits excessivement étendus.

De quels droits s’agit-il? Quelles compétences veut-on accorder aux multinationales?

Par exemple le droit de déposer plainte en cas de pertes de bénéfices contre un Etat si ce dernier a pris des mesures législatives au détriment de la multinationale. On peut par exemple imaginer un moratoire concernant les OGM, des directives plus strictes dans le domaine de l’environnement ou l’augmentation de la protection des travailleurs. La multinationale peut alors déposer plainte pour pertes de profits. Autrement dit, on met une multinationale privée au même niveau que l’Etat.

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Quelles en sont les conséquences?

On cesse de légiférer. Si, en tant que législateur, on veut entreprendre une action pour mettre fin à un dysfonctionnement, il faudra réfléchir à deux fois quant aux conséquences pécuniaires engendrées car l’Etat sera tenu à l’indemnisation. C’est la fin de la démocratie, car les contraintes imposées ne permettent plus de prendre des décisions démocratiques. C’est le début d’une oligarchie des multinationales, le règne de quelques-uns. Il ne faut pas forcément être un adversaire des multinationales pour refuser cela tout à fait indépendamment du fait que l’on ait des conceptions de gauche ou de droite. C’est un retour à la féodalité, c’est-à-dire à l’époque précédant la révolution bourgeoise. On ne peut pas laisser faire cela.

Qu’y a-t-il derrière cette idée absurde, comme vous l’avez exprimé, que l’économie voire même des Etats entiers, soient transformés en une dictature des multinationales américaines?

Les Etats-Unis ont naturellement une vision impériale et mènent de ce fait une politique d’hégémonie. Au temps de la colonisation les Européens en faisaient de même mais cela fait sans doute partie du passé. Les pays européens ont pratiqué la décolonisation, plutôt mal que bien, mais ils l’ont menée à bout.

Et qu’en est-il des Etats-Unis?

Là, rien n’a changé. Par exemple, la juridiction extraterritoriale y est monnaie courante. On ne se préoccupe pas seulement de ce qui se passe sur son propre territoire, mais aussi ce qui se passe ailleurs. A cela il faut ajouter que les entreprises sont comprises différemment. On a parfois le sentiment qu’aux Etats-Unis l’Etat doit servir les multinationales.

Est-ce différent en Europe?

Oui, chez nous c’est encore différent, même si je dois constater qu’il y a eu relâchement au cours de la dernière décennie. Même chez nous, les multinationales veulent dicter leurs volontés quant aux impôts et aux conditions d’emplacement, sous menace de délocalisation. L’Europe est sur le meilleur chemin de suivre les traces des Etats-Unis.

Dans quels domaines les multinationales peuvent-elles déposer des plaintes?

Elles peuvent déposer plainte contre un Etat pour pertes de profits. L’Etat est soumis à l’obligation d’indemnisation. Si ce qui a filtré est vrai, alors les multinationales ont le droit d’action pénale et désignent elles-mêmes les juges. Il y aurait un tribunal arbitral composé d’avocats privés. Ce sont des juges qui ne sont ni élus ni légitimés. Les multinationales peuvent donc déposer plainte et parallèlement désigner les juges compétents. C’est incroyable. Qui peut bien inventer une chose pareille? C’est la fin de la démocratie, de l’Etat de droit et le début du règne des multinationales remplaçant les princes d’antan. Cela est totalement antidémocratique et extrêmement douteux par rapport à l’Etat de droit.

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Ici se pose aussi la question des «juges étrangers». Quel est votre point de vue?

Quand la droite parle de «juges étrangers» dans l’UE, il s’agit au moins de juges élus démocratiquement. Il s’agirait donc d’un processus que nous déciderions volontairement de façon bilatérale. Ceux qu’on peut par contre qualifier de «juges étrangers», ce sont les juges désignés par la partie plaignante. On atteint un sommet d’absurdité. Pour notre démocratie directe ce serait la fin de même que pour l’Etat de droit. Cela m’est impensable.

Comment réagissent les pays de l’UE à cette affaire?

En Allemagne, même les socialistes estiment que ce serait un bienfait pour le commerce d’exportation allemand. On calcule en pourcents de PIB supposés, au lieu de dire clairement: c’est inacceptable. Où est-ce que cela va aboutir? Le libre-échange en soi peut être une bonne chose, mais certainement pas à ce prix.

Il faudrait donc s’attendre à un grand débat dans les pays de l’UE?

Oui, mais cela tourne autour de la question de certaines lignes rouges qu’il faut déplacer: à savoir s’il est préférable de ne pas avoir de tribunal arbitral, mais tout de même les droits d’action, etc.

De quels droits d’action s’agit-il?

Ce sont des droits d’action concernant les investissements («investment dispute settlement»). Il s’agirait de «garantir les investissements». Mais en réalité, on investit rien. Ce qu’on veut, c’est vendre des poulets au chlore ou du maïs OGM. Cela n’a rien à voir avec des investissements classiques. Ce sont des réglementations comme celles imposées dans les pays en développement et les dictatures, dans le but de se prémunir contre des expropriations. On voulait éviter ainsi qu’une fabrique nouvellement construite puisse être nationalisée. On reprend ce procédé et on l’adopte à nos pays occidentaux civilisés, qui connaissent le droit et la démocratie et maîtrisent plus ou moins la corruption.

Pourquoi se met-on à négocier de tels accords?

A vrai dire, il est presque impensable que la Commission européenne se mette à négocier une chose pareille. Toutefois, cette même Commission a même proposé de privatiser l’eau, ce qui était tout aussi incompréhensible et inacceptable. Le pouvoir central de l’UE est libertaire à tel point que rien ne va plus, indépendamment du domaine. Il n’arrête pas de privatiser et libéraliser depuis des années. Tout doit être soumis à la logique de l’optimisation du capital. C’est mettre l’économie au-dessus de la politique. En réalité, c’est déjà le cas aujourd’hui, maintenant il s’agit de le consolider au niveau institutionnel.

Si la Suisse devait, à l’avenir, s’y associer, que cela signifierait-il pour le pays?

Il est évident que pour nous en Suisse cela reviendrait à enterrer de facto notre démocratie directe. Car avec chaque décision que nous voudrions prendre, nous devrions prendre en compte que nous sommes soumis à l’obligation d’indemnisation.

L’agriculture est également objet de négociations. Que cela signifierait-il?

Certes, nous avons une agriculture de haute qualité. Et cela nous coûte d’avoir d’autres processus de production et d’autres normes que l’UE. Déjà avec le principe du «Cassis de Dijon», le principe de l’équivalence, nous demandons à juste titre des «produits similaires». Nous exigeons que non seulement les produits soient similaires, mais aussi le processus de production. Donc, si nous laissons vivre de façon naturelle nos poules en leur accordant le plus possible de liberté de mouvement, mais que, par ailleurs, il y a les poules en batteries de l’UE, alors ce ne sont pas les mêmes poules. Nous sommes avec raison fiers de notre agriculture qui a de hautes normes de protection des animaux et de l’environnement. Avec ces accords, tout cela serait éliminé. Tout ce que nous avons décidé démocratiquement n’aurait plus aucune valeur. Voilà ce que nous devons empêcher.

Revenons-en à TiSA. A quoi doit s’attendre la Suisse?

Là, il s’agit de tout le domaine des services publics, tels les écoles, les hôpitaux, l’approvisionnement en eau, les infrastructures etc. qui sont à juste titre soumis chez nous à des règles bien précises. C’est une remise en question de notre service public.

Quelles en seraient les conséquences?

Si les fuites récentes disent la vérité – alors même que le Conseil fédéral prétend que les écoles et la santé ne seraient pas touchés –, il faudrait accorder à un prestataire privé, en l’occurrence une école privée, les mêmes subventions que celles dues à l’école publique.

Peut-on dans ce cas avoir confiance en le Conseil fédéral?

Je ne le crois pas. Quand le Conseil fédéral prétend qu’on ne touchera pas aux écoles, c’est de la tactique, du fait qu’il n’y aurait pour l’instant pas de succès. On attend donc 10 années pour mettre la population au pas et alors les lobbies exerceront une pression considérable. Par exemple de la part du groupe Hirslanden qui exerce actuellement déjà d’énormes pressions dans notre pays. En réalité, il s’agit d’une firme immobilière et rien de plus. La pression sera forte avec le slogan: «Le privé est bon, l’étatique est mauvais». Cela va totalement à l’encontre des fondements de notre Etat.

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Le service public serait donc atteint de plein fouet.

Oui, notre service public en entier qui forme le socle de notre modèle à succès. Dans notre pays, personne ne doit réaliser des bénéfices pour des biens fondamentaux dont nous avons besoin. Le bénéfice d’une institution revient à 100% à la population qui est également propriétaire, et non pas à un petit nombre de personnes. Ce n’est pas par hasard que l’eau, l’électricité, la santé, l’enseignement, les transports en commun, la sécurité et même les services bancaires font partie du bien public. Cela ne se trouve dans aucun autre pays du monde. Ces biens fondamentaux sont soumis depuis plusieurs siècles au principe du bien public et cela depuis la bataille de Morgarten (1315). Ce principe fondamental est un élément constitutif de la Suisse et de sa démocratie directe. C’est étroitement lié ensemble. TiSA permet de privatiser tout ce qui est d’intérêt général et de renchérir les services puisque les propriétaires privés exigent des bénéfices également sur tous les biens indispensables.

… et cela concernerait des domaines aussi sensibles que la santé et la formation …

Oui. Pourquoi devrai-je procurer un bénéfice à un hôpital du seul fait d’y avoir été traité? Pourquoi accorder un bénéfice pour la formation? Il n’y a aucune raison. C’est l’Etat qui prend cela en charge. C’est un de nos avantages essentiels, c’est un facteur de succès primordial de la Suisse. Regardons l’Angleterre où il faut débourser de grosses sommes pour une bonne école privée. Il en va de même aux Etats-Unis, en France et de plus en plus aussi en Allemagne. Là, nous sommes uniques en Suisse. Cette exclusivité est un aspect central de l’essence de notre pays, personne n’a le droit d’y toucher. Le modèle à succès que représente la Suisse réside dans son excellent service public pour lequel personne ne doit réaliser de bénéfices pour les biens de première nécessité. L’objectif à poursuivre est de pérenniser cette situation.
En résumé, on peut dire que ces deux accords interviennent profondément dans le système étatique suisse en réduisant considérablement l’indépendance du pays.
Ce serait la mort de notre indépendance. Cela est vrai pour tout Etat qui y participerait. Non – en réalité ce serait un suicide, consenti volontairement.

Que faire?

Moi, je serais très heureuse d’assister à une manifestation de solidarité gauche et droite confondues, car les conséquences seraient probablement encore pires qu’une adhésion à l’UE. Le PLR et économiesuisse prétendent déjà que nous en avons besoin, par exemple à cause du franc fort. Là, on abuse de la levée du taux plancher pour ses besoins politiques. Pour économiesuisse le libre-échange représente aujourd’hui encore la seule vérité. Ce qui manque, c’est toute considération critique en faveur d’un libre-échange sensé. Nous devons arriver à stopper ce développement allant à l’encontre de notre démocratie et de notre système étatique suisse.

Madame la Conseillère nationale, nous vous remercions pour cet entretien.    •

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

Turkmenistan and the Geopolitical Tightrope between Russia/Iran and NATO/EU Powers

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Turkmenistan and the Geopolitical Tightrope between Russia/Iran and NATO/EU Powers

Nuray Lydia Oglu, Hiroshi Saito and Lee Jay Walker

Ex: http://moderntokyotimes.com

Turkmenistanllll.gifThe nation of Turkmenistan is of major geopolitical significance because of its shared borders with Afghanistan, Iran, Kazakhstan and Uzbekistan. Of equal significance is the coastal area that links Turkmenistan to the Caspian Sea; thereby sharing a potent area with Azerbaijan, Iran, Kazakhstan and the Russian Federation. This reality means that current strains between the Russian Federation and NATO/European Union powers can be felt within important geopolitical decisions that Turkmenistan needs to make. However, the one biding factor prior to the recent clash between Moscow and Washington was the need to remain neutral when applicable.

Energy politics, NATO encroachment, tensions between Iran and Turkey over Syria – and elements of distrust between Tehran and Washington – adds further complexity to an already complex issue. On top of this, Iran is worried by Turkey’s role in being a transit for Takfiri sectarian terrorists against Syria, with the knock on effect being further destabilization in Iraq.

Also, the crisis in Afghanistan remains up in the air. Therefore, Turkmenistan is worried about the growing menace of Takfiri forces, the possible menace of ISIS (IS – Islamic State), political Islam undermining indigenous Islam, and if Iraq is anything to go by – after America and allies pulled out – then the possible reality of new destabilization in Afghanistan. These important factors, and others, mean that Turkmenistan is increasingly feeling the global tensions that persist.

In the area of energy politics it is clear that the European Union (EU), Azerbaijan and Turkey have a different objective compared to Iran and the Russian Federation. This reality is clearly visible when viewing the Trans-Caspian Pipeline (TCP) because Moscow and Tehran oppose the TCP based on geopolitical and economic factors. Despite this, the EU, Azerbaijan and Turkey have made positive overtures that include areas outside of the TCP. Therefore, Turkmenistan needs to weigh up the TCP carefully given the geopolitical importance of energy politics alongside other important factors.

Zaur Shiriyev at The Jamestown Foundation states: From Turkmenistan’s point of view, Gazprom’s declaration that it would cut its imports by nearly two-thirds—to 4 billion cubic meters (bcm)—has serious implications. The Russian financial crisis and decline in oil prices has had a direct impact on Turkmenistan’s internal market; notably, it has devalued its currency by 19 percent versus the dollar (Hurriyet Daily News, February 17). These various factors have strengthened Ashgabat’s motivations for seeking alternative markets for its gas. But Turkmenistan’s traditional approach to pipeline politics—that of “zero financial burden, hundred percent effectiveness”—remains unchanged, and so Ashgabat is interested in exporting to markets through existing pipelines or where there are opportunities for expansion, like with the China route. Despite Ashgabat’s dissatisfaction with Gazprom’s decision to cut gas imports, after twenty years of neutrality, Turkmenistan’s approach is unlikely to change; it will almost certainly maintain political sensitivity in its approach toward Moscow. This is particularly important given the broader atmosphere of confrontation between Russia and the West. Ashgabat is highly unlikely to actively support the European Union’s energy diversification strategy, as this would contradict the strongly business-based approach of the Turkmenistani leadership toward gas politics.”

The situation in Afghanistan and the rise of Takfiri Salafi forces in several nations is also worrying the political elites in Turkmenistan. Not only this, the murky role of NATO Turkey being an open conduit for several terrorist and sectarian forces against Syria also complicates the positive hand being plied by Ankara. Also, if NATO powers and allies can create a political vacuum in Afghanistan, Iraq and Libya and then leave, then how trustworthy are NATO powers in being a genuine partner in the fight against terrorism? Indeed, even political elites in Washington are questioning the current Erdogan government in Turkey therefore divisions within NATO clearly exist.

Turkmenistan refrained from joining the Collective Security Treaty Organization and clearly the Russian Federation must be disappointed by this reality. Of equal significance is the fact that Turkmenistan is only “a guest” of the Shanghai Cooperation Organization despite the powerful geopolitical significance of this organization. However, the decreasing role of America and NATO within Afghanistan may lead to Turkmenistan focusing more strongly on the Russian Federation, China and Iran.

It is abundantly clear that Turkmenistan prefers the geopolitical status quo but this may hinder the economic growth of this nation. Also, the growing menace of terrorism, Islamist indoctrination and the threat of greater destabilization in Afghanistan may lead to Turkmenistan to look towards the Russian Federation and Iran.

After all, it is abundantly clear that in Iraq it is Iranian military forces that are on the ground and helping the central government of this nation. This fact highlights the current weakness of the Obama administration in America. Therefore, while Turkmenistan doesn’t want to take sides, it is equally true that America is losing its influence in Afghanistan and Iraq respectively. However, for Turkmenistan, the economic equation is also of equal significance therefore the political tightrope will remain until brave decisions are taken by this nation.

http://www.jamestown.org/single/?tx_ttnews[tt_news]=43646&tx_ttnews[backPid]=7&cHash=a79ddb4bdb31ed4e48c3832c0a85ced8#.VQXtNGb6nLU

 

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Why Washington Provides Neither Peace Nor Prosperity

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Daniel McAdams: Why Washington Provides Neither Peace Nor Prosperity

The Daily Bell

From the Bionic Mosquito

Today’s DB interview is with Daniel McAdams, from the Ron Paul Institute for Peace and Prosperity.  The interview offers a valuable reminder that war is the issue for all individuals concerned with libertarian, liberal, and free-market (e.g. Austrian) ideas.

I offer only a couple of quotes from the interview:

I view [the Institute’s] number one priority to be fighting war propaganda. Calling out the lies of the neocons and a lapdog mainstream media that walks lock-step with the US regime, regardless of which party is in power.

I am not aware of many organizations that do this regularly and continuously, as a matter of principle (of course, LRC and the Mises Institute come to mind).  Speaking out against war is an end unto itself, the single-most important work that can be done by those concerned with liberty and freedom.

[The Institute] hope[s] to expand our outreach this coming year to include small seminars, conferences, and eventually a foreign policy summer school modeled on the Mises Institute’s summer program in Austrian economics.

I applaud this effort; in addition to the summer program in Austrian economics at the Mises Institute, it seems to me that there is a need for two other such programs – the one mentioned by McAdams regarding foreign policy and another on revisionist history regarding war.  I guess these latter two may be combined, as understanding the lies of wars past offers a good foundation for developing sound foreign policy today.

Read the interview; support all voices against aggressive war.

From the Daily Bell

Daily Bell: Hello. Thanks for taking time to speak to us.

Daniel McAdams: Thank you. I have been a Daily Bell reader for years and what a thrill to be interviewed by the publication!

Daily Bell: Thank you. That’s a very kind compliment. You are executive director of the Ron Paul Institute. Give us a sense of the scope and priorities of the Institute? How is it doing? Is outreach going well?

Daniel McAdams: We came up with the concept around the time Dr. Paul called us all in to his congressional office in the midst of his last presidential run to inform us that he was retiring from Congress. It was a dramatic moment for all of us on his Washington staff, as we had worked together for more than a decade through some of the most difficult times. There was definitely the feeling of us being contra mundi on the Hill.

The idea of the Institute was to continue Dr. Paul’s outreach and education in the areas of foreign policy and civil liberties, with a special focus on how a peaceful foreign policy leads to real prosperity. “Peace, commerce, and honest friendship,” as it was said. Similarly, we felt it was important to shine the light on the nexus between the financial interests of the global elites and the promotion of war and destruction. Thus we criticize the Federal Reserve as the chief banker of the war machine.

We knew we could not compete financially with the big Beltway think tanks, whose budgets overflow with the profits of the military-industrial complex. But it is also true that it only takes a few motivated people to really make a difference. So we set out to make the case for uncompromising non-interventionism. Unlike the Beltway thinkers, we never wanted to serve up tedious policy prescriptions to PhD.’s or “global chessboard” geopolitical bloviators. We put together a top-notch “beyond Left/Right” board of advisors, drawn largely from the group of guest speakers at Dr. Paul’s famous Thursday policy lunches held in his congressional office.

The Institute’s intended audience is the millions worldwide who have had their eyes opened to non-interventionism and the importance of protecting civil liberties by Dr. Paul’s 40 years in public life, and particularly those who saw the light through his last two presidential campaigns. Of course we also want to reach the many who are on the verge of having their eyes opened! Our audience is the informed and interested average reader – preferably one with a sense of humor and appreciation for a bit of sarcasm here and there.

The current centerpiece of the Institute’s outreach efforts is our increasingly influential website, on which we feature Dr. Paul’s regular weekly column, the original writings of myself and my colleague Adam Dick, and a highly-curated collection of the best writing available drawing heavily from the work of our board members and associates. Our aim is to create a highly readable product that is thought-provoking, slightly edgy, and oftentimes cheeky especially when poking fun at the neocons. We have passed 110,000 Facebook followers and I am fascinated by the lively and well-informed debate among our readers when we post our articles there. Our original work is regularly republished by hundreds of news websites around the world. I appear regularly on television and radio programs worldwide, and I speak at various conferences and events.

We are the publisher of Ron Paul’s new book, which is in its final stage of preparation for release this spring. This is to be his first book dealing with foreign policy and war since 2007 and his first book since he retired from Congress in 2013. It is a great book and people are going to be very surprised by it!

We also will launch a couple of programs as we begin our third year in operation. First planned is a unique kind of fellowship program for young communicators. We would like to help train the next generation of critical thinkers in writing about foreign policy and civil liberties for our kind of audience.

Daily Bell: Give us some background on your relationship with Ron Paul. How did you first come to know him? What is it in particular that has led you to work with him some 14 years now?

Daniel McAdams: I first came to hear the name “Ron Paul” as I was sitting in my apartment in Budapest, Hungary at the end of the 1990s while the US was gearing up for war on Serbia. I had discovered Antiwar.com and Justin Raimondo’s writing through a then-popular conservative discussion website and I noticed Antiwar.com kept posting remarkably insightful columns on the Balkans by a US Congressman called Ron Paul. At the time I was making regular trips to the Balkans, writing about the impending disaster of US intervention there. I was amazed that someone back in the US really “got it” and from then on I always hoped to at least let him know how much I appreciated his work.

I had not given a great deal of thought to the concept of non-interventionism and in fact I had a fellowship at the time to do a book on how the US needed to start supporting the “good guys” overseas instead of the “reformed” commies that Clinton had been backing. It was through reading Dr. Paul and the other greats like Lew Rockwell and his group that I came to understand that the only logical solution to the problem of the post-Cold War era was to embrace non-interventionism as the guiding principle of US foreign policy. Nothing else made sense. So…I kind of wasted a year writing book! But of course it was not a waste at all, as I discovered the practicality of the non-interventionist perspective. It was not really theoretical to me. I came to realize that not only was it impossible for the US, thousands of miles away, to accurately pick the “good guys” to support overseas, it was immoral for them to attempt to do so.

Daily Bell: You recently moved your family and the Institute to Texas so you could office closer to Dr. Paul?

Daniel McAdams: Well, because we were never going to be a think tank in the Washington, D.C. sense of the word, it made very little sense to waste our time and very limited resources trying to influence those whose vested interests were in maintaining the US empire. It made much sense to decamp to where we could work more closely with Dr. Paul, operate more cheaply, and better connect with our intended audience.

Daily Bell: Give us a sense of the priorities of the Institute. With all the issues that need addressing these days, what’s most important, from the Institute’s perspective?

Daniel McAdams: There are numerous organizations that call themselves “antiwar” and many of them legitimately so. But opposing war once it has started is akin to buckling your seat belt after an auto accident. It’s too late! I view our number one priority to be fighting war propaganda. Calling out the lies of the neocons and a lapdog mainstream media that walks lock-step with the US regime, regardless of which party is in power. That is also where you are in the bulls-eye of the war-promoters. And it’s always the same. When Dr. Paul strongly opposed the war on Iraq – and especially the propaganda that lied us into that war – he was called an apologist for Saddam. These days when we point out that the US government has yet to show any evidence of the massive Russian invasion of Ukraine they claim took place over the past year, we are called “Putin’s mouthpiece.” You will notice that the war-promoters always seek to personalize their propaganda. It is always about Saddam and Gaddafi and Assad and Putin. They rely on creating a single demon upon which we are supposed to focus our daily two minutes of hate. Worst of all, so far it works.

Daily Bell: How did you become involved in the freedom movement generally? What made you go to work with Ron Paul initially?

Daniel McAdams: I am slightly wary of what are called “movements.” Too often they can devolve into restricting doctrines and even cultish tendencies. I prefer to focus on the principles and the issues. There are plenty of young people these days who are interested in Dr. Paul’s ideas. That is absolutely terrific and encouraging. But in my opinion, many of them need to read more and concentrate less on being “activists.” That is why we formed the Institute: to help ground the energy and activism in real knowledge of the issues. Nothing wins a debate better than a deep understanding of the current facts and also the antecedents.

My work with Dr. Paul began almost by accident. When I returned from Europe at the end of 1999, I was finally able to deliver to one of Dr. Paul’s staffers my message of thanks for all the excellent articles Dr. Paul had written about US policy in the Balkans. I was moping around Washington without work after being dismissed from a very unsuited think-tank job (long story) when out of a blue came a call from that very same Ron Paul staffer asking whether by chance I was looking for work! He had been planning to leave the office and he wanted to find a suitable possible replacement before he announced his intentions to Dr. Paul. It was a life-changing moment, to say the least.

Daily Bell: Give us some background into your own education and work before joining Dr. Paul.

Daniel McAdams: Well, ha ha, I was an English major at UC Berkeley in 1988. I had no idea what to do with that! It was a time of economic recession and so I did the absolutely logical thing in such circumstances: I went to graduate school! The only useful thing that came out of that for me was an internship in the State Department’s Bureau of Intelligence and Research, which taught me how to condense three weeks of reading classified and unclassified material into three sentences in the Secretary of State’s Morning Intelligence Summary. Brevity and clarity.

Daily Bell: You worked in eastern Europe. Tell us about that.

Daniel McAdams: While working on my masters in international relations in 1992 I had an offer to go to Budapest and help the local Gallup office set up a think tank to study the sociological aspects of the regime change in Hungary and eastern Europe. I was doing my thesis on the system change in Hungary so I thought it would be a good idea to break from academia and really get a feel for what was happening on the ground.

So along with my eager wife we left San Francisco for Budapest, where we remained for seven years. Faced with the realization that the Gallup job was more or less a farce and that I did not yet want to go home, I luckily landed a position as editorial page editor of the Budapest Sun, which was then owned by the current military writer for USA Today, Jim Michaels. Jim was a great friend and mentor and he helped me bridge the gap between my former academic writing and the real world of writing for real people.

Eventually I was invited to work with a group of Oxford intellectuals in the British Helsinki Human Rights Group, where I began traveling chiefly to the Balkans to monitor elections and political unrest. I was there for what I consider one of the prototype US-led regime change operations, in Albania in 1996. In my somewhat naïve state I was astonished that the US government was overthrowing a genuinely anti-communist and free-market leader, Sali Berisha, in favor of the barely reformed and still very thuggish former communist party. Surely there must be some mistake, I was convinced. Soon I realized that the US supported the “reformed” communists in east Europe not because they were secretly pro-commie, but rather because they sought above all control over these places. The communists were highly skilled in subverting their own national interests to the desires of a strong foreign power – and in getting rich in the process. Nationalists like Berisha, and Vladimir Meciar in Slovakia at the time, were simply not reliable for the US. Once I asked Berisha why he thought the US turned on him. He demurred slightly, but mentioned that he refused a US demand to use Albanian territory as a secret listening station for the unraveling situation in what was once Yugoslavia. He did not want to get involved in the affairs of other countries in the region. To the US, that was simply unacceptable.

As Albania fell apart with US assistance, I became aware that the US funded “NGOs” like the International Republican Institute were not at all as advertised back home. When the leader of the anti-communist opposition was murdered in broad daylight by a communist hit team, the IRI country representative told me in his office that he was glad the guy was murdered because he was too radically anti-communist. I realized then that the National Endowment for Democracy and the various cut-out groups it funds like IRI were actually enemies rather than champions of freedom and liberty.

Ironically, we were constantly attacked by the other Helsinki groups because we were the only one not funded by governments! According to them, only a government-funded human rights group could legitimately monitor the human rights actions of the governments that fund them! The “official” election monitoring organizations like the OSCE usually wrote their election report before the election had even taken place. They demanded openness from the governments they monitored but they would not even allow a legitimately credentialed monitoring organization like the British Helsinki Group to attend their briefings because we wrote critical things about their conclusions. This corruption contributed strongly to my transformation into a non-interventionist.

Daily Bell: You seem to have an affinity for supporting the progress of places like Ukraine. Do you have a familial connection – or is it a kind of professional preoccupation?

Daniel McAdams: I did have an academic interest in the region when I was in grad school, but working in Congress later required me to quickly get up to speed on wherever there was a trouble spot. So through the years I have focused on Iraq, Syria, Africa, and elsewhere. In Ukraine now there is the important matter of the possibility of a major world conflict breaking out. That does tend to focus the mind!

Daily Bell: What’s going on in Ukraine concerning the present crisis? Can you give us some background?

Daniel McAdams: The US has been meddling in Ukraine’s internal affairs since at least the early 2000s and the Orange Revolution, which was covertly and overtly funded and supported by the US government. As with all the enterprises of the neocons and interventionists it quickly came a cropper, with the population voting back in the fellow that the US had helped depose as soon as they next had the opportunity to do so. That fellow, Yanukovych, was finally dispensed with in the US-backed coup last February. The promised stability, democracy, and prosperity has, as in other US interventionist projects, come up somewhat short. The Libyans were supposed to have experienced nirvana once US and French planes bombed the country back to the stone age. Ditto the Syrians after US Ambassador Robert Ford set the regime change mechanism in motion. And the glorious Arab Spring? Ask the Yemenis and Tunisians how it’s all working out.

Daily Bell: Why is the West so determined to destabilize Ukraine, in your view?

Daniel McAdams: Destabilization is the effect more than the intent, I think. But as with most foreign policy actions there is a confluence of influences. Certainly the US oligarchs cannot wait to get their hands on Ukraine’s potential natural resource riches. We all know about vice president Biden’s son’s eager leap into the fray. And there is nothing like snapping up millions of acres of enormously productive farmland in a country whose economy has been obliterated. Of course the military-industrial complex has its own interests, as both NATO expansion and conflicts produce new customers whose purchases can be safely guaranteed by the US taxpayer. And the neocons who dominate both political parties are endlessly pursuing the Wolfowitz doctrine that no potential rival to US hegemony can be allowed to emerge. The plan is to encircle Russia and ultimately overthrow what they view as a non-cooperative regime. It is like little Albania writ large – demand total obedience. They are intoxicated by what they believe are their prior successful regime changes, and encouraged to pick off ever-larger targets. But of course their work is all coming apart. Even Serbia has seen recent protests against the government’s obsequiousness toward the US and EU.

Daily Bell: Is this an ongoing program? Could it end up in a military confrontation directly with Russia?

Daniel McAdams: The danger is great. Led by neocons like Assistant Secretary of State Victoria Nuland, Anthony Blinken, Susan Rice and so on, with the participation of foreign assets like NATO Secretary General Jens Stoltenberg, the US is determined to push Russia beyond its already-stated red-line. A quick review of recent NATO military exercises right on the Russian border lends evidence to the view that they are actually hoping to provoke a conflict. And the propagandized population, where the mainstream media is compliant beyond Pravda proportions, is convinced that Putin is a madman who must be stopped.

Daily Bell: What’s your opinion of Putin?

Daniel McAdams: He is a foreign politician. I am not a Russian citizen. And I am not crazy about any politician. To the extent he is a brake on the designs of the neocons for world domination, which I believe will lead to economic ruin and tyranny for my country, I suppose I welcome those perhaps unintended consequences. The same with the late Hugo Chavez, whose socialist policies I obviously did not endorse. But when he challenged US intervention in his country and the region – even standing up to a US-sponsored coup against him – he was even if inadvertently helping those of us who advocate peace and commerce rather than embargoes and war. We cannot afford a world empire and the pursuit of empire abroad historically goes hand-in-hand with lurching tyranny at home. A look at the state post-9/11 civil liberties in the US shows in what direction we are heading.

Daily Bell: Is Ukraine going to divide into two separate entities?

Daniel McAdams: That is not for us to decide. In principle, secession is a commendable pursuit. Our country was founded on secession. The Founders decided that they no longer wanted to be governed by the British crown so they seceded. If a group of people 6,000 miles away decide they want to be governed by a different group of people than they had been previously, it is hard to see why that is of any concern to the United States. But this hubristic idea that we are the one indispensable nation leads Americans to endlessly ask themselves and each other, “what are we going to do about…?” Plus the breaking up of large entities into smaller entities often leads to more freedom through more accountability. The ancient Catholic principle of subsidiarity was supposed to be at the core of the European experiment, but they seem to have abandoned that concept rather quickly.

Daily Bell: What about other countries in the area? Are things getting better or worse?

Daniel McAdams: There is a growing unrest particularly among central European countries who have relied on trade with Russia or on import of Russian gas. In Hungary particularly the US and EU are looking to isolate and likely eventually undermine the government of Viktor Orban. Orban had the gall to strike a deal with the Russians to upgrade a nuclear power plant without permission from Brussels and he stuck it to the international banksters. Likewise, the Czech Republic’s Zemen is thought to be unreliable due to his insufficient enthusiasm toward sanctions on Russia. Europe is Germany and Germany seems to be having a nervous breakdown, smacked around by an abusive spouse in Washington but unsure where to go for shelter.

Daily Bell: Russia is constantly accused of lying about its troops and about the “war.” Is it?

Daniel McAdams: I am certainly prepared to believe claims of a massive Russian invasion of Ukraine – they say more than 15,000 with the normal accompanying equipment. But because we have all lived through 2002 and the “mobile chemical labs” and “mushroom cloud” lies, it seems a safe course to hold out for some proof. How hard can it be in the age of the high-definition satellite to produce conclusive evidence of such a massive Russian invasion? It is very interesting to, on one hand hear the harrowing claim of Victoria Nuland in the Senate that the Crimeans are living through a “reign of terror” under Russian rule, while at the same time reading in such mainstream journals as Forbes that a June Gallup poll found that some 83 percent of Crimeans of all ethnicities thought the referendum to secede from Ukraine was legitimate. Asked whether life would be better for them after joining Russia, more than 73 percent said it would. And when a German poll asked whether the population agreed with the Russian “annexation” of Crimea 82 percent said “yes.” We are supposed to believe this is a “reign of terror”? Or that perhaps Gallup or the Germans are in the pay of Putin?

Ultimately it is of little concern to the United States if Russia is taking an interest in the spreading chaos next door. Do the neocons want us to believe the US would not take an interest if the Chinese overthrew the Mexican government and were holding massive military exercises in Tijuana?

Daily Bell: What are the plans for the Institute in the near future? Is foreign policy going to become a larger concern?

Daniel McAdams: We hope to expand our outreach this coming year to include small seminars, conferences, and eventually a foreign policy summer school modeled on the Mises Institute’s summer program in Austrian economics. But I believe our focus will remain to a large degree on producing the kinds of analysis and perspective you will find nowhere else. The neoconservatives have attacked us relentlessly, which I take as a badge of pride. The Washington Free Beacon, founded by Bill Kristol, has a regular panic attack about the Ron Paul Institute’s activities. This year we have been linked on the Drudge Report two or three times, which has greatly expanded our reach. I plan to keep growing our readership.

Daily Bell: How about yourself? Other plans? Additional personal or professional outreach?

Daniel McAdams: Lately I have been involved with helping Dr. Paul set up his Ron Paul Liberty Report. He is no longer associated with the Voices of Liberty and is working on launching his own regular Internet television program closer in line with his perspectives and drawing from our rich circle of brilliant friends and associates worldwide.

Daily Bell: How can people get involved with the Institute?

Daniel McAdams: I very much hope people will visit our website regularly at RonPaulInstitute.org. From there you can locate us on Facebook and Twitter. Dr. Paul is known for his frugality and if anyone is so kind as to provide us with financial support I can assure them it will be spent very carefully. We are a project of Dr. Paul’s FREE Foundation, a 501(c)3 organization, so donations are tax deductible.

Daily Bell: Any other points you’d like to make?

Daniel McAdams: Thank you so much for including me in your excellent interview series and best wishes.

Daily Bell: Thanks for your time.

Reprinted with permission from The Daily Bell.

EEUU lanza a sus títeres en Medio Oriente contra Yemen

 


Ex: http://www.elespiadigital.com

Arabia Saudita movilizará 100 aviones de caza y 150.000 soldados para participar en la ofensiva militar contra los rebeldes hutíes en Yemen, informa Al Arabiya. O lo que es lo mismo: todo el ejército de tierra saudita será involucrado en la operación.

Unos 100 aviones caza de Arabia Saudita participarán en la acción militar en Yemen, informa la cadena de televisión Al Arabiya. En la noche del miércoles Arabia Saudita bombardeó a las posiciones de los rebeldes hutíes en Yemen para apoyar al gobierno legítimo. Riad encabeza una coalición integrada por una decena de países que llevarán a cabo la ofensiva militar en Yemen hasta que las milicias que de facto controlan el país den marcha atrás.

Al margen de los bombardeos la coalición ha anunciado la posibilidad de llevar a cabo una operación terrestre. Según Al Arabiya, Arabia Saudita desplegará 150.000 soldados para la campaña contra los hutíes. La cifra equivale aproximadamente al número total de militares que componen el ejército terrestre saudita.

Cazas israelíes participan en intervención militar en Yemen

Aviones de guerra del régimen de Israel se han unido a la ofensiva de Arabia Saudí contra el territorio yemení, han informado este jueves fuentes de inteligencia occidentales, citadas por la agencia de noticias "Alahednews".

Arabia Saudí con la luz verde de EE.UU ha iniciado la madrugada de este jueves una invasión contra el movimiento popular yemení Ansarolá en Yemen.

A través de un comunicado, el Ministerio de Asuntos Exteriores de Turquía ha saludado la ofensiva del CCG al territorio yemení considerándola una medida militar que solo tiene como objetivo las posiciones de Ansarolá. “Ansarolá y todos sus patrocinadores extranjeros tienen que abandonar toda medida que perjudique la seguridad y la paz en Yemen”, reza el comunicado.

El embajador de Arabia Saudí en Washington, capital de EE.UU., Adel al-Yubeir (foto inferior) confirmó la madrugada del jueves que su país, junto a sus aliados del Golfo Pérsico, lanzó ataques aéreos contra el movimiento yemení Ansarolá que habían estrechado el cerco a la ciudad de Adén, donde actualmente se encuentra la residencia presidencial.

En declaraciones con la prensa, Al-Yubeir alegó que el objetivo de la coalición es "proteger y defender el Gobierno legítimo" de Yemen. “La situación es muy peligrosa y debemos hacer todo lo posible para proteger al pueblo yemení y a su legítimo Gobierno", aseguró. Confirmó también que Ansarolá tiene bajo su control la fuerza aérea de Yemen y su armamento.

Finalmente, dijo que Arabia Saudí había consultado con Estados Unidos el ataque, pero que Washington no participa directamente en la operación militar.

Brusca subida del precio del petróleo por los bombardeos de Arabia Saudita en Yemen

El precio de petróleo experimenta una de sus mayores subidas diarias en el último año tras la información de los bombardeos que realiza Arabia Saudita contra las posiciones de los rebeldes hutíes en Yemen.

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Según la agencia Bloomberg, a las 9:20 GMT del 26 de marzo de 2015, los contratos del petróleo WTI para entrega en mayo, se venden a 51,59 dólares por barril, lo que significa un aumento de 2,38 dólares, o 4,84%. Por su parte, el costo del crudo Brent alcanzó los 58,86 dólares por barril, subiendo de este modo un 4,21% (2,38 dólares).

Al mismo tiempo, se registra una depreciación del dólar y el euro frente al rublo ruso por la subida del precio de petróleo. De este modo, la cotización del dólar se ha reducido este jueves a 56,45 rublos por dólar, informa Vesti Finance. Al mismo tiempo, el euro se vende a 61,9 rublos lo que significa la caída de 1,15 rublos. De este modo, ambas divisas alcanzan sus mínimos de este año en relación a la moneda rusa.

Egipto envía cuatro buques militares a las costas de Yemen

Egipto ha enviado cuatro buques militares de su Armada rumbo a las costas de Yemen. Cuatros buques militares pertenecientes a la Marina de Egipto han entrado en el canal de Suez y se dirigen rumbo al Golfo de Adén, que limita con Yemen, informa Reuters, citando a oficiales egipcios. Las naves fueron mandadas por el país árabe con el fin de "controlar la seguridad del Golfo de Adén".

Irán exhorta a Arabia Saudita detener ataques en Yemen

La nación persa rechaza la ofensiva militar iniciada el miércoles por fuerzas de Arabia Saudita y advierte sobre una nueva escalda de violencia en la nación árabe. El Ministerio de Asuntos Exteriores de Irán condenó este jueves la ofensiva militar que ejerce una coalición liderada por Arabia Saudita en Yemen, y advirtió que la invasión solo conlleva al desarrollo del terrorismo en el país.

En un comunicado, la Cancillería recordó que Yemen está luchando contra el terrorismo y una crisis interna, por lo que instó a Riad (capital saudí) a detener los ataques, pues la invasión complicará la situación. “Recurrir a opciones militares contra Yemen que está luchando contra el terrorismo y sufriendo una crisis interna, solo complicará la situación y hará perder las oportunidades para encontrar una salida pacífica a las discrepancias internas en este país”, declaró el portavoz de la cancillería persa, Marzie Afjam.

Afjam consideró que los ataques contra Yemen para detener a los grupos chií de los hutíes “es un paso muy peligroso que contradice las obligaciones internacionales de respetar la soberanía nacional de los Estados no tendrá ningún logro, solo esparcir la inseguridad en toda la región”. Irán instó a la coalición que dirige Arabia Saudita a detener los ataques aéreos y todo tipo de intervención castrense contra la nación yemení, al tiempo que exhortó a los políticos y grupos yemeníes a implementar acuerdos nacionales ya alcanzados para poder salir de la crisis.

Moscú censura la intervención militar extranjera en Yemen

Rusia exige el cese de los bombardeos de terceros países sobre Yemen que arrancaron la pasada madrugada y según los últimos datos se han cobrado ya 65 vidas.

La Cancillería rusa, en un comunicado emitido este jueves, expresa su apoyo a la "soberanía, unidad e integridad territorial" de Yemen y llama a todas las partes del conflicto, incluidos los aliados externos, a "cesar de inmediato las hostilidades y desistir de conseguir sus objetivos con las armas en la mano".

Según el documento, la situación en Yemen puede ser solucionada solo a través de un amplio diálogo nacional y "Rusia se ofrece a contribuir mediante contactos con las partes enfrentadas, también en la ONU".

En la operación militar en curso participan varios países del Golfo Pérsico y está liderada por Arabia Saudí, en respuesta a una solicitud del presidente yemení Abd Rabbuh Mansur Hadi para ayuda a defender el gobierno legítimo de los ataques hutíes. El canal de televisión Al-Arabiya informó que Arabia Saudí planea involucrar en la operación unos 100 aviones y varios miles de soldados.

Por su parte, Emiratos Árabes ha enviado a la región unos 30 aviones que participarán en la campaña. Kuwait, Catar, Jordania y Baréin también expresaron su disposición a intervenir con sus fuerzas aéreas, según Al-Arabiya.

"Intervención inadmisible"

El vicepresidente del comité de asuntos internacionales de la Duma de Estado (cámara baja del Parlamento ruso), Leoníd Kaláshnikov, califica de "inadmisible" para las instituciones internacionales la intervención de Arabia Saudí.

"Cualquier injerencia, incluso si es un país vecino, se regula por leyes internacionales, y en esta situación no veo que las leyes se respeten," constató.

Por su parte, Alexandr Kuznetsov, vicepresidente del Instituto ruso de Pronósticos y Arreglo de conflictos políticos, pronostica que la operación militar sólo servirá para desestabilizar aún más Yemen.

"No traerá (la intervención) los resultados deseados, es decir, que el presidente Hadi recupere el control como quieren ahora los sauditas, sino que provocará una escalada del conflicto y nuevas víctimas civiles", valora el experto en palabras a RIA Novosti.

Kuznetsov advierte además que la acción militar de Arabia Saudí "podría provocar una guerra civil a gran escala en Yemen, quizás entre el norte y el sur o entre los chiíes y los suníes", recordando que los milicianos yemeníes ya tienen experiencia de hacer frente a Arabia Saudí.

"El Ejército saudí mostró su ineficacia entre 2009 y 2010 durante los combates contra los hutíes que luchaban con éxito contra las tropas saudíes en la frontera", recuerda Kuznetsov.

La intervención requiere el permiso de la ONU

El presidente de la Asociación Rusia de Derecho Internacional, Anatoli Kapustin, expresa sus dudas acerca de la legalidad de la operación militar en Yemen, pues no basta con la solicitud de las autoridades del país sino que se necesita el permiso del Consejo de Seguridad de la ONU.

El jurista explica que el capítulo 8 (artículos 52 y 53) de la Carta de la ONU exige con precisión que las organizaciones regionales actúen bajo dirección del Consejo de Seguridad.

"Ellas (las organizaciones regionales) no pueden tomar decisiones independientes; pueden utilizar métodos pacíficos para solucionar los conflictos, pero el uso de la fuerza solo es permitido con el mandato correspondiente del Consejo de Seguridad", señala Kapustin.

El experto indicó que se trata de "una exigencia imperativa, respecto a la cual no pueden haber desviaciones".

No obstante, señaló que desde el punto de vista de los estatutos de la ONU existen varias situaciones que permiten el uso de las fuerzas armadas.

"Por solicitud del Gobierno esto es bastante legal, si el Gobierno legítimo controla al menos parte del territorio, incluso si no controla el territorio y se encuentra en el exilio esto es posible; la base jurídica es el artículo 51 de los estatutos de la ONU, consistentes en el derecho a la defensa propia… pero la cosa cambia si hay una lucha interina, una guerra civil", concluye.

Los intereses saudíes

En opinión de Elena Supónina, asesora del director del Instituto ruso de Estudios Estratégicos, la operación militar saudí en Yemen "busca proteger sus exportaciones y prevenir el refuerzo de Irán en la región".

Según la experta, Arabia Saudí tenía varios escenarios, uno de los cuales fue intentar entablar negociaciones entre los bandos del conflicto, a pesar de que se frustraron los acuerdos anteriores con los rebeldes. Pero Riad, afirma, cambió su estrategia cuando los hutíes extendieron su control hacia el estrecho de Mandeb, importante arteria para las exportaciones de los países del Golfo Pérsico hacia Europa y EEUU.

"Los buques cisterna pasan muy cerca de la costa y los hutíes podrían interrumpir su tránsito; en general, el refuerzo de los hutíes significaría el refuerzo de Irán, lo que Arabia Saudí y otras monarquías árabes no soportan más", dijo Supónina.

A raíz de todo esto, opina la experta, Arabia Saudí ha iniciado la operación militar con urgencia, "sin esperar a la cumbre de la Liga Árabe" y para coger a los hutíes "por sorpresa".

Asimismo, Supónina advierte que la operación militar en Yemen puede provocar nuevos atentados en el país. "Los hutíes y algunos partidarios del presidente Hadi se mostraban en contra de la intervención militar saudí, al igual que seguramente los extremistas de Al Qaeda, por lo que es de esperar nuevos atentados en Yemen en un futuro próximo", concluye Supónina.

Rusia mantiene abierta su embajada

Pese al inicio de la operación militar y a las primeras muertes de civiles, la Embajada rusa no se plantea por el momento evacuar a su cuerpo diplomático y a los nacionales que viven en el país, según declara a RIA Novosti el adjunto de prensa de la Embajada, Timofei Bókov.

"Todavía no se analiza una posible evacuación, primero porque los ataques solo afectan a objetivos militares, lejos de la Embajada, y segundo, porque hasta ahora solo hay solicitudes aisladas de ciudadanos rusos residentes en el país", dijo Bókov, que califica de "bastante tranquila" la situación en la capital, Saná.

Bókov informó que, según las estimaciones de la Embajada, en Yemen residen actualmente unos 2.000 ciudadanos rusos, pero "hay que comprender que estos datos no son exactos, ya que no todos los ciudadanos están inscritos en la embajada, ya que la inscripción es voluntaria".

Varios países anunciaron recientemente el cierre de sus delegaciones diplomáticas en Yemen por motivos de seguridad, entre ellos EEUU, Francia, Alemania y Japón.

Hezbolá: Agresión saudí a Yemen busca garantizar intereses de EEUU

El Movimiento de Resistencia Islámica de El Líbano (Hezbolá) ha condenado fuertemente los ataques aéreos de Arabia Saudí y sus aliados contra Yemen, medida que según argumenta, busca favorecer los intereses de Estados Unidos y el régimen de Israel en la región.

La operación militar está destinada a garantizar los intereses de EE.UU y ofrece un gran servicio a los enemigos sionistas, provocando más extremismo y hostilidad hacia el pueblo palestino y otros pueblos de la región”.

“Hezbolá condena fuertemente la agresión saudí-estadounidense contra el pueblo hermano de Yemen, el Ejército nacional, así como instalaciones cruciales”, reza el movimiento en un comunicado emitido este jueves.

Para Hezbolá, este último “aventurismo insensato carece de cualquier justificación legal y religioso” y tendrá graves consecuencias para toda la región.

A este respecto, insta a Riad y sus aliados a detener inmediata e incondicionalmente la agresión injusta, que apunta a un pueblo que sólo busca la independencia y se niega a aceptar que los países vecinos les impongan sus decisiones.

“La operación militar está destinada a garantizar los intereses de EE.UU y ofrece un gran servicio a los enemigos sionistas, provocando más extremismo y hostilidad hacia el pueblo palestino y otros pueblos de la región”, agrega el documento.

Además, llama a los yemeníes a mantenerse unidos y a dirimir la situación a través de una solución política, para proteger su país y garantizar la unidad y la integridad territorial ante las intervenciones extranjeras.

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Por último, envía su pesar y solidaridad por el martirio de decenas de civiles y asegura estar al lado del pueblo yemení hasta que logren sus objetivos de paz.

La intervención militar árabe-estadounidense, iniciada en las primeras horas de este jueves, ha sido condenada por varios países, entre ellos Irán, China, Rusia, Siria, Irak y Argelia, que se muestran preocupados por las consecuencias que tendría una guerra contra Yemen.

Tras los bombardeos, que ha dejado hasta el momento unos 25 muertos, en su mayoría niños y mujeres, los funcionarios de Ansarolá han advertido de una guerra global si Riad no detiene sus ataques.

Irak y Siria condenan ataques contra Yemen

El ministro de Asuntos Exteriores de Irak, Ibrahim al-Yafari, ha advertido este jueves que la intervención militar en Yemen solo complicará la crisis que reina en este país.

Al-Yafari, que ha viajado a Egipto para una reunión entre los cancilleres de la liga árabe en Sharm al-Sheij ha insistido en la necesidad de encontrar una solución política para la actual situación de Yemen.

También en un comunicado lanzado en la misma jornada, Siria ha tachado el ataque lanzado por Arabia Saudí contra Yemen dentro de la denominada operación “Tormenta Firme” de una "obvia violación de la soberanía" de Yemen.

En otro comunicado, el partido Al-Vafa al-Islami de Baréin ha convocado a los bareiníes para participar el viernes en una manifestación masiva en apoyo al pueblo yemení y con el fin de condenar el ataque del régimen saudí contra Ansarolá.

Una coalición contra el movimiento popular yemení Ansarolá, encabezada por Arabia Saudí y con la luz verde de EE.UU., ha iniciado la madrugada de este jueves una invasión contra Yemen.

"En Yemen está teniendo lugar otra revolución de color"

Yemen se encuentra al borde de una nueva revolución de color después de que una coalición de países árabes encabezada por Arabia Saudita comenzase a bombardear el país con el fin de respaldar las autoridades legítimas, afirma el arabista Efim Rezvan.

"Se trata de una nueva revolución de color", comenta el arabista Efim Rezvan en una entrevista para la radio Kommersant FM y añade que los inicios de la aparición de los rebeldes hutíes hay que buscarlos en las multitudinarias protestas de la 'primavera árabe' en el año 2012.

Entonces, el presidente del país, Ali Abdullah Saleh, se vio obligado a dimitir después de resultar herido en un tiroteo contra el palacio presidencial en Saná y por las manifestaciones en contra de su poder. "Y luego, como siempre en estos casos, ocurre una fuerte desestabilización de la situación en el país", explica el experto. "Yemen es uno de los países más pobres del mundo y el traspaso del poder de una familia a otra durante la revolución del 2012 no fue capaz de resolver ninguno de los problemas".

Los rebeldes chiíes hutíes iniciaron una insurrección que se reforzaba conforme colapsaban todas las estructuras del Estado, dice Rezvan. Cumplidos tres años de la revolución de 2012, los rebeldes se convirtieron en una fuerza poderosa que logró apoderarse del palacio presidencial en enero de 2015 y obligar al Gobierno del presidente Abd Rabbuh Mansur al Hadi a dimitir. El mandatario huyó a la ciudad de Adén, empezó a organizar la resistencia y solicitó el envío de tropas extranjeras cuando los rebeldes se apoderaron de gran parte del país.

En relación a la respuesta de Arabia Saudita, que empezó junto con los aliados a bombardear el país, el experto considera que el país teme "la influencia chií" ya que la frontera entre los dos países está poco protegida y los rebeldes pueden acceder a los yacimientos petroleros sauditas.

"Vemos otra vez una violación del derecho internacional. No hay ninguna resolución del Consejo de Seguridad de la ONU. Vemos el derecho del más fuerte cuando los países del golfo Pérsico, con el apoyo de Egipto, Jordania y EE.UU., invaden un país soberano donde tiene lugar una guerra civil", concluye el experto, añadiendo que "conociendo la historia de Yemen se puede, por desgracia, esperar que el conflicto vaya a durar años".

La operación militar, en la que ya participan Arabia Saudita, Kuwait, Baréin, Emiratos Árabes Unidos, Catar, Pakistán y Egipto, hasta el momento se ha llevado la vida de más de 60 personas. Mientras se agrava el conflicto, más países, como Jordania, se suman a la operación militar contra los rebeldes.

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Análisis: ¿El mundo al borde de una nueva guerra? Quién lucha contra quién en Yemen

En el centro del grave conflicto que está viviendo Yemen está la oposición entre los partidarios del presidente Abd Rabdo Mansur Hadi y los rebeldes zaidíes chiítas conocidos como los hutíes.

Actores del conflicto

A lo largo de los últimos meses, la República de Yemen se ha visto sumergida en conflictos entre varios grupos diferentes, que empujan al país "al borde de una guerra civil", según el consejero especial de la ONU. Los actores principales de esta crisis son los hutíes y los partidarios del presidente Abd Rabdo Mansur Hadi.

Abd Rabbuh Mansur Hadi desempeña el cargo de presidente de ese país desde el 27 de febrero de 2012. Fue vicepresidente de Yemen desde 1994 hasta 2012. Hadi sucedió a Alí Abdullah Saleh, quien fue el presidente de Yemen desde 1990 hasta 2012, cuando abdicó tras meses de protestas.

¿Quiénes son los hutíes?

Los hutíes son un grupo insurgente zaidí chiíta que opera en el noroeste de Yemen. El nombre del movimiento proviene del apellido de la familia de al-Houthi.

Los zaidíes son una rama del chiísmo en el islám, que tiene sus orígenes en el siglo VIII. Dentro de las ramas del chiísmo es la más próxima al sunismo. Los zaidíes componen un tercio de la población y gobernaron en Yemen del Norte bajo un sistema conocido como imamato durante casi 1.000 años hasta 1962.

Orígenes del movimiento rebelde chií de los hutíes

La insurgencia hutí comenzó en 2004 liderada por Hussein Badr al-Din al-Houthi, en un esfuerzo por obtener una mayor autonomía para la gobernación de Sa'dah y proteger las tradiciones culturales y religiosas de los zaidíes de lo que se percibía como una usurpación por los islamistas sunitas, informa BBC.

Líderes del movimiento hutí

Abdul-Malik al-Houthi es el líder actual de los hutíes, junto con sus hermanos Yahia Badreddin al-Houthi y Abdul-Karim Badreddin Al-Houthi. Encabezó el movimiento tras la muerte de su otro hermano, Hussein Badreddin al-Houthi, en 2004.

Hussein Badreddin al-Houthi fue un líder religioso zaidí y exmiembro del Parlamento de Yemen entre 1993 y 1997. Se considera el fundador el movimiento insurgente de los hutíes. Tras meses de combates, el 10 de septiembre de 2004 los ministerios del Interior y de Defensa de Yemen anunciaron su muerte.

Territorio y seguidores

La mayor parte de la actividad hutí se ha centrado en la gobernación de Sa'dah, uno de los estados de Yemen, situado al norte del país, en la frontera con Arabia Saudita. Según estimaciones, el número de sus seguidores puede superar 100.000 personas.

Mientras que algunas partes de las fuerzas de seguridad yemeníes apoyan al presidente Hadi, otras se muestran partidarias de su predecesor Alí Abdullah Saleh y los hutíes. En el sur del país, sunita en su mayoría, al presidente lo apoya la milicia conocida bajo el nombre de Comité de Resistencia Popular y miembros de tribus locales.

Al mismo tiempo, Al Qaeda en la Península Arábiga, también conocida bajo el nombre de Asnar al-Sharia, se opone tanto a los hutíes como al presidente Hadi. El conflicto se complicó aún más cuando a finales de 2014 surgió un grupo yemení afiliado al Estado Islámico, que se ha responsabilizado de una serie de atentados suicidas realizados en Saná en marzo de 2015.

Recientes acontecimientos clave

- En febrero de 2010, el Gobierno y los rebeldes hutíes acordaron un cese el fuego.

- En 2011, los hutíes se unieron a las protestas contra el presidente Saleh y se aprovecharon de un vacío de poder para expandir su control territorial en Sa'dah  y la provincia vecina de Amran.

- Posteriormente, participaron en la Conferencia para el Diálogo Nacional, celebrada desde marzo de 2013 hasta enero de 2014. El presidente Hadi anunció un plan para febrero de 2014, de convertir a Yemen en una federación de seis regiones, algo que los hutíes rechazaron.

- En enero de 2015, los hutíes se apoderan del palacio presidencial en Saná haciéndose formalmente con el poder. El grupo promete disolver el parlamento y anuncia planes de una nueva Asamblea provisional y un Consejo presidencial de cinco miembros que gobernaría hasta dos años. No obstante, las tribus suníes y los líderes del sur se opusieron a estas declaraciones, dejando al país en peligro de una intensificación del conflicto.

- A finales de febrero de 2015, el presidente Hadi se escapa de la capital Saná a la segunda ciudad más importante Adén, ciudad que declaró la capital de facto.

- A finales de marzo de 2015, los hutíes establecen el control sobre la tercera ciudad más grande de Yemen, Taiz. Poco después, toman bajo su control la ciudad de Adén. El presidente huye de la ciudad.

- El presidente Hadi solicita la intervención de los países árabes para detener el avance de los hutíes. En respuesta, una coalición liderada por Arabia Saudita lanza ataques aéreos contra las posiciones de los hutíes.

Contexto internacional

Además de Arabia Saudita, a nivel internacional el Gobierno de Yemen recibe apoyo de los Emiratos Árabes Unidos, Baréin, Qatar, Kuwait, EE.UU., Egipto, Jordania, Sudán, Pakistán, Marruecos y Turquía. A su vez, Irán ha instado a poner un fin inmediato a los ataques contra los hutíes en Yemen.

Contexto interno

Los conflictos que ha sufrido Yemen en los últimos años se deben en gran parte a los problemas subyacentes del acceso desigual al poder y a los recursos. El desarrollo del país, que es el más pobre Oriente Medio, se ha visto dificultado por una gobernanza débil, así como por problemas de corrupción, agotamiento de recursos e infraestructura insuficiente.

Desempleo, altos precios de los alimentos y servicios sociales limitados tienen como resultado el hecho de que más de 10 millones de yemeníes, según estimaciones, padecen inseguridad alimentaria.

vendredi, 27 mars 2015

President Obama Condemned by Regional Nations over Venezuela

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President Obama Condemned by Regional Nations over Venezuela

Joachim de Villiers, Noriko Watanabe and Lee Jay Walker

Ex: http://moderntokyotimes.com

President Obama was on the wrong side of history when America plugged to support the Muslim Brotherhood in Egypt and in other nations in North Africa and the Middle East. Similarly, he is on the wrong side of history when it comes to his judgment on Venezuela. Therefore, regional nations have openly rebuked Obama after he declared that Venezuela was a national security threat.

If Obama is so concerned about human rights then he should focus on allies like Saudi Arabia that bans all non-Muslim faiths and persecutes the Shia. Likewise, he should ostracize Turkey where journalists face prison and so forth. On top of this, the Obama government didn’t hesitate to spy on allies and enemies alike in relation to the spying and espionage scandal.

Indeed, irrespective if nations support or oppose the current leader of Venezuela, it is clear that the situation is an internal issue. Also, the history of America meddling throughout South America is one of supporting right-wing death squads, powerful crony elites and political despots. Therefore, Obama’s open meddling into the internal affairs of Venezuela is a reminder that America still deems it fine to destabilize in South America.

Ernesto Samper, the secretary-general of the Union of South American Nations (UNASUR), rebuked Obama. He stated that the UNASUR bloc opposes “any attempt at internal or external interference that attempts to disrupt the democratic process in Venezuela.”

The President of Ecuador, Rafael Correa, lambasted the Obama government. He stressed this strongly by stating: “An executive order by Obama declaring Venezuela a national security threat and declaring a national emergency to face this threat … It must be a bad joke, which reminds us of the darkest hours of our America, when we received invasions and dictatorships imposed by imperialism…”

Correa also focused on the Obama administration being completely out of touch because he stressed: “Will they understand that Latin America has changed?”

Obama’s declaration that Venezuela is a national security threat seems like a sinister ghost from the past. Also, with peace talks continuing in Cuba between the government of Colombia and FARC then Obama’s timing is also an enormous misjudgment. Similarly, recent positive signs between America and Cuba will be hindered by Obama’s policy towards the current government of Venezuela.

President Evo Morales of Bolivia was also scathing about the Obama administration. Indeed, Morales rightly pointed out that Obama’s executive order is a threat to “all of Latin America and the Caribbean.”

Morales continued by stating: “We condemn, we repudiate, in the 21st Century we won’t accept this kind of intervention by the United States …. All of our solidarity and our support goes to President Maduro, and the revolutionary Bolivarian government and people of Venezuela.”

Other regional nations condemned America therefore it is difficult to see how Obama deems this policy to be fruitful. On the contrary, the open meddling into the internal affairs of Venezuela will only fuel more anti-Americanism throughout the region. Therefore, the Cold War logic of Obama towards Venezuela resembles the sinister forces of old and this reality means that Obama is on the wrong side of history.

 

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Que savons-nous de ce qui s'est fait en notre nom en Libye ?

Que savons-nous de ce qui s'est fait en notre nom en Libye ?

Entretien avec Françoise Petitdemange

Ex: http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr


libye-2014-01-21-ENGL-1.jpgA l'initiative souveraine du président de la république française, Nicolas Sarkozy, la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne a donc été anéantie sous les bombes en 2011. Observatrice attentive des événements qu'elle commentait quotidiennement sur Internet, Françoise Petitdemange annonce la parution de son ouvrage "La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011)". Elle répond ici à quelques questions...

Michel J. Cuny : En 1969, lors de la chute du roi Idriss 1er et de la prise de pouvoir par un groupe d'officiers unionistes libres, comment le gouvernement français avait-il réagi ?

Françoise Petitdemange : Georges Pompidou venait d'être élu à la présidence de la république, le 20 juin de cette année 1969, lorsque le 1er septembre, la Révolution a eu lieu en Libye. L'accueil qu'il fait aux jeunes révolutionnaires a été fort heureusement relaté par Guy Georgy qui s'apprêtait à devenir le premier ambassadeur de France dans la Libye révolutionnaire :

"Vous avez appris ce qui s'est passé ; on ne connaît pas encore les auteurs de ce coup d'Etat, mais il est probable que ce sont des nationalistes à la Nasser. Le monde arabe est en effervescence, la croissance démographique et le pétrole, la misère et la richesse insolente s'y côtoient, la soif de dignité et de justice est la nouvelle antienne du tiers-monde. La moitié de ces peuples ont moins de vingt-cinq ans et l'avenir n'est certainement pas aux rois, aux princes ni aux potentats de tout poil. Vous verrez ces jeunes gens. Vous les écouterez pour savoir ce qu'ils veulent, vous les jugerez avec sympathie, vous leur offrirez notre coopération. Il ne doit pas manquer de domaines où l'intérêt de nos deux pays puisse être complémentaire."

 

Michel J. Cuny : Dans quel domaine les intérêts de la Libye révolutionnaire et de la France de Georges Pompidou ont-ils pu, par exemple, se rejoindre ?

Françoise Petitdemange : Dès l'automne, pour défendre la jeune révolution, des pourparlers secrets ont été engagés, entre la France et la Libye, portant sur des avions "Mirage" de la firme Dassault. Très rapidement, les services secrets israéliens (le Mossad) révèlent l'affaire, aussitôt relayés dans les médias français. En février 1970, lors d'un voyage officiel du couple présidentiel français aux Etats-Unis, des manifestations accompagnent ses déplacements. Le 28, à Chicago, Georges et Claude Pompidou, conviés à un dîner offert par le Chicago Council of Foreign Relations et l'Alliance française, sont accueillis par un millier de manifestants de la diaspora juive : "Pompidou go home !" A l'issue du dîner, la foule est encore plus agressive. Le journaliste Vincent Nouzille raconte...

"Les services de sécurité et les gardes du corps sont débordés. Les cris fusent. Des manifestants pressent les Pompidou et leur crachent au visage."

 

Michel J. Cuny : La Libye révolutionnaire n'était donc ni une amie d'Israël, ni une amie des Etats-Unis en général... Pour quelles raisons ?

Françoise Petitdemange : A propos d'Israël, voici comment Muammar Gaddhafi devait répondre, lors d'un entretien accordé en avril 1983 à trois journalistes, Hamid Barrada (Africain), Marc Kravetz (Européen et Juif), Mark Whitaker (Etats-Unis), qui venaient d'évoquer la persécution des Juifs(ves) :

"Les Juifs, je le répète, ont été persécutés et pourraient l'être encore, c'est possible. Mais il est absolument certain qu'ils n'ont pas été touchés pendant les quatre mille ou cinq mille ans qu'ils ont vécu avec les Arabes. Voilà une vérité qui mérite d'être consignée dans les livres - et méditée." Alors, où est le problème ? Ici: "Tel est le credo des sionistes, consigné dans leurs écrits et illustré par leur comportement actuel. Périsse le monde entier pourvu qu'ils subsistent eux seuls et réalisent leur croyance fallacieuse, à savoir qu'ils sont le peuple élu."

En ce qui concerne les Etats-Unis, les membres du Comité central des Officiers Unionistes Libres, devenu le Conseil du Commandement de la Révolution avaient été intraitables. Les troupes états-uniennes, comme trois mois auparavant les troupes britanniques, avaient dû évacuer les bases militaires, le 30 juin 1970 au plus tard, mettant ainsi fin à la colonisation. Ce démantèlement avait été l'une des raisons majeures, pour les jeunes militaires et civils, de faire la révolution.

 

Michel J. Cuny : Comment définir la Jamahiriya Arabe Libyenne ?

Françoise Petitdemange : Le terme Jamahiriya, qui est un néologisme créé par Muammar Gaddhafi, veut dire "Etat des masses". Les éléments fondamentaux de cette structure sont les Congrès Populaires de Base (CPB) qui ont eu pouvoir décisionnel.

"Sont membres de droit des CPB tous les citoyens libres ayant 16 ans révolus ainsi que tous les ressortissants des pays arabes s'ils le désirent."

Les CPB (Congrès Populaires de Base) ont compétence pour...

"1 - Promulguer les lois dans les différents domaines... 2 - Etablir le plan de développement [économique et social] et le budget de l'Etat. 3 - Ratifier les traités et accords [signés] entre la JALPS [Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste] et les autres pays. 4 - Définir la politique [générale] dans tous les domaines. 5 - Déterminer les relations de la JALPS avec les autres pays. 6 - Fixer la position politique de la JALPS à l'égard des mouvements politiques dans le monde. 7 - Statuer en ce qui concerne la guerre et la paix. 8 - Former les Comités populaires et évaluer leur action, (leur demander des comptes)."

Les Comités Populaires de Base, quant à eux, ont la charge de mettre en application les décisions des Congrès Populaires de Base.

A l'échelle du pays, les Secrétaires délégués par les Congrès Populaires de Base, les Comités Populaires de Base, ainsi que par les Unions, Syndicats et Ligues professionnel(le)s, les Secrétaires du Comité Populaire Général, le Secrétariat Général du Congrès Général du Peuple se réunissent une ou deux fois par an, lors du Congrès Général du Peuple (CGP).

 

Michel J. Cuny : Cette démocratie directe, pleinement assumée sur le plan politique, se retrouvait-elle jusque dans la dimension économique ?

Françoise Petitdemange : Dès après la Révolution, Muammar Gaddhafi lit un "Communiqué"  à la radio libyenne. Parlant de la nouvelle Libye...

"Elle ira de l'avant sur le chemin de la liberté, de l'union et de la justice sociale, garan-tissant à tous ses fils le droit à l'égalité et ouvrant grand devant eux les portes d'un travail honnête, d'où seront bannies l'injustice et l'exploitation, où personne ne sera ni maître ni serviteur, où tous seront des frères libres, au sein d'une société qui verra régner, par la grâce de Dieu, la prospérité et l'égalité."

Dans l'Etat des masses, tout ce qui est fondamental pour l'être humain était assuré. Au moment du mariage, par exemple, chaque couple libyen recevait un logement gratuit (un appartement ou une maison) dont la superficie pouvait aller jusqu'à 160 mètres carrés. Pour les habitant(e)s, l'eau, l'électricité, le chauffage, à usage domestique, étaient gratuit(e)s. Le prix d'un litre de carburant était de 0,08 euro, etc...

Voilà tout ce que la France de Nicolas Sarkozy et du sioniste avéré Bernard-Henri Lévy a décidé de détruire.

 

"La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011)", Editions Paroles Vives, 542 pages, 29 € (port compris). Contact avec Françoise Petitdemange : fpetitdemange.mjcuny@orange.fr

 

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La trame de mon livre sur la Libye révolutionnaire

par Françoise Petitdemange  

     Le 1er Septembre 1969, le peuple libyen, qui s'apprête à partir au travail, apprend, par la radio, qu'une révolution a eu lieu à l'aube. La voix mystérieuse d'un homme lisant un Communiqué annonce que, désormais, la Libye est une République Arabe Libyenne...  « où personne ne sera ni maître ni serviteur ». [Page 19] Les premières manifestations de soutien viennent des faubourgs pauvres : « C'est le printemps qui paraît à notre porte. » [Page 23] Le mouvement s'étend... « Un extraordinaire cortège de femmes dévoilées défile dans Tripoli et vient apporter solennellement le témoignage de son appui à la révolution. » [Page 23]

     Quelques jours plus tard, l'équipe des douze jeunes Officiers Unionistes Libres, qui est devenue le CCR (Conseil du Commandement de la Révolution), nomme le Premier ministre, choisi en dehors d'elle, et chargé de constituer un gouvernement. Le 10 septembre, le Conseil des ministres annonce le doublement des salaires les plus modestes, la réduction des loyers de 30 à 40 %, et le placement des banques sous le contrôle du gouvernement, etc. : ce qui sera fait. Très vite, un programme de création de logements est lancé parce que le peuple vit dans des bidonvilles. Lorsque la journée d'école est finie pour les enfants, commencent, dans les classes, des cours du soir pour les adultes parce que le peuple est analphabète.

     Le CCR (Conseil du Commandement de la Révolution) dote la Libye d'une Constitution provisoire, en totale rupture avec la Constitution monarchique : elle est proclamée le 14 décembre 1969. En 1970, les bases militaires françaises, britanniques et états-uniennes sont démantelées et les troupes d'occupation sont conviées à déguerpir, avec armes et bagages, du sol libyen.

      En 1973, des CPB (Congrès Populaires de Base) sont constitués dans lesquels le peuple libyen peut décider quasiment de tout ; des CPB (Comités Populaires de Base) sont chargés de mettre en application les décisions. Le premier CGP (Congrès Général du Peuple) réunit un millier de personnes à Tripoli du 5 au 18 janvier 1976 ; il se réunira une nouvelle fois, du 13 au 24 novembre de la même année : les termes définissant la structure politique de la Libye, devenue la RALPS (République Arabe Libyenne Populaire Socialiste), y seront précisés. Par la suite, il se réunira une ou deux fois par an. Le CGP (Congrès Général du peuple) est destiné à définir les grandes options du développement à l'échelle du pays que le CPG (Comité Populaire Général) sera chargé de mettre en application durant l'année.

     Le 2 mars 1977, la RALPS devient la JALPS (Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste) ou Etat des masses. L'Etat des masses, c'est le peuple libyen se gouvernant lui-même, c'est la démocratie directe. Par sa structure horizontale appuyée sur l'ensemble de la population libyenne, il remet en cause la structure verticale des Etats bourgeois à tendance monarchique, comme celle de la France, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, chapeautée par une infime minorité de personnes.

     En 1986, les CPB (Congrès Populaires de Base) élaborent de nouveaux textes législatifs sur « les biens mal acquis » et sur « la propriété foncière ». Concernant celle-ci... « La terre, en Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste, n'est la propriété de personne, elle ne peut être l'objet de transaction ni de transfert de propriété. » [Page 208] La maison appartient à celui qui l'habite, tant qu'il l'habite et l'entretient. Il en est de même pour la ferme et la terre y afférente : la ferme appartient à celui qui l'habite et l'entretient et la terre appartient à celui qui la cultive tant qu'il la cultive, dans le cadre de l'usage familial, c'est-à-dire sans exploitation du travail de quelqu'un, extérieur à la famille, qui serait salarié. Il en est de même pour toutes les branches professionnelles. Dans la société socialiste, il n'y a pas de salarié(e)s mais des associé(e)s : le revenu du travail appartient à celui-celle qui travaille et ne peut donc provenir d'une production faite au profit d'un tiers.

     Durant ces 42 années, de 1969 à 2011, des relations s'établissent entre la Libye et les autres pays africains, bien sûr, mais aussi entre la Libye et les autres pays dans le monde : la France, la Yougoslavie puis les pays des Balkans, l'URSS puis la Russie, l'Irak, la Syrie, le Qatar, l'Arabie saoudite, Cuba, l'Argentine, l'Iran, le Venezuela, etc. Non, la Libye n'est pas un pays isolé sur le plan international.

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     Les 8 et 9 septembre 1999, Muammar Gaddhafi, par sa Déclaration de Syrte (Libye), impulse un nouveau souffle à l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine), créée en 1963, qui devient l'UA (Union Africaine). Celle-ci s'appuiera sur les principes suivants : « - l'égalité entre les Etats membres de l'Union, - l'autorité entre les mains des peuples » ; « - l'union s'engage à défendre le continent sur terre, mer et dans les airs ». [Page 373] A Syrte, les objectifs, qui sont énumérés, sont destinés à être concrétisés par les institutions telles que le Congrès africain, la Banque centrale africaine, le Fonds monétaire africain, etc.

     Lors du Sommet de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) qui a lieu moins d'un an plus tard, du 10 au 12 juillet 2000, à Lomé (Togo), Muammar Gaddhafi relance un projet proposé en 1924, visant à réaliser... « Un ensemble, dit-il, que l'on appellera les Etats-Unis d'Afrique. C'est la solution historique pour le continent. La solution à la guerre et au sous-développement. A mon sens, je pense que l'Afrique n'est absolument pas un continent pauvre. Il n'a peut-être pas de liquidités, mais il a des ressources et des matières premières. Je considère l'Afrique comme un continent riche. » [Pages 380-381] La même année, une Conférence Mondiale est organisée sur la monnaie commune africaine: le Dinar-or.

    Libyexxxxcccvv.jpg La « Troisième guerre du Golfe », menée par les Anglo-Saxons contre l'Irak, commence le 20 mars 2003 ; Bagdad tombe le 9 avril ; la guerre s'achève officiellement le 1er mai ; le chantage « Pétrole » (à moindre prix) « contre Nourriture » (surfacturée), qui sera à l'origine de la mort de 1,5 million d'Irakiens et d'Irakiennes dont 500.000 enfants, ne prendra fin que le 21 novembre à minuit. Saddam Hussein sera arrêté dans la nuit du 13 au 14 décembre : il sera humilié et maltraité en violation complète du droit international et des droits de l'Homme... Après un procès bâclé, de juillet 2004 à décembre 2006, un procès des plus iniques avec menaces de mort à l'appui sur les avocats de la défense, il sera, non pas fusillé comme il en avait fait la demande, mais pendu le 30 décembre.

     Lors du Sommet de l'UA (Union Africaine) d'Accra (Ghana) qui se tient du 1er au 3 juillet 2007, les chefs des Etats africains et le Guide révolutionnaire, Muammar Gaddhafi, se déclarent... « Conscients de la nécessité d'associer les populations et la diaspora africaines au processus d'intégration économique et politique de notre continent afin que l'Union africaine soit une Union des peuples et non une simple « Union des Etats et des gouvernements ». » [Page 441]

     Petite parenthèse à l'échelle du monde... Muammar Gaddhafi est invité à Paris, du 10 au 15 décembre 2007 ; aussitôt, les médias-menteurs se déchaînent, les “socialistes” sont furieux... Les droits de l'homme ? Nicolas Sarkozy se sent obligé de dire qu'il en a été question dans les conversations. Mais le Guide révolutionnaire, qui reçoit dans sa tente, déclare, le 11, tout à fait sereinement : « Tout d'abord, nous n'avons pas évoqué, moi et le président Sarkozy, ces sujets. » [Page 455] Quelques temps plus tard, lors d'une intervention à l'Unesco, il remettra à leur place les fanatiques de cette violence bourgeoise : « Avant de parler des droits de l'homme, il faut vérifier que les immigrés en bénéficient, chez vous, de ces droits. » [Page 456]

     Le 23 septembre 2009, Muammar Gaddhafi s'exprime devant l'Assemblée générale de l'ONU, à New York. A propos de la Charte, le voici soulevant un problème majeur : « Le Préambule est très attrayant, et personne n'a rien à y redire, mais toutes les dispositions qui viennent ensuite contredisent complètement le Préambule. » [Page 471]

     Après cela, Muammar Gaddhafi profite du déplacement dans cette partie du globe pour rendre visite à Hugo Chávez au Venezuela. Le 27 septembre, il prononce un discours au Sommet Afrique-Amérique du Sud : « Nous avons l'espoir que le prochain sommet qui se tiendra, je pense, en Libye, en 2011, verra la situation de nos peuples s'améliorer grâce aux efforts communs qui seront accomplis sous la direction de notre frère révolutionnaire Chávez. Pendant ces deux années, nos peuples devraient faire des réalisations matérielles et morales sur tous les plans. » [Page 482]

      Le 14 décembre 2010, lors du 3ème Festival mondial des arts nègres, Muammar Gaddhafi, qui est bien placé pour savoir ce qui se prépare autour de la caverne Afrique où les quarante voleurs s'apprêtent à revenir en force, met en garde les populations... « Nous sommes en train de vivre un nouvel assujettissement », car l'Afrique est comme « une proie que tous les loups de par le monde veulent dévorer ». [Page 486] « A bas l'impérialisme ! L'Afrique doit s'unir, pour qu'on ne redevienne pas des serfs ou des esclaves. Il faut mettre en place un gouvernement d'union pour le continent africain, que l'Afrique ait une seule armée (...) qui se composerait d'un million de soldats. » [Page 487]

     Après la déstabilisation de la Côte d'Ivoire début décembre 2010, de la Tunisie en janvier 2011 et de l'Egypte en février, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis attaquent militairement la Libye et la Syrie, le 19 mars 2011, soit huit ans, presque jour pour jour, après l'attaque de l'Irak (20 mars 2003) qui devait s'achever par l'assassinat politique crapuleux de Saddam Hussein. Pour la Libye, l'attaque se fera dans le ciel, par la mer et sur la terre.

     Durant sept mois, du 19 mars au 31 octobre, les trois chefs d'Etat criminels, relayés par l'Otan, vont utiliser un arsenal considérable dont des ADM (Armes de Destruction Massive), bombes à ogives fabriquées à l'uranium appauvri et phosphore blanc, contre une population de... 6 millions d'habitant(e)s. Au nom des droits de l'Homme...

     Au mépris des interventions de l'UA (Union Africaine), des chefs de tribus et du peuple libyen, les trois chefs d'Etat criminels et les tueurs en masse de l'Otan, comme le commandant Charles Bouchard, boucher génocidaire du peuple libyen, vont faire assassiner, sous les bombes, des hommes, des femmes, des enfants. Alors que le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, et le commandant Charles Bouchard affirmaient ne pas attaquer les civils, voici ce que valent leurs paroles...

     Le 25 avril, l'Otan bombarde, pour la troisième fois depuis le début de cette guerre, la caserne Bab Al Azizia, résidence du Guide révolutionnaire et de sa famille ; dans la nuit du 29 au 30 avril, l'Otan attaque la résidence de Seïf al-Arab, 29 ans, le plus jeune fils de Muammar et de Safia Gaddhafi qui jouait avec trois de leurs petits-enfants : ils sont tous tués. L'un des révolutionnaires du 1er septembre 1969, Khouildi El Hamidi, est le seul rescapé des bombardements, à huit reprises, de sa villa, effectués par l'Otan, le dimanche 20 juin, à 1 heure 45 du matin ; son fils, Khaled, de retour à la maison, après avoir rencontré deux amis en ville pour évoquer les événements dans leur pays, constate, en arrivant à proximité de la maison de son père, que celle-ci est en ruines, que sa femme, âgée de 34 ans, Safa, enceinte, et ses deux enfants, Khewldy (qui avait tout juste fêté ses 3 ans dans l'après-midi), et sa sœur, Khalida, 4-5 ans, ainsi que d'autres membres de la famille, des personnes qui avaient aidé au service lors de la fête, des enfants du village, viennent d'être déchiqueté(e)s, dans leur sommeil, par les bombes occidentales. Et combien de familles comme celle de Khouildi et Khaled... anéanties par les chefs d'Etat français, britannique, états-unien qui se disent et se croient civilisés. Le 7 novembre, Khaled El Hamidi confirmera le carnage effectué par les mercenaires aux ordres des troupes spéciales occidentales : « A Syrte, ils ont tué près de 1.000 membres de la tribu de Kadhafi. » [Page 500] 

     Le 20 octobre, Muammar Gaddhafi et son fils Moatassem Billah, ainsi qu'un autre des compagnons de la Révolution du 1er Septembre 1969, Abou Bakr Younis Jaber, qui était le seul homme noir du groupe, sont lynchés et assassinés d'une façon effroyable, selon des méthodes barbares : crimes qui n'ont pu être perpétrés que suivant des recommandations qui ont été données, aux tortionnaires, par les chefs d'Etat français, britannique et états-unien. Ces derniers, et leurs mauvais génies comme Polichinelle (BHL) et Hillary Clinton, doivent répondre de leurs guerres et de leurs crimes devant des tribunaux afin que justice soit rendue à ces peuples martyrisés. En Yougoslavie, en Irak, en Libye, en Syrie, etc., la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis auraient perdu le peu d'honneur qu'il leur restait, s'il leur en était resté...

     La contre-révolution de février, doublée de la guerre coloniale, de mars à octobre 2011, contre la Libye, a été tournée, manifestement et réellement, contre la Révolution du 1er Septembre 1969, contre le peuple libyen, contre les autres peuples africains, mais aussi, indirectement... contre les peuples européens, américains, chinois, russes, etc. La grande bourgeoisie de la finance internationale vient de montrer, une fois encore, et continue de montrer, jour après jour, ce dont elle est capable, en tirant les ficelles de ces pantins, chefs d'Etat des trois pays occidentaux les plus belliqueux, contre tous les peuples du monde. Ne pouvant établir leur dictature bourgeoise en Libye, ils ont semé le chaos.

     Combien de mort(e)s en Libye ? Tabou !

jeudi, 26 mars 2015

Au-delà de Bruxelles, un État européen souverain!

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Au-delà de Bruxelles, un État européen souverain!

par Georges FELTIN-TRACOL

C’est devenu une banalité d’affirmer que l’Union européenne va mal. La crise de sa monnaie unique, la mise en tutelle d’États membres, la multiplication de nouveaux traités supposés améliorer les précédents, leur ratification rapide hors de tout débat public, la généralisation de normes qui, comme dans l’hôtellerie, assassine les hôtels familiaux au profit de grandes chaînes hôtelières, l’ouverture imminente de négociations avec les États-Unis afin de constituer une aire transatlantique de libre-échange occidentale ruineuse pour les ultimes secteurs compétitifs européens, etc., renforcent chaque jour un peu plus la défiance légitime de populations désenchantées par une construction administrative qui aboutit au cauchemar.

 

Montrant par leur inaction coupable un comportement de nabots, les européistes officiels sont comme tétanisés par la montée en puissance dans les opinions publiques d’un très vigoureux sentiment eurosceptique quand il n’est pas carrément anti-européen. L’actuel projet européen court à son échec final. Faut-il s’en féliciter ? Certainement pas assure Gérard Dussouy, professeur émérite à l’Université de Bordeaux qui a consacré une grande partie de ses cours à traiter des relations internationales et de la géopolitique. À l’encontre de la tendance dominante, le professeur Dussouy s’oppose à la fois aux souverainistes nationaux et aux européistes officiels, car il propose que les peuples et les États d’Europe fassent un « saut décisif » et cofondent une République européenne souveraine.

 

Comme d’autres auteurs avant lui, Gérard Dussouy part du constat que le monde européen doit relever plusieurs défis vitaux. Il perçoit une « convergence des crises en Europe (p. 25) » et pense, contrairement aux optimistes béats qui estiment la crise de l’euro derrière nous, que « les prochaines décennies vont voir les crises s’accumuler; une crise pouvant cacher une autre (p. 25) ». Leur succession rapide risque de tuer l’Europe comme idée civilisationnelle.

 

Pour le professeur Dussouy, la plus inquiétante demeure l’effondrement démographique. « Avec le taux de natalité actuel, en 2050, l’Union européenne comptera entre 401 millions d’habitants et 470 millions (p. 27) ». Cette population sera généralement âgée du fait du vieillissement constaté. Or ce phénomène « sclérose l’économie du continent, et […] amoindrit l’esprit de défense des Européens (p. 26) ». Le Système veut compenser cette pénurie humaine par un « recours toujours plus grand à l’immigration extra-européenne [qui] apparaît alors comme la solution de facilité pour compenser la déflation démographique. Mais elle entraîne une forte hétérogénéisation des populations et une décohésion des peuples européens par l’inclusion inévitable de diasporas multiples qui finissent par constituer des communautés territorialisées (p. 26) ». Il en résulte une nette paupérisation des États européens et accélère leur instabilité intérieure.

 

Par ailleurs, la désindustrialisation va se poursuivre. Quant au  risque de banqueroute des États du Vieux Continent, son déclenchement provoquera à coup sûr une crise politique et sociétale de grande ampleur dont l’aboutissement logique serait une « nouvelle Guerre de Trente Ans » (expression de l’universitaire suisse Bernard Wicht). Ce bouleversement majeur signifierait la fin de l’exception historique européenne et donc son exclusion définitive. Déjà en raison du « renversement du monde » (Hervé Juvin), notre continent se retrouve en périphérie d’un nouveau monde dont le « centre de gravité […] [est] le Grand Océan, c’est-à-dire l’espace maritime formé par la réunion de l’océan Pacifique et de l’océan Indien (p. 63) ». En cours de marginalisation géographique, l’Union européenne peut rater, suite à de petits calculs politiciens, sa mutation tandis que s’affirment dans le même temps les États-continents. Or de tels ensembles sont les seuls capables d’encadrer une mondialisation déchaînée. L’auteur constate que « la marge de manœuvre de la politique économique de l’État-continent est d’autant plus grande qu’il dispose de grandes réserves de main d’œuvre, de personnels qualifiés, et d’un vaste marché intérieur. Il peut, selon le contexte, changer de politique commerciale (p. 65) ».

 

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Un « duopole américano-asiatique (p. 68) » est en train de se mettre en place, ce qui marque la fin de l’hégémonie unipolaire des États-Unis qui conservent néanmoins toute leur puissance militaro-technologique. L’auteur ne le mentionne pas, mais le déclin de l’attractivité européenne pourrait à terme les inviter à retirer leur « parapluie » militaire et nucléaire qui protègent pour l’heure leurs vassaux colonisés. Ceux-ci se retrouveraient alors désarmés face à de terribles menaces dont un islamisme à visée mondialiste et une submersion migratoire africaine.

 

Dans ces conditions – Gérard Dussouy évoque aussi la crise climatique génératrice de tensions probables et le spectre de la pénurie des ressources naturelles énergétiques (on suppose qu’il ignore les travaux des décroissantistes en faveur d’une révolution économique et sociale à rebours du mythe mortifère de la croissance) -, « les Européens, s’ils entendent être partie prenante au jeu multipolaire qui s’organise entre les États-Unis et les puissances asiatiques, n’ont d’autre choix que de se réunir dans un État continental (p. 94) ».

 

Cet État européen doit impérativement se donner des frontières précises qui nient enfin l’intention mondialiste – cosmopolite de certains chantres d’une construction européenne bâclée, néfaste et « économicocentrique ». Gérard Dussouy pense que la Turquie n’est pas destinée à rejoindre le concert européen. Ce cas réglé, « le problème des frontières de l’Europe est immédiatement résolu par la géographie. Car ses frontières sont naturelles : à l’Ouest, l’océan Atlantique; au Nord, l’océan Arctique; au Sud, la Méditerranée, la mer Noire et le Caucase. À l’Est, potentiellement l’océan Pacifique, bien que beaucoup d’Européens voient l’Europe s’arrêter à la frontière de la Russie (p. 113) ». L’auteur n’adhère pas à ce dernier point de vue. Il ne rejoint pas non plus la thèse pour laquelle la Russie serait une civilisation spécifique, eurasienne. Pour lui, « l’option eurasiste (la Russie comprise comme un entre-deux mondes et autarcique) est un leurre, destiné à faire réfléchir les Européens. Car, agrémentée d’une alliance avec le monde musulman, elle semble très hypothétique et particulièrement aventureuse (p. 116) ».

 

Considérant plutôt qu’il y a « une complémentarité géo-économique totale (p. 118) », Gérard Dussouy envisage « une alliance, puis une union, entre l’Union européenne et la Russie, […] vitales, à toutes les deux, pour peser ensemble sur la répartition des forces mondiales (p. 117) ». Mais cela suppose en amont l’existence d’un État européen viable, cohérent et puissant.

 

« Il n’existera jamais “ une Europe ”, puissance internationale garante de la survie des nations culturelles qu’elle englobe, tant que n’existera pas un État européen (p. 137). » L’auteur réclame une « révolution supranationale fédéraliste » afin de susciter une souveraineté politique propre à l’Europe. Pour y arriver, il faut garantir à cet espace continental une forte cohésion sociale et territoriale rendue effective grâce à « une grande politique de cohésion et d’aménagement du territoire européen (p. 124) ». Abandonnant le dogme libéral, cette politique ambitieuse couplée à « l’harmonisation des fiscalités, des rémunérations et des conditions de travail (p. 125) » réaliserait enfin « de grands couloirs de communication : autoroutes et TGV transeuropéens, grands axes de voies navigables (axes Rhin – Danube, Rhin – Vistule – Dniepr, avec des “ barreaux ” de liaison intermédiaires) (p. 125) ».

 

On ne doit cependant pas se méprendre. La République européenne de Gérard Dussouy n’est pas un État centralisateur. Si la présence de communautés étrangères extra-européennes doit se résorber par l’organisation de leur retour dans leurs pays d’origine, la « multiculturalité » enracinée européenne, véritable diversité polyphonique et polymorphique du continent, exige des autorités de la République continentale la promotion de « la formule du fédéralisme régional, parce qu’elle intègre et respecte cette multiculturalité, [qui] nous semble, dès lors, la plus adaptée pour faire vivre ensemble tous les peuples européens dans un même cadre politique (p. 111) ». Gérard Dussouy a bien compris que « le principal défi de l’État supranational est […] de réaliser l’intégration en fondant une culture politique partagée qui ne s’oppose pas aux cultures et aux histoires nationales, mais qui les transcende dans un même mouvement communautaire. Le ressort de celui-ci est la survivance, tout simplement (p. 142) ».

 

bdtheories_rel_inter_t2_L12.jpgHostile aux États-Unis d’Europe ou à une Europe intergouvernementale, l’auteur préconise un État européen, « fédération de régions (p. 148) ». Notons au passage qu’il méconnaît ou dévalorise le concept traditionnel d’Empire dont il fait un contresens évident. C’est regrettable, car son approche de la Res Publica europensis coïncide largement avec l’idée impériale européenne.

 

Favorable tant au plurilinguisme enraciné qu’au latin comme langue officielle de la République européenne, Gérard Dussouy soutient une fédération continentale de fédérations intermédiaires de régions qui se regroupaient suivant des affinités géographiques, culturelles, ethniques, linguistiques, voire économiques. Jugeant en outre que « l’unification complète et simultanée de toute l’Union européenne n’est pas concevable (p. 161) », il reprend les propositions de 1994 des conservateurs atlantistes allemands Karl Lammers et Wolfgang Schäuble, puis du gépolitologue Henri de Grossouvre en faveur d’« un “ noyau dur ” ou une “ Avant-garde ”, comprenant la France, l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg (p. 162) ». Il préférerait néanmoins que ce noyau dur se constitue à partir de la zone euro et de son fédéralisme budgétaire.

 

L’auteur observe finalement que « la France a toujours refusé les plans d’unification politique de l’Europe (p. 163) ». Afin de l’« européaniser », il entend la régionaliser grâce à une réforme administrative radicale. Il supprime les départements, réduit à quinze le nombre des régions au pourtour modifié (rattachement à la Bretagne de la Loire-Atlantique, unification de la Normandie, réunion des deux Bourgognes dont la Franche-Comté…), impose aux élus le mandat unique et limite l’hypercentralisation parisienne. Ces mesures osées permettraient à cette nouvelle France, dégagée d’un Outre-mer pesant, d’intégrer pleinement l’État souverain européen. Celui-ci développerait par conséquent non pas un soi-disant « patriotisme constitutionnel », mais plus vraisemblement un « patriotisme géographique (p. 176) ».

 

Promouvoir les régions autonomes d’une France libre dans une Europe indépendante et souveraine est une belle ambition. On comprend pourquoi Dominique Venner a accepté de préfacer de manière excellente ce livre.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Gérard Dussouy, Contre l’Europe de Bruxelles. Fonder un État européen, Tatamis, 2013, 187 p., 10 €.

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mercredi, 25 mars 2015

Berlín se distancia de Washington sobre Ucrania

Por Diana Rojas

Ex: http://www.elespiadigital.com

El gobierno alemán está mostrando su creciente indignación por lo que considera como “una peligrosa propaganda” norteamericana para sabotear el cese el fuego en Ucrania. Los alemanes y otros europeos están preocupados por los intentos de, entre otros, el comandante supremo aliado de la OTAN en Europa, Philip Breadlove,  y la secretaria adjunta del Departamento de Estado para Europa, Victoria Nuland, para exagerar la implicación rusa en el conflicto.

Responsables alemanes manifiestan, según el periódico norteamericano McClatchy, que los informes norteamericanos sobre la situación en Ucrania son totalmente inexactos o alegaciones sin confirmar. Cuando Breadlove afirmó que unos 40.000 soldados rusos se hallaban en la frontera preparando una invasión, fuentes de inteligencia europeas afirmaron que el número era de 20.000 y que no existía una intención de invadir.

Responsables europeos han rechazado también las afirmaciones de que unos 50 tanques rusos habían cruzado la frontera y señalaron que se trataba de un puñado de vehículos blindados y probablemente no militares en su origen.

Los informes alemanes señalan también una amplia diferencia en el número de rusos implicados en el conflicto del Donbass. Ellos estiman esta participación en unos 600, muy lejos de las cifras que ofrecen los comandantes norteamericanos de la OTAN y que rondan entre los 12.000 y los 20.000.

Sabotear esfuerzos de mediación alemanes

La revista alemana Der Spiegel se preguntó recientemente: “¿Quieren los norteamericanos sabotear los intentos de mediación europeos liderados por la canciller Merkel?” Esto en referencia al encuentro de Minsk entre Angela Merkel y el presidente francés, François Hollande, con el presidente ucraniano, Petro Porochenko, y su homólogo ruso, Vladimir Putin, para buscar un alto el fuego.

Esta disputa se produce en un momento en el que EEUU se dispone a enviar 75 millones de dólares en ayuda no letal a Ucrania, incluyendo 30 vehículos Humvee blindados y hasta 200 no blindados.

En las últimas semanas, la canciller alemana, Angela Merkel, parece frustrada con las propuestas que emanan del Congreso de EEUU y de partes de la Administración Obama para enviar armas a Ucrania, señalando que esto podría frustrar la oportunidad de hallar una solución diplomática y escalar la crisis.

Los responsables alemanes han advertido también que tras las visitas de políticos o militares estadounidenses a Kiev, los dirigentes ucranianos parecen más belicosos y optimistas sobre las perspectivas de que su Ejército pueda ganar el conflicto en el campo de batalla. “Nosotros tenemos luego que llevar a los ucranianos de vuelta a la mesa de negociaciones”, dijo un funcionario alemán.

Bob Lo, un experto sobre Rusia de la Chatham House de Londres, dijo que la disputa no es tanto sobre números sino sobre la forma en que el conflicto de Ucrania debe ser resuelto. Algunos responsables norteamericanos creen que sin una amenaza militar creíble las negociaciones de paz no tendrán éxito, mientras que los alemanes consideran que una amenaza de este tipo sólo serviría para escalar el conflicto.

Divergencia de intereses

Según el analista de la CIA Raymond McGovern se trata de la primera disputa seria entre Washington y Berlín desde la Segunda Guerra Mundial. Él señala que Alemania es capaz de enfrentarse políticamente a EEUU y tomar decisiones independientes por primera vez desde hace 70 años.

“Los alemanes han pasado de la adolescencia a la edad adulta y están dispuestos por primera vez en 70 años a hacer frente a EEUU y decirle: Nuestros intereses no coinciden con los vuestros. No queremos una guerra en Europa Central y tenemos la intención de evitarla”, indicó McGovern.

En realidad, esto demuestra la diferencia de intereses entre ambos países. La mitad del PIB alemán procede de las exportaciones y de ellas sólo el 40% va destinado ahora a la UE. Alemania busca y necesita los mercados de Asia, incluyendo países como Rusia, China e Irán, a los que ve como socios potenciales y no como rivales estratégicos, como hace EEUU.

Irritación norteamericana

Según Lo, numerosos funcionarios norteamericanos están insatisfechos de la política de Berlín y trabajan para hacer fracasar las iniciativas alemanes.

El ex director de la Agencia de Seguridad Nacional (NSA), Michael Hayden, declaró el 11 de marzo que la agencia nunca renunciará a espiar a los dirigentes alemanes sean cuales sean las consecuencias políticas. Hayden señala que la canciller alemana defiende ante todo los intereses alemanes y busca evitar una agravación de la situación en Ucrania, lo que Hayden parece lamentar.

Las revelaciones del ex agente de la CIA, Edward Snowden, sobre la actividad de los servicios secretos estadounidenses en Alemania provocaron un escándalo diplomático en el verano de 2013. La revista Der Spiegel señaló entonces que la NSA vigilaba 500 millones de conexiones telefónicas y de Internet en Alemania. En octubre de 2013, los medios anunciaron que Merkel estaba entre los espiados por los servicios de inteligencia estadounidenses. La canciller alemana ordenó entonces al servicio de inteligencia alemán BND y al Ministerio de Defensa reducir su cooperación con los estadounidenses.

Yémen: nouveau front de la guerre mondiale entre Chiites et Sunnites

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YEMEN: NOUVEAU FRONT DE LA GUERRE MONDIALE CHIITES – SUNNITES
 
Ils ne respectent même pas les mosquées

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

La vraie fausse guerre menée par la soi-disante coalition contre le califat d'Irak et de Syrie n' empêche pas les terroristes de Daech d’ouvrir de nouveaux fronts, contre les occidentaux et les pays musulmans réputés renégats en Tunisie, contre les chiites au Yémen.  Un nouveau front de Daech contre l'avancée dans le monde arabe des chiites soutenus par l’Iran.


Depuis l’insurrection populaire de 2011, dans le sillage du Printemps arabe, qui a poussé au départ le président Ali Abdallah Saleh, le pouvoir central a été marginalisé par les Houthis et AQPA. Les Houthis, soupçonnés d’avoir le soutien de l’Iran, avaient déferlé en septembre 2014 sur Sanaa, puis étendu leur influence vers l’ouest et le centre du pays. Ils ont achevé de s’emparer de la capitale avec la prise le 20 janvier du palais présidentiel et le siège imposé aux résidences du président Hadi et d’autres responsables yéménites. Le 6 février, ils ont annoncé la dissolution du parlement et la mise en place d’un Conseil présidentiel, mais leurs tentatives d’étendre leur contrôle sur le pays bute sur la résistance d’AQPA et de tribus sunnites.


Le groupe Etat islamique a revendiqué un triple attentat suicide au Yémen contre des mosquées fréquentées par des chiites, qui a fait au moins 142 morts vendredi, l’une des attaques les plus sanglantes qu’ait connues le pays. Il s’agit de la première attaque revendiquée par l’EI au Yémen. Plus de 351 personnes ont été blessées dans ces attentats, a indiqué un responsable du Ministère de la santé.


Le pays s’enfonce davantage dans le chaos alimenté notamment par les Houthis chiites ayant pris la capitale Sanaa en janvier et les djihadistes sunnites d’AQPA, ennemis jurés mais tous deux hostiles au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Dans le contexte yéménite, cette scission illustre le morcellement du pays, livré à l'arbitraire des clans et des groupes armés, et la sectarisation croissante des affrontements entre chiites et sunnites.


La branche de l'EI dans ce pays est née d'une scission d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), la plus puissante franchise d'Al-Qaida. Elle ne s'était signalée jusqu'ici que par des attaques mineures de postes de contrôle de forces de sécurité ou de miliciens houthistes dans la région de Dhamar, à 100 km de la capitale. Des groupes issus d'AQPA avaient annoncé leur allégeance à l'EI entre novembre et février, dans un contexte de montée en puissance des milices houthistes dans le pays.


Ces deux groupes s'opposent notamment par leur vision du monde chiite : l'EI le considère comme l'ennemi prioritaire, quand AQPA privilégie les attaques contre le monde occidental et les régimes autoritaires arabes qu'il soutient. AQPA a théorisé un mode d'action terroriste en cellules opérationnelles relativement autonomes. Par ailleurs, l'EI a déjà revendiqué, par le même canal, l'attaque du Musée Bardo, à Tunis, mardi, sa première attaque de grande ampleur en Tunisie. Depuis plusieurs mois, l'organisation terroriste multiplie les appels aux groupes djihadistes à travers le monde pour qu'ils rejoignent sa « franchise ».


Il faut frapper au cœur le califat pour ruiner son attractivité mortifère et les Iraniens semblent les seuls capables de le faire, n'en déplaise à Israël qui malgré sa politique sécuritaire évite soigneusement le principal péril de la région, une erreur qui risque de lui être fatale. L’état sioniste a tout intérêt à participer à l'éradication de Daech avant que les palestiniens, à leur tour, ne rejoignent les sectaires terroristes musulmans.

Et si la France rejoignait l'Organisation de Shanghai?

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Et si la France rejoignait l'Organisation de Shanghai?

Auteur : Alexandre Latsa
Ex: http://zejournal.mobi

Dans un monde dont le centre de gravité se déplace de plus en plus rapidement vers l'Asie, et alors que la Chine est prête à assumer son statut de première puissance planétaire, la France pourrait prouver que l'Europe se souvient que son prolongement géographique naturel est l'Asie.

Environ 45 ans après la fin du cycle historique que constitua la « grande guerre mondiale de 30 ans » (1914-1945), la victoire de l'Amérique et du « monde libre » sur l'Union soviétique a sans doute été rendue possible par la diffusion globale de l'American way of life, très habilement diffusée via un outil de propagande redoutable et historiquement encore inégalé: Hollywood.

L'Amérique surfait aussi sur ses authentiques succès, et son image d'après-guerre était illustrée par un cliché plutôt juste: l'Américain du milieu des années 60 était l'homme le plus riche et le plus heureux du monde. Son mode de vie était envié et son avenir radieux semblait assuré, grâce au formidable essor économique de son pays. Si l'Amérique n'avait pas encore gagné militairement ni politiquement la guerre froide, elle avait déjà conquis les cœurs de la majorité des habitants de la planète, et pas seulement dans le monde occidental et européen.

La chute de l'Union soviétique semblait avoir ouvert un boulevard civilisationnel infini, qui aurait dû théoriquement permettre à la planète entière de devenir une copie de l'Amérique, au fur et à mesure que la domination de l'hyperpuissance se confirmait. Pourtant, le développement de cette politique de puissance et d'influence n'a pas toujours été très habile, et il a rencontré des difficultés imprévues.

Historiquement, cette hyper-extension de la puissance planétaire s'est pourtant accompagnée d'un affaiblissement de sa position dominante en tant que modèle. Elle n'a pu ni prévoir, ni empêcher l'extraordinaire essor de la Chine, et l'attentat du 11 septembre a bouleversé sa politique étrangère en l'engageant dans une lutte quasi-civilisationnelle contre l'islam radical.

Ce nouveau conflit de civilisations a brisé le rêve d'un monde dominé par le modèle américain. Comme symbole de la nouvelle Amérique, l'image du Californien heureux et souriant a laissé la place à l'image d'un Texan prétentieux et vindicatif appelant à utiliser l'armée américaine à tout bout de champ pour régler tous les problèmes de la planète.

La crise financière de 2008 a sans doute porté un coup fatal au « modèle américain pour le monde ». Derrière la façade reluisante des banques et du capitalisme triomphant, la crise des "subprimes" a dévoilé un monde d'usuriers et d'escroqueries à grande échelle, avec des faillites de banques et de fonds de retraite. Parallèlement à cette évolution, l'émergence de nouveaux acteurs régionaux s'accélère: le capitalisme libéral dont l'Amérique s'était servi pour dominer économiquement l'Ile-monde connaît de nouveaux développements dont le centre de gravité n'est plus en Amérique.

Pour la France, qui appartient à la civilisation européenne et actuellement au bloc politique, économique et militaire américano-centré, cette évolution pourrait être fondamentale et sans doute justifier que soit repensée notre politique extérieure.

Membre de l'Otan, possédant une forte communauté musulmane, la France est régulièrement impliquée, via des dispositifs techniques contraignants, aux velléités de la politique étrangère de Washington, surtout depuis qu'elle est redevenue un acteur de la coalition occidentale et de l'Otan.

Cette alliance d'un autre temps (celui de la guerre froide), dont la raison d'être est discutable puisque le pacte de Varsovie n'est plus, se cherche en permanence de nouveaux ennemis. Ceci permet à l'Amérique d'étendre de manière continue sa sphère d'influence et de domination économique, tout en mettant de plus en plus souvent ses membres et alliés en porte-à-faux avec un nombre croissant d'acteurs mondiaux.

Dans une logique gaullienne qui envisagerait un nouvel équilibre d'alliances tout en conservant une authentique souveraineté stratégique, la politique étrangère française pourrait envisager une voie diplomatique originale et se rapprocher de l'Organisation de la coopération de Shanghai (OCS).

Cette organisation, créée en 2001 par le tandem russo-chinois (déjà) et cinq autres membres fondateurs (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Ouzbékistan) comprend à ce jour également cinq États observateurs (Afghanistan, Inde, Iran, Mongolie et Pakistan) et trois États partenaires de discussion: la Biélorussie, le Sri Lanka et la Turquie. Le sommet de l'OCS qui se tiendra cette année en Russie, au cœur de la région musulmane du Bachkortostan, pourrait voir l'Inde et le Pakistan obtenir le statut de membre complet, permettant ainsi à l'organisation de compter trois des BRIC.

Ce géant, assez méconnu en France, représente un cartel politique non-occidental de 37,5 millions de km² comprenant plus de 40% de la population mondiale et disposant de 20 % des ressources mondiales de pétrole, 38 % du gaz naturel, 40 % du charbon, et 50 % de l'uranium.

L'organisation, qui n'est pas une alliance militaire, se veut avant tout antiterroriste et axée sur la zone géographique eurasiatique, asiatique et pacifique. La France pourrait, en se rapprochant de l'OCS devenir la première puissance européenne membre stricto-sensu et ainsi conforter ses positions a trois niveaux différents:

1) Affirmer ses ambitions en Asie-Pacifique sans y laisser l'exclusivité à l'Amérique en tant que puissance occidentale.

2) Réitérer son statut de puissance continentale et euro-eurasiatique, prouvant ainsi que toutes les nations européennes ne sont pas mues par une unique dynamique atlantiste et tournée vers l'Ouest. Ce choix pourrait s'avérer doublement judicieux au moment où l'Eurasie semble se structurer, notamment avec l'Union eurasiatique.

3) Assurer une relation privilégiée avec la Russie au sein de ce dispositif et détruire ainsi la logique en cours qui tend à opposer, demain, ce bloc de Shanghai (russo-asiatique) au bloc de Washington (euro-américain), en évitant ainsi que ne réapparaisse une logique bipolaire similaire à celle que le monde a connu de 1945 à 1991.

Dans un monde dont le centre de gravité se déplace de plus en plus rapidement vers l'Asie, et alors que la Chine est prête à assumer son statut de première puissance planétaire, la France prouverait ainsi que l'Europe se souvient que son prolongement géographique naturel est l'Asie.

L'Hexagone a tout intérêt à en tenir compte pour « peser » dans le monde de demain, face aux géants qui écriront l'histoire au sein de la région Asie/Pacifique.


- Source : Alexandre Latsa

Le rôle de la Russie comme puissance d’équilibre dans le monde

Le rôle de la Russie comme puissance d’équilibre dans le monde

La géopolitique comme vous le n'avez encore jamais découverte avec l'émission de Richard Haddad sur TV Libertés, Géopôles, qui en est à son second volet et consacrée cette fois-ci au rôle de la Russie comme puissance d’équilibre dans le monde.

Pour en débattre, deux invités :

Marc Rousset (diplômé H.E.C, Docteur ès Sciences Economiques, MBA Columbia University, AMP Harvard Business School, ayant occupé pendant 20 ans des fonctions de Directeur Général dans les groupes Aventis, Carrefour et Veolia)

et

Tancrède Besse (diplômé de Science Po, professeur d’histoire et aux préparations à Science Po, journaliste et entrepreneur).

Porque Venezuela constituye una “inusual y extraordinaria amenaza al gobierno de los EEUU”

Ex: http://www.elespiadigital.com

Por Oglis Ramos*

Las acciones tomadas por Washington y ordenadas por su vocero principal y criminal internacional Barak Obama contra la República Bolivariana de Venezuela, son señales de temores del imperio ante la creciente influencia de la Unidad Bolivariana Latinoamericana, esta unidad  liderada por Chávez y continuada por Maduro ha sembrado  el terror en el seno mismo del imperialismo norteamericano; el cual ve a los líderes latinoamericanos como una amenaza a los intereses de las trasnacionales que son los verdaderos dueños del poder que ostenta La Casa Blanca; este terror  se hace viral cada día más en las mentes retorcidas de los políticos estadounidenses, los cuales ven afectados los intereses que han mantenidos a lo largo de la historia de dominación norteamericana en Latinoamérica y que hoy los pueblos que fueron oprimidos le dijeron no al garrote yanqui y que, por vías crueles era aplicado induciendo y generando caos, sabotajes, intervenciones armadas y golpes militares en los países que se revelaban ante las pretensiones de las oligarquías internas y las mafias económicas internacionales; ejemplo de esto Guatemala y Chile ambos fueron atacados con la misma satanización internacional y el mismo modelo de sabotaje para luego instaurar represiones que desembocaron en miles de muertos y desaparecidos.

El gobierno norteamericano retoma las acciones del pasado contra la insurgencia de los pueblos latinoamericanos, desatando la más cruel campaña internacional de guerra mediática en contra de gobiernos legítimos y democráticos, los cuales alzando la bandera de sus libertadores y engrosando las más fieles ideas de liberación hoy enfrentan al mismo imperialismo de antaño.

La Revolución Bolivariana catalogada por el inquilino de la Casa Blanca como una amenaza a la seguridad estadounidense es sin duda una gran falacia que hoy el “premio nobel de la guerra” quiere hacer ver a la opinión pública mundial. La Revolución Bolivariana ha manifestado ser  pacífica y respetuosa de los derechos humanos, en sus más de doce años, el proceso bolivariano ha sufrido los más bestiales ataques  que van desde atentados terroristas, golpe de estado, sabotaje económico, asesinatos a líderes populares y militares de la fuerzas armadas, y a pesar de todas estas acciones coordinadas y dirigidas por las agencias de inteligencias que operan en Latinoamérica al servicio de la “Agencia de  Criminales Internacionales” (CIA), ha mantenido su carácter de respeto e integridad por el valor humano. El escenario que se teje contra Venezuela es sin duda un plan para iniciar a desestabilizar toda la región y mantener así a raya cualquier intento de sublevarse ante los designios del poder económico imperial.

La pérdida de influencia del bloque económico imperial (BM, FMI, BID) en la gran mayoría de los países que integran el ALBA , CELAC y UNASUR  es la primera señal  y el primer golpe que recibe el imperialismo norteamericano, el cual cuenta con aliados muy cercanos a las fronteras venezolanas como los es Colombia, que a pesar de encontrarse integrando los organismos que nacieron de la rebeldía latinoamericana se camufla y juega frontalmente con políticas comerciales que se encuentran enmarcadas en el plan del Área de Libre Comercio para las Américas (ALCA) y dentro de su territorio pose inmensas bases militares que hace que el medio oriente sea solo un juego de niños; a esto le sumamos el creciente aumento de mercenarios en Perú el cual cedió su territorio no solo para amenazar a los países de la región, sino para demostrar el reacomodo militar y mercenario de la Casa Blanca en América Latina; tal y como lo ha venido haciendo en el continente europeo. Sin duda alguna estamos ante una escalada de amenazas a la paz suramericana que el gobierno de los EEUU quiere romper y sembrar en esta región lo que ha cosechado en el Medio Oriente.

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Las acciones de Washington contra las naciones de América del Sur que se resisten a que su brazo sea torcido y quebrado van encaminada a imponer los designios tal y como lo hicieron en el pasado, solo que en este momento la integridad Suramericana se encuentra unificada bajo principios de hermandad inseparable, temor que siente el gobierno de Obama y sus amos trasnacionales al declarar una “emergencia nacional y una amenaza a la seguridad nacional de los Estados Unidos”; es por lo tanto la forma más clara de injerencia en contra de una República soberana.  El vilipendio al que está siendo expuesta la República Bolivariana de Venezuela y su gobierno al decir Barak Obama de que no hay garantías de derechos humanos al decir “la violación de derechos humanos y abusos en respuesta a protestas antigubernamentales, los arrestos arbitrarios y detención de protestantes antigubernamentales, constituye una inusual y extraordinaria amenaza a la seguridad nacional y política internacional de los Estados Unidos de América, y por ende declaro una emergencia nacional para tratar con esta amenaza” queda claro que al premio nobel de la guerra hace a un lado los miles de muertos que causo en Libia, los miles de muertos que causo y sigue causando en Siria, los muchos miles de otros países solo con el afán de mantener una supremacía mundial; así mismo hace un lado el reciente informe de la Agencia de Criminales Internacionales (CIA) y sus actuaciones alrededor del mundo y esto sin olvidar las manifestaciones y su forma brutal y represiva como actúan asesinando y encarcelando a ciudadanos agobiados por actuaciones de su gobierno y por las crisis que ha causado: empobrecimiento de millones de norteamericanos. Por lo tanto estas amenazas de Venezuela contra los Estados Unidos se dan por los resultados que ha dado la Revolución Bolivariana y su mensaje de unidad a los pueblos oprimidos por el imperialismo norteamericano, mensajes que le causan terror y pesadillas; que en tan poco tiempo se halla avanzado en los países que ayer estaban bajo el yugo norteamericano y que hoy han demostrado avanzar en:

1-      Lucha contra la pobreza y reducción de la misma en toda Latinoamérica

2-      El carácter anti imperialista y democrático de los jóvenes organismos emergentes los cuales han desplazados a los viejos y arcaicos organismos de intervención ilegal (OEA, ONU)

3-      La relación Rusia y china en el ámbito económico, tecnológico y militar lo cual causa preocupación y enojo a los EEUU además de quitarle una región geoestratégica.

4-      La derrota de los tratados de libre comercio, los cuales luego de ser enterrada el ALCA,  aun continua e nuestra América a través de países satélites entregados a los Estados Unidos con políticas claramente neoliberales  (Colombia, Perú, Chile)

5-      Independencia militar y tecnológica.

6-      Desarrollo de inmensas reservas de petróleo sin el control de las principales trasnacionales guerreristas petroleras estadounidenses.

Entonces quien si se convierte en una amenaza para la América del Sur es y será los Estados Unidos, ya que con su afán de expansión y dominación pretende por el uso de las amenazas y de la fuerza arrodillar la voluntad inquebrantable de miles de millones de seres humanos que creen en que otro mundo es posible.

*Analista Venezolano

mardi, 24 mars 2015

Exdirector de la CIA: "Se ha producido la mayor ruptura entre Alemania y EE.UU. desde la II Guerra Mundial"

Exdirector de la CIA: "Se ha producido la mayor ruptura entre Alemania y EE.UU. desde la II Guerra Mundial"

 

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Figuras como el exdirector de la CIA Michael Hayden no ocultan su malestar e intentan que Berlín rectifique su posición sobre el conflicto ucraniano porque los alemanes están actuando como adultos y no como siervos subordinados a la alianza de los 'cinco ojos' (EE.UU., Reino Unido, Canadá, Australia y Nueva Zelanda), sostiene el exoficial de la CIA Ray McGovern.

"La ruptura más significativa desde la Segunda Guerra Mundial entre Alemania y EE.UU. acaba de ocurrir", ha declarado el exoficial de la CIA Ray McGovern a RT. "Por primera vez en 70 años, los alemanes están saliendo de la adolescencia para entrar a la edad adulta; están dispuestos a hacer frente a EE.UU. y decirles 'mira, nuestros intereses no son los mismos que los vuestros, no queremos una guerra en Europa Central y vamos a evitarlo'", ha afirmado McGovern.

Asimismo, el exoficial ha revelado que el exdirector de la CIA está "muy instatisfecho estos días, especialmente con la actuación de la canciller alemana Angela Merkel porque ya no está actuando obedientemente al considerar en primer lugar los intereses de Alemania e impedir que empeore la situación en Ucrania".

"Hayden trata de decirle a Merkel y a todos los demás que están fuera de la alianza de los 'cinco ojos', que son ciudadanos secundarios y seguirán siéndolo mientras no obedezcan igual que lo hacen los otros cuatro (Reino Unido, Canadá, Australia y Nueva Zelanda)", ha advertido McGovern.

L’héritage calamiteux de la guerre d’Irak

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Entretien avec la géopolitologue et diplomate autrichienne Dr. Karin Kneissl :

L’héritage calamiteux de la guerre d’Irak

Sur la lutte contre l’EIIL, sur les questions énergétiques, sur le rôle des Etats-Unis, sur le clivage chiites/sunnites dans la région

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

BT : Les Etats-Unis et la Turquie veulent soutenir les rebelles dits « modérés » de Syrie dans le combat qu’ils entendent mener contre l’EIIL. Est-ce à vos yeux la bonne stratégie à suivre ?

KK : Aucunement. Pendant les quatre années que dure déjà cette guerre, nous avons maintes fois vu que les armes, destinées à l’Armée Syrienne Libre (ASL) se retrouvaient plus tard entre les mains du groupe Al-Nousra. Celui-ci est un rival de l’EIIL, mais on peut le classer dans la même catégorie idéologique. Or, justement, en ce qui concerne la Turquie, nous avons beaucoup d’indices tendant à prouver que la Turquie, si elle n’agit pas directement, ferme souvent les yeux quand du matériel de guerre quitte son territoire pour être livré dans les régions septentrionales de la Syrie à des groupes islamistes. La Turquie joue ici avec des cartes truquées, si bien que la coopération entre Ankara et Washington apparait comme hautement contestable : comment faut-il armer les opposants syriens ? Quels matériels faut-il leur livrer ?

BT : Quels buts recherche la Turquie quand elle pratique une politique très ambigüe à l’endroit de l’EIIL ?

KK : Dès le départ, c’est-à-dire dès le printemps de l’année 2011, la Turquie poursuit l’objectif d’affaiblir et de renverser le régime alaouite d’Assad. Erdogan, qui était à l’époque premier ministre et non pas encore président, imaginait qu’il pouvait exercer une influence sur Assad. Cela s’est avéré une illusion : Erdogan a alors changé de stratégie, il s’est mis à soutenir les forces sunnites et à poursuivre des intérêts proprement turcs dans le conflit syrien. Erdogan s’est lourdement trompé, bon nombre de ses projets ne se sont pas réalisés ; aujourd’hui, il est coincé : les Pechmergas kurdes et le PKK se sont engouffrés dans la brèche et ont pris une position déterminante dans le vide de pouvoir qui s’est instauré entre la Turquie et la Syrie.

BT : La Turquie ne court-elle pas le risque que ces forces, qui reçoivent du soutien aujourd’hui, se retournent contre elle dans le futur ?

 KK : C’est myopie politique de croire qu'il faille à tout prix soutenir l’ennemi de mes ennemis, comme le préconise une stratégie militaire de l’Inde antique, car cet ennemi de mon ennemi pourra un jour se retourner contre la main qui l’a nourri autrefois.  Je pense que les milieux dirigeants et gouvernementaux turcs sont considérablement gênés aujourd’hui à cause du nouveau problème kurde, mais si, parmi les Kurdes, nous trouvons un vaste faisceau d’idéologies différentes, permettant éventuellement une marge de manœuvre. Les Pechmergas ne peuvent pas être classés dans la même catégorie que le PKK et poursuivent d’ailleurs d’autres objectifs politiques.

Syria_Obama-400x259.jpgBT : Pourquoi, à votre avis, les Etats-Unis sont-ils aussi obnubilés par l’idée de renverser Assad ?

KK : Sur le plan diplomatique, ce fut, de leur part, une décision inintelligente. Je me souviens encore qu’Hillary Clinton, alors ministre des affaires étrangères, avait exigé de son homologue russe Lavrov, de laisser tomber Assad. Lavrov avait réagi en affirmant que « ce n’était pas là la manière par laquelle fonctionnait la diplomatie russe qui, elle, respectait les traités conclus ». Il s’agissait surtout, à l’époque, de traités réglant des livraisons militaires. Les Etats-Unis défendaient un autre point de vue : ils estimaient qu’eux avaient laissé tomber leurs principaux alliés, dont Hosni Moubarak en Egypte, et qu’ils avaient ainsi permis les printemps arabes de 2011 auxquels ils avaient donné une impulsion décisive. En contrepartie, ils attendaient donc des Russes un geste similaire. Mais ceux-ci se seraient alors placés dans une position intenable.

Lorsqu’un attentat de grande envergure a eu lieu le 18 juillet 2012 contre le quartier général des forces de sécurité syriennes, plusieurs parents d’Assad ont trouvé la mort et les Etats-Unis ont cru que, pour le régime syrien, c’était le commencement de la fin. Les choses ne se sont pas passées ainsi : l’armée ne s’est pas disloquée, Bechar el-Assad n’a pas jeté le gant. Dans les hautes sphères du pouvoir syrien et dans les services secrets, la plupart des décideurs ont pris le parti de coopérer avec Assad. Le point de vue russe et aussi, partiellement, celui de l’Iran, s’est imposé. Les Américains ont donc dû se montrer un peu plus pragmatiques, d’autant plus qu’ils s’étaient déjà passablement embrouillés dans les affaires syriennes, notamment en invoquant des « lignes rouges » à propos de l’usage d’armes chimiques ou en exigeant au minimum le départ d’Assad.

BT : Peut-on avancer l’hypothèse que les Américains veulent toujours réaliser le vœu de Georges W. Bush, c’est-à-dire d’imposer un « ordre nouveau » au Proche Orient ?

KK : Quand on évoquait le « Greater Middle East », l’ancien ministre américain des affaires étrangères, Colin Powell, disait textuellement, en 2002 : « We have to reshape the map » (« Nous devons redessiner la carte »). Or les Français et les Britanniques l’avaient déjà fait immédiatement après la première guerre mondiale, entraînant des catastrophes pour toutes les populations de la région. Pourtant le monde était moins compliqué, il y a cent ans, que maintenant. Aujourd’hui, redessiner la carte de manière aussi systématique serait tout bonnement impossible.

BT : Alors on peut dire que les Etats-Unis font face à un dilemme…

KK : Oui, ils sont pris dans un véritable dilemme, parce qu’ils cherchent depuis longtemps à se désengager et à quitter la région. Jusqu’il y a deux ans, on disait à Washington : « ils ne nous aiment pas et nous n’avons pas besoin d’eux ». Dire que les autochtones du Proche et du Moyen Orient n’aimaient pas les Américain était un simple constat suite à l’occupation de l’Irak ; dire que l’Amérique n’avait pas besoin de ces autochtones était une déduction dérivée de la politique énergétique nouvelle qui misait sur le « Fracking », soit l’exploitation du gaz de  schiste sur le territoire même des Etats-Unis. Or la donne a changé depuis lors : avec le prix très bas du pétrole, le « fracking » ne s’avère plus aussi rentable que ne le laissaient imaginer les calculs d’il y a deux ans. Par ailleurs,  les décideurs politiques américains ont pris conscience du fait que quoi qu’il arrive au Proche Orient, le résultat aura d’importantes conséquences stratégiques sur le long terme ; d’où les Etats-Unis ne peuvent pas se désengager. Ces décideurs américains savent désormais qu’ils récoltent les fruits de la guerre menée en Irak et que celle-ci a provoqué la radicalisation en cours aujourd’hui.

BT :  En Irak, c’est dans les régions peuplées de Kurdes que l’on trouve les plus grandes réserves de pétrole ; ensuite, devant les côtes de la Syrie, il y a des réserves de gaz assez considérables. Par ailleurs, on envisage également d’acheminer du gaz naturel par gazoducs du Qatar jusqu’au littoral méditerranéen de la Syrie ou de transporter du gaz liquide, au départ des ports syriens, vers l’Europe. Quelle est l’importance des questions énergétiques dans ce conflit ?

kurdish_oil_fields.gifKK : Elles ont une importance cruciale. Les énormes gisements de pétrole dans le Kurdistan irakien sont la principale pomme de discorde entre le gouvernement régional des Kurdes et le gouvernement de Bagdad. En novembre, ces deux gouvernements irakiens se sont enfin entendus pour une exploitation conjointe, ce qui s’explique partiellement par la menace que fait peser l’EIIL. Quant aux gisements de gaz du bassin oriental de la Méditerranée, ils ont fait éclore les conflits entre Israël, la Turquie, la Syrie et le Liban. Les Libanais comptent nettement sur la participation des Qataris pour exploiter ces gisements mais ils ont tardé à accorder des concessions et à nommer les champs d’exploitation. Ces problèmes sont actuellement discutés au Parlement libanais. Cette problématique du gaz naturel peut à terme constituer un casus belli dans le triangle Liban/Israël/Turquie, mais aussi générer des nouvelles coopérations. L’avenir nous le dira. Mais nous pouvons d’ores et déjà constater que l’Egypte se rapproche d’Israël dans la question du gaz naturel. L’Egypte pourrait mettre ses terminaux à disposition pour liquéfier le gaz israélien. Il y a quelques mois le ministre égyptien de l’énergie avait déclaré qu’il pouvait parfaitement envisager d’importer du gaz israélien.

BT : Dans les conflits qui secouent la Syrie et l’Irak, l’Arabie Saoudite et l’Iran jouent tous deux leur part. Quel rôle joue en réalité la rivalité entre Saoudiens et Iraniens donc entre Sunnites et Chiites ?

KK : Cette rivalité joue de fait un rôle essentiel. Dans les médias arabes, l’ennemi est stigmatisé et déclaré « infidèle ». Ce conflit remonte au VIIème siècle et a commencé immédiatement après la mort du Prophète Mohammed et a été réactivé il y a une trentaine d’années, surtout en Irak mais aussi, de manière analogue, en Syrie, où le gouvernement d’Assad dominé par les Alaouites se heurtent aux sunnites qui composent la majorité de la population. On retrouve ce clivage au Liban entre, d’une part, le Hizbollah, chiite, et, d’autre part, les fractions sunnites de la population. Nous avons affaire à des conflits par personnes interposées que l’on peut comparer, sans toutefois oublier le contexte proprement proche-oriental, à notre guerre de Trente Ans au 17ème siècle. Nous avons connu en Europe aussi des guerres de religion du même ordre, entre protestants et catholiques, derrière lesquelles se profilait un conflit opposant une noblesse devenue protestante au pouvoir de la Maison des Habsbourg.  Dans le monde musulman d’aujourd’hui, nous observons de nombreux conflits entre Chiites et Sunnites, en Irak, au Liban, en Syrie mais aussi plus loin, au Yémen par exemple, où une milice chiite contrôle la capitale Sanaa. Le choc entre les deux formes d’islam se repère également en Arabie Saoudite même. Dans ce pays, qui abrite les lieux saints de l’islam, quelque 10% de la population sont chiites. Ces derniers temps, ces chiites saoudiens ont subi une forte répression. Ils habitent des régions du nord-est du pays, à proximité de la frontière irakienne. Ils y forment la majorité de la population dans ces régions riches en gisements pétrolifères.

 

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BT : Comment les Saoudiens perçoivent-ils les négociations en cours sur le programme nucléaire iranien ?

KK : La rivalité qui oppose l’Iran à l’Arabie Saoudite, deux puissances qui se considèrent comme hégémoniques dans la région, explique aussi l’immense suspicion qui tenaille les Saoudiens quand ils s’aperçoivent qu’Iraniens et Américains négocient. Il n’y a pas que les Israéliens qui crient au loup : en effet, pour les Saoudiens, ces négociations laissent supposer un rapprochement entre Washington et Téhéran et une nouvelle politique de compromis. Bien sûr, beaucoup d’événements peuvent encore se produire d’ici la fin des négociations mais tous noteront toutefois que l’on travaille assidûment à leur dernière tranche (prévue pour le 31 mars, date où l’on espère une issue définitive, pas à pas, conduisant à la levée des sanctions ; note BT). Cette échéance imminente jette un vent de panique en Israël, qu’illustre fort bien le dernier voyage de Netanyahou, début mars à Washington. Pas seulement en Israël, aussi en Arabie Saoudite.

yemenççç.jpgBT : Le Yémen deviendra-t-il un nouvel « Etat failli », un de plus, qui sera un havre pour les terroristes islamistes ?

KK : Les nouvelles ne nous parlent que trop rarement du Yémen, alors qu’il est stratégiquement très important ; pourtant, ces dernières semaines, plusieurs ambassades ont fermé les unes après les autres : Américains, Britanniques, Français ont tous quitté le pays parce qu’il n’est plus sûr. Ce qui est dramatique, c’est que personne ne sait au juste ce qui se passe au Yémen, alors qu’il pourrait devenir une zone de repli supplémentaire pour des extrémistes de toutes sortes, ce qu’il était déjà pour Al-Qaeda ; dans l’avenir, il pourrait abriter des formes encore plus extrêmes de terrorisme. Mais à ce risque-là, bien réel, s’ajoute encore celui de voir la situation yéménite se répercuter sur l’ensemble de la péninsule arabique. Il ne faut pas négliger cette éventualité : les tribus du sud de l’Arabie sont sans doute les plus importantes de la péninsule et la famille des Saouds, qui a donné son nom à l’Arabie Saoudite, est toujours potentiellement la rivale d’autres tribus, en dépit du fait qu’elle exerce le pouvoir. Si les fidélités des tribus subissent une mutation et quoi qu’il arrive au Yémen, cela aura des répercutions sur l’Arabie Saoudite.

(entretien paru dans « zur Zeit », n°10/2015, Vienne ; http://www.zurzeit.at).